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Domaine syntaxique
Enseignante : B. Pennec
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Préparation à l’agrégation- Linguistique- Tronc commun
Bibliographie sélective
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Les modes de complexification de la phrase
Une phrase peut être simple (comportant une seule relation prédicative) ou complexe
(comportant deux relations prédicatives). Dans le second cas, il existe trois possibilités :
-la juxtaposition : les propositions, autonomes, sont séparées par un signe de ponctuation,
-la coordination : les propositions, autonomes, sont reliées par une conjonction de
coordination,
-la subordination : les propositions font apparaître un rapport d’imbrication. L’une, la
proposition principale (ou imbricante ou matrice) permet d’enchâsser l’autre, qui est donc
subordonnée (ou imbriquée).
La coordination peut se définir comme la mise en relation de deux unités de même rang
syntaxique. Cela implique en théorie que les éléments se caractérisent par une même nature et
une même fonction. La coordination est ainsi supposée placer les éléments reliés sur un « pied
d’égalité » syntaxique, puisque ces éléments ne s’inscrivent pas dans un rapport hiérarchique.
De fait, les éléments reliés sont parfois dits « autonomes ». La coordination se définit en
conséquence par contraste avec la subordination (qui hiérarchise les éléments reliés en les
faisant figurer dans un rapport de dépendance syntaxique).
Le degré de parataxe caractérisant la coordination est en revanche inférieur à celui de la
juxtaposition car les éléments coordonnés le sont à l’aide de marqueurs, appelés conjonctions
de coordination (ou coordonnants). Les conjonctions de coordination prototypiques sont
ainsi : AND, OR et BUT (le marqueur FOR étant parfois ajouté, bien que son statut soit sujet
à débats).
Si la coordination se définit donc par certains traits syntaxiques caractéristiques, il est
manifeste qu’elle se définit également « en creux », autrement dit par contraste avec ces deux
autres mécanismes de complexification que sont la juxtaposition et la subordination.
Remarquons en outre que la coordination se définit essentiellement au niveau syntaxique. Or
les coordonnants mentionnés semblent impliquer des relations sémantiques assez différentes
entre les éléments reliés, et l’on suppose que l’autonomie des éléments n’est pas la même
selon les marqueurs employés et selon les contextes. De façon connexe, la coordination peut
donner lieu à des effets discursifs divers.
Caractéristiques fonctionnelles
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-la coordination permet également d’ordonner les informations fournies lors d’une
énumération. AND est le marqueur le plus concerné par ce phénomène, bien qu’il soit surtout
employé en fin d’énumération, et bien que la simple juxtaposition soit le procédé le plus
fréquemment employé afin d’effectuer une énumération.
ex : « a crack, a creak, a rustle and a whisper”.
Il arrive toutefois que le coordonnant soit répété:
ex : “After all the highways, and the trains, and the appointments, and the years, you end up
worth more dead than alive”.
-la coordination permet également de réaliser une solidarité syntaxique (qui peut avoir pour
corollaire une solidarité sémantique ou logique) entre deux unités :
ex : the brothers and the sisters
ex: the aircraft was stormed and the hijackers were all shot [deux propositions]
ex: You drink another beer, and I’m leaving [deux propositions liées par un lien logique de
condition, paraphrasable par if X, then Y. De fait, l’actualisation de la seconde proposition est
liée à celle de la première]
b- Dans le cas où les unités reliées par coordination sont des propositions, le rapport égalitaire
établi par la coordination est généralement opposé au rapport hiérarchique de la
subordination. Il faut toutefois noter que :
-deux propositions coordonnées ne sont pas tout à fait sur le même pied d’égalité. Ainsi, il
existe généralement une hiérarchie minimale entre l’élément qui figure en premier lieu
(proposition 1) et celui qui figure en seconde position (proposition 2).
Dans un exemple tel que : « I lifted my hand and touched this strange creature », l’ordre des
propositions n’est pas réversible en raison de contraintes logiques et chronologiques : le fait
de lever sa main précède en effet le fait de toucher la créature.
Notons qu’il est fréquent que la première proposition contienne des éléments indispensables
à la compréhension de la deuxième proposition. Ainsi, dans l’exemple «He was away but
thought of you all the time », la seconde proposition est dépendante de la première pour
l’identification du sujet grammatical.
- la différence majeure entre la coordination et la subordination est avant tout une question
d’agencement structural des propositions : lorsque proposition 2 est subordonnée à
proposition 1, cela signifie que prop 2 remplit un rôle syntaxique à l’intérieur de prop 1.
Avec la coordination, en revanche, l’énonciateur ne procède pas par imbrication ou
enchâssement : malgré une légère dépendance, proposition 2 ne joue aucune fonction
syntaxique à l’intérieur de prop 1.
Remarque :
L’analyse de toute coordination requiert d’identifier la nature des segments mis en relation, et
de considérer l’ordre d’expression (pourquoi énoncer A avant B ? L’inverse aurait-il été
possible ?). Enfin, il est nécessaire d’examiner le coordonnant. Il faut pour cela connaître leur
valeur fondamentale. (Voir corrigé sujet agrégation 2012).
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Présentation générale : les grands types de propositions subordonnées à verbe fini
1- Définitions
- Une proposition est dite imbriquée (ou encore subordonnée) lorsqu’elle joue un rôle
syntaxique à l’intérieur d’une autre proposition (dite imbricante ou principale).
- Il existe trois grands types de propositions imbriquées, qui se différencient selon la nature de
leur relateur :
Dans le cas d’une relative, le relateur/ subordonnant joue un rôle à l’intérieur de
l’imbriquée.
ex : There were little paper flowers which opened on touching the water.
(« which » joue le rôle de sujet
= There were little paper flowers. They opened on thouching the water
syntaxique à l’intérieur de l’imbriquée).
Les pronoms relatifs sont THAT, WHICH, et WHO. WHERE et WHEN peuvent également
jouer le rôle de pronoms relatifs dans certains énoncés (de même que WHAT, qui sera étudié
plus tard car il entre dans des configurations spécifiques).
Dans le cas d’une complétive, le relateur ne joue aucun rôle à l’intérieur de l’imbriquée, et
ne possède pas un sémantisme précis (on ne peut en déduire le rôle syntaxique de l’imbriquée
par rapport à l’imbricante).
ex : He mentioned that he was meeting someone.
= He mentioned : he was meeting someone (« that » ne joue aucun rôle syntaxique à l’intérieur de
l’imbriquée.)
Les conjonctions de subordination permettant de former des complétives sont THAT et .
Parmi les complétives, on trouve également certaines propositions non finies 1, notamment en
(FOR.).....TO .
Certaines nominalisations en ING leur sont également associées, dans les cas où elles
constituent des complémentations. Attention : il n’y a plus alors de relateur, mais ING est une
marque de subordination.
Dans le cas d’une adverbiale, le relateur ne joue aucun rôle à l’intérieur de l’imbriquée,
mais il possède un sémantisme suffisamment précis pour indiquer le rôle de l’imbriquée par
rapport à l’imbricante.
ex : I sold it because I had no use for it.
Ici, la conjonction de subordination “because” indique clairement le rapport existant entre
l’imbriquée et l’imbricante: elle signale en effet que la proposition imbriquée joue le rôle de
complément circonstanciel (adverbial) de cause de la proposition principale.
Les conjonctions de subordination permettant de former des adverbiales sont extrêmement
nombreuses. Les conjonctions prototypiques sont des conjonctions simples : ex : BECAUSE,
AFTER, ALTHOUGH, BEFORE, IF, UNTIL, WHERE, WHEN....
Il existe également des conjonctions composées: ex: SO THAT, EXCEPT THAT, AS FAR AS,
AS LONG AS, EVEN IF, ONLY IF.....
1
Une proposition non finie est une proposition dépourvue de marques de temps et de personne.
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NB : Certaines nominalisations en ING ou propositions en TO peuvent également jouer un
rôle adverbial, lorsqu’elles ont un rôle périphérique dans la phrase.
Important : Les complétives et les adverbiales peuvent être regroupées sous l’étiquette de
propositions « conjonctives » et contrastent alors avec les relatives en ce sens que le relateur
lui-même ne remplit aucune fonction syntaxique dans la subordonnée (il joue en revanche un
rôle de joncteur, reliant la proposition principale et la subordonnée.
S V O Circonstant
(dét adj N)
Ces différents types d’imbriquées (complétives, relatives, adverbiales) se logent comme suit :
S V O Circonstant
(dét Adj N Cdu NOM)
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Les complétives en THAT ou
Cette catégorie (celle des complémentations du verbe) est elle-même subdivisée en deux
grandes catégories :
ex/ a)1- That John plays the piano bothers me. (= it bothers me)
a)2- He claimed that you were intolerant.. (= he claimed it)
ex/ b)The fact that John plays the piano bothers me.
Dans cet exemple, on voit bien que la complétive en THAT joue le rôle de complément du
nom « fact ».
2- Complétive ou relative?
Dans le cas où un nom est suivi du pronom THAT, il peut y avoir ambiguïté : a-t-on affaire à
une relative ou à une complétive ?
Observons les exemples suivants :
a) The claim that you made was stupid
b) The claim that I made a mistake was stupid
Tout d’abord, il faut savoir que, dans une relative, le pronom relatif occupe une place
syntaxique.
Ainsi, dans :a) The claim that you made was stupid.
Si l’on isole la subordonnée, on a [ You made that]
that = the claim
On voit bien que le subordonnant “that” joue un rôle syntaxique à l’intérieur de la
subordonnée, qui est donc une proposition relative.
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Si on isole la subordonnée, on a [I made a mistake], qui est une proposition complète. Le
subordonnant « that » est donc extérieur à la subordonnée. Son rôle est de créer la jonction
entre la principale et la subordonnée.
Ainsi, une paraphrase possible serait : The claim is that I made a mistake. It was stupid.
En revanche, une telle paraphrase, faisant intervenir BE, ne serait pas possible en a).
Ainsi, on ne peut avoir : * The claim is that you made.
Un autre test possible est celui de la substitution de THAT par WHICH (ou WHO, le cas
échéant): en effet, il y a impossibilité absolue d’effectuer cette substitution dans une
complétive. Elle est en revanche tout à fait attestée en relative.
Ainsi :
a) The claim which you made was stupid.
b)*The claim which I made a mistake was stupid.
Cette alternance n’est possible que lorsque la complétive joue le rôle d’argument du verbe, et
occupe une position objet. Ainsi, en position sujet, seul THAT est possible, comme le
montrent les exemples suivants :
En position objet, en revanche, l’alternance est tout à fait possible, ainsi que le montrent:
Selon la TOE (Théorie des Opérations Enonciatives), THAT est un opérateur anaphorique
renvoyant à un préconstruit. Le segment qui est introduit est présenté comme du « déjà » (déjà
pensé, déjà énoncé).
Avec , en revanche, il n’y a pas de point de vue sur le segment introduit, mais une seule
juxtaposition, si bien que l’énonciateur se situe plus en retrait.
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Remarque sur les propositions non finies
Une proposition non finie/ à verbe non fini est une proposition dont le verbe ne porte pas
directement de marques de temps et de personne. Ces éléments sont donc à rechercher dans le
contexte de la phrase.
Ex : He was very busy doing his homework
(le temps et la personne peuvent ici être reconstitués interprétativement).
- TO V
- ØV
- V-ING
- V-ED
ex : I want to go there
ex: Flying to America was great
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Les complétives en (FOR).........TO
Une première distinction s’impose : il faudra bien différencier les complémentations de nature
nominale (que l’on appelle les complétives) et les complémentations non nominales.
Dans le premier cas, on a bien affaire à une complétive, tandis que dans le second, on a affaire
à une complémentation de verbe aspectuel (cas examiné par la suite).
a) la position sujet :
Cette position sujet implique généralement l’apparition du marqueur FOR afin d’introduire le
sujet de la subordonnée.
b) la position objet:
Ces deux propositions sont des complétives objet. La seule différence tient à ce que :
- la première est équi-sujet (les verbes « want » et « play » ont tous deux pour sujet
« I »). Autrement dit, le sujet de la proposition infinitive est effacé car il est co-
référentiel avec celui du verbe recteur).
- tandis que la seconde fait intervenir deux sujets différents (« I » et « John ») dans
l’imbricante et l’imbriquée.
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La proposition “to play the piano” vient ici jouer le rôle de complément de l’adjectif
« reluctant ».
3- Valeur de TO + V
Le schéma TO + V occupe une position intermédiaire entre le réel (le validé) et le virtuel (le
non validé)
P. Cotte voit dans TO « un opérateur de dévirtualisation », qui trace un chemin entre le virtuel
et l’actualisé. On se situe ainsi, pour reprendre le point de vue de H. Adamczewski, à un stade
intermédiaire entre les opérateurs (qui marque le virtuel, car on se situe à un stade
notionnel) et ING (qui marque l’actualisé).
De manière générale, la TOE (Théorie des Opérations Enonciatives) parle de valeur de visée
pour l’opérateur TO : ce qui est visé est la validation d’un procès (=action ou état décrit par le
verbe).
J. Chuquet propose enfin une hypothèse assez séduisante : selon l’auteur, TO convient dans
tous les cas où l’on a besoin d’un repérage énonciatif suffisamment lâche pour éviter le choix
exclusif entre p et p’ (= une certaine notion, p, et son complémentaire p’). La valeur de visée
souvent avancée pour TO V est dès lors interprétée en termes de « constat de ce décalage
entre la situation d’énonciation et la situation dans laquelle l’énonciateur se place pour
envisager la validation de cette relation ».
BILAN : Il faut retenir la valeur intermédiaire de TO +V, qui pose une relation, sans toutefois
tenir cette relation pour validée.
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Les nominalisations/ complétives en ING
1- Description
Les nominalisations en ING occupent le même paradigme (= la même place, dans le schéma
de la phrase) que les complétives en THAT ou en (FOR).....TO, en raison, précisément, de
leur nature nominale. Leur particularité réside dans le fait qu’il n’y a pas de relateur/
complémenteur marquant la subordination. En outre, il faudra bien faire attention au cas du
sujet de l’imbriquée, qui n’est pas au nominatif.
Ainsi :
-si la nominalisation en ING est en position sujet, on est au cas génitif :
ex : John’s playing the piano bothers me
-si la nominalisation en ING est en position objet, on est soit au cas génitif:
ex : I like his playing the piano
soit au cas accusatif:
ex :I like him playing the piano
Définitions :
a)Le gérondif est une forme en ING qui se rapproche du pôle verbal.
b)Le nom verbal est une forme en ING qui se rapproche davantage du pôle nominal
Exemples :
a) John’s riding his bicycle bothered them.
b) John’s riding of his bicycle bothered them.
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Tests syntaxiques (majeurs) à l’appui:
Remarque: ces tests sont d’autant plus importants qu’il n’y a pas nécessairement de
complément d’objet au V+ ING (et donc pas forcément de préposition OF dans le cas du nom
verbal).
ex : That’s where your kindness comes in, and my being grateful.
(insertion d’un adverbe possible, ou encore compatibilité avec la négation gérondif)
En revanche : si l’on a un complément d’objet, la façon dont il est introduit (OF ou non) est
un indice suffisant pour déterminer si l’on a affaire à un gérondif ou à un nom verbal.
3- Un ou deux gérondifs ?
Au sein des formes gérondives en position de complément d’objet, deux cas sont possibles.
Ainsi :
+ verbal
Les analyses de J.C. Souesme montrent que les formes les plus nominales posent la validation
du procès comme envisagée (on choisit une valeur et une seule, p ou p’).
Avec les formes les plus verbales, en revanche, on reste plus proche de la notion.
D’où les contrastes suivants :
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La phrase b) semble plus difficilement énonçable, dans la mesure où l’« idée regardante »
(I cannot imagine) est virtuelle, tandis que le gérondif au génitif marque une validation.
Examinons également :
5- Extensions
du pôle nominal:
ex : Your painting is beautiful
du pôle adjectival:
ex :She was a charming young girl.
6- Sémantique de la complémentation:
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La complémentation des verbes de perception et des verbes aspectuels
1- Définitions
-Les verbes aspectuels ont pour caractéristique majeure d’évoquer le début, milieu ou la fin
d’un autre procès. Ils sont du type : « begin, start, continue, keep, stop, finish, cease ». Nous
trouvons également des verbes tels que “try”.
-les verbes de perception évoquent, comme leur nom l’indique, des perceptions, qu’elles
soient sensorielles ou intellectuelles. Ils sont illustrés par « see », « hear », « understand »,
« know », « think ».
Dans le premier cas, on réfère au passage à l’intérieur du procès, tandis que dans le second, on
se situe déjà à l’intérieur du procès.
La distinction entre les deux cas de figure peut être représentée en termes de domaine
notionnel.
Selon A. Culioli, une notion se définit comme un ensemble de représentation physico-
culturelles. Afin de bien représenter ce qui est de l’ordre d’une notion P, on va adopter le
schéma suivant, corresondant à un domaine notionnel.
Ce domaine va être doté d’un intérieur I = tout ce qui correspond vraiment à P
extérieur E= tout ce qui n’est vraiment pas P
d’une frontière F= tout ce qui n’est pas vraiment P
I = sing F E
ex :hum ex : talk
Pour en revenir à la distincton entre les phrases a) et b) citées plus haut, il se trouve qu’avec
TO V (correspondant à une validabilité), on ne se situe pas encore en I: en est encore en F.
Avec ING (correspondant à du validé), au contraire, on est déjà en I. Il peut toutefois s’agir
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d’un stade précoce lorsque le verbe complémenté est « begin » ou « start ». Notons que ces
verbes, qui mettent l’accent sur le début d’un procès, sont qualifiés de verbes INCHOATIFS.
Ces verbes (tels que « see » ou « hear ») présentent cette fois une alternance entre V et V-
ING.
Rappelons que :
-avec ING, on se situe dans le domaine du validé,
-avec , on se situe dans le domaine du notionnel pur, et il n’est pas question de validation.
N.B : dans ce cas de figure, si l’on cherche à appliquer la représentation en termes de domaine
notionnel présentée ci-dessus, l’on peut dire que, dans les deux cas, on se situe en I. La
distinction tient alors au fait que, avec , on se situe dans du qualitatif pur (QLT) tandis
qu’avec ING, on a également une dimension quantitative (QNT), qui est le corollaire de la
validation mentionnée.
Cela va expliquer des contrastes tels que :
a) I saw John take the money.
b) I saw John taking the money.
L’exemple a) réfère ainsi à un seul macro-événement, car le procès perçu (qui reste à un stade
purement notionnel) est totalement dépendant de la perception.
L’exemple b), pour sa part, réfère à deux événements distincts, car le procès « taking » est vu
exister indépendamment de la perception (« saw »).
Ceci explique également les présupposés attachés aux versions positive ou interrogative.
a’) signifie qu’il n’a pas pris l’argent (le second procès étant dépendant du premier, si le
premier est nié, le second l’est du même coup).
b’) signifie qu’il a pris l’argent, mais qu’on ne l’a pas vu. On retrouve donc l’indépendance de
l’événement perçu.
Autrement dit : en b), la relation prédicative <John-take the money> est posée par
l’énonciateur comme validée, alors qu’elle ne l’est pas en a).
Remarque : Dans les analyses, il faudra toujours justifier le choix d’une forme ou d’une autre
en ayant recours au CONTEXTE.
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Le cas des relatives
a) Définition :
La plupart des propositions relatives sont employées afin de caractériser un groupe nominal. Elles font
d’ailleurs partie d’un syntagme nominal (sauf si elles sont « sans antécédent », cas qui sera examiné
ultérieurement). Elles modifient le nom tête de ce syntagme nominal, qui est appelé « antécédent »
(car il est d’ordinaire placé « avant »)
(1) She is the only singer that I met
Cet exemple montre que la relative en « that » apporte des précisions concernant le nom « singer ».
On dit que ce type de relative fonctionne comme l’expansion d’un nom. On dira, de fait, qu’elle
fonctionne en tant que complément de ce nom/ expansion adjectivale (les deux caractérisations sont
admises).
Rappel : le pronom relatif joue un rôle, à la fois syntaxique et sémantique, dans la proposition
subordonnée relative.
Il existe plusieurs types de relatives, allant d’un pôle de plus grande intégration à un pôle de plus
grand détachement syntactico-sémantique.
Si la caractérisation effectuée par la relative est essentielle pour identifier clairement l’antécédent, la
relative est dite restrictive (ou déterminative). C’est le cas dans l’exemple (1), puisque «that I met »
introduit une caractéristique nécessaire à la bonne formation de l’énoncé.
Notons que ce type de relatives est d’ordinaire couplé avec l’emploi d’un déterminant défini dans le
segment jouant le rôle d’antécédent.
N.B. : Il est souvent dit que le pronom THAT est exclu de ces constructions appositives. Bien que cet
emploi ne soit pas fréquent, il n’y a pas non plus d’interdiction formelle :
(3) So I got thinking about my ancestors, that I was so ashamed of.
Remarquons en outre qu’il existe des cas intermédiaires, dans lesquels la relative n’est pas nécessaire
à la bonne formation de l’énoncé, tout en étant nécessaire à l’identification de l’antécédent. Ainsi :
(4) She had a light way of by-passing grave questions he had given earnest thought to.
Syntaxiquement, on pourrait ici supprimer la relative (elle n’est d’ailleurs pas couplée avec l’emploi
d’un déterminant défini, comme tel est le cas des restrictives), mais on se rend compte parallèlement
qu’elle apporte des informations nécessaires, permettant d’effectuer un contraste entre ce type de
questions et d’autres. On a affaire à un cas intermédiaire entre la relative restrictive et la relative non
restrictive.
Certaines propositions relatives n’ont pas un antécédent nominal, mais propositionnel ou phrastique.
Elles sont introduites par WHICH, et s’apparentent aux non restrictives par leur syntaxe (virgule de
séparation) et leur contour intonatif (autonome).
ex : (5)She made no remark, which was really strange.
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WHICH opère ainsi la reprise de tout le segment qui précède.
Ces relatives de phrase sont généralement employées afin de commenter les faits qui viennent d’être
exposés.
WHO est normalement associé à un antécédent porteur du trait [+humain] et peut se décliner selon
le cas. Ainsi :
-WHO correspond au cas sujet (mais également objet dans la langue relâchée).
-WHOM correspond au cas objet ou prépositionnel
-WHOSE correspond au cas génitif
Remarquons toutefois que la forme génitive WHOSE peut se rapporter à un antécédent non humain,
bien que les grammaires recommandent l’emploi de OF WHICH.
(6) A garden whose flowers are beautiful
A garden, the flowers of which are beautiful
Quant à WHICH, il est associé à un antécédent porteur du trait non humain (note [-humain]). Cet
antécédent peut consister en un nom ou une proposition, comme nous l’avons mentionné plus haut.
Pour ce qui est de THAT, il neutralise l’opposition humain/ non humain. Son emploi connaît
cependant des limites, puisqu’il est exclu au génitif.
Ainsi, on dira obligatoirement :
(7) The boy whose brother was killed
En outre, THAT ne peut rentrer en contact direct avec la préposition au cas prépositionnel
(8)The girl that he lived with
*The girl with that he lived
alors que “The girl with whom he lived” est possible
Il existe enfin un relatif Zéro (noté ), qui est très proche de THAT par son rayon d’action. Il induit
toutefois un plus fort degré de cohésion entre l’antécédent et la relative qu’il introduit.
(9) The story I was telling you about
(10) The best show I have ever seen.
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Attention : il faudra bien distinguer ces emplois de leurs emplois en tant que conjonction de
subordination : ex : (13) When I was young, I wanted to become a policeman.
-Rappelons en outre la possibilité que des propositions non finies, et plus précisément des propositions
infinitives, jouent le rôle de relatives dans des cas très précis :
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Les phénomènes d’extraposition
1- Caractérisation
Nous avons déjà examiné le fait qu’une proposition tout entière peut occuper la case sujet ou
la case complément d’objet au sein de la principale. Or il est fréquent d’assister au
déplacement de cette proposition :
(1) To go and see her was rather difficult for me.
(1’) It was rather difficult for me to go and see her.
En (1), on a affaire à une proposition infinitive sujet qui est antéposée, c’est-à-dire placée
avant le verbe. il s’agit là d’une structure apparemment normale, mais peu employée dans les
faits.
En (1’), on a affaire à une proposition infinitive sujet extraposée, c’est-à-dire placée après le
verbe. Une telle structure est consacrée par l’usage, et perçue comme plus naturelle que (1).
Comme l’illustrent ces exemples, la proforme IT vient occuper la position canonique du sujet,
qui est une position préverbale, tandis que la proposition est rejetée sur la droite, en position
post-verbale (après le verbe). Les grammaires ont parfois tendance à traiter ce IT comme un
simple « bouche-trou », ce qui est un peu simpliste.
Ainsi, il est préférable de considérer IT comme cataphorique : il fonctionne en effet comme
un signal d’appel de texte : autrement dit, il annonce le sujet réel (la proposition).
Bien qu’étant encore inconnu du co-énonciateur, ce sujet propositionnel a déjà été mis en
place mentalement par celui qui parle.
2- Propositions concernées
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N.B. 2 : Pour pouvoir être extraposée, une proposition doit être nominale (autrement dit,
complétive ; une relative ou une adverbiale ne conviendraient pas). Toutefois, plus elle est
basse dans l’échelle de nominalité, plus elle est extraposable.
On peut poser l’échelle de nominalité suivante :
-propositions gérondives (au plus proche des syntagmes nominaux, et moins facilement
extraposables)
-propositions en wh-
-propositions infinitives
-propositions en that (ces dernières étant les plus facilement extraposables)
Cette échelle de nominalité repose sur des tests syntaxiques tels que la possibilité pour un
constituant d’être introduit par une préposition, ou d’apparaître en fonction sujet.
La raison la plus volontiers invoquée pour justifier l’extraposition d’un sujet propositionnel
est sa longueur. En effet, la tendance de la langue anglaise est de placer les unités « légères »
en position pré-verbale : c’est notamment le cas des pronoms ou groupes nominaux courts.
En revanche, si un sujet est lexicalement « lourd », ce qui est effectivement le cas de la
majorité des propositions citées plus haut, alors, on cherche à le placer en fin de phrase.
Mais cette raison n’est peut-être pas la plus fondamentale. Il se peut que des paramètres
d’ordre modal (=faisant intervenir le jugement de l’énonciateur) interviennent de manière plus
contraignante encore. En effet, l’on s’aperçoit que presque tous les énoncés que nous avons
cités impliquent une prise de position, un jugement ou un commentaire de l’énonciateur (cf.
« it is odd, it is natural, it is laughable, it would be wonderful......). Or la langue anglaise place
volontiers en premier lieu ce qui est appréciatif, évaluatif, subjectif et en second ce qui est
factuel.
En d’autres termes, le jugement a tendance à précéder la chose jugée (phénomène que l’on
retrouve d’ailleurs en français lorsque nous disons « il est bizarre (jugement) que personne ne
réponde à cette heure (fait jugé)».
L’intervention de IT permet ainsi de faire passer l’élément appréciatif en tête de phrase et de
différer l’expression des faits.
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Les clivées et pseudo-clivées
Tout comme les cas d’extraposition, ce chapitre s’intéresse à des formes de réagencement
syntaxique, sur la base de l’ordre canonique S- V- (O)- (Circonstant(s)).
La langue anglaise dispose en effet de divers procédés syntaxiques afin de mettre en relief
l’un des constituants d’une proposition (sujet, attribut, complément, circonstant).
L’un des moyens les plus efficaces pour y parvenir consiste à détacher l’unité sur laquelle on
désire attirer l’attention du co-énonciateur, et de placer celle-ci en tête de phrase au moyen du
marqueur IT, de la copule BE et d’un pronom relatif (généralement THAT, parfois WHO).
On aboutit alors à une structure clivée, c’est-à-dire sectionnée en deux tronçons.
La structure est la suivante : IT +BE + élément à mettre en relief + pronom relatif + reste de la
prédication.
Ainsi :
(1) It was Sarah who / that told it to Bob.
Dans cet énoncé, c’est le sujet grammatical Sarah qui est mis en relief. Le contexte est
polémique et l’énonciateur sous-entend : Sarah, not Bob wife’s Carol. La tradition des
grammairiens anglophones parle ici de « contrastive focus ».
Notons bien que, dans ce type de structures, il n’y a qu’une seule relation prédicative sous-
jacente, et non deux : <Sarah-tell it to Bob>.
A partir de cette relation prédicative, il aurait été possible de construire une phrase ordinaire,
non clivée :
(1’) Sarah first told it to Bob.
En comparant (1) à (1’), on prend la mesure des propriétés emphatiques de la structure clivée,
qui s’avère particulièrement utile à l’écrit puisque l’énonciateur ne peut utiliser les ressources
accentuelles ou intonatives dont il dispose à l’oral pour insister sur un élément donné.
A partir d’une proposition telle que : Edmund wore his best jacket last night, les mises en
relief possibles sont les suivantes :
-mise en relief du sujet : It was Edmund [not Paul] who wore his best jacket last night.
-mise en relief du complément d’objet: It was his best jacket that Edmund wore last night.
-mise en relief du complément circonstanciel de temps: It was last night that Edmund wore
his best jacket
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2- Signification des marqueurs en structures clivées
Tout ceci signifie que, dans la plupart des clivées, la relative rappelle des faits connus. Or WH
est un indice d’un déficit (= d’un manque) informationnel qui va contre cette tendance.
Ces structures portent le nom de “pseudo-clivées” car, contrairement aux clivées, elles font
intervenir deux relations prédicatives pouvant être complètes.
Dans ce type de structures, WHAT annonce ce qui suit. Quel est donc l’intérêt de ce type de
structures ? La construction n’est pas destinée à valoriser la relation prédicative qui suit
immédiatement WHAT. En revanche, elle confère beaucoup plus de poids à la relation qui suit
BE .
Autre exemple : What I think is, you’re supposed to leave somebody alone if he’s at least
being interesting.
Dans cet exemple, on sent bien que “I think” est secondaire du point de vue informationnel,
contrairement à “you’re supposed to leave somebody alone”.
En définitive, dans les pseudo-clivées, l’énonciateur, à l’aide de WHAT, sous-entend que
quelque chose d’important va être dit.
Remarque : dans ce type de structures, « what » joue le rôle de relatif fusionné (rôle qui sera
examiné dans le chapitre suivant).
23
Interrogatives, Interrogatives indirectes vs. Relatives sans antécédent, Exclamatives
Les mots en WH- peuvent jouer de nombreux rôles, parmi lesquels ceux de marqueurs
interrogatifs, ou exclamatifs (auquel cas ils peuvent intervenir dans des phrases simples) ou
encore d’interrogatifs indirects, de relatifs sans antécédent, ou encore d’exclamatifs indirects
(cas auquel ils prennent place dans une phrase complexe). Il est capital de bien différencier
ces configurations. Seul WHAT se retrouve dans chacune d’entre elles.
Ces deux opérateurs comportent tous deux le morphème WH, qui signale un déficit
informationnel en attente de remplissage. Ils se distinguent ensuite en fonction de ICH et AT,
et ceci explique que ces deux formes ne soient pas équivalentes, notamment dans les
interrogatives.
1- Rôle fonctionnel
2- Rôle opérationnel
a) Le cas de WHICH
Le morphème ICH inclus dans WHICH et le terme EACH ont une même origine. Ainsi, en
employant WHICH (ex : Which writers do you like best ?), l’énonciateur choisit pour point de
départ une totalité (= l’ensemble des écrivains possibles) et demande au co-énonciateur de
dissocier cette totalité pour s’arrêter sur l’unité choisie.
WHICH correspond donc à un mouvement mental de dissociation : l’énonciateur demande à
son co-énonciateur de dissocier une totalité, mais afin de nommer ou de désigner un élément
précis.
Conséquence : à cette question (Which writers do you like best ?) on devra répondre par des
noms d’écrivains. Par contraste, avec What writers do you like best ? on devra répondre par
des catégories d’écrivains (ex. : surréalistes, romantiques)
Précision :
Si l’une des ces étapes (dissociation d’une totalité, nomination) manque, WHICH ne sera pas
choisi. Ainsi, dans :
ex : What time is it ?
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Il n’y a pas de totalité (il n’existe pas un ensemble de “times”).
Parallèlement, dans :
ex : But you had to study biology.
What biology? What are you talking about?
Il n’y a pas de nomination requise.
Remarque :
WHO partage ceci de fondamental avec WHICH : il attend que l’on nomme ou désigne.
b) Le cas de WHAT
-WHAT sera logiquement employé lorsque les conditions requises pour l’emploi de WHICH
ne sont pas réunies.
- D’autre part, le morphème AT signale que le nom qui suit aura un statut pré-pensé.
L’énonciateur sous-entend : je sais qu’il existe un élément qui répond à ma question.
- En outre, et ceci est fondamental, WHAT possède la particularité de pouvoir être employé
pour demander un renseignement concernant une catégorie :
ex : What dogs have you trained? On répondra en évoquant des catégories de chiens.
Remarque: on présuppose l’existence de la relation: <you-train dogs>.
De plus, cette phrase pourrait être paraphrasée par : « What kind of dogs have you trained ?
-WHAT + Nom possède une autre particularité, par rapport à WHICH : celle de pouvoir
commenter l’emploi d’un nom :
ex : Tell me about your sister.
What sister?
WHAT + N sert dans cet énoncé à remettre en cause le choix d’un nom effectué par le co-
énonciateur. Une paraphrase possible est : Mais pourquoi parlez-vous de N ?
En somme, on remet en cause du déjà dit. WHAT +N ne sert aucunement à poser une question
sur l’identité du nom. Il se produit donc un contraste évident avec Which sister ?, question par
laquelle on demande de préciser l’identité du référent.
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ou: What a man!
Dans ce type d’exemple, on retrouve la valeur fondamentale de WH: ce marqueur signale en
effet une incomplétude sémantique (la caractérisation est telle qu’elle est impossible à dire).
Notons par ailleurs qu’en l’absence d’un adjectif disant la caractérisation, l’orientation de
l’exclamation n’est pas explicite, mais est à reconstruire en contexte. Ainsi, par exemple,
« What a man », en soi, ne précise pas le type d’appréciation : ainsi, elle peut être minorante
(péjorative) ou majorante (laudative, positive) selon le contexte
L’intonation est ainsi indispensable pour saisir l’intention de celui qui parle.
Remarque : en outre, à chaque fois, l’existence du nom qui suit WHAT est tenue pour acquise.
III- Les interrogatives indirectes (vs. relatives sans antécédent) et les exclamatives
indirectes
Une interrogation ou une exclamation peuvent être intégrées à une phrase assertive (=
affirmative) ordinaire. On parle alors d’interrogative ou d’exclamative « indirectes » et elles
occupent une place structurale précise au sein de la proposition principale. Bien que les
marques de ponctuation (c’est-à-dire le point d’interrogation et le point d’exclamation)
disparaissent, ces propositions conservent les marqueurs en WH qui les introduisent
d’ordinaire.
Remarque importante: Tous ces marqueurs interrogatifs peuvent également être employés
en tant que relatifs, bien qu’il s’agisse alors de relatifs particuliers.
Dans cette fonction, ils ont pour propriété de ne pas renvoyer à un antécédent textuel, mais
d’être à eux- mêmes leurs propres antécédents. On dit également qu’ils ont amalgamé cet
antécédent. (Ainsi, 6 est un équivalent de « I didn’t like the thing they said, le segment “the
thing” ayant alors une référence identifiable). On parle alors de relatif fusionné.
Il faudra bien faire attention, car ce type de relatives à relatif fusionné est parfois très proche
des interrogatives indirectes, à la différence près que le verbe de la principale :
-signale un questionnement dans le cas des interrogatives indirectes,
-ne signale aucun questionnement dans le cas des relatives.
Ainsi, si l’on modifie l’exemple suivant :
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Autre exemple : 9-they can still preserve what they love. Relative à relatif fusionné.
Glose possible pour « what » : « that which ».
Remaquons enfin que ces relatives à relatif fusionné sont parfois appelés relatives nominales,
car elles remplissent des fonctions syntaxiques correspondant traditionnellement à celles
remplies par des noms. Ainsi, dans l’exemple 9, cette relative joue le rôle de COD, ce qui est
une fonction exceptionnelle pour une relative (rappelons que les relatives traditionnelles
jouent systématiquement le rôle de compléments du nom).
Important : Les mêmes considérations sont applicables aux propositions débutant par les
autres marqueurs en WH (where, who, ….how étant associé à ces marqueurs)
b) Exclamatives indirectes:
Remarque: A chaque fois, dans le cas des exclamatives indirectes, il serait possible de
reconstruire une exclamative directe.
Ex : It’s amazing. How well he sings!
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Les structures existentielles constituent des formes de réagencement syntaxique motivées par
des facteurs internes à la phrase (et non pour des questions d’expressivité uniquement). De
fait, ce type de structure est bien souvent obligatoire.
Ces structures se caractérisent par la présence d’une proforme (ou pronom) THERE.
Ex : Their feet were at the gateway, when there was a sudden noise like thunder.
(C. Dickens)
Cette structure pose une question de description. On peut se demander quel élément est le
sujet. Il y a deux possibilités : there, d’une part, et a sudden noise like thunder d’autre part.
On peut penser que le sujet est a noise like thunder car ce syntagme paraît déclencher
l’accord. De fait, on pourrait dire : there were noises linke thunder.
Toutefois, on peut également trouver : There’s noises. L’accord au singulier est également
recevable.
De plus, il se trouve que there, qui provient de l’adverbe de lieu, est ici très largement
désémantisé. On pourrait ainsi dire : there was a noise there, sans que cela paraisse redondant.
Il semble ainsi que there fonctionne en tant que pronom dans les structures existentielles.
Le syntagme suivant be serait alors un attribut (et non un sujet inversé).
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Les phénomènes de montée sont des phénomènes de réagencement de la phrase.
Exemple : Point de depart = extraposition: It happens/ appears/ seems that she is a little short of cash
La version non extraposée est impossible. En revanche, on peut obtenir, en préservant le sens global :
She seems/ appears/ happens to be a little short of cash
Un élément a été déplacé depuis la subordonnée depuis la principale: on parle de phénomène de
« montée »
Non seulement des verbes, mais également des adjectives peuvent entrer dans des structures à
montée. On parlera plutôt de prédicats pour englober les deux catégories.
REVISIONS : L’inversion
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Lorsque l’on parle d’inversion, l’on se situe par rapport à une norme. Ainsi, l’on présente
l’anglais comme une langue S-V-O (sujet-verbe-objet), en partant du principe que
l’agencement majoritaire constitue cette norme. La phrase interrogative, qui ne suit pas le
même schéma – et présente un ordre AUX-S-V – semble donc moins centrale, et d’une
certaine manière dérivée de la phrase assertive ; l’inversion qui s’y trouve peut être interprétée
comme traduisant l’aspect « second » de l’interrogation.
Il faut toutefois distinguer l’inversion attendue de celle qui produit un effet. C’est cette
dernière configuration qui va principalement être examinée ici. Seront étudiées : l’inversion
sujet-verbe, puis l’inversion auxiliaire-sujet.
1- L’inversion sujet-verbe
Dans les structures assertives ordinaires, le sujet précède le verbe lexical, mais il arrive que
cet ordre soit inversé, notamment :
a) dans les citations : « No », said John [John said est également possible, et même plus
fréquent]
b) lorsqu’un élément (préposition, particule, onomatopée, So +adjectif) monte en tête
d’énoncé pour être focalisé (=mis en relief), et même éventuellement topicalisé (=pris comme
thème à l’échelle d’un extrait).
Le sujet, chassé de sa position initiale, est rejeté après le verbe (qui, lui, reste fixe).
ex : Off went the President
So friendly was he that we listened to him
c) après un « so » de reprise qui, lui aussi, déloge le sujet de son premier rang syntaxique :
They said he was guilty and ought to be hanged. So said I for my own life.
A noter que, selon le type de verbe employé, on trouve également l’auxiliaire do après un so
de reprise :
They all thought he was wrong. So did I.
Dans tous les cas de figure, l’inversion matérialise un commentaire de la part de l’énonciateur.
La relation prédicative, pour une raison qu’il faudra identifier en contexte, est présentée
comme n’allant pas de soi, comme étant problématique ou comme étant remarquable.
2- L’ordre sujet-auxiliaire
L’ordre sujet-auxiliaire, comme mentionné plus haut, est inversé dans les interrogatives.
ex : May I answer right now ?
Has he met you?
Do you play the piano?
Mais on rencontre aussi cette inversion en contexte assertif, dans des circonstances
semblables à celles que nous venons de décrire. Le placement d’un élément en tête d’énoncé
– pour des motifs de focalisation ou même de topicalisation – déloge le sujet de sa position
initiale et le conduit à être placé après l’auxiliaire.
ex : Little need I dwell upon the joy of that reunion
Scarcely ever has the French nation suffered so much
N.B: Dans les exemples ci-dessus, l’auxiliaire pré-existe dans la construction sans inversion.
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Mais il arrive également que l’auxiliaire apparaisse, dans des cas où il n’est pas requis en
construction non inversée. Ainsi :
Ex: Little did he know about her.
On notera que l’apparition de l’auxiliaire matérialise la soudure entre le sujet et le prédicat (ce
qui contribue à présenter la relation prédicative comme l’allant pas de soi).
3- Déclencheurs fréquents
4- L’antéposition d’un COD, d’un attribut ou de la partie lexicale d’une forme verbale
ex: Reader, I married him. A quiet wedding we had: he and I, the parson and the clerk, were
alone present. (Jane Eyre)
L’antéposition (= ici, forme d’inversion de l’ordre traditionnel V- Objet, sachant que le sujet
reste quant à lui en position pré-verbale) permet en l’occurrence d’exprimer un contraste
entre ce qui a eu lieu (a quiet wedding) et ce que l’on aurait pu attendre, en l’occurrence un
mariage en plus grande pompe. On a donc une focalisation de a quiet wedding, parce que ce
syntagme contient l’adjectif quiet. Cet élément serait en réalité déjà focalisé dans l’ordre
canonique, puisqu’il apparaîtrait dans le prédicat (et donc en position de rhème, autrement dit
d’information nouvelle). L’effet de l’antéposition est donc de produire une focalisation
renforcée.
31
N.B: L’antéposition est nécessaire dans la phrase ci-dessus. Cela dit, may ou might concessifs peuvent bien
entendu apparaître dans des constructions sans inversions, lorsqu’ils ne sont pas employés conjointement avec
une structure en as….as :
Aucune antéposition ici. Might ou may concessifs ne sont donc pas en eux-mêmes des déclencheurs.
Il apparaît ici que seule la partie lexicale (try) de la forme verbale est antéposée. L’auxiliaire
might, en revanche, conserve sa position canonique. L’intérêt de l’antéposition, une fois de
plus, est de mettre en évidence l’élément déplacé. Cette mise en évidence est en outre ici au
service de l’expression de la concession.
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1- Définition
Dans cet exemple, le nom “room” fait office de support et les adjectifs “big” et “white”
apportent à ce dernier une caractérisation de nature descriptive concernant la taille et la
couleur.
Il apparaît que l’adjectif est un type de mot sans grande autonomie, qui ne pourrait figurer
isolément mais se greffe toujours sur un noyau.
En conséquence, il faut toujours identifier le noyau autour duquel il gravite ainsi que
l’information qu’il fournit.
2- Plan sémantique
Du point de vue sémantique, l’information fournie par un adjectif peut tout d’abord être de
nature soit qualitative, soit quantitative, voire une combinaison des deux.
(3) Three chairs (quantitatif pur)
(4) High unemployement figures, low spirits (quantitatif teinté de qualitatif)
De manière générale, plus l’apport d’information est de nature qualitative, et plus l’adjectif
permet de travailler le noyau nominal en profondeur. A contrario, plus l’apport est de nature
quantitative, et plus l’adjectif reste extérieur à la notion correspondant au noyau nominal.
Ainsi, dans l’exemple (3), « three » ne fait que délimiter le domaine de référence de
« chairs », sans modifier son contenu conceptuel. Ceci dit, (3) correspond à l’extrémité du
gradient, et l’exemple (4) vient nous rappeler que la quantification fait somme toute très
souvent intervenir des paramètres appréciatifs, autrement dit une légère dimension
appréciative. Ainsi, en (4), « high » indique une quantité élevée et néfaste, tandis que « low »
évoque une quantité basse et interprétée comme inquiétante. Remarquons de surcroît que la
séquence « low spirits » peut se traduire par « mauvais moral », ce qui témoigne de
l’amalgame (de nature métaphorique) entre quantité et qualité.
Notons, par ailleurs, que l’on peut également classer les adjectifs qualificatifs en quatre
catégories majeures :
- les adjectifs déterminatifs (par ex : other, own, real, utter)
Ces adjectifs expriment des repérages, et sont proches des déterminants.
- les évaluatifs (par ex : beautiful, nice)
Ces adjectifs expriment un jugement de valeur de la part de l’énonciateur.
- les descriptifs (par ex : red, tall, wooden)
Ces adjectifs permettent une description supposée plus objective, et théoriquement
indépendante de la subjectivité de l’énonciateur.
- les catégorisants (par ex : convertible dans convertible car, presidential dans
presidential election)
Ces adjectifs disent un type d’élément, ils permettent le plus souvent de sous-catégoriser.
Parmi eux, figurent de nombreux adjectifs dit relationnels, dans le sens où ils expriment un
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type particulier de relation (ex : presidential dans presidential election pourrait se gloser par :
the election of a president).
Toutefois, le même adjectif, dans des contextes différents, prend un sens tout autre (celui
d’immense, de considérable) et peut alors être prédiqué :
Ex : The figures are astronomical.
En ce sens, nous retrouvons un adjectif évaluatif.
3- Plan morphologique
4- Plan syntaxique
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Cet écart par rapport à la norme vise une mise en relief de la qualification apportée par le bais
de l’adjectif.
Enfin, n’oublions pas qu’il existe des locutions courantes construites selon le schéma NOM +
Adj épithète. La plupart ont été influencées par le français. Ainsi : knight errant, prince regent.
-l’adjectif attribut, quant à lui, est postposé (autrement dit, placé après le nom). Plus
précisément, il vient se loger à la droite du verbe copule (ce verbe pouvant être « be »,
« appear », « become », « feel », « look », « seem »).
Ex : I feel sick, and I want to leave.
You look terribly pale, my dear.
Comme l’illustre ce dernier exemple, il n’est pas rare qu’un adverbe (tel que ‘terribly’)
modifie l’adjectif.
Il s’avère d’ailleurs que la construction attribut est favorisée lorsque l’adjectif est lui-même
déterminé ou complété par d’autres unités.
Ainsi, une construction telle que « a man [who was] anxious about his child entered the
hospital” est preferable à “an axious about his child man entered the hospital”.
Toutefois, lorsque la modification de l’adjectif est limitée à un seul adverbe, la construction
épithète passé très bien:
Ex : greatly exaggerated reports.
Remarquons enfin que certains adjectifs, par leur sens ou leur morphologie, s’emploient
presque exclusivement en fonction attribut. Bon nombre d’entre eux commencent par a- .
Ainsi, l’on ne peut pas dire : * the alone man, *an afraid child, * the asleep attendant.
L’idée évoquée par ces adjectifs doit être exprimée à l’aide d’autres unités si l’on cherche à
antéposer ces qualifications: the lonely man, a frightened child, the sleeping attendant.
Une question capitale se pose lorsque l’on est en présence d’une série d’adjectifs épithètes
qualifiant le même nom : dans quel ordre les placer ? Quels sont les critères ?
Ainsi, l’on sent bien que dans la séquence « a fast-talking, bearded figure » par exemple, il
n’est pas envisageable d’inverser l’ordre des qualifiants : ainsi, *a bearded fast- talking figure
est difficilement recevable.
Il semble ainsi qu’instinctivement, les anglophones commencent (linéairement) par le plus
appréciatif (jugement) pour aller vers le plus factuel (et donc le plus définitoire) à mesure que
l’on se rapproche du nom. Ainsi, dans « a charming English singer » il est évident que
« English » est une caractéristique de base, presque objective, de cette chanteuse. Dans la
mesure où elle la qualifie de façon plus fondamentale, elle est placée juste à côté du nom.
L’adjectif « charming », en revanche, exprime un jugement de valeur provenant de
l’énonciateur, qui est donc susceptible de ne pas être partagé par tous en raison de son
caractère subjectif. Etant moins stable que la caractéristique précédente, celle-ci sera donc
placée le plus loin du nom.
En somme, si l’on reprend les catégories d’adjectifs qualificatifs fournies plus haut, on
remarquera qu’elle est fournie dans l’ordre d’apparition des adjectifs dans le syntagme
nominal. Si on avait les quatre types d’adjectifs (ce qui est très rare), ils apparaîtraient dans
l’ordre indiqué ci-dessus (déterminatifs, évaluatifs, descriptifs, catégorisants). Dans les
exemples qui suivent, deux types d’adjectifs sont représentés :
“I’ve got my own convertible car” : déterminatif puis catégorisant
“I’ve got a comfortable woolen blanket”: évaluatif puis descriptif
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Remarquons enfin que, lorsque deux adjectifs sont tout à fait sur le même plan, on les
coordonne à l’aide de AND. Ex : “a blue and red jacket”.
De façon plus précise encore, on retiendra également que, dans les cas d’adjectifs descriptifs,
l’ordre général suivant:
TAFCOM
A savoir : Taille Age Forme Couleur Origine Matière
Cet ordre va du plus appréciatif au plus factuel (on retrouve donc le principe évoqué ci-
dessus). On remarque aussi que des adjectifs autres que ceux mentionnés peuvent s’intercaler
dans ce schéma de base, ou que ce dernier peut figurer, mais de façon incomplète.
Mentionnons également le fait que, dans le schéma ci-dessus, le critère retenu est sémantique.
Toutefois, la morphologie peut également entrer en ligne de compte, bien que de façon moins
essentielle : l’on procède en effet, lorsque ces critères sont très nets, et lorsqu’ils n’interfèrent
pas avec les critères sémantiques, de l’adjectif le moins long au plus long.
Ex : He wanted to meet this strange, delicate-looking girl.
Ici, on a deux adjectifs appréciatifs, mais le second est plus long que le premier.
1- Définition
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Il s’agit de constructions complexes servant à exprimer des relations causales.
D’un point de vue sémantique, les structures causatives supposent un causateur (S1) qui peut
être animé (humain ou non) ou inanimé, et un « causativé » (S2). Les opérations sous-jacentes
à la causation peuvent être représentées comme suit :
S1 (causateur) opérateur causatif S2 (causativé) verbe (+ complément).
Autrement dit, S1 est la cause de « S2+ verbe (+ complément) ».
Par exemple, dans : His recent success made him look more handsome
S1 (désigné par his recent success) est la cause de <he-look more handsome>.
Certains exemples mettent en évidence la cause : ex : I made the room less stark (I est le
responsable, le causateur de l’action « make the room less stark »), sans pour autant occulter
le résultat (ici : this room-become less stark. Traduction : j’ai rendu la pièce moins austère.
D’autres énoncés insistent davantage sur le résultat : ex : I had my bike stolen (trad : je me
suis fait voler mon vélo). Cette fois-ci, « I » n’est pas le causateur du résultat « my bike was
stolen ». Le sujet grammatical est en fait la victime, c’est-à-dire, en termes linguistiques, le
« détrimentaire » du procès.
Bien entendu, tout résultat suppose logiquement une cause, mais elle n’est pas évoquée ici,
parce que l’énonciateur ignore l’identité du « causateur ».
Les propositions causatives correspondent à des cas de subordination, dans la mesure où l’on
retrouve un phénomène d’enchâssement : on a en effet affaire à deux propositions, dont l’une
occupe une fonction syntaxique à l’intérieur de l’autre.
Ainsi, l’énoncé : « illness made him become grumpy» peut être décomposé comme suit:
illness made [something], dans lequel “something” correspond à la relation prédicative <he-
become grumpy>. Le complément de « made » ne se réduit donc pas à un nom ou un pronom,
mais il s’agit d’une proposition entière.
Les notions de cause et de résultat peuvent être exprimées à l’aide de verbes dont le
sémantisme évoque explicitement les notions de cause et de résultat. Il s’agit de verbes tels
que CAUSE, FORCE, RESULT.....
D’autres verbes, dont le sémantisme est plus large, peuvent également être employés. Il s’agit
de verbes tels que MAKE, HAVE et GET. Cet emploi s’explique :
-concernant MAKE, il signifie basiquement « bring into being ; create ». Il permet donc de
donner réalité, soit à un objet (ex : he made a nice cake) soit à une relation prédicative
(relation entre un sujet et un prédicat= verbe +objet).
-concernant HAVE, la possession qu’il marque fondamentalement peut, de la même manière,
concerner soit un objet soit une relation prédicative.
-enfin, cette ambivalence est également vraie de GET, et de la notion d’obtention (+de
franchissement d’un seuil) qui le caractérise.
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S1 CAUSE S2 TO do something (his boss’s attitude caused him to resign)
S1 FORCE S2 TO do something (they forced her to continue working on the project)
S1 GET S2 TO do something (I’ll get the students to work harder and harder)
b) structures en V :
S1 HAVE S2 do something (I had her paint the wall). Attention: structure de localization qui
peut soit prendre un sens de causation, soit un sens de simple localisation (We had him play
the piano all day. What a nuisance !)
S1 MAKE S2 do something (greediness makes him become fatter and fatter)
Remarque: Le verbe MAKE, à la forme passive, fait apparaître TO (They unloaded him, still
on the wheeled stretcher, and he was made to disappear through swinging doors)
5- L’opposition TO/
La question est de savoir à quoi correspond l’opposition TO/ dans ces propositions
causatives-résultatives, et par là même de comprendre pourquoi MAKE se construit avec à
la forme active et avec TO au passif.
Il s’avère que TO témoigne fondamentalement d’un mouvement allant du virtuel à l’actuel
(autrement dit, on passe du réalisable ou réalisé).
Il situe donc la relation prédicative concernée dans le validable (par contraste avec le validé).
Selon ces explications, l’emploi de TO peut paraître surprenant dans les exemples ci-dessus.
Ainsi, lorsque l’énonciateur dit : “they forced her to continue working on the project”, cela
sous-entend que “she” a bien continué à travailler.
Ce que marque TO ici n’est toutefois pas une virtualisation, mais une forme de
médiatisation : le sujet « she » conserve une certaine autonomie dans la réalisation de la
relation prédicative (sur le plan de la présentation des événements, du moins), malgré l’action
de « they ».
De même, dans « he was made to disappear », le sujet « he » a bien été emmené.
Dans ce dernier exemple à la forme passive, la source du procès (= les personnes ayant
emmené « he ») n’est pas évoquée. Cela a pour conséquence de créer une mise à distance de
la relation <he- disappear> par rapport au validé. D’où le fait que la relation soit située dans le
validable.
En ce qui concerne les structures S1 CAUSE/ FORCE/ GET S2 TO V, la relation S2 +V n’est
pas assertée en soi, mais par rapport à une cause.
Avec la complémentation V, par contraste avec TO V, on reste à un stade notionnel. Ceci
signifie également que la relation S2 +V n’est pas validée en soi. Toutefois, à la différence des
structures en TO V, V s’avère plus dépendant du verbe causateur. Il y a, en quelque sorte,
création d’un macro-événement, tandis qu’avec TO V, les deux événements restaient distincts.
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Afin de différencier MAKE, HAVE, GET, CAUSE et FORCE, nous allons avoir recours aux
critères suivants : sujet 1= quel type de causateur ? , sujet 2= agent ou non ? volonté ou non
présente ? et mise en évidence de la cause ou du résultat (il y a parfois prépondérance de l’un
des deux, mais ce n’est pas toujours le cas).
Exemple :
- MAKE + V : S1 est causateur de la relation S2 V. Ainsi, dans « illness made him become
grumpy», « illness » (=S1) est responsable de la relation <he- become grumpy> .
Le causateur peut être volontaire ou non (pas de volonté ici, en raison du sémantisme du nom
« illness » (qui est un inanimé), contrairement à « she made him become grumpy »
D’autre part, S2 (he) est agent de V2 (= become grumpy).
Enfin, avec MAKE, on peut noter que la cause comme le résultat sont importants.
7- Structures résultatives
Des structures assez différentes de celles que nous avons examinées ci-dessus permettent
d’exprimer un résultat. Ces structures n’utilisent pas de verbe causateur (comme GET,
FORCE, etc...) jouant un rôle d’opérateur, mais emploient un verbe lexical (ex : « paint » ou
« yank » dans les énoncés ci-dessous) :
ex : a) They painted the room blue. (la pièce devint bleue par suite du procès (=action évoquée
par le verbe) « they painted ».
b) She could probably drink you under the table.
c) He cried himself to sleep.
Ces constructions sont dites résultatives précisément parce que les syntagmes “blue”, “under
the table” et “to sleep” décrivent un résultat, qui est ici plus important que la cause. Il faut en
outre retenir que les résultatives, employant un verbe lexical, ne constituent pas une catégorie
fermée, contrastant ainsi avec les structures causatives proprement dites qui, utilisant un
opérateur (verbe causateur ayant un statut grammaticalisé) sont en nombre restreint.
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