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Les crédits consortiaux sont souvent pilotés par une seule grande banque. Cette
banque chef de file est responsable des contacts à mener auprès de l’emprunteur
potentiel en vue d’obtenir un mandat pour mobiliser les fonds. Souvent, plusieurs
grandes banques multinationales entrent en compétition pour solliciter le mandat d’un
même emprunteur.
Compte tenu de l’envergure des fonds pour lesquels une banque s’engage en
général dans un crédit consortial, la responsabilité de l’analyse et de l’approbation
finale de la situation tant des pays emprunteurs que des entreprises sollicitant le crédit
incombe en règle générale au siège social de la banque ou, dans le cas des banques
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décentralisées, aux responsables des centres régionaux. En plus de l’analyse des
risques-pays et commerciaux, le comité de crédit de la banque doit également voir si le
montant du crédit que la banque pourrait accorder est conforme à la politique de
diversification de la banque et compatible avec les limites d’exposition du pays
emprunteur aux risques. Comme le prêt doit être consortial, le responsable du crédit
doit également consulter le bureau chargé du montage des crédits consortiaux à la
banque. Ce bureau qui fait souvent partie de la filiale Londonienne d’une banque
d’affaires est en contact étroit avec les autres grands bailleurs de fonds sur le marché
pour fixer les taux d’intérêt, les échéances et d’autres modalités et conditions
auxquelles les crédits peuvent être accorder à tel ou tel emprunteur. L’évaluation des
possibilités de placement de tout crédit par le bureau chargé du montage des crédits
consortiaux jouera un rôle important dans la détermination des modalités et conditions
offertes à l’emprunteur potentiel et dans la fixation du montant du crédit qui lui sera
accordé.
LE GROUPE DE GESTION
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Note de l’Editeur : le présent article donne une claire description du processus de formation des crédits consortiaux. Le fait qu’il a
été écrit en 1975 signifie que sa description des caractéristiques du marché doit être considérée comme une description, d’illustration
plutôt qu’une description exacte et précise.
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EMPRUNT INTERNATIONAL
Plusieurs autres facteurs amènent les emprunteurs à préférer une banque à une
autre pour assurer le rôle de banque membre du groupe de gestion :
(1) Les relations tissées par l’histoires ; par exemple, certaines banques sont
purement et simplement les banques de certains pays ou entreprises ; (2)
l’évaluation par l’emprunteur des capacités professionnelles de la banque et les
états de services ou réputation de la banque en matière de mobilisation des
fonds ; ou (3) la concurrence des prix et des conditions lorsqu’un emprunteur
lance un appel d’offres auprès de plusieurs grandes banques et choisit la banque
chef de file en fonction de l’offre la plus intéressante. Certains grands
emprunteurs ont une politique consistant à confier la gestion de leurs crédits
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suivant un système de rotation entre certaines banques pour pérenniser leur
rapports avec ces banques.
Dès qu’une banque a reçu le mandat d’un emprunteur et mis en place un groupe
de gestion qui œuvre au placement du crédit. Si le groupe a déjà engagé l’intégralité du
montant du crédit à l’emprunteur, l’effort de placement vise essentiellement à réduire
la part du crédit qui sera prise par la banque chef de file et par les autres membres du
groupe de gestion.
Selon les pratiques qui ont cours sur le marché, la banque chef de file doit
prendre une part du crédit consortial qui est au moins égale à celle de toute autre
banque participante. La « règle qui prévaut » actuellement semble vouloir qu’à
l’exception des gros crédits, la part de la banque chef de file représentera 10 % ou plus
du montant total du crédit concerné. Actuellement, il est inadmissible qu’une banque
monte un crédit, perçoive une commission pour cela et de ne prenne pas une partie du
crédit dans son portefeuille. Les autres banques du groupe de gestion doivent
également garder une grande proportion du crédit pour préserver leurs intérêts à long
terme dans le crédit.
Ces informations recueillies par des contrats informels indiquent les banques
qui seraient disposées à accroître leur portefeuilles et à quelles conditions ainsi que les
banques qui ne sont pas disposées à accroître leur exposition à des pays spécifiques en
matière de crédit. Si le crédit est intéressant, une poignée de banques peut être
contractée. Certains crédits sont manifestement difficiles à placer et nécessitent plus
d’efforts.
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solvabilité), la rentabilité et sur le fait de savoir si leur participation se conforme aux
limites du pays établies par elles-mêmes. La participation aux opérations conjointes et
les relations qui s’imposent avec la banque chef de file ou avec les autres banques du
groupe de gestion ont un impact très limité sur la décision des banques de participer à
un crédit.
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puisse traiter avec plus d’une banque. La banque chef de file est également
responsable de la diffusion du mémorandum d’information décrivant la transaction et
fournissant toutes les informations disponibles sur l’emprunteur. Le mémorandum
d’information peut-être élaboré par la banque chef de file pou par l’emprunteur. Dans
presque tous les cas, l’emprunteur plutôt que la banque chef de file certifie que le
mémorandum d’information est exact.
Le rôle de la banque agent est bien défini dans l’accord de crédit. Il consiste à
faire les décaissements, à percevoir les paiements, à calculer les taux d’intérêt
appropriés et à s’assurer que l’emprunteur honore ses divers engagements prévus par
l’accord de crédit. La banque agent veille à la notification aux participants de tous les
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problèmes relatifs au crédit et à fournir les autres informations pertinentes sur le crédit
aux banques participantes. Les banques perçoivent en général une rémunération
relativement modeste pour leurs prestations d’agent. Mais, les responsabilités de la
banque agent la mettent en contact étroit avec l’emprunteur, ce qui rend son rôle
intéressant.
Le LIBOR qui est le taux de base sur lequel s’ajoute la marge se calcule en
établissant la moyenne des taux d’intérêt pratiqués sur les dépôts bancaires par un
groupe de trois à cinq banques de référence, choisies de manière à être représentatives
des banques qui accordent le crédits concerné. La liste des banques de référence
spécifiques figure généralement dans l’accord de crédit et les ajustements ne sont pas
faits pour aider les banques qui peuvent avoir à payer une prime supérieure au taux de
référence pour mobiliser les fonds sur le marché.
Les emprunteurs doivent également payer des commissions qui rapportent aux
banques pourvoyeuses de fonds des recettes en plus de la marge brute. C’est ainsi que
la banque chef de file négocie souvent avec l’emprunteur des commissions de l’ordre
de 0,5 à 0,75 % du montant total du crédit (5). Les commissions peuvent être élevées
si elles sont nécessaires pour rendre le crédit acceptable et intéressant pour le marché.
La banque chef de file fixe alors dans une grande mesure la répartition du
produit de ces commissions parmi les diverses banques participantes au crédit. Le
produit des commissions se reparti en général en deux volets : les commissions de
participations et les commissions de gestion. Les commissions de participation sont
versées à toutes les banques participantes au crédit concerné et sont un pourcentage du
montant prêté par chaque banque participante. Ce pourcentage peut être le même pour
tous les participants ou plus élevé pour les grands participants. Dans ce dernier cas, le
différentiel sert à récompenser le groupe de gestion car les gestionnaires prennent
presque toujours les plus grosses parts.
Dans la plupart des cas, la banque chef de file ne distribue pas tout le revenu
disponible au titre de commission de participation ; ce qui reste s’appelle Commission
de gestion. La commission de gestion est distribuée aux gestionnaires, généralement
au prorata du montant du crédit que chacun d’eux avait accepté d’apporter avant la
syndication (à savoir la portion souscrite). Tout revenu qui reste après cette
distribution est conservé par la banque chef de file comme récompense additionnelle.
La proportion du produit des commissions retenue par le gestionnaire est déterminée
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par la concurrence et les pressions du marché – la Banque chef de file pouvant avoir à
la partager plus également pour attirer d’autres banques dans le groupe de gestion.
COMMISSIONS ET DISTRIBUTION
Les différents emprunteurs paient des taux d’intérêt différents sur leurs
emprunts. En théorie, les différences entre les taux d’intérêt devraient, dans une large
mesure, traduire les différences entre les degrés de solvabilité des différents
emprunteurs. Déterminer la différence de solvabilité des différents emprunteurs
constitue un exercice très imprécis dans la plupart des banques car les informations
historiques sur lesquelles l’on peut s’appuyer pour prévoir le non remboursement des
crédits étrangers sont fort limitées. Les facteurs de la concurrence jouent également un
rôle car certains emprunteurs sont bien connus d’un grand nombre de banques et
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peuvent lancer des appels d’offres alors que d’autres emprunteurs sont moins bien
connus et ont de ce fait peu d’alternatives.
Dans l’ensemble, les liquidités disponibles dans les banques et la demande des
crédits semblent influencer tant le niveau général des taux d’intérêt que les différences
des taux d’intérêt appliqués aux différents emprunteurs. Dans le cas où la demande
interne des crédits aux Etats Unis d’Amérique et dans d’autres pays industrialisés est
faible par rapport aux liquidités disponibles dans les banques, la concurrence entre les
banques réduira le niveau général des taux d’intérêt sur les crédits en eurodevises.
Quand les banques sont relativement liquides et que les demandes de crédit émanant
d’emprunteurs très solvables sont limitées, les banques semblent disposées à prêter aux
emprunteurs moins crédibles et de ce fait, le différentiel entre les emprunteurs
crédibles et les moins crédibles se rétréci. Inversement, si la demande des crédits
augmente, les taux d’intérêt appliqués en moyenne sur les crédits consortiaux en
eurodevises vont croître, la différentiation des coûts aux emprunteurs de différentes
réputations augmentera et certains emprunteurs marginaux pourraient marquer leur
réticence à s’endetter à des conditions non favorables.
PERSPECTIVES D’AVENIR
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en temps opportun entre les participants potentiels à un crédit. Deuxièmement, il
semble que les hauts cadres stratégiques des principales banques ont élaboré des
directives prédéterminées sur leur politique de prêt aux grands emprunteurs sur le
marché et les taux d’intérêt et marges minimaux souhaités qui permettent aux
responsables des crédits consortiaux et aux autres dirigeants des banques de prendre
des décisions rapides pour contribuer à la cogestion ou participer à un crédit consortial.
NOTES
5) Par exemple, sur un crédit à échéance de cinq ans avec un taux d’intérêt de
1,5 % au-dessus du LIBOR, une commission de 0,75 % va majorer le
rendement de dix neuf (19) points de base, soit l’équivalent d’une augmentation
de 13 % des bénéfice nets.
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