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editions errance

COLLECTION LES HESPÉRIDES

LES VOYAGESDES EMPEREURS


DANS l?ORIENT ROMAIN
~

Epoques antonine et sévérienne

ANTONY HosTEIN ET SOPHIE LALANNE

editions errance
Illustration de couverture
Caracalla. Sir Lawrence Alma-Tadema, 1902. Collection privée / The Bridgeman Art Library.

Les auteurs
Antony Hostein et Sophie Lalanne sont Maîtres de conférences en histoire romaine et histoire
grecque à l' Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ils coaniment le programme d e recherche
GRECS (Les Grecs, Des Romains dans l'Empire. Culture et Société) de l'équipe ANHIMA
(Unité Mixte de Recherche 8210) , consacré à l'Orient hellénophone à l'époque impériale.

Les journ ées d'études à l'origine de cette publication ont été organisées en co llaboration avec
le programme "Du Sénat à la cour impériale : l'empereur et les aristocraties de gouvernement
(Ier_yesiècles)", coordonné par F. Chausson (Professeur à l'Un iversité Paris 1) et B. Rossignol
(Maître de conférences à l'Université Paris 1).

Ce livre a bénéficié d'une subvention du Conseil scientifique


de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

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© Éditions Errance, Arles, 2012
et des informations ur I nouveaux titres publiés
Actes Sud par les Édition Errance concernant l'archéologie,
B.P. 90038 l'histoire et le patrimoin e,
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Tél. : 01 43 26 85 82 ou nous envoyer votre carte de visite.
Fax : O1 43 29 34 88
contact@editions-errance.fr
ISBN : 978-2-87772-515-6
SOMMAIRE

f TINERA PRINCIP UM : REMARQUES LIMINAIRES


PAR A.NTo v H osTE IN ET S0 rH1 E L ALANNE •• . .•• ••• • .•.......•...•.••••••..•.......•.•.• • •.•.•..•...... • •. ••• ..•.• • .• ••••••••••••.•• .• 5
ABRÉVIAT ION S ........... . . . . .. .................. . ... . ........................ . ....... . ... .. . . .. .. . ...... .. . ......... . ........... ...... 11

PARTIE I - DE ROME VERS L'ORIENT, DE L' O RIENT VERS ROME .... ....... .......... 15

La fausse immobilité du Prince. Remarques préliminaires sur la présence


du Prince à Rome et dans ses environs ....................................................................................... 17
PAR FRA ÇO IS CHAUSSON

Inter synfonias et cantica : notes sur le voyage de Lucius Vérus


de Rome à la Syrie (et retour ) ......................................................................................................37
PAR B E OÎT R OSSIGNOL

Vers l'Orient. LEmpereur et les infrastructures routières


entre Italie et provinces danubiennes .........................................................................................65
PAR STEFA O M AG A 1

Antoninus à reculons. Sur les pas d'Élagabal .............................................................................83


PAR LAURENT BRI CAULT

PARTIE II - TRAJETS, ITINÉRAIRES ET PRÉSENCES IMPÉRIALES EN ORIENT ..... 107

La présence du Prince en Haute-Mésopotamie de Trajan aux Sévères ................................ 109


PAR R occo P ALERMO

"Om ni bus orientalibus p rovinciis carissimusfuit '


Essai sur le contexte et les significations politiques du voyage de Marc Aurèle
dans les provinces hellénophones (175- 176 ap. J.-C. ) ........................................................... 123
PAR B ENOÎT R OSSIGNOL

Remarques sur le voyage de Marc Aurèle dans les provinces grecques


et orientales en 175- 176 ........................................................................................................... 135
PAR MI CHEL CHR ISTOL ET T HOMAS D REW- B EAR
Caracalla en 214 : de Nicomédie à Nicomédie ....................................................................... 155
PAR MI CH EL CHRI STOL

PARTIE rn - REC EVOIR LE PRINCE ...... .................. ............ .......................... ............... 169
Accueillir l'Empereur dans la cité : un titre de gloire pour les notables locaux ?................. 17 1
P A R G ABRIELLE FRIJA

Loger, nourrir, occuper le Prince : le rôle des notables .......................................................... 181


P AR É RI P ERJll - SAM I ADAYAR

Dans le sillage de l'Empereur : la place des sophistes dans les voyages


. ' .
1mpenaux en 0.nent .................................................................................................................. 193
P AR A E-M ARJE F AVREA - LI DER

La visite de Caracalla à Pergame et à Laodicée du Lykos: l'apport des monnaies .............. 205
P AR A To H osT E1

P ARTIE IV - VISI TES ET GRATIFICATIONS IMPÉRIALES ......... ............ ............... ....... 229
Princes itinérants et gratifications impériales.
Note sur les voyages d'Hadrien en Asie .................................................................................. 23 1
P AR É RIC GU ERB R

Hadrien et Smyrne .................................................................................................................... 247


P R WE L. B OW I E

Hadrien et Éphès e ..................................................................................................................... 263


PAR EwE L. B ow 1E

RÉS UMÉS / AB STRACT ... . .................. .. ............. ........... .. ............. . ....... . ...... . ....... .. ....... . ... ..... . .. 297
Versl'Orient.
rEmpereuret les infrastructures
routières
entreItalieet provincesdanubiennes
PAR S TEF ANO MAG NAN I .

Pend ant les dix ans qui s'écoul èrent de 193 à 202 ap. J.-C., l'e pace compri s encre les Alpes et le
D anub e fut plu ieurs fois un lieu de passage pour !'Emp ereur et la famille imp ériale en roue ver
l'Ori ent , ver le limes, ou de retour en Italie. En 193 1 eut lieu l'expédition vers Rom e de eptim e
Sévère, à l'occasion de a prise de pou voir, pui , au cour s de la même ann ée, a camp agne milit aire
cont re Pescenniu s Ni ger qui s'ouvrit avec le siège de Byzance . Encre 195 et 196 s'effectua le reto ur
de l'Ori ent vers l'Italie, ainsi qu e l'expéditi on en Ga ule contr e C lodiu s Albinu s. En 197, le Prin c
fic de nouveau rou te pour Rom e, p u avant on dépar t pour l s camp agn es ori ent ale diri gée
cont re le Parth e . Ce rce fo is, le retour eue lieu n 202 seulem ent , aprè un long séjour en O rient et
le voyage à craver les provinces danubi enn es fut le derni er voyage imp érial dans ces région ju qu à
l'expéditi on ori ent ale de Ca racalla en 2 13. Outr e ces voyages et ce camp agnes, il faut compt r
les éjour s d plu si urs memb res de la famiUe imp ériale dan s les pro vince danubi enn es, au mo in
encre 196 ec 197, mai peut-être aussi dan s les ann ées suivant es.
La fréqu ence d e ce pa ages t d c séjour s imp ériaux 'dans I régio ns balkaniqu es ne
s'expliqu e pas seulement par des exigences géographiqu es et logistiqu es, mais aus i par le rôle nou -
veau qu e le provinces dan ubienn es revêtaient depuis le milieu du ne siècle ap. J.-C. Encre l'Italie c
l'Ori ent , il y avait d'autr e itin éraires pos ible co rrespond anr aux voyages maritim es entr e l'lt ali
d' un e part, et la G rèce, l'Asie Min eure ou la yrie d'aut re part. Tou tefois, cerce olucion maritim e
fut mise n œ uvre eul m ent en 197, lorsqu , entr eprenant un carnp agn contr e les Parth es,
Septim e Sévèr choi ic de partir d Brind e plut ô t qu e de suivre l'itin éraire balkaniqu e.
En fait, au cours du ne iècle, 1 un de ph énom ènes les plus import ant dans le cont exte provin-
cial rom ain fut l'acqui sition par les pro vinces du Danub e d'un rôle de pr mier plan, en parriculi r
les provin c s d Pannoni e inférieur et sup éri ure t la M é ie sup érieure. e nouv eau rôle peut
s'expliqu er par plusieurs facteurs ayant interagi les un s avec les autr es : les ressour ce du c rritoir e
offert par c provinces, leur po tentiel démo graphiqu e, leur participation au pro c u d' intégra-
tion culrur ell , 1 développ em ent d leur prin cipaux centr e urb ains qui , à l'origine, avaient un e
fonction presqu e xclusiv ment militair e en raison d e la proximit é de la région du an ube av c
l'Icali , qui était toujour s le centr e de 1Empir e, ec en raison de la urve ilJance perman ne qu' exi-
geait la proc ction du limes2. Ce ph énom ène avait connu on point culminant dan s les ann ées de la
campagn e condui te par M arc-Aur èle caner les arm aces, avec un long éjour de !'Emp ereur dan la
région , un e force con centr ation de légions et d'unit és auxiliaires, la présence de généraux de grand

*Dipartimenro di toria e Tutela dei Beni ulturali, Univer ità degli tud i di Udin .

65
PARTI E 1 - D E ROM E VERS L'ORIENT, DE L' ORI ENT VERS ROM E

valeur et d'expérience, le développement du recrutement local. Tous ces éléments avaient contr ibué
à la croissance socio-économique des provinces balkaniques et à la formation de liens étroits encre
les villes, les commandants militaires et les armées.
Un autre élément est à considérer sans doute : à la même époque, les légions du Danube , que
les sources commençaient alors à appeler exercitus Illyrici3, avaient fait la preuve de leur valeur à
l'occasion de la deuxième bataille de Bedriacum, au cours de la lutte pour le pouvoir en 69 , et
avaient ainsi acquis une supér iorité sur les autres armées. La centralité de ces régions danubiennes et
la supérior ité militaire de leurs armées furent établ ies de manière définitive pendant la guerre civile
des années 193-197 , lorsque les légions danubiennes apportèrent un soutien massif à la prise de
pouvoir de Septime Sévère.
Cet appui a nécessairement entraîné en retour une attention constante de !'Empereur à l'égard
de ces régions. En effet, il lui fallait renforcer le consensusdes provinces de l'E mpire et, pour cela,
maintenir un contact direct avec les armées, intervenir dans les affaires régionales , œu.vrer à la
promotion et à la monumentalisacion des centres urbains , assurer le développement de l'infrastruc-
ture routière à des fins militaires et économiques . C'est ce dernier aspect qui va être l'objet d'une
enquête en rapport avec les voyages du Prince.

Le voyage de Septime Sévère vers Rome en 193


Septime Sévère fut acclamé empereur peu de jours après le meurtre de Pertinax et l'accla-
mation de Didius Julianus, vraisemb lab lement le 9 avri l 193, par les hommes de la legio XIII!
Gemina près de Carnuntum 4, sur le limes du Danube. Après s'être assuré la fidélité des légions
des provinces danubiennes et la neutralité de C lodiu s Albinus 5, Septime Sévère marcha immé-
diatement vers Rome à la tête des détachements et des vexillationes des légions stat ionn ées dans
les deux Pannonies et en Noriqu e6. Lexpeditio urbica fur montée rapidement, mais avec soin 7 .
Septime Sévère veilla à ce que les croupes fussent équipées et armées le plus légèrement pos-
sible, pour que la marche fût rapide et que le voyage se déroul ât à étapes forcées 8, à une vitesse
presque double de la vitesse normale de déplacement d'une armée 9 . Précédé par une avant-
garde conduire par Julius Laetus 10 , il suivie selon route vraisemblance la route principale qui
conduisait de Carnuntum (Perrone ll) à Poetovio (Pruj), Emona (Lubia na), Aq uilée et Ravenne.
Selon !'Itin éraire d'Antonin, il y avait 636 milles jusqu 'à Rome 11, ce qui impliqu ait un e
dur ée comprise encre 15 ou 20 jours (par étapes forcées) er un mois (à une vitesse normale) 12 •
Le 1er juin , lors de la mon de Didius Julianus , Sévère campait à Interamna , à 65 milles de
Rome , vraisemblablement depuis quelques jours , dans l'a rrente de connaître l'évolution des
événements. Hérodien rapporte le conseil donné à Didius Julianus par des am is de renforcer
le contrô le des cols alpins afin d'arrêter la marche de Septime Sévère 13• Il avait écarté cet avis,
peur- être parce qu ' il éraie déjà trop tard et que Septime Sévère arr ivait en Italie avant même
que le bruir de cette nouvelle ne se fût répandu 14 • En cour cas, Didius Julianus ne pouvait béné-
ficier d' un sout ien plein et entier du Sénat, de la population et des cohortes prétoriennes , qui
lui aurait permis d'organiser une véritab le résistance. Pris au dépourvu par la succession rapide
des événements, Didius Julianus ne songea pas à faire renaître l'éphémère praetentura ltalia e
et Alpium de l'époque de Marc-Aurèle 15 ; il dut se limiter à une première résistance à Ravenne ,
oü il espérait évidemment le concours de la flotte. Mais Septime Sévère n'eut aucu ne difficulté
à 'emparer de la ville 16•

66
Vers l'Orient. L 'Empereur et les infrastructures routières entre Italie et provinces danubiennes

En sub tance, après avoir suivi la piste de l'a ncienne "route de l'ambre " qui reliait l'Adria-
tique septentrionale au Danube , Septime Sévère avait parcouru la via Annia, la via Popifia
jusqu 'à Ariminum (Rimini), et enfin la via Flaminia, accomplissant un parcours qui , à rebour ,
suivait les étapes de l'ex pansion progressive de l'État romain en Italie septentrionale et en
direction du Danube. De son passage et de celui de son armée il ne subsiste aucune trace dan s
les régions et les cirés parcourues. En effet, la nécessité de rejoindre Rome le plus vice possibl e
n'autorisait aucune halte ni aucun ralentissement, ce que souligne Hérodien lorsqu 'il rapp elle
que Septime Sévère ne s arrêtait que pour faire un sacrifice aux dieux ou adresser une hara ngu e
aux habitants des villes craversées17•

Le voyage vers l'Orient de 193


Le séjour à Rome fut de courte durée 18 car il fallait alors régler le problème urgent posé
par Pescennius Niger, qui , après avoir rassemblé ses forces à Byzance, menaçait d'étendr e son
contrôle en Thrace en occupant la ciré de Périnche. Après avoir placé Rome sous son contrôle
et avoir rapidement procédé à un recrutement , Septime Sévère envoya une armée par mer vers
la Grèce et la Thrace, où, encre-temps, il avait fair converger les croupes stationnées le lon g du
Danube 19, c'est-à-d ire les légions commandées par L. Marius Maximus, légat de la legio 1 Italica
et chef de l'a rmée de Mésie , et par Ti. Claudius Candidus, commandant l'exercitus Illyrici formé
par les troupes de Pannonie. Pour sa part , il préférait suivre la voie de terre, peut- être pour limi-
ter les risques inhérents au voyage, peut- être parce qu' il ne pouvait être certain de la situation
en Thrace à son arrivée, ou, plus probablement , pour renforcer son prestige auprès des croupes
restées en garnison dans les territoires danubiens 20 . Traverser ['Illyrie et amener avec lui les
croupes les plus fidèles était un choix stratégique, presque une ob ligation .
Le départ de Rome de !'E mpereur remonte au début de juillet 193, un mois seulement
après son arrivée 2 1• Sur ce voyage, les sources ne fournissent que des informations très géné-
rales. Hérodien, non sans une certaine ironie , soutient que plusieurs historiens one fidèlement
rapport é les diverses stations qu 'il fit sur sa roure 22 , mais les sources ne font connaître qu e
la mutinerie qui éclata à Saxa Rubra 23, à 9 milles de Rome. Ce fait suggère en cour cas qu ' il
emprunta la via Flaminia, et donc le m ême parcours qu 'à l'aller , au moins jusqu'à Celeia
(Celje) où une route qui suivait le cours de la Save permettait d'a tteindre Sirmium (Sremska
Microvica), ou plutôt jusqu 'à Poetovio (Pcuj), d'o ù l'on pouvait atteindre Sirmium en suivant
le cours de la Drave. L'arrêt à Sirmium trouve une confirmation dans un document épigr a-
phique très endommagé. Il s'agit de la dédicace d'un autel à luppiter Dolichenus, au nom d'une
entité qui ne figure plus sur la pierre et de la communauté des Sirmienses, pro salute Imperatoris
Caesaris Luci Septimi Severi Pertinaci Augusti et exercitus vexillationis24. La route suivie ensu ite à
travers la Mésie et la Thrace a probablement conduit Septime Sévère à Viminacium (Kostolac),
d'o ù il s'est peut- être dirigé vers Naissus (Nîs) avant d'a tteindre Périnthe. Là, il a vraisembla-
blement passé l'hiver avant de partir pour l'Asie et affronter Pescennius Niger 2 •
De ces parcours , des voies suivies et de leurs infrastructures, il ne reste aucune trace dans
la documentation épigraphique. Il est évident qu'il était hors de propos pour Septime Sévère
d'envisager des interventions sur l'infrastructure routière , alors totalement accessoires. En effet,
son attention, comme celle des généraux qui lui étaient fidèles, étaie entièrement dirigée vers la
nécessité de contrer la tentative de Pescennius Niger d'occuper Périnthe et de l'empêch er ainsi
de renforcer dans les territoires balkaniques la tête de pont que représentait Byzance 26 •

67
PAR T IE 1 - D E ROM E VERS L'ORIENT, DE L'ÜRJE T VER ROM E

Le retour d'Orient en 196


À la suite de la défaire de Pescenniu Nig er, de la conduire d' un e expédition dan s l'Osrhoène er
l'Adiab ène er de la réussite du sièg de Byzance, à la fin de l'a nn ée 195, Septime Sévère se tourna
vers l'O ccident pour faire face à son derni er adversaire er concurrent , Clodius Albinus. Hérodien
suggère qu e le voyage aéré réali é en parti e pend ant la saison hivernale, m ais ses remarques, plurôr
vagues, n e conti enn ent pas d'information s perm ettant la reconstitution du parcours suivi27 .
Au cours de la première moiti é de l'ann ée 196, ap rè avoir envoyé de corps expéditionnair es
dan les provinces alpines pour emp êcher qu e C lodiu s Albinu et se alliés pu ssent marcher sur
l'ltali e2 prim e évère traversa de nouv eau l'Illyricum, sans doute en suivan t le m êm e itin éraire
que celui qu 'il avait emprunt é aup aravan t. Le monna yage de Périnth e daré de 196 rappelle la
deuxième visite de !'Emp ereur dan s la ciré dont I contrôl e avait facilité les opération militair es
contr e Pe cenniu s Niger 29• D e Périnthe, Septime évère e diri gea vers l Danube, probablement
ju qu 'à Viminacium, où , selon le rapport de !'H istoire Auguste, eur lieu la nomin atio n in itinere
de Caracalla comme César 30 . En réalité, certains do cum ent incitent à dater cerce reco nnai ssance
de la premi ère moiti é de 1953 1• Cela n'exclut pas cepend ant qu e Viminacium, siège de la legio
VII Oaudia, qui avait joué un rôle décisif au cours de la campagne de T hrace, pui s e avoir éré
l' un e de étape le lon g de ce rrajer r qu 'en ce lieu air été célébré, peur-être devant les troupes, le
premi er anniversaire de la proclam at ion de Caracalla comm e é ar32•
Le voyage de l'Emp reur se pour suivit jusqu 'à Poetovio, où un e in scription rappe lle la d 'di-
cace d' un autel à luppiter Prestitus pa1·un tribun d la dixième cohort e de la garde prétorienne,
proficiscens ad opprimendam foctionem Gallicanam 33 , sur ordre du m Ame empereur. De là
acco mp agné par le fidèle Fabius Cilo à la rêre d' un e vexillatio34, Septime évère se dirigea vers
Rom e35. L s sour ces ne fournis ent pas d'i nform ation s sur ce parco ur s, m ais l'on peut pen-
ser qu'il e déro ula le lon g de la route suivie par le Prince à l'occasio n d son expeditio urbica.
Un monument co nservé à Ravenne porte une dédicace pro salute et reditu ipsius qui fur votée
par la ciré à l'occas ion du passage de l'Empereur 36. Li ndi carion de la quatrième tribunicia potes-
tas permet de da ter le docum ent avec cert itud e de l'an née 196 et de le rattacher à un e éta pe
de eptim e évère dan s cett e cité qui, par la présence de la flot te prétorienne, représentait l'un
des po tes le plu tratég iqu es pour le cont rôle de l'Ital ie pénin sulaire . Certai nes inscription s
témoignent ensuite de a présence à Rom e37 er, app aremm ent avec Caracalla, à O rie38 •

Les voyages de 196 et 197


En cette occasion au i, le séjour à Rom e fut de court e dur ée car Septime evere repartit au si-
tôt pour la Ga ule rejoindr e ses troupes er affronter enfin C lodiu s Albinu s pr ès de Lugdunum, où
eut lieu la bataille décisive rradirionnell ement datée du 19 février 19739.
E n ce qui co ncern e le parcour s suivi par !'E mp ereur, la do cum ent at ion esr extrê m em ent
min ce. Il esr pos ible qu e Septime Sévère air gagné la Pannoni e er qu'il y air rejoint une part ie
de l'armée, se séparant de Fabius Cilo gui , selo n route probabilit é, serait resté sur place en qualit é
de go uvern eur de la Pannoni e sup érieure et aurait pr is soin du jeun e Caracal la, er prob ablem ent
aussi de Julia Domn a, gui , ainsi, auraient pu dem eurer, en coute sécurit é, à l'écar t de la guerre40 .
Dans ce cas, l'itin éra ire aurait pu traverser, un e fois de plu , Ravenn e, Aquilée et Poetovio, pour
att eindr e en uice Carnuntum . D ; là, à travers le Nor iqu e, la Rh étie supérieure et la Ge rmani e
up érieure, Septime Sévère se serait déplacé en dir ection de Lugdunum vers la fin de l'a utomn e
ou peut-être au mili eu de l'hiv er. Quelqu es milliair e trouv és dan s le Norique er en Rh étie

68
Vers l'Orient. L 'Empereur et les infrastructures routières entre Italie et provinces danubienn es

sembl ent attester un e inter vention vi ant le rétabliss em ent du réseau routi er en 195 , ce qui a fajt
penser qu e ptim évère avait bien à l'avance planifi é ec accompli les pr éparatif s nécessaires à
sa campagne co ntr Clodius Albinu s, dan l' idée peut -ê tre d utili ser ces routes pour de dépla-
cem ent s de soldats en dir ection de la Gaule, ou plutôt de renforcer son contrôle sur les deux
pro vinces qui jou aient le rôle import ant de li n et de charnière entr e les deux grand ba
milit aires qu e con cituaient les Germanies ec le Pannoni es rang ée de on cô cé41•
Les milliair es en qu e tion apparci nn ent à un e doubl e série porcanc de caract éristiqu e part i-
culi ères. Il s'ag it, en fait, de born es mises en place en 213 et 215 42 , et sur lesquell es la ticulatur e
de !'E mp ereur régnant , Ca racalla , esc pr écédée de celle de son père. Cette derni ère pr é ent
l'indication de la III potestas tribunicia, qui dace de 195 , et les épith ètes Parthicus et Britannicus
qui remont ent respectivement aux ann 'e 198 et 210. Luniformité du texte gravé sur le
milli aires montr e qu ' ils so nt le résult at non pa d ' un e sup erpo irion d 'élém ent s, m ai d' un
choix fait par aracalla lui-m êm e qui les a ub sricués, selon un chéma préci , aux milli aire
mis en place n 195 er sur lesquel s n'a pparai saie pa s enco re son nom , mai s seulem ent celui
de son père. D e cerce façon, d'un e ma.ni' re qui est sans comparaison avec ce qu e l'o n ob rve
dan s d'a utr e région s43, où les milliair es de epcim e Sévère sont habitu ellement laissés à côté de
ceux de aracalla, ce derni er a voulu délibérément célébrer en même temp la pr emi ère act ivité
entr epri se par son père dans la région dans le domain e des infra cruccures routi ères, la figur e
de celui -ci revêtue des épich èces résulcanc de ses victo ires et so n propr e rôle de successeur et
d'hériti er de la tradition familial e. D 'un point de vue pratique cepen dant , il co nvient de no ter
que l'on trouve le lon g de ces mêmes voies de nombr eux milliaires data bles de 201 , ce qui lai se
à penser que croi ou quatre in tervent ion distinctes ont été menées en vingt an . Ce nombr e
étant très important, il est probable que ces milliaires, dan s la forme adoptée par araca lla,
plutôt que de refléter un e act ivité effect ive visant à l'am élior at ion ou à la réparation du ré eau
routier, soient le résulcac d' un e vo lont é de propagande destinée à exalter l'élém ent de cont inuit é
dans la gestion du pouvoir ec dans l'admini tratio n de l'Érat 44 .
Les borne en que cion semb lent avoir été distribuées le long de certai ns tronçons routiers
spécifique . ix proviennent de la vo ie que su ivait le limes depuis Castra Regina (Ratisbon ne)
jusqu'à Germanicum (Koschin g) et une autr e de la voie qui allait de Castra Regina à Augusta
Vindelicum (Augsbo ur g)45. Quarre milliaires, y com pris les croi datés de 213, app art ienn ent à
de voies qui partaient de ou conv ergeaient ver Iuvavum ( alzbourg) 46 . Un autr e milliaire a écé
découvert pr ès de Cambodunum (Kempc en)47, le lon g de la route reliant Augusta Vindelicum à
Brigantium (Bregenz), ec ju squ 'en Italie septe ntrion ale, à craver le col du plug a. Enfin , un
dern ière born e a été trouvée près de Matreium (Ma trei)48, au pied du col du Brenn er, le long
d'un e br anc h e parallèle à la vo ie Claudia Augusta, éte ndu e de mani ère import ante a flumine
Pado ad flumen Danuvium 49 . Si la suppo sition elon laq uelle une première int ervent ion év ' -
rienne aurait eu lieu au co urs de l'année 195 est corr ecte, et i cette uppo icion peur être reliée
à un changement d'attitude envers Clodius Albinu s et au début de op ération s milit aires visant
à renforcer le co ntr ôle sur les territoires tran salpin s ec danubi ens, la discribucion des milliair es
laisserait à penser qu e l'obj ectif étaie de relier les secte urs terminaux des voies qui traversaient
l'Itali e sep tentrion ale avec les prin cip aux ca mp milit aire du limes rh étiqu e et d anubi n .
Ce fut prob ablem ent le long de ce mêmes routes qu 'e ut lieu le voyage de retour de epnm e
Sévère après sa campagne contre C lodiu s Albinu s, au printemps 197 50 .

69
PARTIE 1 - DE ROME VERS L'ORIENT, DE L'ORIENT VERS ROME

Le voyage de retour d'Orient de 202


Encore une fois, le séjour de Septime Sévère en Italie et à Rome fut extrêmement bref. Il par-
tie pour l'Orient au cours de l'été 197, après l'invasion des provinces orientales par les Parches51•
Cette fois, le voyage de !'Empereur et de la famille impériale s'accomplit par mer à partir de
Brindes 52 • Après l'expédition, qui se termina par la réorganisation des provinces orientales, !'Empe-
reur et sa famille entreprirent un long voyage entre 199 et 202, un voyage jalonné de célébrations
qui les conduisit en Égypte, puis à nouveau en Syrie, en Cappadoce et en Bithynie 53• De là,
commença en 202 le voyage de retour vers Rome, pour l'organisation des decennalia 54,en suivant la
voie terrestre à travers les Balkans.
Nombreuses sont les accescacions épigraphiques livrées par la dédicace de monuments, la
construction de bâtiments ou des interventions sur les infrastructures routières datées avec quelque
approximation de l'année 202 , dans des régions traversées par le cortège impérial, mais ces anes-
cations ne correspondent pas nécessairement à une visite effective ou à la présence de !'Empereur
et de sa famille en ces lieux5- . À cirre d'hypothèse seulement, on peut suivre leur parcours depuis
la Thrace jusqu 'en Pannonie supérieure et en Italie. Hérodien rapporte qu'ayant terminé la cam-
pagne d'Orient , le prince prie le chemin de Rome avec ses deux fils adolescencs et que, sur son pas-
sage, il remit de l'ordre dans les provinces et passa en revue les armées de Mésie et de Pannonie 56.
On peur tout de même supposer qu'au moins les étapes principales de l'itinéraire ont coïnc idé
avec les camps où étaient basées les légions. On peut donc e sayer d'idemifier ces lieux et de les
rapprocher d'autres endroits où la documentation est particulièrement significative et peut-être
compatible avec la présence effective de !'Empereur, mais en tenant toujours compte de la difficulté
et de I incertitude d'une celle reconstruction. La nature et la durée des stations, l'idencificacion des
écarts par rapport à une hypothétique route principale doivent également être compris, à la lumière
de la durée totale du parcours, de sa longueur et du fait que, contrairement aux autres, le voyage de
202 avait aussi valeur de propagande et de célébration puisqu il visait à affirmer le rôle de la famille
impériale et à renforcer le consensusautour de la nouvelle dynastie qui était arrivée au pouvoir grâce
au soutien des armées et des peuples des provinces danubienne .
Du point de vue du voyage, les repères chronologiques sont peu nombreux et difficilemem
compatibles. Un premier élémem est fourni par la notice selon laquelle Septime Sévère et Caracalla
auraienc revêtu le consulat conjoint à Ancioche 57, évidemment au 1er janvier 202 . Un deuxième
poim de repère est fourni par les célébrations qui eurent lieu à Rome à l'occasion des decennalia,
lor du dixième anniversaire de l'avènemem de Septime Sévère, que Dion Cassius place en même
temps que la célébration du mariage de Caracalla et Plaucille58, et dont le début devrait être daté du
9 avril, dies imperii de Septime Sévère. Un terminus ante quem, enfin, peur être déduit d'un mon-
nayage d'Alexandrie qui célébrait les decennalia de Septime Sévère par des pièces spéciales frappées
avant le 29 août , dace qui, conformémem au calendrier local, marquait le début de la nouvelle
année 59. Si l'on se fie aux deux premiers points de repère, le voyage par voie terrestre d'Antioche
à Rome, que l'on peur évaluer à 2300-2500 milles sur la base des combinaisons possibles entre les
routes citées dans l'itinéraire d'Antonin, aurait pu être parcouru en trois mois seLJement à grande
vitesse. En outre, il aurait impliqué le franchissement du plateau anatolien et des Balkans en plein
hiver, ce qui aurait considérablement aggravé les désagréments et les difficultés. Or , le voyage de
la famille impériale n'a pu se faire qu'à une allure ne dépassant pas celle d'une armée en marche ;
il a aussi été int errompu par les diverses stations et étapes effectuées dans les principaux centres
urbains des provinces traversées et par la célébration de fêtes en l'honneur de !'Empereur et de sa

70
Vers l'Ori ent. L 'Emp ereur et les infrastructures routi ères entr e Itali e et p rovinces danu biennes

famille. M êm e en laissant un peu de marge pour de plu s lon gs séjour s ou pour d'éventu els détour
par rapport au trajet prin cipal, et m êm e en con sidérant qu e le cort ège aurait pu se diviser en cer-
taines occasions, il aurait fallu au moin s qu arre ou cinq moi s pour accomplir un voyage de certe
longueur 60. Il embl e don c pr éférable d'a band onn er au moin s l'un des troi s point s de repère
chronologiqu es.
On peur alors supp oser que le retou r s'effectu a dès l'a utomn e 201 , avec éventu ellem ent des
qu artiers d'hi ver à proximit é du Bosph ore, ce qui aurait entr aîné un retour de la cour imp ériale à
Rom e au débu t du mois d'avril et ferait le lien entr e d'un côté l'adventus du prin ce et la célébra-
tion des décennal es, Je 9 avril, et d'un autr e le mariage de Caracalla et de Plaut ille, le 15 avril61.
Ce tte solution aurait impliqu é aussi la traversée en grand e hâte de la pénin sule balkan ique à la fin
de l'hiver, avec des difficult és organi sationn elles et logistiqu es. Le sources, qui ne sont pas to u-
jours fiables ni compl ètes tou tefois, ne gardent pas de trace de cette éventu alité même lorsqu 'elles
rapp ellent le voyage de 196 pend an t la saison hivernale62 • Une autre solution est de supp o er qu
l'arrivée à Rome fur différée à la fin du printemp s ou au début de l'été, en tout cas avant le mois
d'août, en sépara nt la célébration du dies imperii des fêtes décenn ales qui eurent lieu dans la Ville63•
Le récit fourni par !'HistoireAuguste évoqu e le fait qu e Septim e évère avait refusé le triomph e
accordé par le Sénat pour des raison s de sant é, sou s pr étexte qu e, souffran t de la gout te ou d'un e
autr e maladie des arciculacions, il n'aurait pu support er les caho ts du char lors de la m ont ée au
Ca picole64, mais Di on Cassius sembl e sOLJigner le fait qu e !'E mp ereur était présent lors des jeux des
decennalùf 5.
Qu ant au parcours suivi, il n'est pa certain qu e la famille imp ériale aie effectu é un e étape à
Byzance, comm e sembl e en témoigner un e ém ission mon étaire qui pourr ait célébrer la consécra-
tion de la restauration de la ville après le long siège des an nées 193- 19566 , car l'émission devrait
plut ôt être datée de 204-2 0567. M ais on peut trouv er trace de l'intervention du Prin ce en d'autres
lieux, distribu és le long d'un possible itinéraire. C'es t le cas d'Augusta Traiana (Stara Zagora) en
T hr ace, d'où provienn ent un rescrit imp érial adressé au gouverneur Q Sicinius ClarufS con cernan t
le renforcement des emporia de Pizoset un e inscription relatan t la reconstru ction d'w1 templ e dédié
à Ze us69. Le nom du même Sicinius, d'origine africain e comm e !'Emp ereur, app araî t à côté de
celui-ci sur des monn aies frapp ées par la cité 0.
On retrouve la famill e imp ériale en Més ie inférieure, honor ée dans l'ago ra de Nicopolisad
Istrum (Ni kyup ) par la dédicace de qu atre statu es, un e pour chacun de ses m emb res, érigées sous le
gouvern ement de L. Aurelius Gallus7 1• D e Nicopolis, un e rou te anc ienn e condui sait dir ectem ent à
Novae (Svishtov ), siège de la legio I ftalica qui avait jou é un rôle essentiel pend an t les guerres civiles.
On peut don c suppo ser qu 'à cette occasion le lieu aie fait l'obj et d'un e halte de la famille imp ériale.
De Novae, en effet, en suivant le cour s du Danub e, Septim e Sévère aurait pu atteindr e le siège de la
legio VII à Viminacium (Kostolac).
Ce pend ant , on ne peut exclure le fait qu e, pour att eind re Viminacium, le cort ège imp érial air
suivi un trajet di fférent , parcour an t la voie prin cipale qui traversait l'Jllyricum depui s Byzance et
Périnche ju squ 'à Singidunum (Belgrade), sur le D anub e, en passant par Philippopolis (Plovdiv),
Serdica (Sofia) et Naissus (N îs)72 • À Remesiana(Bela Palank a), ont été retrou vées crois bases de sta-
tues en l'honn eur de Septim e Sévère, Ca racalla et Juli a Domn a, érigées par la resp ublica Ulpiana
(Gracan ica), par l'int ervention du légat Q Anicius Faustu? 3 • En dépit de quelqu es probl èm es irré-
solus74,les mon um ent s, qui dat ent de 202 et con stitu ent un cas app aremm ent sembl able à celui de
Nicopolis, pourr aient être associés au passage de la famille imp ériale par Remesiana75 •

71
PART I E 1 - D E ROM E VERS L' ÜRI E T, DE L'ORIENT VERS ROM E

Le pa age et la station du cortège imp érial à Viminacium ont été également déduit s sur la base
de témoign ages épigraphiqu es. Le premier e t un e inscription dédiée aux deux Augustes, au César
Geta et à Julia Domn a, mater castrorum, par les vétérans de la legio VII, ayant quitt é le service en
202 76• La deuxièm est un e dédicace à Plauti en 77, le pr éfet du prétoire et père de Plaucille, la fian-
cée de aracalla, dédicace sur laqu elle on a par la suite martel é le nom du préfet. E n réalité, il est
po ssible, cour au moin s dans ce dernier cas, qu e la dédicace aie été réalisée à un e date postérieure
au pa sag de !'E mp ereur. En effet, Plauri en est signalé dan s le texte comme necessarius (parent) de
la famill imp ériale, de sorte qu' il erair plau ible qu e le monum ent soir daté de la seconde moi-
tié de l'ann ée 202 , après le mari age de Caracalla et Plaurille, et avan t, en cout cas, le consulat de
Plautianusen 20}78 •
D e Viminacium,en repr nant un e route plu sieurs fois p arcouru e par le passé, le convoi imp érial
pourr ait avo ir continu é son itin éraire à travers le provin ce danubienn es en faisant éventu ellement
un e étape à Singidunum où était établie ou bi n revenait régulièrement la legio 1111Flavia, qui
dan les années précéden tes avait ér ' transférée temporai rement à Aquincum pour remplacer la
II Adiutrix et dont certa ins détacheme nts avaient pris part aux cam pagne orientales 79. Pour suivant
le voyage en dir ect ion d'Aquincum, le co rtège pourrait avo ir fair étape à Sirmium80, à Intercisa
(D un aujvaros), et avoir aussi, selon coure vraisemb lance, fait un déto ur par Gorsium81• Dans ce
canton nement, les recherches archéologiqu es ont révélé l'ex.i cen ce d'un vaste aire sacrée d ou pro -
vienn ent probablement quelques acte rations épigr aphiqu es, notamment un e dédjca ce à l uppiter
Optimus Maximus Dolichenus pour le salut d es emp ereur , à l' initi ative de pr être de toute la
province 82 . La réunion du corp sacerdotal provincial dans son enti er aurait pu avo ir lieu lor d'un e
célébration particulière comme, précisément, le passage du cortège imp ' rial83 • À cet év ' nem ent
on a rattac hé d 'autr es inscriptions , mais aucun do cum ent n'e r suffisamm ent explici te à cet égard
ec seule la force co ncentrat ion géog rap hiqu e et, d' un e mani ère générale, chronolo giqu e de ce
in cripr ions peur êcre utilisée à l'app ui d'un éventuel passage ou de la présence de m em bres de la
fan1ille impériale 8 • En fair, l'ensemble des initiatives dan s les domain es religieux et milit aire embl e
comme ncer en absence de l'Emp er ur, engagé en Orient, p ar le soin du légat de la Pannoni e infé-
rieure pendant les an née 197-199, Ti. Claudius Claudianus85 , qui promul gua un e série int éressante
86
d'interventions publiques , qui fut pour uivie avec con tance dans les ann ées uivanc par son
suce seur, Caecilianu s87 .
Le voyage impérial 'est déroulé par la sui te très probablement le lon g du D anub e jusqu 'à
8
Aquincum, le siège de la legio II Adiutri:x!3 , qui , dep uis sa pri e de pou voir, avait suivi ep tim e
évère dan de nombreuses campagnes militaire , de l' expeditiourbicaà la guerre co nt re Pescennius
iger et à celle contre le Parthe . Au co ur de ce expédit ions , elle avait été remplacée par la legio
1111Flavia. Une inscription com m émore le retour de la légion à Aquincum, vraisembl ablement à
9
cette occasion, sous le com man dement de Caecilianus8 , après quoi la légion avait servi d'e corre à

la famille impériale ur le trajet du reto ur. U ne autre halte effectuée à Carnuntum, le 9 avril, coï nci-
da.ne avec l'anniversaire de la pri e de pouvoir de !'Em pereur, demeure cour à fait hypoth étiq ue car,
cour en restant po sible90, elle ne repose pas sur des témoignages an cien 91.
À partir d'Aquincum ou de Carnuntum, le cortège aurait suivi un e foi de plus le même itinéraire
que celui qLù avait été plusieurs fois emprunté ju qu'à Rom e, en passant par l'un des cols les plus
méridonaux des Alpes o rientales, probablement ad Pirum (H rusica), pour descendr e le lon g de la
vallée du Frigidus(Vipava-Vipacco), dépasser le fleuve Isonzo et atteindre ensuite Aquilée 92. E n ce
lieu peur -être , la fa.mille a réalisé un e hal te plu s longue, car la ville était le centre le plu s important
de la région , mais le eul témoignage plaidant en faveur d'un e éventu elle présence imp ériale dan s le

72
Vers l'Orient. L 'Empereur et les infrastructures routières entre Italie et pt ·ovinces danubi ennes

territoir e voisin provient de Forum lulii (C ividale del Friuli) et repose sur la base d' un catu e hono -
rifique avec dédicace à Caracalla, offerte par la respublicaForoiuliensium93•
En ce qui con cern e l' infrastructure routi ère, il est à not er qu e les années compri ses encre
198 ec 201 virent l'acc roissem ent du nombr e des interv ention s dans les province s danubi enn es.
On peut date r par exempl e des ann ées 198-199 certain s milliair es retrouvé à Sirmium et, le long
de la rou te qui relie Mursa (Osij ek) à Aquincum94, d 'a utr es milliaires mis en place sou la curacèle
de Claudianus, pui s de Caecilianus95. C'est en 201 égalem ent qu e Fabius Cilo s'engagea dan s un e
activité d rénovation de route s en Pannoni e sup érieur e96 au nom des croi prin ce régnant 9 .
Le message port é par le milliair e qui signalent ces interv ention s, vias et pontes vetustatecorruptas,
témoign e explicitement d'un e activité intense de réorganisation et de rétabliss m ent du r'seau rou-
tier déployée par les emp ereurs et leurs légats. Il convi ent de noter à cet égard cependant qu e ces
réparation s sont enti èrement indépendance d'un e éventu elle pr ésenc de l'Emp reur ou des em pe-
reurs dan la région concernée. Au cours de la même année se produi ic en Noriqu e une act ion
similaire 98 sous le gouvernement de M . luventius Surus Proculus99. D e semblables considération s
peuvent être formLJées pour la Rh étie où l'on retrouve , sur les milliair es mis en place en 201 100
un e allusion à la r mise en état d vias et pontes, mais sans mention d'aucun légat 101• De même
pour le provin ce du Bas-D anub e. En T hrace cerce fois, il y eue des inter vention en 198, sou
C CaecinaLargus102, et en 201, sous Q. Sicinius Oarus' 03• En Mésie sup érieure, curieu em ent, o n
ne pos ède aucun e accescation , mai s en Mésie inférieure, le légat C Ovinius Tertullusprie le oin n
200, au nom des emp ereurs, de rénover certai nes routes dans la province 10 , co mm e la longu vot
qui lon geait le Danub e ou le réticule routier autour de Tomi (Conscance) 105 •
Évidemm ent , les int ervention s concerna nt les routes et les lieux qui devaient êcr par la un
d s lieux de pas age de la co ur imp ériale e trou vent souvent éloignées dan le cemp par rapport
au mom ent où le passage a eu lieu. Au co ntr aire, beauco up d'activités de rénovation one concerné
de voies qui n'étaient pas compri es dans les parcours suivis par le Prince ou la fan1iUe imp ' rial .
Co ntr airement à c qui a été parfoi s affirmé 106 , cela laisse à penser qu 'on ne peut pas établir de rela-
tion directe entr e I initi atives prise dan le dem ain de l'entretien des routes c les itinéraires sui-
vis par !'Emper eur, sauf à prendr e en comp te l'ensembl e du co ntexte régional et provincial. Le trajet
de 202 à travers le provin ces danubi enn es faisait part ie d'un plu s large voyage de la famille impé -
riale à travers l'E mpir e. En cane qu e rel, on l'avait sCtrem enc crè bien organi é c les intervention s de
Fabius Cilo peuvent en témoigner, mais seuleme nt de mani ' re très générale, car les route relevaient
de secteur différent s : la route de Sirmium à Emona n passant par Neviodunum ; la voie longeant
le D anub e en direct ion de Brigetio ; la route de Poetovio à Carnuntum en passant par carbantia.
À moin s d'avoir réalisé un e grand tourn é à l'intérieur de la province, le corcèg imp érial n'a pro -
bablement suivi qu 'un seul de ces itin éraires. De même, on peut sérieusement mettre en douce qu e
l'activité déployée en 201 autour de l'infrastructur e routière en Norique et en Rh étie oie liée à ce
voyage qui , du Norique , n'a peuc-êcre acceinc que la coloni e de Celeia,ec pas mêm e la Rh étie, can-
dis qu'e n Pannonie inférieure, sûrem ent traversée par les princes , les milliaires de Claudianuset de
Caecilianus sont de plu sieurs ann ées antérieurs.
D ans ce cadr e il est po ssibl e de mettre en évidence la portée générale des inc rvencion
condui tes m éthodiqu em ent , et ur plusieurs an nées, par Septim e Sévère sur les infrastructures rou-
tières. Cela répond ait de couce évidence à un projet qui satisfai ait à l'exigence bien réelle d' enrre-
cenir et d'améliorer l'efficacité du réseau routier dan ces pro vinces comm e dans celles qui furent
couchées par des mesures similai res à la sui ce d'un e décision prise au plus haut niveau 107 . En fait,
l'activité de création ou de rénovation de l'infr a cruccure routière sembl e avoir suivi un rythm e de

73
PAR T IE 1 - D E R OME VERS L' ORI ENT, DE L' ORI ENT VERS R OME

développem ent régional, ou même plucôt provincial 108. Un tel ouvrage avait évidemment la valeur
d'un e célébration extraordinaire et offrait un e excellent e représentation de la puissance imp ériale.
Cela explique le lien que l'on peut tisser entr e ce type de représentation et la présence sur les lieux
de !'Emp ereur ou du cort ège imp érial.
Conduites dès 198, les op ération s de restauration des routes dan s les provin ces danubi enn es
avaient , en fait, comme terme spécifique le voyage de 202. l'.object if était de toute façon de servir la
propagande impériale. Le voyage se résolvait par un e sorte de "manifestation ' centr ée sur la famille
impér iale qui renforçait ainsi les relations avec les armées du D anub e, alors qu e la mise en œ uvre
d'un e infrastructur e routièr e ou sa rénovation annonçaient, à travers les inscriptions des milliaires,
l'élargissement de la famille imp ériale aux deux fils de ['Empereur, l' un Auguste, l'autr e César.
De mani ère significative, le voyage de 202 étaü destin é à se terminer à Rom e avec la fête de
décennal es et le mariage de Caracalla et Plautill a 109, c'est-à-dire avec la célébration de la continuit é
de la famille impériale, elle-même garante de la continuité de Rom e et de son empire. En ce sens,
l'espace compris ent re les Alpes, l'Italie et le Danub e apparaît comm e le lieu de la représentation
du pouvoir imp érial et de la continuit é familiale, et les voyages de Septime évere, initialement
conçus dans un bue militair e pour renforcer l'unit é de l'É tat divisé en 193 entre quatr e prétendants,
peuvent être compri s comme un outi l efficace dan s le proce sus de réunification de l'E mpir e et
d'int égration des provin ces.

Noces
1. Dans cet art icle, coutes les d aces s'encend enc apr ès J.-C.
2. Ces élém ents one déjà été soulignés, tantôt séparément tantôt co llectivem ent , par de no mbr euses étud es.
On se rapportera à G. ALFbLDI, Noricum, Londres, Bo con (MA), 1974, p. 106- 158; A. M6 csv, Pannonia
and UpperMoesia.A historyof the Middle Danube Provinces of the Roman Empire, Londres , Boston (MA),
1974, p. 112- 182; R. L. DI SEJR., Cultural Changeand Imperia/ Administration. The Middle Danube Provinces
of the Roman Empire, ew York, 199 1, p. 59-95 ; G. t1.AJN6cz1, La Pannonia e L'lmpero Romano, Atti del
convegnointernazionafe "La Pannoniae L'lmperoRomano'; Accademiad'Ungheriae f'!stitutoAustriacodi Cuftura
(Rome, 13- 16 janvier 1994), MiJan , 1995 ; V. GASSNER, S. J1LEK, S. LAosTATTER, Am Rande des Reiches. Die
Ramer in Ôsterreich,Vienne , 2000, p. 153-267 ; G. URso (ed.), Dall'Adriatico af Danubio. L'fffirico neff'età
greca e romana, Arti del co nvegno in cern azio nal e (C ividale del Fr iuli , 25-27 sercembr e 2003), Pise, 2004 ;
M. SASEL Kos, P. ScHERRER (edd .), The autonomoustowns of Noricum and Pannonia = Die autonomenStadte
in Noricum und Pannonien, vol. I, Noricum, Situ/a 40, Lubiana , 2002 ; ID ., en co llaborat io n avec B. KuNTIC-
MAKVTc,L. BoRHY, Pannonia, vol. II, 1, Situ/a 4 1, Lubiana , 2003 ; ID. , en co llabor at ion avec B. KuNTIC-
MAKVTc,L. BoRHY, Pannonia, vol. II, 2, Situ/a 42, Lubiana, 2004 · L. ZERBINI (dir.), Roma e Leprovinciedel
Danubio, Atti del Co nvegno ln tern azionale (Ce nto , 15- 17 Octobr e 2009), Sover ia Manne lli, 20 1O.
3. Tacite, Hist., I 3 1.
4. La dace est attestée par le FeriaLeDuranum (co l. II , 1.3). C'est par er reur gu e certaines so urces placent cerce
date au 13 août (HA, Sev. 5, 1), en co ntr ad iction avec la notice selo n laq uelle la mort d e Didius Julianus
serair urv en ue le 1cr juin , alors gu e Septime Sévère était déjà arr ivé à fnteramna (Tern i). Cf A. R. BIRLEY,
eptimius Severn?-,p. 97, et P. HERz, " Kaiserfeste d er Prin ziparszeit", in ANRW, Il , 16, 2, 1978, p. 1181-
1182. Auparavam, on avait au si proposé le 13 avr il co mm e jour d e l'a vènement au trône de Septi me évère
et comme jour de la célébration de cet anniv ersa ire O.HASEBROEK,Untersuchungenzur Geschicht e des Kaisers
eptimius Severus,H eidelberg, 192 1, p. 128). Ce tte datation a été reprise à tort par J. FITZ, "D er Besuch des
ep timiu s ever us in Pannoni en im Jahr e 202 u. Z.", in MntHung, XI , 1959, p. 25 1, et par M. HANov, " Die
Severer und d as Aufkommen ein es reg ionalen Bew usscseins am Donaulime ", in C H. FRANEK, S. UMM,
T. NEUHAUSER,B. PoROD, K. ZbHRER (edd. ), Thiasos. Festschrift flir Erwin Pochmarskizum 65. Geburtstag,
Vienne , 2008, p. 37 1. Sur le rôle jo ué par la Legi,o
X!fll , on renve rra à T. FRANKE, 'Legio XJV Ge min a", in

74
Vers l'Orient. L 'Empereur et les infrastructures routières entre Italie et provinces danubienn es

Y. LE BoH EC, C. WOLFF (edd. ), Les légionsde Rome sous le Haut-Empire, Actes du Congrèsde Lyon (17-19
septembre1998), Lyon, 2000 , p. 201. Il est cour à fair possible qu e l'ac clam ation imp ériale air eu lieu à Savaria
(Szomb at hely), co mm e cela est indiqu é dans Epit. de Caes., 19, 2, ur la route menant vers l' Italie.
5. Dion Cass ius, LXXlll, 15, 1-2. Cf A. R. BIRLEY, eptimius Severus,p. 98 et 244.
6. D 'après le cadr e fourni par J. J. WILKES, "Rom an Legions and th eir Forcresses in th e D anub e Land s (I" co
IIl 'd centuri es A.D.) ", in R. J. BREWER (ed.) , Roman Fortressesand their Legions, Londres , 2000 , p. 101-11 9
Septim e Sévère avait avec lui des d étachement s d es légio ns / Adiutrix, II Adiutrix, ll ltaLica et XIII! Gemina,
mais on ne peut pas exclur e d 'autr es détachement s; cf GLICMar, 4 (AE, 1966 , 494). Vo ir HA, Sev. 5, 1-3.
7 . l'.organisacion logistique fur co nfiée à M. Rossius VituLus, peur-être or iginair e de Tergeste,en tant qu 'inscr it
à la tribus Pupinia, mais qui d evait avo ir un e bonn e co nnai ssance des régio ns à traverser : AE, 19 14, 248
(ILTim, 1248), Bulla Regia (H amm am Derradji) ; cf A. R. B1RLEY, Septimius everus, p. 98. La m ention
expeditiofeLicissimaurbica ap par aît d an la même in cri prion , ainsi qu e dan GLICMar, 4, CaesareaMaritima
(Horbat Qesari), se référa nt au praepositus vexilLationisL. Valerius Valerianus.Sur ces d eux perso nn age
voir W . NEMETH, PoL itische und militarischeBeziehungenzwischenPannonien und Dakien in der Romerzeit,
C luj-N apoca, 200 7, p. 61-62. Sur la carr ière d e M Rossius Vitulus, voir : PIR2 R 102 ; T. AGY,"A LegioII
Adiutrix pia fidelis jelenleg nyilvant arth ac6 ica1ku lovagrendü uibunusai" , in BudRég,27 1991 p. 26-27. Pour
un cad re général co ncernant les souti ens dont Septim e Sévère pur bénéficier au co urs de l'expeditiourbica,voir
I. MENNEN, Power and Statusin the Roman Empire,AD 193-284, Leyde, Boston (MA), 2011 , p. 194- 195 .
8. H érodi en, II , 11, 1-3.
9. D an s un e situ atio n norm ale, la distance quotidi enn e mo ye nn e parco uru e par un e arm ée en m arc he éraie d e
20 mill es (Vegèce, 1, 9).
1O.HA, Did. l.
11. ltin. Ant., 123, 8-126, 9; 128, 6-129, 6; 262, 3-8.
12. Il existe un autr e mode de calc ul : J. HASEBROEK,Untersuchungen,[op. cit.], p. 18, et A. R. BIRLEY,
SeptimiusSeverus,p. 97, qui évaluent la di tance à 683 mill es, oie l'équivalent de 34 jour de march e à vitesse
normal e.
13. H éro di en , II, 11, 8.
14. H éro di en, Il , 11, 3 .
15. Sur la praetenturaAlpium, on renverra à G. BIGLIARD
I, "La praetentura !taLiae et Alpium alla luce d elle
nuov e ricerch e archeo logiche ", in AN , LXXVIII, 200 7, p. 297-3 12 ; J. SA.SEL," Über Umfang und Dauer der
Milicarzone Praetentura!taliae et Alpium zur Zeic Mark Aurels", in M H, 3 1, 1974, p. 225-233, repri s dan
J.SA.SEL,OperaSelecta,Lubiana, 1992, p. 388-396 .
16. Dion Cassius, LXXIV; 17, 1.
17 . H érodi en, II , 11, 6.
18. Sur le premier séjour du nouv el emp ereur dan s la Vill e et sur les cérémoni es liées à l'adventus,on renverra à
S. BENOIST, "Le retour du prin ce dan s la C ité (juin 193-juiUec 326)", in ecce, 10, 1999 , p. 153- 157.
19. H éro dien, II , 14 6-7; HA, Sev. 8 12- 13 .
20. Cf A. DAGUET-GAGEY,
Septime Sévère. Rome, L'Afrique et L'Orient, Paris 2000 , p. 224-225 .
21. HA, Sev. 8, 8. Un rescrit imp érial promulgu é de coute évidence à Rom e est daté du 27 juin (Cod. Just., III ,
28, 1).
22 . H éro dien, II , 15, 6-7.
23. HA, Sev. 8, l.
24. CIL, III , 3233 (AE, 1974, 516). Cf P. Kov ,ks, " Building s inscription s of Sepcimius Seve ru s from
Pannoni a", in XI Congresso
l nternazionaledi EpigrafiaGrecae Latina, Roma, 18-24 settembre1997, Atti, II ,
Rom a 1999 , p. 525.

5
PARTIE 1 - D E ROME VERSL'ORIENT, DE L'ÜRIE T VERS ROME

25. C'est ce que ou rien r H. HALFMAN Jtineraprincipum, p. 2 19, d'après un e monnai e frappée par Périnth e
en 196 et portant la légend e ÈmôTJ~Lia Wl:eu11poç (BMC Thracia,33, p. 152) , en raison apparemment d'un e
précédente visite imp ériale qui pourrait être datée d e l'hiver 193/194.
26. Dion Ca siu , LXXJV, 6, 3; HA, ev. 8, l 2-13.
27. H érodien, III , 6, 10.
28. Outre Claudius Candidus qui , à la tête de l'exercituslffyrici, était cha rgé de la campag ne contre C lodius
Albinus (CIL, II, 4114 = IL , 1140) , un détach ement avait été envoyé pour renforcer le contrô le de l'arm ée
sur les col alpi ns (Hérod ien III , 6, 1O).
29. BMC Thracia,33, p. 152.
30. HA, ev. 10, 3 : ... et cum iret contraAfbinum, in itinereapud ViminaciumfiLium suum maioremBassianum
adpositoAurefiiAntonini nomine Caesaremappeflavit.
3 1. Caraca lla apparaît associé à son père dans un re cric adressé à la commu nauté de Aezani et dat é de la fin
195 : !GR, TV 566 (IL , 8805) ; voir à ce ujer D. MAGIE, Roman Rule in Asia Minar to the end of the third
Century after Christ, 1-II, Prin ceton 1950 , p. 154 1- 1542. Ile régalement nomm é dan un rescrit daté du
] <' janvier 196 (Cod. Just., IX, 41, 1). Ou milieu de l'année 195 est datée une inscr iption tro uvée à Leanyfalu,
près de zentendre (Ufcisa astra),au nord d'Aquincum, portant un e dédicace à Sept ime Sévère et à Caracalla,
qui est mentionn é comme ésar (RIU, 3, 48 0) , mais aussi la base d'un monum ent fragmenta ire en l'honn eur
de ep rime Sévère et Caracalla , vrai emb lablement mentionn é comme ésar et contenant la liste des vétérans
de la septi ème légion : CIL, III , 1450 7 (AE, 200 7 121) . Voir à cet égard . OPRONI "Oie ae arwürde
Caracallas und di e syrisc he Kohorte von zencen dr e', in Alba Regia, XVIII, 1980 , p. 39-43, rep renant
H. HALFMANN,ltinera principum, p. 219, et A. R. BIRLEY,Septimius Severus, p. 122. Une comparaison
incéres ante encre ces documents er d'a utre dat és de la même époque e t établie par . ANoo , Imperia!
!deofogy and Provincial Loyafty in the Roman Empire, Berkeley, Los Angele Londres, 2000, p. 184-18 7.
À l'inver e A. MAST! o Le titolaturedi Caracallae Getaattraversole iscrizioni(indici), Bologne, 1981 p. 28 et
44-45, est ime co rrecte la datation de 196 pour l'avènement de aracalla comme é ar.
32. Cf . OPRO 1, "Oie Caesarwürde aracallas und die yri che Kohorte von zentendre", in Alba Regia,
XVIII , 1980, p. 43, qui suppose qu e le jeune Caracal la n'avait pas uivi son père en Orient, mais était resté
en Mé ie sous la tutelle de Fabius Cifo ; ce n'est qu 'à Viminacium qu'auraient eu lieu les retrouvailles entre
le père er le fils, avec la reconnaissance officielle de la nomination de ce dernier co mm e ésar. En fait,
Fabius Cifo accompag nait Septime évère au cours de la campagne en Osrhoène et Adiabène; cf AE, 1926
79 ; W M. RAM AY," cudie in the Roman Province Galatia. VI. - orne Inscription of olonia Caesarea
Antiochea ", in]RS, 14, 1924, p. 185-188) , G. J. MuRPHY, The Reignof the EmperorL. eptimiusSeverusftom
theEvidenceoft he!nscriptiom, Philadelphie , 1945, p. 11-14.
33. CIL, III , 4037 (ILS, 3029) : Prestitolovi s(acrum) / [---] tribunus coh(ortis)X/ praet(oriae)cuftor nul
mini ipsiuspro.fieliscensad opprimen I dam factionem / Gafficanamiussu / principis sui aram / istam posuit.
Cexpression est répétée dans l'inscription qui commémore RossiusVitufus(AE, 1914 , 248 = ILTun, 1248) mais
aussi, sous une forme sim plifiée, dans l'inscription dédiée à Claudius Candidus qui commandait l'exercitus
lffyrici pendant la campag ne : CIL, II, 41 14 (ILS, 1140). Il semb le que l'on doive aba ndonn er la thèse de
l'idencificacion du nom du tribun , qui a été martel é sur la pierre , avec celui de C. FufviusPlautianus, futur
préfet du prétoire, thèse suggérée par A. vo PREMERTEi , "Zur ln chrifc C.I.L. III 408 7", in AEM, XII ,
1888 p. 131-13 7, er justifiée par la lecture de certains signes conservés sur la pierre, par le martelage du
nom à la suite de la damnatio memoriaeec par l' incert itud e de la tradition conce rnant la carrière de Plautien
(Héro dien, III , 10, 6). ette thè e 'oppo e à la proposition de F. GROS o, "Ricerche su Plauziano e gli
avvenim enti del suo tempo ", in RAL 23, 1968, p. 14-16 , qui reconnaît en Plautien le praefectusvigifum dont le
nom a été martelé également ur un monum ent d'Ostie daté de 195 : CIL, XIV, 4380 (AE, 1968, 8a). Il peut
s'agir du même personnage que celui qui e t honor é par les membres de a famille, la gensFlavia, sur un e base
de statue retrouvée à LeptisMagna, et dont le nom et une parti e de la cindature one été martel és : AE, 1931,
2 (JRT, 572). ur Plauti en, on consultera PJR.2 , F 554 ; M . CHRISTOL,L'Empireromain du Ill' siècle,p. 28-29;

76
Vers l'Orient. L 'Empereur et les infrastructures routières entre Italie et provinces danubiennes

A. R. BiRLEY,Septimius everus,p. 22 1 ; I. ME NEN,Powerand tattts in the Roman Empire, AD 193-284


Leyde, Boston, 20] l , en particulier, p. 88, 160- 163 et 178.
34. ClL, Vl, 1408 (ILS, 114 1).
35. HA, Sev. 10, l.
36. CIL, XI , 8 : Aug{usto)!nvicto I fmp(eratori)Caes(art)L(ucio) eptimio SeveroI Pio Pertinacidivi M(arct)
Antonini fiL(io) I divi Commodiftatri divi Antonini Pii nepoti I Arabico Adiabenico pontifii ct) max(imo) I
trib(unicia)potest(ate) !!!! imp(eratort) VII co(n)s(ufz)If proco(n)s(ufi)p(atrt) p(atriae) I pro Victoriaet reditu
ipsiusRufimts Lib(erttts)I proc(urator)provinciae Mauretaniae Tingfranae 11 afvo SeveroAug{itsto)et Antonino
Caes(are)I l{ e]L(icibits)Rav(erma).Le fair que epr acclamarions impériale oient mentionn ées au lieu de huir
a des équivalents dans d'autre inscriptions ( CIL, X, 6437). Il esr aussi plus facile à ju tifier i on rapproche ce
monum ent de la campagne contre Pe cenniu iger, et non du départ de la campagne suivante cont re Clodiu
Albinus.
37. CIL, Vl, 954 (IL 4 18).
38. CIL, XIV, 112-114 et 12 1 (CIL, VI, 1050). Cf MuRPHY, The Reign of the Emperor [op. cit.], p. 4-5.
M. HoRSTER,BauinschriftenromischerKaiser, rutrgart, 2001 p. 90 et 274-275.
39. HA, Sev. 11, 7. Cf P. HERz, "Kaiserfeste der Prinzipatszeir", in ANRW II, 16, 2, p. 1282.
40. Qu e aracalla n'air pas suivi on p' re semble confirmé par une inscription dan laquelle on rappo rte
qu'un notabl de irta ( onstantin ) avait été envoyé par le énat en Germanie aupr ' de eptime évère,
peut-être peu de temp après la conclusion de l'affrontement avec lodius Albinus, et en Pannonie auprè
de CaracalJa, alors mentionn é comm e imperatordestinatus: CIL, Vlll , 7062 (ILS, 1143). Cf E. R:trrERLl G,
"Die tatt halter der pannoni schen Provinzen", in AEM, XX, 1896, p. 34-36 · A. R. BiRLEY,SeptimiusSeverus,
p. 124. La possibilité que Julia Dom na soit restée avec son fils est suggérée par B. LEVlCKJulia Domna, Syrian
Empress,Londres, ew York, 2007, p. 46.
4 1. Cf H. . I STINSKY,"eptimius everus und der Ausbau des raetischen trassenneczes", in Klio 31, 1938
en particulier p. 37-42 et 45 · cf aussi J. H.ASEBROEK,Untersuchungen[op.cit.] p. 95, et A. R. BmLEY,Septimùts
everits,p. 124.
42. Il sont datés de 213 par la XVI tribuniciapotestas: CIL, III, 5745 (CIL, XV1I, 4, 90) · CIL, XV1I 4,
95 ; CIL, III , 5726 (CIL, XVll , 4, 226). Lan née 2 15 est indiquée par la XVIII tribuniciapotestas: CIL, III,
5980 (CIL, XVll 4, 11) ; CIL, III, 11984 (CIL, XVll , 4, 1, 36) ; CIL, XVll , 4, 53 ; CIL, XVll , 4, 54 ;
CIL, XV1I, 4, 55 · CIL, III, 5997 (Cil, XV1I, 4, 67) · CIL, III, 5998 (CIL, XVll 4, 68) ; CIL, III, 5999
(CIL, XVll , 4, 69) ; CIL, XVll , 4, 100 (où t indiqu ée la XIII tribunicia potestas, gravée a surément de
manière erronée par le lapicide).
43. Cf H. U. lNSTT SKY," eptimiu everus und der Ausbau des raeti chen trassenneczes", in Klio, 3 1, 1938,
p. 49-50.
44. Cf G . J. MuRPHY, The Reign of the Emperor[op.cit.], p. 91; A. Korn ," aracalla und Raetien" in lyche,
18, 2003, p. 29-30.
45. CIL XV1I, 4, 53 ; CIL, XVll , 4 54 ; CIL, XV1I 4, 55 ; CIL, III, 5997 (CIL, XVll , 4, 67) ; CIL, III,
5998 (CIL, XV1I, 4, 68); CIL, III, 5999 (CIL XV1I, 4, 69).
46. CIL, III, 5745 (CIL, XV1I, 4, 90); CIL, XVll , 4, 95; CIL, XV1I, 4, 100 ; CIL, lll , 5726 (CIL, XVll, 4,
226).
47. CIL, Ill , 11984 (CIL, XVll , 4, l , 36).
48. CIL, III, 5980 (CIL, XV1I, 4, 11).
49. Le terminus de la route figure sur le milliaire bien connu de Rabland (Rablà) : CIL, V, 8003 (CIL, XV1I,
4, 1). Cf au i CIL, V, 8002 (ILS, 208), Ce io Maggiore.
50. L'arrivée de Septime évère à Rom e est placée avant le 8 juin , dace mentionn ée dan une dédicace
à Hercul e pour le salut de deux Augustes et le retour des numeri equitum singufarium : CIL, Vl , 224
(IL , 2185).
51. Dion Ca sius, LXXY, 9, l.

77
P ARTIE 1 - D E ROME VERS L'ORIENT, DE L'ORIENT VERSROME

52. HA, Sev. 15, 2.


53. Pour un cad re général, on renverra à J. HAsEBROEK,Untersuchungen[op.cit.], p. 116 - 126; H. HAl.FMANN,
/tineraprincipum, p. 220-22 1 ; A. R. BiRLEY,SeptimiusSeverus,p. 129- 142 .
54. Dion Cass ius, LXXVI , l , 3.
55 . Le fait a été justement soulign é par A. R. BiRLEY,SeptimiusSeverus,p. 143 .
56 . HÉRODIEN, III , 10 , 1. Selon un e hypo th èse ém ise par D. BoTEVA, "Rom an Em pero rs visiting th e
Danubian province of Lower Mesia : July 193 - February 2 11 ", in L. ZER.BINI (ed. ), Roma e le provinciedel
Danubio [op. cit.], p. 238-242, en 198 déjà, Caracalla aurait séjo urn é en T hr ace et en Mésie inférieur e avec
Juli a Domna. On a cependant d es difficult és à co n cevoi r que ce séjo ur aie pu être dû à d'urgences obligations
militaires car, à cette époq ue, Caracalla était âgé de n euf ans.
57. HA, Sev. 16, 8, qui , coucefois, ant icipe l'événem ent par rapp o rt au voyage en Égypte . Cf]. HAsEBROEK
,
Untersuchungen,[op.cit.], p. 125; H. HAl.FMANN,ltineraprincipum, p. 2 18.
58. Dion Cassi us, LXXVI , 1, 1-3 , qui n'indique pas la période de l'année à laqu elle les célébration s auraient eu
lieu.
59. G . DATTARI , Numi Augg- . Alexandrini, Catalogodella CollezioneG. Dattari, compilatoda! proprietario,
Le Caire, 1901 , réimp. anasr., Bologne, 1969, p. 273, n° 4003, planche XXVII; J . VOGT,Die alexandrinischen
Miinzen. Grundlegungeineralexandrinischen , 2 vol. , Stutt gart, 1924 , vol I, p. 167- 168 ; vol. Il,
Kaisergeschichte
p. 115. Cf J. HAsEBROEK,Untersuchungen[op.cit.], p. 128; H. HAl.FMANN , !tineraprincipum, p. 22 1.
60. Des considérat ion s analo gues sont ém ises par M. H EIL, "Die Jubilarfeiern der rëmi schen Kaiser", in
H. BECK, H .-U . WIEMER (edd.), Feiern und Erinnern. Geschichtsbilder im spiegelantiker Feste, Berlin, 2009 ,
p. 177, qui calcule un e distance encore plus grande, de 3000 milles.
61. C'est l'hypot hèse int éressante avancée par M. CHRISTOL,L'Empireromain du Il/' siècle,p. 29-30, reprise
par A. DAGUET-GAGEY,SeptimeSévère[op.cit.], p. 3 12-314 . [estimat ion d e la dace du mariage encre le 9 et le
15 avri l est proposée par D . l<JENAST,RomischeKaisertabelle,p. 157, 162 et 165.
62. H érodien, III, 6, 10.
63. J. FrTZ, "Der Besuch des Sept imiu s Severus in Pannonien im Jal1re 202 u.Z.", in AAntHung, XI, 1959,
p. 250-252, avance l'hypothèse selo n laq uelle le dies imperii aur ait été célébr é à Carnuntum tandi s que le
cortège impérial sera it arr ivé à Rome à un e dace coïncidant avec le 9 juin , date de la première entrée officielle
dan la ViJle en 193 . C.R. WHITTAKER(ed.), Herodian, I, Books I-IV, Londres , Cambr idge (Massac hu setts) ,
1969 , note 1, p. 326, cro it qu 'il est possible de co ncevo ir un délai encre la date de l'arr ivée à Rome , le 9 avr il,
et le début des festivités , mais reste très scept iqu e quant à la proposition ém i e par J. Fitz. Cf A. R. BrRLEY ,
Septimius Severus, p. 143. Selon P. HERz , "Ka iserfesce der Prinzipat zeit ', in ANRW, II, 16, 2, p. 118 2, les
cérémonies aur aient eu lieu en 203, non pas au début de la dixième ann ée donc, mais à sa toute ftn.
64. HA, Sev. 16, 6.
65. Sur les fêtes que l'on avait organisées à Rome, voir Dion Cass ius, LXXVI, l , 1-5. Cf A. CHASTAGNOL,
"Les jubilés décennaux et vicen naux des empere urs sous les A nt o nin s et les Sévères", in RN, 26, 1984, p. 112-
120 ; S. BENOIST, "Le retour du prince dans la C ité (juin 193-juiUet 326)" in CCGG, 10, 1999, p. 157- 158.
66 . C'est l'hypothèse de E. ScHôNERT-GErss , Die Miinzprii.gungvon Byzantion, Teil II, Kaiserzeit, Berlin 1972 ,
p. 37, reprise par D. BoTEVA, "Roman E mp erors visicing the Danubian province of Lower Mesia: July 193 -
Febru ary 21 1", in L. ZER.BINI (ed .), Roma e leprovinciedel Danubio [op. cit.], p. 235.
67. D. BOTEVA , "T he coi nage of Byzantium for Septi miu s Severus and his rwo so ns up co AD 2 12 (Notes
o n ics chron o logy)", in D. DRAGANOV(ed .), Studies on settlement Lift in Ancient Thrace.Proceedingsof the 3rd
internationalSymposium "Cabyle",Jam bol, 199 4, p. 36 1-362.
68. !GBulg, III, 1690 (!GR, I, 766).
69. !GBulg, III, 1588 (!GR, I, 744).
70. Voir D. BoTEVA, "Roman Emperorsvisiting the Danubian province of Lower Mesia : }uly 193 - February
r:
21 in L. ZER.BINI(ed .), Roma e le provinciedel Danubio [op.cit.], p. 236-237 .

78
Vers l'Ori ent. l 'Empereur et les infrastructures routières entre Italie et provinces danubienn es

7 1. ! GBulg, II , 620-623 . u r le lien poss ibl e encr e la d édi cace d es statu es et le passage d e la famill e
imp ériale, vo ir H. H ALFMANN, !tinera p rincipum, p. 22 1. Le go uve rn em ent d'Aurelius GafLus peut êtr e
appro xjm ativem ent d até d es ann ées 201-204; cf PIR2, A 1517; D. Bo TEVA "Legati Augusti pro praetore
Moesiaeinfèrioris",in ZPE, 110, 1996, p. 242-243.
72. Sur l'an cienn e vo ie, co nnu e à to rr so us le no m d e via Traiana,on renverra à C. J . J1RECEK Die Heerstrasse
von Belgrad nach Constantinopel und die Balkanpiisse.Eine historisch-geographische Studie, Pr ag ue, 1877,
p. 1-68.
73. Respectivemen t : CIL, lII , 1685 (!MS, IV, 69), CIL, III , 1686 (]MS, IV 70) et AE, 1962, 298 (]M., N,
7 1). À pro pos d'Anicius Faustusi,cfP!R2,A 595.
74. Outr e la qu estio n de l' identift cacion d ' Ulpiana avec Remesiana,se po se le prob lèm e d e la locali arion à
Remesiana du siège du co nseil d e la pro vince de M ésie, propo sé par C. PATSCH, "D er Landc ag vo n Moesia
Superior", in Festschriftfor Otto Benndorf zu Seinem 60. Geburtstage,gewidmet von Schülern, Freunden
und Fachgenossen,V ienn e, 1898, p . 287, en e fo nd ant su r l' inscripti o n CIL, III , 8257 (!MS, IV, 72) .
Cf A. M 6c Y, Pannonia and Upper Moesia, p . 2 14 ; H. W OLFF, " « Admini st rative E inh eite n » in d en
o rdp rov inzen und ihr e Beziehun gen zu ra mi chen Funkcion scrage rn", in W EcK, E . MüLLER-LucKNER
(edd. ), lokale Autonomie und romische Ordnungsmacht in den kaiserzeitlichen Provinzen vom 1. bis 3.
j ahrhundert,M uni ch , 1999, p. 53.
75. À ce prop os, o n peut se référer à P. Kos, "T he ProvinciaM oesia Superior in Viminacium" [arr. cir.], en
par ciculier p. 209-2 1O.
76 . !MS, Il , 54 (AE, 1978, 704) . Cf M . M1RKOV! , "Se ptimiu s Seve ru s und di e Legio V!! Claudia
Antoniniana", in A\lt>s, XXVIII, 1977, p. 183- 187; B. L6 RI cz, "Z ur O atierun g d es Beinam ens Antoniniana
bei Trupp enk or pern' [arc. cir.], p. 142- 148. Le d eux avant s avance nt un e d atatio n idenciqu e, 202 ap. J .-C.,
mais p ropose nt un e reco n tru ctio n diff érence du texte frag men ta ire.
77. AE, 1903, 282 (!M. , II, 67).
78. A. VON P REMERSTEIN, . Yuu ·, ''An cike D enkm aler in Serbi en und Mace do nien", in JÔA/, VI , 1903,
c. 14- 15, n . 17 ; cf au si M. KHANous ,, A. MASTINO, 'IL Cufto del/,a,GensSeptimia a Bul/,a,Regia : ettimio
Severo e Caracalla in tre basi inedite degli Agrii, dei Domitii e dei Lollii", in M . G . ANGEL! BERTINELLI,
A. D oNATI (edd. ), Epigrafia di confine,confinedell'epigrafia:atti del Colloquio AIEGL-Borghesi 2003 (10-12
ottobre2003), Bercino ro, E pigrafia e ancichit à 2 1, Fae nza, 2004, p. 382 à propo s de monum ent s semb lables
décou verts en N umidi e (AE, 1906, Bul/,a,Regia; AE 1906 25, Timgad}.
79. Cf ].] . WI LKES,"Ro man Leg ions" [arr. cit.], p. 107- 108 ; Y. LE Bo HEC, C. WOLFF, "Legio ne Moe iae
up erio ri ", in Y. LE BOHEC, C. W OLFF(edd. ), LesLégiomde Rome sousle Haut-Empire[op.cit.], p. 239-242.
80. La référence à un édit p romul gué à Sirmium le 18 ma rs 202 (Cod Just., II , 32, 1), qu 'o n cite parfo is
co mm e la preuve d ' un e étape en ce lieu Q. lli sEBROEK, Untersuchungen[op. cit.], p. 127 ; J. FITZ, "D er
Besuch des epcimiu s everus in Pannoni en im Jahr e 202 u .Z.", in AAntHung, XI , 1959, p. 239) est du e à
un e erreur d 'éc ritur e ; cf F. G ROSSO, "fü cerche su Plauziano e gli avvenim enri del suo temp o", in RAL, 23,
1968, p. 38 · C. R. WHITfAKER (ed .), Herodian, I, Boo ks 1-IY, Lo nd res, Ca mbrid ge (M assachu sser) 1969,
no te 4, p. 325. Co mm e l'a so uligné M. M1RKOVI· , " irm ium ", in M . SA EL Kos, P. Sc HERRER(edd. ), The
autonomous towns of Noricum and Pannonia = Die autonomen Stiidte in Noricum und Pannonien, vol. Il , 2,
Pannonia (en co Uabo racio n avec B. KuNTI -MAKV!c, L. Bo RHY), Sicula 42, Lubi ana, 2004, p . 150, il m anqu e
en fait d es élément s qui pourr aient témo igner d e la présence imp ériale à l'époqu e d es évères. Ce pend ant , iJ
reste qu e Sirmium, cout en n'étant pas un siège de légion , éraie certain em ent l'un des lieux les plu s stratégiqu e
dans ces te rrito ires du D an ub e et le carrefo ur le plu s imp ortant en ce qui co ncern e le réseau des rou tes et de
co mmuni cation s, co mm e en témoi gne so n rô le central dan s les itin éraires antiqu es.
81. À lntercisa,quelqu es inscription s datant des ann ées du gou vern ement pro vincial de L. Baebius Caecilianus
(199-202) rapp ellent la co nstru ctio n de deux te mpl es d édi és respecti vem ent au Deus Sol Efagabafus (AE,
1910, 14 1 = RIU, 5, 1104) et à Diana Tifatina (AE, 1910, 140 = RIU, 5, 1059) par les homm es d e la cohorsI
milliaria Hemesenor-um sagittariorum civium Romanorum, er en par ticuli er par leur tribun Q M odius Rufinus.
Cf ]. FITZ, "D er Be uch de Septimju everus in Pannoni en im Jahr e 202 u .Z." [arr . cit.], p. 140- 14 1.

79
PARTIE 1- D E ROMEVERS L'ÜRIE T, DE L'ORIENTVERS ROME

82. CIL, III , 3343 (RIU, 6, 1528). Ce rtains doute s subsistent quand au fait que cette inscription , ainsi
que qu !que autres comme CIL, III, 3342 (RIU, 6, 1537), con ervées à Sàrpentele, pourraient y avoir été
apport ées après avoir été trouvées à Foveny ; cf T. MOMMS EN (ed.), lncriptionesAsiae provinciarum Europae
graecarum iflyrici fatinae, consilioet auctoritateacademiae fitterarum regiaeborussicae,pars prior, (CIL, III),
Berlin 1873, p. 432.
83. On renvoie, à ce propo , à J . F1Tz, "Der Besuch de Septimius Severus in Pannoni en im Jahre 202
u.Z ."[art. cir.], p. 24 1-242 · Io ., "Area sacra des niederpannoni schen Kaiserkultes in Gorsium", in Alba
Regia, XXVI, 1997, p. 70-7 1 ; Io. , "Der heilige Bezirk de Kai erkulte in Niederpannoni en", in Alba Regia,
XXXII, 2003, p. 11-12 ; D . F1sHWICK,The imperialcuit in the Latin west.Studiesin the ruler cuit of the western
provincesof the Roman Empire, vol. l , 2, Leyde, 1993, p. 304 ; Io. , "T he Sacred Area ac Gorsium (Pannonia
lnferior)", in Phoenix, 54, 2000, p. 3 14, repris dans Io. , The imperial cuit in the latin west. tudies in the rufer
cultofthe westernprovincesof the Roman tmpire, vol. III , 3, Leyde, Boston, Co logne, 2004, p. 154-156.
84. Par exemple, l'identification du nom de Caecilianu.sdans CIL, III , 3342 (RIU, 6, 1537), proposée par
J. F1TZ, "D er heilige Bezirk des Kaiserkulces in iederpannoni en", in Alba Regia,XXXII, 2003, p. 11, est loin
d'être assurée.
85. ur Cfaudianus, cf PJR2, 834 ; B. Lôru cz, ' Zur tatthalterli te der romi chen Provinz Pannoni a
inferior", in L. Ru eu, C. Cio GRAD I, R. ARDEVAN, . Ro MAN, . GÀZDAC(edd.) OrbisAntiquus. Studia in
honoremloanni.sPisoni.s , C luj- apoca, 2004, p. 38 ; W. EMETH,Politischeund militari.scheBeziehungen,Cluj-
apoca, 2007, p. 46-47; B. E. THOMASSON Laterculipraesidum, vol. 1, Ex parte retractatum,Goceborg, 2009,
p. 42, n° 19: 26.
86. Par exemple, la construction du temple du deus ol Efagabafusréalisée par les hommes de la 1 cohors
Ernesenorum: AE, 1973, 437a (RIU, 6, 1490), de Gorsium ; la reconstruction d'un praesidium le long du
limes, dans le voisinage d'Érd: CIL, Ill , 3387 (RI U, 6, 1353) ; la dédicace d'un édifice acré, peut-être dédié
à H ercule ou à ylvain, à f ntercisa(Ounaujvaro ) : AE, 197 1, 333 (RI U, 5 1138). Cf G. ALFOLDY, "Oie
rossen Gorcer von Go rsium", in ZPE, 115, 1997, p. 238-239, qui propose lntercisacomm e lieu d'origine
de la première inscription, en référence à la cohorsEmesenorumqui y résidait suivi en cela par P. Kov;(c ,
"Buildings inscription s", p. 522-524 et p. 527-528.
87. ur Caecilianus,cf PIR2, B 14 ; B. E. THOMASSON, Laterculi praesidum , op. cit., p, 42, n° 19 : 27.
Un élément de cont inuité emble avoir été identifié par G. ALrbLDY,"Oie Gro sen Gotter' ' [art. cir.], p. 238-
239, selon lequel le temple du Deus of Efagabalus à lntercisaaurait été édifié par Cfaudianuset inauguré plus
tard par Caecilianus,probablement en 202 : AE 1910, 14 1 (RI U, 5, 1104).
88. Voir J. J. WtLKE , "Roman Legions" [art. cir.], p. 106 ; B. Lôru cz, 'LegioIl Adiutrix", in Y. LE BoHEC,
. WOLFF(edd.), Les légionsde Rome sous le Haut-Empire, Actes du Congrèsde Lyon (17-19 septembre1998),
Lyon, 2000, en particulier p. 166.
89. AE, 1976, 544 (TitAq, I , 387) · [------] / pro sa.lutelmpp(eratorum)I L(ucz) Sept(imi) everi et Anl[tonin]i
Augg(usto1·um)/ L(ucius) Baeb(ius) Caecilianus / [fe]g(atus)Augg(ustorum)p1{0)p r(aetore) / [ob re]duc(tam)
leg(ionem)II Adi(utricem).
90. C' e c l'hypoth èse émi e par A. R. BIRLEY , Septimius Severu.s , p. 143, qui croit po sible que, le 9 avril,
ept ime évère ait célébré en ce lieu l'anniversaire de ses dix ans de règne depuis on accla.macion.
91. Toue aussi hypothétiques, sinon plus, sont le pa age de la procession impériale à Vindobona(Vienne) puis
le déplacement ju qu'à Siscia ( isa.k), proposés par J. F1TZ, ' Der Be uch des Sepcimiu everus in Pannoni en
im Jahre 202 u.Z." [art. cir.], p. 245-252.
92. ur ce parcours, on renverra à P.BANCHIG, S. MAGNAN I, P.VENTURA , "Il pon te romano a.lia Main izza e la
viaAquileia-Emona",in AN, LXXVI, 2005, p. 81- 136.
93. CIL, V, 176 1. De Forum Iulii provient une deuxième inscription très endommagée qui pourrait se référer
au même Caracalla (Suppl!t, 16, 2), en laissa.nesupposer l'existence d'un lien quelconque entre cette viUe ec
!'Empereur.

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