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ECOLE NATIONALE VETERINAIRE, AGROALIMAENTAIRE

ET DE L’ALIMENTATION NANTES ATLANTIQUE - ONIRIS

2013

Abord ostéopathique du foie et des troubles hépatiques


chez le Chien, le Chat, le Cheval

THESE
pour le
diplôme d’Etat
de
DOCTEUR VETERINAIRE

présentée et soutenue publiquement


le 15 octobre 2013
devant
la Faculté de Médecine de Nantes
par

Emilie Marine Fleur DESILLES


Née le 27 mai 1987 à NANTES (44)

JURY

Président : Monsieur Julien NIZARD Professeur de la Faculté de Médecine de Nantes

Rapporteur : Monsieur Eric GOYENVALLE Maitre de Conférences

Assesseur : Madame Claire DOUART Maitre de Conférences

Membre invité : Jean-Philippe LIOT Docteur Vétérinaire Ostéopathe

1
2
ENSEIGNANTS-CHERCHEURS DE ONIRIS

Ecole Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l’Alimentation Nantes


Atlantique

Directeur Général : Pierre SAI (Pr)

DEPARTEMENT DE BIOLOGIE, PATHOLOGIE ET SCIENCES DE L’ALIMENT


Patrick NGUYEN (Pr) Brigitte SILIART (Pr)
NUTRITION et ENDOCRINOLOGIE
Henri DUMON (Pr) Lucile MARTIN (Pr)
Yassine MALLEM (MCC)
PHARMACOLOGIE et TOXICOLOGIE Martine KAMMERER (Pr) Hervé POULIQUEN (Pr)
Jean-Dominique PUYT (Pr) Jean-Claude DESFONTIS (Pr)
PHYSIOLOGIE FONCTIONNELLE, CELLULAIRE Lionel MARTIGNAT (MC)
et MOLECULAIRE Jean-Marie BACH (Pr) Julie HERVE (MC)
Yan CHEREL (Pr) Frédérique NGUYEN (MC)
HISTOLOGIE ET ANATOMIE PATHOLOGIQUE
Jérôme ABADIE (MC) Marie-Anne COLLE (Pr)
PATHOLOGIE GENERALE, MICROBIOLOGIE et Jean-Marc PERSON (Pr) Hervé SEBBAG (MC)
IMMUNOLOGIE Jean-Louis PELLERIN (Pr) Emmanuelle MOREAU (MC)
Laurent LE THUAUT (MC) Carole PROST (Pr)
BIOCHIMIE ALIMENTAIRE INDUSTRIELLE Thierry SEROT (Pr) Florence TEXIER (MC)
Joëlle GRUA (MC) Mathilde MOSSER (MCC)
Xavier DOUSSET (Pr) Hervé PREVOST (Pr)
MICROBIOLOGIE ALIMENTAIRE INDUSTRIELLE Bénédicte SORIN (Chef de travaux) Emmanuel JAFFRES (MC)
Bernard ONNO (MC) Nabila Haddad (MC)
DEPARTEMENT DE SANTE DES ANIMAUX D’ELEVAGE ET SANTE PUBLIQUE
Michel FEDERIGHI (Pr) Eric DROMIGNY (MC)
HYGIENE ET QUALITE DES ALIMENTS Bruno LE BIZEC (Pr) Marie-France PILET (MC)
Catherine MAGRAS-RESCH (Pr) Jean-Michel CAPPELIER (MC)
Arlette LAVAL (Pr émérite) Alain DOUART (MC)
MEDECINE DES ANIMAUX D’ELEVAGE Catherine BELLOC (MC) Sébastien ASSIE (MC)
Isabelle BREYTON (MC) Raphaël GUATTEO (MC)
Christophe CHARTIER (Pr) Mily LEBLANC MARIDOR (MCC)
PARASITOLOGIE GENERALE, PARASITOLOGIE DES Monique L’HOSTIS (Pr) Guillaume BLANC (MC)
ANIMAUX DE RENTE, FAUNE SAUVAGE et PATHOLOGIE Alain CHAUVIN (Pr) Ségolène CALVEZ (MC)
AQUACOLE Albert AGOULON (MC))
MALADIE REGLEMENTEE, ZOONOSES et Jean-Pierre GANIERE (Pr émérite) Nathalie RUVOEN-CLOUET (MC)
REGLEMENTATION SANITAIRE Suzanne BASTIAN-ORANGE (MC) Carole PEROZ (MC)
Aurélien MADOUASSE (MCC) Christine FOURICHON (MC)
ZOOTECHNIE, ECONOMIE Xavier MALHER (Pr) Nathalie BAREILLE (Pr)
François BEAUDEAU (Pr)

DEPARTEMENT DE SCIENCES CLINIQUES


Patrick COSTIOU (Pr) Claire DOUART (MC)
ANATOMIE DES ANIMAUX DOMESTIQUES
Eric BETTI (MC) Claude GUINTARD (MC)
Olivier GAUTHIER (Pr) Gwenola TOUZOT-JOURDE (MCC)
Béatrice LIJOUR (MC) Olivier GEFFROY (Pr)
PATHOLOGIE CHIRURGICALE et ANESTHÉSIOLOGIE
Eric AGUADO (MC) Eric GOYENVALLE (MC)
Caroline TESSIER ( MCC)
DERMATOLOGIE, PARASITOLOGIE DES CARNIVORES ET
Patrick BOURDEAU (Pr) Vincent BRUET (MCC)
DES EQUIDES, MYCOLOGIE

3
Yves LEGEAY (Pr) Marion FUSELLIER (MC)
Dominique FANUEL (Pr) Jack-Yves DESCHAMPS (Pr)
MEDECINE INTERNE, IMAGERIE MÉDICALE et
Anne COUROUCE-MALBLANC (MC) Odile SENECAT (MC)
LEGISLATION PROFESSIONNELLE VÉTÉRINAIRE
Catherine IBISCH (MC) Françoise ROUX (MC)
Nicolas CHOUIN (MCC)
Daniel TAINTURIER (Pr) Lamia BRIAND (MC)
BIOTECHNOLOGIES et PATHOLOGIE DE LA
Francis FIENI (Pr) Djemil BENCHARIF (MC)
REPRODUCTION
Jean-François BRUYAS (Pr)

DEPARTEMENT DE GENIE DES PROCEDES ALIMENTAIRES

Lionel BOILLEREAUX (Pr) Vanessa JURY (MC)


Dominique COLIN (MC) Alain LEBAIL (Pr)
Sébastien CURET PLOQUIN (MC) Catherine LOISEL (MC)
Marie DE LAMBALLERIE (Pr) Jean-Yves MONTEAU (MC)
Dominique DELLA VALLE (MC) Denis PONCELET (Pr)
Francine FAYOLLE (Pr) Olivier ROUAUD (MC)
Michel HAVET (Pr) Hélène SIMONIN (MC)
Laurence POTTIER (MC)

DEPARTEMENT DE MANAGEMENT, STATISTIQUE ET COMMUNICATION


Véronique CARIOU (MC) Michel SEMENOU (MC)
SENSOMÉTRIE - CHIMIOMÉTRIE Philippe COURCOUX (MC) Chantal THORIN (PCEA)
El Mostafa QANNARI (Pr) Evelyne VIGNEAU (Pr)
Pascal BARILLOT (MC) Jean-Marc FERRANDI (Pr)
ECONOMIE – GESTION - COMMUNICATION Yvan DUFEU (MC) Samia ROUSSELIERE (MC)
Marie-Josée LORRAIN (MC) Vincent HOVLAQUE (Pr)
Florence BEAUGRAND (MC)
LANGUES Franck INSIGNARES (PCEA) Marc BRIDOU (PCEA)
Linda MORRIS (PCEA) Fabiola ASENCIO (PCEA)

Pr : Professeur,
Pr A : Professeur Associé,
Pr I : Professeur Invité,
MC : Maître de Conférences,
MCC : Maître de Conférences Contractuel,
AERC : Assistant d’enseignement et de recherches,
PLEA : Professeur Lycée Enseignement Agricole,
PCEA : Professeur Certifié Enseignement Agricole

4
A Monsieur Julien NIZARD
Professeur de la Faculté de Médecine de Nantes, coordinateur interrégional du diplôme de
Médecine Manuelle-Ostéopathie de Rennes-Angers-Nantes

Pour m’avoir fait l’honneur d’être le Président du Jury de ma soutenance de thèse,

A Monsieur Eric GOYENVALLE,


Maitre de Conférence à l’Ecole Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l’Alimentation
Nantes Atlantique - ONIRIS

Pour avoir accepté d’encadrer ce sujet de thèse, pour votre patience et votre disponibilité,

A Madame Claire DOUART,


Maitre de Conférence à l’Ecole Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l’Alimentation
Nantes Atlantique - ONIRIS

Pour avoir été la première à me conseiller sur ce sujet de thèse, et m’avoir soutenue en tant
qu’enseignant tuteur,

A Jean-Philippe LIOT,
Docteur Vétérinaire Ostéopathe,

Pour m’avoir fait découvrir l’ostéopathie, proposé ce sujet de thèse, et soutenue dans sa
réalisation

A Catherine LAURENT,
Docteur Vétérinaire Ostéopathe,

Pour m’avoir donné libre accès à sa base de données de cas cliniques, et pour avoir répondu
avec patience à mes questions sur ces dits cas cliniques.

A Jean-Claude COLOMBO et Stéphane CAYRE,


Docteurs Vétérinaires Ostéopathes,

Pour m’avoir autorisée à utiliser leur cas clinique.

Très sincères remerciements.

5
A mes parents, pour m’avoir toujours soutenue dans mes études mais aussi le reste,

A Martine, pour ces années vétos et nos délires en clinique (ou ailleurs),

A Coralie et Gaëlle, pour cette dernière année de clinique,

A Camille et Jerem, pour les soirées sympas chez Coco et Gaëlle ou chez Martine,

A Julia, Sébastien et Jérémy, pour la bonne entente dans les groupes de clinique,

A Charlotte, pour son soutien et nos gros délires de prépa,

A toute ma famille, pour avoir toujours été là,

A Aluna et Inuki le petit dernier, qui a accepté sans mal de prendre la pose et servir de
cobaye, pour être une source de réconfort mais aussi d’amusement,

Merci à tous

6
La reproduction d’extraits est autorisée avec mention de la source. Toute
reproduction partielle doit être fidèle au texte utilisé. Cette thèse devra donc être
citée comme suit :
DESILLES E. (2013). Abord ostéopathique du foie et des troubles hépatiques chez le
Chien, le Chat, le Cheval. Thèse de doctorat vétérinaire, Faculté de Médecine, Nantes.
Oniris : Ecole Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l’Alimentation Nantes
Atlantique, 118p.

Le défaut de citation est considéré comme du plagiat. Ce dernier est puni par la loi
française et passible de sanctions allant jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 300 000 €
d’amende

7
8
SOMMAIRE
1- Introduction..................................................................................................... 11

2- Bases de l’ostéopathie ..................................................................................... 15

I- Ostéopathie : historique rapide [3, 47, 71, 72, 76] ........................................... 15


II- Dysfonction ostéopathique ............................................................................... 17
A) Notion de dysfonction ostéopathique [31, 71, 72] ................................................... 17
B) Physiologie des dysfonctions ostéopathiques .......................................................... 17
1) Barrière motrice physiologique [33, 39] ............................................................ 17

2) Barrière motrice pathologique ............................................................................ 18

3) Mécanismes neurologiques ................................................................................ 19

C) Biomécanique vertébrale .......................................................................................... 23


1) Anatomie vertébrale ........................................................................................... 23

2) Mouvements vertébraux ..................................................................................... 27

3) Lois de Fryette………………………………………………………………...28

3- Bases anatomiques et physiologiques du foie chez le Chien, le Chat et le


Cheval………………….. ........................................................................................................ 31

I- Anatomie du foie............................................................................................................... 31
A) Topographie et rapports ........................................................................................... 32
1) Carnivores (chiens et chats) [7,70] ..................................................................... 32

2) Chevaux [7] ........................................................................................................ 36

B) Moyens de fixité du foie........................................................................................... 38


C) Vascularisation hépatique [7, 8, 24] ......................................................................... 42
D) Innervation du foie [7, 9] .......................................................................................... 47
II- Physiologie du foie [1, 2, 4, 20, 21, 32] .......................................................................... 49
A) Généralités ................................................................................................................ 49
B) Sécrétion de la bile ................................................................................................... 50

9
4- Système nerveux autonome............................................................................ 51

I- Le système nerveux sympathique SNS ............................................................ 53


II- Le système nerveux parasympathique SNP ..................................................... 59
5- Cas cliniques d’ostéopathie ............................................................................ 65

I- Matériel et méthode .......................................................................................................... 65


A) Sélection des animaux .............................................................................................. 65
B) Diagnostic allopathique des troubles hépatiques ..................................................... 66
1) Examen clinique [20, 37, 41, 61, 63, 75, 82, 111].............................................. 66

2) Examens biochimiques [21, 22, 34, 41, 48, 63, 67, 75, 80, 82] ......................... 66

C) Méthodes diagnostiques ostéopathiques .................................................................. 67


1) Palpation-pression .............................................................................................. 67

2) Ecoute fasciale [66] ............................................................................................ 71

3) Ecoute du MRP .................................................................................................. 71

D) Traitement ostéopathique ......................................................................................... 72


1) Techniques mécanistes [30, 50, 66].................................................................... 72

2) Techniques tissulaires ......................................................................................... 73

3) Techniques crânio-sacrées .................................................................................. 78

II- Résultats…….…………………………………………………………………………..79
A) Groupe 1 ; association de dysfonctions .................................................................... 79
B) Groupe 2 : cas cliniques ‘complets’ présentant un trouble ou une dysfonction
hépatique ........................................................................................................................... 81
III- Discussion ........................................................................................................ 95
1) Association de dysfonctions ............................................................................... 95

2) Cas cliniques ‘complets’ .................................................................................... 96

6- Conclusion générale ...................................................................................... 104

10
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Schématisation de la barrière motrice [33] ............................................................................ 18

Figure 2 : Schéma du mécanisme de régulation neuromusculaire [33] ................................................. 20

Figure 3 : Schéma du nerf spinal [30] ................................................................................................... 21

Figure 4: Les dermatomes chez le chien [26] ........................................................................................ 22

Figure 5: Schéma d'une vertèbre type [60] ............................................................................................ 23

Figure 6 : Ligaments de la colonne vertébrale et des côtes, vue ventrale à gauche, vue dorsale à droite
[30] ........................................................................................................................................................ 24

Figure 7 : Ligaments de la colonne vertébrale, région cervicale [30] ................................................... 25

Figure 8 : Mouvements d'une vertèbre dans les trois plans de l’espace [31] ........................................ 27

Figure 9 : Foie de chat: face diaphragmatique à gauche, face viscérale à droite [70] ........................... 31

Figure 10 : Foie de chien, vue latérale gauche et droite [70] ................................................................ 32

Figure 11 : Rapports des viscères thoraciques et abdominaux, vue latérale gauche [69] ...................... 33

Figure 12 : Rapports des viscères thoraciques et abdominaux, vue ventrale [70] ................................. 34

Figure 13 : Foie de chien, isolé après fixation, en place [7] .................................................................. 35

Figure 14 : Foie de Cheval, isolé après fixation, en place [7] ............................................................... 37

Figure 15 : Foie de cheval, vu en place par sa face viscérale [7] ......................................................... 40

Figure 16 : Coupe horizontale de l'abdomen de chat au niveau de la vésicule biliaire, Vue dorsale [69]
............................................................................................................................................................... 41

Figure 17 : Distribution de l'artère hépatique et de la veine porte chez le chien, vue caudale [8] ........ 42

Figure 18 : Schéma des veines hépatiques chez le chien, vue crâniale [8] ........................................... 43

Figure 19 : Branches de l’aorte abdominale et affluents de la veine cave caudale chez le Chien (vue
ventrale) [30] ........................................................................................................................................ 44

Figure 20 : Nœuds lymphatiques hépatiques du Cheval [8] .................................................................. 45

Figure 21 : Nœuds lymphatiques hépatiques du Chien [8] ................................................................... 45

Figure 22 : Nœuds lymphatiques des viscères rétro-diaphragmatiques du cheval (vue caudale des
organes étalés) [8].................................................................................................................................. 46

Figure 23 : Système lymphatique du Cheval (en rouge: NL et vaisseaux superficiels, en bleu: NL


profonds) [7] .......................................................................................................................................... 47
11
Figure 24 : Nerfs thoraciques chez le cheval, vue latérale gauche [9] .................................................. 54

Figure 25: Nerfs thoraciques chez le cheval, vue latérale droite [9] ..................................................... 54

Figure 26: Relations au niveau dorsal du système neuro-végétatif chez l'Homme [52] ....................... 56

Figure 27: Plexus cœliaco-mésentérique du cheval, vue latérale gauche [9] ........................................ 57

Figure 28: Plexus cœliaco-mésentérique du cheval, vue ventrale après isolement, l'estomac est rabattu
crânialement [9]..................................................................................................................................... 58

Figure 29: Schéma de la partie céphalique du système nerveux végétatif [31]..................................... 60

Figure 30: Artères et nerfs de la région pharyngo-laryngée du cheval [9] ............................................ 62

Figure 31: Organisation générale du système nerveux végétatif (redessiné d’après Pavaux et
Chatelain) [33]....................................................................................................................................... 63

Figure 32 : Myologie du tronc du chien, vue latérale [57] .................................................................... 68

Figure 33 : Clavier équin de Roger : territoires d’hyper-réflectivité en cas de pathologie aiguë des
organes en légende [58] ........................................................................................................................ 69

Figure 34 : Dermalgies réflexes de Jarricot [52] Zone cœliaque...................................................... 70

Figure 35 : Technique structurelle sur T12 ............................................................................................ 72

Figure 36 : Etirement des psoas ............................................................................................................ 74

Figure 37 : Déroulement fascial du postérieur gauche .......................................................................... 74

Figure 38 : Gestion de la vésicule biliaire ............................................................................................. 75

Figure 39 : Technique de soulèvement-irrigation .................................................................................. 76

Figure 40 : Gestion du ganglion cœliaque ............................................................................................. 77

Figure 41 : Gestion du ganglion cervical caudal par compression-décompression............................... 77

LISTE DES TABLEAUX


Tableau 1 : Association de dysfonctions chez le Chien
Tableau 2 : Association de dysfonctions chez le Cheval
Tableau 3 : Normes biochimiques du MS-Scan II
Tableau 4: Tableau de Lignon des rapports organes-vertèbres chez l'homme [52]

12
Introduction
L’ostéopathie a souvent été présentée comme une discipline obscure, sans bases scientifiques
réelles, et aux effets incertains. Pourtant, elle est aujourd’hui en expansion, tant en médecine
humaine que vétérinaire, et les témoignages favorables sont multiples.

Si certains se tournent vers les ‘médecines alternatives’ par effet de mode, d’autres le font
pour la réelle complémentarité que représentent ces disciplines avec la ‘médecine
conventionnelle’. Le fait qu’elles considèrent le patient comme un tout, et non un ensemble
d’appareils comme tend à le faire la médecine classique, les rendent aussi remarquables en
prévention.

L’ostéopathie ne consiste pas en la réalisation de manipulations hasardeuses et mystérieuses,


mais se base sur des données anatomiques et physiologiques précises. Le corps est un tout, ses
organes et tissus étant en étroite relation avec les systèmes osseux, articulaires, ligamentaires,
musculaires, ainsi qu’avec les vaisseaux et les nerfs. Le moindre blocage à un de ces niveaux
peut entraîner des signes cliniques, parfois semblant bien éloignés du problème originel.

Ainsi, l'ostéopathie considère le corps dans son ensemble. Le thérapeute utilise ses mains pour
l'écoute, le diagnostic, et le traitement, en mobilisant aussi bien les articulations que les tissus
mous, ou les fluides du patient.

Nous verrons dans cet écrit comment l'ostéopathie permet d’intervenir sur le foie, et par là
même de diagnostiquer et traiter des troubles hépatiques.

Pour cela, nous ferons tout d'abord un point sur l'ostéopathie, son histoire, et ses principes.
Andrew Taylor Still est en effet le fondateur de l’ostéopathie telle que nous la connaissons, et
ses principes sont toujours d’actualité de nos jours.

Du fait des relations entre les organes et les différents systèmes osseux, vasculaires, nerveux,
il est important d’avoir des connaissances précises en anatomie et en physiologie. C’est
pourquoi nous présenterons l’organe qu’est le foie ainsi que le système nerveux autonome.

Pour finir, nous verrons à travers plusieurs cas cliniques les différentes manières d'agir sur le
foie par l'ostéopathie, tant directement sur l’organe lui-même, que par le biais des fascias ou
des vertèbres. Ces cas montreront des aspects très variés des dysfonctions hépatiques, aussi
bien chez les chevaux que chez les carnivores domestiques.

13
14
1- Bases de l’ostéopathie
I- Ostéopathie : historique rapide [3, 47, 71, 72, 73, 76]

Andrew Taylor Still est le fondateur de l'ostéopathie aux États-Unis. Après avoir compris que
le corps était régi par un principe d'unité et d'autorégulation, il a énoncé trois grands principes.

* L'unité du corps : l'ostéopathie soigne un individu, et non un symptôme. Chaque organe est
relié à d'autres par les fascias, au squelette par des muscles et des ligaments, en contact avec
le reste du corps par le système circulatoire, endocrinien, et nerveux. Ainsi, une analyse
globale permet de comprendre l'origine du symptôme, et de soigner le problème à sa source.

* La structure (muscles, os, fascias, assemblés autour des articulations) gouverne la fonction.
Cette structure est elle-même sous la dépendance du système nerveux central ou du système
nerveux périphérique. Les liquides du corps (sang veineux et artériel, lymphe, liquide
interstitiel) revêtent également une importance capitale et doivent pouvoir circuler. Si la
structure est altérée, la fonction, correspondant au mouvement de la structure, est diminuée,
voire interrompue. Les mouvements concernés peuvent être aussi bien volontaires,
qu'involontaires (activité des organes).

* L'auto-guérison : le corps possède les ressources pour se soigner à condition que le stade
irréversible ne soit pas atteint. Le traitement ostéopathique a pour but de déclencher cette
auto-guérison.

* La règle de l'artère est absolue : les tissus et cellules du corps ne fonctionnent correctement
que si le sang y parvient correctement et que la lymphe est évacuée. Toute entrave à la
microcirculation (cicatrices, inflammation...) provoque des troubles locaux qui peuvent
ensuite s'étendre.

Andrew Taylor Still a fondé l'American School of Osteopathy à Kirksville en 1862.

Plus tard, c'est l'un de ses élèves, le Dr William Garner Sutherland [73], qui a exposé 1939 le
Mouvement Respiratoire Primaire ou MRP (Cranial Rythmic Impulse). Intrigué par le rôle
des sutures osseuses crâniennes, il a constaté un mouvement rythmique d’expansion-retrait
des os du crâne, en liaison avec le liquide céphalo-rachidien, la dure-mère, et le sacrum. Ce
cycle est de 10 à 12 mouvements par minute, indépendant de la respiration pulmonaire.

Un autre élève de Still, le Dr Little John, a fondé la British School of Osteopathy en


Angleterre.

En France, la première école d'ostéopathie a été crée par Paul Geny, qui a ensuite quitté le
pays avec Tom Dummer, d’origine anglaise, pour fonder The European School of Osteopathy.
15
En 1987, la Convention Européenne d'Ostéopathie à Bruxelles a élaboré une définition de
l'ostéopathie, autour de laquelle s'accordent tant les praticiens de la médecine ostéopathique
humaine, que le Conseil Supérieur de l'Ordre Vétérinaires.

Ainsi, " la médecine ostéopathique est une science, un art et une philosophie des soins de
santé, étayée par des connaissances scientifiques en évolution. Sa philosophie englobe le
concept de l’unité de la structure de l’organisme vivant et de ses fonctions. Sa spécificité
consiste à utiliser un mode thérapeutique qui vise à ré-harmoniser les rapports de mobilité et
de fluctuation des structures anatomiques. Son art consiste en l’application de ses concepts à
la pratique médicale dans toutes ses branches et spécialités. Sa science comprend notamment :

- les connaissances comportementales, chimiques, physiques et biologiques relatives au


rétablissement et à la préservation de la santé, ainsi qu’à la prévention de la maladie et au
soulagement du malade.

- les concepts ostéopathiques mettent en évidence les principes suivants :

* le corps, par un système d’équilibre complexe, tend à l’autorégulation et à l’auto-


guérison face aux processus de la maladie.

* le corps humain est une entité dans laquelle la structure et la fonction sont
mutuellement et réciproquement interdépendantes.

Un traitement rationnel est fondé sur cette philosophie et ses principes. Il favorise le concept
structure-fonction dans son approche diagnostique et thérapeutique par des moyens manuels."

16
II- Dysfonction ostéopathique
A) Notion de dysfonction ostéopathique [31, 71, 72]
Il n'en existe pas à ce jour de définition précise. Une lésion ostéopathique, ou dysfonction
ostéopathique, représente une diminution ou une perte de mouvement diagnostiquée grâce à
un test de mobilité. Les termes de densité, d’hypomotilité, de restriction de mobilité, partielle
ou totale sont utilisés pour la décrire. Cette restriction peut perturber la vascularisation et la
fonction des neurones autonomes ou somatiques, entraînant des conséquences
neurovégétatives à plus ou moins long terme.

Une dysfonction peut se situer au niveau d'une articulation, d'un organe, d'un tissus, d'un
liquide, et concerne plus généralement l'homéostasie. Elle peut être primaire, ou secondaire en
compensation.

En ce qui concerne les viscères, une fixation peut avoir lieu au niveau de l'articulation
viscérale, dans le cas d'adhérences entre les organes, au niveau d'un ligament en cas de ptôse,
ou au niveau d'un sphincter en cas de viscérospasme, voire au sein du tissu de l’organe.

B) Physiologie des dysfonctions articulaires


Pour comprendre les dysfonctions articulaires, il faut tout d'abord comprendre les notions de
barrière motrice physiologique et pathologique.

1) Barrière motrice [33, 39]


Chaque articulation présente deux zones d'amplitudes articulaires :

 La barrière motrice anatomique est la limite maximale de mouvement permise


par la morphologie des surfaces articulaires et la butée osseuse.

 La barrière motrice physiologique, située au sein de la barrière motrice


anatomique, est la limite maximale de mouvement permise par les composantes
élastiques des structures péri-articulaires et les muscles.

Au-delà de la barrière motrice physiologique définissant une limite élastique, mais toujours
dans la limite anatomique, il existe une zone para-physiologique. (Figure 1)

Au-delà de la barrière anatomique, les structures de maintien sont élongées ou rompues. Il n'y
a alors plus d'intégrité de l'articulation. Ces lésions ne sont plus du ressort de l’ostéopathie.
17
2) Barrière motrice pathologique [33, 49, 73]

Dans ce cas, le mouvement articulaire diminue en dessous de la limite de la barrière


physiologique. Cette restriction de mobilité résulte souvent d'une atteinte des tissus mous
comme une contracture profonde, une tension myofasciale, ou en cas de chronicité
importante, de fibrose ou d'adhérences.

Lors d'impaction ou de coaptation articulaire, une véritable barrière mécanique avec butée
osseuse peut se mettre en place. Cela arrive lors de contact brutal ou traumatique entre deux
surfaces articulaire en rapport.

Dans les autres cas, la manipulation ostéopathique a pour but de restaurer l'amplitude
physiologique, de stimuler les réflexes neurologiques, et de diminuer la douleur ainsi que
l’hypertonicité musculaire.

Zone
Para-physiologique

Figure 1: Schématisation de la barrière motrice [33]

Les mécanismes neurologiques, contrôlant notamment la contraction musculaire, sont


essentiels à connaitre pour appréhender les dysfonctions ostéopathiques, mais aussi les
moyens d’agir dessus.

18
3) Mécanismes neurologiques [17, 33, 64]

Les récepteurs sensoriels, qu'ils soient articulaires (organes de Ruffini), musculaires (fuseau
neuromusculaire) ligamentaire (organes articulaires de Golgi, corpuscules de Pacini) ou
tendineux (organes tendineux de Golgi), informent le système nerveux central de toute
modification physique du système musculo-squelettique. Une adaptation du mouvement
articulaire et de la position se met alors en place.

Lorsqu’un muscle est étiré, le fuseau neuromusculaire est stimulé et provoque l’augmentation
de la fréquence de décharge des fibres Ia et II. Ces dernières activent le motoneurone α, et par
là-même provoquent une contraction musculaire. La coordination des groupes de muscles
agonistes/antagonistes est permise par l’existence de fibres collatérales aux fibres Ia et II
inhibant les motoneurones α.

En cas de raccourcissement d’un muscle, le phénomène inverse se produit.

Si la contraction musculaire est trop importante, les organes tendineux de Golgi sont activés.
Les fibres Ib correspondantes ont alors une action inhibitrice sur le motoneurone α, ce qui
interdit la contraction et permet de protéger le muscle.

Le motoneurone γ est sous l’influence des centres nerveux supérieurs traitant les informations
des récepteurs périphériques. Il provoque lorsqu’il est activé une contraction des parties
polaires du fuseau neuromusculaire. La partie centrale est ainsi mise en tension, entraînant
l’activation des fibres Ia, donc du motoneurone α, et enfin la contraction de tout le muscle.
Cette régulation permet un ajustement du tonus musculaire en fonction des situations.
(Figure 2)

19
Figure 2 : Schéma du mécanisme de régulation neuromusculaire [33]

20
Lors de dysfonction ostéopathique, l’articulation est ‘fixée’ par une contracture musculaire
permanente, et une stimulation γ persiste. Cette dernière provoque une contraction des fibres
intra-fusales maintenant une tension dans le fuseau neuromusculaire. La contraction du
muscle est ainsi maintenue.

Cette hyperactivité γ peut avoir plusieurs origines, telles qu’un mouvement articulaire violent
avec stimulation intense des récepteurs périphériques, une lésion tissulaire entrainant une
ischémie locale, ou une irritation viscérale.

Ainsi le segment médullaire concerné peut être dans un état d'hyperactivité, recevant
énormément d’informations de l’organe souffrant, avec un seuil d'excitabilité très diminué.
Quand un grand nombre de neurones est maintenu près de son seuil d’activité par un
bombardement chronique venant des structures en relation métamérique avec les neurones, il
est en état de facilitation. Tout stimulus peut provoquer le déchargement de ces neurones
facilités, et entraîner une douleur ou une réaction des tissus innervés.

C’est ainsi que l’on arrive à la notion de dermatome (Figure 4), qui représente un territoire
cutané d'une racine dorsale, « uniquement » sensitif. Les dermatomes sont au même nombre
que les racines dorsales pour les nerfs rachidiens.

Le dermatome, le myotome, le sclérotome, l'angiotome et le viscérotome, dépendant d'un


même segment spinal, font partie du même métamère. Ce dernier représente une unité
nerveuse de base organisée autour d'un segment de moelle épinière, définie par le nerf spinal
(Figure 3) constitué de ses racines ventrales (motrices) et dorsales (sensitives). Ces dernières
s’unissent après le ganglion spinal pour former une branche ventrale (innervant les parties
latérales et antérieures du tronc) et une branche dorsale (pour les territoires très définis du
dos).

Figure 3 : Schéma du nerf spinal [30]


21
Figure 4: Les dermatomes chez le chien [26]

La compréhension des dysfonctions vertébrales nécessite des connaissances de l’anatomie du


rachis, et des mouvements des vertèbres les unes par rapport aux autres.

22
C) Biomécanique vertébrale
1) Anatomie vertébrale [5, 6, 30, 31, 60]

Corps vertébral (Figure 5)


Il se situe ventralement au foramen vertébral. L’axe de la colonne vertébrale est formé par
l’ensemble des corps vertébraux.

A l’extrémité crâniale se trouve la tête, et l’extrémité caudale appelée fosse, est en creux. Il
comprend une lame dorsale qui délimite le plancher du canal vertébral.

Un relief médian en face dorsale permet l’insertion du ligament longitudinal dorsal, et une
crête se situe en face ventrale. Cette dernière est plus ou moins développée.

Arc vertébral (Figure 5)


Il est dorsal par rapport au foramen vertébral. Sur cet arc se trouvent un processus épineux
dorsal et médian, plus ou moins haut suivant la portion de la colonne, deux processus
transverses eux aussi de longueur variable, et deux paires de processus articulaires, crâniaux
et caudaux. Les processus articulaires crâniaux son surmontés des processus mamillaires, les
processus caudaux sont flanqués des processus accessoires.

1- Corps vertébral
2- Extrémité crâniale
3- Crête ventrale
4- Attache du ligament vertébral
5- Foramen
6- Arc vertébral
7- Processus épineux
8- Processus transverse
9- Processus articulaire crânial
10- Processus articulaire caudal
11- Processus mamillaire
12- Processus accessoire
13- Foramen vertébral
14- Incisure vertébrale supérieure
15- Incisure vertébrale inférieure

Figure 5: Schéma d'une vertèbre type [60]


23
Articulations vertébrales
Avec les processus articulaires caudaux de la vertèbre adjacente, les processus articulaires
crâniaux forment deux articulations de type synovial dans le plan dorsal.

Les surfaces articulaires du corps sont recouvertes de cartilage et unies grâce à un disque
intervertébral adhérent à ce cartilage, ainsi que par deux ligaments longitudinaux, ventral et
dorsal. (Figure 6)

Le disque est circulaire ou elliptique, et son épaisseur varie suivant la portion de la colonne
vertébrale. L’anneau fibreux, ferme et élastique, se situe en périphérie. Au centre se trouve le
noyau pulpeux, plus lâche.

Le disque intervertébral a pour rôle d’amortir et de répartir les pressions. Il se déforme en


fonction de ces dernières. L’anneau fibreux empêche les mouvements excessifs tant ventraux
que dorsaux ou latéraux, ainsi qu’en rotation.

Figure 6 : Ligaments de la colonne vertébrale et des côtes, vue ventrale à gauche, vue dorsale
à droite [30]

Le ligament longitudinal ventral se situe au niveau du corps vertébral. Il est absent chez le
Cheval en région cervicale, et peu développé chez le Chien. Il y est renforcé par le muscle
long du cou, et s’épaissit de plus en plus en direction caudale jusqu’au sacrum. Il est adhérent
aux corps vertébraux et aux disques.

Le ligament longitudinal dorsal est très large au niveau de l’axis et couvre le plancher du
canal vertébral jusqu’au sacrum. Il est élargi au niveau de chaque disque intervertébral sur
lequel il s’attache, et rétréci au milieu de chaque corps vertébral.
24
Situés entre deux arcs vertébraux successifs de part et d’autre du processus épineux, les
ligaments inter-lamellaires ou ligaments jaunes, sont lâches en région cervicale, et fibreux en
région thoraco-lombaire. Ils ferment l’espace entre deux lames vertébrales. (Figure 7)

Le ligament inter-épineux se trouve entre les processus épineux. (Figure 7) Il est plus
développé en région thoraco-lombaire, et se confond parfois avec le ligament supra-épineux.

Le ligament supra-épineux reçoit les attaches de nombreux muscles de la région thoraco-


lombaire. Il s’insère au niveau de l’occiput chez le Cheval ou des premières cervicales chez
les carnivores, et continu jusqu’à la région coccygienne. Il se prolonge en région cervicale par
le ligament nuchal, particulièrement important chez le Cheval, mais moins développé chez le
Chien. (Figure 7)

Figure 7 : Ligaments de la colonne vertébrale, région cervicale [30]

25
Concernant l’articulation costo-vertébrale, elle est synoviale, et formée de deux parties :

- costo corporéale entre la tête de la côte et le corps de la vertèbre, par le biais du


ligament rayonné. (Figure 6) La tête de la première côte s’articule avec la dernière cervicale et
la première thoracique.

- costo-transversaire entre la tubérosité costale et le processus transverse de la vertèbre


correspondante. La tubérosité costale de la côte N s’articule avec la fovéa costale du
processus transverse de la vertèbre thoracique N grâce à quatre ligaments costo-transversaires.

Les neuf premières côtes du Chien sont articulées avec le sternum ; les dixième, onzième et
douzième se rejoignent pour former l’arc costal. La treizième côte est flottante. Le Cheval
possède huit premières côtes sternales, et les dix suivantes asternales.

De T2 à T10, le ligament intercapital relie les têtes des côtes entre elles. (Figure 6) Il s’étend
dorsalement à l’anneau fibreux mais ventralement au ligament longitudinal dorsal. Ce
ligament participe au maintien de l’articulation costo-vertébrale, ainsi qu’à la contention du
disque intervertébral.

26
2) Mouvements vertébraux [31]
Un segment vertébral peut présenter différents mouvements. Par convention, le segment
crânial est considéré en mouvement par rapport au segment caudal.

Il peut notamment se retrouver en :

- rotation, dans le plan frontal autour de l'axe vertébral. Dans la rotation gauche, c'est le
corps vertébral qui se dirige à gauche, le processus épineux s'oriente donc à droite. Ce
mouvement peut être réalisé grâce à l’élasticité du disque intervertébral.

- translation latérale, antérieure, ou postérieur, dans le plan horizontal.

- side bending ou latéroflexion ou inclinaison latérale, dans le plan horizontal contenant


l'axe de la colonne, et autour d'un axe vertical. Les processus transverses se
rapprochent d'un côté et s'écartent de l'autre.

- flexion (ventri-flexion), dans le plan sagittal. Les processus épineux s'écartent et les
bords ventraux des corps vertébraux se rapprochent ; les disques intervertébraux se
tassent ventralement ; les processus articulaires s’écartent ; le ligament longitudinal
ventral se relâche ; les ligaments longitudinal dorsal, inter-épineux et supra-épineux se
tendent.

- extension (dorso-flexion), dans le plan sagittal. Les processus épineux se rapprochent


et les bords ventraux des corps vertébraux s'éloignent, les disques intervertébraux sont
comprimés dorsalement.

Figure 8 : Mouvements d'une vertèbre dans les


trois plans de l’espace [31]

27
3) Lois de Fryette [33]
Les travaux de Fryette ont notamment permis de préciser le sens et l'ordre d'apparition des
mouvements vertébraux de side bending (S) et de rotation (R). Ces observations sont basées
sur des mouvements passifs, sans intervention musculaire, qu'elle soit volontaire ou réflexe.

* Première loi

Il existe une position de neutralité (N), dans laquelle les facettes des processus articulaires
sont parallèles entre elles, au repos.

Une rotation vertébrale ne peut alors se réaliser que si elle précédée d'une inclinaison latérale
du côté opposé à cette rotation. Ainsi, l'inclinaison ou side bending (S) et la rotation (R) se
font dans des sens opposés.

On a NSR avec S différent de R.

Cette loi s'applique à un ensemble de vertèbres.

Il faut noter que du fait de la quadrupédie, même dans une posture au repos, le rachis se
trouve naturellement en flexion ou extension suivant la région.

* Deuxième loi

En flexion (F) ou en extension (E), la rotation précède l'inclinaison latérale. Dans ce cas,
rotation et side bending se font dans le même sens.

On a donc ERS ou FRS avec S égal à R.

Cette règle s'applique à une seule vertèbre.

* Troisième loi

Un mouvement initial dans l'un des plans, inhibe ou diminue la mobilité dans les autres plans.

28
Suivant ce mode d'apparition des lésions, on peut distinguer deux grands types de
dysfonctions.

* Dysfonctions de type 1

Ces dysfonctions sont induites par des tensions myofasciales asymétriques, sur au moins trois
vertèbres.

Elles peuvent être secondaires à une lésion située ailleurs, résulter d'une organisation
posturale asymétrique, sans que cette dernière ne soit lésionnelle pour autant, ou bien être
causées par une malformation congénitale ou accidentelle.

Elles sont généralement peu douloureuses, et peuvent être accompagnées de contractures ou


de tensions.

* Dysfonction de type 2

Ce sont les plus fréquentes. Elles concernent un groupe de deux vertèbres, la crâniale étant en
lésion sur la caudale. Le blocage se situe au niveau des facettes des processus articulaires, et
est du à la contracture des muscles profond d'un côté. Cette dysfonction est douloureuse.

En flexion, les facettes sont bloquées dans la convexité, donc du côté opposé à la rotation. Au
niveau de cette zone, le dos ne se creuse pas.

En extension, les facettes sont bloquées dans la concavité, donc du côté de la rotation. A ce
niveau, le dos ne se vousse pas.

En réalité, trois vertèbres sont concernées. La troisième sert de support à la deuxième qui est
bloquée dessus. La première est adaptative et va présenter une contre rotation relative. S'il n'y
a pas de correction de cette lésion primaire, elle peut ainsi conduire à une série de
compensation et d'adaptations secondaires.

29
30
2- Bases anatomiques et physiologiques
du foie chez le Chien, le Chat et le
Cheval

Concernant la pratique de l’ostéopathie, la connaissance de l’anatomie du foie est essentielle.


Ainsi, nous l’étudierons dans la partie ci-dessous.

I- Anatomie du foie
Le foie des Carnivores est constitué de sept segments : lobe droit latéral et médial, lobe
gauche latéral et médial, lobe carré, lobe caudé avec ses processus caudé et papillaire.
(Figures 9 et 10)

La vésicule biliaire se situe dans une dépression de la face viscérale du foie, entre le lobe
carré et le lobe droit. (Figure 9)

Figure 9 : Foie de chat: face diaphragmatique à gauche, face viscérale à droite [70]

1-Lobe latéral gauche du foie ; 8- Empreinte gastrique ; 16- Ligament triangulaire gauche ;
2- Lobe médial gauche ; 9- Bord dorsal ; 17- Ligament falciforme ;
3- Lobe carré ; 10- Bord droit ; 18- Vésicule biliaire ;
4- Lobe médial droit ; 11- Bord gauche ; 19- Conduit cystique ;
5- Lobe latéral droit ; 12- Bord ventral ; 20- Conduit hépatique ;
6- Processus caudé ; 13- Scissure interlobaire ; 21- Conduit cholédoque ;
7- Processus papillaire ; 14- Ligament coronaire ; 22- Veine cave caudale ;
15- Ligament triangulaire droit ; Porte du foie

31
1-Lobe médial gauche ;
2- Lobe latéral gauche ;
3- Lobe carré ;
4- Lobe médial droit ;
5- Lobe latéral droit ;
6- Processus caudé ;
7- Processus papillaire ;
8- Vésicule biliaire ;
9- Fosse de la vésicule biliaire ;
10- Empreinte œsophagienne ;
11- Empreinte gastrique ;
12- Ligament falciforme ;
13- Empreinte rénale ;
14- Bord dorsal ;
15- Bord droit ;
16- Bord gauche ;
17- Bord ventral ;
18- Scissure interlobaire ;
19- Ligament coronaire ;
20- Ligament triangulaire droit ;
21- Ligament triangulaire gauche ;
22- Veine cave caudal ;
23- Veine porte ;
24- Conduit cholédoque.
Porte du foie

Figure 10 : Foie de chien, vue latérale


gauche et droite [70]

Chez le cheval, le foie est constitué de trois lobes (droit, gauche et moyen) auxquels s’ajoute
le processus caudé du lobe caudé. Il n’y a pas de vésicule biliaire.

A)Topographie et rapports
1) Carnivores (Chien et Chat) [7,70]

Le foie se situe sous l'arc costal, et en dépasse à deux endroits: en arrière de l'extrémité
dorsale de la dernière côte (processus caudé), et près du processus xiphoïde du sternum (à
droite).

La face diaphragmatique est moulée sur le diaphragme. Elle présente une gouttière, le sillon
de la veine cave caudale, très court, dans lequel adhère cette dernière.

32
La face viscérale possède une faible dépression oblique dans sa partie moyenne, occupée par
la veine porte, les artères, nerfs et nœuds lymphatiques hépatiques, ainsi que le conduit
cholédoque. C’est la porte du foie.

Cette face viscérale est en rapport :

- avec l’estomac : en regard de la moitié dorsale, voire de la quasi totalité des lobes
gauches se situent le fundus et le corps de ce dernier.

- dorsalement avec le pancréas,

- ventralement ainsi qu'à droite de la porte du foie avec le duodénum.

Le reste de cette face viscérale est en contact à travers le grand omentum avec le jéjunum.

Le bord dorsal, lui, a des rapports avec, de droite à gauche : le rein droit, le pancréas, la veine
cave caudale, l’œsophage et l’estomac. (Figure 13) Les bords ventraux et latéraux se situent
d'une part entre le diaphragme et l'hypocondre, d'autre part entre la partie déclive de l'estomac
et des parties variables de l'intestin grêle. (Figures 11 et 12)

Rib
Left kidney
Scapula : Caudal angle Cranial margin of
Spine thigh
Ilium: Crest
Acromion Tuber coxae
Tricipital margin of Rectum
brachium Pubis, brim
Sternum, manubrium Urethral bulb
Ischium
Humerus greater tubercle
Pelvic urethra
Heart
Liver
Prostate gland
Ulna olecranium Penis, body
Testis
Costal arch Deferent duct
Stomach, greater curvature
Spleen Penis, bulbus
Descending colon
Pars longa

Figure 11 : Rapports des viscères thoraciques et abdominaux, vue latérale gauche [69]

33
Figure 12 : Rapports des viscères thoraciques et abdominaux, vue ventrale [70]

Par ces rapports, le foie peut posséder plusieurs empreintes (Figure 13), notamment :

 œsophagienne, au niveau du bord caudal, à gauche de la porte du foie


 cardiaque, sur la face diaphragmatique.
 gastrique sur la face viscérale : sur la moitié gauche lorsque l'estomac est peu rempli,
elle dépend ensuite de l’état de réplétion de l’estomac.
 duodénale à droite de la porte du foie.
 pancréatique dorsalement à la porte du foie.
 rénale dans la partie dorsale du processus caudé et le bord correspondant du lobe droit
latéral.

34
Empreinte œsophagienne

Empreinte rénale

Empreinte pancréatique

Empreinte duodénale

Empreinte gastrique

Empreinte cardiaque

Figure 13 : Foie de chien, isolé après fixation, en place [7]

35
2) Cheval [7]
Chez le Cheval, la topographie et les rapports sont similaires à ceux observés chez les
carnivores, mis à part que le foie ne dépasse pas le processus xiphoïde du sternum, et que la
face viscérale est en contact à travers le grand omentum avec le colon.

Le foie ne dépasse quasiment pas de l'arc costal (lobe latéral droit), et souvent ne va pas au
delà de la dix-huitième côte. Le lobe gauche se situe en regard de la septième-huitième côte et
plus caudalement. C'est un organe très oblique de droite à gauche et dorso-ventral.

Contrairement aux carnivores, il n’y a pas de vésicule biliaire.

Chez le Cheval, le foie possède ainsi des empreintes : (Figures 14 et 15)

 gastrique sur la moitié dorsale du lobe gauche

 duodénale le long du bord ventral et à droite de la porte du foie

 rénale sur le processus caudé

 colique sur un tiers/deux tiers ventraux des divers lobes

36
Empreinte œsophagienne

Empreinte rénale

Empreinte rénale

Empreinte oesophagienne

Empreinte colique
Empreinte gastrique
Empreinte duodénale

Empreinte colique

Figure 14 : Foie de Cheval, isolé après fixation, en place [7]

37
B) Moyens de fixité du foie (Figure 15)
Les moyens de fixité du foie sont de plusieurs ordres : l’aire, nue, les ligaments, et la pression
des viscères.

La veine cave caudale se glisse entre le foie et le diaphragme en s’incrustant dans le


parenchyme hépatique. Ce faisant, les péritoines pariétal, sur le diaphragme, et viscéral, sur le
foie, se reploient l’un sur l’autre à la périphérie de la veine cave caudale en laissant une
surface de parenchyme hépatique dépourvue de revêtement péritonéal plus ou moins étendue :
c’est l’aire nue. Cette dernière est extrêmement vaste chez le Cheval, et constitue l’un des
principaux moyens de fixité du foie dans cette espèce. Au contraire, elle est très réduite chez
les Carnivores, et reste un moyen accessoire de fixité dans cette espèce.

Ligament coronaire
Le ligament coronaire n’est autre que la zone de reploiement du péritoine recouvrant le
diaphragme sur celui recouvrant le foie au niveau de la veine cave caudale. De ce fait, il
délimite l’aire nue. Il se prolonge en trois ligaments de part et d'autre de cette dernière : les
ligaments triangulaires droit et gauche, et le ligament falciforme.

Ligament falciforme
C’est un ligament impaire et médian. Il part du voisinage de l'ombilic jusq’au passage de la
veine cave caudale dans le diaphragme, au niveau duquel il se met en continuité avec le
ligament coronaire. Il relie ainsi la face pariétale du foie au diaphragme et à la paroi
abdominale ventrale au niveau de la ligne blanche.

Chez les Carnivores, il se sépare en deux parties : un très faible ligament unissant le foie au
diaphragme au voisinage de la veine cave caudale, et une partie entourant la cicatrice
ombilicale, pouvant s’emplir de graisse. C’est la « fleur graisseuse du péritoine ».

Ligament rond du foie


C'est un vestige de la veine ombilicale, porté par le ligament falciforme. Du fait de son origine
embryologique, il disparait au bout de quelques années, voire quelques mois.

38
Ligament triangulaire gauche
Il est issu du ligament coronaire qui s’étend en deux ligaments triangulaires, l’un gauche,
l’autre droit. Il est d'un côté attaché au diaphragme à gauche de l'orifice de l’œsophage, et de
l'autre à la partie gauche du bord dorsal du foie.

Ligament triangulaire droit


Chez les carnivores, les ligaments triangulaires sont assez semblables. Le ligament
triangulaire droit va du pilier droit du diaphragme au bord dorsal du lobe droit du foie. Chez
le Cheval, au contraire, du fait de l’obliquité de l’axe hépatique, le ligament triangulaire
gauche est beaucoup plus long que le droit, et s’arrête avant d’avoir atteint le bord dorsal.

Ligament hépatorénal
Ce ligament soutient le lobe caudé, et va de sa base au pôle crânial du rein droit.

Petit omentum
Le petit omentum s’étend de la porte du foie à la petite courbure de l’estomac.

L'insertion hépatique se prolonge le long de la fosse du canal veineux jusqu'à l'empreinte de


l’œsophage sur le bord dorsal. De ce fait, le petit omentum est partiellement caché par le
processus papillaire du lobe caudé chez les Carnivores.

Chez les carnivores, il est assez ample, mais devient très court au niveau du pylore.

39
Figure 15 : Foie de cheval, vu en place par sa face viscérale [7]

40
Pression des viscères abdominaux
La pression des viscères abdominaux plaque le foie contre le diaphragme (Figure 16), et peut,
notamment chez les Carnivores dont l’organe est très découpé, provoquer l'écartement des
lobes suivant son intensité.

Elle dépend principalement de l'état de réplétion de l'estomac chez les Carnivores.

Figure 16 : Coupe horizontale de l'abdomen de chat au niveau de la


vésicule biliaire, Vue dorsale [69]

1-Lobe latéral gauche du foie ; 11- Jéjunum ;


2- Lobe médial gauche ; 12- Mésojéjunum ;
3- Lobe carré ; 13- Veines jéjunales ;
4- Lobe médial droit ; 14- Ventricule gauche du cœur ;
5- Lobe latéral droit ; 15- Ventricule droit ;
6- Vésicule biliaire ; 16- Lobe caudal du poumon gauche;
7- Veines hépatiques et rameaux de la veine 17- Lobe caudal du poumon droit
porte ; 18- 10e côte ;
8- Petit omentum 19- Muscle cutané du tronc ;
9- Corps de l'estomac ; 20- Muscle droit de l'abdomen ;
10- Partie pylorique ; 21- Muscle transverse ;
22- Diaphragme ;
23- Muscles intercostaux ;
24- Peau.

41
C) Vascularisation hépatique [7, 8, 24, 30]
Vascularisation sanguine
Les organes abdominaux sont vascularisés par des branches viscérales de l’aorte abdominale.
Cette dernière prolonge l’aorte thoracique sur le plafond de la cavité abdominale, du hiatus
aortique du diaphragme à l’entrée de la cavité pelvienne, où elle donne les artères iliaques
externes, puis se termine par les artères iliaques internes et l’artère sacrée médiane.

Intéressons-nous aux rameaux collatéraux de l’aorte (Figure 19), notamment l’artère cœliaque
entrant en jeu dans l’irrigation du foie. Sa naissance se situe en règle générale au niveau de L1
chez le Chien, et T18 chez le Cheval.

L’artère cœliaque, est impaire, et responsable par ses rameaux collatéraux de la


vascularisation du foie, de l’estomac, de la rate, d’une partie du pancréas, et du début du
duodénum. L'artère hépatique est la branche droite de la trifurcation terminale de l'artère
cœliaque, et est divisée en deux rameaux, droit et gauche. (Figure 17)

Chez le Cheval, elle se termine entièrement dans le foie.

Chez les carnivores, elle donne plusieurs petites branches au foie et à la vésicule biliaire avant
de se terminer par une très petite artère gastrique droite et une plus grosse, l'artère
gastroduodénale. L’artère cystique, approvisionne la vésicule biliaire.

Les branches secondaires de l’artère hépatique desservent des segments hépatiques formant
des territoires constants.

Figure 17 : Distribution de l'artère hépatique et de la veine porte chez le chien, vue


caudale [8]
42
Concernant la partie veineuse, le système porte est constitué d’un réseau de capillaires
interposés entre les veines issues des intestins et la veine cave caudale qui rapporte le sang au
cœur. La veine porte transporte le sang des viscères abdominaux au foie. Elle résulte de la
convergence des veines mésentériques caudale et crâniale.

La veine porte entre dans le foie par sa face viscérale et se divise en deux rameaux droit et
gauche, la bifurcation formant le sinus de la veine porte. Après de multiples divisions, ces
rameaux forment un réseau de sinusoïdes dont le sang converge vers les veines hépatiques.

Les veines hépatiques sont au nombre de trois :

- la droite (divisée en une racine latérale et une médiale) draine les lobes droits, latéral
et médial chez les Carnivores, et le lobe droit latéral chez le Cheval
- l'intermédiaire, pour le lobe carré et une partie du lobe droit médial
- la gauche irrigue les lobes gauches, latéral et médial chez les Carnivores, ou le lobe
gauche chez le Cheval
Des veines de diamètre inférieur drainent le processus caudé et le processus papillaire du lobe
caudé, et se jettent directement dans la veine cave caudale.

Figure 18 : Schéma des veines hépatiques chez le chien, vue crâniale [8]

43
Les veines hépatiques se terminent dans la veine cave caudale, située sur la face crâniale du
foie, en règle générale au niveau de L1 chez le Chien, T18 chez le Cheval. (Figure 19)

Figure 19 : Branches de l’aorte abdominale et affluents de la veine cave caudale chez le Chien
(vue ventrale) [30]

44
Vascularisation lymphatique
Deux réseaux lymphatiques, superficiel (plus riche au niveau de la surface diaphragmatique),
et profond, sont unis par de nombreuses anastomoses. Le réseau profond naît des capillaires
périlobulaires, puis se développe dans les espaces interlobulaires, ses efférents suivant
majoritairement les divisions de la veine porte.

Le réseau lymphatique quittant l'organe peut être divisé en trois groupes :

- Le premier passe dans la porte du foie, et collecte la plus grande partie du réseau
profond, ainsi que le réseau superficiel de la face viscérale et de la face ventrale et latérale de
la face diaphragmatique. Il se dirige vers les nœuds lymphatiques hépatiques, voire cœliaques
chez le Cheval.
Les nœuds lymphatiques hépatiques se situent dans le petit omentum, sur le trajet de l'artère
hépatique, près de la porte du foie. (Figures 20 et 21) Ils drainent en plus du foie et des voies
biliaires, l’estomac, le pancréas, le diaphragme et même la plèvre caudale chez les Carnivores.

Figure 21 : Nœuds lymphatiques


hépatiques du Chien [8]
Figure 20 : Nœuds lymphatiques
hépatiques du Cheval [8]

45
Les nœuds lymphatiques cœliaques se trouvent au voisinage direct de l'aorte, autour de l'artère
cœliaque. (Figure 22) Ils sont absents chez les carnivores. Ils reçoivent des vaisseaux
afférents du foie, du pancréas, de l'estomac, de la rate, et drainent également chez le cheval le
diaphragme et la plèvre caudale. Les vaisseaux efférents de ce nœud lymphatique, eux,
forment le tronc cœliaque.

- Le deuxième accompagne la veine cave caudale, drainant une grande partie du réseau
superficiel de la face diaphragmatique et les parties adjacentes du réseau profond. Ses
vaisseaux vont vers les nœuds lymphatiques médiastinaux caudaux (Figure 23), voire thoraco-
aortiques et sus-sternaux, après être passés dans le thorax avec la veine cave caudale.

- Le troisième présente quelques vaisseaux passant dans les divers ligaments et se


dirigeant vers les nœuds lymphatiques pariétaux de l'abdomen dont les lombo-aortiques, voire
vers le canal thoracique. (Figure 23)

Les nœuds lymphatiques lombo-aortiques s'échelonnent au contact ou au voisinage immédiat


de la veine cave caudale et de l'aorte abdominale. Ils se situent dans le conjonctif adipeux,
tapissés par le péritoine. Ils sont au nombre de 10 à 12 chez les carnivores, contre jusqu'à 150
chez les équidés car ils sont de volume extrêmement réduit.

Figure 22 : Nœuds lymphatiques des viscères rétro-diaphragmatiques du cheval 46


(vue caudale des organes étalés) [8]
Le réseau lymphatique est ainsi étroitement lié au réseau vasculaire veineux et artériel, les
nœuds lymphatiques se situant proches des zones de confluence et des ramifications majeures
de ce système.

Figure 23 : Système lymphatique du Cheval (en rouge: NL et vaisseaux superficiels, en bleu:


NL profonds) [7]

D)Innervation du foie [7, 9]


Les nerfs innervant le foie, appartiennent au système nerveux autonome. Ils viennent du
système sympathique et des nerfs vagues. Ils contrôlent la fonction de sécrétion du
parenchyme, la vasomotricité, ainsi que la sensibilité.

Les branches parasympathiques sont émises par les deux troncs vagaux, ventral et dorsal, qui
rejoignent les rameaux du plexus cœliaque, majoritairement sympathique. Les fibres
cheminent avec l'artère hépatique vers la porte du foie, se divisant jusque dans les lobules, où
elles se terminent au contact des cellules hépatiques par un plexus fibrillaire. D'autres fibres
rejoignent les conduits excréteurs et les vaisseaux. Les voies de la sensibilité sont mal
connues mais semblent cheminer par les nerfs vagues, au moins chez le Chien.

47
48
II- Physiologie du foie [1, 2, 4, 20, 21, 32]

L’ostéopathie faisant intervenir les notions de structure et de fonction de l’organe, il est


important de posséder quelques notions de physiologie hépatique.

A) Généralités
Le foie est une glande mixte, contrôlant le sang revenant de l'estomac et de l'intestin, et dont
les hépatocytes sont responsables de la formation de la bile et de différentes transformations
métaboliques.

Cet organe possède ainsi de nombreux rôles, dont notamment :

 métabolisme glucidique : glycogénèse et stockage du glycogène, gluconéogenèse et


glycogénolyse pour le maintien de l'homéostasie glucidique

 métabolisme lipidique : synthèse des acides gras, du cholestérol, des cétones, des
triglycérides ; excrétion du cholestérol et des acides biliaires

 métabolisme protidique : synthèse de l'albumine, des protéines de transport, des


protéines de coagulation (fibrinogène, facteurs II, VI, IX, X), d'enzymes sériques

 métabolisme des micronutriments : synthèse, stockage et activation des vitamines A,


B12, D, E, K ; stockage du fer, du cuivre et du zinc

 métabolisme des hormones : dégradation des hormones stéroïdiennes et


polypeptidiques

 fonction de stockage : glycogène, lipides, vitamines, fer/cuivre/zinc, sang

 fonctions digestives : synthèse des acides biliaires, cycle entéro-hépatique

 fonction de détoxification et d'excrétion : bilirubine (dégradation de l'hémoglobine),


cholestérol, urée (produit de détoxification de l'ammoniac), cuivre, hormones stéroïdiennes,
substances xénobiotiques

 thermogenèse

 fonction de défense de l'organisme : phagocytose par les cellules de Küpffer

49
 fonction hématologique : hématopoïèse principalement chez le fœtus, mais possible
chez l'adulte dans certaines situations pathologiques ; synthèse des facteurs de coagulation ;
régulation de la masse sanguine par stockage sanguin dans les capillaires sinusoïdes.

B) Sécrétion de la bile
La bile, formée par les hépatocytes, passe dans les canalicules biliaires puis dans les ductules
biliaires. Elle est stockée dans la vésicule biliaire, une poche borgne dont le volume peut
atteindre 30 ml chez le Chien. La bile peut également progresser par le canal cholédoque dans
le tube digestif, l'extrémité de ce canal étant fermé par le sphincter d'Oddi.

La bile est constituée d'eau, d'ions, de produits d'élimination (pigments biliaires, cholestérol,
métabolites des xénobiotiques...), ainsi que de substances à action digestive, les sels biliaires.
Ceux-ci activent les sécrétions pancréatiques et entraînent l'émulsion des graisses, la
dissolution des acides gras et l'absorption des vitamines liposolubles.

Un chien de 20 kg produit environ 400 ml de bile par jour, un cheval environ 40 l. Chez cette
dernière espèce, il n'y a pas de vésicule biliaire mais des grands canaux biliaires jouant un rôle
similaire.

La sécrétion est régulée de façon nerveuse et hormonale. Ainsi, le parasympathique avec une
stimulation vagale peut augmenter d'un facteur deux la production normale de bile. La
présence d'acides-gras entraîne la production de cholécystokinine (CCK) par les entérocytes
du duodénum, qui entraîne à son tour la contraction des cellules de la vésicule biliaire et la
relaxation du sphincter d'Oddi.

La vésicule biliaire stocke la bile en période interprandiale en réabsorbant de l'eau et des


électrolytes pour limiter le volume stocké. De la mucine (protecteur de paroi) est également
sécrétée, de même que des ions H+ pour acidifier la bile. La bile vésiculaire est ainsi quatre à
cinq fois plus concentrée que la bile hépatique. Si la concentration est trop importante et que
les limites de solubilité des acides biliaires, du cholestérol et de la bilirubine sont dépassées, il
peut y avoir formation de calculs.

La vidange est réalisée de façon quasi totale au cours du repas, ou partiellement


périodiquement en phase interprandiale

50
Nous avons vu en détail l’anatomie du foie, ses moyens de fixation, sa vascularisation et son
innervation. Nous allons désormais nous étendre sur le système neurovégétatif, dont la
compréhension est essentielle dans la pratique de l’ostéopathie. C’est en effet lui qui
détermine les mouvements des organes et le tonus musculaire.

3- Système nerveux autonome [9, 17, 29, 31, 52, 74]

Le système nerveux autonome contrôle les fonctions viscérales, émotionnelles et


comportementales inconscientes, ainsi que le maintien de l'homéostasie. Il est constitué du
système nerveux sympathique SNS, et du système nerveux parasympathique SNP.

Pour chacune de ses deux composantes motrices, le système nerveux autonome présente une
partie centrale et une partie périphérique.

La partie centrale se situe dans les étages crânien, cervical, thoracique, lombaire et sacré du
système nerveux central et est sous la dominance des noyaux de l'hypothalamus,
principalement.

La partie périphérique se caractérise par la présence systématique d’au moins une synapse
entre le centre nerveux et l’effecteur, les synapses étant regroupées dans des ganglions
nerveux. Le protoneurone va du centre nerveux au ganglion, il est myélinisé. Le deutoneurone
va du ganglion à l’organe cible, il est amyélinique.

Les ganglions autonomes se répartissent en chaines ganglionnaires : deux chaines latéro-


vertébrales, de part et d’autre des corps vertébraux, une chaine ventro-vertébrale dans le plan
médian sous les corps vertébraux, une chaine juxta-viscérale à proximité des viscères. Chaque
chaine est formée d’un nerf très long, interrompu par une série d’épaississement le long de
son trajet : les ganglions nerveux, zones de synapse.

Chez le cheval, il y a ainsi par chaine 29 ou 30 ganglions : 2 cervicaux, 18 dorsaux (le premier
souvent fusionné avec le ganglion cervico-thoracique), 6 lombaires et 4 sacrés.

Le chien, lui, possède 12 ganglions thoraciques (T2-T13), 5 lombaires (L1-L5) et 3 sacrés.

51
52
I- Le système nerveux sympathique SNS
Les fibres de la chaine viscérale sympathique font relais dans la chaine ventro-vertébrale,
avant de gagner les viscères. Le protoneurone va au ganglion viscéral sympathique en
empruntant le rameau communicant, un rameau nerveux issu du nerf spinal, puis en traversant
le ganglion latéro-vertébral sans y faire relais. Il passe alors dans un autre rameau nerveux,
qui atteint le ganglion viscéral.

La chaine viscérale sympathique sera étudiée en plusieurs parties : céphalique, thoracique,


abdominale, pelvienne.

Au niveau céphalique, le ganglion cervical crânial est mixte, avec un étage dorsal somatique
et un étage ventral viscéral.

La chaine somatique possède des fibres se distribuant dans la paroi du corps par
l’intermédiaire des nerfs spinaux. Le protoneurone emprunte le rameau communicant, gagne
le ganglion latéro vertébral, et le deutoneurone reprend le rameau communicant pour rejoindre
les ramifications du nerf spinal correspondant.

Concernant le SNS, les protoneurones sont issus de la moelle thoracique, et empruntent les
premiers rameaux communicants thoraciques, le ganglion cervical moyen du complexe
stellaire, puis remontent le cordon sympathique. Ce dernier uni le ganglion cervical crânial au
ganglion cervical moyen.

Les deutoneurones suivent deux trajets. Des fibres s’anastomosent autour de l’artère carotide
interne formant le plexus carotidien, et suivent les ramifications de l’artère. Certaines fibres
gagneraient le ganglion trijéminal du nerf trijumeau constituant l’anse cervico-trijéminale
pour suivre les ramifications de ce nerf.

Au niveau thoracique, le ganglion cervical moyen est l’étage inférieur du complexe stellaire.
Ce dernier est mixte avec un étage dorsal somatique, et un étage ventral viscéral. L’anse sous-
clavière unit ces deux étages.

Les protoneurones sont contenus dans cette dernière, voire dans des segments plus caudaux,
après être passés dans les nerfs spinaux, puis les rameaux communicants correspondants. Les
deutoneurones forment de fins filaments dans le médiastin et participent aux plexus
cardiaques et pulmonaires.

La chaine somatique présente un ganglion entre chaque vertèbre de T2 à S4. Les ganglions
nerveux sont unis par un connectif inter-ganglionnaire.

Le ganglion stellaire est formé selon les espèces des premiers ganglions thoraciques et du
ganglion cervical caudal, formant un ganglion cervico-thoracique. Il se situe à l'entrée de la
53
poitrine, au niveau de la face médiale de la première côte, dont il est séparé par le dôme
pleural à sa partie ventrale. (Figures 24 et 25)

Figure 24 : Nerfs thoraciques chez le cheval, vue latérale gauche [9]

Figure 25: Nerfs thoraciques chez le cheval, vue latérale droite [9]

54
Au niveau abdominal, les ganglions viscéraux dessinent des plexus autour de chaque artère
collatérale viscérale de l’aorte. Il y a ainsi des plexus cœliaque, mésentérique crânial, rénaux,
génitaux, et mésentérique caudal. Ils sont tous unis par des fibres nerveuses.

Les protoneurones se terminant dans les plexus cœliaque et mésentérique crânial proviennent
de T5 et plus. Ils forment un nerf unique, le nerf splanchnique, au-delà des ganglions latéro-
vertébraux correspondants. Ce nerf chemine près du tronc sympathique. Il franchit l’arcade
lombaire du diaphragme ventro-latéralement avec l’aorte, et continue au bord médial du
muscle petit psoas.

Les deutoneurones suivent la distribution artérielle, et vont ainsi former de nombreux plexus
secondaires viscéraux innervant les organes correspondants:

 gastrique : pour l'estomac et l’œsophage,

 splénique : pour la rate, l'estomac et le grand omentum,

 hépatique : innervant le foie par sa face caudale, la vésicule biliaire, mais aussi le
pancréas, le duodénum, le pylore et la grande courbure de l'estomac

 mésentérique crânial: vers le duodénum et le jéjunum,

 rénal et surrénal, pour les organes du même nom,

 lombo-aortique, pour le ganglion mésentérique caudal et le plexus pelvien, qui


innervent les viscères plus caudaux.

(Figure 26)

Le nerf petit splanchnique est formé par des racines des trois ou quatre derniers ganglions
thoraciques. Il partage ses fibres entre le bord convexe du ganglion semi-lunaire, le plexus
cœliaque, et le plexus rénal. Il est parfois fusionné au nerf grand splanchnique, notamment
chez le Cheval.

55
Figure 26: Relations au niveau dorsal du système neuro-végétatif chez l'Homme [52]

56
Nous allons nous étendre un peu plus longuement sur le plexus cœliaque, qui est le plus
étendu du système sympathique.

En son centre se situe une paire de gros ganglions : les ganglions cœliaques, ou semi-lunaires
unis par de nombreux rameaux communicants. Ces ganglions sont particulièrement
volumineux chez le cheval, car ils regroupent également le ganglion mésentérique crânial et le
ganglion aortico-rénal, distincts chez les carnivores. C'est pourquoi on parle de ganglion
cœliaco-mésentérique chez les équidés. (Figures 27 et 28)

Les nerfs splanchniques thoraciques, associés aux nerfs vagues y aboutissent, ainsi que les
fibres des deux premiers ganglions de la chaine lombaire.

Figure 27: Plexus cœliaco-mésentérique du cheval, vue latérale gauche [9]

57
Figure 28: Plexus cœliaco-mésentérique du cheval, vue ventrale après isolement, l'estomac
est rabattu crânialement [9]

Au niveau pelvien, les ganglions viscéraux se regroupent en un plexus hypogastrique recevant


les nerfs sacraux. Les protoneurones sont contenus dans ces derniers. Les deutoneurones
suivent les rameaux de l’artère iliaque externe.

Le nerf hypogastrique unit le plexus hypogastrique au plexus mésentérique caudal.

Ce dernier se situe au contact de l'artère mésentérique caudale, et reçoit les nerfs inter-
mésentériques ainsi que les nerfs splanchniques lombaires les plus caudaux. Il émet
notamment le tronc colique, qui va constituer autour de l'artère mésentérique caudale un
plexus colique innervant le colon descendant et le rectum, et dont quelques rameaux vont
rejoindre le plexus mésentérique crânial. Il s'en détache également des rameaux qui vont
former soit un plexus spermatique, soit un plexus ovarique, ainsi qu'un plexus iliaque et
fémoral.

Le plexus hypogastrique forme de nombreux plexus secondaires : rectal, vésical, prostatique,


déférentiel, vaginal, vulvaire, caverneux.

58
II- Le système nerveux parasympathique SNP
Il est formé du système parasympathique crânien, et du système parasympathique pelvien.

Concernant le système parasympathique pelvien, le centre nerveux est la moelle épinière


lombo-sacrale. Les ganglions juxta- ou intra-viscéraux, sont contenus dans ou contre la paroi
viscérale, de sorte que les deutoneurones sont internes au viscère ou très court, pendant que
les protoneurones sont, au contraire, beaucoup plus larges. Les protoneurones circulent dans
les racines ventrales des nerfs sacraux S1-S2-S3. Les racines ventrales se réunissent de
chaque côté en un nerf pelvien longeant la paroi des viscères pelviens tout proches, avant de
se résoudre en un plexus qui reçoit les fibres sympathiques correspondantes. Les
deutoneurones sont dans la paroi viscérale.

Concernant le système parasympathique crânien, les centres nerveux constituent la colonne


viscéro-motrice du tronc cérébral, séparée en cinq noyaux moteurs de nerfs crâniens associés
chacun à un ganglion de relais: (Figure 29)

- le noyau parasympathique du nerf oculomoteur (anciennement noyau pupillaire ou


noyau d’Edinger-Westphal). Le ganglion de relai est le ganglion ciliaire, situé dans la
cavité orbitaire. Les protoneurones suivent le nerf oculomoteur III. Les deutoneurones
se distribuent aux procès ciliaires et à l’iris par l’intermédiaire des nerfs courts et longs
ciliaires, qui circulent dans la cavité orbitaire.

- le noyau parasympathique du nerf facial (anciennement naso-lacrymal). Le ganglion


de relai est le ganglion ptérygopalatin (ou ganglion de Meckel) contenu dans la fosse
du même nom. Les protoneurones suivent le nerf facial VII. Les deutoneurones
passent dans le nerf maxillaire.

- le noyau parasympathique du nerf intermédiaire (anciennement salivaire rostral). Le


ganglion de relai est le ganglion mandibulaire situé dans la cavité buccale. Les
protoneurones suivent le nerf facial, puis l’un de ses rameaux, la corde du tympan,
avant de passer dans un rameau du nerf trijumeau, le nerf lingual. Les deutoneurones
passent dan la glande mandibulaire et la glande sub-linguale.

- le noyau parasympathique du nerf glossopharyngien (anciennement salivaire


inférieur), dont les protoneurones suivent le nerf glosso-pharyngien IX et vont au
ganglion otique (ou ganglion d’Arnold). Les deutoneurones passent dans le nerf
auriculo-temporal, rameau du nerf trijumeau, et se terminent dans la glande parotide et
les glandes buccales.

59
- le noyau parasympathique du nerf vague (anciennement noyau cardio-pneumo-
entérique). Les ganglions de relais sont intra- ou juxta-muraux, dans la paroi des
viscères. Les protoneurones circulant dans le nerf vague. Les deutoneurones circulent
dans la paroi des viscères innervés par le nerf vague.

Figure 29: Schéma de la partie céphalique du système nerveux végétatif [31]

Les racines des nerfs vagues quittent le cerveau avec celles des nerfs crâniens IX
(glossopharyngien) et XI (accessoire). (Figure 24)

Les nerfs vagues (X) droit et gauche, se trouvant de chaque côté de l’œsophage dans
l’encolure, donnent chacun un nerf laryngé récurrent ayant un lieu d’origine différent. Le nerf
laryngé droit se détache du X crânialement à l'artère sous-clavière, et le gauche au bord basal
de la crosse aortique. Ils gagnent alors la gouttière formée par la trachée et l’œsophage
60
accolés. Ces deux nerfs produisent des rameaux cardiaque, œsophagien et pulmonaire
crâniaux et caudaux.

Une fois le nerf laryngé individualisé, certaines fibres des nerfs vagues participent au plexus
bronchique, les autres constituent deux cordons vagaux, un ventral et un dorsal. Ces derniers
ont un trajet différent dans la cavité abdominale.

Le cordon vagal ventral se résout en un plexus gastrique et un plexus hépatique, innervant


ainsi l’estomac et le foie.

Le cordon vagal dorsal innerve également l’estomac et le foie, mais fournit aussi le rameau
cœliaque s’unissant au plexus cœliaque. Par ce rameau cœliaque, les fibres parasympathiques
du nerf vague se mêlent aux deutoneurones viscéraux sympathiques issus du plexus cœliaque
et de tous les plexus abdominaux : pancréatique, splénique, rénal, surrénalien.

Du plexus mésentérique crânial partent des rameaux vers les plexus : rénal, aortique lombaire,
mésentérique caudal, testiculaire et ovarique (rameaux du plexus mésentérique caudal chez
les équidés pour ce dernier), ainsi que vers le duodénum et le colon descendant.

Ainsi, les fibres parasympathiques du nerf vague innervent l’intestin jusqu’au colon
transverse.

61
Figure 30: Artères et nerfs de la région pharyngo-laryngée du cheval [9]

62
Pour résumer : un schéma global du système nerveux autonome, comportant le système
sympathique et parasympathique, du niveau central au sacrum.

Figure 31: Organisation générale du système nerveux autonome (redessiné d’après Pavaux et
Chatelain) [33]

63
64
4- Cas cliniques d’ostéopathie
I- Matériel et méthode
A)Sélection des animaux
Les espèces retenues pour cette étude sont les chiens, les chats, et les chevaux. D’autres
espèces sont bien sûr traitées en ostéopathie, comme les bovins, les lapins, mais elles se
retrouvent largement minoritaires à ce jour comparées aux trois ci-dessus.

Deux groupes ont été formés.

 Le premier, nommé groupe 1, contient des animaux présentant une dysfonction


hépatique à l’examen ostéopathique, quel que soit le motif initial de consultation. Ces
animaux peuvent être présentés pour boiterie, raideur, modification du comportement,
abattement, vomissement etc. Il n’y a aucun critère d’âge ou de race. Les animaux peuvent
être vus pour la première fois, ou en suivi régulier. Les dossiers proviennent de la base de
données du Dr Catherine Laurent, et toutes les dysfonctions sont répertoriées.

Un test de Khi deux a été réalisé sous le logiciel Excel pour étudier l’incidence du sexe sur les
dysfonctions chez le Chien et le Cheval, et la présence ou non d’une différence significative
droit/gauche pour les organes paires (reins/gonades).

 Le deuxième nommé groupe 2, représente des ‘cas cliniques complets’.

Les animaux sélectionnés ont plus de deux ans pour les chiens de grande race : leur croissance
est achevée.

Ils présentent un trouble ou une dysfonction hépatique. Le diagnostic peut être clinique
classique, biochimique, ostéopathique. Les moyens diagnostiques sont détaillés dans la partie
suivante.

Ces cas cliniques sont donc composés :

- des commémoratifs et de l’anamnèse,

- de l’examen clinique classique avec examens biochimiques chez les carnivores,

- des résultats de l’examen ostéopathique,

- du traitement réalisé, uniquement ostéopathique. Un traitement de


phytothérapie/homéopathie en complément est admis,

- du résultat d’au moins un suivi, de 1 semaine à 2 mois après le traitement.

65
B) Diagnostic allopathique des troubles hépatiques
1) Examen clinique [20,37, 41, 61, 63, 75, 82, 111]
Plusieurs signes sont recherchés à l’examen clinique :

 Les troubles digestifs, particulièrement les vomissements.

 L’ictère, coloration jaune de l'ensemble des muqueuses de l'animal, majoritairement


visible au niveau des muqueuses oculaires, buccales (gencive, palais mou, zone sous-linguale)
et génitales.

 Les troubles neurologiques sont regroupés sous le terme d'encéphalose hépatique. Ils
se manifestent plutôt tardivement et sont surtout observés lors de phénomènes chroniques.

Les signes principaux vont des troubles de la vigilance et de la conscience au coma, en


passant par des modifications du comportement, des convulsions. Le mode d'évolution peut
aussi bien être aigu que chronique, progressif ou épisodique, mais il est constamment plus
fréquent après un repas riche en protéines.

L'association de signes digestifs et neurologiques, surtout s'ils sont accentués après un repas,
sont donc fortement évocateurs d'une atteinte hépatique.

 Des troubles de l’hémostase peuvent se manifester par des muqueuses pâles, des
pétéchies ou suffusions, et un temps de saignement augmenté.

 La palpation abdominale peut également montrer une hépatomégalie, symétrique ou


non, lisse ou irrégulière. Une hépatodynie peut être présente, de même qu’une ascite.

 L’animal peut présenter des troubles non spécifiques de l’état général, tels qu’un
abattement, une léthargie, une anorexie, une polyuro-polydipsie. Une hyperthermie peut aussi
être présente en cas d’hépatite infectieuse, de nécrose, ou d’endotoxémie.

Ce sont tous ces signes évocateurs qui sont recherchés à l’examen clinique. Comme ils ne
permettent qu’une suspicion, des examens complémentaires sont nécessaires.

2) Examens biochimiques [21, 22, 34, 41, 48, 63, 67, 75, 80, 82]
De nombreux paramètres permettent d’explorer la fonction hépatique. Seuls les plus
communs ont été réalisés dans le cadre de cette étude.

66
 Alanine Amino-Tranférase (ALAT) : enzyme cytoplasmique hépatocytaire, qui dérive
du métabolisme des acides aminés. Sa concentration augmente fortement dans le sang en cas
de cytolyse hépatique, c'est à dire de souffrance hépatocellulaire.

Le dosage est réalisé sur sérum ou sur plasma hépariné. Il est conseillé de réaliser le
prélèvement sur un animal à jeun et sur une veine de gros calibre, afin d'éviter lipidémie et
hémolyse.

 Phosphatases Alcalines (PAL) : enzymes des cellules épithéliales des canalicules


biliaires. Lors de diminution de la circulation de la bile ou de cholestase, il y a surproduction
et relargage dans le sang.

La méthode de prélèvement est la même que pour doser les ALAT

 Gamma Glutamyl Transférase (GGT) : enzyme cholestatique.

Le dosage de la GGT obéit aux mêmes règles que celui de l'ALAT et des PAL.

 Bilirubine : pigment biliaire liposoluble jaune-orangé.

Le prélèvement doit être protégé, et le dosage réalisé rapidement.

C) Méthodes diagnostiques ostéopathiques


Avant toute chose, l’ostéopathe prend contact avec l'animal, dans le calme et sans contrainte.

L'examen ostéopathique fait suite à un examen clinique général permettant d’exclure des
troubles devant relever de l'allopathie ou de la chirurgie.

Le but de l’examen ostéopathique est de rechercher une dysfonction, qu’elle soit primaire ou
secondaire, par le biais de différentes techniques.

1) Palpation-pression
La palpation cherchera notamment à mettre en évidence des zones de modification de la
température, de la densité, ou des zones de douleur.

Dans un premier temps, une palpation superficielle permet de détecter des zones de chaleur,
ou au contraire froides, ainsi que d'évaluer la tonicité musculaire.

67
 Ensuite, une palpation plus précise, focalisée sur les masses musculaires le long du
rachis (Figure 32), pourra mettre en évidence des zones indurées ou de texture modifiée. Une
dysfonction vertébrale peut ainsi mener à une dysfonction viscérale.

Figure 32 : Myologie du tronc du chien, vue latérale [57]

 Le test de mise en tension décrit par Paul Chauffour [23], permet d'évaluer par un geste
ostéopathique de pression ou de traction, si une lésion ostéopathique est présente ou non en
évaluant l'élasticité et la mobilité. Une structure libre est souple et élastique, le test est alors
normal. Un tissu présentant une résistance nette à sa mise en tension démontre une lésion
ostéopathique, le test est positif.

C'est un geste non invasif qui permet un diagnostic rapide de n'importe quelle lésion, quelque
soit sa position.

68
 Les dermalgies réflexes représentent la somatisation cutanée de l'appareil nerveux du
viscère correspondant. Elles sont décelées par une technique de palpation-pression, qui évalue
la souplesse du tissu sous-cutané et la douleur provoquée par cette palpation normalement
indolore.

Chacune a une forme bien définie (par exemple ovalaire pour la vésicule biliaire) et se situe
dans un dermatome donné en une zone constante.

Jarricot est ainsi à l’origine d’un schéma très complet de ces dermalgies reflexes chez
l’Homme. (Figure 34)

Roger a établi chez le Cheval, un clavier équin des projections de douleurs viscérales. (Figure
33)

[16, 18, 45, 46]

Figure 33 : Clavier équin de Roger : territoires d’hyper-réflectivité en cas de pathologie aiguë


des organes en légende [58]

69
Figure 34 : Dermalgies réflexes de Jarricot [52] Zone cœliaque

 Les trigger points (ou points gâchettes, ou points détente) sont des points
pathologiques caractérisés par des zones hypersensibles au sein d'un muscle ou d'un fascia
majoritairement (parfois un ligament ou un tendon). Ils sont palpés et sentis à la surface du
corps, et incapables de se décontracter spontanément. La zone circonscrite de ces points
présente une augmentation du métabolisme et une diminution de la circulation. Leur activité
est liée à la souffrance d’organes à distance.
Ainsi, d’après Demontoy, pour le foie et la vésicule biliaire, la zone hyper-réflective se situe
entre le huitième et le douzième espace intercostal chez le Chien.
[25, 27, 36, 42, 43, 44, 65, 68, 69]
70
2) Ecoute fasciale [66]
Elle permet de tester la motilité, c'est à dire le mouvement intrinsèque et autonome de chaque
viscère, articulation et fascia, dont le fonctionnement correct conditionne la mobilité. Une
restriction d'amplitude est recherchée, de même que la qualité du mouvement.

L'axe sagittal peut ainsi être testé, une main sur le rachis et l'autre sur le sternum, pour mettre
en évidence une lésion en flexion ou en extension. L'évaluation de la symétrie le long du
rachis, à droite et à gauche, peut permettre de déceler un blocage d'un côté, voire plus
rarement des deux. Enfin, il est également possible de tester l'axe crânio-sacré, une main sur
le sacrum, l'autre sur l'occiput, ainsi que la motilité fasciale au niveau des membres
postérieurs ou antérieurs.

Tous ces tests permettent de localiser précisément la dysfonction.

3) Ecoute du MRP [3, 47]


Controversée à l’heure actuelle, l’ostéopathie crânio-sacrée, fondée sur le Mouvement
Respiratoire Primaire décrit par Sutherland, permet le diagnostic de dysfonctions
ostéopathiques.

Le MRP peut être ressenti au niveau crânien, mais aussi au niveau du sacrum et dans tout
l’organisme par le biais des fascias.

71
D)Traitement ostéopathique
Préambule : techniques directes et indirectes [30]
Par convention, les techniques directes consistent à amener l’articulation ou la structure en
dysfonction contre la barrière motrice pathologique. La manipulation se fait dans le sens
contraire à la dysfonction dans les trois plans de l’espace.

Les techniques indirectes consistent à manipuler dans le sens de la lésion, en amenant le


segment en dysfonction dans le sens opposé à la barrière motrice pathologique.

Le segment en dysfonction peut être maintenu en position jusqu’à relâchement complet des
tensions, cette technique pouvant s’appliquer aussi bien au squelette qu’aux viscères.

Voici les différentes techniques utilisées dans le cadre du traitement ostéopathique des
animaux de cette étude :

1) Techniques mécanistes [30, 50, 66]


 Techniques structurelles : elles permettent en utilisant un bras de levier naturel de
mettre l'articulation en tension pour éliminer le spasme musculaire à l'origine d'une fixation et
d'une baisse de mobilité. Un mouvement de faible amplitude et de forte vélocité permet de
passer outre le blocage, c'est le thrust. Celui-ci s’exécute dans la zone para-physiologique,
entre la limite élastique et la barrière anatomique. (Figure 35)

Ces techniques peuvent être accompagnées d'un bruit articulaire plus ou moins important,
mais ce dernier n'est en aucun cas obligatoire.

Les mouvements vertébraux et les lois de Fryettes, décrits dans la partie sur la biomécanique
vertébrale, représentent les bases de ces techniques.

Figure 35 : Technique structurelle sur T12


72
 Techniques myotensives : elles utilisent l’action musculaire du patient, qui peut être
contrariée, ou accompagnée.

Dans le premier cas, l'ostéopathe utilisant la relaxation musculaire qui accompagne chaque
contraction pour gagner en amplitude. Au bout de trois à quatre reprises, la normalisation
complète peut être obtenue.

Dans le second cas, la manipulation est alors indirecte, dans le sens de la lésion, en
maintenant et en attendant le relâchement des tensions musculaires. Un pseudo-thrust peut
également être pratiqué en bout de course du mouvement pour enclencher le relâchement
musculaire attendu.

Ces techniques demandent une bonne coopération de l’animal. C’est là qu’intervient


l’importance de la prise de contact et de la mise en confiance.

2) Techniques tissulaires

Une dysfonction viscérale peut être due à une fixation somatique (ligaments, mésos, fascia,
muscles) entrainant une restriction de mobilité de l’organe. Elle peut également être due à une
fixation vasculaire avec restriction de mobilité ou d’élasticité de l’artère, ou encore une
fixation neurovégétative avec restriction de la mobilité tissulaire des plexus correspondants.
Les techniques ci-dessous visent à résoudre ces différentes fixations.

 Techniques fasciales : les fascias permettent de relier les différents systèmes crânien,
viscéral et structurel entre eux. Les organes et les muscles en sont recouverts, la peau étant
elle-même un fascia.

Ces derniers ont différentes fonctions, tout d’abord de séparation des structures pour qu’elles
puissent se mouvoir les unes par rapport aux autres. C’est également un système de
proprioception, et ils permettent de diffuser et ralentir les transmissions de force dans le corps.

Les fascias expriment des dysfonctions récentes, ou anciennes. Ce sont souvent des
techniques indirectes qui sont mises en place, en utilisant la main à plat et en exerçant des
pressions progressives dans le sens des tensions. (Figure 36)

L'ostéopathe peut aussi réaliser un déroulement fascial. (Figure 37) Il détecte les tensions et
se laisse guider par elles pour ramener les tissus dans un état d'équilibre. Pour cela, il accentue
tout d'abord les déséquilibres, pour permettre ensuite un retour à la libre circulation des
fluides.

73
[66]

Figure 36 : Etirement des psoas

Figure 37 : Déroulement fascial du postérieur gauche

 Techniques viscérales : les viscères possèdent une dynamique rythmique, se déplaçant


sous l'influence de la pression diaphragmatique. Cette dernière peut être modifiée voire
disparaître, par exemple en raison d'adhérences.

Lorsque le foie présente une adhérence ou une ptôse, un contact direct peut être nécessaire
pour restituer la mobilité. Ce dernier se fait en glissant les doigts sous les côtes, par un abord
costo-sternal. Il est facilité par une flexion thoraco-lombaire, en bloquant la croupe de
l’animal contre son thorax et en poussant l’avant-main vers soi en empoignant l’entrée de la
poitrine.

Il faut mettre en tension le viscère et le mobiliser avec douceur dans le sens de ses grands
axes. La main en contact avec le foie le pousse ainsi en direction crânio-latérale, puis le tracte
en direction caudo-médiale, à droite et à gauche, ceci plusieurs fois.

La manipulation peut aussi se faire à deux mains, en les glissant sous les côtes en région
sternale, une à droite et l’autre à gauche. Il faut alors pousser le foie crânialement et
latéralement, puis le tracter caudalement et médialement le long de l’insertion xiphoïdienne et
de la ligne blanche, en rapprochant les doigts des mains gauche et droite. Ce geste est répété
plusieurs fois.

74
L’élasticité viscérale peut également être travaillée en comprimant le foie entre ses mains ou
contre une autre structure, pour l'empêcher de reprendre sa forme initiale immédiatement.

Chez le Cheval, les techniques de mobilisation sont difficilement utilisables en raison de sa


taille et son poids. La motilité est alors utilisée, en posant ses deux mains à plat sur la zone de
projection du foie, entre la 8e et la 17e côte à droite. Une main se place en région vertébrale
T16-T17, l’autre au milieu des côtes T11-T12. L’ostéopathe accède ainsi à la motilité du foie.
Il est alors possible d’exagérer la lésion, d’utiliser des techniques d’écoute et d’induction.

L’écoute permet de ressentir la mobilité des organes. L'induction consiste à exagérer les
mouvements ressentis durant l'écoute. Elle peut être locale ou régionale.

L'induction locale est utilisée pour un organe ou un tissu précis. Le mouvement ressenti est
exagéré jusqu'à ce qu'il s'arrête. L'induction régionale met en jeu un ensemble de tissus et
d'organes, le mouvement du foie ressenti se généralise à l'abdomen et au thorax. La libération
d'un tissu entraîne le ressenti d’une autre tension tissulaire, jusqu'à la libération de toutes les
tensions.

[10, 11, 40, 73]

Il est également possible d’agir sur la vésicule biliaire. L’action se fait principalement par
l’intermédiaire du majeur, la main posée sur le sternum. (Figure 38)

Figure 38 : Gestion de la vésicule biliaire

75
La technique de pompage ou soulèvement-irrigation consiste en une alternance de pressions-
dépressions appliquées sur le thorax. Celles-ci peuvent être aidées ou non par les phases
d'inspiration-expiration. (Figure 39)

[10, 11, 12]

Figure 39 : Technique de soulèvement-irrigation

76
L’ostéopathe agit également sur les ganglions nerveux dont l’importance est décrite dans la
partie sur le système neuro-végétatif, notamment le ganglion cœliaque (Figure 40), ou le
ganglion cervical caudal (Figure 41).

Figure 40 : Gestion du ganglion cœliaque

Figure 41 : Gestion du ganglion cervical caudal par compression-décompression

77
 Le recoil : le principe consiste à libérer la lésion ostéopathique en appliquant une
courte et vive impulsion manuelle contre la résistance des tissus.

Une mise en tension permet d’abord de bien cibler la lésion, puis une impulsion est réalisée,
et la réussite de la manipulation est vérifiée par une nouvelle mise en tension. Les lésions
n’ayant pas rétrocédées suite à ce recoil sont traitées de la même manière.

Cette technique est particulièrement bien adaptée à l'artère, qui est une structure très sensible
aux manipulations ostéopathiques. Elle demande par contre, en raison de cette sensibilité, un
grand doigté, un simple effleurement étant suffisant.

[23]

3) Techniques crânio-sacrées

L’étude du MRP (Mouvement Respiratoire Primaire, défini dans la parte 1) renseigne


l’ostéopathe sur les dysfonctions crâniennes, mais aussi viscérales. Elle lui permet également
d’en entreprendre la résolution.

78
II- Résultats
A)Groupe 1 ; association de dysfonctions
Ce groupe est composé des dossiers de 296 animaux, vus en consultation d’ostéopathie sur les
années 2011 et 2012 par le Dr Catherine Laurent : 231 chevaux (96 juments, 135 mâles), 65
chiens (30 femelles, 35 mâles).

L’ensemble de leurs dysfonctions viscérales sont reportées dans les tableaux en annexe 1 et 2.
Le but est de rechercher les associations de dysfonctions entre le foie et d’autres organes.

Organe Chiennes (% avec Chiens (% avec Total mâles +


dysfonction) dysfonction) femelles (%)
Poumon 6,7 5,7 6,2
Estomac 23,3 34,3 27,7
Rein droit 33,3 37,1 33,8
Rein gauche 6,7 17,1 10,8
Vessie 3,3 17,1 10,8
Rate 0 2,9 1,5
Pancréas 3,3 2,9 3,1
Colon 3,3 0 1,5
Ovaire, testicule 30 28,6 28,1
Gonade droit 26,7 20 23,4
Gonade gauche 3,3 8,6 6,3
Utérus 6,7 - -
Surrénale 13,3 5,7 9,2
Gros intestin 13,3 0 6,2
Intestin grêle 0 2,9 1,5
Péricarde 3,3 0 1,5
Tableau 5 : Association de dysfonctions chez le Chien

Les pourcentages d’association de dysfonctions chez le Chien sont élevés pour l’estomac, le
rein droit, et les gonades droites (nombres en gras dans le tableau).

Le test de Khi deux n’a pu être réalisé pour l’ovaire gauche, la vessie, le gros intestin,
l’intestin grêle, le colon, et le cœur, en raison des effectifs inférieurs à 5.
Pour toutes les autres dysfonctions, p > 0,05, il n’y a pas de différence significative entre les
mâles et les femelles au seuil de risque de 5%.

79
Organe Juments (% avec Chevaux (% avec Total mâles +
dysfonction) dysfonction) femelles (%)
Poumon 13,5 11,1 12,1
Estomac 34,8 51,9 44,6
Rein droit 35,4 23 28
Rein gauche 10,4 10,4 10,4
Vessie 9,4 23 17,3
Rate 5,2 4,4 4,8
Pancréas 6 ,3 2,2 3,9
Colon 6,3 3,0 4,3
Caecum 10,5 9,6 10
Ovaire, testicule 50,5 30,4 38,7
Gonade droit 36,5 25,2 29,8
Gonade gauche 12,5 8,9 10,4
Utérus 5,2 - -
Surrénale 7,3 6 6,5
Gros intestin 1 3 2,2
Péricarde 0 2,2 1,3

Tableau 6 : Association de dysfonctions chez le Cheval


Voir en annexe pour les tableaux listant les dysfonctions.

Les pourcentages d’association de dysfonctions chez le Cheval sont élevés pour l’estomac, le
rein droit, et les gonades droites (nombres en gras dans le tableau).

Le test de khi deux n’a pu être réalisé pour le gros intestin, le colon, le cœur, le pancréas en
raison des effectifs inférieurs à 5.
p < 0,05 pour la vessie et l’estomac, la différence est significative entre les mâles et les
femelles, en faveur des mâles.
Pour les autres dysfonctions, p > 0,05 (différence non significative).

La différence est significative entre le rein droit et le gauche, de même pour l’ovaire, en
faveur du droit, chez le chien, comme le cheval.

Voir en annexe pour les tableaux détaillés des tests de KhiDeux.

80
B) Groupe 2 : cas cliniques ‘complets’ présentant un trouble
ou une dysfonction hépatique
Ces cas cliniques comprennent cinq chiens et deux chevaux, le nom du vétérinaire ayant traité
le cas figurant à côté du nom de l’animal.

Comme précisé dans le matériel et méthode, chaque animal est traité uniquement par
ostéopathie. Un traitement d’homéopathie ou de phytothérapie est admis.

Pour les cas n°1, 2 et 3, l’appareil utilisé pour les mesures biochimiques est un MS-Scan II.
Les cas n°4 et 5 ne rapportent que la présence ou l’absence d’une anomalie sans valeur
numérique.

Tableau 7 : Normes biochimiques du MS-Scan II

81
Cas n°1 : Ekaterina (JP Liot)
Ekaterina est une chienne barzoï de 3 ans et 2 mois, présentant une perte d’appétit depuis un
mois. Elle présente par ailleurs une laxité ligamentaire.

Ekaterina a été vue par son vétérinaire pour défaut de croissance, et a alors reçu une
complémentation phosphocalcique. Elle est référée en ostéopathie pour la correction d’un
défaut d’aplomb antérieur.

Examen clinique : Ekaterina est un chien triste, présentant une amyotrophie légère des
postérieurs difficile à apprécier compte-tenu de la race. La musculature est peu tonique et le
chien est panard.

Son état général est bon, sans anomalie cardiorespiratoire. Elle est normotherme.

Examen biochimique :
ALAT : 125 UI/L

PAL : 81 UI/L

GGT : 3 UI/L

BIL : 30,9 mg/L

 Augmentation des transaminases, hyperbilirubinémie.

Examen ostéopathique :
 C4 en extension, rotation droite, side-bending droit

 Densité cervicale caudale du côté droit

 Bloc vertébral de T11 à L1 rotation gauche, side-bending droit

 Ptôse viscérale en zone rétro-diaphragmatique

 Torsion de la chaîne fasciale ventrale

 MRP global en restriction

 Rotation externe des deux antérieurs mais avec une motilité correcte, probable lésion
de croissance sans répercussions.

82
Traitement ostéopathique :
Technique tissulaire :

- Manipulation viscérale par soulèvement-irrigation du foie. Apparition d’un rot.

- Etirement fascial des deux antérieurs. Empilement myofascial de l’antérieur gauche.

- Gestion tissulaire de la vésicule biliaire, zone de forte densité concentrée sur le hile du
foie. Libération du sphincter d’Oddi.

Technique crânienne : libération de la faux du cerveau, de la tente du cervelet. Travail sur la


sphère antérieure.

Technique mécanistes :

- Manipulation myotensive indirecte sur le bloc vertébral T11L1.

- Manipulation directe sur C4.

Technique crânienne : gestion de la tente du cervelet et de la tente de l’hypophyse. Libération


des temporaux et du sphénoïde.

Evaluation du traitement (après 1 mois) :


 Clinique : Chien en excellente forme, beaucoup plus dynamique. Reprise de masse
musculaire avec une bonne tonicité. Retour des aplombs antérieurs.

 Biochimique :

ALAT : 46 UI/L

PAL : 119 UI/L

GGT : 0 UI/L

BIL : 1,8 mg/L

 Pas d’anomalies biochimiques

83
Cas n°2 : Tosca (JP Liot)
Tosca est une chienne Greyhound de 10 ans et 5 mois, présentant une douleur au niveau du
dos évoluant depuis 15 jours.

Tosca a déjà été vue en ostéopathie 6 ans auparavant pour un blocage vertébral T13L1, puis
un blocage cervical un mois et demi après. Ces problèmes ont été résolus par manipulation
structurelle. Il y a 2 ans, Tosca présentait une douleur au relevé avec évolution d’une arthrose
modérée. Les trigger coxo-fémoraux étaient positifs, et elle présentait une restriction fasciale
profonde.

Examen clinique : Tosca présente une douleur thoraco-lombaire avec une densité tissulaire
très importante sur la zone T13L1. La musculature para-lombaire est hyper-contractée. Elle
présente également une psoïte aiguë quasiment impossible à manipuler.

Elle est normotherme et a montré des épisodes de vomissements depuis 10 jours, plutôt
après le repas.

Biochimie :
ALAT : 147 UI/L

PAL : 117 UI/L

GGT : 25 UI/L

BIL : 0 ,6 mg/L

 Augmentation des transaminases.

Examen ostéopathique :
 Verrouillage en torsion des piliers du diaphragme.

 T13L1 en flexion, rotation gauche, side-bending gauche

 Hyperdensité de la zone cœliaque algique et peu mobile.

 Verrouillage fascial bilatéral des psoas en rotation interne.

 Zone de densité dorsale sur le foie. Pas de problème sur la vésicule biliaire.

 Verrouillage du fascia trachéal en portion cervicale crâniale (C1C5).

 Sacro-iliaque droite (torsion droite sur axe gauche).

 Verrouillage en rotation interne du postérieur droit.

84
Traitement ostéopathique :
Technique tissulaire :

- Libération du fascia par étirement de la chaîne dorsale.

- Etirement myofascial des psoas.

- Gestion des loges fasciales de la chaîne sympathique lombo-sacrée.

- Gestion du centre cœliaque : pompage du foie, lift latéral gauche du foie jusqu’à
libération des piliers du diaphragme, mise en densité et libération progressive de la
zone cœliaque.

- Etirement fascial cervical avec gestion de la zone hyoïdienne

Technique mécaniste :

- Libération T13L1 par une technique myotensive indirecte lente et progressive.


Nécessité de plusieurs applications en décubitus latéral.

Evaluation du traitement (après 3 semaines) :


 Clinique : Bonne amélioration de l’état général. Disparition des vomissements.
Amélioration du relevé à froid et rétrocession de la psoïte. Les trigger du flanc sont
toujours positifs mais non algiques.

Gestion essentiellement fasciale des chaînes croisées postérieures.

 Biochimique :

ASAT : 71 UI/L

PAL : 96 UI/L

 Pas d’anomalies biochimiques

85
Cas n°3 : Ushadaï (JP Liot)
Ushadaï est un chien hovawart de 9 ans et 7 mois, présentant des pertes d’équilibre depuis 3
semaines.

Examen clinique : Ushadaï présente un déficit proprioceptif des postérieurs ainsi qu’une
augmentation des réflexes patellaires. L’affaissement sur les postérieurs est évolutif depuis
près d’un mois. La zone lombaire L4L6 est douloureuse. Concernant les antérieurs, la
sensibilité est normale.

 Déficit neurologique compatible avec un trouble médullaire de type MNC T3L3. Il a


été proposé de référer pour des examens complémentaires d’imagerie médicale mais le
propriétaire a refusé. L’ostéopathie est donc utilisée en alternative.

Ushadaï est normotherme et ne présente pas d’anomalie cardio-pulmonaire.

Examen biochimique :
ASAT : 141 UI/L

PAL : 51 UI/L

GGT : 6 UI/L

BIL : 1,8 UI/L

 Augmentation des transaminases.

Examen ostéopathique :
 Restriction de glissement neural sur le manchon dure-mérien sur la zone T11L2.

 Verrouillage profond de la zone myofasciale en région thoraco-lombaire.

 T12T13 en flexion, rotation droite, side-bending droit.

 L7S1 en rotation gauche, side-bending droit.

 Tension ventrale à partir de la zone cœliaque.

86
Traitement ostéopathique :
Technique tissulaire :

- Libération du fascia thoraco-lombaire crânial par étirement fascial profond : mise en


densité puis déroulement des différentes chaines à partir des psoas.

- Gestion des afférences vasculaires iliaques à partir des fémorales.

- Soulèvement-irrigation du foie. Libération des ligaments triangulaires. Gestion de la


zone cœliaque.

Technique mécaniste :

- Technique structurelle directe sur T11 avec thrust.

- Libération lombo-sacrée.

- Manipulation myotensive indirecte de L6L7S1.

- Gestion du grasset gauche en restriction de mobilité.

Evolution du traitement (après 1 semaine):


 Clinique : Amélioration de l’état neurologique avec régression du trouble proprioceptif
postérieur. Retour d’un verrouillage de la zone T12L1. La lésion médullaire est
toujours présente. L’animal est en bon état et l’amélioration est jugée suffisante.

 Biochimique :

ALAT : 35 UI/L

 Pas d’anomalie biochimique.

Ushadaï a fait deux autres épisodes de dégradation de la locomotion qui ont été gérés de la
même manière. Il a répondu à chaque fois positivement sans traitement allopathique associé.
Un mois après, l’animal est stable.

87
Cas n°4 : Chien colley (S Cayre)
Un chien colley mâle de 1 an et demi présente des vomissements bileux depuis plusieurs
mois, une ou deux fois par jour, et non liés aux repas. Il n’y a pas eu de réponse durable au
traitement symptomatique, les signes réapparaissant dès d’arrêt. La mise en place d’un régime
ménager a été sans effet non plus, le chien est donc référé en ostéopathie.

Examen clinique : L’état général est bon avec un embonpoint correct. Le chien est craintif
et anxieux.

Il n’y avait pas d’anomalie à l’examen biochimique.

Examen ostéopathique :
 Dysfonctions vertébrales : C7 en latéroflexion gauche ; D1D2 en bloc de rotation à
droite ; L3 en flexion

 Articulation sacro-iliaque en postériorité

 Diaphragme en tension

 Ligament falciforme du foie en tension

Traitement ostéopathique :
- Travail sur les dysfonctions vertébrales et sacro-iliaque

- Technique fonctionnelle sur le foie

- Phytothérapie adjuvante (chelidonium majus) contre l’anxiété et pour favoriser


l’élimination biliaire

Evaluation du traitement : (au bout de 5 semaines)


- Diminution des vomissements, présents désormais une à deux fois par semaine.

- Anxiété toujours présente.

- Dysfonction en D10 traitée en recoil

Evaluation du traitement : (au bout de 1 an)


- Bon état général et vomissements sporadiques

- Baisse de l’anxiété

- Présence d’une dysfonction hépatique avec légère augmentation de volume

88
Cas n°5 : Chien berger allemand (JC Colombo)
Un chien berger-allemand de 7 ans est référé en ostéopathie pour boiterie récidivante, tenace
depuis un mois. Cette dernière a été traitée par des AINS sans succès. Il n’y a aucun signe
radiologique.

Il a eu un épisode de piroplasmose l’an dernier.

Examen clinique :
Une récente crise a motivé la consultation d’ostéopathie, et le chien a présenté quelques
vomissements bileux dans les jours précédant la consultation.

L’examen général est bon et il n’y a pas d’anomalies à l’auscultation.

La démarche est raide, le dos voussé, et la zone thoraco-lombaire est douloureuse.

Un examen biochimique ne montre aucune anomalie.

Examen ostéopathique :
 Dysfonction vertébrales : D11 en flexion, rotation droite, side-bending droit, D12D13
en contre rotation gauche

 Torsion du sacrum sur l’axe oblique droit

 Pilier droit du diaphragme tendu

 Ligament falciforme du foie tendu

 Foie tendu, quasiment immobile

Traitement ostéopathique :
- Techniques fasciales, viscérales pour le foie et le diaphragme, puis crânio-sacrée.

- Dysfonctions vertébrales levées spontanément après manipulation du foie

- Aiguilles d’acupuncture sur les points VB34 et VB41

89
Evaluation du traitement (au bout de 2 mois)
- Pas de nouvelle crise de boiterie

- Pas de réapparition de la douleur dorsale

- Pas de nouveaux vomissements

- Dysfonction du tarse gauche corrigé en technique crânio-sacrée

90
Cas n°6 : Nada d’Ossau (C Laurent)
Nada d’Ossau est une jument anglo-arabe de 10 ans, présentant depuis près d’un mois une
boiterie intermittente à chaud et à froid de son antérieur gauche. Aucune cause n’a pu être
identifiée.

Cette jument a un antécédent de chute sévère il y a un an et demi, et d’une blessure à


l’antérieur gauche deux ans auparavant. Elle a depuis déjà vu un ostéopathe pour cela.

Examen clinique : Nada d’Ossau est en très bon état général. A l’examen locomoteur
visuel, le pas est correct.

Examen ostéopathique :
 Tension nette au niveau du crâne

 Dysfonctions vertébrales : C0 en rotation droite ; C5C6 en rotation gauche ; T2T3 en


side-bending gauche ; T12T13 en side-bending droit ; L6 en side-bending gauche ;
sacro-iliaque en supériorité.

 Diagonal gauche en restriction avec un point axial en T12

 Tensions viscérales, principalement au niveau du foie et de l’estomac. Maintien des


tensions vertébrales en comprimant le diaphragme.

Traitement ostéopathique :
- Détente des viscères jusqu’à libération des vertèbres.

- Technique crânio-sacrée et structurelle sur les sacro-iliaques.

Homéopathie en complément : Arnica 5CH (7 jours),

Calcarea fluorica 15CH, jus d’Aloé véra, Poconéol n°7 (drainage hépato-rénal) 15 jours

91
Evaluation du traitement (après 1 mois)
Nada est en très bon état général. Elle présente encore par moment une boiterie de
l’antérieur gauche, au trot à gauche. La jument est parfaitement à l’aise au pas, au galop et
au trot à droite.

A l’examen ostéopathique, elle ne présente plus que quelques dysfonctions résiduelles par
rapport à celles observées il y a un mois (tension sur le crâne, C0 en rotation droite, L2L3
en légère latéroflexion).

Il subsiste toujours une tension cervicale et sur l’estomac, mais moins importante que lors
de la première visite. La tension lombaire peut être en relation avec la tension stomacale.

Un travail sur l’estomac suivi d’un rééquilibrage de la zone lombaire est réalisé, ainsi
qu’un travail sur le crâne et les cervicales hautes.

92
Cas n°7 : Gutsby(C Laurent)
Gutsby est un anglo-arabe hongre de 17 ans au comportement très « chaud ». Il est
régulièrement suivi en ostéopathie pour une gêne locomotrice récurrente au niveau de
l’antérieur gauche, à la suite d’une chute il y a trois mois. Aujourd’hui, son ostéopathe
habituel est absent, il est donc vu par une nouvelle personne.

Examen clinique :
Gutsby est en très bon état général, mais très anxieux, voire agressif au box avec des
inconnus. Il est hypersensible émotionnellement et en relation fusionnelle ave sa
propriétaire. En présence de cette dernière il est particulièrement coopératif.

A l’examen locomoteur visuel, il présente une gêne sur le postérieur gauche.

Examen ostéopathique :
 Cheval très tendu avec viscères très réactifs (foie, voies biliaires et estomac)

 Tensions compensatoires au niveau thoracique et lombaire : C0 en rotation droite ;


T6T7 en side-bending droit ; L2L3 en side-bending droit.

 Crâne et sacrum en tension permanente avec un iliaque droit immobile (sans doute
ancien)

Traitement ostéopathique :
- Détente viscérale sur l’estomac, puis le foie.

- Détente crânio-sacrée.

- Remobilisation de la sacro-iliaque à droite.

- Travail sur le crâne, la symphyse sphéno-basilaire et le système limbique.

Traitement homéopathique en complément : Arnica 5CH (5 jours), Poconéol n°7 (15 jours),
Fleur de Bach (30 jours) et Aloé véra (15 jours)

93
Evaluation du traitement (après 15 jours)
Gutsby est revu 15 jours après pour une gêne récurrente sur son antérieur gauche. Il présente
au niveau de l’épaule une masse ressemblant à un hématome fibrosé.

Concernant son suivi, les tensions vertébrales et cervicales présentes lors de la dernière
consultation ont complètement disparues. Gutsby ne présente qu’une dysfonction à l’entrée de
la poitrine (C7T4).

Un travail structurel est réalisé au niveau de l’entrée de la poitrine par traction douce de
l’antérieur gauche, puis mobilisation passive du sternum. La masse fibreuse est travaillée par
technique tissulaire jusqu’à ce que le cheval étire activement l’encolure et la zone fibrosée.
Suite à cela, l’antérieur gauche est plus mobile.

94
III- Discussion
1) Groupe 1 : association de dysfonctions
Dans les deux espèces, des dysfonctions au niveau de l’estomac et du rein droit sont
fréquemment associées avec une dysfonction hépatique. Comme nous l’avons vu dans la
partie anatomie, ils représentent les organes les plus proches et étroitement en contact avec le
foie.

En effet, le fundus et le corps de l’estomac se retrouvent en regard de la partie dorsale, voire


de la quasi-totalité des lobes gauches du foie, la petite courbure unie à ce dernier par le petit
omentum.

Le rein droit, lui, se loge au niveau du lobe caudé, lié à lui par le ligament hépato-rénal. Le
rein gauche est anatomiquement plus caudal, aussi bien chez le Chien que chez le Cheval, ce
qui peut expliquer l’association significativement plus faible avec le foie.

Une association avec des dysfonctions de l’ovaire chez les femelles, ou du testicule chez les
mâles, est également fréquente. Là aussi la différence est significative en faveur de l’organe
droit.

L’ovaire se situe anatomiquement en arrière du rein, ce qui pourrait expliquer la fréquence


d’association (de part la fréquence foie/rein, et le lien rein/ovaire) mais laisse le mystère entier
concernant le testicule. D’autant que suivant cette logique, la surrénale devrait elle aussi se
trouver en dysfonction. Il est alors judicieux de réfléchir également sous un aspect d’origine
embryologique. En effet, selon une théorie de J.P. Barral, « les organes gardent toute leur vie
la mémoire des mouvements créés durant la formation embryologique » [10].

Le rein comme les gonades dérivent du feuillet mésodermique intermédiaire. La médullo-


surrénale par contre, dérive des cellules de la crête neurale, (la corticosurrénale provenant du
mésoderme). Des organes auraient donc naturellement plus tendance à entrer en dysfonction
en association avec ceux présentant la même origine embryologique.

Ce lien foie/rein/gonade pourrait être étudié plus attentivement en recherchant les dossiers de
tous les animaux présentant une dysfonction rénale, ou gonadique, et en reproduisant le même
type de tableau.

Une curiosité de cette étude est de montrer une différence significative de l’association du foie
avec une dysfonction stomacale chez le cheval et la jument, en faveur du mâle. Cette
différence significative se retrouve également pour la vessie, toujours en faveur du mâle. Ce
constat ne se reproduit pas pour le Chien (même si la différence pour la vessie n’est pas
évaluable en raison des effectifs trop faibles).

95
Il aurait été intéressant de continuer cette étude avec un nombre plus important de dossiers.
En effet, le test de Khi deux notamment ne peut être utilisé que pour des effectifs supérieurs à
5, ce qui n’était pas le cas pour plusieurs organes.

2) Groupe 2 : cas cliniques ‘complets’

Matériel et Méthode
 Nombre de cas

Cette étude se base sur un nombre relativement faible de cas cliniques complets. En effet, peu
de vétérinaires gardent toutes les données de leurs cas, et un certain nombre de propriétaires
ne vient pas en suivi lorsqu’il a jugé le traitement efficace. De plus, des prises de sang sont
rarement réalisées au cours d’une consultation d’ostéopathie, et rarement transmises lorsque
les animaux ont été précédemment vus par un confrère. Elles ont été totalement impossibles à
obtenir concernant les chevaux.

 Examens biochimiques

Chez le Chien, les paramètres biochimiques réalisés ont été les paramètres hépatiques les plus
communs que sont PAL/ALAT/GGT/Bilirubine.

La concentration de l’ALAT augmente fortement dans le sang en cas de cytolyse hépatique,


c'est à dire de souffrance hépatocellulaire. Son passage dans le sang, suppose une altération de
la membrane des hépatocytes. L'ALAT est considérée comme une enzyme spécifique du foie,
son augmentation sérique traduisant une inflammation, une nécrose, ou une dégénérescence.
[63]. C'est d'ailleurs le marqueur le plus précoce de nécrose ou de dégénérescence aiguë, son
niveau s'élevant dans les douze premières heures de l'affection [22].

Elle n'est cependant pas informative de la fonction hépatique, et ne présage en aucun cas du
pronostic ou de la réversibilité [22].

Les PAL, augmentent lors d'inflammation des voies biliaires, de cholangite/cholangiohépatite,


de cholestase (intra ou extra-hépatique), d'occlusion biliaire, etc. Dans le cas d'une cholangite,
l'augmentation se produit majoritairement en cas de chronicité [22]. Elles représentent le
marqueur de cholestase le plus sensible chez le Chien, mais sont par contre assez peu
spécifiques [63, 80].

La GGT est très spécifique des voies biliaires et du parenchyme péri-lobulaire. Elle est ainsi
souvent plus fiable que les PAL en tant que marqueur de cholestase, l’élévation des valeurs
sériques étant due à une augmentation de sa synthèse hépatique, ainsi que de sa libération par
les membranes cellulaires. Elle est par contre peu sensible. [21, 22, 75]

96
Les paramètres hépatiques peuvent être augmentés par certains médicaments [37, 63],
notamment les glucocorticoïdes, mais aussi les anticonvulsivants. L’influence de ces derniers
est bien moindre sur la bilirubine. Aucun animal de l’étude ne présentait de tels traitements
pouvant fausser les résultats.

De manière classique, une élévation des PAL, des ALAT ou de la GGT, ne sera prise en
compte que lors d’une augmentation d'un facteur 2 à 3. En effet, les augmentations modérées
sont bien souvent sans signification pathologique [63].

Les animaux 1 à 3 présentent ainsi une élévation significative des ALAT. Les PAL, par contre,
sont supérieures aux valeurs usuelles chez les chiens n°1 et 2, mais pas suffisamment pour
avoir une signification pathologique. Cette augmentation peut s’expliquer par le manque de
spécificité de ce paramètre. Malgré tout, l’ostéopathe gère un animal dans son ensemble, et il
arrive fréquemment qu’une dysfonction hépatique soit présente, sans pour autant se répercuter
sur les paramètres biochimiques. C’est le cas chez les animaux 4 et 5.

La concentration sérique de la bilirubine dépend de la libération du pigment, de sa capture


hépatocellulaire, de son stockage et de sa conjugaison. Elle est normalement quasiment nulle
chez un animal sain. [37]

La bilirubinémie totale est un bon indicateur spécifique des désordres hépatobiliaires, même si
elle est moins sensible que les enzymes hépatiques. Une hyperbilirubinémie peut ainsi être
due :

- à une augmentation de la destruction des érythrocytes, elle est alors pré-hépatique,

- à un dysfonctionnement hépatocellulaire, elle est alors d'origine hépatique,

- à une cholestase, elle est post-hépatique.

Le dosage de la bilirubine présente peu d'intérêt seul, mais peut améliorer les performances
diagnostiques des autres tests [37]. Dans le cas n°1, elle confirme le trouble hépatique.
L’absence d’ictère n’est pas forcément étonnante, car il peut y avoir un délai de plusieurs
jours ou semaines avant son apparition suite à une augmentation de la bilirubinémie.

D’autres paramètres biochimiques (ammoniac, acides biliaires, protéines totales) peuvent être
utilisés pour évaluer le foie, mais n’ont pas été réalisés dans cette étude pour des raisons
techniques ou de coût.

Les techniques d’imagerie auraient également pu s’avérer intéressantes pour ces cas cliniques.
La radiographie est rapidement limitée dans l’étude du foie, mais donne tout de même des

97
informations sur sa forme, sa taille, et sa position. Elle ne permet par contre pas d’étudier le
parenchyme hépatique, la vésicule biliaire, ou le système circulatoire.

Pour ces paramètres, l’échographie est par contre une technique de choix, même si son usage
est limité par la formation du vétérinaire à interpréter les images.

 Vérification des lois de Fryette ?

Les lois de Fryettes sont décrites dans la partie sur la biomécanique vertébrale, et font partie
des principes de base des techniques structurelles. Ses travaux ont notamment permis de
préciser le sens et l'ordre d'apparition des mouvements vertébraux de side bending (S) et de
rotation (R). Ces observations sont basées sur des mouvements passifs, sans intervention
musculaire, qu'elle soit volontaire ou réflexe.

Les cas n°1, 2, 3 et 5 montrent la vérification de ces lois [51].

Chez le Cheval, les mouvements vertébraux thoraciques sont plus limités que chez le Chien,
notamment en rotation. La latéroflexion est donc le mouvement le plus important. Dans le
cadre de la troisième loi, il n’est ainsi pas étonnant qu’il soit le seul rapporté dans les cas n°6
et 7. La dysfonction T1T2 du cas n°4, ou les dysfonctions cervicales des cas n°6 et 7, ne
respectent par contre pas ces lois de Fryette.

Il ne faut pas oublier que tout comme dans le cas de la médecine conventionnelle, la clinique
et les constatations du vétérinaires priment sur la ‘théorie’. Si la vertèbre est ressentie en
rotation, elle est traitée comme telle ; inutile d’inventer un autre mouvement pour rentrer dans
le cadre d’une loi. Les techniques décrites dans le matériel et méthode représentent un guide,
mais il convient ensuite de s’adapter à l’animal et aux particularités de ses dysfonctions.

98
Résultats
 Les découvertes de l’examen ostéopathique, un lien vertèbre-organe ?

Les animaux présentés dans ces cas cliniques ne présentaient pas tous des troubles pouvant
faire suspecter une atteinte hépatique, mais ils montraient tous une dysfonction au niveau du
foie, ou de la zone cœliaque au sens large. Comme nous l’avons vu dans les parties sur
l’anatomie et le système neuro-végétatif, cette zone comprenant le foie est en effet un
carrefour neuro-vasculaire important.

Des dysfonctions vertébrales sont également toujours présentes dans ces cas.

A la suite d’une dysfonction vertébrale, les messages au système nerveux autonome peuvent
être augmentés ou diminués, entraînant une perturbation des organes lors de chronicité. Des
phénomènes locaux peuvent ainsi être associés à des phénomènes à distance, sous forme d'une
modification de l'amplitude de mouvement d'une articulation, d'une diminution de la mobilité
d'un tissu ou d'un organe, qu'il soit tendon, viscère, os, ou fascia. [31, 62]

Dans le sens inverse, un organe peut entrainer une dysfonction vertébrale. En effet, la perte
d'élasticité d'un tissu ou d'un organe a des conséquences sur les tissus et organes voisins, qui
provoquent à leur tour un déséquilibre de leur environnement. C’est la notion de chaine
dysfonctionnelle [11, 15]. Par exemple, une hypertrophie totale du foie entraînera une
immobilisation de la coupole diaphragmatique, et donc une inspiration thoracique en torsion.
Une dysfonction vertébrale en T10T11 apparaitra alors, et pourra aboutir à des lésions
crâniennes.

Cette association organe-vertèbre a été bien étudiée chez l’Homme [52] par les anatomistes et
les anatomo-physiologistes, mais ce n’est pas encore le cas chez les animaux. (Tableau 4)

99
Trouble ou douleur Vertèbres
Appendice L2 à droite

Bronches T1, T2

Cerveau Atlas, axis, C7

Circulation générale D4

Cœur C3, C4, T2, T3, T4, T5, T6

Diaphragme C3, C4, C5

Estomac T4, T5, T6, T7

Foie T6, T7, T8, T9, T10

Gros intestin T8, L1, L2

Intestin grêle T11, T12

Larynx C4, C7, T1, T2

Membres inférieurs L4, L5

Membres supérieurs C6, C7, T1

Nez C3

Oreilles C2, C3

Organes génitaux L1

Ovaires T12, L3, L4

Pancréas T8

Pharynx C5, C6, T1

Poumons T2, T3, T7

Prostate T12

Rate T7, T8

Rectum L4, L5, sacrum-coccyx

Reins T11, T12, L1

Surrénales C7, T9

Testicules T12, L3

Utérus L5, sacrum

Vésicule biliaire T11

Vessie L3, sacrum

Yeux C1, C2, C3, C4

Tableau 8: Tableau de Lignon des rapports organes-vertèbres chez l'homme [52]

100
 Dysfonction primaire : viscérale ou vertébrale ?

De part ce lien vertèbre-organe, il est intéressant de se demander quelle est la dysfonction


primaire, viscérale ou vertébrale.

Dans les cas n°5, 6 et 7, les viscères étaient de toute évidence le problème primaire, puisque
leur traitement a entrainé la résolution des dysfonctions vertébrales. C’est en réalité un peu
plus complexe pour le cas n°6 qui, un mois après, présentait toujours une tension lombaire et
stomacale. Lors de la présence de très nombreuses dysfonctions comme chez ce cheval, il
devient compliqué voire impossible de déterminer la chronologie des événements.
C’est également le cas pour les quatre premiers animaux. Le traitement a en effet été appliqué
sur les vertèbres et le foie, sans que l’une des manipulations ne lève d’autres dysfonctions que
celle visée. L’origine primaire vertébrale peut être supposée dans les cas 1, 2, 3, où la seule
gestion viscérale n’a pas suffit, mais sans aucune certitude. Les dysfonctions vertébrales
étaient peut-être simplement trop anciennes ou importantes pour être ainsi levées
spontanément.

Le cas n°4, lui, ne précise pas l’ordre des interventions et ne permet aucune conclusion de ce
point de vue.

 L’intérêt de l’ostéopathie dans la gestion du foie

L’efficacité du traitement peut être constatée dans ces cas cliniques, l’amélioration étant
parfois même impressionnante, surtout après les échecs répétés de traitements allopathiques
comme dans le cas n°5.

Pour ce dernier, à la suite d’un épisode de piroplasmose l’an passé, le foie de ce berger
allemand gardait probablement des séquelles, consistant en une baisse de motilité et la
présence de tensions fasciales. Les ligaments fixant le foie étant en relation avec le
diaphragme, le péritoine, la zone thoraco-lombaire, ces endroits se sont trouvés en restriction
de mobilité. Leur mobilisation par la marche a entrainé une inflammation locale et une
douleur, soulagées par les AINS. Mais tant que la dysfonction primaire n’était pas résolue, le
problème récidivait. Le début de vomissements tendait même à montrer qu’il était en train de
s’aggraver.

Cette aggravation de la clinique avec l’apparition de troubles plus typiquement hépatiques se


retrouve également chez le cas n°2.

Les vomissements du chien n°4, qui ne répondaient pas au traitement symptomatique, ont
cessés. Cette disparition des troubles a été rapide pour les cas n°2 et 5, plus progressive pour
le cas n°4 dont les troubles étaient plus anciens.

101
Nous avons vu dans le paragraphe précédent qu’il était impossible de déterminer l’origine
primaire ou secondaire de la dysfonction hépatique chez ce cas n°4 au premier examen. Par
contre, au bout d’un an, seule la dysfonction hépatique persistait. Les dysfonctions ostéo-
articulaires étaient donc probablement secondaires à la dysfonction viscérale, elle-même
d’origine anxieuse. Le stress est en effet un facteur d’altération des fonctions digestives. Le
corticotropin releasing factor (CRF) agit notamment sur la perfusion hépatique en la
diminuant [81]. La stase légère qui en découle est responsable de tensions au niveau des
moyens de fixation de l’organe et du diaphragme.

L’ostéopathie ayant permis une résolution durable des dysfonctions ostéo-articulaires, la seule
prise en charge du caractère anxieux devrait désormais suffire à maintenir l’absence de
vomissements.

Le cas n°3 est un peu plus particulier. La dysfonction hépatique était très certainement
secondaire aux dysfonctions vertébrales. Son trouble neurologique de type MNC T3L3,
présent depuis trois semaines, aurait mérité une investigation en imagerie médicale, refusée
par le propriétaire. L’ostéopathie a donc été utilisée en alternative. Elle a été efficace sur la
dysfonction hépatique, mais les troubles de la locomotion ont présenté plusieurs récidives.
Pourtant, la gestion ostéopathique a tout de même permis une stabilisation au bout d’un mois,
sans intervention de traitement allopathique. Chaque récidive a été gérée de façon similaire, et
l’amélioration était jugée satisfaisante par le propriétaire.

Le chien n°1 quant à lui, était en excellente forme un mois après, avec une correction de ses
aplombs et de sa masse musculaire, de même que de ses paramètres biochimiques.

 Comment ça marche ?

Le choix des manipulations utilisées est très ostéopathe-dépendant, de même que le choix de
les compléter par de la phytothérapie ou des techniques d’acupuncture comme dans le cas
n°5. (Les points VB34 et VB41 se situent sur le méridien de la vésicule biliaire.)

Après avoir constaté leur efficacité, il est intéressant de se pencher sur le mode d’action de ces
manipulations ostéopathiques.

Les techniques mécanistes sont les plus anciennement étudiées, et plusieurs recherches ont été
réalisées notamment sur les manipulations vertébrales. Ainsi, en début de thrust, les surfaces
articulaires entre les arcs vertébraux adhèrent l’une à l’autre, et les vertèbres restent solidaires.
La rotation physiologique ne s’accompagne d’aucun écartement de ces articulations. Quand la
force de manipulation atteint un certain seuil, la séparation se fait de façon brusque en raison
du phénomène de cavitation, et s’accompagne d’un bruit de craquement. [14, 35, 56]

De plus, au cours d’une manipulation lombaire sur cadavre, une variation de pression intra-
discale peut être constatée. Celle-ci augmente en début d’impulsion avec le rapprochement
102
des corps vertébraux par mise en tension des fibres annulaires. Elle chute en fin d’impulsion,
devenant inférieure à la valeur de départ à cause de l’écartement des plateaux vertébraux. Le
retour à la normale se fait en moins d’une minute.

Lorsqu’un disque est soumis à une mise en charge compressive prolongée, des pics de
pression apparaissent, principalement dans l’anneau fibreux dorsal, pouvant être responsables
de douleur par irritation des terminaisons nerveuses. La brève chute de pression due à la
manipulation pourrait jouer un rôle favorable dans l’atténuation de ces pics [56], et donc dans
la diminution de la douleur.

Les manipulations ostéopathiques ont également un effet d’inhibition de la douleur via le gate
control. En effet, le message douloureux est modulé à l’étage médullaire suivant cette théorie
du gate control [28]. Tant que le message nociceptif est faible, il est inhibé au profit des
informations tactiles et proprioceptives, et un message nociceptif pourra être inhibé par une
stimulation des mécanorécepteurs. C’est ce principe que nous utilisons inconsciemment en
frottant par réflexe une zone douloureuse après un coup. C’est aussi lui qu’utilise l’ostéopathe
en stimulant de nombreux mécanorécepteurs périphériques [19, 78].

Les techniques viscérales se basent, elles, sur la notion d’articulation viscérale et de surface
de glissement [73].

L'articulation viscérale se différencie de l'articulation squelettique par l'absence de muscles


moteurs. Les viscères ont une mobilité grâce aux séreuses et ligaments. Ils sont entourés d'une
séreuse viscérale, en continuité avec la séreuse pariétale de la cavité abdominale. Entre ces
deux séreuses se situe du liquide qui permet le glissement de l'organe, le tout servant
également à son soutien. Lors d'adhérences, ce glissement ne s'effectue plus correctement, ce
qui aboutit à une perte de mobilité ou de motilité.

Les mouvements des organes dépendent notamment du système nerveux autonome gérant les
automatismes, mais aussi des structures adjacentes. Les moyens de fixité, les organes voisins,
le diaphragme, les fascias, sont autant d’éléments influençant un viscère.

Pour rétablir la mobilité ou la motilité, l’ostéopathe peut agir sur l’organe lui-même, mais
aussi sur les fascias (cas n°3 : libération des ligaments triangulaires et techniques fasciales),
ou sur le système vasculaire (cas n°1, 2, 3 et technique de pompage). Il est important de noter
que les réseaux neurologique, vasculaire, et fascial sont tous les trois intimement liés entre
eux au niveau anatomique, et qu’ils interagissent ensemble [59]. Ainsi, toute action sur l’un
aura des répercussions sur les autres, permettant une normalisation globale.

Ce concept de l’animal représentant un tout, est une notion très importante en ostéopathie.

103
104
Conclusion générale
Nous avons vu qu’il existe des interrelations nerveuses, sanguines et lymphatiques entre les
organes et la colonne vertébrale, ainsi qu’entre les organes eux-mêmes. Une dysfonction
hépatique peut ainsi entrainer un blocage vertébral, ou être due à ce dernier, mais également
entrainer des conséquences à distance, sur d’autres organes.

L’ostéopathie s’avère ainsi intéressante dans la gestion des troubles hépatiques et des atteintes
impliquant des dysfonctions du foie ou de la vésicule biliaire. En effet, cette discipline
s’intéresse au patient dans son ensemble, et ne s’occupe donc pas uniquement du problème
visible, mais également de son origine, ou de ses conséquences à distance.

Il est parfois difficile de trouver la lésion primaire, mais si cette dernière n’est pas résolue, les
troubles finissent bien souvent par récidiver. A l’inverse, traiter la dysfonction primaire peut
conduire à la levée de dysfonctions de compensation.

L’ostéopathie s’avère complémentaire de la médecine allopathique, tant pour le soulagement


du patient que pour affiner le diagnostic, ou prévenir l’apparition de troubles cliniques par une
détection précoce. Il est ainsi possible de détecter des lésions avant qu’elles ne deviennent
chroniques et davantage problématiques.

Il s’agit d’un outil supplémentaire pour le praticien qui ne devrait pas être négligé, même s’il
ne prétend pas représenter une panacée.

L’ostéopathie reste une discipline d’approche difficile, nécessitant de solides connaissances


anatomiques et physiologiques. C’est l’expérience du praticien qui permettra une bonne
fiabilité du toucher, l’animal restant le meilleur juge. Les techniques utilisées seront adaptées
à ce dernier, qui doit les accepter dans le calme et de manière détendue.

Lorsque l’animal, d’abord inquiet voire douloureux, se relâche sous la main du praticien et lui
accorde sa confiance, c’est que le geste est maitrisé.

105
ANNEXE 1 : Tableau des dysfonctions chez le Cheval.

106
107
ANNEXE 2 : Tableau des dysfonctions chez le Chien.

108
ANNEXE 3 : Tableaux des tests de KhiDeux sous Excel

109
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115
116
Osteopatic broach of liver and hepatic troubles in Dogs, Cats and Horses.

Veterinary thesis. Nantes : 2013

SUMMARY

Osteopathy, considering the body as a whole, allows both to act on the skeleton and tissues. It
therefore has a significant interest in the management of viscera, especially in the context of
our work: the liver.
After reminding a brief historic of osteopathy, and its principles, anatomy and physiology of
liver will be studied, then the functioning of the autonomic nervous system. In fact,
osteopathy needs precise knowledge in these fields.
There are multiple ways to diagnose and treat visceral dysfunctions, acting on the organ itself,
or its environment, by structural, or tissue techniques. It will be illustrated with clinical cases
in Dogs and Horses.

KEY WORDS
Liver
Liver diseases
Osteopathy
Dog
Cat
Horse

JURY
Président : Monsieur le Professeur Julien NIZARD, Professeur de la Faculté de médecine de
Nantes
Rapporteur : Monsieur Eric GOYENVALLE, Maitre de conférences à Oniris
Assesseur : Madame Claire DOUART, Maitre de conférences à Oniris

ADRESSE DE L’AUTEUR
Emilie Desilles
67, rue de la Grange au loup
44300 Nantes

117
Abord ostéopathique du foie et des troubles hépatiques chez le Chien, le
Chat, le Cheval.

Thèse vétérinaire. Nantes : 2013

RESUME

L’ostéopathie, considérant le corps dans son ensemble, permet aussi bien d’agir sur la
charpente osseuse que sur les tissus. Par ce biais, elle présente un intérêt non négligeable dans
la gestion des viscères, plus précisément dans le cadre de notre travail : le foie.
Après avoir rappelé un historique rapide de l’ostéopathie, puis ses principes de base,
l’anatomie et la physiologie du foie seront abordées, puis le fonctionnement du système
neuro-végétatif. L’ostéopathie demande en effet des connaissances précises dans ces
domaines.
Il existe de multiples manières de diagnostiquer et de traiter une dysfonction viscérale, en
agissant sur l’organe lui-même ou son environnement, par des techniques mécanistes, ou
tissulaires. Cela sera illustré à travers des cas cliniques chez le Chien et le Cheval.

MOTS CLES
Foie,
Maladie du foie,
Ostéopathie,
Chien,
Chat,
Cheval

JURY
Président : Monsieur le Professeur Julien NIZARD, Professeur de la Faculté de médecine de
Nantes
Rapporteur : Monsieur Eric GOYENVALLE, Maitre de conférences à Oniris
Assesseur : Madame Claire DOUART, Maitre de conférences à Oniris

ADRESSE DE L’AUTEUR
Emilie Desilles
67, rue de la Grange au loup
44300 Nantes

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