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Bac 2019

Épreuve de philosophie
Bac technologique

Sujet 1 : Seul ce qui peut s’échanger a-t-il de la valeur ?

Problématisation : Par le fait d’échanger, on entend deux personnes qui se livrent réciproquement des
objets considérés comme équivalents. Par cette action, il y a donc réciprocité puisque chacun donne à
l’autre, et reçoit de l’autre, des objets ou des choses (signes d’amitié, objets, paroles...) que l’on juge
comme ayant la même valeur. Mais si deux choses peuvent être équivalentes et avoir la même valeur, cela
veut dire qu’elles sont identiques ou dans le même état de conservation. Le fait même d’échanger suppose
toutefois que les deux objets ne sont pas totalement identiques, sinon pourquoi les échanger ? Or, est-ce le
fait même d’échanger qui donne de la valeur aux choses ou ont-elles pour elles-mêmes un certain prix, qui
en ferait un objet d’échange sans contestation possible ?
Ce qui peut s’échanger serait en ce sens d’une part déterminé par une valeur précise équivalente à celle de
l’objet que l’on reçoit en retour, et d’autre part seul critère de sa propre valeur, sans que l’on puisse
ajouter par exemple une valeur sentimentale. Peut-on alors affirmer que seul ce qui peut s’échanger a de la
valeur ? Le problème est de définir tout échange comme valorisant l’objet dont il est question dans la
réciprocité de cet acte. Ce qui ne peut pas s’échanger n’a-t-il pas de valeur ? N’est-ce pas réduire tout
échange à la réciprocité et toute valeur à n’être qu’un calcul par lequel on donne du prix aux choses ?
Pour résoudre ce problème nous pourrons voir dans une première partie ce qui caractérise tout échange en
tant que porteur de valeur, puis nous nous demanderons s’il existe des biens, des choses, des idées qui ne
peuvent pas être échangées. Enfin, nous montrerons que la socialisation, l’humanisation même, ont pour
condition l’échange qui donne du sens à nos vies lorsque on ne le réduit pas à la seule réciprocité.

Plan possible :

I. La valeur de ce qui peut s’échanger


- Lorsque l’on pense aux échanges, c’est l’exemple du commerce qui nous vient à l’esprit. On échange
des biens, des marchandises que l’on estime d’une même valeur. Cet échange suppose un accord entre
les parties, un intérêt commun et un prix qui le distingue du simple don. Pour ce type d’échange, il a
fallu trouver ce qui donne de la valeur aux choses échangées, une monnaie, et quantifier cette
dernière. C’est ce qu’explique Aristote dans l’Éthique à Nicomaque à propos de cette unité de mesure
bien particulière qu’est la monnaie.
- Mais très vite on s’aperçoit que ce ne sont pas que des objets qui sont en jeu dans le commerce. On
échange des idées, des paroles, des gestes et enfin des services. L’échange permet le développement
des facultés intellectuelles comme on pourrait l’illustrer par le film L’enfant sauvage de François
Truffaut : c’est à partir de l’échange avec des hommes que l’enfant apprend à parler, à communiquer, à
désigner les objets en leur absence. L’enfant apprend à échanger ses pensées non pas en montrant un
objet de façon concrète, mais en nommant les choses de manière à les échanger avec un autre homme
qui reçoit les mots et les échange en retour. Le langage est au cœur des échanges.
- Le langage ne se réduit pas aux mots ni aux multiples langues mais renvoie à toute forme de
communication, gestuelle, corporelle. Celle-ci traduit différentes cultures et pose donc la question de la
valeur de ces échanges particuliers riches de codes et d’interprétations du monde variés. Qu’est-ce qui
fait la valeur d’un échange lorsqu’il s’agit par exemple d’échanger un sourire, un mot d’ordre ou un
signe de la main ?

II. Y a-t-il des choses que l’on ne peut pas échanger au sens de la réciprocité ?
- Si nous reprenons l’exemple de la monnaie expliqué par Aristote, il faut noter que cela ne résout pas le
problème de l’équité dans les échanges. En effet, la monnaie est un moyen pour échanger et non la
finalité des échanges. On ne doit pas vouloir accumuler cette dernière pour elle-même mais au contraire
la faire circuler et la laisser dans un processus infini des échanges. Car ce qui fonde les échanges
commerciaux a pour risque de devenir une fin en soi (la chrématistique) qui compromettrait fortement
la société.
- Si la monnaie garantit une valeur d’échange, c’est qu’elle permet en tant qu’unité de mesure de se
substituer à la valeur d’une chose. Mais qu’en est-il du travail, des services ? Le travail d’un ouvrier a-t-il
la même valeur que celui d’un patron ? Le problème est que si différentes activités conduisent à
différentes valeurs, comment éviter les inégalités sociales ? Peut-on à la fois échanger et être assuré
d’une juste valeur lorsque le processus ne concerne pas des objets identiques ou jugés tels ? Échanger en
prenant compte de la valeur de ce que l’on échange revient donc à faire acte de justice. Que l’on songe
par exemple au premier salaire que l’on gagne en échange d’un travail bien fait : dans cet échange,
chacun doit se trouver quitte et ne rien devoir à l’autre parce que l’on considère qu’il y a une équivalence
de valeur.
- Il semble que même des choses qui ne sont pas identiques peuvent être échangées à condition de leur
attribuer une valeur (un salaire contre un travail). On peut alors se demander si le don existe au sens de
ce qui est donné sans retour. Le don désintéressé et généreux affirme Pierre Bourdieu dans le texte
Esquisse d’une thèse de la pratique, n’existe pas. Dans le type de don gratuit, on craint toujours de ne rien
recevoir en retour, et par là-même on sous-entend que celui à qui je donne me donnera quelque chose
pour me remercier en retour. Donner, en ce sens, c’est faire en sorte qu’autrui me soit redevable.

III. C’est l’échange qui a de la valeur et non les objets échangés

- Échanger, c’est faire acte d’intelligence. C’est par l’échange que je donne de la valeur aux choses, c’est à
dire que j’établie une sorte d’équivalence entre ce que j’ai en trop et ce dont l’autre a besoin afin que
chacun y trouve son intérêt, même si chacun pense y gagner plus que ce qu’il ne donne et donne en
échange ce dont il n’a pas besoin. Si l’on se détache petit à petit de ces calculs d’intérêt, c’est pour mieux
ajuster les moyens à une fin.
- Échanger, c’est exercer sa liberté, ce qui est montré par exemple par les études sur la division du travail,
c’est que l’on comprend qu’échanger son travail pour un salaire qui permettra d’être échangé pour le
travail d’autrui est la garantie de la reconnaissance de notre dignité. J’accepte librement la dignité de
celui avec qui je procède à l’échange en le reconnaissant comme libre de donner, de renoncer à ce qu’il
possède et de librement me le céder.
- Échanger c’est s’humaniser, à condition de ne pas réduire l’échange à la seule réciprocité. Comme on a
vu la difficulté de réduire l’échange à l’évaluation (par exemple la valeur d’un travail), on peut dire que la
réciprocité n’est pas ce qui donne une valeur à l’échange et bien souvent débouche sur des impasses
sociales ou relationnelles. On ne peut pas seulement donner à ceux qui me donnent ni aider seulement
ceux qui nous aident, au risque de fonder une inhumaine société à partir du seul calcul de la raison. Sans
doute devons nous tenir compte, dans tout échange, des sentiments, des idées, des relations, qui en
font la valeur indépendamment de la seule réciprocité de ce qui est échangé.

Conclusion : Dans la société des échanges, celui qui n’a rien ne donne rien et ne reçoit rien. Est-ce à dire
qu’il est privé de cette liberté fondamentale condition de toute humanité ? Car exister en tant qu’homme,
c’est être pour quelqu’un, quel que soit l’objet de l’échange, c’est la relation de reconnaissance de l’autre
qui donne de la valeur à chacun.

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