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Marcel KUNTZ

L’AFFAIRE SÉRALINI
L’IMPASSE D’UNE
SCIENCE MILITANTE

Juin 2019
fondapol.org
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L’AFFAIRE SÉRALINI
L’IMPASSE D’UNE SCIENCE MILITANTE

Marcel KUNTZ

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La Fondation pour l’innovation politique
est un think tank libéral, progressiste et européen.

Président : Nicolas Bazire


Vice Président : Grégoire Chertok
Directeur général : Dominique Reynié
Président du Conseil scientifique et d’évaluation : Christophe de Voogd

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FONDATION POUR L’INNOVATION POLITIQUE
Un think tank libéral, progressiste et européen

La Fondation pour l’innovation politique offre un espace indépendant


d’expertise, de réflexion et d’échange tourné vers la production et la diffusion
d’idées et de propositions. Elle contribue au pluralisme de la pensée et au
renouvellement du débat public dans une perspective libérale, progressiste
et européenne. Dans ses travaux, la Fondation privilégie quatre enjeux : la
croissance économique, l’écologie, les valeurs et le numérique.

Le site fondapol.org met à disposition du public la totalité de ses travaux.


La plateforme « Data.fondapol » rend accessibles et utilisables par tous les
données collectées lors de ses différentes enquêtes et en plusieurs langues,
lorsqu’il s’agit d’enquêtes internationales.

De même, dans la ligne éditoriale de la Fondation, le média


« Anthropotechnie » entend explorer les nouveaux territoires ouverts par
l’amélioration humaine, le clonage reproductif, l’hybridation homme/
machine, l’ingénierie génétique et les manipulations germinales. Il contribue
à la réflexion et au débat sur le transhumanisme. « Anthropotechnie »
propose des articles traitant des enjeux éthiques, philosophiques et politiques
que pose l’expansion des innovations technologiques dans le domaine de
l’amélioration du corps et des capacités humaines.

Par ailleurs, le média « Trop Libre » offre un regard quotidien critique


sur l’actualité et la vie des idées. « Trop Libre » propose également une
importante veille dédiée aux effets de la révolution numérique sur les
pratiques politiques, économiques et sociales dans sa rubrique « Renaissance
numérique ».

La Fondation pour l’innovation politique est reconnue d’utilité publique.


Elle est indépendante et n’est subventionnée par aucun parti politique.
Ses ressources sont publiques et privées. Le soutien des entreprises et des
particuliers est essentiel au développement de ses activités.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION..................................................................................................................................................................................................9

I. LA PRESSE, LES POUVOIRS PUBLICS ET LES SCIENTIFIQUES FACE


À LA MISE EN SCÈNE MÉDIATIQUE D’UNE SCIENCE MILITANTE.......................... 10
1. Emballement et critiques médiatiques................................................................................... 10
2. L’écologie politique et les contre-feux
de ses alliés médiatiques............................................................................................................................. 12
3. Le Criigen et son réseau.................................................................................................................................. 14
4. La complaisance des pouvoirs publics................................................................................... 15
5. La recherche publique pointée du doigt................................................................................. 18
6. Une opération de communication réussie......................................................................... 20

II. LE TEMPS DES RÉFUTATIONS SCIENTIFIQUES........................................................................... 20


1. Les évaluations scientifiques
des agences officielles françaises................................................................................................. 20
2. Le gouvernement surenchérit............................................................................................................... 22
3. Les évaluations scientifiques
des agences officielles étrangères............................................................................................... 22
4. Une vague de réfutations de scientifiques........................................................................ 24
5. L’étude est retirée par Food and Chemical Toxicology.................................... 25
6. Le monde de l’écologie politique dénonce un complot.................................. 26
7. Considérations sur la republication de l’article........................................................... 27
8. Des études publiques : la « vraie fin de l’affaire Séralini » ?.............. 28

CONCLUSION.................................................................................................................................................................................................... 31

6
RÉSUMÉ

En septembre 2012, la publication alarmiste sur la consommation d’un maïs


de type OGM, par Gilles-Éric Séralini et ses collaborateurs dans le journal
scientifique Food and Chemical Toxicology, illustrée de tumeurs monstrueuses
chez des rats, déclencha une vague médiatique, des réactions politiques et un
immense choc parmi les scientifiques. Bien que progressivement discréditée,
retirée du journal, et finalement réfutée par des études scientifiques financées
par des subventions publiques françaises et européennes, cette publication
et son mode de médiatisation (notamment, avant parution, les conditions
inhabituelles imposées aux journalistes qui ne purent soumettre la publication
à avis critiques) marqueront l’histoire des conflits qui peuvent apparaître entre
les processus de recherche scientifique et leur réception médiatique, politique
ou sociale.

7
L’auteur n’exprime pas une position officielle de ses employeurs.
Il n’a aucun revenu lié à la commercialisation de produits agricoles,
biotechnologiques ou agrochimiques.

Cette étude constitue le premier volet d'une série de la Fondation pour


l'innovation politique sur les biotechnologies, sous la direction scientifique
de Madame Catherine Regnault-Roger, professeur des universités émérite à
l'Université de Pau et des Pays de l'Adour, membre de l'Académie d'agriculture
de France et membre correspondant de l'Académie nationale de Pharmacie.

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L’AFFAIRE SÉRALINI
L’IMPASSE D’UNE SCIENCE
MILITANTE*

Marcel KUNTZ
Directeur de recherche au CNRS, enseignant à l’université Grenoble-Alpes,
médaille d’or 2017 de l’Académie d’agriculture de France.

INTRODUCTION

NK603 est le nom d’un caractère génétique* (tolérance à l’herbicide


glyphosate) introduit dans le maïs par transgénèse*. Les lignées qui le portent
étaient, par exemple, cultivées aux États-Unis et autorisées à l’importation
en Europe. Une publication consacrée à la consommation de ce maïs de type
OGM*, par Gilles-Éric Séralini et ses collaborateurs, parue en septembre 2012
dans un journal scientifique de qualité 1, illustrée de tumeurs monstrueuses chez
des rats, accompagnée d’une opération de communication de grande ampleur,
incluant deux livres (l’un de Gilles-Éric Séralini, l’autre de Corinne Lepage), un
documentaire diffusé par France 5 et un film de Jean-Paul Jaud, déclencha un
emballement médiatique et politique, ainsi que des critiques scientifiques. Cette
note se propose de résumer ces événements de manière factuelle et référencée.

* À la fin de cette note (p. 33-35), un glossaire explicite un certain nombre de termes, signalés par un astérisque
à leur première occurrence.
1. Gilles-Éric Séralini, Émille Clair, Robin Mesnage, Steeve Gress, Nicolas Defarge, Manuela Malatesta, Didier
Hennequin et Joël Spiroux de Vendômois, « RETRACTED: Long term toxicity of a Roundup herbicide and a
Roundup-tolerant genetically modified maize », Food and Chemical Toxicology, vol. 50, n° 11, novembre 2012,
p. 4221-4231 (www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0278691512005637).

9
I. LA PRESSE, LES POUVOIRS PUBLICS ET LES SCIENTIFIQUES FACE À
LA MISE EN SCÈNE MÉDIATIQUE D’UNE SCIENCE MILITANTE

1. Emballement et critiques médiatiques

Le Nouvel Observateur lança la campagne médiatique dans son numéro du


19 septembre 2012, anticipant la conférence de presse donnée le 20 septembre
par Gille-Éric Séralini (professeur à l’université de Caen) avec Corinne
Lepage (eurodéputée en 2012) au Parlement européen à Bruxelles. Le dossier
du magazine, exclusivement à charge, sous la responsabilité du journaliste
Guillaume Malaurie, présentait un scénario digne d’un roman d’espionnage
(étude utilisant un nom de code, importation rocambolesque des graines de
ce maïs du Canada, laboratoire secret en raison de menaces alléguées…).
La couverture du Nouvel Observateur généralisait à tous les OGM ce qui
concernait éventuellement une seule lignée de maïs en titrant : « Oui, les OGM
| l’innovation politique

sont des poisons ! ».


La presse française généraliste s’aligna presque unanimement sur cette vision
alarmiste. À notre connaissance, seuls firent exception à cet emballement
Le Figaro (en particulier les journalistes Cyrille Vanlerberghe et Marc
Mennessier 2) et Le Monde. Dans ce dernier journal, on a pu lire les propos
critiques du toxicologue Gérard Pascal 3, un expert ayant exercé de nombreuses
fondapol

fonctions institutionnelles 4, ainsi que deux articles factuels, l’un modérément


sceptique de Stéphane Foucart 5, l’autre d’Hervé Kempf 6, empathique avec
Séralini. Le magazine Valeurs actuelles, lui, fit part de son scepticisme dans un
court entrefilet.
L’étude, disponible publiquement le 20 septembre, put ensuite être analysée en
détail, et les jours suivants d’autres commentaires critiques émergèrent. Ainsi
le toxicologue Jean-François Narbonne (qui a aussi exercé de nombreuses
fonctions institutionnelles 7) affirme-t-il, le 21 septembre, que « cette étude

2. Cyrille Vanlerberghe et Marc Mennessier, « L'étude sur les OGM fortement contestée », lefigaro.fr, 20 septembre 2012
(http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/09/20/19097-letude-sur-ogm-fortement-contestee).
Cet article faisait suite à un autre de Marc Mennessier qui avait été rédigé sans avoir pu recueillir des avis
scientifiques (« Les OGM à nouveau sur le banc des accusés », lefigaro.fr, 19 septembre 2012, http://sante.
lefigaro.fr/actualite/2012/09/19/19073-ogm-nouveau-sur-banc-accuses).
3. « OGM : “Le protocole d’étude de M. Séralini présente des lacunes rédhibitoires” », interview de Gérard Pascal,
propos recueillis par Audrey Garric, lemonde.fr, 20 septembre 2012
(www.lemonde.fr/planete/article/2012/09/20/ogm-le-protocole-d-etude-de-m-seralini-presente-des-lacunes-
redhibitoires_1762772_3244.html).
4. Biographie consultable sur https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9rard_Pascal.
5. Stéphane Foucart, « L’étude qui relance la polémique sur les OGM », lemonde.fr, 20 septembre 2012 (www.
lemonde.fr/planete/article/2012/09/20/l-etude-qui-relance-la-polemique-sur-les-ogm_1762704_3244.html).
6. Hervé Kempf, « OGM : Gilles-Éric Séralini, un scientifique engagé et critiqué », lemonde.fr, 20 septembre 2012
(www.lemonde.fr/planete/article/2012/09/20/gilles-eric-seralini-un-scientifique-engage_1762706_3244.html).
7. Biographie consultable sur www.atctoxicologie.fr/association/nos-membres/31-narbonne-jean-francois1.html.

10
donne des résultats surprenants, inexplicables et comporte quelques lacunes
évidentes. Les résultats doivent donc être sérieusement étudiés […]. En revanche,
toutes les extrapolations relèvent de la désinformation caractérisée 8 ». Le 24
septembre, Sciences et Avenir publie un décryptage de qualité, rédigé par Rachel
Mulot, Hervé Ratel, Olivier Hertel et Loïc Chauveau 9 (ce magazine avait déjà
publié le 20 septembre une réaction à chaud de Gérard Pascal 10). Michel de
Pracontal, lui, publie le 22 septembre un article sur Médiapart 11 et poursuit sa
réflexion avec lucidité le 6 octobre sur le blog du même site 12. Dans un autre
article, ce même journaliste identifiera également « le labo secret » où l’étude
a été réalisée et s’interrogera sur l’absence de transparence qui, contrairement
aux usages, entoure ce laboratoire, avant et après la publication de l’étude 13.
Une autre thématique va émerger, concernant les conditions inhabituelles
d’embargo imposées aux journalistes. Ces derniers devaient s’engager à ne pas
transmettre la publication pour avis critiques avant parution, comme cela est
pourtant habituellement le cas. Dès le 21 septembre, le journaliste de Libération

L’affaire Séralini. L’impasse d’une science militante


Sylvestre Huet lance une attaque sur son blog : « L’équipe de Gilles-Éric Séralini
a organisé, sciemment, les conditions d’une mauvaise information du public
[…] Un deal mortifère pour les impératifs déontologiques journalistiques,
puisqu’il passe par une exigence : pas de contre-expertise, article scientifique
confidentiel, pas de critiques. Le Nouvel Observateur a donc publié sept
pages sur ce sujet avec un défaut d’enquête sidérant 14. » L’Association des
journalistes scientifiques de la presse d’information (AJSPI) ainsi que son
homologue européen, l’Union européenne des associations de journalistes
scientifiques (EUSJA), condamnèrent aussi cette clause de confidentialité 15,
tandis que le Comité d’éthique du CNRS publiait une courte note de rappel

8. Jean-François Narbonne, « Lacunes, résultats inexplicables : l’étude anti-OGM sur la sellette »,


huffingtongpost.fr, 21 septembre 2012
(www.huffingtonpost.fr/jeanfrancois-narbonne/lacunes-resultats-suprenants-et-inexplicables-letude-anti-
ogm-sur-la-sellette_b_1902634.html).
9. Rachel Mulot, Hervé Ratel, Olivier Hertel et Loïc Chauveau, « OGM : l’étude choc décryptée par Sciences et
Avenir », sciencesetavenir.fr, 24 septembre 2012
(www.sciencesetavenir.fr/sante/ogm-l-etude-choc-decryptee-par-sciences-et-avenir_9474).
10. « OGM : “Je n’ai jamais vu ça. Il faut envoyer une commission d’enquête dans le labo où cela a été fait !” »,
interview de Gérard Pascal par Olivier Hertel, sciencesetavenir.fr, 20 septembre 2012 (www.sciencesetavenir.
fr/sante/ogm-je-n-ai-jamais-vu-ca-il-faut-envoyer-une-commission-d-enquete-dans-le-labo-ou-cela-a-ete-
fait_9473).
11. Michel de Pracontal, « OGM : une étude fait beaucoup de bruit pour presque rien », mediapart.fr,
22 septembre 2012
(https://www.mediapart.fr/journal/france/210912/ogm-une-etude-fait-beaucoup-de-bruit-pour-presque-
rien?onglet=full).
12. Id., « Samedi-sciences (60) : à propos des OGM », blogs.mediaprt.fr, 6 octobre 2012
(https://blogs.mediapart.fr/michel-de-pracontal/blog/061012/samedi-sciences-60-propos-des-ogm).
13. Id., « OGM : le labo secret de Séralini », ldhsarlat.wordpress.com, 13 octobre 2012
(https://ldhsarlat.wordpress.com/2012/10/14/ogm-le-labo-secret-de-seralini/).
14. Sylvestre Huet, « OGM, Séralini et le débat public », sciences.blogs.liberation, 21 septembre 2012
(http://sciences.blogs.liberation.fr/2012/09/21/ogm-seralini-et-le-debat-public/).
15. AJSPI, « Embargo et confidentialité des informations scientifiques », ajspi.com, 15 octobre 2012 (www.
ajspi.com/actualites/embargo-et-confidentialite-des-informations-scientifiques), et Satu Lipponen, « EUSJA
Statement on embargoes and manipulation », eusja.org, 5 octobre 2012
(www.eusja.org/eusja-statement-on-embargoes-and-manipulation/).

11
déontologique 16. On peut faire remarquer que l’AFP, qui s’est ainsi prêtée à
ce « deal », a contribué à diffuser la seule parole de Séralini dans nombre de
médias, lesquels ont repris ses dépêches à partir du 19 septembre 17.
D’autres articles rapportèrent des critiques, sans cependant mettre en cause
les conclusions de Séralini et en introduisant comme repoussoir l’entreprise
Monsanto, accusée sur des thèmes sans rapport avec l’affaire Séralini 18. Peut-
être afin de contrebalancer une absence de pluralité dans son dossier, signalons
également que le journaliste Guillaume Malaurie invita l’auteur de la présente
note à écrire deux tribunes, qui furent publiées les 23 septembre et 22 octobre 19.
L’objectif n’est pas ici de recenser tous les articles visant à discréditer ceux qui
critiquèrent Séralini, mais mentionnons tout de même, à titre d’exemple, celui
publié le 21 septembre sur le site du Nouvel Observateur, qui affirme que « les
pro-OGM tentent de discréditer les anti-OGM », tout en exposant exactement
l’inverse dans le reste du texte 20.
| l’innovation politique

2. L’écologie politique 21 et les contre-feux de ses alliés médiatiques


Un temps en porte-à-faux entre une ligne idéologique anti-OGM et une
réticence à soutenir cette publication de Séralini qui leur inspirait des doutes,
les journalistes des pages « Planète » du Monde adoptèrent le positionnement
suivant : les conclusions de Séralini sont certes critiquables, mais ceux qui s’y
fondapol

opposent ne valent pas mieux. Ainsi, le 26 septembre 2012, à côté d’objections


pertinentes concernant ladite publication, Stéphane Foucart lança le thème

16. CNRS, « Rappel du Comets [Comité d’éthique du CNRS] sur les aspects éthiques de la communication des
chercheurs avec les médias », cnrs.fr, 2 octobre 2012
(www.cnrs.fr/comets/IMG/pdf/121003-rappel-deontologie-ong.pdf).
17. Voir, entre autres, « OGM : une étude choc sur des rats », 20minutes.fr, 19 septembre 2012 (www.20minutes.
fr/planete/1006353-20120919-ogm-etude-choc-rats) ; « OGM : une étude-choc sur les rats évoque une
mortalité “alarmante” », lepoint.fr, 19 septembre 2012 (www.lepoint.fr/science/mortalite-alarmante-pour-des-
rats-nourris-avec-un-mais-ogm-19-09-2012-1507796_25.php) ; ou encore « OGM : l’étude de Séralini sur les
rats fait réagir les autorités à Paris et Bruxelles », france3-regions.francetvinfo.fr, 20 septembre 2012 (https://
france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/2012/09/20/ogm-l-etude-de-seralini-fait-reagir-les-autorites-
paris-et-bruxelles-90415.html).
18. Voir, par exemple, Catherine Fournier, « Moisson de critiques après l’étude choc sur la toxicité des OGM »,
francetvinfo.fr, 20 septembre 2012
(www.francetvinfo.fr/sciences/moisson-de-critiques-apres-l-etude-choc-sur-la-toxicite-des-ogm_143521.html).
19. Marcel Kuntz, « Étude de Séralini sur les OGM : quand va-t-on retrouver la déontologie scientifique ? », leplus.
nouvelobs.com, 23 septembre 2012 (http://leplus.nouvelobs.com/contribution/631100-etude-sur-les-ogm-
quand-va-t-on-retrouver-la-deontologie-scientifique.html), et « OGM : les agences d’évaluation des risques,
minées de l’intérieur par la politique », leplus.nouvelobs.com, 22 octobre 2012 (http://leplus.nouvelobs.com/
contribution/666331-ogm-les-agences-d-evaluation-des-risques-sont-minees-par-la-politique.html).
20. Sophie Caillat, « Tumeurs sur des rats : les réponses à vos questions sur les OGM », nouvelobs.com, 21
septembre 2012 (www.nouvelobs.com/rue89/rue89-planete/20120921.RUE2598/tumeurs-sur-des-rats-les-
reponses-a-vos-questions-sur-les-ogm.html).
21. Le terme « écologie politique » est utilisé ici non pas exclusivement en rapport avec son volet électoral
mais, plus généralement, en rapport avec toutes organisations partageant la même vision du monde, et leurs
alliés dans les médias.

12
des « conflits d’intérêts » supposés de ceux qui la contredisent 22, un thème
classique des militants « écologistes » et un contre-feu prévisible. Kempf
enchaîna le 4 octobre par un article sur le site Reporterre, en écrivant ainsi :
« Beaucoup [des critiques] sont mises en scène par le lobby agro-industriel,
tandis que des censeurs parmi les plus virulents sont nettement liés à l’industrie
chimique 23 » (cette thèse du complot était déjà avancée sur ce même site dès le
22 septembre 24). Toujours sur le site Reporterre, le 3 octobre, dans un article
signé par le journaliste-militant anti-pesticides Fabrice Nicolino, les attaques
ciblent Gérard Pascal et, par anticipation de l’avis de l’Autorité européenne
de sécurité des aliments (EFSA*), sa directrice de l’époque Catherine Geslain-
Lanéelle, qui auraient tous deux « servi l’industrie des pesticides 25 » (à noter
la publication de leur photo dans un montage qui n’est pas sans rappeler
les affichettes « Wanted Dead or Alive » des westerns américains…). Le 4
octobre, c’est José Bové qui, dans une tribune parue dans le journal Libération,
met en cause l’indépendance de Gérard Pascal et, plus largement, l’expertise
scientifique 26.

L’affaire Séralini. L’impasse d’une science militante


Les attaques personnelles sont fréquentes dans la « querelle des OGM 27 »,
où les opposants ont fréquemment recours à l’« ultime stratagème » de
Schopenhauer, à savoir « se détourner de l’objet du débat (dès lors que la partie
semble perdue) pour s’en prendre à la personne du débateur 28 ». À noter aussi,
après l’avis des agences françaises, un chat en ligne de Stéphane Foucart où
il considère que « les précédentes affaires n’aident pas à créer de la confiance
entre l’opinion et les instances scientifiques 29 ».
Sans surprise, les organisations de l’écologie politique appelèrent à décréter
un moratoire sur tous les OGM, et non pas seulement sur la lignée incriminée
(en contradiction avec la démarche scientifique qui évalue les OGM cas par
cas) : « Cette étude renforce considérablement les inquiétudes portant sur les
impacts négatifs des OGM sur la santé humaine et animale », estimait ainsi
Maurice Losch, chargé de campagne anti-OGM chez Greenpeace 30.

22. Stéphane Foucart, « OGM : les vrais et faux arguments du Pr Gilles-Eric Séralini », lemonde.fr, 25 septembre 2012
(www.lemonde.fr/planete/article/2012/09/25/ogm-les-vrais-et-faux-arguments-du-professeur-
seralini_1765303_3244.html).
23. Hervé Kempf, « Exclusif : Séralini répond à ses détracteurs », reporterre.net, 4 octobre 2012
(https://reporterre.net/EXCLUSIF-Seralini-repond-a-ses-detracteurs).
24. Voir Sophie Chapelle, « L’offensive de Monsanto pour décrédibiliser l’étude sur les OGM », reporterre.net,
22 septembre 2012 (https://reporterre.net/L-offensive-de-Monsanto-pour-decredibiliser-l-etude-sur-les-OGM).
25. Fabrice Nicolino, « Un juge et un critique de Séralini ont servi l’industrie des pesticides », reporterre.net,
3 septembre 2012 (https://reporterre.net/Un-juge-et-un-critique-de-Seralini).
26. José Bové, « Débat OGM : du scientifique au consommateur via l’agriculteur », liberation.fr, 4 octobre 2012
(www.liberation.fr/terre/2012/10/04/debat-ogm-du-scientifique-au-consommateur-via-l-agriculteur_850913).
27. Voir Jean-Paul Oury, La Querelle des OGM, PUF, 2006.
28. Arthur Schopenhauer, L’Art d’avoir toujours raison, trad. Hélène Florea, J’ai Lu/Librio, 2014, p. 43.
29. « OGM : “Les agences de sécurité sanitaire ont une responsabilité dans la défiance de la population” », chat
modéré par Audrey Garric, lemonde.fr, 22 octobre 2012 (www.lemonde.fr/planete/article/2012/10/22/ogm-les-
agences-de-securite-sanitaire-ont-une-responsabilite-dans-la-defiance-de-la-population_1779287_3244.html).
30. Cité in « Toxicité des OGM : Greenpeace réclame un “moratoire immédiat” », wort.lu, 19 septembre 2012
(www.wort.lu/fr/luxembourg/toxicite-des-ogm-greenpeace-reclame-un-moratoire-immediat-
5059d71de4b0ce68cbde6f52). 13
3. Le Criigen et son réseau
Gilles-Éric Séralini étant professeur des universités à Caen, sa publication
discutée ici mentionne bien « University of Caen, Institute of Biology », mais
elle indique aussi son affiliation au Criigen (voir encadré). À la fin de l’article
(p. 4230) est également fait mention du financement de l’étude par l’Association
Ceres (créée par Gérard Mulliez, ancien patron d’Auchan), la Fondation
Charles Léopold Mayer pour le progrès de l’homme (une organisation
familale de droit suisse 31 qui finance, entre autres, des associations écologistes
et altermondialistes 32), le ministère français de la Recherche et du Criigen.
Auchan a confirmé avoir contribué au financement de l’étude. Carrefour a
reconnu des financements jusqu’en 2010 (donc au début de l’étude). Pour
autant, la publication de Séralini ne déclare pas de conflits d’intérêts. Dans son
livre Tous cobayes !, sorti à la même époque que son article, Gilles-Éric Séralini
explique que, pour ne pas « apparaître aux yeux de nos détracteurs comme
des scientifiques financés directement par le lobby de la grande distribution
| l’innovation politique

[…], le Criigen, alors sous la présidence efficace de Corinne Lepage, a joué un


rôle capital dans le montage de l’expérience car il a assuré l’interface avec les
associations donatrices (Ceres, puis […] la fondation Charles Léopold Mayer
pour le progrès de l’homme avec son directeur Matthieu Calame, spécialiste de
l’agriculture de proximité et durable, et quelques autres…) 33 ». Le sénateur et
ancien député UMP François Grosdidier, opposant de longue date aux OGM
fondapol

(notamment sous l’influence de Jean-Marie Pelt), a également révélé avoir


contribué au financement de l’étude sur sa réserve parlementaire, à hauteur
de 100 000 euros 34. Par ailleurs, le site Agriculture et Environnement a mis
en lumière des détails sur les liens entre Séralini et l’entreprise Sevene Pharma,
société elle-même en lien avec un conglomérat comprenant l’association
ésotérique Invitation à la vie (IVI) 35.
L’article de 2012 mentionne aussi une affiliation au « Risk Pole, MRSH-
CNRS ». Le MRSH est la Maison de la recherche en sciences humaines de
Caen, dont certaines équipes de recherche sont labellisées par le CNRS (d’où

31. Voir « L’étrange fondation de la famille Calame », agriculture-environnement.fr, 28 décembre 2006


(www.agriculture-environnement.fr/2006/12/28/letrange-fondation-de-la-famille-calame).
32. Informations à lire sur le site Ecolopedia (www.ecolopedia.fr/?p=9815). Au sujet du positionnement
idéologique de la Fondation, voir notamment la rubrique « Profils » ; pour une liste des subventions attribuées,
voir la rubrique « Finances ».
33. Gilles-Éric Séralini, Tous cobayes ! OGM, pesticides, produits chimiques, Flammarion, 2012 (extraits parus
sur le site du Nouvel Observateur, « OGM : quand la grande distribution finance une étude choc », nouvelobs.
com, 19 septembre 2012, www.nouvelobs.com/sante/ogm-le-scandale/20120918.OBS2789/ogm-quand-la-
grande-distribution-finance-une-etude-choc.html).
34. Voir « L’étude du Pr Séralini sur les OGM cofinancée par le sénateur Grosdidier », liberation.fr, 26 septembre 2012
(www.liberation.fr/societe/2012/09/26/l-etude-du-pr-seralini-sur-les-ogm-cofinancee-par-le-senateur-
grosdidier_849082).
35. « La “part d’ombre” du professeur Séralini », agriculture-environnement.fr, 7 janvier 2013 (www.agriculture-
environnement.fr/2013/01/07/la-part-d-ombre-du-professeur849).

14
son logo sur le site Internet de la MRSH), mais pas toutes. Séralini n’a quant à
lui aucune affiliation avec le CNRS, pas plus qu’il ne conduit de recherche en
sciences humaines. L’astuce consiste ici en la mention du « Risk Pole » (« Pôle
Risques »), qui n’est aucunement une équipe de recherche mais « avant tout une
plateforme dédiée au montage de projets de recherche multidisciplinaires 36 ».
Ce « Pôle Risques » n’a aucune reconnaissance du CNRS et la mention du
CNRS dans les publications de Séralini ou de ses collaborateurs est donc
abusive.

Le Criigen
Le Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique
(Criigen) est une association antinucléaire créée en 1999 sur le modèle de la
Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad)
par Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Environnement et propriétaire d’un
cabinet d’avocats spécialisé dans les questions environnementales, connue pour

L’affaire Séralini. L’impasse d’une science militante


ses positions anti-OGM, rejointe par Jean-Marie Pelt. L’association a reçu le soutien
financier de l’enseigne de grande distribution Carrefour, membre de son conseil
d’administration jusqu’en 2010, qui « souhaitait se doter d’une filière sans OGM ».
L’activité du Criigen repose principalement sur les travaux de Gilles-Éric Séralini et
son équipe qui ciblent les OGM et les produits phytosanitaires de Monsanto. Selon
le site Ecolopedia° une « douzaine d’études du Criigen ont été cofinancées par la
Fondation Denis Guichard, longtemps présidée par Jean-Marie Pelt et dirigée par une
administratrice de la société Sevene Pharma. Or Gilles-Éric Séralini a régulièrement
fait la promotion des produits homéopathiques de cette société. On constate aussi
des liens entre le CRIIGEN et le lobby du bio ».
° http://www.ecolopedia.fr/?p=410

4. La complaisance des pouvoirs publics


Dans des propos recueillis par l’AFP le 19 septembre 2012, le ministre français
de l’Agriculture de l’époque, Stéphane Le Foll, annonçait vouloir en finir avec le
« flou juridique » européen en matière de cultures transgéniques* et affirmait
qu’il fallait « revoir les protocoles d’homologation et permettre aux États de
faire des choix, pour ou contre » les OGM sur leur territoire 37 (on notera ici
la récupération politique d’une affaire qui concernait, éventuellement, un seul
type de maïs, le NK603, afin de refuser la culture de tous les OGM). Le projet
du gouvernement se concrétisa finalement en 2014, par une loi interdisant
toutes cultures de ces maïs. Dans un communiqué, les ministères de la santé, de

36. MRSH Normandie-Caen, Pôle Risques, Qualité et Environnement Durable-Pôle pluridisciplinaire de la MRSH
de Caen, « Présentation » (www.unicaen.fr/recherche/mrsh/risques).
37. Cité in « Cultures OGM. Le Foll veut durcir les autorisations au niveau européen », terre-net.fr,
19 septembre 2019 (www.terre-net.fr/actualite-agricole/politique-syndicalisme/article/le-foll-veut-durcir-les-
autorisations-au-niveau-europeen-205-83236.html).

15
l’Agriculture et de l’Écologie estimèrent que cette étude semblait « confirmer
l’insuffisance des études toxicologiques exigées par la réglementation
communautaire en matière d’autorisation de mise sur le marché de produits
transgéniques » et le gouvernement saisit l’Agence nationale de sécurité
sanitaire de l'alimentation, de l’environnement et du travail (Anses*) et le Haut
Conseil des biotechnologies (HCB*) pour avis sur cette affaire 38.
Le 9 octobre 2012, à l’Assemblée nationale, la commission du développement
durable et de l’aménagement du territoire, conjointement avec la commission
des affaires sociales, auditionna Gilles-Éric Séralini et Joël Spiroux de
Vendômois (médecin généraliste, membre du Criigen et coauteur de l’article).
Ces députés avaient choisi une audition sans contradicteur scientifique, qui
s’est terminée par des applaudissements pour les auditionnés 39. Le 7 novembre
suivant, les mêmes commissions auditionnèrent Marc Mortureux, directeur
général de l’Anses, et des responsables du HCB, Jean-François Dhainaut,
président, Christine Noiville, présidente de son comité économique, éthique et
social, et Jean-Jacques Leguay, vice-président de son comité scientifique, pour
| l’innovation politique

rendre compte de l’avis de leurs agences respectives sur l’étude Séralini 40. On


note à la lecture des comptes rendus de ces commissions que certains élus ne
semblent toujours pas en mesure de distinguer le vrai du faux dans cette affaire,
en dépit des avis convergents des deux agences, la présidente de la Commission
des affaires sociales Catherine Lemorton (Parti socialiste) se livrant même à
un amalgame plutôt insultant : « Tout ce qui a été dit ce matin n’est pas inédit
fondapol

pour les membres de la commission des affaires sociales. Ils ont déjà eu à
connaître de l’indépendance de l’expertise après le scandale du Mediator 41. »
Enfin, le 19 novembre 2012 se déroula une audition publique devant
l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques
(OPECST), où des représentants de l’Anses et du HCB, divers scientifiques dont
Séralini, et des journalistes furent auditionnés de manière « contradictoire 42 ».
On notera en passant la tendance lourde (relativiste*) qui veut que toute
opinion qui a réussi à obtenir une audience médiatique doit être auditionnée
sans que soit opérée de distinction entre, d’une part, une opinion individuelle
ou une prise de position militante et, d’autre part, un avis éclairé, une expertise

38. Voir « Toxiques les OGM ? Une étude relance la polémique », biogaran.fr, 19 septembre 2012 (www.biogaran.
fr/mag-sante/toxiques-les-ogm-une-etude-relance-la-polemique/).
39. Assemblée nationale, XIVe législature, « Compte rendu. Commission du développement durable et de
l’aménagement du territoire, mardi 9 octobre 2012 », session ordinaire de 2012-2013, compte rendu n° 3 (www.
assemblee-nationale.fr/14/pdf/cr-dvp/12-13/c1213003.pdf).
40. Id., « Compte rendu. Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, mercredi 7
novembre 2012 », session ordinaire de 2012-2013, compte rendu n° 13 (www.assemblee-nationale.fr/14/pdf/
cr-dvp/12-13/c1213013.pdf).
41. Ibid., p. 20.
42. Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), « Rapport sur
“Quelles leçons tirer de l’étude sur le maïs transgénique NK603 ?” », compte rendu de l’audition publique du
19 novembre 2012 et de la présentation des conclusions le 18 décembre 2012, Assemblé nationale-rapport n°
759/Sénat-rapport n° 409, 27 février 2013 (www.senat.fr/rap/r12-409/r12-4091.pdf).

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ou une connaissance établie. La résultante est qu’il devient impossible à un
non-expert de distinguer l’argument scientifique prudemment soupesé de la
rhétorique du militant rompu à l’exercice. Certains proposent même « une
expertise participative qui intègre des acteurs qui n’ont pas a priori la légitimité
scientifique pour participer à la controverse 43 ». L’essentiel semble pour ces
parlementaires de « faire démocratique », quitte à créer un « ping-pong
d’opinion », une démarche politique bien différente d’une expertise collective
scientifique en bonne et due forme. On notera cependant que le compte rendu
de l’audition par le député socialiste Jean-Yves Le Déaut et le sénateur Les
Républicains Bruno Sido est de qualité, la limite étant ici le faible poids de
l’OPECST dans les décisions publiques.
Lors de cette audition, les critiques les plus virulentes furent adressées à Gille-
Éric Séralini par les journalistes présents qui lui reprochèrent sa méthode
de communication (l’un lui reprochant même « une volonté de manipuler
l’opinion publique 44 »). La principale perspective qui semblait se dégager de

L’affaire Séralini. L’impasse d’une science militante


cette audition fut de réaliser d’autres études sur ce maïs NK603, dans le but de
restaurer la confiance et « trouver une voie pour améliorer le dialogue entre
science et société 45 », donc « de mener une étude à long terme sur le NK603
sous l’égide des pouvoirs publics et dans une perspective contradictoire, où des
scientifiques travailleraient ensemble et non les uns contre les autres 46 ». Ce à
quoi Olivier Godard, directeur de recherche au CNRS, s’opposa, en déclarant :
« J’ai été surpris et choqué d’entendre des députés affirmer leur total soutien
à cette étude, ignorant les évaluations rendues par les agences d’expertise,
sortant ainsi complètement de leur ordre de compétence […] et choqué de
voir le Comité économique, éthique et social du HCB demander déjà une
nouvelle étude fiable et rigoureuse des éventuels risques sanitaires liés au maïs
NK603, alors que le Conseil scientifique du HCB a priori compétent pour ce
type de questions, a décidé de prendre le temps de la réflexion pour déterminer
s’il y a lieu de faire évoluer une nouvelle fois les procédures d’évaluation des
risques biotechnologiques. Des chercheurs qui ne sont pas spécialistes de ces
problèmes, des ONG, des politiques demandent des études de “long terme”
sur les risques du NK603 et des OGM en général. Est-ce suffisant pour que,
séance tenante, sans autre instruction du dossier, les protocoles soient modifiés
et de nouvelles études soient engagées ? […] Aucune étude ne sera suffisante
[…] pour calmer la vindicte de ceux qui se sont engagés dans un combat
d’opposition aux biotechnologies qui est devenu imperméable aux évaluations
scientifiques 47. »

43. Ibid., p. 76.


44. Ibid., p. 57.
45. Ibid., p. 64.
46. Ibid., p. 79.
47. Ibid., p. 70.

17
Cette affaire illustre l’incapacité des pouvoirs publics à s’appuyer sur les
évaluations scientifiques de leurs propres agences (ou des agences européennes)
pour guider leurs actions. Ces dernières pouvant même devenir des accusées
(de laxisme par exemple). Ces tendances étant bien sûr accentuées si le
gouvernement a en tête d’interdire la culture des OGM (pour des raisons
exclusivement politiciennes 48).

5. La recherche publique pointée du doigt


L’annonce spectaculaire par Gille-Éric Séralini et ses collaborateurs de résultats
qui semblaient peu crédibles choqua profondément un certain nombre de gens
dans le monde de la recherche publique, y compris au niveau des directions
des organismes de recherche. Une tribune signée par 41 chercheurs fut ainsi
publiée par Le Monde dès le 27 septembre 2012, dans laquelle on pouvait
lire le passage suivant : « L’hypermédiatisation, savamment organisée, de cette
étude dont certaines faiblesses ont déjà été pointées, le fauchage volontaire et
| l’innovation politique

systématique des rares parcelles dédiées à l’expérimentation scientifique de


long terme conduite par des établissements publics, sont autant d’entraves à
un débat serein. Pour l’apaiser, nous suggérons que des fonds suffisants soient
alloués à l’équipe ayant publié cette étude pour vérifier leurs observations de
façon complète et rigoureuse, en partenariat étroit avec l’Agence nationale de
sécurité sanitaire de l’alimentation et de l’environnement 49. »
fondapol

Cette tribune convertie en pétition et signée plus largement fut, un temps,


hébergée par le site du CNRS, avant d’en être retirée. Le Monde publia
également une tribune d’un chercheur critiquant l’« instrumentalisation de la
science » par Séralini 50 et une autre, écrite par un contempteur du « complexe
génético-industriel 51 ». Une autre tribune critique envers Séralini, signée de
généticiens et de biologistes, fut également publiée dans Marianne 52.
Une contre-pétition des adversaires des OGM, elle aussi appuyée par
une tribune dans Le Monde titrée « Science et conscience », fustigea les
pétitionnaires critiques de Séralini, en affirmant par un étonnant retournement
des responsabilités : « Nous sommes profondément choqués de l’image de
notre communauté que cette polémique donne aux citoyens 53. »

48. Voir Marcel Kuntz, OGM, la question politique, Presses universitaires de Grenoble, 2014.
49. « Pour un débat raisonné sur les OGM », lemonde.fr, 27 septembre 2012
(www.lemonde.fr/idees/article/2012/09/27/pour-un-debat-raisonne-sur-les-ogm_1766673_3232.html).
50. Yves Dessaux, « Une instrumentalisation de la science », lemonde.fr, 28 septembre 2012
(www.lemonde.fr/idees/article/2012/09/28/une-instrumentalisation-de-la-science_1767206_3232.html).
51. Jean-Pierre Berlan, « Ne laissons pas des experts faire leur loi », lemonde.fr, 28 septembre 2012
(www.lemonde.fr/idees/article/2012/09/28/ne-laissons-pas-des-experts-faire-leur-loi_1767200_3232.html).
52. Jean-Claude Jaillette, « OGM : l’Allemagne recale l’étude Séralini », marianne.net, 4 octobre 2012
(www.marianne.net/societe/ogm-l-allemagne-recale-l-etude-seralini).
53. « Science et conscience », lemonde.fr, 14 novembre 2012
(www.lemonde.fr/idees/article/2012/11/14/science-et-conscience_1790174_3232.html).

18
Dans une spectaculaire volte-face, le CNRS publia dans son numéro de CNRS,
le Journal de janvier-février 2013, qui titrait « Les OGM de la discorde », un
dossier accompagné d’un éditorial qui renvoyait dos à dos « les partisans des
deux camps », refusant « de prendre position » et se fixant comme objectif
« d’orchestrer les différents points de vue afin d’enrichir la discussion 54 ».
Dans ce dossier, et dans le même esprit relativiste que les auditions menées par
l’OPECST, le journal « a décidé de laisser la parole à trois experts, aux voix
parfois discordantes, pour exprimer leurs arguments », c’est-à-dire en fait à
deux techniciens et à un militant 55.
Face au désarroi de certains chercheurs et interpellé sur le thème : « La
recherche publique est-elle aux abonnés absents, obligeant Gilles-Éric Séralini
à conduire une étude secrète ? », le PDG de l’Institut national de la recherche
agronomique (Inra) François Houllier dut monter au créneau, avec une lettre
adressée aux chefs de département et présidents du centre de l’Institut 56, une
tribune diffusée à la presse 57, une interview au Nouvel Observateur 58 et une

L’affaire Séralini. L’impasse d’une science militante


autre tribune en anglais publiée dans Nature 59 : il s’agissait de certifier que la
recherche publique était active sur ce sujet et qu’elle avait une déontologie.
Ces interventions de François Houllier suscitèrent des réactions (en privé) de
solidarité de la part de chercheurs, de responsables de la recherche publique
ou d’autres professionnels, mais aussi quelques réponses critiques, par exemple
de la part du syndicat Sud-Inra (soutien des destructeurs d’OGM de l’Inra),
qui attaqua également ad hominem Gérard Pascal et Louis-Marie Houdebine,
directeur de recherche honoraire à l’INRA, pour s’être exprimés contre les
conclusions de Séralini 60.

54. Brigitte Perucca, « Éditorial », CNRS, le Journal, n° 270, janvier-février 2013, p. 3
(https://lejournal.cnrs.fr/sites/default/files/numeros_papier/jdc270.pdf).
55. « Trois chercheurs, trois points de vue », ibid., p. 22-25.
56. François Houllier, « Position de l’Inra suite à l’article qui met en cause l’innocuité du maïs transgénique
NK603 », 27 septembre 2012 (www.infogm.org/IMG/pdf/inra_lettresalarie_etude-seralini_sept2012.pdf).
57. Id., « OGM : quelle place pour la recherche publique ? », agro-media.fr, 4 octobre 2012
(www.agro-media.fr/actualite/affaire-seralini-l-inra-plaide-pour-la-recherche-publique-8317.html).
58. « OGM : “Non, la recherche publique ne se tourne pas les pouces” », interview de François Houllier par
Guillaume Malaurie, nouvelobs.com, 6 octobre 2012 (www.nouvelobs.com/sante/ogm-le-scandale/20121005.
OBS4735/ogm-non-la-recherche-publique-ne-se-tourne-pas-les-pouces.html).
59. François Houllier, « Bring more rigour to GM research », nature.com, 15 novembre 2012
(www.nature.com/articles/491327a).
60. Sud-Inra, « Après la publication “Séralini” sur les risques de consommer un maïs OGM : une controverse
qui nécessite, à nouveau, de se poser les bonnes questions ! », sud-recherche.org, s.d. (www.sud-recherche.
org/EPST/INRA/mailSudINRA54.html). Le même syndicat attaquera aussi personnellement Gérard Pascal en
juin 2018 après des propos sur le glyphosate publiés sur le site de l’Inra (« L’Inra endosse les propos d’un
proche de l’industrie agrochimique et agroalimentaire sur la question du glyphosate, de la santé et des conflits
d’intérêt ! », sud-recherche.org, 8 juin 2018, www.sud-recherche.org/SPIPprod/spip.php?article2906).

19
6. Une opération de communication réussie
Toute l’opération s’est largement appuyée sur des images spectaculaires,
notamment les photographies de trois rats affligés d’énormes tumeurs : un
rat ayant consommé de l’OGM NK603, un autre ayant bu de l’herbicide
Roundup et un troisième ayant absorbé les deux. Étonnamment, aucun
journaliste, aucune des agences d’évaluation de risques, ni même (en amont)
les relecteurs (peer review*) de l’article avant publication n’ont relevé qu’il
manquait la photographie d’un rat-contrôle (sans consommation de l’OGM ni
de l’herbicide). Montrer les témoins relève pourtant de la démarche scientifique
la plus élémentaire. Or ces rats témoins étaient également déjà porteurs de
tumeurs, car la race de rats utilisée développe spontanément des tumeurs avec
l’âge.
La publication de l’article a immédiatement eu un retentissement mondial 61,
mais il est à noter qu’un article du magazine anglais New Scientist avait, dès le
19 septembre, émis des doutes et objections 62.
| l’innovation politique

II. LE TEMPS DES RÉFUTATIONS SCIENTIFIQUES


fondapol

1. Les évaluations scientifiques des agences officielles françaises

Saisi le 24 septembre 2012 par le gouvernement français, le HCB rendit son


avis le 19 octobre suivant. Son comité scientifique conclut que « l’article de
Séralini et al. (2012) ne présente pas de résultats concluants quant à une
éventuelle toxicité du maïs NK603, traité ou non avec du Roundup© 63 »,
tandis que son comité économique, éthique et social (en réalité un forum de
« parties prenantes » choisies par le gouvernement) estime « indispensable la
réalisation d’une étude destinée à évaluer de façon fiable et rigoureuse les
éventuels risques sanitaires liés au maïs NK603 64 ».

61. Voir, par exemple, au Royaume-Uni, Jonathan Amos, « French GM-fed rat study triggers furore », bbc.
com, 19 septembre 2012 (www.bbc.com/news/science-environment-19654825) ; aux États-Unis, Andrew
Pollack, « Foes of Modified Corn Find Support in a Study », nytimes.com, 19 septembre 2012 (www.nytimes.
com/2012/09/20/business/energy-environment/disputed-study-links-modified-corn-to-greater-health-risks.
html) ; ou en Australie, Adam Morton, « French GM study raises red flags on both sides », brisbanetimes.com.
au, 20 septembre 2012 (www.brisbanetimes.com.au/environment/french-gm-study-raises-red-flags-on-both-
sides-20120920-26839.html).
62. Debora MacKenzie, « Study linking GM crops and cancer questioned », newscientist.com, 19 septembre
2012 (www.newscientist.com/article/dn22287-study-linking-gm-crops-and-cancer-questioned/).
63. Haut Conseil des biotechnologies-Comité scientifique, « Avis en réponse à la saisine du 24 septembre 2012
relative à l’article de Séralini et al. (Food and Chemical Toxicology, 2012) », 19 octobre 2012, p. 3
(www.hautconseildesbiotechnologies.fr/sites/www.hautconseildesbiotechnologies.fr/files/file_
fields/2015/06/30/121019etudeseraliniaviscshcb.pdf).
64. Haut Conseil des biotechnologies-Comité économique, éthique et social, « Recommandation relative à
l’article de G.-E. Séralini et al. […] », 19 octobre 2012, p. 1
(www.hautconseildesbiotechnologies.fr/sites/www.hautconseildesbiotechnologies.fr/files/file_
fields/2015/06/30/121019etudeseralinirecommandationceeshcb_1.pdf).
20
Saisie également par le gouvernement, l’Anses rendit à la même date un avis
très détaillé 65, accompagné le 22 octobre par un dossier de presse, où l’on peut
lire : « L’expertise menée par l’Agence conclut que les résultats de ce travail de
recherche ne permettent pas de remettre en cause les évaluations précédentes
du maïs OGM NK603 du Round-up 66. » Néanmoins, sous l’influence de
toxicologues souhaitant obtenir des financements publics, « l’Anses souligne
en revanche le nombre limité de publications traitant des effets potentiels à
long terme d’une consommation d’OGM associés à des pesticides » et appelle
à la « mobilisation de financements publics nationaux ou européens dédiés
à la réalisation d’études et de recherches d’envergure visant à consolider les
connaissances sur les risques sanitaires insuffisamment documentés 67 ».
Toujours le 19 octobre, six académies scientifiques françaises rendent un avis
conjoint qui affirme « que le bruit médiatique et même politique, occasionné par
la divulgation des résultats de G.-E. Séralini [n’est pas fondé] sur des résultats
aussi incontestables qu’ils auraient dû l’être par rapport aux conséquences

L’affaire Séralini. L’impasse d’une science militante


de la médiatisation qu’ils ont entraînées 68 ». L’avis pointe la responsabilité
de la revue scientifique, qui « n’aurait jamais dû accepter cet article », et
celle de Séralini, pour « avoir orchestré à l’avance une surmédiatisation
à partir de résultats contestables n’apportant aucun commencement de
preuve 69 ». L’avis considère néanmoins « opportun de se poser la question
des protocoles expérimentaux qui devraient être utilisés pour détecter un
pouvoir cancérogène éventuel des produits alimentaires 70 », tout en affirmant
qu’« il serait particulièrement dangereux d’évoquer une nécessité éventuelle
d’expériences à long terme à l’occasion de cet article car l’impression serait
donnée que les résultats présentés par G.E. Séralini ont une valeur suffisante
pour justifier une inquiétude du public 71 ». Les six académies recommandaient
la création auprès du président du Conseil supérieur de l’audiovisuel d’un
Haut Comité de la science et de la technologie… qui n’a jamais vu le jour.
L’appel de l’Association française des biotechnologies végétales (AFBV) au
ministre de l’Agriculture afin qu’il lance « une campagne d’information pour
rassurer les consommateurs qui ont été inquiétés, à tort, par des discours de
dramatisation 72 » n’a pas non plus été suivi d’effet.

65. Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), « Avis
relatif à l’analyse de l’étude de Séralini et al. (2012) […] », 19 octobre 2012
(www.anses.fr/fr/system/files/BIOT2012sa0227.pdf).
66. Id., « Présentation de l’avis de l’Anses relatif à l’analyse de l’étude de Séralini et al. (2012) […] », dossier de
presse, 22 octobre 2012, p. 1 (www.anses.fr/fr/system/files/PRES2012CPA20.pdf).
67. Ibid.
68. « Avis des Académies nationales d’agriculture, de médecine, de pharmacie, des sciences, des technologies
et vétérinaire sur la publication récente de G.-É. Séralini et al. sur la toxicité d’un OGM », 19 octobre 2012, p. 4
(www.academie-sciences.fr/pdf/rapport/avis1012.pdf).
69. Ibid.
70. Ibid.
71. Ibid., p. 5.
72. AFBV, « Les avis rendus par l’Anses et le HCB sur le maïs NK603 permettent au ministre de l’Agriculture de
rassurer les consommateurs », communiqué de presse, 22 octobre 2012
(www.biotechnologies-vegetales.com/communique-24).
21
2. Le gouvernement surenchérit
Notons tout d’abord que les avis des agences non françaises n’ont pas mis en
avant la nécessité d’études supplémentaires sur le NK603 ou à long terme en
général. L’avis de l’Anses, différent sur ce point, permit opportunément au
ministère de l’Agriculture de reprendre l’initiative (sans pour autant dédouaner
les OGM) en annonçant, le 22 octobre 2012 : « Le gouvernement retient
la proposition formulée par l’Anses de renforcer les études sur les effets à
long terme de la consommation des OGM et des pesticides […]. Le Premier
ministre a demandé [aux ministères concernés] de porter au niveau européen la
demande du Gouvernement d’une remise à plat du dispositif communautaire
d’évaluation, d’autorisation et de contrôle des OGM et des pesticides. Dans
ce contexte, la détermination du gouvernement pour maintenir le moratoire
en France des OGM autorisés à la culture dans l’Union européenne est
réaffirmée 73 ».
| l’innovation politique

Le journaliste Jean-Claude Jaillette en tira la conclusion que tout était « fait par
les responsables des Agences pour minimiser les avis de leur comité d’experts »,
car « le ministre de l’Agriculture a trop emboîté le pas de l’étude […] pour
qu’une condamnation voyante de son auteur ne l’éclabousse à son tour 74 ».

3. Les évaluations scientifiques des agences officielles étrangères


fondapol

Le 26 septembre 2012, l’EFSA reçut une demande de la Commission


européenne d’évaluation de l’article de Séralini. Après un examen initial
rendu le 4 octobre, l’EFSA délivra le 28 novembre son évaluation finale,
« selon laquelle les conclusions des auteurs ne pouvaient pas être considérées
comme étant scientifiquement fondées en raison des lacunes constatées dans
la conception, le système de rapports des données et l’analyse de l’étude telles
que décrites dans l’article 75 ». L’EFSA soulignait que « les auteurs n’ont pas
répondu directement à la demande de l’EFSA d’accéder à la documentation
et aux procédures utilisées dans l’étude » et que leur document en ligne
(intitulé « Réponses aux critiques ») « ne fournissait qu’une quantité limitée
d’informations pertinentes supplémentaires et n’apportait pas de réponse à la
majorité des questions en suspens 76 ».

73. Cité in « Maïs OGM NK630 : l’étude publiée en septembre n’est pas de nature à remettre en cause les
précédentes évaluations », agro-media.fr, 23 octobre 2012 (www.agro-media.fr/actualite/mais-ogm-nk630-
leetude-publiee-en-septembre-neest-pas-de-nature-a-reme-8403.html).
74. Jean-Claude Jaillette, « OGM : l’étude Seralini mise en pièce, son auteur sauvé du déshonneur », marianne.
fr, 25 octobre 2012 (www.marianne.net/debattons/editos/ogm-l-etude-seralini-mise-en-piece-son-auteur-
sauve-du-deshonneur).
75. EFSA, « Les conclusions de l’étude de Séralini et al. ne sont pas étayées par des données, selon la
communauté d’évaluation des risques de l’UE », 28 novembre 2012
(www.efsa.europa.eu/fr/press/news/121128).
76. Ibid., « 19. Séralini et al. ont-ils répondu aux demandes de l’EFSA les invitant à fournir de plus amples
informations sur la documentation de l’étude et les procédures utilisées ? ».
22
Le 1er octobre 2012, l’Institut fédéral allemand pour l’évaluation des
risques (BfR) rendit un avis plus spécifique sur le glyphosate : « Les données
expérimentales ne corroborent pas les principales affirmations de la publication.
En outre, en raison de lacunes dans la conception de l’étude, ainsi que dans la
présentation et l’interprétation des données, les conclusions pertinentes tirées
par les auteurs ne sont pas compréhensibles 77. »
En Belgique, le Conseil de biosécurité rejeta les conclusions de Séralini 78,
tout comme l’Institut flamand de biotechnologie (VIB, Vlaams Instituut voor
Biotechnologie), qui souligna dans un document didactique les différentes
« tromperies » : « On n’y trouve qu’une photo d’un rat traité qui a développé
des tumeurs. Il manque toutefois une photo d’un rat témoin. […] Afin de
montrer plus en détail les pathologies développées, des rats sans tumeur
ont été choisis parmi le groupe témoin tandis que des rats avec tumeurs ont
été choisis parmi les groupes traités, alors que sur la base des données de
l’étude de Séralini même, nous savons que les rats du groupe témoin ont

L’affaire Séralini. L’impasse d’une science militante


également développé de telles tumeurs 79. » De son côté, l’Institut national de
l’alimentation de l’Université technique du Danemark (DTU) jugea « l’étude
inadéquate, car certaines des conclusions présentées ne sont pas étayées par
une documentation appropriée 80 ».
De l’autre côté de l’Atlantique, l’agence Santé Canada et l’Agence canadienne
d’inspection des aliments (ACIA) « ont identifié des lacunes significatives dans
le plan de l’étude, dans sa réalisation et dans sa présentation. La description de la
méthode employée est insuffisante, la totalité des données n’a pas été présentée
et pour celles qui l’ont été, la transparence fait défaut à leur présentation. Qui
plus est, ils ont estimé que les méthodes statistiques auxquelles les auteurs ont
eu recours pour l’analyse des données sont inappropriées 81. »
En Australie et en Nouvelle-Zélande, la Food Standards Australia New
Zealand (FZANZ) conclut : « Sur la base des nombreuses lacunes scientifiques

77. « The experimental data do not support the main statements in the publication. Further, due to shortcomings
in the study design as well as in the presentation and interpretation of the data, relevant conclusions drawn
by the authors are not comprehensible » (Bundesinstitut für Risikobewertung (BfR), « Feeding study in rats
with genetically modified NK603 maize and with a glyphosate containing formulation (Roundup) published by
Séralini et al. (2012) », p. 1, www.bfr.bund.de/cm/349/feeding-study-in-rats-with-genetically-modified-nk603-
maize-and-with-a-glyphosate-containing-formulation-roundup-published-bei-seralini-et-al-2012.pdf).
78. Conseil de biosécurité, « Advice of the Belgian Biosafety Advisory Councy on the article by Séralini et al.,
2012 on toxicity of GM maize NK603 », 19 octobre 2012 (www.bio-council.be/Advices/BAC_2012_0898.pdf).
79. Institut flamand de biotechnologie (VIB), « Analyse scientifique de l’étude chez le rat de Gilles-Éric Séralini
et al. », octobre 2012, p. 11 (www.vib.be/nl/nieuws/Documents/703_RATTENSTUDIE%20FR%20for%20web.pdf).
80. « The National Food Institute finds the study inadequate because some of the findings presented are
not substantiated by proper documentation » (National Food Institute, « GMO study fails to meet scientific
standards », 22 novembre 2012, https://www.food.dtu.dk/english/News/2012/11/GMO_study_fails_to_meet_
scientific_standards).
81. « Position de Santé Canada et de l’Agence canadienne d‘inspection des aliments concernant la publication
d’une étude toxicologique de longue durée portant sur le maïs NK603 Roundup Ready et l’herbicide Roundup
par Séralini et coll. (2012) », 25 octobre 2012 (www.canada.ca/fr/sante-canada/services/aliments-nutrition/
aliments-genetiquement-modifies-autres-aliments-nouveaux/position-agence-canadienne-inspection-
aliments-concernant-publication-etude-toxicologique-longue-duree-portant-mais-nk603-roundup-ready.
html).
23
identifiées dans l’étude, FSANZ n’accepte pas les conclusions des auteurs et
n’a donc trouvé aucune justification pour reconsidérer la sécurité du maïs
NK603 82. » L’agence note également que Séralini et coll. n’ont pas répondu
à la demande de fournir les données originelles afin qu’une analyse complète
puisse être entreprise.
Au Brésil, la Commission technique nationale sur la biosécurité (CTNBio)
rejeta aussi l’étude 83, de même que la Food Safety Commission du Japon 84,
ainsi que les agences compétentes en Italie (Istituto Superiore di Sanità), au
Pays-Bas (NVWA) et en Roumanie (ANSVSA).
À ma connaissance, il n’existe aucun avis d’agence officielle ayant validé
l’article de Séralini et coll.

4. Une vague de réfutations de scientifiques


Au-delà des critiques de scientifiques français évoquées plus haut, divers sites
| l’innovation politique

Internet étrangers publièrent des prises de position dès le lancement de la


médiatisation de l’étude Séralini 85.
Dans son numéro de mars 2013, le journal Food and Chemical Toxicology,
celui qui avait publié l’étude de Séralini, publia aussi une série de lettres
(« Letters to editor ») reçues à son sujet 86. Sur les dix-sept lettres, une seule est
fondapol

favorable à l’étude, les autres (quarante-cinq signataires au total) sont plus ou


moins sévèrement critiques (jusqu’à la demande de retrait de la publication).
Deux lettres émanent de chercheurs d’industries des biotechnologies, les autres
de chercheurs de la recherche publique ou de sociétés savantes. Certaines
sont des positions personnelles, d’autres apparaissent comme une position
officielle, telles celles de la Société française de pathologie toxicologique ou
de son homologue européen. Ces deux sociétés, outre leurs critiques sur
l’interprétation des données scientifiques, considèrent que, pour des raisons

82. « On the basis of the many scientific deficiencies identified in the study, FSANZ does not accept the
conclusions made by the authors and has therefore found no justification to reconsider the safety of NK603
corn » (Food Standards Australia New Zealand, « Food Standards Australia New Zealand », [décembre 2012],
www.foodstandards.gov.au/consumer/gmfood/seralini/pages/default.aspx).
83. Voir CTNBio, « Considered Opinion », s.d.
(www.conacyt.gob.mx/cibiogem/images/cibiogem/comunicacion/prensa/CTNBIO-Brasil-Seralini1725.pdf).
84. Food Safety Commission of Japan, « Statement of the Food Safety Commission Japan (FSCJ) toward the
paper claiming development of toxicity in maize line NK603 tolerant to the herbicide glyphosate », 12 novembre
2012 (http://www.fsc.go.jp/english/topics/statement_maize_nk603_2012_gm.pdf).
85. Voir, par exemple, « Expert reaction to GM maize and tumours in rats », sciencemediacentre.org,
19 septembre 2012 (www.sciencemediacentre.org/expert-reaction-to-gm-maize-causing-tumours-in-rats/),
ou « Genetically modified corn and cancer – what does the evidence really say? », theconversation.com,
24 septembre 2012
(https://theconversation.com/genetically-modified-corn-and-cancer-what-does-the-evidence-
really-say-9746).
86. Voir ces lettres dans Food and Chemical Toxicology, vol. 53, mars 2013 (www.sciencedirect.com/journal/
food-and-chemical-toxicology/vol/53/suppl/C).

24
éthiques, les rats de l’expérience auraient dû être euthanasiés beaucoup plus
tôt, conformément à la législation européenne sur la protection des animaux de
laboratoire. Ces sociétés s’interrogent également sur l’absence d’identification
du scientifique responsable de l’évaluation histopathologique : le laboratoire
identifié par Michel de Pracontal est un prestataire de service qui n’a certes pas
à être coauteur de la publication, mais néanmoins le pathologiste responsable
doit signer pour accréditer cette expertise. Le secret qui entoure le laboratoire,
qui serait lié à des menaces supposées sur le déroulement de l’étude, apparaît
ainsi sous une lumière différente et semble plutôt en rapport avec une non-
conformité aux bonnes pratiques de laboratoire (souffrance animale inutile,
afin de générer des images spectaculaires) et, peut-être aussi, une absence de
validation de l’expertise par le prestataire.

5. L’étude est retirée par Food and Chemical Toxicology

L’affaire Séralini. L’impasse d’une science militante


Le 28 novembre 2013, la maison d’édition Elsevier annonce qu’« en raison
de la nature des préoccupations soulevées au sujet de cette publication, le
rédacteur en chef [A. Wallace Hayes] a examiné tous les aspects du processus
d’évaluation par les pairs et a demandé l’autorisation de l’auteur de
correspondance d’examiner les données brutes 87 ». Le communiqué relève
« un motif légitime de préoccupation concernant à la fois le nombre d’animaux
dans chaque groupe d’étude et la race particulière sélectionnée [et] qu’aucune
conclusion définitive ne peut être tirée avec ce petit échantillon en ce qui
concerne le rôle du NK603 ou du glyphosate en ce qui concerne la mortalité
globale ou l’incidence de la tumeur 88 ». De plus « les lettres à la rédaction,
à la fois pour et contre, ont servi d’examen postérieur à la publication par
les pairs 89 ». Il en ressortit que les résultats présentés « n’atteignent donc pas
le seuil de publication nécessaire pour Food and Chemical Toxicology 90 ».
Peut-être pour se prémunir contre une éventuelle plainte en diffamation, il est
stipulé que « le rédacteur en chef n’a trouvé aucune preuve de fraude ou de

87. « Due to the nature of the concerns raised about this paper, the Editor-in-Chief examined all aspects of
the peer review process and requested permission from the corresponding author to review the raw data »
(« Elsevier Announces Article Retraction from Journal Food and Chemical Toxicology », 28 novembre 2013,
www.elsevier.com/about/press-releases/research-and-journals/elsevier-announces-article-retraction-from-
journal-food-and-chemical-toxicology).
88. « There is a legitimate cause for concern regarding both the number of animals in each study group and the
particular strain selected [and] no definitive conclusions can be reached with this small sample size regarding
the role of either NK603 or glyphosate in regards to overall mortality or tumor incidence » (ibid.).
89. « Likewise, the Letters to the Editor, both pro and con, serve as a post-publication peer-review » (ibid.).
90. « The results presented (while not incorrect) are inconclusive, and therefore do not reach the threshold of
publication for Food and Chemical Toxicology » (ibid.).

25
fausse déclaration intentionnelle des données 91 ». Ce dernier point alimenta les
protestations des supporteurs de Séralini qui argumentèrent que, puisqu’il n’y
avait pas eu fraude, il n’y avait pas motif à retrait. Mais Hayes expliqua que le
retrait était conforme aux lignes directrices en la matière 92.

6. Le monde de l’écologie politique dénonce un complot


Dès le 28 novembre 2013, Corinne Lepage affirma que « les pressions pour
la “dépublication” de l’étude du professeur Séralini montrent à quel point
l’industrie des biotechnologies est en mesure de contrôler la production
scientifique elle-même. On assiste à une véritable prise de pouvoir des lobbys et
c’est extrêmement préoccupant pour nos sociétés 93 ». En conséquence de quoi,
il fut désormais recherché chez toute personne liée au dossier (ou à la revue
Food and Chemical Toxicology) un « lien avec Monsanto », ce qui donna
lieu à des campagnes sur Internet et dans certains médias (qui ne seront pas
détaillées ici). L’arrivée début 2013 dans le comité éditorial de la revue Food
| l’innovation politique

and Chemical Toxicology du toxicologue Richard Goodman, professeur à


l’université du Nebraska et ancien employé de Monsanto entre 1997 et 2004,
fut ainsi pointée du doigt 94. La divulgation de courriels internes à Monsanto
confirma pour certains l’influence déterminante de Monsanto dans le retrait 95,
ce qui devint la version médiatiquement dominante, mais une lecture différente
est cependant possible 96. La recherche de conflits d’intérêts toucha aussi Hayes
fondapol

lui-même, car il avait été consultant pour Monsanto 97.

91. « Unequivocally, the Editor-in-Chief found no evidence of fraud or intentional misrepresentation of the
data » (ibid.). Gilles-Éric Séralini a porté plainte en diffamation à plusieurs reprises, avec succès, contre l’AFBV
(qui avait mis en doute l’« indépendance » de Séralini), et aussi contre Marianne et Jean-Claude Jaillette, suite
à un article qui avait repris le terme de « fraude » (voir Jean-Claude Jaillette, « OGM : Lepage et Séralini veulent
faire taire “Marianne” », marianne.fr, 17 janvier 2013, www.marianne.net/debattons/editos/ogm-lepage-et-
seralini-veulent-faire-taire-marianne).
92. « Food and Chemical Toxicology Editor-in-Chief, A. Wallace Hayes, Publishes Response to Letters to the
Editors », 10 décembre 2013
(www.elsevier.com/about/press-releases/research-and-journals/food-and-chemical-toxicology-editor-in-
chief,-a.-wallace-hayes,-publishes-response-to-letters-to-the-editors).
93. Cité in Stéphane Foucart, « OGM : l’étude polémique du professeur Séralini désavouée », lemonde.fr, 29
novembre 2013 (www.lemonde.fr/planete/article/2013/11/29/ogm-l-etude-polemique-du-professeur-seralini-
desavouee_3522525_3244.html).
94. Hayes expliqua que M. Goodman n’a pas été associé au processus ayant conduit au retrait de l’étude :
« M. Séralini ne peut l’ignorer, car il sait qui a signé l’accord de confidentialité que nous avons contracté afin
d’analyser certaines de ses données non publiées » (ibid.).
95. Voir « « Échanges internes de Monsanto sur la rétractation de l'étude Séralini », fr.scribd.com (https://
fr.scribd.com/document/360552693/Echanges-internes-de-Monsanto-sur-la-retractation-de-l-etude-
Seralini). Dans ces différents échanges, des employés de Monsanto discutent s’il convient ou non d’envoyer
une lettre de réfutation à la revue. Ils émettent le souhait que la recherche publique le fasse et apprennent
d’un contact que ce sera le cas. L’un des employés est bien en contact avec Hayes, qui souhaite recevoir
des informations fiables pour juger du dossier Séralini ; il mentionne une toxicologue, Helen Cunny, que les
employés de Monsanto espèrent voir encouragée, mais celle-ci ne publiera apparemment aucune lettre.
96. Pour une version analysant « les tâtonnements d’une entreprise confrontée à un problème de taille et,
singulièrement, bricolant des éléments de réponse au fur et à mesure des événements », voir « “Monsanto
Papers” et les rats de Séralini : la farce continue ! », seppi.over-blog, 4 septembre 2017 (http://seppi.over-blog.
com/2017/09/monsanto-papers-et-les-rats-de-seralini-la-farce-continue.html).
97. La presse accusatrice n’a que rarement fait état d’une interview de Hayes sur ce sujet. Ce dernier a signé un
contrat de consultance avec Monsanto en août 2012 (date de l’acceptation de l’article de Séralini), mais affirme
26 qu’il n’était plus sous contrat en 2013 (au moment du retrait de l’article).
On notera également à ce stade, comme contre-feu, quelques tentatives de
l’écologie politique, dont celle de la sénatrice Marie-Christine Blandin qui saisit
le HCB, pour obtenir (sans succès) le retrait d’autres publications dans le même
journal 98.

7. Considérations sur la republication de l’article


Il n’est pas illégitime qu’une publication retirée soit republiée après avoir tenu
compte des critiques. Cependant, la republication de l’article de Séralini et al.
en juin 2014 par la revue Environmental Sciences Europe reprend les mêmes
conclusions déjà réfutées, en se contentant de changements mineurs dans la
forme et d’arguments verbaux 99. Les manipulations dans la présentation des
images sont toujours présentes et la nouvelle version n’a pas été soumise à
un processus de peer reviewing, comme l’a reconnu le rédacteur en chef du
journal 100. Dans le même numéro de la revue, quatre des auteurs publient un

L’affaire Séralini. L’impasse d’une science militante


autre article où ils se disent victimes de censure et d’attaques de personnes
ayant des conflits d’intérêts 101.
Mais, en réalité, quelle est la crédibilité de la revue Environmental Sciences
Europe ? Avant cette republication, ce journal très peu coté avait publié vingt-
deux articles sur les OGM, dont quinze d’auteurs notoirement opposés aux
OGM (certains avec un ton agressif) ou/et membres d’organisations anti-OGM
ou ayant reçu des financements de lobbys anti-OGM. Il est permis de penser
qu’il fournit un exemple d’un journal scientifique dirigé par des sympathisants
de la cause anti-OGM.
L’Anses, saisie par la Direction générale de la concurrence, de la consommation
et de la répression des fraudes pour « analyse des différences de la publication
de Séralini et al. (2014) […] par rapport à la publication initiale de 2012 »,
conclut le 2 décembre 2014 que la republication « ne remet pas en cause les
conclusions de l’avis initial du 19 octobre 2012 102 ».
Cette republication a permis aux collaborateurs de Séralini d’affirmer que
l’étude était désormais validée.

98. Voir Marcel Kuntz, « Oui, la publication de Séralini est un poison », marcel-kuntz-ogm.fr, 18 mars 2014
(www.marcel-kuntz-ogm.fr/article-publi-seralini-poison-123001107.html).
99. Gilles-Éric Séralini et al., « Republished study: long-term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-
tolerant genetically modified maize », Environmental Sciences Europe, 24 juin 2014 (https://enveurope.
springeropen.com/articles/10.1186/s12302-014-0014-5).
100. Voir Barbara Casassus, « Paper claiming GM link with tumours republished », nature.com, 24 juin 2014
(www.nature.com/news/paper-claiming-gm-link-with-tumours-republished-1.15463).
101. Gilles-Éric Séralini, Robin Mesnage, Nicolas Defarge et Joël Spiroux de Vendômois, « Conflicts of interests,
confidentiality and censorship in health risk assessment: the example of an herbicide and a GM », Environmental
Sciences Europe, 24 juin 2014 (https://enveurope.springeropen.com/articles/10.1186/s12302-014-0013-6).
102. Anses, « Note d’appui scientifique et technique […] relatif à l’analyse des différences de la publication de
Séralini et al. (2014) […] par rapport à la publication initiale de 2012 », 2 décembre 2014, p. 1
(www.anses.fr/fr/system/files/BIOT2014sa0155.pdf).

27
8. Des études publiques : la « vraie fin de l’affaire Séralini » ?
D’un montant total estimé à 15 millions d’euros, les études GRACE et
G-TwYST, financées par l’Union européenne, et GMO90+, financée par le
gouvernement français (voir encadré), ont récemment rendu public leurs
résultats, qui ne montrent pas d’effet toxique de la consommation du maïs
NK603 ou MON810.

Les études publiques européennes


Le projet de recherche GRACE° (juin 2012-novembre 2015) comportait 19
partenaires de 13 pays. Les études suivantes ont été réalisées :
• étude A : étude toxicologique subchronique*, après alimentation de groupes de 5
rats mâles et de 5 femelles pendant 90 jours (160 animaux au total) par des graines
d’une lignée de maïs MON810 de Monsanto ;
• étude B : idem avec une lignée MON810 de Pioneer ;
• étude C : étude d’un an sur le maïs MON810 de Monsanto (groupes de 5 rats mâles
| l’innovation politique

et de 5 femelles, 160 animaux au total) ;


• étude D : étude longitudinale et métabolomique* (profilage à grande échelle)
utilisant le maïs MON810 de Monsanto (groupes de 3 rats mâles et de 3 femelles,
120 animaux au total) ;
• étude E : idem avec une lignée MON810 de Pioneer.
Les études A et B n’ont pas révélé de toxicité* des maïs MON810 par rapport au
maïs témoin°°. Ces études confirment ainsi les données fournies dans le cadre
fondapol

réglementaire par Monsanto pour autorisation de mise sur le marché. L’étude C ne


fournit pas d’indication que des études plus longues que sur 90 jours fourniraient
des informations supplémentaires pour l’évaluation toxicologique de ce maïs°°°. Des
effets non intentionnels de ce maïs n’ont pas non plus été détectés lors d’analyses
métabolomiques de sérums de rats nourris pendant 90 jours.
Le projet G-TwYST°°°° (avril 2014-avril 2018) résulte d’un appel d’offres en
conséquence directe de l’étude Séralini et al. Il a effectué des études après
alimentation de rats avec le maïs NK603 comparé à des maïs témoins :
• études de toxicité subchronique* après 90 jours, l’une avec des taux d’inclusion
de 11 et 33 % du maïs dans l’alimentation et l’autre avec des taux d’inclusion allant
jusqu’à 50 % ;
• étude de toxicité chronique* après 1 an (taux d’inclusion du maïs de 11 et 33 %) ;
• étude de cancérogénicité sur 2 ans, combinée à la précédente.
Dans les trois essais, des lots de maïs NK603, non traité ou traité une fois avec du
Roundup lors de la culture, ont été comparés à des maïs témoins (conventionnels)
non traités. Des rats d’une race montrant la plus faible incidence de tumeurs
spontanées dans la plupart des organes (par rapport à la race utilisée par Séralini
et al.) furent utilisés, avec 50 animaux par groupe pour l’étude de cancérogénicité
(contre seulement 10 pour Séralini et al.). Les résultats ne révèlent aucun effet
indésirable lié à l’alimentation pendant une durée allant jusqu’à deux ans par le
maïs NK603 cultivé avec ou sans Roundup°°°°°. Les études de toxicité subchronique
confirment là aussi les données fournies dans le cadre réglementaire par Monsanto
pour autorisation de mise sur le marché.
28
Le projet GMO90+ (Genetic Modified Organisms 90-day rodent trial extended to
180-day) s’inscrit dans le cadre du programme Risk’OGM financé par le ministère
chargé de l’Écologie et qui, depuis 2010, avait pour but de documenter les risques
prétendument présentés par les OGM. GMO90+ a été retenu suite à l’appel à
propositions de recherche de 2013, pour un coût de 2,5 millions d’euros. Dans cette
étude°°°°°°, les rats ont été nourris pendant 3 ou 6 mois avec du maïs MON810 ou
NK603, ou des maïs témoins (8 groupes de 60 rats, 30 par sexe). Deux techniques
de profilage à haut débit ont été utilisées : la transcriptomique* et la métabolomique.
L’objectif était d’identifier des biomarqueurs précoces de l’altération de certaines
fonctions biologiques après alimentation par ces maïs. « Au terme de six mois
d’expérimentation, aucune différence significative du point de vue biologique n’a
été identifiée entre régimes OGM et non-OGM°°°°°°°. » En revanche, des marqueurs
pouvant différencier les régimes MON810 et NK603 ont été identifiés, tout
simplement parce que les lignées de maïs (fonds génétiques) ne sont pas les mêmes
et ont été cultivées en des lieux différents. Autrement dit : différentes lignées de
maïs couramment consommées entraînent plus de modifications biologiques chez

L’affaire Séralini. L’impasse d’une science militante


les rats que celles cherchées, à grands frais d’argent public, en conséquence de la
nature « OGM » du maïs. D’autre part, « aucune altération anatomo-pathologique du
foie, des reins ou de l’appareil reproducteur des rats soumis aux régimes contenant
ces OGM » n’a été observée par les techniques d’anatomopathologie (études
macroscopique et microscopique des tissus pour détecter d’éventuelles anomalies).
° Commission européenne, « Final Report Summary - GRACE (GMO Risk Assessment and Communication of
Evidence) » (https://cordis.europa.eu/project/rcn/104334/reporting/en).
°° À noter qu’aucune étude subchronique à 90 jours (y compris de la recherche publique) n’a fourni une
preuve de toxicité d’un OGM sélectionné pour mise sur le marché. Pour la compilation de ces études, voir
Agnès E. Ricroch, Audrey Boisron et Marcel Kuntz, « Looking back at safety assessment of GM food/feed: an
exhaustive review of 90-day animal feeding studies », International Journal of Biotechnology, vol. 13, n° 4,
janvier 2014, p. 230-256. Que l’EFSA ne les juge pas systématiquement nécessaires n’a pas dissuadé l’Union
européenne de rendre ces études obligatoires (voir Commission européenne, « Règlement d’exécution (UE)
n° 503/2013 de la Commission du 3 avril 2003 », Journal officiel de l’Union européenne, 8 juin 2013, p. 157/1-
157/48 (https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32013R0503&from=FR).
°°° Cela est évidemment contre-intuitif pour les non-spécialistes, mais il faut noter que tel était déjà la
conclusion d’une compilation de la littérature scientifique mise en ligne fin 2011 : voir Chelsea Snell, Aude
Bernheim, Jean-Baptiste Bergé, Marcel Kuntz, Gérard Pascal, Alain Paris et Agnès E. Ricroch, « Assessment
of the health impact of GM plant diets in long-term and multigenerational animal feeding trials: a literature
review », Food and Chemical Toxicology, vol. 50, n° 3-4, mars-avril 2012, p. 1134-1148.
°°°° Commission européenne, « GMP Two Year Safety Testing » (https://cordis.europa.eu/project/rcn/191522/
reporting/en).
°°°°° Voir Pablo Steinberg et al., « Lack of adverse effects in subchronic and chronic toxicity/carcinogenicity
studies on the glyphosate-resistant genetically modified maize NK603 in Wistar Han RCC rats »,
Archives of Toxicology, vol. 93, n° 4, avril 2019, p. 1095-1139 (https://link.springer.com/article/10.1007
%2Fs00204-019-02400-1).
°°°°°° Voir Xavier Coumoul et al., « The GMO90+ Project: Absence of Evidence for Biologically Meaningful
Effects of Genetically Modified Maize-based Diets on Wistar Rats After 6-Months Feeding Comparative Trial »,
Toxicological Science, vol. 168, n° 2, avril 2019, p. 315-338 (https://doi.org/10.1093/toxsci/kfy298).
°°°°°°° Inra, « Maïs OGM MON 810 et NK603 : pas d’effets détectés sur la santé et le métabolisme des rats »,
communiqué de presse, 12 décembre 2018 (http://presse.inra.fr/Communiques-de-presse/Mais-OGM-MON-
810-et-NK603-pas-d-effets-detectes-sur-la-sante-et-le-metabolisme-des-rats).

29
Le communiqué des laboratoires impliqués dans l’étude GMO90+ explique
que « l’enjeu était de fournir des données clés utilisables dans le cadre des
processus d’évaluation des risques 103 », sans mention de la véritable origine
du projet : les allégations de Séralini et al.
En revanche, pour le journaliste Sylvestre Huet ces résultats, en conjonction
avec ceux des études européennes, signent « la vraie fin de l’affaire Séralini 104 ».
Le 4 juillet 2018, Le Figaro consacra une pleine page sur ce thème, avec
notamment deux articles, intitulés « Lien entre OGM et cancer : l’étude était
fausse 105 » et « OGM : une manipulation scientifico-médiatique soigneusement
préparée 106 », suivis d’une tribune de Luc Ferry quelques semaines plus tard,
titrée « Non, les OGM ne sont pas du poison ! 107 ».
Mais même si, selon un journaliste du Monde, « la question est désormais
tranchée 108 », cela n’empêche pas un éditorial du même journal de dénigrer
l’évaluation scientifique des risques des OGM en Europe (alors que rien ne
permet de conclure, à partir des études récentes, qu’elle a été prise en défaut),
| l’innovation politique

en prônant « une réforme de l’expertise sanitaire et environnementale » et en


saluant « l’adoption par le Parlement européen […] d’un projet de refonte du
système d’expertise communautaire vers plus de transparence, d’indépendance
et d’intégrité [qui] devrait permettre, sur le long terme, de restaurer la confiance
dans les autorités sanitaires 109 ».
Science et Avenir se montra moins critique vis-à-vis de Séralini que lors de
fondapol

sa réaction initiale en septembre 2012, mettant au même niveau, dans une


illustration, l’étude de Séralini et les trois études européennes récentes 110.
L’Obs (anciennement Nouvel Observateur) ne fit pas de mea culpa, redonna
même la parole à un Séralini contestant les études récentes, et tenta de semer

103. « GM090plus », 3 octobre 2014 (http://recherche-riskogm.fr/fr/page/gmo90plus).


104. Sylvestre Huet, « OGM-poisons ? La vraie fin de l’affaire Séralini », huet.blog.lemonde.fr, 11 décembre
2018 (http://huet.blog.lemonde.fr/2018/12/11/ogm-poisons-la-vraie-fin-de-laffaire-seralini/).
105. Cécile Thibert, « Lien entre OGM et cancer : l’étude était fausse », lefigaro.fr, 4 juillet 2018 (www.lefigaro.fr/
sciences/2018/07/03/01008-20180703ARTFIG00322-une-grande-etude-europeenne-invalide-le-lien-entre-
mais-ogm-et-cancer.php).
106. Cyrille Vanlerberghe, « OGM : une manipulation scientifico-médiatique soigneusement préparée »,
lefigaro.fr, 4 juillet 2018
(www.lefigaro.fr/sciences/2018/07/03/01008-20180703ARTFIG00273-ogm-une-manipulation-scientifico-
mediatique-soigneusement-preparee.php).
107. Luc Ferry, « Non les OGM ne sont pas du poison ! », lefigaro.fr, 26 juillet 2018
(www.lefigaro.fr/vox/societe/2018/07/25/31003-20180725ARTFIG00262-luc-ferry-non-les-ogm-ne-sont-pas-
du-poison.php).
108. Stéphane Foucart, « OGM : six ans après l’“affaire Séralini”, une étude conclut à l’absence de toxicité sur
les rats », lemonde.fr, 13 décembre 2018 (www.lemonde.fr/planete/article/2018/12/13/toxicite-des-mais-
transgeniques-une-etude-d-ampleur-conclut-a-l-absence-d-effets-sur-les-rats_5396681_3244.html).
109. « OGM : l’expertise sanitaire en progrès », lemonde.fr, 13 décembre 2018
(www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/13/ogm-l-expertise-sanitaire-en-progres_5396837_3232.html).
110. Rachel Mulot, « Une étude conclut à l’innocuité de maïs OGM », Science et Avenir, 3 février 2019
(https://www.sciencesetavenir.fr/sante/une-etude-conclut-a-l-innocuite-de-mais-ogm_131041).

30
un doute sur le thème « les choses ne sont pas aussi simples », avec la théorie,
déjà évoquée ci-dessus, d’un Monsanto tout puissant 111. Un média dans la
mouvance écologique redonna aussi la parole à Séralini, mais de manière
moins caricaturale 112, tandis que le site Reporterre lui offrait une tribune, sans
contradicteur et sans commentaires 113.

CONCLUSION

À l’origine, l’opération de communication du Criigen put réussir grâce à la


vulnérabilité des médias au « syndrome de la recherche unique 114 » et à leur
appétence pour le catastrophisme de l’écologie politique. Pour la plupart
des médias, les réfutations de publications antérieures de la même équipe

L’affaire Séralini. L’impasse d’une science militante


(effectuées par toutes les agences officielles saisies pour les examiner 115) n’ont
pas servi d’avertissement. La mauvaise image de Monsanto – et par voie de
conséquence des OGM – a joué un rôle crucial dans la crédibilité initiale
des allégations, de même que le statut autoproclamé de contre-pouvoir des
militants anti-OGM. La réussite de ces derniers tient, entre autres, au fait qu’ils
ont su imposer les termes du débat (les risques, qui occultent les avantages) en
revisitant le mythe de David contre Goliath.
Cette affaire illustre cependant la capacité d’« abus de contre-pouvoirs »
desdits militants, ainsi que leur propension à vouloir discréditer les porteurs
de faits contraires à leur opinion 116 ou à échafauder des théories du complot,
plutôt que d’accepter les faits et de changer d’opinion. Cela fut une constante
tout au long de cette affaire (et dans d’autres), et le demeure encore aujourd’hui
dans bien des affaires.

111. Arnaud Gonzague, « “L’Obs” a-t-il vraiment écrit n’importe quoi sur le maïs OGM ? », nouvelobs.com,
14 décembre 2018
(www.nouvelobs.com/sante/20181214.OBS7180/l-obs-a-t-il-vraiment-ecrit-n-importe-quoi-sur-le-mais-ogm.html).
112. Romain Loury, « Toxicité des OGM : la “polémique Séralini” est de retour », journaldelenvironnement.net,
13 décembre 2018
(www.journaldelenvironnement.net/article/toxicite-des-ogm-la-polemique-seralini-est-de-retour,95242).
113. « À nouveau attaqué, le professeur Séralini répond à ses détracteurs », tribune de Gilles-Éric Séralini,
reporterre.net, 13 décembre 2018 (https://reporterre.net/A-nouveau-attaque-le-professeur-Seralini-repond-a-
ses-detracteurs).
114. Sur ce thème, lire Pascal Lapointe, « Le syndrome de la recherche unique », sciencepresse.qc.ca,
14 janvier 2012 (www.sciencepresse.qc.ca/blogue/2012/01/14/syndrome-recherche-unique).
115. Voir Marcel Kuntz, « Science “citoyenne” ou “science” parallèle politisée ? », marcel-kuntz-ogm.fr,
12 décembre 2009 (www.marcel-kuntz-ogm.fr/article-science-citoyenne-41024064.html).
116. Les attaques contre Gérard Pascal, évoquées dans cette note, qui semblent concertées, en fournissent
un exemple.

31
La thématique des conflits d’intérêts 117 a été omniprésente et a concerné divers
protagonistes, sans que rien ne démontre qu’ils ont joué un rôle déterminant
dans le positionnement des uns ou des autres.
Cette affaire met également en lumière les postures peu glorieuses d’un certain
nombre de responsables politiques, ce qui a été le cas de longue date dans le
dossier des OGM.
La science a été malmenée dans cette affaire (conditions de médiatisation,
absence de transparence, non-respect éthique, interprétation inappropriée de
résultats, refus des critiques légitimes…). La science a certes rétabli les faits,
mais sa victoire reste fragile. La stratégie de communication des anti-OGM
a été plus efficace que le sérieux des études scientifiques : le doute persiste
dans beaucoup d’esprits et la recherche publique n’a toujours pas relancé de
programmes impliquant la transgénèse végétale. Il existe également d’autres
difficultés. D’abord en raison des divisions idéologiques entre scientifiques
eux-mêmes. La montée dans l’opinion, y compris dans les milieux scientifiques,
| l’innovation politique

de l’idéologie postmoderne* 118 (constructiviste* et relativiste) favorise une


« science » parallèle 119 (si la science est considérée comme une construction
sociale* et que tout se vaut, alors une telle « science » militante devient
légitime et la confusion s’installe). D’autre part, on peut noter que le peer
reviewing déficient pour la publication discutée ici n’a pas servi de leçon :
deux publications postérieures cosignées par Gilles-Éric Séralini ont à nouveau
fondapol

donné lieu à réfutation 120.


Le problème posé par les publications scientifiques pourrait être plus général :
des études au protocole expérimental discutable et aux conclusions fragiles
sont de plus en plus fréquemment publiées, par exemple en prétendant
avoir observé un impact négatif de l’agriculture moderne ou de tel produit
chimique. Ce type de publications est souvent médiatisé par les services de
communication des institutions scientifiques, peut-être afin de promouvoir
leur institut de recherche en communiquant en conformité idéologique avec
la doxa catastrophiste du moment. En fait, le « précautionnisme » a induit
un véritable affairisme scientifique pour évaluer les risques de toutes sortes
d’activités humaines, un business où tous les acteurs (chercheurs, revues,
institutions scientifiques, sans oublier les médias) ont intérêt à l’identification
d’un effet délétère…

117. Il s’agit en réalité de liens d’intérêts, qui ne sont pas condamnables en soi (mais peuvent devenir un moyen
commode pour discréditer) et sont quelquefois inévitables, et pour lesquels des règles sont nécessaires pour
éviter qu’ils ne deviennent « conflits » véritables.
118. Voir Marcel Kuntz, « Menaces postmodernes sur la science », marcel-kuntz-ogm.fr, 9 octobre 2013 (www.
marcel-kuntz-ogm.fr/article-menaces-postmodernes-sur-la-science-120498826.html).
119. Voir Marcel Kuntz, « “Parallel science” of NGO advocacy groups: How post-modernism encourages »,
trop-libre.fr, 6 août 2017 (www.trop-libre.fr/“parallel-science”-of-ngo-advocacy-groups-how-post-modernism-
encourages-pseudo-science/).
120. Voir Marcel Kuntz, « How anti-GMO research is manufactured: Challenging two Séralini-lab studies that
fueled renewed safety concerns over GMOs and glyphosate », geneticliteracyproject.org, 24 septembre 2018
(https://geneticliteracyproject.org/2018/09/24/how-anti-gmo-research-is-manufactured-challenging-two-
seralini-lab-studies-that-fueled-renewed-safety-concerns-over-gmos-and-glyphosate/).
32
GLOSSAIRE

Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de


l’environnement et du travail). Établissement public à caractère administratif
créé en 2010. Ses missions couvrent l’évaluation des risques dans les domaines
indiqués en vue d’éclairer les pouvoirs publics. L’agence résulte de la fusion
de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), créée en 1999,
à la suite de la crise de la « vache folle », et de l’Agence française de sécurité
sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset).
www.anses.fr/fr

Constructivisme/construction sociale. Le terme constructivisme s’emploie dans


des sens différents. Il est utilisé ici afin d’illustrer le sens que lui a donné la
sociologie des science studies : la science serait un discours construit par une

L’affaire Séralini. L’impasse d’une science militante


communauté interprétative qui partage les mêmes présupposés et créé par
le mélange de circonstances sociales, d’opinions, d’incitations financières et
de volonté de pouvoir. Les faits scientifiques n’auraient donc aucune raison
d’être considérés comme objectifs ou comme correspondants au réel. Ce
constructivisme mène au relativisme.
EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments). Agence financée par le
budget de l’Union européenne et créée en 2002, ses travaux couvrent toutes
les questions en lien direct ou indirect avec la sécurité alimentaire humaine et
animale. Ses évaluations des risques répondent le plus souvent à des demandes
de conseil scientifique émanant de la Commission européenne, du Parlement
européen ou des États membres de l’Union européenne.
www.efsa.europa.eu/fr

Génétique. Étudie les caractères héréditaires des individus, leur transmission


aux générations suivantes et leurs variations (mutations). L’ADN est le support
chimique de l’information génétique, dont l’unité de base d’hérédité est le
gène. On appelle « allèles » les différentes versions d’un même gène. Le fonds
génétique d’une lignée représente l’ensemble de ses caractères, donc des allèles
qu’elle contient.
www.futura-sciences.com/sante/definitions/genetique-genetique-152/

HCB (Haut Conseil des biotechnologies). Instance française indépendante,


créée en 2008, chargée d’éclairer la décision publique sur les biotechnologies,
notamment les OGM. Le HCB a succédé à la Commission du génie génétique
et à la Commission du génie biomoléculaire (créées dans les années 1980). C’est

33
un organisme bicéphale : le Comité scientifique rend des avis sur les risques
pour l’environnement et la santé publique, le Comité économique éthique et
social (CEES) rend des « recommandations » sur les « aspects sociétaux » des
biotechnologies.
www.hautconseildesbiotechnologies.fr

Métabolomique. Science récente qui étudie l’ensemble des métabolites, ou plus


exactement des familles de métabolites dit primaires (sucres, acides aminés,
acides gras, etc.) ou secondaires (dont des produits potentiellement toxiques,
comme les alcaloïdes, etc.) présents dans un organisme, un organe, voire une
cellule.
https://masse-spec.fr/metabolomique

OGM (organisme génétiquement modifié). La définition d’un OGM varie


selon les pays, ainsi que les réglementations afférentes. En 1990, l’Union
| l’innovation politique

européenne a défini légalement par une directive ce qu’est une « modification


génétique ». Ce concept réglementaire est non pertinent scientifiquement, car il
se rapporte à des techniques d’obtention (comme la transgénèse) et non pas aux
propriétés du produit final. Légalement, il s’applique à des microorganismes, à
des animaux ou à des plantes. Ici, le terme se rapporte aux plantes.
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=celex%3A32001L0018
fondapol

Peer reviewing/peer review. « Évaluation par les pairs ». Principe fondamental


de la recherche scientifique, il s’agit de l’activité de chercheurs qui jugent de
façon critique les travaux d’autres chercheurs, par exemple une étude soumise
à publication (le manuscrit proposé est reçu par le directeur de la revue, qui
l’envoie pour évaluation à des chercheurs réputés compétents dans le domaine).
www.soundofscience.fr/908

Postmodernisme/postmoderne. Idéologie dont l’influence s’est progressivement


accrue depuis la fin des années 1960, devenue médiatiquement dominante
depuis une vingtaine d’années. Elle se caractérise par le déni des points de
vue philosophiques des Lumières, la suspicion contre la raison et le progrès,
et donc contre la science et la technologie. La sociologie des sciences studies
a contribué à installer cette idéologie au cœur de certaines institutions
scientifiques : la science considérée comme une construction sociale et
un réseau de controverses et de pouvoir. Plus largement à l’œuvre dans la
société, le postmodernisme valorise le relativisme et le politiquement correct,
et favorise le communautarisme. Le postmodernisme dérive de la culpabilité
de l’Occident et encourage la victimisation de communautés qui se vivent
au travers des fautes commises à leur encontre (esclavagisme, colonialisme,

34
racisme, sexisme, etc.). Les sciences auraient, elles aussi, un lourd dossier à
charge car leurs « fautes » seraient nombreuses : le projet Manhattan et autres
armes de destructions massives, les pollutions chimiques, etc.
www.marcel-kuntz-ogm.fr/article-menaces-postmodernes-sur-la-
science-120498826.html

Relativisme/relativisme. Dans Le Relativisme (PUF, coll. « Que sais-je ? »,


2008), Raymond Boudon distingue « le “bon” relativisme qui favorise
le respect de l’Autre, du “mauvais”, qui engendre une perte des repères
intellectuels, alimente le nihilisme et nuit à la démocratie ». Mentionnons
aussi le relativisme cognitif qui affirme l’égale (absence) d’objectivité entre
la connaissance scientifique et les autres explications (www.cairn.info/revue-
l-annee-sociologique-2006-1-page-15.htm#). La vision postmoderne tend
également vers la réfutation de la neutralité axiologique de la science : les
scientifiques voulant s’en tenir aux faits (pour éventuellement en tirer des

L’affaire Séralini. L’impasse d’une science militante


valeurs) étant délégitimés par rapport à ceux qui mettent en avant, en tant que
valeur, la prise de conscience de la responsabilité incombant aux scientifiques
(les faits devenant secondaires). Que la postmodernité relativiste, sous ses
différentes formes, « soit en fait une agression contre la science est difficile
à saisir pour beaucoup de scientifiques, parce qu’elle avance déguisée sous
les habits de la démocratie, de la liberté d’expression et de la tolérance de la
diversité des opinions » (Marcel Kuntz, Commentaire, n° 142, été 2013).
Toxicité chronique/subchronique. Effet nocif résultant de l’exposition à des
doses répétées d’une substance au cours d’une période relativement longue
(chronique) ou plus courte (subchronique). Le terme s’utilise aussi pour décrire
les effets observés chez des animaux de laboratoire.
www.ineris.fr/fr/risques/comment-evaluer-risque/composantes-risque/
definitions-concepts-base-risque-chronique

Transcriptomique. Science récente qui étudie le transcriptome (ensemble des


ARN messagers issus de l’expression d’un génome), avec pour ambition de
mesurer l’expression de tous les gènes d’un organisme, d’un organe, voire
d’une cellule.
www.universalis.fr/encyclopedie/transcriptome/

Transgénèse/transgénique. La transgénèse désigne l’ensemble des techniques


permettant d’introduire et de faire exprimer dans un organisme vivant un
ou des gènes provenant d’un autre organisme. L’organisme ainsi produit est
nommé transgénique.
www.gnis-pedagogie.org/biotechnologie-amelioration-transgenese-genetique.
html

35
Avril 2016 Avril 2016

Les zadistes (1) : Les zadistes (2) :


un nouveL La tentation
anticapitaLisme de La vioLence
| l’innovation politique
fondapol

Eddy FougiEr Eddy FougiEr

La contestation animaliste radicale


Eddy Fougier, janvier 2019, 56 pages
Les zadistes (1) : un nouvel anticapitalisme
Eddy Fougier, avril 2016, 44 pages
Les zadistes (2) : la tentation de la violence
Eddy Fougier, avril 2016, 44 pages
Contester les technosciences : leurs raisons
Eddy Fougier, juillet 2011, 40 pages
Contester les technosciences : leurs réseaux
36 Sylvain Boulouque, juillet 2011, 56 pages
Démocraties sous tension
Sous la direction de Dominique Reynié
Coffret en deux volumes, 276 pages, 25 €, disponible sur fondapol.org

Democracies Under Pressure


Edited by Dominique Reynié
Box in two volumes, 276 pages, 25€, all results available on fondapol.org/en 37
fondapol

38
| l’innovation politique
NOS PUBLICATIONS
Démocraties sous tension
Sous la direction de Dominique Reynié,
mai 2019, volume I, Les enjeux, 156 pages ; volume II, Les pays, 120 pages
La longue gouvernance de Poutine
Vladislav Sourkov, mai 2019, 52 pages
Politique du handicap : pour une société inclusive
Sophie Cluzel, avril 2019, 44 pages
Ferroviaire : ouverture à la concurrence, une chance pour la SNCF
David Valence et François Bouchard, mars 2019, 64 pages
Un an de populisme italien
Alberto Toscano, mars 2019, 56 pages
Une mosquée mixte pour un islam spirituel et progressiste
Eva Janadin et Anne-Sophie Monsinay, février 2019, 72 pages
Une civilisation électrique (2) Vers le réenchantement
Alain Beltran et Patrice Carré, février 2019, 56 pages
Une civilisation électrique (1) Un siècle de transformations
Alain Beltran et Patrice Carré, février 2019, 56 pages
Prix de l’électricité : entre marché, régulation et subvention
Jacques Percebois, février 2019, 64 pages
Vers une société post-carbone
Patrice Geoffron, février 2019, 60 pages
Énergie-climat en Europe : pour une excellence écologique
Emmanuel Tuchscherer, février 2019, 48 pages
L’Opinion européenne en 2018
Dominique Reynié (dir.), éditions Marie B / collection Lignes de Repères,
janvier 2019, 176 pages
La contestation animaliste radicale
Eddy Fougier, janvier 2019, 56 pages
Le numérique au secours de la santé
Serge Soudoplatoff, janvier 2019, 60 pages
Le nouveau pouvoir français et la coopération franco-japonaise
Fondation pour l’innovation politique, décembre 2018, 204 pages
Les apports du christianisme à l’unité de l’Europe
Jean-Dominique Durand, décembre 2018, 52 pages
La crise orthodoxe (2) Les convulsions, du XIXe siècle à nos jours
Jean-François Colosimo, décembre 2018, 52 pages
La crise orthodoxe (1) Les fondations, des origines au XIXe siècle
Jean-François Colosimo, décembre 2018, 52 pages
La France et les chrétiens d’Orient, dernière chance
Jean-François Colosimo, décembre 2018, 56 pages

39
Le christianisme et la modernité européenne (2)
Comprendre le retour de l’institution religieuse
Philippe Portier et Jean-Paul Willaime, décembre 2018, 52 pages
Le christianisme et la modernité européenne (1)
Récuser le déni
Philippe Portier et Jean-Paul Willaime, décembre 2018, 52 pages
Commerce illicite de cigarettes :
Les cas de Barbès-La Chapelle, Saint-Denis et Aubervilliers-Quatre-Chemins
Mathieu Zagrodzki, Romain Maneveau et Arthur Persais, novembre 2018, 84 pages
L’avenir de l’hydroélectricité
Jean-Pierre Corniou, novembre 2018, 64 pages
Retraites : Leçons des réformes italiennes
Michel Martone, novembre 2018, 48 pages
Les géants du numérique (2) : Un frein à l’innovation ?
Paul-Adrien Hyppolite et Antoine Michon, novembre 2018, 84 pages
Les géants du numérique (1) : Magnats de la finance
Paul-Adrien Hyppolite et Antoine Michon, novembre 2018, 80 pages
| l’innovation politique

L’intelligence artificielle en Chine : Un état des lieux


Aifang Ma, novembre 2018, 60 pages
Alternative für Deutschland : Établissement électoral
Patrick Moreau, octobre 2018, 72 pages
Les Français jugent leur système de retraite
Fondation pour l’innovation politique, octobre 2018, 28 pages
fondapol

Migrations : La France singulière


Didier Leschi, octobre 2018, 56 pages
La révision constitutionnelle de 2008 : un premier bilan
Hugues Hourdin, octobre 2018, 52 pages
Préface d’Édouard Balladur et de Jack Lang
Les Français face à la crise démocratique : Immigration, populisme, Trump, Europe...
AJC Europe et la Fondation pour l’innovation politique, septembre 2018, 72 pages
Les “Démocrates de Suède” : un vote anti-immigration
Johan Martinsson, septembre 2018, 64 pages
Les Suédois et l’immigration (2) : fin du consensus ?
Tino Sanandaji, septembre 2018, 56 pages
Les Suédois et l’immigration (1) : fin de l’homogénéité ?
Tino Sanandaji, septembre 2018, 56 pages
Éthiques de l’immigration
Jean-Philippe Vincent, juin 2018, 56 pages
Les addictions chez les jeunes (14-24 ans)
Fondation pour l’innovation politique, juin 2018, 56 pages
Enquête réalisée en partenariat avec la Fondation Gabriel Péri et le Fonds
Actions Addictions
Villes et voitures : pour une réconciliation
Jean Coldefy, juin 2018, 60 pages
France : Combattre la pauvreté des enfants
Julien Damon, mai 2018, 48 pages
40
Que pèsent les syndicats ?
Dominique Andolfatto, avril 2018, 56 pages
L’ Élan de la Francophonie : Pour une ambition française (2)
Benjamin Boutin, mars 2018, 48 pages
L’ Élan de la Francophonie : Une communauté de langue et de destin (1)
Benjamin Boutin, mars 2018, 48 pages
L’Italie aux urnes
Sofia Ventura, février 2018, 44 pages
L’Intelligence artificielle : L’expertise partout Accessible à tous
Serge Soudoplatoff, février 2018, 60 pages
L’innovation à l’ère du bien commun
Benjamin Boscher, Xavier Pavie, février 2018, 64 pages
Libérer l’islam de l’islamisme
Mohamed Louizi, janvier 2018, 84 pages
Gouverner le religieux dans un état laïc
Thierry Rambaud, janvier 2018, 56 pages
Innovation politique 2017 (Tome 2)
Fondation pour l’innovation politique, janvier 2018, 492 pages
Innovation politique 2017 (Tome 1)
Fondation pour l’innovation politique, janvier 2018, 468 pages
Une « norme intelligente » au service de la réforme
Victor Fabre, Mathieu Kohmann, Mathieu Luinaud, décembre 2017, 44 pages
Autriche : virage à droite
Patrick Moreau, novembre 2017, 52 pages
Pour repenser le bac, réformons le lycée et l’apprentissage
Faÿçal Hafied, novembre 2017, 76 pages
Où va la démocratie ?
Sous la direction de Dominique Reynié, Plon, octobre 2017, 320 pages
Violence antisémite en Europe 2005-2015
Johannes Due Enstad, septembre 2017, 48 pages
Pour l’emploi : la subrogation du crédit d’impôt des services à la personne
Bruno Despujol, Olivier Peraldi et Dominique Reynié, septembre 2017, 52 pages
Marché du travail : pour la réforme !
Faÿçal Hafied, juillet 2017, 64 pages
Le fact-checking : Une réponse à la crise de l’information et de la démocratie
Farid Gueham, juillet 2017, 68 pages
Notre-Dame- des-Landes : l’État, le droit et la démocratie empêchés
Bruno Hug de Larauze, mai 2017, 56 pages
France : les juifs vus par les musulmans. Entre stéréotypes et méconnaissances
Mehdi Ghouirgate, Iannis Roder et Dominique Schnapper, mai 2017, 44 pages
Dette publique : la mesurer, la réduire
Jean-Marc Daniel, avril 2017, 52 pages
Parfaire le paritarisme par l’indépendance financière
Julien Damon, avril 2017, 52 pages

41
Former, de plus en plus, de mieux en mieux. L’enjeu de la formation professionnelle
Olivier Faron, avril 2017, 48 pages
Les troubles du monde, l’islamisme et sa récupération populiste :
l’Europe démocratique menacée
Pierre-Adrien Hanania, AJC, Fondapol, mars 2017, 44 pages
Porno addiction : nouvel enjeu de société
David Reynié, mars 2017, 48 pages
Calais : miroir français de la crise migratoire européenne (2)
Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach, mars 2017, 72 pages
Calais : miroir français de la crise migratoire européenne (1)
Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach, mars 2017, 56 pages
L’actif épargne logement
Pierre-François Gouiffès, février 2017, 48 pages
Réformer : quel discours pour convaincre ?
Christophe de Voogd, février 2017, 52 pages
De l’assurance maladie à l’assurance santé
Patrick Negaret, février 2017, 48 pages
| l’innovation politique

Hôpital : libérer l’innovation


Christophe Marques et Nicolas Bouzou, février 2017, 44 pages
Le Front national face à l’obstacle du second tour
Jérôme Jaffré, février 2017, 48 pages
La République des entrepreneurs
Vincent Lorphelin, janvier 2017, 52 pages
fondapol

Des startups d’État à l’État plateforme


Pierre Pezziardi et Henri Verdier, janvier 2017, 52 pages
Vers la souveraineté numérique
Farid Gueham, janvier 2017, 44 pages
Repenser notre politique commerciale
Laurence Daziano, janvier 2017, 48 pages
Mesures de la pauvreté, mesures contre la pauvreté
Julien Damon, décembre 2016, 40 pages
L’ Autriche des populistes
Patrick Moreau, novembre 2016, 72 pages
L’Europe face aux défis du pétro-solaire
Albert Bressand, novembre 2016, 52 pages
Le Front national en campagnes. Les agriculteurs et le vote FN
Eddy Fougier et Jérôme Fourquet, octobre 2016, 52 pages
Innovation politique 2016
Fondation pour l’innovation politique, PUF, octobre 2016, 758 pages
Le nouveau monde de l’automobile (2) : Les promesses de la mobilité électrique
Jean-Pierre Corniou, octobre 2016, 68 pages
Le nouveau monde de l’automobile (1) : l’impasse du moteur à explosion
Jean-Pierre Corniou, octobre 2016, 48 pages
L’Opinion européenne en 2016
Dominique Reynié (dir.), Éditions Lignes de Repères, septembre 2016, 224 pages
42
L’individu contre l’étatisme. Actualité de la pensée libérale française (XXe siècle)
Jérôme Perrier, septembre 2016, 52 pages
L’individu contre l’étatisme. Actualité de la pensée libérale française (XIXe siècle)
Jérôme Perrier, septembre 2016, 52 pages
Refonder l’audiovisuel public.
Olivier Babeau, septembre 2016, 48 pages
La concurrence au défi du numérique
Charles-Antoine Schwerer, juillet 2016, 48 pages
Portrait des musulmans d’Europe : unité dans la diversité
Vincent Tournier, juin 2016, 68 pages
Portrait des musulmans de France : une communauté plurielle
Nadia Henni-Moulaï, juin 2016, 48 pages
La blockchain, ou la confiance distribuée
Yves Caseau et Serge Soudoplatoff, juin 2016, 48 pages
La gauche radicale : liens, lieux et luttes (2012-2017)
Sylvain Boulouque, mai 2016, 56 pages
Gouverner pour réformer : Éléments de méthode
Erwan Le Noan et Matthieu Montjotin, mai 2016, 64 pages
Les zadistes (2) : la tentation de la violence
Eddy Fougier, avril 2016, 44 pages
Les zadistes (1) : un nouvel anticapitalisme
Eddy Fougier, avril 2016, 44 pages
Régionales (2) : les partis, contestés mais pas concurrencés
Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach, mars 2016, 52 pages
Régionales (1) : vote FN et attentats
Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach, mars 2016, 60 pages
Un droit pour l’innovation et la croissance
Sophie Vermeille, Mathieu Kohmann et Mathieu Luinaud, février 2016, 52 pages
Le lobbying : outil démocratique
Anthony Escurat, février 2016, 44 pages
Valeurs d’islam
Dominique Reynié (dir.), préface par le cheikh Khaled Bentounès, PUF, 
janvier 2016, 432 pages
Chiites et sunnites : paix impossible ?
Mathieu Terrier, janvier 2016, 44 pages
Projet d’entreprise : renouveler le capitalisme
Daniel Hurstel, décembre 2015, 44 pages
Le mutualisme : répondre aux défis assurantiels
Arnaud Chneiweiss et Stéphane Tisserand, novembre 2015, 44 pages
L’Opinion européenne en 2015
Dominique Reynié (dir.), Éditions Lignes de Repères, novembre 2015, 140 pages
La noopolitique : le pouvoir de la connaissance
Idriss J. Aberkane, novembre 2015, 52 pages
Innovation politique 2015
Fondation pour l’innovation politique, PUF, octobre 2015, 576 pages
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Good COP21, Bad COP21(2) : une réflexion à contre-courant
Albert Bressand, octobre 2015, 48 pages
Good COP21, Bad COP21(1) : le Kant européen et le Machiavel chinois
Albert Bressand, octobre 2015, 48 pages
PME : nouveaux modes de financement
Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven, octobre 2015, 44 pages
Vive l’automobilisme ! (2) Pourquoi il faut défendre la route
Mathieu Flonneau et Jean-Pierre Orfeuil, octobre 2015, 44 pages
Vive l’automobilisme ! (1) Les conditions d’une mobilité conviviale
Mathieu Flonneau et Jean-Pierre Orfeuil, octobre 2015, 40 pages
Crise de la conscience arabo-musulmane
Malik Bezouh, septembre 2015, 40 pages
Départementales de mars 2015 (3) : le second tour
Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach, août 2015, 56 pages
Départementales de mars 2015 (2) : le premier tour
Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach, août 2015, 56 pages
| l’innovation politique

Départementales de mars 2015 (1) : le contexte


Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach, août 2015, 44 pages
Enseignement supérieur : les limites de la « mastérisation »
Julien Gonzalez, juillet 2015, 44 pages
Politique économique : l’enjeu franco-allemand
Wolfgang Glomb et Henry d’Arcole, juin 2015, 36 pages
Les lois de la primaire. Celles d’hier, celles de demain.
fondapol

François Bazin, juin 2015, 48 pages


Économie de la connaissance
Idriss J. Aberkane, mai 2015, 48 pages
Lutter contre les vols et cambriolages : une approche économique
Emmanuel Combe et Sébastien Daziano, mai 2015, 56 pages
Unir pour agir : un programme pour la croissance
Alain Madelin, mai 2015, 52 pages
Nouvelle entreprise et valeur humaine
Francis Mer, avril 2015, 32 pages
Les transports et le financement de la mobilité
Yves Crozet, avril 2015, 32 pages
Numérique et mobilité : impacts et synergies
Jean Coldefy, avril 2015, 36 pages
Islam et démocratie : face à la modernité
Mohamed Beddy Ebnou, mars 2015, 40 pages
Islam et démocratie : les fondements
Aḥmad Al-Raysuni, mars 2015, 40 pages
Les femmes et l’islam : une vision réformiste
Asma Lamrabet, mars 2015, 48 pages
Éducation et islam
Mustapha Cherif, mars 2015, 44 pages

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Que nous disent les élections législatives partielles depuis 2012 ?
Dominique Reynié, février 2015, 4 pages
L’islam et les valeurs de la République
Saad Khiari, février 2015, 44 pages
Islam et contrat social
Philippe Moulinet, février 2015, 44 pages
Le soufisme : spiritualité et citoyenneté
Bariza Khiari, février 2015, 56 pages
L’humanisme et l’humanité en islam
Ahmed Bouyerdene, février 2015, 56 pages
Éradiquer l’hépatite C en France : quelles stratégies publiques ?
Nicolas Bouzou et Christophe Marques, janvier 2015, 40 pages
Coran, clés de lecture
Tareq Oubrou, janvier 2015, 44 pages
Le pluralisme religieux en islam, ou la conscience de l’altérité
Éric Geoffroy, janvier 2015, 40 pages
Mémoires à venir
Dominique Reynié, janvier 2015, enquête réalisée en partenariat avec la
Fondation pour la Mémoire de la Shoah, 156 pages
La classe moyenne américaine en voie d’effritement
Julien Damon, décembre 2014, 40 pages
Pour une complémentaire éducation : l’école des classes moyennes
Erwan Le Noan et Dominique Reynié, novembre 2014, 56 pages
L’antisémitisme dans l’opinion publique française. Nouveaux éclairages
Dominique Reynié, novembre 2014, 48 pages
La politique de concurrence : un atout pour notre industrie
Emmanuel Combe, novembre 2014, 48 pages
Européennes 2014 (2) : poussée du FN, recul de l’UMP et vote breton
Jérôme Fourquet, octobre 2014, 52 pages
Européennes 2014 (1) : la gauche en miettes
Jérôme Fourquet, octobre 2014, 40 pages
Innovation politique 2014
Fondation pour l’innovation politique, PUF, octobre 2014, 554 pages
Énergie-climat : pour une politique efficace
Albert Bressand, septembre 2014, 56 pages
L’urbanisation du monde. Une chance pour la France
Laurence Daziano, juillet 2014, 44 pages
Que peut-on demander à la politique monétaire ?
Pascal Salin, mai 2014, 48 pages
Le changement, c’est tout le temps ! 1514 - 2014
Suzanne Baverez et Jean Sénié, mai 2014, 48 pages
Trop d’émigrés ? Regards sur ceux qui partent de France
Julien Gonzalez, mai 2014, 48 pages
L’Opinion européenne en 2014
Dominique Reynié (dir.), Éditions Lignes de Repères, avril 2014, 284 pages
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Taxer mieux, gagner plus
Robin Rivaton, avril 2014, 52 pages
L’État innovant (2) : Diversifier la haute administration
Kevin Brookes et Benjamin Le Pendeven, mars 2014, 44 pages
L’État innovant (1) : Renforcer les think tanks
Kevin Brookes et Benjamin Le Pendeven, mars 2014, 52 pages
Pour un new deal fiscal
Gianmarco Monsellato, mars 2014, 8 pages
Faire cesser la mendicité avec enfants
Julien Damon, mars 2014, 44 pages
Le low cost, une révolution économique et démocratique
Emmanuel Combe, février 2014, 52 pages
Un accès équitable aux thérapies contre le cancer
Nicolas Bouzou, février 2014, 52 pages
Réformer le statut des enseignants
Luc Chatel, janvier 2014, 8 pages
| l’innovation politique

Un outil de finance sociale : les social impact bonds


Yan de Kerorguen, décembre 2013, 36 pages
Pour la croissance, la débureaucratisation par la confiance
Pierre Pezziardi, Serge Soudoplatoff et Xavier Quérat-Hément, novembre 2013,
48 pages
Les valeurs des Franciliens
Guénaëlle Gault, octobre 2013, 36 pages
fondapol

Sortir d’une grève étudiante : le cas du Québec


Jean-Patrick Brady et Stéphane Paquin, octobre 2013, 40 pages
Un contrat de travail unique avec indemnités de départ intégrées
Charles Beigbeder, juillet 2013, 8 pages
L’Opinion européenne en 2013
Dominique Reynié (dir.), Éditions Lignes de Repères, juillet 2013, 268 pages
La nouvelle vague des émergents : Bangladesh, Éthiopie, Nigeria, Indonésie,
Vietnam, Mexique
Laurence Daziano, juillet 2013, 40 pages
Transition énergétique européenne : bonnes intentions et mauvais calculs
Albert Bressand, juillet 2013, 44 pages
La démobilité : travailler, vivre autrement
Julien Damon, juin 2013, 44 pages
LE KAPITAL. Pour rebâtir l’industrie
Christian Saint-Étienne et Robin Rivaton, avril 2013, 40 pages
Code éthique de la vie politique et des responsables publics en France
Les Arvernes, Fondation pour l’innovation politique, avril 2013, 12 pages
Les classes moyennes dans les pays émergents
Julien Damon, avril 2013, 38 pages
Innovation politique 2013
Fondation pour l’innovation politique, PUF, janvier 2013, 652 pages

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Relancer notre industrie par les robots (2) : les stratégies
Robin Rivaton, décembre 2012, 40 pages
Relancer notre industrie par les robots (1) : les enjeux
Robin Rivaton, décembre 2012, 52 pages
La compétitivité passe aussi par la fiscalité
Aldo Cardoso, Michel Didier, Bertrand Jacquillat, Dominique Reynié
et Grégoire Sentilhes, décembre 2012, 20 pages
Une autre politique monétaire pour résoudre la crise
Nicolas Goetzmann, décembre 2012, 40 pages
La nouvelle politique fiscale rend-elle l’ISF inconstitutionnel ?
Aldo Cardoso, novembre 2012, 12 pages
Fiscalité : pourquoi et comment un pays sans riches est un pays pauvre…
Bertrand Jacquillat, octobre 2012, 40 pages
Youth and Sustainable Development
Fondapol/Nomadéis/United Nations, juin 2012, 80 pages
La philanthropie. Des entrepreneurs de solidarité
Francis Charhon, mai / juin 2012, 44 pages
Les chiffres de la pauvreté : le sens de la mesure
Julien Damon, mai 2012, 40 pages
Libérer le financement de l’économie
Robin Rivaton, avril 2012, 40 pages
L’épargne au service du logement social
Julie Merle, avril 2012, 40 pages
L’Opinion européenne en 2012
Dominique Reynié (dir.), Éditions Lignes de Repères, mars 2012, 210 pages
Valeurs partagées
Dominique Reynié (dir.), PUF, mars 2012, 362 pages
Les droites en Europe
Dominique Reynié (dir.), PUF, février 2012, 552 pages
Innovation politique 2012
Fondation pour l’innovation politique, PUF, janvier 2012, 648 pages
L’école de la liberté : initiative, autonomie et responsabilité
Charles Feuillerade, janvier 2012, 36 pages
Politique énergétique française (2) : les stratégies
Rémy Prud’homme, janvier 2012, 40 pages
Politique énergétique française (1) : les enjeux
Rémy Prud’homme, janvier 2012, 48 pages
Révolution des valeurs et mondialisation
Luc Ferry, janvier 2012, 36 pages
Quel avenir pour la social-démocratie en Europe ?
Sir Stuart Bell, décembre 2011, 36 pages
La régulation professionnelle : des règles non étatiques pour mieux responsabiliser
Jean-Pierre Teyssier, décembre 2011, 36 pages

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L’hospitalité : une éthique du soin
Emmanuel Hirsch, décembre 2011, 32 pages
12 idées pour 2012
Fondation pour l’innovation politique, décembre 2011, 110 pages
Les classes moyennes et le logement
Julien Damon, décembre 2011, 40 pages
Réformer la santé : trois propositions
Nicolas Bouzou, novembre 2011, 32 pages
Le nouveau Parlement : la révision du 23 juillet 2008
Jean-Félix de Bujadoux, novembre 2011, 40 pages
La responsabilité
Alain-Gérard Slama, novembre 2011, 32 pages
Le vote des classes moyennes
Élisabeth Dupoirier, novembre 2011, 40 pages
La compétitivité par la qualité
Emmanuel Combe et Jean-Louis Mucchielli, octobre 2011, 32 pages
| l’innovation politique

Les classes moyennes et le crédit


Nicolas Pécourt, octobre 2011, 32 pages
Portrait des classes moyennes
Laure Bonneval, Jérôme Fourquet et Fabienne Gomant, octobre 2011, 36 pages
Morale, éthique, déontologie
Michel Maffesoli, octobre 2011, 40 pages
Sortir du communisme, changer d’époque
fondapol

Stéphane Courtois (dir.), PUF, octobre 2011, 672 pages


L’énergie nucléaire après Fukushima : incident mineur ou nouvelle donne ?
Malcolm Grimston, septembre 2011, 16 pages
La jeunesse du monde
Dominique Reynié (dir.), Éditions Lignes de Repères, septembre 2011, 132 pages
Pouvoir d’achat : une politique
Emmanuel Combe, septembre 2011, 52 pages
La liberté religieuse
Henri Madelin, septembre 2011, 36 pages
Réduire notre dette publique
Jean-Marc Daniel, septembre 2011, 40 pages
Écologie et libéralisme
Corine Pelluchon, août 2011, 40 pages
Valoriser les monuments historiques : de nouvelles stratégies
Wladimir Mitrofanoff et Christiane Schmuckle-Mollard, juillet 2011, 28 pages
Contester les technosciences : leurs raisons
Eddy Fougier, juillet 2011, 40 pages
Contester les technosciences : leurs réseaux
Sylvain Boulouque, juillet 2011, 36 pages
La fraternité
Paul Thibaud, juin 2011, 36 pages

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La transformation numérique au service de la croissance
Jean-Pierre Corniou, juin 2011, 52 pages
L’engagement
Dominique Schnapper, juin 2011, 32 pages
Liberté, Égalité, Fraternité
André Glucksmann, mai 2011, 36 pages
Quelle industrie pour la défense française ?
Guillaume Lagane, mai 2011, 26 pages
La religion dans les affaires : la responsabilité sociale de l’entreprise
Aurélien Acquier, Jean-Pascal Gond et Jacques Igalens, mai 2011, 44 pages
La religion dans les affaires : la finance islamique
Lila Guermas-Sayegh, mai 2011, 36 pages
Où en est la droite ? L’Allemagne
Patrick Moreau, avril 2011, 56 pages
Où en est la droite ? La Slovaquie
Étienne Boisserie, avril 2011, 40 pages
Qui détient la dette publique ?
Guillaume Leroy, avril 2011, 36 pages
Le principe de précaution dans le monde
Nicolas de Sadeleer, mars 2011, 36 pages
Comprendre le Tea Party
Henri Hude, mars 2011, 40 pages
Où en est la droite ? Les Pays-Bas
Niek Pas, mars 2011, 36 pages
Productivité agricole et qualité des eaux
Gérard Morice, mars 2011, 44 pages
L’Eau : du volume à la valeur
Jean-Louis Chaussade, mars 2011, 32 pages
Eau : comment traiter les micropolluants ?
Philippe Hartemann, mars 2011, 38 pages
Eau : défis mondiaux, perspectives françaises
Gérard Payen, mars 2011, 62 pages
L’irrigation pour une agriculture durable
Jean-Paul Renoux, mars 2011, 42 pages
Gestion de l’eau : vers de nouveaux modèles
Antoine Frérot, mars 2011, 32 pages
Où en est la droite ? L’Autriche
Patrick Moreau, février 2011, 42 pages
La participation au service de l’emploi et du pouvoir d’achat
Jacques Perche et Antoine Pertinax, février 2011, 32 pages
Le tandem franco-allemand face à la crise de l’euro
Wolfgang Glomb, février 2011, 38 pages
2011, la jeunesse du monde
Dominique Reynié (dir.), janvier 2011, 88 pages

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L’Opinion européenne en 2011
Dominique Reynié (dir.), Édition Lignes de Repères, janvier 2011, 254 pages
Administration 2.0
Thierry Weibel, janvier 2011, 48 pages
Où en est la droite ? La Bulgarie
Antony Todorov, décembre 2010, 32 pages
Le retour du tirage au sort en politique
Gil Delannoi, décembre 2010, 38 pages
La compétence morale du peuple
Raymond Boudon, novembre 2010, 30 pages
L’Académie au pays du capital
Bernard Belloc et Pierre-François Mourier, PUF, novembre 2010, 222 pages
Pour une nouvelle politique agricole commune
Bernard Bachelier, novembre 2010, 30 pages
Sécurité alimentaire : un enjeu global
Bernard Bachelier, novembre 2010, 30 pages
| l’innovation politique

Les vertus cachées du low cost aérien


Emmanuel Combe, novembre 2010, 40 pages
Innovation politique 2011
Fondation pour l’innovation politique, PUF, novembre 2010, 676 pages
Défense : surmonter l’impasse budgétaire
Guillaume Lagane, octobre 2010, 34 pages
Où en est la droite ? L’Espagne
fondapol

Joan Marcet, octobre 2010, 34 pages


Les vertus de la concurrence
David Sraer, septembre 2010, 44 pages
Internet, politique et coproduction citoyenne
Robin Berjon, septembre 2010, 32 pages
Où en est la droite ? La Pologne
Dominika Tomaszewska-Mortimer, août 2010, 42 pages
Où en est la droite ? La Suède et le Danemark
Jacob Christensen, juillet 2010, 44 pages
Quel policier dans notre société ?
Mathieu Zagrodzki, juillet 2010, 28 pages
Où en est la droite ? L’Italie
Sofia Ventura, juillet 2010, 36 pages
Crise bancaire, dette publique : une vue allemande
Wolfgang Glomb, juillet 2010, 28 pages
Dette publique, inquiétude publique
Jérôme Fourquet, juin 2010, 32 pages
Une régulation bancaire pour une croissance durable
Nathalie Janson, juin 2010, 36 pages

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Quatre propositions pour rénover notre modèle agricole
Pascal Perri, mai 2010, 32 pages
Régionales 2010 : que sont les électeurs devenus ?
Pascal Perrineau, mai 2010, 56 pages
L’Opinion européenne en 2010
Dominique Reynié (dir.), Éditions Lignes de Repères, mai 2010, 245 pages
Pays-Bas : la tentation populiste
Christophe de Voogd, mai 2010, 43 pages
Quatre idées pour renforcer le pouvoir d’achat
Pascal Perri, avril 2010, 30 pages
Où en est la droite ? La Grande-Bretagne
David Hanley, avril 2010, 34 pages
Renforcer le rôle économique des régions
Nicolas Bouzou, mars 2010, 30 pages
Réduire la dette grâce à la Constitution
Jacques Delpla, février 2010, 54 pages
Stratégie pour une réduction de la dette publique française
Nicolas Bouzou, février 2010, 30 pages
Iran : une révolution civile ?
Nader Vahabi, novembre 2009, 19 pages
Où va la politique de l’église catholique ? D’une querelle du libéralisme à l’autre
Émile Perreau-Saussine, octobre 2009, 26 pages
Agir pour la croissance verte
Valéry Morron et Déborah Sanchez, octobre 2009, 11 pages
L’économie allemande à la veille des législatives de 2009
Nicolas Bouzou et Jérôme Duval-Hamel, septembre 2009, 10 pages
Élections européennes 2009 : analyse des résultats en Europe et en France
Corinne Deloy, Dominique Reynié et Pascal Perrineau, septembre 2009,
32 pages
Retour sur l’alliance soviéto-nazie, 70 ans après
Stéphane Courtois, juillet 2009, 16 pages
L’État administratif et le libéralisme. Une histoire française
Lucien Jaume, juin 2009, 12 pages
La politique européenne de développement : Une réponse à la crise de la
mondialisation ?
Jean-Michel Debrat, juin 2009, 12 pages
La protestation contre la réforme du statut des enseignants-chercheurs :
défense du statut, illustration du statu quo.
Suivi d’une discussion entre l’auteur et Bruno Bensasson
David Bonneau, mai 2009, 20 pages
La lutte contre les discriminations liées à l’âge en matière d’emploi
Élise Muir (dir.), mai 2009, 64 pages

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Quatre propositions pour que l’Europe ne tombe pas dans le protectionnisme
Nicolas Bouzou, mars 2009, 12 pages
Après le 29 janvier : la fonction publique contre la société civile ?
Une question de justice sociale et un problème démocratique
Dominique Reynié, mars 2009, 22 pages
La réforme de l’enseignement supérieur en Australie
Zoe McKenzie, mars 2009, 74 pages
Les réformes face au conflit social
Dominique Reynié, janvier 2009, 14 pages
L’Opinion européenne en 2009
Dominique Reynié (dir.), Éditions Lignes de Repères, mars 2009, 237 pages
Travailler le dimanche: qu’en pensent ceux qui travaillent le dimanche ?
Sondage, analyse, éléments pour le débat
Dominique Reynié, janvier 2009, 18 pages
Stratégie européenne pour la croissance verte
Elvire Fabry et Damien Tresallet (dir.), novembre 2008, 124 pages
Défense, immigration, énergie : regards croisés franco-allemands sur trois priorités
| l’innovation politique

de la présidence française de l’UE


Elvire Fabry, octobre 2008, 35 pages
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L’affaire Séralini. L’impasse d’une science militante
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fondapol | l’innovation politique
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publique, la Fondation pour l’innovation politique, institution de la
société civile, a besoin du soutien des entreprises et des particuliers. Ils
sont invités à participer chaque année à la convention générale qui définit
ses orientations. La Fondation pour l’innovation politique les convie
régulièrement à rencontrer ses équipes et ses conseillers, à discuter en
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L’AFFAIRE SÉRALINI
L’IMPASSE D’UNE SCIENCE MILITANTE
Par Marcel KUNTZ
En septembre 2012, la publication alarmiste sur la consommation d’un
maïs de type OGM, par Gilles-Éric Séralini et ses collaborateurs dans
le journal scientifique Food and Chemical Toxicology, illustrée de
tumeurs monstrueuses chez des rats, déclencha une vague médiatique, des
réactions politiques et un immense choc parmi les scientifiques. Bien que
progressivement discréditée, retirée du journal, et finalement réfutée par des
études scientifiques financées par des subventions publiques françaises et
européennes, cette publication et son mode de médiatisation (notamment,
avant parution, les conditions inhabituelles imposées aux journalistes qui ne
purent soumettre la publication à avis critiques) marqueront l’histoire des
conflits qui peuvent apparaître entre les processus de recherche scientifique
et leur réception médiatique, politique ou sociale.

Les médias Les données en open data Le site internet

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ISBN : 978 2 36408 197 0

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