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L'ENVIRONNEMENT

BILAN DES ETUDES SUR LES INVERTEBRES AQUATIQUES


ET PERI-AQUATIQUES EN FRANCE

par Jacques Lhonoré

Il
Définir le milieu dulçaquicole semble simple à priori, si l'on suit la continuité du flux d'un cours d'eau
depuis la source jusqu'à l'estuaire. En pratique, l'eau "déborde" aussi bien en surface qu'en profondeur,
engendrant des "zones humides" (madicoles) : marais, tourbières, etc.

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'eau, le lit, les berges doivent présen-

L ter des caractéristiques qui permet-


tent l'abri et la circulation etsatisfas-
sent les exigences de nutrition et de repro-
duction manifestées par les populations
animales. La taille des habitats varie de
quelques centimètres carrés à quelques ki-
lomètres carrés. Est-il nécessaire de sou-
ligner l'importance des interfaces (écoto-
nes)? Les corridors fluviaux avec ripisyl-
ves sont plus ou moins fragmentés par les
activités humaines conduisant à la juxtapo-
sition d'habitats aquatiques, semi-aquati-
ques et terrestres en interconnexion. Ces
boisements ont une connectivité importante
vis-à-vis de certains peuplements d'animaux.

La faune dulçaquicole
n'intéresse
les chercheurs que depuis peu • Les tourbières, comme ici dans le Jura, sont des "zones humides" d'une richesse biologique
importante. Elles évoluent très rapidement et leur caractère transitoire rend d'autant plus
précaire l'existence des populations d'insectes qu'elles abritent. (Cliché J.C. Malausa - OPIE)
Alors que l'homme s'est intéressé à l'exploi-
tation piscicole des pièces d'eau (rivières,
lacs, étangs), les zones palustres semblent nées selon deux approches complémentai- servatoire de l'espace littoral et des rivages
n'avoir retenu que les chasseurs. res : celle des milieux et celle des espèces en lacustres (loi du 10 juillet 1975) puisque
De la même façon que nous avons cherché comparant les méthodes mises en œuvre. seules les "communes riveraines des lacs et
à gagner du terrain sur le domaine maritime, plans d'eau d'une superficie au moins égale
l'expansion économique nous a conduit, La prise en compte des milieux n'a pas à 1000 ha doivent mener une politique fon-
depuis le Moyen-Age, à drainer et à assé- conduit à l'établissement de mesures offi- cière ! Lorsque des études scientifiques sont
cher les marais. Alors que la faune des cielles spécifiques de protection. engagées dans ces zones, elles le sont selon
invertébrés marins a toujours présenté une des thématiques sans relations directes avec
source alimentaire parfois non négligeable, En ce qui conceme les parcs et les réserves, les parcs ou réserves.
la faune dulçaquicole n'intéresse les cher- il n'existe pas de procédures particulières
cheurs que depuis peu. d'inventaire de la diversité biologique ou de
la sauvegarde des "zones humides" dans les L'estimation de la qualité
Les études sur les invertébrés aquatiques ne Parcs nationaux français où l'objectif prin- biologique
relevaient que de deux préoccupations, la cipal est touristique: "accueillir le public".
réalisation d'inventaires faunistiques et l'éva- La situation est équivalente dans les Parcs
luation de l'impact des actions anthropogè- régionaux qui doivent maintenir les "activi- Pour les rivières, les mesures de rectifica-
nes (exploitations, pollutions, etc.). tés économiques et sociales permettant aux tion des berges ou du gabarit et les travaux
On peut envisager de faire le bilan des habitants de rester dans le pays !" La situa- de curage ont conduit à quelques études fau-
travaux français depuis une vingtaine d'an- tion n'est guère plus brillante pour le Con- nistiques et floristiques essentiellement
menées par les chercheurs des Universités spécifiques pour les lacs et étangs (dont la
de Besançon, Lyon, Toulouse et par quel- structure est verticale). Pour ces demiers, la
ques parisiens. TI s'agit alors principalement classification repose toujours sur des critè-
d'inventaires faunistiques préliminaires à res d'évolution et sur leur rôle trophique
l'estimation de la qualité biologique de l'eau. (oligo-, méso-, eutrophes). La richesse spé-
Entre 1970 et 19851e développement d'une cifique et/ou l'abondance spécifique autori-
politique palliative a laissé croire que les sent l'identification des peuplements du
techniques de pisciculture pouvaient com- pétilimnion, pas du benthos. L'un des écueils
penser la dégradation profonde des systè- est l'absence de références à un état normal
mes aquatiques. (milieu non perturbé) exceptionnellement
connu.
Quant aux marais, ils constituent depuis le
Moyen-Age des zones de méfiance, de Trois méthodes principales sont utilisées
suspicion (fièvres, maladies, etc.), et sont pour les rivières : la méthode des saprobies,
l'objet, depuis Henri IV, de projets d'assè- basée sur l'identification des espèces indi-
chement et de drainage. L'extension de "peu- catrices de matière organique, celle des
pleraies" depuis le début du siècle n'est indices biotiques et enfm celle des indices
qu'un moyen de rentabiliser ces surfaces ! globaux.
Elles ont fait l'objet d'inventaires faunisti-
ques, plus rarement de gestion et d'aména- De nombreux progrès ont été réalisés de-
gement (aménagement pour l'avifaune, pour puis la méthode d'estimation des écosystè-
la réintroduction de bétail). • Cybister lateramarginalis est un dytique mes de Kolkwitz & Marsson (1908, 1909)
carnivore dont la présence atteste basée sur l'étude des "saprobies" ; la mé-
de la bonne santé du milieu.
L'approche "milieu" n'a peut-être pas été thode des "indicateurs biologiques" a per-
(Cliché R. Coutin - OPIE)
suffisarnrnent exploitée en France ; si l'on mis d'évoluer vers la notion "d'indice bioti-
admet que chaque milieu contient un as- que". Le concept initial a évolué vers celui
semblage de taxons selon une structure "d'indice biologique global" et la mise en
définie, les relations qualitatives et quanti- place d'une nonnalisation nationale. Les in-
tatives d'abondance entre espèces prennent ses, elles ont été prospectées en priorité dicateurs biologiques sont des espèces,
de l'importance. Certains "taxons" devien- mais seule la faune des vertébrés a été con- groupes d'espèces ou biocénoses dont la
nent des "indicateurs biologiques". Alors sidérée ; les inventaires d'invertébrés sont seule présence renseigne sur les caractéris-
les petturbations écologiques entraînent pratiquement inexistants. tiques physicochimiques ou biotiques de
un changement dans la structure de l'ensem- l'environnement.
ble ; inversement la détection du change-
ment peut permettre de caractériser la (les) Le problème réside
perturbation(s). dans l'application Quelques mots d'explication
La recherche d'indices de la qualité de l'eau de la législation
est une des préoccupations des Iimnolo- • Benthos: ensemble des organismes
aquatiques qui vivent fixés ou posés sur des
gues, mais il semble difficile d'évaluer sépa-
• substratums sur eux.
rément l'aptitude biogénique d'un site, son Au plan taxonomique, il convient de faire
niveau général de dégradation et les qualités deux observations sur la législation d'une • Connectivité: propriété pour deux milieux
voisins de favoriser les relations entre orga-
physico-chimiques de l'eau. part et sur la méthodologie d'autre part.
nismes présents dans l'un et l'autre.

La législation française ne mentionne au- • Dulçaquicole: qui vit dans les eaux
Les travaux des chercheurs cune espèce d'insecte aquatique protégée au douces.
ne sont pas coordonnés titre du décret du 3 août 1979. • Ecotone: zone de transition entre deux
au plan national communautés différentes.
La signature par la France de la Convention
• Limnologie: étude des eaux continenta-
de Berne devrait conduire à la mise en les, du milieu et des organismes qui l'habitent
TI s'agit soit d'activités déjà engagées par des protection de : 17 Odonates, un Coléoptère et de leurs corrélations.
équipes ou des laboratoires depuis plusieurs Dytiscidae, 3 bivalves, 3 écrevisses et 1
• Madicole: qualifie la faune particulière
décennies, soit de recherches ponctuelles sangsue. Cela semble très peu, eu égard à des filets ou nappes d'eau qui suintent à la
dans le cadre de contrats de courte durée l'abondance des macro-invertébrés dulça- surface des rochers verticaux ou abrupts.
(avec le ministère de l'Environnement par quicoles.
• Périlimnion: zone périphérique d'une
exemple). TI n'existe pas en France de plans pièce d'eau, à innondation temporaire, ser-
plm1-annuels relatifs à l'écologie des inver- De façon pratique, le problème réside dans vant d'habitat à une flore et une faune carac-
tébrés dulçaquicoles. l'application de cette législation, car les téristiques.
agents assetmentés n'ont pas la formation
• Ripisylve: zone de végétation ligneuse .
Depuis 1982, la France a lancé un pro- nécessaire pour reconnaître ces espèces, et arborée et arbustive qui colonise le bord des
grarnrne d'inventaires ZNIEFF (Zones Na- souvent ne sont pas informés ! cours d'eau.
tionales d'Inventaires Faunistiques et Flo-
• Saprobionte : organisme qui dépend pour
ristiques) ; 14 300 zones d'intérêt écologi- L'aspect méthodologique pose toute une sa vie de matières en putréfaction.
que ont été recensées mais aucune mesure série de difficultés car si trois grandes mé-
légale et spécifique de protection n'est envi- thodes existent pour les rivières (dont la Cf. Vocabulaire d'Ecologie Hachette
1979 - 300 p.
sagée. Les "zones humides" sont nombreu- stmcture est longitudinale), il n'en est pas de
Prospectives • constituer des banques de données et car- brés aquatiques n'ont pas été appréhendés
tographier la répartition des taxons ; en France de la même manière que pour les
• définir les modalités de gestion et de sur- organismes terrestres. Ce sont principale-
Nous pouvons envisager de pallier aux ca- veillance et impliquer les instances officiel- ment des critères d'exigence de qualité des
rences évoquées ci-dessus au moyen de les de sauvegarde (parcs, réserves, etc.) ; eaux ou des nécessités liées à la pisciculture
trois approches complémentaires • développer et soutenir les activités de re- qui ont servi de prélude aux premières étu-
cherche dans ces domaines ; maintenir les des. Des mesures sont à prendre pour mieux
Combler la lacune législative : structures de formation universitaire prati- connaître ces faunes, les gérer et les conser-
S'il semble difficile, peut-être même impos- quement inexistantes. ver. Des entretiens comme celui de Vaduz ,
sible, de modifier la législation française au niveau de conventions interuationales,
actuellement en vigueur, il est peut-être Gérer les milieux concernés autorisent l'optimisme. •
possible d'agir au niveau de conventions Quatre types d'interventions peuvent être
internationales comme celles de Berne, envisagées : (Séminaire sur la protection et la gestion des
Ramsar . .. ou d'organismes tels que l'UICN • la conservation qui implique un rôle dyna- zones humides pour les invertébrés. Lich-
afin de faire reconnaître et adopter des mique sur les espaces protégés afin d'en sten stein 27 -29.06.91 (convention mixte
mesures de protection efficaces et applica- maintenir l'équilibre ; Berne - Ramsar».
bles. • la restauration des espaces de valeur en
voie de dégradation (zones ZNIEFF) ;
Développer une méthodologie • la surveillance, donc l'étude qualitative et Pour en savoir plus
comparable à celle des invertébrés quantitative des descripteurs des écosystè-
terrestres : mes. • Delpech R., Dume G., Galmiche P.,
1985 : typologie des stations forestières, Vo-
• caractériser les groupements zooécologi-
cabulaire, Ministère de l'Agriculture, Institut
ques liés aux associations et séries végé- En conclusion, les problèmes posés par la pour le Développement Forestier.
tales ; connaissance et la sauvegarde des inverté- Paris, 243 p,
• Vemeaux J., Tuffery G., 1967 : une mé-
thode zoologique pratique de détermination
de la qualité biologique des eaux courantes,
Indices biotiques, Ann, Sci. Univ, Besançon,
3, 79-89,

Et des publications du colloque de l'AFIE


(Association Française des Ingénieurs Eco-
logues) de 1986 (Paris) et 1987 (Bordeaux),

L'auteur
12 numéros par an d'information complète sur Jacques Lhonoré, professeur à l'Université
FRANCE NATURE un du Maine, est un spécialiste des Lépidoptè-
ENVIRONNEMENT agenda des res et a collaboré à plusieurs ouvrages d'iden-
Fédération Française manifestations dans tification,
des Sociétés de le domaine de Membre du GNERCIM, il fait aussi partie du
Protection de l'environnement, groupe d'experts en protection des inverté-
la Nature, colloques, séminaires, brés, groupe créé par le Conseil de l'Europe
ses associations: expositions, à . StrÇlsbourg afin d'établir .un programme
activités, salons, publications.. commun pour la convention de Beme et la
communiqués, cartographie des invertébrés,
stages et sorties '" une
rubrique
de petites annonces
des
nouvelles ouverte à tous
nationales
et intemationales,
organismes non STAGES
gouvernementaux, 12 numéros par an 120 Francs
pouvoirs BULLETIN D'ABONNEMENT
publics et privés, • Initiation à l'arachnologie
NOM:
médias... Du 27 août au 7 septembre 1992, dans la
PRENOM :
réserve naturelle de Nohèdes, site magnifi-
des ADRESSE: que . aux biotopes variés, vous pourrez dé-
dossiers d'actualité, CODE POSTAL: couvrir et mieux connaître les araignées.
agriculture, chasse,
déchets, VILLE: Axé sur leur détermination, ce stage com-
énergie, faune, flore, MEMBRE D'UNE ASSOCIATION : OUI NON
porte aussi des vues sur la systématique et
forêt, l'écologie des Aranéides grâce à des sorties-
NOM DE L'ASSOCIATION:
loisirs motorisés, récoltes sur le terrain suivies de séances
Ci-joint mon règlement à l'ordre de FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT,
politique de 57 rue Cuvier, 7523 1 PARIS CEDEX 05, L'abonnement démarre dans le d'identification en laboratoire avec des spé-
l'environnement". mois q ui suit la réception du règlement.
cialistes.
DATE ET SIGNATURE
Prix : 1600 F. Renseignements auprès de G.
Pinault, Maison de la réserve, 66500
Nohèdes.Tél. : 68 05 30 46,

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