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CAS PRATIQUE

THÈME : L'OBLIGATION NATURELLE ET NOVATION

Le 8 août 2003, Andy et Jane célèbrent leur mariage à la mairie de Sancerre. De leur
union, naissent quatre enfants. En 2012, Andy doit partir sur Paris pour raison professionnelle.
Son épouse ne souhaite pas le suivre afin de préserver la qualité de vie de leurs enfants.
Pourtant rapidement, le couple « bât de l’aile ». Ils n’ont plus les mêmes priorités.

En avril 2013, ils décident de se séparer sans toutefois entamer aucune procédure de
divorce. Ils partent encore en vacances ensemble avec leurs enfants pour que ces derniers ne
souffrent pas davantage de cet éloignement. Andy, qui a une très bonne situation de directeur
financier d’un grand groupe audiovisuel, décide de continuer à subvenir aux besoins de sa
famille en versant à son épouse la somme de 3000 euros par mois. Cette situation perdure
pendant plus quelques années.

Cependant, en septembre 2015, Andy se retrouve au chômage. Il sait qu’il retrouvera un


emploi et ses indemnités lui permettent néanmoins un train de vie très correct. Il informe son
épouse qu’il ne pourra pas continuer à verser un telle somme.

Très déçue, Jane décide de divorcer et saisi le juge afin qu’Andy continue à lui verser les
sommes qu’il lui attribuait jusqu’alors. En effet, elle soutient qu’il s’agissait d’une obligation qu’il
avait envers elle et qu’il devait s’y contraindre comme il s’y engageait depuis plusieurs années.

Qu’en pensez-vous ?
CORRECTION
• Il faut reprendre les faits de manière synthétique en qualifiant juridiquement les faits et
les situations. Il est important de supprimer les prénoms des personnages dans
l’introduction.
• Il est nécessaire d’éluder les éléments sans importance. Les dates ne doivent pas être
obligatoirement reportées sauf si cela a un intérêt (ex : calcul de délai, de prescription…)

• Il est important d’écrire au maximum au présent de l’indicatif et de faire des phrases


courtes.

Un couple marié depuis plusieurs années se séparent sans pour autant divorcer. De sa propre
initiative, l'époux verse mensuellement une somme à son épouse afin de l'aider à subvenir aux
besoins de la famille. Cependant, il est licencié et cesse les versements.

Son épouse demande le divorce et ajoute qu'elle souhaite qu'il continue à payer les mêmes
sommes qu'auparavant au titre de l'engagement qu'il tenait jusqu’alors.

QUESTION DE DROIT POSSIBLES :

– Andy peut-il se voir contraint par l'engagement qu'il a pris ?

– Le fait de s'engager volontairement transforme-t-il une obligation naturelle en une


obligation civile ?

– Un simple devoir de conscience matérialisé en un engagement volontaire suffit-il à


transformer une obligation naturelle en obligation civile ?

Cette question a conduit à de nombreux débats jurisprudentiels car jusqu’alors les textes ne
donnaient pas de définition claire de la notion d'obligation naturelle. C'est l'ordonnance de
2016 qui a fait ce travail, que l'on trouve codifié à l'article 1100 du Code civil. Il sera donc
intéressant dans ce cas pratique de mettre en lumière les différents arrêts et les interprétations
possibles de la question qui ont eu lieu. Ce n'est pas tant la conclusion du cas pratique qui est
primordial mais bien l'analyse qui est faite à travers le développement. Il convient donc de
toujours définir chaque notion afin de choisir la bonne proposition.

Il ne faudra pas non plus faire un « catalogue » de jurisprudence. Il faut les citer lorsque c'est
nécessaire pour servir d'exemple au propos défendu.

MAJEURE

Distinction entre obligation morale et obligation juridique

Si la première appartient au domaine de la conscience, la seconde correspond au lien de droit


unissant deux personnes où au moins l'une d'entre elle à une obligation envers l'autre.

Les obligations juridiques se subdivisent elles-mêmes entre les obligations civiles et les
obligations naturelles. Ces dernières sont une forme hybride entre l'obligation morale et
l'obligation civile puisqu'elles reposent sur un engagement moral. Toutefois, cette obligation
reste privée de contrainte. L'obligation naturelle se situe donc entre l'obligation civile et
l'absence d'obligation.

« Les devoirs d'assistance » est la plus grande catégorie parmi les obligations naturelles. Il s'agit
du devoir de subvenir aux besoins d'une personne. La jurisprudence a d'ailleurs pu considérer
que s'il n'existait pas d'obligation alimentaire entre frères et sœurs, il y avait néanmoins une
obligation morale.
L'article 1100 de l'ordonnance de 2016 semble admettre la transformation d'une exécution
volontaire en obligation civile sans toutefois préciser le régime juridique applicable à
l'engagement unilatéral de volonté. La loi dispose désormais « Les obligations naissent d'actes
juridiques ou de l'autorité seule de la loi. Elles peuvent naître de l'exécution volontaire ou de la
promesse d'exécution d'un devoir de conscience envers autrui ». Ainsi, les obligations peuvent
avoir pour origine une exécution volontaire ou la promesse d'une obligation naturelle.
L'obligation devient civile quand on promet d'exécuter ou que l'on commence d'exécuter.

L'opération juridique consistant en la transformation d'une obligation juridique en une nouvelle


s'appelle une novation.

Le nouvel article 1100-1 du Code civil prévoit que « les actes juridiques sont des manifestations
de volonté destinées à produire des effets de droit. Ils peuvent être conventionnels ou
unilatéraux ». En incluant cette dernière phrase, il semblerait que l'engagement unilatéral de
volonté fasse désormais partie des sources générales d'obligations.

MINEURE

– La jurisprudence retient classiquement qu'une promesse d'exécuter est une novation


permettant ainsi d'éteindre l'obligation naturelle pour créer une nouvelle obligation
civile (civ., 14 janvier 1952).
– Une interprétation extensive de l'obligation naturelle privilégiée :

Pourtant, la première chambre civile de la Cour de cassation avait estimé que le simple
devoir de conscience pouvant s'analyser comme un engagement volontaire et suffisait à
transformer une obligation naturelle en une obligation civile (1re civ., 3 octobre 2006).
Cette solution semble privilégiée puisque de nombreux arrêts semblent aller en ce sens.
En effet, un arrêt de la chambre sociale du 25 novembre 2003 est également venu
rappeler que l'engagement unilatéral pris par un employeur envers ses salariés
l'obligeait.

– Une interprétation extensive tempérée :

Dans un arrêt de la première chambre civile de la Cour de cassation, les juges ont estimé
qu'à « défaut de tout écrit … un engagement volontaire implicite ou explicite à poursuivre
sans limitation dans le temps une aide financière » ne pouvait constituer une obligation
civile. Ainsi, le simple devoir de conscience ne peut se transformer en une obligation
civile (1re civ., 23 mai 2006).

– Afin de transformer une obligation naturelle en une obligation civile, le devoir de


conscience doit être le fruit d'une volonté « ferme, précise et éclairée ». La volonté de la
personne qui s'engage ne doit souffrir d'aucune forme d'ambiguïté. Celui qui n'entend
pas exécuter son devoir de conscience ne peut transformer une obligation naturelle en
obligation civile.

La jurisprudence a admis qu'une promesse pouvait être tacite, pour autant elle doit être
non équivoque. En effet dans un arrêt de la première chambre civile en date du 16 juillet
1987, la Cour de cassation a estimé qu'une personne ayant hébergé ses beaux-parents
gratuitement pendant un certain temps avait transformé une obligation naturelle en une
obligation civile. Le fait d'avoir commencé une obligation naturelle l'a transformée en une
obligation civile pouvant donner lieu à contrainte.

CONCLUSION

En l'espèce, Andy s'est engagé volontairement néanmoins, Jane ne peut rapporter la preuve
qu'il entendait bien poursuivre cet engagement dans le futur. On peut donc en conclure que s'il
est possible de faire d'un engagement unilatéral de volonté une obligation civile sans qu'une
obligation civile ait elle-même préexistée, ce dernier ne doit pas être ambiguë. Toutefois, en
commençant à exécuter une obligation naturelle, celle-ci est devenue civile même si Andy
n'avait fait aucune promesse dans le temps.

Si Jane souhaite que cet engagement moral devienne une obligation civile, elle devra produire la
preuve de ce qu'elle avance. Jane va devoir prouver l'exécution volontaire d'Andy en
démontrant que le commencement d'exécution permettait de faire naître une obligation civile
même s'il n'avait rien promis quant à la durée et au terme de ses versements.

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