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CLASSE DE QUATRIÈME
SOMMAIRE
Première partie : Textes commentés
NOTE DE L’ÉDITEUR
Sauver le latin, tel est notre but. Il fait partie de notre héritage, et nous savons que, lui disparu, c’est sans
doute la nécessité d’«orienter» nos enfants dès l’âge de 13 à 14 ans, avec tous les risques que cela
présente ; c’est aussi l’abandon de ce qui fut l’instrument de notre culture pendant des siècles où elle était
justement admirée ; c’est enfin une menace grave pour notre Enseignement libre. Mais, pour le sauver, il
faut lui rendre la vie, c’est-à-dire le mettre à la portée des enfants auxquels il doit être enseigné.
Nous avons, en 1947, édité les Textes gradués de M. LARRASQUET. Tous ceux qui les ont utilisés sont
d’accord : leur usage transforme les classes de latin, les rend vivantes, et les élèves les réclament eux-
mêmes. Certes, l’exercice de retraduction n’est pas tout en latin, mais tous les Maîtres qui veulent obtenir
des résultats, utilisent cet exercice éminemment fructueux.
De partout nous sont venues des demandes afin que ces Textes soient complétés par des exercices
systématiques sur les déclinaisons et les conjugaisons (6 ème) et sur la syntaxe (5 ème et 4ème). C’est pour y
répondre que nous offrons cette nouvelle édition qui comporte trois parties Textes gradués, Textes de
Versions faciles, Exercices.
Les Textes gradués commentés sont ceux-là même de la première édition, enrichis de quelques nouveaux
textes de César.
Comme en 5ème et en 6ème, l’exercice de retraduction, aussi fructueux en 4ème que dans toutes les classes,
est maintenu.
Quelques illustrations, dues au talent de M. J. PERRET, rendent cette partie plus attrayante.
Les Textes de Version sont groupés en deux chapitres : «À travers l’Histoire Romaine. – À travers l’Histoire
de l’Église». Leur difficulté est volontairement inégale (les textes faciles sont marqués d’un *, les textes très
faciles de deux **), mais non pas forcément progressive. Il peut en effet être bon de proposer parfois aux
élèves la traduction d’un texte facile, après un travail acharné sur des textes relativement plus obscurs : le
bon élève se sent alors maître de son texte, l’élève «en queue de classe» respire, et peut rejoindre la «tête».
Les Exercices sur la syntaxe comportent trois parties : Syntaxe des pronoms, Syntaxe du verbe, Syntaxe des
propositions subordonnées. Ils font suite aux Exercices de 6 ème et de 5ème, et sont composés avec le même
souci de simplicité, sans recours à ces phrases savantes et compliquées, tirées des grands prosateurs
français.
Enfin, dans les trois parties de ce volume, Textes, Exercices et Versions, nous avons tenu à éviter à l’enfant
le travail du dictionnaire.
Quatrième – 1
Le travail mental est dur pour un enfant peu habitué à concentrer son attention. Avant de faire travailler son
propre cerveau, il épuisera tons les autres moyens et c’est là où le dictionnaire joue un rôle néfaste qui
ruine l’enseignement du latin. Plutôt que de chercher dans sa tête ce qu’il sait ou peut trouver par un effort
cérébral, l’enfant – et c’est naturel se précipite sur son lexique : ce faisant, il disperse son attention, qui se
trouve distraite de l’effort de traduction ; il perd le fil de la construction et il s’égare pendant que son
imagination construit un roman autour du mot découvert.
Nous pensons : Le dictionnaire est l’ennemi n°1 et il est à prohiber jusqu’au jour où l’enfant aura acquis la
maîtrise parfaite de l’analyse, ce qui suppose déjà une connaissance de la syntaxe élémentaire.
À ce moment-là (à partir de la 3ème), le dictionnaire est sans danger.
Tous les mots nouveaux sont donc traduits en bas de page ; pour les mots déjà vus, des numéros renvoient
aux phrases des Textes ou des Exercices précédents. Ces renvois permettent souvent à l’élève d’utiles
rapprochements, car le mot n’est pas ainsi retrouvé dans l’abstraction d’une colonne de lexique, mais dans
la vie même d’un texte.
Le vocabulaire de chacune des trois parties est indépendant. Plus complet pour les Exercices, car ce sont
des Thèmes, où le choix est plus délicat, il laisse, dans les Textes et dans les Versions, plus d’initiative à
l’enfant. C’est ainsi que dans ces deux dernières parties, ne figurent pas en principe :
– les noms, pronoms et adjectifs que l’élève trouve dans toute grammaire, et qu’il doit savoir en 4 ème ;
– les noms, adjectifs et verbes du vocabulaire le plus courant, tels par exemple que : urbs, ager, manus.
Victoria, memoria, insula. mitto, video, eo, fero, capio, etc. ;
– certains verbes composés, par exemple les composés de eo, comme red-eo. ad-eo, ex-eo, quand ils sont
pris dans leur sens propre ;
– les noms propres de traduction courante, ainsi que les noms propres dont la forme française est la même
que la forme latine.
Quatrième – 2
PREMIÈRE PARTIE
TEXTES COMMENTÉS
QUINTE-CURCE
HISTOIRE D’ALEXANDRE LE GRAND
Il ne nous est parvenu aucun renseignement sur la vie de Quintus Curtius Rufus. Son œuvre est postérieure
à la prise de Tyr par les Romains, en 18 avant Jésus-Christ.
L’Histoire d’Alexandre est une «vie romancée». Ce n’est pas une œuvre d’histoire, telle que nous entendons
ce mot aujourd’hui, mais de moraliste et de rhéteur : l’auteur rapporte, précise-t-il lui-même, «plus de
choses qu’il n’en croit». On a relevé, outre des erreurs historiques, de la négligence à l’égard de la
chronologie.
Cette œuvre mérite pourtant d’être au programme d’une Quatrième d’aujourd’hui : par sa facilité, son
intérêt et son style, elle est actuellement bien plus utile que les Commentaires de César à un jeune élève de
treize ans, qui sort de nos faibles Cinquièmes.
1. – L’OASIS D’HAMMON
1. Enfin on arriva à une localité consacrée au dieu. 1. Tandem ad sedem consecratam deo ventum
est.
2. Chose incroyable à dire, située parmi des solitudes 2. Incredibile dictu, inter vastas solitudines sita,
désertes, elle est couverte par les branches qui undique ambientibus ramis1 – vix in densam
l’entourent de tous côtés – le soleil pénétrant umbram cadente sole2, – contecta est;
difficilement dans l’obscurité épaisse ; et des multique fontes, dulcibus aquis passim
sources nombreuses, qui coulent çà et là avec des manantibus3, alunt silvas.
eaux douces, alimentent les forêts.
3. Une merveilleuse température aussi, très 3. Cæli quoque mira temperies, verno tempori
semblable au printemps, parcourt toutes les maxime similis, omnes anni partes pari
époques de l’année, avec une égale salubrité ; salubritate percurrit;
4. Les habitants de la forêt, qu’on appelle 4. Incolæ nemoris, quos Hammonios vocant4,
Hammoniens, habitent dans des cabanes éparses ; habitant dispersis tuguriis;
5. Ils ont comme citadelle le milieu de la forêt, 5. Habent pro arce medium nemus,
entouré d’un triple rempart. circumdatum triplici muro.
6. La première enceinte a enfermé l’ancien palais des 6. Prima munitio clausit veterem regiam
tyrans ; dans l’enceinte suivante, leurs épouses tyrannorum; in proximā (munitione) conjuges
habitent avec (leurs) enfants et (leurs) concubines ; eorum habitant cum liberis et pælicibus: hic
c’est là qu’est aussi l’oracle du dieu. quoque est dei oraculum.
7. Les derniers remparts étaient la demeure des 7. Ultima munimenta erant sedes satellitum
gardes du corps et des écuyers. armigerorumque.
Quatrième – 3
8. Alo, -is, alui, alitum ou altum, ere (tr.) Alimenter.
9. Percurro, -is, perdurri, -cursum, -ere (tr.) Parcourir.
10. Habito, -as, -avi, -atum, -are (tr.) Habiter.
11. Circumdo, -as, -dedi, -datum, -dare (tr.) Entourer.
12. Claudo, -is, clausi, clausum, -ere (tr.) Enfermer.
Quatrième – 4
(comme ici) ou au parfait. – 6. Ut edat, «afin qu’il prononce». Règles : 1° Ut signifiant «afin que»
(proposition finale) veut le subjonctif. – 2° Il veut le présent (du subjonctif), lorsque le verbe principal est au
présent ou au futur (ici, canentes et sequuntur sont au présent).
3. – IMPRUDENCE D’ALEXANDRE
Alexandre arrive au bord du Cydnus, aux eaux glacées, dont la limpidité le persuade de prendre un bain.
1. La limpidité du fleuve invita le roi couvert à la fois 1. Pulvere ac sudore simul perfusum regem
de poussière et de sueur à baigner son corps invitavit liquor fluminis ut calidum adhuc 3
encore chaud. corpus ablueret1.
2. C’est pourquoi, ayant enlevé son vêtement, il 2. Itaque, veste depositā4, descendit in flumen.
descendit dans le fleuve.
3. Et les membres (du roi) à peine entré (dans l’eau) 3. Vixque ingressi subito horrore artus rigere
commencèrent soudain à se raidir. cœperunt.
4. La pâleur ensuite se répandit, et la chaleur vitale 4. Pallor deinde suffustis est, et totum
abandonna presque tout le corps. propemodum corpus vitalis calor liquit.
5. (Ses) subordonnés le saisissent par la main, 5. Ministri excipiunt5 manu (eum) similem
semblable à un mourant, et (le) portent dans sa exspiranti, et deferunt in tabernaculum
tente, pas assez en possession de sa connaissance. (eum) non satis compotem mentis.
6. Une profonde inquiétude et déjà presque l’affliction 6. Ingens sollicitudo et jam pæne luctus erat in
était dans le camp. castris.
7. En pleurant, ils se plaignaient que, dans le cours si 7. Flentes querebantur in tanto impetu
précipité des événements, le roi le plus illustre de cursuque rerum, regem clarissimum omnis
toute époque dont on se souvienne (leur) eût été ætatis ac memoriæ ereptum esse2 et
enlevé et éteint (par la mort) en se baignant. extinctum abluentem corpus aquā.
Quatrième – 5
4. – IMPRUDENCE D’ALEXANDRE (suite)
Les soldats d’Alexandre, convaincus que le roi se meurt, atterrés, pensent aux conséquences de l’événement.
1. Flentes, his verbis querebantur: «Instat1 Darius, victor antequam viderit hostem; nobis2 ædem terræ,
quas victores peragravimus, repetendæ sunt: – 2. Omnia aut ipsi nos aut hostes populati sumus. – 3. Per
vastas solitudines, – etiamsi nemo nos insequi voluerit, euntes fame atque inopiā debellari poterimus. –
4. Fugientibus nobis quis præerit? Alexandro succedere quis audebit? – 5. Ut3 ad Hellespontum fugā
penetraverimus, classem, quā transeamus, quis præparabit?» – 6. Rursus in ipsum regem misericordiā
versā, «ille flos juventus4, inquiebant, illa vis animi, idem rex et commilito, a nobis divellitur».
NOTES. 1. In+stat, «est sur nous», «nous serre de près». – 2. Au datif, complément de repetendæ. – 3. Ut =
«à supposer que». – 4. Au génitif : 4ème déclinaison.
5. – ALEXANDRE À BABYLONE
Darius, vaincu, abandonne à Alexandre les riches capitales de son royaume et se retire en Médie. Alexandre pénètre dans
Babylone. Mazée, qui a livré la ville, est nommé gouverneur.
1. Une grande partie des Babyloniens s’étaient mis sur 1. Magna pars Babyloniorum constiterat in
les remparts, avides de connaître le nouveau roi. muris, avida cognoscendi3 novum regem.
2. Un plus grand nombre sortirent au-devant (de lui) : 2. Plures obviam egressi sunt: inter quos4
parmi eux Bagophanes, gardien de la citadelle et du Bagophanes, custos arcis et pecuniæ regiæ,
trésor royal, pour n’être pas surpassé en zèle par ne vinceretur1 studio a Mazæo, constraverat
Mazée, avait jonché tout le chemin de fleurs et de totum iter floribus coronisque, altaribus
couronnes, des autels d’argent avant été disposés argenteis dispositis2 ultroque latere, quæ
des deux côtés, qu’il avait chargés non seulement cumulaverat non modo ture sed omnibus
d’encens mais de tous les parfums. odoribus.
3. Qui plus est, des présents le suivaient, troupeaux de 3. At5 dona sequebantur eum, greges pecorum
menu bétail et de chevaux ; des lions aussi et des equorumque; leones quoque et pardales
panthères étaient présentés en cages. præferebantur caveis.
4. Des prêtres ensuite chantant des vers suivant leur 4. Magi6 deinde canentes carmen suo more7.
usage.
Quatrième – 6
––––– MOTS ET RÈGLES –––––
3. Cognoscendi : «prendre connaissance» : c’est un verbe inchoatif : il marque le commencement de
l’action, comme tous les verbes en -sco. Avidus, -a, -um, veut le génitif : cognoscendi est au génitif du
gérondif. – 4. Inter quos = et inter eos : relatif de liaison. Règle : après un point, ou un point-virgule, ou
deux points, le relatif équivaut le plus souvent à un is démonstratif : qui = et is ou is autem ; – quos = et eos
ou eos autem, etc. C’est ce qu’on appelle «le relatif de liaison». – 5. At = «qui plus est». – 6. Magi «les
Mages», chez les Perses, étaient des prêtres. – 7. Suo more : ablatif de manière : «suivant leur usage» ou «à
leur façon habituelle».
Quatrième – 7
souhaité d’une façon plus certaine que tu ne l’as (modo) certiore quam expertus es (eum).
éprouvé.
4. Ayant reçu cette lettre-ci, j’ai bu cependant ce que 4. Hac epistulā receptā2, bibi tamen quod
tu avais délayé ; et, crois-moi maintenant (que je dilueras; et nunc crede me non minus
n’étais pas) moins inquiet pour ta fidélité que pour sollicitum pro tuā fide4 quam pro meā
ma vie». salute3».
5. Ayant prononcé ces paroles, il tend (sa) main droite 5. Hæc elocutus, dexteram Philippo offert.
à Philippe.
8. – * LE SOMMEIL D’ALEXANDRE
Darius, roi des Perses, a reconstitué une armée. Alexandre traverse la Mésopotamie. Sur le point de livrer bataille, il
s’abandonne cependant à un sommeil paisible, sans nulle inquiétude sur le résultat de la rencontre.
1. Jamque, luce ortā, duces ad accipienda imperia 1 convenerant, attoniti silentio insolito circa prætorium;
quippe alias2 assueverat arcessere ipsos et interdum castigare morantes: mirabantur eum excitatum esse ne
ultimo quidem discrimine rerum et credebant (eum) non quiescere somno, sed marcere pavore. – 2. Non
tamen quisquam e custodibus corporis audebat intrare tabernaculum 3. – 3. Et jam tempus instabat: nec
miles poterat, injussu ducis, aut arma capere aut in ordines ire.
NOTES. 1. «les ordres». – 2. Adverbe. – 3. Avec intrare, Cicéron emploie l’accusatif tantôt avec in, tantôt
sans in : ici l’emploi est donc classique.
Quatrième – 8
9. – LE SOMMEIL D’ALEXANDRE (suite)
1. Parménion, après avoir longtemps hésité, donne 1. Parmenio, cunctatus diu, pronuntiat ipse ut
l’ordre lui-même qu’ils prennent leur repas. caperent1 cibum.
2. Et désormais il était nécessaire de sortir du camp : 2. Jamque necesse erat exire (e castris): tum
alors enfin il pénètre dans la tente ; demum intrat tabernaculum;
3. et l’ayant plusieurs fois appelé par (son) nom, 3. sæpiusque compellatum nomine, cum non
comme il ne pouvait pas de la voix, il le réveilla en posset voce, excitavit tactu.
le touchant.
4. «Il fait grand jour, dit-il l’ennemi a approché (son) 4. «Multa lux, inquit, est; hostis admovit 2 aciem
armée en ligne de bataille ; instructam;
5. vos soldats, encore sans armes, attendent (votre) 5. tuus miles, adhuc inermis3, expectat
commandement. imperium.
6. Où est cette énergie connue de votre âme ? Car 6. Ubi est vigor ille 4 animi tui? Nempe soles
vous avez l’habitude de réveiller les gardes». excitare vigiles».
7. À ces mots Alexandre : «Crois-tu que j’aie pu 7. Ad hæc Alexander: «Credisne me potuisse
prendre le sommeil, avant que je n’aie dégagé capere somnum priusquam exonerarem5
(mon) esprit de l’inquiétude qui retardait (mon) animum sollicitudine quæ morabatur
repos ?» Et il donna l’ordre que le signal du combat quietem?» Jussitque signum pugnæ dari6
fût donné avec la trompette. tubā.
Quatrième – 9
Paro, -as, -are, préparer. Consilium, -ii, n., décision.
De-cerno, -is, -crevi, -cretum, -ere, décider. Reddo, -is, reddidi, -itum, -ere, rendre.
Acies, -ei, f., bataille, armée. Postea, dans la suite.
2. Hercule (interjection), par Hercule 4. Copiæ, -arum, f., troupes.
Impleo, -es, -evi, -etum, -ere, remplir. Præ-sum, 4, 4.
Votum, -i, n., vœu, désir. Ad-sum, -es, -fui, -esse, être présent.
3. Ratio, -onis, f., raison. Ex-pono, -is, -posui, -positum, -ere, expliquer.
Quatrième – 10
––––– MOTS ET RÈGLES –––––
3. Agminibus : agmen, c’est «l’armée en marche» (famille de ago, «je conduis») ; – acies, c’est «l’armée
rangée en bataille» ; exercitus, c’est «l’armée» (en général). – 4. Ferme est l’un des adverbes qui se placent
immédiatement après le mot qu’ils modifient (ce sont certe, «certainement» ; fere et ferme, «à peu près» ;
prope, «presque» ; prorsus, «tout-à-fait»).
Quatrième – 11
3. Le roi donna l’ordre à la foule des habitants de la 3. Rex oppidanorum turbam post ultimos
ville d’aller après les derniers fantassins. pedites ire jussit.
4. Alexandre lui-même, avec son char, entra dans la 4. Ipse Alexander cum curru urbem3 ac deinde
ville puis au palais. regiam intravit.
5. Le lendemain il inspecta le mobilier de Darius et 5. Postero die supellectilem Darii et omnem
tout son trésor. pecuniam recognovit.
Quatrième – 12
Con-surgo, -is, -surrexi, -surrectum, -ere, se lever Conor, -aris, -ari, essayer.
ensemble. Lingua, -æ, f., langage.
E-venio, -is, -veni, -ventum, -ire, arriver. In-temperentia, -æ, f., excès.
Anxius, -a, -um, anxieux. Furo, -is, -ere, être fou.
4. Rapio, -is, -pui, -ptum, -ere, arracher. In-hibeo, -es, -ui, -bitum, -ere, retenir.
Lancea, -æ, f., lance. Com-plector, 14, 3.
Armiger, 12, 4. Moror, 8, 1.
Per-cutio, -is, -ussi, -ussum, -ere, frapper. Au-fero, -fers, abstuli, ablatum, auferre, enlever.
Quatrième – 13
Ex-do, -is, -civi, -citum, -ire, faire sortir, réveiller. Re-torqueo, -es, -torsi, -tortum, -ere, tourner en arrière.
6. Jaceo, -es, -ui, -ere, être étendu. Ad-moveo, -es, -movi, -motum, -ere, approcher (quelque
E-vello, -is, -velli, -vulsum (volsum), -ere, arracher. chose).
Pectus, -oris, n., poitrine.
Quatrième – 14
1. Cædo, -is, cecidi, cæsum, -ere, tuer. Tabernaculum, 8, 2.
Moveo, 6, 3. Cruentus, -a, -um, sanglant.
Animus, 4, 6. 3. Pono, 15, 3.
Attonitus, 8, 1. Lacrima, -æ, f., larme.
Audeo, 4, 4. Ob-orior, -eris, -ortus sum, -iri. Jaillir.
Postea, 10, 3. Re-fero, -fers, -tuli, -latum, -ferre, rapporter, témoigner.
Sociare sermonem, engager la conversation. Gratia, -æ, f., reconnaissance.
Vivo, -is, vixi, victurus, -ere, vivre. Nutrix, -icis, f., nourrice.
Solitudo, 4, 3. Ob-cumbo, -is, -cubui, -cubitum, -ere (mortem), mourir,
Velut, comme. tomber.
Bestia, -æ, f., bête. Solacium, -ii, n., consolation.
Ferus, -a, -um, sauvage. Orbitas, -atis, f., perte (des enfants).
Terreo, 12, 2. Occido, 12, 3.
Timeo, -es, -ui, -ere, redouter. Epulæ, -arum, f. festin.
Ceteri, 16, 5. Co-fero, -fers, -tuli, collatum, -ferre, se diriger, se
2. Lux, 8, 1. tourner.
Deinde, ensuite. Super-sum, -es, -fui, -esse, survivre.
Jubeo, 6, 3. Aequus, -a, -um, bienveillant.
Infe-ro, -fers, intuli, illatum, -ferre, porter dans. Oculus, -i, m., œil.
Quatrième – 15
Malum, -i, n., malheur. Animus, 4, 6.
Præter-eo, -is, -ii, -itum, -ire, passer. Terrere, 12, 2.
3. Pars, 12, 4. Cœpi, -isse, commencer.
E-mico, -as, -ui, -are, briller. 4. Prope, presque.
Fulgur, -uris, n., éclair. Continuus, -a, -um, continuel.
Inter-niteo, -es, -ere, briller par intervalles. Fragor, -oris, m., fracas.
Lux, 8, 1. Cado, -is, cecidi, casum, -ere, tomber.
Condo, -is, -didi, -ditum, -ere, cacher. Fulmen, -inis, n., foudre.
Oculus, 19, 3. Species, -ei, f., apparence.
Non solum, 14, 1. Passim, partout.
Meo, -as, -are, marcher.
Quatrième – 16
Adminiculum, -i, n., appui. Calor, -oris, m., chaleur.
Suffugium, -ii, n., abri. Linquo, -is, liqui, -ere, abandonner.
3. Mors, mortis, f., mort. 4. Gratus, -a, -um, agréable.
Locus, -i, m., endroit. Nec, 12, 3.
E-ligo, -is, -legi, -lectum, -ere, choisir. Quiesco, 8, 1.
Im-mobilis, -is, -e, immobile. Ex-stinguor, -eris, -stinctus sum, -i, s’éteindre, mourir.
Vitalis, -is, -e, vital. Recuso, -as, -are, refuser.
Quatrième – 17
Torpeo, -es, -ui, -ere, être engourdi. Mens, mentis, f., intelligence.
Sedes, -is, f., siège. Diu, 20, 4.
Jubeo, 6, 3. Nec, 22, 1.
Con-sido, -is, -sedi, -sessum, -ere, s’asseoir. Re-quiesco, -is, -quievi, -quietum, -ere, se reposer.
3. Vix, à peine. Ex-cipio, 22, 3.
Compos, -otis, en possession de. Agnosco, -is, -novi, -nitum, -ere, reconnaître.
Quatrième – 18
que c’est l’interrogation indirecte, introduite par quando. – 3. Paulo et non paulum, devant ante et post et
devant un comparatif : on dit paulo minor, «un peu plus petit» ; – paulo ante, «un peu auparavant», etc…
Quatrième – 19
Par, paris, égal. Aetas, -atis, f., âge.
Mæror, 27, 4. Invidia, -æ, f., jalousie.
Lugeo, -es, luxi, -ere, pleurer. E-ripio, -is, -pui, -reptum, -ere, arracher.
3. Nec, 12, 2. Vigor, -oris, m., vigueur.
Mæstus, -a, -um, triste. Vultus, 6, 3.
Indignor, -aris, -ari, s’indigner. Oc-curro, 22, 3.
Ex-audio, -is, -ivi, -itum, -ire, entendre. Oculus, 19, 3.
Flos, 4, 6.
Quatrième – 20
JULES CÉSAR
C. Julius Cæsar, né en 100 av. J.-C., était de la gens Julia. Apparenté à Marius, il faillit être proscrit par Sylla,
à 18 ans. C’était un ambitieux de génie, actif, sans scrupule.
Il appartient à l’histoire plus qu’à la littérature. Cependant son œuvre littéraire eût suffi à la gloire d’un
personnage de moindre envergure.
LES ŒUVRES DE CÉSAR. – César avait publié plusieurs ouvrages, aujourd’hui perdus, qui révélaient des
talents très divers : des discours, un traité de grammaire, des pamphlets, des poèmes. Il ne nous reste que
la Guerre des Gaules et La Guerre Civile.
LA GUERRE DES GAULES. – Elle comprend huit livres. L’auteur raconte sept campagnes successives en
Gaule : la soumission des peuplades gauloises (de 58 à 53), deux incursions en Germanie (en 55), deux
débarquements en Grande Bretagne (en 55 et 54), le triomphe sur Vercingétorix (en 52).
LA GUERRE DES GAULES
Quatrième – 21
––––– REMARQUES –––––
1. Horum : complément de fortissimi : le complément du superlatif relatif se met au génitif, ou à l’ablatif
avec ex. – 2. Quod, «parce que», dans les propositions causales, veut son verbe à l’indicatif, excepté s’il y a
style indirect ou attraction modale : en ces deux cas il faut le subjonctif. – 3. Provincia : c’est la «Province
romaine», c’est-à-dire une partie de la Narbonnaise plus la Provence actuelle. – 4. Pertinent = per+tenent :
la voyelle brève et accentuée du simple teneo devient i, dans les composés, devant une consonne unique
(c’est une règle générale de phonétique latine) : pertinere, continere, attinere, sustinere, delinere sont dans
le même cas. – 5. Continenter = cum+teneo : même évolution de la voyelle e que dans pertinent : revoir la
remarque. – 6. Quā = et eā : relatif de liaison. Règle : après un point, point-virgule, ou deux points, le
pronom relatif équivaut au démonstratif is précédé d’une conjonction de coordination – Ex. : Qui = et is, is
autem ; quos = et eos, eos autem, etc…
Quatrième – 22
33. – MIGRATION DES HELVÈTES
La province qu’occupaient les Helvètes était, à leur sens, trop restreinte et leur permettait difficilement de faire la guerre
à leurs voisins : ils décident d’émigrer et de s’emparer de toute la Gaule, moyennant deux alliés voisins.
1. Déterminés par ces circonstances et ébranlés par 1. Adducti his rebus et permoti auctoritate
l’influence d’Orgétorix, ils résolurent de préparer Orgetorigis, constituerunt comparare ea quæ
ce qui, à leur avis, concernait (leur) départ : pertinerent2 ad proficiscendum: coemere
d’acheter le plus grand nombre possible de bêles quam maximum numerum jumentorum et
de trait et de fourgons ; de faire des semailles les carrorum; sementes quam maximas facere,
plus considérables possible, pour qu’il y eût à leur ut in itinere copia frumenti suppeteret 1; cum
disposition du blé en abondance pendant proximis civitatibus pacem et amicitiam
l’expédition ; de consolider des relations pacifiques confirmare.
et amicales avec les États voisins.
2. Ils estimèrent que deux années leur suffisaient pour 2. Duxerunt biennium sibi satis esse ad eas res
exécuter ces projets. conficiendas;
3. Ils fixent, sous la garantie d’une loi, (leur) départ 3. Confirmant lege profectionem in tertium
pour la troisième année. annum.
4. Orgétorix se chargea de l’ambassade auprès des 4. Orgetorix sibi legationem ad civitates
États. suscepit.
5. Au cours de cette tournée, il engage Casticus, fils 5. In eo itinere, persuadet Castico,
de Catamantaloède, du pays des Sequanes, dont le Catamantaloedis filio, Sequano, – cujus pater
père avait exercé le pouvoir, chez les Séquanes, de regnum in Sequanis multos annos obtinuerat,
longues années, et avait été appelé son «ami» par et a senatu populi Romani amicus appellatus
le sénat du peuple romain – à prendre dans son erat – ut regnum in civitate suā occuparet 3,
État le pouvoir que son père avait eu auparavant. quod pater ante habuerat.
6. Il persuade de même de faire la même tentative à 6. Itemque persuadet ut idem conaretur4
l’Héduen Dumnorix, frère de Diviciacus, – qui Dumnorigi Hæduo, fratri Diviciaci, – qui eo
occupait le principat, à cette époque, dans sa cité, tempore Principatum in civitate obtinebat ac
et qui était très sympathique au peuple, – et il lui maxime plebi acceptus erat, – eique filiam
donne sa fille en mariage. suam in matrimonium dat.
Quatrième – 23
existimabant se Allobrogibus vel persuasuros – vel vi coacturos – ut per suos6 fines Helvetios transire
paterentur.
NOTES. 1. Omnino duo : «deux en tout». – 2. Traduire par l’imparfait de l’indicatif. – 3. Adverbe. –
4. Pouvaient être conduits. – 5. Question ubi, sans in, parce qu’il y a l’adjectif nonnullis. – 6. Fines (pluriel) =
territoire. – 7. Suos = celui des Allobroges.
Quatrième – 24
4. Qui dicerent = ut ii dicerent : proposition relative finale, qui veut le subjonctif. Dicerent est à l’imparfait,
parce que le verbe principal (mittunt) est un «présent bistorique, qui équivaut à un passé. – 5. Propterea
quod… haberent : subjonctif, parce qu’il y a style indirect : c’est la pensée des ambassadeurs Helvètes. –
6. Ut liceat : proposition complétive, objet direct de rogare.
César ne croit pas à la loyauté des Helvètes, temporise puis livre bataille, les défait et les soumet.
Quatrième – 25
Natura, -æ, f., disposition. Pansus, -us, m., pas.
Latus, 17, 4. 4. Vergo, -is, -ere, être orienté vers.
Contra, en face de. Hispania, -æ, f., Espagne.
2. Angulus, -i, m., angle. Oc-cido, -is, -di, occasum, -ere, tomber, se coucher.
Cantium, -ii, n., Kent. Hibernia, -æ, f., Irlande.
Fere, 12, 4. Dimidium, -ii, n., moitié.
Ap-pelior, -eris, -pulsus sum, -li, aborder (passif de Existimo, 34, 5.
appeliere, pousser vers). Par, 30, 2.
Orior, 36, 3. Spatium, -ii, n., distance.
Sol, solis, m., soleil. 5. Medius, 12, 4.
Inferior, -oris, inférieur. Cursus, -us, m., route.
Meridies, -ei, m., midi. Appello, 36, 3.
Specto, -as, -are, regarder. Complures, -ium, un assez grand nombre de.
3. Per-tineo, -es, -ui, -ere, s’étendre. Præterea, en outre.
Circiter, environ.
8. Inficio = in+facio : la voyelle a brève et accentuée d’un verbe simple devient i dans les verbes composés,
devant une seule consonne simple. – 9. Efficio = ec+facio. Mêmes remarques qu’à la note précédente, pour
la voyelle i. – La préposition ec, anciennement usitée, avait disparu avant l’époque classique. – 10. Aspectu :
la forme ancienne était adspectus ; mais les dentales t et d ont tendance à disparaître devant la sifflante s,
en latin, comme en grec, comme dans toutes les langues. – 11. Interfectus = inter+factus : devant les
groupes ct et pt, la voyelle a du verbe simple devient e, dans les composés (factum = interfectum ; raptum =
correptum ; captum = interceptum ; tactum = contectum, etc.).
Quatrième – 26
his Pullo, cum ad munitiones acerrime pugnaretur 5: «Quid dubitas, Vorene, inquit, aut quem locum 6 tuæ
probandæ virtutis expectas? Hic dies de nostris controversiis judicabit 7». – 4. Quæ 8 cum dixisset 9,
procedit 12 extra munitiones, et quæ pars hostium confertissima visa est, in eam irrumpit. – 5. Ne Vorenus
quidem sese tum (in) vallo continet, sed omnium existimationem veritus subsequitur. – 6. Pullo pilum in
hostes immittit 10 atque militem quendam 11 ex multitudine procurrentem trajicit; – quo percusso et
exanimato, hunc scutis protegunt hostes, in Pullonem universi tela conjiciunt neque ci dant progrediendi
facultatem. 7. Transfigitur scutum Pulloni et verutum in balteo defigitur, impeditumque (eum) hostes
circumsistunt. – 8. Succurrit inimicus illi Vorenus et laboranti (ei) subvenit. – 9. Ad hunc confestim a Pullone
omnis multitudo se convertit; Vorenum veruto transfixum arbitrantur. – 10. Gladio rem gerit Vorenus atque,
uno interfecto, reliquos paulum propellit; dum cupidius luctatur, in locum inferiorem dejectus concidit. –
11. Huic rursus circumvento fert subsidium Pullo, atque ambo incolumes, compluribus interfectis, summā
cum. laude se intra munitiones recipiunt.
1. La «légion» était un corps de troupe, comptant à partir de Marius environ 6.000 hommes, répartis en 10
cohortes. Chaque cohorte comprenait 3 manipules et 6 centuries. – 2. Le centurion commandait une
centurie militaire : 100 hommes environ. – 3. Subjonctif d’interrogation indirecte, introduite par uter. Le
verbe est à l’imparfait, parce que le verbe principal (habebant) est au passé. – 4. De locis summis : «des
premiers rangs» (ou rôles). – 5. Cum signifiant «tandis que», dans un récit, veut le subjonctif, à l’imparfait et
au plus-que-parfait. – 6. «Occasion». – 7. Judicare : «décider». – 8. Quelle est la valeur ordinaire du relatif
placé en tête de phrase ? – 9. Voir la remarque n°5. – 10. Immittit = mittit+in. – 11. Quendam ou quemdam ;
la 2ème forme est moins conforme à l’articulation parlée spontanée. – 12. Il faut s’habituer à décomposer les
mots : c’est le plus sûr moyen d’en découvrir le sens : – pro-cedit, «il s’avance» ; sub-sequitur, «suit de
près» ; pro-currentem, «courant au devant» ; tra-jicit = trans+jacit, «perce de part en part» ; pro-gredi,
«marcher en avant» ; de-figitur, «est enfoncé de haut en bas» ; circum-sistunt, «se placent autour» ; trans-
fixum, «percé de part en part ; pro-pellit, «pousse en avant».
Quatrième – 27
de terrain pour un an chaque fois ; l’année annos singulos attribuunt; anno vero postero
suivante, ils contraignent à aller ailleurs. alio3 transire cogunt.
4. Ils apportent de nombreux motifs de ce procédé : 4. Ejus rei multas afferunt causas: ne, assiduā
pour que sous l’action de l’habitude, ils consuetudine capti, studium belli gerendi
n’abandonnent pas le goût de la guerre pour celui agriculturā commutent4; ne latos fines
de l’agriculture ; qu’ils ne s’attachent pas à parare studeant potentioresque humiliores
acquérir de vastes domaines et que les plus possessionibus expellant; ne accuratius ad
puissants ne dépossèdent pas les plus faibles de frigora atque æstus vitandos ædificent; ne
leurs propriétés ; qu’ils ne construisent pas avec qua oriatur pecuniæ cupiditas, quā ex re
trop de soin pour se garantir des froids et des factiones dissensionesque nascuntur; ut
chaleurs ; qu’il ne naisse aucun amour de l’argent, animi æquitate plebem contineant, cum suas
qui est l’origine des partis politiques et des quisque opes cum potentissimis æquari
discordes ; pour maintenir le peuple dans l’égalité videat5.
d’âme, chacun voyant que ses possessions sont
égales à celles des plus puissants.
1. Studere : «s’appliquer à…». Ce mot a d’autres sens : «avoir du goût pour», «souhaiter de…». – 2. Victus
est au génitif. – 3. Alio est adverbe. – 4. Ne commutent : proposition finale, qui veut le subjonctif ; il y a le
présent, parce que le verbe principal (afferunt) est au présent. Les subjonctifs suivants avec ne sont aussi
des finales, de même que ut contineant. – 5. Cum… videat, «puisque (chacun) voit» : cum signifiant la cause
(puisque ou comme) veut toujours le subjonctif, à tous les temps.
Quatrième – 28
3. Entraînés par leur exemple (comme les résolutions 3. Horum auctoritate10 finitimi adducti (ut sunt
des Gaulois sont brusques et soudaines), les Gallorum subita et repentina consilia 11),
peuplades voisines arrêtent, pour le même motif, eādem de causā Trebium Terrasidiumque
Trébius et Terrasidius, puis ayant envoyé, à la hâte, retinent15, et, celeriter missis legatis, per
des députés, ils font serment entre eux, par suos principes inter se conjurant nihil nisi
l’intermédiaire de leurs chefs, de n’agir que d’un communi consilio20 se esse acturos,
commun accord et de courir tous les mêmes eumdemque omnis fortunæ exitum esse
chances. laturos.
4. Ils pressent les autres peuplades de préférer rester 4. Reliquas civitates sollicitant ut in eā
dans la liberté reçue de leurs ancêtres que se libertate, quam a majoribus acceperant,
soumettre indéfiniment à l’esclavage des Romains. permanere, quam Romanorum servitutem
perferre12 mallent21.
5. Toute la côte amenée promptement à leur avis, ils 5. Omni orā maritimā celeriter ad suam
envoient en commun une députation à Publius sententiam perductā, communem legationem
Crassus : «S’il veut recouvrer ses députés, qu’il ad P. Crassum mittunt: «Si velit22 suos
leur renvoie les otages». recipere17, obsides sibi remittat».
1. Civitas, -atis, f. : «État», ou ensemble des citoyens qui appartiennent à un État indépendant. Remarquer
que le mot français «cité» n’a pas le même sens, mais qu’il signifie «ville». 2. Veneti, -orum, m. pluriel : «les
Vénètes» : habitants de la Vénétie, province environnant la ville actuelle de Vannes. – 3. Auctoritas :
«autorité», «influence», «prestige». Il faut toujours ce méfier de ce mot difficile : il a des sens très
différents. – 4. Britannia, -æ, f. = la «Grande Bretagne» actuelle ou «l’Angleterre». – 5. Scientia, -æ, f., «la
connaissance» (scire, «connaître»). – Reliquus, -a, -um, «restant» ; au pluriel, «tous les autres». – 6. Et… et,
«d’une part,… d’autre part». – 7. Apertus, -a, -um, «sans limite», donc «immense». – 8. Vectigalis, -e,
«tributaire» = qui paie un «tribut» annuel, ou un «droit» annuel. – 9. Obses, -idis, m., «otage» : personne
que les ennemis retiennent en leur possession, pour la mettre à mort, si les promesses ne sont pas tenues. –
10. «par leur exemple», «par leur influence». – 11. Consilium, -ii, n., «résolution ou «décision» : ce mot est
très difficile, parce qu’il a des sens très différents, suivant les phrases. – 12. Ferre+per = «supporter
jusqu’au bout» : per, préfixe d’un verbe, signifie l’action achevée.
13. Consuerunt : forme syncopée de consueverunt. – 14. Jactis+inter : a devient e devant deux consonnes cl
et pt, dans les verbes composés d’un préfixe et d’un verbe simple. – 15. Retinere = re+tenere. –
16. Ex+æstimabant. – 17. Re+capere.
18. Quod, «parce que», veut le verbe à l’indicatif, excepté au style indirect ou à l’attraction modale. –
19. Dedissent est au subjonctif, parce que la proposition relative est subordonnée à l’infinitive «se
recuperaturos». – 20. Ablatif de manière. – 21. Ut mallent : proposition complétive directe, complément
direct d’objet de sollicitant. – Mallent est à l’imparfait, parce que le «présent historique» (sollicitant) est
considéré en général comme un passé. – 22. Si velit, remittat : sont deux subjonctifs de style indirect : au
style direct, il y aurait : «si vis tuos recipere, obsides nobis remitte».
Quatrième – 29
comparari jubet11. – 2. His rebus celeriter administratis, ipse, cum primum 4 per anni tempus potuit, ad
exercitum contendit. – 3. Veneti reliquæque item civitates, cognito Cæsaris adventu, simul quod, quantum in
se13 facinus admisissent12, intelligebant8 (legatos, quod nomen ad omnes nationes sanctum 6 inviolatumque
semper fuisset14, retentos esse ab se et in vincula conjectos 9), pro5 magnitudine periculi bellum parare et
maxime ea, quæ ad usum navium pertinent 10, providere instituunt7, hoc majore spe, quod multum natura
loci confidebant15.
1. Certior factus «informé» ; certiorem facere : «informer de…». – 2. Liger, -is, m. Ici ce substantif est à
l’ablatif, en apposition avec flumine. – 3. Des pilotes. 4. Cum primum, «dès que», «aussitôt que». – 5. Pro =
«selon», «eu égard à». – 6. Sanctum : ne pas traduire par «saint», mais par «sacré».
7. Instituo = in+statuo. Lorsqu’un verbe simple, tel que statuo, a un a bref et accentué dans sa première
syllabe, cet a devient i, dans, les composés in-stituo, con-stituo, sub-stituo. – 8. Intelligere = inter+legere : e
devient i, dans le même cas que a : voir la règle à la note 7. – 9. Conjectos = cum+jactos. Règle : lorsqu’un
mot simple a un a bref et accentué dans sa première syllabe, cette voyelle devient e dans les composés de ce
mot, devant un groupe cl ou pt. – Jacio donne jactum, mais conjectum, ejectum, injectum, dejectum. –
10. Pertinent = tenent+per. Règle : lorsqu’un e bref et accentué se trouve dans la première syllabe d’un
verbe simple, cet e devient i, dans les composés de ce mot, devant une seule consonne : teneo devient per-
tineo, con-tineo, at-tineo, de-tineo, sus-tineo.
11. Jubet institui et… comparari : jubere veut la proposition infinitive après lui. – 12. Proposition
interrogative indirecte introduite par quantum. – 13. Se représente les mêmes personnes que le sujet de la
principale : Veneti et civitates : dans une proposition complétive, sui, sibi, se, représente le sujet de la
principale (voir grammaire, les règles de sui, sibi, se). – 14. Quod fuisset est au subjonctif, parce que c’est la
pensée des Vénètes (donc style indirect) et subordonné à retentos esse (donc : attraction modale). –
15. Quod confidebant : quod, «parce que», veut l’indicatif, à moins qu’il n’y ait style indirect ou attraction
modale : ce n’est pas le cas ici : l’indicatif est donc régulier.
Quatrième – 30
43. – PRÉPARATIFS DE GUERRE (suite)
Les Vénètes considèrent les avantages de leur situation sur celle des Romains, préparent du matériel et des vivres,
concluent des alliances.
1. Ils savaient que les routes de terre étaient coupées 1. Pedestria esse itinera concisa10,14 æstuariis,
de grèves, que la navigation était malaisée à cause navigationem impeditam propter inscientiam
de l’ignorance de la région et de la rareté des locorum paucitatemque portuum sciebant;
ports ;
2. ils espéraient aussi que nos armées ne pourraient 2. neque nostros exercitus propter frumenti
séjourner bien longtemps dans leurs parages, à inopiam diutius 1 apud se morari posse
cause de la pénurie du blé ; confidebant;
3. et, en outre, quand tout arriverait contre leur 3. ac jam2, ut3 omnia contra opinionem
attente, qu’ils avaient une très grande puissance acciderent11,15, tamen se quam plurimum
par leur flotte, alors que les Romains ne navibus posse, Romanos neque ullam
possédaient nul recours à leurs ressources en facultatem habere navium;
vaisseaux ;
4. et que ces derniers n’avaient aucune connaissance 4. neque eorum locorum, ubi bellum gesturi
des sondes, ni des ports, ni des îles de ces côtes, où essent12, vada4 portus, insulas novisse13;
ils allaient faire la guerre ;
5. et ils voyaient clairement qu’il était bien différent 5. ac longe aliam esse navigationem in concluso
de naviguer sur une mer fermée ou sur un Océan mari atque5 in vastissimo atque apertissimo
ouvert et sans limites. Oceano, perspiciebant6.
6. Ces réflexions faites, ils fortifient leurs villes, 6. His initis consiliis7, oppida muniunt,
transportent du blé des champs dans les places, et frumenta ex agris in oppida comportant,
réunissent tout ce qu’ils peuvent de vaisseaux dans naves in Venetiam8, ubi Cæsarem primum
la Vénétie, que César allait évidemment choisir gesturum esse bellum constabat quam9
comme premier théâtre de la guerre. plurimas possunt, cogunt16.
7. Ils font entrer dans leur alliance les Osismiens, les 7. Socios sibi ad id bellum Osismios, Lexovios,
Lexoviens, les Nannètes, les Ambiliates, les Morins, Nannetes, Ambiliatos, Morinos, Diablintes,
les Diablintes, les Ménapiens ; Menapios adciscunt;
8. ils font venir des troupes auxiliaires de la Grande 8. auxilia ex Britanniā, quæ contra eas regiones
Bretagne, située en face de ces régions. posita est arcessunt.
1. Diutius : «bien longtemps» : adverbe, comparatif de diu, «longtemps». Règle : le comparatif employé sans
complément signifie le positif précédé de assez, passablement, trop, bien… – 2. Jam : signifie ici «enfin», «en
outre». Ce mot signifie plus souvent : 1° «déjà» (dans le passé) ; 2° «maintenant» (dans le présent) ; 3°
«désormais» (à l’avenir). – 3. Ut, «à supposer que», veut le subjonctif. – 4. Vada, «les sondes», la profondeur
des endroits divers de la mer. – 5. Joindre aliam atque, «autre que…» : on écrivait indifféremment alius ac,
alius atque, alius quam = «autre que». – 6. Perspicere = per+specio, «voir entièrement et clairement
que…». Règle : per préfixé à un verbe signifie l’action achevée : exemple : per-ficere = «faire entièrement»
= «terminer». – 7. «Réflexions». Consilium est l’un des mots les plus difficiles du latin : il signifie, suivant les
cas 1° décision, projet ; 2° délibération ; 3° assemblée ; 4° conseil ; 5° ruse, stratagème ; 6° sagesse,
prudence. – 8. Venetiam = «Vannes» actuelle et ses environs. – 9. Quam, placé devant un superlatif relatif,
signifie «le plus possible».
Quatrième – 31
––––– GRAMMAIRE –––––
10. Concisa : est attribut de pedestria, qui est sujet de proposition infinitive. – 11. Ut signifiant «à supposer
que» veut le subjonctif. Ce verbe est à l’imparfait parce que le verbe principal (confidebant) est au passé. –
12. Essent (traduisez par l’imparfait de l’indicatif) est au subjonctif par attraction modale, puisqu’il dépend
de (eos) novisse, et aussi par style indirect, car l’auteur rapporte la pensée des Vénètes. – 13. Novisse a le
sens de l’imparfait, «qu’ils ne connaissaient pas». Nosco, «je fais connaissance» (verbe inchoatif) ; novi, «je
connais» ; novisse, «qu’ils connaissent» ou «qu’ils connaissaient», suivant que le verbe principal est au
présent ou au passé. – 13. La proposition infinitive est sujet de constabat.
14. Concisa = cum+cæsa : cum devient con devant la gutturale c et la gutturale g (congregare) ; – æ
devient i dans les verbes composés. – 15. Accidere = ad+cadere. Règle lorsqu’un verbe simple a un a bref et
accentué dans sa première syllabe, cette voyelle deviendra i, dans les composés de ce verbe, devant une
seule consonne simple. – 16. Cogunt = co+agunt : o+a devient o par contraction.
1. Reliquos, «les autres», au sens de «tous les autres». – 2. Remos. «les Rémois», habitants de la ville et des
environs de la ville actuelle de Reims. – 3. La «cohorte», était la dixième partie de la légion. – 4. Natio, -onis,
f., signifie, chez César, «peuplades ou «peuple». – 5. Auxilia : «troupes auxiliaires» d’infanterie. – 6. Q. =
Quintus, prénom romain. Les prénoms, peu nombreux, étaient désignés par l’initiale : M.=Marcus,
Q.=Quintus, L.=Lucius, Ti.=Tiberius, C.=Caius, P.=Publius. – 7. Dis+tenendam = «tenir éloigné». – 8. Eo =
«chez les Vénètes».
9. – Cum+teneat. Devant c, g, d, t, cum devient con ; -tineat est une transformation de teneat. Règle :
lorsqu’un verbe simple a un e bref et accentué dans sa première syllabe, cette voyelle devient i dans les
composés de ce mot, devant une seule consonne simple. – 10. Conjungantur = cum+jungantur. Cum devient
con, devant j. – 11. Dis+tenendam : voir la note 9, ci-dessus. – 12. Præ+facit. Règle : lorsqu’un verbe simple
a un a bref et accentué dans sa première syllabe, cette voyelle devient i, dans les composés de ce verbe,
devant une consonne unique et simple.
Quatrième – 32
––––– GRAMMAIRE –––––
13. Flumini : complément de proximi, qui veut son complément au datif. – 14. Adeat, contineat, prohibeat,
sans ut, propositions complétives, compléments directs de mandat. – 15. Si… conentur, au subjonctif par
attraction modale, puisque ce verbe dépend de prohibeat ; sans cela, il y aurait conati erunt, au futur
antérieur. – 16. Jubet P. Crassum proficisci : le verbe jubere, «ordonner», veut la proposition infinitive, chez
les classiques, – 17. Ne mittantur ac… conjungantur : ne, «afin que ne pas…» (proposition de but) veut le
subjonctif. – 18. Qui… curet = ut is… curet : c’est une proposition relative de but, qui veut le verbe au
subjonctif. – 19. Cum primum possit : subjonctif par attraction modale, puisque cette proposition est
subordonnée à la proposition infinitive D. Brutium… proficisci.
1. Carina, -æ, f., «, carène» : partie immergée d’un bateau. – 2. Les adverbes de quantité en -o, s’emploient
devant un comparatif et devant ante et post ; devant un verbe, on emploie les adverbes en um : tantum,
aliquantum, quantum, multum, etc… – 3. Quo = ut eo, «afin que par ce moyen». – 4. Admodum, «très» ce
mot se place tantôt avant, tantôt après le mot qu’il modifie. – 5. Pro, «au lieu de…». Il faut connaître les sens
variés de pro : 1° «devant», 2° «polir, en faveur de», 3° «au lieu de», 4° «comme», 5° «en retour de», 6° «en
proportion de», 7° «en raison de».
Quatrième – 33
––––– PHONÉTIQUE –––––
7. Ad+commodatæ : le groupe dc devient cc, dans l’orthographe c’est ce qu’on appelle «assimilation» la
première consonne devient semblable à la seconde. – Mais il faut remarquer que, dans la prononciation, il
n’y a réellement qu’une seule consonne : «accommoder» se prononce acomoder (avec un c et un seul m). –
8. Confixa = cum+fixa. Règle : cum devient con, comme préfixe, devant f, j, g et q, c, d, t, v (exemples : con-
cedo, con-fido, con-jungo, con-do, con-tineo, con-venio, con-gredior, con-quiro, etc…). – 9. Ancora, -æ, f., à un
n guttural : il s’articule dans la gorge, devant la gutturale c : c’est un cas particulier d’assimilation. –
10. Sustineo vient de subs+teneo : subs est une préposition du latin ancien ; – teneo devient tineo dans les
verbes composés : sus-tineo, con-tineo, at-tineo, de-tineo, per-tineo, etc…
11. Ipsorum a ici le sens de eorum = «d’eux» = «leurs». – 12. Hunc = «celle-ci» = «la suivante». – 13. Quo…
possent : proposition de but, veut le subjonctif ; il y a l’imparfait, parce que le verbe principal (erant) est au
passé. – 14. Ex robore, «en bois de chêne» : le complément qui indique la matière d’un objet se met à
l’ablatif avec e ou ex. – 15. Ablatif descriptif (règle : puer eqregiā indole). – 16. Eo, «par cela» = «par ce
motif (que)» : eo est un ablatif neutre. – 17. Posse : proposition infinitive
1. Reliqua, «tout le reste», est au neutre pluriel nominatif, sujet de essent. – 2. Pro, «selon». – 3. Copula, -æ,
f., «grappin» ou «crampon» : petite ancre à plusieurs pointes recourbées, servant à accrocher le vaisseau
ennemi. – 4. Et… et = «d’une part… d’autre part». – 5. Vadum, -i, n., «bas-fond» : endroit de la mer où l’eau
est peu profonde. – 6. Æstus, -us, m., «marée» : ici il s’agit de la «marée descendante» qui laisse les
vaisseaux à sec sur un bas-fond. – 7. Cautes, -is, f., «écueil» : rocher qui se trouve à fleur d’eau.
8. Cum+gradior = con-gredior : cum devient con, lorsqu’il est préfixe d’un mot commençant par f, j, g, q, c,
d, t, v (exemples : concedo, confido, con-jungo, con-do, con-tineo, con-venio, con-gredior, con-quiro, etc…).
Gradior devient gredior, dans les composés, d’après la règle suivante : lorsqu’un mot simple a un a bref et
accentué dans sa première syllabe, cette voyelle devient i dans les composés de ce mot, devant une
consonne unique ; parfois, en ce cas, il devient e, comme dans in-gredior, pro-gredior, con-gredior, præter-
gredior, etc… – 9. Ad+agebatur : voir la règle à la note 8 précédente. – 10. Cum+tenebatur. Règle :
lorsqu’un mot simple a un e bref et accentué dans sa première syllabe, cette voyelle devient i dans les
composés de ce mot, devant une consonne unique et simple. – 11. Ad+cedebat devient ac-cedebat, par
assimilation : dc devient cc, dans l’orthographe.
12. Ejusmodi… ut præstaret : proposition consécutive : elle veut le subjonctif ; elle demande l’imparfait,
parce que le verbe principal (erat) est au passé. – 13. Ferrent, consisterent, précédés de ut sont deux
propositions complétives, sujets de accedebat. – 14. Cum cœpisset et… dedissent : sont au subjonctif par
attraction modale, parce qu’ils sont subordonnés à ut… ferrent, …consisterent, …timerent.
Quatrième – 34
Minus, moins. Tute, sûrement.
Commode, avec précision. Re-linquo, 28, 4.
Con-tineo, -es, -ui, -tentum, -ere, joindre. Saxum, -i, n., rocher.
3. Ac-cedo, -is, -di, -cessum, -ere, s’ajouter. Timeo, 19, 1.
Sævio, -is, -ii, -ire, faire rage. Casus, -us, m., risque.
Con-sisto, -is, -stiti, -ere, demeurer, se trouver. Ex-timesco, -is, -timui, -ere, redouter.
1. Dejectis = jactis+de : «ayant été jetés de haut en bas» : de signifie «de haut en bas». – 2. Bini, -æ, -a ;
terni, -æ, -a, «deux chacun», «trois chacun». 3. Quod = id autem : relatif de liaison. – 4. Complures, -a, -um,
«bon nombre de» : c’est plus que «plusieurs» et moins que multi. – 5. Malacia signifie «bonace», «calme
absolu des flots de la mer. – 6. Quæ = ea autem : relatif de liaison. – 7. «l’un après l’autre, séparément».
8. Ex+stetit : e devient i, dans le verbe composé. – 9. Cum+facto : cum devient con, dans les composés,
devant f, j, g, q, c, d, t, v.
10. Cum reperiretur : cum signifiant «comme», c’est-à-dire la cause, veut toujours le verbe au subjonctif. –
11. Ut possent (tanta) : proposition consécutive : celle-ci veut toujours son verbe au subjonctif ; ce dernier
est ici à l’imparfait, parce que le verbe principal (exstitit) est au passé. – 12. Consectati : fréquentatif de
consequor : «ayant poursuivi vivement et à plusieurs reprises». – 13. Ut pervenerint : proposition
consécutive.
Quatrième – 35
libertatis causā arma capiant13. – 5. Magnis coactis copiis adversarios suos (a quibus paulo 7 ante erat
ejectus) expellit ex civitate. – 6. Rex ab suis appellatur. – 7. Dimittit quoquoversus legationes: obtestatur ut
in fide maneant14.
1. Général et homme d’État Gaulois, né dans le pays des Arvernes (l’Auvergne actuelle), vers 72 av. J.-C.,
hardi, éloquent, fut proclamé chef de la coalition gauloise contre César. Il défendit avec succès Gergovie,
mais fut bloqué dans Alésia. Il se livra à César, figura, à Rome, au triomphe de ce dernier et fut exécuté au
bout de six ans de captivité. – 2. Cliens, -ntis, m. : chez les Gaulois, c’était une sorte de vassal. –
3. Consilium, -ii, n. : «projet». Ce mot latin a des sens nombreux et différents. – 4. Patruus, «frère de l’aïeul
paternel». – 5. «Levée et enrôlement de soldats». – 6. Manus, -us, f., «troupes d’hommes. – 7. Paulo, «un
peu» : devant ante, post et un comparatif, on emploie les formes paulo, tan o, quanto, etc…, et non pas
paulum, tantum, quantum, etc.
8. Obtinuerat = ob+tenuerat : lorsqu’un verbe simple a un e bref et accentué dans sa première syllabe,
cette voyelle devient i dans les composés de ce verbe (exemple : sedeo : assideo, insideo, etc…). –
9. Ex+æstimabant.
10. Génitif descriptif. Règle : puer egregiæ indolis. – 11. Eam causam quod = «parce que…». – 12. Passif
impersonnel : «on s’assemble». – 13. Ut capiant : proposition complétive avec ut, veut le subjonctif. Cicéron
emploie l’imparfait, après un présent historique ; César emploie souvent le subjonctif présent, en ce même
cas, comme ici. – 14. Mêmes remarques qu’à la note 13 précédente.
Quatrième – 36
6. Il contraint les hésitants par la gravité du supplice, 6. Magnitudine supplicii dubitantes cogit. Nam,
car, si l’on a commis une faute assez grave, il fait commisso majore delicto, igne atque
périr par le feu et par toute sorte de tortures ; omnibus tormentis necat;
7. Pour une faute assez légère, les oreilles coupées ou 7. Leviore de causā, auribus desectis12 aut
l’un des deux yeux crevé, il les renvoie chez eux, singulis effossis12 oculis, domum remittit, ut
pour qu’ils servent d’exemple aux autres et jettent sint reliquis13 documento et magnitudine
l’effroi par la gravité du châtiment. pœnæ perterreant4 alios.
1. Civitas, «peuplade» indépendante, qui se gouverne elle-même. – 2. «chez elle», et non pas «à la maison».
– 3. In primis ou imprimis, «avant tout», «principalement», «surtout». – 4. Per+terreant = «épouvantent» :
per ajoute une nuance de superlatif absolu.
3. Attingunt = ad+tangunt : le groupe dt devient tt par assimilation, dans l’orthographe ; mais dans
l’articulation réelle, il n’y a qu’un seul t, de tenue longue et de force musculaire très prononcée. – 6. Efficere
est formé de facere précédé de ec, ancienne préposition tombée en désuétude. – 7. Constituit =
cum+statuit. – 8. Addit = ad+dat.
9. Adduci : proposition infinitive voulue par jubet. – 10. Armorum est complément de quantum : les adverbes
de quantité en -um veulent leur complément au génitif. – 11. Debeat : subjonctif d’interrogation indirecte.
Ce verbe est au présent, parce que le verbe principal (constituit) est au présent. – 12. Desectis, effossis :
ablatifs absolus. – 13. Reliquis documento : double datif, de la personne et de la chose, ce dernier marquant
le résultat ou la destination.
1. Primā luce, «à l’aube». – 2. Transportati = portati+trans, «transportés de l’autre côté (du fleuve)». –
3. Secundus, -a, -um, «heureux (combats)». – 4. Cum est suivi de tamen : il signifie donc «quoique». –
5. Reliqui et ceteri signifient toujours «tous les autres».
6. Re+tenerent. Règle : lorsqu’un verbe simple a un e bref et accentué dans sa première syllabe, cette
voyelle deviendra i dans les composés de ce mot, devant une consonne simple et unique. – 7. Forme
syncopée de superavissent. – 8. Ex+æstimarent. – 9. Cum+steterat : e bref et accentué devient i, devant la
consonne unique t. – 10. Cum+jacio : a bref et accentué devient i dans les composés. – 11. Inter+facti : a
devient e, dans les composés devant les groupes ct et pt. – 12. Eamdem s’écrivait souvent eundem : md
devient normalement nd ; n et d étant des dentales, l’articulation en est plus facile que celle de m, labiale,
+d, dentale.
13. Ut… retinerent : proposition complétive, complément direct d’objet de cohortatus. Le verbe de la
complétive est à l’imparfait, parce que le verbe principal (dat) est au présent historique, qui équivaut à un
passé. – 14. Supervissent est au subjonctif par style indirect (c’est la pensée de Labienus) et par attraction
modale, puisque ce verbe dépend de la proposition infinitive. – 15. Cum… concidissent : cum signifiant
«quoique», veut le subjonctif.
Quatrième – 37
2. Co-hortor, -aris, -ari, exhorter. Con-sisto, 46, 3.
Pristinus, -a, -um, d’autrefois. Pello, -is, pepuli. pulsum, -ere, repousser.
Prœlium, -ii, n., combat. Fuga, 4, 5.
Re-tineo, 32, 3. Con-jicio, 39, 6.
Memoria, 20, 1. 4. Sinister, 6, 2.
Ductus, -us, m., conduite. Teneo, 6, 2.
Sæpenumero, bien souvent. Ordo, 8, 3.
Supero, -as, -are, vaincre. Trans-figo, 12, 2.
Præsens, -entis, présent. Telum, 39, 6.
Ad-sum, 10, 4. Con-cido, 39, 10.
Existimo, 34, 6. Re-sisto, -is, -stiti, -ere, résister.
Signum, 16, 1. 5. Haud, 12, 1.
3. Concursus, -us, m., choc. Suspicio, -onis, f., soupçon.
Cornu, 12, 4. 7. Circum-venio, 39, 11.
Dexter, 12, 1. Inter-ficio, 38, 7.
Fortuna, 48, 3.
1. Copiæ, -arum, au pluriel, signifie en terme militaires «troupes», forces militaires». – 2. Pro, «devant». –
3. Agmen signifie «troupe en marche» ; novissimum agmen, c’est «l’arrière garde» ; primum agmen,
«l’avant garde». – 4. Alter, -a, -um, signifie souvent «le second», «un second». – 5. À la question ubi, ad
signifie «près de».
6. Præsidium, composé de præ+sedere. Règle : lorsque un mot simple a un e bref et accentué dans sa
première syllabe, cette voyelle deviendra i dans les composés de ce mot, devant une seule consonne simple.
– 7. instituit = in+statuit : lorsqu’un verbe simple a un a bref et accentué dans sa première syllabe, cette
voyelle deviendra i, dans les composés de ce mot, devant une consonne simple et unique.
8. Ablatif, question unde : on emploie l’ablatif avec e ou ex, si le complément est un nom commun de lieu,
d’où l’on vient, d’où l’on sort. – 9. Proposition infinitive. Le verbe jubeo est toujours suivi de la proposition
infinitive. – 10. Se représente, dans une proposition complétive, la même personne que le sujet du verbe
principal (ici, Vercingétorix, sujet de jussit). – 11. Accusatif question quo, avec in devant un nom commun
autre que domus, humus et rus.
Quatrième – 38
1. Ipsum oppidum Alesia erat in colle summo 1, loco admodum edito, (ita) ut nisi obsidione 5 expugnari non
posse videretur7. – 2. Collis autem ejus radices2 duabus ex partibus duo flumina subluebant. – 3. Ante id
oppidum planities circiter tria milia passuum 3 in longitudinem patebat. – 4. Reliquis ex omnibus partibus
colles, mediocri interjecto6, spatio pari altitudine8, oppidum cingebant. – 5. Sub muro, quæ pars9 collis ad
orientem solem spectabat, eam Gallorum copiæ compleverant, fossamque et maceriam 4 in altitudinem sex
pedum præduxerant.
1. Summo, «au sommet de…» : les adjectifs summus, -a, -um, – medius, -a, -um – imus, -a, -um, – primus, -a,
-um – extremus, -a, -um, se traduisent en français par 1° «le sommet de», 2° «le milieu de», 3° «le fond
de…», 4° «le début de…», 5° «la fin de…». – 2. Radices, «le pied». – 3. Passus, -us, m., mesurait 1 m. 50,
c’est-à-dire un double pas. Mille passus (le mille romain) mesuraient 1.485 mètres. Donc tria milia passuum
mesure 4 kilomètres 455 mètres. – 4. Maceria, «un mur de torchis».
5. Obsidio. Obsidere = sedere+ob : lorsqu’un mot simple a un e bref et accentué dans sa première syllabe,
cette voyelle devient i dans les composés de ce mot. – 6. Inter+jacio : devant les groupes ct et pt, a devient
e, et non pas i.
7. Ut videretur : proposition subordonnée consécutive, qui veut son verbe au subjonctif. Celui-ci est à
l’imparfait, parce que le verbe principal (erat) est à un temps du passé. – 8. Altitudine : ablatif descriptif.
Règle «puer egregiā indole». – 9. Quæ pars, eam équivaut à partem, quæ : c’est ce qu’on appelle
l’«attraction de l’antécédent».
1. Munitiones, «lignes d’investissement». – 2. «Décision». Il faut connaître les sens divers de consilium
«conseil», «réunion», «projet», «décision», «sagesse», «ruse», «intention», etc. – 3. Civitas, -atis, f.,
«peuplade» indépendante, se gouvernant elle-même. – 4. Neu = neve = ne+ve = «et que… ne… pas». –
5. Quod si = si. – 6. Parcere = «épargner», «économiser».
Quatrième – 39
––––– PHONÉTIQUE –––––
7. Perficio = per+facio. Règle : lorsqu’un verbe simple a un a bref et accentué dans sa première syllabe,
cette voyelle devient i, dans les composés de ce verbe, si elle est suivie d’une seule consonne simple
(exemples : per-ficere, de-ficere, ad-ficere, in-ficere, etc…).
8. Priusquam… perficiantur : priusquam veut le subjonctif, lorsque la nuance est «sans attendre que…» :
c’est le sens ici : «sans attendre que les travaux du blocus soient achevés par les Romains». – 9. Se désigne
la personne du sujet principal : Vercingétorix. – 10. Suam renvoie au possesseur quisque. – 11. Possint est
au subjonctif par attraction modale : car la relative est subordonnée au subjonctif cogant. – 12. Sua = ceux
de Vercingétorix, sujet de proponit. – 13. Suæ salutis, «de son salut à lui-même» (Vercingétorix). – 14. Se,
«lui» (Vercingétorix). – 15. Neu… dedant : remarquer que, le verbe principal étant au présent historique, les
subordonnés sont au subjonctif présent (habeant, dedant, …adeat, cogant), contrairement à l’habitude de
Cicéron, qui emploie, en ce cas, l’imparfait du subjonctif dans les subordonnées par ut, ne, quin, quominus.
– 16. Parcendo désigne le moyen : «en épargnant», «en économisant».
Précautions de Vercingétorix : Vercingétorix envoie sa cavalerie avec les ordres précisés plus haut. Il donne l’ordre de
lui porter toute la provision de blé, sous peine de mort. Il distribue une importante provision de porcs et du froment avec
plus de parcimonie. Ces mesures prises, il attend les troupes auxiliaires.
1. Res, rei, f. : il ne faut jamais traduire ce mot latin par «chose», mais par un terme moins vague. –
2. Cognitis : il faut savoir que cognoscere a souvent le sens du mot français «apprendre une nouvelle». –
Quand le participe-ablatif absolu est au passif, il faut le traduire par l’actif, lorsque le sujet du verbe suivant
est celui-là même qui fait l’action exprimée par le participe (ici c’est César qui apprend et qui entreprend : il
est sujet des deux actions). – 3. Solum, «le sol», «la base». – 4. Hoc consilio ut, «Dans cette intention…,
Quatrième – 40
que…» = «afin que». Retenir le sens de cette expression. – 5. Complexus, -us, m. : «espace» qui entourera
l’oppidum, compris entre la tranchée (fossa) et les fortifications (munitiones). – 6. Adverbe. – 7. Adverbe :
inter+diem, «pendant le jour».
8. In+statuit : lorsqu’un mot simple a un a bref et accentué dans sa première syllabe, cette voyelle devient i,
dans les composés de ce mot, si elle est suivie d’une seule consonne simple. – 9. Conjicere = cum+jacere.
10. Quibus = iis autem : relatif de liaison. Règle : après un point, point-virgule, deux points, le relatif a le
sens d’un démonstratif précédé d’une conjonction de coordination : qui = et is, is autem, is igitur, etc. –
11. Derectis lateribus. Règle : puer egregiā indole (ablatif descriptif). – 12. Ut pateret : «afin que…» :
proposition subordonnée de but. – 13. Subjonctif par attraction modale : dépend du subjonctif pateret. –
14. Au subjonctif par attraction modale, puisque cette proposition dépend des subjonctifs ne advolaret et
possent.
César ajoute à ces travaux d’autres moyens de sécurité et de défense. Il n’omet pas de se prémunir contre les attaques
possibles de l’ennemi extérieur.
Les assiégés, inquiets, tiennent conseil. Critognat, Arverne de bonne famille, prononce un discours qui, tel que César
nous le rapporte, mériterait d’être authentique…
L’armée de secours, levée en Gaule, arrive ; elle tente une attaque, mais est repoussée. Une nouvelle attaque soutenue
par une sortie des assiégés est repoussée encore, malgré une situation critique des Romains.
Enfin Vercingétorix se rend à César. Conduit à Rome, enfermé pendant six ans dans la prison Mamertine, il figure au
triomphe de César et est enfin exécuté.
Quatrième – 41
DEUXIÈME PARTIE
TEXTES POUR VERSIONS LATINES
1. – * ÉNÉE EN ITALIE
Énée, prince troyen, dont Virgile a fait le héros de son Énéide. Il combattit les Grecs pendant le siège de Troie et, après la
prise de la ville, il s’enfuit, erra par toutes les mers et aborda en Italie.
1. Aeneas, regio genere1, e Trojanorum gente ortus, urbis suæ incendium effugiens, patrem Anchisam
deosque Penates2 humeris abstulit. – 2. Toto autem orbe terrarum diutius vagatus, in Lavinium tandem
aliquando appulsus est. – 3. Itaque Latini, ut e navibus exeundi copia Trojanis non esset, statim ad arma
venerunt. – 4. Latinus tamen rex, priusquam prœlium committeret, ab iis petiit 3 qui essent4 ac cujusnam
gentis, unde venirent, quid consilii iniissent. – 5. Aeneas igitur graves Trojanorum casus malaque enarravit;
aitque se, fugientem ac per maria vagantem, quærere quo Penates inferre liceret, ac ubi urbem sibi suisque
condere posset. – 6. Itaque Latinus5 eum in regiam excepit filiamque Laviniam illi despondit. – 7. Quæ6
minus quidem certa a patribus tradita sunt; certius vero constat ab Aenea Lavinium urbem esse conditam. –
8. Ascanius autem filius e Lavinia natus est, qui postea Albam constituit. – 9. Aborigenes igitur, Latino rege
mortuo, in unam gentem, Aenea rege7, Trojanis conjuncti sunt.
NOTES. – 1. Ablatif descriptif. – 2. Penates: dieux domestiques des Romains. – 3. Forme syncopée. –
4. Interrogation indirecte. – 5. Latinus, roi du Latium. – 6. Quæ = ea autem. – 7. Ablatif absolu.
Quatrième – 42
NOTES. – 1. Potitus esset : cum, «lorsque», dans un récit, veut le subjonctif, quand le verbe est à l’imparfait
ou au plus-que-parfait. – 2. Tiberis a l’accusatif en im. – 3. In sicco, «dans un endroit sec». – 4. Ederent,
«poussaient». – 5. Forme syncopée. – 6. Qui = et ii. – 7. Forme seconde de auxerunt. – 8. Ablatif de moyen :
«en chassant». – 9. Règle : puer egregiā indole.
3. – FONDATION DE ROME
Nous avons affaire, ici encore, à des légendes, auxquelles Tite-Live, nous l’avons dit, ne croit guère. Pour lui, il s’agit
surtout de captiver le lecteur et de l’édifier par de belles leçons de morale, de goûts simples et rudes, tant prisés par les
Romains.
1. Romulus et Remus eādem in regione, ubi erant expositi, urbem condidere 1. – 2. Contentio autem inter eos
orta est uter nomine suo urbem vocaret 2. – «Auspicia3, inquit Romulus, cito adhibeamus!» – «Certe!
Adhibeamus! ait Remus». – 3. Habitis auspiciis, sex vultures Remus vidit; duodecim vero Romulus. –
4. Itaque Romulus, augurio victor, Romam nomine suo urbem vocavit; ratusque leges esse urbium
fundamenta, edixit ne quis4 vallum transilire auderet 5. – 5. Quod6 Remus, irridens, continuo transiliit 7. –
6. Romulus, iracundiā permotus, fratrem cito interfecit, his verbis eum increpans: «Morte plectatur
quicumque mœnia mea transilire ausus fuerit». – 7. Solus ergo Romulus imperio potitus, regnum gessit.
NOTES. – 1. Forme seconde de condiderunt. – 2. Au subjonctif : interrogation indirecte. – 3. «Les auspices»
consistaient à observer le vol des oiseaux. – 4. Ne quis : on dit quis avec le sens de aliquis, après si, nisi, ne,
num, cum. – 5. Ne auderet : proposition complétive. II y a l’imparfait, parce que le verbe principal (edixit)
est au passé. – 6. Quod = id autem : relatif de liaison. – 7. Forme syncopée.
Quatrième – 43
Continuo, aussitôt. Mors, mortis, f., mort.
6. Iracundia, -æ, f., colère. Plector, -eris, plecti, être puni.
Per-moveo, -es, -movi, -motum, -ere, exciter. Mœnia, -ium, n., murs.
Inter-ficio, -is, -feci, -fectum, -ere, tuer. 7. Imperium, -ii, n., pouvoir.
Verbum, -i, n., parole. Potior, 2, 3.
In-crepo, -as, -pui, -pitum, -are, invectiver. Regnum, -i, n., royauté.
Gero, -is, gessi, gestum, -ere, exercer.
4. – LA SAGE LUCRÈCE
Lucrèce, épouse de Tarquin Collatin, était célèbre par sa vertu (Tite-Live I, 58 ; Ovide F. 2, 685; Juvénal 10, 293).
1. Cum Tarquinius Superbus Ardeam, præcipuum Rutulorum oppidum, oppugnaret 1, Sextus Aruntiusque,
ejus filii, ac Tarquinius Collatinus nepos in castris versabantur. – 2. Quibus2 olim de uxorum virtutibus ac
dignitate disputantibus, cum suam quisque gravissimam esse contenderet, Collatinus suasit ut statim in
equos ascenderent3 suasque uxores adirent; ipsos esse æstimaturos quaenam 4 ex eis virtutis principatum
obtineret. – 3. Equis igitur advecti, simul ac juvenes Romani adventarunt, Sexti ac Aruntii uxoribus
splendide epulantibus, Collatini conjux domesticis inter famulas laboribus fungens inventa est. – 4. Quare
hanc e tribus sapientissimam esse professi sunt.
NOTES. – 1. Cum, sens temporel, dans un récit, veut le subjonctif, si le verbe est à l’imparfait ou au plus-
que-parfait. – 2. Quibus = iis autem : relatif de liaison. – 3. Ascenderent, adirent : propositions complétives ;
l’imparfait, parce que le verbe principal (suasit) est au passé. – 4. Attention : ne pas confondre avec
quædam.
Quatrième – 44
3. Pars, partis, f., partie, morceau. A-mitto, -is, -misi, -missum, -ere, perdre.
Murus, -i, m., rempart. Claudo, -is, clausi, clausum, -ere, fermer.
Satis, assez. 5. Sto, stas, steti, statum, -are, se tenir (debout).
Munio, -is, -ivi (-ii), -itum, -ire, fortifier. Pro-pello, -is, -puli, -pulsum, -ere, repousser.
Tutus, -a, -um, en sécurité. Donec, jusqu’à ce que.
Videor, -eris, -visus sum, -eri, paraître. Tergum, -i, m., dos (a tergo, derrière lui).
4. Pons, pontis, m., pont. Re-scindo, -is, -scidi, -scissum, -ere, couper derrière soi.
Aditus, -us, m., accès. 6. Armatus, -a, -um, en armes.
Cognomen, -inis, n., surnom. De-silio, -is, -lui, -sultum, -ire, sauter de haut en bas.
Prœlium, 1, 4. Incolumis, -is, -e, sain et sauf.
Oculus, -i, m., œil. Tra-no, -as, -are, passer à la nage.
7. – * LE NAIN TAGÈS
Le nain Tagès était Étrusque. Il inventa la divination.
1. Etrusci a Tagete quodam homunculo res divinas se doctos esse contendebant. – 2. Quem1, agricola
quodam agrum arante, e sulco olim prodiisse 2 traditum est. – 3. Corpore3 autem erat deformi, puerili facie,
parvula statura, cano admodum capillo. – 4. Cum igitur frequentior4 ad eum concursus esset factus, docuit
qui5 honor esset diis habendus, qua ratione6 mortui colendi essent. – 5. Magica præterea verba prodidit,
quibus posset tempestatibus imperari; – fulgura autem tonitruaque ac stellarum motus quid sibi vellent
ostendit; exposuit tandem quā ratione 6 futura augurari possent. – 6. E quibus præceptis, studiose excerptis,
Tagetis libri instituti esse dicuntur, qui postea haruspicibus ac sacerdotibus magno usui fuerunt.
NOTES. – 1. Quem = cum autem, relatif en tête de phrase. – 2. Forme syncopée. – 3. Ablatif descriptif : puer
egregiā indole. – 4. «Fort nombreux» (Gr. Larr. n°269). – 5. Qui = «quelle sorte de…». – 6. Ratio =
«manière».
Quatrième – 45
––––– VOCABULAIRE –––––
1. Homunculus, -i, m., nain. Colo, -is, colui, cultum, -ere, honorer.
Divinus, -a, -um, divin. 5. Magicus, -a, -um, magique.
Doceo, -es, -ui, doctum, -ere, enseigner. Præterea, en outre.
Contendo, 4, 2. Verbum, 3, 6.
2. Agricola, -æ, m., paysan. Pro-do, -is, -didi, -ditum, -ere, révéler.
Aro, -as, -are, labourer. Tempestas, -atis, f., tempête.
Sulcus, -i, m., sillon. Impero, -as, -are, commander.
Olim, 4, 2. Fulgur, -uris, n., éclair.
Prod-eo, -is, -ivi (-ii), -itum, -ire, sortir, s’avancer. Tonitruum, -i, n., tonnerre.
Trado, 1, 7. Stella, -æ, f., étoile.
3. Corpus, 6, 3. Motus, -us, m., mouvement, marche.
Deformis, -is, -e, difforme. Sibi velle, vouloir dire, signifier.
Puerilis, -is, -e, d’enfant. Ostendo, -is, -di, -ensum, -ere, montrer.
Facies, -ei, f., visage. Ex-pono, -is, -posui, -positum, -ere, dévoiler.
Parvulus, -a, -um, tout petit. Futura, -orum, n., les choses futures, l’avenir.
Statura, -æ, f., taille. Auguro, -as, -are, deviner.
Canus, -a, -um, blanc. 6. Præceptum, -i, n., enseignement, leçon.
Admodum, tout à fait. Studiose, soigneusement.
Capillus, -i, m., chevelure, cheveu. Ex-cerpo, -is, -cerpsi, -cerptum, -ere, choisir.
4. Concursus, -us, m., foule. Instituo, -is, -uii, -utum, -ere, composer.
Fio, 2, 8. Postea, ensuite.
Honor, -oris, m., culte. Haruspex, -icis, m., haruspice.
Habere honorem, rendre un culte. Sacerdos, -otis, m., prêtre.
Mortuus, -i, m., mort. Usus, -us, m., usage.
Quatrième – 46
Res publica, Rei publicæ, f., état. E-volvo, -is, -vi, -volutum, -ere, lire.
Periculum, -i, n., danger. Soleo, -es, solitus sum, -ere, avoir coutume.
Gravis, 4, 2.
Quatrième – 47
NOTES. – 1. Princeps = «le premier», «en tête». – 2. Ducunt+pro : «en avant». – 3. Qui = ii autem : c’est ce
qu’on appelle «relatif en tête de phrase» (Gr. Larr. p.55, n°91-II). – 4. Quos = eos autem. – 5. Ad+stantium :
le d et le t tombent devant s, dans le langage spontané. – 6. Via Sacra : c’était l’une des grandes rues de
Rome. – 7. Perventum (est). – 8. Perficit = per+facit : fait entièrement = achève.
Quatrième – 48
audiissent7, duos captivos Pœnorum duces uxori ejus Marciæ tradiderunt. – Qui 9 summis in cruciatibus
periisse8 dicuntur.
NOTES. – 1. Cum, «comme», signifie la cause : en ce cas, il veut le subjonctif. – 2. Romam : question quo,
sans préposition. – 3. Forme syncopée. – 4. Esset est au subjonctif, parce que c’est la pensée de Régulus :
donc le style indirect. – 5. Essent : au subjonctif, avec quia, pour la même raison qu’à la note précédente. –
6. Fidem, «ma parole». – 7. Forme syncopée. – 8. Forme syncopée. – 9. Relatif de liaison : cujus = et ejus ; =
et id; qui = et ii.
Quatrième – 49
Insignis, -is, -e, extraordinaire. Privatus, -a, -um, particulier.
Pavimentum, -i, n., dallage. Elegantia, -æ, f., distinction.
5. Amplius, plus de. 7. Majestas, -atis, f., majesté.
Cubiculum, -i, n., chambre (à coucher). Imperium, -ii, n., empire.
Hiems, hiemis, f., hiver. Orno, 10, 3.
Aestas, -atis, f., été. ln-venio, 4, 3.
Maneo, -es, mansi, -sum, -ere, demeurer. Adeo… ut, tellement… que.
6. Sumptus, -us, m., dépense. Ex-colo, -is, -colui, -cultum, -ere, embellir.
Quotidianus, -a, -um, quotidien. Jure, à bon droit.
Supellex, supellectilis, f., mobilier. Glorior, -aris, -ari, se glorifier.
Vix, à peine, avec peine. Marmoreus, -a, -um, de marbre.
Lateritius, -a, -um, de brique.
Quatrième – 50
NOTES. – 1. Præcisum = præ+cæsum = «coupée», «tranchée». – 2. Qui = is autem (= le consul) : relatif en
tête de phrase (Gr. Petitm. n°144, Gr. Larr. n°91-II). – 3. Jubeo veut, après lui, la proposition infinitive. –
4. Qui = adjectif interrogatif, «quel ?» au sens de «quelle sorte de…».
Quatrième – 51
verissime dixit – 7. Quid enim delirius fieri poterat nisi præcepta dari de re militari ab homine, qui nunquam
castra neque hostes viderat, Hannibali qui optimus fortasse ex omnibus unquam ducibus fuerat.
NOTES. – 1. Général Carthaginois qui fut pour Rome le plus grand danger. – 2. Carthage, grande ville de
l’Afrique du Nord, émule de Rome. – 3. Éphèse, ville d’Asie Mineure. – 4. Antiochus le Grand, roi de Syrie. –
5. Ut audiret : proposition qui est complément direct d’objet. – 6. Quod : relatif en tête de phrase (Gr.
Petitm. n°144, Gr. Larr. n°485). – 7. Dixisset : cum, «comme» (la cause) veut le subjonctif. – 8. Interrogation
indirecte. – 9. Proposition relative consécutive.
18. – * PLAISANTERIE
Ennius (234-169 av. J.-C.) écrivit des poésies diverses, des comédies et des tragédies, des poèmes didactiques ; mais les
Annules furent un poème épique qui fit surtout sa gloire. – Scipion Nasica fut un juriste distingué.
Quatrième – 52
I . Cum1 ad poetam Ennium venisset Nasica, a foribus2 Ennium quæsivit. – 2. Ancilla autem dixit ei dominum
suum domi non esse. – 3. Nasica sensit domini jussu illam ita respondisse et eum intus esse. – 4. Paucis
post3 diebus, cum ad Nasicam venisset Ennius, et illum a januā quæreret, exclamat 4 Nasica se domi non
esse. – 5. Tum Ennius: «Quid? ego non agnosco, inquit, vocem tuam?» – 6. Hic5 Nasica: «homo es impudens:
ego, cum te quærerem, ancillæ tuæ credidi te domi non esse: tu mihi ipsi non credis?»
NOTES. – 1. Cum signifiant «lorsque», veut le verbe au subjonctif, dans un récit, si celui-là est à l’imparfait
ou au plus-que-parfait. – 2. Fores, -ium = «la porte», au singulier : c’est la porte d’une maison ou d’une
chambre. – 3. Post, avec l’ablatif, est adverbe. – 4. Exclamat : présent historique : les classiques (Cicéron et
César) mettent, en ce cas, toujours à l’imparfait ou au plus-que-parfait du subjonctif les verbes subordonnés,
comme ici venisset, quæreret. – 5. Hic = «alors».
Quatrième – 53
Prodo, -is, -idi, -itum, -ere, livrer. 8. Gladium, 9, 7.
Ab-jectus, -a, -um, méprisable. Pectus, -oris, n., poitrine.
Præmium, -ii, n., récompense. De-figo, -is, -fixi, -fixum, -ere, planter.
Re-cipio, 6, 2. De-mitto, -is, -misi, -mussum, -ere, (se), se précipiter.
Quatrième – 54
Pono, -is, posui, positum, -ere, placer. E-mineo, -es, -ui, -ere, dépasser.
Cylindrus, -i, m., cylindre. Figura, -æ, f., forme.
4. Collustro, -as, -are, parcourir des yeux. 5. Im-mitto, -is, -misi, -missum, -ere, introduire.
Oculus, 5, 4. Falx, falcis, f., serpe.
Agrigentinus, d’Agrigente. Locus, 17, 4.
Con-spicio, -is, -spexi, -spectum, -ere, apercevoir. Purgo, -as, -are, nettoyer.
Columella, -æ, f., petite colonne. 6. Ap-pareo, -es, -ui, -ere, apparaître.
Multum, beaucoup. Epigramma, -atis, n., inscription.
Dumi, -orum, m., buissons. Versiculus, -i, m., petit vers.
Quatrième – 55
Acriter, vivement. 5. Tantulus, -a, -um, si petit.
Dimico, -as, -are, lutter. Thesaurus, -i, m., trésor.
Nummus, 8, 3. Periculum, -i, n., péril.
Copia, -æ, f., quantité. Defendo, 6, 5.
Reperio, -is, -ri, -ertum, -ire, trouver. Magnopere, 13, 6.
Immerito, sans raison. Miror, 20, 5.
Puto, -as, -are, penser. 6. Ex-clamo, 15, 2.
Oc-cido, -is, -di, -cisum, -ere, tuer.
CICÉRON
I. – VIE. Marcus-Tullius Cicéron naquit en 106 avant J.-C., à Arpinum, dans le Latium, d’une famille de l’ordre équestre. Il
reçut une éducation soignée. Il étudia la philosophie, mais surtout l’éloquence, sous la direction de maîtres grecs. II fut
questeur en 76, en Sicile, puis consul en 63, exilé en 58, rappelé en 56, eut la tête tranchée par ordre d’Antoine en 43
avant J.-C.
II. – CARACTÈRE. Intelligent, clairvoyant, honnête à une époque corrompue, sensible, bon, sans énergie, vaniteux.
III. – OUVRAGES.
Il a laissé des œuvres oratoires. Plaidoyers : Pro Roscio, les Verrines, le Pro Murena, le Pro Archia et le Pro Milone : ces
quatre derniers sont ses chefs-d’œuvre.
On loue Cicéron : a) pour ses narrations ; b) pour son esprit et son ironie ; c) pour son pathétique. On lui reproche : a)
quelque manque de scrupule ; b) un peu d’emphase.
1) DISCOURS POLITIQUES : les Catilinaires et les Philippiques.
2) OUVRAGES DE RHÉTORIQUE :
a) le De Oratore.
b) le Brutus,
c) l’Orator.
Cicéron est un excellent maître de rhétorique.
3) TRAITÉS DE PHILOSOPHIE :
a) De Republica,
b) De Legibus,
c) De Senectute,
d) De Amicitia,
e) De Officiis,
f) De Natura Deorum, De Divinatione.
4) LA CORRESPONDANCE.
Cicéron est l’écrivain latin le plus important.
Quatrième – 56
NOTES. – 1. Forme «fréquentative», qui signifie que l’action est faite souvent. – 2. Hortuli signifie «une
maison de campagne». – 3. Quo = ut eo : proposition relative finale (Gr. Larr. n°451). – 4. Question ubi, sans
in, avec totus (Gr. Petitm. n°192). – 5. Forme syncopée. – 6. Tempore, «à l’heure dite».
Quatrième – 57
––––– VOCABULAIRE –––––
1. Invito, 16, 1. Soleo, 8, 7.
Mature, tôt. Itaque, 1, 3.
2. Piscator, 24, 5. Heri, hier.
Quæro, 1, 5. Miror, 20, 5.
Vicinus, -i, m., voisin. Accidit, 6, 3.
Num, si. 4. Intel-ligo, -is, -lexi, -lectum, -ere, comprendre.
Feriæ, -arum, f., jours fériés. De-cipio, -is, -cepi, -ceptum, -ere, tromper.
3. Unquam, 16, 7. Valde, beaucoup, très.
Piscor, 24, 5. Stomachor, -aris, -ari, s’irriter.
Quatrième – 58
––––– VOCABULAIRE –––––
1. Aliquot, 16, 2. Servo, -as, -are, sauver.
Moror, -aris, -ari, demeurer. 5. In-fidus, -a, -um, infidèle.
Proscribo, -is, -scripsi, -scriptum, -ere, proscrire. Servus, -i, m., esclave.
2. Trans-versus, -a, -um, de traverse. Plurimi, 14, 4.
Iter, -itineris, n., chemin. Fides, 11, 2.
Confestim, à la hâte. Præsto, -as, -stiti, -statum (-stitum), -are, donner.
Propero, -as, -are, se hâter. Via, -æ, f., chemin.
Peto, -is, -ivi (-ii), -itum, -ere, gagner. Indico, -as, -are, indiquer.
Conscendo, 20, 1. Fugio, 1, 5.
3. Adversus, -a, -um, contraire. 6. Appropinquo, -as, -are, approcher.
Sævus, -a, -um, déchainé. Ad-vento, 4, 3.
Ventus, -i, m., vent. Percussor, -oris, m., assasin.
Litus, -oris, n., rivage. De-pono, -is, -posui, -positum, -ere, poser à terre.
Re-fero, -fers, -tuli, -latum, -ferre, ramener. 7. Cervix, -icis, f., nuque.
Altum, -i, n., le large. Præbo, 6, 2.
Pro-vehor, -eris, -vectus sum, -i, s’avancer. Caput, 14, 1.
E-gredior, 20, 6. Præ-cido, 14, 1.
Villa, 12, 1. 8. De-fero, -fers, -tuli, -latum, -ferre, apporter.
Statuo, -is, -ui, -utum, -ere, décider. Rostra, -orum, n., rostres.
4. Lectica, -æ, f., litière. Figo, -is, fixi, fixum, -ere, clouer.
Exclamo, 15, 2. Constat, 1, 7.
Trado, 1, 7. Opprobrium, -ii, n., honte.
Morior, 1, 8. E-gregius, -a, -um, remarquable, éminent.
Sæpe, souvent. Æternus, -a, -um, éternel.
Honor, -oris, m., honneur.
Quatrième – 59
10. Itaque cum venatum ibis, suadeo tibi ut pugillares afferas: si frustra venatus eris, plenas tamen ceras 6
domum reportabis. Vale.
NOTES. – 1. Merito, adverbe = «avec raison». – 2. Ipse, employé seul, signifie tantôt moi-même, tantôt toi-
même, tantôt lui-même. – 3. Admodum = «très». – 4. Sedebam signifie «j’étais assis», et non pas «je
m’asseyais». – 5. Hoc genus, «cette façon». – 6. Ceræ, -arum = «les tablettes» (sur lesquelles on écrivait
avec un stylet).
Emmaum in1 urbem duo ex discipulis Jesu contendebant, eo ipso die 2 quo2 Dominus resurrexerat. Quod3
oppidulum sexaginta fere stadia 4 ab Hierosolymis distat. Ii de omnibus quæ nuper evenerant loquebantur.
Repente autem, eis properantibus, Jesus appropinquavit. Quem 5 illi non agnoverunt. «Quid sermonis, inquit
Jesus, vobis est, ut ita mæsti sitis?» Quidam vero ex eis, nomine Cleophas, ait: «Peregrinusne 6 es tu
Hierosolymis, nec audiisti7 quæ nuperrime hac in urbe evenerint?» Jesus vero: «quænam 8?» ait9.
Responderunt: «De Jesu Nazareno, prophetā quidem potente ac præclaro, quem summi sacerdotes et
principes nostri crucifixerunt!…»
NOTES. – 1. Question quo : urbem est en apposition à Emmaum, qui est sans préposition, étant un nom de
ville; mais il faut in devant urbem qui est en apposition. – 2. Die et quo sont à l’ablatif : question quando. –
3. Quod = id autem. – 4. Le complément de distance se met à l’accusatif. – 5. Quem = et eum : relatif de
liaison. – 6. Ne signifiant «est-ce que» doit se placer après le mot sur lequel porte l’interrogation. – 7. Forme
syncopée d’audivisti. – 8. Quænam : quæ+nam : «lesquelles donc ?» Nam renforce l’interrogatif. – 9. Ait doit
se placer après les mots cités ou avant les deux points.
Nos1 sperabamus Israel a Jesu redemptum iri. Tertia vero hæc 2 dies est, ex quo ista omnia evenerunt.
Mulieres tamen quædam primā luce ad sepulcrum ierunt 3 et, non invento ejus corpore, regressæ sunt
dicentes angelos sibi4 apparuisse, qui eum vivere affirmassent 5. Itaque ad sepulcrum quidam ex nobis
festinarunt5 et omnia ita esse, ut mulieres dixerant, asseverarunt 5; ipsum tamen non repererunt. Quibus 6
Quatrième – 60
rebus manemus valde commoti». Quare ad eos peregrinus: «O stulti, inquit 7, ac tardis animis! Nonne a
prophetis ista prædicta sunt? Nonne oportuit Christus hæc pateretur 8 et ita in gloriam intraret?…»
NOTES. – 1. «Nous, nous espérions…» – 2. Au singulier, dies est du féminin ou du masculin ; au pluriel,
toujours du masculin. – 3. Ierunt = forme syncopée d’iverunt. – 4. Sibi, dans une proposition infinitive
désigne la même personne que le sujet du verbe principal (mulieres ici). – 5. Formes syncopées. – 6. Quibus
= iis autem. – 7. Inquit doit être placé au milieu des mots cités. – 8. II faut le subjonctif sans ut avec oportet.
Et ea quæ de Christo scripta sunt, a Moyse ad ultimos prophetas interpretatus est. Adventantibus 1 autem ad
viculum quo contendebant, se longius abire Dominus simulavit. At illi rogantes institerunt: «Mane nobiscum:
inclinatā jam die, advesperascit2». Ad eos ergo cum intrasset 3, mensæ recubuerunt; et acceptum4 panem
benedixit, fregit ac singulis porrexit. Tunc, oculis, quasi apertis, eum agnoverunt. Ille vero ex conspectu cito
evanuit; et mirantes dicebant: «Nonne ardebant animi nostri, cum in viā loqueretur ac Scripturas
explanaret?» – Tertio tunc apparuit Jesus, cum a mortuis resurrexisset.
NOTES. – 1. Forme intensive de advenire, «arriver». – 2. Les verbes en -sco indiquent le début de l’action. –
3. Forme syncopée de intravisset. – 4. Ad+captum = pris vers soi.
34. – * À JÉRUSALEM
Emmaenses discipuli, Hierosolyma statim regressi, congregatos cum discipulis multis undecim 1 invenerunt.
Qui2 dixerunt surrexisse Dominum et Simoni Petro apparuisse. Illi vero narraverunt ea quæ et 3 sibi in viā
contigissent4; Dominum, sub noctem5 hospitio exceptum, secum accubuisse 6, ac quo modo panem
frangentem agnovissent. Ea autem narrantibus, medius stans repente Jesus ait: «Pax vobis! Ego sum: ne
timueritis!» Illi vero, perturbati ac vehementius conterriti, spiritum sibi apparere existimarunt 7.
NOTES. – 1. «les onze Apôtres». – 2. Qui = ii autem. – 3. Et sibi, «à eux aussi». – 4. Traduire par l’indicatif
plus-que-parfait : subjonctif de style indirect : c’est la pensée des disciples d’Emmaüs. – 5. Sub noctem, «à la
Quatrième – 61
tombée de la nuit». – 6. Accumbere = «se mettre à table». – 7. Existimarunt = forme syncopée
d’existimaverunt.
Quatrième – 62
Fores, -ium, f., portes (d’une maison). Ac-cipio, -is, -cepi, -ceptum, -ere, recevoir.
Claudo, 5, 4. Peccatum, -i, n., péché.
Medius, 19, 5. Re-mitto, -is, -misi, -missum, -ere, remettre.
Sto, 5, 5. Re-tineo, -es, -ui, -entum, -ere, retenir.
Pax, pacis, f., paix. Jam, 6, 2.
Simul, 27, 2. Ad-sum, -es, -fui, -esse, être présent.
Latus, -eris, n., côté. Ad-venio, -is, -ni, -ventum, -ire, arriver.
Ostendo, 7, 5. Ceteri, 8, 6.
Video, 3, 3. Clavus, -i, m., clou.
Magnopere, 13, 6. Vulnus, -eris, n., blessure.
Gaudeo, -es, gavisus sum, -ere, se réjouir. Oculus, 5, 4.
Iterum, 8, 5. Digitus, -i, m., doigt.
Mitto, -is, misi, missum, -ere, envoyer. Plaga, -æ, f., plaie.
In-sufflo, -as, are, souffler sur. Credo, 35.
Quatrième – 63
39. – * LA PÊCHE MERVEILLEUSE
Simon Petrus et Thomas, nomine Didymus, Nathanael a 1 Cana Galilææ, et filii Zebedæi et alii discipuli Jesu
duo ad Tiberiadem convenerant. Simon Petrus ait: «vado piscatum!» Ceteri responderunt: «Et 2 nos tecum
venimus!» – Cum ergo in navem conscendissent, nihil piscium nocte illā ceperunt. – Primā autem luce 3, ecce
in littore4 aliquis, stans: discipuli eum non agnoverunt. Qui 5 ait: «Num quid piscium cepistis, pueri?» –
«Nihil omnino», aiunt. – «In navis dexteram, inquit, mittite». – Quare miserunt; et, ob multitudinem piscium
quos ceperant, rete jam extrahere non valebant. Petrus, audito 6 Dominum esse, indutā tunicā (nudus enim
erat), in mare descendit. Ad littus cum appulissent, piscibus magnis centum quinquaginta tribus plenum
rete in terram traxerunt. – Panem accepit Jesus eisque dedit. – Tertio tunc discipulis apparuit Jesus, cum a
mortuis resurrexisset.
NOTES. – 1. A = «natif de». – 2. Et nos, «nous aussi». – 3. Question quando. – 4. Question ubi. – 5. Qui = et
is : relatif de liaison. – 6. Ablatif absolu : le sujet de l’ablatif absolu est Dominum esse.
Quatrième – 64
entre guillemets ne sont pas du latin classique : paganus = païen, christianus = chrétien. – 5. «des
Poitevins» ou des habitants du Poitou.
Quatrième – 65
Ut primum, dès que. Mediolanensis, -is, -e, de Milan.
Aetas, 11, 4. Episcopus, 41.
Puerilis, 7, 3. Creo, 6, 5.
Informo, as, -are, instruire. Arianus, -a, -um, arien.
Soleo, 8, 7. Locus, 17, 4.
Legis-peritus, -i, m., juriste. Summus, 31.
Magistratus, -us, m., magistrat. Laus, laudis, f., éclat.
Con-fero, -fers, -tuli, collatum, -ferre (se), se porter. Certe, 30, 3.
Gloria, -æ, f., éclat. Fides, -ei, f., foi.
Eruditus, -a, -um, savant. Hæreticus, -i, m., hérétique.
Impar, -aris, inégal. Tutor, -aris, -ari, défendre.
Judico, -as, -are, juger. Sancio, -is, sanxi, sanctum, -ire, rendre sacré.
Amicitia, -æ, f., amitié. Plebs, 6, 1.
Dignus, -a, -um, digne. Clerus, -i, m., clergé.
Videor, 5, 3. Imprimis, surtout.
Clareo, -es, -ui, -ere, briller.
Quatrième – 66
Ceterum, d’ailleurs. De-cerno, -is, -crevi, -cretum, -ere, décider.
Mirus, 25, 1. Doctor, -oris, m., docteur.
Videor, 5, 3. Morior, 1, 8.
Lectus, -a, -um, distingué, d’élite. Per-agro, 2, 8.
Theologus, -i, m., théologien. Di-gredior, -eris, -gressus sum, -di, partir de.
Soleo, 8, 7. Per-asper, -era, -erum, très austère.
Oportet, 32. Humilis, -is, -e, humble.
Recordor, -aris, -ari, se rappeler. Pius, -a, -um, pieux.
Liber, 8, 2. Anima, -æ, f., âme.
Insignis, 12, 4. Exercitatio, -onis, f., exercice.
Prorsus, 21, 1. Dodo, -is, dedidi, deditum, -ere, livrer.
Ex-aro, -as, -are, écrire. Ex-cedo, -is, -cessi, -cessum, -ere, sortir de.
Quatrième – 67
Postea, 7, 6. Assector, -aris, -ari, poursuivre.
Episcopus, 41. Omnino, 39.
Creo, 6, 5. Fere, 24, 4.
Hipponensis, -is, -e, d’Hippone. Libero, -as, -are, délivrer.
Temperantia, -æ, f., tempérance. Episcopatus, -us, m., épiscopat.
Exemplar, 46. Pænitentialis, -is, -e, de pénitence.
Humilitas, -atis, f., humilité. Psalmus, 35.
Verbum, 3, 6. Recito, -as, -are, réciter.
Scriptum, -i, n., écrit. Ef-fundo, 2, 4.
Hæreticus, 43. Ex-cedo, 45.
Quatrième – 68
Præstans, 45. Ornatus, -a, -um, distingué.
Virtus, 46. Ob-eo, -is, -ii, -itum, -ire, mourir.
Quatrième – 69
Fuerunt Athanasio præclara1 sacræ scientiæ cognitio, magnum scribendi studium raraque disserendi
exercitatio. Tradunt Alexandriam, temporibus illis, sacrarum disciplinarum 2 fuisse plenam. Quæ3 maximo
studio4 a plurimis colebantur. Quare, Niceæ 5, egregium fidei præconem episcopi Athanasium nacti sunt.
Multis scriptis hæreticorum errores dilucide confutavit. – Exsilio sæpe multatus, anno episcopatus sui
quadragesimo septimo Athanasius mortuus est.
NOTES. – 1. Præ et per, préfixes d’un adjectif ou d’un adverbe signifient «très». – 2. «enseignements». –
3. Quæ = et eæ : relatif de liaison. – 4. Studium = «passion» : ablatif de manière. – 5. Au locatif, question
ubi : «à Nicée».
Quatrième – 70
TROISIÈME PARTIE
EXERCICES LATINS SUR LA SYNTAXE
THÈME 1
(Gr. Larr. n°384, 385)
I. Aegrotantem inveni (eum) : je l’ai trouvé malade.
II. Brevior est hominis quam corvi vita : la vie de l’homme est plus courte que (celle) du corbeau.
I. En latin, on supprime les pronoms personnels, lorsque le sens est clair.
II. Celui de, celle de ne s’expriment pas en latin.
1. Je suis allé chez (mon) ami malade : je (l’)ai trouvé piochant violemment son jardin. – 2. Il (les) trouva en
train de danser. – 3. En partant (à eux partant), le salaire (leur) fut grassement payé. – 4. Le livre de Pierre
est meilleur que celui de Paul. – 5. Débarqués, il les embrassa chaudement. – 6. Ayant arrêté les pirates, il
ordonna de (les) crucifier. – 7. Le climat de Rome est meilleur que celui de Londres. – 8. Les journées de
printemps sont plus gaies que celles de l’hiver. – 9. Mon fils embrassé, je l’ai puni rudement. – Mon fils se
repentant, je lui ai pardonné.
THÈME 2
(Gr. Petitm. 140-141. – Gr. Larr. 386-388)
I. Sibi quisque laborat : chacun travaille pour soi.
II. Sui regem interfecerunt : ses sujets assassinèrent le roi.
III. Inter se feriunt : ils se frappent l’un l’autre.
I. Soi, elle, le, la, lui, leur. – Quand ces pronoms désignent la même personne que le sujet du verbe (ou du
1er verbe, s’il y en a deux), on les traduit par sui, sibi, se.
II. Le pronom pluriel sui, suorum, désigne pour un roi ses sujets ; pour un père ses enfants ; pour un chef
ses soldats, etc…
III. Une action que deux personnes font l’une sur l’autre s’exprime par alter, alterum ou par inter se ; si
elles sont plus de deux, par alii, alios ou par inter se.
1. Chacun travaille pour soi. – 2. L’amour de soi est commun à tous. – 3. Les paresseux sont à charge à eux
et aux autres. – 4. Chacun porte en soi tous ses biens. – 5. Ses soldats aimaient César. – 6. Ses enfants sont
le trésor d’un père sage. – 7. Ses soldats vénéraient Alexandre le Grand. – 8. Deux vrais amis se rendent
service l’un à l’autre. – 9. Ils se frappaient l’un l’autre. – 10. Hannibal s’ouvrit des chemins dans les Alpes. –
11. Un savant porte en lui tous ses trésors. – 12. Ses sujets assassinèrent Tibère. – 13. Néron assassina tous
les siens.
Quatrième – 71
1. Chacun, quisque, quaque, quidque. 7. Vénérer, veneror, -aris, -ari.
Travailler, laboro, -as, -are (intr.). Alexandre, Alexander, -dri, m.
2. Amour, amor, -oris, m. 8. Vrai, sincerus, -a, -um.
Commun, communis, -is, -e. Ami, 1, 1.
Tout, omnis, -is, -e. Rendre service, esse magno usui.
3. Paresseux, piger, -gra, -grum. 9. Frapper, ferio, -is, -ire.
Charge, onus, -eris, n. 10. Hannibal, Hannibal, -alis, m.
Autres (les), ceteri, -a, -a. Ouvrir, pate-facio, -is, -feci, -factum, -ere.
4. Porter, gero, -is, gessi, gestum, -ere. Chemin, iter, itineris, n.
Biens, bona, -orum, n. Alpes, Alpes, -ium, f.
5. Soldat, miles, -itis, m. 11. Un (homme) savant, vir doctus, m.
Aimer, amo, -as, -are. 12. Assassiner, neco, -as, -are.
César, Cæsar, -aris, m. Tibère, Tiberius, -ii, m.
6. Enfants (pour les parents), liberi, -orum, m. 13. Néron, Nero, -onis, m.
Trésor, thesaurus, -i, m.
Sage, sapiens, -entis.
THÈME 3
(Gr. Petitm. 144. – Gr. Larr. 389, 391)
I. Quos videntes, Galli obstupuerunt : et, en les voyant, les Gaulois furent stupéfaits.
II. Quos libros accepistis, eos in scholam afferte : les livres que vous avez reçus, portez-les en classe.
I. Après un point, un point-virgule, ou deux points, qui en tête de phrase = et is ou is autem ; quem = et
eum ; quos = et eos ; quibus = et eis. – C’est ce qu’on appelle un «relatif en tête de phrase».
II. Cicéron et César mettaient souvent l’antécédent après le relatif et au même cas que lui ; ils le répétaient
par is, eum, eos, etc., en tête de la principale.
1. Cicéron eut la tête et les mains coupées. Et celles-ci furent portées à Antoine. – 2. Mille Romains étaient
passés à (ad) l’ennemi, à Carthage. – Et le chef de ceux-ci, Asdrubal, avait vaillamment défendu la ville. –
3. Un Gaulois tâtait la barbe de Papirius. Or celui-ci le frappa de son bâton d’ivoire. – 4. César avait été pris
par les pirates. Et ceux-ci l’ayant renvoyé de prison, il arma des bateaux et les attaqua. – 5. Les pirates qu’il
fit prisonniers, il les fit crucifier. – 6. Les chefs qu’ils avaient pris, ils les torturèrent. – 7. Les légendes que je
vous ai transmises, nous les avons reçues de nos ancêtres. – 8. La tête qu’un soldat avait coupée à Asdrubal,
on la jeta dans le camp d’Hannibal.
THÈME 4
(Gr. Petitm. 145. – Gr. Larr. 390)
I. Erret qui putet : il se tromperait, (celui) qui viendrait à penser.
II. Vidi eum qui venit : j’ai vu celui qui est venu.
I. Si qui et son antécédent is sont tous deux au nominatif (singulier ou pluriel, masculin, féminin ou
neutre), on peut sous-entendre l’antécédent.
Quatrième – 72
II. Mais si l’un des deux n’est pas au nominatif, il faut mettre le relatif et son antécédent.
1. Celui qui lit. – 2. Celle qui lit. – 3. Ceux qui lisaient ; celles qui lisaient. – 4. Ce qui est arrivé. – 5. J’ai lu
celui que j’ai acheté. – 6. J’ai vu celui qui est arrivé. – 7. Celui que j’ai vu m’a plu. – 8. J’ai vu celui qui est
venu. – 9. Ce qui fut dit. – 10. Ce que j’ai mangé. – 11. Ce qui a été vu. – 11. Celle qui est partie. – 13. Ceux
qui ont combattu.
THÈME 5
(Gr. Petitm. 147. – Gr. Larr. 393, 394, 396)
I. Virtus amatur : on aime la vertu (tournez: la vertu est aimée).
II. Ad forum curritur : on court au forum. Narratur, fertur : on raconte, on rapporte.
III. Narrant, dicunt : on raconte, on dit. Ferunt, tradunt : on rapporte.
I. Pour traduire l’idée de notre pronom on, les verbes qui ont un un complément d’objet direct, se mettent
au passif personnel.
II. Les verbes qui n’ont pas de complément d’objet direct se mettent au passif impersonnel.
III. On peut s’exprimer en latin par la 3ème personne du pluriel. Le sujet sous-entendu est homines.
1. On emmène des chevaux en Espagne. – 2. On travaillait ardemment dans la forêt. – 3. On court, on se
précipite. – 4. On raconte que Diogène cherchait un homme. – 5. On lit les bons livres. – 6. On combattait, on
a combattu. – 7. On est si sot, que (ut, +subjonctif) l’on croit ce qu’on entend dire. – 8. On travaille, on
travaillait, on a travaillé dans les champs. – 9. On laboure, on labourait, on avait labouré les champs. –
10. On abat, on a abattu des arbres dans la forêt, et on bâtira la maison.
THÈME 6
(Gr. Petitm. 148. – Gr. Larr. 395)
I. Aliquis venit dicens te ægrotare : on (quelqu’un) est venu dire que vous étiez malade.
II. Jucundissime oblectati sumus : on s’est bien amusé.
I. On signifie parfois «quelqu’un», et se traduit alors par aliquis.
II. On signifie parfois «nous», et se traduit alors par la 1 ère personne du pluriel, en latin.
1. On a porté cette lettre. – 2. On a dit que Paul est mort. – 3. On viendra vous voir. – 4. On est venu pour
vous voir (participe futur) : on reviendra. – 5. On admire la vertu. – 6. On imite ce qu’on voit. – 7. On croit ce
qu’on entend. – 8. On ne doute jamais de (de, +ablatif) sa vertu. – 9. On avoue rarement ses vices. – 10. Si
on m’attaque (futur antérieur), je me défendrai. – 11. On raconte qu’un Gaulois tua Papirius. – 12. On
marchait à pied (ablatif pluriel). – 13. On annonça à Hannibal que son frère Asdrubal avait été tué.
Quatrième – 73
2. Dire, 4, 9. 9. Avouer, confiteor, -eris, -fessus sum, -eri.
Paul, 1, 4. Rarement, raro.
Mourir, morior, -eris, mortuus sum, mori (intr.). Vice, -vitium, -ii, n.
3. Venir, 4, 8. 10. Attaquer, ag-gredior, -eris, -gressus sum, -di.
Voir, 4, 6. Défendre (se), resisto, -is, restiti, -ere.
4. Revenir, revertor, -eris, parfait reverti, -isti, infinitif 11. Raconter, 5, 4.
reverti (intr.). Gaulois, 3, 3.
5. Admirer, miror, -aris, -ari. Tuer, occido, -is, -di, -cisum, -ere.
Vertu, virtus, -utis, f. 12. Marcher, incedo, -is, -cessi, -cessum, -ere (intr.).
6. Imiter, imitor, -aris, -ari. Pied, pes, pedis, m.
7. Croire, 5, 7. 13. Annoncer, nuntio, -as, -are.
Entendre, 5, 7. Hannibal, 2, 10.
8. Douter, dubito, -as, -are. Asdrubal, 3, 2.
Jamais (ne), nunquam.
THÈME 7
(Gr. Petitm. 151, 152. – Gr. Larr. 397, 398)
I. Si quis venerit dicito mihi : si quelqu’un vient, tu me le diras. On emploie quis, au lieu de aliquis, dans
le sens de «quelqu’un, quelque» après les mots si, nisi, ne, num, cum.
II. Il faut connaître les expressions suivantes :
Alii alio dilapsi sunt : ils s’en allèrent, les uns d’un côté, les autres d’un autre.
Alia alios delectant : une chose plaît aux uns, aux autres une autre.
1. Si tu rencontres (futur antérieur) quelque camarade, donne-lui le bonjour de ma part (= je voudrais (que)
tu l’invites (subjonctif) à être en bonne santé). – 2. Si tu as (futur antérieur) quelques jours de vacances,
l’été prochain, dis-(le-)moi. – 3. Si quelqu’un vient (futur antérieur) tu (le) diras. – 4. Pour que personne ne le
sache, tais ta langue (= tais-toi). – 5. Si tu le rencontres quelque part, dis-(le-)moi. – 6. On agit, les uns d’une
façon, les autres d’une autre. – 7. Les uns viennent d’un côté, les autres d’un autre. – 8. Je les ai rencontrés
les uns dans un endroit, les autres dans un autre. – 9. Ils sont venus les uns d’un côté, les autres d’un autre.
THÈME 8
(Gr. Petitm. 153, 154. – Gr. Larr. 399 400)
I. Quid præmii recepit? : quelle récompense a-t-il reçue? (tournez: quoi de récompense…).
II. Quantum vini? : combien de vin?
III. Unus militum (ou ex militibus, ou inter milites) : un seul des soldats.
I. Un pronom neutre peut avoir un complément au génitif.
II. Un adverbe de quantité peut aussi avoir un complément au génitif.
III. Les mots qui expriment un nombre ou la partie d’un tout, veulent leur complément au génitif, ou à
l’ablatif avec ex, ou à l’accusatif avec inter.
1. Beaucoup de vin ; plus de vin que (quam) de froment. – 2. La Bretagne produit moins de blé et de vin que
de lin et de chanvre. – 3. La Normandie produit assez de blé, d’avoine et de légumes ; cette province-là
fournit beaucoup de lait et de fromage, assez de fer et de lin. – 4. Cet élève a mérité quelque récompense :
quelle récompense lui donnerons-nous ? – 5. Si quelque chose de malheureux arrive (futur antérieur), dites-
le moi. – 6. Qui de nous est sans péché ? – 7. Lequel des deux sera vainqueur (= vaincra), César ou
Pompée ? – 8. Laquelle des deux fut plus forte, Rome ou Carthage ? – 9. «Un de vous me trahira». – 10. Qui
de vous me convaincra d’injustice (génitif) ?
Quatrième – 74
1. Beaucoup de, multum. 4. Élève, discipulus, -i, m.
Vin, vinum, -i, n. Mériter, mereo, -es, -ui, -itum, -ere.
Plus de, plus. Quelque, 7, 1.
Froment, blé, frumentum, -i, n. Récompense, præmium, -ii, n.
2. Bretagne, Britannia, -æ, f. Donner, tribuo, -is, -ui, -utum, -ere.
Produire, af-fero, -fers, attuli, allatum, -ferre. 5. Malheureux = de malheur, malum, -i, n.
Moins de, minus. Arriver, accidit, -ere (impersonnel).
Lin, linum, -i, n. Dire, 7, 2.
Chanvre, cannabis, -is, f. 6. Sans péché, immunis culpæ.
3. Normandie, Normannia, -æ, f. 7. Lequel des deux, uter, utra, utrum.
Avoine, avena, -æ, f. Vaincre, vinco, -is, vici, victum, -ere.
Légumes, olus, -eris, n. (singulier collectif). César, 2, 5.
Assez de, satis multum. Pompée, Pompeius, -ii, m.
Province, provincia, -æ, f. 8. Fort, potens, -entis.
Fournir, præbeo, -es, -ui, -itum, -ere. Carthage, 3, 2.
Lait, lac, lactis, n. 9. Un, quidam, quædam, quoddam.
Fromage, caseus, -i, m. Trahir, trado, -is, -didi, -ditum, -ere.
Fer, ferrum, -i, n. 10. Convaincre, co-arguo, -is, -ere.
Injustice, injuria, -æ, f.
THÈME 9
(Gr. Petitm. 130, 140-141. – Gr. Larr. 73, 402-404)
I. Filia matrem amat : une fille aime (sa) mère.
II. Pater amat suos liberos : un père aime ses enfants.
III. Sui cives Ciceronem e civitate ejecerunt : ses concitoyens exilèrent Cicéron.
I. En latin, les adjectifs possessifs sont sous-entendus, quand le sens est clair sans eux.
II. Son, sa, ses, leur, leurs s’expriment en latin par suus, sua, suum, lorsque l’objet désigné par suus, sua,
suum appartient au sujet du verbe.
III. On traduit aussi par suus, sua, suum quand possesseur et possédé sont dans la même proposition et que
son signifie son propre.
1. Il m’a recommandé son ami. – 2. Ses biens lui sont chers. – 3. Ses propres citoyens l’exilèrent de sa
patrie. – 4. Néron tua sa mère. – 5. Diogène avait confiance en sa lanterne. – 6. Mon ami t’a confié son
affaire. – 7. Une mère aime sa fille ; et une fille aime sa mère. – 8. Il obéit à ses parents. – 9. Ses parents ont
très bien élevé cet enfant. – 10. Ce garçon respecte et aime ses parents. – 11. Cicéron fut à l’honneur à sa
patrie. – 12. Sa propre patrie fut indigne de Cicéron : elle ne le défendit pas contre ses ennemis. –
13. Cicéron aimait sa fille et son fils ; mais sa (de lui) femme était acariâtre (acerbā indole).
THÈME 10
(Gr. Petitm. 140-141. – Gr. Larr. 405-406)
I. Mater te orat ut filio suo ignoscas : la mère vous prie de pardonner à son fils.
II. Vidi Paulum. Parentes ejus sunt egregii : j’ai vu Paul. Ses parents sont bons.
I. Quand son, sa, ses, leur, leurs sont après deux verbes, on les traduit par suus, sua, suum, si le
possesseur est le sujet du 1er verbe.
Quatrième – 75
II. Son, sa, se,… s’expriment par ejus, eorum dans tout autre cas.
1. Nous admirons Socrate et ses disciples. – 2. Tiberius Gracchus et son frère furent massacrés. – 3. Catilina
et ses conjurés furent tués. – 4. Honore tes parents et obéis à leurs ordres. – 5. Je vous confie mon fils :
veillez à son travail et à ses progrès (= veille à ce qu’il travaille et progresse en cela). – 6. Ma mère vous
conjure de veiller sur son fils. – 7. Mon père vous demande quel travail vous donnez (subjonctif) à faire à son
fils. – 8. Mes parents savent que vous serez sévère pour leur fils et ils vous remercient. – 9. Ils désirent que
vous punissiez sévèrement leur fils paresseux.
THÈME 11
(Gr. Petitm. 202-203, 206. – Gr. Larr. 407-408, 411)
I. Germani in fluminibus lavantur : les Germains se baignent dans les fleuves.
II. Dicitur : on dit. – Dictum est : on a dit.
III. Porta fracta est : la porte est brisée.
I. En latin, on emploie souvent le passif, là où le français emploie la forme pronominale.
II. Une tournure latine très usitée, c’est le passif impersonnel, à la 3ème personne du singulier.
III. Souvent le parfait passif exprime un état présent.
1. Romulus et Rémus se baignaient dans les ruisseaux, s’exerçaient à la course et à la chasse. – 2. La maison
est démolie. – 3. Ce jeune homme est bien élevé. – 4. Ce livre est édité par un homme soigneux. – 5. Les
ennemis sont vaincus. – 6. La maison est construite en pierres de taille. – 7. On travaille durement, en été. –
8. On court, on courait, on courra. – 9. On porte envie à la richesse ; on a porté envie, on portera envie, on
aura porté envie. – 10. On écrit, on écrivait, on écrira, qu’on ait écrit.
THÈME 12
(Gr. Petitm. 206. – Gr. Larr. 410, 412)
I. Ad Thalam proficiscitur : il marche sur Thala.
II. Brundisio profecti sumus : nous partons de Brindes.
Quatrième – 76
I. Le présent de l’indicatif est souvent employé, au lieu du parfait, pour donner plus de vivacité au récit :
c’est ce qu’on appelle le présent historique.
II. En écrivant une lettre, les Latins mettaient au passé tous les verbes que nous aurions mis au présent :
ils se considéraient au moment où la lettre allait être lue.
1. Cicéron apprend qu’il a été proscrit. Il quitte sa villa, il va vers la mer ; il s’embarque pour gagner
(participe futur) la Macédoine. – 2. Une mouche survient et s’approche, pique l’un, pique l’autre. –
3. Hannibal traverse les Pyrénées, la Gaule, les Alpes, et descend en Italie. – 4. Romulus et Rémus décident
de bâtir une ville. – 5. Ils ouvrent un asile aux fugitifs des régions voisines. La ville est semblable à un camp
de brigands. – 6. Nous partons ce matin, le 15 Mars (tournez: le quinzième jour de Mars au matin). – 7. Nous
allons gagner (tournez: nous sommes sur le point de gagner) Rome. – 8. Il est cinq heures (tournez: la
cinquième heure) ; à six heures (tournez: à la sixième heure), nous allons partir (nous sommes sur le point
de partir). – 9. Je suis en bonne santé, et je souhaite que (ut avec le subjonctif présent) tu sois mieux (=
porte-toi bien) que précédemment. Adieu (= sois en meilleure santé).
THÈME 13
(Gr. Petitm. 213. – Gr. Larr. 417)
Ne istud feceris. – Noli istud facere : ne fais pas cela.
Ne veniant : qu’ils ne viennent pas.
Ne eamus : n’allons pas.
Une défense s’exprime: 1° à la 2 ème personne, par ne et le parfait du subjonctif ou par noli, nolite, avec
l’infinitif. – 2° aux autres personnes, par ne et le présent du subjonctif.
1. Mon fils, ne recherchez pas les richesses. – 2. Ne négligez le Seigneur. – 3. Ne dites pas de mensonge (=
ne dis rien de faux) – 4. Ne soyez pas injuste. – 5. Ne faites de tort à personne. – 6. Ne soyons pas
malhonnêtes. – 7. Qu’ils ne viennent pas chez nous. – 8. Ne soyons pas paresseux. – 9. Qu’ils ne soient pas
paresseux. – 10. Ne faites pas de tort aux autres (= à d’autres) – 11. N’imitons pas la cigale. – 12. Que la
paresse ne s’empare pas de vous. – 13. Ne soyez pas médisant. – 14. Ne disons pas de mal. – 15. Que le
riche n’opprime pas le pauvre. – 16. Pauvres, n’envions pas le riche.
Quatrième – 77
Emparer (s’), ar-ripio, -is, -ui, erreptum, -ere 15. Riche, dives, -itis.
(+accusatif). Opprimer, vexo, -as, -are.
13. Médisant, maledicus, -a, -um. Pauvre, pauper, -eris.
14. Dire du mal, male loquor, -eris, locutus sum, -qui. 16. Envier, in-video, -es, -di, -visum, -ere (intr. +datif).
THÈME 14
(Gr. Petitm. 215. – Gr. Larr. 418)
I. Utinam veniat : puisse-t-il venir !
II. Utinam abiret : si seulement il partait !
III. Utinam abisset : si seulement il était parti !
IV. Utinam ne abisset : si seulement il n’était pas parti !
I. Un souhait s’exprime par le présent du subjonctif avec ou sans utinam.
II. Un regret (c’est-à-dire un souhait qui n’est plus réalisable en ce moment), par l’imparfait du subjonctif
avec utinam.
III. Un regret (c’est-à-dire un souhait qui n’était plus réalisable à un moment du passé) par le plus-que-
parfait du subjonctif avec utinam.
IV. La négation est ne, s’il en faut une.
1. Plaise à Dieu (utinam) que notre ami vienne chez nous. – 2. Puissiez-vous venir chez nous, l’été prochain.
– 3. Puisses-tu être chez toi demain. – 4. Puissent les poissons mordre à l’hameçon. – 5. Puisses-tu venir chez
moi, la semaine prochaine ! – 6. Si seulement tu étais ici maintenant. – 7. Si seulement tu n’étais pas parti
hier ! – 8. Plût à Dieu que tu ne sois pas parti hier. – 9. Plût à Dieu qu’il fût ici maintenant ou qu’il vienne
demain chez nous. – 10. Plût à Dieu qu’il ne fût pas parti hier. – 11. Plaise à Dieu que tu viennes demain te
promener avec moi.
THÈME 15
(Gr. Petitm. 201. – Gr. Larr. 420)
Quid faciam? : que faut-il que je fasse ?
Quid facerem? : que fallait-il que je fisse ?
1. Cicéron s’enfuit vers la mer, dans l’intention de gagner la Macédoine : que lui fallait-il faire ? – 2. Je n’ai
pas d’argent : que faire ? – 3. Catilina fut chassé du (e, +ablatif) Sénat par le consul : que devait-il faire ? –
4. L’armée romaine ayant été massacrée à Cannes (ad Cannas), le Sénat fut alarmé : que lui fallait-il faire ? –
5. Cincinnatus fut nommé dictateur dans un danger extrême ; il temporisa : que devait-il faire ? –
6. Hannibal fut rappelé en Afrique par le Sénat de Carthage : que lui fallait-il faire ?
Quatrième – 78
III. – SYNTAXE DES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES
THÈME 16
(Gr. Petitm. 260-261. – Gr. Larr. 422-428)
I. Credo eum legere : je crois qu’il lit.
Credo eum legisse : je crois qu’il a lu.
Credebam eum legere : je croyais qu’il lisait.
Credebam eum legisse : je croyais qu’il avait lu.
Credo eum lecturum esse : je crois qu’il lira.
II. Credo fore ut eum pæniteat : je crois qu’il se repentira.
I. Que, entre deux verbes se retranche. – Le nom ou pronom qui suit le que se met à l’accusatif et le
second verbe à l’infinitif (présent, passé ou futur, selon que son action a lieu pendant, avant ou après
celle du 1er verbe).
II. Si le verbe latin n’a pas de supin, ni par suite d’infinitif futur, on emploie fore ut en mettant le second
verbe au subjonctif (présent, si le 1er verbe est au présent ou au futur ; imparfait, si le 1er verbe est au
passé).
1. J’ai appris que tu travailles ardemment. – 2. Quelqu’un raconte que mon ami est à la campagne. – 3. Mon
ami m’annonce que tu es arrivé à la maison. – 4. Tu m’as promis que tu viendras chez moi. – 5. Je me réjouis
de ce que tu te portes bien. – 6. J’espère que tu viendras avec moi à la campagne, l’été prochain. –
7. J’espère que les élèves se repentiront de leurs fautes. – 8. Je pensais que tu te repentirais de tes
étourderies (= d’avoir agi sans réflexion). – 9. Si j’avais su (plus-que-parfait du subjonctif) que tu te
repentirais de ta faute, je me serais réjoui (plus-que-parfait du subjonctif). – 10. Il convient que nous ayons
pitié des pauvres.
THÈME 17
(Gr. Petitm. 273-274, 276. – Gr. Larr. 437-439)
I. Tibi suadeo (ou suadebo) ut legas : je te conseille (ou je te conseillerai) de lire.
Tibi suasi ut legeres: je t’ai conseillé de lire.
II. Mos est ut mortui sepeliantur : c’est l’usage qu’on ensevelisse les morts.
III. Oportet virtutem colamus : il faut que nous pratiquions la vertu.
I. Après les verbes signifiant conseiller, souhaiter, avoir soin, commander, le «de», le «que» ou le «à» se
rend par ut avec le subjonctif présent, si le 1er verbe est au présent ou au futur. Mais si le 1er verbe est
au passé, on met, après ut, l’imparfait du subjonctif. «Que ne pas», «à ne pas», «de ne pas», se traduit
par ne.
II. La proposition avec ut, «que», s’emploie avec les verbes impersonnels fit, «il se fait que», abest, «il s’en
faut», accidit, evenit, contingit, «il arrive», accedit, «il s’ajoute», et avec les locutions mos est,
consuetudo est, «c’est l’usage que». «Que ne pas» se traduit par ut non.
III. Dans les propositions avec «que», la conjonction ut est parfois supprimée, toujours avec volo, nolo,
malo, oportet, licet, necesse est.
1. Je te (a te) demande de venir avec moi à la campagne. – 2. Mon ami m’a demandé de venir avec lui à la
campagne. – 3. Mon professeur m’a exhorté à étudier soigneusement la langue latine. – 4. Je vous exhorte à
Quatrième – 79
ne pas négliger la langue latine. – 5. Je vous prie de vous souvenir de moi. – 6. Joseph dit au ministre du roi
de se souvenir de lui auprès du roi. – 7. Saint Paul exhortait son disciple Timothée à ne pas reprendre
durement les vieillards. – 8. «Je te prie de ne pas parler durement aux vieillards», disait saint Paul à
Timothée. – 9. Il arrive souvent que le riche parle trop durement au pauvre. – 10. Il est souvent arrivé que
les disciples du Christ ont appris de Jésus-Christ la bonté et la pauvreté. – 11. Je veux que tu viennes avec
moi à la campagne. – 12. Je ne veux pas que tu restes en ville. – 13. II est nécessaire que tu te reposes. –
14. Il était nécessaire pour toi de te reposer.
THÈME 18
(Gr. Petitm. 254, 257. – Gr. Larr. 431, 435)
I. Quæro quis veniat : je demande qui vient.
II. Quæro quis venerit : je demande qui est venu.
Quærebam quis veniret : je demandais qui venait.
Quæro quis sit venturus : je demande qui viendra.
III. Quæro quis venerit : je demande qui venait (ou qui était venu).
Quæram quis venerit : je demanderai qui venait (ou qui était venu).
IV. Quæro utrum adsit, an abierit : je demande s’il est là, ou s’il est parti.
I. Un mot interrogatif, entre deux verbes, veut le 2ème verbe au subjonctif.
II. Quel temps emploie-t-on ? Sauf deux exceptions, il faut employer, au subjonctif latin, le même temps
qu’il y a, à l’indicatif, en français.
III. Deux exceptions : quand le 1er verbe est au présent ou au futur, et le 2ème à l’imparfait ou au plus-que-
parfait, il faut mettre ce 2ème verbe au parfait du subjonctif en latin.
IV. Quand l’interrogation est double, «si» se rend par utrum ou par -ne, «ou si» se rend par an, «ou non»
par annon (ou necne).
1. Les Scythes dirent à Alexandre : «Apprends qui nous sommes et considère qui tu es». – 2. Jésus demanda
aux Apôtres qui il était : saint Pierre répondit : «Vous êtes le Christ, fils de Dieu». – 3. Les hommes peuvent
ignorer qui nous sommes ; mais Dieu sait combien nous valons. – 4. Esaü et Jacob étaient frères : nous
savons lequel des deux était plus cher à Rébecca. – 5. Jésus dit à Jacques et Jean : «Vous ne savez pas ce que
vous demandez». – 6. Alexandre était (fut) roi de Macédoine (= des Macédoniens), et Darius était roi de
Perse (= des Perses) ; vous n’ignorez pas lequel des deux fut vaincu. – 7. Aman ignorait pourquoi il avait été
mandé par le roi. – 8. L’histoire nous apprend combien de sang répandirent Sylla et Marius. – 9. Vous
n’ignorez pas combien Caton était sévère. – 10. Dites-moi si vous partirez, ou non. – 11. J’ignore s’il est là,
ou s’il est parti.
Quatrième – 80
Apôtre, apostolus, -i, m. Ne… pas savoir, nescio, -is, -ivi (-ii), -itum, -ire.
Saint, 17, 7. 6. Roi, 17, 6.
Pierre, 1, 4. Macédonien, Macedo, -onis, m.
Répondre, respondeo, -es, -di, -nsum, -ere. Perse, Persa, -æ, m.
Dieu, Deus, -i, m. Vaincre, 8, 7.
3. Homme, 5, 4. 7. Aman, Aman, -ani, m.
Pouvoir, possum, potes, potui, posse. Pourquoi, cur.
Ignorer, ignoro, -as, -are. Mander, arcesso, -is, -ivi, -itum, -ere.
Savoir, 7, 4. 8. L’histoire nous enseigne, memoriæ proditum est.
Combien, quanti. Combien de, quantum (+génitif).
Valoir, sum, es, fui, esse. Sang, sanguis, -inis, m.
4. Esaü, Esaus, -i, m. Répandre, spargo, -is, sparsi, sparsum, -ere.
Jacob, Jacobus, -i, m. 9. Combien (devant adjectif au positif), quam.
Lequel des deux, 8, 7. Caton, Cato, -onis, m.
Cher, 9, 2. Sévère, 10, 8.
5. Jacques, Jacobus, -i, m. 10. Partir, 1, 3.
Jean, Joannes, -is, m. 11. Être là, être présent, ad-esse.
THÈME 19
(Gr. Petitm. 278. – Gr. Larr. 440)
I. Timeo ne veniat : je crains qu’il ne vienne.
Timebam ne veniret: je craignais qu’il ne vînt.
II. Timeo ne non veniat : je crains qu’il ne vienne pas.
Timebam ne non veniret : je craignais qu’il ne vînt pas.
I. Après empêcher et refuser, sans négation, et après craindre et ses synonymes, le de ou le que s’exprime
par ne et le subjonctif.
II. S’il y a «ne pas» avec le 2ème verbe, on met ne non.
1. Nous craignons d’être pauvres ; les saints ont craint d’être riches. – 2. Nous craignons de ne pas vivre
longtemps ; saint Ignace craignait de vivre trop longtemps. – 3. Les parents de Tobie craignaient qu’il n’eût
pas trouvé Raguel vivant. – 4. De nombreux Romains craignaient de ne pas être élus consuls ; Fabius
craignait d’être choisi (comme) consul. 5. Cela m’empêche de partir ; cela m’empêchera de partir ; cela m’a
empêché de partir. – 6. Manlius Torquatus empêcha les Gaulois de s’emparer du Capitole. – 7. Claude
empêcha Asdrubal de secourir Hannibal.
THÈME 20
(Gr. Petitm. 277, 279. – Gr. Larr. 442)
Non impedio quin (ou quominus) veniat : je ne l’empêche pas de venir.
Quid impedit quin (ou quominus) dormias : qu’est-ce qui t’empêche de dormir ?
Quin ou quominus s’emploient dans les propositions négatives (ou interrogatives de sens négatif) après les
verbes signifiant empêcher, refuser, douter.
1. Nous ne vous empêchons pas de partir. – 2. Nous ne vous avons pas empêchés de partir. – 3. Les Gaulois,
ne purent pas empêcher Hannibal de traverser les Alpes. – 4. Les hommes n’empêchent pas Dieu d’exécuter
ses desseins. – 5. Qui a jamais empêché Dieu d’exécuter ses desseins ? – 6. David ne put empêcher
qu’Absalon (ne) fût tué. – 7. Le Pharaon ne put empêcher les Juifs de sortir d’Égypte. – 8. Jésus dit à (ses)
disciples : «N’empêchez pas les enfants de venir à (ad) moi». – 9. Je ne doute pas que tu (ne) viennes demain
Quatrième – 81
chez moi. – 10. Je ne refuse pas que tu viennes chez nous. – 11. Je n’ai pas refusé de venir chez toi. – 12. Qui
est-ce qui doute (= personne ne doute) que tu (ne) sois un homme honnête ?
THÈME 21
(Gr. Petitm. 280. – Gr. Larr. 443-444)
I. Bene tibi evenit quod punitus es : c’est bien fait pour toi que tu aies été puni (= le fait que tu as été
puni est bien arrivé à toi).
II. Pater mihi dicit bene evenire quod punitus sim : mon père me dit que c’est bien fait que je sois
puni.
I. Les propositions avec quod signifiant «ce fait que» sont sujet ou complément d’un verbe, et sont en
général à l’indicatif.
II. On met au subjonctif le verbe subordonné par quod, «ce fait que» lorsque la proposition est
subordonnée à une infinitive, ou qu’elle exprime la pensée d’autrui.
1. Le fait qu’il travaille sérieusement est un honneur pour lui (tournez: est à lui à honneur). – 2. Il s’est
plaint du fait que (d’après lui) il avait été puni injustement. – 3. Ses professeurs disent que le fait qu’il
travaille avec acharnement lui est une cause d’indulgence (tournez: est à lui à indulgence). – 4. Le fait que
je serai récompensé me donne grand courage. – 5. Le fait que mes parents sont contents de moi me fait
grand plaisir (tournez: est à moi à grand plaisir). – 6. Le fait qu’il était ennemi d’Antoine fut une cause de
malheur pour Cicéron (tournez: fut à grand malheur à Cicéron).
THÈME 22
(Gr. Petitm. 288-290. – Gr. Larr. 448-451)
I. Eo rus, ut quiescam : je vais à la campagne, pour me reposer (tournez: afin que je me repose).
II. Veni rus, ut quiescerem : je suis venu à la campagne, pour me reposer (tournez: afin que je me
reposasse).
III. Eo rus quieturus : je vais à la campagne pour me reposer (tournez: dans l’intention de me reposer).
IV. Eo rus quiescendi causā (ou gratiā) : je vais à la campagne pour me reposer.
V. Eo rus ad quiescendum : je vais à la campagne pour me reposer.
VI. Ducem elegerunt qui (= ut is) bellum gereret : ils choisirent un chef pour qu’il fît la guerre.
Quatrième – 82
VII. Otior quo (= ut eo) melius laborem : je me repose, afin que par ce moyen je travaille mieux.
VIII. Hoc tibi dico ne ignores : je te dis ceci afin que tu ne l’ignores pas.
IX. Tace, ne quis sciat : tais-toi, afin que personne ne le sache.
1. Je vous ai donné ces livres-ci, afin que vous les lussiez. – 2. Prête-moi ton livre, afin que je (le) lise. – 3. Je
te prêterai les miens, afin que tu (les) voies. – 4. J’ai acheté ces vêtements-ci pour vous, afin que vous les
ayez. – 5. Ils sont revenus en ville, afin de travailler. – 6. Ils sont restés trois mois à la campagne, afin de
pouvoir mieux se reposer. – 7. Étudiez peu de livres, afin que par ce moyen vous ayez plus de profit (= que
vous en profitiez davantage). – 8. Cicéron s’enfuit vers la mer, afin de pouvoir plus sûrement éviter les
assassins. – 9. Vercingétorix se révolta contre les Romains, pour pouvoir délivrer les Gaulois de leur
servitude. – 10. Jésus-Christ choisit (ses) Apôtres pour annoncer (traduire par qui et le subjonctif) l’Évangile
à (in +accusatif) la terre entière. – 11. Vous travaillerez sérieusement pour n’être pas punis. – 12. Travaillez
sérieusement pour que personne ne soit puni parmi vous.
THÈME 23
(Gr. Petitm. 291-296. – Gr. Larr. 457-460)
I. Ille puer tam sagax est, ut decipi non possit : cet enfant est si fin qu’il ne peut être trompé.
II. Puer modo ita decidit, ut crus fregerit : l’enfant est tombé tout à l’heure de telle sorte qu’il s’est
cassé la jambe.
III. Ita decidit Cæsar, ut talum torqueret : César tomba de telle sorte qu’il se fit une entorse de talon.
I. Les propositions subordonnées, en latin, par ita ut, sic ut, tam ut, talis ut, tantus ut, etc…, ou par ita ut
non, sic ut non, etc…, veulent le subjonctif présent si le verbe principal est au présent ou au futur.
II. Lorsque le verbe principal est au passé, le verbe de la subordonnée est au parfait du subjonctif, si la
conséquence subsiste encore au moment où l’on parle.
III. Mais si la conséquence ne subsiste pas actuellement, le verbe de la subordonnée doit être à l’imparfait
du subjonctif.
1. La saison est tellement chaude, que nous restons à la maison. – 2. La campagne était si riante que nous
sommes restés dans la vallée, pendant trois mois. – 3. La campagne est si riante, que nous resterons là-bas
pendant deux mois. – 4. Cicéron était tellement indécis qu’il n’osait condamner à mort Catilina. – 5. Ses (sui)
camarades avaient une si grande admiration (= admiraient tant Cicéron) envers Cicéron, qu’ils
l’accompagnaient chaque jour chez lui (= à la maison). – 6. Les soldats romains étaient d’un si grand
courage qu’ils vainquirent toutes les nations ; – 7. mais les Gaulois leur résistèrent tellement qu’ils prirent
Rome.
Quatrième – 83
Maison, 5, 10. Envers, erga (+accusatif).
2. Campagne, 16, 2. Accompagner (par respect), de-duco, -is, -xi, -ctum,
Si… que, adeo (ou tam) ut. -ere.
Riant, amœnus, -a, -um. Chaque jour, quotidie.
Vallée, vallis, -is, f. 6. Soldat, 2, 5.
Mois, 22, 6. Romain, 3, 2.
3. Là-bas, illic. Si grand, 23, 5.
4. Cicéron, 3, 1. Courage, virtus, -utis, f.
Indécis, incertus, -a, -um. Vaincre, 8, 7.
Oser, audeo, -es, ausus sum, -ere. Tout, 2, 2.
Condamner, damno, -as, -are. Nation, gens, gentis, f.
À mort, capite. 7. Mais, sed.
5. Camarade, 7, 1. Gaulois, 3, 3.
Admirer, ad-miror, -aris, -atus sum, -ari. Résister, resisto, -is, restiti, -ere.
Tant, tantum. Tellement, 23, 5.
Si grand, tantus, -a, -um. Prendre, ex-pugno, -as, -are.
Admiration, miratio, -onis, f. Rome, 8, 8.
THÈME 24
(Gr. Petitm. 292, 329-330. – Gr. Larr. 461-464)
I. Is non erat Cicero, qui fortiter obsisteret : Cicéron n’était pas homme à faire face avec courage.
II. Dignus erat Cicero, qui summas laudes consequeretur : Cicéron était digne d’obtenir les plus
grands honneurs.
III. Sunt qui sibi vivant : il est des gens qui vivent pour eux.
I. Après is signifiant tel, le pronom relatif qui est plus usité que ut ; il suit les mêmes règles que ut.
II. En latin, dignus qui, «digne de», indignus qui, «indigne de», aptus qui, «bien fait pour», idoneus qui,
«qui vaut la peine que», veulent le subjonctif.
III. Les expressions sunt qui, «il y a des gens tels qu’ils», non desunt qui, «il ne manque pas de gens tels
qu’ils», nemo est qui, «il n’est personne de tel qu’il», nihil est quod, «il n’est rien de tel qu’il», veulent le
subjonctif.
1. Tel (is) était Pittacus qu’il buvait de l’eau seulement. – 2. Alexandre le Grand était digne de commander à
des soldats courageux. – 3. Scipion l’Africain était digne de commander aux soldats romains. – 4. Catilina
était indigne de vivre à Rome et d’être sénateur. – 5. Cicéron était bien fait pour défendre les citoyens
romains contre Catilina. – 6. Il est des gens qui n’aiment pas (leur) patrie et qui détestent (leurs) parents. –
7. Il n’est personne qui ne s’aime soi-même. – 8. Il ne manque pas de gens qui aiment les autres et qui se
dévouent pour eux.
THÈME 25
(Gr. Petitm. 283-287. – Gr. Larr. 464-468)
I. Doleo quod te offendi : je suis affligé de ce que je vous ai offensé.
II. Aristides expulsus est, quod supra modum justus esset : Aristide fut banni, parce que (pensait-on)
il était trop juste.
III. Cum id cupias, ad te venio : puisque tu le désires, je viens chez toi.
I. Quod, quia, «parce que», quoniam, «du moment que», veulent le verbe suivant à l’indicatif, en règle
générale.
Quatrième – 84
II. Quod, quia, quoniam, veulent le verbe suivant au subjonctif dans trois cas : 1°) lorsque cette proposition
est subordonnée à une infinitive ou à un verbe au subjonctif ; 2°) lorsqu’elle exprime la pensée d’autrui ;
3°) lorsqu’il il y a ces deux conditions à la fois.
III. Cum signifie parfois «puisque» ou «comme» : en ce cas, il indique la cause. Il veut alors toujours le
subjonctif.
1. Parce que cela te plaît, nous viendrons bientôt chez toi. – 2. Parce que tu as été paresseux, tu seras puni.
– 3. (Ses) parents ont dit à Pierre que, parce qu’il a travaillé vaillamment, il recevra une récompense. –
4. Puisque l’été est arrivé, nous allons à la campagne. – 5. Les gens de bien sont haïs (= sont à haine), parce
qu’ils font tort (pense-t-on) aux citoyens égoïstes et aux criminels. – 6. Comme Milon avait délivré Rome
d’(a) un criminel, il fut puni d’exil. – 7. Comme il fait beau (= le ciel est serein), allons à la campagne.
THÈME 26
(Gr. Petitm. 329. – Gr. Larr. 467-468)
I. Pythius, qui esset omnibus gratiosus, piscatores ad se convocavit : comme il était sympathique à
tout le monde, Pythius convoqua chez lui des pêcheurs.
II. Cicero, ut erat timidus, effugit : comme il était peureux, Cicéron prit la fuite.
I. Le relatif qui signifie parfois cum ego, «puisque je, ou comme je», cum tu, «puisque tu», cum ille,
«puisque lui». En ce cas, il veut le subjonctif.
II. Ut a parfois le même sens de cause que cum, «comme». En ce cas, il veut l’indicatif.
1. Catilina fut un ignoble citoyen, puisqu’il voulut massacrer les consuls et les citoyens et brûler Rome. –
2. Cicéron fut un excellent citoyen, puisqu’il sauva Rome. – 3. Cicéron, comme il était de très grande valeur
morale et intellectuelle, fut en butte à la jalousie.
THÈME 27
(Gr. Petitm. 300-305. – Gr. Larr. 470-473)
I. Hunc librum si legis, lætor : si tu lis ce livre, je m’en réjouis.
II. Si ad me veneris, lætabor : si vous venez chez moi, j’en serai heureux.
III. Si quid novi mihi erat, cito scribebam : si j’avais du nouveau, j’écrivais tout de suite.
I. En latin, le verbe qui est après si se met à l’indicatif présent, quand le verbe principal français est à
l’indicatif présent.
II. En latin, le verbe qui est après si se met au futur antérieur quand le verbe principal français est au futur
de l’indicatif; car l’action de la subordonnée est antérieure.
III. Si signifiant «chaque fois que», dans le passé, veut en latin les deux verbes à l’indicatif imparfait.
Quatrième – 85
1. Si tu viens, nous partons tout de suite. – 2. Si les fruits sont mûrs, ils sont à cueillir (= ils doivent être
cueillis). – 3. Si le temps est pluvieux, nous restons à la maison. – 4. Si tu sais la leçon, je te donne une
récompense. – 5. Si l’élève travaille soigneusement, le professeur se réjouit. – 6. Si vous venez demain chez
moi, nous irons à la mer. – 7. Si demain les cerises sont mûres, nous les cueillerons. – 8. Si le mois prochain
est pluvieux, nous resterons auprès du feu. – 9. Si tu apprends demain ta leçon, tu recevras une
récompense. – 10. L’été dernier, si le temps était bon, nous faisions, tous les jours, une promenade en mer. –
11. S’il avait vu fleurir la rose, Verrès pensait que le printemps était arrivé.
THÈME 28
(Gr. Petitm. 305-309. – Gr. Larr. 474-476)
I. Si cras venias, gaudeam : si tu venais demain, je serais content.
II. Si nunc adesses, gauderem : si tu étais ici maintenant, je serais heureux.
III. Heri, si venisses, gavisus essem : hier, si tu étais venu, j’aurais été content.
I. Si le verbe principal est, en français, au conditionnel présent, et s’il s’agit d’un fait incertain mais
possible dans l’avenir, les deux verbes latins se mettent au subjonctif présent (c’est le potentiel).
II. Si le verbe principal est, en français, au conditionnel présent, et s’il s’agit d’une condition non réalisée
au présent, les deux verbes latins se mettent à l’imparfait du subjonctif (c’est l’irréel du présent).
III. Si le verbe principal est, en français, au conditionnel passé, et s’il s’agit d’une condition non réalisée
dans le passé, les deux verbes latins se mettent au plus-que-parfait du subjonctif (c’est l’irréel du passé).
1. Demain, si les fruits étaient murs, nous (les) cueillerions (demain). – 2. Si tu venais chez moi, le mois
prochain, nous irions à la mer. – 3. Si nous avions une barque, nous irions demain à la pèche. – 4. Si nous
prenions demain beaucoup de poissons, nous dînerions ensemble magnifiquement, demain soir. – 5. Si tu
étais avec nous maintenant, ici, à la campagne, tu jouirais d’un temps magnifique. – 6. Si tu suivais
maintenant les sages conseils de ton professeur, je serais (maintenant) content de toi. – 7. Si tu étais venu
avec nous au bord de la mer, tu serais allé souvent, en barque, à Chypre. – 8. Si le consul avait été plus
prudent, les Romains n’auraient pas été vaincus à (ad) Cannes.
Quatrième – 86
Jouir, fruor, -eris, -itus sum, frui (+ablatif) Souvent, 17, 9.
Temps magnifique, cæli serenitas, -atis, f. Aller en barque, navigo, -as, -are.
6. Suivre, sequor, -eris, secutus sum, -qui. Chypre, Cyprus, -i, f.
Sage, prudens, -entis. 8. Consul, 15, 3.
Conseil, præceptum, -i, n. Prudent, cautus, -a, -um.
Professeur, 17, 3. Romain, 3, 2.
Content, contentus (+ablatif). Vaincre, 8, 7.
7. Bord, litus, -oris, n. Cannes, 15, 4.
THÈME 29
(Gr. Petitm., 296-299. – Gr. Larr. 478-483)
I. Omnia illa, quanquam laudabilia sunt, non expeto : tous ces honneurs, bien qu’ils soient
estimables, je ne les recherche pas.
II. Etiamsi taces, fateris : même si tu te tais, tu avoues.
III. Cras, etiamsi taceas, fateri videaris : même si tu te taisais demain, tu paraîtrais avouer.
IV. Carthago, cum potens esset, aliquando tamen victa est : quoiqu’elle fût puissante. Carthage
cependant fut enfin vaincue.
V. Quamvis callidus sis, decipieris : quelqu’habile que tu sois, tu seras trompé.
VI. Licet noctua cecinerit, haud ullo modo paveo : quoique la chouette ait chanté, je n’ai point peur.
I. Les propositions commençant par quanquam, etsi, tametsi, «quoique», «bien que», se mettent à
l’indicatif.
II. Les propositions commençant par etiamsi, «même si», veulent leur verbe à l’indicatif, si elles expriment
un fait réel, présent, passé ou futur.
III. Mais etiamsi veut le subjonctif, si le fait est présenté comme possible à l’avenir, ou irréel au présent ou
au passé.
IV. Cum signifie parfois «bien que», «quoique», suivi ou non de tamen. Il veut alors le subjonctif.
V. Quamvis, avec le subjonctif, signifie le plus souvent «quelque que». Il se joint à un adjectif ou à un
adverbe de manière.
VI. Licet est souvent employé dans le sens de «quoique». Il veut alors le subjonctif.
1. Quoiqu’il fût un excellent citoyen, Cicéron fut tué. – 2. Quoique Dieu soit très bon, il a cependant des
ennemis. – 3. Même s’il pleut, je pars. – 4. Même s’il est innocent, le bon citoyen est jalousé. – 5. Même s’il
pleuvait demain, j’irais en classe. – 6. Même si le temps avait été beau hier, je ne serais pas allé à la
campagne. – 7. Bien qu’Hannibal fût le meilleur général des Carthaginois, il fut rappelé à Carthage par le
Sénat carthaginois. – 8. Quelque habile que fût Hannibal, cependant Alexandre de Macédoine était estimé
davantage par Scipion l’Africain. – 9. Quoiqu’il fût habile, il fut cependant trompé.
THÈME 30
(Gr. Petitm. 319-321. – Gr. Larr. 485-489)
I. Quæ cum dixisset, abiit : lorsqu’il eut dit cela, il s’en alla.
Quatrième – 87
II. Cum nostri in desertum locum venissent, siti perierunt : lorsque nos soldats furent arrivés dans un
désert, ils moururent de soif.
III. Cum cænaverat, abibat : lorsqu’il avait dîné, il s’en allait.
IV. Cum librum legero, quiescam : quand j’aurai lu le livre, je me reposerai.
V. Ut ingressus sum, eum vidi : dès que je suis entré, je l’ai vu.
VI. Non constiti, priusquam ei occurri : je ne me suis pas arrêté avant que je l’ai rencontré.
I. Au cours d’un récit, cum signifiant «lorsque», «tandis que», veut 1 er verbe suivant au subjonctif, si celui-
ci est à l’imparfait ou au plus-que-parfait.
II. Cum signifiant «lorsque», veut le subjonctif quand l’ensemble de la proposition indique la causalité.
III. Cum signifiant «lorsque», «tandis que», veut l’indicatif quand il s’agit d’une action habituelle, ou d’un
temps précis.
IV. Cum signifiant «lorsque», «quand», veut l’indicatif si le verbe est au présent ou au futur.
V. Les conjonctions ut, «dès que», ubi, «quand», ubi primum, «dès que», postquam, «après que», simul ac,
«aussitôt que», quoad, donec, «jusqu’à ce que», veulent l’indicatif.
VI. Antequam et priusquam veulent l’indicatif, lorsqu’ils indiquent seulement le temps.
1. Lorsque le loup eut dit cela, il s’enfuit et courut encore. – 2. Tandis que le renard flattait le corbeau, le
fromage tomba. – 3. Lorsque le renard flattait le corbeau, celui-ci s’enorgueillissait. – 4. Quand le printemps
est arrivé, la rose fleurit. – 5. Lorsque le soleil brille, la rosée sèche. – 6. Lorsque la chouette chante, toutes
les vieilles tremblent. – 7. Lorsque les vieilles tremblent, les jeunes gens rient. – 8. Dès que l’orage gronde,
les oiseaux fuient. – 9. Dès que le soleil paraît, les ténèbres disparaissent. – 10. Je ne me suis pas arrêté,
avant d’arriver au ruisseau.
THÈME 31
(Gr. Petitm. 322-325. – Gr. Larr. 489-493)
I. Cicero in navem conscendit, priusquam comprehenderetur : Cicéron s’embarqua, avant qu’il ne
fût arrêté.
II. Dum hæc geruntur, nuntiatum est : pendant que ces faits se passaient, on annonça…
III. Expecta dum adsint : attends qu’ils soient là.
I. Antequam et priusquam veulent le subjonctif, lorsqu’ils sont suivis du subjonctif, en français.
II. Dum signifiant «tant que, pendant que», veut l’indicatif présent, même lorsque le verbe principal est au
passé.
III. Dum signifiant «jusqu’à ce que», veut le verbe suivant au subjonctif.
1. Les palombes ont quitté les bois, avant que les chasseurs n’arrivent. – 2. Les chasseurs sont allés à la
chasse, avant que le gibier eût quitté les bois. – 3. Tandis que Cicéron revenait dans sa villa, les assassins
accoururent. – 4. Pendant que Cicéron était en Sicile, les Siciliens ne souffraient pas d’injustices. –
5. Pendant qu’Hannibal était en Italie, les Romains craignaient les Carthaginois. – 6. Pendant que Jules
César vivait, les Romains avaient un excellent général. – 7. Le Sénat Romain n’attendit pas qu’Hannibal fût
Quatrième – 88
arrivé près de Rome. – 8. Cicéron n’attendit pas dans sa villa que les assassins vinssent. – 9. Les élèves,
impatients de repos, attendent que les vacances d’été (= estivales) arrivent, et que les campagnes soient
verdoyantes.
THÈME 32
(Gr. Petitm. 331-334. – Gr. Larr. 494-496)
I. Qualis (est) pater, talis (est) filius : tel père, tel fils.
II. Eo sapientior est, quo senior (est) : il est d’autant plus sage qu’il est plus vieux.
III. Satius est mori, potius quam servias : il vaut mieux mourir plutôt que d’être esclave.
Obest, potius quam prodest : il nuit plutôt qu’il n’est utile.
I. Dans les propositions avec talis-qualis, tantum-quantum, tot-quot, etc…, il y a toujours deux corrélatifs –
adjectifs ou adverbes – avec l’indicatif.
II. S’il y a un comparatif dans chacune des deux propositions, on emploie eo-quo (ablatif de mesure), et on
met les adjectifs au comparatif.
III. Potius quam signifiant «plutôt que de» veut le subjonctif. Au sens de «plutôt que», il veut l’indicatif.
1. Nous voulons les autres (être) tels que nous sommes. – 2. J’ai autant de livres que toi. – 3. Les Grecs
avaient autant de soldats que les Romains. – 4. Les Romains étaient aussi courageux que les Grecs. – 5. Plus
précieuse est la vertu qu’elle est plus cachée. – 6. Plus l’homme est jeune plus il est courageux (tournez:
l’homme est d’autant plus courageux qu’il est plus jeune). – 7. Le jeune homme n’a pas autant d’expérience
que le vieillard. – 8. Le vieillard n’a pas autant d’espoir que le jeune homme. – 9. Il vaut mieux souffrir que
mourir (= plutôt que de mourir). – 10. Il vaut mieux s’en aller plutôt que de se disputer, – 11. Autant
d’hommes, autant d’ennemis pour les méchants (tournez: autant d’ennemis (sont) pour les méchants, que
d’hommes). – 12. Il se repose, plutôt qu’il ne travaille.
Quatrième – 89
THÈME 33
(Gr. Petitm. 327-328. – Gr. Larr. 499-501)
I. Patria, quæ cuique altera mater est, amanda est : la patrie, qui est pour chacun une seconde mère,
doit être aimée.
II. Quisquis natus est, morietur : quiconque est né, mourra.
III. Erret qui putet : il se tromperait, celui qui viendrait à penser… (à l’avenir).
Erraret qui putaret : il se tromperait, celui qui penserait (maintenant).
Erravisset qui putasset : il se serait trompé, celui qui eût pensé… (dans le passé).
I. En principe, le verbe d’une proposition relative est à l’indicatif.
II. Les propositions qui commencent par un relatif indéfini (quisquis, quicumque, ubicumque, quocumque,
quācumque) ont leur verbe à l’indicatif, en règle générale.
III. Il existe des propositions relatives au potentiel, et d’autres à l’irréel (du présent ou du passé). Le verbe
de la proposition principale est alors également au subjonctif, présent, imparfait ou plus-que-parfait.
1. Celui qui est juste sera sauvé. – 2. Celui qui mourra dans l’injustice grave sera condamné. – 3. Le maître
récompense les élèves qui travaillent activement ; mais ceux qui sont paresseux sont souvent punis. –
4. Partout où tu seras, je te trouverai. – 5. Partout où vous irez, je vous suivrai. – 6. Quiconque aura travaillé
sera récompensé. – 7. J’ai un ami que j’aime. – 8. Quel que soit votre sort, supportez-le. – 9. Partout où tu
passeras, je te suivrai. – 10. Celui qui pêcherait serait puni. – 11. Celui qui serait en l’air tomberait. –
12. Celui qui serait venu me voir hier m’aurait fait plaisir.
THÈME 34
(Gr. Petitm. 329. – Gr. Larr. 502-504)
I. O fortunata respublica, quæ Ciceronem habueris : heureux État, puisque tu as eu un Cicéron.
II. Misit amicum qui libros mihi redderet : il a envoyé un ami afin qu’il me rendit les livres.
III. Non is sum qui te metuam : je ne suis pas homme à te craindre.
I. Qui peut signifier cum ego, «puisque je», cum tu, «puisque tu», cum is, «puisqu’il». Le verbe est alors au
subjonctif : il marque la cause (voir Thème 26).
II. Qui peut signifier ut ego, «afin que je», ut tu, «afin que tu», ut is, «afin qu’il». Le verbe est alors au
subjonctif : il marque le but (voir Thème 22, VI).
III. Qui signifie parfois «(tel) que je», «(tel) que tu», «(tel) qu’il». Le verbe est alors au subjonctif : il marque
la conséquence (voir Thème 24, I).
1. Néron fut d’un caractère ignoble, puisqu’il tua son frère et sa mère. – 2. Agrippine confia Néron à Burrus
et à Sénèque, afin qu’ils adoucissent son caractère cruel. – 3. Il en est qui pensent que Cicéron était
courageux. – 4. Il n’est personne qui n’estime la bonté. – 5. Catilina était digne d’être mis à mort. – 6. Le
Sénat nomma Quinctius Cincinnatus, afin qu’il sauvât Rome. – 7. Cincinnatus était homme à sauver la
«république» ; il était digne d’être nommé dictateur. – 8. Jules César fut un très grand général, puisqu’il
conquit la Gaule et la Bretagne.
Quatrième – 90
––––– VOCABULAIRE –––––
1. Néron, 2, 13. 5. Digne de, dignus qui (+subjonctif).
Caractère, indoles, -is, f. Mettre à mort, inter-ficio, -is, -feci, -fectum, -ere.
Ignoble, 26, 1. 6. Sénat, 15, 4.
Tuer, 6, 11. Nommer, 15, 5.
2. Agrippine, Agrippina, -æ, f. Sauver, 26, 2.
Confier, 9, 6. 7. Homme à, is qui (+subjonctif).
Sénèque, Seneca, -æ, m. République, res publica, rei publicæ, f.
Adoucir, mitigo, -as, -are. Dictateur, 15, 5.
Cruel, crudelis, -is, -e. 8. Jules César, 31, 6.
3. Il en est qui, sunt qui (+subjonctif). Très grand, eximius, -a, -um.
Penser, 16, 9. Général, 29, 7.
Courageux, 32, 4. Conquérir, potior, -iris, -itus sum, -iri (intr. +ablatif)
4. Personne, 20, 13. Gaule, 12, 3.
Estimer, 29, 8. Bretagne, 8, 2.
Bonté, 17, 10.
Quatrième – 91
LIVRE DU MAÎTRE
Quatrième – 93
15. – ACCÈS DE FOLLE FUREUR
Le roi, ivre, était déjà en proie à une telle colère, qu’un danger extrême menaçait Clitus. – 2. Car, son
jugement déjà depuis longtemps obscurci par la boisson, il sauta soudain de sa couchette de table. –
3. Épouvantés, ses amis ne posent pas seulement mais jettent loin d’eux leurs coupes, se lèvent tous à la
fois, anxieux de ce qui va se passer. – 4. Alexandre, ayant arraché une lance des mains d’un écuyer et tenté
de frapper Clitus transporté des mêmes excès de langage, est retenu par Ptolémée et Perdiccas ; l’ayant pris
par la taille, ils l’arrêtent : Lysimaque et Leonnatus lui enlèvent même la lance.
16. – ACCÈS DE FOLLE FUREUR (suite)
Alexandre, implorant la fidélité de ses soldats, s’écrie qu’il est trahi par ses amis les plus proches ; il
ordonne que le signal soit donné avec la trompette et que les soldats s’assemblent près de la tente du roi. –
2. Mais alors Ptolémée et Perdiccas, s’étant jetés à genoux, supplient le roi de ne pas persister dans sa
colère, lui disant qu’il exécutera tout cela le lendemain. – 3. Mais ses oreilles sont bouchées, la colère
couvrant tout. – 4. Aussi, hors de lui, il court au vestibule de la tente royale et, après avoir arraché sa lance
à une sentinelle qui monte la garde, il s’arrête à l’entrée, par où il fallait nécessairement sortir du dîner. –
5. Les autres étaient partis ; Clitus, le dernier, passait sans lumière.
17. – ACCÈS DE FOLLE FUREUR (suite)
1. Le roi demande à Clitus qui il est. – 2. L’atrocité du crime qu’il prépare se traduit même dans sa voix. –
3. Lui, il répond qu’il est «Clitus et qu’il sort du festin». – 4. Tandis qu’il prononce ces mots, il lui transperce
d’une lance le flanc, et arrosé du sang du mourant : «Va maintenant, lui dit-il, auprès de Philippe, de
Parménion et d’Attale». – 5. Le sang de celui qui était, il y a un instant, un convive, inonde tout le vestibule :
les sentinelles, épouvantées, semblables à des gens frappés de stupeur, se tiennent à distance, et la solitude
réveille un regret plus libre. – 6. Aussi il arrache au cadavre étendu la lance et la tourne sur lui-même ; et
déjà il l’a approchée de sa poitrine…
19. – DÉSESPOIR D’ALEXANDRE (suite)
1. Après le meurtre de Clitus, Alexandre était dans l’agitation, parce qu’il voyait que les âmes de ses amis
étaient dans l’épouvante : personne, se disait-il, n’oserait converser avec lui : il lui faudrait vivre seul,
comme une bête sauvage qui terrorise et redoute les autres. – 2. À l’aube du lendemain, il donna l’ordre de
transporter le cadavre dans sa tente, sanglant commue il l’était. – 3. Lorsqu’on l’a posé devant lui, ses
larmes jaillissent : «Voici la reconnaissance que j’ai témoignée, dit-il, à ma nourrice, dont deux fils sont
tombés, à Milet, pour ma gloire ; celui-ci, son frère et l’unique consolation de la perte de ses enfants, a été
tué par moi, au cours d’un festin ! Où se tournera-t-elle maintenant, la malheureuse ? À tous les siens, seul,
je survis, moi qu’elle ne pourra regarder d’un œil favorable».
20. – DÉSESPOIR D’ALEXANDRE (suite)
1. «À tous les fils et au frère de celle qui m’a élevé, je suis le seul à survivre ; moi, le bandit de ceux qui
m’ont sauvé, je reviendrai dans ma patrie ; moi, je ne pourrai même pas tendre ma main à celle qui m’a
nourri, sans me souvenir de son malheur !» – 2. Et comme il n’y avait pas de fin à ses larmes et à ses
plaintes, sur l’ordre de ses amis, le corps fut emporté. – 3. Le roi resta couché, trois jours, enfermé. Et
quand ses écuyers et gardes du corps eurent connaissance qu’il était déterminé à mourir, tous ensemble, ils
firent irruption dans sa tente. – 4. Par de longues prières, ils eurent du mal à le persuader de prendre de la
nourriture.
21. – UN ORAGE D’HIVER
1. Le premier jour offrit un trajet paisible. – 2. Le second, pas encore, il est vrai, orageux, mais pourtant plus
obscur que le premier, se passa non sans menaces de la calamité croissante. – 3. Le troisième jour, les
éclairs brillaient de toutes parts et (la lumière tantôt paraissant par places et tantôt l’obscurité étant
complète), commencèrent à épouvanter non seulement les yeux mais les âmes de l’armée en marche. – 4. Le
fracas du ciel était à peu près continuel, et partout on voyait l’apparence de la foudre qui tombait.
22. – UN ORAGE D’HIVER (suite)
1. La troupe de soldats, frappée de stupeur, les oreilles épouvantées, n’osait ni avancer ni s’arrêter. –
2. Alors soudain, la pluie, entraînant une chute de grêle, tombe comme un torrent. – 3. Et, tout d’abord, il
est vrai, se protégeant avec leurs armes, ils la supportent ; mais bientôt ni leurs mains raidies ne peuvent
tenir leurs armes glissantes, ni décider eux-mêmes où tourner leurs corps, puisque de toutes parts la
tempête tombe plus violente que celle à laquelle on se soustrait. – 4. Aussi, ayant rompu les rangs, la troupe
erre à travers tout le bois.
23. – UN ORAGE D’HIVER (suite)
Beaucoup d’hommes, fatigués par la peur plus vite que par l’effort, s’étaient couchés à terre, bien que la
violence du froid eût transformé l’eau de pluie en glaçons. – 2. D’autres s’étaient appuyés contre les troncs
d’arbres : c’était pour la plupart à la fois un appui et un abri. – 3. Et ils n’ignoraient pas qu’ils choisissaient
un refuge pour y mourir, puisque la chaleur vitale abandonnait ceux qui restaient immobiles : – 4. mais le
Quatrième – 94
repos du corps était un agrément pour ceux qui étaient épuisés de fatigue, et ils ne se refusaient pas à
mourir en se reposant.
25. – UN ORAGE D’HIVER (suite)
1. On a rapporté que certains furent aperçus appuyés contre des troncs d’arbres, semblant non pas
seulement vivants mais converser ensemble, gardant l’attitude dans laquelle la mort avait surpris chacun
d’eux. – 2. Par hasard un simple soldat macédonien, se tenant malaisément debout et ayant de la difficulté a
porter ses armes, était cependant parvenu au camp : à sa vue, le roi sauta de son siège et y fit asseoir le
soldat raidi. – 3. Lui, à peine en possession de ses sens, longtemps ne reconnut pas ni où il était assis, ni par
qui il avait été accueilli.
26. – LE SOLDAT ET SON ROI
1. À la fin, le soldat ayant recouvré la chaleur vitale, dès qu’il voit le siège royal et le roi, se lève effrayé. –
2. Mais Alexandre le regardant : «Comprends-tu, soldat, lui dit-il, dans un sort combien meilleur que les
Perses vous vivez sous l’autorité de votre roi ? – 3. En effet, pour eux, le fait de s’être assis sur le siège du
roi eût été un motif de peine capitale ; pour toi, il a été un moyen de recouvrer la vie». – 4. Et, à
l’étonnement de tous, il le fit asseoir sur son siège, jusqu’à ce que la chaleur vitale lui fût complètement
revenue.
27. – LA FIN D’ALEXANDRE
1. Sorti du festin, Alexandre commence soudain à être souffrant. – 2. Les soldats, pour le voir, ayant forcé
l’entrée de la demeure royale, font irruption. – 3. Tandis qu’ils le regardent, les larmes jaillies des yeux
offrent l’apparence d’une scène funèbre. – 4. Le roi, tandis que le chagrin de ceux qui l’entourent se penche
vers le lit : «Trouverez-vous, dit-il, après mon départ, un roi digne de tels hommes ?» – 5. Fait incroyable, à
dire et à entendre, il persiste dans la même position du corps, jusqu’à ce qu’il ait reçu un dernier adieu de
l’armée tout entière.
28. – LA FIN D’ALEXANDRE (suite)
1. Après le départ de la troupe, comme libéré de toute dette à l’égard de la vie, il rejeta ses membres
fatigués ; – 2. et, ayant lait approcher davantage ses amis, – car la voix aussi commençait à lui manquer
désormais, – il enleva l’anneau de son doigt et le donna à Perdiccas. – 3. Il ajouta l’ordre de faire transporter
son corps à Hammon. – 4. À ses amis qui lui demandaient à qui il laissait le pouvoir, il répondit : «À celui qui
est le meilleur.» – 5. Perdiccas l’interrogeant de nouveau quand il voulait qu’on lui rendît les honneurs
célestes, il dit : «Lorsqu’ils seraient heureux». – 6. Ce fut la dernière parole du roi et, peu après, il s’éteignit.
29. – LA DOULEUR DES MACÉDONIENS ET DES PERSES
1. Toute la demeure royale retentissait de cris de douleur, lamentations et gémissements bruyants. –
2. Bientôt, comme dans une solitude déserte, tout était dans une torpeur et dans une muette affliction. –
3. On pensait à ce qui allait suivre. – 4. Des jeunes gens de noble naissance, habitués à servir dans sa garde
du corps, ne purent contenir la violence de leur chagrin ni rester dans le vestibule de la demeure royale ; –
5. errants, semblables à des gens en délire, ils avaient rempli une si grande ville de manifestations de
douleur et d’affliction, n’omettant aucune plainte que le cœur suggère en semblable circonstance.
30. – LE DEUIL DU ROI
1. Aussi ceux qui étaient restés hors du palais – Macédoniens et barbares – se réunissent ; et on ne peut,
dans une douleur commune, distinguer vaincus et vainqueurs. – 2. Les Perses pleurent «un maître très juste
et très doux», les Macédoniens «un roi très bon et très courageux», dans une égale affliction. – 3. Et on
n’entendait pas seulement des cris de tristesse mais d’indignation : «un roi si jeune, dans la fleur de l’âge et
de la fortune, leur avait été enlevé par la malveillance des dieux !…» L’image de sa vigueur et de sa
physionomie se présentait à leur souvenir.
Quatrième – 95
34. – PAR OÙ SE FERAIT L’EXODE
1. II existait, en tout, deux issues par lesquelles ils pouvaient quitter leur territoire : l’une à travers le pays
des Séquaniens, – étroite et malaisée, entre le Jura et le Rhône, qui permettait difficilement de passer à des
chars, un seul à la fois. – 2. D’autre part, une montagne très haute surplombait le passage, de sorte qu’une
poignée d’hommes pouvaient aisément le barrer. – 3. Le second chemin s’offrait à eux à travers notre
Province, bien plus facile et plus dégagé, parce que, entre les pays des Helvètes et des Allobroges,
récemment pacifiés, coule le Rhône, qui par endroits est traversé à gué. – 4. La dernière place forte
allobroge et la plus proche des Helvètes est Genève. – 5. De cette ville il y a un pont qui relie au pays
helvète. – 6. Les Helvètes pensaient qu’ils persuaderaient les Allobroges ou les forceraient à les laisser
passer par leur territoire.
36. – DESCRIPTION DE LA GRANDE BRETAGNE
1. La partie intérieure de la Bretagne est habitée par des populations qui se disent indigènes de l’île, suivant
la tradition qu’elles affirment tenir de leurs ancêtres. – 2. La région côtière est occupée par ceux qui étaient
venus de Belgique pour des déprédations et la guerre. – 3. Presque tous ceux-ci portent le nom des cités où
ils naquirent avant leur immigration ; y ayant porté la guerre, ils s’y établirent et commencèrent à pratiquer
l’agriculture. – 4. Les hommes y sont en nombre infini, les maisons très nombreuses, à peu près exactement
semblables aux habitations gauloises ; les troupeaux sont considérables. – 5. Ils font usage de monnaie de
bronze ou d’or ou encore de lingots de fer d’un poids déterminé. – 6. Il y a là des mines d’étain, dans les
régions de l’intérieur, du fer dans les parties côtières, mais la quantité en est peu importante. – 7. Ils
utilisent le bronze d’importation. – 8. Ils n’estiment pas qu’il soit licite de goûter au lièvre, à la poule ni à
l’oie : ils les nourrissent cependant par goût et plaisir. – 9. Le climat y est plus tempéré qu’en Gaule, les
froids moins rigoureux.
37. – DESCRIPTION DE LA GRANDE BRETAGNE (suite)
1. L’île est de configuration triangulaire ; l’un des côtés fait face à la Gaule. – 2. L’un des angles de ce côté,
qui est dirigé vers le Kent – où à peu près tous les bateaux en provenance de Gaule abordent -, est orienté
vers le soleil levant ; l’angle inférieur vers le midi. – 3. Cette côte mesure environ cinq cent mille pas. – 4. Le
second côté est dans la direction de l’Espagne et du soleil couchant ; et là se trouve l’Irlande, d’une étendue
deux fois moindre – pense-t-on, – que la Bretagne, mais à une distance de cette île égale à celle qui sépare
cette dernière de la Gaule. – 5. Au milieu de ce détroit est l’île que l’on appelle Mona ; on pense qu’il en est
quelques autres en outre, plus petites, adjacentes.
38. – MŒURS DES BRETONS
1. De tous ceux-ci les plus civilisés de beaucoup sont ceux qui habitent le Kent. – 2. Toute cette région est
maritime. – 3. Les mœurs de la population ne diffèrent pas beaucoup de celles des Gaulois. – 4. Celle de
l’intérieur, en majeure partie, ne sème pas de blé, mais vit de lait et de viande et se revêt de peaux. – 5. Par
ailleurs tous les Bretons se teignent de pastel, – ce qui donne une couleur bleu sombre, – ils en sont, au
combat, d’un aspect plus effrayant. – 6. Ils portent la chevelure longue, tout le corps rasé, à l’exception de la
tête et de la lèvre supérieure. – 7. Les cavaliers des ennemis et ceux qui combattent en char eurent avec
notre cavalerie un engagement violent ; les nôtres cependant eurent raison d’eux, à tel point qu’ils les
refoulèrent dans les bois ; mais après en avoir tué un bon nombre, ils les poursuivirent avec trop d’ardeur :
ils perdirent quelques-uns des leurs.
39. – HÉROÏSME DE DEUX CENTURIONS
1. Il y avait dans la même légion deux centurions de très grand courage, Titus Pullon et Lucius Vorenus. –
2. Ceux-ci avaient entre eux des contestations perpétuelles sur la prééminence et, chaque année, ils se
disputaient les premiers rôles. – 3. Parmi eux, Pullon, un combat très violent étant engagé près des
retranchements, «pourquoi hésites-tu, Vorenus, dit-il ? Quelle occasion attends-tu de faire preuve de ton
courage ? C’est ce jour qui décidera de nos contestations». – 4. À ces mots, il s’avance hors du
retranchement et se jette dans la mêlée où les ennemis lui paraissent en plus grand nombre. – 5. Vorenus ne
reste pas alors à l’intérieur des remparts, mais craignant l’opinion générale, il le suit de près. 6. Pullon
lance un javelot et transperce un soldat qui de la mêlée court sur lui ; – celui-ci frappé et tué, les ennemis le
couvrent de leurs boucliers ; tous ensemble, ils lancent des traits sur Pullon et ne lui laissent pas la
possibilité d’avancer. – 7. Le bouclier de Pullon est transpercé et un dard s’enfonce dans son baudrier ;
embarrassé, il est entouré par les ennemis. – 8. Vorenus, son émule, s’élance à son secours et lui porte de
l’aide dans ses difficultés. – 9. Vers ce dernier tout de suite toute la multitude se tourne, laissant là Pullon ;
ils croient que Vorenus est percé d’un dard. – 10. Celui-ci combat avec son épée et, en ayant tué un,
repousse un peu les autres. Tandis qu’il lutte avec acharnement, entraîné par son élan dans un lieu en
contre-bas, il tombe. – 11. Il est entouré à son tour. Pullon va à son secours et, sains et saufs, après avoir mis
à mort un certain nombre d’ennemis, ils rentrent tous deux, très honorablement, dans les retranchements.
42. – PRÉPARATIFS DE GUERRE
1. César, mis au courant par Crassus, ordonne qu’en l’attendant, car il était loin, on construise des navires
de guerre sur la Loire, fleuve qui se jette dans l’Océan, qu’on lève des rameurs dans la province et qu’on se
Quatrième – 96
procure des matelots et des pilotes. – 2. Les Vénètes, ainsi que tous les autres peuples, quand ils apprennent
l’arrivée de César, comme d’ailleurs il se rendaient compte de la gravité de leur crime (n’avaient-ils pas
retenu et chargés de fers des ambassadeurs, titre que toutes les nations ont toujours regardé comme sacré
et inviolable ?), font des préparatifs de guerre proportionnés à un si grand péril et pourvoient
principalement à l’équipement de leurs navires ; leurs espoirs étaient d’autant plus forts que la nature de
leur pays leur inspirait beaucoup de confiance.
44. – DISPOSITIONS DE CÉSAR
1. En conséquence, il envoie son légat T. Labiénus avec de la cavalerie chez les Trévires, peuple voisin du
Rhin. – 2. Il lui donne mission d’entrer en contact avec les Rémois et les autres Belges et de les maintenir
dans le devoir, de barrer la route aux Germains, que, disait-on, les Belges avaient appelés à leur aide, s’ils
essaient de forcer avec leurs bateaux le passage du fleuve. – 3. P. Crassus reçoit l’ordre de partir pour
l’Aquitaine avec douze cohortes légionnaires et une importante cavalerie, afin d’empêcher que les peuples
de ce pays n’envoient des secours aux Gaulois et que deux si grandes nations ne s’unissent. – 4. Le légat Q.
Titurius Sabinus est envoyé avec trois légions chez les Unelles, les Coriosolites et les Lexovii, avec charge
de tenir leurs troupes en respect. – 5. Il donne au jeune D Brutus le commandement de la flotte et des
vaisseaux gaulois, avec l’ordre de partir le plus tôt possible chez les Vénètes. Lui-même se dirige de ce côté
avec l’infanterie.
46. – INFÉRIORITÉ DES VAISSEAUX ROMAINS
1. Quand notre flotte se rencontrait avec de pareils vaisseaux, elle n’avait d’autre avantage que sa rapidité
et l’élan des rames, tout le reste était en faveur des navires ennemis, mieux adaptés à la nature de cette mer
et à ses tempêtes. – 2. En effet, nos éperons ne pouvaient rien contre eux, tant ils étaient solides ; – la
hauteur de leur bord faisait que les traits n’y atteignaient pas aisément, et qu’il était difficile de les
harponner. – 3. Ajoutez à cela qu’en filant sous le vent, lorsque celui-ci devenait violent, il leur était d’une
part plus facile de supporter les tempêtes, qu’ils pouvaient d’autre part mouiller sur des bas-fonds en toute
sécurité, enfin que, si le reflux les laissait, ils n’avaient rien à craindre des rochers et des écueils : toutes
choses qui constituaient pour nos vaisseaux un redoutable danger.
48. – VERCINGÉTORIX – SOULÈVEMENT DE LA GAULE
1. Vercingétorix, fils de Celtillos, Arverne, jeune homme qui était parmi les plus puissants du pays (dont le
père avait eu l’empire de la Gaule et avait été tué par ses compatriotes parce qu’il aspirait à la royauté),
convoqua ses clients et n’eut pas de peine à les enflammer. – 2. Quand on connaît son dessein, on court aux
armes. – 3. Gobannitio, son oncle, et les autres chefs, qui n’étaient pas d’avis de tenter la chance de cette
entreprise, l’empêchent d’agir ; on le chasse de Gergovie. Pourtant, il ne renonce point, et il enrôle dans la
campagne des miséreux et des gens sans aveu. – 4. Après avoir réuni cette troupe, il convertit à sa cause
tous ceux de ses compatriotes qu’il rencontre ; il les exhorte à prendre les armes pour la liberté de la Gaule.
– 5. Il rassemble de grandes forces, et chasse ses adversaires (qui, peu de jours avant, l’avaient chassé lui-
même) de la cité. – 6. Ses partisans le proclament roi. – 7. Il envoie des ambassades partout : il les supplie
de rester fidèles à la parole jurée.
50. – BATAILLE DE LUTÈCE
1. Au lever du jour, tous les nôtres avaient franchi le fleuve, et on voyait en face la ligne ennemie. –
2. Labiénus, adressant la parole à ses soldats, les exhorte à se souvenir de leur valeur si souvent éprouvée
et de tant de glorieuses batailles, enfin à se conduire comme si César en personne, lui qui maintes fois les
avait menés à la victoire, assistait à la bataille, puis il donne le signal du combat. – 3. Au premier choc, à
l’aile droite, où avait pris position la septième légion, l’ennemi est enfoncé et mis en déroute ; – 4. À gauche,
où était la douzième, les premiers rangs ennemis avaient été abattus par les javelots ; mais le reste opposait
une résistance farouche. – 5. Pas un n’eût pu être soupçonné de songer à fuir. – 6. Le chef ennemi,
Camulogène, était là auprès des siens, et les encourageait. – 7. Les ennemis furent tous enveloppés et
massacrés. Camulogène partagea le sort commun.
52. – SIÈGE D’ALÉSIA (suite)
1. La ville proprement dite était au sommet d’une colline, à une grande altitude, en sorte qu’on voyait bien
qu’il était impossible de la prendre autrement que par un siège en règle. – 2. Le pied de la colline était de
deux côtés baigné par des cours d’eau. – 3. En avant de la ville une plaine s’étendait, sur une longueur
d’environ trois milles. – 4. De tous les autres côtés la colline était entourée à peu de distance de hauteurs de
la même altitude. – 5. Au pied du rempart, le flanc oriental de la colline était occupé par les troupes
gauloises, et elles avaient creusé un fossé et construit un mur grossier d’une hauteur de six pieds.
53. – SIÈGE D’ALÉSIA (suite)
1. Vercingétorix décide de faire partir nuitamment tous ses cavaliers avant que les Romains n’achèvent
leurs travaux d’investissement. – 2. En se séparant (des cavaliers), il leur donne mission d’aller chacun dans
leur pays et d’y réunir pour la guerre tous les hommes en âge de porter les armes. – 3. Il leur expose ce
qu’ils lui doivent, et les conjure de songer à son salut, de ne pas le livrer aux tortures de l’ennemi, lui qui a
tant fait pour la liberté de la patrie. – 4. Il leur montre que s’ils ne sont pas assez actifs, quatre-vingt mille
Quatrième – 97
hommes d’élite périront avec lui. – 5. D’après ses calculs, il dit qu’il a tout juste trente jours de froment,
mais il est possible, en se rationnant, de subsister un peu plus longtemps encore.
55. – LES TRAVAUX DES ROMAINS (suite)
1. Ayant laissé un espace, il creusa deux fossés larges de quinze pieds et chacun de profondeur égale ; il
remplit le fossé intérieur, dans les parties qui étaient en plaine et basses, d’eau qu’il dériva de la rivière. –
2. Derrière ces fossés, il construisit un terrassement surmonté d’une palissade, dont la hauteur était de
douze pieds. – 3. Il compléta celle-ci par un parapet, et disposa, à la jonction de la terrasse et des panneaux
de protection, des chevaux de frise qui, pointés vers l’ennemi, devaient lui rendre l’escalade plus malaisée ;
et il éleva sur toute la périphérie de l’ouvrage des tours distantes entre elles de quatre-vingts pieds.
1. – ÉNÉE EN ITALIE
traduction non disponible
2. – UNE NOURRICE ORIGINALE
traduction non disponible
3. – FONDATION DE ROME
traduction non disponible
4. – LA SAGE LUCRÈCE
1. Tarquin le Superbe assiégeait Ardéa, capitale des Rutules. Ses fils, Sextus et Aruntius, et son neveu
Tarquin Collatin se trouvaient dans le camp. – 2. Tandis que ceux-ci discutaient des vertus de leurs épouses,
chacun prétendant que la sienne était la plus digne, Collatinus les engagea à monter tout de suite sur leurs
chevaux et à aller surprendre leurs épouses : ils jugeraient eux-mêmes à laquelle revenait le prix de vertu. –
3. Rendus donc, sur leurs chevaux, aussitôt qu’ils furent à Rome, ils trouvèrent les conjointes de Sextus et
d’Aruntius attablées devant un festin magnifique ; l’épouse de Collatinus fut rejointe parmi ses servantes,
occupée de besogne familiale. – 4. Aussi ils proclamèrent celle-ci la plus sage des trois.
5. – HÉROÏSME D’HORATIUS COCLÈS
traduction non disponible
6. – MÉNÉNIUS AGRIPPA
traduction non disponible
7. – LE NAIN TAGÈS
traduction non disponible
8. – LES LIVRES SIBYLLINS
traduction non disponible
9. – ENTRÉE DES GAULOIS DANS ROME
traduction non disponible
10. – LES HONNEURS DU TRIOMPHE
traduction non disponible
11. – MISSION DE RÉGULUS
1. Les Romains ayant été vaincus à Panhorme par les Carthaginois, Régulus fut envoyé à Rome, au sujet de
l’échange des prisonniers. – 2. Il avait cependant donné sa parole de retourner immédiatement à Carthage,
s’il n’obtenait pas gain de cause. – 3. Introduit donc à la réunion du Sénat, après avoir exposé les conditions
de l’ennemi, il fut interrogé sur son avis. Il refusa de le formuler, sous prétexte qu’il était au pouvoir de
l’ennemi. – 4. Pourtant, comme les sénateurs lui réclamaient avec insistance son avis, il affirma qu’il ne
fallait pas échanger les prisonniers, parce que, disait-il, ses compagnons et lui étaient âgés, tandis que les
Carthaginois étaient très jeunes et vigoureux. – 5. Son avis ayant prévalu, comme son épouse, ses enfants et
ses amis le conjuraient de ne pas s’éloigner de Rome, il dit : «j’ai donné ma parole». – 6. Aussi, revenu à
Carthage, il fut torturé par les plus cruels supplices. – 7. À cette nouvelle, les Romains livrèrent à son
épouse Marcia deux prisonniers, généraux Carthaginois. – Ceux-ci périrent, dit-on, dans les supplices les
plus atroces.
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12. – EXEMPLES DE MODESTIE
traduction non disponible
13. – HANNIBAL APRÈS CANNES
traduction non disponible
14. – MORT D’HASDRUBAL
traduction non disponible
15. – DOULEUR D’HANNIBAL
traduction non disponible
16. – HANNIBAL ET PHORMION
traduction non disponible
17. – HANNIBAL ET SCIPION L’AFRICAIN
traduction non disponible
18. – PLAISANTERIE
1. Lorsque Nasica était venu chez le poète Ennius, il le demanda à la porte. – 2. Or, la servante lui dit que
son maître n’était pas à la maison. – 3. Nasica eut l’impression qu’elle avait répondu ainsi sur ordre de son
maître, et qu’il était à l’intérieur. – 4. Peu de jours après, alors qu’Ennius venait voir Nasica et le demandait
de la porte, Nasica s’écria qu’il n’était pas là. – 5. Alors Ennius : «Quoi ? dit-il, moi, je reconnais ta voix.» –
6. Alors Nasica : «Tu es un impudent : lorsque je te demandais, moi, j’ai cru ta servante qui me disait que tu
n’étais pas chez toi ! Toi, tu ne crois pas à ma propre parole ?»
19. – LA CHUTE DE CARTHAGE
Comme Scipion l’Africain, ayant pris le port de Carthage, faisait irruption dans la ville, les ennemis, reculant
peu à peu, défendaient les rues étroites de la ville contre les envahisseurs. – 2. Or, comme cinquante mille
Carthaginois s’étaient réfugiés dans la citadelle de Byrsa, avec eux entrèrent aussi environ mille Romains,
qui étaient passés à l’ennemi. – 3. Le général de ce dernier, appelé Asdrubal, qui n’était pas celui de la
famille d’Hannibal, avait entrepris non sans courage la défense de la ville. – Mais alors, à l’instigation
d’Asdrubal, tous les Carthaginois qui étaient dans la citadelle, ayant conclu qu’ils auraient la vie sauve, se
rendirent. – 5. Aussi les transfuges (romains), à qui ne restait plus aucun espoir de salut, ayant brûlé la
citadelle, se jetèrent au milieu des flammes. – 6. Quant à la femme d’Asdrubal, restée avec eux jusqu’au
dernier moment dans la citadelle, avec ses vêtements les plus somptueux, elle monta avec ses deux fils au
sommet de la tour. – 7. Et de là, ayant aperçu Asdrubal et Scipion cria de toute la force de sa voix :
«N’hésitez pas, Scipion, à punir de mort Asdrubal, qui a trahi les dieux et la patrie. Quant à toi, Asdrubal, le
plus abject des hommes, va à Rome, pour recevoir la récompense dont tu es digne». – 8. Ayant donc pris et
enfoncé une épée dans la poitrine de ses fils, elle se précipita, du haut de la tour, au milieu des flammes.
20. – CÉSAR ET LES PIRATES
1. Après la mort de Sylla, César, ayant horreur des troubles civils, s’éloignant de Rome, s’embarqua pour
gagner Rhodes, afin d’y étudier les belles-lettres. – 2. Rhodes était en effet, à cette époque, très illustre par
l’enseignement de la philosophie et de l’éloquence. – 3. Or il fut pris par des pirates, qui lui demandèrent
vingt talents. – 4. Mais lui : «Vous ne savez pas, dit-il, qui vous avez pris ! Je paierai cinquante talents». –
5. Comme donc ils en étaient dans la surprise, il dit en souriant : «Mais ensuite je vous ferai crucifier». –
6. Délivré par eux de prison, s’étant rendu à Milet et ayant armé quelques navires, il poursuivit les pirates,
s’en saisit, les débarqua et les fit crucifier.
21. – LE TOMBEAU D’ARCHIMÈDE
traduction non disponible
22. – L’APPÉTIT, MEILLEUR CUISINIER
traduction non disponible
23. – CÉSAR ET LES VOLEURS
traduction non disponible
24. – UN ACHETEUR TROMPÉ
traduction non disponible
25. – UN ACHETEUR TROMPÉ (SUITE)
traduction non disponible
26. – UN ACHETEUR TROMPÉ (SUITE)
traduction non disponible
Quatrième – 99
27. – LES JOYEUX COMPAGNONS
traduction non disponible
28. – LA MORT DE CICÉRON
traduction non disponible
29. – L’AMOUR PATERNEL
traduction non disponible
30. – UN ÉCRIVAIN LATIN À LA CHASSE
traduction non disponible
31. – LES DISCIPLES D’EMMAÜS
Deux des disciples de Jésus allaient à la ville d’Emmaüs, le jour même de la résurrection 1 du Maître. Cette
petite agglomération est à soixante stades à peu près de Jérusalem. Ceux-ci parlaient des événements 2
récents. Or soudain, tandis qu’ils hâtaient le pas 3, Jésus s’approcha d’eux. Mais ils ne le reconnurent pas.
«De quoi parlez-vous, leur dit Jésus, que vous soyez si tristes ?
L’un d’eux, du nom de Cléophas, dit : «Êtes-vous étranger, vous, à Jérusalem, et n’avez-vous pas appris les
événements très récents de cette ville ?» Et Jésus : «Lesquels donc ?» dit-il. – Ils répondirent : «Au sujet de
Jésus de Nazareth, prophète puissant et remarquable, que nos grands prêtres et notables ont crucifié !…»
–––––
1. «Dominus resurrexerat» : en latin on emploie le verbe ; mais en français on préfère le substantif abstrait : «de la
résurrection du Maître». – 2. De même «quæ evenerant», «des événements». – 3. Properare : «hâter le pas» est
l’expression équivalente.
32. – LES DISCIPLES D’EMMAÜS (suite)
Nous, nous pensions qu’Israël serait racheté par Jésus. Or c’est déjà le troisième jour que tous ces
événements ont eu lieu. Cependant des femmes sont allées, à l’aube, au sépulcre, et n’ayant pas trouvé le
corps, elles sont revenues en disant que des anges leur étaient apparus, qui leur avaient dit qu’il était
vivant. Aussi quelques-uns d’entre nous sont allés en hâte au tombeau et ont affirmé que tout était conforme
à la parole des femmes ; lui-même cependant, ils ne l’ont pas trouvé. De ces faits nous restons très
angoissés». Aussi l’étranger leur dit : «Ô les insensés ! Ô les gens à la compréhension lente ! Ces
événements n’ont-ils pas été prédits par les prophètes ? N’a-t-il pas été nécessaire que le Christ souffrît cela
et qu’il entrât ainsi dans la gloire ?»
33. – LES DISCIPLES D’EMMAÜS (suite)
Et il leur interpréta, depuis Moïse jusqu’aux derniers des prophètes, ce qui a été écrit au sujet du Christ. Et
tandis qu’ils approchaient de la bourgade où ils allaient, il fit semblant d’aller plus loin. Mais ils insistèrent
sur leur demande : «Reste avec nous : le jour a déjà baissé et la nuit commence à tomber». Lorsqu’il fut
donc entré chez eux, ils se mirent à table ; et ayant pris du pain, il le bénit, le rompit et en offrit à chacun.
Alors, comme si leurs yeux s’étaient ouverts, ils le reconnurent. Mais lui, tout de suite, il disparut de leur
présence ; et ils disaient, dans leur étonnement : «Nos cœurs n’étaient-ils pas brûlants, tandis qu’il nous
parlait, en route, et qu’il nous expliquait les Écritures ? – Ce fut alors la troisième apparition de Jésus, après
sa résurrection d’entre les morts.
34. – À JÉRUSALEM
Les disciples d’Emmaüs, revenus tout de suite à Jérusalem, trouvèrent les onze rassemblés avec un grand
nombre de disciples. Or ceux-ci dirent que le Maître était ressuscité et qu’il était apparu à Simon Pierre.
Quant à eux, ils racontèrent ce qui leur était arrivé à eux aussi, en chemin, que le Maître reçu à la nuit
s’était mis à table avec eux, et comment ils l’avaient reconnu à la fraction du pain. – Et, tandis qu’ils
racontaient ces faits, Jésus soudain debout leur dit : «La paix soit avec vous ! C’est moi : n’ayez pas peur !»
Mais eux, dans un grand trouble et une violente terreur, pensèrent qu’un esprit leur apparaissait.
35. – VISITE IMPRÉVUE
Les disciples étant dans un trouble violent, Jésus leur dit : «Pourquoi êtes-vous troublés et des pensées
diverses sont-elles en vous ? Voyez mes mains et mes pieds ! Touchez ! Un esprit n’a ni chair ni os, comme
vous voyez que j’en ai». Tandis qu’il disait ces paroles, ils touchèrent les pieds et les mains. Dans leur joie
pourtant comme ils hésitaient encore à croire, Jésus dit : «Avez-vous quelque chose que je puisse manger ?»
– «Oui», disent-ils. Et aussitôt ils lui présentèrent une partie d’un poisson frit et un rayon de miel. – Et, en
ayant mangé sous leurs regards, il leur en donna les restes. Et il dit : «Voici les paroles que je vous ai dites,
lorsque j’étais avec vous : Il est nécessaire que s’accomplissent tous les faits qui sont écrits, à mon sujet,
dans la Loi de Moïse, dans les psaumes et dans les livres des prophètes» et, tandis qu’ils écoutaient, il leur
interpréta les Écritures.
Quatrième – 100
36. – LE DOUTE DE THOMAS
Comme il était tard, un jour de sabbat, et que, de crainte des Juifs, les disciples réunis avaient fermé les
portes, Jésus se tint debout, au milieu d’eux, et dit : «La paix soit avec vous !» Et il leur montra en même
temps ses mains et son côté. Quant à eux, à la vue du Maître, ils éprouvèrent une joie très vive. Il leur dit,
de nouveau : «La paix soit avec vous ! Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie». Et, soufflant
sur eux, il dit : «Recevez le Saint-Esprit : ceux dont vous remettrez les péchés, ils sont remis ; et ceux dont
vous les retiendrez, ils sont retenus». – Or Thomas n’était pas présent, lorsque vint Jésus. Donc les autres
disciples lui dirent : «Nous avons vu le Maître !» Mais lui : «Si je ne vois pas de mes yeux les blessures des
clous, et si je ne mets pas mon doigt dans ses plaies et ma main dans son côté, je ne croirai pas !»
37. – LE DOUTE DE THOMAS (suite)
Huit jours après, les disciples s’étant de nouveau réunis et Thomas étant présent, les portes fermées,
soudain Jésus se tint debout, au milieu d’eux et dit : «La paix soit avec vous !» Et, tourné vers Thomas :
«Mets ton doigt ici dedans, Thomas, dit-il : vois mes mains et mes pieds ! Approche ta main de la plaie de
mon côté : ne sois pas incrédule mais fidèle !» Et Thomas «Vous êtes, dit-il, mon Seigneur et mon Dieu !»
Jésus lui dit : «Parce que tu m’as vu, Thomas, tu as cru ! Bienheureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru !»
38. – PREMIÈRE APPARITION
Marie-Madeleine était debout, près du tombeau du Maître, à l’extérieur, inondée de larmes. Or, en pleurant,
elle se penche vers le sépulcre et regardant devant elle, elle voit deux anges en vêtements blancs, assis, l’un
du côté de la tête, l’autre aux pieds de l’endroit où Jésus avait été placé. – Ils lui disent : «Femme, pourquoi
pleures-tu ?» Marie répond : «Parce qu’ils ont emporté mon Maître et je ne sais pas où ils l’ont mis». Et,
derrière elle, quelqu’un se tint debout et dit : «Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ?» Et Marie,
pensant que c’était le gardien du cimetière : «Si c’est vous qui l’avez emporté, dit-elle, dites-moi où vous
l’avez mis et je l’emporterai». Jésus dit : «Marie !» Et celle-ci, s’étant retournée, dit : «Rabboni !» (c’est-à-
dire «Maître !») – «Ne me touche pas, dit Jésus, car je ne suis pas encore monté auprès de mon Père. Mais
va trouver mes frères et dis-leur : «Jésus va tout de suite monter auprès de son Père et de notre Père…»
39. – LA PÊCHE MERVEILLEUSE
Simon Pierre et Thomas, appelé Didyme, Nathanaël de Cana en Galilée, et les fils de Zébédée et deux autres
disciples de Jésus s’étaient réunis près du lac de Tibériade. Simon Pierre dit : «Je vais à la pêche !» Les
autres répondirent «Nous venons, nous aussi, avec toi !» – S’étant donc embarqués, ils ne prirent rien, cette
nuit-là. – Or, à l’aube, voilà quelqu’un debout sur le rivage : les disciples ne le reconnurent pas. Il leur dit
«Avez-vous pris quelque chose, les jeunes gens ?» – «Rien du tout !» disent-ils. – «Jetez à droite de la
barque», dit il. – Ils jetèrent donc le filet ; et, par le fait de la multitude de poissons qu’ils avaient pris, ils ne
pouvaient plus retirer le filet. Pierre, ayant entendu dire que c’était Jésus, ayant mis sa tunique (car il était
nu), descendit dans la mer. Lorsqu’ils eurent abordé, ils retirèrent à terre le filet rempli de cent cinquante-
trois grands poissons. – Jésus prit du pain et le leur donna. – C’était alors la troisième apparition de Jésus à
ses disciples, après sa résurrection d’entre les morts.
40. – SUR LA MONTAGNE
Les onze se rendirent sur la montagne de Galilée, comme Jésus le leur avait recommandé. En le voyant, ils
l’adorèrent. Pourtant certains d’entre eux doutèrent (que ce fût lui). Jésus, s’approchant d’eux, dit : «Toute
puissance m’a été donnée au ciel et sur la terre : allez donc, enseignez toutes les nations ; baptisez-les au
Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Je serai
avec vous, pour vous aider, jusqu’à la consommation de l’univers».
41. – SAINT HILAIRE DE POITIERS
Hilaire, né à Poitiers d’une famille noble, s’appliqua dès sa jeunesse à l’étude de l’éloquence. Il acquit une
réputation telle qu’à trente ans, à la fleur de son âge, il passa 1 pour l’un des hommes les plus savants de
cette époque. Élevé dans les superstitions du paganisme 2, il arriva par degrés à la connaissance de la
doctrine chrétienne3. – Dans la suite, devenu évêque de Poitiers 4, attaquant avec le plus vif acharnement
l’arianisme5, et chassé de sa ville et de son église, il connut, loin de sa patrie, toutes les rigueurs, les
privations et la faim.
–––––
1. Traduire par le passé simple, suivant la règle connue des consécutives. – 2. Paganorum, mot concret en latin, doit être
traduit par le mot abstrait «du paganisme». – 3. De même christianorum par «chrétienne». – 4. De même Pictaviensium,
«des Poitevins» doit être traduit par «de Poitiers». – 5. De même Arii hæresim par «l’arianisme».
42. – SAINT HILAIRE DE POITIERS (suite)
Hilaire, demeuré quatre ans en Phrygie, écrivit un traité très remarquable sur la Trinité ; la victoire lui étant
désormais assurée, alors enfin il cessa la lutte. – Au concile des évêques à Séleucie, il soutint la saine
doctrine de l’Église, avec un zèle admirable. Il revint alors en France et fut reçu avec un enthousiasme et
une allégresse unanimes. Après avoir passé le reste de sa vie à instruire ses diocésains 2 et à écrire des
ouvrages très appréciés de tous, il mourut à l’âge de quarante-huit ans.
Quatrième – 101
–––––
1. En français, on emploie le mot abstrait : «la lutte». En latin, les classiques employaient le verbe concertare, qui est
concret. – 2. Sui, pour un évêque, ce sont ses diocésains ; pour un général, ses soldats ; pour un père, ses enfants.
43. – SAINT AMBROISE
Où naquit Ambroise ? À Arles, à Lyon ou à Trêves ? Les historiens sont dans le doute. Dès la fin de ses
études dans les matières que l’on enseignait d’ordinaire aux enfants, il se porta avec passion vers la
magistrature et le barreau. Pour l’éclat de ses facultés intellectuelles et de son instruction, il ne le cédait en
rien aux hommes les plus savants : à tous ceux qui étaient à même de porter un jugement sur la qualité de
l’esprit et l’étendue de la science, il parut digne de leur amitié. Il fut nommé évêque de Milan, pour
succéder à l’arien Auxence. Il fut assurément tout à fait digne de ses hautes fonctions ; défenseur de la foi
contre les hérétiques et de la discipline de l’Église, il se consacra tout entier à l’instruction de son peuple et
de son clergé. Il eut surtout la gloire de gagner au Christ saint Augustin.
44. – SAINT JÉRÔME
Contemporain de saint Ambroise, saint Jérôme naquit sur les confins de la Pannonie et de la Dalmatie, à
Stridon. Après des années d’une jeunesse assez orageuse, reconnaissant ses fautes, désabusé des mœurs du
monde et de ses faux plaisirs, il fut dans le désert de Chalcis, dans des jeûnes d’une semaine, dans la prière
et l’étude, un moine de vie austère et dépourvue de tout. Il sortit de sa solitude, pour tenter d’apaiser le
schisme très grave de Mélèce : ce ne fut pas long : il ramena les dissidents à l’unité primitive.
45. – SAINT JÉRÔME (suite)
Jérôme, d’une science étendue et sûre, fut d’une immense utilité au pape Damase dans la lutte contre les
hérétiques. Ce dernier, ainsi qu’Augustin, avait souvent recours à lui, sur les passages les plus difficiles de
la Bible. D’ailleurs, pour que l’on ne trouve pas étonnant que le pape lui-même et Augustin, ce théologien
d’élite, eussent coutume de recourir à cet homme très remarquable, il est nécessaire de nous rappeler que
des livres d’une valeur singulière touchant les Saintes Lettres furent écrits par saint Jérôme. Entre autres la
traduction des livres sacrés qui porte le nom de «la Vulgate». L’Église lui a décerné le titre de «très grand
docteur». – À la mort du pape Damase, il quitta Rome pour parcourir la Palestine. Il termina dans les
exercices de la piété sa vie d’humilité et de parfaite austérité.
46. – SAINT AUGUSTIN
Augustin naquit d’une famille honorable, à Tagaste. Ce village, non loin d’Hippone, porte aujourd’hui le nom
de Souk-Arras. Monique, sa mère, femme d’une vertu éminente, fut l’honneur de son sexe et le modèle le
plus accompli des mères et des épouses. – Elle l’éleva donc d’une façon parfaite. Si l’on a transmis le
souvenir de ses égarements, il fut ramené par Ambroise à la pure doctrine de l’Église et à des mœurs tout à
fait saines. Aussi, baptisé en 395, à la grande joie de sa mère et de tous les fidèles, il commença à se révéler
un chrétien d’élite.
47. – SAINT AUGUSTIN (suite)
La mort de sa mère fut pour Augustin une telle douleur qu’il la pleura jusqu’au dernier de ses jours. Sa vie
fut, dès lors jusqu’à la fin, celle d’un saint. Retiré dans un monastère qu’il avait lui-même fondé, il attirait un
grand nombre de fidèles qui venaient le consulter. – Devenu plus tard évêque d’Hippone, il fut un modèle de
tempérance et d’humilité, poursuivit sans relâche les hérétiques par ses discours et ses écrits et délivra
presque entièrement l’Afrique des hérésies. II mourut en récitant les psaumes de la pénitence et en versant
des torrents de larmes, à l’âge de soixante-treize ans, dans la trente-septième année de son épiscopat.
48. – SAINT LÉON LE GRAND
Léon, né à Rome d’une famille noble, fut versé dès sa jeunesse dans les lettres profanes et initié à la science
sacrée. – En 440, il fut élu au souverain pontificat. – À cette époque, les barbares, les hérétiques, la discorde
civile, la corruption, l’appât de toutes les convoitises, tout conspirait à la ruine de la société. Il s’adonna
entièrement à la répression des vices, à l’endiguement des passions, à l’extirpation de l’erreur. On cite son
soin tout à fait étonnant, sa sagesse et son prestige.
49. – SAINT LÉON LE GRAND (suite)
Le peuple chrétien fut l’objet des soins assidus du pape Léon. Il confirma les décrets du concile de
Chalcédoine convoqué par lui et dans lequel Eutychès et Nestorius avaient été condamnés. De même il
arrêta en outre Attila, ce «fléau de Dieu» comme s’appelait lui-même le roi des Huns ; plus tard, ce fut
encore Genséric menaçant de détruire Rome, que la force étonnante de son prestige arrêta. Il mourut dans
la force incomparable de ses facultés intellectuelles et la remarquable distinction de sa valeur morale.
50. – SAINT BASILE
Dès son jeune âge, Basile avait acquis, avec le renom de brillantes dispositions intellectuelles, toutes les
connaissances qui font l’homme cultivé. Littérateur très érudit, orateur distingué, écrivain à la fois de goût
et de passion et, plus tard, moine et évêque, Basile fut le type et comme le moule de ces évêques créateurs
Quatrième – 102
de la civilisation chrétienne primitive. Devenu évêque de Césarée, il ne cessa d’être le défenseur intrépide
de la foi de Nicée, comme ses écrits en témoignent.
51. – SAINT JEAN CHRYSOSTOME
Jean naquit à Antioche, célèbre, à cette époque, et où venaient en foule les hommes les plus savants. Dès
qu’il fut sorti de l’enfance et de ces études par lesquelles on cultive l’esprit des jeunes gens, il eut cette ville
même comme maîtresse de philosophie et d’éloquence. Dans ces deux branches, il montra une passion égale
à sa gloire, qui fut tout à fait singulière. Devenu prêtre, il fut initié à la direction des fidèles et commença à
l’emporter sur tous par l’éclat de sa parole, à tel point que le peuple d’Antioche ne se rassasiait jamais de
l’entendre. Aux jours nombreux de tristesse et de deuil, leur ville trouva en Jean un merveilleux consolateur.
52. – SAINT ATHANASE
Athanase eut une connaissance remarquable de la science sacrée, beaucoup de goût pour écrire, une
pratique rare de la dialectique. – On rapporte qu’Alexandrie était, à cette époque, pleine d’écoles où l’on
enseignait les sciences sacrées. Très nombreux étaient ceux qui les cultivaient avec passion. Aussi les
évêques trouvèrent, à Nicée, en la personne d’Athanase, un insigne porte-parole de la foi. Dans tous ses
écrits, il fit une réfutation limpide des hérésies. – Condamné plusieurs fois à l’exil, il mourut dans la
quarante-septième année de son épiscopat.
Quatrième – 103