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LA MESURE DU DEVELOPPEMENT DURABLE

Ezzeddine M’BAREK
Statisticien économiste et enseignant à l’INTES

INTRODUCTION
Le développement est une notion très discutée par les économistes des
pays en voie de développement durant la seconde moitié du siècle
passé et ce après l’indépendance de la plupart des pays colonisés.
Les nouveaux pouvoirs en place cherchaient une stratégie miracle qui
pourrait aboutir très vite à une croissance économique en multipliant
les expériences qui n’arrivaient guère à une solution satisfaisante et
surtout durable.
Les pays occidentaux après deux grandes guerres meurtrières et
destructives cherchaient à développer leurs économies en se basant sur
une industrialisation à outrance qui gaspillent beaucoup de ressources
naturelles tout en mettant la vie humaine sur terre en danger à cause de
la pollution, des déchets toxiques et de l’effet de serre.
Le développement qui dépasse la notion de croissance économique
(variation du PIB) et englobe entre autres le naturel, l’humain, le
culturel, l’écologique et le social se trouve menacé dans sa durabilité.
Les instances internationales et l’ensemble des pays du globe ont mis
des stratégies visant à remédier à cette situation inquiétante pour
sauver le développement et pérenniser une vie agréable sur la planète
terre.
Les études et les recherches reviennent en force à partir des années 80
du siècle passé pour mesurer le développent qualifié de durable en
s’appuyant soit sur des indicateurs et des indices, soit sur l’évaluation
du contenu de ses composantes en capitaux à savoir l’approche par
capitaux.

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1. CONCEPT DU DEVELOPPEMENT DURABLE

Le développent durable est un développement qui dépasse la notion de


la croissance économique (mesurée par le PIB) en intégrant ce qu’on
appelle le bien- être. C’est un développement qui assure la durabilité
de la richesse d’un pays donné tout en augmentant et améliorant le
bien-être social de la population actuelle et dans le futur en conservant
au mieux les ressources disponibles.
Le développement durable se distance actuellement de la vision
purement écologique et environnementale pour contenir de nouveaux
concepts tels que le capital social, le capital humain, le capital
environnemental, le capital naturel, le capital physique, la richesse
nationale, le bien-être social, etc.
Philippe HERTIG (2011) montre que le développement durable a
pour objectif ‘’ d’assurer une production de richesse permettant de
satisfaire les besoins de la population, tout en réduisant les inégalités
sociales et en évitant de dégrader l’environnement’’ et que c’est un
projet multidimensionnel et un concept discuté. En effet d’après le
même auteur le développement durable apparait comme ‘’ la
résultante de la combinaison de plusieurs champs de réflexions à la
fois complémentaires et contradictoires’’.
La définition du développement durable trouve son origine dans le
(rapport Brundtland, 1987) et a été formalisée à l’occasion du
sommet de la terre à Rio de Janeiro (Brésil) en 1992 ‘’ le
développement durable est un développement qui répond aux besoins
du présent sans compromettre la capacité des générations futures de
répondre aux leurs’’.
Pour Audigrer, Bugnard et Hertig (2011), le développement durable se
situe à l’intersection de trois cercles représentant l’économie,
l’environnement et le social. Le développement durable est devenu
alors un processus économiquement efficace, socialement équitable et
écologiquement soutenable.
Le développent durable a une histoire et a passé par plusieurs étapes
avant de se concrétiser dans les faits et avoir une certaine autonomie
scientifique :
- 1968 : Le Club de Rome est créé, proposition d’un modèle de
développement plus orienté vers le coté social et environnemental.

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- 1972 : La Conférence des Nations Unies sur l’Environnement
(UNCHD), à Stockholm, la naissance du premier programme onusien
sur l’environnement (UNEP) et l’approbation de la Déclaration sur
l’Environnement Humain.
- 1987 : La Commission Mondiale pour l’Environnement et le
Développement (commission Brundtland), publie un rapport sur le
développement durable avec une première définition.
-1990 : Le Conseil International pour les Initiatives
Environnementales Locales (ICLEI), participe à la rédaction du
chapitre 28 de l’Agenda 21 de Rio.
- 1992 : La Conférence des NU sur l’Environnement et le
Développement (UNCED), Sommet de la terre à Rio, approbation de
la Déclaration de Rio et l’Agenda 21, la Commission des Nations
Unies pour le Développement Durable (UNCSD) est instituée.
-1997 : Le sommet de la terre +5 à New York, 3ème Conférence des
Parties à Kyoto, le Protocole de Kyoto.
-2000 : 3ème Conférence européenne des villes durables à Hannover,
Le Sommet du Millénaire des Nations Unies à New York
2002 : 1er World Urban Forum à Nairobi, Sommet Mondial pour le
Développement à Johannesburg, approbation de la Déclaration du
Développement Durable et de son Plan d’action.
-2003 : Conférence sur la Gouvernance Environnementale et la
Société Civile à Bruxelles, 3ème Forum Mondial sur l’Eau à Kyoto,
2ème Conférence des Gouvernements Régionaux pour le
Développement Durable à Sébastien, 3ème Conférence des
Gouvernements Régionaux pour le Développement Durable à Perth,
Congrès Mondial sur l’Action 21 Locale à Athènes.
-2004 : Conférences Européenne sur les Energies Renouvelables à
Berlin, 19ème session du Forum Global sur la Biodiversité à Kuala
Lumpur, Conférence Mondiale sur les Energies Renouvelables à
Bonn.
2. MESURE DU DEVELOPPEMENT DURABLE
Pour rendre le concept du développement durable opérationnel dans
les pratiques des politiques publiques il est nécessaire de passer par
l’étape de mesure de ses composantes.
En effet, le concept du développement durable comme le montre
Candice STEVENS (2006) ‘’…englobe trois dimensions du bien-être
-économique, environnementale et sociale- unies par un jeu de
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synergies et d’arbitrages complexes’’ mettant en relief des interactions
réciproques à travers des variables d’états. On peut citer entre autres :
- les effets de l’activité économique sur l’environnement :
utilisation des ressources, rejets des déchets,….
- Les services apportés à l’économie par l’environnement :
ressources naturelles, contributions à l’efficience économique et
à l’emploi,…
- Les services apportés à la société par l’environnement : accès
aux ressources, contributions à la santé et aux conditions de vie
et de travail.
- Les effets des variables sociales sur l’environnement :
changements démographiques, modes de consommation,
éducation,….
- Les effets des variables sociales sur l’économie : structure de la
main-d’œuvre, de la population et des ménages, éducation et
formation, niveaux de consommation,…
- Les effets de l’activité économique sur la société : niveaux de
revenu, équité, emploi.
La mesure du développement durable constitue pour les chercheurs un
grand défi au même titre que les pouvoirs publics et les instances
internationales et régionales car elle implique un programme de
grande ampleur et un besoin d’informations multiples et diversifiées
compte tenu de l’existence de plusieurs dimensions et facettes.
La première tentative de mesure s’est principalement basée sur une
batterie d’indicateurs et d’indices (simples ou synthétiques) qui
peuvent suivre le développement dans le temps.
La deuxième tentative récente a utilisé le concept du capital pour
mesurer le développement durable dans sa globalité en tant qu’une
richesse.
2.1 Mesure du développement durable à partir des indicateurs
Pour suivre et mesurer le progrès accompli au niveau du
développement durable dans le temps, la plupart des pays élabore
certains indicateurs pertinents compte tenu de leur stratégie.
Ils utilisent des indicateurs simples pour se renseigner sur l’évolution
et la tendance de certain aspect du phénomène ou des indicateurs et
des indices plus détaillés pour faire des études plus approfondies.
La méthode la plus utilisée consiste à sélectionner et recenser certains
indicateurs pour chaque dimension du développement durable à
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savoir, économique, sociale et environnementale. Ces indicateurs
peuvent être résumés en des indicateurs fondamentaux dont leur
nombre est réduit.
L’OCDE propose la série suivante comme indicateurs fondamentaux :
Thème ou composante du DD Indicateurs
Actifs environnementaux
Qualité de l’air Indice d’émission de gaz à effets
de serre et émission de CO2
Ressources en eau Intensité de l’utilisation de l’eau
Ressources énergétiques Consommation des ressources
énergétiques
Biodiversité Superficie des zones protégées
Actifs économiques
Actifs produits Volume du stock de capital net
Actifs de R-D Taux de croissance de la
productivité multifactorielle
Actifs financiers Actifs étrangers nets et balance
des opérations courantes
Capital humain
Stock de capital humain Proportion de la population
diplômée du 2ème cycle du
secondaire
Investissements dans le capital Dépenses d’éducation
humain
Dépréciation du capital humain Taux et niveau de chômage
Consommation Dépenses de consommation finale
des ménages
Intensité de production de déchets
urbains
Distribution du revenu Coefficient de Gini
Santé Espérance de vie à la naissance
Qualité de l’air en ville
Statut professionnel/emploi Rapport emploi/population
Education Taux de scolarisation
Source : OCDE(2001).Développement durable. Les grandes
questions.

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Au point de vue comptable, il est difficile de prendre en considération
simultanément les trois dimensions du développement durable.
La plupart des approches mises en place néglige les aspects d’ordre
environnemental et social compte tenu de non disponibilité des
données chiffrées en la matière.
Il en reste néanmoins que la dimension sociale s’avère difficilement
mesurable et se heurte à des problèmes d’ordre méthodologique,
théorique et pratique.
Certains indicateurs sont synthétiques ou composites comme le
Produit Intérieur Brut par tête corrigé de la dépréciation du capital
naturel (PIB vert), l’épargne nette ajustée ou épargne véritable
(épargne nette + les dépenses d’éducation – la consommation de
capital fixe et des dommages aux ressources naturelles), l’empreinte
écologique (surface nécessaire à la production des principales
ressources consommées par une population donnée et à l’absorption
des déchets), l’indice de développement humain(IDH) (niveau de vie,
niveau d’éducation et niveau de santé), l’indice de pauvreté humaine
(IPH), l’indicateur de progrès véritable (IPV) ( tient compte du coût de
l’épuisement des ressources, du coût du crime, du coût de la
destruction de la couche d’ozone, du coût des fractures familiales, du
coût des pollutions de l’air, de l’eau, sonore, etc.), l’ISEW ou Index of
Sustainable Economic Welfare ( indice monétaire corrigeant le PIB),
le GPI ou Genuine Progress Indicator (calculé depuis 1995 pour les
USA, c’est un dérivé de l’ISEW), le MDP ou Measure of Domestic
Progress (proche du GPI, version britannique), l’indicateur de bien-
être économique et social de Osberg et Sharpe (c’est une moyenne de
quatre indicateurs de base), le HWI ou Human Well-Being Index (
indicateur proposé par Prescott-Allen).
Pour le cas tunisien et d’après l’étude de Nouri Soussi (2009) de
l’Observatoire Tunisien de l’Environnement et du Développement
Durable (OTEDD), les indicateurs sont structurés selon le cadre
Pression (les causes des changements environnementaux)- Etat (les
effets et les impacts) – Réponse (les actions et les politiques à mettre
en place pour faire face aux changements induits) qui suit la logique,
cause - effet- réponse sociale. En effet, il y a des interactions
réciproques entre les trois compartiments : Pressions (l’activité
humaine en rapport avec le monde réel), Etats (la pression qui affecte
les ressources naturelles telles que l’eau, le sol, l’air, la biodiversité et
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l’écosystème) et Réponses (de la société et des acteurs du
développement durable : administrations, ménages, entreprises,
ONGs).
Selon le même auteur, la Tunisie a pris comme base les indicateurs
des Nations Unies (134) et les indicateurs de la Commission
Méditerranéenne de Développement Durable (130) pour arriver à 120
indicateurs pertinents de développement durable pour le cas tunisien
et ce après la réalisation d’un test national de pertinence. Les 120
indicateurs sont ventilés en indicateurs pertinents prioritaires de
développement durable (45), indicateurs régionaux d’amélioration des
conditions de vies (50) et indicatrices sectoriels (25).
Pour l’élaboration des indicateurs du développement durable,
l’OTEDD dispose d’une base de données nommée GIED.
Les indicateurs du transport durables à titre d’exemple se présentent
comme suit :
Dimension Indicateurs
Economique Part du transport collectif dans le transport urbain
de passagers
Part du transport ferroviaire dans le transport urbain
de passagers
Part du transport collectif dans le transport
interurbain de passagers
Part du transport ferroviaire dans le transport
interurbain de passagers
Taux des études d’opportunité de projets
d’infrastructure ayant intégré le coût des
externalités
Taux des entreprises publiques ayant une rentabilité
financière positive
Part du transport ferroviaire de marchandises
Part des opérateurs logistique dans la VA du secteur
transport/logistique
Taux de conteneurs transportés par voie ferrée
Taux de réalisation des projets d’infrastructures de
transport
Taux des opérateurs de transport intérieur adhérents
au programme de mise à niveau

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Valeur des investissements approuvés dans le cadre
du programme de mise à niveau
Environnement Part de la consommation énergétique finale du
transport routier
Part des énergies alternatives dans la consommation
du secteur
Taux de mortalité totale directement liée aux
émissions du trafic routier taux des émissions de
CO2 dues au transport en tonne/hab./an
Part de la population surexposée au bruit
Taux de renouvellement du parc de véhicules
Part des véhicules en diesel dans les nouvelles
immatriculations
Part du transport de marchandises pour compte
d’autrui
Taux de retour à vide des camions
Part du transport des carburants par pipe
Taux d’occupation des voitures
Social Nombre de km de zones piétonnes dans les villes
Dispositif d’incitation des entreprises à recourir au
télétravail
Taux de croissance du nombre de tués sur les routes
Taux de mortalité sur les routes par million d’hab.
Taux de mortalité sur les routes par millier de
véhicules
Taux de mortalité sur les routes par millier de
permis de conduire
Source : OTEDD, 2013
2.2 Mesure du développement durable selon l’approche par
capitaux
Traditionnellement, le capital constitue un facteur de production de
biens et services échangés sur le marché. Pour mesurer le
développement durable qui englobe des dimensions sociale et
environnementale, il est opportun d’élargir la signification du capital
pour atteindre les biens et services non échangeables sur les marchés.
Selon l’approche par capitaux, le capital est un ensemble d’actifs qui
se renouvelle continuellement en se projetant dans le futur. Elle est

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donc une richesse qui améliore sans cesse le bien-être social sur une
longue période (durabilité).
On mesure la richesse à un moment donné par un stock du capital et le
mouvement (accroissement ou diminution) par le flux entre deux
instants.
La richesse dans sa globalité a pour finalité le bien-être social qui est
un concept pluridimensionnel et insaisissable voire impossible de le
mesurer que partiellement (estimation de certains aspects tangibles).
Les éléments constitutifs du bien-être sont :
. les conditions de vie matérielles ;
. la santé ;
. l’éducation ;
. les activités personnelles dont le travail ;
. la participation à la vie politique et à la gouvernance ;
. les liens et rapports sociaux ;
. l’environnement ;
. l’insécurité.
Les fondements théoriques de cette approche proviennent de plusieurs
théories telles que :
- La théorie de la croissance économique représentée par le
modèle de Solow ;
- La théorie du bien-être ;
- La théorie du capital humain de Gary Becker ;
- La théorie des ressources naturelle et de l’environnement
- Les travaux du groupe WGSSD (Working Group on Statistics
for Sustainable Development) et TFSD (Task Force for
Measuring Sustainable Development).
Cette approche de mesure du développement durable se base sur la
définition de cinq types de capitaux (certains auteurs les résument en
trois seulement : capital environnement, capital économie et capital
société) à savoir :
1. Le capital humain : il est constitué des connaissances et du savoir
pratique et théorique sous forme de qualifications, de compétences et
d’expériences, des habiletés et de l’état de santé de la population.
Ce capital contribue à influencer le bien-être et la capacité de produire
des individus. Exemple : espérance de vie à la naissance.
D’après Laurent C. (2010), ‘’ le terme du capital humain trouve son
origine dans les travaux des économistes Scultz (1961) et Becker
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(1964) qui désignaient par ce terme l’ensemble des aptitudes,
physiques comme intellectuelles, de la main d’œuvre favorables à la
production économique.
Selon Keeley B. (2008), ‘’le capital humain se rapporte aux
connaissances, aux compétences et aux caractéristiques propres à
chaque personne.
La mesure du capital humain se heurte à des difficultés d’ordre
méthodologique et de fiabilité quant aux mesures relatives à des
concepts parfois abstraits et non tangibles.
Les méthodologies actuelles utilisées pour mesurer le capital humain
utilisent soit des indicateurs (le plus souvent trop synthétiques et de
type financier) soit des comptes (Balance Scorecard manquant de
rigueur et de pertinence).
Certains auteurs utilisent des modèles socio-économiques pour
mesurer le capital humain afin de pallier les insuffisances des
méthodes classiques.
L’approche par capitaux est une démarche globale pour mesurer la
richesse (en stock et en flux) d’une nation en examinant toutes les
dimensions des capitaux ( produit, financier, humain, social et naturel)
tant matériels qu’immatériels, tangibles et intangibles, renouvelables
et non renouvelables.
Cette richesse nous renseigne sur le potentiel de durabilité sans
connaitre comment les générations futures tireront profit. L’essentiel
dans le présent est de conserver et de protéger cette denrée rare et ne
pas être égoïste en gaspillant le futur.
Cette approche rencontre des difficultés pour mesurer le développent
durable :
- l’agrégation des résultats : les capitaux en questions sont très
hétérogènes pour faire une sommation pure et simple ;
- l’évaluation monétaire est quasi difficile et c’est le cas du capital
social ;
- la substuabilité impossible de certains capitaux et c’est le cas des
formes indispensables.
2. Le capital social : il est composé de normes, d’attitudes, de la
culture et toutes les valeurs partagées par une communauté sociale qui
contribuent à la cohésion et à la coopération entre les personnes et les
entités. Exemple : la répartition de la richesse.

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On distingue selon Javier M. (2003) cinq éléments qui composent le
capital social d’une collectivité à savoir :
- Les relations sociales (les attitudes et comportements de voisinage) ;
- Les réseaux sociaux (les liaisons de connaissance et d’amitié) ;
- Les normes et les valeurs sociales (le respect mutuel entre
les personnes) ;
- La confiance (situation de tranquillité avec autrui) ;
- Les ressources (le partage des gains et du bonheur).
Pour la collectivité, l’auteur en question suppose que le concept du
capital social se divise en trois dimensions :
- L’adhérence (l’appartenance au groupe) ;
- Le rapprochement (mesure du lien entre les collectivités) ;
- Les relations (liens entre les collectivités et les institutions).
L’auteur suggère un outil pour mesurer le capital social, c’est
l’enquête par questionnaire (99 questions). Les questions sur une
échelle de type Likert portent sur les dimensions du capital social et
administrées au moyen des rencontres face à face.
Les travaux de John F. H. et Sylvain C., (2002) montrent que le
capital social a des conséquences sur la croissance et le
développement :
- la composante confiance semble contribuer à la croissance
économique mais d’une manière non concluante à cause de l’absence
d’une vérification empirique ;
- il semble exister une forte complémentarité entre capital social et
capital humain ;
- le cadre institutionnel a un effet positif sur le capital social ;
- le capital social a une importante incidence sur le bien-être humain ;
- le capital social a un effet positif sur la qualité de la vie, la santé et le
bien- être psychologique ;
- le capital social semble faciliter l’intégration et la recherche
d’emploi.
Pour ces auteurs le capital social est composé de trois piliers :
- les réseaux (l’association entre entités) ;
- les normes (les règles formelles et informelles qui guident le
comportement) ;
- les sanctions (pour que les règles soient respectées).

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3. Le capital physique ou produit : c’est l’ensemble des actifs
matériels et immatériels qui sont utilisés dans le processus de
production. Exemple : machines, logiciels, bijoux,….
Le capital physique ou produit est composé d’actifs fixes et qui sont
utilisés dans le processus de production pendant une durée qui dépasse
l’année.
4. Le capital financier : c’est l’ensemble des moyens de paiement
et réserves de valeurs comme la monnaie, les dépôts bancaires, les
actions et les obligations, les fonds de pension,…..
Le capital financier qui n’est pas directement productif, se transforme
en capital produit et physique.
5. le capital naturel : il est constitué des ressources naturelles
(matières premières), des terres et des écosystèmes (climat,
environnement). Il se divise en capital renouvelable et non
renouvelable. Le capital naturel non renouvelable est constitué des
ressources souterraines comme le gaz naturel et le pétrole alors que le
capital naturel renouvelable est contenu dans l’écosystème (air), les
forets (bois), etc.
Le capital naturel se divise en trois dimensions : les ressources
naturelles, les terres et les écosystèmes. Les ressources naturelles
forment ce qu’on appelle les matières premières (zinc, fer,
phosphates,…), et constituent alors une source d’énergie. Les terres
constituent un espace pour rentabiliser l’activité humaine (habitat,
culture,…). Les écosystèmes conditionnent comme le climat la vie
humaine.
Les services fournies par le capital naturel sont :
SERVICES D’APPROVISIONNEMENT
Nourriture : cultures, élevage, pêche, aquaculture, chasse et cueillette.
Fibres : bois d’œuvre, coton, chanvre, soie, bois de chauffage.
Ressources génétiques
Constituants biochimiques, médicaments, remèdes, médicaments
naturels.
Eau douce
SERVICES DE REGULATION
Régulation de la qualité de l’air et de l’eau
Régulation des eaux
Régulation de l’érosion

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Purification de l’eau et traitement des déchets
Régulation des maladies
Régulation des parasites
Pollinisation
Régulation des catastrophes naturelles
SERVICES CULTURELS
Valeurs spirituelles et religieuses
Valeurs esthétiques
Loisir et écotourisme
Source : Olivier T., (2006), Capital naturel et croissance pro-pauvres,
septembre.

Pour Olivier T.(2006), ‘’ le capital naturel est l’une des quatre formes
de capital de l’économie, les trois autres formes étant : le capital
physique (ensemble des infrastructures de l’économie : usines,
machines, routes,…), le capital social (l’ensemble des règles, des
normes, des lois, des conventions ) et le capital humain (force de
travail, savoir faire,…)’’
L’équipe de Kirk Hamilton a calculé pour différentes ressources la
somme des revenus actualisés générés pat l’utilisation de ces
ressources, cite Olivier T. (2006).
La grande difficulté quant à l’évaluation du capital naturel réside en
l’évaluation des ressources qualitatives.

CONCLUSION

Il va sans dire que l’approche par capitaux est plus complexe que
celle des indicateurs pour mesurer les différentes dimensions du
développement durable. En effet, chaque dimension et en particulier la
dimension sociale nécessite un effort théorique, conceptuel et
empirique pour arriver à des résultats pertinents et viables.
Quelques pays seulement comme la Suisse, le Norvège et le Canada
utilisent cette approche pour mesurer le développement durable de
leur richesse nationale.
Il en reste quelques problèmes d’ordre méthodologique et théorique
vu la diversité et l’hétérogénéité des capitaux que la recherche

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fondamentale trouverait certainement des solutions adéquates pour
bientôt.
Cette méthode nécessite entre autre un appareil statistique fiable et
robuste car elle a un grand appétit pour les données et les
informations surtout d’ordre qualitatif et contextuel.
Les avantages de l’approche par capitaux, d’après Sophie B. (2011) ,
‘’résident dans l’utilisation d’un cadre conceptuel cohérent ,qui
permet de structurer les éléments qui sont nécessaires à la mesure du
développement durable’’.
L’auteur en question ajoute ‘le but ultime de l’approche par capitaux
consisterait à produire un indicateur de développement durable
unique, la richesse totale, en agrégeant les valeurs (monétaires) de
chaque capital.
L’approche par capitaux ne rend pas assez explicitement compte de la
répartition des richesses, les changements climatiques, les effets de la
mondialisation.
Et c’est pour cette raison que la Task Force propose d’enrichir le cadre
conceptuel en créant une ‘’ approche conceptuelle’’ composée de trois
concepts à la fois :
- Le bien-être (les générations actuelles) ;
- Les capitaux (bien-être des générations futures) ;
- La dimension internationale.
Vu leur facilité relative au niveau de l’élaboration et de
l’interprétation, la plupart des pays mesure leur développement
durable en utilisant exclusivement des indicateurs simples et parfois
synthétiques comme le cas de la Tunisie.
Mais comme, la durabilité de la richesse nationale est une notion très
importante pour les générations futures compte tenu des dangers qui
guettent notre planète et rendent la vie de plus en plus difficile et
insupportable à cause de l’utilisation massive des ressources naturelles
ou autres.
Les instances internationales à travers une sensibilité accrue depuis
les années 80 du siècle passé et surtout à partir de la conférence de Rio
récoltent maintenant certains fruits malgré la réticence de quelques
pays occidentaux.

14
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