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RÉSUMÉ
Dans la vie courante, le terme émotion désigne en premier lieu des
phénomènes expérientiels qui sortent de l’ordinaire. En raison des
mouvements de l’âme qui les caractérisent, Descartes a désigné ces
phénomènes par le terme émotion, un mot qui à son époque signifiait
émeute ou agitation. Aristote reconnaissait le même phénomène dans
son emploi du mot kinèsis. En effet, les ressentis émotionnels sont des
sujet à l’objet émotionnel. Ces arguments sont basés sur les récentes
avancées des sciences cognitives notamment en matière de cognition
incarnée. Ce modèle perceptif décrit une séquence fonctionnelle du
processus de l’émotion qui s’inscrit dans la perspective des théories
multi-componentielles actuelles des émotions.
ABSTRACT
In daily life, the term emotion firstly points to experiential phenomena being out of the
ordinary. Because of the movements of the soul which characterize them, Descartes called
these phenomenon émotion, a word which at that time meant riot or agitation. Aristotle
recognized the same phenomenon when using the word kinèsis. Indeed, emotional feelings
are perceptions of the dynamic commitment of the body in the interaction. Yet, most
psychological theories have neglected the kinesthetic quality of emotions. Arguments are
presented pleading for a perceptual model of emotions. This perceptual model claims that
emotions are bodily stances expressing one’s relationship towards the emotional object.
Arguments are based on recent cognitive sciences’ advances, notably regarding embodied
cognition. This perceptual model describes a functional sequence of the emotional process
falling within the scope of current multicomponential theories of emotions.
L’objectif de cet article n’est pas de donner une définition qui distinguerait
sans ambiguïté ce que sont des émotions de ce qui n’en sont pas. Le
terme ne le permet pas. « Émotion » et autres mots semblables n’ont
pas été créés avec un objectif si précis. Ils existent pour désigner des
phénomènes comportementaux et expérientiels qui sortent de l’ordinaire.
Le mouvement de l’esprit, parfois considérable, est caractéristique de ces
phénomènes. Les Romains disaient motus ou motus animi, mouvement
de l’âme. Une autre particularité tient au fait que ces mouvements de
l’âme sont souvent déclenchés par des événements ou des objets qui
affectent l’âme sans que la personne en question les ait recherchés.
respiration, les battements du cœur, les cris et les soupirs – réactions qui
ne sont pas provoquées par la chaleur, l’effort physique, ou l’ingurgitation
excessive d’alcool . . . Ces dernières caractéristiques ont conduit Descartes
à recourir au terme émotion, un mot courant de la langue française de son
époque signifiant « émeute » ou « agitation ». Aristote pointait la même
caractéristique dans son emploi du mot kinèsis. Enfin, ces phénomènes
« extra » ordinaires se caractérisent par la force, inhabituelle, de leurs
actions et leur persévérance face aux obstacles, aux interruptions, aux
protestations d’autrui voire de soi-même : l’on dit ou l’on fait des choses
dont on sait au même moment qu’il ne faut pas les dire ou les faire. C’est
ce qui fait penser que l’agent est poussé à faire ce qu’il fait et qu’il n’est
plus maître de lui. Les actions, ou les raisons d’agir, paraissent avoir pris
une préséance dans l’organisation du comportement, du ressenti et de la
pensée. C’est à cela que renvoient les mots pathê en Grec, et passion dans
d’autres langues : ces phénomènes suggèrent la passivité face aux affections
et ont conduit certains philosophes, dont Kant au XVIIIe , à interpréter ce
que nous appelons émotions comme des états de folie passagère. Autrement
dit, « émotion » n’est pas une catégorie solide. Ni ne le sont, du reste, les
catégories émotionnelles différenciées par les noms de colère, joie, peur,
ou angoisse . . . Comme le soulignent les travaux de Wierzbicka (1999), les
catégories recouvrent des significations plus ou moins différentes selon les
langues. Ainsi, sadness en anglais n’est pas l’exact synonyme du mot français
« tristesse ».
Ce que ces phénomènes désignent, en revanche, c’est l’opération d’un
ensemble de modalités psychologiques fondamentales qui déterminent
et guident les interactions de tout organisme avec son entourage. La
notion d’« émotion » sert à indiquer des réponses complexes ou
« multi-componentielles » (Scherer, 1984), c’est-à-dire composées de
plusieurs réponses, qu’elles soient physiologiques, motrices, cognitives,
affectives et/ou ressenties (« syndrome multi-componentiel »). Chacune de
ces réponses, suscitée par les stimuli et exigences de la situation du moment,
résulte de l’interaction de ces modalités de base. Chaque émotion représente
ainsi un pattern de réponses différent. C’est le point de vue avancé par
des auteurs comme Scherer (1994), Frijda (2007) et Coan (2010). La
vraie nature des émotions réside dans les modalités fondamentales et leurs
interactions, plutôt que dans un nombre restreint de patrons spécifiques.
1.1. Évaluation
Les émotions sont, en quelque sorte, des « détecteurs de pertinence »
1.2. Intérêts
L’évaluation de la pertinence d’un événement vis-à-vis des intérêts du
sujet constitue l’aspect probablement le plus central de l’émotion (Frijda,
1.3. Préséance
Comme cela a déjà été souligné en introduction, les émotions se
manifestent comme des phénomènes de préséance (en anglais control
pertinent vis-à-vis d’un intérêt prennent la priorité sur les pensées et les
actions en cours. Ribot évoque au sujet des émotions leur « impétuosité
irrésistible »1 . Elles interfèrent avec ce que la personne est en train de
faire. Lorsque l’alerte à incendie se déclenche, toute affaire cessante, on court
dehors ou restons paralysés. Elles persistent malgré l’éventuelle présence
d’obstacles, elles font négliger les raisons de ne pas agir de la sorte (les
recommandations de la Raison). Sous l’effet de la colère on dit des choses
dont on sait au même instant qu’on les regrettera. Le degré de préséance
correspond à l’intensité de l’expérience émotionnelle subjective (Frijda,
2007). La préséance traduit l’activation du système neuronal qui émet la
dopamine dans le diencéphale. Ce neurotransmetteur active les états de
disposition ou préparation à l’action, en opérant sur les ganglions de la base
(Panksepp, 1998 ; Berridge, 2007 ; Robbins & Everitt, 2007).
La préséance est une propriété de la réponse multi-componentielle dans
son entier. Elle représente l’engagement de la personne dans ce qui se passe.
L’individu est engagé tout entier, avec toutes les fonctions qui soutiennent
la réponse : l’attention, l’activation d’informations en mémoire, la
1 Ribot (1907/2007, p. 26). Pour Ribot, cette impétuosité est précisément la source de la confusion courante,
mais illégitime selon lui, entre passion et émotion. En effet, il affirme que, malgré leur fond commun,
passion et émotion sont deux formes affectives bien distinctes, « la passion [étant] une émotion prolongée et
intellectualisée » (p. 7).
2 Pour G. W. Allport (1923), une attitude est une disposition mentale/nerveuse qui prépare à une action en
fonction des expériences passées et selon une direction donnée. De la malléabilité « originelle » du concept
d’attitude résulte certaines ambiguïtés quant à son emploi. Cependant, il est un point commun à toutes les
conceptions existantes, à savoir qu’il y a dans toute attitude un aspect central : l’aspect évaluatif. La conception
développée ici renvoie à la composante conative de l’attitude.
Disposition à
l’action Type de relation Termes émotionnels
1. accepter accepter la relation intérêt, affection, curiosité, plaisir
2. refuser refuser la relation déplaisir, incompréhension,
mésentente
3. faire attention obtenir de l’information engagement, curiosité, affection
4. se désintéresser ne pas chercher détachement, placidité,
d’information nonchalance, froideur
5. s’approcher faciliter l’interaction désir, amour, amitié, intérêt
6. attachement chercher l’interaction proche amour, affection, tendresse
7. éviter diminuer l’interaction peur, aversion, dégoût, honte
8. rejeter pousser loin de soi aversion, dégoût, indignation
9. hostilité modifier l’interaction colère, irritation, méfiance, rancune
non désirée
10. désirer obtenir une issue désir, appétit, chagrin, nostalgie
3 C’est pourquoi l’hypothèse d’émotions primaires auxquelles correspondraient des patterns d’actions fixes ne
semble guère plausible.
2.1. L’affordance
Comme mentionné auparavant, les processus d’évaluation touchent à
la signification de l’événement (Ellsworth & Scherer, 2003) : ce que
l’événement peut faire au sujet, peut lui apporter, lui permettre ou non
de faire . . . Gibson (1979) évoque à ce sujet le concept d’affordance (cf.
Luyat & Regia-Corte, 2009, pour un exposé des récentes formalisations).
L’affordance (du verbe to afford : fournir, offrir la possibilité) est la faculté
de l’organisme à se comporter en percevant ce que l’environnement lui offre
en termes de possibilités d’actions. L’affordance initie les mouvements et
leurs dispositions neuronales (comme cela a été démontré par l’utilization
behavior de patients souffrants de certaines perturbations cérébrales,
Lhermitte, 1983).
4 Parce qu’elles surgissent des relations entre l’animal et l’environnement, les affordances sont des propriétés
émergentes du système animal-environnement ; elles ne peuvent pas être identifiées au sein de l’animal ou au
sein de l’environnement (Stoffregen, 2003, p. 124).
C’est au cœur de cette relation sujet–objet, qui est une relation agissante,
que se situe l’émotion. Dans le système indivisible que constituent
l’organisme (le sujet) et son environnement (cf. Gibson, 19795 ), le
sujet, en constante interaction avec son environnement, est également
constamment prêt à modifier cette interaction ; il est ainsi continuellement
dans un état de préparation à l’action (Frijda, 1986, 2007). L’émotion
surgit quand survient un changement notable dans la relation sujet–objet
(organisme–environnement). Il y a émotion quand il y a « rupture de
continuité » (Rimé, 2005), c’est-à-dire une modification soudaine de
l’interaction sujet–objet en cours, faisant passer la relation d’un état à un
autre : l’interaction est rompue ou intensifiée ou réduite, etc. Autrement
dit, il y a émotion quand il y a un changement de la préparation à l’action.
Par conséquent, l’émotion est un processus d’extraction par l’action. Elle
partage en cela le même trait que la perception. Le conducteur, devant qui
surgit un obstacle imprévu, ne médite pas le coup de frein ou le coup de
2.2. La cinesthésie
Emotion et action sont étroitement liées dans la mesure où l’émotion
peut être considérée comme relevant de la perception cinesthésique. La
perception (ou sensibilité) cinesthésique est la perception de la position
du corps et des mouvements du corps9 . Elle concerne la sensation de
mouvement des différentes parties du corps. La cinesthésie, formée de deux
racines grecques10 , est ainsi le sens du mouvement, la forme de sensibilité
qui renseigne d’une manière spécifique sur la position et les déplacements
des différentes parties du corps. Traduite en termes émotionnels, la
cinesthésie se comprend de la façon suivante : percevoir l’obstacle comme
9 Définition du CNRTL. Il ne faut pas la confondre avec la cœnesthésie qui est la perception des sensations
corporelles, c’est-à-dire la perception périphérique.
10 du grec kinèsis (mouvement) et aisthesis (sensibilité).
11 Pour Colombetti (2007), la disjonction de l’appraisal (conçu comme pur processus mental) du composant
moteur de l’émotion est phénoménologiquement peu plausible. Elle conçoit l’expérience évaluative comme se
faisant à travers l’expérience de son propre corps. Ainsi, l’évaluation d’un chaton attendrissant est constituée de
l’expérience des tendances à l’action.
abandonnée.
L’expérience subjective constitue l’un des composants majeurs de
l’émotion. Cette expérience consciente de l’émotion reflète les modalités
(évaluation, intérêts, préséance . . .) non conscientes sous-jacentes, bien
qu’elle ne le fasse qu’en partie et généralement à l’insu du sujet. En
effet, la plupart de ces modalités passent inaperçues comme Bargh (1997
entre autres) l’a montré dans ses travaux. Ou encore, le sujet attribue sa
réponse (par exemple une préférence) à une modalité qui en réalité n’en est
pas responsable. Cette attribution erronée repose sur des préconceptions
cognitives. Ainsi, dans les expériences de Nisbett & Wilson (1977) la
préférence pour l’un des deux stimuli (deux linges identiques sur un
présentoir) n’était pas attribuée à sa cause réelle (sa localisation sur
le côté droit de l’étalage), mais était attribuée à d’autres raisons. Ces
données conduisent certains auteurs à considérer l’expérience subjective
13 De ce fait, les sensations subjectives ressenties par l’individu ne sont pas nécessairement issues d’une activation
physiologique spécifique mais proviennent de ces schèmes psychophysiologiques qui déterminent l’expérience
corporelle des différentes émotions. Ceci est particulièrement vrai chez les Occidentaux dont les modèles
émotionnels culturels dédient une part importante des représentations qui les constituent aux symptômes
physiologiques (les descriptions spontanées des émotions que font les Samoans ou les Ifaluk, par contre,
n’incluent aucune référence à des corrélats physiologiques Les Samoans on les Ifaluks, eux, ne rapportent aucune
sensation corporelle lorsqu’ils décrivent une émotion donnée, Mesquita et Frijda, 1994).
est vrai pour la douleur. Elle signale l’absence de satisfaction des intérêts,
ou l’entrave à leur satisfaction. Aristote, dans son Éthique à Nicomaque,
a présenté la raison des sentiments. Son explication reste valable. Les
sentiments élémentaires – plaisir, douleur, désir – forment les moniteurs
du fonctionnement du système animal en général, et résument le bilan
du fonctionnement de toutes les fonctions en cours d’opération (Frijda,
2007).
Le recours au terme « consciente » nécessite quelques précisions.
L’émotion procède de niveaux de conscience différents (Tcherkassof &
Mondillon, 2013). Ces niveaux de conscience sont dits anoétique, noétique,
et autonoétique (Philippot, Douilliez, Baeyens, Francart, & Nef, 2003)14 .
Lorsqu’elle relève d’un niveau de conscience anoétique, l’émotion n’accède
pas à la conscience (elle est non consciente). Elle est suscitée par un
antécédent non conscient, c’est-à-dire que l’événement qui cause l’émotion
est inconscient. L’émotion est bien présente car on en observe l’influence
14 La terminologie diverge selon les auteurs : Lane (2000) parle de conscience primaire et secondaire, Lambie &
Marcel (2002) d’expérience de premier et de second ordre, Sartre (1939) de conscience irréflexive et réflexive.
et/ou d’intensité. Lambie et Marcel (2002) évoquent à cet égard les qualités
« prosodiques » des comportements émotionnels. Comme le souligne
Kölher (1929), l’expression émotionnelle partage les caractéristiques de
l’expression musicale. De la même façon que les indications de mouvement,
de phrasé et de nuance figurant sur la partition permettent à l’interprète
de conférer toute son expression à la musique, mouvement, phrasé et
nuance confèrent toute son expressivité au comportement. En musique,
le mouvement (ou tempo) désigne l’allure à laquelle une mélodie doit
être interprétée. Il correspond au rythme de battement de métronome :
allegro (animé) par exemple. Le phrasé, lui, se rapporte aux fluctuations
dynamiques (les changements de tempo : accelerando par exemple). De
même, dans le domaine comportemental, le mouvement expressif peut
durer ou non, peut apparaître brusquement ou plus graduellement. Au fur
et à mesure que s’installe le souvenir de l’injustice dont elle a été victime, la
personne marchera avec une vitesse croissante, au rythme de son indignation
grandissante. Dans la dynamique musicale, les nuances désignent la
variation d’intensité d’une note (ou d’un accord, d’une phrase, etc.) :
sforzando (c’est-à-dire accentuation soudaine d’intensité) par exemple. Les
termes crescendo et diminuendo correspondent aux changements progressifs
d’intensité. La personne exaspérée de devoir répéter sa réponse à son auditeur
inattentif la criera violemment en dernière instance. Ainsi, les propriétés
ayant une tête identique mais dont le visage est modelé en respectant la
physiologie des mouvements expressifs de la face. Sa démonstration prête
à réflexion : bien qu’aucun système d’analyse objectif ne puisse coder
les éléments faciaux discordants d’un visage tel que celui du Laocoon,
n’importe qui est pourtant en mesure de reconnaître la douleur morale et
le désespoir qu’il exprime admirablement . . .
3.2. L’émotion :
un patron de réponses multi-componentielles
Concevoir l’émotion comme patron de réponses multi-componentielles
permet de rendre compte de la grande variété des manifestations
émotionnelles. Dans le langage courant, le mot « émotion » est utilisé
pour désigner des réponses manifestant l’excitation vigoureuse du système
nerveux autonome et autres mouvements véhéments comme des grimaces
faciales, gestes prononcés des mains, gesticulations des bras, courir à toute
vitesse, donner des coups de poing, fracasser des plats, crier à voix haute
. . . Mais les cinq modalités de base peuvent se manifester de façons bien
différentes. Il y a autant de manifestations simples et subtiles qu’il y en a de
grossières, amples ou violentes. Certaines peuvent être élaborées, d’autres
fragmentaires : un battement de paupières en réponse à une remarque
rencontre avec l’ami avec qui l’on vient de se quereller est dorénavant plus
réservée. On pourrait appeler ces traces des « attitudes affectives latentes ».
Le patron d’évaluation préalable à l’épisode émotionnel est dorénavant
modifié. Ce nouveau patron suscite désormais une nouvelle disposition
à éprouver certaines émotions – ou attitudes corporelles – envers l’objet.
La seule mention du nom de l’ami provoque maintenant une froideur qui
n’existait pas avant.
4. CONCLUSION
La psychologie oscille depuis toujours entre une approche physiologique
de l’émotion et une approche intellectualiste, négligeant ainsi, dans la
vie affective, ce qui est authentiquement affectif. Dans la vie courante,
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