Sunteți pe pagina 1din 4

Archives de sciences sociales des religions

122 | avril - juin 2003


Varia

Livia Kohn, Daoism Handbook


Leyde (Pays-Bas), Brill, 2000, XXXVIII + 914 p. (bibliogr., illustr., index,
caract. chinois dans le texte) (coll. « HdO, Handbook of Oriental Studies/
Handbuch der Orientalistik », Section 4, China, 14)

Françoise Aubin

Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/assr/1242
ISSN : 1777-5825

Éditeur
Éditions de l’EHESS

Édition imprimée
Date de publication : 1 avril 2003
Pagination : 59-157
ISBN : 2-222-96732-5
ISSN : 0335-5985

Référence électronique
Françoise Aubin, « Livia Kohn, Daoism Handbook », Archives de sciences sociales des religions [En ligne],
122 | avril - juin 2003, document 122.27, mis en ligne le 18 novembre 2005, consulté le 20 avril 2019.
URL : http://journals.openedition.org/assr/1242

© Archives de sciences sociales des religions


ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

nombre de prêtres aidèrent les insurgés et pri- nome et fait le point sur la totalité de ses acquis
rent même la tête des rebelles dans plusieurs autant que sur les questions restant pendantes,
cas. Selon L.H., 80 % du clergé aurait soutenu creusant sa place auprès de deux autres entre-
la rébellion dans le nord du pays. Certes, en prises également totalisantes annoncées pour
1797, Toussaint l’Ouverture accueille des prê- prochaines – éditées par K.M. Schipper et
tres assermentés choisis par l’Abbé Grégoire, F. Verellen, une somme du Canon taoïste à
mais le rejet officiel de l’esclavagisme par l’époque Ming (University of Chicago Press),
Rome ne se produit que tardivement au et par F. Pregadio, un des co-auteurs du présent
XIXe siècle. Au total, il faut donc distinguer le manuel, une encyclopédie taoïste forte de
rôle de l’Église catholique en tant qu’Institution 800 notices de noms et termes (Curzon Press).
et les prises de positions locales de ses mem- Ici vingt-huit petites monographies présentent
bres qui ont pu aller contre l’avis du Vatican. la religion autochtone de la Chine dans le déve-
Robin Law, quant à lui, analyse la céré- loppement diachronique de ses écoles successi-
monie du « Bois Caïman » à l’aune de l’anthro- ves et dans la synchronie de ses phénomènes
pologie religieuse de l’Afrique. Selon l’histoire globaux, suivant un plan similaire tout au long
(sujette à caution) de cette cérémonie, le chef du recueil, quel que soit le sujet traité : une des-
des insurgés, Boukman, aurait sacrifié un porc cription du thème envisagé, son historique, les
et les conjurés auraient bu son sang en jurant sources qui s’y rapportent (sections destinées
fidélité à leur chef. R. Law montre que si rien aux seuls spécialistes), la philosophie et la
ne permet de prouver que cette épisode a bien morale qu’on en peut inférer, enfin les prati-
eu lieu, on peut néanmoins le considérer ques. Des schémas quand besoin est, des procé-
comme vraisemblable car il existe en Afrique et dés typographiques, tels que mots en majuscule
dans les Caraïbes de nombreuses cérémonies ou en gras faisant ressortir les noms, titres et
similaires. Au Dahomey, en particulier, le mots clefs, quatre index, tout est fait pour aider
sacrifice humain ou animal incluait l’ingestion l’utilisateur à s’orienter facilement dans le
du sang. On peut donc penser que ce qui nous dédale des courants, des personnages et de leur
est rapporté de la cérémonie du Bois Caïman littérature. Chaque chapitre jouit de sa propre
n’est pas aberrant, compte tenu des données bibliographie, mais le sinologue regrettera, à ce
ethnographiques concernant les sociétés d’ori- propos, la décision de ne donner ni les caractè-
gine des esclaves révoltés. res d’écriture des titres des études en chinois et
en japonais, ni même leur traduction, ce qui est
Dans un autre article, David Geggus revient beaucoup plus gênant.
sur les sources historiques témoignant de cette L’introduction (co-signée par Russell Kirkland,
cérémonie. La plus ancienne fut publiée en T.H. Barrett et L. Kohn) passe en revue l’idée
1814, et aurait été rédigée par un colon nommé que les témoins se sont faits du taoïsme en
Dalmas en 1793-1794. D. Geggus estime que Chine et hors de Chine aux XIXe et XXe siècles,
l’on peut déduire de ces sources que la céré- les recherches érudites depuis lors et les pers-
monie a bien eu lieu, à peu près dans les condi- pectives qu’elles annoncent. À tout seigneur
tions décrites. Mais, selon cet auteur, le vaudou tout honneur : la fresque s’ouvre sur les textes
n’a joué qu’un rôle périphérique dans la révolu- fondateurs, le Daodejing ou Laozi, les légendes
tion haïtienne, comparé aux enjeux politiques et et les hypothèses l’entourant, la diversité des
économiques de la rébellion. interprétations qu’on peut lui donner (chap. 1,
Au total, ce recueil intéressera assurément Alan K.L. Chan) ; puis le Zhuangzi, son
les spécialistes des Caraïbes, et plus générale- contenu tel que nous le connaissons et son
ment les sociologues et les historiens des rap- influence ultérieure, par exemple ses techni-
ports entre politique et religion. ques de yoga, son adaptation dans le théâtre de
Erwan Dianteill. l’époque mongole des Yuan aux XIIIe-XIVe siè-
cles et, en tout cas, la vénération qui l’entoure,
comme le Laozi (chap. 2, Victor Mair). Autres
étapes fondatrices : la cosmologie des Han,
122.27 KOHN (Livia), ed. deux siècles avant notre ère – deux siècles
après, et les pratiques mantiques des maîtres
Daoism Handbook. Leyde (Pays-Bas), Brill, des recettes (fangshi), utilisées à tous les
2000, xxxviii + 914 p. (bibliogr., illustr., index, niveaux de la société et qui ont bénéficié pour
caract. chinois dans le texte) (coll. « HdO, une grande part d’une transmission non-offi-
Handbook of Oriental Studies/Handbuch der cielle aux mouvements taoïstes ultérieurs
Orientalistik », Section 4, China, 14). (chap. 3, Mark Csikszentmihalyi) ; les techni-
Ce riche manuel établit définitivement le ques de longévité par la nourriture de la vie
taoïsme (ou daoisme, comme les puristes disent (yangsheng), leurs liens avec la médecine chi-
maintenant) en une discipline pleinement auto- noise et avec le qigong du XXe siècle, dont le

92
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

Falungong est le plus récent épiphénomène tiste, et il s’ouvre aux influences qui pénètrent
(chap. 4, Ute Engelhardt) ; les vues sur alors dans le royaume (chap. 13, L.K. & R.
l’immortalité et la transcendance depuis le Kirkland). D’autres aspects du taoïsme sont
Zhuangzi (chap. 5, Benjamin Penny). éclairés par le cas des femmes praticiennes,
intermédiaires dans la transmission des textes,
Le décor étant posé, on passe à un récit à peu recluses ou déesses, et pour l’époque Tang par
près chronologique des traditions successives. le cas de deux princesses ordonnées (chap. 14,
Les premiers mouvements, dans les troubles de Catherine Despeux) ; par les éléments fonda-
la fin des Han, notamment celui qui va se perpé- mentaux que sont les talismans (fu), les dia-
tuer jusqu’à maintenant, l’école des Maîtres grammes (tu) et divers types de documents liés
célestes ou Zhengyi (« Unité orthodoxe », dont à une révélation et à une légitimation du pou-
le 64e héritier vit actuellement à Taïwan), instal- voir terrestre (chap. 17, C. Despeux, avec des
lent le taoïsme comme une religion organisée, illustrations) ; par la technique de la divination
qui promet le bien-être à ses adeptes en même qui gagne le taoïsme à partir de pratiques popu-
temps qu’une vision apocalyptique d’une fin du laires (chap. 18, Sakade Yoshinobu). Les trans-
monde imminente, aussi sont-ils en pratique formations que le taoïsme subit entre les Xe et
missionnaires ; une de leurs techniques est la XIVe siècles, notamment sous les dynasties
confession des péchés qui permet la purification d’origine étrangère des Jin (Jürchen) et des
du corps en même temps que de l’esprit (chap. 6, Yuan (Mongols), dérivent des cultes à des déi-
Barbara Hendrishke). L’alchimie (dite jindan, tés et mouvements rituels locaux (chap. 15, L.
l’élixir d’or) se développe alors, d’abord en une Skar). Typique de cette époque et armée pour
« alchimie extérieure » (waidan), technique survivre jusqu’à nos jours, l’école Quanzhen ou
matérielle fondée sur la composition d’élixirs de la « Perfection complète » perpétue la pra-
tirés de produits naturels (chap. 7, Fabrizio tique de l’alchimie interne tout en encourageant
Pregadio), puis, plus tard, en une « alchimie un renforcement de la discipline parmi les
intérieure » (neidan), spéculation devenue sym- adeptes (chap. 19, Tao-chung Yao). Bien que
bolique et abstraite (chap. 16, F. Pregadio & l’époque Ming (1368-1644) ait vu une large
Lowell Skar). L’étape du Shanqing, « la Plus diffusion du taoïsme, peu d’études lui ont,
Haute Clarté », à la fois une collection de textes jusqu’à présent, été consacrées ; pourtant sous
en partie révélés d’une grande tenue littéraire, l’impulsion de l’empereur Yongle (1403-1425),
qu’adopte l’aristocratie des IVe-VIe siècles, et un nouveau canon taoïste est compilé, le mont
une école religieuse marquent, selon l’auteur, Wudang est élevé au rang de principal centre
une revalorisation des traditions extatiques du taoïste et le Sombre Guerrier (Zhenwu) devient
Sud et l’évolution vers un idéal de salut spirituel une déité impériale essentielle (chap. 20,
(chap. 8, par la regrettée Isabelle Robinet). Pierre-Henry De Bruyn). Sous les Qing (1644-
Détachée de l’école du Shanqing, celle du Lingbao 1911), le contrôle étatique sur les religions
devient à partir du VIe siècle une composante s’appesantit ; la théorie de l’unité des trois
essentielle du rituel taoïste (chap. 9, Yamada enseignements religieux (sanjiao heyi, c’est-à-
Toshiaki). La diversité des mouvements rele- dire taoïsme, bouddhisme, néo-confucianisme)
vant, entre les IVe et VIe siècles, de la Voie du se renforce, ce qui encourage l’engagement
Maître céleste (Tianshi dao), sous les dynasties religieux des laïcs et la standardisation des dif-
du Sud ayant fui le Nord envahi par des peuples férentes tendances au sein du taoïsme ; mais le
d’Asie centrale, rend difficile une caractérisation soutien impérial disparaît lorsque Qianlong
collective (chap. 10, Peter Nickerson) ; la Voie proclame le bouddhisme jaune ou Gelugpa
du Maître Céleste restée au Nord introduit aux comme religion d’État (chap. 21, Monica
Ve-VIe siècles la première forme d’un taoïsme
Esposito).
religion d’État, tout en intégrant des préceptes
moraux confucéens et bouddhistes (chap. 11, Un rapide aperçu du rituel taoïste de nos
L.K.). La liturgie des ordinations et le grand jours en souligne la complexité et le besoin
rituel du jeûne/purification (zhai) tiennent une d’études spécialisées hors du cadre de Taïwan
place considérable dans le taoïsme médiéval : ils (chap. 22, par Kenneth Dean). Les montagnes
sont dépeints ici entre les Ve et Xe siècles et grottes sacrées ont été de tout temps liées aux
(chap. 12, Charles D. Benn). différentes allégeances taoïstes ; mais de nos
jours, les pèlerinages aux lieux saints, qui
La description se spécialise ensuite plus ou reprennent de plus belle, semblent, au dire de
moins par dynastie, en commençant par les l’auteur, être en partie une attraction touristique
Tang, entre 618 et 907, l’âge d’or, a-t-on dit, de au sein d’une civilisation qui commence à être
l’histoire chinoise : tandis que le bouddhisme hédoniste (chap. 23, Thomas H. Hahn). La
voit se consolider ses nombreuses écoles qui récente résurgence du taoïsme en Chine conti-
ont émergé juste auparavant, le taoïsme s’ins- nentale permet la réapparition d’œuvres d’art
talle dans la vie politique et dans la culture éli- suscitées par la religion : bronzes antiques,

93
ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

sculptures sur pierre, peintures et calligraphies, formel avec les titres des volumes choisis pour
architecture à l’époque mongole, etc. (chap. 24, faire joli. Si l’on prend l’histoire à l’un de ses
Stephen Little, avec illustrations). La musique débuts, il faut regarder du côté de Taïwan : un
rituelle, qui prend son origine dans le chama- spécialiste de l’histoire des Espagnols à Formose
nisme, se divise plus tard en deux tendances (José Eugenio Borao, dans Miss., pp. 101-132)
divergentes, la musique de l’école Quanzhen et traite de la mission des dominicains espagnols
celle de l’école des Maîtres célestes ou dans le nord de l’île Hermosa depuis le moment
Zhengyi, les deux écoles qui ont survécu de la conquête des lieux par leur pays en 1626
jusqu’à nos jours ; elle est aussi en relation jusqu’à sa perte aux mains des Hollandais en
avec la musique de cour autant qu’avec la 1642. Le droit moral, théologique et juridique
musique populaire (chap. 25, Takimoto Yûzô & de l’Espagne à dominer l’île était justifié dès
Liu Hong). Enfin le point est fait sur les études 1626, sous la plume du P. González, par la
taoïstes dans la Chine contemporaine, y com- nécessité de l’évangélisation. Plus que la
pris celles menées à Taïwan, à Hong-Kong et conversion des autochtones, œuvre de peu de
par des Chinois d’outre-mer – instituts de fruits, les missionnaires espagnols visent à trou-
recherche, dictionnaires et encyclopédies, pro- ver vers la Chine (mission de Fu’an au Fujian
jets (chap. 26, Ding Huang). Puis il y a encore fondée en 1632) et le Japon une route indépen-
deux chapitres bien inattendus : l’un sur le dante de celle passant jusqu’alors par Macao,
taoïsme en Corée, transmis de Chine plutôt fief des Portugais depuis 1544. Dans ce but, le
qu’autochtone semble-t-il, et qui survit de nos gouverneur des Philippines (un archipel
jours sous forme d’éléments spécifiques dans conquis par l’Espagne en 1571, rappelons-le),
des mouvements syncrétistes ou dans des tradi- qui commande l’affectation des missionnaires à
tions populaires (chap. 27, Jung Jae-seo) ; Taïwan, envoie des renforts en 1633-1634, dont
l’autre sur le taoïsme au Japon, arrivé là en dif- huit franciscains ; mais son successeur arrête
férents flots d’influences, qui vont des charmes l’expérience à partir de 1635.
et incantations magiques aux livres de morale, L’autre face de la même histoire, ou
en passant par la théorie des trois vers ou trois presque, est narrée dans un article, riche en
cadavres dans le corps humain (chap. 28, références néerlandaises et japonaises, sur
Masuo Shin’ichirô). l’apport des missionnaires protestants hollan-
Françoise Aubin. dais à la langue et à l’écriture des autochtones
formosans (Ann Heylen, dans Miss., pp. 199-
251). Les Pays-Bas qui, en Europe, s’étaient
122.28 K’U (Wei-ying), débarrassés de la suzeraineté espagnole en
DE RIDDER (Koen), eds. 1581, s’étaient alors lancés dans une politique
ambitieuse d’expansion maritime en Asie du
Authentic Chinese Christianity: Preludes to Sud-Est, pour l’avantage conjoint de leur com-
its Development (Nineteenth and Twentieth merce, commandé par la Compagnie hollan-
Centuries). Louvain, Leuven University Press, daise des Indes orientales (VOC), et de leur
Ferdinand Verbiest Foundation (K.U. Leuven), Église calviniste. Marins et marchands débar-
2001, 198 p. (coll. « Leuven Chinese Studies », qués dès 1624 dans un îlot du sud formosan, un
IX). [Cité infra Auth]. pasteur avait commencé son travail apostolique
dans le sud de l’île principale en 1627, avant
K’U (Wei-ying), éd. même que les Espagnols soient boutés en 1642
hors de leur domaine dans le nord, comme nous
Missionary Approaches and Linguistics in l’avons vu. Une des difficultés auxquelles les
Mainland China and Taiwan. Louvain, Leuven missionnaires hollandais s’étaient heurtés avait
University Press, Ferdinand Verbiest Foundation été, outre la diversité des dialectes locaux, les
(K.U. Leuven), 2001, 275 p. (coll. « Leuven désordres suscités par une immigration chinoise
Chinese Studies », X). [Cité infra Miss.]. de plus en plus marquée. La suite de l’histoire
Du colloque que la Fondation F. Verbiest, est bien connue : en 1662, les Hollandais doi-
spécialisée dans l’histoire du catholicisme chi- vent céder la place à Zheng Chenggong, dit
nois, a tenu en 1998 sont résultés, après Foot- Koxinga, et la sinisation de l’île commence
steps in Deserted Valleys. Missionary Cases, alors, renforcée lorsque l’île est incluse dans la
Strategies and Practice in Qing China (Koen province du Fujian de l’empire chinois en 1683.
De Ridder, éd., 2000, même éditeur que les pré- Les savants japonais, après que Taïwan est
sents volumes, collection dite la « Louvain devenue colonie de leur pays en 1895, se sont
Chinese Studies », VIII), deux autres volumes intéressés aux documents écrits par les autoch-
de contributions qui ouvrent des voies intéres- tones (à la plume d’oie, et non pas au pinceau
santes en diverses directions, certaines non reli- comme les Chinois le font) dans la romanisa-
gieuses et dans leur ensemble sans un rapport tion que les missionnaires hollandais avaient

94

S-ar putea să vă placă și