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DISP156 Buchbesprechungen 1/2004

tionales, les réfugiés, migrants et arrivants de tout genre (Bishop et


Glancy). Prenant l’exemple des Philippines et de Manille, Armitage
et Roberts préfèrent le terme de ville hypermoderne à celui de post-
moderne, pour qualifier la métropole qui est placée sous la coupe
d’une mentalité militaire par l’apparition d’une «zone grise» de mo-
bilisation totale. Singapour et la Malaisie par contre apparaissent
comme des métropoles-jardins qui sous-tendent l’image de la crois-
sance économique. Bangkok est l’une des métropoles mondiales de
la culture du sexe. Une diversité à l’infini…
Anthony D. King se livre à une réflexion thématique sur la manière
L’urbanisme postcolonial: Cités du Sud-est asiatique et dont l’architecture postcoloniale se greffe sur l’urbanisme colonial à
processus de mondialisation partir des cas de Kolkata, Delhi et Mumbaï. Jakarta est présentée
Le collectif d’auteurs présente, sous la forme de quinze contribu- comme une ville mondiale associant fragmentations sociales et pro-
tions, une analyse fondamentale de la problématique du degré cessus d’intégration («fragmegration»). Elle associe, en tant que mé-
d’adaptation des villes postcoloniales du Sud-est asiatique aux di- gacité, douze mondes: «insular locals», «exclusionary locals», «re-
vers processus de mondialisation. Cette étude s’appuie sur une offre sistant locals», «affirmative locals», «affirmative globals», «resistant
d’approches variées, théoriques et empiriques. Elle abonde en globals», «specialized globals», «territorial globals», «circumstan-
concepts, en comparaisons, en différenciations, en parallélismes, cial passives», «tuned-out passives», «alienated cynics», «alienated
permettant de faire ressortir avec force les caractéristiques des illegals».
formes spécifiques de l’urbanisme dans cette portion du globe qui Par ailleurs, d’autres auteurs nous présentent Singapour comme une
se situe à un important carrefour de civilisations, passées et pré- centralité littéraire et recréative cultivant un régionalisme de type
sentes. Sont constamment en ligne de mire les cultures et sociétés, anglo-saxon. George E. Marcus et Angela Rivas Gamboa exposent
de même que les politiques de la ville postcoloniale et leurs impli- les rapports entre la gouvernance, l’ordre et la sécurité urbains
cations avec l’urbanisation dans le monde. dans ces villes mondiales postcoloniales. Steve Pile met l’accent sur
L’étude menée est d’autant plus intéressante qu’elle reflète un travail l’éternel retour à la condition de ville postcoloniale, en passant par
interdisciplinaire de qualité, associant l’anthropologie, la sociolo- une certaine «vampirisation». Ratjeev Patke confirme par l’utopie,
gie, l’histoire, les sciences sociales, politiques et économiques en s’appuyant sur
général, la facette historique et sociale des sciences et des techno- l’«Arcades project» de Walter Benjamin et citant Seamus Heaney:
logies, l’architecture et le design, l’ «international business», les «Post-this, post-that, post-the-other, yet in the end, not past a thing.»
«gender sciences», ainsi que la recherche en civilisation anglo- La matière livrée, tant en ce qui concerne la réflexion théorique que
saxonne. Un regret: l’absence de la géographie, notamment cultu- les cas pratiques, thématiques ou territoriaux, est dense et riche,
relle, qui aurait pu contribuer à une meilleure lisibilité du livre, à la quoique quelque peu austère – à peine trois figures –, mais fouillée.
fois par l’illustration cartographique et des documents graphiques Une bibliographie exhaustive, marquée à la fois par une profon-
divers. deur historique percutante et des références très actuelles, permet
L’aperçu panoramique qui nous est livré part de la constatation d’un de cerner de près l’ampleur des problèmes soulevés et de saisir
déploiement commun, à partir de l’homogénéité des villes dans le avec pertinence les interrogations formulées. Un impressionnant in-
monde inhérente aux modèles euro-américains. Toutefois, les villes dex facilite la consultation de l’ouvrage.
du monde postcolonial ont donné naissance à de nouvelles formes Celui-ci est à recommander à tous les spécialistes et curieux de
d’urbanisme fondées sur des circonstances historiques, géopoli- l’évolution urbaine différenciée ou des spécificités urbanistiques
tiques, technologiques et économiques, qui ne sont pas réductibles dans le monde. Il peut servir d’accompagnement aux étudiants en
à des modèles occidentaux. L’une des originalités de l’ouvrage ré- sciences sociales, urbaines et architecturales. Il est fort utile en ces
side dans le fait que celui-ci réhabilite le Sud-est asiatique, qui a été temps de simplification socio-spatiale outrancière.
largement ignoré dans les discussions sur la théorie postcoloniale
Ryan BISHOP, John PHILLIPS, Yeo WEI WEI (eds) (2003): Postcolonial Ur-
et, de manière générale, dans la réflexion générale sur l’urbanisme.
banism – Southeast Asian Cities and Global Processes. New York/London,
De plus, la grande diversité urbaine de cette région internationale Routledge. ISBN 0-415-93249-1 (hbk), ISBN 0-415-93250-5 (pbk), 335 p.
est de nature à nourrir abondamment une réflexion mondiale, sou-
vent trop unilatérale et réductrice à la «ville globale» («global city»). (Gabriel Wackermann, Professeur émérite à l’université Paris-Sorbonne)
Les éditeurs font remarquer que la Guerre froide a largement ignoré
le postcolonialisme lors de la formation des Etats-nations postcolo-
niaux, notamment dans le Sud-est asiatique, dont l’urbanisme est
d’une certaine façon irréductible à la notion d’urbanisme général.
Ils évoquent d’emblée la dernière contribution de leur ouvrage, l’ar-
ticle de Robbie Groh intitulé «Deus ex machina: evangelical sites,
urbanism, and the construction of social identities», en insistant sur
le caractère transcendantal actuel de la ville étudiée. A l’opposé,
des villes comme Dili et Djakarta sont à la fois des métropoles mon-
diales et des jungles urbaines, selon Kathleen M. Adams. La ville
mondiale n’est pas uniquement un objectif de défense civile, un
centre de services; elle joue un rôle militaire, sert de point d’appui
aux soulèvements, répressions, désastres et catastrophes divers; elle
constitue aussi une cible à vocation multiple pour les firmes multina-

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