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CHAPITRE 6. LA RESPONSABILITE CONTRACTUELLE.

Par Abdelali ABBOUR


Docteur en droit privé
Professeur-Habilité à la Faculté de droit de Meknès
(Ex. enseignant de la Faculté de droit de Toulon)
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Membre du Centre de Droit et de politiques Comparés Jean-Claude ESCARRAS de la Faculté de droit de Toulon
(France), Laboratoire de l’UMR n°6201 du CNRS, Groupement de Droit Comparé CNRS 1199
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Année universitaire 2018-2019

La responsabilité contractuelle est l’ensemble des règles relatives à l’obligation pour


le contractant, qui n’exécute pas correctement la prestation mise à sa charge par le contrat,
de réparer le dommage que cette inexécution, totale ou partielle, causé à l’autre partie.
Lorsque l’obligation contractuelle, quel que soit son objet (faire, ne pas faire ou donner),
n’est pas respectée, une obligation de répondre civilement du dommage lui est substituée.
Cette réparation s’effectue le plus souvent par une exécution par équivalent, c'est-à-dire par
l’allocation de dommages et intérêts. Généralement, il s’agira pour le débiteur d’une
violation de l’une de ses obligations contractuelles. A ce titre, la responsabilité contractuelle
est un moyen parmi d’autres pour le créancier de réaliser les droits qu’il tient du contrat.

Cependant, en droit marocain, la responsabilité contractuelle se distingue assez


nettement de la responsabilité délictuelle. Juridiquement, la distinction entre la
responsabilité contractuelle et la responsabilité délictuelle correspond à la distinction entre
les sources d’obligations. L’une est la conséquence de la violation d’une obligation
contractuelle, tandis que l’autre responsabilité découle de l’inobservation d’une obligation
imposée par directement par la loi.

Responsabilité contractuelle et responsabilité délictuelle différent donc par leurs


sources, ce qui explique que leurs conditions et leurs régimes ne soient pas identiques. La
doctrine juridique parle non pas de deux responsabilités, mais plutôt de deux régimes de
responsabilité.

Dans ce chapitre il ne sera question que des règles générales qui gouvernent la
responsabilité contractuelle. La mise en ouvre de la responsabilité contractuelle suppose la
réunion de certaines conditions. Lorsqu’elles sont rassemblées, le contractant est tenu de
réparer le dommage subi par l’autre partie.

Section1. Les conditions de la responsabilité contractuelle.

Dans la mise en ouvre de la responsabilité contractuelle, deux types de conditions


sont à distinguer. Les une sont de véritables conditions de fond dans la mesure où elles sont

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inhérentes au domaine de la responsabilité contractuelle. Il faut une inexécution d’une
obligation contractuelle et que cette défaillance contractuelle ait causé un dommage à l’autre
partie (article 263 DOC) (§1). Cependant, le droit marocain prévoit aussi des conditions à
caractère formel ou procédural, spécifiques à la responsabilité contractuelle et que le
demandeur doit respecter pour pouvoir mettre efficacement en œuvre sont droit à
indemnisation. Il s’agit principalement de l’exigence d’une mise en demeure (article 254
DOC) et de la nécessité d’agir dans un délai déterminé devant le tribunal compétent (article
371 DOC) (§2).

§1. Les conditions de fond

La responsabilité contractuelle suppose la violation du contrat, d’une obligation


contractuelle, principale ou accessoire, par lé débiteur. La violation du contrat peut résulter
d’une inexécution totale ou partielle, d’une exécution tardive ou défectueuse. Pour la mettre
en œuvre il faut établir la violation d’une obligation contractuelle et le dommage qui en
résulté. L’inexécution de l’obligation contractuelle suppose un fait imputable au débiteur.
Mais encore faut-il qu’il se soit produit dans le cadre de rapports contractuels.

Pour que la responsabilité soit contractuelle, trois conditions doivent être réunies.
D’abord un contrat valablement conclu (A), ensuite une obligation (B) et enfin que la victime
et l’auteur du dommage soit parties à ce contrat (C).

A. La nécessité d’un contrat valablement conclu entre le demandeur et le


défendeur.
La responsabilité contractuelle ne peut être mise en jeu que si un contrat s’est
valablement formé entre la victime et celui dont la responsabilité est recherchée. Dans ce cas
il n’y a pas de difficulté. En revanche lorsque le contrat n’a pas été conclu, se pose ici le
problème de la détermination la limite de la sphère d’influence contractuelle.

En principe les problèmes relatifs à l’existence du contrat doivent se résoudre


conformément aux règles générales du Dahir des Obligations et Contrats. En principe en
l’absence de contrat, la responsabilité recherchée est nécessairement extracontractuelle. Sont
ainsi par exemple exclus du champ contractuel, la perte du véhicule du client d’un hôtel
stationné sur la voie publique donc non déposé, de même l’accident survenu à l’utilisateur
des toilettes d’un café ou d’un restaurant dont il n’est pas client.

Cependant, d’un point de vue jurisprudentiel, on constate que certaines décisions de


justice n’ont pas hésité à déformer les concepts juridiques pour fonder une solution plus
favorable à la victime. Ainsi, par exemple la jurisprudence admet qu’un contrat s’est bien
formé entre le médecin et son client, sauf s’il a donné des soins d’urgence à un malade
inconscient ou s’il fait partie d’une équipe chirurgicale et n’a pas eu de contact préalable avec
le patient.

Conformément à l’article 399 du Dahir des obligations et Contrats, il appartient à la


victime qui fonde son action sur les règles de la responsabilité contractuelle d’établir
l’existence d’un contrat. Par exemple, le seul fait qu’une personne ait voulu utiliser des
toilettes d’un café ou un restaurant n’implique pas l’existence d’un contrat de restauration,

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faute de preuve qu’elle ait commandé une consommation avant de s’y rendre. Si elle fait une
chute dans l’escalier qui y conduit, elle ne peut se prévaloir de la responsabilité contractuelle.

La preuve du contrat se fait conformément aux règles de droit commun prévues à


l’article 443 du Dahir des Obligations et Contrats. Donc un écrit est nécessaire, sauf
exception prévue soit par une convention des parties sur le mode de preuve, soit par loi,
notamment l’article 447 du dahir des Obligations et Contrats qui prévoit la production d’un
commencement de preuve par écrit ou encore l’article 448 du Dahir des Obligations et
Contrats qui prévoit l’impossibilité matérielle ou morale d’exiger un écrit, à la quelle la
jurisprudence assimile l’usage, pour certains contrats, tel le contrat médical, de na pas
rédiger un écrit.

Lorsqu’aucun contrat n’a été conclu entre le demandeur et le défenseur, la


responsabilité ne peut être que délictuelle. Il en est, par exemple, ainsi de la responsabilité du
transporteur, en cas d’accident subi par une personne qui voyage sans titre régulier de
transport. De même, la responsabilité contractuelle n’a pas à être retenue, en raison de
l’absence de lien contractuel, par exemple entre les établissements publics d’enseignement et
les parents d’élèves. Dans ce cas les dommages subis par les élèves ne peuvent donner lieu
qu’à la responsabilité délictuelle. De même, la responsabilité encourue à l’occasion de
l’exécution d’un acte juridique unilatéral ne peut pas être contractuelle.

Il en résulte que la responsabilité délictuelle a donc vocation générale à s’appliquer en


cas de violation des obligations extra-contractuelles.

Ne relève pas de l’inexécution contractuelle le manquement postérieur à l’exécution


du contrat et a fortiori à son extinction. Ici la responsabilité est encore délictuelle, lorsque,
bien qu’un contrat ait été conclu, le dommage s’est produit une fois les relations
contractuelles terminées. C’est le cas par exemple du voyageur qui est allé plus loin que la
gare où il devait descendre, ou encore le locataire qui continue à occuper abusivement les
lieux malgré l’expiration du bail. En revanche une clause de non concurrence relève quant à
elle de l’ordre contractuel.

Ne relève pas encore de l’inexécution contractuelle le manquement à un devoir


précontractuel ou légal comme par exemple le défaut d’information de renseignement ou de
conseil. Toute responsabilité apparue avant la conclusion d’un contrat est délictuelle. Ainsi
toute faute commise en cous de négociations préalables, en particulier une rupture abusive,
constitue une faute au ses de l’article 77 du Dahir des Obligations et Contrats.

Ne relève pas non plus de l’inexécution contractuelle l’imputabilité à une partie d’une
cause de nullité du contrat, par exemple un dol prévu à l’article 52 du Dahir des Obligations
et Contrats qui est aussi un délit civil et un manquement à la bonne foi précontractuelle.

Si un contrat a été conclu, mais s’avère nul, toute responsabilité encourue à propos de
sa conclusion ou de son éventuelle exécution est délictuelle. Il en est en particulier ainsi
lorsque l’attitude d’une partie a vicié le consentement de l’autre notamment pour erreur.

B. L’obligation contractuelle.

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Il ne suffit pas d’établir l’existence d’un contrat entre le demandeur et la personne
dont la responsabilité est recherchée. Encore faut-il aussi prouver que le dommage provient
de l’inexécution d’une obligation qui se rattache au contrat. En principe, le contrat détermine
les obligations de comportement qui pèsent sur les contractants, contrairement à la
responsabilité délictuelle où le juge est conduit à apprécier une règle de comportement.

Par obligation, il s’agit non seulement des obligations que les parties ont
expressément envisagées, mais aussi de celles qui découlent implicitement de la nature du
contrat et du but de l’opération. Pour déterminer ces obligations, il faut se référer aux règles
générales concernant l’interprétation des contrats, ainsi qu’aux règles spécifiques de l’acte en
cause. Parmi les premières, l’article 231 du Dahir des Obligations et Contrats selon lequel
« tout engagement doit être exécuté de bonne foi, et oblige, non seulement à ce qui y est exprimé, mais
encore à toutes les suites que la loi, l’usage ou l’équité donnent à l’obligation d’après sa nature »,
constitue une directive capitale. Ainsi, les obligations qui, sans avoir été explicitement
stipulées dans le contrat, lui sont attachées en vertu des dispositions légales, ont une nature
contractuelle. Pour les lois supplétives, dont le rôle est de compléter le contrat et qui, à
défaut de clause contraire, sont censées révéler la volonté des parties. Tel est, en principe, le
cas de nombreuses dispositions du Dahir des Obligations et Contrats qui définissent les
obligations du vendeur (Article 498 et suivants du Dahir des Obligations et Contrats) et de
l’acquéreur (Article 576 et suivants du Dahir des Obligations et Contrats).

En revanche, les obligations mises à la charge d’une partie par des lois impératives
auxquelles les parties ne peuvent pas déroger entrent dans la sphère contractuelle.

Enfin, la jurisprudence, s’appuyant sur la référence faite à « l’équité » par l’article 231
du Dahir des Obligations et Contrats, a décelé certaines obligations que les parties n’avaient
pas envisagées et que la loi avait ignorées. Il s’agit de l’obligation de sécurité que les
tribunaux ont d’abord imposée au transporteur de personnes.

Depuis un arrêt de la chambre civile de la Cour de cassation en date du 21 novembre


1911, le transporteur a l’obligation de conduire le voyeur sain et sauf à destination. Cette
obligation a été mise à la charge de nombreux autres contractants, notamment, des
professionnels qui exercent un certain pouvoir de fait sur la personne de l’autre partie.
Lorsqu’une telle obligation pèse sur un fournisseur de services, son inexécution donne lieu à
application des seules règles de la responsabilité contractuelle. Tel est le cas par exemple
d’un restaurateur.

Plus récemment, dans de nombreux contrats, la loi sur la protection du


consommateur oblige les professionnels à des obligations d’information ou de conseil.
Cependant, l’étendue de ces obligations varie. Ainsi, le débiteur peut être tenu d’un simple
renseignement ou d’un véritable conseil destiné à guider l’autre partie.

C. L’existence d’un contrat entre la victime et l’auteur du dommage.


La responsabilité contractuelle s’applique lorsque la victime et l’auteur du dommage
ont la qualité de parties au contrat inexécuté. Cette condition est la conséquence du principe
de l’effet relatif des contrats, énoncé dans l’article 228 du Dahir des obligations et Contrats
selon lequel « les obligations n’engagent que ceux qui ont été à l’acte : elles ne nuisent point au tiers

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et elles ne leur profitent que dans des cas exprimés par la loi ». Il en découle que l’inexécution de
l’obligation contractuelle doit, d’une part, être le fait d’une partie à la convention et, d’autre
part, causer un dommage au cocontractant. Si l’auteur du dommage ou la victime est un
tiers, dans ce cas il faut recourir à la responsabilité extra-contractuelle.

L’inexécution de l’obligation contractuelle doit être évidemment le fait d’un


contractant, non d’un tiers. L’article 228 du Dahir des Obligations et Contrats s’oppose à ce
que la convention et donc les règles de la responsabilité contractuelle soient invoquées
contre une personne étrangère à l’accord. Dans le cas où un tiers se rend complice de la
violation d’un contrat, il engage sa responsabilité sur le fondement des articles 77 et 78 du
Dahir des Obligations et Contrats. Selon la jurisprudence « toute personne, qui, avec
connaissance, aide autrui à enfreindre les obligations contractuelles pesant sur elle, commet une faute
délictuelle à l’égard de la victime de l’infraction ». Il en est ainsi par exemple de celui qui
participe à la violation d’une obligation de non-concurrence ou d’un contrat d’exclusivité.

Inversement, contrairement en droit marocain, en droit français, il a également été


affirmé que le tiers au contrat peut invoquer la violation par un cocontractant de ses
obligations lui ayant causé un préjudice. C’est ici une règle jurisprudentielle issue d’un arrêt
de l’assemblée plénière de la Cour de Cassation française en date du 6 octobre 2006 selon
lequel, « le tiers à un contrat peut invoquer, sur le fondement de la responsabilité délictuelle, un
manquement contractuel dès lors que ce manquement lui a causé un dommage ». En l’espèce, il
s’agissant de la responsabilité délictuelle du bailleur d’un local commercial non pas par son
preneur mais par le gérant du fonds auquel le preneur a confié l’exploitation.

Le fait imputable au débiteur est l’événement générateur de sa responsabilité


contractuelle, en l’absence duquel le droit à réparation n’existe pas. Dans la conception
traditionnelle, ce fait générateur se ramène à une faute. Ce pont de vue est discuté par la
doctrine qui propose de distinguer entre l’obligation de moyens et l’obligation de résultat.
Cette distinction repose sur l’article 263 du Dahir des Obligations et Contrats selon lequel
« les dommages-intérêts sont dus, soit à raison de l’inexécution de l’obligation, soit à raison du retard
dans l’exécution, et encore qu’il n’y ait aucune mauvaise foi de la part du débiteur ». Ce texte
signifie que le débiteur engage sa responsabilité dès lors que l’inexécution ou le retard est
établi. Le seul fait de ne pas avoir accompli la prestation suffit pour mettre en œuvre la
responsabilité, dans ce cas on dit que le débiteur est tenu d’une obligation de résultat.

§2. Les conditions de mise en œuvre du droit à réparation.

Même si la victime réunit les conditions de fon indispensables pour obtenir


réparation, elle doit, à défaut d’accord avec la personne dont la responsabilité est engagée,
satisfaire à certaines exigences de caractère formel ou procédural, pour mettre en œuvre son
droit à indemnisation. Dans certaines hypothèses, une mise en œuvre s’impose
conformément à l’article 254 du Dahir des Obligations et Contrats. Si le débiteur n’exécute
pas toujours son obligation, il appartient à la victime d’exercer une action en responsabilité
contractuelle devant le tribunal compétent et dans le délai de prescription.

A. La mise en demeure

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D’après l’article 255 alinéa 2 du Dahir des Obligations et Contrats « le débiteur n’est constitué
en demeure que par une interpellation formelle du représentant légitime de ce dernier.
……..(…..)…..cette interprétation doit être faite par écrit ». Ce texte envisage le recours à un
écrit dans lequel le créancier exige l’exécution. Pour la jurisprudence, une lettre
recommandée ou non peut valoir mise en demeure, non seulement en matière commerciale,
mais encore en matière civile, pourvu que le créancier révèle clairement son intention
d’exiger l’exécution. De manière générale, les juges du fond apprécient souverainement si un
acte est suffisant pour constituer une mise en demeure.

Le domaine de l’exigence d’une mise en demeure s’avère nécessaire surtout en cas de


retard. Le débiteur n’est tenu des dommages et intérêts que s’il a été mis en demeure. Cette
règle à une portée générale et s’applique aux obligations de faire ou à donner quelque chose
conformément à l’article 261 du Dahir des Obligations et Contrats, mais également aux
obligations de ne pas faire conformément à l’article 262 du Dahir des Obligations et
Contrats.

L’obligation de ne pas faire c’est lorsque le débiteur viole par exemple une obligation
de non concurrence. Dans l’obligation de faire ou de ne pas faire, c’est lorsque le débiteur
s’était engagé dans un certain qu’il a laissé couler. C’est le cas par exemple de la livraison de
marchandises qui devait être effectuée dans un délai fixe déterminé.

B. L’action judiciaire
A défaut d’accord des parties sur le principe même de la responsabilité et sur le
montant des dommages et intérêts, la victime qui désire obtenir une indemnisation doit
engager une action en justice. Cette action obéit aux règles de droit commun, notamment la
compétence juridictionnelle et la prescription (articles 387 et suivants du Dahir des
Obligations et Contrats).

§3. Les causes d’exonération

Selon l’article 268 du Dahir des Obligations et Contrats il existe trois types de causes
étrangères non imputables au débiteur. Il s’agit de la force majeure, du cas fortuit et de la
demeure du créancier.

S’agissante de la force majeure et du cas fortuit, ces deux expressions recouvrent une
même réalité. Comme en matière extra-contractuelle, l’événement de la force majeure doit
revêtir trois caractères : irrésistibilité, imprévisibilité et extériorité.

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