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Dans ce chapitre il ne sera question que des règles générales qui gouvernent la
responsabilité contractuelle. La mise en ouvre de la responsabilité contractuelle suppose la
réunion de certaines conditions. Lorsqu’elles sont rassemblées, le contractant est tenu de
réparer le dommage subi par l’autre partie.
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inhérentes au domaine de la responsabilité contractuelle. Il faut une inexécution d’une
obligation contractuelle et que cette défaillance contractuelle ait causé un dommage à l’autre
partie (article 263 DOC) (§1). Cependant, le droit marocain prévoit aussi des conditions à
caractère formel ou procédural, spécifiques à la responsabilité contractuelle et que le
demandeur doit respecter pour pouvoir mettre efficacement en œuvre sont droit à
indemnisation. Il s’agit principalement de l’exigence d’une mise en demeure (article 254
DOC) et de la nécessité d’agir dans un délai déterminé devant le tribunal compétent (article
371 DOC) (§2).
Pour que la responsabilité soit contractuelle, trois conditions doivent être réunies.
D’abord un contrat valablement conclu (A), ensuite une obligation (B) et enfin que la victime
et l’auteur du dommage soit parties à ce contrat (C).
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faute de preuve qu’elle ait commandé une consommation avant de s’y rendre. Si elle fait une
chute dans l’escalier qui y conduit, elle ne peut se prévaloir de la responsabilité contractuelle.
Ne relève pas non plus de l’inexécution contractuelle l’imputabilité à une partie d’une
cause de nullité du contrat, par exemple un dol prévu à l’article 52 du Dahir des Obligations
et Contrats qui est aussi un délit civil et un manquement à la bonne foi précontractuelle.
Si un contrat a été conclu, mais s’avère nul, toute responsabilité encourue à propos de
sa conclusion ou de son éventuelle exécution est délictuelle. Il en est en particulier ainsi
lorsque l’attitude d’une partie a vicié le consentement de l’autre notamment pour erreur.
B. L’obligation contractuelle.
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Il ne suffit pas d’établir l’existence d’un contrat entre le demandeur et la personne
dont la responsabilité est recherchée. Encore faut-il aussi prouver que le dommage provient
de l’inexécution d’une obligation qui se rattache au contrat. En principe, le contrat détermine
les obligations de comportement qui pèsent sur les contractants, contrairement à la
responsabilité délictuelle où le juge est conduit à apprécier une règle de comportement.
Par obligation, il s’agit non seulement des obligations que les parties ont
expressément envisagées, mais aussi de celles qui découlent implicitement de la nature du
contrat et du but de l’opération. Pour déterminer ces obligations, il faut se référer aux règles
générales concernant l’interprétation des contrats, ainsi qu’aux règles spécifiques de l’acte en
cause. Parmi les premières, l’article 231 du Dahir des Obligations et Contrats selon lequel
« tout engagement doit être exécuté de bonne foi, et oblige, non seulement à ce qui y est exprimé, mais
encore à toutes les suites que la loi, l’usage ou l’équité donnent à l’obligation d’après sa nature »,
constitue une directive capitale. Ainsi, les obligations qui, sans avoir été explicitement
stipulées dans le contrat, lui sont attachées en vertu des dispositions légales, ont une nature
contractuelle. Pour les lois supplétives, dont le rôle est de compléter le contrat et qui, à
défaut de clause contraire, sont censées révéler la volonté des parties. Tel est, en principe, le
cas de nombreuses dispositions du Dahir des Obligations et Contrats qui définissent les
obligations du vendeur (Article 498 et suivants du Dahir des Obligations et Contrats) et de
l’acquéreur (Article 576 et suivants du Dahir des Obligations et Contrats).
En revanche, les obligations mises à la charge d’une partie par des lois impératives
auxquelles les parties ne peuvent pas déroger entrent dans la sphère contractuelle.
Enfin, la jurisprudence, s’appuyant sur la référence faite à « l’équité » par l’article 231
du Dahir des Obligations et Contrats, a décelé certaines obligations que les parties n’avaient
pas envisagées et que la loi avait ignorées. Il s’agit de l’obligation de sécurité que les
tribunaux ont d’abord imposée au transporteur de personnes.
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et elles ne leur profitent que dans des cas exprimés par la loi ». Il en découle que l’inexécution de
l’obligation contractuelle doit, d’une part, être le fait d’une partie à la convention et, d’autre
part, causer un dommage au cocontractant. Si l’auteur du dommage ou la victime est un
tiers, dans ce cas il faut recourir à la responsabilité extra-contractuelle.
A. La mise en demeure
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D’après l’article 255 alinéa 2 du Dahir des Obligations et Contrats « le débiteur n’est constitué
en demeure que par une interpellation formelle du représentant légitime de ce dernier.
……..(…..)…..cette interprétation doit être faite par écrit ». Ce texte envisage le recours à un
écrit dans lequel le créancier exige l’exécution. Pour la jurisprudence, une lettre
recommandée ou non peut valoir mise en demeure, non seulement en matière commerciale,
mais encore en matière civile, pourvu que le créancier révèle clairement son intention
d’exiger l’exécution. De manière générale, les juges du fond apprécient souverainement si un
acte est suffisant pour constituer une mise en demeure.
L’obligation de ne pas faire c’est lorsque le débiteur viole par exemple une obligation
de non concurrence. Dans l’obligation de faire ou de ne pas faire, c’est lorsque le débiteur
s’était engagé dans un certain qu’il a laissé couler. C’est le cas par exemple de la livraison de
marchandises qui devait être effectuée dans un délai fixe déterminé.
B. L’action judiciaire
A défaut d’accord des parties sur le principe même de la responsabilité et sur le
montant des dommages et intérêts, la victime qui désire obtenir une indemnisation doit
engager une action en justice. Cette action obéit aux règles de droit commun, notamment la
compétence juridictionnelle et la prescription (articles 387 et suivants du Dahir des
Obligations et Contrats).
Selon l’article 268 du Dahir des Obligations et Contrats il existe trois types de causes
étrangères non imputables au débiteur. Il s’agit de la force majeure, du cas fortuit et de la
demeure du créancier.
S’agissante de la force majeure et du cas fortuit, ces deux expressions recouvrent une
même réalité. Comme en matière extra-contractuelle, l’événement de la force majeure doit
revêtir trois caractères : irrésistibilité, imprévisibilité et extériorité.