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Alsaciens à Turckheim.
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Régions d’origine Alsace
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Les Alsaciens sont les habitants de l'Alsace et, sur le plan migratoire, un peuple originaire de
cette région historique et culturelle située dans le Nord-Est de la France, au sein du Grand Est.
Ils sont une part du peuple français, depuis l'acquisition progressive du territoire alsacien par la
FranceN 1.
La dernière estimation de population de l'Alsace administrative est de 1 861 020 habitants en
20133, il faut tenir compte du fait que ce chiffre inclut les Alsaciens autochtones et les
« alsaciens d'adoption »N 2. Le nombre factuel d'Alsaciens autochtones, en Alsace et dans la
France entière, est difficile à estimer, car le gouvernement français ne fait pas ce type de
statistiques. Hors Alsace, ils sont estimés en 2016 à un total de 80 000 individus dans le
monde4.
Sur le plan linguistique, les Alsaciens se divisent traditionnellement en deux groupes
principaux : les germanophones, parlant l'alsacien (majoritaires) et les romanophones, parlant
le welche et le franc-comtois (minoritaires). Sur le plan religieux, ils sont
principalement catholiques et protestants, la population alsacienne inclut également
une communauté juive.
Sommaire
1Ethnonymie
2Anthropologie et ethnologie
o 2.1XVIIIe siècle
o 2.2XIXe siècle
2.2.1Bas-Rhinois
2.2.2Hauts-Rhinois
2.2.3Juifs
o 2.3XXe et XXIe siècles
3Costume traditionnel
4Migrations
5Personnalités
6Notes et références
o 6.1Notes
o 6.2Références
7Voir aussi
o 7.1Bibliographie
o 7.2Articles connexes
o 7.3Liens externes
D'après une citation du XIXe siècle, les Alsaciens se déclarent : ni Allemands, ni Français, mais
Alsaciens14. Néanmoins, selon Wahlen, bien que l'Alsace n'ait été réunie au royaume de
France qu'au XVIIe siècle, les Alsaciens ont voué une « inaltérable affection à leur patrie
adoptive » qui est, au milieu du XIXe siècle, la nation la plus démocratique de l'Europe, fait qui
se comprend en rappelant que l'Alsace eut antérieurement une constitution républicaine15.
Selon M. Fargès-Méricourt, les Alsaciens sont à la fois recherchés par les maisons de
commerce de la France et par celles de l'Allemagnevers 1829 ; ils retirent également de
grands avantages de leur position, soit dans la carrière militaire, soit dans celle des sciences et
de l'enseignement. Cependant, ils ont en général de grands efforts à faire pour corriger
leur prononciation qui est particulière à leur province et qui s'applique aux deux
langues10 (français et allemand).
L'Alsacien est en général grand, robuste et bien proportionné ; sa forte constitution le rend
propre aux travaux de tout genre ; il supporte également bien les fatigues de la guerre et de
l'agriculture10. Les traits de son visage sont grands et fortement prononcés ; son teint est
coloré. Il a les cheveux bruns, quelquefois blonds ou roussâtres, rarement très noirs. Son
tempérament est un mélange du sanguin, du lymphatique et du bilieux, et il passe par des
nuances insensibles au phlegmatique. Ses mouvements n'ont pas la vivacité que l'on
remarque chez les habitants des pays méridionaux, mais ils sont fermes et se ressentent de la
force de son corps et de celle de son caractère10. Bien que franc et cordial, son caractère ne se
manifeste pas extérieurement, il est froid, mais non pas dissimulé comme le Normand. Par
contre, lorsqu'il sort de son calme habituel, il devient « terrible »15.
De plus, il existe une différence entre le physique et le caractère des Alsaciens méridionaux et
ceux des Alsaciens septentrionaux. Les premiers ont la taille élancée, le regard fier, le
tempérament bilieux et le caractère très impressionnable ; les seconds ont la taille plus
épaisse, les mouvements moins prompts, le tempérament plus lymphatique et le caractère
moins pétulant10. En général l'Alsacien est d'un caractère facile, égal et disposé à la gaieté,
mais sans grande expansion extérieure, il est ordinairement grave et même froid. Studieux et
réfléchi, il est plutôt profond que brillant, et, généralement parlant, il cultive avec plus de
succès les sciences que les lettres. La table, le vin, la musique et la danse sont ses goûts
dominants, il se livre à cette dernière chose avec ardeur10. L'Alsacien est bon et reconnaissant,
il tient compte du moindre bien qu'on lui fait, et il pardonne facilement le mal. Habitué au
spectacle de la guerre, il n'en redoute pas les périls ; familiarisé par ses traditions de famille
avec les changements de domination, avec les catastrophes de ses dominateurs temporaires,
il a toujours cherché et il est souvent parvenu à en tirer parti pour augmenter son
indépendance10.
Docile au frein des lois, qu'il respecte par-dessus tout, il se révolte à l'idée de l'injustice ou de
la persécution : il obéit facilement s'il est conduit avec douceur, mais aux ordres impératifs et
violents, aux prétentions exagérées, il oppose le mépris et la force d'inertie ; à l'obsession, il
oppose l'opiniâtreté la plus calme, mais aussi la plus imperturbable10. Façonné depuis des
siècles à l'usage de la liberté, il l'aime et n'en abuse jamais ; ami du travail, il l'est
naturellement de l'ordre et de l'économie ; pieux sans superstition, religieuxsans fanatisme, il
voit un frère dans tout homme de bien et il lui tend une main hospitalière, sans s'informer du
culte qu'il professe. Franc, loyal et sincère, il est renommé pour sa bonne foi dans les relations
commerciales ; il est également sédentaire par goût et par caractère10.
Le paysan alsacien sait lire et s'efforce de donner à ses enfants une instruction élémentaire.
Sans avoir une très grande activité, il est très laborieux ; mais rien ne saurait le contraindre à
s'écarter de la ligne de conduite qu'il s'est tracée15. Il ne sort de son calme que lorsqu'il entend
jouer les ménétriers le dimanche. À ce signal, les jeunes gens mettent leur bonnet blanc, leur
veste de velours à boutons de métal et vont se livrer à la valse et au galop. Aussi, à cette
époque, toute famille alsacienne un peu aisée rachète ses enfants du service militaire15.
En Alsace, comme partout, la foi est plus vive dans les campagnes que dans les villes. Les
chaumières catholiques ont pour lambris des images de saints et les fidèles s'acheminent
encore vers les lieux de pèlerinageN 7 et cela pas forcément par piété, également par simple
intérêt pour la promenade. Les protestants, plus zélés que les catholiques, se distinguent en
général par des mœurs sévères, une allure grave et des habitudes régulières15. D'autre part,
l'intérieur de leurs maisons rappellent la Hollande : le plancher y est sablé, les meubles
reluisent sous la cire et les vastes armoires regorgent de linge. On retrouve parmi les
protestants alsaciens quelques coutumes en usage dans le Palatinat. Parmi elles est la Christ
nacht (nuit de Noël), qui est impatiemment attendue par les enfants. Aussi, entièrement vêtue
de blanc, une personne de la famille remplit le rôle de Christkindel ; elle va prendre par la main
les enfants et les introduit dans la pièce, où se trouvent les étrennes qui leur sont destinées ;
mais s'ils n'ont pas été sages via de trop graves espiègleries, le hanstrap leur présentera un
paquet de verges, ils n'auront alors aucun cadeaux que seule une bonne conduite peut faire
obtenir15.
Bas-Rhinois[modifier | modifier le code]
Dans la première moitié du XIXe siècle, les Alsaciens du Bas-Rhin sont en général spirituels,
laborieux et braves. L'Alsace ayant d'ailleurs fourni aux armées de bon soldats, des officiers
distingués et des généraux célèbres12. Cette population bas-rhinoise est surtout
recommandable par un esprit de sagesse et de justice qui la porte à obéir aux lois et à
subvenir aux besoins de l'État sans murmures et sans contrainte. Les Alsaciens sont amis des
plaisirs, mais sans négliger les affaires. Parmi leurs amusements, la danse et
la musique tiennent le premier rang ; le goût de la danse surtout semble inné dans toutes
les classes. Si ce que l'on appelle la bonne compagnie danse l'hiver dans ses salons, le
peuple, pour ce plaisir, est infatigable dans toutes les saisons : danser est un besoin des
habitants du Bas-Rhin ; il n'est point de village un peu considérable qui n'ait sa musique, point
de hameau qui n'ait son ménétrier12.
La constitution physique de l'habitant du Bas-Rhin est vigoureuse ; sa taille est plutôt haute
que moyenne ; ses traits sont grands et fortement prononcés ; son teint est coloré ; il a les
cheveux bruns, quelquefois blonds ou blonds-roussâtres, mais rarement noirs ; les yeux bleus
ou bruns12. Les femmes sont d'une stature moyenne, elles ont les yeux bleus ou bruns, les
dents blanches, une belle chevelure, une gorge assez développée et passent en général pour
d'excellentes nourrices. Les enfants naissent gros et vigoureux, la plupart avec des cheveux
blonds ; mais cette couleur se perd peu à peu et se change en brun12.
Le régime hygiénique des Bas-Rhinois est sain et nourrissant. Du pain, des légumes, des
pommes de terre, des choux salés, des fruits et du fromage, de la viande salée, souvent aussi
de la viande fraîche et, dans la plupart des cantons, du vin, tels sont leurs aliments12. Le
paysan se lève avec le soleil, travaille toute la journée, ou dans ses champs ou dans ses
granges. Il a pour se reposer une habitation spacieuse, entièrement séparée des écuries et
des étables. Il est bon cavalier ; il aime passionnément les chevaux, dont il se sert
exclusivement pour l'agriculture et de tout temps il a été reconnu propre au service des troupes
à cheval12.
On trouve, dans les Vosges du Bas-Rhin, une classe d'hommes qui se distingue des autres
habitants, autant par le physique que par les mœurs et le costume ; ce sont
les anabaptistes qui habitent les fermes ou tentes isolées répandues sur les montagnes, où ils
s'occupent principalement de l'éducation du bétail. Cette industrie les enrichit, en même temps
qu'elle les dispense d'un travail trop rude et trop soutenu12. Le pain, le laitage et les végétaux
forment leurs principaux aliments. Beaucoup d'entre eux sont originaires de la Suisse. Ils sont
généralement de haute stature, vermeils, dispos et vigoureux ; ils laissent croître leur barbe, et
se rapprochent par la simplicité de leur costume des quakers anglais ; une propreté extrême
règne dans leurs habitations, où le voyageur est bien reçu. La candeur et l'intégrité des mœurs
s'allient chez eux à la santé et à la vigueur du corps12.
Sur le plan linguistique, d'après l'enquête de Montbret, il y a 493 432 Bas-rhinois sur 509 926
qui sont germanophones en 180616.
Hauts-Rhinois[modifier | modifier le code]
Pour donner une idée du caractère et des mœurs des habitants du département du Haut-Rhin,
il est nécessaire de les diviser en « hommes de la plaine » et « hommes de la montagne ». Les
montagnards seuls conservent encore vers 1835 l'ancien caractère national, remarquable par
la franchise des expressions, et par un flegme assez difficile à émouvoir, ils sont pleins de
sens et de rectitude, et très attachés aux usages de leurs pères. Cet attachement aux usages
antiques se montre jusque dans la couleur et la coupe de leurs vêtements, dans la structure de
leurs maisons, dans la forme de leurs meubles et de leurs outils ; aussi les améliorations et les
nouveaux procédés dans les arts usuels s'introduisent-ils lentement chez eux12.
Ils sont laborieux, économes, adonnés par goût à l'agriculture et à l'éducation des bestiaux :
sobres par habitude, leur nourriture ordinaire consiste en pommes de terre, en laitages et en
légumes ; les dimanches seulement ils font cuire de la viande ou du lard. Les vêtements des
hommes sont faits d'étoffes qu'ils fabriquent chez eux. lls ont des sabots pour chaussure dans
leurs travaux, et ne portent de souliers que dans les jours de fête ou lorsqu'ils vont au marché.
Sur les coteaux consacrés à la culture de la vigne, le cultivateur plus vif, plus porté à la gaîté,
met plus d'expression dans ses discours et dans ses gestes ; sa conversation est bruyante. ll
s'emporte ou s'apaise facilement ; d'ailleurs il est naturellement « bon et humain »12.
L'habitant de la plaine a la taille carrée, la physionomie froide et sérieuse. Il attache du prix aux
commodités de la vie ; son caractère a moins de rudesse que celui du montagnard. Dans la
plupart des villes, la manière de vivre ne s'éloigne pas beaucoup de celle des départements de
l'intérieur. En général, l'habitant du Haut-Rhin est robuste, patient dans ses travaux, bon
soldat, toujours partisan de l'utile plutôt que de l'agréable, loyal, franc, soumis aux lois, attaché
à sa religion et au sol qui l'a vu naître12.
Les mœurs sont plus sévères dans la montagne que chez les habitants des vallées, qui
partagent leurs travaux entre les soins de l'agriculture et la pratique de métiers industrieux.
Elles sont plus relâchées encore parmi les habitants des grandes villes et chez les paysans
des villages qui avoisinent les grandes manufactures du pays. Les mariages se font tard ; les
hommes attendent d'avoir de vingt-cinq à trente ans pour se choisir une compagne. Il est rare,
excepté chez les Juifs, qu'une fille se marie avant vingt ans. Vingt-cinq ans est l'âge où elles
se fixent ordinairement12.
Aussi, les habitations varient dans la montagne et dans la plaine. Les premières, presque
entièrement construites en bois de sapin, sont peu élevées : la grange en occupe la presque
totalité ; il n'y existe que deux ou trois chambres au plus, y compris la cuisine, pour le logement
des familles même les plus nombreuses. La distribution de ce logement est en général
mauvaise car elle influe sur la santé de ceux qui l'habitent. Pendant l'hiver, toute la famille se
renferme dans le « poêle », chambre contiguë à la cuisine, peu aérée, où se trouve un grand
fourneau à marmite, échauffé jusqu'à l'incandescence, qui sert à la cuisson de tous les
aliments et même des pommes de terre et des autres légumes de basse qualité destinés à
l'engrais des bestiaux. La vapeur qui s'exhale, jointe au défaut d'air et à la chaleur excessive,
occasionne souvent des fièvres putrides et des fluxions de poitrine. Enfin, les habitations de la
plaine, quoique construites pour la plupart en pierre et en bois de chêne, ne sont ni plus saines
ni mieux distribuées que celles des montagnes12.
Sur le plan linguistique, d'après l'enquête de Montbret, il y a 282 000 Hauts-Rhinois qui sont
germanophones en 180616.
Juifs[modifier | modifier le code]
dans les départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, la haine héréditaire que porte aux Juifs le
paysan alsacien n'est pas diminuée vers 1835 et cependant il ne sait pas se passer d'eux. Il ne
vend ni n'achète sans avoir recours au « Juif ». Celui-ci est son intermédiaire nécessaire, son
courtier obligé ; il s'adresse au « Juif » pour acquérir une pièce de terre de dix arpents, comme
pour vendre un sac de blé, ou acheter un quartier de lard. On conçoit que les services rendus
par les Juifs ne sont pas désintéressés12.
Ils ont leur droit de courtage et comme ils savent joindre à leur office d'intermédiaire le métier
encore plus lucratif de prêteur d'argent, ils finissent par acquérir peu à peu pour eux-mêmes la
plupart des terres que, comme entremetteurs, ils se sont chargés de vendre12. Ce qui est dit ci-
avant ne s'applique qu'à la classe nombreuse des Juifs répandus dans la campagne et qui
sont la ruine des cultivateurs ; les grandes villes renferment d'honorables familles israélites,
remarquables par leur industrie, leur instruction et leur bienfaisance et où l'on pourrait trouver
l'exemple de toutes les vertus patriarcales. La classe des rabbins, surtout, se compose
d'hommes vertueux et éclairés qui luttent avec courage par leur exemple et leurs exhortations
contre les mauvaises dispositions de leurs coreligionnaires12.
XXe et XXIe siècles[modifier | modifier le code]
À la suite de l'annexion de facto de l'Alsace par l'Allemagne nazie en 1940, les Alsaciens sont
intégrés de force dans l'armée allemande17, ils deviennent alors des « malgré-nous » et des
« malgré-elles ».