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PHILOSOPHIE :
LES SOPHISTES SELON HEGEL
Robert SASSO
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Un moment de l'histoire de la philosophie : les sophistes selon Hegel
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. Cette forme abrégée de référence, constamment utilisée par la suite,
correspond à la mention du volume et de la page des Leçons sur l'histoire
de la philosophie de Hegel, dans la traduction de Pierre Garniron (Paris,
Vrin, 7 volumes, 1re édition, 1971-1988).
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. Avec Parménide : « Un homme se libère de toutes les
représentations, de toutes les opinions, leur dénie toute vérité et proclame
que c'est seulement la nécessité, seulement l'être qui est vrai. » (I, 128).
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. « Toute nouveauté, on le sait, est prise en haine » commente Hegel
(II, 248) en citant le passage du Protagoras (316 c d) où Platon rappelle que
les Sophistes ont suscité l'envie et la jalousie en entraînant les jeunes
gens à quitter leurs parents et leurs amis pour suivre leur enseignement.
, L'extrait en question de la Suidas est cependant donné sans aucun
commentaire dans les Fragmente der Vorsokratiker (II, 84, A, 1) ou dans
leur récente traduction française : Les Présocratiques, édition établie par
Jean-Paul Dumont, avec la collaboration de Daniel Delattre et de Jean-
Louis Poirier, Paris, Gallimard, bibliothèque de la Pléiade, 1988,
p. 1054.
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terreur » . Sans reprendre ici cette suggestion extrême qui
conduirait au renversement complet de la question initiale
(il faudrait désormais se demander : « Pourquoi les
Sophistes ont-ils tué ? »), on doit néanmoins admettre que
les Sophistes n'ont pas été finalement récusés en tant que
promoteurs d'une nouvelle « culture » grecque. La
« clameur » qui s'élève contre eux est précisément
qualifiée d'« universelle » par Hegel, parce qu'elle n'est
d'aucune époque en particulier. C'est simplement l'hostilité
permanente et commune à l'égard de la « pensée »,
autrement dit la condamnation, dans son principe, de toute
philosophie - à ceci près, nous venons de le voir, que les
Sophistes auraient obtenu, en leur temps, une
reconnaissance sociale dont, à d'autres époques, les autres
philosophes ont rarement bénéficié.
Philosophiquement, pourtant, les Sophistes ont fini par
être « tués ». Et non pas sans « raisons » si l'on suit de
nouveau Hegel.
Le manque des Sophistes.
Donnant droit à l'exigence de la « liberté subjective »
de n'admettre que ce qu'elle trouve « dans sa propre
raison » (II, 253), exerçant la pensée réfléchissante pour
tenter de passer du particulier (« dissout » en tout domaine
et en toute circonstance) au général, les Sophistes ne sont
toutefois jamais parvenus à des « principes derniers »
procédant « de la conscience pensante elle-même ». Ils ont
donc été justement critiqués par Platon en raison d'un
« manque » (II, 255) rédhibitoire chez eux : le manque
d'un contenu de pensée correspondant à l'exigence
d'universalité que présuppose leur refus d'accorder réalité
et valeur absolues à tout ce qui se présente sous forme
d'étant-là donné ou d'essence fixe. Leur penser demeure
« ratiocinant », c'est-à-dire, réflexion critique généralisée,
laissant toute chose indéterminée, ou seulement
déterminable « par l'arbitraire » (II, 254).
L'inconséquence philosophique des Sophistes se dévoile
6
. C'est l'interprétation de Jean-Louis Poirier, ibid., p. 1564.
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. Encyclopédie des sciences philosophiques, I, La science de la
logique, addition au § 121, traduction B. Bourgeois, Paris, Vrin, 1970,
p. 558.
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