Cour routier

Sommaire du dossier
1. Chantiers d'hiver : les remblais allégés
2. Remblais : la maîtrise du polystyrène
3. Une place en billes d'argile
4. AVIS TECHNIQUES PUBLIES
5. 1 mm de tolérance sur le parvis du Stade de France !
6. Les laitiers d'aciérie ont trouvé leur stabilité
7. 140 000 m2 de revêtement aéronautique
8. Quand les routiers font de l'assainissement
9. NOTES D'INFORMATION PUBLIEES
10. L'A20 en noir et blanc
11. Des techniques éprouvées, pour le revêtement des chaussées
12. Béton armé continu sur un enrobé
13. Adapter l'étanchéité à l'ouvrage
14. Granulats : responsabilité du producteur
15. Où en est la recherche ?
16. La chasse au bruit devient une des priorités
17. Des matériaux recyclés performants
18. L'enrobage reste une question fondamentale
19. Matériels de chantier Contrôle des enrobés
20. MATERIEL DE CHANTIER Colmatage des fissures
21. Matériels de chantier Marqueuse pour dosage inversé
22. Matériels de chantier Fraiseuse à chenille escamotable
23. Matériels de chantier Largeur de fraisage de 0,5 à 2 m
24. Matériels de chantier Un tandem de 7 t
25. MATERIAUX Isolation-étanchéité circulable
26. MATERIAUX Revêtement à structure métallique
27. MATERIAUX Microbéton bitumineux pour couche de roulement
28. MATERIAUX Enrobés silencieux
29. MATERIAUX Enrobé coulé à froid
30. MATERIAUX Bitumes pour voirie
31. MATERIAUX Granulats froids mousse de bitume chaud
32. Les routes du XXIe siecle
33. La route communicante au service de la sécurité et du confort de l'usager
34. Routes : le virage écologique
35. «Prévoir le recyclage d'une chaussée dès sa conception»
36. «Des projets d'implantation aux abords des grandes agglomérations»
37. Régénérer la couche de roulement par retraitement
38. «Maîtriser la rupture des émulsions de bitume»
39. Les différentes couches constituant la route

1 LA ROUTE SE REGENERE
Les matériaux routiers de déconstruction peuvent être mélangés dans une certaine
proportion à de nouveaux matériaux pour obtenir des couches de fondation, de base,
de liaison ou de roulement : le mélange atteint 10% au maximum pour les agrégats
d'enrobés (ou fraisats). Des études de caractérisation de l'enrobé sont nécessaires
pour faire augmenter ce pourcentage. Les entreprises routières se sont également
dotées d'unités de retraitement en place des chaussées qui fraisent les anciennes
couches et les malaxent à un liant hydraulique, ou à une émulsion de bitume, pour
réaliser de nouvelles couches à l'avancement.

2 UN TRI NECESSAIRE POUR LES MATERIAUX DU BATIMENT

En dehors des ouvrages de génie civil, le recyclage des matériaux nobles, comme le
béton ou la brique, est délicat car il nécessite une sélection dès l'entrée dans le
centre de retraitement. Ces matériaux, qui constituent une manne pour le secteur
routier, sont bien souvent mélangés à d'autres matériaux indésirables comme le
plâtre, le bois, les plastiques... Les entreprises de démolition commencent à intégrer
ce paramètre, car elles se voient refuser l'accès de leurs déchets aux centres de
retraitement s'ils sont mal triés.

3 DES DEBOUCHES POUR LES DECHETS INDUSTRIELS

Les entreprises routières ne se contentent plus du seul traitement des laitiers de

hauts fourneaux et des mâchefers d'incinération des ordures ménagères (Miom). Les
industriels sont nombreux à proposer des déchets qu'ils n'auront pas à traiter ou à
mettre en décharge. Dans ce contexte, la recherche de nouveaux matériaux routiers
bat son plein : plastiques, pneumatiques, boues d'épuration incinérées, anciens
schistes houillers des mines de charbon, voire même coquilles d'oeufs... Cette
recherche est encadrée par un fort souci environnemental : il n'est pas question
d'accepter des produits qui dépassent les seuils de pollution.

4 ENROBAGE A FROID, AVENIR DE LA CONSTRUCTION ROUTIERE ?

La mise en oeuvre d'une émulsion de bitume évite le chauffage des granulats et le

dégagement de composés volatils. Composé de bitume, d'eau et d'un émulsifiant
(qui tient le rôle du jaune d'oeuf dans la mayonnaise), l'émulsion est mise en oeuvre
à température ambiante et se solidifie par évaporation de l'eau. Elle se rencontre
avant tout dans les enduits superficiels, puis dans les enrobés coulés à froid (ECF),
et, enfin, dans les bétons bitumineux à froid. Les bitumes fluidifiés et fluxés, plus
polluants, permettent également une utilisation à froid.

5 MEME LE VEGETAL Y TROUVE SA PLACE

L'utilisation de produits d'origine végétale dans la route est encore très restreinte et
spécifique. Deux produits méritent d'être soulignés : le fluxant, mis au point par
Diester Industrie et Appia à partir d'huiles végétales, est mélangé au bitume afin d'en
faciliter le «répandage» sur les routes, il n'émet pas de composés organiques
volatils; les fibres de cellulose, fabriquées par l'entreprise allemande Rettenmaier,
permettent d'augmenter la teneur en bitume dans les asphaltes mastic à base de
gravillons pour empêcher les remontées de fissures (utilisation confidentielle en
France).
6 VERS L'EXTINCTION TOTALE DU GOUDRON

Le brai de houille, autrement appelé goudron, a quasiment disparu de nos routes.

Particulièrement dangereux en raison des dégagements de produits cancérigènes
lors de sa mise en œuvre, il se rencontre encore dans certains enrobés résistants
aux carburants. L'Usirf (Union des syndicats de l'industrie routière française) vient
d'en préconiser l'abandon. Par ailleurs, les fumées de bitume peuvent être
particulièrement chargées en composés volatils lorsque le bitume est trop chauffé,
les émissions doublant pour une augmentation de température de l'ordre de 10°C.

7 DES CHAUSSEES DE MOINS EN MOINS EPAISSES

L'amélioration des performances des liants bitumineux, notamment par l'addition de

polymères, a permis d'obtenir des couches de roulement de 1 à 3 cm d'épaisseur
(bétons bitumineux ultra minces et très minces), même sous des sollicitations
sévères. Les recherches actuelles se concentrent sur l'optimisation des couches du
dessous, en particulier la couche de forme. D'autres structures comme les systèmes
tri-couches, composés de deux couches de matériaux à haut module et d'une
couche intermédiaire à module plus faible, permettront une réduction d'épaisseur de
15 à 20%.

8 DES BITUMES DE PLUS EN PLUS SPECIAUX

Afin de réduire la température de chauffe et de diminuer les émissions de composés

volatils, les pétroliers mettent au point des bitumes dont la température de mise en
oeuvre est plus basse (100 à 140°C contre 160 à 180°C), grâce à l'incorporation de
fondants ou l'utilisation de procédés intermédiaires entre les émulsions de bitume et
les enrobés à chaud. Les axes de recherche se concentrent également sur la mise
au point de liants de régénération et de bitumes adaptés aux émulsions. Dans un
autre registre, Shell propose un bitume qui, une fois mis en oeuvre, a la propriété
d'attirer sur la surface de la route les particules en suspension telles que les
poussières ou les particules contenues dans les gaz d'échappement.

SCHEMA :

Couche de surface : roulement, liaison

Couche d'assise : base, fondation,

Couche de forme

Sol support

Accotement

Eaux pluviales