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Université de Novi Sad, Faculté des Lettres

Chaire de français
L’année 2007⁄2008

LA LANGUE FAMILIÈRE

Professeur : Dragana Drobnjak Étudiant : Tanja Balog

À Novi Sad, octobre 2007


« On parle dans une langue, on écrit dans une autre langue » Jean-Paul
Sartre

4
Introduction

Une des définitions les plus fréquentes de la langue est que la langue est un système
des signes (bien entendu, on y comprend le code oral et le code écrit), et un moyen de
communication, le moyen le plus parfait.

D’ailleurs, on pourra aussi ajouter que Ferdinand de Saussure, un des plus grands
linguistes du XIXème siècle, considère ce phénomène appelé « la langue » sous trois
aspects différents : le langage, la langue et la parole. Le langage est « l’aptitude observée
chez les hommes à communiquer au moyen de langues »1 et la langue « tout système de
signes vocaux doublement articulés, propre à une communauté humaine donnée »2 et
ainsi, on arrive à la définition de la parole comme « l’usage concret qu’un individu fait de
la langue »3.

Mais, la langue, comme un système des signes, est loin d’être homogène. Au contraire,
elle se présente sous de nombreuses variations. Ces variations sont résultent de la
stratification da la langue qui se divise en quatre types :
1. La variation fonctionnelle – dont le résultat sont les styles fonctionnels ou les
registres. Elle dépend du caractère du discours, par rapport à son rôle dans la
communication et se divise, elle aussi, en trois sous-types différents :
a) Disciplinaire ou professionnelle – qui dépend du domaine d’énonciation
(technique, science, administration, etc.),
b) Situationnelle – qui dépend de la situation (à la maison, à l’école,
l’entretien etc.),
c) Thématique – qui est directement liée à la thématique (présente surtout
dans le domaine du journalisme).

1
Mounin, Georges, Dictionnaire de la linguistique, Paris, PUF, 2000, p. 196.
2
Ibid. p. 196.
3
Le Petit Larousse Illustré 2002.

5
2. La variation sociale – qui forme de nombreux sociolectes que l’on peut définir
comme « variété de langue propre à un groupe social, à un certain milieu social »4
qui peut dénoter les différences dans l’éducation, l’âge, etc.,
3. La variation individuelle – qui donne de différents idiolectes. « On désigne ainsi
le langage d’une seule personne »5 ,
4. La variation territoriale – qui crée de nombreux dialectes. Dialecte est « la
variété régionale d’une langue possédant assez de caractères spécifiques pour être
considérée comme un système linguistique en soi »6 comme le wallon est, par
exemple, un des dialectes du français.

Les registres de la langue française

Il faut d’abord constater que le terme « la langue française » ne correspond pas à une
langue strictement uniforme. On l’emploie pour marquer également le français parlé et
le français écrit, mais c’est très important de souligner que ce sont deux entités très
différentes. Le français parlé n’est pas une façon incorrecte de parler, mais il est « une
langue en soi, avec son propre vocabulaire et sa propre grammaire. » 7

Si l’on regarde le français, on peut facilement conclure que le type de la variation le plus
marquant est celui de la variation situationnelle.
Tout simplement, un Français ne s’exprime pas de la même manière quand il écrit, quand
il est chez soi, quand il est entre amis, etc. C’est pour cette raison que les étrangers qui
ont une approche très scolaire de la langue, dans la plupart des cas, ont des difficultés de
comprendre la langue parlée.

4
Mounin, Georges, Dictionnaire de la linguistique, Paris, PUF, 2000, p. 302.
5
Ibid. p. 166.
6
Le Robert Électronique.
7
Cortez, Yves, Le français que l’on parle, Paris, L’Harmattan, 2002, p. 9.

6
Dans la langue française on distingue selon les uns, trois et selon les autres linguistes
quatre registres (on peut également les appeler « les niveaux » ou « les styles
fonctionnels ») différents :
1. Le registre courant (ou standard) - qui est le langage que l’on emploie tous les
jours (à l’école, l’administration, les sciences, etc.) et c’est autour de lui que
tendent à se définir les autres registres de langue. C’est le seul registre qui peut
être employé à l’écrit comme à l’oral sans paraître ridicule ou impoli,
2. Le registre soutenu (ou soigné) – c’est celui qui est employé par le locuteur qui
veut s’exprimer non seulement correctement mais aussi avec distinction. C’est le
langage de la littérature et de la rhétorique,
3. Le registre familier – c’est le français plus ou moins correct, utilisé dans les
situations qui marquent l’intimité. Il demeure admis seulement sous certaines
conditions,
4. Les registres populaire, argotique et vulgaire – ce sont les registres utilisés
dans un milieu très fermé et qui, comme par exemple le vulgaire, emploient les
mots ou les expressions qui sont condamnés par la bienséance.

Si l’on ouvrait un dictionnaire, on pourrait facilement trouver les mots qui, dépendant de
la situation, appartiennent aux registres différent comme, par exemple :

se piquer verbe pronominal


1. Se blesser légèrement. Se piquer avec une épine.
2. Fam. S'injecter de la drogue.
3. Litt. Se fâcher. Il se pique d'un rien.
4. Litt.
a. Tirer vanité de quelque chose ou s'en vanter. Elle se pique d'être belle.
b. Prétendre être connaisseur dans un certain domaine et en tirer vanité. Se piquer de
musique, de théâtre.
5. Se piquer au jeu : prendre intérêt à quelque chose que l'on avait entrepris sans ardeur.8

8
Le Petit Larousse Illustré 2002.

7
On peut voir que les expressions familières et soutenues (littéraires) sont marquées,
tandis que celles qui appartiennent au registre courant sont sous-entendues et l’on ne doit
pas les signaler d’une manière spéciale.

La langue familière

C’est le registre utilisé entre les proches, entre les interlocuteurs appartenant à une
même communauté sociale.

On peut même considérer la langue familière comme la preuve de l’originalité d’un peule
(en ce cas l’originalité des Français), de leur ingéniosité, de l’habileté de former une
langue tout à fait nouvelle avec un nombre relativement restreint de mots. Il suffit de jeter
un coup d’œil dans un dictionnaire français et l’on pourra trouver les expressions telles
que : donner sa langue au chat, en pincer pour quelqu’un, être en pétard, etc.

Comme on l’a déjà constaté, ce n’est pas la langue incorrecte, mais son usage n’est pas
permis dans toutes les situations. Ce qui est important de souligner est que le locuteur ne
se surveille pas et qu’il emploie les mots et les expressions qui seraient inadmissibles
dans les occasions solennelles ou même usuelles. La spontanéité joue un rôle très
important. C’est pour cette raison qu’il est impossible de parler de la langue familière
écrite, parce que, lorsque l’écrivain fait attention à reproduire fidèlement la manière de
parler d’un certain groupe, la spontanéité n’existe plus. On peut seulement parler des
expressions et des mots familiers dans un énonce écrit, comme par exemple :

« Allons bon, pensa Jérôme, faut-il en plus qu’un raseur* vienne me tenir la jambe* ?
-Hm, hm, répondit-il, l’air de dire : « Fichez-moi la paix*. »9
*-fam.

9
Nothomb, Amélie, Cosmétique de l’ennemi, Paris, Livre de Poche, 2001, p. 8.

8
La langue familière, la langue populaire et l’argot

Les différences les plus grandes entre ces registres sont : la compréhension et l’emploi.
Tandis que la langue familière et la langue populaire sont généralement comprises par
tous les groupes sociaux, l’argot ou plutôt les argots ne sont utilisés que dans les milieux
restreints. Et la langue familière reste la seule qu’un locuteur, indépendant de son
éducation, de sa position sociale, etc., n’hésite pas à employer dans les situations plus
relâchées. Ce même locuteur pourrait refuser d’utiliser une expression appartenant au
registre populaire, même s’il la comprend parfaitement.

Mais, les limites entre ces trois registres ne sont pas tellement rigoureuses dans le
pratique. Ainsi, les différents dictionnaires peuvent classer un mot dans les catégories
différentes. Le Grand Robert classe le mot « rupin » signifiant « riche » dans la catégorie
de « la langue familière » tandis que Le Petit Larousse 2002 le classe dans celle de
« l’argot » et on pourrait trouver dans certains livres que ce mot appartient au registre
populaire10.

Genèse du vocabulaire de la langue familière

Elle s’est développée et enrichie grâce aux divers procédés :


o La transformation de certains mots
o L’utilisation des procédés originaux, comme la métonymie
o L’emprunt aux langues étrangères
o Mais surtout, elle puise dans un vieux fond de vocabulaire essentiellement issu
du bas latin et dont on ne trouve pas les traces dans la littérature.11

10
Cortez, Yves, Le français que l’on parle, Paris, L’Harmattan, 2002.
11
Ibid., p. 160.

9
Et comme on sait que le français est issu du latin vulgaire, on peut se demander quel
sera l’avenir de la langue familière française, et si, un jour, elle fera partie du français
standard.

Les différences entre la langue familière et la langue courante

La linguistique, comme l’étude des langues humaines, se divise en domaines suivants :


o Phonétique
o Phonologie
o Morphologie
o Lexicologie
o Syntaxe
o Sémantique
o Stylistique
o Pragmatique

On observera les différences aux niveaux phonétique, lexique et syntaxique, parce que
ces niveaux présentent les contrastes les plus frappants.

Les différences phonétiques

Si l’on regarde la langue française parlée d’aujourd’hui, on peut constater que certaines
voyelles n’existent plus sauf dans le cas de l’emploi du registre soutenu. Ce sont les
voyelles [a] et [œ˜] que l’on ne prononce plus en France mais que les Québécois
emploient couramment.
Les Français de France tendent à prononcer les voyelles [e] et [ε] de la même manière -
[e]. Les Québécois, par exemple, quand ils prononcent ces voyelles, font la distinction.
De plus en plus, la voyelle fermée [о] est prononcée comme [ò] (l’o ouvert) et les
Parisiens prononcent les nasales [ã] et [õ] presque identiquement.

10
L’e muet tombe d’une manière presque systématique et le résultat de cette chute est
l’assimilation des phonèmes. C’est pourquoi on prononce [špø] au lieu de [žəpø]. C’est
un phénomène de plus en plus fréquent.
Il faut noter que la fréquence de liaisons facultatives est très faible. On entendrait le
phrase J’y suis allé(e) plutôt sans [z].
Les étrangers en contacte avec la langue française parlée ont beaucoup de difficultés de
comprendre une langue différente de celle qu’ils ont apprise à l’école. La syncope rend
cette langue encore plus incompréhensible.
Considérée comme la perte de toute voyelle inaccentuée, elle est de plus en plus présente
dans la langue familière. Presque toutes les voyelles tombent dans la communication
familière. On prononce :
m’dam, m’man au lieu de madame et maman
vous v’lez, vzêtes* au lieu de vous voulez et vous êtes
m’alors, m’enfin au lieu de mais alors et mais enfin
t’arrives, tas vu au lieu de tu arrives et tu as vu, etc.12

Les liquides [r] et [l] aussi tombent et on entend souvent [py] au lieu [ply] et [pask] au
lieu [parsk], [iparl] au lieu de [ilparl], etc.
On simplifie les groupes des consonnes et on obtient [esplikasj], [setã:br] ou [ezã:pl], etc.

L’apocope est un procédé très important dans la formation des abréviations. On le définit
comme « la chute d'un ou de plusieurs phonèmes à la fin d'un mot (exemple : ciné pour
cinéma) »13 . Par ce procédé, on a formé de nombreuses abréviations qui sont employées
assez souvent dans le langage familier aujourd’hui comme accro, appart, beauf, foot, fac,
info, occase, prof, pub, etc.
L’aphérèse ou « la suppression d'un ou de plusieurs phonèmes au début d'un mot
(exemple : bus pour autobus) « 14 est plus fréquent dans l’argot mais on peut trouver les
mots appartenant au registre familier formés par ce procédé, comme car par exemple.
12
Radusin, Nataša, Savremeni francuski razgovorni jezik i njegovo mesto u nastavi francuskog kao stranog
jezika – osnovne fonetsko-fonološke odlike, magistarski rad, Novi Sad, 2007, p. 79.
13
Le Petit Larousse Illustré 2002.
14
Ibid.

11
Les différences lexicologiques

Sous le terme de « lexique », on comprend « l’ensemble des mots et des « idiomes »


(lexies, locutions) d’une langue, considéré abstraitement comme un des éléments formant
le code de cette langue. »15

Un grand nombre de mots n’appartenant qu’au registre familier. On notera seulement les
plus fréquents :
(la) bagnole – automobile
(le) baratin - bavardage destiné à séduire ou à tromper
(le) bide - 1. ventre.
2. échec, ratage
(le) boulot – travail
(le) bouquin – livre
bousiller - 1. exécuter grossièrement et très vite une tâche ; bâcler un travail.
2. détériorer, détruire quelque chose.
3. tuer quelqu'un
chialer – se plaindre, pleurer
coincé, e – mal à l’aise16
copain, copine - 1. camarade de classe, de travail, de loisirs, etc.
2. (petit) copain, (petite) copine- petit(e) ami(e)
cucul - qui est d'une niaiserie naïve ; de mauvais goût, ridicule
(le) dada – cheval
(la) dèche – misère
dégotter – trouver
dégueulasse – dégoûtant, e

15
Le Robert Électronique.
16
Remarque : coincé, e seulement comme adjectif appartient au registre familier. Comme participe passé
du verbe coincer, il fait partie du registre courant.

12
(se) démerder17 - se débrouiller
écrabouiller – écraser
fauché, e18 – sans argent
(le) fric – argent
(le) gars – jeune homme
(la) godasse – chaussure
(la) gonzesse19 - fille
(la) guibole- jambe
illico- immédiatement
(les) mamours – caresses
marrant, e – amusant, e
(les) méninges – le cerveau
(la) nana - 1. jeune fille, jeune femme.
2. personne de sexe féminin, quel que soit son âge
ouais – oui
(la) papouille – chatouillement
pépère – tranquille, confortable
(le) peton – pied
(la) piaule – la chambre
(le) pieu – lit
piger – comprendre
(le) plumard – lit
poireauter - attendre
(se) rabibocher- se réconcilier
sourdingue - sourd
(le) toubib – médecin
valdinguer- tomber, etc.

17
Remarque : Malgré sa racine, il appartient au registre familier et pas au registre vulgaire (selon les
dictionnaires Le Petit Larousse et Le Robert Électronique).
18
Remarque : Seulement l’adjectif fauché, e, fait partie du registre courant.
19
Ce mot peut aussi appartenir au registre populaire.

13
Les Français se sont montrés vraiment productifs quand il s’agissait d’inventer les
nouveaux termes pour le mot enfant : galopin, gamin, gosse, minot, môme, morveux,
moutard, etc.
Aussi pour le mot tête on peut trouver quelques synonymes : (la) bouille, (la) caboche,
(la) tronche et le mot (la) gueule qui désigne le visage aussi.
Il existe plusieurs mots qui signifient « chose » : (la) babiole, (la) bidule, (le) machin,
(le) truc ou qui sont relatifs aux vêtements : attifer20, fagoté, (les) fringues, se fringuer,
(les) frusques, sapé, etc.
Et l’on ne peut pas oublier tous les noms qui désignent quelque chose lié à la nourriture :
(la) barbaque, (la) bibine, (la) bidoche, bouffer, (le) calendos, (le) caoua, (la) carne, (le)
cuistot, (le) frichti, (la) lavasse, picoler, (le) pinard, (la) piquette, (la) popote, siroter,
(la) vinasse, etc.

Mais, si l’on regarde les mots appartenant au registre courant, on peut facilement
s’apercevoir des mots qui, à part de leur emploi standard, peuvent être employés dans le
langage familier ayant un sens différent, comme par exemple :
(l’) ancien – personne âgée21
(le) bazar - Lieu où règne le désordre
(le) bleu – débutant
(la) boîte – l’entreprise
(le) cafard – découragement
carburer –
1. carburer à : avoir besoin de telle boisson pour travailler, pour vivre. Elle carbure
au café.
2. faire travailler son esprit ; réfléchir. Carbure un peu, tu trouveras la solution.
3. ça carbure : ça va bien, vite, rondement.
(la) caisse – l’automobile
causer – parler trop
chauffer - ça chauffe, ça va chauffer : il y a, il va y avoir une dispute, du désordre
débarquer – 1.arriver à l'improviste chez quelqu'un.
20
Ce verbe a une nuance péjorative.
21
On écrira seulement l’emploi dans le registre familier sans donner le sens primaire.

14
2. ne pas être au courant des événements
(se) déplumer – perdre ses cheveux
draguer – tenter de séduire quelqu’un
(la) gaffe - action, parole maladroite
impressionner – faire peur
juteux, juteuse - qui rapporte beaucoup d'argent
(le) légume - personne réduite à une existence végétative
mortel, mortelle - très pénible ou très ennuyeux
mouiller – compromettre quelqu’un
(le) noir - tasse de café sans lait
petit, e – s’emploie soit comme terme d’affection, soit comme terme de mépris
pousser – exagérer
(le) secteur - endroit quelconque
(la) tribu – la famille
vaseux - 1. se dit de quelqu'un qui se sent faible, sans énergie, mal réveillé.
2. confus, obscur ; incertain.
3. très médiocre ; pitoyable.
virer - 1. enlever quelque chose de quelque part
2. expulser quelqu'un d'un lieu, d'un groupe
3. congédier, etc.

Il faut signaler qu’il existe des mots qui peuvent être employer dans les registres
familier, populaire et vulgaire, comme par exemple le mot « (se) casser » qui est un verbe
des registres familier et populaire, puis le mot « con » qui peut appartenir aux registres
populaire et vulgaire ; ensuite, le nom « coup » qui forme les expressions différentes qui
peuvent être familières, populaires et vulgaires. On peut ajouter les verbes « foutre »
« ficher », « (se) taper », les noms « gueule », « pétard », « poule », etc.
Pour les étrangers, c’est très difficile de démêler toutes ses nuances et c’est pour cette
raison qu’il est mieux d’employer les mots du registre courant que d’insulter son inter
locateur en choisissant une expression inadéquate.

15
Le français abonde en expressions figées. Si un Français est fatigué, il peut toujours
l’exprimer de plusieurs manières différentes : avoir le coup de barre, en avoir plein les
bottes, être claqué, en avoir plein les guiboles, être lessivé, être mort de fatigue, en avoir
plein les pattes, être raplapla, être sur les rotules, être vanné, être à plat, etc.
Il existe aussi beaucoup d’expressions signifiant « avoir peur » : avoir les chocottes, être
une femmelette, serrer les fesses, avoir la pétoche, être une poule mouillée, avoir la
trouille, ne pas avoir peur aux yeux, etc.
Pour dire « se fâcher » : se barder, se mettre en boule, avoir les boules, se mettre en
rogne, etc.
Pour dire que quelqu’un ennuie les gens, on peut dire : barber, embêter, enquiquiner, etc.
Le verbe partir a ses synonymes dans le registre familier : se barrer, se casser, filer,
foutre le camp, se faire la malle, prendre ses cliques et claques, etc.
En avoir assez peut être remplacé par : en avoir ras le bol, en avoir jusque là, en avoir
marre, en avoir sa claque, en avoir plein le dos, en avoir soupé, etc.
« Il est bête. » être exprimé de plusieurs façons différentes : « Il est une vraie banane. »,
« Il est débile. », « Il est dingue/gogo/nunuche. » etc.
Si l’on veut dire que quelqu’un est ivre, on peut dire : « Il a un coup dans l’aile. » ou « Il
s’est bourré la gueule. » ou tout simplement qu’il est « beurré, bourré, pété, plein,
rond ».
Avoir de la chance peut être remplacé par : avoir du bol, avoir du pot, avoir une22 de ses
chances, avoir une vache de chance, etc.
Si une française est amoureuse, elle peut le dire utilisant ses expressions : « Il m’a fait
craquer. », « J’en pince pour lui. », « Je suis dingue de lui. », « Je suis mordue. », « J’ai
une tocade pour lui. » ou « Je suis toquée de lui. »

Les expressions suivantes peuvent être intéressantes, elles aussi :


avoir l’air fin – avoir l’air idiot (Il faut se méfier de ce mot « fin ».)
en faire de belles – faire de grosses bêtises
passer sur le billard –être opéré
perdre la boule – devenir fou

22
Une construction dont on parlera dans la partie Les différences syntaxiques.

16
aller en boîte – sortir
avoir de la bouteille – avoir de l’expérience
avoir un bulle en maths – avoir zéro en mathématiques
se faire des câlins – faire l’amour
devenir chèvre – devenir fou
les chiens écrasés – article de journal sur les faits divers
avoir quelqu’un dans le collimateur – avoir quelqu’un à l’œil
remettre le compteur à zéro - repartir sur de nouvelles bases
se la couler douce – vivre sans problème
prendre une décharge – recevoir du courant électrique à travers le corps
rouler à fond – rouler à toutes vitesse
faire gaffe – faire attention
jeter, mettre le grappin sur - s'emparer de, se réserver l'usage de ; accaparer
poser un lapin à quelqu’un – ne pas venir au rendez-vous
faire du lèche-vitrine – se promener dans un quartier commerçant
en moins de deux – très rapidement
avoir quelqu’un dans le nez – ne pas l’aimer
taper dans l’œil – attirer le regard
pour un oui, pour un non – pour un rien
perdre des plumes – perdre de l’argent
avoir un poil dans la main – être paresseux
vouloir du rab – en vouloir encore
en connaître un rayon – connaître bien un certain domaine ou une certaine matière
une belle plante – une jolie femme
faire suer quelqu’un – fatiguer quelqu’un
le roi du système D – le débrouillard
taper sur le système – énerver
à la tienne – à ta santé
s’en mettre dans les poches – s’enrichir malhonnêtement
avoir du piston – obtenir une aide; avoir l’appui d’une personnalité importante
tenir le crachoir – parler sans arrêt

17
Il y des expressions qui ressemblent beaucoup à celles en serbe :
trouver chaussure à son pied - trouver la personne ou la chose qui convient exactement
rester dans son coin – rester seul, à part
mettre de l’argent à côté – épargner
porter la culotte - prendre les décisions dans le ménage, en parlant d'une femme
avec mes dix doigts – avec mes mains
ne pas avoir inventer l’eau chaude – ne pas être un génie
avoir la langue pendue – être bavard
tenir la langue – garder un secret
être sur son petit nuage/ dans les nuages – être dans son propre monde
ne pas avoir fermé l’œil de la nuit – ne pas avoir dormi de toute la nuit
rouler sur l’or – être très riche
bas les pattes ! - ne touche pas !
ne pas avoir les pieds sur la terre – être rêveur
mettre les pieds quelque part - aller, passer quelque part
se tourner les pouces- ne rien faire, être oisif

Les différences syntaxiques

Elles ne sont pas aussi nombreuses comme celles du lexique.


Une, qui est faite d’une manière presque systématique aujourd’hui, c’est l’omission du
« ne » dans la négation.23 :
Je peux pas. J’ai pas dit.
On omet aussi le « il » impersonnel :
Faut parler avec elle.
On montre une certaine tendance de répétition :
Moi, je te l’ai donné. Il parle vite, lui. C’est bon, ça. Il m’a donné ça, à moi.
Les questions sont posées d’une manière différente :
Tu vas où ? Elle t’a dit quoi ?

23
Ce qui entraîne de nombreux changements phonétiques.

18
La langue familière se caractérise aussi par la fréquente utilisation du pronom « on » pour
marquer la première personne du pluriel :
On a parlé. Nous, on l’a fait.
Et « tu » est souvent employé au lieu de « on » :
Tu viens chez toi et tu fais quoi ? Tu regardes la télé au lieu d’aller se promener. (On
vient chez soi et qu’est-ce que l’on fait ? On regarde la télévision au lieu d’aller se
promener.)
La concordance des temps n’est pas toujours respectée.
On utilise de certaines expressions du type :
J’ai beau rouler à fond… (Bien que j’appuie à fond sur l’accélérateur…).
On tende de remplacer la préposition « de » par « à » dans les expressions comme :
une voiture à Jean (une voiture de Jean).
Les expressions comme « t’as qu’à » (« tu n’as qu’une chose à faire c’est de…) et « rien
de tel », « c’est pour ça » deviennent de plus en plus nombreuses.
On dit « au quartier latin » au lieu de « dans le quartier latin ».
On dirait plutôt « t’en as qui sont…, t’en as d’autres qui sont… » que « certains sont…
d’autres sont… »
On ne fait pas l’inversion après le discours direct :
« C’est super ! » il disait. (« C’est super » disait-il.)
On dirai aussi « je sais quoi » au lieu de « je ne sais quoi ».
L’emploi du Futur Proche est du Passé Récent est très fréquent :
Je vais te dire quelque chose : Je viens de le voir.
On emploie l’impératif sans « ne » :
T’inquiète pas 24! Touche pas !
On dirait plutôt « Ça fait quelques jours » que « depuis quelque jours ».
On emploie « ça » au lie de « il » dans les constructions impersonnelles :
Ça a gelé. (Il a gelé.)
On emploie assez souvent « un, e de ses » qui désignent le plus souvent « très,
beaucoup ».

24
On dirait aussi : T’inquiète !

19
La conclusion

On peut affirmer maintenant que le français parlé et le français écrit sont deux langues
différentes. C’est pour cette raison que les étrangers rencontrent beaucoup de difficultés
en essayer de comprendre la langue quotidienne. Pour cette raison, on pourrait constater
que la langue parlée devrait être également représentée dans l’étude des langues
étrangères. Surtout la langue française parlée qui abonde en expressions particulières.
Comme le registre employé dans les situations intimes, la langue familière reste une
grande et importante partie du français, et on pourrait se demander si, un jour, son
vocabulaire fera partie du registre standard. Après tout, les langues romanes sont issues
du latin vulgaire…

20
Les exercices

1) VOCABULAIRE 25

LES NOMS:

STANDARD FAMILIER ARGOT


Un homme Un mec

Un type
Une femme Une nana Une gonzesse
Un enfant Un gosse Un mioche

Un gamin
L’argent Le fric La thune

Le pognon
Les vêtements Les fringues
La voiture Une bagnole Une caisse
Le travail Le boulot Le turbin
Un bar Un troquet
Un rendez-vous Un rencard
Les policiers Les poulets Les flics Les keufs
Le vin Le pinard
La nourriture La bouffe
Les amis Les potes
Une cigarette Une clope

LES ADJECTIFS / LES NOMS

STANDARD FAMILIER ARGOT


Être laid Être moche
Être beau Être canon
Être fatigué Être crevé Être naze
Être bien Être chouette
Être avare Être radin

25
http://www.polarfle.com/classe/reg.htm.

21
Avoir de la chance Avoir du pot
Il fait froid Ca caille
Avoir faim Avoir la dalle
Très Vachement

LES VERBES

STANDARD FAMILIER ARGOT


Boire Picoler
Manger Bouffer
Partir Se casser Se barrer Se tirer
S’amuser / rire Se marrer
Faire la tête Faire la gueule
Se dépêcher Se grouiller Se magner
Se disputer Se prendre la tête avec S’engueuler avec
Regarder Mater
S’ennuyer S’embêter S’emmerder

Se faire chier
Donner Filer

2) Les textes26

Texte 1 À la tienne (À ta santé)

A- À la tienne !
B- À la tienne !
A- C’est mieux que de la flotte, ton petit pinard.
B- File-moi du pain, STP ! (prononcé steupe)
A- Ça caille un peu, non ?
B- Quand on aura bien bouffé…
A- Ouais, t’as raison, si on bouffe bien, on se gèlera moins !

26
Cortez, Yves, Le français que l’on parle, Paris, L’Harmattan, 2002.

22
B- Alors, quoi de neuf côté fric ?
A- Que dalle ! Toujours pas de boulot !
B- T’as vraiment pas de pot.
A- Faut pas s’en faire ! Tiens, refile-moi un petit coup de rouge.
B- Il est pas dégueulasse ce pinard !
A- Il est vachement bon, ouais !
« La traduction » en français courant :
A- À ta santé !
B- À ta santé !
A- Il est plus agréable que l’eau, ton petit vin.
B- Donne-moi du pain, s’il te plaît.
A- Il fait froid, n’est-ce pas ?
B- Quand nous aurons bien mangé…
A- Oui, tu as raison, quand nous aurons mangé, nous aurons moins froid.
B- Alors, y a t il du nouveau côté argent ?
A- Rien ! Je n’ai toujours pas de travail.
B- Tu n’as pas vraiment de chance !
A- Il ne faut pas s’inquiéter. Tiens, redonne-moi un verre de vin.
B- Il n’est pas mauvais ce vin.
A- Il est très bon !

Texte 2 Les exames (Les examens)

A- Alors, cet exame, c’est dans la poche ?


B- Que dalle ! Je vais me faire rétamer.
A- En quoi tu t’es planté ?
B- En maths, je vais avoir une bulle. Toute l’année, j’ai été largué.
A- Et la philo, t’as séché ?
B- Non, c’était un sujet bateau.
A- Pas besoin d’antisèche ?
B- Arrête ! Si tu te fais choper, je te dis pas !...

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A- et en histoire-géo ?
B- Toute l’année je l’avais vachement bossé mais je crois que je me suis planté.
A- Et l’angliche ?
B- Imbitable ! Je te jure, j’ai rien pigé.
A- Qu’est-ce que tu fous si t’es collé ?
B- Si je suis recalé, je laisse tomber !
Le français courant :

A- Alors, cet examen, c’est acquis d’avance ?


B- Pas du tout ! Je vais certainement échouer.
A- En quelle matière t’es-tu trompé ?
B- En mathématiques, j’aurai probablement zéro. J’ai eu du mal à suivre toute l’année.
A- Et en philosophie, tu as été à court d’idées ?
B- Non, c’était un sujet classique.
A- As-tu eu besoin de notes dissimulées pour tricher ?
B- Ne m’en parle pas ! Si on se fait prendre, tu imagines…
A- Et en histoire-géographie ?
B- Pendant toute l’année, je l’ai beaucoup travaillé mais je crois m’être trompé.
A- Et l’anglais ?
B- Incompréhensible ! Je te prie de croire ; je n’ai rien compris.
A- Que feras-tu si tu échoues ?
B- Si j’échoue, j’abandonne.

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La bibliographie

1. Mounin, Georges, Dictionnaire de la linguistique, Paris, PUF, 2000


2. Cortez, Yves, Le français que l’on parle, Paris, L’Harmattan, 2002
3. Radusin, Nataša, Savremeni francuski razgovorni jezik i njegovo mesto u nastavi
francuskog kao stranog jezika – osnovne fonetsko-fonološke odlike, magistarski
rad, Novi Sad, 2007
4. Le Robert Électronique
5. Le Petit Larousse Illustré 2002
6. http://membres.lycos.fr/clo7/expression/registres.htm
7. http://www.etudes-litteraires.com/figures-de-style/niveaux-de-langage.php
8. http://fr.wikipedia.org/wiki/Registres_de_langue_en_fran%C3%A7ais
9. http://www.polarfle.com/classe/reg.htm
10. http://lessard.iquebec.com/textelitteraire/norme.htm

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