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Actes des VIe Rencontres - Archéosismicité & Vulnérabilité, Environnement, bâti ancien et société ∗ Groupe APS ∗ 2002

Analyse comparée de différentes modélisations du comportement


au séisme de monuments en pierres sèches.
1
Brahim Chetouane1, Marc Vinches1, FrédéricDubois2, Claude Bohatier2, Philippe Devillers ,
Max NemozGaillard1
Résumé compte du contact frottant entre blocs.
On présentera les fondements des méthodes des éléments
De nombreux monuments historiques sont construits en discrets, NSCD et des éléments finis. On insistera sur les
blocs de pierres à joints vifs. Ces structures ne peuvent différences de traitement des discontinuités entre les
pas être considérées comme continues mais plutôt deux premières méthodes présentées, faisant, toutes
comme des assemblages de corps solides. Ce travail a deux, parties des méthodes d’analyse des milieux
pour objet de présenter et de comparer diverses méthodes granulaires. Enfin, on présentera quelques résultats des
de modélisation numérique utilisables pour étudier le calculs effectués sur le cas d’école, puis sur l’aqueduc
comportement au séisme de telles structures, avec une d’Arles, au vallon des Arcs, afin de déterminer les
analyse de leurs limites et des résultats qu’elles facteurs les plus importants qui contrôlent la réponse
permettent d’obtenir. d’un ouvrage soumis à une sollicitation sismique.
A travers l’histoire, des séismes ont affecté des ouvrages
historiques des civilisations grecque, romaine, 1. Objectif
précolombienne, indienne et chinoise. Récemment en
Europe, de grands dommages et parfois la destruction De nombreux monuments historiques sont construits en
d’édifices et ensembles patrimoniaux ont été occasionnés blocs de pierres à joints vifs. Ces structures ne peuvent
par des secousses sismiques (Assise). Si la vulnérabilité pas être considérées comme continues mais plutôt
au séisme peut être prise en compte, dés la phase de comme des assemblages de corps solides. Ce travail,
conception, pour des structures actuelles cela n’était pas qui s’inscrit dans la suite de ceux présentés lors de
le cas des structures antiques en pierre. précédentes rencontres du groupe APS, a pour objet de
Toutefois la simulation numérique est un excellent outil présenter et de comparer diverses méthodes de
d'évaluation de la vulnérabilité aux séismes de telles modélisation numérique utilisables pour étudier le
structures, même si on est en droit de se demander dans comportement au séisme de telles structures, avec une
qu'elle mesure les résultats dépendent de la méthode analyse de leurs limites et des résultats qu’elles
numérique utilisée. La modélisation numérique du permettent d’obtenir.
comportement sismique des structures en pierre est un
problème complexe du fait tout d'abord de multiples non- 2. Introduction
linéarités (cinématique, comportement mécanique du
matériau, contact), ensuite de la géométrie des A travers l’histoire, des séismes ont affecté des ouvrages
structures, enfin du chargement due au séisme en historiques des civilisations grecque, romaine,
particulier. précolombienne, indienne et chinoise. Récemment en
On se propose ici d'étudier la réponse d'édifices Europe, de grands dommages et parfois la destruction
composés de blocs par trois approches différentes: d’édifices et ensembles patrimoniaux ont été occasionnés
la Méthode des Eléments Discrets de P. Cundall (1971) par des secousses sismiques (Assise). Si la fragilité au
qui est programmée dans le code de calcul UDEC séisme peut être prise en compte dès la phase de
(Universal Distinct Element Code) développé par conception pour des structures actuelles, cela n’était pas
ITASCA, nécessairement le cas des structures antiques.
la méthode NSCD (Non Smooth Contact Dynamics) de Toutefois la simulation numérique est un excellent outil
J.J. Moreau et M. Jean (1992) qui est programmée dans d'évaluation de la vulnérabilité aux séismes de telles
le code de calcul LMGC90, en cours de développement structures, même si on est en droit de se demander dans
au LMGC, quelle mesure les résultats dépendent de la méthode
La Méthode des Eléments Finis, en utilisant le logiciel numérique utilisée. La modélisation numérique du
ANSYS, et notamment les possibilités de prendre en comportement sismique des structures en pierre est un

1
Equipe Génie Civil : Géotechnique et Ouvrages - Centre des Matériaux de Grande Diffusion, Ecole des Mines d’Alès, 6,
avenue de Clavières 30319 Alès cedex téléphone : 04.66.78.50.00, télécopie : 04.66.78.53.65, courriel : marc.vinches@ema.fr
2
Laboratoire de Mécanique et Génie Civil, Université Montpellier II, case courrier 48, Place Eugène Bataillon, 34000
Montpellier. téléphone: 04.67.14.46.60, télécopie : 04.67.14.39.23 ,courriel: bohatier@lmgc.univ-montp2.fr

Analyse comparée de différentes modélisations du comportement au séisme de monuments en pierres sèches. - Brahim Chetouane, Marc Vinches,
FrédéricDubois, Claude Bohatier, Philippe Devillers, Max NemozGaillard
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problème complexe du fait tout d'abord de multiples non- s’accompagnent de méthodes explicites d’intégration
linéarités (cinématique, comportement mécanique du numérique de l’équation de la dynamique.
matériau, contact), ensuite de la géométrie des - Les méthodes non smooth DEM qui consistent à utiliser
structures, enfin du chargement dû au séisme en des lois d’interaction entre grains, non nécessairement
particulier. régulières, c’est à dire faisant intervenir des sauts de
On se propose ici d'étudier la réponse d'édifices vitesse ou des lois à seuils. La méthode NSCD (Non
composés de blocs par deux approches différentes : Smooth Contact Dynamics) fait partie de ce type de
- La Méthode des Eléments Distincts de P. Cundall méthodes, voir pour les détails M. Jean (1999), J.J.
(1971) qui est programmée dans le code de calcul UDEC Moreau (1994, 2000). Les actions intergranulaires de
(Universal Distinct Element Code) développé par contact frottant sont décrites par des lois de chocs, des
ITASCA, conditions unilatérales (Signorini) et du frottement sec
- La méthode NSCD (Non Smooth Contact Dynamics) (Coulomb). Cette méthode nécessite un traitement
de J.J. Moreau et M. Jean (1992) qui est programmée implicite de l’équation de la dynamique et des relations
dans le code de calcul LMGC90, en cours de intergranulaires.
développement au LMGC, La Figure 1 résume, de façon schématique, les lois
On présentera les fondements des deux méthodes par d’interaction des deux méthodes.
éléments discrets. On insistera sur les différences de Les lois d’interaction utilisées dans la méthode NSCD
traitement des discontinuités entre les deux méthodes sont plus raides que celles utilisées dans la DEM. La loi
présentées, faisant, toutes deux, parties des méthodes de Signorini ou ce qu’on appelle encore la loi de
d’analyse des milieux granulaires. Enfin, on présentera complémentarité interdit les interpénétrations entre les
l’étude d’un mur sous chargement périodique afin de grains. On prédit les contacts éventuels et on opère une
déterminer les facteurs les plus importants qui contrôlent détection pour les couples dont l’interstice est inférieur à
la réponse d’un ouvrage soumis à une telle sollicitation. une distance d’alerte. On obtient ainsi une liste de
candidats potentiels au contact. Pour un instant t fixé, on
3. Comparaison des schémas numériques et des applique les lois de la dynamique au niveau de chaque
algorithmes des deux méthodes contact et ce à l’échelle globale. Ensuite, par le biais des
relations cinématiques, on passe aux variables locales au
On désire insister sur le fait qu’un milieu composé de niveau du point de contact. Par la suite, on opère une
grains n’est pas traité comme un milieu continu, avec les discrétisation par rapport au temps des relations de
méthodes de la mécanique des milieux continus comme contact frottant, à l’instant t. Enfin, on effectue une
la méthode des éléments finis. Chaque grain est traité condensation des lois de la dynamique sur les candidats
indépendamment, comme un corps rigide ou déformable, au contact. Ce qui nous donne un système d’équations
avec un nombre fini de degrés de liberté. Les grains sont reliant les vitesses relatives au pas t+∆t aux réactions de
susceptibles d’interagir par l’intermédiaire d’actions de contact au pas t+∆t. On parcourt ainsi toute la liste des
contact, voire d’actions à distance. Une telle approche est candidats au contact. Après avoir déterminé toutes les
basée sur le traitement des contacts à l’échelle locale et inconnues du problème Uß et Rß respectivement vitesses
des lois de la dynamique à l’échelle globale. Une fois que relatives et réactions de contact pour le candidat de
les vitesses et les réactions locales sont déterminées, on contact λ. On refait le même travail au pas de temps
passe à une échelle globale qui intègre tous les grains. A suivant.
l’échelle globale on obtient des informations sur le Cet aspect implicite de la discrétisation des équations du
comportement macroscopique de l’assemblage problème donne plus de stabilité au schéma numérique.
granulaire : contrainte moyenne, porosité, compacité, L’algorithme de résolution de ce système est un
déformation macroscopique… algorithme de Gauss-Seidel non linéaire par bloc. Il se
résume en deux étapes :
Parmi les méthodes DEM (Discret Element Method), on Etape I : pour un candidat λ considérer les valeurs
peut distinguer les méthodes suivantes : provisoires Uß et Rß connues par l’itération en cours pour
- Les méthodes smooth DEM qui consistent à utiliser des α < β et connues par l’itération précédente pour α > β
lois d’interaction entre grains, décrites par des fonctions Ensuite, on réalise une vérification du critère de
(interstices et vitesses relatives) régulières, c’est à dire Signorini - Coulomb pour la solution trouvée Uß et Rß .
continues et suffisamment différentiables. Parmi ces Etape II : actualiser et passer au candidat suivant.
méthodes, on peut citer les méthodes DEM de Cundall On parcourt la liste des candidats jusqu’à vérification du
dédiées à des collections de grains rigides (parfois critère de convergence.
déformables), disques, sphères, blocs polygonaux et L’algorithme de la DEM est explicite et la
polyédriques. Les forces d’interaction de contact et de détermination des variables à l’instant t+∆t se fait
frottement sont décrites par des systèmes de ressorts et automatiquement en connaissant les positions des grains
d’amortisseurs à réponse linéaire ou non. Ces méthodes à l’instant t. La DEM autorise des interpénétrations entre

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Si
Si g < 0 RN = -KN g

Figure 1 : Comparaison des lois d'interaction des deux codes

les grains à condition qu’elles soient négligeables devant point de vue des lois de contact frottant. Pour un bon
la taille de ces derniers. choix des raideurs kN et kT (de l’ordre de 1010, d’après la
La convergence de ce schéma numérique passe par bibliographie), les lois de force-déplacement tendent
l’utilisation d’artefacts qui sont de deux formes. D’une vers la loi de Signorini et la loi de Coulomb. Des valeurs
part, on considère un amortissement global sous la forme assez grandes de kN et kT rendent le contact plus raide et
d’un terme d’amortissement de Rayleigh de type – Cq les interpénétrations des grains plus difficiles mais ce qui
avec C = a M + b K , a>0 et b>0 (M est une matrice de est important à signaler c’est que pour ces grandes
masse et K est une matrice de raideur). Ce terme est valeurs on assiste à une convergence beaucoup plus
ajouté dans les lois de la dynamique en second terme. difficile. Donc, le défaut majeur de ce schéma explicite
Evidemment, de tels termes sont susceptibles de fausser c’est qu’il faut prendre des valeurs des paramètres
la dynamique s’ils sont trop importants. D’autre part, à d’amortissement, de viscosité et de rigidité entre les
l’échelle locale, on introduit des viscosités artificielles grains qui n’ont parfois aucune réalité physique et
normale et tangentielle au niveau de l’interface entre surtout il faut dans la majorité des cas, accepter des
deux grains en contact. Un mauvais choix des valeurs des interpénétrations parfois aberrantes entre les grains pour
viscosités peut fausser la réalité physique. s’assurer de la convergence du calcul.
On constate que les deux méthodes se rapprochent d’un

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4. Présentation des codes de calcul 5. Présentation du problème et comparaison des


résultats.
4.1. LMGC90
Le code LMGC90 est en cours de développement au sein On a effectué le calcul de la réponse à une sollicitation
du laboratoire de Mécanique et de Génie Civil de dynamique d’un mur de 248 blocs rigides rectangulaires
l’université de Montpellier II par F.Dubois et M.Jean. de dimensions 0.3m X 0.2m en pierre de densité
C’est un programme en langage FORTRAN 90 utilisant 2400kg/m3 (Figure 2) reposant sur un sol rigide qui est
la méthode par éléments discrets NSCD dont soumis à une vitesse sinusoïdale transversale de valeur V
l’algorithme est explicité ci-dessus. Ce code traite les = cos(4πt + π/2). Cette vitesse sinusoïdale est
problèmes dynamiques 2D/3D des milieux granulaires. équivalente à une sollicitation périodique composée
Pour chaque exemple de modélisation, on introduit les seulement par une onde de cisaillement. On a supposé,
caractéristiques géométriques, les propriétés du dans le but d’alléger les calculs que la composante
matériau, les conditions initiales et les conditions aux normale est nulle.
limites dans des fichiers de données. Le bon déroulement Cette vitesse, d’amplitude égale à 1ms-1 et de fréquence
du calcul est vérifié à posteriori en consultant un fichier égale à 2 Hertz, assure des déplacements sinusoïdaux
journal. Ce fichier permet aussi de localiser les d’amplitude égale à 8 cm. On a appliqué cette onde,
éventuelles erreurs. Enfin, les résultats sont stockés dans pendant une seconde et on enregistre les déplacements
un dossier de post-traitement. L’avantage de ce code de selon x et y au centre du mur, au niveau du bloc dont le
calcul est sa convivialité, l’ordonnancement et la centre de gravité a pour coordonnées (X=2,25m ;
simplicité de l’introduction et de la modification des Y=1,80m), par rapport au repère global, avec les deux
différentes variables. Ce code traite diverses applications codes de calcul LMGC90 et UDEC. De plus, on a tracé
de la dynamique des milieux granulaires. Par ailleurs et l’évolution de l’énergie dissipée cumulée due au
vu que ce code est encore en cours de développement, frottement au niveau des joints pour l’ensemble de la
une attention particulière est à accorder dans la saisie des structure.
données vu que la tabulation et le format des fichiers sont
prédéfinis et doivent être respectés par tous les Mur (4.5m x 3.2m)
utilisateurs. Concernant le temps de calcul , le schéma formé par 248 blocs
numérique de LMGC90 entraîne une consommation
importante. Des améliorations pour diminuer les temps
de calcul sont en cours de développement (calcul
parallèle).

4.2.UDEC
Le code de calcul UDEC (Universal Distinct Element
Code) est un code commercial qui a été développé par
ITASCA. C’est un programme, en langage de V = cos(4 π t + π/2) sol en sollicitation périodique
Onde de cisaillement pendant 1 seconde
programmation FISH, de la méthode DEM de Cundall.
Ce code de calcul traite les problèmes dynamiques 2D Figure 2 : Schéma de la structure et de la sollicitation
des milieux granulaires déformables et rigides. Il est très
adapté aux calculs sur l’hydrodynamique et la mécanique On a pris les deux cas correspondants à un coefficient de
des roches. Le post-processeur offre une liste frottement à l’interface entre le sol et le mur
d’historiques qu’on demande, au préalable, dans le corps respectivement égal à 0.2 et 0.8. Pour chacune des
du programme et qui donne des graphes, des figures interfaces sol/superstructure, on a considéré trois cas et
enregistrables sous format POSTSCRIPT ou bien encore ce en faisant varier le coefficient de frottement du mur.
des fichiers de données sous la forme de tableaux de Les trois valeurs prises par ce coefficient de frottement
valeurs. Les temps de calculs sont plus au moins longs en sont respectivement 0.4, 0.6 et 0.8. On suppose que la
présence de corps déformables. Mais avec des corps cohésion entre les différents blocs est nulle. Le sol est
rigides, UDEC offre des temps de calculs courts. Le pas supposé rigide. Avant d'appliquer la sollicitation
de temps et les constantes de Rayleigh (présentées ci- périodique, on a confiné le sol et on a fait le calcul
dessus) sont calculés de façon automatique par le jusqu'à l'obtention d'un état d’équilibre statique de la
programme. Le critère d’arrêt est imposé par l’utilisateur, structure sous poids propre.
que ce soit en durée de calcul ou en variation de l’écart On a pris pour le sol et le mur kN=2000Mpa.m-1 et kT=
des termes de l’équation de la dynamique (Cundall et 820Mpa.m-1. Ces valeurs correspondent à un matériau
Strack, 1979). extrêmement rigide. Enfin, on a considéré une
atténuation de 0.5% de l'onde au cours du temps.

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(a)

(b)

(c)

Figure 3 : Réponse de la structure au bout d’une seconde pour MU(sol/mur) = 0.2


(a) MU(mur) = 0.4 ; (b) MU(mur) = 0.6 ; (c) MU(mur) = 0.8

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(a)

(b)

(c)

Figure 4 : Réponse de la structure au bout d’une seconde pour MU(sol/mur) = 0.8


(a) MU(mur) = 0.4 ; (b) MU(mur) = 0.6 ; (c) MU(mur) = 0.8

Figure 4 : Réponse de la structure au bout d’une seconde pour MU(sol/mur) = 0.8

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(a) (b)

Figure 5 : Comparaison des déplacements selon X des deux codes UDEC et LMGC90 pour (a) MU(mur/sol) = 0.2 et (b)
MU(mur/sol) = 0.8

On compare, dans ce paragraphe, les résultats des calculs superstructure.


des deux codes. On étudie ensuite, au sein d’un même La réponse du mur à la sollicitation appliquée pendant
code de calcul, d’abord l’influence du coefficient du une seconde est présentée sur les figures 3, 4 et 5. Les
frottement du mur sur les paramètres étudiés, puis résultats de LMGC90 sont donnés à droite et ceux de
l’influence de l’interaction entre le sol et la UDEC à gauche :

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a. La réponse globale de la structure : Par contre, dans le cas d’un fort coefficient de frottement
entre le sol et la superstructure, les efforts se transmettent
b . Les déplacements selon x : mieux du sol vers le mur. Il y a donc variation des
Sur les graphes ci-dessous, on présente les déplacements déplacements selon x en fonction du coefficient de
selon x, enregistrés au centre du mur, pour chaque code frottement du mur (Figures 7 et 8).
de calcul :
En comparant les courbes de chaque figure, on constate
la relative similarité des résultats obtenus pour les
déplacements selon x. Avec l’augmentation du
frottement à l’interface entre le sol et le mur, l’allure
d’une réponse sinusoïdale devient de plus en plus
prononcée. Un pic de déplacement est atteint beaucoup
plus vite lorsque le frottement entre le sol et le mur est
important. En effet, on atteint un pic de presque 17cm au
bout de 0.28 s pour Mu(sol/mur) = 0.8. Par contre, pour
Mu(sol/mur) = 0.2 le pic le plus important est de 13 cm
et il est atteint après 0.8 seconde.
La réponse du mur en terme de déplacements est plus
importante et beaucoup plus rapide lorsqu’on augmente
le frottement à l’interface entre le sol et la superstructure.
On peut dire que plus le contact sol/superstructure est
frottant, meilleure est la transmission des sollicitations.
On constate que les déplacements calculés, selon x,
atteignent des pics qui dépassent largement les
déplacements prévus lors de l’application de l’onde de
vitesse d’amplitude 1ms-1. Il y a donc une partie de ce Figure 7 : Déplacements selon X pour MU(sol/mur) = 0.8 s
déplacement qui n’est pas due à l’effet de la vitesse (LMGC90)
appliquée au niveau du sol mais qui est certainement
reliée au phénomène de glissement au niveau des joints
entre les blocs. La première constatation à faire, à l’analyse les deux
Pour un faible coefficient de frottement à l’interface figures ci-dessus, est que les graphes donnés par
sol/superstructure, ici égal à 0.2, en faisant varier le LMGC90 sont beaucoup plus lisses que ceux de UDEC.
coefficient de frottement du mur, on n’agit quasiment pas Cela peut s’interpréter par les différences qui existent
sur les déplacements selon x. Cela reste vrai pour les dans les schémas numériques des deux méthodes.
deux codes ; on a par conséquent 3 courbes presque Quoi qu’ils aient la même allure, les déplacements selon
confondues (Figure 6). x sont différents selon le coefficient de frottement du mur
et ce pour un coefficient de frottement égal à 0.8 à
l’interface entre le sol et la superstructure. On remarque
que le bloc subit un premier pic de déplacement de plus
en plus grand lorsque le coefficient de frottement est plus
grand. Par contre, le deuxième pic atteint des valeurs
plus importantes de déplacements pour les murs avec des
coefficients de frottement les plus faibles. Ce phénomène
est important pour l’interprétation à court et à long terme
de la réponse d’un ouvrage à une sollicitation périodique.
En effet, en présence d’une dalle encastrée, par
conséquent d’un contact frottant important au niveau de
l’interface sol/superstructure, le mur le plus vulnérable à
des secousses sismiques de courte durée serait celui dont
le coefficient de frottement entre blocs est élevé. Par
contre, pour des sollicitations sismiques plus longues, il
se comporterait mieux qu’un mur dans lequel les blocs
seraient plus glissants.

Figure 6 : Déplacements selon X pour MU(sol/mur) =0.2 c. Les déplacements selon y:


(UDEC) Malgré les faibles valeurs des déplacements selon y qui

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Figure 8 : Déplacements selon X pour MU(sol/mur) = 0.8 s (UDEC)

sont de l’ordre du millimètre, on constate une grande régulière. Une comparaison des deux allures est donnée
hétérogénéité des allures données respectivement par par les figures 9 et 10.
UDEC et LMGC90. La réponse donnée par UDEC a une On peut penser que la réponse transitoire des
allure transitoire avec des pics de courte durée. La déplacements selon y dans UDEC est due aux
réponse donnée par LMGC90 est beaucoup plus interpénétrations entre les blocs. En effet, l’algorithme

Figure 9 : selon Y des deux codes UDEC et LMGC90 pour Figure 10 : Déplacements selon Y des deux codes UDEC et
MU(mur/sol) = 0.2 LMGC90 pour MU(mur/sol) = 0.8

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Figure 11 : Energie dissipée par frottement des joints pour Figure 12 : Energie dissipée par frottement des joints pour
MU(sol/mur) = 0.8 selon LMGC90 et UDEC
MU(sol/mur) = 0.2 selon LMGC90 et UDEC

de détection des contacts de UDEC tolère les mouvement d’ensemble et le déplacement est quasiment
interpénétrations entre grains à conditions qu’elles soient le même pour n’importe quel coefficient de frottement
très inférieures aux dimensions des grains. L’algorithme interne de la structure.
de détection des contacts de LMGC est beaucoup plus
sophistiqué ce qui explique l’allure beaucoup plus 6. Exemples de structures réelles en sollicitation
régulière des courbes ci-dessus. Le pic enregistré pour périodique sur LMGC90
LMGC90 correspond au début de la chute des blocs en
bas sur la partie gauche du mur. Dans ce paragraphe, on a utilisé le code de calcul par
éléments discrets LMGC90 pour la modélisation de la
d. L’énergie dissipée: réponse de deux structures différentes à une sollicitation
Sur les figures 11 et 12, on peut voir que, dans tous les périodique qui se présente sous la forme d’une onde de
cas, l’énergie dissipée due au frottement au niveau des vitesse appliquée au centre de gravité du sol support
joints est croissante en fonction du temps. supposé rigide. Cette onde de vitesse est d’amplitude
Pour les deux codes, pour un coefficient de frottement à 1m.s-1 et de fréquence 2 Hertz. Avant d’appliquer cette
l’interface sol/structure faible (Mu(sol/structure)=0.2), sollicitation sismique, on a commencé par étudier la
en augmentant le coefficient de frottement du mur, on réponse de la structure sous poids propre. Une fois
garde toujours la même quantité d’énergie dissipée dans l’équilibre statique atteint, on effectue le calcul
les joints. En effet, on peut penser que pour ce cas, la plus dynamique qui prend en compte les faibles déplacements
grande partie de l’énergie est dissipée au niveau de occasionnés par les mouvements des blocs sous leurs
l’interface sol/mur. L’influence du coefficient de propres poids.
frottement des blocs est donc faible. Cependant, pour une On s’est intéressé à deux ouvrages composés par des
interface plus frottante (Mu(sol/structure)=0.8), blocs de pierres en contact sec.
l’augmentation du coefficient de frottement du mur ne Tout au long de cette étude on a considéré des blocs
fait que diminuer l’énergie dissipée par frottement des rigides de densité égale à 2400kg.m-3 et on a supposé,
joints. vues les conclusions tirées sur l’exemple du mur sur
On constate que le couple réalisant le plus de dissipation l’influence du coefficient de frottement à l’interface
d’énergie due au frottement au niveau des joints est celui sol/structure, un fort coefficient de frottement à
correspondant à Mu(sol/mur) = 0.8 et Mu(mur) = 0.4. l’interface entre le sol et la structure égal à 0.95
Pour les structures encastrées au sol, ce qui est le cas Le premier ouvrage est un modèle 2D, à l’échelle, inspiré
naturellement pour la majorité des structures, on assiste à des quatre premières arches de l’aqueduc romain
un contact frottant fort au niveau de l’interface d’Arles, au Nord du franchissement du vallon des Arcs
sol/structure. Les structures qui se dégradent le moins, (Figure13). Ce travail s’inscrit dans la suite de travaux
sous une sollicitation sismique, sont celles formées de présentés lors de précédentes journées du groupe APS,
grains qui frottent le plus entre elles. Par contre, si pour par Ph. Leveau et M. Vinches (Raffard. et al., 1998)
le cas beaucoup plus théorique où l’interface entre le sol Dans cet exemple, on a considéré deux coefficients de
et la structure est glissante, la structure subit un frottement interne de la pierre constituant l’ouvrage. Au

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cisaillement d’amplitude 1m.s-1 et de fréquence 2Hz au


niveau du sol pendant 2 secondes. On prend un
coefficient de frottement à l’interface sol/structure égal à
0.95 et un coefficient de frottement interne de la pierre
égal à 0.7. La réponse de la structure à la sollicitation
dynamique appliquée est présentée Figure 17. L’arche
Figure 13 : Schéma en 2D à l’échelle des quatre premières
est ruinée. On a de grands mouvements de blocs les uns
arches de l’aqueduc d’Arles
par rapport aux autres, malgré la prise en compte d’un
début, on a pris un coefficient de frottement égal à 0.4. coefficient de frottement pierre/pierre assez élevé, de
Ensuite, une deuxième étude comparative est conduite valeur 0.7. On peut dire donc que ce n’est pas le
pour un coefficient de frottement plus grand égal à 0.8. frottement interne de la pierre qui est le plus important
Comme première phase pour cette étude, on a calculé un dans le cas de chargements dynamiques de courte durée,
état d’équilibre statique de l’ouvrage soumis uniquement mais que c’est plutôt le comportement de l’interface
à son poids propre. Ensuite, on a entamé un calcul sol/structure qui, parce que peu frottant, permet à
dynamique en reprenant comme conditions initiales les l’ouvrage de conserver son intégrité d’ensemble.
valeurs obtenues pour l’état d’équilibre statique. Le
calcul dynamique est effectué pour une durée égale à 2
secondes et les réponses de l’ouvrage sont reportées sur
les Figures 14 et 15, pour des coefficients de frottement
respectivement égaux à 0.4 et 0.8. Dans les deux cas, on
constate une dégradation de l’ouvrage. Pour le cas d’un
faible coefficient de frottement, l’ouvrage se dégrade
beaucoup plus.

Figure 17 : Etat de la structure au bout de 2 secondes

Figure 14 : Etat de la structure pour MU(sol/structure) = 0.95 7. Conclusion et perspectives


et MU(structure) = 0.4 au bout de 2 secondes
Sur l’exemple simple du mur rectangulaire, on constate
que les résultats des deux codes sont très voisins en
terme de déplacements selon X et on révèle une
différence dans les déplacements selon Y. En effet, la
réponse donnée par LMGC90 est plus régulière ce qui est
dû au choix du schéma implicite de résolution numérique
Figure 15 : Etat de la structure pour MU(sol/structure) = 0.95 utilisé dans la méthode NSCD.
et MU(structure) = 0.8 au bout de 2 secondes Les ouvrages archéologiques ont une tenue variable, face
à des sollicitations dynamiques. L’influence du
On a appliqué la même sollicitation à une arche formée coefficient de frottement à l’interface entre le sol et la
de 85 blocs reposant sur un sol rigide (Figure 16). structure est le critère essentiel qui conditionne la
Après avoir obtenu l’état d’équilibre statique sous poids réponse plus ou moins bonne de la structure à des
propre, on a appliqué une vitesse sinusoïdale de sollicitations dynamiques. Le coefficient de frottement
interne pierre/pierre constituant la structure est
d’importance secondaire.
Un bon dimensionnement parasismique des structures en
pierres passe par une bonne connaissance, d’une part, de
l’historique des séismes dans la région en question,
d’autre part, de la géotechnie du terrain de fondation (la
densité, la cohésion, le coefficient de frottement…)
s’avère nécessaire. Enfin, les données physiques et
mécaniques de la pierre utilisée (la densité, le coefficient
de frottement et la cohésion entre deux blocs, la
Figure 16 : Arche de 85 blocs en 2D résistance à la compression) sont nécessaires pour un bon
dimensionnement parasismique de la structure.

Analyse comparée de différentes modélisations du comportement au séisme de monuments en pierres sèches. - Brahim Chetouane, Marc Vinches,
FrédéricDubois, Claude Bohatier, Philippe Devillers, Max NemozGaillard
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Actes des VIe Rencontres - Archéosismicité & Vulnérabilité, Environnement, bâti ancien et société ∗ Groupe APS ∗ 2002

Pour le dimensionnement de telles structures ou encore de la dégradation et l’orientation de la chute des blocs en
pour les travaux des archéologues qui veulent remonter le comparant aux résultats donnés par le modèle
aux causes possibles de la dégradation de certains numérique qui peuvent être utiles pour comprendre le
ouvrages en pierres, un travail préliminaire est de réunir mécanisme de ruine physiquement le plus probable.
toutes les données citées ci-dessus. Il sera ensuite La poursuite des travaux dans ce domaine visera la prise
possible de vérifier, dans le cadre de la mécanique des en compte de sols déformables, et l’intégration de
milieux granulaires, par des modèles adaptés, les limites véritable modèles 3D de façon à reproduire au mieux la
des hypothèses de ruine envisagées. L’hypothèse de réalité physique, et tenter de répondre plus précisément
tremblement de terre peut ainsi être confortée, ou bien aux interrogations de nos collègues archéologues.
infirmée, par une observation précise sur terrain de l’état

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