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la chronique de thierry janssen

Chirurgien devenu
psychothérapeute
spécialisé dans Tenir un journal est une activité extrêmement
l’accompagnement bénéfique. D’instinct, de nombreux d’adoles-
des patients cents le savent. Ils s’y adonnent naturellement.
atteints de De récentes études révèlent que cela participe
maladies physiques.
Dernier ouvrage :
aussi à la préservation d’une bonne santé. Par
Le Défi positif – Une exemple, le fait d’écrire quotidiennement à
autre manière de propos des événements difficiles de leur vie
parler du bonheur permet à des étudiants de moins souvent
et de la bonne santé tomber malades en renforçant la qualité de
(Les Liens qui
libèrent, 2011).
leurs défenses immunitaires. Tenir un journal
semble même avoir des vertus thérapeutiques.
Ainsi, après trois jours durant lesquels ils ont
exposé par écrit le détail des évènements qu’ils
avaient ressentis comme stressants, des

Tenir un journal
patients asthmatiques et des malades souffrant
de rhumatismes chroniques ont vu une nette
diminution de leurs symptômes associée à une
amélioration de leurs paramètres biologiques.
David Spiegel – le professeur de psychiatrie qui
Lorsque j’ai commencé à parcourir le chemin a signé l’éditorial de la revue scientifique dans
qui mène à une meilleure connaissance de soi, laquelle ces observations ont été rapportées –
spontanément je me suis mis à écrire de faisait remarquer que si de tels résultats
manière quotidienne dans un cahier. J’y avaient été obtenus à l’aide d’un médicament
consignais mes impressions, mes émotions et produit par l’industrie pharmaceutique, le
les pensées qui les accompagnaient. Parfois cela retentissement médiatique de l’étude aurait
se résumait à une phrase, un mot, un dessin ou été considérable et la molécule aurait été
une couleur posée sur la papier. L’important prescrite à grande échelle. Le problème c’est
était pour moi de parvenir à exprimer ce qui se que la tenue d’un journal n’est ni brevetable ni
passait à l’intérieur de moi, de pouvoir contem- commercialisable.
pler celui que j’étais, de prendre le recul néces- Personnellement, j’ai pris
saire pour comprendre la complexité qui me
L’écriture fut l’habitude de coller sur la
constituait. Jour après jour, je créais dans mon un formidable première page de mon
journal un espace intime dans lequel je décou- moyen de me journal une photo de moi
vrais mes peurs et mes croyances, mes condi- réveiller. enfant. Cela me rappelle
tionnements et mes défenses, mes contradic- l’immense vitalité et les
tions et mes aveuglements. L’écriture fut un nombreuses potentialités de celui que j’ai été.
formidable moyen de me réveiller. Quinze ans Cela me fait comprendre aussi combien mes
plus tard, elle reste une bonne façon de ne pas peurs et mes conditionnements ont empêché
me rendormir. À condition de la pratiquer de cet « enfant intérieur » de s’exprimer. Écrire
manière régulière, sans complaisance, avec une quelques minutes chaque jour avec discerne-
sorte d’ « intransigeance bienveillante » faite ment et honnêteté est alors le meilleur moyen
d’objectivité et de compassion. Il s’agit d’oser de renouer avec l’élan de vie qui sommeille en
s’avouer ce que l’on pense profondément, sans moi. Je recommande cette « pratique » à toutes
jugement, en acceptant celui que nous sommes les personnes que j’accompagne. Certaines me
inconditionnellement. À ce prix est l’ouverture répondent qu’elles n’en ont pas le temps. Libre
de notre conscience et la possibilité d’exercer à eux de ne pas emprunter cette voie d’épa-
notre entière responsabilité, c’est-à-dire notre nouissement. Personnellement, je ne connais
habilité à répondre à celui que nous sommes en rien de mieux pour évoluer vers un plus grand
renforçant les aspects de notre personnalité accomplissement.
ag l a é b o r y

que nous souhaitons développer et en transfor-


mant les défauts que nous voulons dépasser.
72 psychologies magazine mars 2012

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