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Jacques Arènes
2010/1 n° 25 | pages 61 à 74
ISSN 1628-9676
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ISBN 9782847951837
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-imaginaire-et-inconscient-2010-1-page-61.htm
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Jacques Arènes
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finit par ne plus imaginer que des pièces irréalisables, des chambres
tournantes, des installations kaléidoscopiques, des changements à vue pour
l’âme, et ses idées perdaient de leur consistance à mesure. Il en arriva enfin
au point vers lequel il avait été secrètement attiré. Son père eût dit à peu
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près : « Si on le laissait faire à sa tête, il finirait par se la taper contre les murs
à force de perplexité », ou bien : « Quand on peut faire tout ce qu’on veut,
on a bientôt fait de ne plus savoir quoi désirer ». Ulrich se répétait ces
sentences avec ravissement. Cette sagesse ancestrale lui semblait d’une extra-
ordinaire nouveauté. Il faut que l’homme se sente d’abord limité dans ses
possibilités, ses sentiments et ses projets par toutes sortes de préjugés, de
traditions, d’entraves et de bornes, comme un fou par la camisole de force,
pour que ce qu’il réalise puisse avoir valeur, durée et maturité... » 4
Le centre de ce type de souffrance de subjectivation est le sentiment de
passivité et de déprise par rapport à son propre destin. Beaucoup de clini-
ciens reconnaissent ainsi le fait que le clivage devient un mécanisme de
défense prépondérant. Même si le clivage se révèle souvent plus fonctionnel
que structurel. Le noyau d’hystérie primaire permet ainsi une certaine
souplesse de fonctionnement, même si ce noyau amène parfois des sympto-
matologies graves. 5 La souffrance psychique de nombre d’occidentaux se
situe bien dans le multiple et dans la perte de contrôle, et les adolescents,
les jeunes adultes, ne souffrent plus de pathologies de « l’écrasement »
(pathologies de l’interdit où les référents surmoïques sont parfois persécu-
teurs), mais de pathologies de la diffluence. Le moi apparaît peu unifié, le
sujet est sans cesse à la recherche d’une confirmation narcissique, et semble
épuisé par l’idée d’atteindre les buts qu’il s’est lui seul donnés. Plus que
l’éloignement par rapport à la norme du moi unitaire, le rapport même à la
temporalité semble se modifier.
Nous revenons à une conception kierkegaardienne de l’angoisse, qui
correspond à la difficulté d’asseoir sa propre subjectivité. Selon Kierkegaard,
l’angoisse est la seule expérience que nous avons vraiment de notre liberté.
La liberté est le pouvoir de choisir. Quand tout est possible et que la décision
tarde, le sujet sent peser le poids de la décision, sans pouvoir se déterminer.
L’angoisse est l’épreuve du pouvoir de choisir. Le sujet prend peur de sa
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DE SUBJECTIVATION
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l’unicité du réel comme sa caractéristique principale : elle constitue son aspect
inestimable, et, en même temps, est à l’origine d’une angoisse inépuisable.
« Car la mort de l’unique est sans recours : il n’y en avait pas deux comme lui ;
mais une fois fini, il n’y en a plus ». 7 Le désir de l’unicité pousse beaucoup
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Et la pratique analytique?
Au niveau de la praxis, les psychanalystes constatent aujourd’hui que les
analysants ont changé, et que les difficultés de subjectivation sont intenses.
Elles concernent ces patients qui quêtent sans fin une adéquation du sens
et de l’être, et qui se pensent plus comme des survivants que comme des
vivants. La méthode analytique se trouve mise à l’épreuve, car elle bute
sur une éternisation de son processus, avec des sujets qui ne semblent pas
avancer, sont soumis à des orages pulsionnels récurrents, ou même
s’enfoncent progressivement dans une souffrance qu’aucune interprétation
ne pourra modifier, en même temps que dans une sorte de toxicomanie
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leurs registres, aux états dépressifs et anxieux les plus variés » 8. D’où la part
de plus en plus fréquente des personnalités dites « limites », où les tourments
du sujet ne sont plus liés à l’affrontement de la pulsion avec l’interdit, mais
à la difficulté, à l’impossibilité de pouvoir « digérer », symboliser sa propre
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histoire.
Il se pose alors la question de l’adaptation de la scène analytique à la
nouvelle donne. Ces « nouveaux » analysants sont fascinés par l’abîme de
leur existence, par un mal-être diffus et constant. Parfois, derrière une
apparence très affirmée, se cache un manque d’estime de soi, un déficit
profond de certitude. En dehors de la mouvance lacanienne, la probléma-
tique est abordée par les théoriciens de la subjectivation, influencés par
l’école anglaise et par Winnicott en particulier. L’enjeu est de ne pas
abandonner la théorie pulsionnelle, sans pour autant renoncer à explorer
l’élaboration subjectivante.
Pour citer René Roussillon, « En 1895 [au début de l’œuvre de Freud],
on souffre de réminiscences et on guérit en se souvenant, à partir de 1937-
38 [la fin de l’œuvre de Freud] on souffre toujours de réminiscences, on
guérit toujours en se souvenant ou en reconstruisant l’histoire, mais l’on
découvre aussi que l’on souffre, à travers l’histoire, de l’inapproprié de celle-
ci, de l’inappropriation de celle-ci : on « guérit » alors en symbolisant ou
en resymbolisant les enjeux qu’elle recelait. 9 »
La « fatigue d’être soi » 10 guette donc notre « individu incertain » 11, las
d’avoir à se construire et à justifier sa propre place, pour une revanche
posthume de Janet sur Freud : la fatigue psychique paraît avoir vaincu le
conflit œdipien ! Ehrenberg évoque, d’une manière trop rapide sans doute,
la disparition de la culpabilité au profit de cet épuisement dépressif
généralisé. La figure du mal-être contemporain est alors, par excellence, la
dépression. « Si le conflit est le miel dont se nourrit la psychanalyse, il
apparaît nettement que de nouvelles demandes lui sont continuellement
adressées : elles n’ont pas le visage limpide du conflit, mais celui plus insai-
sissable du vide. […] Les courants psychosomaticiens de la psychanalyse et
les spécialistes des toxicomanies réfléchissent particulièrement sur les patho-
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DE SUBJECTIVATION
Illustration clinique
Tentons de donner un exemple clinique de ce type de « fatigue ».
Théophile semble déployer sa vie dans une forme d’aboulie, d’impossibilité
de choix, dans le sentiment que c’est impossible à porter. Ce jeune homme
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de 22 ans, d’allure sportive, a un phrasé assertif, dont on peut difficilement
deviner par sa présence et son style, la détresse intérieure. Et pourtant, il
affirme :
« Je suis retenu par quelque chose qui m’empêche d’entrer dans la vie.
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Je me dis je n’ai jamais réussi à avoir une jeunesse, alors que les autres
s’amusaient gentiment… J’étais tout le temps en recul et culpabilité. Je me
réfugiais souvent dans une salle isolée, et me sentais protégé. Ça me rassurait.
Au lycée, j’éprouvais une sorte d’insatisfaction profonde, de ressentiment.
Je n’ai jamais réussi à exprimer une agressivité saine de mâle assumé… J’ai
un rapport au réel cassé. Je vis dans une bulle, une mécanique à vide. Je n’en
ai pas fini des fonctions de croissance. »
L’agressivité masculine, considérée comme une échappatoire, exprime
cette revendication phallique, signe d’une hystérie masculine recouvrant
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un noyau abandonnique assez profond et une nécessité de construire un
espace à soi en un monde menaçant et intrusif.
Nous en venons à la place que peut prendre l’analyste face à ceux qui
semblent ne pas pouvoir se déterminer au cœur d’un conflit interne et de
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le sentiment que le « réel » des traumatismes a été en partie méconnu par la
psychanalyse. Les psychanalystes se penchent ainsi de plus en plus sur la
conséquence de situations traumatiques archaïques œuvrant particulièrement
dans les problématiques narcissiques. L’analyste se prête même, au cœur du
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Inventer un espace de déploiement subjectal
La scène analytique devient alors un lieu où se déploie l’illusion et sa
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performativité pour lutter contre la fatigue d’être soi. Il s’agit d’aider le sujet
à inventer un espace de déploiement subjectal, de créativité, pour dépasser
cette fatigue d’être soi.
J’ai déjà évoqué la notion de portance qui est un des ressorts de la
dynamique de subjectivation.
En physique, on définit la portance comme une force qui s’exerce perpen-
diculairement à la direction de la vitesse et permet à une masse d’être
soutenue. C’est ce qui permet à un avion de « se » porter sur l’air. La notion
de portance peut être élargie à la portance psychique 16. Le sentiment de
portance donne à l’individu le moyen de composer avec la durée afin de
créer un équilibre dynamique dans les relations objectales, et dans la capacité
du moi de faire face à l’angoisse. La situation traumatique – la plainte
abandonnique, par exemple - se transforme en situation moins menaçante,
parce que le moi devient capable d’anticiper. Le sentiment de portance résulte
d’un processus d’intégration de nature « fondamentalement différente de
l’espace où règne l’angoisse de séparation 17 ».
La question posée à l’analyste face à ces vies qui ont du mal à se porter
elles-mêmes est de savoir comment la cure peut favoriser une forme « d’auto-
portance » du sujet et l’aider à décoller des creux du sentiment d’abandon ?
Avec Théophile je tente de travailler sur ce thème de se sentir un petit
garçon qui ne peut porter sa vie. La capacité de l’analyse, Quinodoz le
souligne, consiste à aider le sujet à acquérir un « sentiment d’autonomie et
de liberté psychique, force et continuité intérieure et, confiance en soi et
envers autrui, capacité d’aimer et d’être aimé, bref un ensemble de senti-
ments qui caractérisent ce qu’on appelle maturité psychique 18. » Un des
aspects importants de ce travail est l’acquisition d’un bon objet à l’inté-
rieur du moi, permettant en quelque sorte de lutter contre le clivage parfois
sidérant chez ce type de personne. Théophile se jette sur le divan pour
énoncer son désir de libération vis-à-vis de son angoisse. « J’ai des carences
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DE SUBJECTIVATION
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psychanalyste. Celle-ci se déploie d’ailleurs particulièrement dans l’aide
concernant la capacité à penser, qui dans le modèle bionien et la vraie lutte
contre la frustration. Filtrer, avec l’analysant, le discours de disqualification
est élément essentiel.
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Au contraire de favoriser la régression, nous pouvons imaginer, face à
des patients en carence abandonnique, une « utilisation » thérapeutique de
l’épreuve de réalité. Une hypothèse clinique d’accompagnement de ceux qui
ont du mal à saisir les possibles est celle d’un travail sur les épreuves de vie.
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la fatigue d’être soi, l’événement, qui s’inaugure ici dans le registre de la
perte, crée un appel d’air. Un vide régénérant. Le réel est alors thérapeu-
tique. Se tourner vers le Réel, assumer le Réel, c’est aussi creuser son
intérieur. Du côté interne, une forme intérieure croît progressivement. Il
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affirme : « Je vis des sentiments curieux. J’ai l’impression d’être plus sûr
de moi... Je suis plus serein vis a vis de moi même.... Je suis un peu moins
dépendant de l’état de mes relations avec Isabelle... Je m’en veux presque
un peu parfois d’être moins dépendant. Dire que je ne suis pas d’accord,
ce n’est pas très aimant quand l’autre s’est énervé sans raison […] J’essaie
d’exister un peu plus... »
Freud évoque l’expression grecque de daîmon kai tuchê, qui constitue
en fait la part de nécessité interne de la souffrance psychique – le daîmon
interne lié à l’histoire du sujet – et la part de ce qui arrive – tuchê étant le
sort la chance, le hasard ayant entraîné les événements qui ont changé le
cours de la vie 22. L’événement n’est pas ce qui encontre le psychisme d’une
manière purement formelle. L’événement, inscrit sur fond de finitude
provoque une rencontre avec la psyché « qu’il précipite, au sens chimique
du terme 23 ». Vivre, c’est en effet expérimenter de manière continue ce qui
résulte d’une situation de rencontre, car la psyché, comme le souligne Piera
Aulagnier, se trouve « d’emblée plongée dans un espace à elle hétérogène,
dont elle subit de manière tout aussi continue et tout aussi immédiate les
effets 24 ».
La tuchê est aussi ce qu’il faut saisir pour sortir de la fatigue d’être soi.
Celle-ci, dans sa donne inertielle, pourrait se déployer dans l’infini du temps
si celui-ci l’était vraiment. La percée de l’événement – les enfants qui partent,
le départ de chez les parents, la nouveauté du métier ou de la rencontre analy-
tique – crée ce trou et cet appel d’air qui peut alimenter la portance
psychique. Le sujet est alors condamné à avancer ou à tomber.
Jacques ARÈNES
Membre titulaire du GIREP
10, rue St Lazare
75009 Paris
72 IMAGINAIRE & INCONSCIENT
NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
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p. 25.
5. RICHARD F. (2001) Le processus de subjectivation à l’adolescence,Paris, Dunod,
p. 97.
6. KIERKEGAARD S. (1977) Le concept de l’angoisse, Paris, Gallimard, (1844).
7. ROSSET C. (1994) Le réel et son double, Paris, Folio Essais, p. 86.
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tique se trouve ainsi mise à l’épreuve, car elle bute sur une
éternisation de son processus, avec des sujets qui ne semblent
pas avancer, s’enfoncent progressivement dans une souffran-
ce qu’aucune interprétation ne modifie. Une hypothèse cli-
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sofferenze di soggettivazione.