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INTRODUCTION

La transmission mère-enfant est à l’origine de la majorité des infections à VIH chez les
enfants. Depuis le début de la pandémie, on estime à 5,1 millions le nombre d’enfants qui
ont contracté l’infection dans le monde, presque toujours par transmission mère-enfant.
Près de 90% de ces enfants vivent en Afrique.

En 2003, Madagascar compte plus de 16 millions d’habitants. L’exploitation des derniers


résultats de l’enquête de séroprévalence montre que sur plus de 650 000 femmes
enceintes attendues, environ 5900 à 8800 femmes enceintes malgaches seraient
infectées par le VIH pour la même année. L’épidémie du SIDA à Madagascar est au
début de sa phase généralisée, avec 1.1% de séroprévalence chez les femmes
enceintes. Cette faible prévalence peut cacher des épidémies localisées importantes,
dont certaines infectent de larges proportions de la population

Un Plan Stratégique National pour la prévention et le contrôle des IST/VIH/SIDA avait été
élaboré et lancé pour servir de cadre de référence pour toutes les interventions dans le
domaine de la lutte contre le VIH/SIDA à Madagascar. Ce plan a pour objectifs généraux
de maintenir la prévalence du VIH/SIDA en dessous de 1% dans la population en général
par la mise en œuvre des mesures préventives et d’assurer le bien-être des personnes
vivant avec le VIH par le biais de leur prise en charge médicale et psychosociale.

L’un des plus grands défis consiste à permettre aux femmes en âge de procréer et aux
femmes enceintes non infectées de rester séronégatives ainsi qu’aux jeunes en situation
pré maritale, et donner des interventions préventives aux femmes enceintes infectées, à
leurs partenaires et à leurs bébés.

Pour pouvoir atteindre ces objectifs, la création d’un environnement propice à une lutte
multisectorielle efficace est indispensable, à travers la formulation d’un document de
politique nationale de Prévention de la Transmission Mère-Enfant du VIH (PTME), qui va
ainsi orienter et diriger toutes les interventions de réduction de la transmission verticale du
VIH à Madagascar.

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I. ANALYSE DE LA SITUATION DU VIH/SIDA A MADAGASCAR

I.1. Descriptif de la situation

I.1.1- Profil socio-démographique de la population malgache

Une caractéristique de la population malgache est sa grande jeunesse : plus d'un


malgache sur 2 a moins de 20 ans (âge médian de la population : 16,3 ans), et 18,3% de
la population, c'est-à-dire un peu moins d'un malgache sur cinq, a moins de 5 ans. Le
taux de mortalite infanto-juvénile est de 94 pour mille et la mortalité maternelle 469 pour
100 000 naissances vivantes.

Selon les résultats de la dernière enquête de séroprévalence en 2003, l’âge moyen de la


femme dépistée séropositive est de 24.5 ans. Les 15 à 34 ans regroupent les 90.5%, la
proportion des femmes vivant avec leur mari ou père de leur enfant varie de 83,3% à
92%, alors que la séroprévalence du VIH chez ces femmes est significativement plus
élevée par rapport à la séroprévalence de celles qui ne vivent pas avec leur partenaire. La
femme séropositive, selon l’enquête est non scolarisée ou tout au plus a suivi le niveau
primaire.

I.1.2- Distribution géographique du VIH SIDA

La prévalence du VIH/SIDA varie d’une province à l’autre et d’une région à l’autre. On


observe des zones à séroprévalence élevée à côté de zone à séroprévalence
relativement basse (1,51 % à Antsiranana contre 0,30% à Antananarivo ; 16% à
Tsaratanana et 2,2 % à Ambalakasakoa)

Les cas de séropositifs sont souvent observés dans les zones rurales et parfois se
trouvent dans des endroits très reculés.

Les femmes séropositives relèvent dans 81% des cas observés du secteur agricole ou de
l’élevage avec un taux de séropositivité de 1.3%. Le personnel du secteur hôtelier ou de
la restauration est aussi relativement plus touché par rapport aux autres secteurs avec un
taux de séropositivité de 5.6%.

I.1.3- Les structures sanitaires

La couverture en terme de professionnel de santé par habitant est de 1 paramédical pour


4 100 hab, 1 médecin pour 10 000 hab et 1 spécialiste pour 190 à 200 000 hab.
Le rapport formation sanitaire par habitant est de 1 CSB1 pour 5 000 hab, 1 CSB2 pour 6
500 -7 000 hab, 1 CHD1 pour 170 000 hab et 1CHD2/CHR pour 190 - 200 000 hab.

Concernant les consultations prénatales, pour 80% des naissances, la mère a consulté,
au moins une fois, un professionnel de santé. Par contre, 16 % des naissances n’ont
bénéficié d’aucune consultation prénatale.

Pour l’accouchement, plus de la moitié des naissances (54%) ont été assistées par des
personnels formés lors de l'accouchement. Par ailleurs, 36% des femmes ont été
assistées par des accoucheuses traditionnelles non formées, 9% par des parentes ou
amies et 1% ont accouché sans assistance. Les femmes résidant en milieu urbain sont
plus fréquemment assistées par du personnel formé (78 %) que les femmes du milieu
rural (48 %).

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I.1-4- Evolution des Infections Sexuellement Transmissibles : vers une
explosion de l’épidémie à VIH/SIDA

Les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) constituent un terrain propice au


développement de l’infection à VIH.

I-1-4-1- Chez les jeunes

Les adolescents et les jeunes à Madagascar représentent le tiers de la population


malgache. Ils constituent des groupes vulnérables aux IST : en 1997, 94% des
adolescents sont exposés aux IST, et en 1999 selon le Laboratoire National de Référence
(LNR), 15% des séropositifs confirmés sont des jeunes âgés de 15 à 24 ans.

Ces données ne font que corroborer les résultats de l’enquête de séroprévalence du VIH
en 2003, car parmi les 106 femmes enceintes confirmées séropositives, la moitié (58
femmes enceintes enquêtées) sont des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans.

I-1-4-2- Chez les femmes enceintes et les femmes en âge de procréer

Même si le taux de prévalence de la syphilis a diminué ces dernières années à


Madagascar (12% en 1995, 10,6% en 2002, et 8,2% en 2003), on a constaté, lors de la
dernière enquête combinée de séroprévalence de la syphilis et du VIH en 2003, que le
risque d’infection par le VIH était 2 fois plus élevé chez les femmes enceintes atteintes de
syphilis, et même, 4 à 5 fois plus élevé dans certaines régions. En outre, ce taux est de
6,4 % chez les femmes âgées de 15-49 ans et est relativement élevé entre 15-30 ans
(2,1% à 15-19 ans, 5,5 % à 20-24 ans et 7,5 % à 25-30 ans), lors de la troisième enquête
démographique et de santé menée en 2003-2004.

I-1-5-Tendance de l’infection à VIH à Madagascar : vers une épidémie


généralisée

En 2003, la dernière enquête nationale de séroprévalence de l’infection à VIH a montré


que l’épidémie du VIH à Madagascar entre actuellement en début de la phase
généralisée, avec un taux de séroprévalence de 1,10% chez les femmes enceintes.

Ainsi la vitesse de propagation de l’épidémie à VIH/SIDA à Madagascar se dessine


comme partant d’un cas de séropositif sur 5 000 individus testés en 1989, pour arriver à
un cas sur 90, 14 ans après (2003).

I-1-5-1-Les facteurs de risque individuel liés à l’infection à VIH/SIDA

Il n’existe pas encore de stratégies de communication pour la PTME, des programmes


IEC pour le changement de comportement restent trop standard et très peu ciblés par
rapport aux besoins éducationnels spécifiques de la population cible (jeunes, femmes en
âge de procréer, femmes enceintes, etc.).

a) Connaissances-Attitudes-Pratiques chez les femmes vis-à-vis des IST/VIH/SIDA

 Connaissance sur le VIH/SIDA et sur la transmission mère-enfant du VIH

La proportion de femmes enquêtées, déclarant connaître ou avoir entendu parler du


VIH/SIDA, semble être plus élevée (79%) en 2003-2004 qu’en 1997 (69%).

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Le risque d’infection des nouveaux-nés pourrait être élevé si la transmission mère-enfant
du VIH est méconnue : 65 % des femmes connaissaient cette transmission verticale de la
mère à l’enfant ( MICS 2000). Cependant, ce risque d’infection à VIH des nouveaux-nés
des femmes en âge de procréer, âgées de 15 à 24 ans, pourrait être encore plus élevé,
car ce sont les femmes âgées de plus de 25 ans qui connaissaient le mieux ce mode de
transmission, comme le montre le tableau suivant :

Tableau I. Répartition des femmes connaissant la transmission mère-enfant du VIH,


par groupe d’âge, en 2000.
Groupes % femmes connaissant la
d’âge transmission mère-enfant
du VIH
15-19 ans 53,6%
20-24 ans 65,1%
25-29 ans 70,6%
30-34 ans 70,6%
35-39 ans 69,0%
40-44 ans 67,1%
45_49 ans 67,8%
Source : MICS 2000.

Les femmes qui connaissent la transmission mère-enfant du VIH sont respectivement de


83,2 % et 58,2% pour le milieu urbain et le milieu rural, contre 97,6% observé dans la
capitale.

 Connaissance et pratiques concernant les moyens de prévention du VIH/SIDA

Connaissance des femmes sur les moyens de prévention primaire de l’infection à VIH :
la fidélité (63%), les préservatifs (48,5%) et l’abstinence (14%),

En effet, parmi les femmes connaissant le VIH/SIDA et ayant eu des rapports sexuels au
cours des 12 derniers mois précédant l’enquête, seulement 2% ont déclaré avoir utilisé un
condom au cours des derniers rapports sexuels, quel que soit le type de partenaire.

En revanche, lors de la dernière enquête combinée sur la séroprévalence de la syphilis et


du VIH/SIDA, menée par le Ministère de la Santé, en 2003, sur les femmes connaissant le
Sida, 94% accepteraient de se faire tester gratuitement au VIH si les services sont
disponibles.

 Pratiques sexuelles vis-à-vis du VIH/SIDA

La précocité des activités sexuelles non protegees et de la grossesse prédisposent la


femme au risque de contracter le VIH. En 1997, presque la moitié (49,6%) des femmes
malgaches ont eu leur premier enfant avant 20 ans, et 31,7% avant 18 ans. La situation
évolue, actuellement, la dernière enquête de séroprévalence, conduite en 2003, révèle
que 28% des femmes séropositives sont âgées de 15 à 19 ans.

 Allaitement et alimentation du nourrisson

L’alimentation mixte du nouveau-né constitue le plus grand risque de transmission du


virus VIH. Le risque de transmission pourrait être élevé chez les malgaches car 30% des
enfants de 0-5 mois reçoivent des liquides quelconques en plus du sein (seuls 67% des
enfants de moins de 6 mois sont nourris exclusivement au sein).

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I-1-5-2- Les facteurs de vulnérabilité des femmes

Les facteurs de vulnérabilité, renforçant les facteurs de risque liés aux femmes,
augmentent encore le risque de contracter le VIH par les femmes malgaches.

a) Facteurs biologiques

Le risque de contracter l’infection à VIH, lors d’un rapport sexuel non protégé, est de 2 à 4
fois supérieur pour les femmes que pour les hommes. En effet, les femmes sont plus
vulnérables aux autres IST à cause de la surface plus importante de muqueuse génitale
exposée aux différentes infections. Le risque biologique est encore plus grand chez les
femmes très jeunes à cause du manque de maturation de leur appareil de reproduction
qui fait moins obstacle à l’entrée du VIH.

b) Facteurs culturels

Certains facteurs culturels généraux et spécifiques augmentent le risque de propagation


du VIH à Madagascar. En général comme dans les pays en voie de développement, dans
certaines régions de Madagascar, on retire les filles de l’école plus tôt que les garçons,
pour les marier de plus en plus jeunes.

Il existe encore de nombreuses mœurs et coutumes qui ne permettent pas à toutes les
femmes de faire et décider comme elles le souhaitent. Pour ce qui est de la santé de
reproduction, leurs avis n’est pas assez souvent pris en considération. Le nombre
d’enfants constitue souvent un signe de virilité pour les hommes.

La diversité et la complexité des us et coutumes malgaches constituent souvent des


facteurs de risque et de vulnérabilité pour la transmission du VIH/SIDA : entre autres le
fitampoha, okatra, ari-tory, tsenan’ampela, etc . représentant un brassage humain
permettant des actes sexuels à haut risque.

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I-2- Les éléments essentiels pour la mise en place du programme de PTME

Suite à ces différents points d’analyse de la situation, une prise en charge spéciale des
jeunes couples, des femmes et de leurs partenaires en particulier, s’avère nécessaire à
travers la prévention de la transmission mère-enfant du VIH, afin de contribuer à la
réduction ou du moins au maintien du taux de la séroprévalence du VIH en dessous de
1%.
Ainsi, par rapport aux facteurs suivants, certains éléments devraient être pris en compte.
Les stratégies seront développées plus loin dans le chapitre correspondant.

I-2-1-Facteurs liés aux femmes en âge de procréer, aux jeunes couples et


aux femmes enceintes

 Développement des stratégies de prévention primaire, chez les jeunes femmes et


auprès des couples en situation pré maritale,
 Messages appropriés pour les individus, leurs partenaires et
 Campagne de mobilisation sociale pour supporter la mise en ouvre de la PTME.

I-2-2-Facteurs liés au système de santé


 Renforcement de capacités et amélioration des services sanitaires pour offrir
l’intégration de la PTME dans les services de la santé de la reproduction et MST.
 Réhabilitation et fournitures adéquates des matériels nécessaires pour la
réalisation des tests VIH.
 Contrôle de qualité des tests biologiques et du counselling.
 Mise en place d’un système de suivi et évaluation des activités de PTME.
 Mise en place d’un système de continuum de soin pour les patients, leurs
partenaires et enfant.

I-2-3-Facteurs liés à l’environnement

 La PTME fait partie des stratégies de prévention et de soins. Il est indispensable


de mobiliser les individus et la communauté, de mener des efforts pour lutter
contre la discrimination et la stigmatisation.
 La réponse communautaire constitue l’élément essentiel du soutien psychosocial
aux personnes infectées et à leurs familles

I-3-Cadre institutionnel

I-3-1-Au niveau central

Les responsabilités du niveau central :

 Le Ministère de la Santé et du Planning Familial joue un rôle primordial dans


l’élaboration des politiques, la planification stratégique, ainsi que l’élaboration des
normes, directives et guides, relatifs à tous les programmes de santé à
Madagascar, entre autres le programme de prévention de la transmission mère
enfant du VIH (PTME). Il assure également la supervision continue et intégrée des
activités de maternité sans risque et de PTME, ainsi que son évaluation.
 Le Comité National de Lutte contre le SIDA (CNLS) est l’institution chargée de
l’orientation politique et stratégique, de la coordination nationale et du suivi
évaluation des actions mises en œuvre suivant le Plan stratégique national (PSN).

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I-3-2-Au niveau périphérique

L’opérationnalisation effective des interventions de PTME revient aux structures


décentralisées telles que les Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) et les Centres
Hospitaliers Régionaux (CHR) au niveau provincial, les Centres Hospitaliers de District
(CHD) au niveau district et les Centres de Santé de Base de niveau 2 (CSB2) au niveau
communal, ainsi que, les structures sanitaires parapubliques (centres de santé militaires),
privées et confessionnelles.

Les activités de PTME font partie intégrante de la maternité sans risque. Elles sont
généralement intégrées dans le paquet minimum d’activités des services de santé
maternelle et infantile des hôpitaux et des centres de santé publics et privés.

I-3-3-Les partenaires multisectoriels et multidisciplinaires

Dans la lutte contre le VIH/SIDA à Madagascar, les partenaires du Ministère de la Santé


et du Planning Familial apportent un appui technique et financier dans les interventions de
lutte contre le VIH/SIDA, un appui à la mise en œuvre de la stratégie de lutte et dans la
mise en place d’un système de suivi et d’évaluation des programmes, entre autres le
programme PTME.

Il s’agit surtout des agences bilatérales, onusiennes, les organisations non


gouvernementales et la société civile.

I-3-4-Le Comité nationale de pilotage du programme PTME

Sous la responsabilité du Ministère de la Santé et du Planning Familial, le comité se


charge principalement de finaliseret d’actualiser les différents documents et outils de
travail, de mise en œuvre et de gestion du programme national de PTME, de favoriser et
de faciliter son opérationnalisation et d’assurer son suivi et évaluation.

Il est constitué par les différentes institutions nationales et internationales ainsi que toutes
les parties prenantes et concernées par la lutte contre le VIH/SIDA. Il fonctionne de façon
transversale en appuyant techniquement les différentes structures du programme PTME à
chaque niveau.

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II. VISION, OBJECTIFS, PRINCIPES DIRECTEURS

II-1-Vision

Chaque femme avec son(ses) partenaire(s) et sa famille ont accès à des services de
qualité de prévention de la transmission de la mère à l’enfant du VIH.

II-2- Objectif du programme de prévention de la transmission mère


enfant (PTME)

Madagascar adopte l’objectif de l’UNGASS qui est de réduire d’au moins de 20% la
proportion de nourrissons infectés par le VIH d’ici 2005 et de 50% d’ici 2010.

Les objectifs du programme PTME à Madagascar d’ici 2010 sont particulièrement


d’accroître l’accès aux services PTME en couvrant les 111 districts sanitaires, de donner
accès aux traitements ARV à 100% de femmes enceintes infectées par le VIH et leurs
enfants, de dépister au moins 25% des femmes qui consultent pour CPN et atteindre 30%
des partenaires qui partagent le service de conseil.

D’ici à 2005, réduire de 20%, et d’ici à 2010, de 50%, la proportion de nourrissons


infectés à VIH en veillant à ce que 80% des femmes enceintes consultant pour des soins
prénatals reçoivent des informations, des conseils et autres moyens de prévention de
l’infection à VIH, et en faisant en sorte que les femmes et les nourrissons, infectés à VIH
aient accès à un traitement efficace afin de réduire la transmission du VIH de la mère à
l’enfant, ainsi que par des interventions efficaces en faveur des femmes infectées à VIH,
notamment par des services volontaires et confidentiels de conseils et de dépistage, et par
l’accès aux traitements, en particulier à la thérapie antirétrovirale et, le cas échéant, à des
produits de remplacement du lait maternel, tout en veillant à la continuité des soins.
Déclaration d’engagement sur le VIH/SIDA
Session extraordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur le VIH/SIDA
juin 2001, New York.

II-3- Principes directeurs

i. La référence et la conformité de toutes les interventions de réduction de la


transmission mère-enfant du VIH avec la Déclaration d’engagement sur le
VIH/SIDA, adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies ;
ii. La mise en application des normes et directives techniques de la stratégie de
PTME du Ministère de la santé ;
iii. L’engagement et la volonté politique à tous les niveaux (Présidence,
Gouvernement, Parlement, Sénat, présidence de la délégation spéciale de
chaque région, régions, mairies, municipalités, arrondissements, quartiers, etc.) ;
iv. Le respect des droits fondamentaux des femmes qu’elles soient enceintes ou
non, qu’elles soient séropositives ou séronégatives, notamment les droits qui
touchent à la reproduction, à la faculté de faire un choix personnel en
connaissance de cause ou à la confidentialité, dans un contexte non
discriminatoire non stigmatisant pour qu’elles restent intégrées dans la
communauté ;

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v. Le respect de la confidentialité pour consolider la confiance entre le conseiller et
les femmes, et renforcer l’adhésion aux soins ;
vi. La coordination du partenariat public–privé, national et international, afin de
mobiliser les ressources nécessaires à la pérennisation du programme PTME ;
vii. Le renforcement de la participation multisectorielle, de l’engagement de l’Etat et
des leaders politiques, religieux, communautaires, et de l’engagement de tout un
chacun à tous les niveaux du système de santé ;
viii. L’accès facile des femmes qui sont enceintes ou envisagent de l’être et de leurs
partenaires aux tests de dépistage et au conseil, aux consultations prénatales ;
ix. La gratuité des services et prestations de soins dans la prévention et la prise en
charge de l’infection à VIH/SIDA, notamment dans le cadre du programme
PTME (santé de la reproduction, planning familial, CPN, conseil et test
volontaires, soins et traitement, soutien psychosocial) ;
x. Le choix d’un schéma de traitement antirétroviral basé sur la faisabilité,
l’efficacité et le coût.
xi. Le respect des normes, standards et recommandations de l’OMS et de
l’ONUSIDA pour l’élaboration des directives techniques nationales ;
xii. L’assurance du contrôle de qualité des médicaments et services offerts, y
compris les tests et analyses de laboratoire, ainsi que la garantie de la sécurité
de toutes les interventions en matière de PTME ;
xiii. L’établissement de mécanismes de suivi/évaluation ;
xiv. Le renforcement des effectifs du personnel, des qualifications et des
compétences des professionnels de santé ;
xv. Appui du programme par des campagnes de sensibilisation appropriées.

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III. ORIENTATIONS STRATEGIQUES DES INTERVENTIONS DE PTME

Compte tenu de la situation et de la réponse, elles se définissent au nombre de trois :

 La promotion d’un environnement favorable à la réduction des réticences au


dépistage du VIH ;
 Le renforcement du système de santé axé au programme de PTME et à une prise
en charge intégrée du VIH/SIDA dans les services de la santé de la reproduction ;
 La mise à l’échelle des interventions de PTME.

III-1-Axe stratégique de promotion d’un environnement favorable à la réduction


de la transmission du VIH de la mère à son enfant

III-1-1- Objectif spécifique

Accroître la demande de conseil et test volontaire du VIH des femmes et de leurs


partenaires dans les structures de santé de la reproduction, en augmentant le taux de
fréquentation des services de CPN.

III-1-1-1- Stratégie de promotion du CPN

Une vaste campagne d’information doit être lancée pour inciter toute femme enceinte de
bénéficier ensemble avec leurs partenaires de la consultation prénatale, grâce auxquelles
elles pourraient avoir accès à l’intervention sur la PTME. Ainsi, les couples partageront les
avantages de l’utilisation des services de consultations prénatales (CPN) ainsi que des
moyens de prévenir la transmission de la mère à l’enfant du VIH.

C’est à cette occasion qu’un conseil peut orienter le couple vers un dépistage pour la
connaissance de leur statut sérologique (syphilis, VIH), première étape de la prévention
de la transmission verticale du VIH.

III-1-1-2- Stratégie de Mobilisation Sociale, pour le soutien aux PVViH et la lutte


contre la stigmatisation et la discrimination des femmes séropositives et leurs
proches

La mise en œuvre de la stratégie de communication avec la participation des PVVIH, de


la communauté et des différents partenaires impliqués dans la lutte contre le VIH /SIDA,
conformément aux lois de protection sociale en vigueur est incontournable.
Conduire des évaluations est nécessaire pour permettre d’optimiser les matériels IEC

III-2- Axe stratégique de renforcement du système de santé axé au programme


de PTME et à une prise en charge intégrée du VIH/SIDA dans les services de la
santé de la reproduction

III-2-1-Objectif spécifique

Renforcer les capacités du système de santé pour délivrer de meilleurs, y compris pour la
PTME.

III-2-1-2-Stratégie de renforcement du système de santé

Avant de démarrer un programme de PTME, une analyse de la situation dans les


différents contextes permettra d’identifier les besoins nécessaires pour mettre en oeuvre
les services de PTME :, Infrastructures, personnel charge de travail, conseiller,

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laboratoire, équipements, consommables et réactifs, renforcement de capacité en gestion
pour cette nouvelle activité

Une attention particulière est portée sur le continuum de soins, la gestion des
médicaments et le système de référence mais également sur la mise en place d’une
formation continue pour former et soutenir les personnels et d’un réseau de conseillers
pour échanges d’expertises.

III-2-1-3- Stratégie d’implication des responsables décentralisés des régions,


districts et communes

Pour assurer une mise œuvre efficace et une réponse appropriée au programme de
PTME, les responsables des différentes structures à tous les niveaux (Santé, Comités
National/Provincial/Local de lutte contre le Sida) seront impliqués dans la prise de
décision, la conception, la planification et la mise en œuvre de ce programme et selon
leur niveau de responsabilité. Un soutien central pourra être apporté en fonction des
requêtes et des différents contextes.

Un système de supervision, de suivi et d’évaluation des activités de PTME doit être mis
en place afin d’ajuster et de réorienter les interventions.

III-3-Axe stratégique de mise à l’échelle des interventions de PTME

III-3-1- Objectif spécifique

Etendre les interventions de PTME afin d’atteindre la couverture nationale d’ici la fin 2010.

III-3-1-1- Stratégie d’extension des interventions de PTME

L’extension des activités de PTME doit aboutir au programme PTME Plus à l’intention des
femmes séropositives. Un des critères d’éligibilité d’introduction de cette initiative est
surtout le succès d’un programme PTME déjà mis en place. Cette initiative comprend
généralement :
 le counseling et l’éducation continue ;
 les soins et soutien aux femmes séropositives et à leur famille (soutien
psychosocial et soutien communautaire) ;
 le diagnostic précoce du statut sérologique de l’enfant et du conjoint ;
 la prévention et prise en charge des infections opportunistes et le traitement de la
tuberculose pour la femme et l’enfant ;
 les soins et le traitement ARV, si indiqués ;
 le soutien à l’adhésion et à l’observance du traitement ARV ;
 le suivi médical et biologique ;
 la prévention de la transmission et de la surinfection à VIH.

III-3-1-2-Stratégie de la cartographie pour orienter les choix des sites


d’extension

L’extension, la priorisation des interventions et la sélection des sites PTME seront


arrêtées par le Ministère de la Santé et ses partenaires concernés, selon :

 les recommandations après évaluation du programme par le Comité de pilotage


PTME,

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 l’évolution de la surveillance de seconde génération, qui déterminera les situations
à risque, les groupes spécifiques à risque et les comportements à risque liés au
VIH/SIDA,
 les résultats des différentes analyses, études et recherches menées dans le pays,
en matière de VIH/SIDA.

Selon la dernière situation de l’épidémie qui est entrée dans la phase généralisée, il est
par ailleurs important de veiller à ce que l’équité soit respectée dans tout le territoire
national malgache.

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IV- SUIVI - EVALUATION ET GESTION DU PROGRAMME DE PTME

Le suivi a pour finalité d’informer et de contrôler l’état d’avancement des interventions en


cours de réalisation, si celles-ci vont dans le sens des résultats escomptés ; tandis que
l’évaluation s’intéresse à ce qui a été réalisé ou à l’impact, autrement dit, elle vise à
apprécier systématiquement les progrès dans la réalisation d’un programme.

IV-1-Le suivi et l’évaluation des activités de PTME

Ainsi dans le cadre du programme de prévention de la transmission mère-enfant du VIH


(PTME), l’évaluation du programme vise à vérifier l’atteinte de l’objectif suivant :

 100% des femmes enceintes dépistées HIV séropositives et leurs enfants auront
accès aux traitements ARV pour réduire la transmission verticale, d’ici 2010.
 Au moins 25% des femmes qui consultent pour CPN acceptent le dépistage HIV et
30 % des partenaires partagent le service de conseil.

A titre indicatif, les indicateurs de base cités ci-dessous pourraient indiquer l’atteinte des
résultats escomptés, ainsi que le succès du programme PTME :

IV-1-1- Les indicateurs d’impact

 Taux de prévalence de l’infection à VIH chez les femmes enceintes testées,


 Taux de morbidité infantile chez les nourrissons de mères porteuses de
VIH,
 Taux de mortalité infantile chez les nourrissons de mères porteuses de VIH,
 % de jeunes couples en situation pré maritale, de femmes en âge de
procréer, de femmes enceintes, de couples, séronégatifs, ayant adopté un
comportement sexuel à moindre risque vis-à-vis des IST/VIH/SIDA, etc.

IV-1-2- Les indicateurs de résultat

 % de femmes enceintes fréquentant les centres de CPN, intégrant la PTME


dans leur paquet minimum d’activités ;
 % de jeunes couples en situation pré maritale, de femmes en âge de
procréer, de femmes enceintes, et de couples, connaissant la transmission
mère-enfant du VIH ;
 % de jeunes couples en situation pré maritale, de femmes en âge de
procréer, de femmes enceintes / de couples testés séropositifs au VIH,
ayant accès à une prise en charge appropriée ;
 % de nourrissons, nés des mères enceintes séropositives, infectés par le
VIH ;
 % de femmes enceintes infectées par le VIH qui reçoivent une prophylaxie
antirétrovirale pour réduire le risque de transmission mère-enfant ;
 % de formations sanitaires (publiques/privées), offrant des services de CPN,
qui intègrent les activités de PTME dans leur paquet minimum d’activités ;

Généralement, la procédure de collecte de données et d’informations sur les activités de


PTME suit le circuit habituel des rapports mensuels d’activités (RMA) du système de
santé existant. Au niveau local, le responsable rassemblera les données relatives aux
activités de PTME, et fera un rapport mensuel qu’il fera parvenir à son niveau
hiérarchique supérieur. Ce dernier rassemblera toutes les informations parvenues de
chaque CSB, et fera parvenir son rapport au niveau central pour analyse et rétro
information.

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Pour plus d’informations sur les outils de recueil des données et informations pour les
activités PTME, se référer au guide des outils de gestion et de suivi évaluation du
programme.

IV-2-Le système d’approvisionnement des médicaments et des réactifs et


consommables

Le circuit d’approvisionnement des médicaments et des réactifs suit le circuit actuel des
médicaments essentiels, sous la supervision et la coordination d’un Coordonnateur
central. Pour plus d’informations, se référer au document de politique nationale
d’approvisionnement et de distribution des ARV et aux instructions techniques y
afférentes.

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