Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
À LA VIE DÉLIBÉRÉE !
TO DELIBERATE LIFE!
UNE HISTOIRE DE LA PERFORMANCE SUR LA CÔTE D’AZUR DE 1951 À 2011
A HISTORY OF PERFORMANCE ART ON THE RIVIERA FROM 1951 TO 2011
Sommaire
Summary
4 Édito
Edito
6 À la vie délibérée !
To deliberate life!
12 Temps de rémanence
Afterglow time
14 Préserver le hic et nunc ?
Preserving the hic et nunc?
16 Festival de Cannes
Cannes film festival
22 Bar, restaurant, hôtel
Bar, restaurant, hotel
28 Lieu patrimonial, lieu de culte
Historical space, place of worship
32 Commerce, entreprise, centre commercial
Store, company, shopping mall
36 À la campagne, village
In the countryside, village
44 Théâtre, café-théâtre, cinéma
Theater, café-théâtre, movie theater
50 Rue
Street
56 Équipement culturel et sportif
Cultural complex, sports complex
66 Galeries municipales
Municipal galleries
74 Espace alternatif, atelier d’artiste, au domicile de
Experimental space, artist’s studio, at home
88 Musée, fondation
Museum, foundation
94 Administration, hôpital, centre social, université
Administration, hospital, community center, school, university
100 Parc municipal, place publique
City park, city square
104 Galerie
Gallery
112 Villa Arson
Villa Arson
120 Bord de mer
Seaside
Guide
Guide
VIDÉOS DE PERFORMANCES
ESPACE DE VISIONNAGE Bord de mer
VIDEO DOCUMENTS OF PERFORMANCES Seaside RÉCITS DE PERFORMANCES
SCREENING ROOM ESPACE D'ÉCOUTE RÉCITS DE PERFORMANCES
ORAL ACCOUNTS OF PERFORMANCES STUDIO D’ENREGISTREMENT
LISTENING ROOM ORAL ACCOUNTS OF PERFORMANCES
RECORDING STUDIO
Villa Arson
Villa Arson
Théâtre, café-théâtre,
cinéma
Theater, café-théâtre,
movie theater
Lieu patrimonial,
Galeries lieu de culte
municipales Historical space
Municipal place of worship
galleries
Musée,
fondation
Administration,
Museum,
centre social, hôpital, ACCUEIL-LIBRAIRIE
foundation
école, université RECEPTION-BOOKSHOP
Administration,
community center, hospital,
school, university
BASE DE DONNÉES
ESPACE DE CONSULTATION
DATABASE
CONSULTING ROOM
Édito
Par Jean-Pierre Simon, directeur de la Villa Arson.
L
a Villa Arson mène depuis septembre 2007 – grâce à la fois mouvante et aléatoire, fonctionne comme une Partant du principe qu’il ne reste bien souvent que des
au soutien constant du Conseil général des Alpes- plateforme de collaboration et de partage afin que les récits et des légendes une fois la performance accomplie,
Maritimes – un programme de recherche sur protagonistes de cette histoire puissent dans l’avenir enrichir des enregistrements ont été réalisés ces derniers mois
l’histoire de la performance sur la Côte d’Azur de les contenus. Première en France, et certainement l’une des auprès d’une quarantaine d’artistes afin de recueillir leurs
1951 à nos jours. Au départ ce projet est né d’une premières de ce type dans le monde, cette base de données témoignages sur l’une de leurs actions. Tous ces récits
volonté de mener une étude sur la création dans cette est donc destinée à être évolutive, pouvant également servir sont accessibles dans la base de données et diffusés dans
région par delà les styles et les générations, mais aussi par à des projets menés par des chercheurs ou des organismes l’exposition par le biais de plusieurs dispositifs d’écoute.
delà les murs de notre établissement. Très vite il est apparu intéressés par le développement de la performance hors de Aucune contrainte d’enregistrement n’a été fixée. Les
que la performance forme un lien qui traverse le temps avec nos frontières, quels que soient les époques ou les courants. résultats sont très variables. Certains collent au plus près
une constante énergie, épousant ou croisant la plupart des du récit. D’autres s’en échappent. Mais la personnalité des
courants de l’art-action des soixante dernières années, du Le 30 juin 2012 est aussi à la date de l’ouverture de l’exposition artistes est ici parfaitement incarnée et tous témoignent d’un
retour des principes des avant-gardes dans les années 1950, À la vie délibérée ! dont la scénographie a été conçue avec art délibérément tourné vers la vie. Car si la performance est
aux grands bouleversements esthétiques des années 1960, des étudiants de l’école supérieure d’arts plastiques de la Ville l’art de la destitution des conventions et des codes artistiques
à l’activisme des années 1970, à la réaction contre le retour de Monaco (Pavillon Bosio), sous la coordination de leurs et sociaux, elle est avant tout une ode à la vie et un choix de
du cadre dans les années 1980, à l’institutionnalisation de enseignants Mathilde Roman et Renaud Layrac. Conscients vie, À la vie délibérée !
l’art dans les années 1990 et enfin au renouveau de l’esprit qu’organiser une exposition consacrée à la performance est
de l’action à partir du milieu des années 2000. Ce qui est en principe un contre-sens car il est impossible de restituer Enfin, nous avons volontairement souhaité ne pas organiser
passionnant dans cette aventure c’est qu’au-delà des pères la vitalité d’une action par quelque objet ou document que de performances durant l’exposition. Nous nous en avions ni
fondateurs que sont Yves Klein, Arman et Ben, la Côte d’Azur ce soit, mais néanmoins animés par la volonté de mettre au les moyens ni le temps, étant pris jusqu’à la dernière minute
a toujours su générer ou accueillir des artistes inventeurs jour de manière artistique et politique cette immense source par la recherche. De plus, nous estimions qu’il aurait été
de gestes et d’attitudes sans cesse renouvelés. Il n’est pas d’informations collectées, l’accent a été mis sur la recherche contraire à la volonté de la performance de s’affranchir de
question d’ériger ce territoire comme une capitale ni comme menée par l’établissement depuis cinq ans. C’est ainsi que le l’institution, de son cadre et des contraintes, de proposer
une quelconque école, mais de dévoiler une contre-histoire parcours dans le centre d’art est conçu comme la restitution nous-mêmes des actions régulières dans nos murs. En
de la Côte d’Azur, érigée face aux fastes et aux strass de la d’une enquête avec des centaines de documents réunis en revanche, de nombreuses structures de la Côte d’Azur
Riviera, portée par plusieurs générations d’artistes qui ont seize salles. Afin d’éviter les classifications chronologiques profitent de l’occasion pour produire des performances
tous pour but de déstabiliser les codes et les conventions ou nominatives, chaque salle rend compte des différentes durant tout l’été 2012 : Festivals du Peu de Bonson et ZIP
sociales, culturelles ou politiques. En ce sens, cette topologies des actions (bord de mer, centre commercial, de Barjols, mais aussi Le Dojo, Les Musées Nationaux, La
recherche s’appuie sur l’histoire de l’art depuis la fin de la rue, village, bar, atelier d’artiste, espace alternatif, commerce, Villa Caméline, La Station, KeskonFabrik, L’hôtel Windsor, Les
seconde guerre mondiale tout en développant une véritable galerie…), prouvant que les artistes ont très souvent conquis galeries Loft, Espace à Vendre et Espace à Débattre, avec
étude sociologique et anthropologique de tout un territoire. leurs propres territoires en s’affranchissant des espaces notamment le projet Voix Publiques et l’invitation faite à une
traditionnels de la représentation. Tous ces documents dizaine d’artistes de jouer aux speakers’corner en créant des
La date du 30 juin 2012 correspond à la mise en ligne de (reproductions de photographies, d’affiches, de flyers, situations de parole publique dans les espaces périphériques
l’ensemble des informations collectées par cette recherche : de dessins ou de courriers liés à des performances) sont des lieux (jardin, parking, terrasse, trottoir, place...). Les
performance-art.fr. Il a fallu pour cela créer une base de scotchés au mur par un adhésif faisant office de cartel avec artistes auront toute liberté pour apparaître en prédicateurs,
données avec des nomenclatures spécifiquement adaptées le nom de l’artiste, le titre de l’œuvre, la date et le lieu de poètes, savants, conteurs, théoriciens, pamphlétaires,
au contenu, puis les faire évoluer avec le temps au gré de l’action. En complément de l’accrochage, ce journal - réalisé philosophes, voire mimes… prouvant ainsi que l’esprit de
nos investigations. L’ergonomie et la conception graphique par newpollution (Cyril Terrier) et coédité avec le journal La l’action est toujours aussi vivace dans cette région.
de ce site issu de la base de données ont été confiées Strada - est distribué à chaque visiteur afin que ce dernier
au groupe g.u.i (www.g-u-i.net) expérimenté dans la puisse également mener sa propre enquête en faisant le
transposition des médias dits variables (pratiques sonores, lien entre les documents présentés dans l’exposition et les Ruy Blas, trace de la performance Non ! Nice n’est pas Niort !, 1977, Galerie Ruy Blas II, Nice
danse, performance) pour le web. En adéquation avec les descriptifs des performances édités au sein cette publication. Carte postale de Nice ayant servi de carton d’invitation à l’intervention de René Pietropaoli.
caractéristiques de la performance, l’interface graphique, Photographie : © Ruy Blas courtesy de l’artiste
-4-
Edito
By Jean-Pierre Simon, director of the Villa Arson (translation by Paula Maouyo).
S
ince September 2007, Villa Arson has led—thanks to allow the protagonists of this history to enrich its content Realizing that often only stories and legends remain once
to the constant support of the General Council in the future. The first in France, and certainly one of the first a performance has finished, we have made recordings over
of Alpes-Maritimes—a research program on the of its kind in the world, this database is therefore designed to the past few months with over forty artists to collect their
history of performance on the French Riviera from be ongoing in its evolution, also able to serve projects led by stories on their creations. All of these accounts are available
1951 to the present day. Initially this project was researchers or organizations interested in the development in the database and replayed in the exposition by means of a
born from a desire to conduct a study on artistic creation of performance outside our borders, regardless of the art number of listening devices. No specific criteria were set for
in this region not only across styles and generations, but periods or movements. these recordings. The results vary widely. Some stick closely
also beyond the walls of our own establishment. It soon to the story. Others go beyond it. But the personalities of the
became apparent that performance forms a link that crosses June 30, 2012 is also the date of the opening of the exposition artists are perfectly embodied here and each testifies to an
time with a constant energy, marrying or intersecting with To Deliberate Life!, the staging of which was conceived with art resolutely oriented towards life. For if performance is the
most of the currents of action art of the last sixty years, students from Pavillo Bosio, the Graduate School of the Fine art of setting aside artistic and social codes and conventions,
from the return of avant-garde principles in the 1950s, to Arts of Monaco, under the coordination of faculty members it is above all an ode to life and a lifestyle choice – To
the great aesthetic upheavals of the 1960s, to the activism of Mathilde Roman and Renaud Layrac. Aware that organizing Deliberate Life!
the 1970s, to the reaction against the return to order in the an exposition devoted to performance is, in principle, a
1980s, to the institutionalization of art in the 1990s, and lastly, contradiction, given the impossibility of reconstructing Finally, we have deliberately decided against organizing
to the renewal of the spirit of action in the mid-2000s. What the living reality of an action by any object or document, performances during the exposition. Being occupied with
is exciting about this adventure is that, beyond the founding yet motivated by the desire to update this vast collection of research up to the last minute, we had neither the means
fathers, Yves Klein, Arman and Ben, the French Riviera has information in both an artistic and political manner, we put nor the time. Additionally, we felt that it would have been
always been able to generate and welcome artists who are the focus on the research led by the establishment for the contrary to the spirit of performance’s desire to free itself
inventors of ever-changing movements and attitudes. This past five years. Thus, the layout of the art center is designed from the institution, its boundaries and constraints, for us
project does not intend to construct this territory as a capital as the re-enactment of an investigation with hundreds to offer regular programming on our premises. Still, many
nor as some sort of school, but rather to reveal a counter- of documents assembled in sixteen rooms. So as to avoid organizations on the French Riviera are taking advantage
history of the French Riviera, built facing the pomp and chronological or nominative classifications, the different of the opportunity to produce performances throughout
splendor of the Riviera, carried by many generations of artists rooms reflect different topologies of action (seaside, summer 2012: Bonson’s Peu Festival and Barjol’s Zip
all of whom aimed to destabilize social, cultural, or political shopping center, street, village, bar, artist’s studio, alternative festival, as well as Le Dojo, Les Musées Nationaux, La Villa
codes and conventions. In this sense, this research draws on space, business space, gallery...), proving that artists have Caméline, La Station, KeskonFabrik, the Windsor Hotel, the
the history of art since the end of World War II, meanwhile often conquered their own territories by going beyond Loft Galleries, Espace à Vendre et Espace à Débattre, with,
developing a bona fide sociological and anthropological traditional spaces of representation. All these documents notably, the project Voix Publiques and the invitation to a
study of an entire region. (reprints of photographs, posters, flyers, drawings or dozen artists to perform at the speakers’ corner by creating
correspondence related to the performances) are taped to public speech events in peripheral public spaces (gardens,
June 30, 2012 is the date of online posting of all the the wall with an adhesive acting as a label indicating the parking lots, terraces, sidewalks, plazas...). The artists will
information collected by this research: art-performance. artist’s name, the title of the work, and the place and date of be free to appear as preachers, poets, scholars, storytellers,
fr. For this, it was necessary to create a database with the activity. To complement the posted signs, each visitor will theorists, pamphleteers, philosophers, and even mimes –
classifications specifically adapted to the content, and then receive this journal - produced by newpollution (Cyril Terrier) thus proving that the spirit of creation is still alive and well
to allow them to evolve over time as indicated by the results and coedited with the magazine La Strada - so that he or in this region.
of our investigations. The interface and graphic design of she may conduct his or her own investigation by making
this database-derived site were entrusted to the group g.u.i the link between the documents presented in the exposition
(www.g-u-i.net) experienced in the adaptation of so-called and the descriptions of the performances provided in this
variable media (e.g. sound, dance, performance) for the web publication.
In keeping with the character of performance, the graphic Noël Dolla, photographie de la performance Restructuration Spatiale n° 5, 1980,
interface, at the same time moving and spontaneous, Promenade des Anglais, plage, Nice © Noël Dolla - ADAGP, Paris 2012.
functions as a platform of collaboration and sharing, so as Photographie : © Noël Dolla. Courtesy de l’artiste.
-5-
À la vie délibérée !
Par Eric Mangion, directeur du Centre National d’Art Contemporain de la Villa Arson.
« La performance est l’actualisation devant un public potentiel d’un contenu variable d’expressivité ; c’est à la fois une attitude de
libéralisation des habitudes, des normes, des conditionnements et, en même temps, une déstabilisation visant une reformulation des
codes de la représentation, du savoir, de la conscience. La performance est une mise en situation de matériaux dans un contexte, une
destitution des rapports conventionnels et une transformation des catégories stylistiques. La performance colporte les acquis culturels
et cherche à définir des ailleurs potentiels dans l’hégémonie des formes plus ou moins institutionnalisées, selon les genres et les besoins
d’affirmation ou de négation. Il y aurait des performances issues de pratiques comme les arts visuels, la poésie, la musique, le théâtre...
et d’autres qui tentent de déterminer des critères délimitant des méthodologies hors des conditionnements et des conventions,
essayant d’appliquer à ce style de positionnement une originalité fonctionnelle (...). La performance s’articule la plupart du temps
en fonction du contexte de sa présentation. Il y a des performances où le corps est totalement présent, d’autres où l’appareillage
« objectuel » tend à constituer l’essentiel de l’activité ; à d’autres moments, l’investigation suppose le questionnement théorique,
tandis qu’à certaines occasions, il y a interactivité entre le performer et le public1 ».
C
e texte écrit par l’un des spécialistes du genre, Une généalogie On retrouve une grande partie de l’esprit Dada dans le
Richard Martel, illustre parfaitement le contenu Bauhaus, école de formation qui naît en Allemagne juste
de la performance, mais aussi ses multiples Si au début du XXe siècle le mot performance n’existe pas, après la Première Guerre mondiale. Comme les mouvements
variations. Le mot « performance » en tant que l’art-action voit peu à peu le jour incarnant par excellence précédents, le Bauhaus souhaite englober la création dans son
tel est apparu dans les années 1970. Il est issu du l’esprit de l’avant-garde par sa volonté de décloisonnement ensemble, tout en dépassant les contingences des disciplines
terme anglais performing qui désigne l’accomplissement des catégories stylistiques, apparaissant même comme une formatées, avec en premier lieu les spectacles d’Oskar
d’un geste ou d’une action dans le spectacle vivant. Au sens « avant-avant-garde » 7. Faute d’acte majeur reconnu comme Schlemmer qui invente le théâtre visuel. « Ceux qui s’efforcent
étymologique il évoque « ce qui prend forme » ou « vers la tel, il est impossible de dater précisément sa naissance. On de découvrir quelque chose derrière tout ceci ne trouveront
forme », ce qui renvoie à un état intermédiaire. Même s’il peut toutefois estimer que ses racines prennent forme dans rien [...]. Tout est là, dans ce que l’on perçoit immédiatement !
est régulièrement contesté pour son appartenance à un les années 1870-1880 au sein des cabarets enfumés qui Aucun sentiment n’est exprimé, les sentiments sont plutôt
vocabulaire sportif ou économique, il a le mérite d’être entré connaissent alors un énorme succès dans la plupart des villes évoqués. Le tout est un jeu. C’est un jeu libéré et libérateur.
dans le langage courant et d’englober des styles d’actions d’Europe 8. On y boit, on y chante, on s’invective, on déclame Une forme absolue et pure. Tout comme la musique. »
très variables, du happening théorisé par Allan Kaprow des textes, on joue des scènes de la vie quotidienne dans un
qui érige des formes collectives et participatives, à l’event esprit de révolte, de joie ou d’ironie. « L’animateur » de cabaret La fermeture du Bauhaus en 1932 par des élus nazis sonne le
de Fluxus construit sur des gestes simples, à l’art corporel n’est ni un artiste impressionniste, ni un « pompier ». Il refuse glas des expérimentations. Il faut attendre la fin de la Seconde
dans lequel le corps devient matériau, à la poésie sonore, les catégories. Il est souvent un musicien aventureux, un Guerre mondiale pour voir resurgir des formes nouvelles.
à l’action de rue et même certaines propositions artistiques journaliste libertaire, un poète marginal, un bohème issu de Deux manifestations vont, en 1952, marquer une renaissance
de l’agit-prop. L’intitulé « performance » est donc à prendre l’esprit dandy. À Paris par exemple, ce phénomène est lié à la des principes de l’avant-garde. La plus connue est produite
comme un terme générique qui englobe toutes les facettes naissance de groupes : Vilains Bonhommes, Zutistes, Vivants, au Black Mountain College aux États-Unis. De jeunes artistes
de l’art-action. Hydropathes, Hirsutes, Incohérents ou encore Groupistes qui réunis autour de John Cage organisent un événement qui
inventent un art d’attitude et de comportement. Cette époque rappelle les grandes heures Dada. Le public est installé dans
Cette multiplicité des approches induit très souvent pétrie de nouvelles expériences n’a pas réellement intégré une salle carrée divisée en quatre triangles séparés par des
des malentendus. C’est ainsi que le texte traitant de l’histoire de l’art. Il faut dire que très peu de textes et d’images allées diagonales. Chaque spectateur tient une tasse blanche
la performance contemporaine dans le catalogue de ont été produits par ses protagonistes qui assumaient placée au préalable sur son siège. Des tableaux entièrement
l’exposition Hors Limites du Centre Georges Pompidou2, délibérément une légèreté de l’existence. Néanmoins, blancs peints par Robert Rauschenberg servent non pas
consacrée au « rapprochement de l’art et de la vie entre un esprit est né et va se propager auprès des générations d’éléments de décoration, mais d’écrans pour des projections.
1952 et 1994 », évoque en grande partie des œuvres qui suivantes, Futuristes et Dada en tête. Cage lit un texte sur le bouddhisme, des passages de Maître
ne sont que des vidéos ou des photographies d’atelier, Eckhart et joue l’une de ses partitions. Robert Rauschenberg
réalisées sans public, ou du moins sans les conditions d’un Le Futurisme apparaît comme le courant d’avant-garde par passe des vieux disques sur un gramophone. David Tudor joue
rapport avec un public potentiel. Associer Cindy Sherman, excellence, par la radicalité de ses positions, mais aussi par un sur un piano trafiqué ou verse de l’eau d’un sceau à l’autre.
Charles Ray et même Absalon à du happening constitue une art où l’action et la création ne font qu’un. Le 30 avril 1911 est Jay Watt interprète des sons incongrus. Charles Olson et
erreur fondamentale3. De même, certaines pratiques liées à inaugurée la première exposition du groupe. Si aucune action Mary Caroline Richards lisent des poèmes, tandis que Merce
l’esthétique relationnelle généralisées dans les années 1990, n’est planifiée, le texte de présentation de l’exposition évoque Cunningham danse au milieu des allées, poursuivi par un
tels les repas servis par Ritkrit Tiravanija en plein vernissage une position qui fera date : « Le geste ne sera plus pour nous chien excité.
ou des exercices de médiation initiées à l’intérieur d’une un moment figé du dynamisme universel : ce sera, de façon
exposition, ne sont en rien de la performance. Cette dernière décisive, la sensation dynamique rendue éternelle. » L’un des
joue sur la déstabilisation des conventions esthétiques et peintres de la bande, Umberto Boccioni, ajoute : « La peinture
La moins connue de ces deux
non sur l’empathie culturelle. n’est plus une scène extérieure, mais le cadre d’un spectacle manifestations est la projection pendant
théâtral. ». À partir de là, on ne compte plus les spectacles
Un autre quiproquo vient de l’ambivalence du mot entre son organisés par les Futuristes dans l’objectif de jouer avec les le Festival de Cannes du film sans
origine anglaise et sa traduction française. Pour les anglo- codes de la vie moderne. Disparition de l’auteur, de l’intrigue pellicule et sans écran de François
saxons tout jeu d’acteur ou toute interprétation musicale et de l’acteur au profit d’objets et de décors en mouvement,
ou chorégraphique est une performance. Un artiste simultanéité de plusieurs scènes sans rapport, utilisation Dufrêne : Tambours du Jugement
« exécutant » est donc performer. En France, la performance des nouvelles technologies (notamment du téléphone), Premier. Marc’O, Gil Wolman,
est essentiellement liée à la pratique d’artistes plasticiens qui rapidité de l’action, et bien sûr scandale et provocation. Le
transgressent leurs univers, ou du moins aux artistes qui font plus symptomatique est l’usage par Luigi Russolo, dès 1913, Guy Debord et François Dufrêne,
preuve de tentatives de croiser les genres, ce qui semble d’énormes machines sonores produites destinées à chasser répartis dans la salle, énoncent
beaucoup plus logique quant au rapport avec l’histoire et aux tous les spectateurs hors de la salle.
fondements de l’art-action. Appeler le moindre spectacle des aphorismes, parlent de cinéma
« performance » comme on le lit trop souvent fait perdre du À peu près au même moment naît le Constructivisme russe. « atomique »11, produisent des sons,
sens au sujet et à l’objet même de l’art-action. Par contre, Celui-ci invente le « théâtre synthétique » au nom de ce que
le mot « performatif » dans sa version française n’a rien à ses auteurs nommaient l’art-production. Il fallait pour cela tandis que l’éclairage ne cesse de
voir au préalable avec un vocabulaire esthétique. Un énoncé abandonner les activités traditionnelles telles que la peinture s’allumer et de s’éteindre, engendrant
performatif constitue l’acte auquel il se réfère4. Comme le et « ses outils, pinceaux et huiles démodés » afin que les
suggère le critique et théoricien David Zerbib, nous devrions artistes adoptent « un espace et des matériaux réels ». Toutes des effets cinétiques12. Le cinéma lettriste
plutôt employer le mot « performantiel »5. Même si ce contre- les formes de spectacle doivent alors se mélanger : cirque, invente ici l’action en lieu et place
sens s’avère peu handicapant et possède lui aussi l’avantage music-hall, théâtre de variétés, marionnettes, etc. afin de créer
d’être entré dans le langage courant, il peut dans certains un corpus esthétique à vocation populaire et pluridisciplinaire. de l’image.
cas engendrer une confusion dans l’analyse critique de l’art- Vsevold Meyerhold par exemple révolutionne le jeu des
action, notamment quand le mot performatif est utilisé pour comédiens en développant le style « biomécanique » de Aucun lien n’unit concrètement ces deux manifestations. On
évoquer certaines performances liées au langage, sans faire l’interprétation, résolument moderne et physique, éloigné de voit néanmoins se répandre un nouveau souffle de liberté sur
la nuance avec sa portée sémantique 6. toute caricature « psychologisante » alors en vague dans le la création. La redécouverte aux États-Unis de Dada grâce à
théâtre russe. un ouvrage de Robert Motherwell publié en 1951 y est pour
Enfin, une dernière méprise tient à la conception la plus beaucoup. De même, le tempérament frondeur d’Isidore Isou
répandue de la performance comme un genre qui induit Dada est né le 5 février 1916 à Zurich au Cabaret Voltaire. Dada et de ses amis lettristes aide à faire sortir de l’ombre certains
forcément le dépassement de soi, la violence corporelle ou n’est ni peinture, ni musique, ni théâtre, ni danse, ni poésie, ni procédés avant-gardistes, tandis qu’au Japon le groupe Gutaï
l’excès du comportement. Ce « style » est essentiellement cinéma, c’est tout à la fois et rien en soi. Ce qui compte, ce expérimente à partir de 1954 des formes nouvelles axées sur
entretenu par quelques gardiens du temple qui croient n’est pas de produire de l’art, mais de « produire des artistes »9. la matière et l’expérience du vivant.
encore à une sorte de démiurgie salvatrice de l’art. C’est L’action simple et immédiate symbolise l’esprit Dada. « Sur la
oublier que la performance est un médium très variable, qu’il scène tapageuse, hétéroclite et surpeuplée, plusieurs figures Il faut toutefois attendre les cours délivrés par John Cage
suffit parfois de rien pour produire un grand geste artistique étranges et bizarres [...]. Autour de nous, les gens crient, à partir de 1956 à la New School for Social Research de
et que le corps peut disparaître au profit de dispositifs rient et gesticulent. Nos répliques sont des soupirs d’amour, New York pour voir l’idée de l’art-action se propager. On y
légers et imperceptibles. De même, certains puristes, des salves de hoquets, des poèmes, des meuglements et découvre les textes du philosophe pragmatiste John Dewey,
nostalgiques des années 1960 et 1970, estiment qu’il n’y a des miaulements de bruitistes médiévaux. Tzara tortille son jusque-là oublié. Dans son ouvrage Art as Experience paru
pas de performance sans provocation et tapage, oubliant là derrière comme le ventre d’une danseuse orientale. Janco en 1934, Dewey engage les créateurs à regarder au-delà
aussi que, depuis le mouvement punk, choc et chic font bon joue d’un violon invisible avec coups d’archets et raclements. de l’objet, vers ce qu’il nomme « l’expérience esthétique
ménage et bon marché et que le scandale est le meilleur ami Madame Hennings, au visage de madone, fait le grand écart. sur le vif ». Il décrit « les expériences singulières » comme
de la médiagénie. La performance est avant tout un art de Huelsenbeck martèle sans arrêt une grosse caisse. Ball étant les sources originelles des arts dans la vie, en prenant
« destitution » et de « reformulation », elle peut conserver l’accompagne au piano, aussi pâle qu’un fantôme de craie. pour exemple « la voiture de pompier filant à toute allure,
son caractère politique sans forcément engendrer l’outrage On nous conféra le titre honorifique de nihilistes 10. » les excavatrices creusant d’immenses trous dans la terre, le
ou l’outrance. moucheron escaladant le côté de la tour ou les hommes
perchés dans le ciel sur des poutrelles qui lancent et
-6-
rattrapent des boulons chauffés à blanc...13». Évidemment, il création et le geste ne font qu’un. Son charisme influence et macrocosmes, mixtures, meanings. » Dans la foulée, Filliou
ne s’agit pas de demander à l’artiste de jouer au pompier, ni rassemble de jeunes artistes autour de lui. Sous son impulsion écrit : « Sous la rubrique des performances alternatives, nous
d’escalader les gratte-ciel. Il est juste question de prendre en Arman réalise sa première action lors de l’été 1955, allant un annoncerons également des évènements tels que fêtes privées,
compte certaines expériences qui constituent notre existence dimanche à la sortie de la messe devant l’église Notre-Dame à mariages, procès, funérailles, travail d’usine, circuits en autocar
en restituant leur processus d’apparition, notamment par des Nice, avec un chevalet et des tampons, afin de réaliser l’un de pour visiter les villes, manifestations pour les Noirs ou contre la
gestes, des sons ou des images. Pour la première fois, un ses Cachets 19. Cinq ans plus tard, ce même Arman « produit » guerre du Vietnam, bistrot, églises... ». Pour lui, la performance
philosophe donne un sens et une portée esthétique à l’art de sa première Accumulation en signant un tas de barils formant n’est donc pas un spectacle revendiqué comme tel, mais le
l’action. un barrage dans une vieille rue à proximité du port de Nice. spectacle de la vie. Du coup, si La Cédille qui Sourit n’a pas
La même année, Martial Raysse s’approprie les enseignes des produit de véritables actions, ne peut-on pas considérer son
Beaucoup de jeunes artistes suivent les cours de la New School Prisunic et leurs produits cosmétiques. existence comme l’incarnation même de l’esprit de l’action, du
for Social Research, tels Allan Kaprow et George Brecht. Le moins dans l’imaginaire de deux êtres pour qui l’art était une
premier invente avec quelques compagnons14 le happening Si le groupe des Nouveaux Réalistes n’est pas encore né 20, Création Permanente et non une suite de rendez-vous ?
et la notion de représentation composite et participative. Le ses germes sont bien là, dans cette façon de s’inscrire dans
second crée avec Fluxus les events, simples gestes presque le vivant, de puiser dans le réel des gestes qui le reflètent ou Beaucoup plus furtif, mais tout aussi légendaire, et surtout
anodins qui deviennent des partitions à jouer et à rejouer. Dans le contredisent. Une fois constituée par Pierre Restany, la emblématique d’une époque, le quatrième Festival de la Libre
la foulée, des groupes comme les Actionnistes Viennois, les formation organise le 13 juillet 1961 un festival dans les jardins Expression est organisé par Jean-Jacques Lebel sur la Côte
Nouveaux Réalistes ou l’Arte Povera produisent régulièrement de l’abbaye de Roseland (dans les quartiers Est de Nice). Avant d’Azur durant l’été 1967. Ce dernier s’appuie sur le texte de
des performances pleines d’« énergie vitale »15. Le Body Art, qu’il ne devienne un créateur d’objets en série, Arman y réalise Picasso Le Désir Attrapé par la Queue qu’il propose à tous
comme son nom l’indique, utilise le corps comme matériau certainement l’une de ses premières Colères en détruisant ses invités 23 comme partition d’un immense happening, tout
et se développe très vite dans le monde de l’art comme une une chaise et une commode Louis XIII. Raymond Hains en laissant une grande place à l’improvisation. Le spectacle
force de revendication existentielle ou politique. Même l’Art invite toutes les personnes présentes à partager son Grand est prévu pour la fameuse discothèque Le Papagayo à Saint-
Conceptuel, réputé rigoureux et rigoriste, utilise l’art-action Gâteau Rituel. Mimo Rotella interprète un poème sonore Tropez. Mais la direction s’inquiète de possibles désordres et
comme un mode d’expression majeur. avec son impressionnante voix de ténor. Niki de Saint Phalle annule au dernier moment. Lebel loue alors un chapiteau à
orchestre en fin de soirée une série de tirs à la carabine sur des Gassin. Tous les témoignages concordent pour soutenir que
Un terrain propice à l’expérimentation « panneaux cibles » contenant des objets en verre, des poches l’ambiance était réellement psychédélique, bercée par toutes
de peinture de couleur et des fumigènes qui constitueront des sortes de psychotropes et empreinte d’une liberté de jeu
Tableaux Surprises. Après cette date les Nouveaux Réalistes digne du Living Theater alors en pleine émergence. Ce festival
Au-delà de ces mouvements désormais ne reviendront plus à Nice de manière collective et organisée. annonce — du moins en France — bien des créations sous
balisés, il existe des territoires qui Cependant leur présence sur le territoire marque durablement l’étiquette « psyché » qui verront le jour dans les mois et années
les esprits. Klein, Arman et Raysse sont des enfants du pays. à venir.
s’approprient totalement l’esprit de
l’action. La Côte d’Azur est à ce titre Un récit parallèle se construit. En 1956, Robert Malaval Dans un registre différent, il est impossible de ne pas citer
et Ben Vautier ouvrent à Nice une boîte de nuit, Le Grac, Les Nuits de la Fondation Maeght organisées à partir de l’été
un cas exemplaire. Aucune région en dans laquelle ils exposent leurs premières toiles. L’affaire 196624. Même si ces dernières sont entièrement consacrées à
France ne peut en effet revendiquer une ne tient que quelques mois et ferme pour cause de gestion la musique, il est indéniable qu’une grande partie des concerts
approximative. Toujours en 1956, Éliane Radigue présente Ben sont proches de la performance. L’impact sur les consciences
constante activité de la performance à Arman dans des conditions rocambolesques, créant sans est énorme. John Cage et Merce Cunningham se produisent
durant plusieurs décennies consécutives le savoir - et bien avant l’heure - le premier lien entre deux ensemble au mois de juillet 196625. Plus tard, c’est au tour de
mouvements phares des années 1960, Fluxus et le Nouveau Terry Riley ou de Sun Ra, et bien d’autres encore, de proposer
avec autant de personnages, de gestes Réalisme, dont les acteurs se détesteront et se respecteront des formes hors du commun. La musique et le son vont peu à
ou d’espaces dédiés à sa pratique. Mais tout à la fois. Mais surtout, c’est l’ouverture du Magasin de peu jouer un rôle capital dans la conception de performances
Ben en octobre 1958 qui va définitivement dynamiser l’esprit dans les années 1970 et 1980. Quelques années plus tard, le
surtout, il est rare que plusieurs styles de l’action sur la Côte d’Azur. Jusqu’à sa fermeture en 1972, Festival des MANCA organisé par le CIRM de Nice (Centre
d’actions - parfois opposés - se croisent le magasin change régulièrement de nom : Laboratoire 32
puis Galerie Ben Doute de Tout. Il devient l’épicentre d’un art
National de Création Musicale), prendra le relais sur les
rapports entre création musicale et arts visuels, notamment par
dans une sorte de joyeuse profusion. d’attitude et de comportement qui va se propager comme l’organisation de concerts dans des espaces non induis dans un
une traînée de poudre dans les décennies à venir. Pour ceux esprit volontairement débridé.
Là aussi, il est difficile de déterminer une origine précise. qui considèrent que Ben n’est qu’un bouffon vendeur de
On ne peut pas affirmer que la projection du film Tambours chaussettes et de carnets scolaires pour grandes surfaces, Une action sans cesse renouvelée
du Jugement Premier à Cannes en avril 1952 ait permis le à l’égo surdimensionné, obsédé par sa sexualité vieillissante
lancement d’un grand mouvement d’actions dans la région. et fourvoyé dans des discours régionalistes ambigus, il est Les années 1970 commencent sous un nouveau climat. Le
Les Lettristes ne font que passer. De plus, leur radicalité nécessaire de rappeler à quel point il fut entre 1958 et 1972 cet premier choc pétrolier sonne la fin des Trente Glorieuses, de
est diffuse et ne cesse d’ailleurs, soixante ans plus tard, de incroyable inventeur de Gestes aussi singuliers qu’universels, leurs utopies et, au passage, des derniers principes des avant-
fonctionner comme un fantôme qui hante les esprits sans magnifiques que dérisoires, travaillant mieux que personne à gardes, à savoir une volonté de changer le monde en destituant
que l’on sache réellement mesurer son impact sur l’histoire cette époque l’étude des comportements, à commencer par ses valeurs politiques comme culturelles. Le pragmatisme
de l’art. À moins que son influence soit allée se nicher dans le sien toujours entre-deux-eaux. Il est impossible de décrire économique l’emporte sur les idéaux. Par ailleurs, la notion de
les consciences politiques des années 1960 et 1970, et non la plupart de ses Gestes, tant ils sont nombreux et diversifiés. postmodernisme se répand dans le milieu de l’art. Beaucoup
dans l’enseignement de l’esthétique. Les prémices de Mai Mais si l’on doit n’en retenir qu’un, c’est celui où il s’assoit sur d’artistes ou de critiques s’en emparent comme un prétexte
1968 ne doivent-elles pas se lire dans la revue Le Soulèvement une chaise en portant un écriteau autour de son cou avec au mélange de toutes sortes d’équations esthétiques. Le
de la Jeunesse éditée en 1952 par quelques Lettristes déjà cette seule mention : Regardez-moi cela suffit. Il est stoïque. croisement des genres devient un positionnement esthétique
dissidents d’eux-mêmes ? Le public semble sans voix devant cette attitude ambiguë. récurrent, alors qu’il était considéré jusqu’à présent comme
Par cette seule posture, il arrive à concentrer son obsession une source marginale de la création. Le développement des
Toujours est-il que la présence des Lettristes à Cannes en 1952 pour l’ego, son sens de l’absurde, son rapport au monde nouvelles technologies participe également à ce phénomène
n’est pas un hasard. Ils doivent en effet cette programmation et surtout sa faculté à créer des « scènes » dans n’importe de propagation, notamment avec la commercialisation des
officielle au « succès » de la présentation, un an plus tôt dans quelle situation. Il est aussi l’un des premiers artistes de son premières caméras vidéo. Une performance peut devenir
le cadre de ce même festival, du film d’Isidore Isou, Traité de temps à savoir jouer avec son image comme en témoignent une image, suscitant ainsi l’intérêt du marché de l’art. Des
Bave et d’Éternité. La projection organisée en off — grâce les multiples photographies ou films sur son travail qu’il expositions la célèbrent. Des festivals s’organisent un peu
au soutien de Jean Cocteau — ne donne pas lieu à des commence à produire dès le début des années 1960. partout. Les médias s’en font l’écho. La performance devient un
performances, même si la légende veut qu’Isou ait présenté médium en soi et une terminologie qui rentre dans le langage
uniquement la moitié des bobines de son film inachevé, seule Ben est aussi un véritable propagateur d’idées. Il rencontre courant. Elle se banalise.
la bande-son ayant été diffusée pour la deuxième partie 16. George Maciunas - alors exilé en Europe - à Londres en 1962
Néanmoins, plusieurs micro-événements vont irradier les lors du Festival of Misfits organisé par Robert Filliou et Daniel À Nice Ben ferme sa boutique en 1972, la vend au Musée
années à venir. Malgré le chahut provoqué par la projection, Spoerri. Il passe la semaine du festival enfermé dans la vitrine de National d’Art Moderne, entre à la galerie Templon et arrête ses
le film reçoit le premier - et le dernier - « Prix des Spectateurs la Gallery One. Avec Maciunas, il découvre l’esprit Fluxus et son Gestes. L’esprit Fluxus s’essouffle. Les Nouveaux Réalistes sont
d’Avant-Garde » et même le « Prix en Marge du Festival » organisation à géométrie variable. Il est sur le champ fasciné déjà passés pour la plupart au registre du commerce. Alors que
décerné par certains membres du jury ayant fait bande-à-part par les events de George Brecht. Il invite Maciunas à produire l’on pourrait croire que l’esprit alternatif allait disparaître, l’art-
dont Malaparte. Tout jeune critique, Maurice Schérer, alias un festival Fluxus à Nice en juillet 1963 22. Il crée la même action ne cesse pourtant de rebondir. Il est impossible de citer
Éric Rohmer, découvre le film un peu plus tard et écrit en avril année (avec un groupe de complices dont Robert Erébo, Dany ici tous les noms, tous les groupes ou lieux qui ont contribué
1952 un article dans Les Cahiers du Cinéma. Même si le texte Gobert, Pontany, Robert Bozzi et Annie Vautier) le Théâtre Total à cette histoire. Les documents et les récits publiés dans
est ambigu, le cinéma lettriste - et particulièrement Traité de qui va produire jusqu’en 1981, essentiellement dans la salle du cette édition sont plus à même de documenter les contenus
Bave et d’Éternité - aura une influence certaine sur la Nouvelle Théâtre de L’Artistique à Nice, des actions destinées à destituer objectifs des oeuvres. Néanmoins, il est nécessaire de livrer un
Vague. Enfin, Guy Debord qui prépare son bac au lycée tous les codes de représentation du théâtre. éclairage sur quelques artistes de manière chronologique afin
Carnot à Cannes, assiste à la projection et sympathise avec mettre en évidence la richesse et la diversité de leurs actions.
les Lettristes qu’il va rejoindre l’été suivant à Paris. La grande Un autre épicentre Fluxus va naître durant la même décennie Serge III et Pierre Pinoncelli, bien que très différents, restent les
aventure de l’Internationale Lettriste et de l’Internationale avec l’ouverture en septembre 1965 de La Cédille qui Sourit, parangons de la radicalité par leurs gestes sans concession. Le
Situationniste démarre ainsi. pensé et conçu par George Brecht et Robert Filliou comme un premier s’est fait connaître pour avoir joué le 28 mai 1964 à
lieu de créativité plutôt que de diffusion. Ni galerie, ni centre la roulette russe en public 26, le second pour avoir aspergé de
Le lien avec la Côte d’Azur pourrait paraître anecdotique si la d’art, et encore moins musée. Brecht et Filliou ont passé plus peinture rouge André Malraux, alors ministre de la culture, à
mère d’Yves Klein, Marie Raymond, n’avait pas régulièrement de temps au bistrot du coin avec des amis, sur place ou de l’occasion de la pose de la première pierre du Musée Chagall
invité chez elle à Paris ces mêmes Lettristes - et de nombreux passage, qu’à gérer leur espace. La Cédille est fermée aux en 1969. Dan Azoulay est un véritable situationniste, réalisant
autres artistes - à des soirées/discussions qui avaient pour heures d’ouverture. Le programme : « Échange insouciant entre 1967 et 1975 des dérives psychogéographiques dans
but la confrontation des idées et des pensées en herbe d’information et d’expérience ; ni élève, ni maître ; parfaite toutes sortes d’espaces urbains ou ruraux. In girum imus nocte
en ce début des années 1950. Yves Klein est témoin de licence, parfois parler, parfois se taire. » Il est donc difficile de et consumimur igni. Avec René Gilles et Robert Erébo il crée
ces rencontres. Il s’en nourrit pour concevoir son projet savoir avec le recul ce qu’il s’y est réellement passé. La plupart en 1975 Le Centre de Réflexion Intense destiné à penser l’art
esthétique. Il écrit dans le premier numéro de la revue Le des artistes Fluxus, Dick Higgins et son épouse Alison Knowles comme un territoire d’expériences vécues. Noël Dolla est l’un
Soulèvement de la Jeunesse. Lorsqu’il retourne du côté de en tête, viennent y passer un moment plus ou moins court. Erik des premiers artistes français à réaliser dès 1969, avec la série
Nice chaque été, il propage autour de lui l’atmosphère et le Dietman — qui vit alors à Nice — y séjourne régulièrement ; des Restructurations Spatiales, des interventions de Land Art.
contenu de ses récentes découvertes. Lors de l’été 1954, il ce même Dietman qui avait tenté d’avaler quatre ans plus tôt Le Groupe Signe développe entre 1970 et 1974 des actions
demande à ses amis allongés sur la plage de produire des (le 28 juillet 1962) cinq mètres de bandes de gaze hydrophile de rue dans un esprit agit-prop ludique et revendicatif. Yoko
glossolalies accordées sur la même tonalité. Arman est dans un bar à Port-Grimaud. C’est à La Cédille en tout cas que Gunji démarre à partir de 1974 la construction et l’activation en
là. Son épouse Éliane Radigue est chargée d’accorder les Brecht et Filliou imaginent leur série One Minute Scenarios, public de « cellules » destinées à être habitées temporairement
voix17. C’est ainsi que naît la Symphonie Monoton : Silence. micro-films d’actions destinés à la télévision. Mais le montage selon « des principes d’auto-régulation, d’auto-conservation et
Quelques années plus tard, Éliane Radigue permettra à Yves ne fut jamais terminé et l’idée aboutit finalement à la réalisation d’auto-reproduction ». En 1975 Olivier Garcin initie une œuvre
Klein de rencontrer Louis Saguer, puis Pierre Henry pour une en 1970 d’un film intitulé Hommage à Méliès, movie re- liée à la trace et à la mémoire et crée avec quelques complices le
composition « définitive » de cette symphonie qui servira invented, essentiellement basé sur le principe du gag et non Garage 103, espace alternatif à partir duquel de nombreux artistes
de support et d’accompagnement à la première séance des sur la performance. La Cédille qui Sourit ferme ses portes en vont développer un art engagé. Toujours en 1975 démarrent
Anthropométries organisée à Paris le 9 mars 196018. C’est aussi avril 1968. « Il y a toujours quelqu’un qui fait fortune, quelqu’un les activités du CRIA (Centre de Recherches et d’Intervention
du côté de Nice que Klein conçoit un grand nombre de ses qui fait banqueroute (nous en particulier). La Cédille qui Sourit Artistiques) crée par Jean-Claude Bussi et à l’initiative duquel
Cosmogonies, tableaux offerts aux aléas extérieurs comme le tourne encore la page, et puisque La Fête est Permanente, naîtront les Théâtres-Exposés, expérimentations proches
numéro 10 (Vent Paris-Nice, 1960) ou le 34 (Giboulée de mars annonce la réalisation prochaine de The Eternal Network, du free jazz théâtral. Jusqu’au milieu des années 1980 des
un lundi matin à Cagnes-sur-Mer, 1960). Pour Yves Klein, la manifestations, meanderings, médiations, microcosmes, spectacles libérés de toutes contraintes seront produits dans
-7-
une logique de totale improvisation et de libre jeu des acteurs. s’intéressent de nouveau au vivant et à l’immédiat. La notion et Ben) qui, malgré de nettes différences de conception
En 1976 Bruno Mendoça s’enferme soixante-seize heures d’expérience redevient essentielle dans les préoccupations de l’art, ont tous construit leur oeuvre non pas comme un
dans l’obscurité d’une grotte et développe par la suite des esthétiques. Par expérience, on entend en premier lieu le fait manuel de propositions fermées mais comme un champ
temporalités d’actions hors norme. La même année Jean Mas d’« éprouver » les choses dans tous les sens du terme : éprouver d’activités expérimentales incluant le geste et l’attitude
escalade la face nord du théatre de Nice, parasitant de façon dans le cœur de la vie mais aussi en tester les limites, ce qui comme fondements. La présence quelques années plus tard
débonnaire la vie culturelle locale. Jean-Pierre Giovanelli mène correspond trait pour trait à l’essence de la performance. Dans de Robert Filliou et de George Brecht à La Cédille qui sourit
dès 1977 des interventions liées à l’art sociologique soutenu par le même sens, on assiste depuis peu à un retour de la parole et va finir d’asseoir l’art de comportement comme pilier de la
le théoricien et critique d’art François Pluchard qui vit alors dans du discours public, de « l’actoralité », pour faire référence à un création.
la région. À la même époque, Ruy Blas met en place des projets célèbre festival à Marseille 27. Enfin, il est probable que le succès
conceptuels mêlant à la fois la banalité, l’intime et la foule dans médiatique des pratiques performantielles chez les nouveaux
des contextes échappant à toute nomenclature traditionnelle. activistes28, ajouté à la mode des Flashmobs et à l’engouement
Le second facteur est lié à l’ennui
En 1978 Elisabeth Morcellet est la première artiste femme sur la pour Youtube avec sa place accordée aux actions d’amateurs profond d’une jeunesse qui, de
Côte d’Azur à revendiquer sa féminité par des gestes liés à son ont créé un contexte politique et sociologique favorable à une
corps et à ses attributs. La même année Calibre 33 regroupe réappropriation de la performance par les artistes. génération en génération, a du mal à
des artistes unis par un sens commun de la performance. trouver ses marques dans une région
Daniel Farioli est l’auteur d’actions d’une grande poésie spatiale, Dans ce contexte de retour de flammes une nouvelle
jouant avec des symboles quasi ésotériques. Gilbert Piedinelli génération d’artistes voit le jour. Anna Byskov s’invente un endormie, tournée vers son passé,
perturbe certaines manifestations officielles en distribuant des double qui se heurte au monde et à sa réalité de manière momifiée et muséeifiée par le temps.
tracts sur des sujets d’actualité liées à des polémiques sociales résolument frontale et abrupte. Emmanuel Benichou se situe
ou politiques. Dominique Angel se crée un double masqué, entre Buster Keaton et Robert Castel, tempérament lunaire et Paul-Armand Gette qui a vécu sur la
ironique et ambigu, sur les postures de la réussite. Ce même méditerranéen, maladroit et incertain. Caroline Bouissou joue Côte d’Azur entre 1951 et 1962 explique
Dominique Angel participe avec Raoul Hébréard au groupe de des décalages avec son environnement comme ce 19 juin
recherche Médiastock avec Josée Sicard, Jean-Michel Bossini, 2006 où elle reste huit heures face au public à chanter à voix très bien cette atmosphère somnolente
Eric Watier qui sont parmi les premiers à créer en France haute ce qu’elle est la seule à entendre au casque. Musicienne par le besoin de s’amuser grâce à des
des performances pensées et conçues selon une logique et écrivain, Sophie Taam met en scène des actions dans
multimédia. Soutenus par l’association Verbes d’État (Michel lesquelles le chant et la recherche d’un absolu esthétique sont actions qu’il considère comme des
Sajn, Evelyne Pampini et Gabriel Basso) qui joue alors un grand souvent contingents. Virginie Le Touze interprète le rôle d’une farces. Dès la fin des années 1960, et
rôle dans le soutien à l’expression artistique, Les Sales Gosses femme romantique, passionnée par les chansons d’amour, à
(Antoine Alvarez, Yves Fournier et Denis Martinel) qui portent la voix délicate et émouvante. DooHwa Gianton produit des tout au long des années 1970 et 1980,
bien leur nom, deviennent à partir de 1986 les auteurs de farces actions énigmatiques, mêlant sa vie personnelle à des symboles cette même jeunesse s’insurge contre
corrosives destinées à décoincer le monde de l’art. universels. Enfin, même si Jean Dupuy ne produit presque plus
de performances depuis qu’il a quitté New York pour s’installer un pouvoir politique local extrêmement
Dans la plupart des pays occidentaux la performance connaît à Nice à la fin des années 1970, il ne cesse de renouveler son
dans les années 1990 une crise du sens. Beaucoup d’artistes vocabulaire de formes et d’expériences, entretenant mieux que
conservateur, incarné à l’époque par
expérimentaux des années 1970 et 1980 tombent dans l’oubli. personne l’esprit de la Création Permanente si cher à son ami Jacques Médecin, le maire populiste de
L’apparition d’une nouvelle génération d’artistes très éloignés Robert Filliou.
des préoccupations de leurs aînés bouleverse le champ
Nice. Comme dans la plupart des pays du
esthétique. La vidéo sur le vif — qui avait aidé à la diffusion de la Au-delà de tous ces artistes vivant et travaillant sur le territoire monde, la performance entretient dans
performance — est la plupart du temps abandonnée au profit de la Côte d’Azur, et forcément investis dans la vie artistique
du montage savant, lorgnant plutôt du côté du cinéma. De locale, l’art-action se développe aussi grâce à la présence ces années-là un discours extrêmement
même, la photographie devient « plasticienne » dans le but de éphémère de certains artistes, auteurs de performances-éclair engagé, inventant des nouveaux modes
créer une forme et non d’en relater une. L’art-action se limite qui ont tout de même marqué les mémoires, à commencer par
bien souvent à des exercices d’animation lors de vernissages tous les artistes liés à Fluxus - impossibles à citer tant ils sont de production grâce à des réseaux ou à
ou de fêtes, oubliant que l’art de la performance est en grande nombreux - passés par les mailles de Ben, Filliou ou de Brecht des groupes alternatifs.
partie basée sur la remise en cause des codes esthétiques et dans les années 1960 ou lors de concerts plus tardifs, comme
non sur l’empathie culturelle. Le terme performance devient ceux organisée en 2003 afin de fêter les 40 ans du Festival
une usine à gaz de références et de sens allant jusqu’à désigner Fluxus inaugural. Hors de cette filiation propre au mouvement Au-delà de ces critères, il est également important de
le moindre geste d’artiste prenant appui sur son corps, faisant fi de Maciunas on peut signaler les passages de Bernard Heidsieck, prendre en compte la culture des festivals et la présence
du rapport au public, de l’invention de formes et d’espaces, de ORLAN, Gina Pane, Michel Journiac, Julien Blaine, Joël Hubaut, d’un carnaval séculaire qui envahit chaque année l’espace
l’esprit de destitution et de reformulation des genres. Charles Dreyfus, Arnaud Labelle-Rojoux. Sans oublier d’illustres urbain. Les artistes ont souvent voulu s’exprimer à la marge
performeurs étrangers comme Stanley Brouwn, Carsten Höller, de ces grandes manifestations emblématiques par des gestes
Sur la Côte d’Azur, la montée en puissance à partir de 1986 de Paul McCarthy, Jason Rhoades, Jacques Lizène, David Medalla, délibérément opposés, mais répondant néanmoins à une
la Villa Arson en tant que lieu d’enseignement et de diffusion mais aussi des plus jeunes comme Antoine Boute, Stéphane logique de la représentation de soi. Quand Anna Byskov
ou Caroline Bouissou déambulent dans les rues de Nice en
de l’art et la création du MAMAC en 1990 vont modifier la Bérard, Charles Pennequin, Jeanne Moynot ou encore Aymeric
jouant, ou faisant jouer, des instruments de musique, c’est
donne artistique et culturelle. L’art se concentre sur les activités Hainaux qui représentent le renouveau de l’art-action dans les aussi une manière de créer des cortèges de sons et de formes
de ces deux grosses machines. La Villa Arson entretient une années 2000. tout en proposant des mises en scène de leurs propres
esthétique moderniste de l’art pour l’art, très éloignée de la gestes. Sans être un artiste performeur « pur et dur », Robert
complexité ontologique de la performance. Le MAMAC produit Ce renouveau s’explique aussi par la programmation de certains Malaval a développé dans les années 1960 tout un travail sur
des expositions calibrées sur les grands courants des quarante lieux, à commencer la la Villa Arson où l’enseignement d’Eric l’esthétique du carnaval en la détournant pour les besoins de
dernières années dans une esthétique très muséale. À Nice Duyckaerts (arrivé en 2001) et celui d’Arnaud Labelle-Rojoux ses recherches.
comme ailleurs l’institution prend le pas sur l’esprit alternatif. (arrivé en 2007) influencent certainement les pratiques des
Malgré ce phénomène de normalisation, certains artistes étudiants et futurs artistes. Les expositions de son centre d’art
de l’art-action arrivent à émerger. Le plus emblématique est depuis 2006, avec notamment Ne pas jouer avec des choses Enfin, il ne faut pas oublier la spécificité d’une région
Philippe Perrin qui, dès le début des années 1990, frappe fort en mortes en 2008 ou Bernard Heidsieck en 2011 représentaient bénie par son environnement climatique et paysager qui a
jouant sur les postures du bad boy de l’art, détruisant « pour de des tentatives d’analyser la faculté de la performance de certainement poussé les artistes à occuper de nombreux
vrai » les toilettes de la Villa Arson à l’occasion de l’exposition s’adapter - ou pas - aux contraintes de l’espace muséal. Mais territoires, quelques soient les saisons. L’art-action dans cette
Principe de Réalité en 1993. Le Guignol’s Band (Marcel au-delà de la Villa Arson, il faut surtout citer la Station qui, région ne se contente pas de lieux alternatifs ou d’ateliers
Bataillard, Frédérik Brandi et Kristof Everart) se distingue peu à depuis 1997, ne cesse d’entretenir la proximité entre l’art et de d’artistes, de musées ou de galeries, mais envahit carrément
peu par des actions acérées et dynamiques, entretenant ainsi l’expérience du vivant. La liste est longue des soirées poésie, l’espace urbain, rural ou côtier. Il est d’ailleurs frappant de
la flamme du groupe d’artistes animés et engagés. Dans ces des concerts, des performances, des projections de films ou de constater le nombre impressionnant d’œuvres produites sur
mêmes années Thierry Lagalla développe un langage original fêtes produis par cette association d’artistes qui a pour première le bord de mer. Un des artiste de ce corpus, Michel Redolfi,
avec lequel il mène en publique de réflexions philosophiques et qualité de se renouveler en permanence. La Sous-Station a même produit en 1989 un concert subaquatique. Il s’agit
néanmoins folkloriques sur l’art, le monde ou tout ce qui peut Lebon a également joué entre 2005 et 2008 un rôle important d’un phénomène très rare comparé à d’autres scènes fortes
faire discours. Auteur de très peu de performances en tant que en développant autour du projet Diligence (Émilie Pischedda de la performance qui se sont souvent concentrées sur des
telles, Jean-Luc Verna se forge pourtant un corps tout entier et Valentin Souquet) un ensemble de manifestations dans un espaces dédiés.
lié à l’action, épousant les attitudes les plus marginales de l’art esprit alternatif proche de l’art-action. Le Dojo a organisé entre
de Caravage à Kenneth Anger. À partir de 2000 apparaît Hervé 2007 et 2009 le festival Indisciplines qui, comme son nom Il n’est bien sûr pas question d’affirmer que la Côte d’Azur
Courtain dont le principe de l’œuvre est de s’immiscer dans la l’indique, avait pour but de briser les frontières entre les genres est depuis soixante ans la capitale mondiale de l’art. Loin de
vie publique sans que soit organisée la moindre représentation. par le biais d’évènements croisés. La galerie L’Espace à Vendre là. Ceux qui évoquent une « École de Nice» exagèrent son
Éric Duyckaerts s’est façonné avec le temps un personnage de programme régulièrement depuis 2004 des performances in importance de façon boursouflée et artificielle. Par contre,
savant fou, au savoir encyclopédique, auteur de conférences situ ou hors les murs, tandis que La Villa Caméline ou La Maison il est passionnant de constater que cette région reflète dans
basées sur le principe de la serendipity. Avec son compère Singulière ont également pris part à cette aventure. le temps et dans la diversité, et de manière quasi rigoureuse,
Joseph Mouton, ils sont souvent les acteurs d’actions sur le les évolutions esthétiques et idéologiques de l’art-action
langage et la connaissance qui se perdent dans leurs méandres. Des sujets de recherche sur six décennies : du renouveau de l’avant-garde dans
Le milieu des années 2000 marque au niveau international un les années 1950, aux grands bouleversements esthétiques
retour d’intérêt pour la performance, tout comme une nouvelle Il est très difficile d’expliquer les raisons de la longévité et la des années 1960, à l’activisme engagé des années 1970, à
exégèse de son histoire et de ses fondements. Les institutions diversité de l’art-action sur la Côte d’Azur depuis le début des la réaction contre le retour du cadre académique dans les
comprennent que l’art-action ne se limite pas à de l’animation années 1950. Le but de la recherche que nous avons menée années 1980, à crise de la performance dans les années
culturelle le soir de vernissage. Les artistes se remettent depuis septembre 2007 est d’en révéler les principales dates 1990 face à l’institutionnalisation de l’art, puis au renouveau
massivement à inventer des formes et à conquérir des nouveaux et de mettre au jour les récits qui y sont liés. Nous espérons de l’esprit de l’action à partir de la moitié des années 2000.
territoires de production. L’exposition est régulièrement désormais que cette recherche va en engendrer d’autres, En ce sens, la Côte d’Azur est un formidable laboratoire pour
utilisée comme une scène, perturbant de fait les conventions laissant la place à l’analyse de l’histoire, à la sociologie et à la performance. Cette recherche menée pendant cinq ans a
habituelles du white cube. Les raisons de ce regain d’intérêt l’anthropologie afin de faire le lien entre toutes ces actions pour but de rendre visible cette histoire peu connue, d’étudier
sont complexes et différentes. Les artistes contemporains sont et leur territoire. D’ores et déjà, il est possible aujourd’hui l’évolution de l’art-action depuis la fin de la Seconde Guerre
de plus en plus décomplexés vis-à-vis des figures tutélaires de lancer des pistes de réflexion sur les raisons d’un tel Mondiale et de révéler un visage plus alternatif de la Côte
des années 1960 et 1970. On est également sorti de l’ère de la engouement. La première tient à la présence dès les années d’Azur sans forcément gommer son essence conservatrice et
fascination pour le montage cinématographique. Les caméras 1950 de trois artistes charismatiques (Yves Klein, Arman artificielle.
1 - Richard Martel, « Performance », Doc(k)s Action, Ajaccio, et le début des années 1970, ont tous pour point commun 14 - Dont Red Grooms, Robert Whitman, Jim Dine, Claes promenade des Anglais en 1962 et 1963.
2003. Richard Martel est artiste et organisateur lui-même d’un la volonté de rompre radicalement avec les traditions, les Oldenburg et Carolee Schneemann. 22 - Ce sera le dernier Festival Fluxus de sa tournée européenne.
grand nombre de performances au Québec. conventions et les écoles établies. 15 - Selon une expression empruntée à Yves Klein. 23 - La liste des invités : Jean-Jacques Lebel, Jacques Seiler,
2 - 9 novembre 1994 – 23 janvier 1995. 8 - Un livre rédigé par Marc Partouche, publié en 2004 aux 16 - Les versions divergent totalement sur le déroulé de cette Ultraviolet, Rita Renoir, Katherine Moreau, Taylor Mead,
3 - Cf texte de Robert Fleck, L’actualité du happening, pp 310-317. éditions Al Dante sous le titre La ligne oubliée, retrace cette projection. D’après Marc’O, interrogé en 2009 par l’auteur, Jacques Blot, Michèle Lemonnier, Dorte Oloé, László Szabó,
4 - Dans son ouvrage Quand dire c’est faire (1962), John Austin période peu connue de l’histoire de l’art. Isidore Isou n’était pas présent dans la salle. D’après d’autres Michel Asso, Soft Machine et Ben.
évoque d’ailleurs toutes les facettes et les combinaisons du 9 - Selon une expression empruntée à Hugo Ball. récits il était bien présent. « Quand la légende est plus belle 24 - Elles furent en partie organisées par Daniel Caux.
langage performatif. 10 - Hans Arp cité par RoseLee Goldberg in La Performance. Du que la vérité, il faut imprimer la légende ». 25 - Ben manifeste à cette occasion, distribuant un tract à l’entrée
5 - « De la performance au performantiel », in Art Press 2, futurisme à nos jours, Thames & Hudson, 2001, p. 59 et 60. 17 - Cette histoire a été racontée par Éliane Radigue à l’auteur lors de la Fondation, accusant John Cage de trahir son ambition
Novembre 2007. 11 - L’essentiel des textes réalisés par les Lettristes sur le cinéma d’une conversation en 2010. de radicalité.
6 - Le titre original du livre de John Austin est How To Do Things ont été publiés en 1952 dans la revue ION dirigée par Marc’O. 18 - À la Galerie Internationale d’Art Contemporain, Paris. 26 - Lors du Festival de la Libre Expression organisé par Jean-
With Words, ce qui renvoie à un grand nombre de présuppo- 12 - D’après Marc’o, interrogé par l’auteur en 2009, les quatre 19 - Tableaux réalisés à coups de tampons administratifs ou Jacques Lebel à l’American Center à Paris.
sés artistiques liés à la performance, notamment les events lettristes ont joué avec des lampes de poches durant toute commerciaux apposés sur la toile. 27 - Festival initié et organisé chaque année en début d’automne
de Fluxus produits à partir de courtes partitions. Des énoncés la séance. 20 - Le manifeste du Nouveau Réalisme est signé le 27 octobre par le metteur en scène et dramaturge Hubert Colas.
peuvent devenir des actes. 13 - John Dewey, Art As Experience, 1934, cité par Jeff Kelley, in 1960 à Paris dans l’appartement d’Yves Klein. 28 - À lire sur le sujet Un nouvel art de militer : Happenings,
7 - L’avant-garde se définit communément par un ensemble de catalogue Hors Limites publié en 1994 aux éditions du Centre 21 - Ce Geste fut produit à de nombreuses reprises, mais ses luttes festives et actions directes publié en 2009 aux éditions
courants qui, durant près d’un siècle entre les années 1860 Georges Pompidou, p. 52. versions les plus emblématiques sont celles produites sur la Alternatives par Sébastien Porte et Cyril Cavalié.
-8-
To deliberate life!
By Eric Mangion, director of the National Centre of Contemporary Art Villa Arson (translation by Claire Bernstein).
“Performance art is the implementation of a variable expressive content before a potential audience; it aims to liberalize habits,
norms, conditioning, and at the same time destabilizes and reformulates codes of representation, of knowledge and conscience.
Performance art involves materials within a precise context, it cancels conventional relations and transforms stylistic categories.
Performance art conveys cultural values and strives to define alternate potential loci amongst more or less institutionalized
forms, according to the genre and to the need to affirm or negate. Some performances are based on practices such as the visual
arts, poetry, music, theater... and others try to define methodological criteria outside conditioning and conventions, attempting
to give functional originality to this type of positioning (...). Most of the time a performance is organized according to the context
in which it is executed. In some performances the body is completely present, in others the objects account for most of the
activity; at times the investigation presupposes theoretical questioning, at others performer and audience interact”.
T
his text by Richard Martel, an expert on hugely popular then in most European cities. There people College in the United States. Young artists working with John
performance art, perfectly illustrates the content drank, sang, insulted each other, texts were read, scenes Cage organized an event reminiscent of Dada’s finest hours.
of performance art, as well as its many variations. from daily life were played out in a spirit of revolt, joy or The audience was sitting in a square room divided into four
The word “performance” appeared in the 70s. It irony. The cabaret “entertainer” was neither an impressionist triangles by diagonal aisles. Each member of the audience
came from the English word designating a gesture nor a “pompier” painter. He refused to be categorized. He was holding a white cup which had been previously placed
or action in the performing arts. Etymologically it evokes was often an adventurous musician, a libertarian journalist, on his or her seat. Completely white paintings by Robert
something that “is taking shape” or is tending “towards an unconventional poet, a bohemian inspired by the spirit Rauschenberg were used for screening films rather than
form”, which refers to an intermediary state. Even if there are of dandyism. In Paris for instance, such a phenomenon for decoration. Cage read a text on Buddhism and excerpts
frequent objections to the fact that the word also pertains was linked to the appearance of several groups: Vilains from Meister Eckhart, and played one of his scores. Robert
to the world of sports or finance, it is now part of our daily Bonhommes, Zutistes, Vivants, Hydropathes, Hirsutes, Rauschenberg played old records on a gramophone. David
vocabulary and includes many different styles of actions, Incohérents or Groupistes, who invented an attitude and Tudor played on a prepared piano or poured water from one
from Allan Kaprow’s happening which elaborates collective behavioral art. This extraordinarily experimental era has pail into another. Jay Watt interpreted incongruous sounds.
and participative forms, to the Fluxus event based on simple not really become part of art history. Perhaps because Charles Olson and Mary Caroline Richards read poetry, while
everyday gestures, to body art in which the body becomes its protagonists produced very few texts and images, Merce Cunningham danced in the middle of the aisles with
the material, to sound poetry, to street action and even to deliberately taking on a certain lightness of existence. an excited dog chasing after him.
certain agitprop artistic proposals. The word “performance” Nonetheless, a spirit was born which was to spread among
then is to be understood as a generic term including every the following generations, and first and foremost Futurists
aspect of action art. and Dadaists.
The less famous of the two
manifestations was the screening of
This variety of approaches has often led to misunderstandings. Futurism appears as the quintessence of avant-garde,
For example in the catalog of the Centre Georges Pompidou’s because of its radical stance, but also because it was an a movie with no film and no screen
exhibition Hors Limites, the text on contemporary art where action and creation were one and only thing. On by François Dufrêne: Tambours du
performance art, dealing with the “blurring of art and life from April 30, 1911 the first group exhibition opened. Although
1952 to 1994”, refers mostly to works that are merely videos or no actions were planned, the exhibition’s introductory text Jugement Premier, during the Cannes
studio photographs, produced without an audience, or at any reflected an epoch making stand: “For us the gesture will no Film Festival. Marc’O, Gil Wolman, Guy
rate with no relation to a potential audience. Associating Cindy longer be a fixed moment in the dynamics of the universe:
Sherman, Charles Ray or even Absalon with the happening it will become, in a decisive manner, a dynamic sensation Debord and François Dufrêne, sitting in
is a complete mistake. In the same way, certain practices made eternal.” One of the painters of the group, Umberto various seats in the audience, uttered
related to relational aesthetics, which became popular in the Boccioni, added: “painting is no longer an exterior scene, it is
90s, such as the meals served by Ritkrit Tiravanija during the the frame for a theatrical show.” From then on, the Futurists aphorisms, talked about “atomic”
opening, or mediation exercises initiated inside an exhibition, organized countless performances aiming to play with the cinema, produced noises, while the
have nothing to do with performance art. Performance art codes of modern life. Author, plot and actor disappeared
deals with unsettling aesthetic conventions, and not with in favor of moving objects and stage sets, several unrelated lights were constantly turning on and
cultural empathy. scenes were performed simultaneously, new technologies off, creating kinetic effects. Lettrist
including the telephone were used, the action was fast, and
Another misunderstanding stems from the ambiguity of course there was scandal and provocation. Typically, as cinema was in the process of inventing
between the English meaning of the word and its early as 1913 Luigi Russolo used enormous sound machines
translation in French. For English speakers, any actor’s play meant to chase the audience outside the room.
action in place of the image.
or any musical or choreographic interpretation is called a
performance. An “executant” is then a performer. In France, Around the same time Russian constructivism appeared. Its There was no concrete link between these two events.
a “performance” is essentially linked to the practice of visual proponents invented the “synthetic theater” to exemplify Nonetheless a new spirit of freedom was beginning to
artists transgressing their universe, or at any rate to artists what its authors called production art. To do this artists had pervade creative actions. The rediscovery of Dada in
trying to cross genres, which seems much more logical if one to leave behind traditional activities such as painting with “its the United States, thanks to a book published by Robert
considers the history and the basis of action art. In French outdated tools, brushes and oil paints”, and to adopt “real Motherwell in 1951, contributed to this. In the same way, the
calling any kind of show a “performance”, as is often done, space and matter”. All kinds of performances were involved: provocative disposition of Isidore Isou and his Lettrist friends
confuses the meaning of the subject and the very object of circus, music hall, puppet play, etc. in order to create a popular helped give more exposure to certain avant-garde methods,
action art. On the other hand, the word “performative” in and multiple aesthetic corpus. Vsevold Myerhold radically while in Japan the Gutaï group started experimenting new
French is originally completely unrelated to the vocabulary changed methods of acting by developing a “biomechanic” forms using matter and live events in 1954.
of aesthetics. The performative utterance is in itself the very style of interpretation, resolutely contemporary and physical,
action to which it refers. In French it would be better to use very different from the psychological caricatures that were However it was only when John Cage started teaching at
the word “performantiel”. Even if this misinterpretation is not popular then in Russian theater. the New School for Social Research in New York in 1956 that
much of a handicap and also has the advantage of being the idea of action art began to spread. Texts by pragmatist
part of everyday language, in certain cases it can create Dada was born on February 5, 1916 in Zürich at the Cabaret philosopher John Dewey, hitherto forgotten, were
confusion in the critical analysis of action art, notably when Voltaire. Dada is neither painting, nor music, nor theater, rediscovered. In his book Art As Experience published in
the word performative is used to refer to performances using nor dance, nor poetry, nor cinema, it is everything at once 1934, Dewey invited artists to go beyond the object, towards
language, without differentiating its semantic range. and nothing in itself. What matters is not to produce art, what he called “actual life-experience”. He described “human
but to “produce artists “. The Dada spirit was expressed by experience” as being the original source of art in life, using
Lastly, another misunderstanding comes from the common simple immediate action. “On the stage of a gaudy, motley, as an example “the fire engine rushing by; the machines
view of performance art as being a genre which necessarily overcrowded tavern there are several weird and peculiar excavating enormous holes in the earth; the human fly
involves challenging oneself, using bodily violence or figures […]. The people around us are shouting, laughing, and climbing the steeple-side; the men perched high in air on
immoderate behavior. Such a “style” is essentially maintained gesticulating. Our replies are sighs of love, volleys of hiccups, girders, throwing and catching red-hot bolts. “Obviously the
by a few keepers of the flame who still believe in a salvaging, poems, moos, and meowing of medieval Bruitists. Tzara is idea was not to ask the artist to play at being a fireman, or to
demiurgic aspect of art. This is forgetting that performance wiggling his behind like the belly of an oriental dancer. climb a skyscraper. Rather it was to take into consideration
art is a very variable medium, that sometimes a mere nothing Janco is playing an invisible violin and bowing and scraping. the experiences making up our existence by restoring their
can produce a great artistic gesture and that the body Madame Hennings, with a Madonna face, is doing the splits. mode of emergence, including through gestures, sounds or
can disappear in favor of light and imperceptible devices. Huelsenbeck is banging away nonstop on the great drum, images. For the first time a philosopher conferred meaning
Likewise, certain purists, nostalgic for the 60s and 70s, believe with Ball accompanying him on the piano, pale as a chalky and aesthetic significance onto action art.
that there can be no performance art without provocation ghost. We were given the honorary title of Nihilists.”
and rumpus, also forgetting that ever since the advent of Many young artists were enrolled at the New School for Social
punk, shock and chic have gone hand-in-hand and that The Dada spirit was abundantly represented at the Bauhaus, Research, like Allan Kaprow and George Brecht. With a few
scandal is the best way to be mediagenic. Performance art a school which opened in Germany just after the First World friends Kaprow invented the happening and the notion of a
is essentially about “destitution” and “reformulation”, it can War. Just like the preceding movements, the Bauhaus composite and participative performance. Along with Fluxus
retain its political character without necessarily engendering wanted to embrace creation as a whole, by going beyond Brecht created the event, simple gestures from our daily
offense and outrageousness. the formatted contingencies of each form of art, in particular lives which became scores to play over and over again. In
with Oskar Schlemmer’s invention of the visual theater. their wake, groups such as the Viennese Actionists, the New
A genealogy “Those who strive to discover something behind all this Realists or Arte Povera regularly produced performances full
will find nothing [...]. Everything is here, in what you can of “vital energy”. Body art, as its name says, used the body as
Although the term performance art did not exist at the see immediately! No feelings are expressed, rather feelings material and quickly developed in the art world as a political
beginning of the 20th century, action art appeared little by are provoked. The whole thing is a game. It is a free and or existential claim. Even conceptual art, with its reputation
little by incarnating the spirit of avant-garde in its attempt liberating game. An absolute and pure form. Just like music.” for being rigorous and rigorist, used action art as a major
to break down the barriers between stylistic categories, to mode of expression.
the point of seeming to be an “avant-avant-garde”. Because The experimenting came to an end when Nazi officials closed
we lack a major action identified as such, we cannot date its the Bauhaus in 1932. New forms reemerged only after World
inception precisely. Nonetheless its roots seem to take form War II. In 1952 two events marked the renaissance of avant-
in the 1870s and 1880s inside the smoky cabarets that were garde ideas. The best known was produced at Black Mountain
--99--
A propitious place for experimenting After this event the New Realists no longer returned to Nice least in France – the many works labeled “psyche” that were
in a collective and organized way. But their presence there produced in the following months and years.
had a lasting effect. Klein, Arman and Raysse were born there.
A part from these now well known In a different style, it is impossible not to mention the Nights
movements, certain territories Meanwhile another story was unraveling. In 1956 Robert at the Maeght Foundation which began in the summer
Malaval and Ben Vautier opened a discotheque in Nice, the 1966. Even if they were entirely dedicated to music, we
completely appropriated the spirit Grac, where they exhibited their first paintings. The business cannot deny that a great many of these concerts were akin
of action art. The French Riviera is a remained open only a few months and closed because of to performance art. Their impact was huge. John Cage
its vague style of management. Also in 1956 Eliane Radigue and Merce Cunningham performed together in July 1966.
perfect example. No other place in introduced Ben to Arman under fantastic circumstances, Later Terry Riley and Sun Ra participated, and many others
France can boast of such a constant unwittingly creating way ahead of time the first link between who contributed forms that were out of the ordinary. In the
two of the leading movements of the 60s, Fluxus and New 70s and 80s music and sound gradually started playing a
activity in performance art, during so Realism, whose protagonists both hated and respected major role in performance art. A few years later the MANCA
many consecutive decades, with that each other. But most important of all, the opening of Ben’s Festival organized by the CIRM in Nice (National Center for
Magasin in October 1958 permanently energized the spirit Musical Creation) became the major contributor to relations
many protagonists, gestures or spaces of action art on the Riviera. Before closing in 1972, the shop between musical creation and the visual arts, notably by
dedicated to its practice. And mostly, changed names regularly: Laboratoire 32, then Galerie Ben organizing concerts in unexpected places in a deliberately
riotous spirit.
Doute De Tout (Ben Has Doubts about Everything Gallery). It
one rarely finds so many various styles became the epicenter of an attitude and behavior art which
of actions sometimes contradictory spread like lightning in the following decades. For those The permanent renewal of action
who feel that Ben is nothing more than a buffoon who sells
interacting in such a joyous profusion. socks and schoolbooks in supermarkets, with an oversized The atmosphere changed at the beginning of the 70s. The
ego, obsessed by his aging sexuality and lost in ambiguous first energy crisis marked the end of the Glorious Thirty, of
Here also it is difficult to point to the precise origin. The regionalist discourses, one must remember how, between their utopias, as well as the end of the principles of the avant-
screening of the film Tambours du Jugement Premier in 1958 and 1972, he was the amazing inventor of Gestures garde, with its desire to change the world by subverting
Cannes in April 1952 cannot be said to have started a great as singular as they were universal, as magnificent as they political and cultural values. Economic pragmatism became
movement of action art in the area. The Lettrists came and were trifling, and how he worked better than anyone at the more important than ideals. At the same time, the notion of
went. Furthermore, their radicalism was somewhat vague time on the study of behavior, including his own, which post-modernism was spreading in the art world. Many artists
and in fact 60 years later it still functions like a ghost haunting was constantly ambivalent. Most of his Gestures cannot be and critics took hold of this notion as a pretext for mixing all
our minds, whose impact on art history is difficult to define. described, so numerous and diverse were they. But if we sorts of aesthetic equations. Mixing genres became a frequent
Perhaps its influence lay in the political conscience of the are to retain only one, it would be the one where he sat aesthetic stance, whereas until then it had been considered
60s and 70s, rather than in the teaching of aesthetics. For on a chair wearing a sign around his neck bearing only this only a marginal source of creation. The development of
perhaps we might see a foreshadowing of May 1968 in the inscription: Look at Me That’s Enough. He remained stoical. new technologies also contributed to this propagation, in
magazine Le Soulèvement De La Jeunesse (Youth Revolting) The audience, confronted with this ambiguous attitude, particular through the commercialization of the first video
published in 1952 by a few Lettrists already breaking away seemed speechless. By his mere posture, he managed to cameras. A performance could now become an image, and
from themselves. express all at once his obsession with ego, his sense of the thus an object of interest to the art market. Exhibitions were
absurd, his relation to the world and especially his ability to organized, festivals were created everywhere in honor of
In any case the presence of the Lettrists in Cannes in 1952 create “scenes” in any kind of situation. He is one of the first performance art. Performance art gained coverage in the
was not just a chance happening. They were programmed artists to have been able to play with his own image, as we media. It became a medium in itself, and the term became
officially following the success the year before of the can see on the many photographs or films concerning his part of everyday language. It became banal.
screening of Isidore Isou’s film Traité de Bave et d’Eternité work that he began to produce in the early 60s.
(Treatise of Slime and Eternity) at this same Festival. The In Nice Ben closed his shop in 1972, sold it to the National
screening, organized alongside the Festival thanks to the Ben was also great at propagating ideas. He met George Museum of Modern Art, joined the Templon gallery and put a
support of Jean Cocteau did not include performances, Maciunas -who was then exiled in Europe -in London in stop to his Gestures. The Fluxus spirit was blowing out. Most
even if legend has it that Isou showed only half of the reels 1962 during the Festival of Misfits organized by Robert Filliou of the New Realists had already gone on to more commercial
of his unfinished film, the second part of the show including and Daniel Spoerri. He spent the week of the festival shut work. It seemed that the alternative spirit was destined to
only the soundtrack. Nonetheless several micro events inside the window of Gallery One. Along with Maciunas disappear, but instead action art kept reappearing. It would
radiated through the following years. In spite of the uproar he discovered the Fluxus spirit and its ever-changing be impossible to mention all the names, all the groups or
provoked by the screening, the film received the first and organization. He was immediately fascinated by George places that have contributed to its history. The documents
last “Avant-Garde Audience Award” and even the “Festival Brecht’s events. He invited Maciunas to organize a Fluxus and accounts published in this edition describe the content
Margin Prize” awarded by a few seceding members of the Festival in Nice in July 1963. The same year (with a group of these works more objectively. Nonetheless we must shed
jury, amongst whom Malaparte. The young critic Maurice of friends including Robert Erébo, Dany Gobert, Pontany, a chronological light on a few artists in order to highlight
Schérer, also known as Eric Rohmer, discovered the film a bit Robert Bozzi and Annie Vautier) he created the Théâtre Total the richness and diversity of their actions. Serge III and
later and wrote an article for the Cahiers du Cinéma in April which continued until 1981 to produce actions aiming to Pierre Pinoncelli, although very different from one another,
1952. Even if the text was ambiguous, Lettrist cinema - and unsettle the codes of representation, mostly at the Théâtre remain models of radicalism through their uncompromising
especially Traité de Bave et d’Eternité -strongly influenced de L’Artistique in Nice. gestures. Serge III became known for having played Russian
the New Wave. And lastly Guy Debord, who was preparing roulette in public on May 28, 1964, Pinoncelli for having
his baccalaureate at the lycée Carnot in Cannes, was present During the same decade another Fluxus epicenter was born sprayed André Malraux, the minister of culture, with red paint
at the screening and befriended the Lettrists whom he when the Cédille qui Sourit opened in September 1965; it during the ceremony laying the first stone of the Chagall
joined the following summer in Paris. The big adventure of had been designed by George Brecht and Robert Filliou as Museum in 1969. Dan Azoulay was a true situationnist who
International Lettrism and International Situationnism began a place for creation rather than a place for showing. It was created psycho geographic deviations in all sorts of urban
in this way. neither a gallery nor an art center, and still less a museum. or rural spaces from 1967 to 1975. In girum imus nocte et
Brecht and Filliou spent more time at the neighboring consumimur igni. Along with René Gilles and Robert Erébo
The link with the Riviera might have appeared insignificant café with local or visiting friends than they did managing in 1975 he created Le Centre de Réflexion Intense whose
if Yves Klein’s mother, Marie Raymond, hadn’t invited these their place. The Cédille remained closed during opening goal was to consider art as a territory for live experience. As
same Lettrists at her home in Paris as well as many other hours. Its program: “Carefree exchange of information and early as 1969 Noël Dolla was one of the first French artists
artists for evenings/discussions confronting the ideas and experience; neither student nor master; total freedom, to do Land Art, with his series Restructurations Spatiale.
the budding thoughts of the 50s. Yves Klein witnessed these speaking at times, remaining silent at others.” It is therefore Between 1970 and 1974 the group Signe organized street
meetings. His aesthetic project was influenced by them. He difficult today to know what really happened there. Most actions in a playful agitprop and protest spirit. In 1974 Yoko
contributed to the first issue of the magazine Le Soulèvement Fluxus artists, starting with Dick Higgins and his wife Alison Gunji started building and activating her “cells” in public,
De La Jeunesse (Youth Revolting). Every summer when Knowles, spent some time there. Erik Dietman who was which were destined to be lived in temporarily according to
he returned to Nice, he spread the atmosphere and the then living in Nice stayed there regularly; the very same “the principles of self regulation, self conservation and self
content of his recent discoveries. In the summer 1954, he Dietman who had tried four years before (on July 28, 1962) reproduction”. In 1975 Olivier Garcin created Garage 103, an
asked his friends who were lying on the beach to produce to swallow five meters of bandage in a bar in Port-Grimaud. alternate space where numerous artists developed political
glossolalia in the same key. Arman was there. His wife Eliane At any rate it was at the Cédille that Brecht and Filliou devised works. Also in 1975 the CRIA’s activities began (Centre de
Radigue was in charge of tuning the voices. Which is how the their series One Minute Scenarios, action microfilms for the Recherches et d’Intervention Artistiques, created by Jean-
Monotone Symphony: Silence was born. A few years later, television. But the editing was never finished and in the end Claude Bussi), giving birth to the Théâtres-Exposés (Theater-
Eliane Radigue introduced Yves Klein to Louis Saguer and to the idea led to the 1970 film entitled Hommage à Méliès, Presentations), whose experiments were akin to theatrical
Pierre Henry for a “definitive” composition of this symphony Movie Re-invented, based essentially on the notion of gag free jazz. Until the mid-1980s, shows were produced
which was used as the basis and the accompaniment for the rather than performance. La Cédille qui Sourit closed in April without any constraints, following the rules of complete
first session of Anthropométries organized in Paris on March 1968. “There is always someone making a fortune, someone improvisation and freedom for the actors. In 1976 Bruno
9, 1960. It is also in Nice that Klein conceived a great many of going bankrupt (especially us). Once again La Cédille qui Mendoça remained for seventy six hours in the darkness of
his Cosmogonies, paintings that were subjected to outdoor Sourit is turning a page, and because The Party Never a cave, after which he elaborated unusual temporal actions.
weather like number 10 (Wind Paris-Nice, 1960) or number Stops, is announcing the forthcoming production of The The same year Jean Mas climbed the North face of the Nice
34 (April showers on a Monday morning in Cagnes-sur-Mer, Eternal Network, manifestations, meanderings, mediations, Theater, good humouredly exploiting the local cultural life.
1960). For Yves Klein, art and gesture were the same thing. microcosms, macrocosms, mixtures, meanings.” In the Starting in 1977 Jean-Pierre Giovanelli created actions linked
His charismatic influence gathered young artists around him. same breath Filliou wrote: “In the category of alternative to sociological art, which were championed by theoretician
Under this influence Arman produced his first performance performances, we are also announcing events such as and art critic François Pluchard, then living in the area. At the
in the summer 1955, when he took his easel and his stamps private parties, weddings, trials, funerals, factory working, same time Ruy Blas organized conceptual projects involving
to Notre Dame church in Nice one Sunday after mass, to bus tours visiting cities, demonstrations in favor of Blacks the banal, the intimate and the crowd, in contexts escaping
create one of his Seals. Five years later Arman created his or against the Vietnam War, cafés, churches...”. He evidently traditional designations. In 1978 Elisabeth Morcellet was the
first Accumulation by signing a pile of barrels forming a felt that a performance shouldn’t be an organized show, but first woman artist on the Riviera to proclaim her femininity
barrage in an old street near the Nice harbor. The same year, the spectacle of life itself. So that even though La Cédille through gestures linked to the body and to its attributes.
Martial Raysse appropriated the signs and the cosmetics of qui Sourit did not produce real actions, we may consider its The same year Calibre 33 regrouped artists with a common
the Prisunic. existence as the very incarnation of the spirit of action, at feeling for performance art. Daniel Farioli created actions
least in the imagination of two beings for whom art was a with remarkable spatial poetry, playing with almost esoteric
If the New Realists were not yet born, the seeds were there, Permanent Creation and not just a succession of meetings. symbols. Gilbert Piedinelli disrupted official events by
in the way they embedded their action in life, borrowed their Much quieter but just as legendary, and emblematic of an handing out leaflets on controversial social or political
gestures from a reality which they reflected or contradicted. era, the fourth Free Expression Festival was organized by subjects. Dominique Angel created his own masked double,
Once the New Realist group had been formed by Pierre Jean-Jacques Lebel on the Riviera in the summer of 1967. dealing in an ironic and ambiguous way with the attitudes
Restany, on 13 July 1961 it organized a festival in the It was based on Picasso’s text Le désir attrapé par la queue of success. Along with Raoul Hébréard, Dominique Angel
gardens of Roseland Abbey (on the east side of Nice). Before (Desire Caught by the Tail) which he offered to all the guests was also a member of the research group Médiastock, wich
becoming a serial author of objects, Arman created what as the score for a giant happening, yet leaving a large part included Josée Sicard, Jean-Michel Bossini, Eric Watier,
must have been one of his first Colères (Wrath) by destroying to improvisation. The show was to be held at the famous who were among the first in France to devise performances
a Louis XIII chair and chest of drawers. Raymond Hains discotheque Le Papagayo in Saint-Tropez. But the managers according to a multimedia logic. In 1986, supported by the
invited all the people present to share his Great Ritual Cake. became afraid of the ensuing chaos and canceled at the association Verbes d’État (Michel Sajn, Evelyne Pampini and
Mimo Rotella interpreted a sound poem with his impressive last minute. Lebel then rented a circus tent in Gassin. All the Gabriel Basso), Les Sales Gosses (The Brats)(Antoine Alvarez,
tenor voice. Towards the end of the evening Niki de Saint witnesses concur in saying that the atmosphere was truly Yves Fournier and Denis Martinel), truly deserving their
Phalle orchestrated a series of rifle shootings on “target psychedelic, enhanced by all sorts of psychoactive drugs, name, started creating vitriolic farces supposed to loosen up
panels” equipped with glass objects, bags of colored paint and full of a freedom of play worthy of the Living Theater the world of art.
and smoke devices, which became her Surprise Paintings. which was emerging at the time. The festival heralded - at
- 10 -
In most Western countries in the 90s performance art went DooHwa Gianton has produced enigmatic actions mixing her political power, incarnated at the time by
through a crisis of meaning. Many experimental artists of the personal life and universal symbols. Lastly, Jean Dupuy, even
70s and 80s were forgotten. The advent of a new generation if he has hardly produced any performances since he left
Jacques Médecin, Nice’s populist mayor.
of artists with very different preoccupations completely New York for Nice at the end of the 70s, has been constantly Like in most countries, the discourse
changed the aesthetic field. Live video, which had helped renewing his vocabulary of forms and experiences, and
make performance art known, was usually abandoned in wonderfully maintaining the spirit of permanent creation so of performance art in those years was
favor of classic film editing, more inspired by the cinema. dear to his friend Robert Filliou. extremely political, and new modes of
In the same way, photography became a “visual art” striving
to create a form rather than to relate one. Action art was On top of all these artists living and working on the French production were invented thanks to
often limited to entertainment exercises performed during Riviera, who were immersed in the local artistic life, action alternative networks or groups.
openings or parties, as if performance art had never been art also developed through the temporary presence of artists
based on the questioning of aesthetic codes rather than on who created memorable lightning-performances, like all
cultural empathy. The term performance art started meaning the artists related to Fluxus. There were so many we cannot Beyond such criteria, it is also important to take into account
just about anything, often designating the slightest gesture name them all, who were influenced by Ben, Filliou or Brecht the area’s tradition of festivals and the existence of a
using the body, ignoring such issues as the relation with the in the 60s, or who later organized concerts, like the one centuries old carnival that takes over the urban space every
audience, the invention of forms and spaces, the destitution organized in 2003 to celebrate the 40th birthday of the first year. Artists have often tried to express themselves alongside
and reformulation of genres. Fluxus Festival. In addition to the artists affiliated to Maciunas’ these emblematic manifestations, with deliberately contrary
movement, we can also mention Bernard Heidsieck, ORLAN, gestures which yet obey the same logic of self representation.
On the Riviera, the growing influence of the Villa Arson Gina Pane, Michel Journiac, Julien Blaine, Joël Hubaut, When Anna Byskov or Caroline Bouissou walk the streets
after 1986, both as an art school and as an art center, Charles Dreyfus, Arnaud Labelle-Rojoux. Without forgetting in Nice playing musical instruments, or having others play
and the creation of the MAMAC (Museum of modern and such illustrious foreign performers as Stanley Brouwn, them, they are creating myriad sounds and forms as well as
contemporary art) in 1990 began to change the artistic Carsten Höller, Paul McCarthy, Jason Rhoades, Jacques suggesting a way of staging their own gestures. Although he
and cultural scene. The art milieu concentrated on what Lizène, David Medalla, or younger artists like Antoine Boute, wasn’t exclusively a performer, in the 60s Robert Malaval
was happening in these two major places. The Villa Arson Stéphane Bérard, Charles Pennequin, Jeanne Moynot or developed a body of work on carnival aesthetics, which he
upheld a modernist view of “art for the sake of art”, differing Aymeric Hainaux, who have represented the renewal of diverted for the benefit of his own research.
widely from the complex ontology of performance art. The action art since the 2000s.
MAMAC produced typical museum exhibitions inspired by Lastly, one must not forget the specificity of an area endowed
the major movements of the preceding 40 years. In Nice Such a renewal can also be explained by the exhibitions that with a beautiful climate and landscape, which certainly
and elsewhere the alternative spirit was overshadowed by were programmed in certain places, foremostly the Villa encouraged artists to occupy numerous territories, whatever
institutional life. In spite of this normalizing phenomenon, Arson, where Eric Duyckaerts (who joined the faculty there the season. Action art was not restricted to alternate venues
some action artists managed to emerge. The most in 2001) and Arnaud Labelle-Rojoux (who joined in 2007) or to artists’ studios, museums and galleries; on the contrary
emblematic is Philippe Perrin, who in the early 90s became most certainly influenced the practices of their students and it literally invaded urban, rural and coastal space. In fact it is
the bad boy of art with his spectacular gesture during the future artists. The exhibitions organized by the Villa Arson amazing how many events were held on the seashore. One
exhibition Principe De Réalité (The Reality Principle) in 1993, art center since 2006, for example Not to Play with Dead of the artists in this corpus, Michel Redolfi, even produced an
when he destroyed “for real” the toilets at the Villa Arson. The Things in 2008 or Bernard Heidsieck in 2011, attempted underwater concert in 1989. This is highly unusual compared
Guignol’s Band (Marcel Bataillard, Frédérik Brandi and Kristof to analyze how performance art was able to adapt or not to the other major scenes of performance art, which were
Everart) gradually emerged with sharp and dynamic actions, to the constraints of a museum like setting. Along with often restricted to dedicated spaces.
maintaining the flame of an energetic and committed group the Villa Arson one must mention La Station, which has
of artists. During those same years Thierry Lagalla developed been constantly exemplifying the close relation between Of course we are not claiming that the Riviera has been
an original language which he used in public for philosophical art and life experience since 1997. This artists’ association, the world’s capital of art for the last 60 years. Far from it.
-and somewhat outlandish - reflections on art, on the whose foremost quality is to be constantly renewing itself, Those who talk about a “Nice school” grossly and artificially
world or any other subject. Although he did very few real has organized a long list of poetry evenings, concerts, exaggerate its importance. However, it is fascinating to see
performances, Jean-Luc Verna created his own body in such performances, film screenings and parties. The Sous-Station how this area has rigorously mirrored, through time and
a way as to be entirely geared towards action, referencing Lebon also played an important role between 2005 and diversity, the aesthetic and ideological evolution of action
the most unorthodox attitudes in art from Caravaggio to 2008, when it developed a series of events in an alternative art over six decades: from the renewal of the avant-garde in
Kenneth Anger. Starting in 2000 Hervé Courtain created a spirit close to action art around its project Diligence (Émilie the 50s, to the major aesthetic upheavals of the 60s, to the
body of work whose main idea was to interfere with public Pischedda and Valentin Souquet). Between 2007 and 2009 political activism of the 70s, to the reaction against the return
life without organizing the slightest performance. Éric the Dojo organized the festival Indisciplines whose goal was of the academic in the 80s, to the crisis of performance art
Duyckaerts fabricated over time a crazy scientist character to abolish the barriers between genres through common in the 90s when confronted with the institutionalization of
with encyclopedic knowledge, the author of conferences events. The gallery L’Espace à Vendre (Space for Sale) has art, and finally to the renewal of the spirit of action in the
based on the notion of serendipity. He and his accomplice been programming performances regularly, in or outside mid 2000s. In this sense, the Riviera has been a fantastic
Joseph Mouton have often been the protagonists of actions its own walls, since 2004, while the Villa Caméline and the laboratory for performance art. The research we have been
concerning language and knowledge, endlessly straying in Maison Singulière have also participated in this adventure. doing for five years has strived to make this little known
their own meanderings. history more visible, to study the evolution of action art since
Subjects for research the end of the second world war and to reveal another image
In the mid 2000s there was a renewal of international of the Riviera without necessarily erasing its conservative
interest in performance art, as well as a new exegesis of its It is very difficult to explain the reasons for the longevity and artificial essence.
history and foundations. Institutions began to understand and diversity of action art on the French Riviera since the
that action art was not to be limited to the status of cultural beginning of the 50s. Our goal in the research we have
entertainment for an opening night. Artists massively began been doing since September 2007 is to reveal the important
to invent forms and to conquer new production territories. dates and to uncover the stories that belong to them. We
Exhibitions were used regularly for a setting, disrupting the now hope that this research will lead to more research,
usual conventions of the white cube. The reasons for this to historical, sociological and anthropological analysis, in
renewal of interest are various and complex. Contemporary order to understand the link between all these actions and
artists have been progressively freeing themselves from their territory. Today we can already determine directions
the major figures of the 60s and 70s. Fascination for for reflecting on the reasons for such an infatuation. The
cinematographic editing has also petered out. Once again first is the presence in the 50s of three charismatic artists
cameras are interested in the live and the immediate. The (Yves Klein, Arman and Ben) who, in spite of some major
notion of experimentation has once again become essential differences in their conception of art, all built their work
in aesthetic preoccupations. By the word experimentation, on experimental activities based on gesture and attitude,
we mean “experiencing”something in every sense of the and not on a textbook of closed propositions. A few years
word: experiencing at the heart of life but also testing limits, later the presence of Robert Filliou and George Brecht at La
which is exactly what performance art is about. Similarly, Cédille qui Sourit completely established Behavior Art as a
there has been a recent renewal of public speech and basis for creation.
discourse, of “actorality”, to refer to the famous Marseille
Festival. Lastly the success of new activists’ performative
practices in the media, the vogue for flashmobs, or keen
The second element is a profoundly
interest in Youtube with its amateur actions, have created bored young generation, chronically
a political and sociological context favorable to artists’ re-
appropriation of performance art. failing to find its marks in a region
sleepily turned towards its past,
This is the context into which a new generation of artists
has arisen: Anna Byskov inventing her own double, colliding mummified and institutionalized by
with the world and its reality in a resolutely frontal and abrupt time. Paul-Armand Gette who lived on
manner. Emmanuel Benichou placing himself somewhere
between Buster Keaton and Robert Castel, creating a fanciful the Riviera from 1951 to 1962 perfectly
and Mediterranean character, clumsy and unsure. Caroline explained this dull atmosphere and
Bouissou playing with the gap between herself and her
environment, for instance on June 19 2006 when she faced the need to have fun by the means of
her audience for eight hours, singing out loud what she alone actions that he regarded as pranks.
could hear on her headphones. Originally an opera singer,
Sophie Taam has been staging actions where singing and From the late 60s and throughout the
searching for an aesthetic ideal are often contingent. Virginie 70s and 80s, this same youth revolted
Le Touze has interpreted the role of a romantic woman,
fascinated by love songs, with a delicate and moving voice. against an extremely conservative local
1 - Richard Martel, “Performance”, Doc(k)s Action, Ajaccio, 2003. 8 - Marc Partouche retraced this little known period of art history 16 - There are several completely different versions of this 23 - The guests were: Jean-Jacques Lebel, Jacques Seiler,
Richard Martel is an artist and has organized a great many in La ligne oubliée (The Forgotten Line), published in 2004 by screening. According to Marc’O, questioned by the author in Ultraviolet, Rita Renoir, Katherine Moreau, Taylor Mead,
performances in Québec. Al Dante editions. 2009, Isidore Isou was not in the room. According to other Jacques Blot, Michèle Lemonnier, Dorte Oloé, László Szabó,
2 - November 9 1994 –January 23 1995. 9 - According to an expression by Hugo Ball. accounts he was. “When legend is more beautiful than truth, Michel Asso, Soft Machine and Ben.
3 - Cf text by Robert Fleck, L’actualité du happening, pp 310-317. 10 - Hans Arp quoted by RoseLee Goldberg in Performance art. one must print the legend.”. 24 - These were partly organized by Daniel Caux.
4 - In his book How To Do Things With Words (1962), John Austin From futurism to the present, Abrams 1988, p.60. 17 - Éliane Radigue related this story to the author during a 25 - Ben staged a demonstration on this occasion, handing out
refers to all the aspects and combinations of performative 11 - Most of the Lettrists’ texts on the cinema were published in conversation in 2010. leaflets at the entrance of the foundation, accusing John
language. 1952 in the magazine ION directed by Marc’O. 18 - At the Galerie Internationale d’Art Contemporain, Paris. Cage of betraying his own ambition of radicalism.
5 - “Notice de la performance au performantiel”, Art in Press 2, 12 - According to Marc’o, who was questioned by the author 19 - Paintings made with administrative or commercial stamps 26 - During the Free Expression Festival organized by Jean-
novembre, 2007. in 1989, the four Lettrists played with flashlights during the applied to the canvas. Jacques Lebel at the American Center in Paris.
6 - The title of John Austin’s book evokes a great many artistic entire show. 20 - The New Realism manifesto was signed on October 27, 1960 27 - The Festival was initiated and organized each year at the
preconceptions linked to performance art, notably the Fluxus 13 - Quoted by Jeff Kelley, in the catalog Hors Limites published in Paris in Yves Klein’s apartment. beginning of fall by playwright and director Hubert Colas.
events produced with the help of short scores. Utterances can in 1994 by the Centre Georges Pompidou, p. 52; John 21 - He repeated this action many times, but its most emblematic 28 - On the subject one can refer to Un nouvel art de militer :
become actions. Dewey, Art as Experience, Perigee 2005, p3. interpretations were those enacted on the Promenade des Happenings, luttes festives et actions directes (A New Form
7 - Avant-garde is commonly defined as a series of artistic 14 - Amongst whom Red Grooms, Robert Whitman, Jim Dine, Anglais in 1962 and 1963. for Activism: Happenings, Festive Battles and Direct Actions)
movements between 1860 and 1970 which strove to create Claes Oldenburg and Carolee Schneemann. 22 - This was the last Fluxus Festival of his European tour. published in 2009 at the editions Alternatives by Sébastien
a radical break with traditions, conventions and established 15 - According to an expression by Yves Klein. Porte and Cyril Cavalié.
schools.
-- 11
11 --
Temps de rémanence
Par Cédric Moris Kelly, chargé de mission recherche à la Villa Arson.
1
U
ne performance est en perpétuelle mutation, À l’inverse, Pierre Pinoncelli, que beaucoup accusent de En phase de conception de base de données sur un corpus
de sa conception au souvenir qu’il en reste, s’être arrêté à Villefranche-sur-Mer lors de son voyage qui n’était pas clos car en perpétuelle complétion, la ductilité
premièrement en fonction de l’acception même Nice-Pékin à bicyclette en 1970, a produit une quantité de d’un arbre XML a permis des ajustements continus jusqu’au
du terme performance mais aussi en fonction documents qui attestent que son voyage se termina à la 8 juin 2012 afin de trouver, le plus simplement possible, la
des protagonistes et des témoins dont les frontière de la République populaire de Chine. forme du réceptacle prêt à accueillir cette masse d’objets
souvenirs et les récits sont parfois — devrions-nous dire Quel conteur croire ? Et cela a-t-il finalement une véritable dont la nature même est extrêmement hétérogène.
toujours — émaillés d’informations complémentaires ou importance ? C’est peut-être dans les plis de la mémoire que Une fois la structure arrêtée, nous l’avons migrée vers un
de contradictions. C’est le procès de la performance sans l’œuvre disparue devient à nouveau habitable, sous une forme système de base de données nativement relationnelle,
jugement que nous lançons aujourd’hui, samedi 30 juin, certes totalement différente.Il est alors nécessaire de remettre SQL. Celui-ci permet d’appliquer en phase de production
avec le site performance-art.fr. la trace à sa place, fragment désirable d’un puzzle insoluble. les contraintes d’intégrité nécessaires à la complétion de la
base par une multitude de contributeurs, et ce, en prenant
Depuis cinq ans nous rencontrons tous les acteurs de cette Ces regards croisés nous ont souvent été laissés par écrit. en compte tous les types de contenus qui pourraient y être
pratique artistique sur le territoire de la Côte d’Azur. Tous, Nous avons confié aux artistes un questionnaire sobre, versés. L’inventaire des types de contenus potentiels a été
ce n’est déjà pas tout à fait vrai car chaque rendez-vous a conçu pour convenir à toutes sortes de performances, qui réalisé sur les 736 performances aujourd’hui accessibles sur
été l’occasion de sortir à nouveau notre carnet d’adresses nous a permis de récolter des données factuelles, d’identifier le web. Nous espérons cet échantillon représentatif de ces
pour noter de nouveaux noms. Notre démarche a ainsi suivi les traces documentaires existantes et de cerner le déroulé pratiques artistiques.
une courbe exponentielle dans les rencontres potentielles, de l’œuvre et son intention. Libre à eux de le compléter ou
dans les récits possibles d’œuvres disparues. Malgré ces pas, avec sagesse ou excès. SQL nous permet donc de lancer une application
cinq années de recherche, le travail accompli bien que multiutilisateurs : plusieurs requêtes peuvent être effectuées
gigantesque, n’est pas achevé. L’ouverture de notre démarche trouve, nous l’espérons, un en même temps sur la base de données. Cette migration
aboutissement dans un site web participatif tel que nous le technologique marque le passage de la ressource de notre
Cette démarche se distingue a priori des missions d’un centre lançons. Plutôt que d’éteindre les mythes, nous espérons au groupe de recherche institutionnel à la sphère publique et la
d’art qui n’a pas vocation à constituer un patrimoine. Nous contraire que cet outil les alimentera. Nous résolvons par stabilisation du schéma de base de données.
avons mené ici un travail buissonnier en cherchant à donner ce biais le paradoxe de la documentation institutionnelle
à voir un patrimoine immatériel. Ce dernier point confère d’une forme créative érigée dans les années 1950 et 1960 En résumé, nous prévoyons de lancer une plateforme
un caractère expérimental au projet, en adéquation avec le contre un art de professionnels et contre le marché4. Aucun collaborative, aussi bien pour la publication de nouveaux
rôle d’un centre d’art. En outre, ce processus d’investigation témoignage saisi dans la base de données, qui constitue contenus ou l’enrichissement de ceux déjà présents, que
nous a conduit à la découverte de pratiques singulières, la source d’informations structurée pour la banque de pour l’appropriation par le public des contenus proposés.
parfois déjà très documentées, mais qui souvent avaient été données et le site internet en ligne, n’a été modifié suite à D’un art éphémère, qui n’a d’existence qu’en présence
oubliées par l’histoire de l’art. la découverte de renseignements contradictoires. Notre rôle d’un public et en interaction avec celui-ci, comptant sur
n’est pas d’être partisan mais passeur, tendant à l’objectivité sa subjectivité, nous proposons un outil qui agrège des
Ces rencontres nous ont amenés à récolter des traces autant que faire se peut. traces objectivables, cette fois soumises à la subjectivité des
documentaires mais également des récits. En sortant une visiteurs et des contributeurs du site.
boîte de diapositives de la cave ou du placard d’un artiste, Les technologies apportées par un environnement de
nous avons été témoins à plusieurs reprises de la mémoire production web nous permettent de donner un prolongement Il nous est arrivé lors de nos rencontres avec les protagonistes
en action faisant de notre interlocuteur un usager inévitable à cette éthique. En faisant cohabiter dans un même espace de cette histoire, après avoir trouvé des pièces documentant
de l’hypotypose voire un hâbleur. Les images retrouvées ont visuel une multitude de traces, en permettant d’y accéder selon une performance qui attisaient notre curiosité, d’obtenir en
souvent été le support d’anecdotes truculentes à la croisée toutes les ontologies objectives possibles définies par notre retour une réaction amusée. Le ou les artistes interrogés ne
de l’engagement artistique et des vicissitudes du quotidien. groupe de recherche institutionnel5, nous espérons avoir pensaient pas un jour être questionnés par une institution
trouvé un niveau d’abstraction suffisant dans la conception sur cet événement, et donc, peut-être verser dans l’histoire
de cette base de données pour laisser libre cours à toutes les ce qu’ils considéraient être une simple anecdote.
Selon Jean Dupuy, Serge III qui faisait subjectivités.
de l’auto-stop avec un piano sur la Très concrètement, le choix technologique s’est porté lors Notre sujet d’étude a dû toujours être envisagé avec simplicité
de la naissance de la base de données sur le langage XML. et retrait, c’est-à-dire sans tomber dans la tentation d’écrire
Nationale 7 en 1969 aurait pu ne pas Il est de maniement simple car il suit une structure linéaire une démonstration univoque8 en arrangeant les faits, mais
et hiérarchique facilement conceptualisable (DTD6), il est plutôt en livrant une histoire parmi d’autres avec la légèreté
rester sur le bord de la route. Un camion « serialisable » à volonté selon les besoins ou au contraire d’une image rémanente.
s’est apparemment arrêté lui proposant peut verser dans le relationnel en phase de production.
Nous nous sommes appuyés pour jauger de la cohérence
de le conduire à Paris mais Serge III des ontologies sur les recommandations XSL du W3C,
en particulier XSLT et Xpath. Chaque balise, ou élément
était là pour la photographie. Le mythe d’identification sémantique permettant un traitement
parfois se délite mettant à l’épreuve automatisé, est multipliable à l’infini. Un objet performance,
dit parent dans une vue hiérarchisée, peut prendre autant
notre croyance. Bien souvent elle en d’objets documentaires, factuels ou nominatifs que
nécessaire comme enfant7. Cette caractéristique technique
ressort grandie, la beauté du premier protège la pluralité des points de vues.
récit entendu l’emportant.
1 - En physique “Persistance partielle d’un phénomène après 3 - Sur simple demande les artistes ou témoins de performance 6- “The purpose of a DTD (Document Type Definition) is to 8 - Cette assertion est sans doute un poncif des enjeux de la
disparition de la cause qui l’a provoqué”, Trésor le la langue peuvent obtenir un accès réservé au site qui leur permet define the legal building blocks of an XML document. A DTD recherche, au fil de ce projet nous avons été en contact avec
Française, 1971 – 1994, 16 volumes. En technologie de d’éditer des contenus documentaires et textuels. defines the document structure with a list of legal elements plus d’une centaine de protagonistes de cette histoire, artistes
l’image, le temps de rémanence mesure la lenteur d’un écran 4 - Voir à ce propos le manifeste de George Maciunas rédigé and attributes.” w3schools.com, DTD tutorial, <http://www. concepteurs de performances ou témoins directs. Entendre
à effacer des images censées avoir disparu, il s’exprime en en 1963. w3schools.com/dtd/default.asp>. autant de récits de première main est une expérience précieuse.
millisecondes. 5 - Titre, sous-titre, lieu(x), date(s), contexte(s), durée(s), type(s) 7 - Anders Berglund, Scott Boag, Don Chamberlin, Mary F.
2 - Les cinq lois de bibliothéconomie énoncées par Ranganathan de contexte, artiste(s) concepteur(s), exécutant(s), témoin(s), Fernández, Michael Kay, Jonathan Robie, Jérôme Siméon,
(“Books are for use, every reader his/her book, every book protagoniste(s) anonymes(s). XML Path Language (XPath) 2.0 (Second Edition), 14 décembre
its reader, save the time of the reader, a library is a growing 2010, <http://www.w3.org/TR/xpath20/>.
organism”) sont facilement transposables au web. Leur
application passe en outre par la possibilité de trouver
un même document selon tous les axes de classification
imaginable. Ceci est rendu possible quand un contenu est
reproductible à l’identique sans conséquences matérielles.
- 12 -
Afterglow time
Par Cédric Moris Kelly, in charge of documentary research at the Villa Arson (translation by Holy Dye).
1
A
performance is in perpetual mutation, from its Inversely, Pierre Pinoncelli, who many accused of having In conception phase of a database around an open corpus
conception to the memento it leaves behind, stopped at Villefranche-sur-Mer during his Nice-Peking in perpetual fulfillment, the ductility of an XML tree allowed
firstly depending on the very sense of the term bicycle trip, produced a certain quantity of documents continual adjustments until June 8th 2012 in order to find,
performance but also depending on protagonists attesting to the fact that his travels ended at the border of in the simplest manner possible, the form of a receptacle
and witnesses whose memory and narratives the Popular Republic of China. adept at welcoming this mass of objects whose very nature
are sometimes – must we always say – punctuated by Which storyteller to believe? And finally is it truly important? is extremely heterogeneous. Once the configuration
complementary or contradictory information. It is the process It is perhaps in the folds of memory that the vanished work had been determined, we migrated towards a natively
of performance without judgment that we are launching again becomes habitable, certainly in an entirely different relational SQL database system. In the production phase,
today, Saturday, June 30th with the site performance-art.fr. form. Thus we must bring the trace back to its true place, the latter allowed us to integrate the constraints of integrity
desirable fragment of an unsolvable puzzle. necessary for completion of the base thanks to a multitude
For five years now we have met all the actors of this artistic of contributors, and this, by taking into account all sorts
practice on the Côte d’Azur’s territory. All of them is perhaps These converging views have often been left to us in writing. of content therein. The inventory of potential content was
not quite exact, for each encounter was an occasion to once We have subjected the artists to a sober questionnaire, made after examination of the 736 performances accessible
again pull out our address book and jot down new names. pertaining to all sorts of performances, allowing us to harvest on the Web today. We hope this is a prime representative
Our approach thus took on an exponential aspect in potential factual data, to identify the extant documentary traces and sample of these artistic practices.
encounters, in possible narratives of vanished works. Despite outline the path taken by the work and its intention. They
these five years of research, the work accomplished was were free to complete it or not, using wisdom or excess. SQL hence allows us to launch a multi-user application:
gigantic albeit unfinished. We hope the open-endedness of our approach results in a several queries can be effectuated at the same time on the
participative Website3 such as we have launched. Rather than database. This technological migration marks the shift from
A priori this approach stands apart from missions of an art snuff out myths, we anticipate on the contrary that this tool our institutional research group’s resources to the public
center without a vocation to build up cultural heritage. will feed them. Hence, through such a means, we resolve sphere and a stabilization of the database’s schema.
Herein, we have conducted an unconventional work by the paradox of institutional documentation of a creative
seeking to present an immaterial cultural heritage. This form set in motion in the 1950’s and 1960’s in place of an art In summary, we are planning to launch a collaborative
last point endows the project with an experimental nature, of professionals and counter to the market.4 No testimony platform intended for the publication of new content or an
in line with the role of an art center. Likewise, this process captured in the database, building the source of structured enrichment of the already existing in addition to the public’s
of investigation led us to the discovery of unique practices, information for the database and on-line internet site has appropriation of proposed content. From ephemeral art
sometimes largely documented but often left to the wayside been modified after contradictory information collected. Our existing for and by the presence of the public and its
by art history. role is non-partisan, we simply relay, aiming for objectivity as interaction, inclusive of its subjectivity, we proffer a tool
much as possible. incorporating objectifiable traces now deferential to the
These encounters have prompted us to gather documentary website’s visitor and contributor subjectivity.
traces but also narratives. Many times, after discovering Technologies emerging via the environment of Web
a box of slides from an artist’s basement or cupboard we production allow us to extend these ethics. By merging Occasionally, upon discovery of pieces documenting a
witnessed living memory transforming our interlocutor together multifarious traces in a same visual space, by performance which particularly incited our interest, the
into an inevitable user of hypotyposis, if not boastful. These opening up access according to all possible objective protagonists implicated in this story responded with a certain
recovered images were often the medium of vivid anecdotes ontologies defined by our institutional research group5, we amount of amusement. The artists involved could never
at the crossroads of artistic commitment and the vicissitudes hope we’ve discovered a degree of satisfactory abstraction have imagined one day being questioned by an institution
of daily life. in the conception of this database giving free reign to every concerning a certain event, thereby making history with
measure of subjectivity. what they themselves considered a simple anecdote.
According to Jean Dupuy, Serge lll Very concretely, from the start of the database the technological Our subject of study was always conceived with simplicity
who hitchhiked with a piano on State choice focused on the XML language. It is designed to be and removal, that is to say without any attempt to write an
simple to handle for it follows a linear, hierarchical structure unequivocal panorama8 through the embellishment of facts,
Route 7 in 1969 could have moved from easy to conceptualize, (DTD6), it is optimally “serializable” but rather by delivering a story amongst many with the
according to needs or contrarily can shift to the relational lightness of an afterglow image.
the roadside. Apparently a truck stopped in production phase. We determined the coherence of
offering to drive him to Paris but Serge lll ontologies according to the XSL recommendations from
the W3C, particularly XSLT and Xpath. Each tag or element
was there for the photograph. of semantic identification allowing automatized processing is
infinitely multipliable. A performance object, a.k.a. parent in
The myth sometimes crumbles, testing a hierarchical view, can adopt as many documentary, factual
our belief. Quite often it will be all the or nominative objects required for child.7 This technical
characteristic ensures a plurality of viewpoints.
better for it, aggrandized, the beauty of
the first heard narrative having won out.
1 - In Physics “partial persistence of a phenomena enduring after 3 - Upon simple request the artists or witnesses of the 6 - “The purpose of a DTD (Document Type Definition) is to define 8 - This assertion is undeniably commonplace given the stakes
the disappearance of the cause which provoked it”, Trésor performance may obtain reserved access to the site allowing the legal building blocks of an XML document. ADTD defines of research at hand, as the project progressed we were
de la Langue Française, 1971-1994, 16 volumes. In image them to edit the textual and documentary content. the document structure with a list of legal elements and in contact with over a hundred protagonists of this story,
technology endurance time measures a screen’s speed erasing 4 - See the manifesto by George Maciunas drawn up in 1963. attributes.” w3schools.com, DTD tutorial, performance artists or direct witnesses. First hand experience
images which have supposedly disappeared, it expresses itself 5 - Title, sub-title, venue(s), date(s), context(s), length, type(s) http://www.w3.org/TR/xpath20/>. concerning narratives is a priceless experience.
in milliseconds. of context, designing artist(s), performer(s), witness(es), 7 - Anders Berglund, Scott Boag, Don Chamberlin, Mary F.
2 - The five laws of library science put forth by Ranganathan anonymous protagonist(s). Fernandez, Michael Kay, Jonathan Robie, Jérôme Simeon, XML
(“Books are for use, every reader his/her book, every book Path Language (XPath) 2.0 (Second Edition), December 14th
its reader, save the time of the reader, a library is a growing 2010, <http://www.w3.org/TR/xpath20/>.
organism”) are easily adapted to the net. Their application also
conveys the possibility of finding a same document according
to all axes of classification imaginable. This is made possible
when content is identically reproducible without material
consequences.
- 13 -
Préserver
le hic et nunc ?
Christine Bavière, étudiante en conservation-restauration à l’École Supérieure d’Art d’Avignon.
D
epuis une dizaine d’années les questions liées à “D’abord Allan Kaprow disait qu’il ne Anastasia Proshutinskaya10 avance que les personnes les plus
la documentation des performances, aussi bien aptes à instituer la « loi » de l’archive sont celles qui, à la
en vue de sa préservation qu’en tant que nouvelle faisait de la performance que pour fois écrivent l’histoire (en tant qu’historien) et sont actives
forme d’art, font débat. Historiens, critiques d’art, elle-même, sans rien enregistrer, donc dans la production et la diffusion de la performance (en tant
curateurs et artistes alimentent les discussions par que curateur par exemple). Je dirais que c’est également le
leurs écrits et interventions sur le sujet de l’art vivant, cette il n’a jamais eu de documentation. Paul rôle du conservateur-restaurateur pour qui la préservation
forme artistique qui embrasse l’éphémère et les médias de l’intégrité d’une œuvre et sa visibilité sont au cœur de
variables, et se fonde sur la présence et le contact direct McCarthy, ensuite, racontait que lorsqu’il l’activité. Idéalement les artistes n’auraient pas à documenter
entre l’artiste et le public. Doit-on et peut-on documenter a fait sa première action, qui consistait à leur propre travail mais seulement à se préoccuper de créer
l’art-action ? Quelles conséquences cela pourrait-il et faire vivre leurs œuvres au maximum de leur potentiel,
engendrer dans le rapport du regardeur à ce type d’œuvre se jeter d’une fenêtre, il n’avait pas pensé laissant à d’autres, enthousiastes et réfléchis, le soin de les
? Comment expose-t-on la performance ? Que signifie documenter11 tout en faisant attention de ne pas faire de
conserver et préserver la performance ? Enfin, créer une
à prendre des photographies, donc l’archive un objet mort-vivant mais plutôt une présence
archive est-il suffisant ou une autre forme de transmission personne n’a vraiment cru qu’il l’avait fantomatique éloquente.
est-elle nécessaire ?
fait. C’est à partir de ce moment là qu’il La question de la représentation fidèle de la performance
Le projet de constitution d’une archive et de l’exposition originelle après son accomplissement au travers de ses
d’une histoire de la performance sur la Côte d’Azur depuis
a décidé de prendre des photographies. traces était au cœur de nos préoccupations dans ce projet.
1951, mené depuis cinq ans par la Villa Arson sous l’impulsion Ensuite, il y avait moi, la pire, parce Notre rôle en tant que représentants de l’institution (à la
d’Éric Mangion, est avant tout un projet de recherche qui fois historien d’art, curateur et conservateur-restaurateur)
pose ces questions et tente d’y répondre en partant d’un que depuis le début j’ai toujours eu un reposait sur l’objectif de rendre à nouveau visibles les
corpus d’œuvres bien défini dans le temps et le territoire4. photographe avec moi, donc l’image performances tout en conservant un recul nécessaire
Réunir une archive de la performance n’a pas été chose pour rassembler les informations, sans déformer – par une
aisée et est loin d’être achevée. Tout commence avec des était préméditée, et c’était déjà bien sélection esthétisante (avec le risque de créer des icônes)
bribes d’informations, des ouï-dire, quelques phrases dans – la perception de la performance originelle. La saisie des
une monographie, des rencontres et des récits. Le premier moins innocent.”8 informations dans la base de données était donc cadrée
élan est de tout conserver, d’en garder une trace quelque par des règles simples qui permettaient d’éviter toute
part animé par le désir de partager. Deux questions donc : Cette anecdote met en relief non seulement la diversité subjectivité, de ne pas se laisser trop emporter par une
comment conserver et comment diffuser ? des approches des artistes vis-à-vis des traces de leurs rencontre, l’enthousiasme ou les préférences personnelles,
performances, mais également la différence quantitative de numériser les documents les plus informatifs et porteurs
La première phase a donc consisté à partir à la recherche des documents conservés d’une génération d’artistes à de sens afin de créer des « dossiers d’œuvres » qui
de toutes les actions réalisées dans le territoire pendant la une autre, sans mentionner l’essor des technologies depuis préservaient l’intégrité des performances et permettraient à
période que nous nous étions fixés, Éric Mangion, Cédric les années 1980. Il est également intéressant de constater ceux qui les consulteraient de se faire leur propre idée de ce
Moris Kelly et moi-même5. Au travers de rencontres que les performances se sont adaptées au monde de l’art qui avait eu lieu.
successives, d’entretiens avec les artistes et de lectures, désireux de documenter, de produire ou co-produire et
nous avons ainsi commencé à dresser un inventaire et à d’institutionnaliser ces œuvres éphémères et immatérielles. Pour Jacques Derrida, la trace échappe à l’oubli, tout
« collectionner » les performances qui avaient eu lieu sur la en étant de nature onirique. Placée entre subjectivité et
Côte d’Azur depuis 1951. Qu’est ce que cela implique, alors, de créer des archives objectivité, il choisi le fantomatique comme l’entre-deux
pour un médium artistique le plus souvent frileux de tout permettant de cerner la trace qui est « à la fois mémoire et
Les informations récoltées6 étaient ensuite entrées et enregistrement durable, qui risquerait la confusion de rappel. Ni présente ou absente, ni visible ou invisible, une
organisées dans une base de données, dont la structure devenir un simple ersatz de l’œuvre en question ? trace se réfère à un autre qu’on ne peut jamais regarder droit
a soigneusement été ajustée au fur et à mesure de nos L’archive, selon son sens étymologique, a pour fonction dans les yeux »12. L’évènement passé ne peut être épinglé si
investigations pour s’adapter à l’objet – non-objet – de la de retracer l’histoire et l’évolution d’une chose depuis ses ce n’est par la fantomisation de l’archive, sa représentation
performance. Chaque jour, suite à nos rencontres avec débuts. Elle a également pour rôle d’instaurer la chose virtuelle dans l’imagination effectuée dans un nouvel « ici
les artistes et les acteurs de l’époque, nous enrichissions première en distinguant ce qu’elle est (ce qui est archivé) de et maintenant », un présent sans cesse renouvelé. Tout
cette base de données de nouveaux documents numérisés ce qu’elle n’est pas. Elle se porte ainsi garante, en quelque document exposé, et notamment en ce qui concerne les
empruntés aux artistes et témoins : des enregistrements sorte, de l’intégrité de ladite chose, ou d’une œuvre si on traces de performances, suit ce processus d’actualisation
visuels et/ou sonores (photographies, films et vidéos), l’applique au domaine de l’art. Le processus d’archivage créé par le regardeur : « le réel est lu à travers la représentation, et
des textes, des témoignages de spectateurs, des articles donc une mémoire collective tout en se portant garante de la représentation est lue à travers le réel13» dit Peggy Phelan.
de presses, etc. Autant de traces qui, se constituant en l’authenticité de ce qui est archivé.
archive, deviennent les vecteurs potentiels de la diffusion de Exposer la performance ne peut être que cela : donner à
l’événement. Il n’est pas question ici de discuter des bien-fondés du voir des documents qui vont permettre à un public de se
processus de patrimonialisation des performances9, mais plutôt représenter ce qui a pu se passer tout en le vivant à nouveau
L’émergence de la fièvre archivistique de l’art-action est de soulever les dangers qui y sont liés. En écrivant l’histoire on dans son imagination. L’exposition À la vie délibérée ! – une
relativement récente. L’une des raisons est la disparition établit la loi et l’archive ainsi créée contient inévitablement histoire de la performance sur la Côte d’Azur de 1951 à 2011
progressive des premiers acteurs et témoins des années la menace potentielle de falsification et d’exclusion. Cette suit doublement ce principe. Elle est pour nous l’occasion
1960 et 1970. Poussés par un sentiment d’urgence, curateurs dernière est la raison pour laquelle il est difficile de définir de partager des performances qui nous ont marqués – au
et historiens d’art se trouvent ainsi confrontés à la nécessité convenablement un art qui échappe à toute catégorisation. travers des rencontres, des témoignages et la mise au jour
de compléter la documentation existante ou de combler ses Même si les définitions successives proposées par les de documents aussi bien esthétiques que rares– mais
lacunes. À cela s’ajoute l’évolution de la relation de l’artiste à historiens d’art, les curateurs et les philosophes se voudraient également, grâce à la mise en perspective obtenue de la
la documentation de son propre travail. Invitée par RoseLee assez précises et englobant toutes les expérimentations récolte des archives, de diffuser et d’écrire une histoire de
Goldberg à une table ronde sur la documentation de la performatives, elles laissent toujours s’échapper certaines l’aventure artistique sur la Côte d’Azur en donnant la part
performance7, Vanessa Beecroft relate une conversation performances ou artistes du champ défini. La falsification, belle aux récits des artistes. Exposer des documents de
qu’elle a eut avec Allan Kaprow et Paul McCarthy à propos ensuite, est une menace autrement plus réelle de l’archive et performance c’est accepter que l’une des conditions pour
de leurs différentes approches : notamment en ce qui concerne l’art-action. Qui a l’autorité qu’une trace puisse se substituer à l’originel, est dans la
nécessaire pour dire ce qui peut ou n’est pas archivé comme transmission actualisée d’une présence fugitive.
document informatif d’une performance ? L’artiste ? L’historien
d’art, le curateur, le conservateur-restaurateur ?
1 - « hic et nunc » : du latin, « ici et maintenant ». 7 - Table ronde : « You didn’t have to be there : photography, 10 - A. Proshutinskaya, « Archive Fever : Performance Art », 2011. 13 - P. Phelan, « Broken Symmetries, Memory, Sight, Love », in A.
2 - T. De Duve, « La Performance hic et nunc », in C. Pontbriand performance, and contemporary art » au festival Performa, Research Papers. Paper 146. p. 10. http://opensiuc.lib.siu. Jones (dir.), The Feminist and Visual Culture Reader, Londres, New
(dir.), Performance : text(e)s & documents, Montréal, New York, 2007. Organisé au New School for Social Research. edu/gs_rp/146 York, Routledge, 2003, p. 106. Cité dans J. Bégoc, N. Boulouch et
Parachute, 1981, p. 21. Invitées : Marina Abramovic, Vanessa Beecroft and Babette 11 - L’Atelier Boronali, constitué de Stéphanie Élarbi et Laurent E. Zabunyan (dir.), « La performance » ; Presses universitaires de
3 - N. Boulouch et E. Zabunyan, « Introduction », in J. Bégoc, Mangolte. Modérateur : RoseLee Goldberg. Retranscription in Prexl, est un atelier de conservation-restauration de Rennes, 2011, p. 23
N. Boulouch et E. Zabunyan (dir.), La Performance ; Presses R. Goldberg, « Performa : New Visual Art Performance » ; édité l’art-action qui étudie la question de la documentation
universitaires de Rennes, 2011. par Jennifer Liese, New York : Performa, 2007, pp. 333-343. des performances aussi bien dans le rassemblement des
4 - Les performances ayant eu lieu sur la Côte d’Azur entre 8 - Ibid. pp-338-339. Traduction de l’auteur. informations en archive, dans la méthodologie à appliquer
Hyères et Menton, de 1951 à 2011. 9 - Alors que certains, telle RoseLee Goldberg inscrivent les à une documentation in vivo des performances, ou dans la
5 - Cédric Moris Kelly, chargé de la recherche, a repris le travail performances dans l’Histoire par l’écriture et leur activité réactivation de celles-ci.
commencé par Géraldine Bloch au début du projet. curatoriale, d’autres, comme Martha Rosler, remettent 12 - J. Derrida, « Archive Fever : A Freudian Impression ». Trad.
6 - Grâce, entre autres, à un standard de fiches descriptives de en question le mouvement d’institutionnalisation de la Eric Prenowitz. Chicago : Chicago 1996. p.84. Traduction
performances qui nous permettaient de récolter les mêmes performance, arguant qu’elle est avant tout un art de française personnelle.
types d’informations, facilitant ainsi la saisie dans la base de résistance et un outil de changement du contexte social.
données, tout en fournissant une grille narrative aux artistes.
- 14 -
Preserving
the hic et nunc?
Christine Bavière, an art conservation student at the École Supérieure d’Art d’Avignon. (translation by Carolyn Robb).
When a work of art merges with the “hic et nunc”1 experience of its execution
in a “co-presence, in real space-time, of the performer and the audience”2,
the question arises as to its storage in memory3.
F
or a decade or so, there has been some debate “First Allan Kaprow said that he did Anastasia Proshutinskaya10 argues that the individuals most fit
over issues related to the documentation of for instituting the law of the archive are those who both write
performances, from its preservation to its existence performances just for the importance the history (as historians) and are active in the production and
as a new art form. Historians, art critics, curators, dissemination of the performance (as curators, for example).
and artists sustain the discussions by writing and of them, without recording anything, so I would say that it’s also the role of the conservator whose
speaking on the subject of Live Art, the art that broadly primary activity is the preservation a work’s integrity and
embraces ephemeral and time-based events, the art that he never had any documentation. Then visibility. Ideally, artists would never document themselves
relies on live presence and direct contact between the artist but would just live and create performance art to their fullest
and the audience. Should we—and can we—document Paul McCarthy said that when he did his potential. They would leave the job of documenting their
performance art? What consequences could it cause for the work11 to enthusiastic and thoughtful professionals who
relationship of the viewer to this type of work? How do we first performance, which was throwing would then make sure that the documents are not the living
exhibit performance? What is meant by the conservation dead, but the phantoms that speak.
and preservation of performance? In short, is it sufficient himself out of a window, he didn’t think
to create an archive, or is another form of transmission At the heart of our concerns throughout this project was
needed? of taking pictures, so nobody really the faithful representation of original performances through
their traces. Our role as representatives of the institution
The Villa Arson, under the impetus of Éric Mangion, has believed what he did. So he decided (art historian, curator, and conservator) was based on the
undertaken a five-year project of archiving and exhibiting goal of bringing the performances back into the open
the history of performance art on the French Riviera since from then on to take pictures. Then while maintaining the necessary distance from them, of
1951. It is first and foremost a research project that asks the gathering information without distorting the perception of
questions above and attempts to answer them by analyzing there was me, the worst, because since the original performances through an artificial selection of
a corpus of work from a well-defined time and area.4 them (creating “icons”). The entry of the information in the
the beginning I had a photographer database was thus guided by simple rules that allowed us
Assembling an archive of performance art has not been to avoid subjectivity—to not get carried away by a meeting,
easy and is far from complete. It all begins with bits of there, so the image was premediated, our enthusiasm, or personal preferences—and to digitize
information, hearsay, a few sentences in a monograph, the most informative and meaningful documents. In this
meetings, and narratives. The first impulse is to conserve and it was already less innocent.8” way, we were able to create “art portfolios” that preserved
everything, to keep a trace of it somewhere, driven by the integrity of the performances and allowed those who
the desire to share. Two questions immediately arise: This anecdote emphasizes the diversity of the artists’ consulted them to form their own idea of what had taken
how should the work be conserved, and how should it be approaches regarding the traces of their performances, as place.
disseminated? The first phase thus consisted in researching well as the change in the quantity of documents conserved
all of the performances done in the area over the period from one generation of artists to another, not to mention For Jacques Derrida, the trace escapes oblivion and is
established by Éric Mangion, Cédric Moris Kelly, and myself5. the explosion in technologies since the 1980s. It is also dreamlike by nature. Locating it within the binary opposition
Through successive meetings, interviews with the artists, interesting to note that the performances have adapted to of objective and subjective, he chooses the dreamlike in-
and readings, we began to draw up an inventory and to an art world eager to document, produce or coproduce, between: the trace is “at once memory and the reminder.
“collect” performances that had taken place on the Riviera and institutionalize these ephemeral and immaterial works. Neither present nor absent, neither visible nor invisible,
since 1951. What exactly is involved in creating archives for an art a trace always referring to another whose eyes can never
medium that tends to be wary of any lasting recording be met.”12 The past event can only be captured by the
The information gathered6 was then entered and organized susceptible to becoming a simple ersatz of the performance? ghostification of the archive, its virtual representation
in a database, whose structure was carefully altered as in the imagination created in a new “here and now,” a
our investigations proceeded in order to adapt it to the The purpose of an archive, by its very etymology, it to retrace present constantly renewed. Any document on exhibit,
object—non-object—of the performance. Each day, after the history and evolution of something from its beginning. and especially one that traces a performance, follows this
our meetings with the artists and key players from the It is also to establish a law by distinguishing the content of process of actualization by the viewer: “the real is read
period, we would expand the database with new digitized the archive from anything that is left outside. In this way, it through representation, and representation is read through
documents obtained from the artists and witnesses: visual sort of guarantees the integrity of the thing, or of a work the real,”13 according to Peggy Phelan.
and/or audio recordings (photographs, films, and videos), if we apply it to the field of art. The process of archiving
texts, viewer testimonies, newspaper articles, etc. As they thus creates a collective memory while guaranteeing the The exhibition of a previous performance cannot be
build an archive, all of these traces become potential authenticity of what is archived. otherwise; it means displaying documents that allow an
vehicles of dissemination of the event. audience to visualize what might have happened while living
There is no attempt here to argue the validity of it again in their imagination. The exhibit To Deliberate Life!
The archival fever in performance art is a relatively recent appropriating performance art to a national heritage9, but —A History of Performance on the Riviera from 1951 to 2011
phenomenon. One reason for this is that we are gradually rather to point out its inherent dangers. By writing history, follows this principle in two ways: first, it is an opportunity
losing the early actors and witnesses from the 1960s and we establish a code, and the archive we create inevitably for us to share some performances that have made an
70s. Compelled by a feeling of urgency, curators and art contains the potential threat of falsification and exclusion. impression on us—through meetings, testimonies, and the
historians are confronted with the need to complete the The latter is the reason why it is difficult to properly define bringing to light of aesthetic and rare documents—but also,
existing documentation or fill in the gaps. Additionally, there an art genre that escapes any categorization; even if the thanks to the perspective gained through the gathering of
has been an evolution in the relationship of the artist to the successive definitions proposed by art historians, curators, the archives, to disseminate and write a history of artistic
documentation of his or her own work. Invited by RoseLee and philosophers are supposedly precise and encompassing adventure on the Riviera by allocating the greater portion
Goldberg to a round table discussion on the documentation of every experiment in performance art, they always leave to the artists’ stories. Exhibiting performance documents
of performance art7, Vanessa Beecroft relates a conversation out certain performances or artists from the defined field. means accepting that one of the conditions for a trace to
that she had with Allan Kaprow and Paul McCarthy about Falsification, on the other hand, is a threat far more real to replace the original lies in the actualized transmission of a
their different approaches: the archive, especially when dealing with performance art. fleeting presence.
Who has the authority to say what can or cannot be archived
as an informative document of a performance? The artist?
The art historian? The curator? The conservators?
1 - “Hic and nunc”: from Latin, “here and now.” 7 - Panel discussion: “You Didn’t Have to Be There: Photography, 10 - A. Proshutinskaya. “Archive Fever: Performance Art.” 13 - P. Phelan. “Broken Symmetries, Memory, Sight, Love.” The
2 - T. De Duve. “La Performance hic et nunc.” Performance: Performance, and Contemporary Art” at the Performa festival Research Papers (2011): 146: 10. http://opensiuc.lib.siu.edu/ Feminist and Visual Culture Reader, ed. A. Jones. London,
text(e)s & documents, ed. C. Pontbriand. Montréal: Parachute in New York, 2007. Organized at the New School for Social gs_rp/146 New York: Routledge (2003): p.106.
(1981): 21. Research. Guests: Marina Abramovic, Vanessa Beecroft 11 - L’Atelier Boronali, belonging to Stéphanie Élarbi and Laurent
3 - N. Boulouch and E. Zabunyan. “Introduction.” La and Babette Mangolte. Moderator: RoseLee Goldberg. Prexl, is a studio for the conservation of performance art
performance, ed. J. Bégoc, N. Boulouch and E. Zabunyan. Transcription in R. Goldberg. “Performa: New Visual Art that studies issues in the documentation of performances, in
Presses universitaires de Rennes (2011). Performance.” Performa. New York: Jennifer Liese (2007): the archiving of information, in the methodology to apply to
4 - The performances took place on the French Riviera between 333-343. an in vivo documentation of the performances, and in their
Hyères and Menton, from 1951 to 2011. 8 - Ibid: 338-339. reactivation.
5 - Cédric Moris Kelly is in charge of the research, continuing 9 - Although some such as RoseLee Goldberg record the 12 - J. Derrida. “Archive Fever: A Freudian Impression.” Trans. Eric
the work begun by Géraldine Bloch at the beginning of the performances in History through writing and their curatorial Prenowitz. Chicago: Chicago (1996): p.84.
project. activities, others such as Martha Rosler question the
6 - Thanks in part to a template for descriptive sheets of the institutionalization of performance art, arguing that it is first
performances that allowed us to gather the same types of and foremost an art of resistance and a tool for change within
information, which facilitated entry in the database while the social context.
providing a narrative portal to the artists.
- 15 -
Festival de Cannes
Cannes film festival
- 16 -
F ES T I V A L DE C A N N ES C A N N ES F I L M F ES T I V A L
François Dufrêne
[Tambours du jugement premier]
[Drums of the first judgment]
Film imaginaire sans écran ni pellicule... « La
salle « obscure » était plongée dans le noir,
l’écran y compris. Seules, aux quatre coins,
des lampes de poche éclairaient le texte
des quatre « diseurs »: Wolman et Marc’O
chargés des « aphorismes » (parlés pour le
premier, chantés pour le second), Debord
lisant les images et moi déclamant les
poèmes phonétiques. »
Extrait de Une action en marge du Festival de
Cannes 1952, in Archi-Made, François Dufrêne,
Ensba 2005, pp 38-39.
Ben Ben
[Cannes ville 1963] [Passer inaperçu]
[Cannes city 1963] [Going unnoticed]
Ben Vautier appose une affiche dans les Ben Vautier placed a poster in the streets, on Exécutant Performer Ben « Lors du Festival de Cinéma de Cannes en
rues, dont voici le message : which was written: Organisateur Producer Ben 1968, je décidai de passer inaperçu. Je suis
« Ben créateur de l’art total présente et “During the festival Ben the inventor of Total Date Date avril 1963 1963, april donc resté une heure sur les marches du
signe, dans le cadre du Festival son film Art will present and sign his extraordinary Lieu Place rue, Cannes Palais des Festivals et réussis sans peine à
extraordinaire, Cannes ville 1963, film créé film Cannes City 1963, a film created with Contexte Background Lors du Festival passer inaperçu. »
par l’intention d’une réalité totale. the intention of total reality. de Cannes During the Cannes Film
Lieu de projection : partout Screening place: everywhere Festival “During the Cannes Film Festival of 1968, I
Ecran : vos yeux Screen: your eyes decided to go unnoticed. So I spent an hour
Réalisation (Le tout) : Ben Directed by: (the whole thing): Ben on the steps of the Palais des Festivals and
Interprétation : vous Music: life (Ben) easily succeeded in going unnoticed.”
Musique : La vie (Ben) Sets: Ben
Mise en scène : Ben Length: (unlimited) Exécutant Performer Ben
Durée : (Illimitée) Color: (natural) Organisateur Producer Ben
Couleur : (Naturelle) Ben claims the first prize for creation for his Date Date mai 1968 1968, may
Ben réclame pour son film le grand prix de film, and will authenticate you as actors of Lieu Place Palais des Festivals, Cannes
la création et vous authentifiera acteurs d’art total art (certificate upon request)” Durée Duration 1 heure 1 hour
total (certificat sur demande) » Contexte Background lors du Festival
de Cannes During the Cannes Film
Festival
- 17 -
F ES T I V A L DE C A N N ES C A N N ES F I L M F ES T I V A L
Isidore Isou
[Traité de bave et d’éternité]
[Venom and eternity]
I) Le Festival de Cannes.
(…) p.55
Isou n’a pas terminé Traité de bave et d’éternité.
Pourtant, il a décidé de faire connaître son
travail et de la présenter dans l’état où il se
trouve, c’est-à-dire comme une « work in
progress ». Pour lui, une œuvre inachevée
de James Joyce est, de toutes façons, plus
importante qu’une réalisation achevée de
Tartempion. Il écrira, après le passage de
son film : « Je pensais que le festival pouvait
recevoir le sourire de l’inédit bouleversement.
J’ai toujours cru qu’un manifeste neuf vaut plus
qu’une œuvre parfaite parce que le manifeste
montre comment on crée des œuvres futures,
et les œuvres parfaites finissent avec elles-
mêmes » (Combat, 26 avril 1951). D’ailleurs,
l’avant-garde, selon Isou, ne finit jamais de
créer.
- 18 -
F ES T I V A L DE C A N N ES C A N N ES F I L M F ES T I V A L
d’ailleurs dans le Traité « un total abandon de ne lésinaient pas sur les scandales de toutes sortes : entre autres, riant) : « Avec cinq camarades, j’ai fort gêné la Ève et Isidore, il y a encore une place pour
cet esprit anti-bourgeois et négateur qui fut Michel Leiris fit les frais de telles interventions, à la salle du Vieux projection du film du jeune [inaudible]... » Je ne du vrai cinéma » (All about Eve de Joseph L.
celui de toute notre littérature de l’entre-deux Colombier en 1946. sais pas, bon : c’était un jeune, qui faisait des Mankiewicz devait remporter le prix spécial du
guerres, de Breton à Artaud voire Drieu la 6 - Toutes les citations sont contenues dans les pages 27 à 32 des films là-bas, et qu’ils ne pouvaient pas voir, à Jury de Cannes). Le critique Maurice Schérer
Rochelle ou Montherlant ». Cahiers du cinéma, op. cit. Cannes. « Heureuse conséquence : pour la (qui plus tard se fera connaître comme
Malgré tout, le journaliste déclare la réflexion 7 - Cinéma 52 n°4, avril 1952. Un dénommé Dr. Philm y rapporte première fois de sa carrière encore brève, l’idiot réalisateur sous le nom d’Éric Rohmer) rallia
du réalisateur « passablement conservatrice ». simplement les intentions esthétiques d’Isou. n’a pas obtenu son prix habituel dans un festival la cause en défendant plutôt élogieusement
« L’on sent en filigrane, dans ce film au-delà de 8 - Alors qu’aux États-Unis une copie circule depuis de nombreuses de la connerie noire. D’autre part, j’ai jeté les le film dans Les Cahiers du cinéma, ce qui
la variété provocante du ton, le respectueux années, dans l’hexagone, il va falloir attendre le seuil des années bases du ciné-club que tu voulais; et déjà son fit blêmir jusqu’au jeune Jean-Luc Godard.
désir de solliciter les choses telles qu’elles sont, 80 pour que l’œuvre ressorte régulièrement sur les écrans et qu’on premier directeur à la porte. » (Rires.) Ça j’aime Grâce à l’entremise de Cocteau, le festival
comme une inquiétude que tout ayant été écrive quelques lignes sur elle. beaucoup: il n’a même pas commencé. Donc décerna à Isou le « Prix de l’avant-garde » –
détruit ou mis en question, il ne restât plus à après on voit bien, comme on dit... Ça c’est des créé pour l’occasion.
l’art rien dont il fit sa substance. Qui a résolu choses que...
d’abattre tout ce qui peut étayer les autres,
on conçoit qu’il n’ait plus pressant souci que Extrait de la retranscription d’un entretien entre Jean JD. : Il a déjà tout compris. Devaux Frédérique – Le Cinéma lettriste
de découvrir à son tour à quoi il pourra bien Daive et Marc Guillaumin, dit Marc’O, diffusé sur M.: Eh bien oui. Donc, vous voyez, c’est (1951-1991). 1992, Frédérique Devaux. Editions Paris
s’accrocher. Et voilà notre révolutionnaire, France culture (Nuits magnétiques), dans le cadre comme ça qu’il est arrivé. Il est arrivé à Paris. expérimental, Paris, 1992, 320 p. Chapter 4.
jeté par l’instance même de son dessein, dans de la série d’émissions produites par Jean Daive : - Non, ce qui est assez marrant, c’est qu’il The career of the treaty in 1951-1952
une réflexion passablement conservatrice. « l’Internationale Situationiste », en mai 1996, publié avait parlé à Isou et qu’il demande... Et donc
Peut-être l’auteur a-t-il été trahi par l’étrange dans Debord Guy, éd. Centre international de poésie c’est une chose très... - j’aime bien les choses I) The Cannes Film Festival.
instrument qu’il vient imprudemment de Marseille, mars 2006, 39 pages. comme ça. (Il continue la lecture.) « Isou (…) p.55
choisir pour fignoler l’échafaudage de ses m’a parlé d’une possible chambre à 9000 Isou has not finish Venom and Identity.
théories ». J.D. : Alors, comment a-t-il réagi à la projection francs » c’était 90 francs donc, à l’époque. However, he decided to have his work known
Rohmer est, en cette période, le seul qui ait du film de Isidore Isou : Traité de bave et « Isou m’a parlé d’une possible chambre à and present it as is, that is to say as a “work
compris que la démarche d’Isou n’a rien à voir d’éternité ? 9000 francs. Si une telle chambre existe, in progress.” For him, an unfinished work by
avec celle d’un Fischinger, d’un McLaren, d’un M. : Eh bien, il a été, il a été... Je veux dire. Que veux-tu lui demander de me la retenir pour James Joyce is, in any case, more important
Buñuel ou d’un Anger et encore moins avec vous dire ? Il a adhéré tout de suite. Il y avait très le mois d’octobre ? » Et donc voilà, c’est là than a finished production by so-and-so.
celle du « cinéma littéraire » dont Cocteau peu de gens qui adhéraient à l’époque, mais lui, où il arrivait. « Excuse-moi de t’importuner He will write after the screening of his film “I
serait un illustrateur. il a adhéré immédiatement. Il était, il était là. de ces nécessités très peu éternelles, et d’en thought the festival could receive the smile of
Le journaliste fait preuve d’une perspicacité C’est-à-dire il a rejoint le mouvement lettriste souligner le caractère d’urgence. Je veux the unprecedented disruption. I always thought
qui l’honore, d’autant plus qu’il est le premier en quelque sorte. Comme ça : adhéré au te lire, en attendant, absolument » écrit en that a new manifesto is worth more than a
à comprendre alors la finalité du travail d’Isou mouvement qu’il y avait à l’époque. Enfin, c’était gros. « Je te salue. Il faut... » Et là c’est très perfect artwork because the manifesto shows
malgré quelques réticences : « Isou (…) fait le mouvement... Moi je n’ai jamais appartenu très drôle : « Il faut révolutionner les formules how future works are created, and the perfect
preuve d’une sensibilité cinématographique au mouvement lettriste, sauf que j’étais avec de politesse. » (Rires.) « Amitiés à Poucette et artworks end with themselves.” (Combat, April
certaine et (…) à l’inverse des avant-gardistes de eux. Enfin, dans le sens où je n’ai pas tellement bien sûr à Isou. » (Rires.) 26, 1951). Actually, the avant-garde, according
1930 qui essayaient de faire du film le champ fait : j’étais préoccupé par autre chose. Mais to Isou, never stops creating.
d’application de leurs théories picturales, aux idées. C’était un certain type d’idées qui JD. : Ça c’est quelle année?
musicales ou littéraires, les problèmes qu’il étaient là, qui réunissaient un certain nombre M. : Ah ça, c’est 50. Les années 50, les (…) p. 57: unrest in the room
prétend résoudre sont d’ordre spécifiquement de gens, qui sont dans la revue [il s’agit de la années 50. Everything gets complicated as early as
cinématographique ». revue Ion, NDLR]. Et donc il a adhéré aux idées chapter two. Stirs shake the more and more
Certes Schérer-Rohmer ne partage pas le de ce groupe. Comment vous dire ? Ce n’est JD. : Il y a surtout dans la vie, et aussi dans la excited and annoyed public. Is this a joke, a
« pessimisme radical » d’Isou quand celui- même pas aux idées, puisque ces idées étaient lettre que vous venez de lire, beaucoup de prank? The room is now plunged into full
ci énonce la fin de la phase « amplique » et à faire, mais au projet que ce groupe avait. À violence - juvénile - mais violence quand darkness, there are no longer any images on
la naissance de la période « ciselante », mais cette vision de la société que ce groupe... même. the screen, - Isou having only had time to
il est d’accord avec l’idée que ce ne sont pas M. : C’est pour ça. Je vous disais ça pour finish the editing of the first part -: we only
les découvertes techniques (technique de la JD. : Et ce projet, d’un mot, comment est-ce voir déjà que cette violence, qu’il a toujours hear the voices in the speakers.
mise-en-scène, précise-t-il) qui seront d’un qu’il le résumait ? manifestée...
grand secours pour faire évoluer le cinéma ; il M. : Ah! Mais il ne le résumait pas comme The scandal bursts. In the room just lit, a
confesse qu’« il n’est pas un seul geste possible ça. Il voulait faire ça. Vous savez, quand vous JD. : Et par exemple sous quelle forme ? specialist of cinema for children (Sonica Bo)
de l’être humain, une seule expression de avez - il avait dix-huit ans, quoi, dix-neuf ans M.: Oh ! C’était une violence verbale la plupart slaps Isou. Although strongly supported by his
visage que nous ne puissions découvrir dans les - quand vous avez dix-huit ans ou dix-neuf du temps. Sauf que lui est passé... comrades, the author cannot explain himself
archives de notre art photographié à multiples ans, vous pensez, c’est un choix de vie, hein. because the anger of the spectators (among
exemplaires ». De surcroît, ce n’est pas Son père était notaire je crois. Donc on tenait JD. : Il y a quand même le verbe « buter » là... whom was René Clément) is too strong.
« dans l’art (…) de photographier que quelque beaucoup à ce qu’il fasse une carrière et lui, M.: Oui, mais « buter », je veux dire: « buter », Cocteau does not dare say anything, although
innovation, comme le dit fort justement Isou, bon, il avait déjà bien décidé, probablement c’était dans le sens surréaliste du terme. Il Isou believes for a moment that the creator of
pourrai être apportée ». déjà depuis longtemps - depuis l’âge peut- aimait beaucoup les surréalistes. Beaucoup Orpheus is going to support him. Crestfallen,
Finalement, l’esthéticien a été séduit par le fait être de quatorze-quinze ans - qu’il entrerait beaucoup. Le lettrisme est arrivé après. Mais il the artist accepts temporarily this failure and
qu’Isou, selon lui, oppose « à l’emphase de son en littérature, politique. Enfin dans ce type de avait... C’était quelqu’un qui était formé, enfin waits until April 26 to answer in Combat to this
texte des images indifférentes », bien choisies, monde, quoi. Il n’allait pas s’insérer dans une comme ça, par les lectures des surréalistes. public affront1.
« plans maladroits » d’où jaillit « le sentiment carrière telle que, à l’époque... Enfin c’était une littérature... Rimbaud,
d’une présence, présence des acteurs, qu’on Lautréamont, enfin toute la filière comme ça, (…) p. 57: opinion of Cocteau
ne daigne à aucun moment nous montrer, JD. : Comment est-ce que vous avez lu ce qui allait jusqu’à lui, ça oui. C’est qu’il savait Isou pretends, if I am not mistaken, to make
ni évoquer, présence d’une pensée derrière texte : Hurlements en faveur de Sade ? écrire, très très très bien. Qu’il avait une plume a clean sweep. That sweep should be strong
ce visage de l’auteur, complaisamment étalé M.: Vous voulez dire si... si ça m’a plu ? Oui... féroce, que l’on craignait. Qu’il n’aimait rien de enough to clear the premises (…) Isou calls
sans doute, mais sous ses apparences les plus je trouvais ça très très bien. J’ai dit oui oui, plus que les lettres... Il était en admiration pour people imbeciles because they do not see
modestement inexpressives ». ça, très bien : on va le publier. On va être... les lettres d’engueulades qu’envoyait Breton : what he is not showing. He could only call
La conclusion tombe d’elle-même sous forme Je l’ai vu écrire je veux dire : il était là. On se ça lui plaisait énormément. Avec des positions them imbeciles if they were not seeing what
de confession : « Enfin, je crois de mon devoir voyait tous les jours, ensuite il nous a rejoints excessivement radicales, tranchées, qu’il he shows them. (Was it film that had been
de dire que ce premier chapitre où l’on nous à Paris, et bon, eh bien... On parlait, on parlait défendait. Et lui d’ailleurs, il était assez solitaire. wrecked on purpose?)2.
montre Isou déambulant sur le boulevard et on parlait. Moi j’ai écrit le dernier texte, là. Et je vous disais, il a toujours dégagé le terrain
Saint-Germain m’a mille fois plus « accroché » J’ai oublié comment il s’appelle - vous savez, autour de lui. (Rires.) Il était quand même... (…) p.58: The award
que le meilleur des films non commerciaux vous me parlez de choses qui ont presque un peu comme Breton : il faisait le vide. Les Awaiting for minds to cool down, Venom
qu’il m’ait jamais été donné de voir ». quarante-cinq ans - qui s’appelle Première exclusions, ça y allait avec lui. Bon, je n’ai rien... received the Prix des Spectateurs d’avant-
Ce texte résume tout haut ce que d’autres manifestation d’un Cinéma Nucléaire. Et lui il Je trouve ça très bien. garde 1951 (Award of the Avant-Garde
pensent tout bas : c’est bien la personnalité écrivait ça. Et on communiquait nos projets Spectators 1951) and another Award on the
d’Isou qui dérange, les manières provocatrices réciproques, comme ça. Il était... Je vous dis : il fringe of the Cannes Film Festival given by
des jeunes « externes » autour de lui qui était encore, il est arrivé... C’est-à-dire : l’année Greil Marcus – Lipstick Traces – Une histoire secrète Cocteau, Malaparte and their jury accomplices.
déplaisent, malgré l’originalité non négligeable d’après, il est arrivé à Paris. Et donc là... Là aussi, du vingtième siècle traduit de l’anglais par Guillaume
de leur travaux et de leurs idées. Ce critique, d’ailleurs, j’ai retrouvé une lettre - c’est très très Godard 1989, Marcus Greil. Editions Allia, Paris, 1998 (…) p.58: on the unrest in the room
passant par-dessus sa mauvaise humeur, marrant comme ça, maintenant - où il me The event nourishes cutting pens relating the
a tenté le premier de replacer la démarche demande, comme ça... Il était venu me voir, et p. 398 – L’attaque contre Charlie Chaplin facts one after the other, most often amplifying
isoutienne par rapport aux recherches issues puis il avait vu Isou, et puis... Pour une chambre. (…) them. According to Nice-Matin who never
d’autres avant-gardes ou de courants de Il avait trouvé une chambre. Les contraintes du minimum et du maximum forgets the “Pope of Lettrism”: “Jean Cocteau,
recherche contemporains. conduisirent naturellement Isou et son Malaparte and many personalities were
JD. : Et vous l’avez cette lettre sous la main ? groupe des autels de leurs austères réunions present (on the morning of April 20, F.D.) and
A part un compte-rendu paru dans le n°4 de la M. : Attendez, je ne sais pas... Voilà. Mais j’ai parisiennes à la débauche de Babylone – le we immediately realized that this gang was a
revue Cinéma 527, le texte de Rohmer met un d’autres documents. (Il ouvre la lettre.) C’est le festival de Cannes 1951 où ils perturbèrent une big joke and that its author had really been a
point final à la polémique qui entoure le Traité 23 septembre. Il a passé son bac, donc. (Il lit.) manifestation après l’autre dans une croisade master in “hoaxes” and by having so many
depuis un an. « J’ai trouvé ta lettre, tardivement, en rentrant pour que le film d’Isou soit montré. people come and leading such a scandal in the
En France, le rideau tombe, et pour bien hier d’un bref voyage dans Paris et ses proches À la première tentative, Isou ne se montra pas. last few days around this work of art that was,
longtemps, sur cette œuvre8. environs, pour des raisons toutes de bave. » L’acte de création faisait de lui un dieu ; Isou, supposedly to revolutionize cinematographic
Évidemment, il fait référence au Traité de bave disait-on, avait fait son film en six jours, aussi le art. After a few images of Saint-Germain-
1 - Rectification à propos d’un film par Jean-Isidore Isou dans Combat et d’éternité. « Je n’ai vraiment pas pu te voir septième jour, celui où les lettristes entendaient des-Prés where we can see our lettrists walk
du 26 avril 1951. Isou y surmonte mal sa déception en expliquant vendredi matin à ton hôtel, mais j’ai rencontré présenter l’œuvre, se reposait-il. Isou avait around and affirm that they are the new Gods
clairement ses apports dans l’art du film. Isou. Je vois quelle est la situation. Si tu arrivais, décidé de dédier son œuvre aux maîtres du of literature and of all the arts, the screen
2 - Sous le titre Affaire Isou (avril 1951, en marge du festival de Cannes). je t’aiderai pour sortir le film, c’est d’ailleurs un cinéma classique (D.W. Griffith, Erich Von remains white, the camera’s lamp switches
Cette lettre est reproduite dans Entretiens sur le cinématographe, travail qui ne me déplaît pas. Il faudra bien que Stroheim, Abel Gance, etc.), se plaçant ainsi sur off and as Isou says, the door opens, that is
Jean Cocteau, Ed. Belfond, 1973, pp. 89-90. ces pauvres cons acceptent et sans nous faire le même pied. to say that no more images are presented to
3 - Nice-Matin, samedi 21 avril 1951. attendre. On a vu des directeurs de salle se Bientôt, les lettristes firent assez de grabuge the viewers, while the ears are deafened by
4 - Cahiers du cinéma, n°10, mars 1952. faire buter pour moins. » (Rires.) « Dans cette pour obtenir une projection – projection a concert of clamors, shouts and speeches.
5 - Rohmer fait allusion à un ensemble de manifestations lettristes à ville abandonnée de Dieu et en général de limitée, en dernière minute, à la seule audition Incidents marked the end of these 5 200
partir de 1946, où ce groupe tentait de faire connaître, avec force et tout créateur, j’ai fait ce que tu m’as demandé de la bande-son. Le critique de Combat meters of film and Miss Sonica Bo even
conviction, ses idées et plus particulièrement sa poésie. Les auteurs avant de partir... » Il parle de Cannes là (en était consterné, bien qu’il admît qu’« entre gave, so it is said, a couple of slaps in the
- 19 -
F ES T I V A L DE C A N N ES C A N N ES F I L M F ES T I V A L
face of Isidore Isou. The literary personalities those of many contemporary anthologies,” Schérer-Rohmer does certainly not 1 - Rectification à propos d’un film by Jean-Isidore Isou in Combat
present seemed a bit uncomfortable and so he writes after having declared a few lines share Isou’s “radical pessimism” when he of April 26, 1951. Isou has a hard time surpassing his deception
only Malaparte remained impassive, not before that “it is not the few poems published formulates the end of the “amplic” phase by clearly explaining his contribution in the art of film.
seeming to know very well what to do.”3. or recited by the lettrists that provide (…) and the birth of the “chiseling” period, but 2 – Under the title Affaire Isou (April 1951, on the fringe of the
a denial” to the idea that “to dare destroy, he agrees with the idea that the technical Cannes festival). This letter is reproduced in Entretiens sur le
(…) p.64: Article by Rohmer one must know how to build in a positive discoveries (mise-en-scène techniques, cinématographe, Jean Cocteau, Ed. Belfond, 1973, pp. 89-90.
Les Cahiers du cinéma, who are going to manner.” The “scandalous publicity” bothers he specifies) are not what will be of much 3 - Nice-Matin, Saturday April 21, 1951.
celebrate their first anniversary in April 1952, him all the more so as “no one (…) shall deny help to make cinema evolve; he confesses 4 - Cahiers du cinéma, No.10, March 1952.
are interested, among other things in the that our lettrism be a pure idea of the mind that “there is not one gesture of the human 5 - Rohmer refers to a group of lettrist events from 1946, where
No. 10 (March 1952) in research, in cinema. born out of a perfectly arbitrary induction.”6. being, one expression of the face that this group attempted at making itself known, with strength
In a file entitled Opinions sur l’avant-garde Schérer-Rohmer is grateful to Isou and his we could not discover in the archives of and conviction, its ideas and more specifically its poetry. The
(Opinion on Avant-Garde)4, Maurice Schérer group for “soothing him out of this anarcho- our art photographed numerous times.” authors did not spare scandals of any kind, among which,
(alias Eric Rohmer, presenter, at the time, moralizing tone in which our friends take Furthermore, it is not “in the art (…) of Michel Leiris was the victim of such interventions, in the room
at the Ciné-Club of the Latin quarter of much delight;” he actually perceives in photographing that some innovations, as of the Vieux Colombier in 1946.
François Frœschel) devoted a long article to Venom “a total departure from this anti- Isou very rightly says, could be made.” 6 – All the quotes are contained in pages 27 to 32 of the Cahiers
Isou ou les choses telles qu’elles sont (Isou, bourgeois and negating mind that was that du cinéma, op. cit.
Or Things as They Are). May praise be given of all our literature between the wars, from Finally, the aesthetician was seduced by the 7 - Cinéma 52 No.4, April 1952. A so-called Dr. Philm simply recalls
to the one holding the pen. It is the first time Breton to Artaud even Drieu la Rochelle or fact that Isou, according to him, opposes “to Isou’s aesthetic intentions.
that a critic passes the stage of scratching to Montherlant.” the emphasis of his text indifferent images,” 8 – While in the United States a copy has been circulating for many
open to analysis – even with a small scalpel. In well chosen, “awkward shots” from where years, in France, one will have to wait until the threshold of the
this text “between escape and reason,” fairly Despite it all, the journalist declares the springs “the feeling of a presence, presence 80s for the work to be regularly re-released on the screen and
abundantly illustrated, it seems obvious that director’s reflection “fairly conservative.” of the actors, that no one deigns show us at some lines are written about it.
Maurice Schérer-Rohmer knows quite well “One feels implicitly, in this film beyond the any time, or evoke them, the presence of a
what and those about whom he talks to dare provocative variety of the tone, the respectful thought behind this face of the author, no
a few objections and thoughts: he conceives desire to request things as they are, as a doubt complacently spread, but under its Extract of the transcript of an interview between
right away the lettrist group as a “literary worry that everything having been destroyed most modestly inexpressive appearance.” Jean Daive and Marc Guillaumin, aka. Marc’O,
movement” having “the pretentiousness to or questioned nothing would remain in art aired on France culture (Nuits magnétiques), in the
place itself (…) on the ‘left’ of surrealism;” the that made its substance. Who make the The conclusion obviously falls under the scope of the series of shown produced by Jean
latter thus deserves “consideration” despite resolution to knock down everything that form of a confession: “Finally, I believe it is Daive: “l’Internationale Situationiste,” in May 1996,
its “defeatism.” Between the lines of Isou’s may support others, one can conceive that my duty to say that this first chapter where published in Debord Guy, éd. Centre international
writings and appearances, Rohmer believes there are no worries more pressing than we are shown Isou strolling on the Boulevard de poésie Marseille, March 2006, 39 pages.
he perceives in the artist the “ambition (…) to discovering in turn what he may hold onto. Saint-Germain ‘caught’ me a thousand times
carve, in a final burst, a place, be it modest, And here is our revolutionary, thrown by the more than the best of the non commercial J.D.: So, how did he react to the screening of
on the last page of literature textbooks.” very authority of his intention, into a fairly films I was ever given to see.” the film by Isidore Isou: Venom and Eternity?
conservative reflection. Maybe the author
In Schérer then the moral character – will was betrayed by the strange instrument This text sums up out loud what other think M.: Well, he was, he was… I mean. What to
we dare say “moralizing” and the aesthete he has just carelessly chosen to polish the quietly: it is indeed Isou’s personality that say? He immediately supported. There were
are opposing: the author is both attracted scaffolding of his theories.” bothers, the provocative way of the young very few people supporting back then, but
to and revolted by those who, a few years “externals” around him that bother, despite he immediately supported, but him, he
before, held “stormy” conferences in the Rohmer is, at the time, the only one who the non negligible originality of their works immediately supported. He was, he was
Salle de Géographie and to those of the understood that Isou’s process has nothing and their ideas. This critic, overcoming there. That is to say he joined the lettrist
Sociétés Savantes5; this group, this lettrist to do with that of a Fischinger, a McLaren, a his bad mood, was the first to try to movement is a way. Like that: supported
gang, reminds him of a “Fascist shock group” Buñuel or an Anger and even less with that replace the Isoutian process based on the the movement there was at the time. Well,
but nonetheless seduces the aesthete, the of the “literary cinema” for which Cocteau research coming from other avant-garde or it was the movement… Me, I never belonged
art appreciator wondering about the avant- would be a illustration. contemporary research movements. to the lettrist movement, except that I was
gardists. “This idea of a probable death of with them. Well, in the way that I did not
Art, no matter how much modesty one may The journalist shows a perspicacity honoring Apart form a review published in the No.4 do a lot: I was preoccupied with something
have to express it, is however, far from being him, all the more so as he is the first to then of the magazine Cinéma 527, the text by else. But to the ideas. It was a certain type of
foreign to a number of musicians or painters, understand the finality of Isou’s work despite Rohmer puts to rest the controversy that ideas that were there, that united a certain
- they only need to be forced to the wall to some reluctance: “Isou (…) shows a certain has been surrounding Venom for a year. In number of people, who are in the review [it
discover that it is used as a substrate to non- cinematographic sensibility and (…) contrary France, the curtain comes down, for a long is the review Ion, Ed.]. And so he supported
figurative or atonality theories…” (Paul Klee to the avant-gardist of 1930 who were trying time, on this piece.8 the ideas of this group. How can I say it? It
seems like a good example to him); “at the to turn the film into the practice field of is not even to the ideas, because these ideas
stage where our poetry is, I do not consider their pictorial, musical or literary theories, were to be made, but to the project this
the reading – or hearing- of his works of art the problems he intends to solve are of a group had. To this vision of the society that
(Isou’s, F.D.) as a more unpleasant chore than specifically cinematographic nature.” this group…
- 20 -
F ES T I V A L DE C A N N ES C A N N ES F I L M F ES T I V A L
JD.: How did you read this text: Howls for Sade?
M.: You mean… if I liked it? Yes... I thought it
was very good. I said yes yes, this, very well:
we are going to publish it. We are going to
be… I saw him write it I mean: he was there.
We would see each other every day, then he
came to join in Paris, and well, so… We would
talk and talk. As for me, I wrote the last text,
there. I forgot what’s called – you know,
you are talking about things that are almost
forty-five years old – that’s called Première
manifestation d’un Cinéma Nucléaire (Frist
Demonstration of a Nuclear Cinema). And
he was writing that. And we communicated
our mutual projects, like that? He was… I’m
telling you: he was still, he arrived… I mean:
the following year, he arrived in Paris. And
thus there… There too, actually, I found a
letter – it was very very funny like that, now
– where he asks me, like that… He had come
to see me, and he had seen Isou, and then…
For a room. He had found a room.
- 21 -
Bar
Restaurant
Hôtel
Bar
Restaurant
Hotel
- 22 -
B A R , R ES T A UR A N T , H Ô T EL B A R , R ES T A UR A N T , H O T EL
Erik Dietman
[Autour de 14h le 28 juillet 1962, j’ai tenté de boire 5 mètres de bande de gaz hydrophile au bord de la plage de Grimaud] Traduction du titre original
[Around 2 o’clock pm on July 28th 1962 I tried to drink 5 meters of bandage in a bar on the Grimaud beach] Original title
Erik Dietman tente de boire 5 mètres de bande qui n’acceptait pas ses irrégularités et son Erik Dietman tried to drink 5 meters of bandage. refused to accept his irregularities and his
de gaz hydrophile. pacifisme foncier l’avait vaincu par knock- basic pacifism. In France, he was considered
out au moyen d’un langage bureaucratique Excerpt from Olle Granath’s text Transes (to Van to be a foreigner. But he was not the only
Extrait du texte de Olle Granath Transes (à Van avec lequel il ne pouvait pas s’identifier. Garde), L’Irrégulier No.3, Galerie Zannettacci, one to be wounded because of a lack of the
Garde), L’Irrégulier n°3, Galerie Zannettacci, En France, il faisait figure d’étranger. Mais Geneva 1982: right language. Everything he saw on his way
Genève 1982 : il n’était pas le seul à être blessé en raison “There is a series of photographs dating from reflected his own situation and expressly cried
« Il existe une série de photographies datant d’une carence de bon langage. Tout ce qu’il one of his first years in France, at the beginning out for bandages. Which is how Erik Dietman
de l’une des premières années qu’il passa voyait sur son chemin reflétait sa propre of the 60s. We can see him in a bar on the became the King of Band-Aids” […]
en France, au début des années 60. On situation et réclamait expressément des coast, in Sainte-Maxime, swallowing 5 meters
l’y voit dans un bar de la Côte, à Sainte- pansements. C’est ainsi qu’Erik Dietman of bandage with the help of an unknown Exécutant Performer Erik Dietman
Maxime, avaler 5 mètres de bande de gaze devint le Roi du Sparadrap » [...] quantity of pints of beer. These amusing images Date Date 28 juillet 1962 1962,
en s’aidant d’un nombre inconnu de litres often make those who look at them laugh. But july 28
de bière. Images drolatiques qui provoquent they cannot be considered as a mere comment Lieu Place Bar de la plage, Grimaud
souvent le rire chez ceux qui les regardent. on an ordinary stomach injury. The wound that Durée Duration 5 minutes 5 minutes
Mais ces images ne sauraient constituer needed healing was located in language itself.
un commentaire à une lésion stomacale In Sweden, he had been defeated and knocked
ordinaire. La plaie à cicatriser se trouvait dans out by bureaucratic language, to which he
le langage même. En Suède, une société could not identify himself, by a society that
André Riquier
[C’est Mozart qu’on assassine, fermeture du « Provence »]
[They’re assassinating Mozart, closing of the “Provence”]
Fin d’une époque où il n’y avait aucun lieu Déoclezian, Albert Moni, Paule Paoli, Marc
officiel de création à Nice mais quelques lieux Roux, Chantal de Saran, Jacqueline Riquier,
de création improvisée et spontanée. Michou Strauch,...
C’est à l’initiative d’André Riquier que nous The end of an era with no official places for
avons formé une troupe d’amateurs et que nous creation in Nice, when there were only a
avons fait l’apprentissage de l’improvisation few places for improvised and spontaneous
dans les sous-sols du Bar « Le Provence », av. creation.
Félix Faure à Nice dans les années 1970.
It was André Riquier’s idea to form an amateur
Michou Strauch troupe and to learn improvisation in the
basement of “Le Provence”, Avenue Félix Faure
Closing of the “Provence”, avenue Felix Faure, in Nice in the 1970s.
Nice august 1975
The Provence, cultural landmark and meeting Michou Strauch
place because of the basement where various
jazz bands and theatrical groups rehearsed in Exécutants Performers Pierre Attrait,
the 1950s 60s and 70s. Birgit Biga-Campbell, Chantal de
Saran, Michel Déoclezian, Geneviève
“They’re assassinating Mozart” Garibaldi, Alice Heyligers, Albert
Organization of the improvisations: André Moni, Paule Paoli, Jacqueline Riquier,
Riquier Marc Roux, Michou Strauch
- the “widow” arriving with a cane Organisateur Producer Lauro Alex
The acrobat waitress, the nervous young Témoins Witnesses Philippe Chartron,
Fermeture du « Provence », Avenue Félix Faure, de costume à la vue de tous woman. Catherine Delserre
Nice Août 1975 - Durant toute la représentation, les acteurs - The character “cabaret” appears, strolling and Date Date août 1975 1975, august
Le Provence, haut lieu culturel et de rencontre commandent des boissons, discutent et gesturing with “the hippie” and others. Lieu Place brasserie Le Provence, Nice
par sa salle en sous-sol où ont répété différents s’invectivent, lisent, récitent ou s’exhibent - The motorcyclist and his “un-helmetting”. Contexte Background jour de la
groupes de jazz et troupes théâtrales dans les avec perruque dans la cabine téléphonique ou - The “transformist” actor-reader who changes fermeture de la brasserie « Le
années 1950-1960/70. meurent couvert de fleurs. costumes in front of everyone Provence » (devenu depuis le « Félix
- Pendant que certains jouent « des mains », - During the entire show, the actors order Faure ») qui a abrité durant
« C’est Mozart qu’on assassine » d’autres circulent indifférents mais en costume drinks, talk and abuse each other, read, recite DXPRLQVGL[DQQpHVGLҬpUHQWHV
Mise en place des improvisations : André Riquier nouveau ou ressuscitent ou se « représentent » or exhibit themselves in the phone booth with manifestations (cabaret-théâtre,
- Arrivée de la « Veuve » à la canne - Le Provence de nuit Fin wigs on or die smothered in flowers. théâtre, chanson, events, entre autres
- La Serveuse acrobate, la jeune femme - While some play with “their hands”, others walk happenings de Ben) closing day at “Le
nerveuse Principaux acteurs: Pierre Attrait, Birgit Biga- around indifferently wearing a new costume or Provence” (since renamed the “Félix
- Apparition du personnage « Cabaret » et Campbell, Geneviève Garibaldi, Alice Heyligers, resuscitate or “represent” themselves Faure”), where 10 years of various
déambulation gesticulante avec « La Hippie » Michel Déoclezian, Albert Moni, Paule Paoli, - The Provence at night/the end manifestations were held (cabaret,
et d’autres Marc Roux, Chantal de Saran, Jacqueline theatre, singing, events, including
- Le Motard et sa « décasquation » Riquier, Michou Strauch,... Main actors: Pierre Attrait, Birgit Biga-Campbell, happenings by Ben)
- L’acteur-lecteur « Transformiste » qui change Geneviève Garibaldi, Alice Heyligers, Michel
- 23 -
B A R , R ES T A UR A N T , H Ô T EL B A R , R ES T A UR A N T , H O T EL
- 24 -
B A R , R ES T A UR A N T , H Ô T EL B A R , R ES T A UR A N T , H O T EL
Marcel Alocco
George Brecht, Marcel Alocco and Merino, from 1st to June 15th,
1969.
- 25 -
B A R , R ES T A UR A N T , H Ô T EL B A R , R ES T A UR A N T , H O T EL
Carsten Höller
[Odeur et obéissance]
[Odor and obedience]
L’intervention de Carsten Hollër est une Pourquoi détestons-nous si nettement Carsten Hollër’s performance is the reading ours, inhibiting reproduction. Even though
conférence lue dont le sujet et la clôture l’odeur de l’un, quant celle d’un autre est of a lecture with an unusual subject and two people never have the same odor, we
sont inhabituels. En voici le déroulé (texte incroyablement plaisante ? Cela a à voir avec closing. Here is the sequence of events (text inherit ours from our parents. Mothers can
fourni par la Galerie Air de Paris) : l’amour, bien sûr. Les gens que nous n’aimons provided by the Galerie Air in Paris): recognize the t-shirt of their baby among a
pas (pour leur odeur corporelle) ont des hundred t-shirts from different babies.
« Une allocution en six parties : C.H. explicite systèmes immunitaires incompatibles avec “A speech in six parts: C. H. explains the
l’influence des odeurs conspécifiques sur le les nôtres, empêchant la reproduction. Bien influence of conspecific odors on human 5 - The synchronicity of women’s menstrual
comportement humain. que deux personnes n’aient jamais la même behavior. cycles is influenced by odors. Female
odeur, nous héritons les nôtres de nos college students sharing an apartment
1 - Pendant l’introduction, il rappelle une parents. Des mères peuvent reconnaître le 1 - In his introduction, he gives an anecdote have their periods at the same time. This
anecdote quant à l’importance de l’odeur t-shirt de leur bébé au milieu d’une centaine regarding the importance of human body synchronicity can be recreated by having a
du corps humain comme transmetteur : de t-shirts de bébés différents. odor as a transmitter: a ritual dance in woman regularly smell a piece of cotton that
une danse rituelle où les femmes dansent which women dance with an apple wedge another woman had regularly placed under
avec une pomme calée sous l’aisselle. Elles 5 - La synchronicité du cycle menstruel under their armpit. Each woman then offers her armpit. If this procedure is repeated over
offrent ensuite cette pomme au jeune féminin est influencée par les odeurs. Des this apple to the young man of her choice. the course of a month, both women will
homme de leur choix. Les hommes doivent étudiantes partageant un appartement The men have to eat it. The story tells that have the same cycle without ever having
la manger. L’histoire raconte qu’ainsi les ont leurs règles en même temps. On peut the men easily fall in love with the dancing met.
hommes tombent facilement amoureux de recréer cette synchronicité par exemple en women.
la femme qui danse. faisant sentir régulièrement à une femme 6 - Men produce a number of substances
une pièce de coton qu’une autre femme 2 - A presentation of some facts about the in their armpits that ovulating women find
2 - Exposé de quelques connaissances sur aura régulièrement placée sous son aisselle. different types of odors produced by human extremely pleasant, while vaginal secretions
les différentes types d’odeurs produites par Si cette procédure est répétée un mois beings. Diagrams highlight the parts of the can put men in a whirl. He refers to some
l’être humain. Avec l’aide de représentations durant, les deux femmes auront le même body having the largest concentration of classic experiments with these substances.
de nus, on reconnaît les endroits du corps cycle sans jamais s’être rencontrées. glands. Some information on the role of For example, in a dentist’s waiting room,
présentant les plus grandes concentrations bacteria in the production of odors. Most of a chair treated with a male odor will be
de glandes. Quelques informations sur le rôle 6 - Les hommes produisent sous l’aisselle un the substances produced by the armpit are preferentially selected by women who are
des bactéries dans la production d’odeurs. nombre de substances que les femmes en odorless when they are secreted. It is only waiting their turn.
La plupart des substances produites par ovulation trouvent extrêmement plaisantes, after specific bacterial activity that a typical
l’aisselle sont inodores au moment de leur alors même que les sécrétions vaginales odor is emitted. He then explains why people He releases into the room a number of odors
sécrétion. Ce n’est qu’après l’action d’une peuvent tournebouler les hommes. Il se of different races emit different odors. synthesized in the laboratory (heated and
bactérie spécifique qu’une odeur typique est référera à des expériences classiques avec then sent towards the audience with a fan).
émise. Il explique ensuite pourquoi des êtres ces substances. Par exemple, dans la salle 3 - Some information about the naso-genital In this way, the audience members judge for
de différentes races émettent des odeurs d’attente d’un dentiste, une chaise traitée relationship. In the 19th century, anatomists themselves. (Male armpit odor no. 1 and no.
différentes. avec une odeur masculine sera élue de discovered a strong similarity between 2; Excess, a fragrance sold in sex shops for
préférence par les femmes qui attendent the nasal and genital tissues, both male men wishing to attract women; Fahrenheit
3 - Quelques informations sur la relation leur tour. and female. Before that, it was known that by Christian Dior; vaginal secretion of a
naso-génitale. Au XIXè siècle, les anatomistes nose bleeds and menstruation were often Nubian woman and two other Europeans).”
découvrirent une forte similarité entre les Il enverra successivement dans la salle linked, and that adulterous women showed
tissus nasaux et génitaux (mâles et femelles). quelques odeurs synthétisées en laboratoire changes in nasal mucous. These tissues The action was presented several more
Auparavant, on savait que le saignement de (chauffées puis envoyées vers le public avec were examined to test a woman’s virginity times in different cities (Paris in the Café
nez et la menstruation sont souvent liés, et un ventilateur). Ainsi, le public jugera par lui before marriage. A German doctor applied Beaubourg, Berlin…). Throughout the
que les femmes adultères manifestent des même. (Odeur d’aisselles masculine n°01 cocaine to particular areas of the nose to performance of the variation presented in
transformations du mucus nasal. Ces tissus et n°02 ; Excess - une fragrance vendue en heal genital conditions. In Virgil’s time, only Nice, several well-clad women walk one by
ont été examinés pour tester la virginité de sex-shop pour les hommes désirant attirer men with large noses could participate in one among the audience. A piece of cotton
femmes avant leur mariage. Un médecin les femmes - ; Fahrenheit de Christian Dior ; sexual orgies. In our day, it seems clear that imbued with a specific odor is attached to
allemand appliquait de la cocaïne sur des sécrétion vaginale de femme nubienne et these early students were on the right path their wrist, and those who wish to may smell
endroits particuliers du nez pour guérir des deux autres sortes européennes). » regarding the connection between the nose it. The last odor is that of a menopausal
maladies génitales. Au temps de Virgile, seuls and the genital organs via hormones. Nubian woman’s vagina.
les hommes dotés d’un grand nez pouvaient L’action a été présentée à plusieurs reprises
participer aux orgies sexuelles. De nos jours, il en différentes villes (Paris au café Beaubourg, 4 - He presents the most recent discoveries Exécutant Performer Carsten Höller
semble clair que ces premiers étudiants étaient Berlin...). Dans la variante présentée à Nice, related to individual odors. Why does each Organisateur Producer Galerie Air de
sur la bonne voie, quant à la relation entre le au fil de l’intervention, plusieurs femmes bien individual smell different? Why do we so Paris
nez et les organes génitaux, via les hormones. mises passent une à une dans le public. Un clearly hate the smell of one person, while Date Date 1993
coton imbibé d’une odeur spécifique est fixé à another’s is incredibly pleasant? It has to Lieu Place Bar des Oiseaux, Nice
4 - Il présente les plus récentes découvertes leur poignet, elles le font sentir aux spectateurs do with love, of course. The people that we Durée Duration 1 heure 1 hour
relatives aux odeurs individuelles. Pourquoi qui le souhaitent. La dernière odeur est celle don’t like (because of their body odor) have
chaque individu sent-il différemment ? du vagin d’une femme nubienne ménopausée. immune systems that are incompatible with
- 26 -
B A R , R ES T A UR A N T , H Ô T EL B A R , R ES T A UR A N T , H O T EL
Emmanuel Benichou
[La bataille de Rivoli]
[The battle of Rivoli]
Emmanuel Benichou, en costume militaire
d’époque, coiffé d’un chapeau en papier,
rejoue la bataille de Rivoli à lui seul dans le
jardin de la Villa du même nom. Les troupes,
composées de petits soldats de bois et de
l’artiste armé d’un club de golf et d’un balai à
tête de cheval, s’affrontent sur le gazon.
- 27 -
Lieu patrimonial
Lieu de culte
Historical space
Place of worship
- 28 -
LI E U P AT R I MON I A L , L I EU D E C UL T E H I S T O R I C A L S P A C E, P L A C E O F W O R S H I P
- 29 -
LI E U P A T R I M O N I A L , L I EU D E C UL T E H I S T O R I C A L S P A C E, P L A C E O F W O RS HIP
Noël Dolla
[Parabole des trois cercles, Nael, opéra pictural]
[Parable of the three circles, Nael, pictorial opera]
- 30 -
LI E U P AT R I MON I A L , L I EU D E C UL T E H I S T O R I C A L S P A C E, P L A C E O F W O R S H I P
Robert Bozzi
À 00h15, Niki de Saint Phalle commence des At 0:15, Niki de Saint Phalle begins surprise
tirs surprises à la carabine sur un panneau shootings with a rifle on a target panel
Exécutant Performer Niki de Saint Phalle
Date Date 13 juillet 1961, 00h15
[Signer les messes]
cible contenant des objets de verre, containing glass objects, bags of colour 1961, july 13 [Signing masses]
des poches de couleurs et des bombes and smoke bombs. She then invites the Lieu Place Abbaye de Roseland,
fumigènes. Elle invite ensuite les spectateurs audience to do the same. “In 1961, Niki jardin, Nice Robert Bozzi signe les messes en tant que
à faire de même. « En 1961, Niki met au develops her Tableaux surprises (Surprise Durée Duration 15 minutes 15 minutes spectacle Fluxus.
point ses Tableaux surprises, panneaux paintings), plaster panels with an irregularly Contexte Background lors du
de plâtre à la surface irrégulièrement swollen surface within which are embedded Festival du Nouveau Réalisme, Robert Bozzi signs the masses as a Fluxus show.
boursouflée à l’intérieur desquels sont pockets, bags and tubes of coloured fluids. soirée organisée parallèlement à
enrobés des poches, des sacs et des tubes The viewer is offered a rifle, and is asked l’exposition Nouveaux Réalistes à la Exécutant Performer Robert Bozzi
de couleur fluide. On présente une carabine to shoot wherever he wants, at any point galerie Muratore during the Festival Organisateurs Producers Ben, Robert
au spectateur, et on lui demande de tirer où of these raised patterns that are the targets du Nouveau Réalisme, an evening Bozzi, George Maciunas
bon lui semble, en n’importe quel point de [...]. These linear flows immediately evoke organized in conjunction with the Date Date juillet 1963 1963, july
ces reliefs-cibles [...]. Ces coulées linéaires the splashes that are characteristic action- exhibit Nouveaux Réalistes at the Lieu Place Nice
évoquent immédiatement les éclaboussures painting features. From dripping to revolver: Galerie Muratore. Contexte Background lors du Festival
caractéristiques de l’action-painting. Du Niki’s gesture was the most definitive satire, Mondial Fluxus et Art Total,
dripping au revolver : le geste de Niki the most irrevocable parody of the American organisé par George Maciunas du 25
constituait la plus définitive satire, la plus style [...] a further witnessing of the “death juillet au 3 août 1963. During the
irrévocable parodie du style américain [...] un of art”. Festival Mondial Fluxus and Art
témoignage supplémentaire de la « mort de Pierre Restany Total, organized by George Maciunas
l’art ». from July 25 to August 3, 1963.
Pierre Restany
Bruno Mendonça
[Permis en tous genres]
[Permits of all types]
Une structure en bois réalisée à partir des A wooden structure made from flying Exécutant Performer Bruno Mendonça
arcs-boutant de la basilique avait été placée buttresses from the basilica had been placed Organisateur Producer Collège
au centre, cordée et recouverte d’une bâche in the middle, tied, and covered with a d’échanges contemporains
plastique. Des planches de chantier repeintes plastic tarp. Painted construction boards had Témoins Witnesses Daniel Bizien,
avaient été placées le long des murs. been placed along the walls. Several tables Catherine Issert, France Paringaux,
Plusieurs tables accueillaient des ordinateurs accommodated computers modifying my Vicky Remy
modifiant ma voix, des ordinateurs d’échecs voice, computers playing chess with sound, Date Date juin 1982 1982, june
parlant et des machines à projeter des and slide projector machines. Like an insect Lieu Place Ancien Couvent Royal,
diapositives. Tel un insecte recouvert de covered in super thin plastic, I gradually basilique, Saint-Maximin-la-Sainte-
plastique très fin, je sortais progressivement emerged from the wooden structure, with Baume
de la structure en bois, avec des rythmes rhythms over the microphone, slowly Durée Duration 6 heures 6 hours
au micro, de plus en plus intenses jusqu’à intensifying until I was out of the structure. Contexte Background lors d’une
la sortie de la structure. Avec des sangles, With straps, I carried blocks of ice that exposition personnelle « Permis
je portais des pains de glace qui étaient were sculpted from a moving model. Use en tous genres » For the private
sculptés à même le corps en déplacement. of a BMW motorcycle to move among showing Permis en tous genres
Utilisation d’une moto BMW pour me the beams, the sunshades, the audience (‘Permits of all types’)
déplacer entre les poutres, les parasols, members. Sonorous poetry combined
les spectateurs. Poésie sonore combinée with computers, synthesizing the artificial
avec les ordinateurs, synthétisant la voix voice, and the voice stretched to high and
artificielle et la voix poussée dans l’aigu et le low pitches. Alternating black and white
grave. Alternant des combinaisons blanches combinations, I played with machines that
et noires, je jouais avec des machines qui released bitter and acidic odors. The body
dégageaient des odeurs acres et acides. Le was pushed to rupture: apnea, blindness,
corps était poussé jusqu’à la rupture : apnée, lying down, crawling, climbing.
pratique en aveugle, allongé, rampant,
escaladant. Bruno Mendonça
Bruno Mendonça
- 31 -
Commerce
Entreprise
Centre commercial
Store
Company
Shopping mall
- 32 -
C OMME R C E , E N T R E P R I S E, C EN T R E C O M M ER C I A L S T O R E, C O M P A N Y, S H O P P I N G M A LL
[Nettoyage de lunettes]
[Eyeglass cleaning]
Pour permettre aux gens de voir dans de
Ben
bonnes conditions les travaux exposés, Jean
Mas propose de nettoyer gratuitement les
[Gifle]
lunettes des visiteurs. [Slap]
Performance renouvelée à plusieurs reprises Le 7 janvier 1961 à 6h33, j’ai giflé une
dans des circonstances de salons d’art ou de charcutière sans l’avoir prévenue. Le geste
littérature (Art Jonction, Salon du Livre, Saga, est une œuvre d’art plus limitée dans le temps
Mouans-Sartoux). Dans certaines activations qu’une œuvre d’art naturelle. La photographie
de la performance, il délivre un certificat qui la retient n’est que son reflet. Je m’arrête
attestant que « le stand de la galerie [x, devant une terrasse de café et je fais un geste
NDLR] a été bien regardé ». terrible. A peine l’ai-je fait, que mes esclaves
distribuent le texte suivant : « Vous venez de
To allow the guests to properly observe the voir un geste terrible de Ben. Si vous voulez
works on exhibit, Jean Mas offers to clean acquérir le droit de considérer ce geste qui
their eyeglasses free of charge. est une œuvre d’art comme le vôtre pour 100
dollars, levez la main. »
The performance is repeated numerous
times in art or literary gatherings (Art Ben
Jonction, Salon du Livre, Saga, Mouans-
Sartoux). For certain performances, he On January 7th, 1961 at 6H31 I slapped a
presents a certificate attesting that “gallery butcheress without having warned her. The
stand X has been properly observed.” gesture is more a work of art limited in time
that a natural work of art. The photograph
Exécutant Performer Jean Mas which retains her is only her reflection. I stop
Organisateur Producer Jean Mas at a café and I commit a terrible gesture. No
Date Date 1987 sooner had I done it that my slaves hand out
Lieu Place Palais des Congrès the following: “You have just seen a terrible
et des Expositions, act of Ben. If you want to acquire the right to
stand Z’éditions, Nice consider this gesture, which is a work of art,
Contexte Background Salon Art like yours for $ 100, raise your hand.”
Jonction International
Date Date 1991 Ben
Lieu Place Palais des Congrès
et des Expositions, Exécutant Performer Ben
stand Z’éditions, Nice Organisateur Producer Ben
Contexte Background Salon Art Date Date 07 janvier 1961, 18h31
Jonction International 1961, january 07, 06:31 pm
Lieu Place Nice
Durée Duration 30 secondes 30 seconds
- 33 -
C OMME R C E , E NT R EP R I S E, C EN T R E C O M M ER C I A L S T O R E, C O M P A N Y, S H O PPING M A LL
Pierre Pinoncelli
[Le Père Noël est une ordure]
[Santa Claus is a trash]
« Maman, le Père Noël est devenu fou, “Mommy, Santa went crazy, he is breaking Exécutant Performer Pierre Pinoncelli
il casse tous ses jouets », devant les all his toys,” in front of the Galeries Organisateur Producer Pierre Pinoncelli
Galeries Lafayette de Nice. C’était une Lafayette in Nice. It was an action to show Date Date 24 déc. 1967 1967, dec. 24
action pour montrer que Noël est une that Christmas is a commercial holiday, Lieu Place Galeries Lafayette, devant
fête commerciale, un truc un peu bête et something a bit stupid and evil. I really took les Galeries Lafayette, Nice
méchant. Je prenais vraiment mon temps, my time, the electric train, dolls... smash! I Durée Duration 20 minutes 20 minutes
le train électrique, les poupées... craque kept breaking for more than 5 minutes. As Contexte Background le jour de Noël,
! J’ai cassé pendant plus de 5 minutes. I was not talking to a museum audience, devant un grand magasin, à l’heure
Comme je ne m’adressais pas à un public people reacted with the violence and the des courses des cadeaux de dernière
de musée, les gens réagissaient avec innocence of the non-initiated. minute Christmas Day, outside a
l’innocence et la violence des non-avertis. large store at the time of shopping
Pierre Pinoncelli and last minute gifts.
Pierre Pinoncelli
- 34 -
C OMME R C E , E N T R E P R I S E, C EN T R E C O M M ER C I A L S T O R E, C O M P A N Y, S H O P P I N G M A LL
« Le 25 juillet à 14 Heures Ben fera visiter en tant Parole de l’artiste: « C’est un spectacle
qu’œuvre d’art le musée d’Art total, le marché gratuit et qui ne me rapporte absolument
aux puces de Nice. Il signera tout objet acheté RIEN (à part des coups, des bravos et des
car « Ben sous Duchamp » égale « Duchamp arrestations), rien donc qui puisse aider
sous Ben ». À cette occasion Ben décrétera à « nourrir ma famille » (sic), car je ne fais
musée d’Art total les cimetières, les Casernes, jamais la quête, ni circuler un béret de
les Églises, les Commissariats. » chasseur alpin, après la « représentation »,
in Programme du Festival d’Art Total pour les pièces de un franc (AF). Cette
et du Comportement, 1963, 1 feuille position de « travailleur pour rien » ne peut
être que suspecte dans une société de
consommation où la tête de chaque minute
« J) À partir du 25 juillet 24 Heures précises : est mise à prix. »
Les Cimetières - Les Casernes - Les Super
Marchés - Les Églises - Les Commissariats - Les Pinoncelli, disguised as a guerrillero, masked
Palais de Justice - Les Hôpitaux - les marchés and armed with a sawed-off gun, proceeds
aux Puces - Doivent être considérés Musées to a holdup in Nice, at the Societe Generale.
locaux d’art TOTAL. A cet effet, Ben fera visiter He asks for one symbolic franc then finally
le Marché aux Puces de Nice, le 25 juillet à 16 10 francs because of general inflation. The
heures, et signera tout objet acheté. artist carries with him a letter of explanation,
Car « Ben sous Duchamp » égale « Duchamp just in case things go wrong... Pierre
sous Ben » Pinoncelli exits, walking a military parade.
Rendez-vous devant la pissotières des puces ! » For this reason he does not get shot. He will
in Programme du Festival Mondial Fluxus simply be arrested, but he had actually risked
et Art Total, 1963, 1 feuille. his life.
Virginie Le Touze
[Nel’blu]
“On July 25, at 2 PM Ben will give a visit at 2 [Nel’blu]
PM as a work of art of the museum of total Art,
the flea market of Nice. He will sign any objects Habillée en robe longue écrue à paillettes,
purchased because “Ben sub Duchamp” equals perchée sur des talons aiguilles, j’exécute
“Duchamp sub Ben.” On this occasion, Ben shall une peinture « bleu Klein » de 2 x 4 m à l’aide
declare as Art Total museums the cemeteries, d’un petit rouleau fixé sur une longe.
Barracks, Churches, Police Stations.”
in Programme of Festival d’Art Total Virginie Le Touze
et du Comportement, 1963, 1 sheet
In a long, cream, sequined dress and stiletto
heals, I create a 2 x 4 m “bleu Klein” painting
“J) From july 25, 24:00 sharp : using a small roller attached to a cord.
The Cemeteries – The Barracks – The
Supermarkets – The Churches – The Police Virginie Le Touze
Stations – The Court Houses – The Hospitals –
The Flea Markets – Must be considered as Local Exécutant Performer Virginie Le Touze
art TOTAL museums. For this purpose, Ben shall Organisateur Producer Terre
give a visit of the Flea Market of Nice, on July d’Evènements
25, at 4 PM, and will sign any object purchased. Date Date 04 mai 2008 2008, may 04
Because «Ben sub Duchamp» equals Lieu Place Palais des Congrès
«Duchamp sub Ben» Meeting in front of the et des Expositions, Nice
flea market’s public urinals!.” Durée Duration 2 heures 2 hours
in Programme of Festival Mondial Fluxus Contexte Background dans le cadre
and Art Total, 1963, 1 sheet. d’une commande pour le Congrès
international des Notaires
Exécutant Performer Ben An order for the International
Organisateur Producer Ben Congress of Notaries
25 juillet 1963, 14h00 1963, july
25, 02:00 pm
marché aux puces, Nice
Contexte Background lors du Festival
Mondial Fluxus et Art Total,
organisé par George Maciunas du
25 juillet au 3 août 1963. during
the Festival Mondial Fluxus et Art
Total, organized by George Maciunas
from July 25 to August 3, 1963.
- 35 -
À la campagne
Village
In the countryside
Village
- 36 -
À LA C A M P A G N E, V I L L A G E I N T H E C O UN T R Y S I DE, V I L L A G E
- 37 -
À L A C A M P A G N E, V I L L A G E I N T H E C O UN T R Y S I DE, V I L L A G E
Elisabeth Morcellet
[Au pied de la lettre]
[Au pied de la lettre]
Préparation : Installation d’une mise en scène, toile de plus en plus invisible. Les « suaires » are facing a real elevated stage. A handful of A series of actions with Jacques:
sobre, sous le chapiteau, rouge, bleu rayé, sur le et les « voiles de Véronique » rejoignent les spectators are waiting, looking the other way; After that, people going back “ outside “ came
bas-côté. Sol de sable, de terre et de gravillons. autres carrés de toile marqués. Ils s’exposent a concert. Using the silence. The love letter face to face with Jacques Miège who was
Des chaises pliantes sont déjà alignées, sur le sur le sol. curtain will be hung between the installation also doing his “ sentimental “ action. He was
parquet. Elles sont tournées vers une véritable and the chairs. Frontier between oneself simply offering a red rose. But before giving
scène, surélevée. Une poignée de spectateurs Je distribue ensuite, un deuxième and the other, a hiding place. A white canvas it, he would put it through a mixer and wrap
attend le regard tourné de l’autre côté, un « questionnaire » : « Que faites-vous ici… ». square will merely be placed on the ground. It it in a plastic bag. Then he offered “his” rose to
concert. Utiliser le silence. Le rideau de lettre Le public joue le jeu. Il regarde et commente will be used as a stage. A blue canvas/article the ladies... the concert that we were waiting
d’amour, sera accroché entre l’installation et les par écrire. Les spectateurs sont nombreux of clothing and another red one, spread out for started during my performance and then
chaises. Limite entre soi et l’autre, cache. Une maintenant. nearby, also on the floor. A blackboard on a stopped very quickly. The audience followed
toile carrée blanche sera simplement posée au stand is placed to the left of the stage square, my action in silence. The questionnaires were
sol. Elle fera office de scène. Un vêtement/toile Je me dirige vers le grand carré de toile au with pieces of chalk. A pair of scissors, makeup handed back filled in. In the evening one could
bleu et un autre rouge, étalés non loin, par terre, sol, ma « scène ». Je m’y asseois et détache remover, a bottle of nail polish remover, a pile still see people reading my letters.
aussi. Un tableau noir sur son pied est placé à lentement les liens de mon vêtement. Je of canvas squares, hidden. Everything is ready. Conclusion: I still think this piece of work was
gauche du carré scénique, avec ses craies. suis maintenant nue. Je me relève et arrange both crazy and true. No regrets. I’ve always felt
Une paire de ciseaux, un produit démaquillant soigneusement à plat le rectangle du vêtement. Action: There was no announcement. The like going back to Lantosque. I’d like to know if
visage, un flacon de dissolvant pour vernis à Je pars vers la toile/vêtement bleue posée au program didn’t announce a performance. any memory has remained of this action.
ongles, des carrés de toile empilés, dissimulés. sol. Je glisse ma tête et me retrouve à nouveau Maybe it was nap time. It was hot. It was in the
Tout est prêt. vêtue. C’est fini. shade in the reddish glow of the tent. I started Memory or distorted reality. To see this village
with two, three people who were “resting” on again, to make inquiries: this idea remains
Une suite d’actions avec Jacques : the chairs. The audience came nearer, grew inside me. To knock on doors, to talk to
Après cela, quand les gens retournaient little by little and very soon started participating. people. To ask if there are still any letters,
« dehors », ils se trouvaient face à Jacques Chairs started turning towards me, the rows somewhere, hidden, in a drawer. Perhaps the
Miège qui faisait son action « sentimentale », took shape again. The action was completely story has been transmitted, distorted. I find this
aussi. Il offrait simplement une rose rouge. silent. Perhaps it would be necessary to say performance touching and pure. The main
Mais avant de la donner, il la passait à la a few words to some. Everything started thing is the experience that we lived through.
moulinette et l’emballait dans un sac en with the letters. Progressively I cut the sewn Only life counts. A “work of art” is like a plant
plastique conditionné. Puis il offrait « sa » rose threads, took a letter and gave it. Many letters that grows, becomes bigger, dies or gives
aux dames… were handed out. Children cried out for them. fruit, slowly, slowly. It works with and on time,
Le concert attendu a commencé pendant ma People came close and asked. People started through every moment of the present. I believe
performance et puis, s’est très vite arrêté. Le reading these intimate pages. The letters in the butterfly effect. Something insignificant
Action : Il n’y aura pas d’annonce. Sur le public a suivi dans le silence mon action. Les could have been written by any one of them, can change a lot. An accident! Art crossing
programme aucune performance n’est questionnaires m’ont été rendus remplis. Dans one day, in love, whatever generation. They one’s path, like the beginning of a love story.
annoncée. C’est peut-être l’heure de la sieste. la soirée on voyait encore des personnes, lisant told me later. Once the letters were handed Creation and the state of being in love are the
Il fait chaud. C’est à l’ombre dans la lumière mes lettres. out, the “curtain” between the audience and same thing, are similar. It never stops. It’s a way
rouge du vélum. Je commence avec deux, Conclusion : Je trouve ce travail toujours fou I was opened. The blackboard was brought of being in the world.
trois personnes qui se « reposent » sur les et juste à la fois. Aucun regret. J’ai toujours underneath what was still hanging. With the
chaises. Le public va s’approcher, grandir eu envie de retourner à Lantosque. J’aimerais chalk I wrote a long list of action verbs, all The unavoidable difficulty of imposing
peu à peu et participer très vite. Les chaises savoir si un souvenir est resté de cette action. starting with “Dé” (“un”), like “défaire, déplacer” contemporary art in the atmosphere of
vont se tourner de mon côté, les rangs se (undo, move elsewhere)... I erased regularly, a concert. It is difficult to make the silent
reformer. L’action sera totalement silencieuse. Mémoire ou réalité transformée. Revoir ce taking care to leave the squares, the canvas universe of visual artists exist where there is
Peut-être faudra-t-il dire quelques mots village, faire une enquête : c’est une idée qui rags, on the floor. Hand imprints were drawn sound, technical equipment and rehearsals.
à certains. Tout va commencer avec les demeure en moi. Frapper aux portes, parler on the fabric. A primitive reminder of art. The Finding a space to present an unexpected
lettres. Je vais progressivement couper les aux gens. Demander s’il reste des lettres, origin of signs. The list of verbs was used up. action. For the first time with a real audience,
fils cousus, prendre une lettre et la donner. quelque part, cachées, dans un tiroir. Peut- I put the blackboard (wiped clean) towards unwarned, outside of the school context.
Beaucoup de lettres seront distribuées. Des être aura-t-on transmis, déformé, l’histoire. the back of the space. I came back with a first
enfants réclameront. On s’approchera et on Je trouve cette action touchante et pure. series of “questionnaires”: “how do you feel Elisabeth Morcellet
demandera. Les gens vont se plonger dans C’est le vécu qui prime. La vie seule compte. about me...” that I handed out to the public.
la lecture intime de ces pages. Elles auraient « L’œuvre d’art » comme une plante qui Then I finally proceeded to removing the Série Serie Sentimentalité Sentimentality
pu être écrites par chacun d’eux, un jour, pousse, grandit, meurt ou fait des fruits, makeup. Started with the red nail polish and Exécutant Performer Elisabeth Morcellet
amoureux, toutes générations confondues. Ils lentement, lentement. Elle travaille avec et nail polish remover. I used squares of empty Organisateurs Producers Jacques Lepage,
me le diront plus tard. Les lettres distribuées, sur le temps, dans chaque instant présent. Je canvas like micro paintings. Color marked the Elisabeth Morcellet, Barney Wilen
le « rideau » entre le public et moi, est ouvert. crois à l’effet papillon. Un rien peut changer rags. They were spread out, arranged on the Témoin Witness Jacques Lepage
Le tableau noir est approché en dessous des beaucoup. C’est l’accident ! L’art rencontré ground, little by little. Then came the face. I Date Date 31 juillet 1980 1980, july 31
restes d’accrochage. Je noterai à la craie une sur sa route comme une histoire d’amour qui used makeup remover on the skin. I used Lieu Place Lantosque
longue liste de verbes d’action, commençant commence. La création et l’état amoureux ne the marked rags delicately to create several Contexte Background Festival de
tous par « Dé » comme « défaire, déplacer »… font qu’un, se ressemblent. Cela ne s’arrête “imprints” on the canvas, which became musique organisé par Barney Wilen
J’effacerai régulièrement en laissant jamais. C’est un état d’être au monde. progressively more and more invisible. avec participants de tout bord,
soigneusement les carrés, chiffon de toile, “Shrouds” and “Veronica’s veils” were put next tout style, toute notoriété. Jazz,
sur le sol. Des formes de mains se dessinent La difficulté omniprésente de faire exister to the other imprinted canvas squares. They rock, classique, folk… avec quelques
dans le tissu. Rappel primitif de l’art. Origine l’art contemporain dans des ambiances de were exhibiting themselves on the ground. artistes contemporains invités par
des signes. La liste des verbes, s’est épuisée. concert. L’univers silencieux des plasticiens le critique d’art Jacques Lepage.
Je place le tableau (essuyé), vers l’arrière de peine à s’imposer avec le son, le gros Then I distributed a second “questionnaire”: Un chapiteau, des scènes ouvertes
l’espace. Je reviens avec une première série matériel et les répétitions. Trouver une plage “what are you doing here...”. The audience pour musicien, un après-midi, dans
de « questionnaires » : « Quels sentiments me pour présenter une action inattendue. Une played along. They watched and wrote l’arrière pays niçois.
portez-vous … » que je distribue dans le public. première fois avec un réel public hors de comments. There was now a crowd. Music festival organized by Barney
Alors, enfin je procèderai au démaquillage. l’école, et, non averti. Wilen with all sorts of participants,
Commencer par le vernis à ongles rouge I walked towards the big canvas square on the of all styles, famous or not. Jazz,
et le dissolvant. J’utilise des carrés de toile Elisabeth Morcellet ground, my “stage”. I sat down on it and slowly rock, classical, folk... with a few
vierge comme autant de micro peinture. La removed the fastenings of my clothes. Now I contemporary artists invited by
couleur s’inscrit sur les linges. Ils s’étalent, se Preparation: installation of a simple stage was nude. I stood up and carefully arranged art critic Jacques Lepage. A circus
rangent sur le sol, petit à petit. Puis ce sera le set, under the circus tent, red, blue stripes, the piece of clothing in a flat rectangle. I tent, open stages for musicians, an
visage. J’utilise un démaquillant crème sur la on the side of the road. The ground is made walked towards the blue canvas/piece of afternoon outside Nice.
peau. J’applique délicatement les linges pour of sand, soil and gravel. Folding chairs are clothing on the ground. I slipped it over my
plusieurs « empreintes » qui deviennent sur la already lined up on the wooden floor. They head and was dressed once again. It was over.
- 38 -
À LA C A M P A G N E, V I L L A G E I N T H E C O UN T R Y S I DE, V I L L A G E
Dan Azoulay
[Dérive - chemin de bêtes numéro 7 - Flash psychogéographique - La chapelle Népalaise]
[Diversion - chemin de bêtes number 7, psycho geographic flash - the Nepalese chapel]
Dan Azoulay avait fondé le CDRP (Centre De de sa compagne et de quelques proches… domination of psychogeographical variations
Recherche Psychogéographique). Qui d’autre aurait osé, à titre d’exemple, by the knowledge and calculation of their
attaquer, seul - ou presque -, les possibilities. In this latter regard, ecological
Théorie de la dérive (extrait) manifestations du PCF et de la CGT ou celles science — despite the narrow social
Entre les divers procédés situationnistes, la que commanditait un Jacques Médecin en space to which it limits itself — provides
dérive se définit comme une technique du ses terres ! Proche de l’Italie, et de Gênes psychogeography with abundant data.[...]
passage hâtif à travers des ambiances variées. en particulier, Nice occupait, en ces années,
Le concept de dérive est indissolublement une place particulière et privilégiée dans Guy-Ernest Debord
lié à la reconnaissance d’effets de nature l’histoire du mouvement situationniste. in Situationist International Anthology, Revised
psychogéographique, et à l’affirmation Un mouvement pour lequel Azoulay se révéla and Expanded Edition, Edited and translated by Ken
d’un comportement ludique-constructif, être à la fois un prosélyte et un empêcheur Knabb, Bureau of Public Secrets, 2006, 532 pages.
ce qui l’oppose en tous points aux notions de tourner en rond. Aventurier du quotidien
classiques de voyage et de promenade. et arpenteur infatigable de la cité azuréenne,
il entreprit d’innombrables dérives et relevés Those who were living in Nice between
Une ou plusieurs personnes se livrant à la psychogéographiques. En 1975, il fonda 1965 and 1979 probably remember Chalam
dérive renoncent, pour une durée plus ou avec René Gilles et Robert Erébo le Centre Charlie Dany -called Dan - Azoulay. Azoulay,
moins longue, aux raisons de se déplacer et de réflexion intense, avant de prendre une who was a situationist activist and a Fluxus
d’agir qu’elles se connaissent généralement, nouvelle fois la route, une fois de trop... artist, organized a variety of spectacular
aux relations, aux travaux et aux loisirs qui Laurent Chollet events with the collaboration of his girlfriend
leur sont propres, pour se laisser aller aux and of a few friends…
sollicitations du terrain et des rencontres qui In Chollet Laurent, Les situationnistes, L’utopie
y correspondent. La part de l’aléatoire est incarnée, Découverte Gallimard, 2004, page 21. Who else could possibly have dared, for
ici moins déterminante qu’on ne croit : du example, single-handedly (or nearly) attack
point de vue de la dérive, il existe un relief the demonstrations organized by the French
psychogéographique des villes, avec des Dan Azoulay had founded the CDRP Communist Party and the syndicate CGT, or
courants constants, des points fixes, et des (Psychogeographical Research Center) those ordered by Jacques Médecin on his own
tourbillons qui rendent l’accès ou la sortie de territory! Because of its proximity to Italy and to
certaines zones fort malaisés. Theory of derive (extract) Genoa in particular, in those years Nice held a
One of the basic situationist practices is the privileged position in the history of situationism.
Mais la dérive, dans son unité, comprend dérive [literally: “drifting”], a technique of rapid
à la fois ce laisser-aller et sa contradiction passage through varied ambiances. Dérives A movement for which Azoulay proselytized,
nécessaire : la domination des variations involve playful-constructive behavior and although he also sabotaged it. An adventurer
psychogéographiques par la connaissance et awareness of psychogeographical effects, of everyday life and a tireless wanderer of the
le calcul de leurs possibilités. Sous ce dernier and are thus quite different from the classic city, he attempted innumerable diversions
aspect, les données mises en évidence notions of journey or stroll. and psycho geographic notations. In 1975,
par l’écologie, et si borné que soit a priori with René Gilles and Robert Erébo he
l’espace social dont cette science se propose In a dérive one or more persons during a created the Intense Reflection Center before
l’étude, ne laissent pas de soutenir utilement certain period drop their relations, their hitting the road once again, once too many...
la pensée psychogéographique. […] work and leisure activities, and all their other
usual motives for movement and action, and Laurent Chollet
Guy-Ernest Debord let themselves be drawn by the attractions
of the terrain and the encounters they find In Chollet Laurent, Les situationnistes, L’utopie
Publié dans Les Lèvres nues n° 9, décembre 1956 et there. Chance is a less important factor in this incarnée (Situationists, an Incarnation of Utopia),
Internationale Situationniste n° 2, décembre 1958. activity than one might think: from a dérive Découverte Gallimard, 2004, page 21.
point of view cities have psychogeographical
contours, with constant currents, fixed Exécutant Performer Dan Azoulay
Qui a vécu à Nice entre 1965 et 1979, conserve points and vortexes that strongly discourage Organisateur Producer Dan Azoulay
sans doute en mémoire la figure de Chalam entry into or exit from certain zones. Témoin Witness Isabelle Debono
Charlie Dany - dit Dan - Azoulay. Activiste Date Date 1974
situationniste et artiste Fluxus, Azoulay But the dérive includes both this letting- Lieu Place Peut-être près de la Grande
multiplia les coups d’éclat avec la complicité go and its necessary contradiction: the Corniche à Nice
Bruno Mendonça
[Enterrement]
[Burial]
Dans une grotte à Saint-Jeannet, 76 heures nourriture était rangée en cercles derrière ma
non-stop ont été utilisées, pour réaliser 9 zone de peinture-écriture : petit-déjeuners,
peintures (format 15F), 9 dessins-écritures et 9 déjeuners et dîners étant pris de façon
heures enregistrées des moments où gestes, aléatoire, car je n’avais ni lumière ni montre.
peintures, crayonnages, tracés du stylo Rotring L’économie des moyens, la concentration,
sur le papier Vélin d’Arches (65 x 50 cm), le la maîtrise des gestes a étonné plusieurs
chant, le texte, le tout étant parfois mélangé, personnes, mais la mise en condition m’avait
parfois dissocié pour produire des sons qui sont permis de réaliser de grandes pièces.
découverts à la sortie, comme les peintures, et Ces pièces accomplies n’ont jamais été
les dessins. Basée sur l’absence de lumière, présentées.
cette expérience consistait à travailler dans le Bruno Mendonça
noir absolu. Les outils, sacs et seaux étaient
équipés d’étiquettes en Braille pour dissocier In a Saint-Jeannet cave, during 76 hours, 9
un crayon H d’un crayon 3B. Les équerres, paintings were achieved (size 15F), 9 writings/
compas, me permettaient de me placer dans drawings and nine hours of recorded
la toile et dans la surface de la feuille où les gestures, pictures, crayonnages, Rotring pen
liquides (café, alcool, vin) ont été déposés et linings on Vélin d’Arches paper (65 x 50 cm),
ont vécu leur vie (déplacements, drippings, chant, text, all of which are sometimes mixed,
coulées). Les peintures ont été réalisées avec sometimes separated to produce sounds that
trois sables (blanc, jaune, rouge) et associées à are discovered at the exit, like the paintings
de la peinture à l’huile noire. Le tout mélangé, and drawings. Based on the absence of light, drawings culminating in a series between Série Serie Performance In Situ
soigneusement. Des raclettes et couteaux this experiment was to work in total darkness. 1977 and 1983 in which the word fusion is In Situ Performance
m’ont permis de travailler dans le noir avec Tools, bags and buckets were equipped with repeated, interplayed over16 million times in Exécutant Performer Bruno Mendonça
des chants, plus pour me réchauffer que Braille labels to discern an H pencil from 65 x 50 cm and 110 x 75 cm formats. The nine Organisateurs Producers Info Artitudes,
pour la virtuosité de l’interprète ! Les dessins a 3B pencil. The set squares, compasses, soundtracks are the recordings of the working Bruno Mendonça, Antoine Plutino
ont été accomplis avec une base HB et B sur allowed me to position myself on the canvas sessions. A break of about an hour has been Témoins Witnesses Agence France
laquelle sont venues se calquer des écritures and on the surface where liquids (coffee, taken during these 76 hours. Some CRS, sent Presse (AFP), Antoine Plutino
horizontales et verticales, soit au crayon alcohol, wine) have been set and have lived by the Prefect, alerted by a newspaper article, Date Date 1976
H, soit au Rotring. Certains dessins ne sont their life (movements, drippings, spillings). made me a little surprise visit, and finished my Lieu Place Grotte de l’Hermitte,
constitués que de mots lâchés comme de la The paintings were done with three sands coffee. The food was stored in circles behind grotte, Saint-Jeannet
poésie sonore. La rencontre de la verticalité et (white, yellow, red) associated with black oil my writing/painting area: breakfasts, lunches Durée Duration 76 heures 76 hours
de l’horizontalité donnera 2 dessins-écritures painting. All carefully mixed. Scrapers and and dinners being taken at random, since I Contexte Background suite à
qui aboutiront à une série entre 1977 et 1983 palette knives allowed me to work in the dark had no light and no watch. The economy of l’exposition chez Antoine Plutino,
dans laquelle le mot Fusion sera répété, croisé, with songs, more for the warming up than means, the concentration, the controlling of aubergiste à Saint-Jeannet.
16 millions de fois sur des formats 65 x 50 cm for the performer’s virtuosity! The drawings movements astounded quite a few people, Following the exhibition at Antoine
et 110 x 75 cm. Les neuf bandes sonores sont were made with a HB and B base on which but the conditioning had allowed me to Plutino’s, innkeeper in Saint-
l’enregistrement des séances de travail. Un came to be modeled horizontal and vertical achieve great pieces. Jeannet.
break d’environ une heure a été pris pendant writings, either in pencil H or with a Rotring. These pieces were never displayed.
les 76 heures. Des CRS envoyés par le Préfet, Some drawings only consist of words
alerté par un article de presse, m’ont fait une splashed like some sonic poetry. The meeting Bruno Mendonça
petite visite surprise, et m’ont fini mon café. La of verticality and horizontality give 2 writings/
- 39 -
À L A C A M P A G N E, V I L L A G E I N T H E C O UN T R Y S I DE, V I L L A G E
Doohwa Gianton
[Le jardin avant que le vent se lève]
[The garden before the wind picks up]
La performance se déroule aux alentours
d’un tunnel de chemin de fer désaffecté
qui relie Cap d’Ail et Monaco. Ce tunnel
mesure 5,70 m de haut et 4,90 m de large.
La traversée prend 5 minutes à pied. Le
sol est en graviers. L’endroit est sombre et
angoissant. Quand on traverse le tunnel, on
peut sentir le soleil et le vent. J’ai pensé le
tunnel comme une sorte de jardin secret, le
passage De l’autre côté du miroir.
Daniel Farioli
[Sans titre]
[Untitled]
Selon Daniel Farioli, sans doute la performance C’est en découvrant par hasard deux de ces In his spot in nature, Daniel Farioli leads each other. This reciprocal cannibalistic
la plus violente qu’il ait jamais réalisée. insectes qui s’étaient retrouvés seuls dans visitors. He brings them in front of his easel, gesture immediately refers the observer
Exécutée à de nombreuses reprises, peut-être cette position que Daniel Farioli eut l’idée a frame is put on it in which a caliper rule to his own flesh, and more globally, to the
une trentaine de fois. de provoquer artificiellement cette situation is attached. The caliper rule holds two human condition in general. Of course, the
pour la donner à un public. clutched female praying mantis placed elements of the system (easel, frame and
Dans son coin de nature, Daniel Farioli Selon ses dires, la violence émane du head to tail. Systematically, the two animals caliper rule) are never fortuitous.
conduit les visiteurs. Il les amène devant caractère insignifiant de ces animaux, très conscientiously devour each other. Daniel
un chevalet, un cadre est posé dessus petits, de la mécanique avec laquelle ils Farioli would never watch this scene and Exécutant Performer Daniel Farioli
dans lequel est attaché un pied à coulisse s’exécutent. very few visitors could hold their gaze onto Organisateur Producer Daniel Farioli
(le cadre délimitait toujours le paysage). Le Ce geste de cannibalisme réciproque such a show. Date Date 1976
pied à coulisse tient enserré deux mantes renvoie immédiatement l’observateur à Partial retranscription of a conversation Lieu Place Atelier de Daniel
religieuses femelles placées l’une face à sa propre chair et, plus globalement, à la with Daniel Farioli, 2012 Farioli, Nice
l’autre, tête-bêche. condition humaine en général. Durée Duration action répétée peut-
Systématiquement, les deux animaux s’entre Bien évidemment, les éléments du dispositif être une trentaine de fois sur
dévorent consciencieusement. (chevalet, cadre et pied à coulisse) ne sont It is by discovering by chance two of these plusieurs années
Daniel Farioli ne regardait jamais cette scène pas fortuits. insects that had ended up on their own in Contexte Background l’atelier de
et peu de visiteurs pouvaient soutenir le this position that Daniel Farioli thought Daniel Farioli était un morceau
regard face à un tel spectacle. According to Daniel Farioli, undoubtedly the about artificially provoking this situation de campagne d’une quinzaine
Retranscription partielle d’un entretien most violent performance he has ever given. to give it to a public. According to him, d’hectares this part of countryside
avec Daniel Farioli, 2012 Executed many times, maybe around thirty violence emanates from the insignificant of approximately 15 hectares
times. characteristic of these animals, very small, constituted Daniel Farioli’s studio.
from the mechanic with which they execute
- 40 -
À LA C A M P A G N E, V I L L A G E I N T H E C O UN T R Y S I DE, V I L L A G E
- 41 -
À L A C A M P A G N E, V I L L A G E I N T H E C O UN T R Y S I DE, V I L L A G E
Noël Dolla
[Restructuration spatiale no3, neige]
[Spatial restructuring No.3, snow]
Noël Dolla poursuit ses recherches sur Série Serie Restructurations
le support de l’œuvre questionnant la spatiales Spatial Restructuring
possibilité de peindre à l’échelle de la nature. Exécutant Performer Noël Dolla
A l’hiver 1970, il délimite, à l’aide de sels Organisateur Producer Noël Dolla
colorés, trois cercles sur la neige. Chaque Date Date 15 février 1970 1970,
point de couleur – rouge, bleu et vert – february 15
mesurait trente mètres de diamètre. Lieu Place Cime de l’Authion
Contexte Background cette
Noël Dolla was continuing his research intervention fait partie de la série
on the materials used for his pieces, and des restructurations spatiales
examining the possibility of painting on the entreprises le 5 octobre 1968, Cime
scale of nature itself. In the winter 1970 he de l’Authion, Alpes Maritimes.
drew three circles on the snow with colored This intervention is part of the
salt. Each colored dot – red, blue and green series of spatial restructuration
– was thirty meters in diameter. started on October 5, 1968, Cime de
l’Authion, Alpes Maritimes.
Daniel Farioli
[Pourquoi parceque]
[Why because]
Dominique Angel avait demandé à Daniel Farioli Au fil des années, Daniel Farioli a exécuté He actually considers nature itself a Série Serie Pourquoi Parceque Why
qu’il fasse visiter son espace de travail à des cette action à de nombreuses reprises. performance per se. Because
étudiants de la Villa Arson et de leur proposer Retranscription partielle d’un entretien In this case, the walk always ended by setting Exécutant Performer Daniel Farioli
une performance. avec Daniel Farioli, 2012 fire to two white panels on which “Why” and Organisateurs Producers Dominique
C’est quelque chose que Daniel Farioli faisait “Because” were written in powder. Angel, Daniel Farioli
souvent, il invitait des gens à parcourir son Date Date 1976
terrain, les promenait dans la nature et ponctuait Dominique Angel had asked Daniel Farioli to As years went by, Daniel Farioli executed this Lieu Place Atelier de Daniel
la visite par une ou des performances. let students from the Villa Arson visit his work action many times. Farioli, Nice
Il considère d’ailleurs la nature comme une space and to propose them a performance. Partial retranscription of a conversation Contexte Background l’atelier de
performance en soi. It was something Daniel Farioli used to do with Daniel Farioli, 2012 Daniel Farioli était un morceau de
Dans ce cas, la balade se terminait par la mise often, he invited people to wander on his campagne d’une quinzaine d’hectares.
à feu de l’écriture des deux panneaux blancs land, walked them through nature and This part of countryside of
sur lesquels étaient écrits à la poudre à fusil concluded by a performance. DSSUR[LPDWHO\ºIWHHQKHFWDUHV
« Pourquoi » et « Parce que ». constituted Daniel Farioli’s studio.
- 42 -
À LA C A M P A G N E, V I L L A G E I N T H E C O UN T R Y S I DE, V I L L A G E
Jean-Claude Bussi
[Beuil été 81]
[Beuil summer of 81]
Ardoise N°65 – CRIA instigateur de Théâtre Exposé et Célébral :
Beuil été 81 « Il y a en chacun de nous un point de
« inauguration » de la semaine CRIA résistance à l’aliénation ».
Donc du 1er au 9 Août, une équipe d’une En général les performances des plasticiens
douzaine de créateurs sera à Beuil (petit village modernes veulent toujours s’inscrire dans
du Haut Pays Niçois) plus les participants de une « historicisation » de l’art contemporain,
dernière minute pour mener cette semaine fantasmée depuis que Duchamp en a
de création. L’expérience se présente bien déclenché le processus (ça c’est mon
et sera certainement très riche – bien que le opinion...). Les performances sont donc
Parc National du Mercantour semble vouloir largement photographiées, filmées, datées,
retirer sa subvention au dernier moment mises en catalogue pour figurer dans le
(sans commentaire !). cursus et le book de l’artiste.
Comme l’an passé créer une fête, où se
mêle le spectacle et la vie quotidienne, liée Rien de tout cela dans nos tentatives. Elles
au site, à la population, l’architecture, la vie furent réalisées « à mains nues », dans
locale... mélange harmonieux de familier et une dynamique d’improvisation toujours
d’ésotérique. proche du chaos, sorte de free jazz théâtral,
Voici l’avant-programme (soulignées, les gouvernées par la seule introspection des
manifestations publiques « annoncées ») acteurs, par ailleurs parfaitement en sécurité
- Samedi, soir, arrivée sur les lieux. Concert par dans la compagnie des subjectivités réunies
un orchestre allemand (rien à voir avec nous) dans ces circonstances. -6 PM a theatrical “inauguration” by the mayor the Théâtre Exposé and Célébral: “There
- Dimanche, 12h rendez-vous pour l’équipe, of the week, with photographs taken etc. is something inside each one of us which
préparation de la place pour première Critères de base : entre 6 et 12 intervenants -9:30 PM screening of last summer’s pictures resists alienation”.
intervention : « juxtaposés » dans le même espace de jeu, -Monday 9 PM music below the villagers’
18h « inauguration » (théâtralisée) par le chaque intervenant est cloisonné dans son windows (us, and the A.M.E. trio plus Yves) Generally performances by modern
maire de la semaine, avec photos etc. propre imaginaire avec lequel il dialogue en Earlier in the day, beginning of: creative work visual artists strive to belong to a history
21h30 projection des photos de l’été dernier agissant des situations. with the children, theatrical photography, of contemporary art, which has been a
- Lundi, 21h musique sous les fenêtres des characters. fantasy ever since Duchamp initiated the
villageois (nous, plus trio A.M.E., plus Yves) Le Théâtre Exposé est en intérieur, il a une -Monday/Tuesday/Wednesday, Célébral II on process (this is my opinion...). Therefore
dans la journée début de : création avec les durée limitée. the Beuil mountain. I suggest continuing last performances are often photographed,
enfants, photo théâtralisée, personnages. summer’s research, which is: the birth of a filmed, dated, included in catalogs in order
- Lundi Mardi Mercredi, Célébral II sur la Le Célébral est en extérieur, il peut durer celebration in the middle of nature. This time to appear in the artist’s curriculum and in
montagne de Beuil. Je propose la poursuite de entre 3h et 2 journées. participants will have three days to enjoy the his/her book.
la recherche amorcée l’été dernier, à savoir : place and to leave “traces” of their passage.
naissance d’une fête dans la nature. Cette Les interactions entre intervenants ne sont -Thursday 9 PM the CRIA jam session, Our attempts included none of this. They
fois-ci les participants auront trois jours pour pas recommandées. which means that we show each other were produced with “bare hands”, in an
apprécier le lieu et « tracer » leur passage. what we have discovered: pictures, sounds, improvisational spirit always akin to chaos,
- Jeudi, 21h le Bœuf du CRIA c’est-à-dire nous En général la progression dramatique est characters etc. We show our report on the a sort of theatrical free jazz, directed only
nous montrons les éléments que nous avons muette, sans texte, bâtie autour d’objets, Célébral II (or on Friday). by the introspection of the actors, and
découverts : images, sons, personnages etc. de costumes, de mises en situation, -Saturday 9 PM the party. A theatrical ball, completely safe in the company of the
nous projetons (ou le vendredi) le reportage d’événements corporels, posturaux ; la we dance, and look on... Sunday noon, various subjectivities which the context
sur le Célébral II. référence essentielle est cependant plus lunch with...? brought together.
- Samedi, 21h La Fête. Bal théâtralisé, on danse, théâtrale que plastique. En ce sans le This event in Beuil should enable the CRIA
on regarde... Dimanche 12h, repas avec...? happening des années 1960 en est une to balance its budget. It will be hard, but... in Basic criteria:
Cette intervention à Beuil devrait correspondre référence, la provocation publique en moins. September we should be able to return to a Between 6 and 12 executants “juxtaposed “in
au rétablissement financier du CRIA. Ça aura Le vocabulaire, les figures et styles, et healthy situation: poor, but without debts! When the same action space, each executant being
été dur, mais... En septembre nous devrions l’imagerie en sont plutôt archaïsantes, et les will the authorities understand that we are the closed off inside his/her own imagination and
retrouver, en principe une situation saine : signes de la modernité absents. Des sortes cultural organization of the future?? Anyway. conversing with it and acting out situations.
pauvre, mais sans dettes ! Quand les pouvoirs de rituels en cours de bricolage, et qui ne Reminder: the educational subsidy should the Théâtre Exposé is indoors, and lasts a
publics comprendront-ils que nous sommes verront pas leur conclusion. come in soon, Anne Lacour has the check limited time.
la structure culturelle de l’avenir ?? Enfin. to reimburse our expenses. The Ministry of
Rappel : La Subvention Éducation ne saurait Ce qui est visé c’est une exposition culture is finally giving the CRIA a subsidy: the Célébral is outdoors, and can last
tarder, Anne Lacour a le chèque pour les expressive de soi, généralement en dehors 30 000 Francs. The season 1981/1982 will anywhere from three hours to two days.
remboursements de frais. Le Ministère de de tout public. begin by a series of meetings and reflections
la Culture attribue enfin une subvention au (amongst ourselves). Inter-acting between the executants is not
CRIA : 30 000 F. La saison 81/82 s’amorcera On peut citer ici J.-C. Bussi : « Dans sa geste all my best to all recommended.
par une suite de rencontres et de réflexions face au soleil, il expose les mouvements de
(entre nous). sa pensée dans l’univers microscopique qu’il Jean-Claude Bussi The dramatic progression is usually silent,
Amitiés à tous a établi. » without a text, based on the objects,
Jean-Claude Bussi Beuil 1981 – CRIA costumes, situations, corporal and postural
Plusieurs actions de ce type ont été réalisées Events: At first our series of events will seem events; the main reference however is
Beuil 1981 – CRIA entre 1978 et 1983 ; en voici la liste : to be “dispersed”, but not only will they be theatrical rather than visual. The 1960s
Activités : on aura donc une série d’actions investigating the creative experience, they happening is a reference, stripped of its
apparaissant initialement comme Théâtre Exposé MJC Gorbella 1978 will also be contributing to the coherence of provocative aspect.
« éclatées », mais qui concourent, tout en Masques Valbonne chez Émile de la Tour 1979 the group and to the integration of outside
approfondissant l’expérience créatrice, à Les Valises Sainte Marguerite Nice 1979 individuals to the event itself, and to the The vocabulary, the figures and styles, as well
rassembler le groupe et intégrer à l’activité Les Objets de la Félicité Montagne de Beuil establishment of a stronger relation with the as the imagery, are a bit archaic, and there
même quelques individus extérieurs, à établir 1980 “village audience” more efficiently than an are no signs of modernity. Like slapdash
avec le « public-village » une relation plus Interventions (sans titre) Village de Beuil 1981 occasional entertainment would. rituals more or less thrown together, never
forte que celle du divertissement passager. Célébral Forêt de la Sanguinière Esteng 1982 Examples of events: to be completed.
Soit des interventions : Célébral Mont Agel 1983 -events in houses, courtyards, alleyways
- d’animation de maisons, cours, ruelles [texte rédigé en 2012, NDLR] -working on colors, architecture, legends The goal is an expressive self exhibition,
- travail sur les couleurs, l’architecture, les and history usually without an audience.
légendes et l’histoire Philippe Chartron -late afternoon mini celebrations Here one might quote J.-C. Bussi: “In this
- les mini-fêtes en fin d’après-midi -on site shows, in the village epic poem facing the sun, he is exhibiting the
- spectacles « dans le site », au village Slate No.65 – CRIA -working outside the village (contributions movements of his thoughts in a microscopic
- travail à l’extérieur du village (interventions Beuil summer of 81 by visual artists in the context of a universe that he himself has established.”
de plasticiens dans la « reprise en compte “inauguration” of the CRIA week “reappropriation of a site” –Célébral II
d’un site » – Le Célébral II -contacting neighboring villages for Several events in this style were produced
- prises de contact « d’information » avec So from August 1 to August 9, a dozen information between 1978 and 1983; here is the list:
des agglomérations voisines artists will be in Beuil (a small village in the -contributing ideas - events concerning the
- participation à la réflexion – action à mountains above Nice), along with last study on “the role of the walls” Théâtre Exposé MJC Gorbella 1978
propos de l’étude sur « le rôle des murs » minute participants in order to put together Masques (Masks) Valbonne chez Émile de la
this week of artistic creation. The experiment Philippe Chartron Tour 1979
Philippe Chartron is off to a good start and will most certainly Les Valises (Suitcases) Sainte Marguerite Nice 1979
prove to be very rich even though the The Théâtre Exposé and Célébral are part of Les Objets de la Félicité (Objects of
Le Théâtre Exposé et Célébral sont une national Mercantour Park seems to want an important movement created around and Happiness) Beuil mountain 1980
partie d’un mouvement considérable qui to withdraw its financial support at the last by the CRIA (Center for Artistic Research and Interventions (sans titre) (Interventions
s’est créé autour de et par le CRIA (Centre de minute (no comment!). Interventions) in Nice approximately from (Untitled)) Beuil village 1981
Recherches et d’Intervention Artistiques) à Like last year we will create a celebration 1975 to 1985. Célébral Sanguinière Esteng forest 1982
Nice entre 1975 et 1985 approximativement. bringing together performances and daily Célébral Mont Agel 1983
life, in relation to the site, to the population, The CRIA produced an impressive number [Text written in 2012, Editor’s note]
La somme de spectacles, d’animations en the architecture, local life... a harmonious of shows and events in institutions (schools
institutions (scolaire et santé), ainsi que mix of the familiar and the esoteric. Below and hospitals), and participated in a great Philippe Chartron
participations à différents mouvements sociaux is an idea of the program (public events many social movements.
produite par le CRIA est impressionnante. that have been previously “announced” are Organisateur Producer Jean-Claude Bussi
underlined) We must remember that the social climate Date Date 01 août 1981 1981, august 01
On rappellera aussi que le climat social était -Arrival on Saturday evening. A concert by was rather favorable to this sort of creation. Lieu Place Beuil
plutôt favorable à ce type de création. Ces a German orchestra (nothing to do with us) These two types of creation were also
deux types de création s’inspirent aussi de -Sunday at noon meeting of the team, inspired by an idea expressed by J.-C.
l’idée de J.-C. Bussi, créateur du CRIA et preparing the place for the first event: Bussi, founder of the CRIA and creator of
- 43 -
Théâtre
Café-théâtre
Cinéma
Theater
Café-théâtre
Movie theater
- 44 -
T H É ÂT R E , C A F É -T HÉÂ T R E, C I N ÉM A T H EA T ER , C A F É- T H ÉÂ T R E, M O V I E T H EA T E R
Robert Bozzi, Robert Erébo For the duration of the exhibition Serge III
camped out with his tent in the hall of the
[Bottez-leur le cul à cette bande de cons] theater.
- 45 -
T H É ÂT R E , C A F É- T H ÉÂ T R E, C I N ÉM A T H EA T ER , C A F É- T H ÉÂ T R E, M O V I E THEA TER
Art Total, Ben, Groupe Fluxus History, advantages and drawbacks of the
trench. Tools, conception, practical guide
“The admiral is looking for a house to rent”
[Personne] Real estate slideshow and vanished villages
(broadcasting)/Cravan, Entropy, Wikipedia
[Nobody] (reading), Kulture (by stormy weather) News
of the literary, musical, artistic world of the
Fluxus et Art Total créent une pièce d’avant- time, off beat today, with a background of
garde où aucun spectateur n’est admis dans cannonading and as a debate Calling to
la salle. Tous les acteurs sont donc sur la arms (and all of it) (...)
scène face aux fauteuils vides, de 21h30 à
22h30. À la tombée du rideau les acteurs Guignol’s band
rejoignent les spectateurs dans le hall.
Exécutant Performer Guignol’s band
Fluxus and Art Total create an avant-garde Organisateur Producer Guignol’s band
work where no spectators are admitted Date Date 23 novembre 2008 2008,
in the room. All the actors are thus on the november 23
stage facing empty seats, from 9:30 to 10:30 Lieu Place Théâtre des oiseaux, Nice
PM. When the curtain falls the actors join the Durée Duration 1 soirée 1 evening
audience in the lobby. Contexte Background pour le festival
des Manké et le 90e anniversaire
Exécutants Performers Art Total, Date Date 16 juin 1966 1966, june 16 de l’armistice de 1918 The Manké
Ben, Groupe Fluxus Lieu Place L’Artistique, Nice festival and the 90th anniversary
Organisateurs Producers Art Total, Durée Duration 1 heure 1 hour of the 1918 armistice
Groupe Fluxus
- 46 -
T H É ÂT R E , C A F É -T HÉÂ T R E, C I N ÉM A T H EA T ER , C A F É- T H ÉÂ T R E, M O V I E T H EA T E R
Daniel Farioli, Gilbert Pedinielli ORLAN performed this act many times in
various contexts.
Date Date 1976
Lieu Place Théâtre Municipal, Nice
Contexte Background lors d’un concert
[Titre inconnu] The name of this series of performances, begun Fluxus During a Fluxus concert
[Title unknown]
[La date et le titre de cette performance sont
inconnus, NDLR] Thierry Vincent
Daniel Farioli et Gilbert Pedinielli, masqués, [What you see is what you get]
parodient des nationalistes corses et confrontent
deux principes directeurs à leurs œuvres : Gilbert [What you see is what you get]
Pedinielli apporte ses lances, conçues selon
les règles du nombre d’or. Daniel Farioli Thierry Vincent propose une pièce sonore
apporte le trapèze, élément géométrique dans l’esprit Fluxus. Il investit l’ensemble
récurent dans son travail. L’usage du du budget qui lui été dévolu, trop faible à
trapèze est pour Daniel Farioli une manière son sens, dans l’achat de tickets du jeu Le
de prendre le contre-pied de la civilisation Millionnaire qu’il distribue sur scène. Le
occidentale, basée sur le rectangle, et, concert consiste à gratter tous les tickets le
plus généralement, de s’extraire de nos plus fort possible, dans l’espoir que l’un d’eux
certitudes. Même les textes qu’il rédige ont soit un ticket gagnant.
une construction trapézoïdale.
Transcription partielle d’un entretien Thierry Vincent proposes a sound piece in
avec Daniel Farioli, 2012. the spirit Fluxus. He invests the totality of the
Daniel Farioli uses the trapezoid as a budget that was granted to him, too small in
counterpoint to the rectangle of western his opinion, in the purchase of tickets of the
[The date and title of this performance are civilization, and more generally, as a means of lottery game Le Millionnaire he distributes on
unknown, NDLR] breaking us away from our presuppositions. stage. The concert consists in scratching all
Even the texts he writes have a trapezoidal the tickets as loudly as possible, in the hope
Daniel Farioli and Gilbert Pedinielli, wearing construction. that one of them be a winning ticket.
masks, parody Corsican nationalists while Partial transcription of an interview
opposing two leading principles in their work: with Daniel Farioli, 2012. Exécutants Performers Pierre Le
Gilbert Pedinielli brings his lances, designed Pillouër, Thierry Vincent
according to the golden mean. Daniel Farioli Date Date 1993
brings the trapezoid, a recurring geometric Exécutants Performers Daniel Lieu Place Théâtre de Nice
element in his work. Farioli, Gilbert Pedinielli Contexte Background lors du festival
Lieu Place L’Artistique, Nice MANCA During the MANCA festival
- 47 -
T H É ÂT R E , C A F É- T H ÉÂ T R E, C I N ÉM A T H EA T ER , C A F É- T H ÉÂ T R E, M O V I E THEA TER
Ben nous a invités à jouer Coléoptères and Une fois les gymnastes nous ont demandé Riviera. Bernard was in Valescure and I us. I believe that Ben made a presentation of
Co lorsque nous étions en vacances sur la de faire les exercices à leur place. Nous nous had unknowingly rented Marie Raymond’s our action. But nothing else. Gysin, Dufrêne,
Côte d’Azur. Bernard était à Valescure et moi en sommes sortis pas trop mal. À Nice ils apartment (Yves Klein’s mother) in Nice. Rotella, Chopin and Lemaître were not there.
j’avais loué sans le savoir l’appartement de n’étaient pas là. Il n’y avait que nous. Je crois Coléoptères and Co was written by Bernard I am certain of that. I no longer remember if
Marie Raymond (la mère d’Yves Klein) à Nice. me souvenir que Ben a fait une présentation as an allusion to my passion for entomology. anyone read their texts.
Coléoptères and Co a été écrit par Bernard en de notre action. Mais rien de plus. Gysin, The action consisted in three simultaneous
clin d’oeil à ma passion pour l’entomologie. Dufrêne, Rotella, Chopin et Lemaître n’étaient moments. I was drawing insects on a Paris on March 30, 2012
L’action était composée de trois moments pas là. J’en suis certain. Je ne me souviens plus paperboard, Bernard said texts while two
simultanés. Je dessinais des insectes sur un si quelqu’un a lu leurs textes. firefighters/gymnasts exercised on stage. A Paul-Armand Gette
paper board, Bernard énonçait le texte tandis full publication of this work of art exists. It
que deux pompiers/gymnastes faisaient des Paris le 30 mars 2012 should be asked to Bernard. Henri Chopin’s Exécutants Performers Paul-Armand
exercices sur scène. Il existe une publication magazine Où also published a text. The Gette, Bernard Heidsieck
entière sur cette œuvre. Il faut la demander Paul-Armand Gette action was performed many times in France Organisateur Producer Ben
à Bernard. La revue Où d’Henri Chopin a and elsewhere. Once the gymnasts asked Date Date 25 août 1966, 20h30 1966,
également publié un texte. L’action a été jouée Ben invited us to play Coléoptères and us to do the workout in their stead. We august 25, 08:30 pm
de nombreuses fois en France et ailleurs. Co when we were on vacation on the managed fairly well. In Nice there was only Lieu Place le Théâtre de Poche
- 48 -
T H É ÂT R E , C A F É -T HÉÂ T R E, C I N ÉM A T H EA T ER , C A F É- T H ÉÂ T R E, M O V I E T H EA T E R
Ben
[Un litre de pommard]
[A liter of pommard]
Arriver sur scène et boire un litre de Arrive on stage and drink a liter of Pommard
Pommard 1972. Voir ce qui se passe. Cette 1972. See what happens. This play I directed
pièce que j’ai réalisée au Théâtre de Nice lors at the Théâtre de Nice during the first Mardi
du premier Mardi de la création réclame des de la création calls for explanation: I have
éclaircissements : j’ai trois choses à dire à three things to say about it:
son propos :
1 Having drunk and drinking having quickly
1 Ayant bu et la boisson m’étant vite monté gone to my head the day after upon waking
à la tête le lendemain au réveil je ne me I no longer remembered some things I had
souvenais plus du tout de certaines choses said to my entourage.
que j’avais dites ou faites envers mon This loss of control – which I should have
entourage. expected, I did not like it.
Cette perte de contrôle – auquel j’aurai dû Having as a principle, in my everyday life, to
m’attendre, je ne l’ai pas aimé. be responsible for my words.
Ayant pour principe, dans ma vie de tous les
jours, d’être responsable des mes paroles. 2 These personal considerations are not
2 Ces considérations personnelles ne taken into consideration at all for me on the
rentrent pas du tout en compte pour moi value of the play in the scope of research for
sur la valeur de la pièce dans le cadre de la new theater, where I find it positive because
recherche du nouveau dans le théâtre, où je a successful example of the border art/life.
la trouve positive car un exemple réussi de la 3 I had planned that the les Mardi de
frontière art/vie. la création would be a place where we
3 J’avais prévu que les Mardi de la création would try things out and not a place of
seraient un lieu où l’on essaierait des choses consecration. My play as an experiment
et non un lieu de consécration. Ma pièce en entered this scope.
tant qu’expérience rentrait dans ce cadre.
Among the reaction received after this play
Parmi les réactions reçues après cette pièce here is one, Goalec’s.
en voilà une, celle de Goalec.
Goalec: “It is above all the Mardis de
Goalec : « C’est avant tout les Mardis de la recreation (Recreation Tuesdays), a
la récréation, soirée infantile pour grande childish evening for a grown up. Ben has
personne. Ben s’est encore une fois trompé again mistaken the target. He should have
de cible. Il aurait dû organiser une matinée organized a children matinee, with snack and
enfantine, avec goûter et flon-flon. Il est hoopla. He can be excused, his marketing
excusable son service marketing étant en service being on strike. We were served an
grève. Nous avons eu droit à une histoire unpalatable story from the star undergoing
imbuvable de la vedette en retour d’âge a change of life putting on airs on the
avec simagrées au micro et confidences microphone and dubious confidences. A
douteuses. Un cinéma qui ne fait plus rire, show that no longer makes us laugh, light
aux antipodes de la création. » years away from creation.”
Ben Ben
Ben
[Réalité]
[Reality]
Le Théâtre Total convie les spectateurs à
20h30 à assister à Réalité, « le seul spectacle
contenant un langage théâtral nouveau : le
happening zen » selon l’affiche. Plusieurs
partitions fluxus seront exécutées dont
Compter d’Emett Williams, 566 de La Monte
Young, Baudruche de Ben : une grande
baudruche gonflée au fur et à mesure sur la
scène, passe de main en main dans le public
pour qu’il joue avec. C’est la première fois
que cela se fait en France.
- 49 -
Rue
Street
- 50 -
R UE S T R EET
Olivier Garcin
coming up Jean Médecin Avenue. We will [Autoportraits téléphoniques NY] Exécutant Performer Ruy Blas
talk about the art situation in Nice. Organisateur Producer Ruy Blas
[NY telephone self-portraits] Date Date 1998
Ruy Blas Lieu Place Nice
Dernière action de ses mises en relation
Exécutant Performer Ruy Blas téléphonique entre des cabines niçoises et
Organisateur Producer Ruy Blas New Yorkaises. Ruy Blas appelle des cabines
Date Date 22 octobre 1977, 08h00 téléphoniques de la 5ème avenue à New
1977, october 22, 08:00 am York et demande au passant curieux qui aura
Lieu Place Avenue Jean Médecin,
banc n° 6 côté pair en remontant
l’avenue, Nice
décroché de se décrire.
Annie Vautier
Durée Duration 12 heures 12 hours
[Pour Knizak]
[For Knizak]
- 51 -
R UE S T R EET
Pierre Pinoncelli
[Mes funérailles ou suite des copulations d’un chinois à vence]
[My funeral, or sequal to the copulations of a strainer in vence]
Alain Arias-Misson, vêtu d’un costume et Alain Arias-Misson, dressed in a costume and
d’un chapeau melon, dispose treize chaises a derby hat, arranges thirteen chairs on the
sur le trottoir de l’autre côté de la rue face sidewalk on the other side of the Depardieu
à la galerie Depardieu située à l’époque à gallery then located a few hundred meters
quelques centaines de mètres du Musée away from the Musée d’Art Moderne et
d’art moderne et contemporain de Nice Contemporain of Nice (MAMAC). He acts
(MAMAC). Il met en acte son Public Poem out his Public Poem by making his set
en faisant avancer progressivement son progressively move forward – on each
dispositif - à chaque pause il s’assoit dans pause he sits down on each of the thirteen
chacune des treize chaises d’où il salue chairs from where he silently bows to the
silencieusement le public de la rue en levant audience on the street by rising his derby hat
son chapeau boule - jusqu’au Musée et – up to the Museum and finally across the
enfin en travers de la rue bloquant ainsi la street thus blocking the traffic, he bows to it
circulation, qu’il salue en un final agité. in a hectic finale.
- 52 -
R UE S T R EET
Anna Byskov L’appellation de cette série d’actions, The name of this series of performances,
commencée à la fin des années 1960, begun in the late 1960s, insists on the
insiste sur le mot « Rage », celle de l’artiste word “Rage,” that of the artist who refuses
qui refuse de jouer le rôle qu’on veut lui to play the role people want to impose on
imposer. A l’aide de l’ORLAN-corps, nouvelle her. Using the ORLAN-body, a new unit of
unité de mesure, ORLAN évalue la longueur measurement, ORLAN measures the length
et la largeur de la rue en laissant des traces and width of the street by leaving chalk
de craie sur le trottoir. Elle reprend ainsi à marks on the sidewalk. In this way, she
son compte la théorie de Protagoras selon incorporates Protagoras’s statement that
laquelle « l’homme est la mesure de toute “man is the measure of all things.”
chose ».
The acts performed during MesuRages
Les gestes effectués pendant les d’institutions et de rues are provocations
« MesuRages d’institutions et de rues » regarding our relationship to urban spaces
sont autant de provocations quant à notre and the place we occupy in them: “Are
rapport à l’espace urbain et à la place qu’on modern cities made to our measurement?
La Fanfare is a video installation with a y occupe : « Les villes modernes sont-elles Does the street belong to us bodily?” asks
performance that brings together the city, à notre mesure ? La rue nous appartient-elle ORLAN. It is saying that the relationship Série Serie Action ORLAN-corps,
an action and a character inspired by my corporellement ? » interroge ORLAN. Il s’agit between space and body is fundamental, MesuRage d’institutions et de rues
own person. I walk and interfere in the de dire que la relation entre l’espace et le that the body is an incomparable instrument ORLAN-body performance, institution
quotidian of this urban space by playing a corps et fondamentale, que ce dernier est of perception and familiarity, and yet it is and street MesuRage
poorly gifted fife player, who plays alone a un instrument incomparable de perception neglected. At the same time, ORLAN, as a Exécutant Performer ORLAN
partition designed for a band’s high-pitched et de connaissance, qui est pourtant négligé. woman artist, indirectly evokes the tasks Organisateur Producer ORLAN
fifes. By playing this partition individually, a Dans le même temps, ORLAN, en tant que (laundry, sewing...) that are traditionally Date Date 1978
play on silence is set since the rest of the femme artiste, évoque indirectement des reserved for women in order to keep them Lieu Place rue Chateaubriand, Nice
band is absent. tâches (lessive, couture...) traditionnellement subjugated. Contexte Background lors des Mardi
réservées à la femme pour mieux les piétiner. de la création
The video installation gathers several
sequences on screens that are face to face
or in line to suggest a communication that
fails in the manner of a parapraxis. The result
leads, on a sonic level, to a kind of hubbub. Olivier Garcin Ben
Anna Byskov [Papiers peints de rue]
Exécutant Performer Anna Byskov [Street wallpaper] [Pour X]
Organisateur Producer Anna Byskov [For X]
Date Date 2005 Que ce passait-il à Nice ? Rien ! Si ce n’est le
Lieu Place Nice théâtre de Nice de Gabriel Monet et Ben. Être Voici la consigne pour cet évènement
ensemble, à nouveau et à part. Lors d’une happening de rue : « Pour X, dans l’après-
réunion, par nature houleuse (que faire ???!!!) midi, à certains carrefours de la ville des
il a été décidé collectivement de mettre en exécutants seront assis, yeux, bouches
- 53 -
R UE S T R EET
- 54 -
R UE S T R EET
Stanley Brouwn
[Sans titre]
[Untitled]
« Nous l’avions invité dans une manifestation “We had invited him for an event called Sous
qui s’appelait Sous le soleil en 1988. Stanley le soleil (Under the Sun) in 1988. Stanley had
était venu et sa participation consistait à quitter come and his participation consisted in leaving
la Villa Arson le matin (donc à quitter le lieu de the Villa Arson in the morning (thus leaving the
l’exposition), à marcher en ville et, à un endroit place of the exhibition), walk around town,
précis, à déterminer qu’il allait compter ses pas, à and, in a specific place, determine that he
revenir et à rendre un constat de cette situation. was going to count his steps, return and give
Nous l’avons invité pour cela, nous l’avons payé a report on this situation. We invited him for
pour cela et il a accompli ce qui est simplement this, we paid him for this and he accomplished
la poursuite absolument non spéculative de what is simply the absolutely non-speculative
la réitération de ce geste quotidien. Il ne flâne pursuit of reiteration of this daily gesture. He
pas comme les surréalistes, il ne dérive pas does not wander like the surrealists, he does
comme les situationnistes ; c’est une sorte not drift like the situationists: it is a sort of
d’hygiène sans santé, de gymnastique sans hygiene without health, of gymnastic without
An independent event (without any autre finalité qu’elle-même et que la rigueur de any other finality than itself and the rigor of its
authorizations). sa comptabilité ». accounting”. Exécutant Performer Stanley Brouwn
Date Date 15 juillet 1988 1988, july 15
A week before the screening, posting Christian Bernard Christian Bernard Lieu Place Nice
and gabbing, all around the port area, of Art, crise des simulacres, réalité de la crise, Art, crise des simulacres, réalité de la crise, Contexte Background lors d’une
the attached poster [See the documents in L’Art en temps de crise, 1994, p. 131 et passim. in L’Art en temps de crise, 1994, p. 131 et passim. résidence de l’artiste à la Villa Arson
associated with this performance, Editor’s
note]. Two days before and the day before,
a drive in the car to announce the screening
with a megaphone, specifying to the people
to bring their chairs down to make a street
“movie theater” room. On the day, a double
screening with a gab articulated around the
Gilbert Caty
neoliberalism campion dau mònde (world [UMB (Union Mondiale Bananière)]
champion). The last part of the performance
was made by maintaining, until the end, the [UMB (Banana World Union)]
screening despite the intervention of the
police forces. Sous l’égide de Gilbert Caty, président Bananière) in the premises of the Galerie
de la Fondation René d’Azur, création du Zervudacki. Place of meeting and debate on
With the technical help of Xavier Vaugien and bureau politique de l’UMB (Union Mondiale the liberation of banana in the world. Street
the set by Brigitte Mathis and Anne-Sophie Bananière) dans les locaux de la Galerie demonstration with cardboard banners and
Rousselot. Zervudacki. Lieu de réunion et de débat sur slogans; with friends and strangers, passers-
la libération de la banane dans le monde. by (approximately a dozen according to the
Political context: Manifestation de rue avec banderoles en police, and a good hundred according to the
Reappropriation of the public space, safety- carton et slogans, avec des amis et des organizers). With the (surprise) participation
consumerist anti-confinement of the Riviera inconnus, des passants (environ une dizaine of Mayor Jacques Peyrat and thus, under
and contemporary urban kind. d’après la police, une bonne centaine d’après police protection.
les organisateurs). Avec la participation
Thierry Lagalla (surprise) du maire Jacques Peyrat et sous la Episode of the Adventures of René d’Azur
protection, du coup, de la police. (Roger Joly).
Exécutants Performers Loïc Gilbert Caty
Connanski, Thierry Lagalla Episode des Aventures de René d’Azur
Organisateurs Producers Lo Peolh (Roger Joly). Série Serie Les aventures de René
Cinéma, Zou Mai d’Azur The aventures of René d’Azur Lieu Place Galerie Zervudacki, local
Date Date juillet 2001 2001, july Gilbert Caty Exécutants Performers Gilbert Caty, de l’UMB et dans la rue, Nice
Lieu Place Rue Pacho/Rue Fodéré, Jacques Peyrat Durée Duration 4 heures 4 hours
quartier du port, Nice Under the wing of Gilbert Caty, the President Organisateur Producer Fondation René Contexte Background Nuit des
Durée Duration 60 minutes 60 minutes of the Fondation René d’Azur, creation of a d’Azur galeries Nuit des galeries
political bureau of the UMB (Union Mondiale Date Date 08 juin 2006 2006, june 08
- 55 -
Équipement culturel et sportif
Cultural complex, sports complex
- 56 -
É QU I P E ME N T C U LT UR EL ET S P O R T I F C UL T UR A L C O M P L EX , S P O R T S C O M P L EX
Dominique Angel,
Jean-Michel Bossini,
Raoul Hébréard
[Archaic games II]
[Archaic games II]
Cette série de performances proposait des
installations multimédia, c’est-à-dire objets,
sculptures, vidéo, musique, matériau etc. For the precise description of this series of
qui étaient conceptualisées par chacun des performances, it is best to see the existing
membres présents lors de la réalisation. documents (videos and photographs) because
Pour nous il s’agissait de prolonger le travail many actions were conducted simultaneously.
d’exposition par des actes éphémères
transformant l’installation du départ en une Série Serie Archaïc Games Archaic Games
nouvelle. Chaque performeur décidait de ses Exécutants Performers Dominique
actions et ensuite dans la construction de celle- Angel, Jean-Michel Bossini, Raoul
ci nous nous donnions simplement des points Hébréard, Josée Sicard
de rencontre et une unité de temps. Cette Organisateurs Producers CALIBRE 33 is it
succession d’évènements pouvait être laissée art ?, C.R.A.P., Production du Comité
sur place comme une nouvelle installation entreprise Pechiney Ugine Kulhman
quand le cadre de la manifestation le permettait. Date Date octobre 1982 1982, october
Pour la description particulière de cette série Lieu Place P.C.U.K. La Gaillarde,
de performances, il vaut mieux se reporter Les Issambres du Var
aux documents (vidéo et photographiques) Durée Duration 90 minutes 90 minutes
existants car il y avait des actions en grand
nombre et dans le même laps de temps. Série Serie Archaïc Games Archaic Games
Exécutants Performers Dominique Angel,
This series of performances included Jean-Michel Bossini, Raoul Hébréard
multimedia installations, objects, sculptures, Organisateurs Producers CALIBRE 33 is it
videos, music, materials etc. conceptualized art ?, C.R.A.P., Production du Comité
by each member present. For us the idea entreprise Pechiney Ugine Kulhman
was to prolong the work of the exhibition by Date Date 27 mai 1983 1983, may 27
ephemeral actions transforming the original Lieu Place P.C.U.K. La Gaillarde,
installation into a new one. Each performer Les Issambres, Roquebrune-sur-Argens
decided what his or her actions would be, and Durée Duration 90 minutes 90 minutes
then while we were putting them together we Contexte Background En relation avec
simply gave each other meeting points and a l’exposition Archaïc Games chez
time unit. This succession of events could be Calibre 33 is it art ? in relation
Serge III lave et repasse le drapeau français Exécutant Performer Serge III left in place like a new installation whenever with the exhibition Archaic Games
en public. À l’origine son action devait Date Date août 1973 1973, august the context of the manifestation allowed for it. at Calibre 33 is it art?
être réalisée dans la piscine municipale, Lieu Place MJC Grasse Altitude 500,
l’interdiction des autorités le contraint à Grasse
choisir un baquet d’eau. Contexte Background lors de la
C’est simple : je prends le micro à qui le President… Madam Secretary…” The entire L’intervieweur : « - 1re question », sans plus
tient, qu’il le veuille ou non puisque c’est political staff is listed, one by one, a role given de précision.
à moi la parole… Sous les projecteurs, straight into the face of each member of the L’interviewé répond ce qui pourrait correspondre
comme un officiel, je m’adresse à chacun audience, up to Mr. Secretary. I bow slowly as dans son imagination à une « 1re question ». Ceci
individuellement : « M. le Président…M. le I say “thank you.” Applause. continue jusqu’à la « question n°6 ».
Président…M. le Président…M. le Président…M. Puis elle lit un passage de son livre. At last, to conclude, the writer crunches the
le Président…M. le Président…M. le Président… We debate, they debate, who is the “leaderine”? Elle finit sur des questions complètement carrot-mike.
Mme la Présidente…Mme la Présidente… Mme It’s simple: I am. It’s a delight in connivances, absurdes (« Thé ou café ? », « Mer ou Outlines were developed between Sophie
la Présidente…Mme la Chancelière….etc., tout competences, compliments, and complicities. montagne ? » « Pourquoi ? »). and Eve and a great deal depends on direct
le personnel politique est passé en revue, Enfin, en conclusion, l’écrivain croque le improvisation.
un à un, une fonction attribuée droit dans From the macrocosm to the microcosm, the micro-carotte.
les yeux à chacun dans le public…jusqu’à M. collective suffers. So? Les grandes lignes ont été élaborées entre Sophie Taam
le Conseiller… » je me courbe lentement en Olivier Garcin Sophie et Eve et une grande partie est du
prononçant « merci » : ovation du public. ressort de l’improvisation directe.
Séries Series gestes actions Exécutants Performers Eve Lafarge,
On se débat, ça débat, qui « leaderine » ? c’est action gestures poétique politique Sophie Taam Sophie Taam
simple : JE. C’est un délice de connivences, political poetics Organisateurs Producers Louis Dollé,
de compétences, de compliments et de Exécutant Performer Olivier Garcin This is a fake interview with a writer staged Les éditions incognito
complicités diverses. Organisateurs Producers Gilbert Baud, on the occasion of the release of his book. Date Date 22 avril 2011 2011, april 22
Jean-Paul Ducarteron, Jonathan Literary parody of the real interviews where Lieu Place L’orange bleue, Nice
Du macrocosme au microcosme le collectif Hecht, stArt most of the time, unskilled interviewers have Durée Duration 30 minutes 30 minutes
souffre. Alors ? Date Date 04 oct. 2008 2008, oct. 04 not read the book. A carrot is a microphone. Contexte Background pour le
Olivier Garcin Lieu Place Bibliothèque Louis The interviewer asks questions unformulated lancement du livre de Sophie
Nucéra, Nice which first unsettle the writer. Taam Archéologie d’une faille
It’s simple: I take the microphone from Durée Duration 2 minutes 2 minutes the launching of Sophie Taam’s
whoever’s holding it, whether he wants to hand Contexte Background Spectacle de Interviewer: “- first question,” without elaborating. book Archéologie d’une faille
it over or not, because it’s my turn to speak… O±DVVRFLDWLRQ&RQ»X[XVShow by the The interviewee answers to what, in his (Archaeology of a crack)
Under the spot lights, like an official, I address DVVRFLDWLRQ&RQ»X[XV imagination, could correspond to a “first question”.
each guest individually: “Mr. President… Mr. Date Date 05 oct. 2008 2008, oct. 05 This continues until the “question No. 6.”
President… Mr. President… Mr. President… Mr. Lieu Place Médiathèque de Carros, Carros Then she reads an excerpt from her book.
President… Mr. President… Mr. President… Durée Duration 2 minutes 2 minutes She ends with completely absurd questions
Madam President… Madam President… Madam (“Tea or coffee?”, “Sea or mountain? ‘” Why “).
- 57 -
É QU I P E ME N T C UL T UR EL ET S P O R T I F C UL T UR A L C O M P L EX , S P O R T S C OM PLEX
Elisabeth Morcellet
[Avis de recherche]
[Wanted]
Préparation : Plusieurs performances dans
la même soirée et dans la même salle de
spectacle. Le public est installé classiquement
dans des rangées de fauteuils rouges en
gradins. Sur scène, l’écran de cinéma sera
baissé pour un fond blanc, intense. Une
chaise sera placée au centre. Un projecteur-
lumière, « poursuite », à gauche de la scène
pour éclairer le public ou moi. Un projecteur
diapos dans les gradins. Une cassette-son
enregistrée avec un texte personnel, en
régie. Enfin 5 affiches « avis de recherche »
collées aux 3 murs de la salle. Un assistant
avec gants blancs et appareil photo réflex,
caché derrière le rideau de scène apparaîtra
dès le début du lancement des diapos.
Preparation: several performers on the circle all around the body. The woman was
same evening and in the same room. The wearing a white dress made of square pieces
audience sat in the classic setup of tiered of cardboard, tied with strings from their four
rows of red seats. On stage, the lowered corners. With a decided provocative air, she
movie screen provided an intensely white was holding a pair of scissors. She walked
background. The chair was placed in the along the side of the stage. Her heels were
middle. A searchlight, on the left of the hitting the wooden floor. She stopped along
stage in order to throw light on the audience the line between herself and the audience,
or on me. A slide projector in the tiers. A station after station. Marks on the floor. Each
personal text recorded on a cassette tape, time she stopped, she cut one or several
in the production room. Lastly five “Wanted” pieces of cardboard from her”dress”. She
posters posted on the three walls of the coldly and deliberately chose strategic places
room. An assistant wearing white gloves in her dress where people’s gaze would rush in.
and with a reflex camera, hidden behind the First she cut out four squares. They opened a
stage curtain, supposed to appear as soon as frame around her genitals, then another frame
the slide projection started. for the breasts, then the side of the body, the
hip, the back... the “dress“ was getting smaller.
Action: the dark, the voice. The audience Before falling on the ground below the
was sitting in the rows. Lights were turned stage or being thrown into the audience, the
off. The soundtrack started. A voice read cardboard pieces from the “dress“ received an
the text to the people present. For nearly imprint. Her index picked up some makeup on
twelve minutes, first in total darkness, then her face: lipstick, powder, foundation cream...
with a projection of slides on the movie she only walked the length of the stage once,
screen, the same face seen from the front, from the left towards the right. The dress was
in profile and from the back; the audience in “tatters”. The last white cardboard pieces
est allumée. Aucune personne ne se risque à carrés seront découpés. Ils ouvrent un cadre was confronted to a civilized universe where were then ripped off by hand, the rest of the
rejoindre la scène pour la photo, ni « une par autour du sexe, puis un autre cadre pour artistic creation was controlled. An artist dress was quickly and nervously removed by
une » comme clamée dans la bande son, ni les seins, puis le côté du corps, la hanche, wanted for his obscene actions, harmful slipping it over her head.
en groupe. Face à cette « fiction de terreur » de dos… La « robe » diminue. Les cartes to morality, was “supposedly “present in
(quelque peu « ridicule »), face à cette de la « robe », avant de tomber au sol, en the room. The audience was invited to The escape. A nearly naked body exposed
longueur anti-spectaculaire, des réactions contrebas de la scène où, d’être lancé vers cooperate, to come up on stage for an to the gaze of the public. The high heeled
amusées du public répondent à l’écoute le public, reçoivent une empreinte. L’index identity check with photographs. The chair shoes hit the floor and walked towards the
(rires, toux, murmures). Pas de franche prélève sur le visage tout maquillage : rouge and the photographer, holding the camera chair. The woman took hold of her coat,
rigolade, non, une inquiétante étrangeté à lèvres, fard, fond de teint... La longueur de in his gloved hands, were waiting to carry covered her back. Immediately the search
demeure. Enfin le projecteur baisse la la scène ne sera ainsi parcourue qu’une seule out the “security instructions “. light was turned off. The “Venus with fur”
lumière. fois, de la gauche vers la droite. La robe est exited in the dark. Maybe some applause in
en « miettes ». Les derniers cartons blancs Soon the search light lighted the room, the audience...
À nouveau l’obscurité. seront alors arrachés avec les mains. Le reste sweeping over the faces in the audience. (…)
La présence. Un bruit de mouvement, des de la robe sera rapidement et nerveusement The lights in the theater were turned
talons se font entendre. Une silhouette vêtue retiré par la tête. on. No one risked going onstage to be No way out. As an artist, two choices remain
d’un manteau de fourrure noir monte sur photographed, either “one by one “as possible: what is feminine or feminism. War
scène, se dirige vers la chaise, dépose son La fuite. Corps presque nu sous les regards. specified in the soundtrack, either in a between the sexes or compromise? Ghetto
manteau sur le dossier. On distingue mal. Le Les chaussures à talons frappent et se group. In the audience confronted with this or opening? My action is solitary, non-
photographe commence à tourner autour dirigent vers la chaise. La femme attrape le “terror fiction“ (somewhat “ridiculous “), and partisan and collaborative. The “woman“
de la femme maintenant assise. Des flashs manteau, recouvre son dos. Le projecteur- this anti-spectacular duration, some amused issue remains without an answer. Danger
crèvent l’obscurité et révèlent brièvement la poursuite s’éteint aussitôt. La « Vénus à reactions occurred (laughing, coughing, zone. Whether the question is asked or not,
personne. Plusieurs prises. Le photographe la fourrure » part dans l’obscurité. Peut- whispering). No outright laughing, no, it remains an abyss of paradoxes, whatever
s’éclipse derrière la coulisse. être des applaudissements dans la salle de something uncanny remained. Finally the one’s opinion. It seems that everything still
spectacle... spotlight was lowered. Darkness again. remains to be done. No regrets!
Le grand jeu. La lumière de la poursuite est (…)
braquée sur la femme. Elle dessine un cercle Presence. Sounds of movement, of heels, Séries Series Féminité Feminity
hollywoodien et cerne le corps. La femme Pas d’échappatoire. En artiste, le genre serait were heard. A silhouette wearing a black Identité identity
est habillée d’une robe blanche faite de confronté à deux choix possibles : celui fur coat came onstage, walked towards the Exécutants Performers Elisabeth
carrés de carton, ficelés aux quatre coins. du féminin ou celui du féminisme. Guerre chair, put the coat on the back of the chair. Morcellet, Johan Elric Osanne
Décidée, l’air provoquant, elle tient une des sexes ou compromis ? Ghetto ou It was difficult to see. The photographer Organisateur Producer Elisabeth
paire de ciseaux. Elle longe le bord de la ouverture ? Ma démarche se voudra solitaire, started turning around the woman who was Morcellet
scène. Ses talons frappent le parquet. Elle va non partisane et collaborative. La question now sitting down. The lights from the flash Date Date 24 avril 1981, 21h00
s’arrêter sur la ligne frontale entre elle et le « femme » reste sans issue. Terrain miné. broke through the dark and briefly revealed 1981, april 24, 09:00 pm
public, station après station. Repères au sol. Posée ou non, elle demeure un gouffre de the person. Several takes. The photographer Lieu Place MJC Gorbella, Nice
À chaque pause, elle coupe une ou plusieurs paradoxes, toutes positions confondues. disappeared backstage. Durée Duration 20 minutes 20 minutes
cartes de sa « robe ». Elle choisit froidement Tout reste à faire, semble-t-il. Sans regrets ! Contexte Background lors de
dans son habit, l’endroit stratégique où va The whole works. The search light was upon l’exposition Murs libres during the
s’engouffrer le regard. Quatre premiers the woman. It formed a Hollywood like exhibition Murs libres (Empty Walls)
- 58 -
É QU I P E ME N T C U LT UR EL ET S P O R T I F C UL T UR A L C O M P L EX , S P O R T S C O M P L EX
Sophie Taam
[Ginger et Fred]
[Ginger and Fred]
Chorégraphie de Fred Astaire et Ginger Rogers Si les expérimentations précédentes ont été This phase was essentially turned “against”
librement adaptée sur une musique originale indispensables pour repousser les limites de something. It was necessary to expand the
d’un de leur film Top Hat. Cette performance, l’art, elles ont, à mon sens, atteint leur limite boundaries of art but it seems to me that
tout comme le film de Fellini, est une satire en tant que résultat. contemporary art has now reached a certain
du milieu glamoureux de Hollywood. Le Sophie Taam degree of maturity enabling it to receive my
partenaire de danse de Sophie Taam est un work. Just like the teenager who refuses
personnage en papier de Virginie Teurbane. A freely adapted Fred Astaire and Ginger rules, and then reinstates them once an
Au cours de la performance, le climat Rogers choreography using the original adult by personalizing them, I reintegrate
psychologique se dégrade progressivement music of their movie Top Hat. This rules into my work: those of language, of the
pour aboutir au meurtre du partenaire fictif. performance, like Fellini’s film, satirizes signifier.
the glamorous Hollywood lifestyle. Sophie
« Si l’on veut toucher un vaste public, disait Taam’s dance partner is a paper character I use language, just like Filliou, with an
Dick Higgins, il faut parler le langage de ce designed by Virginie Teurbane. During the emphasis put on the meaning of words
public. » Et de conclure que c’est alors la performance, the psychological climate rather than on their shape, and I use singing,
médiocrité qui gagne contre l’art, bien loin deteriorates progressively and leads to the with its strict vibrato rules and lyrical
que l’art l’emporte sur la médiocrité. murder of the fictitious partner. technique, for the sake of aesthetics.
If the previous experiments were needed to
Dans mes projets, je tente, modestement “If a wide audience is to be reached, push back the boundaries of art, they have,
- mais fermement – de montrer que cette according to Dick Higgins, one must speak in my opinion, reached their limit as a result.
fatalité n’en est pas une. Dans l’histoire de the language of that audience”. And then
l’art contemporain, Fluxus ou John Cage concluding that mediocrity wins against art, Sophie Taam
par exemple représente un stade que je far from being prevailed upon by art.
qualifierais d’adolescence. Ils ont repoussé Exécutant Performer Sophie Taam
les limites de l’expérimentation artistique et, With my projects, I modestly (but firmly) try Organisateur Producer no-made
dans le souci de briser les académismes, en to show that this fate is not a definitive one. Date Date 19 mai 2007 2007, may 19
rejetant systématiquement les conventions, In the history of contemporary art, Fluxus or Lieu Place MJC Picaud, Cannes
que ce soit du langage ou de la musique, atteint une certaine maturité apte à recevoir John Cage, for example, could represent a Durée Duration 4:19 minutes 4:19
l’art contemporain s’est éloigné encore mon travail. Comme l’adolescent qui refuse phase that I would qualify as an adolescent minutes
davantage du public non-initié, un peu en bloc les règles, puis les réintègre en les one. They pushed back the limits of artistic Contexte Background lors du
comme l’adolescent se révolte contre ses personnalisant en tant qu’adulte, je réintègre experimentation and, in order to break the vernissage de l’exposition Hors
parents pour trouver son identité. dans mon travail des règles : celles du academicism, by systematically rejecting Champ du collectif No-Made during
langage, du signifiant. J’utilise, comme Filliou, conventions, linguistic or musical ones alike, the opening of the exhibition Hors
Cette phase était essentiellement tournée le langage pour le sens des mots et non leur contemporary art has further moved away Champ of the No-Made collective
« contre » quelque chose. Elle était nécessaire forme, et j’utilise le chant avec ses règles très from non- initiated, ordinary audiences,
pour élargir les limites de l’art mais il me strictes du vibrato et la technique lyrique, much like a teenager rebels against his
semble que l’art contemporain a désormais dans un souci d’esthétisme. parents to find its identity.
- 59 -
É QU I P E ME N T C UL T UR EL ET S P O R T I F C UL T UR A L C O M P L EX , S P O R T S C OM PLEX
Jean-Claude Bussi Loin de tout ça, et après, que reste-t-il à la games and behavior. In this sense it is a moment of pure exhibitionism,
mémoire, quel est l’ailleurs entrevu ? L’imaginaire -Are we directly concerned by the universe that without perversity, when we let go and renounce,
de chacun, un tout petit morceau bien sûr. Le this display creates? without aggressiveness or provocation, sad or
petit théâtre intérieur, la mythologie personnelle happy, but not nasty, not desperate.
[Le théâtre exposé] sans grands noms ni hauts faits d’armes. Jean-Claude Bussi asked each character to work
[The expanded theater] separately, and then discover the works created In short, the beginning of the revelation of
Chacun de nous se voit et se revoit comme by the others at the MJC Gorbella on Saturday, our true character, cleared of social nuances,
Comme dans une galerie, « 12 personnages » un personnage symbolique de sa propre vie. Il February 18 at 7:30 PM (if there are too many unpleasantness, usages. One woman who
s’exposent. Cette recherche nous fera découvrir rehausse ses tics, ses manies, ses stéréotypes, spectators there will be another showing at 9:30 seemed so sure of herself looks really lost;
leurs univers personnel : notre univers ? son petit cartable de termes-clés avec lesquels la PM). another man who was so prudent completely lets
Parmi les intentions contenues dans cette plus grande partie de sa vie est organisée. go. Each tableau reveals a man or a woman that
expérience, nous pouvons citer : We are all isolated, each in turn becoming a is more true, if one can avoid misunderstandings
- comment jouer son propre personnage ? Tout cela n’est pas étriqué, c’est plutôt un spectator for the others. We feel a certain anxiety about this word. More real? Perhaps this theater,
- les choix opérés dans son univers personnel : condensé, structuré, homogène. Durant un in putting together our exhibits, but our interest being open to such an experimental device, to
les mots, les gestes, les objets... moment net, clair et précis, on est ce que l’on est, in what the others are doing makes it easier. Even such clearly defined characters, is very realistic,
- passage de la peinture à la peinture « animée », sans interactions là encore, en toute subjectivité. though we are separate, underneath we are all in imaginarily speaking.
jeu et comportement. solidarity.
- l’ensemble des exemples montrés, constituent- En ce sens c’est un moment d’exhibitionnisme And to conclude, let’s not forget how arbitrary
il un univers qui nous concerne directement ?... pur, sans perversité, plein d’abandon, de What was shown: a distant interpretation of these silhouettes are, how fragile the personal
Jean-Claude Bussi a fait travailler, séparément, renoncement, sans agressivité ni provocation, oneself, within the device suggested by Jean- imagination that we were able to express for a
chaque personnage qui découvrira à son tour les triste ou gai, mais pas méchant, pas désespéré. Claude. Such a device does not make the “me” privileged moment within a small group. Let’s not
travaux des autres présentés à la MJC Gorbella le of the person exhibiting unrealistic or theatrical, it forget to cultivate the inner garden where these
samedi 18 février à 19h30 (suivant le nombre de En somme, un début de révélation du caractère acts more like a catalyst or even like a trap. fantastical and useless characters are wandering,
spectateurs, séances supplémentaires à 21h30). profond, décrassé des nuances, des nuisances, let’s not forget to protect them, and every once
des usances sociales. L’une, si sûre d’elle, a l’air One always feels so much like talking about in a while during a propitious sunset, to listen to
Nous sommes tous isolés, nous sommes, à vraiment paumé ; l’autre si mesuré abandonne oneself, and then Jean-Claude suggests doing them. They have so much to say, but they are
tour de rôle, les voyeurs les uns des autres. On toute prudence. Dans chaque tableau il y a it, so there we are. The result is sometimes speaking to themselves.
a une certaine inquiétude à fournir sa prestation, un homme, une femme plus vrais, si l’on veut unexpected: we would like to be pathetic, and (September 1981)
mais elle est tempérée par l’intérêt de celles bien ne pas faire de faux sens sur ce mot. Plus in the end we are a bit funny. Something could
des autres. Bien que séparés, nous sommes réels ? Peut-être ce théâtre exposé au dispositif si be said about perception. We suggest something Philippe Chartron
souterrainement solidaires. expérimental, aux personnages si découpés, est and people see something else. One could
tout à fait réaliste, imaginairement parlant. measure the distance between the way we see The Théâtre Exposé
Ce qui était montré : une interprétation, à ourselves and how the others see us. Everyday
distance, de soi-même, avec ou dans un dispositif Et pour finir, ne pas oublier l’arbitraire de ces problem and tedious exercise, but that is precisely Towards the end of January or the beginning of
proposé par Jean-Claude. Le dispositif non pas silhouettes, la fragilité de cet imaginaire personnel, the issue raised by this sort of experience. February, I would like to do an experiment which
irréalise ou théâtralise le moi de « l’exposeur », exprimé dans un petit groupe durant un moment It seems to me that the idea of the Théâtre would be somewhat in between and exhibition
plutôt il le catalyse, et même le piège. privilégié. Ne pas oublier de cultiver le jardin Exposé is to eliminate INTERACTION parameters. and a performance.
intérieur où se promènent ces personnages, We are placed next to one another, in a box, a
Chacun a tellement envie de parler de soi, alors fantasques et inutiles, les protéger, et de temps bubble, a drawer, there is no interacting during This show, entitled Théâtre Exposé, is a new
Jean-Claude le propose, et quand on y est, on en temps lors d’un crépuscule propice, se mettre the preparation, and no interacting during experiment by the ATELIER-CREATION. I don’t
y est. L’effet est parfois inattendu : on voulait être à leur écoute. Ils ont des tas de choses à nous production. think it is designed to be repeated many times,
pathétique, et on est un peu rigolo. Il y aurait dire, mais ils parlent tout seuls. rather the event is interesting in itself, and starting
quelque chose à dire sur la perception. On What is the result of this experiment? from there we will see how it develops. We are
propose une chose et les gens en voient une (Septembre 1981) suggesting this idea more especially to: Marie-
autre. On aurait pu mesurer la distance qu’il y Correspondences appear, similarities, echoes Jeanne Laurent, Paul Laurent, Alice Pieffort, Marc
a entre comment chacun s’est vu et comment Philippe Chartron of our personal discourses, a subconscious Roux, Daniel Biga, J.M. Costantino, F. Godard,
il a été vu par les autres. Problème quotidien et phenomenon. A collective subconscious, or the A. Goursonnet, R. Glang, J.Y. Linsolas, Catherine
exercice fastidieux, mais cette expérience-là peut Le Théâtre Exposé subconscious of this micro environment which Delserre, (and others).
poser précisément cette question-là. we represent. Common symbols interpreted in
Vers la fin janvier/début février, je souhaiterais various ways, signs of recognition, a language I will ask these people (whom I chose for various
Il me semble que le Théâtre Exposé consiste à faire une expérience qui se situe sans doute entre without words which enables us to be together. reasons, and notably in order to include different
supprimer le(s) paramètre(s) de l’INTERACTION. l’exposition et la représentation. personalities) to provide a text that will be
Nous sommes posés les uns à côté des autres, Ce spectacle, intitulé Théâtre Exposé constitue This absence of interaction also provokes, offers, recorded, before setting up a space (probably a
dans des cases, des bulles, des tiroirs, pas une nouvelle expérience de L’ATELIER- or produces, a great deal of freedom for each cube), and the whole, including the people, will
d’interaction pour la préparation, pas d’interaction CREATION. Je ne pense pas qu’elle soit prévue player whereas the theater is always a collective be “exhibited”.
pour la réalisation. pour être renouvelée un grand nombre de fois, work, and its result is always a compromise. Such
c’est plutôt l’évènement qui est intéressant, et freedom is simple, concrete, it is the freedom to This will require a bit of collective work and
Quel est le résultat de cette expérience ? c’est à partir de celui-là que nous verrons le “allow” oneself to do something. The spectator individual work.
développement. must also be free, which means that he must be
C’est l’apparition de correspondances, similitudes, Ce travail est plus spécialement proposé à : without prejudice, without a priori, without filters. There will be no general rehearsal, except to
résonances dans nos discours personnels, en Marie-Jeanne Laurent, Paul Laurent, Alice This is so difficult that the Théâtre Exposé doesn’t place things quickly. The “exhibitors” will probably
ce que ce phénomène est inconscient. Un Pieffort, Marc Roux, Daniel Biga, J.M. Costantino, worry about the audience and it can be played be introduced as a group and one after the other.
inconscient collectif, ou un inconscient de F. Godard, A. Goursonnet, R. Glang, J.Y. Linsolas, out without an audience, with just the exhibitors.
ce micro-milieu que nous représentons. Des Catherine Delserre, (et d’autres). The point of this work is twofold:
symboles communs interprétés différemment, Practical aspects are particularly important here.
les singes de reconnaissance, le langage hors des Je demanderais à ces personnes (que j’ai choisies This is truly a no man’s land. No audience. In the for the participants
mots qui nous fait être ensemble. pour des raisons diverses, et notamment pour first place, there are no spectators to conquer
faire participer les personnalités différentes) or to seduce. Which doesn’t do away with for the “visitors”
Cette absence d’interactions, de plus, détermine, d’abord un texte qu’on enregistrera, puis nous stage fright; another kind of stage fright arises,
offre, produit une grande liberté pour chaque aménagerons un espace (sans doute un cube), pertaining to group therapy: one is exposed to The relationship that is created will provide
joueur – alors que le théâtre est toujours un et avec ces personnes l’ensemble sera «exposé» one’s peers. There is fear, but not negotiation. elements for a future experiment.
travail collectif, et son résultat un compromis. (double sens du terme).
Cette liberté est simple, concrète, c’est celle qui Cela demandera un petit travail en commun et We do this in the countryside, just for ourselves. This “unpolished “literature should unveil
fait qu’on « se permet de ». Le spectateur doit un travail individuel. We meet in these virgin areas, devoid of interesting aspects of our behavior. I haven’t
être libre aussi c’est-à-dire en ce qui le concerne Il n’y aura pas de répétition globale, si ce n’est une obsolete significations, fashionable trends, found the place yet, but I was thinking of a
sans préjugés, sans a priori, sans filtres. Ça, c’est simple mise en place. «Les exposants» seront obvious symbols. Each gesture becomes a first gymnasium, or a big empty hall, considering that
tellement difficile que le Théâtre Exposé ne se sans doute présentés ensemble et à tour de rôle. experience once again, and the whole is a quiet we need a plain and relatively large space.
pose pas le problème du public et qu’il peut être Le double intérêt de ce travail : experiment conducted in an outdoor laboratory,
joué sans public, avec les seuls exposants. celui pour les participants away from long-winded theories. This outdoor I think a meeting would be useful, let’s also say
celui pour les « visiteurs » work reminds us of other experiments, especially December 4, see document included.
Les conditions pratiques ont ici une importance Le rapport qui se créera donnera des éléments pictorial ones. This neutral and unblemished
particulière. On est dans un véritable no man’s pour une expérience suivante. place where one can attempt and allow oneself In case some of you are unable to come, it
land. Pas de public. Pas de rapport de force ou something different, is also the remotest part of doesn’t matter, we will get in touch again.
de séduction avec une audience à conquérir, Cette « littérature » brute devrait dévoiler des the provinces. Of administrative and economic
d’abord. Ça ne supprime pas le trac, ça fait aspects intéressants du comportement. provinces, and also of the provinces of discourse The idea is a collective experiment, but individual
apparaître une variante de trac qui est celle du Je n’ai pas encore trouvé le lieu, mais je pense à and imagination. The place where shaky attempts, interpretations.
groupe de psychothérapie : tout nu devant ses un gymnase, ou une grande salle vide, compte- aesthetic reversals, absurd demonstrations are all
pairs. Trac, mais pas tractation. tenu qu’il faut un espace simple et assez vaste. possible, far away from the up-to-date celebrities I’m looking forward to meeting you soon.
Je pense qu’une rencontre est utile, disons aussi of the theater, of galleries or of the media.
On fait ça à la campagne, pour nous tous le 4 décembre, voir document ci-joint. Jean-Claude Bussi
seuls. On se retrouve dans ces zones vierges, Far from all this, and then, what remains in the
désencombrées des significations désuètes, Dans le cas où certains d’entre vous ne pourraient memory, what other world have we had a Exécutants Performers Daniel Biga,
des tendances à la mode, des symboles pas venir, ce n’est pas grave, on se recontactera. glimpse of? Each one’s imagination, a tiny piece Jean-Claude Bussi, Jean-Marc
lourdauds. Chaque geste redevient une L’esprit du travail étant collectif dans ce sens global of course. A small interior theater, a personal Costantino, Catherine Delserre,
première expérience, et l’ensemble donc une de l’expérience, mais pas dans l’interprétation. mythology with neither great names nor great Francis Godard,
expérimentation tranquille, dans un labo de actions. Marie-Jeanne Laurent, Paul Laurent,
plein air, loin du blabla théorisant. Ce travail de Au plaisir de vous rencontrer bientôt. 3LHUUH/KLDEDVWUHV$OLFH3LHҬRUW
plein air nous renvoie à d’autres expériences, Each one of us repeatedly sees oneself as a Marc Roux, Paula Szabo
en particulier picturales. Ce terrain neutre et Jean-Claude Bussi character symbolizing his or her own life. It Organisateur Producer Jean-Claude
vierge où peut s’essayer et surtout s’autoriser enhances one’s habits, manias, stereotypes, Bussi
autre chose, c’est aussi le fin fond de la province. Just like in a gallery, “12 characters” are exhibiting one’s little baggage of keywords through which Date Date 18 février 1977, 19h30
Province administrativo-économique, et aussi themselves. This research will enable us to the greater part of one’s life is organized. 1977, february 18, 07:30 pm
province du discours et de l’imaginaire. Là où uncover their personal universe: our universe? Lieu Place MJC Gorbella, Nice
sont possibles les essais bancals, les volte-faces All of this is not small, it is rather condensed,
esthétiques, les démonstrations par l’absurde loin Some of our intentions are the following: structured, homogeneous. For a sharp, clear and
des hommes up-to-date du théâtre, de la galerie, -how can one play one’s own character? precise moment, we are what we are, without
des médias. -What we choose in our personal universe: interaction, completely subjectively.
words, gestures, objects...
-going from painting to “animated” painting,
- 60 -
É QU I P E ME N T C U LT UR EL ET S P O R T I F C UL T UR A L C O M P L EX , S P O R T S C O M P L EX
Anna Byskov
[La piscine]
[The pool]
- 61 -
É QU I P E ME N T C UL T UR EL ET S P O R T I F C UL T UR A L C O M P L EX , S P O R T S C OM PLEX
- 62 -
É QU I P E ME N T C U LT UR EL ET S P O R T I F C UL T UR A L C O M P L EX , S P O R T S C O M P L EX
Joël Ducorroy
[Sans titre]
[Untitled]
mettraient en cause ce phénomène. C’était to propose two actions that would challenge
une réflexion même sur le problème de l’art this phenomenon. It was a proper reflection
action. on the problem of action art.
Raoul Hébréard
[Limites I, Limites II]
[Limites I, Limites II]
En extérieur : Limites I, 30 minutes Outside: Limites I, 30 minutes
La performance se situait sur un site The performance took place on a site
délimité par un sol en ciment sur lequel defined by a cement floor on which I had
j’avais fait allonger un assistant habillé an assistant lie down dressed in coveralls
d’une combinaison et d’un masque and a white mask and covered with a
blanc recouvert d’une bâche nylon. La nylon tarp. The performance consisted in
performance consistait à prendre les limites spray painting color around the edges of
de ce corps anonyme par un bombage de the anonymous body, cutting out the tarp,
couleurs, à faire une découpe de cette repositioning the cutout farther away, and
bâche, à repositionner cette découpe plus painting around its edges in black. A TV
loin en prenant les limites de celle-ci par un monitor was positioned over the outline
bombage noir. Un téléviseur se situait sur and merely broadcast scrambled images.
cette limite et celui-ci diffusait simplement The end of the performance was an
un brouillage d’images comme information. installation in which we had the negative and
La fin de la performance était une installation positive of a human form. Throughout the
où nous avions le négatif/positif d’une performance, a narrator read a text that was
forme humaine. Pendant la durée de la an accumulation of words.
performance un récitant lisait un texte qui
était une accumulation de mots. Inside: Limites II, 30 minutes
The performance was given in a closed
En intérieur : Limites II, 30 minutes room and was broadcast in the exhibit room
La performance était réalisée dans une by three TV monitors. I pushed the limits of
pièce close et était médiatisée dans la salle resistance to pain that echoed the preceding
d’exposition par trois téléviseurs. Je travaillais performance on the body and its absence.
les limites de résistance à la douleur qui était I was in a room with two assistants. The
un écho à la performance précédente sur le first one captured the action on video and
corps et son absence. J’étais enfermé avec the second one directed the action. I was
deux assistants. Le premier prenait l’action stretched out on the floor, surrounded by
en vidéo et le second contrôlait l’ensemble white waxed canvas, on which sat 4 electric
de l’action. J’étais allongé au sol, entouré light bulbs covered in Calandrite (tarred
de toile cirée blanche, sur laquelle étaient canvas). The action consisted in passing the
posées 4 ampoules électriques recouvertes light bulbs through the Calandrite through
de calandrite (toile goudronnée). L’ action heat alone, and I had to resist it. The video
consistait à faire passer au travers de cette images and the distorted sound were
calandrite les ampoules par le seul fait de broadcast in the exhibit room. At the end, the
la chaleur, et il fallait résister à celle-ci. Les signal was cut and the assistant opened the
images vidéo et le son saturé était retransmis “chrysalis” of melted tar and waxed canvas. I
dans la salle. À la fin, le courant était coupé, showed the carapace as part of the exhibit.
l’assistant ouvrait cette « chrysalide », faite
de goudron et de toile cirée fondus et mixés. Raoul Hébréard
Je donnais à voir cette carapace lors de Exécutants Performers Raoul Hébréard, Date Date 26 juin 1981 1981, june 26
l’exposition. P. Laroche, A. Pin Lieu Place C.J.C.L Mandelieu,
Raoul Hébréard Organisateurs Producers Centre Mandelieu-la-Napoule
Régional d’Art Contemporain, C.J.C.L Durée Duration 1 heure 1 hour
Mandelieu-la-Napoule
- 63 -
É QU I P E ME N T C UL T UR EL ET S P O R T I F C UL T UR A L C O M P L EX , S P O R T S C OM PLEX
Elisabeth Morcellet
[Mèches de cheveux]
[Tufts of hair]
Plusieurs performances d’artistes se déroulent
pendant la soirée qui commence à 19h. Une
véritable salle de spectacle est mise à notre
disposition : une scène de 12 x 8 m, deux
escaliers de côté, et 300 places en gradin. Le
public est assis classiquement.
Daniel Grenier
[Sans titre]
[Untitled]
Extrait de la lettre de Daniel Grenier à Serge et qui depuis se tait (mais il est prêt à parler s’il a dignified chair with a desk very much like Exécutant Performer Daniel Grenier
III : « Notes techniques : je viendrai trois ou le faut), stratégie du silence. Les documents that of a police captain or a school treasurer Organisateur Producer Serge III
quatre jours avant que ne se tienne cette délivrés - bons de retard et billets d’absence - (not forgetting the wicker basket), some Date Date 25 mars 1982 1982, march 25
soirée performance. Il me faudra de quoi seront rendus publics oralement en présence commanding pieces of furniture, susceptible Lieu Place MJC Gorbella, Nice
dormir (une chambre avec un lit à plusieurs) et des intéressés et des personnes présentes to shelter a scribbler on duty who was taught Contexte Background lors de la 3e
faire à manger. Pour le « travail » proprement lors de cette soirée de performances. » since early childhood that it was not nice soirée performance organisée à la
dit : un siège digne avec un bureau tout ce to tell and has been silent since (but he is MJC Gorbella, Peformances ou quoi ?
qu’il y a de plus commissaire de police ou Extract from the letter from Daniel Grenier ready to talk if needed), strategy of silence. during the 3rd performance evening
intendant général de bahut (sans oublier la to Serge III: “Technical notes: I will come The documents issued - late vouchers and organized at the MJC Gorbella,
corbeille en osier), quelque mobilier qui en three or four days before this performance absence note – shall become public verbally Performances ou quoi? (Performances
impose, susceptible d’abriter un plumitif de evening is held. I will need something to in the presence of the persons interested and or What?)
service à qui l’on a appris dans sa plus tendre sleep in (a bedroom with a bed for several) of the people present during this performance
enfance que ce n’était pas beau de rapporter and to prepare food. For the “work” per say: evening.”
- 64 -
É QU I P E ME N T C U LT UR EL ET S P O R T I F C UL T UR A L C O M P L EX , S P O R T S C O M P L EX
Bruno Mendonça
[Déterrement]
[Disinterment]
J’ai pris une toile noire monochrome de grand I took a large black monochrome canvas
format (100F), et l’ai déposée sur un chevalet. (format 100F), and put it on the easel. A
Une table avec des bougies pour tout table lit only by candles enabled me to
éclairage me permettait de lire mes textes. read my texts. Taking off my hat and my
Enlevant mon chapeau et mon manteau noir, black coat, I presented several objects to
j’ai présenté au public plusieurs objets dont the audience including containers filled
des récipients remplis de terre et de sable. with earth and sand. I sprinkled myself
Je me suis arrosé d’une bouteille d’eau, me with the bottle of water, undressed into a
suis déshabillé en maillot de bain et me suis bathing suit and spilled a bag of sawdust
renversé un sac de sciure sur tout le corps. all over my body. I covered the canvas
J’ai recouvert la toile en propulsant de la terre by throwing earth and sand energetically.
et du sable jetés avec énergie. J’ai marouflé I rubbed the earth to make it penetrate
la terre pour la faire rentrer dans toutes les every little cranny. Then I put the canvas
infractuosités. Puis j’ai placé la toile par terre on the ground and laid down on it as if
et me suis allongé dessus comme pour lui to make love to it. I beat, hit, crushed the
faire l’amour. J’ai cogné, frappé, écrasé la toile canvas until it was all out of shape. After
jusqu’à ce qu’elle soit déformée. Après, je me that I got dressed again, put the canvas
suis rhabillé, j’ai remis la toile verticalement, back vertically, gathered the earth and the
j’ai récupéré la terre et le sable dans un seau sand into a pail that I spilled over the table. Exécutant Performer Bruno Mendonça Durée Duration 20 minutes 20 minutes
que j’ai déversé sur la table. J’ai allumé deux I lit two candles. With arms outstretched Témoins Witnesses Frédéric Altmann, Contexte Background lors de la
bougies. J’ai élevé à bout de bras un récipient I raised a container with a piece of the François Goalec, Jean Mas soirée Le Mythe organisée par Bruno
contenant un morceau de la toile découpé, du cutup canvas, sand and earth, like a priest Date Date février 1979 1979, february Mendonça the evening Le Mythe (The
sable et de la terre, comme le prêtre à l’église in church during Eucharistie. Then I read Lieu Place Espace Magnan, MJC Magnan, Nice Myth) organized by Bruno Mendonça
pendant l’eucharistie. J’ai alors lu mes propres my own texts for 10 minutes and the
textes pendant 10 minutes et la performance performance was over...
s’est achevée...
Bruno Mendonça
Bruno Mendonça
[Le titre de cette performance est inconnu, NDLR] The recurring theme was golf. All objects
were in motion. Some were swinging, others
Performance dont le fil directeur est le golf. were spinning: the main structure, a sort of
Tous les objets étaient en mouvement. shelter, was also spinning during the whole
Certains se balançaient, d’autres tournaient : performance.
la structure principale qui formait une sorte
d’abris tournait aussi sans arrêt durant la “There was a magical aspect to it.”
performance.
Daniel Farioli transformed them, interacted
« Cela avait un caractère magique. » with them, the scenario was very precise
but he doesn’t remember it. The action
Daniel Farioli, les transforme, interagit avec, finished outdoors after Daniel Farioli had
le scénario était très précis mais il ne s’en gone out the window. Wink Van Kempen led
rappelle pas. the audience outside to watch the finale, it
L’action se concluait à l’extérieur après que was dark out. Daniel Farioli first swung at a
Daniel Farioli soit passé par la fenêtre. Wink fluorescent golf ball and then at a “pétanque”
Van Kempen emmenait le public assister ball that didn’t move.
au final, il fait nuit. Daniel Farioli décochait
un premier swing dans une balle de golf Like all of Daniel Farioli’s performances there
fluorescente et un second dans une boule was sound, music.
de pétanque qui ne bougeait pas. Partial transcript of a conversation
L’action, comme toutes les performances de with Daniel Farioli, 2012.
Daniel Farioli était accompagnée de son, de
musique.
Transcription partielle d’un entretien Daniel Farioli and Wink Van Kempen
avec Daniel Farioli, 2012. performed actions in many countries under Deux artistes (une plasticienne et un Exécutants Performers Jean-Michel
the name Filt Fact. The idea was to enact the musicien) dans un parcours simultané sur Bossini, Josée Sicard
Daniel Farioli et Wink Van Kempen ont many adventures of two fishermen. Their l’incommunicabilité. Organisateur Producer C.R.A.P
exécuté des actions dans de nombreux pays actions were based on maritime aesthetics. Date Date 28 janvier 1984 1984,
sous le nom Filt Fact. Le conducteur était Partial transcript of a conversation Two artists (a visual artist and a musician) january 28
de se prendre pour deux pêcheurs à qui il with Daniel Farioli, 2012. doing a simultaneous piece on the Lieu Place P.C.U.K. La Gaillarde,
arrivait une foule d’aventures. L’esthétique impossibility of communication. Les Issambres, Roquebrune-sur-Argens
de leurs actions était basée sur un registre Durée Duration 90 minutes 90 minutes
maritime. Exécutant Performer Filt Fact
Transcription partielle d’un entretien Date Date 1981
avec Daniel Farioli, 2012. Lieu Place MJC Gorbella, Nice
- 65 -
Galeries municipales
Municipal galleries
- 66 -
GAL ER I ES M UN I C I P A L ES M UN I C I P A L G A L L ER I ES
Ben Ben
[Lâcher de souris] [Attachage]
[Mice release] [Tying]
Furieux de ne pas faire partie de l’exposition, Ben s’enroule d’un fil de coton. Cette pièce Dietman, Jean-Claude Farhi, Olivier Mosset,
Ben fait un lâcher de 50 souris blanches sera réinterprétée au moins trois fois, sur la Yves Klein, Serge Oldenbourg as well as
dans la galerie. Il se met ensuite dans un coin Promenade des Anglais, à la Galerie A et à Claude Viallat who was showing his “forme”
avec du sparadrap sur les yeux et la bouche, Céret, pendant la soirée Impact. (“shape”) for the first time. The entire Fluxus
et trace une ligne au sol. group was present. During the opening
Ben organise une exposition « À moitié Ben performed this piece, and later in the
Furious at not being part of the show, Ben happening à moitié œuvres » intitulée Le evening Robert Filliou, Brecht and Mérino
releases 50 white mice in the gallery. He litre de Var supérieur coûte 1f66. Parmi organized la Tournée des 13 bars (Going to
then stands in a corner with some tape over les exposants se trouvent Marcel Alocco, 13 Bars for a Drink): one had to drink a glass
his eyes and his mouth, and draws a line on Robert Bozzi, Georges Brecht, Chubac, Erik of rosé in each bar.
the ground. Dietman, Jean-Claude Farhi, Olivier Mosset,
Yves Klein, Serge Oldenbourg ainsi que Exécutants Performers Ben, Dick Higgins
Exécutant Performer Ben Claude Viallat qui montre pour la première Organisateur Producer Ben
Organisateur Producer Ben fois sa « forme ». Tout le groupe Fluxus est Date Date juillet 1963 1963, july
Date Date décembre 1967 1967, présent. Pendant le vernissage Ben réalise Place Lieu Promenade des Anglais,
december cette pièce, et plus tard dans la soirée rue, Nice
Lieu Place Galerie des Ponchettes, Nice Robert Filliou, Brecht et Mérino organisent la Contexte Background lors du
Durée Duration 30 minutes 30 minutes Tournée des 13 bars : il faut boire un verre de festival Fluxus de l’art total et
Contexte Background lors du rosé par bar. du comportement during the festival
vernissage de l’exposition École de Fluxus de l’art total et du
Nice opening of the École de Nice Ben wound a cotton thread around himself. comportement (Fluxus Total Art and
exhibition This piece was reinterpreted at least three Behavior Festival)
times, on the Promenade des Anglais, at the Date Date 26 octobre 1966 1966,
Galerie A and in Céret, during the evening october 26
Impact. Place Lieu Galerie A, Nice
Contexte Background lors de
Ben organized an exhibition “À moitié l’exposition Le litre de Var
happening à moitié œuvres” (“half supérieur coûte 1F66 during the
happenings and half works” called Le litre exhibition Le litre de Var supérieur
de Var supérieur coûte 1f66 (A Quart of coûte 1F66 (A Quart of Vintage Var
Vintage Var Wine Costs 1f66). The artists Wine Costs 1f66)
featured included Marcel Alocco, Robert
Bozzi, Georges Brecht, Chubac, Erik
- 67 -
G A L ER I ES M UN I C I P A L ES M UN I C I P A L G A L L ER I ES
Exécutants Performers'pºFLWGHV
Années Antérieures (DDAA), Joël
Hubaut
Organisateurs Producers Julien
Blaine, revue Doc(K)s, Marc Sanchez
Témoins Witnesses Charles Dreyfus,
Arnaud Labelle-Rojoux
Date Date 1980
Lieu Place Galerie des Ponchettes, Nice
Contexte Background Soirée organisée
par la revue Doc(K)s dans le cadre
de la Biennale de Paris à Nice
- 68 -
GAL ER I ES M UN I C I P A L ES M UN I C I P A L G A L L ER I ES
Guignol’s band
Une presse occupait le centre de la galerie... to 6 PM this went on without a pause. The rolls [Colère froide, (« l’histoire m’acquittera »)]
Des cordes partaient dans l’espace vers were successively tied to the horizontal bars of
une installation où se situait Marvel Pérès, the gallery. The white off cuts were hung in the [Cold anger, (“history will acquit me”)]
musicien. Avec son magnétophone à space around us. The performance stopped at
bandes et en jouant du piano, il interprétait the beginning of the opening at 6 PM. Ce soir-là, à 20h06, les Tomahawks des That evening at 8:06 PM, Tomahawks from
les calligraphies que j’éxécutais au fur et à porte-avions basés en Adriatique et les the aircraft carriers based in the Adriatic Sea
mesure sur un rouleau, à l’encre de Chine. Le Bruno Mendonça missiles des B52 de l’OTAN s’abattent sur and B-52 NATO missiles fell over Serbia.
public écoutait cette musique et découvrait la Serbie. Face à cette agression barbare, The answer to this barbaric attack was
les signes s’inventant. De 6h à 18h il n’y a pas Exécutants Performers Bruno Mendonça, la riposte ne se fait pas attendre : en effet, immediate: as early as 9:50 PM, Guignol’s
eu de break. Le rouleau était progressivement Marcel Pérès dès 21h50, Guignol’s band prend possession Band invaded the galerie des Ponchettes in
accroché aux barres horizontales de la Organisateurs Producers Galerie d’art de la galerie des Ponchettes à Nice et fait Nice and caused the explosion in mid air of
galerie. Les chutes blanches de massicot contemporain des Musées de Nice exploser en vol le frileux Printemps des the cautious Printemps des Poètes (Spring
étaient suspendues dans l’espace autour de (GAC), Bruno Mendonça Poètes en dédiant « à nos frères Serbes » la for the Poets) by dedicating the public and
nous. La performance s’arrêta lors du début Témoins Witnesses Béatrice Heyligers, lecture publique et musicale d’une plaidoirie musical reading of an endless pleading by
du vernissage à 18h. Marc Sanchez fleuve de Fidel Castro. La suite appartient à Fidel Castro to “our Serbian brothers”. The
Date Date 07 juin 1980 1980, june 07 l’Histoire. rest is history.
Bruno Mendonça Lieu Place Galerie d’art contemporain
des Musées de Nice (GAC), Nice Guignol’s band Guignol’s band
A press was in the middle of the gallery... Durée Duration 12 heures 12 hours
ropes stretched into space towards an Contexte Background pendant le Exécutant Performer Guignol’s band
installation where musician Marvel Pérès sat. vernissage de son exposition Organisateur Producer Guignol’s band
He interpreted with his tape recorder, and on programmée lors de la manifestation Date Date 24 mars 1999, 21h50 1999,
the piano, the calligraphies that I was drawing Attention Peinture Fraîche. the march 24, 09:50 pm
on a roll of paper with India ink. The audience opening of his exhibition programmed Place Lieu Galerie des Ponchettes, Nice
was listening to this music and discovering the for the manifestation Attention Durée Duration 1 soirée 1 evening
signs as they were being invented. From 6 AM Peinture Fraîche (Caution Wet Paint).
- 69 -
G A L ER I ES M UN I C I P A L ES M UN I C I P A L G A L L ER I ES
Alexandra Guillot
[Silencio]
[Silencio]
Une table, un destructeur de papier de la
marque Silencio [le choix d’un modèle avec
un tel nom n’est pas fortuit, NDLR] et moi
assise derrière. En silence et sans croiser
le regard du public, il s’agit de broyer des
feuilles blanches, la feuille blanche étant la
potentialité du mot. Un tas de rubans blancs
se forme alors au pied de la table. [Quand
le public s’adresse à Alexandra Guillot, elle
répond invariablement « Souvent je broie du
blanc ». Avant de passer chaque feuille à la
machine, elle prend le temps de parcourir la
feuille du regard comme si elle lisait un texte,
ligne après ligne, NDLR]
Alexandra Guillot
Doohwa Gianton
[Où ? Là !]
[Where? Here!]
1. Au milieu de la salle d’exposition, une en même temps, je suis rentrée à l’école Sleep, all desire!
cloche en terre cuite suspendue, et de la supérieure d’arts plastiques de Monaco. I see nothing more,
terre rouge au sol. En 2008, nous avons fait une exposition I lose my memory
2. Je tourne autour de la cloche en la commune, et j’ai pensé une série avec les of good and evil…
touchant légèrement. poèmes de Paul Verlaine (1881) Sagesse, La Silence, silence!
3. Je regarde dans la cloche par dessous, et Vie humble et Le Ciel est, par-dessus le toit. Paul Verlaine, Le Ciel est, par-dessus le toit
je rentre la tête à l’intérieur. Les performances ont été présentées deux (‘The Sky Above the Roof’), 1881.
4. J’utilise ma voix pour deux mots : jours ; à savoir un jour pour la vidéo avec trois
« Où » (violemment, en utilisant la résonance costumes différents, devant un public privé,
de la cloche) et et une représentation publique pendant le Percé (‘Pierced’)
« Là » (pendant que mes pieds écartent la vernissage, avec un seul costume, pendant Fragment (‘Fragment’)
terre pour dégager un espace vide). laquelle je raccommode la partie déchirée. Où? Là! (‘Where? Here!’)
5. Mon corps se pose sur la terre à l’intérieur C’est un peu comme coudre une plaie, et The title of the series is Nothing for us. In one
calmement. rester dans la souffrance. place are three installations corresponding
to three performances.
La terre est un élément qui touche facilement Doohwa Gianton
notre cœur. I was going through a period of sadness. My
J’ai mis du tissu rouge pour visualiser 1. In the middle of the exhibit hall is a husband had left me for the beyond…at the
l’énergie primordiale. suspended terra cotta bell and red soil on same time, I had gone back to art school in
the floor. Monaco. In 2008, we did a group exhibit,
La cloche, 2. I move around the bell, touching it lightly. and I thought of a series with three poems
dans le ciel qu’on voit, 3. I look into the bell from below, and I place by Paul Verlaine (1881): Sagesse (‘Wisdom’),
doucement tinte. my head inside. La Vie humble (‘The Humble Life’), and Le
La vie est là, 4. I use my voice for two words: Ciel est, par-dessus le toit (‘The Sky Above
simple et tranquille. “Where” (violently, using the resonance of the Roof’).
Dormez, tout espoir, the bell) and
Dormez, toute envie ! “Here” (while my feet spread the soil to clear The performances were given on two
Je ne vois plus rien, a space). days; that is, one day for the video with
Je perds la mémoire 5. My body calmly lies down in the middle three different costumes, before a private ville de Monaco
du mal et du bien... of the soil. audience, and one public representation Date Date 28 mars 2008 2008, march 28
Silence, silence! during the opening, with just one costume, Lieu Place Salle du quai Antoine 1er, Monaco
Paul Verlaine, Le Ciel est, par-dessus le toit, 1881. Soil is an element that easily touches our heart. during which I mend the torn part. It’s a Durée Duration 5 minutes 5 minutes
little like sewing a wound, and remaining in Contexte Background avant le
I wore a red cloth to visualize the primitive suffering. vernissage de l’exposition annuelle
Percé energy. des étudiants du Pavillon Bosio
Fragment Doohwa Gianton Date Date 29 mars 2008 2008, march 29
Où ? Là ! The bell, Lieu Place Salle du quai Antoine
Le titre de la série est Nothing for us. Un in the sky one sees, Série Serie Nothing for us Nothing for us 1er, Monaco
même lieu, trois installations correspondant softly rings. Exécutant Performer Doohwa Gianton Durée Duration 5 minutes 5 minutes
à trois performances. Life is here, Organisateurs Producers Pavillon Contexte Background pendant le
Je traversais un moment de tristesse. simple and calm. Bosio, école supérieure d’arts vernissage de l’exposition annuelle
Mon mari m’avait quittée pour l’au-delà... Sleep, all hope, plastiques de la ville de Monaco, des étudiants du Pavillon Bosio
- 70 -
GAL ER I ES M UN I C I P A L ES M UN I C I P A L G A L L ER I ES
- 71 -
G A L ER I ES M UN I C I P A L ES M UN I C I P A L G A L L ER I ES
- 72 -
GAL ER I ES M UN I C I P A L ES M UN I C I P A L G A L L ER I ES
Percé
Fragment
Où ? Là !
- 73 -
Espace alternatif
Atelier d’artiste
Au domicile de
Experimental space
Artist’s studio
At home
- 74 -
ESPACE ALT E R N AT I F , A T E LI E R D ’ ART I S T E, A U D O M I C I L E D E EXP ER I M EN T A L S P A C E, A R T I S T ’ S S TUDIO, A T HOM E
Le poste de travail est un dispositif, une The job environment is a recurrent device or
installation récurrente dans les environnements installation in Daniel Farioli’s performances.
que Daniel Farioli met en place et où il Here he is wearing white overalls, his face is Chorégraphie partagée entre danseurs groups into the empty apartment, where the
performe. Dans cette occurrence, vêtu d’une covered with (gray) clay, his mouth is protected (Alicia Malialin, Sofi Suma, Bernard Hermelle) visual artists had been invited to question the
combinaison blanche, le visage couvert d’argile by a mask, one eye is equipped with a surgical et performers (Caroline Bouissou, David space. Members of the audience unwittingly
(gris), la bouche protégée par un masque, un looking tool, he’s composing, altering, diverting Carmine, Robin De Courcy). 8 x 20 minutes. became dancers in the performance since
œil équipé d’un outil aux allures chirurgicales, materials, objects, he is making art in a Unions, désunions et échanges de couples. there were no limits to the suggested
il compose, altère, détourne des matériaux, homemade or industrial manner for everyone Mise en rapport avec les œuvres des artistes choreography. Pierre-Laurent Cassière chose
des objets, il fait de l’art de manière artisanale to see. In fact the installation stages someone du Désappartement. Le public rentre par the sound program on the spot and Karim
ou industrielle à la vue de tous. L’installation at his job. Which directly references the spirit of groupe limité dans l’appartement vide, Zennit and Florian Pugnaire filmed it all.
permet en fait de cadrer le travail en action. Ce Calibre 33. réinvesti par les plasticiens qui ont été invités
dernier point renvoie directement à l’esprit de Partial transcript of a conversation à questionner l’espace. Le public devient Robin Decourcy
Calibre 33. with Daniel Farioli, 2012. malgré lui un danseur de la performance
Transcription partielle d’un entretien puisqu’il n’y a aucune frontière au spectacle Désappartement (Unnapartment) was a
avec Daniel Farioli, 2012. chorégraphique proposé. Le programme temporary abode created by Robin De
Exécutant Performer Daniel Farioli sonore était choisi en direct par Pierre- Courcy in which artists were invited to act
Organisateur Producer Daniel Farioli Laurent Cassière et le tout filmé par Karim upon the living conditions. A space for
Date Date octobre 1981 1981, october Zennit et Florian Pugnaire. social experimentation, a contemporary
Lieu Place CALIBRE 33 is it art ?, Nice creative device which opened for four
Robin Decourcy exhibitions in 2004, with Alexandra Guillot,
Héléna de Jong, Jézabel Fournier, Florent
Le Désappartement est un lieu de vie Bonnet, Omar Logang, Joseph Dadoune,
temporaire créé par Robin De Courcy dans Lina Hentgen, Matthieu Montchamp,
- 75 -
E SP A C E A LT E R N A T I F , AT E LI E R D’ A R T I S T E, A U DO M I C I L E D E EXP ER I M EN T A L S P A C E, A R TIS T’S S TUDIO, A T HOM E
Daniel Farioli
[Avec Trapèze soyez à l’aise]
[Be at Ease with a Trapeze]
Première partie d’une performance en trois
actes, un seul scénario traversant trois lieux
et trois moments espacés de plusieurs mois.
- 76 -
ESPACE ALT E R N AT I F , A T E LI E R D ’ ART I S T E, A U D O M I C I L E D E EXP ER I M EN T A L S P A C E, A R T I S T ’ S S TUDIO, A T HOM E
Thierry Lagalla
[Don es la portegal ? (Where is the orange ?)]
[Don es la portegal? (Where is the orange?)]
Après absorption d’une orange non épluchée cleaner being set on the television, the
et d’un litre d’eau, une aspiration est device can be switched on again, exhalation.
effectuée par le sexe. Arrêt de l’aspirateur, le Water appears in the T.V set and fills the
bout de l’appareil est bouché pour éviter des screen. Once the T.V set filled, the vacuum
fuites. L’embout de l’aspirateur est placé sur cleaner is stopped, its tip shaken and tapped.
la télévision, remise en marche de l’appareil, A goldfish appears, liable to live his fish life as
expiration. Dans la télé, de l’eau apparaît et long as desired.
remplit l’écran. Après le remplissage complet
de la télévision, l’aspirateur est arrêté, puis Thierry Lagalla
son embout est secoué et tapoté. Apparition
d’un poisson rouge, qui vivra sa vie de Exécutant Performer Thierry Lagalla
poisson aussi longtemps que souhaité. Date Date avril 1997 1997, april
Lieu Place Atelier ZOU MAI, Nice
Thierry Lagalla Durée Duration 5 minutes 5 minutes
Contexte Background lors de la
After the combined absorption of an journée porte ouvertes de l’atelier
unpeeled orange and a liter of water, occurs ZOU MAI
a sex-induced suction. When the vacuum
cleaner stops, the blocked end of the device
prevents any leakage. The tip of the vacuum
- 77 -
E SP A C E A LT E R N A T I F , AT E LI E R D’ A R T I S T E, A U DO M I C I L E D E EXP ER I M EN T A L S P A C E, A R TIS T’S S TUDIO, A T HOM E
Sophie Taam
[Chant libre série A no1]
[Freestyle singing series A No.1]
Elle s’est déroulée en 3 parties : j’ai failli à ma propre contrainte de recherche convinced that I had perfect pitch but that
1. Introduction explication de la performance du la se traduisent par des silences. J’ai a mysterious blockage had prevented me
(texte lu par Sophie Taam) demandé à Jean Dupuy, que je considère from “developing” it serenely. So starting on
2. Partie commune autour de La Partition du comme un « père » artistique de participer November 11, 2003 (my birthday), every day
la de Sophie Taam à ma performance en incorporant son when I got up in the morning I tried to find
3. Partie commune et interactive autour de chant libre à la fin, qu’il a nommé Valse the note A and wrote the result in a notebook,
la valse Sainte Geneviève de Jean Dupuy. Sainte Geneviève ou valse hésitation. after comparing it with a tuning fork or with
Cette performance est la première d’une my piano. On January 3, 2006, after more
Voici le texte de la présentation lu en suite autour de cette recherche. La série A than two years of sometimes discontinuous
introduction et qui décrit la performance au correspond à 0 moyen (financier, logiciel, research, I painfully admitted that I would
mieux : technologique, temps etc.) never have perfect pitch. The score for this
performance corresponds to this searching
En 2003 alors que je préparais mon concours Sophie Taam for the A, an octave higher to make it more
pour rentrer au Conservatoire, j’ai été saisie comfortable for my voice. The days on
d’une intuition fulgurante : j’étais persuadée There were three parts to the performance: which I failed to follow my own rule of trying
que je pouvais acquérir l’oreille absolue. 1. Introductory explanation of the to find the A, are marked by silences. I asked
L’oreille absolue est la capacité à reconnaître performance (text read by Sophie Taam) Jean Dupuy, who is like an artistic “father”
une note de musique sans référent externe, 2. Action around Sophie Taam’s score La to me, to participate in my performance by
comme un diapason ou un instrument de Partition du La (Score in A) incorporating his freestyle singing at the end,
musique. C’est une faculté innée qui peut 3. Interactive part around Jean Dupuy’s La which he entitled Sainte Geneviève Waltz or
se découvrir chez des enfants musiciens ou valse de Sainte Geneviève (Waltz of Saint Hesitation Waltz. This performance was the
non et, selon les scientifiques, tout se joue Geneviève). first of a series concerning my research. The
dans ce domaine-là avant 7 ans. Cependant, series A includes performances requiring 0
j’étais persuadée d’avoir l’oreille absolue mais Here is the presentation text which was read means (financial, logistical, technological,
qu’une sorte de blocage mystérieux m’avait as an introduction and which best describes time etc.)
empêchée de la « développer » sereinement. the performance:
Aussi, à partir du 11 novembre 2003 (jour Sophie Taam
de mon anniversaire), j’ai quotidiennement In 2003 as I was preparing my entrance
cherché le la du diapason en me levant le exam to the music school, I had a dazzling Série Serie Chant libre Free song Contexte Background lors du
matin et noté les résultats sur un cahier, en intuition: I was convinced that I would be Exécutants Performers Jean Dupuy, vernissage de l’exposition Champ
les comparant avec un diapason ou mon able to acquire perfect pitch. Perfect pitch Sophie Taam, Christian Weisse Libre du 4 au 28 septembre organisé
piano. Le 3 janvier 2006, après plus de deux is the ability to recognize a musical note Organisateur Producer no-made par le collectif d’artistes No-Made.
années parfois interrompues de recherche, without external reference such as a tuning Date Date 04 septembre 2010, 17h30 the opening of the exhibition Champ
je me suis résignée avec douleur à ne jamais fork or a music instrument. It is an innate 2010, september 04, 05:30 pm Libre (Open Field) from September 4
avoir l’oreille absolue. La partition de la ability which children sometimes possess, Lieu Place Villa Le Roc Fleuri, to September 28, 2010 organized by
performance correspond à ces recherches whether they are musicians or not, and jardins, Cap d’Ail the artist collective No-Made.
du la du diapason augmentée d’un octave according to scientists after the age of Durée Duration 10 minutes 10 minutes
pour un meilleur confort vocal. Les jours où seven it can no longer be acquired. I was
- 78 -
ESPACE ALT E R N AT I F , A T E LI E R D ’ ART I S T E, A U D O M I C I L E D E EXP ER I M EN T A L S P A C E, A R T I S T ’ S S TUDIO, A T HOM E
Arman
[Destruction de piano]
[Piano destruction]
Sur le toit de son atelier, dans le quartier de On the roof of his studio in the la Lanterne
la Lanterne à Nice, Arman détruit un piano district in Nice, Arman destroyed a piano in
en public. Il a réalisé ce geste plusieurs fois, public. He did this action several times, notably
notamment à la galerie Saqqârah à Gstaad at the Saqqârah gallery in 1962 under the title
en 1962 sous le nom Chopin’s Waterloo. Chopin’s Waterloo.
[…] First of all, do not imagine that I made
[…] D’abord il ne faut pas imaginer que the piano for you, it may seem something
le piano je l’ai fait pour vous, cela peut spectacular, arbitrarily intended to be burnt
paraitre un truc spectaculaire qui a été fait and have a party. I didn’t burn it to make a big
arbitrairement pour être brulé pour faire fire, I concocted a nice little fire, burning small
une fête. Je ne l’ai pas brulé pour faire un parts after small parts, the remains being stuck
gros feu, je me suis fait un joli petit feu, petit into some polyester, which will then be pinned
morceau par petit morceau et le résultat je le on a white board. But that was to make a piece
coincerai dans du polyester, et le polyester je of art, a work of art. An accident is a wonderful
le mettrai sur un panneau blanc. Mais c’était thing, an accident is always a Japanese garden
pour faire une pièce, c’était pour faire une […], creating accidents and controlling them…
œuvre. C’est quelque chose de merveilleux
un accident, un accident c’est un jardin I’ve never considered that work, in a piece of
japonais toujours […], créer des accidents et art, had such a great importance, work even
les contrôler.[…] provides a distance between the conception
and the result […].
Je n’ai jamais cru que le travail dans une Partial transcript of Arman’s interview, Gérard Patris,
œuvre d’art avait une si grande importance, L’École de Nice (School of Nice), a 20 minutes 1966
c’est même une distance entre la conception movie, © INA.
et le résultat, le travail.[…]
Retranscription partielle d’une interview d’Arman
in Gérard Patris, L’École de Nice, 1966, film, 20 With this testimony, Arman separates action
minutes, © INA. from performance, the intent being clearly
stated, during the “making of a piece”, of an
object, as spectacular as gesture may be, it
Ce témoignage d’Arman place cette action pertains to the background. Yet, whatever is
en dehors de la performance, l’intention at stake, whenever a performance occurs, is
étant clairement énoncée, «faire une pièce», made paradoxically conspicuous, and then
un objet, le geste, bien que spectaculaire, arise the questioning of improvisation, of the
passe au second plan. Pourtant, il interroge gesture’s value, of the place of the viewer.
en creux les enjeux de la performance :
improvisation, valeur du geste, place du Exécutant Performer Arman
spectateur. Organisateur Producer Arman
Date Date 1965
Lieu Place Atelier d’Arman, Nice
- 79 -
E SP A C E A LT E R N A T I F , AT E LI E R D’ A R T I S T E, A U DO M I C I L E D E EXP ER I M EN T A L S P A C E, A R TIS T’S S TUDIO, A T HOM E
[Escalade de la face Sud L’exécution de cet Event à La Cédille qui The performance of this Event at La Cédille
Sourit en 1966 n’est pas avérée, voici son qui Sourit in 1966 is not proven, here is its
de la galerie Ruy Blas II] contenu : content:
[Climbing the south side 3 évènements téléphoniques 3 telephone events
Quand le téléphone sonne, on le laisse When the telephone rings, we let it ring
of the Ruy Blas II gallery] sonner jusqu’à ce qu’il s’arrête. until it stops.
Quand le téléphone sonne, on soulève When the telephone rings, we lift up the
Première mondiale : escalade de la face Sud l’écouteur, puis on le replace. earpiece, then put it back.
interne de la Galerie Ruy Blas II en trois jours Quand le téléphone sonne, on y répond. When the telephone rings, we answer.
par Georges Mucciarelli et Bernard Tréal.
Constats Polaroïd envoyés tous les quarts N.B. : tout ce qui se passe pendant N.B.: everything that happens during the
d’heure à la revue Zoom par Ruy Blas. Partis l’événement en fait partie. event is part of it.
à 21h le 4 février, ils atteindront le sommet le
6 février à 10h20. Exécutants Performers George Brecht,
Robert Filliou
Organisateurs Producers George
Brecht, Robert Filliou
Date Date 1966
Lieu Place La Cédille qui sourit,
Villefranche-sur-Mer
- 80 -
ESPACE ALT E R N AT I F , A T E LI E R D ’ ART I S T E, A U D O M I C I L E D E EXP ER I M EN T A L S P A C E, A R T I S T ’ S S TUDIO, A T HOM E
Thierry Lagalla
[Mes ciels… oh pardon mes cieux !]
[My skies… i mean, my heavens!]
récupérées, dont la partie paysage sera Scrubland Action: A canvas is presented - Expired and mental states…
monochromisée, une tchatche est posée, from the series Mes ciels…oh pardon mes Attempt at interaction between Avant-garde
démontrant la convivialité, synchronicité et cieux! (‘My Skies… I Mean, My Heavens!’), and Folklore.
continuité entre Avant-garde et Folklore. consisting of recovered landscape paintings
La démonstration s’appuiera sur des vidéos of southern France (lavender field, farmhouse, Thierry Lagalla
abordant les thèmes de : seascape…) in which the landscape portion is in
- La danse monochrome. A chat is initiated, demonstrating Exécutant Performer Thierry Lagalla
- L’abstraction the interaction, synchronicity, and continuity Organisateur Producer Espace A VENDRE
- La rupture between Avant-garde and Folklore. The Date Date 04 novembre 2011 2011,
- L’arrière/l’avant demonstration is supported by videos treating november 04
- Le nouveau the following themes: Lieu Place Atelier KKF, Nice
- L’expiré & mental … - Dance Durée Duration 30 minutes 30 minutes
Action de garrigues : À partir d’une toile de la Tentative de convivialité entre Avant-garde - Abstraction Contexte Background lors du
série : Mes ciels…oh pardon mes cieux ! créée et Folklore. - Rupture vernissage de l’exposition
à l’aide de peintures de paysage du midi - Background/Foreground monographique de Thierry Lagalla
(champ de lavande, mas, vue maritime…) Thierry Lagalla - Newness Mes ciels… oh pardon mes cieux !
- 81 -
E SP A C E A LT E R N A T I F , AT E LI E R D’ A R T I S T E, A U DO M I C I L E D E EXP ER I M EN T A L S P A C E, A R TIS T’S S TUDIO, A T HOM E
Jean-Jacques Lebel
[Le désir attrapé par la queue]
[Desire caught by the tail]
Tout ça a commencé à cause de Michel Leiris libre expression voulaient que les choses
qui était venu voir un ou deux happenings et adviennent, et il y a eu mai 68... le pays était
qui m’a dit en plaisantant: « c’est très bien tout arrêté, ça a eu des effets positifs et négatifs
ça, mais Picasso a fait ça avant vous » et il m’a jusqu’à aujourd’hui... Et cet espèce de chien
donné le texte Le Désir attrapé par la queue de faïence avec la grosse Rolex qui prétend
qui avait été publié en 1946 ou 1947 chez tourner la page de mai 68... c’est qu’elle n’a
Gallimard, dont il y avait eu une lecture par jamais été tournée... elle est intournable...
Sartre, Picasso lui même, Lacan, Brassaï sous nous sommes encore dans cet espace-temps
la direction d’Albert Camus... mon rêve a été là, mais il ne le sait pas... peu importe d’ailleurs.
d’en faire quelque chose... me voilà parti à la
Californie à Cannes, en train, en 1966. Picasso Au moment d’une conférence de presse au
me reçoit et me dit « Ah c’est toi qui fait ces Papagayo, mais d’ailleurs qu’est-ce-que c’est
trucs avec toutes ces filles à poil... », il avait qu’une conférence de presse ? Au début on
lu ça dans la presse… Il m’a donc autorisé à a été gentil, on a essayé de répondre aux
monter sa pièce... questions mais les journalistes posaient des
questions tellement débiles, posées par des
…Il m’a montré ce jour-là une masse de gens encore plus débiles, ils imaginaient
dessins érotiques qui étaient à cette époque- qu’on prévoyait tout ; on en a eu marre et
là invisibles... J’ai donc trouvé un producteur, l’un d’entre nous, Catherine Moreau je crois,
Victor Herbert, un américain qui y a vu un a commencé à se déshabiller en disant que
moyen de baigner dans ce bain de délire nous allions répondre autrement, et puis tout
qui était le nôtre à cette période… on a l’équipe s’est foutue à poil...
commencé par vouloir le monter à Paris,
alors il était question que Bernadette Lafont Le lendemain une des journalistes, une
joue un rôle mais elle était prise sur un film, poufiasse du Figaro s’est plainte à la Mairie,
et puis j’ai tout de suite invité Taylor Mead, qui et on s’est fait expulser. Alors on s’est mis sur
jouait dans les films de Warhol, une autre de un terrain vague, on s’est fait casser la gueule
la bande de Warhol : Ultra Violet qui voulait deux trois fois... Le spectacle a repris, la partie
en être, un jeune acteur trotskyste Jacques Picassienne durait une heure, ça dépendait de
Blot, Jacques Seiler excellent acteur qui était Soft Machine, et après il y avait des happenings,
le mari de Rita Renoir, laquelle était une des des concerts...
célébrités du Crazy Horse Saloon, elle était un
véritable ready-made ambulant. Des tas de gens voulaient nous inviter chez
eux... un acteur américain nous a dit « venez
On a fait des répétitions et le monde du théâtre chez moi, j’ai une piscine », alors, on y est allé
et celui du happening ne fonctionnaient pas et on a fait un happening qui se foutait de la
ensemble, il y avait une incompatibilité de gueule des Hare Krishna, des faux mystiques,
structure et de langage... on ne peut pas passer et on a fait un pseudo rituel de lever du soleil,
de Charlie Parker à Bach ! on se moquait des gens qui se moquaient des
hippies, c’était Sun love... dans mes films en 16
Il y avait des fêtes chez Victor Herbert pendant mm on entendra pas les Soft Machine mais on
lesquelles nous répétions, alors on a eu l’idée, les verra... c’était pas enregistré.
puisque nous voulions le faire pendant l’été,
de le faire là où les gens allaient pendant Un excellent ami, grand partouzeur qui s’est
l’été... Alors on a pris contact avec le gérant du fait un nom, comme on dit, dans le design,
Papagayo, une boîte de nuit à Saint-Tropez, qui a fait le design des TGV, des télés, était
pour monter la pièce là-bas... On a cherché à venu filer un coup de main ; moi j’en avais
louer un chapiteau pour l’installer dans la boîte rien à foutre, je suis un ennemi du design
de nuit, on a été très aidés par Allan Zion, un ça me fait vomir, ça ne sert à rien, mais lui
cinéaste, et beaucoup de gens avec lesquels était sympathique, en réalité il s’en foutait, il
j’avais travaillé, Ben, etc. nous a aidé à mettre au point la captation...
il rameutait plein de gens à nos happenings...
On a fait en polystyrène l’exacte réplique d’un Aujourd’hui les gens qui font de la performance
portrait de Dora Maar par Picasso, sur laquelle n’ont qu’une idée en tête c’est de plaire à language... One can’t easily go from Charlie what,unfortunately,remains as a myth: the
on projetait ma bouche qui parlait, disait le l’institution, nous on n’en avait rien à foutre, Parker to Bach! sexual revolution...
texte, du moins la voix de l’auteur... il y a une vraie différence entre ce que nous At this time we wanted, through happenings,
faisions, qui était en rupture et ce que qu’on There were celebrations at Victor Herbert to change people’s view on culture, which
Sur scène il y avait des surprises tous les soirs, croit aujourd’hui être l’art... c’est à dire de during which we rehearsed, so we had the idea, had been relegated to the status of a rotten
une des femmes qui s’appelait Catherine l’hypermarché, les reliques c’est triste parce since we wanted to do it during the summer, product, to qualify mental structures by
Moreau avait une énorme paire de nichons, que c’est le culte des morts... on ne peut pas re- to do it where people went for the summer... promoting extracurricular, and possibly
qu’elle adorait montrer, dont elle était rêver un rêve d’il y a 50 ans... Il ne faut surtout So we contacted the manager of the Papagayo, subversive activities...
extrêmement fière, sur lesquels elle avait écrit pas devenir les anciens combattants d’une a nightclub in St. Tropez, in order to stage the Those who participated in the free-expression
« chaud » et « froid », et elle se baladait dans victoire ou d’une défaite... avec le happening play there... We tried to rent a big top, to install festival wanted things to happen, and then
le public en criant : « Qui veut du lait, qui veut on est en plein dans le qui-perd-gagne... ou le it in the nightclub, and Allan Zion, a filmmaker, was May 68... the country had stopped, it has
du lait », un monsieur a levé le bras, elle est allé qui-gagne-perd... on est dans une expérience... many people with whom I worked, Ben, etc, had positive and negative effects to this day...
vers lui, c’était Picasso qui a dit: « Je veux les qui ne peut pas être réduite à un produit provided a great help. And this kind of a china dog with his big Rolex
deux ! », elle est allée vers lui et lui a coincé la exposable... We made a polystyrene replica of Dora Maar’s claiming to turn over a new leaf on May 68...
tête entre ses nibards... Transcription d’un entretien entre Arnaud Maguet et portrait by Picasso, on which my mouth was actually it has never been turned over... it can’t
Jean-Jacques Lebel, 2011. projected, speaking, saying the text, at least be turned over... we are still in the same space
Tout ça n’était pas prévisible... voicing the author... and time, but he does not know it... though it
Taylor Mead, lui, n’arrêtait pas de draguer, et doesn’tmake any difference.
ramenait ses amants d’une heure ou d’une nuit It all started because of Michel Leiris, who came Surprises would occur every night on stage, a
en disant : « J’ai trouvé un nouvel acteur ! » et un to see one or two happenings and who jokingly female named Catherine Moreau had a huge During a press conference at Papagayo, but
jour l’un deux, un algérien qui se baladait avec told me, “that’s very nice, but Picasso did it pair of tits, which she loved to show, of which then what really is a press conference? At first
un chameau sur la plage pour que les enfants before you” and he gave me Desire Caught by she was extremely proud, and on which she we were nice, we tried to answer the questions,
se fassent photographier ; Taylor l’a amené the Tail published in 1946 or 1947 by Gallimard, wrote “hot” and “cold “.And she was walking but the reporters were asking questions so
avec son chameau pendant le happening ! a text which had been read by Sartre, Picasso in public, shouting” Who wants some milk?, stupid, asked by even more stupid people,
Avec Soft Machine qui jouait derrière, sur cette himself, Lacan, Brassaï under Albert Camus’ who wants some milk?” A gentleman raised they imagined we foresaw everything, we got
scène minuscule...Le chameau a pris peur, il a direction... I had dreamt of making something his arm, she went to him, it was Picasso who fed up and one of us, Catherine Moreau, I
chié partout... C’était tout, c’était la vie ! out of it. Here I was… off to Cannes’ Californie, said,” I want both! “She went to him and he think, began to undress, saying that we would
by train, in 1966. Picasso welcomes me and tells stuck his head between her boobs... All that respond differently, and then the whole team
Soft Machine c’est ma femme qui les a vus sur me “Oh you are the one who makes all these was not predictable... got naked...
la plage à Sainte Maxime ; alors on est allé les naked girls stuff... “He had read it in the press... Taylor Mead, whose flirting was unstoppable, The next day one of the journalists, a slut from
voir. Ils dormaient sur la plage, ils jouaient et He therefore entitled me to direct his play... introducing lovers, whether they had lasted the Figaro complained to the City Council, and
passaient le chapeau... Je les ai invités à venir an hour or night, saying: “I found a new we were expelled. So we settled on a vacant lot,
jouer en échange de dormir sous le chapiteau, …That day, he showed me many erotic drawings player! “And one day one of them, an Algerian we got beat up two or three times... The show
et on essayait, avec les quelques billets qu’on that couldn’t be seen at that time... I then found who drove a camel on the beach making resumed, the Picassian part would last for one
vendait, de se nourrir, évidemment la plupart a producer, Victor Herbert, an American eager money with photographed children; Taylor hour, depending on Soft Machine, and then
des gens ne payaient pas, il en arrivait de toute to share the delirium of the era... We meant to brought him, complete with his camel, to the there were happenings, concerts...
l’Europe, ceux qu’on appelait des hippies, shoot in Paris, then Bernadette Lafont should happening! Soft Machine, playing on this tiny Lots of people wanted to invite us... an
des défoncés, des nomades ; donc on vivait have played a role was starring in another film, stage... The camel was frightened, and pooped American actor told us “come to my house,
tous ensemble là, sous l’emprise de ce qui I then immediately asked for Taylor Mead, who everywhere...That was all, that was life! I have a pool,” then we went there and we
n’est malheureusement resté qu’un mythe: la played in films by Warhol, a Warhol insider: My wife had seen Soft Machine on the Sainte performed a happening that laughed at Hare
révolution sexuelle... Ultra Violet, who also wanted a part, Jacques Maxime beach, and we went to see them. Krishnas, fake mystics, and we carried out a
Blot, a young Trotskyite actor, Jacques Seiler, an They were sleeping on the beach, playing pseudo ritual sunrise, made fun of people who
À cette période, nous voulions, avec le excellent actor who was Rita Renoir’s husband, and passing the hat around... I invited them to made fun of hippies, that was Sun love... Soft
happening, changer le rapport à la culture, qui a Crazy Horse Saloon celebrity, she truly was a come and play, and then to sleep in the big Machine can be seen but not heard on my 16
était reléguée au rang de marchandise pourrie, walking ready-made. top; we tried, with a few tickets being sold, mm films... no recording.
changer le rapport aux structures mentales en to make a living. Of course, most people did
nous livrant à des activités extra-culturelles et We did rehearsals and the theater world and not pay, coming from all over Europe, so- A good friend, a great swinger who made quite
subversives... that of the happening didn’t work together, called hippies, stoned nomads… We all got a name, as they say in the design world, who
Ceux qui ont participé au festival de la there was an incompatibility of structure and to live together there, under the influence of designed the TGV, some TVs, came around to
- 82 -
ESPACE ALT E R N AT I F , A T E LI E R D ’ ART I S T E, A U D O M I C I L E D E EXP ER I M EN T A L S P A C E, A R T I S T ’ S S TUDIO, A T HOM E
- 83 -
E SP A C E A LT E R N A T I F , AT E LI E R D’ A R T I S T E, A U DO M I C I L E D E EXP ER I M EN T A L S P A C E, A R TIS T’S S TUDIO, A T HOM E
[Vente aux enchères] deux interprétations sont valables. Jean Mas – Serge III – Geste Artistique
Des photos et une bande vidéo ont été
[Auction] prises. Exécutants Performers José Ferrandi,
Nous nous proposons, ultérieurement, Jean Mas, Serge III
Lors de ma conférence sur l’Art Total, j’ai d’inviter le public à une visite commentée Organisateurs Producers José
vendu aux enchères pour marquer ma prise des lieux. Nous comptons d’autre part prêter Ferrandi, Jean Mas, Serge III
de possession de n’importe quoi en tant que gracieusement ce lieu aux confrères artistes Date Date 07 nov. 1991 1991, nov. 07
partie de mon tout, ma chemise blanche qui n’ont ni atelier ni espace de travail. Lieu Place souterrain, lit du Paillon
Derby. Arman a été acquéreur et a payé par de l’Acropolis au MAMAC, Nice
chèque la somme de 20 francs. José Ferrandi, Serge III, Jean Mas. Durée Duration 1 journée 1 day
Contexte Background en réaction aux
Ben Marquage symbolique (découvrir les dessous choix artistiques du Mamac Reaction
du musée et les peindre) to the artistic choices of the MAMAC.
Ce jour-là Arman, déjà célèbre, met au - Squatter la galerie du paillon la déclarer
défi Ben de vendre sa chemise qui devrait atelier d’art
lui rapporter beaucoup s’il est l’artiste - Organiser un vernissage, sous le musée
Judith Kele
si important qu’il prétend être. Ben ôte Statement of taking possession of the space
underneath the musée d’art moderne et d’art
sa chemise et la met aux enchères… qui La traversée d’une ville dans ce monde
contemporain in nice
montent jusqu’à ± 20 francs. Et c’est Arman désormais souterrain nous amène à bien des
qui les emporte ; il sort alors son chéquier. valeurs dans ce lieu de passage. [Temps, mur, papier] Traduction du titre original
Ben, d’abord furieux, car sa chemise lui avait On this Thursday the 7th of November in
coûté plus cher à « Prisu », s’épanouit, prend Dernière pensée à la mer, dernier horizon the year 1991, we, José Ferrandi, Jean Mas, [Time, wall, paper] Original title
le chèque et s’écrie : « J’ai un Arman : un d’un bleu qu’obture progressivement la and Serge III, have followed the Paillon River
chèque signé Arman ! » Arman le détrompe : courbe de l’ouvrage. down to the space underneath the Musée
« Je les signe de mon nom : Armand Petit point de lumière qui disparaît, nous d’Art Moderne et d’Art Contemporain in Nice.
Fernandes… » remontons vers l’amont à la rencontre de la
voûte qui porte le musée. We entered the Paillon riverbed at the level
Odette Lepage of the rear of the Palais des Expositions
- Sous la Promenade des Arts, je risque : and followed it down about 1200 meters,
During my conference on Art Total, I « nous sommes sous l’art ». sometimes walking on concrete, sometimes
auctioned off to mark my taking possession Fortes odeurs, courants d’air, eau glacée, on large concrete pavers, sometimes wading
of anything as part of my everything, my nous progressons dans le ventre de la ville. through water over pebbles.
white Derby shirt. Arman purchased and Fragments d’histoire qui partagent un
paid by check the amount of 20 francs. courant, celui de l’art, mine possible pour Along the way, we were accompanied by
celui qui ose ici descendre et suivre pour a bulldozer whose noise in the vaults was
Ben tramer avec les fondations la genèse d’une deafening.
histoire. Seule sur la scène Judith Kele plonge sa tête
On that day, Arman, already famous, defies Présence des forces chthoniennes au sein We recognized the foundations of the dans un seau d’eau pendant que derrière elle
Ben to sell his shirt that should produce de ce monde du rat dans l’égout. Les goûts museum at a slab of flat concrete replacing le film d’une nageuse est projeté.
a nice profit if he is the important artist he pour un Art qui bouleverse les lettres et jette the vaulted ceiling of the Paillon.
claims to be. Ben takes off his shirt and puts it au sens des mots en pâture. Alone on stage, Judith Kele plunges her
up for auction… which go up to ± 20 francs. Under the museum, we took possession of head into a bucket of water while, behind
And it’s Arman who wins: he then pulls out - Enfin, nous sommes sur la place, moment the place through inscriptions and paintings. her, the film of a swimmer is projected.
his checkbook. Ben, first furious, because his émouvant d’intense recueillement. Cernés Serge III exploded an LED light spray whose
shirt had cost him more at “Prisu,” blossoms, par l’hostilité du lieu auquel nous faisons silent movements were reflected for a long Exécutant Performer Judith Kele
takes the check and exclaims: “I have an face, nous marquons un moment de long time in the vault. Attack or baptism of the Date Date 30 avril 1980 1980, april 30
Arman: a check signed Arman!” Arman puts silence. place, both interpretations are valid. Lieu Place CALIBRE 33 is it art ?,
him right: “I sign them by my name: Armand Tout est prêt, l’éclairage enfin jette nos Nice
Fernandes… ombres sur la voûte. Nous pouvons Photos and a video were taken.
commencer notre œuvre.
Odette Lepage Dernière photo, prise vidéo, il nous faut At a later date, we propose inviting the
maintenant retrouver le chemin des vivants. public to a guided tour of the site. What’s
Exécutants Performers : Arman, Ben more, we intend to lend this place with our
Organisateur Producer : Ben - Longue marche vers la surface pour porter compliments to our fellow artists who have
Date Date 17 février 1962 1962, le geste, présenter l’action et faire de cette neither studio nor working space.
february 17 galerie un nouveau lieu d’art contemporain.
Lieu Place Club des jeunes, Nice Nous squatterons ce lieu, organiserons des José Ferrandi, Serge III, Jean Mas
- 84 -
ESPACE ALT E R N AT I F , A T E LI E R D ’ ART I S T E, A U D O M I C I L E D E EXP ER I M EN T A L S P A C E, A R T I S T ’ S S TUDIO, A T HOM E
Thierry Lagalla
Thierry Lagalla
Bob Lens
- 85 -
E SP A C E A LT E R N A T I F , AT E LI E R D’ A R T I S T E, A U DO M I C I L E D E EXP ER I M EN T A L S P A C E, A R TIS T’S S TUDIO, A T HOM E
Elisabeth Morcellet
[Ménage galant]
[Romantic marriage]
les sabliers du quotidien. Trouble fête, vent d’une dans le noir. Puis il faudra revenir comme toujours decorum! Spoiled brat. Manners are still to be
défaite. L’interférence, attendue, programmée est de l’autre monde. Vers la lumière, les voix, les found, though, down there, inside, in the gallery.
accueillie. On en redemande. À la foire de l’art. corps, la vie.
Just do it yourself : DIY ! Half-way there the camerawoman has met me.
Elisabeth Morcellet Below, they have quieted a little, turned a little
Action towards me. They watch and giggle. Outside in
Je me suis lancée en courant, dans la rue creusée Ambiance: the front of the gallery. A few come out. Already
d’une rigole au centre. Je tiens la sphère de Night of the opening. Outside, it is dark. Narrow too late. I move quickly. I don’t dawdle. They’ll
porcelaine blanche, entre mes deux mains. Pente streets of the old town of Vallauris in the heights, either catch the act or not! So much for the photo
glissante. La casserole attachée à une ficelle à lit by yellow lamps. Piss, dogs walking along the and the video. Keep a keen eye and reflexes. You
ma taille, je zigzague et je dévale. Je contrôle cet gutters. Cool warmth of March. Voices coming have to learn to see. So who’s watching all this?
objet distant qui cherche à retourner au milieu, from the houses. I go far up the street, in my worn You, me, us: the same story! It’s over, I cross the
vers le caniveau. Gravitation et translation. Tirer bridal gown, used a hundred times. If this is the threshold. The saucepan behind me. Gently, I
vers les extrêmes. Je décris des boucles, je reviens last time I would dress as a bride in a performance, organize the scratching and screeching and slide
sur mes pas, je tourne, j’entraîne cet alien fou et I need it. Discretely, I’m holding an aluminum beautifully towards the crystallinity, the sound of
criard après moi. Un chiard, un gniard, qui braille saucepan that has a string through the hole the spheres. I move forward, dancing slowly, I
dans la nuit, qui s’accroche à moi malgré tout. Ça in its handle. I can make out the lights and the magnify, I presentify, I incorporate into the human
ricoche en écho. Rire intérieur de mon vacarme, shadows in the little silhouettes moving in front of concept. I cross the room as a wife. I marry the
mon cri dans la nuit. Je dégringole, indiscrète en the entrance to the gallery. Among drinking fest, contours of the others. Serendipitous string. And
pente douce. Tintamarre de quai de gare. Fer et civility, and condolence, let the art party begin! I’m I pose. Saucepan removed gracefully. The din is
métal raclé sur le trottoir. La machine infernale aux alone up here, and soon I’m going to do my stunt. done. There’s a spoon somewhere turning in the
trousses avec mes jupons de dentelles blanches. The others are amateurs, sleeping behind closed saucepan that signals the physical entry.
Une chienne, une chatte à qui on a accroché windows to avoid the art world.
une casserole. Ah, Ah, Ah. Les blagues de l’art. The order of memory has been lost... It must
Béton, ciment et goudron : l’alliage du fer et de Preparation: be the powder in my eyes, to start with. My little
la pierre pour des noces galantes. Et je jouis de ce I got dressed in a potter’s studio on a street cream canvas bags filling my sight: delicate cloud
désordre ! Dépasser la limite. Bornée bienséance ! adjoining the Galerie 49 just before the of flower, sugar, salt, and rice falling on the tiled
Mal élevée. Les manières, il y en aura pourtant, là- performance. Dust and white clay all over the floor. And then between two white pedestals,
Ambiance bas, dedans, pour la galerie. floor. Powder. I chose a big, round, thrown pot, a having my hands on the jar: a sort of round
Soir du vernissage. Il fait nuit dehors. Rues À mi chemin la cameraman m’a rejointe. En bas, white bisque with an opening just narrow enough mass giving birth at my touch. Fingers springing
étroites de la vieille ville, Vallauris, sur les hauteurs, ils se sont un peu tus, un peu tournés vers moi. to let my hand pass through and stay stuck inside. back. The balloon in the empty belly resounds.
éclairées par des lampes jaunes. La pisse, les Ils regardent, ils ricanent. Dehors devant la galerie. The pot waits in the exhibit space. That afternoon Throwing a moonlike star. Looking differently
chiens qui longent les caniveaux. Chaud froid Certains sortent. Déjà trop tard. Je fais vite. Je ne I also bought a white meringue from a bakery. at an object: the art game... The ingredient and
de Mars. Des voix sortent des maisons. En haut traîne pas. On attrape le geste ou pas ! Tant pis Flour. Searching for white material. Food. Sugar. the jar. I am the fire. It will cook you, ladies and
de la rue, je suis allée, haut, loin, dans ma robe pour la photo et la vidéo. Avoir l’œil et le réflexe. Salt. Rice. The panoply of white food stood out. I gentlemen. I will activate the alchemy of your
de mariée usée, utilisée cent fois. Serait-ce la Ça s’apprend de voir. Qui ça regarde tout ça alors found a white cloth, a rag. There, the objects are eyes, the connection in all directions. Somewhere
dernière fois que je serai en mariée dans une ? Toi, moi, nous : une même histoire ! C’est fini, in the gallery. They await my “official” arrival. I am else, hidden, the white cake is waiting for me.
performance, il le faudrait. Je tiens discrètement je franchis le seuil. La casserole à ma suite. En alone with my saucepan in the night. Readymade to bite into, to savor. The piece is
une casserole en aluminium dont la queue trouée douceur, j’organise les raclements, les crissements finished, cooked, completed by others besides
est attachée d’une ficelle. Je peux apercevoir, et je me glisse en beauté vers la cristallinité, le son Evening humidity and coolness. Interior calm, me, will be eaten, taken into the mouth. Orality:
les lumières et les ombres, dans les silhouettes des sphères. J’avance, je danse à pas lents, je me before the rush towards art. Breathe, sweetheart, once the artist has finished, you have to pass it
petites, qui s’agitent devant l’entrée de la galerie. magnifie, je me présentifie, je m’incorpore à la look at this evening. Alive. Always more alive. Art through the sieve of words, through your mouth,
Entre beuverie, civilité et condoléance, que la fête donnée humaine. Je traverse la salle en femme. that sublimates reality? Oui, ma belle! C’est ça. through the written critique. Devouring of the
de l’art commence ! Je suis seule là-haut et je vais J’épouse les contours des autres. Filon de la piece, exhausting it, making it disappear, reappear
faire bientôt mon bazar. Ameuter les autres, ceux ficelle. Et je me pose. Casserole détachée avec So…what? (purpose?) in the linguistic experience.
qui dorment, ceux qui ferment les fenêtres pour grâce. Fini le fracas. Y a une cuillère quelque part I’m going to play the “wife” again, respond to the
ne pas profiter du monde de l’art. qui tourne dans la casserole et sonne l’entrée en call on March 8 once again, scrape the ties of And the performance will play even more on this
matière. marriage, shrink the plans, bring out the feminine, rebirth of words and meaning. How noisy and
Préparation the cliché, the great untreatable evils, march my crunchy the meringue is! Rock melting beneath
Je me serais habillée, chez un potier, dans son L’ordre de la mémoire a été perdu… Ce serait la unbridled virginity, the Bride, launch the lampoon, the palace! A few white bows, a few evanescent
atelier, dans une rue attenante à la Galerie 49, poudre aux yeux pour commencer. Plein la vue unleash my fury in poetry, in subtlety, in time-lag, pinches of delicate cynicism, and I go outside.
juste avant l’action. Poussières et terre d’argile de mes petits sacs de toile écru : nuage délicat on the role of the sweet housewife, and balance Escaped from the white walls and the frames of
blanche au sol, partout. Poudre. Je choisirai, un de farine, de sucre, de sel et de riz qui retombent the ingredients outside the kitchen, with my the exhibit. They believe in the ending. Groups
grand pot tourné, rond, un biscuit blanc, dont sur le carrelage. Et puis entre deux socles blancs, recipes, my repetitions, my inventions, my daily gather again. But there is still a white rag to
l’ouverture laissera à peine passer ma main qui avoir les mains au pot : jeu de masse ronde qui finds. I’m going to jump into the lions’ den, tear catch somewhere, on the garden side. I go out.
pourra rester prisonnière à l’intérieur. Le pot accouche du toucher. Ricocher des doigts. Le down and slash the crowded masses, separate the I am outside again. Through the glass door with
attend dans l’espace de l’exposition. J’ai aussi ballon au ventre vide résonne. Lancer d’astre groups of drinkers and chatters who are getting the nice square panes. They are enclosed in
acheté dans l’après-midi, une meringue, blanche lunaire. Regarder autrement un objet : le jeu des buzzed, watching each other, strutting around. their globe. The night air again. Cool. Nice and
dans une boulangerie. Farine. Chercher la matière arts… L’ingrédient et le pot. Le feu c’est moi. Il vous Laughing, and who will laugh even more when I smokeless, sweatless.
blanche. Nourriture. Sucre. Sel. Riz. La panoplie en cuira, mes bonnes gens. J’activerai l’alchimie come in. The illusion of education and culture, of
de l’aliment blanc est ressortie. J’ai trouvé un tissu de vos yeux, la connexion dans tous les sens. a suspicion of presence, of refined thought, of a The windows are dirty. Hard to see through them.
blanc, un torchon. Voilà, les objets sont dans la Il y a quelque part, dans un autre plan, caché, glimmer of intelligence. My watered-down sugar Moving my face close to the window. Breathe:
galerie. Ils attendent mon arrivée « officielle ». Je le gâteau blanc qui m’attend. Readymade à distilled into the crowd, my grains of dust opened condensation. Bead evaporating. Everyone is
suis seule avec ma casserole, dans la nuit. croquer, à savourer. L’œuvre finie, cuite, achevée up as I pass—will they really change anything in familiar with this. Steam. Peep hole. Big pane of
Humidité et fraicheur du soir. Le calme intérieur, par d’autres que moi, sera mangée, passée par la the clockwork of this exhibit? a window square. White wood. Seeing again.
avant la ruée vers l’art. Respire ma belle, regarde bouche. Oralité : une fois l’accomplissement par Seeing yourself now. Observing yourself. Do you
ce soir. En vie. Toujours plus en vie. L’art qui l’artiste, il faut repasser par le tamis des mots, par la View of a white body lurking in the shadows, in see me? Gone and still here. On the other side.
sublime le réel ? Yes, dear ! That’s it. mise en bouche, par le texte critique. Dévoration the chaos of words, in the brouhaha, offering an The screen. The little glass of single people. All
de l’œuvre, l’épuiser, la faire disparaître, apparaître intermission, here and there, a pause in the image, these transparent, obvious frames. Your portraits.
Alors… quoi ? (intention ?) dans l’expérience langagière. a breakaway. Elsewhere, a few minutes away Can you still see it? This bride now rubbing the
Je vais encore jouer de la « femme », répondre Et la performance, jouera encore plus de cette from the movement, a suspension in space. One tiles. She cleans the square. She is serving art.
à l’appel du 8 Mars, une fois encore, faire grincer renaissance des mots, du sens. Que la meringue more noise in the background cacophony. My Server. Someone has to clean up the damage. To
les liens du mariage, du ménage, réduire les est bruyante et craquante ! Roc qui fond sous le ridiculous, intense confrontation of an evening. I sweep. Afterwards. It’ll be her again doing that.
schémas, faire apparaître le féminin, le cliché, les palais ! Quelques courbettes blanches, quelques cut a path, I make my hole, my place. Towards the
grands maux sans remède, promener ma virginité évanescentes pincées de cynisme délicat et je importance of minuscule scattered, lost, rejected She moved away from the doors. She is behind.
débridée, « The Bride », lancer le pamphlet, quitte les intérieurs. things. Time gets away, and I open the hourglass Her rag hangs from her hand. She hears a very
m’acharner tout en poésie, tout en subtilité, tout Echappée des murs blancs et des cadres of the daily routine. Troubled party, air of defeat. vague patter of hands clapping. She fades into the
en décalage, sur le rôle de la douce matrone au d’exposition. On croit à la fin. Des groupes se The expected, programmed interference is garden, in the darkness. As always, she will have
foyer et balancer les ingrédients hors de la cuisine, reforment. Mais il y a encore un torchon blanc à welcomed. They ask for more. At the art fair. Just to come back from the other world. Towards the
avec mes recettes, mes redites, mes inventions, attraper quelque part, côté jardin. Je sors. Je suis do it yourself: DIY! light, the voices, the bodies, and life.
mes trouvailles du jour. Je vais me jeter dans cette dehors à nouveau. Passée par cette porte vitrée
fosse aux lions, dégringoler et fendre ces masses aux gentils carreaux carrés. Ils sont enfermés Performance Elisabeth Morcellet
compactes, séparer ces groupes de buveurs, dans leur globe. L’air de la nuit à nouveau. Frais. I begin running through the street with a drain
de causeurs, qui se grisent, qui se mirent et se Agréable sans fumée, sans sueur. down the middle. I hold the white porcelain Série Serie Cycle de la mariée Bride
pavanent. Qui se marrent, et qui se marreront sphere in both hands. Slippery slope. The cycle
plus encore à mon passage. L’illusion d’une note Les vitres sont sales. Voit mal de l’autre côté. saucepan attached to a string at my waist, I zigzag Exécutant Performer Elisabeth Morcellet
cultivée, culturelle, d’un soupçon de présence, Approcher le visage prés de la vitre. Souffler : and hurtle down the street. I control that aloof Organisateurs Producers Atelier 49,
de pensée raffinée, d’un semblant d’intelligence. buée. Perle qui s’évapore. Tout le monde connaît object that tries to return to the middle, towards Richard Belfer, Max Horde
Mon sucre édulcoré distillé dans la foule, mes ça. Vapeur. Lunette. Gros plan d’un carré de the gutter. Gravitation and translation. Pulling Date Date 08 mars 2002
grains de poussières égrainés à mon passage, fenêtre. Bois blanc. Voir encore. Vous voir towards the extremes. I run in circles, I retrace my 2002, march 08
changeront-ils vraiment quelque chose au maintenant. Vous observer. M’apercevez-vous steps, I turn, I drag this crazy, screaming alien after Lieu Place Vallauris
rouage de ce chaleureux vernissage ? ? Partie et encore là. De l’autre côté. L’écran. Le me. A brat, a scum, howling in the night, clinging Durée Duration 25 minutes 25 minutes
Vision d’un corps blanc qui creuse dans l’ombre, petit verre des grands célibataires. Tous ces cadres to me in spite of it all. It echoes in the street. Contexte Background lors du vernissage
dans le chaos des mots, dans le brouhaha, qui transparents, évidents. Vos portraits. Voyez-vous Laughter inside at my racket, my cry in the night. de l’exposition collective 3e
propose une plage, ici et là, un arrêt sur image, une bien encore ? Cette mariée qui frotte maintenant I stumble indiscreetly on a gentle slope. Noise salon ménager et galant de l’homme
échappé. Ailleurs, quelques minutes détournées les carreaux. Elle nettoie la place. Elle est au like a locomotive. Iron and metal scraping on d’intérieur pour la présentation
du courant, une suspension dans l’espace. Un service de l’art. Servante. Il faut bien quelqu’un the sidewalk. The infernal machine on my heels et signature du guide par l’auteur
bruit de plus à la cacophonie ambiante. Mon pour nettoyer les dégâts. Pour balayer. Après. Ce with my white lace skirts. A dog or a cat to which Richard Belfer. During the opening
dérisoire et intense corps à corps d’un soir. Je me sera elle encore qui fera ça. Elle s’est écartée des someone has tied a saucepan. Ha ha ha. The of the group exhibit 3e salon ménager
fraie un chemin, je fais mon trou, ma place. Vers portes. Elle est de dos. Son torchon pend d’une jokes of art. Concrete, cement, and tar: the alloy et galant de l’homme d’intérieur for
l’importance des choses minuscules, éparses, main. Elle entend un très vague crépitement de of iron and stone for a romantic wedding. And I the presentation and signing of the
perdues, lâchées. Le temps s’échappe et j’ouvre mains qui claquent. Elle s’enfonce dans le jardin, revel in the disorder! Exceed the limit. Delimited guidebook by the author Richard Belfer.
- 86 -
ESPACE ALT E R N AT I F , A T E LI E R D ’ ART I S T E, A U D O M I C I L E D E EXP ER I M EN T A L S P A C E, A R T I S T ’ S S TUDIO, A T HOM E
Guignol’s band
[Un dimanche de star]
[Celebrity sunday]
La journée commence par une messe, The day begins with a Mass: The celebrant, Exécutant Performer Guignol’s band
Marcel Bataillard, maître de cérémonie, lit le Marcel Bataillard, reads the mail from the Organisateur Producer Guignol’s band
courrier des lecteurs adressé au magazine readers of Strange magazine upon the death Témoin Witness Ben
Strange lors du décès de Captain America. of Captain America. Frédérik Brandi is at the Date Date 11 octobre 1999 1999,
Frédérik Brandi est à l’orgue. La communion organ. The communion is Jésus de Lyon (a october 11
se fait au Jésus de Lyon (une spécialité de specialty of sausage) with an image of the Lieu Place chez Ivana Milovic, Saint-
saucisson) devant une image de la Vierge qui Blessed Virgin proudly bearing a portrait of Paul de Vence
arbore avec fierté le portrait du Che sur son Che Guevara on her chest. Durée Duration 1 jour 1 day
torse. Contexte Background le domicile
The Sunday dinner, chopped and fried d’Ivana Milovic servait également de
Le repas dominical, à base de poupées Barbie dolls, is served in the garden on a long galerie d’art à d’autres moments
barbies hachées puis frites, est servi dans le red cloth.
jardin sur un long tissu rouge.
The day ends with a mandatory concert
La journée se termine pas un concert indoors: two drum sets, a kazoo, a trumpet,
obligatoire en intérieur, deux batteries, un and various other instruments; the doors are
kazou, une trompette et divers instruments, closed and bolted. The band plays The Long
portes closes et verrouillées. March, composed by jazz percussionist Max
Est jouée La Longue Marche du jazzman Roach to honor the death of Mao Tse- tung.
Max Roach, composée en l’honneur de Mao
lors de sa mort. Mass, Sunday dinner, concert, fun and
entertainment. A trying day at the end of
Messe, repas dominical, concert, sport et which Ben Vautier (again) declared, “I don’t
divertissement. Une journée éprouvante know what to think of it. Either it’s completely
à l’issue de laquelle Ben Vautier (encore idiotic or it’s completely ingenious, but it
lui) a pu déclarer : «Je ne sais pas quoi en can’t be somewhere in between.”
penser. Ou c’est complètement nul ou c’est
complètement génial mais ça ne peut pas Guignol’s band
être entre les deux.»
Guignol’s band
- 87 -
Musée
Fondation
Museum
Foundation
- 88 -
M US ÉE, F O N DA T I O N M US EUM , F O UN D A T I O N
[Développement durable] Giovanelli wrote that Pierre Pinoncelli had given back
to Malraux his colors from the Spanish war.
- 89 -
M US ÉE, F O N DA T I O N M US EUM , F O UN D A T I O N
- 90 -
M US ÉE, F O N DA T I O N M US EUM , F O UN D A T I O N
- 91 -
M US ÉE, F O N DA T I O N M US EUM , F O UN D A T I O N
Virginie Le Touze
Stéphane Bérard
la mélodie). La performance fait partie Aujourd’hui, j’en fais une boîte à souvenirs [Titre inconnu]
intégrante de l’installation montrée pour de L’Hyperchansond’A. Série Serie Hyperchansond’A.
l’exposition et se propose de « donner de la Hypersongof’L. [Title unknown]
voix et de la couleur » à la vidéo The boy Développement du work in progress Exécutant Performer Virginie Le Touze
from Ipanema, vidéo muette, filmée en noir Hyperchansond’A.. Témoins Witnesses Sophie Braganti, Stéphane Bérard invite le public dans
et blanc et qui fait partie du décor de la Patricia Brignone, Yves Di Folco, l’amphithéâtre 3 de la Villa Arson pour la
performance. Virginie Le Touze Éric Duyckaerts, Maurice Fréchuret, projection d’un film réalisé par la BBC dans
Arnaud Labelle-Rojoux, Sylvie Lecat, les années 1980 sur le château de Versailles.
A cappella singing. Series of extracts of Marceline Matheron, Frédérique La salle est pleine. La projection commence.
« La parodie, le pastiche et la caricature, love songs, taken from international pop Nalbandian, Guy Scarpetta, Emmanuel À peine le générique terminé une étudiante
compte tenu des lois du genre. » Je me songs and opera, according to the protocol Tibloux excédée par les images délavées et ennuyeuses
promenais dans Paris, le refrain d’une of the Hyperchansond’A.: according to Date Date 29 février 2008, 18h30 du film quitte la salle. Stéphane Bérard arrête
chanson de Richie Valence en tête. Distraite, unperceivable transitions (each of the 2008, february 29, 06:30 pm immédiatement la projection et quitte la salle
j’avais perdu la suite. Alors, comme dans extracts chosen being worth for another Lieu Place Musée d’Art moderne et à son tour. La séance est terminée.
un rêve, de ceux où l’on parle anglais possible continuation, both for the text d’Art contemporain (MAMAC), Vitrines
ou polonais couramment et sans aucun and the melody). The performance is an de l’atelier d’art contemporain - Stéphane Bérard invites the audience into
accent, j’inventai spontanément une autre integral part of the installation shown for the (niveau rue), Nice amphitheater 3 of the Villa Arson for the
suite possible empruntée à Françoise exhibition and offers to “give some voice and Durée Duration 25 minutes 25 minutes projection of a film produced by the BBC
Hardy. Me vint alors l’idée de combiner des color” to the video The Boy From Ipanema, Contexte Background dans le cadre in the 1980s on the palace of Versailles.
passages de chansons d’amour, suivant des a silent video in black and white and that is de l’exposition de Virgine Le Touze The room is full. The projection begins.
transitions imperceptibles, qui s’abîmeraient part of the set of the performance. La parodie, le pastiche et la With the opening credits barely over, a
en une « hyperchanson » d’amour. Je caricature, compte tenu des lois du student irritated by the faded and boring
donnais d’abord une performance de A cappella singing. Series of extracts of genre au MAMAC du 1er mars au 8 juin images leaves the room. Stéphane Bérard
l’Hyperchansond’A. au Mamac de Liège. love songs, taken from international pop 2008 In the scope of the exhibition immediately stops the projection and leaves
Puis je tournai la vidéo Hyperchansond’A., songs and opera, according to the protocol of Virgine Le Touze La parodie, le the room himself. The showing is ended.
au Théâtre de la Photographie et de l’Image of the Hyperchansond’A.: according to pastiche et la caricature, compte
à Nice. Plus tard, dans ce même lieu, j’en unperceivable transitions (each of the tenu des lois du genre (Parody, Exécutant Performer Stéphane Bérard
proposais une nouvelle interprétation live. extracts chosen being worth for another Pastiche and Caricature, Given the Organisateur Producer Villa Arson
L’Hyperchansond’A. est un objet qui évolue possible continuation, both for the text Law of the Genre) at the MAMAC from Date Date 24 mai 2008, 20h45 2008,
selon des modalités toujours renouvelées : and the melody). The performance is an March 1 to June 8, 2008 may 24, 08:45 pm
vidéo, performances, installations, dessins, integral part of the installation shown for the Lieu Place Villa Arson, Nice
photographies. Ce projet à facettes est nourri exhibition and offers to “give some voice and Durée Duration quelques minutes few
de citations musicales multiples. Chemin color” to the video The Boy From Ipanema, minutes
- 92 -
M US ÉE, F O N DA T I O N M US EUM , F O UN D A T I O N
Pierre Le Pillouër
[Une visite sans médecin]
[A visit without médecin]
Que les propos de Jacques Médecin relèvent symbolisé par le geste d’Arman. Fâché, beliefs held by its administrative staff. Which attend the inauguration. Art takes second
d’un lapsus « malheureux » ou qu’ils s’inscrivent Jack Lang indique que l’Etat ne prêtera pas is why the artists of Nice and the surrounding place, and the city is faced with the battle
dans une perspective électoraliste, nous les d’œuvre des musées nationaux et refuse region invite you to the Museum of Modern of “Jack vs. Jacques,” the title given by the
condamnons résolument et définitivement. de venir à l’inauguration. L’art devient Art on Friday, June 22, 1990, at 5:00 pm, for international press that nevertheless gives a
Nous n’en déduisons pas qu’il faille renoncer second, on a affaire à un combat de « Jack a visit without Médecin*. great deal of publicity to the museum and
à Nice, à toute activité artistique, scientifique, contre Jacques », comme le titre la presse the art activity of Nice. Against a background
intellectuelle et culturelle. S’agissant des lieux internationale… qui contribue néanmoins * Translator’s note: In the French title, there is a play on the mayor’s of conservatives vs. liberals, Jack Lang sees
gérés par la municipalité, nous considérons à faire connaître sur le plan national et name, which means “doctor” and the usual phrase “visite avec himself as the leader of antiracism while
qu’ils doivent appartenir à tous ! Nous international le Musée et l’art à Nice ! Sur médecin” for “doctor’s visit.” “Jacquoù de Nissa” [in the original dialect
refusons de faire l’amalgame entre les fond d’opposition gauche/droite, Jack of Nice] likes to think he is the champion of
déclarations honteuses du Maire et le Musée Lang se veut le chantre de l’antiracisme et Pierre Le Pillouër decentralization.
d’Art Moderne, et le personnel qui l’anime. « Jacquoù de Nissa », le défenseur de la
C’est pourquoi, les artistes de Nice et de la décentralisation. Excerpt from André Giordan and Alain Biancheri, The inauguration still takes place on the
région vous invitent au Musée d’Art Moderne, “L’École de Nice et les maires de Nice! scheduled date [June 21, 1990, NDLR], in
le vendredi 22 juin 1990 à 17 heures pour L’inauguration eut bien lieu à la date prévue L’enfantement du MAMAC,” in ART Côte d’Azur, front of a sizeable crowd, mobilized by the
une visite sans Médecin. [le 21 juin 1990, NDLR], devant une foule February 9, 2011: powerful Association des amis du Maire
considérable, mobilisée à l’appel de la A retrospective of Arman’s work of was (‘Association of Friends of the Mayor’)! The
Pierre Le Pillouër puissante Association des amis du Maire ! planned for the inauguration of the Museum same association that was very hesitant
Cette même association qui était très of Modern Art. It so happens that Jacques to build such a museum, but to support
Extrait de André Giordan et Alain Biancheri, réticente à l’érection d’un tel musée et qui Médecin, harshly accused of political their “idol,” suddenly takes up the cause for
« L’École de Nice et les maires de Nice ! brutalement pour soutenir leur « idole » corruption, flirts with the [extreme right- Contemporary Art. What won’t cause a love
L’enfantement du MAMAC », in ART Côte d’Azur, prend fait et cause pour l’Art contemporain. wing] Front national. When he “pretentiously” of art!
9 février 2011 : A quoi peut tenir l’amour de l’art ! receives leader Jean-Marie Le Pen in the city
Une rétrospective Arman était prévue pour hall, three city counsel members immediately Many of the artists of Nice boycott the
l’inauguration du MAMAC. Or Jacques Beaucoup d’artistes niçois boycottent la resign. In a televised interview, the mayor ceremony, while others call in sick. The only
Médecin, fortement critiqué sur ce qui cérémonie, d’autres se font porter pâles. gives a quick and unfortunate quote, for ones present are Sosno, Fahri, Mas Cartier,
deviendront ses « affaires », flirte alors avec Seuls sont présents Sosno, Fahri, Max which he later officially apologizes: “It’s the Jean Mas, and Ben. Ben carries a sign that
le Front national. Il reçoit « pompeusement » Cartier, Jean Mas et Ben. Ce dernier porte Jews [of the council] who are leaving…” A reads: “I am against racism and the diktat
Le Pen à la mairie ; trois conseillers un écriteau sur lequel on pouvait lire : « Je fierce national controversy gets under way from Paris.” The next day, a large group of
municipaux aussitôt démissionnent. Dans suis contre le racisme et le diktat de Paris ». over the perceived anti-Semitism of his artists gathered by the group Fluxus-Nice
un interview à Antenne 2, le maire prononce Le lendemain un grand nombre d’artistes words. Arman, the most well-known of the holds a counter-inauguration [Une visite
une parole rapide et malheureuse -qu’il emmenés par le groupe Fluxus-Nice font artists from Nice, cancels his Retrospective sans Médecin (‘A Visit without Médecin’),
regrettera officiellement- : « ce sont les une contre-inauguration [Une visite sans in his own city and for the inauguration of organized by Pierre Le Pillouër, NDLR].
juifs qui partent »... Une polémique féroce Médecin, organisée par Pierre Le Pillouër, a museum built for him and his colleagues Jean Mas later organizes an inauguration
s’enclenche sur le plan national pour ces NDLR]. Jean Mas organise ultérieurement from Nice… scandalous! performance and petition on June 29.
propos qualifiés d’antisémites. Arman, le une inauguration-performance, le 29 juin,
plus connu des artistes niçois, renonce à sa qu’il lie à une pétition. “After the royal reception give to Jean-Marie “This dark history of the Museum of Nice has
Rétrospective, dans sa propre ville et pour Le Pen and the former SS officer Franz four advantages: it gives publicity to Arman,
l’inauguration d’un musée construit pour lui « Cette sombre histoire du Musée de Nice a Shoenhuber, and the rather anti-Semitic to Médecin, and to the Museum, and it sells
et ses collègues niçois… Scandale ! quatre avantages : elle fait de la pub à Arman, declarations given by Mr. Médecin, I can’t newspapers…So everything is for the best in
elle en fait à Médecin, elle en fait pour le stomach the inauguration of this exhibit, this best of all sordid worlds.”
« Après la réception royale faite à Jean-Marie Musée et elle fait vendre des journaux… shaking hands and smiling with the mayor Artension, July-August, 1990.
Le Pen et à l’ancien Waffen SS Shoenhuber Tout donc pour le mieux dans le meilleur de of Nice.”
et les déclarations assez antisémites de M. l’immonde » Arman, declaration on May 8, 1990,
Médecin, je n’ai pas le cœur d’inaugurer Artension, juillet-août 1990. to the Agence France-Presse. Serge III and Jean Mas reprise this
cette exposition main dans la main, sourire controversial issue with a grand “artistic
dans le sourire avec le maire de Nice » gesture” in the pure tradition of the School
Arman, déclaration du 8 mai 1990, à l’AFP. Serge III et Jean Mas récupéreront cette Jack Lang, again Minister of Culture (and of Nice. Along with José Ferrandi, they go
polémique par un grand « geste artistique » public works), sends Arman a telegram into the bed of the Paillon River to explore
dans la pure lignée de l’École de Nice. Ils of congratulations: “While Mr. Jacques and paint beneath the MAMAC: “We’re under
Jack Lang, de nouveau ministre de la culture iront explorer et peindre avec José Ferrandi, Médecin does it again, sharing 99.9% of the art,”
(et des grands travaux), envoie à Arman un dans le lit du Paillon, les « dessous » du the views of the Front national, Jack Lang Jean Mas and Serge III, November 7, 1991.
télégramme de félicitations. « Au moment MAMAC : « Nous sommes sous l’art » hopes that other artists will choose to follow
où Monsieur Jacques Médecin récidive Jean Mas et Serge III, 7 novembre 1991. Arman’s example.”
et revendique à 99,9% les thèses du Front Jack Lang, published in Libération, April 15, 1990. Exécutant Performer Pierre Le Pillouër
national, Jack Lang espère que d’autres Organisateur Producer Pierre Le Pillouër
artistes accepteront de suivre l’exemple Whether Jacques Médecin’s words were Date Date 22 juin 1990, 17h 1990,
d’Arman. » an “unfortunate” slip or whether they There is general condemnation of the june 22, 05:00 pm
Jack Lang, texte publié dans Libération, le 15 avril 1990. were politically motivated, we resolutely mayor’s words among the artists of the Lieu Place Musée d’Art moderne et
condemn them once and for all. We do not School of Nice. However, their responses d’Art contemporain (MAMAC), Nice
feel obligated to renounce the city of Nice are varied, ranging from an emphasis on
La condamnation des propos du maire and all of its artistic, scientific, intellectual, the importance of such an event for the
fait l’unanimité chez les artistes de l’Ecole and cultural activities. When it comes to art world to a cautious approach to the
de Nice. Leurs réponses par contre sont public spaces, we think they should belong antiracism cause symbolized by Arman’s
diverses ; elles hésitent entre l’importance to everyone! We refuse to confound the action. Angered, Jack Lang indicates that
d’un tel événement pour leur art et shameful declarations made by the Mayor the State will not lend out any works from
leur caution à la cause de l’antiracisme and the Museum of Modern Art with the the national museums and refuses to
Dominique Angel
[Bonjour monsieur Courbet]
[Hello mister Courbet]
Dominique Angel vêtu d’un costume Il hôte son casque démesuré et, à nouveau, crude character, rough, primitive.
cravate, debout sur une estrade, lit un texte. lit un texte. Il y décrit ce que son père lui He concludes by wearing a small hat, also
Il y raconte qu’à l’âge de 11 ans, à Vallauris, transmettait de sa conception de l’art, de made of clay and, followed by the public,
son père l’a amené serrer la main de Picasso, son rapport au monde alors que Dominique starts a stroll in the museum to reach the
alors véritable attraction locale. Angel était enfant. room whose floor is partially littered with
broken crockery.
Sa lecture achevée, toujours juché sur La performance s’achève avec cette lecture.
l’estrade, il déballe des pains d’argile fraîche He removes his oversized helmet and, again,
de plusieurs kilos, en extrait des lamelles Dominique Angel dressed in a suite and tie, reads a text. He describes there what his
et constitue avec un casque intégral qu’il standing on a platform, reads a text. He tells father transmitted to him of his concept
modèle directement sur sa tête. Il commence that at the age of 11, in Vallauris, his father of art, his connection to the world when
par les cheveux et le sommet du crane, brought him to shake Picasso’s hand, then a Dominique Angel was a child.
puis pose une lamelle sur son visage dans genuine local attraction.
laquelle il dégage une bouche sommaire et The performance ends with this reading.
de simples trous en guise d’yeux. His reading finished, still perched on the
platform, he unwraps blocks of several kilos Exécutant Performer Dominique Angel
Continuant à empiler les strates d’argile, il se of fresh clay, extracts some slices and makes Date Date 2008
transforme progressivement en un personnage with it a full face helmet he models directly Lieu Place Musée Magnelli, Musée de
formellement grossier, brut, primitif. on his head. He starts by the hair and the top la Céramique, Vallauris
of his skull, then puts a slice on his face in Contexte Background dans le cadre
Il conclut en se coiffant d’un petit chapeau, which he opens a basic mouth and simple de la biennale de la céramique In
fait d’argile également, et, suivi par le public, holes as eyes. the scope of the ceramics biennale.
entame une déambulation dans le musée
pour rejoindre une salle dont le sol est Continuing to stack layers of clay, he
partiellement jonché de vaisselle brisée. progressively transforms into a formally
- 93 -
Administration
Hôpital
Centre Social
École
Université
Administration
Hospital
Community center
School
University
- 94 -
ADMINISTRATION, HÔPITAL, CENTRE SOCIAL, ÉCOLE, UNIVERSITÉ ADMINISTRATION, HOSPITAL, COMMUNITY CENTER, SCHOOL, UNIVERSITY
Ben
[Sculptures vivantes]
[Living sculptures]
« Fasciné par la recherche de l’absolu dans “Fascinated by the research for the absolute Exécutants Performers Mouna Agui-gui,
le critère de la ressemblance, j’ai pensé in the criteria of resemblance, I first thought Ben, Alice Heyligers, Gaston Gabriel
tout d’abord mouler mes formes sur le about molding my shapes on the character Melidonian, Jean-Claude Orsatti
personnage lui-même, mais cela était à la itself, but it both not much feasible and too Organisateur Producer Ben
fois peu praticable et trop « Musée Grévin ». much “Madame Tussauds.” Date Date 03 juillet 1959 1959,
J’en vins donc en 1959, à exposer l’individu lui- july 03
même car il ne peut y avoir plus ressemblant I thus came in 1959, to exhibit the individual Lieu Place Nice
à un corps qu’un corps lui-même. himself because nothing can resemble a Durée Duration 1 minute 1 minute
body more than a body itself. Contexte Background acquisition de
1959 : Le 3 juillet, j’acquiers la tête vivante la tête de Jean-Claude Orsatti
de Jean-Claude Orsatti (avec certificat). En 1959: On July 3, I acquire the living head of acquisition of the head of Jean-
1961 : Le 8 juin, j’acquiers son corps. 1961 : Le Jean-Claude Orsatti (with a certificate). In Claude Orsatti
18 juillet, j’acquiers le corps de Gaston Gabriel 1961: on June 8, I acquire his body. 1961: On Date Date 08 juin 1961 1961, june 08
Melidonian 1962 : Le 22 juin, j’acquiers le July 18, I acquire the body of Gaston Gabriel Lieu Place Mairie de Nice, Nice
corps d’Alice Heyligers. » Ben Melidonian 1962: On June 22, I acquire the
body of Alice Heyligers.” Ben
Un contrat signé par les deux parties précise
les limites de la propriété de Ben. A contract signed by both parties specifies
the limits of Ben’s property.
Lors du vernissage de l’exposition de Ben At the opening of the exhibition of Ben
Quelques idées et gestes de Ben le 31 juillet Quelques idées et gestes de Ben on July 31,
1970 à la Galerie Alexandre de la Salle, Alice 1970, at the Gallery Alexandre de la Salle, Alice
Heyligers s’exposera comme sculpture Heyligers exhibited herself as a living sculpture,
vivante, selon les termes du contrat. in compliance with the terms of the contract.
- 95 -
ADMINISTRATION, HÔPITAL, CENTRE SOCIAL, ÉCOLE, UNIVERSITÉ ADMINISTRATION, HOSPITAL, COMMUNITY CENTER, SCHOOL, UNIVERSITY
Pierre Pinoncelli
[De la bêtise des psychiatres]
[On the stupidity of psychiatrists]
À cause de son happening Attentat culturel, “irrational impulse” that nearly overwhelmed
perpétré contre le ministre André Malraux et me just before the attack, and particularly
le peintre Marc Chagall, Pierre Pinoncelli est when the police motorcyclists escorting
convoqué pour des examens psychiatriques. the minister started arriving from Cimiez
Ces tests qui devaient durer 3 jours, seront Avenue, was to RUN... run towards the
très écourtés. sea, in my Macintosh, and swim towards
Extrait de Meurtre Rituel, Pierre Pinoncelli, 1969, the orange dotted horizon... escape to my
non paginé. sailboat and cast off the spinnaker... just
to see its multicolored flesh tremble in the
« Cette société (anonyme bien sûr… de cette prissy sky...
manière, elle peut sans cesse faire faillite, et
recommencer !), cette société donc a deux But I resisted what to me would have been
moyens très simples de m’éliminer : ou bien, “hit and run”, because I am filled, to the rim of
elle me fait déclarer « responsable » (un Juge my eyes, with an explosive liquid (something
d’Instruction peut très bien ne considérer that these psychiatrists know nothing about,
que l’acte, et ne pas s’occuper du motif because they do not possess a single drop of
artistique. Par exemple, pour le Hold-up it, undoubtedly), this colored liquid is called:
au pistolet-à-eau contre la Saltim-Banque COURAGE... I’m ashamed to have to use this
Rothschild, m’inculper froidement de hold- completely ridiculous “swear word” that I
up !), et me faire envoyer en prison pour hate, because we often find it, in red pants
quelque temps, en espérant que cela me and swelling with pride, in all the books on
fera réfléchir… (comme si on « réfléchissait » the History of France!
en prison ! … on durcit… comme du pain,
c’est tout !). Ou bien, cette société S.A.R.L. In short, when I look at the awful sadness
peut me faire juger « irresponsable », par and the boredom of”normal people”, I’m
ses psychiatres, sous le prétexte d’être happy to be “CRAZY” and joyful...”MADNESS”
dangereux pour elle, ou pour moi-même is the translucid gift of fairies to poets and
(sic !), et me faire aussi enfermer – mais à artists! LONG LIVE MADNESS!
l’asile – dans une camisole de faiblesse.
Après l’attentat-aux-mœurs (d’une certaine Pierre Pinoncelli
culture) contre Malraux, le Juge d’Instruction
Menant – un brave homme pourtant – m’a Exécutant Performer Pierre Pinoncelli
bien fait passer un examen psychiatrique !!! Date Date 12 février 1969 1969,
Et ceci, après un entretien de trois heures february 12
avec moi, au cours duquel il avait bien pu se Lieu Place Hôpital Psychiatrique
rendre compte que je n’étais pas « fou » ! Par Sainte-Marie, Nice
amusement, et par curiosité (je voulais me Durée Duration 1 journée 1 day
voir avec des électrodes sur la tête, comme Contexte Background examen
des bigoudis !), j’ai accepté de me soumettre psychiatrique demandé par le Juge
à cet examen. En fait, j’aurai dû refuser (est- d’Instruction Menant, suite à
ce qu’on m’y aurait traîné de force par les l’attentat culturel contre Malraux
cheveux ?... pas par les cheveux, en tout au musée Chagall à Nice. the
cas !). psychiatric examination requested
by Judge Menant after the cultural
Car – s’il n’y a pas eu plus d’électrodes sur attack against Malraux at the
ma tête que de beurre dans la soupe de Chagall Museum in Nice
PAPILLON quand il était à Cayenne – cet
examen avec les médecins-psychiatres
Rancoule et Camuzard m’a éclairé d’une
lueur courbe sur la tendance maladive de
ces gens-là à vous juger « anormal » !
Je leur avais pourtant bien expliqué – avec
Guignol’s band
la tendresse incroyable de mes gestes, et J’ai honte d’avoir à me servir de ce « gros me, during which he was perfectly able [Salon des refusés de la foire de Nice]
l’appui sur les mains d’un dessin à la craie sur mot » très ridicule et que je déteste, car on to see that I wasn’t “crazy”! For my own
le mur de l’hôpital – comment cet attentat le rencontre, en culottes rouges et bombant amusement, and out of curiosity (I wanted [Show of the reject of the Nice fair]
contre Malraux s’insérait dans une suite le torse, dans tous les livres d’Histoire de to see myself with electrodes on my head,
d’actes parfaitement logiques, volontaires, France ! like curlers!), I accepted to submit to this Tout à la fois machine infernale et nef
et accomplis de sang-froid : les happenings. exam. Actually, I should have refused (would des fous, le triptyque scénique offrait
Mais leur diagnostic est tombé, comme Bref, quand je contemple la tristesse they have forced me and dragged me there donc un torrent mécanique de bricolage
la tête de Danton dans le panier à sciure : affreuse et l’ennui des « gens normaux », by the hair?... Not by the hair, in any case!). live, hommage domestique au Merzbau
HYPOMANIE ! Définition, selon le Larousse je suis heureux d’être « FOU » et joyeux… la pratiquant un épuisant recouvrement
« Affection mentale caractérisée par de « FOLIE », c’est le don translucide des fées Because indeed and even though there were des sens (Kristof, à babord), distillait de
l’euphorie, par l’exubérance des idées et aux poètes et aux artistes ! VIVE LA FOLIE ! no more electrodes on my head than there l’information citoyenne perverse (Fred, droit
leur succession rapide, et par de l’agitation » was butter in PAPILLION’s soup when he was devant) isolant les bulletins des candidats en
(je trouve, en fait, que cette Hypomanie Pierre Pinoncelli in Cayenne this examination with psychiatrists présence au deuxième tour des élections
est une « maladie » pleine de qualités… et Rancoule and Camuzard archly enlightened régionales derrière des pièges à rats et
je suis même drôlement content d’être Because of his happening Cultural Attack me on these people’s unhealthy tendency to chantait en aveugle (Marcel, à tribord) la
« malade », puisque les gens bien-portants, against Minister André Malraux and painter judge you as being “abnormal”! louange du vin corse en forme d’éloge de la
eux, souffrent de dépression, de pauvreté et Marc Chagall, Pierre Pinoncelli was frustration, jusqu’au « Dio vi salve Regina »
de rareté d’idées, et d’être amorphes !). » summoned for a psychiatric examination. And yet I had explained to them with the final annonçant le sacrifice rituel d’un clown
The tests which were supposed to last three amazing tenderness of my gestures, and my de porcelaine.
----- days were considerably shortened. hands pressing a chalk drawing on the wall of
Excerpt from Meurtre Rituel (Ritual Murder), the hospital how this attack against Malraux Guignol’s band
Ces messieurs m’ont affublé – comme d’un Pierre Pinoncelli, 1969, unpaginated. was part of a perfectly logical, deliberate
vieux chapeau abominable et plissé – d’un series of actions accomplished with the Both infernal machine and ship of fools,
« état de sublimation artistique » (sic !), d’une utmost composure: happenings. But their the scenic triptych thus offered a mechanic
« euphorie dangereuse » (presque un gaz “This society (anonymous of course... so diagnosis was dropped, like Danton’s torrent of tinkering live, a domestic tribute
hilarant, en somme !), et d’une « impulsion that it can constantly declare bankruptcy, head in the sawdust basket: HYPOMANIA! to the Merzbau practicing an exhausting
irraisonnée pour cet acte bizarre qu’est le and start all over again!) This society then According to the Larousse, the definition is collection of the senses (Kristof, on the
happening » (re-sic !). has two very simple ways of eliminating me: “mental disease characterized by euphoria, port side), distilled some perverse citizen
either they decide that I am “accountable” (a exuberant ideas in rapid succession, and information (Fred, straight on) isolating the
C’est pour contredire les conclusions judge may very well consider only the action, by agitation”(in fact it seems to me that ballots of the candidates in presence for
délirantes de ces pépsychiatres que j’affirme without dealing with the artistic motif. For this hypomania is a “disease” with many the second round of the regional elections
– et je monte sur une chaise percée pour example, for the Hold-up au pistolet-à- qualities... and in fact I’m very happy to be behind rat traps and sang blindly (Marcel, on
l’affirmer plus haut – que la seule « impulsion eau contre la Saltim-Banque Rothschild “sick”, since healthy people suffer from the starboard) the praise of Corsican wine in
irraisonnée » à laquelle j’ai eu envie de (Holding up the Rothschild Bank with a depression, a lack and poorness of ideas, the form of a eulogy to frustration, until the
me « laisser aller » juste avant l’attentat, Water Pistol), by coldly charging me for a and are amorphous!).” final “Dio vi salve Regina” announcing the
notamment lorsque les motards de l’escorte holdup!), and sending me to jail for some ritual sacrifice of a china clown.
ministérielle ont commencé à déboucher time, hoping that it will cause me to think -----
de l’avenue de Cimiez, a été de FUIR… fuir better of it... (as if one did any “thinking” in Guignol’s band
vers la mer, en mackintosh, et nager vers jail!... One becomes hard... like stale bread, These doctors have saddled me with as
l’horizon clouté d’orange… fuir vers mon that’s all!). Or, this ltd society might have its if with an abominable and wrinkled old Exécutant Performer Guignol’s band
bateau-à-voile, et larguer le spinaker… juste psychiatrists declare me “non-accountable“, hat – a “state of artistic sublimation” (sic!), Organisateur Producer Guignol’s band
pour voir trembler sa chair multicolore dans under the pretext that I am dangerous for it, “dangerous euphoria” (in other words almost Date Date 25 mars 2004 2004,
le ciel chichiteux… or for myself (sic!), and also lock me up but a laughing gas!), and an “irrational impulse march 25
in an asylum in a soft jacket. for the strange action called a happening” Lieu Place Pôle Universitaire
Mais j’ai résisté à ce qui aurait été pour moi (re-sic!). Saint-Jean d’Angély, 24, avenue des
un « délit de fuite », car je suis plein, jusqu’au After this attack-on-morality (that of a Diables Bleus, Nice
bord des yeux, d’un liquide explosif (que certain culture) against Malraux, Judge In order to contradict the delirious Contexte Background à l’occasion de
ces psychiatres doivent ignorer, car ils n’en Menant a good man nonetheless indeed had conclusions of these psychiatrists I am la nocturne de « Mars aux Musées »
possèdent pas une goutte, sans doute), ce me go through a psychiatric examination!!! claiming and I am standing on a commode for the night session of “Mars aux
liquide coloré s’appelle : le COURAGE… And this, after a three-hour discussion with to claim this more loudly that the only Musées” (March in the Museums)
- 96 -
ADMINISTRATION, HÔPITAL, CENTRE SOCIAL, ÉCOLE, UNIVERSITÉ ADMINISTRATION, HOSPITAL, COMMUNITY CENTER, SCHOOL, UNIVERSITY
Jean-Michel Bossini
- 97 -
ADMINISTRATION, HÔPITAL, CENTRE SOCIAL, ÉCOLE, UNIVERSITÉ ADMINISTRATION, HOSPITAL, COMMUNITY CENTER, SCHOOL, UNIVERSITY
Jean Mas
[L’enfant]
[The child]
Une fois de plus, il appartient à l’artiste de clore... théologique de l’art (l’expert), conception Dans le rêve comme dans l’art, il n’y a qui ne m’appartient pas, qui m’est étranger ;
...Ce qui m’autorise à parler de l’enfant ? que Freud se propose de démasquer. De qu’un seul texte qui livre son sens dans sa je peux ainsi constituer une nature objective
la statue de Moïse dont l’auteur est connu déformation. Le sens vrai, le contenu latent à laquelle appartient l’étranger et moi-
J’ai voulu ici ce soir être dans le nécessaire de tous, reste à comprendre pourquoi elle ne se donne que dans le contenu manifeste. même.
retour à Freud. Je vous renvoie à la « tripière nous émeut, quelles ont été les intentions de Le fond ne se sépare pas de la forme, il n’y a Le corps présentifie l’exigence de l’Être,
de génie » (Lacan). Il serait vain d’appliquer la l’artiste en la sculptant. Ces intentions, seule pas de métalangage. Le texte de l’art comme d’être immédiatement présent (lorsque
psychanalyse à l’art, mais montrer la parenté, l’œuvre peut nous les dire par l’écriture qui celui du rêve sont davantage dans le sens nous n’avons pas cela, je peux dire que nous
la distinction là où apparemment il y a rupture, lui est propre, par sa structure formelle, peu d’une figuration que d’une représentation glissons vers la schizophrénie).
vide... Établir des liens entre le conscient importe ce qu’en dirait Michel-Ange. Ses référée à une présence et à un ou des Comme nous le savons, le moi n’est pas
et l’inconscient, le pathologique et le non véritables intentions ne sont pas conscientes. signifiés extérieurs (présentation du travail maître chez lui.
pathologique (pour ne pas dire le normal), La conception théologique admet un sujet photographique de Bettina Rheims, Série Laissons cette autre histoire avec le grand
l’individu - l’espèce, l’enfant - l’adulte, enfin conscient, libre, père de ses œuvres. Freud « Animal », Galerie Beaubourg Notre Dame Autre et retrouvons le jeu des bonnes
entre les différentes productions culturelles déconstruit ici la conception métaphysique des Fleurs, Vence). distances.
et la représentation, et l’affect, base de notre du sujet. Ce n’est pas lui qui parle, c’est le Première mesure non figurée : le pénis, la
interrogation artistique. texte (sans réduire le texte à sa littéralité). Je propose de considérer l’enfant globalement castration donne la mesure de la bonne
Freud laisse bien évidemment aux sur le modèle du figural, c’est-à-dire de l’art. distance ; l’avoir - ne pas l’avoir, c’est parée
Il n’y a pas d’application d’une méthode connaisseurs d’art la spécificité de l’art, c’est- C’est-à-dire que l’enfant, lui-même art, ne (séparée de lui) que la petite fille porte des
étrangère à la sphère artistique car la à-dire les valeurs, formes et techniques dans peut pas faire de l’art puisqu’il est lui-même bijoux, que la femme voile sa nudité parce
méthode est une. Il s’agit seulement de ce qui fait l’histoire de l’art. art, non distinct entre forme et fond. C’est que (relève Freud), elle n’a rien à cacher
la répétition du même, du même noyau. Le texte défile. À côté, dérouler lentement cela le pervers polymorphe ! (Freud rappelle que c’est elle qui a inventé
C’est ce qui dans l’esprit de Freud a permis un paquet, sortir un gros maillet de bois. Dire le tissage).
de poser la psychanalyse comme science « l’art mais... », de Freud, la condition. Parler La représentation, le mode représentatif lui
d’investigation sans la réduire à l’aspect de l’Armée, le fond, la forme. permet de se glisser dans le monde adulte, La bonne distance en art contemporain
purement clinique auquel elle paraît se c’est-à-dire celui d’une bonne mesure, nous la trouvons dans ce que nous en disent
cantonner. Freud compare la fascination Action : détruire à coups de maillet le poste d’une bonne distance. Armer un enfant pour Sturtevant, Kofman, Catherine Clément, et
qu’exerce une œuvre d’art à une répétition Jean Mas se lève, prend un gourdin et affronter, se couler dans une vie d’adulte, bien sûr Lacan. La singularité du modèle
que tout enfant aurait à partir du père. À massacre son radio-cassette en poussant c’est lui donner ce sens-là (rien à voir avec engendre la singularité de la réplique pour
une période de fascination où l’œuvre d’art des cris sauvages. Il récupère la cassette, le juste milieu de Confucius). reprendre Wittgenstein. La contradiction
(médiatrice, compromis) sert de modèle puis, imperturbable : entre les deux est « contradictoire » mais
succède à l’instant du « meurtre », du rejet. Voilà la formule de l’enfant à sa naissance : non contraire.
« L’interprète psychanalyste travaille au Dans ce cheminement, l’enfant ne peut être 1 sur infini, infini sur 1, c’est la formule de Bonne mesure, bonne distance, il nous faut
service d’Eros à résoudre les énigmes des que sur le chemin de l’artiste. Lier l’affect à Dieu : infini sur 1. considérer ici le point de vue (Deleuze). Le
productions psychiques ou autres (œuvres une représentation est en effet propre au point de vue se substitue au centre défaillant,
d’art) en tant qu’elles sont des compromis. développement humain, sans lequel, sans ce C’est Dieu le Divin (le dit vain). Ce n’est il est dans chaque domaine de variation
C’est rétablir le contact ». lien, l’angoisse prend place. Angoisse, faute pas discutable. C’est la représentation puissance d’ordonner les cas, condition de
de lier un sens à un affect. De lui en donner mathématique de Dieu. L’enfant naît la manifestation du vrai. Le point de vue est à
Sans doute faut-il voir là le seul point où un ou de le retrouver, c’est la tâche même forcément divin, fils de Dieu et de son creuser du côté de Leibniz. Comment vous
cette supercherie qu’est la communication de la cure analytique. L’artiste, grand homme incarnation d’où (A). Le Messie, fils de Dieu dire en résumé : d’abord la bonne mesure,
trouve une spéculation plausible (possible) et héros substitut et meurtrier du Père, ne pouvait être conçu que par l’Immaculée ensuite la bonne distance et ensuite si
entre une œuvre et son intelligence. il reconnaît aux artistes la supériorité de Conception, la Vierge, le Saint- Esprit, c’est- possible du côté de l’adulte, le point de vue.
pouvoir connaître l’homme en s’épargnant à-dire, fils de Dieu (facteur de Dieu). La Tenez, voici ma séquence exorcisme pour
Voici ce que nous dit Freud : « l’art libère le détour par le travail qu’opère l’homme de Théodicée, c’est défendre l’idée de Dieu, que vous puissiez mettre à l’épreuve votre
l’artiste de ses fantasmes », la « création science. c’est-à-dire du Un. Sans l’idée de Dieu, point de vue... Pour réaliser un exorcisme de
artistique « évite la névrose et sert de Dans cette enfance de l’art, Freud nous dit toute pensée serait impossible (le Grand A, qualité, en principe, il faut le faire à minuit....
substitut à une psychanalyse. Cependant, que l’œuvre d’art est intermédiaire entre le le Phallus). Le zéro vient après mais laissons
on doit dire que la cure est jouée sans être rêve et l’écriture archaïque. Comme le rêve, cela un instant de côté. Nous y reviendrons. Action : Jean Mas joue la séquence « exorcisme »
comprise » (Kofman) ? Le vautour dans les elle ne parle pas et son but dernier n’est pas Voyons plutôt vers où notre enfant évolue :
plis de la robe de Sainte Anne... la communication. Comme le rêve dont C’est l’inverse de Dieu, c’est la monade, c’est Mon œuvre est possédée, je ne la supporte
il est ici le paradigme. L’art est régi par des l’Ego dans sa plénitude concrète, le Moi plus. Je suis à ce jour le seul artiste à procéder
Ce que nous dit encore Freud, c’est que dire processus doués d’une expressivité propre rapporté à une « sphère d’appartenance », à des exorcismes d’œuvre d’art, je le signale,
le nom ce n’est pas comprendre l’œuvre ; engendrant un texte spécifique qui n’est pas à la sphère de ses possessions. Mais moi, ça mérite d’être connu, c’est un nouveau
trouver le nom de l’auteur, son père le la traduction d’un texte préalable. monade, je trouve dans la sphère de ce qui créneau. La métaphore du jeu de puzzle,
créateur, c’est être dans une conception m’appartient, la marque de quelque chose Freud la propose à plusieurs reprises, ceci
- 98 -
ADMINISTRATION, HÔPITAL, CENTRE SOCIAL, ÉCOLE, UNIVERSITÉ ADMINISTRATION, HOSPITAL, COMMUNITY CENTER, SCHOOL, UNIVERSITY
à propos de la reconstitution de l’histoire Again, it is for the artist to close... of art does not speak and its ultimate goal Action: Jean Mas plays the “exorcism”
vécue, perdue. Le délire doit son pouvoir ... Does this allow me to talk about the child? is not communication. Just like the dream sequence
convaincant à l’élément de vérité historique of which it is here the paradigm. Art is
qu’il insère à la place de la réalité rejetée. I wanted to be here tonight in the required governed by processes endowed with their My work is haunted, I can not stand it
Renvoyée de construction en construction, return to Freud. own expressiveness generating a specific anymore. So far, I am the only artist to
de version en version, d’interprétation en Let me refer to the “tripe-seller of genius” text that is not the translation of a prior text. perform exorcisms of artworks, by the way,
interprétation sans que soit atteint bien (Lacan). it deserves to be known, it is a new niche.
sûr un texte originaire inexistant, l’analyse It would be futile to apply psychoanalysis In dream, as in art, there is only one text Freud offers several times the metaphor of
est nécessairement interminable. Ce qui to art, but showing the relationship, the disclosing its meaning from its deformation. a puzzle game, about the reconstruction
en justifie l’arrêt, c’est la possibilité qu’on distinction where apparently there is a The true meaning, the latent content is only of the true story,that has been lived and
a, grâce aux constructions proposées, de severance, an emptiness... Establishing links given in the manifest content. The content lost. Delirium owes its convincing power
pouvoir ajouter les différents fragments les between the conscious and the unconscious, does not separate from the form, there is to the element of historical truth that it
uns aux autres de façon à former un tout the pathological and the nonpathological (if no metalanguage. The text of art as well inserts in the place of the rejected reality.
signifiant et de combler l’espace. not the normal), the individual- species, the as that of dreams tend more towards a From construction to construction, from
child - adult, and lastly between different figuration than towards a representation version to version, from interpretation to
Freud écrit : « Après beaucoup d’essais, nous cultural productions and representation, and referred to a presence and to one or more interpretation without reaching, of course,
savons avec certitude à la fin quelle pièce the affect, base of our artistic query. external signifiers (display of Bettina Rheims’ an unexisting original text, analysis is
appartient au trou vide ». Il rajoute que ceci There is no application of any method not photographic work, the “Animal” Series, necessarily endless. The quitting can be
est vraisemblable, que le vraisemblable n’est involved in the art world since the method Beaubourg Notre Dame des Fleurs, Gallery, justified by the acquired possibility, due to
pas toujours le vrai, que le vrai n’est pas is one. It is only the repetition of the same, Vence). the proposed constructions, to add different
vraisemblable. Nous sommes ici dans le point of the same core. This is what, in the spirit of pieces together to form a meaningful whole
de vue que j’évoquais précédemment. Les Freud, allows to consider psychoanalysis as I propose to consider the child globally on and fill the space.
conclusions tirées de l’hypothèse que Moïse a science of investigation without reducing the figural model, that is to say art. That is to
était égyptien étaient étayées seulement sur it to the purely clinical aspect to which it say that the child, art himself, can not make Freud writes: “After many attempts, we
des probabilités psychiques. Aussi, toute seems to be confined. Freud compares the art because he is himself art, not distinct know with certainty at the end which piece
interprétation analytique d’une œuvre d’art fascination proceding from an artwork to between form and content. This is the belongs to the empty hole.” He adds that
reste un « roman psychanalytique » voire un the repetition based on the father that every polymorphous perverse! this is likely, that the likelihood is not always
délire. Mais cette méthode nous dit Freud child should exert. In a period of fascination true, that the real is not likely. We are here
vaut mieux par ses qualités de cohérence in which the artwork (mediator, compromise) Representation, the representative mode in the point of view that I mentioned earlier.
interne que tout autre, en particulier is a model succeed the moment of “murder”, allows him to slip into the adult world, that The conclusions drawn from the hypothesis
que celle des esthéticiens... Le fantasme of rejection. is to say that of a good measure, a good that Moses was an Egyptian were only
comme récit après coup permet à l’art de “The psychoanalyst interpreter works on distance. Preparing a child to confront, to supported by mental probabilities. Thus,
fonctionner comme mémoire spécifique Eros’ service, solving enigmas originating slip into adult life, is giving him that sense any analytical interpretation of a work of
permettant la reconstitution des fantasmes from mental productions or others (art (nothing to do with Confucius’ Middle Way). art is a “psychoanalytic novel” or even a
de l’auteur. Jean Mas cite certains de ses works) since they are compromises. It is re- delirium. But this method, according to
travaux : pétards de merde, bulles, cages à establishing contact. “ There is the formula of the child at birth: Freud, prevails, with its qualities of internal
mouches substituts de la mémoire psychique Without doubt there is the only point where 1 on infinity, infinity on 1, it is God’s formula: consistency, on any other one, especially
infantile (Mas cite Boltanski). Supposons the deception that communication is finds infinity on 1. that of the aestheticians... Fantasy, as an
que quelqu’un connaisse parfaitement son a plausible (possible) speculation between a afterthought story allows art to function as
histoire, l’œuvre d’art n’est ni possible ni work of art and its understanding. It is God the Divine (the said vain). This is a specific memory for the reconstruction of
nécessaire, les automates ne font pas d’art This is what Freud says: “Art frees the not debatable. This is the mathematical the author’s fantasies. Jean Mas cites some
(car il actualise leur liberté). artist from his fantasies,” artistic creation” representation of God. The child is of his works: shit crackers, bubble, flies
L’œuvre d’art, inscription originaire, est avoids neurosis and is a substitute for necessarily born divine, son of God and of cages as infantile mental memory substitute
toujours déjà un substitut, SUBSTITUT psychoanalysis. However, it must be said that his incarnation hence (A). The Messiah, son (Mas cites Boltanski). Suppose someone
SYMBOLIQUE. Pour Freud, toute the cure is played without being understood of God could only be conceived by the knows perfectly his history, the artwork is
représentation est substitut d’une absence “(Kofman)? The vulture in the folds of of St. Immaculate Conception, the Virgin, the Holy neither possible nor necessary, automatons
originaire de sens ou est toujours de Anne’s dress... Spirit, that is to say, the son of God (God do not do art (as it actualizes their freedom).
substitut en substitut sans que soit jamais agent). Theodicy is defending the idea of The work of art, primal inscription, is
atteint un signifié originaire, seul fantasmé What Freud says again is that saying the God, that is to say the One. Without the idea always already a substitute, a SYMBOLIC
par le désir. Dans l’analyse du souvenir name is not understanding the work, find of God, every thought would be impossible SUBSTITUTE. According to Freud, every
d’enfance de Léonard De Vinci, Freud the author’s name, his father the creator, is (the big Other, the Phallus). representation is the substitute of a primal
pointe : « le sourire de Mona Lisa (mère) est being in a theological conception of art (the The zero comes after but let’s leave that absence of sense or is always, from substitute
une invention de l’art. » L’œuvre porte en expert), a consideration that Freud intends to aside for a moment. We willtake the matter to substitute, without ever reaching a primal
elle-même les traces du passé, elles ne sont expose. up. Let’s rather see where our child evolves: signified, only fantasized by desire. In the
nulle part ailleurs. L’œuvre ne traduit pas en From the statue of Moses whose author is It is the opposite of God, it is the monad, it analysis of Leonardo Da Vinci’s childhood
déformant le souvenir. L’artiste, par le jeu known to all, we are still to understand why is the Ego in its concrete fullness, the Ego memory, Freud notices that “Mona Lisa’s
des processus psychiques inconscients, par it moves us, what were the intentions of the reported to a “sphere of belonging”, to the smile (mother) is an invention of art. “ The
le jeu des affects, leur transformation dans artist in the carving. sphere of its possessions. But I, monad, find piece of art carries within itself the traces of
la combinatoire des représentations tente de only the work of art can tell us these in the sphere that belongs to me, the mark the past, they are nowhere else. The artwork
répéter ce que fait l’enfant par ses jeux, avant intentions, by its own writing, by its formal of something that is not mine, that is alien to does not translate result memory by its
que la raison et le jugement ne viennent structure, independently from the sort of me; I can therefore constitute an objective distortion. The artist, through unconscious
lui imposer des contraintes. L’art est un critics Michelangelo would emit. His true nature to which both belong the other and mental processes, through affects and
substitut du jeu infantile. Grâce aux jeux de intentions are not conscious. myself. their transformation in the combinatorial
mots, d’esprit ou grâce à l’art, les hommes The theological conception admits a The body actualizes the exigency of the representations, tries to repeat what the
peuvent récupérer ce qui avait été perdu par conscious subject, free, father of his works. Being, to be immediately present (when child does in his games, before reason and
le progrès culturel : la bonne humeur, nous Here Freud deconstructs the metaphysical we do not have that, I can say that we are judgment come to impose their constraints.
dit Freud. conception of the subject. It’s not him who drifting into schizophrenia). Art is a substitute for the infantile game. With
Cette euphorie n’est rien d’autre que speaks, it’s the text (without reducing the As we know, the Ego is not the master. puns, wit, or through art, men can recover
l’humeur d’un âge, celle de notre enfance où text to its literality). Let’s leave aside this other story with the big what was lost by cultural progress: good
nous étions incapables d’esprit et n’avions Of course, Freud leaves to the connoisseurs Other and let’s take up the game of good humour, Freud tells us.
que faire de l’humour pour goûter la joie of art the specificity of art, that is to say distances. This euphoria is nothing but the mood
de vivre. Comme tout substitut, il répète the values, shapes and techniques in what First unfigured measure: the penis, castration of an age, that of our childhood when we
dans la différence la maîtrise des processus makes the history of art. giving the measure of the proper distance; were incapable of wit and needn’t humour
primaires par le système préconscient. C’est having it- not having it, it is adorned (parted to taste the joy of living. Like any substitute,
par le jeu que l’enfant acquiert la maîtrise The text scrolls. from it) that the little girl is wearing jewellery, the it repeats in the difference the mastering of
du processus primaire. L’artiste, outre cette Next, slowly unwrap a package, wield a large woman veils her nudity because (as it is noted the primary processes by the preconscious
maîtrise, possède celle de moyens originaux wooden mallet. by Freud), she has nothing to hide (Freud recalls system. It is through play that children
qui lui sont bien sûr propres. Cette non- Say “art but... “, of Freud, the condition. that it was she who invented weaving). acquire control of the primary process. The
maîtrise caractérise l’art brut. Pour Freud Speak about the Army, the substance, the form. artist, in addition to this control, has that
comme pour Nietzche, le monde n’est The right distance in contemporary art of the original means that are obviously
qu’un jeu d’enfants innocents dirigé par le Action: destroy the radio with the mallet. can be found in the sayings of Sturtevant, his own.This lack of control characterizes
hasard et la nécessité, et le véritable Art est Jean Mas gets up, takes a club and smashes Kofman, Catherine Clément, and of course the art brut. According to Nietzsche and
celui où la vie, qui dans son éternel retour, his radio cassette player yelling wild cries. He Lacan. The singularity of the model generates Freud, the world is only a game for innocent
répète dans la différence douleurs et joies, retrieves the tape, then, unperturbed: the singularity of the replica according to children directed by chance and necessity,
créations et décréations. Wittgenstein.The contradiction between and true Art exists when life, in its eternal
Je vous remercie. In this process, the child can only be in the the two is “contradictory” but not contrary. return, repeats in the difference sorrows and
artist’s tracks. Good measure, a safe distance, we must here joy, creations and decreations.
Jean Mas Linking affect to representation is indeed consider the point of view (Deleuze). Thank you.
unique to human development, without The point of view is the failing center’s
which, without this link, anguish takes substitute, it is in every area of variation, a Jean Mas
place. Anxiety, lest a meaning were bound power to put cases in order, the condition
to an affect. Providing such a bound is the of the appearance of the real. The point of Exécutant Performer Jean Mas
very task of the analytic cure. The artist, view is to be reflected upon with Leibniz. To Organisateur Producer Patrick Amoyel
great man and substitute hero and killer of sum it up: first good measure, then the right Date Date 30 mai 1995 1995, may 30
the Father, acknowledges the superiority of distance and then if possible for an adult, the Lieu Place Faculté des Lettres,
artists in their being able to know man while point of view. Here’s my exorcism sequence Arts et Sciences Humaines, Nice
avoiding the working detour the scientist for you to test your point of view... To perform Contexte Background dans le cadre
must operate. satisfying exorcism, in principle, it should be d’un séminaire de psychanalyse
In this infancy of art, Freud tells us that the done at midnight.... dirigé par Patrick Amoyel As part
artwork is intermediate between dream and of a psychoanalysis seminar led by
archaic writing. Just like a dream, the piece Patrick Amoyel.
- 99 -
Parc municipal
Place publique
City park
City square
- 100 -
P AR C MU NI C I P A L , P L A C E P UB L I Q UE C I T Y P A R K, C I T Y S Q UA R E
Ernest Ben
Pignon-Ernest [Me cacher sous un drap
au milieu d’une place publique]
[Affichage sauvage]
[Hiding under a sheet
[Unauthorized posting]
in the middle of a public square]
Ernest Pignon-Ernest réalise une série
d’affiches sérigraphiées qu’il collera Ben s’assoit sur un tabouret et se recouvre
accompagné de quelques amis pendant d’un drap au milieu de la place. Un petit
toute une nuit dans les rues de Nice. Leur panneau est posé à côté de lui : « je suis un
objet est une protestation contre le jumelage artiste anonyme ».
de la Ville de Nice avec la ville du Cap en
Afrique du Sud pendant les années mêmes Ben sits on a stool and covers himself
où intervient le durcissement de la politique with a sheet in the middle of the square. A
de l’apartheid. small sign is posted next to him: “I am an
anonymous artist.”
Ernest Pignon-Ernest made a series of
silkscreen posters that he spent a night Série Serie Gestes (1958-1972)
posting in the streets of Nice with a few Gestures (1958-1972)
friends. Their object was to protest against Exécutant Performer Ben
the twinning of Nice and Cape Town in South Organisateur Producer Ben
Africa during the years when apartheid was Date Date 1971
being enforced more strictly. Lieu Place Place Masséna, Nice
Lieu Place Place Masséna, Nice Durée Duration 5 minutes 5 minutes
Exécutant Performer Ernest Contexte Background contre le
Pignon-Ernest jumelage de la ville de Nice avec
Organisateur Producer Ernest la ville du Cap en Afrique du Sud
Pignon-Ernest against the twinning of the cities of
Date Date 1975 Nice and Cape Town in South Africa
- 101 -
P ARC M UN I C I P A L , P L A C E P UB L I Q UE C I T Y P A R K, C I T Y S Q UA R E
Bernar Venet
[Tas de charbon]
[Coal heap]
C’est la découverte aux abords de la place Sausset Damien, Tas de Charbon in Goldberg to notice the gestures used to create Coal
Masséna (avenue Albert 1er) à Nice d’un tas Roselee, Pedrini Enrico et Sausset Damien (dir.), Heap, and to compare them to Richard
de gravier mélangé à du goudron qui inspire Bernar Venet : Performances, etc. 1961-2006, Serra’s gestures when he created Splashing
à Venet l’idée de se faire photographier dans Milan, Editions Charta, 2006, pp. 108. in 1968.
ce contexte qui lui est familier, comme s’il
s’agissait d’une performance éphémère. Il Damien Sausset
prend conscience ce jour-là de la relation The discovery near the place Masséna in Sausset Damien, Tas de Charbon (Coal Heap) in
évidente qui existe entre les peintures Nice (avenue Albert 1er) of a heap of gravel Goldberg Roselee, Pedrini Enrico and Sausset
goudron qu’il réalise dans son atelier et ce mixed with tar inspired Venet to have Damien (dir.), Bernar Venet: Performances, etc.
tas de gravier imbibé de goudron auquel himself photographed in a context which 1961-2006, Milan, Editions Charta, 2006, pp. 108.
il pourrait attribuer le statut de sculpture. he was familiar with, as if he were doing a
Le Tas de charbon en est la conséquence transient performance. He became aware
directe. Il est intéressant de noter ici la that day of the obvious relation between Exécutant Performer Bernar Venet
gestuelle pratiquée pour réaliser Tas de the tar paintings he had been creating in Organisateur Producer Bernar Venet
charbon et de la comparer à celle de Richard his studio and this heap of gravel soaked Date Date mars 1963 1963, march
Serra qui créera Splashing en 1968. with tar, which could be endowed with the Lieu Place Jardin Albert 1er, Nice
status of a sculpture. Coal Heap was the
Damien Sausset direct consequence of this. It is interesting
- 102 -
P AR C MU NI C I P A L , P L A C E P UB L I Q UE C I T Y P A R K, C I T Y S Q UA R E
Pierre Pinoncelli
[Meurtre rituel]
[Ritual murder]
« J’ai voulu, par cette mort publique, à la fois peint, portant, en masque, une vraie tête de of Gabrielle Russier, a humanities teacher
créer un acte théâtral fantastique, un retour cochon, commence par se crucifier sur la who had recently committed suicide after
aux sources brutes de communication croix de fer à l’entrée du village… Le cortège being convicted for corruption of a minor
immédiate, j’ai voulu redécouvrir l’univers de monte dans le village. Le cochon est attaché following a romantic relationship with one
fête collective des sociétés disparues, tenter sur un bayard (brancard) au haut des marches of her students.
l’expérience brutale d’un nouveau théâtre menant à l’église. Jackie Baviera s’assied à côté
basé sur la cruauté, le sacrifice et le sang et du cochon pour le protéger ; les opposants Pierre Pinoncelli
me rapprochant par la même occasion du grondent. Le cérémonial conduit maintenant
Living Theatre. Les flics m’ont empêché de sur la place du château pour un hommage Jacques Lepage invites Pinoncelli and Les
tuer le cochon et arrêté alors que le maire à Gabrielle Russier, dont l’effigie est brûlée. Vaguants to create a show that marries
avait « prêté son village » ». La Compagnie Ben, « jaloux », a-t-il dit par la suite, distribue dramatic research and happening, Le
des Vaguants a fait une incantation pendant des couteaux pour libérer l’animal à sacrifier Meurtre rituel du cochon (‘The ritual murder
que Pierre Pinoncelli se crucifiait. La grande ! Pinoncelli ne veut pas renoncer à moins of the pig’). Pinoncelli prepared for it for
prêtresse Eliane Boeri le tenait en laisse. Au d’être arrêté. Les gendarmes hésitent, veulent several months in the slaughterhouses of
moment de sauter dans le feu, l’artiste a éviter cette arrestation qui sera ridiculisée, Saint-Étienne, his home town. It made
peut-être crié le nom de Gabrielle Russier, ils le savent, dans la presse… Pinoncelli roule big news in the valley and in the art world.
une professeur de lettres qui venait de se dans le foyer, se brûle volontairement au Hunters, Catholics, animal rights activists,
suicider après avoir été condamnée pour visage (peint), est relevé par les gendarmes, political parties, and artists come up to
détournement de mineur à la suite d’une à qui il tend les poignets, et qui finalement support the artists or… the pig. The prefect
liaison amoureuse avec un de ses élèves. l’emmènent. Fin du spectacle. Fin de would like the mayor, Paul Mari d’Antoine
l’aventure avant-gardiste coarazienne. (author of Illusoire (Seghers), L’Emploi du
Pierre Pinoncelli temps (Chambelland), recipient of the Jean
Odette Lepage Villon award, mayor of Coaraze from 1953 they know will be ridiculed by the press…
Jacques Lepage invite Pinoncelli et Les to 1971), to outlaw the show, but is not able Pinoncelli rides into the vestibule, voluntarily
Vaguants à créer un spectacle dans lequel “Through this public death, I wanted to create to connect with him that day… The high burns his (painted) face, and is picked up by
recherche théâtrale et happening se a fantastic theatrical act and a return to the priestess and her assistants come down the the police officers, holding out his wrists,
conjuguent, Le Meurtre rituel du cochon. raw sources of immediate communication. I stairs, leading the pig on a leash. Pinoncelli, and is finally led away. End of the show. End
Pinoncelli s’est préparé pendant plusieurs wanted to rediscover the world of collective completely painted, wearing a real pig head of the Coarazean, avant-garde adventure.
mois dans les abattoirs de Saint-Etienne, sa festival of lost societies, attempt the raw as a mask, begins by crucifying himself on
ville d’origine. Gros bruit dans la vallée et dans experience of a new theater based on cruelty, the iron cross at the entrance to the village… Odette Lepage
le monde artistique. Chasseurs, catholiques, sacrifice, and blood, and at the same time The procession enters the village. The pig is
défenseurs des animaux, partis politiques, join the “Living Theater.” The cops prevented attached to a stretcher at the top of the steps Exécutants Performers Compagnie
artistes, montent soutenir les artistes ou… le me from killing the pig and arrested me, even leading to the church. Jackie Baviera sits next Des Vaguants, Crazy Rockers,
cochon. Le préfet voudrait que le maire, Paul though the mayor had “lent his village.” to the pig to protect it; the opponents yell. Pierre Pinoncelli
Mari d’Antoine (auteur de Illusoire (Seghers), The ceremony now moves to the château Organisateurs Producers Jacques Lepage,
L’Emploi du temps (Chambelland)… Prix Jean The Compagnie des Vaguants (‘Company square for an homage to Gabrielle Russier, Paul Mari d’Antoine, Pierre Pinoncelli
Villon, maire de Coaraze de 1953 à 1971), of Wanderers’) made an incantation while whose effigy is burned. Ben, “jealous,” as he Témoins Witnesses Ben, Bernard Pagès
interdise le spectacle, mais ne parvient pas à Pierre Pinoncelli crucified himself. The high would later say, distributes knives to free the Date Date 20 septembre 1969, 21h00
le joindre de la journée… La grande prêtresse priestess Eliane Boeri held him on a leash. sacrificial animal! Pinocelli doesn’t want to 1969, september 20, 09:00 pm
et ses aides descendent les escaliers, menant At the moment he jumped into the fire, renounce unless he is arrested. The police Lieu Place parvis de l’église, Coaraze
en laisse le cochon. Pinoncelli, entièrement the artist might have shouted the name hesitate, wanting to avoid this arrest that Durée Duration 2 heures 2 hours
-----
- 103 -
Galerie
Gallery
- 104 -
G A L ER I E G A L L ER Y
- 105 -
G A L ER I E G A L L ER Y
Elisabeth Morcellet
[Études de caractère III :années Elisabeth 1969/1982]
[Character study III:Elisabeth years 1969/1982]
Préparation : Conclusion :
Cette action va questionner dans la Cette action crée un réseau de connexions
série des « Études de caractère » le sujet proposant un laboratoire d’écriture, une
autobiographique de l’étudiante, de la femme voyance du sujet actif et subjectif. Elle tente
et de l’artiste. La recherche prendra deux de jouer sur les mots encore et toujours,
directions, celle de l’école et celle de la ville. du caractère au caractère. Elle propose une
ouverture sur la notion d’identité, sur les
Exposition : capacités de recréation du moi, par le biais de
Deux boîtes ouvrantes à Lettres d’alphabets l’imagination et de la projection. Elle pointe
seront exposées. Collage et copies de en direct un processus de création (littéraire
fragments de photos et de textes. Notes et artistique) dans l’action. Elle utilise la voix
de lectures d’étudiants, appréciations de en live, dans la simultanéité de la découverte
professeurs (bulletin trimestriel), fragments d’éléments visibles. Le public aura-t-il été
de groupes scolaires….. Tout prélèvement entraîné « au voyage visionnaire » ? À la
étant autobiographique comme toujours. propre faculté de re-création de soi ?
Le caractère statique et répétitif de cette
Repérage et déambulation : action, ne joue pas du spectaculaire. Elle
Une promenade artistique préparatoire, sera cherchera à capter le spectateur par moment
faite (en solo) sur plusieurs après-midi. Pour pour le laisser libre à d’autres, de s’échapper,
reprendre à pied, en action de marche, la de rêver, d’entrer en lui-même, et de revenir
question du local et du lieu proposé, pour ou non à l’histoire en direct, à la sienne... Mon
retrouver ou découvrir sur le fil des mots, souvenir sonore de ce vernissage-action
un vécu ou une expérience inconnue de la commence dans un grand brouhaha de voix,
ville. (Voir Agenda pour donner exactitude de verres et de rires. Au fur et à mesure de
des jours et des actes) Les parcours choisis l’installation, le silence est arrivé et, ma voix
correspondront à un repérage symbolique a commencé à regarder dans ce grand faux figuratively depicted and deployed in space Towards the faculty of re-creating the self?
fait avec les noms de rues donnant lieu à jeu, qui se rie du hasard. Sur le fond noir, by large movements of the arm and the hand. The static and repetitive nature of this action,
divers classements et correspondances chacun saura projeter son propre film. A very basic choreography... does not rely on the spectacular. It will seek
poétiques qui interviendront plus tard dans la Titles, letters of alphabets involving qualifiers, to capture the viewer at times, then to leave
performance. Des diapositives avec plaques Elisabeth Morcellet street names and dialogues (between an I and one free, free to escape, to dream, to come
des rues immortaliseront les balades et les a YOU).will be set upside down, still invisible. into oneself, and free to return or not to the
trouvailles faites sur la réalité. Preparation: The whole will form neat rows of cards, on live story, one’s own... My sonic memory of
This action will question, in the “Character their coloured side, or already visible, creating that opening/action begins in a great hubbub
Installation/action : studies” series, the autobiographical subject a grid favouring the meetings of, sense of of voices, glasses and laughter. As the
Jour officiel de la performance pour le of the student, the woman and the artist. The possible sensations, in places that can be installation went along,
vernissage de l’exposition. Le principe research will take two directions, that of the both real and absent. The draw will then offer
reprend la base du Cycle analytique des school and that of the city. to listen to an unknown story, half real and silence came, and my voice began to look
études de caractères. À savoir : faire parler half fictitious, to be invented as cards are into this great fake game, that laughs at
les cartes. Faire jouer les alphabets en tirant Exhibition: turned over and displayed. A visualization chance. On the black screen, everyone will
en direct des informations, des stimuli Two open boxes containing alphabet letters metered by the signs appearances. The be able to broadcast one’s own film.
imaginatifs pour des messages verbaux en will be exhibited. Collages and fragments viewer can also make up stories, open other
live. Un voyage intérieur et « géographique » of images and text. Students’ lecture notes, possible scenarios. Elisabeth Morcellet
sera ainsi mis en action, avec en résonance teachers’ assessments (including marks), The titles will be revealed last. They will
des lieux, des noms et une improvisation sur fragments of school groups....Every sample close the work by its specific and unique Séries Series Etudes de caractère
la personne, son caractère, ses sensations, being autobiographical, as always. nomination. They will assign the recognition Character studies
la vision des autres, les attentes….. Véritable of an event that has been programmed, Cycle analytique Analytical cycle
petit monologue pseudo-psychanalytique. Locating and wandering: calculated and premeditated. Exécutant Performer Elisabeth Morcellet
Pensées ouvertes bien que préconçues, qui A preparatory art walk, will be made (solo) Organisateur Producer Serge III
dérivent dans l’apparition d’une lettre, d’un on several afternoons. To resume, through “Character study iii” Date Date 15 avril 1993 1993, april 15
chiffre, d’un signe. the “walking action”, the question of the “Years in nice: elizabeth fully spelled out. Lieu Place ART’NOLD, Nice
proposed place and premises to find or 1969.82 “ Durée Duration 26 minutes 26 minutes
Au préalable de la performance, aura rediscover on the thread of words, some real Contexte Background deuxième
été placée une camera sur pied fixe sans life event or an unknown experience of the Conclusion: exposition collective après celle de
caméraman qui filmera action et public. Un city. (See agenda days to give accurate dates This action creates a network of connections Paris (Galerie Satellite) à la galerie
artiste, Guido, aura cependant pris quelques and acts) The chosen routes will correspond offering a writing lab, a visibility of the active Art’Nold à Nice, pour le Manifeste
extraits de l’action côté public. to a symbolic identification with the names of subject and the subjective one. She tries HWO±RҬLFLDOLVDWLRQGH£O±eFROHGH
Un réveil en marche sera lancé pour 26 mn streets leading to different classifications and to play on words again and again, from Nice », crée et organisée par Serge
avec sonnerie à la fin de l’action. Le temps poetic correspondences that will occur later characters to character. She offers an opening III. Second group exhibition after
est ici, déterminé d’avance et tranche dans in the performance. Slides with street signs on the notion of identity, on the capabilities of that of Paris (Gallerie Satellite)
le processus arbitrairement. Processus de will immortalize the walks and discoveries re-creation of the self, through imagination in the Nice Art’Nold gallery, for the
psychanalyse même, bien que les quarante allowed by reality. and projection. She exposes a (literary and Manifesto and the formalization of the
minutes ne soient pas ici reprises. artistic) creative process in action. She uses “Ecole de Nice”, created and organized
Installation / action: live voices, in the simultaneous discovery by Serge III.
Le compteur-temps, l’action, démarrera avec The opening of the exhibition is the official of visible items. Would have the public then
le début du déploiement d’un grand tissu noir day for the performance. The principle been led towards the “visionary travel “?
au sol, dans un dépliage très calculé. Seront takes up the basis of analytical Cycle of
ensuite ajoutés à l’envers quelques « tas de characters studies. Namely: make the
cartes » : chiffres, lettres et ponctuations, cards talk. Playing with the alphabets,
invisibles.
Les chiffres seront posés en premier, ensuite
les mots correspondant à des « SENSATIONS
engendering live information, imaginative
stimuli for verbal live messages. An inner and
“geographical” journey will thus be put into
Bernard Tréal
ou SENS » : vue, toucher, odorat, ouïe, goût. action, in resonance with places, names, and [Orthotopic liver transplantation]
Avant que chaque chiffre ne soit découvert et an improvisation touching on the person,
visible, il sera « dessiné », figuré et déployé, his character, his feelings, the vision of [Orthotopic liver transplantation]
dans l’espace par de grands mouvements others, expectations.....A true small pseudo-
du bras et de la main. Chorégraphie très psychoanalytic monologue. Open thoughts,
primaire… although preconceived ones, drifting in the
Seront alors déposés toujours invisibles, appearance of a letter, a number, a sign.
les titres, les lettres d’alphabets impliquant
des qualificatifs, des noms de rues et des Before the performance, a base fixed camera
dialogues (entre un JE et un TU). would have been placed to film public action
L’ensemble formera des rangées ordonnées without the help of a cameraman. An artist,
de cartes, côté couleur, ou déjà visibles, Guido, has however taken some excerpts
créant un quadrillage de rencontres de from the action on the public side.
sens, de sensations possibles, dans des lieux An alarm clock will run for 26 min and rings at the
réels et absents. Le tirage va donc proposer end of the action. The time is pre-determined
à l’écoute, une histoire inconnue mi fictive here, and arbitrarily settles the process. A noted
mi réelle, qui sera inventée, au fil des cartes process of psychoanalysis, although the forty
retournées et découvertes. Une visualisation minutes are not taken up here.
rythmée par les apparitions des signes. Le
spectateur peut lui aussi se raconter des The time metering, the action, will start with
histoires, ouvrir d’autres scénarios possibles. the beginning of the deployment of a large Présentation de ses travaux de recherche sur Pietropaoli are dressed as surgeons. While
Les titres seront révélés en dernier. Ils black cloth on the ground, its unfolding la régénération hépatique chez le rat après Tréal operates, Pietropaoli reads texts on
fermeront l’œuvre par sa nomination carefully calculated. A few “pile of cards” with hépatectomie des deux tiers. Bernard Tréal et hepatic regeneration (Hépatocarcinome de
spécifique et unique. Ils l’assigneront à la numbers, letters and punctuation marks, will René Pietropaoli sont habillés en chirurgiens. Morris chez le rat).
reconnaissance d’un évènement programmé then be added upside down, thus remaining Pendant que Tréal opère, Pietropaoli lit
calculé, prémédité. invisible. des textes sur la régénération hépatique Exécutants Performers René
The figures will be installed first, then the (Hépatocarcinome de Morris chez le rat). Pietropaoli, Bernard Tréal
« Étude de caractère iii » words corresponding to “SENSATIONS ou Organisateur Producer Ruy Blas
« Années niçoises : elisabeth en toute lettre. SENS “(SENSATIONS or SENSE): sight, touch, Presentation of his research on hepatic Date Date 09 décembre 1977
1969.82 » smell, hearing, taste. Before each number regeneration in rats after a two-thirds 1977, december 09
is discovered and seen it will be “drawn”, hepatectomy. Bernard Tréal and René Lieu Place Galerie Ruy Blas II, Nice
- 106 -
G A L ER I E G A L L ER Y
Guignol’s band
Exécutant Performer Guignol’s band To protest against the fetishism connected with
Organisateurs Producers Mauro Alpi, Je crée une nouvelle pièce de performance (Beware)!” shouted in the gallery. the original artwork, Serge III covers the other’s
Mauro Alpi, Guignol’s band, Les en faisant couler de la peinture rouge sur le Fly cages lay strewn on the ground: over canvases with a thick layer of white vinyl.
insupportables 33 tours, tout en évoquant l’imminence du the music of Carmen, he shall “operate” his
Date Date 28 mai 1997 1997, may 28 drame par un « prends garde à toi ! » hurlé performance: “Prends garde à toi.” Série Serie Vinyls blancs White Vinyls
Lieu Place Galerie du lundi, stand, Nice dans la galerie. Exécutant Performer Serge III
Durée Duration 20 minutes 20 minutes Jean Mas Organisateur Producer Hélène Jourdan Gassin
Contexte Background pendant Les Dix Le sol est jonché de cages à mouches par Date Date 09 avril 1988 1988, april 09
Jours de l’Art Contemporain during terre : sur l’air de Carmen, il « opéra » sa Exécutant Performer Jean Mas Lieu Place Galerie Lola Gassin, Nice
Les Dix Jours de l’art contemporain performance : « Prends garde à toi ». Date Date 1986 Durée Duration 90 minutes 90 minutes
21 mai 2000 2000, may 21 Lieu Place Galerie Fersen, Antibes Contexte Background lors de
Galerie du lundi, stand, Nice Jean Mas Contexte Background lors de l’exposition École de Nice Serge III
Durée Duration 20 minutes 20 minutes son exposition de pièces de qui s’est tenue en plusieurs lieux
Contexte Background pendant Les Dix I create a new performance by dripping red performances during her exhibition de Nice / during the exhibition
Jours de l’Art Contemporain during paint on the LP, while evoking the imminence of performance pieces École de Nice: Serge III that was
Les Dix Jours de l’art contemporain of the drama by a “Prends garde à toi held in several premises in Nice.
- 107 -
G A L ER I E G A L L ER Y
Roland Sabatier
[Œuvres pour chiens]
[Works for dogs]
« Vive l’art des chiens créateurs » proclame
modestement un canin de la BD que Roland
Sabatier a réalisé pour que soit achalandé le
vernissage des Œuvres pour chiens. Chiens
et non-chiens ont accouru : ce fut foule de
chiens et de maîtres(ses) chiens, ces derniers
exécutant à la dent des travaux de maître avec
les os de bœufs ou de vaches qui occupaient
le sol. Tout était chien, les visiteuses avaient
du chien et leurs compagnons se méfiaient
car colliers et laisses étaient pendus aux
cimaises pour critiques à Art Press, expert
en art moderne, ministre de la Culture et de
la Communication, Conservateur du Musée,
Professeur d’Arts Plastiques... et l’on peut se
méprendre bien qu’il ne fit pas un temps de
chien, ce dont Sabatier profita pour exécuter
un numéro fort réussi : monté sur une caisse
à chien il domina quadrupèdes et bipèdes
pour un cours sur l’art chiennement engagé
confirmé sur un écran TV où chien et chat
batifolaient démentant les calomnies que les
hominidiens répandent sur les relations entre
mâtins et matous. Rien ne manquait pour le
plaisir de tous, une provision de Loyal assez
importante pour redonner de l’ouïe aux
affamés et lutter contre ensommeillement
pédagogique gravé aux murs. Du vin aussi
pour dûment recevoir le Chien Andalou où
Buñuel n’imaginait pas le trouver. On nous
permettra de conclure ayant évité, de justesse
- chaîne et collier généreusement prévus
pour notre usage que ce fut une tombée de
nuit époustouflante pour l’esthétisme canin.
Attendons donc de Sabatier - lettrisme
exige - quelques nouvelles versions de
cette anthropochiennerie. Le cheval semble
indiquer : n’est-ce point, avec le chien le
meilleur ami de l’homme ? Mais pourquoi
pas la puce son usage dans la technicité poil. Il faut avec Roland Sabatier, savoir gré the walls. Wine as well, to properly receive investors. “I dare hope that you will treat
de pointe doit la privilégier pour un nouvel à la galerie Artcade (Combas, Fluxus, l’Are An Andalusian Dog where Buñuel never me at least as well as your favorite dog,”
envol d’un lettrisme électronique. Povera) de s’être prêtée à cette manifestation imagined finding it. We may be allowed to he concluded mischievously, while on the
In Arthèmes, oct-nov. 1991 certes dérangeante mais qui par son refus conclude, having narrowly avoided chain carpet our animal friends polished off some
du conformisme ambiant et sa pertinence and collar generously provided for our gigantic bones.
constitua un véritable bol d’air frais. Plus use, that it was an amazing evening for the
Jacques Lepage d’art et moins de fric ? Une idée à cultiver. canine aesthetic. We expect from Sabatier— A cry of revolt, then, from an artist concerned
In Le Patriote Côte d’Azur, n°1254 lettrism demands it—new versions of this about the future of art in a society plagued by
Pyramide de boîtes de Fido, fémurs de bœuf, (du 4 au 10 octobre 1991) anthropocaninery. The horse seems to money and crooks of all breeds. With Roland
vidéo dont l’acteur est un basset, argile où indicate: is it not, along with the dog, man’s Sabatier, we owe thanks to the Galerie
laisser ses empreintes (« sculpture canine best friend? Or why not the mouse? Its Artcade (Combas, Fluxus, l’Arte Povera) for
super temporelle »), bandes dessinées “Long live the art of canine creators,” ubiquitous use in technology should favor it having lent itself to this demonstration that
mettant en scène un caniche et un berger proclaims a dog in the comic strip produced for a new takeoff in electronic lettrism. has certainly been disturbing, but by its
allemand, croquettes variées, présence by Roland Sabatier to ensure that the In Arthèmes, oct-nov. 1991 rejection of the prevailing conformism and
du Chien andalou… Les chiens étaient à opening of Œuvres pour chiens was well its relevance, it has constituted a veritable
l’honneur mercredi 25 septembre à la galerie attended. Dogs and non-dogs hurried to see bowl of fresh air. More art, less moolah? A
Artcade, place Garibaldi, à Nice. Un gag ? Du it: it was a crowd of dogs and dog masters/ Jacques Lepage bone to chew on.
néo-dada ? Roland Sabatier dont on avait mistresses, the humans performing their
accroché les toiles lettristes à 40 cm du sol, masterly duties to a tee with the beef or Pyramids of dog food cans, beef bones, In Le Patriote Côte d’Azur, no. 1254
s’expliqua dans un discours corrosif et plein milk bones lying on the floor. Everything video in which the actor is a basset hound, (October 4-10, 1991).
d’humour. Après avoir affirmé son refus tout was dog; some of the visitors may have clay in which to leave one’s paw prints
net d’être ramené à l’âge d’avant Ptolémée been unsettled by the collars and leashes (super temporal “canine sculpture”), comic
par les charlatans, revendiqua le droit de hung from the molding with labels for: strips featuring a poodle and a German Organisateur Producer Roland
parler aux chiens. D’abord à cause de la critics at Art Press, expert in modern art, shepherd, various types of kibble, showing Sabatier
possibilité offerte selon lui par Isidore Isou minister of Culture and Communication, of An Andalusian Dog… Dogs were honored Date Date 25 septembre 1991, 21h00
de choisir n’importe quel support (et donc museum curator, art professor… One can on Wednesday, September 25 at the Galerie 1991, september 25, 09:00 pm
pourquoi pas le chien ?) ensuite à cause misjudge, even though the weather wasn’t Artcade, place Garibaldi, in Nice. A gag? Lieu Place Galerie Artcade, Nice
de la situation faite aux artistes frustrés de for the dogs, a fact of which Sabatier took Neodadaism? Roland Sabatier, whose lettrist Contexte Background au cours
collectionneurs sincères et de plus en plus advantage for a highly successful opening: canvases were hung 40 cm from the floor, du vernissage de l’exposition
livrés à des investisseurs ignares. « J’ose mounted on a dog crate, he towered over explained himself in a caustic and humorous personnelle œuvres pour chiens
espérer que vous me traiterez au moins quadrupeds and bipeds for a lecture on speech. After affirming his flat refusal to be réalisée à Nice du 25 septembre
comme votre chien favori » conclut-il avec caninely produced art confirmed on a TV taken back to the pre-Ptolemaic era by the au 2 novembre 1991, dans le cadre
malice pendant que sur la moquette nos screen where dog and cat frolicked about, charlatans, he claimed the right to speak du 3e Festival international d’art
amis les bêtes faisaient un sort à des os refuting the slander spread by hominids to the dogs. First, he says, because of the LQºQLWpVLPDOHWVXSOpening of the
gigantesques. regarding relations between Fido and Felix. possibility offered by Isidore Isou to choose private show œuvres pour chiens in
Nothing was overlooked for the pleasure any medium (and why not the dog?), and Nice, September 25-November 2, 1991,
Un cri de révolte donc de la part d’un artiste of all, a fairly important provision by Loyal next, because of the situation of artists for the third Festival international
inquiet du devenir de l’art dans une société to lend an ear to the famished and combat frustrated by sincere collectors and more G±DUWLQºQLWpVLPDOHWVXS
en proie à l’argent et aux escrocs de tout the pedagogical drowsiness written on and more often delivered up to ignorant
Thierry Lagalla
[Ò figure !]
[Ò figure!]
Action guide chantant sur l’air de Fly to the Moon, Fly me soccer jersey and I begin with the sentence: Exécutant Performer Thierry Lagalla
Sur le principe d’une visite guidée de to the abstraction. Ò figure! From A as in Ay! Ay! Ay! Ay! to Z as Date Date 03 juin 2009 2009, june 03
l’exposition, les œuvres seront utilisées La visite continue. in Zambia. Lieu Place Espace à vendre, Nice
comme documents illustrant le sujet I show the insignia on the jersey, then take Durée Duration 45 minutes 45 minutes
suivant : apparition et disparition de la figure Thierry Lagalla from my pocket a Zambian flag while singing Contexte Background lors d’une
du burlesque à l’abstraction. [...] the tune Fly to the Moon, “Fly me to the exposition monographique de Thierry
Pour cette performance, je porte le maillot Tour Action abstraction.”* Lagalla Ò lo pintre !
de football de la Zambie et je commence par Using the principle of a guided tour of the The tour continues.
la phrase : exhibit, the pieces are used as documents
Ò figure ! De A comme Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! à Z illustrating the following subject: appearance * In English in the original text.
comme Zambia. and disappearance of the figure from the
Je montre l’écusson du maillot, puis sort burlesque to abstraction. […] Thierry Lagalla
d’une pochette le drapeau de la Zambie en For this performance, I’m wearing a Zambian
- 108 -
G A L ER I E G A L L ER Y
Pierre Pinoncelli
[Holocauste pour un double ou les copulations d’un chinois à Vence]
[Holocaust for a doppelgänger or the copulations of a chinaman in Vence]
Ce happening se déroule en deux temps. This happening takes place in two phases.
D’abord place Godeau, Pierre Pinoncelli First Godeau square where Pierre Pinoncelli,
vêtu d’un costume à rayures et à fleurs et wearing a striped and flowery suit and a
d’un masque, brûle, avec l’aide de Jean- mask, burns, with the help of Jean-Claude
Claude Farhi et du galeriste André de la Farhi and gallerist Andre de la Salle, a gaudy
Salle, un mannequin bariolé représentant mannequin representing his double. Then
son double. Puis il refait cette action dans he repeats this action in the gallery. In the
la galerie. Dans la confusion Alexandre de commotion Alexander Hall catches fire too.
la Salle prendra feu aussi. Le titre de l’action The title of the performance comes from
vient du livre de Jules Verne Les Tribulations Jules Verne’s book The Tribulations of a
d’un chinois en Chine. Chinanaman in China.
- 109 -
G A L ER I E G A L L ER Y
- 110 -
G A L ER I E G A L L ER Y
Gina Pane
[Transfert]
[Transfert]
- 111 -
Villa Arson
Villa Arson
- 112 -
VILLA ARSON VILLA ARSON
Patrick Moya
[Bonzour bonzour] Robin Decourcy
[Bonzour bonzour] [Créer du silence 1]
Chaque jeudi pendant ses années d’études Every Thursday when he was a student at [Creating silence 1]
à la Villa Arson, Patrick Moya présente une the Villa Arson, Patrick Moya presented a
émission de télévision intitulée Bonzour TV show called Bonzour Bonzour. It was Une belle jeune fille, portant des lunettes de Once there was silence, she put down the
Bonzour. Retransmise en direct et sans unrecorded and broadcast live from a studio soleil (type Lolita de Stanley Kubrick), est assise glass and resumed her original position. The
enregistrement d’un atelier-studio vers towards an auditorium, from a camera au sol, sur une main, de manière lascive. Elle sound of people talking gradually came back.
un amphithéâtre, d’une caméra vers un to a black-and-white monitor. He never prend le verre (type grenadine), qui est devant
moniteur noir et blanc. Il ne peut donc jamais knew how many spectators were looking elle, cogne dessus avec une cuillère (comme Creating as much silence as possible in
savoir combien de spectateurs regardent at his show. The goal of these shows was pour prendre la parole dans Festen de Thomas the context of noise or talking. Cinematic
son émission. Le but de ces émissions était to change the creator into a creature by Vinterberg) jusqu’à ce que le silence se fasse influences Festen and Lolita.
de transformer le créateur en créature grâce the means of this instant image, which dans l’espace d’exposition. Une fois le silence
à l’image instantanée, qui empêche « toute » prevented any form of art history from fait, elle repose le verre et reprend sa position Robin Decourcy
histoire de l’art d’agir. Il parodie le style des being effective. He parodied the style of originale. Le son produit par les discussions
émissions populaires de l’époque avec des popular shows of the time, with games and revient par paliers successifs. Série Serie Créer du silence
jeux et des invités. N’ayant aucun travail à guests. Because he had no work to present Creating silence
présenter en fin d’année et se voyant interdit at the end of the year and was forbidden to Créer un maximum de silence dans un Exécutant Performer Lina Hentgen
de continuer d’utiliser la vidéo en section Art, continue using the video department, he left contexte bruyant ou de paroles. Influences Organisateur Producer Ecole
il quittera la Villa Arson pour aller à la plage, the Villa Arson to go to the beach, returning cinématographiques Festen et Lolita. Temporaire Pierre Jospeh
y revenant uniquement pour poser comme only to pose as a model, thus realizing his Date Date 2002
modèle, réalisant ainsi son rêve de devenir dream of becoming a creature... Robin Decourcy Lieu Place Villa Arson, Galerie
une créature... Carré, dans l’installation de
Exécutant Performer Patrick Moya A beautiful young woman, wearing Fransje Killaars, Nice
Organisateur Producer Patrick Moya sunglasses (in the style of Stanley Kubrick’s Durée Duration 5 minutes 5 minutes
Date Date 1974 Lolita) was sitting on the floor, on one hand, Contexte Background lors de
Lieu Place École Nationale d’Arts in a lascivious way. She picked up a glass l’exposition Import-export, du 26
Décoratifs de la Villa Arson, Nice (grenadine style) in front of her, knocked on janvier 2002 au 31 mars 2002 à la
it with a spoon (as in Thomas Vinterberg’s Villa Arson. During the exhibition
Festen when someone wanted to speak) until Import-Export, from January 26, 2002
there was silence in the exhibition space. to March 31, 2002 at the Villa Arson.
- 113 -
VILLA ARSON VILLA ARSON
Hervé Courtain
[On en découd sur les terrains de Martin Walde et Arnaud Maguet. Coups de feu, brûlures, marques, déchirures.]
[Doing battle on the turf of Martin Walde and Arnaud Maguet. Sparks, burns, marks, tears.]
Ils nous invitent à l’appropriation et à prélèvent depuis des siècles les miettes de “interactive”; I take a pair of scissors and act Exécutant Performer Hervé Courtain
l’interaction, j’ajoute à la Restitution. ce qui fut souvent de grandes œuvres. C’est according to its will but within the limits Organisateur Producer Hervé Courtain
aussi la revendication qu’une œuvre n’est foreseen by the artist and the institution. No! Date Date 06 février 2003 2003,
La réintroduction d’éléments transformés riche que si elle laisse libre cours à une large The work with appropriation, participation, february 06
dans les œuvres originales de Walde et palette d’interprétations qui échappent à la restitution, and reappropriation originates Lieu Place Villa Arson, espaces
Maguet n’implique absolument pas que ces restriction de la critique de sa propre époque in destruction, disappearance, rediscovery, d’exposition, Nice
éléments leur appartiennent. Je sors une contemporaine pour s’étendre vers le passé restoration of works of art of every genre. Contexte Background expositions
partie des œuvres exposées par l’institution et le futur.... C’est là la problématique de la Roman. Greek, or Byzantine mosaics, as Martin Walde et Arnaud Maguet, du
et les restitue non pas comme partie de filiation, de l’intégration-rejet des modèles one example among a thousand, destroyed 26 janvier 2003 au 30 mars 2003.
l’œuvre de M. Walde ou A. Maguet mais que pose tout nouvel artiste qui s’intégrera by the flood of fetishists, collectors, and Exhibits by Martin Walde and Arnaud
comme œuvre d’Hervé Courtain restituées dans l’histoire de l’art. » (Extrait). pillagers who for centuries have taken Maguet, January 26-March 30, 2003.
à l’institution. away from sites crumbs of what were often
Hervé Courtain great works. It is also the claim that a work
« Mon approche de l’œuvre de Martin Walde is only rich if it is open to a wide range of
ne se résume pas à « c’est inter-actif » je They invite us to appropriation and interpretations escaping the restriction of
prends la paire de ciseaux et m’exécute interaction, I add to the Restitution. criticism in its own time to stretch from
selon son désir mais dans les limites the past to the future… It’s the problem of
prévues par l’artiste et l’institution. Non ! The reintroduction of transformed elements relatedness, of the integration-rejection
Le travail sur l’appropriation, intervention, to the original works of Walde and Maguet in of models proposed by every new artist
restitution, ré-appropriation trouve son no way implies that these elements belong to wishing to be integrated into the history of
origine dans la destruction, disparition, them. I take out some of the works exhibited art.” (Extract).
redécouverte, restauration d’œuvres d’art by the institution and restore them, not as
en tout genres. Des mosaïques romaines, part of the work of M. Walde or A. Maguet, Hervé Courtain
grecques ou byzantines, exemple entre but as the work of Hervé Courtain restored
mille, détruites par le flot des fétichistes, to the institution. “My approach to the work
des collectionneurs, des pilleurs de sites qui of Martin Walde cannot be summarized as
- 114 -
VILLA ARSON VILLA ARSON
Thierry Lagalla
[Lo niçard non mi fa paur – not afraid of niçard]
[Lo niçard non mi fa paur – not afraid of niçard]
Apprentissage actif et clamé du Niçois. Active and proclaimed learning of Niçard.
Afin de préparer phonologiquementalement In order to phonologicmentally prepare the
l’auditoire à une initiation au niçois, un audience to an initiation to Niçard, a Pantai!
karaoké : Pantai ! lui est présenté. Il lui est karaoke is presented to it. It is offered to
proposé de crier les mots écrits à l’écran : shout the words written on the screen:
PANTAI ! Préparé physiquement, l’auditoire PANTAI! Physically prepared, the audience
peut continuer son initiation à partir de la can continue its initiation from the translation
traduction de l’Être et Temps de Heidegger, of Being and Time by Heidegger, from the
depuis la couverture en passant par les pages cover through the information pages: title,
des informations : titre, nom de l’auteur, name of the author, name of the publisher,
nom de l’éditeur, nom des personnes name of the people having collaborated,
ayant collaboré, nom du traducteur, année name of the translator, year of publishing…
d’édition… jusqu’au chapitre premier : until chapter one: the explanation of the task
l’exposition de la tâche d’une analyse du of an analysis of Dasein. A specific attention
Dasein. Une attention particulière est portée is given to the translation of Dasein. Three
à la traduction du Dasein. Trois possibles sont possible are presented, the choice of Estre-
présentés, le choix d’Estre-la est pris pour sa la is made for its paronymy with Estella (star)
paronymie à Estella (étoile) et Estrassa. and Estrassa.
Caroline Bouissou
[Flower-eater]
[Flower-eater]
Dans un jardin planté de fleurs, vêtue
d’une chemise de nuit, Caroline Bouissou
déambule et mange toutes les fleurs du
jardin jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus. Cette
performance publique s’est tenue dans le hall
de la Villa où le jardin avait été reconstitué.
Emmanuel Benichou
[Le placard]
[The closet]
Placard aménagée pour l’occasion en A cupboard fitted for the occasion into a
maison de poupée calculée à ma mesure ; dollhouse adapted to my size; each shelf
chaque étagère correspond à un espace de is an area of the house (bedroom, kitchen,
la maison (chambre, cuisine, salle de bain, bathroom, basement). A camera filming my
cave). Une caméra qui filme mes moindres every move is mounted on the ceiling and
faits et gestes est installée au plafond et is connected to a monitor. I clear my room,
est reliée à un moniteur. Je débarrasse leaving only the bed and the monitor on the
ma chambre, laisse uniquement le lit et floor. The bedroom door is open, anyone
le moniteur posé au sol. La porte de ma can come and sit, lie down and watch what
chambre est ouverte, tout le monde peut I do live.
venir s’asseoir, s’allonger et regarder ce que
je fais en direct. Emmanuel Benichou
Emmanuel Benichou
- 115 -
VILLA ARSON VILLA ARSON
Jeanne Moynot
[Running Song]
[Running Song]
Performance réalisée en 5 étapes d’une
durée de 4 minutes environ chacune tout au
long de l’après-midi dans différents lieux de
la Villa Arson.
- 116 -
VILLA ARSON VILLA ARSON
Elisabeth Morcellet
[Tonsure]
[Tonsure]
Conception : Cette action est un travail avec prendre mèche par mèche, les cheveux, à Conception: This action is a work with and on the performance objects. The action
et sur le temps. Elle reprend la répétition d’acte les couper avec les ciseaux, et à les placer en on time. It takes over the repetition of daily completed, I got up and walked towards
quotidien : gestes minimaux et répétitifs. Elle cercle autour du corps. Celui-ci restera dans action: minimal and repetitive gestures. It the spectators. At that time an “authorized”
aura son éclairage, dans l’acte « sacrificiel » de la même position, assis à genoux, vêtu d’une shall have its light, in the “sacrificial” action intervention by Jacques Miège, will let
la tonsure. Dans cette action, la technologie robe/toile écrue, cousue comme une bure. of the tonsure. In this action, technology will a dwarf and russet hen in the audience,
va être utilisée dans le processus de l’œuvre- Ensuite, une tonsure du crâne, sommaire et be used in the process of the artwork itself. breaking the heaviness of the atmosphere.
même. Le geste existe car il est enregistré. Il inégale, sera effectuée avec les tondeuses The gesture exists because it is recorded. It I returned to friends, video maker and
fait mémoire. L’appareil photographique et de deux niveaux différents, laissant des trous becomes memory. The camera and video photographer. A few minutes later, wanting
vidéographique va accompagner le sujet et et des reliefs disgracieux. Toute l’action sera camera are going to accompany the subject to look at the video film, the surprise was
fixer ses actes. sans miroir, le regard de l’autre y pourvoira. and set his actions. disconcerting: nothing had been recorded.
Pendant l’opération, une coupure au doigt The image perceived on the unit during the
ou, au cuir chevelu, donnera par mégarde, Action 1: From January 18 to 24, 1980, “filming” had not been captured. The “sound”
quelques gouttes de sang qui tâcheront, photograph shots will be taken (front and had been forgotten. Technology had given
robe, sol de toile et main. Trace toujours profile) in a box fitted with light, camera me my first scratch.
visible sur les objets de la performance. stand, reflex camera, chair and curtain. It
L’action achevée, je me suis levée et answers to an artistic and police version Action 3: From February 1st to March 13,
dirigée vers les spectateurs. À ce moment- of the photobooth. Cubic system of 1980: third and last part of the action. As
là une intervention de Jacques Miège, approximately 2 x 2 m in a studio. The top early as the following day, I began again the
« autorisée », laissera échapper une poule of the body shall be undressed on each photograph poses on the same principle as
naine et rousse dans l’assistance, cassant shoot. No reference to clothing shall bother for action 1. This time, the shots showed a
la lourdeur de l’atmosphère. Je rejoignis the important “factor” of the hair (feminine/ sharp difference in the faces with the hair
amis, vidéaste et photographe. Quelques masculine). growing back. A mandatory visit to the
minutes plus tard, en voulant regarder la hairdresser’s leveled out the bad job. On
bande vidéo, la surprise fut déroutante : rien Action 2: On January 29, 1980, for a mise- March 13, I took my last shot.
Action 1 : Du 18 au 24 Janvier 1980, des n’avait été enregistré. L’image perçue sur le en-scène, a large background canvas slices
clichés photographiques vont être pris (face moniteur pendant le « tournage » n’avait the room. Another smaller square canvas Review: Work exceeds the classical limit of
et profil) dans une boîte aménagée avec pas été captée. Le « son » avait été oublié. is put on the ground with written text, of performance. There, it is a process working
éclairage, pied photo, appareil réflex, chaise La technologie m’avait fait ma première religious vocation, (already used for the with the body on a daily basis. The human
et rideau. Il répond à une version artistique et égratignure. action “Sanctuary”). A smaller square canvas, action is minimal. The artistic action is
policière de l’appareil photomaton. Dispositif sewn beforehand on the four corners with a concept there. The “performance” is a crucial
cubique d’environ 2 x 2 m dans un atelier. Action 3 : Du 1er Février au 13 mars 1980 : cut out love letter (by Jacques Miège), folded but intermediate stage. It knows, before
Le haut du corps sera dénudé à chaque troisième et dernière partie de l’action. and plunged into black pigment, partially and after, how to do without an audience.
prise. Aucune référence vestimentaire ne Dès le lendemain, je repris les poses covers the first one. This detail of the love It also denotes of the “performative
devra troubler le « facteur » important de la photographiques sur le même principe que letter evoked the outdated sentimentality of primitive” action, liberating a disordered
chevelure (féminine/masculine). l’action 1. Cette fois, les clichés montrèrent another century, that of a lock of hair given energy. It shows a taste for suspense and
une nette différence des visages avec la to the lover. Here in all its radicalness. The premeditation. It is of a cold violence. No
Action 2 : Le 29 Janvier 1980, pour mise repousse des cheveux. Un passage obligé metallic instruments of torture/hairstyling regrets
en scène, une grande toile de fond coupe chez le coiffeur, égalisa le mauvais travail. Le are put, beside the canvas, in front of the
la pièce. Une autre toile est posée au sol 13 mars, je faisais le dernier cliché. public: two clippers, two pairs of scissors Personal initiative in the scope of my research
avec textes inscrits, à vocation religieuse, and a comb. Two projectors, on each side, on sentimentality and dispossession at the
(déjà utilisée pour l’action « Sanctuaire »). Critique : Travail qui dépasse la limite flood the “stage.” Finally, much farther, E.N.A.D. Another allusion to history: Marcel
Une toile carrée plus petite, préalablement classique de la performance. Là, c’est behind the public, placed frontally, a video Duchamp revisited in the feminine.
cousue aux quatre côtés d’une lettre un processus qui travaille au quotidien camera on a stand, with black and white
d’amour découpée, (de Jacques Miège), avec le corps. L’action humaine y est films, is connected to its tape recorder. An Elisabeth Morcellet
pliée et plongée dans un pigment noir, minimale. L’acte artistique y est concept. assistant officiates for the video. The action
recouvre partiellement la première. Ce La « performance » est une étape cruciale will be simplistic and repetitive. It shall Séries Series Autoportrait Selfportrait
détail de la lettre d’amour, évoquait la mais intermédiaire. Elle sait, avant et après, consist in taking the hair, lock after lock, and Sentimentalité Sentimentality
sentimentalité désuète d’un autre siècle, se passer de public. Elle se dénote aussi de cut it with scissors, and place them in a circle Identité Identity
celle d’une mèche de cheveux donnée à l’acte « primitif performatif », qui libère une around the body. The latter will remain in Exécutant Performer Elisabeth Morcellet
l’amoureux. Ici dans toute sa radicalité. Les énergie désordonnée. Elle manifeste un the same position, sat on its knees, dresses Organisateur Producer Elisabeth Morcellet
instruments métalliques de torture/coiffure goût pour le suspens et la préméditation. with an ecru dress/canvas, sewn like a frock. Date Date 29 janv. 1980 1980, jan. 29
sont posés, côté de la toile, face au public : Elle est une violence froide. Aucun regret. Then, a tonsure of the skull, summary and Lieu Place École Nationale d’Arts
deux tondeuses, deux paires de ciseaux et un unequal, will be made with the clippers of Décoratifs de la Villa Arson, Nice
peigne. Deux projecteurs, de chaque côté, Initiative personnelle dans le cadre de two different levels, leaving awkward holes Durée Duration 30 minutes 30 minutes
inondent la « scène ». Enfin, beaucoup plus ma recherche sur la sentimentalité et le and raised parts. The whole action will be Contexte Background lors d’un
loin, derrière le public, frontalement placée, dépouillement à L’E.N.A.D. Encore un clin without a mirror, the look of the other shall contrôle des travaux d’étudiants
une caméra vidéo sur pied, à bandes noir d’œil à l’histoire : Marcel Duchamp revisité provide. During the process, a cut on the During the control of students’
et blanc, est reliée à son magnétophone. au féminin. finger or on the scalp, will give inadvertently, works
Un assistant à la vidéo officie. L’action sera some drops of blood that will stain dress,
simpliste et répétitive. Elle consistera à Elisabeth Morcellet canvas flooring and hand. A trace still visible
Philippe Perrin
[WC]
[WC]
Avec l’accord du directeur de l’époque, With the approval of the then director,
Christian Bernard, Philippe Perrin s’adjoint Christian Bernard, Philippe Perrin took on
les services d’une bande du quartier des the services of a gang of the area of Les
Moulins à Nice. Armés de battes de baseball, Moulins in Nice. Armed with baseball bats,
ils détruisent les toilettes du centre d’art et they destroy the toilets of the art center and
recouvrent les restes de tag. cover the remains with tags.
Le résultat de cet « aménagement » faisait The result of this “fitting” was part of the
partie de l’exposition Le principe de réalité. exhibition Le principe de réalité. A life-size
Une silhouette grandeur nature de Philippe silhouette of Philippe Perrin holding a gun
Perrin tenant un pistolet était installée dans was installed in the field of ruins. The piece
le champ de ruine. Le morceau de Rachid by Rachid Taha, Voilà, Voilà was put in loop,
Taha, Voilà, Voilà y passait en boucle, volume volume cranked up.
poussé à fond.
The ruined space was then converted into
L’espace ruiné a ensuite été converti en technical storage for the art center.
réserve technique pour le centre d’art.
Exécutant Performer Philippe Perrin
Organisateur Producer Philippe Perrin
Date Date 03 juillet 1993 1993, july 03
Contexte Background lors de
l’exposition Le Principe de Réalité
à la Villa Arson during the
exhibition Le Principe de Réalité
(The Principle of Reality) at the
Centre national d’art contemporain
of the Villa Arson
- 117 -
VILLA ARSON VILLA ARSON
Filt Fact
[Titre inconnu]
[Unknown title]
[Le titre de cette performance est inconnu,
NDLR]
Robin Decourcy
[Vendre des dessins sous le manteau]
[Selling drawings under the cloak]
Vendre ses dessins d’étudiant et ses croquis Selling one’s students drawings and one’s Exécutants Performers Robin Contexte Background lors du
les plus expérimentaux, à un prix défiant more experimental sketches, for unbeatable Decourcy, Frédéric Maître-Henry vernissage de l’exposition Import-
toute concurrence, lors d’un vernissage prices, during the opening of an exhibition. Organisateur Producer Ecole export du 26/01/2002 au 31/03/2002
d’exposition. Le public fait partie du sujet The public is part of the very same subject of Temporaire Pierre Joseph à la Villa Arson During the opening
même de la performance. Il devient le client. the performance. It becomes a client. Date Date 25 janvier 2002 of the exhibition Import-export,
2002, january 25 of 26/01/2002 to 31/03/2002 at the
Faire une activité parallèle, détourner l’attention Make a parallel activity, distract the attention Lieu Place Villa Arson, Nice Villa Arson.
des visiteurs sur une problématique économique. of visitors onto an economic problematic. Durée Duration 4 heures 4 hours
Éric Duyckaerts
[Qu’appelle-t-on sortir ?]
[What is called going out?]
Dans la galerie d’essai des étudiants : une n’était qu’un brouhaha informe. Je me suis The title was a wink to Heidegger’s work around and acting out, I think it relaxed a
estrade, un micro, un épidiascope pour donc accroché aux regards des premiers What Is Called Thinking? I was especially little. A few days later, Ben Vautier, an artist
projeter des images sur transparents. Le rangs, surtout des étudiants de la Villa, assis interested in on, in, out…To illustrate the from Nice who had been there, wrote in his
thème était les prépositions d’espace dans par terre. Au début, ils m’écoutaient comme history, I had sketched a map of the city newsletter, “It just like the Belgian, probably
la langue française. Le titre était un clin s’ils suivaient un cours. C’était gênant. Après of Venice; it resembled two fish, one large originally Flemish, having learned French
d’œil au titre de Heidegger Qu’appelle-t- quelques clowneries et quelques bêtises, il and one small, separated by the Great and wanting to show his linguistic ability
on penser ?. Je me suis surtout intéressé me semble que ça s’est détendu. Quelques Canal, trying to devour each other. The in French at all costs but with a nagging
à dans, hors, sur… Pour illustrer l’histoire, jours plus tard, Ben Vautier (un artiste niçois) map of Venice interested me because I was conscience of having betrayed Flanders.” I
j’avais schématisé le plan de la ville de qui était présent a écrit dans sa newsletter preparing for my installation at the Belgian took the opportunity to point out that Liège,
Venise : ça ressemblait à deux poissons, que : « C’est l’exemple même du Belge sans Pavilion of the biennial that was to take place where I was born, is Walloon rather than
un grand et un petit, séparés par le Grand doute anciennement Flamand ayant appris that year. I must have felt like going out or Flemish.
Canal et qui cherchent à s’entre-dévorer. le français et voulant montrer sa capacité getting out of it. The other illustrations
Le plan de Venise m’intéressait parce que linguistique française à tout prix mais avec explained the linguistic theories of space— Éric Duyckaerts
je préparais mon installation du Pavillon une mauvaise conscience de traître à la essentially those of Terry Winograd and
belge de la biennale qui avait lieu cette Flandre. » J’en profite pour signaler que Claude Vandeloise—to which everything is Exécutant Performer Éric Duyckaerts
année-là. Je devais avoir envie d’en sortir Liège, ma ville natale, est wallonne et non opposed. I brought victory to Vandeloise. Organisateur Producer Éric
ou de m’en sortir. Les autres illustrations flamande. The sound system was very bad; the gallery Duyckaerts
servaient à faire comprendre des théories wasn’t adapted acoustically, and the back Date Date 09 janvier 2007 2007,
linguistiques de l’espace, essentiellement Éric Duyckaerts of the room was just a shapeless brouhaha. january 09
celles de Terry Winograd et de Claude So I focused on the eyes in the front rows, Lieu Place Galerie d’essai des
Vandeloise, que tout oppose. J’ai fait In the test gallery for students was a especially of the students from the Villa étudiants de la Villa Arson, Nice
triompher Vandeloise. La diffusion du son platform, a microphone, and an overhead who were sitting on the floor. At first, they
était très mauvaise : cette galerie n’est pas transparency projector. The theme was listened to me like they were following a
adaptée acoustiquement, le fond de la salle prepositions of place in the French language. lecture. It was awkward. After a bit of fooling
- 118 -
VILLA ARSON VILLA ARSON
Anna Byskov
[White noise sous chute d’eau]
[White noise under waterfall]
Habillée de blanc, Anna se tient debout face look, anxious awaiting something. I am
à un escalier juste à la sortie d’un accès aux dressed with white bell bottoms and a white
sous-sol de la Villa Arson. Le public se tient polo shirt. I am not wearing any make-up,
en haut des marches et tout le long du muret I have nothing very attractive. A stream
servant de garde-fou. On la regarde d’en starts, the flow is low. After a few minutes, in
haut. Un fort jet d’eau tombe d’une gouttière silence, the impact of the stream becomes
en hauteur directement sur la tête d’Anna stronger on my head: an allusion to torture
Byskov. Elle est trempée, ses vêtements and lobotomization methods I try to escape
sont transparents. Elle marche sur place by counting the number of steps that will
en balançant les bras tout en regardant have to be climbed.
hypnotiquement face à elle. En silence elle
fait cela quelques minutes. Puis d’une voix Initially, I wanted to be dull in my “grey
forte elle annonce les marches comme hole.” Water is inevitably going to reveal the
si elle les montait, ou voulait les monter : body while I am undergoing torture. Do we
« 1re marche... 2e marche... 3e marche... ». linger on the fact that the body is visible or
Elle les regarde fixement. Parfois elle chute do tension, suffering and the suspense of
dans son discours comme si elle chutait escape take over?
les marches et recommence l’énonciation :
« 1re marche... 2e marche... ». Les hésitations, When I am getting the water in my mouth,
les pauses, l’exténuation du corps et de la I divert the function of water. It is no longer
voix sont plus ou moins importants entre an element of torture but on the contrary, a
l’annonce des marches. regeneration, an energy, to help me get out
of this hell. I am positioning myself as a hero
Encore elle monte les marches pour en collecting strength before acting.
redescendre deux ou trois fois une fois
s’élevant jusqu’à la 6e marche. La chute d’eau I am paying an homage to “Sisyphus,” a play
toujours dirigée sur la tête, assommante by Heidseick where he gets out of breath
plutôt que relaxante et massante. Elle while climbing floors: “First step, second
continue à marcher sur place en balançant step, third step, pfewww…”
les bras. régénérescence, une énergie, pour m’aider à used as a parapet. A heavy stream of water
sortir de cet enfer. Je me positionne comme falls from a gutter further up directly on Anna Anna Byskov
Enfin, après une montée du discours jusqu’à un héros qui prend des forces avant d’agir. Byskov’s head. She is soaked, her clothes
la 7e marche, elle bascule sa tête en arrière are transparent. She marches in place Anna Byskov revisits a remedy to chill out
et se prend le jet d’eau en plein visage. On Je rends hommage à « Sisyphe », une pièce swinging her arms while hypnotically staring and relax: the simulation of white noise.
dirait que l’eau lui entre par la bouche. Elle de Heidseick où il s’essouffle en montant in front of her. In silence she does that for The triggering element for the performance
redresse la tête fixe les marches comme des étages : « Première marche, deuxième a few minutes. Then with a loud voice she is a waterfall that will be reactivated. Split
la nécessité de se concentrer, s’avance et marche, troisième marche, pfiuuuu… » announces the steps as if she was climbing between the Danish, English and Swiss
grimpe les marches une à une de manière them, or wanted to climb them: “1st step… cultures and languages, she is someone
déterminée pour enfin sortir du « trou » et Anna Byskov 2nd step… 3rd steps…” She stares at them. who often looks for words… Her work
fendre la foule dans le silence. Le public Sometimes she falls in her discourse as if she evolves also in the blurry zones of nonsense,
applaudit. Anna Byskov revisite un remède de détente fell from the steps and starts the statement misinterpretation or “anti-sense:” the absurd
et de relaxation : la simulation du bruit blanc. again: “1st step… 2nd step…” The hesitations, always ending up taking over.
L’élément déclencheur pour la performance the pauses, the exhaustion of the body
Je suis sur le lieu même, j’ai un regard est une chute d’eau qui sera réactivée. and the voice are more or less important Performance carried out in a specific
perplexe, anxieux attendant quelque chose. Partagée entre les cultures et langues between the announcement of the steps. context: here naming the steps one after
Je suis habillée en pattes d’éléphant blanc et danoise, anglaise, suisse, c’est quelqu’un the other and counting them while standing
en polo blanc. Je ne porte aucun maquillage, qui cherche souvent ses mots... Son travail Again she climbs the steps to go back two under a waterfall challenging the usual
je n’ai rien de très attirant. Un jet s’enclenche, évolue lui aussi dans des zones floues du or three times once going up to the 6th use of speech: breathing, clear mind (the
le débit est faible. Après quelques minutes, non-sens, du contre-sens ou de « l’anti- step. The waterfall still directed on her head, drumming of water on the head preventing
dans le silence, l’impact du jet se fait plus sens » : l’absurde finit toujours pas prendre stunning rather than relaxing and massaging. it), hyperventilation, also an allusion to
fort sur ma tête : une allusion aux méthodes le dessus. She continues to march in place swinging torture and lobotimization methods.
de torture et de lobotomisation. J’essaie her arms.
de m’évader en comptant le nombre de Performance réalisée dans un contexte Exécutant Performer Anna Byskov
marches qu’il faudra gravir. particulier : ici nommer les marches une Finally, after a climb in the discourse up to Organisateur Producer Villa Arson
à une et les compter tout en se trouvant the 7th step, she tilts her head back and Date Date 21 mai 2011, 16h30 2011,
Initialement, je voulais être fade dans mon sous une chute d’eau remettant en cause receives the water stream straight in her may 21, 04:30 pm
« trou gris ». L’eau va inévitablement révéler l’usage habituel de la parole : respiration, face. It seems that water enters through Lieu Place Villa Arson, en bas de
le corps pendant que je subis la torture. idées claires (tambourinage de l’eau sur la her mouth. She straightens her head stares l’escalier extérieur donnant accès au
Est-ce qu’on s’attarde sur le fait que le tête l’empêchant), hyperventilation, aussi at the steps as a necessity to concentrate, Grand Amphi de la Villa Arson, Nice
corps est visible ou est-ce-que la tension, une allusion aux méthodes de torture et de moves forward and climbs the steps one Durée Duration 7 minutes 7 minutes
la souffrance et le suspense de l’évasion lobotomisation. after the other determined to finally get out Contexte Background lors de
prennent le dessus ? of the “whole” and split though the crowd in l’événement Sitôt Dit, week-end
Dressed in white, Anna is standing facing silence. The audience applauds. de clôture des expositions Poésie
Quand je prends l’eau dans la bouche, je a staircase at the exit of an access to the Action de Bernard Heidsieck et
détourne la fonction de l’eau. Elle n’est plus basement of the Villa Arson. The audience is Collection (17 février 2011) de
un élément de torture mais au contraire une at the top of the stairs and along the low wall I am on the very premises, I have a perplex l’Encyclopédie de la Parole.
Caroline Bouissou
[Le regard dominateur]
[The dominant view]
Dans cette performance publique, Caroline In this public performance, Caroline Bouissou
Bouissou utilisant une chaire d’orateur uses a political orator chair, reads a text
politique, lit un texte proposant « un accès offering “easy access to domination,” kindling
facile à la domination », attisant la convoitise lust and desires...
et les désirs...
Presented for the first time as part of her
Présentée une première fois dans le cadre de diploma studies at the Villa Arson, Caroline
son diplôme de fin d’études à la Villa Arson, Bouissou proposed an Italian version of this
Caroline Bouissou a proposé une version performance, Lo sguardo dominatore, at
italienne de cette performance, Lo sguardo the Ormenia Art Centre, for the Peradesso
dominatore, au Centre d’art d’Ormenia lors exhibition (Summer 2004).
de l’exposition Peradesso (été 2004).
Exécutant Performer Caroline Bouissou
Organisateur Producer Caroline Bouissou
Date Date 2004
Lieu Place École nationale supérieure
d’art de la Villa Arson, Nice
- 119 -
Bord de mer
Seaside
- 120 -
B O R D DE M ER S EA S I D E
Ben has on the Promenade des Anglais in Nice Group Fluxus, Art Total and friends, Alocco,
a door frame on which is inscribed “I sign life, Annie, Ben, Biga, Bozzi, Duval, Erébo, Eva,
enter”. Passers-by who cross it automatically Gobert, Mérino, Pignon.
become works of art signed by Ben.
Decided on March 20, 1967.
Exécutant Performer Ben
Organisateur Producer Ben Exécutants Performers Marcel Alocco,
Date Date 1972 Art Total, Ben, Daniel Biga, Robert
Place Lieu Promenade des Anglais, Bozzi, Bruno Duval, Robert Erébo, Dany
rue, Nice Gobert, Groupe Fluxus, Francis Mérino,
Ernest Pignon-Ernest, Annie Vautier,
Eva Vautier
Organisateurs Producers Marcel Alocco,
Art Total, Ben, Daniel Biga, Robert
Bozzi, Bruno Duval, Robert Erébo, Dany
Gobert, Groupe Fluxus, Francis Mérino,
Ernest Pignon-Ernest, Annie Vautier
Date Date 09 avril 1967, 09h30 1967,
april 09, 09:30 am
Place Lieu Nice
Durée Duration 1 journée 1 day
- 121 -
B O R D DE M ER S EA S I D E
- 122 -
B O R D DE M ER S EA S I D E
Elisabeth Morcellet
[Élise au souffle des anges]
[Elise at the breath of angels]
Action sauvage et solitaire* mode d’emploi
- 123 -
B O R D DE M ER S EA S I D E
Ben Ben
[Jeter dieu à la mer] [Rentrer dans l’eau tout habillé
[Throwing god into the sea] avec un parapluie]
[Enter the water fully dressed
with an umbrella]
Devant le Négresco, départ de Pinoncelli for the departure are, among others: artists Ben,
pour Pékin en vélo, sous une banderole de Belleudy, Claude Gilli, Roland Flexner, and Serge
Ben. « Épopée croisade pour la paix et la Oldenbourg, as well as art critic Jacques Lepage,
poésie. Je pars en bicyclette à Pékin porter gallery owner Alexandre de la Salle…
à Mao un message de paix de Martin Luther
King ». Sont présents, entre autres, lors du Exécutant Performer Pierre Pinoncelli
départ : les artistes Ben, Belleudy, Claude Organisateur Producer Pierre Pinoncelli
Gilli, Roland Flexner, Serge Oldenbourg, Témoins Witnesses Claude Belleudy,
ainsi que le critique d’art Jacques Lepage, le Ben, Alexandre de la Salle, Roland
galeriste Alexandre de la Salle... Flexner, Claude Gilli, Jacques
Lepage, Serge III
In front of the Hotel Negresco, Pinoncelli sets Date Date 04 juin 1970 1970, june 04
off for Peking by bicycle, under a banner by Ben: Lieu Place Promenade des Anglais,
“Epic crusade for peace and poetry. I’m travelling côté rue de la Promenade des Anglais
by bicycle to Peking to deliver a message of peace devant le Négresco, Nice
to Mao from Martin Luther King.” In attendance Durée Duration : 1 an 1 year
[Tying] Having decided that God is everywhere. In this happening Ben dressed in a coat, is
Including into my box. I threw it/Him into being tied up with cotton thread and enters
Ben s’enroule d’un fil de coton. Cette pièce and half works” called Le litre de Var supérieur the sea. the sea little by little. He stops just before
sera réinterprétée au moins trois fois, sur la coûte 1f66 (A Quart of Vintage Var Wine Costs losing his footing. A fairly large public is
Promenade des Anglais, à la Galerie A et à 1f66). The artists featured included Marcel Ben gathered on the beach.
Céret, pendant la soirée Impact. Alocco, Robert Bozzi, Georges Brecht, Chubac,
Erik Dietman, Jean-Claude Farhi, Olivier Mosset, Série Serie Gestes (1958-1972) Exécutant Performer Ben
Ben organise une exposition « À moitié Yves Klein, Serge Oldenbourg as well as Claude Gestures (1958-1972) Organisateur Producer Ben
happening à moitié œuvres » intitulée Le Viallat who was showing his “forme” (“shape”) Exécutant Performer Ben Date Date 1964
litre de Var supérieur coûte 1f66. Parmi les for the first time. The entire Fluxus group was Organisateur Producer Ben Lieu Place Promenade des Anglais,
exposants se trouvent Marcel Alocco, Robert present. During the opening Ben performed Date Date 1962 plage, Nice
Bozzi, Georges Brecht, Chubac, Erik Dietman, this piece, and later in the evening Robert Place Lieu La Réserve, Nice
Jean-Claude Farhi, Olivier Mosset, Yves Klein, Filliou, Brecht and Mérino organized la Tournée
Serge Oldenbourg ainsi que Claude Viallat qui des 10 bars (Going to 10 Bars for a Drink): one
montre pour la première fois sa « forme ». had to drink a glass of rosé in each bar.
Tout le groupe Fluxus est présent. Pendant
le vernissage Ben réalise cette pièce, et plus Exécutant Performer Ben
tard dans la soirée Robert Filliou, Brecht et Organisateur Producer Ben
Mérino organisent la Tournée des 13 bars : il Date Date juillet 1963 1963, july
faut boire un verre de rosé par bar. Lieu Place Promenade des Anglais,
rue, Nice
Ben wound a cotton thread around himself. Contexte Background lors du festival
This piece was reinterpreted at least three times, Fluxus de l’art total et du comportement
on the Promenade des Anglais, at the Galerie A during the festival Fluxus de l’art
and in Céret, during the evening Impact. total et du comportement (Fluxus Total
Ben organized an exhibition “À moitié Art and Behavior Festival)
happening à moitié œuvres” (“half happenings
- 124 -
B O R D DE M ER S EA S I D E
Michel Redolfi
[Nucleus, concert subaquatique]
[Nucleus, underwater concert]
Avenue du bord de mer Franck Pilatte, la
crique face au jardin Théodore de Banville. La
ville a barré l’accès aux véhicules sur l’avenue
afin que le public se rende à pied au concert.
Thierry Lagalla
[Lo festival]
[Lo festival]
À l’aide d’une sélection de vidéos appuyées Using a selection of videos based on chitchat. Exécutants Performers Thierry
par la tchache. L’accent est mis sur un lien A Mediterranean neo-folk link is stressed Lagalla, Xavier Vaugien
néo-folklorique à la méditerrannée porté upon, figured by a lobster, a gòbi (a small Organisateur Producer Lo Peolh Cinéma
par une langouste, un gòbi, una merenjiana fish), una merenjiana (eggplant), flies… and Date Date 08 septembre 2001, 20h00
(eggplant), des mouches… un combat réalisé a Tantiflas & Lume (Potatoes & Light) fight. 2001, september 08, 08:00 pm
à base de Tantiflas & Lume (Potatoes & Light). Opposing the project of the “greater” port of Lieu Place Port de Nice, Quai des
Lutte contre le projet du « grand » port de la the Chamber of Trade and Industry. docks, point propre « la calade », Nice
Chambre de Commerce et d’Industrie. Durée Duration 30 minutes 30 minutes
Thierry Lagalla Contexte Background lors du festival
Thierry Lagalla dau poùrt indépendant.
- 125 -
B O R D DE M ER S EA S I D E
Hervé Courtain
[Réserve à La Réserve]
[Reservation at La Réserve]
Des algues aux couleurs verdâtres ont
recouvert les pierres de la plage artificielle
de la Réserve.
Hervé Courtain
Hervé Courtain
Ben
[Titre inconnu]
[Unknown title]
Pendant son exposition monographique à Exécutant Performer Ben
la Galerie d’art contemporain des Musées Date Date 1985
de Nice (GAC), Ben dort « autrement » dans Lieu Place Galerie d’art
un lit suspendu à plusieurs mètres du sol au- contemporain des Musées de Nice
dessus de la promenade des anglais, devant (GAC), Nice
la galerie. Contexte Background lors de
l’exposition Tout Ben à la GAC
During his monographic exhibition at the during the exhibition
Galerie d’art contemporain des Musées of Tout Ben à la GAC
Nice (GAC), Ben sleeps “differently” in a bed
suspended several meters above the ground
above the Promenade des Anglais, in front
of the gallery.
- 126 -
B O R D DE M ER S EA S I D E
Ben
[Traverser le port de Nice à la nage]
[Swimming across the port of Nice]
Ben donne rendez-vous à 10h du matin
au phare. Vêtu d’un costume sombre, et
portant chapeau melon et parapluie, il
traverse le port à la nage en tant qu’œuvre
d’art. Ce geste fut préalablement annoncé
par voie d’affiche.
Ben
[Tracer et signer la ligne d’horizon]
[Tracing and signing the skyline]
Ben déclare que la ligne d’horizon est une Ben declares that the skyline is a work of art Série Serie Gestes (1958-1972)
œuvre d’art et qu’il faut la désigner et la and that it should be drawn and put it up for Gestures (1958-1972)
mettre en vente. Il pose une plaque de verre sale. He puts a glass panel in front of the Exécutant Performer Ben
face à l’horizon et écrit « Je signe la ligne horizon and writes “I am signing the skyline. Organisateur Producer Ben
d’horizon. Ben ». Ce geste, non enregistré à Ben” This gesture, not recorded then, shall Date Date 1962
l’époque, sera refait en 1971 pour les besoins be done again in 1971 for the needs of the Lieu Place Promenade des Anglais, Nice
du film Gaumont. Gaumont film.
Noël Dolla
[Restructuration Spatiale no5, plage]
[Spatial Restructuring No. 5, Beach]
La Restructuration spatiale n°5 prolonge le Série Serie Restructurations
travail réalisé par Noël Dolla en février 1970 spatiales Spatial Restructuring
à la Cime de l’Authion. En contrebas de la Exécutant Performer Noël Dolla
Promenade des Anglais sur la plage de Organisateur Producer Direction des
galets, l’artiste fait creuser trois immenses musées de Nice
cratères de trente mètres de diamètre et d’un Date Date 23 février 1980, 14h00
mètre cinquante de profondeur. Chaque 1980, february 23, 02:00 pm
cercle s’étend du rivage à la digue. Vêtus de Lieu Place Promenade des Anglais,
combinaisons blanches, Noël Dolla et ses plage, Nice
assistants peignent chacun des cercles à Durée Duration 4 heures 4 hours
l’aide de pigments naturels (ocre jaune, ocre Contexte Background action réalisée
rouge et terre de sienne brûlée). À l’image lors de l’exposition Noël Dolla
des premières restructurations spatiales du à la Galerie d’Art Contemporain
début des années 1970, celle-ci entretient des Musées de Nice (GAC). Cette
des liens avec les œuvres américaines intervention fait partie de la
du Land Art. Mais à la différence de ces série des Restructurations spatiales
dernières aucune image photographique entreprises le 5 octobre 1968, Cime
des œuvres dans la nature de Noël Dolla ne de l’Authion, Alpes-Maritimes.
sera commercialisée. action accomplished during the
exhibition Noël Dolla at the Galerie
Spatial Restructuring n°5 was the continuation d’Art Contemporain des Musées de
of the work that Noël Dolla did in February Nice (GAC). This intervention is
1970 at the Cime de l’Authion. Below the part of the series Restructurations
Promenade des Anglais on the pebble beach spatiales started on October 5,
the artist dug three huge craters, one meter 1968, Cime de l’Authion, Alpes-
and a half deep and thirty meters in diameter. Maritimes.
Each circle went from the shore to the
embankment. Wearing white overalls, Noël
Dolla and his assistants each painted circles
with natural pigments (yellow ocher, red
ocher and burnt sienna). Like his first spatial
restructurings in the early 70s, these were
related to American works of Land Art. But
unlike these none of the photographs of Noël
Dolla’s nature works were put on sale.
- 127 -
B O R D DE M ER S EA S I D E
Ben
[Regardez moi cela suffit]
[Look at me it is enough]
Ayant écrit sur un panneau « Regardez moi Having written on a board “Look at me it Série Serie Gestes (1958-1972)
cela suffit » qu’il tient dans ses mains, Ben is enough” he is holding in his hands, Ben Gestures (1958-1972)
s’asseoit au milieu de la Promenade des sits down in the middle of the Promenade Exécutant Performer Ben
Anglais et reste ainsi pendant une heure. des Anglais and remains thus for an hour. Organisateur Producer Ben
Un véritable attroupement se forme autour A real crowd gathers around him. This Date Date 1962
de lui. Ce geste a été réalisé une première gesture was made for the first time in 1962 Lieu Place Promenade des Anglais,
fois en 1962 et filmé pour Daniel Templon. and filmed for Daniel Templon. It was made Nice
Il a été exécuté à nouveau au même endroit again at the same place during the Fall of Date Date 1963
pendant l’automne 1963 et en 1965 pour 1963 and in 1965 for television. In 1964 Ben Lieu Place Promenade des Anglais,
la télévision. En 1964 Ben le présentera au will present it at L’Artistique theater in Nice. rue, Nice
théâtre de l’Artistique à Nice. Ce geste à This gesture was also reproduced in several Durée Duration 1 heure 1 hour
également était reproduit dans plusieurs other Fluxus contexts.
autres contextes Fluxus.
The board Ben uses for this gesture was
Le panneau dont se sert Ben pour ce geste made in 1960 and was shown for this event
à été réalisé en 1960 et fut exposé à cette at the Laboratoire 32, 32 rue Tonduti de
occasion au Laboratoire 32, 32 rue Tonduti l’Escarène in Nice.
de l’Escarène à Nice.
Claude Gilli
[Sur le motif]
[On motive]
Claude Gilli installe son chevalet au milieu Claude Gilli installs his easel in the middle of Exécutant Performer : Claude Gilli
de la foule du mois d’août et réalise une the August crowd and executes a painting Organisateur Producer : Claude Gilli
peinture aux escargots. Il demande même with snails. He even asks a beach attendant Date Date août 1980 1980, august
à une plagiste de lui servir de modèle. Elle to act as his model. She hands him the snails Lieu Place Promenade des Anglais,
lui tend les escargots au fur et à mesure. as they go along. Gilli is stricken by the Nice
Gilli est frappé par l’indifférence des gens. people’s indifference. Nobody notices him.
Personne ne le remarque. Il refera ce geste He will redo this gesture with the help of a
à l’aide d’une caméra et cette fois-ci la foule camera and this time the crowd regrouped
se groupa autour de lui. around him.
- 128 -
B O R D DE M ER S EA S I D E
Groupe Signe
[Espace situation II]
[Space location II]
Ce qui importait dans cette intervention What mattered in this intervention was
c’était la notion d’atelier : entraîner les gens the notion of workshop: leading people
à participer, faire faire aux autres. Elle était to participate, making other people do. It
clairement annoncé sous le label « art » was clearly stated under the label “art” to
pour se distinguer d’une simple animation distinguish it from a simple beach animation
de plage du type Club Mickey. Ce n’était in the style of a Mickey Mouse Club. It was
pas un simple moment de sensibilisation not a simple moment of artistic awareness
artistique mais la production commune and conscientiousness raising but the joint
d’un geste artistique, éphémère, sans production of an artistic gesture, ephemeral,
récupération possible. Tout ce qui était with no possibility of reclamation or
conçu à ce moment était voué à disparaître. appropriation. All that was designed at
Un petit mode d’emploi sur la fabrication this time was bound to disappear. Leaflets
de montgolfières en papier était distribué explaining how to manufacture paper
au public et un exemple donné. Les enfants balloons were distributed to the public, as
voyaient évidemment plus le côté ludique well as a specimen. Children were clearly
de la chose mais d’autres percevaient bien la more interested in the funny side of the
dimension plastique/artistique de ce travail action but others well perceived the plastic
collectif, faire du ciel un champ pictural. artistic dimension of this collective work,
Parallèlement à la réalisation des montgolfières, making the sky a pictorial field.
plusieurs autres interventions participatives Along with the realization of balloons,
étaient déployées : several other participatory interventions
Ŕ EFT QBOOFBVY EōFYQSFTTJPO MJCSF ¥UBJFOU were deployed:
laissés au public pour qu’il ajoute un − the public had free access to expression
message ou un dessin à l’attention de la boards where they could add a message or
sonde Pioneer X, engageant par ce biais a drawing addressing the Pioneer X probe,
les participants à se questionner sur leur thus leading the participants to question
représentation de l’humanité sous une their representation of humanity in a very
forme extrêmement synthétique. synthetic form.
ŔEFTH¥MBUJOFTDPMPS¥FTEFMBUBJMMFEFHSPTTFT Coloured gelatins, about the size of large
lunettes, montées sur une baguette en bois, glasses,− mounted on a wooden stick,
qui servait de manche, étaient laissées à la which served as a handle, were left to the
disposition du public afin qu’il expérimente public to experience a colourful vision of
une vision colorée du paysage. the landscape. On the beach, an artificial
Sur la plage, il était prévu que deux pompiers rainbow was expected, with two firefighters
tirent un immense jet d’eau avec une lance operating fire hoses. For technical reasons
à incendie afin de créer un arc-en-ciel this could not be done, but luckily, a real
artificiel. Pour des raisons techniques cela rainbow appeared that day. Finally, in
n’a pu se faire mais, par chance, un véritable parallel, a Korean artist, Soun-Gi Kim, called
arc-en-ciel est apparu ce jour-là. Enfin, en for the manufacture of kites in the same
parallèle, une artiste coréenne, Soun-Gi artistic spirit of participation that allowed the
Kim, invitait à la fabrication de cerfs-volants making of the balloons.
dans le même esprit participatif et artistique The intervention was entirely funded by
que la réalisation de montgolfières. the municipality of Monaco and took place
L’intervention était entièrement financée throughout the whole afternoon. [...]
par la municipalité de Monaco, elle a eu lieu Partial transcript of an interview conducted in 2011
pendant toute l’après-midi.[…] with Michel and Claude Cresp Rosticher, Group
Retranscription partielle d’un entretien mené members sign.
en 2011 avec Michel Cresp et Claude Rosticher,
membres du Groupe Signe.
In Monaco, in July 1974, on the Larvotto
beach, and in Chaumont in September,
À Monaco en juillet 1974, sur la plage du street materials (paper, glue, wire) were
Larvotto, et à Chaumont en septembre, made available to the public who then lost
dans la rue, du matériel (papier, colle, fil at will the passive spectator status in order
de fer) est mis à la disposition du public to build and fly balloons. The ephemeral
qui perd ainsi sa condition passive de and randomness are related by this playful
spectateur, s’il le désire, pour construire et element. In Monaco, 300 colour screens Exécutants Performers Groupe Signe,
faire voler des montgolfières. L’éphémère were distributed to participants (landscape Soun-Gui Kim
et l’aléatoire sont mis en relation par cet change) and a rainbow had to be artificially Organisateurs Producers Groupe Signe,
élément ludique. À Monaco, 300 écrans created with a fire hose. The latter part of the Soun-Gui Kim
colorés ont été distribués aux participants intervention could not be made, because of Date Date juillet 1974 1974, july
(modification du paysage) et un arc-en-ciel technical problems. Lieu Place Plage du Larvotto, Monaco
devait être artificiellement créé au moyen Durée Duration 4 après-midi 4 afternoons
d’une lance à incendie. Cette dernière partie Groupe Signe
de l’intervention n’a pu être réalisée à la suite
de problèmes techniques.
Groupe Signe
Garage 103
[Feu d’artifice]
[Fireworks]
Nous sommes descendus sur la plage, les C’est la deuxième « apparition » publique du When the fireworks went out, we left and the
uns portant des fusées et des fumigènes, Garage 103, rien ne se passait, il fallait faire word Garage 103 remained written there for
un autre un seau contenant un mélange quelque chose pour que ça change, alors several weeks, until the sea wore it away.
de désherbant et de sucre, d’autres des nous avons fait un feu d’artifice en plein jour.
allumettes et un appareil photo. This is the second public “appearance”
Olivier Garcin of Garage 103, nothing would happen,
Un grand Garage 103 en lettres cursives a été something had to be done to change that,
dessiné avec le mélange sucré inflammable We went down on the beach, each carrying so we made a fireworks in broad daylight.
et nous avons allumé une extrémité du texte rockets and smoke bombs, another one a
qui s’est enflammé comme une traînée de bucket containing a mixture of sugar and Olivier Garcin
poudre, produisant un gros nuage de fumée. weedkiller, others matches and a camera.
Le texte consumé nous avons allumé les Exécutant Performer Garage 103
fumigènes colorés qui ont aussi produit A large garage103 was drawn in cursive with Organisateurs Producers Garage 103
force fumée. Nous allions d’un feu à l’autre, the sweet flammable mixture and we lit Date Date décembre 1975 1975, december
successivement, nous saluions les passants one end of the text that ignited like wildfire, Lieu Place embouchure du Paillon, Nice
figés là-haut sur la Promenade. producing a large cloud of smoke. The
text consumed, we lit the coloured rockets
Lorsque les feux se sont éteints nous that also produced smoke. We went from
sommes partis, le mot Garage 103 est resté one fire to another, successively, saluting
écrit là durant plusieurs semaines, jusqu’à ce the passers-by that stood still there on the
que la mer l’use. Promenade.
- 129 -
Festival de Cannes Ben, George Maciunas, Photographie de Raymond Hains, trace de la performance Serge III, traces de la performance Elisabeth Morcellet, trace de la performance Rue
Cannes film festival la performance Concert Fluxus, 1963, Le
Provence, terrasse, Nice
Les Entremets de la Palissade, 1961, Abbaye
de Roseland, Nice
Auto-stop avec piano, 1969, Nationale 7,
Cros de Cagnes
27 avril 1957, 1981, L’Artistique, Nice
Performance de Sege III lors de la même
Street
Georges Maciunas, Robert Bozzi et Ben à la Affiche du Festival du Nouveau Réalisme Programme du Festival Non Art, Anti-Art soirée
Ben, trace de la performance Sculptures Pierre Pinoncelli, trace de la performance
vivantes, 1959, à la sortie du festival, Cannes terrasse du Provence à la Galerie Muratore et à l’Abbaye de © DR © Elisabeth Morcellet - ADAGP, Paris 2012 Mes funérailles ou Suite des copulations
© Ben - ADAGP, Paris 2012 © Ben, George Maciunas - ADAGP, Paris Roseland Courtesy Ben Photographie : © DR d’un chinois à Vence, 1967, devant le bar
Photographie : © DR 2012 Photographie : © Michel Moch - © Archives Yves Klein Courtesy Ben restaurant Sénéquier, Saint Tropez
Courtesy de l’artiste ADAGP, Paris 2012 Courtesy Archives Yves Klein Florent Mattei, Photographies de la Article de L’Espoir, Nice
Courtesy Alain Amiel performance Bal de Bonson, 2008, Bonson Elisabeth Morcellet, trace de la performance © DR
Ben, trace de la performance Sculptures Noël Dolla, traces de la performance © Florent Mattei 27 avril 1957, 1981, L’Artistique, Nice Courtesy de l’artiste
vivantes, 1959, à la sortie du festival, Cannes Ben, George Maciunas, trace de la Parabole des trois cercles, 1983, Arènes de Photographies : © DR Performance de René Pietropaoli lors de la
Affiche annonçant la signature de Mouna performance Concert Fluxus, 1963, Le Cimiez, Nice Courtesy de l’artiste même soirée Olivier Garcin, Photographies
Agui-gui par Ben en tant que sculpture Provence, terrasse, Nice © Noël Dolla - ADAGP, Paris 2012 © Elisabeth Morcellet de la performance Papiers peints de rue,
vivante Affiche annonçant l’événement d’ouverture Photographies : © DR Jean Mas, trace de la performance Photographie : © DR 1975, Avenue Jean Médecin, appelée à
© Ben - ADAGP, Paris 2012 du Festival Mondial Fluxus et Art Total au Courtesy MAMAC Construction d’un igloo, 1969, Courtesy Ben l’époque Avenue de la victoire, Nice
Courtesy de l’artiste Nouveau Casino Massif du Cheiron © Olivier Garcin - ADAGP, Paris 2012
© Ben - ADAGP, Paris 2012 Bruno Mendonça, Photographies de la Certificat de réalisation de l’igloo Elisabeth Morcellet, traces de la Photographies : © Philippe Tixier
François Dufrêne, trace de la performance Courtesy Marcel Alocco performance Permis en tous genres, 1982, et Photographie de l’action montés performance 27 avril 1957, 1981, L’Artistique, Courtesy de l’artiste
Tambours du jugement premier, 1952, Ancien Couvent Royal, basilique, Saint- sur papier cartonné Nice
Cinéma Alexandre III, Cannes Ben, George Maciunas, traces de la Maximin-la-Sainte-Baume © Jean Mas Performance non identifiée lors de la Ruy Blas, Photographie de la performance
Fini le cinéma français reproduit in revue performance Concert Fluxus, 1963, superposition de deux prises de vue Courtesy Alain Amiel même soirée Avez vous déjà un «Ruy Blas» sur votre
I’on, Centre de création, avril 1952 Le Provence, terrasse, Nice présentant Bruno Mendonça pendant sa © Elisabeth Morcellet peau ?, 1998, Nice
© DR Programme tapuscrit du Festival Fluxus d’art performance à deux moments espacés de Dan Azoulay, Photographies de la Photographie : © DR © Ruy Blas
total et du comportement 1 heure environ. performance Dérive - Chemin de bêtes Courtesy Ben Photographie : © DR
François Dufrêne, trace de la performance © Ben - ADAGP, Paris 2012 © Bruno Mendonça numéro 7 - Flash psychogéographique - Courtesy de l’artiste
Tambours du jugement premier, 1952, Courtesy Marcel Alocco Photographies : © Vicky Remy La chapelle Népalaise, 1974, peut-être près Robert Bozzi, Robert Erébo, Photographie
Cinéma Alexandre III, Cannes Courtesy de l’artiste de la Grande Corniche à Nice de la performance Bottez-leur le cul à cette Ruy Blas, Photographie de la performance
Couverture de la revue I’on, Ben, George Maciunas, trace de la © Dan Azoulay - ADAGP, Paris 2012 bande de cons, 1965, L’Artistique, Nice Banc numéro 6, 1977, Avenue Jean
Centre de création, avril 1952
© DR
performance Concert Fluxus, 1963,
Le Provence, terrasse, Nice
Commerce Photographies : © Isabelle Debono
Courtesy Hélios Azoulay
Robert Bozzi au piano pendant que Robert
Erébo lave les pieds de Ben
Médecin, banc n° 6 côté pair en remontant
l’avenue, Nice
Document imprimé annonçant le Entreprise © Robert Bozzi, Robert Erébo © Ruy Blas
François Dufrêne, trace de la performance
Tambours du jugement premier, 1952,
déplacement de la soirée
© DR
Centre commercial Ben, Photographie de la performance
Descendre le Var, 1969, le Var
Photographie : © DR
Courtesy Ben
Photographie : © DR
Courtesy de l’artiste
Cinéma Alexandre III, Cannes Courtesy Store © Ben - ADAGP, Paris 2012
Table des matières de la revue I’on,
Centre de création, avril 1952 Emmanuel Benichou, Photographies company Photographie : © DR
Courtesy de l’artiste
Jean Mas, Photographie de la performance
Escalade culturelle du théâtre de Nice, 1976,
Ruy Blas, trace de la performance
Téléphonages Nice - New York, 1983,
© DR de la performance La Bataille de Rivoli,
2011, Villa Rivoli, dans le jardin, Nice
Shopping mall Caroline Bouissou, Photographie
Théâtre de Nice, Nice
© Jean Mas
cabine téléphonique, Nice
Compte rendu manuscrit du téléphonage
François Dufrêne, trace de la performance © Emmanuel Benichou Thierry Lagalla, trace de la performance de la performance Détermination aveugle, Photographie : © DR Nice - New-York du 22 septembre 1983
Tambours du jugement premier, 1952, Photographie : © Mathias Girard Cowabunga !, 1989, Palais des Expositions, 2005, Clans Courtesy Alain Amiel © Ruy Blas
Cinéma Alexandre III, Cannes Courtesy Mathias Girard Nice © Caroline Bouissou Courtesy de l’artiste
Liste de films lettristes reproduite dans la Flyer : Donatello, Michelangelo, Leonardo, Photographies : © DR Marcel Alocco, Ben, Robert Bozzi,
revue I’on, Centre de création, avril 1952 Ben, Photographies de la performance Rafaello & Lagalla Courtesy de l’artiste Photographie de la performance La Table, Ruy Blas, traces de la performance
© DR Manger un aliment mystère, 1963, © Thierry Lagalla 1966, L’Artistique, Nice Dialogues téléphoniques entre les foules
Le Provence, terrasse, Nice Courtesy de l’artiste Bruno Mendonça, Photographie © Marcel Alocco, Ben, Robert Bozzi anonymes, 1984, Avenue Jean Médecin,
Isidore Isou, trace de la performance Georges Maciunas, Robert Bozzi et Ben de la performance Enterrement, 1976, Photographie : © DR cabine téléphonique, Nice
Traité de bave et d’éternité, 1951, à la terrasse du Provence Sales Gosses, trace de la performance Grotte de l’Hermitte, grotte, Saint-Jeannet Courtesy Ben Badge porté par Ruy Blas lors de la
Cinéma Le Vox, Cannes © Ben - ADAGP, Paris 2012 Distribution de suppositoires, 1986, Casino, © Bruno Mendonça performance
Faire-part de réussite au baccalauréat Photographies : © Michel Moch - ADAGP, Nice Photographie : © Michel de Lorenzo Marcel Alocco, Ben, Robert Bozzi, trace de © Ruy Blas
de Henri Met (dit le Divin Met) et de Guy Paris 2012 Collage des pochettes distribuées Courtesy de l’artiste la performance La Table, 1966, L’Artistique,
Debord (qui ne forme qu’une seule Courtesy Alain Amiel © Denis Martinel Nice Claude Gilli, Photographie
et même personne) Emmanuel Benichou, trace de la Lettre ouverte de Marcel Alocco à Ben suite de la performance Escargots vivants, 1978,
© DR Ben, trace de la performance Manger Pierre Pinoncelli, Photographies de la performance Le guide de Clans, 2005, Clans à la création de La Table page une sur deux Saint-Jeannet
Courtesy Fonds Guy Debord, BnF un aliment mystère, 1963, Le Provence, performance Hold-up contre l’ Apartheid, Affichette / invitation à l’action © Marcel Alocco - ADAGP, Paris 2012 © Claude Gilli - ADAGP, Paris 2012
terrasse, Nice 1975, Société Générale, banque, Nice © Emmanuel Benichou Courtesy de l’artiste Photographie : © DR
Isidore Isou, trace de la performance Ecriteau dactylographié expliquant Montage photographique Courtesy de l’artiste
Traité de bave et d’éternité, 1951, le principe de l’aliment mystère avec © Pierre Pinoncelli - ADAGP, Paris 2012 Marcel Alocco, Ben, Robert Bozzi, trace de Dan Azoulay, Photographies de la
Cinéma Le Vox, Cannes traduction en anglais Photographies : © Jean Ferrero - ADAGP, Doohwa Gianton, Photographie la performance La Table, 1966, L’Artistique, performance Flash psychogéographique -
Affiche du film réalisée par Jean Cocteau © Ben - ADAGP, Paris 2012 Paris 2012 de la performance Le jardin avant que le Nice Maison Rococo, 1972, 140, Promenade des
© DR Courtesy de l’artiste Courtesy de l’artiste vent se lève, 2006, tunnel, voie de chemin Document annonçant l’événement Anglais, Nice
Courtesy Roland Sabatier de fer déferrée, Cap d’ail © Marcel Alocco - ADAGP, Paris 2012 © Dan Azoulay - ADAGP, Paris 2012
André Riquier, Photographie de la Thierry Lagalla, trace de la performance © Doohwa Gianton Courtesy de l’artiste Photographies : © DR
Isidore Isou, trace de la performance Traité performance C’est Mozart qu’on assassine, La Victorine mastegan, 1999, Interface Photographie : © DR Courtesy Hélios Azoulay
de bave et d’éternité, 1951, Cinéma 1975, brasserie Le Provence, Nice Films, Nice Courtesy Doo-Hwa Gianton Ben, Photographie de la performance Me
Le Vox, Cannes © André Riquier Pochette du film ayant servi à la battre, 1969, L’Artistique, Nice Dan Azoulay, trace de la performance Flash
Exemple de ciselures sur une pellicule Photographie : © J.J Strauch performance André Riquier, Photographie © Ben - ADAGP, Paris 2012 psychogéographique - Maison Rococo,
de Isidore Isou © Thierry Lagalla de la performance Le train des merveilles, Photographie : © DR 1972, 140, Promenade des Anglais, Nice
© Isidore Isou Thierry Lagalla, trace de la performance Courtesy de l’artiste 1984, Ligne SNCF Nice-Tende, dans le train Courtesy Hélios Azoulay Plan, Photographies et récit manuscrit
Pas de démocratie sans érotisme, 2007, Jean-Claude Bussi, Claude Reva rendant compte de la dérive
Isidore Isou, trace de la performance Ketje, Nice Thierry Lagalla, trace de la performance La et Jean-Jacques Franchin ORLAN, Photographie de la performance © Dan Azoulay - ADAGP, Paris 2012
Traité de bave et d’éternité, 1951, Affiche annonçant la performance Victorine mastegan, 1999, Interface Films, © André Riquier MesuRage, 1976, Théâtre Municipal, Nice
Cinéma Le Vox, Cannes © Thierry Lagalla Nice Article de Nice matin daté du 5 mars Photographie : © Jean Brasille © ORLAN - ADAGP, Paris 2012 Ruy Blas, trace de la performance Injection
Image extraite de Traité de bave et d’éternité Courtesy de l’artiste 1999 © Thierry Lagalla Courtesy Philippe Chartron Photographie : © DR de foule dans la foule, 1980, Avenue Jean
© Isidore Isou Courtesy de l’artiste Courtesy Olivier Garcin Médecin, Nice
George Brecht, Robert Filliou, Francis Sophie Taam, trace de la performance Tract distribué par Ruy Blas pour trouver les
Isidore Isou, trace de la performance Mérino, Photographie de la performance Virginie Le Touze, Photographie de la Le tunnel mal-aimé, 2006, Le tunnel Art Total, Ben, Groupe Fluxus, Photographie protagonistes de son groupe structuré
Traité de bave et d’éternité, 1951, Tournée des 13 bars, 1966, 13 bars performance Nel’Blu, 2008, Palais des mal-aimé, tunnel de chemin de fer, Cap d’ail de la performance Personne, 1966, © Ruy Blas
Cinéma Le Vox, Cannes dans le Vieux-Nice, Nice Congrès et des Expositions, Nice Capture d’écran de la vidéo de la performance L’Artistique, Nice Courtesy de l’artiste
Portrait de Guy Debord devant une devant la galerie A © Virginie Le Touze réalisée par Jean-Claude Fraicher © Art Total, Ben, Groupe Fluxus - ADAGP,
de ses inscriptions à la chaux. © George Brecht, Robert Filliou, Photographie : © Éric Duyckaerts © Sophie Taam Photographie : © DR Paris 2012 Alain Arias-Misson, traces de la performance
© DR Francis Mérino Courtesy de l’artiste Courtesy de l’artiste Photographie : © DR La Dernière S(c)ène, 2006, Galerie
Courtesy Fonds Guy Debord, BnF Photographie : © J.J.Strauch Courtesy de l’artiste Depardieu, Promenade des arts, de la
Courtesy Ben Jean Mas, Photographie de la performance Noël Dolla, Photographies de la Galerie Depardieu au MAMAC, Nice
Isidore Isou, trace de la performance Nettoyage de lunettes, 1991, Palais des performance Restructuration spatiale n° 3, Art Total, Ben, Groupe Fluxus, trace de la © Alain Arias-Misson
Erik Dietman, Photographie de la
Traité de bave et d’éternité, 1951, performance Around 2 o’clock pm on Congrès et des Expositions, stand Z’éditions, 1970, Cime de l’Authion performance Personne, 1966, L’Artistique, Photographies : © DR
Cinéma Le Vox, Cannes july 28th 1962 I tried to drink 5 meters of Nice © Noël Dolla - ADAGP, Paris 2012 Nice Courtesy de l’artiste
Sortie de la projection de Traité de bave bandage in a bar on the Grimaud beach, Pendant la perf Photographie : © DR Affiche annonçant l’événement
et d’éternité 1962, Bar de la plage, Grimaud © Jean Mas Courtesy de l’artiste © Ben - ADAGP, Paris 2012 Anna Byskov, Photographie
© DR Planche de huit Photographies de l’action Photographie : © inconnu Courtesy de l’artiste de la performance La fanfare, 2005, Nice
Courtesy Fonds Guy Debord, BnF reproduite in Erik Dietman, 15 juin-29 août Courtesy Alain Amiel Jean Dupuy, traces de la performance © Anna Byskov
1994, Centre Georges Pompidou, Paris Rosalie, 2004, Pierrefeu Ben, Paul-Armand Gette, Bernard Heidsieck, Photographie : © DR
Isidore Isou, trace de la performance © Erik Dietman Jean-Pierre Giovanelli, Jean-Paul Thenot, Capture d’écran tirée de la vidéo de la Photographie de la performance Poésie Courtesy de l’artiste
Traité de bave et d’éternité, 1951, Photographie : © DR Photographies de la performance Nous performance réalisée par Guy Mathieu action, 1966, le Théâtre de Poche
Cinéma Le Vox, Cannes sommes tous des écrivains, 1978, Palais © Jean Dupuy - ADAGP, Paris 2012 Coléoptères and co. de Bernard Heidsieck, Ben, Photographies de la performance
Guy Debord, Jacques Fillon et Marc’O George Brecht, Robert Filliou, des expositions, Festival International du Photographies : © Guy Mathieu montage photographique Manger au milieu de la rue, 1963, Grand
en visite chez Jean Cocteau Francis Mérino, trace de la performance Livre, Nice Courtesy de l’artiste © Ben, Paul-Armand Gette, Bernard Café de la Buffa, brasserie, Nice
© DR Tournée des 13 bars, 1966, 13 bars © Jean-Pierre Giovanelli, Jean-Paul Thenot Heidsieck © Ben - ADAGP, Paris 2012
Courtesy Fonds Guy Debord, BnF dans le Vieux-Nice, Nice Photographies : © DR Elisabeth Morcellet, Photographie Photographie : © DR Photographies : © DR
Le patriote, 6 novembre 1966 Courtesy de l’artiste de la performance Au pied de la lettre, 1980, Courtesy de l’artiste
Bar © Le Patriote Côte d’Azur
Courtesy Marcel Alocco Jean-Pierre Giovanelli, Jean-Paul Thenot,
Lantosque
© Elisabeth Morcellet - ADAGP, Paris 2012
Ben, Robert Erébo, trace de la performance
Publik, 1965, L’Artistique, Nice Pierre Pinoncelli, trace de la performance
Restaurant trace de la performance Nous sommes tous Photographie : © DR Intention Mes funérailles ou Suite des copulations
Hôtel Lieu patrimonial des écrivains, 1978, Palais des expositions,
Festival International du Livre, Nice
Courtesy de l’artiste © DR
Courtesy Ben
d’un chinois à Vence, 1967, devant le bar
restaurant Sénéquier, Saint Tropez
Bar Lieu de culte Convention liant Jean-Pierre Giovanelli, Jean-Claude Bussi, Photographie Tract annonçant les funérailles du Double
Le Provence, terrasse, Nice Courtesy Sacha Sosno Village Courtesy Ben © Daniel Farioli, Gilbert Pedinielli
Texte d’intention
© Ruy Blas
Georges Maciunas, Robert Bozzi
et Ben à la terrasse du Provence Niki de Saint Phalle, trace de la performance
In the countryside Elisabeth Morcellet, traces de la
Photographie : © DR
Courtesy de l’artiste
Courtesy de l’artiste
© Ben, George Maciunas - ADAGP, Paris Grand feu à volonté, 1961, Abbaye de Village performance 27 avril 1957, 1981, L’Artistique, Annie Vautier, trace de la performance
2012 Roseland, jardin, Nice Nice Ben, trace de la performance Pour Knizak, 1968, Nice
Photographie : © Michel Moch - ADAGP, carton d’invitation Yoko Gunji, Photographie de la Performance de Jean Mas lors de la même Un litre de Pommard, 1972, L’Artistique, Nice Annonce in revue Tout n°1, Ben et Annie
Paris 2012 © Niki de Saint Phalle - ADAGP, Paris 2012 performance Première cellule, 1975, Brunet soirée © Elisabeth Morcellet Page publiée dans la revue Reg’Art de Ben, Vautier, février 1968, p.8
Courtesy Ben © Yoko Gunji Photographie : © DR mai 1977 © Annie Vautier
Raymond Hains, Photographie de la Photographie : © DR Courtesy Ben © Ben - ADAGP, Paris 2012 Courtesy de l’artiste
Guignol’s band, trace de la performance performance Les Entremets de la Palissade, Courtesy de l’artiste Courtesy Noël Dolla
Manifeste, 2002, Le XV, Nice 1961, Abbaye de Roseland, Nice Elisabeth Morcellet, traces de la Pierre Pinoncelli, trace de la performance
Affiche manifeste Raymond Hains distribuant son Gâteau Serge III, trace de la performance performance 27 avril 1957, 1981, L’Artistique, Thierry Vincent, Photographies Pour le Biafra, 1970, Avenue Jean Médecin,
© Guignol’s Band Lapalissade Auto-stop avec piano, 1969, Nationale 7, Nice de la performance What you see is what Nice
Courtesy Guignol’s Band © Raymond Hains Cros de Cagnes © Elisabeth Morcellet - ADAGP, Paris 2012 you get, 1993, Théâtre de Nice Article de l’Est-Républicain de Nancy
Photographie : © DR Article de presse © DR Photographie : © DR © Thierry Vincent © Pierre Pinoncelli - ADAGP, Paris 2012
Courtesy Sacha Sosno Courtesy Ben Courtesy Ben Photographies : © Béatrice Heyligers Courtesy de l’artiste
- 130 -
Pierre Pinoncelli, trace de la performance Bruno Mendonça, Photographies de la Sales Gosses, Photographies de la Daniel Farioli, Photographie de la Olivier Garcin, Photographie de la Thierry Lagalla, trace de la performance
Pour le Biafra, 1970, Avenue Jean Médecin, performance Déterrement, 1979, Espace performance Boxing peinture, 1986, Galerie performance Activités dans un Poste de performance Gisement Futurologique n°1, Naturellement artistique, 1991, Hangar St
Nice Magnan, MJC Magnan, Nice d’art contemporain des Musées de Nice Travail, 1981, CALIBRE 33 is it art ?, Nice Carré de Fouille, 1977, Garage 103, Nice Roch, Soutenu par le collectif Nux Vomica,
Article du Nouvel Alsacien de Strasbourg © Bruno Mendonça (GAC), Nice © Daniel Farioli Moniteur retransmettant l’action en directe Nice
© Pierre Pinoncelli - ADAGP, Paris 2012 Photographies : © Philippe de Mendonça © Sales Gosses Photographie : © DR à l’extérieur Affiche / tract annonçant l’après-midi
Courtesy de l’artiste Courtesy de l’artiste Photographies : © DR Courtesy de l’artiste © Olivier Garcin - ADAGP, Paris 2012 performance au Hangar St Roch.
Courtesy Denis Martinel Photographie : © Olivier Garcin © Thierry Lagalla
Pierre Pinoncelli, trace de la performance Sophie Taam, Photographie de la Bob Lens, trace de la performance Courtesy de l’artiste Courtesy de l’artiste
Pour le Biafra, 1970, Avenue Jean Médecin, performance Ginger et Fred, 2007, MJC Sales Gosses, trace de la performance All vacuum-cleaners, 1992, Nice
Nice Picaud, Cannes Boxing peinture, 1986, Galerie d’art Lieux, date et liste des participants Thierry Lagalla, Photographie de la Ruy Blas, trace de la performance Non!
Article de Il Matino de Naples © Sophie Taam contemporain des Musées de Nice (GAC), © Bob Lens performance Bico(u) Palhon, 2001, Nice n’est pas Niort!, 1977, Galerie Ruy
© Pierre Pinoncelli - ADAGP, Paris 2012 Photographie : © Louis Dollé Nice le Volume, Nice Blas II, Nice
Courtesy de l’artiste Courtesy de l’artiste Compte rendu de La Comédie de l’Art dans Bob Lens, trace de la performance Lagalla sur scène, plan serré Telex envoyé à Niort
Nice Matin, février 1986 All vacuum-cleaners, 1992, Nice © Thierry Lagalla © Ruy Blas
Loïc Connanski, Thierry Lagalla, trace Eve Lafarge, Sophie Taam, Photographie de © DR Enjeu et méthode de l’event signé Photographie : © DR Courtesy de l’artiste
de la performance quora a la maion fa caut, la performance interview fantas(ma)tique, Courtesy Denis Martinel par Bob Lens Courtesy de l’artiste
cala la cadiera (Quand il fait chaud 2011, L’orange bleue, Nice © Bob Lens Ruy Blas, trace de la performance Non!
à la maison, descend la chaise), 2001, Rue © Eve Lafarge, Sophie Taam Sales Gosses, trace de la performance Olivier Garcin, Photographies de la Nice n’est pas Niort!, 1977, Galerie Ruy
Pacho/Rue Fodéré, quartier du port, Nice Photographie : © Eve Carton Boxing peinture, 1986, Galerie d’art Charly Van Rest, Photographie de la performance Gisement Futurologique n°1, Blas II, Nice
Affiche annonçant la performance Courtesy de l’artiste contemporain des Musées de Nice (GAC), performance Atteindre l’air libre, 1980, Carré de Fouille, 1977, Garage 103, Nice Réponse de Niort au telex envoyé par
© Thierry Lagalla Nice Affiche éditée par Verbes d’Etats CALIBRE 33 is it art ?, Nice Moniteur retransmettant l’action en direct Ruy Blas
Courtesy de l’artiste Anna Byskov, Photographies © DR © Charly Van Rest à l’extérieur © Ruy Blas
de la performance La piscine, 2010, Piscine Courtesy Verbes d’états Photographie : © Gilbert Pedinielli © Olivier Garcin - ADAGP, Paris 2012 Courtesy de l’artiste
Sales Gosses, trace de la performance Sales Comte de Falicon, Nice Photographies : © Olivier Garcin
gosses ne fera pas la vaisselle, 1986, Galerie © Anna Byskov Photographies : © DR Bruno Mendonça, Photographie de la Thierry Lagalla, Photographie de la Courtesy de l’artiste Ruy Blas, trace de la performance Non!
Archétype, devant la galerie, Nice Courtesy de l’artiste performance Des Roulements de l’écriture, performance Don es la portegal ? (Where Is Nice n’est pas Niort!, 1977, Galerie Ruy
Tract réalisé et distribué par les Sales Gosses 1980, Galerie d’art contemporain des The Orange ?), 1997, Atelier ZOU MAI, Nice Ben, trace de la performance L’âme, 1962, Blas II, Nice
© Sales Gosses Serge III, Photographies de la performance Musées de Nice (GAC), Nice Photographie de la même performance Nice Carte postale de Nice ayant servi de
Courtesy Denis Martinel Lavage de drapeaux, 1973, MJC Grasse © Bruno Mendonça lors d’une activation différente de celle de Contrat de vente signé carton d’invitation à l’intervention de René
Altitude 500, Grasse Photographie : © DR l’atelier ZOU MAI. © Ben - ADAGP, Paris 2012 Pietropaoli.
Stanley Brouwn, trace de la performance © Serge III - ADAGP, Paris 2012 Courtesy de l’artiste © Thierry Lagalla Courtesy de l’artiste © Ruy Blas
Sans titre, 1988, Nice Photographies : © Michel Cresp Photographie : © DR Courtesy de l’artiste
Feuille dactylographiée comptabilisant Joël Hubaut, trace de la performance Courtesy de l’artiste Ruy Blas, Photographie de la performance
le nombre de pas éxécutés par l’artiste Jean-Claude Bussi, trace de la performance Epidémia Voice bacterial, 1980, Galerie des Non! Nice n’est pas Niort!, 1977, Galerie Ruy Roland Miller, Photographie de la
© DR Le Théâtre Exposé, 1977, MJC Gorbella, Ponchettes, Nice Daniel Farioli, Photographies de la Blas II, Nice performance Paysage, 1980, CALIBRE 33
Nice © Joël Hubaut - ADAGP, Paris 2012 performance Avec Trapèze soyez à l’aise, Lecture-enregistrement du texte de Ruy is it art ?, Nice
Caroline Bouissou, traces de la performance Affiche Photographie : © DR 1979, CALIBRE 33 is it art ?, Nice Blas Non ! Nice n’est pas Niort ! par René © Roland Miller
Détonnance, 2005, Nice © Jean-Claude Bussi Courtesy MAMAC © Daniel Farioli Pietropaoli Photographie : © DR
© Caroline Bouissou Courtesy Marcel Alocco Photographies : © DR © Ruy Blas
Photographies : © DR Doohwa Gianton, Photographies de la Courtesy de l’artiste Photographie : © DR Daniel Farioli, Photographies de la
Courtesy de l’artiste Raoul Hébréard, Photographies de la performance Fragment, 2008, Salle du quai Courtesy de l’artiste performance Projection de diapositives,
performance Limites I, Limites II, 1981, Antoine 1er, Monaco Olivier Garcin, trace de la performance 1989, CALIBRE 33 is it art ?, Nice
Ben, trace de la performance C.J.C.L Mandelieu, Mandelieu-la-Napoule © Doohwa Gianton Gisement Futurologique n°1, Carré de Jean-Jacques Lebel, Photographies de la © Daniel Farioli
Se coucher dans la rue, 1963, Nice © Raoul Hébréard Photographies : © DR Fouille, 1977, Garage 103, Nice performance Le désir attrapé par la queue, Photographies : © DR
© Ben - ADAGP, Paris 2012 Photographies : © DR Courtesy Doo-Hwa Gianton Montage photographique imprimé et 1967, chapiteau, Gassin Courtesy de l’artiste
Photographie : © DR Courtesy Raoul Hebréard annoté © Jean-Jacques Lebel
Courtesy de l’artiste Arnaud Labelle-Rojoux, traces de la © Olivier Garcin - ADAGP, Paris 2012 Photographies : © DR Barathon, trace de la performance Regard
Dominique Angel, Raoul Hébréard, trace performance Hymne, 1980, Galerie des Courtesy Arnaud Maguet de Barathon, 1967, Nice
Ruy Blas, trace de la performance de la performance Limites III, 1982, MJC Ponchettes, Nice Daniel Farioli, trace de la performance Appel à participation au Hall des remises
Téléphonages Nice - New York, 1983, Gorbella, Nice © Arnaud Labelle-Rojoux - ADAGP, Paris Avec Trapèze soyez à l’aise, 1979, Calibre 33 Jean-Jacques Lebel, trace de la en question
cabine téléphonique, Nice Déroulé / fiche technique des Premières 2012 is it art ?, Nice performance Le désir attrapé par la queue, © DR
Texte d’intention Rencontres Performances de la MJC Photographies : © DR Affiche annonçant l’action 1967, chapiteau, Gassin Courtesy Marcel Alocco
© Ruy Blas Gorbella rédigé par Serge III Courtesy MAMAC © Daniel Farioli Affiche du IVème Festival de la Libre
Courtesy de l’artiste © Serge III - ADAGP, Paris 2012 Courtesy de l’artiste Expression, Musée Picasso, Paris Doohwa Gianton, Photographie de la
Courtesy Joël Ducorroy Éric Duyckaerts, Joseph Mouton, © DR performance Secret, 2009, un chambre,
Olivier Brodet, Patrick Moya, Photographies Photographie de la performance Lettera Éric Duyckaerts, Joseph Mouton, Monaco
de la performance Traversée de la ville de Dominique Angel, Raoul Hébréard, trace amorosa, 2005, Théâtre de la Photographie Photographie de la performance Jean-Jacques Lebel, trace de la © Doohwa Gianton
Nice, 1973, en divers points, Nice de la performance Limites III, 1982, MJC et de l’Image, Nice Catamnésie, 2003, Maison abandonnée performance Le désir attrapé par la queue, Photographie : © DR
© Olivier Brodet, Patrick Moya Gorbella, Nice © Éric Duyckaerts, Joseph Mouton [Villa Caméline], Nice 1967, chapiteau, Gassin Courtesy Doo-Hwa Gianton
Photographies : © Yvan Brumant Invitation des Premières Rencontres Photographie : © Noël Dolla - ADAGP, © Éric Duyckaerts, Joseph Mouton Programme / manifeste dépliant du IVème
Courtesy Denis Chollet Performances de la MJC Gorbella rédigée Paris 2012 Photographie : © DR Festival de la Libre Expression Dany Gobert, trace de la performance Sel,
par Serge III Courtesy Eric Duyckaerts Courtesy Eric Duyckaerts © DR 1968, Nice
Robert Erébo, trace de la performance © Serge III - ADAGP, Paris 2012 Texte de Jochen Gerz questionnant les
Traverser la rue sous un drap noir, 1963, Courtesy Joël Ducorroy Gilbert Pedinielli, Photographie de la Sophie Taam, Photographie de la Ruy Blas, trace de la performance Lecture notions de non-art et d’anti-art
Laboratoire 32, devant le magasin de performance Lettre à Monsieur le Président performance Chant libre série A n°1, 2010, d’une nouvelle d’une banalité à mourir, © DR
Ben, Nice Elisabeth Morcellet, Photographies de la de la République Française, 1984, Galerie Villa Le Roc Fleuri, jardins, Cap d’Ail 2008, chez Ben, Nice Courtesy Ben
© Robert Erébo performance Mèches de cheveux, 1982, d’art contemporain des Musées de Nice © Sophie Taam Texte manuscrit et Photographie déstinée
Photographie : © DR MJC Gorbella, Nice (GAC), Nice Photographie : © Patrick Raissiguier à illustrer la couverture du Recueil de George Brecht, traces de la performance
Courtesy Ben © Elisabeth Morcellet - ADAGP, Paris 2012 © Gilbert Pedinielli Courtesy de l’artiste nouvelles d’une banalité à mourir de Three telephone events, 1966, La Cédille qui
Photographies : © DR Photographie : © DR Ruy Blas sourit, Villefranche-sur-Mer
Gilbert Caty, trace de la performance Courtesy de l’artiste Sophie Taam, trace de la performance © Ruy Blas Carte Event de George Brecht traduite par
UMB (Union Mondiale Bananière), 2006, Doohwa Gianton, Photographie de la Chant libre série A n°1, 2010, Villa Le Roc Courtesy de l’artiste Robert Filliou
Galerie Zervudacki, local de l’UMB et dans Joël Ducorroy, Photographies de la performance Où ? Là !, 2008, Salle du quai Fleuri, jardins, Cap d’Ail © DR
la rue, Nice performance Sans titre, 1982, MJC Gorbella, Antoine 1er, Monaco Texte d’intention et historique de la George Brecht, trace de la performance Courtesy Marcel Alocco
Tract manifeste de l’Union Mondiale Nice © Doohwa Gianton conception de la performance sur portées Three telephone events, 1966, La Cédille qui
Bananière © Joël Ducorroy Photographie : © DR musicales par Sophie Taam, copies sourit, Villefranche-sur-Mer George Brecht, trace de la performance
© Gilbert Caty Photographies : © DR Courtesy Doo-Hwa Gianton distribuées au public lors de la performance. Reproduction de la couverture du livre de Three telephone events, 1966, La Cédille qui
Courtesy de l’artiste Courtesy de l’artiste © Sophie Taam George Brecht Water Yam, conçue par sourit, Villefranche-sur-Mer
Gilbert Pedinielli, Photographies de la Courtesy de l’artiste George Maciunas et composée par Tomas Mars 1968, La Cédille qui sourit ferme pour
Thierry Lagalla, trace de la performance Joël Ducorroy, trace de la performance performance Papiers peints, 1980, Galerie Schmit. Le livre est une boîte qui contient cause de faillite et édite cette affiche
VIVA LO GÒBI !, 1999, Les Diables bleus, Sans titre, 1982, MJC Gorbella, Nice d’art contemporain des Musées de Nice Antoine Boute, Lucille Calmel, Joachim un grand nombre de cartons sur lesquels © DR
Ancienne caserne des Diables Bleus, Nice Affiche des Premières Rencontres (GAC), Nice Montessuis, Photographies de la sont imprimées des partitions d’event. Courtesy Marcel Alocco
Peinture manifeste Performances Nice 82 © Gilbert Pedinielli performance Compost (comment ovuler), © George Brecht - ADAGP, Paris 2012
© Thierry Lagalla © Serge III - ADAGP, Paris 2012 Photographies : © Jean Pierre Lombart 2007, Le Dojo, Nice Courtesy Marcel Alocco George Brecht, trace de la performance
Courtesy de l’artiste Courtesy Alain Amiel © Antoine Boute, Lucille Calmel, Joachim Three telephone events, 1966, La Cédille
Doohwa Gianton, Photographies de la Montessuis George Brecht, traces de la performance qui sourit, Villefranche-sur-Mer Nice Matin,
Équipement culturel Joël Ducorroy, trace de la performance
Sans titre, 1982, MJC Gorbella, Nice
performance Percé, 2008, Salle du quai
Antoine 1er, Monaco
Photographies : © DR Three telephone events, 1966, La Cédille qui
sourit, Villefranche-sur-Mer
probablement octobre ou novembre 1966
© DR
et sportif Carton d’invitation des Premières © Doohwa Gianton Robin Decourcy, trace de la performance Reproduction d’une Photographie de
Cultural complex Rencontres Performances Nice 82
© Serge III - ADAGP, Paris 2012
Photographies : © DR
Courtesy Doo-Hwa Gianton
Danse d’indiens, 2004, Le désappartement,
Nice
Jacques Strauch publiée dans Games at the
Cedilla, or the Cedilla Takes Off, 1967
George Brecht, trace de la performance
Three telephone events, 1966, La Cédille qui
Sports complex Courtesy de l’artiste © Robin Decourcy © DR sourit, Villefranche-sur-Mer
Alexandra Guillot, Photographie de la Photographie : © DR Document imprimé
Dominique Angel, Daniel Farioli, Groupe Signe, Mass Moving, Photographies performance Silencio, 2011, MDAC, Courtesy de l’artiste Guignol’s band, Photographie de la © DR
Photographies de la performance Attention de la performance Signal, 1973, MJC Cagnes-sur-Mer performance Un dimanche de star, 1999, Courtesy Marcel Alocco
danger !, 1982, MJC Gorbella, Nice Altitude 500, Grasse © Alexandra Guillot Arman, traces de la performance chez Ivana Milovic, Le domicile d’Ivana
© Dominique Angel, Daniel Farioli Action du groupe Mass Moving Photographie : © Jean-Baptiste Ganne - Destruction de piano, 1965, Atelier d’Arman, Milovic servait également de galerie d’art à Judith Kele, Photographie de la
Photographies : © DR © Groupe Signe, Mass Moving ADAGP, Paris 2012 Nice d’autres moments, Saint-Paul de Vence performance Time, Wall, Paper, 1980,
Courtesy Daniel Farioli Photographies : © Michel Cresp Courtesy de l’artiste Capture d’écran du film de Gérard Patris © Guignol’s band CALIBRE 33 is it art ?, Nice
L’École de Nice, 1966 Photographie : © DR © Judith Kele
Dominique Angel, Daniel Farioli, trace de la Groupe Signe, Mass Moving, trace de la Alexandra Guillot, Photographie de la © Arman - ADAGP, Paris 2012 Courtesy Guignol’s Band Photographie : © Gilbert Pedinielli
performance Attention danger !, 1982, MJC performance Signal, 1973, MJC Altitude performance Silencio, 2011, MDAC, Photographies : © DR
Gorbella, Nice 500, Grasse Cagnes-sur-Mer José Ferrandi, Jean Mas, Serge III, trace Thierry Lagalla, Photographie de la
Couverture de Performances ou quoi ?, Affiche de la manifestation © Alexandra Guillot Thierry Lagalla, Photographie de la de la performance Les dessous du musée, performance Vous prendrez bien quelque
fascicule de la 3e soirée performances de la © DR Photographie : © Jean-Baptiste Ganne - performance Don es la portegal ? (Where Is 1991, souterrain, lit du Paillon de l’Acropolis chose avec … ?, 2007, le Majestic, Nice
MJC Gorbella édité par Serge Oldenbourg Courtesy Marcel Alocco ADAGP, Paris 2012 The Orange ?), 1997, Atelier ZOU MAI, Nice au MAMAC, Nice © Thierry Lagalla
© DR Courtesy Jean-Baptiste Ganne Photographie de la même performance Nice Matin, 24 novembre 1991 Photographie : © DR
Daniel Farioli, Bruno Mendonça, Serge lors d’une activation différente de celle de © DR Courtesy de l’artiste
Dominique Angel, Daniel Farioli, III, Photographies de la performance titre Julien Blaine, trace de la performance Titre l’atelier ZOU MAI
trace de la performance Attention danger !, inconnu, 1982, MJC Gorbella, Nice inconnu, 1980, Galerie des Ponchettes, Nice © Thierry Lagalla Jean-Pierre Giovanelli, Photographie de la Musée
1982, MJC Gorbella, Nice
Dominique Angel, Daniel Farioli, texte de
© Daniel Farioli, Bruno Mendonça, Serge III
Photographies : © DR
© Julien Blaine
Photographie : © DR
Photographie : © DR
Courtesy de l’artiste
performance Les senteurs de la dictature,
1979, CALIBRE 33 is it art ?, Nice Fondation
la performanc et textes théoriques, livret Courtesy de l’artiste Courtesy MAMAC © Jean-Pierre Giovanelli - ADAGP, Paris Museum
Foundation
co-produit par l’Antiegouttoir et CONTRE, 8 Georges Mucciarelli, Bernard Tréal, trace 2012
pages, 1982. © DR
Courtesy de l’artiste
Galeries municipales Charles Dreyfus, traces de la performance
titre inconnu, 1980, Galerie des Ponchettes,
de la performance Escalade de la face Sud
de la Galerie Ruy Blas II, 1977, Galerie Ruy
Photographie : © Gilbert Pedinielli
Municipal galleries Nice Blas II, Nice Jean-Pierre Giovanelli, Photographie de la Bernar Venet, trace de la performance
A Gondolkodók - by József Attila, 2003,
Filt Fact, Photographies de la performance © Charles Dreyfus Lettre envoyée par Ruy Blas à J.P. Cuny performance Les senteurs de la dictature,
Titre inconnu, 1981, MJC Gorbella, Nice Gilbert Pedinielli, Photographies de la Photographies : © DR de Télé Monte-Carlo afin qu’il couvre 1979, CALIBRE 33 is it art ?, Nice Espace de l’Art Concret, Mouans-Sartoux
performance Art / Argent, 1979, Galerie Page manuscrite en hongrois : texte intitulé
© Filt Fact Courtesy MAMAC l’événement © Jean-Pierre Giovanelli - ADAGP, Paris
d’art contemporain des Musées de Nice «A Gondolkodók» écrit par József Attila, lu
Photographies : © DR © Georges Mucciarelli et Bernard Tréal 2012
Courtesy Daniel Farioli (GAC), Nice
© Gilbert Pedinielli
Espace alternatif Courtesy Ruy Blas Photographie : © DR
par Bernar Venet lors de la performance
© Bernar Venet - ADAGP, Paris 2012
Groupe Signe, Mass Moving, Photographie Photographies : © Jean-Pierre Lombart Atelier d’artiste Thierry Lagalla, trace de la performance
Courtesy de l’artiste Courtesy de l’artiste
de la performance Signal, 1973, MJC Au domicile de Es un òme qu’es pichin quora serà gran serà Elisabeth Morcellet, Photographies de la Dominique Angel, trace de la performance
Experimental space
Altitude 500, Grasse Gilbert Pedinielli, trace de la performance un ravi (1), 1996, Z’éditions, Nice performance Ménage galant, 2002, Vallauris titre inconnu, 2008, Musée Magnelli, Musée
Action du groupe Mass Moving Art / Argent, 1979, Galerie d’art Affiche / tract annonçant la performance © Elisabeth Morcellet - ADAGP, Paris 2012 de la Céramique, Vallauris
© Groupe Signe, Mass Moving
Photographie : © DR
contemporain des Musées de Nice (GAC),
Nice L’un des tracts-collages de Gilbert
Artist’s studio © Thierry Lagalla
Courtesy de l’artiste
Photographies : © DR
Courtesy de l’artiste
© Dominique Angel
Photographie : © DR
Courtesy Alain Amiel Pedinielli distribué pendant la performance At home Courtesy de l’artiste
© DR Georges Mucciarelli, Bernard Tréal, Thierry Lagalla, Photographie de la
Elisabeth Morcellet, Photographies de la Joe Jones, trace de la performance 7 solos Photographies de la performance Escalade performance Mes ciels… oh pardon mes Pierre Pinoncelli, Photographie de la
performance Avis de recherche, 1981, MJC Daniel Farioli, Photographies de la for 7 evenings, 1967, Nice de la face Sud de la Galerie Ruy Blas II, 1977, cieux !, 2011, Atelier KKF, Nice performance Attentat culturel, 1969,
Gorbella, Nice performance Avec trapèze c......z à l’aise, Invitation conçue par Ben des interventions Galerie Ruy Blas II, Nice © Thierry Lagalla Musée National Marc Chagall, devant le
© Elisabeth Morcellet - ADAGP, Paris 2012 1980, Galerie d’art contemporain des de Joe Jones © DR © Georges Mucciarelli, Bernard Tréal Photographie : © DR Musée, Nice
Photographies : © DR Musées de Nice (GAC), Nice Courtesy Noël Dolla Photographies : © DR Courtesy de l’artiste Photographie d’André Malraux après l’action
Courtesy de l’artiste © Daniel Farioli Courtesy Ruy Blas de Pinoncelli
Photographies : © DR Bruno Mendonça, Photographie de la Caroline Bouissou, Photographie de la © Pierre Pinoncelli - ADAGP, Paris 2012
Jean-Michel Bossini, Josée Sicard, Courtesy de l’artiste performance Échécothérapie VIII, 1999, Jean Mas, trace de la performance performance Mme MADI, 2004, Maison Photographie : © U.P.I.
Photographie de la performance Babel La Station, Nice Exposition extra-terrestre, 1973, La Fenêtre, abandonnée [Villa Caméline], Nice Courtesy de l’artiste
Tower, 1984, P.C.U.K. La Gaillarde, Les Sales Gosses, Photographie de la © Bruno Mendonça Nice Carton et message tapuscrit © Caroline Bouissou
Issambres, Roquebrune-sur-Argens performance Boxing peinture, 1986, Galerie Photographie : © DR © Jean Mas Photographie : © DR Pierre Pinoncelli, Photographie de la
© Jean-Michel Bossini, Josée Sicard d’art contemporain des Musées de Nice Courtesy de l’artiste Courtesy Alain Amiel Courtesy de l’artiste performance Attentat culturel, 1969,
Photographie : © DR (GAC), Nice Musée National Marc Chagall, devant le
Issus d’écoles d’art, pendant leurs premières Bruno Mendonça, Photographie de la Jean Mas, trace de la performance Caroline Bouissou, trace de la performance Musée, Nice
Groupe Signe, Mass Moving, trace de la armes dans le métier. Ils essayaient des performance Accumulation aux gants, 1976, Exposition extra-terrestre, 1973, La Fenêtre, Mme MADI, 2004, Maison abandonnée Photographie d’André Malraux après
performance Signal, 1973, MJC Altitude 500, gloires. chez Philippe de Mendonça, Nice Nice [Villa Caméline], Nice «l’attentat»
Grasse Extrait du fascicule Groupe Signe, © Sales Gosses © Bruno Mendonça Affiche de l’exposition Affiche de l’action © Pierre Pinoncelli - ADAGP, Paris 2012
dossier activités Photographie : © Philippe Carbon Photographie : © Philippe de Mendonça © DR © Caroline Bouissou Photographie : © Agence France-Presse
© DR Courtesy Denis Martinel Courtesy de l’artiste Courtesy Ben Courtesy de l’artiste Courtesy de l’artiste
- 131 -
Pierre Pinoncelli, Photographie de la Administration Pierre Pinoncelli, Photographie de la Pierre Joseph, Philippe Parreno, Philippe Emmanuel Benichou, traces de la Hommage à Monte-Cristo, 1975, port de
performance Attentat culturel, 1969,
Musée National Marc Chagall, devant le
Hôpital performance Holocauste pour un double ou
les copulations d’un chinois à Vence, 1967,
Perrin, Photographie de la performance Les
Ateliers du Paradise, 1990, Galerie Air de
performance Le placard, 2000, Villa Arson
© Emmanuel Benichou
Nice, à la sortie du port, Nice
Carton d’invitation
Musée, Nice Centre social place Godeau, Saint-Paul de Vence Paris, Nice Photographie : © DR © Pierre Pinoncelli - ADAGP, Paris 2012
L’Arrestation de Pinoncelli
© Pierre Pinoncelli - ADAGP, Paris 2012 Université Mannequin mis à feu sur la place Godeau,
Vence. © Pierre Pinoncelli - ADAGP, Paris
© Pierre Joseph, Philippe Parreno, Philippe
Perrin Photographie : © DR
Courtesy de l’artiste Courtesy de l’artiste
Photographie : © Archives Télévision Administration 2012 Photographie : © Jacques Strauch Courtesy Galerie Air de Paris Caroline Bouissou, trace de la performance Ben, Photographie de la performance Je
Française
Courtesy de l’artiste Hospital Courtesy de l’artiste
Pierre Joseph, Philippe Parreno, Philippe
Le regard dominateur, 2004, Villa Arson, Nice
Affiche
signe la vie, 1972, Promenade des Anglais,
rue, Nice
performance Critique de la critique d’art, huit années plus tard Pierre Pinoncelli, trace de la performance Nice Matin, dimanche 13 octobre 1991 Ben, Photographie de la performance
Jean Mas, Photographie de la performance
1979, Musée des Beaux-Arts de Nice Jules © Georges Claude Boissonnade - ADAGP, Meurtre rituel, 1969, parvis de l’église, © Roland Sabatier - ADAGP, Paris 2012 Regardez moi cela suffit, 1962, Promenade
À vendre, 1996, Plage de Nice
Chéret, Nice Paris 2012 Coaraze Texte extrait de la plaquette Courtesy de l’artiste des Anglais, rue, Nice
© Jean Mas
Le livre résultant de l’action, mis sous scellés Courtesy de l’artiste «Meurtre rituel», juillet 1969 Photographie : © DR © Ben - ADAGP, Paris 2012
et enfermé dans une vitrine © Pierre Pinoncelli - ADAGP, Paris 2012 Roland Sabatier, trace de la performance Photographie : © Michel Moch - ADAGP,
© Jean-Pierre Giovanelli - ADAGP, Paris 2012 Parc municipal Courtesy de l’artiste Œuvres pour chiens, 1991, Galerie Artcade,
Courtesy Alain Amiel
Paris 2012
performance Développement durable, 2010, City park Meurtre rituel, 1969, parvis de l’église, dessinée présentant un dialogue entre deux rue, Nice Ben, Photographie de la performance
City square
Musée National Marc Chagall, Nice Coaraze. Article de La Dépêche du Midi, chiens à propos de l’exposition de Roland © Ben - ADAGP, Paris 2012 Rentrer dans l’eau tout habillé avec un
© Éric Duyckaerts Toulouse, 05 octobre 1969 Sabatier et de ses enjeux Photographie : © DR parapluie, 1964, Promenade des Anglais,
Photographies : © DR © DR © Roland Sabatier - ADAGP, Paris 2012 Courtesy de l’artiste plage, Nice
Courtesy Eric Duyckaerts Groupe Signe, Photographies de la Courtesy de l’artiste Courtesy de l’artiste © Ben - ADAGP, Paris 2012
performance BRACLIM, 1972, Monaco Jean-Luc Verna, traces de la performance 50
poses utiles pour le dessin, 1999, Villa Arson, Photographie : © Jacques Strauch
Ben, traces de la performance Distribution © Groupe Signe Pierre Pinoncelli, Photographie de la Ben, Jean Mas, Photographie de la
Photographies : © Michel Cresp salles d’exposition, Nice
de tracts, 1966, Fondation Maeght, Saint performance Holocauste pour un double ou performance Partie d’échecs, 1994, Galerie © Jean-Luc Verna Hervé Courtain, Photographies de la
Paul de Vence Jean Mas, Photographie de la performance les copulations d’un chinois à Vence, 1967, Artcade, Nice Courtesy de l’artiste performance Réserve à la Réserve, 2006,
Le tract ayant servi à l’action Monaco À vendre, 2008, Jardins de Monaco, place Godeau, Saint-Paul de Vence Le damier est en œufs de lump. Les pièces La Réserve, plage artificielle, Nice
© Ben - ADAGP, Paris 2012 Monaco Le double est aspergé avant sa mise en feu sont en pâtisserie Elisabeth Morcellet, Photographie de la © Hervé Courtain
Courtesy de l’artiste © Jean Mas Photographie : © DR sur la place Godeau, Vence. © Ben, Jean Mas performance Baies des anges, 1978, début Photographies : © Hervé Courtain
Courtesy Alain Amiel © Pierre Pinoncelli - ADAGP, Paris 2012 Photographie : © DR de la plage entre les deux galeries des Courtesy de l’artiste
ORLAN, Photographies de la performance Photographie : © Jacques Strauch Courtesy Alain Amiel Ponchettes, Nice
Étude Documentaire : Le Drapé – Le Groupe Signe, trace de la performance Courtesy de l’artiste © Elisabeth Morcellet - ADAGP, Paris 2012 Noël Dolla, Photographie de la performance
Baroque au musée des Beaux-Arts Jules BRACLIM, 1972, Monaco Serge III, Photographie de la performance Photographie : © Jacques Miège Restructuration Spatiale n° 5, 1980,
Chéret, Nice (France), 1980, Musée des Tract 21 x 27 cm tiré à 2000 exemplaires Christophe Charles, Photographie de la Vinyls blancs, 1988, Galerie Lola Gassin, Nice Courtesy de l’artiste Promenade des Anglais, plage, Nice
Beaux-Arts de Nice Jules Chéret, Nice © DR performance Tokyo Osaka Action Art Europe © Serge III - ADAGP, Paris 2012 Photographie de la performance in
© ORLAN - ADAGP, Paris 2012 Tour, 1992, Parvis du théâtre de Nice et du Photographie : © DR Elisabeth Morcellet, Photographie de la Chroniques niçoises, Génèse d’un Musée,
Photographie : © Béatrice Heyligers Sales Gosses, Photographie de la MAMAC, salles du MAMAC, ville, Nice Courtesy Denis Martinel performance Élise au souffle des anges, tome II
performance Catapulte à désirs, 1986, Cours © Christophe Charles 1998, Nice © Noël Dolla - ADAGP, Paris 2012
Pierre Joseph, Renaud Layrac, Philippe Saleya, Nice Photographie : © Jean-Marc Pharisien Junko Yamasaki, Photographies de la © Elisabeth Morcellet - ADAGP, Paris 2012 Photographie : © Noël Dolla
Perrin, trace de la performance Justice a été Sur le Cours Saleya Courtesy Michel Redolfi performance Que sommes-nous ?, 2005, Photographie : © DR Courtesy de l’artiste
rendre, 1994, Musée d’Art moderne et d’Art © Sales Gosses Galerie Depardieu, Nice Courtesy de l’artiste
contemporain (MAMAC), Nice Photographie : © Christine Escudié Galeries © Junko Yamasaki Noël Dolla, trace de la performance
Résultat de l’action
© DR
Courtesy Denis Martinel
Galleries Photographies : © DR
Courtesy de l’artiste
Groupe Signe, Photographie de la
performance Espace / Situation II, 1974,
Restructuration Spatiale n° 5, 1980,
Promenade des Anglais, plage, Nice
Sales Gosses, Photographies de la Plage du Larvotto, Monaco Carton d’invitation
Bruno Mendonça, Photographie de la
Pierre Pinoncelli, Photographie de la performance Catapulte à désirs, 1986, Cours Caroline Bouissou, Robin Decourcy, Julien © Groupe Signe © Noël Dolla - ADAGP, Paris 2012
performance Au tour des molécules, 1982,
performance L’homme-tableau, 1968, Saleya, Nice Ottavi, trace de la performance Paysage Photographie : © Michel Cresp Courtesy de l’artiste
Galerie Catherine Issert, Saint-Paul de Vence
Fondation Maeght, Saint-Paul de Vence © Sales Gosses Pendant la nuit partagé, 2008, Galerie Norbet Pastor, Nice
Montage photographique Photographies : © Christine Escudié © Bruno Mendonça Carton d’invitation sous forme de carte Groupe Signe, trace de la performance Noël Dolla, trace de la performance
© Pierre Pinoncelli - ADAGP, Paris 2012 Courtesy Verbes d’états Photographie : © François Goalec postale réalisé par Caroline Bouissou Espace / Situation II, 1974, Plage du Larvotto, Restructuration Spatiale n° 5, 1980,
Photographie : © Jacques Strauch Courtesy de l’artiste © Caroline Bouissou Monaco Promenade des Anglais, plage, Nice
Courtesy de l’artiste Sales Gosses, trace de la performance Courtesy de l’artiste Intention / compte-rendu de l’action Affichette annonçant l’action
Catapulte à désirs, 1986, Cours Saleya, Nice Gina Pane, Photographies de la performance © DR © Noël Dolla - ADAGP, Paris 2012
Ben, Photographie de la performance Compte-rendu de la performance in Côte Transfert, 1973, Galerie Space 640, Saint Jean Mas, trace de la performance Courtesy de l’artiste
Manifestation, 1966, Musée municipal de magazine n°9, été 1986 Jeannet Présentation de Carmen, 1986, Galerie Groupe Signe, trace de la performance
Saint-Paul de Vence, devant le musée, Saint- © DR Désir inassouvi Fersen, Antibes Espace / Situation II, 1974, Plage du Larvotto, Claude Gilli, Photographie de la performance
Paul de Vence © Gina Pane Le disque de Carmen recouvert de peinture Monaco Sur le motif, 1980, Promenade des Anglais,
Ben devant le musée, à la fenêtre Arman Thierry Lagalla, trace de la performance VIVA Photographies : © Françoise Masson rouge (pièce disparue). Mode d’emploi de construction de Nice
© Ben - ADAGP, Paris 2012 LO GRAN CALAMAR !, 1998, Place de l’Île de © Jean Mas mongolfières © Claude Gilli - ADAGP, Paris 2012
Photographie : © Jacques Strauch Beauté, Nice Linogravure du GRAN CALAMAR Michel Journiac, trace de la performance © DR Photographie : © DR
Courtesy Archives départementales des © Thierry Lagalla Contrat pour un corps, 1973, Galerie Space Villa Arson Courtesy de l’artiste
Alpes Maritimes
Pierre Pinoncelli, Photographie de la
640, Saint-Jeannet
Panneau accompagnant l’action Villa Arson Ben, trace de la performance Traverser
le port de Nice à la nage, 1963, port de Ben, Photographie de la performance titre
Virginie Le Touze, Photographie de la performance Meurtre rituel, 1969, parvis de © Michel Journiac - ADAGP, Paris 2012 Nice, Nice inconnu, 1985, Galerie d’art contemporain
Claude Gilli, trace de la performance
performance The boy from Ipanema, 2008, l’église, Coaraze Affiche annonçant l’action des Musées de Nice (GAC), Nice
Attention chute de pierres, 1980, route de la
Musée d’Art moderne et d’Art contemporain Arrestation de Pinoncelli au moment du Elisabeth Morcellet, Photographie de la © Ben - ADAGP, Paris 2012 © Ben - ADAGP, Paris 2012
Basse Corniche, Nice
(MAMAC), Vitrines de l’atelier d’art meurtre du cochon performance Etudes de caractère III : années Carte postale éditée à partir d’une Courtesy Marcel Alocco Photographie : © DR
contemporain - (niveau rue), Nice © Pierre Pinoncelli - ADAGP, Paris 2012 Elisabeth 1969/1982, 1993, ART’NOLD, Nice Photographie réalisée pendant l’action par Courtesy de l’artiste
© Virginie Le Touze Photographie : © Yves Coatsaliou © Elisabeth Morcellet - ADAGP, Paris 2012 André Villers Garage 103, Photographies de la
Photographie : © Yves Di Folco Courtesy de l’artiste Photographie : © DR © Claude Gilli - ADAGP, Paris 2012 performance Feu d’artifice, 1975, Ben, Photographie de la performance Tracer
Courtesy de l’artiste Courtesy de l’artiste Courtesy de l’artiste embouchure du Paillon, Nice et signer la ligne d’horizon, 1962, Promenade
Ben, Photographie de la performance © Garage 103 - ADAGP, Paris 2012 des Anglais, Nice
Jean Mas, trace de la performance À Nettoyer avec soin un lieu public sans Bruno Mendonça, Photographie de la Thierry Lagalla, Photographie de la Photographies : © Michel Crespin © Ben - ADAGP, Paris 2012
vendre, 1996, Musée d’Art moderne et d’Art rémunération, 1968, Gare de Nice-Ville, hall performance Peau sous plomb, 2010, Galerie performance LO NIÇARD NON MI FA PAUR Courtesy Olivier Garcin Photographie : © DR
contemporain (MAMAC), Nice de la gare, Nice Depardieu, Nice – Not Afraid of Niçard, 2010, Villa Arson, Nice Courtesy de l’artiste
Coupure de presse relatant l’intervention de © Ben - ADAGP, Paris 2012 © Bruno Mendonça Lagalla crie dans un mégaphone, Pierre Pinoncelli, Photographie de la
Jean Mas, source inconnue © DR Photographie : © DR Photographie : © Patrick Boussu accompagné d’un guitariste performance Hommage à Monte-Cristo,
Courtesy Alain Amiel Courtesy de l’artiste Courtesy de l’artiste © Thierry Lagalla 1975, port de Nice, à la sortie du port, Nice
Photographie : © DR Pierre Pinoncelli avant le saut avec les
Pierre Pinoncelli, trace de la performance Bernar Venet, Photographie de la Bruno Mendonça, Photographie de la Courtesy de l’artiste plongeurs
Viva la revolución !, 2010, Musée Rétif, Vence performance Tas de Charbon, 1963, Jardin performance Au tour des molécules, 1982, © Pierre Pinoncelli - ADAGP, Paris 2012
Montage photographique et documentaire Albert 1er, Nice Galerie Catherine Issert, Saint-Paul de Vence Aymeric Hainaux, Photographie de la Photographie : © Jean Ferrero - ADAGP,
légendé extrait d’un courrier de Pierre © Bernar Venet - ADAGP, Paris 2012 La journée performance Dent-de-Lion, 2011, Villa Arson, Paris 2012
Pinoncelli © Pierre Pinoncelli - ADAGP, Photographie : © Philippe Bompuis © Bruno Mendonça sur la terrasse supérieure, Nice Courtesy Jean Ferrero
Paris 2012 Photographie : © François Goalec Photographie de la performance
Courtesy de l’artiste Doohwa Gianton, traces de la performance Courtesy de l’artiste © Aymeric Hainaux Marcel Alocco, Art Total, Ben, Daniel Biga,
Qu’est-ce ?, 2008, Lycée Jules Ferry, parvis, Photographie : © Villa Arson Robert Bozzi, Bruno Duval, Robert Erébo,
Cannes Serge III, Photographie de la performance Dany Gobert, Groupe Fluxus, Francis
© Doohwa Gianton Grand festival de roulette russe, Solo pour la Caroline Bouissou, Photographie de la Mérino, Ernest Pignon-Ernest, Annie
Photographies : © DR mort, 1988, Galerie Lola Gassin, Nice performance Flower-eater, 2003, Villa Vautier, trace de la performance Une bonne
Courtesy Doo-Hwa Gianton Photographie de l’action de 1964 lors du Arson, Nice journée, 1967, Nice
Festival de la Libre Expression à Paris. © Caroline Bouissou Invitation à passer une bonne journée
Ernest Pignon-Ernest, Photographie de la
performance Affichage sauvage, 1975, Place © Serge III - ADAGP, Paris 2012 Photographie : © DR © Ben - ADAGP, Paris 2012
Masséna, Nice Photographie : © DR Courtesy de l’artiste Courtesy Ben
© Ernest Pignon-Ernest Courtesy Alain Amiel
Photographie : © Michou Strauch Christophe Boursault, Shingo Yoshida, Pierre Pinoncelli, trace de la performance
Courtesy Michou Strauch Jean Mas, trace de la performance La traces de la performance je me réjouis vie Hommage à Monte-Cristo, 1975, port de
première cigarette, 2007, Galerie Ferrero, cachet cacochyme, 2004, Salle du SCAN Nice, à la sortie du port, Nice
Pierre Pinoncelli, trace de la performance Nice (Studio Création Arts Numériques) de la Villa Annonce de l’intervention par la Galerie
Meurtre rituel, 1969, parvis de l’église, Procès verbal de l’action dressé par un Arson, Nice Ferrero
Coaraze Affiche © Pierre Pinoncelli - ADAGP, huissier de justice © Christophe Boursault, Shingo Yoshida © DR
Paris 2012 © Jean Mas Photographies : © Shingo Yoshida
Courtesy de l’artiste Courtesy Alain Amiel Courtesy de l’artiste Pierre Pinoncelli, trace de la performance
- 132 -
Traduction Translation Emmanuel Lèbre Traduction Translation Anne-Sophie Lecharme
Bico(U) Palhon, M’as pilhat per un autre (You took me for another one), Thierry Lagalla ; Cowabunga !, Thierry Lagalla ; Destruction Bonjour monsieur Courbet, Dominique Angel ; Coléoptères and co., Bernard Heidsieck et Paul-Armand Gette ; Dent-de-Lion, Aymeric
de piano, Arman ; Détonnance, Caroline Bouissou ; Dialogues téléphoniques entre les foules anonymes, Ruy Blas ; Distribution de Hainaux ; Le Son du velours noir, Marcel Alocco ; LO NIÇARD NON MI FA PAUR – Not Afraid of Niçard, Thierry Lagalla ; Personne, Art
suppositoires, Sales Gosses ; Distribution de tracts, Ben Don es la portegal ? (Where Is The Orange ?), Thierry Lagalla ; Échécothérapie Total, Ben, Groupe Fluxus ; Philippe Perrin blanc comme neige, Philippe Perrin ; Pinocchio Twingo Service Stop, A little break in the life
VIII, Bruno Mendonça ; Écourter la nuit, Ruy Blas ; Élise au souffle des anges, Elisabeth Morcellet ; Enterrement, Bruno Mendonça ; of Pinocchio Pipenose Householddilemma, Paul McCarthy ; Pique-nique, Arman et Paul-Armand Gette ; Plasticien chef d’orchestre d’un
Entre ici Jean Moulin, Pierre Pinoncelli ; Escalade culturelle du théâtre de Nice, Jean Mas ; Escalade de la face Sud de la Galerie Ruy jour, Denis Martinel ; Poème phonétique, Mimmo Rotella ; Poèmes phonétiques, Mimmo Rotella ; Pour Knizak, Annie Vautier ; Pour le
Blas II, Georges Mucciarelli et Bernard Tréal; Escargots vivants, Claude Gilli ; Espace/Situation II, Groupe Signe ; Es un òme qu’es Biafra, Pierre Pinoncelli ; Pour X, Ben ; Pourquoi Parceque, Daniel Farioli ; Première cellule, Yoko Gunji ; Présentation de Carmen, Jean
pichin quora serà gran serà un ravi (1), Thierry Lagalla ; Études de caractère III : années Elisabeth 1969/1982,Elisabeth Morcellet ; Étude Mas ; Publik, Ben et Robert Erébo ; Que sommes-nous ?, Junko Yamasaki ; QUORA A LA MAION FA CAUT, CALA LA CADIERA (Quand il
documentaire : Couture – Clair / Obscur - Étude documentaire : Repérage - Souillures - etc., ORLAN ; Étude Documentaire : Le fait chaud à la maison, descend la chaise), Thierry Lagalla ; Ratomik Circus, Dominique Angel, Jean-Michel Bossini et Raoul Hébréart ;
Drapé – Le Baroque au musée des Beaux-Arts Jules Chéret, Nice (France), ORLAN ; Exaction, Guillaumon ; Exposition extra-terrestre, Réalité, Ben ; Regard de Barathon, Barathon ; Regardez moi cela suffit, Ben ; Réhabilitation des génies de café, Robert Filliou ; Rentrer
Jean Mas ; Ex-voto, Claude Gilli ; Feu d’artifice, Garage 103 ; Flower-eater, Caroline Bouissou ; Gifle, Ben ; Ginger et Fred, Sophie dans l’eau tout habillé avec un parapluie, Ben ; Réserve à la Réserve, Hervé Courtain ; Restructuration spatiale n° 3, Neige, Noël Dolla
Taam ; Gisement futurologique n°1, carré de fouille, Olivier Garcin ; Grand festival de roulette russe, Solo pour la mort, Serge III ; Grand Restructuration Spatiale n° 5, plage, Noël Dolla ; Running Song, Jeanne Moynot ; Sales gosses ne fera pas la vaisselle, Sales Gosses ;
feu à volonté, Niki de Saint Phalle ; Guerre sabbatique d’une année, Hérvé Courtain ; Hold-up contre l’Apartheid, Pierre Pinoncelli ; Sales Gosses passe à table, Sales Gosses ; Salon des refusés de la foire de Nice, Guignol’s Band ; Sans titre, Conférence sur le jazz,
Holocauste pour un double ou les copulations d’un chinois à Vence, Pierre Pinoncelli ; Hommage à Monte-Cristo, Pierre Pinoncelli ; Arman ; Sans titre, Ben ; Sans titre, Stanley Brounw ; Sans titre, Joël Duccoroy ; Sans titre, Joël Ducorroy ; Sans titre, Daniel Farioli ;
Hommage au déporté juif, Pierre Pinoncelli ; House painting event, SWIZ group ; Immersion de 9 toiles, Bruno Mendonça ; Injection Sans titre, poisson rouge, Roland Flexner ; Sans titre, Daniel Grenier ; Sculptures vivantes, Ben ; Se coucher dans la rue, Ben ; Sel, Dany
de foule dans la foule, Ruy Blas ; Insertions, Jean-Michel Bossini ; interview fantas(ma)tique, Eve Lafarge et Sophie Taam ; Je signe Gobert ; Signal, Groupe Signe et Mass Moving ; Signer les messes, Robert Bozzi ; Sur le motif, Claude Gilli ; Tambours du jugement
la vie, Ben ; Jeter Dieu à la mer, Ben ; Justice a été rendre, Pierre Joseph, Renaud Layrac et Philippe Perrin ; La dernière scène, Alain premier, François Dufrêne ; Téléphonages Nice - New York, Ruy Blas ; Tentatives de rires, Jacques Lizène ; The boy from Ipanema,
Arias-Misson ; L’âme, Ben ; L’enfant, Jean Mas ; L’homme-tableau, L’art vivant c’est Pinoncelli !, Pierre Pinoncelli ; La Bataille de Rivoli, Virginie Le Touze ; Three telephone events, George Brecht ; Time, Wall, Paper, Judith Kele ; Tonsure, Elisabeth Morcellet ; Tracer et
Emmanuel Benichou ; La Comédie de l’Art, Patrick Moya et Speedy Graffito; La Fanfare, Anna Byskov ; La Figuration Libre, Dominique signer la ligne d’horizon, Ben ; Traité de bave et d’éternité, Isidore Isou ; Transfert, Gina Pane ; Traversée de la ville de Nice, Olivier Brodet
Angel et Gilbert Pedinielli ; La Piscine, Anna Byskov ; La Première cigarette, Jean Mas ; La Table, Marcel Aloccob Ben et Robert et Patrick Moya ; Traverser la rue sous un drap noir, Robert Erébo ; Traverser le port de Nice à la nage, Ben ; UMB (Union Mondiale
Bozzi ; Lâcher de souris, Ben ; Lavage de drapeaux, Serge III ; La Victorine mastegan, Thierry Lagalla ; Le Businessman, Emmanuel Bananière), Gilbert Caty ; Une artiste est morte, Anne-Marie Tréal-Bresson et Bernard Tréal ; Une bonne journée, Groupe Fluxus, Art Total
Benichou ; Lecture d’une nouvelle d’une banalité à mourir, Ruy Blas ; Lectures pour tous, Guignol’s band ; Le Désir attrapé par la et amis, Marcel Alocco, Annie vautier, Ben, Daniel Biga, Robert Bozzi, Bruno Duval, Robert Erébo, Dany Gobert, Francis Mérino, Ernest
queue, Jean-Jacques Lebel; Le Guide de Clans, Emmanuel Benichou ; Le Jardin avant que le vent se lève, Doohwa Gianton ; Le Père Pignon-Ernest ; Un litre de Pommard, Ben ; Vendre des dessins sous le manteau, Robin De Courcy ; Vente aux enchères, Ben ; Vinyls
Noël est une ordure, Pierre Pinoncelli ; Le Placard, Emmanuel Benichou ; Le Promeneur de mots, Jean Mas ; Le Regard dominateur, blancs, Serge III ; Visite du Musée d’Art Total, Ben ; VIVA LO GÒBI !, Thierry Lagalla ; Voir la nuit, Françis Mérino ; Voissonnade, Nice
Caroline Bouissou ; Le Tunnel mal-aimé, Sophie Taam ; Lo festival, Thierry Lagalla ; Pas de democratie sans érotisme, Thierry Lagalla ; Sophia Antipolis 2001, Georges Claude Boissonnade ; WC, Philippe Perrin ; What you see is what you get, Thierry Vincent ; White noise
Réhabilitation des génies de café, Robert Filliou. sous chute d’eau, Anna Byskov.
27 avril 1957, Elisabeth Morcellet ; 2 minutes 33 secondes, Bruno Mendonça ; 7 solos for 7 evenings, Jœ Jones ; À vendre, Jean Mas ; À 50 poses utiles pour le dessin, Jean-Luc Verna ; AUTO-TRANS-PORTRAIT, de vous en moi, ça me regarde, Thierry Lagalla ; Avec trapèze
vendre, Jean Mas ; Accumulation aux gants, Bruno Mendonça ; Activités dans un Poste de Travail, Daniel Farioli ; Affichage sauvage, Ernest c......z à l’aise, Daniel Farioli ; Développement durable, Éric Duyckaerts ; Epidémia Voice bacterial, Joël Hubaut ; Fragment, Doohwa
Pignon-Ernest ; A Gondolkodók - by József Attila, Bernar Venet ; All vacuum-cleaners, Bob Lens ; Aller-à-Londres-à-la-place-de-Dick- Gianton ; Hymne, Arnaud Labelle-Rojoux ; J’te ramène, Charles Pennequin ; Je me réjouis vie cachet cacochyme, Christophe Boursault
Evènement, Robert Filliou Animation plastique, Groupe Signe ; Archaïc Games I, Dominique Angel, Jean-Michel Bossini, Raoul Hébréard, et Shingo Yoshida ; Les Ateliers du Paradise, Un film en temps réel, Pierre Joseph, Philippe Parreno et Philippe Perrin ; Les Dessous du
Josée Sicard ; Archaic Games II, Dominique Angel, Jean-Michel Bossini, Raoul Hébréard ; Around 2 o’clock pm on july 28th 1962 I tried musée, José Ferrandi, Jean Mas et Serge III ; Les Entremets de la Palissade, Raymond Hains ; Les Senteurs de la dictature, Jean-Pierre
to drink 5 meters of bandage in a bar on the Grimaud beach, Erik Dietman ; Art/ Argent, Gilbert Pedinielli ; Art comportemental en rue, Giovanelli ; Lettera amorosa, Virginie Le Touze et Jacques Kober ; Lettre à Monsieur le Président de la République Française, Gilbert
Jacques Lizène ; Art vivant dans la rue, Gilbert Pedinielli ; Attachage, Ben ; Atteindre l’air libre, Charly Van Rest ; Attentat culturel, Pierre Pedinielli ; Limites I, Limites II, Raoul Hébréard ; Limites III, Raoul Hébréard et Dominique Angel ; Manger au milieu de la rue, Ben ;
Pinoncelli ; Attention chute de pierres, Claude Gilli ; Attention dangers !, Dominique Angel et Daniel Farioli ; Au pied de la lettre, Elisabeth Manger un aliment mystère, Ben ; Manifestation, Ben ; Manifeste, Guignol’s band ; Me battre, Ben ; Me cacher sous un drap au milieu
Morcellet ; Au tour des molécules, Bruno Mendonça ; Auto-stop avec piano, Serge III ; Autoportraits téléphoniques new-yorkais, Ruy Blas ; d’une place publique, Ben ; Mèches de cheveux, Elisabeth Morcellet ; Ménage galant, Elisabeth Morcellet ; Mes ciels…oh pardon mes
Avez-vous déjà un « Ruy Blas » sur votre peau ? Do you already have a « Ruy Blas » on your skin ?, Ruy Blas ; Avis de recherche, Elisabeth cieux !, Thierry Lagalla ; Mes funérailles ou Suite des copulations d’un chinois à Vence, Pierre Pinoncelli ; MesuRage, ORLAN ; MesuRage
Morcellet ; Babel Tower, Jean-Michel Bossini et Josée Sicard ; Baies des anges, Elisabeth Morcellet ; Bal de Bonson, Florent Mattei ; de la rue Chateaubriand, ORLAN ; Meurtre rituel, Pierre Pinoncelli ; Mise en vente, Daniel Biga ; Mme MADI, Caroline Bouisssou ; Mon
Banc numéro 6, Ruy Blas ; Battre la campagne électorale, Jean Mas ; Biœuvregraphie, Olivier Garcin ; Bonjour Beau, Bonsoir Brummel/ appartement dans la rue, Robin De Courcy ; Monaco À vendre, Jean Mas ; Monsieur le président..., Olivier Garcin ; Naturellement
Bongo Ba, Bonsai Brahma, David Medalla ; Bonzour Bonzour, Patrick Moya ; Bottez-leur le cul à cette bande de cons, Robert Erébo et artistique, Thierry Lagalla ; Nel’Blu, Virginie Le Touze ; Nettoyage de lunettes, Jean Mas ; Nettoyer avec soin un lieu public sans
Robert Bozzi ; Boxing peinture, Sales Gosses ; BRACLIM, Groupe Signes ; Campement, Serge III ; Cannes Ville 1963, Ben ; Catamnésie, rémunération, Ben ; Nice-Pékin à bicyclette, Pierre Pinoncelli ; Nobody Needs French Theory, Jean-Baptiste Ganne ; Non! Nice n’est
Éric Duyckaerts et Joseph Mouton ; Catapulte à désirs, Sales Gosses ; C’est Mozart qu’on assassine, fermeture du « Provence », André pas Niort !, Ruy Blas ; Nous-voici-c’est-pas-l’heure-de-la-visite-Évènement, Robert Filliou ; Nous sommes tous des écrivains, Jean-
Riquier ; Chant libre série A n°1, Sophie Taam ; Colère, Arman ; Colère froide, (« l’histoire m’acquittera »), Guignol’s band ; Collège invisible Pierre Giovanelli et Jean-Paul Thenot ; Odeur et obéissance, Carsten Hollër ; Ò figure !, Thierry Lagalla ; On en découd sur les terrains
de pansémiotique, Jean Mas ; Concert Fluxus, Ben, George Maciunas, Robert Bozzi et Robert Erébo ; Compost (comment ovuler), Antoine de Martin Walde et Arnaud Maguet. Coups de feu, brûlures, marques, déchirures., Hervé Courtain ; Orthotopic Liver Transplantation,
Boute, Lucille Calmel, Joachim Montessuis ; Concert Fluxus, Ben et Georges Maciunas, Concert Fluxus, Ben, Michel Redolfi,Serge III ; Bernard Tréal ; Œuvres pour chiens, Roland Sabatier ; Où ? Là !, Doohwa Gianton ; Papier toilette, Garage 103 ; Papiers peints, Gilbert
Construction d’un igloo, Jean Mas ; Contestation de l’histoire de l’art, Hervé Courtain ; Créer du silence 1, Robin De Courcy ; Creuser un Pedinielli ; Papiers peints de rue, Olivier Garcin ; Partition odorante, Eléonore Bak ; Passer inaperçu, Ben ; Patins à roulettes, Paul-
trou et vendre la terre, Ben ; Critique de la critique d’art, Jean-Pierre Giovanelli ; Culture et Autoroutes de l’Information, Nice hier, Nice Armand Gette ; Paysage, Roland Miller ; Paysage partagé, Caroline Bouissou, Robin De Courcy et Julien Ottavi ; Peau sous plomb, Bruno
aujourd’hui, Nice demain, Fred Forest et Pierre Restany ; Dans la nuit des braves, Guignol’s band ; Danse d’indiens, Robin De Courcy ; De Mendonça ; Percé, Doohwa Gianton ; Permis en tous genres, Bruno Mendonça ; Projection de diapositives, Daniel Farioli ; Qu’appelle-
la bêtise des psychiatres, Pierre Pinoncelli ; Dérive - Chemin de bêtes numéro 7 - Flash psychogéographique - La chapelle Népalaise, Dan t-on sortir ?, Éric Duyckaerts ; Qu’est-ce ?, Doohwa Gianton ; Secret, Doohwa Gianton ; Silencio, Alexandra Guillot ;titre inconnu,
Azoulay ; Des Roulements de l’écriture, Bruno Mendonça ; Descendre le Var, Ben ; Destruction de piano, Arman ; Détermination aveugle, Stéphane Bérard ; titre inconnu, Charles Dreyfus ; titre inconnu, Daniel Farioli, Gilbert Pedinielli ; Tokyo Osaka Action Art Europe Tour,
Caroline Bouissou ; Déterrement, Bruno Mendonça ; Flash psychogéographique - Maison Rococo, Dan Azoulay ; Le Chant des villes, Christophe Charles ; Un dimanche de star, Guignol’s band ; Une visite sans Médecin, Pierre Le Pillouër ;Viva la revolución !, Hommage
Éric Duyckaerts, Joseph Mouton ; Le Théâtre Exposé, Jean-Claude Bussi ; Le Train des merveilles, André Riquier ; Lettera amorosa, Éric aux Black Panthers, Pierre Pinoncelli ; Vous prendrez bien quelque chose avec… ?, Thierry Lagalla.
Duyckaerts, Joseph Mouton; Nucleus, concert subaquatique, Michel Redolfi ; Parabole des trois cercles, Nael, opéra pictural, Noël Dolla ;
Restructuration spatiale n° 3, Neige, Noël Dolla ; Restructuration Spatiale n° 5, plage, Noël Dolla ; Rosalie, Jean Dupuy ; Sans titre, Eric
Andréatta ; Sans titre, Beuil été 81, Jean-Claude Bussi ; titre inconnu, Julien Blaine ; titre inconnu, Daniel Farioli, Bruno Mendonça, Serge
III ; titre inconnu, Filt Fact (Daniel Farioli, Wink Van Kempen) ; Tournée des 13 bars, Georges Brecht, Robert Filliou, Francis Mérino ; Tas de
Charbon, Bernar Venet ; Vous êtes invité pour un cocktail, Robert Delford Brown.
- 133 -
À la vie délibérée ! To deliberate life !
Une histoire de la performance sur la Côte d’Azur de 1951 à 2011 A history of performance on the French Riviera from 1951 to 2011
Du 1er juillet au 28 octobre 2012 dans les galeries du patio From July 1st to October 28th 2012 within the patio
et des cyprès and the cypresses galleries
Cette exposition est l’aboutissement d’un programme de recherche mené This exhibition is the accomplishment of a research program on the history
par la Villa Arson depuis septembre 2007 – grâce au soutien constant of performance on the French Riviera since September 2007
du Conseil général des Alpes-Maritimes – sur l’histoire de la performance – thanks to the constant support of General Council of Alpes-Maritimes.
sur la Côte d’Azur de 1951 à nos jours.
This research has been also supported by le Conseil régional Provence-Alpes-Côte
Cette recherche a également bénéficié de l’aide du Conseil régional d’Azur since 2010 and by l’Assemblée Nationale in 2009, thanks to Muriel
Provence-Alpes-Côte d’Azur depuis 2010 et du soutien de l’Assemblée Nationale Marland-Militello’s intervention.
sur la réserve parlementaire de 2009 grâce à l’intervention de Muriel Marland-Militello.
Research program director Éric Mangion
Directeur du programme de recherche Éric Mangion Research coordinator Cédric Moris Kelly, assisted by Christine Bavière
Chargé de la recherche Cédric Moris Kelly, assisté de Christine Bavière Exhibition curators Éric Mangion and Cédric Moris Kelly,
Commissariat de l’exposition assuré par Éric Mangion et Cédric Moris Kelly, assisted by Christine Bavière.
assistés de Christine Bavière. Scenography conceived in collaboration with the students from l’école supérieure
Scénographie conçue avec des étudiants de l’école supérieure d’arts plastiques d’arts plastiques de la Ville de Monaco (Pavillon Bosio),
de la Ville de Monaco (Pavillon Bosio), sous la coordination de leurs enseignants and coordinated by their teachers Mathilde Roman et Renaud Layrac.
Mathilde Roman et Renaud Layrac
Edition made by La Strada and la Villa Arson.
Coédition réalisée par La Strada et la Villa Arson. Graphic design and lay-out Cyril Terrier (Newpollution.com).
Design graphique et maquette Cyril Terrier (Newpollution.com). Directors of the publication Michel Sajn and Éric Mangion
Directeurs de publication Michel Sajn et Éric Mangion
Printing Riccobono, Le Muy. Legal deposit : june 2012
Impression Riccobono, Le Muy. Dépôt légal : juin 2012
Villa Arson staff
Équipe Villa Arson Chairman Frédéric Morel
Président Frédéric Morel Director of the Villa Arson Jean-Pierre Simon
Directeur Jean-Pierre Simon Director of the art center Éric Mangion
Directeur du centre d’art Éric Mangion Technical manager Patrick Aubouin
Régisseur Patrick Aubouin In charge of exhibition support Marie Frampier
Chargée du suivi des expositions Marie Frampier (replacement of Alexia Nicolaïdis)
(en remplacement d’Alexia Nicolaïdis) In charge of documentary - research Cédric Moris Kelly
Chargé de mission documentation - recherche Cédric Moris Kelly In charge of communication Michel Maunier
Chargé de communication Michel Maunier Manager of the department of relations with the public Christelle Alin
Responsable du service des publics Christelle Alin In charge of the public & editorial coordination Céline Chazalviel
Chargée des publics et du suivi des éditions Céline Chazalviel Photographer Jean Brasille
Photographe Jean Brasille Interns Aleksandra Stanczak et Selma Muzet-Herrström
Stagiaires Aleksandra Stanczak et Selma Muzet-Herrström
Installation team Jeanne Berbinaud-Aubry, Alexia Blondio,
Équipe de montage Jeanne Berbinaud-Aubry, Alexia Blondio, Patrick Irtelli, Helena Costa Gouveia Monteiro, Vincent Guiomar, Magali Halter-
Patrick Irtelli, Helena Costa Gouveia Monteiro, Vincent Guiomar, Magali Halter- Ambrosi, Mamadou Kébé, Gérard Maria, Manuel Sajn, Mathieu Schmitt, Raphaëlle
Ambrosi, Mamadou Kébé, Gérard Maria, Manuel Sajn, Mathieu Schmitt, Raphaëlle Serre, Eve Mélissa Traore, Agathe Wiesner
Serre, Eve Mélissa Traore, Agathe Wiesner
Mediation team Julie Buffard-Moret, France Gayraud, Magali Halter Ambrosi,
Équipe de médiation Julie Buffard-Moret, France Gayraud, Simon Hermouet, Sharon Jones, Sarah Maisonobe,
Magali Halter Ambrosi, Simon Hermouet, Sharon Jones, Sarah Maisonobe, Marie Marie Ouazzani Hassani, Louise Ronk-Sengès, Raphaëlle Serre,
Ouazzani Hassani, Louise Ronk-Sengès, Nelly Toussaint, Agathe Wiesner, Qingmei Yao
Raphaëlle Serre, Nelly Toussaint, Agathe Wiesner, Qingmei Yao
La Strada / La Storia staff
Équipe La Strada / La Storia Head of publication Michel Sajn
Directeur de Publication Michel Sajn Assistant editor Olivier Gueniffey
Secrétaire de Rédaction Olivier Gueniffey Chief editor Christine Parasote
Chef d’édition Christine Parasote Artistic director Cyril Terrier (Newpollution.com)
Directeur artistique Cyril Terrier (Newpollution.com)
Acknowledgements Stéphane Accarie, Frédéric Acquaviva,
Remerciements Stéphane Accarie, Mauro Alpi, Alain Amiel, Mauro Alpi, Alain Amiel, Muriel Anssens, Association des Amis de la Villa Arson,
Muriel Anssens, Association des Amis de la Villa Arson, Hélios Azoulay, Deborah Hélios Azoulay, Deborah Bailet, Tony Barthelemy, Gabriel Basso, Philippe Biancheri,
Bailet, Tony Barthelemy, Gabriel Basso, Philippe Biancheri, Gilles Bion, Jean-Claude Gilles Bion, Jean-Claude Bisotto, Éric Blanco, Géraldine Bloch, Diane Blondeau,
Bisotto, Éric Blanco, Géraldine Bloch, Diane Blondeau, Florence Bonnefous, Florence Bonnefous, Alain Bottaro, Pascal Broccolichi, Michèle Brun, Denis
Alain Bottaro, Pascal Broccolichi, Michèle Brun, Denis Castellas, Marie-Katherine Castellas, Marie-Katherine Chapy, Philippe Chartron, Denis Chollet, Nicolas Clair,
Chapy, Philippe Chartron, Denis Chollet, Nicolas Clair, Yannick Cosso, Nicolas Yannick Cosso, Nicolas Couturier, Raphaël Cuir, Maryline Desbiolles, France Delville,
Couturier, Raphaël Cuir, Maryline Desbiolles, France Delville, Catherine Delserre, Christian Depardieu, Catherine Delserre, Charles Dreyfus, Benjamin Ferrachat,
Benjamin Ferrachat, Jean Ferrero, Christian Gallo, Mathias Girard, Alain Girelli, Jean Ferrero, Christian Gallo, Mathias Girard, Alain Girelli, Marc Guillaumin
Marc Guillaumin (Marc’0), Emmanuel Guy, Béatrice Heyligers, Hélène Jourdan- (Marc’0), Emmanuel Guy, Béatrice Heyligers, Hélène Jourdan-Gassin, Yves Kneusé,
Gassin, Yves Kneusé, Julia Lamboley, Lucie Landais, Philippe Langlois, Bertand Le Julia Lamboley, Lucie Landais, Philippe Langlois, Bertand Le Bars, Laurence Le
Bars, Claudie Lenzi, Odette Lepage, Isabelle Lombardot, Arnaud Maguet, Laure Bras, Claudie Lenzi, Odette Lepage, Isabelle Lombardot, Arnaud Maguet, Laure
Matarasso, Jean-Pierre Mirouze, Raphaël Monticelli, Daniel Moquay, Laure Mouzon, Matarasso, Jean-Pierre Mirouze, Raphaël Monticelli, Daniel Moquay, Laure Mouzon,
Yousra Mrabet, Matthieu Paillard, Evelyne Pampini, Claudine Papillon, Roxanne Yousra Mrabet, Matthieu Paillard, Evelyne Pampini, Claudine Papillon, Christine
Petitier, Jean-Marc Pharisien, Vincent Puig, Florence Pustienne, Jean-Philippe Parasote, Roxanne Petitier, Jean-Marc Pharisien, Vincent Puig, Florence Pustienne,
Racca Vammerisse, Nicolas Sauret, Philippe Siauve, Bachir Soussi Chiadmi, Macha Jean-Philippe Racca Vammerisse, Nicolas Sauret, Philippe Siauve, Bachir Soussi
et Sacha Sosno, Floriane Spinetta, Jérémy Strauch, Michou Strauch, Mélanie Chiadmi, Macha et Sacha Sosno, Floriane Spinetta, Jérémy Strauch, Michou
Sweeny, Cédric Teisseire, Florent Testa, Clémence Trocque, Annie Vautier, Eva Strauch, Mélanie Sweeny, Cédric Teisseire, Florent Testa, Clémence Trocque, Annie
Vautier, David Zerbib... Vautier, Eva Vautier, David Zerbib...
Eric Mangion souhaite particulièrement remercier Cédric Moris Kelly pour toutes Eric Mangion is particularly pleased to thank Cédric Moris Kelly
ses compétences, sa maîtrise et sa rigueur, ainsi qu’Éric de Backer pour son soutien for all his skills, his control and his professionalism, as Éric de Backer
indéfectible depuis le premier instant, et bien sûr tous les artistes concernés par for his unfailing support from the beginning, and of course all the artists involved
cette aventure. Sans eux ce projet n’aurait jamais vu le jour. in this adventure. This project would not have been possible without them.
La revue Mouvement est partenaire média de cette exposition. The magazine Mouvement is a media partner of the exhibition.
La Villa Arson est un établissement public administratif sous tutelle du ministère de Villa Arson is a public administrative establishment under the aegis
la Culture et de la Communication. Elle reçoit le soutien du Conseil général des of the Ministry of Culture and Communication. It is supported
Alpes-Maritimes, de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et de la Ville de Nice. by the Région Provence-Alpes Côte d’Azur, the Conseil Général
des Alpes-Maritimes and the City of Nice.
La Villa Arson fait partie du réseau BOTOX[S], www.botoxs.fr,
de dca association française de développement des centres d’art La Villa Arson is part of BOTOX[S] network - www.botoxs.fr,
www.dca-art.com et de l’ANDEA association nationale des écoles d’art, www. of dca French association for the development of the art centers
andea.fr www.dca-art.com and of l’ANDEA artschools national association - www.andea.fr
Le Centre National d’Art Contemporain est ouvert The National Contemporary Art Center is opened
tous les jours de 14h à 18h everyday from 2 pm to 6 pm
(de 14h à 19h en juillet et août). Fermeture le mardi. (from 2 pm to 7 pm in July and August). Closed on Tuesday.
Entrée libre. Free entrance
ISBN Villa Arson Nice : 978-2-913689-18-3 ISBN Villa Arson Nice : 978-2-913689-18-3
ISBN La Strada : 978-2-9542514-0-0 ISBN La Strada : 978-2-9542514-0-0
Villa Arson La Strada
20, avenue Stephen Liégeard 306, route des Vespins
F- 06105 Nice cedex 2 06700 St-Laurent-du-Var
Tél. +33 (0)4 92 07 73 73, Tél. +33 (0)4 92 12 22 50
cnac@villa-arson.org info@la-strada.net
www.villa-arson.org
À LA VIE DÉLIBÉRÉE !
TO DELIBERATE LIFE !
UNE HISTOIRE DE LA PERFORMANCE SUR LA CÔTE D’AZUR DE 1951 À 2011
A HISTORY OF PERFORMANCE ART ON THE RIVIERA FROM 1951 TO 2011
performance-art.fr
- 136 -