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REVUE DE L’ENERGIE Sommaire N° 92- Novembre 2015

P.2 EDITO ÉQUIPE DE LA REVUE TUNISIENNE


DE L’ENERGIE:
L’année 2015 ... année du recadrage stratégique PRÉSIDENT DE LA PUBLICATION:
CO M. Zakaria Hamad
Ministre de l’Industrie de l’Energie
et des Mines.
ACTUS DE L’ENERGIE PAROLES D’EXPERTS DIRECTEUR DE LA PUBLICATION:
M. Ridha Bouzouada
Directeur Général de l’Energie.
P.26 - Ridha Bouzouada : Impact de DIRECTEUR DE LA RÉDACTION:
P.4 13éme Conférence de l’Exploration et la chute du prix du pétrole brut sur M. Naoufel Salhi
Production (EPC 2015) l’activité exploration/ production. Conseiller Juridique:
M. Kaïs Mejri
- Jouneidi Abderrazek : Administrateur :
Planification stratégique: Vers une M. Khaled Braham
approche plus participative. Coordinateur de la rédaction
8.4 CONJONCTURE ENERGÉTIQUE M. Mohamed Amine Nahali
- Rafik Bezzaouia : La planification
NATIONALE Conseillère en Coopération et Relations
énergétique.
Internationales:
P.8 -Le déficit dépasse 3 millions de tep… Mme Ichraf Smadhi
L’ENTRETIEN Responsable développement digital:
- Exploration, Production et M. Houcem Héchmi,
P.36 Interview avec le Président
Développement des Hydrocarbures de l’IRSET COMITÉ D’EXPERTS ET DE RÉDACTION
(Janvier – Septembre 2015)
Experte en Energies Renouvelables et
Développement Durable :
ECHOS GRANDS PROJETS Dr Houda Ben Jannet Allal, Directrice
Le DOSSIER Générale – Observatoire Méditerranéen
de l’Energie (OME).
P.39 Le projet d’interconnexion
Expert en Grands Projets Energétiques :
électrique entre la Tunisie et M. Rachid Ben Daly
P.19 Les cours du pétrole en baisse, l’Italie.
Consultant Indépendant:
l’impact sur la balance commerciale M. Kamel Rekik
énergétique commence à se sentir… ZOOM SUR Expert en Questions Economiques et
Stratégie:
P.44 Tozeur décline sa stratégie M. Mohamed Jouneidi Abderrazak,
MBA en Stratégie.
solaire à l’horizon 2030.
Mme Afef Chachi :
Responsable de l’ONE (Direction
Générale de l’Energie).
M. Mohamed Habib Zgolli:
Chargé de mission (Ministère de
l’Industrie).
M. Habib Mlawah:
Responsable Distribution Gaz (SNDP).

AVEC LA CONTRIBUTION DE :
-Rafik Bezzaouia (STEG)
- Nidhal Hédfi (PDG PÔL DJERID)
- Marouène Allègue (ETAP)
- Amira Turki (DGE)
- Saber Sadraoui (ONE)
- Wiem Thabti: Journaliste

CONCEPTION ET REALISATION
Mme Meftahi RABIA
MEDIA HORIZON
2

ÉDITO
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015

Après l’accomplissement de son


processus de transition démo-
cratique, résultat d’un consensus
national, et la mise en place d’un
nouveau gouvernement depuis le
début de l’année 2015, La Tunisie
vit actuellement sur les rythmes
foisonnants d’un recadrage stra-
tégique des priorités économiques
pour le pays.
Un travail de fond ouvert et consen-
suel est entrain de se faire avec
la contribution des forces vives
du pays : administration, parties
politiques, syndicats, secteur privé,
société civile, et citoyens, dans un
processus participatif.
Le Ministère de l’Industrie, de
l’Energie et des Mines est au cœur
des réflexions stratégiques ac-
tuelles. D’abord parce qu’il couvre
3 secteurs constituant prés de 25%
du PIB du pays, à savoir les indus-
tries manufacturières, l’énergie et
les mines.
Ensuite parce que ce sont les sec- « La
teurs qui génèrent directement plus

L’année 2015 ... de 670.000 emplois, soit 20 % de


éne
la population active occupée du
pays.

année du recadrage Et enfin, parce que ce sont des


secteurs où il est question de

stratégique
promouvoir davantage notre
positionnement stratégique, notre
attractivité pour l’investissement,
notre réactivité aux aléas exogènes
Zakaria HAMAD
et notre démarche en matière de
Ministre de l’Industrie
durabilité étant des activités en
de l’Energie et des Mines. relation directe avec la société,
l’environnement et les ressources
naturelles.
3

« La finalité est de sécuriser l’approvisionnement


énergétique du pays à moyen et long termes
tout en permettant au secteur «

Pour l’Energie, l’année 2015 les autres secteurs notamment objectif, qu’à cet horizon,
est une année où plusieurs l’industrie nationale. 30% du mix électrique natio-
dossiers font l’objet de dia- nal sera constitué d’énergies
C’est autour de ces points
gnostic approfondi, d’analyse renouvelables.
et d’autres que le Ministère
systémique et de benchmar-
king. « Lesdesindustries
a constitué groupes de manufacturières,
Le début de l’année 2016
travail dédiés, avec des chefs promet d’être encore plus
Il est question notamment de del’énergie et où
fils expérimentés lesle mines
mot constituent
riche « de
au niveau du secteur
mettre en place de nouvelles d’ordre a été donné pour l’énergie. Il s’agira d’amorcer
stratégies de promotion de la faire participer le maximum une réelle transition énergé-
bonne gouvernance et de la d’intervenants-experts des tique pour la concrétisation
transparence au niveau du différentes sensibilités à cet des orientations stratégiques
secteur, d’ajustement automa- effort de réflexion. arrêtées. Les équipes du
tique des prix des produits pé- Ministère ont bien avancé sur
Ce travail a été guidé pour
troliers, de développement des l’élaboration des différents
la réflexion à moyen terme
énergies renouvelables dans textes juridiques et l’identifi-
par le contenu, objet d’effort
le mix-énergétique de demain, cation des projets structurants
et d’un consensus national,
d’une plus grande couverture et des actions stratégiques à
de la note d’orientation pour
territoriale par le gaz naturel, entreprendre afin de sécuriser
la période 2016-2020.
« La finalité est de sécuriser l’approvisionnement
d’une couverture des besoins
Pour le long terme, la même
l’approvisionnement énergé-
des citoyens, des entreprises tique du pays à moyen et long
énergétique du pays à moyen
et des grands projet en élec-
et long
démarche termes
participative a
termes tout en permettant au
été adoptée pour élargir les
toutpétroliers
tricité et en produits en permettant au secteur
horizons de la prospective «
secteur de jouer son rôle de
dans les meilleures conditions développement socio-écono-
et proposer une démarche
et d’une plus grande intégra- mique durable.
stratégique pour le secteur de mondiale sur l’environnement
tion sociétale et économique des Nations unies, 1987
l’énergie à l’horizon 2030.
du secteur de l’énergie avec
Nous avons déjà mis un -

-
-
concepts sont inhérents à cette notion :

« Les industries manufacturières, • le concept de « besoins », et plus particuliè -


rement des besoins essentiels des plus dému -
l’énergie et les mines constituent «nis, à qui il convient d’accorder la plus grande
priorité, et
• l’idée des limitations que l’état de nos tech -
niques et de notre organisation sociale
-
impose sur la capacité de l’environnement à
répondre aux besoins actuels et à venir.
-
4 ACTUS DE L’ENERGIE
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015

AP
ET
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M
ar
o
13éme Conférence
de l’Exploration
et Production
“Taking Challenges for a New Area of Success”
L’Entreprise Tunisienne d’Activités Pétrolières (ETAP) a organisé du 26 au
31 Octobre 2015 la 13éme édition de la Conférence de l’Exploration et
Production « EPC2015 » à Gammarth, à laquelle ont pris part plus de 500
spécialistes Tunisiens et étrangers et qui a porté cette année le thème ambi-
tieux « Taking Challenges for a New Erea of Success » (Relever les défis pour
une nouvelle ère de succès). Ce thème a été choisi après mûre réflexion, afin
de refléter l’ambition de l›ETAP et de la Tunisie pour stimuler le secteur de
lݎnergie, en collaboration avec tous les partenaires actifs dans le pays.

La première édition de l’EPC a 2010-2014 s’est marquée es- 1- Le développement des


eu lieu en 1987, a été orga- sentiellement par un déclin des ressources nationales en
nisé tous les deux ans et pré- ressources d’énergie primaires hydrocarbure
sente le rendez vous incontour- d’environ 6% par an pour
2- L’adoption d’une poli-
nable pour la promotion de passer de 7,8 Mtep à 5.45
tique pour le raffinage et le
l’exploration et la production Mtep, une croissance des be-
renforcement de l’infrastruc-
des hydrocarbures en Tunisie soins en énergie primaires de
ture pour le transport, la dis-
puisque, ce secteur représente plus de 2% par an et un défi-
tribution et le stockage des
une importance stratégique cit énergétique multiplié par 6
produits pétroliers.
pour l’économie Tunisienne. durant cette même période. Il
a rappelé que les subventions 3- Le développement des
Le mot d’ouverture a été pro-
pour l’énergie sur le budget activités de la production
noncé par Monsieur Yassine
s’élèvent à 2400 MTND. de l’électricité et des inter-
IBRAHIM Ministre de l’Investis-
connexions des réseaux
sement et de la Coopération Le Ministre a confirmé que le
électriques.
Internationale au nom de Mon- Ministère de l’Industrie des
sieur le Ministre de l’Industrie mines et de l’énergie travaille 4- La maitrise de l’énergie et
de l’Energie et des Mines, sur l’élaboration d’une straté- le développement des éner-
dans lequel il a rappelé que gie sur l’horizon 2030 partant gies renouvelables.
la production nationale en hy- sur 4 axes : En ce qui concerne l’axe de
drocarbures durant la période développement des ressources
ACTUS DE L’ENERGIE 5

nationales en hydrocarbure, - Le développement des intervention, a souhaité la


les directives stratégiques à activités internationales de bienvenue à tous les invités et
l’horizon 2030 s’articulent l’ETAP. a rappelé que le thème de la
autour de : conférence a été choisi pour
Mr le Ministre a tenu à félici-
refléter d’une manière claire
- Renouvellement des réserves ter l’ETAP pour avoir adhéré
les ambitions de la Tunisie
nationales en hydrocarbures volontaire au Pacte des Na-
d’aller en avant et en toute
essentiellement par l’intensifi- tions Unis depuis 2012 et
célérité pour remonter la pente
cation de l’exploration et de pour son engagement ferme
et essayer de réduire le déficit
l’exploitation des ressources. en tant qu’entreprise citoyenne
énergétique qui est actuelle-
pour l’application des règles
- L’amélioration de la ca- ment de l’ordre de 50% de nos
de bonne gouvernance dans
pacité de récupération besoins et a imputé la baisse
les domaines de respect des
des gisements en investis- du nombre de permis d’explo-
droits de l’homme, les normes
sant dans les technologies ration des hydrocarbures en
de travail, de l’environnement
performantes. Tunisie à trois facteurs :
et de la lutte contre la corrup-
- L’Incitation de l’investis- tion. - La pression sociale
sement dans les objectifs
Le Président Directeur Géné- - La compagne de dénigre-
profonds à travers la mise
ral de L›Entreprise Tunisienne ment des compagnies ope-
en place d’une politique
d›Activités Pétrolières (ETAP) rant en Tunisie
gazière.
Mohamed AKROUT dans son
6 ACTUS DE L’ENERGIE
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015

- Et enfin la baisse des prix dans le gouvernorat de Kebili en Méditerranée. Le rôle de


du brut sur le marché inter- et à Kerkenah. la plateforme euro méditerra-
national. néenne sur le gaz ».
Le panel de la session d’ouver-
Il a par ailleurs rappelé que ture a été assuré par trois émi- Avec une forte participation
l’entreprise a mis en place un nents experts internationaux de de nos jeunes ingénieurs ainsi
programme de recrutement et nationalité Tunisienne. que ceux de nos partenaires,
de formation de jeunes cadre treize principaux thèmes ont
Une première présentation de
dans le domaine de l’explora- été traités et discutés durant
Mr Kamel BENNACEUR Di-
tion et la production conduits les trois premiers jours de cette
recteur de la politique et des
conjointement avec nos parte- conférence à savoir :
technologies énergétiques du-
naires pour remédier en par-
rables à l’agence international 1- Défis d›exploration des
tie aux départs intensifs des
de l’Energie et ex Ministre de frontières émergents et de la
cadres.
l’industrie et de l’énergie. Elle prospectiviste en Tunisie
D’autre par Mr AKROUT a tenu portait sur « les perspectives
2- Géologie tectonique et
à rappeler que comme pour énergétiques et leurs enjeux sur
structurel
tous les autres acteurs écono- le climat ».
miques, le secteur de l’éner- 3- Géochimie organique,
Une deuxième présentation
gie a connu aussi après la modélisation de bassins et
a été assurée par Mr Faouzi
révolution pacifique du peuple système pétroliers
ALOULOU Directeur de Pro-
Tunisien de grandes difficultés 4- Réservoirs : Stratigraphie
jets de modélisation de l›offre
suite aux contestations, grèves et sédimentologie
mondiale d›hydrocarbures -
et revendications.
Administration de l›Information 5- Ingénierie de réservoir,
Pour ce faire, les engagements Energétique au Département modélisation et manage-
en matière de responsabilité Américain de l›Energie intitu- ment
sociétale et environnementale lée « Exploration et production
6- Géophysique des réser-
(CSR) sont au cœur des préoc- de schiste aux États-Unis et le
voirs
cupations de l’entreprise. Dans reste du monde: Défis et op-
ce contexte, ETAP s’est asso- portunités » 7- Méthodes géophysiques:
cié avec ses partenaires pour Nouvelles technologie et
La troisième intervenante est
créer un Fond d’investissement applications
Mme Houda Benjannet ALLAL
et de développement dans le 8- Forage, technologie de
Directeur Générale de l’Ob-
Gouvernorat de Tataouine. complétion et gestion des
servatoire Méditerranéen de
Cette même démarche a été opérations
l’Energie (OME) qui a présenté
adoptée pour être appliquée
« Les perspectives énergétiques
ACTUS DE L’ENERGIE 7

9- Le développement de ter- potés par 08 chairmen. Ce qu’on doit retenir de ces


rain et la récupération assistée journées c’est que la Tunisie à
Les derniers jours ont été pro-
10- Gestion des projets de travers ETAP :
grammés pour deux visites de
pétrole et du gaz terrains « Field trip »: - Est arrivée durant ces dernières
11- Ressources in convention- décennies à former des experts
- F1 : Le jeu Aptien en Tunisie
nelles de très haut niveaux dans le
centrale : comprendre le sys-
secteur des hydrocarbures et
tème
12- HSSE et les changements continue à investir dans la for-
de développement Une excursion au centre de la mation de nouveau spécialistes
tunisie dans la zone de Kai- pour prendre la relève dans les
13- GIS et la gestion des
rouan pour voir l’Aptien qui années à venir.
données
reste toujours un défi en plus des
Chacun de ces thèmes a englo- -A l’échelle nationale, est entré
potentialités en hydrocarbures
bé en moyenne 7 présentations, dans la phase d’application
encore à trouver. Le but de cette
ce qui correspond à un total de de sa nouvelle politique pour
visite sur le terrain est de voir les
91 interventions orales assurées une bonne gouvernance et une
caractéristiques de réservoir de
par 233 spécialistes de très transparence dans le secteur
carbonate et faciès.
haut niveau et 43 modérateurs l’exploration et production des
- F2 : Prospectivités des hydro- hydrocarbures
experts dans le domaine.
carbures dans le Nord Onshore
En parallèle aux présentations - A entamé l’exécution de son
ouest de la Tunisie
orales deux sessions Posters éta- programme triennal de respon-
La deuxième excursion au Nord sabilité sociétale de l’entreprise
lées sur deux journées, traitant
ouest de la Tunisie dans la ré- (RSE) et environnemental.
des études de cas concrets rela-
gion d’Hammamet. Les visites se
tifs respectivement à des sujets - A élaboré une nouvelle stratégie
sont concentrées sur les styles de
liés à l’Exploration et la Produc- dans le secteur de l’énergie ainsi
structure des différents domaines
tion en Tunisie, ont été dédiées que les axes de développement
géologiques et la relation avec
à la présentation et discussions des ressources naturelles en hy-
les composants des systèmes
des trente trois (33) posters et drocarbures jusqu›à l’an 2030
pétroliers (Source rock & Reser-
publications, fruits de profondes et ce, dans le nouveau contexte
voir Rock)
études élaborés par 206 ingé- régional et international.
nieurs, traitant des 13 thèmes Par ailleurs, une exposition a été
de la conférence et valorisants organisée englobant des stands
le sous sol tunisien ainsi que les présentant les activités de 17
techniques de production, cha- partenaires de l’ETAP.
8 L’ENERGIE EN CHIFFRES
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015

Conjoncture énergétique nationale


durant les neuf premiers mois de l’année 2015

«
L’ENERGIE EN CHIFFRES 9

Le déficit dépasse
Le déficit dépasse
3 millions de tep…
3 millions de tep…
Le bilan d’énergie primaire a enregistré un déficit de 1 Mtep en
Le bilan d’énergie primaire a enregistré un déficit de 1 Mtep en
2011, 1,7 Mtep en 2012, 2,5 Mtep en 2013 et 3,7 Mtep en 2014.-
2011, 1,7 Mtep en 2012, 2,5 Mtep en 2013 et 3,7 Mtep en 2014.
Ce Ce déficit
déficit quicesse
qui ne ne cesse d’accentuer,
d’accentuer, va se creuser
va se creuser d’avantage,
d’avantage,
et ilet
vailatteindre
va atteindre plus
plus de de 4 en
4 Mtep Mtep en
2015 2015laselon
selon la dernière
dernière actuali- actuali-
sation
sation des des prévisions.
prévisions.

Bilan énergétique
Les ressources nationales d’énergie primaires poursuivent
leur baisse au cours des neufs premiers mois de 2015 en
enregistrant un écart de -5% par rapport à son niveau d’il
y a un an, pour un total de 3,98 Mtep. Cette régression
est liée au recul de la production du pétrole brut de 8%,
de la production de gaz naturel de 2% et du forfait fiscal
sur le passage du gaz algérien de 6%.
La consommation d’énergie primaire gagne à peine
1,4% entre fin septembre 2014 et fin septembre 2015.
Une évolution relativement faible par rapport à l’année
dernière (+5%). Cette légère hausse cache des évolu-
tions contradictoires : la demande des produits pétroliers
a progressé de 13% alors que celle du gaz naturel a
reculé de 8%.
Les évolutions inversées de l’offre et de la demande se
traduisent par une diminution du taux d’indépendance Afef CHACHI TAYARI :
énergétique, en recul de 7% en s’établissant à 56%. Au- Sous Directeur de l'Observatoire
trement dit, le bilan d ‘énergie primaire a enregistré un Afef CHACHI TAYARI
National de l'Energie
:
déficit de 3,08 Mtep, à fin septembre 2015, en hausse Sous Directeur de l'Observatoire
de 11% par rapport à fin septembre 2014.
National de l'Energie

Le gaz naturel (production+forfait fiscal) représente 48% de la


totalité des ressources d’énergie primaire contre 46 % pour le
Lebrut.
pétrole gaz naturel (production+forfait
La part de l’élctricité primaire fiscal)
se situereprésente
à 1% à fin 48% de la
totalité2015
septembre desrestant
ressources d’énergie primaire contre 46 % pour le
ainsi insignifiante
pétrole brut. La part de l’élctricité primaire se situe à 1% à fin
septembre 2015 restant ainsi insignifiante
10 L’ENERGIE EN CHIFFRES
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015

Le déficit dépasse
8000
Ressources et demande
d'énergie primaire

3 millions de tep…
6000
Ktep-pci

4000

Le2000
bilan d’énergie primaire a enregistré un déficit de 1 Mtep en
-
2011, 0 1,7 Mtep en 2012, 2,5 Mtep en 2013 et 3,7 Mtep en 2014.
Ce déficit qui ne
-2000
-2768cesse d’accentuer, -2768
-3084 va se creuser d’avantage,
-2768
et il va atteindre plus de 4 Mtep en 2015 selon la dernière actuali-
9 premiers mois de 2014
-3084
9 premiers mois de 2015
sation des prévisions.
-4000

Ressources Demande Solde

A fin septembre 2015


BILAN DÕ ƒ NERGIE PRIMAIRE QuantitŽ Evolution Part
)%( 15/14 )%(

Ressources dÕ Ž nergie primaire 3979 -5 100


PŽ trole )1( 1844 -8 46
GPL primaire )2( 184 -7 5
Gaz naturel 1915 -3 48
Production 1680 -2,3 42
Forfait fiscal 235 -6 6
Elec primaire 36 -1 0,9

Demande dÕ Ž nergie primaire 7063 1,4 100


Produits pétroliers 3502 13,0 49,6
Gaz naturel 3524 -8,0 49,9
Elec primaire 36 -1 0,5
Afef CHACHI TAYARI :
SOLDE -3084 11 Sous Directeur de l'Observatoire
)%( Le taux dÕ indŽ pendance Ž nergŽ tiques 56 -7 National de l'Energie

Le déficit mensuel n’a pas descendu sous la barre de


300 ktep durant toute la période des 9 mois de 2015.
L’ENERGIE EN CHIFFRES 11

Répartition des ressources Répartition de la demande


d'énergie primaire durant les 9 premiers en énergie primaire durant les 9 premiers
mois de 2015 mois de 2015

Elec primaire
Elec primaire
0,5%

Gaz naturel 1%

Gaz naturel
Pétrole 49,9% 49,6%

- 48% 46%
Produits pétroliers

5%

GPL champs

La consommation des produits pétroliers revient en force,


Le gaz naturel (production+forfait fiscal) représente
en effet, le gaz naturel a resté prépondérant jusqu’à 2014,
48% de la totalité des ressources d’énergie primaire
à partir de début de 2015 et sous l’effet conjugé de la
contre 46 % pour le pétrole brut. La part de l’élctricité
hausse de la consommations des carburants routiers et l’uti-
primaire se situe à 1% à fin septembre 2015 restant
lisation du fuel pour la production éléctrique, il est devenu
ainsi insignifiante
à part égal avec les produits pétroliers.

L’évolution mensuelle du bilan énergétique non seulement a atteint presque son plus bas
courant les 9 premiers mois de 2015, montre : niveau de l’année mais a accusé une régres-
sion de 10% par rapport à la demande éner-
- Le déficit n’a pas descendu sous la barre de
gétique en septembre 2014, faut il s’attendre
300 ktep durant toute la période des 9 mois,
alors à un ralentissement du taux de croissance
- La baisse importante de la demande énergé- de la demande courant les mois à venir ?
tique courant le mois de septembre 2015 qui

Evolution mensuelle du bilan


d'énergie primaire en 2015
1000
831 855

800 799
742
792
739
768
796
740

600 483 461 457


436 437 431 432 429
400
412

200
0
janvier février mars avril mai juin juillet août sep.

-200
-302 -307
-400
-316 -330 -311
-355 -365
-399 -398
ressource demande déficit
12 L’ENERGIE EN CHIFFRES
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015

Production des hydrocarbures

Pétrole brut Gaz Naturel

La production nationale de pétrole brut (y Les disponibilités en gaz naturel (production


compris condensâts) , courant les neuf pre- nationale + forfait fiscal) ont atteint 1915
miers mois de 2015, s’est située à 1798kt ktep au cours des 9 premiers mois de 2015,
enregistrant ainsi une baisse de 7,5% par contre 1969 ktep réalisés à la même pe-
rapport à la même période en 2014. Cette riode de l’année dernière, enregistrant ainsi
baisse a touché presque la totalité des princi- une baisse de 3%. Cette baisse est due es-
paux champs. En effet, il convient de noter: la sentiellement à la diminution de la produc-
réduction de la production du champ Hasdru- tion nationale de 2% et à la diminution du
bal de 12% suite au problème survenu au ni- forfait fiscal de 6%. La diminution du forfait
veau de l’unité de traitement du GPL ainsi que fiscal est due à la baisse des achats du gaz
pour l’augmentation de la production d’eau à algérien de la part des clients italiens dont
partir de janvier 2015, la réduction de la pro- notamment le principal acheteur « ENI ». La
duction du champ Anaguid Est de 60% suite baisse de la production est due à la dimi-
à la fermeture de la plupart des puits dûe à nution de la production de 3% du champ
des problèmes techniques. D’autres champs Hasdrubal suite aux problèmes rencontrés au
ont été, par ailleurs, en arrêt suite à des niveau de l’unité du traitement du GPL qui
problèmes sociaux tel que le champ Franing a imposé une réduction du débit, la dimi-
(22/05/2015 au 21/07/2015) et celui nution de production du champ Miskar de
de sabria (23/05/2015 au 04/06/2015 3% ainsi qu’à l’arrêt de la production pour
puis du 07/06/2015 au 22/7/2015). Le des periodes relativement longues du champ
déclin naturel se poursuit au niveau des princi- Sabria et Franing suite à des problèmes so-
paux champs notamment à Adam, Cherouk, ciaux.
Ouedzar, Didon et MLD.

Production des principaux champs pétroliers (kt)

300
A fin septembre 2014
250 229 A fin septembre 2015
215
189
200
168

150
114
100 85
71 63 72
62
43 39 48
50 33

0 Hasdrubal El Adam Cherouq Ashtart Ouedzar El H.G Bir Miskar M.L.D Didon Barka Cercina Anaguid
Borma Tartar Est
L’ENERGIE EN CHIFFRES 13

Consommation des produits En contre partie, la consommation du jet


pétroliers Aviation a accusé une baisse de 22% à fin
septembre 2015 par rapport à fin septembre
2014. La demande mensuelle du mois de
La consommation des produits pétroliers, au septembre a enregistré une chute de 44%
cours des neuf premiers mois de 2015, a en- conséquence du repli du secteur touristique
registré une hausse de 13% par rapport à son après l’attaque du musée du Bardo et l’atten-
niveau il y’a un an. Cette évolution masque tat de Sousse. Le graphique suivant montre
des tendances contrastées : la consomma- cette tendence baissière.
tion de carburants routiers, a augmenté dans
l’ensemble 9 % ce qui est due à la limitation
du commerce illicite des carburants suite au
renforcement de la survaillance des frontières
du pays sachant qu’au cours du mois de CONSOMMATION MENSUELLE DU JET AVIATION (KT)
septembre la consommation des carburants 40

routiers a accusé une diminution par rapport 35 2014 2015

au niveau observé l’année dernière. En effet, 30


25
la consommation du gasoil, qui représente à
20
lui seul 65% de la consommation totale des 15
carburants routiers et 39% de la demande 10
totale des produits pétroliers, a affiché cou- 5
rant ce mois un repli de 10% par rapport à 0
septembre 2014, mettant ainsi en question Jan févr mars Avril mai juin juil août sept oct nov déc
la reprise du commerce parallèle.
Le graphique suivant illustre le profil mensuel
de la consommation du gasoil ordinaire et
de l’essence sans plomb pour les années
2014 et 2015. Concernant le fuel, malgré que sa consom-
mation dans le secteur industriel a diminué de
9% à fin septembre 2015 par rapport
à fin septembre 2014, la consomma-
tion totale de fuel a considérablement
Evolution mensuelle de la consommation augmenté de 86% suite à sa consom-
de l'essence et du gasoil ordinaire mation pour la production électrique
durant les 7 premiers mois de 2015,
kt

148
150 144 143
contrairement à la même période de
139 140 141 142
133
140
126
133 136 134 2014.
128
120 123
126

114
117 La consommation de coke de pétrole
Ess 2014 a augmenté de 17% par rapport à
90 Ess 2015
la même période de l’année dernière
Go 2014
Go 2015 suite à la reprise de l’activité intégrale
60 53 53 51 52
58 dans les cimenteries après l’arrêt de
50 49
48
54 46
46
certaines unités pour des travaux de
39 37
42 41 42 43 43 maintenance et d’extension.
30 Janv Févr Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept
14 L’ENERGIE EN CHIFFRES
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015

A fin septembre 2015 des performances des moyens de production


électrique . En effet malgré que la demande
Production nationale QuantitŽ Evolution )%( Part en en gaz naturel pour la production électrique
)kt( 15/14 % a accusé une baisse de 10% à fin septembre
2015, la production de l’électricité à partir
Produits pétroliers 964 20 100
37
du gaz naturel n’a baissé que de 3% durant
Gasoil 352 -23
Fuel BTS 288 -23 30 la même période sachant que la demande
Virgin Naphte 206 -16 21 du secteur électrique represente 73% de la
GPL)1( 71 -11 7 demande totale. Aussi, la demande des
Autres 46 7 5 usages finaux (résidentiel +tertiaire+ indus-
Consommation totale 3553 13,6 100 trie) a diminué de 2,4%.
Gasoil 1445 7 41
Essences 455 16 13 Notons ici que les moyens de production
Petcoke 629 17 18 électrique (STEG+IPP) ont réalisé une nette
GPL 397 5 11 amélioration au niveau de leur consom-
Fuel 424 86 12 mation spécifique globale qui a passé de
Jet 166 -22 5 243,7 tep/GWh à fin septembre 2014 à
PŽ trole lampant 36 -2 1 228,6 tep/GWh à fin septembre 2015,
)1( y compris production GPL Gabès ce qui est dûe à l’entrée en production de
la centrale combinée de Sousse C durant le
deuxième semestre de 2014 ainsi qu’à la
mise en service de la centrale combinée de
Sousse D en juin 2015 en plus d’une meil-
La production nationale des produits pétro- leure disponibilité des moyens de production
liers (STIR+usine Gabès) s’est située à 964 de base courant cette année.
kt, enregistrant ainsi une baisse de 20% sa-
chant que la production au niveau de la raffi-
nerie « STIR » s’est arrêtée du 26/07/2015 Electricité
au 16/09/2015 suite à des travaux de
maintenance programés et non programés. La production totale d’électricité a augmenté
La production du gasoil a couvert 24% de de 4% à fin septembre 2015 par rapport à
la demande, celle du GPL 17% alors que celle réalisée à fin septembre 2014 en se
la totalité de la demande des essences reste situant à 14 067 GWh. La STEG conserve
assurée par l’importation. toujours la part du lion dans la production
électrique avec 82% de la production natio-
nale.
Le gaz naturel L’électricité produite à partir du gaz naturel
La demande en gaz naturel a diminué de (STEG +IPP) a accusé une baisse de 3%
8% contrairement à la même periode de entre fin septembre 2014 et fin septembre
l’année dernière où elle a enregistré une 2015 face à une augmentation de la pro-
augmentation (+ 6%). duction de l’électricité produite par le fuel.
Cette baisse résulte de l’effet conjugué de Quant à la pointe électrique de l’année,
la diminution de la demande en gaz natu- elle a atteint 3599 MW comme charge
rel destinée à la production électrique de maximale appelée (le 31 juillet 2015 à 14h
10% à fin septembre 2015 par rapport à 30 min) suite à plusieurs jours successifs de
fin septembre 2014 suite à sa substitution canicule contrairement à 2014 ou elle a été
partielle par 215 ktep de fuel pour la géné- enregistré courant le mois de septembre.
ration de l’électricité et aussi à l’amélioration
Exploration,
L’ENERGIE Production et
EN CHIFFRES 15

Développement des Hydrocarbures


(Janvier – Septembre 2015)
Amira TURKI,
chef service de la production des hydrocarbures,
Direction Générale d’Energie

A la fin du mois de Septembre 2015, les activités


d’exploration, de développement et de production
des Hydrocarbures ont subi un ralentissement impor-
tant. Le tableau sous-dessous résume les dits activi-
tés jusqu'a la fin de septembre de 2015 comparées à
celles de la même période de 2014.

Réalisation A fin Septembre A fin Septembre


2014 2014 2015
Nombre des permis octroyés 0 0 0
Nombre des permis abandonnés 6 3 7
Nombre total de permis 38 38 31
Nombre de puits d›exploration 3 2 4
Nombre de forages de développement 11 7 2
Nombre de découvertes 0 0 3
Production Huile (kTep) 2607 1969 1822
Production Gaz (kTep) 2665 1989 1941
Production GPL (Tep) 177 131 125

Quelques chiffres à fin septembre 2015


Titres d’hydrocarbures Travaux d’Exploration Travaux de développement Production d’Huile et GPL

31 permis 4 puits
d’exploration
aboutissant 2 puits
de développement
contre le forage
de 7 puits durant
Baisse de l’Huile
et du GPL
dont 29 permis de recherche
et 2 permis de prospection
à la réalisation
de 3 découvertes. la même période 7.3% à fin septembre 2015
en 2014. par rapport à la même
couvrant une superficie totale période de 2014
d’environ 90 mille km2, Production des Hydrocarbures
contre 38 permis durant l
a même période en 2014. 3888 KTep
la production
des Hydrocarbures.
16 L’ENERGIE EN CHIFFRES
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015

Ces découvertes sont:


CAT #1 (Chouchet El Atrous 1) : réalisée
en Avril 2015 et issue du permis « Zaa-
frane» dans la région El Faouar au gouver-
norat du kebili et détenue par l’Entreprise
Tunisienne des Activités Pétrolières (50%),
la société Hollandaise Mazarine (45%) et
la société tunisienne privée Medex Petro-
leum Limited MEDEX (5%). Les tests de
production réalisés sur ce puits ont révélé
un débit de 4300 bbl/j d’huile et de
395 mille m3/j de gaz naturel.
Sondes #1 : réalisée en Juillet 2015 et
issue du permis « Anaguid » au gouver-
norat du Tataouine et détenue par l’Entre-
prise Tunisienne des Activités Pétrolières
(50%), la société autrichienne OMV Tuni-
Cette réduction est due essentiellement à des sien Production (40%) et la société THANI
problèmes sociaux, techniques et surtout à Tunisien BV (10%).
l’impact de la chute du prix international du
DGH#1 (Daouar Ghrib 1) : réalisée en
brut, qui est décliné pour le Brent à environ
Septembre 2015 et issue du permis «
48 $ (USA) en Septembre 2015.
Zaafrane » dans la région El Faouar au
gouvernorat du kebili. Les tests de pro-
duction réalisés sur ce puits ont révélé un
1/ Titres d’hydrocarbures :
débit journalier d’huile d’environ 1000
Le nombre total de permis en cours de vali- barils et 55 mille m3/j de gaz naturel.
dité jusqu’à fin Septembre 2015 est de 31
permis dont 29 permis de recherche et 2
permis de prospection couvrant une superfi-
cie totale d’environ 90 mille km2, contre 38
permis durant la même période en 2014.
Toutefois à signaler qu’à la fin de Septembre
2015, il y a eu l’annulation ou la renoncia-
tion de 7 permis de recherche à savoir (Sidi
Mansour, Nabeul, «Tozeur, Tajerouine, Sud
Tozeur, Les Oasis et Bazma)

2/ Travaux d’Exploration
La période jusqu’à fin de Septembre 2015
est caractérisée par le forage de 4 puits
d’exploration aboutissant à la réalisation de
3 découvertes, contre le forage de 2 puits
d’exploration dont les résultats étaient néga-
tifs durant la même période en 2014.
L’ENERGIE EN CHIFFRES 17

Tableau 1 : Les puits d’exploration forés à fin Septembre 2015

Puits Permis Rig Début Commentaires


de forage
CAT 1 Zaafrane CTF 04 10/02/2015 Profondeur finale : 3900 m
Selon les tests de production, la moyenne journalière est
environ 4300 bbls d’huile et 395 000 m3 de gaz
Sondes 1 Anaguid CTF 06 24/05/2015 Profondeur finale : 2601 m
Notification d’une découverte en Juillet 2015
DGH 1 Zaafrane CTF 04 02/06/2015 Profondeur finale : 3975 m
Selon les tests de production, la moyenne journalière est de
1000 bbls d’huile et 55 000 m3 de gaz
Sana 1 Anaguid CTF 06 04/08/2015 Profondeur finale : 3879 m
Résultats négatifs, le puits a été abandonné définitivement

3/ Travaux de développement
A la fin de Septembre 2015, on a enregistré le forage de 2 puits de développement contre le
forage de 7 puits durant la même période en 2014.

Tableau 2 : Les puits de développement forés à fin Septembre 2015

Puits Permis Rig Début Commentaires


de forage
Miskar Miskar Ralf 15/01/2015 Profondeur finale : 4110 m
A7 ST1 Coffman
Puits en cours de production
Gueb 14 Guebiba CTF 06 22/02/2015 Profondeur finale : 3350 m
Puits fermé actuellement
pour problème technique

En plus de ces 2 puits de développement ci-dessus mentionnés, il est à signaler l’achèvement


de forage de 3 puits de développement démarrés en 2014 à savoir :
Gueb 12 : Concession Guebiba, début de forage le 12/11/2014
Tarfa 03 : Concession Baguel, début de forage le 28/11/2014
Sabria 13 : Concession Sabria, début de forage le 10/12/2014
18 L’ENERGIE EN CHIFFRES
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015

4/ Production des Hydrocarbures Baisse dans la production du champ


Hasdrubal depuis Janvier 2015 suite
A la fin de Septembre 2015, la production aux problèmes engendrés par la quanti-
des Hydrocarbures a atteint environ 3888 té d’eau produite et suite aux problèmes
KTep enregistrant une baisse de 4.9%, en de l’unité de stabilisation du condensat
comparaison avec la même période en Fermeture des puits ayant une grande
2014 (environ 4089 KTep) quantité de gaz associé pour minimiser
le torchage du gaz tel le cas pour des
puits des champs de Durra et Anaguid
Production d’Huile et GPL :
Est
A la fin de Septembre 2015, la production
Arrêt de la production dans plusieurs
de l’Huile et du GPL a enregistré une baisse
puits pour des raisons techniques (surtout
de 7.3% comparée à la même période que
aux champs Adam, Chourouq et Hajeb
2014 (1946 KTep contre 2100 KTep à la
Guebiba)
fin de Septembre 2014).
Les grèves et les perturbations sociales
Ceci est dû à la baisse de la production
qui ont provoqué la diminution et l’arrêt
dans plusieurs champs :
de la production surtout au niveau des
Anaguid Est : Arrêt de la production du champs El Franig et Sabria au gouverno-
puits « Amani#1 » par manque de débit rat de Guebili et le champ de Chergui à
depuis le 17/06/2015 due à la grève l’île de Kerkennah.
des camionneurs de transport, les essais
de remise en production sont en cours
Commercialisation du gaz naturel :
Le déclin naturel de la production des
pluparts des champs surtout Adam, A la fin de Septembre 2015, la quantité du
Chourouq, Oued Zar, Bir Ben Tartar et gaz commercial a atteint environ 1941 KTep
Didon enregistrant une baisse de 2.4% par com-
paraison avec la même période que 2014
(environ 1989 KTep). Cette baisse est due
essentiellement à :
Le déclin naturel de la production des
champs surtout El Franig, Baraka, Oued
Zar et Miskar
Les grèves et les perturbations sociales
surtout au niveau du champ El Franig du
22 Mai au 22 Juillet 2015
Baisse dans la production du champ
Hasdrubal depuis Janvier 2015 suite
aux problèmes surtout engendrés par la
quantité d’eau produite.
DOSSIER

Les cours du pétrole en baisse : Afef CHACHI TAYARI:


Sous Directeur de l’Observatoire
l’impact sur la balance National de l’Énergie

commerciale énergétique Saber SADRAOUI :


Chef service à l’Observatoire
commence à se sentir… National de l’Énergie

Après avoir été stable pendant plus de trois ans, autour des 110 dollars,
le pétrole a entamé une chute en juin 2014, jusqu’à environ 62 dollars
le baril en décembre. Depuis le début de l’année 2015, les secousses
 
sont vives, et la tendance est restée baissière: il vaut près de 48 dollars le
48 dollars le baril baril en septembre. Une telle déflagration a des conséquences particuliè-
rement lourdes pour les pays dépendants de l’or noir. Surtout pour ceux
qui connaissent par ailleurs des difficultés économiques.
début de l’année
2015, Au Venezuela par exemple où la terrible aux importations, entrainant
  dépendance au pétrole de l’écono- la pénurie de nombreux produits
mie est extrême, l’or noir représente de première nécessité.
en effet pas moins de 95% des
Un autre exemple, l’Algérie souffre
exportations et constitue deux tiers
grandement de la baisse des
de recettes de l’État. La chute des
cours : La balance commerciale
prix du pétrole a considérablement
de l’Algérie affiche un déficit de
diminué les rentrées monétaires
10,33 milliards de dollars sur les
vénézuéliennes et porté un coup
9 premiers mois de l’année 2015,
DOSSIER

DOSSIER

contre un excédent de près de 4,09 milliards rapport à celui réalisé durant la même période
de dollars à la même période 2014, selon les de l’année dernière qu’à partir du mois d’aout
chiffres des douanes algériennes. pour passer de 98 MDT à fin aout 2015 à
202 MDT à fin septembre 2015.
En contre partie, Les pays importateurs ont
évidemment profité : Le Japon a annoncé ré- L’analyse de ce décalage en termes de baisse
cemment que sa balance commerciale en sep- des cours de pétrole et amélioration du déficit
tembre 2015 a chuté de 88% en un an. Au de la balance commerciale doit passer par une
Maroc, les données à fin août montrent un analyse des principaux effets qui ont un impact
allégement de 20 % du déficit de la balance direct sur les échanges commerciaux du sec-
commerciale. teur de l’énergie à savoir :
Alors quant est-il pour la Tunisie ? Plusieurs ex-
perts s’attendent depuis le début de la baisse
- Le taux de change « T »
du prix à une amélioration de la balance com-
merciale or jusqu’à fin juillet 2015, la balance - Les quantités échangées « Q »
commerciale a poursuivi sa détérioration, cou- - Les prix « P »
rant le mois d’aout 2015 et pour la première
fois depuis le début de l’année, le déficit a Le présent article vise alors à évaluer l’impact
commencé à se redresser de 3%. Pourquoi de l’évolution de ces trois effets sur la balance
ce décalage ? Et pourquoi l’impact de la commerciale énergétique. L’approche consiste
baisse des prix n’était pas si visible ? à étudier séparément les effets de ces trois
variables entre fin septembre 2014 et fin sep-
Au terme des 9 premiers mois de l’année en tembre 2015 et d’évaluer leurs répercussions
cours, le déficit de la balance énergétique com- sur la balance commerciale.
merciale a commencé son amélioration par

Evolution de la variation du déficit commercial


mensuel cumulé de 2015 par rapport à 2014 (MD)
300
202
200
98
 
100
  0
-100 -18 -74
-200 -100
-165
-300 -237
-270
-400
-500 -417

20) fin janvier fin février fin mars fin avril fin mai fin juin fin juillet fin août fin sept.
DOSSIER

DOSSIER
Le tableau suivant présente les balances commerciales relatives à chacun des effets :

BC fin BC P2014 var BC T2014 var BC Q 2014 var


septembre 2015 (1) (2) (3)
Exportation 1548 3000 -1452 1305 243 1801 -253
Importation 4444 7398 -2954 3796 648 4282 162
Solde -2896 -4398 1503 -2491 -405 -2480 -415

(1) : BC P2014 : balance commerciale calculée pour le prix en devise de 2014 appliqué aux quantités et taux de change de
2015.
(2) : BC T2014 : balance commerciale calculée pour le taux de change de 2014 appliqué aux quantités et prix en devise
de 2015
(3) : BC Q2014 : balance commerciale calculée pour les quantités de 2014 appliquées aux prix en devise et taux de change
de 2014.

1/EFFET DU PRIX : La baisse du prix de pétrole sur le


marché international de 48% entre
L’application des prix en devise ($) fin septembre 2014 et fin septembre
des produits énergétiques des 9 mois 2015 a entrainé la baisse des prix
2014 pour les quantités échangées de tous les produits énergétiques
et le taux de change des 9 premiers mais avec des niveaux différents : si
La baisse des prix de mois de 2015 fait apparaitre un les produits pétroliers ont suivi cette
déficit de la balance commerciale tendance baissière presque instanta-
l’énergie a permis de 4398 MDT, soit une aggrava- nément, le gaz naturel dont le prix
d’éviter des dépenses tion de 52% par rapport au déficit d’achat tient compte des réalisa-
énergétiques de enregistré. En effet, la régression tions des 6 derniers mois pour un
1503 MDT des prix de l’énergie a entrainé une panier de produit, n’a commencé
perte de 1452 MDT en exportation le repli qu’ à partir du mois d’avril
et une perte de 2954 MDT en im- 2015 (prix moyen d’import de gaz
portation, ce qui ramène à un effet (DT/tep) ).
net positif de 1503 MDT.

Evolution du prix d'import du gaz


et du cours du Brent
550 120
500 110
USD/TEP-PCS

450 100
USD/BBL

  400 90
350
  80
300
70
250
Prix import Gaz Algérien 60
200
150 BRENT DTD USD/BBL 50
100 40
Juill-15
Juill-14

Oct-14
Nov-14

Mars-15
Mars-14

Sept-15
Sept-14

Juin-15
Juin-14

Janv-15
Janv-14

Août-15
Août-14

Déc-14

Mai-15
Mai-14

Avr-15
Avr-14

Févr-15
Févr-14

L’ÉNERGIE (21
N° 92 / Novembre 2015
DOSSIER

DOSSIER

Le prix moyen du gaz importé ($/ dollar des Etats Unis d’Amérique.
tep) n’a baissé que de 32% entre Le taux de change dollar / dinar
fin septembre 2014 et fin sep- tunisien a ainsi passé de 1.653 à
tembre 2015 contre une baisse fin septembre 2014 à 1.945 à fin
du Brent ($ /bbl) de 48% et sous septembre 2015.
l’effet conjugué de la dépréciation
La dépréciation du dinar a alourdit
du dinar, le prix moyen d’import
le déficit de la balance commer-
de gaz (DT/tep) a baissé de 22%
ciale de 405 MDT.
entre fin septembre 2014 et fin
septembre 2015, ce qui explique Si le taux de change est resté
en partie le décalage mentionné stable entre fin septembre 2014
ci-dessus dans l’amélioration de la et fin septembre 2015, la balance
balance commerciale énergétique. commerciale aurait affiché un défi-
cit de 2491 MDT contre un déficit
réel de 2896 MDT. En effet, la
dégradation du taux de change
10% Evolution du prix d’import moyen cumulé (DT/tep) du gaz a amplifié les exportations de 243
4,6% importé entre 2014 et 2015 en %
5% 3,2% MDT et les importations de 648
1,5%
MDT entrainant un effet net négatif
0% de 405MDT.
jan fin fev fin mars fin avril fin mai fin juin fin fin fin
-5%
3,4% juillet août sept
-10% -7,7% 3/ EFFET QUANTITE :
-15% -11,0%
Etre fin septembre 2014 et fin
-15,3% septembre 2015 et en termes de
-20%
-19,3% quantité, les exportations ont dimi-
-25% -22,0% nué de 14% contre une augmenta-
tion des importations de 4%. Plu-
sieurs facteurs ont contribué à cette
2/ EFFET Parité : situation à savoir :
• La baisse de la production natio-
Evolution Mensuelle du taux de change (DT/US$) nale de pétrole de 7,4%
2,9
1,9
• La baisse de la production natio-
1,8
nale de GPL primaire de 6,6%
1,7 • La baisse de la production natio-
1,6 nale du gaz naturel de 2,3 %
1,5
1,4
  • Hausse de la demande des car-
burants routiers de 9%
Févr-14

Févr-15
Avr-14

Avr-15
Janv-14

Mars-14

Mai-14

Juin-14

Oct-14
Nov-14

Déc-14
Janv-15

Mars-15

Mai-15
Juill-14
Août-14
Sept-14

Juin-15

Juill-15

Août-15
Sept-15

La baisse des exportations et l’aug-


mentation des importations ont
aggravé le déficit de la balance
Entre fin septembre 2014 et fin commerciale de 415 MDT
septembre 2015, le dinar tuni-
sien a accusé une dépréciation en Le maintien, à fin septembre
moyenne de 18% par rapport au 2015, des mêmes quantités des
22) produits énergétiques échangées
DOSSIER

DOSSIER

durant les 9 premiers mois de


2014 , pour les prix et le taux
de change de 2015, fait appa-
raitre un déficit de la balance
commerciale de 2480 MDT.
La baisse des quantités exportées
a entrainé la diminution des re-
cettes des exportations à hauteur
de 253 MDT. En contre partie,
la hausse des quantités importées
La dépréciation a entrainé un alourdissement en
valeur des importations de 162
du dinar a MDT, ce qui a engendré un effet
alourdit le déficit net négatif de 415 MDT.
de la balance
commerciale de
405 MDT.
Conclusion
Etant donné que la demande en
énergie ne cesse d’augmenter
alors que la production continue
à baisser en absence des décou-
vertes importantes qui permettent
de compenser le déclin naturel
des principaux champs , les
La baisse des quantités exportées vont continuer
exportations et à baisser alors que les quantités
l’augmentation des importées vont augmenter , si on
importations ont ajoute à cela la dépréciation du
dinar tunisien face au dollar prin-
aggravé le déficit cipal devise d’échange des pro-
de la balance duits énergétiques, la baisse des
commerciale de prix reste le seul facteur qui peut
415 MDT contribuer à l’amélioration de la
balance commerciale.
  La plupart des organisations
 
internationales prévoient le main-
tien des prix à leur niveau actuel
dans les mois à venir, il y’a même
ceux qui envisagent la poursuite
de la baisse. Cette situation ne
peut être que favorable à l’allé-
gement du déficit de la balance
commerciale énergétique.
L’ÉNERGIE (23
N° 92 / Novembre 2015
24 PAROLES D’EXPERTS
PAROLES
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015 D’EXPERTS

Impact de la chute du prix du pétrole brut


sur l’activité exploration/ production
Ridha Bouzouada
Directeur GŽ nŽ ral de lÕ Energie

Le prix du pétrole de qualité Brent, qui attei- naise dont la croissance ne dépasse pas les
gnait plus de 100$/bl jusqu’au juin 2014, 2%, à cela s’ajoute le ralentissement de la
n’a cessé depuis de baisser pour atteindre à croissance économique de la Chine, le pre-
peine une moyenne de 62$/bl en décembre mier importateur et consommateur de pétrole
2014 et descendre au-dessous de 50$ en jan- du monde, qui était autour de 10 %, a chuté
vier 2015 ce qui constitue en final une baisse sous les 7 % (6.8%) et qui a eu pour effet une
substantielled’environ 40% en 6 mois en 2014 baisse sensible de leur demande en pétrole.
et plus de 49 % jusqu’au fin septembre 2015
De l’autre côté une offre croissante des pays de
(le prix moyen du Brent des neuf premiers mois
l’OPEP autour de 30 millions de baril par jour,
de l’année 2015 est de 55 $/bl). Mais cette
alourdie par un apport substantiel d’autres
baisse n’atteint toutefois pas encore un record
pays producteurs non membres de l’OPEP ré-
historique : durant le pic de la crise financière
sultant en un surplus important.
entre juillet 2008 et janvier 2009, le prix du
baril de Brent a perdu 100 dollars en six mois, - La deuxième raison évoquée porte sur
passant de 140 dollars à 40. l’exploitation du gaz et de pétrole de roches
mères. «La révolution du gaz et du pétrole du
Evolution mensuelle de la cotation du Brent ($/bail)
schiste» qui a pris naissance aux Etats Unis et
120
au Canada, et qui est en train de se dévelop-
110 108,9 108,9107,5 107,6
109,6
111,7
per dans d’autres pays tel que l’Australie, la
100
106,6
101,6 chine, l’Argentine, l’Algérie etc…
97,3

90 87,4
En effet depuis leur coup d’accélération, en
80 78,9
2007, pour le développement du gaz et du
pétrole de schiste, les USA ont réussi à passer
70
62,5
59,8
64,3
61,7
du statut d’un pays importateur de pétrole et
60
47,9
58,1
55,9 56,5 de gaz à un pays auto-suffisant, et bientôt en
50 46,6 47,6 position d’exportateur.
40 Le prix du gaz aux USA est maintenant 3 à 4
Mai-14

Juill-14

Nov-14
Juin-14

Août-14

Août-15
Mars-15
Sept-14

Sept-15
Juill-15
Juin-15
Janv-15
Avr-14

Oct-14

Avr-15
Mars-14
Févr-14
Janv-14

Mai-15
Févr-15
Déc-14

fois moins cher qu’en Europe ou au Japon et


le déficit en pétrole des USA qui a atteint 4
millions de barils par jour en 2005-2006 est
pratiquement comblé.
Les principales raisons sont : - Des raisons politiques : Les évènements géo-
- La loi du marché qui est caractérisée par une politiques ont un impact considérable sur le
offre supérieure à la demande; des quantités prix de pétrole.
importantes sur le marché qui ne trouvent pas Cette baisse des prix aurait pu être corrigée, si
suffisamment d’acheteurs : les membres de l’OPEP et en particulier l’Ara-
Le rythme de croissance économique dans les bie Saoudite avaient accepté de diminuer leur
pays les plus développés a ralenti. En effet la production, comme ils l’ont fait auparavant
stagnation économique européenne et japo- pour rééquilibrer le marché.
PAROLES D’EXPERTS 25

Les conséquences : Cas de la Tunisie :


Ce prix bas de pétrole, surtout si ceci se pro- Pour le cas de la Tunisie, cette baisse a allégé
longe, va affecter en premier lieules pays l’effort de la caisse de compensation et le défi-
exportateurs dont les économies sont fondées cit de la balance commerciale. Mais ces effets
principalement sur les recettes pétrolièresvont positifs de la chute des cours du pétrole sur
rapidement être en souffrance. C’est notam- le budget de l’Etat seront atténués par des
ment le cas de certains pays du Golfe, le Ve- effets négatifs dus à la dépréciation du dinar
nezuela, l’Iran et la Russie. Mais aussi et en par rapport au dollar.
grande partie l’industrie pétrolière particulière- Evolution Mensuelle du taux de change et du cours du Brent
ment les activités d’exploration, de développe- 2,0 120
ment et de production. 1,96
110
1,8 1,77
Pour les groupes pétroliers,ils se concentrent, 97,3
100

dans cette conjoncture sur les projets de déve- 1,6


90
loppement déjà lancés tout en réduisant les

USD/BBL
DT/USDD
80
coûts, les futurs projets en revanche pourraient 1,4 70
être réévalués si le prix du baril reste au niveau Taux de change DT/US$
de la moyenne des 12 derniers mois, leur ren- 1,2 BTENT
60

tabilité pouvant être remise en cause. Quant 47,6


50
aux projets dedéveloppement et d’exploration 1,0 40
ils ont été révisés à la baisse. Cette révision

Sept-15
Juin-15
Mars-14
Févr-14
Janv-14

Août-15
Mai-14
Avr-14

Mars-15
Sept-14
Oct-14
Juin-14

Nov-14
Déc-14
Juill-14

Mai-15

Juill-15
Janv-15
Août-14

Avr-15
Févr-15
s’est dans certains cas portée sur une réduction
de nombre de puits et des programmes de la
sismique de plus de 60%. Le dinar s’est déprécié de 18 % par rapport
au dollar et le prix du pétrole en dollars a bais-
Contrairement aux pays exportateur, les pays
sé de 48 %.
importateurs et les industries grosses consom-
matrices d’énergie vont tirer profit de cette Par contre, cette chute a un impact négatif
baisse. sur l’activité d’exploration/production et par
conséquent sur la production, l’exportation et
la recette fiscale.
Les compagnies d’exploration/production seront
touchées en premier, et les entreprises de services
pétroliers et les intervenants dans le secteur (trans-
port, stockage, vente en gros de produits raffinés)
subiront les conséquences de la réduction des
dépenses dans l’exploration/production.
En revanche, la baisse des prix n’a pas d’im-
pact significatif sur les concessions en cours de
production tant que le prix est supérieur aux
coûts opératoires, la production continue à son
niveau habituel. Mais des signes de la baisse
des investissements de la part de certaines
compagnies opérant sur des concessions en
Tunisie sont déjà visibles sur les activités de dé-
veloppement complémentaires qui connaissent
un ralentissement et le développement des dé-
couvertes marginales qui sont à la limite de la
rentabilité économique dans cette conjoncture
telle que la découverte de Halk El Menzel ….
26 PAROLES D’EXPERTS
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015

Planification Stratégique :
Vers une approche plus participative
Enjeux Energétiques (2016-2020)
PAROLES D’EXPERTS 27

L’année 2015 est sans doute une année particulière


pour l’économie tunisienne. En partant des
revendications citoyennes post révolutionnaires 2011-
2014, des programmes politico-économiques des partis
politiques et des apports des principales institutions
et organisations du pays, l’année s’est vite placée,
presque naturellement, sous le signe d’un travail de
réflexion approfondi sur le modèle de développement
économique que l’on veut suivre pour la Tunisie de
demain. Et le secteur de l’Energie se trouve en tête des M.Jouneidi Abderrazak
secteurs en pleine transition. Directeur des Etudes Economiques
Expert en planification stratégique

Soulignons au passage qu’en matière de pla- gestion des ressources, les énergies renouve-
nification stratégique, la Tunisie est un pays qui lables, etc.
a des traditions ancrées et des planificateurs
En 2015, la nouveauté dans la dynamique
d’excellente qualité, notamment dans l’admi-
de planification stratégique pour le secteur de
nistration, les institutions publiques et le système
l’énergie est indiscutablement la contribution or-
universitaire.
ganisée selon une démarche méthodologique
globale et participative, des différentes forces
Une approche globale et plus participative
vives du pays: Administration, citoyens, orga-
C’est cet atout a permit à l’économie d’être nisations, syndicat, patronat, partis politiques,
dotée d’énergie (électricité, gaz naturel, GPL, société civile, universitaire, … tous contribuent,
produits pétroliers), sans rupture aucune, même chacun avec ses idées, ses chiffres, ses constats
dans les moments les plus difficiles par lesquels et ses moyens pour dessiner un nouveau plan
le pays est passé. Rappelons-nous du début de de développement économique et social, cou-
2011 et périodes suivantes. vrant le quinquennat 2016-2020, qui soit à la
Par ailleurs, la période 2011-2014 a permit à hauteur des ambitions de ce peuple.
plusieurs reprises de débattre de l’importance Pour le secteur de l’Energie, l’année 2015 est
du secteur de l’énergie dans l’économie et une année où plusieurs dossiers ont été cou-
pour la société tunisienne. Les débats ont cou- rageusement mis sur les tables du diagnos-
vert des questions cruciales comme le déficit tic approfondi, de l’analyse systémique, du
structurel des bilans nationaux, les gisements benchmarking avec les pays concurrents ou
d’économie d’énergie, la subvention du Bud- similaires, de questionnement et de remise en
get de l’Etat au secteur, la gouvernance et la cause de certains éléments ou choix du passé.
28 PAROLES D’EXPERTS
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015

Les grandes potentialités du secteur de Secundo, la rationalisation de la consommation


énergétique. Oui, c’est très important surtout
l’Energie que les résultats des programmes concernant
les énergies renouvelables sont davantage plus
Si un diagnostic ne peut être fait dans un
efficients quand ils sont couplés à des actions
simple article, il est possible de revenir sur les
ou des opérations de maîtrise de l’énergie.
grands éléments qui ont caractérisé le paysage
Dans ce domaine, la Tunisie part avec des
énergétique tunisien dés 2011 et avant.
acquis et des succès probants.
Primo, les énergies renouvelables. Ce secteur
En effet, après des avancées notables depuis
et malgré les efforts déployés depuis 2009 n’a
1985 jusqu’au début des années 2000 et sur-
pas encore décollé comme il faut. Dans le mix-
tout dés 2004 (année de démarrage du cycle
énergétique national (pour la production d’élec-
ascendant des prix du pétrole sur la scène
tricité), certes la révolution et les perturbations
internationale), le pays a entamé une série de
socio-économiques durant la période 2011-
réformes salutaires qui ont ancré la culture de
2014, y sont pour quelque chose, les énergies
l’économie d’énergie auprès des citoyens et
renouvelables n’ont pas dépassé les 3%.
de l’entreprise.
C’est un champ d’action majeur. Le Ministère
Depuis 2005, avec la première loi de la maî-
de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, dés
trise de l’énergie, il était question de sensibiliser,
2014 a commencé à faire bouger sérieuse-
de responsabiliser et d’inciter financièrement
ment ce dossiers dans le cadre d’un plan de
les entreprises et les ménages à économiser de
transition énergétique ambitieuse pour le pays.
l’énergie. C’était l’objectif du programme trien-
Il a été question d’abord d’enrichir et d’actuali-
nal 2005-2008 puis quadriennal 2008-2011
ser le plan solaire tunisien (PST), puis de faire
qui ont tous deux donné des résultats impactant
voter une loi pour encourager et cadrer l’inves-
positivement le bilan national de l’énergie et le
tissement dans les énergies renouvelables des-
déficit du budget de l’Etat.
tinées à la production électrique.
Ces efforts ont été continués entre 2011-2015
Cette loi a été promulguée en 2015 et les
et un nouveau palier de performance vient
textes d’application sont en cours de finalisa-
d’être fixé : celui d’atteindre un taux d’amélio-
tion. Très bonne nouvelle pour le secteur car
ration de l’intensité énergétique nationale de
dés 2016 on va pouvoir avancer vers des pro-
3% annuellement en 2016-2020 contre 2%
jets concrets qui se mettront en œuvre certaine-
dans le meilleur des cas entre 2005-2015 et
ment rapidement dés 2017-2018. L’objectif à
1% en moyenne entre 1995 et 2005.
ce propos, rappelons-le, est d’atteindre 12%
d’énergies renouvelables dans le mix-électrique Une chose est sûre, l’économie d’énergie à
national en 2020. Bon vent à ce secteur pro- toujours figuré dans les priorités nationales en
moteur et notamment aussi pour le dynamisme terme de politique énergétique surtout quand
qu’on veut qu’il entraine au niveau de l’indus- on sait que la subvention accordée au secteur
trie nationale d’un coté et du développement depuis 2011 n’a cessé de grimper pour at-
territorial de l’autre. teindre des niveaux quasi-insupportables pour
la collectivité et le budget de l’Etat.

« LE DÉFICIT DE LA BALANCE PRIMAIRE ÉNERGÉTIQUE


EST ENTRAIN D’ATTEINDRE DES NIVEAUX CRITIQUES
JAMAIS ATTEINT AUPARAVANT ».
PAROLES D’EXPERTS 29

auparavant. Nous sommes en 2014 à près de


3 fois le déficit de 2009 et 6 fois le déficit de
2004-2005.
Il ya là une priorité à l’échelle nationale pour
le quinquennat 2016-2020. Il faut accélérer
la mise en œuvre de la stratégie nationale
en la matière afin de booster la prospection,
la recherche et la production nationale des
hydrocarbures. Ceci pourra parallèlement
à la continuation de la rationalisation de la
consommation nationale des hydrocarbures, et
de l’amélioration continue de la consommation
spécifiques de nos centrales électriques (en plus
de la rentrée en production de nouvelles capa-
cités provenant des énergies renouvelables),
lisser significativement le déficit et augmenter
notre taux d’indépendance énergétique.
Finalement, l’infrastructure énergétique. Sur ce
point, il faut constater que si le pays est très
bien doté sur plan national, notamment en ma-
tière de taux d’électrification, il reste souffrant
Sur cette question, il est important de consta-
d’écarts dans l’accès à certaines énergies au
ter que le budget de l’Etat a du subvention-
niveau territorial.
ner le secteur en 2012-2014, à plus de 2.5
Milliards de dinars contre 550 MD en 2010. L’émergence économique des régions de l’inté-
Ceci se justifie par l’impact des perturbations rieur du pays, passe aussi par une plus grande
socio-économiques sur les bilans de l’énergie disponibilité du gaz naturel. C’est justement le
primaire (ressources/emploi), l’augmentation fer de lance de la stratégie énergétique en la
du prix du baril de pétrole au dessus de 110 matière pour la prochaine décennie.
$/bbl et donc des prix du gaz naturel néces- Ceci bien évidemment en parallèle avec le
saire à notre production électrique (97% du renforcement nécessaire des capacités de
mix électrique), le recul spectaculaire de rede- stockage de GPL et de produits pétroliers et de
vance perçu sur le gaz algérien transitant par notre système lié au raffinage de pétrole brut.
notre pays et la dépréciation du dinar face au
dollar. Les enjeux majeurs du secteur
Heureusement qu’en 2015 et malgré une pari-
té dinars dollars en défaveur de notre balance Le secteur de l’énergie est un secteur dynamo
commerciale énergétique, le pays a profité de dans toute économie. Dans sa durabilité, il y a
la baisse de prix du baril du pétrolé à l’échelle le profit collectif aujourd’hui et la préservation
internationale pour restreindre la subvention à des acquis et des ressources pour les généra-
environ 1.3 Milliards de dinars. Bonne nou- tions futures.
velle. Il nous appartient de trouver les solutions Le secteur devra bénéficier du support de
entre 2016-2020 pour la pérenniser. toutes les forces vives du pays afin de jouer
Tertio, la production et la consommation des pleinement le rôle qu’on lui consigne. Parmi les
hydrocarbures. A ce propos, le déficit de enjeux qu’il faudra réfléchir à relever durant le
la balance primaire énergétique est entrain prochain quinquennat, pensons à :
d’atteindre des niveaux critiques jamais atteint
30 PAROLES D’EXPERTS
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015

« L’ANNÉE 2015 EST UNE ANNÉE OÙ PLUSIEURS DOSSIERS


ONT ÉTÉ MIS SUR LES TABLES DU DIAGNOSTIC APPROFONDI,
DE L’ANALYSE SYSTÉMIQUE, DU BENCHMARKING … »

• L’indépendance énergétique du pays et à la •La bonne gouvernance des ressources et la


sécurisation durable de son approvisionnement contribution citoyenne et territoriale.
en énergie.
• L’intégration régionale notamment via les in-
• La capacité de notre économie à drainer terconnexions avec les pays voisins et l’Europe.
des investissements durables, étrangers et na-
• La dynamique de rayonnement international,
tionaux, publics et/ou privées pour renforcer
avec un potentiel certain en matière d’exporta-
l’infrastructure actuelle et l’améliorer.
tion de l’expertise tunisienne et des services en
• Le rôle du secteur énergétique dans les Afrique et ailleurs dans le monde.
équilibres du budget de l’Etat, de la balance
Pour conclure, la période 2016-2020 sera
commerciale du pays et du renforcement de la
riche et intense en matière d’avancement sur le
compétitivité des entreprises.
chemin de la transition énergétique souhaitée.
• L’exploitation des gisements potentiellement L’année 2015, a eu cela de magique : de
intéressants : Energies renouvelables, bio- nous donner cette liberté intellectuelle et cette
masse, nouvelles technologies économes en opportunité collective pour réfléchir, contribuer
énergie, énergie fossiles conventionnelles et à la planification stratégique nationale et aider
non conventionnelles, valorisation des rejets, à agir au-delà des divergences, normales et
smart grids électriques territoriaux … enrichissantes.
• Le rayonnement sociétal possible du secteur C’est là une preuve de la capacité des tuni-
notamment dans le cadre des politiques de siens à relever les défis en se basant sur le dia-
développement régionales logue et le consensus. Admirons que ce plan
de développement économique et social sera
le premier à faire converger tous les cerveaux,
bras et volontés de ce pays.
PAROLES D’EXPERTS 31

La planification
énergétique
Rafik BEZZAOUIA
Chef de département
Direction des Études et de la Planification (STEG)

Fixer un objectif
relatif à un mix
électrique intégrant
les sources d’énergie
renouvelables à un
taux de 30% en termes
d’énergie produite à
l’horizon 2030 est bien
en soi, d’autant plus
que c’est consensuel!
Mais, ce n’est guère
exhaustif. En effet, le
mix électrique n’est
qu’un composant 1. Représentation des l’énergie finale, pour la Tunisie
dans un mix plus systèmes énergétiques en 2013, ventilés par produit et
global qu’est le mix usage énergétiques.
Tout d’abord, pour avoir une
énergétique. Attirer vision complète d’un système La représentation en bilans
toutes les attentions énergétique, il est pertinent énergétiques constitue un outil
de le représenter en considé- incontournable pour dégager
et concentrer tous les
rant toutes les ressources dis- plusieurs indicateurs pertinents
efforts pour atteindre ponibles, les états successifs de la consommation énergé-
cet objectif me de la forme primaire à celle tique (tels que la consommation
paraît une démarche finale, les multiples procédés par habitant, par usage, par uni-
de transformation, ainsi que té de PIB, …) ainsi que de l’effi-
résultant d’un
les flux d’énergie conséquents cacité énergétique.
raisonnement tronqué! par usage. Les pertes dues aux Pour servir de tableaux de bord,
C’est la raison qui m’a transformations énergétiques ces représentations pourraient
poussé pour écrire les sont également à considérer. être enrichies par des indica-
réflexions du présent Les graphiques 1 et 2, ci-suivent, teurs de pilotage et des compa-
montrent les flux énergétiques raisons de réalisation par rap-
article. ainsi que la consommation de port à des années antérieures.
32 PAROLES D’EXPERTS
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015

GRAPHIQUE 1. DIAGRAMME DES FLUX ÉNERGÉTIQUES / TUNISIE, 2013


[SOURCE DES DONNÉES : OBSERVATOIRE NATIONAL DE L’ÉNERGIE]

GRAPHIQUE 2. VENTILATION DE LA CONSOMMATION


DE L’ÉNERGIE FINALE PAR USAGE / TUNISIE, 2013

3,5
Mtep

3,0

2,5

L’engagement
2,0 d’investissements
dans le secteur
1,5
énergétique
doit être associé
1,0
avec des objectifs
économiques
0,5
et sociaux tels
0,0 que la création
Industrie Transport Résidentiel + Tertiaire Consommation final
non énergétique
d’emplois,
+ Agriculture

Produits pétroliers Gaz naturel Solaire Biomasse Electricité Coke


PAROLES D’EXPERTS 33

La planification énergétique D’une manière plus générale, Une des solutions préconisées
intégrée les activités d’extraction et de est la diversification des sources
transformation de l’énergie pri- d’approvisionnement, y inclus
Par intégration, il est entendu
maire ainsi que l’utilisation de la planification de réseaux éner-
dire la considération de plu-
l’énergie finale génèrent -plus gétiques régionaux (notamment
sieurs aspects déterminants
que n’importe quel autre sec- d’électricité et de gaz naturel),
dans une planification énergé-
teur- des émissions polluantes ce qui permettrait de parer aux
tique, dont notamment le déve-
ayant des effets négatifs sur risques associés à la dépendance
loppement durable, la sécurité
les écosystèmes et affectent la vis-à-vis de combustibles parti-
énergétique, les progrès tech-
qualité de vie des générations culiers ou aux ruptures d’appro-
nologiques ainsi que les impacts
actuelles et futures. visionnements à cause d’inci-
socio-économiques.
dents (techniques ou autres) ou
À l’échelle d’un pays, la plani-
2.1. Aspect du développement d’infrastructures inadéquates.
fication énergétique devra être
durable
compatible avec les objectifs 2.3. Aspects technologiques
L’énergie et le développement généraux nationaux du dévelop-
Par ailleurs, dans une planifi-
durable sont désormais un pement durable. À ce titre, les
cation énergétique, il n’est plus
couple indissociable. À titre pouvoirs publics devront jouer
pensable de s’intéresser uni-
d’exemple, le choix que l’on fait un rôle déterminant et crucial
quement aux questions de res-
aujourd’hui sur les moyens de dans la prise de décisions rela-
sources. En fait, il faudrait faire
production d’électricité, viables tives à l’offre et à la demande
le lien avec la demande de ser-
pour de longues périodes (25 à énergétiques et dans l’adoption
vices énergétiques par la mise
40 ans, voire plus), engage les de politiques et la promulgation
en place de technologies plus
futurs systèmes énergétiques et de règlements visant à orienter,
appropriées, plus efficientes et
conditionne en partie les pro- en conséquence, le développe-
moins nocives pour l’intégralité
grès socio-économiques des ment du système énergétique et
du système énergétique.
pays. ce, en adoptant une démarche
participative avec la société ci- La planification énergétique ne
vile. devra pas se limiter uniquement
aux technologies afférentes
2.2. Aspect de la sécurité aux centrales électriques, de
énergétique quelque nature que ce soit. Elle
La question de la sécurité éner- devra étendre son champ d’in-
gétique préoccupe plus d’un térêt aux moyens de transport
pays. Les importations d’énergie routier, aux divers équipements
pèsent lourdement dans les éco- d’utilisation finale ainsi qu’aux
nomies nationales. De plus, les infrastructures comme les bâti-
systèmes d’approvisionnement ments, les réseaux routiers et les
sont de plus en plus vulnérables systèmes de transport, les usines
aux changements politico-éner- et les équipements industriels.
gétiques externes sur lesquels
Les choix technologiques sont
les planificateurs n’ont aucune
souvent dictés par des textes
prise. La diminution notable,
réglementaires traduisant les
ces dernières années, des rede-
orientations stratégiques en res-
vances en gaz fiscal dues à l’État
pect notamment des obligations
tunisien sur le transit du gaz na-
durables (telles que les objectifs
turel de provenance algérienne
relatifs aux mix énergétiques
sur le territoire tunisien en est
à des horizons spécifiés) et des
un véritable exemple d’illustra-
préférences sociales.
tion.
34 PAROLES D’EXPERTS
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015

À titre d’exemple, la directive 3. Réflexions autour du du non conventionnel)? Serait-


européenne n° 2009/28/CE du cas tunisien ce du charbon comme second
23 avril 2009 relative à la pro- combustible fossile (ce serait
motion de l’utilisation de l’éner- La priorité absolue de notre alors importé)?
gie produite à partir de sources stratégie énergétique nationale
est d’assurer la sécurité d’ap- Pour une prise de décision bien
renouvelables fixe des objectifs
provisionnement. D’ailleurs, cet réfléchie à ce sujet, il est primor-
nationaux contraignants pour
aspect devrait être considéré dial de commencer par des acti-
les États membres de l’Union
comme un pilier de la sécurité vités d’exploration des zones de
Européenne concernant la part
nationale, traité au même titre ressources potentielles en gaz
de l’énergie produite à partir
d’intérêt que les autres ques- de schiste en Tunisie, et ce afin
de sources renouvelables aussi
tions sécuritaires du pays (ali- de prouver le potentiel en ques-
bien dans la consommation fi-
mentaire, hydrique, sûreté, …). tion. D’après US Energy Infor-
nale brute d’énergie que dans la
De simples indicateurs peuvent mation Administration (EIA), les
consommation d’énergie pour
montrer à quel degré la situa- ressources techniquement récu-
les transports.
tion énergétique actuelle est pérables en gaz de schiste dans
2.4. Impacts socio- plus que préoccupante et alar- le bassin de Ghadames (à cheval
économiques mante: entre l’Algérie et la Libye) sont
estimées, en 2013, à 23 tcf, soit
L’engagement d’investissements - Le bilan énergétique est struc- environ 11,5 fois les ressources
dans le secteur énergétique doit turellement déficitaire (41% en conventionnelles prouvées à
être associé avec des objectifs 2014 en comptabilisant la rede- la date indiquée. Dans notre
économiques et sociaux tels vance en gaz fiscal). contexte énergétique actuel, il
que la création d’emplois, l’in-
- En 2014, la demande globale est pressant de statuer sur l’ex-
tégration dans le tissu industriel
en gaz naturel est satisfaite ploitation éventuelle de ces res-
local, la participation à des mar-
à hauteur de 46% à partir de sources non conventionnelles et
chés internationaux, …
sources nationales. Le reste surtout sur l’acceptabilité écolo-
Souvent ces investissements (54%) provenait d’une seule gique et environnementale en
sont capitalistiques, et la re- source externe, en l’occurrence relation.
cherche de financements néces- algérienne. Enchaînant avec l’autre alterna-
saires est devenue de plus en
Il n’est donc plus possible de tive évoquée, il serait gravement
plus difficile. La libéralisation et
continuer sur cette voie sans regrettable de s’engager dans
la décentralisation des marchés
transiter vers d’autres schémas un scénario intégrant le char-
en relation avec la transforma-
énergétiques. D’emblée, l’inté- bon dans le mix électrique (avec
tion des systèmes électriques
gration des sources d’énergie toute l’infrastructure annexe né-
pourraient créer à la fois une so-
renouvelables dans le mix cessaire, si importante soit-elle),
lution pour concrétiser le finan-
électrique à hauteur de 30% du moins avant l’horizon 2030,
cement et le développement
en termes d’énergie produite si les réserves gazières, restant
des infrastructures énergétiques
en 2030, ne réduirait que par- alors trop hypothétiques sous
et favoriser la concurrence.
tiellement le déficit attendu et le sous sol tunisien se concré-
Par ailleurs, l’énergie doit être n’épargnerait qu’environ 1,2 tiseraient. Il est à noter que la
enfin accessible pour tous à un Mtep de combustible fossile filière charbon requiert, elle
prix tel que tous les consom- à cet horizon. En plus, c’est la aussi, une acceptabilité envi-
mateurs tirent avantage de composition restante (70%) du ronnementale!
cette énergie et sans affecter la mix électrique qui devrait nous Par ailleurs, il est jugé judicieux
compétitivité des biens et des préoccuper le plus! Serait-ce de continuer, sinon développer,
services tant au niveau local une continuité du schéma ac- le schéma actuel d’importation
qu’international. tuel, c’est-à-dire du gaz naturel de gaz naturel de l’Algérie. En
(ce serait alors importé et/ou
PAROLES D’EXPERTS 35

effet, ce choix est de loin plus devrait être adoptée concernant nico-économique des unités de
économique que l’importation l’efficacité énergétique, et ce en production ainsi que l’intégra-
de gaz naturel liquéfié (GNL), qui traçant des objectifs concrets tion de technologies plus perfor-
nécessite une infrastructure de et mesurables. Le but serait de mantes devraient s’ajouter aux
regazéification et de stockage. maîtriser les consommations efforts déployés, par ailleurs,
De plus, si l’approvisionnement d’énergie notamment dans des pour l’économie de combus-
en GNL se fera en achat spot, le secteurs clés d’usage final, tels tibles et donc pour l’efficacité
prix serait alors erratique et le que dans les bâtiments (le plus énergétique dans son sens plus
risque de voir le prix du gaz (non grand potentiel d’efficacité global.
GNL) importé s’aligner sur celui énergétique non exploité dans
du GNL est réel. le Monde d’après l’Agence Inter-
Arrivant à la question du gazo-
nationale de l’Énergie), tout en 4. Conclusion
satisfaisant les besoins accrus de Chacune des solutions prospec-
duc transtunisien dont la capa-
confort de la société moderne. tées (précitées ou autres) pour
cité de transport reviendra à
Le secteur du transport routier, assurer la sécurité d’approvi-
l’État tunisien en fin 2019, il
sous ses différents types (indivi- sionnement énergétique natio-
serait également judicieux de
duel, collectif, en commun, de nale à moyen et long termes
continuer à demander, pure-
marchandises, …) représente devra être étudiée, et ses im-
ment et simplement, un forfait
également un gisement impor- pacts socio-économiques ainsi
fiscal sur l’éventuel transit de
tant d’efficacité énergétique. De que ses apports dans la balance
gaz naturel de provenance algé-
mutations dans les modes de énergétique nationale devront
rienne sur le territoire tunisien
transport et de mobilité pour- être identifiés. Le but est de ne
à destination d’éventuels futurs
raient être étudiées telles que pas parer le déficit énergétique
acheteurs européens.
le co-voiturage. À ce sujet, les attendu uniquement, mais de
Une autre solution de diversifica- plans directeurs de transport pouvoir optimiser la gestion de
tion des sources d’approvision- routier devraient être établis en ce déficit!
nement énergétique, qui devrait intégrant les questions d’effica-
être prospectée en parallèle cité énergétique, concrétisant Pour les questions de l’accep-
avec les autres pistes précitées, ainsi une des facettes de la pla- tabilité environnementale de
consisterait en l’achat d’élec- nification énergétique intégrée. certaines solutions prospectées,
tricité via les interconnexions un large débat sur ce sujet de-
Souvent, l’efficacité énergétique vra être engagé avec la société
électriques existantes auprès
est associée exclusivement aux civile, et des politiques de com-
des pays maghrébins. Les inter-
usages finaux. Toutefois, les munication appropriées devront
connexions algéro-tunisiennes
transformations énergétiques être adoptées.
demeurent actuellement large-
dont notamment dans les sys-
ment sous-exploitées et sont le Le plus tôt que l’on commence,
tèmes électriques (production,
siège de faibles échanges dans le mieux c’est …
transport et distribution) en-
les deux sens (l’équivalent d’une
traînent de pertes d’énergie,
capacité permanente de 34 MW
certes dues aux pertes dans les
-seulement- durant les cinq
cycles thermodynamiques et
dernières années). Toutefois, la
dans les réseaux électriques
concrétisation du projet d’inter-
de transport et de distribution,
connexion électrique transmé-
mais qui sont loin d’être négli-
diterranéenne entre la Tunisie
geables! À titre indicatif, un gain
et l’Italie constitue une sérieuse
d’un point sur le rendement glo-
piste à prospecter et ouvrirait
bal du parc thermique national
l’accès au marché européen in-
pourrait faire gagner une écono-
terne de l’électricité.
mie d’environ 100 ktep de com-
Ceci étant, une vision straté- bustible fossile annuellement.
gique à l’horizon 2030 et au-delà Une meilleure exploitation tech-
36 L’ENTRETIEN
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015

Interview avec le Président de l’IRSET

Quelle RSE pour nos entreprises ?


La responsabilité societale des entreprises ou RSE est devenue un sujet d’impor-
tance en management des organisations - tant pour les praticiens que pour les
théoriciens. Les effets environnementaux et sociaux des systèmes de produc-
tion sont actuellement significativement négatifs et la prise en considération Sami Marrouki
de ces éléments est au fondement, depuis quelques années, d’un vaste mou- Président de l’IRSET


vement militant pour l’adoption d’une logique de développement soutenable.
C’est à cette question que répond M. Sami Marrouki le Président de L’Institut
de la Responsabilité Sociétale des Entreprises en Tunisie (IRSET).

RSE
Qel est le rôle et le champ d’actions
de l’entreprise dans le cadre d’une
approche de RSE ?

1 Définition de la RSE :
Une entreprise socialement responsable
est une entreprise qui cherche à élargir ses La RSE est définie par la Commission Européenne
champs d’actions et à intégrer dans ses choix (2011) comme la responsabilité des entreprises
vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société,
stratégiques des enjeux aussi bien environ- qui appelle leur engagement en collaboration
nementaux que sociétaux et de bonne gou- étroite avec leurs parties prenantes internes et
vernance à côté des enjeux économiques, externes, d’un processus destiné à intégrer les
plus classiquement considérés par le monde préoccupations en matière sociale, environ-
des affaires. Nous assistons avec la RSE à nementale, éthique, de droit de l’homme et de
consommateurs dans leurs activités commerciales
un changement profond qui touche le cœur
et leurs stratégies de base.
même de l’entreprise et sa mission en l’ame-
nant à réfléchir en amont à son rôle dans la
société et à chercher à affermir ses relations 2 Pourquoi la RSE ?
avec ses différentes parties prenantes aussi La décision de mettre en place une approche
bien proches que lointaines. stratégique de la RSE et la poursuite d’une triple
rentabilité (économique, sociale et environne-
Poussé par plusieurs organismes internatio- mentale) dépend aussi bien des réglementations
naux et approprié au début par quelques que des forces du marché et de l’éthique des diri-
entreprises pionnières occidentales et de geants. Dans un monde globalisé et normalisé,
grandes tailles, ce nouveau paradigme ne cet engagement est appelé à devenir de plus en
cesse de prendre de l’ampleur. Face à des plus important pour la compétitivité des entre-
consommateurs de plus en plus conscientisés prises en leur permettant de gagner aussi bien en
réputation (en améliorant leur image et en ame-
et préoccupés par le développement durable, nant un retour de confiance des consommateurs
il intéresse et interpelle aujourd’hui des entre- et des épargnants) qu’en productivité par l’instau-
prises de taille et d’origine géographiques ration d’un bon climat de travail, la rétention des
diverses. talents et la baisse des coûts de fonctionnement.
L’ENTRETIEN

Les entreprises tunisiennes n’échappent pas à ce


mouvement planétaire, et qu’elles soient pous-
sées par le marché ou par l’éthique et les valeurs
du dirigeant, les bonnes pratiques de RSE se

2.Quel est le rôle des ONG et des
associations pour renforcer la place de la
RSE au sein de l’entreprise ?
37

multiplient en Tunisie et les entreprises perçoivent,


de plus en plus, les avantages de l’adoption sur
une base volontaire, de lignes directrices ou de Si l’entreprise est au cœur de la RSE, les repré-
codes de bonnes conduites. Font ainsi partie sentants de la société civile, à savoir les asso-
des motivations (1) l’amélioration de l’image de ciations et les ONG jouent un rôle déterminant
marque, (2) l’amélioration de la productivité et dans ce processus en veillant au respect des
la rétention des talents à travers par exemple, engagements pris par les entreprises dans la
l’instauration d’un bon climat de travail et l’impli- gestion de leurs externalités négatives notam-
cation des employés et des cadres dans la prise ment sur les plans sociétal et environnemental.
de décisions ; (3) l’amélioration du pouvoir de Les associations se doivent de créer un dialogue
négociation avec les pouvoirs publics et les par- permanent, intelligent et de qualité avec les
ties contestataires ; (4) un meilleur ancrage local entreprises sans tomber dans les revendications
et territorial qui est un avantage de taille pour stériles et handicapantes. Pour ce faire, elles
n’importe quelle entreprise. doivent disposer de capacités suffisantes et une
Il n’est ainsi pas anodin de constater que lors du maîtrise des principes et outils de la RSE/RSO,
soulèvement populaire du 14 janvier 2011, ce ce qui n’est malheureusement pas le cas pour
sont les entreprises qui ont pu développer « le toutes actuellement. Elles doivent également pou-
sentiment d’appartenance » chez leurs salariés et voir bénéficier d’informations suffisantes et actua-
les populations limitrophes à leur lieu d’implanta- lisées sur les bonnes pratiques et les standards
tion qui ont échappé aux actes de vandalisme. qui, à l’heure actuelle, font défaut aussi.

ZOOM RSE
Le trio CPG-GCT-TIFERT adhère au Pacte mondial pour le développement durable de l›entreprise
Le pôle industriel composé de la Compagnie de phosphate de Gafsa (CPG), le Groupe Chimique tunisien (GCT) et
la Société tuniso-indienne des engrais (TIFERT) a signé, jeudi 3 septembre à Tunis, son adhésion au pacte mondial
(PM) des Nations unies pour le développement durable de l’entreprise.
«L’adhésion à ce pacte permet au pôle de l’industrie minière de s’engager sur la voie du développement durable et
de mettre en place les mécanismes requis pour rétablir la confiance entre le citoyen et l’administration», a déclaré
Romdhane Souid, PDG du la CPG et GCT, lors d’une cérémonie organisée à Tunis, à cette occasion.
Il a rappelé que la CPG a consacré, en 2014, une enveloppe de 25 millions dinars aux activités liées à la respon-
sabilité sociétale de l’entreprise(RSE). Le même montant sera mobilisé pour ces activités en 2015 et 2016.

Les entreprises énergétiques adhèrent aux efforts de développement


L’entreprise tunisienne des activités pétrolières (ETAP) et les sociétés pétrolières «ENI», «OMV» et «Medco S.A» ont
signé dernièrement, lors d’une cérémonie présidée par le ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines M. Zaka-
ria Hamed et organisée à Tunis, un accord relatif à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) à même de leur
permettre de contribuer aux efforts de développement dans 10 gouvernorats prioritaires. En vertu de cet accord un
montant de 15,5 millions de dinars permettra de procurer sur une période de trois années des financements aux
associations de micro-crédits et de financer des projets en partenariat avec la Banque Tunisienne de Solidarité (BTS).
L’objectif est de financer les petites et moyennes entreprises (PME), outre le développement de plusieurs activités
culturelles et manifestations touristiques en plus de la contribution à des projets de développement régional

38 L’ENTRETIEN
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015

3.Quel rôle jouera alors l’IRSET pour une


entreprise tunisienne plus citoyenne et avec L’Institut de la Responsabilité Sociétale

Qui est l’IRSET ?


quels moyens ? des Entreprises en Tunisie (IRSET) est
une association apolitique et à but non
lucratif, fondée en mai 2013. Partant
du constat unanime de l’absence sur
L’Institut de la Responsabilité Sociétale des Entre- la scène nationale d’une structure indé-
prises en Tunisie (IRSET) est une association apo- pendante et fédératrice dédiée exclu-
sivement à la RSE, les fondateurs de
litique et à but non lucratif, fondée en mai 2013
l’IRSET, tous reconnus dans leurs milieux
par des membres provenant d’horizons divers mais
respectifs comme des spécialistes de la
partageant des convictions communes. Experts, Responsabilité Sociétale des Organisa-
praticiens et académiciens, tous reconnus dans tions, ont créé ce think-act tank avec la
leurs milieux respectifs comme des spécialistes de la ferme volonté de participer activement
Responsabilité Sociétale des Organisations, se sont a promouvoir et à diffuser la culture RSE
réunis dans ce think-act tank avec la ferme volonté en adoptant une démarche participative,
de participer activement à promouvoir et diffuser la inclusive et tenant compte des spécificités
culture RSE en Tunisie. du contexte tunisien.
L’IRSET est naît d’un constat partagé par ses
membres, il s’agit de l’absence sur la scène na-
tionale d’une structure dédiée exclusivement à la
RSE et qui compte en son sein des représentants de
toutes les parties prenantes impliquées dans cette Le Pacte mondial des Nations Unies a pour vision
démarche. Cela constitue un frein à la promotion une économie mondiale durable et inclusive, qui
efficace de la culture RSE en Tunisie en dépit des offre des avantages durables pour les personnes,
nombreuses initiatives mais qui demeurent ponc- les communautés et les marchés. Pour aider à réa-
tuelles et éparses. L’IRSET ambitionne à être ce mail- liser cette vision, l’initiative vise à (1) intégrer les


lon fondamental mais manquant et à contribuer à dix principes du Pacte mondial dans la stratégie
la diffusion des principes de la RSE (RSO) et au ren- d’entreprise, et (2) catalyser l’action des entreprises
forcement des capacités des entreprises, des asso- dans leur soutien des objectifs et des enjeux de
ciations, et de l’expertise locale dans ce domaine. l’ONU, en mettant l’accent sur la collaboration et
l’action collective.
Le Pacte mondial des Nations Unies cherche à faire
4. L’IRSET et le réseau du Pacte Mondial de la durabilité de l’entreprise une force transforma-
en Tunisie trice dans la réalisation d’un avenir sûr et durable
partagé. Depuis 2000, le Pacte mondial et ses par-
tenaires œuvrent pour la durabilité à une échelle
mondiale. Aujourd’hui, le Pacte mondial compte
Le Pacte mondial des Nations Unies est une initiative plus de 500 entreprises signataires et autres par-
stratégique pour les entreprises qui se sont engagées ties prenantes de la région MENA. La Tunisie en
à aligner leurs actions et leurs stratégies sur les dix particulier, a connu une croissance significative du
principes universels dans les domaines des droits de nombre d’adhésion récemment. Le réseau Pacte
l’homme, du travail, de l’environnement et lutte contre Mondial Tunisie, représenté par l’IRSET, a été lancé,
la corruption. Avec plus de 8000 adhérents dont officiellement, le 08 Septembre 2015, ce réseau
des entreprises et 4.000 autres parties prenantes, le devrait servir de plate-forme pour faire avancer le
Pacte Mondial est la plus grande initiative de respon- Pacte mondial des Nations Unies et ses principes
sabilité sociale volontaire dans le monde. au sein de la Tunisie.
ECHOS GRANDS PROJETS 39

Le projet d’interconnexion
électrique entre
la Tunisie et l’Italie
Rafik BEZZAOUIA, Ingénieur principal
Chef de département
Direction des Études et de la Planification (STEG)
40 ECHOS GRANDS PROJETS
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015

1. Historique du projet d’interconnexion énergétique entre les deux Gouvernements


tunisien et italien visant le renforcement de la
La genèse de l’idée de réaliser une intercon- coopération entre les deux pays dans le sec-
nexion électrique transméditerranéenne entre teur de l’énergie et notamment dans les projets
la Tunisie et l’Italie remonte déjà aux années d’interconnexions électriques.
90, lorsqu’une étude conjointe entre la Socié-
té Tunisienne de l’Électricité et du Gaz (STEG) - 7 juin 2004: Protocole de coopération entre
et ENEL S.p.A. (Ente Nazionale per l’Energia la STEG et le Gestionnaire italien du réseau
Elettrica, société semi-publique italienne) envi- de transport, portant sur l’étude de faisabilité
sagea l’installation d’une centrale thermique à de l’interconnexion électrique entre la Tunisie
El Haouaria de 4 groupes de production de et l’Italie.
335 MW de puissance chacun et l’évacua- - 12 septembre 2005: Procès verbal du
tion de 3 de ces groupes vers l’Italie à tra- Comité technique mixte tuniso-italien, recom-
vers un câble sous-marin HVDC (High Voltage mandant le lancement en janvier 2007 de la
Direct Current) liant El Haouaria en Tunisie à la réalisation d’un projet de centrale électrique
Sicile, l’île italienne. de 1200 MW à El Haouaria et d’une inter-
Depuis, les initiatives se sont succédé pour connexion en câble sous-marin de 1000 MW
essayer de concrétiser ce projet d’intercon- entre les réseaux électriques tunisien et italien.
nexion. Les évènements saillants suivants sont - 8 mars 2007: Déclaration conjointe portant
à noter: sur la création d’un Groupe de travail mixte
- 16 juillet 2003: Protocole de coopération chargé d’étudier la préfaisabilité du projet de
ECHOS GRANDS PROJETS 41

la centrale d’El Haouaria et du projet d’inter- communautaires européennes ont été sensi-
connexion entre les réseaux électriques tuni- bilisées sur l’importance du projet d’intercon-
sien et italien. nexion entre la Tunisie et l’Italie, dont l’accès
aux schémas communautaires de financement
- 29 juin 2007: Déclaration conjointe entre
est fondamental pour sa réalisation.
les représentants des deux Gouvernements tu-
nisien et italien, portant sur le développement Par ailleurs, il est pertinent de rappeler que
d’un projet d’échange énergétique entre la le développement d’une connexion électrique
Tunisie et l’Italie. entre la Tunisie et l’Italie a été énuméré par-
mi les projets qui pouvaient bénéficier d’un
- 29 juin 2007: Mémorandum d’accord pour
concours financier de la Communauté euro-
la création d’une société mixte de transmission
péenne, et donc de statut de «Projet d’intérêt
tuniso-italienne chargée du développement du
commun» (en anglais «Project of Common
projet de coopération tuniso-italien dans le
Interest» ou «PCI»), se référer à l’annexe III
secteur de l’énergie électrique.
de la Décision n° 1364/2006, du 6 sep-
- 7 août 2008: Déclaration conjointe entre les tembre 2006, du Parlement européen et du
représentants des deux Gouvernements italien Conseil de l’Union européenne. Cette Déci-
et tunisien, portant sur l’assistance dans l’ap- sion a même classé cette connexion comme
pel d’offres international pour l’adjudication étant «Projet prioritaire». Toutefois, le Règle-
des droits de production d’énergie électrique ment (CE) n° 347/2013 du 17 avril 2013,
en Tunisie de 1200 MW de capacité (dont qui a abrogé la Décision précitée, a redéfini
400 MW destinés au système électrique tuni- les corridors et domaines prioritaires en ma-
sien), ainsi que sur l’assistance dans la réa- tière d’infrastructures énergétiques transeuro-
lisation d’une interconnexion de 1000 MW péennes. En ce qui concerne notre contexte
de capacité qui permet le transit bidirectionnel tunisien, ce Règlement a priorisé la construc-
d’énergie électrique et le secours mutuel entre tion d’autoroutes d’électricité dans l’ensemble
les deux systèmes électriques interconnectés de l’Union européenne en vue d’absorber la
dans les situations d’urgence. production croissante d’électricité à partir de
- 26 mars 2009: Création de la société mixte sources d’énergie renouvelables, entre autres,
ELMED Etudes (50% STEG / 50% TERNA, en Afrique du Nord.
l’Opérateur italien du système de transport
d’électricité), chargée de l’assistance au Minis-
tère tunisien chargé de l’énergie dans l’appel
2. Configuration retenue du projet
d’offres précité.
d’interconnexion
En raison de l’évolution du contexte politico-
- 18 et 19 novembre 2014: Organisation à
économique régional, l’idée de la centrale
Rome, par la Présidence italienne du Conseil
électrique de 1200 MW à El Haouaria a été
de l’Union européenne et de la Commission
délaissée. Toutefois, la réalisation d’une inter-
européenne, de la Conférence euro-méditer-
connexion sous-marine entre la Tunisie et l’Ita-
ranéenne intitulée «Un pont énergétique en
lie reste toujours d’actualité. La configuration
Méditerranée». Cette conférence a connu
actuellement retenue consiste en la réalisation
notamment la participation des Ministres
d’un câble sous-marin HVDC de 600 MW de
de l’énergie des États membres de l’Union
capacité (avec possibilité de dédoublement à
européenne et des pays méditerranéens, les
1200 MW) partant d’El Haouaria vers Par-
représentants des institutions financières, des
tanna en Sicile, avec la réalisation de deux
régulateurs et des gestionnaires de systèmes
stations de conversion de part et d’autre du
de transmission. Dans ce cadre, les institutions
câble, voir figure 1.
42 ECHOS GRANDS PROJETS
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015

Figure 1. Schéma de la configuration retenue du projet d’interconnexion entre la Tunisie et l’Italie

Le tracé du câble, s’étendant sur une longueur 3. Bénéfices du projet d’interconnexion


de 200 km avec une profondeur sous-marine
maximale d’environ 670 m (voir figure 2), est La diversification des sources d’approvisionne-
l’un des tracés les mieux accessibles entre les ment en énergie primaire et notamment celle
deux rives de la Méditerranée, étant classé de la composition du mix électrique en sources
deuxième -du point de vue profondeur d’ac- conventionnelles et renouvelables, constituent
cessibilité- après celui du Détroit de Gibraltar des orientations stratégiques et prioritaires de
séparant le Maroc de l’Espagne. la politique énergétique tunisienne. Dans ce
cadre, le projet d’interconnexion entre la Tuni-
sie et l’Italie permettra d’exploiter une nouvelle
source d’approvisionnement en électricité et
constituera ainsi un schéma alternatif implicite
d’approvisionnement en gaz naturel.
Ce projet d’interconnexion permettra de dé-
velopper les échanges en électricité entre les
deux pays (Tunisie et Italie) ainsi qu’à travers
les interconnexions actuelles transfrontalières
avec la Tunisie qui demeurent largement
sous-exploitées, que ce soit la liaison tuniso-
algérienne, avec un échange équivalent per-
manant d’environ -à peine- 30 MW dans les
deux sens, ou bien la liaison tuniso-libyenne
fonctionnant toujours en mode isolé.
En outre, ce projet permettra l’accès au mar-
ché italien de l’électricité, et créera des condi-
tions techniques propices pour intégrer le futur
Figure 2. Schéma du tracé du projet d’intercon- potentiel marché maghrébin de l’électricité
nexion entre la Tunisie et l’Italie dans son homologue européen.
ECHOS GRANDS PROJETS 43

D’autres bénéfices techniques classiques des sources d’énergie renouvelables dans


peuvent être cités et qui concernent, en géné- le système électrique tunisien: Les excé-
ral, les interconnexions électriques transfron- dents de production d’origine renouvelable
talières. Nous en citons les principaux points pourraient être transités à travers l’intercon-
suivants: nexion.
- Améliorer la stabilité du système électrique
tunisien (meilleure tenue en fréquence et en
4. Signes externes d’intérêt pour le projet
tension).
d’interconnexion
- Renforcer la sécurité du système électrique
En raison de sa valeur stratégique forte et de
tunisien, surtout en cas d’incidents majeurs.
ses retombées économiques significatives pos-
- Réduire la marge sécuritaire de réserve en sibles, le projet d’interconnexion entre la Tuni-
moyens de production d’électricité. sie et l’Italie suscite l’intérêt, non seulement de
la Partie tunisienne, mais aussi des institutions
- Contribuer à une plus grande intégration
européennes communautaires et régionales.
Des études techniques et économiques ont été
déjà lancées de part et d’autre, telles celles
engagées par MedTSO et MedREG (asso-
ciations méditerranéennes respectivement des
Opérateurs des systèmes de transport et des
Régulateurs).
D’autre part, des schémas communautaires
européens de financement du projet d’inter-
connexion sont actuellement en cours de
discussion, tels que le «Plan Junker» (plan
d’investissement de la Commission euro-
péenne), le «Facility for Euro Mediterranean
Investment and Partnership» (FEMIP) de la
Banque Européenne d’Investissement, et enfin
le «Connecting Europe Facility» (CEF) qui est
un programme de soutien destiné aux PCIs.
Cependant, il est à noter que des obstacles
d’ordre réglementaire s’opposent toujours à
l’insertion de ce projet d’interconnexion dans
la liste des PCIs éligibles, du fait que ce projet
concerne un pays tiers à la Communauté euro-
péenne, en l’occurrence la Tunisie. Parallèle-
ment, certaines institutions financières interna-
tionales ont manifesté leurs intérêts à financer
ce projet, telles que la Banque Mondiale et la
Banque Européenne pour la Reconstruction et
le Développement.
Tozeur décline sa stratégie solaire
à l’horizon 2030
Nidhal Hedfi
ZOOM SUR 45

PDG Pôle de Djérid


Nidhal Hedfi
PDG Pôle de Djérid
Le gouvernorat de Tozeur, situé au Sud-ouest de la Tunisie, connu aussi par le Djérid,
vient de publier récemment sa stratégie volontaire de développement de l’énergie
solaire à l’horizon 2030.

Cette stratégie, ayant comme


point de départ le plan solaire ‘’ En effet la région du Djérid se réjouit d’environ 340 jours de soleil,
Tunisie, ambitionne de valo- soit plus de 3000 heures d’ensoleillement par an avec
riser le potentiel solaire de la
région qui se réjouit de plus de
un rayonnement solaire reçu de plus de 2000 KWh/m2 (DNI). ‘’
340 Jours de soleil, soit plus de
3000 heures d’ensoleillement
par an et un DNI (Direct Nor-
mal Irradiation) évalué à 2000 La promotion de la région de l’attrait des IDE et la création
kWh/m²/an. Tozeur comme une Eco-City de emplois durables.
utilisant l’énergie renouvelable
Le plan solaire Tozeur 2030 a le renforcement de la compétiti-
pour satisfaire ses besoins
été élaboré par une expertise vité et l’efficacité énergétique et
en électricité et chauffage et
locale et nationale mobilisée environnementale des secteurs
autres ,
par le complexe industriel et productifs locaux de la région
technologique de Tozeur, sous la L’e développement des acti- comme l’agriculture, l’indus-
forme d’un Think Tank. Ce Plan vités à valeur ajoutée liées à trie agroalimentaires et le tou-
a pour objectifs spécifiques : la chaine de valeur énergie risme,….
solaire

‘’ Les énergies renouvelables peuvent créer de l’emploi en Tuni-


sie. C’est un secteur porteur pour la Tunisie. Il pourrait créer entre
7000 et 20.000 emplois d’ici 2030. Des emplois directs mais aussi
indirects, à‘’ moyen-terme
Les énergies renouvelables peuvent
et à long-terme. créer de
De manière l’emploi
générale seen Tuni-
sont des sie. C’est durables.‘’
emplois un secteur porteur pour la Tunisie. Il pourrait créer entre
7000 et 20.000 emplois d’ici 2030. Des emplois directs mais aussi
indirects, à moyen-terme et à long-terme. De manière générale se
sont des emplois durables.‘’
46 ZOOM SUR
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015

Des objectifs chiffrés Pourcentage dÕ Ž nergie Ž lectrique annuelle produite par les
champs photovolta• que
L’objectif de l’étude est
d’atteindre un taux de ANNƒ E 2020 2025 2030
pénétration des énergies
renouvelables en termes Pourcentage dÕ Ž nergie 10% 20% 30%
de production électrique produite par PV
d’environ 30% en 2030 ;
A ce titre, nous focalisons Think Tank Stratégique A cet effet, l’étude ana-
uniquement sur la produc- Composé d’experts et lyse tout d’abord l’histo-
tion d’électricité raccor- compétences locaux, na- rique de consommation
dée au réseau ou isolé et tionaux et internationaux , électrique dans le gou-
porte plus précisément sur vernorat par secteurs et
un Think tank a été mise
le solaire photovoltaïque,
en place pour établir le sous-secteurs.
par le suivi de la stratégie
suivante : plan solaire Tozeur 2030. Des projections de
consommations à horizon
2030 ont été calculé sur
la base de l’évolution de
consommation électriques
Le Djérid ambi-
tionne de devenir, mais aussi la stratégie
un hub, une plate- de développement écono-
forme technolo- mique de la régions et ses
gique développée
et ami de l’envi- contraintes spécifiques
ronnement tel a été
connu depuis les
temps fort reculés
par son écosystème
oasien combien
crucial pour la pé-
rennité de l’activité
socioéconomique
de la région.
ZOOM SUR 47

Projection de la consommation électrique


globale du Djérid à l’horizon 2030 :

150 de l’agriculture qui se notera la


Consommation électrique en GWh

126,21
120
source majeure d’activité
107,75

90
87,44 économique et commerciale et
61,7
68,84 industrielle dans la région. Le
60 54,56 46,3 secteur de tourisme prendra
36,55 30,99
30 26,8 24,28 quant à lui un pas en arrière du
19,2
0 secteur industriel, et cela est du
2020 2025 2030 au faible investissement dans
résidentielle agricole ce secteur aussi à l’absence
industriel tourisme et service des projets concrets.

Répartition de la consommation
électrique à l’horizon 2030

Compte tenu des investisse- Répartition de la


ments prévus pour la région, consommation par
de la situation politique et de secteur:
la conjoncture économique qui La consommation énergétique
règne sur toute la Tunisie, la par poste et dans les différents
dite consommation atteindra secteurs et sous-secteurs qui pré-
272, 34 GWh/an à l’hori- tend que le secteur résidentiel
zon 2030. prendra toujours la part majeur
de consommation, ensuite celui
48 ZOOM SUR
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015

Etude pilote de la Chaque forage sert pour Cette étude pilote intègre
filière l’irrigation d’une parcelle des fiches techniques portant
d’environ 50 hectares de sur des projets pilotes dans
Etant donné la vocation agri-
superficie exploitée par une le domaine de pompage
cole de la région du Djérid
moyenne de 30 agriculteurs solaire à moyen d’une solu-
doté d’une plateforme phoé-
dont chacun doit 1000 DT tion photovoltaïque intégrée
nicicole de près de 10000
de charge fixe par an pour en réseau qui soit de remède
hc dont l’irrigation est assu-
la STEG soit près de 20 % pour atténuer l’insolvabilité
rée par 216 forage , 133
du cout d’exploitation de sa des opérateurs.
stations de pompage et
portion de terre.
1525 puits de surface.

Projets pilotes sur le pompage solaire


Développer le pompage solaire à Tozeur pour
économiser d’électricité, devenue un fardeau
pour les agriculteurs, GDA et SMSA Des projets
pilotes en découlent, à l’instar des pompages so-
laires, dans les différents secteurs énergivores et
des business plans de ses projets solaires notam-
ment dans le secteur de l’irrigation qui accapare
actuellement, 40 % de la consommation totale
d’électricité dans le gouvernorat, d’autant que
les dettes des agriculteurs de la région auprès de
la STEG dépassent 10 millions de dinars.
LA REVUE «L’ENERGIE» LA REVUE «

La Revue « L’Energie » est supportée financièrement et techniquement


par les entreprises suivantes :
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La Revue «L’Energie» est une publication du Ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Mines,
elle se veut multidisciplinaire, axée sur les questions liées directement ou indirectement à l’énergie
en Tunisie et à l’étranger avec ses composantes essentielles à savoir l’exploitation et la production LA REVUE «
des hydrocarbures, l’électricité, le gaz naturel, la distribution, le raffinage, la maîtrise de l’énergie
et les énergies renouvelables. Cette revue est ouverte, entre autre, à l’industrie et à l’université
en Tunisie et à l’étranger afin de publier des articles en français, en arabe ou en anglais dans le
secteur de l’énergie. Elle est diffusée auprès des entreprises du secteur, des institutions nationales,
régionales et internationales, des écoles et instituts d’énergie, des Ambassades...

ETAP STEG SNDP STIR


Entreprises Tunisienne des Société Tunisienne de Société Nationale de Société Tunisienne des
Activités Pétrolières l’Electricité et du Gaz Distribution de Pétrole Industries de Raffinage

TRAPSA SITEP SEREPT SOTUGAT


Société de Transport du Société Italo – Tunisienne Société d’Exploitation et de Société Tunisienne du
Pétrole par le Sahara d’Exploitation Pétrolière recherche du Pétrole Gazoduc
en Tunisie

CTF ANME SODEPS SOTRAPIL


Compagnie Tunisienne de Agence Nationale pour la Société de Développement Société de Transport de
Forage Maîtrise de l’Energie de d’Exploitation du Permis Pétrole par Pipeline
du Sud
‫عدد ‪ - 92‬نوفمبر ‪2015‬‬
‫في هذا العدد‬ ‫النشرية التونسية للطاقة‬

‫رئيس النشرية‬
‫آراء الخبراء‬ ‫إحصائيات قطاع الطاقة‬
‫السيد زكرياء حمد‬ ‫تطور اإلطار التشريعي‬ ‫ص ‪13‬‬
‫وزير الصناعة والطاقة والمناجم‬
‫للتحكم في الطاقة‬ ‫وضع قطاع الطاقة خالل‬ ‫ص‪2‬‬
‫مدير النشرية‬ ‫خالل سنة ‪2015‬‬ ‫التسعة أشهر األولى من‬
‫السيد رضا بوزوادة‬ ‫سنة ‪2015‬‬
‫المدير العام للطاقة‬

‫مدير التحرير‬ ‫قطاع االستكشاف وإنتاج‬ ‫ص‪9‬‬


‫السيد نوفل الصالحي‬ ‫وتطوير المحروقات)‬
‫المستشار القانوني‬ ‫جانفي – سبتمبر ‪2015‬‬
‫السيد قيس الماجري‬
‫المسؤول اإلداري‬
‫السيد خالد براهم‬
‫منسق التحرير‬
‫السيد محمد أمين النحالي‬
‫مستشارة التعاون الدولي والعالقات الخارجية‬
‫السيدة إشراف صمادحي‬
‫المسؤول على النسخة اإللكترونية‬
‫السيد حسام الهاشمي‬

‫لجنة الخبراء والتحرير‬


‫الخبير في المشاريع الطاقية الكبرى‬
‫السيد رشيد بن دالي‬
‫السيد كمال الرقيق – خبير مستقل‬
‫الخبير في الشؤون اإلقتصادية واإلستراتيجيا‬
‫السيد محمد جنيدي عبد الرزاق‬
‫السيدة عفاف شاشي – مسؤولة على المرصد الوطني للطاقة‬
‫(اإلدارة العامة للطاقة)‬

‫ساهم في هذا العدد ‪:‬‬


‫أميرة التركي (االدارة العامة للطاقة)‬
‫وئام ثابتي ‪ -‬صحفية‬

‫التصميم واإلخراج والطباعة‬


‫السيدة ربيعة المفتاحي‬
‫(‪)Media Horizon‬‬
‫إحصائيات قطاع الطاقة‬ ‫‪2‬‬

‫الطاقـــــــة ‪ /‬العــ‪92‬دد نوفمبر ‪2015‬‬


‫ضع قطاع الطاقة خالل التسعة أشهر‬
‫و‬
‫األولى من سنة ‪2015‬‬
‫ميزان الطاقة تجاوز ‪ 3‬مليون ط‪.‬م‪.‬ن»‬
‫«عجز‬

‫وضع قطاع الطاقة خالل التسع أشهر األولى من سنة ‪2015‬‬


‫عجز ميزان الطاقة تجاوز ‪ 3‬مليون ط‪.‬م‪.‬ن‬

‫وضع قطاع الطاقة‬


‫مافتئ عجز ميزان الطاقة األولية يتفاقم‪ ،‬فبعد أن كان في حدود ‪ 1‬مليون طن نفط مكافئ‬

‫خالل التسع أشهر‬


‫في عام ‪ ،2011‬ارتفع إلى ‪ 1,7‬مليون ط‪.‬م‪ .‬ن سنة ‪ 2012‬إلى ‪ 2,5‬مليون ط‪.‬م‪ .‬ن‬
‫سنة ‪ 2013‬ليصل الى ‪ 3,7‬مليون ط‪.‬م‪ .‬ن سنة ‪ 2014‬ومن المنتظر أن تزيد حدته‬
‫األولى من سنة‬
‫خالل السنة الحالية مع توقعات بتجاوز سقف ‪ 4‬مليون ط‪.‬م‪ .‬ن اذ بلغ العجز‪ ،‬إلى موفى‬
‫شهر سبتمبر ‪ 3,07 ،2015‬مليون ط‪.‬م‪ .‬ن‪.‬‬ ‫‪2015‬‬
‫عجز ميزان الطاقة‬
‫تجاوز ‪ 3‬مليون‬
‫ط‪.‬م‪.‬ن‬
‫‪3‬‬ ‫إحصائيات قطاع الطاقة‬

‫عفاف شاشي الطياري‪:‬‬


‫كاهية مدير بالمرصد‬
‫الوطني للطاقة‬

‫مافتئ عجز ميزان الطاقة األولية يتفاقم‪ ،‬فبعد أن كان في حدود‬


‫‪ 1‬مليون طن نفط مكافئ في عام ‪ ،2011‬ارتفع إلى ‪ 1,7‬مليون‬
‫ط‪.‬م‪ .‬ن سنة ‪ 2012‬إلى ‪ 2,5‬مليون ط‪.‬م‪ .‬ن سنة ‪2013‬‬
‫ليصل الى ‪ 3,7‬مليون ط‪.‬م‪ .‬ن سنة ‪ 2014‬ومن المنتظر أن تزيد‬
‫حدته خالل السنة الحالية مع توقعات بتجاوز سقف ‪ 4‬مليون ط‪.‬م‪.‬‬
‫ن اذ بلغ العجز‪ ،‬إلى موفى شهر سبتمبر ‪ 3,07 ،2015‬مليون‬
‫ط‪.‬م‪ .‬ن‪.‬‬

‫ميزان الطاقة األولية‬


‫واصلت موارد الطاقة األولية الوطنية االنخفاض خالل التسع‬
‫أشهر األولى من سنة ‪ 2015‬مسجلة نسبة نمو بــ ‪ 5٪ -‬مقارنة‬
‫بنفس الفترة من السنة الماضية‪ ،‬أي ما مجموعه ‪ 3.98‬مليون‬
‫ط‪.‬م‪ .‬ن‪ .‬ويرجع هذا االنخفاض باألساس إلى تراجع إنتاج النفط‬
‫الخام بنسبة ‪ 8٪‬وتراجع إنتاج الغاز الطبيعي بنسبة ‪ 2٪‬إلى‬
‫جانب تسجيل نقص في كمية االتاوة المتأتية على عبور الغاز‬
‫الجزائري بــ ‪.6٪‬‬
‫وفي المقابل‪ ،‬ارتفع استهالك الطاقة األولية بنسبة ‪ 1,4٪‬بين‬
‫موفى سبتمبر ‪ 2014‬وموفى سبتمبر ‪ 2015‬وهو ارتفاع طفيف‬
‫نسبيا مقارنة بالسنة الماضية (‪ .)٪+5‬ويخفي هذا النمو الطفيف‬
‫تطورات متضاربة ففي حين ارتفع استهالك المواد البترولية‬
‫بنسبة ‪ 13٪‬انخفض استهالك الغاز الطبيعي بنسبة ‪.8٪‬‬
‫و أدى هذا التطور المضاد في العرض والطلب إلى تسجيل تقلص‬
‫في مؤشر االستقاللية في مجال الطاقة بــ ‪ 7٪‬ليستقر في مستوى‬
‫‪ .56٪‬وبعبارة أخرى‪ ،‬سجل ميزان الطاقة األولية عجزا قدره‬
‫‪ 3,08‬مليون ط‪.‬م‪.‬ن خالل التسع أشهر األولى من سنة ‪،2015‬‬
‫بزيادة قدرها ‪ 11٪‬مقارنة بنفس الفترة من سنة ‪.2014‬‬
‫إحصائيات قطاع الطاقة‬ ‫‪4‬‬

‫الطاقـــــــة ‪ /‬العــ‪92‬دد نوفمبر ‪2015‬‬


‫اﻟﻤﻮارد واﻟﻄﻠﺐ ﻋﻠﻰ اﻟﻄﺎﻗﺔ اﻷوﻟﻴﺔ‬

‫‪8000‬‬

‫‪6000‬‬
‫سجل ميزان‬
‫‪4000‬‬
‫الطاقة األولية‬
‫أﻟﻒ ﻃﻦ م ن ‪2000‬‬
‫عجزا قدره‬
‫‪8672-‬‬
‫‪0‬‬
‫‪ 3,08‬مليون‬
‫‪-3084‬‬ ‫‪-2768‬‬
‫‪4803-‬‬ ‫‪8672-‬‬ ‫‪-2000‬‬ ‫ط‪.‬م‪.‬ن خالل‬
‫اﻟﻰ ﻣﻮﻓﻰ ﺳﺒﺘﺒﻤﺒﺮ ‪2015‬‬ ‫اﻟﻰ ﻣﻮﻓﻰ ﺳﺒﺘﺒﻤﺒﺮ ‪2014‬‬ ‫‪-4000‬‬ ‫التسع أشهر‬
‫اﻟﻤﻮارد‬ ‫اﻟﻄﻠﺐ‬ ‫اﻟﺮﺻﻴﺪ‬ ‫األولى من سنة‬
‫‪ ،2015‬بزيادة‬
‫قدرها ‪11٪‬‬
‫مقارنة بنفس‬
‫الفترة من سنة‬
‫الى موفى سبتمبر ‪2015‬‬
‫‪.2014‬‬
‫(‪)%‬‬ ‫الحصة‬ ‫النمو (‪)%‬‬ ‫الكمية‬ ‫ميزان الطاقة األولية‬
‫‪15/14‬‬
‫‪100‬‬ ‫‪-5‬‬ ‫‪3979‬‬ ‫موارد الطاقة األولية‬
‫‪46‬‬ ‫‪-8‬‬ ‫‪1844‬‬ ‫(‪)1‬‬
‫نفط‬
‫‪5‬‬ ‫‪-8‬‬ ‫‪184‬‬ ‫(‪)2‬‬
‫سوائل الغاز‬
‫‪48‬‬ ‫‪-7‬‬ ‫‪1915‬‬ ‫الغاز الطبيعي‬
‫‪42‬‬ ‫‪-2,8‬‬ ‫‪1680‬‬ ‫االنتاج‬
‫‪6‬‬ ‫‪-2‬‬ ‫‪235‬‬ ‫االتاوة‬
‫‪0,9‬‬ ‫‪-6‬‬ ‫‪36‬‬ ‫الكهرباء األولية‬

‫‪100‬‬ ‫‪1,4‬‬ ‫‪7063‬‬ ‫استهالك الطاقة األولية‬


‫‪49,6‬‬ ‫‪13,0‬‬ ‫‪3502‬‬ ‫مواد بترولية‬
‫‪49,9‬‬ ‫‪-8,0‬‬ ‫‪3524‬‬ ‫غاز طبيعي‬
‫‪0,5‬‬ ‫‪-1‬‬ ‫‪36‬‬ ‫الكهرباء األولية‬

‫‪11‬‬ ‫‪-3084‬‬ ‫الرصيد‬


‫‪-7‬‬ ‫نسبة االستقاللية الطاقية (‪56 )%‬‬
‫(‪ )1‬بما في ذلك مكثفات قابس‬
‫(‪ )2‬بما في ذلك غاز البترول المسال المنتج بقابس‬
‫‪5‬‬ ‫إحصائيات قطاع الطاقة‬

‫ﺗﻮزﻳﻊ اﺳﺘﻬﻼك اﻟﻄﺎﻗﺔ اﻷ ّوﻟﻴﺔ‬ ‫ﺗﻮزﻳﻊ ﻣﻮارد اﻟﻄﺎﻗﺔ اﻷ ّوﻟﻴﺔ‬


‫اﻟﻰ ﻣﻮﻓﻰ ﺳﺒﺘﻤﺒﺮ ‪2015‬‬ ‫اﻟﻰ ﻣﻮﻓﻰ ﺳﺒﺘﻤﺒﺮ ‪2015‬‬

‫اﻟﻜﻬﺮﺑﺎء اﻷ ّوﻟﻴﺔ‬ ‫اﻟﻜﻬﺮﺑﺎء اﻷ ّوﻟﻴﺔ‬

‫اﻟﻐﺎز اﻟﻄﺒﻴﻌﻲ‬ ‫‪1%‬‬


‫‪0,5%‬‬

‫اﻟﻐﺎز اﻟﻄﺒﻴﻌﻲ‬ ‫ﻧﻔﻂ‬


‫ﻣﻮاد ﺑﺘﺮوﻟّﻴﺔ‬ ‫‪49,9%‬‬ ‫‪48%‬‬ ‫‪46%‬‬
‫‪49,6%‬‬

‫‪3%‬‬

‫ﺳﻮﺍﺋﻞ ﺍﻟﻐﺎﺯ‬
‫تراجعت مساهمة الغاز الطبيعي في تغطية الطلب الجملي على الطاقة‬
‫األولية الى حوالي النصف بعد أن بقيت لسنوات في حدود ‪ 55٪‬وذلك‬ ‫مثل الغاز الطبيعي (انتاج ‪+‬اتاوة) ‪ 48٪‬من مجموع موارد الطاقة األولية‬
‫تحت تأثير ارتفاع الطلب على البنزين والغازوال واالستبدال الجزئي للغاز‬ ‫متقدما بذلك على النفط الخام (‪ .)٪ 46‬وبقيت مساهمة الكهرباء األولية‬
‫الطبيعي بالفيول إلنتاج الكهرباء‪.‬‬ ‫ضئيلة اذ لم تتعدى ‪.1٪‬‬

‫‪ -‬تراجع ملحوظ للطلب على الطاقة خالل شهر سبتمبر‬ ‫ومن خالل متابعة التطور الشهري لميزان الطاقة األولية‬
‫‪ 2015‬حيث وصل إلى أدنى مستوياته تقريبا بالنسبة‬ ‫خالل التسع أشهر األولى من سنة ‪ ،2015‬يمكن أن‬
‫لسنة ‪ 2015‬كما سجل انخفاضا بنسبة ‪ 10٪‬بالمقارنة‬ ‫نالحظ‪:‬‬
‫بشهر سبتمبر ‪ .2014‬فهل سيتواصل هذا التراجع خالل‬ ‫‪ -‬أن عجز ميزان الطاقة األولية تجاوز سقف ‪ 300‬ألف‬
‫األشهر القادمة؟‬ ‫طن‪.‬م‪.‬ن خالل جميع أشهر السنة‪.‬‬

‫اﻟﺘﻄ ّﻮر ّ‬
‫اﻟﺸﻬﺮي ﻟﻤﻴﺰان ّ‬
‫اﻟﻄﺎﻗﺔ اﻷ ّوﻟّﻴﺔ ﺧﻼل ﺳﻨﺔ ‪ 2015‬أﻟﻒ ﻃﻦ م‪.‬ن‬

‫‪1000‬‬
‫‪855‬‬ ‫‪831‬‬
‫‪740‬‬
‫‪796‬‬ ‫‪768‬‬ ‫‪739‬‬
‫‪792‬‬
‫‪742‬‬
‫‪799‬‬
‫‪800‬‬
‫‪600‬‬
‫‪483‬‬
‫‪429‬‬ ‫‪457‬‬ ‫‪432‬‬ ‫‪431‬‬ ‫‪461‬‬ ‫‪437‬‬ ‫‪436‬‬ ‫‪412‬‬
‫‪400‬‬
‫‪200‬‬
‫‪0‬‬
‫ﺳﺒﺘﻤﺒﺮ‬ ‫أوت‬ ‫ﺟﻮﻳﻠﻴﺔ‬ ‫ﺟﻮان‬ ‫ﻣﺎي‬ ‫أﻓﺮﻳﻞ‬ ‫ﻣﺎرس‬ ‫ﻓﻴﻔﺮي‬ ‫ﺟﺎﻧﻔﻲ‬
‫‪-200‬‬
‫‪-311‬‬
‫‪-398‬‬ ‫‪-399‬‬ ‫‪-365‬‬
‫‪-307‬‬ ‫‪-302‬‬
‫‪-355‬‬ ‫‪-330‬‬ ‫‪-316‬‬ ‫‪-400‬‬
‫اﻟﻤﻮارد‬ ‫اﻟﻄﻠﺐ‬ ‫اﻟﻌﺠﺰ‬
‫إحصائيات قطاع الطاقة‬ ‫‪6‬‬

‫الطاقـــــــة ‪ /‬العــ‪92‬دد نوفمبر ‪2015‬‬


‫الغاز الطبيعي‬ ‫إنتاج المحروقات‬
‫بلغت موارد االغاز الطبيعي (إنتاج‪+‬اتاوة على‬
‫الغاز الجزائري) ‪ 1915‬ألف ط‪.‬م‪.‬ن خالل التسع‬
‫أشهر األولى من سنة ‪ ،2015‬مقابل ‪ 1969‬ألف‬ ‫النفط و سوائل الغاز‬
‫ط‪ .‬م‪ .‬ن في نفس الفترة من سنة ‪ ،2014‬مسجلة‬ ‫بلغ اإلنتاج الوطني من النفط الخام‪ ،‬خالل التسع‬
‫بذلك انخفاضا بنسبة ‪ .3٪‬ويرجع ذلك أساسا إلى‬ ‫أشهر األولى من سنة ‪ 1798 ،2015‬ألف طن‬
‫انخفاض االتاوة على الغاز الجزائري العابر للبالد‬ ‫مسجال بذلك انخفاضا بنسبة ‪ ٪ 7,5‬مقارنة بنفس‬
‫التونسية بنسبة ‪ 6٪‬إضافة إلى االنخفاض المسجل‬ ‫الفترة من سنة ‪ .2014‬وقد تراجع اإلنتاج في‬
‫في اإلنتاج المحلي بنسبة ‪ .2٪‬ويرجع انخفاض‬ ‫معظم الحقول الرئيسية‪ .‬وتجدر اإلشارة إلى أن‬
‫االتاوة إلى تراجع توريد الغاز الجزائري من‬ ‫حقل «صدربعل» شهد انخفاضا في اإلنتاج بنسبة‬
‫المشترين اإليطاليين باألخص أكبر مشتر «ايني» في‬ ‫‪ ٪ 12‬اثر حدوث مشاكل تقنية على مستوى وحدة‬
‫حين يعود تراجع اإلنتاج إلى أن حقل «صدربعل»‬ ‫معالجة غاز البترول المسال ‪ ،‬كما سجل حقل «عناقيد‬
‫شهد مشاكل تقنية باالظافة إلى توقف اإلنتاج في‬ ‫شرقي» انخفاضا بنسبة ‪ ٪ 60‬على اثر توقف اإلنتاج‬
‫حقلي «باقل» و»صبرية» نتيجة للحراك االجتماعي ‪.‬‬ ‫في معظم اآلبار باالظافة إلى الحراك االجتماعي‬
‫واإلضرابات على غرار حقل «فرانيق» و»صبرية»‬
‫ويتواصل التقلص الطبيعي لإلنتاج في جل الحقول‬
‫استهالك المواد البترولية‬ ‫رئيسية ‪ ،‬بما في ذلك «آدم»و «شروق»و»وادزار»‬
‫و»ديدون»‪.‬‬
‫ارتفع استهالك المنتجات البترولية خالل الفترة‬
‫بنسبة ‪ 13٪‬مقارنة بمستواه قبل سنة واحدة ‪.‬‬
‫ويخفي هذا النمو اتجاهات متناقضة ‪ :‬فقد سجل‬ ‫إﻧﺘﺎج اﻟﻨﻔﻂ اﻟﺨﺎم ﻓﻲ أﻫﻢ اﻟﺤﻘﻮل )اﻟﻒ ﻃﻦ(‬

‫استهالك الوقود ‪ ،‬وال سيما الغازوال و البنزين‬ ‫‪2014‬‬


‫‪300‬‬

‫الخالي من الرصاص ارتفاعا في المجمل بحوالي‬ ‫‪2015‬‬ ‫‪250‬‬


‫‪215 229‬‬
‫‪ ، 9٪‬يرجع غالبا إلى تقلص ظاهرة التهريب‪ .‬اال‬ ‫‪189‬‬
‫‪200‬‬
‫‪168‬‬
‫انه خالل شهر سبتمبر‪ ،‬تراجع االستهالك من هاته‬ ‫‪150‬‬
‫المادتين وخاصة الغازوال العادي‪ ،‬الذي يمثل ‪39٪‬‬ ‫‪85‬‬
‫‪114‬‬

‫‪72‬‬ ‫‪71‬‬ ‫‪100‬‬


‫من مجموع االستهالك‪ ،‬الذي تراجع بنسبة ‪10٪‬‬ ‫‪48‬‬ ‫‪39‬‬
‫‪62‬‬
‫‪43‬‬
‫‪63‬‬
‫‪33‬‬ ‫‪50‬‬
‫بالمقارنة بشهر سبتمبر ‪ 2014‬وهو ما يحيلنا على‬
‫‪0‬‬
‫التساؤل حول إمكانية رجوع التهريب وأسباب ذلك‪.‬‬ ‫‪. ,‬‬ ‫‪.‬‬

‫ويبين الرسم البياني التالي مقارنة نمط االستهالك‬


‫الشهري من الغازوال و البنزين الخالي من الرصاص‬
‫المخصص في أغلبه إلى النقل البري خالل السنتين‬
‫األخيرتين ‪.‬‬
‫‪7‬‬ ‫إحصائيات قطاع الطاقة‬

‫اﻟﺘﻄﻮر اﻟﺸﻬﺮي ﻻﺳﺘﻬﻼك اﻟﻐﺎز اﻟﻌﺎدي واﻟﺒﻨﺰﻳﻦ اﻟﺨﺎم ﻣﻦ‬


‫اﻟﺮﺻﺎص ‪) 2014/2015‬أﻟﻒ ﻃﻦ(‬
‫‪148‬‬ ‫‪143‬‬ ‫‪144‬‬ ‫‪160‬‬
‫بالنسبة للفيول ‪ ،‬فبالرغم أن استهالكه قد انخفض‬ ‫‪142‬‬ ‫‪140‬‬ ‫‪133‬‬
‫‪140‬‬
‫‪126‬‬
‫‪139‬‬
‫‪140‬‬
‫في القطاع الصناعي بنسبة ‪ 9٪‬فان استهالكه الجملي‬ ‫‪2014‬‬
‫‪128‬‬
‫‪141‬‬
‫‪134‬‬ ‫‪136‬‬ ‫‪133‬‬ ‫‪120‬‬
‫‪126‬‬ ‫‪123‬‬
‫قد ارتفع ارتفاعا ملحوظا بنسبة ‪ . 86٪‬وهو ما يرجع‬ ‫‪2015‬‬ ‫‪117‬‬ ‫‪114‬‬ ‫‪100‬‬
‫‪80‬‬
‫أساسا إلى استخدامه إلنتاج الكهرباء خالل السبع‬ ‫‪2014‬‬
‫‪46‬‬
‫‪58‬‬ ‫‪52‬‬ ‫‪49‬‬ ‫‪50‬‬ ‫‪51‬‬ ‫‪53‬‬ ‫‪48‬‬
‫‪53‬‬
‫‪60‬‬
‫‪2015‬‬
‫أشهر األولى من سنة ‪ 2015‬خالفا لنفس الفترة من‬ ‫‪54‬‬ ‫‪40‬‬
‫‪46‬‬ ‫‪43‬‬ ‫‪43‬‬ ‫‪42‬‬ ‫‪41‬‬ ‫‪42‬‬
‫سنة ‪ 2014‬وذلك العتبارات اقتصادية‪.‬‬ ‫‪37‬‬ ‫‪39‬‬ ‫‪20‬‬
‫‪0‬‬

‫في ما ارتفع استهالك فحم البترول بنسبة ‪ 17٪‬مقارنة‬


‫بالسنة الماضية‪ .‬اذ رجع نشاط وحدات انتاج االسمنت‬
‫إلى نسقه العادي بعد توقف اإلنتاج في بعض الوحدات‬ ‫وفي المقابل‪ ،‬سجل استهالك كيروزان الطيران‬
‫للقيام بعمليات الصيانة أو التوسعة خالل سنة‬ ‫انخفاضا هاما بنسبة ‪ ٪ 22‬خالل التسع أشهر األولى من‬
‫‪ .2014‬ويتجه منتجى االسمنت إلى هذا النوع من‬ ‫سنة ‪ 2015‬بالمقارنة بنفس الفترة من سنة ‪.2014‬‬
‫الوقود لكلفته المنخفضة بالمقارنة مع مصادر أخرى‬ ‫و قد شهد انخفاضا حادا خالل شهر سبتمبر ‪2015‬‬
‫من الطاقة‪.‬‬ ‫بنسبة ‪ 44٪‬نتيجة لالنكماش في قطاع السياحة بعد‬
‫الهجوم الذي استهدف متحف باردو والتفجير االرهابي‬
‫بسوسة‪ .‬و يظهر الرسم البياني التالي هذا التوجه‪.‬‬

‫اﻻﺳﺘﻬﻼك اﻟﺸﻬﺮي ﻟﻤﺎدة ﻛﻴﺮوزان اﻟﻄﻴﺮان )أﻟﻒ ﻃﻦ(‬


‫سجل استهالك كيروزان الطيران‬ ‫‪40‬‬

‫انخفاضا هاما بنسبة ‪ ٪ 22‬خالل التسع‬ ‫‪35‬‬


‫‪30‬‬
‫أشهر األولى من سنة ‪ 2015‬بالمقارنة‬ ‫‪25‬‬
‫‪20‬‬
‫بنفس الفترة من سنة ‪ .2014‬و قد‬ ‫‪15‬‬

‫شهد انخفاضا حادا خالل شهر سبتمبر‬ ‫‪10‬‬


‫‪5‬‬

‫‪ 2015‬بنسبة ‪44٪‬‬ ‫‪0‬‬


‫"‬ ‫"‬ ‫"‬ ‫"‬ ‫"‬ ‫"‬ ‫"‬ ‫"‬ ‫"‬

‫‪2014‬‬ ‫‪2015‬‬
‫إحصائيات قطاع الطاقة‬ ‫‪8‬‬

‫الطاقـــــــة ‪ /‬العــ‪92‬دد نوفمبر ‪2015‬‬


‫الى موفى سبتمبر ‪2015‬‬
‫الحصة‬‫النمو (‪)%‬‬ ‫الكمية‬ ‫انتاج واستهالك‬
‫‪ 8٪‬مقابل ارتفاع في نفس الفترة من السنة الماضية‬ ‫(‪)%‬‬ ‫‪15/14‬‬ ‫المواد البترولية‬
‫(‪ .)٪+6‬ويرجع ذلك إلى انخفاض كل من الطلب‬ ‫‪100‬‬ ‫‪20‬‬ ‫‪964‬‬ ‫االنتاج الوطني‬
‫على الغاز الطبيعي إلنتاج الكهرباء بنسبة ‪ 10٪‬بعد‬ ‫‪37‬‬ ‫‪-23‬‬ ‫‪352‬‬ ‫غازوال‬
‫استبداله الجزئي بمادة الفيول العتبارات اقتصادية‬ ‫‪30‬‬ ‫‪-23‬‬ ‫‪288‬‬ ‫الفيول‬
‫وأيضا لتحسن االستهالك النوعي الوطني لمحطات‬ ‫‪21‬‬ ‫‪-16‬‬ ‫‪206‬‬ ‫فيرجين نفطة‬
‫إنتاج الكهرباء‪ .‬اذ انه على الرغم من ان الطلب على‬ ‫‪7‬‬ ‫‪-11‬‬ ‫‪71‬‬ ‫غاز البترول المسال (‪)1‬‬
‫الغاز الطبيعي إلنتاج الكهرباء انخفض ‪ 10٪‬خالل‬
‫‪5‬‬ ‫‪7‬‬ ‫‪46‬‬ ‫مواد أخرى‬
‫التسع أشهر األولى من سنة ‪ ،2015‬لم يسجل إنتاج‬
‫الكهرباء من الغاز الطبيعي انخفاضا إال بنسبة ‪ 3٪‬فقط‬
‫‪100‬‬ ‫‪13,6‬‬ ‫‪3553‬‬ ‫االستهالك الجملي‬
‫خالل نفس الفترة ‪ .‬كما انخفض الطلب لالستهالك‬
‫‪41‬‬ ‫‪7‬‬ ‫‪1445‬‬ ‫غازوال‬
‫النهائي(منزلي‪+‬خدمات‪+‬صناعة) بنسبة ‪.2,4٪‬‬
‫‪13‬‬ ‫‪16‬‬ ‫‪455‬‬ ‫بنزين‬
‫وتجدر اإلشارة الى تسجيل تحسن في االستهالك‬ ‫‪18‬‬ ‫‪17‬‬ ‫‪629‬‬ ‫فحم البترول‬
‫النوعي الجملي لوحدات انتاج الكهرباء بنسبة ‪٪ 6‬‬
‫‪11‬‬ ‫‪4,8‬‬ ‫‪397‬‬ ‫غاز البترول المسال‬
‫حيث مرت من ‪ 243,7‬ط‪.‬م‪.‬ن‪/‬ج‪.‬و‪.‬س الى ‪228,6‬‬
‫‪12‬‬ ‫‪86‬‬ ‫‪424‬‬ ‫الفيول‬
‫ط‪.‬م‪.‬ن‪/‬ج‪.‬و‪.‬س وذلك اثر دخول محطة سوسة «س»‬
‫‪5‬‬ ‫‪-22‬‬ ‫‪166‬‬ ‫كيروزان الطيران‬
‫دورة مزدوجة طور االنتاج في صائفة ‪ 2014‬و‬
‫‪1‬‬ ‫‪-2‬‬ ‫‪36‬‬ ‫بترول االنارة‬
‫محطة سوسة «د» دورة مزدوجة في صائفة ‪2015‬‬
‫مما ساهم في تحقيق اقتصاد في الوقود باالضافة الى‬ ‫(‪ )1‬بما في ذلك غاز البترول المسيل المنتج بوحدة قابس‬
‫تعزيز أمن إمدادات الطاقة الكهربائية في البالد خالل‬
‫موسم الذروة‪.‬‬
‫وقد بلغ اإلنتاج المحلي من المنتجات البترولية‬
‫الكهرباء‬ ‫(الشركة التونسية لصناعات التكرير ‪+‬وحدة قابس‬
‫ارتفع إجمالي إنتاج الكهرباء بنسبة ‪ 4٪‬الى موفى‬ ‫لمعالجة الغاز) ‪ 964‬ألف طن‪ ،‬مسجال بذلك انخفاضا‬
‫سبتمبر ‪ 2015‬مقارنة بموفى سبتمبر ‪ ،2014‬حيث‬ ‫بنسبة ‪ 20٪‬وشهدت المصفاة توقف كلي لإلنتاج من‬
‫بلغ ‪ 14067‬ج‪.‬و‪.‬س‪ .‬وتحتفظ الشركة التونسية‬ ‫‪ 26/07/2015‬إلى ‪ 16/09/2015‬للقيام‬
‫للكهرباء والغاز بنصيب األسد في توليد الكهرباء حيث‬ ‫بعمليات الصيانة المبرمجة والغير مبرمجة‪ .‬وقد غطى‬
‫تغطي ‪ 82٪‬من اإلنتاج الوطني‪ .‬ومثلما أشرنا سابقا‪،‬‬ ‫اإلنتاج الوطني للغازوال ‪ ٪ 24‬من الطلب‪ ،‬و‪ ٪ 17‬في‬
‫انخفض انتاج الكهرباء من الغاز الطبيعي بنسبة ‪3٪‬‬ ‫ما يخص غاز البترول المسال في حين تتواصل تلبية‬
‫مقابل ارتفاع انتاج الكهرباء من الفيول‪.‬‬ ‫اجمالى الطلب على البنزين الخال من الرصاص عن‬
‫وتجدر االشارة الى ان شهر جويلية ‪ 2015‬قد سجل‬ ‫طريق التوريد‪.‬‬
‫أعلى ذروة (‪ 3599‬ميغاواط)‪ ،‬متجاوزا الرقم القياسي‬ ‫الغاز الطبيعي‬
‫السابق المسجل في سبتمبر ‪ 2014‬بنسبة ‪.4٪‬‬ ‫شهد الطلب على الغاز الطبيعي انخفاضا بنسبة‬
‫‪9‬‬ ‫إحصائيات قطاع الطاقة‬

‫قطاع االستكشاف وإنتاج‬


‫وتطوير المحروقات‬
‫(جانفي – سبتمبر ‪)2015‬‬
‫(جانفي – سبتمبر ‪)2015‬‬

‫أميرة التركي‪ ،‬رئيس مصلحة إنتاج المحروقات‬


‫باإلدارة العامة للطاقة‬

‫عرف نشاط استكشاف وإنتاج المحروقات إلى موفى‬


‫سبتمبر من سنة ‪ 2015‬تراجعا ملحوظا وذلك نتيجة‬
‫العديد من العوائق االجتماعية والفنية الذي شهدها القطاع‬
‫إضافة إلى االنخفاض الملحوظ ألسعار النفط الخام حيث‬
‫تراجع معدل سعر برميل البرنت إلى حدود ‪ 48‬دوالرا‬
‫خالل شهر سبتمبر من سنة ‪.2015‬‬
‫‪4‬‬

‫إحصائيات قطاع الطاقة‬ ‫‪10‬‬

‫الطاقـــــــة ‪ /‬العــ‪92‬دد نوفمبر ‪2015‬‬


‫قبلي التي يتمتع بها كل من المؤسسة التونسية‬ ‫يبلغ العدد الجملي للرخص إلى موفى سبتمبر ‪،2015‬‬
‫لألنشطة البترولية بنسبة ‪ 50%‬والشركتين‬ ‫‪ 31‬رخصة بحث واستكشاف سارية المفعول منها ‪29‬‬
‫الهولندية «مازارين» بنسبة ‪ 50%‬والتونسية‬ ‫رخصة بحث و‪ 2‬رخص استكشاف وتغطي مساحة‬
‫الخاصة «ميداكس بتروليوم ليمتاد» بنسبة ‪5%‬‬ ‫جملية تقدر بحوالي ‪ 90‬ألف كم‪ 2‬مقابل ‪ 38‬رخصة‬
‫وقد أدت تجارب اإلنتاج إلى معدل انتاج يومي‬ ‫خالل نفس الفترة من سنة ‪2014‬‬
‫يقدر بحوالي ‪ 4300‬برميل من النفط و ‪395‬‬ ‫هذا وقد وقع إلى موفى سبتمبر ‪ 2015‬إلغاء أو‬
‫ألف متر مكعب من الغاز‬ ‫التخلي على ‪ 7‬رخص بحث («سيدي منصور»‪ »،‬نابل»‪،‬‬
‫«توزر»‪« ،‬تاجروين» و»جنوب توزر» و»الواحات»‬
‫و»بزمة»)‪.‬‬

‫إلى موفى‬ ‫انجازات سنة إلى موفى‬


‫‪2015‬‬‫سبتمبر ‪ 2014‬سبتمبر‬ ‫‪2014‬‬

‫‪0‬‬ ‫‪0‬‬ ‫‪0‬‬ ‫عدد الرخص الممنوحة‬


‫‪7‬‬ ‫‪3‬‬ ‫‪6‬‬ ‫عدد الرخص المتخلى عنها أو الملغاة‬
‫‪31‬‬ ‫‪38‬‬ ‫العدد الجملي للرخص السارية المفعول ‪38‬‬
‫‪4‬‬ ‫‪2‬‬ ‫‪3‬‬ ‫عدد اآلبار اإلستكشافية‬
‫‪2‬‬ ‫‪7‬‬ ‫‪11‬‬ ‫عدد اآلبار التطويرية‬
‫‪3‬‬ ‫‪0‬‬ ‫‪0‬‬ ‫عدد اإلكتشافات‬
‫‪1822‬‬ ‫‪1969‬‬ ‫‪2607‬‬ ‫إنتاج النفط (ألف ط م ن)‬
‫‪1941‬‬ ‫‪1989‬‬ ‫‪2665‬‬ ‫إنتاج الغاز (ألف ط م ن)‬
‫‪125‬‬ ‫‪131‬‬ ‫‪177‬‬ ‫إنتاج الغاز المسيل (ألف ط م ن)‬

‫• اكتشاف «سندس ‪ »1‬خالل شهر جويلية ‪2015‬‬


‫برخصة بحث «عناقيد» بوالية تطاوين التي‬ ‫‪ /2‬أشغال االستكشاف والبحث‬
‫يتمتع بها كل من المؤسسة التونسية لألنشطة‬
‫البترولية بنسبة ‪ 50%‬والشركتين النمساوية «أ‬
‫م ف تونبزيان برودكشن»» بنسبة ‪ 40%‬و»ثاني‬ ‫تم إلى موفى سبتمبر ‪ 2015‬حفر ‪ 4‬آبار استكشافية‬
‫تونيزيان ب ف» بنسبة ‪10%‬‬ ‫أدت إلى العثور على ‪ 3‬اكتشافات مقابل حفر بئرين‬
‫(‪ )2‬خالل نفس الفترة من سنة ‪ 2014‬كانت نتائجهما‬
‫• اكتشاف «دوار غريب‪ »DGH1 1‬خالل شهر‬ ‫سلبية‪.‬‬
‫سبتمبر ‪ 2015‬برخصة بحث «زعفران» بوالية‬
‫قبلي وقد كشفت تجارب اإلنتاج على معدل إنتاج‬ ‫وتتمثل هذه االكتشافات في‪:‬‬
‫يومي يقدر بحوالي ‪ 1000‬برميل من النــــفـــــط‬ ‫• اكتشاف «شوشة العتروس ‪ « 1‬خالل شهر‬
‫و ‪ 55‬ألف متر مكعب من الغاز‬ ‫أفريل ‪ 2015‬برخصة بحث «زعفران» بوالية‬
‫‪11‬‬ ‫إحصائيات قطاع الطاقة‬

‫المالحضات‬ ‫البداية‬ ‫الحفارة‬ ‫إمتياز‬ ‫البئر‬


‫اإلستغالل‬
‫*العمق النهائي‪3900:‬م‬ ‫‪10/02/2015‬‬ ‫س ت ف‪-04‬‬ ‫زعفران‬ ‫س ا ت‪-1‬‬
‫* كشفت تجارب اإلنتاج على معدل انتاج‬
‫يومي يقدر بحوالي ‪ 4300‬برميل من‬
‫النفط و ‪ 395‬ألف متر مكعب من الغاز‬

‫*العمق النهائي‪2601:‬م‬ ‫‪24/05/2015‬‬ ‫س ت ف‪-06‬‬ ‫عناقيد‬ ‫سندس‪-1‬‬


‫* اإلعالن عن اكتشاف خالل شهر‬
‫جويلية ‪2015‬‬

‫*العمق النهائي ‪3975:‬م‬ ‫‪02/06/2015‬‬ ‫س ت ف‪-04‬‬ ‫زعفران‬ ‫د ج هـ‪-1‬‬


‫* كشفت تجارب اإلنتاج على معدل انتاج‬ ‫عناقيد‬
‫يومي يقدر بحوالي ‪ 1000‬برميل من‬
‫النفط و‪ 55‬ألف متر مكعب من الغاز‬

‫*العمق النهائي‪3879 :‬م‬ ‫‪04/08/2015‬‬ ‫س ت ف‪-06‬‬ ‫سناء‪-1‬‬


‫*النتائج سلبية وقع هجر البئر نهائيا‬

‫‪ / 3‬األشغال التطويرية‪:‬‬

‫تم إلى موفى سبتمبر ‪ 2015‬حفر بئرين(‪)2‬‬


‫تطويريتين مقابل حفر‪ 7‬آبار خالل نفس الفترة‬
‫من سنة ‪2014‬‬
‫جدول عدد‪ :2‬اآلبار التطويرية التي تم حفرها إلى‬
‫موفى سبتمبر‬
‫إحصائيات قطاع الطاقة‬ ‫‪12‬‬

‫الطاقـــــــة ‪ /‬العــ‪92‬دد نوفمبر ‪2015‬‬


‫جدول عدد‪ :2‬اآلبار التطويرية التي تم حفرها إلى موفى سبتمبر‬

‫المالحضات‬ ‫البداية‬ ‫الحفارة‬ ‫إمتياز‬ ‫البئر‬


‫اإلستغالل‬
‫العمق النهائي للبئر ‪4110‬م‬ ‫‪15/01/2015‬‬ ‫رالف كوفمان‬ ‫مسكار‬ ‫مسكار ‪A7‬‬
‫دخل طور اإلنتاج‬ ‫‪ST1‬‬

‫العمق النهائي للبئر ‪3350‬م‬ ‫‪22/02/2015‬‬ ‫س ت ف‪-06‬‬ ‫قبيبة‬ ‫قبيبة‪-14‬‬


‫مغلق حاليا في انتظار تهيأته‬

‫هذا و تجدر اإلشارة إلى أنه تم خالل الثالثي األول من ‪ -‬التراجع الطبيعي في إنتاج معظم الحقول أهمها «»آدم»‬
‫سنة ‪ 2015‬االنتهاء من حفر ‪ 3‬آبار تطويرية وقع و«شروق» «واد زار» و«بئر بن ترتر» و«ديدون»‬
‫الشروع فيها أواخر سنة ‪ 2014‬وتتمثل هذه اآلبار في‪ - :‬انخفاض في إنتاج حقل «صدربعل» منذ جانفي ‪2015‬‬
‫«قبيبة ‪ ، »12‬امتياز استغالل «الحاجب قبيبة» ألسباب تقنية ناتجة خاصة عن ارتفاع كمية المياه‬ ‫‪-‬‬
‫المصاحبة‬ ‫وقع البدء بحفره في ‪12/11/2014‬‬
‫«طرفة ‪ ، »03‬امتياز استغالل «باقل» وقع البدء ‪ -‬غلق بعض اآلبار ذات نسبة مرتفعة من الغاز المصاحب‬ ‫‪-‬‬
‫وذلك لتقليص حرق الغاز (مثل آبار حقلي «عناقيد‬ ‫بحفره في ‪28/11/2014‬‬
‫«صبرية ‪ ، »13‬امتياز استغالل « صبرية» وقع شرقي» و«درة»)‬ ‫‪-‬‬
‫‪ -‬توقف االنتاج بعدة آبار وذلك ألعطاب تقنية ( مثل آبار‬ ‫البدء بحفره في ‪10/12/2014‬‬
‫حقول «آدم» و «شروق»و « حاجب قبيبة «)‬
‫‪ -‬اإلضطرابات والحراك االجتماعي الذي شهدته بعض‬
‫‪ /4‬إنتاج المحروقات‪:‬‬
‫الحقول خاصة حقلي «الفرانيق» و»صبرية» بوالية قبلى‬
‫وحقل «شرقي» بجزيرة قرقنة‪.‬‬
‫بلغ إنتاج المحروقات إلى موفى سبتمبر ‪ ،2015‬حوالي • تسويق الغاز الطبيعي‪:‬‬
‫‪ 3888‬ألف طن موازي نفط مسجال انخفاضا بنسبة‬
‫‪ % 4.9‬مقارنة بنفس الفترة من سنة ‪ 2014‬حيث بلغ سجل إنتاج الغاز انخفاضا بنسبة ‪ % 2.4‬إلى موفى‬
‫سبتمبر ‪ 2015‬مقارنة بسنة ‪ 2014‬إذ بلغ اإلنتاج‬ ‫حوالي ‪ 4089‬ألف طن موازي نفط‪.‬‬
‫‪ 1941‬ألف طن موازي نفط مقابل ‪ 1989‬ألف طن‬
‫•إنتاج النفط و الغاز المسيل‪:‬‬
‫موازي نفط إلى موفى سبتمبر ‪ 2014‬و يعود هذا‬
‫سجل إنتاج النفط و الغاز المسيل إلى موفى التراجع إلى‪:‬‬
‫سبتمبر‪ 2015‬انخفاضا بنسبة ‪ % 7.3‬مقارنة بنفس‬
‫الفترة من سنة ‪( 2014‬إذ بلغ اإلنتاج ‪ 1946‬ألف طن ‪ -‬التقلص الطبيعي في إنتاج معظم الحقول أهمها‬
‫موازي نفط مقابل ‪ 2100‬ألف طن موازي نفط خالل «»الفرانيق» و «بركة» و»واد زار» و»مسكار»‬
‫نفس الفترة من سنة ‪.)2014‬‬
‫‪ -‬الحراك االجتماعي الذي شهدته بعض الحقول خاصة‬
‫اإلضراب بحقل «الفرانيق» من‪ 22‬ماي إلى‪ 22‬جويلية‪2015‬‬ ‫ويعود هذا إلى التراجع في إنتاج عدة حقول أهمها‪:‬‬
‫‪« -‬عناقيد شرقي» ‪ :‬حيث توقف االنتاج في بئر «أماني‪1‬‬
‫‪ -‬إنخفاض في إنتاج حقل «صدربعل» منذ جانفي‬
‫«نتيجة توقف تدفق النفط إثر اعتصام أصحاب الشاحنات‬
‫الناقلة لإلنتاج منذ ‪ 17‬جوان ‪ ،2015‬عملية إصالح ‪ 2015‬ألسباب تقنية ناتجة خاصة عن ارتفاع كمية‬
‫المياه المصاحبة‪.‬‬ ‫البئر متواصلة إلى اآلن‪.‬‬
‫‪13‬‬ ‫آراء خبراء‬

‫تطور اإلطار التشريعي‬


‫للتحكم‬
‫في الطاقة خالل‬
‫سنة ‪2015‬‬
‫تم خالل سنة ‪ 2015‬االنتهاء من إعداد‬
‫مشروع أمر يتعلق بضبط قواعد تنظيم‬
‫وتسيير وكيفّية تدخل صندوق االِنتقال‬
‫الطاقي الذي تم إحداثه في موفى سنة‬
‫‪ 2013‬بمقتضى الفصل ‪ 67‬من القانون‬
‫عدد ‪ 54‬لسنة ‪ 2013‬المؤرخ في ‪30‬‬
‫ديسمبر ‪ 2013‬والمتعلق بقانون المالية‬
‫لسنة ‪( 2014‬عوضا عن الصندوق‬
‫الوطني للتحكم في الطاقة)‪ .‬وقد تم‬
‫إرسال مشروع األمر إلى مصالح رئاسة‬
‫الحكومة للمصادقة‪.‬‬

‫يندرج قانون إنتاج الكهرباء من الطاقات المتجددة‬


‫رضا بوزوادة‬
‫في إطار تنفيذ االستراتيجية الوطنية لالنتقال‬ ‫المدير العام للطاقة‬
‫الطاقي التي تهدف إلى تنويع مصادر الطاقة‬
‫األولية في مجال إنتاج الطاقة الكهربائية‬
‫آراء خبراء‬ ‫‪14‬‬

‫الطاقـــــــة ‪ /‬العــ‪92‬دد نوفمبر ‪2015‬‬


‫ويندرج قانون إنتاج الكهرباء من الطاقات المتجددة‬ ‫سيساهم صندوق االنتقال الطاقي في مزيد دعم مشاريع‬
‫في إطار تنفيذ االستراتيجية الوطنية لالنتقال الطاقي‬ ‫التحكم في الطاقة عن طريق اقتراح إحداث منح‬
‫التي تهدف إلى تنويع مصادر الطاقة األولية في مجال‬ ‫لمشاريع وبرامج جديدة على غرار توزيع الفوانيس‬
‫إنتاج الطاقة الكهربائية عبر تنمية استعمال الطاقات‬ ‫المقتصدة للطاقة واستبدال الثالجات القديمة والعزل‬
‫البديلة وخاصة منها الطاقة الشمسية وطاقة الرياح‬ ‫الحراري ألسطح المباني‪ ،‬إضافة إلى اقتراح آليات‬
‫وطاقة الكتل الحيوية ومصادر متجددة أخرى وذلك‬ ‫جديدة تهدف إلى تطوير اإلطار التمويلي لمشاريع‬
‫نظرا لمحدودية وتراجع الموارد الوطنية من الطاقة‬ ‫وبرامج التحكم في الطاقة على غرار المساهمة في‬
‫التقليدية (نفط وغاز)‪ ،‬حيث ترمي هذه اإلستراتيجية‬ ‫التمويالت وتنفيل القروض وضمانها‪.‬‬
‫إلى إنتاج من الكهرباء من مصادر الطاقة المتجددة‬
‫بنسبة ‪ 12%‬في أفق ‪ 2020‬و‪ 30%‬في أفق سنة‬
‫‪.2030‬‬ ‫• قانون إنتاج الكهرباء من الطاقات المتجددة‬
‫• تحيين المخطط الشمسي التونسي‬ ‫تم خالل سنة ‪ 2015‬المصادقة على قانون إنتاج‬
‫الكهرباء من الطاقات المتجددة الذي صدر بالرائد‬
‫تم تحيين المخطط الشمسي التونسي وستتم الموافقة‬ ‫الرسمي للجمهورية التونسية عدد ‪ 38‬بتاريخ ‪12‬‬
‫عليه إثر إعداد النصوص الترتيبية لقانون إنتاج‬ ‫ماي ‪( 2015‬قانون عدد ‪ 12‬لسنة ‪ 2015‬بتاريخ‬
‫الكهرباء من الطاقات المتجددة‪.‬‬ ‫‪ 11‬ماي ‪ )2015‬في انتظار استكمال النصوص‬
‫الترتيبية في أجل ال يتجاوز ‪ 6‬أشهر كما نص عليه‬
‫• على المستوى االجتماعي‪:‬‬ ‫الفصل ‪ 41‬من القانون المذكور‪.‬‬

‫على المستوى االجتماعي وقصد انفتاح الشركات‬ ‫وتم في هذا الغرض تكوين فريق عمل على مستوى‬
‫العاملة في قطاع الطاقة على المحيط الذي تنشط فيه‬ ‫ديوان وزارة الصناعة والطاقة والمناجم يقوم بإعداد‬
‫تم إعداد برنامج عمل يتمثل في ‪:‬‬ ‫مشاريع النصوص التشريعية التالية‪:‬‬

‫المسؤولية المجتمعية‪:‬‬ ‫‪ -‬مشروع أمر يتعلق بضبط شروط وإجراءات‬


‫إنجاز مشاريع إنتاج الكهرباء من الطاقات المتجددة‬
‫إعداد برنامج للمسؤولية االجتماعية بالواليات وتم‬ ‫بهدف االستهالك الذاتي وتلبية حاجيات االستهالك‬
‫في هذا االطار‪:‬‬ ‫المحلي‪،‬‬
‫‪ -‬إحداث صندوق لالستثمار والتنمية بوالية تطاوين‬ ‫‪ -‬مشروع أمر يتعلق بإحداث الهيئة المختصة‬
‫لدعم المؤسسات الصغرى والمتوسطة وتخصيص‬ ‫المنصوص عليها بالفصل ‪ 38‬من القانون‪،‬‬
‫موارد لفائدته تقدر بـ ‪ 5‬م‪.‬د‪ .‬وتجدر اإلشارة إلى‬
‫أن المؤسسة التونسية لألنشطة البترولية والشركة‬ ‫‪ -‬قرار وزير الصناعة والطاقة والمناجم المتعلق‬
‫التونسية للكهرباء والغاز قد قاموا بإمضاء االكتتاب‪.‬‬ ‫بضبط أسعار شراء الطاقة الكهربائية المنتجة من‬
‫الطاقات المتجددة‪،‬‬
‫‪ -‬قامت المؤسسة التونسية لألنشطة البترولية مع‬
‫ثالثة شركات بترولية ناشطة بوالية تطاوين بإمضاء‬ ‫‪ -‬كراسات الشروط الفنية الخاصة بربط مشاريع‬
‫اتفاقية تحت رعاية الوزارة لوضع برنامج للمسؤولية‬ ‫إنتاج الكهرباء من الطاقات المتجددة بالشبكة‬
‫االجتماعية على مدى ثالثة سنوات وتم رصد ‪11.6‬‬ ‫الوطنية للكهرباء‪،‬‬
‫مليون دينار لتمويل مشاريع صغرى ومتوسطة من‬ ‫‪ -‬عقود شراء الكهرباء المنتجة من الطاقات المتجددة‬
‫خالل اتفاقيات تمويل مع البنك التونسي للتضامن‬ ‫من قبل الشركة التونسية للكهرباء والغاز‪.‬‬
‫‪15‬‬ ‫آراء خبراء‬

‫المستثمرين‪ .‬وستشهد سنة ‪ 2016‬مواصلة السعي‬ ‫وبنك تمويل المؤسسات الصغرى والمتوسطة و‪8‬‬
‫لتطوير الموارد الوطنية من المحروقات من خالل‬ ‫جمعيات تنمية بالوالية‪.‬‬
‫تدعيم المجهودات للمحافظة على مستوى االحتياطي‬ ‫‪ -‬تخصيص مبلغ ‪ 3‬م‪.‬د لفائدة المشاريع التنموية‬
‫الوطني للمحروقات بالرغم من انخفاض األسعار‬ ‫بجهة قبلي‪ ،‬وذلك على امتداد ثالثة سنوات وبعد‬
‫العالمية للنفط ال سيما أمام التراجع الهام لالستثمارات‬ ‫القيام بدراسة للتنمية بوالية قبلي وتخصيص‬
‫في البحث واالستكشاف خالل سنة ‪.2014‬‬ ‫مليون دينار لفائدة المجلس الجهوي لتمويل‬
‫لذا يتوقع أن يتم إسناد رخصتين على األقل مع وحفر‬ ‫مشاريع صغرى‪ :‬تم تكليف مكتب دراسات لدراسة‬
‫‪ 23‬بئرا ( منها ‪ 11‬استكشافية و‪ 12‬تطويرية)‬ ‫المشاريع التي يمكن تمويلها في هذا اإلطار‬
‫أما في ما يتعلق بإنتاج النفط وبناءا على برامج‬ ‫وإتباع نفس التمشي الذي تم اعتماده في مشروع‬
‫األشغال التطويرية المبرمجة خالل سنة ‪،2016‬‬ ‫المسؤولية المجتمعية بوالية تطاوين‪.‬‬
‫فانه يتوقع أن يسجل تراجعا طفيفا بـ ‪ 0.5%‬ليبلغ‬ ‫‪ -‬هذا ويتم دراسة إمكانية إتباع نفس هذا التمشي‬
‫‪ 2,34‬مليون ط‪.‬م‪.‬ن مقابل ‪ 2,35‬ألف ط‪.‬م‪.‬ن سنة‬ ‫في بعض الواليات األخرى‪.‬شركات البيئة‪:‬‬
‫‪ .2015‬وذلك نتيجة تواصل التقلص الطبيعي‬ ‫تم تكوين شركة بيئة بتطاوين برأس مال عمومي‬
‫في جل الحقول الرئيسية وستشهد سنة ‪2016‬‬ ‫ويجري إعداد هيكل شركة البيئة بقبلي‪.‬‬
‫التطوير التكميلي لبعض الحقول مثل عشتروت‬
‫والحاجب قبيبة وكذلك لدخول استكشافي «شوشة‬
‫العتروس‪ »-1‬و»دوار غريب‪ »-1‬برخصة زعفران التي‬ ‫برنامج البحث واإلستكشاف والتطوير‬
‫انجزتهما الشركة الهولندية «مزارين» حيز اإلنتاج في‬
‫لسنة ‪: 2016‬‬
‫إطار تجارب إنتاج طويلة المدى التي ستساهم في‬
‫تقليص التراجع الطبيعي لمستوى الموارد الوطنية‬ ‫لقد ساهم تدخل الوزارة في حل العديد من الصعوبات‬
‫من المحروقات‪ .‬بينما سيتم تأجيل تطوير امتياز‬ ‫بما في ذلك دراسة كل المطالب الخاصة بسندات‬
‫حلق المنزل لعدم مردودية الحقل باالسعار الحالية‪.‬‬ ‫المحروقات وكذلك من خالل برامج المسؤولية‬
‫المجتمعية من خلق مناخ مالءم لإلستثمار وطمأنة‬

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