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AVEC LA CONTRIBUTION DE :
-Rafik Bezzaouia (STEG)
- Nidhal Hédfi (PDG PÔL DJERID)
- Marouène Allègue (ETAP)
- Amira Turki (DGE)
- Saber Sadraoui (ONE)
- Wiem Thabti: Journaliste
CONCEPTION ET REALISATION
Mme Meftahi RABIA
MEDIA HORIZON
2
ÉDITO
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015
stratégique
promouvoir davantage notre
positionnement stratégique, notre
attractivité pour l’investissement,
notre réactivité aux aléas exogènes
Zakaria HAMAD
et notre démarche en matière de
Ministre de l’Industrie
durabilité étant des activités en
de l’Energie et des Mines. relation directe avec la société,
l’environnement et les ressources
naturelles.
3
Pour l’Energie, l’année 2015 les autres secteurs notamment objectif, qu’à cet horizon,
est une année où plusieurs l’industrie nationale. 30% du mix électrique natio-
dossiers font l’objet de dia- nal sera constitué d’énergies
C’est autour de ces points
gnostic approfondi, d’analyse renouvelables.
et d’autres que le Ministère
systémique et de benchmar-
king. « Lesdesindustries
a constitué groupes de manufacturières,
Le début de l’année 2016
travail dédiés, avec des chefs promet d’être encore plus
Il est question notamment de del’énergie et où
fils expérimentés lesle mines
mot constituent
riche « de
au niveau du secteur
mettre en place de nouvelles d’ordre a été donné pour l’énergie. Il s’agira d’amorcer
stratégies de promotion de la faire participer le maximum une réelle transition énergé-
bonne gouvernance et de la d’intervenants-experts des tique pour la concrétisation
transparence au niveau du différentes sensibilités à cet des orientations stratégiques
secteur, d’ajustement automa- effort de réflexion. arrêtées. Les équipes du
tique des prix des produits pé- Ministère ont bien avancé sur
Ce travail a été guidé pour
troliers, de développement des l’élaboration des différents
la réflexion à moyen terme
énergies renouvelables dans textes juridiques et l’identifi-
par le contenu, objet d’effort
le mix-énergétique de demain, cation des projets structurants
et d’un consensus national,
d’une plus grande couverture et des actions stratégiques à
de la note d’orientation pour
territoriale par le gaz naturel, entreprendre afin de sécuriser
la période 2016-2020.
« La finalité est de sécuriser l’approvisionnement
d’une couverture des besoins
Pour le long terme, la même
l’approvisionnement énergé-
des citoyens, des entreprises tique du pays à moyen et long
énergétique du pays à moyen
et des grands projet en élec-
et long
démarche termes
participative a
termes tout en permettant au
été adoptée pour élargir les
toutpétroliers
tricité et en produits en permettant au secteur
horizons de la prospective «
secteur de jouer son rôle de
dans les meilleures conditions développement socio-écono-
et proposer une démarche
et d’une plus grande intégra- mique durable.
stratégique pour le secteur de mondiale sur l’environnement
tion sociétale et économique des Nations unies, 1987
l’énergie à l’horizon 2030.
du secteur de l’énergie avec
Nous avons déjà mis un -
-
-
concepts sont inhérents à cette notion :
AP
ET
/
ue
l èg
Al
ne
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M
ar
o
13éme Conférence
de l’Exploration
et Production
“Taking Challenges for a New Area of Success”
L’Entreprise Tunisienne d’Activités Pétrolières (ETAP) a organisé du 26 au
31 Octobre 2015 la 13éme édition de la Conférence de l’Exploration et
Production « EPC2015 » à Gammarth, à laquelle ont pris part plus de 500
spécialistes Tunisiens et étrangers et qui a porté cette année le thème ambi-
tieux « Taking Challenges for a New Erea of Success » (Relever les défis pour
une nouvelle ère de succès). Ce thème a été choisi après mûre réflexion, afin
de refléter l’ambition de l›ETAP et de la Tunisie pour stimuler le secteur de
lݎnergie, en collaboration avec tous les partenaires actifs dans le pays.
«
L’ENERGIE EN CHIFFRES 9
Le déficit dépasse
Le déficit dépasse
3 millions de tep…
3 millions de tep…
Le bilan d’énergie primaire a enregistré un déficit de 1 Mtep en
Le bilan d’énergie primaire a enregistré un déficit de 1 Mtep en
2011, 1,7 Mtep en 2012, 2,5 Mtep en 2013 et 3,7 Mtep en 2014.-
2011, 1,7 Mtep en 2012, 2,5 Mtep en 2013 et 3,7 Mtep en 2014.
Ce Ce déficit
déficit quicesse
qui ne ne cesse d’accentuer,
d’accentuer, va se creuser
va se creuser d’avantage,
d’avantage,
et ilet
vailatteindre
va atteindre plus
plus de de 4 en
4 Mtep Mtep en
2015 2015laselon
selon la dernière
dernière actuali- actuali-
sation
sation des des prévisions.
prévisions.
Bilan énergétique
Les ressources nationales d’énergie primaires poursuivent
leur baisse au cours des neufs premiers mois de 2015 en
enregistrant un écart de -5% par rapport à son niveau d’il
y a un an, pour un total de 3,98 Mtep. Cette régression
est liée au recul de la production du pétrole brut de 8%,
de la production de gaz naturel de 2% et du forfait fiscal
sur le passage du gaz algérien de 6%.
La consommation d’énergie primaire gagne à peine
1,4% entre fin septembre 2014 et fin septembre 2015.
Une évolution relativement faible par rapport à l’année
dernière (+5%). Cette légère hausse cache des évolu-
tions contradictoires : la demande des produits pétroliers
a progressé de 13% alors que celle du gaz naturel a
reculé de 8%.
Les évolutions inversées de l’offre et de la demande se
traduisent par une diminution du taux d’indépendance Afef CHACHI TAYARI :
énergétique, en recul de 7% en s’établissant à 56%. Au- Sous Directeur de l'Observatoire
trement dit, le bilan d ‘énergie primaire a enregistré un Afef CHACHI TAYARI
National de l'Energie
:
déficit de 3,08 Mtep, à fin septembre 2015, en hausse Sous Directeur de l'Observatoire
de 11% par rapport à fin septembre 2014.
National de l'Energie
Le déficit dépasse
8000
Ressources et demande
d'énergie primaire
3 millions de tep…
6000
Ktep-pci
4000
Le2000
bilan d’énergie primaire a enregistré un déficit de 1 Mtep en
-
2011, 0 1,7 Mtep en 2012, 2,5 Mtep en 2013 et 3,7 Mtep en 2014.
Ce déficit qui ne
-2000
-2768cesse d’accentuer, -2768
-3084 va se creuser d’avantage,
-2768
et il va atteindre plus de 4 Mtep en 2015 selon la dernière actuali-
9 premiers mois de 2014
-3084
9 premiers mois de 2015
sation des prévisions.
-4000
Elec primaire
Elec primaire
0,5%
Gaz naturel 1%
Gaz naturel
Pétrole 49,9% 49,6%
- 48% 46%
Produits pétroliers
5%
GPL champs
L’évolution mensuelle du bilan énergétique non seulement a atteint presque son plus bas
courant les 9 premiers mois de 2015, montre : niveau de l’année mais a accusé une régres-
sion de 10% par rapport à la demande éner-
- Le déficit n’a pas descendu sous la barre de
gétique en septembre 2014, faut il s’attendre
300 ktep durant toute la période des 9 mois,
alors à un ralentissement du taux de croissance
- La baisse importante de la demande énergé- de la demande courant les mois à venir ?
tique courant le mois de septembre 2015 qui
800 799
742
792
739
768
796
740
200
0
janvier février mars avril mai juin juillet août sep.
-200
-302 -307
-400
-316 -330 -311
-355 -365
-399 -398
ressource demande déficit
12 L’ENERGIE EN CHIFFRES
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015
300
A fin septembre 2014
250 229 A fin septembre 2015
215
189
200
168
150
114
100 85
71 63 72
62
43 39 48
50 33
0 Hasdrubal El Adam Cherouq Ashtart Ouedzar El H.G Bir Miskar M.L.D Didon Barka Cercina Anaguid
Borma Tartar Est
L’ENERGIE EN CHIFFRES 13
148
150 144 143
contrairement à la même période de
139 140 141 142
133
140
126
133 136 134 2014.
128
120 123
126
114
117 La consommation de coke de pétrole
Ess 2014 a augmenté de 17% par rapport à
90 Ess 2015
la même période de l’année dernière
Go 2014
Go 2015 suite à la reprise de l’activité intégrale
60 53 53 51 52
58 dans les cimenteries après l’arrêt de
50 49
48
54 46
46
certaines unités pour des travaux de
39 37
42 41 42 43 43 maintenance et d’extension.
30 Janv Févr Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept
14 L’ENERGIE EN CHIFFRES
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015
31 permis 4 puits
d’exploration
aboutissant 2 puits
de développement
contre le forage
de 7 puits durant
Baisse de l’Huile
et du GPL
dont 29 permis de recherche
et 2 permis de prospection
à la réalisation
de 3 découvertes. la même période 7.3% à fin septembre 2015
en 2014. par rapport à la même
couvrant une superficie totale période de 2014
d’environ 90 mille km2, Production des Hydrocarbures
contre 38 permis durant l
a même période en 2014. 3888 KTep
la production
des Hydrocarbures.
16 L’ENERGIE EN CHIFFRES
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015
2/ Travaux d’Exploration
La période jusqu’à fin de Septembre 2015
est caractérisée par le forage de 4 puits
d’exploration aboutissant à la réalisation de
3 découvertes, contre le forage de 2 puits
d’exploration dont les résultats étaient néga-
tifs durant la même période en 2014.
L’ENERGIE EN CHIFFRES 17
3/ Travaux de développement
A la fin de Septembre 2015, on a enregistré le forage de 2 puits de développement contre le
forage de 7 puits durant la même période en 2014.
Après avoir été stable pendant plus de trois ans, autour des 110 dollars,
le pétrole a entamé une chute en juin 2014, jusqu’à environ 62 dollars
le baril en décembre. Depuis le début de l’année 2015, les secousses
sont vives, et la tendance est restée baissière: il vaut près de 48 dollars le
48 dollars le baril baril en septembre. Une telle déflagration a des conséquences particuliè-
rement lourdes pour les pays dépendants de l’or noir. Surtout pour ceux
qui connaissent par ailleurs des difficultés économiques.
début de l’année
2015, Au Venezuela par exemple où la terrible aux importations, entrainant
dépendance au pétrole de l’écono- la pénurie de nombreux produits
mie est extrême, l’or noir représente de première nécessité.
en effet pas moins de 95% des
Un autre exemple, l’Algérie souffre
exportations et constitue deux tiers
grandement de la baisse des
de recettes de l’État. La chute des
cours : La balance commerciale
prix du pétrole a considérablement
de l’Algérie affiche un déficit de
diminué les rentrées monétaires
10,33 milliards de dollars sur les
vénézuéliennes et porté un coup
9 premiers mois de l’année 2015,
DOSSIER
DOSSIER
contre un excédent de près de 4,09 milliards rapport à celui réalisé durant la même période
de dollars à la même période 2014, selon les de l’année dernière qu’à partir du mois d’aout
chiffres des douanes algériennes. pour passer de 98 MDT à fin aout 2015 à
202 MDT à fin septembre 2015.
En contre partie, Les pays importateurs ont
évidemment profité : Le Japon a annoncé ré- L’analyse de ce décalage en termes de baisse
cemment que sa balance commerciale en sep- des cours de pétrole et amélioration du déficit
tembre 2015 a chuté de 88% en un an. Au de la balance commerciale doit passer par une
Maroc, les données à fin août montrent un analyse des principaux effets qui ont un impact
allégement de 20 % du déficit de la balance direct sur les échanges commerciaux du sec-
commerciale. teur de l’énergie à savoir :
Alors quant est-il pour la Tunisie ? Plusieurs ex-
perts s’attendent depuis le début de la baisse
- Le taux de change « T »
du prix à une amélioration de la balance com-
merciale or jusqu’à fin juillet 2015, la balance - Les quantités échangées « Q »
commerciale a poursuivi sa détérioration, cou- - Les prix « P »
rant le mois d’aout 2015 et pour la première
fois depuis le début de l’année, le déficit a Le présent article vise alors à évaluer l’impact
commencé à se redresser de 3%. Pourquoi de l’évolution de ces trois effets sur la balance
ce décalage ? Et pourquoi l’impact de la commerciale énergétique. L’approche consiste
baisse des prix n’était pas si visible ? à étudier séparément les effets de ces trois
variables entre fin septembre 2014 et fin sep-
Au terme des 9 premiers mois de l’année en tembre 2015 et d’évaluer leurs répercussions
cours, le déficit de la balance énergétique com- sur la balance commerciale.
merciale a commencé son amélioration par
20) fin janvier fin février fin mars fin avril fin mai fin juin fin juillet fin août fin sept.
DOSSIER
DOSSIER
Le tableau suivant présente les balances commerciales relatives à chacun des effets :
(1) : BC P2014 : balance commerciale calculée pour le prix en devise de 2014 appliqué aux quantités et taux de change de
2015.
(2) : BC T2014 : balance commerciale calculée pour le taux de change de 2014 appliqué aux quantités et prix en devise
de 2015
(3) : BC Q2014 : balance commerciale calculée pour les quantités de 2014 appliquées aux prix en devise et taux de change
de 2014.
450 100
USD/BBL
400 90
350
80
300
70
250
Prix import Gaz Algérien 60
200
150 BRENT DTD USD/BBL 50
100 40
Juill-15
Juill-14
Oct-14
Nov-14
Mars-15
Mars-14
Sept-15
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Juin-15
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Août-15
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Déc-14
Mai-15
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L’ÉNERGIE (21
N° 92 / Novembre 2015
DOSSIER
DOSSIER
Le prix moyen du gaz importé ($/ dollar des Etats Unis d’Amérique.
tep) n’a baissé que de 32% entre Le taux de change dollar / dinar
fin septembre 2014 et fin sep- tunisien a ainsi passé de 1.653 à
tembre 2015 contre une baisse fin septembre 2014 à 1.945 à fin
du Brent ($ /bbl) de 48% et sous septembre 2015.
l’effet conjugué de la dépréciation
La dépréciation du dinar a alourdit
du dinar, le prix moyen d’import
le déficit de la balance commer-
de gaz (DT/tep) a baissé de 22%
ciale de 405 MDT.
entre fin septembre 2014 et fin
septembre 2015, ce qui explique Si le taux de change est resté
en partie le décalage mentionné stable entre fin septembre 2014
ci-dessus dans l’amélioration de la et fin septembre 2015, la balance
balance commerciale énergétique. commerciale aurait affiché un défi-
cit de 2491 MDT contre un déficit
réel de 2896 MDT. En effet, la
dégradation du taux de change
10% Evolution du prix d’import moyen cumulé (DT/tep) du gaz a amplifié les exportations de 243
4,6% importé entre 2014 et 2015 en %
5% 3,2% MDT et les importations de 648
1,5%
MDT entrainant un effet net négatif
0% de 405MDT.
jan fin fev fin mars fin avril fin mai fin juin fin fin fin
-5%
3,4% juillet août sept
-10% -7,7% 3/ EFFET QUANTITE :
-15% -11,0%
Etre fin septembre 2014 et fin
-15,3% septembre 2015 et en termes de
-20%
-19,3% quantité, les exportations ont dimi-
-25% -22,0% nué de 14% contre une augmenta-
tion des importations de 4%. Plu-
sieurs facteurs ont contribué à cette
2/ EFFET Parité : situation à savoir :
• La baisse de la production natio-
Evolution Mensuelle du taux de change (DT/US$) nale de pétrole de 7,4%
2,9
1,9
• La baisse de la production natio-
1,8
nale de GPL primaire de 6,6%
1,7 • La baisse de la production natio-
1,6 nale du gaz naturel de 2,3 %
1,5
1,4
• Hausse de la demande des car-
burants routiers de 9%
Févr-14
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Avr-14
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Juin-15
Juill-15
Août-15
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DOSSIER
Le prix du pétrole de qualité Brent, qui attei- naise dont la croissance ne dépasse pas les
gnait plus de 100$/bl jusqu’au juin 2014, 2%, à cela s’ajoute le ralentissement de la
n’a cessé depuis de baisser pour atteindre à croissance économique de la Chine, le pre-
peine une moyenne de 62$/bl en décembre mier importateur et consommateur de pétrole
2014 et descendre au-dessous de 50$ en jan- du monde, qui était autour de 10 %, a chuté
vier 2015 ce qui constitue en final une baisse sous les 7 % (6.8%) et qui a eu pour effet une
substantielled’environ 40% en 6 mois en 2014 baisse sensible de leur demande en pétrole.
et plus de 49 % jusqu’au fin septembre 2015
De l’autre côté une offre croissante des pays de
(le prix moyen du Brent des neuf premiers mois
l’OPEP autour de 30 millions de baril par jour,
de l’année 2015 est de 55 $/bl). Mais cette
alourdie par un apport substantiel d’autres
baisse n’atteint toutefois pas encore un record
pays producteurs non membres de l’OPEP ré-
historique : durant le pic de la crise financière
sultant en un surplus important.
entre juillet 2008 et janvier 2009, le prix du
baril de Brent a perdu 100 dollars en six mois, - La deuxième raison évoquée porte sur
passant de 140 dollars à 40. l’exploitation du gaz et de pétrole de roches
mères. «La révolution du gaz et du pétrole du
Evolution mensuelle de la cotation du Brent ($/bail)
schiste» qui a pris naissance aux Etats Unis et
120
au Canada, et qui est en train de se dévelop-
110 108,9 108,9107,5 107,6
109,6
111,7
per dans d’autres pays tel que l’Australie, la
100
106,6
101,6 chine, l’Argentine, l’Algérie etc…
97,3
90 87,4
En effet depuis leur coup d’accélération, en
80 78,9
2007, pour le développement du gaz et du
pétrole de schiste, les USA ont réussi à passer
70
62,5
59,8
64,3
61,7
du statut d’un pays importateur de pétrole et
60
47,9
58,1
55,9 56,5 de gaz à un pays auto-suffisant, et bientôt en
50 46,6 47,6 position d’exportateur.
40 Le prix du gaz aux USA est maintenant 3 à 4
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Juill-14
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Oct-14
Avr-15
Mars-14
Févr-14
Janv-14
Mai-15
Févr-15
Déc-14
USD/BBL
DT/USDD
80
coûts, les futurs projets en revanche pourraient 1,4 70
être réévalués si le prix du baril reste au niveau Taux de change DT/US$
de la moyenne des 12 derniers mois, leur ren- 1,2 BTENT
60
Sept-15
Juin-15
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Août-14
Avr-15
Févr-15
s’est dans certains cas portée sur une réduction
de nombre de puits et des programmes de la
sismique de plus de 60%. Le dinar s’est déprécié de 18 % par rapport
au dollar et le prix du pétrole en dollars a bais-
Contrairement aux pays exportateur, les pays
sé de 48 %.
importateurs et les industries grosses consom-
matrices d’énergie vont tirer profit de cette Par contre, cette chute a un impact négatif
baisse. sur l’activité d’exploration/production et par
conséquent sur la production, l’exportation et
la recette fiscale.
Les compagnies d’exploration/production seront
touchées en premier, et les entreprises de services
pétroliers et les intervenants dans le secteur (trans-
port, stockage, vente en gros de produits raffinés)
subiront les conséquences de la réduction des
dépenses dans l’exploration/production.
En revanche, la baisse des prix n’a pas d’im-
pact significatif sur les concessions en cours de
production tant que le prix est supérieur aux
coûts opératoires, la production continue à son
niveau habituel. Mais des signes de la baisse
des investissements de la part de certaines
compagnies opérant sur des concessions en
Tunisie sont déjà visibles sur les activités de dé-
veloppement complémentaires qui connaissent
un ralentissement et le développement des dé-
couvertes marginales qui sont à la limite de la
rentabilité économique dans cette conjoncture
telle que la découverte de Halk El Menzel ….
26 PAROLES D’EXPERTS
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015
Planification Stratégique :
Vers une approche plus participative
Enjeux Energétiques (2016-2020)
PAROLES D’EXPERTS 27
Soulignons au passage qu’en matière de pla- gestion des ressources, les énergies renouve-
nification stratégique, la Tunisie est un pays qui lables, etc.
a des traditions ancrées et des planificateurs
En 2015, la nouveauté dans la dynamique
d’excellente qualité, notamment dans l’admi-
de planification stratégique pour le secteur de
nistration, les institutions publiques et le système
l’énergie est indiscutablement la contribution or-
universitaire.
ganisée selon une démarche méthodologique
globale et participative, des différentes forces
Une approche globale et plus participative
vives du pays: Administration, citoyens, orga-
C’est cet atout a permit à l’économie d’être nisations, syndicat, patronat, partis politiques,
dotée d’énergie (électricité, gaz naturel, GPL, société civile, universitaire, … tous contribuent,
produits pétroliers), sans rupture aucune, même chacun avec ses idées, ses chiffres, ses constats
dans les moments les plus difficiles par lesquels et ses moyens pour dessiner un nouveau plan
le pays est passé. Rappelons-nous du début de de développement économique et social, cou-
2011 et périodes suivantes. vrant le quinquennat 2016-2020, qui soit à la
Par ailleurs, la période 2011-2014 a permit à hauteur des ambitions de ce peuple.
plusieurs reprises de débattre de l’importance Pour le secteur de l’Energie, l’année 2015 est
du secteur de l’énergie dans l’économie et une année où plusieurs dossiers ont été cou-
pour la société tunisienne. Les débats ont cou- rageusement mis sur les tables du diagnos-
vert des questions cruciales comme le déficit tic approfondi, de l’analyse systémique, du
structurel des bilans nationaux, les gisements benchmarking avec les pays concurrents ou
d’économie d’énergie, la subvention du Bud- similaires, de questionnement et de remise en
get de l’Etat au secteur, la gouvernance et la cause de certains éléments ou choix du passé.
28 PAROLES D’EXPERTS
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015
La planification
énergétique
Rafik BEZZAOUIA
Chef de département
Direction des Études et de la Planification (STEG)
Fixer un objectif
relatif à un mix
électrique intégrant
les sources d’énergie
renouvelables à un
taux de 30% en termes
d’énergie produite à
l’horizon 2030 est bien
en soi, d’autant plus
que c’est consensuel!
Mais, ce n’est guère
exhaustif. En effet, le
mix électrique n’est
qu’un composant 1. Représentation des l’énergie finale, pour la Tunisie
dans un mix plus systèmes énergétiques en 2013, ventilés par produit et
global qu’est le mix usage énergétiques.
Tout d’abord, pour avoir une
énergétique. Attirer vision complète d’un système La représentation en bilans
toutes les attentions énergétique, il est pertinent énergétiques constitue un outil
de le représenter en considé- incontournable pour dégager
et concentrer tous les
rant toutes les ressources dis- plusieurs indicateurs pertinents
efforts pour atteindre ponibles, les états successifs de la consommation énergé-
cet objectif me de la forme primaire à celle tique (tels que la consommation
paraît une démarche finale, les multiples procédés par habitant, par usage, par uni-
de transformation, ainsi que té de PIB, …) ainsi que de l’effi-
résultant d’un
les flux d’énergie conséquents cacité énergétique.
raisonnement tronqué! par usage. Les pertes dues aux Pour servir de tableaux de bord,
C’est la raison qui m’a transformations énergétiques ces représentations pourraient
poussé pour écrire les sont également à considérer. être enrichies par des indica-
réflexions du présent Les graphiques 1 et 2, ci-suivent, teurs de pilotage et des compa-
montrent les flux énergétiques raisons de réalisation par rap-
article. ainsi que la consommation de port à des années antérieures.
32 PAROLES D’EXPERTS
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015
3,5
Mtep
3,0
2,5
L’engagement
2,0 d’investissements
dans le secteur
1,5
énergétique
doit être associé
1,0
avec des objectifs
économiques
0,5
et sociaux tels
0,0 que la création
Industrie Transport Résidentiel + Tertiaire Consommation final
non énergétique
d’emplois,
+ Agriculture
La planification énergétique D’une manière plus générale, Une des solutions préconisées
intégrée les activités d’extraction et de est la diversification des sources
transformation de l’énergie pri- d’approvisionnement, y inclus
Par intégration, il est entendu
maire ainsi que l’utilisation de la planification de réseaux éner-
dire la considération de plu-
l’énergie finale génèrent -plus gétiques régionaux (notamment
sieurs aspects déterminants
que n’importe quel autre sec- d’électricité et de gaz naturel),
dans une planification énergé-
teur- des émissions polluantes ce qui permettrait de parer aux
tique, dont notamment le déve-
ayant des effets négatifs sur risques associés à la dépendance
loppement durable, la sécurité
les écosystèmes et affectent la vis-à-vis de combustibles parti-
énergétique, les progrès tech-
qualité de vie des générations culiers ou aux ruptures d’appro-
nologiques ainsi que les impacts
actuelles et futures. visionnements à cause d’inci-
socio-économiques.
dents (techniques ou autres) ou
À l’échelle d’un pays, la plani-
2.1. Aspect du développement d’infrastructures inadéquates.
fication énergétique devra être
durable
compatible avec les objectifs 2.3. Aspects technologiques
L’énergie et le développement généraux nationaux du dévelop-
Par ailleurs, dans une planifi-
durable sont désormais un pement durable. À ce titre, les
cation énergétique, il n’est plus
couple indissociable. À titre pouvoirs publics devront jouer
pensable de s’intéresser uni-
d’exemple, le choix que l’on fait un rôle déterminant et crucial
quement aux questions de res-
aujourd’hui sur les moyens de dans la prise de décisions rela-
sources. En fait, il faudrait faire
production d’électricité, viables tives à l’offre et à la demande
le lien avec la demande de ser-
pour de longues périodes (25 à énergétiques et dans l’adoption
vices énergétiques par la mise
40 ans, voire plus), engage les de politiques et la promulgation
en place de technologies plus
futurs systèmes énergétiques et de règlements visant à orienter,
appropriées, plus efficientes et
conditionne en partie les pro- en conséquence, le développe-
moins nocives pour l’intégralité
grès socio-économiques des ment du système énergétique et
du système énergétique.
pays. ce, en adoptant une démarche
participative avec la société ci- La planification énergétique ne
vile. devra pas se limiter uniquement
aux technologies afférentes
2.2. Aspect de la sécurité aux centrales électriques, de
énergétique quelque nature que ce soit. Elle
La question de la sécurité éner- devra étendre son champ d’in-
gétique préoccupe plus d’un térêt aux moyens de transport
pays. Les importations d’énergie routier, aux divers équipements
pèsent lourdement dans les éco- d’utilisation finale ainsi qu’aux
nomies nationales. De plus, les infrastructures comme les bâti-
systèmes d’approvisionnement ments, les réseaux routiers et les
sont de plus en plus vulnérables systèmes de transport, les usines
aux changements politico-éner- et les équipements industriels.
gétiques externes sur lesquels
Les choix technologiques sont
les planificateurs n’ont aucune
souvent dictés par des textes
prise. La diminution notable,
réglementaires traduisant les
ces dernières années, des rede-
orientations stratégiques en res-
vances en gaz fiscal dues à l’État
pect notamment des obligations
tunisien sur le transit du gaz na-
durables (telles que les objectifs
turel de provenance algérienne
relatifs aux mix énergétiques
sur le territoire tunisien en est
à des horizons spécifiés) et des
un véritable exemple d’illustra-
préférences sociales.
tion.
34 PAROLES D’EXPERTS
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015
effet, ce choix est de loin plus devrait être adoptée concernant nico-économique des unités de
économique que l’importation l’efficacité énergétique, et ce en production ainsi que l’intégra-
de gaz naturel liquéfié (GNL), qui traçant des objectifs concrets tion de technologies plus perfor-
nécessite une infrastructure de et mesurables. Le but serait de mantes devraient s’ajouter aux
regazéification et de stockage. maîtriser les consommations efforts déployés, par ailleurs,
De plus, si l’approvisionnement d’énergie notamment dans des pour l’économie de combus-
en GNL se fera en achat spot, le secteurs clés d’usage final, tels tibles et donc pour l’efficacité
prix serait alors erratique et le que dans les bâtiments (le plus énergétique dans son sens plus
risque de voir le prix du gaz (non grand potentiel d’efficacité global.
GNL) importé s’aligner sur celui énergétique non exploité dans
du GNL est réel. le Monde d’après l’Agence Inter-
Arrivant à la question du gazo-
nationale de l’Énergie), tout en 4. Conclusion
satisfaisant les besoins accrus de Chacune des solutions prospec-
duc transtunisien dont la capa-
confort de la société moderne. tées (précitées ou autres) pour
cité de transport reviendra à
Le secteur du transport routier, assurer la sécurité d’approvi-
l’État tunisien en fin 2019, il
sous ses différents types (indivi- sionnement énergétique natio-
serait également judicieux de
duel, collectif, en commun, de nale à moyen et long termes
continuer à demander, pure-
marchandises, …) représente devra être étudiée, et ses im-
ment et simplement, un forfait
également un gisement impor- pacts socio-économiques ainsi
fiscal sur l’éventuel transit de
tant d’efficacité énergétique. De que ses apports dans la balance
gaz naturel de provenance algé-
mutations dans les modes de énergétique nationale devront
rienne sur le territoire tunisien
transport et de mobilité pour- être identifiés. Le but est de ne
à destination d’éventuels futurs
raient être étudiées telles que pas parer le déficit énergétique
acheteurs européens.
le co-voiturage. À ce sujet, les attendu uniquement, mais de
Une autre solution de diversifica- plans directeurs de transport pouvoir optimiser la gestion de
tion des sources d’approvision- routier devraient être établis en ce déficit!
nement énergétique, qui devrait intégrant les questions d’effica-
être prospectée en parallèle cité énergétique, concrétisant Pour les questions de l’accep-
avec les autres pistes précitées, ainsi une des facettes de la pla- tabilité environnementale de
consisterait en l’achat d’élec- nification énergétique intégrée. certaines solutions prospectées,
tricité via les interconnexions un large débat sur ce sujet de-
Souvent, l’efficacité énergétique vra être engagé avec la société
électriques existantes auprès
est associée exclusivement aux civile, et des politiques de com-
des pays maghrébins. Les inter-
usages finaux. Toutefois, les munication appropriées devront
connexions algéro-tunisiennes
transformations énergétiques être adoptées.
demeurent actuellement large-
dont notamment dans les sys-
ment sous-exploitées et sont le Le plus tôt que l’on commence,
tèmes électriques (production,
siège de faibles échanges dans le mieux c’est …
transport et distribution) en-
les deux sens (l’équivalent d’une
traînent de pertes d’énergie,
capacité permanente de 34 MW
certes dues aux pertes dans les
-seulement- durant les cinq
cycles thermodynamiques et
dernières années). Toutefois, la
dans les réseaux électriques
concrétisation du projet d’inter-
de transport et de distribution,
connexion électrique transmé-
mais qui sont loin d’être négli-
diterranéenne entre la Tunisie
geables! À titre indicatif, un gain
et l’Italie constitue une sérieuse
d’un point sur le rendement glo-
piste à prospecter et ouvrirait
bal du parc thermique national
l’accès au marché européen in-
pourrait faire gagner une écono-
terne de l’électricité.
mie d’environ 100 ktep de com-
Ceci étant, une vision straté- bustible fossile annuellement.
gique à l’horizon 2030 et au-delà Une meilleure exploitation tech-
36 L’ENTRETIEN
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015
“
vement militant pour l’adoption d’une logique de développement soutenable.
C’est à cette question que répond M. Sami Marrouki le Président de L’Institut
de la Responsabilité Sociétale des Entreprises en Tunisie (IRSET).
RSE
Qel est le rôle et le champ d’actions
de l’entreprise dans le cadre d’une
approche de RSE ?
1 Définition de la RSE :
Une entreprise socialement responsable
est une entreprise qui cherche à élargir ses La RSE est définie par la Commission Européenne
champs d’actions et à intégrer dans ses choix (2011) comme la responsabilité des entreprises
vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société,
stratégiques des enjeux aussi bien environ- qui appelle leur engagement en collaboration
nementaux que sociétaux et de bonne gou- étroite avec leurs parties prenantes internes et
vernance à côté des enjeux économiques, externes, d’un processus destiné à intégrer les
plus classiquement considérés par le monde préoccupations en matière sociale, environ-
des affaires. Nous assistons avec la RSE à nementale, éthique, de droit de l’homme et de
consommateurs dans leurs activités commerciales
un changement profond qui touche le cœur
et leurs stratégies de base.
même de l’entreprise et sa mission en l’ame-
nant à réfléchir en amont à son rôle dans la
société et à chercher à affermir ses relations 2 Pourquoi la RSE ?
avec ses différentes parties prenantes aussi La décision de mettre en place une approche
bien proches que lointaines. stratégique de la RSE et la poursuite d’une triple
rentabilité (économique, sociale et environne-
Poussé par plusieurs organismes internatio- mentale) dépend aussi bien des réglementations
naux et approprié au début par quelques que des forces du marché et de l’éthique des diri-
entreprises pionnières occidentales et de geants. Dans un monde globalisé et normalisé,
grandes tailles, ce nouveau paradigme ne cet engagement est appelé à devenir de plus en
cesse de prendre de l’ampleur. Face à des plus important pour la compétitivité des entre-
consommateurs de plus en plus conscientisés prises en leur permettant de gagner aussi bien en
réputation (en améliorant leur image et en ame-
et préoccupés par le développement durable, nant un retour de confiance des consommateurs
il intéresse et interpelle aujourd’hui des entre- et des épargnants) qu’en productivité par l’instau-
prises de taille et d’origine géographiques ration d’un bon climat de travail, la rétention des
diverses. talents et la baisse des coûts de fonctionnement.
L’ENTRETIEN
ZOOM RSE
Le trio CPG-GCT-TIFERT adhère au Pacte mondial pour le développement durable de l›entreprise
Le pôle industriel composé de la Compagnie de phosphate de Gafsa (CPG), le Groupe Chimique tunisien (GCT) et
la Société tuniso-indienne des engrais (TIFERT) a signé, jeudi 3 septembre à Tunis, son adhésion au pacte mondial
(PM) des Nations unies pour le développement durable de l’entreprise.
«L’adhésion à ce pacte permet au pôle de l’industrie minière de s’engager sur la voie du développement durable et
de mettre en place les mécanismes requis pour rétablir la confiance entre le citoyen et l’administration», a déclaré
Romdhane Souid, PDG du la CPG et GCT, lors d’une cérémonie organisée à Tunis, à cette occasion.
Il a rappelé que la CPG a consacré, en 2014, une enveloppe de 25 millions dinars aux activités liées à la respon-
sabilité sociétale de l’entreprise(RSE). Le même montant sera mobilisé pour ces activités en 2015 et 2016.
“
lon fondamental mais manquant et à contribuer à dix principes du Pacte mondial dans la stratégie
la diffusion des principes de la RSE (RSO) et au ren- d’entreprise, et (2) catalyser l’action des entreprises
forcement des capacités des entreprises, des asso- dans leur soutien des objectifs et des enjeux de
ciations, et de l’expertise locale dans ce domaine. l’ONU, en mettant l’accent sur la collaboration et
l’action collective.
Le Pacte mondial des Nations Unies cherche à faire
4. L’IRSET et le réseau du Pacte Mondial de la durabilité de l’entreprise une force transforma-
en Tunisie trice dans la réalisation d’un avenir sûr et durable
partagé. Depuis 2000, le Pacte mondial et ses par-
tenaires œuvrent pour la durabilité à une échelle
mondiale. Aujourd’hui, le Pacte mondial compte
Le Pacte mondial des Nations Unies est une initiative plus de 500 entreprises signataires et autres par-
stratégique pour les entreprises qui se sont engagées ties prenantes de la région MENA. La Tunisie en
à aligner leurs actions et leurs stratégies sur les dix particulier, a connu une croissance significative du
principes universels dans les domaines des droits de nombre d’adhésion récemment. Le réseau Pacte
l’homme, du travail, de l’environnement et lutte contre Mondial Tunisie, représenté par l’IRSET, a été lancé,
la corruption. Avec plus de 8000 adhérents dont officiellement, le 08 Septembre 2015, ce réseau
des entreprises et 4.000 autres parties prenantes, le devrait servir de plate-forme pour faire avancer le
Pacte Mondial est la plus grande initiative de respon- Pacte mondial des Nations Unies et ses principes
sabilité sociale volontaire dans le monde. au sein de la Tunisie.
ECHOS GRANDS PROJETS 39
Le projet d’interconnexion
électrique entre
la Tunisie et l’Italie
Rafik BEZZAOUIA, Ingénieur principal
Chef de département
Direction des Études et de la Planification (STEG)
40 ECHOS GRANDS PROJETS
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015
la centrale d’El Haouaria et du projet d’inter- communautaires européennes ont été sensi-
connexion entre les réseaux électriques tuni- bilisées sur l’importance du projet d’intercon-
sien et italien. nexion entre la Tunisie et l’Italie, dont l’accès
aux schémas communautaires de financement
- 29 juin 2007: Déclaration conjointe entre
est fondamental pour sa réalisation.
les représentants des deux Gouvernements tu-
nisien et italien, portant sur le développement Par ailleurs, il est pertinent de rappeler que
d’un projet d’échange énergétique entre la le développement d’une connexion électrique
Tunisie et l’Italie. entre la Tunisie et l’Italie a été énuméré par-
mi les projets qui pouvaient bénéficier d’un
- 29 juin 2007: Mémorandum d’accord pour
concours financier de la Communauté euro-
la création d’une société mixte de transmission
péenne, et donc de statut de «Projet d’intérêt
tuniso-italienne chargée du développement du
commun» (en anglais «Project of Common
projet de coopération tuniso-italien dans le
Interest» ou «PCI»), se référer à l’annexe III
secteur de l’énergie électrique.
de la Décision n° 1364/2006, du 6 sep-
- 7 août 2008: Déclaration conjointe entre les tembre 2006, du Parlement européen et du
représentants des deux Gouvernements italien Conseil de l’Union européenne. Cette Déci-
et tunisien, portant sur l’assistance dans l’ap- sion a même classé cette connexion comme
pel d’offres international pour l’adjudication étant «Projet prioritaire». Toutefois, le Règle-
des droits de production d’énergie électrique ment (CE) n° 347/2013 du 17 avril 2013,
en Tunisie de 1200 MW de capacité (dont qui a abrogé la Décision précitée, a redéfini
400 MW destinés au système électrique tuni- les corridors et domaines prioritaires en ma-
sien), ainsi que sur l’assistance dans la réa- tière d’infrastructures énergétiques transeuro-
lisation d’une interconnexion de 1000 MW péennes. En ce qui concerne notre contexte
de capacité qui permet le transit bidirectionnel tunisien, ce Règlement a priorisé la construc-
d’énergie électrique et le secours mutuel entre tion d’autoroutes d’électricité dans l’ensemble
les deux systèmes électriques interconnectés de l’Union européenne en vue d’absorber la
dans les situations d’urgence. production croissante d’électricité à partir de
- 26 mars 2009: Création de la société mixte sources d’énergie renouvelables, entre autres,
ELMED Etudes (50% STEG / 50% TERNA, en Afrique du Nord.
l’Opérateur italien du système de transport
d’électricité), chargée de l’assistance au Minis-
tère tunisien chargé de l’énergie dans l’appel
2. Configuration retenue du projet
d’offres précité.
d’interconnexion
En raison de l’évolution du contexte politico-
- 18 et 19 novembre 2014: Organisation à
économique régional, l’idée de la centrale
Rome, par la Présidence italienne du Conseil
électrique de 1200 MW à El Haouaria a été
de l’Union européenne et de la Commission
délaissée. Toutefois, la réalisation d’une inter-
européenne, de la Conférence euro-méditer-
connexion sous-marine entre la Tunisie et l’Ita-
ranéenne intitulée «Un pont énergétique en
lie reste toujours d’actualité. La configuration
Méditerranée». Cette conférence a connu
actuellement retenue consiste en la réalisation
notamment la participation des Ministres
d’un câble sous-marin HVDC de 600 MW de
de l’énergie des États membres de l’Union
capacité (avec possibilité de dédoublement à
européenne et des pays méditerranéens, les
1200 MW) partant d’El Haouaria vers Par-
représentants des institutions financières, des
tanna en Sicile, avec la réalisation de deux
régulateurs et des gestionnaires de systèmes
stations de conversion de part et d’autre du
de transmission. Dans ce cadre, les institutions
câble, voir figure 1.
42 ECHOS GRANDS PROJETS
L’ÉNERGIE / N° 92 / NOVEMBRE 2015
Des objectifs chiffrés Pourcentage dÕ Ž nergie Ž lectrique annuelle produite par les
champs photovolta• que
L’objectif de l’étude est
d’atteindre un taux de ANNƒ E 2020 2025 2030
pénétration des énergies
renouvelables en termes Pourcentage dÕ Ž nergie 10% 20% 30%
de production électrique produite par PV
d’environ 30% en 2030 ;
A ce titre, nous focalisons Think Tank Stratégique A cet effet, l’étude ana-
uniquement sur la produc- Composé d’experts et lyse tout d’abord l’histo-
tion d’électricité raccor- compétences locaux, na- rique de consommation
dée au réseau ou isolé et tionaux et internationaux , électrique dans le gou-
porte plus précisément sur vernorat par secteurs et
un Think tank a été mise
le solaire photovoltaïque,
en place pour établir le sous-secteurs.
par le suivi de la stratégie
suivante : plan solaire Tozeur 2030. Des projections de
consommations à horizon
2030 ont été calculé sur
la base de l’évolution de
consommation électriques
Le Djérid ambi-
tionne de devenir, mais aussi la stratégie
un hub, une plate- de développement écono-
forme technolo- mique de la régions et ses
gique développée
et ami de l’envi- contraintes spécifiques
ronnement tel a été
connu depuis les
temps fort reculés
par son écosystème
oasien combien
crucial pour la pé-
rennité de l’activité
socioéconomique
de la région.
ZOOM SUR 47
126,21
120
source majeure d’activité
107,75
90
87,44 économique et commerciale et
61,7
68,84 industrielle dans la région. Le
60 54,56 46,3 secteur de tourisme prendra
36,55 30,99
30 26,8 24,28 quant à lui un pas en arrière du
19,2
0 secteur industriel, et cela est du
2020 2025 2030 au faible investissement dans
résidentielle agricole ce secteur aussi à l’absence
industriel tourisme et service des projets concrets.
Répartition de la consommation
électrique à l’horizon 2030
Etude pilote de la Chaque forage sert pour Cette étude pilote intègre
filière l’irrigation d’une parcelle des fiches techniques portant
d’environ 50 hectares de sur des projets pilotes dans
Etant donné la vocation agri-
superficie exploitée par une le domaine de pompage
cole de la région du Djérid
moyenne de 30 agriculteurs solaire à moyen d’une solu-
doté d’une plateforme phoé-
dont chacun doit 1000 DT tion photovoltaïque intégrée
nicicole de près de 10000
de charge fixe par an pour en réseau qui soit de remède
hc dont l’irrigation est assu-
la STEG soit près de 20 % pour atténuer l’insolvabilité
rée par 216 forage , 133
du cout d’exploitation de sa des opérateurs.
stations de pompage et
portion de terre.
1525 puits de surface.
رئيس النشرية
آراء الخبراء إحصائيات قطاع الطاقة
السيد زكرياء حمد تطور اإلطار التشريعي ص 13
وزير الصناعة والطاقة والمناجم
للتحكم في الطاقة وضع قطاع الطاقة خالل ص2
مدير النشرية خالل سنة 2015 التسعة أشهر األولى من
السيد رضا بوزوادة سنة 2015
المدير العام للطاقة
8000
6000
سجل ميزان
4000
الطاقة األولية
أﻟﻒ ﻃﻦ م ن 2000
عجزا قدره
8672-
0
3,08مليون
-3084 -2768
4803- 8672- -2000 ط.م.ن خالل
اﻟﻰ ﻣﻮﻓﻰ ﺳﺒﺘﺒﻤﺒﺮ 2015 اﻟﻰ ﻣﻮﻓﻰ ﺳﺒﺘﺒﻤﺒﺮ 2014 -4000 التسع أشهر
اﻟﻤﻮارد اﻟﻄﻠﺐ اﻟﺮﺻﻴﺪ األولى من سنة
،2015بزيادة
قدرها 11٪
مقارنة بنفس
الفترة من سنة
الى موفى سبتمبر 2015
.2014
()% الحصة النمو ()% الكمية ميزان الطاقة األولية
15/14
100 -5 3979 موارد الطاقة األولية
46 -8 1844 ()1
نفط
5 -8 184 ()2
سوائل الغاز
48 -7 1915 الغاز الطبيعي
42 -2,8 1680 االنتاج
6 -2 235 االتاوة
0,9 -6 36 الكهرباء األولية
3%
ﺳﻮﺍﺋﻞ ﺍﻟﻐﺎﺯ
تراجعت مساهمة الغاز الطبيعي في تغطية الطلب الجملي على الطاقة
األولية الى حوالي النصف بعد أن بقيت لسنوات في حدود 55٪وذلك مثل الغاز الطبيعي (انتاج +اتاوة) 48٪من مجموع موارد الطاقة األولية
تحت تأثير ارتفاع الطلب على البنزين والغازوال واالستبدال الجزئي للغاز متقدما بذلك على النفط الخام ( .)٪ 46وبقيت مساهمة الكهرباء األولية
الطبيعي بالفيول إلنتاج الكهرباء. ضئيلة اذ لم تتعدى .1٪
-تراجع ملحوظ للطلب على الطاقة خالل شهر سبتمبر ومن خالل متابعة التطور الشهري لميزان الطاقة األولية
2015حيث وصل إلى أدنى مستوياته تقريبا بالنسبة خالل التسع أشهر األولى من سنة ،2015يمكن أن
لسنة 2015كما سجل انخفاضا بنسبة 10٪بالمقارنة نالحظ:
بشهر سبتمبر .2014فهل سيتواصل هذا التراجع خالل -أن عجز ميزان الطاقة األولية تجاوز سقف 300ألف
األشهر القادمة؟ طن.م.ن خالل جميع أشهر السنة.
اﻟﺘﻄ ّﻮر ّ
اﻟﺸﻬﺮي ﻟﻤﻴﺰان ّ
اﻟﻄﺎﻗﺔ اﻷ ّوﻟّﻴﺔ ﺧﻼل ﺳﻨﺔ 2015أﻟﻒ ﻃﻦ م.ن
1000
855 831
740
796 768 739
792
742
799
800
600
483
429 457 432 431 461 437 436 412
400
200
0
ﺳﺒﺘﻤﺒﺮ أوت ﺟﻮﻳﻠﻴﺔ ﺟﻮان ﻣﺎي أﻓﺮﻳﻞ ﻣﺎرس ﻓﻴﻔﺮي ﺟﺎﻧﻔﻲ
-200
-311
-398 -399 -365
-307 -302
-355 -330 -316 -400
اﻟﻤﻮارد اﻟﻄﻠﺐ اﻟﻌﺠﺰ
إحصائيات قطاع الطاقة 6
2014 2015
إحصائيات قطاع الطاقة 8
/ 3األشغال التطويرية:
هذا و تجدر اإلشارة إلى أنه تم خالل الثالثي األول من -التراجع الطبيعي في إنتاج معظم الحقول أهمها «»آدم»
سنة 2015االنتهاء من حفر 3آبار تطويرية وقع و«شروق» «واد زار» و«بئر بن ترتر» و«ديدون»
الشروع فيها أواخر سنة 2014وتتمثل هذه اآلبار في - :انخفاض في إنتاج حقل «صدربعل» منذ جانفي 2015
«قبيبة ، »12امتياز استغالل «الحاجب قبيبة» ألسباب تقنية ناتجة خاصة عن ارتفاع كمية المياه -
المصاحبة وقع البدء بحفره في 12/11/2014
«طرفة ، »03امتياز استغالل «باقل» وقع البدء -غلق بعض اآلبار ذات نسبة مرتفعة من الغاز المصاحب -
وذلك لتقليص حرق الغاز (مثل آبار حقلي «عناقيد بحفره في 28/11/2014
«صبرية ، »13امتياز استغالل « صبرية» وقع شرقي» و«درة») -
-توقف االنتاج بعدة آبار وذلك ألعطاب تقنية ( مثل آبار البدء بحفره في 10/12/2014
حقول «آدم» و «شروق»و « حاجب قبيبة «)
-اإلضطرابات والحراك االجتماعي الذي شهدته بعض
/4إنتاج المحروقات:
الحقول خاصة حقلي «الفرانيق» و»صبرية» بوالية قبلى
وحقل «شرقي» بجزيرة قرقنة.
بلغ إنتاج المحروقات إلى موفى سبتمبر ،2015حوالي • تسويق الغاز الطبيعي:
3888ألف طن موازي نفط مسجال انخفاضا بنسبة
% 4.9مقارنة بنفس الفترة من سنة 2014حيث بلغ سجل إنتاج الغاز انخفاضا بنسبة % 2.4إلى موفى
سبتمبر 2015مقارنة بسنة 2014إذ بلغ اإلنتاج حوالي 4089ألف طن موازي نفط.
1941ألف طن موازي نفط مقابل 1989ألف طن
•إنتاج النفط و الغاز المسيل:
موازي نفط إلى موفى سبتمبر 2014و يعود هذا
سجل إنتاج النفط و الغاز المسيل إلى موفى التراجع إلى:
سبتمبر 2015انخفاضا بنسبة % 7.3مقارنة بنفس
الفترة من سنة ( 2014إذ بلغ اإلنتاج 1946ألف طن -التقلص الطبيعي في إنتاج معظم الحقول أهمها
موازي نفط مقابل 2100ألف طن موازي نفط خالل «»الفرانيق» و «بركة» و»واد زار» و»مسكار»
نفس الفترة من سنة .)2014
-الحراك االجتماعي الذي شهدته بعض الحقول خاصة
اإلضراب بحقل «الفرانيق» من 22ماي إلى 22جويلية2015 ويعود هذا إلى التراجع في إنتاج عدة حقول أهمها:
« -عناقيد شرقي» :حيث توقف االنتاج في بئر «أماني1
-إنخفاض في إنتاج حقل «صدربعل» منذ جانفي
«نتيجة توقف تدفق النفط إثر اعتصام أصحاب الشاحنات
الناقلة لإلنتاج منذ 17جوان ،2015عملية إصالح 2015ألسباب تقنية ناتجة خاصة عن ارتفاع كمية
المياه المصاحبة. البئر متواصلة إلى اآلن.
13 آراء خبراء
على المستوى االجتماعي وقصد انفتاح الشركات وتم في هذا الغرض تكوين فريق عمل على مستوى
العاملة في قطاع الطاقة على المحيط الذي تنشط فيه ديوان وزارة الصناعة والطاقة والمناجم يقوم بإعداد
تم إعداد برنامج عمل يتمثل في : مشاريع النصوص التشريعية التالية:
المستثمرين .وستشهد سنة 2016مواصلة السعي وبنك تمويل المؤسسات الصغرى والمتوسطة و8
لتطوير الموارد الوطنية من المحروقات من خالل جمعيات تنمية بالوالية.
تدعيم المجهودات للمحافظة على مستوى االحتياطي -تخصيص مبلغ 3م.د لفائدة المشاريع التنموية
الوطني للمحروقات بالرغم من انخفاض األسعار بجهة قبلي ،وذلك على امتداد ثالثة سنوات وبعد
العالمية للنفط ال سيما أمام التراجع الهام لالستثمارات القيام بدراسة للتنمية بوالية قبلي وتخصيص
في البحث واالستكشاف خالل سنة .2014 مليون دينار لفائدة المجلس الجهوي لتمويل
لذا يتوقع أن يتم إسناد رخصتين على األقل مع وحفر مشاريع صغرى :تم تكليف مكتب دراسات لدراسة
23بئرا ( منها 11استكشافية و 12تطويرية) المشاريع التي يمكن تمويلها في هذا اإلطار
أما في ما يتعلق بإنتاج النفط وبناءا على برامج وإتباع نفس التمشي الذي تم اعتماده في مشروع
األشغال التطويرية المبرمجة خالل سنة ،2016 المسؤولية المجتمعية بوالية تطاوين.
فانه يتوقع أن يسجل تراجعا طفيفا بـ 0.5%ليبلغ -هذا ويتم دراسة إمكانية إتباع نفس هذا التمشي
2,34مليون ط.م.ن مقابل 2,35ألف ط.م.ن سنة في بعض الواليات األخرى.شركات البيئة:
.2015وذلك نتيجة تواصل التقلص الطبيعي تم تكوين شركة بيئة بتطاوين برأس مال عمومي
في جل الحقول الرئيسية وستشهد سنة 2016 ويجري إعداد هيكل شركة البيئة بقبلي.
التطوير التكميلي لبعض الحقول مثل عشتروت
والحاجب قبيبة وكذلك لدخول استكشافي «شوشة
العتروس »-1و»دوار غريب »-1برخصة زعفران التي برنامج البحث واإلستكشاف والتطوير
انجزتهما الشركة الهولندية «مزارين» حيز اإلنتاج في
لسنة : 2016
إطار تجارب إنتاج طويلة المدى التي ستساهم في
تقليص التراجع الطبيعي لمستوى الموارد الوطنية لقد ساهم تدخل الوزارة في حل العديد من الصعوبات
من المحروقات .بينما سيتم تأجيل تطوير امتياز بما في ذلك دراسة كل المطالب الخاصة بسندات
حلق المنزل لعدم مردودية الحقل باالسعار الحالية. المحروقات وكذلك من خالل برامج المسؤولية
المجتمعية من خلق مناخ مالءم لإلستثمار وطمأنة