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Grammaire

Le Petit André GRAMMAIRE |9

1 I. Distinguer nature et fonction

ami de
Pierre (tenue
de ville)

père de Luc mécanicien


( tenue (bleu de
décontractée) travail)
Jean
Dupont

centre avant
Hamlet (costume
de scène) (maillot de
foot)

Dans la vie, Jean Dupont occupe plusieurs rôles : ami, centre-avant, père …
Pour remplir ces rôles, il lui arrive de porter diverses tenues. Mais il reste Jean Dupont.
C’est son identité.

Il en va de même avec les mots :

Le chat est sur le


toit. (sujet)

C'est le
coussin du As-tu nourri les
chat chats ?
(complément (COD)
du nom) chat
(nom
commun)

Lucie a été griffée par la Je donne ma langue


petite chatte. au chat.
(complément d'agent) (COI)

Le mot « chat » est un nom commun. C’est sa nature, sa catégorie, sa classe. Elle ne varie
pas. Mais ce nom commun peut occuper diverses fonctions selon les phrases : COI, sujet,
agent… Selon son insertion dans la phrase, ce nom commun revêt différentes formes
(masculin, féminin, singulier, pluriel).
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La nature d’un mot est en quelque sorte son espèce, sa catégorie. Elle est absolue, c’est-
à-dire qu’elle est la même, quel que soit le contexte dans lequel ce mot est employé.

 Un même mot peut posséder plusieurs sens et donc plusieurs natures.


Pour identifier la nature d’un mot, on vérifie à quelle classe grammaticale il appartient (nom,
déterminant, pronom, verbe, adjectif, adverbe, mot-lien).

Pour identifier la nature d’un groupe de mots, on vérifie la nature de son centre (de son
noyau) :

Nature du centre (noyau) : Nature du groupe :

 nom

 pronom Groupe nominal (GN)

(GNp si le groupe est introduit par une


 verbe à l’infinitif
préposition)

 verbe conjugué (envisagé sans son sujet) Groupe verbal (GV)

 verbe conjugué (envisagé avec son sujet) Proposition1 (P)

 adjectif Groupe adjectival (GAdj)

 adverbe Groupe adverbial (GAdv)

La fonction d’un mot désigne le rôle qu’il occupe dans la construction d’une phrase. Elle
varie donc selon l’emploi du mot.

Pour analyser la fonction d’un mot, il faut identifier sa relation avec les autres mots de la
phrase. Pour analyser la fonction d’un groupe de mots, il faut identifier la relation du mot
centre (noyau) avec le reste de la phrase.

1
Il existe différentes natures de propositions : voir n° 36
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II. Les classes de mots

2
La classe d’un mot désigne sa nature, sa catégorie, son identité.

Un mot est
variable invariable
 centre d’un groupe  complète un verbe, un
nominal. adjectif, un autre
 adverbe
 nom  souvent accompagné adverbe ou une
d’un déterminant. proposition.
 placé devant le nom.  Mot-lien :
 déterminant
 remplace un nom ou un  introduit un groupe
o préposition
 pronom autre pronom. nominal.
 relie des éléments de
 qualifie ou précise un o conjonction de
même fonction ou des
 adjectif nom. coordination
propositions.
 introduit une P2
o conjonction de
 peut être conjugué. (proposition
 verbe subordination
subordonnée)
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3
1. Le nom

Le nom est le mot qui constitue le centre, le noyau d’un groupe nominal (GN).
Il désigne une personne, un animal, un objet, un sentiment, une idée, une action.

A. Les caractéristiques du nom


 Le nom est généralement précédé d’un déterminant.

Exemples : La libraire - des livres, sont des GN composés d’un déterminant et d’un nom.

 Il a un genre (il est obligatoirement féminin ou masculin) ainsi qu’un nombre


(singulier ou pluriel).

Exemples : - La libraire est au féminin singulier (f.sg.)


- des livres au masculin pluriel (m.pl.)

 Le nom peut recevoir des expansions, c’est-à-dire des mots ou groupes de mots qui
viennent le compléter ou le préciser.

Exemples : La jolie libraire - des livres que j’adore - la voiture de mon frère

B. Les formes du nom


 Les noms simples sont formés d’un seul mot :
la télévision, le bijou, les chaussures

 Les noms composés sont formés de plusieurs mots, souvent unis par un trait
d’union (exemple : un arc-en-ciel), parfois soudés (exemple : un weekend)
Voir Orthographe n° 109.

C. Les sous-classes du nom


 Le nom commun s’applique à tous les êtres, toutes les choses d’une même espèce :
un adolescent, un chat, un immeuble, une chaise, une forêt

 Le nom propre désigne un seul être, une seule chose ou un groupe d’êtres, de
choses qui ont des traits communs (personnes, lieux géographiques, peuples, fêtes,
œuvres d’art, ...) Il s’écrit avec une majuscule.

David, Agatha Christie, l’Espagne, les Espagnols, Noël, …


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4 2. Le déterminant

Le déterminant précède toujours un nom avec lequel il forme un groupe nominal et


dont il prend les formes de genre et de nombre. Il accompagne le nom dans l’énonciation
d’un message.
Exemple : les élèves, cette histoire, ma chambre

5 A. Le déterminant ARTICLE

J’aime le raisin.
La mer me fascine
défini simple le, la , les l’2
Les piétons se pressent.
L’ambulance arrive.

contient une préposition


(à, de) : Je monte au sommet des
au (= à le) collines.
défini contracté
aux (= à les) Le fou du village parle aux
du (= de le) oiseaux.
des (= de les)

Je joue dans une comédie.


un, une, des Il a adopté un chat.
Des personnes te cherchent.
indéfini

 devant un adjectif,
Tu as de beaux cheveux.
des devient « de »

Je bois du coca plutôt que de la


devant un nom non comptable bière.
partitif
du, de la, de l’, des J’ai éprouvé de la joie en
entendant cette nouvelle.

2
Le déterminant défini l’ est dit « élidé »
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Attention à ne pas confondre certains déterminants articles…

Déterminant article défini contracté ( = de le : de, préposition + le, déterminant article


défini.)
du Il parle du film qu’il a vu hier.
Déterminant article partitif
Il est parti acheter du pain.
Déterminant article défini contracté (de les : de préposition + les, déterminant article
défini)
Les classeurs des élèves sont rangés.
Déterminant article partitif (inquantifiable : un petit peu de, un certain nombre de…)
des Il mange des épinards.
Déterminant article indéfini
Des élèves de première ont été sélectionnés aux olympiades de math.
de la Déterminant article partitif (inquantifiable)
Il boit de la limonade.

 à ne pas confondre avec de (préposition) + la (déterminant article défini).


Il ouvre la porte de la cuisine .
Déterminant article partitif (mis pour « du » ou « des » après une négation)
de3 Il n’y a plus de pain dans l’armoire. (mis pour « du » pain)
Déterminant article indéfini, mis pour « des » devant un adjectif au pluriel
Il a de petits yeux. (mis pour « des » petits yeux)

6 B. Le déterminant POSSESSIF

Il désigne un être ou une chose que l’on possède. Son accord dépend à la fois du possesseur et
de l’objet possédé :

Comment « ta » voiture ?! C’est notre voiture ! J’y ai aussi mis mes économies !

objet possédé
possesseur
masculin singulier féminin singulier pluriel
1re sg mon ma mes

2e sg ton ta tes

3e sg son sa ses

1re pl nos
notre
2e pl votre vos
leur
3e pl leurs

3
Attention ! « de » existe aussi comme préposition.
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7 C. Le déterminant DÉMONSTRATIF
Il sert à désigner un être ou une chose que l’on montre ou dont on a déjà parlé :

singulier pluriel
masculin ce, cet
ces
féminin cette

Ce matin, il pleuvait encore ; comme cet été est maussade ! Cette pluie continuelle me met de
mauvaise humeur. Ces temps-ci, je n’ai pas le moral.

 Les déterminants démonstratifs peuvent être renforcés par les particules :


- ci , qui insiste sur la proximité : Ces temps-ci, il fait beau.
- là , qui insiste sur l’éloignement : En ces temps-là, les seigneurs habitaient un donjon.

8 D. Le déterminant INDÉFINI
Il traduit une quantité non chiffrée et/ ou une identité imprécise :

assez de, aucun, autre, beaucoup de, certain(es), chaque, différent(e)s, divers(es) , je
ne sais quel(les), la plupart de, maint(es), moins de, n’importe quel(les), nul(les), pas
un(e), plus d’un(e), plusieurs, quelque(s), suffisamment de , tant de, tout(es) / tous,
trop de, …

Exemples :
Tout homme est mortel. – Aucune personne ne s’est présentée à l’entrée. - Il a décidé de
suivre je ne sais quelles études. - Je mange un fruit à chaque repas. - Certaines idées sont
dangereuses. – Il y a trop de bruit.

9 E. Le déterminant NUMÉRAL
Il précise le nombre d’éléments.

J’ai lu cent-vingt-quatre pages de ce roman hier soir.

 Le déterminant numéral est invariable


SAUF vingt et cent quand ils sont multipliés et qu’ils terminent le déterminant numéral
(quatre-vingts, mille-cinq-cents euros)
Les déterminants numéraux formant un nombre complexe (plus de deux mots) sont
reliés par des traits d’union (-> exemples voir ci-dessus).
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10 F. Le déterminant INTERROGATIF et EXCLAMATIF

Le déterminant interrogatif accompagne un nom à propos duquel on pose une


question : quel ? quelle ? quels ? quelles ? combien de ?
 Quelle heure est-il ?

Le déterminant exclamatif accompagne un nom à propos duquel on exprime un


sentiment, une exclamation : quel ! quelle ! quels ! quelles ! que de ! combien de !
 Quel désordre !

11 3. Le pronom

Le pronom est un mot qui remplace un nom (GN) ou une proposition.


Exemples :
- Tous les nouveaux élèves sont accueillis par les titulaires.
 Tous sont accueillis par les titulaires.
- Crois-tu que cet examen était trop difficile ?
 Oui, je le crois.

12 A. Le pronom PERSONNEL
Le pronom personnel désigne les personnes de la communication : celui qui parle (le
locuteur), celui à qui l’on parle (l’interlocuteur), celui dont on parle (le référent).

Pronoms sujet COD COI réfléchi renforcé

1re sg je me me me moi

2e sg tu te te te toi

3e sg il/elle le, la lui se lui/elle/soi

1re pl nous4
2e pl vous
3e pl ils/elles les leur se eux/elles

adverbiaux en, y

4
« nous » sujet est souvent remplacé par « on » dans le langage courant.
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Le pronom personnel réfléchi représente la même personne que le sujet de la phrase.

Je me lave / Nous nous levons /Elles se regardent dans le miroir.

Le pronom personnel renforcé est utilisé derrière une préposition ou pour une mise en
évidence :
Moi, je le trouve très beau. Je l’ai pris en photo pour toi.

Le pronom personnel adverbial est invariable. Il est utilisé pour remplacer des
noms désignant des objets, des lieux, des idées. On ne l’emploie pas pour désigner un
être humain.
Les vacances, j’y pense tous les jours. J’en rêve tout le temps.

Le pronom « on » est considéré comme indéfini.

On a pris mon téléphone !

Le pronom « il » peut avoir un sens impersonnel, lorsqu’il ne peut pas être remplacé par
un nom. Il est sujet d’un verbe impersonnel.

Il est arrivé un grand malheur.

13 B. Le pronom POSSESSIF

Le pronom possessif remplace un GN formé d’un déterminant possessif et d’un nom.

Ma sœur s’appelle Louise  La mienne s’appelle Chloé.

possesseur un objet singulier objet pluriel

masculin féminin masculin féminin

1re sg le mien la mienne les miens les miennes

2e sg le tien la tienne les tiens les tiennes

3e sg le sien la sienne les siens les siennes

1re pl le nôtre la nôtre les nôtres

2e pl le vôtre la vôtre les vôtres

3e pl le leur la leur les leurs


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14 C. Le pronom DÉMONSTRATIF

Le pronom démonstratif remplace un GN formé d’un déterminant démonstratif et d’un


nom.
Ce tableau est de Van Gogh  Celui-là est de Matisse.

singulier pluriel neutre

masculin féminin masculin féminin ce, c’


celui celle ceux celles ceci
celui-ci celle-ci ceux-ci celles-ci cela
celui-là celle-là ceux-là celles-là ça5

15 D. Le pronom INDÉFINI

Le pronom indéfini remplace un GN formé d’un déterminant indéfini et d’un nom.


Quelques voyageurs se sont plaints du retard.

 Quelques-uns ont demandé d’être remboursés.

quantité nulle aucun(e), nul(le), personne, pas un(e), rien …

sens quantitatif plusieurs, certain(e)s, beaucoup, tout (tous, toutes)), quelques-uns,

sens distributif les un(e)s … les autres, chacun(e),

quelqu’un, quelque chose, quiconque, qui, quoi, n’importe qui, je


sens indéterminé
ne sais qui, autrui, tel(les), le même …

16 E. Le pronom NUMÉRAL

Le pronom numéral remplace un GN formé d’un déterminant numéral et d’un nom.

J’ai trouvé cinq beaux coquillages. J’en ai gardé trois.

5
A ne pas confondre avec l’adverbe de lieu : « çà » (opposé à « là »)
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17 F. Le pronom INTERROGATIF

Le pronom interrogatif remplace un GN à propos duquel on pose une question.

Les pronoms interrogatifs simples sont invariables : qui ? que ? quoi ?

Qui vient au cinéma avec moi ? – Ceux qui n’ont pas peur des vampires !
Que veux-tu manger ? – Un bon plat de spaghetti.

Les pronoms interrogatifs composés varient en genre et en nombre et peuvent être


soudés aux prépositions « de » et « à » :

masculin sg féminin sg masculin pl féminin pl


sans préposition lequel ? laquelle ? lesquels ? lesquelles ?
+à auquel ? à laquelle ? auxquels ? auxquelles ?
+ de duquel ? de laquelle ? desquels ? desquelles ?

J’ai acheté deux sandwiches : lequel veux-tu ?


Tu avais reçu plusieurs offres. Auxquelles as-tu répondu ?
J’ai peur des araignées : desquelles faut-il le plus se méfier ?

18 G. Le pronom RELATIF

Le pronom relatif remplace un GN (appelé « antécédent ») ET introduit une proposition


subordonnée (P2) relative. (voir n°37)

Qui est cet homme avec qui tu parlais ? – C’est le moniteur de ski que Sophie m’a
présenté au cours du stage auquel tu m’avais inscrite l’an dernier.

Les pronoms relatifs simples sont : qui / que / quoi / dont / où.
Ils varient selon la fonction qu’ils occupent dans la P2 relative.

Astuce : pour trouver la fonction exercée par le pronom relatif au sein de la P2, remplace-
le par son antécédent.
Exemple :
L’exercice [que tu as réalisé] n’était pas simple -> [ Tu as réalisé l’exercice] -> COD
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pronoms relatifs fonctions exemples


qui sujet Profite de cette journée qui commence à peine.

que / qu’ COD Je connais parfaitement les vers que tu récites.


attribut su sujet L’homme qu’il est ne m’impressionne guère.

dont COI Le roman dont tu parles ne me plaît pas.


complément du nom J’admire ces hommes dont le travail est si pénible.
complément de l’adjectif J’ai rencontré la femme dont tu es amoureux.

où CC de lieu L’endroit où j’ai grandi n’a pas changé.


CC de temps Je me rappelle le jour où je t’ai rencontrée.

Les pronoms relatifs composés varient en genre et en nombre et peuvent être soudés aux
prépositions « de » et « à ».

masculin sg féminin sg masculin pl féminin pl


sans préposition lequel laquelle lesquels lesquelles
+à auquel à laquelle auxquels auxquelles
+ de duquel de laquelle desquels desquelles

19 4. L’adjectif

L’adjectif est un mot variable qui qualifie, caractérise, ou précise un nom.


Il occupera les fonctions d’épithète ou d’attribut.

A. Les caractéristiques de l’adjectif


 L’adjectif s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte :

Tu as pris de très jolies photos !


Julie est amoureuse de toi.

 L’adjectif épithète peut souvent être supprimé et se place :

 toujours après le déterminant


 et, selon les cas, avant ou après le nom :

C’est un grand homme.  C’est un homme grand.


C’est un curieux garçon  C’est un garçon curieux.
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 L’adjectif attribut est la suite obligatoire d’un verbe copule :

Cet homme me semble grand.

20 B. Les degrés de l’adjectif

 L’adjectif caractérise le nom avec plus ou moins d’intensité. Sa forme varie


aussi en degré (comparatif et superlatif), grâce à l’ajout d’adverbes
d’intensité.

 Le comparatif exprime :

 la supériorité : Elle est plus patiente que moi.


 l’infériorité : Elle est moins âgée que son frère.
 l’égalité : Elle est aussi belle que sa sœur.

 Le superlatif exprime :

 la supériorité : C’est l’homme le plus savant du royaume.


 l’infériorité : C’est le moins doué de nous quatre.

 Certains comparatifs et superlatifs sont irréguliers : ils varient en degré sans


l’aide d’un adverbe :

comparatif superlatif

bon meilleur le meilleur

mauvais pire le pire

petit plus petit / moindre le plus petit / le moindre


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5. Le verbe

21 A.Les caractéristiques du verbe


 Le verbe se conjugue et varie en voix, mode, temps, personne, genre et
nombre.
Le producteur voulait que les séquences soient réalisées par ce grand metteur en
scène.
 verbe à la voix passive, au subjonctif présent, à la 3e personne du pluriel au
féminin.
 Il s’accorde avec le sujet. (Voir orthographe n° 94)
 Il est le noyau de la proposition. (Voir grammaire – La phrase)
 Il peut exprimer :
 l’action réalisée ou subie par le sujet.
 l’état du sujet.
 l’opinion du sujet.

22 B. Les types de verbes


On classe les verbes en 6 types, selon la construction qu’ils demandent :

intransitifs aucun complément de verbe J’ai grandi.

transitifs + COD et/ou COI Il m’a donné la permission.

copules + attribut du sujet Ce témoin devient gênant.

+ complément du verbe
impersonnel
impersonnel Il a fallu de la patience.
(seul sujet = « il », qui ne remplace
aucun nom)

présentatif + complément du présentatif Voilà une belle histoire !

conjugués avec le pronom


pronominaux « se » (qui varie en Ils se sont trompés.
personne)

23 C. Les auxiliaires

Voir conjugaison n° 121


Le Petit André G R A M M A I R E | 23

24 6. L’adverbe

L’adverbe est un mot invariable. Il nuance ou complète le sens


- d’un verbe : Je mange trop !
- d’un adjectif : Elle est très contente.
- d’un autre adverbe : Tu marches toujours lentement.
- d’une proposition : Demain, nous publierons cet ouvrage.

 L’adverbe peut souvent être effacé mais le sens de la phrase en est alors modifié.
Vous écoutez très distraitement.
Vous écoutez distraitement. sens différents
Vous écoutez.

On classe les adverbes selon leur sens :

 de lieu ou de temps : ici, là-bas, ailleurs, demain, maintenant, …


 de manière : facilement, bien, mal, sérieusement, …
 de négation : ne…pas, ne…plus, jamais, aucunement …
 d’intensité ou de quantité : très, fort, beaucoup, assez, …
 interrogatifs ou exclamatifs : quand, où, combien, pourquoi, comment, comme …
 de modalité : oui, non, peut-être, assurément, …
 de coordination : puis, alors, ensuite, en effet, néanmoins, …

7. Les mots-liens
25 A. La préposition6

La préposition est un mot invariable qui introduit un GN7 (nom, pronom ou


infinitif). On ne peut pas la supprimer.

 La préposition introduit un GN qui occupera les fonctions de complément …

 de verbe : Il l’a acheté pour moi.


 du nom : Une chambre avec vue sur mer.
 de l’adjectif : Elle est fière de son exploit.

6
Etymologie : « placé avant »
7
On parlera alors de groupe nominal prépositionnel (GNp)
Le Petit André G R A M M A I R E | 24

 de phrase : Depuis son retour, elle semble triste.

 Les prépositions « à » et « de » se contractent avec les articles « le » et « les » :


Le premier du mois
La chasse aux papillons

26 B. La conjonction de coordination

La conjonction de coordination relie des éléments de même fonction ou des


propositions de même nature. (Voir grammaire n°34)

Il n’en existe que 7 : mais, ou, et, donc8, or, ni, car

Céline et Jeanne ne savent ni lire ni écrire.

Son projet est généreux mais difficile à réaliser.

Les légumes sont chers car la saison a été pluvieuse.

 Contrairement aux adverbes de coordination, les conjonctions de coordination ne


se combinent pas entre elles et ne se déplacent pas.

27 C. La conjonction de subordination

La conjonction de subordination est un mot invariable qui introduit une


proposition subordonnée (P2) en l’enchâssant dans la proposition principale (P1).

 Il faut distinguer :
 « QUE » : qui n’a pas de sens particulier et introduit la plupart des P2
complétives.
Je savais que tu viendrais.
Je voulais que tu sois là.
 les autres conjonctions de subordination qui servent aussi de connecteurs
logiques et introduisent des P2 circonstancielles.

Depuis que tu es revenu, tu as changé.


Comme la saison a été pluvieuse, les légumes sont très chers.
Je viendrai à ta fête, quoique je n’aie pas beaucoup le temps.

8
Selon les grammaires, « donc » apparaît comme conjonction de coordination ou adverbe de coordination
Le Petit André G R A M M A I R E | 25

III. La phrase

28
Une phrase est une suite de mots, organisés selon les règles de la grammaire, pour
transmettre un message porteur de sens.
A l’écrit, la phrase commence par une majuscule et se termine par un point.

Phrase

Phrase
Phrase verbale
non verbale

Phrase Phrase
simple complexe

par par
rattachement enchâssement

Propositions Propositions Proposition Proposition Proposition


enchâssée enchâssée enchâssée
juxtaposées coordonnées ( P2 )
( P2 ) (P2)
complétive relative
circonstancielle

29 1. Phrase verbale ou non verbale

 La phrase verbale est construite autour d’un (ou plusieurs) verbe(s) conjugué(s) à un
mode personnel (indicatif, subjonctif, conditionnel, impératif).

 La phrase non verbale est construite autour d’un mot noyau qui n’est pas un verbe
conjugué : nom, adjectif, verbe à l’infinitif, adverbe, interjection.

Voie 4, arrivée du train en provenance de Paris.

Salut ! Content de te voir !

Attention au passage du train !

Ne pas traverser les voies.


Le Petit André G R A M M A I R E | 26

30 2. Phrase de base ou dérivée

 La phrase verbale peut être de 3 types :

 déclarative :
Le train pour Paris est arrivé en retard.

 injonctive :
Tâche de ne pas arriver en retard.

 interrogative :
Le train pour Paris a-t-il du retard ?

Elle peut présenter 3 formes :

 affirmative/négative :
Le train pour Paris est arrivé en retard.
Le train pour Paris n’est pas arrivé en retard.

 neutre/emphatique :
Le train pour Paris est arrivé en retard.
C’est le train pour Paris qui est arrivé en retard.

 active/passive :
La Compagnie des Chemins de Fer a remboursé les voyageurs.
Les voyageurs ont été remboursés par la Compagnie des Chemins de Fer.

On appellera « phrase de base » la phrase verbale


 simple
 de type déclaratif
 de formes affirmative, neutre et active
Toutes les phrases qui ne rassemblent pas ces critères seront appelées « phrases
dérivées »
Le Petit André G R A M M A I R E | 27

31 3. Phrase simple ou complexe

A. La phrase simple

La phrase simple ne présente qu’un seul verbe conjugué à un mode personnel.

Le train pour Paris est arrivé en retard.

B. La phrase complexe

La phrase complexe présente au moins 2 verbes conjugués à un mode


personnel9.

Les voyageurs se sont plaints que le train pour Paris soit arrivé en retard.

32 1. La phrase complexe par rattachement


 Dans une phrase complexe, des propositions rattachées restent
indépendantes l’une de l’autre : aucune n’exerce de fonction grammaticale par
rapport à l’autre.

Le train pour Paris est arrivé en retard et les voyageurs se sont plaints.
 Le train pour Paris est arrivé en retard. / Les voyageurs se sont plaints.

 Le rattachement de propositions s’opère de deux manières :

33 a. La juxtaposition de propositions

Elle se marque par des signes de ponctuation :

;
Le train pour Paris est arrivé en retard les voyageurs se sont plaints.

Les voyageurs se sont plaints : le train pour Paris est arrivé en retard.

9
Sauf en présence d’une P2 complétive infinitive ou d’une P2 circonstancielle participiale : voir n°41 et n°45
Le Petit André G R A M M A I R E | 28

34 b. La coordination de propositions :

Elle exige l’emploi de marqueurs de coordination :

- une conjonction de coordination : (mais, ou, et, (donc), or, ni, car)
Les voyageurs se sont plaints car le train pour Paris est arrivé en retard.

- un adverbe de coordination :
Le train pour Paris est arrivé en retard ; par conséquent les voyageurs se sont
plaints.

- des corrélatifs :
Plus le retard s’accumulait, plus les voyageurs étaient mécontents.

 La juxtaposition, la coordination et la subordination expriment une relation logique


entre les propositions.

 Dans le cas de la juxtaposition, aucun mot n’exprime la relation logique : il faut


donc la déduire.

Je n’ai pas pu le joindre : il a perdu son portable.  cause

Les principales relations logiques exprimées par les marqueurs sont :

 l’addition : et / ni… ni … / de plus… / par ailleurs …


 l’alternative : ou … /soit … soit …
 la succession : puis … / et … / ensuite …
 l’opposition : mais … / or … / par contre/ cependant …
 la cause : car … / en effet …
 la conséquence : donc…/ par conséquent …

35 2. La phrase complexe par enchâssement (ou subordination)

 Dans une phrase complexe, les propositions enchâssées (P2) sont


subordonnées (dépendantes) : elles exercent une fonction dans la proposition
principale (P1).
Comme le train était arrivé en retard, les voyageurs, dont la patience était à bout, ont
exigé que la Compagnie leur rembourse leur billet.
Le Petit André G R A M M A I R E | 29

P2 / CP (cause) P1 P2 / COD (ont exigé)

Comme le train était que la compagnie


les voyageurs ont exigé
arrivé en retard, rembourse leur billet
 dont la patience était à
bout
P2 / CN (voyageurs)

36 a. Les natures des propositions subordonnées

Curieusement, c’est la fonction que la P2 occupe dans la P1 qui va permettre


de déterminer sa nature :

 la proposition enchâssée (P2) complétive occupe une fonction essentielle10 dans la


P1 : sujet, complément de verbe, attribut, …
Les voyageurs ont exigé que la compagnie des Chemins de Fer les rembourse.
P2 complétive / COD (ont exigé)

 la proposition enchâssée (P2) relative occupe la fonction de complément du nom.


Le train qui était prévu à douze heures trente est arrivé en gare avec deux heures de
retard.
P2 relative / CN (train)

 la proposition enchâssée (P2) circonstancielle occupe la fonction de complément de


phrase.
Comme le train était arrivé en retard, les voyageurs ont demandé un remboursement.
P2 circonstancielle / CP (cause)

Fonction de la P2 dans la P1 : Nature de la P2


 Fonction essentielle
(ex : sujet, COD , attribut, compl. du vb
P2 complétive
impersonnel ….)

 Complément du nom
(+ introduite par un pronom relatif) P2 relative

 Complément de phrase
P2 circonstancielle

10
Sauf dans le cas de la P2 complétive complément de l’adjectif ou apposition
Le Petit André G R A M M A I R E | 30

37 b. La P2 (proposition subordonnée) relative

 La P2 relative est une proposition enchâssée dans un Groupe nominal, dans lequel elle
occupe la fonction de complément du nom. Elle fait donc partie des expansions du nom
et sert donc souvent à la caractérisation ou à la description.

Voici les billets que vous avez réservés pour le train qui partira en voie 4 et
P2 relative/ CN (billets) P2 relative/ CN (train)

dans lequel vous trouverez un wagon-restaurant dont les prix sont très démocratiques.

P2 relative/ CN (wagon-restaurant)

P2 relative/ CN (train)

 La P2 relative est toujours introduite par un pronom relatif.


Celui-ci remplace le nom expansé, appelé « antécédent ».

Le train aura du retard. Vous attendez ce train.


 Le train que vous attendez aura du retard.
P2 relative/ CN (train)

 Le nom « train » est l’antécédent du pronom relatif « que », qui introduit la P2


relative.

 Le pronom relatif occupe une fonction propre à l’intérieur de la P2 relative. Il peut y


occuper toutes les fonctions du GN (étant donné qu’il est un pronom).

Le train aura du retard. Vous attendez ce train


 GN/ COD (attendez)

 Le train que vous attendez aura du retard.


 GN/COD (attendez)
P2 relative/ CN (train)

 Liste des pronoms relatifs : qui, que, quoi, dont, où, lequel, duquel, auquel

Ne confonds pas :
L’idée que tu m’as donnée ne me plaît pas.  P2 relative/ CN (idée)
L’idée que tu rentres seule ne me plaît pas.  P2 complétive/apposition (idée)
Le Petit André G R A M M A I R E | 31

38 c. La P2 (proposition subordonnée) complétive

 La P2 complétive conjonctive

La P2 complétive est une proposition enchâssée, subordonnée à la P1 dans laquelle elle


occupe une fonction essentielle :

Fonctions de la P2 Exemples :
complétive

sujet Que le train ait du retard a agacé les voyageurs.

COD Les voyageurs ont exigé que leur billet soit


remboursé.
Les voyageurs s’attendaient à ce qu’on leur
COI rembourse leur billet.

Le souhait des voyageurs était qu’on leur rembourse


Attribut du sujet
leur billet.
Complément du verbe Il est intolérable que les trains aient du retard.
impersonnel
Complément du présentatif Voilà que les voyageurs s’impatientent.

 A ces fonctions essentielles, s’ajoutent des fonctions de niveau 2 :


Les voyageurs étaient furieux que le train ait du
Complément de l’adjectif
retard.
Les voyageurs ne supportent pas l’idée que le train
Apposition du nom soit en retard.

Complément du nom Apporte-moi la preuve de ce que tu avances.

Pour identifier la fonction de la P2 complétive, remplace-la par le pronom « ceci »


Le Petit André G R A M M A I R E | 32

39 Le marqueur d’enchâssement de la P2 complétive peut être :

 une conjonction de subordination :


Les voyageurs exigent que leur billet soit remboursé.

 un mot interrogatif : (pronom, déterminant ou adverbe)


Les voyageurs demandent à quelle heure le train est prévu.
Les voyageurs demandent qui est responsable du retard.
Les voyageurs demandent si leur billet sera remboursé.

 un pronom relatif nominal :


Ce qui s’est passé est intolérable. On se demande ce qu’en dira la presse.
Le Petit André G R A M M A I R E | 33

40  Le mode de la forme verbale de la P2 complétive dépend de l’idée exprimée par le verbe


de la P1 :

Valeur du verbe de la P1 Mode du verbe de la P2

verbe de déclaration Indicatif

Il raconte que son histoire commença en 1922.

Forme affirmative
indicatif
Je pense que c’est une
bonne idée.
verbe d’opinion

Forme négative
subjonctif
Je ne pense pas que ce
soit une bonne idée.

verbe de perception indicatif

Je sens que l’orage va éclater.

verbe de volonté subjonctif

J’exige que tout soit rangé pour ce soir.

verbe (ou expression ) de sentiment subjonctif

Je suis ravi que tu viennes ce soir.

réalité Indicatif
Il est évident qu’il

verbe impersonnel ment.

éventualité, nécessité subjonctif


Il n’est pas nécessaire
que tu sois là.
Le Petit André G R A M M A I R E | 34

41  La P2 complétive infinitive

La P2 complétive conjonctive – c’est-à-dire introduite par une conjonction de


subordination – peut être remplacée par une P2 complétive infinitive :

 après un verbe de perception dans la P1, et si le sujet de la P1 diffère du sujet de la


P2 :

Les voyageurs entendent que le train arrive.


 Les voyageurs entendent le train arriver.

Ils voient que le contrôleur s’approche d’eux.


 Ils voient le contrôleur s’approcher d’eux.

 après un présentatif :
Voilà que le train entre en gare.
Voilà le train entrer en gare.

A la différence du GN à l’infinitif, La P2 complétive infinitive possède son sujet propre,


différent de celui de la P111. Ce sujet peut être placé avant ou après le verbe à l’infinitif :

Ils voient arriver le train.

Ils voient le train arriver.

On peut souvent alléger la structure de la phrase en remplaçant une P2 conjonctive par


un GNp à l’infinitif :

A l’idée qu’ils pourraient être en retard, les voyageurs s’énervent.

A l’idée d’être en retard, les voyageurs s’énervent.

11
Cette structure est une trace de la proposition infinitive en latin (sujet à l’accusatif, verbe à l’infinitif)
Le Petit André G R A M M A I R E | 35

 La P2 complétive interrogative indirecte


42

La P2 complétive interrogative indirecte est une proposition subordonnée


enchâssée dans un verbe qui exprime une interrogation ou une recherche
d’information. A l’origine, la P2 complétive interrogative indirecte est une question en
discours direct :

Les voyageurs demandent au préposé : « Quand le train pour Paris arrivera-t-il ? »


quand le train pour Paris arrivera.

Ils se demandent : « A quelle heure pourrons-nous embarquer ? »


à quelle heure ils pourront embarquer.

« Qui est responsable de ce retard ? », le préposé l’ignore.


Le préposé ignore qui est responsable de ce retard.

On reconnaît une P2 complétive interrogative indirecte si on peut la transformer en une


phrase interrogative directe :

Dites-moi si le train pour Paris aura du retard.


Dites-moi : « Le train pour Paris aura-t-il du retard ? »

La P2 complétive interrogative indirecte peut être introduite par :

 un mot interrogatif (pronom, déterminant ou adverbe) :


Les voyageurs demandent qui est responsable de ce retard, à quel guichet ils pourront
être informés et comment ils peuvent obtenir le remboursement des billets.

 un pronom relatif nominal :


Les voyageurs se demandent ce qui va se passer.

Quand l’interrogation directe est totale (c’est-à-dire si la réponse est « oui » ou


« non »), la P2 complétive interrogative indirecte sera introduite par « si » :

 « Le train pour Paris aura-t-il du retard ? » - Oui / Non.


Les voyageurs demandent SI le train pour Paris aura du retard.

Quand l’interrogation directe est partielle (c’est-à-dire si la réponse ne peut pas être
« oui » ou « non »), la P2 complétive interrogative indirecte sera introduite par le
même mot interrogatif que celui du discours direct :
Le Petit André G R A M M A I R E | 36

 « A quelle heure le train pour Paris arrivera-t-il ? » - A huit heures vingt.


Les voyageurs demandent A QUELLE heure le train pour Paris arrivera.

L’enchâssement d’une P2 complétive interrogative indirecte entraîne des modifications


par rapport à l’interrogation en discours direct :

Les voyageurs voudraient savoir : « A quelle heure le train pour Paris arrivera-t-il ? »

Les voyageurs voudraient savoir à quelle heure le train pour Paris arrivera.

 A l’oral, pas d’intonation montante.

 A l’écrit, pas de guillemets, pas de point d’interrogation.

 Pas d’inversion verbe-sujet.

Les voyageurs se demandaient : « Qui pourra nous renseigner ? A quelle heure notre
train arrivera-t-il ? Faut-il l’attendre sur ce quai-ci ? Y a-t-il un autre train prévu
demain ?

Les voyageurs se demandaient qui pourrait les renseigner, à quelle heure leur train
arriverait, s’il fallait l’attendre sur ce quai-là et s’il y avait un train prévu le lendemain.

 Modifications des pronoms personnels et des possessifs.

 Utilisation des référents spatio-temporels du récit.

 Application de la concordance des temps selon le temps du verbe de la P1.

P1 P2 antériorité P2 simultanéité P2 postériorité

PRESENT Passé composé présent Futur simple

PASSE Plus-que-parfait imparfait Futur du passé


Le Petit André G R A M M A I R E | 37

43 d. La P2 (proposition subordonnée) circonstancielle

 La P2 circonstancielle conjonctive

 La P2 circonstancielle est une proposition subordonnée qui occupe la fonction de


complément de phrase. Elle constitue donc un groupe facultatif dans la phrase
complexe.
 Comme le complément de phrase, elle permet d’apporter une nuance à l’ensemble de
la phrase, en précisant diverses circonstances :

 le temps : (situer l’action de la P2 par rapport à celle de la P1)


 antériorité de la P2 :
Dès que le train sera annoncé, dirigez-vous vers le quai 4.
 simultanéité de la P2 :
Les voyageurs se réjouirent quand le train entra en gare.
 postériorité de la P2 :
Les voyageurs s’installèrent dans la salle en attendant que le train arrive.

 le but : (objectif visé par l’action de la P1)


Des réparations ont dû être effectuées afin que la sécurité soit garantie.

 la cause : (raison ou origine de l’action de la P1)


Comme le train avait du retard, les voyageurs se sont plaints.

 la conséquence : (résultat de l’action de la P1)


Le train avait un tel retard que les voyageurs se sont plaints.

 la concession ou l’opposition : (fait de la P2 en opposition avec celui de la P1)


Bien que le train ait du retard, les voyageurs se sont montrés patients.

 la condition ou l’hypothèse : (fait de la P2 essentiel à la réalisation de celui de la P1)


Je t’appellerai au cas où le train aurait du retard.
Si le train avait du retard, ce serait bien ennuyeux.

 la comparaison (ressemblance ou différence entre le fait de la P2 et celui de la P1) :


Les voyageurs se ruèrent sur le quai comme un troupeau se précipite dans
l’enclos.

Pour analyser la nuance de la P2 circonstancielle : TOUJOURS considérer l’action


de la P2 par rapport à celle de la P1 (pas l’inverse !).

 L’enchâssement de la P2 circonstancielle s’effectue au moyen :


 d’une conjonction de subordination :
Bien que le train soit en retard, les voyageurs font preuve de patience.

 d’un pronom relatif nominal précédé d’une préposition :


Contrairement à ce qu’on pensait, les voyageurs ont été très patients.
Le Petit André G R A M M A I R E | 38

44  Le mode de la P2 circonstancielle dépend souvent de la conjonction qui l’introduit :

Circonstance Conjonction Mode de la P2

Temps lorsque, depuis que, comme,


au moment où, quand, après
Indicatif
que …
 simultanéité ou antériorité
en attendant que, jusqu’à ce
que, avant que … subjonctif
 postériorité
But pour que, afin que, de peur
subjonctif
que, …
Cause parce que, puisque, comme,
sous prétexte que, étant donné indicatif
que …
non (pas) que subjonctif
Conséquence de sorte que, si bien que,
indicatif
tellement que, …
trop … pour que, assez … pour
subjonctif
que, trop peu … pour que
Opposition (concession) alors que, même si … indicatif
bien que, malgré que, quoique
subjonctif

Condition (hypothèse) si indicatif
à moins que, à condition que,
subjonctif
pourvu que, à supposer que …
au cas où conditionnel
Comparaison comme, mieux que … indicatif
Le Petit André G R A M M A I R E | 39

45  La P2 circonstancielle participiale

La P2 circonstancielle conjonctive – c’est-à-dire introduite par une conjonction de


subordination – peut être remplacée par une P2 circonstancielle participiale, pour les
nuances suivantes :

 le temps :

Dès que les billets eurent été délivrés, les voyageurs purent embarquer.

 (Une fois) Les billets délivrés, les voyageurs purent embarquer.

 la cause :

Comme le train arrivait en retard, de nombreux voyageurs se sont plaints.

 Le train arrivant en retard, de nombreux voyageurs se sont plaints.

 la condition :

Si une grève perturbait le trafic ferroviaire, nous serions très en retard.

 Une grève perturbant le train ferroviaire, nous serions très en retard.

 La P2 circonstancielle participiale possède son sujet propre, différent de celui de la


P112.

12
Cette structure est une trace de l’ablatif absolu en latin (nom et participe tous deux à l’ablatif)
Le Petit André G R A M M A I R E | 40

46
Comment analyser une phrase complexe ?

Le train ( qui venait de Paris ) a été immobilisé à cause d’un problème d’aiguillage,

( de sorte qu’ il est entré en gare avec trois heures de retard ) :

les voyageurs, furieux qu’ on ne les ait pas informés, se sont adressés au service des

réclamations et ont exigé ( qu’ on leur rembourse leur billet.)

1. On fait le relevé des propositions :

 On souligne les verbes conjugués à un mode personnel : (ici : 7 propositions)

1 verbe conjugué = 1 proposition

2. On repère les marqueurs :

 On entoure les marqueurs d’enchâssement (conjonctions de subordination, pronoms


relatifs, mots interrogatifs ou pronoms relatifs nominaux) : les propositions introduites
par ces marqueurs sont des P2 (propositions enchâssées, subordonnées)

 On encadre les marqueurs de rattachement (juxtaposition et coordination) : les


propositions de part et d’autre des marqueurs de juxtaposition ou de coordination ont la
même valeur et sont indépendantes.

3. On identifie la nature des propositions :

 On souligne chaque P2 en couleur13 selon le type de fonction qu’elle exerce :

- la P2 est essentielle (on ne peut pas la supprimer): elle est complétive


(orange)
Ici : qu’on leur rembourse leur billet

- la P2 complète un nom : elle est relative (bleu)


Ici : qui venait de Paris

- la P2 complète la phrase : elle est circonstancielle (vert)


Ici : de sorte qu’il est entré en gare avec trois heures de retard

- (aucune de ces possibilités : elle est complétive de niveau 2)


ici : qu’on ne les ait pas informés

13
conventionnelle
Le Petit André G R A M M A I R E | 41

 Les propositions qui ne sont pas introduites par un marqueur d’enchâssement sont des
P1 ou des propositions indépendantes :

Ici :
- le train a été immobilisé à cause d’un problème d’aiguillage
- les voyageurs, furieux, se sont adressés au service des réclamations
- et ont exigé (ceci)

4. On analyse la fonction précise de chaque P2 :

 Par une flèche, on relie le pronom relatif de la P2 relative à son antécédent : c’est le nom
que la P2 relative complète. Elle en est l’expansion.

On formule l’analyse comme ceci : « qui venait de Paris » : P2 relative / CN (train)

 Par une flèche, on relie la P2 complétive au mot qu’elle complète.

On formule l’analyse comme ceci :

- « qu’on ne les ait pas informés » : P2 complétive / compl. de l’adj (furieux)


- « qu’on leur rembourse leur billet » : P2 complétive / COD (ont exigé)

 Pas de flèche pour la P2 circonstancielle qui complète toute la phrase : on établit la


nuance de la circonstance.

On formule l’analyse comme ceci :

« de sorte qu’il est entré en gare avec trois heures de retard » : P2 circonstancielle / CP
(conséquence)
Le Petit André G R A M M A I R E | 42

Phrase complexe

par rattachement (P / + \ P) par enchâssement (P1 fonction P2)


Phrase complexe

juxtaposition coordination fonction essentielle 1 : compl. de phrase : compl. du nom :


P2 complétive P2 circonstancielle P2 relative

- conjonction de
conjonction de pronom relatif
signe de marqueur de subordination
subordination
ponctuation coordination - mot interrogatif
signe de - pronom relatif nominal
ponctuation

1
Certaines P2 complétives occupent des fonctions de niveau 2 : complément de l’adjectif, apposition ou complément du nom.
Le Petit André G R A M M A I R E | 43

IV. Les fonctions

47 1. Les fonctions de niveau 1

 Les fonctions des groupes constituants de la phrase relèvent du niveau 1


d’analyse :

Groupes obligatoires et solidaires : Groupes facultatifs :

Verbe Suite régie


Groupe(s)/ Complément(s)
Groupe Nominal/ Sujet conjugué = par le verbe :
de phrase
 

Verbe

intransitif

Verbe
COD/COI
transitif

Verbe copule Attribut

Verbe C. du vb
impersonnel impersonnel

Verbe au C. du vb
passif passif

C. du
Présentatif
présentatif
Le Petit André G R A M M A I R E | 44

48 A. Le (groupe nominal) sujet

 Le sujet est le groupe qui fait ou subit l’action exprimée par le verbe :
Le chat poursuit la souris.

La souris est poursuivie par le chat.

 Il commande l’accord du verbe en personne, en nombre et parfois en genre.


Le chat Tom et la souris Jerry se sont réconciliés.

 La fonction de sujet peut être remplie par des groupes de plusieurs natures :

 un Groupe nominal

 Son centre peut être un nom, un pronom ou un verbe à l’infinitif.


Le chat de mon voisin s’appelle Bounty.

Le mien se nomme Diabolo.

Les regarder jouer est un vrai plaisir.

 une P2 complétive
Que les chats jouent avec les souris arrive souvent.

 Le sujet s’encadre dans l’expression « C’est1 … qui … (action du verbe)» :


Le mien s’appelle Diabolo  C’est le mien qui s’appelle Diabolo.

 Les pronoms personnels sujets sont renforcés :


Il s’appelle Diabolo  C’est lui qui s’appelle Diabolo.

 Cette mise en évidence n’est pas possible avec un verbe impersonnel.

1
Ou « ce sont », « ce sera », « c’était »…, selon le contexte.
Le Petit André G R A M M A I R E | 45

 Le sujet peut être inversé, c’est-à-dire placé après le verbe !


Dans la nuit s’élevaient des miaulements déchirants.

C’étaient des miaulements déchirants qui s’élevaient dans la nuit.

 Le sujet peut toujours être pronominalisé :


Il s’appelle Bounty.

Ceci arrive souvent.

49 B. Les compléments du verbe transitif : COD et COI

 Les compléments directs et indirects sont essentiels : c’est sur eux que porte l’action du
verbe transitif. Ils ne peuvent généralement pas être supprimés ou déplacés sans
modifier le sens de la phrase.

 Le complément d’objet direct du verbe (COD) se construit directement après le verbe


transitif, sans préposition.

J’ai invité quelques amis à ma soirée d’anniversaire.

Sauf parfois quand il s’agit d’un infinitif : Il a promis de venir à ma soirée


d’anniversaire.

Le COD répond à la question « quoi ? que ? qui ? », posée après un verbe transitif !
Dans la transformation passive, le COD devient le sujet du verbe passif :
Ma mère a organisé le buffet  Le buffet a été organisé par ma mère.

* Le complément d’objet indirect du verbe (COI) est généralement introduit par une
préposition imposée par la construction du verbe transitif :

J’ai envoyé les invitations à quelques amis.

J’espère qu’ils profiteront bien de la soirée.


Le Petit André G R A M M A I R E | 46

 Quand le COI est un pronom personnel, la préposition n’est pas apparente :


Je leur ai envoyé une invitation.

 La préposition se contracte avec les déterminants articles définis masculins : au(x) / du / des
Le COI répond à la question « à quoi ? à qui ? de quoi ? de qui ? », posée après un
verbe transitif !

 Les fonctions de COD et de COI peuvent être remplies par des groupes de différentes
natures :

 un GN(p) :  Son centre peut être un nom, un pronom ou un verbe à l’infinitif.


J’ai envoyé une invitation à quelques amis.

Ils m’ont promis de venir.

 une P2 complétive : J’espère qu’ils viendront.


J’ai peur qu’ils aient oublié.

Pour distinguer complément de verbe et complément de phrase, voir n°54.

50 C. L’attribut du sujet

 L’attribut du sujet apporte une information sur le sujet (qualité, statut, caractéristique,
état), par l’intermédiaire d’un verbe copule (ou attributif).
Il est essentiel au groupe verbal et ne peut donc pas être supprimé, sans modifier le
sens de la phrase.

 Le verbe copule (ou attributif) met l’attribut en relation avec le sujet. Il s’agit :

 d’un verbe d’état : La journée me semble longue.


 de locutions verbales : Elle passe pour folle !
 de certains verbes intransitifs : Ils vécurent heureux.
 de certains transitifs passifs : Elle a été élue déléguée de classe.
Le Petit André G R A M M A I R E | 47

 L’attribut est en lien avec le sujet : par conséquent, quand l’attribut est un nom, un
pronom ou un adjectif, il s’accorde avec le sujet.

Ma cousine est skieuse professionnelle.

Ces affaires sont les miennes.

Elles sont intelligentes.

 La fonction d’attribut du sujet peut être remplie par des groupes de différentes natures :

 un GN(p) :  Son centre peut être un nom, un pronom ou un verbe à l’infinitif.


Ma cousine est skieuse professionnelle. Elle est de Genève.
Sa passion est de skier et a toujours été celle-là.
 un GAdj : Sa vitesse est très impressionnante.

 un GAdv : Ce projet me semble bien.

 une P2 complétive : Mon rêve serait qu’elle m’apprenne à skier comme elle.

Pour reconnaître l’attribut du sujet, vérifie si tu peux remplacer le verbe de la phrase par
« être ». Si oui, la suite est un attribut.

51 D. Le complément du verbe impersonnel


 Le complément du verbe impersonnel est la suite d’un verbe impersonnel. On le nomme
parfois « sujet réel » car il est le sujet logique de l’action du verbe.

Il est arrivé un malheur = Un malheur est arrivé.

 Le verbe impersonnel a pour sujet un pronom « il », qui ne remplace aucun nom :

Il est arrivé un malheur ≠ Jean est arrivé un malheur


 La fonction de complément du verbe impersonnel peut être remplie par des groupes de
différentes natures :
 Un GN(p)  Son centre peut être un nom, un pronom ou un verbe à l’infinitif.
Il tombe de gros flocons.

Il est impossible de te parler.

 Un GAdv Il lui en faut davantage.


 Une P2 complétive Il est important que tu t’en souviennes.
Le Petit André G R A M M A I R E | 48

52 E. Le complément du verbe passif (ou complément d’agent)


 Dans la phrase passive, le sujet grammatical subit l’action du verbe, alors que le
complément d’agent l’accomplit. Ce complément est donc essentiel à la structure du
GV.

La souris est poursuivie par le chat.


Le gagnant du concours est envié de tous ses concurrents.

 Il est fréquent que le complément d’agent ne soit pas exprimé, mais seulement
sous-entendu :

Un appel à témoin a été lancé pour retrouver le petit garçon.


(Phrase active = On a lancé un appel à témoin …)

 La fonction de complément d’agent (ou de complément du verbe passif) est toujours


remplie par un groupe nominal prépositionnel (GNp) :

 Son centre peut être un nom ou un pronom.


Le petit garçon a été aperçu par des promeneurs.
Il est apprécié de tous.

Pour ne pas confondre le complément d’agent avec d’autres compléments introduits


par la préposition « par », tente de reconstituer la phrase active :

Nous avons été renvoyés par le directeur de l’école.


 Le directeur de l’école nous a renvoyés : 
 « par le directeur de l’école » est donc bien un complément d’agent.

Nous avons été renvoyés par erreur.


 L’erreur nous a renvoyés : 
 « par erreur » n’est donc pas un complément d’agent, mais bien un CP de manière.

53 F. Le complément du présentatif
 Le présentatif est une tournure particulière qui met en évidence un élément de la
phrase :
C’est une belle journée.
Le présentatif « c’est » (et ses variantes conjuguées) a une fonction démonstrative.
Voici mes parents. Voilà les siens.
Les présentatifs « voici, voilà » dérivent des expressions verbales : « Vois ici, vois là ».
Le Petit André G R A M M A I R E | 49

 La fonction de complément du présentatif est essentielle au GV et peut être remplie


par des groupes de différentes natures :

 un GN(p) :  Son centre peut être un nom ou un pronom


Ce sera une belle réussite. Ce sera nous, les gagnants.

 un GAdj : C’était grandiose !

 un GAdv : C’était très bien !

 une P2 complétive : Voilà qu’il se met à pleuvoir

54 G. Le complément de phrase (ou complément circonstanciel)


 Le complément de phrase est une fonction de niveau 1 d’analyse.
 Il apporte une nuance à l’ensemble de la phrase, une information sur les circonstances :

 de temps  moment, durée ou fréquence de l’action

 de lieu  localisation de l’action

 de but  objectif pour lequel l’action est entreprise

 de cause  origine de l’action

 de conséquence  résultat de l’action

 d’opposition  contraste ou contradiction avec l’action

 de manière  modalités de l’action

 de condition  circonstance nécessaire à la réalisation de l’action

 Le groupe complément de phrase est un constituant facultatif. On peut donc le déplacer


ou le supprimer, sans porter atteinte à la construction de la phrase.
Par contre, il est impossible de le pronominaliser.

Depuis trois jours, dans le plus grand secret, il prépare une surprise à sa sœur.
Dans le plus grand secret, depuis trois jours, il prépare une surprise à sa sœur.
Il prépare une surprise à sa sœur dans le plus grand secret , depuis trois jours.
Il prépare une surprise à sa sœur. (X) (X)
Le Petit André G R A M M A I R E | 50

 La fonction de complément de phrase peut être remplie par des groupes de différentes
natures :
 un GN(p) : Ce matin, dans la forêt, pour ne pas faire de bruit , …

 un GAdv : Demain, là-bas …

 un gérondif : En se promenant …

 une P2 circonstancielle : Depuis que nous nous connaissons, …


Pour que tu n’oublies pas, …
Si j’avais un peu de temps, …

Pour ne pas confondre le complément de phrase et le complément de verbe :

Tests : CP CV
Suppression
OUI NON
Déplacement
OUI NON

Dédoublement OUI NON


Pronominalisation NON OUI

55 H. L’attribut du complément direct


 L’attribut du COD apporte une information par l’intermédiaire d’un verbe signifiant
« nommer » ou d’un verbe d’opinion. Il est essentiel au groupe verbal et ne peut donc
pas être supprimé ou déplacé, sans modifier le sens de la phrase.

La classe a élu Sophie déléguée de classe parce qu’on la jugeait apte à remplir ce rôle.

Cette élection a rendu la mère de Sophie fière de sa fille.

Même si elle trouve cette mission enrichissante, Claire estime sa sœur trop peu préparée à
cette fonction.

Elle voudrait que Sophie la considère comme son assistante.

 La fonction d’attribut du COD peut être remplie par des groupes de différentes natures :

 Un GN(p) : On a nommé Sophie déléguée de classe.


Chacun la considère comme une représentante de la classe.

 Un GAdj : Une majorité d’élèves a jugé sa candidature pertinente.

Pour ne pas confondre un Gadj / attribut du COD et un Gadj / épithète :


Le Petit André G R A M M A I R E | 51

 remplace le COD par un pronom :

J’ai trouvé cette idée intéressante.  Je l’ai trouvée.


= Je l’ai découverte.
Ici, « intéressante » est un GAdj / épithète du nom « idée »

J’ai trouvé cette idée intéressante.  Je l’ai trouvée intéressante.


= J’ai trouvé qu’elle était intéressante.
Ici, « intéressante » est GAdj / attribut du COD « idée ».

56 2. Les fonctions de niveau 2

Les fonctions à l’intérieur de ces groupes constituants relèvent du niveau 2 d’analyse : ce


sont les groupes qui servent d’expansions au mot-centre :

 Dans un GN : - épithète
- épithète détachée du nom
- complément du nom = « expansions du nom »
- complément détaché du nom
- apposition du nom

 Dans un GAdj : complément de l’adjectif = « expansion de l’adjectif »


 Dans un GAdv : complément de l’adverbe = « expansion de l’adverbe »

57 A. Les expansions du nom


 Un GN minimal est constitué d’un nom, éventuellement accompagné d’un déterminant. On
appelle « expansions du nom » tout groupe qui apporte des précisions complémentaires sur
le nom-centre du GN. Elles sont donc particulièrement intéressantes à exploiter pour les
descriptions.
 Les expansions du nom sont des groupes facultatifs, qui ne sont généralement pas
indispensables à la construction, mais elles gravitent autour du nom noyau pour le préciser.
Les expansions du nom relèvent donc de l’analyse de niveau 2.

Phrase : Par beau temps, ma sœur Julie fait de longues balades à pied.

Niveau 1 : GN / CP (temps) GN / S (fait) GV

Vt GN / COD (fait)

Niveau 2 : dét GAdj / dét GN/ dét GAdj/ GNp/


Épithète x x App. Épithète x CN (balades)
(temps) (sœur) (balades)
Le Petit André G R A M M A I R E | 52

58 Tableau récapitulatif des expansions du nom :

Nature de l’expansion Fonction de l’expansion Exemple(s)


Epithète du nom
Elle qualifie le nom auquel Un hiver long et rigoureux.
elle est directement reliée Un vêtement usé.
(sans virgule)
 le sens de l’épithète peut Un homme grand ≠
Groupe adjectival (GAdj) varier, selon qu’elle est placée un grand homme
(Le centre peut aussi être un
avant ou après le nom.
participe passé employé seul, car il
Epithète détachée du nom Une petite fille marchait
a la même valeur qu’un adjectif.)
Elle est séparée du nom dans la ville, triste et seule.
expansé par une virgule. Triste et seule, une petite
Elle peut être déplacée. fille marchait dans la ville.
Elle a souvent valeur de Epuisée, elle cherchait un
circonstance.
abri pour se réchauffer.
Complément du nom
Il apporte un complément
Une chambre d’hôtel, avec
d’information au nom
vue sur la mer.
expansé et restreint son sens.

Complément détaché du
Groupe nominal La petite fille marchait, le
nom
(prépositionnel)
Il est séparé du nom expansé ventre creux et le dos
GN(p) par une virgule et a valeur courbé.
descriptive.
(Plusieurs prépositions peuvent Il peut être déplacé.
l’introduire : de, à, sans, pour, avec,
Apposition du nom
contre …)
Elle désigne la même réalité Cette petite fille, une
que le nom expansé.
enfant d’une dizaine
Le verbe « être » ou un signe
d’années, marchait dans la
« = »peuvent être insérés
ville de Chartres.
entre le nom et son
apposition.
Complément du nom
Groupe adverbial Les hivers d’autrefois
Il a la même valeur que le
prépositionnel (GAdv p) étaient plus rigoureux.
GNp/ complément du nom
P2 relative Complément du nom
Elle est introduite par un L’histoire que je te raconte
pronom relatif dont le nom est véridique.
expansé est l’antécédent.
Le Petit André G R A M M A I R E | 53

59 B. Les expansions de l’adjectif

 Le complément de l’adjectif est une expansion du centre d’un GAdj. Il en précise le sens,
mais constitue une expansion facultative, de niveau 2.

 La fonction de complément de l’adjectif peut être remplie par des groupes de différentes
natures :

 un GNp : Je suis content de te voir. Je suis amoureux de toi et plein d’espoir.

 un GAdv : Je suis tellement content ! Ce projet est très enthousiasmant !

 une P2 complétive : Je suis ravi que tu sois de mon avis.

60 C. Les expansions de l’adverbe

 Le complément de l’adverbe est une expansion du centre d’un GAdv. Il constitue une
expansion facultative de niveau 2.

 La fonction de complément de l’adverbe est généralement remplie par un groupe


adverbial :

Cette file d’attente avance beaucoup trop lentement.

 L’adjectif et l’adverbe varient aussi en degré (comparatif et superlatif), ce qui constitue


également une expansion dans le groupe :

Ton jardin est plus fleuri que le mien. Tu t’en occupes beaucoup mieux que moi.

C’était la moins habile de nous toutes.

Elle travaillait plus lentement qu’on ne le croyait.


Le Petit André G R A M M A I R E | 54

61
Comment analyser la fonction d’un groupe ?

1. Quel est le centre, le mot principal du groupe ?


Cette vérification permet d’identifier la nature du groupe (GN, GV, Gadj ou Gadv/ ou
proposition).
Cela réduit ainsi la liste de fonctions possibles.
(Par exemple, un Gadj ne peut être qu’ attribut ou épithète d’un nom)

2. Comment délimiter le groupe complet ?


On manipule (on sépare, on déplace, on supprime) les segments de groupe pour
vérifier s’ils sont associés ou dissociés.
Exemple :
Ils regardaient la mer d’azur .  D’azur, ils regardaient la mer : 
 « la mer d’azur » forme un seul groupe.
 « d’azur » complète le centre du GN « mer »

Ils regardaient la mer de la terrasse. De la terrasse, ils regardaient la mer : 


 « de la terrasse » est un groupe indépendant
 ici, le groupe « de la terrasse » complète la phrase.

3. Avec quel mot de la phrase ce groupe est-il en lien … ? A quel niveau se situe son
rôle ?

Le groupe est en lien avec … Dans ce cas, …


le verbe il occupe une fonction essentielle (niveau 1)
- il commande l’accord du verbe : 
il est sujet
- il constitue la suite attendue par le
verbe :  type de verbe ?
un nom c’est une expansion dans le GN (niveau 2).
On peut souvent la supprimer.
un adjectif c’est un complément de l’adjectif (niveau 2)
On peut souvent le supprimer.
un adverbe c’est un complément de l’adverbe (niveau 2)
On peut souvent le supprimer
l’ensemble de la phrase c’est un complément de phrase (niveau 1)
On peut le déplacer et le supprimer.

4. On expose l’analyse complète du groupe :

Nature du groupe / fonction du groupe (mot avec lequel ce groupe est en lien)

Exemple : GNp / attribut du sujet (mot sujet)


Le Petit André G R A M M A I R E | 55

V.La grammaire au service du style

62 1. Le paragraphe

Le paragraphe est une subdivision du texte. Il comporte plusieurs phrases qui,


ensemble, présentent une unité de pensée (un thème, une idée, un argument, une étape
d’un récit, …). Le paragraphe aide le lecteur à comprendre l’articulation logique du texte.
Son début présente donc souvent un connecteur. Le paragraphe commence en principe
par un alinéa, c’est-à-dire un retrait à droite de la première ligne du paragraphe.

63 2. Les anaphores

Pour éviter les répétitions dans un texte, il faut faire appel à des procédés de reprise
– ou « anaphores », qui permettent de désigner autrement les éléments déjà mentionnés.

La guerre de Troie se prolongeait. Ulysse conçut alors un plan original. Ce plan était vraiment
ingénieux : en effet, Ulysse fit construire un immense cheval de bois et Ulysse cacha des soldats
dans le cheval. Les Troyens ne se méfièrent pas du cheval. La nuit venue, les soldats grecs jaillirent
des flancs du cheval et attaquèrent la ville.

Version corrigée par l’emploi d’anaphores :

 La guerre de Troie se prolongeait. Ulysse conçut alors un plan original. Celui-ci était vraiment
ingénieux : en effet, le héros grec aux mille ruses fit construire un immense cheval de bois dans lequel
il cacha des soldats. Les Troyens ne se méfièrent pas de cette construction. La nuit venue, les
combattants grecs jaillirent des flancs de l’animal factice et attaquèrent la ville.
Le Petit André G R A M M A I R E | 56

 la reprise nominale : on remplace un GN par un autre de même valeur :


 un synonyme : soldats <combattants
 un nom générique : le cheval < cette construction
 une périphrase1 : Ulysse < le héros grec aux mille ruses / le cheval < l’animal
factice
 la reprise pronominale : on remplace un GN par diverses classes de pronoms :
 un pronom personnel de la 3ème personne : Ulysse < Il
 un pronom démonstratif : ce plan < celui-ci
 un pronom relatif : dans lequel (mis pour dans le cheval) il cacha des soldats.
 Le pronom de reprise doit toujours avoir un référent mentionné en amont du texte, sans
ambiguïté !

64 3. Les connecteurs
Les connecteurs sont des mots-outils qui enchaînent les propositions, les phrases ou les
paragraphes, pour assurer la cohérence du texte. (Liste des connecteurs, voir Vocabulaire
n°154).

 les connecteurs de temps sont très utilisés dans le récit. Ils permettent d’indiquer :
- le moment d’un fait : un jour, ce matin-là, le 30 juin …
- la succession des faits : d’abord, ensuite, enfin …
- la durée des faits : longtemps, pendant trois ans…
- la fréquence des faits : tous les jours, souvent, fréquemment, rarement…
- la chronologie des faits : auparavant, la veille, l’année suivante, …
 les connecteurs de lieu sont très utilisés dans les descriptions : plus loin, au premier
plan, au-delà, en contrebas …

 les connecteurs logiques sont très utilisés dans les textes argumentatifs ou
explicatifs : ils expriment le lien logique qui existe entre des idées ou des faits :
- la cause : en effet, …
- la conséquence : c’est pourquoi, par conséquent, donc …
- l’opposition : cependant, au contraire, néanmoins …
- l’addition : de surcroît, par ailleurs, en outre …
- l’alternative : soit … soit…, ou … ou …

1
périphrase : expression plus longue ou équivalente qui apporte des informations
Le Petit André G R A M M A I R E | 57

4. La caractérisation

65 A. Exploiter les diverses expansions du nom

Dans le ciel de velours violet, les étoiles brillaient, innombrables. Ce n’étaient plus les douces
étoiles de l’été. Elles scintillaient durement, claires et froides, cristallisées par le gel de la nuit. Sur
la Tête-Rouge 1 , que l’on devinait dans l’ombre, une grosse planète était pendue comme une
lanterne, si proche que l’on croyait voir l’espace derrière elle. Pas un bruit, pas un murmure, et
dans le silence glacé, nos pas sonnaient sur les dures pierres de Noël.

On enrichit une description (portrait, objet, lieu, émotion…) principalement grâce aux
expansions du nom. Il est donc pertinent d’avoir recours aux diverses structures
grammaticales qu’elles proposent :
voir aussi grammaire n° 57-58

 un GAdj / épithète ou épithète détachée


 une P2 relative / complément du nom
 un GN / complément du nom
 un GN(p) / apposition du nom

66 B. Exploiter le vocabulaire des sens

8 MAI. Quelle journée admirable ! J'ai passé toute la matinée étendu sur l'herbe, devant ma
maison, sous l'énorme platane qui la couvre, l'abrite et l'ombrage tout entière.
J'aime ce pays, et j'aime y vivre parce que j'y ai mes racines, ces profondes et délicates racines, qui
attachent un homme à la terre où sont nés et morts ses aïeux, qui l'attachent à ce qu'on pense et à
ce qu'on mange, aux usages comme aux nourritures, aux locutions locales, aux intonations des
paysans, aux odeurs du sol, des villages et de l'air lui-même.
J'aime ma maison où j'ai grandi. De mes fenêtres, je vois la Seine qui coule, le long de mon jardin,
derrière la route, presque chez moi, la grande et large Seine, qui va de Rouen au Havre, couverte de
bateaux qui passent.
A gauche, là-bas, Rouen, la vaste ville aux toits bleus, sous le peuple pointu des clochers
gothiques. Ils sont innombrables, frêles ou larges, dominés par la flèche de fonte de la cathédrale,
et pleins de cloches qui sonnent dans l'air bleu des belles matinées, jetant jusqu'à moi leur doux et
lointain bourdonnement de fer, leur chant d'airain que la brise m'apporte, tantôt plus fort et tantôt
plus affaibli, suivant qu'elle s'éveille ou s'assoupit.

1
Nom d’un sommet du massif provençal
Le Petit André G R A M M A I R E | 58

Comme il faisait bon ce matin. Vers onze heures, un long convoi de navires, traînés par un
remorqueur, gros comme une mouche, et qui râlait de peine en vomissant une fumée épaisse, défila
devant ma grille.
Après deux goélettes anglaises, dont le pavillon rouge ondoyait sur le ciel, venait un superbe
trois-mâts brésilien, tout blanc, admirablement propre et luisant. Je le saluai, je ne sais pourquoi,
tant ce navire me fit plaisir à voir.
Maupassant, Le Horla, 1887

On enrichit une description (portrait, objet, lieu, émotion…) en aidant à imaginer ce


qui est décrit, en sollicitant les 5 sens du lecteur. La description devient alors visuelle
(vue), olfactive (odorat), tactile (toucher), gustative (goût), auditive (ouïe).

Les 5 sens peuvent être évoqués par quasi toutes les classes grammaticales du lexique :
verbes, noms, adjectifs, adverbes …
Voir aussi le champ lexical des 5 sens

67 C. Exploiter les champs lexicaux


L’hiver était rude ; le verglas changeait les allées en miroirs, les glaçons mettaient des dentelles
blanches aux tables de marbre et aux fontaines. Le matin, il fallait allumer de petits réchauds sous
les robinets pour obtenir un filet d’eau. (…) Jusqu’en février, le pavillon resta lamentable, hérissé,
désolé, dans son linceul de glace.
Emile Zola, Le ventre de Paris, 1873

On enrichit une description (portrait, objet, lieu, émotion…) en développant un (ou


plusieurs) champ(s) lexical(aux).

C’est un ensemble de mots ou d’expressions de natures grammaticales variées (noms,


adjectifs, verbes) qui se rapportent à un même thème (domaine, sujet, idée).
Le titre d’un champ lexical est un nom générique, qui rassemble les termes utilisés en une
catégorie.
Lorsqu’un auteur développe un champ lexical, cela lui permet :
 de construire un cadre au récit ou d’y installer une atmosphère.
 de créer un effet ou une impression générale sur le lecteur.
 de susciter une émotion chez le lecteur.
Le Petit André G R A M M A I R E | 59

68 D. Exploiter les figures de style

On enrichit une description (portrait, objet, lieu, émotion…) en facilitant l’image


mentale du lecteur par des comparaisons, des métaphores ou des personnifications. Elles
sont fondées sur l’analogie, c’est-à-dire la ressemblance entre un premier terme (le
comparé) et un second terme (le comparant).

 Dans une comparaison, la ressemblance est explicitement formulée par un outil de


comparaison :

La mer scintille comme un miroir d’argent.


 1er terme  point  outil de  2ème terme
(comparé) commun comparaison (comparant)

La comparaison peut s’exprimer par diverses structures grammaticales :

 un adjectif : La mer, pareille à un miroir d’argent / telle un miroir d’argent …


 un comparatif : La mer, plus scintillante que l’argent, …
 un verbe : La mer ressemble à un miroir d’argent.
 une conjonction : La mer scintille comme un miroir d’argent.

 Dans une métaphore, la ressemblance est implicitement formulée, sans outil de


comparaison. Le point commun ou le 2ème terme ne sont pas forcément exprimés :

La mer, ce miroir d’argent, m’a toujours fasciné.


 1er terme  2ème terme

La métaphore peut être établie au moyen :

 d’un verbe attributif : La mer est un miroir d’argent …


 d’une apposition dans le GN : La mer, ce miroir d’argent, …
 d’un complément du nom : Le soleil se reflète dans le miroir d’argent de la mer …

 La personnification attribue un comportement humain à un nom abstrait, à un animal,


à un objet ou à un lieu. Ce qui est en principe inanimé se comporte donc comme un être
humain :

La mer en furie se vengeait de nous qui l’avions défiée.


Le Petit André G R A M M A I R E | 60

5. Le dialogue

69 A. Le discours direct

Le discours direct reproduit les paroles telles que les interlocuteurs les ont
prononcées.

- Dis, Matthieu, viendras-tu demain soir à ma soirée d’anniversaire ? Je l’organise chez moi.
- Evidemment, tiens ! Voilà déjà quinze jours que j’ai acheté ton cadeau. Tu vas être surpris : je
parie que tu ne sais pas ce que c’est, mon cher Louis !
- Heu … non…
- A quelle heure nous attends-tu ? Que doit-on apporter ?
- Viens vers vingt heures. Tu peux amener des chips, si tu veux.

Dans un dialogue en discours direct, on peut repérer :

 des indices de personne (pronoms personnels, déterminants et pronoms


possessifs) de la 1re et de la 2e personne (énonciateur et destinataire)
 des noms mis en apostrophe : …, Matthieu /… , mon cher Louis
 des interrogations directes
 des phrases exclamatives
 les temps du discours : présent, passé composé, futur.
Ils se réfèrent au moment de l’énonciation ( = moment où le locuteur parle)
 des indices de temps et de lieu (spatio-temporels) du discours : aujourd’hui, hier,
demain, il y a quinze jours, ici, chez moi …
 des caractéristiques de la langue orale : dis, tiens, heu …

Les répliques du dialogue sont précédées d’un tiret 1 qui marque le changement
d’interlocuteur.

Le dialogue de théâtre est avant tout conçu pour être joué, donc vu par le
spectateur. Le texte comporte donc surtout du dialogue. C’est pourquoi les
répliques d’un dialogue de théâtre ont leur propre code de présentation.
- Les personnages - locuteurs sont annoncés dans le paratexte avant leur réplique.
- Des didascalies (en italique dans le paratexte) apportent des indications pour la
mise en scène.

1
On évitera les guillemets dont l’usage a tendance à disparaître.
Le Petit André G R A M M A I R E | 61

70 B. Le discours indirect
Louis demande à Matthieu s’il viendra le lendemain à la soirée d’anniversaire qu’il organise chez
lui. Son ami lui répond qu’il viendra évidemment et qu’il a déjà acheté son cadeau quinze jours plus
tôt. Il ajoute que Louis va être surpris car il parie qu’il ne sait pas ce que c’est. Le jeune homme
confirme que non. Matthieu veut savoir à quelle heure il les attend et ce qu’on doit apporter. Louis
lui conseille de venir vers vingt heures et d’apporter des chips s’il veut.

Louis demanda à Matthieu s’il viendrait le lendemain à la soirée d’anniversaire qu’il organisait chez
lui. Son ami lui répondit qu’il viendrait évidemment et qu’il avait déjà acheté son cadeau quinze
jours plus tôt. Il ajouta que Louis allait être surpris car il pariait qu’il ne savait pas ce que c’était. Le
jeune homme lui confirma que non. Matthieu voulut savoir à quelle heure il les attendait et ce qu’on
devait apporter. Louis lui conseilla de venir vers vingt heures et d’apporter des chips s’il voulait.

Le discours indirect rapporte les paroles « indirectement », c’est-à-dire qu’elles sont


complément d’un verbe de parole. Les paroles sont donc modifiées. Elles se présentent
sous la forme de :
 P2 complétive, introduite par la conjonction de subordination « que » :
Il lui répond qu’il viendra.
 P2 complétive interrogative indirecte, introduite par un mot interrogatif (adverbe,
pronom ou déterminant) ou un pronom relatif nominal :
Il lui demanda s’il viendrait.
Il voulut savoir à quelle heure il les attendait et ce qu’on devait apporter.
 GN (à l’infinitif) :
Il lui conseilla de venir à vingt heures.

Quelques caractéristiques du discours indirect :

 les temps du discours indirect sont ceux du récit dans lequel il s’enchâsse.

Temps du RECIT Temps du DISCOURS INDIRECT (dans la P2)

antériorité simultanéité postériorité

PRESENT Passé composé présent Futur simple

PASSE Plus-que-parfait imparfait Futur du passé

 Pas d’inversion verbe/sujet, ni de point d’interrogation.


 Indices personnels (pronoms, possessifs) de la 3e personne.
 Pas de nom mis en apostrophe.
 Indices spatio-temporels du récit : le lendemain, quinze jours plus tôt, là …
 Pas de caractéristique de la langue orale.
Le Petit André G R A M M A I R E | 62

71 C. Insérer un dialogue en discours direct dans un récit


 Le champ lexical des verbes de parole :

L’ensemble des verbes utilisés pour décrire la prise de parole forme un champ
lexical très large (voir Vocabulaire n°152). Ils peuvent être regroupés en plusieurs
champs secondaires, selon que l’on envisage :

- l’élocution : bafouiller, articuler, bredouiller, ânonner …


- l’intensité : murmurer, chuchoter, s’écrier, s’exclamer, hurler …
- l’opinion : acquiescer, approuver, rectifier, s’insurger …
- le ton, l’humeur : grogner, bougonner, ironiser, applaudir …
- l’enchaînement de la conversation : enchaîner, répéter, poursuivre...
- le type de message : avouer, confier, expliquer, ordonner , questionner,
s’informer...
- …

Il est donc préférable de limiter l’emploi de verbes dits « génériques » tels que
dire, faire, demander, … Le champ est assez riche pour que le choix soit le plus précis
et le plus évocateur possible. Ces verbes ont souvent un sens figuré :

- Je ne supporterai pas une telle indiscipline ! tonna le surveillant, en entrant dans la salle
d’étude.

 Le temps des verbes de parole :

- Si le récit est au présent :  PRESENT


- Si le récit est au passé :  PASSE SIMPLE

 La place des verbes de parole :


Graphiquement, le dialogue en discours direct répond à certaines règles.

Le verbe du discours se place :

 soit avant le discours direct, qu’il introduit.


Dans ce cas, il clôture une partie narrative et est suivi de « : » , d’un passage à la
ligne et d’un tiret qui signale le discours direct.

Tout à coup, le garçon, qui avait aperçu une ombre se profiler derrière son ami, s’écria :
- Attention !

 soit après le discours direct, dans une proposition incise (juxtaposée)


Le Petit André G R A M M A I R E | 63

Dans ce cas, il est précédé d’un signe de ponctuation (point d’exclamation,


d’interrogation, de suspension ou virgule) qui l’isole du discours direct, et il ne
prend pas de majuscule :

- Où étiez-vous dans la nuit du 6 octobre ? questionna une nouvelle fois le commissaire,


agacé par le mutisme du suspect.

 La ponctuation joue un rôle essentiel dans la transcription d’un dialogue. Non


seulement elle permet d’établir l’alternance des locuteurs, mais elle donne aussi des
indications sur l’intensité de la prise de parole ou les sentiments des personnages qui
parlent. Parfois, la répétition de lettres ou l’emploi de lettres capitales peut accentuer
un effet.
- Un rat ! s’écria-t-elle, un rat ! Viens viiite !
- Je te rappelle que c’était MON idée ..., insista Lucie.

 Les indications « contextuelles » :

Le dialogue du récit est souvent entrecoupé de commentaires qui permettent au lecteur


de visualiser la scène de la conversation.

Ces indications le renseignent sur :


- la façon de parler du locuteur.
- les circonstances dans lesquelles le dialogue se produit.
- les déplacements, mouvements ou gestes qui accompagnent le discours du
locuteur.
Il s’agit la plupart du temps de petites touches descriptives. Mais parfois, des
commentaires plus longs peuvent se glisser entre deux répliques.

 Pour briser la monotonie, fais appel à des structures grammaticales variées :

 un adjectif épithète détachée : … demanda-t-elle, vaguement inquiète.


 un GN prépositionnel CP : … implora-t-il d’une voix plaintive.
 un G adverbial : …expliqua-t-il très vite.
 un gérondif : …se fâcha-t-il, en haussant la voix.
 une P2 relative : … répéta l’employé, qui commençait à s’impatienter.
 un GN complément détaché du nom : … cria-t-il, les mains en porte-voix.
Le Petit André G R A M M A I R E | 64

72 D. Le discours indirect libre

Mattieu répondit à Louis qu’il viendrait évidemment le lendemain à sa soirée d’anniversaire. Il


lui avait déjà acheté son cadeau quinze jours plus tôt. D’ailleurs, son ami serait bien surpris et
Matthieu pariait qu’il ne savait pas ce que c’était ! A quelle heure devait-il venir à cette soirée et
que devait-il apporter ?

Le discours indirect libre est intermédiaire entre le discours direct et le discours indirect.
Il est hybride :
Caractéristiques Caractéristiques
empruntées au discours direct empruntées au discours indirect
marques d’expressivité indices personnels de la 3e personne
(points d’exclamation) concordance des temps du récit
indices spatio-temporels du récit
points d’interrogation
Généralement un seul verbe de parole pour introduire le
à la fin des propositions
discours, puis ellipse1 des verbes de parole pour alléger les
interrogatives
structures grammaticales.

73 E. Quel discours choisir ?

 Le discours direct rend le récit plus vivant. Un dialogue rapporté en discours direct, et
inséré dans le récit, constitue une scène narrative, qui permet de ralentir le rythme du
récit. Le lecteur a l’impression d’assister à la scène du dialogue.
 Le discours indirect appartient davantage au narrateur qu’aux personnages. En
rapportant leurs paroles indirectement, le narrateur peut les commenter ou insérer des
indices de son jugement.
 Le discours indirect libre permet, à l’inverse du dialogue en discours direct, d’accélérer
le rythme du récit.

Quand le narrateur évoque globalement le contenu d’une conversation, mais sans


en rapporter les paroles, on parle de discours narrativisé :

Après s’être entretenus sur l’organisation de la soirée d’anniversaire du lendemain,


Matthieu et Louis se séparèrent.

1
suppression volontaire
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6. L’expression des circonstances

74 A.Le temps
 La circonstance de temps renseigne sur :
- le moment de l’action : ce jour-là
- la durée de l’action : tant que la neige tomba …
- la fréquence de l’action : chaque fois que je le rencontrais, …
- la chronologie des actions :
 antériorité : Dès qu’il eut quitté la salle, …
 simultanéité : Au moment où il quitta la salle, …
 postériorité : En attendant qu’il quitte la salle, …

 Outre les temps de la conjugaison, on peut situer les actions dans le temps grâce à
diverses natures grammaticales :

Nature du groupe Exemples

Ce matin, …
un GN(p)
Dans trois ans, …
un GNp à l’infinitif Avant de rentrer, …
Hier, …
un GAdv
Actuellement, …
un gérondif En rentrant chez moi, …
Depuis que nous nous connaissons, …
une P2 circonstancielle conjonctive Lorsqu’il comprit son erreur, …
Tant que tu seras en colère …
Le soir venu, …
une P2 circonstancielle participiale
Le soir tombant, …

 Les indices de temps varient selon qu’ils se rattachent au système du discours


ou à celui du récit :

demain / le lendemain
dans trois jours / trois jours plus tard…
Le Petit André G R A M M A I R E | 66

75 B. La cause et la conséquence

 Un fait peut avoir une origine et un résultat :

résultat

Neige Retard des trains

origine

 La cause met en évidence l’origine du fait principal :


Les trains sont en retard à cause de la neige.
Etant donné les chutes de neige, les trains sont en retard.

 La conséquence met en évidence le résultat du fait principal :


Il a tellement neigé que les trains sont en retard.
Il a abondamment neigé cette nuit : les trains sont en retard.

 On peut exprimer la cause au moyen de diverses natures grammaticales :

Nature du groupe Exemples

A cause de la neige,…
un GNp
En raison des intempéries, ...

un GNp à l’infinitif passé Pour avoir manqué son train, …

un GAdj/ épithète détachée Ralentis par la neige, les trains sont en retard.

Les trains sont en retard : il a neigé.


une proposition rattachée
Les trains sont en retard car il a neigé.

Etant donné qu’il a neigé, …


une P2 circonstancielle conjonctive
Comme il a neigé, …

une P2 circonstancielle participiale La neige étant tombée toute la nuit, …


Le Petit André G R A M M A I R E | 67

 On peut exprimer la conséquence au moyen de diverses natures grammaticales :

Nature du groupe Exemples


Il a neigé au point d’entrainer de nombreux retards
un GNp à l’infinitif
de trains.

Il a neigé : les trains sont en retard.

une proposition rattachée Il a neigé ; donc les trains sont en retard.

Il a neigé ; par conséquent les trains …

Il a neigé de sorte que les trains sont en retard.

une P2 circonstancielle conjonctive Il a tellement neigé que les trains sont en retard.

Comme il a neigé, …

76 C. Le but
 Le but exprime l’objectif pour lequel l’action est entreprise, l’intention, le résultat que
l’on vise.

Les pompiers ont évacué la zone pour que les habitants ne soient pas intoxiqués par les fumées.

 On peut exprimer le but au moyen de diverses natures grammaticales :

Nature du groupe Exemples

un GNp … pour la sécurité des habitants.

… afin d’éviter l’intoxication des habitants.


un GNp à l’infinitif
… de peur de mettre les habitants en danger.

une P2 circonstancielle conjonctive


… pour que les habitants ne soient pas intoxiqués.
(toujours au subjonctif)
Le Petit André G R A M M A I R E | 68

77 D. La comparaison

 La comparaison établit un rapport de ressemblance (ou de différence) entre deux


éléments (un comparé et un comparant).

 Elle est souvent utilisée comme figure de style dans les textes descriptifs. A la
différence de la métaphore, la comparaison s’exprime par un terme de comparaison
explicite.

 On peut exprimer la comparaison au moyen de diverses natures grammaticales :

Nature du groupe Exemples

Elle se déplace à la manière d’un chat.

un GNp

Ses yeux en forme d’amande …

Elle se déplace, tel(le) un chat.

Ses yeux, pareils à deux amandes…


un GAdj
Sa démarche est semblable à un celle d’un
chat.

Elle est aussi souple qu’un chat.


les degrés de l’adjectif
Elle est plus silencieuse qu’un chat.

la conjonction comme Elle se déplace comme un chat (se déplace).

Il y a souvent ellipse du verbe de la P2 Elle avance comme un chat se déplace sur

circonstancielle les toits.

Après toutes ces années, elle est toujours


l’expression tel que
telle que je l’ai connue.
Le Petit André G R A M M A I R E | 69

78 E. L’hypothèse et la condition

 L’hypothèse envisage un fait éventuel ou irréel, qui ne se produit pas.

Si tu n’avais pas oublié ton portefeuille, tu aurais pu payer les places de cinéma.

 La condition envisage un fait nécessaire à la réalisation d’un autre.

Si j’ai assez d’argent dans mon portefeuille, je te paierai les places de cinéma.

 On peut exprimer l’hypothèse ou la condition au moyen de diverses natures


grammaticales :

Nature du groupe Exemples

Sans ta perpétuelle distraction, ...


un GNp
Avec un peu plus de jugeote, …

un GNp à l’infinitif A condition de ne pas oublier mon portefeuille, …

un gérondif En étant un peu plus prévoyant, …

un GAdj/ épithète détachée Plus prévoyant, elle l’aurait mieux aimé.

des propositions rattachées,


Tu n’aurais pas oublié ton portefeuille, je n’aurais
au conditionnel pas boudé toute la soirée.

Si tu n’avais pas oublié ton portefeuille, …

A moins que tu aies de quoi payer le cinéma, …

une P2 circonstancielle conjonctive A condition que tu me paies le cinéma,…

A moins que tu me paies le cinéma,…

Au cas où tu voudrais payer le cinéma, …

une P2 circonstancielle participiale Ce cas se présentant, on aviserait.


Le Petit André G R A M M A I R E | 70

79 F. L’opposition et la concession

 L’opposition exprime l’idée qu’un fait est un obstacle à la réalisation du fait principal,
qu’il existe une contradiction ou un contraste entre eux.

 On peut exprimer l’opposition au moyen de diverses natures grammaticales :

Nature du groupe Exemples

un GNp Malgré ses économies, Luc n’a pas pu acheter cet


ordinateur. En dépit de sa bonne volonté, ...

Votre maison est ancienne ; la nôtre est récente.

Votre maison est ancienne ; par contre, la nôtre est


une proposition rattachée récente/ mais la nôtre est récente.

Luc a fait des économies ; toutefois / cependant il


n’a pas pu acheter cet ordinateur.

Alors qu’il avait fait des économies, Luc n’a pas pu


une P2 circonstancielle conjonctive acheter cet ordinateur.

Bien qu’il ait fait des économies, …

l’expression avoir beau + infinitif Luc a beau avoir fait des économies, …

l’emploi d’antonymes Luc est aussi économe que son frère est dépensier

le soleil noir de la mélancolie (G. de Nerval)

le recours à une figure de style


(antithèse, oxymore, chiasme) Plus l’offenseur est cher,

et plus grande est l’offense (Corneille)

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