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Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

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Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

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EDITIONS AGRICOLES

Sarl de presse
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Tél. : 212 (0) 522 23 62 12
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Directeur de publication
Abdelhakim MOJTAHID

Rédacteur en Chef
Ingénieur Agronome
Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes
Ingénieurs Agronomes
Abdelmoumen Guennouni
Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro :


Pr. M’hamed Hmimina
Pr. Ezzahiri Brahim
Pr. Ezzahouani Abdelaziz
Pr. Bouzrari B.
Dr. MOKRNI Fouad
Dr. SBAGHI Mohammed

Attachée de Direction
Khadija EL ADLI

Directeur Artistique
NASSIF Yassine

Imprimerie
PIPO

Tous droits de reproduction


autorisés avec mention impérative
et complète du journal.

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Edito
Commercialisation des céréales,
un marronnier ?
- 3ème campagne la plus faible de la décennie
- Près du tiers de marge pour les intermédiaires

haque année en pareille


période, revient à la une le
thème de la commercialisation des céréales de la campagne en cours. Cela veut-il
dire qu’il
s’agit d’un marronnier ? Un marronnier
en journalisme (evergreen, « à feuilles
persistantes en anglais») est un article
consacré à un événement récurrent, prévisible et régulièrement traité. Cependant,
on est tentés d’y penser au vu des mêmes
phénomènes qui se reproduisent chez
nous, d’une année à l’autre, affectant profondément la vie des agriculteurs
marocains, sans qu’on essaie de leur trouver de
solution adéquate.
Ainsi, l’annonce des prix et conditions
de commercialisation de la récolte de blé
tendre 2019 ont été annoncés, par une
circulaire que les médias n’ont même pas
rapportée et qui, pour les céréaliculteurs,
apporte les mêmes désillusions que d’habitude. En effet, elle prend effet à partir
du 1er
juin alors que les moissons ont commencé
un mois et demi auparavant (pour ceux qui
avaient quelque chose à moissonner), que
les agriculteurs font face à des dettes accumulées tout au long de la campagne et
que
les fournisseurs attendent au portillon. Ensuite, le prix référentiel fixé par la
tutelle n’a
qu’un impact limité sur le prix de vente par
les agriculteurs, puisque les intermédiaires
et les organismes stockeurs sont libres de
fixer ces montants sans que les producteurs n’aient leur mot à dire sur ce sujet.
Le prix du quintal a été fixé, comme les
années passées, à 280 dirhams pour ‘’une
qualité standard’’ livrée minoterie, ce qui
laisse aux acheteurs toute latitude de tirer
le paiement vers le bas. En fait, c’est une
libéralisation du commerce de blé tendre

qui ne dit pas son nom, à l’instar du blé


dur et de l’orge. Ainsi, sur le marché céréalier les prix de blé tendre varient
entre 200
et 220 dh/ql au mieux, avec tendance à la
baisse au fur et à mesure du déroulement
des moissons Ce montant laisse aux intermédiaires, entre le producteur et la
minoterie, une marge de 20 à 30% du prix référentiel (sans parler de la prime de
stockage
dont ils bénéficient également).
Cette faiblesse des prix impacte d’autant
les agriculteurs que (pour ceux qui n’ont
pas abandonné leurs champs au pâturage)
c’est une autre année de vaches maigres. En
effet, avec 61 Millions de quintaux prévus,
les prévisions du ministère de l’agriculture
placent cette campagne en troisième position parmi les plus faibles des 10
dernières
années pour les trois principales céréales,
sans que des mesures d’accompagnement
des agriculteurs sinistrés ne soient prises.
Malheureusement, les agriculteurs sont
habitués à cet état des chose et gageons
que nous reviendrons l’année prochaine
à notre même marronnier pour constater
qu’il est toujours en place et que rien ne
change dans le plus beau pays du monde.
Bonnes fêtes de l’Aïd El Fitr, quand même.

Abdelmoumen Guennouni
Journaliste

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3
pplément

Sommaire
6 Actualités
34

66 Les nématodes nuisibles

Pays-Bas

- La ferme du futur !
- L’agriculture de demain
Pour un impact local
et mondial

associés aux cultures


de petits fruits rouges
Cas du framboisier
dans le Souss-Massa

73 La rouille

blanche du tournesol

40 Agrumes

une maladie à suivre

La classification révolutionnée

74 Acariens sur agrumes

44 La tomate et

Recommandations pour une lutte


efficiente

les défis du goût

50 Qualité des pommes

Maturité, conditionnement et
conservation sont déterminants

54 Raisin de table

Réussir la conservation

58 Production de l’oignon

La culture s’améliore grâce aux hybrides

62 Consignes sécurité pour

l’utilisation d’une
batteuse-vanneuse à poste fixe

76 Pulvérisation
Eléments pour réussir les traitements
80 Les traitements

aux huiles de pétrole :


une démarche intégrée pour contrôler
simultanément les populations
printanières du carpocapse, de l’acarien
rouge et du pou san José

86 Les pesticides
entre l’utilité et l’inculpation

90 Petites annonces

Nos annonceurs
AGRILEVANTE Salon 7
AGRIMATCO 11
AGRIMATCO 45
AGRIMATCO 55
AGRIMATCO 57
AGRIMATCO 69
AGRIMATCO 75
AGRIMATCO 79
AGRIMATCO 81
Agriculture du Maghreb
AGRIMATCO
4 N° 120 - Mai / Juin85
2019

AGRIPHARMA 67
ATLANTICA
AGRICOLA 47
BASF 51
BEJO 59
CASEM 33
CLAUSE 13
CMGP 91
CROPLIFE Maroc 77
Elephant vert 83

FERTIVAL 49
FLORAGARD 61
FUTURECO 43
IRRISYS 9
KEKKILA 46
LALLEMAND 17
MAMDA 2
PHYTO LOUKOS 48
PROMAGRI 59
Salon SIPSA Alger 5

spécial
HOLLANDE 34

STOLLER 48
TIMAC Agro Maroc 91
YARA 41

Cahier arabe
CMGP
CROPLIFE

MAMDA

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Actu
Actu Salon

AGRILEVANTE
Un événement remarquable à ne pas manquer
En marge du déroulement du Siam 2019 à Meknès, l’Agence Italienne pour le Commerce
Extérieur, ICE, en collaboration
avec la Fédération Italienne des Constructeurs de Machines Agricoles FederUnacoma,
a tenu le 17 avril une conférence
de présentation du Salon International des Machines, Installations et Technologies
pour l’Agriculture Méditerranéenne
AGRILEVANTE. La nouvelle édition du salon se tiendra à Bari (Italie) entre le 10 et
le 13 octobre 2019 sous la thématique
centrale : ‘‘L’agriculture méditerranéenne en un seul événement’’.
Bien connu des professionnels
marocains, Agrilevante est l’un
des plus importants salons consacrés aux machines et technologies
pour l’agriculture dans tout le bassin méditerranéen. Ce salon est
organisé une année sur deux, alternativement avec EIMA Bologne,
par la Fédération italienne des fabricants de machines agricoles FederUnacoma, et
l’Agence Levante
Fiera avec la région des Pouilles
(sud de l’Italie). Les synergies des
partenaires ont permis à Agrilevante de devenir en peu de temps,
une plate-forme d’innovation agricole dans le bassin méditerranéen.
En effet, parmi les expositions
internationales
consacrées
à
l’agriculture, Agrilevante est la
plus axée sur la production dans
la région méditerranéenne, sur
les cultures typiques des climats
chauds et des territoires à faibles
ressources en eau et sur les petites
exploitations agricoles qui caractérisent les pays méditerranéens
d’Europe, d’Afrique du nord et du
Moyen-Orient.
M. Marco Acerbi, représentant de
la FederUnacoma qui a animé la
conférence, a commencé par présenter la place de l’Italie en tant
que leader du secteur des agroéquipements, ses relations et ses
échanges internationaux. Il a indiqué que les changements sociaux
et démographiques appellent les
acteurs agricoles à une constante
amélioration pour la création de
valeur ajoutée et l’amélioration de

l’employabilité de la main d’œuvre


rurale.

Une progression
continue

M. Acerbi a tenu à souligner que


chaque édition du salon Agrilevante connait une progression
du nombre d’exposants et de
visiteurs. Pour rappel, l’édition
2017 a connu une augmentation
notable du nombre d’exposants
(principaux fabricants mondiaux
et locaux de machines agricoles et
de jardinage) et un nombre record
de visiteurs estimé à 70.700 soit
une hausse de 21% par rapport à
l’édition 2015. L’évènement a également gagné en internationalisation avec 3.164
visiteurs professionnels en provenance de 50 pays
(+25%). Le visitorat était composé
principalement d’agriculteurs, de
techniciens de mécanisation et
d’hommes d’affaires nationaux et
internationaux venus à Bari à la
recherche d’opportunités ou de
partenaires italiens.

Technologies et
innovations pour
l’agriculture

Dans le domaine des technologies


et innovations pour l’agriculture,
Agrilevante 2019 fournira toute
la gamme de machines et d’équipements dédiés aux chaînes de
production de cultures méditerranéennes. Cette gamme s’étend
depuis le travail et la préparation

Mme Daniela Cosentini, Directrice de l’ICE Maroc M. Marco Acerbi, FederUnacoma

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des sols et jusqu’à la récolte, en


passant par l’irrigation et la protection des cultures, le transport et
même la première transformation
des produits.
Agrilevante, s’étendra cette année
sur une surface de plus de 50.000
m2 et comportera six grandes sections, consacrées respectivement
aux :
· Céréales :
· Oléiculture :
· Horticulture :
· Viticulture et œnologie :
· Elevage :
· Energie et production non alimentaire :
Le secteur de la multifonctionnalité en agriculture (MIA) complètera
les offres exposées
Les pavillons de la foire présenteront tracteurs, moissonneuses-batteuses,
équipements
pour les cultures traditionnelles,
mais aussi une gamme complète
de tracteurs spécialisés (vergers
et vignobles), de transporteurs et
véhicules motorisés pour le travail du sol en pente ou sur petites
parcelles. L’occasion également de
découvrir un large choix d’équipements pour les entreprises agricoles familiales,
comme les machines polyvalentes qui répondent
à différents besoins, ...
Agrilevante va également accorder une attention particulière aux
technologies de l’irrigation et à
l’optimisation des ressources en
eau, aux techniques de pulvérisa-

tion et aux systèmes de production


d’énergie provenant des résidus
agricoles et forestiers, particulièrement importants dans tous les territoires qui
ne sont pas équipés en
réseaux efficaces de distribution
d’énergie et qui visent à mettre en
place des systèmes de production
d’électricité à petite échelle.
Ayant évolué en contact étroit
avec les pratiques agricoles des différentes régions du pays, l’industrie italienne
de la mécanisation
agricole a su concevoir et mettre
au point des technologies pour
tous les types de travaux et pour
tout contexte climatique et environnemental. Ceci a permis aux
nombreuses entreprises qui forment le tissu productif du secteur
de réaliser au fil des années une
très large gamme de machines
et équipements en mesure aujourd’hui de satisfaire la demande
en technologies provenant non
seulement des régions de l’Italie,
mais surtout des marchés étrangers.

Agrilevante, un succès
international

Un espace sera spécialement dédié aux réunions avec les délégations officielles
d’opérateurs et de
représentants d’institutions étrangères de plus de 30 pays, visant à
développer les relations commerciales. Un effort organisationnel
important pour offrir aux sociétés
exposantes une vitrine internationale qui fait d’Agrilevante un mo-

Conférence de présentation du Salon Agrilevante pendant le SIAM 2019.

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dèle commercial efficace pour les
exposants et les visiteurs.
Cette année encore, une délégation marocaine composée de
distributeurs d’équipements agricoles sera emmenée à Agrilevante
par la l’Agence Italienne pour le
Commerce Extérieur (ICE).
Soulignons que les sociétés italiennes sont très présentes au
Maroc, principalement dans le secteur des machines spécialisées.

débattre sur les modèles d’agriculture et de développement dans


les différentes régions du monde.
Par ailleurs, un concours d’innovation technique récompensera les
solutions les plus innovantes parmi celles présentées par les sociétés exposantes.

Un programme riche

Une innovation importante de


l’édition 2019 sera la présence de
toute la filière élevage. Durant
les quatre jours de l’exposition,
FederUnacoma, en collaboration
avec l’Association des éleveurs
italiens (AIA), présentera un échan-

Agrilevante s’enrichit d’un calendrier dense de conférences, de


réunions et d’ateliers, certains purement techniques, d’autres politiques,
environnementaux, économiques, culturels, … L’occasion de

by

Zootechnie italienne:
un patrimoine de
biodiversité

tillon représentatif de la riche biodiversité animale en Italie. Cette


présentation se fera à travers une
exposition de 500 têtes, avec expositions et compétitions des
principales races de bovins laitiers
et à viande, de buffles, moutons,
chèvres, équidés et lapins. Un espace d’exposition supplémentaire
sera occupé par des entreprises
dont l’activité est étroitement liée
au secteur, tels que les aliments de
bétail et le matériel d’élevage.

EIMA 2020

Présentant le futur aujourd’hui,


EIMA International est le deuxième
sur plus de 200 salons en Europe
et se tient sur une superficie d’exposition brute de 375.000m². Son

succès se mesure aussi bien par


ses exposants (1.957 en 2018,
dont environ 2/3 d’italiens et 1/3
d’étrangers) que par le nombre de
visiteurs en constante progression
(317.820 en 2017 dont 84% d’italiens, +11%, et 16% d’étrangers,
+15%). Le visitorat est constitué
essentiellement
d’européens
(66%), d’Asiatiques (19%), d’américains (6%), d’africains (5%, dont
456 marocains) et d’océaniens
(2%). Plus de 1.000 opérateurs
économiques de 80 pays ont réalisé plus de 10.000 rendez-vous sur
les stands et 3.500 rencontres B2B.
La prochaine édition d’EIMA se
tiendra à Bologne (Italie) du 11 au
15 Novembre 2020.

Exposition
internationale des
machines, installations
et technologies pour
la filière agricole

Bari, 10-13 octobre 2019

L’agriculture
méditerranéenne
en un seul
évènement
Organisée par FederUnacoma Surl. Une initiative Nuova Fiera del Levante / Info: tel
(+39) 06 432.981 - fax (+39)
9) 06 4076.370
agrilevante@federunacoma.it
Avec le soutien de

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7
Actu
Actu Pays

Agriculture numérique :
le Sénégal montre l’exemple
L’intelligence artificielle et le
« big data » offrent des solutions nouvelles aux agriculteurs
africains, comme le montrent
des projets développés à Dakar.
Compter les mangues d’un
champ pour vendre sa production au juste prix ; nourrir mieux
et pour moins cher les enfants
des cantines ; gérer un système
d’irrigation à distance… L’intelligence artificielle et le « big
data » offrent des solutions nouvelles aux agriculteurs africains.
« Il y a une révolution numérique
en Afrique », lance Pascal Bonnet, directeur adjoint du Centre
international de recherche
agronomique pour le développement (Cirad), qui organisait
à Dakar, au Sénégal, « le premier
rendez-vous de l’agriculture numérique en Afrique de l’Ouest »
(Agrinuma), du dimanche 28 au
mardi 30 avril.
Selon lui, l’agriculture n’est
plus seulement une affaire
d’agronomes ; le numérique et
les sciences de l’informatique
prennent une importance croissante dans les métiers agricoles.
« Partout en Afrique, il y a d’excellents chercheurs en informatique.
L’agriculture numérique est une
chance pour la jeunesse africaine,
avec des emplois qualifiés. »

Pix Fruit compte les


mangues
Exemple : le projet Pix Fruit, développé par le Cirad et l’Institut
sénégalais de recherches agricoles, qui vise à évaluer la production d’un champ de
manguiers.
Les paysans qui cultivent ce
fruit largement consommé en
Afrique de l’Ouest n’évaluent
que très grossièrement leur
production, en comptant manuellement les mangues sur
quelques-uns de leurs arbres et

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en extrapolant sur l’ensemble


du champ. Ou bien c’est parfois
l’acheteur qui fait ce compte,
avec des marges d’erreur
énormes, de 1 à 10, explique
Emile Faye, chercheur français
en agro-écologie numérique et
responsable de Pix Fruit. C’està-dire qu’un acheteur peut ne
payer que deux tonnes de mangues alors que le paysan lui en
livre 20 !
Pix Fruit est un système révolutionnaire, faisant appel à
l’intelligence artificielle, qui
permet de compter précisément la production : il suffit à
l’agriculteur de photographier
avec son smartphone quelquesuns de ses arbres dans chaque
champ et le logiciel fait le reste,
grâce à des modélisations complexes. Résultat : les agriculteurs
sont rémunérés au plus juste
et les grossistes et négociants
peuvent évaluer à l’avance les
productions qu’ils pourront
écouler. En phase de finalisation
pour les mangues, ce système
va être étendu à d’autres produits – le café, les agrumes, les
litchis –, précise Emile Faye.

rectement des producteurs aux


consommateurs, les cantines
peuvent baisser le prix des repas
et proposer des menus plus variés. »
Sa plateforme informatique
utilise des bases de données
(big data) et des systèmes cartographiques pour répertorier
les producteurs et les écoles
sur tout le territoire sénégalais,
croiser les besoins et les offres,
regrouper les achats des écoles
et organiser le transport des
denrées, avec un contrôle des
opérations en temps réel.

Nanoair
irrigue par SMS
Parfois, des technologies plus
simples peuvent changer la vie
quotidienne d’un agriculteur.
La Widim Pompe, de la société
Nanoair, est un simple boîtier
commandé par SMS qui permet
de gérer un système d’irrigation, avec à la clé des économies

substantielles, même pour les


petits paysans.
« Plus besoin pour l’agriculteur
de marcher plusieurs kilomètres,
de dépenser de l’essence chaque
jour pour rejoindre ses champs ou
d’embaucher un gardien-pompiste : il commande le départ
et l’arrêt de l’arrosage avec son
téléphone portable », explique
Oumar Basse, ingénieur informatique sénégalais de 27 ans,
cofondateur et directeur de
Nanoair.
Le succès est au rendez-vous,
avec 250 boîtiers déjà vendus,
et des commandes du Maroc et
de Zambie. La société compte
douze salariés au bout de deux
ans d’existence et Oumar Basse
a créé dans la foulée une entreprise de livraison et de service
après-vente qui en compte 22.

Le Monde avec AFP

Lifantou ravitaille
les cantines
Ingénieure télécom sénégalaise
de 28 ans engagée dans l’humanitaire, Awa Thiam a de son
côté fondé la société Lifantou et
mis au point une plateforme de
commerce électronique qui met
en relation les cantines scolaires
et les coopératives agricoles.
Objectif : raccourcir la chaîne de
ravitaillement.
« Il y a un besoin énorme, explique-t-elle. Aujourd’hui, entre
25 et 50 % du coût des repas va
aux intermédiaires [grossistes,
supermarchés…], alors que les
écoles ont des budgets limités.
En raccourcissant la chaîne, diwww.agri-mag.com
Nouvel ouvrage

du Professeur M’hamed Hmimina

Dans « Les Papillons du

littoral, des plaines


et des basses montagnes atlantiques
marocaines », le Profes-

seur M’hamed Hmimina propose


aux lecteurs des papillons qu’ils
peuvent apercevoir dans leur
vie de tous les jours. Après avoir
rappelé sommairement quelques

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données de base sur l’anatomie,


la biologie et l’écologie de ces
délicats insectes, il présente 764
espèces actives dans une bonne
part de notre environnement.
Mondialement connu et reconnu, M’hamed Hmimina, à la fois
agronome, docteur ès science,
écologiste, ancien Professeur à
l’IAV Hassan II et ancien chercheur à l’Institut National de la
Recherche Agronomique, garde
une passion pour les papillons
qui remonte aux années 70 du
siècle dernier. Sa longue carrière
lui a largement fourni de quoi explorer cet important ordre d’insectes. Le volume
qu’il présente
aujourd’hui respire la nature et
la beauté. C’est une fresque saisissante sous divers aspects que
doivent découvrir non seulement
les curieux, mais tous ceux qui
s’intéressent à l’écologie.
Contact :
mhmimina@gmail.com

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Actu
Actu Produit

Melon charentais
Adapter les productions
aux débouchés

En matière de production de melon charentais, le Maroc dispose d’atouts indéniables


notamment la proximité du marché européen, le savoir-faire des producteurs,
l’existence de nombreux terroirs très favorables à
cette production, et dont la complémentarité assure un étalement de la production
sur plusieurs mois.
En effet, la saison commence
par les melons récoltés dans la
région de Dakhla à partir de février, pour se terminer avec les
dernières récoltes de la région
de Marrakech vers la fin mai,
en passant par les cueillettes
intermédiaires de la région
d’Agadir.

Les régions de
production

La zone de Dakhla a des atouts


très attractifs : le climat tempéré tout au long de l’année
avec une luminosité optimale,
les températures avoisinent
les 35°C dès le mois d’avril, des
ressources en eau importantes
et moins de risques phytosanitaires. La zone a permis
à l’origine Maroc de gagner
en précocité avec une entrée
en production en février. Les
cultures y sont conduites en
palissé sous abris serre.
La zone de Marrakech demeure
un très bon terroir pour produire du melon au Maroc. Plus
tardive que les autres régions,
elle arrive peu de temps avant

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Agriculture du Maghreb
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l’Espagne à laquelle Marrakech


cède progressivement la place
à partir de fin-mai. A remarquer que dans la région de
Marrakech, au cours des 3 dernières années, la tendance en
termes de superficies, est à la
réduction de la proportion des
petits tunnels (plein champ) en
faveur de l’augmentation des
grands abris.
Agadir se positionne quant à
elle sur un calendrier précoce
avec une entrée en production
dès la mi-mars. Les plantations
sous abris sont majoritaires,
avec un important parc de
serres où se sont généralisées ces dernières années les
cultures palissées. Cependant,
les surfaces de melon diminuent de plus en plus dans
cette région.

Marché de l’export

Le principal marché pour le


cantaloup marocain reste la
France. Au début des exportations, les conditions sont en
général satisfaisantes, mais dès
que l’Espagne entre en pro-

duction les prix dégringolent


et les volumes exportés du
Maroc diminuent en conséquence. En effet, les exportations marocaines sont de plus
en plus conditionnées par la
production espagnole qui se
rapproche progressivement
du créneau de Marrakech, en
gagnant en précocité. Avant,
les récoltes dans la région du
Haouz se poursuivaient tranquillement jusqu’à fin mai avec
des volumes et des prix intéressants. Ces dernières années
l’entrée en production espagnole commence le 10 mai
(après être passée par le 20 et
le 15). Après le 10 mai l’export
devient plus difficile avec des
prix qui commencent à baisser et les ‘‘réclamations clients’’
à s’accroître explique notre
source. En effet les importateurs commencent à chercher
la petite bête pour tirer les
prix vers le bas. Par ailleurs, les
grandes surfaces privilégient
l’Espagne dès que sa production devient plus significative
au détriment du Maroc et ce
en raison des relations établies
avec les espagnols qui leurs
fournissent, en plus du melon,
nombre d’autres produits. Par
ailleurs, de nombreux producteurs français se sont installés
en Espagne pour alimenter le
marché français en melon, essentiellement des variétés de
charentais jaune (plus apprécié
par les consommateurs) alors
que les producteurs marocains
privilégient le charentais vert
offrant une plus longue durée
de conservation.

Parmi les objectifs des exportateurs, la diversification


des débouchés. Le premier
consommateur en Europe du
melon marocain reste la France
suivie du marché anglais plus
exigeant en termes de qualité. Ces dernières années, des
efforts de prospection hors
Europe sont fournis par les
exportateurs marocains pour
conquérir de nouveaux marchés, notamment en Asie et en
Amérique.

Marché local :
quel potentiel ?
Sur le marché local, le melon
est moins valorisé car initialement il est approvisionné
essentiellement en écarts de
triage non exportés avec une
qualité moindre. Pour développer ce marché les professionnels voudraient ne plus
le limiter aux écarts de triage.
De l’avis d’un semencier, il
faut adopter une stratégie de
développement pour trouver un produit, parallèlement
à l’export, qui soit spécialement destiné au consommateur marocain. Il est question
de trouver un autre créneau
de variétés, concernant entre
autres particularités, le calibre
des fruits. Les consommateurs
marocains sont prêts à acheter
des fruits de gros calibre pesant 1,5-2 kg, alors que ceux
dépassant 1,5 kg ne sont pas
admis à l’export.
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Actu
Actu Produit

La tomate indéterminée
dans la région de Doukkala
En comparaison avec les années 90, le secteur de tomate de plein champ a connu une
évolution spectaculaire
et ce, pour plusieurs raisons :
- La généralisation (plus de 90%) de l’utilisation des variétés hybrides au
détriment des variétés fixées.
- L’abandon de l’irrigation gravitaire, grâce aux différentes subventions.
- L’amélioration des rendements qui ont pratiquement triplé ainsi que de la
qualité.

ans la région de Doukkala, la culture de la tomate


indéterminée est surtout
pratiquée dans la zone côtière
Azemmour-Oualidia. Destinée
principalement au marché local,
sa production connait aussi la
commercialisation de quantités
réduite à l’export vers l’Afrique
de l’ouest par camion avec
d’autres produits comme la carotte, le chou, l’oignon, etc.
Cette région qui englobe notamment les zones d’Eljadida, Sebt
Saïs, Ouled Ghanem et Oulad
Aissa, est caractérisée par deux
cycles de production :
- cycle précoce : les plantations
débutent de février à fin mars et
sont dominées par des variétés
non tolérantes au Tylcv. En effet,
la faible pression du TYLCV dans
les champs jusqu’au mois d’avril
et en arrière-saison, permet aux

producteurs de ne pas recourir


obligatoirement à des variétés
tolérantes à ce virus au cours de
ces périodes.
- cycle normal : l’essentiel des
productions se fait en été. Les
plantations débutent en avril et
s’étalent jusqu’à fin août et les
variétés mises en place doivent
impérativement être tolérantes
au virus du Tylc à cause de la prolifération de la mouche blanche
pendant cette période.
Quant aux récoltes dans la région, elles s’échelonnent d’avrilmai jusqu’à décembre
en fonction des conditions climatiques
(pluie, froid) et des prix du marché. Pendant cette période, les
tonnages issus des abris serres
d’Agadir sont faibles ce qui permet de valoriser le produit sur le
marché local. La tomate de plein

champ permet donc de compléter l’offre de serre, afin d’éviter


toute rupture en termes d’approvisionnement quantitatif et
qualitatif.
La zone de Doukkala se caractérise par des exploitations de
taille moyenne (2 à 4 ha), mais
on trouve aujourd’hui des producteurs qui investissent dans
des terrains de 10 ha et plus
pour cultiver la tomate de plein
champ. Les producteurs de la
région
d’Azemmour-Oualidia optent en majorité pour la
conduite indéterminée. Ce choix
est lié au passé de la région,
jadis la première région marocaine d’export de la tomate de
primeur. Il s’agit plutôt d’une de
tradition qui perdure. Souvent
aussi, la tomate est cultivée en
saison, après la betterave à sucre
ou les céréales, le choix d’une
culture à cycle court s’impose
dans ce cas. La récolte de la tomate indéterminée est échelonnée, et s’étale sur 2
à 3 mois
avec 5 à 7 bouquets, et les rendements dépassent les 120 t/ha.
Cependant, sa conduite nécessite en plus des frais d’installation de la culture
avec palissage
et tuteurage, des charges élevées en main d’œuvre pour un
entretien quotidien : effeuillage,
ébourgeonnage, désherbage, …

Exigences variétales

Le haut potentiel de rendement est le premier facteur qui


conditionne le choix variétal du
producteur, qui recherche également des cultivars offrant une
bonne qualité du fruit et une
maturité de production plus ou
moins groupée à cause du problème récurent de la disponibilité de la main d’œuvre.
Sur le
plan qualitatif et en réponse aux
12

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

exigences des consommateurs,


les agriculteurs optent pour des
variétés offrant des tomates de
bon calibre, bien rondes, fermes,
rouges, homogènes et peu sensibles aux chocs. Le gros calibre
n’est plus aussi bien apprécié
qu’avant, les producteurs préfèrent aujourd’hui les calibres 1
et 2. Cependant, dans la région
de Doukkala et contrairement à
d’autres zones, les producteurs
ont plutôt tendance à préférer
les gros calibres sachant que la
salinité de l’eau d’irrigation, dominante dans la région, aboutit
à la réduction du calibre.
D’autres facteurs influencent
également le choix variétal des
producteurs notamment les résistances à la salinité, au transport et aux ennemis de
culture
surtout dans les zones affectées.
Ainsi sont mis sur le marché des
génotypes résistants ou tolérants à certaines maladies et ravageurs (dont le Tylc,
l’alternaria,
le mildiou et l’oïdium, ainsi que
les maladies bactériennes). Les
variétés résistantes permettent
un contrôle phytosanitaire efficace tout en diminuant le
recours à l’utilisation des pesticides.
La densité de plantation pratiquée est de 10.000 plants/ha
pour la conduite sur deux bras
dans les zones à faible salinité
de l’eau d’irrigation et 18.000
plants/ha pour la conduite sur
un seul bras dans les zones à
forte salinité de l’eau.
A noter que certains producteurs font appel aux pépinières
professionnelles tandis que
d’autres préfèrent préparer les
plants directement dans leur exploitation.
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N° 120 - Mai / Juin 2019

13
ESPAGNE
Une participation très remarquée au SIAM
Cette année encore les entreprises espagnoles étaient présentes en force au salon
international de l’agriculture qui
s’est tenu à Meknès du 16 au 21 avril 2019. Le secteur agricole est en effet l’un
des secteurs où la relation entre les deux
royaumes a été historiquement fructueuse et mutuellement profitable. Cette 12e
participation a été l’occasion pour les
sociétés espagnoles, dont certaines déjà installées au Maroc et d’autres à la
recherche d’opportunités de collaboration,
de mettre en avant leur savoir-faire et leurs solutions innovantes dans des
secteurs très variés : irrigation et gestion de
l’eau, fertilisation, emballage, matériel de traitement des cultures, matériel pour
serres, conservation, oléiculture, technologie post-récolte, sécurité alimentaire,
stockage, etc.

our le Maroc comme


pour l’Espagne, l’agriculture
représente
un enjeu important
et un secteur profondément ancré dans
l’histoire économique et sociale.
Les deux pays sont depuis longtemps liés par d’importants accords de coopération
bilatéraux
qui traduisent une vraie volonté
d’aller de l’avant. Ces dernières
années ont même connu une intensification des relations de collaboration entre les
deux pays,
notamment dans les secteurs de
l’agriculture, l’alimentation et la
pêche.
Les exportations de produits
agricoles du Maroc vers l’Espagne ont ainsi doublé au cours
des cinq dernières années. En
même temps, grâce à la complémentarité entre les deux économies, les exportations
d’équipements et technologies agricoles
de l’Espagne vers le Maroc ont
également doublé au cours des
huit dernières années. C’est ainsi
que le Maroc est devenu, avec
87 millions d’euros de ventes en
2018, la troisième destination
des exportations espagnoles, la
première en dehors de l’Union
Européenne, en ce qui concerne
les technologies agricoles.
En effet, beaucoup de facteurs
ont placé l’Espagne comme partenaire naturel du Maroc dans ce
secteur, parmi lesquels : la proximité géographique, les similitudes au niveau du
climat, du
sol et des cultures agricoles pra14

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

tiquées (maraichage, agrumes,


oléiculture…). A cela s’ajoutent,
le savoir-faire, l’expérience et
la forte capacité d’adaptation
et d’innovation des entreprises
espagnoles du secteur; qui renforcent la position de l’Espagne
comme principal pays fournisseur du Maroc dans le secteur
agro-industriel.
Dans ce contexte, le SIAM offre
une excellente opportunité pour
les entreprises espagnoles de
contribuer, grâce à leurs solutions et leur expertise, à l’importante dynamique que
connait
actuellement l’agriculture au
Maroc en favorisant une amélioration quantitative et qualitative
des rendements. Cette année
encore, le pavillon espagnol
organisé par le Bureau Économique et Commercial de l’Ambassade d’Espagne à
Casablanca
et ICEX Espagne, était le plus important parmi les pays présents,
avec 25 entreprises, réparties
entre le pôle International et le
pôle Agrofournitures. De même,
beaucoup d’autres sociétés espagnoles ont participé au salon
à travers leurs distributeurs dans
différents pôles du salon.
Véritable vitrine de l’excellence
espagnole, le pavillon a connu
une grande affluence des visiteurs professionnels, témoignant du grand intérêt pour
les
produits espagnols. En effet,
pour les agriculteurs marocains
plusieurs raisons font des équipements espagnols un choix logique, notamment : la
proximité

géographique, l’adéquation de
l’équipement espagnol au climat, sols et cultures pratiquées
au Maroc, sans oublier la capacité d’offrir des solutions de qualité à des prix
attrayants.
A noter que les entreprises espagnoles misent beaucoup
sur l’innovation pour faire face
aux contraintes rencontrées
sur le terrain, notamment les
ressources hydriques limitées,
les conditions arides, les sols
pauvres, etc. En plus de leurs
propres départements de Recherche et Développement,
elles établissent des partenariats
avec des universités, centres
de recherche et stations
expérimentales. Elles sont ainsi
capables d’offrir aux clients des
solutions intégrales, flexibles et
efficaces.
Le marché de l’irrigation est un
bon exemple. L’eau en Espagne
est considérée comme un facteur
primordial de développement et
sa rareté comme un handicap
qu’il faut continuellement corriger. L’Espagne a développé une
grande expertise dans la gestion
de l’eau, et est devenue leader
mondial dans la fabrication de
systèmes d’irrigation économes
(goutte à goutte, micro-aspersion) qui permettent d’optimiser
l’usage de la ressource. Rappelons dans ce sens que l’Espagne
a été historiquement le premier
fournisseur d’équipement pour
l’irrigation et la gestion de l’eau
au Maroc. A présent, ce rôle se
maintient et se consolide grâce

au soutien des projets nationaux


et des exploitations agricoles
appuyées par le
Plan Maroc
Vert. Mais l’industrie espagnole
excelle également dans de
nombreux autres domaines, qui
vont des agrofournitures le plus
simples aux systèmes High Tech
les plus sophistiqués comme les
technologies d’automatisation
et les technologies de l’information et de la communication, les
Applications mobiles…
La participation des sociétés
espagnoles au SIAM 2019 a été
l’occasion de présenter leur palette de produits et de services,
de renouveler leur engagement
envers leurs clients marocains et
d’établir de nouveaux contacts.
Elles sont confiantes quant aux
opportunités que peut leur offrir le marché marocain compte
tenu du développement important qu’il connait actuellement.
D’ailleurs, plusieurs de ces sociétés ont déjà créé des filiales
marocaines pour assurer plus de
proximité avec les clients et un
meilleur service. D’autres entreprises, surtout celles qui participent pour la
première fois, sont
à la recherche de partenariat
avec des entreprises locales.
Contact :
Le Bureau Économique et
Commercial de l’Ambassade
d’Espagne à Casablanca :
Mail :
casablanca@comercio.mineco.es
Tél : +212 522 313 118
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Stand Kimitec Group

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N° 120 - Mai / Juin 2019

15
Actu
Actu

Céréales

Les incendies, un risque sous estimé

our les agriculteurs, et


après une campagne
de
durs
labeurs,
émaillée de risques
de toutes sortes, arrive enfin
la période des moissons céréalières (la récolte des légumineuses étant légèrement
décalée). Malheureusement,
ils n’en ont pas fini alors avec
les risques de dégâts majeurs
qu’encoure leur production
encore sur pieds, puisque demeurent encore les menaces
de précipitations tardives,
de grêle, d’incendies etc. Si
pour les deux premiers phénomènes on ne peut rien
faire, pour les incendies des
mesures, connue des agriculteurs, peuvent en diminuer
les possibilités de survenue
ou l’ampleur des dégâts.
Le premier risque résulte de
la proximité des trajets de
circulation tels que routes ou
voies de chemin de fer. Devant la tentation de ne perdre
aucun terrain exploitable
sans laisser de distances de
sécurité, les riverains ont pris
l’habitude de moissonner le
plus tôt possible quelques
passages, les plus proches, et
labourer l’espace ainsi libéré en attendant de terminer
l’opération récolte.
Le risque majeur cependant
vient le plus souvent du matériel roulant sur les champs
(camions et tracteurs pour
le transport des récoltes,
moissonneuses batteuses et
tracteurs tirant les presses à
paille). En effet, en cas de moteurs en mauvais état et soumis aux surchauffes, les
pots
d’échappement peuvent rejeter des étincelles provoquant
des incendies difficilement
maitrisables en cette période
16

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

L’assurance agricole est aussi


un outil permettant l’indemnisation des victimes de ce
fléau s’il se produit. Contre
l’incendie, on peut assurer
ses propres champs comme
on peut assurer les dégâts
aux tiers causés par le matériel roulant, essentiellement
les moissonneuses batteuses.
Encore faut il ne pas lésiner
sur la dépense que la plupart
des souscripteurs s’efforcent
de ramener au minimum au
risque de nombreuses complications éventuelles.

Peut-on faire
mieux ?
Certainement !

estivale sur des champs secs


sous des températures caniculaires. Les propriétaires de
ces engins, faute d’entretenir correctement leurs machines, ont pris l’habitude de
mettre des bouts de grillage
métallique à l’extrémité des
échappements et de porter à
bord des véhicules (pour les
plus avertis) des extincteurs
en bon état de marche pour
éteindre tout départ de feu.
Autre facteur de risque, la cigarette. Même s’ils essaient
d’être prudents en n’allumant
ou éteignant leurs mégots
qu’en prenant un maximum
de précautions, il n’en demeure pas moins que le danger existe et que
l’interdiction
de fumer reste la meilleure
solution.
Malgré tout, si le sinistre se

produit, la solidarité paysanne se mobilise instantanément pour circonscrire


avec tous les moyens disponibles, l’avancée du front de
l’incendie. En effet, les voisins
dès qu’ils voient un début de
fumée suspecte, accourent
avec les moyens dont ils disposent, des fois dérisoires,
et de leur courage pour participer à limiter les dégâts.
Les uns essaient d’éteindre
les flammes les autres de labourer ‘‘sous le vent’’ dans les
champs voisins, des bandes
de terre pour créer des
coupe-feux. L’efficacité n’est
pas toujours garantie mais,
ne pouvant compter que
sur eux-mêmes, les paysans
n’hésitent pas à faire de leur
mieux pour éviter que toute
la région s’embrase.

Entre autres, des campagnes


d’information et de formation sont nécessaires en milieu périurbain et rural pour
inciter à la prudence et des
mesures, même coercitives,
permettant la prévention de
pareils sinistres devraient
être instaurées par les autorités compétentes. De même,
devant la détresse des sinistrés et les dédommagements
souvent hypothétiques, il est
nécessaire de mettre en place
des fonds d’indemnisation
dont il faut penser les modalités et les modes de fonctionnement.
D’autres moyens plus ou
moins perfectionnés, plus ou
moins coûteux existent, il suffit de s’y mettre. Il en va de
l’intérêt de tous.

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Les mécanismes
liés aux excès de
salinité décodés
Le stress salin est une situation préoccupante rencontrée dans plusieurs régions du
monde où la pression sur l’eau
devient de plus en plus forte, notamment en raison des changements climatiques et
de la nécessité d’augmenter le
rendement des cultures face à une population mondiale grandissante.
La salinité provoque de graves
dommages à l’agriculture et à
la productivité des plantes. Des
concentrations élevées de sodium
réduisent l’absorption de l’eau par
les racines et endommagent les
cellules, en menaçant sérieusement la survie de la plante. Une
réaction naturelle de la plante au
stress salin est de type morphologique : la plante s’adapte en réduisant son
développement. Si dans
ce cas, la plante réussit à survivre,
sa productivité en termes de récolte souffre cependant d’une réduction drastique.
Il est donc facile
de comprendre que l’implication
de la recherche scientifique est primordiale pour mieux comprendre
les mécanismes physiologiques et
moléculaires à l’origine de l’adaptation au stress salin.
Un pas important dans cette di-

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rection a été fait à l’Université de


Milan grâce à une recherche menée par un groupe du Département des sciences
biologiques et
publiée dans Developmental Cell.
Lucio Conti, Massimo Galbiati et
Chiara Tonelli, en collaboration
avec des collègues de l’Université
de Durham (Royaume-Uni), ont
participé à décrire en détail le mécanisme moléculaire par lequel la
salinité entrave le développement
de la plante.
Une des découvertes les plus importantes faites dans ce domaine,
à la base de la «révolution verte»
qui valut le prix Nobel de la paix
à Norman Bourlag en 1970, a été
la démonstration que la salinité
entraîne une diminution de l’acide
gibbérellique (GA), une hormone
végétale qui fonctionne comme
inducteur de la croissance. Des

études plus récentes ont montré


que l’effet de stimulation de la
croissance provoqué par le GA résulte de la dégradation engendrée
par cette hormone d’une classe de
protéines appelées DELLA qui ont
une fonction de «frein» de la croissance.
En utilisant la plante Arabidopsis
thaliana comme un système modèle, les chercheurs de cette étude
ont décrit en détail le mécanisme
par lequel DELLA devient actif
et joue son rôle de réducteur de
croissance. Les chercheurs ont découvert que ce qui rend efficace la
fonction de DELLA comme capteur
du niveau de salinité et frein au développement de la plante, c’est en
fait une modification de DELLA,
qui se produit lorsque cette protéine est «attaquée» par une autre
protéine appelée SUMO. Ainsi «co-

lonisée», c’est-à-dire conjuguée


à SUMO, DELLA (dans la version
S-DELLA) devient capable de désamorcer l’action menée par GA,
en procédant donc à «freiner» le
développement de la plante.
Le mécanisme identifié par les
chercheurs est le même pour la
plupart des plantes, y compris
celles présentant un intérêt agricole. Il s’agit donc d’un pas en
avant qui ouvre des perspectives
importantes pour le contrôle de
la réponse adoptée par les plantes
en condition de stress salin : la relation entre S-DELLA et GA représente une cible
très intéressante
pour obtenir de nouvelles cultures
caractérisées par une croissance
vigoureuse même dans des conditions de salinité élevée.

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

17
Actu
Actu Filière

Un pavillon BIO au SIAM


L’engouement suscité par l’agriculture biologique partout à travers le monde est
incontestable. Le marché
connait une progression annuelle à deux chiffres et est évalué à plusieurs
centaines de milliards de dollars.
Le Maroc qui n’échappe pas à cette tendance est en train de développer un secteur
de production biologique
très diversifié couvrant : cultures maraîchères, arboriculture, céréales, plantes
aromatiques et médicinales,
viandes, produits laitiers, miels et huiles. Cette année, un pavillon spécial au
sein du SIAM a été entièrement
dédié aux produits Bio marocains et aux entreprises actives dans ce secteur.

e mode de production
biologique
prend sa place au
Maroc et s’impose
comme
un
secteur important dans le tissu agro-économique. Cette
tendance est confirmée par
les chiffres et aussi par l’implication du ministère de
l’agriculture et des professionnels, à travers l’incitation
à l’organisation de la filière
et à la création d’un cadre
législatif marocain. En effet,
les superficies cultivées en
agriculture biologique sont
passées de 4000 ha en 2010 à
8.566 ha en 2017. Quant aux
exportations elles ont atteint,
en 2016, 14 700 tonnes en
produits frais et transformés,
alors qu’en 2009, elles étaient
en dessous de 9.000 tonnes.
Au niveau organisationnel,
une fédération interprofessionnelle spécifique au bio
a été créée en 2016. Il s’agit
de la FIMABIO (Fédération
Marocaine Interprofessionnel des filières biologiques)
qui a obtenu le statut de fédération représentative des
filières biologiques et a signé
un contrat programme avec
le ministère de l’agriculture
visant la collaboration entre
la profession et la tutelle pour
la mise en œuvre d’un ensemble de projets couvrant
des axes de développement
prioritaires. Parmi les mesures prises, la création d’un
cadre législatif marocain qui
définit les règles de certifica18

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019
tion et le label bio officiellement reconnu ainsi que les
conditions de son usage. On
y trouve également la promotion de tous les maillons de la
filière allant de la production
à la commercialisation sans
oublier le développement de
techniques de production et
de transformation à travers
un programme de recherche
développement multidisciplinaire visant à apporter des
solutions techniques aux problématiques identifiées par
les professionnels comme
des contraintes majeurs au
développement d’une filière
biologique
Aujourd’hui, tous les décrets
d’application et arrêtés de la
loi 39-12 (qui définit les dispositions générales relatives
au mode de production biologique, adoptée au mois de
janvier 2013) sont adoptés.
Les cahiers des charges marocains types, applicables
aux productions végétale,
animale, aquacole, ainsi
que le cahier des charges
type relatif aux produits
alimentaires et aux aliments
pour animaux préparés sont
d’ores et déjà adoptés et leur
application est entrée en vigueur.
Composante essentielle de
l’agriculture nationale et
régionale, les coopératives
étaient présentes en force au
sein du pavillon de la FIMABIO, pour faire connaitre des

produits qui font partie intégrante de notre patrimoine et


leur façon de travailler : huile
d’argan, amlou, miel, safran,
dattes ou encore des produits
plus récents comme l’huile
de figue de barbarie et les
huiles essentielles. Cette présence contribue à valoriser et
à promouvoir les produits du
terroir marocain labellisés Bio
auprès des consommateurs.
L’espace d’exposition a également connu la participation
de sociétés d’intrants homologués pour une utilisation
en agriculture biologique
:
amendements du sol, fertilisants, produits de protection
des cultures… De même, la
salle de conférences mise
en place au sein du pavillon
a permis l’organisation de
nombreuses interventions
en relation notamment avec
les spécificités de la conduite
des cultures en mode biologique.
C’est M. El Housseine Zaoui
de la société Agro Challenge
qui a ouvert le bal par un
bref historique de l’agriculture biologique et des
principes de la protection
des cultures en agriculture
biologique. Il a tenu à rappeler que la protection est
basée essentiellement sur
les pratiques comme la rotation des cultures, le choix
des variétés et des densités,
l’hébergement de la biodiversité utile, l’usage des biopesticides étant à
considérer

en dernier recours. M. Zaoui


a également donné un aperçu sur les fondements scientifiques et les acquis de la
recherche en matière d’utilisation d’extraits de plantes
et micro-organismes dans la
protection des cultures.
Il a ensuite cédé la parole à
M. Ismail Ait Bahado et M.
Amine Bennis de la société
Agro Spray Technic, qui ont
présenté le large éventail de
solutions introduites par l’entreprise pour permettre aux
agriculteurs de faire face aux
maladies et ravageurs. Ces
biopesticide répondent au
cahier des charges de l’agriculture biologique en termes
de protection des plantes.
Pour sa part, M. Boumediene de la société Futureco,
représentée au Maroc par le
groupe Eléphant Vert, a axé
son intervention sur la thématique de la durabilité du
système de production agricole.
A noter que de nombreuses
conventions de partenariat
ont été signées sur le pavillon Bio, notamment une importante convention entre
le Crédit agricole du Maroc
(CAM) et la FIMABIO, pour un
accompagnement optimisé
de la chaine des valeurs de
l’agriculture biologique.
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Stand Agro Challenge

Stand Elephant vert

Stand Agro Spray Technic

Pavillon FIMABIO

Salle de conférences

Intervention M. Ismail Ait Bahadou Agro Spray Technic

Intervention M. Boumadiane, FUTURECO

Produits du Terroir

Légumes et herbes BIO


Actu
Actu Entreprise

Eléphant Vert

Brillante participation
au SIAM 2019
ÉLÉPHANT VERT Maroc a brillé
lors de la 14ème édition du SIAM
par sa double participation.
D’une part avec 13 autres entreprises suisses implantées au
Maroc, au sein du Pavillon spécialement mis en place dans
le cadre de la participation de
la Suisse en tant que pays à
l’honneur. Ainsi, un stand d’une
superficie globale de 102m² privilégiant une circulation aérée
et valorisant l’interactivité et la
communication audiovisuelle a
été mis en place. Un coin R&D
a été prévu pour permettre aux
visiteurs de découvrir les missions et les tests effectués par
ledit département. De même,
un Quiz spécial R&D a permis
de tester leurs connaissances.
20 lots contenants le produit
OVALIS ont récompensé les participants ayant eu les meilleurs
scores.
D’autre part, ÉLÉPHANT VERT
Maroc a été présente au niveau
du Pavillon de la FIMABIO à travers un stand de 20m².
CONVENTIONS SIGNÉES
Au cours de cette 14ème édition
du SIAM, ÉLÉPHANT VERT Maroc
s’est particulièrement illustrée
en signant 4 conventions cadres:
- Convention de coopération
entre La Chambre de Commerce
Suisse au Maroc et Le Club des
Entrepreneurs Bio au Maroc (CEBIO)
- Convention de coopération
avec La Fédération Interprofessionnelle Marocaine de la Filière
Biologique (FIMABIO)
- Convention de coopération
avec l’Institut Agronomique et
Vétérinaire (IAV) Hassan II
- Convention de coopération
avec l’Institut supérieur des
pêches maritimes (ISPM) d’Agadir
ÉLÉPHANT VERT MAROC
RÉCOMPENSÉE POUR SON
INNOVATION
ÉLÉPHANT VERT Maroc a été
20

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

honorée de recevoir le prix de


l’Innovation de la 14ème édition
du SIAM, récompensant les
meilleures unités de production
qui se sont distinguées par leur
esprit d’innovation, de mobilisation et de promotion de leurs
produits lors de la campagne
agricole 2018-2019. Le trophée
à été remis lors du diner Royal
offert par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en l’honneur des
invités et participants à la 14ème
édition du SIAM.
CONFERENCES ET DEBATS
En marge du salon s’est déroulé
un riche programme scientifique
auquel ÉLÉPHANT VERT Maroc a
participé activement en animant
deux conférences au niveau du
pavillon FIMABIO et en participant à une table ronde organisée par la Chambre de
Commerce Suisse. Ces conférences
avaient pour thématiques :
- « Durabilité du système de production agricole » Intervention
de M. Boumedienne
- « Vulgarisation académique des
rhizobactéries et études sur la
rhizocolonisation » Intervention
de M. Alexandre Bry
- Participation à la table ronde
sous le thème « L’agriculture
durable, levier de croissance »
M. Michel Mustin, speaker pour
ÉLÉPHANT VERT
DES VISITEURS DE MARQUE
ÉLÉPHANT VERT Maroc a été
grandement sollicitée tout au
long de la période du SIAM par
différentes délégations composées de personnalités influentes
qui souhaitaient effectuer des
visites à son unité de production de Meknès et à son laboratoire. L’entreprise a
ainsi reçu
des délégations du Mali, du Sénégal, du Tchad, d’Allemagne,
de Suisse et de la région de
l’Oriental.

SIDE EVENT : TEAM BUILDING

ÉLÉPHANT VERT Maroc a organisé le 17 Avril une journée conviviale au profit de


130 collaborateurs dans le
cadre magnifique du « Domaine des 4 Saisons » dans
la région de Rabat. L’événement a été l’occasion

pour rappeler les valeurs du


Groupe et de travailler en
équipes dans différents ateliers ludiques. L’événement
a été clôturé par un diner
spectacle en présence de M.
Sébastien COUASNET, Directeur Général du Groupe.
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FMAPI, deuxième participation au SIAM
La Fédération Marocaine des Associations Professionnelles de l’Irrigation était
présente pour la deuxième
année consécutive au SIAM. Cette année encore, le salon a connu la participation
massive des entreprises
adhérentes à la fédération dont l’activité est axée sur l’irrigation, le pompage,
la filtration, l’énergie solaire …
Pour rappel, la fédération est le
résultat d’une ‘‘fusion sans changement de nom’’ entre la Fédération Marocaine des
Associations
Professionnelles de l’Irrigation et
l’AMIAG (Association Marocaine
de l’Irrigation par Aspersion et
Goutte à Goutte) ayant eu lieu en
2017. Sa mise en place répond
aux objectifs du Plan Maroc Vert
en participant aux projets individuels d’irrigation ainsi qu’au projet collectif de
reconversion.
Regroupant les 950 sociétés intervenant à ce jour dans la filière,
la FMAPI est devenue ainsi le seul
et unique représentant des professionnels du secteur de l’irrigation au Maroc. Elle
est constituée
entre les associations régionales
de la fédération et par l’association nationale AMIAG, remplissant les conditions
énoncées par
les statuts. Ainsi, elle collabore
avec le ministère de l’agriculture via la DIAEA (Division de l’Irrigation et de
l’Aménagement
des Espaces Agricoles) comme
interlocuteur direct. Elle contribue également avec la tutelle, à

l’élaboration des procédures de


travail des sociétés d’irrigation.
Elle est également membre de la
CGEM.
Parmi les objectifs de la jeune Fédération, on peut citer :
· Représenter les associations
membres et défendre leurs intérêts auprès des différentes
instances et promouvoir une
politique générale de leur développement

· Mettre en valeur le rôle des


associations membres en tant
que cadre juridique groupant
tous les intervenants dans le domaine de la micro-irrigation et
mener toute action en mesure
de contribuer à atteindre les objectifs du PMV
· Favoriser et encourager le
partenariat international et la
promotion de l’investissement

dans le domaine de la micro-irrigation


· Veiller à la cohésion et à
la bonne entente entre ses
membres
· Mettre à la disposition de
ses membres des services d’assistance technique, de conseil
spécialisé d’information, de formation pour le développement
de ses membres
Husqvarna débarque au Maroc sous l’égide d’Internaco, SA.
Husqvarna, la marque leader de machines pour forêts et
jardins, a confié la distribution
de ses produits au Maghreb à
Internaco, SA, son distributeur
exclusif pour l’Espagne et le
Portugal.
Cette décision de la marque
suédoise repose sur une relation de plus de 50 ans avec Internaco. Le Groupe
d’entreprises Internaco s’occupe aussi de
commercialiser, sur le marché
espagnol,
de
puissantes
marques du secteur agricole,
comme l’italienne Zanon et la
française Infaco, leaders des filières fruitière et vinicole.
La distribution d’Husqvarna
au Maroc représente un pas
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de plus dans le processus d’internationalisation du Groupe


Internaco. Elle vient s’ajouter à
l’activité d’exportation, menée
dans plus de 50 pays, avec
la distribution de sa propre
marque de machines agricoles,
de génie civil et de groupes
électrogènes: Benza.
Fort d’un chiffre d’affaire de
80 millions d’euros en 2018 et
d’une équipe de plus de 250
employés, le Groupe d’entreprises Internaco poursuit
sa stratégie d’expansion en
débarquant au Maghreb.
Pour se faire connaître rien de
mieux que d’avoir participé,
avec son portfolio de produits
au complet dans un stand de

plus de 150 m2, au salon agricole le plus important du Nord


de l’Afrique: le SIAM 2019 (Salon International de l’Agriculture au Maroc), qui
s’est tenu à
Meknès du 16 au 21 avril. Inter-

naco a connu un franc succès


grâce à cette participation et
ce premier évènement, d’une
grande importance sur le continent africain, commence déjà
à porter ses fruits.

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N° 120 - Mai / Juin 2019

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Actu
Actu Entreprise

ARRIGONI

7 propositions pour augmenter


la productivité de la tomate et du poivron
Qu’il s’agisse de cultures de plein champ ou de serres, les producteurs du monde
entier cherchent constamment des
moyens de réduire l’impact environnemental de la production, en cherchant à
répondre aux besoins croissants du
marché et des consommateurs. Acteur international de premier plan dans le secteur
des textiles techniques pour
l’agriculture, Arrigoni fournit aux producteurs de tomates et de poivrons 7
solutions différentes dans le but de répondre à tous les problèmes de production de
ces cultures. Parmi ces solutions :
Biorete Air Plus® est une
gamme de filets anti-insectes
sûrs et écologiques, capables
de réduire l’accès des nuisibles aux plantes et la transmission des maladies
virales.
Disponibles en différentes
tailles de trou, elles offrent
une protection maximale
contre les insectes même les
plus petits, tels que les pucerons et les
thrips (Thripidae). De plus,
le
monofilament innovant
ARLENE HT®
à faible épaisseur et haute
ténacité assure
une résistance
élevée et une
plus
grande
ventilation.

fermeté des fruits et la teneur


en composés polyphénoliques. Des températures et
des conditions de travail plus
agréables ont été confirmées
même par les opérateurs.

Prisma® est une gamme de


filets d’ombrage blanc dotés
d’un additif spécial Light Diffusion qui améliore les conditions de luminosité dans
l’espace protégé, empêche les
coups de soleil et stimule la
photosynthèse. Les tests d’Arrigoni sur le terrain ont confirmé que la lumière se
répand
plus uniformément autour
des plantes, même dans les
parties les plus basses de la
canopée. La couleur blanche
maintient la température
basse en raison de la réflexion
de la lumière du soleil. Les
températures plus basses affectent positivement le développement des plantes, la
résistance mécanique élevée
(il résiste également au passage de petits tracteurs). En
fait, c’est la solution pour ceux
qui, après avoir cultivé plusieurs fois sur le même terrain
ou le même environnement
et pour différentes saisons,
rencontrent des problèmes
de «sol fatigué». Agritela® garantit la transpiration du sol,
la lutte contre les mauvaises
herbes et le nettoyage facile
des surfaces de production
pour les pots ou les sacs avec
substrats.

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Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

Agritela® est un tissu de


paillage en polypropylène,
stabilisé contre les rayons ultraviolets, respirant avec une

Arricover® est un tissu résistant, transparent et respirant


qui allie haute qualité, légè-

reté, longévité et protection


efficace contre les conditions
environnementales
défavorables. Il permet des applications sur des supports
et est facile à soulever et à
repositionner lorsque cela
est nécessaire. Les résultats
agronomiques obtenus sur
les cultures de poivrons et de
tomates sont très intéressants

: meilleure croissance des


plantes après la plantation,
protection contre la pluie et
la grêle, séchage rapide grâce
à la transpiration typique des
tissus tricotés et réduction
des maladies fongiques.
Impollirete® retient les insectes pollinisateurs à l’intérieur de la serre. En
fait, le
processus de pollinisation
des tomates et des poivrons
utilise généralement des insectes tels que les bourdons.
Pour optimiser leur activité,
Impollirete® maintient les
pollinisateurs à l’intérieur,
en fermant simplement le
toit et les ouvertures laté-

rales des serres.


Iride Base® est un filet léger
en monofilament tricoté de
polyéthylène haute densité, adapté aux installations
en plein air sur supports et
pour installation en tunnel.
Il protège les poivrons et les
tomates de la grêle. En outre,
grâce au léger
facteur d’ombrage de 12%,
il peut protéger contre les
fortes insolations, favoriser
une meilleure
croissance des
plantes, réduire
les dommages
causés par les
insectes, pour
des plantes plus résistantes et
en meilleure santé.
Rete Garofani & Solania® est
un filet extrudé pour le soutien des plantes. Grâce à sa
robustesse, appliquée sur les
arches, il soutient les poivriers
et leurs fruits. En outre, le filet
améliore le développement
et la distribution des plantes,
prévient les dommages aux
bourgeons, facilite les opérations de récolte et maintient
les plantes stables en cas de
vent fort.
Pour plus d’informations, visitez
www.arrigoni.it
www.agri-mag.com
BASF

rend hommage à M. Abdelsalam Benzroual,


meilleur producteur de légumineuses au Maroc

ette 14ème édition du Salon International de l’Agriculture de Meknès (SIAM)


avait entre autres pour objectif d’encourager et de mettre
en avant les jeunes agriculteurs qui se sont distingués
par leurs performances. C’est
ainsi que M. Abdelsalam

Benzroual s’est vu remettre le


prix du «Meilleur producteur
de légumineuses au Maroc
pour l’année 2019».
BASF a de son côté tenu à rendre
hommage à M. Benzroual, lors
d’une journée d’étude organisée
le 25 avril à Nador, en reconnaissance de ses efforts et des résul-

tats remarquables qu’il a obtenus lors de cette saison agricole


suite à son utilisation du nouvel
herbicide BASF : Corum®+Dash®
et au support technique assuré
par l’équipe BASF.
M. Abdelsalam Benzroual est
un agriculteur et multiplicateur
de céréales hautement quali-

fié de la région du Gharb, où il


est considéré par ses confrères
comme un influenceur dans
le domaine. Il est également
Président de l’Association des
jeunes agriculteurs marocains
et membres actif du programme
de fidélité des céréaliers BASF.

Le Biostimulant CITOLIV d’Eléphant Vert


Meilleur calibre et meilleure qualité des fruits
CITOLIV est un biostimulant à forte teneur en phytohormones.
Grace à sa formulation particulière riche en cytokinine, en acides
aminés, en phosphore et en potassium, CITOLIV a une forte action sur le stade
reproductif de la plante. Il a pour principaux effets :
- l’amélioration du tissu végétal et l’augmentation de la surface
foliaire
- la stimulation du développement de la plante surtout en stade
floraison et fructification
- le prolongement de la durée de vie de la plante.
La cytokinine est un composé
naturel qui fait partie des phytohormones et qui régularise la
croissance de la plante, favorise
la division et la différentiation
cellulaire, améliore l’organogenèse de la partie aérienne et
racinaire, contrôle la croissance
latérale des jeunes pousses et régularise la sénescence des tissus
et des organes.
Recommandé sur toutes les

Agrumes

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cultures à des doses réduites,


CITOLIV se distingue par un
mode d’action qui :
- Favorise le développement des
tissus vasculaires pour améliorer
le transport des éléments nutritifs vers les organes productifs
(fleurs et fruits)
- Assure une meilleure division
cellulaire, ce qui améliore la
croissance et le développement
des fruits.

Fraise

- Retarde la sénescence, prolongeant ainsi la photosynthèse et


augmentant la durée de vie de
la culture.
- Favorise le développement des
bourgeons latéraux et inhibe la
croissance apicale. Il augmente
le nombre et la vitesse des
pousses latérales pour une meilleure production de fleurs et de
fruits
Grâce à ces différentes actions,
CITOLIV améliore considérablement la productivité, l’homogénéité et la qualité de
la production.
Les essais menés sur différentes
cultures ont montré l’effet positif
de CITOLIV à la fois sur la plante,
les feuilles, la floraison et les
fruits. Sur fraisier, par exemple,

le produit a engendré un taux de


fructification de 54% contre 20%
seulement pour le témoin. Sur
agrumes, une amélioration du
nombre moyen de fruits/arbre
de 60% a été constatée par rapport au témoin. Et sur raisin, l’utilisation de
CITOLIV a permis :
- la formation de grappe plus
longues, plus aérées et homogènes.
- un meilleur développement de
la grappe qui permet une meilleure croissance des fruits, évitant leur
condensation.
- une production plus importante et de meilleure qualité (catégorie I), mieux
rémunérée sur
le marché
Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

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Actu
Actu Entreprise

Le savoir-faire français
agricole au SIAM
Business France, l’agence nationale au service de l’internationalisation de
l’économie française, a organisé pour la 11ème année consécutive un Pavillon France
sur le SIAM, en partenariat avec la CFCIM (Chambre
Française de Commerce et d’Industrie du Maroc).
Près de 30 entreprises françaises, désireuses de présenter leur savoir-faire, ont
exposé ou accompagné les
Régions d’Occitanie et d’Auvergne Rhône-Alpes sur le Pavillon situé au cœur du pôle
international du salon.
Les exposants représentaient en particulier les secteurs d’activité suivants :
- Les pépiniéristes fruitiers et viticoles
- L’agriculture de précision.
- Les équipements pour la valorisation et transformation des fruits et légumes
- La génétique bovine et les animaux vivants
- L’alimentation animale

INFORMIA

En participant chaque année au SIAM, Informia prouve son implication au Maroc où


elle est implantée depuis 2015. Pour l’entreprise, le
salon est l’occasion de faire découvrir ou redécouvrir ses logiciels de :
- Gestion de production - ProdFlow®,
- Gestion de traçabilité, conditionnement - TraceFlow®
- et Gestion commerciale - EuroFlow®
qui permettent un pilotage complet de votre activité, de la production à la vente
en passant par le conditionnement, la transformation
et le transport.
Pour rappel, Informia est éditeur et intégrateur de ses propres logiciels pour le
secteur des fruits et légumes (ERP, WMS, GPAO, MES). Elle
offre des solutions innovantes qui permettent de piloter l’activité de
A à Z et qui répondent aux attentes d’entreprises de toutes tailles.
Pour l’équipe Informia, Le SIAM était également un lieu de rencontrer et d’échanger
avec des sociétés ayant des projets aux problématiques aussi différentes
qu’intéressantes.

ESCANDE Nursery

Alliant hybridation, programme de recherches, édition variétale et


production variétale (pépinière), le groupe ESCANDE se positionne
désormais comme un acteur majeur. L’anticipation des grandes tendances, la
connaissance de l’attente des marchés, l’expertise variétale,
et une réelle passion pour entreprendre, font du Groupe ESCANDE le
partenaire privilégié des arboriculteurs.
Cette année, la pépinière Escande a profité de sa participation au
SIAM pour mettre en avant la nouvelle prune américano japonaise
« LOVITA » en partenariat avec French Fruit Lovers. L’occasion également de
présenter ses variétés d’abricotiers (Sushi, Tsunami, Tornado,
Big Red, etc.), ses variétés de pommes (Pixie, Early Crunch, Anise, etc.)
naturellement résistantes aux maladies, et pour les poiriers, Elliot,
adaptée à la culture biologique.
A noter qu’Escande Nursery se développe aussi sur le marché des
pêches/nectarines avec une nouvelle gamme.

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Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

www.agri-mag.com
Star Export

Depuis 50 ans, STAR FRUITS, qui regroupe 4 pépiniéristes


français, recherche dans le monde entier les meilleures variétés fruitières pour
les mettre à disposition des arboriculteurs.
STAR FRUITS a ainsi développé, au fil des ans, un réseau d’obtenteurs dans la
plupart des pays où la création variétale est
active. Travaillant en étroite collaboration avec des hybrideurs
privés, des universités, des stations de recherche, STAR FRUITS
est en mesure d’apporter des solutions innovantes grâce
à la richesse des gammes de variétés fruitières disponibles
(pomme, poire, pêche, nectarine, abricot, amande, cerise...).
Pour la commercialisation de ses variétés, il s’appuie sur sa filiale STAR EXPORT.
Au Maroc, la pépinière propose à ses clients des variétés adaptées aux conditions
de culture de leur zone, ainsi que des
conseils techniques pour le choix des porte-greffes et des variétés.

Actu Export

FRESH FRUIT au SIAM 2019


Fidèle à son habitude, le groupe FRESH FRUIT était présent cette année encore au
SIAM pour mettre en
avant ses domaines de compétences et notamment la production et l’exportation d’une
large gamme de
fruits et légumes de grande qualité vers les marchés mondiaux.
Fresh Fruit a été fondé en
1998 par un groupement
d’exportateurs pour gérer
leurs exportations sur les
marchés à Contrat (Canada,
Russie, Pays de l’Est et
Scandinavie). La compagnie
commercialise également
avec succès ses produits en
Union européenne et en
Amérique du nord, avec une
filiale présente à Toronto
au Canada. Chaque année,
le groupe exporte plus de
95.000 tonnes d’agrumes et
5.500 tonnes de légumes.
Les agrumes de Fresh Fruit
sont disponibles d’octobre
à juin et la production atteint son sommet en janvier, février et mars. Fresh
Fruit ajoute régulièrement
des services pour amplifier
les exportations, renforcer
les liens commerciaux et
faciliter l’exportation pour
ses membres.

www.agri-mag.com

Fresh Fruit s’engage à se


conformer à la réglementation régissant le conditionnement et l’exportation
des fruits et légumes afin de
satisfaire aux exigences de
ses clients et leur garantir
la sécurité alimentaire des
produits et des pratiques
respectueuses de l’environnement. Cette démarche
environnement- qualité
imposée aux entreprises
et coopératives du groupe
est validée par des certifications externes de notoriété
internationale.
La maîtrise de la traçabilité
produit « Fresh Fruit » est
un maillon très important
du processus. L’utilisation
de code à barre permet
de retracer l’historique de
la palette : les conditions
de transport maritime, les
conditions de conditionnement et d’emballage, les

conditions de cueillette et
les conditions de production aux vergers.
Les activités de Fresh Fruit
sont gérées depuis Agadir,
au Maroc, par une équipe
compétente et multidisciplinaire. Cependant, le groupe
n’hésite pas à envoyer en
mission ses responsables du

contrôle qualité, aux ports


de Saint-Pétersbourg en Fédération de Russie, et au port
de Wilmington au Delaware
aux Etats-Unis d’Amérique,
afin de s’assurer, dès l’arrivée
des marchandises, du bon
respect des procédures et
des standards de la société.

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

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Actu
Actu Entreprise

Une délégation marocaine en France pour les


journées Tomates & Porte-greffes Seminis et De Ruiter
Afin de partager ses récentes avancées technologiques avec les professionnels
marocains
de la tomate, l’équipe Seminis et De Ruiter, accompagnée de ses partenaires, ont
célébré en
avril dernier les ‘’Tomato & Rootstock Days 2019’’ en France.

et événement a été
l’occasion pour Seminis et De Ruiter d’ouvrir les portes de son site
d’Autry-le-Châtel qui jouit
de 40 ans d’expertise dans
la production de semences
et qui est labellisé GSPP
(Good seed and plant practices ou bonnes pratiques de
semences et de plantes en
français). En effet, la production des graines de tomates
et porte-greffes De Ruiter
est accréditée GSPP, référentiel privé de qualité créé en
2009 par des producteurs et
semenciers français et néerlandais afin de réduire le
nombre d’infections par Clavibacter ce qui garantit aux
maraîchers des semences
indemnes de cette bactérie.
Les partenaires de Seminis et
De Ruiter ont ainsi pu s’immerger et avoir une idée sur la
production des semences De
Ruiter mais aussi comprendre
les conditions techniques
et sanitaires dans lesquelles
celles-ci sont produites.
C’était également l’occasion
pour les producteurs et les
pépiniéristes marocains de
visiter le site de 7 hectares
de serres et de découvrir en
avant-première, des variétés
de tomates en phases précommerciale, mais aussi
d’avoir une idée sur les
phases de production d’un
hybride, du tirage du pollen,
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Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

en passant par le processus


d’émasculation et jusqu’à
l’extraction des graines.
La visite a permis également
aux producteurs et pépiniériste d’observer sur le terrain
les performances de la large
gamme de porte-greffes
dont dispose aujourd’hui De
Ruiter couvrant l’ensemble
des segments de vigueur et
pour toute variété de tomate.
Pour rappel, trois références
du riche portefeuille portegreffe de De Ruiter sont actuellement commercialisées

sur le marché marocain


:
Maxifort, Beaufort et Balancefort.
En fin, les visiteurs marocains
ont pu avoir une idée sur les
dernières variétés de tomate
introduites au Maroc, notamment EDMUNDO, la très prometteuse variété de tomate
ronde parfaite pour le marché de l’export et Zirkonyta,
la tomate cerise ronde selon
Seminis.
Après une journée sous le
thème GSPP, les partenaires
de Seminis & De Ruiter ont

effectué une visite au marché de Rungis, qui est le plus


grand marché de gros de
produits frais au monde et un
acteur économique majeur
pour la France. Lors de cette
visite les producteurs exportateurs ont été impressionnés
et enchantés en voyant leurs
produits et leurs marques en
vente sur ce marché. L’occasion également pour eux de
prendre connaissance des
besoins, des tendances et des
attentes du marché français.
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IRRI SYS

Une valeur sure


La création de la société IRRI-SYS en 1998 est venue en réponse
aux multiples changements qu’a connus le paysage agricole marocain du point de vue
modernisation mais surtout la nécessité
d’une gestion rationnelle de la précieuse ressource hydrique.
Aujourd’hui, IRRI-SYS est devenue un acteur majeur du secteur
de l’irrigation au Maroc et commence même à développer ses activités au-delà des
frontières.
La société IRRI-SYS a cumulé
une grande expérience dans
les techniques d’irrigation et
de pompage qui dépasse les 20
ans. Cette expérience se traduit
aujourd’hui par une offre très
complète d’équipements et de
techniques
révolutionnaires,
pour les différents usages agricoles. Sa gamme de produits
couvre désormais: micro-irrigation, automatismes, régulation
et contrôle, revêtement bassin,
filtration, fertilisation, pompage,
arrosage, conduites, accessoires… En effet, aujourd’hui,

pour une gestion optimisée des


ressources en eau, il est important de choisir la technique d’irrigation la mieux
adaptée, tant
vis à vis de la culture que vis à vis
de l’environnement technique et
humain.
L’expertise reconnue d’IRRI-SYS,
acquise sur le terrain et à travers
ses années d’expérience, lui permet aujourd’hui de répondre
de manière individualisée aux
attentes des clients en matière
de conseil, d’accompagnement,
de mise en place de nouvelles
installations, de renouvellement,

Smurfit Kappa

Innovations présentées au SIAM 2019


Smurfit Kappa, l’un des principaux producteurs d’emballages à base de papier et de
carton ondulé dans le monde
était présent à la 14e édition du Salon International de
l’Agriculture du Maroc (SIAM). L’occasion de présenter ses
dernières innovations aux visiteurs professionnels.
Les solutions innovantes d’emballage en carton ondulé de
Smurfit Kappa sont conçues
sur mesure, pour chaque type
de produit agricole. Elles sont
faciles à monter et permettent
d’optimiser le remplissage,
l’empilage et le stockage, et ce
jusqu’au chargement et au transport. Garantissant la plus grande
résistance, fiabilité et hygiène
alimentaire, elles présentent une
surface d’impression haute qualité de luminosité et de couleur,
offrant un impact maximum de
la marque sur le point de vente.
Toutes ces caractéristiques ont
pour avantage d’améliorer les résultats commerciaux des clients.
Et étant fabriquées à base de
www.agri-mag.com

papier en fibre vierge, elles sont


aussi biodégradables et facilement recyclables, ce qui permet
aux clients de réduire considérablement leur empreinte écologique, en faveur du
développement durable.
Les solutions innovantes en carton ondulé que Smurfit Kappa a
présenté au SIAM comprennent,
entre autres,
- la nouvelle caisse Goliath, destinée au transport de pastèques
qui, grâce à son design novateur,
évite la déformation due à la
pression intérieure des fruits ;
- la caisse Pitufo, pour les fruits
plus petits de qualité premium,
personnalisable et conçue pour
faciliter le transport, le stockage

etc. De la phase d’étude à la


mise en place des installations,
IRRI-SYS maîtrise l’ensemble
du processus. Ses ingénieurs et
technico-commerciaux réalisent
les études de tous les projets
d’irrigation et de pompage,
sur mesure. Et pour cela, ils disposent de logiciels d’études hydrauliques, de
cartographie et
de dessin.
De même, l’entreprise met en
place tous les moyens humains
et techniques nécessaires afin
de réaliser ses chantiers dans les
meilleures conditions. Chaque
installation ou chaque site étant
particulier, les pièces d’adaptation, le paramétrage et la configuration des
équipements adaptés à la spécificité du projet ainsi
que les pièces spéciales sont réalisées dans les ateliers d’IRRI-SYS.

La proximité aux clients et le


service après vente est le souci majeur d’IRRI-SYS . A travers
ses multiples agences sur tout
le territoire marocain, son staff
technique , elle peut disposer
continuellement d’un grand
stock lui permettant d’honorer
ses commandes et de respecter les délais de livraison et de
personnel disponible à toute
urgence.
En accompagnant efficacement
ses clients quelle que soit la situation, et en étant disponible,
à l’écoute et réactive, la société
IRRI-SYS affiche clairement sa volonté de construire des relations
commerciales saines et durables
avec sa clientèle .
et la présentation de jusqu’à
8 plateaux de 1 à 3 kg de produit
sur le linéaire ;
- la fameuse Box8, une solution
pour les produits en vrac également utilisable sur machine de
montage.

renforce la fertilité des sols.

À cela s’ajoute un produit phare


et révolutionnaire, AgroPaper®, une solution en papier
100 % biodégradable qui remplace le plastique utilisé pour
le paillage agricole, empêche la
pousse des mauvaises herbes,
offre un contrôle optimal des
températures des cultures et

direction@irrisys.com
www.irrisys.com

Miguel Hernández, General Manager de Smurfit Kappa Maroc,


a déclaré : « Smurfit Kappa participe au SIAM convaincue que
sa vaste gamme d’emballages
adaptés à pratiquement tous les
secteurs, ainsi que ses services à
haute valeur ajoutée, auront un
succès fulgurant parmi les producteurs agricoles, les éleveurs et les
industriels de l’une des zones géographiques les plus importantes
du monde ».
www.smurfitkappa.com

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

27
Actu
Actu Entreprise

Journée oignon de Hi Tech Seeds :

Des hybrides pour tous les usages et toutes les régions


Le 2 mai 2019, la société Hi Tech Seeds a organisé dans la région de Berrechid, une
journée de démonstration de ses variétés d’oignon, qui a connu la participation de
professionnels venus de différentes régions du
Maroc et même de l’étranger. L’essai a été mené dans l’exploitation de Monsieur
Abdelakarim Kasmaoui qui
produit de l’oignon depuis une dizaine d’années et qui bénéficie de bonnes
conditions pour la production
maraichère.

Selon M. Itzik Ezra de Hi Tech


Seeds, la société est la première
à l’échelle mondiale dans la production de semences d’oignon.
Cette production vient en deuxième position après la production de semences de
tomate.
Selon M. Itzik, la société vise à
développer la culture d’oignons
au Maroc et à diffuser ses variétés hybrides aux différentes caractéristiques, vers
d’autres marchés tels que l’Afrique du Nord et
les pays arabes.
Selon M. Hassan Ourahou, directeur commercial Hi Tech Seeds,
l’essai concerne une quinzaine
de variétés hybrides F1 et ses objectifs tournent autour de trois
axes principaux :
·
Promotion de variétés
apportant un plus au producteur, en termes de rendement,
shelf life, tolérances aux maladies, précocité pouvant aller
jusqu’à un mois par rapport aux
semences traditionnelles, …
·
Positionnement des
variétés en vue de les ajuster
aux calendriers et aux régions de
production pour éviter la montée en graine dans les conditions
de production des agriculteurs
·
Développement de la
filière oignon auprès des producteurs en diversifiant leurs
28

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

cultures et en introduisant des


cultures à haute valeur ajoutée
grâce à des semences hybrides,
saines, traitées et bénéficiant
de traçabilité contrairement
aux cultures traditionnelles. (semences locales)
Parmi les variétés présentées
lors de cette journée, on peut
citer Marzaka (rouge) et Ombre
(jaune) qui sont les plus précoces et qui permettent un gain
de temps qui peut atteindre 1
mois par rapport aux cultures
traditionnelles (semences locales) sachant que la précocité
est synonyme de bons prix de
vente d’autant plus que le ren-

dement est beaucoup plus important. Quant à la variété Mikado (jaune), elle est
plus tardive
que les deux autres et permet un
échelonnement de la production avec moins de risques de
montée en graine.
M. Ourahou indique également
que les techniques utilisées
dans la région de Berrechid (semences hybrides, semoirs pneumatiques, itinéraire
technique)
pourraient servir d’exemple pour
les autres régions de production
d’oignon comme Agadir, Beni
Mellal et El Hajeb. Pour plus de
détails à ce sujet, voir dossier oignon page 58.

Témoignage

Haj Houcein El Asri, producteur


de pomme de terre et d’oignons
et président de l’association des
producteurs d’oignon d’El Hajeb
a fait le déplacement jusqu’à Berrechid pour voir de près le travail
effectué dans la région et avoir
une idée plus précise des variétés
hybrides et essentiellement leur
adaptation au stockage qui intéresse particulièrement les producteur de sa région.
Il a signalé
que dans la région d’El Hajb 8090% des oignons sont cultivés
avec la méthode traditionnelle et
que les hybrides ont commencé
à faire leur apparition dans la région depuis environ deux ans.
Haj El Asri est notamment intéressé par le semis mécanisé des
variétés hybrides même si un
effort particulier est nécessaire
pour convaincre les producteurs
de sa région de l’utilité de cette
technique afin d’augmenter les
superficies et justifier l’investissement dans ce genre de méthodes. Il termine son
propos en
disant :’’si je n’étais pas convaincu
de l’impact de ces améliorations
et de la modernisation dans ce
domaine, je n’aurai pas fait le déplacement’’.

Equipe Hi Tech Seeds Maroc


www.agri-mag.com
NETAFIM

Révèle ses
nouveautés au SIAM
Netafim a participé cette année au SIAM en présentant
ses solutions en micro-irrigation avec une nouvelle identité visuelle incluant le
groupe
Mexichem son nouvel acquéreur.
Netafim a ainsi présenté
ses nouveaux filtres à Sable
Sandstorm issus des dernières techniques en termes
de filtration ainsi que sa
nouvelle ligne de filtres à
tamis SCREENGUARD avec
programmateur Bluetooth

contrôlable sur smartphone.


L’occasion de mettre également l’accent sur sa nouvelle gaine Ultra résistante
STREAMLINE X, issue de plusieurs années de recherche,
ainsi que sa nouvelle rampe
Ultra légère mais résistante
FLEXNET.
De nombreuses coopératives
d’agriculteurs ont également
profité de formations sur
place administrées par les experts de Netafim venus pour
l’occasion.

Case IH introduit l’expérience


de la récolte de café en Afrique
Case IH est sur le point de lancer
sa récolteuse de café, la Coffee
Express 200 Multi, sur le marché
africain. Cette démarche s’inscrit
dans l’engagement de l’entreprise
à élargir son offre de récolteuses
et de proposer aux producteurs de
café les mêmes niveaux de technique, d’efficacité, de service et
de support qu’aux utilisateurs de
ses machines à récolter le grain,
la canne à sucre et le coton, mais
aussi de ses tracteurs et autres machines agricoles.
Une conception à toute épreuve
Fabriquées par Case IH depuis
de nombreuses années, les récolteuses Coffee Express ont fait
toutes leurs preuves sur d’autres
marchés du monde entier. Elles
sont désormais également accessibles aux producteurs de café
d’Afrique, l’une des régions productrices de café la plus importante au monde.
Les machines comportent une
paire de rouleaux verticaux qui
peuvent tourner jusqu’à 0,5 tour/
minute et sont dotés de doigts
en nylon pour extraire délicatewww.agri-mag.com

ment les cerises de café, tout en


minimisant le risque d’endommager le plant. Les rouleaux se composent de 1248
doigts de 576 mm
de long et 480 doigts de 520 mm
de long, un mélange qui assure
les meilleurs niveaux de performance de récolte et un risque minimum de dommages à
la récolte
et aux plants. En plus de tourner,
ils vibrent légèrement pour détacher délicatement les cerises de
café, avec un système de freinage
hydraulique innovant qui permet
de moduler le niveau de vibration
pendant la conduite. La distance
entre les deux rouleaux peut être
réglée par pas de 80 mm en fonction de la taille et de l’âge du plant.
Les ‘éclisses’ rétractables à la base
des rouleaux permettent à la base
de chaque caféier de passer délicatement mais fermement à travers
la machine, et de rassembler les
cerises pour le transfert. Les vis horizontales dotées de ventilateurs
à vitesse réglable les acheminent
ensuite, via des convoyeurs à
chaînes à palettes verticales, soit
directement vers le convoyeur de
vidange, soit à travers une trémie

de 2000 litres disponible en option. Autrement dit, la présence


d’un tracteur et d’une remorque
n’est pas toujours indispensable et
il n’est plus nécessaire de s’arrêter.
La récolteuse Coffee Express 200
est propulsée par un moteur
MWM trois cylindres de 55 ch, alimenté par un réservoir de 75 litres
de diesel. La machine est dotée
d’une transmission hydrostatique.
Avec une vitesse de récolte de 0,42,0 km/h, la machine est capable

de fonctionner dans des récoltes


pouvant atteindre 3,9 m de hauteur, pour une consommation
moyenne de 5,0 litres/h de diesel.
Les opérateurs de la Coffee Express 200 apprécieront la cabine
climatisée, la colonne de direction
réglable et le siège confort entièrement réglable. Les fonctions
principales de la machine se commandent très facilement à l’aide
du joystick multifonction installé à
droite de l’opérateur.

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

29
Actu
Actu Entreprise

EXTRA SERRES

Au service des viticulteurs et des arboriculteurs


Basée dans la région de
Bouznika, Extra Serres a
installé, depuis sa création
en 1985, des structures vignobles PERGOLA et PERGOLETTE dans toutes les
régions viticoles du Maroc.
Elle se spécialise dans les
structures de vignoble en béton armé, fil et câble d’acier
galvanisé importé de l’étranger. Elle assure également la
fabrication et l’installation
de poteaux pour tous types
d’arbres fruitiers (pommier,
pêcher, kiwi…). Flexibles et
solides ses installations bénéficient d’une très longue durée de vie et coutent
moins
cher que les installations métalliques.

Pour l’installation des vignobles et des vergers arboricoles (rosacées et olivier),


Extra serres fait appel aux
nouvelles technologies et notamment une machine planteuse guidée par GPS.
Extra serres commercialisation également des plants de
vigne greffés soudés et certifiés importés de l’Italie de
la marque Vivai Cooperativi
Rauseedo (VCP), leader sur le
marché mondial depuis 1920.
VCR produit du matériel végétal et propose une large
gamme de variété de plants
greffé-soudés et porte greffes
accompagnés d’attestations
phytosanitaires délivrées par
les organismes agrées par

ECOWATT

Promeut les énergies vertes au Maroc


ECOWATT a développé une expertise dans les domaines
des énergies renouvelables, efficacité énergétique et électricité industrielle
Moyenne et Basse Tension. ECOWATT
accompagne sa clientèle pour optimiser les performances
énergétiques de tout projet d’habitation, de bâtiment,
d’exploitation agricole ou d’industrie. Ses solutions
portent principalement sur l’économie et l’écologie, pour
un quotidien tourné vers l’avenir.
Grâce à l’expertise de son
équipe
multidisciplinaire,

30

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

ECOWATT offre des solutions


personnalisées en matière
le Ministère de l’Agriculture.
L’expédition et le conditionnement des plants de vigne
respectent les normes internationales pour bien conserver les caractéristiques des
plants.
d’études techniques, d’installation et de fourniture en équipements solaires
(panneaux
solaires, onduleurs, variateurs,
optimiseurs, batteries, climatiseurs, câbles, gestion d’énergie
et accessoires). L’accompagnement d’ECOWATT est destiné à
une large palette de porteurs
de projets :
· Entreprises et Industries
· Exploitations agricoles
· Collectivités & bâtiments collectifs privés
· Etablissements sociaux et hospitaliers
· Etablissements universitaires
· Particuliers…
Le système d’intervention et
d’installation ECOWATT est polyvalent et rapide, garantissant
des résultats et rendements
importants. ECOWATT intervient aussi en aval des projets
à travers le suivi du fonctionnement des installations et
leur promotion sur le territoire.
Mais l’entreprise propose aussi
des solutions adaptées à des
besoins spécifiques ainsi qu’à
des activités particulières.

Service personnalisé selon les


besoins, réalisation d’études.
Contact :
GSM : 0661136034 /
0661979427

Mail : extraserres@hotmail.com

Grâce au professionnalisme de
ses installateurs, ECOWATT assure l’installation clés en main
des projets d’une façon simple
et efficace. L’installation et
mise en service garantissant à
la fois la performance, innovation technologique et sécurité.
De plus, ECOWATT met à la
disposition de sa clientèle une
équipe technique, professionnelle bien formée pour fournir
des conseils techniques adaptés et assurer le bon fonctionnement du matériel.
Et en fin, pour mieux servir ses
clients, ECOWATT offre un service après-vente pour assurer
la mise en marche, la réparation ou l’entretien des installations.
L’entreprise compte déjà de
nombreuses références à travers le royaume.
Contact :
+212(0)528 242 307
contact@ecowatt.ma
www.ecowatt.ma
www.agri-mag.com
ALLTECH Maroc

Fournisseur de solutions innovantes


Alltech Crop Science, branche du groupe Alltech fournissant des solutions
innovantes naturelles aux défis agronomiques auxquels sont confrontés les
producteurs partout dans le monde, a participé pour la quatrième année
consécutive au salon de l’agriculture à Meknès.
Partout à travers le monde, les
producteurs ont trouvé dans Alltech Crop Science un interlocuteur de choix en
mesure de leur
fournir des solutions naturelles
capables de les aider à gérer les
difficultés liées à l’environnement de production et à mieux
répondre aux exigences du marché. En effet, Alltech propose
une gamme très complète de
produits dérivés de la fermentation des levures fabriqués dans
des usines à la pointe du progrès
et qui aident les producteurs
à résoudre les difficultés qu’ils
rencontrent le long du cycle de
production.

Stratégiquement présente sur


les 5 continents, a ayant mené
des recherches sur 70 cultures
dans une trentaine de pays, Alltech CS est en mesure de profiter
des expériences mondiales pour
fournir des solutions locales
adaptées aux contraintes des
producteurs.
Forte de ses 34 ans d’avancées
dans la technologie à base de
levures et en prenant en compte
le fait que les besoins de la
plante se modifient et évoluent
pendant le cycle de croissance,
Alltech a créé 4 catégories distinctes qui identifient et corrigent les pièges de
l’agriculture

moderne, en se concentrant sur


la santé du sol, la performance, la
nutrition et la protection.
Pour permettre aux professionnels marocains de répondre aux
nouveaux défis auxquels ils font
face actuellement, Alltech Maroc
a introduit depuis deux ans sur le
marché marocain quelques uns
de ses produits phares, appartenant aux 4 catégories précitées,
notamment :
SOIL-SET AID
PROCROP- SHIELD

IMPRO- SET
PROCROP- ISR
IMPRO- GRAIN
Beaucoup de domaines font
déjà confiance aux solutions
Alltech qui ont démontré leur
efficacité dans les différentes régions et sur différentes cultures.
Ces produits offrent également
l’avantage d’être parfaitement
appropriés pour une utilisation
en agriculture biologique.

LINA GREEN

Qualité et Service
LINA GREEN est une société marocaine spécialisée dans l’importation et la
distribution des équipements et produits
d’irrigation, ainsi que l’arrosage automatique des espaces verts. Convaincue que la
qualité est l’élément clé de la rentabilité économique d’un investissement, LINA
GREEN a toujours choisi de représenter les sociétés leaders dans leurs
domaines de compétences (Netafim, Caudal, Irritec, Rain Bird, Plastima, IASUR,
Hidroconta) pour offrir à ses clients les
produits les plus innovants et les plus performants.
Grâce aux fruits de plusieurs
années d’expérience dans le domaine, LINA GREEN est en mesure de répondre à tous
types
de commande en offrant des
produits sur mesure, efficaces,
durables et surtout économiquement performants à l’ensemble de ses clients. Sa
gamme
comprend entre autres :
· Tubes goutte à goutte
· Goutteurs
· Gaines
· Stations de filtration
· Machines de dessalement
· Arrosage automatique
· Vannes hydrauliques
· Accessoires PVC et PE
Des commerciaux efficaces sont
à l’écoute de la clientèle pour
www.agri-mag.com

traiter les demandes de prix et


les commandes en moins de 24
heures. Et grâce à la politique
de stockage adoptée par l’entreprise, les délais de livraison
ne dépassent pas les 48 heures.
En effet, les nombreux dépôts situés dans les principales régions
agricoles du pays, notamment à
Aït Melloul, Marrakech, Kenitra,
Fès et Meknès, permettent à la
société LINA GREEN de disposer
d’une grande capacité de stockage pour répondre aux besoins
de sa clientèle.

des appareils acquis auprès de la


société. En collaboration avec le
service clients, le S.A.V conseille
et oriente la clientèle dans le
choix des équipements pour
réussir toutes installations hy-

drauliques et en tirer le meilleur


profit.
contact@linagreen.ma
www.linagreen.ma

Service Après Vente


Un service après-vente intégré,
compétent et efficace est chargé
de l’entretien et de la réparation
Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

31
Actu
Actu Entreprise

CASEM / Van Iperen International

Lancement de la nouvelle gamme de biostimulants: FOLIASTIM


CASEM et son partenaire Van Iperen International ont organisé une journée de
présentation de leur nouvelle gamme de biostimulants FOLIASTIM à base d’algue
Ascophyllum nodosum (origine : Acadian – Canada) dans la région de Moulay
Bousselham le 11 Avril. Etaient présents
à cette journée le représentant de la société Van Iperen International : Monsieur
Mathieu Cailleau (International Sales Manager), le représentant d’Acadian Plant
Health : Monsieur Christian Hubener (Expert Nutrition des Plantes) ainsi que les
représentants de la société CASEM.
Producteurs et distributeurs n’ont pas hésité de faire le déplacement pour y
assister.

A droite M. Christian Hubener à gauche M. Mathieu cailleau


En ouverture de la journée, M.
Mathieu Cailleau et Monsieur
Christian Hubener ont présenté
la société Van Iperen International et la société Acadian. La
gamme de Biostimulants FoliaStim est le fruit d’une collaboration entre Van Iperen,
leader
de la fertilisation liquide en Hollande, et Acadian, leader mondial de l’extraction
de l’algue marine Ascophyllum nodosum.
L’intervention de M. Hubener a
porté sur les aspects de fertilisation, les problèmes que peu-

vent rencontrer les producteurs


ainsi que les solutions portées
par la gamme FOLIASTIM pour
faire face aux différents types de
stress.
M. Hubener a donc tenu à partager avec les producteurs les
différents programmes de fertilisation de Foliastim couvrant les
différents stades phénologiques
ainsi que les excellents résultats obtenus sur les différentes
cultures de la région : les petits
fruits rouges et l’avocatier.
La journée s’est terminée par une

M. Zaabale Moha (CASEM)

séance de questions-réponses permettant d’apporter des


éclaircissements sur les dif-

férents aspects techniques des


produits, leurs modes d’action et
leur utilisation.

COMPTOIR AGRICOLE DES SEMENCES (CASEM)


Qualité, Service et Fiabilité
Pour CASEM, le SIAM est un rendez-vous
incontournable. La société veille toujours à
être présente régulièrement à cette manifestation pour présenter sa gamme de
produits.
Fondée en 1987, CASEM a développé une
gamme diversifiée des produits agricoles
reconnus pour leur qualité : semences, supports de culture, engrais, biostimulants,
fi-

lets tissés et gaines/goutteurs. Les marques


présentées par CASEM sont soigneusement
choisies et comptent parmi les leaders dans
leurs secteurs respectifs.
Au fil des années, CASEM est devenue une
référence dans le secteur d’agrofourniture,
mettant en avant la qualité supérieure de
ses produits, son service de proximité et son
orientation client basée sur une relation winwin.
La participation de CASEM au salon cette
année a été l’occasion de rencontrer sur son
stand ses clients et fournisseurs et présenter
ses nouveautés :

Semences (Syngenta) :

· Waqu (Tomate plein champ calibre 2)


· Leyre (Tomate calibre 3)
· Guig (Tomate cerise ronde)
· KAAMOS (carré jaune calibre GG)
32

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

· MALEKA (carré rouge calibre GG)


·

Biostimulants :

· La gamme Foliastim (Van Iperen) à base


d’algue d’Ascophyllum nodosum
· Isabion (Syngenta) Acides aminés le plus
concentré du marché
NOV@ (Biolchim) biopromoteur de croissance

Substrats mélange pour la myrtille


hors sol (Klasmann Deilmann):
· TS4 Fibreux Myrtilles 977/979
(Tourbe/coco/perlite)

Pour bien servir ses clients et partenaires,


CASEM dispose d’une équipe d’ingénieurs
et techniciens répartis dans quatre agences :
Agadir, Had Soualem, Moulay Bousselham et
Meknès.
www.agri-mag.com
www.agri-mag.com

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

33
Pays-Bas : La ferme du futur !
Après une brillante participation au SIAM en tant que pays à l’honneur en 2018, les
Pays-Bas ont
mis les bouchées doubles en 2019 pour mettre en avant leurs innovations agricoles
et leur expertise
reconnue à l’échelle mondiale. Cette année, la participation néerlandaise s’est
articulée autour du
thème ‘’Farming the Future’’ (Agriculture de demain), avec une attention
particulière pour la coopération, l’innovation et le développement durable. Une
invitation ouverte à agir ensemble pour
améliorer la production alimentaire au Maroc.

e choix de la thématique ‘’Farming the Future’’ (voir pages


38) fait suite au constat découverte des nombreux défis que
les agriculteurs doivent relever aujourd’hui, tels que le changement climatique, la
pénurie d’eau et les pertes
après récolte, et qui nécessitent une
approche moderne à même d’assurer une alimentation suffisante, saine
et respectueuse de l’environnement.
C’est l’une des raisons pour laquelle le
secteur agricole marocain doit évoluer
dans un cadre de haute technologie,
basé entre autres, sur la collecte de
données électroniques et leur exploitation judicieuse, les énergies renouvelables
et l’irrigation de précision.

Partage d’expertise,
de savoir faire et de
nouvelles technologies

Dans ce sens, les Pays-Bas, en tant que

Pavillion néerlandais dans le


pôle international Agriculture du Maghreb
au SIAM 2019. 34 N° 120 - Mai / Juin 2019

deuxième plus grand exportateur de


produits agricoles au monde, a tenu à
partager son expertise en matière de
production durable et de solutions innovantes. Sur un grand pavillon convivial et
occupant une position centrale
au sein du pôle international, c’est
toute l’expertise agricole actuelle et
future des Pays-Bas qui a été mise en
vitrine. Plus de 15 entreprises et organisations du secteur agroalimentaire
hollandais ont exposé leurs innovations et leur savoir-faire dans des domaines
aussi variés que l’horticulture
moderne sous serre, la lutte biologique
contre les parasites, l’industrie laitière,
le stockage conditionné de produits
agricoles, l’utilisation efficace de l’eau
et des engrais, les machines agricoles,
les ingrédients alimentaires et les produits de consommation, ainsi que des
services de conseil pour les agriculteurs et les industries alimentaires.
Si certaines de ces entreprises sont des

habituées du salon et du marché marocain, d’autres y participent pour la


première fois pour établir des contacts
avec leurs clients potentiels, les éleveurs et les agriculteurs, et mieux cerner
les attentes du marché.
Le Pavillon a connu une grande affluence des visiteurs professionnels.
Preuve s’il en fallait, du grand intérêt
suscité par les entreprises exposantes
et les produits ou services. En effet, la
capacité d’offrir des solutions de haute
qualité adaptées aux besoins et soucis actuels de l’agriculture marocaine,
fait des produits hollandais un choix
logique pour beaucoup de professionnels marocains.
Il est clair que l’expérience néerlandaise indéniable dans les domaines
de l’agriculture, l’élevage, la logistique,
la recherche et l’innovation, sera hautement profitable à toutes les filières
professionnelles marocaines. En effet,
en adaptant le savoir-faire et les tech-

www.agri-mag.com
nologies des Pays-Bas aux conditions marocaines et grâce au conseil agricole
et à l’accompagnement apporté aux diverse filières, les agriculteurs et autres
professionnels bénéficieront de nettes améliorations de leurs activités. Cet
accompagnement concerne plusieurs aspects comme l’amélioration de la qualité
et de la compétitivité, la protection des consommateurs, la conduite culturale
durable et respectueuse de l’environnement, l’amélioration des revenus des
agriculteurs, etc.

Pays-Bas : Un cas d’école

La Hollande compte parmi les pays les plus petits, mais elle a réussi à se hisser
au rang de 2e exportateur mondial de denrées agricoles et agroalimentaires
derrière les Etats-Unis (sur un territoire 270 fois plus petit), et fournit le
quart
des légumes exportés par l’UE. Ses principales filières d’exportations sont les
produits horticoles, la viande et les produits laitiers.
Les contraintes économiques et territoriales (terres situées en dessous du niveau
de la mer, coût de la main-d’œuvre, forte pression foncière, etc.), ont depuis
longtemps conduit les exploitants néerlandais à se mécaniser et à intensifier leur
production. Le pays mise beaucoup sur la recherche et l’innovation
dans les domaines des semences, de la sélection végétale, des technologies de
production sous serres et d’élevage, pour atteindre une agriculture plus
productive, plus rentable et en parfaite harmonie avec la nature.
Dans les fermes, presque toutes les tâches sont désormais automatisées. Ainsi,
il n’est pas étonnant de voir dans les serres des engins autoguidés au milieu
des allées et des légumes qui poussent sans lumière du soleil. Les fermes d’élevage
sont truffées de capteurs et de caméras pour contrôler la qualité de vie des
animaux et améliorer la productivité, des systèmes de recyclage de l’air et des
excréments permettent de contenir la pollution générée, le transport de fumier
est tracé par GPS pour éviter les dépôts sauvages…
Par ailleurs, le pays teste continuellement de nouvelles méthodes pour produire
plus en utilisant toujours moins de ressources. Ainsi, bien que le pays ne souffre
pas d’un manque d’eau, beaucoup d’agriculteurs ont très tôt décidé de réduire
leur dépendance de cette ressource de près de 90%. Par ailleurs, ils ont presque
complètement éliminé l’utilisation de pesticides chimiques sur les cultures sous
serres. De même, les éleveurs de volailles et de bétail ont réduit leur
consommation d’antibiotiques de 60%. Ces prouesses font des Pays-Bas un excellent
allié pour faire face à la crise alimentaire mondiale actuelle et aux changements
climatiques.

Stand RIJK ZWAAN

Stand Koppert

Un savoir qui s’exporte

Aujourd’hui, parallèlement aux exportations de denrées alimentaires, les PaysBas


exportent également leur savoir et leur technologie. En effet, le gouvernement, les
universités, les instituts de recherche, les horticulteurs et les éleveurs
prennent part à des projets de production alimentaire dans le monde entier,
notamment au Maroc dans la région du Souss.
Ces performances trouvent leur origine dans la coopération entre le secteur
productif et une recherche agronomique qui est à la pointe de la technologie.
C’est notamment au sein de la prestigieuse université de Wageningen, mais
aussi de laboratoires de recherches et de diverses start-up que sont élaborés
des travaux de recherche qui seront bénéfiques localement et même au-delà
des frontières.
A noter que l’exploitation efficace des connaissances scientifiques et
technologiques a permis au secteur horticole néerlandais de disposer d’un mode de
production sous serres dont les performances sont reconnues au niveau mondial.

Faits marquants de la participation au SIAM

Stand Geerlofs
Stand Agri Precision

La participation des Pays-Bas à cette 14e édition du SIAM a été en phase avec la
thématique ‘’Farming the Future’’, mais aussi avec les deux thèmes choisis par le
salon cette année à savoir : La promotion de l’emploi en milieu rural et l’Agro It
Days. Ainsi, au cours du programme scientifique du SIAM, des experts néerlandais
ont présenté les derniers développements en matière d’agriculture durable
et compétitive. De même, cette participation a été marquée par la signature de
nombreuses conventions de partenariat visant à renforcer la coopération bilatérale.

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Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

35
Accord Hollande - Crédit
Agricole du Maroc

C’est au cours d’un atelier sur l’agriculture durable qu’a eue lieu la signature
de la convention d’opérationnalisation
du projet d’élevage laitier durable à
Tadla Azilal, entre le Crédit Agricole du
Maroc et la Section Agricole de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas à
Rabat. L’exécution du projet nécessitera une enveloppe de 240.000 euros
et touchera une vingtaine de grands
élevages laitiers de la région.
Concrètement, il s’agira d’accompagner des exploitations laitières de
la province de Tadla Azilal, clientes
du Groupe Crédit Agricole du Maroc
(GCAM), dans la conduite durable de
leur activité d’élevage. Les deux partenaires s’engagent à mobiliser les
meilleurs experts néerlandais et marocains spécialisés pour l’identification
des besoins en assistance technique
des exploitations pilotes et les adapter
au contexte des éleveurs marocains.
L’objectif étant de démontrer qu’il est
possible de réduire l’empreinte environnementale de l’élevage laitier
tout en améliorant la productivité,
la rentabilité des exploitations et le
confort des animaux.
Dans ce sens, un expert hollandais a
animé une conférence sur l’élevage
durable dans les Pays-Bas, et les évolutions qu’il a connues pendant ces
50 dernières années pour parvenir au
haut niveau de performance actuel.

Initiative orange
corners Tremplin
pour les start-up et la
promotion de l’emploi
Signature de
nombreuses
conventions

Agriculture
Maghreb
Réception organisée
ledupavillon
hollandais
36 N°sur
120 - Mai / Juin 2019

L’ambassade des Pays-Bas au Maroc


a lancé le programme d’incubation
«Orange Corners» destiné aux jeunes
entrepreneurs. Ce programme vise à
stimuler l’esprit et la culture de l’entrepreneuriat en mettant en relation les
jeunes entrepreneurs avec les parties
prenantes concernées afin d’évaluer
leurs besoins et les soutenir (Aide
dans la conception de leur solution,
monitoring, coaching, appui financier) pour transformer leurs idées en
entreprises innovantes, leur permettant ainsi de contribuer à leurs économies
locales, à travers la création
de nouveaux emplois. A noter que le
Maroc est le premier pays de la région
MENA à bénéficier de ce programme
d’incubation.
C’est d’ailleurs dans cet esprit que cette
année des stands ont été offerts à des

startups actives dans le secteur agricole.

Agro it days

Lors de la deuxième édition de l’Agro


It Days qui s’est tenue en marge du
salon, et qui a permis la communication autour des chantiers de digitalisation du
secteur agricole portés par
des technologies comme l’imagerie
satellite, l’intelligence artificielle, les
objets connectés, les drones, … les
Pays-Bas ont animé une conférence
sur l’intelligence artificielle en élevage
laitier. L’occasion de mettre en avant le
système innovant de gestion des élevages laitiers développé par la startup
hollandaise Bles Dairies. Ce système
est basé sur la collecte en continu d’informations sur l’élevage et sur le
comportement de chaque vache. L’analyse
de ces données offre à l’éleveur des
éléments précieux pour la prise de décision et pour assurer une bonne gestion du
troupeau.

Renforcement
de la coopération

La réception organisée sur le pavillon


hollandais a été l’occasion de la signature d’une importante convention
entre le PUM (Organisme de conseil
pour les entreprises), d’un côté, et les
associations professionnelles agricoles
et chambres d’agricultures marocaines,
de l’autre, pour l’assistance technique,
le conseil et le renforcement de leurs
capacités.
Ont été invités à cette réception, les
exposants hollandais et leurs partenaires marocains, des journalistes, etc.
Une initiative qui avait pour objectif
de faciliter les contacts et stimuler les
échanges dans un cadre convivial et
décontracté.
Historiquement, le Maroc est le premier pays d’Afrique du Nord avec
lequel les Pays-Bas ont noué des
relations diplomatiques avec des
relations bilatérales qui n’ont cessé
de se renforcer au cours du temps
et qui couvrent des secteurs de plus
en plus larges. Toutefois le potentiel d’amélioration des échanges
commerciaux et de la collaboration
mutuellement bénéfique, reste très
important et ne demande qu’à être
développé, pour l’intérêt des deux
parties. Nul doute que l’avenir des
relations maroco-hollandaises est
prometteur et ne peut qu’aller de
l’avant.
www.agri-mag.com
Exposants néerlandais
au SIAM 2019

www.agri-mag.com

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

37
L’agriculture de demain
Pour un impact local et mondial

Verdoyantes, plates et fertiles, les terres agricoles néerlandaises s’étendent


telle une toile vierge riche
de promesses. Un océan de serres scintille au loin tandis qu’un léger vrombissement
indique la présence
d’un drone occupé à surveiller la croissance des plants. Les bottes enfoncées dans
la glaise humide, vous
contemplez l’un des systèmes agricoles les plus performants au monde...

’innovation et l’efficacité
de rendement ont fait des
Pays-Bas le deuxième exportateur mondial de denrées
alimentaires, tout en maintenant
leur consommation d’eau à un ni-

38

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

veau bien moindre que partout


ailleurs. Sur un territoire réduit et
densément peuplé, les secteurs
agroalimentaire et horticole se développent en harmonie avec une
urbanisation rapide, contribuant

ainsi à l’établissement d’un système alimentaire écologiquement


viable et à fort potentiel économique qui garantit la sécurité alimentaire.
Comment ? Ça vaut le
coup d’œil.

www.agri-mag.com
Aux ¨Pays Bas,
l’agriculture ne se résume
pas à produire. C’est une
histoire personnelle.

Il est essentiel de relever ensemble


le défi mondial que constitue le
renforcement du système de production alimentaire. Aux yeux des
Pays-Bas, cela représente une responsabilité considérable. L’alimentation touche
les êtres humains dans
leur vie quotidienne : leur foyer, leur
santé, leurs valeurs culturelles. Les
questions du bien-être animal, de
l’usage de pesticides ou d’antibiotiques et de la consommation énergétique ne
peuvent être réduites à
un remords de consommateur, elles
doivent faire partie intégrante de la
chaîne de valeur. Le secteur agroalimentaire néerlandais repose sur des
exploitations familiales et des coopératives habituées depuis toujours
à rechercher des solutions à long
terme. La motivation intrinsèque est
de garantir la sécurité alimentaire et
les débouchés économiques pour
les générations futures. Un but qui
exige des efforts conjoints.

La création est curieuse


de connaître les défis
des exploitants

Les efforts des Pays Bas résultent


de leur volonté et de leur passion
pour la co-création et parviennent
à des solutions optimales en observant, en écoutant et en adoptant différentes
perspectives. Quels
sont les besoins des clients et quelle
est la solution qui leur convient le
mieux ? L’innovation naît de la synergie entre les bons acteurs, qui ne
sont pas forcément ceux auxquels
on s’attendrait. À un niveau global,
cela implique que le secteur privé
s’associe avec des acteurs publics
et des instituts de recherche de renom tels que celui de l’université
de Wageningen (WUR). Au niveau
local, la co-création peut prendre
une forme aussi simple que l’apport
ponctuel d’un savoir-faire, pour aider un exploitant à se développer.
La réussite de ces partenariats tient
www.agri-mag.com

à la poursuite d’une ambition commune : créer des produits de grande


qualité, sûrs et fiables, à un prix
abordable.

Une nouvelle perspective


pour se perfectionner
Développement économique et
viabilité écologique ne sont pas inconciliables. Ainsi, l’objectif est le
développement de technologies et
de techniques permettant d’optimiser la production et les rendements
sans exercer de pression inutile
sur l’environnement. Cette vision
du monde n’est pas antinomique.
Les solutions requises sont parfois
simples, et parfois hautement technologiques. C’est dans cet esprit que
les Pays-Bas ont plaidé pour une réorientation générale en faveur de
l’agriculture circulaire à l’horizon
2030. Il est primordial de rechercher
les possibilités d’innover à tous les
niveaux, depuis la reproduction et
l’insémination jusqu’à l’adoption
de nouveaux concepts d’étable,
en passant par l’amélioration des
méthodes de transformation et le
transport intelligent. Plateforme logistique majeure abritant, avec Rotterdam, le
plus grand port d’Europe,
les Pays-Bas sont au centre d’une
sphère d’influence qui dépasse les
limites de leurs propres systèmes,
de par l’exportation constante de
produits et de savoir-faire de pointe.

L’agriculture de demain
L’agriculture du futur : une histoire
personnelle, un défi exaltant et... une
responsabilité partagée. Ensemble,
il est possible de saisir les chances
et relever les défis. Ensemble, nous
possédons le savoir-faire et la passion nécessaires.
Partout dans le monde, les experts
agricoles des ambassades néerlandaises se tiennent prêts à élaborer
en commun des solutions pratiques. Des solutions dont l’impact
sera local et mondial. Ensemble, découvrons l’agriculture de demain !
Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

39
Agrumiculture

Agrumes

La classification révolutionnée
Les travaux d’une étude internationale impliquant le Cirad et l’Inra (France)
mettent en évidence
10 espèces vraies d’agrumes, dont 4 sont à l’origine des variétés cultivées
modernes telles que
les orangers, mandariniers, pamplemoussiers, pomelos, cédratiers, citronniers et
limettiers. Ces
connaissances ouvrent la voie à de nouvelles stratégies d’amélioration variétale
pour ces fruits
les plus cultivés au monde.

aisant suite aux efforts


du consortium international de génomique
des agrumes qui avait
produit la séquence
génétique de référence des
agrumes en 2014, des équipes
scientifiques espagnoles, américaines et françaises, du Cirad et
de l’Inra, se sont associées pour
analyser l’évolution du genre Citrus et des genres apparentés.
En s’appuyant sur des données

40

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

de re-séquençage complet du
génome de 60 variétés et formes
sauvages, représentatives de la
diversité des agrumes, les scientifiques ont proposé un nouveau
modèle évolutif du genre Citrus.
Celui-ci remet cause les systèmes
taxonomiques élaborés pour
les agrumes dans les années 60,
expliquant encore aujourd’hui
l’existence de trois classifications
botaniques différentes pour les
agrumes.

Deux étapes de
radiation remettent en
cause les frontières du
genre Citrus
Les travaux de phylogénomie menés dans cette étude ont révélé dix
espèces vraies parmi les 60 variétés analysées. Ces dix espèces sont
issues d’une évolution vieille de 8
millions d’années, dans laquelle
les scientifiques distinguent aujourd’hui deux grandes étapes de

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diversification évolutive : la première en Asie à la fin du
Miocène, entre 6 et 8 millions d’années, et la seconde
en Australie au début du Pliocène, il y a environ 4 millions d’années. La première
étape pourrait être liée à
un affaiblissement dramatique des moussons en Asie
à cette période. Elle a conduit à la séparation en huit
embranchements dont quatre espèces ancestrales
à l’origine des agrumes cultivés. La seconde étape,
quant à elle, est à l’origine de trois espèces de lime australienne.

Quatre espèces ancestrales à


l’origine des grands groupes
d’agrumes modernes
Quatre de ces dix espèces vraies, C. reticulata, C. maxima, C. medica et C.
micrantha , correspondent à quatre
groupes d’agrumes modernes, qui sont respectivement : les mandariniers, les
pamplemoussiers, les cédratiers et un papeda connu sous le nom de Biasong
dans les Iles du Sud des Philippines dont il est originaire. Ces quatre espèces
ancestrales ont ensuite généré par hybridations interspécifiques naturelles la
plupart des variétés cultivées dont les orangers, les
pomelos, les citronniers et les limettiers.
Certains groupes, comme les bigaradiers, le « Rough
lemon » et le limettier « Rangpur », le limettier « Mexicain », sont issus
d’hybridations directes entre ces
quatre espèces ancestrales, respectivement : C. maxima x C. reticulata, C.
reticulata x C. medica, C. micrantha
x C. medica . D’autres, comme les citronniers, orangers,
pomelos résultent d’évolutions plus complexes (impliquant des recombinaisons
interspécifiques). « Le citronnier par exemple serait issu d’une hybridation entre
le bigaradier et le cédratier ; le pomelo d’une hybridation
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Agrumiculture
Vers des stratégies
d’amélioration
variétales plus
innovantes

entre pamplemoussier et oranger »


, explique Franck Curk de l’Inra. «
L’oranger, quant à lui, présente une
structure complexe issus du mélange
de deux espèces ancestrales, C. reticulata et
C. maxima. Son origine exacte

n’est pas encore claire » , complète


Patrick Ollitrault du Cirad.
« Contrairement aux cédratiers et
pamplemoussiers modernes qui
apparaissent comme de purs représentants des espèces C. medica et
C. maxima, tous les mandariniers
cultivés renferment des parties de
leur génome provenant du pamplemoussier. Ces introgressions
naturelles pourraient avoir joué
un rôle majeur dans la domestication des mandariniers en
modifiant la synthèse de certains
acides notamment, rendant ainsi
leurs fruits plus appréciés. » précise Franck Curk.

Au-delà de l’identification des espèces ancestrales, parentes des


agrumes cultivés, cette étude a
permis de décrypter, tout au long
du génome, l’origine des différents
fragments chromosomiques des
agrumes. Ce sont sur ces structures
complexes que reposent largement les caractères essentiels qui
font la typicité d’une orange, d’un
pomelo, d’un citron ou d’une lime.
Alors que jusqu’ici l’amélioration
conventionnelle (par croisements
sexués) de ces variétés cultivées
paraissait impossible, la connaissance fine des espèces ancestrales
et de leurs structures ouvre la voie
à des stratégies d’amélioration
innovantes. « Ces connaissances
nous permettent de mieux cibler les
parents des futures variétés. Il s’agit,
lors des croisements, de reconstruire
ces structures, à partir de la diversité des espèces ancestrales ou de
groupes horticoles intermédiaires.
Une telle stratégie est d’ores et déjà
développée par le Cirad et l’Inra pour
la diversification des limettiers en
Corse et en Guadeloupe » , révèle
Patrick Ollitrault.

Un Centre de Ressources Biologiques « Agrumes » en Corse


pour appuyer la recherche et le développement
L’Inra et le Cirad s’appuient pour leurs recherches sur l’une des quatre plus
importantes collections d’agrumes au monde. Présent à San Giuliano en Corse, ce
Centre de Ressources Biologiques comprend plus de
1100 variétés cultivées sur 14 ha et provenant d’une cinquantaine de pays. C’est la
plus riche en diversité
de mandariniers. Il s’agit d’un outil précieux pour développer des recherches qui
vont de la génomique à
la sélection participative de nouvelles variétés d’agrumes avec les acteurs des
filières méditerranéennes
et tropicales. Les nouvelles variétés doivent répondre aux exigences du marché et
aux contraintes des
filières affectées par de nouvelles maladies (comme le Huaglongbing) ou ravageurs,
et par des épisodes
de sècheresse et de salinisation des sols, s’accentuant avec le changement
climatique. Ces recherches ont
un impact à la fois local, régional, national et international. La production
d’agrumes est en effet l’une des
productions fruitières les plus importantes au monde, avec 125 millions de tonnes
annuelles réparties sur
les cinq continents.

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Des connaissances
pour exploiter
la biodiversité
naturelle
Les agrumes sont les fruits les plus
vendus au monde, mais sont aussi très vulnérables aux infections
et aux contraintes abiotiques (notamment les stress hydrique et
salin, particulièrement prégnants
dans le cadre du changement
climatique). En cause, la faible diversité génétique des principales
espèces cultivées qui sont exclusivement reproduites par multiplication végétative.
La connaissance fine de leur structure
phylogénétique est capitale pour
créer de nouvelles variétés. Les
recherches ont révélé qu’il existe
des tolérances aux maladies et
aux stress abiotiques au sein de
la biodiversité des agrumes. Les
résultats de recherches vont aider
à développer, par amélioration
conventionnelle, des variétés cumulant des facteurs de résistance
et d’adaptation tout en respectant les qualités organoleptiques
et nutritionnelles caractéristiques
des différentes espèces cultivées.
Parmi les maladies pour lesquelles il existe des résistances
naturelles, le chancre citrique a,
par exemple, un impact économique très fort. Au Brésil, le coût
d’arrachage des arbres contaminés est estimé à 10 millions de
dollars par an dans le seul état de
São Paulo. En parallèle, le changement climatique augmente
les contraintes abiotiques de
l’agrumiculture comme le déficit
hydrique et le stress salin pour
lesquels des sources d’adaptation
sont d’ores et déjà identifiées. En
outre, il accroît particulièrement
les risques d’émergence de maladies tropicales dans le bassin méditerranéen.

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Produit

La t mate et
les défis du goût
Cœur de bœuf ou cerise ? Croquante ou fondante ? Sucrée ou acide ? Vous l’aimez
comment votre
tomate ? La question suscite des réponses aussi variées que tranchées. Elle
illustre bien une des
difficultés majeures de l’amélioration de la qualité sensorielle (ou
organoleptique) des fruits et
légumes: comprendre, en parallèle du fonctionnement de la plante, les perceptions
et les attentes
des consommateurs afin d’orienter les pistes de recherches.

omment retrouver
le plaisir simple de
manger des fruits et
légumes savoureux ?
Dans cette quête qui
mène de la sensation
à la consommation, la tomate tient
un rôle à part. Il va bien au-delà de
son importance dans notre régime
alimentaire. Pour la communauté scientifique internationale, elle
est en effet devenue le modèle
d’étude qui sert à comprendre les

bases biologiques très complexes


des caractères de qualité aussi bien
chez ses espèces cousines que
pour tous les fruits charnus.

Une production
en nette progression

Peu à peu, la tomate a réussi à


s’imposer dans notre quotidien et
nous désirons maintenant toute
l’année celle qui est longtemps
restée la reine de l’été. Mais cette
victoire a eu un prix. Pour satisfaire

nos besoins hors saison, il a fallu


adapter la production aux climats
moins ensoleillés et aux jours plus
courts: la culture sous abri en horssol représente désormais 60 % des
volumes. Les Hollandais ont été
des pionniers en la matière. Autre
solution, faire venir les tomates
de régions plus lointaines au climat adapté. Ce qui a entraîné de
nouvelles contraintes en matière
de fermeté des fruits. Contraintes
encore renforcées par les impératifs de conservation de la grande
distribution. Les sélectionneurs
ont trouvé la solution au début
des années 1990 à la faveur d’une
mutation génétique naturelle qui
ralentit la maturation du fruit. C’est
grâce à elle qu’ont été créées les
variétés dites « long life » pouvant
se conserver trois semaines.

La quantité au
détriment de la qualité

Or, ces tomates souffraient d’un


péché originel. Déjà peu favorable
à l’expression des arômes et à une
bonne texture, cette mutation inhibitrice de la maturation a été
introduite dans des variétés aux
qualités gustatives médiocres. Résultat : fadeur d’une partie croissante de la
production et baisse
du sentiment de naturalité due à la
culture sous serre en hors-sol, ont
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Tomate
peu à peu dégradé l’image de la tomate dans la
population. Phénomène auquel s’est ajoutée la
banalisation d’un produit présent toute l’année
qui ne crée donc plus la même envie que quand
il se faisait attendre huit mois.

Retrouver du plaisir à
déguster les tomates !
La notion de plaisir est bien complexe à caractériser et c’est bien aux préférences
des
consommateurs qu’il s’agit de répondre. Pour
la tomate, une cartographie des préférences a

été réalisée dans trois pays, l’Italie, la Hollande et la France. Il


est apparu que la saveur, principalement le ratio sucre-acide
et la texture sont très importants. D’autre part, l’apparence
influence aussi la satisfaction générale. Des résultats surprenants ont conduits à
conclure qu’il y avait moins d’écarts de
préférences entre les pays qu’entre les classes de consommateurs de ces mêmes pays.
En effet, quatre catégories de
consommateurs se retrouvent dans chaque pays. Ainsi, on
distingue :
- les « gourmets », plus nombreux, qui aiment les tomates
gustatives et juteuses,
- les « traditionalistes », sensibles à la texture fondante et
aux arômes des tomates côtelées anciennes,
- les « classiques » qui prisent les tomates fermes, rondes
mais sucrées
- les « indifférents » qui n’ont pas d’avis marqué et ont tendance à rejeter les
nouveautés.

Peaufiner les techniques d’analyses

La qualité organoleptique de la tomate fait référence à


tous les sens qu’elle met en éveil. En plus de l’aspect extérieur, elle est définie
par les saveurs perçues au niveau de
la langue (acide, sucré, salé, amer), les arômes perçus par
voie rétronasale (citron, bonbon, tomate verte, pharmaceutique…) et la texture
(peau croquante, fruit ferme, fondant,
juteux…). Malgré des avancées sur les mécanismes de la
perception du goût et de la qualité organoleptique en général, c’est encore son
expression par l’homme lui-même

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qui reste le meilleur outil pour les évaluer. Depuis des
années les chercheurs, les centres techniques et les
sélectionneurs peaufinent les techniques de l’analyse
sensorielle afin d’objectiver les caractéristiques d’un
produit aussi bien qualitativement que quantitativement. La tâche n’est pas facile.
En effet, comme des
sportifs de haut niveau, les jurys experts chargés de
décrire un produit doivent s’entraîner assidûment. La
capacité à reconnaître certains arômes ou saveurs ne
s’improvise pas. Par exemple, afin d’évaluer l’aspect
sucré, les experts dégustent des solutions diluées plus
ou moins sucrées et doivent les remettre dans l’ordre.
Au vu du nombre de paramètres qui entrent en jeu
dans la description d’un produit, on comprend que
la technique est longue et coûteuse. C’est pourquoi,
les chercheurs tentent en parallèle de mettre au point
des outils d’analyse physico-chimique qui permettent
de prédire les résultats d’une analyse sensorielle avec
une bonne corrélation.

Des tests hédoniques


Une fois les caractéristiques organoleptiques décrites,
il faut ensuite découvrir leurs places dans les préférences des consommateurs.
C’est le rôle des tests
hédoniques. Les panels sont constitués de plusieurs
centaines de consommateurs représentatifs. Ces derniers goûtent plusieurs types de
tomates et donnent
une note de satisfaction générale sur une échelle de
1 à 10. Des études statistiques permettent ensuite de
développer une « carte des préférences » qui va dévoiler des classes de
consommateurs adeptes de tel ou
tel produit. En ce qui concerne les fruits et légumes, il
s’agit là de la base de futurs programmes de sélection
qui prendront la qualité organoleptique en compte.
Pour les chercheurs et les sélectionneurs, l’existence
de ces catégories est plutôt une bonne nouvelle car
elle permettra de rendre économiquement possible la
construction d’idéotypes variétaux à même de satisfaire le plus grand nombre.

Conserver et augmenter
les bienfaits de la tomate
La vitamine C, les polyphénols, le lycopène… jouissent
d’une grande attention de la part des chercheurs. Ces
molécules sont qualifiées de métabolites secondaires
parce qu’elles ne font pas partie du métabolisme primaire vital de la plante :
production des protéines, des
lipides, des glucides ou des acides aminés. Elles présentent un double intérêt. La
plante les sécrète pour
se défendre contre de nombreux facteurs de stress
(hydrique, lumineux, carence azotée, parasite…) ; elles
interviennent donc dans la protection des cultures.
Elles présentent aussi un intérêt nutritionnel majeur
car beaucoup de ces métabolites secondaires ont des
propriétés antioxydantes qui peuvent également protéger l’être humain.
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Tomate
Au vu de son importance avérée
pour la santé humaine, la vitamine
C est la plus étudiée. D’après de
nombreux travaux de recherche,
la teneur en vitamine C est apparue très liée à la résistance au froid,
elle-même associée à la texture du
fruit. Le «stress froid» entraîne en
effet une perte de la fermeté du
fruit. Une valeur santé améliorée
Or la vitamine C, en influant sur la
nature des molécules qui forment
les parois des cellules du fruit,
permet de limiter ce phénomène.
En plus de l’aspect nutritionnel, le
contrôle génétique de cette vitamine devient donc aussi un enjeu
pour la filière qui conserve souvent
les fruits à des températures susceptibles d’affecter leur fermeté.
Connus pour leurs effets bénéfiques sur la santé, les polyphénols
font aussi l’objet d’études. Des
chercheurs ont analysé la production de ces molécules dans des
conditions de carence azotée. Les
résultats sur les parties végétatives
conduisent à penser que, pour augmenter la teneur en polyphénols,
le stress azoté peut conduire aux
mêmes résultats que l’ingénierie
métabolique par transgénèse. A
l’avenir les chercheurs pensent
appliquer des carences brèves et
ciblées à certains stades de développement afin de pénaliser le
moins possible les rendements.
Ces résultats pourraient avoir des
applications à la fois en matière de
production intégrée des cultures
et de fruits à la valeur santé améliorée.

et si le mode de conservation jouait un rôle ?


Les chercheurs ont montré qu’une
conservation au froid à 4 °C induit
une perte importante - jusqu’à
2/3 - des composés volatils qui
contribuent au goût en bouche de
la tomate. Alors qu’à température
ambiante, soit 20 °C, ces mêmes
composés se développent. Il est
même possible de restaurer ces
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arômes si l’on a fait passer un court séjour au réfrigérateur à ses tomates (moins
d’une semaine) en les replaçant à température ambiante 24 h avant consommation.
De manière générale, le mode de conservation n’a pas
beaucoup d’impact sur les propriétés physico-chimiques
de la tomate. Mais les composés volatils qu’elle contient et
qui contribuent à la perception sensorielle en bouche sont
sensibles aux différences de température.
Source : INRA France

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Arboriculture

Qualité des pommes


Maturité, conditionnement et
conservation sont déterminants
Pr. Ezzahouani Abdelaziz, IAV.Hassan II
a.ezzahouani@iav.ac.ma

La pomme fait partie des produits horticoles qui évoluent inévitablement après leur
récolte et ne
survivent que pendant une durée limitée, variable selon leur nature. Ce sont
généralement des organes riches en eau qui se déshydratent rapidement et qui sont
facilement attaqués par les champignons et les bactéries. Ils peuvent de ce fait
devenir plus ou moins rapidement impropres à la
consommation ou à la commercialisation.

a pomme est un fruit climactérique qui se caractérise par une


intensité respiratoire passant
par un minimum (minimum
climactérique) à la fin de la
croissance, pour augmenter ensuite
quand la maturation s’engage (crise climactérique). L’intensité respiratoire est
maximale quand le fruit est mûr, puis
elle diminue au cours de la sénescence.
La crise climactérique ou respiratoire
est accompagnée d’une libération
importante de l’éthylène qui initie les
différentes évolutions biochimiques
caractéristiques de la maturation.
Les fruits climactériques (pommes,
poires, bananes, etc.) ont la possibilité
de pouvoir mûrir après leur cueillette :
- s’ils sont récoltés trop tôt (avant le minimum climactérique), leur maturation
est souvent difficile et incomplète.
- s’ils sont cueillis trop tardivement
(après le minimum climactérique), leur

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dégradation (phase de surmaturité) est


déjà engagée et leur durée de survie
est réduite.
Le stade de développement à la récolte est donc décisif pour la destination du
produit. Pour les pommes
destinées à la conservation, elles
doivent être cueillies juste avant le pic
climactérique car toutes les opérations
de post-récolte (réfrigération, atmosphère contrôlée) ont pour objectif de
retarder cette crise climactérique qui
coïncide avec la pleine maturité. Cependant, il faut signaler que ces techniques ne
vont pas améliorer la qualité
des pommes au cours de la conservation, mais plutôt maintenir leur qualité
initiale. D’où la nécessité de ne conserver que les produits de bonne qualité
en effectuant un triage sévère au départ. On conseille notamment de :
- n’entreposer que des fruits sains,
exempts de meurtrissures

- effectuer un triage et si possible un


pré-calibrage avant la mise au froid.
Généralement, on ne conserve que
les fruits de taille moyenne car les gros
fruits mûrissent rapidement et sont
sensibles aux maladies physiologiques.
- réduire autant que possible la période cueillette-mise au froid qui impacte la
qualité des pommes conservées en général, et leur fermeté en
particulier. A titre d’exemple, un retard
de un jour à 21 °C avant la mise au froid
des pommes peut être à l’origine d’une
perte de 7 à 10 jours sur la durée de
conservation des pommes ‘Mc Intosh’.

La conservation
frigorifique des pommes

Une fois récoltée, la pomme est privée des flux de sève brute et élaborée,
et sa survie dépend de ses réserves et
des facteurs physiques externes. Le but
principal de la conservation par le froid
est de ralentir ou même de stopper la
maturation des fruits pour assurer un
grand étalement des ventes.
La peau de la pomme est constituée
d’une couche monocellulaire qui comprend la couche des cellules épidermiques
recouvertes par la cuticule cireuse interrompue par de nombreuses
lenticelles plus ou moins développées
permettant des échanges avec le milieu
environnant.
La température idéale de conservation
d’un produit horticole donné correspond à celle située juste au dessus de
sa température de congélation, cependant la température optimale de
conservation reste liée à la tolérance
du produit/variété au froid. Le froid ralentit considérablement l’activité des
enzymes et les réactions chimiques correspondantes. Ainsi, Une réduction de
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Conservation des pommes

La conservation en
atmosphère contrôlée

température va entraîner une réduction


des vitesses de changement de tous les
paramètres tels que la respiration et le
changement de texture par exemple.
D’autres effets indirects peuvent être
obtenus en diminuant la température,
tels que la diminution de la vitesse
de développement de la flore microbienne, car si la température est suffisamment
basse, plusieurs spores ne
vont pas germer. Deux grandes catégories de fruits peuvent être distinguées :
- les variétés d’origine américaine ou assimilée (Golden, Delicious rouge, Granny-
Smith…) qui supportent un froid
proche de 0 °C
- les variétés dites européennes (Reinette, Canada, Boskoop, Cox) que l’on
conseille d’entreposer au dessus de 4 °C
à cause de leur sensibilité au froid qui
se manifeste par des troubles physiologiques.

L’air contient 21% d’oxygène (O2), 79%


d’azote et des traces de gaz carbonique (CO2). La technique de l’atmosphère
contrôlée est une technique de
conservation avec réfrigération où le
taux d’O2 et celui de CO2 sont maintenus à un niveau déterminé. Généralement, le
taux de CO2 est augmenté à
environ 10%, alors que celui d’O2 est
diminué à environ 5%, grâce à des
installations automatiques permettant la réalisation et le maintien sous
contrôle de la composition gazeuse
désirée.
La diminution du taux d’O2 ne doit
pas excéder un certain seuil pouvant
causer l’apparition d’une respiration
anaérobie. La réduction de la concentration en O2, nécessaire pour ralentir

Manifestations intéressant le produit (entreposage et conservation, CTIFL)


Facteurs physiques externes

Température
Hygrométrie
Vitesse de l’air
Lumière

Evolution interne

Echanges de substances
entre l’air et le fruit

Transpiration- perte d’eau (perte


de poids)
Respiration
Evolution interne (changement
de coloration,
Ramollissement, maladies physiologiques…)
Perte d’eau
Emission de CO2
Absorption d’O2
Formation de H2O
Emission de produits volatils
(éthylène, odeurs)

Température de conservation des pommes en chambre froide


Variétés
Golden delicious
Starking delicious
Granny Smith
Richared
Mac Intosh
Reinette de Canada
Belle de Boskoop
Jonathan

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Température
)en °C(

Durée conservation
)mois(

0 à +1°
0 à +2°
0 à +1°

0 à +1°


3 à 4°

7
5
7
6
5
2
3
4

la respiration, dépend de la température du stockage. Le seuil critique à


partir duquel on a fermentation est
par conséquent très important quand
les températures sont élevées.
La principale utilisation commerciale
de l’atmosphère contrôlée en conservation a lieu dans le cas des pommes
et des poires. Elle est particulièrement
avantageuse pour les variétés Mc Intosh, Jonathan, et Yellow Newton, qui
à cause de leur sensibilité au froid ne
peuvent pas être stockés à 1 ou 0 °C
(température standard pour la plupart des variétés). Ainsi avec un taux
d’O2 de 2 à 3% et un taux de CO2 de 1
à 8% en fonction des variétés et une
température de 2,2 à 4,4 °C, on aboutit à une conservation de plus longue
durée pour ces variétés. La respiration est réduite de 30 à 60%. Ainsi,
en atmosphère contrôlée, on peut
relever la température pour réduire
les risques de trouble imputables aux
basses températures.
L’atmosphère contrôlée permet de
prolonger la conservation des fruits
à pépins, mais elle risque de modifier leur composition chimique.
D’une manière générale la dureté
des fruits reste plus élevée en atmosphère contrôlée qu’en chambre
froide ordinaire. Les pommes Golden
conservées en atmosphère contrôlée gardent plus longtemps une certaine acidité. En
général, il y a moins
de perte de poids en atmosphère
contrôlée qu’en chambre froide.
L’atmosphère contrôlée a aussi un
effet sur certains organismes responsables de la pourriture dont l’activité
peut être réduite par une atmosphère
contenant 10% de CO2 ou plus, si le
produit ne risque pas d’être affecté
par de telles concentrations.
La conservation en atmosphère
contrôlée nécessite la prise de précautions importantes de la part des
opérateurs car l’atmosphère à l’intéwww.agri-mag.com
Recommandations pour le stockage des pommes en chambre froide et en atmosphère
contrôlée (cité dans Arbo. Fruit., 1979)
Variétés
Gala
Golden deliciuos
Mac Intosh
Red délicious

Chambre froide
Température °C
0 à 1,5°
1,5 à 2°
3,5 à 4°
0 à 1°

Atmosphère contrôlée

Limite de stockage
février
janvier
mi décembre
janvier

Température
3,5 à 4°
1,5 à 3,5°
3,5 à 4°
0 à 1°

CO2 %
<1
5

<1
5

O2 %
2
3
2
3

Limite de stockage
mai
avril
mi-mars
mars

L’humidité relative de la chambre de stockage doit être comprise entre 90 et 96%

rieur des chambres peut entrainer


l’asphyxie.

Maladies et troubles
liés à la conservation

Au cours de leur conservation, les


pommes sont le siège de différentes
altérations. Les attaques parasitaires
sont principalement représentées par
les agents des pourritures molles : les
Penicillium, le Rhizopus, le Botrytis et
ceux des pourritures sèches (Monilia,
Phytophtora). La maladie débute à
partir d’une blessure de l’épiderme,
ou d’une porte d’entrée naturelle:
lenticelles, œil du fruit, pédoncule
et loges carpellaires. Notons que la
plupart de ces maladies doivent faire
l’objet d’un contrôle au verger et au
cours de la conservation par l’adoption d’un calendrier de traitements
appropriés tout en veillant à alterner
les produits de traitement pour éviter tout risque de résistance. Généralement, le
succès de l’opération de
conservation commence au niveau
du verger.
Les altérations non parasitaires (physiologiques) expriment des troubles
de fonctionnement cellulaire au cours
de la conservation, notamment :
- l’échaudure de sénescence liée à la
sénescence naturelle du fruit,
- le flétrissement qui résulte d’une
perte d’eau en atmosphère trop
sèche,
- le ramollissement précoce lié à une
alimentation insuffisante de l’arbre
en calcium,
- le brunissement de la chair interne
dû au froid,
- le bitter-pit lié à un trouble nutritionnel du fruit en calcium.
Les contaminations ont lieu au verger, à la récolte et au cours du conditionnement,
voire à l’intérieur des
chambres froides. Le développement de la maladie est rapide et le
fruit pourrit dans les premiers mois
de stockage. Dans un but de prophylaxie, il est conseillé de nettoyer
et désinfecter les chambres frigorifiques, le matériel (caisses, palox, cawww.agri-
mag.com

Composition de la pomme (en %)

Eau

Glucides

Eléments
minéraux

Lipides

Protéines

Acide ascorbique
(vitamine C)

84

14
0,3

0,3

0,3

0,02

libreuses…), changer régulièrement


l’eau des bains de lavage, réduire les
risques de blessures et meurtrissures
lors de la cueillette et lors du conditionnement, éliminer les fruits blessés
avant l’entrée en station, contrôler régulièrement les fruits stockés et enlever
les fruits abîmés.

Importance du calcium

Le calcium est généralement peu


abondant dans les fruits, même s’il
peut atteindre des niveaux élevés
dans les organes ligneux et les feuilles.
En effet, la compétition entre feuilles
et fruits pour le calcium est en faveur
des feuilles qui ne libèrent que de petites quantités de cet élément vers les
fruits. Pour les pommes destinées au
stockage, on se base sur le dosage du
calcium dans le fruit et dans les feuilles.
Le rapport ‘’Ca feuille/Ca fruit’’ doit être
inférieur à 20.
Le calcium apparaît comme un régulateur du métabolisme des fruits. Présent
en quantité suffisante, il ralentit la res-

piration des pommes, qui reste stable


quand la concentration de Ca dans la
pulpe dépasse 110 ppm, mais s’accélère quand le Ca descend à 90 ppm. En
excès, le Ca retarde non seulement la
crise respiratoire, mais aussi la perte de
la fermeté, le changement de couleur
des fruits, c’est à dire l’ensemble des
phénomènes qui accompagnent la
maturation.
La déficience en Ca peut entraîner la
désorganisation des cellules du fruit.
On recommande de pratiquer sur les
arbres des pulvérisations foliaires avec
de préférence le chlorure de calcium
qui se montre moins phytotoxique et
plus efficace que le nitrate de calcium.
Le trempage des fruits après récolte
dans une solution contenant du chlorure de calcium à 2% permet d’élever
la concentration du calcium dans les
fruits. En cours de stockage, le fruit
continue à absorber le calcium qui est
déposé à sa surface, si les conditions
d’humidité sont correctes: 90 à 95%.
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Raisin de table
Réussir la conservation
Pr. Ezzahouani Abdelaziz
IAV. Hassan II, Rabat
a.ezzahouani@iav.ac.ma

Le raisin (Vitis vinifera L.) est un fruit non-cli-

mactérique1 caractérisé par une


faible activité physiologique après récolte. Il ne subit donc
pas de transformations positives après cueillette telles que les changements de
coloration ou l’augmentation du taux de sucre (cas de la banane). La cueillette ne
doit être réalisée que lorsque les critères de maturité et de qualité sont
atteints. Il ne faut pas s’attendre à une amélioration de la qualité par la
conservation, mais plutôt avoir au départ, une bonne qualité en espérant la
maintenir le plus longtemps possible. Les pertes après
récolte sont principalement dues à la déshydratation et un brunissement de la
rafle, l’égrenage des baies, et même un flétrissement
et un dessèchement des baies restantes. La pourriture grise causée par Botrytis
cinerea nécessite une attention particulière car elle
peut être à l’origine de pertes considérables si elle n’est pas maîtrisée.
Le grain de raisin est un tissu vivant dont
la vitesse de respiration (5-8 ml CO2 /
kg/h à 10 °C et 12-15 ml CO2 /kg/h à 20
°C) reste faible comparée à celle d’autres
fruits. Lors de ce processus, une quantité
limitée de sucres et d’acides organiques
est lentement transformée en H2O, CO2
et en chaleur. Par ailleurs, il n’existe pas
de transformation d’amidon en sucres
et par conséquent il n’y a pas d’évolution du taux de sucre. La diminution
de la fermeté est due principalement
aux pertes d’eau. Le raisin se conserve
pendant une période relativement
longue après récolte, à condition d’être
convenablement protégé des pertes
d’eau, des moisissures et des blessures
causées par différentes manipulations.
La durée de vie après récolte peut être
prolongée jusqu’à plus de 6 mois (selon
la variété) si la température est maintenue le plus bas possible sans risque de
gel des tissus. La basse température réduit le taux de respiration, prolongeant
ainsi le métabolisme normal du fruit, et
par conséquent sa durée de vie.
Techniques de stockage
Les techniques de stockage du raisin
de table permettant une conservation
de longue durée (1 à plusieurs mois)
notamment pour les variétés à peau

54

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

épaisse. Cela fait partie d’un ensemble


de pratiques qui vont de la conduite
du vignoble (soins appropriés en cours
de culture) à la présentation finale au
consommateur. De même, un lot présentant un état de fraîcheur remarquable après un
séjour de deux mois au
froid perdra beaucoup de sa valeur marchande si les conditions de transport et
de distribution sont défectueuses.
Les raisins destinés à la conservation
doivent faire l’objet d’une attention particulière, notamment:
- Les traitements fongicides sur pied:
Il n’y a pas de traitement spécifique
à effectuer en cours de culture pour
améliorer la conservation, mais il s’agit
de respecter le programme de traitement préventif recommandé contre le
Botrytis basé sur 4 traitements: après
la floraison, avant la fermeture de la
grappe, en début de véraison, et 3 à 4
semaines avant la récolte avec un fongicide spécifique.
- Le stade de récolte:
La récolte à un stade peu avancé où
les raisins sont encore fermes (taux de
sucres solubles de l’ordre de 14°Brix),
est préférable à une récolte tardive où
les risques de contamination sont plus
importants, ce qui peut s’accompagner
d’une diminution de la résistance de la

pellicule des baies.


- Tri et conditionnement: le ciselage doit
éliminer les grains moisis, desséchés ou
éclatés, et être effectué avec précaution
car il peut entraîner des phénomènes
de torsion ou des blessures au niveau
des rafles, ce qui favorise le flétrissement.
La conservation doit respecter la pruine
superficielle qui limite les pertes en
eau, et dont la présence est considérée
comme un critère dans la qualité de manutention des raisins. Enfin, une charge
excessive des colis (stockage et conditionnement) risque d’entraîner des blessures
ou l’éclatement des baies, et une
pénétration difficile de l’anhydride sulfureux appliqué pendant le stockage.
- Le délai ‘’récolte - mise au froid’’:
Même si son activité respiratoire est
relativement faible, le raisin est très
sensible aux pertes en eau d’où l’importance de le soumettre à un refroidissement
rapide par courant d’air froid
(moyen le plus utilisé) le plus rapidement possible après récolte. Au cours
de la récolte, il faut essayer d’éviter les
heures les plus chaudes de la journée,
tout en veillant à protéger le raisin récolté du rayonnement solaire direct avant
la mise au froid.
- La vitesse de refroidissement:
C’est le refroidissement par air froid qui
parait le mieux adapté au raisin. Mais ce
type de refroidissement crée des conditions favorables aux pertes en eau dues
au grand écart de ‘’pression de vapeur’’
existant entre l’air de l’ambiance réfrigérée et l’air contenu dans les espaces
intercellulaires du raisin. Cette phase doit
être la plus courte possible, mais l’air

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Raisin de table
passe mal dans la masse compacte des
palettes. Pour accélérer le refroidissement, on peut utiliser des systèmes à air
forcé. De telles unités peuvent abaisser
la température du raisin de 27°C à -0,5°C
en 6 heures.
Conservation frigorifique
Une fois le raisin cueilli…légèrement
avant maturité et refroidi très rapidement après récolte (pré réfrigération à
air forcé), la température d’entreposage
la plus satisfaisante est -1 à 0°C pour
toutes les variétés. Il faut noter qu’à ces
températures la germination des spores
de Botrytis n’est pas définitivement mais
plutôt momentanément stoppée.
Pour éviter le dessèchement des baies
et rafles, une humidité relative très élevée (90-95%) est indispensable, avec
une vitesse de ventilation modérée. La
température du fruit doit être entre -0,5
à 0°C durant toutes les manutentions
du produit.
Une humidité élevée (réalisée par l’adjonction d’un film de polyéthylène
dans l’emballage) favorise, même à
basse température le développement

de champignons et en particulier le
Botrytis.
Conservation par
l’anhydride sulfureux
L’entreposage frigorifique de longue
durée est limité dans le temps par deux
obstacles majeurs: le flétrissement de
la rafle et le développement des moisissures. Pour limiter le flétrissement et
maintenir la turgescence des rafles, on
crée autour du raisin, et par divers procédés, une ambiance très humide qui
favorise le développement des pourritures,
particulièrement du Botrytis cinerea.
Pour combattre le développement de
ce parasite, l’emploi d’un antiseptique
puissant, l’anhydride sulfureux (SO2)
est préconisé depuis très longtemps.
Des études ont montré que la quantité
d’anhydride sulfureux sous forme gazeuse nécessaire pour tuer les spores
Botrytis, ou désactiver ces mycéliums
dépendent de la concentration et de
la durée de l’exposition à cette fumigation. La concentration totale (CT), calculée
comme le produit de la concentration et la durée d’exposition, montre un
minimum de 100 ppm-heure nécessaire
pour la suppression des spores et mycéliums de Botrytis à 0 °C (Fig. 2 et 3).
La première fumigation est réalisée simultanément avec la pré-réfrigération
en combinant l’anhydride sulfureux au
courant d’air froid. En passant à travers
les structures d’emballage, ce dernier
va assurer une bonne pénétration du
produit jusqu’aux raisins localisés aux
centres des emballages.
Le processus de fumigation doit être renouvelé tous les 7 à 10 jours, en respectant
les doses (CT) signalées ci-dessus.
Pendant la fumigation, la ventilation de
l’air doit être très active et le brassage
de l’atmosphère doit être facilité par

un positionnement correct des colis.


L’anhydride sulfureux, dont la densité
par rapport à l’air est 2,2 ne diffuse pas
très facilement. Il faut donc favoriser sa
pénétration dans les emballages.
Pour le transport maritime des raisins, dépassant 10 jours ou dans le cas
d’une manutention de longue durée
ne permettant d’assurer une fumigation à base d’anhydride sulfureux, on
a recours à une émission continue du
soufre. On place à l’intérieur de l’emballage des générateurs d’anhydride sulfureux
à base de méta bisulfite de sodium
ou de potasse, en solution contenue
dans les sachets plastiques, ou sous
forme solide dans des papiers alvéolés
permettant une libération continue et
lente d’anhydride sulfureux pendant
plusieurs semaines. L’utilisation des
films plastiques perforés à l’intérieur des
emballages combinée avec les générateurs permettent de réduire les pertes
d’eau et d’assure un meilleur contrôle
de la pourriture grise sans aggraver le
phénomène de phytotoxicité qui peut
apparaître sur les raisins en contact direct avec le produit. On entretient de
faibles doses (1 à 5 ppm) de SO2 dans les
emballages.
L’anhydride sulfureux est toxique pour
l’homme, corrosif pour les métaux et
peut conduire à des brûlures sur le raisin
ou à des résidus excessifs si les fumigations sont mal conduites. Les résidus de
SO2 (libre ou combiné) ne doivent pas
dépasser 2 mg par kg de raisins.
La combinaison de la conservation frigorifique et la fumigation à base d’anhydride
sulfureux ont permis un entreposage pour des variétés adaptées
(Alphonse Lavallée, Italia, Ribol) de 3 - 5
mois contre 2 mois pour Chasselas et
Muscat.

Recommandations

En fin de stockage, les raisins doivent


répondre au moins à trois critères.
1. organoleptiques: rafles vertes et
turgescentes, pruine apparente, couleur et saveur agréables, absence de
moisissures.
2. hygiéniques: doses d’antiseptique
dans les baies nulles ou inférieures
aux limites légales, bonne conservation des principes nutritionnels des
raisins.
3. économiques: ciselage très réduit
si nécessaire, aptitude au transport
et à une conservation ultérieure de
cinq à sept jours à température ambiante.
1 en comparaison avec les fruits climactériques
comme la banane qui mûrissent après la récolte.

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N° 120 - Mai / Juin 2019

Developpement de maladies fongiques


sur des baies de raisin conservé

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Efficacité préventive, curative et éradicante
contre l’oïdium :
-Sécurité d’efficacité préventive : cadence 10 jours
-Sécurité d’efficacité curative : sécurise en association
et renforce un programme de traitements
- Sécurité d’efficacité éradicante : rattrape des
situations difficiles
Mode d’action unique parmi les fongicides antioïdiums
Fongicide de contact et pénétrant, résistant au
lessivage
Utilisable en mélange avec d’autres pesticides
Risque de développement des résistances considéré
comme négligeable .Excellent outil de gestion de la
résistance.
Faible dose de substance active par hectare (175 à 210
g/ha) par apport aux autres produits de contact comme
souffre.
Application possible entre 5 °C et 35 ° C.
Aucune incidence négative sur les qualités
organoleptiques
demi-vie courte dans l’environnement
respectueux de la faune auxiliaire comme les
typhlodromes et utilisable dans des programme de lutte
raisonnée

Maière active : meptyldinocap 350g /l. Formulation concentrée émulsionnable


Dose : * 50 cc/hl contre l’oïdium du Pommier, Abricotier, Pêcher, Pastèque, Tomate,
Melon, Fraisier
Courgette et Concombre
* 0,6 l/ha contre l’oïdium de la Vigne
DAR : * Tomate, Fraisier, Pastèque, Melon, Concombre et Courgette : 3 jours
* Vigne, Pommier, Abricotier et pêcher : 21 jours

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Production de l’oignon
La culture s’améliore grâce aux hybrides

Le mode de conduite de l’oignon au Maroc est resté longtemps traditionnel pour la


plupart des exploitations
à travers les principales régions où sa culture est pratiquée (Agadir, Chaouia,
Beni Mellal, El Hajeb). Entre
autres inconvénients, ce type de conduite ne favorisait pas la mécanisation des
travaux (semis, irrigation,
récolte) sachant que le problème de la main d’œuvre se pose avec de plus en plus
d’acuité. Toutefois les techniques et le matériel utilisés pour d’autres cultures
comme la carotte (semences hybrides, semoirs pneumatiques, itinéraire technique)
pourraient servir d’exemple pour la production d’oignon.

roduit de grande consommation


pour les ménages marocains, l’oignon couvre chaque année une
superficie estimée à près de 19.000
ha, majoritairement dominée par
les variétés OP qui présentent de nombreux
inconvénients tels : le faible taux de germination, la forte hétérogénéité des
bulbes, la différence de précocité sur la même parcelle…
La demande des producteurs marocains
en semences hybrides d’oignons n’a cessé
de croître ces dernières années et ce, dans
toutes les régions de production et représentent actuellement 2.000 ha selon les
estimations. En effet, les variétés hybrides,
contrairement aux variétés populations, présentent de nombreux avantages :
- important taux de germination assuré,
- taux de conformité supérieur à 90%,
- qualité du bulbe,
- coloration,

58

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

- rendement,
- résistances aux maladies,
- longue conservation,
- possibilité de contrôler la précocité ou la
tardivité...
Ainsi, les variétés hybrides ouvrent de nouveaux horizons aux agriculteurs
marocains.
Pour répondre à cette demande, les semenciers intervenant au Maroc, s’efforcent de
fournir aux producteurs de chaque région les
variétés qui correspondent le plus à leurs attentes et aux contraintes de
production qui
se posent à eux.
A l’image d’autres cultures maraichères
comme la carotte, l’évolution vers les variétés hybrides d’oignon est inévitable
pour
les producteurs marocains vu les avantages
indéniables qu’ils procurent. Cependant, les
agriculteurs doivent évoluer également vers
des pratiques culturales plus adaptées qui
permettent aux hybrides d’exprimer pleinement leur potentiel. L’optimisation de la
gestion de la culture pour une production satisfaisante en rendement et en qualité
repose
sur l’amélioration des principales opérations
culturales comme la préparation du sol, le
semis, le désherbage, la protection contre les
ravageurs,…

Mutation progressive
des techniques de semis

L’un des problèmes à résoudre reste le semis


à la volée. Traditionnellement, la culture d’oignon commence par un semis des
graines
dans une aire d’élevage, à partir du mois
d’octobre. Au bout de trois mois, les plantules, qui doivent avoir une taille
homogène
et un calibre régulier, sont repiquées dans
les parcelles destinées à la plantation. Ces
différentes opérations entraînent des frais
importants.
Or, le semis direct ne nécessite pas de
transplantation des bulbilles. D’où la réduction du taux de mortalité des plantules
et des
charges inhérentes à une double plantation.
Le semoir permet la mise en place des semences à une profondeur (bonne germination)
et à une distance régulières, et de ce
fait un meilleur développement des bulbes
(bonne aération et bon accès à la lumière,
d’où une moindre incidence des maladies).
Grâce à la mécanisation du semis, certains
producteurs arrivent à semer plusieurs hectares par jour, avec une densité plus
élevée,
et un rendement atteignant les 100 t/ha. La
mécanisation du semis permet, en plus de la
réduction des coûts de main d’œuvre et de
la quantité de semences utilisées, de profiter
des avantages de l’irrigation goutte à goutte
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Une gamme de variétés

d’oignon hybride

adaptées à chaque région du Maroc

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59
et de la fertigation.
Il est vrai que pour les régions qui se
caractérisent par des petites parcelles de 2-1
ha, l’introduction du semoir reste un peu
coûteuse. Cependant, moyennant une organisation en coopérative par exemple, les
producteurs pourraient bénéficier de ce matériel
subventionné. Le semoir et les semences hybrides sont ainsi rapidement amortis
grâce à
l’amélioration des rendements et de la qualité commerciale des bulbes.
Cependant, les avantages ne sont pas seulement d’ordre économique. En effet, en
plus
du gain de temps, la mécanisation du semis,
assure une tranquillité quant à la disponibilité de la main d’œuvre, un souci
majeur pour
les producteurs.
A noter que pour les aider àréussir la transition vers les variétés hybrides, à
mieux gérer
leurs parcelles et à dépasser les contraintes
de production, les principaux semenciers
organisent des journées d’informations dans
les principales régions de production et
mettent des équipes de terrain à la disposition pour leur fournir le conseil et
l’accompagnement nécessaires.
De plus, ces variétés performantes ouvrent
de nouveaux horizons aux agriculteurs marocains. En effet, à l’exemple de
l’Espagne,
pays grand exportateur d’oignon, le Maroc
qui bénéficie d’une meilleure précocité pourrait bien développer cette activité vu
la forte
de demande sur le marché international en
bulbes frais de calibre bien définis.
Trois types de production d’oignon sont
conduits au Maroc :
- hivernale, dans la région de Aïn Karma,
- printanière, en région de Béni Mellal
- estivale à El Hajeb et province d’Ifrane.
Les productions hivernale et printanière
consomment peu d’eau et ne se conservent
pas car les bulbes se forment en période à
faible ETP contrairement à la production estivale (conduite exclusivement en
irrigué) au
cours de laquelle les oignons se forment en
période à forte ETP avec forte consommation
d’éléments minéraux. Ces derniers font la richesse des bulbes parallèlement à
l’évapora60

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

tion de l’eau libre dans les oignons d’où leur


aptitude à la conservation.
Normalement, le prix de revient des productions hivernale et printanière sont plus
faibles et sont liés au coût (consommation)
de l’eau d’irrigation et varient respectivement entre 0,50 et 0,80 Dh/kg. Les coûts
de
la production estivale sont de 1 dh/kg auquel s’ajoutent les couts de la
conservation
(construction des séchoirs, paille, film plastique, transport interne et main
d’œuvre) qui
sont de 0,30-0,35 dh/kg, ramenant le prix de
revient du kg à 1,30-1,35 dh.

Les variétés hybrides,

Outil de développement
de la culture de l’oignon au Maroc
Les variétés hybrides présentent de nombreux avantages par rapport aux variétés
fixées, communes appelées OP (open pollinated – variétés à pollinisation libre)
cultivées par la majorité des producteurs :
- Les semences de variétés hybrides permettent un semis direct mécanisé alors
que
les semences OP, en raison de leur très faible
taux de germination, nécessitent une préparation de plants en pépinière. Cette
double
opération, qui impose un semis puis une replantation par la suite, est très
exigeante en
main d’œuvre et en quantité de semences.
En effet, les variétés locales nécessitent
plus d’une dizaine de kgs par hectare de
semences produites par les producteurs à
partir de leur culture précédente alors que le
semis direct ne nécessite que 3-4 kg de se-

mences hybrides, selon le calibre désiré.


- La densité de plantation des variétés hybrides peut atteindre 600-800.000
plants à
l’hectare alors que la méthode traditionnelle
ne permet pas de dépasser 250-300.000
plants/ha (avec transplantation manuelle),
d’où l’impact sur le rendement final. A signaler également que la densité joue un
rôle
déterminant dans la grosseur du calibre obtenu.
- Sur le plan des coûts de production, le
semis direct permet une économie estimée
à 9.000 dh/ha rien que sur la rubrique main
d’œuvre
- Contrairement aux semences traditionnelles, les variétés hybrides sont
semées
mécaniquement à l’aide de semoirs qui permettent de mettre en place 5-10 ha par
jour,
favorisant par là même, l’augmentation des
superficies. Par ailleurs, et sachant que les
semoirs de précision utilisés dans la culture
de carotte peuvent être utilisés pour le semis d’oignon, la disponibilité de ce
type de
semoirs dans la région de Berrechid a eu un
impact hautement positif dans le développement de cette culture dans la région.
- Le rendement à l’hectare des cultures
hybrides atteint le double de celui des productions traditionnelles. En effet, avec
80 t à
100t/ha contre 40 t/ha, un mois de précocité
et un prix de vente plus élevé dû à la présence
plus tôt sur le marché, les variétés hybrides
assurent des recettes nettement plus avantageuses alors que les cultures
traditionnelles,
plus tardives, coïncident avec la période de
forte production et de baisse des prix
- Commercialement, la vente d’oignons
avec ou sans feuilles et la possibilité d‘une
meilleure conservation permettent au producteur de mieux s’adapter aux conditions
du marché.
En plus des conditions pédoclimatiques favorables à l’agriculture dans la zone de
Berrechid, le recours aux semences hybrides
d’oignon depuis environ 5 ans et la réduction des coûts de production qui en
découle
(Main d’œuvre, …), a contribué à l’importante extension des superficies mises en
place annuellement en cette culture.

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N° 120 - Mai / Juin 2019

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Agro-Equipement

Consignes sécurité
pour l’utilisation d’une
batteuse-vanneuse à poste fixe
Pr. Bouzrari B. Département d’Energie et Agroéquipements / Institut Agronomique et
Vétérinaire Hassan II - Rabat.

Les causes d’accidents sont comme la partie cachée d’un iceberg. La parie visible
concerne des choses évidentes comme ne pas débarrasser manuellement ou avec
d’autres moyens une poulie de la paille qui s’y
accroche, ne pas toucher un organe en mouvement, ne pas mettre la main dans le feu.
Néanmoins, des habits flottants peuvent, par mégarde, être happés par un arbre à
cardans ou des courroies en mouvement.
Ils peuvent également prendre feu au contact prolongé d’un tube d’échappement ou
sous l’effet d’étincelles
provenant d’un organe tournant frottant sur un autre organe par mauvais réglage ou
toutes autres choses.

Figure 1: Mise à
l’aplomb et stabilisation d’une batteuse moyennant
des pierres
(Région de Moulay
Abdeslam Mchich Juillet 2002)

l n’est nullement exagéré d’avancer que les opérateurs de matériel agricole, en


général, et de
machines de battage en particulier, sont entourés de nombreux
risques et périls qu’on ne peut
jamais compter de façon exhaustive. Les risques et périls latents
peuvent frapper à tout moment et
n’importe où. Ils ne peuvent être
décelés, en partie, que par toute
personne vigilante au travail, prêtant constamment attention à ce
qu’elle fait à la manière de tout
conducteur attentif derrière le volant d’un véhicule automobile et
ne sachant pas ce qui peut se produire.
L’objectif du présent article est
d’exposer la problématique liée
à la sécurité dans le travail avec
batteuse-vanneuse à poste fixe et
de présenter un certain nombre
de conseils en vue de sensibiliser
les utilisateurs sur les nombreux
risques et périls qui les guettent

62

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

pendant le travail, lors des déplacements de la machine sur routes,


pistes ou terrain. Bon nombre d’accidents peuvent se produire, également, lors de
la maintenance ou
même pendant l’hivernage si ces
différentes opérations ne s’accompagnent pas la prudence nécessaire.
Etant donné que nous ne disposons pas de statistiques sur les cas
d’accidents, leurs causes exactes
et le nombre de victimes lié à cela,
nous nous limitons aux cas constatés ou sur lesquels nous avons pu
avoir quelques informations par diverses sources. Aussi, à chaque fois
que cela est possible, nous illustrons les différents conseils par des
photos prises sur le terrain, dans
différentes régions du pays.
Problématique
Les accidents liés au battage vannage à poste fixe ont, généralement, pour causes :
• Les conditions de travail (état de
la machine, état du terrain, stabilité
et mode d’alimentation de l’appareil, etc.
• le comportement de l’utilisateur
qui peut être irresponsable, confus,
étourdi ou négligeant,
• le manque de formation et de circulation d’information sur la sécurité et le
secourisme.

Il n’existe pas de méthodes infaillibles pour éliminer ou, tout au


moins, éviter les risques d’accidents. Les règles de base pour y
parvenir consistent à :
• S’attacher aux méthodes correctes de travail et de maintenance,
• être constamment en état et en
position de mener à bien le travail,
• utiliser adéquatement les dispositifs de protection.
Conseils à respecter
Dans ce qui suit nous allons nous
atteler à donner le plus de conseils
possibles dans l’esprit et l’espoir
d’aider les utilisateurs à ne rien
laisser au hasard ou presque. Ces
conseils seront regroupés en deux
rubriques : (1) les conditions de
travail (état et gestion d’un chantier, état mécanique des organes
de la machine, état de la maintenance) et (2) le comportement de
l’opérateur.

Conditions de travail
Poussière, bruit,
chaleur, vibrations :
Le travail avec batteuse à poste
fixe est pénible, stressant et entouré de dangers. La poussière qui se
dégage du matériel végétal battu peut provoquer bon nombre
d’allergies : cutanées, oculaires et
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ou respiratoires. De même, la chaleur (le battage se fait aux heures
les plus chaudes de la journée), le
bruit de la machine combiné à celui du tracteur peuvent provoquer
une grande fatigue physique. C’est
à cause de tout cela que l’opérateur devient stressé et nerveux.
Les vibrations peuvent causer des
lésions graves au niveau de l’organisme (cartilage de genoux ou des
coudes, disques intervertébraux,
tendons de muscles, etc.). Poussière, chaleur, bruit et vibrations
entraînent, souvent, une baisse
considérable dans la vigilance, ce
qui augmente la probabilité d’apparition des risques d’accidents.
Mise en place de la machine
dans l’aire de battage
et déplacements
Le choix de l’aire de battage, la
mise en place de la machine et sa
disposition par rapport au tracteur
et à son environnement (pente,
arbres, habitation, ...) doivent être
bien réfléchis. Pour ce faire, les
opérateurs doivent respecter les
points suivants :

L’aire de battage doit être
bien dégagée et loin des autres
lieux de dépôt de la récolte, des
arbres, des maisons, … A trois reprises, nous avons été témoins
d’incendie ayant fait des ravages
graves (récolte, verger, habitation,
clôture);

Tâcher de travailler dans
des aires de battage non loin des
points d’eau (puits, source, robinet,
…).

Lorsque l’aire de battage
est en pente et qu’il il faut régler
l’aplomb de la machine, s’assurer
de la stabilité d’ensemble tout en
évitant le bricolage qui peut, parfois, causer le renversement de
l’appareil et coûter la vie aux gens.

S’assurer que l’échappement du tracteur est placé bien loin
de l’aire de battage et de l’endroit
où sont posées la récolte et la paille
hachée sortant de la machine. Le
risque d’expulsion d’étincelles par
le pot d’échappement ne doit pas
être négligé, notamment lorsque
l’entraînement de la machine est
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assuré par arbre à cardans.



De même, lors des déplacements de la machine d’un lieu à
un autre, il ne faut jamais s’aventurer à passer sur pentes semblant
être dangereuses. Avant d’emprunter n’importe quel accès (route,
piste, terrain vague, champs, ...), il
faut (1) constater la situation (2)
évaluer le risque puis (3) décider
sagement.

Dans les zones chaudes et
particulièrement durant les mois
de juin et juillet, les agricultures
ont l’habitude de prolonger le travail de battage jusqu’à minuit et
ce dans des conditions d’éclairage
insuffisant. Pour éviter tout risque
d’accident, il convient d’installer un
phare ou deux suffisamment puissants pour éclairer l’ensemble de la
machine et de l’aire de battage.

Lors des déplacements
nocturnes, la machine doit être
bien signalée en utilisant un
triangle de signalisation, et en mettant suffisamment de catadioptres
en plus des feux réglementaires.
Etat mécanique de la machine
A ce niveau, il convient de noter
que la sécurité dépend, en partie,
de l’état mécanique des organes
de la machine utilisée. Ceci est influencé par la qualité de l’entretien,
de la réparation, des pièces de rechange et des pièces d’origine de
la machine (matériaux utilisés, précision des ajustements, simplicité
des mécanismes, ergonomie, ...). La
maintenance ne doit être confiée
qu’à des personnes qualifiées et
responsables. Plusieurs malfaçons
ont provoqué des accidents graves
et parfois mortels : clou à la place
d’une goupille, tube de châssis
soudé n’importe comment, assemblage d’objets par simple fil de
fer, utilisation de cordes à la place
de courroies usées, montage de
boulons sans rondelles, ni contreécrous, arbre, cardans, poulies,
courroies, chaînes, sans protection,
etc.
Entreposage du matériel
Comme tout autre matériel agricole, une batteuse-vanneuse à

Figure 2: Exemple de mise en place d’une batteuse-vanneuse à poste


fixe munie d’un tablier convoyeur pour battage de fève (Région de
Taza - 2002)

poste fixe doit hiverner, après un


soigneux rinçage et une maintenance exécutée correctement. Durant toute cette
période, elle doit
être posée sur cales fermes dans
un lieu clos de sorte à l’isoler du
milieu extérieur (intempéries, animaux et enfants). Les intempéries
entraînent une fatigue prématurée
et une corrosion prononcée des
organes mécaniques. La conséquence immédiate est un fonctionnement anormal et, par
suite,
des risques élevés pour les opérateurs lors de l’utilisation.
Comportement
et responsabilité
de l’opérateur

Que ce soit lors du choix ou durant


l’utilisation, bon nombre d’organes
et de mécanismes doivent être pris
en ligne de compte. La quasi toAgriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

63

Figure 3: Ouvrier
en train de
débourrer
manuellement le
sasseur
d’une batteusevanneuse à
poste fixe
(région de Taza 2002).
Agro-Equipement
REFLEXION
Figure 4: Exemple d’arbre à cardans
correctement protégé

Figure 5 : Batteuse-vanneuse
à poste fixe
entraînée par
courroie plate
à partir d’une
poulie se
trouvant près de
la prise de force.

talité des éléments existant dans


une batteuse-vanneuse sont d’une
utilité incontournable pour l’utilisation correcte et la sécurité de la
machine et des opérateurs. L’utilisateur intervient, pour une grande
part, dans les causes d’accidents
par son choix de l’équipement, sa
gestion du chantier de battage et
sa politique de maintenance.
Un tablier convoyeur de récolte,
par exemple, est mis en option par
les vendeurs de matériel alors qu’il
devrait faire partie intégrante de la
batteuse-vanneuse. La raison trouvée est toute simple : les utilisateurs
ont, depuis longtemps, l’habitude de ne pas l’utiliser et d’ailleurs,
ils ne le demandent jamais parce
qu’ils jugent qu’il ralentit le travail.
Ceci est un peu vrai dans la mesure où il ne leur permet pas de
travailler à la limite du bourrage
pour, soi-disant, «bien rentabiliser»
la machine. La vitesse du tablier
convoyeur est calculée, au régime
nominal de 540 tr/min, en fonction
de la puissance du batteur, de la
capacité de séparation du grain de
la paille et de la quantité de récolte
battue. De ce fait, le convoyeur de
64

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

récolte ne doit pas être séparé lors


de la fabrication ou de l’acquisition
de la machine. En plus de cela, le
convoyeur offre à l’opérateur une
sécurité maximale du moment
qu’il l’oblige à se tenir loin de la
bouche d’alimentation et donc en
dehors du champ de risques probables. Ceci est d’autant plus vrai
pour le tracteur qui, s’il est appelé
à entraîner une batteuse, doit, de
préférence, être équipé d’une poulie lisse munie d’un cache de protection pour
placer l’engin en dehors de l’espace des poussières et
de menues pailles. Ce n’est là que
deux éléments entre autres.
Pour utiliser efficacement et en
toute sécurité une machine de
battage-vannage à poste fixe, une
certaine organisation et discipline
s’imposent pendant le travail :
• éviter de travailler au delà du
régime nominal recommandé par
le constructeur (540 tr/min),
• utiliser un convoyer de récolte
pour éviter à l’opérateur de se faire
happer la fourche, les mains ou les
bras par les lattes du batteur,
• s’assurer de l’existence et de la
fixation des carters de protection
des poulies, des courroies, des
chaînes et de l’arbre de transmission de puissance,
• ne régler, ni réparer, ni graisser, ni
huiler tout organe ou mécanisme
qu’à l’arrêt complet du moteur du
tracteur et des organes de la machine. L’arrêt de la transmission au
niveau de l’arbre à cardans n’est pas
suffisant du fait qu’à tout moment
quelqu’un d’autre peut enclencher
la prise de force sans faire attention
et sans avertir les manipulateurs,
• utiliser un bâton en bois pour dégager la matière végétale (paille,
mauvaises herbes) des organes qui
se trouvent en état de bourrage.
Ne faites jamais ce travail à la main
comme c’est le cas illustré par la
photo suivante, mais qu’à l’arrêt
total du couple machine-tracteur,
• éviter de régler ou de débarrasser
la machine de tout corps étranger
avant d’avoir arrêté l’ensemble
tracteur-machine,
• arrêter le travail de temps à autre
et chaque fois qu’il est nécessaire

pour débarrasser la batteuse de la


paille ou toutes matières qui s’accrochent à ses organes,
• assurez-vous que les protections
de la prise de force et de l’arbre de
transmission sont en place, fonctionnelles et bien attachées par
chaînettes de sureté à des points
fixes du tracteur et de la machine.
Remplacer les chaînettes si elles
se sont détachées puis perdues et
graisser la jonction carter-tube de
protection pour assurer une bonne
liberté de rotation entre l’arbre et
le cache,
• certains tracteurs offrent la possibilité d’entraîner la batteuse à partir
d’une poulie additionnelle. La
transmission du mouvement entre
la poulie auxiliaire et la machine se
fait à l’aide d’une courroie plate.
Cette méthode a l’avantage de
placer le tracteur loin du champ de
poussière et de fine paille. En effet,
dans le cas contraire, ces derniers
éléments sont aspirés avec le comburant et crament pendant la combustion, ce qui
les transforme en
étincelles rejetées à travers le pot
dݎchappement et donc susceptibles de provoquer un incendie.
Cette technique n’est pas du tout
déconseillée mais à condition que
la courroie soit placée du coté correct et ne présente aucun risque
pour les ouvriers
• ne confier la conduite du battage
qu’à des personnes expérimentées,
en bonne santé et responsables,
• n’oubliez jamais de donner un
coup de klaxon chaque fois que
vous voulez démarrer le tracteur
ou la machine et de vérifier qu’il n’y
a personne dans le voisinage,
• avant tout démarrage venant
après chaque pause, faire un tour
d’inspection autour de la machine
et du tracteur pour s’assurer qu’il
n’y a ni enfants, ni animaux, ni
personne et qu’il n’y a est aucun
corps étranger dans la machine
(fourches, sacs, vêtements, bidons
d’eau, ...),
• pendant les pauses de repos, le
soir après le travail, le matin avant
qu’il ne fasse chaud, assurez-vous
que l’endroit où se trouve la machine est inaccessible aux enfants
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et aux animaux. Bien inspecter l’intérieur et le dessous de la machine
avant de commencer tout travail,
• ne jamais démarrer le moteur
du tracteur ou actionner les commandes sans être assis sur le siège
du tracteur, bien en position de
conduire,
• certains opérateurs se tiennent
debout, tout près de la bouche
d’alimentation (Figure suivante),
d’autres se mettent sur une strate
métallique à base non large, posée
sur le sol et mal ou non fixée ou du
tout. De même, il existe des situations où on arrive à peine à distinguer la
machine enfouie dans la
paille qui l’enveloppe de partout.
Il s’agit là d’une situation très dangereuse pour l’opérateur, la récolte,
la machine et le tracteur en cas de
déclenchement d’un incendie.
L’emploi de states est à éviter car
trop dangereux par : (1) le risque
d’accrochage de la fourche aux
dents du batteur et (2) le risque
de projection en sens inverse de
pierres ou d’objets métalliques
accidentellement introduits avec
la paille dans la bouche d’alimentation,

• ne jamais alimenter la machine


directement à la fourche métallique. Utiliser plutôt un tablier
convoyeur,
• mettre des chaussures munies de
semelle plate, sans talon et bien
adhérentes puis des vêtements
plus ou moins ajustés au corps. Les
chaussures lisses peuvent causer
des glissades, les habits flottants
comme la blouse, la djellaba ou
autres peuvent être, facilement,
happés par les mécanismes tournants,
• la cabine du tracteur doit disposer d’une boite à pharmacie, d’un
téléphone portable bien chargé
et rechargé, d’une boite à outils,
de quelques bidons d’eau, d’une
lampe d’éclairage, d’extincteurs
de bonne capacité accrochés à un
endroit facilement accessible et de
coffret contenant une natte spéciale ou autre capable d’étouffer le
feu si jamais, il prend dans les habits de l’un des opérateurs,
• éviter de fumer pendant le travail
ou lors des arrêts de repos.

Figure 6: Enfant en train de jouer entre une batteuse et un tracteur


dans une aire préparée pour le battage. [Région de Taza, 2002]

Figure 7: Battage vannage dans la


région de Zagora (été de 1998)

Conclusion et recommandations
En principe, dans chaque domaine technique, la loi est toujours amenée à évoluer en
fonction du progrès
réalisé en la matière. En l’absence d’une réglementation claire, précise et
évolutive, le monde ne peut guère
assurer la durabilité du progrès qu’il a entrepris depuis des millénaires. En
général, l’homme a toujours tendance à se comporter de manière individualiste
suivant ses besoins fondamentaux (Pyramide de Maslow)
et ses propres et uniques intérêts. On n’a pas laissé libre cours à l’usage des
véhicules automobiles quant
on a vu et compris qu’ils comportent énormément de risques. Pour pallier ces
problèmes on a mis en place
des feux rouges, des panneaux d’interdiction, instauré une licence de conduite
obligatoire, imposé une
assurance, ... , en somme, des lois dûment élaborées pour obliger les utilisateurs
à s’y conformer afin de
respecter la sécurité d’autrui. Pour l’usage des machines agricoles, il est temps
d’instaurer, aussi bien sur le
plan juridique que technique, tout ce qui pourrait mettre fin aux usages inadaptés,
à l’excès et à l’ignorance.
Pour un meilleur usage des batteuses-vanneuses à poste fixe, le ministère de
l’agriculture, ses services régionaux et autres ministères et services concernés
doivent, dans le souci d’éduquer les utilisateurs :
· recenser annuellement, commenter et publier les cas d’accidents qui se
produisent dans leurs zones
d’action,
· organiser des journées de sensibilisation sur les risques d’accidents, et ce
de manière directe (sur le terrain) et/ou indirectes (radio, télévision,
réseaux, ...). Ces manifestations peuvent contribuer à diffuser l’information pour
que les utilisateurs en deviennent conscients, s’arment de plus de vigilance et
conseillent
la prudence tout autour d’eaux. La présence, dans de telles journées, de comédiens,
du croissant rouge
marocain, des services de la protection civile, du ministère de la santé, des
vendeurs de matériel agricole et
de ceux des moyens de protection individuelle, peut être d’une grande utilité
publique,
· mettre sur pied des centres régionaux de contrôle et d’homologation du
matériel agricole,
· encourager la fabrication locale des machines agricoles, en général, et des
batteuses-vanneuses à poste
fixe, en particulier.
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Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

65
Les nématodes nuisibles
associés aux cultures
de petits fruits rouges
Cas du framboisier
dans le Souss-Massa
Dr. MOKRNI Fouad 1
Dr. SBAGHI Mohammed 2

Les fruits rouges sont actuellement parmi les spéculations fruitières les plus
demandées par les marchés,
notamment Européens et Américains. Au niveau national, cette filière a connu une
extension importante en
termes de superficie. Elle est passée d’environ 3.035 ha en 2009/10 à 8.403 ha en
2018/19, soit une augmentation de 176% pour les quatre cultures, avec 3.537 ha pour
le fraisier, 2.450 ha pour le framboisier, 2.306 ha
pour le myrtillier et 50 ha pour le mûrier.
1- Ingénieur en
Chef / Responsable
du Laboratoire de
Nématologie
INRA-Agadir
fmokrini.inra@gmail.com
2- Directeur de
Recherche/Chef de
Département de
Protection des Plantes,
Division
Scientifique,INRA-Rabat

ette importante évolution du


secteur a permis une nette
amélioration de la production
qui est passée de 107.000T durant la campagne 2009/10 à 200.000T
estimées durant la campagne 201819, soit une augmentation de 86%. Actuellement, la
région de Souss-Massa
avec ses conditions pédo-climatiques
favorables est devenue un acteur important de la production des fruits
rouges (framboise et myrtille). Sur le
plan socio-économique, la filière des
fruits rouges génère plus de 10 millions de journées de travail au niveau
des exploitations agricoles et des stations de conditionnement. Cette augmentation
de la superficie et de la production a favorisé le développement
d’un certain nombre de stress biotiques et abiotiques qui commencent
à s’ériger comme source de limitation
de la productivité des fruits rouges à

Figure 1 : Nématode ectoparasite Xiphinema spp.

66

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

l’échelle mondiale. Plusieurs sources


et références ont rapporté que du côté
des contraintes biotiques, la présence
des virus, bactéries, insectes et nématodes phytoparasites ont commencé à
avoir une incidence économique très
importante à l’échelle mondiale dont
l’estimation réelle reste difficile en raison des nombreuses interactions avec
les différents ennemis cités ci-dessus.
Ainsi, dans le présent papier, nous ne
traiterons que les conséquences néfastes des nématodes phytoparasites
sur le développement de la filière des
fruits rouges.

de nématodes phytoparasites qui


appartiennent aux deux principaux
groupes
: les nématodes ectoparasites avec Xiphinema spp., Longidorus
spp. et Paratrichodors spp. et les nématodes endoparasites migrateurs avec
Pratylenchus spp. et Helicotylenchus
spp.
Parmi ces genres rencontrés, les nématodes du genre Xiphinema et Longidorus
(vecteurs de virus) ainsi que du
genre Pratylenchus ont été identifiées
comme les nématodes induisant des
pertes économiques considérables sur
les fruits rouges.

Principaux Nématodes
Associés à la culture du
Framboise dans le monde

Les nématodes
ectoparasites (Xiphinema
spp. et Longidorus spp.)

La bibliographie relative aux ennemis de la culture de la framboise révèle la


présence de plusieurs genres

Biologie
Plusieurs espèces de nématodes
phytoparasites ont été identifiées à ce

Figure 2 : Particules virales (en rouge) dans les tubes de pharynx-stylet de


nématodes vecteurs de virus

www.agri-mag.com
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Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

67
jour comme vecteurs de virus sur les
fruits rouges (myrtilles, framboise).
Appartenant aux genres Xiphinema
(Figure 1) et Longidorus, elles transmettent des virus du genre Nepovirus (voir le
Tableau 1, Figure 2).
Ces nématodes vivent à l’extérieur
des racines (au niveau du sol) et se

nourrissent à la surface des tissues


racinaires des plantes (poils absorbants ou/ cellules corticales des racines) au
moyen d’un long stylet.
Les femelles pondent dans le sol.
Le cycle de vie des nématodes du
genre Xiphinema est similaire à celui
d’autres nématodes ectoparasites.

Tous les stades se nourrissent sur


l’apex racinaire de la plante, ce qui
provoque une hypertrophie des cellules et un épaississement des parois
endommagées. Ces nématodes n’ont
qu’une seule génération par année
et se maintiennent presque exclusivement sur les cultures pérennes.

Table 1 : Liste des virus transmis par des nématodes ectoparasites sur les fruits
rouges

Symptômes et dégâts
Les nématodes ectoparasites entrainent sur les cultures les symptômes et dégâts
suivants :

Espèce de nématode (Ectoparasite)

Virus

Culture

Xiphinema americanum

Tobacco ringspot Virus (TRSV)


(Taches en anneaux du tabac)

-
-

Myrtille
Framboise

Xiphinema americanum

Tomato ringspot virus (ToRSV)

-
-
-

Myrtille
Framboise
Fraise
Xiphinema diversicaudatum
Xiphinema index

Arabis Mosaic Virus (ArMV)


(Virus de la mosaique de l’arabette)

-
-

Fraise
Framboise

Longidorus elongatus
Longidorus attenuatus

Tomato black ring virus (TBRV)

-
-

Framboise
Fraise

Longidorus elongatus
Longidorus macrosoma
Longidorus attenuatus

Raspberry ringspot virus (RRSV)

-
-

Fraise
Fromboise

Xiphinema diversicaudatum

Strawberry latent ringspot

-
-

Fraise
Framboise

En cas d’absence de virus, les plantes


ne présentent pas de symptômes caractéristiques au niveau des parties
aériennes ;
- En cas de la transmission du virus
par ces nématodes ectoparasites,
les symptômes caractéristiques sont
ceux décrits ci-dessous ;
- Réduction générale de la vigueur
dans le cas d’attaques massives ;
- Baisses de rendement ;
- Galles terminales causées par le
genre Xiphinema au niveau des racines ;
- Plantes mal enracinées et sont facilement extraites du sol.

Les nématodes
endoparasites migrateurs
(Pratylenchus spp.)

Figure 3 : Les nématodes des lésions racinaires A- Pratylenchus spp. B-


Pratylenchus penetrans
Tableau 2 : Seuils de nuisibilité des principaux nématodes associés aux fruits
rouges
Seuil de nuisibilité
Genre de nématode

Sol
(Nématodes/kg de sol)

Culture

Sol
(Nématodes/50 g de racine)
-
-

Framboise
Myrtilles

Pratylenchus spp.

1000

50

Pratylenchus spp.

500

50

Fraise
Framboise
Myrtille
Fraise
Framboise
Myrtille
Fraise

Xiphinema spp.

100

Ectoparasite
(Uniquement dans le sol)

-
-
-

Meloidogyne spp.

1000

-
-
-

68

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

Biologie
Les nématodes des lésions racinaires
(Pratylenchus spp.) sont des endoparasites migrateurs des racines.
Le genre Pratylenchus spp. constitue, ainsi, le troisième genre le plus
important du point de vue économique sur differentes cultures après
les nématodes à galles (Meloidogyne
spp.) et les nématodes à kystes (Heterodera spp. et Globodera spp.). Tous
les stades de ce genre de nématodes peuvent parasiter les tissus de
l’hôte. Les nématodes appartenant
au Pratylenchus spp (Figure 3) pénètrent l’épiderme des racines dans
la zone d’élongation à l’aide de leur
stylet, tout en détruisant, les cellules
qu’ils traversent jusqu’au niveau du
cortex. Ces déplacements intracellulaires provoquent aux plantes hôtes
des nécroses profondes et ou des
lésions au niveau des racines, entrainant une réduction de la croissance
racinaire. Ces lésions et ou nécroses
provoquées par ce genre de nématodes sur les racines forment des
portes d’entrée pour de nombreux
ennemis secondaires (champignons,
bactéries…) qui les colonisent et
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Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

69
élargissent davantage ces lésions. Ce
qui, par la suite, masque le rôle déterminant de ces nématodes dans les
baisses de rendement constatées. Par
ailleurs, les Pratylenchus, engendrent
d’autres dégâts importants au niveau
des systèmes fibreux, notamment la
destruction du parenchyme cortical
des racines des cultures.
Principales espèces associées
à la culture de la framboise
Au niveau mondial, plusieurs études
ont montré que Pratylenchus penetrans, est l’espèce la plus importante sur
framboise et ont rapporté
que l’espèce P. penetrans est très
répandue dans les exploitations de
framboises du Canada, et du NordOuest de Washington. Les mêmes
auteurs avaient signalé des pertes
de rendement au Nord-Ouest Pacifique (USA) causées par Pratylenchus
sur la culture du framboise et qui
oscillent entre 40-90%. Il a été, également, rapporté qu’après deux ans
de l’infestation par cette espèce, une
mortalité de 24 % est enregistrée sur
des plants de framboisier. Cependant, le taux de dépérissement des
framboises dépend de la densité de
population de ces nématodes, mais
il se produit habituellement sur une
période de 3 à 4 ans (McElroy, 1992).
Au niveau national, Pratylenchus penetrans a été signalée sur plusieurs
cultures, notamment les cultures
céréalières, les cultures maraichères
et la culture de framboise dans la
région de Souss-Massa. Enfin, il est
à noter qu’une deuxième espèce
Pratylenchus crenatus a été signalée
dans plusieurs pays du monde, notamment aux Canada et USA, au niveau des racines
des plants de framboisiers.

Symptômes et dégâts sur les


cultures de fruits rouges

De petites lésions allongées et décolorées apparaissent sur les nouvelles


racines des plantes infectées. Une
fois que les dégâts augmentent, les
racines nourricières fines meurent. Il
est à signaler que sans ces dernières,
les racines de plus grand diamètre
sont incapables d’absorber les nutriments et l’eau et sont souvent envahies par des
champignons secondaires. Les symptômes au niveau de
la partie aérienne sont le plus souvent observés sur les tiges fructifères
avec une réduction du nombre et
du diamètre des tiges, un retard de
croissance et des feuilles mal colo70

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

rées. Ainsi, en cas de mauvaise gestion de lutte contre l’espèce Pratylenchus


penetrans, des réductions de
la taille des plants de framboisiers
(jusqu’à 77%) peuvent survenir.

Caractérisation des espèces


de nématodes des lésions
racinaires (Pratylenchus spp.)

Le genre Pratylenchus est composé


de 101 espèces qui ne peuvent être
distinguées les uns des autres que
par de très faibles différences. Au Maroc, l’espèce Pratylenchus penetrans
est la plus fréquente sur plusieurs
cultures, notamment les cultures céréalières, maraichères et récemment
sur la culture du framboise dans la
région de Souss-Massa. Cependant,
cette espèce a été trouvée avec
d’autres espèces de Pratylenchus sur
les mêmes échantillons, ce qui rend
l’identification souvent difficile. Les
espèces de ce genre peuvent être
identifiées en se basant sur les caractéristiques morphologiques et
morphométriques, les amroces spécifiques, le séquençage de la région
D2/D3 de la grande sous-unité robosomale (28S) et par la PCR en temps
réel (qPCR).

En matière de la
caractérisation
morphologique et
morphométrique

En diagnostic, les caractères les plus


couramment utilisés pour séparer les
espèces de Pratylenchus sont :
- Absence ou présence des mâles ;
- Nombre d’annulations au niveau de
lèvre (tête) ;
- Forme de spermatheca (Sphérique,
rectangulaire, …) ;
- Taille et forme du stylet ;
- Forme des boutons basaux ;
- Longueur du corps ;
- Position du Vulva ;
- Forme de la queue de femelle ;
- Nombre de lignes de champ latérales

En matière d’Amorces
spécifiques

Ces dernières années, l’identification


des nématodes basée sur la morphologie et la morphométrie a été
complétée par des observations moléculaires. L’utilisation des amorces
spécifiques constitue une avancée
majeure dans le développement de
la technologie de diagnostic et de
détection sensible des différentes
espèces de nématodes des lésions

racinaires (Pratylenchus spp). Actuellement, plusieurs amorces ont été


développées pour identifier d’une
façon rapide et exacte les espèces de
ce genre les plus nuisibles sur différentes cultures.

En matière de détection et
quantification des nématodes
des lésions par la PCR en
temps réel (PCR quantitative)

La PCR en temps réel permet l’identification et la quantification d’une


séquence ADN cible par utilisation
d’amorces et de sondes fluorescentes spécifiques. Cette approche
a déjà été utilisée pour la détection
et la quantification de plusieurs espèces de nématodes phytoparasites
du genre Pratylenchus. Récemment,
notre laboratoire de nématologie
du Centre Régional de la Recherche
Agronomique d’Agadir (CRRA-Agadir), en collaboration avec l’Institut
Public de la Recherche (ILVO, Belgique) et l’Université de Gand (Belgique), ont été
développés deux
différents tests de PCR quantitative
(PCR en temps réel) pour la détection et la quantification des deux espèces de
Pratylenchus (P. penetrans et
P. thornei). Ils sont basés sur le gène
β-1,4- endoglucanase gene, et les résultats obtenus ont été publiés dans
deux journaux prestigieux (Européen
Journal of Plant Pathology et Nematology). Ces avancées moléculaires,
nous ont permis, d’une part, d’identifier d’une manière exacte et rapide
ces deux espèces de Pratylenchus
citées ci-dessus dans les principales
régions céréalières du Maroc et,
d’autre part, ces outils de biotechnologie serviront pour nos recherches
futures quant à l’identification des
principales espèces associées aux
autres cultures de fruits rouges au
Maroc comme la culture des fraisiers
et celle des myrtilliers.

Seuils de nuisibilité des


principaux nématodes
phytoparasites (sol et
racines) associés aux
cultures de fruits rouges

La notion de seuil de nuisibilité représente une valeur relative variable


en fonction de l’espèce végétale, du
type de nématodes, de la zone géographique et de l’année. Il est à souligner que
d’autres facteurs biotiques
et abiotiques peuvent affecter les
estimations des seuils de nuisibilité
www.agri-mag.com
de nématodes en question. Parmi
ces facteurs, on distingue le type
du sol, les conditions climatiques, le
type de la variété et l’interaction avec
d’autres nématodes et/ou agents
pathogènes dans le sol ou bien au
niveau des racines. Ainsi, le choix de
la stratégie de gestion visant à réduire les dommages causés par les
nématodes phytoparasites dépend
de nombreux facteurs. Toutes les tactiques nécessitent une expertise et
un diagnostic précis des espèces et
des niveaux de population de nématodes visés. Les seuils de nuisibilité
de certains nématodes associés aux
cultures de fruits rouges ont été déterminés dans plusieurs études (Tableau 2). Vu
l’importance du genre
Xiphinema dans la transmission des
virus, il a été difficile d’évaluer séparément l’impact des Xiphinema de
celui des virus dans les exploitations
des fruits rouges. Donc, en raison des
dommages supplémentaires causés
par les virus, un seuil de nuisibilité
de 1 nématode/100 cm3 de sol est
souvent recommandé dans les situations où à la fois le nématode et le
virus sont présents

Enquête sur les nématodes


phytoparasites associés à la
culture du Framboisier dans
la région de Souss-Massa
(primauté de travaux

Depuis quelques années, on assiste


dans la région de Souss-Massa à une
importante extension des surfaces
superficies consacrées à la culture
des fruits rouges. Face à ces nouvelles plantations des petits fruits
rouges, il y a eu apparition de plusieurs ravageurs dont les nématodes
phytoparasites. Toutefois, les nématodes phytoparasites associés aux
fruits rouges (myrtilles et framboises)
n’ont fait l’objet, à notre connaissance, d’aucun travail auparavant,
ce qui donne la primauté à ces premières données de recherche sur les
nématodes associés à la culture du
framboise dans cette région. Ainsi,
nous avons conduit une enquête depuis 2018 en collaboration avec des
nématologistes du Centre International d’Amélioration du Maïs et du
blé (CYMMIT) de-Turquie. L’objectif
principal de ce travail était de réaliser
un inventaire des principaux néma-

todes phytoparasites associés à la


culture du framboisier dans la région
de Souss-Massa, et donc d’amorcer
des études sur les moyens de lutte
adaptés à cette nouvelle culture
dans les conditions marocaines, mais
aussi, de pouvoir mettre en avant les
principaux risques liés aux nématodes surtout ceux vecteurs de virus.
Au cours de cette étude, plusieurs
échantillons ont été prélevés sur la
culture du framboiser au niveau de
trois communes (Biougra, Belfaa et
Khmis Ait Amira) et les résultats de
l’inventaire global réalisé sont répertoriés au niveau du Tableau 3.
Ainsi, ils font ressortir un total de 12
genres de nématodes phytoparasites qui appartiennent aux genres
Meloidogyne spp., Pratylenchus spp.,
Ditylenchus spp., Paratylenchus spp.,
Xiphinema spp., Longidorus spp., Trichodorus spp., Helicotylenchus spp.,
Tylenchus spp., Tylenchorhynchus
spp., Rotylenchus spp.. Toutefois, à
la lumière de ces résultats, il y a lieu
de constater que les nématodes du
genre Meloidogyne, Pratylenchus et
Helicotylenchus, sont les plus fréquents dans la majorité des échan-

Tableau 3 : Principaux nématodes associés à la culture de framboisier dans les


trois communes
(Biogra, Khmit Ait Amira et Belfaa), Souss-Massa
Biougra
Nématodes

Belfaa

Densité
moyenne

Densité
max

Prévalence
(%)

Densité
moyenne

Densité
max

Prévalence
(%)

Densité
Moyenne

Densité
Max

16

38

12

62,5
3

12

60

15

53,8

23

62

30

15,3

50

50

11

84,6

75

5
Paratylenchus spp.

35

46,1

12,5

Tylenchus spp.

55

54

30

50

Tylenchorhynchus
spp.

45

23

0
0

Longidorus spp.

Xiphinema spp.

20

37,5

Rotylenchus spp.

10

23

0
0

Criconemoides spp.

20

23

37,5

Trichodorus spp.

10

15,3

25

Meloidogyne spp.
M. javanica
M. incognita
Pratylenchus spp.
P. penetrans
P. thronei

Ditylenchus spp.
Helicotylenchus spp.

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Prévalence
(%)

Khmis Ait Amira


65

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

71
Figure 4 :
Densité
moyenne des
nématodes
phytoparasites
dans les trois
communes
prospectées

quences d’arrosage (cas du fraisier);


· Contrôle régulier de la présence des
symptômes sur les plantes hôtes ;
· Éviter les sources de contamination (outils de travail, et/ou l’eau
d’irrigation) ;
· Éviter l’échange d’équipements
ou de machines entre les producteurs ;
· Vérifier la qualité de la tourbe et/ou
du fumier.
· Contrôle du mouvement des animaux d’un champ infesté vers à un
autre non- contaminé ;

tillons analysés par opposition à


d’autres genres qui sont moins nombreux et avec une répartition localisée. La
densité moyenne des nématodes phytoparasites la plus élevée a
été enregistrée au niveau des communes suivantes (Biougra et Khmis
Airt Amira) avec 18 nématodes par
100 cm3 de sol (Figure 4). La densité moyenne du genre Meloidogyne
(nématodes à galles) varie entre 2 et
4 larves de deuxième stade par 100
cm3. Cette densité reste sous le seuil
de nuisibilité. Les nématodes ectoparasites (Xiphinema spp., Longidorus
spp., et Trichodorus spp.) ont été très
faiblement représentées, avec des
densités moyennes ne dépassant
pas 2 nématodes par 100 cm3 de sol.
Ces résultats montrent que les densités des nématodes phytoparasites
au niveau des exploitations du framboisier dans la région de Souss-Massa restent
sous le seuil de nuisibilité.
Ces données constituent un outil de
travail permettant d’orienter les programmes de prévention et de lutte
contre ces ravageurs de framboisier.

Stratégie de gestion des


nématodes phytoparasites du
framboisier dans la région de
Souss-Massa

La stratégie de gestion des nématodes phytoparasites est un outil clé


pour une lutte intégrée vis-à-vis de
ces bio-agresseurs au niveau des exploitations du framboisier. Une telle
stratégie de lutte peut reposer sur 4

Surveillance
-Type de sol;
-Historique de l’exploitation ;
-Matériel végétal initial sain ;
-Échantillonnage du sol

modalités d’actions (Figure 5)


Mesure prophylactiques
(Prévention et Surveillance)

Pour limiter l’introduction et le développement de ces nématodes


phytoparasites, des mesures prophylactiques doivent être mises en place
avant et tout au long de la culture.
Des mesures pouvant contribuer à la
limitation de la dissémination de ces
nématodes doivent être adoptées
par les agriculteurs au niveau de leur
propre exploitation et qui sont :
· Contrôle de l’état sanitaire des
plants issus de la pépinière ;
· Utilisation d’un matériel végétal
sain et certifié (semences et plants) ;
· Réalisation des analyses nématologiques avant la plantation ;
· Elimination des plants infestés ;
· Nettoyer et brûler les feuilles
mortes, les débris à l’intérieur et autour des plants;
· Arrachage des plants infectés par
les virus (ToRSV, TRSV) ;
· Élimination des mauvaises herbes
(qui peuvent aussi servir d’hôtes) de
l’intérieur et autour des serres. Nombreuses mauvaises herbes à feuilles
larges sont des hôtes de nématodes
phytoparasites et du virus ;
· Eviter l’excès d’humidité sur le
feuillage en diminuant les fré-

Prévention
-Matériel végétal initial sain ;
-Mesure d’hygiène sur l’exploitation ;
-Maitrise des mauvaises herbes ;

Rotation des cultures


-Choix des variétés ;

Désinfection du sol
avant la plantation
La fumigation est actuellement le
moyen le plus efficace pour gérer les
nématodes phytoparasites. L’efficacité de cette technique dépendra de la
méthode d’application et du produit
utilisé dans un type de sol particulier.
Actuellement, plusieurs fumigants
sont disponibles sur le marché marocain comme le 1,3-Dicholopropene
seul ou en mélange avec la Chloropicrine, le Métam-Sodium, le Disulfure
de diméthyle (DMDS). Le choix de
ces fumigants doit être basé sur la
présence effective des agents pathogènes dans une exploitation agricole
donnée (nématodes, bactéries et
champignons), mais aussi sur l’importance économique de la culture
visée.
Désinfection du
sol en post-plantation
Dans plusieurs pays du monde (USA,
Canada, ..), les producteurs des fruits
rouges utilisent des nématicides
non-fumigants pour contrôler les
principaux nématodes phytoparasites. Actuellement, aucun nématicide non-fumigant
n’est autorisé pour les producteurs des fruits
rouges marocains, afin de contrôler
les nématodes phytoparasites après
plantation. Cependant, un seul produit biologique à base de Paecilomyces lilacinus
strain 251 est autorisé pour la gestion des nématodes
uniquement dans les exploitations
de la fraise.

Mesures complémentaires
-Désinfection des sols ;
-Contrôle biologique ;

Figure 5
72

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N° 120 - Mai / Juin 2019

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La rouille blanche du tournesol

une maladie à suivre


Pr. Ezzahiri Brahim, IAV Hassan II - Rabat

La rouille blanche du tournesol est une maladie ‘fongique’ que nous avons
rencontrée pour la première
fois au Maroc. Les attaques de cette maladie ont été observées en avril 2019 dans
plusieurs champs de
tournesol dans la région du Gharb. Elle nécessite d’être étudiée pour évaluer son
impact sur la culture
et pour asseoir les bases d’une approche de lutte appropriée pour son contrôle.
Description de la maladie

La maladie se présente sous forme de


taches foliaires vert jaune boursouflées
(Figure 1). Au niveau de la feuille, les lésions sont souvent localisées dans la
partie
apicale. A la face inférieure de la feuille et
au niveau des cloques, on observe la présence de croûte blanc crème (Figure 2).
La rouille blanche ne doit pas être confondue avec une autre maladie du tournesol
qui est le mildiou. Celle-ci se présente sur
feuille sous forme de taches chlorotiques
fréquemment localisées sur la partie basale et le long des nervures principales du
limbe. Les feuilles sont tapissées d’un feutrage blanc à la face inférieure.
Les symptômes foliaires comparés de la
rouille blanche et du mildiou sont présentés dans les figures 3 et 4.

Identification de
l’agent pathogène

Des sporanges caractéristiques observés

sous microscope, ont permis de confirmer l’identité de l’agent responsable de la


maladie qui est appelée communément
‘rouille blanche’ du tournesol. L’agent pathogène s’appelle Albugo tragopogonus ou
Pustula helianthicola.

Distribution internationale
de la rouille blanche

La maladie a été signalée en premier lieu


en Afrique du Sud et en Argentine, où elle
est considérée d’une importante notable.
La présence de la maladie a été signalée
dans d’autres régions du monde. En Europe, elle est présente en France, Belgique,
Allemagne et Russie.

Conditions de développement
de la maladie

L’agent responsable de la rouille blanche


se conserve sous forme d’oospores dormantes sur les débris du tournesol. La pos-

Figure 1. Plantes de tournesol attaquée par l’agent de ‘la rouille blanche’

Figure 3. Tache chlorotique du mildiou (à gauche) et taches


boursouflées de la rouille blanche (à droite) sur la face supérieure de la feuille
du tournesol
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sibilité de transmission par semence a été


aussi signalée. L’infection primaire est assurée par la germination des oospores
qui
produisent des zoospores mobiles. Cellesci infectent les plantes en présence de
conditions humides et des températures
entre 10 et °20C. La dissémination de la
maladie se fait par la voie des sporanges
qui sont formés sur les feuilles. Des
pluies abondantes sont très favorables à
l’expansion de la maladie.

Gestion de la maladie

La prévention du développement de la
rouille blanche sur le tournesol peut se baser sur l’utilisation de variétés
résistantes
et la lutte chimique. Seulement, et avant
de pouvoir établir une stratégie de gestion
de cette maladie nouvelle, il est important
de procéder à une évaluation de son impact sur la culture dans nos conditions et
de tester éventuellement l’opportunité
des traitements fongicides contre ce fléau.

Figure 2. Symptômes foliaires de la rouille blanche : Taches vert


jaune boursouflées (face supérieure), cloques avec croûte blanc
crème (face inférieure)

Figure 4. Feutrage blanc du mildiou (à gauche) et


croûte blanc crème de la rouille blanche (à droite) sur la
face inférieure de la feuille du tournesol

Figure 5. Sporanges d’Albugo


tragopogonus agent de la rouille
blanche du tournesol (Microscope
Grossissement = 100 fois)

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N° 120 - Mai / Juin 2019

73
Acariens sur agrumes

Recommandations pour une lutte efficiente


Dans les vergers d’agrumes, les acariens font partie des ravageurs redoutables
qu’il faut surveiller
de près. Les 3 acariens les plus redoutables sur agrumes au Maroc sont Tetranychus
urticae, Panonychus citri et Eutetranychus orientalis. Pour lutter contre ces
ravageurs, les professionnels recommandent une stratégie de lutte intégrant :
monitoring, bonnes pratiques culturales, traitements
chimiques et lutte biologique.

Monitoring

Bien que le principe d’inspection des


feuilles pour détecter les acariens ravageurs soit similaire dans plusieurs
pays producteurs d’agrumes (USA,
Espagne, Turquie), les seuils d’intervention diffèrent d’un pays à l’autre
et d’une région à l’autre (cas des
USA). Au Maroc en général, les seuils
adoptés sont les plus faibles. En absence d’ennemis naturels, les seuils
d’intervention doivent se baser sur la
présence sur 5 feuilles de 3 individus
mobiles par feuille et plus de 10%
des feuilles infestées. En présence
de prédateurs, aucune intervention
chimique n’est nécessaire si le taux
de prédateurs est supérieur à 40% (40
acariens prédateurs sur 100 feuilles
inspectées). Il faut préciser que le monitoring des acariens prédateurs se
fait sur les feuilles de l’intérieur de la
frondaison.

Pratiques culturales

Dans le cas des acariens en particulier,


les pratiques culturales sont d’une
grande utilité dans la réduction de
leurs populations. On peut citer par
ordre d’importance:
- Eviter le stress hydrique en assurant
une irrigation optimale.
- Eviter l’excès d’azote grâce à une fertilisation raisonnée.
- Utilisation des brise-vents pour réduire la vitesse du vent et le dépôt de
poussière.
- Arrosage des allées entre parcelles
et limitation de la vitesse des engins
pour réduire le dépôt des poussières
sur les feuilles et qui constituent un
bon facilitateur de déplacement des
74

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

acariens.
- Désherbage partiel des parcelles
tout en gardant une partie pour l’activité des auxiliaires.

Stratégie de lutte
D’une façon générale, la stratégie
de lutte qui a donné ses fruits avec
les acariens des agrumes reste l’approche proactive qui consiste à lutter
contre ces ravageurs avec un volume
de bouillie relativement faible (juste
après la taille) et quand les conditions
leurs sont défavorables: population
réduite, photopériode courte, température basse et hibernation. A noter
que le traitement d’hiver est obligatoire en conventionnel comme en
lutte intégrée ou biologique.
Plusieurs matières actives acaricides
peuvent être appliquées pour lutter
contre les acariens. Le savon potassique est aussi envisageable à condition de bien
mélanger la bouillie
avant application. A noter que l’application à l’eau claire a aussi montré
une bonne maitrise de ces acariens et
surtout T. urticae.
Une attention particulière devra être
accordée à E. orientalis. Un traitement
ovicide/larvicide est pleinement justifié vu l’hibernation de cette espèce
au stade larvaire. C’est pourquoi on
assiste à une pullulation synchronisée
de la population de E. orientalis durant
son premier pic en avril qui surprend
généralement les gérants des vergers
non ou mal traités en hiver.
Sur le plan pratique, on distingue 2
types de traitements de ‘’nettoyage’’
ou de ‘’maintenance’’. Le traitement

nettoyant est le plus important


en termes de coût et de stratégie
puisqu’il conditionne la fréquence des
traitements en période à haut risque
(pic). Ce type de traitement consiste
en général en une seule application
après la taille, d’une huile minérale,
de souffre ou autre acaricide ovicide/
larvicide. Il faut préciser que l’huile minérale et le souffre présentent en plus
de leur toxicité acaricide l’avantage
d’une compatibilité relative avec la
faune auxiliaire.
A souligner que les populations des 3
acariens tetranyques clés des vergers
d’agrumes ont 2 pics au cours de la
campagne : le premier vers Avril et le
deuxième en Septembre, le second
ayant une durée longue.
Pour les agrumiculteurs, la décision
des traitements au cours des périodes
à haut risque doit se baser sur les enregistrements du monitoring, sur l’inspection
des zones susceptibles d’être
foyer à acariens (bordures et arbres
non ou mal traités au cours du traitement de nettoyage) et sur les zones
exposées à la poussière.
Plusieurs espèces d’ennemis naturels
en particulier les acariens phytoseiidae peuvent être de bons candidats
à la lutte biologique contre les tétranyques clés des agrumes. Cependant, la
réussite d’un programme de
lutte biologique dépend considérablement du suivi journalier au cours
de la période des pics des populations
de la densité des ennemis naturels.

Extrait d’un article de Dr. Rachid


BOUHARROUD (INRA-Agadir)
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N° 120 - Mai / Juin 2019

75
Technique
REFLEXION

Pulvérisation

Eléments pour réussir les traitements


La pulvérisation consiste au fractionnement d’un volume de bouillie en gouttelettes
projetées de la
façon la plus homogènes possible en taille et en concentration. Avant toute chose,
il faut admettre
que la qualité de pulvérisation est un compromis qui impose une bonne gestion des
facteurs limitants. Comment s’y retrouver entre la taille des gouttes, le volume et
les buses?

La qualité de l’eau

Abstraction faite de ses caractéristiques bactériologiques, l’eau peut se


définir par :
- sa dureté : présence de cations (calcium, magnésium, fer, zinc…)
- son pH (acidité, alcalinité)
- sa température, sa conductivité, sa
tension superficielle, sa charge en matière organique.
Nuisance de la dureté et du pH de
l’eau: dégradation des matières actives, manque d’homogénéité, instabilité de la
bouillie, baisse d’efficacité…

Les produits phytosanitaires

Un produit phytosanitaire est composé d’une Matière active, d’un support et de


coformulants. Il faut donc
prendre cet ensemble en considération pour une bonne gestion de la pulvérisation.
On peut comparer un produit et ses constituants à ceux d’une
voiture. Ils sont indispensables pour
faire un tout cohérent.

La bouillie

La bouillie est un support ou transporteur d’eau contenant un ou plusieurs


principes actifs. L’eau n’est pourtant

76

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

pas neutre, il faudrait donc en tenir


compte en particulier en fonction de
la stabilité des matières actives, du pH
mais aussi en matière de dureté. L’effet volume est très amplificateur des
problématiques: plus le volume d’eau
est important plus la présence des éléments de la dureté est importante.
Les interactions de l’eau sur l’efficacité du traitement sont très différentes
d’un produit et d’un volume à l’autre.
Il est donc primordial de connaître la
qualité de l’eau et les exigences particulières de chaque produit.

Volume et gouttelettes

Une bonne pulvérisation impose


d’appliquer la bonne dose au bon endroit en limitant les pertes dans l’air
(dérive), dans l’eau (accidentelle ou
ruissellement) et dans le sol (mauvais
positionnement). Les gouttelettes
obtenues lors de ce fractionnement
doivent atteindre la cible en nombre
adapté au mode d’action du produit
et y être reparties de la façon la plus
homogène possible.
De ce fait, l’objectif est d’obtenir un
nombre de gouttes de taille cohérente
et pas uniquement un volume. Par
exemple, un volume de 100 litres avec
des gouttes de 100 µ n’a rien de commun en nombre, surface de contact, et

durée de vie des gouttes, avec un volume de 100 litres et des gouttelettes
de 200µ.
La pulvérisation est avant tout une
population de gouttelettes de taille
différente que réalise la buse dans des
conditions qui lui sont propres (type,
usinage, pression...). En fait, l’utilisateur
a peu de moyens pour identifier la qualité de sa pulvérisation et son évolution.
Le problème majeur, c’est la production
de gouttelettes efficaces d’un calibre
de 100-150µ à 350-400µ sur la plante
voire plus si on peut les retenir sur la
cible (ajout d’adjuvant mouillant et ou
adhésif ) ou si la cible est au sol.
En fait, les gouttelettes subissent les
affres climatiques (hygrométrie, vitesse de vent, température…) et leur
durée de vie est fonction de leur taille
et de leur composition. Plus elles sont
fines, plus leur durée de vie est courte.
Exemple: à une température de 20°c
et à une hygrométrie de 80%, la durée
de vie d’une goutte de 50 µ est de 12
à 13cm avant l’évaporation totale. En
fait le volume de la pulvérisation n’a
de sens que lorsqu’il est défini avec la
taille des gouttelettes

Quels moyens
de mesure

La pulvérisation c’est une population


plus ou moins homogène de gouttelettes de différentes tailles. Il n’y a pas
d’appareil de mesure sur l’exploitation, mais l’information est disponible
auprès du fabricant. Il s’agit du VMD,
du NMD, du D10, du D90, du rapport
VMD/NMD, du SPAN. Le plus accessible est le VMD: Diamètre du Volume
Médian, qui signifie que 50% du volume est réalisé avec des gouttelettes
d’une taille inférieure ou supérieure à
cette valeur.
Cependant, il faut prendre en considéwww.agri-mag.com
Agriculture du Maghreb
N° 71 Novembre 2013

77
ration que:
- Un VMD peut en cacher un autre. Et
en fait, une valeur médiane peut être
identique pour des extrêmes différents. Par exemple, 200 est la valeur
médiane entre 100 et 300 mais aussi
de 199 et 201.
- Il ne faut pas oublier que ces valeurs
sont obtenues dans des conditions
particulières et avec de l’eau. Or, on ne
traite pas uniquement avec de l’eau
mais avec une bouillie qui contient
matières actives, coformulants...
- La formulation joue directement sur
la qualité de la pulvérisation (WG, SC,
SL, EW, EO, EC). A titre d’exemple, les
SL font généralement des gouttelettes
plus fines que des EC. Les formulations
des produits phytosanitaires ont une
incidence directe sur la pulvérisation
et la granulométrie d’où l’importance
de les identifier pour optimiser l’intervention. Les formulations induisent
également l’ordre de mise en bouillie
et la qualité de celle-ci (Voir encadré).

Réalisation
de la bouillie

Formulation des produits, qualité de


l’eau, fonctionnalités des adjuvants
sont les facteurs déterminant l’ordre
de mise en bouillie :
- Remplir la cuve au moins au 3/4
- Arrêter le remplissage, lancer l’agitation si nécessaire
- Introduire l’adjuvant en premier s’il y
a une action sur l’eau ou la dispersion
- Incorporer les produits phytosanitaires dans l’ordre suivant
*Les formulations sèches
*Les SL, SC
*Les EW, EO
*Les EC, l’Ethephon, les oligo et autres
- finir avec l’adjuvant s’il n’y a pas d’action sur l’eau ou s’il mousse
- Compléter et ajuster le volume
- Utiliser si nécessaire un anti-mousse

Problèmes

Différentes questions sont effectivement susceptibles de perturber la


pulvérisation:
- la combinaison de différents produits ou formulations peut influer
sur la qualité globale de la pulvérisation: en l’améliorant ou en la dégradant.
78

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

- la modification de la pression
change la taille des gouttes: en baissant la pression, on augmente généralement la
taille des gouttes et
inversement. La variation de la pression influe également sur l’angle
formé à la sortie de la buse mais
également sur la qualité de la pulvérisation des injections d’air.
- l’encrassement et l’usure de la buse
agissent directement sur la qualité
de la pulvérisation en modifiant débit, angle et répartition. D’où l’intérêt
pour l’utilisateur de rincer chaque
jour et contrôler régulièrement son
pulvérisateur.

Que faire?

La pulvérisation est l’interface produit-plante-environnement. Lors de


l’intervention, les risques sont présents: perte de produit, évaporation,
dérive, déport, ruissellement. Il faut
donc arriver à gérer les compromis:
- le pulvérisateur doit être en état de
marche avec des buses (à la pression
norme) homogènes ayant un angle
de sortie correspondant au plus près
à celui de la buse neuve, avec un débit
adéquat (max 10% de variable par rapport au débit buse neuve).
- Ne jamais perdre de vue que même
si le fabricant donne une plage de
pression pour l’utilisation de sa buse,
la taille des gouttes variera aussi avec
cette pression.
Exemple, la buse X donnera 15% du
volume avec des gouttes < à 200µ à
1,5bar mais 34% à 3 bars.
Cela n’est pas sans incidence lorsque
l’on adapte le volume par hectare avec
une augmentation importante de la
pression. Il faudra toujours se tenir
vers les valeurs basses, pour ne pas
prendre de risque de fines gouttes et
de dérive. Pour les buses à injection
d’air, il est par contre plus judicieux de
travailler des pressions intermédiaires
voire plus élevées pour maintenir la
qualité et l’homogénéité de la pulvérisation.
- le fabricant dispose d’abaques
buses/taille de gouttes/pressions. On
parle alors de VMD, qui donne une
indication, car ces valeurs sont obtenues avec de l’eau seulement. Ce qui
compte pour l’utilisateur c’est de sa-

voir quel est le type de sa pulvérisation et si la bouillie utilisée n’influe pas


négativement sur celle-ci.
- Il faut observer ce qui se passe à la
sortie de la buse qui nous informe sur
le type de pulvérisation réalisée. En effet, quel que soit le type de buse on
peut considérer que :
1. l’angle de sortie (en dehors de l’usinage, du matériau et de la pression)
est en fait maintenu par les grosses
gouttes: si on baisse la pression, la
taille des gouttes augmente et l’angle
se ferme.
2. Avant d’atteindre la buse, l’eau est
une sorte de goutte géante. Après
l’orifice de la buse, ce flux ‘explose’
en gouttelettes. C’est à ce moment
qu’au-delà de la taille des gouttes, se
détermine l’homogénéité de la pulvérisation. Plus la zone est importante
plus c’est hétérogène et plus on tend
vers un % élevé de gouttes fines à très
fines. A partir de ces deux paramètres
il est possible, à l’œil, de déterminer,
par rapport, la qualité de pulvérisation
et l’incidence de la bouillie sur celle-ci.

Les Adjuvants

Les adjuvants sont des produits permettant d’optimiser l’intervention


phytosanitaire voire la qualité de
pulvérisation. Il n’y a pas d’adjuvants
universels, il est donc indispensable
d’identifier leurs fonctionnalités afin
de les utiliser à bon escient et de lever
les facteurs limitants. Les principaux
effets des adjuvants:
- Mouillant : étalement des gouttes
pour la surface en contact avec la
cible. La mouillabilité varie en fonction
du type de la cuticule de la plante.
- Pénétrant : faire pénétrer la matière
active dans le végétal
- Humectant : maintenir une atmosphère humide à la surface de la feuille
- Adhésif : faire adhérer la matière active à la surface de la feuille
Il ne faut pas oublier que les adjuvants
qui sont utilisés agissent également
en complément des coformulants
contenus dans le produit phytosanitaire, ce qui change parfois d’autres
paramètres comme la sélectivité et le
niveau de pénétration.
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Agriculture du Maghreb
N° 71 Novembre 2013

79
Phyto-protection

Les traitements aux huiles de pétrole :


une démarche intégrée pour contrôler
simultanément les populations
printanières du carpocapse,
de l’acarien rouge et du pou san José
Pr. M’hamed Hmimina

Sans protection adéquate, la population du carpocapse d’un verger augmenterait


d’environ quatre à cinq fois
d’une génération à l’autre. Cela veut dire que par un simple calcul, une femelle de
la première génération
donnerait 4 à 5 femelles à la deuxième, 16 à 25 à la troisième et 64 à 125 à la
quatrième ! Si donc on le laisse
faire, la production s’écroulerait. Ainsi est-il décisif de frapper efficacement et
à coup sûr cette première génération semencière et disruptive, pour réduire ses
portées et limiter les dégâts ultérieurs. Passé cette première
génération, la lutte contre celles qui suivent, dépendantes du comportement de
l’insecte à l’égard du climat et
qui sont de deux à trois selon la localisation du verger et de l’offre climatique
de l’année, est à définir selon la
pression exercée par le ravageur et au risque qui en dépend. Généralement, la
menace est annoncée conformément aux normes acceptées par la profession par un
piégeage sexuel bien mené et assez bien introduit
dans la pratique.

maintes reprises, dans ce


magazine et dans diverses
autres publications, il a été
dit et redit trivialement que
la lutte anti-carpocapse
cible les papillons, les œufs et les larves
nouveau-nées. Ces écophases sont affectées respectivement par la confusion sexuelle
qui brouille la repro-

duction, les ovicides et les larvicides.


L’enchaînement de ces trois tactiques
est généralement payant pour contenir les dommages au-dessous du seuil
économique. Mais la complexité du cycle et l’emboitement des générations,
ou pour ainsi dire leur chevauchement
pour le pire, ne permettent pas de
cadrer aisément les bonnes périodes

Période de ponte

début floraison

Eclosion nymphale

Avril

Larves à développement continu

Larves hivernantes

G2
G4

G1

Mai

Juin

Juiller

G3

Août

Septembre

Figure 1. Cycle synthétique du carpocapse à Azrou

80

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

critiques d’intervention propres à chacune d’elle (Fig. 1). Il en résulte parfois


sinon souvent des trous dans le programme de protection bien profitables
à l’insecte. Et comme pour tout ravageur, la surveillance reste à la base du
raisonnement des stratégies de lutte,
le carpocapse n’échappe pas à la règle.
Toute relâche dans sa surveillance joue
à son avantage et exacerbe sa supériorité.
Chronologiquement, dans un plan
de protection raisonnée, la toute première ligne de défense vise à brouiller
le rapprochement des sexes nécessaire
à l’accouplement et subséquemment
la prévention de la ponte. Pour cela, les
pièges sexuels comme moyens d’avertissement et les diffuseurs en vue de la
confusion sexuelle doivent être mis en
place avant l’émergence des premiers
papillons qui coïncide généralement
avec la pleine floraison, autrement
dit aux alentours de 90 degrésjours (seuil 10°C) pour les vergers
équipés de station météorologique.
La connaissance de cette donnée est
importante à rappeler, car au-delà de
20 jours d’incubation la mortalité embryonnaire devient élevée. Pour en
faire l’essai, si la température moyenne
journalière est de 14°C, il faut 22.5 jours
aux œufs pour se développer (4x22.5),
dans ce cas précis ils périront sans atteindre leur plein développement, 9
jours pour éclore si cette moyenne est
de 20°C (9x10) et 6 jours seulement à
25°C (15x6). Pour de tels calculs, il est
pratique de prendre comme base le
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‫مبيد حشري ورقي‬

Insecticide foliaire

L’incontestable solution contre


les larves de lépidoptères

Spodoptera
littoralis

Tuta
absoluta

Sesamia
nonagrioides

Pieris
brassica

Cassida
vittata

Conorhynchus
mendicus

Helicoverpa
armigera

Empoasca
vitis

Phthorimea
opercullela

Cydia
Pomella

Avaunt 150 EC : concentré émulsionnable contenant 150g/l d’Indoxacarbe

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N° 120 - Mai / Juin 2019

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Carpocapse, Acariens, Pou de San José

biofix, c’est-à-dire la date où la moitié


des pièges du réseau capturent leur
premier papillon, d’où l’intérêt de placer tôt le piégeage.
La combinaison des diverses méthodes
d’appréciation du risque : somme des
degrés-jours, piégeage sexuel, observations visuelles, niveau d’infestation
à la récolte de l’année précédente,
captures des bandes pièges lorsqu’ils
sont bien maîtrisés améliorent grandement l’efficience de la lutte et font que
tout ce que reçoit le verger comme
interventions, le reçoit à la mesure du
danger encouru. Toutefois, il est regrettable de noter que dans certaines
plantations le piégeage, dont le cas
où il y est pratiqué, est sciemment interrompu avant terme sans raison et
que la confusion sexuelle, lorsqu’elle y
est introduite, repose quelquefois sur
des bases peu crédibles. Ces derniers
temps, ici et là, des reproches ont fusé
à l’encontre des phéromones sexuelles
et de la confusion. Mais sans observations fouillées, dans l’un comme
dans l’autre cas, il me semble que c’est
l’usage dévoyé de ces outils qu’il faut
mettre en cause et non les dispositifs
eux-mêmes. C’est vrai qu’en 2017 des
mises en cause des pièges ont été exprimées mais il s’agissait d’insuffisance
des cartons englués commercialisés localement, vite corrigée par des artifices
développés in situ.
La deuxième ligne de défense contre le
carpocapse est l’élimination des œufs
au moyen d’ovicides topiques ou d’insecticides généralistes à effet résiduel.
C’est ce qui est attendu conventionnellement des insecticides comme Calypso,
Altacor, Radiant, Voliam, Insegar,
Cascade, Dursban, Imidan…
La troisième fortification à édifier cible
les larves nouvellement écloses, qui
dans leur phase baladeuse cherchent à
82

Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

pénétrer les fruits, au moyen de larvicides classiques ou du virus de la granulose.


Par suite de ce comportement,
le moment précis du traitement est
essentiel, car une fois les chenilles enfouies dans les fruits elles deviennent
invulnérables aux insecticides. En effet,
les fruits au sein desquels vivent les
larves leur fournissent une protection
mécanique, climatique et visuelle en
plus des nutriments. Rappelons à cet
effet que le virus de la granulose est
très sélectif et a une activité larvicide
résiduelle assez courte (< 7 jours). Par
contamination, il présente un effet à
plus long terme car il induit une mortalité chez les larves hivernantes et peut
maintenir son potentiel infectieux une
année sur l’autre. Le positionnement
de ce virus doit avoir lieu juste avant
l’éclosion des œufs afin qu’il touche le
maximum possible de larves néonates.
Cependant son usage est à proscrire
par temps chaud et il est recommandé
d’écarter son mélange avec le soufre
et respecter si possible un intervalle
de 8 jours entre les applications du
soufre et le virus. Ces restrictions font
que sous nos conditions l’usage de
la granulose demeure une opportunité quelque peu circonstancielle ou
limité à certaines exploitations. Sur
ce sujet et sans parti pris, nous disposons d’une abondante accumulation
de données pour prescrire son appli-

cation sereinement entre mi-avril et


mi-mai. Dans le même contexte, en
agriculture biologique européenne, la
carpovirusine, mise à jour au début des
années 1980, est l’un des seuls moyens
de lutte autorisé et efficace contre le
carpocapse. En revanche, en vergers
conventionnels, quarante ans après sa
mise sur le marché, moins de 15% de
producteurs y recourent !? Sans que
cela remette en cause la qualité du
produit, cet argument semble bien aller dans le sens de quelques désavantages.
Lesquels ? D’abord son efficacité
au champ, bonne à moyenne, avec une
fraction variable de mortalité retardée, ne permet pas d’assurer à coup
sûr une récolte saine en présence de
fortes populations. Et c’est-là la plus
grosse crainte des producteurs. La carpovirusine semble être un traitement
de faible à moyenne pression qu’il faudrait consolider par des traitements
chocs en cas de dépassement. Ensuite,
ses exigences de stockage sont bien
contraignantes : il s’agit d’une matière
vivante, qui doit être entreposée au
froid (5-6 degrés) ou au moins au frais
(18 degrés maximum, sans écarts thermiques) si l’utilisation est imminente.
Une conservation au-delà de quelques
semaines requiert un stockage au
congélateur à -18°C pour sauvegarder
toute ses qualités au produit. Enfin, il
doit être utilisé à une fréquence plus
serrée (10 jours maximum). Les insecticides classiques ont tendance à être
actifs de 12 à 17 jours.
La première génération du carpocapse
coïncide généralement avec l’éclosion
des œufs d’hiver de l’acarien rouge
(Panonychus ulmi) et le démarrage du
pou san José (Quadraspidiotus perniciosus) qui dès les premiers froids de
l’automne précédent, les larves de 1er
stade et les femelles gravides étaient
entrées en diapause pour n’en sortir
que courant avril de l’année en cours.
En effet, avec la floraison du pommier,
les conditions climatiques rendent
possible la reprise d’activité des larves
hivernantes et permettent aux femelles
gestantes de la cochenille de déverser
des larves mobiles qui partent aussitôt

Pou de San José


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N° 120 - Mai / Juin 2019

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Carpocapse, Acariens, Pou de San José

en quête d’une place où se fixer et se


nourrir (essaimage).
À quelque chose près, les trois
ravageurs (carpocapse, acarien rouge,
pou de san José) et leur hôte nourricier,
forment un ensemble caractérisé
par des comportements communs
et éprouvent de manière identique
l’effet climat. Ce synchronisme, moyen
particulièrement rêvé contre le gâchis
et une garantie d’économie, est tout à
fait propice pour promouvoir la lutte

Stratégie/génération

Applications par
génération

Huile seulement contre la


G1 (génération printanière)

Lutte conventionnelle
contre génération printanière

Lutte contre les générations


estivales basée sur le
piégeage sexuel

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Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019

intégrée. Il offre un point d’appui suffisant pour une lutte collective englobant
les premières générations du
carpocapse, de l’acarien et de la cochenille par les huiles de pétrole sans
recourir nécessairement aux lance-roquettes spécifiques
: insecticides
anti-carpocapse, acaricides contre
l’acarien et coccides contre la cochenille. Le choix de différer les pulvérisations
des huiles d’hiver au-delà de
15 avril et même plus tard pour cibler
d’un seul coup la triade menaçante
est un aménagement convenable de
la lutte et mérite approbation. Dans
cette optique, la première pulvérisation d’huile contre le carpocapse
est conseillée dès les premières éclosions des œufs, qui se produisent aux
alentours de 120 degrés-jours après
les premières captures. Ensuite, si la
pression du carpocapse, estimée par
piégeage, demeure élevée une à deux
pulvérisations supplémentaires d’huile
contre la première génération peuvent
être nécessaires pour interrompre
la pullulation. Mais dans les vergers
où la pression du ravageur est basse
(captures inférieures à 5 mâles/piège/
semaine), une pulvérisation ajustée
aux alentours de 150-200 degrés-jour,
protège convenablement le verger et
défait par la même occasion l’acarien
et la cochenille.
En protection du verger comme pour
toute autre production, l’arboriculteur
ne choisit pas le problème à résoudre,
les ravageurs le lui imposent ou s’imposent d’eux-mêmes, mais il crée sa
problématique, c’est-à-dire, pour démêler une menace donnée il l’estime
au moyen des éléments d’appréciation
à sa disposition et élabore en conséquence son système de défense de la
manière qui lui semble idoine. Pour
résumer, agençons dans un calendrier

concrètement simulé les divers cas de


figure pour aider le praticien à arrêter
sa décision sur des bases rationnelles
(voir tableau).
En règle générale, la lutte contre les
générations estivales vise autant que
faire se peut à réduire l’effectif des
larves qui hiverneront et les dégâts
à la récolte. Après le 20 août, la quasi
totalité des chenilles nouvellement
écloses se développent rapidement
puis entrent en diapause à leur dernier stade. En verger mal protégé,
l’occurrence d’une quatrième génération, comme cela se produit souvent
à Azrou, fortifie les populations larvaires en diapause. Les bandes pièges
constituent alors une bonne base pour
prédire la pression qu’exercera le ravageur au cours de l’année qui suit. Dans
le cas où le verger était bien protégé
par la confusion sexuelle l’année précédente et la population larvaire hivernante
faible il n’est pas nécessaire
de recourir à un deuxième traitement
contre la G1 sauf en cas de réinfestation et de risque depuis des vergers
voisins mal traités. Insistons pour dire
qu’au cours de la première génération,
le chevauchement entre stades de développement est faible et qu’il est facile de
différencier les âges de l’insecte
tels que les œufs fraichement pondus
(présence d’anneau rouge), les larves
de différents stades. Plus tard, lors des
générations estivales, tous les stades
sont présents, ce qui rend le contrôle
délicat et rend impossible l’utilisation
des régulateurs de croissance, très
actifs dans la lutte contre la G1. Par
conséquent un bon contrôle de la G1
réduit l’infestation sur l’ensemble de la
saison car c’est cette génération qui façonne les autres.

Période d’intervention
1er traitement à l’huile avant l’éclosion à
150- 200°j
2ème traitement à l’huile à 300°j
3ème traitement à l’huile à 375°J

Remarques
La répétition des huiles
peut induire un certain
effet dépressif sur les arbres

1er traitement à l’huile avant éclosion des


œufs soit à un cumul de 200 °J
2ème traitement larvicide à 300°J
3ème traitement larvicide 14 jours après
1er traitement à l’huile avant éclosion
(°750j)
2ème traitement viral à 850°J
3ème traitement viral 7 après
4ème traitement viral 7 jours après

Le premier traitement peut


être fait au moyen d’un
des insecticides classiques

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N° 120 - Mai / Juin 2019

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REFLEXION

Les pesticides :

entre l’utilité et l’inculpation


Prof M’hamed Hmimina - IAV Hassan II
Si actuellement, l’utilisation des pesticides ou produits phytopharmaceutiques
(PPP) - étymologiquement « soigneurs
des plantes » - ou produits phytosanitaires (PP) ou biocides ou tout simplement
antiparasitaires au sens large est très
controversée et donne matière à débats tous azimuts, il est sage de rappeler que
leur utilisation répond aux besoins
d’une activité économique : l’agriculture et autres occupations concomitantes :
hygiène, santé, prophylaxie… Dans
une acception plus large, comme celle de la règlementation européenne, les
régulateurs de croissance, les substances
qui répondent à des problèmes d’hygiène publique (cafards, moustiques, rongeurs…
dans les habitations, les entrepôts…), de santé publique (insectes parasites poux,
puces ou vecteurs de maladies telles que le paludisme et les
bactéries pathogènes de l’eau détruites par chloration), de santé vétérinaire, ou
concernant les surfaces non agricoles
(routes, aéroports, voies ferrées, réseaux électriques, etc.) sont des pesticides.
C’est une grande industrie, qui a beaucoup
apporté dans le passé, qui apporte encore,
très professionnelle dont on ne peut se passer
ou condamner sur quelques critères fugaces à
travers lesquels on pense qu’elle trahit la mission qui devrait être la sienne. On
ne saurait
contester les formidables progrès de l’agriculture, grâce à la triade amélioration
génétique-engrais-traitements phytosanitaires. Pour
revenir à une comparaison, peut-être abusive
mais non dénuée de sens, on peut avouer
que de notre temps nous vivons mieux et
plus longtemps que nos ancêtres d’il y a 100
ans. On admet assez volontiers que l’homme
d’aujourd’hui, s’il est nanti, souffre de diverses
affections prenant leurs origines dans une
superfluité de consommations peu nécessaires, capricieuses et peu rationnelles
(trop
de viande, alcool, tabac, stress, médicaments,
voiture, sédentarité, pollution…) qui n’existaient pas avant.
Pour nourrir la population terrienne, les
plantes cultivées, base de notre alimentation
et de notre entretien, sont mises en concurrence permanente, pour une croissance
plus
rapide, une production plus abondante, une
qualité plus attrayante, une précocité plus
hâtive et avancée gratifiée de certaines vertus économiques … On ne peut s’empêcher
d’évoquer à travers ces exigences les Jeux
Olympiques ou toute autre compétition. Et à

86

Agriculture du Maghreb Agriculture du Maghreb


N° 120 - Mai / Juin 86
2019N° 120 - Mai / Juin 2019

ces olympiades agricoles, simulant pratiquement la devise latine des Jeux


olympiques : citius, altius, fortius… (plus vite, plus haut, plus
fort…), les plantes sont suralimentées, bichonnées, pesées, cotées, filmées… comme
des champions pour l’épreuve finale qui est la
récolte ! Pour cela, elles sont bourrées, pulvérisées, douchées le long de leur
cycle à grande
fréquence de bouillies de pesticides à titre
préventif ou curatif... Dans la suite de relations
qui caractérisent la chaine alimentaire, on ne
peut que craindre le renouvèlement incessant
des ravageurs et le renforcement de leurs populations qui se terminent par une
élévation
de leurs déprédations. Au final, toutes ces perturbations se soldent par une
escalade ayant
pour corollaire immédiat un accroissement de
l’intensité de lutte évidemment non dépourvue d’effets indésirables tant pour
l’homme
que pour la faune et la flore.
Contre les ravageurs, les insecticides vedettes
des années 50, le DDT ou sa formulation zeidane, à titre d’exemple, ont permis aux
acariens qui faisaient figure d’ennemis mineurs
de l’agriculture d’accéder au rang de nuisibles
majeurs, proliférant sur diverses cultures. Ainsi assistait-on, du fait de l’emploi
des insecticides de synthèse qui avaient détrôné les produits minéraux, à la
naissance d’une nouvelle
industrie collatérale : celles des acaricides spécifiques. En témoin de cette
évolution, nous

sommes passés de 0 traitement acaricide sur


verger vers les années 60 du dernier siècle à
plus de 5 maintenant. La belle affaire ! Créer
des ravageurs et inventer leurs traitements ou
traiter pour créer de nouveaux ravageurs !
Chez l’homme, si les PPP sont soupçonnés
d’être à l’origine de pathologies graves tels
que cancers, maladies neuro-dégénératives,
troubles de la fertilité et de la reproduction
(perturbateurs endocriniens)… il reste très
difficile de mettre en cause directement un
produit avec un mode d’action précis, tant
ces affections peuvent être multifactorielles
ou encore partiellement élucidées. Cependant des liens de causes à effets peuvent
être
établis a posteriori par le biais d’études épidémiologiques ou de réseau de toxico-
vigilance
sur les travailleurs agricoles et les riverains des
exploitations traitées plus fortement exposés
aux PPP que le reste de la population. De la
sorte, si l’on met en regard des statistiques
fiables et détaillées des populations utilisatrices de pesticides avec des cartes
également
détaillées des maladies, il est possible, par un
travail d’analyse, de discerner des correspondances entre les affections et les
applications
des pesticides. Et comme il n’y a pas de plume
tombée sans oiseau plumé, la deuxième défaite judiciaire pour Monsanto, condamné
aux
États-Unis à verser plus de 80 millions de dollars (somme du reste insignifiante,
troisième
chiffre après la virgule des bénéfices réalisés
au moyen de cet herbicide, une larme dans un
océan !) à un agriculteur atteint d’un cancer
dont le Roundup serait le facteur substantiel,
est un exemple du genre démonstratif, et
a effet boule de neige, puisqu’il est suivi par
quelque 11200 procédures similaires en phase
d’instruction rien qu’aux États-Unis ! Dans ces
hostilités ouvertes, encouragées, qui ne se refermeront pas de sitôt, quelques
usagers, sous
influences, luttent pour sauver le soldat Roundup, et il leur faut un certain
courage pour
tenir, d’autres, les plus nombreux, bataillent
pour le faire disparaitre définitivement. Quel

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sera son remplaçant, qui tiendra son rôle fonctionnel avantageux, satisfait un
besoin et répond à une demande professionnelle instante
au point où un paysan bien velu de chez nous
avait pensé l’utiliser pour se débarrasser de
son abondante pilosité ? Et d’un point de vue
économique, qu’elle sera la roue de secours de
la firme après la crevaison du Roundup ?
Par les innombrables procès, au stade d’information judiciaire, portant sur des
événements
vécus hic et nunc, on reproche à la firme, documents internes à l’appui, qu’elle
savait que
son herbicide était cancérigène mais entretenait une attitude malintentionnée
destinée à
tromper, par ses pratiques commerciales, les
utilisateurs. Les jurés ad hoc, ont conclu que
Monsanto commercialisait un herbicide renfermant un «défaut de conception» et que
les
bidons auraient dû alerter par des recommandations sur ses dangers potentiels sur
lesquels
la firme avait été «négligente» en ne prévenant pas les usagers de risques de
cancer. Qui
aurait acheté le Roundup avec une telle mise
en garde bien en évidence ? Entre les idéaux et
la réalité, il y a souvent deux mondes comme
le rappelle avec force Machiavel dans Le Prince.
Arriver à ses fins peut nécessiter d’agir au mépris des lois, de passer outre
certaines vertus
ou d’enfreindre certaines règles de justice. Et
si c’était Monsanto qui avait gagné le procès ?
Il n’est rien de pire qu’une condamnation infligée par un présumé coupable !
Ironiquement, tout comme si le battement
d’ailes d’un papillon aux USA peut provoquer une tornade en Allemagne, sur un plan
purement économique, le cours de la bourse
de Bayer a plongé de près de 40% depuis
son rachat de Monsanto. Mais malgré toutes
ces fumées, on ne la chassera pas de son empire ! Elle reste une des grandes
maitresses du
banquet comme le montre le classement par
chiffre d’affaires de 2011 ci-après : 1. Syngenta, 2. Bayer, 3. BASF, 4.
DowAgroSciences, 5.
Monsanto, 6. Dupont, 7. Adama, 8. Nufarm, 9.
Sumitomo Chemical,·10. Arysta LifeScience,
11. FMC Corporation.
En parlant des pesticides in globo, les produits
les plus utilisés (en termes de quantité) sont les
herbicides dont la molécule active la plus vendue et la plus consommée dans le
monde est
justement le glyphosate. Dans le même ordre
d’idées, rappelons que certains herbicides
étaient des armes de guerre. L’agent orange
notamment (produit à la demande du gouvernement américain par les multinationales
Monsanto, Dow Chemical…) est le surnom
donné au plus utilisé des herbicides employés
par l’armée des États-Unis, entre 1961 et 1971,
lors de la guerre du Viêt Nam. Initialement, les
effets pathogènes sur l’être humain étaient
inexplorés. Ce produit était employé exclusivement dans le but de dégager les
abords des
installations militaires et d’assurer une déforestation afin d’empêcher les
combattants ennemis de se camoufler.
D’un autre point de vue, purement utilitaire,
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la santé de nos cultures, de notre bétail et


notre alimentation auraient pu être bien différentes si cette industrie n’existait
pas. Dans
l’intensification de l’agriculture et dans un but
d’autosuffisance, les pesticides ont été massivement utilisés, et le sont encore,
afin de
protéger les récoltes. Et une fois cet objectif
atteint, leur usage est resté conventionnellement justifié. À présent, nous sommes
loin du
modèle idéal du recyclage intégral de la ferme
des années 1950-1960, époque que l’on peut
marquer d’une pierre blanche pour les pesticides ; l’arsenal était peu fourni et
l’usage était
modéré et adapté à une situation donnée. Les
années 1970-2000 seraient la période faste
de la lutte chimique. Après 2000, il se passe
un changement important, un changement
de paradigme. La conception dominante de
la lutte est la gestion des nuisibles envisageable selon des pratiques
respectueuses de
l’environnement. Dans des temps pas anciens
(avant 2000), le ratio quantité d’ingrédients
actifs vendus/superficie cultivée, aujourd’hui
dit indice de pression environnementale, était
un facteur pour dépeindre le progrès d’une
production ! L’impératif du progrès et son
impérialisme (stade suprême du capitalisme)
masquaient la gravité des risques écologiques.
Dans sa manière de faire, l’industrie phytosanitaire, consciente de son rôle,
dominant à la fois
la consommation et la production, décidait
de tout : quelles molécules ? Quels ravageurs
(entendez quel marché) ? Comment les utiliser ? On peut avouer qu’à certains
moments,
elle écrivait presque seule la protection des
cultures. Dans une figuration schématique, je
dirais que si le commerce, le climat et l’environnement étaient les dieux qui
façonnaient
le peuplement des nuisibles et leur voracité,
les industries phytosanitaires en étaient les
prophètes ! C’est une valse qui ne s’achèvera
probablement jamais tant que l’on demande
à l’agriculture de garantir la profusion par de
hauts rendements et de continuer à produire
des fruits et des légumes, beaux, abondants,
sans défaut, peu coûteux et presque en toute
saison et même à contre saison. La chimie
permet cela; les PPP, en rapport avec certains
critères d’appréciation, resteront, par un effet
de dépendance, longtemps propres à recevoir
l’approbation du consommateur. D’ailleurs,
les courants dominants de l’écologisme reconnaissent souvent la puissance du
marketing moderne pour façonner les décisions des
consommateurs et confessent que dans la société actuelle, le consommateur est plus
sujet
que souverain. Le marketing direct représente
entre 4 et 12 % du prix de vente des marchandises.
Aujourd’hui, la corne d’abondance, d’autant
plus miraculeuse que les denrées alimentaires
sont toujours disponibles à des prix abordables pour le commun des consommateurs,
n’est plus ce qu’elle était. Le rapport à l’alimentation a évolué, la nourriture
doit être source
de bonne santé pour l’organisme : le crédo «
mangeons bien, mangeons sain, mangeons

cinq fruits et légumes par jour » est devenu


un conseil médiatique omniprésent, et, désormais l’aliment est tout autant vanté
pour
ses qualités nutritionnelles et son innocuité
que pour son goût. Ipso facto, on se préoccupe plus de l’environnement, nous
devenons
sensibles aux problèmes des pollutions, à la
santé des travailleurs et ces préoccupations
se retrouvent également dans le discours politique. On s’interroge sur les résidus
des PPP
dans l’alimentation et dans l’environnement,
de leurs impacts sur les chaines alimentaires,
le coût Carbone des denrées... Et partout dans
le monde, le biologique ou la version plus salubre ou plus healthy des aliments
gagne lentement mais sûrement du terrain. Mais à quel
prix ? Son surcoût dévie le consommateur vers
des produits moins chers mais avec 25% de
cancers en plus ! Il n’y a pas que les cancers,
hélas. Les pesticides des cultures conventionnelles favorisent aussi le Parkinson
que l’État
français reconnait officiellement comme maladie professionnelle des agriculteurs.
Récemment un rapport de l’agence Santé Publique
France a montré que les pesticides confèrent
cette maladie dégénérative résultant de la
mort lente et progressive de neurones du
cerveau à ceux qui habitent au voisinage des
champs agricoles traités.
Les produits alimentaires fruits et légumes ne
sont plus appréciés uniquement pour leur utilité et leur esthétique mais pour
d’autres critères où l’environnement est fortement pris en
compte. Cela rassure, décomplexe et donne
envie de souscrire en bon élève au désormais
célèbre « 5 fruits et légumes par jour ! »
mais bio. D’ailleurs, d’un continent à l’autre
et d’un pays à l’autre, l’agriculture biologique
progresse mais occupe tout de même une
place très variable et réduite dans le territoire
agricole. Les données ci-après permettent de
Agriculture du Maghreb Agriculture du Maghreb
N° 120 - Mai / Juin 2019N°87
120 - Mai / Juin 2019

87
REFLEXION

préciser son évolution. Entre 2000 et 2015, à


l’échelle mondiale, le nombre de fermes bio a
été multiplié par 9,6 et la surface cultivée en
bio par 3,3 ; 86% des surfaces bio à l’échelle
mondiale se concentrent dans 20 pays ; près
des 90% de la consommation mondiale de
produits bio a lieu en Amérique du Nord et en
Europe. Autrement dit, par les pays au fort
capital économique. Tout se passe donc
comme si les plus grands consommateurs
de pesticides d’hier se réorientent vers la
consommation verte pour créer une nouvelle
hégémonie écologique au sein de la société
avec pour intention de transformer l’entière
structure de production. C’est tout de même
une amélioration. Mais qu’il est loin le jour où
l’on dira (en pastichant, ce qu’Armand-Jean
du Plessus avait énoncé dans son épitaphe
satirique composée à l’encontre du Cardinal
Richelieu) :
Ci-gisent les fameux pesticides
Qui firent plus de mal que de bien :
Le bien qu’ils firent, ils le firent mal
Le mal qu’ils firent, ils le firent bien !

Usages des pesticides

Les quantités de pesticides utilisées dans le


monde augmentent régulièrement depuis
soixante ans mais de façon très différenciée
entre continents, pays, systèmes de production, groupes sociaux… Néanmoins elles
semblent diminuer dans certains pays d’Europe ; mais à dose et poids bien réduits,
les
matières actives d’aujourd’hui sont généralement plus efficaces que celles des
décennies précédentes, ce qui peut expliquer la
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Agriculture du Maghreb Agriculture du Maghreb


88 N° 120 - Mai / Juin 2019
N° 120 - Mai / Juin 2019

baisse des tonnages mais non l’efficacité et


les risques. Du reste, les cultures ne sont pas
sujettes aux attaques des ravageurs avec la
même intensité. Dans les pays du nord ce
sont les fongicides et les herbicides qui prédominent. Dans les pays chauds les
insecticides et les herbicides l’emportent. Pour fixer
les idées, si pour une polyculture annuelle
le coût de protection est de 1, il serait de 5
pour l’arboriculture et 7 pour les cultures sous
abris ! Signalons que l’inefficacité d’un produit ne protège pas des risques ;
l’efficacité
peut baisser avec l’usage mais le risque peut
tout simplement augmenter !
Dans la pratique, l’efficacité d’un pesticide
est la plus fragile norme qui soit car elle peut
être jugée de deux manières : l’efficacité optimale qui suppose que le produit soit
appliqué de façon appropriée en respectant les
indications autorisées : dose, stade du ravageur, conditions, techniques
d’application…
et l’efficacité opérationnelle appréciée par
le seul objectif : la maîtrise du bioagresseur.
Ce dernier aspect est fondé sur l’expérience
personnelle et sur une évaluation exhaustive
et ne peut être une balance de précision car
personne ne peut y prétendre formellement.
Un pesticide bien efficace chez l’un peut se
montrer médiocre chez l’autre. Les évaluations des produits comportent toujours une
part inévitable de subjectivité. D’ailleurs, plus
un produit est nouveau, donc cher plus on
en exige satisfaction. Dès qu’il laisse survivre
quelques ravageurs après traitement il n’est
plus le produit qu’on espérait pour châtier les
agresseurs. Parfois, pour camoufler la médiocrité d’une molécule et prouver son
efficacité, on l’inclut dans un grand essai au champ
afin de masquer son insuffisance par des
différences négligeables, qui ne deviennent
statistiquement significatives qu’à cause du
nombre de produits. Dans la pratique il faut
bien souligner qu’un pesticide efficace se
juge par comparaison à un ou deux produits
seulement. D’ailleurs les essais publiés ou présentés aux usagers sont des
démonstrations
où les résultats sont favorables aux produits
et les tests où les résultats sont négatifs ne
sont jamais publiés alors que leurs conclusions sont d’une importance égale voire
supérieure à celles des essais positifs.
Les molécules mises sur le marché évoluent,
pour contourner les résistances (des insectes,
des champignons ou des végétaux), pour
remplacer des produits interdits en raison de
leur toxicité, ou quand des molécules a priori
intéressantes sont découvertes pour se substituer à d’autres plus anciennes dont on
se débarrasse en les vendant à un concurrent. Pour
se conformer à la mode, il y a aussi la croyance
au mythe de la supériorité des nouvelles générations sur les anciennes (…
>G3>G2>G1).
Sur la même lancée des noms commerciaux
sont fabriqués très intentionnellement pour
tromper. C’est dire que s’imposent aux agriculteurs de nouvelles et lourdes
complications.
Peu à peu, on démontre que de nombreux

pesticides, en principe destinés à anéantir


les acariens, les pucerons, les aleurodes, les
cochenilles, les lépidoptères… les font aussi
curieusement pulluler après quelques applications. Une autre énormité à dévoiler,
qui
peut relever de la Cour Pénale Internationale,
est celle de certains pays qui produisent et
exportent des pesticides interdits d’utilisation
sur leur territoire. C’est par exemple le cas de
la Suisse, dont l’entreprise Syngenta produit
et commercialise des pesticides comme le
Polo, interdit localement. De même, sa voisine
la France produit et exporte des pesticides interdits dans l’Union européenne. Un
projet de
loi avait proposé de prohiber cette pratique à
partir de 2022, mais la date a été repoussée
de trois ans supplémentaires par l’Assemblée
nationale le vendredi 15 mars 2019, lors de
la nouvelle lecture du projet de loi PACTE.
En définitive, vivement un prolétariat environnemental plus large, donnant
naissance
à une révolte écolo-matérielle beaucoup plus
ample et en même temps plus unifiée. On en
voit les prémices puisque ici et là, des élèves
hardis se mobilisent pour la transition écologique. Ils font grève de l’école, ils
défilent dans
les rues. Ils demandent aux politiciens d’agir !
Cela fait plaisir de voir une génération planétaire s’emparer à bras le corps de
son destin.

Catégorie par usage et


diversité des pesticides

Pour rappel, selon les cibles à attaquer, les


pesticides se regroupent en :
- acaricides contre les acariens ;
- algicides contre les algues dans les lacs, canaux, piscines, réservoirs
d’eau... ;
- antifouling contre les organismes qui s’attachent aux surfaces immergées, comme
la
coque des bateaux ;
- antimicrobiens et bactéricides (antibiotiques) contre les bactéries ;
- corvicides ou corvifuges contre les corbeaux ;
- désinfectants, pour assainir les objets et
matériel des microorganismes pathogènes ;
fongicides contre les champignons ;
- fumigants, gaz ou vapeurs pour traitement
des bâtiments et sols ;
- herbicides, désherbants, phytocides ou
débroussaillants pour détruire les adventices
(mauvaises herbes) ;
- insecticides contre les insectes et autres arthropodes ;
- larvicides contre les larves,
- molluscicides contre les limaces et les escargots ;
- nématicides contre les nématodes ;
- ovicides contre les œufs d’insectes et d’acariens ;
- adulticides contre les adultes d’insectes;
- parasiticides contre les parasites ;
- piscicides contre les poissons ;
- rodenticides contre les rongeurs ;
- taupicides contre les taupes ;
- virucides, terme commercial désignant
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des produits, solutions ou traitements censés « tuer » les virus contre les virus
(terme
incorrect, puisqu’un virus, ne possédant pas
de métabolisme interne, n’est pas considéré
comme vivant au sens strict. Il peut cependant en effet être détruit ou
neutralisé) ;
- biopesticides, divers types de pesticides dérivés de produits naturels.
Quelques produits, commercialement désignés aussi par « produits phytosanitaires »,
sont utilisés, mais ce ne sont pas tous de vrais
pesticides au sens strict :
- régulateurs hormonaux de croissance,
- anti-russeting pour lutter contre la rugosité
des pommes ;
- dessicants et défoliants qui détruisent les
feuillages des plantes ;
- répulsifs pour faire fuir les insectes (moustiques), le gibier et les oiseaux ;
- antifeeding qui empêchent la prise de
nourriture,
- anti-germinants,
- phéromones : substances biochimiques qui
attirent les insectes et perturbent leur comportement…
En fonction de la cible désignée, l’application
d’un produit peut être raisonnée de deux manières :
i) en traitement préventif : c’est-à-dire
avant la présence des symptômes visibles et
éventuellement sans présence du ravageur
concerné pour empêcher son développement ou constituer un barrage ;
ii) en traitement curatif : c’est-à-dire appliqué
sur le ravageur présent ou des symptômes
visibles. La précision du diagnostic est ici capitale pour supprimer rapidement les
agents
indésirables.
D’un point de vue commercial, il est tentant
de dire que les traitements curatifs c’est de
la pêche à la ligne et les traitements préventifs c’est de la pisciculture pour les
vendeurs
et revendeurs des pesticides ! Pour les deux
manières d’agir, il existe autant de catégories
de pesticides que de nuisibles pour les éprouver : du plus petit animalcule au plus
gros. Et
même si l’on prend sérieusement garde, nous
avons de multiples occasions d’en rencontrer
profusément dans notre vie quotidienne car,
bien de ces produits abondent dans notre environnement.
Dans son répertoire, l’ONSSA fait état de 1265
spécialités commercialisées dans le pays, 374
molécules, 810 usages contre 210 organismes
nuisibles, 157 cultures, 24 catégories et 56 détenteurs. Un produit commercial est
composé
de deux éléments : i) la ou les substances actives (molécules chimiques d’origine
naturelle
ou synthétique ou micro-organismes) qui éliminent ou refoulent l’organisme visé :
ii) le ou
les co-formulants : matières utilisées pour faciliter la manipulation, renforcer la
substance
active, sécuriser l’utilisation (solvants, stabilisants, colorants, odorisants,
vomitifs, etc.).
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Le quotient spécialités/molécules est de 3.38.
Cela veut dire que pour chaque originale il
y a en moyenne sur le marché 3.38 copies !
Une idée qui vient tout de suite à l’esprit
est pourquoi la copie peut être parfois aussi
coûteuse que l’originale ? Il règne une atmosphère confuse en matière de prix, ce
qui rend
naturellement inquiet l’usager car il trouve
difficilement son chemin dans ce labyrinthe.
Qu’est-ce qui distingue la mère de la fille ? La
frontière qui les sépare n’est au mieux qu’un
voile diaphane ! Si on souhaite éviter de nous
perdre dans cet enchevêtrement, il nous faut
lire et savoir déchiffrer les documents, sans
quoi sans informations fiables le choix se résumerait à craquer par le prix.
L’étiquette d’un
produit doit présenter les renseignements
nécessaires pour connaître les risques pour
l’utilisateur et l’environnement et les précautions d’emploi. Cette attention
permet de garantir la sécurité de l’utilisateur, du consommateur, la protection de
l’environnement et
l’efficacité du produit. Tous les produits qui
ne mentionnent pas le nom et l’adresse du
fabricant, le nom et l’adresse du distributeur,
l’homologation ou une autorisation de vente
ne doivent pas être achetés et utilisés. Ce
criblage est à la portée de tous les usagers.

Rôle joué par les pesticides


dans le contexte de la
gestion des ravageurs

Au cours des soixante dernières années, l’agriculture s’est construite autour de


l’utilisation
des PPP, ceux-ci permettant de diminuer
l’action des ravageurs de culture, donc considérés comme un facteur de
productivité,
mais aussi comme le moyen de proposer des
produits végétaux d’aspect irréprochables,
tels qu’attendus en partie par le consommateur. C’est ainsi qu’après des années de
lutte
chimique pure et dure, la protection phytosanitaire actuelle met fortement l’accent
sur le
rôle de la lutte intégrée. Ce procédé donne
la priorité au développement d’une culture
saine sans conséquences défavorables sur les
agro-écosystèmes, en privilégiant ou en favo-

risant les processus naturels de lutte contre


les nuisibles.
L’attention croissante accordée à la lutte intégrée s’explique en grande partie par
le fait
que l’utilisation des pesticides et leurs risques
peuvent être réduits de manière probante et
sans contrecoup négatif sur la production et
la rentabilité. En effet, cette technique utilise l’approche «éco-systémique» qui
tient
compte de l’éco-biologie des ravageurs, de
leurs ennemis naturels et des diverses interactions entre eux. Les données
recueillies
servent alors à minimiser les dommages causés par les ravageurs à travers des
interventions agronomiques ou d’autres techniques
non chimiques qui empêchent l’organisme
nuisible de se développer. Dans cette manière
de faire, le recours aux pesticides n’a lieu que
lorsqu’il n’existe pas d’autres possibilités pour
jouter le dommageable.
Sans rabâcher les principes de la lutte intégrée, la gestion intégrée par rapport à
l’option
pesticides demande une plus grande mobilisation des connaissances et il est donc
possible que les producteurs aient plus de mal
à l’adopter. Promouvoir la gestion intégrée
nécessite l’affectation de ressources pour
la vulgarisation et la recherche, un soutien
aux organisations de petits agriculteurs et
une politique générale en matière d’environnement qui n’encourage pas l’utilisation
des pesticides comme première option pour
protéger les cultures. Les stratégies mises en
œuvre localement constituent souvent la méthode la mieux adaptée. Les avantages de
la
gestion intégrée vont généralement au-delà
du secteur agricole, car cette approche contribue à réaliser les objectifs de
politiques dans
les domaines de la santé, de l’environnement,
des exportations... En outre, le fait de ne pas
abuser des pesticides permet de réduire les
coûts de production. De nombreux pays reconnaissent dans leurs politiques que la
gestion intégrée concourt au développement
rural et à la réduction de la pauvreté.

Agriculture du Maghreb Agriculture du Maghreb


N° 120 - Mai / Juin 2019N°89
120 - Mai / Juin 2019

89
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secteurs de l’entreprise.
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2019

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Règlement par virement bancaire (Société Générale SGMB)

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