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28/05/2019 Le navire d’assaut des nouveaux croisés, par Manlio Dinucci

Réseau Voltaire

« L’ART DE LA GUERRE »

Le navire d’assaut des nouveaux
croisés
par Manlio Dinucci

L’Italie vient de lancer un magnifique navire militaire, le Trieste, en


présence des autorités politiques, militaires et religieuses.
Pourquoi fallait-il donc que Manlio Dinucci gâche la fête en
relevant les détails qui fâchent ?

RÉSEAU VOLTAIRE | ROME (ITALIE) | 28 MAI 2019


ITALIANO 

E n présence du chef d’État Sergio Mattarella, du ministre de


la Défense Elisabetta Trenta, du ministre du développement
économique Luigi Di Maio, et des plus hautes autorités
militaires, a été lancé le 25 mai 2019 aux Chantiers de
Castellammare di Stabia (Naples) le navire Trieste, construit par
Fincantieri.
C’est une unité amphibie multirôles et multifonctions de la
Marine militaire italienne, défini par Trenta comme la «  parfaite
synthèse de la capacité d’innovation technologique du pays ». Avec
une longueur de 214  mètres et une vitesse de 25  noeuds
(46  km/h), il a un pont de vol long de 230  mètres pour le
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décollage d’hélicoptères, de chasseurs F‑35B à décollage court et


atterrissage vertical et convertibles V‑22  Osprey. Il peut
transporter dans son pont‑garage des véhicules blindés sur
1  200  mètres linéaires. Il a une rampe de lancement interne,
longue de 50 mètres et large de 15, qui permet au navire d’opérer
avec les plus modernes véhicules amphibies de l’Otan.
En termes techniques, c’est un navire destiné à «  projeter et
soutenir, dans des aires de crise, la force de débarquement de la
Marine militaire et la capacité nationale de projection, depuis la
mer, de la Défense ». En termes pratiques, c’est un navire d’assaut
amphibie qui, en s’approchant des côtes d’un pays, l’attaque avec
des chasseurs et hélicoptères armés de bombes et missiles, puis
l’envahit avec un bataillon de 600 hommes transportés, avec leurs
armements lourds, par hélicoptères et véhicules de débarquement.
En d’autres termes, c’est un système d’armes projeté non pas pour
la défense mais pour l’attaque dans des opérations guerrières
conduites dans le cadre de la « projection de forces » USA/Otan à
grande distance.
La décision de construire le Trieste fut prise en 2014 par le
gouvernement Renzi, en la présentant comme navire militaire
affecté principalement à des « activités de secours humanitaire ».
Le coût du navire, à charge non du ministère de la Défense mais
de celui du Développement économique, était quantifié à
844  millions d’euros, dans le cadre d’un financement de
5 427 millions pour la construction, outre le Trieste, de 9 autres
navires de guerre. Parmi eux, deux unités navales à très haute
vitesse pour patrouilleur des forces spéciales dans des « contextes
opérationnels qui requièrent de la discrétion », c’est‑à‑dire dans
des opérations guerrières secrètes.
Au moment du lancement, le coût du Trieste a été indiqué à
1 100 millions d’euros, soit supérieurs à 250 millions de plus que
la dépense prévue. Le coût final sera beaucoup plus haut, car il
faut y ajouter celui des chasseurs F‑35B et des hélicoptères
embarqués, plus celui d’autres armements et systèmes
électroniques dont sera doté le navire dans les prochaines années.

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28/05/2019 Le navire d’assaut des nouveaux croisés, par Manlio Dinucci

L’innovation technologique dans le domaine militaire —a


souligné la ministre de la Défense— «  doit être soutenue par la
certitude des financements  ». C’est‑à‑dire par de continuels et
croissants financements avec de l’argent public y compris par le
ministère du Développement économique, maintenant conduit par
Luigi Di Maio. À la cérémonie de lancement, il a promis aux
ouvriers d’autres investissements : il y a en effet d’autres navires
de guerre à construire.
La cérémonie du lancement a pris une signification ultérieure
quand l’évêque aux Armées, monseigneur Santo Marcianò, a exalté
le fait que les ouvriers avaient fixé sur la proue du navire une
grande croix, composée d’images sacrées pour lesquelles ils ont
une dévotion, dont celles du pape Wojtyla et de Padre Pio.
Monseigneur Marcianò a fait l’éloge de la «  force de la foi  »
exprimée par les ouvriers, qu’il a bénis et remerciés pour «  ce
signe merveilleux que vous avez placé sur le navire ».
Ainsi a été lancé le grand navire de guerre donné en exemple de
la capacité d’innovation de notre pays, payé par le ministère du
Développement économique avec nos sous soustraits à des
investissements productifs et à des dépenses sociales, béni avec le
signe de la Croix comme à l’époque des croisades et des
conquêtes coloniales.
Manlio Dinucci
Traduction
Marie‑Ange Patrizio
Source
Il Manifesto (Italie)

Source : « Le navire d’assaut des nouveaux croisés », par Manlio Dinucci, Traduction
Marie‑Ange Patrizio, Il Manifesto (Italie), Réseau Voltaire, 28 mai 2019,
www.voltairenet.org/article206607.html

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