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l’anthropologie
Emmanuel Terray
Je retrouve ici mon point de départ : le mérite de Marc Augé, c’est jus-
tement d’avoir su allier à chaque étape de son itinéraire le souci du
présent et la fidélité à la tradition. Le souci du présent : ne seraitce que
parce qu’elle continue de se fonder sur l’enquête de terrain,
l’anthropologie ne peut se maintenir qu’en se liant aux hommes et aux
femmes d’aujourd’hui ; même lorsqu’il lui arrive d’interroger le passé,
ses témoins sont vivants ; elle ne saurait se transformer en une
archéologie des sociétés disparues. L’intérêt pour l’actuel est donc un
caractère essentiel de notre discipline, et ce n’est pas l’auteur de Pour
une anthropologie des mondes contemporains qui a
besoin d’être convaincu sur ce point ; l’objet même qu’il
assigne à notre réflexion – la tension entre sens social et
liberté individuelle – ne peut être étudié qu’in vivo. Mais
nous savons bien en même temps que sur cet objet
actuel, nous devons porter un regard instruit par
l’expérience : l’œil qui se croit neuf n’est le plus souvent
qu’un œil naïf. Or en la matière, l’expérience, ce sont les
–travaux
me permettraije
de ceux qui d’ajouter
nous ont précédés.
– celui que Marcnous
Augé a lelégué
sait
mieux queCroiser
Durkheim. personne,la tradition
nous avons
et la modernité
donc tout : àle gagner
précepte à
revendiquer
peut sembler et àaussi
utiliser
simple
nos héritages,
que trivial et ;aumais,
premiercomme
rang
d’entre eux
Napoléon le disait de l’art de la guerre, toute la difficulté
est dans l’exécution.
École des hautes études en sciences
sociales, Paris