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Jean-Baptiste Lecuit
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JEAN-BAPTISTE LECUIT
Il est notable que Freud, qui appuyait ses recherches sur de très
abondantes lectures, ait malgré tout fait « l’économie d’une exégèse des
textes dans lesquels et par lesquels l’homme religieux a “ formé ” et
10. Cf. J. Sédat : « Tout le travail psychique pour Freud, c’est que le je, ou le moi,
puisse venir recouvrir le monde du ça, qui pour lui représente à la fois la Terre, le
Cosmos, et le Maternel, dont la psyché doit se défendre. » (Sédat et al., 2002, p. 155).
11. Freud, 1930, p. 272.
12. Freud, 1927, p. 172. Sur les racines philosophiques de l’athéisme de Freud, voir
notamment, p. 176 : « Je n’ai fait – c’est la seule nouveauté de ma présentation –
qu’ajouter quelque fondement psychologique à la critique de mes grands devanciers. »
13. Ibid., p. 174.
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14. Ricœur, 1965, p. 522. Plus récemment, S. de Mijolla-Mellor a, elle aussi, relevé
la méconnaissance freudienne de la religion chrétienne (de Mijolla-Mellor, 2004, p. 53).
15. Freud, 1905, p. 165.
16. Vergote, 1978, p. 171.
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Sans pouvoir entrer ici dans les difficultés bien connues d’une
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La prise en compte de l’unité de ces deux amours est pourtant neutre par
rapport à la question extra-psychanalytique de l’existence ou de la non-
existence de Dieu ; elle suppose de tenir compte de l’importance de la
référence à Dieu et au Christ dans l’économie psychique de François
d’Assise. C’est ainsi que pour l’un et l’autre, il est question du
commandement d’aimer le prochain comme soi-même, sans qu’un mot
soit dit du commandement d’aimer Dieu de tout son être ou d’aimer les
signifiants inconnus hérités des relations premières »51 et qu’il ne faut pas
confondre avec les pulsions partielles, sur lesquelles la sublimation porte
électivement. Même si A. Vergote ne rattache pas les pulsions les plus
fondamentales de « l’inconscient originaire » à des signifiants, mais à des
représentations-chose (Sachvorstellungen), il les prend lui aussi en
compte. Sa conception large de la sublimation lui fait considérer ces
pulsions fondamentales comme sublimables. Cela apparaît nettement
lorsqu’il écrit, à propos de la sublimation des mystiques : « Le silence dans
lequel se retranche la présence à l’Autre […] correspond au noyau de
l’inconscient de l’investissement archaïque, de même que les sentiments
qualifiés, dirigés vers les aspects divins signifiés, correspondent aux
fantasmes qui structurent déjà inchoativement l’inconscient originaire »52.
Là où G. Bonnet parlerait de sexualité fondamentale, A. Vergote fait
intervenir la sublimation.
BIBLIOGRAPHIE
Jean-Baptiste Lecuit
99, rue des Stations
59000 Lille, France
jblecuit@nordnet.fr