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Le rapport du droit international et du droit interne 
 
M. Bastien Lignereux  
Maître des requêtes 
21 avril 2017 
 
 
Bien que définie depuis 1958 par la Constitution elle‐même, l’articulation entre le droit interne et 
le  droit  international  a,  sous  l’effet  de  l’emprise  croissante  du  droit  européen  d’une  part,  et  de 
l’introduction  en  2010  du  mécanisme de  question prioritaire  de  constitutionnalité  de  l’autre, fait 
l’objet, dans la jurisprudence récente du Conseil d'Etat, de plusieurs décisions qui ont contribué à 
préciser ses principes. 
 
 
I. Principes de l’articulation entre doit interne et droit international 
 
I.1. Les traités et la loi 
 
Le rapport entre les traités et la loi est réglé par l’article 55 de la Constitution, aux termes duquel : 
« Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité 
supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l'autre 
partie. »  Cette  règle  pose  ainsi  clairement  le  principe  de  primauté  des  engagements  internatio‐
naux par rapport à la loi1. 
 
La question du contrôle du respect de cette règle de hiérarchie des normes a toutefois fait l’objet 
d’évolutions.  Le  juge  administratif  s’est  d’abord  estimé  incompétent  pour  contrôler  la  loi  au  re‐
gard de toute autre norme2. En effet, dans la tradition juridique issue de la Révolution  française, 
la loi, « expression de la volonté générale » en vertu de l’article 6 de la Déclaration des droits de 
1789, est la norme « première et inconditionnée »3, dont les juridictions doivent se borner à faire 
application. C’est la théorie dite de la « loi‐écran ». Ainsi le Conseil d’Etat4, tout comme la Cour de 
cassation5, se refusaient‐ils classiquement à examiner la compatibilité de la loi à un traité.  
 
Outre  la  théorie  classique  de  la  « loi‐écran »,  cette  réticence  trouvait  également  sa  source  dans 
l’idée  qu’il  appartenait  au  Conseil  constitutionnel,  et  à  lui  seul,  d’assurer  le  contrôle  de  la  loi  au 
regard des règles constitutionnelles, y compris de la règle posée à l’article 55 de la Constitution. 
 
Le Conseil constitutionnel a toutefois refusé, dans une importante décision de 1975 sur la loi rela‐
tive  à  l’interruption  volontaire  de  grossesse,  d’effectuer  le  contrôle  de  conformité  de  la  loi  aux 
traités,  couramment  dénommé  « contrôle  de  conventionnalité »,  lorsqu’une  loi  lui  est  déférée 
avant sa promulgation6. Il juge, dans cette décision, qu’ « une loi contraire à un traité ne serait pas, 
pour autant, contraire à la Constitution ».  
 

1
 A cet égard, l’article 55 de la Constitution du 4 octobre 1958 est plus clair que l’article 26 de la Constitution 
du 27 octobre 1946, qui disposait que « Les traités diplomatiques régulièrement ratifiés et publiés ont force de 
loi dans le cas même où ils seraient contraires à des lois françaises, sans qu'il soit besoin pour en assurer l'appli‐
cation d'autres dispositions législatives que celles qui auraient été nécessaires pour assurer leur ratification. »
2
 Cf., s’agissant de la conformité à la constitution, CE Sect. 6 novembre 1936, Arrighi. 
3
 Raymond Carré de Malberg, La Loi, expression de la volonté générale, 1931.
4
 CE Sect. 1er mars 1968, Syndicat général des fabricants de semoules de France.
5
 Cass. Civ. 22 décembre 1931, aux conclusions Matter.
6
 CC 74‐44 DC du 15 janvier 1975, Loi relative à l’interruption volontaire de grossesse.
2

La Cour de cassation en a déduit, la même année, la compétence des juridictions judiciaires pour 
écarter l’application d’une loi contraire à un engagement international, même antérieur à celle‐ci7. 
Le Conseil d'Etat n’en a, dans un premier temps, pas tiré les mêmes conséquences8. Cette position 
n’était  pas  le  fruit  d’un  vain  nationalisme  juridique,  mais  d’une  conception  stricte  de  sa  compé‐
tence. D’ailleurs, dans ses formations consultatives, le Conseil d’Etat a toujours veillé à ce que les 
projets de loi respectent les engagements internationaux souscrits par la France. 
 
Dans la seconde moitié des années 1980, deux décisions du Conseil constitutionnel ont toutefois 
conduit  le  juge  administratif  à  abandonner  cette  solution.  D’abord,  dans  une  décision  du  3  sep‐
tembre 19869, il a indiqué « qu’il appartient aux divers organes de l’Etat de veiller à l’application des 
conventions internationales dans le cadre de leurs compétences respectives ». Surtout, statuant non 
plus en tant que juge constitutionnel des lois qui lui sont déférées, mais comme juge électoral (le 
contentieux des élections législatives lui est en effet attribué), il s’est reconnu compétent, dans 
une  décision  du  21  octobre  1988,  pour  examiner  la  conformité  à  un  traité  d’une  loi,  même  plus 
récente que celui‐ci10.  
 
En outre, la France ayant ouvert en 1982 le droit au recours individuel devant la Cour européenne 
des droits de l’homme, il devenait indispensable que le juge administratif joue un rôle de « filtre » 
dans le contrôle du respect de la Convention EDH par la loi française. 
 
Au terme de ces évolutions, le Conseil d'Etat s’est, par une décision d’Assemblée du contentieux 
du  20  octobre  1989,  Nicolo,  reconnu  compétent  pour  écarter  la  loi  contraire  à  un  traité,  même 
lorsque ce dernier lui est antérieur. 
 
Depuis,  le  contrôle  dit  de  « conventionnalité »  a  connu  un  essor  considérable  et  conduit  à  plu‐
sieurs prolongements jurisprudentiels. En 1999, le Conseil d'Etat en a déduit que le gouvernement 
doit refuser de prendre les mesures réglementaires d’application d’une loi contraire à une norme 
internationale11.  En  2007,  il  a  jugé  que  la  responsabilité  de  l’Etat  du  fait  des  lois  est  susceptible 
d’être engagée, en raison des obligations qui sont les siennes pour assurer le respect des conven‐
tions internationales par les autorités publiques, pour réparer l’ensemble des préjudices qui résul‐
tent de l’intervention d’une loi adoptée en méconnaissance des engagements internationaux de 
la France12. Dans ce cadre, le juge administratif accorde une indemnisation intégrale du préjudice 
subi, alors que, jusqu’alors, la responsabilité de l’Etat du fait des lois ne pouvait être engagée que 
lorsque le préjudice revêt un caractère grave et spécial, dans la logique de la responsabilité sans 
faute. 
 
Enfin, le juge des référés, qui statue en urgence, se prononce sur l’incompatibilité des dispositions 
législatives avec le droit international, en cas de méconnaissance manifeste des exigences qui en 
découlent13.  
 
En  revanche,  le  juge  administratif  n’exerce  pas  de  contrôle  du  respect  par  la  loi  de  la  coutume 
internationale14 ni des principes généraux du droit international15 puisque l’article 55 de la Consti‐
tution ne mentionne que les « traités ou accords » conclus par la France. 

7
 Cass. Ch. Mixte, 24 mai 1975, Administration des douanes et Sté des cafés Jacques Vabre.
8
 CE Ass. 22 octobre 1979, Union Démocratique du Travail.
9
 CC 86‐216 DC du 3 septembre 1986, Loi relative aux conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France.
10
 CC 21 octobre 1988, Elections dans la 5e circonscription du Val d’Oise.
11
 CE 24 février 1999, Association des patients de la médecine d’orientation anthroposophique.
12
 CE Ass. 8 février 2007, Gardedieu.
13
 Cf., pour le droit de l’Union européenne, JRCE 16 juin 2010, Diakité puis, pour le droit international en gé‐
néral, CE Ass. 31 mai 2016, Gonzalez Gomez.
14
 CE Ass. 6 juin 1997, Aquarone.
15
 CE 28 juillet 2000, Paulin.
3

 
I.2. Les traités et la Constitution 
 
L’articulation entre les engagements internationaux et la Constitution est plus complexe. 
 
La Constitution du 4 octobre 1958 a prévu que les éventuels conflits de norme soient réglés avant 
la  ratification  ou  l’approbation  du  traité.  Son  article  54  dispose  ainsi  que  « Si  le  Conseil  constitu‐
tionnel, saisi par le Président de la République, par le Premier ministre, par le président de l'une ou 
l'autre assemblée ou par soixante députés ou soixante sénateurs, a déclaré qu'un engagement inter‐
national  comporte  une  clause  contraire  à  la  Constitution,  l'autorisation  de  ratifier  ou  d'approuver 
l'engagement international en cause ne peut intervenir qu'après révision de la Constitution. »  
 
Si le Conseil constitutionnel, saisi sur ce fondement, a déclaré un traité contraire à la Constitution, 
l’Etat a donc le choix entre procéder à une révision de la Constitution ou abandonner le processus 
de ratification16. Il en va de même lorsque le Conseil constitutionnel, saisi d’une loi autorisant la 
ratification  d’un  traité  préalablement  à  sa  promulgation,  juge  ce  dernier  contraire  à  la  Constitu‐
tion17. 
 
Néanmoins, la saisine du Conseil constitutionnel préalablement à la ratification ou à l’approbation 
d’une  convention  internationale  est  relativement  rare  en  pratique,  si  bien  que  les  conflits  de 
normes  entre  traités  et  Constitution  ne  sont  pas  tous  purgés  avant  que  les  premiers  n’entrent 
dans l’ordonnancement juridique interne, loin de là. Dans ces cas, il est donc revenu aux juridic‐
tions administratives et judiciaires de se prononcer sur leur articulation. 
 
Tout d’abord, le juge administratif tente de prévenir ces conflits de normes par la technique de 
l’interprétation conforme : dans une décision de 199618, le Conseil d'Etat se livre ainsi à une inter‐
prétation  d’un  accord  franco‐malien  d’extradition  à  la  lumière  du  principe  constitutionnel  selon 
lequel  l'Etat  doit  refuser  l'extradition  d'un  étranger  lorsqu'elle  est  demandée  dans  un  but  poli‐
tique.  Cet  exercice  peut  conduire  à  une  interprétation  constructive du  traité :  en  l’espèce,  alors 
que l’accord ne prévoyait la possibilité pour les Etats parties de refuser une extradition que lors‐
que l’infraction pour laquelle elle est demandée est une infraction politique, le Conseil d'Etat juge 
que ces stipulations ne sauraient limiter le pouvoir de l'Etat français de refuser l'extradition à ce 
seul  cas  (qui  n’épuise  pas  l’ensemble  des  hypothèses  dans  lesquelles  l’extradition,  justifiée  par 
une infraction de quelque nature que ce soit, est en fait demandée dans un but politique). 
 
Lorsque l’interprétation conforme n’est pas possible, le juge refuse de faire prévaloir une norme 
sur une autre. 
 
D’une part, le Conseil d'Etat refuse de contrôler la conformité d’une règle constitutionnelle à un 
traité. Il juge en effet, par une décision Sarran et Levacher du 30 octobre 1998, que la suprématie 

16
 La décision du Conseil constitutionnel CC du 15 juin 1999, Charte européenne relative aux langues régionales 
et minoritaires, a été suivie de l’abandon de la procédure de ratification par la France.
17
  Lorsqu’une  loi  autorisant  la  ratification  d’un  traité  lui  est  déférée  sur  le  fondement  de  l’article  61  de  la 
Constitution, le Conseil constitutionnel examine la convention dont la ratification est ainsi autorisée : CC 80‐
116  DC  du  22  juillet  1980,  Convention  franco‐allemande  d’entraide  judiciaire.  En  revanche,  la  compatibilité 
entre un traité et la Constitution ne peut être examinée à l’occasion d’une question prioritaire de constitu‐
tionnalité (QPC) dirigée contre la loi autorisant la ratification du premier, car le Conseil d'Etat juge qu’une 
telle  loi,  qui  n’a  d’autre  objet  que  de  permettre  la  ratification,  est,  par  sa  nature  même,  insusceptible  de 
porter atteinte à des droits ou libertés que la Constitution garantit (CE 14 mai 2010, Rujovic).
18
 CE Ass. 3 juillet 1996, Moussa Koné. Cf. aussi CE Ass. 23 décembre 2011, Kandyrine de Brito Paiva, qui juge 
que, saisi d’un moyen tiré de l’incompatibilité entre deux traités, il incombe au juge administratif de définir 
les modalités d’application respectives des normes internationales en débat de manière à assurer leur con‐
ciliation, en les interprétant le cas échéant au regard des règles et principes à valeur constitutionnelle.
4

conférée  aux  engagements  internationaux  par  l’article  55  de  la  Constitution  « ne  s'applique  pas, 
dans l'ordre interne, aux dispositions de nature constitutionnelle »19. Dans cette décision, il refuse 
ainsi d’examiner la conformité de l’article 76 de la Constitution relatif à la consultation des popu‐
lations de la Nouvelle‐Calédonie aux stipulations du pacte des Nations unies sur les droits civils et 
politiques et de la Convention EDH. La Cour de cassation a retenu la même solution par un arrêt 
du 2 juin 200020. 
 
D’autre part toutefois, le Conseil d'Etat refuse également de se prononcer sur le bien‐fondé d’un 
engagement  international  au  regard  de  la  Constitution,  comme  il  l’a  jugé  lorsqu’il  examine  les 
recours dirigés contre les décrets portant publication de traités21. 
 
La jurisprudence du Conseil constitutionnel se fait l’écho de cet équilibre : s’il juge que le principe 
pacta sunt servanda a valeur constitutionnelle dès lors qu’il figure parmi les règles du droit public 
international,  auxquelles  la  République  entend  se  conformer  en  application  du  Préambule  de  la 
Constitution22, il proclame également que la Constitution a sa place « au sommet de l’ordre juri‐
dique interne »23. 
 
 
II. La place spécifique du droit de l’Union européenne 
 
Au  regard  des  principes qui  viennent  d’être  énoncés,  la  place de  la  convention  européenne  des 
droits de l’homme n’est pas spécifique. En revanche, les particularités de l’ordre juridique issu du 
traité de Rome ont justifié des aménagements aux règles d’articulation avec le droit interne. 
 
II.1. Le droit de l’Union et la loi 
 
Il résulte de ce qui précède que, depuis 1989, le juge administratif écarte la loi contraire au droit 
de l’Union européenne : l’arrêt Nicolo portait précisément sur l’application du traité de Rome.  
 
Cette  primauté  s’étend  à  l’ensemble  dans  règles  du  droit  de  l’Union  qui  sont  directement  invo‐
cables,  notamment  aux  règlements  européens24  ainsi  qu’aux  dispositions  dotées  d’effet  direct 
des directives25. 
 
La spécificité du droit de l’Union a conduit à reconnaître une valeur supérieure à celle de la loi aux 
principes généraux de l’ordre juridique européen26, que la Cour de justice de l’Union déduit des 
traités, alors que, comme on l’a vu, le juge administratif ne contrôle pas la conformité de la loi aux 
principes généraux du droit international. La jurisprudence retient toutefois que les principes gé‐
néraux du droit de l’UE, de même que les principes posés par la Charte des droits fondamentaux 
de  l’UE,  ne  trouvent  à  s’appliquer  dans  l’ordre  juridique  national  que  dans  le  cas  où  la  situation 
juridique en litige est régie par le droit de l’UE27. 

19
 CE Ass. 30 octobre 1998, Sarran et Levacher et autres.
20
 C. cass. 2 juin 2000, Pauline Fraisse.
21
  CE  3  novembre  1999,  Groupement  national  de  défense  des  porteurs  des  titres  russes ;  CE  8  juillet  2002, 
Commune de Porta ; CE Ass. 9 juillet 2010, Fédération nationale de la libre pensée.
22
 Cf. CC 92‐308 DC du 9 avril 1992. Le quatorzième alinéa du préambule de la Constitution de 1946, auquel 
se réfère le préambule de la Constitution de 1958, proclame que la République française "se conforme aux 
règles du droit public international".
23
 CC 2004‐505 DC du 19 novembre 2004, Traité établissant une Constitution pour l’Europe.
24
 CE 29 septembre 1990, Boisdet.
25
 CE Ass. 28 février 1992, Stés Rothmans International et Philip Moris.
26
 CE 3 décembre 2001, Syndicat national de l’industrie pharmaceutique, s’agissant des principes de confiance 
légitime, de sécurité juridique et de loyauté.
27
 CE 4 juillet 2012, Confédération française pour la promotion sociale des aveugles et des amblyopes.
5

 
Dans  l’exercice  de  ce  contrôle,  lorsqu’est  en  cause  une  loi  entrant  dans  le  champ  d’application 
d’une  règle  du  droit  de  l’Union,  et  notamment  d’une  loi  de  transposition  d’une  directive  euro‐
péenne,  le  juge  administratif  interprète  la  législation  française  à  la  lumière  des  dispositions  du 
droit de l’Union afin de concilier les deux normes par une interprétation conforme de la loi28. Dans 
la lignée de la jurisprudence Leur‐Bloem de la CJUE29, même lorsqu’est en cause une situation pu‐
rement  interne  qui  n’est  pas  dans  le  champ  de  la  directive  invoquée,  le  juge  administratif  inter‐
prète la loi conformément à celle‐ci lorsqu’elle a pour objet de la transposer et que le législateur, à 
l’occasion  de  cette  transposition,  n’a  pas  entendu  traiter  moins  favorablement  les  situations  in‐
ternes par rapport aux situations transnationales qui sont dans le champ de la directive30. 
 
En revanche, la contrariété au droit de l’Union31, pas plus que la méconnaissance du droit interna‐
tional en général32, ne fait pas partie des questions qu’il appartient au juge administratif de soule‐
ver  d’office :  c’est  seulement  s’il  est  saisi  d’une  argumentation  en  ce  sens  que  le  juge  examine 
cette question. 
 
Mais c’est surtout l’office du Conseil constitutionnel dans l’examen de la loi qui est bouleversé par 
la  spécificité  du  droit  de  l’Union.  En  effet,  la  présence  dans  la  Constitution,  en  son  titre  XV, 
d’articles consacrés à la participation de la France à l’Union européenne, l’a conduit à exercer un 
contrôle au regard des directives européennes des lois prises pour leur transposition, par déroga‐
tion à sa jurisprudence Interruption volontaire de grossesse. 
 
Dans une décision du 10 juin 200433, il a déduit de l’article 88‐1 et la Constitution, qui pose le prin‐
cipe  selon  lequel  « La  République  participe  à  l'Union  européenne  (…) », que  la  transposition  des 
directives  européennes  en  droit  interne  constitue  une  exigence  constitutionnelle.  Sur  ce  fonde‐
ment, il juge qu’il lui appartient, lorsqu’il examine une loi de transposition, de veiller au respect de 
cette exigence. Toutefois, dès lors que, lorsqu’une loi lui est déférée avant sa promulgation, il doit 
statuer dans un délai d’un mois (art. 61 de la Constitution), qui ne lui permet pas d’interroger la 
CJUE à titre préjudiciel sur l’interprétation à retenir de la directive, il ne peut censurer qu'une dis‐
position législative « manifestement incompatible avec la directive qu'elle a pour objet de trans‐
poser »34. Par ailleurs, lorsque la loi contrôlée n’est pas prise pour la transposition d’une directive 
européenne, le principe posé par la décision IVG retrouve ses droits : seules les juridictions ordi‐
naire sont compétentes contrôler la conventionnalité de la loi35. 
 
Ceci permet donc que soit opéré, avant même l’entrée en vigueur de la loi, un premier contrôle de 
la violation « manifeste » de la directive transposée, sans préjudice du contrôle entier que pour‐
ront  ensuite  effectuer  les  juridiques  administratives  et  judiciaires  à  l’occasion  de  litiges  nés  de 
l’application de la loi et auxquelles il est possible de saisir la CJUE à titre préjudiciel. 

28
 CE Sect. 22 décembre 1989, min. c. Cercle militaire mixte de la Caserne Mortier ; CE 30 juillet 2003, Associa‐
tion « Avenir de la langue française ».
29
 CJCE 17 juillet 1997, Leur‐Bloem, aff. C‐28/95.
30
 CE 17 juin 2011, SARL Méditerranée Automobiles.
31
 CE Sect. 11 janvier 1991, SA Morgane ; CE 28 juillet 1993, Bach et autres.
32
 Cf., CE Ass. 6 décembre 2002, Maciolak et, avant cette date, pour la CEDH, CE 16 janvier 1995, SARL CIPA. Il 
faut  toutefois  réserver  le  cas  des  conventions  fiscales  tendant  à  éviter  la  double  imposition :  CE  Ass.  28  juin 
2002, min. c. Société Schneider Electric.
33
 CC 2004‐496 DC du 10 juin 2004, Loi pour la confiance dans l’économie numérique.
34
  CC  2006‐543  DC  du  30  novembre  2006,  Loi  relative  au  secteur  de  l’énergie.  Il  faut  noter  que  l’exigence 
constitutionnelle de transposition des directives n’est pas invocable à l’appui d’une question prioritaire de 
constitutionnalité  dès  lors  qu’elle  ne  constitue  pas  un  « droit  ou  liberté  que  la  Constitution  garantit »,  qui 
seuls,  en  application  de  l’article  61‐1  de  la  Constitution,  peuvent  être  utilement  invoqués  à  l’appui  d’une 
QPC.
35
 CC 2011‐217 QPC du 3 février 2012, M. Mohammed Alki B.
6

 
II.2. Le droit de l’Union et la Constitution 
 
La possibilité d’un dialogue entre les juridictions nationales et la Cour de justice de l’UE, à travers 
le renvoi préjudiciel, conduit à aménager les principes d’articulation entre les normes issues de la 
Constitution et du droit de l’Union. 
 
Devant  le  juge  administratif,  lorsqu’est  invoquée  la  méconnaissance,  par  un  acte  réglementaire 
transposant  des  dispositions  précises  et  inconditionnelles  d’une  directive  européenne,  de  prin‐
cipes constitutionnels, le contrôle s’effectue selon des modalités particulières précisées par une 
décision de principe Arcelor du 8 février 200736. Il appartient d’abord au juge de rechercher si le 
principe constitutionnel invoqué trouve, dans l’ordre juridique européen (et notamment dans les 
traités),  une  règle  équivalente,  qui  garantit  suffisamment  l’effectivité  du  respect  du  principe  en 
cause. Dans l’affirmative, c’est au regard de cette règle européenne que le juge contrôle la validité 
de la directive, en renvoyant, en présence d’une difficulté sérieuse, une question préjudicielle à la 
CJUE,  seule  compétente  pour  invalider  un  acte  du  droit  de  l’Union.  C’est  donc  seulement  s’il 
n’existe pas de règle ou de principe général du droit de l’Union équivalent au principe constitu‐
tionnel invoqué qu’il revient au juge administratif d’examiner directement la constitutionnalité de 
l’acte contesté. 
 
Cette  logique  inspire  également  le  contrôle  qu’opère  le  Conseil  constitutionnel  des  lois  prises 
pour la transposition de directives européennes. Il juge en effet qu’il n’appartient en principe qu’à 
la CJUE, saisie le cas échéant à titre préjudiciel, de statuer sur la validité d’une directive37. Toute‐
fois, il juge que « la transposition d'une directive ne saurait aller à l'encontre d'une règle ou d'un 
principe inhérent à l'identité constitutionnelle de la France »38. Ainsi, c’est seulement lorsqu’est en 
cause  un  principe  spécifique  à  l’ordre  constitutionnel  français,  qui  n’a  pas  d’équivalent  dans  le 
droit  de  l’Union,  que  le  Conseil  constitutionnel  se  prononce  sur  la  directive  que  la  loi  qui  lui  est 
soumise  a  pour  objet  de  transposer.  A  ce  jour,  le  Conseil  constitutionnel  n’a  jamais  fait 
d’application positive de cette réserve, si bien qu’il est difficile de dessiner les contours de la no‐
tion de « principe inhérent à l'identité constitutionnelle de la France ». 
 
Lors de la création en 2010 de la question prioritaire de constitutionnalité (QPC), le Conseil consti‐
tutionnel a transposé ces principes. Lorsqu’un justiciable conteste, à l’occasion d’un litige, la con‐
formité  à  la  Constitution  d’une  loi  qui  se  borne  à  tirer  les  conséquences  nécessaires  de  disposi‐
tions inconditionnelles et précises d’une directive, il ne se reconnaît compétent pour statuer sur la 
question que lorsqu’est en cause une règle ou un principe inhérent à l’identité constitutionnelle 
de  la  France39.  Il  en  résulte  que  le  Conseil  d'Etat,  à  qui  il  appartient  de  ne  renvoyer  au  Conseil 
constitutionnel que les QPC qui présentent un caractère sérieux, refuse de lui renvoyer les ques‐
tions portant sur de telles dispositions législatives, sauf mise en cause de l’identité constitution‐
nelle de la France40. 
 
Pour finir, il  faut noter que, lors de la création de la QPC, s’est posée la question du respect du 
principe d’effectivité du droit de l’Union par ce mécanisme, qui commande aux juridictions de se 
prononcer  de  manière  prioritaire  sur  la  QPC  invoquée,  avant  d’examiner  les  autres  arguments 
soulevés,  notamment,  le  cas  échéant,  ceux  qui  se  prévalent  d’une  méconnaissance  du  droit  de 

36
 CE Ass. 8 février 2007, Société Arcelor Atlantique et Lorraine et autres.
37
 CC 2004‐496 DC du 10 juin 2004, Loi pour la confiance dans l’économie numérique.
38
  CC  2006‐540  DC  du  27  juillet  2006,  Loi  relative  au  droit  d'auteur  et  aux  droits  voisins  dans  la  société  de 
l'information.
39
 CC 2010‐79 QPC du 17 décembre 2010, Kamel D.
40
 CE 8 juillet 2015, n° 390154 ; CE 14 septembre 2015, Société NotreFamille.com
7

l’Union. La jurisprudence convergente du Conseil constitutionnel41 et du Conseil d'Etat42 a toute‐
fois estimé que le juge qui transmet une question prioritaire de constitutionnalité, qui peut pren‐
dre  toutes  les  mesures  provisoires  ou  conservatoires  nécessaires  avant  que  le  Conseil  constitu‐
tionnel  se  prononce,  peut  suspendre  immédiatement  tout  éventuel  effet  de  la  loi  incompatible 
avec  le  droit  de  l'Union  et,  si  c’est  nécessaire,  saisir  à  tout  instant  la  CJUE  à  titre  préjudiciel.  La 
Cour de justice de l’UE, interrogée par la Cour de cassation sur ce point, a, par un arrêt de Grande 
Chambre  du  22  juin  201043,  confirmé  que  l’article  267  du  TFUE  relatif  au  renvoi  préjudiciel  ne 
s’opposait pas à l’instauration d’une procédure de contrôle de constitutionnalité qui n’empêche 
pas  aux  juridictions  nationales  de  saisir  la  Cour  à  titre  préjudiciel  à  tout  moment  et  d’adopter 
toute mesure nécessaire afin d’assurer la protection provisoire des dans conférés par le droit de 
l’Union. 
 
Dans la logique de ces principes, l’Assemblée du contentieux a jugé : 
- par  une  décision  du  13  mai  201144,  que,  lorsque  seules  certaines  des  dispositions  législa‐
tives contestées par la voie de la QPC ont été déclarées contraires à la Constitution par le 
Conseil  constitutionnel,  il  appartient  au  juge  du  litige  d’examiner,  dans  l’hypothèse  où  il 
est saisi d’une argumentation en ce sens, s’il doit, pour statuer sur le surplus des conclu‐
sions du requérant, écarter les autres dispositions législatives en litige du fait de leur in‐
compatibilité avec une règle du droit de l’Union européenne ou les engagements interna‐
tionaux de la France ; 
- et plus récemment, par une décision du 31 mai 201645, que lorsque l'interprétation d’une 
directive  soulève  une  difficulté  sérieuse  et  conditionne  l'interprétation  d’une  disposition 
législative contestée par la voie de la QPC, il appartient au juge de saisir d’abord la Cour de 
justice à titre préjudiciel et, selon la réponse qu’elle apporte, de réexaminer la question de 
la conformité de la disposition législative à la Constitution. 
 
On voit donc les possibilités de dialogue avec le juge constitutionnel et la Cour de justice permet‐
tent  au  triangle  juridictionnel  –  juge  ordinaire,  Conseil  constitutionnel  et  CJUE  –  d’apporter  une 
protection  effective  aux  principes  issus  à  la  fois  de  la  Constitution  et  de  l’ordre  juridique  euro‐
péen. 
 
 
III. L’exemple de l’influence de la Convention européenne des droits de l’homme sur le 
droit d’asile et le droit des étrangers 
 
Nous  avons  convenu  d’illustrer  ces  questions  par  l’influence  de  la  Convention  EDH  sur  le  droit 
d’asile et le droit des étrangers. L’objet des développements qui suivent est donc de donner des 
exemples,  issus  de  la  jurisprudence  récente  du  Conseil  d'Etat,  du  contrôle  opéré  dans  ces  ma‐
tières au regard de la convention, sans prétendre à l’exhaustivité. 
 
a) Naturellement, le juge administratif sanctionne les violations du droit au respect de la vie fami‐
liale, protégé par l’article 8 de la convention, qui peuvent résulter des arrêtés ordonnant la recon‐
duite à la frontière des demandeurs d’asile46. Par exemple, a été annulé par le Conseil d'Etat un 
arrêté prescrivant, plus de 7 ans après le rejet de sa demande d’asile, la reconduite à la frontière 
d’un réfugié marié à une ressortissante zaïroise en situation régulière en France et père de trois 

41
 CC 2010‐605 DC du 12 mai 2010, Loi relative à l'ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des 
jeux d'argent et de hasard en ligne
42
 CE 14 mai 2010, Rujovic.
43
 CJUE gde ch., 22 juin 2010, Melki et autres, aff. C‐188/10.
44
 CE Ass. 13 mai 2011, Mme M’Rida.
45
 CE Ass. 31 mai 2016, Jacob.
46
 Cf. récemment CE 15 mars 2017, Préfet de la Loire‐Atlantique.
8

enfants à l'entretien et à l'éducation desquels il participe47. Récemment, dans le sillage d’un arrêt 
de la Cour de Strasbourg du 18 mars 201448, il a jugé que l’article 3 de la convention prohibant les 
traitements inhumains ou dégradants fait obstacle à l'extradition d'une personne exposée à une 
peine incompressible de réclusion perpétuelle, sans possibilité de réexamen49. Sont aussi contrô‐
lés au regard des stipulations de la convention, et notamment de son article 8, les refus de renou‐
vellement d’un titre de séjour50.  
 
b) En application de sa jurisprudence Nicolo, le juge administratif examine également la compatibi‐
lité avec la convention EDH des dispositions législatives régissant le droit d’asile. Ainsi, dans une 
décision du 22 juillet 201551, le Conseil d'Etat s’est livré, dans l’objectif d’assurer leur conformité à 
cette convention, à une interprétation constructive des dispositions de l’article L. 514‐1 du code de 
l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA). Cet article prévoit qu’à Mayotte, 
le  recours  dirigé  contre  les  obligations  de  quitter  le  territoire  français  (OQTF)  est  dépourvu  de 
caractère  suspensif.  Or,  par  un  arrêt  de  grande  chambre  De  Souza  Ribeiro  c/France52,  la  Cour  de 
Strasbourg a précisément condamné la France pour violation des articles 13 et 8 de la convention, 
dans le cas d’un étranger s’étant, en Guyane, vu reconduire à la frontière avant l’examen de son 
recours contre la décision d’éloignement, en raison de l’absence d’effet suspensif du recours qu’il 
avait déposé devant le tribunal administratif, et malgré le dépôt d’un recours d’urgence de référé‐
suspension qui, du fait de sa reconduite, s’était soldé par un non‐lieu. Le Conseil d'Etat en a déduit 
que les dispositions législatives contestées devaient, conformément aux exigences découlant du 
droit au recours effectif garanti par la Convention EDH, être interprétées comme impliquant que 
la mise en œuvre des mesures d'éloignement forcé soit différée dans le cas où l'étranger qui en 
fait l'objet a saisi le juge des référés du tribunal administratif. 
 
c) Le droit de l’asile étant, pour une large part, régi par le droit de l’Union, il arrive que le juge ad‐
ministratif soit saisi d’une contestation portant sur le respect de la convention EDH par des dispo‐
sitions  législatives  prises  pour  la  transposition  d’une  directive.  Dans  ce  cas,  en  cas  de  doute  sé‐
rieux sur la compatibilité de la directive avec ces stipulations, il lui appartient de saisir la Cour de 
justice à titre préjudiciel ; en l’absence de question sérieuse, il écarte lui‐même la contestation53. 
 
Ainsi, dans une décision du 20 juin 201654, le Conseil d'Etat a été amené à se prononcer sur la con‐
ventionnalité du statut de résident de longue durée mis en place par la directive 2003/109/CE du 
25 novembre 2003 relative au statut des ressortissants de pays tiers résidents de longue durée. 
Dans cette décision, il a jugé que l’exigence fixée par l’article 5, paragraphe 1, de cette directive, 
qui  subordonne  la  reconnaissance  du  statut  de  résident  de  longue  durée  à  l'existence,  pour  le 
demandeur  et  les  membres  de  sa  famille,  de  ressources  stables,  régulières  et  suffisantes  pour 
subvenir  à  leurs  besoins  sans  recourir  au  système  d'aide  sociale  de  l'Etat  membre  concerné,  ne 
méconnaissait pas les stipulations des article 8 et 14 de la convention EDH qui proscrit les discri‐
minations fondées sur le handicap, sans qu’il y ait lieu de saisir la Cour de justice à titre préjudiciel, 
dès lors que cette exigence est justifiée par l'objectif légitime de n'ouvrir le statut de résident de 
longue durée qu'aux étrangers jouissant d'une autonomie financière et nécessaire et proportion‐
née au but en vue duquel elle a été prise. 
 

47
 CE 31 juillet 1992, Loko.
48
 CEDH, 18 mars 2014, Ocalan c. Turquie, n°s 24069/03 197/04 6201/06 10464/07.
49
 CE 9 novembre 2015, n° 387245, revenant sur une décision CE 6 novembre 2000, n° 214777.
50
 Cf. CE 15 mai 2013, n° 344716.
51
 CE 22 juillet 2015, GISTI et autres.
52
 CEDH, 13 décembre 2012, n° 22689/07.
53
 CE Sect. 10 avril 2008, Conseil national des barreaux et autres.
54
 CE 20 juin 2016, n° 383333.
9

d) La situation des étrangers souffrant d’une maladie ou d’un handicap a été à l’origine de nom‐
breux contentieux au regard du principe d’interdiction des discriminations garanti par l’article 14 
de la convention EDH. 
 
A cet égard, si le Conseil d'Etat n’a pas eu de doutes s’agissant de la conformité à ce principe des 
règles  de  résidence  de  longue  durée  posées  par  la  directive  2003/109/CE,  il  a  en  revanche  jugé 
que, pour rejeter une demande de naturalisation ou de réintégration dans la nationalité française, 
l'autorité administrative ne peut se fonder exclusivement ni sur l'existence d'une maladie ou d'un 
handicap  ni  sur  le  fait  que  l'intéressé  ne  dispose  pas  d'autres  ressources  que  celles  provenant 
d'allocations  accordées  en  compensation  d'un  handicap,  dès  lors  qu'un  tel  motif  priverait  de 
toute possibilité d'accéder à la nationalité française les personnes dans cette situation55. 
 
De  même,  il  juge  que  l’administration  ne  saurait,  pour  rejeter  une  demande  de  regroupement 
familial présentée par un ressortissant algérien qui, du fait de son handicap, est titulaire de l'allo‐
cation aux adultes handicapés, se fonder sur l'insuffisance de ses ressources, sans introduire, dans 
l'appréciation de son droit à une vie privée et familiale normale, une discrimination à raison de son 
handicap prohibée par les stipulations combinées des articles 8 et 14 de la convention56. 
 
Ainsi, les principes posés par la convention européenne des droits de l’homme, tels qu’interprétés 
par  la  Cour  de  Strasbourg,  contribuent  à  construire  l’équilibre  résultant  de  la  prise  en  compte, 
dans le droit d’asile et le droit des étrangers, des exigences de respect de la vie familiale, de non‐
discrimination et du droit au recours effectif. 
 

 
Au terme des riches évolutions qu’ont connues les dernières décennies, le droit international, et 
en particulier le droit de l’Union européenne, a trouvé avec le droit interne une articulation qui lui 
confère une portée effective. Le juge national garantit sa supériorité par rapport à la loi en écar‐
tant les dispositions législatives, mêmes postérieures, qui lui sont contraires. Si le droit internatio‐
nal et européen n’a pas, dans l’ordre interne, une place supérieure à celle de la Constitution, les 
protections offertes par ces deux niveaux de normes semblent, grâce notamment aux possibilités 
de renvoi préjudiciel à la Cour de Luxembourg prévues par le droit de l’Union, se compléter bien 
davantage que de se contredire.  
 
 
 
 
 
 

55
 CE 11 mai 2016, n° 389399.
56
 CE 15 février 2016, n° 387977.

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