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Édition Découverte
Une sélection de textes
pour des soins de qualité
Illustration José David
RAYON DES NOUVEAUTÉS
OFFICINE
les étapes du bilan ont été effectuées. Ensuite, la 6- Prescrire Rédaction “Personnes âgées : moins de
rémunération annuelle est fixée à : 30 € « en cas de benzodiazépines grâce à une formation directe des patients” Rev
Prescrire 2017 ; 37 (406) : 633.
nouveau(x) traitement(s) », avec une actualisation 7- Assurance maladie “Le bilan de médication, centré sur le
de l’analyse effectuée précédemment, un entretien patient, coordonne les professionnels dans la durée”
“conseil” et une évaluation de l’observance ; 20 € « 22 décembre 2017 : 8 pages.
8- “Décret n° 2018-841 du 3 octobre 2018 relatif aux conseils et
en cas de continuité de traitement », avec deux prestations pouvant être proposés par les pharmaciens d’officine dans
évaluations de l’observance du traitement (2,7). La le but de favoriser l’amélioration ou le maintien de l’état de santé des
personnes” Journal Officiel du 5 octobre 2018 : 2 pages.
rémunération du pharmacien est versée par l’assu- 9- Prescrire Rédaction “Conciliation des traitements
rance maladie auprès de l’officine. médicamenteux : une démarche pour diminuer le nombre
Des documents (fiches de suivi et guide) destinés d’erreurs” Rev Prescrire 2017 ; 37 (399) : 63-65.
10- USPO “Les bilans partagés de médication sont une priorité
aux pharmaciens pour la conduite de ces entretiens pour le Directeur de la Cnamts et toute la profession” 19 octobre
sont disponibles sur le site de la Caisse nationale 2018 : 2 pages.
d’assurance maladie des travailleurs salariés (www.
ameli.fr). Ils énumèrent les différents points à abor-
der pendant l’entretien de recueil, et visent à four-
nir un support pour l’analyse du traitement (2,7).
SUR LE MARCHÉ
En pratique Des pharmaciens de plus en plus
attendus en matière de soins. Ces bilans Exacto Test HIV° en officine :
s’inscrivent dans un contexte d’évolution importante du
métier de pharmacien et de sa rémunération, avec
un autotest du HIV simple
aussi l’autorisation récente de proposer des “conseils à utiliser
et prestations” dans un objectif de santé publique (8).
Les effets indésirables liés à l’utilisation de médica-
ments sont une réalité quotidienne, particulièrement
chez les personnes âgées qui prennent de nombreux
E n France, mi-2018, Exacto Test HIV°, un autre autotest
de dépistage de l’infection par le virus de l’immunodéficience
médicaments. Des expériences dans d’autres pays de humaine (HIV) a été com-mercialisé en officine, et autorisé à
bilans de médication, et l’expérience française à la vente sur les
l’hôpital de “conciliation médicamenteuse” consistant à sites internet des officines (1à3).
effectuer un bilan médicamenteux à différentes étapes Comme Autotest VIH° et Insti°, deux autres auto-tests
du parcours de soins du patient, ont montré leur intérêt du HIV, Exacto Test HIV° est un dispositif médical de
pour repérer et corriger des erreurs et diminuer la diagnostic in vitro à usage unique, utilisable sans
consommation de médicaments (3,9). l’intermédiaire d’un soignant, et il peut être dispen-sé à
En France, il est bienvenu que pareils bilans soient toute personne, y compris mineure. Ces trois autotests du
rendus possibles en ville. Le dispositif choisi avec ces HIV ne sont pas remboursables par la Sécurité sociale fin
“bilans partagés de médication” a encore à faire ses 2018. Au 30 octobre 2018, le prix de vente conseillé par
preuves. Il nécessite de la part des pharmaciens de la firme commercialisant Exacto Test HIV° est d’environ
dépasser certaines difficultés, d’organisation du temps et 10 €, contre environ 25 € pour chacun des deux autres
de l’espace de travail, de lourdeur admi-nistrative, de (1à4).
relation avec les médecins prescripteurs. En octobre Ces trois autotests du HIV sont à effectuer sur du sang
2018, des représentants des pharmaciens notaient « un capillaire. Leur fiabilité est maximale lorsqu’ils sont
démarrage plus lent que prévu » pour ces bilans « mais utilisés au moins 3 mois après un risque d’ex-position au
des chiffres encourageants pour les premières semaines HIV, avec des performances voisines. Selon nos tests,
d’octobre » (10). Exacto Test HIV° est le plus simple des trois autotests à
Ces bilans sont une occasion pour les utiliser : prélèvement d’une goutte de sang, à déposer sur
pharmaciens d’officine de faire valoir leur métier de la plaquette fournie dans un premier “puits”, puis ajout de
pharmacien-soignant, et d’instaurer, ou renforcer, à deux gouttes de réactif dans un second “puits”. Il convient
partir des traitements des patients, une relation d’at-tendre 10 minutes avant de lire le résultat (1à3).
avec les autres soignants dans un esprit de
complémentarité et d’amélioration des soins. Le marché des autotests du HIV en officine
©Prescrire s’étoffe, avec des produits de maniements et de
prix diffé-rents. Quel que soit l’autotest du HIV
Extraits de la veille documentaire Prescrire
utilisé, il im-porte de rappeler leurs limites de
1- Prescrire Rédaction “Suivis pharmaceutiques rémunérés : les orga-
niser dans l’intérêt des patients” Rev Prescrire 2017 ; 37 (399) : 18-19.
fiabilité, notam-ment en cas d’exposition supposée
2- “Arrêté du 9 mars 2018 portant approbation de l’avenant 12 à au virus datant de moins de 3 mois (1à3).
la convention nationale du 4 mai 2012, organisant les rapports ©Prescrire
entre les pharmaciens titulaires d’officine et l’assurance maladie”
Journal Officiel du 16 mars 2018: 19 pages. Extraits de la veille documentaire Prescrire
3- Qassemi S “Le bilan de médication en soins primaires : formation des
pharmaciens à l’optimisation thérapeutique des patients âgés” Bordeaux, 1- Biosynex “Exacto Test HIV-Notice” août 2018.
Faculté des Sciences pharmaceutiques, année 2017 : 106 pages. 2- Prescrire Rédaction “Autotest de dépistage du HIV en officine :
4- Assurance maladie “Améliorer la qualité du système de santé informer et accompagner les utilisateurs” Rev Prescrire 2015 ; 35
et maîtriser les dépenses - Propositions de l’Assurance maladie (383) : 658-659.
pour 2018” 7 juillet 2017 : 206 pages. 3- Prescrire Rédaction “Insti° : deuxième autotest du HIV
5- Prescrire Rédaction “Ehpad : prescription et administration des commer-cialisé en officine” Rev Prescrire 2017 ; 37 (404) : 421.
médicaments, à améliorer” Rev Prescrire 2017 ; 37 (407) : 703-704. 4- Biosynex “Courriel à Prescrire” 12 septembre 2018 : 1 page.
es
39 journées françaises
de pharmacovigilance
Les faits marquants
Antagonistes des récepteurs de l’angiotensine
II, alias sartans : psoriasis
●●89 notifications de psoriasis imputés à des En revanche, les RCP des spécialités à base d’un
sar-tans enregistrées dans la base de données sartan ne mentionnent pas la survenue de psoriasis
fran-çaise de pharmacovigilance sur une comme effet indésirable (6).
période de 20 ans.
En pratique La prise d’un IEC ou d’un sartan est un
facteur possible de survenue de psoriasis.
bradykinine, ce qui augmente le risque d’angiœdème journées de pharmacovigilance, Toulouse : 12-14 juin 2018. Fundam Clin
Pharmacol 2018 ; 32 (suppl. 1) : 9 (abstract CO-016).
non immunoallergique (3,5).
2- Prescrire Rédaction “IEC : angioedème intestinal (suite)” Rev
Cette étude met en évidence un signal de Prescrire 2018 ; 38 (419) : 668-669.
pharmaco-vigilance suggérant que l’association d’un 3- Echos De Pharmacovigilance - Régions Bourgogne-Franche-
IEC avec une gliptine accroît le risque d’angiœdème Comté et Grand-Est. Bulletin n° 22. Site http://crpv.chu-nancy.fr/
consulté le 26 juin 2018 : 6 pages.
par deux mécanismes différents. 4- Prescrire Rédaction “Inhibiteurs de l’enzyme de conversion
(IEC), et antagonistes de l’angiotensine II, alias sartans” Rev
Prescrire 2018 ; 38 (416 suppl. Interactions médicamenteuses).
En pratique Ces résultats incitent à prendre en compte 5- Brown NJ et coll. “Dipeptidyl peptidase-IV inhibitor use
un risque accru d’angiœdème quand une association associated with increased risk of ACE inhibitor-associated
d’un IEC avec une gliptine est envisagée, comme avec angioedema” Hyper- tension 2009 ; 54 (3) : 516-523.
d’autres médicaments qui exposent aux angiœdèmes. 6- Prescrire Rédaction “Incrétinomimétiques anti DPP-4
(gliptines) : sitagliptine, etc.” Rev Prescrire 2018 ; 38 (416 suppl.
©Prescrire Interactions médicamenteuses).
●●Entre 2010 et 2013, en régions Provence-Alpes- 14 % des adultes à qui le méthylphénidate a été
Côte-d’Azur et Corse, un tiers des nouveaux utilisa- prescrit étaient âgés de plus de 50 ans, souvent avec
teurs de méthylphénidate ont été des adultes, sur-tout une benzodiazépine (62 %), un antidépresseur (58 %)
âgés de 25 ans à 49 ans. Les doses journalières ou un antiparkinsonien (26 %). Environ 12 % avaient
moyennes ont été supérieures aux doses préconi- eu une prescription de modafinil, avant celle de mé-
sées, avec une utilisation la plupart du temps hors de thylphénidate (4,5).
l’autorisation de mise sur le marché (AMM).
En pratique Les données de l’évaluation de la
consommation de méthylphénidate en région PACA et en
©Copyright
©Philippe Crochet / Photononstop
???
Prévention des
récidives de diverticulite
D’intérêt très variable selon les situations
●● Chez les patients qui ont eu un épisode de aiguë, la mortalité à l’hôpital a été similaire au
diver-ticulite aiguë, mieux vaut éviter les anti- cours du premier, du deuxième et du troisième
inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les épisode de diverticulite aiguë, mais a augmenté
corticoïdes au long cours, car ils augmentent le avec l’âge : de l’ordre de 0,3 % avant 50 ans, et de
risque de diverticulite compliquée, sans que cela près de 6 % après 80 ans (7).
justifie l’arrêt de l’aspi- rine à dose antiagrégante.
Cetains patients exposés à un risque accru de
●●Aucun médicament n’a d’efficacité démontrée récidive grave. Le risque de récidive après un
en prévention des récidives de diverticulite.
épisode de diverticulite aiguë traité sans colectomie
Rev Prescrire 2018 ; 38 (422) : 915-919
est accru chez les patients âgés de moins de 50 ans.
Il diminue avec l’âge (4,7,8,11).
Le risque de récidive mortelle ou nécessitant une
augmentent à la fois la mortalité liée à une récidive et la mortalité liée à la chirurgie En pratique Les conseils d’hygiène de vie
préven-tive. sont le plus souvent suffisants
━━ Aucun interdit alimentaire n’est justifié en préven-tion des récidives de diverticulite Après un épisode de diverticulite aiguë, les récidives
compliquées sont rares, mais certains patients sont
aiguë. Il est raison-nable de conseiller aux patients de pratiquer de l’exer-cice physique,
gênés par des symptômes digestifs chroniques. Un
éventuellement de perdre du poids en cas de surpoids et d’arrêter la consommation de
traitement visant à prévenir les récidives n’est jus-tifié que
tabac, malgré le peu de preuves d’efficacité sur le risque de récidives. chez certains patients. En se fondant sur les données
d’évaluation disponibles exposées dans ce texte, la
Rédaction a fait dans l’encadré “Les Propositions
━━ Il est prudent d’éviter les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les Prescrire” des propositions pour le suivi et le traitement
des patients après un épisode de diverticulite aiguë traité
corticoïdes au long cours, qui semblent augmenter le risque de récidive de diverti-culite
sans colectomie. Pour la plupart des patients, il paraît
aiguë et qui exposent à un risque accru de com-plication en cas de récidive. suffisant de conseil-ler de l’exercice physique, une perte
de poids et l’arrêt de la consommation de tabac le cas
━━ Aucun probiotique ou autre médicament n’est jus-tifié en prévention des récidives échéant, et d’éviter les AINS et les corticoïdes au long
de diverticulite aiguë. cours.
Synthèse élaborée collectivement par
©Prescrire la Rédaction sans aucun conflit
Rev Prescrire 2018 ; 38 (422) : 918 d’intérêts ©Prescrire
GLOSSAIRE
Noms commerciaux des médicaments en Les termes expliqués de façon concise dans ce glossaire
France F, Belgique B et Suisse CH sont signalés dans le texte par un astérisque (*)
mésalazine – F PENTASA° ou autre ; B CLAVERSAL° colectomie : intervention chirurgicale qui consiste à
ou autre ; CH ASACOL° ou autre retirer tout le côlon (colectomie totale) ou une partie
nifuroxazide – F ERCEFURYL° ou autre ; de celui-ci (colectomie partielle, alias colec-tomie
B CH PANFUREX° ou autre segmentaire).
rifaximine – F TIXTAR° ; B TARGAXAN°, TIXTELLER° ; colostomie, alias anus artificiel : abouchement à la
CH XIFAXAN°
peau d’un segment du côlon, de manière provisoire
Saccharomyces boulardii – F ULTRALEVURE° ; ou définitive.
B ENTEROL° ; CH PERENTEROL°
probiotique : micro-organismes vivants dont on
attend des effets bénéfiques chez la personne qui
les in-gère.
Recherche documentaire et méthode d’élaboration 12- Feingold D et coll. “Practice parameters for the treatment of
Nous avons recherché les synthèses méthodiques, méta-analyses et sigmoid diverticulitis” Dis Colon Rectum 2014 ; 57 (3) : 284-294.
guides de pratique clinique, publiés depuis 2008, concernant la 13- Meyer J et coll. “Risk of colorectal cancer in patients with acute
diverticulite. Nous avons sélectionné les synthèses et les guides de diverticulitis : a systematic review and meta-analysis of observational
pratique clinique réunissant les critères de qualité suivants : méthode studies” Clin Gastroenterol Hepatol 2018 ; doi: 10.1016/j.cgh.2018.07.031.
de recherche bibliographique et critères de sélection des articles 14- Regenbogen SE et coll. “Surgery for diverticulitis in the 21st
retenus explicites, analyse critique des documents retenus, niveau de century. A systematic review” JAMA Surg 2014 ; 149 (3) : 292-302.
preuves des recommandations explicite. Cette recherche 15- Haas JM et coll. “Mortality and complications following
documentaire a reposé sur le suivi mis en œuvre au sein du Centre de surgery for diverticulitis : systematic review and meta-analysis”
documentation Prescrire. Par ailleurs, pour la dernière fois le 3 United European Gastroenterol J 2016 ; 4 (5) : 706-713.
septembre 2018, nous avons interrogé les bases de données BML, 16- Ünlü C et coll. “Systematic review of medical therapy to prevent
e
Embase (1980-semaine 36 de 2018), Medline (1950-4 semaine d’août recurrent diverticulitis” Int J Colorectal Dis 2012 ; 27 : 1131-1136.
2018, The Cochrane Library (CDSR : 2018, issue 9), NIHR-CRD, et 17- Dahl C et coll. “Evidence for dietary fibre modification in the reco-very
nous avons consulté les sites internet des organismes suivants : and prevention of reoccurrence of acute, uncomplicated diverti-culitis : a
AHRQ, HAS, KCE, NICE, SIGN. systematic literature review” Nutrients 2018 ; 10 (2) : 18 pages.
1- Prescrire Rédaction “Diverticulite aiguë du côlon sigmoïde. 18- Carter F et coll. “Mesalamine (5-ASA) for the prevention of
Une évolution souvent favorable sans hospitalisation, voire sans recur-rent diverticulitis” (Cochrane review) (dernière révision :
antibiotique” Rev Prescrire 2018 ; 38 (421) : 837-842. 2017). In : “The Cochrane Library” John Wiley and Sons,
2- Andeweg CS et coll. “Patient-reported outcomes after Chichester 2017 ; issue 10 : 51 pages.
conservative or surgical management of recurrent and chronic 19- Urushidani S et coll. “5-aminosalicylic acid agents for
complaints of diver-ticulitis : systematic review and meta- prevention of recurrent diverticulitis : A systematic review and
analysis” Clin Gastroenterol Hepatol 2016 ; 14 (2) : 183-190. meta-analysis” J Gastroenterol Hepatol 2018 ; 33 (1) : 12-19.
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Intern Med 2018 ; 168 (9) : ITC65-ITC80. culitis in patients with symptomatic uncomplicated diverticular disease
4- Haute autorité de santé “Prise en charge médicale et : a meta-analysis with trial sequential analysis of randomized
chirurgicale de la diverticulite colique. Argumentaire scientifique” controlled trials” Colorectal Dis 2018 ; 20 (6) : 469-478.
novembre 2017 : 166 pages. 21- Lahner E et coll. “Probiotics in the treatment of diverticular disease. A
5- Cuomo R et coll. “Italian consensus conference for colonic systematic review” J Gastrointestin Liver Dis 2016 ; 25 (1) : 79-86.
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Gastroenterol J 2014 ; 2 (5) : 413-442. paper of the Italian Society of Gastroenterology (SIGE)” Dig Liver
6- Strate LL et coll. “American Gastroenterological Association Dis 2017 ; 49 (6) : 595-603.
Institute technical review on the management of acute 23- Ojetti V et coll. “The use of probiotics in different phases of diver-
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7- Rose J et coll. “Long-term outcomes after initial presentation of 24- Prescrire Rédaction “Mésalazine : myocardites et
diverticulitis” Ann Surg 2015 ; 262 (6) :1046-1053. péricardites” Rev Prescrire 2012 ; 32 (349) : 834.
8- Hupfeld L et coll. “Risk factors for recurrence after acute 25- Prescrire Rédaction “Maladies auto-immunes d’origine
colonic diverticulitis : a systematic review” Int J Colorectal Dis médica-menteuse” Rev Prescrire 2017 ; 37 (403) : 346-353.
2017 ; 32 (5) : 611-622. 26- Prescrire Rédaction “Rifaximine et encéphalopathies
9- Andeweg CS et coll. “Guidelines of diagnostics and treatment of hépatiques. Un recours en ajout au lactulose pour prévenir les
acute left-sided colonic diverticulitis” Dig Surg 2013 ; 30 : 278-292. rechutes” Rev Prescrire 2017 ; 37 (401) : 175-176.
10- Sartelli M et coll. “WSES guidelines for the management of 27- Prescrire Rédaction “Les probiotiques, en bref” Rev Prescrire
acute left sided colonic diverticulitis in the emergency setting” 2009 ; 29 (309) : 511.
World journal of Emergency Surgery 2016 ; 11 (37) : 15 pages. 28- Prescrire Rédaction “Infections invasives à Saccharomyces
11- El-Sayed C et coll. “Risk of recurrent disease and surgery bou-lardii (suite)” Rev Prescrire 2018 ; 38 (415) : 348.
following an admission for acute diverticulitis” Dis Colon Rectum
2018 ; 61 : 382-389.
Utiliser Prescrire
Dans l’actualité
Un nouveau service de l’Application Prescrire
Une dizaine de médicaments ont été mis sur le marché (9 essais) versus interféron ou glatiramère. Parmi les
dans le traitement de la sclérose en plaques au cours des essais dont les résultats finaux étaient publiés, un
quinze dernières années (1). Leur évaluation a-t-elle aidé à seul a comparé deux médicaments entre eux :
déterminer une stratégie thérapeutique optimale selon les natalizumab versus fingolimod ; et un seul essai a eu
diverses situations cliniques des patients ? pour critère d’évaluation la progression de la maladie
(fingolimod), sans démontrer une efficacité (1).
Peu de données avant la mise sur le marché. Des En somme, on ne sait pas quels sont les médicaments de
auteurs ont analysé les essais cliniques randomisés premier choix, faute de comparaisons entre nouveaux
menés avant et après la mise sur le marché des médi- médicaments, et les essais post-AMM n’ont pas été l’oc-casion
caments de la sclérose en plaques, jusqu’en juillet 2017 de mieux évaluer leur efficacité sur la progression de la
(1). Depuis la mise sur le marché de l’interféron bêta maladie (1). Les auteurs appellent les pouvoirs publics à
(Avonex°, Betaferon° ou autre) et du glatiramère financer des essais qui répondent aux questions des patients
(Copaxone° ou autre), une autorisation de mise sur le et des soignants : quels médicaments choisir ? pour quelle
marché (AMM) européenne a été accordée pour huit efficacité ? et avec quels effets indésirables (1) ?
médicaments (a)(1).
Ces huit médicaments ont été autorisés sur la base de Gâchis humain et financier. Après le domaine de la
seize essais cliniques auxquels environ 16 000 patients au cancérologie, voici un nouvel exemple d’affection où, faute
total ont participé. Plus des deux tiers des essais (onze d’une évaluation adaptée, face aux nombreuses inconnues
essais) ont comparé le médicament versus place-bo, les en suspens, les soignants sont contraints de fonder leurs
autres étant versus interféron bêta-1a (Avonex°), le décisions de soins davantage sur l’expérience personnelle,
traitement de référence faute de mieux. Onze essais parfois influencée par des leaders d’opinion, que sur des
avaient pour critère principal d’évaluation le taux annuel de données probantes (2). Pour la collectivité, il s’agit d’un
poussées de sclérose en plaques. Les seuls essais ayant gaspillage de ressources et, pour les patients, d’une perte
évalué la progression du handicap comme critère principal de chance d’être mieux soigné.
concernaient l’alemtuzumab (Lemtrada°), sans démontrer ©Prescrire
d’efficacité (1).
Autrement dit, au moment de leur mise sur le marché, la a- Ce sont l’alemtuzumab, le daclizumab (Zynbrita°, retiré du
plupart des médicaments n’avaient pas été comparés au marché mondial en mars 2018), le diméthyl fumarate (Tecfidera°),
la fampridine (Fampyra°), le fingolimod (Gilenya°), le peginterféron
traitement de référence, et leur effet sur l’évolution de la
bêta-1a (Plegridy°), le natalizumab (Tysabri°) et le tériflunomide
maladie à long terme n’avait pas été évalué (1). (Aubagio°) (réf. 1). L’AMM de l’ocrélizumab (Ocrevus°) est plus
récente : lire dans ce numéro p. 890-892.
Trop d’inconnues. Les auteurs ont analysé les 52 essais
cliniques randomisés menés après obtention de l’AMM
Extraits de la veille documentaire Prescrire
pour ces huit médicaments. Sur ces 52 essais (dont 21
avec la seule fampridine), seulement 24 étaient alors 1- Gerardi C et coll. “Preapproval and postapproval evidence on drugs
for multiple sclerosis” Neurology 2018 ; 10.1212/WNL. 5561 : 10 pages.
terminés, avec des résultats publiés. Deux tiers des essais 2- Prescrire Rédaction “Nouveaux médicaments des cancers : mal
(34 essais) ont été menés versus placebo et 17 % évalués, peu efficaces et trop chers” Rev Prescrire 2018 ; 38 (412) : 134.
SANTÉ PUBLIQUE
Influences des croyances religieuses et dans la communication relative aux vaccins qu’elles
autres convictions. La décision de vacciner est produisent, a contribué aussi à la méfiance à
parfois influencée par certaines croyances reli-gieuses, l’égard des autorités sanitaires (12,18).
par exemple dans certains groupes religieux aux Pays- Depuis quelques années, les ruptures ou difficul-
Bas, menant parfois à un rejet global. tés d’approvisionnement récurrentes de certains
Certains groupes théorisent une vision particulière de vaccins ou médicaments cruciaux, « signe d’une
la santé, privilégiant l’immunité ou les traitements naturels défaillance industrielle devenue banale », n’ont pas
à la médecine qualifiée d’”artificielle” ou considérant, par été de nature à rassurer la population quant à
exemple, qu’une certaine hygiène de vie ou des l’importance placée par les autorités sanitaires
habitudes personnelles rendent la vaccination non dans les vaccins, comme moyens de protection
nécessaire (5). Sans besoin d’ad-hérer totalement à ces pour la santé publique (19,20).
théories, ces perceptions contribuent cependant à la Le fonctionnement du Haut conseil de la santé
construction d’une hé-sitation vaccinale y compris hors de publique (HCSP), chargé de conseiller le gouverne-
ces groupes. ment en matière de recommandations vaccinales
au cours des années 1990 à 2017, a contribué,
mal-gré des progrès, à entretenir des doutes sur
Controverses et surestimation l’indé-pendance des décisions. Au cours de cette
des risques liés aux vaccins ? période, les avis du Comité technique des
vaccinations (CTV) se sont étoffés et sont devenus
D’autres facteurs liés au contexte historique, éco- plus argumentés (21,22). Les données
no mique ou politique interfèrent avec le processus épidémiologiques ont été rendues publiques dans
individuel de décision vaccinale (2,5,10). Ces le guide des vaccinations jusqu’en 2012, puis en
divers facteurs sont susceptibles d’altérer la grande partie sur le site Santé publique France
confiance dans le système de soins et les (23,24). Des déclarations de liens d’intérêts ont été
professionnels de santé qui conseillent et exigées (25). Mais le public n’avait accès ni aux
administrent les vac-cins (2,8). ordres du jour, ni aux procès-ver-baux, ni à
d’éventuels enregistrements des discus-sions (21).
Effritement de la confiance dans les auto- Depuis mars 2017, le CTV, devenu “Commission
rités sanitaires. En France, depuis les années technique des vaccinations”, a été intégré à la Haute
1980, deux événements relatifs à la vaccination ont autorité de santé (HAS), devenant une commission avec
eu un impact fort vis-à-vis de l’adhésion vaccinale. un statut proche de celui des autres commis-sions de la
En 2009, la façon dont a été gérée la campagne HAS (26,27). Cette évolution visait no-tamment à
de vaccination contre le virus de la grippe A/H1N1 permettre une meilleure articulation avec les autres
a été source de confusion, et s’est traduite par une commissions de la HAS concernées par l’évaluation des
rupture dans la confiance de l’utilité de la vaccina- vaccins : Commission de la Transparence et Commission
tion par la population à partir de 2010 (b)(14à16). d’évaluation éco-nomique et de santé publique (Ceesp).
Une dizaine d’années plus tôt, la suspension de la La Commission technique des vaccinations a repris les
campagne de vaccination contre l’hépatite B en milieu anciennes missions du CTV du HCSP, notamment de
scolaire, notamment suite à la suspicion d’un lien entre le conseil sur la politique vaccinale en France. Au 5 octobre
vaccin et le risque de sclérose en plaques, avait déjà 2018, sur le site de la HAS, nous avons trouvé les
fragilisé durablement l’adhésion vaccinale (14,17). Cette déclarations d’intérêts des membres de cette commission
vaccination suscite encore aujourd’hui, avec celles contre technique, les ordres du jour des réunions (le dernier
les grippes saison-nières et le papillomavirus, le plus ordre du jour publié étant du 2 octobre 2018), et des
d’avis négatifs, mais de manière hétérogène selon que procès-verbaux (le dernier procès-verbal publié étant
les personnes ont été concernées ou ne l’ont pas été celui de la réunion du 17 avril 2018). La HAS dispose
(6,14). d’enregistrements qui ne sont pas rendus publics (27,28).
Ces deux exemples, vécus dans un climat de
confusion, se sont ajoutés aux mises en cause de
l’État français dans sa gestion de la santé
publique : commercialisation de sang contaminé Impact des controverses vaccinales. Des
par le HIV, minimisation des conséquences de la controverses sur les effets indésirables des vaccins
canicule en 2003, non prise en compte des alertes ont aussi nourri des attitudes de défiance à leur égard.
sur le lien entre valvulopathie et prise de benfluorex Plus particulièrement, l’évocation de liens entre
(ex-Mediator°) et compromissions visant à protéger l’apparition de maladies graves et d’adjuvants
la firme Servier. Ces différents événements ont vaccinaux a suscité le doute quant à leur innocuité
enta-mé la confiance de certaines personnes vis-à-
vis de la crédibilité et de l’objectivité des autorités
sani-taires (7).
b- Lors de la campagne de vaccination contre la grippe A/
H1N1 en 2009, le fait notamment que les médecins géné-
Suspicion de liens entre autorités sanitaires ralistes aient peu été associés et que la gravité de la
et firmes pharmaceutiques. Le rôle suspecté grippe ait été plus modérée qu’annoncé a dégradé la
des firmes pharmaceutiques sur les politiques de confiance accordée par la population aux autorités
vaccination, compte tenu notamment de leur place sanitaires françaises (réf. 41).
l’officine (e)(37). Autorisées à pratiquer des vacci- Par leur relation de proximité, les soignants sont les
nations chez des femmes, des nouveau-nés ainsi mieux placés pour transmettre les informations
que dans leur entourage, les sages-femmes ont indispensables à la décision de vaccination. Comme pour
aussi un rôle notable à jouer (33,38). les autres traitements ou moyens de préven-tion, les
soignants ont à répondre aux interrogations et craintes
Doutes et difficultés des médecins à répondre sur exprimées à l’égard des effets indési-rables. Pour cette
les vaccins : impact sur le public. Confor- transmission, les soignants ont besoin d’une
tés par la relation de proximité qu’ils entretiennent avec connaissance précise de la probléma-tique vaccinale et
leur médecin, une large majorité de personnes s’en de la balance bénéfices-risques des différents vaccins,
remettent à son avis : ses recommandations sont donc sans occulter leur niveau d’efficacité variable et
déterminantes (5,34). Or, dans une étude menée en 2014 d’inconnues. Des outils existent pour échanger avec le
sur les attitudes des médecins généralistes face aux public sur les vacci-nations, notamment des sites internet,
hésitations vaccinales du public rencontré, un médecin mais il est parfois difficile de distinguer les intérêts à
sur quatre a émis des doutes quant aux risques et à l’œuvre derrière ceux-ci. En 2018, l’ouvrage “Immunisés ?
l’utilité de certains vaccins, près de trois sur cinq ont Un nouveau regard sur les vaccins” (éd. Premier
déclaré ne pas être à l’aise pour expliquer le rôle des Parallèle, 2017, 340 pages) est une source d’infor-
adjuvants, et un sur cinq pour donner des explications sur mations accessible à un public large, bien docu-mentée,
la sécurité des vaccins. De plus, en-viron un médecin sur qui ne défend pas d’intérêts particuliers (39).
cinq a déclaré être d’accord avec le fait que les enfants
étaient vaccinés contre trop de maladies (7). Les autorités sanitaires ont aussi un rôle majeur à jouer
afin de garantir un haut degré de transpa-rence dans les
Selon les résultats de diverses enquêtes réalisées choix et les décisions prises de po-litique vaccinale. Dans
dans plusieurs pays, les difficultés ressenties par les les situations vaccinales où les inconnues sont
médecins face au public ont semblé s’expliquer nombreuses, les hésitations sont prévisibles et sont à anti
notamment par la complexité des schémas vacci-naux, le ciper. Celles d’ordre scien-tifique sont à examiner et
manque de formation initiale sur le sujet, et l’évolution analyser avec solidité, parfois au prix du financement de
régulière des données concernant les vaccins nouvelles études visant à approfondir les connaissances.
commercialisés (5,14).
Parmi les médecins disant faire confiance aux Fin 2018, il est illusoire de miser sur une adhésion
sources officielles en 2014, environ 1 sur 3 a décla- complète de toute la population à une politique vaccinale
ré préférer se fier à son propre jugement plutôt décidée par des autorités sanitaires sou-vent
qu’aux recommandations du calendrier vaccinal, discréditées. Mieux vaut en tenir compte, chercher à
pour des raisons pratiques d’adaptation aux condi- rétablir la confiance en renforçant le socle de
tions réelles de la vaccination (7). connaissances, et étudier les blocages et les moyens de
Face aux interrogations et inquiétudes suscitées les lever, puis mettre en œuvre les moyens les plus
par les différentes controverses vaccinales, il a été adaptés (f). Quitte à, pendant ce temps, accepter un
constaté une hétérogénéité des comportements de degré de protection imparfait.
recommandations des médecins, variant selon le Synthèse élaborée collectivement par
type de vaccin et selon la population concernée la Rédaction sans aucun conflit
d’intérêts ©Prescrire
(5,7). Leurs doutes et difficultés se sont traduits par
des recommandations vaccinales moins fréquentes
et ont conduit des personnes à hésiter aussi, voire
à se détourner de certaines vaccinations. Ces
doutes et difficultés ont été davantage observés e- Pour la saison 2018-2019, la vaccination antigrippale par les
pharmaciens reste au stade d’expérimentation dans les régions
chez les médecins exerçant de façon occasionnelle
Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône -Alpes comme en 2017-
une médecine non conventionnelle (homéopathie, 2018, et le devient dans les régions Hauts-de-France et
acu-puncture, etc.) (7). Occitanie. La généralisation de ce dispositif est annoncée pour la
saison 2019-2020 (réf. 37).
f- Par exemple, en juin 2016, lors d’une campagne de vac-
Décision partagée : les vaccinations aussi cination contre les infections invasives à méningocoques B dans
le Beaujolais, l’Agence régionale de santé (ARS) a réalisé une
Le processus individuel de décision vaccinale est étude psychosociale pour mieux comprendre les freins et leviers
à la vaccination (réf. 46).
complexe et multifactoriel. Il est notamment in-
fluencé par la perception et l’expérience
individuelles des risques liés à la vaccination, la
représentation des maladies à prévenir, le contexte
économique, politique et historique, ainsi que par
les politiques vaccinales et, parfois aussi, par les Extraits de la veille documentaire Prescrire
doutes des soignants. Dans ces conditions, il est 1- Bertrand A et Torny D “Libertés individuelles et santé collective.
inadapté de considérer les personnes hésitantes à Une étude socio-historique de l’obligation vaccinale” Centre de
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RÉSUMÉ
SANTÉ ET TRAVAIL
général de la Sécurité sociale, et un état des lieux,
●● Les travailleurs exposés à des “risques particu- fin 2018, des mesures prévues pour le suivi indivi-
liers” ont un “suivi individuel renforcé” de leur état duel de leur santé.
de santé, avec examen médical d’aptitude réalisé par
le médecin du travail, à l’embauche puis au moins
tous les 4 ans, et visite intermédiaire à 2 ans par un Des réformes successives
professionnel de la santé au travail.
Depuis le début des années 2000, l’organisation de
●● Pour les travailleurs en contrat à durée déter- la médecine du travail en France a été modifiée
minée et les travailleurs intérimaires, il est prévu
plusieurs fois, principalement par les textes régle-
qu’ils bénéficient des mêmes règles de suivi médi-
cal que ceux qui ont un contrat à durée indétermi-
mentaires suivants.
née. Un décret du 28 juillet 2004 a permis la mise en
œuvre de la pluridisciplinarité dans le domaine de
●● Les modalités sont inchangées pour les la prévention des risques professionnels et le ren-
visites médicales de préreprise du travail (pendant forcement de l’action préventive du médecin du
un arrêt de travail de plus de 3 mois), et les visites travail en milieu de travail. Le contrôle des services
de reprise du travail (après tous les congés de interentreprises de santé au travail par les parte-
mater-nité et les arrêts pour maladie naires sociaux a été renforcé, sans toutefois
professionnelle, après un arrêt d’au moins 30 remettre en cause le principe de la gouvernance
jours pour accident du travail et pour maladie ou patronale. Le décret de 2004 maintenait un examen
accident non profes-sionnel). médical : annuel en cas de “surveillance médicale
renforcée” pour les salariés exposés à certains
●● Le travailleur garde la possibilité de demander risques parti-culiers, ainsi que dans certaines
à tout moment une visite avec le médecin du situations person-nelles ; au moins tous les 2 ans
tra-vail. pour les autres salariés (1).
Rev Prescrire 2018 ; 38 (422) : 939-943 Une loi du 20 juillet 2011 a renforcé la pluridisci-
plinarité dans les services de santé au travail en
intégrant des infirmiers, des psychologues, des
bauche et les examens ultérieurs sont remplacés par des « pour celles de ses collègues ou des tiers évoluant
“visites d’information et de prévention”, réalisées par un dans l’environnement immédiat de travail », notam-
professionnel de la santé au travail. ment en cas de poste dit “de sécurité”, exposant à
La visite d’information et de prévention à l’em- des dangers d’autres personnes que le travailleur
bauche a lieu au plus tard dans les 3 mois qui concerné, bénéficie d’un “suivi individuel renforcé”
suivent la prise de poste. Elle vise à interroger le de son état de santé, assuré par le médecin du tra-
travailleur sur son état de santé, l’informer sur les vail (b)(art. R. 4624-22 et 4624-24 du CT).
risques éventuels liés à son travail, les moyens de L’article R. 4624-23 du Code du travail définit la
préven-tion, les modalités de suivi de son état de liste des postes exposant à des risques pour le
santé, et la possibilité qu’il a de demander à tout travailleur ou pour des tiers : postes exposant à
moment une visite avec le médecin du travail (art. l’amiante, au plomb, aux agents cancérogènes,
R. 4624-10 et 4624-11 du CT). mutagènes ou toxiques pour la reproduction, aux
Quand l’état de santé du travailleur ou les risques rayonnements ionisants, etc. ; postes nécessitant
auxquels il est exposé le justifient, le professionnel un examen d’aptitude spécifique, tels que les
de santé réoriente le travailleur « sans délai » vers travaux sous tension ou la conduite de certains
le médecin du travail. Lors de cette visite, le méde- engins. Cette liste peut être complétée par
cin propose si besoin des adaptations du poste ou l’employeur, sous certaines conditions, en fonction
l’affectation à d’autres postes (art. R. 4624-13 du de son évaluation des risques.
CT). Mais en péri ode d’essai, cette réorientation Un examen médical d’aptitude est effectué avant
vers le médecin du travail à l’issue de la première l’affectation au poste de travail, et renouvelé selon
visite d’information et de prévention expose à ce une périodicité déterminée par le médecin du
que ce signal d’un éventuel problème de santé travail et qui ne peut excéder 4 ans (1 an pour
retentissant sur le travail soit utilisé à l’encontre du certains travailleurs exposés aux rayonnements
travailleur (10). ionisants) (12, art. R. 4624-24 et 4624-28 du CT).
La visite d’information et de prévention donne Ces visites donnent lieu à un avis d’aptitude ou
lieu, non plus à une fiche d’aptitude, mais à une d’inaptitude délivré au travailleur et à l’employeur.
“attestation de suivi” remise au travailleur et à Le médecin du travail peut aussi préconiser des
l’employeur (art. R. 4624-14 du CT). adaptations de poste ou l’affectation à d’autres
Selon l’âge, l’état de santé, les conditions de travail et postes (art. R. 4624-24 et 4624-25 du CT).
les risques auxquels le travailleur est ex-posé, la Une visite intermédiaire, donnant lieu à une
périodicité de la visite d’information et de prévention est “attestation de suivi”, est effectuée par un profes-
adaptée dans le cadre d’un protocole établi au préalable sionnel de la santé au travail au plus tard 2 ans
par le médecin du travail. Elle peut aller jusqu’à 5 ans après la visite avec le médecin du travail (art. R.
(art. R. 4624-16 du CT). 4624-28 du CT).
emplois, dans la limite de trois emplois (art. R. taines situations pourtant importantes. Les risques
4625-10 et 4625-12 du CT). psychosociaux en sont un exemple. Un travailleur dont le
poste n’est pas défini comme étant à risques particuliers
Visites médicales de préreprise, de reprise, ne bénéficie pas d’un suivi individuel renforcé, même
visites à la demande. Les modalités des visites quand, par exemple, à l’occasion de changements dans
de reprise et de préreprise du travail mises en place l’organisation du travail, il se retrouve exposé à des
en 2012 n’ont pas été modifiées (14). Ces visites risques psychosociaux. Les professionnels de santé n’en
sont réalisées par le médecin du travail (art. R. ayant pas connais-sance, ils ne peuvent jouer leur rôle
4624-29 à 4624-32 du CT). d’alerte.
La visite de préreprise est systématique pour les L’espacement du suivi médical individuel jusqu’à
personnes en arrêt de travail de plus de 3 mois (il 5 ans contribue à rendre difficile l’établissement
est aussi possible de l’organiser en cas d’arrêt de d’une relation de confiance entre les professionnels
moins de 3 mois) (15). Destinée à préparer la de santé et les travailleurs considérés comme non
reprise du travail, elle est organisée par le médecin exposés à des risques professionnels particuliers. Il
du travail pendant l’arrêt de travail, à l’initiative du les prive d’un temps nécessaire pour échanger sur
médecin traitant, du médecin-conseil de la Sécuri-té les conditions de travail réelles, repérer des
sociale ou du travailleur. Elle permet au médecin du situations à risque (notamment en termes de
travail de recommander si besoin diverses mesures risques liés à l’organisation du travail), et intervenir
d’aménagements de poste, de reclassement ou de pour la prévention de ces risques.
formation professionnelle afin de favoriser le La notion d’aptitude est débattue depuis de nom-
maintien dans l’emploi (14). breuses années. Que signifie, par exemple, qu’un
La visite de préreprise ne dispense pas de la visite de travailleur soit apte à un poste susceptible de l’ex-
reprise du travail. Celle-ci est obligatoire dans un délai de poser à l’amiante (8,16,17) ? Selon le groupe de
8 jours à partir de la reprise du travail, après tous les travail “Aptitude et médecine du travail”, mandaté
congés de maternité et les arrêts pour maladie en 2014 par les ministres de la santé et du travail,
professionnelle. En cas d’accident du travail, de maladie « la vérification systématique de l’aptitude, dont ni la
ou d’accident non professionnel, la visite de reprise n’est pertinence médicale, sauf pour les postes de sécurité, ni
systématique qu’après un arrêt d’au moins 30 jours (14). la pertinence juridique ne sont établies » est injustifiée
(c)(8). Ce groupe a proposé de « stric-tement limiter le
Une visite avec le médecin du travail peut être contrôle de l’aptitude aux salariés qui occupent un poste
demandée par l’employeur, par le travailleur, no- de sécurité » (8). Malgré ces préconisations, la
tamment lorsqu’il anticipe un risque d’inaptitude, ou, détermination de l’aptitude pour les travailleurs occupant
ce qui est nouveau, par le médecin du travail lui- des postes de travail dan-gereux pour eux-mêmes a été
même (art. R. 4624-34 du CT). maintenue. Et, pour des raisons de simplification, le
législateur n’a pas retenu la recommandation de confier
Maintien du temps consacré aux missions du le contrôle de l’aptitude des salariés occupant un “poste
médecin en milieu de travail. Le temps de sécu-rité” à un médecin distinct du médecin du travail,
légalement consacré par le médecin du travail à ce qui éviterait d’orienter la médecine du travail, qui est
ses missions en milieu de travail est maintenu : il une médecine de prévention, vers une mé-decine de
cor-respond au moins au tiers de son temps de contrôle sélectionnant les travailleurs aptes à occuper un
travail (art. R. 4624-4 du CT). poste (8, art. L. 4622-3 du CT).
Mais une partie de ce “tiers temps” doit aussi être
consacrée à sa mission d’animation et de coordi- Pour certains médecins du travail, ces dispositions
nation de l’équipe pluridisciplinaire en santé au posent un problème déontologique et éthique. Selon le
travail (art. R. 4624-4 du CT). Et, dans la pratique, Code de la santé publique, « un médecin exerçant la
c’est souvent le seul temps dont dispose le médecine de contrôle ne peut être à la fois médecin de
médecin du travail pour gérer des situations prévention ou, sauf urgence, mé-decin traitant d’une
d’aptitude com-plexes. même personne » (art. R. 4127-100 du Code de la santé
publique). Le Conseil national de l’Ordre des médecins
s’en est inquiété :
Une réforme qui suscite de nombreuses « La disparition du lien entre le salarié et le médecin du
interrogations travail à l’embauche et la réorientation des mis-sions du
médecin du travail vers l’évaluation de l’aptitude des
La réforme de 2016 suscite plusieurs interrogations salariés postulant à des postes à
qui concernent notamment : la segmentation a priori
des risques professionnels ; l’espacement du suivi
médical ; le maintien de la détermination de c- Le groupe de travail “Aptitude et médecine du travail”
l’aptitude pour les travailleurs exposés à certains était composé d’un député, d’un membre de la direction
risques professionnels, et la détermination de l’ap- des ressources humaines d’une grande entreprise, d’un
professeur de médecine du travail et de membres de
titude aux postes dits de sécurité dans le cadre de l’Ins-pection générale des affaires sociales (IGAS). Le
la médecine du travail (16). groupe a rencontré de nombreux acteurs de la santé au
Définir a priori des postes à “risques particuliers” travail : professionnels de santé, institutionnels, chefs
ne suffit pas à porter une attention adaptée à cer- d’entreprise, syndicalistes, etc. (réf. 8).
risques et des postes mettant en cause la sécurité 9- Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statis-
tiques “Les médecins d’ici à 2040 : une population plus jeune, plus
des tiers dénaturent le métier de médecin du féminisée et plus souvent salariée - Projections par spécialité” 2017.
travail. Cette dérive vers une médecine de contrôle Site internet drees.solidarites-sante.gouv.fr consulté le 26 juillet 2018.
altère le lien indispensable à la confiance entre 10- “Débat : Où va la médecine du travail ?” Santé et travail
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chaque salarié et son médecin du travail » (18). 11- Prescrire Rédaction “Surveillance médicale renforcée des
travailleurs postés et/ou de nuit” Rev Prescrire 2016 ; 36 (391) : 379.
12- “Décret n° 2018-437 du 4 juin 2018 relatif à la protection des
Vers une nouvelle réforme ? tra-vailleurs contre les risques dus aux rayonnements ionisants”
Journal Officiel du 5 juin 2018 : 25 pages.
13- Maraschin J “Le suivi médical précaire des intérimaires”
En France, les réformes successives de la médecine du Santé et travail 2017 ; (100) : 38-39.
travail affichent une volonté de privilégier la prévention 14- Prescrire Rédaction “Visites de préreprise et de reprise du travail :
de nouvelles modalités” Rev Prescrire 2014; 34 (366) : 304.
primaire des risques professionnels. Mais les 15- Assemblée nationale “Réponse ministérielle à la question N°
changements mis en œuvre en 2017 en-voient un signal 19880 de M. Jean-Luc Warsmann” Journal Officiel du
contradictoire, notamment en éloignant les professionnels 3 septembre 2013 : 9331.
16- Le Saint R et Desriaux F “Médecine du Travail : l’inquiétude
de la santé au travail de la plupart des travailleurs, face au projet de décret” Santé et travail Article Web du
considérés a priori comme non exposés à des risques 5 décembre 2016 : 2 pages.
particuliers (d). 17- Prescrire Rédaction “”Aptitude médicale au travail” : une singula-rité
française remise en question” Rev Prescrire 2008 ; 28 (291) : 66-68.
En janvier 2018, un an seulement après l’entrée 18- Conseil national de l’Ordre des médecins “Le Conseil
en vigueur de la réforme de 2016, le gouvernement national de l’Ordre des médecins s’inquiète des conséquences
a demandé de nouvelles propositions sur le du projet de loi « El Khomri » sur le rôle de la médecine du
travail” Communiqué de presse du 27 avril 2016 : 1 page.
système de prévention des risques professionnels. 19- Lecocq C et coll. “Santé au travail : vers un système simplifié
Le rapport du groupe chargé de cette mission a pour une prévention renforcée” Rapport fait à la demande du
Premier ministre, août 2018 : 174 pages.
préconisé en août 2018 une refonte radicale de 20- “Décret n° 2017-1311 du 29 août 2017 relatif à la
l’organisation du « système de santé au travail modernisation de la médecine du travail en agriculture” Journal
français construit par strates successives » (19). Officiel du 31 août 2017 : 12 pages.
21- Ministère du travail “Réforme de la médecine du travail et des
Au fil des diverses réformes, l’accès des salariés services de santé au travail : questions les plus fréquentes” mis à
à un professionnel de la santé au travail est devenu jour le 7 décembre 2017. Site travail-emploi.gouv.fr consulté le
de plus en plus restreint. Les soignants du 25 juillet 2018.
quotidien ont un rôle à jouer en informant les
patients des missions et possibilités d’action des
services de santé au travail. Ils contribuent aussi à
protéger la santé des patients en échangeant avec
eux sur leur travail, mais souvent avec une faible
connaissance des conditions réelles dans
lesquelles ces travailleurs se trouvent.
Synthèse élaborée collectivement
par la Rédaction sans aucun conflit
d’intérêts ©Prescrire
Médicaments de la maladie
d’Alzheimer : diminution
des prescriptions trop lente
●● En France, une étude des données de viron 26 % en 5 ans (4). Autrement dit, en France,
l’assureur maladie obligatoire sur la péri ode 2012- le nombre de patients exposés est passé d’environ
2017, effec-tuée par Prescrire, a montré une 300 000 en 2011 et 260 000 en 2012 à 200 000 en
diminution d’en-viron 26 % du nombre de patients 2017.
exposés à au moins un médicament de la maladie Plus précisément, le nombre de patients dans
d’Alzheimer. La durée du traitement a dépassé l’EGB exposés à la mémantine est passé de 1 198
6 mois chez envi-ron 3 patients nouvellement à 841 (-30 %) ; à la rivastigmine, de 781 à 756 (-
exposés sur 4, malgré les risques avérés. 3 %) ; au donépézil, de 745 à 406 (-46 %) ; à la
galantamine, de 501 à 212 (-58 %) (4).
Extraits de la veille documentaire Prescrire 3- Prescrire Rédaction “Maladie d’Alzheimer : des patients trop
expo-sés aux anticholinestérasiques et à la mémantine en
1- Prescrire Rédaction “Médicaments de la maladie d’Alzheimer : enfin non
France” Rev Prescrire 2014 ; 34 (363) : 23.
remboursables en France !” Rev Prescrire 2018 ; 38 (417) : 505.
4- Prescrire Rédaction “Médicaments de la maladie d’Alzheimer
2- Prescrire Rédaction “Médicaments de la maladie d’Alzheimer : et EGB - 2018” : 9 pages.
baisse du taux de remboursement” Rev Prescrire 2012 ; 32 5- Prescrire Rédaction “Association à doses fixes donépézil +
(343) : 344. méman- tine : non autorisée dans l’Union européenne” Rev
Prescrire 2013 ; 33 (357) : 508.
Lu pour vous
Influence Une partie est ensuite consacrée à l’encadrement lé-
gislatif des pratiques d’influence des firmes dans l’Union
Information ou influence. européenne, et ses lacunes, notamment en raison du
Ce que les professionnels de santé recours à l’autorégulation des firmes (1).
Le document se termine en encourageant étudiants et
doivent savoir du marketing professionnels de santé à se démarquer de l’influence
de l’industrie pharmaceutique des firmes, et donne une liste de sources d’informations
dans l’Union européenne indépendantes et d’organismes d’appui (1).
Cette traduction en français, bienvenue, élargit la palette des
“Information ou influence” est une outils pédagogiques à disposition des étudiants, enseignants
version plus synthétique, actualisée en et professionnels de santé (1). Elle complète utilement des
2016 et centrée sur la situation législa- documents plus condensés tels que le livret de la Troupe du
tive dans l’Union européenne, du ma- Rire “Pourquoi garder son indépendance face aux laboratoires
nuel de l’Organisation mondiale de la pharmaceutiques ?”, également primé par Prescrire, et offre un
santé (OMS) de 2009 “Comprendre la aperçu de la législation européenne, absente des autres
promotion pharmaceutique et y ré- documents (4).
pondre”, primé par Prescrire (1à3). Les enseignants et toute personne animant des ses-sions de
“Information ou influence” a été rédigé sensibilisation sur ce sujet pourront y puiser des éléments, tels
par Health Action International en 2016 et traduit en que des cas concrets de médicaments ou des modèles
français par la Troupe du Rire en 2017 (1). Il est destiné d’ateliers proposés, et s’appuyer sur les nombreuses
en premier lieu aux étudiants et enseignants des filières références citées. La licence non com-merciale sous laquelle
de santé, afin de leur fournir des informations qui font est publiée cette traduction, tout comme le document original,
encore souvent défaut dans la formation initiale. autorise librement sa diffusion ou sa réutilisation, y compris
Ses objectifs pédagogiques sont de permettre l’iden- sous une forme modifiée, tant que la source originale est
tification des stratégies d’influence des firmes pharma- indiquée (1).
ceutiques, et de leur impact sur la pratique clinique et la En 2018, connaître et prendre en compte les
santé publique ; de faire connaître le cadre législatif stratégies d’influence des firmes est toujours une
européen et ses lacunes ; et d’encourager étudiants et nécessité pour s’en protéger et soigner en plaçant
professionnels de santé à entreprendre des actions l’intérêt des patients en premier.
garantissant une plus grande indépendance face aux ©Prescrire
firmes (1).
Le document présente d’abord la promotion commer- Extraits de la veille documentaire Prescrire
ciale d’un produit pharmaceutique, qui débute dès les
1- La Troupe du Rire “Information ou influence. Ce que les professionnels de
premières phases des essais cliniques (1). Le cas de santé doivent savoir du marketing de l’industrie pharmaceutique dans
l’oséltamivir (Tamiflu°) est pris en exemple. Il développe l’Union européenne” 2017 : 60 pages. Téléchargeable gratuitement sur le
ensuite différentes stratégies parmi les plus influentes site intenet https://latroupedurire.fr.
2- Health Action International “Fact or fiction ? What healthcare
utilisées par les firmes pharmaceutiques : ventes basées professionals need to know about pharmaceutical marketing in the
sur le relationnel ; information et sensibilisation au European Union” 2016 : 72 pages. Téléchargeable gratuitement sur
produit ; utilisation des médias ; techniques d’expansion le site internet haiweb.org, onglet “Publications”.
3- Mintzes B et coll. “Comprendre la promotion pharmaceutique et y
du marché ; utilisation de leaders d’opinion. Différents répondre. Un manuel pratique” Organisation mondiale de la santé et
cas de médicaments, des analyses de publicités ou de Action internatio-nale pour la santé, traduction française 2013 : 181
pages. Présenté dans : Rev Prescrire 2013 ; 33 (359) : 705.
campagnes de santé publique détournées sont 4- La Troupe du Rire “Pourquoi garder son indépendance face aux
exposés, ainsi que les mécanismes qui permettent de laboratoires pharmaceutiques ? Livret pour étudiants stressés, pressés
comprendre comment ces stratégies s’avèrent efficaces comme des citrons, mais avides de comprendre” 2014 : 36 pages.
Présenté dans : Rev Prescrire 2015 ; 35 (383) : 704.
auprès des étudiants et des professionnels de santé.
Ruptures de stocks : pas une raison pour rogner sur la qualité pharmaceutique
En mai 2018, dans le cadre de la mise à pays où les salaires et les coûts sont bas. Elles sont ainsi
jour de documents d’informations entre confrontées à des soucis d’approvisionnement quand
autorités nationales, l’Agence européenne elles dépendent d’une unique source mon-diale qui a des
du médicament (EMA) a mis en consul- difficultés de production (2).
tation un formulaire intitulé “Déclaration de non-
respect des bonnes pratiques de fabrication” (1). Responsabiliser les firmes. Pour Prescrire, les
ACTIONS PUBLIQUES
Ce document prévoit que, en cas de découverte de ruptures de stocks représentent une menace sanitaire
non-respect sérieux des bonnes pratiques de fabri- qui ne justifie pas d’accepter la circulation de mé-
cation d’un médicament lors d’une inspection sur un dicaments non conformes aux bonnes pratiques de
site de production pharmaceutique, les autorités fabrication. Le rôle des autorités sanitaires est de
sanitaires peuvent décider de « minimiser ou ac- rappeler aux firmes qu’elles n’ont pas seulement des
cepter le risque », si cela permet d’éviter des droits. Elles ont aussi des devoirs, à savoir permettre
ruptures de stocks en médicaments, et si un approvisionnement suffisant en mé-dicaments
notamment le producteur fournit une analyse de la utiles pour les soins, pour lesquels une AMM a été
balance béné-fices-risques du médicament accordée et dont la qualité pharmaceu-tique doit être
concerné par le pro-blème de qualité (a)(1). À garantie (2).
l’occasion de cette consul-tation, Prescrire a appelé ©Prescrire
l’EMA et les firmes à se ressaisir (2).
Les morsures de tiques, souvent indolores, Prévention des maladies transmises par les tiques
transmettent parfois des maladies potentiellement
graves. Mieux vaut savoir les prévenir. ●● De retour d’une zone à risque, il est prudent d’inspec-ter
soigneusement sa peau, de la tête aux pieds, car les tiques
passent parfois inaperçues.
Conséquences des morsures de tiques
●● Il est prudent d’ôter ces parasites dès leur découverte,
●● En France, les tiques sont particulièrement actives en car le risque de transmission de maladies est d’autant plus
période chaude, dans les lieux boisés et les prairies. grand que la durée de contact avec la peau se pro-longe. Le
risque de maladie de Lyme semble très faible quand la tique
●● Les morsures de tiques provoquent des réactions reste attachée pendant moins de 24 h. Pour ce faire, un tire-
locales (douleurs, démangeaisons, œdèmes). Les marques tique semble pratique et efficace. Il importe d’extraire la tique
de morsures de tiques disparaissent toutes seules en entièrement et de bien nettoyer la plaie.
quelques jours.
●● Les tiques transmettent parfois des bactéries à l’origine ●● Il n’est pas recommandé de prendre systématiquement
d’atteintes de la peau, des articulations, du cœur et du des antibiotiques après une morsure de tique.
cerveau décrites sous le nom de “maladie de Lyme”. Elles
transmettent aussi, rarement en France, le virus de la ●● Après extraction de la tique, il est important de sur-veiller
méningo-encéphalite à tiques, une maladie neurologique la zone de morsure. Un érythème migrant est souvent l’un
grave. des premiers signes d’une maladie de Lyme. Il est suspecté
quand une lésion apparaît en général 1 à 2 semaines après
la morsure et qu’elle forme un disque rouge (ou foncé sur
Privilégier des mesures simples peau noire) qui s’agrandit progres-sivement. Une
consultation médicale est alors nécessaire. Un traitement
●● Pour limiter le risque de morsure de tique, il est conseillé antibiotique est justifié dans ce cas pour éviter la
de porter des vêtements couvrants, serrés aux poignets et progression de l’infection.
aux chevilles et des chaussures fermées.
●● Il existe un vaccin contre la méningo-encéphalite à
●● Pour les personnes particulièrement exposées comme tiques. Son emploi peut être envisagé pour des personnes
les agriculteurs ou les forestiers, l’emploi d’un répulsif travaillant dans les bois ou les champs dans les régions où
permet de diminuer le risque de morsure et d’infection le virus est présent. Son efficacité est incomplète.
grave. Le DEET est le mieux évalué. Appliqué sur la peau ©Prescrire – septembre 2018
exposée à la concentration de 50 % chez les adultes, il
protège pendant quelques heures. Cependant, il provoque
Sources • “Érythème migrant après morsure de tique” Premiers Choix
parfois des irritations oculaires ou cutanées et détériore les Prescrire, actualisation octobre 2017 : 4 pages. • “Piqûres de
fibres synthétiques, le cuir et le plastique, notamment des moustiques et morsures de tiques : prévention individuelle” Premiers
lunettes et des montres. Choix Prescrire, actualisation mars 2018 : 4 pages.
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En cas de cystites aiguës récidivantes, quelques ●● D’autres antibiotiques sont à réserver aux cas d’échecs
mesures simples et un traitement antibiotique court à de la fosfomycine trométamol ou sont moins certainement
chaque épisode suffisent dans la majorité des cas. efficaces. Ils exposent plus souvent à des effets indési-
rables parfois graves.
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●● La dermatite séborrhéique du cuir chevelu se manifeste ●● En général, le traitement dure 4 semaines. Quand les
par des rougeurs et des pellicules (aussi appelées rechutes sont fréquentes, une utilisation régulière mais
squames) qui causent parfois des démangeaisons. Elle espacée est parfois envisagée.
apparaît le plus souvent à la puberté, parfois après l’âge de
50 ans. La gêne est surtout esthétique et liée aux
démangeaisons. Les pellicules et les rougeurs évoluent par Des précautions
poussées qui semblent plus fréquentes lors de pé-riodes de
stress. L’origine est mal connue : un champignon ●● Les corticoïdes en application sur le cuir chevelu sou-
microscopique présent à la surface de la peau est peut-être lagent partiellement les démangeaisons. Mais ils sont à
en cause. La dermatite séborrhéique n’est pas conta-gieuse. utiliser sur de courtes périodes afin d’éviter leurs effets
indésirables cutanés (infection, boutons, allergies, etc.).
●● Dans certains cas, des squames et des rougeurs ●● Après un traitement par application d’un corticoïde, une
touchent aussi le visage, en particulier de chaque côté du recrudescence des pellicules est parfois observée. Il est
nez. Rarement, elles s’étendent à d’autres zones telles que possible de la prévenir en diminuant progressivement la
les sourcils, les paupières, les oreilles, le thorax ou entre les dose et la fréquence des applications.
épaules.
●● Chez les femmes enceintes, on connaît mal les effets
des substances contenues dans les shampoings ou les
D’abord un shampoing antipelliculaire médicaments de la dermatite séborrhéique sur l’enfant
qu’elles portent. Il est prudent d’éviter notamment le
●● Les traitements permettent souvent une amélioration kétoconazole, le sulfure de sélénium, l’acide salicylique, les
temporaire, aucun n’élimine définitivement les pellicules. Un anti-inflammatoires (tels que le kéluamide), les corticoïdes.
shampoing antipelliculaire, utilisé en alternance à un
shampoing doux, réduit souvent la gêne. ©Prescrire – septembre 2018
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Chez les femmes, les infections urinaires basses sont Un traitement court
fréquentes et souvent sans gravité. Un traitement anti-
biotique permet en général d’accélérer la guérison. ●● Les cystites aiguës simples guérissent environ 1 fois sur
2 sans traitement, mais parfois seulement au bout de
plusieurs semaines.
Les infections urinaires
●● Boire abondamment et uriner souvent apporte parfois un
●● Les infections urinaires “basses”, ou cystites, sont soulagement, mais ne remplace pas la prise d’un
limitées à la vessie. Les infections urinaires “hautes”, ou antibiotique pour la plupart des femmes.
pyélonéphrites, atteignent le rein. Ces infections sont
généralement causées par des bactéries. On dénomme ●● Un traitement antibiotique approprié pendant un à trois
“infections urinaires aiguës” les infections d’apparition rapide jours accélère en général la guérison.
et récente.
●● Les cystites récidivent chez certaines femmes. Dans ce
cas, il est conseillé de boire abondamment, d’uriner
Reconnaître une cystite aiguë simple régulièrement dans la journée et d’uriner après les rap-ports
sexuels.
●● On parle de cystite aiguë simple quand ces conditions
sont remplies : ●● Le jus de cranberry (canneberge à gros fruits) ne permet
––depuis moins de trois jours, les envies d’uriner sont pas la guérison d’une cystite.
pressantes et anormalement fréquentes, les urines sont
parfois colorées par du sang, et quand uriner est difficile ou
douloureux ; Attention à la pyélonéphrite
––chez une femme de plus de 15 ans (jamais un enfant ou
un homme), qui n’est pas enceinte, qui n’a pas eu d’autre ●● Une infection au niveau du rein (pyélonéphrite) est une
infection urinaire depuis 3 mois, et qui n’est pas atteinte infection urinaire plus grave, à évoquer quand certains
d’une autre maladie augmentant les risques d’infection symptômes s’ajoutent aux troubles urinaires : fièvre élevée
urinaire (diabète, insuffisance rénale, immu-nité réduite,
avec frissons, nausées et vomissements, mal au ventre ou
anomalie de l’appareil urinaire, etc.) ;
au creux du dos. Dans ce cas, consulter rapi-dement pour
––il n’y a pas de démangeaison au niveau de la vulve ou du mettre en route un traitement antibiotique, en général adapté
vagin, ni de pertes vaginales anormales, ni de signe faisant aux résultats d’une analyse des urines.
craindre une infection du rein (fièvre, frissons, nausées et
vomissements, mal au ventre ou au dos). ●● Une infection du rein non traitée peut évoluer vers un
abcès du rein, une infection grave généralisée ou laisser des
●● Lorsque tous ces critères sont réunis, le diagnostic de séquelles sur le fonctionnement du rein.
cystite aiguë simple est certain à 95 %, et aucun examen
corporel ou autre (analyse des urines, etc.) ne permet
d’avoir une meilleure certitude. Les femmes peuvent donc Un antibiotique pour un soulagement rapide
souvent faire le diagnostic elles-mêmes.
●● En somme, un antibiotique en courte durée permet en
général de soulager rapidement une infection urinaire aiguë
simple. Il est prudent de consulter sans délai si les troubles
persistent ou si d’autres troubles apparaissent, telle la fièvre.
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La ménopause
La ménopause est la période de la vie des femmes Comment passer cette période ?
qui marque l’arrêt définitif des règles et de la
fécondité. Cette transition s’accompagne parfois ●● Il est préférable de poursuivre la contraception jusqu’à
d’une gêne plus ou moins marquée. l’arrêt définitif des règles. Chez les femmes qui portent un
stérilet, il est souvent possible de le laisser en place jusqu’à
●● La ménopause survient le plus souvent entre 45 ans et la ménopause.
55 ans. Dans les années qui précèdent, l’activité des ovaires
diminue progressivement avant de s’arrêter naturellement. ●● Pour prévoir ou affirmer la ménopause, les dosages
Cette diminution s’accompagne d’une baisse d’hormones d’hormones dans le sang ou dans les urines sont rarement
estrogènes. Les règles deviennent souvent moins utiles. L’espacement des règles et l’apparition de certains
abondantes, irrégulières. Elles s’espacent puis s’arrêtent. Au signes comme les bouffées de chaleur ou la sécheresse
bout d’une année entière sans règles, le processus est vaginale suffisent souvent pour savoir.
habituellement terminé : la femme est ménopausée.
●● À la ménopause, prendre systématiquement des
hormones dans le but de compenser la baisse en estro-
gènes présente plus de risques que de bénéfices. Quand les
Une gêne variable troubles sont pénibles, des traitements sont à envi-sager au
cas par cas.
©Prescrire – septembre 2018
●● Autour de la ménopause, il apparaît parfois des bouf-
fées de chaleur, des sueurs la nuit, une irritabilité, des
troubles du sommeil (parfois liés aux sueurs nocturnes). Ces Sources • “8-2. Patientes ménopausées” Rev Prescrire 2018 ; 38 (416
troubles ne touchent pas toutes les femmes ; ils sont parfois suppl. Interactions médicamenteuses). • “Durée des bouffées de
très gênants, ou parfois minimes. chaleur liées à la ménopause” Rev Prescrire 2016 ; 36 (389) : 215.
• “Transition ménopausique : un diagnostic clinique” Rev Prescrire 2004 ;
24 (249) : 292-293.
●● Les troubles disparaissent ou diminuent d’eux-mêmes
au cours du temps. D’après un suivi de 1 500 femmes ne
prenant pas de médicament à base d’hormone, la gêne a
disparu en moins de 5 ans après les dernières règles chez
la moitié des femmes. La gêne a été d’autant plus longue
que les troubles ont commencé avant les dernières règles.
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La rosacée varie dans le temps mais reste le plus sou-vent ●● Quand les traitements locaux ne suffisent pas ou en cas
sans gravité. L’efficacité des traitements est limitée. d’atteintes oculaires, un antibiotique par voie orale est utilisé,
en général la doxycycline. Pour réduire le risque d’effets
indésirables digestifs, il est préférable de prendre la
Rarement grave doxycycline au moment des repas avec un grand verre
d’eau et de ne pas s’allonger dans l’heure qui suit.
●● La rosacée est une atteinte fréquente de la peau du
visage des adultes, dont les causes sont inconnues. Elle ●● Chez les femmes enceintes ou qui pourraient l’être, le
débute en général par des bouffées de chaleur au visage médicament de choix est le métronidazole en applica-tion
déclenchées par l’émotion, le froid, l’alcool, etc. Ces sur la peau ou à avaler. Ne pas utiliser d’acide azé-laïque
bouffées s’accompagnent parfois d’une rougeur de l’œil ou susceptible de causer des malformations chez l’enfant à
des paupières et d’un larmoiement. naître. La prise de doxycycline est à éviter dès le deuxième
trimestre de la grossesse et au cours de l’allaitement en
●● Par la suite, la rougeur du visage devient plus ou moins raison du risque de coloration des dents de l’enfant.
permanente et des petits vaisseaux se dilatent. Parfois
surviennent des boutons rouges ou surmontés d’un point
blanc, qui font penser à tort à de l’acné. ●● Beaucoup de ces médicaments (à appliquer sur le
visage ou l’antibiotique à avaler) augmentent fortement le
●● La rosacée est le plus souvent sans gravité, et pose risque de coups de soleil, parfois graves. Les crèmes
surtout des problèmes esthétiques. Sur 10 personnes solaires, même à fort indice, ne protègent qu’en partie :
atteintes, 4 guérissent avec ou sans traitement, souvent au penser à utiliser un chapeau, voire des vêtements cou-
bout de plusieurs années. L’évolution est fluctuante. La vrants. Les médicaments à avaler font en général courir plus
peau du visage est parfois épaissie et rouge, princi- de risques d’effets indésirables.
palement au niveau du nez.
●● Il est important de garder avec soi la liste des médi-
caments utilisés et de la montrer aux professionnels de
Des traitements aux effets limités santé en cas d’autres soins, pour éviter de combiner des
traitements incompatibles. Attention, les applications de
●● Pour soulager l’irritation de la peau, il est conseillé de cortisone (ou de ses dérivés) sur le visage risquent d’ag-
faire une toilette douce à l’eau tiède avec un nettoyant sans graver la rosacée.
savon. Certaines mesures sont parfois conseillées pour ©Prescrire – septembre 2018
atténuer la rosacée : éviter d’exposer le visage à des
températures extrêmes et à un fort ensoleillement, limi-ter la
consommation d’aliments épicés et d’alcool. Sources • “Rosacée” Premiers Choix Prescrire, actualisation mai 2018
: 5 pages.
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Chez les adultes en bonne santé, la bronchite aiguë gué-rit Les médicaments de la toux : décevants
souvent en 7 à 10 jours, avec ou sans médicament.
●● La toux est utile. Elle contribue à évacuer les sécrétions
qui piègent les poussières et les microbes descendant vers
Un diagnostic souvent simple les poumons.
●● La bronchite aiguë se traduit par une toux, avec sou- ●● L’efficacité des médicaments “antitussifs”, parfois
vent des crachats, parfois de la fièvre (les premiers jours) et promus contre la toux “sèche”, n’est pas clairement dé-
une gêne ou des sifflements respiratoires. C’est une maladie montrée. Elle est au mieux faible. Les effets indésirables de
banale et généralement sans gravité. ces médicaments sont parfois graves (difficulté à respirer,
dépendance lors d’utilisation prolongée).
●● Une consultation est utile, notamment pour faire la
différence avec une pneumonie. Le médecin y parvient ●● Les médicaments “fluidifiants”, parfois promus contre les
souvent à l’aide de quelques questions et d’un examen toux “grasses” ou “productives”, n’ont pas d’efficaci-té
corporel comprenant l’auscultation (écoute) des poumons, démontrée sur la toux. Ils ont des effets indésirables
mais une radiographie pulmonaire est parfois utile. digestifs et provoquent parfois des réactions allergiques.
●● Avec ou sans médicament, la toux s’arrête générale- ●● Sauf cas particulier, les médicaments de l’asthme ne
ment en 7 jours à 10 jours, et la bronchite guérit sans soulagent pas les symptômes de la bronchite aiguë.
complication. Parfois, la toux persiste. Si du sang appa-raît
dans les crachats ou si la toux dure plus de 3 semaines,
mieux vaut consulter à nouveau. Quelques moyens simples pour se traiter
●● Pour éviter de contaminer l’entourage, il est préférable ●● En cas de fièvre ou de douleurs, le paracétamol est le
de se couvrir la bouche lors des accès de toux, de se laver médicament de choix. Un anti-inflammatoire (ibuprofène par
souvent les mains et de porter un masque au contact des exemple) peut aggraver l’infection, c’est pourquoi son
personnes fragiles ou des nourrissons. utilisation est à envisager seulement quand le para-cétamol
n‘est pas suffisamment efficace.
Les antibiotiques : peu efficaces ●● Chez les femmes enceintes et celles qui allaitent, le
paracétamol est le meilleur choix en cas de douleurs et de
●● La plupart des bronchites sont causées par des virus, fièvre. Les médicaments anti-inflammatoires (ibupro-fène,
sur lesquels les antibiotiques n’ont pas d’efficacité. aspirine ou autres) ne doivent JAMAIS être pris au cours de
la grossesse, même en traitement de courte durée. La prise
●● De nombreuses expérimentations ont comparé l’évo- d’"antitussif” opioïde (codéine, dextro-méthorphane ou
lution de la bronchite aiguë avec ou sans traitement autres) est à éviter en cas d’allaitement.
antibiotique chez des adultes en bonne santé. Les anti-
biotiques ont réduit la durée de la toux d’environ une demi- ●● Le tabac est connu pour irriter les bronches. Il est
journée en moyenne, et n’ont pas diminué les (faibles) préférable de ne pas fumer et d’éviter les atmosphères
risques de complications. enfumées ou irritantes.
●● Les antibiotiques causent notamment des troubles ●● L’eau, des sirops aux fruits, des boissons chaudes, du
digestifs (diarrhées, nausées, vomissements), des mycoses miel, du citron ou des confiseries semblent soulager un peu
et des allergies. Dans de rares cas, les effets indésirables la toux, et ils ont peu d’effets indésirables.
mettent la vie en jeu. Par ailleurs, l’utilisation d’anti-biotiques ©Prescrire – septembre 2018
contribue au développement de bactéries qui résistent aux
antibiotiques.
Sources • “Bronchite aiguë chez un adulte” Premiers Choix Prescrire,
actualisation mai 2018 : 6 pages.
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Les maux de gorge et les angines guérissent le plus ●● Les médicaments anti-inflammatoires dérivés de la
sou-vent seuls en quelques jours. Un traitement cortisone font courir un risque d’aggravation de l’infection.
antibiotique est rarement justifié. Les pastilles ou les collutoires (sprays) contenant des
médicaments (anesthésiques, antiseptiques, etc.), ainsi que
●● Le mal de gorge est souvent lié à une infection telle la propolis (fabriquée par les abeilles) sont souvent moins
qu’une rhinopharyngite. Les autres causes sont : efforts de efficaces que le paracétamol, et certains provoquent parfois
voix, allergies, substances irritantes (tabac par exemple) ou des effets indésirables graves. Leur utilisation est
sécheresse de la bouche. déraisonnable pour soulager un trouble sans gravité tel
qu’un mal de gorge ou une angine.
●● L’angine se manifeste surtout par un mal de gorge
d’apparition rapide, avec difficultés à avaler, et parfois de la
fièvre. Les angines sont en général causées par des virus, Un antibiotique dans certains cas d’angine
plus rarement par des bactéries, et dans ce cas le plus
souvent par un streptocoque dit de type A. Elles sont très ●● Quelques questions et l’examen médical suffisent
souvent bénignes. En général, une angine ou un mal de souvent à établir la probabilité d’une angine liée à un
gorge lié à une rhinopharyngite disparaît sans traite-ment au streptocoque de type A, qui peut justifier un traitement
bout de 3 à 7 jours. antibiotique. En cas de doute, un test de détection rapide du
streptocoque au moyen d’un écouvillon au niveau des
●● Une consultation est justifiée si le mal de gorge est amygdales et de la gorge peut être réalisé.
important, s’il s’accompagne de difficultés à parler et à
respirer, de douleurs empêchant les mouvements de la tête ●● En cas d’angine à streptocoque, un antibiotique est
et du cou ; d’un gros ganglion dans le cou, d’une forte fièvre, justifié quand les symptômes font craindre une compli-
d’une éruption cutanée ; si la personne atteinte est un cation, ou que la situation ne s’est pas améliorée au bout de
nourrisson, une femme enceinte, une personne âgée ou 48 heures. Le premier choix est une pénicilline, du fait de
fragilisée par une maladie chronique ou un trai-tement qui son activité importante contre le streptocoque : péni-cilline V
réduit les défenses immunitaires (immuno-dépresseur). pendant 10 jours, ou amoxicilline en alternative. En cas
d’allergie aux pénicillines, la spiramycine ou l’azithromycine
sont d’autres options.
●● Les médicaments anti-inflammatoires tels que l’ibu- Sources • “Angine aiguë” Premiers Choix Prescrire, actualisation juin
2018 : 6 pages. • “Maux de gorge” Rev Prescrire 2011 ; 31 (334) : 614-
profène provoquent davantage d’effets indésirables que le 616.
paracétamol et aggravent parfois l’infection : il est préférable
de limiter leur utilisation aux cas où l’efficaci-té du
paracétamol est insuffisante. Les anti-inflammatoires ne
doivent JAMAIS être pris par les femmes enceintes ou qui
pourraient l’être. Attention certaines pastilles à sucer
contiennent un anti-inflammatoire : se renseigner auprès
d’un soignant en cas de doute.
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Mieux dormir
Pour mieux dormir, quelques conseils simples et une Comment lutter contre l’insomnie
méthode comportementale du “contrôle par le stimu-
lus” sont les meilleurs choix. ●● Une méthode efficace est la technique du “contrôle par
le stimulus”. Elle vise à renforcer le conditionnement qui
associe le lieu du coucher (habituellement la chambre) et
Pas de norme de bon sommeil l’endormissement, et à régulariser le cycle veille-sommeil.
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La ménopause s’accompagne parfois de troubles tels infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral,
qu’une sécheresse vaginale, des bouffées de chaleur, caillot veineux, etc. Il augmente le risque de certains
des sueurs nocturnes. Un gel lubrifiant à base d’eau est cancers, notamment le cancer du sein.
à privilégier pour soulager la sécheresse vaginale. Les
médicaments à base d’hormone exposent à des effets ●● Si un traitement hormonal est envisagé, il est préfé-rable
indésirables graves : il est préférable de bien peser le qu’il soit le plus court possible et à la dose la plus faible
pour et le contre avant de les choisir. efficace, puis arrêté progressivement pour éviter la
réapparition des troubles à l’arrêt du traitement.
Traitement hormonal de substitution : à éviter ●● La testostérone est sans effet démontré sur la dimi-
si possible nution du désir sexuel attribué à la ménopause, mais
provoque des effets indésirables parfois graves.
●● Après la ménopause, les bouffées de chaleur diminuent ©Prescrire – septembre 2018
naturellement avec le temps. Des mesures simples pour se
rafraîchir aident à passer ces moments désagréables.
Sources • “8-2. Patientes ménopausées” Rev Prescrire 2018 ; 38 (416
suppl. Interactions médicamenteuses). • “Traitements locaux de la séche-
●● Un estrogène par voie orale soulage les bouffées de resse vaginale liée à la ménopause” Rev Prescrire 2015 ; 35 (383) : 674-679.
chaleur et les troubles vaginaux. Il est associé avec un • "Extraits de pollens et de pistil - Fémilis°” Rev Prescrire 2018 ; 38 (418) :
progestatif pour limiter le risque de cancer de l’utérus liés 565-566. • "prastérone alias DHEA (Intrarosa°) et atrophie vulvovagi-nale”
Rev Prescrire 2018 ; 38 (419) : 648-651.
aux effets de l’estrogène. Mais ce traitement hormo-nal dit
de substitution fait aussi courir des risques parfois graves,
surtout quand il est pris longtemps, notamment :
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Premiers Choix Prescrire
La rubrique Premiers Choix Prescrire présente dans un format synthétique les éléments de choix essentiels pour faire face
à diverses situations cliniques fréquentes. Ces textes proposent une aide concise pour identifier la situation, comparer les
balances bénéfices-risques des différents soins, retenir les premiers choix adaptés et écarter les options plus dangereuses
qu’utiles. En complément, les renvois et références cités dans ces synthèses permettent aussi de se reporter à des
données plus détaillées en matière d’évaluation, d’effets indésirables et d’interactions médicamenteuses. Les filets
verticaux en marge de certains paragraphes indiquent les principales modifications de cette version.
POINTS-CLÉS
ne crise convulsive fébrile simple est définie Une crise tonicoclonique généralisée débute par
comme un épisode de convulsions générali- une perte de connaissance brutale à laquelle suc-
Usées, durant moins de 15 minutes, survenant cèdent trois phases :
une seule fois en 24 heures chez un enfant, lors d’un –– une phase tonique, en général pendant quelques
épisode de fièvre, sans infection intra crânienne, ni dizaines de secondes, avec une contraction soute-
trouble métabolique, ni antécédent de convulsion nue de l’ensemble des muscles ;
non fébrile. Après une crise convulsive fébrile simple, –– puis une phase clonique en général pendant 1
l’état de santé de l’enfant n’est pas altéré (1,2). à 2 minutes, avec des secousses musculaires no-
Des crises convulsives fébriles surviennent chez tamment des membres ;
environ 3 % des enfants. Elles sont rares chez les –– puis une phase postcritique, avec respiration
enfants âgés de moins de 6 mois ou de plus bruyante et reprise progressive de la conscience (4,5).
de 5 ans (1). La moitié des crises convulsives fébriles durent
+ “Après des convulsions fébriles” Fiche Infos- moins de 4 minutes (3).
Patients Les crises convulsives fébriles prolongées, ou qui
récidivent dans les 24 heures, ou partielles (c’est-
à-dire avec des convulsions localisées à une partie
du corps, sans perte de connaissance) sont dites
Reconnaître complexes et nécessitent des soins spécifiques (1).
+ Lire dans ce texte “Signes d’alerte lors d’une crise
Crise tonicoclonique pendant quelques convulsive fébrile”
minutes lors d’un épisode de fièvre. En l’absence de situation à risque de méningite,
Le niveau de fièvre associé à une crise chez un enfant qui a eu une crise convulsive fébrile
convulsive fébrile simple est variable simple bien identifiée, il n’est pas nécessaire d’ef-
selon les enfants. Souvent, la température corporelle fectuer systématiquement un électroencéphalo-
est supérieure à 39 °C. Cependant, des crises convul- gramme, un examen biologique ou une imagerie
sives fébriles surviennent parfois dès 38 °C. Rare- cérébrale (1).
ment, les convulsions précèdent la fièvre (1,3). + Lire dans ce texte “Signes d’alerte lors d’une crise
Le plus souvent, une crise convulsive fébrile simple convulsive fébrile”
se manifeste par une crise tonicoclonique généra-
lisée (4,5).
P C P •C •a a 2018 • P 1/5
remiers hoix resCrire rise Convulsive fébrile simPle Chez un enfant Ctualisationoûtage
Premiers Choix Prescrire
P C P •C •a a 2018 • P 2/5
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P C P •C •a a 2018 • P 3/5
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Anticonvulsivant utilisé par la famille : s’entraî- température de l’enfant, et que faire baisser la
ner avant utilisation. Quand un anticonvulsivant température corporelle permet d’améliorer le
est prescrit chez un enfant qui a eu une crise convul-sive confort de l’enfant, mais n’a qu’une efficacité limitée
fébrile simple, il est préférable que l’entourage s’entraîne en prévention des convulsions fébriles (1).
à manipuler ce médicament au moins une fois, en dehors ©Prescrire
d’une crise, pour pouvoir l’uti-liser correctement en cas de
récidive (29).
Médicamenteux
Noms commerciaux des médicaments en
Diazépam rectal, en utilisant la France F, Belgique B et Suisse CH
solution injectable
L’administration rectale de diazépam est réalisée à diazépam injectable ou rectal – F CH VALIUM° ou autre ; B
VALIUM°
l’aide d’une seringue (sans aiguille) ou d’une canule
midazolam transmuqueux buccal – F B CH BUCCOLAM°
en plastique. La dose à administrer au cours d’une
crise convulsive est de 0,5 mg/kg, sans dépas-ser
10 mg (8,30).
En France, le diazépam en solution pour adminis-
tration rectale n’est disponible que sous forme destinée à Recherche documentaire et méthode d’élaboration
la voie injectable en ampoules en verre, et nécessite une Cette synthèse a été élaborée à partir des données publiées dans
Prescrire jusqu’au n° 419 (septembre 2018) et dans son supplément
préparation de la dose à adminis-trer, d’où une perte de Interactions médicamenteuses 2018, confrontées aux données
temps et un risque d’erreur (8). publiées dans deux sources documentaires complémentaires :
l’ouvrage de pharmacologie clinique Martindale The complete drug
La voie rectale n’est pas toujours facile à utiliser : reference (site www.medicinescomplete.com) et l’ouvrage de
elle est parfois mal acceptée et elle nécessite de médecine interne UpToDate (site www.uptodate.com), consultés pour
déshabiller l’enfant (29). la dernière fois le 20 août 2018. La validité des données citées dans
cette synthèse est vérifiée grâce à la veille documentaire permanente
mise en place par Prescrire. Les procédures d’élabora-tion de cette
Médicamenteux synthèse ont suivi les méthodes habituelles de Prescrire : notamment
Midazolam par voie transmuqueuse vérification de la sélection des données et de leur analyse, contrôles
de qualité multiples.
buccale, seulement après l’âge
de 6 mois 1- Prescrire Rédaction “Convulsions fébriles simples de l’enfant.
En France, le midazolam par voie transmuqueuse Expliquer et rassurer les parents plutôt que prescrire” Rev
Prescrire 2001 ; 21 (219) : 534-537.
buccale a l’avantage d’être disponible sous une 2- Prescrire Rédaction “Convulsions fébriles” Rev Prescrire 1986 ;
forme prête à l’emploi (seringue préremplie) (29). 6 (52) : 35-37.
Chez les enfants âgés de moins de 6 mois, en raison 3- Millichap JJ et coll. “Clinical features and evaluation of febrile
sei-zures” UpToDate 2018.
d’un risque accru de surdose, l’administration de 4- Prescrire Rédaction “Épilepsies généralisées. Des classifications
midazolam par voie transmuqueuse buccale n’est utiles au choix du traitement” Rev Prescrire 2003 ; 23 (236) : 124-126.
autorisée qu’à l’hôpital (29). 5- Schachter SC et coll. “Evaluation and management of the first
seizure in adults” UpToDate 2018.
La dose de midazolam par voie transmuqueuse 6- Prescrire Rédaction “E12a. Baisses du seuil de convulsion médica-
buccale à administrer au cours d’une crise convul- menteuse en bref” suppl. Interactions médicamenteuses 2018.
sive est de 0,5 mg/kg sans dépasser 10 mg (26). 7- Prescrire Rédaction “Convulsions fébriles des enfants” Rev
Prescrire 2009 ; 29 (307) : 369.
Pour éviter les fausses routes, la solution de mi- 8- Prescrire Rédaction “Convulsions prolongées des enfants. Une
dazolam est à administrer lentement entre la joue et benzodiazépine dès que les convulsions durent plus de
la gencive, si nécessaire en 2 fois, d’un côté puis 5 minutes” Rev Prescrire 2013 ; 33 (354) : 278-282.
9- Prescrire Rédaction “Convulsions fébriles du nourrisson” Rev
de l’autre de la bouche (29). Prescrire 1992 ; 12 (123) : 569.
+ Lire “Midazolam buccal : autorisé en ville pour la 10- Prescrire Rédaction “Prévention des récidives de convulsions
trousse d’urgence des généralistes ?”, n° 422, page fébriles” Rev Prescrire 1994 ; 14 (142) : 431.
11- Millichap JJ et coll. “Treatment and prognosis of febrile
949 seizures” UpToDate 2018.
12- Prescrire Rédaction “Convulsions fébriles de l’enfant” Rev
Prescrire 1987 ;7 (69) : 432-433.
13- Prescrire Rédaction “Les méthodes physiques du traitement
de la fièvre sont peu évaluées chez l’enfant” Rev Prescrire 2004 ;
Rassurer l’entourage 24 (248) : 217 + (253) : II de couv.
14- Prescrire Rédaction “Situations courantes d’automédication (suite).
Fièvres aiguës chez les adultes” Rev Prescrire 2008 ; 28 (301) : 839-840.
Non médicamenteux
15- Prescrire Rédaction “5-1. Patients traités par antalgique non
Écouter et informer spé-cifique” suppl. Inter actions médicamenteuses 2018.
Les parents ou les témoins d’une première 16- “Paracétamol” Répertoire commenté des médicaments, CBIP
crise convulsive fébrile chez un enfant sont souvent 2018.
17- Prescrire Rédaction “Paracétamol buvable à 10 % - Dolstic°.
fortement impressionnés. Il est important de consa-crer Gare aux surdoses” Rev Prescrire 2013 ; 33 (359) : 648-649.
du temps à les écouter et à les informer de l’évolution le 18- Prescrire Rédaction “Paracétamol chez les enfants : voie
plus souvent favorable, afin de dédra-matiser cette rectale aussi efficace sur la fièvre, moins sur la douleur aiguë”
Rev Prescrire 2010 ; 30 (319) : 371-372.
expérience, en précisant par exemple qu’il n’est pas utile 19- Prescrire Rédaction “Gare aux AINS chez les enfants fébriles”
de surveiller régulièrement la Rev Prescrire 2004 ; 24 (255) : 748.
P C P •C •a a 2018 • P 4/5
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à diverses situations cliniques fréquentes. Ces textes proposent une aide concise pour identifier la situation, comparer les
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Otite moyenne
avec épanchement
persistant chez un enfant
L’essentiel sur les soins de premier choix Actualisation : août 2018
POINTS-CLÉS
●● Chez les enfants, un épanchement persiste sou-vent ●● Chez un enfant qui a une otite moyenne avec
dans l’oreille moyenne dans les suites d’une infection épanchement persistant à l’origine d’une baisse
des voies respiratoires supérieures ou d’une otite d’audition, des aménagements dans la vie
moyenne aiguë. Cet épanchement est le plus souvent quoti-dienne sont à mettre en place pour
asymptomatique, mais provoque parfois une baisse compenser cette baisse.
d’audition qui est en général temporaire.
●● Quand l’épanchement dans l’oreille moyenne
●● La plupart des otites moyennes avec est bilatéral, perturbe l’audition de manière
épanche-ment persistant disparaissent notable et persiste depuis plus de 3 mois, la pose
spontanément au bout de quelques mois. d’aéra-teurs transtympaniques est une option. Elle
pro-cure une amélioration modeste de l’audition
●● Chez la majorité des enfants, attendre au durant quelques mois, délai nécessaire à une
moins 3 mois la résolution spontanée de l’épisode évolution spontanément favorable.
d’otite moyenne avec épanchement persistant est
l’option à préférer.
P C P •o •a a 2018 • P 1/3
remiers hoix resCrire tite moyenne aveC éPanChement Persistant Chez un enfant Ctualisationoûtage
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Non médicamenteux
Auto-insufflation : efficacité
incertaine pour améliorer l’audition
Chez les enfants âgés de plus de 3 ans et qui sont
capables d’effectuer cette technique, l’auto-insuf-
flation (alias manœuvre de Valsalva) a une efficaci-
té incertaine pour améliorer l’audition. Elle consiste
à expirer fortement en maintenant la bouche fermée
et le nez pincé afin d’ouvrir la trompe d’Eustache en
augmentant la pression dans le nez. Elle est en
général effectuée au moins 2 fois par jour pendant
plusieurs semaines (1,4).
P C P •o •a a 2018 • P 3/3
remiers hoix resCrire tite moyenne aveC éPanChement Persistant Chez un enfant Ctualisationoûtage