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NOTE O'INFORMATION TECHNIQUE 147

CENTRE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE DE LA CONSTRUCTION

FONDATIONS DE MAISONS
Guide pratique pour la conception et
l'exécution des fondations de constructions
petites et moyennes

SOMMAIRE

1. Introduction 3 4.2 Reconnaissance du sol en profondeur 33


1.1 But de ce Guide pratique 3 4.21 Types de reconnaissance du sol 33
1.2 Problèmes et exigences relatifs aux fondations 4.22 Profondeur à atteindre 34
de maisons 3 4.23 Nombre d'essais 35
1.3 Responsabilités 7
4.3 Choix du type de fondation 37
4.4 Dimensionnement des fondations 37
2. Principes 9 4.41 Niveau de fondation 37
2.1 Rôle des fondations 9 4.42 Pression admissible sur un sol 39
2.2 Actions à reprendre par les fondations 9 4.43 Tassement admissible 40
2.21 Types d'actions 9 4.44 Recommandations pour le calcul de
2.22 Eau présente dans le sol 9 semelles de fondation 40
2.23 Poussée des terres et d'eau 9 4.5 Etanchéité et isolation thermique des fonda-
2.3 Sol 10 tions et de la substructure 42
2.31 Classification des sols 10 4.51 Choix des solutions pour les construc-
2.32 Quelques notions essentielles sur les tions su r caves enterrées 42
sols 12 4.52 Cuvelage étanche 44
2.33 Eau dans le sol 14 4.53 Drainage 47
2.4 Force portante du sol 15 4.54 Enduisage du côté extérieur des murs
2.5 Tassements et déformations admissibles des enterrés 49
constructions 15 4.55 Construction sur terre-plein 49
2.6 Etanchéité de la partie enterrée des construc- 4.56 Construction sur vide technique 50
tions 16 4.57 Coupure de capillarité au bas des murs 51
2.61 Humidité ascensionnelle dans les murs 16 4.6 Zones soumises à des subsidences 52
2.62 Imperméabilisation des éléments en
contact avec le sol 5. Exécution des fondations 54
16
2.63 Drainage 5.1 Terrassements des fouilles exécutées pour les
16
fondations 54
2.64 Remblayage autour des fondations 16
5.11 Conditions d'exécution 54
2.65 Soutènements: étanchéité ou drai-
nage? 16 5.12 Boucle de mise à la terre de l'installation
électrique 54
5.13 Sécurité du travail dans les tranchées 55
3. Types de fondations 17 5.2 Maçonnerie ou bétonnage 55
3.1 Généralités 17 5.3 Remblayage autour des fondations 56
3.2 Fondations à faible profondeur 18 5.4 Exécution des fondations profondes 56
3.21 Fondations sur plots ou semelles isolés 19
3.22 Fondations continues 20 Annexe A - Définitions principales, symboles, unités 58
3.23 Radiers 23
3.24 Dalles sur sol 24 Annexe B - Ordre de grandeur des charges dues au
3.3 Fondations profondes 25 poids propre pour quelques exemples de constructions
courantes 62
3.31 Puits à blindage et faux puits 25
3.32 Pieux 26
Annexe C - Extrait du R.G.P.T.
4. Conception des fondations 27
4.1 Visite du site 27 Bibliographie 66
4.11 But de cette visite 27
4.12 Visite sur place 27 Résumé - Samenvatting - Summary - Zusam-
4.13 Démarches complémentaires 33 menfassung 68
Cette Note d'information technique a été préparée par C. Legrand, ingénieur au
Département Recherche-Développement du C.S.T.C.; Ch. Quewet, conseil-
ler au Département Information du C.S.T.C.; a rédigé la partie relative à
l'étanchéité et à l'isolation thermique.
Le document a été discuté au sein d'un comité de lecture, composé comme
suit:

Président

M. A. VASTRADE, CFE, Bruxelles

Membres

MM. D. ANDRIES, Fundex S.A., Zeebrugge


C. BRUNEAU, Société Nationale Terrienne (SNT), Bruxelles
R. CARPENTIER, Institut Géotechnique de l'Etat (IGE), Bruxelles
A. COLIN, Travaux S.A., Bruxelles
A. D'HAENENS, Bureau SECO, Bruxelles
S. D'HOORE, Adinco S.P.R.L., Vilvoorde
M. GUILLAUME, Van Rijmenant S.A., Bruxelles
A. HOLEYMAN, Franki, S.A., Liège
C. LEGRAND, C.S.T.C., Bruxelles
E. LOUSBERG, Université Catholique de Louvain, Louvain-La-Neuve
H. MOTTEU, C.S.T.C., Bruxelles
C. QUEWET, C.S.T.C., Bruxelles
J. VANDERLINDEN, Franki, S.A., Bruxelles

Juin 1983
CENTRE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE DE LA CONSTRUCTION
Etablissement reconnu par application de l'arrêté-loi du 30 janvier 1947
Siège social: rue du Lombard 41, 1000 Bruxelles
Station expérimentale: avenue Pierre Holoffe 21, 1342 Limelette

Editeur responsable: A. Legros,


rue du Lombard 41, 1000 Bruxelles
1. INTRODUCTION

1.1 BUTS DE CE GUIDE PRATIQUE 1.2 PROBLEMES ET EXIGENCES RELATIFS


AUX FONDATIONS DE MAISONS
Ce guide pratique traite des problèmes de fonda-
tions de constructions à usage résidentiel, com- Le présent guide répond à une nécessité car,
mercial, administratif, industriel ou agricole dont les même pour des ouvrages très courants, les fonda-
charges de calcul ne dépassent pas 250 kN sur tions constituent une partie essentielle de la cons-
semelles isolées ou 100 kN par mètre sur semelles truction tant au stade du projet qu'à celui de
continues et dont les exigences en matière de l'exécution.
tassements sont conformes à la pratique courante
(*). En effet, la non observance d'une méthode de
travail adéquate et de règles correspondantes
Les exemples les plus courants de telles construc-
entraîne généralement des désordres dont les plus
tions sont les maisons unifamiliales isolées ou en fréquents sont les tassements différentiels des
rangée, les petits immeubles n'ayant pas plus de appuis. Il en résulte des déformations (portes et
deux ou trois niveaux, les hangars ou halls de
fenêtres qui ne fonctionnent plus correctement),
dimensions courantes, etc. des fissurations ou des ruptures de la structure ou
L'objectif de ce guide est d'être didactique et du remplissage de celle-ci, ou de panneaux, de
pratique. Dès lors seules les questions relatives aux murs, de cloisons ou de canalisations d'amenée
fondations courantes sont abordées en détail: d'eau, de gaz ou d'évacuation, ou des défauts
semelles en maçonnerie ou en béton armé ou non, d'étanchéité (caves, toitures).
isolées ou continues, radiers rigides ou semi-rigi-
des, fondations profondes telles que faux-puits ou Même lorsque ces désordres n'entraînent pas la
certains types courants de pieux. Les procédés et mise hors service de la construction, ils sont
les cas exceptionnels en Belgique ne sont pas généralement très gênants et leur réparation est
étudiés. souvent difficile et toujours coQteuse.
On ne rappelle dans ce texte que les principes
théoriques jugés utiles pour aborder et expliquer le
problème des fondations. Pour les autres aspects 1.21 Problèmes
de la mécanique des sols, il est renvoyé aux
ouvrages spécialisés dont quelques titres courants Les désordres les plus fréquents et leurs causes
sont indiqués dans la Bibliographie (p. 66). sont illustrés par les figures 1 à 17 (* *).

(*) Voir Bibliographie n° 10 et 6.


(* *) D'après principalement les documents correspondant aux références bibliographiques nO 1, 4, 30, 31, 44 et 48.

3
DO
DO
DoDO
2
- - - - . . . . . . .... _ _ _ _ _ ..1

Fig. 1 - Fondations établies à la même profondeur, sur une


couche d'égale épaisseur, mais chargées très différemment. La
partie la plus chargée (1) tasse beaucoup plus et une surface de
rupture se développe entre les deux parties.
1. fondation la plus chargée
2. fondation la moins chargée

DDDD
DODO
2
L.. _ _ _ _

Fig. 5 - Maison sur fondation homogène établie sur une


Fig. 2 - Fondations établies à des profondeurs différentes dans couche de sol très hétérogène. Inclusion très compressible sous
une couche d'égale compressibilité et transmettant des charges la fondation.
à peu près semblables. La partie la moins profondément fondée
(2) tasse plus que l'autre ce qui provoque une rupture entre les
deux parties.
1. fondation sur caves
2. fondation sans caves

DO
DO Fig. 6 - Fondation homogène, comme à la figure 4, établie sur

DO DO
, 2 ~
une couche de sol en apparence homogène mais comportant un
« point dur» tel qu'une fondation ancienne ou une construction
enterrée non connue (égout, fortification, etc.). Il y a un risque de
__ -" __ - r~ rupture au droit du « point dur ».
1. ancienne fondation non reconnue

Fig. 3 - Fondations hétérogènes. La partie la moins profondé-


ment fondée (1) risque de tasser beaucoup plus que l'autre,
entraînant des fissures ou des ruptures à la séparation des deux
parties.
1. fondation superficielle
2. fondation profonde

. ·l

Fig. 4 - Fondation homogène (charges, dimensions et niveau


corrects) établie sur une couche de sol très hétérogène, par Fig. 7 - Fondation homogène (charges, dimensions et niveau
exemple inclusions de zones très peu consistantes (argile, vase, en apparence corrects) établie sur une couche de sol com-
tourbe) ou de remblais localisés. pressible d'épaisseur rapidement variable. Si la fondation est
Le tassement plus important de la partie située au-dessus des constituée de semelles indépendantes, on observera une fissu-
zones plus compressibles peut provoquer des ruptures (voir ration ou des ruptures. Si la fondation est rigide (radier), il peut
aussi fig. 5). se produire un basculement d'ensemble (voir fig. 8).
1. couche de sol résistante 1. couche de sol résistante
2. inclusion compressible 2. couche de sol compressible

4
santes dans des sols plastiques (limons et argiles,
avec ou sans matières organiques) suscèptibles de
gonfler par absorption d'eau ou de diminuer de
volume par séchage.
Le séchage du sol au centre de la construction se
traduit par un retrait à cet endroit, ce qui provoque
des fissurations telles que la figure 11 le montre
(fissures les plus larges en bas).

Fig. 8 - Constructions érigées sur l'emplacement d'anciennes


carrières ou à l'endroit de dénivellations importantes rem-
blayées, même depuis longtemps, ou sur les bords des vallées ...... _-----_ ......
où la couche d'alluvions compressibles varie rapidement
d'épaisseur (cas de la photo donnée ici). Fig. 11 - Construction établie à une profondeur insuffisante
dans un sol plastique. Assèchement du sol au centre de la
fondation provoquant des fissures.

Le gonflement au centre de la construction ou


l'assèchement sur les bords provoque des fissures
telles que la figure 12 le montre (fissures les plus
larges en haut). La figure 13 donne une illustration
/ de ce cas.
""-'---7/

Fig. 9 - Construction fondée sur un terrain en forte pente. Le


risque d'un glissement d'ensemble est accru par la présence de
surcharges importantes (remblai) et par la modification de la
circulation des eaux de ruissellement. Il y a aussi danger
d'affouillement dû à l'écoulement de ces eaux. ----- ...........
"""",,--
Fig. 12 - Construction établie à une profondeur insuffisante
dans un sol plastique. Gonflement du sol au centre de la
fondation provoquant des fissures (voir fig. 13).

Fig. 10 - Construction fondée sur un sol compressible. Une


variation importante du niveau de l'eau dans un sol compressi-
ble, par pompage, par drainage ou suite à l'interposition d'une
barrière étanche, fait tasser les constructions établies sur ces
terrains, et ce d'autant plus gravement que la baisse du niveau
d'eau est importante.
1. nappe aquifère initiale
2. nappe aquifère rabattue

Les figures 11, 12, 13 et 14 donnent des schémas Fig. 13 - Illustration du cas de la figure 12. Assèchement du sol
de constructions établies à des profondeurs insuffi- sous les bords de la maison (influence des peupliers).

5
Dans cet ordre d'idées, un cas fréquent est celui où des fondations indépendantes sont réalisées
des fondations trop peu profondes sont établies à mais on établit des liaisons via le mur mitoyen
une distance (fig. 14,2) inférieure au rayon d'action au niveau de la structure
des racines d'arbres (1) à enracinement profond et
étendu et dont les besoins en eau sont importants, les fondations d'un nouveau bâtiment (P2) et
et qui sont plantés dans un sol peu perméable et celles d'un bâtiment adjacent plus ancien (P1)
plastique. Lorsque les niveaux de fondation ne sont dont le tassement est pourtant stabilisé s'in-
pas semblables, le phénomène peut être amplifié fluencent mutuellement (fig. 16).
(fig. 14,4).

1....
3 .. 1

Fig. 14 - Construction établie à une profondeur insuffisante Fig. 16 - Influence d'une nouvelle construction.
dans un sol plastique et trop rapprochée d'abres. P1. bâtiment existant, stable
1. arbre à croissance rapide et à enracinement étendu P2. bâtiment nouveau
2. distance à la fondation la plus proche, établie dans le 1. zone d'influence des contraintes de P1 (bâtiment existant)
domaine d'influence des racines 2. zone d'influence des contraintes de P2 (bâtiment nouveau)
3. distance à la fondation voisine, établie hors du' domaine 3. intersection des deux zones
d'influence des racines 4. déformation du bâtiment existant suite à l'accroissement
4. fissure des contraintes en 3

Si la zone limitée par la ligne 1 est le bulbe des


Parmi d'autres cas de désordres fréquents, il faut pressions, zone où il y a un accroissement sensible
citer les problèmes des murs mitoyens: des contraintes effectives dues au bâtiment
existant P1, et si la zone limitée par la ligne 2 est le
- la fondation du mur n'a pas été conçue à bulbe des pressions dues au nouveau bâtiment P2,
l'époque de la première construction pour rece- l'accroissement de contraintes dû à P2 influence
voir correctement les charges de la seconde P1 dans la zone commune aux deux bulbes
construction (fig. 15) d'accroissement et peut faire incliner P1 vers P2.
La figure 17 donne une illustration de ce cas.
2

Fig. 15 - Surcharges sur un mur mitoyen.


1. bâtiment existant, stable
2. nouveau bâtiment Fig. 17 - Influence de la construction d'un nouveau bâtiment (à
3. déformations du bâtiment existant suite à l'accroissement droite) sur la stabilité d'anciennes constructions (voir fissure à
des charges sur le mur mitoyen gauche de la photo).

6
Enfin, même si une mauvaise conception ou une moment des terrassements (§ 5.1, p. 54), du
application défectueuse des moyens de protection maçon nage ou du bétonnage (§ 5.2, p. 55) et du
contre l'eau ne compromet pas la stabilité de remblayage ultérieur autour des fondations
l'ouvrage, elle provoque fréquemment des désor- (§ 5.3, p. 56).
dres ressentis au niveau de l'utilisation: inonda- Lorsqu'on recourt à des fondations profondes,
tions, humidité permanente ou saisonnière, moisis- cette surveillance est assurée par une firme ou
sures, corrosion, etc. une personne spécialisée (§ 5.4, p. 56).
1.22 Exigences Si les travaux de fondation nécessitent l'exécu-
tion d'un rabattement de la nappe aquifère, des
Tous les problèmes auxquels on peut être con- précautions sont à prendre pour éviter de causer
fronté dans le domaine des fondations de maisons des dégâts aux fondations existantes et à
peuvent être en grande partie évités si on respecte l'environnement.
une méthode de travail dont les étapes sont
résumées ici et explicitées dans les chapitres
suivants.
1.3 RESPONSABILITES
1. Il faut connaître le rôle que remplit la
fondation (§ 2.1, p. 9), le type d'actions aux- Ce sujet sort du cadre de cette étude. Il existe des
quelles elle doit résister (§ 2.2, p. 9) et les ouvrages juridiques spécialisés en la matière. On
catégories de sol qu'on peut rencontrer (§ 2.3, attire toutefois l'attention sur la nécessité de bien
p.10). étudier les documents contractuels applicables
Le sol et la fondation doivent être étudiés sous dans chaque cas d'espèce.
trois aspects: la force portante admissible du sol Ainsi, par exemple, si le cahier général des charges
(§ 2.4, p. 15), le tassement du sol et la déforma- pour travaux de construction privée est d'applica-
tion admissible de la structure (§ 2.5, p. 15). Il tion, il faut tenir· compte du paragraphe 1.21 du
faut également tenir compte du problème de Fascicule 1 Clauses et conditions communes à tous
l'étanchéité (§ 2.6, p. 16). les corps de métier (*) qui prévoit ce qui suit:
Enfin, chaque intervenant doit connaître les
CONCEPTION ET ETUDE TECHNIQUES
responsabilités propres qu'il exerce et les inter-
actions possibles entre les différents responsa- La conception des ouvrages est du ressort de
bles (§ 1.3). l'auteur de projet.
2. Lors de l'établissement du projet, il faut envisa- Les études techniques des ouvrages ou parties
ger les différents types courants de fondations d'ouvrage relevant de spécialistes et mentionnés
(chapitre 3, p. 17) et éventuellement, dans les comme tels au cahier spécial des charges sont
cas moins fréquents, recourir à des procédés de confiées:
fondations spéciales. - soit à des ingénieurs ou à des techniciens
conseils, choisis et rémunérés par le maÎtre de
3. Pour l'établissement du projet, il faut com- l'ouvrage
mencer par faire une visite sur place (§ 4.1,
p. 27), ceci de préférence avant le choix du
- soit aux entrepreneurs
terrain, sinon le plus tôt possible.
- si ceux-ci sont spécialisés ou disposent, dans
leur personnel, d'un ou de plusieurs spécia-
Ensuite, assez souvent, il faut faire effectuer une listes possédant les connaissances techni-
reconnaissance du sol en profondeur (§ 4.2, ques nécessaires
p.33). - ou s'ils recourent à un ou des bureau(x)
On est souvent alors à même de choisir un type d'étude de leur choix.
de fondation adapté au terrain (§ 4.3, p. 37) mais L'auteur d'une étude technique en assume la
parfois il faut modifier le projet de supers- responsabilité à l'égard de son contractant.
tructure.
L'auteur de projet doit approuver chaque étude
Enfin, il faut procéder au dimensionnement particulière, mais seulement en tant que coordon-
correct (§ 4.4, p. 37) en fonction du niveau à nateur ayant présidé à la conception générale de
atteindre (eau, gel), de la pression admissible au l'ouvrage et devant vérifier non pas les calculs,
niveau d'assise et des tassements admissibles mais la conformité de l'étude aux solutions généra-
sans oublier de concevoir l'étanchéité adéquate les qu'il a prescrites.
(§ 4.5, p. 42).
A défaut de stipulation expresse en sens contraire,
Dans le cas de zones soumises à des subsi- il incombe à l'auteur d'une étude de surveiller la
dences (exploitations minières par exemple), conformité de l'exécution à ses plans et calculs.
des précautions spéciales doivent être prises
(§ 4.6, p. 52).
Lorsqu'une étude est confiée à l'entrepreneur, tous
les documents nécessaires à sa réalisation doivent
4. Une fois le projet établi, l'exécution des travaux lui être remis en même temps que les documents
exige une surveillance régulière, notamment au d'adjudication, qu'il s'agisse de l'entrepreneur

(*) Voir Bibliographie nO 11.

7
général, de l'entrepreneur de gros œuvre ou de tout dégâts subis par les fondations elles-mêmes qui
autre entrepreneur appelé à intervenir dans l'exé- sont en jeu, mais surtout les dégâts à l'ouvrage à
cution de l'ouvrage. ériger sur celles-ci, et au voisinage concerné.
Pour les marchés publics, il y a lieu de consulter De plus, la réception d'une fondation intervient
l'arrêté ministériel du 10 août 1977 établissant le souvent alors qu'elle n'est pas encore mise en
cahier général des charges des marchés publics de charge par la construction. Il est donc primordial
travaux, de fournitures et de services de même que d'étudier correctement dès le début le massif de
les autres cahiers des charges auxquels il est fait fondation dans tout le domaine influencé, donc de
référence dans les documents. procéder à une prospection étendue en profondeur
et en plan, de dimensionner judicieusement la
En matière de fondation, la question de responsabi- fondation et d'assurer une exécution selon les
lité est importante car ce ne sont pas seulement les plans en se conformant aux règles de l'art.

8
2. PRINCIPES

2.1 ROLE DES FONDATIONS La connaissance des sollicitations (efforts normaux,


efforts tranchants, moments fléchissants ou de
Une fondation torsion) engendrées par ces actions permet de
dimensionner la fondation et la structure.
- reprend les actions, c'est-à-dire les charges et
les surcharges transmises par la structure La notion de tassement est importante. Beaucoup
- les transmet au sol de fondation avec une de désordres résultent de tassements inaccepta-
sécurité suffisante par rapport bles pour la structure, donnant lieu à des sollicita-
tions locales exagérées et donc à des ruptures.
- à l'équilibre limite de rupture
- à l'équilibre limite de déformation.
2.22 Eau présente dans le sol

2.2 ACTIONS A REPRENDRE PAR LES FONDA- Une fondation doit en général aussi participer à la
TIONS protection de la construction contre l'eau présente
dans le sol. A ce point de vue, les fondations,
les éventuels dallages sur sol et les murs de caves
2.21 Type d'actions forment un tout.
En général, les actions à reprendre et à transmettre
par une construction sont (*) : 2.23 Poussée des terres et d'eau
le poids propre de la construction
Elément intermédiaire entre la structure et la
- les charges de service et d'exploitation fondation, la partie enterrée des constructions
- le vent et la neige (murs des caves) doit transmettre les efforts de la
- dans certains cas, la poussée des terres ou structure et résister à la poussée des terres et de
d'eau l'eau situées à l'extérieur.
- des effets moins courants tels que le gonflement Dans le cas d'un mur de soutènement classique, de
du sol suite à des variations de teneur en eau, à poids P, soumis à une poussée des terres et
des phénomènes de gel, etc. éventuellement d'eau (fig. 18, p.10), la stabilité
- les effets des mouvements thermiques. d'ensemble se détermine en tenant compte d'une
tendance du mur à glisser sur sa base,. parallèle-
L'annexe B (p. 62) donne des valeurs indicatives de ment à lui-même et d'une tendance du mur à
poids propre pour des constructions de conception basculer autour de sa base. Le dimensionnement
courante. Il s'agit évidemment d'ordres de se fait en tenant compte des efforts internes qui en
grandeur donnés à titre d'exemples. résultent.

(*) Voir Bibliographie nO 22, 23 et 24.

9
rocheux peuvent être fragmentés. Il sont dispo-
p sés en bancs qui peuvent être inclinés. Ils sont
éventuellement altérés.

/
/ a j Les sols meubles et les sols rocheux sont utilisés
pour faire des remblais qui doivent toujours être
étudiés avec attention.
On peut établir une classification des sols sur base
Fig. 18. d'essais en laboratoire ou sur base d'examens
simplifiés tels que décrits en détail ci-après.
Dans le cas d'un mur de cave (fig. 19), des
influences favorables à sa stabilité sont exercées
d'une part par le poids du bâtiment qui s'ajoute, 2.31.1 Essais et examen sur sols meubles
pOids propre du mur P, et d'autre part par les
réactions horizontales H exercées par l'éventuelle 2.31.11 Granulométrie d'un sol meuble
dalle sur sol (en bas) et par le plancher.
La granulométrie d'un sol meuble se détermine par

/: tamisage et pour les sols fins par sédimentation,


selon des modes opératoires standardisés.

~
On définit différentes fractions (tableau 1).
En dessous de 0,06 mm, les grains ne sont plus
:~ visibles à l'œil nu.

2.31.12 Consistance d'un sol meuble

La consistance est une caractéristique des sols


meubles cohérents.
On peut qualifier la consistance d'un sol meuble par
un essai simple à la main:
Fig. 19.
- sol vaseux: sol très fin qui s'écoule à la main
- sol pâteux: sol qui pressé dans la main
s'échappe entre les doigts
2.3 SOL
sol ferme: sol qui se laisse facilement pétrir
2.31 Classification des sols (*)
sol raide: sol qui ne se laisse pas pétrir et se
brise lorsqu'on tente de le rouler en fils de 3 mm
Dans l'optique de ce guide pratique, on n'a retenu
de diamètre
qu'une classification simplifiée des sols.
- sol dur: sol qui se laisse briser en morceaux.
On distingue essentiellement les sols meubles des
sols rocheux: La notion de limites de consistance d'un sol meuble
est définie dans l'Annexe A (p. 58).
- les sols meubles peuvent être en général
désagrégés entre les doigts et on peut y faire
une excavation sans fragmentation préalable. Ils 2.31.13 Nature d'un sol meuble
sont caractérisés par leur granulométrie, leur
consistance, leur teneur en matières organiques La nature d'un sol meuble peut se déterminer de la
et en matières calcaires. manière suivante:
On distingue l'argile, le limon, le sable, le - argile: l'argile donne une sensation douce et
gravier, les galets ou pierres et les mélanges de grasse si on la presse entre les doigts, sauf
ceux-ci. Ces sols sont définis dans l'Annexe A lorsqu'il s'agit d'une argile raide. L'argile colle
(p. 58) sous la rubrique Classification. aux doigts; on ne l'enlève qu'en se lavant les
Les sols constitués exclusivement de sable mains. L'argile se dessèche lentement et reste
et/ou de gravier sont des sols pulvérulents. Les longtemps plastique.
sols constitués principalement de limon et/ou Une coupe faite au couteau reste franche et
d'argile sont des sols cohérents. Ces notions brillante. L'argile pétrie avec de l'eau absorbe
sont définies dans l'Annexe A lentement cette eau. Saturé d'eau, l'échantillon
les sols rocheux sont caractérisés par leur d'argile présente en séchant des craquelures
résistance' qui généralement impose une désa- plus ou moins importantes; après dessèche-
grégation préalable à l'excavation. Les sols ment, il faut une forte pression pour le briser

(*) Voir Bibliographie nO 9, 14, 16, 35 et 52.

10
Tableau 1 - Granulométrie des sols meubles

N° de la Dénomination Limites des diamètres


fraction granulométrique (mm)

1 argile < 0,002

Il lia limon fin de 0,002 à 0,02


lib limon moyen de 0,02 à 0,06

III sable fin de 0,06 à 0,2

IV sable moyen de 0,2 à 0,6


sable grossier de 0,6 à 2

V gravier fin de 2 à 6
gravier moyen de 6 à 20
gravier grossier de 20 à 60

VI galets, pierres plus de 60

- limon: les grains de limon donnent une sensa- décomposition, par leur couleur brun foncé ou
tion de rugosité quand on les frotte entre les noire et par leur odeur; ces matières permettent
doigts. Des traces de limon sur les doigts d'accumuler beaucoup d'eau.
s'enlèvent en frottant les mains l'une sur l'autre. Les sols contenant des matières organiques
Les grains crissent entre les dents. doivent toujours être considérés comme
Un limon pétri avec de l'eau absorbe celle-ci suspects s'il s'agit de sols de fondation.
facilement. Secoué à la main à l'état humide, il Lorsque la teneur en matières organiques est
prend un aspect brillant. Si on le presse ensuite, très élevée, on a affaire à de la tourbe (voir
sa surface redevient nette définition des matières organiques dans
- sable: les grains de sable sont en général l'Annexe A, p. 58)
visibles à l'œil nu. Un sol sableux n'a aucune - les matières calcaires peuvent donner, notam-
plasticité. A l'état sec, les grains s'écoulent ment aux sables, une allure de sol rocheux à
librement de la main (aucune cohésion ne lie les certains endroits (sables bruxelliens calcifiés
grains dans ce cas) par exemple); le danger est qu'à d'autres
- gravier: les grains ont plus de 2 mm de diamè- endroits le sol peut être décalcifié et donc très
tre (voir tableau 1) peu résistant (voir définitions des sols calcaires
dans l'Annexe A).
- galets, pierres: leur diamètre est supérieur à
60 mm (voir tableau 1).
2.31.2 Sols rocheux

2.31.14 Composition d'un sol meuble Un massif rocheux est caractérisé par des liaisons
plus ou moins rigides entre les fragments qui
En pratique, un sol meuble est souvent composé forment des blocs et des bancs. Il faut désagréger
d'un mélange des types de sols précités. un massif rocheux avant d'y faire une excavation.
On le dénomme par un substantif qui est le nom du Une roche peut cependant être altérée; elle se
constituant prédominant et par un ou plusieurs rapproche alors des sols meubles. Une roche
qualificatifs choisis en fonction des autres consti- fortement altérée se désagrège entre les doigts.
tuants. On a par exemple argile sableuse, limon Une roche est très souvent fissurée. Si elle est
sableux, sable argileux ou limoneux, etc. fortement fissurée, elle se désagrège facilement et
risque d'être altérée par l'eau.
2.31.15 Teneur en matières organiques et en Les roches sont formées en bancs qui ont souvent
matières calcaires d'un sol meuble une inclinaison (pendage) par rapport à l'hori-
zontale. Les surfaces de séparation de ces bancs
Un sol meuble peut contenir diverses matières; les sont des points faibles car elles peuvent facilement
plus courantes sont les matières organiques et les être altérées par l'eau, notamment près de la
matières calcaires: surface du terrain. C'est le long de ces surfaces de
- les matières organiques se distinguent souvent séparation que le risque de glissement des bancs
par la présence de déchets végétaux en est le plus grand (bancs inclinés).

11
2.31.3 Remblais

Il faut porter une attention spéciale aux remblais.


Ce n'est pas tant de la nature des matériaux dont ils
sont formés que de la façon dont ils ont été mis en
place qu'il faut s'informer.

2.31.31 Remblais existants

On y trouve les différents sols précités, sols Fig. 21 - Représentation schématique d'un échantillon de sol
(tableau 2).
meubles ou rocheux, en mélange ou non suivant
l'origine de l'approvisionnement. On y retrouve Vs solide
aussi d'autres matériaux tels que briques, pierres, Vweau
bois, plastiques, immondices, déchets divers. Va air

Un sol de remblai se caractérise par sa grande


hétérogénéité au point de vue de sa composition et Tableau 2
de ses propriétés mécaniques. Ceci doit guider le
choix du type et du nombre de reconnaissances de
Partie Symbole Poids volumique
sol à effectuer.
du sol (volume) (kN/m 3)
A moins qu'il ne s'agisse d'un sol de remblai mis en
place dans des conditions contrôlées de choix des Solide 'Ys = 26 (*)
Vs
matériaux et de compactage, il faut considérer
qu'un remblai est un terrain dangereux pour y
Eau Vw 'Yw = 10
Air Va négligeable
établir une fondation.

(*) ordre de grandeur courant pour le sable, le


2.31.32 Remblais à réaliser limon et l'argile purs.
Si on doit réaliser un remblai en vue d'y établir une
fondation, même s'il ne s'agit que d'une dalle, il
faut étudier l'origine des sols à utiliser, leur aptitude
à être mise en remblai et le mode de compactage à
Ces notions permettent de définir:
mettre en œuvre pour arriver au résultat escompté.
Sans traitement particulier, il n'est pas aisé d'obte- le poids volumique du sol à l'état naturel (kN/m 3)
nir un bon résultat avec un sol fort cohérent. [(Vs'Ys) + (Vw'Yw)]
'Y =
(Vs + Vw + Va)

2.32 Quelques notions essentielles sur les sols le poids volumique du sol sec (kN/m 3)
(Vs 'Ys)
2.32.1 Caractéristiques physiques des sols 'Yd = (Vs + Vw + Va)
Les sols sont composés de grains, d'eau et d'air en la teneur en eau du sol (%)
proportion variable (fig. 20).
100 (Vw'Yw)
w=
(Vs 'Ys)
le volume des vides du sol
Vy ,; Vw + Va

la porosité du sol
Vy
n = ----'----
123 (Vs + Vw + Va)
Fig. 20 - Composition d'un sol.
1. grains (solide) la teneur en eau à saturation du sol, c'est-à-dire
2. air la teneur en eau maximum possible dans l'état
3. eau où se trouve le sol
n 'Yw
w=--
'Yd
On peut représenter schématiquement un échantil-
lon de sol (fig. 21). Chaque partie du sol occupe un Deux exemples extrêmes, mais non exceptionnels,
certain volume; chaque matière a une densité permettent de montrer l'importance de ces caracté-
déterminée et donc un poids volumique déterminé. ristiques.

12
1er exemple: sol très compact (fig. 22) surface de rupture, la contrainte de cisaillement
T est plus élevée que celle pouvant assurer
l'équilibre, ce qui se traduit par la relation
T > 0' tg ip' + c' (loi de Coulomb)
On peut simuler ce comportement en plaçant un
échantillon de sol dans une boîte de cisaillement
et ainsi déterminer expérimentalement la courbe
de cisaillement d'un sol; souvent on idéalise
Fig. 22 - Sol très compact. cette courbe en la remplaçant par une droite
(diagramme de la fig. 24)
On suppose que: 'Yd = 20,6 kN/m 3
n = 0,21
A saturation, ce sol peut avoir une teneur en eau
maximum w de 10 %. Pour cette teneur en eau, le
sol a un poids volumique 'Y = 22,6 kN/m 3 .
Ce sol très compact subit peu de tassements
lorsqu'il est chargé, car il est très difficile de faire
baisser n; sa teneur en eau et son volume ne
changent presque pas.

2 e exemple: sol très peu compact (fig. 23)

Fig. 23 - Sol très peu compact.

On suppose que: 'Yd = 10,8 kN/m 3


n = 0,6
A saturation, ce sol peut avoir une teneur en eau Fig. 24 - Glissement du sol entraînant la rupture.
maximum w de 56,6 % et un poids volumique En dessous, diagramme de la courbe de cisaillement
'Y = 16,3 kN/m 3.
- la déformabilité
Etant très peu compact, ce sol subit de grands Pour connaître le comportement d'un sol dans le
tassements lorsqu'il est chargé, car il est très facile
domaine des contraintes admissibles, il faut
de faire diminuer n ; sa teneur en eau et son volume
connaître sa déformabilité (* *)
changent beaucoup.
Les sols n'obéissent pas en général aux lois de
Ce sol est dangereux pour y établir une fondation l'élasticité linéaire. On ne peut donc pas expri-
sans précautions spéciales. mer cette déformabilité par un coefficient uni-
que, comme c'est le cas pour l'acier par
2.32.2 Caractéristiques mécaniques des sols (*) exemple. Cependant, il est possible de détermi-
ner avec une certaine approximation un coeffi-
Parmi les propriétés mécaniques des sols, on cient de compressibilité à partir de la résistance
retient essentiellement l'angle de frottement interne de rupture au cône mesurée lors d'un essai de
ip', la cohésion c' et la déformabilité en fonction pénétration statique. D'autres essais plus com-
d'une porosité donnée. plexes (in situ ou en laboratoire) permettent de
déterminer cette caractéristique avec plus de
Pour le comportement d'un sol, il faut distinguer précision.
deux mécanismes: Un autre aspect de la déformabilité des sols est
- la rupture (* *) qui se produit lorsqu'il y a celui de l'évolution de la déformation (donc du
glissement. tassement) en fonction du temps.
Le schéma de la figure 24 illustre ce méca- Certains sols tels que les sables tassent très
nisme : si le massif de terre a tendance à glisser, rapidement, qu'ils soient saturés ou non. En
c'est qu'en un ensemble de points formant une effet, la mise en charge force l'eau à s'échap-

(*) Voir Bibliographie nO 14, 35 et 52.


(* *) Voir définitions dans l'Annexe A (p. 58).

13
per, ce qui est aisé car la perméabilité des Les hauteurs d'eau ainsi obtenues définissent la
sables est grande. surface piézométrique (3).
Dans les sols à grains très fins et particulière- Dans les cas illustrés par les figures 26 et 27, la
ment dans les argiles, l'eau ne peut s'échapper nappe aquifère est libre (= nappe phréatique), car
que très lentement car la perméabilité est très la surface s'établit dans la couche perméable (5),
faible. Il n'est pas rare que dans ce type de sol qui est souvent limitée par le bas par une couche
ce phénomène dure (jes années. imperméable (6).
Le schéma de la figure 25 illustre l'évolution de ce
phénomène, appelé consolidation.

Fig. 26 - Nappe phréatique dans une couche de sol perméable


composé de gros grains.
1. hauteur piézométrique
2. partie de la couche non saturée d'eau de la nappe aquifère
3. surface piézométrique
5. couche perméable noyée
6. couche imperméable inférieure
A B c
Fig. 25 - Etapes de consolidation d'un sol (*).
1. grains du sol
2. eau dans le sol
3. interstices permettant à l'eau du sol de s'échapper
4. niveau d'eau dans le sol
__ 2

En A, la pression
(2).
(f s'applique intégralement à l'eau -r.!.!.J...!..-U!YJ.IJ.:t::: ~
__ 5
En B, la pression (f force l'eau à s'échapper par les /j77~7;,///>7.~7;,//,:'7~7;Y,0'7?,T/,077/;:'7~77?/.'77T;;:r;/
interstices (3) dont les dimensions caractérisent la Fig. 27 - Nappe phréatique dans une couche de sol perméable
perméabilité du sol, mais le niveau d'eau reste composé de grains assez fins.
constant (4); petit à petit, la pression (f est reportée 1. hauteur piézométrique
sur les grains du sol (1) qui se resserrent. 2. partie de la couche non saturée d'eau de la nappe aquifère
3. surface piézométrique
En C, la consolidation est terminée et toute la 4. frange capillaire
pression (f est reprise par les grains (1) qui se sont 5. couche perméable noyée
resserrés; le niveau d'eau (4) est resté constant
mais le volume de l'échantillon a diminué.

~:
2.33 Eau dans le sol

L'eau dans le sol peut appartenir à plusieurs


catégories différentes: eau de rétention « collée»
autour des grains, eau capillaire suspendue entre _/j$$/7;;j/~-- 6
les grains, eau libre. Le comportement de chacune Fig. 28 - Nappe artésienne.
de ces catégories d'eau est réglé par des lois 1. hauteur piézométrique
différentes. 3. surface piézométrique
5. couche perméable noyée
Les figures 26, 27 et 28 illustrent quelques caracté- 6. couche imperméable inférieure
ristiques essentielles. 7. couche imperméable surmontant une couche perméable

Si on enfonce dans le sol des tubes dont l'extrémité


inférieure laisse passer l'eau et qu'on attend un
temps plus ou moins long suivant la perméabilité du Dans le cas illustré par la figure 28, la nappe
sol, l'eau s'établit dans les tubes à une hauteur aquifère est captive (= nappe artésienne) car la
d'équilibre qu'on appelle hauteur piézométrique surface piézométrique s'établit plus haut que la
(1 ). couche perméable (5) limitée par une couche

(*) Extrait de « Notes illustrées sur la mécanique des sols et ses applications» (voir Bibliographie nO 35). Avec l'autorisation de l'OREX.

14
imperméable par le bas (6) et par le dessus (7). Cela
signifie que l'eau dans la couche perméable (5) est
sous pression.
Le schéma de la figure 26 montre une nappe Fig. 29.
phréatique dans une couche composée de gros A gauche, fissuration d'un mur porteur en maçonnerie due au
grains: il y a peu ou pas de frange capillaire, tassement différentiel du sol (tassement plus important aux
extrémités)
c'est-à-dire de zone saturée d'eau, aspirée depuis A droite, mur porteur en maçonnerie pourvu d'un chaînage
la nappe par le terrain. Par contre, si les grains de la horizontal reprenant les efforts de traction
couche perméable (5) sont assez fins, la hauteur où
l'eau est aspirée peut être grande (4, fig. 27). L'effet
de cette aspiration provoque une cohésion appa-
En général, le fait de désolidariser certaines parties
rente du sol dans cette zone, cohésion nettement
de la construction par des joints verticaux, notam-
plus élevée que celle qu'aurait le sol sans cet effet,
ment pour les parties différemment chargées
et qui n'est liée qu'à l'existence de ce phénomène.
(fig. 30), fondées d'une façon différente (fig. 31) ou
de déformabilité non semblable (fig. 32) réduit
fortement les risques de dommages. Il en va de
2.4 FORCE PORTANTE DU SOL même pour les bâtiments allongés.
A partir des caractéristiques mécaniques du sol,
obtenues en général par essai géotechnique en

JB~JB,8~
place ou à partir de données de l'expérience, si
elles sont suffisamment connues et sûres, il est
possible de déterminer la pression limite du sol au
niveau d'assise de la fondation.
Cette pression limite dépend notamment de la
Fig. 30.
pression naturelle à ce niveau, des dimensions de
la fondation, de la cohésion c' des couches 1. charge élevée
2. charge faible
concernées dans le calcul d'équilibre, de l'angle de 3. joint vertical
frottement interne ip' de ces couches, du poids
volumique 'Y des couches situées sous le niveau de
fondation et du niveau de la nappe.
La force portante admissible d'un sol est obtenue
en divisant la pression limite par un coefficient de
DO
sécurité qui dépend de la méthode de calcul utilisée
et de la connaissance qu'on a du sol. Les valeurs
DD3 1.+----,
courantes du coefficient de sécurité vont de 2 à 3. DO DO
~~/~~'VY,0?1/r-r-.=,2.......-r 1 ~
2.5 TASSEMENTS ET DEFORMATIONS ADMIS-
SIBLES DES CONSTRUCTIONS
Sous l'influence des charges qui lui sont transmi-
ses, le sol va se tasser et la construction se Fig. 31.
déformer. Il est important de connaître et de 1. fondation directe
maîtriser la déformabilité de la structure (*). 2. fondation profonde
3. joint'vertical
Sauf circonstances particulières, il est préférable
de concevoir et de dimensionner la structure pour
qu'elle puisse s'accommoder des mouvements
prévisibles· et notamment des tassements diffé-
rentiels plutôt que d'y résister à tout prix, tout en
conservant la fonctionnalité complète de la cons-
DO
truction. DO
Les murs porteurs en maçonnerie sont très sensi-
bles aux tassements différentiels. De tels murs, s'ils DD ÇJD
sont susceptibles de subir une flexion vers le haut
(soulèvement au centre ou tassement plus grand 2
aux deux extrémités) doivent être pourvus d'un Fig. 32.
chaînage horizontal (aux niveaux d'étage), en béton 1. charge élevée
armé par exemple, capable de reprendre les efforts 2. charge faible
de traction (fig. 29). 3. joint vertical

(*) Voir Bibliographie na 8.

15
Il est important de connaître l'évolution du tasse- d'accumulation d'eau faible ou nul, humidité du
ment du sol en fonction du temps; souvent les sol).
structures supportent des déformations relatives
Si le sol n'est pas saturé en eau, les exigences
plus grandes que les finitions (murs de rem-
plissage, enduisage, revêtements, etc.). Si le tasse- relatives au traitement des parois et du sol sont
ment se produit vite, la partie du tassement sup- moins difficiles à satisfaire que si la cave est dans
portée par les finitions est faible et le risque de une nappe aquifère. Dans ce dernier cas, les
dommages est plus limité. Dans le cas de tasse- exigences concernant les moyens à employer sont
sévères; la structure doit éventuellement pouvoir
ment évoluant lentement (sols fins saturés), il faut
résister à des sous-pressions.
prendre des précautions afin que les finitions
puissent s'adapter aux tassements ultérieurs (fini-
tions souples par exemple). 2.63 Drainage

Le drainage consiste en l'évacuation de l'eau libre


2.6 ETANCHEITE DE LA PARTIE présente dans le voisinage de la construction
ENTERREE DES CONSTRUCTIONS enterrée. Après un certain temps de fonctionne-
ment, une difficulté naît du danger de colmatage
Pour empêcher l'eau de pénétrer à l'intérieur de la des drains. Il faut donc bien dimensionner et
partie enterrée de la construction, on réalise des exécuter les drains. On recourt aussi à des systè-
dispositifs constructifs, répondant à l'un ou l'autre mes de drainage préfabriqués.
des cas suivants. La réalisation pratique est décrite
Si le sol n'est pas saturé, on peut néanmoins
dans le § 4.5 (p. 42).
prévoir un drainage pour les eaux d'infiltration qui
Cependant, tous les problèmes d'humidité dans les risquent de s'accumuler.
caves n'ont pas toujours comme cause l'eau dans
le sol et le manque d'étanchéité des murs et des Dans le cas de fondations dans la nappe aquifère,
dalles. Souvent, on constate des phénomènes de on peut par drainage réduire ou annuler les
condensation de l'eau présente sous forme de pressions d'eau et aussi diminuer les risques dus à
vapeur dans l'air des caves dont les parois sont à des défauts d'étanchéité, mais il faut prévoir une
certaines saisons plus froides que l'air et qui sont évacuation permanente de l'eau, par pompage par
souvent mal aérées, principalement dans les an- exemple. Il est prudent de prévoir la possibilité de
gles des murs et plafonds. régénérer les drains.

Pour remédier à ces problèmes, il faut réaliser une 2.64 Remblayage autour des fondations
bonne aération et éventuellement une isolation
thermique en combinaison avec une température La qualité du remblai entre la fouille et le bâtiment
suffisante. joue un rôle important. Un remblai perméable
Le choix du matériau d'isolation et des pare- favorise la pénétration et l'accumulation d'eau le
vapeurs ainsi que leur position dans les murs ou la long des murs enterrés. Le remblaiement au moyen
dalle a beaucoup d'importance. de « matériaux divers» venant du chantier ou de
terres grasses formant des mottes, sans
Il faut toujours s'assurer que les murs et les sols compactage du remblai (souvent difficile), facilite
soient bien secs avant de poser un éventuel isolant. les venues d'eau, surtout si le sol environnant est
Cette question est complexe et n'est pas traitée en peu perméable, et favorise l'accumulation d'eau le
détail dans cette note. Seules quelques indications long des murs enterrés (fig. 74 p. 43).
générales sont données dans le § 4.5 (p. 42). La présence de dallages, de trottoirs, etc. relative-
ment étanches autour du bâtiment tend à diminuer
ce risque. Mais lorsque le remblai se consolide, ces
2.61 Humidité ascensionnelle dans les murs
ouvrages suivent le mouvement, se fissurent et
laissent passer l'eau.
Il faut empêcher l'eau de monter verticalement par
capillarité, à partir des fondations, dans les murs de
la construction. En général, on utilise à cette fin des 2.65 Soutènements: étanchéité ou drainage?
barrières ou des membranes d'étanchéité hori-
zontales. Si la face arrière d'un mur de soutènement est
étanche, il faut calculer ce mur en ajoutant à la
poussée des terres la pression hydrostatique de
2.62 Imperméabilisation des éléments en l'eau. Le fait d'assurer un drainage efficace et
contact avec le sol permanent à l'arrière d'un mur de soutènement sur
toute sa largeur, permet de limiter considérable-
Pour empêcher les infiltrations d'eau dans les ment les efforts appliqués sur le mur, et conduit
caves, on traite les parois extérieures verticales et donc à un dimensionnement plus économique.
horizontales. Ce traitement est fonction de la
destination des locaux enterrés et du risque lié à la Un mauvais drainage à l'arrière d'un mur de
présence de l'eau (nappe aquifère, risque d'accu- soutènement est une des causes de sinistres les
mulation d'eau pendant une certaine durée, risque plus fréquentes pour ce type d'ouvrages.

16
3. TYPES DE FONDATIONS

3.1 GENERALITES

Les procédés de fondation courants pour le type de


constructions faisant l'objet de ce guide pratique
sont classés en fondations à faible profondeur et en
fondations profondes.
Parmi les procédés de fondation à faible profondeur
on distingue:
- les semelles isolées oules plots (fig. 33 et 34).
La structure doit être conçue pour transmettre
les charges en des points isolés et le sol de
fondation doit avoir des qualités géotechniques
adéquates

Fig. 34 - Fondation sur plots.

- les semelles continues en béton non armé,


souvent creusées «en rigole» (fig. 35 et 36
p. 18). Il s'agit d'un procédé courant pour les
constructions avec murs portants en maçonne-
rie. Ce procédé ne convient pas pour des
terrains d'assise de qualités géotechniques
Fig. 33 - Semelles de fondation isolées ou plots. médiocres

17
sol au niveau de la fondation est moins bonne.
Ces radiers peuvent être plus ou moins raides.
Parmi les procédés de fondations profondes cou-
- ~-::.~~-"':~
rantes, on distingue:
,. - les fondations sur faux-puits, qui permettent
1

avec des moyens mécaniques simples de


rechercher un sol -de fondation à plus grande
profondeur
les pieux (fig. 38) qui, selon le procédé, peuvent
atteindre des profondeurs importantes. Parmi
les procédés courants, il faut citer les pieux
battus et les pieux vissés, soit à refoulement,
soit à la tarière continue.
Fig. 35 - Semelles de fondation continues.

Fig. 36 - Fondation sur semelles continues. Fig. 38 - Pieux ou puits de fondation.

- les semelles continues, éventuellement élar-


gies, en béton armé. Ce procédé peut être utilisé Les raisons qui font choisir l'un ou l'autre procédé
dans des terrains de qualités géotechniques découlent des caractéristiques de chaque procédé
médiocres; dans certains cas, on ajoute des et des conditions du sol d'assise.
poutres de chaînage pour augmenter la raideur Une méthode à suivre pour faire ce choix, est
les radiers généraux (fig. 37). Les radiers géné- donnée dans le chapitre 4 (p. 27).
raux sont surtout utilisés lorsque la qualité du

3.2 FONDATIONS A FAIBLE PROFONDEUR

On entend par fondation à faible profondeur une


fondation dont le niveau inférieur est établi à une
profondeur inférieure à :
- environ 2 m sous la surface du sol avant
travaux, pour une construction qui ne comporte
pas de cave
environ 5 m sous la surface du sol avant
travaux, pour une construction qui comporte un
niveau de caves.
Appartiennent à cette catégorie les semelles iso-
lées ou continues et les radiers.
Il n'est généralement pas justifié d'établir de telles
Fig. 37 - Radier général. fondations à plus grande profondeur car le coût des

18
terrassements et des travaux annexes à réaliser Si la semelle est la base d'une colonne en béton
devient trop important alors qu'il existe des solu- armé (fig. 39), l'armature de cette colonne doit être
tions plus adéquates décrites dans le paragraphe déployée dans la semelle et reliée à l'armature de
3.3 (p. 25) qui traite des fondations profondes. celle-ci.

Les procédés décrits ci-après sont subdivisés en


fondations isolées, fondations continues et radiers.

Pour utiliser une fondation isolée (semelles ou


plots) (§ 3.21), le sol d'assise doit avoir une
résistance admissible assez élevée et une com-
pressibilité faible afin de limiter les tassements
différentiels; la superstructure doit être conçue pour
supporter correctement ces tassements. Si on Fig. 39 - Semelle de fondation isolée
craint des tassements différentiels importants, il d'une colonne en béton armé.
faut rendre la construction aussi peu sensible que
possible aux tassements, par exemple en la
rendant isostatique. Lorsque deux semelles voisines sont fondées à des
niveaux différents, la dénivellation doit être limitée à
Les fondations continues conviennent bien pour les une valeur admissible, fonction des caractéristi-
constructions conçues avec des murs portants. ques géotechniques du sol. Si elles sont établies
Dans les cas les plus courants, lorsque le sol a une sur une couche compressible, il faut s'assurer que
bonne résistance admissible, les semelles ne sont l'épaisseur de cette couche est la même sous
pas armées (§ 3.22.1). Si le tassement différentiel chaque semelle (fig. 40).
risque d'être important selon l'axe longitudinal de la
semelle (charges très variables, sol hétérogène), on
place une armature longitudinale dans la semelle
(§ 3.22.2).

Pour diminuer la pression du sol 'et les tassements,


il faut élargir les semelles; on place une armature

. .
dans le sens transversal et longitudinal.

Pour encore augmenter la raideur de la semelle, on


réalise parfois des semelles sous forme de poutre
en T renversé.

Lorsque ces solutions ne suffisent pas encore, il Fig. 40 - Semelles de fondations isolées
faut « généraliser» les semelles, c'est-à-dire exécu- à des niveaux différents.
ter un radier général en béton armé (§ 3.22.3). De
cette manière, on réduit fortement la pression au En général, il faut éviter de construire un bâtiment
sol. La répartition des pressions et la déformation fondé sur semelles ou sur plots isolés si le terrain
conséquente de la structure dépendent de la de fondation est un remblai, même relativement
raideur du radier. ancien, à moins qu'on n'ait vérifié par des essais
appropriés si le remblai a été consolidé.

3.21 Fondations sur plots ou semelles isolés 3.21.2 Longrines


Pour transmettre les charges de la construction aux
3.21.1 Plots ou semelles isolés fondations, on utilise souvent des longrines, c'est-
à-dire des poutres, habituellement en béton armé,
Il s'agit de plots ou semelles en béton armé ou non, parfois précontraint, prenant appui sur les semelles
coulés en général directement dans une fouille isolées ou les plots.
creusée dans le sol, souvent de dimensions carrées
ou rectangulaires (fig. 34, p. 17). La figure 41 (p. 20) illustre le cas d'une longrine
simple, posée sur deux appuis distants de 4 m
Parfois on place un plot en béton armé préfabriqué d'axe en axe, destinée à reprendre une charge de
(fig. 42, p. 20) sur un béton de propreté à fond de 50 kN/m (voir Annexe B, p. 62).
fouille. Les longrines peuvent être solidarisées entre elles
par un nœud bétonné dans lequel viennent s'ancrer
Les semelles sont armées ou non en fonction des les armatures en attente des longrines et éventuel-
efforts à transmettre et des sollicitations internes lement celles de l'appui (fig. 42, p. 20).
résultantes.
Si on prévoit des longrines continues sur plusieurs
Celles-ci sont notamment fonction du rapport de la appuis, il faut tenir compte des moments négatifs
longueur (ou largeur) à l'épaisseur de la semelle. (fibre supérieure tendue) au droit des appuis.

19
Fig. 41 - Exemple de longrine prenant appui sur deux semelles
de fondation isolées.
Fig. 43 - Semelle de fondation continue non armée.
S . largeur de la semelle
d empattements
H hauteur
b largeur du mur supporté
Q charge par mètre de mur

La hauteur H d'une semelle continue en béton non


armé est principalement fonction de B et de d, sans
être inférieure à 200 mm. Habituellement, on exige
H ;;:: 1,5 d.
On exécute le plus souvent les semelles continues
non armées en creusant une tranchée continue par
engin mécanique (pelle rétro) et en la remplissant
ensuite de béton coulé directement dans la
tranchée (fig. 44).

Fig. 42 - Solidarisation entre elles de deux longrines.


1. nœud
2. longrine
3. barres d'attente du plot
4. barres d'attente des longrines
5. plot préfabriqué
6. semelle coulée sur place

Dans certains cas, une bonne rigidité d'ensemble


est obtenue par une dalle-plancher solidarisée avec
les longrines. La figure 42 montre des longrines
pourvues d'armatures en attente tout le long de la
longrine et d'un baquet permettant de bétonner
cette dalle-plancher.
Les mêmes recommandations s'appliquent· a.ux
longrines établies sur les têtes de pieux ou de
faux-puits dans le cas de fondations profondes.
Il est toujours prudent de disposer les longrines
pour qu'elles ne viennent pas en contact direct
avec le sol situé entre les appuis, car si des appuis
tassent ou si le sol gonfle, il peut se créer des Fig. 44 - Semelle continue non armée.
réactions pour lesquelles les longrines n'ont pas été
prévues. Avant le bétonnage, il faut en général placer en
fond de fouille la boucle de mise à la terre de la
3.22 Fondations continues future installation électrique (voir § 5.12, p. 54).
Lorsqu'on veut atteindre une couche de fondation
3.22.1 Semelles continues non armées située plus bas que le niveau prévu ou qu'on veut
se mettre à l'abri des conditions climatiques dans le
Ce type de fondation constitue une solution tradi- cas de sols sensibles (sols gonflants par exemple),
tionnelle pour répartir les charges de façon conti- on exécute parfois des tranchées nettement plus
nue (murs portants) si le sol de fondation est assez profondes que larges (fig. 45).
homogène et si la résistance admissible est
moyenne ou bonne (fig. 43). Une limite pratique de profondeur est 1,25 m si le
sol a les qualités voulues pour y creuser de telles
La largeur B (fig. 43) est déterminée en fonction de tranchées à parois verticales sans soutènement. La
l'épaisseur du mur, de la résistance admissible du tranchée aura unè largeur au moins égale à b +
sol et de la nécessité de limiter les tassements. 150 mm.

20
coffrages, soit en éléments préfabriqués, prennent
appui sur ces semelles de fondation.
Si des tuyaux doivent passer à travers des semelles
de fondation continues non armées, il faut les
désolidariser de celles-ci, surtout lorsque les semel-
les sont peu épaisses.

3.22.2 Semelles continues armées


3.22.21 Deux cas peuvent se présenter:
- le terrain présente des hétérogénéités qui font
craindre une variation importante de la com-
pressibilité; dans ce cas, il faut disposer une
armature longitudinale dans la semelle pour
reprendre les efforts de traction qui résultent
Fig. 45. des tassements différentiels
b. largeur du mur supporté
- le terrain présente une qualité insuffisante
(résistance admissible médiocre ou compressi-
Le béton des semelles continues est dosé en bilité trop grande), ce qui oblige à élargir les
général à au moins 250 kg de ciment (souvent type semelles et à prévoir une armature transversale
HK ou LK) par m3 de béton. pour reprendre les moments de flexion corres-
pondants.
Etant donné la faible résistance à la traction du
béton non armé, on ne peut admettre pour ce type On se trouve très souvent en présence des deux
de fondation que des tassements différentiels très cas en même temps et, dès lors, il faut prévoir des
faibles. armatures longitudinales et transversales.

Si on prévoit des discontinuités importantes de Si on ne peut pas prévoir avec certitude le sens de
charge ou de niveau (par exemple grandes ouvertu- flexion des semelles, il faut en plus prévoir une
res ou charges importantes apportées par des armature inférieure et supérieure.
poteaux ou des colonnes), il est nécessaire de
prévoir une armature au droit de ces discontinuités 3.22.22 Exécution
(§ 3.22.2). Comme il s'agit d'ouvrages en béton armé, les
Les murs portants, réalisés soit en maconnerie prescriptions des normes NBN B 15-101 à 104 (*)
(fig. 46), soit en béton armé coulé sur place entre sont d'application.
On prévoit notamment un enrobage des armatures
(* *) au moins égal à la plus grande des dimensions
suivantes:
- diamètre de la plus grosse armature
- dimension maximum du calibre nominal du
granulat
- 20 mm.
S'il y a des risques particuliers d'agressivité du
terrain et/ou de l'eau qu'il contient (dans le cas par
exemple de sols tourbeux, de dépôts d'immondices
ou de déchets industriels), il faut augmenter ces
valeurs.
Il faut prévoir un minimum d'armature transversale
pour garantir la mise en place correcte des armatu-
res.
Souvent, les semelles continues sont armées au
moyen de treillis soudé (fig. 47, p. 22), de 6, 9 ou
10 mm 0 par exemple, les armatures ayant la
même dimension dans les deux sens.
Le béton doit contenir au moins 300 kg de ciment
par m3 (* * *). Ce dosage est fonction de la valeur de
Fig. 46 - Maçonnerie de murs de cave. R~k voulue).

(*) Voir Bibliographie nO 25 à 28.


(* *) § 2.22 de la norme NBN B 15-104 (voir Bibliographie nO 28).
(* * *) § 3.5.4.2 de la norme NBN B 15-102 (voir Bibliographie nO 26).

21
Fig. 49 - Semelle continue élargie en béton armé avec double
réseau d'armatures.

résultant des tassements différentiels ou si une


discontinuité importante des moments fléchissants
résulte de charges isolées (poteaux, colonnes), on
donne parfois à la semelle le profil d'un T renversé,
armé en conséquence (fig. 50).

Fig. 50 - Semelle continue élargie en béton armé « profil en T


renversé» avec double réseau d'armatures.

Fig. 47 - Semelle continue armée.


La figure 51 montre un cas de réalisation d'une
semelle continue élargie.
On exécute au préalable un béton de propreté de
50 mm minimum d'épaisseur, dosé à 250 kg de
cIment par m3 de béton. La surface supérieure de
ce béton doit correspondre au niveau inférieur des
semelles tel qu'il est prévu sur les plans. Ceci
permet de garantir une exécution correcte du
ferraillage et un enrobage conforme aux prévisions.

3.22.23 Semelles élargies

Si, sous la charge transmise par les murs, la


pression sur le sol est trop élevée (risques de
tassements différentiels importants), il faut prévoir
l'élargissement des semelles jusqu'à obtenir une
pression au sol acceptable. Cet élargissement ne
peut se faire qu'en béton armé, car sinon on risque
des ruptures de la semelle (fig. 48).

Fig. 51 - Semelle continue, élargie en béton armé.

Fig. 48 - Rupture d'une semelle continue élargie en maçonne-


rie ou en béton non armé. Les conditions de niveau relatives aux semelles à
fonder à des niveaux différents (pente) données
dans le § 3.21 (p. 19) pour des semelles isolées
Il faut donc prévoir pour les semelles élargies, un sont également d'application ici. .
double réseau d'armatures, l'un longitudinal, l'au-
tre transversal (fig. 49). Le premier reprend les
moments de flexion résultant de la prise en compte 3.22.24 Fondations en gradins
de tassements différentiels et le second est conçu
pour reprendre les moments de flexion dus à Si dans des terrains en pente ou pour relier des
l'élargissement. parties de construction fondées à des niveaux
différents, on doit réaliser des semelles continues
Si la section de la semelle n'est pas suffisante pour en gradins (fig. 52), il importe de prévoir dans tous
reprendre en sécurité les moments de flexion les cas une armature conçue en conséquence.

22
Pour réaliser un radier plus ou moins rigide,
différentes solutions sont possibles:
- radier plat, constitué d'une dalle en béton armé,
d'épaisseur constante avec armatures supérieu-
res et inférieures dans les deux sens, disposées
et dimensionnées en fonction des charges appli-
quées et des sollicitations qu'elles engendrent
(fig. 53). L'inertie dépend de l'épaisseur et de
l'armature
- radier nervuré, constitué d'une dalle en béton
Fig. 52 - Fondations en gradins. armé, d'épaisseur constante et de poutres en
béton armé (nervures) situées soit sous la dalle
(fig. 54), soit au-dessus de celle-ci (fig. 55), aux
emplacements où la transmission des charges
D'autre part, la dénivellation entre les différents le requiert; on fait ainsi varier la raideur selon les
gradins ne doit pas dépasser une valeur maximale charges appliquées.
fonction des caractéristiques géotechniques du sol
de fondation.
On vérifie aussi que l'épaisseur de la couche
compressible, située sous une telle semelle, est
constante et que la fondation ne peut pas subir de
glissement d'ensemble.

3.23 Radiers

Le radier est une fondation à faible profondeur. Il

r----- id --f---~
est conçu pour répartir les charges et les
surcharges de la superstructure et de l'infra-
structure sur l'ensemble de sa surface d'assise et ,-----: i ---j;----
est constitué d'une dalle en béton armé coulé sur le
1
terrain. 1
-L . ...L _

Le but principal est d'assurer une répartition des Fig. 54 - Radier nervuré en béton armé, nervures (poutres)
charges et des surcharges afin d'obtenir une situées sous la dalle.
pression au sol aussi réduite que possible. Ceci est 1. nervures de raidissement
requis lorsque la compressibilité du sol et sa
résistance admissible sont très faibles, ce qui ne
permet pas de prévoir les types de fondations
précités.
Un radier peut être flexible, donnant lieu au droit
des charges à des réactions plus grandes qu'entre
les charges. Il peut être rigide (ou raide), ce qui
assure une répartition beaucoup plus uniforme des

~.'
charges.
La figure 53 donne un exemple de radier relative- .. - - - - - - ; = t - - - - - j -:

ment souple. La déformée (exagérée) du radier


sous l'action des charges Q de la structure et des ~I- L._

réactions R du terrain (supposées réparties comme Fig. 55 - Radier nervuré en béton armé, nervures (poutres)
la figure l'indique) est représentée en dessous. situées au-dessus de la dalle.
1. nervures de raidissement

I,JH 1
::: J[t :1
Ces poutres sont bétonnées soit à même le sol
si les nervures sont inférieures (après mise en
place d'un béton de propreté d'au moins 50 mm
d'épaisseur) en même temps que la dalle, soit
ultérieurement dans des coffrages si les nervu-
Q Q
res sont supérieures; dans ce dernier cas,
o l'armature de la dalle doit comporter des aciers
t ttt en attente.
Fig. 53 - Radier plat en béton armé. D'autres types de radiers existent, par exemple la
En dessous, déformée dalle-champignon renversée, le radier voûté, le

23
radier-caisson, etc. (*). Ces radiers ne sont généra- 3.24 Dalles sur sol (* *)
lement pas utilisés dans les constructions qui font
l'objet de ce guide. Il s'agit de dalles indépendantes de la structure en
béton coulées sur place (fig. 56), éventuellement
Remarques générales armées, d'une épaisseur souvent comprise entre
80 et 200 mm.
Le choix d'un type de radier dépend de l'infra-
structure (poteaux, voiles), de la superstructure
(c'est-à-dire des charges transmises), des condi-
tions géotechniques (type de sol, résistance admis-
sible et compressibilité) et de la présence
éventuelle de la nappe phréatique et de ses
variations.
Si le radier est situé à un niveau plus bas que celui
de la nappe phréatique, on tient compte dans le
dimensionnement du radier des sous-pressions
d'eau qui peuvent engendrer des efforts
importants, d'autant plus que dans ce cas un radier
est généralement conçu pour être étanche (voir
\···.··.·.·1~7
i . ' .. _..
,",:." . ; ,'"

"
,-

....... "
6

§ 4.5, p. 42). Il faut aussi que le poids de la


Fig. 56 - Dalle sur sol.
construction, caves et radier compris, soit suffisant
1. barrière ou membrane d'étanchéité
pour compenser ces sous-pressions. 2. joint 5. couche anti-capillaire (éventuellement)
3. revêtement 6. mur de fondation
Un radier ne doit pas nécessairement être fondé à 4. dalle sur sol 7_ fondation
un niveau « hors gel» (§ 4.41.1 , p. 37), sauf sur son
pourtour. Il ne faut cependant pas oublier que le sol
de fondation n'est pas protégé du gel pendant la
période de construction, ce qui impose l'emploi
d'une protection provisoire. Elles sont le plus souvent utilisées pour des
terrasses ou pour le sol des caves, des garages,
Si on veut établir un radier à très faible profondeur, des locaux d'habitation ou des entrepôts.
on enlève au moins la couche de terre arable et les
couches contenant des matières organiques et on Au-dessus du sol de fondation, on trouve habituelle-
empêche que les eaux de pluie et de ruissellement ment une protection contre les remontées capillai-
ne viennent affouiller le sol sous le radier. res, soit une couche de matériaux anti-capillaires
(5, fig. 56) tels que sable grossier ou gravier fin
De plus, il est de bonne pratique de prévoir sous le compacté sur une épaisseur de l'ordre de 150 mm,
radier une couche de matériaux anti-capillaires soit une membrane anti-capillaire (1).
(sable grossier par exemple) sur laquelle est
éventuellement placée une membrane étanche. La dalle (4) en béton est souvent coulée sur une
L'éventuel isolant thermique, qui doit être peu membrane d'étanchéité (1), avec ou sans interposi-
compressible sous l'effet des charges appliquées tion d'une isolation thermique. Cette membrane est
(isolant haute densité), doit être de préférence indépendante de la barrière horizontale étanche
placé au-dessus du radier. Si on ne peut éviter de placée dans le mur. Un joint souple (2) permet des
placer l'isolant thermique sous le radier, il doit se mouvements relatifs de la dalle par rapport à la
trouver au-dessus d'une membrane étanche à l'eau structure.
et à la vapeur d'eau et être recouvert d'une
Il est conseillé de placer une armature qui est
membrane de protection contre l'eau et le béton
souvent du treillis soudé, par exemple-fils de 3 mm
lors du bétonnage de la dalle.
o en mailles de 100 mm x 100 mm. Aux endroits
Dans le cas de constructions fondées sur radier où les moments de flexion sont importants, il faut
avec caves creusées dans le sol, la pression au sol renforcer l'armature.
sous le radier peut être égale ou même inférieure à
Lorsque les surfaces sont grandes, il convient de
la pression naturelle existante avant excavation.
prévoir un fractionnement des dalles, surtout pour
Dans ce cas, il y a de grandes chances que le
les sols compressibles. On recommande de ne pas
tassement soit très limité, mais il y a des risques de
dépasser des longueurs entre joints de 15 à 20 m.
gonflement du sol, surtout en sol argileux.
En ce qui concerne l'isolation thermique des dalles
Une fondation sur radier rigide ne résoud pas
sur sol, il faut se référer au § 4.5 (p. 42).
nécessairement toutes les difficultés; la figure 8
(p. 5) montre que dans le cas d'un sol dont la Pour les dallages de type industriel, on peut se
compressibilité varie très rapidement, il peut y avoir référer à des recommandations pour les travaux de
un basculement d'ensemble. dallage (* *).

(*) Voir Bibliographie nO 18.


(* *) Voir Bibliographie nO 50.

24
3.3 FONDATIONS PROFONDES L'extraction des terres se fait soit à la benne et
au treuil, soit au grappin.
Si la résistance admissible et la compressibilité du Si le sol est assez cohérent et hors de la nappe
sol sont telles qu'au niveau prévu pour la fondation phréatique, on peut excaver au grappin à partir
il n'est pas possible techniquement ou économi- de la surface sans blinder (profondeur réduite à
quement d'employer un des systèmes décrits ci- 2 ou 3 m maximum à condition de bétonner le
avant, il faut atteindre des couches de portance trou rapidement et d'en interdire l'accès).
adéquate au moyen de fondations profondes. Certains grappins sont conçus avec une jupe de
guidage, qui assure en même temps le soutène-
Les systèmes décrits dans le cadre de ce document
sont les puits à blindage et les faux puits, les pieux ment, et un dispositif de bétonnage par tube
central
battus (moulés dans le sol ou préfabriqués) et les
pieux vissés ou forés (avec refoulement du sol ou - pour les puits blindés, l'excavation se fait à l'abri
par extraction à la tarière continue). d'un blindage métallique ou en bois, maintenu
en place par des cerces ou des cadres. Les
3.31 Puits à blindage et faux puits figures 58 et 59 donnent des détails sur cette
méthode. On peut aussi réaliser des puits
Il s'agit d'une technique de fondation profonde blindés de section carrée.
traditionnelle, ne nécessitant pas habituellement la
mise en œuvre d'un matériel compliqué et occa-
sionnant de ce fait peu de frais d'installation. Les
profondeurs qu'il est possible d'atteindre sont
1" 0 ,2om"l
1

théoriquement illimitées, mais la nécessité de pla-


cer un blindage et l'excavation souvent manuelle
en limitent les possibilités. Une autre limitation en
profondeur est celle du niveau de la nappe phréati-
que, à moins qu'on ne travaille sous la protection
d'un rabattement. Il faut faire attention dans ce cas
aux désordres que ce procédé d'exécution peut
causer aux constructions voisines (*).
Dans les sols sableux fins saturés d'eau ou si on
s'approche trop d'une couche contenant une nappe
sous pression, on ne peut pas creuser trop près du
niveau de la nappe ou dans la nappe sans procéder Fig. 58 - Blindage métallique d'un puits, maintenu en place par
à un rabattement, car on risque une décompression des cerces.
certaine du sol à la base. 1. accrochage possible en surface
2. trous d'agrafage éventuel
Plusieurs techniques sont utilisées: 3. cerces
4. accrochage aux plaques supérieures
- pour les faux puits, on creuse un puits à l'abri 5. plaque
d'anneaux en béton armé dont le premier est 6. trous d'accrochage
muni éventuellement d'une trousse coupante;
ces anneaux, qu'on empile au fur et à mesure
du creusement, servent de coffrage perdu
(fig. 57)
Le terrassement se fait par passes de 0,5 à 1 m
de hauteur en blindant chaque fois la hauteur
laissée nue par des plaques (5, fig. 58); si les
parois ne sont pas assez stables, on bat les
plaques dans le sol à l'avance. On place à
intervalles réguliers des cerces (3). Les plaques
2
sont munies de dispositifs d'accrochage les
unes aux autres (1, 4 et 6). Lors du creusement,
il est important de veiller au calage des plaques
contre le terrain pour limiter la décompression
latérale du sol.
Le bétonnage est effectué soit en une fois
lorsqu'on travaille avec un blindage perdu, soit
par passes lorsqu'on récupère le blindage. Lors
de cette opération, il ne faut laisser qu'une
hauteur non blindée très réduite et cela pendant
un temps très court.
Fig. 57 - Creusement d'un faux-puit.
1, 2 et 3. phases d'exécution Il est rare que ces fondations soient armées
a. treuil (sauf liaisons en tête).

(*) Voir Bibliographie n° 21.

25
Fig. 59 - Exemple de blindage métallique.

Fig. 60 - Reprise en sous-œuvre d'une fondation existante


(technique des puits à blindage).
Les puits ont des sections importantes (0,8 à 1,5 m
1. fondation à reprendre en sous-œuvre
de diamètre, le plus souvent 1 à 1,2 m) et leurs 2. étançons bloqués d'abord contre le blindage
profondeurs courantes vont de 3 à 6 m. 3. rempiètement
4. étançons bloqués contre la nouvelle fondation
Les charges transmises par la structure sont en 5. nouvelle fondation exécutée par plots non jointifs
général transmises aux puits par des longrines en
béton armé.
Les règles données dans le § 3.21 (p. 19) relatives notamment dans les Intercalaires 1a, 4a et 4b, 8a et
au chaînage pour semelles de fondation isolées 9 et les fiches correspondantes.
sont aussi applicables ici.
Comme pour les fondations superficielles isolées
Une application importante de la technique des ou les puits, les charges de la structure sont
puits à blindage est celle du rempiètement (reprise généralement transmises par des longrines ou
en sous-œuvre) de fondations existantes, soit dans poutres de chaînage en béton armé. Le dimension-
le but de renforcer des fondations défaillantes, soit nement de ces poutres, de même que celui des
en vue de réaliser des travaux qui peuvent mettre pieux (niveau de base, longueur, niveau de recé-
en danger les fondations existantes (fondations page, dimensions transversales, charge admissi-
voisines plus profondes par exemple). ble) doit être confié à un ingénieur-conseil ou à un
La figure 60 décrit les phases d'exécution d'un bureau d'étude de stabilité.
ensemble de reprise en sous-œuvre. Dans le cas de constructions existantes dont les
Si la profondeur d'un puits excède 1,25 m dans un fondations ne permettent plus de répondre aux
terrain cohérent ou dès qu'il faut creuser dans un exigences de fonctionnalité ou de stabilité, il existe
terrain instable, la sécurité du travailleur qui fait les des procédés qui permettent de reporter les
terrassements exige le placement d'un blindage, charges existantes et à venir à un niveau inférieur à
ceci conformément au Règlement Général pour la celui existant. Parmi les procédés habituels, il faut
Protection du Travail (voir Annexe C, p. 65). citer:
- les pieux battus tubés de petit diamètre
3.32 Pieux - les pieux vérinés préfabriqués en béton ou en
acier
Parmi les pieux exécutables en Belgique, les - les pieux forés de petit diamètre (micro-pieux).
procédés les plus courants pour de nouvelles
constructions petites et moyennes sont: L'emploi de ces systèmes exige une étude appro-
fondie du sous-sol et de l'état de la construction.
les pieux battus préfabriqués (en acier ou en
béton) Ces procédés sont également décrits dans la
- les pieux en béton moulés dans le sol: N.I.T. 129 (*), notamment dans les Intercalaires 2a,
5a, 5b et 12 et les fiches correspondantes.
- battus
- vissés avec refoulement Dans chaque cas, les caractéristiques du sol ainsi
- forés à la tarière creuse continue. que les conditions du marché, mais aussi les
conditions d'accès au terrain et d'exécution des
Ces procédés sont décrits dans la N.I.T. 129 Procé- pieux sont des éléments déterminants pour le choix
dés de fondations profondes et d'infrastructure (*), du type de pieux.

(*) Voir Bibliographie nO 39.

26
4. CONCEPTION DES FONDATIONS

4.1 VISITE DU SITE 4.12 Visite sur place

Pour qu'une visite sur place soit efficace, il est


4.11 But de cette visite recommandé de vérifier tous les points de l'aide-
mémoire ci-après, d'effectuer les différentes
Avant d'établir un projet de fondation, il faut visiter actions prévues et de tenir compte des différentes
le site, même si cette visite ne fournit que des conditions rencontrées sur place.
données qualitatives.
Il est préférable que cette visite se fasse avant le 4.12.1 Aide-mémoire (*)
choix du terrain, par une personne qualifiée con-
naissant bien le sous-sol de la région et ayant une Voir tableaux p. 28 à 32.
expérience des constructions environnantes (archi-
tecte, entrepreneur).
4.12.2 Commentaires
On rassemble ainsi un grand nombre de renseigne-
ments et éventuellement parmi ceux-ci les indices Si on peut répondre affirmativement aux questions
permettant de déceler des conditions de sol 1.1 à 1.5, 2.2 à 2.5, 3.2, 4.1, 4.2, 4.4, 4.5, 5.3 à 5.5,
hasardeuses ou anormales (aspect marécageux, il faut en principe que l'auteur de projet fasse
traces de glissements de terrain, vestiges d'ancien- effectuer une reconnaissance en profondeur appro-
nes constructions, zones d'exploitation souterrai- priée au phénomène à analyser et à la profondeur à
nes, etc.). atteindre (par exemple essais de pénétration, fora-
Si ces indices existent, il faut consulter un ingé- ges, analyses en laboratoire sur échantillons). Il
nieur-conseil ou un bureau d'études qualifié pour faut aussi étudier particulièrement le procédé de
faire effectuer des études géotechniques et des fondation et les caractéristiques de la structure
études de fondations appropriées. envisagée et les adapter aux conditions rencon-
trées. Le nombre d'essais à réaliser doit permettre
La visite du site, faite en connaissance de cause, de localiser le phénomène étudié.
donne souvent une idée assez précise de la façon
dont le problème des fondations doit être abordé. Une réponse positive aux questions 5.1 et 5.2
(fondations enterrées ou visibles) nécessite en
On distingue la visite sur place et les démarches général de faire réaliser une excavation du sol à
complémentaires qui peuvent fournir des rensei- une profondeur telle qu'on puisse répondre à la
gnements non décelables sur place. seconde partie de la question: profondeur et type.

(*) Dessins inspirés de la « Detailed checklist for site reconnaissance» de la brochure « Preventing foundation failures in new dwel-
lings » (voir Bibliographie nO 44). Avec l'autorisation du National House-Building Council.

27
4.12.1 Aide-mémoire

AIDE-MEMOIRE DE VISITE D'UN TERRAIN A BATIR

1. TOPOGRAPHIE

1.1 Signes de glissements de terrain ou d'érosion importante de talus?

1.2 Signes d'affaissements (subsidences} locaux?

1.3 Changements nets de l'allure des pentes?

1.4 Fonds de vallée ou dépressions pouvant être remplis de dépôts


alluvionnaires compressibles?

1.5 Végétation qui conserve la mémoire d'anciens glissements de terrain?

28
AIDE-MEMOIRE DE VISITE D'UN TERRAIN A BATIR

2. SOL

2.1 Nature(s) du(des) sol(s) rencontré(s) dans le site?

2.2 Indices de présence de tourbe ou d'autres matériaux très compressibles


proches de la surface?

2.3 Indices de présence de sol rapporté, de remblais, de déchets, de


versages d'immondices?
Signes éventuels de combustion?

2.4 Indices de sols gonflants: craquelures?

2.5 Changements soudains de la nature du sol?

29
AIDE-MEMOIRE DE VISITE D'UN TERRAIN A BATIR

3. VEGETATION

3.1 Espèces d'arbres, hauteur, circonférence, état?

3.2 Dans un sol susceptible de gonfler, traces d'arbres ou de haies abattus?

4. EAU

4.1 Nappe phréatique proche de la surface?


.-
:.-,,-
",yr

4.2 Traces d'un ancien cours d'eau?

4.3 Traces éventuelles d'inondations?

30
AIDE-MEMOIRE DE VISITE D'UN TERRAIN A BATIR

4.4 Plantes aquaphiles ?

4.5 Sources, ruisseaux, mares?

4.6 Quelle est la variation probable de la nappe aquifère dans le site?


... ........
r-~

il

~" ~~,
;7
r"...

....1
4.7 Indices de présence d'eau ou de sols agressifs?

5. ACTIVITES HUMAINES

5.1 Fondations enterrées? Profondeur et type?

5.2 Fondations existantes visibles? Profondeur et type?

31
AIDE-MEMOIRE DE VISITE D'UN TERRAIN A BATIR

5.3 Traces d'anciens puits ou de travaux souterrains?

5.4 Traces de présence d'égouts ou d'autres conduites enterrées?

5.5 Indice de présence d'anciens fossés, canaux, tranchées, carrières, etc. ?

6. ENVIRONNEMENT

6.1 Comment sont fondées les constructions voisines? Niveaux, pro-


fondeurs, caractéristiques des fondations, si possible?

6.2 Traces de dommages aux constructions voisines? Semblent-ils imputa-


bles à des problèmes de fondation?

6.3 Y-a-t-il des noms topographiques locaux ou des noms de rues, places,
n
chemins, lieux-dits qui rappellent des faits significatifs oubliés (marais,

I
rue du mara.is 1
broe R5 rroC\.tl
remparts, carrières, usines, sources, etc.) ?

32
Une réponse positive à la question 4.7 demande un 4.2 RECONNAISSANCE DU SOL EN PRO-
examen des caractéristiques d'agressivité de l'eau FONDEUR
et du sol et une vérification de la résistance à la
corrosion de la partie enterrée de la construction.
4.21 Types de reconnaissance du sol
Pour connaître la portée des réponses fournies aux
questions 3.1 et 3.2, il faut se référer au § 4.41.3 Il existe divers essais pour effectuer une reconnais-
(p. 38) relatif aux sols gonflants. sance du sol en place. Habituellement, ce qu'on
Si on répond affirmativement à la question 6.2 cherche à déterminer est:
(dommages aux constructions voisines), il faut 1. la nature des couches, y compris si possible, la
absolument pousser l'enquête plus loin afin de présence d'eau
savoir pour quelles raisons ces dommages se sont 2. l'épaisseur de ces couches
produits.
3. leur configuration en plan
Une reconnaissance en profondeur fournit les
4. leurs caractéristiques mécaniques éventuelle-
réponses à la question 2.1 et éventuellement aux
ment.
questions 2.2 à 2.5 et 4.6.
Les fouilles, puits ou forages donnent les caracté-
Une réponse aux questions 2.1 à 2.5, 4.1 à 4.7, 5.1
ristiques 1 à 3; les caractéristiques 4 sont obtenues
à 5.5 et 6.1 est en général fournie en questionnant
avec des échantillons de sol prélevés et essayés en
des personnes résidant à proximité, ou par l'expé-
laboratoire.
rience d'autres constructeurs ou par la trace de
travaux effectués dans les environs proches ou' Les essais de pénétration statique au cône donnent
encore par des démarches complémentaires telles directement les caractéristiques 2 à 4 et par des
que citées au § 4.13 ci-après. déductions expérimentales, les caractéristiques 1.
Savoir comment sont fondées les constructions Il en est de même pour les essais pressiométriques.
voisines est important et peut conduire soit à utiliser
une conception analogue si les constructions voisi- Les essais de pénétration dynamique ou les essais
nes sont saines, soit à tirer la leçon d'erreurs de à la barre à mine donnent avec moins de précision
conception constatées dans ces constructions. les caractéristiques 2 et 3; il n'est pas toujours
possible de déterminer la transition entre deux
couches peu contrastées. La détermination des
4.13 Démarches complémentaires caractéristiques mécaniques est possible mais il ne
Il est utile faut utiliser celles-ci que pour faire des comparai-
sons locales, notamment pour connaître l'hétérogé-
- d'effectuer des démarches complémentaires, néité du terrain.
notamment par exemple
- auprès de l'Administration communale qui a Les essais de mise en charge, au niveau du sol ou
pu effectuer des travaux dans les environs ou au niveau de l'assise, d'un disque ou d'une plaque
qui conserve dans ses archives des souvenirs de quelques dizaines de centimètres de diamètre,
d'activités humaines (mines, carrières, exca- les essais à la plaque et les essais CBR utilisés en
vations, dépôts: questions 5.1 à 5.5 de l'Aide- technique routière, ne donnent pas de renseigne-
mémoire) ments sur les couches situées en profondeur.
- auprès du Service Géologique de Belgique (*)
qui édite la carte géologique de Belgique et Si la nappe aquifère est peu profonde, surtout si
qui peut fournir des renseignements relatifs elle est sous pression, et si l'excavation à faire est
aux reconnaissances effectuées dans les profonde, la reconnaissance à exécuter doit
environs (forages, puits, etc.) permettre de déterminer les caractéristiques de
cette nappe.
de consulter
- les cartes géotechniques publiées ou en Une telle reconnaissance en profondeur doit se
préparation pour les zones urbaines de faire dès que possible, éventuellement avant
Bruxelles, Antwerpen, Gent, Liège, Charleroi l'achat du terrain et dans tous les cas avant
et Mons (* *) l'établissement du projet ou de l'avant-projet. Il faut
- des cartes topographiques ou des photogra- prévoir un certain temps pour exécuter la recon-
phies aériennes éventuellement anciennes naissance du sol et en établir les conclusions.
(* * *)
Enfin, si l'architecte ou l'auteur de projet possède
- des cartes pédologiques du pays (* * * *) déjà des plans précis ou un avant-projet de la
- de contacter des organismes, des sociétés ou construction, il doit les communiquer à l'ingénieur-
des personnes ayant effectué des travaux dans conseil ou au laboratoire chargé de l'étude du sol,
la région. pour qu'il puisse en tenir compte dans la conduite

(*) Service Géologique de Belgique, rue Jenner 13, 1040 Bruxelles.


(* *) Commission de Cartographie géotechnique, Square de Meeus 28, 1040 Bruxelles.
(* * *) Institut Géographique National, Abbaye de la Cambre, 1050 Bruxelles, et Ministère des Travaux Publics.
(* * * *) Centrum voor Bodemkartering, Rosier 6, 9000 Gent.

33
de la reconnaissance du sol (profondeur et nombre
d'essais).
Tous les essais précités sont abondamment décrits
dans la littérature technique; plusieurs références
sont données en bibliographie (*).
Les figures 61 à 63 montrent quelques outils parmi
les plus maniables.

Fig. 63 - Pénétromètre statique léger à commande hydraulique


d'une capacité de 25 kN.

4.22 Profondeur à atteindre

La reconnaissance du sol doit atteindre une pro-


fondeur suffisante. Cette profondeur doit être
comptée à partir du niveau de la fondation, c'est-à-
dire sous le niveau des semelles ou radiers, ou sous
le niveau de base des puits ou des pieux.
En règle générale, il est recommandé de pousser la
reconnaissance du sol jusqu'aux profondeurs sui-
vantes à compter sous le niveau de fondation:
- pour des semelles isolées ou continues: trois
fois leur plus petite dimension (b) et au moins
Fig. 61 - Tarière à main. 6 m (fig. 64)

Fig. 64 - Semelle continue.


Profondeur (z) de la reconnaissance du sol.
b. plus petite dimension
z ~ 3b et au moins ~ 6 m

- pour des radiers: une fois et demie la plus petite


dimension transversale (b) (fig. 65)

Fig. 65 - Radier. Profondeur (z) de la reconnaissance du sol.


Fig. 62 - Pénétromètre dynamique léger (mouton de 10 kg, b. plus petite dimension transversale
hauteur de chute 0,5 m). z ~ 1,5b

(*) Voir Bibliographie nO 9,13, 14, 17,35,36,38,43 et 52.

34
pour des puits ou des pieux: une fois la plus i
petite dimension en plan du bâtiment (b)
(fig. 66). 1 7m
r---,
1
'a 1 T 1
1 1 1
1 1
L ~ 1 r--...J i 14m '1

1 7ml T b T i l
i L ______J 1

L ____ 14m _ _ _ J
e. Fig. 67.
- - -- 1"' e - -
--~ a. terrain à bâtir
b. emplacement de la construction
z

.-1
Fig. 66 - Pieux. Profondeur (z) de la reconnaissance du sol.
/'
b. plus petite dimension en plan /
z ;:;, b /'
/
/'
/
Si des couches résistantes sont rencontrées à des 'a
!
profondeurs inférieures à celles citées ci-avant et si
on a une certitude suffisante qu'il n'y a pas de
couches plus médiocres à plus grande profondeur, 45m
la reconnaissance du sol peut être limitée à la partie
30m i
supérieure des couches résistantes. Cettecertitude
peut découler de la géologie du site ou d'expé- ,-----1 1

riences antérieures. Mais si on soupçonne qu'il y a b 't' 118im


1T .
des mauvaises couches à des profondeurs plus L- i4m -...J 1

grandes que les profondeurs recommandées, il _ _ _ _ _ .1


peut être nécessaire de poursuivre certains essais 20m
pl us profondément. Fig. 68.
a. terrain à bâtir
b. emplacement de la construction
4.23 Nombre d'essais

Pour qu'une reconnaissance du sol donne des Leur nombre et leur implantation sont à choisir afin
résultats utilisables avec une confiance acceptable, de définir ces zones.
il faut exécuter au moins deux essais.
Nous donnons à titre d'exemple à la figure 69
Les emplacements des essais sont répartis à (p. 36) un cas concret montrant l'intérêt d'essais
l'endroit de la construction projetée selon sa locali- complémentaires.
sation en plan.
On a réalisé deux essais de pénétration statique au
Si on soupçonne que le terrain recèle de nom- cône (1 et Il sur le plan de situation).
breuses inconnues, il faut augmenter le nombre
d'essais et étudier soigneusement leur distribution. Les mauvaises caractéristiques du sol notées lors
d'un des essais statiques (essai Il, 2,25 à 4,50 m de
Les figures 67 et 68 donnent des exemples con- profondeur) ont conduit à effectuer sept essais de
crets de choix du nombre et de l'emplacement des pénétration dynamique afin de délimiter la zone
essais, lorsque le terrain présente une configura- médiocre.
tion normale.
La délimitation amont approximative de cette zone
Si après avoir exécuté les premiers essais, on note est indiquée en traits discontinus sur le plan de
des conditions anormales (zones très médiocres, situation et sa délimitation en profondeur est mon-
grande hétérogénéité, etc.) et si les essais prévus trée sur les profils géotechniques A-A' et B-B'.
ne sont pas suffisants pour circonscrire la ou les
zones où ces conditions se présentent, il faut faire On peut ainsi préciser comment et où seront
exécuter des essais complémentaires. renforcées les fondations.

35
Ci-contre, plan de situation
1" 1
I--.....;----li-
"1 '" essais de pénétration statique au cône (1 et Il)
\1 essais de pénétration dynamique complémentaires (1 à 7)

Ci-dessous, profil géotechnique A-A'


1 et Il essais de pénétration statique
1, 2, 3, 4 et 7 essais de pénétration dynamique complémentaires

'-0,
4 3

(m)

5 4

(m)
6 5

7
"
.
°\
6
5

6
6
7

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B 0 2 qd 4 0 2 J~c
qd 4 0 2 qd 4 ®
B'

~ I/l(->~ N/mm 2
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~
~L h 1::2t
\ ...~ ...-,'
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4 I~ 1
(m) '-~ ~.... n
~ Ci-c ontre, profil géotechnique B-B'
5
r~ "':r 1 Il essai de pénétration statique
5 5
2,5 , 6 et 7 essais de pénétration dynamique complémentaires
!~'~
~ ......
(m) \
(m)
7 L, L
.!.J ' /"
6
6 1 ...... _~

Fig. 69 - Exemple d'une reconnaissance de sol de base suivie


d'essais complémentaires.

36
4.3 CHOIX DU TYPE DE FONDATION des caves reposant sur le sol naturel s'il est
résistant
Le choix du type de fondation est fait sur base
d'une analyse critique de l'ensemble des données - remblais anciens et bien compactés : si on a pu
recueillies lors de la visite sur place (§ 4.12, p. 27), vérifier ce fait par essais en place, on peut
des démarches complémentaires (§ 4.13, p. 33) et utiliser des semelles élargies armées ou un
des essais de sol en profondeur. radier, mais un tassement peut se produire

Le choix du type de fondation est aussi lié à la - dépotoirs, remblais d'immondices: même s'ils
conception de la structure. Il faut cependant savoir sont recouverts d'une couche de terre, il faut
accepter de modifier la conception de la fondation exclure d'y établir des fondations superficielles
ou de la structure si les conditions techniques ou et des dalles au sol. Pour les fondations pro-
économiques le suggèrent. fondes, il faut prévoir une étude de l'agressivité
du terrain vis-à-vis des fondations et des parties
Enfin, des considérations pratiques concernant le enterrées
sol, le climat et les traditions locales influencent zones d'exploitations souterraines (anciennes
aussi le choix du type de fondation. ou en activité) : on utilise souvent des radiers
Afin d'orienter ce choix, quelques situations cou- rigides armés (voir § 4.6, p. 52)
rantes sont décrites ci-après : - terrains en forte déclivité: l'étude du projet doit
- sol rocheux, gravier ou sable compact, sable comporter une étude de stabilité et de glisse-
peu argileux ou peu limoneux compact, rencon- ment d'ensemble. Il faut aussi étudier spéciale-
trés à partir de la surface et d'une épaisseur ment les écoulements d'eau pour éviter une
suffisante : on choisit généralement des semel- accumulation d'eau en amont des murs de
les isolées ou des semelles continues non soutènements ou de fondations (§ 4.41)
armées fondées à l'abri du gel. - zones où on constate la présence d'anciennes
Pour des maisons simples ou des structures fortifications: il faut délimiter par reconnais-
légères, les dimensions sont souvent détermi- sance leurs étendues et profondeurs. Les pro-
nées à partir d'expériences locales ou de blèmes sont analogues à ceux du cas des
valeurs «a priori» (§ 4.42.1, p. 39) de la remblais récents ou anciens.
résistance admissible du sol. Assez souvent, le
problème du tassement est peu critique
- sol cohérent ferme ou raide (argiles, limons) : 4.4 DIMENSIONNEMENT DES FONDATIONS
les solutions choisies sont analogues, avec Lors d'un projet de fondation, il faut être attentif aux
cependant quelques exigences supplémentai- aspects suivants:
res:
- rôle joué par la fondation: transmission de
- le niveau de fondation doit être au moins à 1 m charges (lesquelles? grandeur? direction?
de profondeur et on évitera des niveaux fort sens ?), reprise éventuelle de poussée de ter-
différents en dehors de la zone susceptible res, pression d'eau éventuelle, étanchéité
d'être influencée par les conditions climati-
ques - nature et caractéristiques de la structure: tasse-
- il faut se méfier des arbres à croissance rapide ments et déformations admissibles
situés dans le voisinage (voir § 4.41.3, p. 38) - nature et caractéristiques du sol selon le résultat
sols cohérents mous: il faut analyser spéciale- de la visite sur place, des démarches complé-
ment leur consistance et en fonction de celle-ci mentaires, des essais de sol
envisager des semelles continues armées, sou- niveau minimum à atteindre compte tenu des
vent élargies. On peut aussi choisir une fonda- questions de gel, d'eau, de sols gonflants et de
tion sur radier et, plus rarement dans ce cas, terrains en pente
une fondation sur pieux. Il est important - coûts des différentes reconnaissances de sol et
d'effectuer une reconnaissance en profondeur études par rapport au coût des fondations.
- sols tourbeux: il est déconseillé d'établir des
fondations sur des couches de sols tourbeux 4.41 Niveau de fondation
sans réaliser une étude approfondie. Il est
préférable de prendre appui dans des couches Indépendamment de toute considération relative à
la charge portante du sol, aux déformations dues
sous-jacentes plus résistantes
aux charges appliquées par la construction et au
- remblais récents: il faut prévoir des pieux ou niveau des parties enterrées (caves), il faut établir
des puits jusqu'au bon sol, naturel et résistant, les fondations à une profondeur suffisante dans le
dont le niveau est déterminé par reconnais- sol pour que les agents climatiques n'aient pas
sance. On utilise aussi des fondations sur d'influences néfastes sur la fondation.
radiers rigides mais il faut vérifier le tassement
d'ensemble. Il est souvent plus économique 4.41.1 Gel
pour des remblais peu épais (2 à 3 m) de réaliser En Belgique, la profondeur minimum recommandée
pour les semelles de fondation est de 0,80 m sous
(*) Voir Bibliographie nO 12. le niveau fini des terres (*).

37
Même si le sol ne gèle pas à cette profondeur dans Cette zone peut s'étendre jusqu'à une distance du
nos régions, la teneur en eau du sol sous-jacent tronc égale à 1,5 fois la hauteur de l'arbre (un
peut être modifiée par le gel; c'est une des raisons peuplier adulte peut atteindre 25 à 30 m par
principales du choix de cette valeur. exemple).
Dans les sols à gros grains et secs et dans les sols Dans de tels sols, on recommande de n'établir de
rocheux, où il peut être démontré que le gel ne peut fondations superficielles qu'à partir d'une pro-
pas créer de désordres, on peut établir les fonda- fondeur de 1 m et même 1,5 m pour les sols très
tions à plus faible profondeur; cette décision doit plastiques et si possible en dehors de la zone
toutefois être basée sur l'expérience et des d'action des racines d'arbres à croissance rapide
observations locales. (fig. 70).
Lorsque le niveau fini des terres est nettement plus

-.-b
élevé qu'au moment des travaux, il est possible que
les fondations doivent être protégées contre l'action
du gel pendant leur exécution. •••
4.41.2 Eau
Le niveau de la nappe aquifère peut influencer le
T
choix du niveau de fondation; établir une fondation Fig. 70 (* * *).
directe en dessous du niveau de la nappe aquifère 1. hauteur de l'arbre à l'âge adulte
entraîne des coûts supplémentaires dus à 2. zone d'influence de l'enracinement de l'arbre
d'éventuels travaux d'assèchement provisoires du 3. profondeur de fondation ~ 1 m (sols plastiques) ou ~ 1,5 m
terrain et d'étanchéisation des caves. (sols très plastiques)

4.41.3 Sols gonflants On recommande aussi de ne pas établir de fonda-


tions à des niveaux différents dans une zone
Certains sols ont la propriété de changer de volume soumise à des influences climatiques ou à l'as-
lorsque leur teneur en eau varie. Les sols les plus sèchement par les racines d'arbres.
sensibles à ce phénomène sont les argiles et les
sols organiques et ce d'autant plus qu'ils sont Dans des sols très plastiques, l'enlèvement
plastiques. Selon les études faites par le British d'arbres adultes à croissance rapide et à besoin en
Research Establishment (*), le risque de gon- eau important peut donner lieu à des gonflements
flement et de retrait du sol augmente quand son lents mais importants du sol, qui peuvent aussi
caractère argileux augmente, c'est-à-dire lorsque occasionner des désordres aux fondations établies
l'indice de plasticité ie. et le pourcentage de particu- dans la zone influencée.
les de moins de O,OO~ mm de dimension augmente En règle générale, il est fortement conseillé de
(tableau 3). procéder à des essais de sol en place et à une
Les influences climatiques font varier la teneur en analyse d'échantillons en laboratoire, pour détermi-
eau des sols gonflants jusqu'à une profondeur ner le risque de gonflement ou de retrait de ces
supérieure à 1 m. Mais s'il y a dans le voisinage sols.
immédiat une végétation importante à enracine-
ment profond et étendu (peupliers, saules, ormes,
aulnes, etc.) dont le besoin en eau est important 4.41.4 Terrains en pente
(peuplier: 55.000 Ifan), les influences climatiques Lorsqu'il faut établir des fondations à des niveaux
se font sentir beaucoup plus profondément et les différents, il est recommandé de limiter la différence
variations de teneur en eau du sol peuvent être maximum de niveau entre deux semelles voisines
beaucoup plus importantes. aux 2f3 de la distance bord à bord de ces semelles
L'influence climatique s'exerce évidemment dans (fig. 40, p. 19). Il faut cependant aussi vérifier que la
tout le domaine d'enracinement des arbres mais stabilité d'ensemble soit assurée aux différents
surtout là où cet enracinement est le plus dense. stades de la construction.

Tableau 3 (* *)

Indice de plasticité ip Fraction 1 Risque de gonflement


(%) ou de retrait

> 35 > 95 très élevé


22 - 48 60 - 95 élevé
12 - 32 30 - 60 moyen
< 18 < 30 bas

(*) Voir Bibliographie nO 33.


(* *) Extrait du BRE Digest 240 (voir Bibliographie nO 33).
(* * *) Extrait de «House foundations for the builder and building designer» par J. Barnbrook (voir Bibliographie nO 3). Avec
l'autorisation de la Cement and Concrete Association.

38
Dans les terrains en pente, on rencontre parfois des - la limitation des tassements maxima et des
difficultés dues à l'accumulation dans le sol, près tassements différentiels compte tenu de la
des fondations du côté amont, d'eau qui ruisselle compressibilité du sol et de la déformabilité de la
sur les pentes. Il en résulte une imprégnation du structure (§ 4.42.3).
sol, ce qui peut altérer ses caractéristiques s'il est
Pour les constructions qui font l'objet de ce guide
sensible à l'eau (sols plastiques).
pratique, c'est presque toujours cette seconde
valeur qui est déterminante, mais dans la plupart
des cas, on ne peut que la déterminer de façon
4.42 Pression admissible sur un sol empirique.

La valeur de la pression admissible sur un sol est à 4.42.1 Valeurs a priori de la pression admissible
déterminer à partir des caractéristiques géotechni- (tableau 4)
ques du sol, soit définies par essais in situ ou en Pour un sol déjà bien connu, dont la nature est
laboratoire, soit à partir de données de l'expé- définie et l'homogénéité des couches assurée, on
rience. peut fixer a priori une valeur de la pression
admissible sur le sol (*). Cette valeur a priori ou
La pression admissible doit être la plus faible de présumée peut être utilisée pour un avant-projet.
celles qui résultent de : Dans tous les cas, elle doit être revue et, si
- la prise en compte de la résistance de rupture nécessaire, corrigée au stade du projet et certaine-
du sol (voir § 4.42.1 et 4.42.2) ment au moment de l'exécution des terrassements.

Tableau 4 - Valeurs a priori de la pression admissible sur sol sous charge verticale statique (* *)

Type de sols rocheux Valeur présumée


et de sols meubles de la pression
Groupe Classe Remarques
(voir tableau 1, admissible
pour les sols meubles) (kN/m 2) (*)
....
A 1 roche granitique ou gneiss 10.000 valeurs basées sur
2 limonites et grès durs 4.000 l'hypothèse d'une
3 schistes sains 3.000 fondation établie sur
4 grès doux bien cimentés 2.000 roche non altérée
5 schistes et argilites tendres 500 à 1.000
6 craie dure, limonites tendres 500 I~

7 schistes et grès en couches } à déterminer par


fines, plus ou moins altérées - . essais après inspec-
8 roches altérées - tion

B 9 mélanges de sables et graviers


compacts 500 (1 )
10 mélanges de sables et graviers
moyennement compacts 200 à 500
11 mélanges de sables et graviers
peu compacts < 200
12 sable compact 250
13 sable moyennement compact 100 à 250
14 sable peu compact < 100
C 15
16
17
18
19
argile très raide, argile dure
argile raide
argile ferme et limon ferme
. argile pâteuse et limon pâteux
argiles et limons très mous
200 à 500
150 à 300
50 à 150
< 50
-
f2 (3)
l

D 20 tourbe et sols organiques - (3)

E 21 sols reconstitués, remblais - (3)

(1) La largeur de la fondation est de 1 m; la nappe phréatique est située à une profondeur au moins égale à la largeur de la
fondation, sous le niveau de la fondation.
(2) Sols susceptibles de tassements de consolidation à long terme.
(3) Ne peut être déterminée que par étude détaillée in situ; il est déçonseillé de fonder sur ce type de sol.
(*) 100 kN/m 2 = 1 kgflcm 2 (voir Annexe A, p. 58).

(*) Voir Bibliographie nO 7 et 19.


(* *) D'après le CP 2004 Code of practice for foundations (voir Bibliographie nO 7).
39
4.42.2 Valeurs calculées de la pression admissible _. les caractéristiques géométriques et techniques
de la structure: type, forme, dimensions et
Les éléments nécessaires pour calculer la pression déformabilité
limite d'un sol sont la pression naturelle au niveau -- l'influence d'éventuelles causes extérieures tel-
de fondation, les dimensions de la fondation, la les que des vibrations, des mouvements de
cohésion du sol, l'angle de frottement interne et le terres (remblais, déblais), des variations de
niveau de la nappe. niveau de nappe (pompage), etc.
Pour calculer la force portante admissible d'un sol, En ce qui concerne la structure, il faut limiter les
on utilise un coefficient de sécurité adéquat tassements différentiels à des valeurs admissibles.
(valeurs courantes de 2 à 3, voir § 2.4, p. 15).
Pour des constructions souples (ossatures en acier
Généralement, les paramètres du sol sont déduits ou en bois), on peut admettre des tassements
d'un essai mécanique in situ. différentiels il/L de 1/300 (fig. 71). Pour des cons-
En Belgique, l'essai le plus couramment utilisé est tructions rigides ou très sensibles aux tassements
l'essai de pénétration statique au cône. (maçonneries portantes par exemple), on limite ces
valeurs à 1/1.000, voire dans certains cas à 1/2.500
Les caractéristiques géotechniques fournies (finition en faïences, plafonnage, vitres).
dépendent du type d'essai effectué et de la
méthode d'interprétation suivie.
Il est impossible de déterminer la charge portante
--- --
d'un sol à un niveau donné si on ne connaît pas le
type, le niveau et les dimensions de la fondation, les
étapes des travaux, les éventuels mouvements des
terres (remblais, déblais), ce qui est du ressort de
L
l'auteur de projet qui agit en concertation avec le
laboratoire qui a fait les essais. Fig. 71 - Tassement différentiel.
/:;. tassement d'un appui par rapport à l'appui voisin
L distance entre les deux appuis
4.43 Tassement admissible

Le tassement admissible est un problème com- En fonction de ces valeurs, de la nature du sol et du
plexe car de très nombreux paramètres intervien- type de fondation, on peut retenir comme ordre de
nent. grandeur du tassement total maximum les valeurs
données dans le tableau 5.
Le tassement admissible est rarement étudié pour
les constructions qui font l'objet de ce document.
Cependant, la majorité des sinistres signalés pro- 4.44 Recommandations pour le calcul de semel-
viennent de tassements absolus ou différentiels les de fondation
trop élevés.
Lorsqu'on a déterminé le niveau de fondation, la
Pour résoudre ce problème, il faut déterminer: pression admissible sur le sol et les dimensions en
- les caractéristiques de déformabilité du sol, plan, il faut calculer la fondation compte tenu des
notamment la compressibilité et l'épaisseur des sollicitations engendrées par les actions de la
couches en tous points, la nature du sol et sa construction et les réactions du sol (efforts
perméabilité normaux, efforts tranchants, moments).

Tableau 5 - Limite supérieure du tassement total maximum (mm)

il
Type de sol - (*) Semelles isolées Radiers
L

Argiles 1/300 75 75 à 110


1/1.000 25 25 à 40

Sables 1/300 50 50 à 75
1/1.000 15 15 à 25

(*) L1 = tassement d'un appui par rapport à l'appui voisin


L = distance entre les deux appuis

40
4.44.1 Semelles continues non armées h hauteur utile de la semelle au droit du
contour de la force localisée
La hauteur H d'une telle semelle doit satisfaire aux R' bk résistance caractéristique mesurée sur
deux relations (fig. 43, p. 20) : cylindre (voir norme NBN B 15-102)
H ;;:: 1,5 d (* * *)
H ;;:: 0,20 m La section A d'acier transversal par mètre courant
Souvent, on recommande de prévoir un minimum de fondation est alors:
d'armature longitudinale pour pouvoir reprendre Q B - b 1
sans risques les moments de flexion résultant de A=-
tassements imprévus. Ce minimum est de 3,4 cm 2 8 h (fa

(soit par exemple 30 12) selon le D.T.U. 13.1 (*). avec (fa contrainte de calcul en traction dans l'acier
Pour les semelles isolées élargies, les calculs sont
4.44.2 Semelles en béton armé
semblables, mais comme il s'agit de charges
isolées, il faut faire les calculs pour les deux sens
L'armature longitudinale est calculée en fonction
de flexion de la semelle.
des efforts appliqués sur les semelles (charges
transmises par les murs ou la structure) et des
réactions du sol; sauf cas particuliers ces dernières 4.44.3 Charges excentrées (fig. 73)
sont supposées réparties uniformément.
Dans le cas de semelle élargie, on vérifie que
(fig. 72) :
d
h ;;:: - (condition relative à la flexion)
2
(B - b) Q
h ::::: (condition relative au poinçon-
v 0,8 B2 YR'bk nement) b

]-1 Fig. 73 - Vérification des pressions sous l'action d'une charge


excentrée.
---

!Q Il faut vérifier que la valeur maximum de la pression


(dans le diagramme triangulaire ou trapézoïdal) ne
hI • • • • • dépasse pas 1,3 fois la pression admissible et que
la valeur moyenne ne dépasse pas la pression
d b d

1: ·1
B :1
Fig. 72 - Semelle continue élargie en béton armé. Calcul de
admissible.
Cette situation est fréquemment rencontrée quand
il s'agit de semelles de murs mitoyens ou de murs
l'armature longitudinale.
extérieurs, ou lorsqu'il s'agit de placer des semelles
le long de murs mitoyens.
On rencontre également cette situation dans le cas
Cette dernière condition est prévue dans le de murs subissant une poussée des terres (avec
§ 3.5.1.9 de la norme NBN B 15-103 (* *) qui pres- moments résultant de cette poussée).
crit qu'en l'absence d'armature transversale, la
valeur limite du point de vue poinçonnement de la 4.44.4 Dalles sur sol
force localisée, est égale à
Po = 2 R;t u' h Les dalles sur sol sont en principe indépendantes
de la structure et les charges qui y sont appliquées
avec R;t = 0,1 YR' bk dans le cas de béton qui ne ne sont pas importantes dans les habitations. Il est
subit pas un contrôle statistique vala- cependant de bonne pratique de prévoir une
ble (-Yb = 1,6) armature minimum (voir § 3.24, p. 24).
u' périmètre d'un contour parallèle au Si les efforts de flexion ou de traction requièrent le
contour de la force localisée et situé placement d'une armature adéquate, on se réfère
autour de ce contour à une distance aux normes NBN B 15-101 à 104 (****) ainsi qu'à
0,5 h d'autres recommandations (* * * * *).

(*) Voir Bibliographie nO 19.


(* *) Voir Bibliographie nO 27.
(* * *) Voir Bibliographie nO 26.
(* * * *) Voir Bibliographie nO 25 à 28.
(* * * * *) Voir Bibliographie nO 50.

41
4.5 ETANCHEITE ET ISOLATION THERMIQUE d'eaux souterraines, accumulation plus ou
DES FONDATIONS ~T DE LA sues- moins temporaire d'eaux de surface qui s'infil-
TRUCTURE trent dans le sol, humidité du sol
- débit des venues d'eau: eaux de ruissellement
Les fondations et la partie enterrée des cons- conduites vers le bâtiment par la pente du
tructions étant soumises à l'action de l'eau qui se terrain
trouve dans le sol, il faut, compte tenu des
exigences d'occupation ou d'utilisation des locaux - nature et configuration du sol: terrain perméa-
enterrés ou situés directement près des fondations, ble ou non, présence éventuelle d'une couche
empêcher cette eau de traverser les parois vertica- peu perméable sous les fondations
les et horizontales en contact avec les terres, et - nature et qualités du remblai entre la fouille et le
l'empêcher de monter dans les murs. Dans certains bâtiment
cas, il faut aussi tenir compte de la présence
- exigences d'utilisation des caves.
éventuelle d'un isolant thermique destiné à dimi-
nuer les déperditions calorifiques vers les terres. Le tableau 6 donne les solutions types à utiliser en
fonction des différents risques dus à l'eau dans le
On distingue trois cas: sol et de la nature et de la configuration du sol.
les constructions sur caves enterrées
La description des différents risques dus à l'eau en
- les constructions sur vide technique liaison avec la nature et la configuration du sol sont
- les constructions sur terre-plein. décrits ci-après.
Le cas le plus complexe est celui des caves, car le
choix de la ou des mesures d'étanchéité dépend de
nombreux facteurs et le degré d'exigence en 4.51.1 Nappe phréatique permanente
matière d'étanchéité est souvent plus élevé.
Les paragraphes suivants traitent successivement Lorsqu'un bâtiment doit être établi dans un terrain
des constructions sur caves enterrées (4.51), des baigné par une nappe phréatique, il faut déterminer
travaux de cuvelage (4.52), des travaux de drainage le niveau maximum probable de l'eau (voir § 2.33,
(4.53), de l'enduisage des murs contre terre (4.54), p. 14 et 4.12, p. 27). Si le niveau maximum de l'eau
des constructions sur terre-plein (4.55), des cons- dépasse celui du sol des caves, il faut recourir à un
tructions sur vide technique (4.56) et enfin de la cuvelage étanche conçu selon une des trois solu-
coupure de capillarité au bas des murs (4.57). tions suivantes:
- revêtement intérieur constitué par un enduit au
mortier hydrofugé ou par un enduit pelliculaire à
4.51 Choix des solutions pour les constructions base de résine
sur caves enterrées
- étanchéité relative de la structure elle-même
Pour choisir les dispositifs destinés à empêcher dans le cas de structures en béton
l'eau de traverser les parois contre terre, il faut - revêtement d'étanchéité souple composé de
considérer un certain nombre de facteurs: membranes bitumineuses ou synthétiques
- risques dus à l'eau dans le sol: nappe phréati- (polyisobutylène, polychlorure de vinyle, etc.) ou
que permanente ou temporaire, circulation revêtement type asphalte.

Tableau 6

Risques dus à l'eau Nature et configuration Solution type


dans le sol du sol d'étanchéité

Nappe phréatique permanente quel que soit le terrain cuvelage

Nappe temporaire couche peu perméable


surmontée par une couche
cuvelage ou drainage et enduit
perméable
étanche
Accumulation prolongée <l'eau terrains peu perméables

Accumulation d'eau faible ou terrains peu perméables (sous


nulle certaines conditions)
enduit traditionnel
terrains perméables

42
4.51.2 Nappe temporaire ou accumulation d'eau
Une accumulation d'eau pendant une assez longue
durée le long des murs enterrés peut se produire si
le bâtiment est établi dans un terrain peu perméa-
ble ou si une couche peu. perméable existe à faible
profondeur sous les fondations.
Dans un terrain de fondation perméable (sable,
graviers) et non immergé, les eaux de ruissellement
superficiel s'infiltrent rapidement dans le terrain,
sans conséquence pour les parois enterrées.
Par contre, si le bâtiment est établi sur un terrain
peu perméable (argile, limon), les eaux de ruisselle- Fig. 75 - Remblais contre les murs des caves au moyen de
gravois de chantier: à éviter (* *).
ment s'introduisent facilement entre la fouille et le
bâtiment dans le remblai qui est presque toujours tion d'eau de ruissellement le long des murs
plus perméable que le sol en place (fig. 74). périphériques à condition qu'ils ne se fissurent pas
lors de la consolidation des remblais.
Le relief, naturel ou artificiel, du terrain environnant
joue aussi un rôle important; un terrain en pente
6 conduit les eaux de ruissellement superficiel vers le
bâtiment et augmente la quantité d'eau pouvant
7 s'introduire dans le remblai contre les murs.
Pour cette raison, il n'est pas conseillé lors de la
construction, de prévoir dans un terrain peu
perméable des mouvements de terre (création de
/ .. /1 talus ou de buttes artificielles) créant un écoule-
/// ment d'eau vers le bâtiment.
Fig. 74 - Accumulation temporaire d'eau contre les murs des Une accumulation d'eau peut aussi éventuellement
caves (*).
se produire dans un terrain perméable (sable,
1. terre arable 4. remblai
2. terrain peu perméable 5. accumulation temporaire a'eau
gravier) s'il existe une couche à faible perméabilité
3. talus de la fouille quelque peu en dessous du niveau d'assise des
fondations (fig. 76). L'écoulement des eaux s'infil-
Cette eau retenue par le sol en place s'accumule trant à travers le terrain perméable est freiné par la
dans le remblai le long des murs enterrés qui sont couche peu perméable et il peut se former une
ainsi soumis à une pression hydrostatique (saison nappe temporaire soumettant le bas des murs et le
humide). plancher des caves à une pression hydrostatique
(saison humide).
L'importance et la durée d'accumulation d'eau
dans le remblai dépendent de divers facteurs:
- qualité du remblai entre la fouille et le bâtiment
- étanchéité relative des trottoirs, des terrasses,
etc., autour du bâtiment
- importance des venues d'eau de ruissellement
(pluviosité, bassin versant).
La qualité du remblai entre la fouille et le bâtiment
joue un grand rôle si le terrain de fondation est peu
perméable, puisque plus le remblai est perméable,
plus il favorise la pénétration et l'accumulation
d'eau le long des murs enterrés. C'est le cas du
remblaiement au moyen de gravois de chantier Fig. 76 - Nappe d'eau temporaire (*).
(fig. 75) ou de terres grasses avec compactage 1. terrain perméable
insuffisant. Par contre dans un terrain perméable, 2. couche peu perméable
3. niveau d'eau temporaire
la qualité du remblai entre la fouille et le bâtiment a
moins d'importance.
Le choix d'un système d'étanchéité dépend dans
La présence de dallages, de trottoirs ou de revête- ce cas de la durée et de la hauteur de l'accumula-
ments hydrocarbonés relativement étanches autour tion d'eau et de l'exigence en matière d'étanchéité
du bâtiment peut diminuer sensiblement la pénétra- pour les locaux à préserver.
(*) Extrait de l'article « Les infiltrations d'eau dans les caves» de Ch. Quewet (voir Bibliographie nO 42). Avec l'autorisation des Cahiers
Techniques du Bâtiment.
(* *) Extrait de L'étanchéité dans l'habitation. Prévention des sinistres. Tome 3 Caves et drainage. Points faibles (voir Bibliographie
nO 46). Avec l'autorisation des éditions Eyrolles.

43
Exceptionnellement, on peut s'orienter vers une - revêtement extérieur souple du type multi-
solution de cuvelage étanche. Normalement un bon couche ou asphalte ou constitué de membranes
réseau de drainage autour et éventuellement sous synthétiques.
le bâtiment peut donner satisfaction, ce qui limite la
durée du contact de l'eau contre les parois vertica- Un ouvrage immergé doté d'un cuvelage doit
les et horizontales enterrées. pouvoir résister aux pressions hydrostatiques de la
nappe aquifère, ces charges étant reportées sur le
Lorsqu'un drainage est prévu, la face extérieure bâtiment. Les déformations doivent être limitées à
des murs enterrés doit recevoir un revêtement des valeurs susceptibles de ne pas provoquer des
étanche à l'eau. désordres dans le cuvelage.
La conception du réseau de drainage est évidem- Si le cuvelage est constitué de couches relative-
ment importante. Il faut notamment prendre les ments rigides, une des principales difficultés pour
mesures nécessaires pour éviter le colmatage obtenir un cuvelage réellement étanche est due au
progressif du drain et pour évacuer les eaux fait que la structure qui supporte le cuvelage ne
recueillies. peut pas se fissurer. La fissuration de la structure
peut provenir soit de mouvements différentiels de la
Il est conseillé de drainer chaque fois que le fondation, soit aussi de phénomènes de retrait
bâtiment est fondé sur une couche peu perméable (bétonnage) ou de dilatations thermiques diffé-
surmontée par un sol perméable, c'est-à-dire lors- rentielles (en cours de travaux ou ultérieurement).
qu'il y a risque de formation d'une nappe tempo-
raire. Le cuvelage est construit jusqu'à 50 cm au moins
au-dessus du niveau le plus élevé probable de la
4.51.3 Risque d'accumulation d'eau faible ou nul nappe phréatique.
S'il n'y a pas de risque d'accumulation d'eau le
long des murs enterrés, ce qui est généralement le 4.52.2 Cuvelage intérieur par enduit au mortier
cas pour des bâtiments fondés sur des terrains hydrofugé ou enduit résineux (fig. 77)
perméables, les murs peuvent être ou non revêtus
d'un enduit extérieur en fonction des exigences
relatives aux conditions d'utilisation des locaux.
Il faut en effet rappeler que la suppression de
l'enduit peut entraîner une humidité apparente sur
la face interne des parois, ce qui ne peut être admis
que pour des locaux dont les conditions d'utilisation
s'accomodent de cette humidité.
L'enduit utilisé est un enduit traditionnel au mortier
de ciment, éventuellement complété par une ou
deux couches de produit noir à froid.
Cette solution peut aussi être envisagée dans le cas
d'un terrain peu perméable mais sous certaines Fig. 77 - Cuvelage intérieur au mortier hydrofugé.
conditions: 1. niveau maximum de la nappe phréatique
2. enduit (3 couches) au mortier hydrofugé
- terrain plat (pas de ruissellement superficiel 3. socle ventilé pour chaudière
important)
- soin particulier apporté au remblai entre la Les enduits sont des enduits rigides appliqués sur
fouille et le bâtiment: pas de gravois de chantier la face intérieure de la structure à étancher. Ils sont
et compactage satisfaisant adhérents à leur support et assurent à eux seuls
- éventuellement, bâtiment entouré de trottoirs ou l'étanchéité de la paroi mais leur rigidité ne leur
de dallages qui rejettent les eaux à une certaine permet pas de résister à un quelconque mouve-
distance des murs ment ou à la fissuration de leur support.
- utilisation des locaux en sous-sol pouvant Le cuvelage intérieur est néanmoins le seul d'appli-
s'accommoder d'une certaine humidité appa- cation dans les constructions en contact avec des
rente sur les parois. ouvrages déjà existants ou pour réaliser
l'étanchéité des caves d'un immeuble déjà cons-
4.52 Cuvelage étanche truit.

4.52.1 Généralités Les enduits intérieurs doivent résister à des sous-


pressions. Ils doivent présenter une excellente
Il existe trois types de cuvelage étanche: adhérence au support et il faut prévoir un traitement
- revêtement intérieur constitué par un enduit au de surface de façon à garantir cette adhérence:
mortier hydrofugé ou à base de résine repiquage à vif des bétons, pour les enduits au
- étanchéité de la structure elle-même; il est mortier hydrofugé
toutefois admis un léger passage d'eau à débit - sablage, bouchardage ou décapage mécani-
contrôlé que, pour les enduits résineux.

44
Les arêtes sont abattues et les angles rentrants
arrondis par des chanfreins de 5 à 6 cm à l'aide
d'un mortier de résine.
Il faut procéder au nettoyage et au dépoussiérage
des surfaces qui doivent être exemptes de laitance,
de graisse, d'huiles et de produits de décoffrage.
Les fissures et suintements éventuels doivent être
traités avant application de l'enduit.
Jusqu'à 8 m d'immersion, un enduit au mortier
hydrofugé doit comporter au moins:
- deux couches, donnant une épaisseur totale Fig. 78 - Cuvelage extérieur souple. Première solution
d'au moins 3 cm pour les parties horizontales 1. niveau maximum de la nappe phréatique
- une couche d'accrochage et deux couches de 2. talus de la fouille
3. structure à étancher
mortier pour les parties verticales, l'épaisseur 4. cuvelage souple
totale étant d'au moins 2,5 cm mais l'épaisseur 5. sous-radier
de chaque couche ne dépassant pas 1,5 cm. 6. protection extérieure en maçonnerie

De 8 à 12 m d'immersion, il faut prévoir une couche


supplémentaire d'enduit de 1 cm. le sous-radier et les ouvrages extérieurs d'autre
part. C'est pourquoi le procédé d'étanchéité par
L'enduit est exécuté de façon continue. Si des l'extérieur est limité aux ouvrages immergés fondés
raccords sont inévitables, les différentes couches soit sur un radier général peu déformable compte
sont arrêtées en gradins de façon à décaler les tenu du terrain porteur, soit sur des fondations
reprises d'environ 20 à 30 cm. profondes.
Un enduit pelliculaire résineux comprend: Pour un cuvelage extérieur il est nécessaire de
- un primaire d'imprégnation prévoir un sous-radier sur lequel est appliqué le
- le film d'imperméabilisation proprement dit, en revêtement d'étanchéité; celui-ci est ainsi pris en
une ou plusieurs couches sandwich entre le sous-radier et le radier.
- une protection qui est en général assurée par En parties verticales, il existe deux possibilités:
une couche identique à la couche d'imperméa- - ou bien le revêtement d'étanchéité est appliqué
bilisation ou encore par une couche de mortier directement de l'extérieur sur les voiles de la
de ciment hydrofugé ou de mortier résineux structure à étancher, ce qui n'est possible que si
résistant à l'abrasion. la fouille est suffisamment large pour permettre
Les cuvelages intérieurs doivent être protégés de la un travail correct en dehors de la structure du
chaleur, la température à la surface de l'enduit ne bâtiment; dans ce cas, le revêtement
pouvant pas excéder 50 oC. d'étanchéité doit être protégé avant le remblaie-
ment sinon ce revêtement court de grands
Dans le cas de chaufferies notamment, les chaudiè- risques d'être détérioré (fig. 79)
res doivent être placées sur un socle ventilé qui les
isole de l'enduit (fig. 77).
Tout choc thermique doit être évité.
D'une façon générale, les enduits doivent rester
visibles et accessibles pour faciliter tout contrôle et
toute réparation ultérieurs.

4.52.3 Cuvelage extérieur souple (fig. 78)


Un revêtement d'étanchéité est appliqué sur la face
extérieure de la structure à étancher. Il est constitué
de membranes bitumineuses ou synthétiques ou
d'un revêtement du type asphalte.
Fig. 79 - Revêtement d'étanchéité entraTné vers le bas
Le revêtement d'étanchéité n'est pas nécessaire- et détérioré par le remblai.
ment adhérent à son support et peut de ce fait subir
sans dégradation certaines déformations ou fissu- - ou bien, lorsque la fouille est étriquée et ne
rations des ouvrages qui l'enserrent. permet pas de travailler à l'extérieur, on cons-
Il faut néanmoins craindre un déchirement ou un truit d'abord des parois verticales périphériques
cisaillement du revêtement s'il existe des déforma- (appelées «ouvrages extérieurs» dans le
tions relatives entre le contre-cuvelage d'une part et D.T.U. 14.1) (*) et on y applique le revêtement
d'étanchéité; la structure à étancher est ensuite
(*) Voir Bibliographie nO 19. réalisée (fig. 80, p. 46).

45
Fig. 80 - Cuvelage extérieur souple. Seconde solution.
Fig. 81 - Cuvelage intérieur souple.
1. niveau maximum de la nappe phréatique
2. talus de la fouille 1. niveau maximum de la nappe phréatique
3. structure à étancher 2. structu re à étancher
4. cuvelage souple 3. cuvelage souple
5. ouvrages extérieurs (sous-radier et parois périphériques) 4. enduit de mortier et chape de protection
6. enduit de mortier et chape de protection 5. chemisage

La seconde solution présente l'avantage de pouvoir ments existants présentant des fissures risquant
réaliser le revêtement d'étanchéité sans disconti- d'évoluer un peu dans le temps. Ces cuvelages
nuité. Dans la première solution, le revêtement doit doivent être recouverts d'un chemisage intérieur
être exécuté en deux phases, d'abord la partie devant résister aux pressions hydrostatiques
horizontale et plus tard les parties verticales lors- (fig. 81). Les voiles de ce chemisage doivent être
que la structure a été construite, ce qui entraîne un ancrés dans le mur existant au-dessus de
raccord dans l'étanchéité. l'étanchéité.
Les revêtements d'étanchéité doivent être exécutés
à l'abri d'un rabattement de la nappe phréatique 4.52.4 Ouvrages immergés à structure relative-
(au moins 50 cm en dessous du point le plus bas du ment étanche
cuvelage).
Il s'agit d'ouvrages dont la structure en béton
Le rabattement de la nappe phréatique ne peut être s'oppose, par sa résistance et sa compacité, au
arrêté que lorsque le poids propre de la cons- passage de l'eau. Il n'est donc pas nécessaire de
truction au-dessus du cuvelage est au moins égal à prévoir un cuvelage intérieur ou extérieur.
1,25 fois la poussée hydrostatique maximale
L'étanchéité de la structure dépend essentielle-
susceptible de s'exercer sur le cuvelage. Il est
ment:
nécessaire, lors de la mise en eau, de limiter la
vitesse de remontée de l'eau. de la composition du béton (composition granu-
lométrique adéquate, rapport EIC minimum)
Le revêtement d'étanchéité doit être protégé afin
d'éviter sa détérioration éventuelle durant les pha- de sa compacité (forte ouvrabilité éventuelle-
ses ultérieures des travaux. ment obtenue par l'ajout d'adjuvants appro-
priés, serrage énergique)
En parties horizontales, il doit être immédiatement
- de la limitation du retrait du béton et des
recouvert par une chape en mortier fin de 3 cm au
reprises de bétonnage.
moins d'épaisseur.
Pour ces ouvrages, il est admis que l'étanchéité ne
En parties verticales, il existe deux possibilités soit pas complète. Le Document Technique Unifié
selon que le revêtement d'étanchéité est appliqué 14.1 (*) tolère des débits d'infiltration moyens
sur la face extérieure de la structure ou sur u.ne annuels de 500 cm 3/jour/m 2 et hebdomadaires
paroi périphérique (ouvrage extérieur). moyens de 1.000 cm 3/jour/m 2 et pour toute surface
Dans le premier cas, la protection est constituée par de paroi ou de radier de 10m2 un débit moyen
une maçonnerie en blocs de béton lourd d'une hebdomadaire de 2.000 cm 3 /jour/m 2 • Ces valeurs
épaisseur de 9 cm lorsque sa hauteur ne dépasse sont données à titre d'information car il paraît
pas 1,50 m et de 19 cm dans le cas contraire difficile de les mesurer.
(fig. 78, p. 45). On peut aussi envisager un béton
projeté sur armatures d'au moins 4 cm d'épaisseur. 4.52.5 Panneaux d'étanchéité
Dans le second cas, le revêtement d'étanchéité est
protégé par un enduit projeté de 3 cm au moins Il existe aussi sur le marché des panneaux de
armé d'un grillage (fig. 80). bentonite de sodium granulaire qui peuvent être
fixés sur la face extérieure des ouvrages à
On peut dans certains cas envisager de réaliser étancher. Sous l'action de l'humidité du sol, la
avec des revêtements d'étanchéité souples des bentonite se transforme en une barrière gélatineuse
cuvelages intérieurs, notamment dans des bâti- étanche à l'eau.
(*) Voir Bibliographie nO 20.

46
Si les panneaux sont bien jointifs et si aucun objet
présent dans le remblai mis en place contre les
panneaux ne risque de les poinçonner, on peut
obtenir une couche d'étanchéité satisfaisante.
Cependant, la moindre fissuration du mur enterré
contre lequel les panneaux sont appliqués risque
de permettre l'entraînement vers la cave de particu-
les de bentonite.

4.53 Drainage
4.53.1 Généralités

Pour s'assurer que le temps d'accumulation d'une Fig. 83 - Drain placé le long des fondations (*).
nappe temporaire ou des eaux d'infiltration reste 1. tuyau de drainage 3. écran filtrant
très réduit, la solution la plus courante consiste 2. graviers 4. revêtement étanche
dans l'installation d'un réseau de drainage sous et
autour de la construction.
Il est essentiel de respecter certaines règles lors de
la conception d'un drainage et de s'assurer que
l'exécution est correcte; sans cela, le drainage /~;
devient plus ou moins rapidement inopérant. ~'OI 3

Les défauts les plus fréquemment observés sont: 1 sr-='

- absence ou mauvaise évacuation des eaux


1'b'1'~
\~~I
récoltées par le drain, ce qui entraîne une 1&'lB(?
, 1!f4j1 !
accumulation d'eau dans le bas de la tranchée 1 -'Ilt§1 .--l , _-
~:J -r-~ W/.0.Y//X
drainante; quelles que soient les mesures prises -.-c.

pour étancher les murs, l'eau risque de pénétrer 5


dans le bâtiment en cheminant sous les fonda- Fig. 84 - Drain placé à une certaine distance des fondations (*).
tions 1. tuyau de drainage 3. écran filtrant
2. graviers 4. dallage, trottoir ou terrasse
- filtre inadéquat ou absence de filtre entre la 5. pente maximale par rapport à la base inférieure de la
tranchée drainante et le sol en place, ce qui fondation: 15 % pour les terrains sablonneux fins, 33 % pour
permet la pénétration de fines particules du sol les sols argileux
vers le tuyau de drainage et son colmatage
progressif Les drains peuvent être situés soit le long des
- gravier utilisé contenant des éléments trop fins fondations du bâtiment (fig. 83), soit à une certaine
pouvant pénétrer par les orifices du tuyau de distance de celles-ci (fig. 84).
drainage et également le colmater
Si on implante le drain le long des fondations, il faut
- pente trop faible du drain. respecter les conditions suivantes:
- la tranchée drainante ne peut pas descendre à
4.53.2 Emplacement des drains un niveau inférieur à celui des fondations, ceci
En terrain plat, les drains ceinturent totalement le afin d'éviter un affouillement et un tassement
bâtiment tandis que, dans les terrains en pente, il exagéré des murs
suffit généralement de drainer les façades s'oppo- - les murs enterrés doivent recevoir un revête-
sant au ruissellement superficiel des eaux (fig. 82). ment étanche à l'eau, par exemple un enduit
extérieur à base de liants hydrauliques et deux

~/Y/1 couches d'enduit d'imprégnation à froid, ou un


revêtement à base de produits noirs comportant
un enduit d'application à chaud, une chape en
bitume armé et un produit d'application, le tout

. /
Fig. 82 - Emplacement des drains (*).
appliqué sur un enduit de dressage.
Si la tranchée drainante est réalisée à une certaine
distance des murs (environ 2 m), l'application d'un
A gauche, bâtiment en terrain plat tel revêtement s'avère moins indispensable. Il
A droite, bâtiment sur terrain en pente convient toutefois d'éloigner les eaux de ruisselle-
1. drains
2. regards
ment de la façade et de les ramener vers le drain au
3. collecteur moyen d'un ouvrage relativement étanche à l'eau
A. amont (sens de la pente) (trottoir, terrasse).

(*) Extrait de l'article<< Les infiltrations d'eau dans les caves» de Ch. Quewet (voir Bibliographie na 42). Avec l'autorisation des Cahiers
Techniques du Bâtiment.

47
Un drain exécuté à une certaine distance des murs
peut descendre à un niveau inférieur à celui des
fondations mais il ne faut pas dépasser une pente
de 15 % pour les sables fins et de 33 % pour les
sols argileux (fig. 84).

4.53.3 Matériaux drainants


Différents matériaux peuvent être utilisés pour les
drainages réalisés le long des fondations.

4.53.31 Matériaux granuleux protégés par un élé-


ment filtrant
Fig. 85 - Nappe drainante synthétique (*).
La tranchée est remplie de diverses couches de 1. tuyau de drainage
graviers roulés ou concassés soit de même granu- 2. graviers
3. revêtement étanche
lométrie, soit de granulométrie décroissante du 4. écran filtrant
haut vers le bas (fig. 83 et 84, p. 47). 5. nappe drainante
6. remblai
La granulométrie est assez grosse, de façon à
ménager un maximum de vides (par exemple
22/40). Si la granulométrie est décroissante, le de graviers: maîtrise des caractéristiques, légè-
gravier fin au contact du tuyau de drainage doit être reté, facilité de mise en œuvre. Il y a lieu toutefois
choisi de façon que les éléments fins ne puissent y de veiller à la fixation correcte des nappes; sinon on
pénétrer. Si ce n'est pas possible, il faut soit court entre autres le risque de l'entraînement vers
entourer le tuyau par un écran filtrant (par exemple le bas de la nappe drainante sous l'action des
un voile mince en fibres de verre), soit utiliser un remblais qui se consolident dans le temps (fig. 79,
tuyau non perforé (béton poreux) ou préenrobé par p.46).
un écran filtrant (par exemple tubes en PVC
entourés d'une nappe en fibres de coco).
4.53.33 Panneaux en billes de polystyrène
Le matériau drainant doit être de préférence expansé
essentiellement siliceux et exempt de chaux.
Il faut, dans tous les cas, interposer entre le Il s'agit de panneaux d'une épaisseur générale-
matériau drainant et la terre en place un filtre ment supérieure à 5 cm constitués de billes de
(fig. 83 et 84) pour éviter le colmatage du drain par polystyrène expansé agglomérées au moyen d'un
les fines particules du sol qui seraient entraînées liant bitumineux. La circulation de l'eau (drainage)
avec les eaux de ruissellement. Cet élément filtrant s'effectue par les vides existant entre les billes de
peut être constitué par un voile mince en fibres de polystyrène expansé.
verre, par un textile synthétique ou par tout autre Les panneaux sont appliqués contre les murs
matériau imputrescible. enterrés (fig. 86) et recouverts par un filtre synthéti-
que évitant le colmatage des panneaux et l'intro-
4.53.32 Nappes drainantes synthétiques
duction de terre dans les joints entre panneaux.
Certains matériaux drainants préfabriqués existent
sur le marché et, parmi eux, des nappes consti-
tuées d'une couche drainante et d'une surface
filtrante côté terre (fig. 85).
La couche drainante est composée d'un enchevê-
trement de fils synthétiques formant une nappe
dont l'indice des vides est très important et dont
l'épaisseur varie selon les fabrications. La surface
filtrante, solidaire de la couche drainante, est un
textile synthétique de 1 à 2 mm d'épaisseur. On
trouve aussi de telles nappes pourvues d'une
couche d'étanchéité à placer contre le mur.
Les nappes sont déroulées contre les murs enterrés
et recouvrent le tuyau de drainage; leur emploi Fig. 86 - Panneau drainant (*).
convient pour des ouvrages enterrés dont la pro- 1. tuyau de drainage
2. graviers
fondeur ne dépasse pas 8 à 10 m. 3. revêtement étanche
4. écran filtrant
Ce système de drainage peut présenter des avanta- 5. panneau drainant
ges par rapport à la solution traditionnelle au moyen 6. remblai

(*) Extrait de l'article « Les infiltrations d'eau dans les caves» de Ch. Quewet (voir Bibliographie nO 42). Avec l'autorisation des Cahiers
Techniques du Bâtiment.

48
Ce système présente les mêmes avantages que les Des regards doivent être implantés (fig. 82, p. 47)
nappes synthétiques: légèreté, facilité et rapidité au point haut du drain, à chaque changement
de pose. En outre, ces panneaux présentent important de direction et au raccordement de deux
l'avantage non négligeable d'être un isolant thermi- drains.
que.
Il paraît prudent que ces regards soient visitables
de façon à permettre un nettoyage des tuyaux si un
4.53.34 Plaques ondulées en fibres-brai
colmatage était constaté.
Les plaques sont dressées verticalement (ondes
verticales) contre les murs enterrés. Leur rôle est
double, d'une part, éviter que l'eau de ruisselle- 4.54 Enduisage du côté extérieur des murs
ment ne vienne en contact avec le mur et, d'autre enterrés
part, assurer un drainage vertical de cette eau.
Pour ce procédé, comme pour tous les autres S'il n'y a pas de risque d'accumulation d'eau le
décrits ci-avant, les murs doivent recevoir préala- long des murs enterrés et si un drainage s'avère
blement un enduit étanche. En effet, si les plaques inutile, les murs peuvent être ou non revêtus d'un
sont imperméables à l'eau, puisqu'elles sont consti- enduit extérieur conçu en fonction des exigences
tuées en majorité de bitume, elles n'éliminent d'utilisation des locaux en sous-sol. Ce revêtement
cependant pas le risque d'infiltration au droit des ne peut être supprimé que pour des locaux dont les
recouvrements. conditions d'utilisation peuvent s'accommoder
d'une humidité apparente sur la face interne des
parois.
4.53.4 Tuyaux de drainage
Il s'agit d'un enduit traditionnel au mortier de
Les tuyaux de drainage traditionnels formés d'élé- ciment, souvent de même composition que le
ments de petite longueur posés à joints ouverts ne mortier de maçonnerie.
permettent pas de garantir une ligne continue
d'écoulement, ni une pente régulière. On leur L'enduit est habituellement complété par l'applica-
préférera les tuyaux perforés ou poreux constitués tion d'une ou de deux couches de produit noir, en
d'éléments emboîtés de grande longueur: émulsion ou en solution, appliqué à froid. Ces
produits noirs sont susceptibles d'améliorer la
- tubes perforés en béton, en amiante-ciment, en fonction d'imperméabilisation de l'enduit mais ils
fibre-brai ou en matière plastique, les perfora- ne peuvent pas se substituer à l'enduit lui-même.
tions étant réparties soit sur toute la surface du
tube soit sur une partie seulement de celle-ci Ces enduits, mêmes recouverts d'un produit noir,
n'assurent pas l'étanchéité des murs enterrés et ne
- tubes en béton poreux. peuvent donc pas empêcher la pénétration d'eau
Certains tubes perforés sont entourés, lors de leur sous pression, même très faible.
fabrication, d'un écran filtrant afin d'éviter leur Lors des travaux d'exécution de ces enduits, il faut
colmatage par des particules fines. éviter que divers gravois de chantier soient jetés
Pour un drainage périphérique de bâtiment, le dans la tranchée, ce qui peut endommager l'enduit.
diamètre minimal intérieur du tuyau est de l'ordre Un ensoleillement excessif peut aussi occasionner
de 100 mm. La pente du tuyau est comprise entre 3 des ennuis (fig. 75, p. 44).
et 10 mm par mètre.
Le tuyau peut reposer sur une semelle en béton
maigre et être entouré sur le restant de son 4.55 Construction sur terre-plein
périmètre par le matériau drainant. Il semble toute-
fois préférable de l'entourer entièrement par le En cas de construction sur terre-plein, il faut
matériau drainant. empêcher l'eau de traverser par capillarité la dalle
établie sur le sol. Dans les cas courants, quelle que
4.53.5 Evacuation des eaux collectées soit la nature du sol et son degré d'humidité, il suffit
en général de prévoir une couche anti-capillaire,
Les eaux collectées par le tuyau de drainage c'est-à-dire une membrane étanche placée selon le
doivent être évacuées sous peine de s'accumuler cas en dessous ou au-dessus de la dalle sur sol.
dans le matériau drainant et de donner lieu à des Pour des sols peu humides, la couche anti-capilla-
infiltrations par le sol. rité peut être constituée par des feuilles de polyé-
Les eaux collectées peuvent être évacuées : thylène de 0,2 mm avec un recouvrement d'au
moins 20 cm des bords des feuilles.
- soit dans un égout d'eaux pluviales
Pour des sols humides, on peut recourir à des
- soit dans un cours d'eau, pour autant que les feuilles bitumineuses dont l'armature est imputres-
crues de celui-ci n'atteignent pas le réseau de cible (toile de verre, voile de verre). Le recouvre-
drainage ment entre bandes est de 20 cm si les bandes ne
- soit par déversement naturel dans le cas d'un sont pas collées ou soudées entre elles et de 10 cm
terrain en pente. seulement si elles le sont.

49
10 à
20cm
Fig. 87 - Membrane anti-capillarité. Défauts d'étanchéité par
poinçonnement, par mauvais recouvrement ou par mauvais
collage.

Si le revêtement de la dalle sur sol est sensible à


Fig. 89 - Construction sur radier.
l'humidité (parquets, revêtements plastiques
1. couche anti-capillaire
minces), il est à conseiller, quelle que soit la teneur 2. coupure de capillarité
en humidité du sol, de placer des feuilles bitumi- 3. isolant thermique
neuses collées ou soudées entre elles, de façon à 4. radier
former une barrière continue (fig. 87). 5. bêche périphérique
6. graviers, cailloux ou sable
La membrane anti-capillarité doit être posée sur
une surface plane et régulière de façon à en éviter
le poinçonnement (fig. 87).
Si elle est posée en dessous de la dalle (fig. 88), on Si, au-dessus de la dalle, sont prévus des maté-
place sur la forme, c'est-à-dire la couche de riaux sensibles à l'humidité (chape à base d'anhy-
matériau servant d'assise à la dalle, soit un lit de drite synthétique, revêtement de sol mince), il est
sable de 5 cm (peu à conseiller si la forme est conseillé de placer la membrane au-dessus de la
constituée de cailloux ou de graviers), soit une dalle de façon à éviter la remontée capillaire non
couche de béton maigre de 5 cm d'épaisseur seulement de l'eau du sol, mais aussi de celle du
appelé « béton de propreté ». La membrane anti-ca- béton.
pillarité doit remonter verticalement le long des La pose d'un isolant thermique peut également
lfIurs périphériques et être raccordée à la mem- déterminer la position de la membrane anti-capilla-
brane placée au bas des murs (continuité de rité puisque celle-ci doit nécessairement être pla-
l'étanchéité). cée en dessous de l'isolant pour le protéger.
L'isolant thermique peut être placé en dessous de
la dalle si l'on désire profiter de l'inertie thermique
du béton compte tenu du système de chauffage
prévu et de la destination des locaux. Il peut
également être placé au-dessus de la dalle, ce qui
permet un meilleur contrôle lors de la pose et évite
des détériorations éventuelles par le ferraillage et le
coulage du béton.
La couche anti-capillarité ne peut pas remplacer
lÜà
une étanchéité réalisée suivant la technique des
20cm cuvelages, seule disposition capable de s'opposer
à des sous-pressions accidentelles et passagères
de la nappe phréatique ou à une accumulation
prolongée d'eau.
Fig. 88 - Dalle sur sol indépendante de la structure.
1. couche anti-capillaire Si le relief naturel ou artificiel du terrain favorise un
2. coupure de capillarité écoulement d'eau important vers le bâtiment, les
3. isolant thermique eaux de ruissellement risquent de détériorer la
4. béton de propreté forme (couche de matériau servant d'assise à la
dalle: cailloux, graviers, sables mélangés ou non)
et il faut également prévoir un drainage périphéri-
Si elle est placée au-dessus de la dalle en béton, la que. Ce drainage peut ne pas être nécessaire si la
surface de celle-ci est, si nécessaire, égalisée au forme est protégée par une bêche périphérique
moyen d'une couche de mortier maigre de 1 à 2 cm (fig. 89).
d'épaisseur (fig. 89).
La position de la couche anti-capillarité par rapport
à la dalle dépend d'un certain nombre de facteurs. 4.56 Construction sur vide technique
S'il s'agit d'un radier général épais ou d'une dalle
renforcée par une bêche périphérique (fig. 89), la Le plancher n'étant pas en contact avec le sol, il n'y
membrane sera nécessairement placée au-dessus a pas lieu de prévoir une protection particulière
de la dalle. contre l'humidité ascensionnelle. Seules les

50
est sensible à une humidité élevée de son support
5 (parquets, revêtements plastiques collés, etc.). Si
un tel revêtement de sol est prévu au-dessus d'un
vide sanitaire, il est conseillé d'interposer une
feuille étanche entre la dalle et la chape (fig. 90).

4.57 Coupure de capillarité au bas des murs

4.57.1 Principe

Fig. 90 - Construction sur vide technique. Que la construction soit établie sur caves enterrées,
1. vide technique sur vide technique ou sur terre-plein, les maçonne-
2. feuille étanche ries en élévation doivent être protégées de l'humi-
3. couche de sable (éventuellement) dité ascensionnelle par une coupure horizontale qui
4. coupure de capillarité au bas des murs
5. couche anti-capillaire éventuelle si les revêtements de sol sont
traverse toute la section du mur y compris les
sensibles à l'eau enduits superficiels et les briques de façade
éventuels.
Il est même conseillé de faire déborder cette
maçonneries en élévation doivent être protégées coupure de capillarité de part et d'autre du mur
d'environ 1 cm et de ne l'arrêter au ras du mur que
des remontées capillaires par une coupure placée
en dessous du plancher (fig. 90). lors du parachèvement.
Cette coupure doit être réalisée à la fois dans les
Les murs contre terre ne sont pas nécessairement murs périphériques et dans les murs intérieurs.
enduits, sauf s'ils sont réalisés au moyen de blocs
pleins en béton cellulaire.
Le fond du vide technique est de préférence doté 4.57.2 Constitution de la coupure
d'un revêtement de sable compacté, de graviers ou
de béton maigre (béton de propreté). Certains La coupure est réalisée soit par une membrane
conseillent même d'étendre sur le sol une feuille de bitumineuse à armature imputrescible (voile ou
polyéthylène ou une membrane bitumineuse et de tissu de verre), soit par une feuille en matériau
la recouvrir de sable, afin d'éviter la croissance des synthétique (polyéthylène par exemple) conçue à
plantes et une évaporation trop importante. cet effet et de préférence armée.
Les bandes doivent se recouvrir sur 0,10 m si elles
La ventilation des vides sanitaires, souvent conseil-
sont collées ou soudées entre elles ou sur 0,20 m si
lée de manière empirique pour éviter un degré
elles ne le sont pas.
hygrométrique trop élevé et une migration d'humi-
dité dans le plancher, ne se justifie en fait pas, La membrane est posée sur une couche de mortier
compte tenu des échanges hygrothermiques entre lissé et protégé par une même couche.
les locaux et le vide sanitaire. Elle peut tout au plus
favoriser le séchage de la face inférieure du
plancher lorsqu'une condensation superficielle s'y 4.57.3 Emplacement de la coupure
produit.
Pour la ventilation des vides sanitaires, il faut L'emplacement de la membrane doit être choisi
prévoir des ouvertures uniformément réparties sur pour satisfaire les critères suivants:
le périmètre du bâtiment, de façon à permettre une - être situé à 0,1 m ou 0,2 m au-dessus du niveau
circulation d'air sur l'ensemble de la surface du le plus haut des terres, des trottoirs ou des
vide sanitaire. terrasses extérieurs
Les sections d'ouverture généralement conseillées - ne pas favoriser au-dessus de la membrane une
sont de: accumulation de l'eau de pluie susceptible de
- 1/500e de la surface à ventiler, si le fond du vide s'infiltrer à l'intérieur du mur
sanitaire est protégé par une feuille étanche - empêcher l'humidification d'un éventuel isolant
- 1/250e si le fond du vide sanitaire n'est pas thermique sensible à l'eau
protégé. - se raccorder aux éventuelles membranes anti-
capillaires horizontales (dalle sur sol ou radier);
Malgré la ventilation du vide sanitaire, il faut ce raccord est conçu pour éviter une déchirure
néanmoins toujours craindre un taux d'humidité des membranes en cas de mouvement diffé-
plus élevé au sein des matériaux constitutifs du rentiel.
plancher par suite d'une mise en équilibre avec
l'humidité ambiante du vide technique. Ceci peut Les figures 88 à 91 donnent des schémas d'em-
être préjudiciable au revêtement de sol si celui-ci placement de la membrane à recommander:

51
- figure 88 (p. 50) : construction avec dalle sur sol
indépendante de la structure et isolant thermi-
que sous cette dalle protégé de l'humidité du sol
par une membrane anti-capillaire
- figure 89 (p. 50) : construction sur radier, mur
extérieur double
- figure 90 (p. 51) : construction sur vide techni-
que, lorsqu'il est souhaitable de le rendre peu
humide
- figure 91: construction avec cave ou vide
technique, mur extérieur double.

or-'
Fig. 93 - Dalle sur sol. Coupure de capillarité placée en dessous
du niveau des terres, ce qui permet des infiltrations d'eau. Risque
de déchirure du raccord entre la coupure de capillarité et la
membrane anti-capillarité.
1. coupure de capillarité
2. membrane anti-capillarité

Fig. 91 - Construction sur cave ou sur vide technique,


mur extérieur double.
1. coupure de capillarité
2. membrane pour l'évacuation des eaux qui pénètrent dans le
creux
3. enduit de protection

4.57.4 Désordres courants Fig. 94 - Risque d'accumulation d'eau dans le bas du mur creux.

Le fait de ne pas satisfaire à un des critères précités


provoque des désordres comme ceux schématisés 4.6 ZONES SOUMISES A DES SUBSIDENCES
sur les figures 92 et 93 dans le cas de dalles sur sol (notamment les régions minières)
et sur la figure 94 dans le cas de caves ou de vides
techniques.
Dans les zones soumises à des subsidences,
c'est-à-dire des affaissements, telles que les
régions d'exploitation minières souterraines, arrê-
/
tées ou en activité, on observe souvent des domma-
ges importants aux constructions.
On peut craindre également des affaissements
importants dans les cas suivants:
- grands remblais effectués pour combler des
carrières ou des excavations, des anciennes
tranchées, d'anciennes rivières
- dépôts de déchets ménagers ou industriels
- masse de terres accumulées au bas des pentes
suite à des glissements
influence de pompages sur des sols com-
Fig. 92 - Dalle sur sol. Absence de raccord de la coupure de pressibles
capillarité avec la membrane anti-capillaire et donc risque d'humi- - zones subissant une dissolution par les eaux
dification de l'isolant.
souterraines (calcaires); ceci a pour effet la
1. coupure de capillarité
2. membrane anti-capillarité en dessous de la dalle sur sol
formation de cavités ou de grottes éventuelle-
3. isolant ment remplies de sédiments à faible densité

52
- zones de future exploitation minière où il faut - de faire une reconnaissance géotechnique
prévoir des affaissements ultérieurs. permettant d'atteindre les zones non
perturbées; cela n'est pas applicable pour les
Dans tous ces cas, pour concevoir un projet de zones d'exploitation minière notamment
fondation satisfaisant, il faut s'adresser à un spécia- - de réaliser des structures séparées en diffé-
liste. rentes parties par des joints de tassements,
chaque partie étant aussi rigide que possible; à
En principe, on recommande: cet égard, une fondation sur radier est souvent
une solution acceptable
- de consulter tout document permettant de loca-
liser les zones suspectes - de réaliser des raccordements (égouts, drains,
etc.) avec une certaine flexibilité, notamment
- d'approfondir l'enquête sur place et, éventuelle- lors des passages à travers les murs et les
ment, d'élargir la zone d'enquête fondations.

53
5. EXECUTION DES FONDATIONS

5.1 TERRASSEMENTS DES FOUILLES EXECU- - il faut enlever avant le bétonnage tout éboulis,
TEES POUR LES FONDATIONS tout déchet quelconque ou sédiment provenant
d'écoulement d'eaux qui auraient abouti dans
les fouilles, ou toute couche ayant subi un
5.11 Conditions d'exécution détrempage prolongé (fig. 96) ou des cycles de
gel-dégel
Les terrassements exécutés pour les fouilles des
- il faut bétonner les fondations très rapidement,
semelles permettent de confirmer ou non la nature
si possible le jour même.
et les propriétés de la couche de fondation prévues
lors de l'étude préalable. Il s'agit donc d'une étape
très importante pour la réalisation des fondations. 5.12 Boucle de mise à la terre de l'installation
L'entrepreneur et l'auteur de projet assistent à ces électrique
travaux et font les constatations nécessaires:
nature du sol au fond de fouille, consistance ou Le Règlement Général sur les Installations Electri-
compacité, couleur, humidité, variation de ces ques (R.G.I.E.) (*) actuellement en vigueur impose
propriétés d'un endroit à l'autre, etc. pour les nouvelles constructions le placement
d'une boucle de terre dans les tranchées de
Si la nature et les propriétés du sol de fondation fondation, à fond de fouille à la verticale des murs
sont confirmées ou s'avèrent meilleures que prévu, extérieurs (fig. 95). Cette boucle de terre est consti-
on poursuit les travaux.
Si ce n'est pas le cas, il faut reprendre l'étude de la
fondation et modifier le projet en conséquence:
approfondissement, élargissement, changement de
procédé, modification de la structure (autre disposi-
tion des charges, flexibilité plus grande, joints de
tassements, etc.).
Pour les terrassements, on suit les recommanda-
tions suivantes:
- si l'excavation a été localement creusée plus 3 2
profondément que prévu, que ce soit volontaire-
Fig. 95 - Placement sous une semelle continue de fondation de
ment pour enlever du mauvais sol ou accidentel- la boucle de mise à la terre de l'installation électrique.
lement, il faut remplir cette zone de sable
1. fondation en béton éventuellement armé
soigneusement compacté éventuellement stabi- 2. saignée pour le placement du conducteur
lisé ou de béton 3. conducteur de la boucle de terre

(*) Voir Bibliographie nO 45.

54
tuée d'un conducteur plein de section circulaire, - une tranchée, où personne ne doit pénétrer
sans soudure, d'au moins 35 mm 2 de section, en parce que le travail se fait par engin mécanique
cuivre électrolytique recuit nu ou en cuivre plombé. à partir de la surface, ne doit pas nécessaire-
Elle doit être placée contre les terrains nus à fond ment être blindée si ce fait est signalé claire-
de fouille et ne peut pas être en contact avec des ment à tous
éléments métalliques présents dans la fondation - une tranchée, où les ouvriers sont protégés en
(armatures par exemple) ni avec les matériaux de permanence et partout par des cages ou des
celle-ci. Elle doit être placée à au moins 0,60 m de dispositifs mobiles, ne doit pas non plus être
profondeur. blindée
Si on réalise dans la tranchée de fondation une - une tranchée qui paraît sûre peut devenir
saignée pour y placer la boucle de terre, cette dangereuse notamment en présence d'une
saignée doit avoir une profondeur juste suffisante quantité importante d'eau venant de la surface
pour y enfoncer le conducteur. du sol, ou suite à un dessèchement important du
En rebouchant cette saignée, il faut tasser la terre, sol, ou en présence d'une surcharge importante
par exemple en la piétinant. le long du bord de la tranchée, ou suite à des
cycles de gel-dégel, ou suite à des vibrations ou
En pratique, on déroule le conducteur de la boucle des chocs importants, etc.; il y a lieu de prévoir
au fond de la tranchée juste avant le bétonnage et ces risques
on la maintient contre le sol en la fixant régulière- - dans le sable compact ou moyennement
ment au moyen de morceaux de ce même compact, le sable argileux ou limoneux
conducteur plié en Vou d'un autre matériau n'ayant compact, le limon sableux consistant et l'argile
pas d'action corrosive. De cette façon, on assure un ferme et raide, les sols rocheux à str~tification
bon contact de la boucle de terre et du sol. horizontale, les remblais homogènes et consoli-
Si la fondation comporte des points d'appui isolés dés, une paroi de tranchée peut être creusée
(semelles, plots, puits ou pieux) et qu'il n'est pas verticalement jusqu'à une profondeur de 1,25 m
possible de placer la boucle selon les indications pour une largeur de tranchée supérieure ou
qui précèdent, elle est disposée à l'extérieur du égale à 0,60 m. Dans ces mêmes conditions, on
bâtiment à une profondeur de 0,60 m, dans une peut aller jusqu'à 1,75 m si la partie supérieure
saignée faite dans le sol, avant le bétonnage de la de la paroi, située à une hauteur supérieure à
dalle ou des poutres de liaison. 1,25 m, est soutenue par un étançon ou est
profilée à 45°
- dans tous les autres cas, il faut prévoir un
5.13 Sécurité du travail dans les tranchées
étançonnement ou taluter selon un angle tel que
la paroi ainsi réalisée soit stable.
Il faut respecter les règles de sécurité pour toutes
les personnes qui effectuent des travaux dans les
tranchées ou dans les fouilles, y compris les 5.2 MAÇONNERIE OU BETONNAGE
raccordements aux égouts et aux différents servi- On doit bétonner la tranchée creusée pour les
ces et les travaux aux murs qui seront enterrés. Ces semelles aussi vite que possible, pour éviter que le
règles sont contenues dans le Règlement Général fond de fouille ne subisse un assèchement trop
pour la Protection du Travail, notamment pour les intense, un détrempage prolongé (fig. 96) ou un
terrassements et blindages dans les articles cycle de gel-dégel.
434.2.1.,435,436 et 437. Ces articles sont rappelés
dans l'Annexe C (p. 65).
Il faut notamment se conformer aux recommanda-
tions suivantes:
- ne laisser une tranchée ouverte que durant le
temps minimum nécessaire à l'exécution des
opérations ayant nécessité son creusement. Il
faut entre autres remblayer dès que possible les
tranchées autour des murs des caves, à condi-
tion que la stabilité de ces murs soit assurée
- si on doit travailler dans une zone où il y a un
risque d'éboulement parce que la profondeur de
creusement de tranchée à parois verticales est
supérieure à 1,25 m, parce que le talus est plus
raide que celui autorisé, ou parce qu'il y a une Fig. 96 - Exemples de dégradation du fond de fouille (*).
charge importante en surface (matériaux, grue, A gauche, assèchement trop important dû à un trop grand
camion), il faut toujours mettre en place un ensoleillement
soutènement provisoire sûr A droite, détrempage dû à des pluies trop abondantes

(*) Extrait de « Strip foundations for houses : Construction guide» par J. Barnbrook (voir Bibliographie nO 3). Avec l'autorisation de la
Cement and Concrete Association.

55
Si cela se produit, la couche dégradée doit être 5.3 REMBLAYAGE AUTOUR DES FONDATIONS
enlevée et remplacée par du sable compacté ou du
béton. On remblaie trop souvent autour des fondations et
Pour les semelles en béton non armé, on utilise un le long des murs de caves avec des matériaux
béton de consistance inférieure à 100 mm (affaisse- « tout venant », notamment des déchets divers de
ment au cône) ayant une résistance caractéristique la construction, ou avec un sol inapproprié, notam-
d'au moins 20 N/mm 2 à 28 jours. On choisit souvent ment des sols cohérents gras très difficiles à
un ciment du type HK. compacter. •

Pour les semelles ou radiers en béton armé, on se Les problèmes qui en résultent ont déjà été évo-
réfère aux prescriptions des normes NBN B 15-101 qués. Ils sont rappelés ci-dessous:
et suivantes (*). - ces matériaux se compactent mal, ce qui risque
Il faut utiliser un rapport eau/ciment au maximum d'entraîner un tassement différé pendant une
égal à 0,5 et veiller à ce que le béton frais ne longue période (sols cohérents) d'où dégrada-
subisse pas une aération, une dessication ou un tion des dallages extérieurs
détrempage trop énergique. - si certains matériaux sont susceptibles de pour-
Toutes les tranchées de semelles continues sont rir, on constate aussi des affaissements dans le
bétonnées de façon continue jusqu'aux éventuels temps
joints de tassement. - si le sol naturel est peu perméable, ce type de
Les joints de reprise constituent un point faible. remblai comportant de nombreux vides est très
Lorsqu'ils sont inévitables, il faut les réaliser pres- perméable et on va constater une accumulation
que verticalement en limitant le bout par du métal temporaire d'eau à l'arrière des murs de caves;
déployé ou du treillis fin, appuyé contre un support souvent, l'étanchéité des murs n'est pas conçue
en bois par exemple et si possible pourvu d'armatu- pour cette situation et l'eau s'infiltre. Ce cas est
res de liaison en attente (fig. 97). très fréquent avec les peintures bitumées, ce qui
montre bien leurs limites (barrière uniquement
contre l'humidité du sol)
- les déchets divers risquent de détériorer les
dispositifs d'étanchéité appliqués sur les murs
de caves
- on risque d'endommager ultérieurement les
raccordements (égouts, etc.).
Il est préférable de choisir pour les remblais des
matériaux meubles non cohérents, faciles à
compacter et dont la consolidation est rapide. Si
leur perméabilité est plus importante que celle du
sol environnant, il faut assurer l'évacuation de l'eau
qui s'accumulerait à la base des tranchées.
Ce mode de remblayage est aussi recommandé
pour les tranchées des différents raccordements
(égouts, drains, eau, gaz, électricité, etc.).
Fig. 97 - Joint de reprise d'une fondation (* *).
1. treillis métallique
2. armatures de liaison en attente
5.4 EXECUTION DES FONDATIONS PRO-
Lorsqu'une fondation est réalisée par plots (semel- FONDES
les isolées) ou par puits et longrines préfabriquées,
L'exécution des fondations profondes est en
le bétonnage des points d'appui de ces éléments se principe confiée à des entreprises spécialisées.
fait jusqu'à 30 mm de la cote supérieure théorique
et on réalise une surface correcte par reprise au L'auteur de projet ou son délégué doit contrôler la
mortier riche en ciment de façon à assurer un bonne exécution de la fondation et notamment
réglage correct des longrines. l'emplacement correct, la verticalité, les pro-
fondeurs atteintes (à comparer à celles exigées ou
Pour tous les ouvrages de fondation ainsi que pour nécessaires), les caractéristiques dimensionnelles,
les murs de caves, on ne peut pas y reporter des
les qualités des matériaux utilisés, etc.
charges ou des poussées pour lesquelles ils n'ont
pas été prévus, notamment des remblais, des La tête des pieux doit dépasser le niveau inférieur
étançons horizontaux ou obliques, des surcharges des semelles d'au moins 1,5 fois la dimension
importantes de matériaux, des grues ou du charroi, transversale ou le diamètre du pieu avec un
etc. minimum de 0,60 m. Les pieux sont recépés à
(*) Voir Bibliographie na 25 à 28.
(* *) Extrait de « Strip foundations for houses : Construction guide" par J. Barnbrook (voir Bibliographie na 3). Avec l'autorisation de la
Cement and Concrete Association.

56
0,05 m au-dessus du niveau inférieur des semelles,
sans endommager l'armature longitudinale.
Après avoir coulé une chape de béton maigre, les
armatures du pieu sont déployées dans les semel-
les ou les longrines de liaison aux autres pieux,
selon les règles prévues dans la norme
NBN B 15-104 (fig. 98) (*).
Il faut interdire de soumettre la tête des pieux à des
efforts pour lesquels les pieux ne sont pas prévus,
notamment des efforts horizontaux (étançonne-
ment de coffrages) et surtout des chocs lors des
travaux de terrassements et de bétonnage.
Fig. 98 - Liaisonnement d'un pieu et d'une semelle.
1. pieu
2. béton de propreté
3. semelle de fondation en béton armé
4. armature longitudinale du pieu
5. armature de la semelle de fondation

(*) Voir Bibliographie nO 28.

57
Annexe A

DEFINITIONS PRINCIPALES, SYMBOLES, UNITES

Charge portante admissible

Charge que l'on peut transmettre en sécurité à une fondation et que l'on obtient en divisant la charge
portante limite du sol par un coefficient de sécurité approprié.

Charge portante limite

Pression au-delà de laquelle le tassement de la fondation s'accroît infiniment sans charge constante.

Classification des sols (*)

Classer les sols, c'est donner aux différents types de sols des dénominations conventionnelles contrôlées et
justifiées tout en donnant l'occasion de résumer sommairement les principales propriétés du sol concerné.
La classification donnée ici, admise par la majorité des laboratoires d'essais de sol et de contrôle en
Belgique, est basée sur des caractéristiques conventionnelles:
- la composition granulométrique, particulièrement le pourcentage en poids de grains appartenant à une
fraction granulométrique donnée représentée par un chiffre romain
l'indice de plasticité Ip défini plus loin
- la teneur en matières organiques indiquée [M.OI ci-après
- la teneur en matières calcaires indiquée [CaC0 3l ci-après.
Cette classification est aussi une définition des termes utilisés:
1. dénomination des sols pour lesquels
[CaC0 3 l < 2 % et [M.O.1 < 1%
Le tableau A 1 donne les dénominations à utiliser.
2. dénomination des sols pour lesquels
2 % ~ [CaC0 3l < 25 % ou 1 % ~ [M.O.1 < 50 %
Le tableau A2 donne les qualifications à ajouter aux dénominations figurant au tableau Ai.
3. un sol pour lequel [CaC0 3l ~ 25 % est une marne; si [CaC0 3l ~ 75 % il s'agit d'une craie.
4. un sol pour lequel [M.O.1 ~ 50 % est une tourbe.
5. d'autres qualificatifs peuvent préciser l'état de consistance pour les sols argileux ou limoneux (voir
§ 2.31.12, p. 10) ou la compacité pour les sols sableux (voir ci-après), l'origine géologique (par exemple
argile de Boom, sable bruxellien) ou la nature de l'un ou l'autre composant particulier (par exemple sable
coquiller ou sable glauconifère), etc.
6. il est plus difficile de classer les sols rocheux. En Belgique les roches les plus répandues sont les roches
calcaires (teneur en carbonate de calcium élevée), les grès (comprenant essentiellement des grains de
quartz cimentés par des liants calcaires ou silicieux) et les schistes (composés d'alumino-silicates
complexes formés en lits réguliers).
La dénomination tient compte de l'origine géologique, de l'état de la fissuration, de la fragmentation ou
de l'altération.

(*) D'après le Code de bonne pratique pour la reconnaissance géotechnique des tracés des routes, édité par le C.A.A. (voir
Bibliographie nO 9).

58
Tableau Ai - Dénomination des sols en fonction de leur composition granulométrique et de leur indice de
plasticité (*)

Dénomination
Indice de plasticité Critères granulométriques
des sols

Argile Ip ;::: 25

Argile sableuse 15 :5 Ip < 25 III + IV + V ;::: 50 %

Argile limoneuse 15 :5 Ip < 25 III + IV + V < 50 % et Il < 50 %

15 :5 Ip < 25 III + IV + V < 50 % et Il > 50 %


Limon
{ 5 :5 Ip < 15 III + IV + V < 50 %

Sable argileux 5 :5 Ip < 15 III + IV + V ;::: 50 % et 1 > lia

Sable limoneux 5 :5 Ip < 15 III + IV + V ;::: 50 % et 1 < lia

Sable peu argileux Ip < 5 1 ;::: lia

Sable peu limoneux Ip < 5 1 < lia

C { III ;::: 50 %
sable n
moyen non plastique III + IV > 50 % et IV < 50 %
gros IV;::: 50%

Gravier et sol pierreux fins V;::: 50%

Gravier moyen et grossier, pierres VI;::: 50%

Tableau A2 - Qualification des sols en fonction de leur teneur en matières organiques et en matières
calcaires (*)

Teneur en matières organiques


Qualification des sols
(%)

50 à 10 très tourbeux
10 à 5 tourbeux
5à 1 peu tourbeux ou peu organique

Teneur en matières calcaires


(%)

{ très calcaire
25 à 10
marneux (sols argileux)
10 à 5 calcaire
5à 2 peu calcaire

(*) Extrait du Code de bonne pratique du C.R.R. déjà cité (voir Bibliographie nO 9).

59
Compacité

Se définit en fonction de l'indice des vides maximum réalisable P max ' de l'indice des vides minimum
réalisable Pmin et de l'indice des vides actuel P par la relation:
Pmax - P

Pmax - Pmin

On admet les valeurs suivantes et la dénomination correspondante:


1
o ~ ID < - sol peu compact
3
1 2
- ~ 1 <- sol compact
3 "" D 3
2
- ~ ID ~ 1 sol très compact
3

N.B. L'indice des vides est le rapport entre le volume des vides Vv et le volume solide Vs (voir fig. 21, p. 12)
et est lié à la porosité n par la formule
n
P = (1 - n)

Déformabilité d'un sol

Pour calculer la déformabilité d'un sol, c'est-à-dire le tassement sous l'application d'une charge, on utilise
souvent la constante de compressibilité qui est une constante que l'on peut déduire de la mesure du
tassement d'un échantillon de sol non remanié placé dans un œdomètre. La loi à laquelle obéit ce
tassement dh est celle de Terzaghi :

où h est la hauteur initiale, ui la contrainte verticale initiale, ~U le supplément de contrainte appliqué et ln le


logarithme naturel.
Il existe des relations empiriques qui permettent de déduire la valeur de C de la résistance de rupture au
cône mesurée dans l'essai de pénétration statique.

Indice de plasticité

Différence entre la limite de liquidité wL et la limite de plasticité wp (voir Limites de consistance ou limites
d'Atterberg ci-après). _

limites de consistance ou limites d'Atterberg :

Elles permettent de caractériser les sols à grains fins.


Il y a deux limites:
- la limite de liquidité d'un sol qui est la teneur en eau de ce sol lorsqu'il est à la limite conventionnelle
entre l'état liquide et l'état plastique. Cette teneur en eau est exprimée en pourcent par rapport au poids
sec du sol. Elle est représentée par wL
- la limite de plasticité d'un sol qui est la teneur en eau de ce sol lorsqu'il est à la limite conventionnelle
entre l'état plastique et l'état semi-solide. Cette teneur en eau est exprimée en pourcent par rapport au
poids du sol. Elle est représentée par wp .
La limite de plasticité est déterminée en formant avec le sol des rouleaux. La teneur en eau pour laquelle
on peut former des rouleaux qui se rompent lorsqu'ils atteignent 3 mm de diamètre est appelée limite de
plasticité.
On en déduit l'indice de plasticité Ip.

60
Rupture des sols
L'angle de frottement interne !p' et la cohésion c' sont les caractéristiques de rupture par cisaillement du sol
dans l'hypothèse d'une relation linéaire entre les composantes Tet (J de la contrainte.
Dans un diagramme T, (J représentant l'état plan de contrainte avec (J la composante normale de la
contrainte et T la composante tangentielle, le lieu des points représentatifs de l'état d'équilibre limite
inférieur d'un sol est pour un sol homogène et isotrope une droite qui forme un angle !p' par rapport à
l'horizontale et a une ordonnée à l'origine sur l'axe des T égale à c' (voir fig. 24, p. 13).

Généralement le comportement des sols au-delà d'une certaine contrainte appelée contrainte de
consolidation, est défini par une seconde droite dont les paramètres sont !p et c.

Sol pulvérulent ou cohérent


Les sols pulvérulents sont des sols qui ont une cohésion nulle. Leur droite de rupture passe par l'origine
dans le diagramme T, (J.
C'est généralement le cas des sables et des graviers purs. Les autres sols sont cohérents.

Symboles géotechniques usuels

Terme Symbole Unités courantes


Longueur d'une fondation L,I m,mm
Largeur d'une fondation B, b m,mm
Epaisseur ou hauteur d'une fondation H, h m,mm
Profondeur d'une fondation D, z m,mm
Diamètre d, D m,mm
Aire ou surface A m2 , mm 2
Volume V m3
Poids volumique y kN/m 3
Pression ou contrainte (J, T N/mm 2 ou kN/m 2
Poids volumique des particules solides 'Ys kN/m 3
Poids volumique de l'eau 'Yw kN/m 3
Poids volumique du sol sec 'Yd kN/m 3
Porosité n %
Indice des vides p 1
Teneur en eau w %
Limite de liquidité wL %
Limite de plasticité wp %
Indice de plasticité Ip %
Résistance statique au cône qe, N/mm 2
Angle de frottement effectif !p
0

Cohésion c' N/mm 2


Angle de frottement apparent !p
0

Facteurs de portance Ne' Nq , N-y 1

Unités

Les unités utilisées sont:


pour les longueurs, le mètre (m) ou le millimètre (mm)
pour les surfaces, le mètre carré (m 2) ou le millimètre carré (mm 2)
pour les volumes, le mètre cube (m 3 )
pour les forces, le Newton (N) ou le kiloNewton (kN)
(pour rappel, 1 kilogramme-force (kgf) "" 10 N)
- pour les pressions, le Newton par millimètre carré (N/mm 2 ), c'est-à-dire le Mégapascal, ou le kiloNewton
par mètre carré (kN/m 2)
(pour rappel, 1 kN/m 2 = 1 kPa "" 1/100 kgt/cm 2
1 N/mm 2 = 1 MPa "" 10 kgt/cm 2).
Pour plus de détails, se référer à la norme NBN X 02-001 (*).

(*) Voir Bibliographie nO 29.

61
Annexe B

ORDRE DE GRANDEUR DES CHARGES DUES AU POIDS PROPRE


POUR QUELQUES EXEMPLES DE CONSTRUCTIONS COURANTES

Les tableaux B1 et B2 fournissent des ordres de grandeurs de charges dues au pOids propre dans le cas de
maisons ou de constructions semblables. Ces valeurs sont à considérer comme une aide pour le calcul des
charges dues au poids propre au stade d'un avant-projet.
Le tableau B1 donne des valeurs de poids volumique de matériaux courants, de poids par unité de surface
horizontale de toitures et de planchers et de poids par unité de surface verticale de murs de conception
courante.
Le tableau B2 donne les charges dues au poids propre transmises au sol de fondation par la construction,
par mètre courant de mur porteur. On a distingué les murs porteurs extérieurs et les murs porteurs
intérieurs, sans aucune ouverture. On a aussi indiqué la pression au sol calculée pour ces charges en
supposant une semelle de 0,60 m de largeur.
Trois types de constructions sont envisagés à titre d'exemple:
1. construction plutôt lourde: toit en tuiles, planchers en béton armé avec carrelage sur sable, murs
extérieurs en briques pleines et blocs de béton lourds, murs intérieurs ou de caves ou de vide technique
en blocs de béton lourds
2. construction moyennement lourde: toit en bardeaux bitumineux, planchers en hourdis ou en bois, murs
extérieurs en briques pleines et blocs de béton cellulaire ou en plaques de plâtre sur ossature, murs
intérieurs en blocs légers, caves ou vide technique comme ci-avant, ou éventuellement dalle sur sol
3. construction légère: toit en bardeaux bitumineux, plancher sur cave en hourdis, murs extérieurs en
blocs de béton cellulaire ou en plaques de plâtre sur ossature, murs intérieurs de même composition,
caves ou vide technique comme ci-avant.
Dans tous les cas, afin de permettre la comparaison on a conservé des semelles de 0,60 m de largeur. Pour
les constructions les plus légères, cela ne se justifie pas toujours.

62
Tableau B1 - Quelques valeurs de poids volumique de matériaux courants, de poids par unité de surface
horizontale de toitures et de planchers et de poids par unité de surface verticale de murs de
conception courante. Valeurs à considérer comme ordre de grandeur

1. Poids volumique de quelques matériaux courants (*) kN/m 3

1.1 Béton armé 24


1.2 Maçonnerie de briques pleines 18
1.3 Maçonnerie de blocs creux lourds 14
1.4 Maçonnerie de blocs creux légers 10
1.5 Maçonnerie de blocs de béton cellulaire 6

2. Poids par unité de surface horizontale de toitures et de planchers kN/m 2

2.1 Toit de tuiles en terre cuite avec charpente et isolation 1,4


2.2 Toit de bardeaux bitumineux avec charpente et isolation 0,9
2.3 Planchers en béton armé avec carrelage sur sable (e = 0,25 m) 6,2
2.4 Hourdis creux avec chape et revêtement souple (e = 0,20 m) 2,5
2.5 Planchers en bois avec plaques de plafond 0,9

3. Poids par unité de surface verticale de murs extérieurs ou intérieurs ou de caves


kN/m
ou de soubassement (**)

3.1 Murs extérieurs


3.11 composés d'une brique pleine (e = 0,10 m) et de blocs creux lourds
(e = 0,15 m) 3,8
3.12 composés d'une brique pleine (e = 0,10 m) et de blocs de béton cellulaire ou de
plâtre sur ossature avec isolant thermique 2,7
3.13 composés de blocs de béton cellulaire avec enduit extérieur (e = 0,30 m) ou
plaque de plâtre sur ossature avec isolant thermique et enduit extérieur 1,8
3.2 Murs intérieurs
3.21 composés de blocs creux lourds (e = 0,20 m) 2,7
3.22 composés de blocs creux légers (e = 0,20 m) 2,0
3.23 composés de blocs de béton cellulaire (e = 0,20 m) ou de plaques de plâtre sur
ossature 1,2
3.3 Murs de caves
3.31 maçonnerie de blocs de béton creux (e = 0,30 m) 4,1
3.32 murs de soubassement de moins de 1,50 m de hauteur en blocs de béton lourd
(e = 0,20 m) 2,7'

4. Fondations en béton armé, par mètre de longueur (* *) kN/m

4.1 Semelles de 0,30 m de hauteur et de 0,60 m de largeur en béton armé 4,3

(*) D'après la norme NBN B 03-102 (voir Bibliographie nO 23).


(* *) Du point de vue du calcul, il s'agit des charges appliquées sous une longueur de 1 m de la fondation pour une hauteur de 1 m
de mur.

63
Tableau 82 - Charges dues au poids propre transmises au sol de fondation par la construction par mètre
courant de mur porteur ou par unité de surface de fondation

Mur extérieur Mur intérieur

Cas calculé et description sommaire (*) (* *) charge par charge par


charge par charge par
unité de unité de
mètre de mètre de
surface surface
fondation fondation
de fondation de fondation
(kN/m) (kN/m)
(kN/m 2) (kN/m 2)

1. Construction plutôt lourde


1.1 avec caves et un étage complet 61 101 80 133
1.2 avec vide technique et un étage com-
plet 53 88 71 118
2. Construction moyennement lourde
2.1 plancher hourdis, avec caves et un
étage 40 67 47 78
2.2 plancher bois, avec caves et un étage 34 57 35 58
2.3 plancher hourdis, avec vide technique
et un étage 32 53 38 63
2.4 plancher hourdis, avec caves, sans
étage 28 47 32 53
2.5 plancher hourdis, avec vide technique,
sans étage 20 33 23 39
2.6 dalle sur terre-plein, sans étage 15 25 14 24
3. Construction légère
3.1 avec caves, sans étage 19 32 24 40
3.2 avec vide technique, sans étage 12 20 12 20

(*) Dans ces calculs, il n'a été tenu compte que des charges dues au poids propre.
(* *) Les calculs sont effectués en supposant que la construction a
les dimensions indiquées à la figure ci-contre; ces dimensions
sont évidemment données à titre d'exemple pour permettre le calcul.

64
Annexe C

REGLEMENT GENERAL POUR LA PROTECTION DU TRAVAIL (R.G.P.T.)


(extrait relatif à la protection du travail dans les tranchées ou fouilles) (*)

Art. 434

434.1.1
Le matériel, les engins, les installations et les dispositifs de production de toute nature sont appropriés aux
travaux à effectuer.
Ils ont une résistance suffisante pour supporter les charges et les efforts auxquels ils peuvent être soumis.
Ils ne peuvent présenter de défauts de nature à compromettre la sécurité et sont maintenus en bon état.

Art. 434.1.2
Les engins, les installations et les dispositifs de production sont établis, installés ou utilisés de façon à
présenter une stabilité suffisante.

Art. 434.2.1
Les éléments qui interviennent comme moyens d'exécution ou de protection tels que échafaudages,
coffrages, blindages, étais, plates-formes, passerelles, escaliers, échelles, garde-corps, panneaux, filets et
planchers de récupération, sont conçus, calculés et exécutés conformément aux directives de l'Administra-
tion de la sécurité du travail ou en leur absence aux normes, codes de bonne pratique et règles de l'art
généralement appliqués ou conseillés en Belgique.

Travaux de terrassement

Art. 435
Les travaux de terrassement, de fouille, d'excavation du sol de toute espèce, seront exécutés de manière à
prévenir tout éboulement de terrain.
Au fur et à mesure de l'avancement de ces travaux, les parois des parties déblayées seront consolidées par
des soutènements appropriés à la nature du terrain et du travail.
Les travaux de soutènement seront exécutés par un personnel expérimenté sous la surveillance d'un
préposé responsable.
Les mesures voulues seront prises en vue d'éviter les accidents qui pourraient résulter de l'éboulement des
terres retroussées, de l'amoncellement des matériaux ou de la chute de matériel ou d'objets pondéreux
quelconques.

Art. 436
Tout axe de puits sera soigneusement repéré par rapport à deux points fixes. L'état des parois du puits sera
journellement contrôlé.
Il est interdit de faire reposer sur les bois d'étayage, des tuyaux, des madriers ou d'autres matériaux de
construction.

Art. 437
Les ouvriers qui travaillent aux talus de déblais ne pourront jamais se trouver les uns au-dessus des autres.
Ils seront prémunis contre les dangers d'éboulement par des moyens appropriés.
Les tranchées de plus de 1,50 m de profondeur seront munies d'échelles en nombre suffisant pour
permettre une évacuation rapide du personnel.
Pendant toute la durée des travaux, les endroits où la dénivellation du sol pourrait causer des accidents
seront, autant que possible, convenablement couverts ou entourés de garde-corps solidement établis.

(*) Voir Bibliographie nO 34.

65
Bibliographie

1. 12. Confédération Nationale de la Construction, Fédération


Royale des Sociétés d'Architectes de Belgique et Centre
Assessment of damage in low-rise buildings with particular
Scientifique et Technique de la Construction
reference to progressive foundation movements. Garston,
Watford, B.R.E. Digest, nO 251,1981. Cahier général des charges pour travaux de construction
privée. 2" partie. Clauses techniques. Fascicule 4 Fonda-
tions. Bruxelles, C.N.C. - FAB - C.S.T.C., 2" édition, 1978.
2. Barnbrook, G.
House foundations for the builder and building designer.
13. Costet, J. et Sanglerat, G.
Wexham Springs (Slough), Cement and Concrete Associa-
tion, 1981. Cours pratique de mécanique des sols. Paris, Dunod, 1969.

3. Barnbrook, G. 14. De Beer, E.


Strip foundations for houses construction guide. Wexham Grondmechanica. Deel 1 Inleidende begrippen. Deel Il
Springs (Slough), Cement and Concrete Association, Publi- Funderingen. Antwerpen, Standard Wetenschappelijke
cation nO 48.047, 1980. Uitgeverij, 9" et 7" éditions, 1971 et 1965.

4. Biarez, J. 15.
Pathologie des fondations et des murs de soutènement. Déformations admissibles dans le bâtiment. Bruxelles,
Paris, Ecole Centrale des Arts et Manufactures, Laboratoire C.S.T.C., Note d'information technique, nO 132, septembre
de Mécanique des sols, s.d. 1980.

5. 16. Deutsches Institut für Normung


Bouwgrond of afgrond. Funderingsgebreken aIs oorzaak DIN 18196 Erdbau. Bodenklassifikation für Bautechnische
van schade aan bouwwerken. Alphen aan den Rijn, Samson Zwacke und Methoden zum Erkennen von Boden grappen.
Uitgeverij, Stichting Bouwresearch, Publikatie nO 49, 1975. Berlin, DIN, 1970.

6. British Standards Institution 17.


CP 101 Foundations and substructures for non industrial Essais pressiométriques et exploitation de leurs rèsultats.
buildings of not more than four storeys. London, BSI, 1972. Bruxelles, C.S.T.C., Note d'information technique, nO 115,
septembre 1977.

7. British Standards Institution 18.


CP 2004 Code of practice for foundation. London, BSI, Fondations. Paris, Editions du Moniteur, Collection Docu-
1972. mentation française du bâtiment, 1981.

8. Burland, J.B. et Wroth, C.P. 19. Groupe de coordination des textes techniques
Settlement of building and associated damage. Garston, DTU 13.1 Travaux de fondations superficielles. Paris,
Watford, B.R.E. Current Paper, nO CP 33/75, 1975. Cahiers du C.S.T.B., livraison nO 90, cahier 783, février
1968.
9.
20. Groupe de coordination des textes techniques
Code de bonne pratique pour la reconnaissance géotechni-
que des tracés des routes. Bruxelles, Centre de Recherches DTU 14.1 Travaux de cuvelage dans les parties immergées
Routières, Recommandations C.R.R., nO R 42/78, 1978. de bâtiment. Paris, Cahiers du C.S.T.B., livraison nO 162,
cahier 1333, septembre 1975.

10. 21. Holeyman, A.


Code of practice for foundation engineering.(translation into Tassement des constructions dû au rabattement de la
english of Dansk Ingeniorforening's, Akkademiet for de nappe aquifère. Bruxelles, C.S.T.C.-revue, nO 1, mars 1978.
Tehniske Videnskaher). Copenhagen, The Danish Geotech-
nicallnstitute, Bulletin nO 22,1978.
22. Institut Belge de Normalisation
NBN B 03-001 Actions sur les constructions. Généralités.
11. Confédération Nationale de la Construction, Fédération
Bruxelles, IBN, 1976.
Royale des Sociétés d'Architectes de Belgique et Centre
Scientifique et Technique de la Construction
Cahier général des charges pour travaux de construction
23. Institut Belge de Normalisation
privée. 2" partie. Clauses techniques. Fascicule 1 Clauses NBN B 03-102 Actions sur les constructions. Actions
et conditions communes à tous les corps de métiers. directes. Charges permanentes dues au poids propre (avec
Bruxelles, C.N.C. - FAB - C.S.T.C., 2" édition, 1978. erratum). Bruxelles, IBN, 1976.

66
24. Institut Belge de Normalisation 38.
NBN B 03-103 Actions sur les constructions. Actions Principes de la détermination de la force portante des
directes. Charges d'exploitation des bâtiments. Bruxelles, fondations au moyen du pénétromètre statique. Bruxelles,
IBN, 1976. C.S.T.C., Note d'information technique, na 58, mars 1966.

25. Institut Belge de Normalisation 39.


NBN B 15-101 Béton, béton armé et béton précontraint. Procédés de fondations profondes et d'infrastructure.
Généralités. Bruxelles, IBN, 1976. Bruxelles, C.S.T.C., Note d'information technique, na 129,
décembre 1979.

26. Institut Belge de Normalisation 40. Putati, J.


NBN B 15-102 Béton, béton armé et béton précontraint. Technologie de la construction des bâtiments. Fondation.
Matériaux. Bruxelles, IBN, 1976. Soutènements. Paris, Eyrolles, 1979.

27. Institut Belge de Normalisation 41. Quewet, Ch.


NBN B 15-103 Béton, béton armé et béton précontraint. Humidité ascensionnelle dans les murs. Bruxelles,
Calcul. Bruxelles, IBN, 1977. C.S.T.C.-revue, Question et réponse, na 3, septembre 1979.

28. Institut Belge de Normalisation 42. Quewet, Ch.


NBN B 15-104 Béton, béton armé et béton précontraint. Les infiltrations d'eau dans les caves. Paris, Cahiers
Exécution. Bruxelles, IBN, 1976. techniques du bâtiment, na 31, novembre 1980.

43.
29. Institut Belge de Normalisation Reconnaissance usuelle des sols meubles de fondation.
NBN X 02-001 Unités et symboles (avec modificatif). Bruxelles, C.S.T.C., Note d'information technique, na 43,
Bruxelles, IBN, 1974. février 1964.

44.
30. Logeais, L.
Registered house-builder's foundation manual. Preventing
Pathologie des fondations et des murs de soutènement. failures in new dwellings. London, National House-Building
Paris, Revue Urbat, na 23, mai 1975. Council, 1977.

31. Logeais, L. 45.

La pathologie des fondations. Paris, Revue technique du Règlement Général sur les Installations Electriques. Bruxel-
bâtiment et des constructions industrielles, na 83 et 84, les, Fédération Nationale des Installateurs Electriciens du
mars-avril et mai-juin 1981. Bâtiment et de l'Industrie, 2" édition, 1982.

46. Schild, E., Oswald, R., Rogier, D., Schweikert, H. et


32. Logeais, L. Schnapauff, V.

La pathologie des fondations. Causes des désordres et L'étanchéité dans l'habitation. Prévention des sinistres.
remèdes. Paris, Editions du Moniteur, 1982. Tome 3 Caves et drainage. Points faibles. Paris, Eyrolles,
1979.

33. 47. Skempton, P.A.w. et Mac Donald, D.M.


Low-rise buildings on shrinkalle days soils. Part 1, 2 and 3. The allowable settlements of buildings. London, Procee-
Garston, Watford, B.R.E. Digest na 240, 241 et 242, 1980. dings of the Institution of Civil Engineers, mai 1956.

34. Ministère de l'Emploi et du Travail 48. Szechy, C.


Règlement général pour la protection du travail. Bruxelles, Accidents de fondations. Paris, Dunod, 1969.
Ministère de l'Emploi et du Travail, 59 édition, 1968 + mises
à jour. 49. Tomlinson, M.J., Driscoll, R. et Burland, J.B.
Foundations for low-rise buildings. Garston, Watford, B.R.E.
35. Current Paper, na CP 61/78, 1978.
Notes illustrées sur la mécanique des sols et ses applica-
tions. Bruxelles, OREX, s.d. 50.
Travaux de dallage. Recommandations professionnelles
36. Nuyens, J. provisoires. Paris, Annales de l'I.T.B.T.P., na 379, janvier
1980.
Capacité portante et tassement des fondations à partir
d'essais in situ. Bruxelles, Presses Universitaires de
Bruxelles, 29 édition, 1974. 51. Verdeyen, J., Roisin, V. et Nuyens, J.
Application de la mécanique des sols. Bruxelles, Vander,
1971.
37. Polshin, D.E. et Tokar, RA
Maximum allowable non uniform settlement of structures. 52. Verdeyen, J., Roisin, V. et Nuyens, J.
4th International Conference on Soil Mechanics and La mécanique des sols. Bruxelles, Presses universitaires de
Foundations Engineering. Vol. 1. Bruxelles, 1968.

67
RESUME
N.I.T. 147 Fondations de maisons. Guide pratique pour la conception et l'exécution des fondations de constructions petites et
moyennes
Problèmes et exigences relatifs aux fondations de maisons.
Principes: rôle des fondations, actions à reprendre par les fondations, sol, force portante du sol, tassements et déformations
admissibles des constructions, étanchéité de la partie enterrée des constructions.
Types de fondations: fondations à faible profondeur (fondations sur plots ou semelles isolés, fondations continues, radiers, dalles sur
sol), fondations profondes (puits à blindage et faux puits, pieux).
Conception des fondations: visite du site, reconnaissance du sol en profondeur, choix du type de fondation, dimensionnement des
fondations, étanchéité et isolation thermique des fondations et de la substructure, zones soumises à des subsidences.
Exécution des fondations: terrassements des fouilles exécutées pour les fondations, maçonnerie ou bétonnage, remblayage autour
des fondations, fondations profondes.
Annexes: définitions principales, symboles, unités, et ordre de grandeur des charges dues au poids propre pour quelques exemples
de constructions courantes.

SAMENVATTING
T.V. 147 Funderingen van huizen. Praktische leidraad voor de opvatting en uitvoering van funderingen voor kleine en
middelgrote gebouwen
Problemen en eisen inzake funderingen van huizen.
Principes: roi van funderingen, door funderingen op te ne men werkingen, grond, draagvermogen van grond, toelaatbare zettingen en
vervormingen van de gebouwen, ondoorlatendheid van het ondergrondse gedeelte van de gebouwen.
Funderingstypen : funderingen op geringe diepte (funderingen op alleenstaanden blokken of zolen, funderingsstroken, funderingspla-
ten, betonvloer op de grond), diepfunderingen (beschoeide putten en zinkputten, palen).
Opvatting van de funderingen: onderzoek van de bouwgrond, grondonderzoek in de diepte, keuze van het funderingstype,
maatbepaling van de funderingen, waterdichtheid en termische isolatie van funderingen en onderbouw, zones waar zich verzakkingen
kunnen voordoen.
Uitvoering van de funderingen: grondwerken van de funderingssleuven, metselwerk of betonneren, aanaarding rondom de
funderingen, uitvoering van diepfunderingen.
Bijlagen : voornaamste definities, symbolen, eenheden, en orde van grootte van de belastingen te wijten aan het eigen gewicht voor
enkele voorbeelden van koerante konstrukties.

SUMMARY
T.I.N. 147 House foundations. Practical guide for the design and construction of foundations for small and middle buildings
Problems and requirements concerning house foundations.
Principles : the role of foundations, loads to be sustained by the foundations, soils, bearing capacity of the soil, admissible settlement
and deformation of buildings, impermeability of the building in contact with the ground.
Types of foundations : shallow foundations (pad foundations, strip foundations, raft foundations, foundation slabs), deep foundations
(trench foundations, piles).
Foundations design: site inspection, in-depth soil reconnaissance, choice of foundation type, sizing of the foundations, watertightness
and thermal insulation of the foundations and substructure, zones li able to subsidence.
Foundation construction: earthwork for foundations, masonry or concrete, in-fill around the foundations, deep foundations.
Appendixes: principal definitions, symbols, units, and order of magnitude of dead loads for several common types of construction.

ZUSAMMENFASSUNG
N.I.T. 147 Fundierungen von Haüsern. Leitfaden für die Vorstellung und Durchführung von Fundierungen von kleinen und
mittelgrossen Gebaüden
Probleme und Anforderungen mit Beziehung von Fundierungen von Haüsern.
Grundsâtze: Rolle von Fundierungen, durch Fundierungen aufzunehmen Wirkungen, Boden, Tragfâhigkeit vom Boden, zulâssige
Setzungen und Verformungen von Gebaüden, Dichtheit des unterirdischen Teil von Gebaüden.
Typen von Fundierungen : Einzelfundierungen (Fundierungen über Stützen oder Einzelfundierungen, ununterbrochenen Fundierun-
gen, Fundierungsplatten, Flachfundierungen), Tieffundierungen (Panzerschacht und Blindschacht, Fundierungspfahl).
Entwurf von Fundierungen: Untersuchung der Baustelle, Bodenuntersuchung in der Tiefe, Auswahl des Fundierungstypes,
Massbestimmung von Fundierungen, Dichtheit und Wârmeschutz von Fundierungen und Unterbauten, Bodensenkungszonen.
Ausführung von Fundierungen : Erdbau für Graben für Fundierungen, Mauerwerk oder Betonierarbeiten, Auffüllung um Fundierungen,
Tieffundierungen.
Anlagen : Hauptdefinitionen, Symbole, Einheiten, und Grôssenordnung der Belastungen durch das Eigengewicht für einige Beispielen
von gewôhnliche Gebaüden.

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