Architecture et concepts
Architecture and Concepts
Bernar d Tschum i
•
01
Concept s, mat ériaux , contraint es
7/16/18
Unknown
L'architecture invente des concepts et les maté-
rialise en les transformant en espaces physiques
et en matériaux construits. Elle se distingue
d'autres domaines par le langage qu'elle utilise:
le béton et le verre, l'espace et la lumière,
le mouvement et le programme - par opposition
aux mots et aux phrases, aux chiffres et aux
équations, ou encore à la mélodie et au rythme,
par exemple. Ce qui distingue le
S'l'll l .1
C concept en architecture du concept
en philosophie ou en mathéma-
tiques , c'est qu'il implique une
matérialité.
02
La capacité à inventer des
7/16/18
Unknown
concepts s'étend bien au-delà de
la philosophie, comme en témoignent
le concept de montage chez
Sergueï Eisenstein, au cinéma, ou
•
le readymade, de Marcel Duchamp,
• dans les arts plastiques. Ces
• .ÇLJ. concepts, qu'ils aient ou non été
concrétisés dans des œuvres
•
L.
1
• " spécifiques, ont eu une influence
déterminante sur l'art de notre
3-4 temps. De manière analogue, des
2 notes:
concepts tels que le plan libre
de Le Corbusier ou la Maison sans
fin de Frederick Kiesler ont joué un
rôle décisif dans l'évolution de la
pensée en architecture. L'invention
de concepts est ce qui fait de
l'architecture une forme de la
connaissance plutôt que la simple
connaissance de la forme.
Il est par conséquent arbitraire de
réduire l'architecture au seu l art
de la construction : l'architecture
est l'art de construire des concepts
via des espaces et des matériaux.
Un concept architectural ne pos-
sède cependant pas de matérialité
05 en soi, et un concept ne doit pas
•
Unknown
le Corbusier
être confondu avec la facon , dont il est matéria-
Plan pour le - for the Palais lisé. On peut ut iliser deux matériaux distincts
des congrès de Strasbourg, 1964 pour exprimer le même concept, mais ils produi-
Encre de chine sur calque d'étude ront dans ce cas des résu ltats différents .
- lnd,an ,nk on tracing paper De la même manière, l'archite cture ne peut
67x 60cm être dissociée des processus et contraintes
Pans. Fondation Le Corbusier
qui accompagnent sa pratique. Les concepts
• architect uraux ne naissent jamais d'une abs-
Frederick Kiesler
The Endless House, 1958-1960
traction, ni d'une tabula rasa de la pensée.
C'est de la gravité et des forces physiques que
Maquette - Mode/, 1958
25.4 x 20.3 cm
naissent les colonnes et les arches; les murs -
New York. The Museum of rideaux résultent d'une nécessité (se protéger
Modern Art des intempéries), de l'innovation technologique,
06
7/17/18
Unknown 63 · Essa is • fssoys
Concept s, Material s, Constraint s
Architecture invents concepts and materializes
them by turning them into physical spaces and
constructed materials. lt is distinguished from
other fields by the language it uses: concrete and
glass, space and light, movement and program,
as opposed to words and sentences, numbers
and equations, melody and rhythm, and so on.
What distinguishes a concept in architecture from
a concept in philosophy or mathematics is its
implied materiality.
The invention of concepts extends far beyond
philosophy, as Sergei Eisenstein's concept of mon-
tage in film or Marcel Duchamp's readymade in
the visual arts demonstrate. These concepts, both
in and outs ide of their realization in specific works,
have had a major influence on the arts of our time.
ln a similor manner, concepts such as
the plan libre by Le Corbusier or the "endless
house" by Frederick Kiesler have been crucial to
the development of architectural thought. lt is
the invention of concepts that makes architecture
a form of knowledge rather thon mere knowledge
of form.
lt is therefore arbitrary to reduce architecture
to simply an art of construction: architecture is
the art of building concepts through spaces and
materials. Nevertheless , an architectural concept
in and of itself has no materiality, and a concept
should not be confused with the way in which it is
materialized. Two different materials con be used
to express the same concept but will generate
different effects.
ln a similor manner, architecture cannot be sepa-
rated from the processes and constraints that
accompany its making. Architectural concepts
are never born out of abstraction or from the
tabula rasa of thought. Gravity and physical forces
gave birth to columns and arches; weather protec-
tion, new technologies, and specific economic
constraints resulted in curtain walls. Architectural
concepts are always anchored in a practical or
"real" domain .
Ar chit ecture vs. Buildin g
Architecture is not only "the magnificent play of
volumes brought together in light," as Le Corbusier
defined it, nor is it specifically about contempla-
tion or communication. These terms con apply to
other artifacts and activities, from outdoor sculp-
ture to body building. Again, architecture is the art
of inventing concepts in space through materials.
Form is its offshoot or accessory. The ma king
of concepts is the justification for architecture;
otherwise, functional buildings with attractive
shapes would suffice. Concepts differentiate
 et de contraintes économiques spécifiques.
Les concepts architecturaux sont toujours
ancrés dans un domaine pratique ou« réel».
Architecture versus bâtiment
07
L'architecture n'est pas seulement« le jeu savant,
7/16/18
Unknown correct et magnifique des volumes assemblés
sous la lumi ère», ainsi que l'a définie
Le Corbusier, pas plus qu'elle n'est spécifique-
ment affaire de con t emp lation ou de communi -
cation. Ces termes peuvent tout aussi bien
s'appliquer à d'autres ar t éf acts ou activités , de la
sculpture en plein air à la pratique du culturisme.
Encore une fois , l'architecture est l'art d'inventer
des concepts dans l'espace avec des matériaux.
La forme en est une ramification ou un acces -
soire. C'est la fabrication de concepts qui légi -
time l'architecture; sinon, des bâtiments
fonctionnels ayant des formes attrayantes su f f i-
raient. Pour donner un exemple: une remise à
08 vélos dotée d'un concept, c'est de l'architecture;
Unknown une cathédrale qui en est dépourvue, ce n'est
qu'un bâtiment.
De l'idée préconçue au concept
Quand il se trouve confronté pour la première
fois à un programme ou à un site donné, l'archi -
t ecte forme souvent une représentation mentale
de ce à quoi pourrait ressembler le proje t qui
en résultera . C'est généralement une pré - image ,
souvent le produit d'une intuit ion ou d 'une imita-
tion inconscien t e, qui préfigure l'aspect final
de la construction . Le travail de l'architecte
consiste à déconstruire cette première image
en tirant avantage des contraintes spécifiques
du site, des opportunités programmatiques,
des spécificités culturelles , etc. - jusqu'à ce
qu'émerge un concept nouveau et original,
ou que la pertinence de l'intuition initiale se
confirme. Le concept devient alors l'idée fonda -
mentale qui caractérisera intégralement l'inten-
tion et la nature du projet, de sa présence dans
l'espace urbain en généra l à ses plus infimes
détails.
Parfois, le concept s'accompagne d'un dia-
gramme, c'est - à- dire d'une configuration abs-
traite représentant les forces ou les
mouvements qui prévaudront dans la définition
du projet. Un diagramme n'a pas vocation
à représenter ce à quoi ressemblera le projet
architectural, mais plutôt à illustrer la manière
dont ce dernier est conçu - ou ce qu'i l peut
09
accomp lir.
7/17/18
Unknown
Un concept n'est pas une forme
Un concept n'est pas une image, ni une forme,
ni un parti architectural. Une grille , par exemple,
n'est pas un concept - pas plus qu'un cube,
un axe ou un cylindre. Un concept architectural
se réduit rarement à un seu l et unique trait dis-
tinctif. Contraindre un programme dans la forme
d'un cube ou dans celle d'une sphère est réduc -
t eur et ne représente rien de plus qu'un geste
strictement formel , à moins qu'une pensée
appropriée et une invention - programmatique
ou stru ctur elle - ne viennent en faire un concept
64 · Bernard Tschumi
architecture from mere building. For example ,
a bicycle shed with a concept is architecture ;
a cathedra{ without one is just a building.
From Preconceived ldea to Concept
When architects first confronta program or a site ,
they often forma mental image of what the
resulting project might look like. lt is generally a
pre-image, frequently the product of intuition or
unconscious imitation, that prefigures what the
eventual construction may resemble . The work
of the architect then consists of dismantling that
first image by ta king advantage of specific site
constraints , programmatic opportunities , cultural
specificities, and so on until a new and original
concept emerges or the pertinence of the early
intuition is confirmed. The concept becomes an
overorching idea that will qualify the intent and
character of the project from its overall urbon
presence down toits smallest details.
Sometimes the concept is accompanied by a dia -
grom, meaning an abstract configuration that
represents the prevalent forces or movements
that will came to define the project. Diagroms are
not intended to represent what the architectural
project will look like ; instead , their purpose is
to illustrate how it is conceived or what it can do.
A Concept is nota Shape
A concept is not an image, shape , or parti. For
example, a grid is nota concept , nor is a cube,
axis, or cylinder. An architectural concept is rarely
a single unique specificity. Forcing a program into
the shape of a cube or a sphere is reductive and
represents nothing more thon a formol gesture
unless proper thought and structural or program -
matic invention turn it into an original concept.
Similarly, oversimplifying reality by ignoring the
fine dimensions of a program or a site does not
result in a concept.
Multiplicity
A concept is generated by a multiplicity of fac -
tors-site, program, climate, schedule , and
budget, among others - that together constitute
the context for the conceptual invention.
Architectural concepts are rarely a single whole
or totality. They are always made out of several
parts or components that include probable use ,
structure, or form.
Still, a concept can have only a select and limited
number of parts; trying to express every one of the
hundreds of criteria that go into making a project
kills a concept. Trying to address in equal measure
zoning regulations , waterproofing membranes,
the alignment of bathroom tiles , double -loaded
corridors, and elevator run-offs, to cite only a few
customary demands , will not result in a concept.
However, it is necessory to make all of the above
converge so as to reinforce rather thon constrict
a concept.
The Components of a Concept
A concept is the point or place where its relevant
components "meet" to make architecture . For
example, space, movement , and action are three
 original. De même, une simplification extrême de highly differentiated components of architecture
la réalité, ignorant les dimensions les plus sub- whose interrelationships con generate an archi-
tiles d'un programme ou d'un site, n'aboutit pas tectural concept. As in philosophy and other fields ,
à un concept. the components of an architectural concept can-
10
7/16/18
not be detached or separated from the concept
Unknown
Multipli cit é itself, no motter how different or heterogeneous
Un concept est engendré par de multiples fac - they may be.
teurs - site, programme, climat, calendrier et
budget, notamment - qui, ensemble, constituent
le contexte dans lequel doit s'inscrire l'invention
co nceptuelle. Un concept architectural est rare-
ment un tout, un et entier. Il est toujours composé
de plusieurs parties ou composantes, parmi les -
quelles l'usage probable, la structure ou la forme.
Et pourtant, un concept ne peut avoir qu'un
nombre choisi et limité de constituants; essayer
d'exprimer chaque critère parmi les centaines
qui entrent dans la réalisation d'un programme,
c'est tuer le concept. On n'aboutira pas à un
concept en essayant de traiter au même niveau
les règlements de zonage, les membranes
d'étanchéité, l'alignement des carreaux de salle
de bain, les couloirs à double desserte et les
dégagements des ascenseurs, pour ne citer
que quelque s-unes des demandes habituelles.
Il est cependant nécessaire de faire converger To take an example: Ludwig Mies van der Rohe's
tout cela, afin de renforcer le concept, sans flowing space is a concept. ln his Brick Country
11 pour autant le réduire. House project (1923), the concept has two compo-
7/17/18
Unknown nents, solids and voids. The solids are represented
Les composa nt es d'un concept by discrete and determinate lines. A 1964 version
Un concept, c'est le moment ou bien le lieu où of the original drawing shows that each wall is
les élémen t s qui le composent se« rencontrent» detailed carefully so as to demonstrate the mate-
pour produire de l'architecture. Espace, mouve- riality and individual assembly -pattern of every
ment et action sont par exemple trois compo - brick. ln contrast, the voids are represented
santes bien distinctes de l'architecture, dont les as continuous , indeterminate, and fluid. The lines
interactions peuvent engendrer un concept archi - describing the solids al/ define a layer of space
tectural. Comme en philosophie ou dans d'autres between them, implying a human scale for
domaines, les composantes d'un concept archi- a potential occupant. The uninterrupted void
tectural, aussi différentes ou hétérogènes soient- between the discrete solid walls suggests
elles, ne peuvent être détachées ni sépa rées du the possibility of the free movement of bodies
concept lui - même. ,n space.
Pour prendre un exemple, l'espace fluide de
Ludwig Mies van der Rohe est un concept . The Mat erialization of Concept s
Dans son projet pour la Brick Country House An architectural concept that is materialized in
(1923), le concept est constitué de deux élé - bricks will inevitably differ from one that is made
ments : les solides et les vides. Les sol ides sont out of metal or glass . lt does not motter whether
inca rnés par des lignes distinctes et détermi - Mies' Brick Country House was "inspired" by
nées. Une version du plan original redessinée earlier paintings by Theo van Doesburg or Piet
en 1964 montre que chacun des murs est fi guré Mondrian or films by Hans Richter, or whether it
dans le moindre détail, pour mettre en évidence started with the brick material or even began with
la matérialité et le motif d'assemblage de cha- the concept of flowing space. The bricks inescap -
cune des briques. Les vides, en revanche, sont ably qualify Mies ' spatial concept. A material con
représentés comme continus , indéterminés et reinforce or distract from a concept. Similor/y,
fluides. Toutes les lignes figurant les solides materializing a concept requires intelligent and
définissent entre elles des portions d'espace selective design decisions, including during the
qui impliquent une échelle humaine, pour un process of detailing a building, in order to empha -
occupant potentiel. Le vide ininterrompu entre size or successfully embody the concept.
•
Ludwig Mies van der Rohe
les solides distincts des murs suggère, lui ,
Brick Country House (projet). la possibilité d'un libre mouvement des corps Concept s in History / Constant s
12
7/16/18 Potsdam-Neubabelsberg. 1964 dans l'espace. Architectural concepts rare/y came out of nowhere.
Unknown

Encre sur carton à dessiner -
lnk on illustration board
76,2 x 101,6cm
The Museum of Modern Art,
New York
The Mies van der Rohe Archive.
Gift of the architect
La mat ériali sation des concept s
Un concept architectural matérialisé en brique
se distinguera nécessairement d'un concept
réalisé en métal ou en verre. Peu importe que
la Brick Country House de Mies van der Rohe
They either result from specific problems or relate
to other architectural concepts, whether contem-
poraneous or transhistorical-courtyard houses ,
carpet or mat buildings, inhabited bridges , etc.
Because most architecture is defined by time ,
space, and technology, concepts constant/y evolve

65 · Essais • Essoys
•
s'inspire de toiles peintes par Theo Van Doesburg
ou Piet Mondrian, ou bien des films d'Hans Richter;
peu importe de savoir si tout a commencé par la
brique ou débuté avec le concep t d'espace fluide.
Les briques désignent inévitab lement le concept
spatia l de Mies van der Rohe. Un matériau peut
détourner d'un concept ou le renforcer. De la
même manière, matérialiser un concept requiert
des décisions judicieuses et sélectives dans
la concep tion , y compr is dans le processus
qui consis te à régler les déta il s d'un bât iment,
afin de souligner le concept ou de l'incarner
13
avec succès.
7/17/18
Unknown
Les concepts dans l'histoire: constantes
Les concepts architecturaux sont rarement issus
de nulle part. Soit ils résultent de problèmes
précis, soit ils sont liés à d'au t res concepts
architecturaux, que ces derniers soient contem-
porains ou transhistoriques: les demeures avec
cours intérieures, l'habitat collectif horizonta l
en damier, les ponts habités, etc . Parce que le
temps, l'espace et la techno logie définissent une
part importan t e de l'architecture, les concepts
évoluent en permanence pour donner naissance
à d'autres concepts . Les concepts de tours,
par exemple, ont radicalement évolué avec l'in-
vention de l'ascenseur. Ainsi donc, les concepts
architecturaux n'existent pas de manière indé-
pendante. Ils sont presque toujours reliés aux
concepts qui les ont précédés.
Les concepts architecturaux ne duren t pas
«éternellement». Ils dépendent de circons-
tances spécifiques. Les grands concepts qui ont
marqué l'époque romaine et l'ont définie ne
peuvent êt re réemployés de nos jours (sauf sous
la forme d'une citation historique ou d'un pas-
tiche sans intérêt). Rejeter la croyance en une
permanence historique ne veut pourtan t pas dire
rejeter les grands concepts. Il existe, en archi t ec-
ture, des constantes partic ul ières . Un cotisée,
une tour de guet ou une basi lique, par exemple,
peuvent être obsolètes d'un point de vue
programmatique, mais leurs géométries sont à
même de fournir un point de départ pour de nou -
velles configurations spatia les . Ainsi donc, les
controverses qui ent ourent la préte nd ue autono-
mie de l'archi t ecture n'ont de sens que si l'on fait
bien la distinction entre les constantes de
l'architecture et ses innombrables variables.
Ces constantes comprennent la nécessité
d 'étanchéi t é et les lois de la physique (la gravité)
- en l'occurrence la structure, l'enveloppe et
la lumière (par exemple, la profondeur maximale
d'une sa lle qui permette encore à la lumiè re
du jour de pénétrer) . Les variables concernent
presque tout le reste.
Parce que l'architecture en tant que discipline
n'est pas née en un jour mais qu'e lle a évolué à
travers les siècles et au fil des civil isatio ns,
les concepts originaux établissent souvent un
dialogue avec leurs précéden t s historiques .
L'histoire de l'architecture est, par exemple,
jalonnée de gril le s et de types. Ceux-ci ne sont
pas des concepts perse, mais fonc t ionnent
14 plutôt comme des cadres conceptuels.
7/16/18
Unknown
66 · Bernard Tschumi
into other concepts. For example, tower concepts
evolved radically with the invention of the elevator.
Hence, architectural concepts do not exist inde-
pendently: they are almost always related to
concepts that preceded them.
Architectural concepts are not "forever."
They depend on specific circumstances. The great
concepts that marked and defined the Roman
era cannot be repeated today (except in the form
of historical allusion or inconsequential pastiche).
However, rejecting beliefs in historical perma-
nence does not mean rejecting great concepts.
There are particular constants in architecture.
For example, a coliseum, watchtower, or basilica
may be programmatically obsolete, but its geom-
etry con provide a starting point for new spatial
configurations. Hence , the polemics surrounding
the so-called autonomy of architecture are relevant
only if we distinguish the differences between
architecture's constants and its many variables .
Those constants include gravity, the need for
waterproofing, and the laws of physics-namely,
structure, envelope, and light (for example, the
maximum depth of a floor plate that will still allow
daylight to penetrate into that floor). The variables
include almost everything else.
Because the field of architecture was not barn
ail at once but instead evolved through and across
centuries and civilizations, original concepts
often engage in dialogues with their historical
precedents. Grids or types, for example , populate
the history of architecture. They are not concepts
perse but instead function as conceptual
frameworks.
Fundamental vs. General vs. Specific Concepts
Fundamental concepts define the nature of a dis-
cipline. (For example, in psychoanalysis "transfer-
ance" and "the unconscious" are fundamental
concepts, since the discipline cannot exist without
them. ln architecture, fundamental concepts
include vectors and envelopes, event-space,
context vs. content or, in another mode, the concept
of "type" or Rem Koolhaas' bigness.) General
concepts include pyramids and labyrinths, Cedric
Price's non-p lan, Le Corbusier's plan libre or archi-
tectural promenade, Kiesler's "endless house," À droite - Right
and Louis Kahn's servant and served spaces. •
General concepts may be extrinsic to the particular Pyramide de Khéops. Gizeh -
architectural situation in which they are applied. Pyramid of Cheops, Giza. c. -2560
For example, the generic concept of superimposed (IV" dynastie)
Coupe et distribution interne -
systems of points, lines, and planes was inde -
Section and internai distribution
pendent of the original site and programmatic
Publié dans - Published 1n
conditions of the Parc de la Villette but was adapted Franck Monnier, Vocabulaire
to them. ln reverse, a concept con be intrinsic to d'architecture égyptienne, Bruxelles,
a particular situation-as with the superimposed Éditions Safran, 2013
base, middle, and top loyers at the Acropolis •
Museum -but later be expanded on so as to apply Henricus Martellus
to a variety of situations . Labyrinthe, dans Jnsulorium
illustrotum,c.1480-1500
Specific or particular concepts correspond to
a unique set of conditions, as in the case of the Peinture sur parchemin -
Point on porchment
Casa Malaparte in Capri. 38 x 28 cm
Chantilly, musée Condé
What is a Concept? •
What is a concept and what is it for? Etymologically Adalberto Libera
derived from the Latin verb concipere, a concept is Villa Malaparte, Capri, c. 1938-1942
 Concept s fondam entau x, concepts géné-
raux, concepts spéc ifiqu es
15 Les concepts fondamentaux définissent la
Unknown nature d'une discipline. (Par exemple , en
psycha nalyse , le transfert et l'inconsc ient
sont des concepts fondame ntaux, puisque
la discipl ine ne peut exister sans eux.) En
architecture, on compte parmi les
concepts fondame ntaux les vecteurs et
les enve loppes , la relation évé nement-
espace, l'opposition contenu -con t exte ou ,
dans un aut re registre, le concept de
«type», ou encore la bigness de Rem
Koolhaas. On inclut au nombre des
concepts générau x les pyramides et les
labyrinthes , le non -plan de Cedric Price , le
plan libre ou la promenade architecturale
de Le Corbusie r, la Maison sans f in de
Frederick Kiesler ou les« espaces ser -
vants et espaces servis» de Louis Kahn.
16 Les concepts généra ux peuven t être
Unknown ext rinsèques à la situation architecturale
part iculiè re à laquelle ils so nt appl iqués.
Ains i, le concep t générique de superposi-
tion des systèmes de point s, de lig nes et
de surfaces éta it indépendant des condi -
tions programma t iq ues et du site d'origine
du Parc de la Villette, mais il a ét é adapté
à celles - ci . À l' inverse , un concept général
peut être intrinsè que à une situation don -
née - comme pour la superpos ition des
t rois couches (inférieure, intermédiaire et
supérieure) du musée de l'Acropo le - , mais
se voi r ét endu par la suite, pour êtr e app li-
qué à d'autres situations .
17 Les concepts spéci f ique s ou particuliers ,
Unknown enfin, correspondent à un ensemble précis
de conditions données, comme dans le cas
18
de la Villa Malaparte , à Capri.
7/16/18
Unknown
Qu'est-ce qu'un conce pt ?
Qu'est -ce qu'un co ncept et à quoi sert - il?
Dérivé du verbe latin concipere , un
concept renvo ie étymo logiquement au fait
de saisir le réel ou d'avoir prise sur lui .
Les concepts sont ce q ui nous permet
d'appréhender la réalité . Concep t ualise r
une situation ou un événement, c'est
extraire le potent iel des circonstances
qui l'entourent. Un concep t architectural
s'empare de man ière critique des circonstances,
du cahie r des charges et de la situation, pour les
19
7/16/18
formul er de façon originale.
Unknown
Nouveau x typ es : concepts rétroa ctif s
Une mission délicate de l'arch itecture consi ste à
développer des concepts relatifs à de nouveaux
types - pa r exemple, un nouveau type de parc ,
•
Louis Kahn de musée ou de ville. Il existe par ailleurs, dans
Pion for the Richards Medicol l'histo ire de l'arch itec tu re, des bâtiments dont
Reseorch Loborotones (Plan l'impo rtance est manifeste mais qui ne semblent
pour les Laboratoires de recherche
pas renfe rme r de concept identifiable ; ceux-là
médicale Richards]. Univers ity
of Pennsylvania, Philadelphie, permettent d'« inve nter » ou de« découvr ir»
1957-1965 des concepts a posteriori , par le travai l critique,
Philadelphie. University of comme en t émo ignent des ouvrages tels q ue
Pennsylvania Architectural Archives Complexity and Contradiction in Architecture
67 · Essais · Essoys
about grasping or holding onto the real.
Concepts are what allow us to apprehend reality.
Conceptualizing a situation or event means
extracting the potential of its circumstances .
An architectural concept critically engages the
circumstances , brief, and situation and formulate s
them in an original way.
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New Types/ Retroactiv e Concepts
One challenging task of architecture is to develop
concepts that pertain to new types - for example ,
a new type of park , museum, or town.
Alternatively, architectural history contains rec -
ognizably important buildings that do not seem to
possess an identifiable concept, allowing relevant
concepts to be "invented " or "discovered " retro -
spectively through critical work. Witness Robert
Venturi and Denise Scott Brown 's Complexity and
Contradict ion in Architec t ure (1966) and Learning
fr om Las Vegas (1972, revised 1977), Aldo Rossi 's
The Arch ite cture of the City (1984), or Rem Koolhaas
metropoli t an investigations (Delirious New York:
A Retroac t ive Manifeste for Manhattan, 1978).
The architect - as - writer observes an existing real -
ity and articulates an original concept in order
to better grasp or apprehend that same reality .
Bord erline Concepts
Are there concepts that do not result from careful
analysis of a problem and its circumstances-
that do not respond to the objective analysis of
facts but are nonetheless concepts of sorts?
One could list among these " borderline " concepts
analogical concepts in which an arbitrarily
selected image or figure (like a bird 's nest or
a gherkin ) is turned somewhat literally into an
architectural project ; "weak " concepts in which
reality is too complex or chaotic to be conceptual-
ized ; figura{ concepts such as buildings in the
shape of mandalas , crosses , or hexagons ; vague
concepts , as suggested by phenomenology,
in which a concept is intentionally made indeci -
sive and variable ; experiential concepts where
persona{ experience is conceptualized , as
in Bruce Nauman 's performance Walk with
Contrap posto (1968); private concepts that are
indistinguishable from the designer 's persona{
idiosyncrasies , as in Antonio Gaudi 's work ;
syntactical or formol concepts based on self-
determined formol rules ; typological concepts
developed around existing building types ; and
even poetic concepts like the snake devouring
the elephant in Antoine de Saint-Exupéry 's fable
 (1966) [traduit en français sous le titre Oe
l'ambiguïté en architecture] et Learning from
Las Vegas (1972, révisé en 1977) [L'Enseignement
de Las Vegas], de Robert Venturi et Denise Scott
Brown , The Architecture of the City (1984)
[L'Architecture de la ville], d'Aldo Ross i, ou encore
les investigations urbaines de Rem Koolhaas
dans D~lirious New York: A Retroactive Manifesta
for Manhattan (1978) [New York délire. Un mani-
feste rétroactif pour Manhattan]. L'architecte-en-
tant-qu'écrivain porte là son regard sur une
réalité qui existe déjà et articule un concept origi -
nal lui permettant de mieux appréhender cet t e
20
7/17/18
même réalité et agir sur elle.
Unknown
Concepts limite s
Existe -t-il des concepts qui ne résultent pas de
l'examen attentif d'un problème et de ses don-
nées, qui ne réponden t pas à l'analyse des faits,
mais restent néanmoins des sortes de concepts?
On peut faire figurer, parmi ces« concepts
limites», les concepts analogiques, pour lesquels
une image ou une forme arbitrairement choisies
(comme par exemple un nid d'oiseau ou un corni -
chon) sont transformées, de manière quelq ue peu
littérale, en un projet architectural; les concep t s
«faibles», dans lesquels une réalité trop
complexe ou chaotique résiste à la conceptuali-
sation ; les concepts figuratifs, comme les
constructions en forme de mandalas , de croix ou
d'hexagones ; les concepts vagues , tels qu'inspi -
rés par la phénoménologie, intentionnellement
rendus indécis et changeants; les concepts
expérientiels, dans lesquels c'est l'expérience
personnelle qui est conceptualisée, comme chez
Bruce Nauman pour l'étro it couloir de Walk with
Contrapposto (1968) ; les concepts individuels ,
qui sont indissociables des idiosyncrasies
propres au concepteur, comme dans le travail
d'Antonio Gaudi ; les concepts syntaxiques ou
formels, fondés sur des règ les formelles autodé -
terminées ; les concepts typologiques, dévelop -
pés aut our de types de bâtiments existants; et
même , pour finir, les concepts poétiques , comme
le serpent digérant un éléphant dans Le Petit
Prince , d'Antoine de Saint - Exupéry (1943).
Tous les concepts évoqués ci - dessus son t des
concepts limites , mais se distinguen t néanmoins
de simples techniques esthétiques ou cosmé -
tiques. En définitive, c'est dans le prolongement
de la virulente critique formulée par Marcel
Duchamp à l'encontre des procédés« rétiniens»
que l'on trouve certains des concepts les plus
exigeants : des concepts qui ne s'appuient pas
sur des effet s visuels, et des projets architectu-
raux qui ne se fondent pas simplement sur des
style s ou des images .
21
7/17/18
Unknown
Concepts, percepts, affect s/ Conçu, perçu, vécu
On confond parfois les concepts avec les percep-
tions ou percepts. Les théories de la perception
ne manquent pas, en particu lier dans l'œuvre
phénoménologique de Merleau-Ponty. Mais la
«perception» implique la présence préalab le
d' une chose placée devant l'observateur.
68 • Bernard Tschumi
The Little Prince (1943).
Ali of the above are borderline
concepts but nevertheless dis -
tinct from esthetic or cosmetic
techniques. Ultimately , it is in
the wake of Marcel Duchamp 's
attack on "retinal" practices
that one locates some of the
most challenging concepts-
concepts that are not based on
visual effects and architectural
projects that are not based on
mere images or styles.
Concepts, Percepts , Affect s/
Conceived, Perceived ,
Experienced
Concepts are sometimes con-
fused with perceptions or per-
cepts. Theories of perception
abound , particularly in the phe-
nomenological work of Maurice
Merleau - Ponty. But "percep -
tion" mean s something that is
already present in front of the
observer. Presentations or rep -
resentations are not concepts,
norcantheconceptualbe
melted into the experiential .
Concepts cannot be dissolved
into percepts and affects . Let 's
take an arch. lt is a concept
of sorts since it combines
a given material (stone , con -
crete , or steel) with the force of
gravity and defines a space. As
soon as you either draw or build
the arch it belongs to the world
of perception , meaning that it becomes a percept.
Now , let it decay. Let it be taken over by ivy and
mass , and its particular scent may trigger roman-
tic nostalgia in the observer. The ruins of the arch
now belong to the realm of sensation, experience ,
or affect.
Bath Gothie cathedrals and Renaissance churches
embody a sophisticated game of mathematical
proportions , soaring arches, and unmistakable
mixtures of sounds, echoes, cool temperatures,
and smells of incense and burning candies. They
are simultaneously concept , percept, and affect.
However , their affect and perception con under
no circumstances be substituted for the concept.
As the philosopher Spinoza may have said,
" The concept of dog does not bark." Similor/y ,
the concept of "arch " does not smell . Concept and
experience are mutually exclusive, but together •
they make architecture what it is. Bruce Nau man
Concept, percept, and affect are three parts of Wolk with Contropposto, 1968
a whole that informs architecture. Concepts are Vidéo Betacam SP,NTSC.son, 60'
Paris, Centre Pompidou,
new means to apprehend architecture ; percepts ,
Musée national d'art moderne
ways to visualize it; and affects, the sensations , Achat1996
desires, and emotions generated by the two pre -
•
ceding terms. Ali three are needed in order to Antoin e de Saint-Exupéry
make up architecture. Illustrations pour
Their interrelationship is demonstrated when Le Petit Prince, 1943
I walk into the Hagia Sophia in Istanbul, into the Paris, Gallimard, 1946

• d'encens, mêlées à d'autres, moins reconnais -
Arc en plein cintre roman -
Romonorch
• fiable s'ajoute un af f ect indéfinissable. Ce sont
Arche romaine antique -
Antique Ramon orch , Rome
•
Charles - Louis Cléri sseau
Arc de triomphe de Constantin
à Rome - Constantine triumpho/
orch in Rome , 1781
Gouache, lavis brun, encre de Chine
- Gouache, pen and brown wosh,
lnd,on ,nk
61.3x47cm
Saint-Péte rsbourg, musée
de !'Hermitage
69 · Essa is • Essoys
Présentation ou représentation ne semi -darkness populated by the contradictory
sont pas des concepts, pas plus que religious signs of Christianity and Islam, rays of
le conceptuel ne peut se fondre dans diffused light , and mixed smells of incense , among
l'expérien t iel. La dissolution des other /ess definable scents. To the building 's
concepts dans les percepts ou dans rigorous architectural concept and unmistakable
les affects est impossible. Prenons une percept is joined its undefinable affect. Ali three
arche . Il s'agit d'une sorte de concept , terms determine its architectural resonance
dans la mesure où elle combine un and rote.
matériau donné (pierre, béton ou acier) Any given problem con be addressed or responded
avec la f orce de gravité pour définir to through a variety of configurations: two hundred
un espace. Sitôt dessinée ou housing units on a given site con be stretched
construite, l'arche entre dans le monde
de la perception, c'est - à-dire qu 'elle
devient un percept . Laissons-la main-
tenant se délabrer. Laissons les
mousses et le lierre s'en emparer , et
son effluve singulier suscitera peut-
être chez le spectateur une nostalgie
romantique. Les ruines de l'arche
appartiennent désormais au domaine
de la sensation, de l'expérience ou de
l'affect.
Les cathédrales gothiques illustrent,
comme les églises de la Renaissance ,
des jeux sophistiqués faisant intervenir
les proportions mathéma t iques , des arcs vertigi -
neux et des mélanges reconnaissables ent re
tous de sons, d'échos, de fraîcheur et de parfums
de bougies et d'encens . Elles son t simultanément
concept, percept et affect . Cependant, l'affect
et la percep t ion ne peuvent en aucun cas se
substituer au concept. Selon le mot attr ibué à
Spinoza,« le concept de c hien n'aboie pas».
De même, le concept d'« arche» n'a pas d'odeur.
Concept et expérience s'excluen t mutuellement,
mais, ensemble, ils font de l'architecture ce
qu'el le est.
Concept, percep t et affect sont les trois parties
d'un tout qui façonne l'architecture. Les concepts
sont de nouveaux moyens d 'appréhender l'archi - out vertically, aligned in a narrow band , configured
t ecture ; les percepts, des moyens de la repré - into a ring or a square, and so on. As the configura-
senter; et les affects sont les sensations , tion is selected , it needs to be turned eventually
les émotions et les désirs engendrés par les into a concept. Then there are several variations
deux premiers . Tous trois sont nécessaires à on how the concept con be materialized ; for exam-
l'existence de l'architecture . ple , the ring formation con be made out of wood
Leurs liens réciproques se manifestent avec rather thon brick or glass. The conceptual strategy
la force d'une démonstration lorsque je pénètre remains the common denominator but the way in
dans la basilique Sainte-Sophie , à Istanbul , dans which the concept is qualified by material or color
la pénombre peuplée des signes religieux contra- will lead to differing percepts and affects.
dictoires de la chré t ienté et de l'islam, sous les
rayons d' une lumière diffuse et parmi les odeurs From Question to Concept
Architecture does not start from scratch. lt starts
sables. Au concept architectural rigoureux du with a program, site, history, or the many other
bâtiment et à son percept éminemment identi - chaotic constraints that are handed to the archi-
tect at the beginning of a project. An architecture
ces trois termes qui dét erminent son rayonne - that pretends to be so autonomous that it has no
ment et son rôle en architecture . extrinsic starting point, or that begins from within
On peut aborder n' importe que l problème - et itself , is arbitrary. Similor/y, architecture does
y répondre - par un grand nombre de configura- not depend on a subjective , persona/, or creative
tions différentes: sur un site donné , deux cents impulse. /ts beginning is always a question about
unités d'habitation peuvent, par exemple, être needs , site , or constraints. lt is first and foremost
gagnées sur la hauteur, alignées en une bande about raising questions and defining problems.
étroite ou encore conf igurées en forme de cercle , The question goes far beyond single issues of use,
ou de carré. Une fois la configuration choisie, il square feet or meters , budget , materials , regula -
reste à la transformer en concept. Plusieurs varia- tions, projections , light and space. The question
tions sont alors possibles pour la matérialisatio n will determine the status of an architectural
 du concept. On peut, par exemple, choisir le bois
plutôt que la brique ou le ver re po ur bâtir la for -
mation en cercle . La stratég ie conceptue lle
demeure le dénomina t eur commun, mais la
manière dont le concept est traité, se lon le maté -
riau ou la couleur, va conduire à des percepts et à
22
7/17/18
Unknown
des affects différents.
De la que stion au concept
L'architecture ne part pas de zéro. Elle par t d'un
programme, d'un sit e, de l'histoire ou des mul -
tiples autres contraintes totalemen t disparates
qui sont présentées à l'architecte au début d'un
projet. Une architecture qui se veut si autonome
qu 'elle n'a pas de point de dépa rt exogène, ou qui
prétend partir de l'intérieur d'e lle-même, est
arbitraire. De même, l'architec t ure ne dépend pas
d'une impulsion subjective, personnelle ou créa -
trice. Elle commence toujours par une question
de nécessité, de site ou de contraintes. Il s'agit
d'abord et avant tout de poser des ques t ions et
de définir des problèmes.
La question qui doit être posée dépasse large -
ment les simples sujets d'usage , de surface au
sol , de budge t , de matériaux, de rég lementation,
de projections, de lumière et d'espace . Cette
question devra déterminer le st atut d'un projet
architectural. Bien des aventures architec t urales
ont débuté, au lieu de cela, par une focalisation
sur les caractéristiques f ormelles d'un projet ,
oubliant en général au passage le concept archi-
tectural pour se concentrer sur des images ou
23 des percepts, sur l'aspect du bâtiment.
7/16/18
Unknown
Quelle est la question?
Les questions architecturales importantes ont
ceci de caractéristique qu'elles ne sont pas
réglées une fois pour tou t es avec leur résolution
particulière dans un projet . La question subsiste
toujours, sous la forme de gravité, de lumière,
d'enveloppe, de mouvement, de répé t ition,
d 'ordre de grandeur, de solides et de vides, et
ainsi de suite. Ces q uestions générales réappa -
raîtront à chaque projet, formulées différem -
ment. Les réponses spécifiques n'él iminent pas
la question générale, qui continue d'exister.
Plus on trouve de réponses particulières à une
question générale et plus cel le- ci devient int imi-
dante. Par exemple, les questions d'ent rée et
d'enveloppe (pénétrer dans un édifice ou protéger
de la pluie) sont des questions pratiques . Il existe
un certain nombre de réponses possib les, mais la
question générale subsistera toujours, indépen -
24
7/17/18
damment des réponses qu'elle peut susciter.
Unknown
Pseudo-questions: questions véritable s ou
fausses questions
De la quali t é d'une question dépe nd souvent la
qualité de sa réponse. Que se passe -t - il si une
question est mal formulée? Il y a quantité de
fausses questions en architecture. Lorsque l'on
vous demande : « Pouvez-vous co nst ruire tant de
mètres carrés, en conformité avec les règlemen t s
de zonage, à t el et tel prix, pour générer tant de
loyers?» , il est rare que cela conduise à des
réponses architecturales éloquentes - même si
70 · Bernard Tschumi
project. Many histories of architecture, in contrast ,
have started by focusing on the formol features
of a design, generally bypassing architectural
concepts in order to concentrate on images or
percepts-on what the building looks like .
What is the Question?
Important architectural questions are character -
ized by the fact that their specific resolution in a
project does not terminate the question once and
for all. The question always remains in the form
of gravity, light , envelope , movement, repetition ,
scale, solids and voids , and so on . These general
questions will reappear in a different formulation
in every project. Particular answers do not
eliminate the existence of the general question.
The more that specific answers are found for
a general question, the more daunting the ques-
tion becomes . For example, questions of entrance
and envelope-getting into a building or keeping
out the ra in-are practical questions. There are
a number of possible solutions, but the general
question will always exist independently of the
answers it provokes.
Pseudo-Question s: Real or False Questions
The quality of the question often determines the
quality of its answer. What if a question is wrongly
formulated? There are plenty of false questions in
architecture . To be asked, "Can you build so many
square feet according to zoning regulations at
such and such cost so as to produce so much
rent?" is rarely conducive to significant architec -
tural responses , though it is not necessarily
incompatible with them. Similarly , another false
question might be: "Can you design this building as
a unique icon? " Common to many architectural
competitions, the question needs to be reformu-
lated in an intelligent manner by the architect.
The need to reformulate wrongly formulated ques -
tions is what makes architecture a critical activity.
Sometimes the question may be fundamental:
" Why do we need architecture in this case?"
Sometimes there may be no compelling reason
why it is architecture that should answer the
question.
Canons and Dogmas
"What is good architecture?" ls it a house by Mies ,
Palladio's Villa Rotondo, or a stone shelter
•
in a remote mountain landscape? If students ask Sainte-Sophie - Hogio Sophia.
the same question, the answer may depend Istanbul . 532-537
 ce n'est pas nécessairement incompatible avec
de telles réponses. Une autre de ces fausses
questions peut être aussi, par exemple :
« Pouvez-vous concevoir ce bâtiment comme une
icône exceptionnelle?» Il n'est pas rare, dans de
nombreux concours d'architecture, que laques-
tion doive être reformulée par l'architecte avec
davantage de pertinence.
Le besoin de reformuler des questions mal
posées est ce qui fait de l'architecture une acti-
vité essentielle. La question, parfois, est fonda-
mentale : « Pourquoi avons-nous besoin de
l'architecture dans ce cas-ci?» D'autres fois, il
se peut qu'il n'y ait aucune raison incontestable
de recourir à l'architecture pour répondre à la
question.
25
7/17/18
Unknown
on whether they are inquiring from the Escala do
Porto in Portugal or the Architectural Association
in London. Bath answers may be correct, even if
they are diametrically opposed.
Theories of architecture have often followed near-
religious patterns, with individual gods, canons,
and dogmas . But architecture is not about what
is good or bad, right or wrong, but instead about
asking the appropriate question and answering
it through a coherent set of concepts or ideas.
ln short, architecture encounters problems, raises
questions and, in the process, produces concepts.
lnventing a new concept always starts by deter-
mining the right architectural question.

Canons et dogmes
« Qu'est-ce qui est bon en architecture?»
Est-ce une maison conçue par Mies van der Rohe,
est-ce la Villa Rotonda d'Andrea Palladio, ou un
abri en pierres dans un paysage d'un coin perdu
de montagne? Des étudiants qui poseraient
cette question pourraient obtenir une réponse
différente selon qu'ils l'adresseraient à l'Escola
do Porto, au Portugal, ou à ['Architectural
Association de Londres. Même diamétralement
opposées, les réponses pourraient être tout aussi
fondées l'une que l'autre.
Les théories de l'architecture ont souvent obéi à
des modèles quasi religieux, avec leurs dieux
propres, leurs canons et leurs dogmes. Mais
l'architecture n'est pas affaire de bon ou de mau-
vais, de juste ou de faux. Elle consiste plutôt à
poser la bonne question et à y répondre par un
ensemble cohérent de concepts ou d'idées.
Pour résumer, l'architecture rencontre des pro-
blèmes, elle pose des questions et, ce faisant,
elle produit des concepts. L'invention d'un nou-
veau concept commence toujours par la détermi-
nation de la bonne question architecturale.
26
7/16/18
Unknown

Traduit de l'ang lais pa r Jean-Marc Grimaldi .

•
Ludwig Mies van der Rohe
Farnsworth House, Piano (Ill.),
1945- 1951
Photo :Alan Weintraub

•
Andrea Palladio
Façade de ta Villa Rotonda.
Vicence, 1566-1571

•
Chalet suisse
Collection particulière -
Pnvote collection

71 • Essais • Essoys
Annotations

Architecture and Concepts

Tschumi, Bernard

01 Unknown Unknown Page 2

3/2/2018 6:19
La arquitectura Inventa conceptos y los materializa transformándolos en espacios físicos y materiales construidos. Ella se distingue de otros campos por el lenguaje que utiliza: el concreto y el vidrio, el espacio y la luz, el movimiento y
el programa-por oposición a las palabras y a las frases, o a la melodía y al ritmo, por ejemplo. Lo que distingue el concepto en arquitectura del concepto en filosofía o en matemáticas es que implica una materialidad

02 Unknown Unknown Page 2

12/2/2018 4:56
La capacidad de inventar conceptos se extiende mucho más allá de la filosofía, tal como lo atestiguan el concepto de montaje cinematográfico de Sergeï Eisenstein, O el ready made de Marcel Duchamp en las artes plásticas. Estos
conceptos hayan o no sido concretizados en obras específicas, han tenido una influencia determinante en el arte de nuestro tiempo. De modo análogo, conceptos Como la planta libre De “Le Corbusier o la Casa sin fin de Frederick
Kiesler han jugado un papel decisivo en la evolución de la teoría arquitectónica. La invención de conceptos es lo que hace de la arquitectura una forma de conocimiento en vez del conocimiento de la forma.

03 Unknown Unknown Page 2

30/10/2017 0:48

04 Unknown Unknown Page 2

12/2/2018 5:19
Es arbitrario en consecuencia reducir la arquitectura al solo arte de la construcción: la arquitectura es el arte de construir conceptos a través de los espacios y de los materiales. Un concepto arquitectónico no posee sin embargo,
materialidad en sí mismo, Y un concepto no debe ser confundido con el modo en que este es materializado. Se pueden utilizar dos materiales distintos para expresar el mismo concepto,Pero producirán en cada caso resultados
diferentes.
Del mismo modo, la arquitectura no puede (desasociarse) separarse de los procesos y de las Contraintes (restricciones) que acompañan su ejercicio. Los conceptos arquitectónicos no nacen jamás de una abstracción, ni de una tabula
raza del pensamiento.

05 Unknown Unknown Page 2

30/10/2017 0:49

06 Unknown Unknown Page 2

12/2/2018 5:19
Las columnas y los arcos nacen de la gravedad y de las fuerzas físicas; los muros cortinas son el resultado de una necesidad (protegerse de las intemperie cierra paréntesis, de la innovación tecnológica y de las limitantes económicas
específicas. Los conceptos arquitectónicos siempre están anclados en el ámbito de lo práctico o de lo "real".

07 Unknown Unknown Page 3

12/2/2018 5:26
La arquitectura no es solamente "el juego sabio correcto y magnífico de los volúmenes bajo la luz", como lo definia Le Corbusier, tampoco es solamente un asunto de contemplación o de comunicación. Éstos términos pueden también
aplicarse otros artefactos o actividades como la escultura y la práctica del físico culturismo. Una vez más la arquitectura es el arte de inventar conceptos en el espacio con materiales. La forma es una derivación: un accesorio. Es la
fabricación de conceptos lo que legitima la arquitectura; y no los edificios funcionales con formas suficientemente atractivas. Para dar un ejemplo: una bicicleta dotada de un concepto es arquitectura; una catedral desprovista de un
concepto no es sino una construcción.

08 Unknown Unknown Page 3

6/2/2018 17:07

09 Unknown Unknown Page 3

12/2/2018 20:57
Cuando se encuentra enfrentado la primera vez a un concepto o a un emplazamiento dado, el arquitecto se forma con frecuencia, una representación mental de lo que podría asemejarse proyecto. Esto es generalmente una
Pre-imagen (una imagen previa), producto de una intuición o de una imitación inconciente que prefigura el especto final de la construcción. El trabajo del arquitecto consiste en “deconstruír” esta primera imagen sacando provecho
(apelando) da las limitantes específicas del emplazamiento (lugar), de las oportunidades del programa, de las especificidades (de singularidades) culturales,etc. Hasta que emerja un concepto nuevo y original, en el que la pertinencia
del concepto inicial se confirme. El concepto se convierte en la idea fundamental que caracterizará integralmente la intención, la caracterización y la naturaleza del proyecto, desde su presencia en el espacio urbano en general hasta
sus detalles más ínfimos.
Algunas veces, el concepto se acompaña de un diagrama, es decir de una representación abstracta que representa las fuerzas o los movimíentos que prevalecerán (continuarán vigentes) en la definición del proyecto. Un diagrama no
tiene la vocación de representar el “aspecto” del proyecto” sino ilustra el modo en que éste está concebido o lo que puede hacer (alcanzar).

10 Unknown Unknown Page 4

13/2/2018 1:35
Un concepto no es una imagen, ni una forma, ni un partido arquitectónico. Una grilla, por ejemplo, no es un concepto, no más que un cubo un eje o un cilindro. Un concepto arquitectónico se reduce raramente a un solo y único aspecto
característico, (esto va en contra de la tipología). Constreñir (limitar) un programa a la forma de un cubo o de una esfera es reductor y no representa nada diferente que un gesto estrictamente formal, a menos que se acompañe una
reflexión apropiada, pertinente y una invención -programática o estructural- que se convierta en un concepto original. De igual manera, una simplificación (esquematización) excesiva de la realidad, que ignore los aspectos más sutiles
de un programa o un sitio (lugar, emplazamiento) no puede alcanzar el estatus (la condición) de concepto.

11 Unknown Unknown Page 4

13/2/2018 1:58
Un concepto se puede originar de una multiplicidad de factores -sitio, programa, clima, calendario, presupuesto-, que conjuntamente constituyen el contexto en el cual debe inscribirse la invención conceptual. Un concepto
arquitectónico rara vez es un todo, Está siempre compuesto por partes o componentes, entre las que se cuentan la actividad, la estructura y la forma.
Sin embargo, un concepto no puede sino tener un número limitado de constituyentes; tratar de expresar cada criterio entre los cientos que entran en la realización de un programa, es matar el concepto. No se alcanzará nunca un
concepto tratando en el mismo nivel los reglamentos, el zoning, la organización del programa, las membranas del revestimiento, el trazado de las cerámicas de los baños, las crujías dobles, los vestíbulos de los ascensores; sólo para
citar algunos algunas de las demandas habituales, no van a resultar, sin embargo, es necesario hacer converger todo lo mencionado anteriormente para reforzar sin desvirtuar el concepto

12 Unknown Unknown Page 4

13/2/2018 1:58
Los componentes de un concepto
Un concepto , es el momento o el lugar en donde todos los elementos que le componen se "encuentran" para producir "Arquitectura"; espacio, movimiento y acción son por ejemplo tres componentes muy diferenciado de la arquitectura
que interactuando pueden originar conceptos arquitectónicos. Al igual que en la filosofía, o en otros campos, los componentes de un concepto, por diferentes o heterogéneos que sean, no se pueden separar del concepto en si, por
poner un ejemplo, el espacio fluido de Ludwig Mies van der Rohe es un concepto. En su proyecto para Brick Country House (1923), el concepto consta de dos elementos: sólidos y vacíos. los sólidos son encarnado por líneas distintas
y determinadas. Una versión del plan original rediseñado en 1964 muestra que cada una de las paredes se muestra con el más mínimo detalle, para resaltar la materialidad y el patrón de ensamblaje de cada ladrillo. Los vacíos, por
otro lado, son representado como un continuum, indeterminado y fluido. Todas las líneas en los sólidos definen entre ellas porciones de espacio que involucran la escala humana, para un posible ocupante. El vacío ininterrumpido entre
los sólidos distintos de las paredes sugiere la posibilidad de movimiento libre de los cuerpos en el espacio.
13 Unknown Unknown Page 5
13/2/2018 1:58
Un concepto arquitectónico materializado en ladrillo se distinguirá necesariamente de un concepto hecho de metal o vidrio. No importa que la Brick Country House de Mies van der Rohe esté inspirada en pinturas de Theo Van
Doesburg o Piet Mondrian, o en las películas de Hans Richter; no importa si todo comenzó con ladrillos o comenzó con el concepto de espacio fluido. Los ladrillos inevitablemente se refieren al concepto espacial de Mies van der Rohe.
Un material puede desviar o reforzar un concepto. De la misma manera, materializar un concepto requiere decisiones de diseño cuidadosas y selectivas, incluso en el proceso para establecer los detalles de un edificio, con el fin de
enfatizar el concepto o incorporarlo con éxito.

14 Unknown Unknown Page 5

13/2/2018 3:16
Los conceptos arquitectónicos rara vez provienen de la nada. O bien son el resultado de problemas específicos, o están relacionados con otros conceptos arquitectónicos, ya sean contemporáneos o transhistóricos: mansiones con
patios internos, viviendas colectivas horizontales en damero, puentes habitados, etc. Porque el tiempo, el espacio y la tecnología definen una parte importante de la arquitectura, los conceptos evolucionan constantemente para dar
lugar a otros conceptos. Los conceptos de torres, por ejemplo, han evolucionado radicalmente con la invención del ascensor. Entonces, los conceptos arquitectónicos no existen de manera independiente. Casi siempre están
conectados a los conceptos que los precedieron.
Los conceptos arquitectónicos no duran "eternamente". Dependen de circunstancias específicas. Los grandes conceptos quemarcaron la era romana y la definieron no se puede reutilizar en la actualidad (excepto en la forma de una
cita histórica o un pastiche sin interés). Rechazar la creencia en una permanencia histórica no significa, sin embargo, rechazar grandes conceptos. Hay, en arquitectura, constantes particulares. Un coliseo, una atalaya (una torre) o una
basílica, por ejemplo, pueden estar obsoletas desde el punto de vista programático, pero sus geometrías pueden proporcionar un punto de partida para nuevas configuraciones espaciales. Por lo tanto, las controversias que rodean la
autonomía de la arquitectura sólo tienen sentido si hacemos una distinción clara entre las constantes de arquitectura y sus innumerables variables. Estas constantes incluyen la necesidad de estanqueidad y las leyes de la física
(gravedad); en este caso, la estructura, la envolvente y la luz (por ejemplo, la profundidad máxima de una crujía que permite que la natural pueda penetrar). Las variables conciernen a casi todo lo demás. Porque la arquitectura como
disciplina no ha nacido en un día, sino que ha evolucionado a través de los siglos y las civilizaciones, los conceptos originales a menudo establecen un diálogo con sus precedentes históricos. La historia de la arquitectura está jalonada
por las grillas y los tipos. Estos no son conceptos per se, sino funcionan como marcos conceptuales.

15 Unknown Unknown Page 6

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Los conceptos fundamentales definen la naturaleza de una disciplina. (Por ejemplo, en psicoanálisis, proyección e inconsciente son conceptos fundamentales, ya que la disciplina no puede existir sin ellos.) En la arcqitectura, uno
encuentra entre los conceptos fundamentales y las envolventes (revestimiento), la relación de eventos espaciales, la oposición contenido-contexto o, en otro registro, el concepto de "Tipo", o de grandeza (Bigness) de Rem Koolhaas.
Los conceptos generales incluyen pirámides y laberintos, la planta no planificada de Cedric Price, la planta libre o el paseo arquitectónico de Le Corbusier, la Endless House de Frederick Kiesler o los "espacios para servidos y
servidores" de Louis. Kahn.
Los conceptos generales pueden ser ajenos (extrinsecos) a la situación arquitectónica particular a la que se aplican. Por lo tanto, el concepto genérico de superposición de sistemas de puntos, líneas y la superficie fue independiente de
las condiciones programáticas y del sitio original del Parc de la Villette, pero se adaptó a estas. Por el contrario, un concepto general puede ser intrínseco a una situación dada, como en el caso de la superposición de las tres capas
(inferior, intermedia y superior) del Museo de la Acrópolis, pero se verá más adelante, para ser aplicado a otras situaciones.
Los conceptos específicos o particulares, finalmente, corresponden a un conjunto preciso de condiciones dadas, como en el caso de la Villa Malaparte, en Capri.

19 Unknown Unknown Page 6

13/2/2018 3:16

¿Qué es un concepto y para qué se utiliza? Derivado del verbo latino concipere, un concepto se refiere etimológicamente a captar lo real o aferrándose a él.
Los conceptos son lo que nos permite comprender la realidad. Conceptualizar una situación o un evento es extraer el potencial de las circunstancias que lo rodean. Un concepto arquitectónico toma una visión crítica de las
circunstancias, las especificaciones y la situación, para formularlas de una manera original.

20 Unknown Unknown Page 7

13/2/2018 3:16
Nuevos tipos: conceptos retroactivos
Una misión delicada de la arquitectura es desarrollar conceptos relacionados con los nuevos tipos; por ejemplo, un nuevo tipo de parque, de museo o de ciudad. También hay, en la historia de la arquitectura, edificios cuya importancia
es obvia, pero que no parecen denotar un concepto identificable; estos edificios hacen posible "inventar" o "descubrir" conceptos a posteriori, a través del trabajo crítico, como lo evidencian obras como Complejidad y contradicción en la
arquitectura (1966) [traducido al francés como Ambigüedad en Arquitectura] y Aprendiendo de Las Vegas (1972, revisada en 1977) [Enseñanza de Las Vegas], de Robert Venturi y Denise Scott Brown, La arquitectura de la ciudad
(1984), de Aldo Rossi, o las investigaciones urbanas de Rem Koolhaas en Delirious New York: A Retroactive Manifesto for Manhattan (1978) [Delirio de Nueva York. Un manifiesto retroactivo para Manhattan]. El arquitecto -es su
calidad de escritor está observando (examinando) una realidad que existente y articula un concepto original para poder aprehender mejor la realidad y actuar sobre ella

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¿Hay conceptos que no son el resultado de un examen cuidadoso de un problema y de sus datos, que no corresponden a un análisis de los hechos, pero siguen siendo tipo de conceptos?
Entre estos "conceptos límite", uno puede incluir los conceptos analógicos, para los cuales una imagen o una forma elegida arbitrariamente (como un nido de pájaro o un pepinillo) se transforma, de una manera literal, en un proyecto
arquitectónico; conceptos "débiles", en los que una realidad demasiado compleja o caótica y resiste la conceptualización; conceptos figurativos, tales como construcciones en forma de mandalas, cruces o hexágonos; conceptos vagos,
intencionalmente hechos indecisos y cambiantes como los inspirados por la fenomenología; conceptos experienciales, en los que se conceptualiza la experiencia personal, como Bruce Nauman en el estrecho corredor de Walk with
Contrapposto (1968); los conceptos individuales, que son inseparables de las idiosincrasias específicas del diseñador, como en el trabajo de Antonio Gaudi; conceptos sintácticos o formales, basados en reglas formales
autodeterminadas; conceptos tipológicos, desarrollados alrededor de tipos de edificios existentes; e incluso, finalmente, conceptos poéticos, como la serpiente digiriendo un elefante en El Principito, por Antoine de Saint-Exupery
(1943).Todos los conceptos mencionados anteriormente son conceptos límite, pero se distinguen de las simples técnicas estéticas o cosméticas. En última instancia, es en la extensión de la virulenta crítica de Marcel Duchamp a los
procesos "retinianos" que encontramos algunos de los conceptos más exigentes: conceptos que no se basan en los efectos visuales y proyectos arquitectónicos que no se basan simplemente en el estilo o las imágenes.

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A veces los conceptos se confunden con perceptos o percepciones. Las teorías de la percepción no faltan, especialmente en el trabajo fenomenológico de Merleau-Ponty. Pero la "percepción" implica la presencia previa de algo
colocado frente al observador. La presentación o representación no son conceptos, ni lo conceptual puede fusionarse en lo experiencial. La disolución de conceptos en perceptos o afectos es imposible. Tomemos un arco. Se trata de
una especie de concepto, ya que combina un material determinado (piedra, hormigón o acero) con la fuerza de la gravedad para definir un espacio. Tan pronto como es concebido o construido, el arco ingresa al mundo de la
percepción, es decir, se convierte en un percepto. Dejémoslo ahora decaer. Dejémos que el musgo y la hiedra se apoderen de él, y su singular efluvio puede despertar una nostalgia romántica en el espectador. Las ruinas del arco
ahora pertenecen al reino de la sensación, la experiencia o el afecto.
Las catedrales góticas, al igual que las iglesias renacentistas, ilustran juegos sofisticados que incluyen proporciones matemáticas, arcos vertiginosos y mezclas reconocibles de sonidos, ecos, frescura y aromas de velas e incienso. Son
simultáneamente concepto,percepto y afecto. Sin embargo, el afecto y la percepción de ninguna manera pueden sustituir el concepto. Según la frase atribuida a Spinoza, "el concepto de perro no ladra". Del mismo modo, el concepto
de "arco" no tiene olor. El concepto y la experiencia son mutuamente excluyentes, pero juntos hacen que la arquitectura sea lo que es.
Concepto, percepto y afecto son las tres partes de un todo que da forma a la arquitectura. Los conceptos son nuevas formas de entender la arquitectura; los perceptos medios de representarla; y los afectos son las sensaciones,
emociones y deseos engendrados por los primeros dos. Los tres son necesarios para la existencia de la arquitectura.
Sus vínculos recíprocos se manifiestan con la fuerza de una demostración cuando entro a la basílica de Santa Sofía, en Estambul, en la oscuridad poblada por los signos religiosos contradictorios del cristianismo y el Islam, bajo los
rayos de una luz difusa y entre los olores del incienso, mezclados con otros, menos reconocibles. El riguroso concepto arquitectónico del edificio y su percepción eminentemente reconocible agrega un efecto indefinible. Estos son los
tres términos que determinan su influencia y función en la arquitectura.
Cualquier problema puede abordarse y responderse mediante un gran número de configuraciones diferentes: en un sitio determinado, doscientas unidades de vivienda pueden, por ejemplo, erigirse en altura, alinearse en una banda
estrecha o incluso configurase como un círculo o un cuadrado. Una vez elegida la configuración, queda transformarla en un concepto. Varias variaciones son posibles para la materialización del concepto. Por ejemplo, se puede elegir
madera en lugar de ladrillo o vidrio para construir la formación en un círculo. La estrategia conceptual sigue siendo el denominador común, pero la forma en que se trata el concepto, dependiendo del material o el color, dará lugar a
diferentes percepciones y afectos
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De la pregunta al concepto
La arquitectura no comienza desde cero. Se inicia a partir de un programa, un sitio, la historia o las muchas otras limitaciones totalmente dispares que se le presentan al arquitecto al comienzo de un proyecto. Una arquitectura que es
tan autónoma que no tiene un punto de partida exógeno, o que pretende comenzar desde adentro, es arbitraria. De la misma manera, la arquitectura no depende de un impulso subjetivo, personal o creativo. Siempre comienza con una
cuestión de necesidad, de sitio o de restricciones. Lo primero y más importante es hacer preguntas y para definir problemas. La pregunta que se debe hacer va más allá de los meros temas de uso, espacio, presupuesto, materiales,
regulaciones, proyecciones, luz y espacio. Esta pregunta deberá determinar el estado de un proyecto arquitectónico. Muchas aventuras arquitectónicas han comenzado, en cambio, con un enfoque en las características extravagantes
de un proyecto, generalmente olvidando el concepto arquitectónico como una forma de enfocarse en las imágenes

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Los problemas arquitectónicos importantes tienen la característica de que no se resuelven de una vez por todas con su resolución particular en un proyecto. La pregunta todavía existe en forma de gravedad, luz, envolvente,
movimiento, repetición, orden de magnitud, sólidos y vacíos, y así sucesivamente. Estas preguntas generales volverán a aparecer en cada proyecto, formuladas de manera diferente. Las respuestas específicas no eliminan la pregunta
general, que continúa existiendo. Las respuestas más específicas a una pregunta general, más intimidante se vuelve.
Por ejemplo, las preguntas de acceso y envolvente (entrar a un edificio o proteger de la lluvia) son preguntas prácticas. Hay varias respuestas posibles, pero la pregunta general siempre permanecerá, independientemente de las
respuestas que pueda dar.

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La calidad de un problema a menudo depende de la calidad de su respuesta. ¿Qué sucede si una pregunta está mal rplanteada? Hay muchas preguntas falsas en arquitectura. Cuando se le pregunta, "¿Puede construir tantos metros
cuadrados, de acuerdo con las regulaciones de zonificación, a cualquier precio, para generar tantas rentas?", no puede conducir a respuestas arquitectónicas elocuentes, incluso si no es necesariamente incompatible con sus propias
respuestas. Otra de estas preguntas falsas también puede ser, por ejemplo: "¿Se puede diseñar este edificio como un icono excepcional?" No es raro, en muchos concursos de arquitectura, que la pregunta haya sido reformulada por
el arquitecto más relevante. La necesidad de reformular las preguntas malentendidas es lo que hace que la arquitectura sea una actividad esencial. A veces la pregunta es fundamental: "¿Por qué necesitamos arquitectura en este
caso?" En otras ocasiones, puede no haber una razón convincente para usar la arquitectura con el fin de responder la pregunta

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"¿Qué tiene de bueno la arquitectura?" ¿Es una casa diseñada por Mies van der Rohe, es Villa Rotonda de Andrea Palladio, o un refugio de piedra en un paisaje en un rincón perdido de una montaña? Los estudiantes que harían esta
pregunta podrían obtener una respuesta diferente dependiendo de si la enviarían a Escola do Porto, Portugal o a la Architectural Association de Londres. Incluso diametralmente opuesta, las respuestas podrían ser igualmente válidas.
Las teorías de la arquitectura a menudo han seguido modelos cuasi religiosos, con sus propios dioses, cánones y dogmas. Pero la arquitectura no es buena o mala, correcta o incorrecta. Se trata de hacer la pregunta correcta y
responderla con un conjunto coherente de conceptos o ideas. En resumen, la arquitectura tiene problemas, hace preguntas y, al hacerlo, produce conceptos. La invención de un nuevo concepto siempre comienza con la determinación
de la pregunta arquitectónica correcta..