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Recherches de théologie et philosophie médiévales
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L'IMPLICATION DE THOMAS D'AQUIN
DANS LES CENSURES PARISIENNES DE 1277
A la mémoire de
Dom Hildebrand Bascour
1. Pape du 20 février 1878 au 20 juillet 1903; cf. Hierarchia catholica medii et recen
tioris aevi..., vol. VIII par R. RlTZLER et F. SeFRIN, Patavii 1928, p. 24.
2. Cf. Leonis XIII Epistola encyclica, dans Sancti Thomae de Aquino Commentaria in
Aristotelis libres Péri Hermeneias et Posteriorum Analyticorum... (Opera omnia iussu
impensaque Leonis XIII. P.M. édita -= Ed. leon.- 1), Romae 1882, p. XI; texte complet
de l'encyclique, pp. III-XVI.
3. Pour le texte de ce motu proprio, voir ibid., pp. XXV-XXVI.
4. Le titre de Doctor Ecclesiae fut conféré à Thomas le 15 avril 1567 par saint Pie V
(pape du 7 janvier 1566 au 1 mai 1572; cf. Hierarchia catholica medii et recentioris
aevi..., vol. III, 2e éd. par L. Schmitz-Kallenberg, Monasterii 1923, p. 42); la déno
mination Venerabilis Doctor est attestée dans les Actes des chapitres généraux dominicains
dès 1278. Cf. J.-P. TORRELL, Initiation à saint Thomas d'Aquin. Sa personne et son oeuvre
(Vestigia 13), Fribourg 1993, p. 476.
5. Dominicain; archevêque de Cantorbéry du 11 octobre 1272 à son élévation au cardi
nalat en 1279; cf. Hierarchia catholica medii aevi..., vol. I par C. Eubel, 2e éd., Munster
(W.) 1913, p. 163. Robert Kilwardby a censuré le 18 mars 1277 seize propositions d'inspi
ration thomiste; cf. H. Denifle et A. CHATELAIN, Chartularium Universitatis Parisiensis, I,
Paris 1889, n° 474, pp. 558-559; Fr.E. Kelley, Richard Knapwell, Quaestio Disputata de
unitateformae, Binghamton 1982, pp. 9-17; J.-P. TORRELL, Initiation... {supra, n. 4), p. 444.
6. Franciscain; archevêque de Cantorbéry du 28 janvier 1279 au 8 décembre 1292;
cf. Hierarchia catholica medii aevi..., vol. I {supra, n. 5), ibid. Jean Pecham a confirmé le
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RECHERCHES DE THÉOLOGIE ET PHILOSOPHIE MÉDIÉVALES
29 octobre 1284 la censure de son prédécesseur; cf. Chartularium... (supra, n. 5), nos 517,
518 et 523, pp. 624-628 et 634-655; il a également prohibé le 30 avril 1286 huit autres
propositions d'inspiration thomiste; cf. F. PELSTER, «Die Sätze der Londoner Verurtei
lung von 1286 und die Schriften des Magister Richard von Knapwell O.P.», in; Archivum
fratrum Praedicatorum 16 (1946), pp. 83-106; Fr.E. KELLEY, Richard Knapwell... (supra,
n. 5), pp. 16-44; J.-P. Torrell, Initiation... (supra, n. 4), p. 445 et n. 34.
7. Evêque de Paris du 7 octobre 1268 au 3 septembre 1279; cf. Hierarchia catholica
medii aevi..., vol. I (supra, n. 5), p. 391.
8. Des livres et des écrits furent également proscrits, dont le De amore d'André le
Chapelain; cf. R. HlSSETTE, «Étienne Tempier et les menaces contre l'éthique chré
tienne», in: Bulletin philos, médiév. 21 (1979), p. 68; L. Bianchi, «Censure, liberté et
progrès intellectuel à l'Université de Paris au XIIIe siècle», in: Archives Hist. doctr. lin.
Moyen Age 63 (1996), p. 52.
9. Pape du 15 ou 16 septembre 1276 au 20 mai 1277; cf. Hierarchia catholica medii
aevi..., vol. I (supra, n. 5), p. 9.
10. Cf. F. Van STEENBERGHEN, Maître Siger de Brahant (Philosophes médiévaux 21),
Louvain 1977, p. 146.
11. Ibid., pp. 144-146; cf. aussi R. WlELOCKX, Aegidii Romani... Apologia (Unione
Accademica Nazionale. Testi e studi 4), Firenze 1985, pp. 98-100.
12. Pape du 25 novembre 1277 au 22 août 1280; cf. Hierarchia catholica medii
aevi..., vol. I (supra, n. 5), p. 9.
13. Pape du 22 février 1281 au 28 mars 1285; cf. ibid., p. 10.
14. Comme dans deux de mes travaux sur le même thème; cf. R. HlSSETTE, «Albert
le Grand et Thomas d'Aquin dans la censure parisienne du 7 mars 1277», in: A. ZIM
MERMANN (ed.), Studien zur mittelalterlichen Geistesgeschichte und ihren Quellen (Miscella
nea Mediaevalia 15), Beriin-New York 1982, pp. 226-246; Id., «Saint Thomas et l'inter
vention épiscopale du 7 mars 1277», in: Studi (Istituto San Tommaso, Roma) 2 (1995),
pp. 204-258.
15. Les 219 propositions sont publiées selon l'ordre de leur présentation originale
dans le Chartularium Universitatis Parisiensis (supra, n. 5), pp. 543-558; voir aussi
K. FLASCH, Aufklärung im Mittelalterl Die Verurteilung von 1277. Das Dokument des
Bischofi von Paris übersetzt und erklärt (Excerpta classica 6), Mainz 1989. Dans mon
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THOMAS D'AQUIN DANS LES CENSURES PARISIENNES DE 1277
ouvrage: Enquête sur Les 219 articles condamnés à Pans le 7 mars 1277 (Philosophes médié
vaux 22), Louvain 1977, j'ai repris, en le modifiant légèrement, le classement remanié par
P. MANDONNET, dans Siger de Brabant et l'avcrroïsme latin au XIII' siècle, 2' éd., t. Il (Les
Philosophes Belges 7), Louvain 1908, pp. 175-191. Sur la question du classement des
219 propositions, on peut voir ma «Note sur le syllabus 'antirationaliste' du 7 mars
1277», in: Revue philos. Louvain 88 (1990), pp. 404-416 (surtout pp. 405-408).
16. A la suite de P. Mandonnet, Siger de Brabant... (supra, n. 15), F. Van Steenber
ghen discerne dans les 219 propositions «179 erreurs philosophiques et 40 erreurs théo
logiques; les premières portent sur la nature de la philosophie (7), sur Dieu (25), les Intel
ligences séparées (31), le monde corporel (49), l'homme et son activité spirituelle (57), le
miracle (10); les erreurs théologiques visent la religion chrétienne (5), les dogmes (15), les
vertus chrétiennes (13) et les fins dernières (7); cf. F. Van Steenberghen, La philosophie
au XIII' siècle, 2e édition, mise à jour (Philosophes médiévaux 28), Louvain-la-Neuve
1991, pp. 422-423. Dans cette présentation, lire toutefois «l'éthique (10)» et non pas «le
miracle (10)», conformément à la rectification de l'auteur dans Maître Siger de Brabant
(supra, n. 10), p. 152, n. 6.
17. Pape du 7 août 1316 au 4 décembre 1334; cf. Hierarchia catholica medii aevi...,
vol. I (supra, n. 5), p. 15.
18. Cf. J.-P. TORRELL, Initiation... (supra, n. 4), p. 471.
19. Cf. R. Hissette, «Albert le Grand...», pp. 229-233; Id., «Saint Thomas...»,
pp. 204-207; (supra, n. 14.)
20. Au cours de ce travail, je serai amené à plusieurs reprises à recourir à des citations
latines. Le latin de ces citations ne sera pas unifié, mais maintenu tel qu'on le lit dans les
éditions ou les documents utilisés.
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6 RECHERCHES DE THÉOLOGIE ET PHILOSOPHIE MÉDIÉVALES
21. Voir à ce propos son Correctorium fratris Thomae, ed. P. GLORIEUX, in: Les pre
mières polémiques thomistes, I: Le correctorium corruptorii «Quare» (Bibliothèque thomiste
9), Kain 1927, p. 60. Écrit probablement avant le mois d'août 1279, ce Correctorium a
donné lieu à une seconde rédaction, remaniée et amplifiée, entre autres pour gonfler le
réquisitoire dirigé contre les Quacstiones de Veritate de Thomas d'Aquin, et qui, pour l'es
sentiel, est demeurée inédite; cf. R. HlSSETTE, «Trois articles de la seconde rédaction du
'Correctorium' de Guillaume de la Mare», in: Rech. Théol. anc. méd. 51 (1984), pp. 230
241; ID., «Note sur le syllabus 'antirationaliste'...» (supra, n. 15), p. 406.
22. Dans ses Declarationes de variis sententiis S. Thomae Aquinatis, ed. F. PELSTER
(Opuscula et textus. Sériés scholastica 21), Munster (W.) 1956, pp. 15-17, 28. Noter que
ces Declarationes utilisent la seconde version du Correctorium de Guillaume; cf. R. HlS
SETTE, «Trois articles...» (supra, n. 21), p. 230.
23. Cf. Quodlibet XII, q. 5, ed. J. HOFFMANNS, in: Les Quodlibets onze-quatorze de
Godefroid de Fontaines (Les Philosophes Belges 5), Louvain 1932, pp. 100-105. Ce Quodli
bet XII date de 1296 ou 1297; cf. J.F. Wippel, The Metaphysical Thought of Godfrey of Fon
taines. A Study in Late Thirteenth-Century Philosophy, Washington 1981, p. 382; St. Brown,
«Godfrey of Fontaines and Henry of Ghent: Individuation and the Condemnations of
1277», in: S. VtODEK (ed.) Société et Église. Textes et discussions dans les universités d'Europe
centrale pendant le moyen âge tardif. Actes du Colloque international de Cracovie, 14-16 juin
1993 (Rencontres de Philosophie Médiévale 4), Turnhout 1995, p. 193. Sur la position de
Godefroid, voir notamment L. BLANCHI, «Censure,...» (supra, n. 8), pp. 77, 79 et 91-92.
24. Cf. F. Van Steenberghen, La philosophie au XIII' siècle (supra, n. 16), p. 443.
25. Cf. Chartularium... (supra, n. 5), p. 548, prop. 81; R. HlSSETTE, Enquête...
(supra, n. 15) p. 82, prop. 43.
26. Sur cette problématique, voir notamment St. Brown, «Henry of Ghent (B. ca.
1217; d. 1293)», in: J.J.E. GRACIA (ed.), Individuation in Scholasticism. The Later Middle
Ages and the Counter-Reformation. 1150-1650, Albany (NY) 1994, pp. 195-219; Id.,
«Godfrey of Fontaines...» (supra, n. 23), pp. 193-207; J.A. AERTSEN, «Die Thesen zur
Individuation in der Verurteilung von 1277, Heinrich von Gent und Thomas von
Aquin», in: J.A. AERTSEN u. A. Speer (edd.), Individuum und Individualität im Mittel
alter (Miscellanea Mediaevalia 24), 1995, pp. 249-265.
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THOMAS D'AQUIN DANS LES CENSURES PARISIENNES DE 1277
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10 RECHERCHES DE THÉOLOGIE ET PHILOSOPHIE MÉDIÉVALES
40. F.-Χ. PUTALLAZ, Insolente liberté. Controverses et condamnations au XIII' siècle (Ves
tigia 15), Fribourg 1995, p. 81.
41. Ibid.
42. Ibid.
43- Ibid., p. 80.
44. A plusieurs reprises, Putallaz insiste sur ceci (ibid., pp. 15-91): 1. la nécessité
rigoureuse que, d'après Siger de Brabant notamment, l'intelligence exerce sur la volonté
n'est pas du déterminisme; 2. pour Tempier, ce n'en était pas non plus; 3. ce lien de
nécessité ne présente rien d'hérétique. Je n'ai compris aucun de ces trois points.
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THOMAS D'AQUIN DANS LES CENSURES PARISIENNES DE 1277 11
homo per rationem déterminât se ad volendum hoc vel illud, quod est vere
bonum vel apparens bonum48.
45. Cf. R. HlSSETTE, «Saint Thomas... » (supra, n. 14), pp. 205-207 et 226-229. Il
est dès lors bien étonnant que Guillaume de la Mare n'ait pas, comme son propre disciple
et Godefroid de Fontaines, mentionné aussi dans sa liste d'articles la maxime «si ratio
recta, et voluntas recta»; cf. ibid., p. 207, n. 17.
46. Ibid., pp. 226-228.
47. De veritate, q. 24, a. 8.
48. la llae, q. 9, a. 6, ad 3.
49. Cf. O. Lottin, Psychologie et morale aux XII' et XIII' siècles. III, 2, Gembloux
1949, pp. 651-666.
50. la llae, q. 17, a. 1, ad 2.
51. Voir par ex. Guillaume de la Mare dans son Correctorium frarns Thomae (supra,
n. 21), pp. 232 et 241-242.
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12 RECHERCHES DE THÉOLOGIE ET PHILOSOPHIE MÉDIÉVALES
veux tel moyen en vue de telle fin). Or, pour Thomas, la raison pra
tique est toujours sous l'influence déterminante de la volonté: les déci
sions de la raison pratique ne peuvent aller que dans le sens choisi par
la volonté. La liberté de celle-ci est donc entière et Thomas ne cau
tionne aucun «déterminisme psychologique»52. Il a peut-être été visé
par la censure de la maxime «si ratio recta, et voluntas recta» et celle
de la thèse «que la volonté suit nécessairement ce qui est cru ferme
ment par la raison». Il est néanmoins certain que sur ce point la cen
sure n'atteignait pas son véritable enseignement.
4. Le quatrième et dernier article que je retiens parmi ceux qui
ont été censurés le 7 mars, puis rapprochés de l'enseignement de
Thomas, concerne les fins dernières. Il y est dit que la mort est le
terme, la fin des choses redoutables: «Quod finis terribilium est
mors»53. Comme pour la proposition précédente, la raison de la cen
sure est explicitée: «Error, si excludat inferni terrorem qui extremus
est» ; c'est une erreur, si cela exclut la terreur de l'enfer, qui est la plus
grande de toutes54. Dans l'esprit des censeurs, la mort n'est donc en
soi ni l'arrêt, ni le sommet des choses redoutables, puisqu'il faut tenir
compte des tourments infernaux.
Au livre III de son Éthique à Nicomaque (1115a 26-27), Aristote
affirme:
Le plus redoutable des objets de crainte, c'est la mort. Elle est en effet un
terme, et pour le mort, de l'aveu de tous, il n'y a plus désormais, ni bien ni
mal55.
Cette idée de la mort comme mal suprême, parce que point final de
tout, revient dans le commentaire que Thomas, en 1271-127256,
consacre à ce texte. A la suite d'Aristote, il met l'accent sur le carac
tère redoutable de la mort: en soi, elle est le mal suprême ici-bas. Il
s'écarte toutefois d'Aristote, en faisant clairement allusion aux maux
qui peuvent affecter l'âme après la mort. Celle-ci n'y met donc pas
52. Pour une présentation succincte de cet enseignement dans le contexte des propo
sitions en cause ici, cf. R. HlSSETTE, Enquête... {supra, n. 15), pp. 243-245 et 258-259.
53. Cf. Chartularium... (supra, n. 5), p. 553, prop. 178; R. HlSSETTE, Enquête...
(supra, n. 15), p. 304, prop. 213.
54. Cf. ibid.
55. Cf. Aristote, L'Éthique à Ntcomaque, Introduction, Traduction et Commentaire par
R.-A. Gauthier et J.-Y. Jouf, 2' éd., Louvain 1970,1, 2, p. 75.
56. Cf. J.-P TORRELL, Initiation... (supra, n. 4), pp. 332 et 501; Ed. leon. (supra, n.
2), t. 25 (Quaestiones de quolibet), 2, 1996, p. 495.
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THOMAS D'AQUIN DANS LES CENSURES PARISIENNES DE 1277 13
Inter omnia autem maxime terribile est mors. Et huius ratio est, quia mors
est terminus totius praesentis vitae, et nihil post mortem videtur esse homini
vel bonum vel malum de his quae pertinent ad praesentem vitam quae nobis
sunt nota; ea enim quae pertinent ad statum animarum post mortem non
sunt visibilia nobis; valde autem terribile est id per quod homo perdit omnia
bona quae cognoscit57.
Comme ci-dessus, l'accent est mis ici sur l'aspect terrible de la mort,
«sommet des choses à redouter» et «mal suprême»62. Comme ci-des
57. Ed. leon. (supra, η. 2), t. 47 (Sententia libri Ethicorum) 1, 1969, p. 161.
58. Cf. Sent. II, d. 19. q. 1, a. 2, s.c. 2; II, d. 30, q. 1, a. 1, a. 1, arg. 1; III, d. 16,
q. 1, a. 1, arg. 5; III, d. 20, q. un., a. 3; IV, d. 29, q. 1, a. 2, arg. 2; De veritate, q. 26, a.
6, ad 8; Hebr. II, 4; voir ed. leon. t. 48 (Sententia libri Politicorum, Tabula libri Ethico
rum), Addenda et emendanda (B 50); voir aussi J.-P. ToRRELL, Initiation... (supra, n. 4),
p. 334, n. 14. Pour la date des oeuvres en cause ici, je suis Ed. leon. (supra, n. 2), t. 25
(Quaestiones de quolibet), 2, 1996, pp. 479-500; la datation du commentaire de la lettre
aux Hébreux (? 1265-1268) proposée par J.-P. TORRELL (ibid., pp. 372 et 497) y est rec
tifiée.
59. A l'aide du cours de S. Albert principalement; cf. J.-P. TORRELL, ibid., pp. 334
337.
60. Ibid.
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14 RECHERCHES DE THÉOLOGIE ET PHILOSOPHIE MÉDIÉVALES
Le ms. de Paris Nat. lat. 4391 (fol. 68r-72v) est un de ceux qui
contiennent le syllabus des 219 propositions censurées le 7 mars.
Dans la marge supérieure du folio 68r, une remarque précise que ce
syllabus est dirigé «contra Segerum et Boetium hereticos»64. De
même, à la suite des 219 thèses censurées, un autre ms. de Paris (Nat.
lat. 16553) ajoute: «Principalis assertor istorum articulorum fuit
quidam clericus Boetius appellatus» (fol. 60r, 12)65. Semblablement
encore, dans un catalogue des écrits de Raymond Lulle établi en
1311, sa Declaratio per modum dialogi, dans laquelle il examine un à
un les articles censurés le 7 mars, est présentée comme un Liber contra
errores Boetii et Sigerfi6. Ainsi, les thèses censurées le 7 mars sont
imputées à des dénommés Siger et Boèce.
Ceux-ci sont bien connus: il s'agit de Siger de Brabant et de Boèce
de Dacie; avant la censure du 7 mars 1277, ils ont tous les deux ensei
gné plusieurs années à Paris à la faculté des arts et faisaient partie des
aristotéliciens radicaux, plus soucieux de la cohérence des doctrines
d'Aristote que de leur éventuelle incompatibilité avec la foi chrétienne67.
63. Cf. η. 58.
64. Ce que j'ai pu vérifier de visu sur le ms. en décembre 1296.
65. Id.
66. Noter que la Declaratio per modum dialogi de Raymond Lulle a récemment fait
l'objet d'une nouvelle édition critique par M. Pereira et Th. PlNDL-BOCHEL (Corpus
Christianorum. Continuatio Mediaevalis 79. Raimundi Lulli opéra omnia 17), Turnhout
1989.
67. Cf. F. Van SteenberGHEN, La philosophie au Xllf sikle (supra, n. 16), pp. 335
342 «361.
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THOMAS D'AQUIN DANS LES CENSURES PARISIENNES DE 1277 15
68. Cf. Chartularium... {supra, n. 5), pp. 543-544; R. HlSSETTE, Enquête... (supra,
n. 15), pp. 13-14.
69. Cf. R. HlSSETTE, Enquête... (supra, n. 15).
70. Cf. R. WlELOCKX, «Le ms. Paris Nat. lat. 16096 et la condamnation du 7 mars
1277», in: Rech. Théol. anc. méd. 48 (1981), pp. 228-231.
71. Cf. W. Dunphy, Siger de Brabant, Quaestiones in Metaphysicam. Édition revue de
la reportation de Munich. Texte inédit de la reportation de Vienne (Philosophes médiévaux
24), Louvain-la-Neuve 1981; A. MAURER, Siger de Brabant, Quaestiones in Metaphysicam.
Texte inédit de la reportation de Cambridge. Édition revue de la reportation de Paris (Philo
sophes médiévaux 25), Louvain-la-Neuve 1983.
72. Cf. R. HlSSETTE, Enquête... (supra, n. 15), p. 315, n. 38.
73. Cf. R. Wielockx, «Le ms. Paris Nat. lat. 16096...» (supra, n. 70), p. 229.
74. Cf. Chartularium... (supra, n. 5), p. 550; R. HlSSETTE, Enquête... (supra, n. 15),
p. 225.
75. Cf. A. MAURER, «Siger of Brabant on Fables and Falsehoods in Religion», in:
Mediaeval Studies 43 (1981), pp. 515-530.
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16 RECHERCHES DE THÉOLOGIE ET PHILOSOPHIE MÉDIÉVALES
76. Cf. Chartularium... (supra, n. 5). p. 553; R. HiSSETTE, Enquête... (supra, n. 15),
p. 274.
77. Ibid.
78. Ibid., respectivement p. 552 et p. 274.
79. Ibid.
80. Voir à ce sujet ma notice dans Bull. Théol. anc. méd. XIII, n° 687, pp. 313
314.
81. Cf. Chartularium... (supra, n. 5), p. 552; R. HiSSETTE, Enquête... (supra, n. 15),
p. 22.
82. Cf. n. 80.
83. Cf. Chartularium... (supra, n. 5), p. 545; R. HiSSETTE, Enquête... (supra, n. 15),
p. 21.
84. Ibid., respectivement p. 552 et p. 20.
85. F.-X. PuTALLAZ, Insolente liberté... (supra, n. 40), pp. 77-82.
86. Cf. p. 9 et n. 38.
87. F.-X. PUTALLAZ, Insolente liberté... (supra, n. 40), pp. 77 et 45.
88. Cf. Chartularium... (supra, n. 5), p. 551; R. HiSSETTE, Enquête... (supra, n. 15),
p. 262.
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THOMAS D'AQUIN DANS LES CENSURES PARISIENNES DE 1277 17
Quod scientia contrariorum solum est causa quare anima rationalis potest in
opposita; et quod potentia simpliciter una non potest in opposita, nisi per
accidens et ratione alterius89.
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18 RECHERCHES DE THÉOLOGIE ET PHILOSOPHIE MÉDIÉVALES
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THOMAS D'AQUIN DANS LES CENSURES PARISIENNES DE 1277 19
Quod inconveniens est ponere aliquos intellectus nobiiiores aliis; quia cum
ista diversitas non possit esse a parte corporum, oportet quod sit a parte
intelligentiarum; et sic anime nobiles et ignobiles essent necessario diversa
rum specierum, sicut intelligentie. — Error, quia sic anima Christi non esset
nobilior anima Jude103,
Quod substantie separate sunt alieubi per operationem; et quod non possunt
moveri ab extremo in extremum, nee in medium, nisi quia possunt velle
operari aut in medio, aut in extremis. — Error, si inteliigatur, sine opera
tione substantiam non esse in loco, nee transire de loco ad locum104.
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20 RECHERCHES DE THÉOLOGIE ET PHILOSOPHIE MÉDIÉVALES
secundum contactum virtutis». J'affirme seulement (Enquête..., p. 107, η. 12) que la même
notion de présence per contactum virtutis est utilisée diversement par Siger et Thomas, en
fonction des tâches et rôles différents qu'ils reconnaissent aux Intelligences.
110. Supra, pp. 18-19.
111. Cf. R. HlSSETTE, Enquête... (supra, n. 15), p. 228.
112. Cf. p. 13.
113. Ibid.
114. Ibid.
115. Cf. Ed. leon. (supra, n. 2), t. 48, p. Β 55.
116. Cf. ibid., p. Β 49.
117. Cf. Rassegna di Letteratura tomistica 12 (1979), p. 310.
118. J.E WlPPEL, Mediaeval Reactions to the Encounter between Faith and Reason (The
Aquinas Lectures 59), Milwaukee 1995, p. 93, n. 65.
119. ID., «Thomas Aquinas...» (supra, n. 92), p. 268.
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THOMAS D'AQUIN DANS LES CENSURES PARISIENNES DE 1277 21
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22 RECHERCHES DE THÉOLOGIE ET PHILOSOPHIE MÉDIÉVALES
129. Cf. supra, pp. 16-18 et Enquête..., pp. 147-149, 241-250, 255-260, 277-280.
130. J.F. Wippel, «Thomas Aquinas...» (supra, n. 92), p. 259: dire qu'un article
«was directed against an incorrectly understood Aquinas is not to say that it was not
directed against him».
131. Ibid., p. 261.
132. Cf. supra, p. 6 et n. 25.
133. Cf. supra, p. 19 et n. 104.
134. Dans «Thomas Aquinas...» (supra, n. 92), pp. 243-248, Wippel considère avec
la prop. 81/43 les prop. 96/42 et 191/110: «Quod Deus non potest multiplicare indivi
dua sub una specie sine materia», «Quod forme non recipiunt divisionem, nisi per mate
riam. — Error, nisi intelligatur de formis eductis de potentia materie». Ibid., pp. 248
254, la prop. 204/55 est traitée avec les prop. 218/53 et 219/54: «Quod intelligentia, vel
angélus, vel anima separata nusquam est», «Quod substantie separate nusquam sunt
secundum substantiam. — Error, si intelligatur ita, quod substantia non sit in loco. Si
autem intelligatur, quod substantia sit ratio essendi in loco, verum est, quod nusquam
sunt secundum substantiam»; cf. Chartularium... (supra, n. 5), pp. 549, 554 et 555; R.
HlSSETTE, Enquête... (supra, n. 15), pp. 82, 104 et 181.
135. En fait à Noël 1277; cf. Hcnrici de Gandavo Quodlibet /... (supra, n. 94),
p. XVII.
136. Cf. J.F. WlPPEL, «Thomas Aquinas...» (supra, n. 92), p. 246.
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THOMAS D'AQUIN DANS LES CENSURES PARISIENNES DE 1277 23
Quoi qu'il en soit de ces deux articles, rien selon moi ne permet
de tirer des propos de Godefroid: que, de manière assurée, certains
articles auraient été directement prélevés dans les écrits de Thomas.
Cela les rapprochements opérés par Guillaume de la Mare et son
disciple ne permettent pas non plus de le dire, car s'ils invoquent
contre Thomas des articles de Tempier, ils invoquent aussi contre lui,
la censure d'un autre évêque de Paris, Guillaume d'Auvergne141, et
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24 RECHERCHES DE THÉOLOGIE ET PHILOSOPHIE MÉDIÉVALES
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THOMAS D'AQUIN DANS LES CENSURES PARISIENNES DE 1277 25
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26 RECHERCHES DE THÉOLOGIE ET PHILOSOPHIE MÉDIÉVALES
Peu après ce 7 mars -mais avant le 28151-, Tempier s'en est pris à
un autre théologien souvent proche des vues de Thomas, Gilles de
Rome. Il est sûr que certaines doctrines de Gilles ont, elles aussi, été
touchées le 7 mars152. Néanmoins Tempier est revenu à la charge et a
exigé la rétractation publique de 51 articles prélevés expressément
dans son commentaire sur le premier livre des Sentences153. Deux de
ces articles méritent de retenir notre attention. Selon le premier, la
matière ne pourrait exister sans forme: «materia nec etiam est dis
tincta opere ut quod possit per se fieri sine forma, nec est distincta
existentia, quia non potest per se existere sine forma»154. Selon le
second article, en tout composé, il y a une forme substantielle
unique: «in quolibet composito est una forma»155. Ces deux articles
sont absents du syllabus du 7 mars, mais ils font partie de ceux qui,
bien qu'empruntés à Gilles, atteignent Thomas d'Aquin et le visent
indirectement156. Sous ce rapport, lors de la censure de Gilles, les
procédés de Tempier contre Thomas demeurent les mêmes que lors
de la censure du 7 mars: officiellement, Thomas est hors de cause. Il
ne va pas le rester.
Par Henri de Gand, on sait qu'une censure a été prononcée à Paris
contre la thèse de l'unicité de la forme substantielle dans l'homme:
«quod in homine non est forma substantialis nisi anima rationalis»157.
Ce témoignage est appuyé par le Correctonum de Guillaume de la Mare
et les Declarationes de son disciple: «quod in homine et in aliis ani
matis non sit alia forma quam anima... reprobatum est Parisius»158;
151. R. WlELOCKX, Aegidii Romani... Apologia (supra, n. 11), pp. 81-88, 91-92; Id.,
«Autour du procès de Thomas d'Aquin», in: A. ZIMMERMANN (ed.), Thomas von Aquin.
Werk und. Wirkung im Licht neuerer Forschungen (Miscellanea Mediaevalia 19), 1988, pp.
419, 423, 433-437.
152. Id., Apologia, p. 114 et notes 84 et 85.
153. Id., Apologia, p. 114; «Autour...», p. 423.
154. Art. 47; cf. ibid., respectivement p. 59 et p. 418.
155. Απ. 48; cf. ibid.
156. Cf. ibid., respectivement pp. 213-214 et p. 424.
157. Cf. première rédaction du Quodlibet X (Noël 1286), ed. R. Macken, Henrici de
Gandavo Opera omnia 14, 1981, p. 127, apparat. Sur la date de ce Quodlibet, cf. Henrici
de Gandavo Quodlibet I... (supra, n. 94), p. XVII.
158. Cf. ed. P. GLORIEUX (supra, n. 21), p. 145; on y trouve aussi ibid., une formule
analogue: «quod in homine et in coeteris animatis non est alia forma praeter animam...
suppositio falsa est, et a magistris Parisius condemnata». La précision «Parisius» vaut évi
demment aussi pour ce qui est rapporté un peu avant: «Quod in homine est tantum una
forma substantialis, scilicet anima intellectiva... Haec positio de unitate formae substan
tialis reprobatur a magistris» (ibid., pp. 127-129).
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THOMAS D'AQUIN DANS LES CENSURES PARISIENNES DE 1277 27
159. Cf. ed. F. PELSTER (supra, η. 22), p. 20. Noter que, pour évoquer ces querelles
parisiennes de 1276 sur l'unité de la forme, Henri de Gand utilise une formulation (cf.
n. 157) fort semblable à celle de Guillaume et de son disciple. Comme l'a judicieusement
relevé R. WlELOCKX, Apologia (supra, η. 11), p. 95, n. 75, il n'y a aucune raison de pen
ser qu'Henri aurait emprunté cette formulation aux discussions liées à la censure du 30
avril 1286 à Oxford (supra, n. 6) et portant notamment sur la thèse: «quod in homine est
tantum una forma se. anima rationalis et nulla alia forma substantialis» ; cf. F. PELSTER,
«Die Sätze...» (supra, n. 6), p. 87.
160. Cf. ed. P. GLORIEUX (supra, n. 21), p. 114; voir aussi R. WlELOCKX, Apologia,
ibid.·, «Autour...» (supra, n. 151), p. 415.
161. Cf. ed. F. PELSTER (supra, n. 22), p. 19; p. 12, l'énoncé de la même erreur était:
«Deus non potest dare esse materie nisi in composito». Voir aussi R. WlELOCKX, ibid.
162. Cf. son Correctorium corruptorii «circa», ed. J.-P. MÜLLER (Studia anselmiana,
12-13), Romae 1941, p. 137 (18-19): «magistri concordaverunt nuper Parisius erroneum
esse, quod Deus non potest facere materiam esse actu sine forma»; voir aussi
p. 142 (85-86); R. WlELOCKX, ibid.
163. C'est notamment le cas pour cette proposition censurée le 7 mars (63/ 69;
Chartularium... -supra, n. 5-, p. 547; R. HlSSETTE, Enquête... -supra, n. 15-, p. 128):
«quod Deus non potest in effectum cause secunde sine causa secundaria», que les Decla
rationes juxtaposent à cette autre rencontrée à l'instant «Deum non posse facere materiam
sine forma»; cf. ed. F. PELSTER (supra, n. 22), p. 19.
164. R. WlELOCKX, Apologia (supra, n. 11), p. 87, n. 44; p. 95, n. 75; «Autour...»
(supra, n. 151), p. 418.
165. «En raison de son contenu implicite et de son contexte immédiat». Id., Apolo
gia, p. 84 et n. 36; voir aussi «Autour...» p. 431.
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28 RECHERCHES DE THÉOLOGIE ET PHILOSOPHIE MÉDIÉVALES
166. Cf. Chartularium... (supra, n. 5), nos 517, 518, et 523, pp. 624-627 et 634-635;
R. WlELOCKX, Apologia, p. 95, n. 75; p. 214 et n. 152; «Autour...», pp. 413-414; L.
BlANCHI, «Censure,...» (supra, n. 8), p. 84.
167. Quodl. III, q. 1, a. 1, sed contra (Ed. leon. -supra, n. 2- 25, 1996, p. 241, 22-23);
Summa theologiae, la, q. 76, a. 4. Sur le rapprochement possible de ces énoncés, non seu
lement avec ceux déjà épinglés d'Henri de Gand et de Guillaume de la Mare, mais encore
avec certaines formulations de Jean Pecham, cf. R. WlELOCKX, Apologia, p. 222, n. 189.
168. Cf. R. WlELOCKX, Apologia, p. 87, n. 44; p. 95, n. 75; «Autour...», pp. 415-416.
169. Cf. supra, pp. 26-27 et nn. 157-161.
170. Cf. Chartularium... (supra, n. 5), n° 517, p. 625; R. WlELOCKX, Apologia,
pp. 215-216; «Autour...», p. 414.
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THOMAS D'AQUIN DANS LES CENSURES PARISIENNES DE 1277 29
171. Voir à nouveau la première rédaction du Quodlibet % (supra, n. 157) pp. 127 et
128, apparat; voir aussi R. WlELOCKX, Apologia, pp. 81-83; 86-87; 99-101; 215-216;
«Autour...», pp. 422-424; L. BlANCHI, «Censure...», (supra, n. 8), pp. 73-74.
172. Id., Apologia, p. 95, n. 75; «Autour...», p. 419.
173. Cf. ibid, respectivement, p. 94 et pp. 437-438.
174. Cf. Id., Apologia, p. 114.
175. Ibid.
176. Ibid.
177. J.F. WlPPEL, «Thomas Aquinas...», (supra, n. 92), p. 271.
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30 RECHERCHES DE THÉOLOGIE ET PHILOSOPHIE MÉDIÉVALES
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THOMAS D'AQUIN DANS LES CENSURES PARISIENNES DE 1277 31
Atteint à plus d'un titre par les censures épiscopales contre les
maîtres ès arts (7 mars 1277) et Gilles de Rome (entre le 7 et le 28
mars), Thomas d'Aquin a dû faire l'objet le même mois d'une procé
dure distincte, qui a conduit les théologiens de Paris à réprouver des
articles tirés directement de son enseignement. La censure épiscopale
officielle fut toutefois empêchée et finalement le Saint-Siège lava
Thomas de tout soupçon d'hérésie. Ainsi, dans l'apaisement, le Vene
rabilis doctor put être canonisé puis reconnu Doctor Ecclesiae, «inter
Scholasticos Doctores omnium princeps et magister».
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