Sunteți pe pagina 1din 14

Les états de mer naturels 07 - Représentation spectrale des états de mer

7. Représentation spectrale des états de mer


7.1. Description spectrale des états de mer

Comme cela a déjà été dit, il faut distinguer la mer du vent, due à l'action
locale du vent, de la houle. La mer du vent résulte de la combinaison des
vagues qui se propagent dans l'ensemble de la zone d'action du vent avec
les vagues créées localement. La houle résulte de la propagation des
vagues depuis une zone de génération, à travers des zones ou l'action du
vent est limitée.

Chacun de ces états de mer est caractérisé par une répartition des
vagues en hauteur, période et direction. L'analyse de Fourier est donc
l'outil naturel de traitement du signal aléatoire multidirectionnel, tel
qu'apparaît l'être, à un instant donné, la surface de la mer. Cette approche
conduit à superposer des ondes sinusoïdales et à en déduire une
répartition de l'énergie en fréquence et en direction, le vecteur d'onde et la
pulsation étant liés par la relation de dispersion.

Il convient de noter que la représentation spectrale de la houle possède


des limites qui correspondent globalement au sixième degré de l'échelle
de Douglas (5 - 6 mètres de crête à creux).

Par ailleurs, il faut garder présent à l'esprit que les périodes


caractéristiques des conditions de fonctionnement normales d'une zone
portuaire sont comprises entre 4 et 6 secondes, que les houles longues
provenant de l'Atlantique ont des périodes de l'ordre de 20 secondes,
tandis que les tempêtes dimensionnantes pour les ports de la Manche, de
l'Atlantique et de la Méditerranée ont une période caractéristique comprise
entre 8 et 18 secondes.

Enfin, le découpage des états de mer naturels en états de mer simples ne


permet pas de recouvrir l'ensemble des observations. En effet, de
nombreux états de mer correspondent d'une part à des superpositions de
mer du vent et de houle, généralement de directions différentes, et d'autre
part, à la suite d'évolution des conditions météorologiques, à des
superpositions d'états de mer du vent de directions différentes, l'un des
états étant en train de s'amortir alors que l'autre est en cours de
génération.

7.2 Le spectre d’énergie de l'état de mer

7.2.1. Principe de l'Analyse harmonique

L'analyse harmonique d'un signal consiste à identifier et à traiter son


contenu fréquentiel. D'après les résultats de l'analyse de Fourier, une
fonction périodique f(t) de période T et de pulsation ω peut se développer
sous la forme d’une série de fonctions sinusoïdales :

Jean Bougis - Ingénieur Conseil 06650 Opio Page 07 - 1 / 14


Les états de mer naturels 07 - Représentation spectrale des états de mer


1 T
(7.1) f (t ) = ℜ cn exp(− inωt ) avec cn = f (t ) exp( −inωt )dt
n= 0 T 0

L'ensemble des modules des coefficients cn constitue le spectre de


Fourier encore appelé spectre de raies ou spectre discret.

Dans le cas d'une fonction non périodique mais de carré intégrable, la


théorie de l'analyse harmonique conduit à utiliser un spectre continu, ce
qui revient à faire tendre la période vers l'infini :

1 +∞
(7.2) S (ω ) = f ( t ) exp(− iωt ) dt
2π −∞

Il n'est cependant pas possible d'analyser par cette méthode un signal


non périodique qui ne s'annulerait pas à l'infini, ce qui est le cas d'un
signal de houle !

Il faut alors recourir à la notion de spectre d'énergie qui est fondée sur la
théorie des fonctions aléatoires, et s'intéresser à la fonction
d'autocorrélation du signal.

7.2.2. Principe de l'analyse des fonctions aléatoires

7.2.2.1. Fonction d’autocorrélation

La fonction d’autocorrélation d’une fonction aléatoire f(t) est définie


par l’expression :

1 +T
(7.3) R (τ ) = E [ f ( t ) f ( t + τ )] = f ( t ) f ( t + τ ) = lim f ( t ) f ( t + τ ) dt
T →∞ 2 T −T

La fonction d'autocorrélation d'un phénomène périodique est périodique


de même période. La fonction d'autocorrélation d'une fonction presque
périodique (processus à bande étroite) fait apparaître la période
dominante et s’annule à l'infini.

Il sera admis que si f(t) n'offre pas de composante périodique, alors R(τ)
est absolument intégrable.

7.2.2.2. Densité spectrale

En vertu de ce qui précède, plutôt que d'analyser le contenu fréquentiel du


signal f(t), il est plus fructueux d'analyser celui de la fonction
d'autocorrélation R(τ).

La densité spectrale du signal est définie comme la transformée de


Fourier de la fonction d'autocorrélation :

Jean Bougis - Ingénieur Conseil 06650 Opio Page 07 - 2 / 14


Les états de mer naturels 07 - Représentation spectrale des états de mer

1 +∞ 1 +∞
S (ω ) = R (τ ) exp( −iωτ )dτ = 2ℜ R (τ ) exp( −iωτ ) dτ
2π −∞ 2π 0
(7.4)
+∞ +∞
R (τ ) = S (ω ) exp( +iωτ )dω = 2ℜ S (ω ) exp( +iωτ ) dω
−∞ 0

Le processus étant stationnaire, R(τ) est une fonction paire continue en


zéro. La densité spectrale S(ω) est donc une fonction réelle paire, avec :

+∞ +∞
(7.5) m0 = E ( f 2 (t )) = R (0) = S (ω )dω = 2 S (ω )dω
−∞ 0

Dans ces conditions, la moyenne quadratique du processus aléatoire est


l'aire limitée par l'axe ω et la courbe S(ω).

7.2.3. Application aux états de mer

En considérant, comme fonction f(t), la dénivelée de la surface libre η(t),


la transformée de Fourier S(ω) de la fonction d’autocorrélation R(τ) a la
dimension du produit du carré d'une longueur par un temps. Sa dimension
est donc le quotient par ρg d'une densité surfacique d'énergie.

Il est donc d'usage de réaliser le changement de variable suivant :

(7.6) φηη(ω)=2S(ω)

et d'appeler fonction densité spectrale d'énergie de l'état de mer la


nouvelle fonction ainsi définie sur l'intervalle réduit [0,∞]. Son moment
d'ordre zéro est celui du processus aléatoire qui gouverne la variable η(t) :


(7.7) R( 0) = m0 = φηη (ω )dω
0

D'après l'étude des ondes simples du premier ordre (houle d'Airy ou


Stokes premier ordre), l'énergie moyenne par unité de surface (potentielle
et cinétique) que véhicule une onde de gravité monochromatique
d'amplitude ai (hauteur crête à creux Hi=2ai) s'écrit :

1 1
(7.8) ei = ρgai2 = ρgHi2
2 8

Elle ne dépend, au premier ordre, que de l'amplitude de l'onde, et pas de


sa période. L'énergie d'une superposition de N houles simples étant égale
à la somme de leurs énergies, il résulte de (7.8) que l'énergie totale d'une
houle complexe s'écrit :

N
1 ∞
(7.9) e= ρgai2 = ρgE [η 2 (t )] = ρgR (0) = ρg φηη (ω ) dω
i =1 2 0

Jean Bougis - Ingénieur Conseil 06650 Opio Page 07 - 3 / 14


Les états de mer naturels 07 - Représentation spectrale des états de mer

Par abus de langage, la fonction φηη(ω) est directement appelée spectre


d'énergie de l'état de mer.

φηη(ω) et R(τ) sont deux fonctions certaines qui suffisent chacune, à elle
seule, à caractériser un état de mer donné.

7.3. Les différents types de spectres

On appelle couramment spectre de houle multidirectionnelle la fonction


densité spectrale Φηη(ω,ϑ) qui est la transformée de Fourier de la fonction
d'autocorrélation de la dénivelée de la surface libre η(t). Il est fonction de
la pulsation ω et de l'incidence ϑ.

Ce spectre est classiquement mis sous une forme à variables séparées :

(7.10) Φ ηη (ω ,ϑ ) = φ ηη (ω ) M (ϑ )

expression dans laquelle φηη(ω) représente le spectre de houle


monodirectionnelle et M(ϑ) la fonction de directivité de la houle ; elle
vérifie évidemment la relation :


(7.11) M (ϑ ) dϑ = 1
−π

Les variables ω et ϑ étant séparées, l'étude des spectres de houle en


fonction de la fréquence se réduit à des spectres monodirectionnels.

7.3.1. Les spectres monodirectionnels

Les spectres de houle monodirectionnelle les plus utilisés sont celui de


Pierson-Moskowitz, et le spectre "Joint North Sea Wave Project"
(JONSWAP).

7.3.1.1. Le spectre de Bretschneider

Ce spectre à deux paramètres a été proposé en 1959 par Bretschneider


pour décrire les états de mer partiellement ou complètement développés.
Il s'écrit sous la forme générale :

A B
(7.12) φ ηη (ω ) = exp −
ω 5
ω4

Le moment d'ordre zéro m0 de φηη(ω) s'intègre analytiquement pour donner


une relation entre les deux coefficients A et B. Par ailleurs, la fonction
φηη(ω) passe par un maximum lorsque sa dérivé première s'annule (sa
dérivée seconde est négative). Il en résulte une relation entre le

Jean Bougis - Ingénieur Conseil 06650 Opio Page 07 - 4 / 14


Les états de mer naturels 07 - Représentation spectrale des états de mer

coefficient B et la pulsation ωp correspondant au pic du spectre d'énergie


de la houle. Ainsi :

5
(7.13) A = 4m0 B et B = ω p4
4

Ces deux relations permettent d'exprimer, de manière purement


théorique, les deux paramètres du spectre en fonction de la hauteur
significative Hs de la houle et de la période de pic Tp du spectre :

5π 4 H s2 487.05H s2 20π 4 194818


.
(7.14) A= = et B= =
Tp4 Tp4 Tp4
Tp4

La période de pic du spectre est empiriquement reliée à la période


significative par la relation :

(7.15) Tp=1.05 Ts

7.3.1.2. Le spectre de Pierson-Moskowitz

Ce spectre est un cas particulier du spectre de Bretschneider. Il a été


proposé en 1964 par Pierson et Moskowitz après l'analyse d’un grand
nombre d’enregistrements réalisés en Atlantique nord, sur les navires
météorologiques, par la méthode de Tucker. Seuls les enregistrements
des états de mer considérés comme complètement développés ont été
traités. Il est donc, par construction, adapté aux états de mer
complètement développés. Il s'écrit sous la forme générale :

4
Ag 2 g
(7.16) φηη (ω ) = exp − B
ω5 U19.5ω

Expression dans laquelle A=8.1 10-3 désigne la constante de Phillips, g la


constante de la gravité terrestre, B=0.74 et U19.5 la vitesse du vent à 19.5
mètres d'altitude.

La pulsation de pic est alors reliée à la vitesse du vent et, sous


l'hypothèse de Rayleigh, à la hauteur significative par les relations :

g g
(7.17) ω p = 0.877 et ω p = 0.4
U 19.5 Hs

Jean Bougis - Ingénieur Conseil 06650 Opio Page 07 - 5 / 14


Les états de mer naturels 07 - Représentation spectrale des états de mer

7.3.1.3. Valeurs recommandées par les organismes internationaux

Dans la pratique, les organismes internationaux recommandent de


prendre des expressions différentes pour les constantes A et B. Leurs
principales expressions sont données ci-après.

International Towing Tank Conference


L’ITTC conseille de retenir les valeurs particulières du spectre de Pierson
Moskowitz :
4
−3 g
(7.18) A = 8.10 10 g 2
et B = 0.74
U 19 .5

International Ship Structures Congress


L’ISSC conseille de retenir :

173 H s2 691
(7.19) A= et B=
T14 T14

Expression dans lesquelles H s désigne la hauteur significative de la


houle, et T1 la période caractéristique du spectre de Pierson-Moskowitz
définie par : T1 = 2πm0 / m1 .

North Atlantic Treaty Organization


L’OTAN (NATO) et l'US Navy conseillent de retenir :

483.5 H s2 1944.5
(7.20) A= et B=
Tp4 Tp4

Expression dans lesquelles H s désigne la hauteur significative de la


houle, et Tp la période de pic du spectre de Pierson-Moskowitz.

7.3.1.4. Le spectre d'Ochi-Hubble

De nombreux états de mer sont caractérisés par un spectre bimodal. Pour


pouvoir représenter des spectres d'états de mer possédant deux pics,
M.K. Ochi et E.N. Hubble /1976/ ont proposé un spectre à six paramètres.

Il s'écrit sous la forme générale :

λj
4λ j + 1
ω 4
mj 4
1 2
4 Hsj2 4λ j + 1 ω mj
(7.21) φηη (ω ) = 4 λ j +1
exp −
4 j =1 Γ (λ j ) ω 4 ω

Jean Bougis - Ingénieur Conseil 06650 Opio Page 07 - 6 / 14


Les états de mer naturels 07 - Représentation spectrale des états de mer

Figure 7.1 : Allure du spectre de Pierson-Moskowitz (ITTC).

Ce spectre à six paramètres se présente comme la superposition de deux


composantes modales à trois paramètres où :
Hsj est la hauteur significative du mode j,
ωmj est la pulsation du pic du mode j,
λj est le paramètre de forme du mode j.

Dans le cas ou le paramètre de forme est égal à l'unité, le spectre du


mode correspondant se réduit à un spectre à deux paramètres du type
Breitschneider.

Le premier mode correspond aux basses fréquences et le second aux


hautes fréquences du spectre.

Jean Bougis - Ingénieur Conseil 06650 Opio Page 07 - 7 / 14


Les états de mer naturels 07 - Représentation spectrale des états de mer

7.3.1.5. Le spectre JONSWAP

Le spectre JONSWAP (Joint North Sea Wave Project) a été proposé en


1973 par Hasselmann et al. après avoir dépouillé des mesures faites lors
de la formation de tempêtes en Mer du Nord.

paramètre Désignation auteur coefficient


A = αg 2 Phillips α = 8.10 10 −3
Hasselmann −0.22
gF
α = 0.076 2
U10
Sarpkaya −0.22
gF
α = 0.066 2
U19.5

5ω 4p
B=
4
ω p = ωm pulsation de pic Hasselmann −0.33
g gF
(modal circular frequency) ω p = 7π 2
U10 U10
Sarpkaya −0.33
gF
ω p = 5.68π 2
U19.5
γ coefficient de forme du spectre γ = 7 spectre à fort pic
γ = 3.3 valeur standard
γ = 1 Pierson-Moskowitz
σ largeur du spectre σ = 0.07 pour ω ≤ ω p
σ = 0.09 pour ω > ω p
F Fetch
U10 vitesse du vent à 10. mètres d'altitude
U19.5 vitesse du vent à 19.5 mètres
d'altitude
g constante de la gravité.
Tableau 7.1 : Données du spectre JONSWAP

Il est donc, par construction, adapté aux états de mers qui se développent
sur des fetchs limités. Il s'écrit sous la forme générale :

( ω −ω p ) 2
exp −
A B 2 σ 2ω p2
(7.22) φηη (ω ) = 5 exp − γ
ω ω4

Les différents paramètres et constantes sont alors définis dans le tableau


7.1.

7.3.1.6. Le spectre TMA

Le spectre TMA est une extension du spectre JONSWAP destinée à


représenter les états de mer développés sur des fetchs limités en
profondeur finie.

Jean Bougis - Ingénieur Conseil 06650 Opio Page 07 - 8 / 14


Les états de mer naturels 07 - Représentation spectrale des états de mer

Il a été établi d'après de nombreuses observations réalisées dans des


profondeurs de 6 à 42 mètres, en dehors de la zone de déferlement :
près de TEXEL en Mer du Nord,
pendant le projet MARSEN en Mer du Nord,
pendant le projet ARSLOE à Duck en Caroline du Nord (USA).

Il s'écrit sous la forme générale :

(7.23) φηη (ω ) = φ (ω h )φ Jηη (ω )

où φJηη(ω) est le spectre JONSWAP (7.22), et φ(ωh) un facteur de


transformation en profondeur finie défini par S.A. Kitaigorodskii /1975/ :

∂k
k −3
(7.24) φ (ω h ) = ∂ω
∂k
k ∞− 3 ∞
∂ω

7.3.2. Les fonctions de directivité de la houle

La répartition directionnelle de l'énergie est plus délicate à examiner.


Plusieurs types de fonctions de répartition directionnelles sont utilisés.

Si la houle est unidirectionnelle (long crested sea), elle est formée d'ondes
planes qui se déplacent toutes dans la même direction β. La fonction de
répartition s'écrit alors simplement :

1
(7.25) M (ϑ ) = δ (β − ϑ )

Si la houle est multidirectionnelle (short crested sea), elle est formée


d'ondes planes qui se déplacent dans des directions ϑ dispersées dans
un secteur [ −π ,+π ] ou, de manière plus restreinte, [ −π / 2 ,+π / 2] autour
d'une direction principale de propagation β. La fonction de répartition peut
alors prendre plusieurs formes.

M.S. Longuet-Higgins, D.E. Cartwright et N.D. Smith /1961/ ont préconisé


l'utilisation de la fonction de répartition :

1 Γ ( s + 1) 1
(7.26) M (ϑ ) = cos 2 s ( β − ϑ )
2 π Γ (s + 1 / 2) 2

L.E. Borgman /1969/ a généralisé la formule du cosinus carré proposée


par M. Saint-Denis et W.J. Pierson /1953/ :

Jean Bougis - Ingénieur Conseil 06650 Opio Page 07 - 9 / 14


Les états de mer naturels 07 - Représentation spectrale des états de mer

1 Γ ( s + 1) π
M (ϑ ) = cos 2 s ( β − ϑ ) pour β −ϑ <
π Γ ( s + 1 / 2 ) 2
(7.27)
π
M (ϑ ) = 0 pour β −ϑ >
2

Figure 7.2 : Répartition directionnelle pour différentes valeurs du paramètre s.

C'est la forme la plus usitée, elle est recommandée par l'ITTC (avec s=1)
et par l'ISSC (avec s=2).

D'autres formulations en séries de Fourier sont parfois utilisées (M.S.


Longuet-Higgins, D.E. Cartwright et N.D. Smith /1961/).

Le paramètre s règle l'ouverture directionnelle du spectre : plus il est


grand, plus l'étalement directionnel est étroit (figure 7.2).

Des valeurs de s observées dans la nature ont été compilées par


H. Mitsuyasu et al. La figure 7.3 montre que, pour une mer du vent, les
valeurs maximales de ce paramètre sont comprises entre 10 et 25, et
qu'elles correspondent au pic du spectre. Dans la bande de fréquence
usuellement intéressante, il est généralement supérieur à 2. Ces valeurs,
valables pour la mer du vent sont largement dépassées par la houle, qui
correspond à la fois à un très fin pinceau en fréquence et en direction ;
des valeurs de l'ordre de 75 peuvent alors être prises en compte.

Jean Bougis - Ingénieur Conseil 06650 Opio Page 07 - 10 / 14


Les états de mer naturels 07 - Représentation spectrale des états de mer

Figure 7.3 : Valeurs du paramètre s aux différentes


fréquences du spectre pour quatre spectres.

En pratique, pour la mer du vent, la quasi-totalité de l'énergie est


contenue dans un secteur de 60° de part et d'autre de la direction
principale. C'est cette valeur qu'il convient de retenir dans un premier
temps ; cependant la réfraction déforme cette répartition directionnelle.

En effet, les vagues tournent sur les fonds pour se retrouver face aux
lignes isobathes, la réfraction resserre alors le pinceau directionnel. Un
calcul rapide, supposant une bathymétrie régulière, permet d'évaluer cet
effet. Un abaque (figure 7.4) permet, de déduire la direction à une
profondeur relative donnée, à partir de la connaissance de la direction au
large β. Cette profondeur relative est définie en terme de h/λ0 où λ0
désigne la longueur d'onde au large. Pour une valeur de 0.1 de ce
paramètre (soit une profondeur de 15.6 mètres pour une période de 10.
secondes) le pinceau directionnel initial de ± 60° ne couvre plus que
± 35°, et seulement ± 25° dans la moitié d'eau.

Jean Bougis - Ingénieur Conseil 06650 Opio Page 07 - 11 / 14


Les états de mer naturels 07 - Représentation spectrale des états de mer

Figure 7.4 : Changement de direction des vagues sur une bathymétrie


régulière, d'après Shore Protection Manual.

Il faut donc retenir que dans une mer du vent, à l'approche de la côte, il
n'y a, de manière significative, de l'énergie, et donc des vagues, que dans
un secteur de ± 35° à ± 60°.

7.4. Les spectres de réponse

Les spectres de réponses s'obtiennent, en théorie linéaire, à partir du


spectre d'entrée - c'est à dire du spectre de houle - et des fonctions de
transfert qui sont, par définition, les quotients respectifs entre les sorties et
l'entrée.

7.4.1. Les spectres de réponse des déplacements sur houle

En désignant par Hη iη (ω ) les fonctions de transfert complexes entre


l'entrée η (ω ) et les six mouvements de plate-forme η i (ω ) définis par :
η 1 (ω ) le cavalement
η 2 (ω ) l’embardée
η 3 (ω ) le pilonnement
η 4 (ω ) le roulis
η 5 (ω ) le tangage
η 6 (ω ) le lacet

Jean Bougis - Ingénieur Conseil 06650 Opio Page 07 - 12 / 14


Les états de mer naturels 07 - Représentation spectrale des états de mer

les six spectres de réponse des déplacements en modes rigides s'écrivent


respectivement :

2
(7.28) φ η η (ω ) = Hη η (ω ) φ ηη (ω )
i i i

Il en va évidemment de même en ce qui concerne le déplacement de


n'importe quel point de la structure suivant l'un des trois degrés de liberté.

Des formules analogues sont également obtenues pour toutes les autres
fonctions de transfert correspondant à toutes les autres grandeurs
(vitesse, accélération, effort, …).

7.4.2. Les spectres de réponse pour l'embarquement d'eau

L'embarquement d'eau se produit en un point P d'un engin marin ou d'une


structure marine, lorsque la surface libre atteint ce point P.

Il convient donc d'étudier le déplacement vertical relatif Z R ( P ; t ) du point P


par rapport à l'élévation de la surface libre η(t). Cette grandeur est la
somme de trois termes :
la cote Z0(P ) du point P au dessus de la surface libre à l'équilibre
statique,
la fonction de transfert H Z pη (ω ) du déplacement vertical du point P,
l'élévation de la surface libre perturbée η(t ) + ζ (t ) changée de signe.

(7.29) { }
Z R ( P; t ) = Z 0 ( P ) + ℜ H Z Pη (ω ) exp( −iωt ) − (η(t ) + ζ (t ))

Il vient donc, une fois les calculs d'autocorrélation effectués :

2
(7.30) φZ R ZR
(ω ) = H Z Pη (ω ) − Hζη (ω ) φ ηη (ω )

où η st la dénivelée de la surface libre correspondant à la seule houle


incidente, et ζ=Hζη(ω)η la dénivelée de la surface libre perturbée par
présence de la structure.

7.5. Les grandeurs stochastiques

La connaissance des grandeurs stochastiques relatives à un spectre


φxy(ω) est gouvernée par celle de ses moments d’ordres pairs définis par :

(7.31) m2 n = ω 2 n φ xy (ω ) dω n ∈[1,4 ]
0

Il convient de rappeler ici, que dans le cas d'un spectre de houle


multidirectionnelle d'incidence principale β, ces moments s'écrivent :

Jean Bougis - Ingénieur Conseil 06650 Opio Page 07 - 13 / 14


Les états de mer naturels 07 - Représentation spectrale des états de mer

+π ∞
(7.32) m2 n = ω 2 n φ xy (ω ) dω M (ϑ ) dϑ n ∈[1,4 ]
−π 0

7.6. Retour sur la loi de Rayleigh

Pour les grandes valeurs de ω, les spectres d'énergie de la houle se


comportent comme ω−5. L'intégrale qui définit le moment d'ordre quatre m4
n'est donc pas convergente. Seuls les moments m0 et m2 ont un sens.
Ainsi, la largeur de bande ε est toujours égale à l'unité, et Tmax est toujours
nul ! Il y a donc toujours une infinité de maxima par unité de temps.

L'intuition physique conduit donc à s'intéresser plutôt à Tuc qui représente


une information plus réaliste vis à vis du comportement des pics de
hauteur crête à creux. Cette approche permet de limiter l'importance des
hautes fréquences qui jouent un rôle majeur sur les pentes locales de la
surface libre, mais insignifiant sur ses déplacements.

En attendant une justification théorique rigoureuse, il faut se contenter de


la vérification expérimentale de ce raisonnement qui montre que la
répartition des hauteurs de vagues d'un état de mer donné suit assez
fidèlement une loi de Rayleigh.

Cela signifie que les pics de hauteur crête à creux des vagues sont
contenus dans une gamme de fréquences de faible largeur de bande et
que leur étude doit être menée à partir de la loi de Rayleigh.

Par contre, les structures se comportent à la mer, au moins en ce qui


concerne leurs réponses suivant les mouvements de plate-forme, comme
des filtres passe bande. Les moments m4 et m8 sont généralement finis.

Les hautes fréquences sont donc éliminées des réponses, tandis que les
fréquences de pics de réponses sont susceptibles d'être étalées dans la
mesure où les maxima d'excitation légèrement atténués côtoient les pics
dus aux résonances plus faiblement excitées, et les pics liés aux
couplages entre degrés de liberté. Sauf cas particuliers, il convient donc
de procéder à l'étude des réponses à partir de la formulation complète de
la fonction densité de probabilité après avoir calculer la largeur de bande.

Jean Bougis - Ingénieur Conseil 06650 Opio Page 07 - 14 / 14

S-ar putea să vă placă și