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L'affaire du collier
Ce scandale contribua à discréditer la reine aux yeux des Français. A l'origine, le cardinal de Rohan
cherchait les faveurs de Marie-Antoinette. Il va être victime d'une machination d'un groupe
d'escrocs. Ceux-ci lui organisèrent un rendez-vous nocturne avec la reine, mais au soir le cardinal
qui pensait avoir rencontré la reine avait en réalité rencontré un sosie. On le persuada par la suite
que la reine désirait une rivière de diamants d'une valeur de 1 600 000 livres. Le cardinal fit
l'intermédiaire et l'acheta aux joailliers. Les escrocs s'en emparèrent et vendirent les diamants. Au
moment du paiement les joailliers se retournèrent contre la reine. Le scandale était désormais
public et le peuple prit le parti de Rohan qui devint une victime des machinations de la reine.
Les impôts
Les nobles ne paient que de faibles impôts mais sont dispensés de la taille. C'est le plus lourd
impôt, il prélève près de 53% du revenu, mais ce taux peut s'aggraver en cette période de dette
budgétaire. Les impôts indirects tels que la gabelle ou la dîme en faveur du clergé suffisent pour
accabler les sujets du royaume. De surcroît, l'Église ne paît pas d'impôts, et de nombreux membres
du clergé détournent l'argent des fidèles et du royaume pour leur bien personnel. La participation
de la France à la guerre d'Amérique (2 milliards de livres) aggrave la dette du Trésor Public et le
déficit s'amplifie.
Les aides : Impôts indirects royaux, portant principalement sur les boissons (mais aussi sur
les huiles et savons, les papiers, les cartes à jouer, etc.) En 1789, Necker les en retira et les
mit en régie.
Les banalités : Droit seigneurial par lequel certains seigneurs pouvaient prescrire l'usage
payant et obligatoire du moulin, du four ou du pressoir (dit banal). La banalité du moulin
figurait parmi les droits seigneuriaux les plus lourds et les plus détestés.
Le casuel : Redevance perçue par le Clergé, à l'occasion des baptêmes, mariages et
sépultures.
Le cens : Redevance due annuellement au seigneur, pour les terres exploitées sur sa
seigneurie.
Le champart : Redevance due au seigneur par ses censitaires, consistant en une portion de
la récolte (en moyenne une gerbe sur dix).
La dîme : Principale redevance due au clergé et représentant la portion la plus importante
de ses revenus. On distinguait plusieurs types de dîmes selon leur objet : grosses dîmes (sur le
blé et le vin), dîmes menues ou dîmes vertes (sur les autres céréales, les légumes, etc.),
dîmes de charnage ou de carnage (sur les brebis, porcs ou animaux de basse-cour), dîmes
anciennes, dîmes novales.
La gabelle : impôt royal de consommation sur le sel, généralisé au XIVe siècle.
Le minage : droit perçu par le Roi, un seigneur ou une municipalité sur les grains et les
autres marchandises vendues dans les foires et les marchés.
La taille : Elle apparaît au XVe siècle, différente dans les pays d'oil et les pays d'oc. Elle
devient pendant trois siècles et demi la base de la fiscalité personnelle de l'Ancien Régime.
La capitation : Créée en 1695, elle repose sur une division de la propriété en vingt-deux
classes, chaque classe étant imposée selon un tarif différent.
L'impôt du dixième : C'est un prélèvement du revenu de toutes les propriétés (revenus
fonciers, revenus mobiliers, revenus des professions libérales, revenus de l'industrie). Le
dixième sera remplacé par le vingtième, qui sera un impôt permanent.
Le royaume en crise
Le siècle des Lumières prend fin et le peuple désire la fin de la monarchie absolue et de l'ordre
féodal. Le Tiers État ne supporte plus les privilèges et les impôts lourds. Vingt-cinq millions de
Français entretiennent par leur travail une petite minorité de privilégiés. L'inégalité de naissance,
de condition sociale et l'inégalité devant l'impôt et la justice contribuent à renforcer le
mécontentement du peuple. Les réformes mises en place par les différents ministres ont
échouées. Turgot, Necker, Calonne puis Loménie de Brienne ont essayé de réduire les privilèges
accordés à certains, mais se sont heurtés à la haute-bourgeoisie qui garde son influence sur le
royaume. La crise s'amplifie et les deux assemblées de notables (constituées de membres des trois
ordres) qui se sont réunies en 1787 et 1788 ont échouées. Les masses populaires se rassemblent,
elles réclament l'ouverture des états généraux. Pour satisfaire les vœux publics Louis XVI cède et
la convocation des États Généraux est programmée pour le début du mois de mai 1789 à Versailles.
Le pamphlet de Sieyès
L'abbé Sieyès est l'un des députés du Tiers État. Il assiste à tous les événements de la Révolution. Il
rédige en partie la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen. Il joue un rôle important au
Directoire. Sieyès favorise également le coup d'état de Napoléon en 1799. En 1789, il écrit ce
pamphlet célèbre :
La France révolutionnaire
Les premiers gouvernements
L'Abolition des privilèges
La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, avait mis fin à l'autorité royale, très vite l'engrenage
révolutionnaire se mit en place. La dévastation des châteaux dans toute la France fût un prétexte
valable pour supprimer la féodalité. En cette nuit du 4 août, les députés de la Constituante
supprimaient la dîme, la gabelle, le droit de chasse ainsi que tous les privilèges de l'Ancien
Régime. Ces principes furent immortalisés par la « Déclaration du droit de l'homme et du citoyen »
: séparation des pouvoirs, liberté religieuse, égalité en droit, mais cette déclaration conservait le
caractère inviolable de la propriété privé. Cependant, le suffrage universel n'est pas appliqué,
l'égalité des sexes est non respecté, et d'autres principes d'égalité ne furent pas appliqués dans la
constitution.
La Constitution de 1791
L'Assemblée des députés de 1789 se trouve maintenant le rôle d'Assemblée Constituante, elle doit
élaborer une nouvelle constitution pour la France et poursuivre la mise en place de réformes. En
1791, la Constitution était définitivement élaborée. Louis XVI conservait le pouvoir exécutif mais
perd son titre de roi de France au profit de celui de roi des Français. Il est le chef des armées,
nomme les hauts fonctionnaires et ses ministres, il signe les traités mais il ne peut déclarer la
guerre qu'en accord de l'Assemblée. Cette assemblée détient le pouvoir législatif. Mais cette
première constitution s'avère maladroite dans bien des domaines, et l'Assemblée n'a aucun pouvoir
sur l'exécutif et réciproquement, ainsi il n'y a aucune coordination entre les deux mouvements.
Seuls les citoyens actifs (payant un impôt direct égal à trois jours de travail) sont invités à élire
des délégués (payant un impôt pour dix jours de travail) qui voteront pour les députés.
L'Assemblée Législative
Dés la proclamation de la Constitution de 1791, une nouvelle assemblée nommée Assemblée
Législative se mit en place, celle-ci signa sous la proposition de Grégoire l'abolition de l'esclavage
suite aux problèmes coloniaux. Elle dût faire face aux débuts de la guerre et à la chute de la
monarchie. Le lendemain du 10 août, il fût décidé la mise en place d'une nouvelle assemblée qui
prenait en compte la chute de la monarchie. Celle-ci prit le nom de Convention. Et dès le 21
septembre 1792, la première séance eut lieu, la République était née.
La Terreur
Le gouvernement révolutionnaire
Après de multiples difficultés, une Constitution avait été rédigée ( Saint-Just et Hérault de
Seychelles en était les rédacteurs principaux). Mais celle-ci fût conservé dans un coffre à jamais,
les députés décrétait que le gouvernement serait révolutionnaire jusqu'à la paix. Celui-ci allait
redresser la situation intérieure et extérieure de la France, et bénéficiait de l'appui des sans-
culottes.
Le Comité de Salut Public : Il domine ce gouvernement, il est composé de onze membres
réélus tout les mois qui se partagent les tâches : Robespierre et son bras-droit Saint-Just
s'occupent de la politique intérieure, Collot d'Herbois et Billaud-Varennes prennent les affaires
intérieures, Carnot la guerre...
Le Comité de sûreté générale : Il veille sur la sûreté de l'État, fait arrêter les citoyens en
les passant devant le tribunal révolutionnaire. C'est une sorte de ministère de la police dont
Vadier, Le Bas et David sont les principaux membres.
Le Comité de finance : Cambon en fût le président, ce comité devait assurer le
redressement de l'économie et le financement de la guerre.
Représentants en mission : Nommés par le Comité de Salut Public, ces représentants
devaient inspecter les départements (en partie pour régler les révoltes fédéralistes), ils
contrôlent les armées et font les levées d'hommes. Barras ou Tallien faisaient partie de ces
membres. Des comités de surveillance furent crées un peu partout afin de délivrer et vérifier
les cartes de sûreté qui assurer le civisme la citoyenneté du peuple.
Le Tribunal révolutionnaire : Ce tribunal doit tout simplement jugé et condamné les
suspects et ennemis des valeurs révolutionnaires (liberté, égalité, ...). Les tribunaux
révolutionnaires de province seront par la suite renforcés mais ils seront supprimés au profit
d'un seul situé à Paris. L'accusateur public Fouquier-Thinville s'occupait de fournir les
victimes, ainsi la guillotine allait être farouchement utilisée sous son impulsion. Les témoins
n'étaient pas toujours entendus et de nombreuses erreurs judiciaires eurent lieu à cette
période.
Allégorie de la République
L'Être suprême
La déchristianisation et les massacres des hébertistes avaient fait réagir Robespierre qui établit un
culte de l'Être suprême chaque dixième jour de décade (en lieu et place du dimanche).
Robespierre avait subi l'influence déiste des Lumières et notamment de Rousseau (« La France
reconnaît l'existence de l'Être suprême et de l'immortalité de l'âme. »). Il y voyait un fondement
métaphysique des idéaux républicains et la communion des principes révolutionnaires. La première
des fêtes décadaires de l'Être suprême eut lieu le 20 prairial (8 juin), la cérémonie était
d'inspiration antique et elle était préparée par David (dont les toiles témoignent de l'esthétisme de
l'Antiquité). Des guirlandes, corbeille de fleurs et robes blanches ornaient le spectacle. Le
président de la cérémonie, Robespierre brûla une statue représentant l'Athéisme et une autre
représentant la sagesse (qui demeura incombustible). Cette grande fête où Robespierre était à son
apogée contribua également à sa perte.
Les Directeurs
Le Directoire
Tout comme le gouvernement révolutionnaire, les Directeurs se partagent les tâches. Carnot : la
guerre, Reubell : la diplomatie, Barras : les affaires intérieures ... De nouveaux clubs politiques
renaissent, le club du Panthéon et celui de Clichy sont les plus importants. Le problème le plus
important était la situation économique, un emprunt important fut fait et on supprima l'assignat
qui ne cessait de dévaluer. Mais après l'inflation, c'est la déflation, on emprunte aux pays conquis,
on vend aux enchères des biens nationaux. La banqueroute des deux tiers est promulguée, et seul
les victoires de Bonaparte et la paix de Campoformio renvoie la popularité d'un régime contesté.
Annexes de la Révolution
Le calendrier républicain
Un calendrier républicain fut adopté afin de se démarquer une fois de plus avec l'Ancien Régime.
Les années et les siècles avec pour référence la naissance de Jésus-Christ furent oubliés. 1792
marque l'An I, 1793 l'An II... L'année républicaine est composée de 12 mois égaux de 30 jours,
suivis de cinq ou six jours complémentaires, aussi appelés Sans-Culottides (ce dernier nom est
donné en honneur aux sans-culottes). Chaque mois est décomposé en trois décades. Les jours de
chaque décade sont primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi, decadi.
Decadi remplaçait le dimanche et était le jour de repos. Les Sans-Culottides, qui étaient des jours
fériés pour terminer l'année, sont la Fête de la Vertu, la Fête du Génie, la Fête du Travail, la Fête
de l'Opinion, la Fête des Récompenses, la Fête de la Révolution. De plus pour oublier tous les
saints dont nous avait abreuvé le calendrier grégorien, chaque jour de l'année était associé à un
animal, une plante, ou un outil agricole...
Les Gouvernements
L'Assemblée nationale constituante (1789 - 1791) : Cette assemblée eut à la fois un rôle
législatif et la charge de rédiger la constitution de la France. Elle proclama sa propre
dissolution en faveur de l'Assemblée Législative.
L'Assemblée législative (1791 - 1792) : L'Assemblée Législative, élue par les citoyens actifs,
fut le parlement de la monarchie constitutionnelle, puis, après la chute du roi, de la
république.
La Convention nationale (1792 - 1795) : Elle se réunit pour la première fois le 20
septembre 1792 et proclama la république deux jours après. Après la chute de Robespierre, la
convention est généralement appelée Convention thermidorienne. Trois comités de la
Convention nationale eurent un rôle important :
o Le Comité de salut public : Pendant la Terreur, ce comité était le vrai
gouvernement de la France.
o Le Comité de sûreté générale : Chargé de coordonner l'effort de guerre.
o Le Comité d'instruction publique
Le Directoire (1795 - 1799) : Régime bicaméral à dominante bourgeoise. Ses deux
chambres étaient :
o Le Conseil des Cinq-Cents
o Le Conseil des Anciens, ou Sénat
Les groupes politiques
Groupes politiques royalistes
o Monarchistes ou Royalistes : Partisans de la monarchie des Bourbons, sous sa
forme absolue ou sous sa forme constitutionnelle.
o Chouans : Groupes contre-révolutionnaires actifs dans les régions de l'Ouest et le
marais vendéen. Ils disparaîtront sous l'Empire.
o Émigrés : Membres de la noblesse ayant quitté la France, souvent pour
l'Angleterre, pour fuir la Révolution.
o Réfractaires : Religieux qui ayant refusé de prêter serment à la République
doivent prendre le maquis.
Groupes politiques républicains
o Républicains : Partisans d'un système sans roi.
o Girondins : Groupe de douze députés républicains, plus modérés que les
Montagnards. Parfois appelés (par amalgame), Brissotins.
o Montagnards : Souvent membres (ou ex-membres) des jacobins, les Montagnards
sont des républicains radicaux au pouvoir pendant le règne de la Terreur. Leur modèle
reste Robespierre.
o Thermidoriens : Républicains plus modérés ayant pris le pouvoir après la chute de
Robespierre et des Montagnards, le 9 thermidor.
Le vandalisme révolutionnaire
Les clubs
Les députés se rejoignaient dans des clubs où ils poursuivaient avec leurs partisans les débats de
l'Assemblée, ils se réunissaient dans d'anciens couvents, et ils adoptèrent leurs noms.
Le club des Jacobins : A l'origine, des patriotes bretons qui fondèrent le club breton,
arrivés à Paris lors des États Généraux, ils se réunirent au couvent des jacobins. Les jacobins
rassemblaient autour d'eux la gauche révolutionnaire et constituait l'organe directeur de la
Montagne après que les Girondins de Brissot furent chassés. Les principaux membres étaient
Pétion de Villeneuve et Robespierre. Fermé après thermidor, ils chutent en même temps que
Robespierre. Leur devise : « Vivre libre ou mourir ».
Le club des Feuillants : La plupart d'entre eux sont issus du club des jacobins, qu'ils
quittèrent parce qu'ils étaient plus modérés. Leurs dirigeants étaient Talleyrand, Sieyès, La
Fayette et les hommes du triumvirat ( Barnave, Lameth, Duport) qui étaient populaires. Mais
ils étaient divisés (partisans de La Fayette contre ceux de Lameth), le club disparût le 10 août
lors de la chute de la royauté. Et les Girondins s'installèrent à leur place à la droite de
l'Assemblée.
Le club des Cordeliers : Tout comme les Jacobins, les Cordeliers s'appuyaient sur le
mécontentement du peuple parisien et étaient les favoris des sans-culottes. Parmi les
membres les plus célèbres : Danton, Marat, Hébert et Camille Desmoulins. Le club organisait
les grandes journées révolutionnaires telles que le 10 août, et s'acharnait à abattre la
Gironde. Ils se séparèrent entre Indulgents ( Danton), Enragés ( Roux) et Hébertistes (
Hébert). Les survivants joignirent par la suite les jacobins.
Glossaire
Les Constitutions
o Constitution du 3 septembre 1791 : Elle établit une monarchie parlementaire et
l'Assemblée législative.
o Constitution de l'an I ou du 24 juin 1793 : Constitution républicaine, jamais
appliquée.
o Constitution de l'an III ou du 22 août 1795 : Elle établit le Directoire.
o Constitution de l'an VIII ou du 13 décembre 1799 : Elle établit le Consulat.
Les Coups d'Etats
o 9 thermidor an II : Chute de Robespierre et des Montagnards (27 juillet 1794).
o 18 fructidor an V : Coup contre la tentative de restauration monarchiste (4
septembre 1797).
o 22 floréal an VI : Coup dans lequel 106 députés de gauche furent privés de leur
siège (11 mai 1798).
o 30 prairial an VII : Coup préparé par le général Joubert, par lequel quatre
directeurs furent forcés à démissionner (18 juin 1799).
o 18 brumaire an VIII : Le coup qui porta Napoléon Bonaparte au pouvoir (9
novembre 1799).