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Histoire de Béarn , contenant

l'origine des rois de Navarre,


des ducs de Gascogne,
marquis de Gothie, princes
de Béarn, [...]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Marca, Pierre de (1594-1662). Histoire de Béarn , contenant
l'origine des rois de Navarre, des ducs de Gascogne, marquis de
Gothie, princes de Béarn, comtes de Carcassonne, de Foix et de
Bigorre, avec diverses observations géographiques et historiques,
concernant principalement lesdits païs, par Me Pierre de
Marca,.... 1640.

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HISTOIRE
DE BEARN
CONTENANT ^–
L'ORIGINE DES ROIS DE NAVARRE,
des Ducs de Gafcogne, Marquis deGothie, Princes de Bearn,
Comtes de Carcaflbnne, de Foix, & de Bigorre.
AVEC
DIVERSES OBSERVATIONS GEOGRAPHIQUES,
& Hiftonques concernant principalement lefdits Pais.
ParMe PIERRE DE M AR C A,ConfcillcrduRoicnfcsConfcilsd'Eilat
& Priuc, Ô£ Prehdenc en fa Cour de ParlementdeNauarre.

A PA R S, I
Chez la Veuue I E A N
C A MV SA T
d'Or.
,ruë Saind
Iacques à la Toison
M. D C. X L.
AVEC PRIVILEGE DV ROY.
A MONSEIGNEVR
MONSEIGNEVR
DE SEGVIER
CHANCELIER
DE FRANCE <

0 N S E ICN EV R,

le prens la liberté de vous offrir cet ouuraqe ,fom lafd-


neur de la matière que j'y traiâle efperantque comme vous
prenès des foins continuels pour rechercher dans les Hi~
Jioires domefliques & eftrangeres, & dans les anciens Affes
qui font caches fom lapoufsierejoutce qui peut feruir pour
conferuerles Droites de la Couronne Vom a tire s agréa-
ble cette Hifloire de Bearn que ie vous pre fente où Ta ne-
cefsitè dufujeftm'a oblige d examiner quelle efioitl ancien-
ne condition de cetteprouince qui efl maintenant vn mem-
bre fort important du Royaume. JL indépendance defon
Administration3 tandis qu'elle efloit entre les mains de fes
Princesparticuliers 3y par oifl en telle forte 3que les Droiâls
de la Souuerainetè riy font point ofenfes.• L élection do
fes Princes faille par le peuple n'y efl pas tellement receuë.
que la fuccejjîon Héréditaire ny /bit defcouuerte 3 & bien
eflabliedepuis ï Origine de c ette Principauté 3 qui eflvn
Bienfaict de ï Empereur Louis le Débonnaire les
Et
pretentions des Aragonoùfur ce pats 3 que leurs EJcri-
nains publient auec ofientation3 y font aneanties par la
force de la vérité. Et quoi que ces chofes aufjî bien que
le furplus des Narrationsy foient déduites fans t orne-
ment que defireroit- & la dignité dit fubiect 3 & la poli-
tejfe de ce temps /• Neantmoins ie ne crains pas que vous
en receuie%jlu degout ,fur la confiance que fai^&envo-
flre Bonté ordinaire quifauonfe ceux qui font quelque
effort pour le Public & en cet Auantage qui vom efifi
propre de pouuoir auec la force de vofire efprit^fe parer
fans peine le pur de l'impur & rendre les penfées des
autres plus nettes & plus demejlées que vous ne les aueZ
receuës. Mais il ne fuffiroitpas à cet Ouurage qui efl ex-
pofé au public de ne vous eflre pas defagreable en par-
ticulierS'il ne vous plaifoit, MO N SEIGN E VR,
lui départir ï Honneur de voflre Protettion^qui le rendra
commefacrè & inuiolable. Ie ne folli cite pas pour cet ef
fe5i jAuEtorité de cette Suprême dignité que vouspojfe-
deT^j qui vous met en main la Balance de la lufiice &
vous rend le Chef de tous les Corps du Royaume qui la
diflribuen,t mais cette AuBoritè que vous vous efles ac-
quife dans les Letres & fur les fentimens des fçauans
qui font obhgeZjle receuoir auec Refpeffi ce qui fera ho-
noré de voflre Approbation. Vous aueT^eflé porté en ce
haut lieu ou l Honneur fe repofe3par les degre%jlu me-
rite 3 que vos Emplois auoient rendu ncommandable >
aujjî bien que la Cognoijfance que vous aueZjle toutes, les
belles chofes. Ces qualite%Jbntdomeftiques en cette illuflrè
famille des Seguiers; mais elles ont receu en vous le dernier
accomplijfement de leur éclat qui rejfemble plus à la lu-
miere du Soleil qui produit toutes les rareteXjle la natu-
re, que non pas à la clarté des pierres precieufes qui eft
fans operation. Ces belles parties > Mo NSEIGNE FRî
vous ont acquis aujjïla Vuiffance que f implore ,pour don-
ner du credit à ce Liure lequel ie vous Dedie pour vne
recognoiffance publique de s grandes obligations que ievom
ai, qui me donnent fubieffi defperer,qu il vous plaira m ho-
norer encore de cette no une Ile grâce 3 & de me receuoir s

MONSEI GNEV R, en qualité de

tres-humble>trf^
Voftre
obeïÏÏànt &: tres-ob*ge
fermteùrMARCA.

A Paris ce 29.
O&obre 1639.
.Il..
iif
AV LECTEVR
E P.usdc Bcarn ayant efté h peu coniidciciufqu'àprefent.quepcr-
fonnene s Vil mis. -n peine de rechercher, ni l'O rittine de (es Prin-
ces, ni l'ancu-n hllncdefon Couuerncment, l'ai creu que le loin
que i'en prendrois (croit bien receu dc ceux qui honorent l'anti-
quité Et que liie ne rciiiTiirois au fuccés ùe mon deiïcin, on fe por-
terait facilement à pardonner mes fuites; nuis que la ncccfiitédc
n'eltrc pas entièrement ingrat à ma patrie in'a contrainct de m'en
î^ager dans les grandes diflicultés qui font inièparables de. ce
11allai
1.

Il n'cllpasdcl'Hiiloircde Bcarn comme des autres Hifloires,


des Royaumesou des peuples, qui ont eu ce bon-heur, d'auoirclic cicrites par diuc-rs Au-
teurs,qui en ont remarque les cuenemens plus illuftres,dans l'ordre du temps où ch.ilcuncft
arriué; De forte que celui qui'veut maintenant composer le corps d'vne Hiitoirc, n'ell obli-
gé qu'à rechercher les anciens mémoires qui font publiés, ou cachés encore dans les Bi-
bhorheques des curieux,6: à mètre enfeniblcles parties efparfeen diuers lieux& don-
ner à (on difcoursTornement que requiert la politeflc denoltrelîccle.
Mais le defleindelHittoircdc Bearn cft beaucoup plusp .tubie. quoi que la matière ne
puide pas donner tanederepuntion à fun Auteur. Caronefl: deftitué de toutce grand fe-
cours, n'vayantaucuii des anciens, qui ait recueilli parvoye de Iournal,ny autrement les
aa;ons remarquables non pas mcfme les noms des anciens Princes de Bearn. Au contraire,
onafait vncpiofcifioii publique, il y a pres de quatre cens ans qui eft inférée en ceftede Ja
Compilation des Fors ou Coultumes cicrites à la main qu'il n'y auoit eu en 3earn, des Prin-
ces du Pais ,auantceremps- là; Ce qui a cité tranferit au commencement de la nouucllc
Couftumc reformée l'an mille cens cinquante- vn- Apres ces Déclarations li exprefles il
fcmbloic que l'entreprife de la Recherche de l'Antiquité de Bearn cflcit pleine de temr ri té,
puisqu'elle tendoità violer l'autorité de nos PredccefTeurs; & qu'elle paroiflbic impofllble,
eftantdeftituéc des moyens qui feiucnt pour cftablir vne Narration On auoit bien ces trois
£fcriuains, qui nous ont donne l'Hi Ivoire des Comtes de Foix,quicît iointe à celle de Bcarii,
cicp'iisl'vnion des deux maifuns, fçauoir La Pcrriere Tolofain Bertrand Elie de Pamies, Se
Ollugara;. Mais Comme ils ont fait quelque c flore pour l'Hiitoirede Foix ,aufll ont ils de-
claré, pour ce qui regarde le licarn, que le premier Seigneur é!cu par les Bearnois en Catalo-
gne eitoit ce Gafton de Moncade pere de Marguerite, qui fut mariée à Roger Bernard
Comte du Foix, & qui ioignit le Bearn au Foix Et qu'auant l'éledion de ce Gafton, le
Bearn eltoit gouucrnc en forme de Republique, fans auoiraucun Prince particulier; exec-
ptédeux Cheualicrs,dontl'vncfto!t de Bigorre & l'autre d'Auuergne, qui furent cleus
par les Bearnoisl'vnaprcs l'autre pour les gouuerner &qui furent tués parce qu'ils abu-
îbienc de leur Gouucrnement,comme ûcù. explique plus particulièrement, dans les Cayers
des Fors efcrits à la main.
Ncantmoins le dcfir de rendre quelque feruiceà ma Patrie m'avant fait furmonter c<°
difficultez, l'ai creu que pour e(claircirla vérité de ces chofes, qui eftoit couuerte d'vp
profonde nuict il faloit emprunter la lumière des anciens documents des Euefchés, Qr'tâo-
naftercs: qui ayants e!té fondés, &c dotés par les Princes eftoient obligés de confcucr les
titres de leur poflcllion. Mais le Bcarn, & les pais voifins ayans eu ce malheur qu'ccs mai-
fons Eccledaltiquesonteftébrufléesen l'année mille cinq cens foixante-neuf,* caufe des
troubless (aruenus pour le fait de la Relyion, I'ai eflépriuc d'vne bonne part- du fecours,
qur terne ptometoisdcce coftc-1».
a ni}
Toutefois i'ai recherchéce que i'ai peu,non feulement dans les Archiues de Bearn, mai;
encore dans celles de France de Gafcogne &: d'Efpagne: Et raffemblant toutesmemoires les pièces
i'ai tafchéde baftit vn corps de difeours ic vne fuite de narration, autant que les
tnerontpeupermetre. Parcemoyeni'aireftablilesaticiens Princes de Bearn qui auoienc
efté incogneus fefait voir que ce Gafton de Moncade, que nos Hiftoriens de Foix metenc
pour le premier & le dernier Seigneur de la maifon deBearn, eft le Vingtiefme à conter du
Premier, qui fut inuefti de cette Seigneurie par l'Empereur Louis le Deboi-laire, l'an 810.
D'ailleurs i'ai vérifié auec euidence que cette Principauté n'auoit pas efté deferée par Ele-
ction, comme on l'a fait gliiTcr dans iesFors du Pais, mais par Succeffion héréditaire, à com-
pter depuislc Premier qui enreccutrinueftiturede l'Empereur Louis .iufqu'à Noftre Roi
très-victorieux Louïs XIII. qui eft felon mon calcul, le Trente cinquiefme Prince de
ectterace comme MonfeigneurfonFrere vnique,.Ducd'Orléans, eft le Gafton x 1 1 1. de
ce nom.
l'ai auffi verifié, que le Bearn a toufiours eilé compris dans l'enceinte de la Souue-
raincté de France Et neantmoins qu'il a cité traité fi fauorablcment que depuis fix
cens ans, l'adminiftrationde ce pais, & l'exercice de la Iullice, a efté entre les mains de les
Princes fans aucune dépendance des puuTancesfuperieures; qui fe contentoieiit d'vn fer-
uiceperfonel,fansfemellcrdiiGouuernement particulier de cette Seigneurie. l'ai auflî
refuté la pretenfion de Surita & des autres Hiftoriens du Royaume d'Aragon touchant la
Supériorité de cette Couronne fur le Bearn &: fait voir l'inualiditédes homages, qu'ils pro-
duifcnt. Il a bien fallu employer de la peine & du temps, non feulement à la recherche des
titres maisencore àles aiufter enfcmble pour eftablir la veritéde l'Hiftoirc dans la confor-
mité des documens, qui croient tirés des Prouinces fi éloignées l'vne de l'autre; & à treu-
ucr le temps &C le date de ces A des, qui font ordinairementdéfectueux en cette partie, qui
eft comme l'ame de l'Hiftoire.
Et parce que les Princes de Bearn eftoient attachés aux interefts des Rois leurs voifîns,
comme eftoientceuxdeNauarre, d'Aragon& d'Angleterre & aux Ducs de Gafcogne,
l'ai enchalfé les actions de nos Princes, dans l'extrait, que i'ai fait de l'Hiftoire publique,
afin que la grandeur de leurs exploi&s fuft mife à fon iour.
De forte que comme les Sarafins ont efté batus dans l'Efpagne,&c la foi Chrcftienne,re-
ftablicdansfesProuinces,auecbeaucoupdetrauail,&:defàng efpandu; où la pieté ,&: la
valeurde Nos Centulles & Gaftons de Bearn ont paru auec efclat du temps des Rois San-
ceAbarca, Sance Ramires, & Alfonfe, depuis l'an 905. iufqu'à l'année u. c.xxxiv. l'ai-1
cfté obligé de raconter en particulier, les combats où nos Princes s'efloielit faits remar-
quer. Lamefme raifon m'a neceiïairement engagé, à la narration de ce fameux voyage en-
trepris pour la conquête de Icrufalem,puisque Gaftonv. eftoitl'vn des Principaux Chefs
de l'armée, & celui dont les foins auancerent leplus la prife de la ville,fclon le confen tement
des auteurs de ce temps-là.
Les guerres fafcheufes que Gafton vu. eutàdémefler auec les Rois de Caftille, &:
d'Angleterre, me iettent dans quelque difeours de leurs affaires, autant qu'il efl: attachéà
& l'engagementmalheureux de Gafton v i. aucc le Comte de Tolofe contre
mon defleinMontfort
Simon de & contre les Croifés me porte à traiccer de la guerre desAlbi-
geois.
Et dautant que ma premierc pcnfé c, quia efté de remettre au iour les Princes de Bearn, ne
pouuoitreiiffir fans l'examen particulier de l'adminiftration, &c du gouuernement de ce paù,
Il m'a fallu confiderer quel efloit fon eftat fous les Empereurs Romains &: apres la diuifion
des Gaules,3 qu-elileftoitfous les Rois Vifigoths de Tolofe; Et du depuis fous Clouis, & les
autres Rois des François; Et enfin fous les anciens Princes. Et parce que le Bcarn eftoit
vne portion de cette Prouince,que les Notices nomment Neuf peuples ou Nouempopukme, qui
depuisa pris le nom de Gafcogne l'ai efté obligé d'entrer en la recherche de ce que les An-
ciensAuteursnous aprennenc fur ce fujet; & d'expliquer mes opinions particulières, (bit
furles dénominations,&l'ertcndue delaNouerapopulame.foitfurcelledcsVafcons,&deî
~antabres ce que i'ai traiété auec quelque foin.
Te me fuis encoreporté à la recherche desanciensDucs deGafcognerfoitdeceuxquiont
Pol*"dé cette Prouince en titre dcGouuerncment,fbitdeceuxquiIont tenue en piopnc-
teJr&nhereditéeftantobligéàlefaire3tantà catife que cette partie d'Hiftoire n'a iair.ais
eftepub;^e } que parce que ces Ducs onc cftenduleurautorité fur le Bearn.
D'ailleusiajsfauarre ayant efté pofledée depuis deux ficcles,
par les Rois, qui efroient
Princes deh>arn)i"aj cfté obligé detrauailleràdéuelopcrl'origine de cc Roiaume,& de
fes anciens Roknour les diftinguer de
ces Rois de Sobrarue, que les Hiftonens d'Efpagne
ontfiippofcz. En quoi ie petite auoir apporté quelque lumière à, Li vérité, par le reftabliflc-
ment de deux Rois de Nauarre,dans la race d'Eneco Arifta premier Roi de ce Roiaume.
Les Comtes de Foix, donc i'ai traicté ne font pas feu! ement vn Acceilbire à mou deffein,
maisils en fontvncpartJcprincipale; àcaufequelcurmaifona eftéioin<5le& vnie paralian-
ceà celle de Bearn; De foicc que depuis l'an izpo. ces deux'pa'is ont efté entre les mains de
mefmes Princes. L'Hiftc;:e de ces Comtes a efté dreffée premièrement en langage Béar-
nais par Mediauilia natif de Bearn & Cordelier au Conuent de Morias qui auoit efté~i.
nourri pres de Pierre i i. Cardinal de Foix. Celui- ci auoittrauaillé fur les memoires d'vn
Arnaud Squarner & de Michel Bcrnis qui auoient mis en ordreles noms des Comtes fur
les titres de la maifon, dont ils auoient fait l'inuentaire. La Perrière, qui en fuite a voulu
entreprendre ce trauail, acorde qu'il s'eft ferui des mémoires eferits à la main, du Cordelier
de Morias. Ce que la Conférencede l'vn auec l'autre m'a fait voir eftre verttable Tellc-
ment que la narration de La Perrierc, n'eft pas plus fournie que celle de Mediauilla; exee*
pré de quelques digreffions, qu'tlfaitfurl'Httiotrc de France. Bertrand Elie publia fbn H i-
fleirecnLacmjoii îlfemblen'auoir eu autre deflein, que de tourner fidèlement en cette
langue, ce que La Perrière venoit de publier en François. Pour Olhagaraj,qui eftoit defâ
profefïïonMiniftre de la Religion Prêt. ref. Il n'a point eu autre rai fon de retoucher cette
Hiftoire,qucpourcmbaLTaffcrdequelqucsfeiHencesvulgaires3lesrcucs de La Pcrrieie,
&d'Elie; Etd'yadioufterlcstroublcsarriuéspourleEûtdelaReligion. De forte que i'ai
efté obligé de remuer les citres qui font dans les Trefors du RoiParis, & à Pau pour fairee
vnencuuelle Hiftoire,d'vne ancienne; Ce que iepenfeauoir fait auec quelque forte de fuc-
cés,yayant attaché ce que i'ai peu recueillir de diuers Hiftoriens, qui ont fait mention des
affaires de Foix, iufqu'en l'année M. ccc. Farrefte là le premier Volume de cette Hiftoire,
pour le faire future d'vn Second, qui finira en l'annéekS^q. qui eft celle du reftabliflemenc
gênerai de l'exercice de la Religion Catholique dauslcBcarn, que la pieté de noftre Roi,
lui fit exécuter en perfonne fur les lieux.
Mais parce quele premier Comte de Foix eftoit iffu des Comtes de Carcaffone, quie'ï
vnancien Comté de la Prouincc de Languedoc, i'ai pris occafion de trai&er non feule-
ment de l'origine de cette maifon de Carcaffone, mais auffi des anciens Comtes &c Vicom-
tes de Languedoc, ôi des Ducs de Septimanie, ou Marquis de Gotthie auec la retenue,
qucdcfîrevnc maticrequi n eft traitée que par incident. Pour cet effedbie me fuis ferui
entre autres preuues des anciens aflres, quelacunofité&la diligence très-exacte de Mon-
fieurCatelConfeiIlerduRoienfaCourde Parlement de Tolofe, a communiques au pu-
blic, foit en fon Hiftoire des Comtes de Tolofe, foi en fes Mémoiresde Languedoc.
Enfiniefinis parlesComtesdeBigorre, dontlamaifonafondu dans celle de Bearn^cn
la perfonne de Confiance fille aifnée de Gafton vu. qui céda fes droiifts à Marguerire fa
feeur, femme de Roger Bernard Comte de Foix. Leur Hiftoirc a efte inconnue iufqu'à
prefent laquelle ie tafchede mètre au iour, felon que l'ai peu la recueillirdes anciens aftes,
quimefonttombés en main.
Or commece difeours tend à la recherche des cliofes, quiont efté pour la plufparc incon-
nues iufqu'à prefent4 & qui ont efté compilées de diuersa£tesle fuis obligé pour eftabhr la
foi de la narration,d'en produire lespreuues; que ie mets au bas de chafque Chapitre, en
charadere différent de celui du texte & les diftnbuë par nombres qui refpondentà _eux
des Sections du Chapitre, afin d'éuicer quel1 fil du difeours ne foie interrompu, par les pro-
ductions desa£tes,oudesrefmoignagesdes Auteurs.
l'ai crcuaufîî,queleLc6leuragréeroit,que pour cuiter l'ennui, qui accompagne H \s-
Cturc de diuers aâ:es,& pour en rendre l'intelligence plus facile, i'aye fait quelques digref-
fions pour expliquer les termes, ou les Couftumes du moyen temps, qui eufTent peu donner
de rempefehementà ceux, qui n'ontpas !eules anciens titres.
CeuxquiefcriuentlesHiftoires particulières, font obligés de produire les preuues, par-
ce qu'ils font deftitués de l'autorité des anciens Auteurs, qui ayent efcrit les affaires de leur
temps:àlaquelleneceflitéfetreuuentencoreobligésceux, qui efcriuent les Hiftoires des
Royaumes,lors qu'ils découurentquelque fait, ou quelque circonftanee remarquable, qui
n'auoit pas efté obferuée. Ces auteurs ne font point difficulté d'en donner les preuues,
pour appuyer la vérité de leurs obfcruations,& de procurer cét ornement à leur Hiftoire.
Il cft vrai, que ces examens fcrupuleux,qui occupent vn Auteurà lapreuue d'vn fait,
empefehent, que le difeours ne foit dans l'éloquence, qucrequerroitla Majefté dVneHt-
ftoire. Maisauflile fujet d'vn petit pais, n'eft pas aflezconfïderable ni affés étendu pour
eftre capable de produire quantité d'éuenemens rcmarquabJes,quipuifléntentrer dàiisla
cOO1pofition d'vne HiO:oire parfaite fuiuant les rcgks
Il furrltd'vferde quelque cxprcffion, quifoitafles nette pour expliquer les matières fans
embaras: Defbrtequefii'cftoispcuarriueràccpoin£t,iecroiroisauoirfatisfaiétàce qu'vn
Lecteur équitable peut atendre de moi, fur cette matière. Mais comme le vice dupais na-
tal, ioinct âmes défauts particuliers, empefche que mes penfées ne paroiffent auec les orne-
mens & la pompeque la curiofité de ce temps exige l'efpere qu'on me pardonnerace
manquement;fi l'on confidère, qu'vn Bearnoistraiftant l'Hiftoircde fon pais, aura laillë
dans fon ouurage quelque marque du langage, qui eft propre à la nation.
Pour la matière, i'ai tafché de la traicter auec la fidélité, & le foin, qui m'ont efté pofTiblc?;
ayant porté quelquesfois mon jugement fur les opinions différentes, touchant les poincTs
quifefont prefentés: où i'ai conferué la liberté de mon auis, fans auoir eu intention d'offen-
fer les Auteurs de l'auiscontraire; aufqucls iedois de l'honneur &durcfpcct,àcaufcde
leur mérite, ou àcaufe de leur qualité. Car les termes àcjhrprtfe de mefgardc de faute ou.
d'erreur, dont ie me fuis quelquefoisferui,n'oftenfentpoint la réputation des Auteurs, à qui
l'on les attribuë, commeles Critiques les plus retenus nous ont enfeigné: Et ie déclare,
que ie ne tiendrai point à ofrcnfe lors que l'on me traictera de cette forte fi quelqu'vn veut
prendre la peine d'auerrir le public des furprifis des fautes, & des erreurs aufquellcsie puis
cftrctombé. Comme auffi,iecroi que l'on ne trouuera pas mauuais, (i alléguant lesAu-
teurs, qui ont publié leurs trauaux ie n'employe pas les termes d'honneur & de cimlité^qui
font plus feans en la conuerfation que dans ia narration d'vne Hiftoire ,ou dans la preuuc
d'vnfait. Etqueie ferai defehargéenuers le Lecteur, fi ie n'ai point donné à leur venu, les
éloges qu'elle mérite; veu quei'auouë que leur érudition, & leurs rares qualités font au def-
fus de toute louange. le mets <m ce rang les grands noms deBaronius.CujaSjScaligerjDu
Thou Bertier, Bignon,Sirmond, &Petau,dont l'employé quelquefois le tefmoignage.
Apres auoir expofé le motif de mon defTein, &: l'ordre, quei'y ai tenu, lareconnoiflance
m'oblige de publier les bons offices de ceux, de qui i'ai retiré du fecours, pour en venirà
bout. Entre ceux-là, le premierqui fe prefente,eft François de Moncadc Comte d'Offone,
qui apres le decés defon pere,pric le titre de Marquis d'Aytone,& eft mort dans la Dire&ion.
des affaires des Pais Bas, & dans la réputation d'vn des Grands Hommes, qu'euft la Cou-
ronne d"Efpagne. Car ayant efté conuic de rechercher les anciens Seigneurs de Bcarn par
les Titres de la Fondation du Monaftere de S. Pé, & par ceux de S. Foi de Marias, & de
Luc,oùileftoitfait mention des Centulles, & des Garions, quiprecedoient en temps, ce
Gaflon vrx. que le Bearnrcconnoiflbitpourfon vnique Seigneur; Iccreus que iepourrois
découurir la fuite de ces Princes,&particulièrement la jondion des maiCons de Bearn, & de
Moncade.fi iepouuois recouurerlesextraiéh des titres, qui font dans les Archiucs de Bar-
celone. Pour cet erre£t,ayanteu la commodité d'efcrire au Marquis d'Aytone le pere, qui
cftoitiflu de la maifon de Moncade en Catalogne 3ic luicomuniquai mondeffein par letre,
& luienuoyaienLatinjleplandecequerauoisdreffé. Le Comte d'Offone fon fils ayant
receu ma dépefchc en l'abfence de fon pere,fît les offices que ic defirois & m'enuoya plu-
(¡eurs extraits tirés des Archiues de Barcelone, des Eglifes de Taragone, & de Girone, ac-
compagnés de fes Notes, & de deux letres Latines cfcrites de fa main en date à Barcelone,
des années 1617. &i8.quc i'ai faitimprimer auant la Table de ce Liurc,
Mais fur tout, i'ay efté beaucoup fecouru par Mon fieur du Puy Confeiller _,u Roi en fes
Confeils d'Eftat,&Priué, qui ayant iointvne haute do&rine 3 vue finguhcre bonté & cour-
toific, m'a communiquéplufieurs pièces tirées du Threfor des Chartes de France &: de (a.
Bibliothèque. Monfieur Duchcfne Hiftoriographc du Roi, qui eft affez cogneu par Ces
doctes Se curieux trauaux, & à qui la France eft redeuable de ce qu'onadecouuert de plus
rare, pour la connoiffance de l'Hiftoire, m'a fait part de plufieurs exemplaires eferits à la
main, dont i'ay profité La connoiffance des chofes rares &curieufcs, quieftpropreà Mon-
fieur des Cordes Chanoine de Limogcs,&le foin ordinaire qu'il employé à fournir fa Biblio-
theque des liures les plus exquis pour fon vfage particulier, & pour celuy de fes amis m'a
foulage en plu fleurs rencontres de cétceuute. Deforte que l'affiftance de ceux quont vou-
lu fauorifer mon trauail Se mes recherches particulieres pendant quinze années, m'ayant
fourni vn très-grand nombre d'anciens titres, i'ay tafché de les mettre en quelque ordre, pour
cunpofer ce corps; auquel ie mis la derniere main ilyafixans, & fis vn voyage en cette
vilLde Paris, pour le mettre fous la prcfTe; Mais ayant efté diuerti par quelques affaires,
parric*lieres qui me ramenèrent dans mon païspluftoft que ie ne penfois i'ai différé de le
donner i.u publiciufqu'à prefent. Sile trauail eft agréable
au Lecteur, ieprensdef:,i ma part
en fa fatisficrJon:S'ilen arriueautrcment.j'auray pour le moins ce contentemcnt.dem'eftre
acquitéde tnondcuoirenuersmonpaïs,& d'auoir rendu mes hommages à la mémoire de
nos anciens Princes, quiontrhonneurd'eftrecomptésjparmilesAyeulxdeNoftreTrcs-
Chrcftien, Se Tics- Auguftc Roi.
SEIGNEVRS DE BEARN
I. Fils de Loup Centulle Duc de Gafcognc, Sio
II. N.
III. N.
I Centulle premier du nom depuis l'an
V. 905
V. Gafton Centulle premier du nom. 940
VI. Centulle Gafton 1 1. furnommé le Vieux. 384
VII. Gaftonm. 1004
Anerloup Vicomted'Oloron,baftard
de Centulle Gafton.

Loup Aner Vicomte d'Oloron.

VIII. Centulle le Ieune m.du nom, Angcla ïqï%


fa femme.
I X. Gafton 1 1 1.– – – Adelais fa femme, – -Hunaud Ab- 1060
bé de Moyf-
qui mourut fac,frerc Vte-
pendant la rin de Ccn-
viedefonpc- tulle
re Centulle.
X. Centulle Gafton iv. Gifla – – Beatrix Comteflë
Comte de Bigorre. fa 1. deBigorre,fecon-
femms» de femme deCen-
tulle en l'année 1078,
"l'r

Centulle Comte de:. .r


BigorrejfilsdeCeii"
mile ôc de Bcatrix,

XI. Gafton iv.– – TaleCè fa a 20SS


femme.
XII. CeiUulle vJeurfilso n^i
XIII. Guifcarde fecur de Centulle, veûfue de Pierre
Vicomte de Gauarf et. ï i _j 4
y
XV. Gafton v.. Sancha Infante de 1154
Nauarre fa femme.
XVL Marie fille de Picrre,&: fecur de Gafton, Guillaume de Mon- 1170
cade fon mari.
XVII. Gailon Marie & de Guil-
fils de Petromlle
C. de 1175
laume de Monçade. Bigorre fa femme.
XVIII. Guillaume Raimon frère de Gafton. Guillelmede îiij
Moncadc.
XIX. Guillaume de Moncade, Garfende fa femme. 1114
XX. Gafton vu. Mate de Bigorre 11199
fa femme. Il mourut
l'an 12.90
XXI. Marguerite, Roger Bernard Comte
de Foix fon mari.
XXII. Gaflon leur fils, Comte de Foix, & Seigneur de Bearn. 13 03

SEIGNEVRS DE MONCADE
I.
II.
"pvApifer..
Arnaud
Seigneur de Moncade.
793
Sto
III.Ermengaud de Moncade Comte d' Vrgeldu temps du Roi
Charles le Chauue.
IV. Gafton de Moncadc. 1010
V. Guillaume Dapifer. 106S8
VI. Guillaume Ramon Dapifer. nu
VII. Berenger Ramon Dapifer. mo
VIII. Guillaume Ramon Dapifer Senefchal fa femme Guillelme 1150
de Catalogne, de Caftetuieil.
IX. Guillaume Dapifer de Moncade cfpoufa Marie Dame de Bcarn. 1170

COMTES D E FOIX
I. "DEmard fils d'Arnaud Comte de Car caffonc, Beatrîxde ,1011
X) & de fa femme Adelais de Pons. Beziers là
j, femme.'

IL Roger 1. Arfende fa femme, 1050


III. Roger
III. Pvogcrn Stéphanie fa femme, zo8o
IV. Roger m. Ximcneïâ femme, m6
V. Roger Bernard, Cécile de Barcelone fa première femme 1145
en Tan 1x30
Cécile de Beziersfa féconde femme en l'an up
VI. Raimond Roger fils de R. B. Philippe fà femme. 118S
& de Cécile de Beziers
i
VII. Roger Bernard 11 Ermefende de Caftelbonfà femme. iztt.
Ermcn garde de Narbone fa féconde femme.
VIII. Roger1 v. – Brunifende de Cardone fa femme. 1Z41
IX. Roger Bernard 111. Marguc rite de Bearn fa femme. 12-64
X. Gafton premier du nom Comte de Foix, Se Seigneur de Bearn 1303
vu. de ce nom.

COMTES DE BIGORRE
I.L^Eneco, Lupi. Faquileno fa femme.
T"XOnatusqui Sio
II. fut en fuite Roi de Nauarrc. 2,1.6
III. Dato Donati. 82,9
1 V. N.
V. N.
V I. Raimond. 94}
V I I. Louis. 960
VIII. Arnaud. 980
IX. Garfias Arnaud. iojo
X.
XI.
Roger,
Bernard
Bernard
XII. Beatrix, –
11 Gar fende fa femrae.
Clémence fa femme.
Centulle de Bearn fon mari.
1036
1060
107S
XIII.Bernard 1 n. 1097
XIV. Centulle 11.
XV. Beatrix 1 I. Pierre Vicomte de Marfan fon mari.
1114

X V I. Centulle 1 1 t, Matelle fa femme.


XVII.Stephanicj .BernardComtedeComengefonmari.
1140
1170
118©
ri. Gafton de Bearn.
2. Don Nunoo Comte
de Cerdanhe,
<j.
XIX. Pctronille, -Ses maris, Gui Comte de Montfort.
[4. Aymar Rançon.
lj. Bofon de Matas,
XX. Efquiuat petit fils de PetronilleJ»_AgnesdeFûixfafernme. 1*51
XXI. Confiance de Bearn petite fille de Petronille. izgj

COMTES DV COMTE' D.ES VASCONS.


Liv. I. 1. Olguin.
*3Garfimir, 800
Ch. 19. II. 8ié
Liv.IH. III. Aznar. s :o
CIli.xi. Iy Sance. gjtf

DVCS OV GOVVERNEVRS DES GASCONS.


Liv. I. I. Enialis. 602,
Ch. 14. H. VjTAiginhao- 6z6
&fuiuâs. III. Amand. 630
IV. Loup. 6^0
V. Loup. 769
VI. Alderic. 786
VII. Loup Centulle- Si 9
Liv. III. VIII. Totilus. Sic
IX. Siguin. S35i
X.
XI. Sance.
Guillaume.

XII. Arnaud.
S4S
S50
860

DVCS HEREDITAIRES DE GASCOGNE.


Liv. III. I.
11
ÇAnce
C5 Sance
Micarra.
11.
870
890
e

LEs de
Rois anciens
III. Gardas Sance le Courbé Honorcte 900 Na-
fa femme. uarre, Scies Co-
1 V. Sancc Garcias m.
tes d'Aragôfonc
92.0
au IL Liurc.
V lances Sances 1 v. 950
VI. Guillaume Sanccs, – – Vrraquefa 960 T ATabiedes
&fonfrereGombaut. femnie. Ducs de Se-
VIL Guillaume ii. 9855 ptimanie,& des
VIII. Bernard. 990 Comtes deTo-
lofe eft en la p.
IX. Sauce Guillaume v« ioio 6~&:69~
X. Berlcngucr. ( 1031 z.
LA Table des
XL Odo. 1033 Comtes, Se
X 1 1. Bernard Tumapaler. 1040 des Vicomtes de
X 1 1 1. Gui Comte de Poi&iers quifutpaifible
Carcaffonnc efi:
poiîcifeur de Gafcognefur Bernard en la p. 705.
Tumapaler, enuiron l'an 1070

E R R.. A T A:

T-vAe i.ça\.i.t>fpi>fiti'<i +5 Armoriques.p.rt.l.pen.polîedécs.p.ii.I.pen.FIorianp :j i. i. Oeafo ^u'il place p.17.1.29. fa diltri-


I; bution.p i7.l.54.Illync.p.l7.1.3J'.Illyric.p.i8.1.2r.oiitrouue.l
*-6-¥abhkA 40.pnt.p-i9-l.11.a1t. I.45 teceuoit le Duchc.p.
1
4J
,o|t )e Vicomte. 1.17. isfcciption.l.jo omet Lefcar.l.4j.!eprefcnt.p.ii.auSomir>.l.j.o.Ainmi3n. p. 21.I.40. pounoit p. 24.1.15.
ïurifdiûion ordinaire. 51. fit p.i6.aufam.l g.ou peuples. p.17.1 lO.lespIace.l.jS.en la. p.i9.1.i.recotnmandéf, !.4.Nicetius, l.f,
Nicetius col ï.ïO.'ffcitnr,7.inCarm \.ti.Alytt. p.iy.l.î7.auîom.Baurdelois<i«/«» de LangHedoc.p îj.l.penult fitréi.p.jo.
l.li..Letlc.l.iJ.Bourg.p.3i.lil. incorporé, 1.15 .848 «»/»e»rf«84j.p.jx.I.37.col.i.J&«(yJ?B«sf«/î/««(9«^«o.p.j4.l.ii.Affembléï.p.}î.
1 19 fos p ;61 tf.Ptcoatlùr.fis. \.ij .VicotmiX ;p.
Chaloffe.I.vlt.rfei*encorcp.38.au Som.l. 39. rfffefcnibus. p. 40.1.31. pludeurs.l. 43.
Kiuiere!p \-i.\s-ePe"m liô.compnfo. p. 45. 1. 5. S+S.aulieude 84; 17. lieux &Ia.rjfs« et.p.4«.l.i.iiO4. au Utu de 11.64. p.47.1ig
marqués p. ji!l.i4-dc la vie. p 54.1 34.dautant.l.38.nouueîUX.p.55.1.i4.auSom.prcniier.p.î8.1.i6.renoQuelcr. p. j9.l 46.c£UtSou
raffembIcc,p"Éi.col-2-(:3EC"Pf£raI:-Pé5-1-4o?UI s'oppofa au progrés deTheodonc Ce Pnncc.l.41.Narbone quc.p.gy.l.ij.plu.
fleurs 1 4+.conuocauor!.p.72.1.iS dénominations. p. 7jl.4.rccours.p.77.1.t<).Gontran.p. 8f.l 35. au Sorti. Cantabrcs iurq'au. p.
gi 1 +0.'fonteipUqués.p-toi.l.i4.Theodoric.i04.col.i.l.47.e*«r«*«*.p.io8.l.peB. Ai«dansc«tetenolcel.vlc.trempé dans cette
ieâoltè.cad.5c I. i.p.ioj.rf»/» ils furent conuaincus.p.nj.l. 17. vfurpation.p.ijj.auSom.l. lo.Tolofe par le. p. i4O.1.34.Anaftafc.p
141.I xi'amufei àceDacp.154 1.6.font.p.i57.1.zj.cmrc.p.«éo.l.penu!r.aiTes.p.i63.l.i5.peie& Eneco Ariftafonajeul beaucoup
pV5aiianc.l39ficn"lYlt-graff<:s'P-ltf4-l-I-l'abondancc-1I-&desiaPPo"s^'dcs-Pl8^col-i"lIl-wra^^ U7 .fichée. p.
ij8.U.dcfîr.pj.iS-lS. claffeiDnHmera.p.tii.l.\lt.tetraiûechezfi»i.p.i»4l. 49. fik date. €*fr»wril.p. H9.1.I. le icglllre de ce.p.
2.11 1 ti le date obrais.on peut le,p.i44-1.4S. iroo.««//>w«iooo.p. iji.au Sora.l.io.Naiiarieûx.l.ii.Ion£lion.p.306.col.i l.ii.Vi-
ccco'mitatus. p.Me.I.i.oaroya.p.}jj.au Som.l. Baudrcii.p.5tf4.col.i.l.i.Aquenfis.p.47S.i.confKlerct.l.jg ccuiller p.379.137,
ceuillets.p.38o.l.j fepare.p.jjS.col.r.l.io.vhor p.3S>7.col i.l.vlr,obedientes.p.4ii.l.5.iiiiaulteudt nti.p^iy.l^.dc.p. +^.l,j.
ViceumtHjJs. p..07. 1. 51. deLafcar.p. 4S1.au Som.l.i. Gallon v.p 5i7.1,i3.Baronies.p.5ifi,1.4j,e£Fedtiuenieiit.p.ji7.l.i^.iju"vi; cet-
cain.p.j57.1.i4.y«»fc' p 545 l.«7-fert. p.jé4 l.if.vn des. 1. vit. retirer.p. 613.1.1. efftâiuement p «!j.l.T;.embaira/Iécs.p.«;3.1.i8.
peuteftre. p.6Si.!»& 0ar0y.p-70i.auSorn.I n, vu. onlieudeyi. p.7o8.1.44.dc ce dite.p.7r3.l.33.efc]airci.p71; I.i4.prrmierc
iace.p.716.1.45iï «» '»» XLp.781.au Som.l.ii.Yi.a» lieude 1 v.p.787.au Som.l. i?. vi.de la Gafcogne.con:inuation.p.8i7.l.ri.
111.7. «u lut* de ^%7 p.8a?.I.H Hiftoriqu£S.p.8jc.l.37.només.p.844.1.i.IboJ.^frcil0fH£ei4.7.il/i!UtconÙH»trtn!af«gsS4$.à
caufe àtUtrmgofitton &t»fmie ref rendre S tf, JnNotis. p.j.col.i.ll.vxoii.
PRIVILEGE DV ROY.
O VIS, PAR LA GRACE DE D I E V Roï DE FRANCE ET DE
Navarre. A nos aracz Ht féaux Confeillers les gens tenans nos Cours de
Parlerrun1; Maiftres des Requeftes ordinaires de noftrc Hoftel, Baillifs, Se-
nefehaux, Preuofts, leurs Lieutenans; &àtous autres nos Iufticiers St Offi-
ciers qu'il apparriendra, Salut. Noftre bien amée Denyfi de Courbes, venue de fat
le. m Ciimiifai ,viM&nt Marchand Libraire Iuréen rVniuerfitctlenoftrc bon-
ne ville de Pans nous a fait remonftrer qu'elle a recouuré vn Liure intitulé Htfioire
de Bcs.rn contenant (origine des &oi< de Kanarre da Ducs de Gafcogne, Marqua de Getbie Prin-
ces de Bearn Comtes de CmctiJonce de Fax
& de Bigcrre aitec a'nterfès obferuations Geograpbi-
attes & ffiftenqnes concernant principalement kfdu 's Vms.
Compofé par noftre amé &c féal
Confeiller en nos Confeils, & Prefident en nofire Cour de Parlement de Nauarre, Me
PierredeMarca, lequel Liure l'expolante defireroir faire imprimer s'il nous
plaifoit de luy accorder nos Lettres fur ce neceflaircs:Acescav;>es, Nous luy
auons permis Se permettons par ces prefentes d'imprimer ou faire imprimer vendre
Se debiter en tous les lieux de noftre obeïfTancc leditLiure cn vn ou pluficuis volu-
mes, en telles marges en tels Characteres & autant de fois que bon luy femblera, durant
l'efpace de vingt ans cntteis &: confecutifs, à compter du îour qu'il fera acheué d'impri-
mer pour la premierc fois & faifuns tres-expreiles deffenfes à toutes perfonnes de quel-
que qualité & condition qu'elles foient de l'imprimer, faire imprimer, vendre ny diftri-
bucr en aucun lieu de noflrc obcïfTance durant ledit temps, fous pretexte d'augmenta-
tion, correction, changement ds ultres,fauiTes marques ou autrement en quelque forte
&c manière que ce foit, fans le contentement de l'expofante à peine de quinze cens h-
nrcs d'amende, payables fans déport, par chacun des contreuenans, & applicables vn tiers
à Nous ,vn tiers à l'Hoftel-Dieu de Paris, & l'autre tiersà ladite expofante, deconfifqua-
tion des exemplaires contrefaits &c de tous defpcns dommages &interefts. A condition
qu'il en fera mis deux exemplairesen blanc en noftre Bibliothèque publique, &vn en celle
de noftre tres-ciier Se fcal le fieur S E G V I E R Cheualicr Chancelier de France,auant que
de les expofer en vente, à peine de nullité des prefentes Du contenu dcfquellesnous vou-
lons & vous mandons que vo\;sfaffiez jouir plainement Sepaifiblernent l'expofante fans
fouffrir qu'il luy foir donné aucun empefehement. Vovlonsauffi qu'en mettant au com-
mencementou la fin dudit liure vn extraiâ des prefentes, elles foient tenues pour deuê-
mentfignifices, Scquefoyy foitadiouftée &auxcoppicscollationnéespar vn de nosamez
&c fcaux Confeillers &c Secrétaires comme a l'original. M an do n s au premier noftre
Huiffier ou Sergent iur ce requis defairepour l'cxecutiou defdites prefentes, tous exploits
neceffaires fans demander aucune permiffion-.Car telciI noftre plaifir, nonobTcant
oppofitions ou appellations quelconques &c fans preiudice d'icelles pour lefquelles ne
voulons qu'il foit différé; Clameur deharo^chartre normande prifes à parties &: autres
lettres à ce contraires. Donné à Parislequinzicfmejour de Nouembre, l'an de grace mil
fix cens trente-neuf. Et de noftre règne le trentiefme.

Pat le Roy enfonConfeil.


CONRART.

LAdefiê d'imprimer pur U première fois [( zo. lourds Décembre léjp.


HISTOIRE
DE B E A R N
LIVRE PREMIER
CHAPITRE I.
Sommaire.
77. La/ieccfité faire la defcription de l'Aquitaine. III. IV. Borne 'û
de
par Ce far &fet>arée de la Gaule Celtique3 mais non de la Narbonoifè.
V. Comme fait foy Mêla. Faute de Strabon. VI. Enuelopernent dt_j
Tline. VII. 'Diuijîon des Gaules par aAugMJh. VIII. QualorT^
Peuples adioufte%Jil' Aquitaine. Straboncn dénombre DouT^. Deux
Peuples manqua» s au conte.

Y ant delfein de publier les antiquitez de Bcarn &z


des lieux circonuoifins, qui ont elle lufques icienfe-
uelics dans l'oubli i'ay eitime que pour les mettre à
leur iour & les rendre plus connoiflables,il clloitne-
cclïaire de faire vne deferiptionfommairedc leur fitua-
tion; puis que l'expérience nous apprend, aufli bien
que Strabon & Ptolemée,qu'on ne peut arriuer à l'en-
tiere & parfùte intelligence de l'Hilloire fans le fecours
de la Géographie.
II. Etparce que le Bearn eft vn membre illuftre de
l'ancienne Aquitaine, qui eft vne portion des Gaules allez connue, le fuis obligé
d'en propoier ta. delcripnon afin de faire remarquer la partie dans fon corps, D'au*
tant plus que la neceflite de mon ddfein m'ayant engage à reprefenter les anciens
Ducs de Galcogne, qui cil cette ancienne Aquitaine; ie puis tirer delà vn fécond
motif d'excuie enuers le Lecteur, fi le l'arrelle d'abord à l'examen vn peuferupu-
leux de celle matière.
111. Ceiar en a tait la conquefte par fon Lieutenant CralTus comme îednay
plus bas, ôc voulant enfler fa victoire a oie eferire en fes Commentaires que l'Aqui-
tainerie cedtait point en eflenduë de terre, ni en multituded'hommes aux autres
deux parties de la Gaule;tombant par ce moyen dans la faute qui cftoit commune
lefquels par vanité, faifoient pafTer parmi la pompe de
aux Généraux d'armées;
leurs triomphes & dans leurs relations, les chameaux pour des villes, comme fit Po-
lybe en faueurde Gracchus,à qui il donna la gloire d'auoir gagne trois cens villes
enlaCeltiberie,amfiqueluy reproche Pofidoiiius dans Strabon. Les limites que
Cefar lui a prefcrites lui meime,font trop eftroites pour l'efgaler aux deux autres
parties des GaulesDe forte quei'Empereur-.Auguile fut obligé de les eftendre de-
les eftablifTemens
puis i &c les Princes fuiuans y ont aporté qu'ils ont iugé neceffaires
pour le règlement de cette Prouince.
I V. L'Aquitaine donc en fon premier eftat3 eitant fcparée de la Gaule Celti-
que par la riuiere de Garonne ;<k bornée des autres collez parl'Occan& les Monts
Pyrénées, compofe la troifîefme partie des Gaules fuiuant la diflributiondeCefar;
qui partagea ces Prouinces en trois corps, dont l'vn cftoit poffedépar les Belges de-
puis les extrcmitez du Rhin, iufqu'aux riuieres de Marne & de Seine l'autre par les
Celtes Gaulois, depuis la Seine iufqu'à la riuicre de G aronne & de là, iufqu'aux
ou
monts Pyrénées par les Aquitaniens. En laquelle diuifion il n'a pas compris la Gau-
leNarbonoife, qui eftoit défia diftraite du corps des Gaules, & réduite en forme de
Prouince, maisl'autrepartiedes Gaules qu'il concjuefta,& foufmit ài'obéiiTance
de la Republique.
V. Pomponius Mela a fuiuy les traces de Cefar, ayant premièrement eftabli
vne diuifion dela Gaule en deux coftez feparez entr -eux par le lac Léman} <k par
les monts Cebenniques dont l'vneft mouillé de la mer Méditerranée &c s'auance
iufqu'aux Pyrénées depuis la riuiere du Var fur les confins de l'i talie l'autre eft bai-
gnéde l'Ocean, & aboutit aux mefines montagnes depuis la riuiere du Rhin. Il
nomme l'vn des coftez qui eft fi tué fur les riuages de la m er Méditerranée la Gaule
Narbonoife, qu'il explique en vn Chapitre particulier, & en fuite l'Efpagneauec
les Ifles; Puis reprenant l'autre coftédes Gaules, il lediftribuë en trois peuples Bel-
ges, Celtes, & Aquitaniens,bornez par de grandes riuieres fumant l'intention de
Cefar. Laquelle il a mieux pcnctréc que Strabon, qui s'embarafTe vn peu en cette
matière dautant qu'il a voulu s'attacher à l'authorité de Cefar en ce qui regarde la
diib-ibutiondes Gaules en trois parties, & toutesfois contre ion ordre) il a compris
la Narbonoife dans ce partage.
V I. Pline a bien eu cette précaution, de feparer la Narbonoife des trois autres
portions qu'il diftingue par les riuieres, fuiuant la distribution de Cefar; mais en la
defcription particulière del'Aquitaine, il excède les anciennes limites de Garonne,
& fuitlcsnouueaux accroiffemens d'Augufte fans auoir aduerti le Lecteur de cette
nouueau te, dans laquelle il demeure furpris,fe voyant en mefme temps parmi les
peuples de l'Aquitaine de Cefar & ceux de la Gaule Celtique.
V I I. De forte que l'on eft plus obligé à Strabon, nonobftant la légère faute
qu'ilacommife, dautant qu'il conferue à lapofterité le changement arriué de fon
temps aux confins de l'Aquitaine. Car il efcrit en deux lieux, quel'Empercur Au-
gufteaugmenta l'ancienneAquitaine de Quatorze Peuples,entre les riuieres de Ga-
ronne & deLoirej& diuifatoutle corps des Gaules en quatre parties, la Nnrbonoi-
£è l' Aquitanique la Lionoife, & la Belgique qui eft la diftribution que Ptolemée
& les autres Efcriuains ont depuis embraffee en leurs descriptions.
VIII. Pour les peuples de creue adiouftez à l'Aquitaine, le nombre eft preci-
fement de Quatorze, comme Strabon efcrit exprcfTément en vn endroit, fumant
l'autorité de tous les exemplaires imprimez Si manuferits; quoi qu'en vn aurre
lieu, le texte imprimé reftraigne cenombre à Dix. Mais il a efte corrigé par le docte
Cafaubon fur la foy d'vn vieux manufcrit, quiporte le nombre de Quatorze
en cet
endroit, auffi bien qu'en l'autre. I oint que larauffetéde cette leçon du nombrede
Dix paroiftaiTez,en ce que Strabonincontinentdénombre luy-mefme Douze peu-
ples adiouitez par Augufte. I e ne m'arrefterois pas à fouftenir la vraye leçon de Qua-
torze, fans ce que le P. Monet homme fçauant, n'ayant pas fait vnedifcufïïonpar-
ticuliere de ces varietez dans là Géographie de la Gaule, s'attache au nombre de
Dix; & toutesfoispatvnefurprifemanirefte il en recite tout aufli-toft Onzeauec
Strabon, à fçauoir ceux d'Auuergne, du Vêlai, Giuaudan, Rouergue, Quercy,
A génois Berry Limofln Perigort, Poiétou & Saintonge obmettant les
EluiensouViuaretz, qui fontleDouziefme peuple chez Strabon. De forte que le
dénombrementde Quatorze fe treuue défectueux de deux peuples dans cet autheur
Grec, qu'il importede rechercher pour fatisfaire audelirdes curieux, & pour em-
prunter de cette rechcrchevne lumiere nouuelle à la connoifTance de l'ancienne
Aquitaine.
V. E Comment. Caefaris de Beilo Gallico 1.1.
1 colunt omnis Comara Gallia. Populorum tria fum-
Gallueft omnis duufii in partes tres, quarum vnam ma nomina funt, terminaturquefluuiisingentibus.
incolunt Belg» aliam Aquitain, tertiam qui îpfo- Nam à Pyrenjeoad Garumnam.Aquitaniajabeo ad
rumlinguaCeltz,noftiaGalhappcJlantur.Hiom- SequanamCeltïjindc ad Rhenumpertinent Belgç.
nes lingua inftitutis legibns inter fe différant. V I. Plinius L4. c. 17. Gallia omnis Comata vno
Galles abAquitanis Garumnaflumen.à BelgisMa- nomine appellata in tria populorumgeneradiui-
trona&Sequanadiuidit.Infrs:Ac|uitaniaàGarum- ditur,amnibus maxime diftindta, à Scaldi ad Se-
na flumine, ad Pyrensos montes & eam parrem quanam B elgica ab eo ad Garumnam Celtica ea-
Oceani,i, qug ad Hifpaniarn pertinet {pectat inter demque Lugdunenfis. Inde kd Pyrenœimontiscx-
occafnm folis & Septentriones. curfum,AquitaniaAremoricianteduSla.
i.
V. Mela defituorbisc.5 GalliaLemanoIacu
Gebennicismontibusin duo lateradmifa,
V I I. Strabo 1. 4. Geographia: Anovrians vœu?
&c arque ~¢%c~iros..u~caTc9rtxx di:7EtÎafEmcaid~v,É'qvv iW' P'-7tt~~ '71i rot.
altero Thufcum Pelagus atnngens, aitero Ocea- fir* il, iS A/j/Uf©- •m-ntœv te/*m-mi. Ita legit Cafaubo-
num, hincà Varo ilhncà Rheno ad Pyrenjeum vf- nus è MS.Cod.atv n
que promittitur. Pars noftro mari appofita fuit ali-
quod erat in excufis.Infra;
E~H~ J~~t~*A)M)/<"Tttfi')'A!)t7tO)', )~ ~tfm~t~i'Njf fU)7t7<
quando Braccata, nunc NarbonenGs. Lib. j.c. 2. ~~wr ~arap=_mcaid~tgIanx~xrvYr jKtTt(§u M r<y?M )St7M*
iequituiGallix latus alterum.lnfia:K.egio qusm in- touirmiy £ n KiyvfQ-.

Sommaire.
Les deux peuples manquant font les Ttourdeloù ceux d sAngoulmoùi &

II. III. IV. Bourdelois peuple Gaulois, S trabon expliqué contre Vi-
net & Cafaubon. V. VI. Bourdeaux neftpas Colonie de Bourges,
VIL VIII. IX. On recueille de Cefar que les Bourde lois font Gau-
lois. X. XL Bourdelois l'<vn des Quatorze peuples. XII. Angoul-
moifins le Quftorlufme peuple. XIII. XIV. Conférence de Strabon
auecla Notice fur le de nombrement des Quatorze peuples. Changement*
du Viuarets & oAlbigeois.

E s deux peuples qui manquent au compte, doiuent efire fïtuez


dans l'endroit que Strabon defigne, c'elt à dire dans la
Gaule Cel-
tique, entre la Garonne & la
Loire
i & faifant cette reueuë, on
trouuera felon mon aduis, que ces deux peuplesfont les Viuifques
ou Bourdelois & ceux d'Angoumois.
I 1. Pour les premiers, la preuue n'en fera pas mal-aifée fi l'on eftablit premie-
rement qu'ils croient vn peuple & vne nation Gauloife, & non pas Aquitanique.
Orpour ce regard, il faut pefer ce que Strabon efcnt, que la riuiere de G aronne en-
flée de trois riuicres ( fçauoir le Tarn, l'Oit, & la Dordoigne))fe defgorge dans
l'Océan entre les Bitunges Viuifques, & les Saintongeois, qui font, comme il re-
marque en termes exprés, deux nations Gauloifcs. Cela ne fe defiruit pas, mais plu-
ftoft fe confirme par la fuite du diicours,lors qvi'iladiouftefuiuantion vray fens,
que les feuls Vmifqucs habitentdans dans le terroir des Aquitaniens,comme nation
réparée, ne font point de leur corps& reconnoiifent la ville deBourdeauxpour
leur chef, &l'eftape de leur commerce.
III. Car l'explication que Vinct donne à ce texte en fes Commentaires fur Au-
fone encore qu'ellefoit receiiê'par Cafaubon ,nefatisfait pas le Lecteur, & deroge
en quelque façon à la dignité de la ville de Bourdeaux.Dautant qu'il fe perfuade,que
Strabon ait voulu infinuer, que les Viuifques eftoient vne Colonie des Bitunges
Cubes, ou de ceux de Berry, & par confequent félon qu'ils eftoient Gaulois d'ancienne
origine,mais Aquitains de domicile, & l'eftat preientjôc qu'ils furent def-
chargez par l'Empereur Augaifte des tributs impofezfur le relie des Aquitaniens.
I V. En quoy il commet deux fautes. Car pour laclefcharge des tributs, com-
j'aduouë Pline donne cet aduantage Viuifques'de les furnommerLi-
me que aux
bres ôc Exempts de contribution, ienie auffi que Strabon lignifie par ces termes,
xi v ovmhC ttù-nnS) cette prétendue exemption des tributs d'Aquitaine; puis qu'elle
fuppoferoit contre le fens de l'Auteur énoncé aux paroles precedentes, fuiuant que les
B ourdelois eftoient de ce corps;mais il prétend feulementfaire comprendre
la vcrfion de Xylander, qu'ils n'eftoient en aucune façon du corps ni de la commu-
nauté des Aquitaniens, & qu ils auoient leurs affaires, & leurs aflemblées entière-
ment fepafécs.
V. Pour la Colonie de Bourges, Vinet en baftit la penfée,iurce que la nation
Viuifqueeftnommée Aïïophyle, & eftrangere par Strabon comme filon intention
euft elle d'enfeigner que les Viuifques eftoient venus en ces contrées d'vn pais
eftranger, aulicuquefùiuant la force de la diction Grecque, & l'employ qu'il lui
donne en cet endroit, & ailleurs,ïl ne prétend défi gner autre choie, finon que le
peuple B ourdelois eft vue nation différente & feparée de l'Aquitanique, «mo^As? ou
bien k^oAh ainfi qu'il parle ailleurs, puis qu'elle eft Gauloife,auffi bien quela
Saintongeoife. Cette feule différence fe rencontrantentre ces deux Prouinces,que
iaSaintonge eft entierement aflife au tertitoire de la Gaule Celtique; & le Bour-
delois eft fitué en partie dans la Celtique, comme ce qui eft entre deux mers, & fur la
riuiere de D ordoigne & en partie deçà la riuiere de Garonne; encore que ce foit vn
rerroir que la fituation naturelle attribueaux Aquitaniens.
VI. Par cette veritable, quoy que nouuelle explication, l'on deftruit lapreten-
due Colonie du peuple de Berry, & l'onofte àla ville de Bourges le droit de ville
matrice, qu'elle prétend fur le Bourdelois en confequence de ce texte de Strabon:
Comme elle a pretendu celui de la Primauté de toute l'Aquitaine en l'ordre Ec-
cîefiaftiquejQuoy que la distribution de l'Aquitaine en trois portions, & en trois
Gouuernemens independans l'vn de l'autre, fut fait par Hadrian, auant qu'ily euft
des Euefques àBourges.Et il ne faut point s'arrefter fur ce que ces deux peuples por-
tent mefme nom de Bitttrijres. Car outre qu'ils font diftinguez par les denomina-
tions de Cubes 6c de Viatiques ce raifonnement eft foible à l'endroit de
ceux qui
içauent que plufieurs peuples ont des noms femblables parmy les anciens Auteurs,
kns aucune dependancc d'origine. Il feroit bien plus vray-femblable que cette
portion des Viuifqucs qui font fituez entre deux mers,c'eft à dire entre les riuieres
de Garonne & de Dordoigne enflées du flux & reflux véhément de la mer, aye
eft endufes limites iufqu'au ritiage de l'Aquitaine, vni à fon corps la villedeBour-
deaux, & prouigné fa nation fur les frontieres de fes voifins. Ce feroit en ce fens qu'il
faudroit prendreles paroles d'Ifidore de Scuille ( h l'amour de donner des etymolo-
gies à toutes chofes ne le tranfportoit bien fouuent hors les termes de la verité, & ne
lui oftoit vne bonne partie de fon crédit, ) lors qu'il efcrit que Bourdeaux prend
fon nom dé ceux qui l'ont peuplée, lefquelsil nômmcBurgos Gallos. Si ie me plaiiois
aux etymologics i'aimerois mieux le deriuer à BttrgoGaUùcoy c'eft à dire Bourg
Gaulois, ou ville Gauloife lenom de Bourg eftant aiTez ancien, & deriué de la lan-
Grecque& par confequent propre à l'vfage des Gaulois,pour fignifier vne
guetereffe
for
comme l'on peut voir dans Vegece O rofe, & le Glofïaire de Philoxe-
ne, Bttrgus Turris, -?wfyôç.
VII. Il demeure donc conftant& certain par le tefinoignage de Strabon, que
les Viuifqucsou Bourdcloisfontvne nation Gauloife, & nullement Aquitanique.
Ce qui fe fortifie
encore, de ce que Iules Cefardefcriuantla reddition de l'Aquitai-
ne, ne fait aucune mention des Viuifques; quoi qu'il parle des Tarbelliensleurs voi-
fins, & que la dignité de Bourdeaux méritait bien qu'il les nommait en particulier,
comme il a fait ceux d'Eufe, & ceux d'Aux, & generalement tous lespeuples auan-
cez du coftédela Gaule Celtique;n'y ayant rcité, commeil efcrit, que certains peu-
ples efloignez, qui ne fe fufTent rendus fous l'obeïffance des Romains.
VIII. le fçai bien que Lurbe en fa Chroniquede Bourdeaux cftonné de voir
que Cefar oublie le nom des Bourdelois en la conquefte de l'Aquitaine eftime
qu'ils font cachez fous les termes généraux des peuples efloignez, quiconferuerent
leur liberté par le moyen de la rigueur de l'hiuer. Mais il a mauuaife grâce de nous
vouloirperfuader, queles Bourdelois pui{Tenteftre contez entre les efloignez, eux
qui eftoient les plus proches & voifins des peuples defla conquis en la Gaule Celti-
que, à l'efgard desquels feulement les autres fe peuuent dire les elloignez.
I X. On peut retorquer l'argument contre moi, & dire queCefar ne fait point
mention des Bourdelois parmilespeuplcsCeltiques, non plus que parmi les Aqui-
taiiiens,Mais ie rcfpons qu'en la defcription desd'peuples faitcontribuerentà la guer-
Alexie,ilqui
re de Vercingentorix,pourfaire leucr le fiege mention des Bituriges,
& des Saintongeoisen fuite l'vn de rautre.D'où le iudicieux Ciacon
en fes Notes a
conclu, que Cefar entend parler des Bituriges Viuifques ou B ourdelois, voifins des
Saintongeois. Ce qui efl: rendudautant plus vrai-femblable que ceux de Berry vc-
iioientdeftretoutfraifchement deftruits & ruinez de fonds comble
en par Cefar;i
De forte qu'il n'y a point d'apparence, qu'ilspeuffent
en mefme temps faire des le-
uées d'hommes pour la guerre de Vercingentorix. Ou bien les Bourdelois font
compris fous le nom des Citez Armoriques, qui eftoient felon que Cefar les expli-
que en termes formels toutes les Citez de la Gaule aflifes fur la mer 0 ceane; & non
pas feulement celles de Bretagne, comme l'on eftime communément. D'où vient
qu'en la N otice de l'E mpire on voit le Gouuerneurde Blaye foubfinis à la difpofi-
tion & au commandementdu Duc ou Gouuerneurgênerai des coites Armoriques.
Et partant il n'y a point de répugnance mais pluilolt il y a quelque necefïitéde
comprendre Bourdeaux proche de Blaye de fept lieues, fous le nom des citez Ar-
ques de la Gaule.
X. Apres auoir vérifié auec euidence, que les Bourdelois font vn peuple Gaulois,
&mefmes en partie fituez entre les riuieres de Garonne & de Loire, ie peniè que
l'on n'aura point de difficulté à confen tir que c'eft l'vn des Quatorze peuples Gau-
A nj
lois,que C cfar Auguftc adioufta à l'ancienne A quitaine puis que fon aflletcefauo-
rife ce règlement, & qu'il ne peut eftre attaché à nulle des quatre Prouinces d\\u-
gufte, qu'à celle d'Aquitaine. De fait l'on voit depuis ce temps chez Pline & Pto-
lemée, que la villede Bourdeauxeft dénombrée entre les peuples d'Aquitaine, con-
ioin&ement auec les autres adiouftés par Auguft e.
XI Mais ce qui retranche toutes les difficultez que les plus pointilleux pour-
roientfairenaiftrefurcefujet,eftletefmoignagedelaNotice des P rouinces dreC-
fée du temps de l'Empereur Honorius;où le dénombrement eft fait de Quatorze
peuples de la nouuelle Aquitaine, outre ceux de l'ancienne, nommée Nouempopu-
lame, dont ie parlerai vn peu plus bas. Parmi ces peuples Bourdeaux tient fon rang,de
comme cftant la Cité Métropolitainede la feeondeAquitaine,diftincl:e& feparée
la Nouempopulanie,aufli bien qu'elle l'eft chez Ammian Marcellin fuiuantl'ancien
vfage. Or il faut remarquer que tous les Douze peuples de la creuë d'Augufle énon-
cés dans Strabon,exceptélesHeluiens,fontreprefehtés par ordre dans cette Noti-
ce & en outre on y void la Cité de Bourdeaux, & celle d' Angoulefme, qui font le
nombre complet des Quatorze en cet ordre Les CiteXjie Bourges, Auuergne, Rodais,
Alhi Cahors, Limoges, Giuauldan, Veldi3Bourdeaux,Agen^ngotdefme^ainftesJïoiclierSy
çjr Periguetix, De forte qu'il faut conclurre, ou qu'iln'y a point eu Quatorze peuples
d'augmentation, contre ce qui a efté fort bien eftabli au commencement; ou bien
le nombre doit eftre rempli fur les D ouze de Strabon, par les peuples Citez
eue
de Bourdeaux d'Angoulefmè.
ou
&
XI L Il eft vray que pour le regard d'Angouleime, ie n'ai pas l'auantagedela
l'autre tirée
preuue fuiuantdeleStrabon,
quecefoitvne Cité, ou vn peuple G aulois car l'vn vaut
langage du temps. Mais ceci demeurepour confiant, qu'elle eft fî-
tuée dans la Celtique entre les riuieres de G aronne & de Loire,eftant enuironnée
du Poidtou, Sainâonge, Limofin, & Perigort, 'font quatre peuples de la creuë
d'Augufte. Par coniequent cette contrée doit eftre de l'ancien nombre des Qua-
torze Citez, puis que du temps d'Honorius elle fe treuue en cet eftat de Cité, &du
nombre des Quatorze Aquitaniques. Car des'aller imaginer que l'Angoumois ait
efté vne portion de la Saindonge, il n'y a point d'apparence & en tout eùenement
la charge de la preuue, tombe fur celui qui feroit cette propofition contre l'eftat au-
quel elle efioit du temps d'Honorius. Dautant plus> que fi ce pais auoit efte diftrait
de la Saindronge depuis l'eftablilTementd7Augufte,il y euft eu du temps d'Hono-
rius Quinze peuples, en la creuë de l'Aquitaine, & non pas Quatorze feulement,
comme la Notice reprefente,conformement au nombre marque par Strabon.Ioint
que le celebre Paulin contemporainde S. Ambroife, en ce fragment de fa letre rap-
porté par Gregoire de Tours, fait foi que de fon temps Angoulefme tenoit rang de
Cité, & auoitDynamius pour Euefque. Lenom aufti d'Angoulefme ou d'Inculifma
cft connu par les vers du Poëte Aufone, qui fleurilToit en mefme temps, à fçauoir
enuiron l'an 330»
XIII. l'ai remarqué la conformité qu'il y auoit entre la Notice des Prouinces,
ôc Strabon,au dénombrementdes Douze peuples,n'y ayant de différence, que pour
le regard du Viuarez lequel Strabondonne à l'A quitaine, fuiuant le département.
d'Augufte: Ce qu'il certifie en deux lieux, & remarque comme parce moyen l'A-
quitaine touche la riuiereduRhofne; Enlaplaceduquel peuplera Notice denom-
brel'Albigeois
Scfubftituë Albiala Citéd'Albi,àcelled'Aubenas en Viuarez Alba.
1 1 faut donc que
ce changement & fubftitution d'vn peuple à l'autre foit arriué de-
puis le départementd'Augufte, &auant l'Empire deVelpaiian. Car Pline qui e£-
dluoit fous ce Prince, met le Viuarez non pas dans l'Aquitaine, mais parmi les peu-
ples de la Gaule Narbonoife; Commefaitauffi Ptoleméc, qui fleuriflbit fous l'Em-
pire d'Hadrian. I'attribuë cette innouation à TEmpeteur Galba, lequel apporta
quelques changemens dans les Prouinces des Gaules, mefmes en la Narbonoife,
fuiuantletefrnoignage de Pline;Et bien que cet Auteur ne remarque pas celui du
Viuarez, neantmoins il y a necefïi té de l'attribuer à Galba qui feul a fait desaltera-
tions en ces quartiers,dans le temps qui a coulé depuis Augufte
du & Strabon,iufques à
Vefpafian Se Pline. A qùoiilfut obligé par la fituation Viuarez, laquelle fem-
bloit le feparer de l'Auuergne& du reft e de 1'Aquitaine,par les monts C ebenniques,
Se l'adiuger a la Narbonoife, par l'attouchement du
Rhofne neantmoins ce Prin-
cè remplaça le Viuarez par l'Albigeois, qu'il donna àl'Aquitaine, dont il eftoit voi-
fin. Cette ville d'Albicrtoit eh tiltre de Cité, & auoit fon Euéfque Diogenian du
tempsde Paulin, commeilfevoidparlefragment de fa letre rapporté par Grégoi-
redeTours; &pourroiteilrela ville'de Taita des peuples Daciens chez Ptoleméei
puis que tous les autres peuples de la nbuuelle Aquitaine, font denombrés dans cet
Auteur excepté les Albigeois.
X I V. Cette obferuation touchant le Viuarez & l'Albigeois feruira pour re-
foudre les difficultez dans lefquellesfetreuueenueloppéfurce fuj et le fieur Catel
en Ion Hiftoire de Languedoc pourueu que l'on adioufte à ce que
defliis qu'Ha-
drian lors de la fubdiuiiion des Prouinces en premières, & fécondes attribua les El-
uiens ou le Viuarez àlaProuinceViennoife, qui eft vne portion du corps de l'an-
cienne Narbonnoife, comme on peut voir dans la Notice.

II. 5uabo(. ç. ExSâN~H D' p5,J 1'apoiw~ ~e~m:ro-ra,uaisarî- Aruernorum,CiuitasRutenorum Ciuitas Albien-
~nSe?s, HS TB*Nc~ru.~û B<t1~t 'Tt ~i iuia-~cmr 0~A~~<Mf, fium, Ciuitas Cadurcorum. C. Lemouicum C.
lu 'Z.turriwv,AfA^TSffti» Xa\xTiKài iSviïr (ùvnt yip JV 75 7$T Gabalum. C. Vellauorum. Prouincia Aquitanica
B<T!!f!')<~ 'i1JÚ7M é~voc if 7/!Î: AMKTtt'0'f tt~O'fp~OtiJ~U- 11. Metropolis Ciuitas Burdigalenfium, C. Agen-
~<t,ii e'm)TtAHcn!7D~t6:~< <~ 6'~7n:j'<t~Bi!pJ))aA.:<. nenfium. C. Ecolifmenfium, C. Sâritcinum C. Pi-
ÏII. Vinetus in Carmen 13. Aufonij de Burdi- C. Petrocoriorum.
«îtauorum
gala. Cafaubonus in Comment, addiclum Iocum XII. Gregor. Tur. 1. i. Hift. c. iî.èPaulino, Ct
Strabonis. enim hos videas dighos domino Sacerdoces vcl
ifidorasHiipa.l.ij.
V I. appellatam rerunt Etymolog-t- 1. Buide- Exuperium TolofaE,vel Simplicium Viennœ vcl
galim quod Murgos (vel Bur- Amandum Buidegalae vcl Diogenianum Aibigce,
gos,vt eniendat Vihetus) Gallos primum colonoî vrcl Dynanium Engolifms, vel Venerandum Ar-
habuerit. uernisjvcl AlitiiiumCadurcis,vel nuncPegafium
I X. Caefai; 1. 7. Vniuerûs Ciuitatibusquœ Ocea- PctrocoriiSjVtcunquefehabentfeculimala,vide-
Dura attingunc qua; eorum confuetudine Armo- bis profe£to digniflîmos touusfidei religionifque
ries appettantnr. Notinaimperi)fub difpoCtione euftodes.
viriipeâabilis Ducis tradtus Armoncani & Ebrui- XII. Aufoniusep.xi.Icuhfmaquum te abfcon-
cani, prxfeÊtus militum Carronenfium, Blabia. derct.
X- Plin.l. 4.C.17. Ptolemœustabula j.Europje. I 1 1 1. Strabo I.4. âifriit&mA.a.fA.Scu/eij^toV n fachiSm-nt-
Sub lis Santones quorum Ciuitas Mediolanum, fû«t- Infra. Eaum/ àzi n foJkftî Ofx^> Sy^rns.
fub qmbus BiturigczVibifcijquorumciuitatesNo- XIII. PIin.l.3.c. 4. AlbaHeluiorum.Prolemo
uiomagus, Burdigala. AlbaAuguftaHelicociorum.i.Heluiorum. Plin.l .j.
XI. Notitia Prouinciarum Proumcia Aquica- c.4. Adiecit formula: Galba Imperator exlnalpiuis
nicaprima. Mctropolis Cmitas Biturigum, Ciuitas Auanticos atquc Ebroduncios,
CHAPITRE III.
Sommaire.
Confins de l'Ancienne Aquitaine ducofté de l'Orient. IL Garonne ne
la fèp are pas de laTrouince Narbonnoifè faiuant Cefar. IV. III.
Qomen^e dans l'Aquitaine fuiuant Strabon & le Coferans fumant
^Plme\ la Notice & Ptolemée. V. 6t encore fautant Ce far. VI.

(}ltes le
VIL .A quoy Strabon eft conforme fuiuant vne houueïït explication.
Conionclïon des monts Cehnniques auec lesTyrenées & Jltuation des
mefme auteur. Erreur de Xylander en la ijerfîon
des TTolofains proches des Pyrénées. VIII. Pline corrigeJur les li-
mites des Tolofàins3 & expliquéfur le Cojerans. 1 X. aAlbieftoit
de l' Aquitaine & non du Languedoc. Explication de T Une far les
limites de la riuiere du Tarn.

'Examen qui aérerait de Quatorzenouueauxpeuplesadiouâeza


l'ancienne A quitaine par Augufte, fert beaucoup pour reconnoi-
ftre les anciens, & par leur moyen eftablir les vraies limites de cette
Prouince.I'ai trauailléauChapitre precedent, à ce que fes bornes
ftuTent connues du cofté du Septentrion parles Viuifques, & en
celui-cy ie tafcheray d'efclaircir fes conhns du coité de l'Orient, par lespeuples qui
l'auoifinent. Il femble d'abord que la recherche n'en eft pas malaifée; puis que C efar
a dit fi nettement, & apres lui les anciens Geographes l'ont confirmé, que la Ga-
ronne fepare l'Aquitaine de la Gaule; & partant que le pais de Coferans, & cette
portion de Comenge, qui eft depuis S. Beat vers Coferans au delà de la Garonne,
doiuent eftre cenfez & tenus pour pais feparez de l'Aquitaine, comme le fieur Catel
efcnt en fon hiftoire de Languedoc.
1 1 Mais ie defire que le Lecteur pefe meurementce que i'aî vérifie' au premier cha-
pitre,quela
de la Garonne fepare,fuiuantCefar,l'Aquitainede la Gaule Celtique, & non
pas Narbonoife; de laquelle il n'a fait aucune mention en fes Commentaires;&
partant n'a peu eftablir ni la Garonne, ni aucune autre borne entre elle, & la Prouin-
ce d'Aquitaine;Deforte que l'autorité de C efar ne nous arrachera pas des mains,
ni le Coferans, ni la portion des Comengeois qui font au delà de Garonne, fi
preuuepour les adiuger à Y Aquitaine, & pour poufler
nous auons d'ailleurs quelque
fes limites iufqu'à l'extrémité de
ces peuples.
I I I. OrletefmoignagedeStraboneftformelpourleregarddu peuple de Co-
rn enge, qu'il dit eftre aflis en Aquitaineioignant les monts Pyrénées, fans diftin-
£hon d'outre ou de deçà. la Garonne,c6mefont aufli Pline & Ptolemée. Etqui plus
eft, le mefine auteur Pline, auquel les départemens des Prouinces ne pouuoient
eftre inconn eus, à caufe de (on exacte connoiffance de toutes chofes, & de l'emploi
qu'il auoit cü pres de l'Empereur Vefpaiien, met en termes expres le païs de Cofe-
rans parmiles Aquitains; c'eftà dire parmi les anciens, puis que ce peuple n'eft pas
l'vn des quatorze adiouftés par Augufie. La Notice dreffée enuiron le temps de
l'Empereur Honorius, que iereprefenteraiau Chapitre fuiuant, dénombre confor-
mementiPline, la Cité de Coferans pour l'vne des douze de làNouempopulanie-,
de forte que cette Notice iie permet pas qu'on reuoque en doute, que le peuple de
Coferans appartienne à l'Ancienne Aquitaine. EtparmefmemoyennefoutFrepas
quel'on puirfe douter, que du cofté des Pyrenéeiles bornes ne foient outre la fource
de la Garonne, à l'extrémitéde Coferans.
I V. Ce quei'ay eftablipar raifonnement, demeure entièrement conuaincu par
l'authorité de Ptolemée; lequel donnant les bornes à l'Aquitainede Cefar ôc d'Au-
^ufte, efcriten la Troif iefmeTable de l'Europe, qu'elle a pour fes confins, à l'Occi-
dent vne partie des monts Pyrénées iufqu'au promontoire Oeafon & l'Océan
Aquitanique; au Septentrion la Prouince Lyonoife pres de la riuiere deLoire,iuf-
qu'au ply qu'elle prend vers le Midy; à l'Orient vue partie de la Lyonoife iufqu'a la
fource de la riuiere de Loire 6c vne partie de la Gaule Narbonnoife en l'endroit ou
elle aboutit aux Pyrénées à dix-neufdegrez de longitude, & quarante-trois degrez,
8c dix minutes de latitudeAu midy les Pyrénées,&c la Gaule Narbonnoife depuis
la fource de Loire iufqu'aux bornes quifont dans les Pyrénées. Que peut-on dire
de plus expres, pour iuftifier que la Garonne ne fepare pas depuis fa fource, la Gaule
Narbonnoife de l'ancienne Aquitainemais'que le confin commun de ces deux
Prouinces fe rencontre dans les monts Pyrénées, en cet endroit qui eft a quarante
trois degrez & dix minutes de latitude c'eft à dire dans le pais de Coferans tel qu'il
eftoit pour lors, comprenant vne bonne partie du pais haut de Foix. Ce quifera
mieux iuftifié par la conférence de deux autres textes de Ptolemée, dontl'vn place
la fource de la riuiere de Garonne, à quarantequatre degrez & vn quart de latitude;i
& par conséquentil au ance les bornes de l'Aquitaine dans les Pyrénées au delà de la
Garonne;,depresd'vn degré. A quoyreuientrobfemation que cet Auteur a faite
du courbement des Pyrénées vers l'Efpaigne, fituànt le milieu de ce ply au quarante
troifiefme degré de latitude, du cofté deVEfpagneTaraconnoife. Mais cette preu-
ue eft plus obfcure que la precedente. Ce feroit vn defir trop grand de contredire les
bonnes opinions, de feperfuader pour eluder cette preuue,quel'Empereur Augufte
euft accreu l' A quitaine du païs de Coferans puis que toute la creuë qu'il a faite,a
eftépnfedanela Gaule Celtique, comme i'ai vérifié par Strabon; & que cela cho-
quelefens de penfer, que ce Prince euft voulu demembrer la prouince Narbonoife,
pour enrichir l'Aquitainede fa depoüille, &pour rendreleurs limites plus confufes
qu'elles n'eftoient auparauant,fi la Garonne euft efté l'ancienne borne.
V. Qoe fi pour fçauoir l'eftatde ces Prouinces du temps de Cefar, on def ire l'a-
prendre de lui mefine, on fera fatisfait par la lecture du Troifiefineliure de fes Com-
mentaires où deferiuant l'appareil de guerre, que drefla le ieune Craffus pour la
conquefte de l'Aquitaine, il teûnoignequece
Narbone,General fit de grandes louées dans les
le & de
pais de Tolofe,de CarcaiTorie, régions qui font des Cités dit-il, de la Gau-
Prouinciale, limitrofes des d'Aquitaine. Ce qui eft tres-aflfeuré, & re-
uient à ce que i'ai defia cftabli; dautant que le Comcnge & le Coferans confi-
nent auec ces trois Cités fuiuant l'ancienneeftenduë qu'elles auoient du temps
de l'Empire Romain; laquelle leur a efté retranchée par les nouuelles créations des
Euefchés de Pamiez, Mirepoix, & Rieux, que les Papes Boniface, & lean XXIL
ont faites dans le territoire de tous ces peuples.
V I. Ceci pourra eftre mieux efclairci par l'autorité de Strabon, qui fe trouue-

ra entierementconformeà Cefar,& à Ptolcmée,{uiuant le fens auquel ie les ai in-


terprétés; fi les termes de ce Géographe font mieux expliqués
Gaule & entendus qu'ils
n'ont eftéiufquesicy.Car apres auoir compris toute la dans l'eftenduë qui
eft entre les Pyrénées, la mer Méditerranée, les Alpes, la riuiere du Rhin depuis la
fourceiufqu'àfonemboucheurc3&la mer Oceanc depuis cette emboucheure iuf-
qu'aux parties Septentrionales des monts Pyrénées cet auteur diftribuë tout ce
leur donnoit Celtes, ôc en Belges. A chafcundefquelsil afligne l'endroit
corps enAquicains,&
qu'on auant le département d'Augufte. Pour cet effet, il reprefente
l'eftenduëdes monts Py renées,qui aboutuTent de deux coftés à Tvne & à l'autre mer,
aueccétlfthmede terre qui eft interceptéentre-deux. Iladioufte que cet Ifthme eft
coupépar les monts Cemmeniens, lesquels font attachés aux monts Pyrenées, & les
touchentt en angles droits; & en fuite s'eftendentpar le milieu des champs de la Gau-
le, en la longueurde deux mille ftadesiufqu'aupres de Lion. Ce poincî: eft fort re-
marquable pour l'intelligence de Strabon, qui met pour fondement que les monts
qu'il appelle Cemmeniens, & les Latins Cebennes ouCebenniques3abouthTent
aux Pyrénées & les touchent en angles droi&s Ce qui ne peut eftre entendu, que
des coftaux& rameaux de ces montagnes;lefquelss'entretienent aueclesvallons qui
font entre-deux, par vne ligne qui prend depuisCaftres vers le païs de Car caffonne,
& de Foix. Cela pofé, Strabon afligne les Aquitains depuis les parties Septentrio-
nales des Pyrénéescoulant le long de ces montagnes, i'uf^u'a la rencontre des
monts Cebenniquesen leur conion£rion;ôcde-là tirant en bas vne ligne vers la
riuiere de Garonne, iufqu'à fon cmboucheure dans l'Océan. De forte qu'il fait
aboutiraux monts Cemmeniens,les Aquitains qui attouchent les Pyrénées; & de
l'autrccoftédes mefmes monts Cemmeniens, ôc tout ioignantlesPyrenées, il efta-
blit vne partie des Celtes, qui font parce moyen feparez en cet endroit, par les ièuls
monts Cemmeniens. Ce qui reuient precifément à ce que i'ai vérifié par le t exte de
Ptolemée, quelafeparation del'Aquitaine, & delà Gaule Narbonoiie.,ne fefait pas
dans les monts Pyrénées, par lafource de la riuiere de Garonne en la terre de Co-
menge mais par Iadefignationd'vn certain endroi£t de ces montaignes, que Pto-
lemée explique par les degrez de longitude & de latitude, & Strabon par la conion-
£Hon des monts Cemmeniens auec les Pyrénées; c'eftà dire vers le lieu, où les ra-
meaux de cesmontaigness'approchent le plus, & plient les vns vers les autres»
VII. Apres auoir donné l'afïiete auxAquitains, Strabon défait celle des Cel-
tes ;fous lefquelsil comprend non feulementla Gaule Narbonoife.mais aufli les au-
tres peuples comprisiouscenomparCefar. Il eft. neantmoins certain, qu'il expli-
que fa penféeaffezobfcurément &c en termes fuccincts dautant que ceftejdef-
cription n'eftoit point en vfage de fon temps, à caufe qu'elle auoit efté changée
par le partage d'Augufte, & que d'ailleurs on auoit en main les Commentaires de
Cefar,auf quels il feremetpourvne explication plus claire de la matiere. Quoique
neantmoins il comprene contre l'intentionde Cefar, la Gaule Narbonoife parmi
les Celtes. Mais il feroit bien plus efloigné de Cefar,fila verfion de Xylander n'e-
doit vn peu chaftiée; laquelle prefuppofe contre la forcedes termes Grecs de Stra-
bon, que les Celtes font ceux qui habitent entre les monts Cemmeniens,& la mer de
Narbone,& de Marfeille,iufqu'àvn certain endroiclrdes Alpes; & par ce moyen les
Celtesferoientreftrain&silafeuleGauleNarbonoife.Car le texte de Strabon bien
expliqué, prefente vn autre fens;à fçauoir, que comme les A quitains arriuent par la
ligne des Pyrénées iufqu'à celle partie des monts Cemmeniens, où fe fait leur
conj ondion les Celtes occupent ôc pofledent aufli l'autrecofté de ces monts, &
encorele pais, qui eft du coffé de la mer de Narbone, & de Marfeille; c'eft à dire en
autres termes,toutela Gaule Narbonoife, & les Prouinces qui s'eftendent de l'au-
tre cofté des monts Cemmeniensiufqu'à,lariuiere de Seine. Celte explication s'ac-
corde extrêmementbien auec le mefme Strabon lequel au Liure fecond dit expref-
fement,que les monts Cemmeniens aboutiffentau milieu de la terre des Celtes,
monftrantpar là qu'il entend placer les Celtes deçà,& delà ces monts. A cetleintçr-
pfetariofls*accommod«auflîeêqu'il efcrit au liurcqaattiefmè, qae les Te&ofages
ou Tolofains (ont proches des Pyrénées & accouchent vn peu la pattiêdesdés Cem-
meniens qui panche vers le Septentrion, Il nèfe peut dire rien de plus expres, pour
l'intention de Cefâr qui à efcrit que les Tolôfains font contigus dés Aquitains C%
quidoit eftre entcndufuiuantStrabon;en ce que les Aquitains poffedans les raci-
nesdes Pyrénées iufqu'à la conionition des Cemmeniéns, les Tolbfains ne tou-
chent pas, mais font proches des Pyrénées, & neantmoins attouchent vne partie
des monts Cemmeniéns.
d'vne
I 1 1 1. Pline fauorife ce discours, fi fan texte eft appuyé intcrpuncïion
qui eft mal placée en tous les Liures, afin de le rendre conforme à l'intention deCe-
far & de Strabon. CardenombrantlespeuplesdelaNarbonoife,ilymetlesTolo-
iàinsTe&afages, voifins de l'Aquitaine, di£t-il, fumant ma correction. On oppo-
fera que le mefme Auteur defcriuant la Gaule Narbonoife en Tendroicl: qu'elle
auoifinfc la mer Méditerranée & les monts Pyrénées, place fur la riue lanationdes
Sardôns,&:audedans, celle des Cohfuarans, qui ne peuuent eftre autres que ceux
deCoferans. A quoiierefpons, qu'il faut neceflairement, nonobftant l'affinité qu'il
yaentrelesnomsique ces peuples foient difïerens comme ic l'ai demonftre par
les raifons que i'aipropo fées ci-aefms, Ou bien, fi t'eftvn feul peuple, qu'il lui foie
arriué le mefine qu'aux Ruteniens ou peuples de Rouergue,3 lefquels ayans cfté en
partie enueloppezdans la première conqueltedelaGaule Narbonoife furent par--
tagez en deux peuples fous mefme nom, de forte qu'on voit à mefme temps dans
Cefar au liure vu. de fes Commentaires,les Ruteniens Prouinciaux diftinguez des
Ruteniensquin'eftoientpas de la ProuinceiD'odvient que Plinedénombre les Rù-
'teniens en la Narbonoife & en l'Aquitaine. Il peut auoir fait le mefme, pour vue
femblableconfideration,touchantlesConfuarans, qu'il attribue à l'Aquitaine,
Se
à la Narbonoife.
IX. Cefte difpute des confins de l'ancienne Aquitaine & de la Prouince Nar-
bonoife, m'oblige de ne diflimuler point eh cet endroit vue faute du Docteur
Roaldes, quia eftéfuiuie par le fieur Catel eh les mémoires de Languedoc, tou-
chant les limites de Y Aquitaine d'Augufte, & de la Prouince Narbonnoife. Car ils
veulent que la ville d'Albiôc vnepartiedefonEuefclié,& celui |deCaftresquiae{le
diftraicl: du Diocefe d'Albi pat le Pape Iean xxu. foientcenfez de la Gaule Nar-
bonnpife;fous pretexte qu'ils font maintenant du païsde Languedoc, & que la
ville d'Albi eft deçà la riuiere du Tarn laquelleriuiereils
prennent depuis la fource
pourvneborneafTeuréederAquitaine&dela Prouince Narbonnoife;Ilsfe fon-
dentfurvn texte de Pline, qui a elle corrigé en Ion interpun&ion par Scaliger, &
encore mieux parlefieur Catel en ces termes: Rurfus Ndrhonenfis Pmuinciœ contenni-
#i >R.uteni,CddumTdrne dmne difcretiàToloJknis. Ilfaudroit faire violence à ce texte
pourytreuuerleurfens.Car il n'eftablit pas les limites de la Narbonnoife & de l'A-
quitaine en gros par la riuiere du Tarn; mais en particulier celles du Querci & du
pàisdcToloicyCddurcidmneTdrnidifcretiàTolordms. De forte que comme les bor-
nes des Toloiainsnerefpondentpas au Rouergue, Pline ne fignifie pas aufli que
leTarn les fepareentr' eux, mais feulement ceux de Cahors & deTolofe. Si cçfic
villed'Albi,aufli bienqueleVelai&leGeuaudan.qui font despiecesde l'Aquitai-
ned'Augufte & dépendent encore de la Métropole de Bourges appartiennent
maintenant au pais de Languedoc cela doit eftre attribué au départementdes Rois
de France, qui ont efté obligez d'en vfer de la fofte, n'ayant point la difpofkion des
autrescitez d'Aquitaine qui croient poffedez par les Anglois. Dautanc'plus qu'el-
les au oient efté dêfiadiftraites de l'Aquitaine par les anciens Comtes déTolofe3auui
bienqueViuiersdelaProiûnceVientioife, & vnie au Languedoc. De fait les An-
glois n'ont rien pretendu fur ces trois pais d'Albigeois,Rouergue, & Geuaudan,
a caufe qu'ils auoientefté démembrez de l'Aquitaine auant le temps de la Ducheflc
Alienor, de laquelle ils prenoient tout leur droici: dans l'Aquitaine.

III. Strabol.4.PIin.I. +. c. 17. IV. Ptolenisu* Notis Sir 10.finitimm his regionibus.
legit
2.. F.ct~ru~ù ô' f sr f't'< ~qHrir '~e'f O'f'~S-rn
lib.î.Tab.in-Euiopae. »<W Aiwiwuwî TKéL^i eauvUtu,
X~ râsIYup~'mrr.o~as I~`pà~.t~~i~s'l~f~s'ni?7~Mt)7~g<T))f < M
*nmi îvK)gi faif^s iipy v IdcmPtolcm-Tab.i.Europç.
V I.
7n~M)),-n! ~e' K~M
-7~-n'Te~~KEA'7ntTTtJ)tt. L.
cqas.eL~~roHS~j.
Axcy~ra~ocçNCWruixJKé),~s
K-jj>TdTa< Simx-n»j>of àt crrnùjj lasajriar âffn fitTaçO t~f~" TtM .t~af 7? 77Kj'tuij) J~~OW'M~ nj KSjM~N O'ff/,
t7rt'
'1iIs KJf7IÍ¡¡,.m `uoipwr,~cPàr -rapl axwrnôrac y uy. VII.1 dc m 1- 4 AMt;tt*ctf/<~ tUt<{A6~~Te~TMjBt~f<ct7~f
Idem Tabuta m. H -myh «mw/wù Tttfouù* i9 ft-f Jl. ~ruq(u: ns ~esqn )(~7t;MfK'~M~n<SM:TDtO)Mtt-
Ptolem.Tabulai.E'urop.CuruaturnionspauluIum M'< ?1i ÕII7I> r<yttt~X3B'nt~MU.Kf'A'nt{J 7?Jd ¿,.nI v.z~Egr ~épr~
Hifp'amamverfus, vnde finuationismédium in Ta- r.38i~X,crru~ YyrGu' x;~ MoasrcJ~iavx~ Na~urx ~iTU~caY. bi
laconenfi habetl7- 41. Xilaiider fenfum deprauault diffimulando inver-.
V. Cœfar.1. f. Comment. Itaque rc frumentaria ~!onefua.pa.fttculamconiun<3:tuam.It~enimvertit:
prouifa,auxiliis,cquitatuque compacato, multis Celtas qui in akerampartem habitant vertus mare
prxtcreaviribusfortibus.Tolofa,Carcafone, Nar- quod ett ad Maffiliam &Narbonem. Idem lib.4..
bone,qnne funt ciunates Gallue prouinciaî finiti- « T~I17tvzijis r,gnu`,u,~un7tj IToqiu,'tt '?!'Att6*MC!'M!~i'!p~~6.TI«
mse,Es his regionibusnominatimeuocatis,info- l-crX29 rm 'M 'B)':<n!<KT?< ~'A.<)!'f2' ~'K!U.M~Mf.
ciatium fines exercitum induxit; Vbi Ciaconusin

CHAPITRE IV.
Sommaire.
La ville & le promontoire Oeafo font les confins de l Aquitaine du cofîé
d'Occident. Oeœjo pris par quelques njns pour F ontarabie jOh Qyarfhn*
IL Opinion de l'auteur,que la <viUe Oeafo eft S. Sebaftien & le pro-
montoire > la tefte de la montaigne quis'eftend depuis cette 'ville tuf qu'à
Fontarabie. Defcription de ce quartier de Guipufcoa. Prennes III.
de [[opinion de l'auteur. Explication deU rimere Aienla/q^eche'^Pto-
lemée. T reuue que ce fi la rtuiere O ria. Menofca eft <vne ville dans Tto-
lemée. Faute de JMerula& de Bertinsqnila prenentpour vne riuiere.
Explication de la riuiere JMagrada dans M.ela, I V. Ce quartier de
Guipufcoa apartient aux gaules. V* Vérifié par l'eftenduè de l'Euef-
ché de Bayonne ,& autres preuues. V L II aefte diftraicT: de lafeigneu-
rie temporelle depuis quelque temps. VIL Confins de l* Aquitaine du
cofté de Midi. L'Ijthme entre deux mers plus eftroiB du coftè de Fran-
ce que â'Sfpaigne. Différence de Strabon & de Pline. Cafaubon repris>
& Pline expliqué. VIII. Strabon corrigé.Les Pyrénées verdoy ans
du cofté de France & arides du coftè 'd' Eftaigne.

PresauoiralTeuréleslimitesderancienneAquitaine du cofté de
l'Orient, il eft aproposdeles bien affermir du cofte de l'occi-
dent. En quoi il neie rencontre point depeine parmi les Geo-
graphes. Car Strabon, Mela, Pline & Ptolemée ferment les Ef-
pagneSj&les diftinguent de l'Aquitaine parle promontoire des
monts Pyrénées qui sV auance versve~. t < nomment Oeafo
l'Océan,lequelils
t r au deçà d'vne
~) <

ville d'vn femblable nom. Gomes,Floriam, & autres Auteurs Efpagnols eitimenc
que Fontarabie eft celte ville Oeafofans confidererque le Promontoire des Pyré-
néess
néeseft fituépar Ptoîeméeàquinzedegrezdelongitude,
latitude au deçà & quarante-cinq degrez
cinquante minutes de de la ville Oeafo place qui a quarente-cinq
degrez, & fix minutes de latitude. Ce qui n e fe rencontre pas au lieu de Fonterabie,
qui eft au deçàdu promontoire.
le nom Arias Montanus & Cludus eftiment qu vn certain
lieu ruiné portant â'Oiarfun à deux lieuësde la mer, & deFonterabie,foit la ci-
té OeafoyOU. bien OUrjb, commeIanommePline. Cequines'accorde pasauecStra-
bon,qui met raflietedeceftevillefùrleriuagede l'Océan, & non pas à deux lieuës
de la mer.
11. Mon opinion eft que la Cité Oedfo eft la ville de fainct Sebaftien & que
le Promontoire eft cette efchine de montagne qui s'auance dans la mer depuis
Fonterabie iufqu'au Partage. Afin de mieux comprendre ceci, il eft neceflaire de re-
defcription
prefenter la de ce quartier de Guipofcoa,côme elle eft propofée par Ga-
ribai natifdupais; lequel ayantdiuifé la Prouince en trois parties, dit que le quar-
tier qui eft ams du cofté de France eft le plus vafte& le plus eft endu, où font fïtuées
les villes de Tolofe,defainct Sebaftien & de Fonterabie. Ily a en cet endroit vn e
grande riuiere nommée Àr<txes\ & vne petite nommée Vrumea, laquelleprenant fa
iource
aux montagnes de Nauarre coule pres la ville de Hernani, & entre dans la
mer après auoirarrouie la muraille de fàin et Sebaftien du coftéd'Orient. I cy la terre
eft vn peu courbée,faifant vn fein & vn repli iufqu'àîa terre de France, comme eferit
expreflemeiitGaribaij^w^ mepnactimahaTQendo la terra vn fino ha'XJa Frauda. Là,
riuiere de Leço coule par ces quartiers; laquellefortant des confins de Guipufcoa &
deNauarrc,couppelavallée de Oyarfun & de là descendant vers les deux Bourgs
nommez les PafTages, entre dans la mer, latilànt du cofté d'Occident l'vn de ces
Bourgs,quieft de la Iunfdiction de fainct Sebaftien, à vne petite lieuë de la ville; ôc
du cofté d'Orient l'autre Bourg qui eft plus grand, & dépend de lalurifdiction.de
Fonterabie. Entre ces deux Bourgs,ily à vn port desmeilleurs delà Bifcaie & deGui-
pufcoa nommé le port du Paffage,capable de receuoir toute forte de vaiffeaux, où ils
font à l'abri du vent toufiours en flot, & en eftat d'entrer & de fortir à toute heure
fans attendre le flux ni le reflux delà mer.Sur le haut bout de ce port il y a vn Bourg
nomméLeço. Iufquesicy Garibai.
I 1 1 D e cefte delcriptionie tire deux auantages j l' vn qui iuft ifie la fituation de la
ville, & du PromontoireOeafo l'autre qui donne connoiflance du motif des inno-
uationsqui ont efté faites depuis aux bornes de ces frontieres. Quant au premier
poinct, on void que fainct Sebaftien eft afïïs fur la mer Oceane. Ce qui s'accorde
entierenient à lafimation que Strabon donne à la ville Iddnu~'e, ou bien O e~~ f'o, felot~
la correctionque Cafaubon a faite de ce lieu, fuiuant les anciens manuferits. L ePro-
montoire Oeajô, eft efloigné de pres d'vn tiers de degré, c'eft à dire dequarente-
quatre minutes de latitude, de là ville de mefme nom, felon Ptolemée. Ce qui rcC-
pondàladiftancequ'ilyadepuis fainct Sebaftien iufqu'àla pointe de la montagne
qui aboutit à Fonterabie,coulant le long des Bourgs du Paffage. Il eft nece/Tairc
d'efclaircir en ce lieu vn enueloppementqui fe rencontre fur l'explication des rtoms
des riuieres de ce quartier; que l'on voit dans Mela, & Ptolemée. Celui-là fait men-
tion duflcuue Magrada, qui coule pres Oeafo. Et celui-ci des riuieres Menlafque, 8c
d'vne autre nommée Menofque, ainfi que l'on croit communément.
le ne rapporterai pas toutes les diuerfes interprétations que l'on donne à ces riuie-
res pour les accommoderaux noms de celles de ce temps: & me contenterai de dire
mon aduis fur ces difficultez.ilconfle queMenlafquedontl'emboucheure eft fitucé'
dans Ptolemée à quinze degrez de longitude, & quarante-cinqdegrez de latitude,
dans le pais des Vafcons, eft plus aduancé vers l'Efpagne que non pas la ville Oedfo
B
qu'il place à quarante-cinq dcgrcz,fix minutes de latitude. Et partant ce n'eft pas
lariuiered'Vrumca qui coule pres S. Sebaflien. comme eferit Garibai; moins encore
la riuiere de Vidafoë qui coulepres Fonterabie,c6me penfoit Villc-neuue;maisc'eft
la riuiere d'O ria, qui a fon emboucheuredans la mer au delà de fainél Sebaftien, qui
eft le vrai O^/ô. Celle opinion eft dautant plus receuabie, qu'elle eil appuyée de
l'autorité d'O rtclius, quoi qu'il n'en cftablnîe pas les prcuues comme ie viens de les
propofer. Merula en la Colmographie a confondu le Menlafque auec Menofca^ qui
eft vne ville dans le païs des Varduliens fnuée par Ptolemée à quatorze dcgrez
vingt minutes de longitude, & quarante-cinq degrez de latitude; de laquelle Pli-
ne nîit mention. Bertius en l'édition Grecque de Ptolemée eft tombé dans vne fem-
blable faute, ayant changécefte ville cnvnfleuue, qu'il interprète PTumea, qui eil
lapetite riuiere de faincl: Sebaftien. Pour Mdgrada, c'eft vne riuiere qui coule par
Oeafo, félon Ietefmoignagede Mela. De que comme Oeajb eft pris pour
la ville) ou pour le promontoire,on eft en liberté d'attribuer ce nom, ou bien à
XVramea qui coule pres faincl: Sebaftien; ou bien au Leço qui entre dans le
port du Palîàge ,ou bien à Vidafojiy qui coule pres Fonterabie, puis que toute
celle ellcndueporte le nom d' O eal'o [oit au regard de la ville, ou du Promontoire.
I V. Qaant au fccondpoinétqmfe recueille delà defeription de G aribai, l'on ap-
prend oue ce recoin de païs fait vn repli depuis lafource delà riuiere de Leço ( qui
s'embouche au Paffage ) iufqu'aux confins de France. D e forte que comme celle fi-
tuation naturelle adiugeoit ce quartier aux Gaules, on le comprit dans la portion
de la cité de Labour ou desTarbelliens,lorsque l'on fit le département des Citez des
Gaules, l'employé pour vne forte preuue de celte innouations l'ancienne eftenduë
de l'Eucfché de Labour ou de Bayonne,qui comprenoitvne partie du païs des
Tarbelliens. Car cet Euefché ayant efte moulé iùiuant la pratique du temps fui la dii-
pofition de l'eftat des Prouinces Romaines, il ne peut auoir reccu fon eftablifTe-
ment hors les limites des Tarbelhcns pour entrer non feulement dans le pays d'vne
autre Métropole mais auflî dans vne autre nation, & encore fi différente comme a
efté de tout temps l'Efpagnole de la Gauloife. Que fi l'on ne peutaccorderàcér
Euefché vne fi profondeantiquité,l'on ne peutnier que fon eftablilTementne pre-
cedelavtnuë desNormans,quile ruinèrent aueelesautres de Gafcogne enuiron
l'an 8 48. Et partant que nos Roys dela premiere race l'ayansfondé, il n'ait eu fon
reffortordonné dans les terres appartenantes à la Couronne.
V. Orl'on apprend par la C harte d'Arfms Euefque de Labour de l'an 9S0. qu'il
déclara en preiencedefonMétropolitain les confins de ion Euefché; qui compre-
noient non feulement la vallée de Baftan iufqu'au milieu du port de Belat, & la Val-
lee de Lcrin en haute Nauarre; mais aufli la terre d'Ernani, & faincl: Sebaftien de
Puzico,iufquàfaincl:eMarie de Arofth,&faincteTriane. On peut encore v,eri-
fier cela par le tiltre du vœu de fainct ^milian qui eft vne pièce de cinq cens ans fé-
lon Sandoual & Morales;quoiqu'ils eftiment qu elle cft fuppoféc. On void dans
c es lettres que
le pais de Guipufcoaeft feparé de la Bifcaye par la riuiere de Deua, &
ne pane point outre faind Sebaftien du cofté de la France. De ipfa Deua vfque adjkn-
Bum SebdjtianHm }idejltotalfnfcoa. D e fait ce recoin de païs qui eft depuis faincT: Seba-
ftien iufqu'à la riuiere de Vidafoë où eft Fonterabie, Iran,Hcrnani, & Oyharfun
droit poiTcdé l'an 1177. par le Vicomte de Bayonne iufqu'au lieu de Muuiars,
comme parle Roger de Houeden Anglois, c'eft à dire iufqu'à Oyharfun. D'au-
tre-part on lit dans la lettre d'Eulogius de Cordouë de l'an 851. que la riuie-
re d'Jrga ou Aragus^ qui arroufe Pampelcne, prend ia nailTance fur la frontiè-
de France in Portants Galliœ ainfi que parle Eulogius. Orr il eft confiant
re que
ceftc riuiere a fa fource pres le port de Bclat, au de là desvalléesde Baftan vers l'Efpa-

dus & France.


mie confirme l'eilenduédcl'Euefché de Bayonne defericepar l'Euefque Ar-
ene.Ce qui
voir que fes bornes eftoient celles de la
Les Euefquesdc Bayonne pofTedoient du temps du Concile de Confiance
tout ce territoire. C'eft pourquoi il eft remarquéen la Sefïïonxxxi.quecétEuef-
chéauoitfoneftendue en trois Royaumes, àfçauoirdeFrance, de Nauarre, & de
Caftille. Ils y ont continué l'exercice de leur iurifdi£rion,iufqu'àcequcle Pape à
l'inftance de Philippe iecond Roy d'Elpagne y ordonna par prouifion vn Vicaire
gênerai tandis qu'il y auroit herefic aux pais voifins de France afin de rompre par
d Efpa-
ce nouucl eftabliffement la dépendance, & la communicationque les fuj cts
gneeftoientobhgezd'auoirauec leur Euefque troublez François quoi quel'Euefquenile
en la iouïfTance
Chapitre de Bayonne n'ayentpointefté des reuenus qu'ils
poffedent en ce quartier.
VI. De ce que ie viens de traitter, on peut conclurre, que comme le Bourdelois
n'appartient pas à l'Aquitaine de Cefar,auffi le Coferans du cofté de l'Orient, &
quelques vallées de Haute Nauarre & de Guipufcoa du cofté de l'Occident, font
certainementcomprifes dans fes bornes anciennes quoi que ces vallées en ayent
eftédiftraittes pour la feign curie temporelle il y a enuiron quatre cens ans.
VII. Quantt aux limites de l'ancienne Aquitaine du collé de Midy, elles font
fort fenfîbles Car ce font les monts Pyrénées qui feparent vne partie dela Gau'e
Narbonoife,,ôc toute l'Aquitaine de Cefar, du corps des Efpagnes; comme Stra-
bon, & Pline,& aprcs eux en fuite tous les Géographes ont remarqué. Orr bien que
l'vn & l'autre de ces Auteurs tefmoignent ce que l'on voit à l'œil, àfçauoir que la
pointe Méridionale de France & la Septentrionale d'Efpagne viennent à fe ren-
deux font retrecies & refferrées
contrer en ces montagnes, & que ces terres par les
Golfesdesdeux mers, qui font feparés parvnlfthmede terre; Leurs auis néan-
moins font differens fur la largeur de cét Iiîhme;dautantque Pline eferit qu'il eft
plus eilroitducoftéderEfpagne que de la France& Strabon au contraire afTeu-
re en termes expres,cjue Tlfthme eft plus refferré du cofté des G aules & en allègue
vne bonne raifôn,àlçauoir, que les Golfes Gaulois des deux mers font beaucoup
plus grands du cofté des Gaules, que non pasducollédel'Efpagne Et par confe-
quent ils renerrent dauantage la terre ducofledelaFrance.C'eit pourquoi fitlter-
pretation que donne Xylander au texte Grec de S trabonjvaut mieux que cellede
Cafaubon qui l'avoulu corriger, pour donner à Strabon vnemefinepenfee auec
Plinefans s'aduifer que par ce moyen il lui fait prendre des conclufions contraires
à fes raifons. Car
commeil n'y a point de faute au texte de S trabon, lors qu'il cfcrir,
queles Golfes des mers font plus grands du cofté delà Gaule, il n'y en peut auoir
lors qu'il afTeure que l'Ifthme cft plus eftroitdu cofté de la Gaule, que du collé de
1'Efpagne.En tour cas la correction du texte de Strabon tentée parCalaubon eft mal
prife; quoique peut eftre lefens de Pline puhTe eftre conceuveut cho uer celui de
fansfîgniner,
Strabon.Carlironconfldere Pline depres, on verra qu'il que l'Ef-
pagne doutent plus enroitte que le corps de la Gaule, & non pas feulement plus
que rifthme, lors qu'elle cft refferréepar les deux mers.De forte qu'il confère pluf-
toil le corps delà Gaule, & de l'Efpagne, que non pas les deux Ifthm.es entr'eux.
VIII. le nepuis pas fouftenir la leçon ordinaire dans Strabon, lors qu'il eferit
que le collé des monts Pyrénées, qui regarde l'Efpagne, eft chargé de forells, &
toufiours verdoyant, & que le cofté de la Gaule ell defcouuert. Car on voit le con-
traire par l'expérience qui cft accompagnée de la raifon dautant que les coftés des
Pyrénées tournés vers l'Efpagne aulli bien que le plat parfont arides & fecs, conv
B ij
meeftanscxpofezau vent de Midy,qui bat (ans aucun cmpcfchement ces rochers
haut eileucs: au lieu que du cofte de la France, ces montagnes font chargées defo-
rerts de haiUres de chefncs & de fapins fie prefque touùours verd oyantes à cau-
fe qu'elles font à l'abri de ce vent font arroufees de pluyes ordinaires & fou-
lient font battues de greiles qui font engédrées par les vapeurs efpailTes de la mer O
ceane poulTées par le vent d'O uelt & de N ordouelt vers la mon tagne où elles font
meiléesauee celles quifeleuent fur le lieu, d'vn lue pierreuxdefquellcsiechoquas or-
dinairement auec les exhalaifons chaudes qui font pouflecs des entrailles de la mon-
ta o-nejforment les efdairs & les foudres bien fouuent dans vne heure. De forte qu'il
faut corriger le de Strabon, où le copule a renuerfe les paroles de l'Auteur, &
texte
fubftitucrlecoitede laGaule,ouilamislecoitéderEipagne,&au contraire.

I. Strabol.j.Perdiclosmontcsà Tarraconead ÎI t. Melal.c.i.IcciriiTam&; OcafbnemRIas;ra-


extrêmes ad Occanum habitantes Vafconcs qui da (fiumus)atrir.git.Ptolem.Tab.lecunda Euiopa-.
fiint cjix.1 Pampelonem & Idanuûm vrbcm (lcgen- V. Charta Epifcopi Aifij prolat<icap.8.Concil.
dum ex corrcûioncPintiani&CafauboniOcafo- Conftant.ieiT.51.
na)ad ipf'um fitam Oceanum,iter efl ftadiorû 1402. V I I. Plin. 1. 4. c. 20. A Pyreni promoiuono
cicfinens m îpfc'; Aquitanije &: Hifpaniac limites. Hdpama incipit3 anguftior nonGalha niodo,ve-
Fhn.l. 2- c. l'y rcncei montes Hifpanics Galhafque rum etiamiemenplà, îmméfum quantûhmc Ocea-
difterminant Proinontoriis in duo diueifa maria no, illmclbericomari compumentibus. Strabol
proicftis. Ideml-4-c. 2O.Melal.3 ci. Ptolem.ia VIII. Idcm Strabo, Awîis o-riiemilwiiç ri/iÇi 1Cv?ikc;
Tab.ii.Fiu-opa::lnVafconibiisOeafoauiras15.10. 'TrA~Of <it,"J'J,M ~1 "t~'T~J~s vxa s x~ 7ÏS s âc~.°rc~é '7tjt'i
4\,(- Oeafopromontouum PjTcncs15.45.50. Kewzor 4lA»s'-Corngenclaeftleâio, &mutanda:fe-
II.Ganbaius I.15.C.9.&14. des dlflrionum lCnit/tè> SçKshnxav.

CHAPITRE V.

par (bnfiantïn. III.


Sommaire.
^wiJiondelaGdtdeenQjAatorT^ProuincesparHaârian.
Non encore changée du temps d' Ammian M.ar-
cellin. IV. V. VI. Theodofè lapartage en Dïx-fèpt Prouinces. Faute
Il.
de Scaliger quiattribue cela à Augufte, & les deux prétoires d'Orient a
fpnftantin ijiùui auxfieges des trois "Vicaires des Gaules. VII. VIII.
L'ancienne Aquitainenommée Nouempopulanie ou Neuf peuples, bien
quelleeujtdouT^ Cités. IX. O pinion de V met fur les Neuf peuples.
X. Celle d'Ortelim& de Maffon. XI. Celle de Scaliger. XII. Celle
duT.Monctnouuelle. XIII XIV. XV. Sa furprife en l'explica-
tion des'Tabales. Correction du texte de Ptolemée .^Autre furprife en l'ex-
plication des Daciens3 & aumejpris qu ilfait de la Notice des Prou-in-
de l' 'Auteur touchant les Neuf peuples.
ces. XVII. Opinion

A grande Aquitaine demeura en cet eftat faifànt vn fëul corps Se


vue feule Prouince, iufqu'au temps de l'Empereur Hadnan lequel
pour contenir plus facilement les peuples en leur deuoir, & pour
donner vn'employ honorable à vn plus grand nombre de perloii-
nes partagea, les quatre Prouinces des Gaules la Lionnoifc, la Bel--
gique,rAquitaniquc & la Narbonoife en Quatorze Prouinccs, içauoiï en
deux Bclgiques première & féconde Deux Germanics, Deux Lionnoifes, la
grande des Sequanois3 les Deux Aquitaines,la Nouempopulanie,les Alpes mariti-
lues les Alpes Graies, la Viennoife, & la Narbonoife.
î I. Conftantinayantdiftribuétoutfon Empire en quatre Pretoires, dont Tvn
cftok en 0 rient, & les trois au tres auoient leur fiege en Occidentjfçauoir eft celui
d'Italie,celuides Gaules, & celui d'Illyrie,ellablit le fîege du PrefecT: du Prétoire des
Gaules en la ville de Trcues, auec pouuoir & iurifdi&ion fur les Gaules, les Efpa-
gnes, les Bretagnes ou l'Angleterre fans faire aucune innouation au partage d'Ha-
drian,comme l'on peut voir dans Sextus Rufus en fon Breuiaire, addreffé à l'Empe-
reur V alentinian qui reprefentel'eftat des Gaules tel qu'il eftoit de fon temps,con-
formémént àladiuifiond'Hadrian.
III. A celui-ci fe rapporte la difcription d'Ammian Marcellin, qui viuoit du temps
de Iulian.Caril marque les deux Belgiques,les deux Germanies, lesSequanois,les
deux Lionnoifes, les Alpes Graies,la Narbonoife,laVienoife,l'Aquitainepremiere
& la Nouempopulanie, & nomme quelque ville des Alpes maritimes. De forte que
cen'eft point par négligence comme eftime Merula en la Cosmographie, qu'Am-
mianobmetlatroifiefme, &la quatriefme Lionnoifes, 6c la féconde Narbonoifc;
Mais pour reprefenter au vrai l'eftat des Prouinces de fon, temps qui n'auoicnt
point encor efté fub-diuifées. Tout au plus il peutreceuoirdu reproche, en ce qu'il
n'ap'asdiftingue'la feconde Aquitaine de la premicrc, mais pluftoftles a confon-
duës,difant qu'en l'Aquitaine, Bourdeaux, Auuergne, Saintes, & Poidiers eftoient
les plus remarquables Dequoy la ville de Bourges n'apoint fuj et de fe glorifier,
puis qu'elle y eft obmife.
I V. L'Empereur Theodofe, qui enuoya des Commiffaires poutdiuiféies le règlement
des Prouinces enadioufta trois aux Quatorze d'Hadrian, ayant deux
Lionnoifes en quatre, & la Narbonoife en deux. De fait on voit cette distribution
dans laNoticedrefféedu temps del'Empereur Honorius, où les Gaules font diui-
fées enDix-fept Prouinces.
V. Scaliger en fa Notice s'efl: mcrconte,en ce qu'il eftime que ce fut l'Empereur
Augufte qui partagea les G aules en Dix-fept Prouinces;attenduque Strabon, Pline
& Ptolemée anciens, auteurs n'en font aucune mentionnais traiter des Gaules fui-
uant le plan d'Augufte,fur la diftribution en quatre portions;Ce partage de Prouin-
ces en premières & fecondes,eftantconn eu dans les feuls Auteurs,qui ont écrit après
le temps d'Hadrian, Conftantin ôc Theodofe; auec la différence que i'ai rcmar-
que'ede la premiere diuilion en Quatorze Prouinces, & delà feconde en Dix-fept
VI. Il fe mefeonte aufïï en cequ'ilattribuë à Conftantin l'eftablifTement-des
deux Pretoires d'O rient. Car celui d'Illyriefuiuant l'ordre de Conftantin compre-
noit non feulement la Macédoine & l'Achaïe mais auffi la Dace,les Pannonies, ôc
autres Prouinces Occidentales, iufqu'a celle de Valérieainfi qu'on peut voir chez
Zozime. Mais du temps de Theodofe, ce Pretoire fut démembré, ôclaportionde
deçà fut annexée au Pretoire d'Italie, & celle de Macédoine & d'Achaie futioin£tc
à l'Empired' O rient, auec le tiltre de Prefecl du Pretoire d' llly rie,qui auoit fon fiege
en la ville deTheffalonique.Maisaufll pour accorderingenuëment ce que l'on pro-
fite des autres, la coniedture de ce grand perfonnage eft bien priie; lors qu'il nous
enfeigne, que le Prefedt des Gaules auoit trois Vicaires ou Lieutenans généraux;
dont l'vntenoit fon fiegc à T reues, qui auoit
pour fon reffort les deux Belgiques,
&les deux Germanies. L'autre en la ville de Lion auec fou reffort des quatre Lio-
noifes, & la Prouince des Sequanois: & le troificme en la ville de Vienne, ayant
fous foi les huift Prouinces furnommécs Viennoises pour cette confideration
fçauoireftlaViennoifepremicre.lesdeux Narbonnoifes les Alpes maritimes les
Alpes Graies & Pcnnin es, les deux Aquitaines, & la Nouempopulanie.
VII. Ces chofcs ainfi prefuppofées, on doit maintenant obferuer pour l'ef-
claircuTcmenc de ce qui regarde l'ancienne Aquitaine, que fuiuant la diuifion de
Hadrian,lecorpsdel'Aquitained'Auguftefutdiuife en trois parties, la premiere
Aquitaine,la féconde Aquitaine Sda Nouempopulanie, ouïes Neuf peuples. Il cft
bien certain, que noilre ancienne Aquitaine poflTedok en fon premier cftat plus de
vingt péuples,mais qui eftoient de petite considération, fumant le tefmoignage de
Strabon; quoi qu'il n'en n'en que trois,fçauoireft lesTarbelliem,ceux d'Aufch
rap porte
Celar
& ceux de Comenge. a point fait non plus le dénombrement entier &
Pline le fait auec vn telexcer,qu'il embraffe iufqu'auxmoindres quartiers,compre-
nant toutesfois en fa narrationles peuples de la nouuelîe Aquitaine auec ceux de l'an-
cienne.Tant y aque tous ces menus peuples ontperduleurs anciens noms dés le téps
qu'ils furent reduits par Hadrianà Neuf peuples principaux d'où la Prouince a ti-
ré fonnom de Nouempopulanic ou des Neufpeuplcs, parmi les Auteurs qui ont
efcrit depuis comme Âmmian Marcellin, &faind:Hilaire fous Conftance & lu-
han. SaindtHicrofme, Aufone, SextusRufus,ôcSaluian du temps de Valentinian,
Gratian, Theodofe & Honorius. De forte qu'au jourd'huy le trauail cft inutile &
toutafaitimpoffible de rendre à chafque recoin des peuples d'Aquitaine,ni du re-
fte de la France, les noms qu'ils poffedoient du temps de Pline.
VIII. Ces Neuf peuples eftoient diftribuez en Douze Citez par le règlement
premier d' Hadrian, oupar quelque creclion pofterieure d'vne ville en cité &c par
la diuifion de quelques peuples en deux, querEmpereurConftantiti ou Theodofe
auoient eut eftre ordonnée enfaueur de la Religion Chreftienne. Pour multiplier
Euefchez,
les comme il eft plus vrai femblable Mais foitdVne façon ou d'autre,
l'eftablnTm ent de ces Douze citez eftoitdés le temps d'Honorius fans que pour-
tant ce nombre aportaft pour lors aucun changement au nom de la Nouempo-
puianie comm el'on voit dans la N otice des P rouinces. O n trouua piufieurs exem-
plaires dc ces Notices efcrits à la main, que le fieur du Chefne a publiées auec leurs
diuerfesleçons, dans lefcjuelles on voit le dénombrement de ces D ouze Citez en cet
ordre, fuiuant l'autorité des plus corrects & plus anciens exemplaires. LaQitè d'Eu-
Je Métropole, les CiteXjl'dufcb, â' Acqs de Laïflottrede Ccmexgc, de Ccjéramdes Boicm,
de Bcarn, â'Jjre s de Bœfds de Tarbe & d'Qleron.
I X. Mais la difficulté n'eft pas petite de fçauoir quels eftoient ces Neuf peuples.
Vinet fur Aulone eft en doute ti Nouem-populi eft le nom de la Cité d'Aufch, quifuft
comme vne Colonie deNcuf peuples qu'elle euftreceu chez foi, ou bien fi c'eftoit
leiiomdvne Prouince eempofée de Neuf peuples, fous la IurifdicTrion de la ville
d'Auich. Enquoyilafaitquelquetortàfareputation,puisquerautontéd'Ammian
qu'il produit, lui faifoitafTez voir,que c'cftoit le nom d'vne Prouince, qui eftoitla
mefme que l'Aquitaine de Ccfar, & non pas le nom d'vne feule ville.
X. 0 rtelius en fon Trefor G eographique écrit,auec Mafîbn,que cette Prouince
pris fon nom des Neuf peuples(uiuans les Viuifqu es ceux de Bazaz, de Medoc,les
Boiens, ceux d'Aux, Coinengc, Cofcrans, Bigorre & les Tarbelliens.Il erre aux
Viuifquesou Bourdelois, quiappartiennent à la féconde Aquitaine; & non pas à
la Nouempopulanie; & au Medoc, qui fait vnc portion des Viuifques. Dailleurs il
obmet Beanij&Oleroa.BienqueMaflbnenlaNoticedesEuefchezdes Gaules,
s'arr eft e à dire, que la Nouempopulanieprend fon nom des Citez dénombrées par
Ifidore, qui fontles Douze reprefentées ci-deiTus.
XI. ScaligerenfaNotice^onnelenomdeNottempopuli, à l* Cité d'Aufch, 6c
adioufte queles Neuf peuples dont elle eft compofée, font ceux de Comenge Co-
ferans, Bigorre, Laidoure, Vafaz, Oleron, Lafcar, Ayre, & les Tarbelliens,ioui
1 efquels il comprend le pa'i de Labour. Mais il tombe dans
vn mefeonte manifefte,
dautant qu'il obmct en ce calcul le peuple d'Aufchquieft toute autre chofe que
les Neuf qu'il defigne; & dont le territoire à la mefme eftenduë, que celle de ion
Euefché,&eftentièrementdiftinft & fcpâré des Tarbelhens, & des Comingeois
chez Strabon, & partant ne peut eftre compofé de ces deux peuples, non plus que
desfept autres dénommez cî-dciTus Outre qu'il diflîmulelepeupled'Eufe, qui
mérite fa confideration & ne doitpas eftre enueloppé fous vn autre nom.
XII. Le P. Monet en fa Géographie de la Gaule, qu'il a publié l'année 1634.
peuples
eftime que les Neuf peuples {ont compolèzde fept A quitains; fçauoir eft les
Viuifques,ceuxde Medoc,lesTarbelliens, les Tabales, ceux de Bafaz d'Aufch & de
Bigorre :Etde deux Teftofages, fçauoir les Daciens ôc les Comingeois. Cefte opi-
nion eft nouuelle,& fort efloigneedelavraie femblance,iufqu'à ce qu'il a produit fes
preuues. Premièrementen ce qu'elle pretend quela Nouempopulanie foit côpofée
de deux peuples Tectofages c'eft à dire que la Gafcognefoit méfiée Se confufe auec
le Languedoc. Car les deux principaux peuples de la premiere Narbonoife eftoient
lesvolces Arecomiques, dont le chef eftoit la ville de Nifmes;& les volccs Teëto-'
fages, fouslefquels eftoient Narbonne^Tolofe, Carcaffonne, Beziers, Rouflil-
lon& Colibre chez Ptoieméern'yaiantpointde Volques dans Cefar,Strabon,Me-
la, Pline, Liue, ny dans les autres anciensAuteurshors la Gaule Narbonoife, com-
me cétAuteurfeperfuade;qui a voulu efcrire contre l'autorité de tous les Géogra-
queles peuples d'A génois, & ceux qui font fitués entre la Garonne & la
Dordoigne, faifoient vne portion des Volces qu'il appelle P^oloeBimares &-Nirich-
briges. De forte qu'il ne faut pas aufli trouuer eftrange lî contre l'autorité de toutes
les preuues que i'ai alléguées ci-deifus,pour verifier que la Nouempopulanie eft l'an-
cienne Aquitaine de Ccfar, il fait vn meflange de deux Prouinces, inoüi iufques
icy.
XI I I. Secondementilintroduit vn nouueâu peuple battu àfon coin, fçauoir
eftlesTabales,qu'ilinterprctepourlepaïsd'Albret.En quoi il commet deux fau-
tes, la première, en ce qu'il n'embraffe pas la corredion d'Ortellus, de Scaliger &
des autres fçauans, qui fans tergiuerferlilentchez Ptolemée lis Cabales au lieu des
Tabules; autrement il arnueroit que le Gcuaudan, qui eft vi-1 peuple connu dans Ce-
far, Strabon, & Pline, auroit efté oublié par Ptolemée en la defeription d'Aquitai-
ne tandis qu'il s'amuferoità procîuireles Tabales,peuple inconnu à tous les anciens
ôc modernes. A quoy il faut adioufter que dans l'édition Grecque de Bertius corri-
gée fur les anciens manufcrits & dans les éditions anciennesde Ptolemée, on lit
nettement r«t£*Ao/& non pas Tabklï. I.'aduoue que le texte de Ptolemée eft vn
peu renuerfé en l'ordre de la defeription despeuples d'Aquitaine, & qu'il faut les
tranfpoferpour les remettre en leur fituation naturelle, mettant en fuite du Berry,
l' Auuergne le Vêlai le Geuaudan,les Daciens
ou Albi, & le Rouergue & confer-
uer les Bafadois fous lesNitiobriges, & ceux d'A ux après Bafas,&ioindre au pais
d'Aux le Comenge.
XIV. Mais la faute que cet auteur cornet en l'explication dcs Tabales, eft plus
confiderable; de laquelle pourtant il ne doit point receuoir de reproche, pour n'a-
uoir eu connoiffancedes rilrres de la maifon d'Albret. Car il prend ces Tabales pour
lepaïs d'Albret5 Neantmoins il eft certain, que la Duchéd'Albretn'eft pas vn pais
ou Prouince particuliere, mais vn corps compofé dee plufieurs pièces vnics fous vn
feul homage par le Roi Charles 1 X. qui les erigea tiltre de Duché fans Pairrie,
en
en faueur du Roy Antoine & de Ieanne Reine de Nauarre fa femme. Ces terres
vnies apartenoientpar diuerfesfucceflions à l'ancienne maifon& Baronnie de La-
brit,chcf duaom ôc de la famille, affifle dans l'Euefché d'Ayre au milieu des Lan-
des; dont les principales pièces croient les Vicomtez de Tartas& de Maremne au
territoirede fa Cite & de l'Euefché d'Acqs;Caftctgclous & la Vicomté d'Aillas
au territoire de la Cité de Bazas; NeracauCo-'domois,& ainfi des autres terres;
lesquelles n'ayant point conititué du temps des Romaillsvncorps de peuple ou de
Cité, ne pcuucnt auoir eu de nom foit de Tabales, ou autre parmi les anciens.
X V. En quatriefmelieuil tombedans la faute de vinet, metant les Viuifqucs
dans la N oucmpopulanic qui font neantmoins d'vne autre Prouince,c'efta dire de
l'Aquitaine féconde. Et diftingue le Mcdoc des Viuifques, quoi qu'ils foicntvn
mefmepeuple.il y a vne cinquième faute, en l'interprétationqu'il donne aux Da-
ciensde Ptolemée,les prenant pour le païs de Foix & en la fituation qu'il leur attri-
buë en fuite des Tabales ou peuples d'Albret. Car pour ce dernier, la furprife eft
notable en la Chorégraphie;dautant qu'entre le Foix,& l'Albret font enfermés,
les païs de Condom5Laic~toure,Aux,Comenge,& Coferans.Quant à l'autre poin£t,
ileftaffeuréqueFoixenfonorigineeftvnchaftcauamsdansleCofcrans, & que la
maifon des Comtes de Foix a elle compofée de dmerfes pièces, prifes des Comtés
deTolofe, Carcaffonne, & Coferans comme iemonftrc ailleurs, & partantles Da-
ciens qui eft vn ancien peuple d'Aquitaine chez Ptolcmée ne peuuent fignifier le
nouueau peuple de Poix, quin'efloit pas encore formé & ne peuuentaparicnir
qu'a ceux d'Albi.
X V I. Pourles C,omingeois cet 1 auteur tombe
en vne manifefte furprife les pla-
cant parmi les Te&ofagcs;attenduqu'ilsfantvnpeupleAquitain,chezStrabon,,
& chez Pline, & Ptolemée. 11 n'a pas meilleure de la lors qu'en fon Elenche des
race,
Diocefes des Gaules, metant au néant l'autorité Notice des Prouinces, ( qu'il
prend pour vne pièce fabriquée par vn ignorant, pour defcrire l'eftat des Diocefes
Eccleflaftiqueà au lieu que c'eft vn dénombrement delà difpofition politique des
Cités, dreffe des le temps d'Honorius ) Il n'a pas meilleure grâce dis-ie, d'aflfeurer
que la defctiption de la Nouempopulanie eft vn fonge, & non pas l'eftat de cette
Prouince comme Hadrian l'auoit réglée, puis que, dit-il, le nom honorable des
Neuf peuples eft attribué à quelques petites villes Que l'autheur excède le nombre
de Neuf encontantDoufevilles;metlefcar,quiferait la trcifiefme ville, Donne
le nom de Cité Se de Diocefc à Eufe, qui ne l'eftoit pas; non plus que la ville dcTur-
fa. Etaueccesobferuationspenfeauoirabatui'authoritéde cette Notice, fort mal
a propos certes, comme iemonftrerayaux chapitres fuiuans, en reprefentant l'an-
cien eftat des Doufe Cités.
XVII. Apres auoir rebutéles opinions des autres, touchant le dénombrement
des Neuf peuples, il eft raifonable que ie propofe la mienej combien qu'il foit plus
aifé en cette matiere,de renuerfcr que d'établir. Neantmoins il me femble que les
Neuf peuples étiolent lesTarbelliens,ceux d'Eufe, d'Auich, de Bafas, de Bcarn,.
d'Ayre, de Bigorre, & de Comenge. le fais mention expreife du peuple d'Eufe, que
tous les autres ont obmis, parce qu'en ce temps la ville d'Eufe eftok le Chef& la
Metropoledetoute la Noucmpopulanie. Les Tarbelliens comprenent dans leur
enceinte deux Cités, fçauoir eft celle d'Acqs & celle des Boiens. le prensauffile
Bearn pour vn peuple, bien qu'il euftdeux Cités mcfurant le temps pajGTéauecfc
preiënt,ou nous voyons que nonobftant fes deux F-uefchez 1 ce n'eft qu'vn feul
pais. Pour le Comenge ic le confidere auecle Coferans fous lenomd'vnfeul peu-
ple, pour les raifons que ie deduiray ci aprcs afin de iuftificr entièrement mon opi-
nion.

V l.
II. III. SexrusRufusinBreniario Aitimian.I.rj.
I I. Strabo Erl Ji {Sty AKouuruwfTteioffy
y' Fï r,~ ~r, yx ~dE x~ â'dt> x
d'e:>ulu~E.ce~yaxn~n.2e;a'-?.'K<t ut
(rwT~<txct~<.)Mft<;77~T~
e' jM~<7t).-n)-
rcntal.caim.j.&inFrofeflbribuscarm^ 11. Te Sta-
m-w oJîx>T*-Qaxde extremis Cemmenoiummon-
thi'm addir expheanda fuiu c cap. phyligenicum, ftirpeNouempopulis. Saluianusl.
V I I. Cxi'ar lib. 3. Plm. hb. 4. cap. 17. Am- 7 Nemtni dubium eft Aquitanosac Noucmpopu-
mian lib. 15- Hilarius in hbio de fynod. Domi- los mcdullara fere omnium
Galharum &vberto-
nis & BeatilTimis fiacnbns ôc
Cocpiicopis pro- tiusfœcunditatishabuifl'ejnccfolumfœcundiratis,
uincia: Germanix puma:, & Germanise lecim- fed qua: pra-poni interdum
feecunditati folec,io-
da-, & prima? Belgica: fiefecundf, & Lugdunen- cundirans, voluptatis,s Pulcntudmis.
fis prima;, &c Lugdunenfis fecundar, & prima: Aqui- VIII. Noticia Proutnciarum Prouincia No-
tamcar Se Promncioe Nouempopulanue.fct,ex Nar- uempopulana, Aquitama in. MetropolisCiuitas
bonenfi, Cleucis Tolofanis & prouinciarumBri- Elufatum.C.Aufciorum. C. Aquenfium.C. Lado-
tanniœ, Epifcopus HilariusChriftiferuus, Chrifto ratum. C. Conuenarum. C. Confoiannorum. C.
in Dco& Domino noftro arteinam falutem.Hie- Boanum. ideftBoius. C. Benainenfium,idefl:Be-
ran. epift. ad Ageruchum Aquitama: Noucmque narnus. C. Aturrenfinm Vicoiuli. C. Vafatica. C,
populoiumpopulati finit cu.icla. Aufonius in Pa- Tui"ba3vbicaftrumBioorra.C-Elloronenfium.

CHAPITRE VI.
Sommaire.
L'ordre des Euefchcsformijur l'ejtat ancien de l'empire. 1 1. Embraf-
fe par le Pape jnKoccnt premier 3 & par le Concile de Calcédoine altéré
en Orient >maùphw exactement gardé 'en Occident. III. Métropole de
la Nouempopulanie >fî ce(t Aux on Eufe. IV. Ce fini Deux peuples
dïftincts dans Cefar& Pline. V. VI. (pnfonduspar iViV/Elufaberris,
oAux & Sufe Deux peuples illufires. VIL Ammiam corrige par le re-
Jtablijfement d'Elufarcs au lieu de Vafàtcs. VIII. IX. X. Eufe ejt
la Métropole. S 'es Euefques Métropolitains. Ruine i Sufe parles J^Cjyr-
m an s
3 & fin incorporation amc Aux. X I. Tais d! Aux recommandé
par S trab on jouïjfantdti droit Latin. XII. Ruffîn natif 'd'Siffè. Cette
opinion eftr refutée .Retraite des prifeUlian/Jles dans Sufe. Différence d'E~>
lufo de Tattlm auecElufa.. XIII. <*Aux indépendant de Bourges, L'O-

rigmc de la Primace de Bourges fur Narbonne & Bourde aux.

L faut tomber d'accord d'vnc maxime qui donne vue grande lu-
mière à la cognoifTancc de l'ancien eftat des Prouinces
miers Peresayansefgardà la commodité des peuplesattribuèrent
les pre-
anciennement aux villes la mefme dignité de Metropole fie de Cité,
dans l'ordre Ecdefîafti que par l'cftabluTement des Métropolitains & des Eucf-
ques,qu elles pofTedoient dans l'eftat de l'Empire. Ce qui fera fort aife de iuftifl er fi
l'on veut confererles foubfcriptions des Euefqùes, que l'on trouucaux Adtesdes
Conciles d'Ephefe,&: de Chalcedoineaueclesanciennes Notices del'Empire d'O-
rientioubien celles des Conciles d'Aquilée & de Sardiqueauec les Notices del'Eiti-
pire d'Occident, & par autres moyens, dont ic traicTrerai ailleurs, en vn difeours
delà Iurifdidion Patnarchale.
II. Toutesfois cet ordre receut fa dernière perfection, foiten l'Empire, foie en
l'Eglife dû temps de Conftantin, 6c de Theodofe le vieux & les Souuerains Ponti-
fes s'en rendirentauec le temps fi ialoux que le Pape Innoccilpremier déclare, que
l'Eglife ne peut quitter Ion ancien département, pour fuiure les mouuemcns des
Princes feculicrs en l'ereclrioiides nouucllcs Citez :8c leConcile de Chalcedoine
confcntintquelés Metropoles érigées par l'Empereur Valentinianiouiffentdu tïU
re d'honneur qui leur eftoit attribué, fans preiudicierau droid des anciennes, de-
fend aux Euefquesde faire à l'aduenirdcfemblablcs pourfuittesà peine de perdre
leur degré. Et quoy que les Grecs ayçnten fuite relafchédece droicî en faueur des
Empereursdansle SynodeduTrulle;Neantmoinsen l'Occident rEglifes'eft main-
tenue en ion aduantage & quelque changement de Prouince qu'il y ait eu pour les
Souuerainetez, & gouuernemens feculiers, l'ordre delà Police Ecclcuaihquc cil
demeuré inuanable horfinis pour le regard de quelques Métropoles & Citez, qui
ont efté érigées de nouueaupar les Papes à l'inftance,ou du confentement des Roy s,
qui eft entièrement neceflaire.
III. Orr comme toutes les Prouinces auoient vne Cité Métropolitaine, auec quel-
ques Citez qui en dependoient, il importe de fçauoir quelle ville auoit l'honneur
d'eftrelechef & la Métropole delà Nouempopulanic: Car i'eftime que c'eftoit en
celle-là, que les Neuf peuples s'affembloientpour receuoir à la façon Romaine la
iuftice fur leurs differcnts. Et où fe rencontroit bien fouuent de bons efprits, qui fai-
foientparoiftre leur éloquence Latine, comme fit ^milius Arborius, qui feruit
d'ornement aux barreaux de Narbonne, d'Efpagne 5c des Neuf peuples, fuiuant
le tcfmoignage de fon nepueu Aufone. Maisilyaconflicirfurcefujetentre les N o-
tices dautantque certains exemplaires attribuentcefte dignitéà la ville d'Aux,& les
autres à la ville d'Eufe, qui eft nommée Elu fa dans les Notices & dans l'ancien Iti-
néraire de Bourdeaux à Ierufalem.
I V. Auantquedevuiderceftedifpute,ilfautprefuppofer,
Cefar que ceux d'Eufe3 ôc
ceux d* Aux compofent dans les Commentaires de deux peuples diftincts Se
feparez. La leçon du manuscrit d' Vrfin ayant efté receuë parles Dodtes qui repre-
fente Elufdtes, au lieu du mot corrompu Flujïdtes qu'Ortelius, apres Volaterran,
auoit pris pour le peuple de Foix; ce que Scaligerreprend affez aigrement en fes Le-
çons fur Aufone. Et outre l'autorité des exemplairesde Cefar efcrits à la main, celle
de Pline deuant eftre mife en confideration qui dénombre en fon Aquitaine les
Elufàtes, & ceux d'A ux,pour deuxpeuplesdifterens.
V. C'eft pourquoi la furprife de Mêla ne peut eftre diffimulée; qui confond en vn
corps Aux & Eufejdonnatlenomdcpeupleàceux d'Aux, & la qualité de ville d'vn
tel peuple, à ceux d'Eufe. Carilefcrit expreffément, que les plus îlluftres des Aqui-
tains font ceux d*Aufch,& que leur ville plus puiffante & plus celebre cftElufaberrisi
c'eft à dire la ville d'Eufe laterminaifon de Bénis fignifiant ville au langage du pais,
comme aux villes d'Illiberis, en la Betique, ou en la Narbonoife; demefme que la ter-
minaifon de Briga aux villes des Cantabrcsj Afagus parmi les Gaulois; Burgiispar-
miles Germains, & Brya parmi les Thraces. LeiudicieuxPintianen fes Notes fur
Mela voyant la différence des peuples d'Aux,&d'Eufe,dans Cefar,& dans Pline,efti-
qu'il faut
me rayer le nom d'Eluraberris, & fubftituer en fa place celui d'^ugufid par-
ceque c'eft ainfi que Ptolemée dénomme la ville d'Aufch.Neantmoins en fes Rétra-
ctations, il n'ofe point s'affermira cefte correction à caufe de l'autorité des ancieus
liures eferitsà la main, qui conferuent la leçon d'EluCaberris de forte qu'il penfe que
cefte dénominationpurroit auoir efté communiquée à la ville d' Aux, & tranfportéc
du païs des Teâ:ofages-,parmi lcfquels fuiuant lafoy des anciens exéplaires,la ville de
de Colibrcou/»^i?rtf dans le CôtédeRouflîllon, c{\.nomméeIllicel?errco\iElifebem.
VI Certes il faut louer fa bonne foi, à ne changer pas l'ancienneleçon; mais on
ne doit pas le future;, en ce qu'il fe relafche à croire,que Eure ou Elr,~ faberris foit la
mefme chofe que la ville d'Aux, contre la dift in dtion tres-expreffe de Cefar, & de
Pline. Au contraire on doit afheurer à fauanta~e de ces deux peuples,quel'vn & l'au-
tre eftoient tres-illuftres en l'Aquitaine, & y tenoient le premier rang; puis que
cft confirmée en termes Formels.
dans Uconfafion qu'à fait Mela de ces deux Citésla dignité de i'vnc& de l'autre y

VII. Cette égalité de réputation deces deux villes, paroiflbit du temps d'Arn-^
mian Marcellin, lequel en la defeription des Gaules cfcrit, que ceux d'Aux, & ceux
d'Euferecorairiandcnt&fontconfiderer les Neuf peuples, ou la Nouempopula-
nie. le fçai bien queles éditions de cet Auteur mefmes celles de Lindenbroch Et la
dernière de Paris quieft fournie detres-do&es remarques, reprcfcntentvne autre
leçon, mettant Bazaz au lieu d'Eufe, Vafates aulicud' Elupttes. Mais pour redrefïer
paltacrc ie nie fers de l'ancienne &
ce vraye leçon de l'exemplaire d'HermolausBar-
barus, que cét homme fçauant allègue en fesObferuations fur Pline. Nouempopulos
Jnfcicommenâ4nts& Elufdtes,non pas l^afdtes.Qnpi queSauaron en les Commentai-
mauuaifc foi& de foute ce Patriarche de
res fur Sïdonius, blafme mal a propos de
Venifc, pour auoir produit cette leçon d'Ammian.Neantmoinscelledu manuferit
d'Andréas Schotms s'y rapporte aufli,en ces termes,Nouem]}OpulosAufci commendant

jonction, Et, qui précédé.


& Ofates. Le nom d'Élopttes ayant pu eftre facilement corrompu ïuperflué'
rant, quia creu que la première fyllaben'eftoit qu'vne répétition
par le copifte igno-

VIII. Toutefois nonobstant cette concurrence, que les anciens reconnoif-


delà
con-

fent en ces dcu.$j.*$tes il eft certain que la dignité de Métropole a ci-deuant aparte-
àla yille d'Eufc1, quoi qu'en l'eftatprefent la ville d'Aux pofTede cet honneur, &
nu
ville d'Eufe ait cfté incorporée à fon Archeuefclié
que la par la reuolution des
temps. Car les exemplaires plus anciens & plus corrects de ces vieilles Notices, attri-
buent àla ville d'Euft la qualité de Metropole, comme l'on peut voir en celle que le
P.Sirmond a publiée au premier Tome des Conciles de la Gaule & en deux que le
{leur du Chefne adonnées au public. Côbien qu'en certains exemplaires qu ilaaufli1
publiés, de mefme qu'en la Notice de Scaliger, & en la Compilation des Canons
faite par Ifidorus ~1ercaror ,quiefcriuoitil y a huicc cens ans, la ville d'Aux,foit qua-
lifiée du tiltre deMetropole.Ce qui efl vrai-femblablement arriué par la IiarcîiefTe du
copifte, qui regardoit l'ertat prefent de la Metropole de ion temps attachée à la ville
d'Aux & que celle d'Eufe ettoit enfeuelie au lieu que la leçon des Notices plus an-
ciennes, reconnoifTant celle-ci pourMetropole,nepeut eftre foupçonnécde flaterie.
I X. Auiïieft-il certain fuiuantl'obferuation duP.Sirmond, dont la doctrine
cftaudeffus de toute louange, qu'aux anciens Conciles les Euefques d'Eufe y ont
afTifté en cette qualité d'EuelquesMétropolitains, en prefence de ceux d'Aux, qui
ne tenoient rang que d'Eucfques, commeleursfignaturesen font vne plaine & en-
tiere foi. Car outre que Mamertin Euefque de la Cité d'Eufe foufcriuit au premier
Concile d'Arles tenu l'an 3 14. Clams allifta au Synode d'Agde tenu fous Alaric l'an
506. & ligna en qualité d'Euefquede la Cité Metropole d'Eufe, enpiX'fencedeNi-
ectius Euefque d'Aux.Auilî Leontius Euefque de l'Eglife Métropolitaine d'Eufe,
foufcriuitau fynode d'Orléans premier tenu l'an 511. iousClouis,en prcfence du
mefine Nicetius.
X. On trouuc la continuation desfoubfcriptions des Fuefques d'Eufe dans
l'ordre des Métropolitains, aux Synodes fuiuans. Celle d'Afpafius en trois Synodes
d'Orléans, & au fécond d'Auucrgne depuis l'an jjj.ïufqu'àl'an J49. Celle de La-
ban au Sy node de Paris, de l'année 573. Et celle de (on Vicaire auSynode dcMaf-
conl'anjSs. Celle de Senocus au Synode de Rlicims tenu l'an 6i o. chez Flodoard.
Scnocus auoit eu pour prcdecefTeur l'Euefque De{iderius,eftabli après le decezde
D
Laban, comme tcfiTioigne Grégoire de Tours. forte, qu'il faut quela ville d'Eu-
fe,ôc (à dignité Métropolitaine ayent efté ruinées depuis le temps deSenocus,par
l'innondatiôn de quelques peuples étrangers & Barbares; Or il me femble qu'on
peut déterminer ce téps apres l'an 848 .lors que lesN ormans prirent la ville de Bour-

il
dtàux;
qu'ils faccagerent de telle forte, qu'à faute d'y auoir des peuples Diocefains
dans le Bourdelois, pour eftregouuernez par vn Afcheuefque le Pape Iean VIII.
fut contraint de tranfporter à Bourges leur Archeuefque Frotarius, ainfi d'Eule,
Métropolitaine
defes Lettres. Ce rauage des Normans accabla la ville
pert
auec toutes les autres Citez de.
Gafcogne: comme l'on peut venfierpar le Chartu-
laire de Lafcar qui conferueà TEglifed'Eufela dignité'de Mettopole: laquelle fans
doute demeura enfeueliefous fes ruines, & rue annexée par quelque Synode Pro-
uincial, ou par le Pape auec tous fes droits & reuenus à TEglilè d' Aux. Celle vnion
precede l'année 879. d'autantqu'en ce temps le Pape Iean VIII. efcïiuità Airard en
qualitéd'Archeuefqued'Aux, vne lettre
que l'on peut voir dans le troifiefme To-
des Conciles de France du P.Sirmond. Il n'y a maintenant fur pied qu vne petite
me
ville du nom d'Eufè, auec vn quartier de pays, que l'on nomme le pays Eufan; le
nom de Ciutat, cftant demeuré à vn certain efpacede cinquante arpens de terre la-
bourable,affis pres la petite riuiere de G eUfe où l'on defcouuretouftours en labou-

anciennes monnoyes -f'1


rant la terre, plufieursriches mafures de marbre des vieux baftimens; auec quelques
Romaines.
X I. Ilyauokraifon de faire cefte vnion après la ruine
'
d'Eùfé^dautant que non
feulement les territoires de ccs peuples eftoient ioignans;mais aufli que la ville d'Aux
étroit remarquée comme égale en grandeur & en magnificenceà la ville d'Eufe;
ainfi que i'ai défia monftréjd'où vient qu'elle a pris le nom de Augujia Jufciorxm chez
Ptolemée.Strabonrecommandelabonté& la fertilité de fon terroir, & tefmoigne
que ce peupïeiouïiïbitde fon temps du droit Lâtiri, (c'eft à dire qu'il eftoit gouuernë
parles propres loiXjSas èftrè obligé fa de fubir la Iùrifdi&iondes Magiftrats Romains)
quoi que depuis il fut aboli par loi de l'Empereur Antonin qui donna le droit
de
Bô'urgeoifie à tous les fuj ets de l'Empire,& fous prétexte d'vn plus grandhôneur,
tel qu eftoit celui d'eftre Citoyen Romain,,ofta les priuileges particuliers des villes.
X 1 1. Encore faut-il âdioufteràl'honneur de laville d'Eufe qu'elle à produit,fui-
uant le témoignage de Claudian vn General des armées d'Arcadius Empereur
d'Orient, fçauoir Ruffin qui eut bienlahardieffede prétendre à fe rendre mai-
ftre de l'Empire; mais il fut deferé par Stilicon & preuenu parfonmaiftrequileflt
tuer en prefence de toute l'armée. Il eft vray que ie fais quelque difficultéde me per-
fuadcr, que la ville d'Elufa, d'où Ruffin eftoit natif felon Claudian }foit celle de
Gafcogne; encoreque le Cardinal Baronius, l'Efcale & plufleurs autres embraiTent
cefte opinion. Dautant que l'autorité de Profper en fa Chronique de l'édition de
Pichou m'oblige à tenir pour certain, qu'il eftoit Bofphoritain,c'eft à dire natif de
cefte Prouince du Bofphore,utuée
le entre le pontEuxin & les Palus Meotides, où
eftoit anciennement Royaume de Bofphore, duquel fait mention Strabon &
Metnnon chez Photius. Il y auoit fans doute en cette Prouince, vne ville dunom
d'Elufa j où Ruffin eftoit né felon Claudian; auffi bien que dans IaPaleftinc,on
trouuevneautre ville de mefme nom. Les feclateurs de l'heretique Prifcillian taf-
cherent de fouiller la gloire, que ce peuple poffedoit pour la bonne conduite de fes
mœurs, & pour fon zèle enuers la Religion; faifans leur retraite, & prouignatïts
leurs opinions parmi les habitant de cette ville, ainfi qu'à remarqué Seuere Sulpice
natif de l'A génois efcriuain du temps en fon hiftoire Ecclefiâftique. Il ne faut pas
confondreElufa auec Elufo, où cét Auteur Seuere Sulpicefaifoitfarefidenceordi-
naire, comme Tonaprenddela lettre, que lui adreffe le celebre Paulin pour lors re-
fidant à Barcelone. D ans cette lettre il inuite fon ami à le venir voir, fans crainte de
Thorrcurdes Monts Pyrénées,quiretendent en cet endroit pluftoftla rigueur du
nom,querafpretédupafrage,quieftentre la Gaule Narbonoife & les Efpagnesj
adiouftant qu'iln'yauoitd'vnlieuàrautre,quehuiâ:iouméesdediftance.D'où le
P. Fronton leDucenfesNotesfurPaulin,aeuraifon d'efcrireapresleP.Sirmond,
que ce lieu d'Elufo cft fkué cnla Gaule Narbonoife; &partant qu'il eft différent de
laville d'Eufe, nommée Elufa, qui eilafïîfe en l'Aquitaine;aufli bien que le lieu de
Laufun,queScaligcrprenoit pour l'Elufo de Paulin Et par confequent que ce
lieu doit eltre pris pour celui que l'ancien Itineraire de Bourdeaux à Ierufalem afli-
Toutesfois comme ce lieu d'Elufo cftoit vn petit
gne entre Tolofe & Narbone.
bouro-j
le P. Fronton fe mefeonte lors qu'il le confond auec cette Elufa dont il
prétend
<niedoc queforsfaffe mentionAmmian Marcellin parmi les villes Notables de Lan-
qu'il efcrit que Elufa, Narbone & Tolofe font enclofes dans la Gaule
Narbonoife. Car il a fuiui en cette conie&utq la correction que certains Critiques
ontfaite_dutexted'Ammian;quionteibranlémalàproposTancienneleçon de cet
Auteur, QuiporteC~aulieud'E/M~vnparticipeaulieu d'vneville comme l'on
peut voir autexte allégué dans les Notes au bas de ce Chapitre.
XIII. Ienedoispas obmettreen ce lieu, que la Prouince delaNouempopu-
lame,nefutiamaisafïuietieàcelle de rAqukainepremiere,oubienàlaPrimatie de
Bourses en l'ordre Ecclefiaftique d'autant que le corps de l'Aquitaine fut diftri-
buéen trois Prouinces indépendantes l'vne de l'autre par l'Empereur Hadrian, au
temps duquel il n'y auoit encoreaucun eftabliflement d'Eucfchés dans ces quartiers
des Gaules, où il commençaà fe former fous l'Empirede D ecius,ou bien vn peu au-
parauant,parla mif lion de D enis Euefquc de Paris, de Saturnin de Tolofe, & de
leurs compagnons luiuant Gregoire deTours. Deforteque fi l'Eglife de Bour-
ges a poffededepuis, quelque auantage fur l'Eglife de Bourdeaux cela eft arriuéen
confcqucncc de l'eftablifTcnient du Royaume d'Aquitaine fous Louis le Debonai-
re,dontBourgeseitoitleChef, fuiuantAdreualdus& Fredegarius. Orque ce foit
la vraye origine de cette fujetion il fe peut iultifîer par l'exemple de rEghïe Métro-
de Narbone
politaine qui ayant efté dans les premiers flecles fans aucune dépen-
Clergé
dance de la Mctropoledc Bourges, & depuis ayant efté vnie au Corps du
d'Efpagne, fous les Rois Goths,iufqu'à la conquefteque fit Charles Martel de tou-
te la Prouince Narbonoife,fe trouue foufmife à 1* Archeuefché deBourges du temps
du Pape Nicolas premier; fans que l'on puiflfe alleguer aucun autre fondement de
cette nouueaute',que l'eltabliffement du Royaume d'Aquitaine, auquel Narbone
fut incorporée. Partant l'origine de cette dépendance n'eftant point Canonique, il
me femble que Bourdeaux & Narbone ont droit de fe maintenir contre la Prima-
tie de B ourges en l'eftat d'indépendance,auquel elles fe trouuent maintenant.

TT. InnocentiUsi.ep.ad Alexandrumc.i.Nonvi- commendant&Vafates.Italegiturin omnibus edi-


fura eft tnobilitatem neceiîîcatum mundanarum
ad ris exemplaribus. Sed Hennolauscum locum îftura
Ecdcfiam commurari, honorefque aut diuifiones ccodiceîuo MS.laudatinPhnianis Annotation. lc-
perpeti quas pro fuis caullïs Faciendas duxerit Im- gir Elufates, non a.utem Vafates. Cui afiir.is eft le-
perator. Ergofecundumpnftinumprouinciarum &io quam profert Andreas Schottus, Aufci com-
rtiorem Metropolitanos Epifcoposconuenitnomt- tnendant & Ofarcs.
nari.Concil.Calced.c12.Synod.inTrulloc.58. IX. X. SirmondusinNotisadSidon.lib.y.ep.ô.
I I I.AufomusinParental.carm^.TeNarbonenfis Greg.Tnr.l.8.c.i2.Flodoardusl.i.c.5.Ioannesvm.
Galha prspo£uit,Ornafticuius latiofermone tri- PapainepiftolisadFrctarium,adCarolumRegem,
bunal & foralberorum quaeque Nouempopuhs. adClerum&plebem &ordinem Biruricenfis Ec-
IV. Seal Ailfon.Lea.i.l.i.c.y. elefiï.Charta Lafcurrenfisprofereturc.;j.n.8.
V. Mclal.3.cap.i.AquitanorumcIarifljmifunt XL'Strabol.4. XII. Claudianusl.t. in Ruffi-
Aufci,Ce]ranimHedui,Be]garumTreueri, vrbet- num.InuaditmurosEli&.ProlperinChronicoedi-
que opuîennflimse in Treueris Augufta,inHcduis to à Pithaeo. Ru6nus Bofphoritanus cum ad fum-
Auguftodunuin,in AulciisElufaberris. mammilitisperueniflct. SulpitiusSeuerusl.2. luft.
VII. Ammianuslib.15. Nouempopulos Aufci de PrilcillianifLis maximeque Elufanam plebcm
fane tum bonam & religioniftudentem prauis pr«- dus inreriacet .Vcrum quid de fbatio
u negligis.
agi mu S ?Sumon-
fi nos
dicationibus peruertere. Paulinusepift. 6.ad Scue-defideras, via breuis eft,longa
tumlier quantum fie & puet vnanimitatis tux dus ad Iib.7.Sidonij ep. 6. Errant vero & Animiano
nuntiabit, qui ad nos deElufonco&auavtaflerit Marcellino errorem affingunt qui in his eiusver-
lucc peruenittam breuis enim & facilis via cft vt bis lib.iy. In Narbonenfi Clufaeft Narbona& To-
nec in Pyrenzo ardua fit, qui Narbonenfiad Hi-
lora pro Clura, Elufamlegi volunc. Elufa cruraia
fpaniasagger,nomen magis quamiugumkorr-n- Nouempopuliseftnon in Narbonenfi.

CHAPITRE VII.
Sommaire.
Cité d'Acqs troifiefme en ordre dans les Notices. Les ^Aquitains oh
d'Acqs ont donné le nom à l'Aquitaine, II. Le nom Aqux lui a cfté
baillé à caufe de fis bains. ^Aquitaine Aremorique. III. Aqux
Auguftas & Tarbellica; IV. Faute de Scaliger en l'explication des
Tarbelliens. V. Medoc n'e ft point des TarbeUiens3 mais des Viuif-
ques ou Bourdelois. VI. VIL Strabon expliqué fur les deux Golfes
Gaulois. Les Tarbelliens habitent pres le Çolfe Gaulois de l'Océan
soignant les Pyrénées. V I IL IX. Erreur de Merula. Explica-
tion de Lucan, fur l'Ancon TarbeUique. L'emboucheure de Ladour,
& fin changement. X. Les Tarbelliens abondans
en or. Les Euep
ques anciens d'Acqs.

A Cité d'Acqs eft la troifïefme en ordre dans les Notices après


celles d'Eufe & d'Auch fuiuant la foi del'vn des exemplairespu-
bliés par le fieur duChefnesoù la Cité d'Auch occupe le fecond
rang, plus correctement que non pas en certains autres exemplai-
res, où la Cité d'Acqs eft fituée apres la Metropole & les Cités
d'Eufe ou d'Auch font reléguées à la dernière place. Et quoi que jtiaintenant
cette
ville ni fes Eucfques ne puiflent prétendre aucune préférence fur les autresNeant-
moinsilnefautluienuierfauantaged'honneur que les anciens lui rendoient; puis
que fon Peuple furnommé Aquitain a donné le nom à l'Ancienne Prouince d'A-
uitainefuiuant
de Ietefmoignage de Pline. Car le foupçon de Vinet paffe en force
Vérité, lors qu'il clHme que les Peuples particuliers,que Pline furnomme fpe-
cialementAquitains,font ceux de la ville d'Acqs; ce terme d'Aquitaine eftant em-
ployé mefine par Aufone en ce fens, lors qu'il eferit que la merc de Paulin fon allié
eftoitderace Aquitaine,c'eftàdire de la Cité d'Acqs,
1 1. Ce nom d'Acjuœ,d'où defcend celui d'Aqslui fut donné à caufe de fes

eaux & de fes bains chauds,qu'elle poffedoit, dés le temps des Romains::aufquels
ils eftoient conneus auant la conquefte de l'Aquitaine,&: fréquentés par leurs Ci-
toyens qui eftoient en la Gaule NarbonoifeEt en fuite toute la Prouince en con-
fîderation des bains, & de la ville fut furnomméeAquitaine. De mefme que la ville
d'Aix en Prouence a efté a$yé\éc Aquœ SextU > par fon fondateur Sextius, à caufe
des eaux & des bains chauds dontelle abondou l'uiuant Strabon D'où il cft arriué
que les Auteurs du moyen temps ont furnomméla Prouence du nom d'Aquitaine.
Quoi que pour le regard de la Guicnne, le nom d'Aquitaine lui fut baillé par les
anciens auec moins de violence; d'autant que tout ce quartier eftoit nommé ancien-
ncmcnt Aremorica fuiuant le témoignage de Pline: Ce qui flgnifioit en vieux
Gaulois, la mefme chofe que Région maritime Armor.
III. La dignité de la ville d'Acqs paroift encor, en ce qu'à l'exemple de plu-
fleurs autres villes de confideration elle porte le nom d' Augura yo\i bien Ac^ua
jûuguflx chez Ptolemée qui nousaifeure quec'eftla cité des peuples Tarbelliens.
D'où vient qu'elle efinommécTarbelliquechez Aufone, dans l'Itineraired'An-
tonin, & dans Vibius Sequefter, ainfi qu'a fort curieufementobferué Iofeph de
l'Efcale.
1 V. Neantmoins il a cftéfurpris, en ce qu'il eftime, que les Tarbclliens eftoient
des peuples, qui s'eftendoient depuis les Pyrénées près de i'Ocean,iufqu'à l'em-
boucheuredelariuierede Garonne; en forte ie qu'ils
fuis compren oient en leur enceinte
les Boiens,& lepaïs deMedoc. Car comme d'accord aucc lui des confms,cju'il
donne aux Tarbelliens du collé de l'Efpagne par les monts Pyrénées que Ti-
bulle à cette occafion nomme Tarbelliens; I'ofe affeurer aufïi que de l'autre cofté
ils ne comprenoient pas lepais de Medoc.
V. Pour vuider cette difficulté, il faut confiilter les anciens auteurs, & pefer
ce qu'ilsont efcrit touchant les Tarbelliens. Cefar & Pline contentent de les
fe
dénombrer parmi les peuples d'Aquitaine Strabon leur donne l'afliete pres de
l'Ocean,fur le grand Golfe Gaulois; Et Ptolemée plus diftindtement que tous,
les places depuis les Viuifques, iufqu'aux Pyrénées. Parce
moyen le pais de Me-
doc demeure exclus des Tarbelliens. Car les Meduliens occupent tout ce ter-
roir areneux, qui eft depuis Bourdeaux entre l'Océan & la Garonne, iufqu'afon
emboucheurc cftans fitués à l'extrémité de la terre, comme parle Aufone efen-
uant'au Poète Theon;Et font vne portion des Viuifques, ou Bourdclois Puis
que Vinet a vcrifié par les degrez de longitude & de latitude marqués dans les Ta-
bles
de Ptolemée ,que la ville Nouiomagas attribuée aux Viuifques eft oit fituée
lors qu'elle fubfiftoit, dans le territoire de Medoc, proche du lieu que l'on nomme>
auiourd'hui. Soulac lequel Soulac eft.fumommé de Finibus terra dans vne vieil-
le Charte de Guillaume Sance Duc de Gafcogne de l'année neuf cens odante;
Auffi bien que le Medoc eft mis en l'extrémité de la terre par Aufone. L'auto-
rité de Strabon confirme encor ouuertement que le pais de Medoc apartient
au territoire des Viuifques lors qu'il eicrit que la riuiere de Garonne fe
defeharge & à Ion entrée dans la mer entre les Saintongeois & les
Viuifques attendu que cette cmboucheure eft au pais de Medoc.
V I. Mais afin d'approcher de plus près Strabon qui s'eft arrefté particulie-
rement en fa defeription des Tarbelliens tant s'en faut qu'il fauorife l'opinion
de Scaliger, que s'il eft bien confideré, on verra qu'il la ruine entièrement. Car
il efcrit que le terroir de l'ancienne Aquitaine voifin de l'Océan eft pour la
plus grande partie areneux,mince & délie, nourriffant fes peuples de Millet, &
produifant fort peu d'autres fruits. En cet endroit, dit-il eft le Golfe qui forme
l'Ifthme de terre, qui aboutit au Golfe Gaulois dont eft baigné le riuagc de la
Narbonnoiie
Gaule l'vn & l'autre de ces Golfes ayans vn nom femblable. Or
les Tarbelliens adioufte-il, occupent ce Golfe. D'où fans doute Scaligerà pris
occafion de croire, que comme l'Océan commence à fe courber vers la terre, dés
l'auancement de la pointe de Medoc dans la mer, que les Tarbelliens deuoient
s'eftendre iufqu'a ce terme.
V 1 1. Mais outre que les paroles des auteurs ne doiuent point eftre touf-
iours prifes en toute leur rigueur attendu meime que Ptolemée arrefte formel-
lement les Tarbelliens aux Viuifques On peut trouuer .l'intention de Strabon
dans fesefcrits. Car comme il efcrit en cet endroit, que les deux Golfes de l'Océan,
& delà mer Méditerranée
ont du rapport entre eux, foiten leurs noms, eftans fur-
nommés l'vn & l'autre Celtiques ou Gaulois, foit en ce qu'ils enferrent entre eux &
forment l'Ifthme de terre, qui preffe & met à l'eitroit la France & l'Efpagne; II s'ex-
plique nettement ailleurs au liure II I. difant que la France & l'Efpagne font tres-
cftroitcs en cét cfpace, qui eft depuis
lamerMediterranéeiufqu'alamer Oceane,
aux deux endroits ou elles approchentles Pyrénées & qu'en ces lieuxfe forment les
deux GolfesNiiducoftédel'Océan, l'autre du collé de la mer Mediterranée. On
ne peut rien dire de plus expres, pour monftrer que Strabon confidere les Golfes
Gaulois pour le regard de la fituation des Tarbellicns, non pas en toute leur cften-
duë,mais aux lieux qui font proches des Pyrénées, &c nullement en l'emboucheurc
de Garonne, qui en cil efloignée deplus de 50. grandes lieuës Et partant ayant el-
critauliure I V. quelcsTarbellienshabitoientpresdeceGolfe,ouriflhinecômen-
ce à fe former, il a fuiEiamentindiqué, que leur demeure eftoit proche des Pyrénées.
VIII. Merulaen facofi-nocraphie n'ayant pas compris le fens des paroles de
Strabon, & la reffemblance des noms des deux golfes Gaulois, eftime mal à propos
que la verfion ordinaire de Xylander eft impertinence. Toutesfois fuiuant l'inten-
tion de Strabon on litchez le PoëteLucain, que le fein Tarbellique reçoit douce-
mentla riuicre de l'Adour dans les riuages repliez de fon Golfe O r il eft confiant
fource au haut des Pyrénées dans les
que la riuiere de l'Adour qui a fa montagnes de
la vallée de Barege en Bigorre, arroufe les Citez de Tarbe d'Aire d'Acqs & de
Baione, Se a vn peu plus bas fon emboucheure dans la mer, en ce lieu que Lucain
appelle feinTarbellique. Le Poète Aufonetefmoigne aufïi fort ouuertement que
l'
l'Adour fe defeharge dans Océan Tarbcllien; àlaquelle riuiereil donne pour cette
confideration le nom de Tarbelliene;Et par confequent infinuë comme les autres,
que l'affrète des Tarbelliens,efldu coftéde l'emboucheure de l'Adour.
IX. Cette emboucheure eftoit du temps de ces anciens Efcriuains, courbée &
repliée du cofté de Capbreton, & fe defgorgeoit dans l' O cean en ferpentant douce-
ment par l'eftenduëde fix lieuës depuis Baione mfqu'à ce Bourg du Bocau, qui en
retient encore le nom; fuiuant le langage Gafcon qui cmploye Boucau pour Ofiia
ainficonfideréejredonnefa
ou emboucheure. Laquelle affrète grâce à ladefcription
du Poète Lucain, qui fait allufion, comme il a elle dit ci- deiTus aux détours re-
pliez, & au courbement des riuages del'Adour lors qu'il efcrit qu'elle eft re-
ceuë doucement dans le Golfe Tarbellique. Au lieu qu'en l'eftat prefent cet-
te riuicre fe precipite dans l'Océan en ligne droi&e vn quart de lieuë au def-
fous delà ville de Baione, qu'elle a rendue capable d'vn plus riche commerce, 6c
devaiiTeauxplus grands, qu'elle n'eftoit auparauant. Dont elle eft redeuable à
l'induftrie de cét excellent Ingénieur Louis de Foix; qui (ùiuant le tefmoignage
du fieur PrehdentdeThou, après auoir bafti le fuperbe baftiment de l'Eicurial
.enEfpagne, & donné l'inuention de la pompe de Tolède pour faire monter
l'eau de la riuiere duTaio dans les lieux plus efleuez de la ville reuint en France
pourybaftir cet admirable phare de la TourdeCordouanpresrembouchcurede
la Garonne, & entreprit defermer l'ancien canal del'Adour presBaione, & faire
l'ouuerture dunouueau; Cequiluireiifïît apres plufieurs trauaux par le fecours
d'vneinondaaionextraordinairedeseauxfuruenuë le vingt-hui&ieime d'Odo-
bre 1579- qui cft le iour de la Fefte des fainds Apoftres Simon & Iude, auquel
celle ville rcnouuclle par vne proceilion folemnelle la mémoire d'vn fi grand
bien-Eut receu du Ciel.
X. Au refle commele terroir des Tarbelhens eft recommandé par Strabonpour
eftre abondant en or, que l'on trouuoit facilement Tous fes arènes La cité d'Acqs
qui cil oit le chef de ces peuples a efté recommandé par fes Euefques que l'on trouue
Gaules,fçauoir
auoir eftépref ens aux anciens Synodesdes cil Carterius au iv. Syno-
de d'Orléans l'anj^i.Liberius au 5. d'Orléans l'an 549. Niortius l'an j8j. lequel
NiorduseftoitauparauantComte de cefte ville d'Acqs pour les Rois de France.

6.
I. Plin- 1. 4. c. 19 Aquitani vnde nomcn prouin- 1.4.laudatusincap.t.n.t.
c\x. Aufon.inparentalibuscarm.i4. Stirpis Aqui-, VI. Strabo 1. 4. A quitanix folum quod efl ad li-
taiiîcmatfrcibi.Vinems inhunclocum. tus Oceani maiore fui parte arenofum eft & tenue,
1
I 1. Suato. j. XiÇTics Kiimi itisn d/Mirv/^u îtwn 7ï £ mitio alens,reliquanimfrugum minus ferax. fbieft
tffvJ&Tw>!t<I'>-tï< Plin.l.4.c.i7. etiam fiiiusifthmumefljciens, qui pertinetad lîaura
III. Ptolem.TarbellorumCiuitas Aqus fed
Augu- Gallicum in Narbonenfi ora. Tarbelii hune finum
ge- habent. libro vero j.fcribit, Ar6bi(Iîmam efle Gai-
6*17.44. 40. In Epicedio Aufoni-.Tarbellis
nimxabAquis. Itinerarium Anton. Aqux Tarbel- liam & Hifpaniam à mari interno (nie Mediterra-
lica;. Vibius fequefter Atyr Tar'bellx Cmitatis neo ad Oceanum qua ad Pyrenem accedunt atquc
Aquitaniae in Oceanum fiuit. Scaliger 1. 1. Aufon. ibi ab vtraque parte earumlînusfien3 in altéra ab
LetTr. c. Oceano in altéra, ànoftro mari.
1 V. Tlbullus ex corredione Scàligeri. Tarbella VIII. Aufonius in Catm.dc Mofella.-Domins
PyreneTe(lis& OceanilitoraSantonici. tamen ante Mofellse numine adorato Tarbellius
V. Ptolem.fubBiturigibusvibifcisvfque ad Py- ibitAturrus.InParental.carm.4.Tumprofugumia
Ctuitas Aqux rerrisper quas erumpit Aturrus ,Tarbelhque furor
renem montem Tarbelli quorum
ALi^ufta;i7-44. 40. Aufon. ep. Paganumèmcdu- perftrepit Oceani.
hs îubeo faluere Theonem. Quid gens extremispo- I X. Lucanus Etripas Alyri quem litdrecuruo
litus telluris in oris CultorarcnarumVatcsî cui h tus Mollirer admiflum claudir Tarbellicus Ancon lac.
arandum Oceani finem iuxta folemque cadentem. AuguftusThuanuslib.Hiftor.4i.&:So.
Vinetusin carmen Aufani; de Burdigala. Strabo X. Sirmond.Tom.i.ConGil.Grcg.Tur.l.7,c.ji.

CHAPITRE VIII.
Sommaire.
Bdyone afiifè dans tes Tarbelliens. Si cep la Cité des Boiens. II. Les
Boiens dans le Langue, doepres de J\de doc. Le pais de'Buchs.
boucheure de Leriepres le'bourgnommê'Tejte de Buchs. Tromontoircj
Curian. IV. Le Bourg de Buchs eft la Cité des Boiates autrement
Em~ •
nommé Boïuî Capitales de Bogio. Cette Cité a efté ruinée3& puis in-
corporée à ceUe de Bourdeaux. V. VI. VIL Faute de XJinet & de Scali-
gerjurl'efiendue des Boiens. J^Qom de Bayone recent & Bafqm l'an-
cien eft Lapurdum. Le fort Lapurdum. VI IL Bayone Cité fabjtituée
à celle des Boiates. S. Leon Sue/que de Bayonne. Elle eftoitCité des le
temps de Childebert. IX. X. Bearn & Tarbe ne font point dans les Tar-
belliens. Quoi que ceux-ci poffe dent 'vm portion de la montagne. X. Exa-
men d'<vn texte £Aufone quijemble iuftifierle contraire.

Pres auoir affez efpluchél'opinion de Scaliger & reconneu la


vraye fituation des Tarbclliens depuis le Promontoire des Py-
rénées, qui s'auanec vers l'Océan iufqu'au territoire des Bou'r-
delois, il s'enfuit que laville de Bavonne eft afïife dans le païs des
Tarbelliens De forte qu'il eil necefTaire d'examiner fi la Cité
des Boiens mentionnée dans les Notices & qui fait vne portion des peuples
Tarbelliens eft la mefme que la Cité de Bayonne.
II. Onapprendde l'itineraire d'Antonin que les Boiens eft oient fituées àfeife
mille pas de Bourdeaux par le chemin qui conduit
vers cefte ville depuis celle
d'Acqs. Etron peut remarquer dans Paulin, que les Boiens font affis dans vn pais
abondant en pins portans refine; d'où vient qu'il leur donne le furnom de gens de
Poids & de rcfine, en la lettre qu'il efcrit à fon ami Aufone. D e forte que Vinet con-
clut à propos, que les Boiens pofTedoicnt ce pais, que l'on nomme auiourd'hui
Buchy&c Baies, fvesde l'Océan & du Medoc, tenu par les feigneurs de la maifon de
Caudale a titre de Capdalat ou de Sirauté.
III. En ce quartier,ily avnLerie golfe qui s'auance dans la terre deux lieues ou
petit faitfon
enuiron ôù la petite riuicre de embouchure, qui eft fans doute le fleu-
ue Sigman de Ptoleméc. A l'entrée de ce canal de mer, eft bafti pres le riuage vn
Bourg, nommé vulgairement 7V/fe*fe.B«cta. Où l'on doit placer le promontoire
Curian de Ptolemée attendu qu'il le
met entre l'emboucheure de l'Adour, & celle
de Lene dans la vcrfion Latine: & que la Grecque la place pres d'vn degré loin de
l'emboucheure de Garonne. Ce qui eft fauorûe par la dénomination du Bourg,
qui en-appelle Tefte deBucbs. Où l'on doit placer le promontoire Curian & partant
ce promontoire Curian nepeuteftrepris pour le rocher deCordoûan,qui eft fur
l'emboucheure de la Garonne, comme penfoit Vinet.
IV. OrceBourg de Buchs,a elle fans doute ruine par les guerres.ou par les inon-
dations de la Mer. Car anciennementc'eftoitlVne des Douze Citez delaNouem-
pulanie,appelléedansles Notices, la Cité des Boiatcs, autrement Bonis. Laquelle
dénomination s'eft conferuée dans les vieux tiltres de la maifon de Bourdeaux ou
de Graili, qui nomment les Captals de Buchs Capitales de Bogio. Ayant efté ruinée
vne fois, elle n'a point efté reftablie en titre de Cité au conrraire fon Peuple, qui
auoit fon eftenduë iufqu'à Mim-ifan a efté vni & incorporé à l'Ârcheuefché de
Bourdeaux j&diftrait de laNouempopulanie. C'eft pourquoi dans l'vne des Noti-
ces publiées parle fieur du Chefne, le Copifte qui regardoit l'eftat auquel efloit de
fon temps la Cité des Boiens,adioufteautexteenforme de gloffe, qu'elle eftfife au
Bourdelois. Ce qui n'eftoit pas en fon origine; puis que les Vocutesoxx V'oidtes, fui-
uantla correction de Scaliger, font denombrez dans les Commentaires deCefar,
parmi les peuples de l'Aquitaine ou Gafcogne, qui fe rendirent à Craffuslefquels
auffi les Notices attribuent à l'ancienne Aquitaine ou Noucmpopulanie qui eft
diftinguée de la féconde Aquitaine.
V. Scaliger & Vinet eftiment, quéles Boiens auoient leur eftenduë depuis le
pais de Buchs iufqu'à Baionne; & quecetteville eftok leur Cité, qui eft dénombrée
dans la Notice. Mais le païs dela Cité d'Acqs, s'oppofe à cette comedture: Car vne
partie de ce pais cil fi tuée entre Baionne, & le pais de Buchs, & par ce moyen em-
pefche toute forte de communicationentre Baionne & Buchs;qui d'ailleurs font ef-
loignez l'vn de l'autre de 15. grandes lieuës; La Cité de Baione & fon Euefché, quia
fon eftenduë vers les monts Pyrénées eftans bornez tellement de la riuiere de l'A-
dour,que le Bourg du SaincT: Efprit, qui eft affis au bout du pont de la ville, dépend
de l'Euefché d'Acqs. Sans que la dénomination de cette ville, qui fert de fondement
à cette opinion doiue eftre confiderée;Car outre qu'elle éft nommée conftam-
ment Baione dans tous les Tiltres, aufli bien que par le vulgaire, & non pas Boione,
qu'eftant îeuiïe garçon il enten-
comme nous voudroit perfuader Vinet, qui dit
doit qu'on lui donnoit le nom de Boione; ilnefautpas douter que cette diârionne
foit recente & qu'elle ne prenne fon origine de la langue Bafque lignifiant
Bonne Baie, ou Bon porc, Baiaona,Baia, c'eft à dire port en langage de marine; 8c
0 11a, Bon.
V I.
le dis que le nom de Baione eft récent, eflant certain que cette ville &fon
Euefchélontappeliez dans les vieux Tiltres Ldpurdenjts*& non pas Bawnenjis, ainfi
qu'onvoitdanscelui qu'on creuuelc plus ancien de l'an 980. auquel Arnu~ Euef-
quedeLabourdden~gneles confins de fon Euefché, qu'il dit conuiter aux vallées
deLabourd,Arberoué, Orfais, Cize, Baigorri) Baltan Larin &: Hernani pres de
~ainctSebanienenGuipufcoa.LcsEuefquesLuiuans~ les Vicomtes prennent touf-
iours la qualité de L~~M/~iufqua. l'année n~o. ou enuiron, qu'ils fe nomment
indiiteremment /M~~ ou B~o~K/f.f, Et peu apcu ce derniertiltre a preualu,
relie maintenant en vfage pour l'Euefque quoi que le pais plus proche de la ville te
nomme, Pais ou Vicomte de Labour. Cette diction de Labourd enauni Banque;
LapurraH~ninancvnPais defcft~expofë aux voleurs, commedifent ceux qui en-
tendentmieux les fecrets de cette langue.
VII. D'ou l'on peut aufli recueillir, que le rbrcL<~Kr~~dans lequel leTribun
delaCohortede laNoucmpojtulanierailbit fa rendence,comme il eH cfcrit en la
Notice de l'Empire, n'eit pas leChatrcaude Lourde en Bigorre, fuiuant la penfée
dcScaliscrcnfes Leçons fur Au(onc,dela première imprenion mais la ville de
Baione,ain(i qu'il aduoue en fa Notice, apres auoir cRe rbrt à propos releué de
fi faute par Sauaroneh fes Commentaires mrSidonius,enl'endtoit oudr~itmen-
nondesPoinonsou Langouitesde Labourd.
VIII. Partaniil dt neccuaire de conclurre, puis que la ville de Baione n'eit
pas la Cité des Bo~aces, que c'cft vue Cite érigée par quelque Synode Prouincial,
pour lalubnituer~apresia ruine de Buchs en la place de la Douziefme Cité, qui
auoit efté dlirraitede l'Aquitaine m. enraueurdel'Aquitaine 11. & de l'Archeue~
che de Bourdeaux,auquel le terroir de la Cite de Buchs auoitetté incorporée,com-
l'nci'ayremarqueau nombre 4.. Il leroicimpouibicdecoccerletemps de ces nou-
ueaucez; quoi que ronpulÛe bien aueurer~que cette ville fui érigée en Cité auant
la venuë des Normans de l'an 8~ attendu que la Charte de: Lafcar teûnoigne~
qu'ils la ruinèrent auec les autres Citez de Ga(cogne,&:querEueIqueAruus aueu-
rel'an 980. que cette ville en:oit en ponemon de toute ancienneté des vallées ci-
dcnusdengnécs.Ils'cnmitdelà.quelesBaionoisrbnCforcàl'anciquicédeIcurEuei-
ché~ lors qu'ils eftimetit que tainct Leon qui viuoit enuiron l'an 900. du temps du
Euefque
Roi Charles le Simple fut le premier de cette ville puis qu'il y auoit eu des
Euefques auant la premiere dcfcente des Normans en Guienne. Mais il fut le pre-
mier Euefque apres la ruine de cétEue(ché,qui lui lut commune auec tous les au-
tres de Gafcogne. Ncancmoins il rcite vuthj et d'eRonnement de voir, que l'Eue~
quede la Cité des Boiates,en quel fens qu'on l'cxpUque,ibit de Buchs,ou de Baione,
n'amrbpomtenperibnnenipa.rdeputés,au iynodc d'Agde tenu fous Alaric l'an
~o6.ouronremarquepourtant~tous
des lesautresEuefques delà NouempopulaniCt
ou les Procureurs abfens. Cequidonnelieudefbubconer~MleRoiEuarixprc-
decefteur d'Alaric, qui rauageales peuples, 6e les Cités de Gafco~ne, fuiuant le tef-
moignage de Sidonius~n'auroitpointruiné celle des Boiens dont le reltabline-
ment,oulafubHitutionde celle de Labourd ne fut pas encore raite du temps d'A-
laric. Quoi qu'il femble que pour le moins du temps du Roi Childebert, la Cité de
Labourdrutedablic,d'autant qu'en l'accord des Rois rapporté par Gregoire de
Tours~ifefc dit,queceRoi prendra deuers foi Ayrc,Coferans~ Labour, Alby
auec leurs dépendances.
1I X. Il rciie d'efclaircir vn doute touchant les Tarbelliens, fcauoir fioutreles
peupIesd'Acqs~de Buchs & de Labour, ils comprenoicntauUt ceux deTarbe, S~
de Bcarn, comme Vinet pretend l'aucinufline en ce que Aufone nomme Tar-
bellienIcneuucdel'Adour.quipaucaTarbeen Bi2:orrc,àd'Acqs~S: à Baionne.
Mais cette preuue~non plus que la riuicrcderAdourne touche point le Bearn,Ët
ticl!eauoitquelquerbrce,laviUed'Aireamicfurl'Adour,&:qui prend le nom de
cette riuiere, fcroit auut dans les Tarbelliens,quoi que Vinet l'ait omife. Ce qui
cmpe~chepluspuiftamment,queionn'ait cette pcniee,eu: l'autorité de Strabon;
qui diitinguancl'Aquitaine en trois parties, la Maritime, la Mitoyenne,&: la Mon-
cueulc.donnel'amcte du pats Maritime, Areneux,&: fablonneux,auxpeuplesTar-
beMicns;auIicuquelepais d'Aire eft en la région Mitoyenne &: la Bigorre & le
Bearn font en la Montueufc Méridionale fort efloignéedela Mer.
X. Ceû:econfiderationaentierement effacel'imprcmon qu'auoit fait autrefois
en mon eiprit, le difcours d'Aufone éberluant a Paulin; qu'il inuice à quitter l'Efpa-
gne ) & particulièrement
laville de Saragouc, ou eitoit pour lors fon leiour~ & à fe
rendre en fl maifbn d'E~o~~M~~ou d'Embrau près Blayc Il fouhaite qu'on lui
porte la nouuelle, que Paulin abandonne les villes nei~eu~es d'Eïpaigne, qu'il eft
defia dans les champs Tarbellicns, ôc qu'ilentre dans ia maison d'Embrau. Car le
chemin de Sam~oue versl'Aquitaine,fuiuant l'Itineraired'Antonin, meine aux vil-
les d' 0 loron & deBearn,Etparlât il femble que Paulin entrant dans lesTarbellicns~
àmejlurcqu'il quitte Saragoue&:les autres vjlles d'Elpagne proche de la monta-
gne,leBearn (oit deugne comme portion desTarbelliens. 'Ncantmoins cela ne
preifepas tancconrrcla vente de la choie, qu'on ne puiile refpondre, que le che-
min d'Embrau efr deugne, non pas de fuite mais par interualles notables &: que
les champs Tarbellicns font ceux du territoire d'Acqs par où il ralloit pailèr,
pour aller de Bearn à Bourdeaux, & en fuite à Embrau; L'Itineraire d'Antonin
ne marquant point autre chemin des Landes que celui d'Acqs. Combien que
les Tarbelliensayentaum dans leur enceinte vne partie de l'Aquitaine Momueu-
fe, qui eft ceite portion des monts Pyrénées, qui eftcompriie dans les Euelchcz
d'Acqs & de Bayonne.fcauoireit les montagnes de Labour & ddabafic Nauarrc.
Auxquels endroits il fautrapporter làns doute la remarque de Strabon qui efcrit,
riches
quedeibncempsily auoit parmi les Tarbelliens des
Mns minieres d'or, & que
creufer beaucoup la tcrreou rencontroit des lames d'or pur,quirempliffoient la
main,(ans qu'il fuft befoin de les raffiner beaucoup, & que le reUe de la mine cHoic
elaboureeians grande peine.

II. InnerMinmAntomni.P.tuHnusep.Y.adAu- bio fint Ia.bora.tun, q'.]x in noRroiurefubiacect.fcu


Il
fonn.im placeat rencere nicentem Burdig.il.im,& quae prticis remponbus ip& Laburden~s Ecclefia
piccos ma!ts defcnbere Boiost publico ~uxtho vel confilio6deltumca.nonicca.e-
111. PtoIemsus:Pof): OeafumPyrenespromon- qui~uit-Nonenim dtgnum vtdctur, vt aliqua.&aus
forium auod confinée gr~dusi~o. Atnrri~Hui) in~anet.tCatho!ic~&Apo~oIica.Ecclena laboret,
cAi.ii6.-t~).. ~Curianuin promontortum:6.)o. fcd potlus veriras quie ab <m<3:oie mundi femper
~6.Sigma.ni Rui) ho&i~t~to. Garui-niix Bmj engicur. Et ideo qux poR mortcm teitincarinon
te~ia. t'y.~0.~6.~0. ponumuSja.ucenrtca.a.m~oritacc&cxemptoIcripCt:
1 V. Nctiri~ prouinciarum Ciuitas Boatium veniEmis in membraneis reliquimus, vt omni du-
qnod eRBoiusinBurdigalen~,Sca.I[gerinNo[!tij. bict.trepo{tpof)t:PrxI~[ores fa.n<3:as Laburdenfis
Cat!isE Vocales fufpicamur ctle Boates Buchs. Eccie~'ae cum pa.c<s quod iuuenerint teftificaturn,
Qtod omnino certum eftjRti ~unr in Enibus Lapur- noH'ro tcAtmonio veii~ncilum,abfcjue adminicu-
tien~ium poH: Medutos in Noucmpopulania. Ta- lo vliius Anxicnris renea.nt, ip~mqueian~amma-
mËn in co fallitur Sc&Itger, quod~atun Boios in trem Ecclen.n'n ex acquirendis vel acquiHus priftt-
~nibus Lapurdenfium; Cum dlutfi tint inter fe ma- no in honore reu'aureni,&:adpoile ex ftudiis fub-
grMpMrea~griAquenfts. iacentium fideli modo edlficent. Omnis vallis quas
VII. Notnia Imperij Tribunus cohortis No- Cidiadicltur vfque ad CMolicrucem. Valtis qus,
Mempopulanx, Lapurdo. Stdontus S.cpift.n. ad dicitu.rBtgur. Vallis qux Erberm dicitur. Vallis
eam SauatO. qu.EVrfaxildicttur.Ba.fta.niicmVaDtsvfquein-ne-'
V I. &V 1 I. E Chartario CapituliBaionenfis: dioportuBebc.VaUtsqusdicirurLarin.Terra qu~
EgoArtmsindignns&:humilis Laburdentis Epif- dictrur Ernania, & S.Seba~ia.numde Bufico vique
eopus,voIotfadsrenocinN:Iuccenoribus& pofte- ad f~nû~m Ma.nam de AroAh,8f vfque ad iand-am
fi!,e~quznoit;oEpiicQparuij'c.S.Marix Labur- Trt~ua~m.Ha.s [ecemus & pofEdemus in dominio
dcnfi {u bt-icent loca Idctreo ha'c fubtiii Se canoni- ~nctceMa.riœLaburdeu~sEccten.E, eo renorens
cali au&oritsreiubnoi&mus.neforte quod ab~r, vnqu~m ab Epifcopo vel Archiepifcopo fiat vil~
fHe~sRofM n<'itri,EpifcoptveIArehidiac6niindu- contr~di&io vel proelam~uo fucceHbn noth'ofed
potiuïfïtaSrmatio.H.ECaffirniatio fcua~:ipu!atio deberrus Rex cumrermints~ms aprae~enndietu~
fajftaeIHnprxicntiadomtniArchiepiicopiAuxien- vindicecpotefhan. Legecum Conforannis Lapur-
fis Odonis,nec non & a[itï vins religions cteucts & do & Albige.PorroTenninuspro vtuuerHs 6ntbus
monachts. Vigentc domno Apoftolico Roma.no camm ciutr.ttumiumitur.tndeapud eundem Greg.
PontiRce 8cncdi<3:o, régnante Hugonc ma.gno re- i.c.
Terminus C~rnotenus.ideft,/f~<!t~C~4r-
xe Francorum imperanceDuce Galconia; VuiMei- ~<M.TerminusTuronicust.6.eap.n.TerminusLe-
ïnoS~ncioS.Arï)) qui hanc~eMve! con6rm.n:i prx- mouicinusI.S.c.i;. Et a.b~o)utèapudeundemleri*
cep~S.Arch.AuxtcnfisOdonis. S.VVaA<misCeu-
tuîtiVicecomtt:isS.LupiAner);Vicecom.S.Arn.il- ptorem, In Bifurico,Turonico, Lemouicino Ca- j
dmctno-
diLupiVicecominsAquen~is.S.Satuatc'nsAbbMis 1 X. Vinetus in PareM.Aufon cârm.i!. Exhis er-
S.Scucr'.Si quis hanccontradtcerevoluent,repe- gotiquere arbitrer qui nunc TarbieniesBearnen-
ies,Aquentes,BMonetHesnuMcupantur,ornneshoï
ntie eit)S.id nihilum redigatur, & nifirefipuei-icvi-
ûus Canonicali mdicio~nMhema.fn:. quonda.mTarbellosftiiïTeappetiMos.
Hanc Bnium deRgn~tionemc6Rn'mc refcnptum Strabol.T&/<~)nt~f.)Xt<tf~77~ nt~Hf~~KetyKctf,
Vrbani [I.PonnEcisVJdusApriits Indt6t.xm.an- TTt ~X~ ~K.<~C,<~M e'fUf~tt~ TtX'ncK~Ktti~fTTt.
no Incarnacionis DomimcxM.cc.vi.Pontificarus X. Aufonius ep.i;.ad Pauhnum; Nunctibi trans
dommi fafchahs 11. Papx VI. Legcndum Anne M. Alpes & Marmoream Pyrenem, CaEtarex Au~u-
c.vi. Itema.lterumretcupmmCeieAmil Anni II. ~aedomuseft.Infra. Etquando iRemeasimpenet
t)t)~.inquo fines Epifcopaïus Lapurdenfis expli- nuntius aures?Ecc€tuusPauImusadeA,tam nm-
c~n[urhisverbis.ValIemqua:dicitUL-L~burd].Va!- guidalinquirOppidalberorum~TarbeIItcaiamte-
Jernoua-diciturArberoa.Va.llem qu~diciturOr- net arua. Ebroinani iamtectaiubu. Strabo lib.
~is. Vallem qua* dicitur Cizia. Vailem quaE dicifur ApudTarbeHosoprimatuntauri metalla. In foffis
B~is;ur.V~Hemqux dicitur Ra~:a.n. Vallem qu<E dt- enini non aicè a.<~is tnneniuntur auri laminse ma-
CKurLcrm. Vallem qux dictcur Lef!t;ca. Vallcm num implenres, aliquando exigua indi~ernes re-
ouxdicuurOiarzuv~queadS.ScbaAtanHm- purg~none reliquumr&mencaScgtebxfunt, ipfa:
VIII. Gre~.Turon.Lfï.Htfi'.c ro.VicumIuhen- QuoqLieNon tiluIcmTioperisdeMerantes.
~emcumtorannis,Lapurdo.,&:AlbtgedomnusChd-

C Fi .A P 1 T RE IX.
Sommaire.
7. 7/. /V/.
par Pompée,
~oc~
~r~C~j~j-o~
~fo~o/o~.
~f j~~f~r~r//?j'~j'Z~j/~r/ C~~<?/~y~<*
de ~o~~c Co/~r~~j'. 7~.
leur ville, r<~o~~ le (7~/y~r~/
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~~Co~ e~ ~o/o~ Strabon forr/f~r~j.r~ Cc-


~<? ~y Roy Gontran. vieille 7~o~
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~f/ La Cité. ~ce~<<?~Cc/~r~~j'.
f~
L ~ut expliquer maintenant à l'occafion des citez de Comenge, de
Cojfcrans~ d'Ayre, l'ordrequifut tenu ancienncmenc par lesRo-
mains, pour la conquête de l'A guitaine;.n' y ayant point d'apparen-
ce quel'entreprifeen eu~efte {i facile, comme ellerut a Craffus ~ans
lesauances qui auoientcfredeilaraic~es
pour cét cnFecr par Pompée. Car Sertorius
sciant retiré en Espagne, pour y conferucr les refres du debris de Marius, y fbufriht
le faix dé la guerre contre la puiffancede la Kep oblique pendant buid années, eftanc
principalemcnc appuyé des forces des Canrabricns., des Vaicons, des peuples
d'Eipagne de la Prouince Taraconoi{e,&:mcunesdeceUes desAquitains, qui vi-
uoient en bonne intelligence,auec les Espagnolsde la rroncicrc, &: qui leur reuem-
bloiencenaucanf)
ferens cela men langue,
eu~e en humeurs
des autres G aulois en laçons
&:uiluant de viure, cpmmeils c~oienc dif-
S rrabon.
-1
1 La vie &: la Guerre de Sertorius. dtanc Hnic parla tromperie des Jucus, a 1~-
uantage de Pompée, toutes les places fe rendirent au vainqueur exceptedeux qui
.tbum-ircntl'extremiced'vnncge. Ce qui donna occanona Pompée, d'eft-ablir fes
frophéés fur les Monts Pyrénées, pour auoir particulièrement fubiugué cette par-
tie Montucuied'Efpagne,comme l'on peut voir chés Pline. Or en ce temps, il mit
aumibusi'~bcinance de la Republique,les pais de Comenge & de Coierans,afsis
dans la mont:.1gnc du coUé de deçà, & contraignit ces Peuples quiviuoieni parmi
les rochers ians ordre & fans difcipline comme des picoreurs, de fe ranger en vn
Corps de Citéqui fut nommée CoMMfM~ à caufe de l'anembleede ces hommes en
fuiuantleiefmoignagede&inct Hiercime; quia concerné la
vue Communauté,
mémoire de cette action, &: la debite auec vn peu d'aigreur en haine de Vigilance.
Strabon infinuë obliquement la mefmcchofe,lorsqu'il efcric, que les Commgeois
Ioncainnnommes,commeul'ondiibit,lesAuemblecs.Plincncs'eiloignepas auf-
fi de cetfepenlee.remarquanc des Comingeois, qu'ils auoient eH:é réduits en Corps
de ville & de Communauté.
11 f. LcPaisdeCoieransmiuitlameunerbrcuncquelepaisdcComenge.com~
me cftanc plus proche de la Gaule Narbonoife que celui ci; & fut fans doute fouf-
mis aux Romains par les armes de Pompéeil qui adiugca peut-cnrevne partiede ce
peuple de Coicrans à la G aule Narbonoife, iuluanc ce que t'ai dcna elcric au Chapi-
rre troiûe~e.
IV. La poneHion de ces deux Peuples de l'Aquitaine, donna l'ouuerture aux
Romains pour la conqueMe de tout le corps. Valerius Prxceninus en fit l'cncre-
pritc,quineluireumtpas,luimeunc ayant edé tué,&: fon armée rompue par les
Aquiiains:Nonplusquelle ne fut pas heureuie à L. ManiliusProconfuî, quifuc
contraintdes'enruir.aueclapertedefbnbagage. Mais lebon-hcur de Cefar fur-
montalesdimculiez.quiauoient arreftelesautres. Carvoulancempeicherqueles
Aquitains ne fe ioigniueniala reuoltc générale que les Gaulois auoient résolue
concrelui;ildepeC:haP.Crauusieuneieigneur,
fils deM.~Cranus auec quelques
troupes des vieilles bandes; lequel ayant raie des recreues dans les pais deToloie
& de Narboncvouins de l'Aquitaine, s'auança auec ion armée dans le territoire
dcsSociates. Ceux-ciancmblencleurs forces, ~particulièrement Icurcaualerie, en

pêne.
quoi ils etroientpuinans, attaquent vneicaramouche fur le chemin & font re-
pounez par les Romains. Cequi les obligea de faire parciUre leurs gens de pied,
qui croient couuerts dansvn vallon pour vue cmbulcade, & de remettre le com-
bat,quifùtlong, rude & opiniadré, à caufe que les Sociales enflés du fuccés des vi-
ctoiresprecedenies, eitimoientque la conieruacion de l'Aquitaine dependoit de
leur courage. Neanimoins ils furent enfin conrraincts de ic retirer auec grande

V. Ce qui attira Cranusales


chines, aniegéstafchoient
affieger dansleur ville, & les battre auec des Ma-
de ruiner, faifant pour cét erletdes forties & des
que les
mines ( qui elt vn méfier auquel les Aquitains eftoient fort adroits, àcau~e des tra-
uaùx ordinairesau ils failbiëncaux minieres de fer.) Mais ils furent ennn réduits a.
~raicTerâueicCrauus,quiles rcceuca.compontion,a.la.charge de lui rendre les ar-
mes. Commel'arméeen:oitoccupée a-l'executiondutraicte, le Général des Sociates,
nommé ~~f~~rttvne~orcieaueciix cens hommes derermines,que les Aqui-
Uinshominoienc~o~r~;màisapresvnlongcombaCjilfutrepouuëdans la ville,
Se en ruic'cfutrëceupar Crauusala premiere compoution. OrcesDeuots & deter-
minas~ ë~oienc gens de telle condition) qu'ils auoient toutes les commodités de la
vie communes, auec ceux au feruice &: aramirié defquels ils ~e deuouoient, &: cou-
roientlesmeunesdangersaueeeux~oune luruiuoienc pas à leur perte, fi elle arri-
uoit par v iolence ne s'efbnt rencontrépa~ vn iufqua lors, qui euft refufé de mourit
apres la perte de fon ami par mort violente.
V I. Cranus apres auoir rcceules armes & les otages des Sociates, marche vers
le pais des Boiatcs Se des Tarufaces. Cependantles Aquitains efmeus de voir qu'vnc
placerbrce d'afliete, & parartauoit eltérbrcéedanspeu deiours,feliguent enfem-
ble, appellenta leur fecours, les Cités d' Elpagne limicrores de l'Aquitaine, eH.ablif-
&nt pour chefs, ceux qui auoient eu autres fois commandementdans les troupes de
Sertorius, & compofent vue armée de cinquante millehommesAquitains ëeCan-
rabriens. Craffus voyant que les ennemis groninbient chalqueiour,qu'ils faifoient
la <yu erre auec ordre ô~diicipline, lui coupoient les viures~Se l'incommodoient en-
tièrement,le refolutdeleur donner bataille. Il les attaque donc dans leurs retran-
chemens, enuoye des compagnies de caualeriepar derriere pour les cnuelopper,&:
{e mené auec eux de force que les Aqmtains fe precipiterent par les remparts, & fu-
rent deraics par la caualerie Romaine, comme ils fuyoient en defbrdre,la quatrief.
me partie del'armceayant à peine efchapé de la fureur des foldats.
VII. Apres ce combat la plus grande partie de lAquicaincfe rendit à Craffus,
& lui enuoyades otages da nombre desquels ettoienc, les T'~c~w, les B~o~
IcsPfccMMYjles ~Mf~Jcs T'.<r~les ~W)Ies Garites, les ~~e~,lesG~
~~Jes .M?Mf~&: les Ccco~fM. Quelques peuples reculez en petit nombre, j[c
confians en la laiton, a. caufe quel'hiuerarriuoit, ne tindrent point conte de fuiure
l'exemple & la rbrtunedesautres. C'eft le récit deCelar dans les Commentaires;que
i'ai referué pour ce lieu, dautant qu'il ne pouuoitefire bien compris fans auoir au-
parauanc quelque connoinance des peuples d'Aquitaine, comme l'on a defia des
Tarbellicns, Boiates, Eluiaces, Aufçois, Comingeois, & Coferans.
VIII. Oneftenpcincdefcauoirquels eftoienc les Sociales ou Sotiates, men-
tioilés dans Cefar, Pline, Athénée, &: Orole< Il y enaquieftimenr,quecefoitccux
de la Vallée de Lauedan en Bigorre, comme Vigenaire.ou bien ceux des monts
d'OnauenBeai-ncommeleP. Monet. Les autres que ce foit ceux de la Ville de Sof
pres de Nerac en Condomois qui eft vne opinion reiettec par le ncur Duplex le
ierois en la menncpeine quefbnc les autres efcriuains, fi ie n'auois en main vneprcu-
ue pour les dcngnerpreciicmenc: à ~auoir l'ancienne Charte de Lafcar qui teimoi-
gnequcIcsNormansruinerentles Douze Cités, dela Nouempopulanie, Quinii-
ucntEujfe la Métropolitaine,les Cités d'Acqs.Lafcar, Oloron, Tarbe, Aux, Cofe-
rans, Comenge, Laictoure,Bazas,Labour & la Cité Sotienfe ou des Soticnsfui-
Uantlelangagedece manutcrit;qui doit eltre la Cité d'Ayrc, que les Notices ap-
pellentla Cite des Aturrois; puifqueles Onze Cités coiineuës, font enoncées dans
ce vieux dicre en termes ordinaires & intelligibles; & celle d'Ayre qui eu la feule des
Douze, qui manqueroit autrement au compte, eit enoncéefouslenom de Ciré So-
~M/~c'eitadire la Cité des Sotiates ou Sociates. La vieille Chartrede Gascogneal-
léguée par NicolasBertrand en l'hinoire de Tolofc, le conforme à celle de Lafcar;
>
&: rapportcquelesDanoisruinerent~esCitésdeGafco~ne f~auoir.Aux~Laicrou-
re,Acqs,Vafats,Tarbe de Bigorre, Oloron,Lafcar,Labourd,ôcla Cité de So-
tie, ~otM,c'e(t a dire Ayre. Son anieteeitanczrbrcc, ôc refpond à la description de
Ca:lar;dautancquelle6ltplacéenir Vn tertre, ou eft le Mas d'Ayre,oudefaincte
Quitere, &: continuéiufqu'au bas fur l'Addour,en vn endroit, ou eft le pauage or-
dmaire de cette riuiere. De fait l'auantagedu lieua caufé la ruine de la ville, qui ne
reprefente maintenantque les renésde l'ancienne Cité; n'y ayant eu aucun mouue-
quelques uecles, qu'on ne fc ~bit ~aih dufbrt dAyre, en con-
ment de guerre depuisElIeelKlcuée
sidération dupauagc. prefque au milieu del'Aquitaine & partant 4
y a de l'Apparence,que Craflus voulut porter la guerre dans le coeur delà Prouince;
arlud'oHer auxAquicains le moyen de fer'allier. Ce qu'il pouuoit faire d'autant
plus commodément, que les Homains entroientdupaïsdeTolofe,dans celui de
.Comengc, qui eftoit à leur deuorion;ainu qu'il a edé remarque ci-deuus; Déporte
qu'à deux petites iournées de
d'Ayre.apresauoirtraucr~e Comcngc,ils rcncontroient la ville des Sociales ou.
vue
portion du Païs d'Aux,&:deBigon-e. Et il cftfort
croyable, que le General Adcantuanauoifdans fes troupes des foldats de Bigorre,
& d'Aux, auec lesquels il alla au dcuant de Craffus, ëc ayant e~e battu le retira dans
ta ville d'Ayre, comme citant la mieux fortinee, où Cfauus le pourfuiuit, Se le ren-
dit en fuite maiitre de la place.
1 X. Lenotn qu'elle porte dans vn vieux exemplaire des Notices, rauornc cette
opinionCar elle eit nommée Cité des Aturrois, autrement ~coMJ'; Or il n'ya
poinrd'apparcncehiftorique~qu'ellepuineauoirnrécettedénomination de ~?c~
V~, ou Bour~ de Iulius, que de Iules Cefariousicsauipices duquel ayani'eUc pri
IeparCram.!s,&:ayantdonnelebranleàlaconquc~edel'Aquitaine,on !uy chan-
gea le nom de ville des Sociates,en celui de ~co~ou Bourg de lulius,pour ieruir d~
Trophée, &:d'vn monumentperpecuel de cette victoire) luiuant l'vlage des Chefs
Romains~quidonnoientleurnoma.quelquevilledans les Prouinces ~ubmguecs.
Ecpourcetteraifbnronvoit dans la Notice de l'Empire, la Gamilon des ibidars
Andereciense~abIteaulieuappelle~~ZM/~presdeSpire,&: de Zauernc,{bus le
commandementduDucdu Quartierde Mayence ce lieu ayantpris le nom de Iu-
les Cefar.auHi bien que la ville des Sotiates. Elle conleruoic encore ce nom du temps
duConciled'Agderan$o6.oul'onvoit {ignePierre Preftre commis par Mjrcel-
IusEue~quede~[fo!K~;commedansleiynoded€Matcon de l'an ~S). onvoitRu-
il:!cusEue(que,c:~fM~,duquel Grégoire dcTours fait mention, L'auteurde
la vie de fainc~ Philibert, donne auiliafbn pere Philibaud la qualité d'Euefque de
jM, qu'elle porte auiourd'huy le nom d'Ayre, lequel eft dcriue de celui des
A currois qui eit celuy, fous lequel elle cft expliquéedans les Notices, &: dans Sido-
nius.Et (ans doute on donnoit indiiefemmenta cette Cit~les deux noms en menue
temps; puitqueIeCommonitoired'Anian Chancelier du RoiVihgothAlaiic,qui
c~enie~cdela publicationduCodeThcodohcn,cH:daté du lie u d'Ayre ou ~Mr-.
~,&: neancmoms ious le menne Roy, Marcellus Euetque qu de cette ville,portele
nom d'Euc~quede~co~&aufynoded'Agde.
X. LeierritoireanciendecetteCicé.doke~remcnire comme celui des autres,
fur le plan de l'eftenduë de l'Euefché. Et par ce moyen il auracompris, ce qu'on
Nommeauiourd'huiIeViconcedeTurian,dontAyreeiHeChef -) Etie Vicontedc
Marian, d'où il eitarriuequel'Eueiquedecetceville, citnommé Euefque de Mar-
~n, en l'Acte duferment vue E~ats de Bigorre preflerelit à ConHancede Bearn,
aumqueles
l'ani z. 8 3. Il comprend partie du p~ns de Chala~e où eH: la ville de Sainc~ Se-
tier auec fon vieux Chameau, nommé dans les anciens titres G~r~ C~rM. De
l'enceinte de ion territoire, ie tire encore vn autre argument, que c'ett la ville des

les7~
Sociates; daucanc que Crauus apres l'auoirconquife, ht marcher fes troupes concrc
& les Bo~fM c'eftàdirevers Tartas, & Icpat's de Buchs, qui font trois
territoires tenansl'vna.l'autre.daucantquele Vicomte de Tartasconfine auec le
Marian, qui eHoicvneportion des Sociales ) Et le Buchs auec le pais de Tartas. En
cectemarcheCranusprenoiccefauanfage,
quegaignantpaisde proche en proche
lie~ourdiiÏbic fes ennemis,au milieu deiquds il ielogeoic par cette route; &: s'ap-
prochant; des BourdeloisvoiunsdcsBoiates,leur donnoicdcrcm'oi,pourles rete-
nirenleurdeuoir~~iesempefchçr de fe liguer auec les autres Gaulois, &c encordes
Cites A rmoriques de Bretagne,qui croient pour lors en armes contre Cefar.
X I. AyantparlédelaCitéd'Ayre,ilEtucadiouitervnmoten faueur de la Cice
deComenge~quied~urnomméeL~MM~chez Strabon, & Ptolemée; celui-là
fous qu'elle
tefmoignant fes iou'iffoitdu droi<fc Latin du temps d'Augure, c'cft à dire qu'el-
leviuoit loix & màgiftrats particuliers: & celui-ci aneuraUt qu'elle eftoit
CoIoniedeiontemps(busHadrian,c'er):à dire vnfeminairede foldats, & de Ci-
toyens Romains, la Cité des Comingcois. Car il faut lire chez Ptolemée Conueni,
& nonpas, Cucueni, & partant l'interprétation de Villeneufue & de Bergicr c~
fans fondement,quiprenentceLugdunum pour Oloron en Bearn. EnFItmeraire
d'Antonin elle eft nommée aufli Z.M~MM~, ëc placée furle chemin de la ville d'Acqs
vcrsTolotc~Icize mille pas de Conuenarum. Ce lieu eti; fans doute le Bourg
d'Encauuc en Comenge, deriue du Latin ~WM~; où font les eaux chaudes tres-
excellentesà boire &:tres-proHtables a. la fanté des corps, auffi bien maintenant,
commeducempsdeSt:rabon;doncleccxtedoicettre corrigé, & entendu des eaux
d'Encaune0~~ayantcnemisaulieudeA)Mt~]N)'.Gregoire'deTours cfcrit que
cette ville, au il nomme C~MM~eftoit amie fur le coupeau d'vne momagne,ayani
vue fontaine au pied; de laquelle les habitanspuitoienc de l'eau en aueuranceala fa-
ueurd'vneTourqui la de~endoit. Gombautayantquité Bourdeaux,s'y eitoïc re-
tiré en defordre poune par l'armée du Roi Gontran laquelle mie le fiegedeuant la
place, y donna plusieursâujuts,&: la prit par compoinion, mais quifut aux defpens
delà vie de Gombaut, du Duc Mummole, ô~ de Sagittaire Eueique de Comcngc~
ôecraina après fbitaruineenderede la ville,queles François mirent areu &. a. tang
l'an~S~. Elledemcurarbrtiongtempsalereleuerde cette perte, & iuiqua ce que
S. Bertrand fon Eueique rétablie rEuctcheauccvne petite enceinte de maubns, fur
lesruinesdel'ancicnneCiceenuironl'an mil cent. Cequi a donné fuj et de la nom-
mer S. Bertrand. On voit les anciens Euefques dan& les anembléesdu Clergé,Suauis
au Synode d'Agde, Prefidius au fecond d'Orleans Amelius au cinquième
d'Orleans 549. &: R~unnusauteconddeMalcon~S~.Sareligionducempsdu Paga-

termes. D. A~. ~~f. TK/V~M.CoMM'M~.


me en cesMerulan'afceudeichirrer.
laquelle ~j
nirme enuers le Dieu Abellionparoiit aux intcripcions qui lonten ce pais, rappor-
tées parScaliger en tes Leçons fur Aufonc. Quant à l'imcripcion que l'on voit à Ro-
née enla ville
Elle ngnine que lutline cHoict~f~MHo~ J~X7,de
laquelle Merulan' afceu defchifrer. Elle lignifie que luffine eftoit née en la ville de
Comenge, que les Notices & Grégoire deToursnomment Cow~M~, ou Cc~CM<! ?
&: ce enla Prouince d'Aquitaine. 7V<<~ CoM~M~,~c~oM~MM,Py'oMMf~
XII. Pour la C ité de Coferans on n'en voit rien d'exprés, que dans les Notices,
& pour les peuples de C oferans en l'Aquitaine, que chés Pline, &~ encore chés Gré-
goire de ToursLa ville eft nommée auiourd'huifàind Lczer à caufe de Glycerius
Euefque de Coférans recommandé pour fa ~ainctecé qui amfcoic au Synode
d'Agde:
OnrrouucauniqueTheodoreEueiquedelarrieImeCitédeCoieransen-
uoyaaucinquieime Synoded'OrleansEleutherius fbn Archidiacre, qui a~ou~cric
parmi les autres députés.

elIeius.Orolius l. 5.13.
1. Plutarchusin Serrorio V Cognito Sotiates magnis copiis coatis e~uiratU-
II. Ptin.i.c.Hicronymusaduerfus Vt~i)an- que, qno plunmumvaieb~nc. In6'~ Cuniculis ad
tium:Ntmirumrcfpondet:genen~uo,vtQuidcia- nggerem vtneaique a.~ts, cumsrei longé jfu.ntperi-
tronum & Conuenarumnatusef!: démine quos Cn. tiHimi Aqm[ani, prop[erea quod mulcis iocis ap'ud
Pompeius cdomira. Hi~pani~ & ad triumptium eosEr~riTAL'i&urx~unc. In&a.:Adc~ntuanu! qui
redite feft)nans, de Pyrenei iugis depotuit,5r in fummam tmpenj Mnebac cumD. C. deuotts quos
vnum oppidum congregauic,vnde &: Conuenarum ilIiSoldurtosappetlAnt, quorum hirec~condirto
vtbsnomen accepte. Scr~boIib-J~
'KBMimf.c~ ~'<rufx~['J~f Plirnus l.cap.
vt ommbus mvtM commodis cum hts fruantur,
MoxjnopptdumcontnbuttConuens. quorum fe amicitia: dederunt, fi qnid per vimi)s
accida):,am:eumdemca{nmvHareran[,autf)bimor-
IV. V. VI. VII. Csiar.Hb.c.K.Cniusaduentu cemco[ifciica)n[,neqL!eadhuehonurtum memonâ
repertu! qmfquam, qui co interfeao cuius Ce dusmNous.ScaH.i.Auf.Led-.c.7. Noiidaimpe-
ef<:

amiCtCtX deuomdec mon


recufaret. Ciaconius in ti!ub Dtfponrione V. S. DucisMogundacenfis,
MOtts,)egeAdiMohiuseNicotaoDamaiceno~pud Pr~fe~us mihrum Andereoanorum Vico Iulio.
Athenxum 1 6 Dipnof. quircgem SotiMum vocat
Silodunos.Iaem Fugmentum, vi[.E S. Philiberti edi[umab Andr.
&:So!durios SaHuMus thbuk Cet- Duch.p. 6;o. t. t. Hiïtor. Franc.
tiberis,&rVaLMaxI.i.e.6. XI. Ptolemxus. Contiguimonh Pyrena'o funt
Arnus oMdtbuique acceptis Cranus in fuies Vo- Conueni (ttalegendumnon Cucueni) quorum ci-
carium & Taru~num pro~e~tus eA. Tum vcro Bar- Hicas
Lugdunum,Coionia.i7.4.Strabo. quibufL
bari commoti quod oppidum & N~tura !oci & ma- dam AqLUtanCrum Romani indulferunt ius Latij
numunitum, paucis dtebusquibuseoventumerat vtAufcus & Conuenis.
expugnatum cogiioueraiit, Hac audttapugnama- XI. !tinetartumAnconini:Ab Aquis Tarbel-
ximaparsAquiMnix i'eft: CraIIb dedidit, obMef- licis To!ojfam M. P. c. xxx. Sic, BeneharnumM.P.
quevltro nu(tC,quo m numéro fuerunr,TarbeHi, xix.OppidumnouumM.P.Xvtn.AquasConueM-
Dtgerriones,Preci~ni,Vocates,T.iru&ces,Elufates, rum M.P.vm. Lugdunum M. P.xvt. Calagorgim.
Ga)'it:es,Auic],G.irumni,Stbuza.tes,Coco&Ee~que. M.P.xxvi.AquasftccMM.P.xvi.Vcrno~oiemM.P.
VIII. CiLirta Latcurfends Po& obitum B. Ga- xv.Toiodm M.P.xv. ~9~ Cf~ac~~r~~j~~fn.
leAoti) Epifcopi & Maityris cxtitttqUfrdamgens ~N</<<, ~~C<<C~f~<t/CCWM~CM~/f.
Gundalorum, &' deftruxit omnes ciumates Gafco- Xt. Gregor. Tur. 1. 7. c. ~6.~7. 38. EU enim
nix & corpora fan~torum qux inuenit deftruxit, Vrbsinc~cuminemonns(t[tnuiliquëmonuconti.
& ~ubuertit Hâmmis & igné: has Cim~tes, quac de- gua. Fons magnus ad radicem montis erumpent,
Aruûx fuei-untfutt, Aquis. Lafcuris, Otoren. Ec- circumdMus turrctuci~maj.ad quemperCunfcu-
c!ef)~TarbtE,iuttMAuxienns,CiuirasElicinaMe- lum deicendentesex vrbelatenterlarices hauriunt.
tfopoht~tM, Co&reR<i, Conuen~~i, Laûoren. So- Infr~omnemvfbemeumEcc!e6isrE!iqu]~que.Edi-
dcnte, Bafacenfe, Labnrdcnf!, & fedes Ga.(conie ~ctis (uccendEiunt)niliil tbt prêter Itumum vacuam
fue).uM in obhuione mul[is remponbus, quianul- rctinquences.
ius Eptfcopusineas introiuit. Ntcolaus Bertrandus Xl. Sc:ihger.t.t.Au~bn.Le<3:.c.
de Get): Tolof.Vafates,Sotiam, Lad:oram,&:c. XII. Greg. Tur.t.ë.c. ~o.iaudams in ~periori
1 X. Sidonius hb.cptn'.t. Aturres ibi Sirmon- capite n. 8.

CHAPITRE X.
Sommaire,
Ci?ro~o~~c~C~
~<?~ jP~ J'o~~j'. 7.?~~ <
y<?~~<?~
~M~rc~
G'o~<
jL~~p~r~C~
~jr~~y'c~o/y/~r~o~~Z~~o~f. /~7'.
7/7. ~yo~ ~ry~<?~.

yo~~r~~n~o~ ~/7. Z.~jS~o~<?~(?~ ~~rr/.T~r-


/o~.
~<
la C~ C~c~' P~ c~M~
~j~'o~
~rS~~<?~T;7'M/ /Z.
d'où la le ~&f

j5~~r~. ~M~j-. ~<?/?~JT/f~r-


~r~T~y~'<7/
~!<?/~ ~~c~~< ~r~f~!j'
y~ ~p/?n~p~~ ~~r//M'
P~j-
~r~
R~-
Son

~y Z)~Bigorre.

A ville de Bazas eft l'vne des Douze Cités dénombrées dans la


Notice des Prouinces. Ses peuples font nommés ~(/~fy& la
ville C~5o dans Ptolemée, &: dans le Poète Aulone. D'ou l'on
peut
apurer que les 0)fo/~deCeiar,&: de Pline, font les Bazadois;
ayans tiré leur dénomination de la ville, qui cf!: nmplemenc
énoncée dans les auteurs Co/?M iàns répétition de la premiere fyllabe omi~: par
bieufeance en cette di6Hon,
ou répétée mperHuëment & par erreur, en celle
de Cocofates. l'auois il y a long-temps forme cette conic~ure, dans laaue!~
ic fuis bien aife de m'eftre rencontre auec le P. Monet, lequel en fa Géographie
de la Gaule prend les Cocotaces pour les Bazadois.
11. Lavilleen: elloignée de Bourdeaux de neuf lieuës de Gafcogne fuiuant le
conte de ce temps, & de 2~. fuiuant le calcul de rancien Itinéraire de lerulalem, a
demi lieue de la riuierede Garonne, aulfe en vn terroir fabloneux;D'oû Paulin à
pris fubiecde qualifier les Bazadois arcneux, en fa letre adrenee au Conful Aufonei
Et Sidoniusaprisdelamefmeuibict dérailler Ion ami Trigetius, lui reprochant fa
longue demeure en la villede Bazas ban:iemrlapoumerc~nonpasiurlegazon,
comme s'il craignoic.venantaBourdeaux, que le tourbillon des vents deBigorre
qui brouille fuiuant fa coutume, les arènes mouuantes des chemins, ne lui nft faire
naufragefurterre. Cette ville en; pourtant beaucoup recommendable pour auoir
nourrilesayeux de cet illuftre perfonnage, le Poète & Conful Aufone, comme il
cennoigne en fes vers.
111.
Neantmoins fon terroir nes'e~tendpasiutqu'alariuiere de l'Adoûr, com-
me Scaliger cfcrit. Caril eft arretté furie milieu des Landes, par les peuples depen-
dans des Cités d'Acqs, & d'Ayre, qui foncditHnotcs 3e (eparees auec leurs territoi-
res,decelledcBazas.DefbrtequeMerulanileP. Monet n'ont pas raifon d'attri-
buer aux Bazadois, Ayrc, Mont de Mar~an, Sainct Seuer; s'eflans encore plus ré-
Scaliger, qui ne comprendpas exprcncmcntleterritoire d'Ayre
lafches en cela, que;Maisiecontentedele
dans le Bazadois porter,iufqu'àlariuicredel'Adour.Pour
neraiUirpas,ilraut:mefurcribndeâroitancien,furceIuidel'Eue(che/quin'a point
fait le territoire Séculierde la Ci-
receu d'altération par aucune nouueau te; comme a
te.quiaefiedun permis en pièces,parles changemens arriuésenia difpofition po-
litique. On trouue Sextilius Eue~que de Bazas fbùfcric aux Conciles'd'Agde, &
d'Orléans premier en jo6.&i.&el'EuefqueOre~BsauSynôdcfccond de Mafcon
l'an ~S~. duquel Grégoire de Tours ~icauni mention.
IV. LaCitëdeLaictoure cf!:dctiombreedanslesNotices, pour vneCitédela
Nouempopulanie: qui ponedoit ceUcdignitedesletemsdel'EmpereurGofdian,
comme fait foi vne ancienneinfcription,qui eft en ccH-e ville, rapportée par Scali-
ger. De laquelle on apprend que l'ordre, oulaCourdeLaicroure,ntvnfacrifice
nomme T<<M~c/!Mw pour lefalutdel'Empereur Gordian, de SabineTranquiline fa
femme, & de toute la maifon diuine, & pour l'Edat de la CicedeLaictoure~ Gor-
dianAugu~e.&PompeianeiiancConIuls.c'eIcadirel'am.
V. Orle'r~ro~o/MMOuT'~ro~'0/MMï eftoit le facrifice d'vn Taureau aux cornes
dorées, preiencea<laMcrc des Dieux, pour consacrer les Prêtres; qui defcendoienc
pour cet en~c~ dans vne caue ioufcerraine, couuerte de planches percées en plufieurs
endroits, paroule fang dela vicHmedecouloiCuir ces mue râblés qui cHoienc com-
me adorés par le peupleà l'inuë de cette rbne, & leurs habits Sanglants conferaés
auecvngrandfoin;fopinioncommuneeftant telle, qu'ils efloient expiés & laués
de tous crimes par ce facrifice, & regenerés, comme ils diioient.pourl'e~pacedc
vingtannees,ainuquele~auancSaumaiieavcri6e~rtexacremenc.par la confe-
renccdediuerjfesinfcriptions.aueclestextes de Prudence, & d'vn vicuxPoëce non
imprimémontrant outre cela que ces Prefrrcs eAoient appellés T'fo~'o~ft. A
quoi i'adiou~erai qu'encore que le (cul Preftre rutt conlacrepar le fang du Taureau,
onenimoicneantmoinsqueleprofit du facrifice pouuoit s'eftendre à ceux,pour
lefquels on raiibit des vceux & des prieres aux Dieux, pendant ces j[ales ceremonies;
commel'onpeutrecueillirdecetteinicripcionde Laidoure, ou le Tauropolium eit
célèbrepour le falut del'Empereur, &: delaCice:
V 1. Le territoire ancien de Laidourefucponede à filtre de Comté, qui rue auec
D ii
letemps incorporéaupatrimoinedesanciensDucsde Gaicogne, & puis démem-
bré en diuers Vicomtés comme ceux de Lomagne & autres qui ont efié reunis en
fuitea la maifon d'Armagnac.SesEuefquesVigilius AlciiusamH:crcnc,l'vnau Sy-
noded'A~de,&:celui-ciauSynode d'Orléans cinquiefme l'an 549. comme EueC-
ques de la Cité de Lectdure qui eti nommée L~<f?;<r~ en l'Itinéraire d'Anronm.
V H. Les peuples de Bigorre font connus, fous le terme de Bigerrones dans Ce-
far, & de B gerri dans Pline, &: dans Paulin. Le nom de leur Cité dtoic tellement al-
t(-ré dans les exemplaires des N otices par quantité de diuerfes Leçons corrompues,
quetes doctes ont eu de la peine à le rcmecre en fa pureté eftant tantôt nomme
T~~w~M T~~cr~, & quelquesfois TK~<. Mais les Manufcrits plus corrects,
&: de meilleure foi lui baillent le nom deTa~~oudeT~r~T'~r~j c<~?~~B~
for~. Dans cette ville, tl y auoit vn Chafteau appelle Bigorre, comme les Notices
Tafleurenc, qui donnc~~nnlcnomaioutelaCité. Deforre qu'elle efcTMmmee
a
.S~or~~nonpasT~~jenl'accorddcsRois Gontran, & Chilperic,chez Gré-
goire de Tours Et les Eue~quesAper Iulian ont fbulcric aux Conciles d'Agde,
& d'Orleans quatricfine
en qualité d'Euefques de la Cité de Bigorre, & Amelius
au fécond de Mafcon comme Eueiqucdel'Eglife de Bigorre, qui eA la qualité que
Grégoire de Tours lui donne.
VIII. Orcommecettevilleeftoicdengnéepardeuxnoms de Tarbe,&: de Bi-
gorre, ce dernier auoit donné fuj et a l'Efcale en fes leçons fùr Auronedelapremière
imprcmon, de fe perfuader que la ville nomméeauiourd'hui ~cB~or~, diirante de
trois lieues de celle deTarbe.efcoic l'ancienne Cité des Romains, mais il a corrige
cet erreur en la Notice des Gaules. Aum-cA-il certain, que la coniedure efloit mal
fondée, dautarit que ce lieu de Vie Bigorreprend fans doute fa dénomination d'ail-
leurs,f~auoir dela di6fion~c~quiligninoitparmiles Romains vn BourgprincL
pal, que les lois du Code appellent aufli A~ronwMp. Ec pour le dilringuer des au-
tres Bourgs del'Aquitaine,qui portoient le nom de Bourgs ou de ~c.y,on lui at-
tribua le tilcre de j~c ou Bourg de Bigorre, en y ayant vn autre au Comté voi-
fin de Fczenfac, que Fon nomme ~c Ff~M/~f. Or cette faconde parler eft af-
&s familière, de fpeciner~determiner vue dénomination qui'edcommuneàplu-
Ueure Bourgs, par lé nom de lacontrée, comme l'on peut voir en ceux-ci, R.o~~t'f
~A~r~n,R~~rf~T~~MjC~M~~M~~C~M~A~o~
1 X. O utrc la Cité en ce mefine païs pres l'emboucheure de la vallée de Campan,
fur la riuiere de l'Adour.cH: la gentille & agréable ville de Baigneres, qui a obligé le
Poëte Du Barcas d'en fairela description Elle eftoic connue aux Romains, ~re-
commandée par l'abondance. &: par la falubrité de fes bains chauds. Les ancien-
infcripcions qui font fur les lieux
nes en font vne pleine &: entière roi,.en- l'vne
desquelles rapportée par l'Efcale, les habitans font nommés ~MM! ~~fM/p~, & en

Nymphes, pour fa guerifbn.


Yneaufre.quicfcprcsdel'vnedesportes de la ville,il y a le vceu d'vn malade aux
~.?"e
X., Le territoire ancien de la Cité.auoit les mefmeslimites que celui de FEuetché,
& n'eftoic pas fi efiroic &: reuérré, comme celui qui porte auiourd'hui Icfiltrcde
Comté de Bigorre villedeS.SeuerdeRuflan,
quia cHé diminuée retranché, delà riuierc Baue.de la Viguerie,
de Mauuefin,de la &: d'autres pièces qui en ont efredefta-
chées en diucrs ccmps. Dans cét Ëuefché il y auoit vne Eglifé dcdiécàvn Martyr, ou
Grégoire d~Toursaueurequechafqueannée & defon temps,mem')e,lesâeursde
Lysquiauoiencettemifcs fur fon tombeau lors qu'il y futpremierement inhumé,

beauté naturelle,auiourdelaicitcdece Martyr.


quoi que fanées, & defeichées depuis long-temps, reprenoientleur.couleur Ce-leur
<
X I. Scaliger, Vinet, & Mcrula ont accufé ce païs d'vne grande intemperie
cautee par lerroid, quoi que ton air toit doux &: tempera, tionoblianc le voinnage
des montagnes~ ôc que la~pc~ de la plaine foit des plus agréables de Gafcogne.
Mais ce quileur a donne uij et de ton ir ce difcours cft~ que Paulin cfcriuantà fon Au-
ione~parleauecme~prisdes
habits des Bigordans, qu'il infinué auoir efte faits de
peaux de beitcs;&:aunt que les robes & manteaux rudes &: velus fabriques d'vne
sroUtere~ porcoientanciennementle nom de ~~r~Kcy, en considération du
lainede
pais Bi~orre, ou te crauailloic cette manufacture comme l'on peut voir ches Se-
ucre Sulpice, & chés Fortunat,
quite(moignent que (amct' Martin acheta pour fon
vfage vne Cape Bigerique. Car ccH: ainhque ie veux la nommer, eftimanc que,ces
habillemens Biserriques~pouuoient cftreiemblables aux C<y~quile fabriquent
maintenant en Bearn, d'vne laine gromerepourdefendreles pauures gens contre le
froid &: les pluyes. Toutesfois fi de ce cofte la Bigorre à cité exposéea la raillerie,
cileavngrandfujecdeg-loire d'auoir nourri cet excellent Orateur & Poète Paulus
Axius, dont Aufone fait vn eitac ~in~ulier lui commettant la cenfiire de tes tra-
grande estime de Ion cfprit, de ion érudition. Il enfeignoicla Rhe-
uauxauecvne &:
torique à Bourdeaux, & neantmoinsfaifoit quelquefois ia'retraice en ia petitemai-
fon nommée Cr~f~~f fi tuée en Bigorre,dans vn quartierdefnuéde vignes. Le de-
~utdevignesenlapla'ncquiparoiitencore aulourd'hui, eft reparépar l'vfage des
Hutins,qui portent du vin en abondanced'vne bonté médiocre.
ï. PK)!cma;us Nitiobriges &: CtUttis Agin- Merula. Saimafins tn Cotnm. ad Hi&. Aug.
num Sub iis Vatad;&: Cim':asConio.Au{ba.inPa- VU. VIM. Cxfarhb.PIm.l.4.c.!p.Nonri<t~
J.
rental.Carm. 2.4. Stirpis Aquitanx mater tibi. nam qux protataett cap. 4.. Paulinus infra iaudandus
geniion CoHio Vafatum,municipalc genus. hoc cap.Gregor.i.6. HiA. c. 2.o.In Syn.Agach.Aper
Epifco-r
1 L Paulinus epi~.i.adAulbniumiQ~nque fu- Epifcopus Bigorrica.naeCiuitadsjIulianu~
perba.tuae contemnis mceni~ Roms Coniul areno- pus CiuttafisBigcnicseinAurel.Amehus Epif-
copusEcc!e()xBjgorritanxitiSyn.M~tjfc.Gregor.
fis non dedignare Vafatas Sidomus ad Thgccf.ium eumdem
lib.S.epift n. Ta.ntumne te V~fa.rtumCimtasnon !.9.Hi(t.c.6. Inde vrbs Begorretana apud
cefpm impon~fed pulueri tantum Syrticus ~ger, Greg.Tur.t.t.deMirac.c.7~.& de Gtor.Confc.~9.
ac vagum folum & volatiles ventis a.!re):caniibus I X. Scaligerhb.t.Aufbn.Le~t.c.NnminiAu-
a.rcnsE'fIbi pofïidcnt; vt te magnis Hagita.tumpre- qun:!facrum(ecundnsSembedontsFiI.nomineVi-
c]bus,paruisfepa.ra.tumipa.ttis,mul[tsexpe6):a.tum canotHAqucnHum&fuopofnn:;Alteta Infcriprio.
dicbus attrahere Burdiga!s.m non pocefta.tes, nonn Nymphis pro ~iure fua Seuer. Sera.nus V. S. L. M.
aJ~~ictt~.x non opimata vluariis ofhrea queant, an X.Greg.Tur.DeG!ori~Conf.cap.
temporibushtbernts 'vta.rum te dubia.~utpenduM. XL PauIinusadAufbn.ep.<.adP~u[inum:dt-
F-t qliia folet Biacrricus tucbomobtitum~ggerum gnaquepeUnishabitas deterta. Bigerris. Sutpicius
iBdicia. confundere quoddam vercr~
inL ninere Seu~rusdt~t.i.c. t.AproximtS tabernisBigerrtcam
terrenopcdefbren~ufragium.AufbntusEdyHio;o. ven'eïnbreuemqueatqueiitfpidam,quinquecom-
de Patre: Vicinas vrbes colut pâtria~que domoque, pMa.t~tTtargeMeisrapit.Fortun.nusI.c.i. defan-
Vafares parria., ied lare Burdig~lMTi. <~o Martino Induitur ta.n<~o hirfuta Bigemcâ pat-
1 Ir. ScaiigerAuton.L<:<3: iib.i.c.i6.Q~unenam la.Gtollanum MS.Sauaronis: Biget'r~vetttsgruHa,
totum illum tra&um Va&tium,vfque ad Huuium id eft vellata, Papias in GlofIano:Bigecra, veflis
Aturrum parria lingua vocamus Landeas, hoc eft gruffa,id e(t,amphtba!!a qu~e & Bilis: IdemPa-
mcultafbh.Gregor.Tur.iib.y.Hi~.c
defena~ ~i. ius,Ludix.
pias Btlices, duplices. Amphiballus,birrus villo-
IV. Scaligerhb.t.Auton. LeA.cap.7.H~bet:&:
EpiicopMum Ciuitas La~or~tium & retinet no- Xt. Auj[bn.EdylItoi7.eXprobfansPau!!oquod
men.Di&iiunt&:La&or:nenfM,vt exhae infcri- Poemada quxdam etus conïlhopubtieareciVeie-
p-ionequsine&Cimrateexrat, apparet: Pro~tu- cundix mex fcilicet ~pohutn~oncupifti, auc quan-
teimp. M.Anron.GordianiPtjFc6l.Aug.ee Sabine tum tlbi inmeiunseiict, ab initia indican-In&a:
d'uisx
TranquUhn.cAug.totiulque domus pro- Vrereigitur vt tuis.pah iure,fedËduciadi~pari:
queft~tuCiu'tmsLaûoraren. T~uropoilum fecit quippe tua po~unt poptitum non rimere meis
Ordo Lacb. Domino no~ro Gotdiano Aug.n.&: etiam intra.
me erubeieo. Mutic eciamiMi Ccnco-
Pompeiano Co~vi. Id. Dec. Curannbus M. Eroric ncm HupEiatem. Epift. probat Paulum Axium
Feito & M-Earinio Caro Sacerd. TraianioNundi- fuiile Bigenitanum !n fupdo patrix Bigetritanx.
nto.AItera.InjfcriptioLa<~or. Ma.[ri. Deum Pomp. E.p- KaJtu~feponcus ~«~M'rure Kf~S.'tm~At-ct~t!-
PhilumeneQ. prima Ledor Taurobolimnfeci~eW A~ e~< ~'N habct ~u«~~ A!f~"
CHAPITRE 3(1.
Sommaire.
~? ~~y~
Les

~y7
M~f
f~ ~)~o~<? dans
/~c//c~o~ diuers ?0~?~
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~'o/oyo~ e~ ~Mf~c~c~ ~~jT~y~
C~~f., ~?~/jyfyû~r~f ~r~ à C~f~j /û~
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Ven-irm~ o~Benarni~c~ ~?o~
7"
~~f~r
Bearnois
/f~ ~??/
~/2r~~y/?~y~r

te rp~;f~ La C~o~w~' Beneharnus ~7~<T~o~


Benarnus dans 7Vc~j' j c~' ~7~rj. ~R~fn"~ ~f~ f/ï'
0]~~ ~r~y ~M~ ~o~f r~ O~Op/û~
rf~
~?/~ C'c?o~~ ~M~~
e~
J~?~r. ~B~r~ C~ en /oy~r<" de
~f~S~~r~ au ~?0~ ~<?.
/'e' ~/û~o~
C~r~ ~jL~/?~r~/? ~o/% ~f/j (~r~ A~
Afo~<?~j?~p~y~j
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T~ Lafcar ~f ~o~r~c~. La
au //f~ de /Benat'nus~ c~' ~'c~ vient /e~
Or~T<?~C~
~o~LaIcurnsje~'L<P~r. ~/7/.
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l'ancienne C~/t~ 0 ~co~ preuue /'7~-
T~~ f<?~~ de
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~o~r~
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/f~/? ~'c~~ ~~o~<% ûo~Z~
(7~
~7.
~~< Imum Pyrenxum
~~n~yo~-
~û/ ~r~ ~o~
Si les
~r~
Jr~7/7. ~fJ~.
~?o~<?~~ denominations
/co~rZ<r.
C~des ou des païs.
J~j-Ciuit~s~T~~c~p~o~ J~X7/
~r~7/.
Les Bearnois ne <~<?/?~7o~
ciens. ~~y~ JL'~f/?~~ C~f~
~v
-S~
jB~yp/~t'
(7~
(7~~f .2?~~?) e~'
0/c~ Les eaux dans~y~
L faut traiter maintenant des Cités de Bcarn &: d'Oloron qui
font les D eux qui reftent des Doufe Cités de la Nouempopulanic~
reprefentées dans la Notice des Prouinces. C'eitoienclespeuples de
ces deux Cités, & peut-elirevneportion des Tarbelliens, qui ren.t-
ferent deierendreaCt'aiIus,lorsqu'iIconqucu:a,&.founTii!:àl'obe'iuancedes Ro-
juains le reUe de l'Aquitaine. Car Cefar dit expre~emenr,
apres auoir rapporre la.
reddition de ceux d'Eute, d'Aux, des Bigordans, & de quelques autres peuples,
que certaines nations efloigiiées en petit nombre, feconfians en la faMbn de l'hiuer,
quiapprochoir, ne voulurencpoincencendreà la composition que reccuoient leurs
voliins. Orces pais eHoignes ne peuuent eftre conHderés,qu'aregard des autres
peuplesaparcenansauconquerant~partanrcene font pointles Bourdelois,coiu-
me auoitcfciméLurbe; lesquels, outre qu'ils eftoicnc de la Gaule Celtique ainfi
remarque ci-deuus, croient limitrofes des Saincongcois, qui reconnoif-
que t'ai
tbient fans dimcultéla puinancc des Romains. Donciln'ya point de doute qu'il ne
faille prendre les peuplesde Bcarn & d'Oloron, pour ceux que Cefar nomme eloi-
p-nésàibnef~ard.aitcndu qu'ils ioncutuésàrexcrcmitéla plus reculée de la domi-
nation Romaine enla Gaule. A quoifenl'auantagc que ces gens prenoientde l'hi-
uer, quineferoitpasconfiderableà l'efgard d'autres peuples que ceux-ci: le[quels
edansniués, pour la plus part, dans la montagne, pouuoient y faire leur retraite à
laraueur desneiges,&: del'hiucr. Neantmoinsilfautauouer qu'ils rendirentapres,
volontairementà Cciar, lors qu'il vint en perj[bnnc dans l'Aquitaine auec deux le-
vions, la fbufmimonqu'ils auoient rerufee de rendre aux armes Romaines, en la
perfonncdu Lieutenant Cranus. Car ainfi qu'à remarqué Hirtius en la continua-
rhifcoirc des Gaules, toutes les Cités d'Aquitaine, qui nauoit eH:é iurmon<
tion de
tée par Crauus qu'a demi, lui enuoyerentleurs deputés, & des ofbges, pour l'aueu-
rance de leur fidelité; dans lequel nombre, les Cités de Bearn & d'Oloron eiloienc
deuoirs.
fans douiccomptites, puis que toutes lui rendirent leurs
trouucrcHrange.quclesanciensauteursn'ayencpoincraicmen-
II. On pourroit
tion des peuples de Bcarn~&: d'Oloron,puisqu'ils fontmaintenant& ont toufiours
cité en conGderation,parmi les autres pais de Gaicogne.Cc quia cite caufe,que plu-
sieurs,qui ne poufloienc point digérer ce manquement, ont creu qu'ils deuoien.
les rechercher dans l'interpretation des noms, dont ils ne reconnoinbient point
levrai~cns. Orceliusettime.quelesP~fMMde Cefar font les Bearnois V igcnere
croitQuecefbntlesCûro~M.ViHeneurue&Bergiërprenent les C~MW de Ptole-
mee,pourceuxd'Oloron. LeP.MonerprecendquelesBeamois font vne portion
des Bigordans qu'il nomme Bigordans Occidentaux, &: les vrais peuplesde Bigôr-
re, Bigordans Orientaux. Et quoi que ces per~nnagesn'ay eut pas bien rencontre,
leBcarn ne laine pas neantmoms d'eitre obligea leur foin particulier.
III. Pour mon regard, qui ai de l'inccrcH: a rornemcnc & à la recherche del an-
tiquité de mon pais, iepcnleauoir eu ailes de bonheur pour trouuer le nom des
Bearnois, parmiles peuples de l'Aquitaine, que Pline a dénombrés,{ans qn'il ob-
{erucpourtantaucunordredelituation.nidedignicéenion dénombrement. Car
apres auoir nommé les Bigerriens, Tarbelliens, &: Cocofates,il adiourte les Vena-
mi, qm font les Bearnois pourueu que le texte fbit remis auec vne correction fort
aiiée, & tres-receuable, lifant ~M~f M: au lieu de Venami. Il nefaut que feparer la pre-
mièreiambe de 1' pour &.ire deux letres d'vne, fçauoirder~.vn/ & vn n. & chan-
ger par ce moyen le ~M~M! en Venarni, qui cH le vrai nom quel es anciens don-
noiencauxpeunlesdeBearn.ainiiquel'onverra vn peu plus bas. Dans les exem-
plaires de Pline imprimés à Paris l'ani ~i 6. on y reconnoilt la leçon de j~M~au lieu
de~~M~ quieUvneraucefemblable.acellcqueron voit dans la Notice publiée
par Scaliger en ces termes, C:f~ B~M~fM~M~. Sans que l'on doiue
s'arrêter, à ce que cette diction dans le Pline ed eicrite par vh & non par vn
B.Carles Obleruaiionsde Paul Manuceleueronccouc Scrupule pour ce cherL, puis
qu'il lutine clairement, que dans les anciennes micripcions Romaines,la mb~ticu-
tion de ces letres, Se le changement de l'vne en l'autre, eu.oient fort rrequens ,aum.
bien qu'ils le font dans les vieux liurcs eicrits à la main/Ayanc donc vn ceimoignago
U ancien & il illuih-e, que celuv de Pline, pour Fantiquitédes Bearnoïs, on ne doit
pas ie metre en peine, de ce qu'ils ionrobmisdans les Commentaires de
Ceiar;ac-*
ccn.du que cela tourne à leur gloire en ce que leur nom fut expres-omisdans la rela-
tiondcCrauus.de peur de taire honneur en les nommant.aceux qui auoient eu afiés
D iiij
de courte pour reruferdelcurobc'tr. Nonplus fe doit-on
cuonnerdece que Stra-.
ni Mda
bon, n'en ont pas fait mention, dautant qu'ils déclarent bien louucnt.quils
ne veulent point charger le papier des noms des peuples Cantabres, G ermaniqucs,
dc&grcablcs &.dimcilcsà la prQnunciation.Sc à citrc moulés à
& autres~ qui tout
1. analogie des langues Latine, &: Grecque. La Cité des Bearnois eitoit nommée ~f-
nf~M~, comme on voit dans l'I tineraire d'AntoninouBf~fH~,comme la repre-
fententIaNoticcdesprouinces.leConciled'A~de,Se Gregoire de Tours.
I V. On eft en doute à quelle des villes qui iont maintenant en Bcarn, on doit
c'eit vne quen:ton
rapporter l'ancienne, ou pluAoâ on eflime communément, que
vuldée en faueur de la ville d'O rtes, à caufc de l'autorité du Prince des letres l'EicaIe,
lequel en ies Leçons fur Aufone lui donne fan (u~rage appuyé fur deux fonde-
mens dont I'vn eft, que cette
ville eft la mieux peuplée &: la plus remarquable d~
pats; l'autre, que dans l'Itineraire d'Antonin, le chemin eK marqué depuis la ville
deSarao-ouneacclled'Oloron, ~enmitca.celledeBearn,commcauntle chemin
delà ville d'AcqsaToloieyeCt.de(cric,par la ville de Bearn
auec les distances qui fe
rapporceniàlavilled'Ortes. Mais i'ai.deicouucn le premier, que la Cité de Bcarn
eltoit celle de Lafcar, & ai publié cette opinion Fan 1618. en vn petit discours iur l'E-
dicdemainleueedesbiensEcclenaltiquesdece pais laquelle opinion a eflé fuiuie
depuis, par ceux qui ont fait mention de la Cité de Bearn dans leurs efcrits, & parti-
culieremencpar le fieur Duplex, qui apres auoir gouliemes raitons, a quictë l'opi-
jaion
V.
commune.
Ce que ie pretens mniner aucc eUideUcc par deux arguments infaillibles,dont
rvnferaprisdel'Itincraire d'Antonin,l'autreduSynode d'Agde. Car il cil; certain,
qftte~armilcs fbuicriptionsdesEuefques,qui aniKotenc à ce Concile fous le Roi
A~nric l'an~o~.queleP. Sirmond a publiées fur la foi des exemplaires eicrits a la
main, on y void celle de G~c~ R~ro~ B~u,&: celle de G~f~ EMc~Mc ~'0-
~t-cK. Ilrautdonc que la Cité de Bearn,commeelletenoitrangdeCité particulie-
re dans l'ordre de l'Empire, fuiuant la Notice des Prnuinces
ponedan aum leiie-
qualité comme fit ~bn lucceneur
ge d'vn Euefché, puisque Gâlac~oire en prend la
Sabinus au Concile de Mafconl'an ~3. celle d'Euefque de FEgIife des B earnois. En
{uitedequoironvoidencorelong-tcmpsapreschesGregoire dcTours.quc le ti-
tre de Cité eCL concinuéa la ville de Bearn. Orce menneGalactoire eft: reconnu pour
Euefque de La~car.dans les vieux Titres de cét Euefchë & qui plus en ayant efcé
manacreparlesAriens,ilyeU honoré en qualitedcMartyra.double reire.auec vn
Officeparticulierdans l'ancien Breuiaire., tant pour le iour du decés que pour la
Tranflation
neel~ 6~. que defes reliques
la chane qui ontettehonnorablement
rut enleuee par le confcruees, iufqu'enl'an-
commandement du Comte,de Montgomc-
rifles ouemens brunes. D'ou il s'ensuit, que nul autre lieu de Bearn ne peut s'attri-
buer auec raifon, leuea;e de la Cite &: de rEuetche, que celui qui en poffede auiour-
dhuiiadignite.~quiauoitconierueiufqu'audernicrucclc les Gages du Martyr,
qui auoit pris la qualité d'Euefque de Bearn.
~VI. Cequeiedispourexclurrc non feulement Ortes mais encore la ville de
Mdrla.s'qui cn;cenuëpourlaplusancienne de Bearn, & ~c maintient encore au-
iourd'huipour cette conuderacion,en la PreUdence du Tiers Euac.aux Auemblecs
des trois 0 rdrcs du Pais,& iouic du Priuilege de battre la monnoye des Princes de
Bearn, qui feuleen'oicen cours danstouceIaGa~cogneil y a plus de iept cens ans,
corn me l'on verra enfon lieu. l'auoüe que ces prerogatiues, quoi qu'elles ayent
leur rapport aux chofes feculieres feulement pourroient faire vne rbrte imprciL
ilon.~l'onnepouuoicleurdonner quelqueaucre origine, que celle de coniidercr
Morlas, comme le fiegc de l'AncienneCité. Mais on peut concilier ces chofes, en
rapporcanticifbmmairementcequi fera plus eftendu, & iuCtiné en vn autre en-
droit c'eit que la Cité de Bearn ayant etié ruinée par les N ormans,enuiron l'an 8~.
les feipncurs de Bearn tranfporterenttoutes les dignités Séculières de l'Ancienne Ci-
té en la ville de Morlas, quienef~oit dutanced'vnelieuë &:dcmie,annque~Mor~, comme
ils auoienceftablilcurûegeauPalais &: Cour feigneuriale de Id FoM~fles
lavillercccutquelqucnouucllc dignité al'occaiiondufeiourdefbnPhnce.-
VU. Cependant la Cite de Bearn demeura enieuelie fous fes ruines de telle for-i
te, quelamemoiredefbn nom feperdit, & fut ettou~teedans vne eipaine rbrcity
que la nature pouffa comme pour couurircctte defbrmicé. Ilyreitaiéulemenrvne
petite Chappelle,laquelleenfin leDuc de Gafcogne Guillaume Sance~dotade quel-
ques reuenus, enuiron l'an 9 S o. &:
fon fils le D uc 5ancc,y reitablic le feule
uege de 1' EuefL
ché, qui cftoit auparauant tenu aucc quatre autres Euefches par vne perfonne,
fous lenom commun général d'EucfquedeGascogne. Par ce moyen ,1'Eueiche
fut remis cent cinquanteans & plus apres fa perte, & la ville qu'on y rebaftit ne re-
fon de qui eftoit oublie, &: la jaloune peut-efire de Mor-
couura pas nom B earn~ que
qu'elle
ias.n'eun: peu fouffrir d'cRre remis, de peurde la ne femblaft deicheoirde(bn
honneur, fi la ville reitablie prenoit le nom Prouince. On lui donna donc le
nom de L<t~ qui eftoit le particulier du lieu, ou elle fut baltie, à~auoir de
courre, pour vfer des termesvulgaires.
Cequiûgninevnlieu,ou il y a des ruiffeaux
& deftours des eaux, quis'cfcarcenc du Canal. A quoi fe rapportefort bien l'afiie-
tcdeLafcar, qui eft arrouféed'vn petit ruineau, &deicpt ouliuiet tburcesde fon-
taines, qui reialinenc de diuers endroits, & qui auant que d'enre renfermées dans
leurs tuyaux, s'efparpilloient en ce lieu où eft lavilIeBane,&~i~biencles petits dé-
tours que l'on nomme vulgairement C~-oMn~ou f/ro~rr~. De~brce que comTne*
la ville d'Acqs en Gascogne, celles d'Aix en Prouence, &: en Germanie, & plufieurs
autres villes pris pris le nom des Eaux qui, ercoient Kir les lieux; &: la ville de Lafcar
ont ion
de m e{me a nom de L~~r~.quingnincles débours des Eaux. Et quoi
qu'auiourd'hui onnomme cette ville Lefcar ou Lafcar.neanrmoins tous les vieux
titreslanommencconitammentL~~r~,ôdbnEuetque .L~wrfM/M, mefmes en
l'infcriptioniepulcrale del'EuefqueGui de l'an i t~ï. Il eit vrai que feu Menire lean

quitta l'vfa~e qui auoit duré iufques a. lui,du titre deZ.r~


de Saletes Euefque de Lafcar, ayant efgard à la nouuelle prononciation vulgaire,
voulut que les ex-
peditions runent chargées de celui de jL~c~f~M/miuant en cela Scaliger en fa N ori-
ce
quideugncrEuefchede Lafcar par ce nouueaumoc.
V IIL Cen'eH-pas affés, d'auoir aitermila Citede Bearn dans celle de Lefcar,
par l'Ordre Eccleuaftique; il faut encore par le meune Ordre exclurre Ortesde la
pretention de cét honneur. Cequi(eraj~cile,ul'onconûdere,quela ville d'Ortes
dépend del'Euefché & de la Cité d'Acqs, &: queparconlequentelle ne peut auoir
eH.e le ueged'vn autre Euefché.. Car on peut bien rencontrer, eu'vn Euefché a
eltevni & incorporeavn autre, comme la Métropole d'Eufe à la Cité d'Aux;mais
on ne crouuera point d'exemple, qu'vn Eueiché fubiiH:e, & que la ville où eft fon
liège en Ibit démembrée, pour ercrejoincteàvnautre Euetché. Outre queces re-
muem eus tranfports d'Eueichés,qu'il faudroit s'imaginer ians preuue contre l'e-
frac prefent des choies, ceimoignent plu~oit vne inclination à contredire qu'vn
defir de rechercher la vérité. Mais pourofcerroucfujefdedouCe.iedisqucnonfeu-
lement la villed'Ortés ett des anciennes dependances de rHuefché d'Acqs, mais en-
coreque fbn territoire n'e~oic point dupais de Bearn, & qu'au contraire ilfaifoic
anciennement vne portion du Vicomté d'Acqs; qui fut conquis a force d'armes fur
IcVicomcéNauarrus,parGan:on II I.PrincedeEeam.enuironl'anno<$. de forte
que par transaction pauec l'année 116~ entre Gaiton V. feigneur de Bearn, &: Ro-
bert Vicomte d'Acqs & de Tartas, ce quartier d'Orces demeura fous le pouuoir
& la ieign curie de Bearn.
IX. Ilfaut examiner maintenant la preuue de l'Itinéraire d'Antonin qui efc
vn~e ancienne
pièce, bien qu'elle ne foie pas du temps derEmpereurdecc nom, mais
peut-eitredeceluideConitantin. Cét Auteur delcritles grands chemins del'Em-
pire, & les routes que tenoientles Gouuerneurs des Prouinces, &: les perfonnes pu-
bliques, pour les araires de l'Etat. Apres qu'il a defcrit les grandscheminsdu coite
de l'Empire d'Orient, &: vue partie de ceux de l'Europe, ceux d'Italie, & ceux de
l'Italie ducoité des Gaules, meures ceux qui fbntparmilcs Gaules; II continue fa
description fous ce titre Le chemin d'Italie ~xE~n~;ëe en fuite reprefente les che-
minsd'ESpagne. Au bout defquels il y avn titre, conceu en ces termes Le chemin de
<S~~o, ~M~, lequel eft fuiui d'vn autre titre en letre capitale, Le chemin ~~<<-
~{'w~KtMM~~KM~o~Ke~K~~BoM~MM~Delaquelleditference on pourroit
ioupconner, que cet Auteur, mettant le chemin de Saragoue vers le Bearn, dans le
dénombrement des chemins des Efpagnes, & non pas dans celuyd'Eipagnevers
F Aqut['aine,ait eu quelque dejflein de comprendre les Cités deBcarn &: d'Oloron
dans l'Eipagne.Maisla defcriptionde la Nocice~quiattribuëces deux Cités à la No-
uempopulanie, s'oppose a cettepenfée;& l'intention de l'I tineraire ne peur e(l:re au-
tre, que defaire voirque le pais deBcarn) cAani fur le paffagedes Gaules & de FEC-
pagnc~on prenoit la Cité de Bearn comme vne eftape commune où les chemins des
Gaules & des Ef~agnesvenoientaboutir.
X. Par lemoyendelaDefcription du chemin de Saragone à Bearn on peut
'~inerfort exactement que la villede Bearn eft celle deLatcar.CarUl'onprend
Bearn pour Lafcar, le calcul des diffances, qui font remarquées dans l'Itinéraire,
ibitengros depuis Saragoue iuiqu'à. Bearn, tbif en détail, depuis OLoron iu~qu'a
Bearn, s'accordefort bien auecles diitances des mefmes lieux iufqu'à la ville de Laf-
car. Pour le iufhHer, il faut iuppo(er le rapport qu'il y a du conte des diftances par
milliers de pas, qui eft le calcul d'Antonin,auec les lieuës de France, & d'Efpagne. A
quoi B ergier a trauaillé fort exactement.verinantau ~.r~. 12.. des grands chemins de
l'Empire, parles Autorités d'Ammian Marcellin, delornandés,& d'autres, que l'an-
cienne lieuë Gauloife eftoit d'vn millier & demi, quoi qu'il conte la Françoifede ce
a,l'aduis
temps à deux mille pas & en fuite, conformément de Andreas Refendius,
ëe de Gruterus,il eualuë la lieue Eipagnole~ quatre mille pas, qui n'cit pas neant-
moins c(galeparcout;&:{ur ce piedilmelemble, qu'on peut arbitrer la lieue Gaf-
conne a trois mille pas.
XI. Or la distance de Saragoffe à Bearn, eit de cent doute mille pas,dans l'Icincrai-
re~cequireuientatrentefeptiicuësde Gascogne, qui comprenentlavray&dittance
deSaragoneaLa(car.Deplus,la diitancc de XII mille pas, eft marquée dans l'Iti-
ncrairedepuisOloron, quicitvne ville ancz conncuë, iufqu'à Bearn; Ce qui rc-
uienc à quatre lieuës de Gafcogne; qui eft precilement la diitancc depuis Oloron
iulqu'a Lafcar au lieu que Ortés eft euoigne d'Oloron deux lieuës, &: rrenteneuf
de Saragoue. De forte que le calcul d'Antonin s'accorde fort bien au ec ce que ie pré-
tens monitrer, que la Cité de Bearn eft celle de Lafcar, & non pas celle d'Orces, qui
€U:trop efloignee d'Oloron~our refpondre à la diitancede n.. mille pas, en quel-
que facoh qu'ouïes eualuë. ~oitdetrois, foit de quatre mille pas pour lieuë.
XII. Ncancmoinsilnet&uc pas dinimuler, que le mefine Auteur defcriuant le
chemin depuis Acqs iufqu'à Tolofe, place Beam à Dix-neufmillepasdela ville
d'Acqs, qui eft vnedistance trop courte pour la ville de Lafcar, laquelle en eu: eiïoi-
~néededix lieues de Gascogne, ou de trente-vn mille pas:EtparcancdecccoHé,il
yaquinzemillepasdemcfconte: Au lieu que cettedittancede dix-neuf millepas,
approchefort de celle qui eft entre Acqs & Orcés~quiefcdenxlieuës de Gafcogne,
n y ayant que mille pas de di~crencc.Toutctbiscette différence en matiere dé nom-
bres, donc l'énonce eftindulinble, & qui ettans vne fois alterés ne permettent pas
qu'on reconnoine en eux-mefmc.u l'erreur eft grande ou petite, empefche qu'on
ne peut prendre fur ce calcul, vne opinion aneurcc. Dautanc plus, que comme il y
diuers endroits de l'Icin eraire, ainfi que Suri-
a pluueursfautes dans les nombres en
ta & S chottus ont remarqué, il ycna en celui-ci, à caufe que le gros du compte, ne
reuient pas au menu des distances particulieres. Car nirleTicre,Antonin remarque
Cent trente mille pas, & le calcul au menu, reuient à Cent trente-troismille. D e ma-
nière que ce calcul doit e~re corrigé, &: ians doute augmenté. Carfuiuant le dé-
tour.auquel l'ttineraireoblige celui qui marche depuis Acqs iufqu'a Tolofe, le me-
nant mfqu à la ville de Corn enge dans les montagnes, & puis le ramenant en bas
vers Tolofc, il y a pour le moins quarante-neuf lieuës de
Gafcogne de chemin. Ce
quis'accommoderoit aucc l'addition de Quinze mnle pas, qu'il laudroic faire, fur
lenombredesDix-neufmille.quiiontmarqueésencreAcqs Se Bearn, pour defi-
snerau vrailadittanced'Acqsa. Lafcar. Au refte, on doit confiderer, que le che-
min d'Acqsa.la Cité de Comcnsc.oùI.'Itineraireconduit pour aller a. Tolofe eft
plus court de trois mille pas allant droict à Lafcar, que non pas fi l'on marchoic vers
0 rtcs. En tout cas, quoi qu'il en (oit de la vraye reititution des nombres, en ce cal-
cul delà dutanced'AcqsaToloie.ildemeuï'e toufiours certain par la preuue aneu-
réedes'din;ancesdeSaragonea.Laicar,& d' O loron à Lafcar, que le B earn d'Ancp-
nin eft la ville de Lafcar, Se non pas celle d'O rtés.Et partant puis que cette opinion fë"
trouueencoreconnrméepar la premiere preuue, tirée del'OrdreEcclefiaftique,on
ne doit plus troubler cette ville en la poÛenion de cette dignité, fous prétexte d'vn
nombres.
lieu d'Antonin qui cft altéré aux Pour le fecond argument de Scaîiger, d
ne doit point eftre mis en condderation~~auoirquelavilled'Orcés eiloit la plus
remarquable,ôclamieuxpeuplée dupaïs; Car laiffant a part les pretentions que
pourroientauoir d'autres villes pour ce regard, Il îaucatnbuer cette Noblene de la
ville d' O rtés, au feiour que les Princes de Bearn y ontraitpcndanc l'efpace de deux
fon que Gaiton V I. y fit baitirleChaAea.u Noble de Moncade, & y
cens ans, depuis
tranfporta domicile, enuiron l'an 12. 40. iulqu'a-ce que Gafton Prince de Na-
uarre fe retira dans le Chameau de Pau enuiron l'an ï~.6o.
XIII. Cespreuuesmelëmblent affés puinanccs,pour eilablirla ville de Lafcar
fur les mines de l'ancien Benarnus. Neantmoins ie fuis obligé de fatisfaire aux argu-
mens contraires d~vn letuite cres-docte perfbnnage, qui enuoya ily a trois ans aux
Iurats d'Ortésvn discours,pourrendreàleur ville & a la naiifance de fes ayeuls,
rhonneur que l'on vouloit lui rauir, comme il dit, pour le donner à Lafcar. Il pré-
tend donc veriner~rfw~fotrc~Mf, que l'ancien Bearnnedoit point eftre recherché
en autre part, que dans la ville d' O rtés Dautanique l'Itineraire d'Antonin mar-
quant le chemin d'Efpagne à Bourdeaux conduit par la ville d'Oloron & en
fuite par celle de Bearn, iuiqu'àla villed'Acqs & de celle-ci à Bourdeaux. En la-
quelle defcription, la ville de Bearn iétrouuentuéeprecifementtousle mefme Ze-
nith ou eft la ville d'O rcés,fur la grande route d'Oloron à d'Acqs Au lieu que la
ville de Lafcar, e(t ctcarcéedecc chemin versl'0rient,à tel point que la villed'Acqs
te trouue prefque en efgale diflance de Lafcar &: d'Oloron.
XIV. Si cette allégation de l'Itineraire eftoit vraye, la conclufton feroit fort
probable, quoiqu'ellencrutpas entièrement necelfaire. Elle ne feroit pas~dis-ie~
neccnaire;dautancque
l'Itinéraire ne s'attache pas à décrire les chemins en droite
h<rne, pour la commoditéd'vn voyageur, Mais les grandes routes des Magistrats,
quialoiencparlesProuinceS)pouryfaire les reucues, ainn que l'on peut ob~eruer
en plusieursendroits, &: particulièrement pour n'aller plus loing, de en la route de la
ville d'Acqs a Tolofe parla ville de Comenge qui e(t vn détour dix lieues. Mais
pour trancher court la difficulté, ic fuis obligé de dire que ce texte ne fe trouue point
dans ri cinéraire, & que par furprife de mémoire, cét auteur, pour arriuer à fon con-
ce, a réduit trois diuers paÛages en vn; car du chemin de Saragoneà Bearn par Olo-
ron, & de celui d'Attorgue à Bourdeaux par d'Acqs, & encore de celui d'Acqs à To-
lofe par Bearn, il a compote vn feul chemin; & prefuppofécontre la vérité du texte,
quele chemin d'Aitorguea Bourdeaux eftoit conduit par Oloron à Bearn, auec la
dutanceden.
milpasentrecesdeuxvilles, & de Bearn à d'Acqsauecfadiftance de
!8.mille. Etneantmoins le chemin de Saragoue à Bearn par Oloron s'arreAe là
dans l'Itinéraire &: ne paue point plus outre vers d'Acqs; & celui d'Aftorgue deicendà
Bourdeaux conduit vers Pampelone, delàauhaut des monts Pyrénées
en fuite au pied des montagnes~ delà menevers d'Acqs panant parle lieu de Cara-
~,que l'on nomme auiourd'hui Garis en Nauarre fans que ni Oloron ni Bearn
Soient nommés en cette route dans 1*1 cin erairej ni qu'ils puinent aum eftre compris
dans ce chemin.
XV. Il ne faut pas ometre en cet endroit, puis que l'occafionfe prefente, que le
lieu defi~né dans l'Itinéraire par le terme de T~K~M P~rcH<c~M,ou pied de la monta-
gne, eft celui que l'on appellemaintenantfaincHeande pied de port, comme Su-
ritaa'rcmarquéen fes Notes, qui citime que cette ville de lainci lean a ci-deuant
poi~dé le fiege d'vn Eue~chéj tondant fon auis fur la ugnature de DoM/~Two~rf~~
EM/M~, dans le Concile VIII. deTolede.Cetteconiecturepourtants'euanouit~
parlavraycleconqucGarnasLoaitaapubliée, en l'imprenton des Conciles d'Ei-
fur la toi des anciens manufcrits, qui représentent la IouC:ription de DcMK~
D~M~)C'etta.direEue~qucd'EmpuriasenCatalogne
pagne
& non pas
deS.iincHeandePieddePort;qui edvne petite ville en la BaffeNauarre du Dio-
cefe de Bayone, htuce en la vallée de Sife, à l'emboucheure de la moncagne~àquatre
lieu ës de Ronceuaux.
X V f. Danslemefmce~cnt fAuteur trauailleà faire des relponfes aux preuues
quel'ai proposées ci-deuus, queieluiauois communiquées dcviuevoix &: refpon-
dantacelle,quieft:prij[edecequel'an5o6. le fiege Epifcopal eftoit
en la ville de
Bearn, il Ibuitient que les Euefques anciens prenoicnt bien fouuent la denomina-
tion des pais qui eftoient iounnisàleurgouuernement, & non pas des villes, ou
leur Chaire e~oiceftablic.
X V I I. Ce qui ne fait rien a la queiUon présente, puis que t'ai dena obferuéci-
denus, quelaville d'Ortésatouuours eiré vne portion de l'ancien Euefché, & du
Vicomte d'Acqs, horfmis depuis cinq cens ans,qu'il tutincorporé àla Seigneurie de
Bearn,Iouslareieruedela luritcliction Epiicopalc d'Acqs,De forte que de cette
penj[ee,ils'enfuiuroic,queGala<croire&:les autres anciens Euetques de Bearn au-
jroientprislcnomd'vnpais,dontlaCapitale, qui lui communique le fien, auroit
cfté {ituéedans vn autre Euefché Ce qui femble choquer le fens commun, & ren-
uerférentieKmenc l'ordre ancien, &l'e~âblinementdes Euefchés qui ont eité créés
dans les villes principales des Prouinces,comme içauent ceux qui ont gouné feu-
lement les principes dela discipline Ecclehaitique.
XVIII. Aurdte~i'adioutterai,quela proportion mefmes de cette dénomi-
nation
tion des Eucfques prife du nom des pais, elt contraire aux ugnatures que l'on voit
parmiles anciens Conciles G rccs & Latins, Se dans tous les auteurs de l'Hiu:oire Ec-
clenau.ique~oùlesEuefquestontqualiHesdunomdes villes de leur ficgc, & non
pas des pais dependans de leurs Euefchés. L'vfage du cinquième Siècle peut auoir
caufé la me~prifcde cet auteur dautant que pour lors les villes capitales des Prouin-
ces commencèrent & perdre en pluneurs lieux dans 1 via ge commun, leurs ancienes
dénominations, & prendrecelles des païs dont elles elt oient les chefs commeil ar-
Z~~
riua à la ville de Paris, laquellefubfiitua P<<~ au lieu de & la ville de Kheims

quitant Durocortorum Remorum, print le nom de /(~t, la ville de Cahors fubftitua


al'ancienne DiuonaCadurcorum,lenouueau C~MffM~M~la ville de Perigueux quita
~M~,pour prendre la denomination de P~oro~, la ville de Poictiers delaiffa
fon ~ÇM~onf~, & ie qualifia P~K~, &: par ce moyen le nom des pais, fut tranf-
porcéen celui des villes quoiqu'en plufieurs autres endroits, lesvilles capitales
ayencdonneleurdcnominationauxpais~commeronvoic parmi les anciens, & fe
peut verifier fans fortir deIaGaK:ogne,parlaville d'Eufe ou H~,qui donnoit le
nomauxE/~ffM. Ileneu'oicdemefmedc la ville deBearn,quieft nommée dans

Benarnus.
l'Itineraire d'Antonin & chez Grégoire de ToursBenarnus. Et mefmes dans les
Notices., elle en. expliquée pour la Cite des peuples Bearnois, C~~ B~c~M, t~
c/? jSf~ ceux-ci y etians enoncés par le terme de ~M~M~M~j & la Cite par celui
de
XIX. Le meLme auteur ne reumt pas mieux en la preuue, qu'il a fait eh la propo-
sition. Car pouuant la verifier, commeil did:, par cent inf):ances,il fe contente d'en
rapporter trois ou quatre des plus connuës où l'on peut auili remarquer plus fa-
cilcmentles furprifes. Ilcire la premiere initance des Eueiques de Baione, qui ont
foufcrit dans les premiers Conciles des Gaules, fous le nom de Ep~o~ï Z.fH~f~;
Ecneantmoins,~M~/?c-lesdoctesfcauentquedanstoutle territoire du pais de
Labourd,il n'y a point eu de ville qui ait porté le nom de L celle-ci eftant vne
pcnteviHeenBigorre,quel'onappeIle Lourde. le fuis marri d'eftre obligea dire
ouuertement, que ni dans l'impremon des Conciles du P. Sirmond qu'il allègue j
ni en aucune autre, les Euefques de Baione nefe qualifient point jL~M/f~ ) voire
meit-ne,ainuquei'aide~ia obferué auchap. S. on nevoit dansles anciens Conci-
les aucune de leurs fignatures, ni fous la denomination de Labourd, ni de Baione,
niaut:remenc.Etquanta.L~M~M,lesdo6)-esoncapprisde Sauaron, que c'e~oic
l'ancien nom de Baione, & non pas celui de Lourde en Bigorre, comme Scaliger
auckelcricrurAufone; lequclaeft:e fuiui en cette erreur, & non en la correction
qu'il en~uoicfaicre,parIeP. Monetenia Géographie, qui a ferui d'achopemenc
acedodeelcriuain.
X X. Il allègue vue jfecondeinîtance, qu'il dit eftre ~M~ rf&/M~, prue des EucC-
qucs de Comcnge, qui ontibufcritibusIenomdeE~/fop! CoH~K~K~,comme'
ils font encor auiourd'hui, ôc cepen dant la ville capitale des C omingeois s'appelloit
Lugdunum, ches Ptolemée, &: maintenant S. Bertrand, fans qu'il fe trouue aucune
viHecntoutlepais,quiaicportelenomde Co~~fM~e. Mais il m'excufera, fi i'aime
mieux fuiure cncela~rautoritedeGregoiredeToursJcqueldefcriuanc cette ville,
fonfiege, &: la démolition,lanomme Conuena, en termes exprés, &: les Notices
C~f~CoMMCH~ ôc Pline mcGnel'appelleCoMfM. /MoM~~ccM~~M Con~fM~.
Et l'in[cription rapportée ci-demis, aille à cette ville lenom de CoMKc~.
XXI. La troifiefme inu;ance eft tirée des Euefques de Mendeen Geuaudan,
qui fbufcriu.entaux anciens Conciles Et//co~ G~t~M~ du nom dupais, diC-il~ &:
non pas ~w«~M/c~ du nom de la ville A~Mff, ou Monde, n'y ayant iamais
eu ville Epifcopale dans tout le Geuaudan qui ait
porté le nom de Gabalum.
Les Commentaires de Sauaron fur le Carme 14. de Sidonius refpondront
pour moi, où il iu~ine que la ville capitale de ce pa'isnommee ~offrff~~ chés Pto-
lemccfut furnommée depuis Gabali ou Gabalis chés Grégoire de Tours, & Ai-
moin laquelle ayant cfté ruinée conferue encore l'ancien nom de G~f; n l'on
n'aime mieux dire aucc le S. Cacel, que c'eft le lieu de At~o~. Mais fa dignité a efté
transportéeauec le temps enla ville de Mende,qui eitoic auparauant vnpetit bourg,
commeilfcverineparl'hiitoiredeS.Priuaf.SeparAdon.Quantalapreuuetireedes
Euefques de Bigorre ) t'ai monlire ci-deffus, que Bigorre eltoit le nom de la Cité,
aufli bien que celui de Tarbe, &i'airefutela~ucedcScaliger,&:duP. Monet, qui
prenoient Bigorre pour le bourg de Vicbcgorre.
Ëtdautantquel'argumentpourLafcar,
XXII. prefuppofe que Bearn porte
la qualité de Cité, ou de ville Epifcopale, qui n'a iamais apartenu à la villed'Or-
test & que pour laverification de cettequalité, i'auois employé le texte de Gre-
goire de Tours, qui met Bearn entre les Cités, coniointement auec celles dePour-
deaux,
Limoges, Cahors, l'auteur auouanc que cette raifon lui a paru aucresfbis
inuincible, s'en dcpart neantmoins après auoir examiné que la diction Ciuitas,
n'ett employée pour fignifiervne ville Epifcopale, que du temps du bas Empire?
&: que dans les Commentaires de Cefar, elle
eftpri~epour les peuples decoucvn
pais, & non pas pour le corps d'vne ville, commeles efcriuains des derniers fiecles,
faifans tort a la pureté du langage Latin, l'ont employée mal à propos, ainfi que
dicleP. Monetenfa Géographie. A quoi ie ne dois oppoler que lestexcesdenos
Iurifconfultes, outre ceux de Ciceron, & des autres anciens auteurs fans nombre,
qui e feruent de cette diction de Ciuitas pour vn corps de ville & plus Spéciale-
ment encore dans les loix du CodeTheodouen,~ ailleurs, les principales villes des
Prouhices font nommées Cw~<tfM D'où il ef!: arnue que la primitiue
Euefques Eglife fc
indd~rem-
moulant fur la difpofirion de l'Empire, edablit (es non pas
ment en toutes les villes, mais en celles que les reglemens des Empereurs recon-
noulenc pour Cités,auec deiemes d'en établir aux autres moindres villes,com-
me ilapparotH en termes exprès parle VI. Canon du Concile de Sardique; & de
la.iletiarriue, que chés Grégoire de Tours, ôc dans les Conciles, & auteurs Eccle-
{laHiques de moyen aage, & des fiecles fuiuans les Cités font priies pour villes
D
Epifcop ales.
XX II. Apres auoirmonftrel'antiquicedelaCité de Bearn,& des peuples Bear-
nois, ce feroit vne peine inutile des'arrefterà la refutation de ceflefable, que La-
perriere,& Bertrand Elie ont debitée dans rhiftoirede Foix, l'ayant pritc des efcrits
de Mediauilla CordelierdeMorlas, ài~auoirquclesBearnoistiroicntleurorigine
des peuples du Canton de Berne; qui ayans rendu des feruices notables à Charles
Martel aux guerres qu'il eut dans le Languedoc conirs les Saranns, recourentde
lui le pais de Bearn en recompenie.alachargedeletenirenFranc-aleu dela Cou-
ronne de France. Car, outre que le nom de Berne eft plus récent que le temps de
Martel, la ville de Berne ayant efté baHie par BerthoIdDucdcZeringenl'an119~.
dans le pais des anciens Rauraques, on ne doit point rechercher des Colonies, pour
l'eitablulementd'vn peuple quieit originaire dans fon terroir, comme e!t celui de
Bearn. Ce qui feruira aufli pour reieccer la penfeedeBeloi,quioieibubconner, fi
les Bearnois (eroienc descendus des j6/<<r~/M~,peuplesSepcencrionauxchez Olaus
Magnus.lors que les Vandales venans du Norc percèrent les Monts Pyrénées du
la Gaicogne.
cou:e de
XXIV. Quant à l'ettenduë duterritoiredépendant de la Cité de Bt-arn.ellc doit
eltreprifc comme i'ai remarqué des autres Cités,fur le plan du Diocefede Lafcar,qui
comprend vne bonne partie du pais de Bearn, & encore quelqueportion de la Cba-
ioueducottedeSautdcNauailles.quiettpitauHienrcrme dans les ancienes bornes
delaSeigneuriede Bearn. OrcommccétEue~chécAàpropremencparler FEue~hé
JeBearn~encore que présentement celui d'Oloron toit côpris fous le nom de Bearri,
jl ett arriué que 1~ Gaue de Pau, qui coupe cét Eucfchede Lafcar en deux parties, par
l'efpacedetÊxIieuësiulqua. la ville d'0rces,e(t denorné G'auc Bearnois, bien que
fa ourcefoitdans les montagnesde Bigorre; pour le diâinguerde l'autre riuiere~qui
ieparel'Eueiched'O toron en deux, & eft nomme le Gaue d'Oloron, &l'occahon non pas
le Bearnois, encore qu'il pren'e fa fource dans les montagnes de B earn. A
de ces riuieresi'adioutierai en ce lieu l'opinion de Scaligcr, qui pen(e que Pline fait
mention des eaux chaudes de Bearn, lors qu'il cfcrit que parmi les Tarbelliens &
dans les Monts Pyrenées, ily a des fources d'eaux froides, & chaudesàpcudedi-
Hance entre elles. C eux, dit ce grand perfonage, qui ont beu des eaux,quiibnt dans
les montagnes de Bearn, ne doucerôntaucunement que Pline n'ait pretendu par-
lerdc celles-la.
ï. Cxfa.r.l.Commencar.c.zo.P.t.uc~EvItimse.na- neharnum M.P.C. XII. Sic.Forum Gallorem M.P.
ttonesanmjtemporeconË~a:,quudhiemsfuberatid XXX.EbeJitnamM.P.XXII Summum Pyren~um
facsreneglexetunt.Htrtiusi.S.deBeUo GaH ca.~)?. M. P.XXIV.Forumhgneum M. P. V. Afpalucam
Ca:&r cum nunquam AquiHniam ipi'eadtilet.~ed M.P.VIf.Huronem M. P. XII. Beneharnum. M.
perP.CiaCumqua.d.tmexpafCedeuictne[,cumdua-
bustegionibustne~mpar):emcf):profeû:us,vbtex- P. XII.SufitainNoctsadhuncIocum,noratFo[um
GaHorutn nunc dic! Gurream ad Gallicl fluminis ti-
tremum tempus confumerec xfhuorum, quam rem paS))Ebe)ijnuh)efIeAye):b)um,SummumPyren~um
ticut cetera ceterirer feliciterque coi-ifecit. Nam- invetn~isrefhm Aragonenftum monumentis d'ci,
queOmnesAquicantxctuiMtesIegatos&d eummi- Summum portu~ ad D. Chrt~hnaE monattermm.
~cL~nt,ob(]detqt.!eeidcderunr, quibus ge~is ipfe Afpaiucam,inNeapo!nano Codice (ctibi, Afpam
cumequitumPrxftdioNa.rbonemprofe<9:us eft. Luc9m,&:e(IcvattcmA(pentem,cuiusvaH'smemi-
III. Phnius tib.c.ip. Btgerrt, Tarbelt quatuor nitRod.ToL ).4.c.to.!tnronem,nihbto Hlerony-
~gnarn,Coco&tesfex(tgnani,Vcnaim Infra. Con- mtPauttIctibiHuronXj&~eiu: opptdt nominis v~-
<brannt,Auici,&c.MeIalib.c.t.C~nt~brormnaIi- fHg)~ tna'nere in oppidoquod Oloronem nomina-
'qaot populi amnEfqtieAtnr,fcd quorum nomina, tnus. Bencharni nomen qnodin m~T. Cod. a<piratur,
noftro ore concipm equeâM.Id cm de Gertn~nis lib. non exllarc nifi hoc1oco, & apud Greg. Tuton'.
~.ca.GUOtumnomina.vixen'eloqm ore Romano. XII. Idem )[)nenu'!um:AbA'it]isT;ubeH!C)sTo-
5tra.bodepoputisHifpaniaEvicintsOceanoSepren- lofam. M. P. C. XXX. Stc.Bencharnum M.P.-
tfionali, (Imitta ~cnbit:. III. Greg.Turon. I. p. Hitt. XIX. Oppidum nouum M. P.XVH!. AquasCon-
cap.o. DeCiuira.tibnsvero Burdegah,Lemouica, ucMrumM.P.VHL LugdunumM.P.XVI. Ca-
Cadurco, Benarno & Bigorra &c. ic~conHanterIe- lagorgtm M. P.XXVf. Aquas ficcas M P. XVI.
guntduo MSs.Codtces,benarno,nonautcm Bena.r- Vernofolem M. P. XV. Totofam M. P. XV.
na. Notitia Proutnci.n:um:Ciu'ns Benarnenflum. XtV. Idemitinerafiun. Ab AftuDcaBurdt~atani
In altero Codice Thuani,Ciunas Bena.rnen))ura, Infra: Pompetonem Turifijm, Summum Pyre-
Benirmis. InaJiis,CmitasBeranennum,tdeitBe- hxum.Imum Pyrenxum, Cacat~mAquas Tarbel-
narnus.C.Ber<tnenj[Ium,id eA Benardus. In Notitia hcaï,&c.
Scaligeri.& VuIcani',CiuitM Benearnen<!um,idef): XXM. Monet. in Geographia p. ~7. Labuhtnr
Benaanus.In libello Prouinci.irumSchorti, Ciuitas tingna: Romana' parnm conftilti, neque fi habenc
BcarnenGum,id eft Bcn.nna.s,lMenimdepf~uatur hums vins aurores ahquas depoUerioris a:ra[ts fcri~
rojnenhuiusCiuitansinvariisCodd.Rectum en:, ptoribus ideo funt excra noxam qm ad errorem
C]uitasBeneafnen()nm,t]ue Benainen~ûm, id cA damnads mag)itr)s vtanrur.
Benarnus. XXIV. Ptiniust. M. c. n. Emicant bcnigne, paf.
ÏV. Sca!igcr!ib !Au~on.Le6)- cap.7. EmquetnptuDmisrerris altbi~rigtd.c, ahbtca'jd.E,
V. Infubfcnptionibus.Synod[Agathen~!s:Ga!d- Hcuttn TarbeI)isAqn'canieagente,&: in Pyrenxis
~orius Epifcopus de BenMnoiubJcripfHn Synodo montibus; tenui inreruallo dt~cernenfe. Ad quae
~anfeon.n.SautnusEpifcopusEccleitse Bcnarnen- Sca))gerqui AquasBcnearnenftstaifustnPyrenfEts
num,vtemendauit C.V.Sirmondusèvetc.Codd. vlderunr & biberunt, non dubitabunrPlinium de
X. ï[inerat')uraAn[onmi,IceraC.Efa[Auguft!tBe- illis <en~nc.
CHAPITRE XII.
Sommaire.
7. Z~o~C~~OAw~. Les ~r~c~
fr~~ nom de Oloroncntes,
<<%f~& ~'yy~y t~~y en /f/o~
EUorenfes ou Olorenfes
des jL~û~

/<o/?~a~f~
~0/on~ ~~7~o~~j'. ~OM~~
0/cyc~r/<'j
~7/~ J'0/oyo~ le

C~y
Forum
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j~Voy~ jL'w~Atpâluca /fr~c
expliqué ~<~?~f

Z~
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j~f~~f C~ /~< F~
T~r.y
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C~jS~e~O/o~n-
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~c~~o/jyo~&~&crp~~j.6~w~~corr)?~7~~ interpretation
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co~<?<~o~

/j'
jB~~y~o~
Yo~. Jï' Des ~~<'j armes de Bearn.
~?~
la

Dur la Cicé d'Oloron, qui eft dénombréela derniere en la Notice


des Prouinces, fuiuant la utuanon naturelle qu'elle a dans la No-
u empulanie, eAanc la derniere & la plus rtculéede toutes les Douze
Cités, on n'e~pas en peine de la rechercher d'autant qu'elle efi en-
core iur pied aucc fon ancien nom. Ilcfipourcanrcicntdiucriementdans les Au-
teurs Car en l'Itineraire d'Antonin, il ei reprefenté fous celui de/~o~oubien
~oM<<, ainfi qu'a obferue Surita. Dans les Notices des Prouinces.C~~jE~o
Z.or~KfM/M, 3c encore E/~roHM~, duqueinom de .E/<trcM« ~e terc auut l'Au-
teur de vie de S. Luperc.SonancienS~vrainomacn:econierueenla fubfcription
de fon Euefque Gratus au Synode d'Aide, la G~w JEp!/cc~~ de C~~fc Olorone. Car
pour les autres Euefques, ils ont fuiui dénomination & récriture de la Notice,
comme Licerius, qui fbubicrit au Synode de Paris l'an 3. en ces termes,Epifèopus
JEcc~f Ë/uro.~c~, & Z.Kcer~ Ep~/co~~ Ecc/c/~ JE/ot'oHCM/M~ au Synode de Maf-
con l'an 585. CeAe efcriture a preualurbrtiong-temps~puis qu'onlit dans le Re-
g:3:re du Pape Gregoire VII. ranio~S.quel'Eucfqued'OloronAmacus, eftap-
pelle JEp~c~M JE/crfM/quoi que ce foit neantmoins auec le retranchement de la
fyllabe du milieu. C e que l'on ne peut imputer à l'erreurdu Secrétaire, puis que dans
les lettres que le me(me Amatus Legat du S. Siege, en Aquitaine, expediapour la.
conuocllition du Synode de Bourdeaux,quifont rapportées par le P. Sirmonden fes
Notes fur Gofridusde Vendomie/.r.f~ilLequalifie Epifèopus ~orc~. Pour-
cant le mej[me AmatU! foufrit d'edre nomme jEt~ct~ ~o/or~c~, par Centule Sei-
gneur de Bearn en la Charte des Morlas. Mais tous tes lucccueursiufqu'à prefent
ont embraffé le retranchement de la fvllabe, qu'il auoit peuc-etire inuentépour
rendre le nom plus coulant, &: ont pris le titre de Ow-c~~ comme l'on verra dans
les Chartes des années 1096.1! y. nyo.nyo.&mildeuxcensneur,quiferoncre-
mifes ci apres;Menues Centulle en la Charte de la Penna de l'année mil quatre-
vingts (c qualine Comte de Bearn, de Bigorre, ôc d'Oloron, O~orf~ auec iynco-
pe. Neantmoins fes ayeux confcruoientTanciennom de Vicomtes d'Oloron fans
sucun retranchement, 0/orcMf~f,ainfi qu'on verra aux Chartes de Luc du temps
de Bernard Duc de Gafcogne, cnuiron l'an mille. Quoi qu'en celle de (aind Seuer
dumeÏmeDuc Bernard,on trouuevn Ane!' Loup de Loron Ce qui le rapporte
en quelque façon à la prononciation du vulgaire ce temps. Eftienne aujfit Euef-
de
que d'Oloronefr énoncédans les acres du Synode de lacque de l'an060. fans Syn-
cope O/c~ quoiquenl'infcripcion.qui efi à la porte de l'Eglifc de Moyflac
contenantlesnoms des Euefqucs qui la confacrerent,S~ entre autres de cét Euef~
QueEftienne.lavilled'OloronyibitnomméeE~orf~.lansdouteàcaufé de la con-
trainte du vers. Neantmoins au Synode de Lauaur tenu l'an n 12.. on nomme la vil-
le Olero, Ecclefiam C~f~M Oleronis.
IL ,1'aidenarcmarquélame~prifedeceuxquiprenoientchez Ptolemée Z.K~-
KMMC~r~Mo~ouCoM~wrMw pour Oloron, & rait voir que c'cit laviIIcdeCo-
meno-c.CelledeScaliger&'deMerulaapresluy.n'elt pas moindre, lors qu'ils pre-
nent les Lapins 0/~no~M~de Sidonius, pour les Lapins de la Cité d'Oloron atten-
du que c'e~ vn païs montueux, qui n'en nourrit aucun Olarion en ce lieu de Sidonius
'fisninel'ined'0!oron,ainnqueSauarona remarquée qui efl abondante en ve-
naHbn,&: anoblie par la fertilité & l'aménité de fon terroir, comme parlent Geo-
froi Comcc d'A niou, & Agnes fa femme en la fondation de l'A bbaye des R. eligicu-
fesde Saintes laicte l'an 10~.7.
III. Cette villequicomprenoir dans ~onenceintela colline, & s'eH:endoit fur la
pleinerutruinee par les Normans,&:re~abliepar le Comte Centulle enuiron l'an
loSo. commeilLeramondréenfbnIieu.Tandis qu elle giibic dans (es mâtures, rE-
trii~c C athcdrale fut rcbaHie au lieu de la bae ville,& fut accompagnée d'vn B ourg,
qui porte le nom de Saincte Marie d'O loron, ou eft: maintenant le Hege del'Eue~.
dié.Avnelieuë&: demied'Oloron.ieprefentel'emboucheurcde vallée
la d'Afpe,
oucttlecanaldupaffaged'Eipagne, & particulièrement le chemin de Saragoile,s
defignedansl'Itineraire
d~O d'Antonin, qui lait mention de Luca, a XII mille
pas loron'; Laquelle diftancerefpondau lieu de ~o~)-, qui eit au milieu de cettee
vallée, & poncde encore auiourd'huila Mcti ocomi-e, Se la prééminence fur les au-
tres parroiffes, ce que l'on nomme en ce pais Capdulh, qui eft vn mot deriue de Ca-
MM~M~M au fens du moyen aage, M~ C~ ~oc~.
IV. Au bout de la vallecle rencontre la réparation des Efpagnes en l'endroit le
plus haut des montagnes, qui eft nommé ~~w~~ P~rp~~M, dans l'Itinéraire, &:
~o~-pcrf, en langage vulgaire, que les vieux filtres d'Aragbn tournent en Latin par
ceIuide~MM~P~t~,(uiuantletefmoignagcdeSuritaenfesNoces. Orcomme
cepaffagefacilitoit la communication des Gaules auecl'Efpagne, Cefar prit le loin
de faire couper à force de main vn rocher haut eleué,quiettoitfur l'entrée de l'em-
boucheuredelavallée, du coited'Oloron,oui'on rccoiinc)lfl encore les traces du
nomdeluleCetardansl'infcriptionquieftgraueeenleeresdigitalesiur la cime du
rocher, nomme Pf~ ~'jETcof.
V. L'elienduë du territoire de la Cité refpond à celui de l'Eueiche, qui comprend'
lepaïsmontueux de Bearn, & encore vne agréable plaine vers Nauarrenx & Sau-
ueterre,ëc hors le Bearn, le Vicomte de Soule; qui ayant cité diitraid de fon Euef-
ché, par les Euefquesd'A cqs, y fut remis aucc les quartiers de Reuefcl.&d'Agarenx
parEItienneë~AmatusIesEueiques.iIy a pres deux cens ans, comme l'on verra
en fon lieu. l'euue diflimulé la faute d'O lhagarai, quiremarquc en fon hiitoire, que
les anciens Auteurs nomnnoienclesCouRumcsd'OloronFor~Kro~~?~,s'il n'euA
eftémiuiparFauin.iurIelqucIscedocieperionageduqueli'airait mention au cha-
picrcprecedent,aench<:rilamatière, diiantque la villed'Oloron.ett nommée Fo-
ra~~n, pour cdre comme l'eHapede la ville & ColonieRomaine Illuro, de laquel-
le Pline &: Mêla font mention en la defcription de ITipagne Taraconoife; d'où il
conclut que lavilled'Oloronertoic cenlee comme vnc dépendance de l'Espagne:
qui elt vn discours éloigne d'apparence dciUtue de preuue, & contraire a Pline
meGne, qui répare les Gaules des Efpagnes par les Pyrénées outre que dans nul au--
ceur, m dans aucun tiltre la ville d'Oloron n'cH: pointnommée Forum I~M.
V I. Ces deux Cités de Bearn, & d'Oloron auec leurs peuples, font auiourd'hui
comprîtes preique toutes entieres, fous le nom du Pais de Bearn; D'ou l'on peut ti-
rer quelque conieehire, que du temps de l'Empereur Hadrian elles compofoient
i'vndcs~cuf peuples, commei'aidehaditauchapittcV.
VII. Il ne ferapashorsdepropos d'examiner en ce lieu, la penfée de Bertrand
Hclie Hiu;orien de Foix,qui foupçonne que les Bearnois citoienc anciennement
nommes ~cc~.ôcqu'ilsauoiencprisicurnomdelavillede qui eitoic dans
les Monts Pyrénées. Encore qu'il n'allègue point fon ~arend pour la denomina-
tion de cetteville, & des peuples Vacceans~ileUbienaifedevoirquilapuiie
en les cediC-
cours d'indore de Seuille, qui mourut l'an 6 6. Cet auteur cicrit 0 risines~qu'il
y auoit eu ci-deuant pres les Pyrénées, vne ville appcllee J~f~,d'ou les peuples
Vacceans, donc parle Virgile en ion Enéide, auoienc tire leur nomqui habitoient
~?~/c~w~~ Monts Pyreriées, ~r /onf, dit-il, les ~f~KCj' ~Mf les ~cow ~M-
M~roM~K~:f~~<'<ro~;adiou(tantquusrurencdomcespar Pompee~quiles ai-
Icmbla en vne ville, qui de la prit le nom de Comenge.
VIII. Mais il faut auouer, que ce difcours d'Ihdore, eH: tellement enuclope, qu'il
n'y apasmoy~n deledemeûerj qu'eus'arrettanta la lecon de deux anciens manu~
crits allegués par le ~auanc Antoine Auguftin Archeuefque de Tarragone: dans lei
quelsoniifbit ieulement~les paroles fumantes~ que ~CMf~Mfci-Mf ~Mf ville pres
~MPyr<°M~Mc~c /M~<rfMM~rcnf~MO!MM~;Toutes les autres claufes~qui font
remplies d'ignorance, y eftans omifes; (bit l'allégationdu vers de Virgile, qui doic
eitreentendu d'vn peuple d'Afrique, foie le changementdes V accons en Valons,
&: ce qui regarde reltabliÛemenc dela villede Comenge, pui(c de Sainct Hierof-
me. Le texte d'Ifidore citant épuré fuiuant la foi de ces deux manufcncs, des jtbtifes
que l'on y a depuis adiouiîecs, il reUe d'examiner où eltoic utuéecettevLlle de Vac-
ca auec tes peuples. L e meûne Antoine AusuMn, eltime qu'il faut corriger le rexre~
que la ville de lacque eft aniue dans les
& lire ~CM au lieu de Vacca; dauant
Monts Pyrénées,~ rbrtanciennc,puisqucPtolemee la remarque dans les Tables,
& qu'elle a donné fon nom aux Iaccetains, qui efloit vn grand Peuple renommé
dans Strabon.
I X. lenepuis goûter cet aduis, tant parce qu'il rayele nom de ~r~, contre
la foi de tous les exemplaires efcrirs à la main, que parce que le nom Ethnique ou des
peuples dénués du primitif lacque, cit celuy delaccetains,quine refpond pas àl'ana-
Iogie&:terminaifon de celui d'Ifidore, qui elt ~cc~. Les Critiques'f~auenc par la
lecture de Stephanus, & des anciens Geographes, que cette coniecture tirée de la
diuerfetcrminaifbn des noms Ëf~MM~n'en:pasàmefprifcr. A quoi il faut adiou-
Mervneraifbnperemptoire.c'edquclavilledeVaccanefubuitoit point du temps
d'Ilidore Car il efcrit que ~m~ auoit efté,,c'e(t à dire qu'elle n'eftoit plus en na-
curc,<Sc ncanim oins la ville de lacque, s'ett confcruee depuis Pcolemée lufquesàce
temps, fur les confins du Bearn & de l'Aragon. le penfedonc,quel'ondoiten-
tendreUidore des vrais peuples V acceans,qu'il eAime auoir pris leur nom de la ville
de ~fL~. O r ces peuples eftoicnc voiuns des Aduriens, & de ceux de Galice, com-
me l'on voit dansScrabon~ Pline; ~ûtuezprcsiemoncidubeda, quirecieni le
nom de Pyrence chez PomponiusMela,
X. Neancmoins il ne faut point dimmuler que AudocnArcheue(quede Rouen
enlaviede fainctEloi, Qu'il eicriuit du temps du RoiClouis (econd.aprcsi'an 644*
quelques annéesapres la publication des Etymologiesd'Ifidore,donneaux Gaf-
cons le nom de ~~c~, (élon le fens qu'il prenoit le texte d'Ifidore. Et l'Auteur de
la vie de S. Amande raifant fans douCe alluiion à ce meu~ctexte'd'Isidore, du temps
duquel il n'eftoit pas beaucoup elloigné,efcritque les anciens nommoient ~CM~
le païs monmeux deGafcôgne. Etencore Ifidore deBadaioSjquiviuoicl'any~o.
parlant dupanage de l'arméed'AbderramenGénéral desSaranns vers la France, lui
rraye le chemin par les MoncsdesVacceans,, c'eO:àdireparlesCanauxdesMoncs
Pyrénées, en Bearn,Bigorrc~&:Comenge.D'ouronpeut voir qu'il auoicinterpreté
ceTextcd'lfidoredeSeuille,despeuples quihabitoiencdansles Monts Pyrénées de
deçà. Fredegariusfur le mcftne fbndemente~critenl'annee ~766. que les Gaicons
câoiencnommés anciennement Ily a cinq cens ans & daUantage,qu6 les
Moines de l'Abbaye deSorde, qui ettba~ieuir la rronticredeBearnjfemblenrauoir
donné aux Bearnois cette appellation dans leur Chartulaire,où il cil dit, que ~c~
ou les Vacceens enleuerent le bettail du MonaAere, &: le menerent en leur pais,i
Qdiouftancenvnautreendroic~queGuillaume de Lane fut bleue d'vn coup mortel
par les Vacceens, en quelque combat qu'il auoit eucontr'eux, CeuxdeSorde peu-
uentauoirdonné ce nom de Vacceens aux Bearnois,enconfequence duTexte d'I~"
dore,quicH:oitvnLtnreordinairemencmaniéparlesMoines.
XI. Etpeut-e~re que nos Princes Bearnois voulans prendre les Blaibns de
leurs armes, (dont l'vfage herediLairc aux Familles, fuiuant l'aduis des curieux, n'en:
pasplus ancien quedefix ou feptcensans)rurent conicillésde porter les deux Va-
ches de gueules, couronnées d'argent, accollées & clarinées d'azur en champ d'or,
en tefmoignage de leur origine ôc de la ville de
~cc~. Car les anciennes armes
croient parlantes, comme l'on void en celles des Comtes de Càftille, 6~ des Rois de
Leon, qui prindrcncdcsChan:caux, & des Lions, pour fignifier les noms vulgaires
desProuinces,parlcblalonde leurs Armes, qui ne le rapportent pas à l'ancienne
dénomination de C~/Mo, &: deL~o,chés Pline. Si l'onn'aime mieux fe pe:j[uader
queIesIeigncursdeBearnpoitercnclesVaches, pour monitrer le droid municipal
~particulierde leur pais;Les blafonsdes villes priullegiecs ou municipales, eftans
chargés d'vn Taureau, ou bien d'vne Vache & d'vn Taureau, comme iuttinc Su-
ritaen tes Notes Lur l'Itinéraire, par plufieurs anciennes médailles Romaines. Peur-
eltreprindrent- ilsles Vaches pour faire alluiion à l'Eftat de leur pais,qui eitoic
montucux.pleindepaiturage.proprealanourriruredu bétail à corne ians qu'il
fuft pour lors ouuerc,ni dérriché que fort peu, a ~auoir du coite du Vicuieil,pres les
riuieres du Gaue, dans les Vallées, & en quelques autres endroits en petit nombre;
Lesbaitimens des nouueeux Bourgs 6~ Peuplades, ayanseité faits par Margueri-
te deBearnComteué de Foix, par Gafton fon petit fils, & par le Comte Gan:on
Phcebus depuis l'ani~oo.

I. II. Itmera.t;mmAnroiunt:V Notas Superio- uorumccruarumquequxinipfa. infula ca.pts fue-~


ris Capins. Otarionentes LepufculL. Sidon. l.S. rint ad librorumvolfm'a.s.
ep~. 6. VII. Bertrandus EltMi. i. Hift. Fuxen. Com.
Tabulx Fund~cLonisMona.Ucri) S. Triiiitatis San.. VIII. lfidorus Hifpal. 1. 9. Originum c. t. V~c'
tonenns D~mnsquoqueintntula eut OI.trionno- ca oppidum fuit iuxr~ Pyren.Bum,aqnoIun[co-
men eft, quamquefa.mofiillmamj(cfh ft-mims &: ~nominatiVacca'i,dequibuscrediturdixifîePoe-
&mcenit&[tscommodit~snobiticat. Eccleftam~an~i t;t, tatequev&g&mes Vaccxi. Hi PyreuTtiugisper-
Dionyti) cum appendtcils Se vtilit;atibus ~is & ~mptamhabencesfoitcudinem, Ijdcm& Vafcone:
duosManjfbstcrr.E.InHa.: Et décimas decimarum qu.t(iVaccones. Audoënus editus a V. C. Andrea
totius !n<[uI<EOiai-ionis,excepr.ip~rochi~S. Geor- Duchetnio Feioc)(HmtScci<tm V~ceaeisdidoni~u~
g'j ad iummare al[aris,&; decimam Rofiarum, cer- hofti!i gtadio ~uba~hs. AuQ-orvii~S. Amandiinb
DagobertoRege apud Surium G. Febr. Audiuit ab fufa crat loca, fretaque agiiicate pugnandi fte-
eis gentem quanditm quam V~ccemm appellault quenter fines occupabat Francorum. If~orus Pa-
antiquités, qu.E nunc vntgo VVatconia, mmio er- cenfis in Chromco Montana Vaccxorum diiTe-
rore deceptam, itt V[ ~ugurus vel omni errori de- cans. Fredegarius in Chromco: Vaicontanivitra
dita,idola etiam pro Deo coleretqu~ gens erga Garomnam commorantur qui anttqutcui vocati
Pyrénées &Ims~per atpera atque inaccefhbttiadif- funt Vaceti.

CHAPITRE XIIL
Sommaire.
7. C'2V~<<?.
/7.
~~f~y~~f /y~. ~<~
C~f/f 77/.

jFr~ 7~
Z.?~r~~fo~< ~y
la Nouempopulanie.
appellés par ~y/~c

~"7.
(7~0~
y/c Rc~

~<?.
tée.

Z'<
T~o~
~/7.
/Y~j.
(jo~j' ~rc ~~j
/rrf~.
~/7/. T~fr'O'Z~~C'û~.
r~
~7û~r~f~la J~wfCf~r~or~r~.
les ~ï/r&f

~'y~rf la ~f~ Or~rf


p~/?~ ~û~~
meurt.
Co~r~ T~f~c~
/f.
P~f ~~ro~~ /w~ ~j~~ Tro~?rf~ ~r
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y~~r~ J~
~T'o~VoM~~o&o/o~r//f
~/?j ~P~ 7V~ les Cités de jB~ c~ ~0/onw.
Omme les Cités de Beam &: d'Ojoron faiîbient vne portion de
hNouempopuIame~ elles e~oienc .iu~ dans le mc~mc gouuer-
nement politique que les autres Cités, & regies parle Prcfidcntda
la Prouincc Car toutes les Gaules ayans cfrë dutribuees enQuator-
xe,Se depuis en Dix-iepc Prouinces les Gouuerneurs des Six croient nommes
Confulaires~ &: ceux des Onze auoient la qualité de Prendens. Entre ces Onze
Soient l'Aquitaine Premiere, la Seconde, & la Nouempopulanie qui auoit fon
nom & fon Gouuerneur particulier, difHnct & {eparédes deux Aquitaines am~
ble ef(:rem~rquë enlaNotice de l'Empired'Occident.Sonpouuor dtoici'embla-
qu'il
à celuy des autres Prefidens des Prouinces del'Empire, quiconurcoit: à prendre
foin des atraires de rEUac, des Finances, & de la Iufi:ice, de tenir les Auemblecs pour
cét etre~r dans les Cires qu'il iugeoit à propos,& le plus fouuent dans celle qui ciroic
!aMecropoliMine,oules bons Esprits, comme cécArboriuschésAufonc,acque-
roienc de la réputation par leur doctrine & leur eloquence.
Iî. Apresi'efbbliuementdu Préfet du Pretoire des Gaules,auquel l'Empe-
feurConAantin ordonna la ville de Treues por fon ûege ordinaire, les plaintes,
pour ce qui regardoic les tributs S: les reglemens de la Prouincc croient por-
tées immédiatement a. l'Auditoire de la Préfecture Mais les appellations des iu-
gemens rendus par le Prefident de la Protunce fur les anmrcs des particuliers, ic
rcleuoientpardeuantle Vicaire delà Prered:ure, qui edoic à Vienne en Daunné;
Sauf en cas que le Prefident pour certaines considérations tirées de la peribnneac-
cutee, ou de la matière ciuile.qui ncu~t pas encor en:é décidée parles loix.vouluu:
renuoyer l'araire à l'Empereur par voye de Relation ou de Contultacion ainfi
qu'on peucrecueillir de dmerfesloix ouCodeTheodonen;quideréndenten ce cas
aux parties, devcnirala mite de la Cour, pour (biliciter leur arraire, afin d'éditer
lesrrais d'vn h long &: penible voyage, fi ce n'edoit que la Reiponlea la Relation
duPrefidenc,FuB:dii~ereeaudelad'vneannee:Or commelcBeam cftoicattache a.
l'ordre o-eneraldes Gaules,lapolicereccutauuila nielmcditpontion, ôcenfuice le
meune changement, &: ibunrit les mefmes rauages, qui démembrèrentles Prouin-
ces de ce grand corps de l'Empire Romain.
IIL CarSciIico Vandale donation, principal minHtre, &: Gouucrneur gênerai
de l'Empire d Occident IbusHonorius ion sendre,meiprifantlafbibleue du corps,
&: de l'efprit de ce Prince, &: deurant cranfporter la Couronne en la perlonne de fon
6IsEucherius,quieHoitPayen&: ennemi des ChrcHiens.appelIa (ecrecemenc di-
Uers peuples de ion pais, içauoir les Alains .les Suédois, &; les Vandales, ann qu'il
eun: moyen d'appuyer fur leurs rbrces l'exécution d'vn fi grand deuein. Ces nations
partent du Septentrion &; des nuages delamer Balchique, percent la Germanie, où
ils défont les Francs, quivouloient leur empefcherle pauage de leurs terres, panent
le Rhin, entrent dans les Gaules, le premier de lanuier l'an ~.06. Saccagent la ville
dcTreues.quieneftoitle Chef, Se s'auancent vers les Monts Pyrénées pour fe
rendre maiftres de l'Elpagne. Mais Didymus &;Verinianusdeux frères Efpagnols,
&; pacensdeHonorius.ayansarmélescfclauesqui cultiuoicni leurs terres.ie jM-
rcnc des emboucheures des montagnes, &: auec des troupes fi rbibles.arreH.erent
i'impetuonté de ces peuples belliqueux lesquels, voyans qu'ils ne pouuoient forcer
le détroit décès panagcs, recourncrcntfurleurs pas,&; rauagerenc entierementvne
partie des Gaules, & particulièrement la Noucmpopulanic, turlaquellcils defchar-
gercntletorrcntdeleurindignation, comme l'on aprend de S. Hierome, qui en
rait
tes plaintes en l'Epittre ~Mc~~M T'oKtcc <7M ~~wf)' dit-il, Mfn?
P~rCM~ ~'O~MM, R~CM ~M~ ~M~ ~~Mff, les G!-
~Jff~, ~xo~, Bc~~MOMy, ~fc~~M~ les P~M~OM~M~ ~'cMf fc~M ~y
~M~T'OMfCC~f!Mf~M~,d~.)cA~fM~
~y.
P)'O~MC<? LMMO~, C~
~V~f~OMO~, <~pM<&~ fXC~f~ ~f~KP~ ~M ~C MM/MMf ~e~O~
`
IV. Les anciens memoiresde Cafcognc tefmoignenc.qu'ence temps S.Seuer,S~
S. Gerons, qui eftoienc Vandales de nation &: trauailloienc depuis quelques an-.
néesaueccinqdeleurscompagnons aprejfcherla foi ChreiHenneparmi les peuples
deccccePromnce,uiiuantlacomminion qu'ils en auoient reéeuë à Rome; furent
tués par ces Barbares,&: (burrirentlemartyrejdansle territoire delà Citéd'Ayre, aux
lieux qui ~onc honorés auiourd'huide leurs noms, a içauoir Ivn en la ville de ~ainct
Seuer, &: l'autre au Bourg de lainc~ Gérons. On lit aum dans ces mémoires, que les
Vandales denrent dans la Gafcogne
pres dciainct Seuer vnc armée de vingt-mil
hommes, que l'on auoitians doute leuée fumultuairement.pourarreUcrles raua-
ges qu'ils faitoicnc.
V. Ce defordredes Gaules, dona fuiet, aux legions Britanniques,quieftoient en
Angleterre pour la garde de ces Prouinces de creer Empereur vn fimple foldat
nommé ConAaniin,annque fous les heureux aufpices de fon nom, il peuft confer-
les Gaules conirelesBarbares, mieux que n'auoienc fait Marc &: Gratianqui
uer
aUoien~ prislapourpreal'occafionde ces cumulces. Conftantin entredans lescau-
tesl'àn~.o7.commetcunoignenc Pro~per, & Olympiodore, accompagné de fes
deux enraiis lulian &: Contant, ie rend maiH-re des E~pagnes fait tuer les deux
ircresDidyme & Verinian, commetla garde des paffages des Pyrénées à fes Soldats;
qui eftans corrompuspar les Vandales, prindrcnt parti auec eux, Se leur donnèrent
l'encrée des Efpagnes, ainfi qu'à particulièrement obferué Paul Orofe auteur de ce
temps-là. Idaciusquivoyoitcesmouuemens rapporte cette entrée au commence-
dc~cric en peu de paroleslesviolences queies
ment d'Octobre de l'année 4.09. &
ennemis exercerent dans ces Prouinces; lefquels s'accomoderent enfin auec les Ei~
cannois, & fe canconerenc, fçauoir les Vandales les Suédois en la Galice, les
,Alains en la Lufitanie & enla Prouince Carthaginoife, & les Vandales furnomés
Silinguesenla Bedque.
c
Vï. Cependant Alaric Roy des Goths, apres auoir ruiné les Prouinces del'Ef-
clauonie, entra dans l'Italie auec vue puinance armée, ou il elloit fauorifé iecrece-
meneparStilico.quivouloitl'actirerafbi,pourruiner laRepublique,&: lui fit ac-
corder quatre mille liures d'or, &: la Gaule, oupluttoftrAquirainepour fa retrait
comme remarquent lornandes,& Zozime. Mais la trahison deStilico contrerEm-
pereuredantdeicouucrtc.iIruttuédansl'EglifedeRauenne.ou il s'cn-oic reîugie.
Ce qui offenfa tellementAlanc, auec cequel'onn'executoitpas les chofes, qui lui
atioient eftépromifes parle traite, qu'il affiegeala ville deRome, &:s'efrantauan-
cépendantle fiegc vers les Alpes, pour renouer la paix auec l'Empereur Honorius,i
Prince Goth de nation nomméSarus, qui efloit dans l'armée Romaine~ne pou-
vn
uant~bum'irl'accord quieRoitiur le point d'être conclu, furprit vn quartier des
troupes d'Alaric, 8~ les tailla en pieces, le propre iour de Pafques. Ce qui rompit la
conférence, & piqua tellementce Roi Barbare,qu'il s'opiniatraau Hege, emporta
la ville, la pilla, y établit Atcalus Empereur, &: prit pour foi la charge de Duc &
General de toutes les armées, ôe pourfon beaufrere Ataulphe le commandement
de la Caualerie.Il fe retira auec vn grand butin, emmenant quant &: foi Placidia,
foeur d'Honorius, & voulant paffer en Sicile mourutà Cofence. Les ~uper~ideux
du temps, qui deferoientbeaucoup aux Taliunans.efrimoicnc que fbn panade vers
cette IJfle, auoiccite empêche, par le moyen d'vne~atue enchantée, qui nourriÛbic
vn feu perpétuelen l'vn de fes pieds, & iettoit de l'autre vue fource d'eau perpctuet-
le, a.inu quarcmarqué 0 lympiodore chez Photius.
VII. Apres le decés d'Alaric,fon beaulrcre Ataulphelui fucccdaau commande-
ment,& Royauté des G oths l'an 411.& fe retira en la ville de Narbonne,od il e~pou-
~Ia PrincefrëPlacidial'an~ fuiuant le tefmoignage de deux célèbres Auteurs.
L'vn eft Olympiodore, qui defcrit la pompe du feftin & l'autre Idacius, qui dit
quepour lors on creut, que la Prophetie de Danieleftoitaccomplie,que la fille du
RoideMidi.~eroitioinctcau Roi d'Aquilon. Pour appaifer ces mouuemens ex-
traordinaires, quieïbranloientl'Empire, Honorius depeicha Confiance le Comte
vers les Gaules< qui domtale tyran Conftantin auec fes enfans, des l'année ~.i A la
reuoltedelquels,louin&:SebaAien ayans~uccedé, ils furent furpris dansNarbone
parAtaulpheRoidesGoths.Sctuésparibncommandement. Con~ance n'ayant
rien à dernefler qu'auec Ataulphe,
paiuble s'approche de Narbonne, & contraint les
G cths de lui lainer libre la polîemon des Gaules, par la retraite eue fit ce
Roy dans la villede Barcelone: lequel a la prière de ia~cmmePlacidia, apres auoir
considéré, que les c~tbrts & ceux de~onpredcceucur,
entendre pour laruinedel'Empirc,
s'eftoientcrouuez mutiles, voulut a vntraictedcpaix. Mais il fut cm-
pe~chéencedeuein,parDobbtusfbndomefHque,quiletual'an~.i~.Sigerichrrere
de Sarus, enuahit le commandement, qu'il ne retint quefepciours, au boutdef-
quels il fut tué commefonpredeceffeur.
VIII. Vvallia fut choifi en mefine temps parles Goths,à deuein de continuer la
guerreauecl'Empire,&: neantmoinsDicus'enferuitpour afcrmirla paix, comme
a remarqué Paul O rofe. Car il fit vn traite auec le Patrice Conitance,par lequel
il rendit la R eine Placidia, promit de porter fes armes dans les Efp agnes,pour y rui-
ner les Alains & les V àndales; & remettre iousl' ob éi1fance del'Empire, les Pro-
uinces qu'ils y auoient occupées:Et pour cet e&c receuc vn grand nom bre de muids
de froment,pourle rauictuaillemenrdefon armée.
IX. Nous verrons ce qu'il fit en fuite du traité, & le changementqui Uiruinrà
cède occafion en la Nouempopulanie; apres que nous aurons veule bon e~acau'-
quel elle fe trouuoit alors. Car les Gaules eftans pacinées par la generofité, & la
bonne conduitte de Confiance, l'authorité desloixcommen~aareprendreiavi-
gueur, dont le Bearn auec le reite de la Nouempopulanierenentit quelque effet.
X. Apres la ruinedeTrcues, quifutfaccagéeparlesVandales,l'an ~.06. l'Em-
pereur ayant craniportelenegedu Prerectdu Prétoire des Gaules, en la Cité d'Ar-
les, laProuinceViennoile,
de à caufe del'amete.desrichenes, ~dela iplendeup~
de la ville,pour lui donner vn plus grand ornement, Petronius vn des Préfets,
ordonna que l'Auemblee generale desEfl:acsdesSeptProuinces,fetiendroit an-
nuellement en celte ville, depuis les Ides d'Aouft iufqu'aux Ides de Septembre à la-
quelle aUlttcroienc les luges des Prouinces.Sc les principaux & plus honorables
Bourgeois des villes, pourcrairer&:delibererdesa~aires,quiregarderoientl'inte-
rc0: general des Prouinces en corps,ou des Cites en particulier, & la leuee des de-
niers pour fubuenir aux necemcez de l'En-at. 0 r d'autant que les diuers mouuemens
des Gaules, & la négligence des Tyrans, auoientinterrompu l'exécution de ceUe
ordonnance, Honorius la renouuellaparla ftenne du mois de May 413. raiia,nct re-
connoittre qu'en cela, il ne gratifioit pasfeulementla.Citéd'Arles,mais au~ les
Cités de couces les Sept Prouinces qui croient obligées d'enuoyer à l'Audience du
Prercct.leurs Legatsou Deputez; auui bien que les particuliers efloient obliges d'y
venir eux-mefmcs, pour l'expédition de leurs affaires. A quoi il adiouMe l'ametc de
la ville, qu'il dit eftrc telle, que le cours du Kholhe, & les flots de la mer Méditerra-
luirburninenc
née, toutes les richenesde l'Orient,les odeurs del'Arabiej lesdcli-
cateffes de l'Anyne, l'abondancede l'Affrique; de FE~pagne&: dela GauleTou-
tes les commoditez que les autres Prouinces pouedent en détail, eftans portées en
cette ville,a. la voile,a.larame.&aueclecharroi~ par mer par riuiere, & parterre.
XI. Et parce que les Prouinces de l'Aquitaine Seconde, & laNouempopula-
nie cioient les plus éloignées dela Cité d'Arles, comme il eft dit dansle texte de la
Condicution,le Prince ordonna que Ules luges de ces deux Prouinceseftoient oc-
cupés aux araires de leurs charges, chacune d'elles enuoyroit fes Legats ou Députes
fuiuant la Coultume, qui doit cUrc expliquée par les loix inférées au Code Théo-
honorables
dodcn.qui permettentaux perfonnes plus des Cices,detenir en la prin-
cipale ville les Eflats, ou l'~nemblee Prouincule, pour délibérer des atraires qui
concernent lecorpsdelaProuincc.oul'intereftdechafqueCire:&: d'enuoyerpar
leurs Legats ou JDepuces, les A ctes de leur délibération, & les Cayers de leurs plain-
tes,auuegcdelcur Préfecture. Ceitc ordonnance d'HonohusaettepubIice,pre-
mierement par leCardinalNicolasdeCufa,fbuslenomdeConfcantinlcGrand,
& depuis par Scaliger, fous celuide Conftantin le Tyran: Mais elle a elle produite
plus correcte, &: fous le vrainomd'Honorius.par leP. Sirmond en fes Notes fur
Sidonius.
XII. Oïl s'cd mis d'autresfôis en peine, pour f~auoir quelles edoientles Sept
Prouinces. En quoi leueurPrcfidencBcrticr très-~auancperfbnnages'eftmefpris,
Gaules.donclenombrereuienca
ayant creu queceltoiennouceslesProuinces des
~epc principales. fi l'on ofie la iubdiuifion de fécondes, croifiefmes & quatriefmes
Mais le texte même s'oppole a. cette incerpretatiô.d'aurantqu'il fait mention de l'A-
quitaine Seconde; & aueure en outre que ce~e Prouince 3c laNouempopulanie
font
les plus eloigneesd'Arles:Cequine feroit pas vericableal'efgarddesBeIgiques~
& de la Lionoife troifiefme, qui en font éloignées d'vnediAance beaucoupplus
grande. En vn mot les Sept Prouinces font celles, qui font dénombréesfous ccâe
dénomination dans les Nonces, à fçauoirla Prouince Viennoise, l'Aquitanique
premiere, &: la feconde,la Nouempopulanie, lesdeuxNarbonnoifes, ëcles Alpes
Maritimes. Hincmaruss'ett vnpeu mefpris dans ce denombrement, en ce qu'ila
mis la Prouince Lionoife, en la place de la Viennoise.
XIII. Depuis l'Ordonnance de Petronius, on voit les Sept Prouinces diftin-
guees des autres Prouinces des Gaules, nonfeuIemcntdanslesEpiRresduPape
Zozim€ de l'an 4.17. adrcnees aux Euefques des Gaules, & des Sept Prouinces;
mais encore en quelques Anciennes infcriptions. IlcItvrai.qu'enl'anncG386. il y
auoit deda vn Corps de Cinq Prouinces comme l'on voit dans laletre de l'Em-
pereur Maximus,lequel voulant fatisfaire à la plainte du Pape Siricius, qui lui auoit
reproché l'ordination du Prêtre A~ricius, comme faite contre les Canons, lui
quepouriugerdece~eaitaire.ilanembicralesËueiquesdes Gaules, où
refpond,habitent
ceux qui dans les Cinq Prouinces. De(brie qu'on reconnoin:, que ce corps
deftache
de Cinq Prouinces, eftoit en quelque racon des Gaules pourauoir fes
anemblees leparées en l'ordre politique, & par conséquent en l'Ecclefiaftique, &:
pour n'eftre pas oblige de te crouuer a. l'Anemblec générale des Prouinces des Gau-
les, pu de la D~<pc<cG<f«nf pour parler auec les anciens. On peut remarquer aufli,
clue l'Epiftre Synodique du Concile de Turin del'an~ efcadrenëeaux Euefques
des Gaules, & des Cinq Prouinces, qui eftoient la Viennoifc, Lionoife, Narbo
noife première. & féconde, & la ProuincedesAlpes. Petronius le Prefe~capporta
fans doute, le changementqui parout depuis, voulant former le reffort de l'AfIcm-
blee générale d'Arles, en retranchant la Lionoife du corps des Cinq Prouinces, &:
y en adiouftant trois nouuelles, afçauoirlesdeuxAquitaniques,& laNouempo-
pttlanie.
XIV. Le Siege du Prefeft du Prctoireéflabli dans Arles, auecrAnernblecor-
dinaire' des Sept Prouinces lui apporta beaucoupde gloire. De forte qu'encore
qu'elle ru~ en l'ordre de l'Empire fujete anciennement à la Ciré de V ienne,comme
la Notice en raicfbi;Neantmoinsparvnpriuilegeextraordinaire, ayantfucccdea
la dignité de la Cite deTreues, ( que S. Achanafe nomme la Métropole des Gau-
îes, elle rue auili auanceeiufqu'au degré Ciuil de Metropole, Mere des Gaules;
ou
qui eft le tiltre que l'Empereur Honorius Valentinian lui baillerent dans vue
Conftitution,comme reprefenterentles EuefqUes de cette Prouinceau Pape Leon
l'an ~o. le penfe qu'en confequence de l'ordonnancedeValentinian, cède ville
eft nommée ~frenrin~riptiongrauée fur la Colomne,alléguée par Scaligerfur
Aufbneen ces termes, ~~M ~M/M~. P~. P~fo. G< ~-f/~f.7~-
De.
~<<. Po~ S. ~y. P. Combien que l'Efcale efcime quece~evilleetifumommee
Mamiliariadanscctteinfcription.En quoi il eft fuiui par Merula Car la fyllabe
Ma. quicn-auboutdclaligne,cit réparée par vn poinct,delà diction A~~M;&:
Iciens de l'Inscription e~ ians doute celui-ci, qu'AuxiliansPrerectdu Prétoire des
Gaules établit depuis Arles la Cité Mère,des milliers ou des Colomnes fur les
grands chemins, pour en remarquer les difrances, à l'exemple de Rome, où l'Empe-
reurAuguftceltabticleMilierd'Or.auquel les grands chemins d'Italie venoienc
aboutir. Cette dignité Séculière attira en tuiteenraueur de l'Eucique Metropoli-
tain d'Arles, le Vicariat duPapcZozimcpourTadminitiration Ecclefialtique de
toutes les Gaules;IequellePapcLeonreuoqua,Mais il edoit rétabli du tempsde
Vigilius,commetcimoignele cinquiefme Concile general, & Sainc-t: Grégoire le
continua. Iene parle point des droits d'ordination, qu'elle a precenduinries Pro-
uinces Narbonoifes, & des Alpes Mancimcs,nilesdiuer(esrbrrpes, Qu'elle a eu en
fon droit Metropolitique; me contcntant d'auoirinfinué ceux, qui ont rapport a
la Nouempopulamc, & aux Cités de Bearn, & d'Oloron.
X V. Reuenant à mon premier difcours,le disque Vuallia,(uiuant le craicté qu'il
auoit fait auec le Patrice Comtancc~ntvue rude guerre contre les Barbares dans les
Efpagnes, où il dent &: éteignit entiercremencles Silingues en la Bedque ou CaRil-
le, abatit la puiffance des Alanis, tualeur Roi, {upprima leur Royaume, 6e obligea.
ceux qulreftoienc,de(cietterentre les bras deGundericRoides Vandales en Gaii-
cc. Ces Vandales paflercnt: quelque temps apres en Afrique, ~abandonncrencla
Galice aux Succions ou Suédois. Apres ces heureux & généreux exploits, Vuallia
fut r'appellé par Conftance,qui lui donna en récompensedes vicroires obtenues fur
les Silingues & les Alains, rAquicaine iutqu'àl'O ccan. Il faut s'arrefter vn peu en cét
endroit,puisque cette donation eft le tiltre dunouueau Royaume des Vuiugoths,
c'eH:à diredes G oths Occidentaux~ qui fut cliabli en l'Aquitaine ran ~19. tous le
ConïulacdeMaximusSede Plinta, commci'onvoiddansiaChronique de Prof-
per; &:raucconfiderer quelles Prouincesrurent deliureesa. Vualliaôc aux Rois fes
iltccefteurs, quieltoienc infed-esde l'hcrefie Arienne.
XVI. Idàcius Auteur du temps cfcrit en rimpre~on de Rome, &: en celle de San-
doual.qu'onleuraccorda pour leur retraiete l'A quit:ainedepuisTolofe,iufqu'a.l'0-
ccan. Prolperdel'cdidon deScaliger explique ce craictë plus diHinctemenr, ditani:
que Confiance donna nVuàllia la Seconde Aquitaine auec quelques Cites des Pro-
uincesvoiHnes.IhdorcdeSeuilleen fa ChroniquedesGoths, confirme la Leçon
del'editiondc5caIigcrdccefteChroniquedeProfper:Carile(cricaum que Con-
Hancerappella les Gochs,&: leur bailla pour leur habitation la Seconde Aquitaine
auec quelques Cités des Proumcesvoihnes. La difference de l'ancienne édition de
Profper.ëc delà nouuclle.conûfte en ce quel'vneparIedel'Aquicaineen termes gc-
neraux, & l'autre la rcitraint a la SecondeAquitaine. Et de ces trois autorités, a i~a-
uoirdcProiper:,Ifidore,&:IdaciusdeI'Impremonde Rome, on peut reconno;n're
quelaLeçonducexced'Idacius
becitalcerée.en de l'édition de Scaliger en fon Chronique d'Eufc-
ce qu'il ettlàrepreféncé, quelesGochs ettablirentleur~tegeaTolo-
ie, & poffedoient depuis la mer Tyrrhene, S~ le Heuuc du Rome par la Loire.iufqu'a.
l'Océan. Le Copiée d'Idacius cnadiouHancccscholésayanccigardal'eâacauquel
iec!-ouuoi[;leRoyaumedesGochcs,autempsqu'ilcj[criuoit. On peur donc, voire
l'on doit s'affermirà dire que leTrai~té de Conitancc ne donnoit aux Goths, que la
Seconde Aquitaincaucc quelques Cités des Prouinces voifmes,&: principalement
Tolo(e,qmfutpourlorsdi(traitedela Gaule NarbonoiLe,&:choiuc pourlefeiour
ordmaircduRoidesGoths. Etpartantiisfurent eflablis aux Cités deBourdeauy,
d'Agen, de Perigueux, d'Angoulej[me, de Saintes, ôe de Poiriers, le territoire dc(-
quels compotbit la Seconde Aquitaine~ dont le Bourdelois, la Saintonge & le
Poitou s'eftendoient fur vne grande cotte de la mer Occane. Coque les Gochs
auoientiansdoutcdenre~annd'auoirlei.ecoursdesBarbares par mer, en cas qu'ils
funeni troublésparlesRomains.
XVII. Pour les Prouinces quiauoilinoientia Seconde Aquitaine,elles ne fu-
rent point attribuées aux Goths toutes entières, puis qu'on ne leur en ordonna que
quelquesCités,aindqueparlcntProfpcr Se Ifidore; Ce quel'on peut encore con-
firmerperempcoircmëtpar Sidonius qui aneure que les guerres des Goths auoient
offé de ion temps à l'A quicaine Première toutes les Cirésexcepté l'Auuergne. Ce
qu'il n'euH pu cfcrirc,fi toutela Première Aquitaineeuft appartenu aux G oths en
vertu du traite,commeSauaron en fes Commentaires fe perfuade,confondant me~-
mes la premiereAquitaine auec la Iccondc. D'ouie conclus auili que la Prouince de
laNouempopulanic~ncfucpas cntiercment accordée aux Goths, mais feulement
quelques Cités voifines de Tolofe, comme le Cofcrans, & le Comenge,&:peuc
eftreencoreLai<~oure,Se Baïas.dontleferritoirecu: proche la riuiere de Garonne.
XVHI. CkiantauxCitesdeBcarn,&: d'0loron,il faut fe perfuader qu'elles
demeurèrent fous la puinance des Romains, puis qu'eu-ans fituées à l'extrémité de
b Prouince, elles ne pcuuencauoiccHe abandonnées ~ux Goths,fans qu'on leur ait
cède coût le corps. Ce qu'on-ne ne pas, m ~uiuanc Ifidore, ni mefmes fuiuant les
Editions vulgaires de Profpcr,quin'adiuge~ aux Gochs que l'Aquitaine, fous le-
quel tcrme on ne comprenoitpoint en ce temps-la la Prouince Nou~mpopulanc~
qui edoit diHinde fcparée des deux Aquitaines, depuis le partage de l'Empereur
Hadrian.
I. II. Nor!Mlmpehj:fubdifpoGnone fpecta.b. omnmmvel quiintraGa.lliax,vel qui inrraQum-
V. Vican).VII. ProLi]nci~rum,Confutares VI.Pra:- bc
que Pl'ouinciMcommor~ntur~inqua.elegcnncvr-
fidialcsvndecim. Aquka.ntT'I. AquitMua; II. No- con~icuam. 1

ucmpoputanx. C.Th.l.n. T n.&~libi. XIV. LibcHusEpifcoporum AreIat.Prouinciac


III. Oionus,Io)'nandcs, Olympiodorus,MAr- adLeonemPapam: Hanc cIcmenriHimie recorda-
celhnus, tdacius Profpcr, Ifidorus, ex quibus ex- tionisVaIenrtmanus& Hononus 6dettfi]mi. pnn-
ce)ptaeitcapictsiH:iusna.rrat:to. ctpes fpecialjbtts priulieglis, & vt verboipforum
U[. Htdonymus inep.a.d Ageruchiam:Qaid- Ytamur /t/<!f-fM; <Mww<~ 6'~FM)'~M appellando de-
j
quidmccr Alpes ëcPyren~'um~ftquod Occano & corarunr. Ira emm legendum M~rem omnium
Rheno inc[ud:[ur, Q~du5,VAnda.lus,SarmMa, Ga.tL.num, nonvero ) ~/j~~pws!w GaMnrum,v[
A]ani..Gipedes, Herith, Saxones, Bur~undfoneïj impoiuicSa.imatioquihunc locume yetencodice
Alcir.anni, &, o!ugend.tReipu.bhca,ho~esPanno- mate excrtpierM.
nt) vn.H'amnr. Infra: Aqmca.ntae, Nouempopulo- XV. interiptio Areta.renfisapudScaligerumI.
rum,LugduncnCs & NMbonenfisPfouincta: po- 2.. AH~bn.Le~.c.~o. Saisis DD.NN. Theodofio&:
puj~ra.fi.tnccun~.t. Vatcntiniano P. F. Ac. Trium. femper Aug. XV-
X. XI. V. C. SirmondusmNons ad Sid. Epi- Conf.Vir.jni. Auxi)i.trts. Prse. Pra-co. Galha. De.
that.im. Potemu: proferi conAiruoonetTi Honotij Arelare. Ma. Mih&na. Poni. S. M.P. I.
& Theodofil de Conuentu VII. Prouinc. Arelate XVI. id~cms Epifcopus in Chronico Godu in-
agendo.CumproptEj.publicasa.c pnuMas neccCi- rei.'mtfio certamine quod ageb.inr per Confian-
carcs, de nngulisctUttMtbuSjHoiiMiumdeProuin- tiumad GaIItMreuoc'aritieaesinAquifanica~To-*
cus Un gutis ad examen ma.gniHcencta: tua:, vel Ho- lofa vfque ad Oceanum accepeumr. hrmM Frofper tu
n6t'a!:oscon0ttere,vc[mtt):iiegaros,autpoS&Hb- Chronico Conit~ntius p~cem cum VVâliia
rum vttliras, aut pnbhc-num ia[io cxtg~tfuuAto~ d.n:.i ei ad habitaiidurn Aquitania.iecunda,&:qui-
num, mnximcopportunum&'eunducibileittdic~* bui(iamCiuitat:ibuscon6nium Prouinciarum. in-
mm.vr~eruata.po~hacanntsftnguhscon~uecudi- dorus m Chronico Gotch. Qui deinde per Con-
ne,coniltca[o[emporem Me):iopoI)t:&na~,idëfHn ûanciutnRom.Pau-icmm.id Galliasrcuocatùr,da-
Aretarenfi vrbeincipia.ncSeptem rroujncish~be- i.t ab eo Gotthis obmehtnmvifto)'tx.idhabimn-
re Conciltum. In&a. Ira vt deNouempopuIanaSe dum ~ecunda'Aqun~ni~\fqucad0ceanum, cum
Sccunda. Aqu~ania, qux Promnela: longms confti- quibuic~m ciultattbus conSntum Prouincurum.
turx iunt.h eaujm Iudiccscei't~occu.pat!0tenue-_ XVII. Sidonim!.7 ep.y.devrbibusAquirani-
j:k,ic!~n[legMosiuxtacon&etudinemeitemit:['cn- ciEprtiT].E:fbtum oppidum Aruernum Romanis re-
dos. liquum partibus bella fecelUM. Quapropter m
XIIf. EpiitoI~MaximiImp.adSiricium:Dehoc conttHuendo prxfatx ClUK.ttis BituncjE An-
!pfùcu]ufjcmodieSeYide.n:)jr, Carhohct iudiceut ti~:):e prouineiaimm collcgarum dc~cimur
nu-
I-cetdort.s~quorumconuentumex opporcuanate icera.
CHAPITRE XIV.

~<7~y~
r~o~fje~o~j?~~ <
Sommaire.
pr~~r~~ T~o~y/c
bataille contre T'or~

P~ /j
T~o~f. /7. ~ow~ T'o~oy~ ~f~ Roi des C'c~<%
po~û~~j~< ~<<?/(7~<f. Il jR~r/j'
~o~o~<7~c~A~~o~
r~ e-û~~M~~y~ fo~ ~j'y~r/~ Ro~y ~p~rN'
777. ~M~-
J

Co~M~~o~r/o~<?~r~r~p~r~
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~ff?My/ Z)~<'rj~<6'< Zo~. ~o~~Mj'(7û~r/2<?%~

pereur jN~o~c'9/~c/7~jc~y~o/2.Gregoire de T'o~r~ c~~M~ y~y-.


~f/
~e~c~o~û/?~< ~o~
fy~~ Sauaron. ~7. Euarix ruine les C~c~-
~?~
e~'

en ~Vo~<?& c~~ (7r~-o~~ 'To~yy.


L&.ucauouërquelcs Goths auec le temps trauaillerent lesProuin.
ces de l'Empire pour auancer leurs limites au preiudice du craid'ede
Yvallia & du Patrice Conftance, & qu'ils fè rendirent maigres de
pluficurs Cités,jmem~esde celles de Bearn ce d'Oloron, comme ie
montrerai vn peu plus bas. Car Theuderic ou Théodore, qmiucccdaaionpere
Vualial'an~.2.9.neiecontentant:pasdefbnpartage, commença à faire des entre-
prifesfurlesRomains, Scautegealcs villes de Narbone, & d'Arles; mais ilfutre-
pouffé de celle-cy par ~tius Général de la milice Romaine, & de celle-là parle
Comte Litorius; &, après auoir conclulapaix auecles Romains, il fut tué en la ra-
meufe bataille queles armées des Romains & des Goths iointes enfemble, gagnè-
rent contre le puinant Roi des Huns Attila dansiez champs Cacalauniens.qui n'c-
âoientpasrorc éloignes de Mecs,miLiantIdacius.Toriunondibn fils lui iucced~l'an
~z..&: s'en reuint a Tolofe en ddi~ece, par l'aduisd'~cius, pour prendre poncu! on
du Royaume; Mais il fut tuéau bout d'vn an, par fes rreres Theodoric ~Fnderic.
11. Theodoric I. recueillit cette ian~lance fucceuion, & fut recompenfé du
~emicequ'ilauoirrenduau bon Auitus, le lai~ant proclamer Empereur dans Tolo-
~e,par laperminionquecePrincelui donna, d'entrer en armes dans les Efpagnes,
comme e~critldacius,&: non pas dans l'A Quiraine, comme porce le tcx ce d'Iildore,

qu'ilfautcorrigerpar l'autre. Car Rechiarius Roi des Succiens, ayantrauagé les


Prouinces de Carthage & la Tarraconoife, &: n'ayant ptî eflre remis dans fon de-
uoir parles Ambauadeursd'Auitus.nideTheodonc,quis'incercHbit comme allié
dans les anaires des Romains;l'Empereur agréa que le Goth menau; vnearmee
dans!esEfpagnes,pour ruinerles Suédois deGalice, & profiter des conquerces
qu'il reroit. Theodoriceutvn bon rucces contre Rechiarius ion beau frère, qu'il de-
ht.~Icrcndicmautred'vue
partie du Royaumedes Sueciens;ilère vrai que les rc-
ires des vaincus,quis'eH:oiencreciresal'extremi[:ëdelaGalice,(creleuerentvnpeu.,
clifans vn Roy, qui uJppo~auprogresdeTheodoriclePrinceLerendit malirrca
meilleur marché de la ville de Narbone le Comte Agnppin lui remit entre les
mains, pour crire fecouru de lui contre le Comte (7illes; EtiolgnantcetceCitea
celle deToloie~i! rendit les Gothspoiïcncursdela Septimanic, ou Languedoc.
III. EuarixmeurtricrdefbnfreLe.fuccedaa fes ERars~Fan ~66.& fepreualant
du détordre de l'Empire d'Occident, qui fut ponedcpendant fon règnepar Anche-
mius, Olybrius G lyccrius,Nepos,&:Auguu:uIusle dernier des Empereurs, conque-
(ta la plus grande partie des Eipagnes; oûil entra, non pas du codé de RouniIIon,
comme l'on cfcrit communément, mais par
la Nauarre, ainfi quel'on apprend d'I-
fidore en ~i Chronique, fil'on en pcfe exad-cment les termesCar il etcrit que ce
PrinceaiantpremieremecprislavilkdePampelonecnuahiccelledcSaragofÏe, Se fc
rendit maittre de l'Efpagne niperieure; &: qu'en luire il iccca fon armée dans ta prouin-
ceTaraconoitc,y ra~ant:vngrandcarnagedc!aNob!euedupaïs, dauranc qu'elle
luiauoicrcdUeen fbnentrcpnie,pour feconferucr en t'obcïnance des Romains.
1 V. Efbncderetourcnla Gaulejdroinpic le traité que
Vualha~on predeceueur
auoit fuif auec Confhnce,&: dcncigna d'auacer les limites iuiqu'aux riuleres de Loi-
re& duRofhcdés~eccmpsdc l'Empire d'Anthemius. Ce qui mit en alarme la ville
d'Auuern-ne,laquellefedc~oitdesrorccsdeia République, &:dufecoursdes Ro-
mains; comme cfcrit Sidonius auteur du temps en les Epin.res. Q~i tcimoigne le
J~bupçonqu'auoientlesAuuergnacsdcsmccecsde Scronatus aucc les Goths, qu'il
nomme le Catilina de (on uecle~ traittre a. fa Patrie; & adiou~c comme ces Auuer-
'ymcsapprehcudoienr, qu'il vouluAentierementperdrcfon païs, de mcïme façon
qu'itvcnoit de ruiner, ôc d'abandonneren partie le fang &: les biens des misérables
Aturrois,ou des peuples d'Ayre.D'où l'on peut voir quela Cité d'Ayree~oicvn peu.
auparauant fous le gouuernement des Romains, contre l'opinion de Sauaron, puis
qu'iLfurcntmalmenezparvn omcier Romaine peut eftrelafchemcnt abandon-
nés aux entreprifes des Goths.Et par confequentles Cités deBcarn & d'Oloron qui
font plus reculées de Toloic~ que n'eu: celle d'Ayre, dependoient de l'Empire, iuf-
qu'à ce que le Roi Euarix les cu~conqueftecs enuiron le temps ddon panage vers
laNau~rre.
V. Ce Prince donc s'affermit en telleforte dans (on deffein, de borner Ton Royau-
me par l'Occan, &parles riuieres de Loire &: du Rome, que du temps queSimpli-
clUsfutordonnéEuefquede Bourges, Sidonius aneure que la guerre des Goths
auoitenleuécouceslesvilles de l'Aquitaine première, hormis les Cités deBourgeSy
&:d'Auuergne;EtennnceHc-ci,apresauoirfbuftenu vn long & pénible ne~e, fut
rendue à Euarix,parle traité qu'il fit auec Ncpos l'Empereur, qui rel~fchaces pie-
ces pour conicruerlaféconde Narbonoife, & les Alpes Maritimes,ainfi que l'on
peut recueillir du reprochcque Sidoniusfaitpar ialetre.àGr.ECus Euefque de Mar-
ieille. Keantmoins âpres ce fraicic, ilycut vn nouueau urjet de guerre entre ces
deux Princes, quirui pris de ce qucNepos.voyantquc ce qui lui reitoitaux Gaules,
citoitdcl~aché d'Italie, parle moyen de ce que les Goths poucdoienc les Prouinces
d'Aquitaine & du Languedoc iulqu'au Rome, & que les Bourguignons croient
placésdcl'autrecon:é,voulutreunir&:incorporcra. l'Italie la Seconde Narbonoi~
& tout le pais qui eftoit ioignant les Alpes. Euarix fe mocquantde cette nouueau-
té,&:donnantfansdoucedelajalouHeauxpeuples,decequecontre l'ancien ordre,
on vouloitlesdeltacherdes Gaulois, pour les faire dépendre de l'Italie, falfoit des
courtesfur cette frontiere: D e forte que Nepos auec l'aduis des principaux de laLo-
bardieenuoyaversIuiEpiphaneEucIqucdePauie, afin de faire vne ouuerture de
paixjôepermadera.ceConquera.t)qu'il fc contint dans les bornes de ce qu'il pone-
doit,(ans troubler celui,qui méritât d'étire appelle ~~nMf.fe contétoit de fe qualifier
/oM~Euarixacquief~aau defir dcl'AmbatI~deur.auec ceneluperbcrefpofe, qu'il
connd croit plus la pcribnne de celui qui porto:! la parole.quede celui qui l'auoit en-
uové.l'ai expliqué ces iraitésauec foin, parce que Sauaron, & le Commeiatcurd'Bn-
nodius confondentordinairemetl'vn auec I'autre,fans coudererles termes des Au-
teurs qui en ont parlé~niles diuers motifs de ces guerres.MaisccsAllianccs n'empef-
cherent parque le I~oi Goth votant laneamincment del'Empirc.ncfe rendiit mai-
gre des Cités d'Arles & de Marieilleauecles païs adiacents, pour defendre fon EAat
de ce coMe par deux bonnes places, comme il l'auoic aneurë del'autre cofh~parla ri-
uieredeLoire. C',eft pourquoi Grégoire de Tours ayanief~ardau temps d'Euarix
& de fon fils Alaric, a eu occafion d'eicriTc, que la Loire ieparoit les Confins des
Romains & des Goths; quoi que cela ne ruH pas entièrementveritable, fuiuant
l'ancien traité de V vallia, comme Sauaron a efcrit auec vue manife~e furprife.
VI. Or pendant ces guerres,EuarixArien perfecutaextremernent la Religion Ca-
tholique dans lesdeux Aquitaines, Se la Nouempopulanie, comme a remarquéSi-
domus, tel lequelen porte fa plainteal'EucfqucBaùlc~&tefinoignequece Prince
degouA
auoitvn du nom deCatholique,qu'on pouuoit douter en quelqueforte,
s'il pouedoic dauantage la Principautéde fa Secte, o
celle de fa nacioa D e maniè-
te qu'eflant puiffant en armes, généreux en courage~ d'aage vigoureux,il eftoit dans
cette erreur, qu'il attribuoit le bon tuccezdefesencrepruesa.laReligion qu'il pro-
felfoir. Iladioutte, qu'apres le decezdes Euefques,de Bourdeaux, Perigeux~ P~odés;
Limoges, Giuaudan, Eufe, Vazas, Comcnge., Aux plufieursautresCiceSjil
.1

n'auoit point fouffert, qu'on en eutt fubUicué d'autres en leur place; & parainit,
que les Euefques & les Clercs mourans fans auoir desfucceffeursen leur d]gnité,la
PreHri~e mouroit en ces Egliles, aufH bien que le Preftre, &: que la fin de l'homme
e~oic la fin de la religion. D e fait qu'on voyait dans ces lieux, les ruines, & les cheu
tesdcstoictsdesEgh(es,lcs portes enleuées, les entrées fermées d'eipines, & qui
pis e(t le bétail painant les herbes auprès des Autels. C'cu: pourquoi ce bon Prélat
fuppliel'EuefqueBafiledefaire en forte que dans l'accord qui fe ttaitoit entre les
Princes l'ordination des Eue~ques ruu: permife, afin que par ce moyenles peuples
des Gaules qui feroient dans le fort & le partage des Goths nouent vnis aux autres
par foi, encore qu'ils en ruuentfeparespartraicte.Grégoirede Tours faifant men-
tion decerteletre,ditqucroraged'Euarixruina la Nouempopulanie, & l'vne &
l'autre Gerrnanie,GeminamCcr~~M~wtorequi eH: lans doute vn erreur, au lieu de dire
bien
l'vne & l'autre Aquitaine, comme à reconnu Mailbn; quoi que deux an-
ciens manuscrits que le fleur du. Chcfne m'a communiquez conferuenc la leçon de
Germanie. Ce qui n'eflablit pas la leçon des hures imprimes., mais fait voir que cette
faute e& fort ancienne.

II. tdacius:HUpanias rex Gothorum Theudon- Ge[M,quosferre~Euncus!'ex dominarione gubcr.


cus cnm ingenti exercitu <uo,&: cumvotunMte & na.batorEadtnenCoet~dumi!!)Ir~fciHnesimperi;,
OrdinadoReAuitiImpetatonsingreditur. Ifidorus: quos trans Ga.I!)c~sAtpespor):exetat:,nou)[ateM
Aquitaniascumingentiexercitu j & cum ingenn ii- (pe[nence:,nonde~tneren[incenEre,èdiuertb Ne-
centia elufdem Amti ImperatorisRccharius pos ne in vfum prfefumpno i-tialefuada dncerecur,
ingreditur. Cm di(tri<~n]s
cum magna copia rex Sueuorum occur- cupere ccmmifrum ftbi à. Deo regnandt
rens. Corrigendus Ifidotus ex Idâcio. terminum vindicare.
lîl. Ifidorus: Qui prius capta Pampitona,Cc~r V I. Sidonius 1.7. ep ad BaflUum. Gregor.Tur.
Auguftam muadlt, tocamque Hlfpaniam fuperiot etn I.Hi~.c.1~. EuarixR.ex Gothorum excède)~ Hif-
ob[tnu)t)Ta[raconennsenamnoMimem qns ei panum Hm:tem,grauemtn CaUts fuper Chn~i&no:
repugnaucMt, exctcitus ttrupnone peremit. t. in[u)i[eer~curtoncrn.Infra. Maxime [une Nouem-
ï V. Stdoniusitb. i. ep. i. Rediit ip(e Cardma fe- popuianx. gcmtniEquc GertHant~Yrbesab hac tem-
culi noftn nuper Aturnbus Vt fanguinem fbrrunaf~ pe fhte depopuhta:funt. Ex~thodieque &: pro hac
que miferorum quas ille ibi ex parte piopinauerac, cau<a ad Bah!ium ept~copamnobihsipRus Stdon~
»
htc ex a<te mi~cere. eptftola.CorngenduseiHocus&iegenduna,Gemi-
V. Idcml.ep.[.7.epm.t. ~.&7.Ennodins)n nxque Aqnirsn~.
vita Epiphani:Inter Neporem& To~ofx atnmnos
€HAPITRE XV.
Sommaire.
~ffûM~r~
~c~
T~o~
les ~~c~~
~r~Cc~T"~<?~c/ï<?~. 77.
/r~~ Synode
~c TVû~~o~
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Z.'jË~C'~o/A-yo~y2~
~'j5~ des o~
Co~J~r~

~'«~~<'
(7o~

r~f~.
~yf (j~~ïc~c~/ûM~M~c~ <r~'<<?~. //7. Ce
p~y <f
~wco/y~ J~<*m~o/ OM~~ ~~M<°j
~M.v-(7~- 6' J~o-
en c~y/o~~c o~ par /f~r~
/~o/~ ~M~ ~~y~~ G'r~ ~O/o~c~. 7~. Les
~C~~ Concile ~~y <f0n~ C~' ro~~Ï~ aux ~OM~&
temps. Guerre ~f~ le 7~0~ Clouis ~~nc,
fr~ jPo~ ~'7. C'louis ruine le'L'o~~r~~
Tc/o/L~or. ~~o~o~c&.
deux c~M'.y ~~c /<%ZVo~<'7~o~f.< ~wo~~

La P~o~t?~~ incorporée au T~ov~M~~ c~


~7/*
~<?~~ <ff
c~f ~~y~Ar Ro~ France ~r Rois Goths ~ff.
/~7V7. -S~û~o~~r C/f
j~f~f~~ J'. C'rF J5' ~~f/?~~p~y
C<?~ro/?~ de
~~c~.
Laric fucceda l'année ~8 4.fon pere Euarix, & régna l'efpace
de vingt 6e croîs ans, cnfbn Royaume dcTotofe~ en celui d'Ef-
pagne, fans exercer aucune violencefur fes fuiets, qu'il maintintt
fous le benence des loix publiques de forte que comme ils
croient difHngues en Gots, qui eltoiencles fucceileursdu peuple
vainqueur, & en Romains, qui e&oient les anciens & origin aires pouenéurs,il re-
gloit les Prouinces par la loi Gothique, que le Roi Euanx on Père auoit rcduice
par efcrit, & publiée; Mais après la ruine du Royaume de T olofe cette loi fut re-
ueuë ëc augmentéepar les Rois d'Efpagne, & retenuë dans toutes leurs terres, fans
di~in~ion de la qualité de leurs fuiets,Ibus le tiltce de Loi Gotthique;dontl'v-
~agecitoicencotedans
le Languedoc du temps du Pape lean VIII. comme l'on
voicdansleDecretd'Iuo.QuantauxRomains ou anciens habitans de l'Aquitaine,
dclaNoucmpopulanie,6edcsautres Prouinces de fon RoyaumeAlaric ne faire
pour leur vfagevn extrait des loix du Code Théo do{i en, que ton Chancelier Anian
publia en la viHed'Ayrc,auec(esbriciuesinterprétations fous le tiltre de Loi Ro-
quiaefteob~ruécrbrtiongucment
maine; dans ces contrées. D'ouileffamué, que
dans les CapitulairesdeCharles le Chauue, leRoyaumee{idiHinguéen Prouinces
qui fe gouuernent par laLoi Salique,comme celles dela France 0 dentale, ou parla
loi Romaine, comme les Aquitains; Et dans la France les araires EccleuafUqucs;
pour n'être point décidées dans laLoi Saliquefems.eoientparlaloi Romaine,ain{i
qu'onlit dans Adreualdus fur le procès d'vne Ditme appartenante au Mona(tcrs
S. Dcnys, quirucdccidépat'I'aduisdesDo~teursd'Orleans. Orcetceloi Romains
r~ccuë pour le iugemenc des maticresEcclefuftiqLtesen France) eftoitle~eizicime
liure du Code Theodofien.fuiuantletetmoignagedeHincmarus.
H. L'Emilie ioüit aunid'vnegrandepaix.pcndanclercgnedccePrince, quoi
qu'il nu~ A rien & les Euefques dela Gaule, qui re~idoienc (bus fa dominacion~ eu-
rent la liberté de s'auembler en corps, au Synode d'Agdel'an~o6. Oùl'onpeut
remarquer la ialounedcs Princes François, Goths, &: Bourguignons, quiauoieni
partagé les Gaules entra eux, pas vn defqucls ne foufroit quefon Clergé iemeHaH
auec les Euefq ues des Royaumesvoidns; afin que la police de l'Eglife s'accommo-
dait à l'ordre leculier, & n'apponau. de la confufion, ou quelque iuj et de l~chon,
dans l'Eitat. Et de plus, on y peut considérerlaprecaution d'Alaric, à ne confondre
pas les nations des Gaules, & dcl'Eipagne,c'eftàdireaulangageancien,la Diocefe
Gallicaneô: l'Hispanique. Car encore que lesEue~qucsd'Etpagnefuuentaunibie
fes naturelsfuj ets, que ceux des Gaules; Ncantmoinsd'autant qucces deux nations
ou diocefes e~otent dinmctes & ~parées en l'ordre de l'Eitat, fumant le partagede
Conttantin Alaric vouloicauni les tenir dans la meUnediftinction, en consentant
que cous les EuefquesGauloisdefon Royaume, s'anemblauenten corps, pour rc-
preicnter la portion de la Diocefe Gallicane qui lui efcoj.tibubimi(e; àl'exclunon
ne fut présenta ce Concile.
des Euefques d'Espagne, pas vn desquelscomposée
111Cette Aiemblée Synodale fut des ~ix Métropolitains, d'Arles,
Rourdeaux, Eufe, Bourges, Narbane &: Tours, ëedepluhenrsEuefaucsdefpen-
dans de leurs Sieges,quietioicntcomprisdansIesbomcsduRoyaumede Tolo~
entre les riuieres de Loire, & duRhome,lesPyrénées &:r0cean~aueclanouucl-
~e conqueUe de la ville d'A rles, enla j[econde ProuinceNarbonoife Parmi lesquels
onreconnoifttoUsIcsEueijuesdela Prouince dela Nouempopulanie où de Gaf-
co<ync~ à fçauoir ClarusEuefquede la Métropole d'Eufe~ Gratian d'Aqs, Nice-
tius d'Aux, Suauis de Comenge, G alactorius de Bearn, Gratus de la Cité d' Oloron,
Vio'ilius de la Cité deLai6):oure, ClyccriusdeIaCitedeCoferans.Ingenuus Prê-
tre Commis d'Apcr Euetquedeh Cité de Bigorre, Polemius Preftre députe de
ScxtihusEueiquedclaCitcdeBazaS) Pierre Prêtre cnuoyé par Marcellus Euefque
de la Cité de VicoiuIi, où d'Ayre. Ces Onze Euefques ferapporténtàautantde
Cités dela Nouempopulanie. Dejfbrtequ'iln'ymanquefinonl'Eueiquedela Cite
des Boiates, pour faire le nombre complct des D ouzc Cités, quicompoloienila
Prouince Nouempopulane fans qu'on puine aueurerquelaeitelevraiiujetdece
manquement, quoi que iaye propofé ci'dcuus le (bubconquei'auoispourcerc-
gard.
1 V. Ce Concile a efié receu dans le corps des Canons de l'ancienne Eglife Gal-
licane, & dans la Collection d'Ifidore Mercator, & copié en diuers endroits de
leurs Decrets, parBurchard,Iuon, Polycarpe, Gratian, &les autres anciens Col-
lecteurs des Canons, pour feruir de loi en ladeciiion des matières Ecclenaftiques.
C'cft pourquoi, ceux qui ont fuiui les nouuelles opinions dans la Gafcogne, &: par-
ticulierement dans le Bearn, nedôiuent point faire dirnculté d'embrauer, ce qu'ils
reconnoi~ront auoir cité publiquement profeffé par leurs pères, il y a onze cens
& vingt & huictannées, Ils verront en ce Synode l'autoritédu Pape reconneuë;
les ordonnances des Papes Siricius InnocencpourleCclibacdesPreftres receuës;
Les devrez ds Métropolitains,leur lurifaiction pour la Conuocatioudes Conci-
les Prouinciaux, pour la confirmation des Elections, &: pourrordination des Euef-
ques;Leiculhedetous les tours du Carefine horsmis du Dimanche commandéfous
peine d'excommunication;l'ordre de receuoir la penitence par UmpoUcion des
mains de l'Euetque ôcleCilicciurlate~&~lupenitcnc; L'oncHon~coniecracion
des Autels;la Communion commandéeauxiours de Nocl, Pafque, & de Pentece*
Ae Le commandement: d'ouir la Meffe dans les Cites, ou dansles Paroines ~en-
qu'on ait vn oratoire aux Champs; pour tes autres iours) aux reH es de Pafque,
core
Epiphanie, AtccnHon, Pentecofte, & la Natiuité de S. Iean,&: aux autres iours
qui font grands & folemnels parmi les rcites le commandement aux feculiers
d'oüir la MeueenuerelciourdeDimanche,~ dene fortir point de l'Eglife auant
la bénédictionde l'Euefque. Il y a encore plufieurs reglemens pourles Abbés, Moi-
& Religieuses, la confirmation des om-andes faites a FEglKc parccHament
nes,
pour lerachaptderamc,&:lanecemcederendrcconte par deuant l'Eueique de la
Prouince, des caufesdes diuorces, &: des feparationsdes mariages.
V. L'année fuiuante après la tenude ce Concile, il mruinc vn luiet'dcguerre en-
rinualiond'vne
tre Alaric&ClouisRoi des François, qui n'eftoitpoint ronde fur
Promnceou~urvnmfereHreelpretenduparlesparties; mais rurrefmoignc quelques paroles
T
mal digérées qui auoient efté rapportées de l'vn à l'autre, comme hco-
doric Roi d'Italie ches Cafliodore en fes letres, qu'il efcrit aux deux Rois pour com-
poier leur diErerent, ~empefcherquilsn'envinientaux
attribue Icjfuiet de l'armement armes. Il eftvrai que Gré-
goire de Tours de Clouis, au defir que ce Prince
conuerti nouuellement au Chridianitme, nourrinbit en ion âme de protéger da-
uancer la foi Catholique, &:d'abolirlaiecteAriene,dont Alaricfai(bitprofenion.
L'inue de cette guerre fut telle, que le Roi des G oths rut vaincu &L tué en la bataiMc
a dix mille pas de la ville de Poictiers, comme aneurenc Ifidore & Grégoire de
Tours; qui iéruiront pour releuer la faute de Procope auteur Grec, lors qu'il eichr
que ce Prince fut tué prés de Carcaubnejvoulant raireleuerle uege, que les Fran-
cois auoient mis deuant.
V I. Clouis pourfuiuit la victoirciu~qu'àBourdeaux,& fe rendit auffi ~4a.iâ~'ede
Tolofe, d'ou il retira vne partie des Threfors quelesGothsauoiencamoncdedu
butin & de la defpouilledesautres nations; panarhiueraBourdcaux,pour mieux
a~eurer (aconqueite;enuoya fon fils Theodoric aucc vne parrie de l'armée vers les
païs d'Albigeois, de Rouergue ôed'Auuergne; Thcodoricj[bubmitàl'obeÏnance
de fon pere toutes cesProuinces, qui croient compriies entre les limites des Goths
& des Rois de Bourgogne, comme parle Grégoire deTours;cett a. dire toute l'A-
quitaine première. Indore lemble donner
plus d'étenduen.cccre victoire,lors qu'il
eicrifqueleRoyaumedeToloj[erucruiné&:occupé par les François; Mais pour le
retenir dans le train del'hiitoire,ildoitcfcreiecouru par vne douce interpretation.
Car il eft bien certain,quele Royaume Gotthiquerutruiuedansles Gaules, &: que
lameilleurepartierutincorporecala Couronne par Clouis, a (cauoir la premiere
la feconde Aquitaine, Se la Nouempopulanieaucc la ville de Toloie Mais le re-
ite dela premiere NarbonoifeouLanguedoc, demeura fous le nom de Royaume
de Narbone, ou de Gotthie encre le mains des Rois Gochsd'Efpagne,&: rbrcc des Sarra~
~nsquileurfuccederent.iufqu'a.cequcCharles Martel oftaa. d'armes,cette
Prouinces d'entreles mains de ces iniu(tes poneneurs l'an 7~6.
VII. Pour la feconde Prouince Narbonoifc qui appartenoit aux Vvifi-
goths.Ie Roi Theodoric,l'incorpora auec la Prouince des Alpes Maritimes ib n
Royaume d'Italie, fuiuant l'intention qu'auoit eu l'Empereur Nepos, lefquelles
Prouinces Thcodacus Roi des Goths & d'Italie, promit quelque temps après aux
François, moyennant qu'ils lui donnancnc fecours contre Beliiaire & Vitigcs ion
fucceffeur execucanc cét accord, les deliura aux RoisChildeberc,Theodobert6e
Clotaire l'an'~ 6. laquelledonation luftinianconnimalan~8. en telle force, que
les Princes François cftablirent en la ville d'Arles,l'exercicedes combats 21.Cheua],
& nrent battre monoye d'or fous leur
nom, & non pas fous celui des Empereurs
Romansd' 0 rient comme tai~bicnc les autres Rois, mefmes celui de Perte, fuiuant
Procope.
VIII. De ce que ie viens de dire, il apparoin: que le pais de Bearn auec le rctte
de la Noucmpopdanie,fut incorpore a kCouronne de France; puisque le Royau-
par les François, (uiuancle t:etmoignaged'I~dore,(auf la
me de Tolote fut occupé
premiere Prouincc de Narbone ou Languedocquirefra entre les mains desGochs,
Ifidore a ob~erué en diuers endroits defa
comme t'aidéfia die, & que le mcfme
Chronique. AuHi Rorico dit en termes txpres que Clouis conquiH: toutes ces Pro-
uinces iufqu'aux monts Pyrenées.
1 X. Il raucrapporterau cempsde cetteconquefce, ce quclesàncichs mémoires

nous repreicntentdeGalaccoireEueiquedcLaicar,qui après auoircombatu cou-


rageulemenc, fut defait aucc quelques troupes deBearnois par les Vvifigochs vers
le lieu deMimuan proche de la mer Occane, & ayant eAe fait prifonnier fut ma.(a-
cre par eux, enhainede cequilnevoulutpointabandonnerlaReligionCatholi-
que 5e cm brancr rArianim-ie.Ce qui a donne lieuMartyr,
Euefque de a fes fucceueurs, & à tout lefeiles
pais de
Bearn, d'honorer cet en qualité & de célébrer deux en
fon nom, dont l'vne en: celle de fa déposition, &e l'autre eit celle de laTrannation
de fes relioucs du lieu de Mimifanen la ville de Lcfcar. Deforce qu'on peut aneurer,
que Gatactoire qui auoitauifceauSynoded'Agderan~o~.fuct-ueeni'annce307.
le temps de fon decez ne pouuant eflre plus reculé,à caufe que depuis cefte année il.
n'y eut plus deVvifigoths en Ga(cogne &: fans doute il fut deraic par les ennemis,
dans peintioindreiarmeedeClouis, auquel il menoit quelquescompao-nies
auant qu'il
leuces fon Dioccfe deBcarn.Carce Pnncepaual'hiucraBourdeaux, & laiffa
des garniibns Francoifes dans le pais, pour abatre en ces quartiers les Goths qui rc-
Hoientencore fur pied deçà lesmoncs.ainnqu'aremarquérAuteurderEpicome
des Cèdes des François, qui viuoic du temps de Dagoberc.
X. lenedoispoincobmetcreencelieuJeS.Eue~uedcLeicarlulian.quien-a-
blit en ce pais de Bearn la religion Chrdtienne fur les ruines de l'idolâtrie. Car ainft,
que nous aprenons des mémoiresiniefes dans l'ancien Breuiaire de Lafcar, Leon-
ciusEuefquedeTreuesayâtapris le mauuais citât de la religion en cetteProuince,or-
donna fon Diacre luhah pour Euefque dela ville de Lafcar, qui dtoitpour lors ap-
peUecA/o~ dit cét Efcriuain. Celaintperibnnagecrauaiilatelle ment aucc fa pré-
dication,
Iclus qui eiroit auchoritce du fceau de diuers miracles,qu'il ~agna ce peuple à
Chriu:.
Examinant cettenarration, ie ciouuequ'eUeeitrbrcvrai-icmb!ablej
d'autant plus qu'elle fc rapporte à. l'errât de la discipline ancienne de FEglife qui
etîant ignorée par cet Auteur des Leçons du Breuiaire, il n'apointinuenté ce qu'il
enctcrit, mais ill'acopié furies anciens mémoires. Card'abordiltemble hors d'ap-
parence que Leotius Euefque de laville deTrcues.anife en l'vne des extremitez des
Gaules ait enuoyelulian enBearn qui ef): en l'autre. Et neancmoinsce Paradoxe
me
réd entièrement probable cette narration.Car on void dans le Catalogue des Euef-
quesdeTrcues.LconciusEuefquecnuironl'an~.oo. Or cettevillcdcTrcuespoue-
doit encore en cette année la Préfecture duPi ctoirc desGaules,,& en cdn~uéce dé
cét honneur, conieruoit la dignité de Métropole des Gaules, que S. Athanafelui
donne en ion Apologie. Car la ruine dela ville de Treues par les Vandales, n'arriua
qu'en l'année ~07. commet'ai remarqucci-dcnus.Deibrte que Leontius en qua-
lité d'Exarchcde la Diocccic Gallicane, c'en: à dire en qualité d'Eueiquc de la Cité
Métropolitaine de toutes les Gaules, auoit le foin de cous les endroics des Gaules
pour veiller a l'auanccment d ela foi Et ayant eu cognoinancc de l'eitat deplorable
de la religion dans le Bearn.parle rapport de ceux qui venoiëc aTreues.pourl'exp c-
difion de leurs a~ires~en l'Audicnccdcla Prcre<3nre il ie creuf oblige parle deuoir
de la charge d'y enuoyer Iulian, & l'ordonner Euefque de la Cite de Bearn. Ces mé-
adioun-enc
moires que Leontius efloit natif des quartiers de décade'en: à dire d'A-
qu il cHoit~nudel'ilIu.nre
quitaine. D'oùl'on peut conclure,charges de rEmpirc; maison des Leonccs~
qui auoient poffede les premieres & qui donnèrent ennjicc
des Euefques à la ville de Bourdeaux dont l'vn cil nomme dans Grégoire de
Tours, & célèbre par le PoëceForcunac qui araitfbnEpitaphe; ~l'autre, qui en:
~foM~y iunior en: recommandépar les vers du menne Poëte, lequel tire l'origme de
cirant
Leonce d'vne fort ancienne Noblene. De forte que Leontius de Trcues
Bourdelois d'origine fut encore conuieparcevoinnaged'auoirfbin de la religion
en Bearn, & a pû eftre plusracilementinUruitde l'en:ac de ce pais.
X I. Sil'AuceurdcIavicdcIuIianiefuH:arreH:éacopier ce que l'ancienne Charre
de Lefcar en auoit conlerue,ilnerufcpasrombedanslcsi~ucesgronieres;,quiuu-
uenc le premier difcours. Car il die que Leonce de Treues citant venu en ton pais,
alla vif iter le corps de S. Iacques à Compoffelle de Galice, &: mourut à ibnrerour
dans Lafcar, ou ilcften(eueli.lenedupucepascontrelelicudcibndecedsmdefa
fepulcure;Mais le voyage de S. Iacques eft vn difcours de cet Auteur récent qui e~
Pelerin dans l'Antiquité~ & quiaibrgc ce P elerinage de Leonce, pour donner cou-
leur a ia venuë dans le Bearn. Il commet encore vne faute qui n'eit point pardonna-
ble. Car il confond Iulian premier Euefque de Bearn j reconneu pour tel dans cét
Euefché, & dontrancienneEgliieParotmaledeLa(carportelenomj auecvn au-
dit: auoire(tétrauaille&:
tre Euefque Iulian, qu'il opprimé par Loup Duc des Gaf-
cons du temps d'Ebroin Maire du Palais de France, c'eit à dire l'an 6 70. ou enuiron
cette confunon lui eftant arriuée, à caufe que le vieux filtre neporton: point la mar-
que numerale du temps de ces deux Iulians. O n pourroit prétendrequ'il reconnoiu:
vn troiuenne Eueiquedc meih~c nom; D'autant que cet Auteur efcrit que Iulian
tenoit fon ûege du temps que Pannucius Roi des Sarafins ruina la ville de Lafcar.
Ce qui pourroit eftre rapporté au panaged'AbdiramaenIaGaule, qui tombe en
l'année y~6. Mais cet efcriuain fuiuant l'viage barbare de fontemps,afans doute
employé le mot de Sarafins, pour fignifier les Vandales,qui ruinerenceni'année
~.oy.ôcenlafuiuance~toutclaProuincedeIaNouempopulanic.Cequife rappor-
tepreciiement aunege de Iulian premier;Et parcant il faudra le contenter de réta-
blir vn Iulian: fecond du nom, au temps d'Ebroin.

I. CapituiariaCaroh CaIui. Adreualdus, lib. V 11 f. iMorus in Chronico Goth. /Era ~n. Eo-
deMu'ac.S.Benediûic.i~. H'ncmMU~ in Opu~c. que ~]d eft: Alârico) irnetfecto rcgnumTolofanum
L. Captcal. mEpiAolis. occupanubus Francis dettrunur. Rorico Mona-
V.
II. III. IV. Vide Syn, Agathenfem editam chus pag. 8i<? Pyrenxos montes v~queperper~um
C.P.Stfmondor.f.ConciI.GaII. ~ubjiciens.
JV. VI. C~tHodorushb. VM. ep.i~. Gregor. IX. Breuiatium Lafcurrente. GeHa. Regtim
Tur. I. ï. c.37. & c. 38. Chlodoueus filium fnumFranc, p. 70$.
TheodoricumperAtbigenfem~cR.utenamciuita- X. XI. Breu.Ldcurr.mFeftoS.Iuliani.'Atha-
remad Aruernosd]rigt[,quiabiensvrbesit!a.s.t6- inatmsmApoI.deVfbeTreuerorum;
nibusGothoruntvfqueBurgundionum tecminum MA~~r<t~&. Greg.Tur.i. c.ië.Fortmi~ru~I.t.
~o~
P~ri,! fut dniotubu: lubtug-tuic. CMm.t~ Ideml.-t.Carm.p.&to.
CHAPITRE XVI.
Sommaire.
j~R~~rr~

/<<o~ < /y~~c


~~p~~
€~
/n~. Z)~
/?c~~ des C~c~j C'
~.8~
l'origine des C~o~r o~ C~o~. ~c~yco~t~~o~.
~j~ ~f~ celui de
des jë~~
non r~c~~f. 0&~<?~JF
~y~~j
ou
Z~~ /7.

~c/2<?~ des ~r~/?~ C~~r/j~f~r~~ Siege


ces C<~o~
de ~?~
/r~. L< ~)~f
f~ ~~C. tSTn~J-
/o~ C~
C~ ~o/~

~?j. /o~o~r~j~
la C~ Z?~ /<% C~o~
~f~?
<rr~<?~ /~r<r~-5~
7~ C~û~~<</?~.
~y.
des
C~'

Se
~~r~cw~ o~~r
C~r~-

< j, /jre'/7/j
/<" C~w.
~<(/~?!?
~<f~~ c~y~.
~~r ~f~y~
du pied ~'oT~ c~ Tt~f~~c/j'. C'~o~
~'o~ Cû~r~ j~~C~c~f~o~~r/o~
/y/ /r~?o~f~J\~Les
~77.
Les C'~fû~c~~o~
/cc?~. ~/7/. e~'c~ en TV~r~. ~o~
~c~ ccy~~ ~o~
(j~~o~ 'L' A/ry~.
ycp~~j.
Pape Leon J~.y2~f~
~&o~ TVc/w-

C'~y/ ~f~ T~<"


~< C~ ~p~
?iw~. C~j'
vne
rc~?~
Fors de 7Jf. 7Ve'

<pf?yc/?~~j'.
des

E fuis oblige d'examineren cet cndoitj l'opinion vulgaire quia pré-


publiée
ualu dans les efprits de pluneUrs, & qui mefmes a eUe par
BcUctbre~ touchant cecce condition, de perfonnes qui {ont: habi-
tuées en Bearti) ~c en plusieurs endroits de Gascogne fous le nom
de C~gots ou de Capots, a. icauoir qu us ionc dciccndus des V viligots~ qui réitè-
rent en ces quartiersapres leur deroucegencralc.Cetcediinculténepeuceitrebien
refolue, (ans auoir reprefenté l"EH:at de ces miterab!es, qui~onctenuësSecenices
infères, a.ufqueUes pararticle exprès dela Couflumede
pour personnes ladres &Proutncesvomnes~Iacoimet'~cion
Bearn,& par l'v~gc des familière auec le rcite
du peuple eH: (euerementinterdie~e:de manieTe'quemefmes dansles Eglifes, ils ont
vne porte feparéc pour y enrrer,auecleurbeneH:ier, & leur fiege pour toute la fa-
mille,(on): logez al'eicart desvulcs & dcs villages, oui! poi~cdencquelques petites
mailons, font ordinairemeiUer d c charpentiers j Se ne peuuent: porter aucres armes
nircrremensque ceux qui Hjnt: propres a leur trauail. Ils font chargezd'vne inramie
de raie, quoi quenOnpaseniieremeiit.'decellededroiCjefh.nscapablesd'eRre oiiis
en reuTicignage; Combien que f~mantIcForanciendeBearn~lenombredcicpc
peribnnes de cette condicion, fuirneceuairc, pourvaloirladcponciond'vn autre
homme ordinaire. On croit donc, eue lenom de Casocsicur a c~e donné, comme
l'on vouloir dire C~ Gof~, c'eit a dire CiTiens Goths, ce reproche leur cirant re-
tic, auHt bien'que le loubçou de ladrerie, en hatne del'Ariamune que lesGot'&
auoiein: profene, &: des rigueurs qu.'ils aucienc exercées dans ces contrées, &. l~ni&
perfuade qu'en fuite pour vne peine de leurleruitude~onleurauoitimpofelane-
ccnite de couper le bois, comme ron ht aux Gabaonites.
11. Mais ic ne puis goutter cette pensée, quine prend fon fondement que du
rencontre de ce nom de Cagoc, auec l'origine qu'onluidonne:d'aucancp!us que
cette dénomination n'ed pas fi propre à ces pauures gens, que pluheurs autres
qu'on leur a données, &: ne fe trouue efcricc que dans la NouuelleCoudumede
cle a cu:e tranfcric, portent formellement le nom deC~
Bearn rerbrmee l'an ï~ t. Au lieu que les anciens Fors cfcncs a la main d'ou cet ani-
ou de C ~A'fM~, &
delà l'endroit des paroiues où ils tombants, fe nommepar le vulgaire le quartier des
Chrefticns, comme auili on leur donne plus ordinairementdans les dncours fami-
liers, le nom de Chrefiiens quede Cagots. Dans le Cayer des HfatstenusaPau
Fan i.}.6o. ils font nommes ChreltiensôcCezitains.En Baffe Nauarre, Bigorre,
Armaignac,Marian,~Chalouej on leur donne diuersnoms~ de Capots G ahets, j
Gezirs Gezitams &: de Chrétiens: où ils font auffi reietés du comerce ordinaire &
delaconuerfarion familiere, pour eu:retoubconncsde ladrerie. Ceibubconeiloic
fi fort en Bearn, en cette année 1460. que les Efi:ats demanderent à Gauon de
Bcain Prince de Nauarre, qu'il leur fuft defendu de marcher pieds nuds par les
ruës, de peur de l'infeftion, &: qu'il fuit permis, en cas de contreuention, delcur
percer les pied~auecvnrer;&: de plus, quepour les diltin~uer des autres hommes,
il Icurrun: cnioinc dcportermrleurshabitsi'anciennemarquedepiedd'oye.oude
canard, laquelle ils auoient abandonnée depuis quelque temps. Cét article neant-
moins nerutpasrefpondu. Cequi fait voir,queleConfeildu Prince, n'adheroic
pasenricrementàl'animoiitédesE~ats, qu'il n'edimoit pas que ces gensfuuent:
vrayemcntinreetesdeladrene, d'aucancqucs'ilscuucntejn:cpermadésdecccteopi-
nion, il n'y auoit point de difeculté de faire les defences à cesmiierables,de marcher
pieds nuds parles ruës comme fit Mahauia le Calyphe de Damas auxladres defon
Royaume, ainhquonlitdansbChroniqued'Abraham Zacufh. leconclusdece
qucdenus, que les diueriesdcnominatisnsde Chrétiens oc Gezirains, leibupcon
devrayeladrerie, &Iamarquedupiedd'Oyenepouuans s'accommoder à l'ongi-
ne des Goths, qui eftoienc illuu:res en extraction ) cHoignes d'infection, &c fuiuant
Saluian.deprorenion Chrcihene, quoi que neantmoins Anenc, il eit neceuaire
de tourner ailleurs fa conicccure, & rechocchervue defcente, a. laquelle tous les {bu-
briquetspuiffent conuenir.
III. le penie donc, qu'ils ~ontdeiccndus des Sarafins, qui réitèrent en Gaf-
co~ne après que Charles Martel eut dcAaitAbdirama,qui en ion panage auoi!; oc-
cupe les auenuës des Monts Pyrénées, 8.: toute laProuinced'Aux,eommel'e.(cric
rormelIcmëtRoderic de Tolede en Ion huloire Arabique.Onleur dona la vie en fa-
ueur de leur conuerfionà la Religion Chî'efrienne, d'ou ils tirerentle nom de Chre-
fUens &: neancmoins on conierua toute entière enleur perfonns, lah~mcdela na-
tion Sarahnefque d'ou vient le furnom de Gezitains, la perfuaiion qu'ils font la-
dres, &:lamarquedu pied d'Oye. Pour bien comprendre ceciil fautprcfuppofer
que le fiegede l'Empire des ~arahns fut eitabli en la villede Damas de Syrie, comme
l'on apprend dcl'hiitoire Grecque deZonar'e.del'Arabiquepubliéepar Erpcnniu~
&: de l'Espagnole cicrite
par Ihdorc de Badaios il y a neuf cens ans. De forte que
l'Arriqueayanteilé conquilepar les Licucenans du Calyphe de Damas, l'E{pa~ue
D.itlaruit-cdelcursvidoircs,
& cette armée MahomctainequeleGeneralAbdilama
S.r'ahnnc penctrerderEfpagnedansIcsGaules,marchoit Ibusicsauipices du Roi
SarafindeDamascnSyrie. OrcommelesMcdccinsremarquentqu'ily a pluficurs
p:usiuieis à certaines maladies locales, la Prouiuce de Syrie ocelle de ludecfouct
fuietes a la ladrerie, comme a obfcrué cét ancien Médecin ~Edus, &: Philon le Iuif,
qui delà [ircvnerai~bn de police touchant la defenfefaideauxluifs de manger de
la chair de pourceau. Lapreuue de cette infection pour les Syriens ~c tire auni de
l'hutoirede Naaman de Syrie qui fut guéri de fa Lepre par Elifée, mais Giezi en fut
frapé pour le prix de fon auarice. C'eft pourquoi les anciens Gafcons encore qu'ils
donauenclavieauxSarafins, qui embranoient la religion ChrcHicnne, conferue-
rent neantmoins cette opinion, qu'ils eftoientladres, comme eu:ans du Pais de Sy-
rie j qui en: uuct a cccceinrecHon,&: pour iuâincr leur intiment animé de la haine
publique, employoientlaleprcde Giezi.d'ouvientiadénomination deG~r~ &
G~~ÏH~.
IV.Ils leur ont auui toufiours reproché leur puanteur Se leur odeur imtde non
feulement en haine deleurtyranme, commeles Italiens donoient cette mauuaifc
réputation aux Lombards, ainfi qu'on voit dans l'Epiftre adreffée à Charlemagne
par le Pape Efcicnne,qui pour le diucrtir du mariage de Berce fille de Didier Roi des
Lombards, lui reprefente l'infecHon &: la mauuaife odeur qui accompagnoit ordi-
nairementla race des Lombars Mais parce qu'on a toufiours oblerue par experien-
ce, queles Sarafins fentoicnt mal, & auoient vue odeur puante, qui exhaloit de leur
corps. Ce qui eft tellement vrai, qu'ils eflimoient que ce!ie n~auuaife odeur n e pou-
uoit leur eftre on:éc, que pac le moyen du Bapteime des Chrétiens auquel pour cec
e~fet ces A garenicns ou Sarauns prcfcntoicnt leurs enranS) fuiuant leur ancienccou-
ttume, ainfi que tefmoigne le Patriarche Lucas en fa fentence Synodique, & Balta-
mon fur le Canon XIX. du Concile de Sardique laquelle coutume les T urcs con-
tinuent encore auiourd'hui. Audi Burcharden la descriptionde la Terre Saintc~ccr-
tifie, queles Puans Sarafins auoientaccoui~umede(on temps, c'eft à dire il y a 600.
ans de ie lauer en cette fontaine d'Egypte~ où la tradition enfeignoic que noHre Da-
me lauoit fon petit enfant, & noitre grand maiitre,Etdue par le benefice de ce la-
uement, ils perdoientla mauuaife odeur qui leur e~ comme hereditaire,ainfi que
parle Burchard.A quoii'adiouftcrai ce que Brouuerus a remarqué des luirs, qu'ils
efloienrauiudifîames anciennementd'exhaler vnciaLLheu~e odeur,que Forcunat
efcrit auoir ei~e enacée par le Saint Baptefine,quel'Euefqiie Auicus leur conféra, lis
ont autrefois efté accufés d'en procurerle remède, pariciangdesenrans Chrediens..
qu'ils tuoient le V endredi faint,pourprendre ce (ang mcuë auec leurs azymes, com-
en la ville deTrente, ran
me iispraciquerencen lapertonne dupetit Simeon, i
au rapport de lean Matthias Médecin, & auparauaR.t en la ville de Fulde, du temps
deFEmpereur Fridericl'aîii2.36.
V. Ayant recherché l'origine de l'imputation delà Ladrerie, Se de la puanteur
des G ezitains ou Cagocs,danslaraccdcsSaraiinS)ondoicderiuerdelameLmefbur-'
ce la marque du pied d'oye ou
de canard, qu'ils étiolent contraintsanciennement
déporter, quoi quel'vfage en foit maintenantaboli.Combien que par Arreti don-
né contradi<~oirement au Parlement de Bourdeaux il ait cité aUtresfois com-
mandéauxCagotsdeSouledeporccrIamarque du pied d'Oye ou de Canard. Car
comme le plus fort & le plus falutaire remède, qui foit propofé dans rAlcoran pour
la purgation despechés, conhttc aux laucmcns de tour le corps, ou d'vne de fes par-
tie que les Mahometainsprattiquencicpclois,ou
pour le moins trois fois chafque
iour~onnepouuoicconleruerla mémoire de la iuperUition Sarafinefque, par vn
Charactere plus expres, que par le pied de l'O yc~ qui ef!: vn animal qui fe plaitt a na-
er ordinairement dansdeslescheueux
Ëin, eaux, neantmoins en Catalogue la marque d'vn Sara-
raièz, &; coupés en rond, fous peine de cinq fols,
eltoit de porter
oudedixcoupsderbuetiurla rue fuiuant: l'ordonnance des Mats tenus à Lerids
l'.m no!. G
VI. Ilrdtede fatisfaircala dénomination de Cagois; laquelle, outre qu'elle d~:
cnvtagcdansleBcarn, eitauili pratiquéeau rette de la GaÏcognc fous le nom de
Capots~ Se mcimcsenla Haute Nauarre, ou cctre forte de gens font appellés ~o-
C~o~.
tes &~aifbic Sur quoi ic n'ai rien de plus vraiiemblable à propofer, linon qu'on
ce reproche,
leur pour le mocquer de la vanité des Sarafins, qui ayans fur-
montéles Etpagnes~mettoiententre leurs qualités, celle de vainqueursdes Goths,
comme taifoit Alboaccn le Roi More de Conimbre petit fils de Tarir en fon
Edit, qui ctr au Monaftere de Lorban en Portugal, lequel Edit Sandoual a produit
entes Notes fur Sampyrus. On pretendoit donc, leur donner le ultrc de leur vantc-
ric,enlesquaIinantChiensouChaueursdcs Goths,par vue ngnin cation acriue:
de meime que Ciccronnomme Chiens, ces effrontés qui ~eruoicnt aux dencinsde
V errés, pour butiner la Sicile; n l'on n'aime mieux croire que c'en: vn ancien Repro-
che, & terme de mefpris tiréde ce conuice de CoMc<t~f~ j donc il e~ fait mention
danslaLoiSalique.Ccqui peut-eftre connrme, de ce que lors qu'on veut à bon
e~cicnc meipriler ces gens, ou iniurier quelque autre perionne,on employé le nom
de Cagot pourvu Conuice tres-atroce.
VII. Pour clorre ma comecturc, touchant la defcentc des Cagots, &: la de-
rence qui leur eft faite de fe mener en conuerlacion familière aucc le reftc du Peu-
ple; ie penfe, qu'oucrel'opiniondelaleprequ'onleuracounoursimputée, l'ordre
quirut tenu dés le commencement en leur conuerhon, pcucauoirdonnelieuala
Coutume qui a perfeueré depuis, de les efcarterdu commerce ordinairedes hom-
mes, paniculierement en cc qui regarde les repas, que nos pailans ne veulent ia-
mais prendre communément auec eux. Car comme ils deuoicntcftreinnruics en la
foi Chreltienne.auant que de receuoir leBaptefme,& paner par les degrés des Cate-
chumènes, pendant vne ou deux années àla discrétion des Euefques,ili~loitauni
qu'ils rufÏenc traic-tesenqualitéde Catéchumènes, pour ce qui regarde la conuer-
iltion
auec les autres Chrétiens; qui eftoitieuerement:interdite aux Catechume-
nes,3.mu que l'on voit dans le Chapitre V.du Concile de Mayence tenu fous Char-
Icm~gne, en ces termes: ~f~ C<t~c~f~MMf~M~fi&o~M<:Mf~~h'fc/M~?'<Ht
/f.r ~t~, ~o!~ fM<orp/ Gentils ou P<~cK~. Ce quifutfaitau commencement par ce-
rcmonie EcclefiarLique,d'cicarcer les Sarafins nouueaux Cacechumcnes de la com-
munication des repas & du balfer auec les autres Chreftielis, panaenCouftumea.
caufe de la hainedelanation, accompa~needutoupçondcladrerie,auis'enaucr-
mence aucc le i
°
temps, à mefure qu'on a ignore la vrayeonginedelcuricparation.
j t
Carvraidire~cespauurcsgensneibntpointtachésdelcprc, commeles Médecins
plus icau..ins attellent, &: entr'autresle iicur de Nogués Médecin du Roi &: du pais
deBcarn, crcs-recommandablepourta doctrine, & pour les autres bonnes quali-
tés qui ioiit enlui',lequelapresauoir examineleur(an?qu'ilatTouueboii&: loüa-
ble, &: confiderélaconititufiondeleurs corps, qui eri ordinairement forte, vigou-
reu.fe & pleine defanie, leuraacordeibncernncat;ann qu'ils rcpoumeunent par
dcuantle Roi, pour eirre décharges de la tachedeleur infamie, puisqucc'dtoic
laleulc maladie quiles pouuoit rendre iuitemenc odieux au peuple.
VIII. Cette auerfioli n'ef): pas feulement en Gascogne, mais auui en la hauce
Nauarre, ouïes Preftres raiibicntduT.cultcde les ouir en conreïnon,&;deleur admi-
nifl;rer les facremens l'an 1~14. de manière qu'ils eurent recours au Pape LconX.
lequel ordona aux Ecclefiaftiques, de les admetre aux facremens, commeles autres
fideles. L'expose de leur Rcqucfte prétend de bailler a. ces A gores, ou Chrétiens,
(carc'eit ainfi qu'il les nomme, ) vne origine toute nouucllc, dliani que leurs ayculs
auoient fait profeilion de l'hérésie des Albigeois, en haine de laquellebien qu'ils
l'euuent abandonnée, on les chargea d'infamiequi panbic à leur ~oHerité. Mais il
ya de la ~urpri~ë en ce~ Requête,d'autant que les Cagots font plus anciens que
les Albigeois. Car ceux-ci commencèrent à paroiftre en Languedocenuiron l'an-
née 1180. & furent ruines l'an 12. & neantmoinslesCagotseftoienc recnonus
fous le nom de Chrétiens, des l'an miMe, ainuqu'on remarquedans le Charculaire
de l'Abbaye de Luc;& l'Ancien For de Nauarrequifut compilé ious du temps du Rôi
Sancé Ramires enuiron l'an 10~4. fait mention de ces gehs, le nom de Ga~-bs,
d'ou eft venuceluide Gahets en Gafcogne &: les metant au rang des ladres, les trai-
te auec la mef me rigueur, que le For de Bearn.
IX. Le Sieur de Bofqucttrcs-~auant personnage, Lieutenant gênerai au ~tege
de Narbone, en les Notes curieufes & pleines d'érudition fur les EpiAres d'Inno-
cent 11 1 .qu'il a publiées foupçonne que ces Capots fbient de la race des luirs, &: quils
aient pris l'origine de leur nom du termeLatinC~~qui fighine dans les auteurs du
moyen cemps.comme chez Theodulphed'Orléans~ vn Eipemier, C~!M~o d'ou
iie~ime que lesCapirulairesdeCharles le Châuueaient donné par (bbriquetlenom
C~p~ aux luirs~a. caufe des vfures & des rapines qu'ils exerçoient,à laquelle ngniRca-
tion fe rapporte celle de G<c~) qui eft vn des furnoms des Capots en Gafcogne.
Cette penfée cti mgenicufe;Mais ie doute que les ~~puiflencedre pris dans les
Capitulaires pout les IuiH Au contraire pefanttoutes les paroles de ce texte, il apert
que c'ettoienc non pas des perfonnes d'vne ~ecte particuliere, maispluftofi vne cf-
pece de marchands de certaines denrées, runent-ils Chreftiens ou Iuifsauec cette
feule diference, que le marchand luifdeuoitpayer pour les droits du Roi le dixief-
me dénier & le Chrcitienl'on{ie(me.
III. Abràhamus Zacuthi editus à Scaligero in VI.SahdoudmsinNotisad Sampyrum protert
Canonibus !ia.gogicis. chartam Conimbhcenhs dyn~a: his verbis Al-
IV. Stephanus P. in EpiAoh ~<1 Carolum M. boacen vincitor H~paniarnm, DominatorCanta-
apud Baron. Gretferum & Sirmondum. Lucas Pa.- brix Gotthorum & m.igna:litis Roderici.
h'iMcha.Cp. (entencia.Synodica t~ .lib. Iuris Gra;- VI L. Salies Tu.§.1.fIquisaIterumConc.~
co Rom. Perfu~m eftAgarenis tbrcvc fui liberi 3 g~cumciamauerit, CXX~de~.mosqui fkcïunr~o-
d~monevexent:ur,&c tanquam Canes male oleant, lidos tres, culpabilis iudtcefur.
hid bapttft~umChriftianum affequantur. Bal&mo
in Comment. ad Cano. 19. Conc. Sardic. Burchac-
VII. Concil. Mo~unf. c. Catechumeniman-
duc.urei]onttebentcumb~pc!zatis,nequeeis0~cu-
dus m defcripcione terra: &neta:, pa.rtetecuda.For- lum dare, quanto ~ag~S getitites.
tunaïus I[b. 5. poëm. 4. loquens de lud~iï quos VlH. Fori Nauarrxi t ut:. 6. G'<~o non ~7*
Aunus Aruernorum Epifcopusb~ptiftnotinxeraE CCM~ O~M ombres &C.
Ablu ttur tud xus odor Da~pti(matedino< vbi viden- IX. Dofquetus in Notisad ep.I.t.Reg.In-
dus e~: Brouuerusin Notis. noc.Capirui~Car.CalutapudCMtCacuman.877.
V. Conllitutio tierdenfis:Quitibet Saracenus c.~t.deC&pisSeaIits nesotiMOfibus~videIicet vt
franchus porter capillos cercenatos, Cf toles in ro- lud~i dent decimam, & negotiinorcï Chrijtt~ni
tundum. vndeeimam.
CHAPITRE XVIL
Sommaire.
7. ~r&f C/oM&r ~o&f jF~~r~c~o~ <7<f~
Il. Les ~f/~M~ Trc~c~ fo~~y/r <7c~ <<(f ~r
C/o~ ~o~f ~'Or/M~~ Les ~o&f Co~
jR.o~ en rc~r~o~f 7)~'e' ~<F/ de (j~/2o~<<[/f
<û/
~o~~7~. Z~~o~ T~~r~ La (7<~
r~c c~ /M~~f~~ C/û~M~jRo~'Or~ ~p~' C~~
~fy/ <c~
debert Roi de Paris.
~M/o/jE'Mc/j~f<7~?<
des Co~~7~ ~Or/M/?j
C/o~r~M/
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~f~&~r~fr~c~<o~~o/? /c/r~
<7~/?~~ C~r~ e~y~ /<o~yj Ro~T~r&f.~o~r-
7/~o~r/<c~')'f/?~jR<7~
ff~c o/ J'o~o/?~ y~ ~o%
~Y. C~

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de de- de le

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~<c/C'r.
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~c'zf~y~ /~f. c~y'<7~/?c'~F.


~~j/5~pr~~&o~~o~o~ jRo~f~ C~
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~f~yo~fû/7/?~~w~C~Tc~r. <7r~f0~ '7"o~~c.
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~~0~ ~rf. Il donna c~ T/~y~ c~ c~~ ~~or~t" <7<
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e-r~f~ /Mf j, <7<?o~ -S~ ~f. -R~c~ <Sr'

(7o~?~~f. 7"?~ o~o~c/ ~<f<?~o~


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Mf/jSo~ ~~f~r~~J~?~?fe'~r~'J~-
de

A~f !~0~ /<r~


/jRo~C~fj~f~ ~f7' <7o~f/r~
~7<?~~ ~f<?C/?.

/r/~ (7o~? la ville de ~o~


Epuis la conquête de Clouis,les Rois de France ontponedela Pro-
uince entière de Gafcogne auec le p&'is de Bearn, comme vu mem-
bre dépendantdeleur Couronne. Cequiparoiitaueceictaten l'af-
iemblée des Conciles nationaux que les Rois conuoquoicnc de
tous les endroits de leur Roiaume. Car ils exerçoient en ce point, auffi bien qu'aux
autres rencontres,l'autorité des Empereurs Romains pour Fanemblee des Synodes,
pour la confirmation des Décretsafin de donner aux canons la force de loi pu-
blique, quanca.l'executionextérieure.
11. Le Concilcpremierd'OrleansrutconuoqueparClouis, &: tenuranneeyn.
pour délibérerfurlesardclesde la diicipline, que ce Prince prcicnta aux Euefques
ancmblen ou l'on voie particulièrementh fbubfcription des Euciques duRohu-
medes G oths nouuellcrnent conquise fcauoir de Cyprian Eucfque d e la Metropo-
le de Bourdeaux, quiprcndaauSynode,deTecradmsEuefquedelaMetropole de
Bourses,de LicmiusEuctquedelaMetropoledeTours,de LeondusEuefque de
la Métropole d'Euie, qui eftoit laville capitale de Gafcogne, ou NouEmpopulanre.
0 utrc ces Métropolitains il y auoit des Euefques des Prouinces, cane de l'Aquital-
ne Seconde, a.
~auoirdcPpicticrs, Saintes, Engoulcfme, Pengord;gcencore de la
~ouempopulanie~à (çauôirceuxd'Aux&:deVafas. En ce Concile on ordonna plu<
fieurs ~cauxrcglemcns, dont ils demandentau Roi l'approbation, afin que Ion con-
jentcment face exécuter les délibérations auecplus d'autorite.
111. Apres le decés de Clouis qui arriua bien-toflr apres le Concile d'Orléans, la France
fur partagée en quatre Roiaumes entre fes enfans. Theodoric fut Roi de Mets, Chil-
debert de Paris, Clodomir d'Orléans~ & Clotaire de Soiffons. Et d'autant que cette
diuifion de Prouinces pouuoit apporter de l'cmpefchement a. l'auemblec des Conciles
Généraux de la France,ces Rois les conuoquoient d'ordinaire envnlieuchoiu, d'vn
communconfentement. Commeil arriua rannéc~ LeRoi Childebert & fes deux
frères ayantordonnéapres 1s decés de Clodomir vue ancmblec d'Euefqucs en la ville
d'O rleans; àlaquellefurencpretensenqualited'EuefqucsMets à la Couronne, Af-
pauus Euefque d'Eu(e,ProculeianusEueiqucd'Aux,&:Prxhdius Euefque de Comege.
IV. IlyeutencorvneauembléedansIaviUed'Orleansl'an~9. qui fut conuoquee
par le Roi Childebertfeul.Ileitoic Roi deParis.enfonpremier partage; Mais Clodomir
Roi d'Orleansetiantdécédé enuiro l'an p.cettctucceuionfut partagée entre les trois
frères furuiuans, à fçauoirTheodoric de Mers, Clotairede Soiffons, ëeChildcbert de
Paris.Ec d'autant queIaGafcogneeitoic dans leRoiaumed'Orleans~aufubien que les
deux Aquitaines,elle efcheut à Childebert dans la portion de cette fucceniô de Clodo-
mir. C'ett pourquoi l'on voit dans le Concile V.d'Orleans~ que !e Roi Childebert a~
fcmbla en l'année 549. Aipadus Euefque d'Euie, Proculeianus Euefque d'Aux, L~bc-
rius quelque d'Acqs.AmeliusEuefquede Comenge, Aletius EuefquedeLaidoure;
Théodore Euefqucdc Cobras. Corne l'on pourra
Elcutherius Archidiacre enuoyé par
remarquer les mêmes Eucfquesd'Eu(c8cd'Aux,aueduUanEuefque de Bigorre~&: Car*
ieriusEuefqued'Acqs,auConcileIV.d'Orleanstenu l'an ~i. tous ce Roi Childeberr.
V.Le Roi Clotaire fucceda à tes trois freres~cnuiron l'an ~6o.&: poueda laMonarchie
deFrance;defbrcequ'ilfutmaiftredclaProuinceNoucpopuIaniCj&:duBearn.niai~
quatre enrans,qui partagerentle Royaume entre eux l'an ~6 2..Le Hege de Paris échoue
à Charibert, la Bourgogne conqueliee
peuc obfcrucr depuis peu
en 1'hiHoirc Contran,
de àGrégoire deTours~ queà Chi!peric; &
Soinbns
Mets à Si~iberc. On das le par~gc
duRoidc Paris en.oitcomprife la ieconde Aquitaine. CarLeontiusEuefquede Bcur-
dcaux enuoya à Charibert le D ecret de l'Election de Heraclius,pour rEuefché de Sain-
tes,ann d'en obtenir la connrmation:laquellerutrefuieeparlcRoi,quicondana Léon-
dus en l'amende de mille e(cus;dautantqu il auoitreiecerEue(que,quele Roi Ciccaire
~bn pere auoit ordonne d'y c0:rc efiabli.Apresle decés du Roi Charibert arnue l'an
lors qu'il eftoit au chatteau de Blaye,où il fut enterré das 1'Egli~c S.Romain, les 3 fi ères
furniuans firent vn partage de (on Roiaume.Auquel ils furetf: cxacts.qu'ilspai Eagcrcc
non feulementles Prouinces, mais encore certaines villes en trois parts; cornedePans, &:
Senlis.ou chacun des Pois auoit fon tiers, ainfi que l'on aprend de G regoire T ou rs..
VL Chilperic Roi de Soinbns poffeda en confequence de ce parcage, de la luccefîton
Bearn, &'Begorre. Et de fait
de Charibert, les villes de Bourdeaux, Limoges,Cahors,
il diipola de ces deux dernieres Cites,quilui apartenoienten la Nouempopulanieapres
le decés de Charibert,au profit de fafemme,par voye de doc, &: de donation macutina-
Ic. Car fuiuant l'exemple dcfonfrcreSigiberc,quiauoitefpou{el'an~6~.Bmncchilde~
nlleduRoid'EipagneAchanagilde;II eipoufa peude temps aprcs,GaIefuincctccurdc
Brunechildc;tous la promené qu'il fit d'abandonner les autres femmes. LeRoid'EC-
fut bien ai(c de placer fi auantagcutementfes filles, & leur départit beaucoup de
pagne
ricneuesen meubles & en deniers,ainh queremarqucncGregoire deTours,& le Poë-
Galefuinte, lui donnant tous
te Formnat. Chilperic auffi traicta fort honorablement
lesauanta?e:quifepouuoicnt, fuiuant les loix Gotthiqucs que ronobferuokenEi-
G lij
ttt
pagne & fumant les loix Françoifcs, fous leiquellcs cette PrinceÛe deuoit viure al'a-
uenir. Car ce Roi lui accordaquelques domaines pour ia'dot.contormement
t
Vvihgotthiqucs.quichargent le mari de conflituer en dot à la femme, la dixieUne par-
aux Loix
T

tic de ion bien, ou ce qu'il auitera.s'ilcit puisant en richeues. 0 urre cela il lui en allrgna
d'aucresàciirrededon du macin, de donation pournopces,deDouairej ou d'Agen-
cement, queles François nommoient ~o~!< Cequieitoicordtnairemenr com-
pris dans vn mefmc Contrat, qui contcnoit la Dot, & la Donation pourcaulede
nopces, comme l'on voit dans les Formules de Marculfe. Les domaines accordésà la
Reine Galefuinte, à tiltre de dot, & d'agencement, conhftoient aux villes & pais
de Bourdcaux, de Limoges, de Cahors, de Bcarn, & de Bcgorrc, telon qu'il en: énon-
cé dans le traité des Rois Gontran & Childebert, chés Grégoire de Tours.
VII. Cette Princeffe fut reccuc auec beaucoup d'honneur & de pompe; mehnc & ga-
gna ia~ection de fon mari par fa modeste, & bonne conduite, ayant
abandonné l'Arianifme. Mais les artifices de Fredegonde qui efloit la premiere
femme, ou concubinedeChiIpcric changerent tellement fes inclinations; que Ga-
lefuinte marrie de fe voir mépri(ëe,demandaperminton de fe retirer en Efpa~ne,orrant
delaiffer a ton mari les grandsThrefors qu'cllelui auoit portés; mais n'ayant peu obte-
nir ion congé du Roi fon mari, qui c~chad'appaucrfbncfpricauecquelque difcours
de caioierie.eHe rue enrangiee dans ~nlict par le commandement de Chiiperic, qui re-
prie Fredegonde peu de iours apres. Gregoire de Tours recommande la fainteté de
cette Reine, & Forcunat n'elpargnc point fa plume a relouer fon honneur, & a déplo-
rer iapcrte. Les Rois Gontran & Sigibert ne purent fupporter cette cruauté barbarcde
leur frere, & pour venger ce crime, & dcfcharger lenom François d'vncacHonuhon-
teufe, qui viole le droit public, & les liens les plus cftroits de lanature,depoferentChil-
peric de ~onRoiaume~ comme parle Grégoire, c'efià dire qu'ils ne voulurent le recon"
noiitre pour Roi.NeancmomsiIneIaiuapasdeïemaincenir,&:défaire vue rude guer-
re, & des grands progrés dans lesProuincesde icsfreres.
VIII. A pres le decés dela Reine Galefuinte,les Cités qui lui auoienteu'e acquises par
fon cocra~ de mariage~furëcadiugccs ala Reine Bruncchildc fa foeur,par Arreu: duRoi
G ontran, & des Seigneurs du Confeil de France, pendant la vie des Rois Chilperic ôc
Sigibert.ainfi que l'onaprend du Traité que t'ai deha allègue, chés Gregoire de Tours.
I X. Les troublesfuruenusentre les Rois Gontran, Chilperic & Sigibert, <Sc Chil-
debert fils de Sigibert, ont apporte vneteUc confunon dans le gouuerncmcnt des Pro-
utnces,qu'i!eR bien difecilede donner à chacun, ce quiluiapartient puis que les Prin-
ces cfioient en dupuce pour ce regard, & que le plus fortfaifoit laloiauplus foible.
Neantmoins on peut reconnoifiieque Chilperic ponedoit la Gascogne, par le com-
mandement qu'il fit que Nicctius futl ordonneEUeique d'Acqs, dont il eit fait men-
tion plus bas. Chilperic en:ant décède, ran~S~GonfranRoi de Bourgogne, appelle
parIaReineFFedegonde veufuc de ce Roi, vint à Pans en diligence~auecvnebonne
armée;où il prorefta publiquement,qu'ilrcprcnoitdeuersCoi l'en tier Roiaumede Cha.
nberc. Ceux qui pouuoicncy prendre leur part e~oienr, d'vn cofté leieune Cîocairc IL
fils du feu Roi Chilperic & de Fredegonde, & de l'autre, le Roi de Mets Childebcrt fils
de Sjgibcrt. Mais Gontran rendai raison de fon inuanon aucure
que ce Roiaumeauoit
eUe partage entre lui, & les frères, Sigibert & Chilperic,
auec cette condition, la que ce-
lui qui entreroit dans Paris fans le confentementde fon frere(croie deicheu de
por-
tion,ainfi qu'il cftoit expreffementconceu dans les letres du partage.A quoi Sigiberc &
Chilperic auoient contreuenu;Et partantil declaroit, que leurs portions lui en:oiencac-
quifes.aupreiudicede leurs enfansfesneueux;Neantmoinsil prit fous fa tutclc, pro-
cechon le icune Clotaire, qui n'cftoic âgé que de 4.. mois Hulcm ent. Il prir auili pouc~
fion des Prouinces du Roiaumede Chanberc: quoi qu'il y cuit dela rcùHauce en quel-
ques endroits.
X. Cependant Gombaut qui prctendoit eftre fils de Clotaire premier, debaù-
Perigorc, deToloïc, &: de Bourdeaux, &:
châles efprits de ccux d'Engoulefme, deTandis
fe fit reconnoifcre Roi de ces quartiers. qu'il eftoit a Bourdeaux, il comman-
da que Fauftian PrcRrc de cette ville fuM ordonné Euefque de la Cite d'Acqs en
Gafcogne. Nicetius qui efloit Comte d'Acqs, & frère de RufticusEucfque d'Ayrc,
auoic obtenu lettres du feu Roi Chilperic pour efcre pourueu de l'Euefché. Mais
Gombaut qui defiroit s'pppofcr aux ordonnances de Chiiperic fit vne anemblée
d'Euefques à Bourdeaux, & commanda que Faunian fuft confacré Bertran Euef.
que de la Metropolede Bourdeaux craignant les fuites s'excuia de faire cette con-
fecration en perfonne, prenant pretexte de la maladie de fes yeux; il donna néant-
moins comm-iffion'à Palladius Euefque de Sainctes~d'impoierles mains à FaufUan,
en prefcnce d'Oredes Euefque de Bafas.
XI. On pourroitpretendredecetteac~fion,que rEuefchéd'Acqs dépendit ert
cetemps de la Métropole de Bourdeaux. Ncantmoins il ett tres-aueuré, que cette
ville ne reconnoinbit autre chef.ni autre M ecropole, que l'Eucique de la viUed'Eufe.
De fait toute cette proccdurc de l'ordination de Fau~ian e~oic vne enireprKe; non
feulement du collé deGombaut, qui raifoicleRoi~ aupreiudice du Roi Gontran,
& caffoitles Décrets du feu Roi Chilperic expédiés
en faueur du Comte Nicetius:
Mais auili du coi~é de l'EueiqueBertran~quientrcpritcontre les Canons de com-
mettre l'Euefaue de Saintes pour ordonner Fau~-ian en l'Euefché d'Acqs qui n'e-
ftoic point de fa Prouincc. Onpourroittrouuerettrange lahardient: de ce Metro-
politain, G la guerre de Gombaut ne nousperfuadoit que tout c~oic pourlorsen
defordre&: fi nous n'auions l'exemple d'vne femblable entreprife qui auoit efté
faitte peu d'années auparauant par vn Metropolitain hors de fa Prouince ayant
ordonné Euefque de Chafteaudun, vn certain Promotus laquelle, auili bien que
l'érection de cét Eueiché de ChaAcaudun~ fut condamnée l'an ~3. par vn Synode
Général de Paris tenu fous le Roi Chilperic; où aniitoit Laban Euefque d'Eufe, &
Liccrius Eueique d'Oloron. AumBertranEue(que de Bourdeaux, & Palladius ds
Saincbes ayant efté appellés en iufcicc, & interrogés en la ville d'Orléans l'an ~S).
par les Euefques, & par les Seigneurs du Confeil du Roi Gonrran fur ce qu'ils
auoient reccu Gombaut, & ordonné Fau~ian par fon commandement; ils reipon-
dirent, qu'ils auoient efté conirainds de ce faire, par la violence de Gombaut. En
la mefme année cette queicionfuciugée dans le Synode de Mafcon, ou Faultian fur
deponcdé de l'Euefché d'Acqs & les Euefques de Bourdeaux de Saintes, & de
Bafas qui l'auoient ordonné, condamnés à lui fournir vne penfion annuele de
cent efcus, pourfonentretenement. EtNicetiusqui cHoit Comte, & La'icque,fut
pourueu
de de l'Eueiche, fuiuant les lettres dureu Roi Chilperic, ainfi que Grégoire
Tours aremarqué.NeantmoinsFaultian,laquoi qu'il eufl: receu l'impofition des
dignité,
mains par enrrepriic, ne fut point priué de Se du characterc Epifcopal,
mais feulementdel'EucLché;nonplus que Promotus, qui fut dcpo~del'Euefchépar
le Synode de Paris, &: non pas du ciltrc d'Euefquc. Ce qui fc iu~ine par les fbuicri-
ptions du Concile deMafcon.ou l'on voit celles de Fauflian, & de Promotus, en
qualicéd'Eucfques,quin'auoientpoint de Sièges Epifcopaux.
XII. Cependant le Roi Contran voyant l'impudence de Gombaur arme puif-
famment', s'abouche auec fon neueu Childebert Roi de Mecs fait vn traité auec
lui,ledeclarefon héritier. S: enuoyevnepuiuantcarméeconcreGombaut.Cerebelle
acompagné deSagittaireEuefquedeComenge, &des DucsMummole,ôe Bladatie,
& de V vaddon, fe retire enIavilledeComenge,ouiIrutamegéparl'arméedcGon-
Le Siege de la ville,fa démolition, & la perte de Gombaut,de Mummols & da
tran
Sagittaire, font exa<~cmentdefcritespar GregoiredeToucs.
G iiij
1. Conei!InmAure!tan.i.apudSirmond.tom.t.& Benarno.St BcgorM.quas GaHefuindam ~erm~nam
apud eumdem Conc. Aurel. IV. S~V. domnTBmn)chtldis,i.)m indorequxm inmorg-nigt-
V. GregotmsTuroncn~shb.4 c.i6.Gefta Regnm ba, hocdt matutinalt dono, inFranciam venicmem
Franc. cap.;t. Cht!debenu!RexmortuuseAmB)aun certumcU ~cquiûfÏe. Marcutfus hb. i. c.
ta~ello &: m Bafihca Romant (epu!m!. VII. Fortune. L~.c~tmine 7. Gtegormshb.c..iS.
VI. GregonnsJ.c.i7.2.8.rottunMHst.6.cMmine Y HI. G):cE;ot.hb.9c..to.Q~scttampcnudtctnn)
t.Vv)ng.hb.3.t.t.I. ApudA~mannosDoscon&abat clotioMimt DomntGnn[h[amni Régis,vcIFtanco-
~o.(b!)t!is.t.~ $.1. Apud LongobMdos non excedebat rum,<npe['~i['busCh))pei')co,6cSigtbe~oR.egibu!,
quarr-im pirtembonorum mand.Lï.-t.I'b. Apud domna BruMchttdisnoieimi acquifiitë.
Can[abrosviri do~em vxoribus pr~bebant. Strabo H. IX. Ctcgor.I.7.c.6.
quod obtinuit apud Germ&nos ,Ta.titO te~e, & apud XI. G[egor.hb.7.c.;i.Sitmondustom.t.Conci-
Hebt-a:osEx.i]..Gen.Grcg.Tut.I.9c.M.DeCini- Iiot'ttm. Gall. Greg. ltb.9. c. z. Idem t. 3. c. 20.
tat:bus vero hoc eft, But~cgala,L'emouica,C~durco, XII. Gregor.ttb.y. e.c&qucmtbus.

CHAPITRE XVIII.
Sommaire.
<7c?/?/ ~'w~ le ~M~ Af~o~.Z~ E'%<?/ ~'<?~ Bearn, 0 /o-
rc~C<c'Cf~p~yû~?M~. L~~<?~?~/f~~
~o/r ~c~~ ~?~c ~c'~f/c /f
/~C'2~S~ ~Pr~~cy~~û~/e'~P~o~j'~
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Pres auoir donné la paix auKoiaume,Ie Roi Gontran n'ayant pu
obcenir quel'on tint vn Conciie General de tous les Euefques de
France, enlavilledeTroyes enChampa~ne fur les limites defon
Roiaume & de celui de Childebert aîlemble vn Synode des
Euefquesqui luicftoiencfuiccs, en la ville de Ma[con l'an 585. Vnc
bonne parcie desEucfqucsdeGafcognefurentprefencsà ce ConcileLaban Euefque
d'Eufe~Fau~us EaeIqued'Aux,0 reires Euefque de Vaias,R.uu;icus Euefque d'Ayre,
SauinusEuefquedcBearn,RunnusEue(qucde Comenge, Lucerius Euc~aue d'Olo-
roti, AmehusFuei'quedeBigorre.
II. On fit quelques rcgicmcas en ce Concile qui montrent l'état de la di~-
cipline de ce temps d~us nos Prouinces. Le rcfhbhuemeni de la ~olemnke des
iours de Dimanche, & de la fepmaine entière de Parques aufquels tours cha-
que fidele dt obligé de prier Dieu cxcMordina~cment; ai~~cr aux facrifices,
&: s~bftenir des oeuures feruiles, &: mechaniques. On ordonne aux Chrétiens
d'offrir les Dimanches du pain & du vin, a-FAutel De retra.bhr rancicnne
coufturae de bailler aux Prefires lesdifmes de leurs fruits, pour eftre employées à
l'entrecenement des pauures,& au rachapt des captifs. On défend aux Prcflrès de
célébrer les Mefles, & les fàcrifices, s'ils ne font àicun. Onreferueài'Euefqueh.
connouîance des caufes de ceux qui ont cftéafranchis de la feruitude, dâs les Eglifes,
felon lVfage de ce téps.On confirme l'immunité des Eglifes en faueur des criminels,
qui s'y réfugient. La connoifhance de l'accufation d'vn Euefquc eft defenduë aux
Magiftrats & commife au Métropolitain, & auxEuefquesde la Prouince; & celle
des Clercs aux Euefques.Leiugement des caufes des veufues, & des pupils, eft remis
Archidiacres, conioin&ementauecle Iugefeculier.Ileft
aux Euefques, ou à leurs
defendu aux Euefques d'auoir dans leurs maifons des chiens ni des oifeaux de
proye, de peur que les pauures n'y foient mordus, au lieu d'y eftre repeus. Il eft
aufïi défendu d'enuahir le bien d'autrui par force, fous peine d'excommunicationi
faufaux intereflesde fe poumoir felon la teneur des canons, & des loix. Il eft ordon-
né aux feculiers de rendre honneur aux Clercs Honorables, baiffant humblement
la tefte, & les faluant du chapeau, s'ils font tous deux à cheual; & defcendant de
cheual, fi le Clerc eft à pied. Il eft defendu aux femmes des Soufdiacres, Exorciftes,
Se Acolythes de fe remarier, & ordonné en- cas qu'elles lefaccnt qu'elles feront fe-
parées du fécond mari, & mifes dans vn Cortuent de filles pendant leur vie. Il eft
dcfendu de mettre vn corps mort dans la fepultute d'autrui, fur peine d'eftredeter-
ré fuiuant les loix. Les mariages iilccftueux font defemèaS'. Il eft defcn du aux Clercs
d'aller aux lieux, où l'on examine les criminels, &d'aflifteraufupplicedes condam-
nés. Il cil ordonné que le Concile fera alTemblé de trois en trois ans, parle foin du
Métropolitain de Lion) auecl'ordre du Roi, qui affibneralelieu le plus comodc aux
Euefquesqui feront tenus de s'y rendre à peine d'eftre fufpendus de la Commu-
nion, & charité fraternelle, iufqu'au prochain Concile vniuerfèlf Il appelle Con-
àleVnwerfcl, celui qui eft compofe de tous les Euefques du Roiaume de Gontran.
Ce Prince confirma ces CanonsparvnEdicl:,qu'il fit expédier fur ce fujet.
1 II. Ayant bien confideré la preface du Concile de Mafcon qui dit expreife-
ment que l'affembléeeft compofée.desEuefques qui font au Royaumede Goncran,
on ne peut douter, que Bourdeaux & toute la Gafcogne,& particulièrement les
Cités de Bearn, d'Oloron, & de Bigorre, ncfuffentfous fa domination puis que
leurs Euefques Ont afïifté à ce Concile. Car encore que ces villes auec Limoges &
Cahors, fuflTent poffedées par la Reine Brunechilde quant à la iouïflance, & à la
propriété Neantmoinslafouueraineté en apartenoit en ce temps au Roi Gontran.
I V. Ce que l'on peut vérifier parvn exemple fort illultre, qui monft rer a l'au-
torité Roiale de Gontran en la ville de Bourdeaux nonobftant quelaproprietéea,
appartintt à Brunechilded'où l'on tirera la mefme confequencepour les villes de
Bearn, & de Bigorre qui eftoient de mefme condition. Car BertranEuefquede
Bourdeaux eftant reuenudu Synode de Mafconfutfaifid'vne Heure dont il mou-
rut. Il recommanda pendant fa maladie Vvaldon fon Diacre,pourlefairepour-
uoir de l'Euefché. Sondefir fut accompagné du contentementdes Citoyens delà
ville. De forte queleDiacrepôrtaauRoiGontranleDecretdefonélection, auec
plufieurs prefens. Mais il ne peut eftreagréé du Roi; qui fit expédier fes lettres, pour
faire or JonnerEuefquedeBourdeaux, Gundcgifilc Comte de Sainttes. Ce Prince
le mcfmepouuoiren la ville d'Eufe, qui eftoit la capitale delà Nouempo-
exercea
pulanie. Car Laban fon Euefque eftant decedé apres le Synode de Mafcon, le Roi
Defiderius,
fit ordonner en ce Siège qui eftoit vne perfonne laïcque^quoi quil
n'eftabliroit
eult promis auec ferment, qu'il Euefques qui fuiïcnt tirés
aucun desdifficultés
du corps des laïcques. Mais l'argent furmonta toutes les Ici on Grégoire
de Tours.
V. Toutesfois Childebert Roy de Mets, fils de la Reine Bruncchllde, neueu de
Gontran, nelaufoitpasd'eftablirdcs Gouuerncurs dans ces places, ponryconfer-
uerfes droits, & pour empefchertoutefurprife; ce qui eftoit conformea la pratti-
que l'on voit maintenant dansles terres quionteftédonnéesen appanage aux
que,
Fils de France, ou aux Reines pour leur douaire. C'eft en ce fens qu'il faut entendre
Grégoire de Tours, lors qu'il efcrit que Childeric le Saxon fut eftabli par le Roi
Childebert, Duc
des Cités qui luy apartenoient au delà delà riuiere de Garonne, à
fç-auoir de Bourdeaux,dcBearn, &dcBigorre. Cette çrouif ion tombe au temps
qui precede la reuoltede G ombaut, & le Synode de Mai con> c'eft à dire l'année585,
Orelle eftfortà propos qualifiéedutiltredeDuché; tant parce que le commande-
des lui fut accordé qui eftoit ce qui metoit de la différence aux emplois
ment armes
des Comtes & des Ducs; que par ce aufli qu'il auoit ce commandement fur trois
Cités. Cette eftenduë furnfoitpourauoirletiltredeDuc,commeronpeutverifier
tefmoigne que Nicetius ayant elle priué du Comte
par Gregoire de Tours qui
d'Auuergne c'eft à dire deradminiftration ciuile de ce pais obtint du Roi Childe-
bert d'eftre ordonné Duc des villes ,oupaïsd'Auuergne, de Rodes, & d'V~s.
VI. Peu de temps apres, Childebert eut plus d'eftenduëdans la Gafcogne, Car
nonobftantqueleRoiGontranfefuftfaifidetout le RoiaumedeCharibert, il fit
quelques traictés particuliersauec Childebert,pendantla reuolte deGombaut; &
luilaiffa legouuernement des Prouinces, qui efloient du partage de fon pere Sigi-
bert, en la fucceflion de Charibert comme del'Auuergne,de la Touraine, & du
Poictou. Défait le Roi Childebert eftablitEnnodius au Duchéde Touraine&de
P oicStou en confequence de ce trai£té en Tannée 58 6. En outre,il lui bailla la Prin-
cipauté,oùie Gouuernementdesvillesd'Ayre,& deBearn en Gafcogne. Mais fur
la plainte que les Comtes des Citésde Tours, & de Poiriers qui eftoient comme
les Senefchauxde la Prouince, firent à Childebert, des mauuais deportemens du
Duc Ennodius; ils le firent depofer de ce Gouuernement. De forte qu'il s'en alla
vers les villes de Bearn, & d'Ayre; D'où il fortit bien-toft, par le
commandement
qu'il en receut, & feretira en fa maifôn pour y mener vue viepriuée.
VII. Le Bcarn,qui auoit eftépolfedé par Childebert & par fa mere Brunechil-
de, fous la fouueraincté de Gontran & du depuis auec independance, changea de
maiftreen vertu du traidïé, que firent les deux Rois fur la findeNoucmbrcde l'an-
née 587. Il eft rapporté chez Grégoire de Tours, aux mefmes termes qu'il fut con-
ccu d'où nous aprenons, que la
Gafcogne fut partagéeentrecesdeuxRois. Car
fur la difpute qui s'eftok renouuelée entre eux touchant la portion de la fucceflion
du Roiaumede Charibert,quiauoit apartenu au Roi Sigibert; dont le Roi Childe-
bert, comme fils & héritier de Sigibert, demandoit l'cntiere reftitution le Roi
Gontran au contraire pretendant qu'ellclui eftoit iuftement acquife, parlesrai-
fons qui ont eftéreprefentées ci-deflus 11 fut arrefte que la troifiefme partie de la
ville de Paris, qui auoit apartenu à Sigibert, aueclesChaftcauxdeDun,&deVcn-
dofme, & les pàis d'Eftampes, & de Chartres apartiendroient à perpétuité au
Roi Gontran.Etlesvilles, de Meaux, les deux portions de Senlis Tours, Poitiers
Avranches, Ayre, Coferans, Labour, & A îbi, feroientà Childebert & que le (ùr-
uiuant desdeux Rois poffederoit le Roiaume de l'autre, s'il decedoit fansenfans.
Quant aux villes de Bourdeaux, de Limoges, de Bearn, &c de Bigorre, Gontran en
auroit la iouïffancelibre pendant fa vie, à la charge d'eftre renduës après fon decés,
à la Reine Brunehaut,ouà fes heritiers.'Et que Cahorsferoit dés à presét en la pleine
difpoficion de Brunehaut.De forte que toute la Gafcogne, & le Bourdelois turent
entre les mains de G ontranreferuétrois villes,à ravoir Ayre,Coferans,& Labour.
VIII. En confequcnce de ce traité, Ennodius fut depofïèdé du Gouuerne-
tnent de Bearn, & fe retira en fa maifon comme i'ai dit ci-aeflus. Et le Roi Gon-
tran promeut àla charbe de Comte, déluge, ou de Senefchal de Bourdcaux, Ga-
lattoirenatif de la ville. Auquel le P o ê te Fortunat enuoya desvers de congratulation
pourcette promotion, qu'il auoit méritée par fes louables qualités lui fouhaitant
pour comble d'honneur, qu'il puifTeparuenir à la dignité de Duc, pour comman-
der
aux armes, auec la mefme fatisfac-tion, qu'il manioit les lois en la charge de
Comte. Childeric le Saxon qui auoit obtenu du Roi Childebert le Gouuernement
des places, que ce Prince pofTedoit en Gafcogne, s'y eftoit conduit auec tant d'in-
folence, que le Roi commandaqu'il fuft tué. Mais ilfe retira en la ville d" Aux, où
eftoitaiïislebiendefafemme,làoiiilfimtmiferablementfaviejayant efté trouue
dans ion lit fuftbqué par le vin, dont il s'eftoit furchar gé la mefmnuit.
I X. Le Roi Gontran mourut la trenterroifidi11Cannée de fon regne, c'e11: à dire
Tan 594. Par fondecés ,le Roide Mets Childebert, deuint maiftre de Bourdeaux,
deBearn, & de Bigorrc, & généralement de tout le Roiaume de Gontran, felon
leur traidré, dautant que ce Prince eftoit dccedé iàns enfans.
X. Childebert mourut l'année 596. Son Royaume fut partagé entre fes deux
filsTheudebert, qui futRoi d'Auftrafle, & mit fon fiege à Mets; & Theodoric,
qui fut Roi de& Bourgogne,
Gafcogne, le &c choifit Orléans
pour la ville Roiale. Par confequenc
la Bearn furent dans fon partage. L'an 611. Theodoric depoiiilla
Theudebert du Roiaumcd'Auflrafie,
prenant fon prétexte fur la relation que lui ft
BruiiebautleurAyeule commune, queTheodebertn'eftoitpas fils duRoiChildc-.
bert eftant né de l'adultère d'vn Iardinier. D efotte qu'il vint à potfederla plus gran-
de partie delà Monarchie de France; n'y ayant autre Roi que Clotaire Second, fils
de Chiloerk^quipofTedoitlepetit Roiaumede Soiffons. Mais fa ioye fut courte.
Car il mourut Ùlïis enfans legitimes^'année fuiuante 6 1 z Et quoi que la Reine Bru-
nehaut ion Ay cule,prit le foin de faire reconnoiftre pour Roi d' Auftrafie & de Bour-
gogne, Sigibertl'vn des enfans naturels de Teuderic, Neantmoins Clotaire Se-
cond, par le moyen des intelligencesqu'il eut auec les feigneurs du Roiaume, vain-
quit, & tua le îeunc Sigibert,fittrainer Brunehaut à la queuë d'vn cheual 8c fut
Roi de l'entière Monarchie de France l'an 6iz. ayant remis en vn corps la France qui
droit diuifée en trois Roiaumes, comme efcrit l'auteur de l'appendicede Marius.
X I. Pour comprendre plus netement par quels Rois ont efté gouuernées les
Cités de Bourdcaux, & de la Gafcogne, & deBearn depuis que ces Prouinces ont
eilévniesà la Couronne, après la defaite des Rois Vvifigoths l'en ai dreffé le de-
nombrement en l'ordre qui fuit.

Clouis RoideFrancejdepuisl'an 507. qu'il eut vaincu Abnc,iufqu enl'an.511.


Clodomir Roi d' Orleans, iufqu'à l'année y~$<
Childebert I. Roi de Paris 559-
Clotaire I. Roi de France 56 i.
Charibert Roi de Paris 565-
Chilperic RoidcSoiffons, & fa femme Gaifuinte, & après le decez de Gal-
fuinte, la Reine Brunehaut fous Chilperic 584-
Gontran Roi de Bourgogne, & Childebert Roi de Mets fon neueu, fils du
Roi Sigibert & Brunehautfonneueu. 594-
Childebe^tfcul 596.
Theodoric Roi de Bourgogne fon fils 6n.
Clotaire Il. Roi de France. 61 S-
I. Concilium Matifccmenfe. apud Sirmondum
le remoueri. Ille vero vbi lede hisremotum leniït
T.i.Gregor.l.8.c.i$. ad ciuitatcsiupcrius memorataspiopcrat.Sed dum
III Prjefatio SynodiMar. Omnes EpilcopiEpii-
qui in îlhscomnioiareturmandatum accepit vt fe ab
eifdemreraoueret. Et fic accepto ocio addomum
in regno Gloriofi Domini Guntranni Regis luam reuerfus priuati operis curam gerit.
copali honore funguntur in vno fc ColûfpiclLlnr
V I I. Idem 1.9.cio.
coadunati Concilio.
IV. Gregor.l.S.c.n. VIII. Fortunat. 1. 7. Caitn. io.
V. Greg. 1. 8. c.18. Adeptaque ordinanbne Da- TttejHecjue qui refaits mentis Cernes ample firenit
catusin Claitatibus vitra Garumnam.quseinpo- Chare Gala~turifrduht cura mshr.
teftate fupradi&i Régis habebantur,acceflïc.Idem. Cui rite excellent Rsx Gutttberamus honores,
1. 8. c.iS. Invrbe Arucina,Ruchcnaatque Vcetica Maim *dbucdébet qui tibt magna dediu
Idem 1. 10. Carra. 21.
Dux ordinatus eft.
VI. Greg. I.7. c.53. Ideml.8.c.i<î.Idem Greg.1.9. Prtfiet vtarma Dhcis qui tus reflataftx.
Ennodius Greg.l. 10. c. n.
c.7. cum Ducatura vrbium Turonics at-
Iulicnfis, X. FredegariusinChronicocap.14.
quePiftaua: adminiftrarer,adhuc & Vici Sed XI. Idem c. 16. Appendix ad Marij Chronicon:
arque Benarns vrbium Principacum accipit. Diuila in tubas ohm Regnis Francia,invno àprx-
enntibus Comitibus Turonicse atque Piûausvr-
bisad Rcçem Childebertum,obtinucrunc eumàà fato Reg€,Rcgnum Francorumconiungitur.

CHAPITRE XIX.
Sommaire.
Les Vafcons commencerentàparoiftre dans la Nouempopulanie fous
les Rois dénombrés ci-dejfus. Il faut expliquer leur apete & celle des
Cantabres leurs -voi/ins. II. Les Cantabres recommandés. La guerre
d' Augufte contre eux,} aferfuadé que c'efioit <vn peuple de grande ejten-
duë. III. S 'ion leur donne vue grande ejienduè on viole la(géographie.
iy. Les Cantabres ejtoient chefs d'vn parti) auquel ils donnoient leur
nom3 Augufie fit laguerre contre les (antabresles Afturiens,& ceux
de Galice. V. Ileftverijié que le nom des Cantabres s eflendoit aux Al-
lies. VI. Les Cantabres en leur païs particulier ne pojfe dotent que qua-
tre peuples, félon Pline. Cette dittïon dépeuples expliquée. VIL L'ejhn-
du'è dû pats des Cantabres. VIII. V erifiée par P Une. Iuliobrita Source
del'Sbro. Le port de laviétoire des Iuliobrigiens eft Santander. IX. X.
Les Cantabres ne comprenentpoint les Afturies d'O uiedo ni vne partie de
celles à' Aftorgue
commencent enl' endroit <vncnouuelle
contreou les XL XII. Les Cantabres
opinion.
l'Océan rétrécit
Effagnes félon Mêla. Ce
qui conuient au quartierqui eft entre Riba defèlla, & Lanes. Riuiere de
fèïïa. S alia JMclfùs3Nolga. XIII. Continuation du païs des Canta-
bres qu'au mont Iduleda. Leurs ports fur la mer. XIV. Refponfè au pre-
mier motif de la nouuelle opinion: en confefuant le mont Vinnius aux
oAfturienSj&le Nledulius aux Galiciens. X V. Reffonfe au fécond
motif, fondé fur Strabon. Le texte duquel eft corrigé & interprété tou-
chant lafburcede la riuiere Minius.
Endant le regne des Rois prcccdcns, les Vafcons commencerent
àparoiftre auec armes, dans la Nouempopulanie, qui a pris d'eux
le nom de Gafcogne. C'cft pourquoi il eft neceffaire d'examiner
cettearTaireauecfoini&auantquedepaflferà leurs exploits, confi-
derer leur afliete. Pour cét effet il faut confulterles anciens auteurs, & auoir vnc con-
noifTance
noilîanceexadte des peuples voifinsj dont la recherche fera d'autant plus agréable,
3u'elleeft
du requife pour entendre quelques points dcl'hiftoire Romaine, & decelle
moyen aage. Mais ie ne puis bien expliquer, ce qui regarde les Vafcons/ans par-
Cantaores auec lefquelsilsont cité long-temps confiderés.
ler des
I I. Les Cantabres font des P euples fort recommandés dans l'hiftoirc Puifquc
ce furent eux qui obligerent Augulte d'aller en perfonne vers l'Eipagne, pour ré-
duire fous le joug de l'Empire cette nation opiniatre, quinel'auoitpoint encore
bien reconnu, comme dit Horace. La réputation de cette guerre, pourfuiuie pen-
dant cinq années, auec des euenemens fi diuers, acompagnée defanglants combats,"
de fieges de places & d'vne fi extraordinaire fureur dés afliegés que les meres
tuoient leurs enfanspour éuiter qu'ils ne tombaient entre les mains des vainqueurs,
felon Strabon, & marquée dans les Annales chés Eufebe, & ailleurs, pour vn des
grands & glorieux exploits de l'Empereur Aûguûxj Cette réputation, dif-ie,a
donné fujet à plufieurs de croire, quelesCantabriensoccupoientvn grand efpace
de terre en Efpagne, & desnationsrortnôbreufes,quipeufTentfouftenirlefaixd'v-
ne fi longue guerre,aufïibien par la multitude des hommes,cômepar leur courage.
III. Or iuppofant que l'on doiue accorder vne grandeeftenduë de terreaux Can-
tabres, il arnue vn notable inconuenient dans la Géographie; Car il faut violer les
limites des peuples voifins, & entrer dans leurs terres, contre l'autoritédes ancienss
Géographes. De forte que l'on tombe dans l'vne des deux fautes; ou bien de trop
approcher la Cantabrie du coftédes Gaules ou bien de la faire eniamber dans les
Peuples Afluriens.
1 V. Pour fedemefler de ces difficultés, il faut confidererles Cantabres, ou bien
comme vn nom de liguer de confédération, ou bien comme le nom d'vn peuple
particulier. Au premier feus on doit ietter les yeux fur les Cantabres, comme furie
corpspuiflantd'vneligue dépeuples voifinSjfortifiésdansrafpretédesrochersidont
les Cantabres efloient les chefs, fuiuis des Afturiens, & des Peuples Callaïques ou
deGahce;comme ils l'auoient efté autres fois des Varduliens,& des Vafcons. De
fait Strabon remarque en termes exprés,queCefar Augufte vainquit en cette guer-
re,non feulement les Cantabres, mais aufli leurs voifins. Et DionCailius efcrit,
que cet Empereur entreprit la guerre, non feulement contreles Cantabres,mais
auili contre les Altunens. A quoi s'accorde Orofius, qui en expliquelesmotifs, di-
faut que la guerre fut entreprife contre les deux puiffantes nations des Cantabres,
& des Af furicns d'autant due ne fecontentans pas de conferuer leur liberté, ils ra-
uagoientles peuples voifins, à fçauoir les Autrigons,les Vaccaeans, & IesTurmodi-
gcs. Iladiouite, qu'après auoir enuahi toute la Cantabrie aucc trois armées & cou-
rurifquc de les perdre, Auguitefut obligé de les attaquer auec vue armée nauale du
codé du Golfe d'Aquitaine & que les Cantabres apres auoir perdu vn grand com-
bat prés de la ville de Velliquc^fe retirèrent au momVinnius}oû ils furent aiîï egés par
l'armée Romaine, qui les ruma par la famine; qu'en fuite la ville â'drracillefur prife
fur eux, & démolie après vn long & pénible fiege: QuelesLcgatsAntiftius&Fir-
mius continuans leur victoire domptèrent auec defanglants combats, les parties
plus retirées de la Galice bornées par l'Océan, & chargées de montagnes &c de fo-
rcts où ils enfermèrent d'vn grand retranchementde quinze mil pas, le mont Me-
dullm^ qui cit furie bord de lariuiereduMinio,&rcduifirentàteIleextremitéles
ennemis qui s'y eitoient retirés, qu'ils aimèrent mieux fe tuer que de fe rendre: que
lesafluriens, qui s'eftoient retranchés fur la riuiere ^/tur^-fuïent enfin défaits par
les Romains, & que par ce moyen prit fin cette guerre Cantabrique, qui prenoit
fon nom des Cantabres, chefs de la ligue.
V. On doit expliquer en ce fensdan:> les Commentaires dt C^far^ce qu'il efcrit,
“ – – t
H
que les Aqui tains furent affûtés par les Cantabres contre Craffus; c'eft à dire parles
peuples, voifins de l'Aquitaine qui eft oient les Vafcons & les Varduliens furnom-
mes Cantabres, àcaufe delà ligue, qu'ils auoientauecles Cantabresyquidonnoient
le nom à tous les Alliés. On doit auffi tirer de là l'explicationde Iuucnal, qui nom-
me Vafconsles citoyens de la ville de
Calahorre, comme ils l'eftoicnt véritable-
ment & neantmoins il leur donne en
fuite le nom de Cantabres, qui eft celui des
Alliés. De mefme façon que les Goths, qui eftoientvnpeuple particulier, donn e-
rent leur nom à tous les Confederés3qui ont innondé l'Empire; Les Alemans qui ne
po ffedoient qu'vne Prouince de la G ermanie communiquèrentle leur à tous les Af-
fociés Comme aufli les François firent efclaterleur puiffance, qui cftoit fortifiée par
leurs Alliés; fous le feul nom de François. N ous auons vn exemple, familier de cet
vfage deuant nos yeux, en la Prouince des Hollandois: laquelle eftantvri Comté
particulier de petite eftendue", donne fon nom dans l'hiftoire, à tous les peuples fes
Alliés, qui compofent le Corps des Eftats du Païs bas Quoi qu'aux defcriptions
Géographiques, on diftingue la Hollande, des autres Prouinces. En ce fens on
pourra tolérer la façon de parler de quelques fçauansperfonnagcs de ce fiecle & du
precedent, parmi lefquels font les grands noms de l'Efcale & deThou, qui nom-
& les
ment Cantabres, les Nauarrois, autres Bafques.
V I. Aufecond fens, quieftablit les Cantabrespourvn Peuple particulier, il faut
rechercherleur fituation parmi lesanciens Géographes. Maisauant toutes chofes,ie
defire que l'on prefuppofe auec Pline, queles Cantabres n'eftoienteompofésque
de Quatre P euples, dont le chef eftoit la ville de Inliobrica. O r felon la Plirafe de cet
Auteur, cette di&ion de Peuples, eftoit prife pour l'eftenduëd'vn petit païs. D'où
vient qu il efcrit,que toutei'Efpagne ayant eftédiuifée en 14. Corps où aflemblées,
Conuentus il dit que 52, Peupla s'aflem bl oient en la ville de SaragofTe pour y rece-
voir iui lice. Le rcnbrt de Cartagene efloitde 62..Pf~Celui deTarracone de4 4.
Celui de Braga de z 4. Cités, celui des Afturiens,celuide Lugo,& les autres à propor-
tion. D'où il apert que le mot dcPeuple ne fîgmfioitpas vne grande eftendue de ter-
re & que
felon Pline, les Cantabres ferontplacés bien au large., fi onleur trouue
l'eftenduë d'autant de terre qu'on enpeutpafferen trois iours de voiage en logueur
en deux en la largeur, qui peutrefpondreà celui que Quatre Pcuj> les occupoient.
VL Cet efpace doit eftre pris depuis Fuentibre,3 où eft la fource du fleuue Ebro,
tirant vne ligne vers l'O cean iufqû'au port de Laredo & en fuite vers celuide la Fi-
flàre des Ittliobrigiens qui eft Santander Et de là continuant le long delà mer iuf-
qu'à la riuiere de Sella fur les confins des AHuries d'O uiedo, en montant iufqu'à l'o-
ngine du mont Idubeda. De forte que les Aituries de Santillaiie font comprifes
dans l'ancienne Cantabrie.
VIII. Onverifiequela fource de l'Ebro eft dans le païs des Cantabres, par l'au-
torité de Pline, quil'efcriten termes exprés au liurc^.difant en outre, que la ville de
luliobricct, capitale de ces peuples, n'elîoit pas affife loin de là. Ce qui a donné lieu
àGaribai, denousaffeure^qu'elleeftnomméeauiourd'hui,ydguilardelCampo. Et
le mefme Pline efcrit auliure 4. que le port de la lifioire des luliobrigiens eft en la ré-
gion des Cantabres, à la diftance de 40. mil pas, des fources & fontainesdelà riuie-
re d'Ebro. Le port deSantander, qui eft fitué fur l'Océan en cette diftance de 40.
mil pas de la fource d'Ebro, peut-ellrc rapporté fans peine à ce port de la Vidtoire,
C'eft l'opinion de Iulian Archipreftrede fainte lufte de Tolède, qui viuoit il y a 500.
ans>oudeDonLorençoRamirezdePrado quia publié ce hure, fi l'on doute de Tau-,
torité de cetteChroniqucD as laquelle penfée eft aufli le f leur d'O y henard en faNo-
tice de la Vafconie,quoiqu'il n'ait pas emploie l'autorité de Iulian,pour s'y fortifier.
IX. lenepuis neantmoins confencir à ion opinion, lors qu'il donne aux Canta-
bres du coite de l'Occident, non feulement le pais de Santillane, mais auflî vne
bonne partie des vray es Afturies, que l'on nomme les Afturies d'Ouiedo; & en outre
quelque portion des Affuries d'Aftorgue. Car cela choque Strabon,Mela,Pline&
Ptoleméc qui en leurs deferiptions du cofté Septentrional de l'Efpagne, depuisle
promontoire Nenen, & le Scythique,iufqu'aux eftabhflent les Gali-
euxles Pyrénées, y
ciens, & les Afturiens en fuite, &après Cantabres, SclesVarduliens. O r fi
l'on donne aux Cantabres le pais des Afturiens, qui fontproches de la mer; onne
trouuera point de place pour ces Afturiens, que dans les terres que ces anciens au-
teurs ont afli gné à la Galice.
X. Ce que ie viens de dire fera mieux compris, fi l'on confidere ce que Pline ef-
crit, à fçauoir que les Afturiens feulsauoient vne AfTembléeou refTort, Çonutntum,
compofédeDouze Peuples quircfTortiiToient à lavillede dfiurica qui eft Aftor-
gue. Il diuife ces Afturiens en deux partiesfçauoir en duguftains & Tranfmontains,
où de là les monts. Les Auguftains font ceux qui enuironnent la ville d'Aftorgue.
Ceux qui font de là les monts font ces Afturiens que les montagnes feparent des
autres, & qui font fitués prés de l'Océan c'eft à dire en autres termes, les Afturiens
que l'on nomme auiourd'huid'Ouiedo.Demaniere que il l'opinion nouuclle cftoit
fiûuie
les Afturiens perdroienttous ces peuples, que PUnenommcTranfmontanos
XI. Apres auoir montré les inconueniens de cette opinion, il faut queie face voir
les fondemens de la mienne, qui font fi euidents, que les y eux en font les iuges. Car
ancien Auteur,Efpagnol
Mêla de nation,efcritque le cofte' Septentrional de l'Efpa-
gnequiregardel'Ocean,eftpoiTedéparles Galiciens ou Celtiques, & par les Aftu-
riens. Et quela terre d'Efpagne vient en fuite à fe retirer & retrecir enfortequepar
l'auancemétdelamerO ceane du cofté de Septentrion,& de la mer Médit errance du
cofté de Leuant, ellefe rend plus eftroite de la moitié en l'endroit où elle touche les
Gaules, qu'elle n'eft vers l'O ccident. Il adioufte que cette cofte de l' O cean, à com-
mencer depuis l'endroit où ellefe rétrécit, iufqu'aux confins des Gaules, eftpoife-
dee
par les Cantabres, & les Vardules. De maniete qu'il nefautquecoufulrcria
veuë, pour voir dans la charte, que l'Efpagnecommence à fe refferrerdepuis la vil-
le de Ribdi de Sellétj affiffe fur la riuiere de Sellacontinuant vers la ville de Lianes,
c'eft à dire en la conion&ion des Afturies d' O uiedo, & de celles de Santillanc.
XI L Or cela s'accordcauccladcfcriptionparticulieredeMela,&deStrabon.
Car celui-là efcrit, que la cofte commence à fereftrecir depuis la riuiere de Salia;
qui cil fans doute, celle que l'on nomme auiourd'huiSella, felon la remarque de
Pintian; tant parce que le nom decetempsferapporteàl'ancienjqueparcequcla
terre commence à plier en cet endroit de5e//d.QuantàStrabon,ilobferuequela
riuiere de Melfas coule par le païs des Afturiens du cofté Septentrional de l'O-
cean c'eft à dire par les Afturiens Tranfmontains, ou d'Ouiedo & que la ville de
Noëgi eft aflife prés de cette riuiere, dans le païs des Afturiens; Et qu'en fuite con-
tinuant le chemin verslesGaules, on rencontre l'emboucheuredelamer,quiles
fepare des Cantabres. Ce qui conuient fort à propos à la ville de Rika de Sella, ou
pour le moins à celle de Lianes.
XIII. De ce lieu ilfauttirervncligneversroriginedumontldubeda proche
des monts d'O cha; & de lafource dc l'Ebro. Car ce mont ldubeda qui coupe l'Ef-
pagne Taraconoifeiufqu'à la mer Méditerranée, prend fon commencement dans
la
la terre des Cantabres, lclon Strabon. Suiuantnoltredcfcription Vincent-, cofte de Cart-
tabrie poffedera les ports de LaredojSaindtander, S. Martin, S. Lianes,
& peut-eftre Riba de Sella. Ce quiferuirapourfaÉisfaireàl'autoritédePline, qui
afligne quelques ports de mer aux Cantabres, à commencer depuis Flautobriga
ville des Bardules>c'eftà dire depuis Bilbao en Bifcaye. Ces ports des Cantabres font
ccliiiAda victoire des IuliobrigicnsiBiendhim ,V(fei3 SiVecci & la riuiere 5Wrf, qui
eft celle qui entre dans le port de Laredo, ou de Saintandcr.
X I V. Il eft iufte de iatisfaire maintenant aux motifs du ficur d'Oyhenard, qui
l'ont porte' à donner vne fi grande eftendue à la Cantabrie,que de comprendre dans
d'Ouiedo, ôc
fon enceinte les AHuries encore vr>e portion de celles d'Aftorgue.
Le premier eft pris, de ce que la guerre des Cantabriens fut pourluiuiecontre eux
par Augufte, & par fes Légats, qui les ruinèrent entierement en deux combats,
dont Tvn fut donné prés le mont Vinnius, &c l'autre prés le mont Medullm*. Orle
mon ;innius eft fitué felon Ptolemée, au milieu des Afturics; tklcmont Medii-
/w« dans la Galice, prés de la riuiere jWi»/«.s, ou Mimio,fuiuant Orofe. D'oùilcon-.
clu d que ces montagnes eftoientaffifes dansle pais ennemi, c eft à dire des Canta-
briens, quoi que pour leregard du mont Medulius, ilnes'arreftepasàlarigucur
des paroles d'Orolc,qui le place prés la riuierede Minno,d'autantque par ce moien,
les Cantabriens emporteroientvne- bonne partie de la Galice, ce qu'il n'eftime pas
vrai-femblable mais il veutellcfe riuier e du S il foit prife dans O rofe, pour le fl eu-
que la iette;

ue du Adinno, dans lequel eftant d'ailleurs fort abondante en vermeil-


lon, d'où le Minius a pris fon nom. Chacun peut mgerfi ces interpretations font
violence au texte d'Orofe Duquel, non plus que de celui de Ptolemée, on nedoit
conclure autre ebofe, que ce que i'aipropoféau commencementdu chapitrera fça-
uoir que
aliciens leurs ayant efté cntreprife contre les Cantabres & les Afturicns, &
la guerre
les G alliés, elle fut terminée par les deux combats donnés près du mont
Vinnien au pais des Afturiens & du Medullien au pais de Galice.
X V. L e texte de Strabon qu'il allegue, defeenddonne plus de peine. Car cet ancien au-
tcur cfcrit, que la riuiere de Minno du cofté des Cantabres. N eantmoins il
fe depart tout auili-toft decetteautoritéjencequ'ilditqueStrabonnedoitpoint
cftrc entendu, que de la riuiere du Sil » pour les railons, quei'ai rapportées au nom-
bre precedent. D'où l'on peut conclure, que Strabon s'eft mefpris en cét endroit,
fi l'on prétend qu'il ait voulu aligner le lieu de la fource de la riuiere de Minio, dans
la terre des Cantabrescomme il lui eft atnué ailleurs, pour le regard des (ources
de diuers autres fleuues Ou bien que ce texte eft corrompu, ainii qu'il eft facile à
monftrer. Car apres que cet Auteur a efcrit, que la riuiere de Duero, vient du cofté
des Celtiberiens, & fe iette dans l'Océan Occidental, & que la riuiere de Letb(,
vient du cofté des Vaccxans, &desCekibetiens,iladiouftequelc fleuue Minius
fortau jji des Cantabriens. QuUie voit que la liaifon de ce dif cours requiert, qu'en
corrigeant le texte, on hfe, que ce fleuue découle auffi du cofté des Cettibetiens au
lieu des Cantabriens.Non pas que fafource foit precifement dans la terre des Cclti-
beriens, non plus que cellede la riuiere de Lethe; mais l'vne 5c l'autre viennent de
ce cofté, qui eft la vraye intention de Strabon.
IV. StTrboVj.TtiiftwniCgttf «J irns yurmn'r:mtsoùths i&- CuminCanwbriseftSantanclerjvbiteniporeTibe-
•jJ\<j<K)<£iCa.çttKaîffKo. Oiofius lib.é.C.2l.Cx(àrpo- ri)Iuhobrigenfesviceruntmagnamclafiera nauicim
nun in Hifp.inia per cc.annos adlumintelligcns,fi piraticarum cafque fnbieftis Hammis incendcrnnr.
Cantabros atque Allures duas forniliraas "genres X. Plm.l. 5. c. j. Innguntur his Aftuiumxn. po-
Hirp.iniœ,ruis vti legibus fincret.apetnulani porta*, pulidtLiifiinAuguftanoSjAftuiica vrbe magnifie.1, &:
etque in Hi'paniat ipfe cum exercitu profcdlus eft. Tranfraontanos.
PiO.llb.53. aiiès Ji AvytrtfWQf Tï-ntiAïuçys, nnfoi-nJ; XI. XN. Mêla I.3. c.i. Atab eofiumine,quodSa-
Kai-m-Ci au â'uu im?Àunn. liam vocant,mcipiunt oraepaulatimieccdïic& la-
VI. Flm.l.j.c. 5. In Gantabricis quatuor popu-
Ls Iuliobncafolamemoratur. îi
adhtic HifpaniiE raagis magifque Ipatiacontra-
lieie. Traâuui Cantabn Se Varduhteneru. Scrabo
VIII, Ideml.j.c.j. lberasamnisnauîgabilicom- 1. per Aftuiesfluit Melfus fluuius, paulumque ab
msrciodiuesonasinCantabris haudprocnl oppt- co 5.diftat No'cga vrbs.K"» TrMinitl/.rs éurs.Mà oiJyjmç,
do Iuliobiica. Ganbai 1. 6.c.ii. Plinmsl.+.c.io, c'f i^ïï» Ttiî Ari/£?s «TTC tff/K.a»Ta.CfUi.
RegioCantabrornm, fluracn Sanda3poicu« vi6lo- XIII Suabo lib. J. -riuj afX^ù ffi Ti<u>tàS^cu ??£>.
ii* UihobrigeniTum, ab co loco fontes Iben quadra- Phn.lib.4.cap. io.
gintaniilliapaflùum. Iuhanus Archipieibyterinad- XV. Idem'ly.K&?iûC[m >£ a/niffit. Lcgtnduic Ik
t.ïr(ari)s, nr.m. 304. Portus viwVoriie lulwbrigcn- tf<ÂT7f);
CHAPITRE XX.
Sommaire.
Examende l'entendue des Cantabres du coïiédes Gaules. Faute des Au-
teurs Efpagnols. IL Defcription du pais qui efi entre l'Océan depuis la
frontière des Gaules iufqu'ala Cjalices .& les montagnes qui les f égarent
du refie de l'EIpagne. Dio & Mêla les nomment Monts Pyrénées. Il h
Les Vardulesj ejloientdiftribués en Quatorze Peuples y félon Pline. Les
Albanenfès ou Alauois eneïïoientl'vn* Alba leur ville qmelïoitpeut-
eftre au Iteud' Arme ntegui près de Victoria* Flauiobrige ejtla ville de
IJermeo. IA.enofcaa ville des Varduliens. Qtriltes vn des peuples depe?2-
dans des Varduliens. IV. L es aAutrigons dis! met s des V arduliens &
voifins des (antabres.Jls pojfe dotent Dix Cités- Dont l'aune esl Viruief-
que aupais deBureua-L'emboucheure de lanuiere delSl TeJuaeR dans leur
terre0 oufontjimées3 les villes de Bilbao3 &, T ortagalete V' Les Berons
ejtoient des peuples voifins des Vardulesdes Autrigonst & des Canta-
bres. Varia ville furl Ebro eft du pais des Berons. Il y a *vn 'Bourg pres
la ville de Logrogno en la Prouince de BSoia, qui retient encore le nom.
Tritium metalum efivne autre ville des Berons. Il y avn B ourg proche
la ville de Naiara en eHioia 3 qui conjerue le nom, L es Cantabres Conif-
que s ^proches des Cantabres, qui habit oient près la riniere d'Ebro.

Es limites des anciens Cantabres ayansefteafTeuréescîucoftÉrfes


Afturiens} ileftneccfîàircdelesconfidererducoftédesGaules, &
des Vafcons. Or il faut loüer en ce point lefoin & rinduftrie du
fieurd'Oyhenard,quiamonftrécontreGanbai, ôdesautres Hi-
ftoriens d'Efpa^ne que les païs de Guipufcoa, de Bifcaïe, d' Alaua,
ni de la Rioia,n'eftoient point comprisdans les Cantabres. N eantm oins ie croi qu'il
eft démon deuoir, d'examiner cet article quelques obferuations particulières,
auecd'ailleurs
laquelle
qui donnerontdu iour à cette matiere, eft vn peu obicure.
IL Pour cét effet, il faut prefuppofer, que depuis le promontoire Oeafon fur
les confins de l'Efpagne & delà Gaule, on marche entrelcs montagnes à main gau-
che, qui s'enfoncent dansl'Efpagneiufqu'aux extrémités delà Galice, queDion &
Mcla nomment Afcnts Pyrénées; &àla droite, le paï&eftbatudcrOcean. Or mar-
chant par la cofte de la mer, on rencontre les pais que l'on rromm e auiourd'hui Gui-
pufcoa, & Bifcaïc. Quanta Guipufcoa, les riuicrcs d'Oria, &deDf«^yontlcur
eraboucheuredanslamerOçeane. Pour laBifcaïe, elleeftrecommandéeparlavil-
le de F ermeo, quieftoit anciennement vn notable port; & par les deux autres ports,
qui fioriffent auiourd'hui fçauoir de Bilbdo & de Portuzalm qui font deux villes
arroufees de lanuiere defsfanfa, quiafonemboucheurcàPortugalcte, Au deflus
de ces deux Prouinces,àla main gauche vers les Pyrene'es font les Vafcons dont ie
parlerai au chapitre fumant} Maiselles ont à leur tefte le païs d'Jlaua, ou cil la ville
de Viftnia: & la Bureba où cil la ville de Viruiefyue; & encoreprésdclariuiere
d'Ebro, dtiu Prouince delà Hioge où ion t les villes de Log-ogrio S; de Najem. Ce-
la fuppofé, ie dis que les anciens Vardulcs,& les Autrigons voifins des Cantabres.
ont poffedé les endroits & le pais que ie viens demarquer: En telle forte que les
Vardulcs comprenoient vne partie de la Guipufcoa,lcpaïsd'Alaua, & vnepartie de
1 a Bifcaïe Les Autrigons poffedoient la Bureua, & l'autre partie de la Bifcaïe & les
Bcrons, la Rioia.
III. Pomponius Mêla donne aux Vardules tout le quartier Septentrional de
l'Océan-, depuis les confins des Cantabres, iuiqu'aux Gaules, comprenantfousle
nom gênerai des Vardules, tousles mehus peuples qui habitoient en cette région;
entre lefquels il nomme les Salens, les Autrigons & les Origeuions. Mais Pline,
qui efcriuoit fon département felon le regiftre de l'Empire,diftingueles Vardules,
des Autrigons. Car il dit des Vardulcs, qu'ils comprenoientQuatorze peuples, lef-
quels reiTortiflbicnt auec les Celtiberiens,les Cantabres, les Vacca?ans, les Autri-
gons, &c autres, en l'ancienne ville de Clunia, maintenant Cronia. De ces Quatorze
peuples,
il nomme auliureTroifiefineles^f/^«f«/ès,c'cftàdireceuxd'Alaua qui
prennent leur nom de leur ancienneville Alba mentionnée dans Ptolemée & dans
l'Itinéraire d'Antonin,furle chemin d'Aftorgue à Bourdeaux qui eftoit peut-eftre
en l'endroit du Bourg d'Armentegui, à demi lieue" de Victoria. Ccquimclepcr-
fuade, eftlc-fiege de l'Euefché d'Alaua,quia eflé long-temps en ce bourg, iufquàce
que le Pape Alexandre VI. letranfportaàCalahorra,l'an 1498. Neantmoinsau
hure quatriefm e Pline nous donne le nom de quelques autres villes des Varduliensj
A fçauoir, Adorojgij Menofca, Vefbèrtes Amânum Portas 'vbï nunc F "Uuiebrign
Colonia Ciuitatum nouem. Cette Colonie de Flauiobrigc eftoit ic porc de Vermeo3
en Bifcaïe comme efcrit G aribai qui remarque qu'elleconferue encore le premier
rang dans les EftatsdelaProuincc, nonobftant qu'elle ait efté ruinée par les guer-
res. Menofcaeftremarque'epar Ptolemée entreles villes MaritimesdesVarduliensi
en l'Edition Grecque de Bertiusquoi queplufieurs ayent voulu changer cette vil-
le en vne riuiere, & la confondreauec la riuiere Menlafque, ainfi que l'ai remarqué
au chapiftre 1 V. Mais outre quePtaleméenequalifiepointMenofcadu nom de
fleuue, comme il fait tous les autres, Pline la dénombre en termes exprès parmi les
villes des-Varduiiens. Outreces Peuples dénommes dans Pline,les Canftes depen-
dotent des Vardules, ainfi que l'on peut vérifier par Ptolemée; qui met parmiles
Canftes l'emboucheurede la riuiere Veua, quicft en Guipuicoa retenant le mefmc
nom, proche la ville de Deua. Cette riuiere couk-pres la ville nommée Tntmm
Tobohcunt, félon le tefmoignage de Mêlaiquieftpeut-eftrc, celle de Piaifance,- qui
eft arroufeede cette riuiere en Guipufcoa.
IV. Quant aux Peuples Autrigons, Pline cfcrk qu'ils poiTcdoknt dix Cités, &
les diftingue en termes exprés, des Vardukcns. L'vnedes Cités qu'il remarque, cft
Virouefca, qui retient encor auiourd'hui le nom, danslepaïsdeBureba; Ptolemée
place auffi dans le pais des Autrigons, l'em boucheure delà riuiere de Nefua de for-
tc que ces peuples occupoienttoute l'eftcndue", qui eft depuis Veruiefqueiufqu'à a
l'Océan; c'eft à fçauoir iufqu'aux villes de Bilbao, &: de Portugalete en Bifcaïe, par
ou païTe la riuiere de Neftia appellée auiourd'hui Natif* felon Pintian. Aquoi s'ac-
corde Mêla, lors qu'il eferit comme auec defdain, & mefpris de ces noms barbares,
que la riuiere de A/f/«^ coule par certains Autrigons, & Origeuions. Oùilfautob-
feruer
que les Origeuions eftoient
pour la conciliationde Melaaucc Ptolemée vn
membre des Autrigons & conduire que la ligne des Autrigons depuis Viruiefque
iufqu'à Portugalete, fait voir que les Cantabres cftoient au delà, dans les Afturics
de Santillane. Ce qui fera confirmé par l'autorité d'Orofe, qui met entreles mo-
tifs de la guerre d'Augufte contre les Cantabres les couries qu'ils faifoient fur les
Autrigons.
V. Il eft neccflaire de dire vn mot des Serons, qui eftoient voifins des Cantabres
Cffnifques fumant le témoignage de Strabon, & les feparoient des Celtiberiens,
Ces Berons nc dependoientpoint des Vardules, mais ils eftoient fur leur ftonticre.
felon le mefme auteur; & eftoient voifins des Autrigons, félon Ptolemée. Pour
comprendre à quelle Prouince ils refpondent maintenant, îlfaut confulter Stra-
bon qui efcrit, que leur ville ^riaeftoitbaftiefur le pacage de la riuiere d'Ebro.
Orla diligencede Surita nous aprend en fes notes fur l'Itineraire d'Antonin, qu'il
y a vn Boutg du nom de farea, bafti fur les ruines de l'ancienne Varia, prés la ville
de Logrogno en la Prouince de Rioia; Comme aufli, que la ville de Tntium men-
tionnée dans Pline, parmi les Autrigons, & parmi les Berons par Ptolemée ,elr
vn Bourg retenant l'ancien nom en fcoM,présla ville de Naiara,qui a fuccedé à l'an-
cienne ville dcTritiumMetalum. O n aprend donc de ces autorités,que les Cantabres
Conifques n'entroient point dans le pais dela Rioia. Orces Comiques font appel-
lés de ce nom chés Pline, & font fans doute Tvn des Quatre Peuples Cantabriens.
Ils difFeroient des autres Cantabres, quihabkoientpréslesfourcesdelariuierede
l'Ebro. Ce que Strabon enfeigne lors qu'il efcrit, que de fon temps, les Cantabres
/« lieu de rauager les fu jet de l'Empire, comhatotentfoHrles Romains, fait les Qoniat^ues
dit-il ,foit ceux qui habitent grés les fontaines de l'Ebro

II. Melalib.3 c.i.Dion.lib.5j.DcCantabris,& V. Srrabo 1. 5. lîwiio < è*/«5" ^sç»»'* afx.v>v (x*?Zt
Afturibns; ùu>S<n tîtt7nf\wait, TOTt <afis t» ICitgitf. -ri To7(Ki\riCnfej Un car 17, KafmCfoK âjX8gct7\iïs Kori«Tto/?-uy
3&infd-mT» > «J "Au 7nJ)dJk. vzb-' cwns «<mr Hii Tt&Mi iapia. xp-jiw t5 TCwf of JïàÇaajrxitiffiiii. <ruv%ûf
conuentumClunienfem
I I I. Plin. 1. 5. c. 3. In «ri^B^fTtiTit/SjKs oi icjJ'BafS'vd.toss><$>Jsn. Srrabo lib.}.
Varduli ducunt populos Jeun, ex quibus Albanen. ci KanttKoî xj o< npit 7<zk miyaïf m liCitçaitiiauZ-mtkLô
fes tantum npminarehceat.Ideml.4.c.is.G aribai -Tïus/er.Corruptuslocus.Cafàubonuslegendumpu-
1. vu. c. x-PtoIemaeus in Tab.1. Europs
decemCiui- tat mut -nifm. Mihireiîbiusvidetur m\» t»w«/.vtfic
IV. Plin. 1. j.c. InAutrigonum idem cum Iuliobrica, qux idem fonat ac Iulia vrbs.
tatibus Tritinm & Virouefca. Mela 1. c. r. Per BrigaenimHi{panicèvrbcmfïgnificat.PorroIulio-
Autrigones & Odgcuioncs quof^am Nefuadcf- brica oppidumnon procul à fontibas Ib cri vtt de-
«endjt. Orof.l. fi.c.ii. cet Pliniuf
CHAPITRE XXI.
Sommaire.
L'8Jf>agne distribuée en Sept P rouîmes fous lePrefefîdu Prétoire de s
Gaules3 & fin Vicaire en EJpagne. Les Cinq eftoient dans l'enceinte
dEjfagne. II. LaCjalicecomprenoit en ce departement les Afturiens
les (antabres les villes d' Ajtorgue& de Lugo outre celle de Braga,
filonOrofi3& Idacius. III. En la Police de l'Eglifé le mefme ordre fut
fitiui3& Y Efyagne diuifée en cinq Cités Métropolitainesdont Braga
efioitl'cunepourla Galice, Cette 'Prouince fut diftribne'e en deux Métro-
poles par ciheodemir Roi des Suedois. Lugo fut Chef de la féconde. De-
nombrement des Cités Jnietes à ces deux Métropoles. IV. Les (anta-
l' j
bres eftoïent fius Eue fihé particulier de Lugo & apartenoient aux
R ois Suédois. L ugo eftoit la 'ville qui eB&it le Chef de fin reffort du temps
de Pline,,& nonpas cette ville qui ei7 nommée Lucus Afturum corn-
me a creu L oaïfa. V. Les Cjotbs reduifint la Galice en vne Métropole
3
qui fut B raga & rendentquatre Cités à ISA erida 3 qui elfoit. la Metro~
pole de la Lufoanie. VI. Les villes des Cantabres Iuliobrica Vellica3
& Aracillum3ejtans ruinées3 ne furent point mi fi s aurangdes Cités de
l'Empire. VIL La Qantabrie3 marquée dans l'Itinéraire d'Antonin
neftpiîslepa'is des anciens Cantabress mais le quartier ou Agrippa les
tranjjjorta la der ni ère fois qu ils furent vaincus. Dans Idacim la Canta-
brïefignïfe l'ancien pais.
Epuis le temps de Pline l'Empire ayant eftédiftribué en Prouin-
ces, partage'cs d'vne autre façon, que n'eftoient lesprecedentes;
On trouue dans la Notice publiéepar Scotthus, quel'Efpagne
futdmifée en Sept Prouinces, qui eftoient tous Tadminirtration
Ju Vicaire eftabli en Efpagne pour le Prcfc<5t du Pretoire des
Gaules, à içâuoir laTaraconoifc, la Carthaginoifc3 la Betique, la Lufitanie, la Ga-
lice,les I (les Baléares, ôclaTin^intaincj ou de Tanger, Qui cft delà le deftroit en
Afrique. Sextus Ruftus en ion Breuiaire dedié à l'Empereur Valentiman, fait le
racime dénombrement des Prouinces d'Efpagne. De manière que ces Quatorze af-
fcmblées ou reiToits qui efloient du temps de Pline, furent reduitsà Cinq fçauoir
à celui deTaracone, de Carthage, de la Betique, de la Lufitanie & de la Galice; Les
deux autres Prouinces eftans hors du corps, & delaterre ferme de l'Efpagne, fça-
uoirtcllcs des Baléares, & de Tanger.
I ï. En cette diit-ribution, la Galice qui n'auoit que les peuples dependans de
B retira depuis la riuicre de Ducro, compreiioit vne plus grande eftcnduë de terre,
qu'eLlc ne poiTcdoit auparauant. Car elle futaugmcntc'e, non feulement des peuple s
refTortiffansà Lugo 3maisaufll delà creuë des AftuncnSj& des Cantabres. C'eft à
quoi fait allufï on Orofius, lors qu'il efcriuoitdutetnps de l'Empereur Thcodofe,
que ces deux peuples font vne portion delà Galice. Cette Prouince fut fans doute
formée Cur le modèle du crouuernement particulier, qu'A uguile auoit eltabli m'e-
liant en vn corps la Galice depuis la riuiere de Duero aucc les Afturiens, & les Can-
tabres, fuiuant Strabon. D'où vient, que les peuples du Septentrions'eftans rendus
maiftres des Efpagnes depuis Tan 408 & particulièrementles Sueucs, s'eftans faifis
delà Prouinccde Galice Idacius Euefque de Lamego remarque en fa Chronique, Galice D
que non feulement la ville de Brttrdra, ou de Braga qui eîloit le chef de la
i
mais aufli Lugo chcfd'vneaiTemblée du temps de Pline; ScAJlorgue chef de la Pro-
uince des Afturiens, eft oient membres de cette Prouince de Galice,,pofTedée par
les Suedois. C'eft pourquoiil eferit en diuers endroits de fa Chronique queles héré-
tiques M anichacens furent defcouuertsparvn Synoded'Euefques,à Aflorgue ville de
Galice; que la ville de Braga eft la dernière & la plus eiïoignée Cité de la Galice Si.
que les Suédois habitoient dans la ville de Lugo en Galice, où ils furent défaits par
l'armée des Goths.
I I I. La police Ecclefiaftïque,qui fuiuoit la police de l'Empire, s'accomoda à ce
le corps de FEfpagne fut diftribué en cinq Prouinces Métro-
forte quelaTarraconoife
partage; De fçauoir
politaines,la
îltanique acreuë des Ifles Baléares la Cartaginoife., la Lu-
Betique Se celle de Galice; comme il apert par la preface de la règledz
foi, inferée dans les A£tes du premier Concile de Tolède ou l'herefie des Pmcillia-
niftes eft condamnée fuiuant les letres du Pape Léon ^fentes enuironi'an 445.
d'où Loaifapouuoit inférer que cette règle ne precedoit pas le Concile de Toledc,
qui fut tenu l'an 400. bien que depuis elle ait efté fourrêc dans ces A clés. Mais laif-
fant à partla furprife de cet auteur,ie dis que la diftribution des Métropoles fe verifie
auffi,parle Premier Concile de Braga tenu fous le Roi Suédois TheodemirPan563.
Q
Cette Prouince de Galice fut compofée de Dix Cités, fous la Métropole de Braga
Etd'autantquelle eftoit de grande eftenduë le Roi Theodemirdefira qu'elle fuit
partagéeendeux Metropoles;& que Lugo fuft le chef de la féconde. Ce qui fut exé-
cuté, par vn Synode des Euefques de Galice tenu à Lugo l'an 563. qui crigerent auf-
fi quelquenouuel Eucfché,pour compoferlesSynodes de ces deux Mctropolttains.
De forte que fous la Métropole de Braga, eftoientles Euefchés de Puerto,,de Lame-

go, de Conimbre., de Vifeo de Egidetame dont le fîege a eftétranipor té à la Guardie,


de Dumie, qui de monaftere fut érigé Euefché fàueur de Martin de Braga,
en en qui
a fait la Collection en abrégé, des Canons Grecs citée parGratian, fouslenomdu
Synode du Pape Martin. Sous la nouuelle Métropole de Lu go, furent foufmis les
<Eu.c(chésd'Oretifeij4(lorgne, Iria, autrement el Padrari, dont le fiege a efté tranl-
portéàCompofielle Tuy & Brïtonnie autrement Ouiedo.
I V. Onchoifit cette Eglifcde Lugo pourFeriger en Métropole, parce que plu-
lieurs Euefchés vo-ifins y aboutifloient & quec'eftoitvncvilleoùilyauoitdesaf-
femblées fréquentes des Suédois. On fit en ce Concilelepartage des dioceies De
forte que l'on donna à la Cité de Lugo pour fon département, les terres voifines
quieftoientfouslegouuernement de Onze Comtes.Ces termes généraux du Con-
cile foit expliqués,dans les papiers anciens d'Ouiedo publiés par Loaifà, quidon-
nent enir'autres chofesà Lugo toutes le~~s`~uries farlesnionts I?yrenées e~P'-f ~K~
fleuue Oue & parla cofie de la mer Oceannc iufau'a la, Bifcàie. C'eft à dire, tout ce que
l'on nomme auiourd'hui les Afturies d' Ouiedo depuis la riuiere Oue & celles
de Santillana comprifes entre la mer & les monts, qu'il nomme Pyrénées C aufli
bien que Dion & Mêla) iu'fqu'aupaïs de Bifcaie; De cette defeription l'on recon-
noift, quelesCantabres,quieftoientfituésencétefpacedeterre,dependoient des
Rois Suedois comme eftansvnmembrede la Prouince de Galice; Et pour les ma-
tières Ecclefiaftiques de la Cité de, Lugo. Cette ville eft celle, où les Romains
auoienteitablii'affembléedeLugo. Conuentum Z,#m»/fw,chés Pline appellée dans
l'Itinéraire d'AntoninLucus jiugufli Et partant la Note de Loaifa eft mal prife, lors
qu'il eftime, que c'eft vne autre ville de Lugo dans les Aiturics fort peu renom-
mée, & mentionéechez Ptolemée,fouslenom àcLucus j4fluium.
V. LorsquelesRois Goths furent maiftres de toute l'Efpagne, ils conferue-
rentlamefmediuifîon de cinq Prouinces. Neantmoins il y eut quelque change-
ment au département des Cités; le Concile de Merida tenu fous le Roi Recefuin-
thel'an 666.ayantreduitàNcufEuefchés;ceuxqui eftoient foufmis à Bragajpar
le retranchement de quatre Cités, qu'il donna,ou rendit à la ville de Merida,Metro-
poledelaLufoanie,àfçauoirConimbre,Vifeo,Lamego&Egitanie. Quant à la
CitédeLuco, elle decheutdefa dignité Metropolitaine, & fut remife fous la Me-
tropole de Braga.
VI. Il feroit maintenant inutile de rechercher qu'elle eftoit la ville de Vellka^&c
celle de Arracillumdans les pais des Cantabres puis qu'elles furent ruinées & démo-
lies du temps d'Augufte, & que dans le changement arriué en la diftribution des
Prouinces d'Efpagne, leur nom, ni celui de Juliobriga, n'a efté conferué;nulle de
efté alTez confideréc
ces villes n'ayant pour tenir rang parmi les Cités dépendantes
immédiatement des Métropoles. Neantmoins l'Archipreftre lulian en fes Aduer-
faires eftim e que la ville de Veïïica, foit celle que l'on nomme Efpinofa de los monteros,
ou bien Barçana maior: la ville de Arracil, Arctnïega le mont Vinnius, Çueto de Ha~
no autrement Ori,
d'où l'on voit, dit-il, vne grande partie delà France, & del*E£-
pagne.
VII. Mais il refte vne difficulté fort confiderable
fur l'interpretation de l'Iti-
néraire d'An tonin; qui defigne deux chemins de la ville d'Aftorguc à Saragoffc;
l'vnefirordinaireirautrceitenpaiTantparlepaïs^Cantabrie. Car ce chemin qui
meine à Saragoffe par laCantabric,eft beaucoup efloignéde la region des Canta-
bres, comme ie l'ai marquée, &mefmes comme elle eft expliquéeparlefîeurd'Oy-
henard. Dautant que ce chemin paife par la ville lntercatia qui eft du païs
des Vaccians; par C'/kmm, qui eftoit la capitaledes Ccltibericns i par Fxarna, qui
eftoic des Areuaces par Numame & ^Augiftobriga & Turiafone qui eftoient aux
Celtiberiens & de la 'à Saragoffe par le lieu deCarauiiOÙbicnpar^f/fo^nd ou
Alagon, qui eft des Vafcons. le penfe, que ce quartier des Vafcons & Celtibericns,
marqué dans l'Itinéraire eftoit nommé Cantabrie; à caufe que les Cantabres après
leur defaite par Agrippa furent tranfpornés de leur païs montueux,aux plaines voi-
fmes;afin d"empefcher la continuation de leur reuolte, felon le témoignage de
Dion. Or Agrippa nepouuoitlestranfporterdu cofté de l'Océan, parce que le païs
y eft aufli rude, &c propre à nourrir les factionsMais il faloit qu'il les plaçaft dans
des lieux accouftumés à l'obéi/Tance tels qu'eftoient les extremités des Vafcons, où
ils ioignoient les Autrigons, & lesCeltiberiens. C'eft la raifon pourquoi ce quar-
tier fut denommé Cantabrie, afin de conferuerla memoire des victoires gagnées
fur ces peuples; qui eft vn nom que les chartes, lean Biclarenfis, & les Auteurs du
moyen aage ont conferué à la Rioia; qui fut peut-eftrelVncdesProuinces, où le
vaillant Agrippa tranfporta les Cantabres. Neantmoins la
vraye Cantabrie ne
perdit pas pour celafon nom. Car Idacius efcrit que les Erules ayansfaitvne defeen-
te aux quartiers de Lugo, furent repouffés, ôc s'eltans remis fur leurs vaiffeaux, prin-
drent terre aux coftés des Cantabries & des Vardulies, qu'ils ruinèrent entièrement.

I. NotitiaProuinc.Rufusin Breuiario per om- Hiipaniaium eft, qux Tingitana,Mauriania co-


mes Hifpamas vi. nunc funt Prouinciae. Tarraco- gnominata.
nenfisjCarthagincnfis,Lufitania,Gallicia, Bserica, II. OrofiusI.fT. en. Cantabri & Apures Gallecix
Infuls Baléares. Trams fretum Afric» Ttouincia prouincix poitis funt;qua exwntura tyter.xi ia-
pum haud procul fecundoOceano fub Septentrione Oue,&pcr totûlitus maris Oceani,vfqueBifcaïam.
deducitur. Idacius in Cluon OJymp. ^06.509.310. V. ConciliumEmeritenfefubRecefuintho.
III. Concil. Tolct. i.in Régula ftdci. Bracar.r. VI. Iulianusin Aducrfariis n. 139. & 306.
Conci!iumLucenfe,edirumàGatfîa Loaifa Me- VU- Itinerar. Anton, p. 100. D10J.J4. Canta-
tropolis Bracara, Porcucale, Latnecum.C.'onimbria, broS) Taiç-n ittit foixicf. mAffu'ctsmiTis<)A.iyti€hi<pStif>e-^jù
veleum, Dumium, Egitania vel Egidartania. Lucus, 'nif\oi7iai-7tt'-n Sit\a.ài^à\i.T> «J il tù 7H(f)'ei c* -ffl (fu^tâi
Auna.Afturica.lna.Tudis.Britonnia. *smÇi€a.nv- IdaciusinChronico.Anno V.Marciani.
IV.MS. Ouetenie editum àLoaifa Totas Aftu- Eruli Cantabriarum & Vaiduliarumlocamaricima
rias per Pyrenxos montes, &pcrfluracnmagnum ctudehiïîme deprccdaci funr.

CHAPITRE XXII.
Sommaire.
L'eftenduè dupais des Vafcons: Ils pojfedent les mohts Pyrénées iuf-
qu'à l'Océan j & font afîis a la frontière des Gaules. Cela eft mieux
expliquépar Strabon Time & Ptolemée que par Adela. II. Ils
font fitués d'<v n autre cqfte ^audeffw des laccetains félon Strabon. Quels
font les peuples laccetains ou Lacetains. Conciliation de Strabon3 &
Je Ptolemée. III. Iacque eft vne ville d^Vafcons. IV. LesVaf-
cons s' étendent le longde la riuiere d'Ebro depuis A lagon iufquàCa-
lahorra qui eft vne ville des Vafcons. Deux Calàborres. V. Diuer-
Jes villes des Vafcons dans Ptolemée expliquées. Qtfcant dans Ptole-
mée. VI Iturifla» & Summum Vytenxum expliqués. VIL Vaf
cons du rejfort de Saragojfe du temps de Pline. Les .Arocelitainsfont
ceux £ Araquil. Les Bacaudes Arocelitains défaits }& expliqués. Les
Carenjes. VIII. Trois Gouuernemens de la Trouince 'T'araconoijè
en dïuers temps. IX.. Jidetropole de Taragone auecfes QuatorXe Cités.
X. La Vafconie partagée fous deux Cités Pampelone3 & Calahorre.
XL (e partage a donné le nom des Vafconie s aux peuples anciens des
Vafcons 3 & au pais de Çuipufcoa 3 Bifcaie 3 & Alaua. X II. Le nom
des Vardules & des Autrigonsseft euanoùi depuis ce partage. Idacius
efl le dernier qui fait mention des Vardules.

Es Vafcons peuples d'Efpagne pofTedoient toutle païs, qui eft de-


puis Iacque ou l'ancien Comté d'Aragon coulant le long des
monts Pyrénées, iufqu à la ville Oeafon zffifîc fur la mer Occane,
& iufqu'àl'emboucheurede la riuiere Oria; & puis reprenant vue
ligne par la frontiere des Varduliens, & des B crons c'eft à dire du
pais cTAloua,& de Rioia,iufqu'àla ville de Calahorra^audelàdel'Ebro. Plinede£
cnuancl'Etpagneciteneure,établieles V afcons dans les monts Pyrenées, lufqu a
l'Océan, & leur accorde la ville Olarjb, (qui eft celle que MeIa & Ptolemée nom-
ment Oeafo. ) C'eftàdire S. Sebaftien, commei'aimonflréauCh. IV". & en fuitefait
àpart le dénombrement des villes des Varduliens. Qui eft vneprecaution grande
pourefuiterIaconfu{îondeMela3quiauoitefcritquelesVarduliens ferrnoient les
Efpagnes du collé des Gaules. Neantmoins cetteeH:enduë de terre, oùlaville Oeal'o
eft aflîfe, iufqu à l'emboucheurede la riuiere d'Oria empefche quelcs Vardules ne
font pas precifement limitrophes des Gaules; mais bienles Vafcons, qui touchent
l'Océan en ce fcul endroit. De forte que Ptolcméc a eu raifon de metre la ville
Oeafon, & l'emboucheure d'Oria, parmi les Vafcons :& Strabon d'efcrire,que
les VafconshabitenCversrextremitéderOceanifoit ceux quiicmtaux enuirons'dc
Pampclone, foit ceux de la ville efOeafon,cpii cft affife iur l'Océan. Car c'eft ainfi
que ce nom doit eftrereftabli dans Strabon fuiuant la foi des manuferks, que le
do&cCafàubonalleguc,aulieudecelui/O/Wdy«»*, quieftreprefenté en
quelques
autres.
I 1. Ce mcfme auteur voulant defigner l'endroit delafituation des Vafcons, cC-
crit que ces peuples font anis au deiïus des laccetains du cofté du Septentrion,là où
eft la ville de PampeloJhe comme fi Fork-vouloit dire U <villc de Pompée ainfi qu'il
parle. Orles laccetains eftoient des peuples, à qui cet auteur donne l'eftenduë de-
puis la racine des monts Pyrénées, iuiqu'aux quartiers voifins des villes de Leridc,
apartenoient
& de Huefca, lefquelles aux Ilergetes.
mais lui s'accorde Ptolemée,qui
A quoi
il femble
met les Ilergetes proches des laccetains contredire, en ce qu'il fe-
pare lesVaïcons des Iaccetains,metantles Ilergetes entre deux.Toutesfois Ton peur
concilier ces auteurs en difant que du collé de la plaine de Huefca, les Ilergetes fontt
fiiués* entre les laccetains &c les Vafcons; mais du coftéde la montagne les Iacce-
tains & les Cerretains abouthToient aux Vafcons, félon Pline. Ces peuples font
nommés Iaccetains par les auteurs Grecs, Strabon, & Ptolemée; & Lacetainspar
les Latins; Cefar, Liue, & Pline.
III. L'endroitoù les Vaièons font ioignant les Lacetains & Cerretains,du co-
fié des Pyrénées, doit eflre reconnu par le témoignage de Ptolemée, lequel en la
defeription des villes apartenantes à ces peuples, denombre celle de Iacque à quin-
& demi de longitude, quarante trois, & vingt fix minutes de latitude.
ze degrés
Elle conferue encore fon nom dans les monts Pyrcnées fur la frontière de Bearn, ôc
a dlé ci-dcuant le chefdu Comté particulier d'Aragon. Le territoire des vallées qui
dependoient de ce Comté eft ioignant la vallée de Roncal qui eft encor du Roiau-
me de Nauarre.
IV. L'eftenduëdes Vafconshorslamontagneverslaplaine,doit cftre recher-
chée dans les anciens auteurs. Les limites plusauancées font fur la ligneméridionale
d'vn collé, en la ville d'Alagon près de SaragoiTedelàl'Ebro, fuiuant l'opinion de
Sunta fur l'Itineraire;qui explique la ville des Vafcons Alauona chésPcolemée,
pour celled'Alagon: de l'autre cofté en la ville de Calahorra Calagurris montant
le long de la riuiere d'Ebro.Strabon & Ptolemée,donnent nettemenraux Vafcons
cctte ville. Mais il faut remarquer, qu'il y a deux villes qui portent ce nom dans Pli-
ne dont l'vne eft furnommée Catagurris Nafcica qu'il dénombre entre les villes
des peuples de Huefca L'autre cft furnommée CaUgunisFibt/larid, qui eft celle du
forti des Vafcons, felon Surita. Orteft en peine de quellede ces deux villes eftoit
ptùs
ce grand perfonnage Quintilian. Mais on eft bien aiTeuré qucelle des Vafcons
donnavn exemple de fidélité tres-recommandableàlamemoirc de Sertoriusjlcs af-
ficgés ayant fouftert l'extrémité d'vn fiege contre l'armée Romaine, & mangé leurs
femmes 2c leurs enfans, fuiuant le témoignagede Vaîerc Maxime & de Iuuenal.
Calahorrc, parmi les
Aufone reproche à Paulin fon feiour de horreurs du païs des
Vafcons; Et Prudence nomme lcfleuue d'Ebro, V&fcond'autant qu'il coupe les
pais des Vafcons, coulant pres de Calahorrc, & des autres villes allifes fur cette
riuiere.
V. Apres auoir vérifié les limites, & revendue des Valons, ilfautconfiderer
ce que l'on pourra reconnoiftre parmi les villes de ces Peuples, que P toi emée deferit
en céc ordre. hurijfk, Pombelon Birurh> Anielus }Nemaniuuf,a) Curnomnm} lacca,
CrdCCttris^CalagorindjBdfcûntum^rgduidiTarrctga,Afujcaria% SetU, Alauona. Pam-
pclone, Iacque, Alagon,Calahorrc&Larrageconferuent leur ancien nom. Pour
fuiuant la foi de l'ancien Interprete de Pto-
le Bafcontum, Surita iuge fort à propos
leméequi a tourné Cajcontum, qu'il faut corriger le texte, & lire Ca cantum; quieit
la ville de Gt/cvmfeaudcfTous de Calahorrepar delàl'Ebro: laquelle donnoit le nom
aux peuples Cafcatenfes }chés Pline. Cette correction de Surita eft confirmée par la
Leçon du manuferit Palatin,quiporte en termes expres, Cafcantum en l'édition de
Bcrtius. O n doit eftablir entre Calahorra,& Cafcant,laville de Graccuris, fondée par
G racch us
pour feruir de monument delà victoire qu'ilauoitobtenue fur les Celti-
beriens. Dont Surita parle plus amplement en fes Notes.
V I. Pour la ville Itunfpt, mentionnée dans Ptolemée, on doit la rechercher fui-
nanties traces de l'Itineraired'Antonin, qui deferiuatle chemin d'Aftorgueà Bour-
deaux,conduit de Pampeloneàfrari^enladiftanccde mille pas; Se de là au
u.
plus haut des Pyrcnécs^pt/nmumPyrerneum^cnla.diftance de 18. mille pas. Cette def-
cription fertà reietter l'opinion des Efpagnols, qui ont pris Iturijfd pour San guetta
Maisauffi elle empefche,que l'on ne peut l'eftablir dans la vallée de Baftan daurant
que cette vallée eft du cofté des Gaules dans la pente de la montagne; Au lieu que
venant de Pampelone,onrencontre/f«r^, iS. mille pas pluftoil: que d'arriuer au
haut de la montagne, felon l'Itineraire d'où il faut defeendre en fuite vers la vallée
de Baftan.Car fummum Pyrenœumûgmtïc le partage où cft la plus grande haureur des
Pyrénées que l'on nomme auiourd'hui communément lePon.Cc nom dejummum
Pyrentcum cil donné à trois diuers paffages de ces montagnes, qui font marqués dans
l'itinéraire. LVneft celui-ci, qui eît fur le chemin d'Aftorguc à Bourdeaux. L'autre
eftfurlechemindeSaragoffeàBearn. Letroiûefmefur le chemin d'Arles à Tarra-
gone. Deforte qu'il faut chercher Iturijja entre Pampclcne & le Burguet de Ron-
ceuaux^qui eft placéin~srr~r~ro Pyrenao;& par ce moyen on trouuera, que le Bourg de
S«fcriquiellfurcecherrtin3refpondàIturiJJa. Mêla fembles'oppofer à cette explica-
tion,en ce qu'il dit que le fleuue Mdgraàd coule pres Ituriffa & Oeafon. Mais il eft
certain que Mclan'eft pas pluS contraire à noftre interprétation qu'il cftà ritincrai-
red'Antonin,qui met 7if«Wjl^entrePampclone& le Burguet. On pourroitaccorder
Mêla auec l'Itinéraire,h l'onpouuoitmonftrer que la nuiere de Subiri coule vers
SaintStSebaftienouversFontarabie. PlinefaitmentiondesIturicenfes quieftoient
les habitans de cette ville, & de fon Bailliage.
VII. Les Peuples Vafconsappartenoient du temps de Pline, au reffort de Sara-
go{fe,auquel refpondoient Cinquante-deux Peuples. Parmi ceux-là, il dénombre
ceux de Pampelone,ceux de Calahorrafurnommés les Fibulariens, de Cafcant de
Graccuris,dcTarrage,ouLarrage, & ceuxd'Ituriffa. lldcnombrcencoreles llum-
beritains,quieftlavillede Lumbicr en Nauarre; Les Arocehcainsj dontla ville eft
nomméeAraceli dans l'I tinerairc d'Antonin,& interprétée par Surita pour Jraquiel
enNauarrerqui eft à monauis la vallée d'Araquil mentionnée dans les letres du Roi
Sanccle Grand^chésSandoual.Idacius fait mention des peuples mutines dans la
ProuinceTaraconoifc,que l'on noxnmoxt B aedudast d'vn nom vulgaire comme
ceux que l'on appelloit en Guienne Croquans, l'année dernière. Afturius les défit
dutempsdel'EmpereurTlieodofele]eune;Etenfuite les mutins ou Bacaudes Jro-
o?/iwwj,c'eftàdirelesCroquans qui s'eftoientatroupésen la vallée d'Araquil .Pline
faitaudi mention des Carences, qui font ceux de Poème de la Reina, furnommés en
langage vulgaire du pais Cares, comme le ficur d'Oyhenard a fort bien obferué.
VIII. Mais encore que pour l'adminiftration Politique,& les affaires de Iufti-
celles Vafcons i uffent du reffort de Saragoffe neantmoms leGouuernementGe-
r 1
neraljfouslequelilscftoicntcftablisauoicplusd'eftenduë fur quoi il faut confide-
rer trois diuers temps. L'vneft celui d'Augufte, qui partagea les Prouinces de l'Fm-
pireaueclcpeuple. Il donna vne portion de la Prouince Bœtiqucau peuple,quila
faifoit c^ouuerncr par vn Preteur. Tout le furplus de l'Efpagneeiloit de la prouifion
de l'Empereur, qui enuoyoit vn Gouuerncurauecfon Lieutenant en la Lufitanie
iufquesàlariuieredeDuero. Il eftabliffoit fur le refte de l'Efpagnevnautre Gou-
uerneur,quieftoithommeConfulairc;lequelauoitfous foy trois Lieutenans. Le
premier commandoicenGa!ice,auxAHuriens~aux Cantabres; Ce quia femi de-
puis de modcllepour former la Prouince de Galice. Le fecond Lieutenant gouuer-
noit toutle refte du pais montueuXjiufques aux Pyrcne'es, c'efl: à dire depuis les
Monts d'Ocaiufques aux Monts Pyrénées & à l'Océan: où eftoient comprifes la
Burcua,Alaua, Bifcaya, Guipufcoë,& la meilleure partie des Vafcons. Letroificfme
Lieutenant adminiftroit lesCelnberiens,&les autres Peuples refidans prés del'E-
bro, &toutle refte de la Prouince, qui eftoitaiféeàmanier, à caufe qu'elle eftoitac-
courtuméeàrobeïflànce.C'eftoitrettatdecesProuinccsdutemps de Strabon, Sous
Velpadan, les PrincesayansTexerciceentier de toute l'autorité, l'Efpagne futdiui-
fée en trois Prouinces comme auparauant fçauoir laTararonoife la Bcetique,
& la LuGtanie félon Pline, mais elles reeçurent les Gouuerneurs de la main des
Empereurs.
I X. Le changement qui fc fit en (on adminiftrration fut beaucoup plus grand
fousHadrian. CarrEfpagneayanteftédiftribuéeencinqProuinces,pourcequire-
garde le dedans,ain(i que i'aydeuaremarque;la Prouince Taraconoiic fut rcflrainte
aQuatorzeCitésfouslaMetropoledeTaracone;quifontdenombrèesencétordrc
dans les anciens manufcrits publiés par Loaifa;TaraconeMetropole,Tortofe,Sara-
goflejTaracone, Calahorre,Auca ou Oca ville ruine'e^dontlefiegeacfté tranfportc
à Burgosl'aniO75- parle Roi AlfonfeVI.Pampelone,Huefca,Lerida, Barcelone,
Egara, villeruinée,dontlcfiegeaeftévniàcelui de Barcelone,Aufone autrement
Vich,Girone,AmpuriasScVrgel.DefortcquececteProuinceTaraconoifecompre-
noit la Catalogne, rAragon,la Nauarreaucc la Guipufcoë, Bifcaye, Alauc, 13ure-
ue, & la Rioie.
X. Les Vafcons en cepartagefurcntfoufmisàlaCite'dePampelonepourlapîus
grande paftic,auec les Guipufcoans quifurentadiointsàcette Cité. Calahorre em-
porta l'autre partie des Vafcons, & encore l'Alauc & la Bifcaye, qui furentpar ce
moyen vnies commemembresà la féconde Cité des Vafcons. Ce qui fut ordonné
en l'Eftat ciuil, fut fuiuidans l'Ordre Eccleiiaftique. De forte que les Euefques
de cesdeux Cirés pofTederent enleuradminiftrationtousles païs fufdits. Ce que
l'on pcutverifier pour le regard de l'Euefché de Pampelone par les letres du Roi
Sance le Grand, que Sandoüal a publiées qui comprennent fuiuanr l'ancien
vfage dans le Dioccfe de Pampelone non feulement ce qu'il poifede auiour-
d'hui de laNauarre; mais encore la vallée d'Aragon où eft la ville de Iacque de-
puis la riuiere du Galhiguo & tout le pais d'Ipufcoa iufqu'à la riuiere de De-
ua. Ileftvray,quepourcequi regarde les frontieres de France cette letre eft vn
peu auanrageufe. Car bien qu'elle ne pouffe point les limites au delà de la Cha-
pelle de Charlemagne, que l'on nomme auiourd'hui lhigieta ny outre le port
de Belat; Etpartant, que la vallée de Baftan demeure j'brepour la France, & pour
VEuefché de Baione Neantmoins cette letre donne à Pampelone, tout ce qui
dk depuis Bclat iufqu'à Sain 6b Sebaftien, auec les vallées voifines Lerin, Oyar-
çun, Ernani, & autresiufqu'à la riuiere de Vidafoë. Cequieft ordonné au preiudi-
ce du droict, &delapofleilion de l'iuefque de Baione auquel ce quartier apar-
chap. VIII.
tenait 3 félon la déclaration 4c Arfius Euefque de Labour Tau 980. rapportée au
ït
XI. Or comme tous les Vafcons fureiu partagés*eh deux Cités, auec les creuës
des petits païs voifins, ces deux Prouinces, pluftoft que diocefes furent nommées,
les Vafcomes ,ainfi qu'il apparoift parle témoignage d'Idacius en fa Chroniquc;lors
qu'ildit que Rlclziarius Roi des Suedois rauagea les Vafconies; comme l'Aquitaine
ayant efté partagée en deux Prouiiices on- les nomma les dquttaines. C'cil auflien
<:pnCequcncedecenoiiueaudepartement,quelepaïs d'Alaua,qui enfon origine
n'apament point aux Vafcons, fait pourtant vneportion de la-Vafconie,ckns la
Chronique de loânnes BïcUrenfulors qu'il efcrk que le Roi, Leouigilde s'empara
d'vne partie de la V afconie, & y baflit la ville Fiétoriacum; qui eft Victoria5, "capi-
tale du païs d'Alaua',& dépendantede i'Euefché de Calahorra. Il ne faut doncpas
fe perfuader que les Vafcons ay ent domtéà force d'armes ces quaitiers, de Guipuf-
coa, d'Alaua &'rfe;Bifcaïe, parce qu'ils font incorporés dans la Vafconie, & qu'ils
portent auiourdhui le nom de Bajques &c de Vofcongaâss }autc l'vfaged'vne mefme
lancrue. Mais il faut attribuer cette incorporation, à l'eftabliiTcm ent des deux Cités
de la Vafconie fait pour la police de l'Empire. Aufll auant cet ordre Augufte auoit
preiugé que tous ces pais deuoientcompofervn feul corps; car illes mit fous le com-
mandement d' vn feul Lieutenantainfi que fon a peu remarquer chés Stra bon.
XII. Depuiscetteincorporationlenorndes Autrigons & des Vardules s'eua-
noiiit, en forte que depuis on ne trouue point qu'il ait eftéenvfage, fi ce 11' cil dans
la Chroniqued'ldacius; lors qu'il parle du rauage que firent les Erules aux coftes
des Cantabries, & des Vàrdulies,1^11460. Mais cet Auteur, qui eft le dernier de
ceux qui ont employé
ce mot} fe plaift dans le ftyle de Pline & de conferuer les an-
cienes dénominations ^îonobftant les nouueauxdepartemcnsdes Cités. Défait il
fefert bien fouuent de Ccn&mtus Luesnjîs & Bracarenfispour f îgnifîer les quartiers
de Braga, & de Lugo, quoiquemefme dans la diftribution de ion temps ces termes fuf-
fent abolis. Il en vie de pour le regard des Vardulies;dont il conferue 1--
nom, quoi qu'elles fufTent incorporées aux Cités des Vafcons. En quoi il n'y a pointt
d'inconuenient,mais pluftoft l'explication de la defcentedes Erules eft plus precife,
lors qu'elle eft énoncée par le nom particulier du quartier, qui efloit encore co-
gneu du temps d'Idacius-,quoi que depuis il fut englouti par le nom Generalde
Vafconie.
I. Plin.1. 4. c 20. A Pytenzo per Oceanum, Vaf- ftro milicix Arocclitanorum frangit infolentum
conuinfaltus,OIarfo,Vardulorumoppida,Mcnot Bacaudarum.
g(. Strabo.t.3. Ô9ri TBiîia^â'JTiifâm'mQ.YjtavZQré.iix.mxt IX. LoajfaèCodiceHifpalenfiinNotis ad Con-
'7!ItèiJ' wll~~mra x~ rlvi âur~ S2r.~xvv Os~ors"nx~io. cilium Lucenfe Tacracona Mctropolis. Dcrtofa,
II. Strabo. \asiç>M-ta.t 37*5 làUiw/naridt sfdsafK'nni^i' Ccefaraugiifla Tirafona, Calagurris, Auca,Pam-
Plin.l.j.c.3.
~d?XGwWI É ~l'(L~ Lacétani,
ld ,roAIÇperque Pyrensum
llo[.<7l'ill.aJI Cetreta- pi!ona,Orcaj Elerda, Barcinona, Egara, Aufona,
fJS d4' 7fi~.t.lHlÔ7IDnl!
Gerttnda, ImpunasOrgello.
ni, deinde Vafcor.es. X. Sandouall. in Catal. Epifc. Pomp.
III. PtolemïusTab.z,Euiopse. XI. IdacnisinCluonico. Vafconias dcprxdatur.
IV. Valer.1. 7. c.6. luuen. fatyr. 13. Surita ad Iti- Ioannes Biclarenfis in Chronico.
ner.Ant. pauhn.ep.13.adAufon, XII. Idacius in Chron. Olymp.309. Canrabria-
V. VI. Plin. I.3.0 3. Itincrar. Anton. Prol- Mêla. tum & Vardulurumloca mantima crudelifllme de-
VU. Idacivisan. ii>. Theodoiîj de Aftuno Magi- prxdati funt.
CHAPITRE XXIII.
Sommaire.

L Les Vafcons fuiuirent tes Carthaginois> #*depuis les Ttçmains, ont e fie
beaucoup efiimés pour leur courage & l'agilité de leur corps. II. Lors
le* Vandales & les Suedois enuahirent l'EJpagne3 les Vafcons Jub-
que
f fièrent fous la dominationdes Romains. Rechiarius Suédois Roi de Ga-
UcerauagealesVafconies.Fait la paix auec l'Smpire. Enuabitla Pro-
uince Taraconoije où eftoient les Vafconie s. III
Euarix Roi des Goths
prend P ampelone 3& Je rend maifire de la Vafconie. IV. guerre des Rois
de France,contre Amalaric Roi d'EJf/agne, & en fuite contre le Roi
^Theudas. Sien de S araioffe parles cRpis Childebert& Clotaire. V- Ces
Rois connue fient <vne partie de l'EJpagnè 3fçauoir Pampelone & la Vaf-
conie. VI- Et la Cantabrie. Francio efiabliDucde la Cantabrie, qui
payoitles tributs acoufiumés aux Rois deFrance. VU. L'armée F ran-
foije defaite pres la riuiere de Minio en Galice. VIIL Explication de
ViBor lors qu'il efcrit qu'il y auoit cinq Rois de France en cette armée,
Chilperic fils de Clotaire efioit dans les troupes- IX. Athanagildeappel-
l'
la a Jdn fecours les troupes de Gmpereur lufiinian. Elles occupent plu-
Jieurs places en EJpagne 3&la QintabriefUr les François. X. Les Im-
périaux retindrent long-temps la Qtntabrie 3& eurent plu/leurs guerres
lesjmperiaux,
auec l&s Rois d'SJpagne. XILes Vafcons efioient fous
aufli bien que les Qantahres. XII. Depuis ce temps ilj eut des guerres en-
tre les François & les Vafcons & entre les Vafcons & les Goths. KiII.
Le *Duc Bladafie enuojé en la Vafconie auec <vne armée par Chilperic
^RoideSoi/fons. Cette Vafconie efioit la F rouince de ce nomquiefioit en
EJpagne 3 & non la Nouempopulanie,qui n' auoit point encorechangé
Jbn nom 3 & efioit fou s l'obejjfance des François.

Ya-nt examiné l'afliete des Vafcons, il faut confiderer à quels


Princes ils ont efté foufmis. Du temps des Carthaginois ils fui-
uirent la fortune du vain queur,&groflirent auec les Cantabres,
les troupes d'Hannibal, lors qu'il fit fon entrée dans l'Italie. Le
Poète Silius quia defcrit les guerres Pu niques, recommande leur
courage, l'agilitéde leurs corps, & le mefpris qu'ils faifoient de couurir leur tefte
d'aucun pot de fer, dans les combats. L'Efpagne ayant efté reduite fous l'obeïïTance
des Romains, ils fubirent lejoug comme les autres peuples, de ayans eité eriuclopés
danslafa&ion de Sertoriusdu temps des guerres ciuiles, ils eurent vn fuiet de té-
moigner leur fidclité enuers leur chef dans fa difgrace. Ils ne furent point engagés
dans la guerre Cantabrique contre Auguflre;commel'onpcut iuger de ce que Stra-
bon efcrit, que l'armée Romaine eftoit fournie de viures, du collé de l'Aquitaine,
quoi que ce fut auec beaucoup de peine à caufe de la difficulté des païTages. Ce qui
fait
voir que la voi6ture fe faifoit par les montagnes des Vafccns. Leurs forces
eftoient cflimccs, & leurs foldats, employés datis l'armée Romaine du temps de
l'EmpereurVitdlius chés Tacite.
II. Ilsfurenten repos dans l'Efpagne fous là domination Romaine, iufqu'à ce
queles Vandales, les Sueciens, ou Suedois,& les Alains vindrent enuahirles Pro-
uincesdcrEmpire,enfortcquelaProuincedeGalice fut pofledée parlesSuedoisji
la Betique par les Vandales, & les Prouinces de Carthage &de Lufiranieparles
Alains, commeefcrit Idacius. Demanière que l'Empire ne retint dans l'Efpagne
que la Prouince de Taracone, où eftoient finies les Vafcons; qui furent par ce
moyen obligés d'auoir les armes à la main pour leur defenfe contreles Suedois.
Dautantplusquelapuiffancedeceux-cis'eftok tellement accreuë,queRechilaleur
Roi Payen auok réduit fous fa puifïance les Prouinces de la Lufitanie, de la Betique
& de Carthage. Auquel facceda Rechiarius fon fils Catholique qui apres auoir
cfpouféla fille de Théodore Roi des Vvifigoths de Tolofe, fit la guerre dans les
terrcsdel'Empirej & rauageales Vafconies au commencement de fon règne l'an
448. Et continuant fon deiTcin, fit le dcgaftenlaProumce de SaragofTe, & prit la
ville de Leride. Son progrés futarrefté par la paix qui fut traidtée entre lui, & Man-
luctus Comte des Efpagnes l'an 40 z. par laquelle il rendit à l'Empire la Prouince
de Carthage. Mais l'année 456. les Suedois ayans rauagé cette memie Prouince, &
refufé la continuation de la paix, que l'Empereur Aukus leur auoitdemandé'epar
fon Legat:auqueileRoides VvifigothsTheodoricauoit ioint fes Ambaffideurs
pour le mefme crFe<5t Rechiarius enuahitlaProuinceTaraconoifefur l'Empire; 11
ne fautpoint douter queles Vafconies, qui eftoient à 1 a frontiere deGalicenefuf-
fent occupées les premières. Cette violence de Rechiarius fut rudement chaftiée.
CarTheudoricRoi des Goths entra dans l'Efpagneauccla permiffion de l'Empe-
reur Auitus, défit Rechiariusprès de la ville d'Aftorgue & fe rendit maittre de plu-
sieursplaces dans FEfpagne.
III. Ces heureux iuccés,& le defordre de l'Etn pire conuierent Euarix Roi des
Vvifigoths de fe rendre maiftre de l'Efpagne.De fait Ifidore remarque en fa Chro-
nique, que ce Prince prit Pampelonc,& en fuite SaragofTe, Se toute l'Efpagnc fu-
perieure, en l'année 466. Par ce moyen, les Vafcons qui auoient eftéiuîqu'à pre-
feu t fous l'Empire Romain furent dela conquefte des Goths.
I V. Apres la defaite d'Alaric,les Rois Goths fc retirèrent en Efpagne; mais
comme ils auoient beaucoup d'affaires à demefler auec les Rois de France, leur R oi
Amalaricfutdefai& & tuéàNarbonepar le Roi Childebert l'an 531. pour venger
l'iniure que ce Prince Arien auoitfait en haine delà religion Catholique à fa femme
Chrotilde,fœur de Childebert. Mais l'année 541. fut encore plus funefte au Roi
TheudisfuccefTeurd'Amalaric.Caries Rois Childebert & Clotaire entrerent dans
les Efpagnes auec vnepuifTantearmée, aiTiegercnt SaragofTe;& neantmoins émeus
de la deuotion du peuple de la ville, qui oppofa à leursarmes pour toute refiftance,
îespiïcresenuersDieUjportantenproccJlionfurlesmursde cette ville aiïiegéejla
tunique de fàint Vincent, fe redrerentdufiegeparrcfpeci;, & remporterentrefto-
ledeceSaint Diacre & Martyr. Cette circonflance del'eftolc eft adiouftée aurecit
de Greo-oiredeTours,parl'ancien Auteur desGefb.es des François: qui diflingue
cette entrée des Rois en Eipagne, de l'attaque qui auok elle faite quelques années
auparauant contre le Roi AmalaricàNarbomie mieux que n'a fait fredegarius, qui
confond ces deux exploits.
V. Or il faut faire vne notable reflexion fur ce qu'a remarqué Grégoire de
Tours, que nos Rois fe retirèrent auec vn riche butin; après auoir conquis vue
grande partie de l'Eipagne. De forte qu'il faut examiner, quelle fut cette grande
I iij
conqucfte, qu'il na point exprimée,qu'en termes généraux. Pour cet effet ilfaut
appelleraufecourslaChroniquedeViftor Tunnunenfîs publiée par Canifîus dela-
quelle nous aprenons quel'année feconde apres le Confulat de Bafile, qui refpond
àrans4i.cinq Roisde France, ejîutns entrés dans l'Efpagnc par Pampelone,vindrentà
Sardçoffc, qu'ils djjiegercnt trois tours, & ruinerent toute la Prouince Taracenoife. De
forte quelaProuinceTaraconoifefur en proye à cette armée, & Pampelone fut
fàifie pour l'affurance de la retrai&e. Qui ne void donc auec toute euidence, que
fivne bonne partie del'Efpagne futconquife, felon Grégoire deTours, Pampe-
lone & la V akoniefurentla premiere conquefte felon Victor.
VI. Mais elle ne fatisfait pas au témoignage de Grégoire, qui veut quvne bon-
nepartie ait eftéconquife fi l'on arrefte le cours de l'armée à la feule Vaiionie. Ceft
pourquoi on eft obligé de lui donner quelque autre progrés. La Cantabrie fut en-
uahie en fuite de la Vafconie.Fredeganuseft tefiiiolii affeuré que les François l'ontt
conquife, & poifedée quelques années & qu'ils y onteftabli vnDucnommé Fran-
cio, quileur pay oit les tributs, qui lui eftoient ordonnés. Il eft croyable que ce Duc
gouuernoitconiointement la Vafconie, & la Cantabrie. Fredegarius ne defigne
conquefte; mais elle ne peut eftre rapportée à
pas véritablement le temps de cette
nul autre qu'à celui-ci, où ron voitles armes Françoifes triomphantes de l'Eipagne.
du des Vvifigoths, mais de
La Cantabrie n'ertoit pas des apartenances Roiaume
celui des Suédois en G alke, qui eftoient fi foibles en ce temps-là,quemefmesle nom
de leurs Rois qui regnoientpour lors, eft enfeueli auec eux.
VII. Il femble que les François fe preualans du bonheur de leurs armes, ne s'ar-
refterent pas à la conquefte de la Cantabrie; mais qu'ils eurent deiTcin derauager,
de Galice. Defait ils poufTcrent leur ar-
ou de conquérir entierementle Roiaume
iufqu a la riuiere de Mïnio en Galice.
mée,
Mais lequiRoi des maifïreffe de la campagne,
efloit
Goths Theudis,ioignantfes forces à- celles de Galice arrefta leur
progrés, & cutdel'auantagefurlesRois de France, prés de cette riuiere de Minio,
iblon le témoignage de l'anciene Chronique de Moyffac publiée par le fieur du
Chefnc Ce combat gagné fur les Rois de France par Theudis, ne peut eftre rap-
porté ou'icette campagne qui eft la feule ou les Rois de France ayent efté en per-
fonne (1 auam: dansFEipagne, non feulement du temps de Theudis, mais depuis
encore.
VIII. On pourroit tenir pour fufpeftle récit de Victor, en ce qu'il dit, qu'il y
auoit V. Rois de France en cette expedition; Gregoire deTours n'en marquant
que deux, fçauoirClotaire,& Childebert. Neantmoins onpeutconcihercesnar-
rations en difant que les enfans de ces deux Rois pouuoient acheuer le nombre de
cmq. De fait ie trouue que Chilperic filsde Clotaire eftoitdelà partie; puis que le
Poète Fortunatefcrit à ce Roi, qu'il auoit vaincu en la compagnie dcfonpcre,les
ZD
Vafcons,les Saxons, les Bretons, & quelques autres peuples.
I X. -Apres que les François eurent pofTedé quelque temps la Cantabrie,elleleur
futoftéeparTarméederEmpereurIuftinian. Car leRoiaumcd'Efpagne ayantvac-
quéparledecésdeTheudas l'an 547. Theudifclus lui fucceda, en 48. & àectui-ci
furenten l'année fuiuante 49. Qui/e comporta auec tant d'iniolence que les Goths
Agila
obligés de fereuolter contre lui, fous la conduite d'Athanagildus. C elui-ci
appella à fon fecours les troupes vi£torieufesde Iuftinian qui venoient de ruiner la
dominationdes Goths dans l'Italie. Auec le fecours de ces forces Imperiales, Agila
futvaincu,&tuéenlavilledeMende; & Athanagilde promeu à la Roiauté, par
l'élection des G ots, l'an 554. Mais les troupes de l'Empereurs'eftans fâifies de plu-
fieurs places} Athanagilde fut contraint de combatre contre fes amis ;& retirapar
force quelques villes de leurs mains. Ncantmoinsil lie pût tes chafTer entièrement
de l'Elpagne De forte que du temps d'Iiidore, les Imperiaux y retenoient^ncorc
quelques places.
X. Or l'endroit oùlesImperiauxfecantonnerentfutlaCantabrie,d'ont l'aC-
flctc cil oit auantageufe pour s'y maintenir tant à caufe des ports de mer qui leur
donnoicnt facilité d'auoir le fecours d'Afrique;qui eftoit depuis peu remifcfous
l'Empire; que pour l'afpreté des lieux, qui rcndoicnt les attaques contre eux fort
incommodes. La Cantabrie eftoit occupée pour lors par les François, qui auoient
fans doute leurs gamifons foibles, & entretenues fur le païs; De forte que la con-
queile n'en fut pas malaifee aux Impériaux qui gagnèrent fans doute les volon-
tésdes Cantabriens, & encore des Vafcons leurs voifins, par l'efperanced'auoir
part aux richeffes de l'Empire par le moyen du commerce de l'Afrique, & des de-
niers qui vicndroientdescofres de l'Empereur pour lepayement des gens de'guerre
entretenus dans les garnifons, &deceuxquileleueroientdansle pais. Quels que
pouffenteilre ces motifs, Fredegariusatfcmccpieles troupes Imperiales enuahirenc
la Cantabrie fur les François; qu'ils retindrent, iufqu'à ce que Sifebodus Roi d'Ef-
pagne, qui regnoit l'an 61t. enleua fur l'Empire Romain plufieursplaces alïîfes
fur la code de la mer, & les reumtà la Couronnedes Goths. Une les chafïa pas en-
tièrement, mais il les afFoiblitducoftédelamer. D'où il apert que cette Cantabrie
s'eflendoit iufqu'à l'Ocean quoi qu'elle cuft encore fan eftcnduë dans la terre
frerme.
XI Ce pendanr ondoitconfidererreftablhTementd'vn nouueau commande-
ment dans les Efpagnesdu coftédela Cantabrie;qui dcuint vne Prouince de l'Em-
pire, au preiudice de la conquefte des François. Les Vafcons fans doute fubirentîe
joug des Impériaux, Se formèrent vn grand corps aueclesCantabriensleurs voi-
fins. De fait IfidorefaifantmentiondclaguerredesRois Recarde, & Gundemar
contre les Imperiaux, la conioinét. auec la guerre contre les Vafcons, comme ie
montrerai plus bas. La poil~eflion de ces quartiers retenuë par les Impériaux, don-
ne vn grand éclair cifïementà vn paffage obfcur du Poète Fortunat, lequel elcriuant
àl'Empercur IuftinlI. quiauokefteintlefchifmedànsrOrient, &faitreceuoirlc
Concile de Chalcedoine l'année premiere de fon Empire, qui eftoit l'an 566. fc
conio iiit auec lui de cette action de pieté & lui dit que la G alice en a eu connoiffan-
ce, & quele Cantabre auec le Vafcon fon voifin s'entretiennent de ces
difcours.
XII. Les Vafcons eftans vnis auec les Cantabres fous l'autorité de l'Empire
Romain, eftoient obligés de fe défendre contre leurs anciens mailtxes, qui eftoient,
premièrement les Rois Goths, & depuis les Rois de France. C'eft pourquoiles Au-
cetteinuafion
teurs fontmention depuis des Impériaux, des guerres furuenues en-
tre les Vafcons, &: les Goths, & de celles des François & des Vafcons. Les Rois de
Franceauoicnt elle fi embaraffésdans leurs guerres ciuiles;&tellement occupésdans
les cftrangeres plus importantes que lerecouurementdelà Vafconie& de la Can-
tabrie, qu'ils en abandonnèrent le foin pour vn long efpace de temps.
Xlti. On trouue feulement dans Grégoire de Tours, queleDucBladaftefuc
enuoyél'an 58 1.par Chilperic Roi de Soiffons vers la Vafconieoù il eut vn fi mau-
uais fuccés, qu'il y perdit la plus grande partie de fon armée; non pas la vie comme
efcrit Fredegarius par mefgarde,contre l'autorité de Gregoire de Tours,qui fait
mention dequelcjues emploisdu Duc Bladafte après la guerredes Vafcons. L'onfe
trauaille ordinairement pour fçauoir,qu'eft-cequeGregoiredeToursveutfigni-
fier par cette Vafconie; Et nos Hiftoriens feperfuadentqu'il entend parler des par-
tics montueufes de reculées de la Gafcogne,àfçaTj.oirdu païs de Labour, Baffe Na-
1 inj
uarre, Soûle, & des Vallées de Bearn, Se de Bigorre. Mais cette explication n eft
lignification des noms contre toute
pas rcccuablc; parce quelle change vraye
la
apparence. La Vafconie fe prend
originairement pour les peuples qui font delà les
monts, fous les deux Cités de Pampclonc,& de Calahorre, comme i'aimonilre'i II
l'employe en vn autre fens.
ne faut donc pas fe perfuader que Grégoire Tours
de
D'autant plus que lors qu'il parle de ce pais quel'on nomme auiourd'hui Gafcogne,
il lui donne fon vrai & ancien nom de Nouempopulanie, qui n'eftoit pas encore
chancre, comme il
fur depuis. L'Eftat de cette Prouince fera voir encore auec plus
d'euidencc, que Gregoireentend parler de la vraye Vafconie & non pas des quar-
tiers de deçà. Car en ce temps là les Rois deFrance poiTedoient paifiblcment toutes
les villes de la Nouempopulanie^ & particulièrement celles qui eftoient les plus
proches de l'Efpagne, fçauoir Bigorre, Bearn, Acqs, & encore la Cité de Labour.
Ilsy eftabliiToientlesGouuerneurs, & y nommoient les Euefques;quivenoientaux
Synodes de France par les commandemens des Rois Childebert Chilperic, &
Gontran comme i'ai monftré clairementci-dclîus. Mais ce qui oite toute apparen-
ceà cette interprétation, eiUefucccsderentreprifeduDucBladafte,quiperditla
plus grande partie de fon armée. Ce qui fait voir qu'il n'auoit pas à faire à des gens
feparés par des vallées, d'vne eftenduëfi longue que celle que l'on feperfuadela-
quelle empefeheroit & l'intelligence des peuples fi efloignés, & le ralliementde
leurs forces: Mais que fon entrepnfceftoitcontre vne Prouince, qui s'eftoit reti-
rée de l'obeïflance des François, fortifiée d'hommes& déplaces, & fecouruëdes
forces de l'Empire. Ce qui feiuftifie encore mieux par ce queft reprefentéau chapi-
tre fuiuant.
I. Silius 1. $. Canraber & gales conterhpto teg- VII. Chronicon Moiffiaccnfe edicum à v. C.
mine Vafco. Idem 10.
Ac muenem quem Vafco
kruis quem fpicula denfus Cantaber vrgebat. Stra-
bo 1.3 • î TaaniÇ&rn hn tos AMij-mviaf ng.Xi-oi't sftà ras JW-
^a^iaf.Tacic.l. 4 Hift. c. 7.
II. Idacius inChcon.Olimp.507.Rechiatius ac-
fupcrauit.
Andrea Duchcfnio. T. 1. Hift. Franc. Theudis
Francorum Reges infra Hifpaiuas vfque Minium
VIII. Fortunac. 1» î».Carm. 1. acîChilpericura
Rcgem: Q«cmGeta. Vafco tremunt, Danus, Eftio,
cepta in conmgiumTheedons Regis filia, aurpi- Saxo Bntannus Cum paue quos acte ce dornitaf-
catusinitiumRcgni, VafcQmas deprïdatut men- fe paret.
ieFcbiuaiio. I Greg.Tur. 1.4.c.8.Ifidor.in Chron. Goth.
X.
lli. Kidoius in Chron. Goth.Prius capta Pam- Athangilduscumiamdudum furaptatyramide Agj-
pilona,Csefarauguftaruinuadic.totamqucHtlpa- lam icgno pnuace qua:rei.et, tnilitum fibi auxilia
mam (upenorcm obtinuit. ab Imperatoreluftinianopopofcerat quospoilca
IV. Gicgoi.Tmoncnf. I.5.C.10. Gregor.l.3.c.2c>. fubmuucrc a finibus regnimoheusnonpocuir,ad-
Gefta Franc. c. z6. Frcdcgar. m Hift. Franc. c. 41. uerfits quos hue vfque confliguur-
V. Cicgor. d. I. 3.C. îç.Tainenacquifita tnaxi- X. Fredeg. in Chron. c. 53. fedeum a parte Im-
ma Hifpania; parte, cum magnis fpolijs in Galhas peri) fuerac Cantabua rcuoeata, a Gothis prœoc-
redierant. Viftor Tunnunenfis in Chromco. Hoc cupatur, &plur«ciuitatesabImperioRomano in
anno ( id eft poft Confulatum Bafilij, anno fecun litore maiis abftulic & vfque fundaœcntum dc-
do) Francorum Reges numero V. per Pampalo- ftruxit.
nam Hilpanias ingrclli Ofarauguftam venerunt, XI. Fortunatus in fupplementoediro a Bronue
quam obfeilam per tres dics, omnemfeuTaraco- ro, Pcera. 1. Axe fub OcciduoaudiuuGalhciafa-
nenfemProuinciamdepopulationetnucrunt. ûum.Vafconc vicino, Canraberifta réfère.
V 1. Fredeg.in Chromco c. 5;. Cantabriamali- XIII. Gregor I. 6. c.12. BladaftesveroDtixin
quando Franci poflederanc. Dux Francio nomme, Vafconiam abut, maximamque pattcm exercitu
qui Caiitabriam in cetnporc Francorum rcxcrat, fui armfic. Frcdeg. in Hiftor. Epit. c. 87. Grcg.l. 6.
tnbuta Francomm regibus, nmkoceinporc implc- c. 31. Greg. I. z. c. zj. Noucmpopulanse vibes<
nerar.
CHAPITRE XXIV.
Sommaire.

Entrée des Vafions dans la Nouempopulanie quifi cantonnent aux


Vallées qui font deçà les MontsTyrenées, en Labour 3BaJJeNauarre,
Bajtant& Soule. II. Ce qui es? confirmé par ^n textede Fortunat. 1 1 1.
Guerre des Rois Goths contre lesjmperiaux& les Vafions. Leouigilde
conque s~le la Seconde Vafionie,& baïlit la ville de Viëtoriadans le pays
d'Alaua. VI. Recarede fin fils continua laguerre contre lesjmperiaux,
& les Vafions.V. V'VÎtteric continué ledejfein contre'ville
lesjmperiaux.
ejl la
T rend fur eux la 'ville de S egontiafelonjfidore. Cette me fine

que Segontia Paramica des Varduliens chés Ptolemée. V L Theodoric


Roi de Bourgogne, & fin frère Theodebert enuoyentvne armée contre
les Vafionss le/quels ils rendirent tributaires. GenidliseRabliDHcdss
Vafions. VIL Examen de l'eBendnê de ce premier Duché des Vaf-
cons. Jl ettoit compofé de ce que l'on conquesla dans lEfpagnes & de
Cinq Cités de la Nouempopulanie3 Acqs, Baione3 Oloron Bearn &
<*Ayrc. Le nom des%)afcons en laNouempopulanie comprenoit l'eften-
due de ces Cinq Cités & non âauantage. VIII. V ne partie des Vafcons
demeura vnie auec l'empire auxquels Gundemar Roi des Goths fijt la
Guerre. IX. Le RoiS ifihute enleua flitfieursviïïes furies fmperiaux,
&fi rendit maiftre depuis l'Océan iufquaux Pyrénées*

Es Vafcons piqués du degaft que l'armée Françoîfe auoit fuit dans


leurs terres, & enflés du fuccés qu'ils auoient eucontreleDucBla-
dafte, entreprirent de faire des courfes dans les terres de Frances
Pourcét effet l'an 58 6. ils firent leur defeente parles montagnes, Ôc
fe ietterent à la campagne, faifant le degaft aux vignes & aux
champs, bruflant les maifons, amenant quantité de prifonniers, & de beftait, fe-
lon Grégoire de Tours. Le degaft qu'ils firent aux vignes, tefmoigneaffez qu'ils
s'auancerent bien auant dans la Nouempopulanie,iufques aux quartiers de la Pre-
uoftéd'AcqSidelaChalolfe,& du Bearn. Le Duc Auitroualdctafchadeles repouf-
fer, & de tirer raifon des rauages qu'ils auoientfaits en noftre terre; mais ce fut fans
aucun auantage confiderable. Il eft croyable, que pour aflfcurer leur rerraite, ils ic
rendirent maiftres des racines des montagnes, & des vallées qui regardent la Fran-
langue des Vafcons Eipagnols; C'eftà
ce, dont les peuples conferuent encore la
fçauoir delà Vallée & Vicon té de Labour, des valées de Bailan & de Baffe Nauar-
re,& de la Soûle, ayant démembré vnc portion des Cités d'Acqs,d'Oloron&; de
Baione ou Labour, d'où ces Vallées dcfpendent.
1 L C'ett pourquoi Fortunat efcriuant à Gala&oircComce de Bourdèaux, qui
auoit eftépourueu du ComtéparleRoi Gontran, depuis l'an jS 7. comme i'ai mon-
Aré au Ch.i8.faifant allufion à ce progrés des Vafcons/ait voir affez qu'ils s'eftoientt
fortifiés de ion temps auec le fecours des Cantabres, dans les monts Pyreçées; ôc
CarilfouhaitequeGala&oi^
que les RoisdeFrancetrauailloientàlesendefloger.
re foit promeu à la charge de Duc, afin qu'il ait les forces en main pour défendre les
villes de la frontiere, donner de la terreur aux Cantabres/arrefter les courfes des
V afcons, & leur faire quiter les portes qu'ils auoient pris dans les Pyrénées.

III. Quant aux Rois d'Efpagne ils entreprirent auilî la guerre contre les Vaf-
cons, & contre les forces de l'Empire. Car le Roi Lcouigildc fe rendit maiftre d'vne
partie de laVafconic,&ybaftit la ville àcFittoria l'an 58 o. félon Bularenfi^'cQ;à dire
qu'il conquefta la Cité de Calahorrç, qui eftoit le fécond Siegede la Vafconie .,&;
fonda la ville de VicTroria au pais d'Alaua, pourlui ternir de monument de fa vi-
âroire, & de fortereffe pour defendre fa conquefte contre les forces de l'Empereur.
Ce bon fuccés de Leouigildeconuia les François d'enuoyer l'année fumante, le Ducc
Bladafte dans la première Vafconie,mais ils furent défaits ainfi qu'il a efté dit.
I V. Recarede fils & fucceiTeur de Leouigilde, accreu du nouueau Roiaume
de Galice que ion père ayant défait Andeca le dernier des Rois Suédois, auoit réu-
ni à la Couronne d'Efpagne, entreprit laruine des Impériaux & la réduction des
V afcons à fon obeïïfance. C'eft pourquoiil fit la guerre aux Romains & aux Vai-
cons depuis l'an 590. Mais
elle fut maniée fi foiblement qu'il fembloit que l'on
vouloit pluftoft exercer ces peuples en l'art militaire, que leur flire à bon efeient la
guerre, félon le témoignage d'ifidore.
V. Vvitcric Roi d'Efpagne continua l'cntreprife contreles Romains; mais il
n'acquit point d'honneur en ces expéditions n'ayant fceu gagner fur eux, que la
ville de Sagonce, dit Ifidore.Ily auoit vncvilledecenom danslepaïsdes Celtibe-
riens, à feize mille pas de SaragofTc, qui eft marquée dans l'Itinéraire d'Antonin,
outre celle quel'on nommeauiourd'hui SigHenfa en Caftille. Maisiepenfe que cette
ville conquise par Vviteric, eftoit celle que Ptolemée place dans le païs des Vardu-
liens, qu'ii furnomme Seguntia Paramica'. Car cette explication s'accorde auec l'eftat
prefent des affaires, & aux premieres conqueftes duRoi Leouigilde, quis'efloic
rendu maiftre d'vne petite portion des V arduliens qui efloient en ce temps ià incor-
porés auec les Vafcons: Et partant il auoit donné moyen àfcsfucceffcurs, défaire
pro grés au mcfmc quartier, ôc d'y prendre cette ville de Segonfe dont le nom eft au-
jourd'hui changé.
VI. Le Roi Theodoric de Bourgognenepouuantfoufrirpluslong-temps,la-
front que la France auoit receu en la dcfaitederarméeduDuc Bladafte,aûxcour-
fes des Vafcons, & en l'imiafion que cespeuplesauoientfaited'vneportiondela
Noucmpopulanie, ferefolut d'en tirer {atisfaétion. Et d'autant que cette guerre
iV citait pas entreprisefeulement contre des gens de montagne, mais contre vne
Prouince Efpagnole nourrie à la guerre, & dépendante de l'Empire Romain, il
appellaa fon iecours Theodebert fonfrcreRoid'Auftrafie. De forte que ces deux
Rois enuoyercnt vne puiffante armée contre les Vafcons, l'année feptiefmede leur
règne, c'eft à direl'an 602.. & lesrendirent tributaires, auec la faueur du Ciel com-
me parle Fredegarius. Ils eftablirent Genialis, Duc de cette Prouince, lequel la gou-

ucrna auec beaucoup de modération. En cette expedition chacun y trouua fon


compte. Car l'obeiflancc fut rcnduë au RoiTheodoricparles Vafcons, & le païs
qu'ils auoient enuahi dans la Nouempopulaniedemeura en leurpouuoir; L'an-
cienne langue des Vafcons qui s'y eft conieruée, rendant teimoignage de ce traité
VII. Il feroit bien difficile d'alfeurer^fi toute la Vafconie d'Elpagnefutrcmife
fous le pouuoir du RoiTheodoric; quoi qu'il foitplus vrai-fcmblable,que les quar-
tiers plus proches des forces de l'Empire, c'eftàdire quelque portion de Guipuf-
coa, & delà Bifcaïe, ne fut point remife fous l'obéinance des François. Deforte que
le D uché de Génial» fut compofé de la villede Pampelonc & des contrées adiaccn-
tes, auec les Vallées de Soule, BafreNauarre, Baftan& Labour, démembréesdes
Cités d'Acqs, d'Oloron & de Baione, que les Vafconsauoient occupées, en leur
defcente de l'année 586. Mais d'autant que l'on ne donnoit point en ce temps, la
qualité de Duc, fans donner auec le commandement des armées,leGouuerne-
ment de diuerfes Cités ;& que d'ailleurs il imp ortoit pour la garde, &laconferaa-
tion de cettefrontiere, que le GouuerneurpeuftleuerdesforcesfurnTantes,pour re-
tenir en leur deuoir ceux defquels on fe mefioit; il eitoit neceffaire d'accorderau
Duc Genialis le commandementdes Cites voifines, pour eftablir ce nouueau Du-
ché des Vafcons. Oril ne faut pas douter que le Roi Theodoricne pourueuft à tout
ce nouuel eftablhTement Et pour cet effet, il attribua à
ce qui eftoit iiecefraire pour
ce Gouuernement, outre les terres recouurées en Efpagne, l'eftendue de Cinq Cités
en la Nouempopulanie,qui compoferent le Duché des Vafcons. Ces villes eftoient
Oloron, Baione,Acqs, Ayre, & Bearn. le ne dis pas cela par conieclnire feulement;
mais encore appuyé fur ce que dans les lettres de la fondation du Monaftere de S.
Seuer de l'an 9 8 o.il eft fait mention du Comtédes Vafcons feparé des autresComtes
de Gafcogne;quiconfifte enl'eftenduë du pais dépendant deces cinq villes,comme
ie vérifie exactementailleurs. Par ce moyen voila le nom des Vafconseftablidans la
Nouempopulanie par autoritéRoyale, fous le tiltre de Duché; encoreque ce Du-
ché ne fuft pas refferré dans la feule Nouempopulanie.D e forte quedorefenauantt
ie ferai obligé de diftinguer les Vafcons Aquitains, des Vafcons Efpagnols.
Ce
VIII qui ma porté à croire que toute la Vafconien'auoitpas eftéremife f
fous l'obéi (Tance des François eft l'autorité d'ifidore; qui efcrit que le Roi des
Goths Gondemar9 rauagea les Vafcons envne campagne, & en vne autre aflie-
gea les foldats Romains l'année 610.
&lafuiuante. D'où ilfemblequel'on puiffe
Tecueiilir que certains Vafcons eftoient encore attachés auec les Romains quoi
que Gondemar euft pû trauailler les Vafcons en qualité de fiijets des François, auf-
fi bien qu'en qualité de fuiets de l'Empire.
I X. Enfin les forces del'Empire furent tellement diuerties par les guerres d'O-
rient, que les villes que les Empereurs de Conftantinople occupoient en Efpagne,
demeurèrent expofées aux entreprifes des Rois Goths, qui eftoient maiftres de
toutes les au tres Prouinccs. C'eft pourquoi Sifebute fit vn grand effort contre eux,
& leur enleua plufieurs villes l'annéequatriefme de fontegne, & le cinquiefme de
l'Empereur Heraclius l'an éij. commetefmoignevn Auteur François de ce temps
là qui a fait l'Appendice de la Chronique de Marius. Ifidore afTeure qu'il triompha
heureufèment des Romains, dompta les Afturiens qui s'eftoient rebellés & les
Roccons qui eftoient enfermés dans les hautes montagnes. Freclegarius efcnt que
ce Prince ofta la CantabrieauxRomains, & plufieurs places maritimes qu'ilruina;
eftendant par ce moyen le Roiaume des Goths par toute l'Efpagne, depuis le riua-
ge de la mer, iufqu'aux monts Pyrénées. De manière que l'on peut aflèurer que
depuis ce temps, les Pyrénées ont ferai de bornes entre la France,> ScTEipagnc j
& que la Vafconie doit eftre priee dans les Auteurs François depuis la con quelle
de Sifebutus pour vne portion d'Aquitaine, & parmi les Efpagnols pour vnepor-
tion d'Efpagne.
1. Gregor.l. 5>-c. 7. Yafeones vcro<lemontibns 1 1. Fortunar. l.io. Carm. 11.
prorumpentesin plana defcendunt, vineas agrof- Pr*(letvt arma Dttcisqui tibi reflat *fex
qucdepopulantes,domostra<ientesincendio,non- VtfUtris. fines Japiem tueans & vrbes
nullos abducences captiuos cum pecoribus.Contra ^/îdc/mras vt ci qtti datepimattbt.
quos fxpius Auftroualdus Dux proceflit, fed par- Cantabtr vt timeat Vafco vagwsarmapaHefcat
nam vltioncmcxercuitab ets. At<inePjrtn&*dtfirat Alfis oper».
III. Ioannes Biclarenfis in Chronico. Anno V. derici, Thcudebercus & Thcudcricus exercimra
Tiberij. Leouegildus Rex partetnVafconix occu- contra Vafconesdirigunt ipforque Deo auxihante
pat, & cuiiutcm quae Viâoriacum nuncupatur, deie&os fuae dominanoni redigunt,&tributanos
condidit. faciunt. Duccmfuperipfos nomme Genialem infti-
IV. Ifid.inChron. Gotth.Recaredusficpclaccr- tuunt qui ces féliciter dominauir.
tos contra RomanasinfolentiaSj&inuptionesVaf- V1IL Ifidor. iaChron. GundemarusVafconcs
conum moult, vbi non magis bella tractaflè quam vna expedicionc vaftauic aLia railitcm Romanum
patiusgcntemquafiinpalsftraîludopcovfucetta- obfedit.
rninis videmrcxercuiffe.
V. Ificioi. in Chron. Gotth. Vvistericus aduer-
IX. Appendix ad Marij Chronicon edit. ab A.
Duchefnio. Sifebutus Gothorum Rex in Spania
fusRomanummilitcm bcllafa-pe molitus.nil fatis plurimas Romans militiœvibcs fibi bellando fub:i-
gloriae geffit tnfi quodSagontiam perduces fuos
cit. Itidor. in Chron. Fredeg. in Chion. c.33. Con-
obtmuit. iïrmatumeft regnum Gothorum in 'Spaniapci nia-
VI. Fredcg.in Chron.c.n.Annovii.regniTheu- ris litora vfque Pytcnsosmontes.

CHAPITRE XXV.
Sommaire.
Clotaire pojfede la J^Çj^MempoptiUMe & le Bearn. Aïginan Duc des
l'
Va/corn. Ils fereuoltent, Eue/que d' Euje &Jon-pere bannis pour ejlre
complicesde cette rébellion. II. (ommvtnicationordinaire entre les Fran-
çois & les Vafcons auant cette reuolte. Adalbdd François espoufe fein-
te Riéïrudej Damoijellede IJafconie. Leurs enfans3 &Ja mort dejon
mari. III. Dagobert fils de C lot airedonne pour apanage à fon frere
Haribert 'Tolofè auec vne partie de l' 'Aquitaine iufyu aux monts Py~
renées. Il remet les Vajcons reuoltés fous fon obeïjfance. IV. Tar le
dece's de Haribert & de fon fils $ Dagobert reprit l'apanage c[u 'il lui suait
donné. V. R euolte des Vafcons contre Dagobert. Il enuoye 'vne puisan-
te armée pour les dompter. Ils demandent compofition qui leur ejl accor-
dée. îrfanbert l'<vn des Chefs François es~t tué en la <u allée de S uboîa VI.
La vallée de Subola, est Soûle. VIL AmandDucdes Vafcons“&
les Principaux Seigneurs du paisspreHent ferment de fidélitéau Roi
Dagobertau lieu de Çlichiprés Paris. V 1 1 L Dagobertpouruoit de
l'Euefché dAyrey Philibautfon officier fur la prière des Citoyens. Saint
'Thilibertfils de Thilibaut > fondateur de l'Abbaye de lumisgue> & de
plufieurs autres monafteres. IX. La Vafconie adonnée auxfuperfti-
tions, quoi quelle fufi Cbrefiienne. X. S. oAmand Euefque d'Vtrect
vint inftruire les Vafcons. XLLes Vafcons ne comprenaient pendani
le-regne de Dagobert que les Cinq Cités.

Ous auons remarquécommeleRoiClotaire, quineponedoit que


fon Roiaume deNeuftrie,fe rendit'maiftre de celui d'Autlrie, qui
s'eftendoit au delà du Rhin iufqu'eii Thuringe, & en Bauierc; &
encore du Roiaume de Bourgogne, fous lequel eftoitcompnfe la
Nouempopulanie, & le Bearn. De{ortcquedepuisramiée6i4.iufqu'àfondecés
qui arriua l'an 6x8. tous ces quartiers furent fous fon obeîfTance. Les Vafcons fu-
rent gouuernés apres Genialis, par le Duc ^4igbinan. Maisilsiereuokerent contre
lui, l'an 6z5.&dans cette reuolte il prétendit que Scnocus Euefqued'Eufe, ôc fon
père Palladius auoient trempé;Deforte qu'ayans eftéconuaincusdece crime, ils
fafcntconuaincus,IeRoiClotairclescondamnaàvii bannifleracnt, felon Frede-
garius.
I 1. Les Seigneurs François alloicntfouuenten la Vafconie du temps de Clotaire;
àl'occafion pcut-eftre de ce qu'eftant aflîfe àla frontière d'Efpagne,il s'y prefentoit
des occafionsdeferuir.Pendantt laliberté de cette communication,vnfeigneurFran-
çois j4dabdldns,cjviiauoit beaucoup de part aux bonnes graces duRoi,eftoitpuiflànt
cnbicnSj&désfaieuncfTefortbieneflcué&nourridansles letres, fe maria auec Ri-
drudeieuneDamoifelle, fille d'vn homme noble nommé Ernold, & de Lichia fa
£emmc,delandnongucrr*eredesprdfcons)commc parle l'Auteur de la vie de cette Ri-
drrudc.Elle fuiuitfon mari en France,& eut defon mariage trois filles, & Mauronte
fon fils,fonda.
qui fut Secrétaire d'E/tat du Roi Dagobert, & en fuite Abbé d'vn Monafle-
re qu'il Adalbaudfut tué en Vafconie, par l'artifice de ceux qui n'auoient
point agréé fon mariage auec Riétrudelaquelleapres cette nouuellefunefte, prit le
voile, & fe ietta dans vn Monaftere,oùelle mena vne telle vie qu'on l'a mife dans îe
rang des Sainéls qui font publiquement honorés»
III. Clotairecltancdecedéjfon fils Dagobert,que fon pereauoit partagé dés l'an
6z 2. du Roiaumed'Auftrafie,pritpoflenionran62 8.dcsRoiaumes de Bourgogne
ôc de Ncuftrie,ou Neptrique.Et donna en la cnetine annéepour fon apanageàHa-
ribert fon frere, les païs de Tolofe, de Querci, d'Agenois^de Perigueux, de Sainron-
ge}6c tout ce qui eft entre ces Prouinces,& les Monts PyrenéesiDe forte que ce Prin-
ce eftablit fon fi ege à Tolofe, ou ilregna trois ans. Pendantcc temps, voulant vn
peu acroiftre l'eftenduë de fon Roiaume,il entreprit de remettre'fous la domination
Françoife, cette portion de la Nouempopulanie, que l'on nommoit Vafconie, qui
ciloit dans la reuolte depuis l'an 6i6.Cequiluireuilit,en forte que Fredegarius af-
feure3apres l'ancien Auteur delavie du Roi Dagobert, qu'il rengea fous fon obeïC-
fance à force d'armes toute la Vafconie, & dôna vn peu plus d'eirenduë à fon Roiau-
mc;(e rendant paifiblepoflelfeur de ce païs,dont l'apanagelui auoit donné le droiit.
1 V. Le decés de Charibert ou Haribcrt,arriué l'an 63 o. & celui de fon fils Chil-
deric, remit ion Roiaume auec la Vafconie, entre les mains de Dagobert, comme
nous aprenons deFredegarius qui tcfmoignc quel'onfoupçonna ce Roi, d'auoir
D
tait tuer le ieune Childeric.
V. Cela peut auoirdonnépretexteàla reuolte des Vafcons,qui firent diiEcuîtéde
reconnoiftrerautoritédeDagoberti&ayansformé vn puiffant parti fous le com-
mandement dcleur duc Amandusjrauagercnt les pais quifemaintenoient dpnsTo-
béiffanceduRoi. Leurs forces qui eftoient compoieesdes peuples dependans des
Cités de Bearn, Acqs, Oloron, Ayre, ôcBaione, eftoient fans doute fortifiéesdu fe-
cours des Vafcons d'F-fpagne leurs voifins. Ce qui obligea' Dagobert de faire des
leuéesdanstoutleRoiaumedeBourgogne,ran635. &de dreffervnepuiflante ar-
mée, pour chaftier'lcur infolence. Il donna le commandement au Référendaire
Adoin, quis'eftoit fignaléen plufieurs combats, du temps du Roi Theodoric, &
ordonnafous ce General dix Ducs, & plufieurs Comtes, qui marchèrent vers la
Vafconie, auec cette puiiTaute armée. Elleenuahit d'abord tout le païs; Tellementt
que les Vafcons fortans des rochers deleurs montagnes, firentquelques legeres cf-
caramouchescontre les Francois. Mais ayans reconnu les forces des ennemis &
qu'ils feraient bien toft défaits, ilsfe retirèrent fuiuant leur couftume,dans les de-
ftroits des vallées^ & dans l'afpreté de leursrochers. Ils furent pourfiiiuis par les Fran-
çois plufieurs tués & faits prifonniers, leurs maifonsbruflées, Sctoutleur bien ex-
pofé au pillage. De forte qu'ils furent enfin contraints de demander la paix aux
Ducs, leur promettantde feprefenter au Roi, pour fubir les conditions qu'il lui
pkiroit de leur ordonner. La gloire des François euftefte toute entière, fans ce que
Harimbcrtjl'vndes Chefs de l'armée, s'eftant tropauancéauec quelques vns des
principaux de les troupes, fut tué par les Vafcons en la vallée de Subola.
V I. Cette vallée eft
diuerfementeferitedans les manuferitsde Fredeganus Mais
il faut lire Subola, qui eftl'vne de ces diuerfes Leçons. On eftoit en peine defçauoir
quellceftoit cette vallée Mais i'ay defcouucrt il y a long-temps, quec'cftoitla val-
lée de Soule. Car outre que, la guerre ayant efté faite dans les rochers & les
vallées de la Vafconie, il eft neceffaire que celle de SdoU foitaflife depuis leBearn
iufqu'aux extrémités de Labourt dans laquelle eftenduë il-u'y a point de val-
lée, dont le nom rapporte mieux à Subola que celui de la Soule. Il y a encore
autorité expreiîe pour le iuftifier tirée du Chartulaire du Monaftere de
vne
Sauuelade en Bearn; où Raimond Guillaume Vicomte deSoule, eft nommé Fï-
cecomes de Subola) en vn Ade de l'an 1178. Le fieur Duplex a miui cette interpre-
tation que ie lui auois communiquée; comme a fait aufli le ficurd'O yh en ard, au-
quel i'ay fait voir cet a&e en l'original.
VII. L'annéelu tuante, tous les feigneursSc principauxdelà Vafconie, auec leur
Duc Amand vindrentà Clichi prés Paris, pour fe prefenter au Roi Dagobcrt &
craignnns qu'il les maltraitait, fe ietterent dans l'Eglife fain&Denys. Mais il leur
donnala vie,moyennant le ferment qu'ils luiprefterent,d'eftre fidèles à l'auenir,
àlui,à {es enfans, & au Roiaumc de France; &c leur permit de le retirer en leurs
maifons.
VIII. Il ne faut pas oublier, que Dagobertiouinoit en la Nouempopulaniedu
droiôt Royal de pouruoir aux Euefchés, comrr^faifoietitfespredeceffeurs. Car les
Citoyens d'Ayreayansdefirépour leur Euefque, Philibaud perfonne laïcque &
pourucuëd'vn Office feculier, le Roileuraccorda cette demande, commel'on ap-
prenddel'Auteur delà viedefaincl: Philibert. Ce Philibert eftoit fils de Philibaud,
né dans le territoire d'Eufe,pge & adroifl fuwant U couftame du fais, ainfi que par-
le cet Auteur, & nourri.danslavilled'Ayreen la compagniede fon père. Il fut auan-
ce dans la Cour de Dagobert, & en fuite ayant embraffé la vie Religkufe,acquift
tant de réputation par la fàinâete, qu'il obtint du Roi Clouis 1 1. le lieu de Iumiege,
de Iumiege enNormandie,
Gemmeticum y baftit ce grand & celebre Monaftere
Si fit plufieurs autres notables fondations.
I X. Lafainûeté de ces perfonnages nous doit porter à croire que la Vafconie
Bcftoit pas {1 perdue pour la Religion, que les Auteurs de h vie defainct Amand
Euefque d'Vtrec, & de fain£te Riclrude nous veulent perfuader, pour mieux re-
commander ceux dont ils efcriuent. Car celui-ci dit,queles Vafcons eiloientpour
la plus grande partie adonnés au culte des démons;Et celui-làque la Vafconie
citoit adonnée aux augures, & a toute forte d'erreur, mefmes au culte des Idoles.
Orla foi Catholique eftoit prouignée, & bien eftablie dans ce quartier, depuis le
temps du Synode a'Agde, qui futtcnu l'an 506. auquel & aux autres qui ont fuiui,
d'Orléans & de Mafcon, ont aflifté les Eueiques des Cités d'AcqSjd'Oloron & de
Bearn, ( dans le territoire defquelles eft afïife cette Vafconie) qui n ont pas man que,
non plus que leurs fuccelfeurs, de prendre le foin necefïaire pour faire valoir les Or-
donnances de ces Conciles. Et du coftéd'Efpagne,les Euefques de Pampelone,&: de
Calahotre faifoient (ans doute leur deuoir pour rellabliiTement de la Foi; eftans plus
occupés à la défendre contre l'heref je des Arriens,que contre l'Idolatrie. Il me fem-
ble donc,que l'on doit adoucir ces Auteurs par quelque interprétation, cn auoüantt
que la rigueur de la montagne rendant les habirans moins capables d'inftruction,
ils eftoient adonnés aux iuperftitionsdes augures ôc à quelque culte mal rcglé. Qui
cft ce que l'on reproche à quelques peuplesde France enuiron ce temps par vn Con-
cile de Nantes Maisie ne fais point de doute qu'ils nefulTent Chreftiens.
X. Quoi qu'il en foie, le zèle de faind Amand Euefquc d'Vtrec, fauuagcs, qui eftoic
Aquitain, & d'vneextraction fort noble, le porta à venir
en ces lieux
pourinftruireces Vafcons qui habitoient dans les endroits les plus rudes, & les plus
inaccefli blés des Monts Pyrénées, & auoientaccouftuméde picorer fur les terres de
France, fe confians en leur fouplefTe & en leur dexterité de combattre,comme païlc
cét Auteur, qui fait allufion à leurs rcuoîtcs ordinaires. Il nomme ce pais Vacceia;
pourles raifons que i'ay alléguées au Chap. xn.deceliure.
X I. Cependantiedcfirequel'onconfidere, quelenomdc Vafcons ayant efté
reconnudeçàlesMontsenrannécéoi.iln'apûinteu plus d'eftendue, pcndantle
regnedeDagobcrt, que celle que i'ay remarquée pelant qui correfpondoit au Comté
des Vafconsainfi que l'on peut iuftifieren les paroles de l'Auteur de la vie
deDagobertjdcFredegariuSj&del'Auteurdelavie de faind Amand, dont i'ay
reprefenté les penfées au récit que ie viens de faire en ce Chapitre.

I. Fredegarius in Chron.c. 54. Palladms ciufquc V. Gcfta Dagoberticap. }6. Cumque totaVafco-
iilius Senocus Ëpifcopus Elofanus, incufante Aig- niaepatriaabcxercituBUrgundiaefuifîetreplctaVaf-
hinaneDuce, quodiebellionisVrtafconorumfuif- concsdcintermontiumrupibus egrefiî ad bellum
fenteonfei) cxilio retruduntur. properant. Fredeg. Chr.c.78 AtimbcrtusDuxma-
I 1. Hugbaldiis Monachus in vita S. RiÊtrudis ximus cum fenioribus Se Nobilionbus exercitus fui
apudSuriumT. 111. Ri6tiudis deuota Dei ancilla negligentiam à Vuafcombus in valle Subola
per interfedtus.
parrem habuit Ernoldum virum nobilcm & Li- fuit
chiam Genetricem ex belliconfa Vafconum gente. VII. Fredegarius Chron.c. 70. Gcfta Dagober-
Infrà. Cum vero per id tempus Franci crebro com- ti cap. 4z.
nieatentin Vafconiam. VIII. Vita Philiberti edita à V. C. Andr. Du
III. Gefta Dagoberti c.tiî.citra Ligcnm, & limi. ChefnioSanaus igitur P hihbertus Helifano terri-
tem,quod tendicur partibus Vuafconix,feu & mon- torioortus, feculan prudentia non indo^us vndi-
tes Pyrenexos. Fredegarius in Chron, c. 57. Cura queiuxta more m gentis Strenuus vrbe Vicojuli eft
Ligcrcm& limitem Spams, qui pomtur partibus nutntus.ca de caula maximè quod genitorem ipiîus
Vuafconiae feu & montes Pyrenaîos. Iidem Au- Phihbaudumobtenturegio munere laicali admini-
étores: Totam Vuafconiamcum exercitu fuperans ftratione ceflànte ciues loci iilius expetiflent Pon-
fua; ditioni redegit & aliqiianculum regni fui fpa- tificem.
tiumlargiorem fecit. HugbaldusinVitaS. Riftru- IX .X. Hugbaldus in vira Ri&rudis qua: gens
disapud Sunum Tom. 3» Ei attïibuic vibes & pa- licet ea ternpeftatate magna ex parte dçmonumcul-
gos citra Ligerim flumen & vfque ad Pyrenxos fal- tuiefletaddiâa. Vita S. Amandi: Audiuit ab eis
rus. Icaque Aribertus Tolofanam obtinens fedem gentem quandam quam Vacceiam appellauit anti-
non diu poft totam Vafconiamfibi fubegit. quitas, qux nunc vulgo nuncupatuiVafconia.ni-
IV. FredegariusinChron.c.éy.RegnumChari- mioerrore deceptam.itavtauguriisvclomni errort
berti vna cum VuafconiaDagobertus procinus fux licdûa.uiolactiam pioDeoeolcret,
ditioni redegit.

a,
CHAPITRE XXVI.
Sommaire.
Clouis n. fucceda afin pere aux 1{oiaumes de Neufirie, & de Bour-
gogne. La Nouempopulanielui apartenoit, & la Va/cornes mais celle-*
cieftoiten reuolte. IL Clotaire m.fuccede a Clouis fin père. EtTheo-
donc à f on frère Clotairc. 'Troubles fous Ebroin Maire du Palais. Les
fafîieux chaftié s 3ils fi réfugient parmi les Vafions. III. J\s forment vn
parti fous l'autorité de Loup Duc des Vafcons. La peuples voïfins Je
joignent aux mefiontens3& au Duc Loup. IV. Les Cites de la No-
uempopulanie s'unirent au Duc Loup, quine changea point l'ancien titre
de Duc des Vafcons 3 mais ilacreut l'eftenduèdu Duché,3 qui fut propos
tionnée à cette dignité. V. De cette ionStion vient le changement du nom de
Nouempopulanieen Vafconie ou Gafcogne3 & non d'aucune nouuelle
conque fte des Vafcons. VI. Depuisce temps les Vafcons font pris pour les
Peuples que lariuiere de Garonnefepare des Aquitains j & la rUafconie
le pays de ces Peuples. VU. Tout ce qui efi deçà la Garonne apartient
aux Vafcons Excepté Bourde aux qui apartenoit aux Ducs d Aqui-
taine. VIII. Plusieurs Auteurs donnentaux Aquitains le nom de Vafi-
cons, & à l'Aquitaine première & féconde celui de Vajconie. IX. (e
nom vient de la Ligue que les Réfugiés formerent en Gafcognequis'e-
ftenâit en t Aquitaine. M_ais ce parti eftant abatu, les Auteurs bien in-
ftmits ont donné leur vrai nom aux Prouinces.-

Louis I I.fuccedaàfon pereDagobcrt aux Roiaumes de Neuftfie3


& de Bourgogne, laiffant à fon frere Sigibert celui d' Auftrafie Tan
644. LaProuincc quieft deçà la Garonne citant du Roiaume de
Bourgogne, obeïffoic à Clouis, Pour la Vafconie il y a de l'appa-
rence quelle ne le contenôic pas en lon deuoir.
'1 Car 1-Auteur de la vie de Jjago-
bert, qui efcriuoit fous Clouis, afleure qu'ils ne tindrent point la promefle de fide-
litéqu'ilsauoient iurécàDagobert pour foi & pour fes enfans. Neantmoins le
foin de Flocoat Maire du Palais de Bourgogne fut tel, qu'il promit par letres, &
auec ferment à tous les Ducs, & aux Eueiques de Bourgognede conferuer à chafcun
fa dignité pendant fa vie, çerpetuo. Ce qui auoit deu ofter tout prétexte de mef-
contentement aux Ducs de Gafcogne.
1 1, Apres le decés de Clouis arriué l'an 660. Clotaire I I I. fon fils aifne lui
iucceda. Sous ceRegne Ebroin fut pourueu de l'Office de Maire du Palais, donc
la mauuaife conduite fut fi preiudiciable à Theodoric frère de Clotaire, qui
lui auoit fuccedé apres fon decésque les François le raferent & l'enfermèrent
dans vn Monaftere, aufli bien qu'Ebroin.D'où ceftui-ci fortit quelque temps apres,
&reftablit fon Roi Theodoric auec vne armée, chaftia rudement les factieux, &
les obligea de s'éloigner de la Cour. Leur retraictefutparmiles Vafcons, comme
afTeure Frcdcgarius l'eloigncmcnt de cette Prouince citant fauorable & auanta-

pais voifins.
geuxpourlafeuretédereurperfomie,&pour leur donner loifir de cabaler dans les

III. Or il faut croire que fe retirans en ce quartier, ils tafeherent de s'y fortifier
contre l'indignation & la violence d'Ebroin & quepouryparuenirils tafeherent
d'attirerà leur parti les Cirés voif mes de la Vafconie, fous l'autorité du Ducdes Vaf-
cons ilaproteâion duquel ils auoient recherchée dautant plusvolontiers,
que fon
mefeonten rement l'auoit defîa efloigné de l'obeïfTancedu Roi, felon le tcfmoigna-
o-e de
l'auteur de la vie de Dagobert. L'eftat des affaires & la difpofition de cette
Protiincc témoignée par Fredegarius, perfuadent affés, que cette faction futfor-
mée; Mais on a encorpour e fortifier en cette opinion, l'autorité del'Efcriuainde
la viedefainétlulianEuefquede Lafcar en Bearn: qui efcrit quvn certain Loup
futeleuDuc parles Vafcons, & parlespeuples voiflns^du temps d'Ebroin Maire
du Palais.
I V. La dignité de Duc eftoit défia eftablie par l'autorité des' Rois de France, &
attachée au Gouuernement de la Vafconie, qui eftoit limité aux cinq Cités. Les
François réfugiés firencleurligueauecLoup, ôc firent efbranler lesautresCités de
deçà la Garone, qui eftoient de la Prouince Nouempopulane pour fe Joindre au
Duché de la Vafconie. A laquelle reunion il y auoit dautant plus de facilité, que cet-
te Prouincedependoit d'vne feule Métropole, qui eftoit la Cité d'Eufe. Ce fut pour
lors que ce D uché fut dans l'eftenduê" qui apartient à vn vrai Duché. Car encore que
la dignité de Ducfuft acordée parles Rois aux Gouuerneursen chef de trois Cités;>
Neantmoins felon la remarque d'Eginhart en fes Annales, la couftumedes Fran-
çois eftoit d'eftablir doufe Comtés fous vn Duc. Le nom de Duché de Vafconie, n£
fut point chancré,afin qu'vn nouueau nom ne fift p oint paroiftre qu'il y au oit de IV-
pation en l'autorité; mais l'eftenduë fut acreuë par l'adionétion des Cités qui depen-
doient de la Métropole d'Eufe, & de la portion du païs d'Agenois qui eft de deçà
laGarone.D'odileftarriuéque tout ce pais deçà la Garone prit le nom de Vafco-
nie, que l'on prononce auiourd'huîGafcogne,par le changement dclaletre V. en
G. fcmblableà celui que l'on pratique au nom Vf? tUclmtts en Guillaume.
V. Onacftécnpcinedefçauoiri'occafion,&letempsdu changement de nom
qui eft arriué à cette Prouince. Scaliger l'attribue à Pepin & à Louis l'Empereur,
lefquels apres auoir debellélesVafconsdansla montagne, les tranfporterehtaux
plaines delà Nouempopulanie. Le fleur d'Oyhenardeltime queies Vafcons pen-
dant les defordres des derniers Rois delà premiere race, domterellt ces Nouempo-
pulains par armes, & donnerent à la Prouince vaincue le nom de Vafconie. Mais
le viens de monftrer que l'on pouuoittrouuervn moyen plus doux, queceluides
armes qui d'ailleurs n'a pas beaucoup
d'apparence, à caui'e que les Cinq Cicés qui
portoicnt le nom de Vafconie, n' eftoient pasfipuiiîantes, que celles qui onteiîé
réunies à ce Duché par ligue & confédération fous le Duc Loup contre les info-
lences d'Ebroin.
VI. Depuis ce temps, onaprislcsVafconspourcespeuples,quelariuiere de
Garone fepare des Aquitains, ainfi que dit expreflément l'ancien Auteur de la vie
de Louis le Débonnaire, & l'Auteur des Annales publiées parleficur Duchefne
Et la Vafconie a efté prifepourcetteProuince, qui eft voifine de l'Aquitaine chés
Eçinhart; qui eftant Secrétaire de Charlemagne eftoit inftruitdes noms, & des
dillin étions des Prouinces. Comme aulTidans les Capitulairesde ce Prince &c
qu'il fait entrefes enfans, l'Aquitaine eft diftinguée de la Vafconie.
au partage
K iij
Dans le dénombrement des monaftercs de France fait l'an 817. Cimorre & Pef/a»,
qui font dans le Diocefcd'Aux, & S.Sauin qui eft dans laBigorre, font mis fous le
tiltre des monaftercs de la Valconie.
VII. Dces prcuues on doit recueillir, que la Gafcogneeftantconfideréccom-
me vne Prouince feparée, comprend les Cités qui (ont deçà Garone tant feule-
mentà I'cxclufioi-i toutesfois de Bourdeaux, qui eft oit le chef de la Seconde Aqui-
taine &: apartenoit aux Ducs de cette Prouince. Defait apres le decés du Duc Eude,
Charles Martel prenant pofTeflion du Duché d'Aquitaine,s'aprochadelariuiere
de Garone, Se fc faine de Blaye, & delà ville de Bourdeaux,felon Fredegarius.
VIII. Neantmoins quoi que la Gafcogne foit diftinguée de l'Aquitaine, &
que fon atfiete foit limitée à la riuicre de Garone, pludcurs anciens Auteurs Fran-
çois employent le mot de V afcons, pour lignifier les peuples tant de la premiere,
que de la Seconde Aquitaine. D'oxi vient que Fredeganus nommel'armée des Vaf-
cons, celle que Eude Duc d'Aquitaine mena au fecours du Roi Chilperic, & de
Raganfrcdeion Maire de Palais contre Charles Marteli Et ailleurs cet Auteur efcrit,
que les.Vafcons fe rebellerent dans l'Aquitaine auedeDucHunauldfilsd'Eude,
& enrmfefoufmircntà Pepm. Il nomme aufli Vafcons, les Comtes, & lesfoldats
qui defendoient contre le Roi Pepin, les villes de Bourges, ôc deThouars. Com-
meauffi Paul Diacre donne le nom de Vafcons, aux iuj ets de VvaiferDuc d'A-
quitaine. Les Annales pupliéespar Freberus appellentVafconie, le païs qui eft aux
enuirons de la Cité de Limoges, en la première Aquitaine. A quoi s'accorde celles
qui ont efté publiées par le fieurDuchefne, qui pafTent outre, & mettent la Cité
de
Bourges métropoledelà premiere Aquitaine, au pais de la V afconie, in Vajconu3
I X. Il faut attribuer ces nouuelles denominations, à la faction & à la ligue3
qui fe forma premierement aux quartiersdu Duché des Vafcons, contre Ebroinà
l'inftance des François réfugiés; à laquelle le teignirent les Ducs, & les Comtes de
l'Aquitaine, fous le nom de Vafcons, qui eftoit le nom du partiainû que i'ai defia
remarqué ailleurs parlant des Cantabres, des François, Alemans, ôc Holandois.
Laquelle dénominationa eftéconferuéeparmiles François, iufqu'à ce queCharîe-
magne ayant mis fous fon obéifïance, l'Aquitaine, & la Gafcogne, cette ligue a
efte entièrement eftoufée; & les Hiftoriens ont efté mieux inftruits,pourdi{tin-
guer nettement, l'vne Prouince de l'autre, comme ont fait E gin hart& l'Auteur de
la vie de Louis le Débonnaire. CarFredebarius fe contentort deles distinguer par
les Gafcons de delà, oùdeçala riuiere de Garone.

I. Gefta Djgobei'ti c. 42. quodmorefolito, fi- Egiftliardas invitaCaroli:Aquiraniamrelinquere,


cur femper fefcllerunt, vt pofthxcprobauiteuen- & Vafconiampetere coegic. Chaita diuifionis a Ca^
rus. Frcdeg.Chi. c. 89. rolo faâa; Aquicaniam cotam & Vvafconiam.Ca-
II. Fredegar Chr.c. 96- Re1iqui viri Franci co- pit. L. T. CapitulareLud. editumaSirmondOjSc
rum focij per fugamlapliLigcremtranfgtcflï vfque Duchefnio.
Vafcones confugerunt. VII. Fredegarius Chron. c. 109. CaiolusPrin-
III.Anâror vira IulianiEpifcopiLafcurrcnfis. ceps denuo Ligererafiuimim ttanfijt vlque Garura-
IV. Fgmhaidus in Annalibus ad annum 74S. nam vel vibcm liucdegalcnfèm;veleaftmmBlauium
Gnfoncm more Ducum duodecim Coniltalibus
cîonauit.
veniensoccupauu.
VIII. Frcdegar. Chron. c. 107.11 11 quoque
ho-
V. Scaltger in notitiaGalliae DidaoCl Vafconia fte Vafconorum commoto panter aducilus Caro-
à ferociflimis Pyrcnsorum popuhs quos de mit os lam pctrexciunt. Idem c. 110. Intera rebcllantibus
Jjrimura à P]pmo, deindc à Ludouico P10 in plana Vvafconibus tn regione Aquitaniae curaChunoal-
Noucmpopulanix dednâros, poftea nomen huic do Duce, fihoEudonequondani. Idem Fredeg. ad
région» deditrc ccicnra eft. Arn. Oyhcnsrt 1. j. No- annum 761. & 6i, Paulus Diaconus de Epifcopis
liux Vafconisc.12.. Mctenfibus Vafcones iamdudum Francorum di-
VI. Ai.ûoi Vies Ludouici c. i.tranfiit.Garon. tioni icbcllcscum Vvaifanofuo Principe mira faci-
nain fliminm Aquitanorum, & Vafconum conter- litate debtllauic &fubdidit. Auétor Annalium edi-
ininum. Auéïor Vetcrum Annalium editus à Du- tus a Frcheioad annum y66. Rcx Pipinus erat cum
chefnio :Fmc in Vafcoma vitra flumen Garumn.uu. Francis in Vvafcoma, 6c conquifiait L ;modiam çiax-
tatern,& alias ciuirates. Vêtus fcriptor Anmliuiu in Vafconiam& adquifiuit ciaîtatem Bituricas.
editusàDuchefnio,adannum76o.DomnusPipinus I X. Fredeg. ad an. 766. & 67. Vafcones qui vi-
cum dileâis filijsfuis Carlo ôcKarlonunnoperrcxit tra Garonamcommoramur.

CHAPITRE XXVIL
Sommaire.
Le nom de Cinq Ducs des ZJa/conSj qui pojfederentfous ce filtre ^ne
partie, & fuis toute la Gafcogne. Les Ducs d 'Aquitaine ont toufiours
este' distingués des Ducs de Vafconie. 1 1. Le Duché d' Aquitaine
commis a Sadregefîle par Clotaire II. Ce Duché comprenoitles Qua-
tor^e Cités de la première & de la Seconde ^Aquitaine çJkCaislaGaf^
cogne ny eftoit point comprifè. III. oApres Sadregefle> Boggis fut
Duc d' Aquitaine1 8udo> les hfitnaudst & Vaifers, fans que l'on trouue
les noms de tous les Ducs d'Aquitaine J\Qw plus que des Ducs de
Gafcogne. IV. Les IJafcons ligués auec les Aquitains. Apres lade-
faite de Vaifer3 les G 'afconsfè rendent a'Tepin
renouuellé 3 & lui preslent ferment
ta guerre
de fidélité. V. Hunaudajant d'Aquitaine &
tïîant défait parCharlemagne 3fè retira deuers Loup Duc des Gafcons.
Celui-ci rendit Hunaud à Charlemagne 3 & lui promitfidélité. VI
Loup eHoit Duc de tous les Gafcons.Jl per/euera enfafidehté. Car le
combat contre les troupes de Charlemagne au p.ajf âge de Ronce uauxfut
entrepris par les habit ans des 'vallées <voifines auec intention de faire pro
fit du butin. VIL Pouuoir des Ducs de Gafcogne femblable a celui
des autres Ducs du Royaume; qui payoient annuelementcertains tri-
buts au T{ç£* & auoient diuers Comtés fous eux.

L feroit bien difficile de produire tous les Ducs, qui ont gouucrné
la Vafconie, depuis l'eftabliflement de ce Duché Neanrmoins
nous pouuons augurer que GeHw/w fut lepremier, lequelTheodo-
RoideBourgognceitablitenrannéeôoi.Auquelfucceda Jïg-
ri'c
hinan, qui viuoit 1 an 616. ^mand elt le troihelme en l'année 630. La vie1de lu-
lian Euefquede Lafcar en fournit vu qu~crieimenomméLoM~ dutemps d'Ebroin
Maire du Palais enuiron l'an é7o.quiacreutceDuchédureftedesCitésdcla Nô-
uempopulanie. On trouue encor vn autre Loup Duc des Vafcons, dansles Anna-
les d'Eginhart l'an 7 6 9. vers lequel fe retira Hunaud Duc d'Aquitaine, après auoir
cfté vaincu par Charlemagne. D'où l'on doit conclure,qu'vne portion, &c puis
toutela Gafcogne a effé goui-icrnec par Ducs particuliers quieltoientdiftm&sSc
feparés de ceux d'Aquitaine.
1 1. Car le premier que l'on trouue auoir portéletikrédeDuc d'Aquitaine, efl
Sttdregefîle puiiTant en credit aupres du Roi Clotaire 1 1. qui lui auoit commis ce
Duché', felon le tefmoignagede l'Auteur delà vie de Dagoberc, enuironl'an 62.0.
Si l'on veut comprendrefoneftenduëjilfautfçauoirqu'clleeiloitenceteitips l'e-
ftenduë de l'Aquitaine. Surquoi les curieux feront fadsfaits par N'oser Euefque de
K ùij
Lico-c; lequel cfcrillant la vie de S. Rcmaclus Aquitain, qui viuoirdu temps de Da-
frobcrt,
de dit que l'Aquitainecomprenoit quatorze grandes villes bien peuplées, Se
reputation dont les deux font Métropolitaines, fçauoir Bourges & Bour-
deaux de forte' que cette Aquitaine du temps de Dagoberr, refpond aux deux
Aquitaines première, Se ieconde, qui fout reprefenteesauce leurs Quatorze Cites
dans laNoticedesProuinces* Et par confequent le Duchéd'xAquitainceftoit com-
pris djns les mefmcs limites C'eft pourquoi Charles Martel prenant pofTciîion de
ce Duché vacant par le decés du Duc
Eude, fe laifitde toures les places iufqua
Blaye & Bourdeaux Mais il ne pafla point outre d'autant que la Gafcogne n'ciloit
point vn membre du Duchéd'Aquitaine.
Sadragefile,
III. Apres le Duc les Hiftoriens nefont point mention d'aucun
autre Duc d'Aquitaine,queduDucEudo, du tempsde Charles Martel, &enfuite
dcsHunauds, & des Vvaifers: Neantmoinsonnedoitpoint concluredcleurfilen-
ce,que ce Duché ayant eftévne foiseftabli, n'ait point eftépoffedépar fes Ducs.
Car on lit dans l'auteur de la conuerfion du Comte Hubert, qui viuoitenuironl'an
660. qu'il auoit pres de foi, fa tante O da v zxdxic de B'ggi Duc d'Aquitaine. Le Duc
Eude eftoicpeut-eftredela race deBoggis, ou bienilfutpourueu de ccDuch é d'A-
quitaine, par le Roi Dagoberc fécond. le fais le mefme Jugement c|u Duché de
Valconie, ou de Gafcogne, qu'il ne fut point abandonne fans eitre pourueude
fon Duc particulier, encore que l'on ne puiife pas en faire vn exact dénombrement.
I V. NeantmoinsbienquelaGafcognefuffc gouiierne'cpar fon Duc, ellefour-
nifloit du fecours aux Ducs d'Aquitainecontreles Françoisicommei'onvoitchés
Frcdcgarius, que le Duc Vvaifer délirant remettre fon armée, pour combatre de
nouucau le Roi Pépin, l'auoit fournie de plufïeursGafcons, qui habitoient au de-
là de la Garone. L'année fuiuante 767. Vvaifer ayant eflé défait, & la plus grande
partie
de de l'Aquitaine s'eftant renduë à Pépin qui s'approcha en fuite de la rimere
G aron e, Les G afcons fe prefenterent à lui, & s'obligèrent auecfermens & ofta-

ges delui eflrefideles, & aies enfans Charles, & Carloman.


V. D'abord on pourroitpretumerde ce difeours, que la Gafcogne eftok vne
portion du Duché d'Aquitainejfil'on ne confideroit la fuite de cette guerre, dans
hs Annales d'Eginhart, qui cfcrit que deux années apres, c'eft à due l'an 769. le
Duc Hanauld ayant excité de nouueaux troubles en Aquitaine, leRoiCharlema-
gne preila les troupes de ce rebelle en telle forte, qu'il s'en fuit & ayant abandon-
ne l'Aquitaine fe retira Gafcogne
en croyant y eftre en feureté. Pour lors, dit Egin-
difficulté
hart, Loup eftoit Duc des Gafcons,àla foi duquel Hunauld ne fit point.
dvfccommetre. MaislcRoienuoyaproinptementviiAmbafTadeur au Duc Loup,
& lui crdonaderemetre entre fes mains cerugitif;lemenaçant à faute d'obéir àfon
commandement,qu'il entreroit dans la Galcogne, & n'en partiroit point, qu'il
n'eufe chaft ié cette defobeïffance.Loup eftonne des menaces du Roi lui remit lans
aucun délai, Hunauld & fa femme, & promit d'obéir à tout ce qui lui feroit com-
mandé. Deforte que Charlemagne,ayant bafti le chafteau de Fronfac fur la Dor-
dogue, en attendant la refponfe du Duc Loup, s'en retourna en France auec beau-
coup de fatiifadrionde fa fidelité.
V I. Onreconnoiftaflfcz
par cette narration, que Loup eftoit Duc de tous les
Vafcons qui habitoient deçà la riuiere de Garonne;c'eft à dire du corps de toute la
Gafcogne. Car Eginhart comprend nettement fous le nom de Gafcome,
toute
lanciemieNouempopulame,commei'aimonftréauchapitre précèdent. De forte
qu'en confcquencedelareconnoifTancequcfitle Duc Loup dereleucrfon Duché
delà Couronne, Eginhart efcritenla vie de Charlemagne, que ce Prince
conque-
fta l'Aquitaine& la Gafcpgnc. Cette Prouince demeura, ferme dans l'obeinance;
de manière que Tannée 778. qui eft renomméecaufe de l'entrée de Charlemagne
dans l'Efpagne, Eginharr ne remarque aucune rébellion dans laGafcogne; mais
feulement la route de l'armée par cette Prouince. Car l'attaquequi fut faite dans les
monts Pyrene'esau quartier de Ronceuaux par certains Vafcons,lors que l'armée
faifoirà fon retour vne longue file, par les deftroits des montagnes,eftoit vne £ul-
lie des habitans des vallées voifines, tant du coflé de Nauarre que des Barques, qui
s'eftoient attroupés pour enleuer le bagage, & tirer quelque fàtisfa&iondudegaft
l'armée leur fait en fonpaffage. Cettea&ionnefut pas entreprife
que auoit par le
corps des Gafcons,ni par des troupesdeiïreux
réglées, mais par les gens de la montagne en
petit nom bre, hardis, vindicatifs & de profit. D e Fait apres l'aaion, ils fe
retirèrent par des lieux couuerts, fans quel'onpeuftaprendre,ce qu'ils eftoient de-
uenus, comme teimoigne Eginhart.
VII. Le Duc Loup, quieftoitle Chef detoute la Gafcogne, auoit fon autho-
rité & fon adminift ration proportionée aux autres D ucs de ce temps-là qui recon-
noiflbient le Roi comme leur Souuerain;leferuoient lors qu'ils en receuoient les
ordres & lui payoient annuellementcertain tribut; comme l'on peut aprendre de
l'offre que Vvaifer faifoit vn peu trop tard au Roi Pepin, de lui payer les tributs, que
les Ducs d'Aquitaine qui l'au oient precedé, auoient acouftumé de payer aux Rois.
Outre cela les Cités dépendantes du Duché, eftoient gouuernées par des Comtes,
qui rcleuoient du Duc, &auoientfousluile maniement delaiuftice,de la police,J
y
& des finances quoi qu'il y euft des Comtes en diuers endroits du Roiaume qui
auoient le commandement entier des armes, & de la iuftice, fans relouer d'aucun
Duc j comme l'on aprend de Fredegarius. De forte
que fuiuantcemodele, le Duc
de G afcogne auoit fous foi les Comtés de Bigorre, de Comenge, de Fezenfac,d©
Laiâoure,de Bafas, & le Comte particulier des Vafcqns qui comprenoit les Ci-
tés de Bearn, Oloron, Acqs, Ayre, & Labour, ou Bayonne & cet ordrefut conti-
nué tant fous le Roi d'Aquitaine Louis le Debonaire, que fous les Ducs héréditaires
de Gafcogne.
I. Eginhart. in Annal. ad annum 769. rumVafconorum qui vitra Garonnam commaran-
II. GeftaDagob.c.C.ErpaterClotanusquendam tur, qui anriquirus vocari funt Vacenfuprapiœdi-
vt putabat fpe&ata: fidei Sadragefilum rébus fubfe «51 uni Regem venit. Idem Fred.adan.7S7. Vafco-
traûandis prxfecerat, Aquitanix Ducatu Cpeciali- nes qui vlcra Garonam commorantur ad eius prx-
tereicommifïb.Notgerus Leodicnfisin vita S. Re- fentiam venerunt, & facramenta & obiîdes prsdi-
macli apad Surium T.V. Hab« Aquitania prêter &.o Régi donant, vt Cemper fidèles parnbus Regis,
caflrafii locamunita, vrbesXIIII. pr3Cgrandcs,caf- ac filiis luis Carolo & Cuolomanno omni tempore
que populofàs & celebcrrimas equibus dua; funr efle debcaur.
Metropoles, vna Burdegalenfis magnis femper vi- V. Eginhartan.7C;5>.DimilTaqueAquirania Vaf-
ns confpicua altéra Bituriccnfis. Fredegar. Chron. coniam petijt. Erattunc VafconumDuxLupus no-
c. 109. mine.
III. E ConuerGone S. Huberti Comitis apud VI. Eginhart in vitaCar. &inAnnal.adannû 778.
Surium Tom. V. Adhxiebarque illi quafi Cornes VII. Fredeg. ad ann. 766. Tnbuta vcl muneri
indiuidua amita fuaOda, quaecxtititBoggis Aqui- quae anteceiTorcs fui Reges Francorum de Aquita-
tanorum Ducts recens défunt reliâa vidua. nia Prouincia exigele confneuerunt, annis fingtilis
IV. Fredegar. in Append. Chionici ad annum partibus Prçdrfbo Régi Pipmo fohieredcberet. Fre-
76a. Vvaifarius cum exercitu magno 5c plunmo- deg. Chron. c. 78.
CHAPITRE XXVIII.
Sommaire.
Roiaume d'Aquitaine eslabli3 & donné au ieune Louis. Charle-
magne y cïtablit des Comtes desVaffaux3 & des <*Abbés. III. Jly
l'
auoit des Comtés en Aquitaine fous la premiere race des Rois. IV.
Sous les Ducs d'Aquitaine3 & fous Pépin. V. Charlemagne efïablit
non pas les Comtés d'Aquitaine, mais des Comtes François. VI fl
eslablit des Comtes en toutes les Cités d'Aquitaine & non pas feulement
aux Neuf mentionnées dans les Auteurs. Et peut-efire en (^a/cogne.
VII. Quels font les Abbés efiablis par Charlemagne. Opinion de Cu-
iasqui les prend pour les J^Qobles que l'on nomme Abbés prés des
M.onts 'Pyrénées. VIII Elle eftrefutée. Les Abbés font les Chefs des
JS/îonafteres. IX. L'ordre du Gouuernement de France expliqué. Les
Euefques & les Abbés deliberoient auec les Ducs3 & les Comtes 3 fur
les affaires d'importance. Le Champ de Mars expliqué chés Grégoire de
Tours. Le Champ de Mars changé auChamp de May. X. Les Eue f
ques, les A bbés3& les'V affaux afiiftoient les Qomtes. XI. Quels font
les Abbés Ldicques en Bearn, & d'où ils prennent le nom. XII. L'o-
rigine des Difmes inféodées eft légitime, Charles Martel donna le
bien de l'Eglifè aux gens de guerre i fa damnation fabuleufè. XIII. Ces
inueslitures confirmées
charge au Synode de Liptines,fous le cens d>eunfolparpris ce
à
maifon, la .d'entretenir les ëfglifis. Filefac a mal
Canon. XIV. LePape Zacharie confirme ce Canon: qui laijfe en la Li-
berté du 1? rince de continuer les Jnueïlitures, défia faite s. XV. Jiy a
vnfecond Concile de LiptineSjfousPepin, qui confirme cesinueftitures,
fous la re férue du Cens, & de la None & Decime. Explication de ces
termes. XVL Ces JSFones& Decimes & le Cens,3confirméspar les Ca-
pitulaires,& le'Synode de Francfort3& autres fuiuans. Onyadioufta
la charge de re parer les Eglifes. XVII- Charlemagne âsnne outre ce def
fus au Curé de la paroiffe la difme de s fruit s des terres apartenantes en
propre au poffeffeur des biens Scclefiajiîques. Droit de prefentation aux
Cures acquis par le moyen de cette inueftiture des Eglifes. Us fint nom-
més Tatrons par H inemar. XVUI. Les Abbés Laicques de Bearn
3
payent le Cens, qui efi nommé '<sArciut,& pourquoi. XIX. Ils payent
la Difine des fruits de leurs Terre s Abbatiales 6tpourlaNone&la
Décime quieftla cinquième j& pour les reparations des Toits, ils ont de-
laifiéà l'Eglife la loàiface de la Quatrième, quiefi plu s que la Cinquième.
Harlemagne eftant de retour de fa conquefte d'Efpagne, donna
l'Aquitaine en tiltre de Roiaume, à Louis fon ieune fils au-
quel il bailla Arnold pour Gouuerneur de fa perfonne &
Chef de foii Confeil. Ce nouueau Roiaume fut cflabli l'an 781.
qui comprenoit dans fon eftenduëles deux Aquitainespremic-
re, 6c ieconde, aucc 1 ancienne adionchon delà ville de Toloie, le païs de Galco-
gnc, le Languedoc, & les nouuelles conqueftes d'Efpagne. L'Auteurde la vie de
Louis le Debonnaire,qui a cire tranfcrit par le Continuateur d'Aimoin, obferue,
que Charlemagne pour afTeurer ce Roiaume eftablit par toute l'Aquitaine des
Comtes Se des Abbés & plufieurs autres Vaflaux delà nation Françoife aufqùels
il commit le foin du Roiaume, la defence des frontières, & l'adminirlration des
domaines de la Couronne. Etque particulièrement il ordonna certains Comtes,
qui font là dénommés, aux villes de Bourges, de Poitiers, de Pcngueux, d'Auuer-
gnc, de Velai,deTolofe, de Bourdeaux, d'Albi, & de Limoges.
11. Surquoi ic defire examiner deux points, quifontnecerîairespourPexa£te
connoiiTancedes matières qui font traitées en diuers endroits de cette œuure. L'vn
eft, fi l'opinion commune eft véritable, que Charlemagne ait inftitué les Comtés
d'Aquitaine; comme l'on le prétend iuftifier par les Auteurs que i'ai allégués. L'autre
eft, s'il a eftabli cette forte de fiefs que Ton nomme Abbayes Laïcques en Bearn, &
en quelques autres endroits de Gafcogne;felonlcfensqueleDocT:eCuias,& Vi-
gnier donnent à ces textes.
III. Quant au premier, iepcnfe que c'eft vne erreur, d'attribuer à Charlemagne
l'eftabliiTement des Comtés en Aquitaine. Car fous la premiere race de nos Rois,
les Comtés ou Iudicatures qui refpondoient aux Senefchaufïees de ce temps,
eftotent ordonées en chafque ville, que la difpofition de l'Empire auoit reconneuë
pour Cité, & où l'ordre Ecclefiaftique auoit eftabli vnEuefché. De fait, pour s'ar-
refter aux deux Aquitaines,l'on voit dans Grégoire de Tours, vu Ollo Comte de
Bourges; Le Comté de la ville d'Auuergne,&fon Comte Eulalius. Pour le Comte
de la ville de Geuaudan, il efcrit que Palladium en fût pourueupar le RoiSigibert; &
faicl en outre mention d'vn Innocent Comte de cette ville. On lit dans cet Auteur
deux Comtes de la villede Limoges, Nonnicbms, &c Terentiolm. Ces quatres villes
font de la premiere Aquitaine. Quant à celles de la féconde, on voit vn Gardcbarm
Comte de la Metropole de Bourdeaux, fous le Roi Gontran; outre le Comte GaU-
c7cm?recommandépar Fortunat. Le Comté de Saintes eft nommé entermesex-
pres dans Gregoire de Tours, & deux de fes Comtes Gundegifilicas & T^f^aàdo.
Comme auflile Comté d'EngouIefme,& deux Comtes de cette ville Maracbanus^
& Nantinw. Pour la ville de Poiriers, elle auoit fon Comte Afaco du temps de
Gontran.
I V. Ces preuues font voir aux plus difficiles qu'il y auoit des Comtes eftablis
dansles Cités,tantpour leur conduite,quedes pais qui en dependoient,dcs le tempss
de la première race de nos Rois. Cet ordre nefutpoint changé par les Ducs d'Aqui-
taine ;qui auoient fous eux desComtes dans les villes,c6mcl'on voit chésFredegarius;
qui fait mention de Hunibert Comte de Bourges, d'Amanu^us Comte de Poiticrs,
de Blaudenpts, & àeCbdf/ingw £omtc d'Auuergne, & de plufieurs autres Comtes,
fousleDucVvaifer.Pepinaj^resIa conquefte d'Aquitaine continua quelques
fe vns
de ces Comtes, comme Hunibert à Bourges; & voyant paifible dans la pofTef-
fion de cette Prouince, apres le decés de Vvaifer, dés aufïi toit qu'il fut arriué en la
ville de Saindes il ordonnales autres Comtes, qu'iliu gca à propos pour le bien du
Royaume.
V. C'eft pourquoi on a tort de prendreCharlemagnepour l'inftituteurdes Com-
tésd'Aquitaine. Et l'auteur de la vie de Louis, n'elt pas dans ce fentiment, s'il eft
bien entendu. Car il n'efcrit pas fimplement que ce Prince eftablit des Comtes
dans l'Aquitaine, mais auec cette addition, que c'eft oient des Comtes François de
nation. D'où l'on ne peut pas conclure, comme l'on fait communément, qu'il di-
Itribua cette Prouince en Comtés, puis que ce département eft plus aiacien que
Chatlcmagnc Mais qu'il changea les Comtes & 'Gouucrneurs eftablis par les
Ducs precedents, Vvaifer, & Hunauld, &yen ordonna de nouueaux, de la na-
tion Françoife; aufquels il peût prendre toute forte de confiance: & partant il fit des
Comtes nouueaux, mais non pis des Comtés. AdreualdeAuteur du temps feruira
de garend pour cette explication, lors qu'il eferit que ce Prince choifit des princi-
paux Seigneurs François de fa
maifon, & les pourueut des Comtés de cette Prouin-
nouuellement conquis à fefaçonneraux loix, &aux
ce, pour obliger les peuples
couflumes delà France.
V I. Il ne faut point aufli pretendre, que ce Prince n'eftablit point
de Comtes
ailleurs, que dans les Neuf Cités, qui font dénombréespar l'ancien Hiftorien com-
me s'il auoit voulu réduire toute l'Aquitaine en Neuf Gouuernemens. Car on doit

recueillir de fon difcours le contraire en ce que nommant les Neuf Cornues, lire-
ftraintleur pouuoir aux Cités,& aux Prouinces qu'il denombre.Defortcque,com-
me il reftoit en l'Aquitaine fix autres Cités à fçauoirEngoulefme, Saintes, Agen,
Cahors, Rouerguc, & Geuaudan, ilfaut conclurre, ou qu'elles furent abandonnées
fans Gouuerneur;ou bien qu'il y eut des Comtes particuliers ordonnés pour leur
Gouuernement;comme l'on aveu qu'il y en auoit à Saindes Engoulefme, & Ge-
uaudan, & fans doute aufli à Cahors, &Agen, dés la premiere race de nos Rois,
De fait l'ancien Auteur delà vicS. Genulfeefcritentermes généraux, queCharle-
magne rcuenantd'Efpagne,eftablit des Comtcsauxvilles d'Aquitaine. Ce quieft
confirmé, en ce que pendant le regnedeCharlesleChauue, onvoit Vvlgrin,&
Aldouiti Comtes d'Engoulefmc, de Perigueux, & d' A gen Et dans les vieuxfiltres,
les Comtes de Saindes, de Cahors, de Rouerguc, & de Geuaudan. Quelques-vns
demandent, s'il y eut des Comtes cftablis en Gafcogne, dans les Comtés particu-
liers, qui releuoient du Duché. Et pour moi i'y voi beaucoup d'sparence, parce
que cet cftablifTcment certifié par les anciens,neGafcogneeftoitvneportion,
regarde pas feulement les Prouin ces
d'Aquitaine, mais tout le Roiaume dont la faifant
fron tiere auec l'Efpagne. Et par confequent l'intention du Prince eftant d'aflèurer
les frontières il femblc que le foin de fon Confeil deuoit s'étendre iufqu'à ces
quartiers, ayant reconnu la mauuaife volonté des habirans des vallées de Bafques:
D'autant plus que l'Auteur de la vie de Louis efcrit, qu'il y fit les reglemens tels qu'il
lui pleut. Neantmoins comme ces chofes ne font pas expliquées par les Auteurs du
fumer on ne peut rien affeurer fur cette matière; horfmis que Tonne doit paspre-
temps,
que le Duc Loup fuft depolTedé, puis qu'il demeura confiant en fon deuoir,
Se en la fidélité qu'il auoit promife.
I 1 1. Pour le fecond point que 11ai propofé., lesfçauans Cuias, Hotornan &
Vignier eftiment, que les Abbés ipentionnés dans Aimoin, lignifient lesNobles
d'Aquitaine. Ils ont fuiui cette interprétation, prêtes par latifluredudifc0ursde
cétHiftorien,quimetrcflabliiTementdes Comtes, AÉbbés, & Vaffaux, dans le corps
d'vnc période;& leur baille vue fonction qui femble efloignée du deuoir des Ab-
bcs, à fçauoir de prendre foin de Tadminiltration& du gouuernementdu Roiau-
me d'Aquitaine, & de la defence de les fronticres Deforte qu'ilyauoit quelque
apparence d'interpréter
conferuenten ce lieu les Abbés pour Gentils-hommes,puis que plu-
sieurs Nobles encore prés des monts Pyrénées la qualité d' A bbés.
VIII. Mais ie fuis plus obligé à la vérité, qu'à l'autorité de ces grands hommes;
& nefais point difficulté de prendre en cet endroit les Abbés, pour les Chefs des mo-
nafteres. Car l'intention deCharlemagneeftantd'alTeurerlaconqueltederAqui-
taine, il eftablit des Comtes en chef pour le gouuernement des Prouinces, auccla
force militaire des Vaiïaux François; auxquels il départit en tiltre de fief les terres
pofTcdées parles factieux,&vnepartie des domaines,dantiouifraientlesDucs d'A-
quitaine; Se accompagna ces forces d'vhbonConfeilquifutcompofedc perfon-
affe&ionné&s à fon feruice à fçauoir des Euefques & des Abbés
pour deiibe-
nes
rerconioindefiicntauecksComtesj&lcsVafïàux.
duGouuernementeftoittcl
/»;•: “ r
duteiïipsdeCharlcmagrie&4eTes
'.»
·
IX. GMiOrdrp
enfans, que les loixy les reglemens la guerre, la paix 8ù toutes lesiaflàires d'impor-
tance Içtjehba"0 Jenc»ux aflemblées generales, qui eftoient conùoqûées par le-R,'oi,<
tel licu-qu'ii.auifoit»où les matieres eftoient traitées auccl'aduis des Eàcfqùes,
en Ducs, Comtes, & autres principaux Officiers, ielon l'ordre que
& des Abbés, des
l'Abbe Adaiard a rédige' par eferit. Ces affemblées fc faifoient anciennement à la
campagne in campafelon le tefmoignagc d'EginhartLe temps êftoit règle' au
mois de^îylars-, D 'où vient que ces affemblées eftoient nommées, le Ghampâu mois
de Mars. Cafc'cft en ce fen s qu'il faut interpréter, Qmvç us Manïm dans Grégoire
de Tours; lors qu'il dit, que Clouis I, afTembla fes troupes, in Canço Martio, & af-
fomma d'vn coup de hache vn foldat mal armé, qui s'eftoit oppoféTanne'e précé-
dente, à la prière du Roi, lors qu'eftant fur le point de fairele partage du butin, il
demandoit par preciput vn certain vafe Ecclefiaftique le rendre
poureftoit
afTembfe'e à TEglife.
nommée
Hincmar Archeuefqucde^Reimsacreuquecette Champ
de Mars à caufe de Mars honorécomme Dieu de la guerre, parmi les Payens. Mais
Fredegarius,quieftplusancienqueHincmar,quelesafrembléesdes
on aprend de
François fe commençoient aux Kalendes de Mars: & que le Roi Pepin ayant ef-
o-ardaux incommoditésde la faifon, changea le premier, le temps de TafTeniblée,
&:
la tranfporta du mois de Mars, à celuide Mai. D'oiiilarriua, que cette a (Tem-
blée changea de nom, Se fut appellée le Champ de Mai, au lieu qu'on Tappelloit
auparauant, le Cbdmp de Mars.
X. Apres que les reglemens Generaux eftoient arreftés dans les Eftats,le Chan-
celier les deliuroit aux Euefques, & aux Comtes des Cités Métropolitainesqui les
enuoyoient aux autres Euefques,aux Abbés & aux Comtes des villes, pour en fài-
re la publication fur les lieux. Les Comtes rendoientleursiugomens/uiuant la te-
neur des loix, & deces reglemens Maisils cftoienc obligés defeferuiraux matières
d'importance, du Confeil, & de l'aide des Euefques,des Abbés, & des Vaifaux,
félon qu'il eftpreferit par les Capitulaires. Deforte queCharlemagnc ncpouuoit
mieux faire, fuiuantfon de{fein,qued'eftre afleurédes perfonnes, qui deuoientcon>
pofer le Confeil General du Roiaume d'Aquitaine. Ce qu'il fit, en gagnant les
affections des Euefques, comme tefmoignentces anciens Auteurs, & en ordon-
nantdes Comtes François, & des Abbés de la mefmenation, foit aux Monafteres
qu'il fonda, foi t en ceux qu'il reftablit apres les ruines, queles Ducs d'Aquitainey
auoient faitesEt encore en eftabliffant des grands Fiefs, qui releualfent immédia-
tement de la Couronne d'Aquitaine, dont les Poifefleurseftoient appelles Vd,fii, 8c
ceux qui tenoient de ceux-cid'autres terres en arrierefief eftoient nommés Vaffali,
dans les Capitulaires.
XI. Ilfemblc qu'après auoirrefutél'opinion deCuias, iefuisobligéde dire ce
queiefçay touchant l'origine des Abbés Laïcques de Bcarn,& des païs voifins. On
donne le nom d'Abbés Laïcques, à ceux qui poiTedent la difme du village, s'ils ne
l'ont aliénée, & la prefentation de la Cure. La maifon de laquelle dépendent ces
droits, eft baftie proche de i'Eglifcdcla Parroiffe; elle eft ordinairement Noble, &
defehargéede cailles, aulli bien que les champs qui font des anciennes apartenanecs
de l'Abbaye. Ily a vn grand nombre de ces Abbés, & PoifcflTeurs desDifmes infeo-
dées dan» le Bearn, Ôc aux Vallées de Bigarreau ils portent le titre d'Abbés. Ce nom
leureftdonnédanslesChartûlairesdesMonafl:eresdeLuc,deS. Sauin,&dcS. Pé,
il y a fix cens ans où ils font nommés Jbbates, quoy qu'au titres de trois cens ans,
on leur donne le nom d'Abbdtiartj. Ils prirentccttequafité,à l'exemple des Seigneurs
de France; lcfquels à raifon des A bbayésdontils iouïiTbient,prenoicnt le titre d'Ab-
bés, que Gerbertnomme en fesletres, Abbï-Comites D'où ces Gentilshommes, qui
poffedoientlebiendefEglifefurentportésàcrotrc;qu'illeur eftoit auflî lôihblede
fequalifier Abbés. Dautjnt plus qu'ils iouiflbient du reuenu des Cures, qui eftoient
nommées Abbayes au langage de ces quartiers comme l'on apprend des vieux Fors
de Nauarre,où elles (ontappcllétsAbbadiados.lointqu'il Semble que les petits Bene--
fices eftoient nommés Abbatiolœan 853. au Concile de Soiflbns où le Roi Charles
le Chauue ordonne à fes Commiflaires de s'informer quelle redeuance eft payée aux
Eo-lifeSj pour les Chapelles, Abbdtiolisy & Cafîs Deiin beneficiumddtM.
I 1 1. Quant à l'origine des Difmes infeodées, que laNoblefTepoirede en Bearn.,
en Nauarre, en plufieurs autres endroitsde Gafcogne, elle ne procede pas d'vne
vfurpation confirmée ôcautorifée par Ietemps,commeronpretendordinairement5
Mais c'eft vn eftabliffement légitime fait, à mon auis, dés le temps de Charlemagne,
ou de fon fils Louïs le Debonnaire.Car ce qu'on allègue communt:ment,que Char-
les Martel fut le premier qui difiribua le bien de l'Eghfe, à ceux qui le feruoient aux
guerres, eft auiïi certain, (ainfi que l'aiTeurcntles Euefques des Prouincesde Reims
&deRoiien, enleurCayerprefentéàLouis Roi de Germanie, l'an 858.) comme
leur relation edfabuleufeen ce qui regarde la damnation de ce Prince, manifeftée
par vifionàl'Euefque d'O rleans Eucherius qui eftoit neantmoins decedé quelques
années auant Charles Martel, ainfi que le Cardinal Baronius, & le PereSirmond
ont verifié.
II 1 1. Mais dautant que le Clergé de France feplaignoit de ces alienations, ily
eutvne afTembléeàLiptinescnCambrefi où l'on commença dedonner quelque
règlement à cette matière. La conuocation en fut faite par le Prince Carloman, lan
743. où aflifta Boniface Archeuefquede Mayence, Legatdu Pape. IlfutarreiVé,
qu'en confideration des guerres que ce Prince auoit fur les bras contreles peuples
infidèles ièsvoilins, il retiendrait pour vn certain temps,vne partie desbicns Ec-
clefiaftiques, à titre de Précaire &c fous le Cens & redeuance annuelle d'vn fol, ou
douze denierspourchafquemaifondeTenancier,payableà l'Eglife,ou au Mona-
ftere dontces biens dépendoient en forte que fi le paiTeiTeur inuefti de ces biens ve-
nok à décéder,l'Eglife en fuft refaifie Que fi la neceflité continüoit, ou que le Prin-
ce l'ordonnaft, le Précaire feroit continué &c renouucllé. Et fur tout que l'on pren-
droit garde que les Eglifes ne fourïritfentpoint, & quel'on leur rendift toute entie-
re la pofïcflion,en cas qu'elles fufTent dans la pauureté. Ce Canon eft expliqué par le
Docteur Filcfac d'vn preft de deniers qu'il prétend que le Clergé fit àCarloman,
pourla fubuention de la guerre. Mais les paroles du Canon cftans examinées en leur
vrai fens, ne reprefententautre chofe dans leur Latin, que ce que i'ay dit en Fran-
çois, comme ie fais voir aux prcuues de ce Chapitre.
XIV. Lare{ponfedel'an745. duPapeZacharie,àlarelation que lui fit Boni-
face, de ce qui auoit cfté arrefté en ce Synode, tcfmoigne afTés qu'ils'agiffoitdela
reftitution des biens de l'Eglife; pour raifon defqucls, iln'auoit peu obtenir que
douze deniers pour chafcune des familles de ferfs, ou de païfans, dont le village ie-
roitcompofé,ProV»^«^«eC^frf.CequelePapeagrée,&loueDieude ce qu'ila
obtenu cette recompenfe,en vne faifon (i enueloppée des guerres des Sarafms,"des
Saxons & des Frifons. Dans cette Ordonnanceon fait gliffer vn terme qui fcmble
donnerai! Clergé quelque efperance dereftitution;fçauoir que par le decésde la
perfonncinueftiedu bien Ecclefiaftiquc l'Eglife fera rcflaifîe. Mais cénefont
que fi.
quela
des paroles fans effet. Carvneautrc claufe fuit immédiatement, qui porte
neceflitépreiîe, ou que le Prince le commande, le mefmebien peut eftre bailléà
nouueau Fief, & le contract de Precairecontinué. De forte que les Rois de France
font con firmés parce Canon de l'Eglife Gallicane, & par la Refponfè du Pape
au
droicT:de continueraux Gentilshommes, les inueftitures des biens Ecclcfiaftiques,
qui auoient efté deha faites tout autant qu'il leur plaira.
X V. Outre le Concile précèdent, il y en eut vn autre, qui fut tenu aumefme
lieu de Liptines, par le commandementdu Roi Pepin; auquel prefidoit auec l'Ar-
cheuefqucBonifacevnLégat du Siège Apoftolique nommé Gcorge. Ce qui fait
voir, que ce Synode, ( encore qu'il n'ait point efté remarqué dans la compilation
des Conciles de la Gaule) eft différent de l'autre tenu fous le Prince Carloman, ou
Boniface prefida feul fans compagnie d'aucun autre Légat, ainfi queles A6lcs du
Synode fontfoi. Mais la différence paroiftra mieuxaux choies décidées. Car le pre-
mier Synode fe contente d'ordonner les Douze deniers par maifon, pour rccom-
pente deb biens Ecclefiaftiquesretenus. Et le fécond fous Pépin adioufte à cette re-
deuance les Nones & les Decimes en faueurdes Eglifes, dont les biens auoient efté
donnés à Fief, iufqucs à ce qu'ils leur fuffent rendus. Les Euefqucs des Prouinces de
Reims, &dc Rouen, font mentionde cette Ordonnance du fecond Concile de
Liptmes, & difent qu'ils en ont les Aclres en main. Et fans doute on voulut, que ce
qui droit ordonnépar le premier Concile en termes généraux touchant I'entretc-
nement des Eglifes, dont lespoffeffcurs des biens Eeclefiaftiques eftoient chargés,
fuft expliqué par le menu, & limité aux Nones & aux D ecimes. Oneft en peine de
fcauoir que lignifient ces Nones & ces Decimes fi fouuent mentionnées depuis ce
temps dans les Conciles de France, ôc dans les Capitulaires de Charlemagne,& qui
n'ont encore efté expliquéespar aucun, queiefçache. MapenféeeftjqueJVofld £7-
Décima, qui font toujours iointes enfemble, fignifient la Neufiefme & la Dixiefme
partie du reuen u EccleÍÎafhquede quelque nature quefoientles biens tenus en fief,
fans diftili£bion fi ce font des Domaines,des Seigneuries,ou des Difmes Par excm
ple, la Ncufiefine & la Dixiefme Gerbe au reuenu des Bleds eftlaNoneôc la Deci-
medesCanons.CequireuientauCinquiefmeduTotalifeloii l'explication qu'on
peut recueillird'vn Canon du Synode de Langres.
XVI. L'année 779. Charlemagne fit vne Ordonnancequieft diftribuée en di-
ucrs lieux des Capitulaires, mais rapportée toute enticre auec fa date par le P. Sir-
mond, au fécond Tome des Conciles. En l'Article Onziemie, lepayement des No"
nes& des Décimes, eft ordonné pourle regard des biens de l'Eglife, coinmeviie
chofc dcfia receuë en vfage cômun; Et neantmoins le Cens y eft beaucoup diminué,
à fçauoir à vnfol pour cinquante maifons, & à demi fol pour trente. Cequi doit
eftre entendu lors que le Fief confifte en villages infeodes ou en Difmes. dont la
valeur auçmenteàproportiondunombredesFamilles. Etenoutre le renouuelle-
ment du Precaire y eft preferit; auec cette précaution, que dans le formulaire du
Contradon diilingue les Precaires, & les inueftitures faites par l'Ordonnance du
Roi, de celles queles Ecclefiaftiques font de leur bon gré. Ces inueftitures des Biens
Ecclefiaftiques, font confirmées fous la referue de la None& de la Décime, &du
Cens, par le Synode de Francfort, affcmblépar l'autorité du PapeHadrian,Scdii
commandement de Charlemagne, l'an 794. & compofédes
prefidoient Euefques d'Italie,de
Theophylacle
France,d'Aquitaine, & de Germanie, auquel & Eftiene
Lcgats du Pape. Ces Ordonnances ont efté fuiuies d'vn grand nombre d'autres, qui
ont receu ces premieres aliénations, & inueftitures des biens Ecclefiaftiques pour
vneloipubliqucduRoiaume,autoriséepar le confenternent des Euefques, & des
Lcgatsdu Siège Apoftohque à la charge de ne continuer point ces inreodationsa
Taucnir. Mais outre cetteNeufiefine & Dixiefme, & le Cens annuel, qui auoit efté
diminué, le Synodede Francfort au Canonz6.& en fuite Louïs le Debonnaire par
Ordonnance de l'an 8x8. chargerent ces poiTcfïeursde la réparation des Eghfes.
A quoi faire Charles le Chauue ordonne qu'ils feroient contraints par excommu-
nication^ par la perte de ces biens, dansleCapitulairede l'année 846,
XVII. Charlemagne voulut encore fauonfer le Curé de la Parroifle dont les
reuenuseftoient tenus à Fief. Car il ordonne, quefilc poflefleurde ces biens Eccle-
fiaftiques cft inueili par le Prince de quelque autre domaine quifoit fur le lieuen
cas qu'il le face cultiuer à moitié, outre la None& laDecime,il payeraà fon propre
Predre la Difmcdcsfruic~s, qu'il recueillera de ton domaine pour famoitié.Lc Cure
Preftredu
eft nomméle propre Seigneur du lieu j parce queles Gentilshommes n'a-
uoient pas feulementreceu l'inueftiture des DifmesMais des Eglifes,felon la phrafe
des Capitulaires; c'efl à dire de tous les reuenus Ecclefiaftiques,confiftans aux fruits,
aux oblations,& autres menus deuoirs,que fon nomme Pied de l'Autel;Et encore
au droi&d'eftablirlePreftredansl'EglifedelaParroilfe.On s' eft departi peu à peu
des oblations, & des diftribtitions que le Chartulairede Sorde nomme Aïijfacanta-
niiti;&c l'on a retenu feulement les Difmes. Quant au Droidl d'eftablir le Preftrc,il
aeftéregléparle H. ConciledeChalonstenul'an 813. & par d'autres alfemblés en
mefmetempsàTours,&àMayence,audroitquel'on appelle auiourd'hui Prefen-
tation. Il faut, dit ce Concile,que U règle Canonique efianr gardée }aucun ne baille m riofie
aux P rentres les Eglifes, fans le confentement de ÏEnefque. Et parce que fous pretexte que
le contentement des Euefques eftoit requis,ils refufoient d'ordonnerles Clercs, qui
eltoient choifis par les Laïcques pour leurs Eglifes, il fut ordonné par vn Capiculai-
rede Louis le Débonnaire l'an Si 6. que les Euefquesne pourroient les refufer, s'ils
fufnfantc
cft oient de bonnes moeurs, & de doctrine. Ces Prefcntateurs font nom-
més Patrons dans le cinquiefme article du Synode de Reims, tenu par Hincmar l'an
878. Ce que i'ay voulu expliquer particulièrementpour montrer Fongine du Pa-
tronage des Cures, qui n'eft pas fondé fur la Dotation des Cures, qui font aufïi an-
ciennes que les villages,& prennet leurs reuenus fur les ParroifliensjMais il eftfondé
fur les inueflitures des Eglifes faites par les Princes en faueur des perfbnncsLaicqucs.
XVIII. Les Abbés Laïcques de Bearniouiiîent des Difmes, & delaprefen-
tation de la Cure; felon les O rdonnances de Charlemagne, & de Louis le Débon-
naire. Mais auffi ces Abbés, oules Chapitres & autres Ecclefiaftiques qui ont acquis
ces difmes par achapts, ou par donations, pay ent aux Euefques vn droit que l'on
nomme Arciut lequel eft taxé dans les anciens regiftres des Euefchés, à dix, quinze
ou vingt,trente ou quarante fols Merlans, felon la force &c la grandeurdes villages,
oùfe recueillentles difmes inféodées fur lequel pied on fait auiourd'hui le payemét
en deniers. Ce qui feraporte au Cens annuel introduit par Carloman, aprouuépar
le Pape Zacharie, & confirmé & moderépar les Capitulaires. Il eft nommédansles
vieux tiltres de l'Abbaye de Sauuelade Ai op flratus c'eft à dire, vn tribut qui fe paye
pour reconnoiftre lamaiilrife de l'Eglife. Et d'autant que les Euefques faifàns les vi-
fites de leurs Diocefes fe retiroient anciennement dans les maifons de
ces Abbés
Laïcques; & que ces deniers eftoicntcompenfésaucclelogcment,onnommaen
langage vulgaire cette redeuance les .Arceuts, ou bien ^mw^iuiuant la prononcia-
tion de ce temps; à l'exemple des droits des feigneurs feculiers. Caries feigneurs de
Bearn, & les autres feigneurs particuliers iouïiïbient du droit de hébergement en
plufieurs maifons lequel droit eft nommé Jlhergata en langage Lombardicue,&
en Latin dans les vieux tiltres, Ccmtveatus.Difcurfus Procuratio ReceptusiRe<eptio.
Ce deitroit eft aufli nommé Arceut dans les anciens Contrats conecus tn langue
e &'
Bearnois Laquelle diction explique mot pour mot le Latin ReceptmArceher en lan-
gagepur Bearnois, fignifiant Recevoir.
XI X. Quant à la iouïffance de la Difme des fruits, qui fe recueillent aux champs
qui font des anciennes apartenances des maifons Abbatiales; Les Abbés Laicques
la payent à. leur Curé conformément à l'ordonnance de Charlemagne; ceux qui
refufent de fuiure cet ancien vfage du pais, font condamnés à le garder au profit des
e
Curés par les Arrefts de la Cour de Parlementde Nauarre;Ce qui me porte à croire
que l'infeodation des Eglifes de B earn fut fai&e
par Charlemagne, ou par Louis le
Debonaire; pour obligerla Nobleure à continuer la guerre fur leur frontière, con-
tre les Sarafins d'Efpagne;qui cftôk vn des motifs du Pape Zacharie, pour confen-
tir àces alienations des biens Ecclefiaftiqucs. Et encore querinueftiture ne fuft faite
au commencementpar le Prince que pendant la vie du poffeflcur, à l'exemple de
tous les autres Fiefs Neantmoins ces Fiefs & ces inueftitures des Eglifes font deue-
nuës héréditaires, lors que les autres Fiefs du Roiaume changerent de condition
& payèrent aux héritiers, fous la fin de la féconde race des Rois. Pour le regard du
Cinquième des reuenus, ôc des Réparationsdes Eglifes, les Nobles de Bearn, y onc
fatisfaitendelaifTantàrEglife,dansplufieursparmi/Tes, la quatriefme partie de la
Difme; ou biens'ils retirent toute la Difme, les paroifïiensfontchargés de fournir
outre la Difme vne certaineportion delcurs fruits,fouslenom de Premice Conuen-
tionele, nommée Pdcquete en langage Bearnois. Les Conciles tenus à Tolofcpar
îePapcVi&orlI. l'amojé. qui excommunioient les Laïcques pofTeffeursdes Dif-
mes, donnerent de la terreur à ceux qui eftoient mal informés de leurs droits;lef-
quels pour defchargerleurs confcicnces firent plufieurs donations des Difnies aux
Luefques,aux Chapitres, & aux Monafteres.

I. VitaLud. Pijadan.778.C0nt.Aimoin.L5.c1. Sic enim ConuencumiHumvocabantà Marte.quem


OidinauitpertotamAquitaniam Comités Abba- paganiDeumbellicredcbant. Fredeg. ad an. j66.
te(qucnec « .nalios pliuimos, quos Vaflbs vulgo Pipinus Aurelianis placitii m fuum Canapo Madio»
vocant ex Genre Francorum.Quorum prudentiœ& quod ipfe prunus pro caropo Martio ,pio vri'iratc
fortitudmi nulla calliditate nulla vi obuiare fuctit Francorum inftituit tencns mulcis numenbus à
tu[um,eiiq,-cômifitciuâRegmproue vtile uidicauit, Francis, & procenbus fois ditatus eft.
hmumtut.tmen villarumque regiatumrnralem pro- X. Capit.l.i, 1. 14. l.z. t. 9. Epifcopis iterum, Ab-
mfioné- Et Bitungx ciuitati primo Humbertum &c. batibus ,&vaflisnoftns,& omnibus fidelibus laï-
III.OlIo BuungumComcs.Greg.l.7 c.jS.Comita- cis dicimus vt Comitibus ad tuftitias facicndas adm-
lusvibisAiucrna:I.4. c. t;. Eulahus Cornes illius vr- toresfnis. Capit. I.3.C75. t. 75.
bis.l.8c.45.Palladms ComicatuminvrbeGabaHtana X ï. Gccbertus ep. Forum Nauar, I.i. &
1. Con-
Sigiberto Kcgc impertienre promeruu I.4.C. 54. In- cil. Suefllonenfe II. c. 3.
fiocentius Gabahranaevcbis Cames.l. 6. c. 37. Non- XII. In Capitula Caroli Calui t. iy Carlus prm-
nicliiu1: Leinouicinoe vtbis Comes.I, 6. en. & Te- ceps Pippini Regis Pater, primus inter omnes Fran-
rentiolus Cornes ciufdemvrbisl.S.c.jo.Garacharius corum Reges ac Principes tes- Ecclcfiarura ab eis
Cornes Burdigal.l.S.c <S.Gala<ftormsComeseiufdem fcparauitacdiuifïc. Baron. Annal, t. ".an. 741. Sir-
Vibis apud Fortunat. Viddo qui 6lim Santonicum mondusinNotisadhuncTit. Capir.
ïexetat Comuatuml.6.c.45.GundegifilicusCornes X I I I. Syn. Liptin. fub Carlom.
c. i. Statuimus
Satonicus I.S.cn. NatninusComrs Engolifincnfis. vt fub piecario& cenfn aliquavn partem Ecclefialis
Maracharius auunculus eius dm in ipfa vibe vfns eft pecuniae in adiutorium exercirus noftri aliquarto
Comitacul.j.c.jy.MjccoComesPiftauenfisl5 c.41. tempore retincamus ea conditione vt annis fingulis
IV. Fredcgauusadan.7e1.765. 768. de vnaquaque Cafatafoltdusvnus id eft duodeem
V. Ardcualdus cap. iS. de ruirac. S. Bened. Ex denarij ad Eccîefiam vel monafterium reddantur;
Nobih Friiicoriim generc vt morem Francis af- co modo vt fi moiiatnrille cui pecunia commodata
fuerum fetuare compellerenr. fuit, Fcclefiacum propria pecunia reueftita fir. Et
VI Auftor vicœS.Genulfil.t. c.j. VrbibusAqui- iterum fi nece/firas cogac, aut PnncepsiubeatPre-
taniac Comités pnefecit. Fragmcntum Hift. Aquit. carium renouctur. File/kcm m trait. de qtieralavet.
Cuiac.adc.i.l.i.Feud.VignicrenfaBiblio-
VI. Ecd- G alite, hic agi putat de ptcutn/t rmmtrata i» qua
theque Hiftorialc. egregie fallttur. Pecunia, pro bonis Ecclejiafficû vt'c.u
VIII. I X. Adâk.t.26. Capitul.l-fi.t. i8t.t. Pnaris Sy». Lyp. &• l. 6. Cmpit. t. 311. auod probamr ex
9<î. Annal. Franc. ad an. 771. Hincmarus ex Adalar- natura CommettesPrecarq,qmAlius eftaComraEttimu-
do. Eginh. in Ann.ad an. 767. Pipinus Conuentum tni &pertmct ad immobilta. guo tendant et mm verbd
moreFtancico in Cimpoegit. Greg. Tur.l.i. cap. Canons Ecclejta reuefttta fit cumproprtit pecunia. /la-
27. Iurtic omnemeumarmorumapparatu aduemie que non erat quodtn édition: Canctlioritm ,Jë/lii itare!ur
phalangem,o(lenfuram inCampo Martio fiiorum leElio ifta Vtcuma Commendut* cjut cxftatl. 5. cesf. /.j,
aimorum mtorcm. Hincmarus in vitaS. Rcraigij. m i^am Pecitnia cemmedata Cimmtnda.re emm a»uà
AuBovti tjliusficuli iiem fonatacin bénéficiantcUrt. tem & confuctudinem reftaurarc debent.
XIV. Ex Epiliula vin. Zacliarix P. ad Donifa- XVII. Capit.l.i.t.iCj.VtquiEcclefurum bé-
ciûm: De Ccnlu veio cxperédo eo quodimpetrireà néficia habent nonam Se decimam ex eis, Ecclefia:
Francis ad reddendum Ecclefiis velmonnfteriis non cuiusresfunt donent,& qui taie beneficiumliabent
potuiâi aliud,quam vc vertenteanno abvnoquoque vnde ad mcdietatemlaboicnt, de eonvni portionc
coniugio feruorum xii.denani reddatur & hoc gra- propiio Prefbyterodécimas donent. Capitulare lit.
tias Deo, quod potui~umpetme& dmuDol1l1nus Ludouician, 818. De ectetis Ecclch;s m; lira auto.
donaucritquietem augeantur Se luminaria Sanfto- titatcinbeneficiodatis,inquitant.
iû, pro eo q'Jod nunc tnbulatio accidit Siracenom, Concil. Cabilon. Il. an. 813. c. 41.apud Grat.i6.
Saxonû vel Fn(bnum ,'fkuc tu ipfe nobis innotuifti. q.7. inuentum. Vnde opoitet vt Canomca régula
XV. EpiftolaEpifc.Rcin.&Rotom. Prouincia- feruata, nullusabfque conCenftt Epilcopi, cmlibet
rummiffa Ludouico Regi Germ. inter capitula Ca- PrefbyteioEcckluimdet. Cnpitulare Liiiiouici an.
roli Caluit.i5.quodcognofcensfilms cuis Pipinus 8ié.c.i9.editumàSirmondo habetuc capit. l.i.t.
Synodumapud Liptinascongtegan feat cui pis-
Bonifocio yo. Statutum eft vt fine autoritJte vel confenfu
fait cum S. Lcgatus Apoftolicx iidis Epifèoporum Prefbyten in quibuflibet Ecclefiis,
Georgius nominelnfra:precanas abEpifcopis extn- nec confiituamur, nec expellanrur. Etfi laïct Cle-
de fienpetiic,& Nouas acDccimas ad reftaurationes ticos probabilis vita: &. floftiiiia* Epiicopisconie-
tec"lorum, &devnaquaque Calata duodecini de- crandos, fuifquein Ecclefiis conflituendos obtule-
narios ad Ecdefiam vnde res eranc bcneficiatx. rint, nullaqualibet occafione eos iciicisnt. In Ca-
ConciliumValentinum m. c. 10. vbi agit de filcls pitulis Hincmaii anni 874. c.5. Vos & vtftros nutri-
& villis j vnde nonx & décima: folut debent. Syno- tosin maledictionem mutins, cum dato Parroms
dusLingoncnfisrcleftainGoncilio apud Sapona- prœniio vobis & illispeccatnm
EChartul. emitis.
rias anno 8^9. in c. ij. Nonas & décimas Qmntara XVIII. XIX. monafteti] Siludata-,
partem efle interptetatut fi dihgeniius verba cano- W. de Monteuidentiiationefuperatus, coram D.
nis expendantur. EpifcopoLafcuirenfij.itque legitimis procenbnsa
I. Capitulare Caroli M. an. 775. apud Sir- vinfquefapientibusomncm qaerclam
X V am Deci-
mondum cap. 14. quod habetur Capitul. I.5. t. 117. marum quam Magiftratuura quam Premiciarum
De rebus Eccleiiauuii vnde nunc cenfus exeunt, abfblute depofuit. Capte f»penort A«7«rMagiftra-
Decima & Noua cum ipfo cenfu fit foluta & vnde liscœna, quodtfto.Magiftratus. EChauul. S.Penî
arueanonexierunr,firnilicer décima & Nona cum Gener. Arnaldus R. de Anoia obtulitTeitiampai-
ipfo cenfu fit foluta. Atque de Cafacis L. folidus temEccleficede Barfuno» quam iequitur,terriap;us
vnuSj&decafatisxxx.Dimidius ,&: dexx.trcmiflls de Decimis, &- de omnibusalnscidim Ecclcfisede-
vnus; & precarix vbimodo (iint Lenouentur.Sc vbi notione fidelium offetendis. Tenetui etiâ hacter-
nanfuntj icribantur. Et fit difcrctio inrer Precanas tia folucre tertiam partem Epifcopalis quarts, Se
de verbo noftro factas 5c inter cas quas fpontanca tenetur in procurationis Epilcopi teitia parte. Ex
voluntate deipfis rebus Ecclefuriun faciunt.Conc. codera Chartul. S. Petrt Gen. Ecclefiarum deten-
Francoford.c.xj.Vt Décimas & Nonas, fiue cenfus, tores laïci de rigore canonum omnes lunt excom-
omnes generaliter donent qui debitores funt ex be- municati G. itaque deLiMion hac excommumea-
nefietis&: rébus EccleRarum,(ecund)impnoraca.pi- tione perterritus, dedit monafterio medietarem Eo
t ula Domini Regis. can. 16. Vt
domus Êcclefiarnm clefis de Liurono, Gaftone Vicecomite donatic-
&tegumentaab eis fiant emendata vcl reftautata, nemapprobante,& ojnm îuri ineahabito renun-
qui bénéficia exinde habent. Capitulare Ludouici ciante.Ad quam pertiner medietas deornationum
Imp. an.81S.c9.apud Sirmondum.EtCapitul.l.j. & candelarum& cape!lanix;& obla:ionum.& om-
t. 14e. Capitula Caroh Calu1c.18.H1vero quiexre- nium prouentuum alioium. Ad amdem îîrnilueï
bjs Erclefufticis nonas & décimas perfoittere, & fpecîtat folutio Dimidu quart:?, Si dimidJa pars
/Ltta tecia Ecclefia; (cci'iiàum antirjuamautotita- procurationis Epifcopo débits.

CHAPITRE XXIX.
Sommaire.
Les Loix de Charte magne regloientla Cafiogne3 comme les autres Pro-
uinces du ^Rjnaume. La loi de (onjlantin qui rend les Euefques arbitres
fans appel au chois à? t^vne desparties, renouue liée par Charlemagne futpour
efire gardée en G'c~~aan
e~reâcrdêeera Gafcogm, e, conzmeailleurs. Bearnl'a
l'a obf Elle
ruée.Elle, f'ut~azo-
commeailleurs. Bearn obfermée.
mo-

de
difiée par Gajkonfagneur de Bearn & reuoquée par Jrfenri Roi de Na-
varre. I I. La Métropole de (jafeogne omtfi en Acte du partage des
Charle?nagne aufîibien que celles de N arboney& d* Aix en.
rProue?2ce. Raijon de cette omifiion recherchée j Dépendancede la Aietro-
l'

pole de Narbonne de celle de Bourges. Et de celle d'Aix de la Métro-


pole d'Arles. SnfepeM-eftre dependoit de Bourde aux. III. Recherche de
la Métropole quimanqueenla Préface du Concile de Paris. n'y a point
certitude que ce foitEÛfe, IV. Loiiis%oid' Aquitaine s habille à la
mo-
de des Gajcons. Alderiç leur chef fait prifonnier Chorfon (omte de Tolo-
Liure premier
Je. Il efi adioumé parle Confeildu Roiavime, & renuoyé. Mais après il
eji banni au TarlementdeV ormes. Chorfondepofedefon Gouvernement.
Guillaume fubjtïtué. V. (j afcogne dijtribuée en Comtés. Comté de F e~
yenfacojtéà Burgundio & donné à Liutard. Reuolte des Gafcons pouf
cechangement.Jlsenfontchaftiés.BurgundefttvnnomGafcon. VI. Re-
uolte des Gafcons qui epoient proches des I\donts Tjrenées} chaftiée parle
RoiLouis, qui 'vint a d'Acqs pour cet effet. VIL Vne féconde reuolte des
mefrnesGafcons,àcaufe que leur Comte Siguin auoit efié depojfedé par
Louys.JlsluiJubïiituentGdrfimif.Ils font domptés pendant deux ans.-
VIII. Reuolte de Loup Centulle Duc de Gafcogne.Sa défaire. La mort
âe fin frère Garfand. 'Baniffementde Loup. Preuue qu'il estoit Duc de
Gafcogne. IX. X. Vafconcs fîgnifient également les Bafques & les
Gafcons. Diferent feulement en la prononciation vulgaire .B âfeos }Guaf
coôs. X I. Bafconia. Gajconia. Bafclonia. Bafculi. Bajcli.

A Gafcogneeftoit tellement afîîiietie à Charlemagne, qu'il la re-


gloit par les Loix également auec les autres Prouinces de fon
Roiaume. l'employé pour le verifier cette Loi fi fauorable à 1§
iurif diction Ecclciiaftiquejqui eft inferée dans fes Capitulaires
par laquelle, auecl'aduisdetousfesfujets, tant Clercs, q'ie Laïc-
ques, il tenouuellela Loi de l'Empereur Conftantin rapportée dans le feiziefme
liure du Code Theodofien:quipermet à l'vne des partiesqui plaident pardeuantles
iuges fcculiersde remetre la decifion duprocés au iugement des Eucfques encore
que lapartieaduerfen'y confente pas: ann que l'autorité delà religion recherche le
mérite de la caufe auec plus de fincerité, que la chiquane n'en permet dans les mg-e-
.mens ordinairesEn forte qu'iln'y ait point lieu d'appel de la fentence, qui fera ren-
due par l'Euefque,afin que les miferablesplaideurs fortent promptement de procès,
Cette loi efr confirmée par celle de Charlemagne,qui l'adrefTe à tous fes fuj ecs,dont
ilfait ledenornbrement; parmi lefquels font nommés les Gascons. Le Bearn a ob-
ferué long-temps cette loi,quieftablitauchois de l'vne des parties, les Euefques Ar-
bitres necefTaires fansappel; fuiuant que le droit Romain Tauoit ordonné pour tou-
te forte d'Arbitres. Mais le temps ayant introduit de l'abus en l'exécution de céte loi,
en ce orne les procès eftoient inftruits pardeuant les Euefquesauec des fraisdes lon-
gueurs, & des chiquancs inouï es, & auec appel, qui eftoitpourfuiui pardeuant le
Métropolitain,& puis en Cour de Rome, contre les termes exprés de la loi, Gafton
Seigneur de Bearn modifiacetteiurifdi6tion par vn Concordat qu'il arrefta auec les
Euefques de Bearn, autorifeparleconfentementdefaCourMaiour.,l'an 1460. &
depuis le Roi de Nauarre Henri II. reuoqua l'vfage introduit en confequence de
ces loix; & défendit aux perfonnes Laïcquesde plaider en Cour Ecclefïaihque fur
les matières feculieres, par fon Ordonnance de l'an 1547.
II. Ces degrés de Iurifdi&ionEcclehaftiqucm'obligent de propofervne diffi-
culté, touchant la Métropole de Gafcogne, quel'on rencontre dans l'A <5te du par-
tage queCharlcmagne fitdefesthreforsl'anSii. Car il ordonne que les deux tiers
fa
de fes deniers & de pierrcrie, feront employés en aumofnes., en faneur des Egli-
fes Cathédralesde fon Roiaume. Et d'autant qu'il y auoit dans fes Eitats vingt Egli-
fes Métropolitaines j } & vne deplus, il ordoni 1e quechafeune aura fa portion pour
eftrc partagée entre le Métropolitainqui en retiendra le tiers, &lesEueiquesfuf-
fragans, qui diuiferont entre eux les autres deux tiers. 0 r il fait le dénombrement de
ces Cités Métropolitaines, en telle forte que la Métropole de Gafcogne, qui eftoïc
la Cité d'Eufe, ni celle deNar bone ni celle d'Aix en Prouencc n'y font point com-
prifes. Demaniere qu'ilTemble qu'elles ne fuflent point tenuësencetemps pour
Métropoles. Neantmoins on voit deux années après, au Concile d'Arles tenu l'an
8 tj .que Nebridius eft qualifiéArcbeuefyue deNarbone; & qu il oropofa auec l'Arche-
chcuefque d'Arles, de faire chafque îour des prières & des facnfices en toutes les
Eglifes pour laprofperité de Charlemagne. Il nefaut point aufli douter, que l'Euef-
que d'Eufe ne conferuaft la qualité de Métropolitain que les anciens Conciles ont
reconnue, en faueur de fon Eglife. Mais fans doute Narbonne eft omife dans le de-
nombrement des Cités Métropolitaines, d'autant qu'elle dépendoit en ce temps-
là de la Metropole de Bourges; bien qu'elle concernait la qualité d'Archeuefché.
Quantàla Cité d'Aix, ellecftoitfuieteàla Métropolitaine d'Arles l'an 414. comme
l'on aprend des letres du Pape Symmachus. Ce qui eftoit fans doute encore en vfa-
ge du temps de Charlemagne.Car y aiant eu quelque difpute fur ce fuiet,l'arïaire fut
renuoyéeî'an794. parle Synodede Francfortau iugementdu Pape, qui prononça
fans doute fuiuant l'ordonnance de fon predecefleur Symmaque.C ela me fait fou-
pçonner,qut la Cité d'Eufe dependoit en ce temps de la Métropole de Bourdeaux
depuis le defordre que les armes des SarahnsauoientaportédansiaGafcogne. Ce
qui pourroitauoir donné fuietà l'ancienne Chronique des Geftes des Normans
cle
qualifier Bourdeaux la Métropole de la Nouempopulanie. Cette dependance
confiftoit en l'obligation que le fécond Métropolitain auoit deferendreau Syno-
fuffiloit
de du premier. Ce qui pour faire ometre ces trois Cités dans l'Acte depârta-
ge de Charlemagne;où les portions font deftinées pour les Métropolitains, qui
doiuent affemblerleurs fuflfragans.
III. Il y a vn peu plus de difficulté en la preface du Concilede Paris tenu l'an Si 9.
OùTEmpereurLouïs ordône auxMetropolitainsde France,des'afsébler en quatre
villes. Car il en nome dix fept par leurs noms propres;auquelcopte il en manquevn,
pour fairele nombre entier des Metropolitains des Gaules,quifont dix-huit. D'au-
tant que dans l'ordre Ecclefiaftiquela Prouincc de Viéne cft diuifée en deuxMetro-
poles, à fcauoir celle d'Arles, & celle de Vienne. Le fçauant auteur des Notes fur ce
Concile, eftime que laMctropole quimâquoit,eftcelle delaGafcogne.Neantmoins
onnepcutpasralleurerentièrement, dautant'que le nom des Cités eft omis au dé-
nombrement des Metropolitains.De forte que l'on pourroit foubçônerauffi-tofty
que l'Eucfque qui manquoit, eft celui d'Aix en Prouence; ou bien que le nom d'vn
Eue{que eft échape au Copifte;Ce qui eft plus vrai-femblable.ôc refoule la difficulté,
1 V. Apres ces remarques quiregardent l'ordre del'Eglife,il faut reprédrel'eftat po-
litique de la Gafcognc.Elleeftoit fous l'obeïfïance de Louis Roid'Aquitaine,lequel
pourflaterccpeuplcfeprefentadeuantfonpereenlavilledePaderbornhabillé àla
mode des Gafcons l'an 7 S 6 .Neantmoins ces lîateries n'adoucirent point leur efprit.
Car l'année (muante fous la conduite d'vn AldericGafcon, ils arrefterétprifon nier
Chorfon Comte deTolof e,quifut rclafché fous fon ferment. Le Confeil d'Aquitai-
ne voulant elfacer la tache de cette infamie, appella cet Alderic en l'A ffemblée gé-
nérale duRoiaume, qui fut conuoquéedans la Septimanie,au lieu appelle Lamorrdes
Goths. Mais il refufa de s'y prefenter fans auoirreccu, &:donnéaueuranceauecdes
oftages, qui furet enfinte relafchés de part & d'autre; & Alderic renuoyé auec beau-
coup de riches presés. Charlemagne ne fut pas fatisfait de ce proccdé.C'eftpourquoi
il ordôna qu'Alderic fe prefenteroit en la ville de V vormes où il fut oüi en prcfencc
des Rois Pere & fils,& ne pouuant fe iuftifier fut condamné àvn banniffement per-
pétuel & le Comte de Tolofe Chorfon, à l'ocaf ion duquelles François auoient re-
de fon gouuernement & Guillaume mis en
ceu vnaftront d notable, fut depofé
fa place, qui fut auilicommis pour appaifer Tes Gafcons qu'il trouuafort eflcués,
>
à caufe du bon fuccés qu'ils auoient eu contre fon predecenèur & trcs aigris à caule
du chaftiment d'Adeleric. Neantmoins tant par fon adreffe, que par les forces,.
il pacifia cette Prouincel'an 789. On n'eft pas bien efclairci, iicét Alderic eftoit
Duc de Gafcogne ou Comte d'vn quartier de cette Prouince.
V.' Car elle eftoit diftribuéeen diuers Comtés; comme l'on aprend de lafedition
qui arriua l'an 8 oz. à l'occafionduComtédeFezenfac, que le Roi Louis deinnaà
Liutard après le decés du ComtcBurgundio. Les Gafconsfouffrirent fi mal volon-
tiers fon eftabliffement qu'ils tuèrent quelques-vns de tes gens, & en bruflerent
d'autres. Le Roi fit appeller les Auteurs de la feditionauxEftats de Ion Roiaume,
qu'il tenoit à Tolofe; lefquels firent au commencementquelque diflicultéde s'y
prefenter, mais enfin ils comparurent & furent punis de leur témérité j mefme de la
peine du feu, qui fut ordonnée contre quelques-vns par la loi de Talion. Iepenfe
que le motif de cette feditionprouenoit de ce que l'on auoiteftablivn François au
Comté de Fezenfac, qui eftoit auparauant polledé parvn Gafcon. Carlenomde
Burgwidy ouBergung
Limarâdx que l'auteur exprime par celui de durgundio, efl vn ancien nom
Gaicon; & vn nomTeutonique.
VI. Si ceux qui eftoient dans le cœur de la Gafcogneauoient la hardiefTe de fe
reuolter contre l'autorité du Roi, il ne faut pas s'eftonner que les plus efloignés qui
fe trouuoient fortifiés par l'afpreté des montagnes euflent la mefme penfee Com-
me il arriua l'an 809. lors que Louis eftoitoccupéauficgedelavilledeHuefca en
Aragon. Car pour lors vne partie de ces Vafcons qui habitoieilt prés des monts Py-
renées ducoftéde Soule, Baffe Nauarre,& Labour, forma vn parti, & feiettadans
vne ouuerte rébellion. De forte quele Roivoulant reprimer cette audace, marcha
vers eux auec fon armée & le rendit en la ville d'Acqs, qui n'auoit point fuiuile
mouuemcnt des fadieux, quoi que ce fuftl'vne des Cités du Comté des Vafcons*
Il commanda à ceux qui eftoient aceufés d'infidelité, deferendreàfafuitte. Mais
fur le refus qu'ils firent dobéir, il s'approcha d'eux> & fit faire par fon armée le de-
gafi: de leur pais. De forte qu'après auoir perdu toutes leurs commodités, ils vin-
drent feietterà fes pieds & receurentlepardon pourvn grand bien-fait.
814. efloignale Roi Louis de
V I I. Le decés de Charlemagne arriuél'an cette
contrée pour aller prendre pofleflion du Roiaume de France, & de l'Empire en la
ville d'Aix la Chapelle. Cet elloignement donna la hardieffeàux Gafcons de fe-
coüer plus facilement le joug de Tobe'iifance. Ceux qui habitoient prés les monts
Pyrénées prirent le fujet deleurreuoltel'an S 16. de ce que l'Empereur ne pouuant
fouffrir plus long-temps les infolences & les mauuais deportemens de 5^«i«leur
Comte, le priua de fon Comté. Il eft qualifié Comte par l'auteur de la vie de Louis.
Duc par Eginhart. Les Vafcons fubilituerent Ta place le Prince Garjtmir, fé-
& en
lon le tefinoignage de la C6ronigue de Moy ffac. Maisils furent tellement chaltiés
par l'armée de faire!
l'Empereur,
cur pendant deux campagnes quelle y fit en deux ans qu'il
leur tardoit de compofition, le Cote Garf imiry ayant perdu la vieilliSiS.
VIII. L'année fuiuanteLo#/> Centulle Duc de toute la Gafcogne prit les armes,
foit pour l'interefl: des Bafques,foit pour quelque autrefui et,dont les forces eftoient
tellement confiderables, qu'il falut pour lui refiiler, que Berenger Comte de To-
lofe, & Vvann Comte d'AuucrgneioignuTcnt leurs troupes. Aullifut-il défait au:
combat; & y perdit fonfrere Garfand, quin'eltoitrecommandable que par fa folie.
Surla fin de cette année l'Empereurtint ion Parlement à Aix, ou le Roi des Abotri-
tes accufé par les ficns de diuers crimes, fut priué du Roiaume, & condamné à vn
banniffement. Demefme façon, ditEginhart, Loup Centule Gafcon fut prefen-
té à l'Empereur, & nepouuantfeiuftifier de la perfidie dont il eitoitaccufé par les
Comtes de Tolofe & d'Auuergne, fut banni pour vn temps. Cette comparaifon
que fart Eçin hart entre Loup, & le Roi des Abotrites; & la necefïî té qu'il y eut d'af-
jkmbler les forces deTolofeôc d'Auuergne & d'enuoyer enfuite Pépin
pour paci-
fier toate la Prouince, font voir que ce Loup pofledoit le Duché de toute la G afeo-
qui demeura vacant par fonbannuTement. Mais TEmpereur fut obligé d'en-
gne
uoyer ion fils Pépin dans la Gafcogneauecvne armée, lequel bannit les fa&ieux, &
appaifa les troubles de cette Prouince.
IX. Ce duché fera reftabli& rendu heriditaire en la race du Duc Sance, com-
ie ferai' voir au troifiefme liure; en la perfonne duquel le Comtéparticulier des
me
Vafcons qmauoitellégouueméparvnComtefousrhommageduDuc,fut rciini
au difeours precedent, Siguin Comte de cesVafcons qui habi-
au Duché. On voit
tent prés des Pyrénées;& Loup CentullequieftoklechefdetoutelaProuince que
Pepin pacifia, c'eit à dire de tout le corps de la Gafcogne. Lesvris& les autres l'ont
Vafcons, & prennent leur nom du Latin P^o.Neantmoinsdans la pronontia-
tion vulo-aireii y a quelque différence, quoi que l'vn &c l'autre des termes quifigni-
fiences peuples, conferuent leur rapport à la racine communequi efr Vûjcones.
X. Car les Vafcons originaires qui refterentauec leur ancienne langue dans le
pais de Soûle, Nauarre, &: Labour, aprés l'inualion de ce quartier, que fïrcntles
Vafcons Eipagnols font nommés cômunément Bafcos auec l'accent en la premiere
fvllabe &: les anciens Nouempopulains, qui voulurent acroiftrepir leur iondrion
le1 )uché des Vafcons du temps d'Ebroïn Maire du Palais, font deiignéspar les ter-
accent circonflexe furladermerefyllabe. Neantmoinsl'vn.
mes de Gafcoôs auec vn
& l'autre de ces termes Bafcos ou Gafcoôs defcendefgalemcntduLatin Vdfcones.
'' X I. llyaplusdecinq cens ans quel'on gardoit la mefme différence pour diftin-

guer ces nations.:Car Guibert Abbé de Nogent deferiuant la guerre de la Croifaole


pour la cônqueftede Ierufalcm,loue particulièrementvn feigneur nomme Gafton.
Mais il adioufte qu'il n'oferoit affeurer s'il eitoit de laG<co«îe3 ou de la Bafconie;i
c'cil à dire Bafque, ou Gaicon. Cet Auteur conferuoit fort bien l'analogiede l'ori-
gine des mots, conformémentalaprononciationvulgaire. Mais ceux quiont cf-
cric depuis, l'oncorrompue par l'addition d'vnelettre fuperiîuè'Z. comme dans la
Chronique de Hugues Moine de Vczelai, T vn des païs cft appelle Gafconia & l'au-
sre Bd fclonia. Le Synode de Latrantenu fous Alexandre 1 1 1. l'an ny^.nommece
peupleBafculos, aufli bien que le Pape Lucius1 1. en les Epiftres; Et Roger de
Houeden en les Annales Bafclos.
I.II.Capitul. Lib. vi. TK. cclxxxi.
Biemarnini Diu'fionis Tliefaurorum Caroli
fuit,co quod Siguinum eorum Comitcm &c.Chro-
iiicon MoyffiacenfeMs. quod eft apud A. Duchcf-
M. eduumà Pithxo &Sirmondo Concil. Arelac. mum Anno 8ié. Vafcones rebelles Garfirnirura fit-
vi.m prsfatîene an. Si}. Symmachus PP. cp. xi. pcr fc in Pnncipciti cligunt Sed in fecundo anne
Concil. Fiancoford.c.3. vitam cum Principatu ainifii quiafiaudevlurpa-
.111. Piœfatio Confih) Panfienfis habiti fub Lu- tlim renebat.
douico. an, 829. VIII. Eginh. ad ann. S19. Simili modo Se Lupus
1 V. Audtor vitxLudouiciad an.785.7S7.& ?SS. Centulh Vafco qui cum Berengaiio Tolofe, de
• V. Vna Ludou. ad an. 8oz. Biirgundione nam- "Watino Aruerni Comite eodem anno pr<elio con-
que rnortuo ,Comitatus cius Fedentiacus Lmtar- flixic in qno & fratrem Garicndumfingulans amc-
ùoeft .-tcu'ouius. tis horamem perdidi: & ipfe nificum fugiendo fibi
VS Yica Lndo'. ad an. 809. coufiilniflièt prope intentura fuit: in conipe-
-y II- içinhartns jh Annal, adann. 8n5. Vafcones £tum Imperatons veniffet, ac de peifidîa cuiusâà
tjui itans Garonnam Se circa Pyrenxum habiunc memorans Comitibusnccufabacur, fe piirgarenon
pi opter (nblatutnOnccm luiimnoroincSiguinum, poruiflet, & ipreefttcmporaliesiliodamna tus. 1aî
qiKjnÎKperator ob rirniana cius mfolentiam ac roo- in Occiduis partibus PipinusImperatons films mi-
lunv-prauuateminde fuftnlerat,folitaleuitate com- di Patiis Vafcomam cum cxerdtuingreiïus,(ublatis
motijcomnratione fa£la omnimoda defeûionc def. exeafcditiofis,totam eamprouinciamita pacaiift,
ciuerunt. Sed duabus expcditionibus itafuntedo- vt nullus in ca Rebellisaut Inobediens lemaniînè
n)iu vt tai da eis dedmo & paos impetrauo videre- viderctur.
tur. Vita Ludou. ad r.n. 816, fed & Vafconum citimi Xl.Guibertns.in Hiftor.HierofolGatTcnii viril lu-
qui Pyrenici lUgi propmqua loca incolunt eodem ftns atq; ditiffimus.vtruiTi de Gafconiaan de Bafco-
tffmpoic luxta genuinamconfuetudinemleuitatis,à riù foret non intègre menmn. Confil.Lar fubAU-x.
nobu omnino defciucrunt.Ciulaautcmrcbellionis III, LucmsIII. Ep. Roger, à Houeden u^nnal.
HISTOIRE
DE BEARNy
LIVRE SECOND
CHAPITRE I. s
Sommaire.
o~ ~rC~ ~~V~o~rc~f~r/f~
Z/e~r <7 /û~ Ro~M~~ .?\(~~n~
C~ des Z)~c~ de
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~r~jro~~
A fuite de Fhiftoire m'obligeantde traiter non feulement
de l'Etat des Ducs hereditaires de Gafcogne, mais auni
du Roiaume de Nauarre, il ~.ut s'engager par nece~Iite à
ta recherche de l'Origine decesdeuxmaifbns;lac[uelleie
dois inferer
en cet endroit, d'autant que !a continuation
des affaires que LouisleDebonnaireeutademenerauec
les Nauarrois, donneravne pleinelumicreàcescommen-
cemens, qui ont eu:é fort obfcurs & incertains iu~qu'à
prêtent, tant à caufe du peu de foin des anciens efcriuains, que de iaidoufie des
Eipagnols modernes qui ne peuuent jfbu~rir d'être rcdcuables la valeur du
C~OtYiiCedeBigorreEneco,qa'ilsnc~Tttnjtl!ini~o,durettablin€mcntdeIaliberteop-
privée par les Saraunsen Nauarre,Sc cnAragon,Se de la dignitéRoyale qu'il a puu*.
iamment établie en cette nation, comme leurs anciens auteurs le confeuent inge-
nuëmept. Mais l'ingratitude des Hiftoriens recens trauaille à iupprimer la gloire
des Gafcons d'Aquitaine,tant a caufe de l'enuie qu'ils portent à cet te belliqucufc
na-
tion, quepour le denr qu'ils ontderendrelcRoyaumedcNaiiarreegalaceluides
A~tiriEs, m~nes de donne~del'auàntagc en l'antiquité de l'prigme a celui d'A-
ragon~parie moyen du tiltre Royal de Sobrarue, par denus celui de Pampelqne~ ou
de Nauatre. Ccc~epeniee d'égaler les. origines de Nauarre au Royaume des Aflu-
ries a tellement cibloui les efcriuains Françoisjqu.e fans examiner la vérité de ce point
hiicorique, ils fe rbnt laines aifément cmporterâ l'opinion dernière auelcsAfa-
sonois & les Nauarrois ont publiée auec beaucoup d'applaudinementdes lecteurs;
lefquels ont eftimë que l'orgueil des Cattillans qui attribuent a leurs predeceueurs,
la conieruation de la foi Catholique dans les Erpa~nes, auni bien qu'ils tafchent de
fe conferuer maintenant en cette réputation dans tous les endroits du monde~ feroit
rabatu en quelque forte, paE. la concurrence des Nauarrois au partage de cette an-
cienne gloire.
11. Mais d'autant qu'en toutes les affaires, & priacipalementaux récits hif}ori-
ques, la verité doit tenir le premier rang, fans laiffer prcucnir fon lugement des
opinions récentes malfondées, au preiudice des narrations anciennes 5c mieux au-
torises; il eft neceffairc pour mieux eclaircir ces difficultés, de propofer la face des
an-aires d'Efpagne après l'inuanon des Sarauns iutqu'au Roi Eneco, fuiuant qu'elle
eft reprefentée naifuement par leshiftoriensdutemps, gui en ont eu plus de con-;
noinance, que ceux qui ont mislamainàlaplumehxccnsansapres.Enulite l'e-
xaminerai les difcours fabuleux,qu'onpretendrairepaner en cc temps pourverita-
bles~ ferai voir la contradiction de ces nouuellesinuentions, auecleten-noignage
des anciennes hirtoires; ~quiplusefiieiuu:ineraiauec toute cuidcnccqueles~n-
dcmcns de cesnouueautés., en l'eltatmeimes qu'on les produite ne peuuent auoir
aucune autorité~ ~neconcluënt point ce quel'on pretend.
III. 'Ann donc de tenir quelque bon ordre en vne matiere nconfufe;ilr~ut
cdablir premièrement raucontcdcse~criuains, dontiepretcnsmcj[eruirpourl'ex-
pliquer. Le dénombrement n'en elt pas ennuyeux, d autant que p~rmi les auteurs
d'Eipa~-nc il n'y en a qu'vn feul, qui e(t 7~ ~P~cM/ ou bien Ifidore Eue~qus.
de Badajos. Ce bon pcrfonnage vluoit aumeu'netempsqueIcsMoresHrcnt leur
entrée en Efpagne, & drena vne Chronique de chofesplus memorables de fon
temps, laquelle il adiouna comme vn appendice ôc continuation à celle d'Ihdo-
re de Seuille, &: la termina en l'année ~del'incarnafion,qu'ilapparieauec l'Ere
792.. &:l'année;9~. ou ~9~-0. dumondcjKtiuantIesdiucriesiupputacions-Onne
peut donc auoir des incrustions plus aueurees dereitatduChrifUanifmeLous les
baratins enuahinans l'Efpagne, que de celui qui eitoicEuefquedeprofenion,&:
teimoin oculaire decequifepanoit. Sandoual Eucfque de Pampelonc a publié cet
Auteur l'an t6i~. auec ScbatiiendeSalamanque, Sampims&:Pelagiusjayantad-
uerci les lecteurs qu'on trouuerbrtpeu d'exemplaires en Elpa~nc de ces vieux hifio-
riens, & que ceux qui reftent font tellementpattes, dei~c6tucux, & corrompus,
quàpcineen peut-on recueillir vn fens tolerable, fans deuiner.Cetcecorruptionpa-
roiH: plus grande en l'impreuion d'Iiidore de Badaios, que t'ai conieree auec vn
excmplairemanu.fcrit,quieft en la Bibliotheque du Collègede Nauarre à Paris,relié
en meimevolume auec le hure manufcrit deRodericdeTolede. Par cette confe-
rence t'ai corrigé vne bonne partie de ccttepetice Chronique~ recueilli le fens
ingénu de cet Auteur: que Roderic en fon hitloire des Arabes, an.'iuiilyapresde
cinq cens ans, mais pourtant auec quelques fautes pour n'auoir entendufon tan-
gage, qui eu: incorrect, & vn peu Barbare, &: fans lui auoir rendu ce qu'il deuoic,
ayant dinimulé ion nom. La (uppucacion des temps eft fort exacre dans cette Chro-
nique,quoi que certaines erreurs aifées à corriger s'y foient glinees par la faute des
copiftes. Elle eft diftinguéc par Eres, par les années des Empereursde Confhnti-
nople, par les années Arabesques, & par celles desCalifes de Damas. Il prend le
commencement des années Arabefques ou de l'Egirc de Mahomet en l'Ere 6~.6.
l'année(eptieuncde l'Empereur Heracliusen laquelle il efcrit que Mahomet ayantt
vaincu l'ellite des forces Romaines commandéespar Theodore rrere d'Heraclius
~e rendit maigre de l'Arabie, Syrie, & Me~pocamie, & qu'il eftablit le fiegedu
Royaume des Arabes en la ville de Damas capitale de Syrie. Neantmoinsiln'eit
pas d'accord en ce point de l'Egire, auec En.ienne Mathématicien d'Alexandrie.Car
celui-cilamecenl'annéedouzien~edel'EmpereurHeraclius,c'eft à dire en l'année
62. félonie rapport de ConirantînPorphyrogennece Empereur: qui eft le cal-
cul ordinairement fuiui par les anciens Historiens. Apres Ifidore de Badaios on
peut s'aneurer fur larelationdeSebaitian de Salemanque Efpagnol, qui efcriuoit
l'an 861. Pour le regard des hi~oriens François, qui ont fait mention des affaires
d'Efpagne, nous auons les anciennes Annales de France publiées par Pithou, Reu-
ber,leComte Nuenar, & nouuellement auec plufieurs augmentations & corre-
ctions par le fieurduCheme,ôc les vies de Charlemagne, &deLouisleDebon-
naire, qui font des pièces compofëes par les Auteursdu mefme temps.
1 V. Ayant établi
l'autorité des cfcriuains dont ie pretends
me feruiren cette
narration, ie prefuppofe que l'on a connoiHahcedclatemericéau.eclaquelle Ro-
derics'empara du Roiaume des Goths d'Efpagne fur le RoiVvitiza, &fur fes enfans;
de l'afront qu'il fit au Comte Iulian; lui ayant deibauché fa fille Caue, ou l'ayant vi-
I.ï'nementtraitée après rauoireipoufee, & de l'excés dela vengeance conceuë par
Iulian, qui le transporta iuiqu'âraire ligue auec Muza Gouuerneur d'Afriquee pour
les Arabes: lequel enuoya vne armée commandée par le G eneral Tarif, nomme
autrement Tarec, pour donner moyen a ce Comte de tirer quelque latisfaccion
d'vne iniure fi atroce. Tarif executant les ordres de Muza, paffa de Mauritanie en
Efpagne, parledeftroit, fe retrancha au pied du mont Calpe, qui eft en E fpacrne a
l'oppofite decelui d'Abyla, qui eft cnArrique, bruflatous lesvaineaux.aueclef-
quels il auoit fait le paifage, pour ôtteraux Mauritaniens ou Mores naturels, qui
s'e~oient embarqués auec lui, l'efperance du r etour, &leurimpo{erlaneceihtéde
vaincre; &: bailla fon nom à lamontagnequifutnommeeen langage Arabefque
G~7'd~r c'en: a dire montagne de Tarée, d'où le détroita pris en fuite la denomi-
nation de Gibaltar, ainfiqueremarquel'ancienGéographe Nubien de lavernon
de Gabriel Sionita. Les troupes rebelles d'Efpagne commandées par Iulian, & ren-
forcées par les cnfans de V Viriza, donntrent vn tel fuccés dans ce Roiaume à Tarif,
que Roderic fut obligé de hafarder fa Couronne & fon Eflatà vue tournée; oui!
fut fi mal feruides fions, quifoufroiention commandementauec impatience, qu'il
perdit fa vie, fon Royaume,~ fes enuieux en vne feule bataille, en l'Ere ~~o. l'année
de l'Em pire de luftini~naprcs fon rcu.abUucm ent, l'année 9 ].. des Arabes jfelon le
calculd'Indore,&:Ia6.duRoiVht,quiconUienta.l'annéc7n.deChrin'quoiquele
nombre de l'Ere s'acorde auec l'année 7 12.. à laquelle le G eographcNubien rappbr-
teauHt cetteinuafion.
V. Le Général Muza,quiHgnineMoyfeenlangageArabefque,pourfuiuanrfa
vit~oire, s'auan~aauec (es troupes pour &'emparcrde la ville de Tolède, ou s'eAoient
retirés quelques principaux Seigneurs de la Nobicile des Goths qui furent
manacrëspar les Sarafins, par la lafcheté de Oppa fils du Roi Egica, qui s'enfuit
honceuicmeni,& abandonna la ville aux ennemis, ayant fait feparémentfa capitu-
lation auec eux. Ce qui donna iujcc à Muza de continuer jtesconqucries, iufqu'ala
ville de Saragonc, & encore par deçà, comme remarque Ifidore, qui encherit en
paroles les cruautés inoüies que ces barbares exerçoient contre les Chre-
peu de
tiens, diiant que c'eftoit au delà de ce que Troie, Babylone,Hierufalem & Rome~
ont foufert de plus effrange & de plus lamentable; en telle iorte que les villes qui
rdioicnt debout après les ruines, pillages Secmbra~emens de leurs voiuns, erton-
nées des rigueurs & des fuppliccs dont les Chreftiens croient aniigés demandèrent
à traiter auec Muza, qui leur accorda tout auni-roli les conditions qu'ils propofe-
les Chreftiens conceu de cette facilité, vntbubcondetromperie,
rent. Mais ayant
n'ofans prendre atleurancc (ur la parole des mefcreans, fe ret'refen c pour vn c iecôde
fois dans les montagnes, ou ils endurèrent beaucoup d'incommodités~ crurent
danger de te perdre à faute de viures. Ifidore n'explique pasplusparriculiere-
en
ment en cet endroit, Finuë de cette aiîaire; mais pourtantil eu: aues facile à m~er,que
les montagnes, où ces Chrejfriens fuyans laperiecurion des Sarafins le renrerenr,
cfcoiencles moncagncsdes Afturics quilcur~eruirent de retraite,fuiuantla relation
de Sebaflian de Salemanque. Muza eliablitle fiegeRoyal des Sarafins en la ville de
Cordoue; qu'il prefera ians doute à la villedeToledcfiege des Goths, pour élire
plusprochcdelamerducoHéderArrique; Et après vn~eiour de quinze mois dans
i'Ëtpagnc, receut commandement du Caliphe des Arabes Vlit, de reuenirà fa Cour
cnla ville de Damas. A quoi ilobeït~ayancdonnéle Gouucrnement général d'EC-
pagne à fon fils Abdilaziz, fur la fin de l'année 713.8~ nonobstant les riches def-
poüilles d'or & d'argent, deieigncurs.&de belles filles d'Efpagne, qu'il preienia
arEmircImumcnin, ou Roi de Damas, ilfiudifgracié, chaffé de la Cour & con-
damné à mort; mais a la très-infante priere des Eu efques d'Orient, quiviuoienc
ibus la domination d'Vlit, & efloient des principaux du Confeil, que Muzaauoit
pa~ne auec les riches prc~cns qu'il leur auoit fait, (a peine fut commuée en l'amende
~'vnej[bmmc immenie de deniers, qu'il paya tucce~eur d'Vlit, par l'aduis d'Vr-
au
bain notable feigneur d'Arrique, lequel encorcquilfuIiChreRien~faucitaniRe
ce la conquefte d'Elpagnc.

IM. ConftantinusPorphyfogennetst~eAdmi- tarademinfoElicemHifpantamCordubain(cc)edu"


at~r.tmpenocap.XVI. dumParritia, qux (emperextimprsestensad)a.-
V. ISdorus: non folum vlteriorem Hafpaniam, cenubus Ciuitaob. opu)en[]<Ema, & fcgno 'Wtfe-
~cd etiam &~c)[erioremvfQuevItr&CxËnrMguAam gothomm primitlua: mterebat dehetM Regnum
giadie, fame & eaptmnaie depopu~tur. Atq; in e<fisrHm ccibtant.
CHAPITRE II.
e~M~M~ fo~
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TT~cr~f auec lui
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Sommaire.

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Fo~j'Or~JI/f~r~ la ~~7o~.
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de toute
T"0/0/<?Z)&'C'
~'2' ~w~<<?y~<Z.?~~f~of. ~j'<?~<
la C~M~

en ~f 7~c~ ro/c ~/7j' le

E nouueau Gouuerneur Abdilaziz, qui edoic homme de cou-


rage & de bonne conduite, pendant crois années entières qu'il
retint le Gouuernement rengca fous ion obe'luance tout ce
grand
da Royaume, moyennantic payement des tributs qu'il accor-
auec les villes &; Prouinces d E&a~ne. C'eit le ceunoi~na~e
inconteMàblé d'Iudore, qui efcrit expreuëment qu'Abdilaziz pacina pendant
trois ans toute FEfpagne fous le ioug du tribut, O~Mf~ j~f~MM~ /M~ cf~/L~o
:~o ~r~MM~. Ce qui fait voir, que les Ahuries, ëctou&les recoins des Monts Py-
renées tendirent les mains au vainqueur, & reconneurent l'Empire des Arabes
fous des conditions équitables Et particuliercm entvn notable teigneUr Chreftien
nommé Theudimer, lequel arrefla vn Traité de paix auec Abdilazim, 6e vinten
perfonne aDamas pour en obtenirla confirmation du Caliphe. D e force qu'a mef-
me temps on remarqua en la Cour d'Y lit, la'difgrace de Mufa qui
phant de reuenoit triom-
la conquefte des Efpagnes;Ecla~ueurdeThcudimerjquis'cftoitcou-
racrcu~cmcncderenducontrel'muanon des Sarafins.CarIfidore obferue queTheu-
dimer auoit défait mis à mort vn gcandnombred'Arab@sfesennemis, & auoit
contraint le Général Abdilazizd'arreitervnaccord&: traité de paixaueclui; fe pre-
ualant de cette gcneronte, auec laquelleenancGcneraldesarmees des Rois Egica
& Vitiza, il auoitquelquesann.eesauparauantempor.ce vue pleine 8e triomphante
viëtoire des Grecs, qui s'cftoieni approchés deFE~pagne auec vne armée nauale, &
fait descente auoient cite rcpou.ucs a leur grand dommage, comme i'on
y ayant en
rccueiUedu manufcrit d'Iiidore. Cet Auteur adioui~e que Theudimer fut reilcmenc
comblé d'honneur & de gloire, que les Chreiliens d'Orient, quiviuoientibusia
domination du Caliphe, acouroient de toutes parcspourlevoir, &rendregrace
~Dieu de la fermeté, &: conttance de &.Foi, admirahs en luilaconnoinancedc-&
Ecritures, ton éloquence &: fa valeur; en telleforte que le Prince V lit louant M
prudence & bonne conduite, le'gratina_de beaucoup de preiens, racueillir plus
honorablement que nul des autres jteigneurs, connrma fon traire d e paix& lui
M i~
accorda vn e~ablinementhaùancageuxenEipagne,que ion auroriténe fut point
ébranlée oar les Rois Arabes iuiuans, & demeuroit encoreferme & en fon entier
en la perfonne d'Athanaildc~ après le décès deTheudimcr,lors qu'Iudore cicriuoit
fa Chronique,qui feula donne connoinance de ces particularités.
11. Il eu: vrai qu'il a etié court enn'expliquantpasiesarciclesdutraicte,puis
la chote cHoic confiderabic, & regardoit l'auanccment des Chreftiens.
que
Neantmoins on peur conclure de ce que toute l'EIpagne fut pacifiée moyen-
nant le cnbuc, pour fe feruir des termes d'Iudore~ que Theudimer futconfemé
dans le G ouuernement & dans la furintendance des pais qu'il auoit occupés aux
montagnes des Afturies, au moyen de quelque rcdcuanceannuelc, 6c de l'hom-
mage qu'il alla rendre en la ville de Damas au Prince Vlic furnommé par les
Ar~tbes ~<MM c'en: à dire Roi, fuiuant l'incerpretanon d'Isidore, ou bien à
la lettre fuiuant la force des paroles Arabesques, Chef des croyans Emir elmume-
KM, que l'on a depuis corrompu en Miramamolin dans les hittoires d'Espagne.
Les Grecs les ont nommés ~NftWMM< comme l'on peut voir dans Connannn
Porphyrogennete Empereur. L'hiftoire Arabique compilée par commande-
ment du Roi de Cordoüe l'an 964. confirme ce difcouTs, difanr qu'Abdelazin
e~oicexcrememenc courtois & tauorable aux Chreiticns qui fe rendoient à lui,
& raiioic vTieu rude guerre a ceux qui renftoienc aies armes, qu'il les contraignoit
de le retirer en France, ou bien dans les moncagtics, Et qu'en fin auec fa valeur
ioinccà fon adreife Se courcoine)il mit fous fon pouuoir toutes les places & cha-
meaux de l'Efpagne, en quelque part qu'ils funent (nues, prenant les Chrétiens
protection & fauuegarde & leur permetant l'exercice public de la reli-
fous faChrétienne
gion moyennant vne legere contribution qu'il impofa fur cha~
que feu.
1 [ I. D'oû l'on peut raifonnablement inferer que les conditions du traité de
Thcudimer auec le Gouuerneur Abdelaziz lui conhrmerent le Duché dela Can-
t~brie, &: des montagnesdes AHuries, donc il eitoicpourueuious les Rois Goths,
auec ia liberré de l'exercice delareligionChreftienne, fbuslaredeuance&: l'hom-
rn<ïcr<;
qu'il en rendroit au Roi de Damas.
1 V. le parle précisément du Duché de Cantabrie & du pais des Ahuries i
traucant que pour concilier la narration de Sebaftian de Salemanque, & des au-
tres anciens mémoires auec la Chronique d'Indore, il faut necefiàirement con"
fondre ce Prince Theudimer auec Don Pelage fils du Duc Fanla, qui fe main-
tint dans la poilemon des Aduries, & que l'on prétend en auoir cite le premier
~.oi. Car la retraite de Pelage dans fon Duché ou Gouuernement des An-urics~
.mec pluûeurs.Chreitiens, quite ioignirentà lui depuis la prife deTolcde, les com-
bats qu'il rendit en:anc attaquédanslacauernedeCouadonge, parrarméedesSa-
rahnsibus la conduite du general Alcaman; la defaite de cent vingt & quatre mille
hommes eues fur la place par vne poignée de gens, auec la merueille qui fut faite
pendant le combat femblableàcellequiarriuaàl'armeedei'EmpereurTheodofe,
les fleches &: autres armes des ennemis rcialiuans contre eux me~cs la déroute des
foixance & quatre mille Ifmaëlices ou Caldcans qui reitoient, lefquels mouru-
rent en partie d'incommodité dans les montagnes &: les autres furentprecipicés
noyés dans vne riuiere; la fuite du Général Munuza de la ville de Leon & fa défaite
par
buées les Chreftiens, qui'fbnt des actibs & circonRacesdécrites par Sebaflian,& attri-
exprenemcntà D on Pelage, Ces cobats, diC-ie,(bnt rcpreientés en termes fuc-
cincs&: généraux par IHdore,&atmbuésauPn[iceTheudimer,quicAlcfeuldetous
les Chrefticns, qu'il remarque auoir fait ferme; & renAe aux armes des Sarafins,
ayanttué dans l'EipagneplufLcurs Arabes, & après diucrs combats concIuauec
eux
vn traité de paix. Et parcon&qucntil faut abfolumcnt Icpcriuadcrque Thcudi-
mer en: le moitié auec Don Pelage.
Ion des EipagncscrantporraleuegeduRoyaume.dc!~
V. Abdelaziz triomphant
ville de Cordouë ou perclauoit établi,en celle de Seuille; efpoufa la Reine
Egiloneveufue de Roderic.outre plufieurs autres filles des Princes qu'il tenoit pour
tes concubinesfuiuant fa loi, &: fut tué par l'aduis du More Aiub, lequel donna
con-
noinance au Roi de Damas, qu'il auoit effé obligé de s'en dejtiaire pour empefcher
que fuiuanclesaduisdeiatémmeJaReincEgilone.AbdclazizncfccouafrIadomi-
nation des Arabes, & ne s'empara~ du Royaume d'Espagne. Ce meurtre fait voir
que robteruation deConftantin Porphyrogennete n'dt pasvericabte, lorsqu'il
eicrir que le neucu de Mablas Prince des Sarazins deDamas ayant conquis l'Efpa-
gne, en cranfmitlaponcniona fcs ~ccencursqui s'y eltablirencen tiltre de Roiau-
ce &: Amerumnie particulière. D'où il ef!:oic arnué que les Sarazins d'Etoa~ne
eâoicnc (umommés de fon temps les A~ Car Muza eftoit bien heueude Ma-
bias, Eten cette confideration tiefcnommé A~fcpar leGeographcNubien)
maisilneconquiu:pas ce Roiaume pour fa race, qui n'en put feulement retenir
1~ Gouuernementque pendant trois
ans. Neanimoinsie nom de Ay~~MM~ok'meu-
ra aux Mores d'Espagne.D'oùil cit arriueque l'iniurela plus atroce contre vn E~pa-
{-rnoleltdclenommerA~~nc,c'eHadire Mahometain;ceconuiceprcnantion
origine de MuzaA~~MM~ &; non pus de rexcommumcaticn ~f<f~ comme
le Cardinal Baronius a efcrit après Mariana.
V I. Aiub retint le gouucrnement pendant vn mois, attendant les ordres de fan
maiftre Zuleima.n; fucceffetir d'Vlit, qui donna la communon au SarannAlaor
pour trois années, en l'Ere 7~. quircuiencàl'an 716. de Chrift. Celui-ci enuoya
des Comminairespartoutel'EipagnevIterieure,ëc citerieure, poux régler & com-
pofcrics Prouinccs ,fairelercgalement des inipolitions, &: dompter ceux quivou-
droicncicrebeUer.Defbftc qu'il maintincles Chre~iensdanslaiouinance paihbie
de lcursbicns,moyennantlcpayementdes tributsalla en personne dansia Gaule
~Jarbonoiie, doncil commença la conquefte, comme citant vn membre du Roiau-
me d'Efpagne, remit le{icge Royal dans Cordouë, ouilntfa demeure ordinaire
rudement les Mores, qui faifans leurs commimons
&; cha.icia par lesProuinces,
a~ oient:recelédiuers threfors, les chargeant de fers & de coups de fouet, les met-
t~n!- la gefne, les tenant renerrcs dans laprifonaucilice~alacendre.grouii-
Iansde poux oc de vermine.
Vil. La commimond'Alaor expirée, Zamaluifucceda~ lequel pendant {on
c-ouuernement qui dura trois années ou enuiron, régla toute l'Efpagne viccncure
&.
citerieurc pourle regard des contributions; partagea enireles Arabes !.es con-
fédérés coûte ladeipoùilIed'Erpagne,qu'ils poiïedoiencauparauant conruicmen::
&; par indiuis, refémant au 6(que du Prince) vne partie des biens meubles &: im-

garnifon la
meubles fc rendit maitcre abfolu de la Gaule Narbonoué, cHablinanc vue forte
ville de Narbone prouoquapar armes les François fes voiuns, af-
lic~ca To!olc; Mais EudeDucd'Aquicaineeitanivcnuau.fecours,Zamaructué~
fon armée débite, &: lesrerces pourâuuies par les vainqueurs. Ce combat douant
Tolofe tombe en l'année 72.1. puis que Zama gouuerna cnuiron trois années
fuiuant Ifidore.
VIII. Abdirrama. princ le maniement des affaires iufqu~ l'arriuée d'Ambiza~
lequel vint dans vn mois auec fes lettres du gouuernement d'Espagne, enpritia
poncmon en l'Ere l'année 103. des Arabes, qui en: l'année de Chrifr-7: 1 Se
régna quatre années Ô~ demic.11 continua la crucrre contre les François dans le Lan-
<~uedoc,en perfonne 3e par fes Lieutenans;mais toujours auec perte,hotimis les fur-
prifés qu'il fit fur quelques villes & chafteaux ncantmoins il rcuint en Eipa~ne
plein de crloirc& de triomphe, ayancdoublelesimpo{mons fur les ChnÛKn& peur
lubucnir aux frais de la guerre. En fin ayant Icue vne puiucntearmee,& Fanant
conduite en peribnne pour faire derechefla guerre aux François, il finit fcs iour'. de
more naturelle, donnant le comman dement de l'armée qui ~c rctirok, au Coniul ou
Général Hodera. Dans le manuicrit du College de Nauarre, on trouue cette addi-
tion, qu'vn certainluifSerenusperiuadaàpluCeursautrcsIuirsqu'ilcHoitleMef~
{le.&qu'il lesobligeade quicer leurs biens pour allerpo~cdcrIatcrrcpromUe,lef-
conhfca fur
quels Ambiza eux comme biens vacans.
1 X. Saplacerutauui-toRrempliedclapertbnnedclahicSarrauncnrEre ~7~,
fur la nn de l'année 6. de l'Empereur Léon,l'an 10~. des Arabes,~ ~z.deChrift.ll
gouuerna hautement ces peuples enuirontrois années, ~traicta rudement les Sa-
raHns & M ores d'Efpagnc.qui auoient troublé les Chreftiensau preiudicedes Edits
de paix, 8c remit les Chreftiens en laioutuance de plufieurs choies, dont ils auoient
ef~e depoüillés miuilemenc.

t. Ex 1 ddoti Chronico Mu~a,male de confpe~a Tt~ M ~tOtC 5M5e<t~'n;?t -T~Itarctfi~f ~~f~f~.tKfOf.


Puncipis ceruiceccnuseiicimr, Pompizando no-
mtne Teudfmer,
dicas Arabum
qui in Htfpanix
intulerat neces partibus non mo-
& dlu cxagerMot
f~
prima.
MaC«'7~< i~'n.to-
fSt~«7&Jt!a'<M'ffM'KftTt<MH~7t~A)<t,tte.
Geograph.NubienfIsClimatis quarti. Pane

paccm cum eis fœderac habendus fed etiam fub VL Patritiam CordubamoMedttansfMtceno.
Egica & Vitiz~ Gothorum regibus inGrxcis qui rum difponendo tcgnutn reccntat. Atq; refoulaspa-
a:quo[et nauaUq;<le(cenderantiua.inpatfiadep~l- cificas Chriflianisob veûigatia Thefauris pubhc!:
m.tv)~orixtnuniphauera[.I~amScmulMeidigni- inferendainttautat.
tas& honorrefertur,nec non & à ChhfU~usOnen- VI. Alaor per Hifpaniarn lacertos iudicum mitru
t~tbus perqnintus quodtantaineuminuentaeHec ecq; debellando & pacificande pêne per tret anno%
verx 6dei con~antu, vt omncs Dec taudesTefer- Galliam Narbonentem petir,~ paut~timHitpaniam
rent non modicas. Fuit enim fcriptutaïum amatqr. vlteriorem ve~tigatia cenfeado componens ad Ibe-
eloquentia: miti6cus in prxiiis expeditus qui SE riam citeriorem fe fubtigir.
apud Amir Attnnminin prudentiotinter e~terosin. ~aniaVII. Zama
dneacum tres minus
habente vêtannos in Hif-
paululum
Vtteriotem
ucntus vtilitercAhonotatu!, Scpa&umquod-dn- Citeriorem
dum ab Abdillazin accepetat.ttrmiterabeorept- Ib<t{)am proprio ftylo ad ve~(:iga!ia infcrendadef-
rMur,ïtcq, ha&enu: permaner &abiUtU!,vt nulla- cribit. Poftremo NMbonenfem Galliam fuam facit
tenusâfuccefibnbus ArtbumtantxvisproHigatio' Gentem~ue trancorum trequentib. bellis Simulât,
nistb!uMur,&: (tcadHifpaniamremeatgaadtbuti- & (éditas SaraeenatJMa ifipra-dt~un) Narboccafe
dus. A):hanaildus pon: mortemipfiusmutti honoris oppidum ad pra: fidia tuenda decemer cotiocac. Aeri
&: m~~nnudinis habetur. ingenio Hi~panix ~atacenos Se MaurospfopaciN-
V. ConHant.dcAdm.Itnp.e.tz.e'~tMftCoi~ofM cis rebus ohm ab~ciïexagn~atquc Chti~anis
t'Ai~x ~tM ~S~n~n~ ï<~t~< MTtfttftf~ftf~'TKf plura re~MtM.
fr~
<7M~~M~7~
~o~ C~
~D~fF~. ~r~o~co~~
~r~~y'<7o~cr~Ë~
J~~
L<J~<
~?f~/y~ 'v
CH API TRË III.
Sommaire.

Tours par C~y/~ Martel. D~


~c~po~/&f~
~'7. ~<
r~~M~ro~ j~Vo~r<r~~or~.
fins. f~~
Il. Co~y~ro~-

Cf/M-~<a~-
~fo~~o~
Defait & tué

~y~y/F ~y~û~o~ <?<r/~ J~M.


~~Z.r.
/&f
~'7/ 7.Y.<rf<?~co~~
~~f<?~~P~r~yf~ lieu combat de ce
~A*?//?c.

N l'Ere 766.&: le6.du Roi Ifcam,qui eitle y~S.de Chri~Odi~a ef-


prit lcger fut cômis au gouucrnement d'Espagne par le Gouuerneur
d'Afrique, qui poffedoit la furintendance d'Elpagne annexée & fa
charge,ainfiqu'obfemefbrmeUemëtlfidorc;Mais Hne fit rien digne
de mémoire pendant les~xmoisdcfbnadminifiration. C'eâc&U!~
quoi Attuman fut enuoyé d'Atriquc.pourdonner ordre aux anaires.lequelnou rriC-
fbicardncieutcmentdevsinescfperances vn certain perfbnnagequi pretendoit au
crouuernement. Maisonvid que dans quatremois Aleutam en fut pourueu par let-
tres reliées du feau du Prince, que le Gouuerneur d'Afrique lui enuoya.
1.1. Aleutam vfa fi mal de fan autorité pendant dix mois de fon adminifiraciony
qu'il mit toutes chofes en defordre de manière que plufieurs Arabes Hrencdenein
deledepouederdefacharge;doncayant eu le vent, il jfe ~aincdes principaux delà
coniuration, extorqua d'eux parla forcedes tourmens la confeffion de leur reuolte,
arrclia ZatleSaraunqui eftoit de tres-noblerace,tres-riche,& fort cloquent, lui ne
crenchcr lacère, apres l'aucir fait batredeverges,& iountetéignominieufemenc.La
plainte en fut portée au Gouucrneur d'Airique~ qui délégua le Sarafin Mammet
Efpagne, ordre fecret
d'eitabhrAbderraman la pla-
pour aller en auec pouuoir & en
ce d'Alcutam. Mammet: arriué à Cordoüe, fans attendre Abderraman qui efcoic
pri&n,!ent
pourlors abfent
batre de verges, fitlaville~arreftalc
lui de rafer la Gouuerneur Aleutam,le mit en
cetre, & lent conduire par les mes monté fur vnAlhc
Jatetiecourncc vers la queue, le chargea dcrers~ l'enuoyavers le G ouuerneur d'A-
frique, fous bonne & feure garde.
III. Vn mois apres Abderraman prit la ponenton du gouuernement pour trois
la neufief-
ans, en l'Ere 7 6 9. l'année 12.. Se demie de Léon, l'année 113. des Arabes, &:
me du Roi Ifcam,qui eft l'an y~. de Chritt.En ce tempsvn Seigneur More nommé
Mounous, qui auoit le commandemét defa Caralognc&: du Languedoc,ayant ap-
pris que les Sarafins traitoient rudement ceux de fon pais, fçauoir les Mores d'A-
frique, ne la paixauec les François, prenancatemmelanlle d'Eudes Duc d'Aquitai-
ne, & prie résolution de fe retirer de l'obe'mance des Sarafins d'Eipagne. Ce quimit
en trouble le Palais de Cordoue.à caufe de la valeur de Mounous,&
obligea A bder-
tarhan d'auembler incontinent vne puiuancc armée, aucc laquclie il fe mu aux
M iuj
champs~ a~uesca Mounus dans la yillcde Cerdagne en Catalogue, d'où il euada (e-
cretement fans auoiraucune,rccraite;Dicule pcrmeiant ainh.à caufedes Chrcliiens
qu'il auoit fait ma(Ïacreren~squarticrs,ayantmcfmes fait bruuerl'EucfqueAnam-
baud,quicftoitvnieunehomme de bQnnc mine &: de belle contenance. Mais le ré--
belleMounousquis'amufaagarenrirLafcmme,quinepouuoitmarcher fi viHeque
!ur ~ut furpris par tes ennemis dans les rochers des montagnes, d'où il fut précipite;
&: ta cette coupée, qui Fut incontinent portée a Abderraman au'ec la femme de Mou-

nous laquelle il ne conduire


fort. honorablement au Roi Ifcam en la ville clé
Damas.
1 V Lors Abdcrramahfevoyanccncrelesmains vnc fi grande & Serinante ar-
mée la voulut employerconirclesFrançois. C'efr pourquoi panant les Monts des
Vacceans.ditihdorc.ilentredansics terres des Francois;ruine,piller: faccagelcs
païsparoùil pane,combatleDucBudcdelales riuieresde Garonne &de Dordo-
o-ne, !e met en fuite, &: fait vn tel carnage, que Dieu ieul, dit Ilidore, peur fcauoii le
nombredeshommcsqui ie perdirent. Abderraman pour:[uiuant Euds,& dchranc
piHerl'E<ylifedeTours;commeilauoit fait les autres qui cnoient furfon chemin,
rencontra Charles le Co~ dela France intericure, pour pjflerauecifidore,hom-
auoi~ef~e aucrfi par Eude de cette inonda-
me trcs-expett au fait de la guerre, qui
tion. Les deux armées ayans efce en prefcnce fept tours, après quelques légères ei-
carmouches, fe preparent enfin à la bataille; Les homes Septentrionaux demeurons
fermes commevnemuraille,& rensrrcscommeleur Zonerroide,ainh queparle Ih~
dore, tuerentles Arabes en fort peu de temps,& auec l'auantage de la grandeur de
mr Li placer
leurs membres 8e dcleurs mains armées de fcr,abatirentAbderaman la
nuit furuen~t(c retirèrent du combat pour le continuerlelcndemain. De raie les Eu-
ropeans (émirent de bon matin en bataille, & voians les pauillons innombrables des
Arabes ranges en bon ordre dansleur camp~creurenc que les troupes des ennemis
ef{oicnt au dedans preriES pour reuenir au combat, & firent auancer des coureurs
pour les reconnciitrc; qui firent rapport que les Ifmaëlices auoienciaitleur retrai-
t;. toute la nuict. Mais craisnansque les
Arabes ne le funent retirés dans qucl-
<'<nes lieux couuerts pour
leur drener vne embuicade & d'ailleurs rhumeur des
Ëuropcans n'eitant point de ~c trauailler à la poursuite des ennemis, ils s~muic
rent a partager entr'eux les detpoutlles j &: a. ie retirer chacun ches loi. C'en: ia
la
iubftance de à
narration d'IhAore qui remettant le combat vnefeulelour-
née, fait foupçonner que le calcul eft erroné chés Ananafbfe le Bibliothecaii'Cj
qui rapporte que le Duc Eude donna auis parles letrcs au Pape Grégoire IL qu'il
vauoit ~u ~o. mil hommes de tués au combat. Le foupcon de l'erreur le rord-
ne d'aumniplus, queles François cttimoientquelcsfbrcesdcs SarafinsfL!~fbicnc
pour renouuellcr la bataille le lendemain. 0 utre que le récit d'ihdore décharge ou-
uertementle Duc Eude du biafhie que les anciens Efcriuains de France lui mettent
{us,d'auoirappeU~ibniccourslcsSarahnsd'Eipagnejcontrelcs armes de Char-
les MarcelPrinccdesFrRucois. Car il eft bien certain que le Duc Eude, pour cm-
pefcher !cs courtes des Arabes fur fes terres, qui diuercinbient fes forces lors que
Charles lui fa-foit la gucne, Se peut-eftrepour en retirer au bef oin quelque fccours
contre les-François, ne alliancea.uec le Duc Mounous, lui baillant ianlle a. femme; A
quoilesHi~oriensoncpeufaireaUuuon.Mais fonconfederefut tue; &: certaine-
menc iln'appella pas le G encrai Abdermman deçà les Monts, mais plufloft il rcceut
de famainledeplaifirdelacaptiuicédefAfille, de la ruine de Bourdeaux, &: de tes
terres, auec la percede deux fanglantes batailles.
V. Letempsdela défaite d'Abdcrraman eit rapporte par les Annales de Pithou
que le Cardinal Baronius & les Auteurs recens François & Efpagnols fuiuencen
ce poinct,al'année7i6.Enquoiils font contredits par Ifidore.quicft plus croya-
ble en cet endroit pour cure Auteurdu temps, lequel ayant efiabli le commence-
ment de radminiUratipn d'Abdirrama en l'Ere 769. & lui attribuant trois année:
de gouuernement, porte fa cheute au commencementde l'Ere 772.. qui reuient à
rannecdeChrin: 7; L'auteur desAnnales tirées du Monaftere S. Nazaire~qui~
cite fuiui par les ancicns.mct cette défaite en l'année 7~ 2,.
V I. L'on apprendaufRd'Iddote que cette grande armée prit fon pauagc par les
McncsdesVacccans,quifigninentdanscétAuteurlesBearnois,&autrespeuplcsdc
la montagne leurs voifms.amfi que i'ay obfcruéau Chap. xn. du premier liure.
Aufn en:icroiable qu'ilchoifit cette route, tant pour n'auoir point fujet de s'amufer
Tolofe tenuë par Eude, que pour ruiner la Gafcogne, qui fourniffoit du fecoursà
ceDuc~JfaccagerlavillcdeBourdeaux,commcilntfans eftre en peine de paner la
riuiere de Garonne pour l'attaquer. Ccn'eftpasque l'on nepuine auemcnc feper-
fuader qu'vn fi grand corps iun: départi en diuers endroits desMonts Pyrénées pour
paffer plus promptement, mais le plus ouuert eu:oit celui de la vallée d'Afpe vers
Oloron par le Bearn, quief~oit la grande route des Romainslors qu'ils panoienc
des Gaules en EfpagMe~ainfiqu'ilappertdel'ttineraired'Antomn.loint qu'il eftoic
neceflairede s'aueurcrde tous les paffages des Monts,tant pour la retraite de l'ar-
mée, que pour empefcher le fecours que les François & les Gafcons pourroient
donneraraueniraux Chreftiens d'Efpagne.
V M. Ce fut en ce temps que les Sarafins pour fe maintenir en cette conquefte (e
fbmnercnt en diuers quartiers de Bearn proches des montagnes
de Comenge, encore aux
Comtés deBigorreëc dont la memoire eftH récente parmiles peu-
ples, ouedansFignorance de toutes chofesils retiennent la connouÏancedela ty~
lanniedes Mores & de leurs forts; aulquels pourtant on attnbuë abuf~uemenc la
fonoyes,
~orciRcaciondc tous les tertres qui font & maintenant abandonnés les
guerres ciuiles & domettiques depuis fix cens ansayans fourni le fujctd'cn dreuer
vnebonnepartie. La fureur de ces perfides, qui n'efpargna Bourdeaux, ni la vil-
lede Poid:iers,s'e(toit defia repeuë dans le Bearn, ayant faccagëles villes d'Olo-
ron & de Lafcar; l'EueiqueIulian ettoit en celle-ci, qui fit tout bondeuoir de Prelat
pour la dcfendre, comme on peut voirmal
confondu dansà la vieille Légende de fainc~: Iulian pre-
proposauecle
mierEuclque,quia cite fécond qui cenoitle ûegc
en ce temps. C'ett à l'occafion de ce débordement d'Abdirrama que Roderic de
Tolède en fon Hiu:oirc des Arabes dénombrant les Prouinces que les Sara-
fins auoient occupées, met en ce rang la Métropole d'Aux, qui eft la Prouince de
Gafcogne.
VU. En l'Ere 772.. Abdilmelic iuu d'anclenncramillefuc pourueu dugouaer-
nement d'Efpagne, lequel voyant ce pàis fi floriffant apres tant de guerres, qu'il
ièmbloit vnebcl'e grenade, comme parle ludore,l'accabla pendant quatre années
de coure force d'exactions que tes Comminaires pratiquoientdans toutes les Pro-
uinces De forte qu'il réduire cesdu peuples à vnc extrême deibladon. Cependant
ayantreceu des reproches aigres Roi Ifcam de ce qu'il n'obtenoit aucun bon
fuccés dans les terres des François, il leue vne puiuance armée, part de Cordous
pour ruiner les habitans des Monts Pyrénées,fait couler fes troupes par des lieux
c(troics&:dimciles;maisilnencaucunexploit auancagcux. Dieu s'oppofant à fes
deueins,dela bonté duquel, les Chreftiens logés à la pointe des rochers, attendoient
tout leur fecours: De forte qu'apres auoir tenté plufieurs endroits c~auenues, auec
perte de beaucoup des ~ens. il {e retira & descendit enla plaine, par des lieux cfcarpés
fans rouie.
VlH. Cette attaque contre les habitans des Monts Pyrénées defcrite par1 fido-
rc, a donné fujet à Sandoüal Caftillan, d'efcrire pour fauorifcr fa pacrie, que ce com-
bat eit celui qui fut fait contre Don Pelage à Couadonge dans les Monts des Ahu-
ries. Maisiecempsyrcnftc ouuertement, dautant que le combat de Couadongefe
fic au commencement de l'inuafion de FE~pagne~ incontinent apresla prife deTo-
lede.Ue~aibien que l'onne peut fe prcualoir contre Sandoual de la dchgnation des
Monts Pyrénées pour exclurre ceux des AIturies d'autant que ceux-ci font appelles
Pyrénées dans Sebaftiande Salemanque,lors qu'il deicrit la defaite de Munnuza.
par Pelage.auui bien qu'en la Diuifion des Euelchés du Roi Vvamba, &: chés Pom-
ponius Mcla. Maisla diâerence du temps, qui ett de vingt-deux années & dauanta-
se, cmpcichc qu'on ne puinc attribuer a Pelage cette entrepnie d'Abdimelec.
1 X. Quelque fubtil, afin de trouuer dans l'antiquité du fupport pour les nou-
uellcs inuentions des Rois deSobrarue, s'accrochera pcut-eltre aux rochers, ou ces
Chrcttiens iedefendoient contre les SaraUns~ôe voudra fe perfuader que ces com-
bats fe rendoient dans les montagnes d'Aragon, par les Rois de Sobrarue & de Na-
uarre. lec (crois bien aile de pouuoir embraner cette opinion, fi le texte d'I{idore, &
laficuationd-csiicuxiapouuoit~oum'ir.Mais l'intention de l'Auteur s'y oppofe for-
mcilcrnenc. Car il e~critqaele General Abdimeléc femit aux champs pour couunr
le reproche que le Roi Itcamiuiauoitfaif, que les aHajrcs contre-les François ne
rc~n'ubientpasbien. Ccquiauoitfbnrapportauprogtescrcs-heureuxdu Prince
Charles, lequel auoit repris par force, & après vn notable ilege la ville d'Auignon
~urlesSarauns,quil'auoientenleuéevnpeu auparauant par furprifeiauoit en fuite
a~cgeNarbone.dans laquelle le Sarafin Athirua ou Athima s'c~oit ietté pour la
défendre;auoicderaicvnpuinanc{ecours
que le Sarafin Amorros conduifbit pour
ra!releuerleuege;s'en:oicrendumaidredesviIlesdeNarbone, Niu-nes.Bezicrs., &c
Agde,&:detout le pais Gotthique, iufqu'aux emboucheures des Monts Pyrénées
du co~ede RouHiHon.aurapporcd'Aimoin, & des Annales de Pithou. C'eitpour-
quoiAbdimelecvoulantaller au deuant de la prolperitedes Francois,&: rompre leur
mieUigenceauec les habitans des Pyrénées, fit des efforts vains & inutiles contre ces
monmgnars.quife den~endirenc à la faueur de l'afpreté de leurs rochers, & du fe-
cours desFracois;dc forte qu'il fut obligé de fe retirer aucc home. Roderic deToIedc
paraphrafant celleu au Chap. xv. de fbnHiHoire des Arabes, rauoriic ouucrcemGnC
cetteintcrpretacion.Cariletcritqu'Abdimelecvoulant obcÏra.rordre que fon Prin-
celuiauoitdonne.dereUtterauxentreprifes des François, & dcnranc pour céteffet
paner les Monts Pyrénées fut contraint de te retirer auec pertedanslcs plaines de la
Celciberic.. Ce qui fait voir que comme la guerre auec les François e~toicentrepriie
du coftedc Languedoc, ileftneceÛaire que le combat fur lepa~age Charlesdesmonts ait
elte fait de ce mefme coit~Etil eft fort croyable que le Prince pour affeurer
entièrement la nouucHe c"ônqtiefte du Languedoc, prit tous les foins ponibles de
rortiner les auenuës & les panagcs des monts, & de fe liguer auec les habitans des
montagnes pour defendre l'entrée aux armées des Sarafins.
I. indorL)sinChronico:AuQ:o[itateaDuceAfr!- mine Eudo eauH~ ftEdet:s ci in coriiu~iumcopulan-
c&no accepta.,fjui(brteH)fpani:epo:enatcmfemper dam, ob pet.fetunom.md)6ercndam iam ohm na-
admonnupnnrtptsgaudccfibtforecoUatatn. dideratadfuos hb)[Bsinchnand.:m.
11. Vnus ex Maururmï) gente nomme Munuz au- V. Annales Francici breues Bccxxxn. K~tius
dtcns pe[Lybta:Ëncsn)dicum (kua [ectent&tedp- pugnaunconttâ Sarcinos, dieSxbbathoad.Pt~t~-
prim) fhos,pacemnec mora agens cum Francis,Ty- M).
rannideni i!hco prsparar aduelfus H)tpania:Sara- VII. IfidoTns Quj & ob hoc tvcnuus prsdi-
cenos,&: quuerat fot[itetin p[,shoexpedt[us,om- Ctu! Abditmciic àpnncipah tut!u; quate [u! t] !n
nes hoc cognojcentes, P&Ianj côtuibatur ~atus, &'c. terra Ftantorutnptofpentmeutn.n.t.Bd p~grxvi-
111. IV. Et quia 6tnm fuam Dux Fraqcofum no- ~onam R~nm Cerdab~ exjli~s j cum ctnni maru
pubttc~fubuefMCenititur Pyrenaicainh~htM~dutn; & perdids ïcfe !yc!pi[ in plana repittiadopet déniât
tus&t expedtctonempettoca~dingesangu~ nthit ÏX. Anno)nl.c.;7.Acn:J.Pnh.
profperumgcftn, contn&ns de Det potentia,a quo 1 X. R.odehcusc.t~.Ht& Arabum:vnde cum relt-
ChnftiaH[M"deprçparutptnnMn~rettncmesprç- nonëiiimmiPrinctpis aceep~fetvtFfMcom mfut-
Oohbant mtferteordiam, & deuia Mtphut hinc inde tib.obutat-e~votës ttig~Pyrcnaic&penctraremuttis
eu manu valida appetës~tmultis fuis bdtMonbm tuorm p'erdt[: in pitnisCekibençCe refngusrecepit.

CHAPITRE IV.
Sommaire.
1

1i
1

~'r~~o~. /Rr~o/~
C~ C~ j ~<?/ ~û~
~j
~~c~~ leue let tributs auec y~<?~ prepare une ~y~ contre A~
ro~~ .R<M~
~~fj f~r
enuoye

~&f7~f<?y~. Ro~r/rr~r~ jR~o/oy~


~&f cheuaux

~~C0~<f~y~ f~C~~0&~7~M
cesrebelles. Condamna Prince
fut
~V. 7~C~/r~r~J'
~77. ~~rp~~
la priere de Belgi.

/f.
~p~
Sandoüal en /M~~c~~ de

temps ~o~. X. Z)'o~ co~c~


Z~
T'o~ Chef des ~)%
C~w chés %~or~.
temps

~7/. j~o~ ~<~c~ Comtes C~y


il ~T auoit aucune vraye Royauté de Chreftiens dans
les ~y~ XI.

N penaprescecûmbat Aucupa fuccedaau gouuernement d'Efpagns


en.rEre77~. ran.feineimed'Iicam& deChrmy~y.Ilempntbnnaion
prcdecefleur, & changea,tous les O~iciersqu'H auoit établis; fit exa-
démène &; auec rigueur la leuécdë tous les tributs, pritdiuerfesoccafions d'enri-
chir le Fifquefans retenir rien en ~on particulier, & ne condamna perfonne que
fuiuant les termes de fa loi. Il entreprit de conduire vne grande armée contre les
François pour le recouuremencdu Languedoc,Mais efiant arnueaSaragone,il fut
empefche de paffer outre, fur les auis qu'il receut des quartiers d'Afrique, que les
Mores naturelsdupais te (ouncuoienc. C'eft pourquoi il rebrouue chemin en tou-
te diligence,rcuientà Cordoue, pane la mer,punitles Mores rebelles, & retourneau
{iege Royal de Cordoüe. Là il fut atteint peu après de maladie, & auanc mourir
ic~ablitAbdelmelic au gouuernement d'Efpagne du confentement de tous, cinq
ans apres qu'ill'eutdepouede, ~auoir l'an de Chriit 7~-2..
11. CependantilyeucvnegrandeelmeutecontreleR.oilicam. enplufieurs en-
droits de tes Eflats, &: particulièrement en la Mauritanie; à caufe que les Mores na-
turelsnepouuoient(burrirlecommandementdes Arabes. Pour reprimcrcctte ré-
bellion, Ifcamieua vne armée de cent millehommesdans les Prouincesd'Onent,,
Se d'Occident qui lui eitoient fuieies, donna le commandementgénéral à Cultum;
qui vint en Afrique, &: rauageatoutes les terres des Mores Arricains. Eux fc voyans
bat defcendirent desmontagnes, ouilss'eiroiencrctires, fe préparèrent au com-
prejfîcs
nuds du corps, ayans (culementleurs parties honteufes couuertes de vieux hail-
lons. De forte que les armées e~ans venuës aux mains, près de la riuiere Nauam i~
arriua vn accident dtrange, c'eit que les beaux cheuaux Egyptiens lur~lelquels
eitoient montés les caualicrs Sarafins, prindrenc l' effroi, voyans la couleur noire des
Mores, qui ettoicnc à nud, Se leurs dents blanchei qu'ils faifoient ctaquetera dei-
fein de taço n que les cheuaux ayans plié 8e courné le dos, les cauaUcrs Arabes lurent
coniirainrs de mètre pied à terre. Ce qui caufa la deïroute de cette grande armée,
dans ces voûtes défères. & la mort du General Cultum, qui fut tué fur la place, aucc
le tiers de fcs troupes. L'autre tiers fe retira en Orient, & l'autre troifiefme partie
prit fa route du cofté d'Efpagne, fous la conduite de Belgi, qu'ils auoientchoiii
Abdelmelic :Gouuerneurd'Efpagne ne
pour leur General; aufquels.neantmoins
voulut permeire l'entrée dans ion gouuernement, leur refusant les vaiueaux qu'ils
demandoient pour leur pauagc. D'ou Roderic de Tolede, qui n'a pu compren-
dre le fens d'Isidore, à caufe de la corruption du texte, a pris occauon d'eicrirc~
queBelgicIfoiclechefdes rebelles d'Afrique, Se.de confondre entièrement cette
narration. <
III. Les Mores habitués en Efpagne ayansapris le bon fuccés des Mares d'Afri-
que, fe mirent en armes, voulans Iccoucr le ioug des A rabes, depoïleder A bde! m e-
gouuernement d'Eipaghe a la diiponiion des Africains j qu'ils ap-
Iic,& femetre le fecours.
pelloie&c a leur Voulans exécuter leur denein,ils6rcnt marcher vne par-
tie des troupes vers la ville deTolcdepour s'en j[ai(lr, l'autre vers Cordoüe pour cuer
Abdelmelic, & vue autre partievers le porc de Ceuia pourempefcherla dejtcenrede
Belgi. MaisAbdeimelicdentpàrfonmsHumeia~ ceux quianiegcoicntTolcde,les
autres parla conduite de l'Arabe Almuiaor,&: ceux qui eitoientvers les ports, au
moyen des forces qu'H y enuoya, & de celles du Général Belgi, auquel d auoit four-
ni des vaiiÏeaux, pour le faire entrer en Efpagne à fon fecours. A bdelmelic déchar-
gé de les ennemis voulut faire retirer B elgi dans l'lue, où il auoit erté auparauant re-
tenu après la defroute d'Afrique, l~ais celui-ci fe piquant de voir fes feruices fi mal
reconnus, & fe remctant deuantles yeux la faim &: les autres incommodités qu'il y
auoit(oufert,cauieesparlcprcmierrefus d'Abdelmelic, ferefout à ne faire point là
retraite; & ayant fait auancer fes Cordoue,
troupes fous la conduite d'Abderraman qui net:
quelque combat, s'approche de l'aniegeëe la prend, fe {aine d'AbdeI-
melic, qu'il crouuaabandonnedefesenfans,~ de fes foldacs, & apres l'aucirran
cruellement deichirerauec des pieux, lui fit trencher la teile. Deforte qu'en fuite il y
eucvnhorriblecarnage,&: des combats tres-ianglanisëe tragiques entre Humeia
61s d'Abdelmelic, & Belgi.
c
1 V. Alulif qui auoit efté crée Amiralmumininl'année précédente depefcha
Abulchatar furnommé Alhozam pour appaifer les troubles d'Efpagne l'an do
ChnO: 7 Celui-ci mit vn tel ordre dans fon gouuernement, qu'il dompta, &: ren-
gea fous le deuoir.Iesrebelles &; les principaux d'Espagne, &: fous prétexte delà ne-
ceûiccduferuice de fon maiitre, renuoya Les armées vers les parties d'outre mer,
V. Ce fut ce gouuerneur Alhozam lequel offenfé des deportemens d'Atha-
naildefucccueur du Prince Theudimer le pedecuta en diuerles façons, ëe le con-
damna en l'amende devin~t-iepcmillefbis.ainnque rapportelfidorc en l'Ere 7~0,
Mais les troupes commandéespar Belgi ayant apris ce rude traitement, ie mirent
dans trois iours en eftat de lefaire reparer; & obligerent le Sarauu Alhozam de re-
metre Achanailde en (es bonnes graces, & de le recompenfer auantageufemenr de
plufieursfortes degratifications. D'oul'on peut recueillir que le Prince Athanai~
de efloitpuiffant & cqniideré mais pourtant vaflal de la Couronne des Arabes.puis
quelcGouucrneurd'Etpagnclccondamna à l'amende, & delamcfme onpeut fe
perfuader qu'il e~oiciointà Belgi pendant les~crmcrs mouucmens,puis puis qu'il
qu lui
)
procurevne bonne récompense.
V I. Orilarriuavn peu apres la venuë d'Abulchatar, que tout l'Orient fut en
troubler caulcqucizit auoit depouedé le R.oi Alulif,~ s'eAoitrendu maiRredu “
Roiaumc des Arabes; Ce qui renouuella les prcmieres trions des Mores d'Efpa-
<rne qui
tachèrent de fupplanter lc nouueau Gouuerncur, feferuansa. ces 6ns d'If-
maëlhommepuinantparmilcsuens. Ilfeignicde fe retirer mal content du Palais,
auecincencionderemuer;AbulchacarlepourIuiuitincontincntaueciësgardcs,&:les
~ens de fa fuite lefquels elrans d'intelligence aucc Itmaël qui auoit drcné vue
autres
embuC:adcmrIechcmin,conduinrenrAbulchatarverscelieu;oûe[tansarriuésilsra-
bandonnerenclaichcment;apresvnlegercombat,Sc nommèrent pourleur Général
& Chefdes EfpagnesToaban,qui auoit donné vnpuinantfecours a Ynnacl en cet-
ce
enirepriic,Abulchatar voulut tirer quelque raifbndc cette perndie;mais apres
plufieurs combats, il fut enfin tué dans vne menée.
VII. ludoreauerciten ce lieu, quiladcLcritenvnCay er feparé toutes les particu-
Iaricesdccesmouuemcnsd'Eipagnc,&:lcscombats rendus par les Mores contre le
Général Culcum, ouilrenuoyelç Lecteur. De celieu Sandoualaprisoccanonde
dire.qu'Ilidoreauoicefcrit vne Chronique diuerfe de celle-ci, où il auoit'expo~au
menu les combats ëc les auen tures des ChrefUens~durantrinuaûon des Efpagnes à
deffein d'autorifer par les ad-cs qui n e paroiffent point, les nouuellesinuentions des
anciens Rois des Monts Pyrénées; & veut donner du fbupconque ce qui n'efl pas
deicricparIiidoreen(aChroniqucpubliéc,pouuoiteâreen celle qui s'efiefgarée;
&;peniefacisraircàl'argument, quiJfeprend du uience de la vrayc Chronique tou-
chant ces difcours fabuleux, en nous renuoyant à la Chronique inutfible. Mais cette
rourbeeR: appuyée lurvn planant: cquiuoque,quife forme des paroles (uiuanc~s d'I-
ndore. ~M~cr/o~f~~p:ffc~<<M~o~d ff~cr~~ ~M~cc/-
~A~~)'0/M~
ff~~CKHC~~ncf~Of~M:, ~t~r~fC~~ ~~MK~~f/M-
r~~fcT~
a crcu queces termes, Pr~/M M~Mro~M
<t~ C~~ ~M,
2-f~KM bellaeo tempore ~~M~fM ~~ff~~MOMM. Car Sandoüal

combats des Mores contrele Culte ou Religion Chrétienne en Eipagne, au lieu


ugninauéntles

qu'ils no-ninencles combats des Mores d'Afrique coire le Général nommé CuJtum.
VIH. Alhozam auoit gouuerné deux ans, lors queThoabam fur promcu au
gouuernemcncdesEfpagnesl'andeChrifc74.6.enl'Ere-7S~.lai2.8.des Arabes, &:
la féconde de MaroanChaliphedeDamas. Par le decésdeToabamqui régna vne
Ioier,homme vénérable pour fbn âge, pour ia pruden-
année, le Prince luzzSf ou
ce nn~uliere,fut:promeuau Royaume
d'Efpagne, qui eftoit fon païs natal; par l'suis
le confcntementde tout le Senat du Palais, comme parle Ifidore dans le liure ma-
nufcric, ccccepromocion manquant en rimprimé,cnrEre ~S~.ranuée m. du Roi
Maroan. Cette eUcc~iondonna mal de cène aux Arabes rëûdans en Efpagne, qui ne
pouuoi€ntiourFrir,quecctte Couronne fu~entrelcs mains des Mores. Le Prince lo-
(cph châtia leur rébellion, & les fit punir de mort en diuers lieux. En fuite il ~e porta
prendre foin dulbulagemenc des ChrcHiens,faiiant le dénombrement du peuple,
qui reLcoic en vie, apres la tuerie S; le carnage caufé par les guerresciuiles qui auoient
emporcéc~rand nombre de foldats Chrétiens, dont les Corps des armées auoient
efté fournis de part &: d'autre 6~ fit rayer par. les Receueurs de fes Finances du
roolle des failles, les noms des Chreftiens quiauoi~nt:ef!:é tués dans les combats. In-
dore finie fa Chronique en céc endroit, en l'Ere 79~ laquelle il apparie à l'année de
ChrifL~.&.ài'annécdumonde~miuanclecalcul de ceux qui content ~2.00.
depuis la création du monde iufqu'à l'année 42.. d'Auguitc, en laquelle combe la
Natiulté, ou bien à l'année 5950. du monde, fuiuant la computation exacte d'Eufe-
bc Se d'ancrés, quicontent ~96. années depuis la création iuiqu'àl'aniiée d'Au-
o-ufte. Ileft confiderable en cet endroit, que l'Espagne qui auoit d'té régie iuLqu'àce
temps, par Gouuerneurs dependans duCaliphe de Damas, rut adminiitréepar ies
N
Rois particuliers, qui prindrentle titre d'Emirelmumcnin, comme ceux de Syne.
Ce qui cHoir encore en vigueur du temps de Conn:antin~Porphyrogennete;lequel
efcrit que de fon rcmps,la Principautédes Arabes eftoit diUribuée en trois Amerum-
nes dont le premier auoit
fon fiegeen Syrie, lefecond en A&ique,lcnoihc(meen
Espagne.
I X On peut apprendre du récit véritable d'Ifidore, FeRaf des Chreftiensen EfL
pagne depuis l'inuauon des Sarauns, Se reconnoiftrc que toutes les Prouinces de ce
Royaume furent anuj eties a leur domination,& les habitans con (crues en la poucf-
fion libre Se paifible deleursbiens, auec l'exercice de la Religion Chrétienne. Mu-
zaïe Generalimme vint en perfonne du coAc de Saragoue, remit la ville & les Pro-
uinces de deçà (bus l'obetuancedes Arabes, & n'eut~point fbun~rc vnepoignée de
daas les d'Aragon fans les dénicher:Son fils Abdelahm donna la
gens montagnes en
paix~toucc l'Efpagne
Thcudimcr, moyennantvn tribut, fans nulle exception~arrcitavn traite
de paix auec qui fut le Chefdes Chrétiens, quirenu.erent aux Sarahns
dans les monta sues des Ahuries, à la charge neantmoins,qu'il fe tranfporteroiten la
ville de Damas,pourobtenir du Roi Vlit la connrmation du trai~-e~ ô~ pour lui
rendre fes dcuoirs. Ahor fit le reglement des impofitions en toutes les Prouinces
de rEtpagne Vlterieure & Citerieure~auec ordre à fes Commiuairesdc dompte~pac
armes, ceux qui auroient intention de fe rebeller,ôc fut tellement mailtrc de l'Efpa-
S-ne.qu'ileufleloifird'enuoyerdestroupesdeca.les Monts,pourrecouurerle Lan-
<?uedoc. Zama(bntucceneurleua les tributs par toute l'EipagneViferieure & Cite-
ricure,recouuraNarbone,&:aniegeaToloie.Ambizacontinualagucrreconireles
François auec des armées puiuantes, & leua fur les Chreftiens vn double tribut,pour
fubuenir aux frais de la guerreetirangere. Abderraman auec des forces plus gran-
des, que fes predecencurs, perça les Monts Pyrénées, fe iaiilt des emboucheuresdu
cofté de la Gafcognc, ruina les villes & les Eglifes d'Aquitaine,& perdit enfin la vie
par les armes de Charles Duc des François. Abdilmelec pour effuyer le reproche du
Caliphe, qui fe plaignoit du progrés des François en Languedoc~ en Prouence,
partit de Cordoüe auec vne armée mais il fut arrefte fur le pacage des Monts Pyre-
nées par les habitans, qui lui rcuirerent, d'autant que le Prince Charles auoitdena
auancc, ~biencClablitcsconqueftcsencettefrontiere.Aucupa vouloircontinuer
la crucrreconireles François; mais eftantarriuea Sara~oile, les mouuemens d'Afri-
que l'empêchèrentde pauer
outre.
X. Q~uc~celuy donc qui ofera deformais nous aueurer, que les Chreftiens for-
mcrenc vn Royaume dans les Ahuries, & vn autredans la Nauarrc, où Sobrarue en
ccscommencemens, puis que l'EucfqueIfidore
ion n'en fait aucune mention, au con-
tmtrc qu'ilaucureouuercement &à grand regret, quetoutel'Efpagnepayoic
auxArabeslettibutordonne & reglé pardiuers Comminaires. Et d'ailleurs, puis
que les Sarafins portoient leurs deffeins hors l'Efpagne, pour la conquête du Lan-
guedoc, Se de toute l'Aquitaine, qui pourrai peduader qu'ils euffent (ouvert des
Rois Chrefliens, dans l'enceinte del'Efpagne.LeiudicieuxSuricaayantmeuremenc
pefe cette derniere raifbn au liure premier des Annales d'Aragon Chap.ii. laiffe au
iugement du Lecteur de conudercr,cn quel cfbt deuoient en;rc les airaires des
Chreitiens, dans les montagnes, & dans les villes de Nauarre & d'Aragon, puis que
les Sarafins paubiencles monts auec des armées fi puinantcs. & ruinoient la Guien-
nc, SelaProuence. Deibrtequelaliguequ'ilsauoicnfencrcpritc,s'citansioinc~sau
commencemencauecDonPclage,félonietefmoignagede la Préface desLoix de
Sobrarue,fut rompuë par l'inondation de ces armées.
XI. Il ne faut pas pourtant mètre en doute, que la Nauarrc Se l'Ar?.cron, qut
croient des pais remplis de Chrétiens fans beaucoup de meûange des Mores, ne
~uuentconduics&;gouuernespa!'dcsComccsdelamenncrcRgion, & naturels du
pais, établis & choins par lés peuples, pour decider leurs différents, & les mainte-
nir en paix fous l'obèitlance des Gouuerneurs de Cordouë & des Rois de Damas.
Car Iulian Archipredrede S.lufre en la Chronique rapporte lelon la foi des Archifs
deTolede, que cette ville lue renduë aux Mores par compofition, gui pottok que
les Chrétiens auroient l'exercice libre de la religion dans~epcEgk(es,payeroienc
de
aux Sarafins les tributs qu'ilsaucientacoudumé payer aux Rois Goths, feroiclit
iuges félon les Lois Vvingof chiques, & pourroient pour cet effet établir des luges
Chreftiens,
qu'il nomme Muzarabes,c'eit a dire meûés auec les Arabes, comme cét
Auteur explique cette diction en vn autre endroit:A~n~,t~~A~xft ~M~
Nous aprenonsaum delà Charcedumonafterede Lorban en Portugal en datcde
l'année y~. rapportée par Sandoual, quele More Alboacenfeigneurde Coimbre~
permitaux Chreftiensrendans fous fa iurifdicrion, d'efrablir fur eux vn Comte na-
turel du païs dans la ville de Coimbre vn autre dans la ville d'Agueda.,pour ren-
dre iufciceuliuant lesloix coutumes des Chrétiens, à la charge de n'exécuter au<
l'Alcalde
cun homme a. mort, fans auoir communiqueles pjeces à More, qui eftoic
obligé d'y pre~erlonconfcntement,apres qui! lui auroit apparu du crime, & de
lâloiquiencecasordonnoicledernierfupplicc. Il permit aum d'eliablir des luges
Chreitiens aux petites bourgades, pour régler & vuider les difputes deshabitans;
Ce qui teimoigne que c'eH:oic l'ordre général, &: le règlement raie pour toute FE~
pâgnclorsdeIaconquelte.futuantlEScapitulations accordées
aucc Abdilaziz, con-
iormëmencaradmin.i~radondece Royaume fous les Rois des Gochs.qui exer-
~oient la iultice par les Comtes eflablis dans les villes.
XII. Pour les Affuries &:la Cancabrie,Theudimeren rctint la Principauté pour
ibi&: pouriesmcccncurs,auccdcpendancc dela Couronnedes Arabes, comme il
comte de la narration d'Iudore. Ce que i'auancc pour l'honneur de la vérité, &: afin
d'adoucir l'amercumedcceux qui ne peuuent foufrir que l'origine du Roiaumc de
Nauarre n'elgallc celle du Roiaumedes Afiuries, qui n'eft pas fi ancien en fa fouue-
raineté, que l'on fe perluade communément.

î. indorus Expeditionem Francorum cum


mu)ncudineexercimsadcempttt. Deinde ad Cx-
{a[&t!~u(t~namc!u!tatempiocredtcns(efe cuminH-
Francia yc eaf~d M~o~ e/ e/Mo en
hallar los C~~M~CJ que ~f~W~i~~fJ ~J'
T; A'
/<* deuian

ntta.cla(!ea.në):erecepta[,{ed vbi rebeHionëMau-


C<OM de Efpanna M iMCKt~MK~f
~'«~MMMHCO~?'a/~te.Vcr<'<f<P~«~~
t
do Ff!~<t~ ~f~K~~CT y
los Mf~
rorum per EptAolasab Africa mif!as fubifo le~itât. f~?? ~<!)'fc
<~f/??-fr)'e?'CM
V. Athanaddus poft monem ipftus ( id eft Theu- C~MtM T de /« P~P~f~M.
dimeris ) muitt honoris & m.igni[udm)s habetur. XI. !uIianusinChronicon.i66. Eâdemtributa
Erat enim in omnibus oputenttnimusDominus,& qu.E Regibus Vv~gochorum vfque ad enmdtem
in)pftsntmiumpecnt)ia:d)fpen(a[or. Sedpoftmo- perioluerdnt Regtbuî Saracenorum perfolueren-
dicum Aloozam Rex Httptniam aggredtens,tie~
modtcas tur Legîbus Gothorum inter (egubernarentur,
cio quo furore arreptus non iniuhasin quodeciamLudices ex ipftS ChriRi~nis Muzarabi-
eum~ttut![,&.)n[ernouies m)[Ha tohdorum dam- bus, qui ius tl!]s dicerent, potTent eligere.
nau)[. Q~o ~udito exercitus qui cum Duce Belgi XII. Chat ta Lorb.tn.apudSandoual. in F.nn!a
aduener~nt:, (ubfpmo fere [rmm dierum omma ChnRiani habe~nt Hmm Comirem de !ua genre
parant, & ctc'us ad Aloozam cognomenco Abul-
dtuerdfque
qutmanreneareosinbanoluzgo tecundum fojenc
chatMgr~tiamreuocam, muntHc.tttO- homines Chutt~ni, & i(U componentrixasincpr
nibus rcmuncfando Gtbtim.int. illos, & non matabunt hominem HHeiuJia de At-
VIII. ConA.innnus Porphyrog. De Adminiftr. CMdefenAtu~cttefaraceno. Sedmonftrtbunt (uos
Imperto cap. if. Iuzgos&:dte dtccbic,benee& mar.tbun[cu!p~-
X. Suhta).t.c.i. Annal. Arago /'o;Hc~- tum.Inpoptitationibusparuisponentfuos iudtces
<&~ en ~ht~ f~~<<tt <~ /M /~<TM en las ry~Mf qui regant eos bene & fine nxas.
CHAPITRE V.
Sommaire.
7. T~~r~ P~ ~e~ F~yc~ 77. ~~o~ A' C~~o~~f
D<?~
~~jP~r~D~r~C~M~~rr~. 777. ~~o/<w~
me auec .?~~7~ ~'T/~or~. 7 T~~c/c~~ ~o~/?.
~7. ~77. 7~r~o~o~~r~<?/&f7V~c~~
7V~p/ 7~ JR.c'
~7/7. 7~7o~r~
/?o~ C'~c~j'. J?~c~/?
~r~o~.
Aintenant il faut apretidre de SebafHan de Salemanque ce qui s'cA
padë depuis l'an y~. où finit ifidorc ~iutqu'a l'année y~ 8. que nous
auconslefecours des Annaliftcs de France, qui traitent dupaiTagede
Charlemagneen Efpagne.Seba(t:andonc après auoir defcrit que les
Chrétiens retirés dans tes montagnes des Ahuries eÛeurent pour leur Prince Don
Pelage fils du Duc Fauila de la race Royale des Goths &: reprefenté les combats de
Couadon ge,donc i'ay fait mention au Chap. 11. adioude que Pelage mourut en l'E-
re 77 S. qui eR: l'an de Chrili 73 7.
fut enterré aucc ~a rcmm~Gaudio{e en la ville d::
Cano~sd'Ords qui cRoitleurteiaurordinaire. SotirMs Pa.uilalui fucceda~qui vei-
quitdeuxannées~ucmarié à la Dame Froilupa, ôccué
par vnOurs à la chaffe l'an
-7~9.Ere777.
Il. LePrinceAlrbnfeleCachoUquemandeHcrme{eîide61IedeDon Pelage prit
MnicofrIeGouucmemencdesarraircs. Cefucvnperfbnnagede grandevaleur, Se
fils de Pierre Duc de Cam:abne,lequelen:oicifîude la. race des Rois Goths Leuuigil-
de ~Recarede,&:auoic efté Général de la milice, du temps des Rois Egica~ScVviti-
s'il n'eft corri-
xa. Ccs choses font cellemencconccuës dans le texte de Scbârrian, que
pe~ tKcmble atcnbuerauPrinceAirbnfelaGenersIicédes armées fous les Rois des
G od~Sc non pss à ~nperele Duc Pierre, auquelpourtantles vieux mémoires allè-
gués par Sandoual douent ces emplois auecraiion, l'imerualle du temps ne pouuauc
permettre que la Généralité des armes eutt eft.é comité à ccr Airbniepar le Roi Egica.
en l'an 6 9 o. &: que le mefme euft: encore Heuriiufquesen l'année 7~7. SebaHian pro-
po(c ccPnncccômcvn foudre de guerre contre les Saratms,Serait vn long dcnôbre-
menc des villes qu'il auoit reprifes iureux en Porcu gaI~Galice &: Cadille~donc il auoic
~ctiréles Chrediens~ peuplé par leurmoyenvne bonnepartiedes terres Alfonic qu'il conc-
doit.Sandoualadoucit vn peu cette narration, & dit que le Prince prenant
itcsauantagcsde la grande diuifion des Mores d'Espagne, &: de lafblitudcquicitoif
danslespnncipalcsvilles de ces contrées, qui auoientefté ruinées par les Sarafins, fc
rendit maiftre de ces placesSe après les auoir faccagées,tranfporra les Chrcu.icns
dans les rochers des Afiurics, pourferbrtincr d'hommes contre ces barbares.
lH.Q~ani:a.moy,i'eitimequel6PrinceAlrbn~e(ilemefmeauecAihanailde,qui
luccedaàlapu.iIÏancedeTheudimer,&noriiTbitdutemps de l'Euefquclfidore de
Badaios. Les années~ lesnoms~Seleschoies co nliiennent entièrementpour la prcu-
uedelapropofidonquei'auance. Car Alfoniè prit le gouuernemenciuluancScba-
&iandeSalemanque1~739.~mourutl'any~. Ede Prince Athanailde étroit en
vogue, lois que rEuefqueIddoreefcriuoitiaChronique, à içauoir en l'année
Quant aux noms qui lemblent apporter en ceci quelque dim culte, ils ne te rappor-
tent pas mal~ron confiderei'vn comme vue diction purement G occhique,&~l'au-
trecomme vnnom formé & reduit au modelé delà langue Romaine Efpagnole.
Car Athanagildecit vn terme Gotthiquc, dans Cauiodore,& Iornandes,qui fe
prononceautrement par contractionAchanaildc. comme chés I~dorcdeBadaios,
& dansla Chronique de loannesBiclarenfis: duquel les Espagnols ont tiré leur 11-
dcfbnie,Adelfbnfe,Adefbnte,Adefbns,Anfons,&: Alfbnfe, iuiuant les diuerics pro-
nonciationsdesâges & des Prouinccs. Mais ce qui iuMine peremptoirementma
penfee,e(t la conionduredes affaires de ce temps, auquel les Chrétiens n'auoient
pourappuiqucle Prince Adcfon~emcceneurdePeIage fbn beau-pere Se de Fautif
ibnbeau-frere~uiu~ncSeba~ian;comme auniiisneicglorinoientchés Ifidore du
pouuoir &: de l'autorité d'autre Prince Chrétien, que de celui d'Atanailde fucceucur
de Theudimcr.lcquel nous auonsmonftréeftre le mefme que Don Pelage. Ladé-
pendace d'Athanailde des Gouuerneurs d'EspagneIcmbleroit troubler noftre con-
ieccure, & luirauirla gloire des conqueftes que ncglorieufcmenc le Prince Altonfe
fur les ArabcSjU l'on ne (cremct'oicdeuanc les yeux,les grandes factions qui s'eftoienc
eûeuées en Espagne entre Eelgi&: Abdilmelic, ôe en fuite auec Humeia ion fils;
Pendant lefquels désordres Athanailde fit fes araires, fortifia fes places desreftes
des Chrétiens, qu'il trouua dans les villes voifines des Afturies, & fe ietta du partide
Belgi, pour eftre appuyé en fes entreprues.En quoiil oiFenca la Majefté de l'Empire
des Arabes, puis que le Gouuerneur Alhozan le condamna à l'amendeainfi que rap-
porteifidore; mais il en rue defchar gé par rcniremi~e de Belgi, qui le fit encore re-
compenfertres-auantageulemcnc, comme i'ay remarque ci-deuus. De forte que
tous &sdeporcemens,{esconqucii:es~ fes nouuelles fortificationsfurent autorifées
parce traite.
1 V. L'HiH:oiregénérale d'Efpagne,&: Lucas Tudenusadiouâcntaux victoires
d'Aironle, qu'il gagna la Nauarre &: Pampelone. Scbattian de Salemanque (emble
inunuerla mcGnechoie, lors qu'il efcrit que fous ce Prince, CalHllc & les quartiers
maritimes de la Galice furent peuplés de Chreftiens par fon induitrie Et que pour
le regard des pais d'Alauc,Viicaie,S~Ordunie,ils furent reitablis&: remisparlesan-
ciens habitans,fans qu'il fufi befoin d'y enuoyer d'ailleurs des colonies;cesProuinces
ayans toufiours cité pouedées par fes propres peuples,fans aucun meuange d'étran-
gers. 7/M~p<p/?, adioufte-c-iI,~P<<o~c~ De(brtequ°i!
femble que l'on doiue aneurer quele PrinceAirbn~e ayanc arme puinamment pen-
dac les radions desArabes,lesGouuerneurs Chreftiens de Pampelone & de Nauar-
re établis parles Saraunsicioignircntàluipour
gronirfbn armée, d'où fcs iuccef-
{eursprindrentoccanon de s'attribuer le gouuerncmcnt de ce pais.
V. FroilaJLUccedaauPrince Alfonfe&nperel'any~. Ilgagna-vnevictoirerbrc
notable fur le Roi de Cordoüe Abderraman enlaProuincede Galice, ayant tué fur
laplacccinquante-quatremille Caldéens.commeparleSebaftian~ faittrencherla
ceftc dans le champ de bataille au General O mar fils d'Abden'aman. Iluirmonta S:
remit en leur deuoir les Vafcons ou Nauarrois qui s'eitoient rebellés&: commanda
qu'on lui referuad du pillage vne ieunenlle nommée Munnia, laquelle il prit depuis
àrcmme.chaMialespeuplesdeGalicequis'oppoibicncà fes commandemens, tua
defes propres mainsfon frère Vimaranc, & receut des fions en fuite le melme traite-
ment l'an 768.
V I. CetteNarration eu. confiderable, en ce qu'elle attribuë aux Vafcons ou Na-
uarrois vne rébellion, & fuppofe par coniequ eut la prctention de Froila touchant la
tuictiondelaNauarrea(bngouuemement,enconfequencede la lonction desar~
la refutance des
mes qui auoit etté faite du temps de fon pere. Mais il apert auni de
Nauarrois, quoi qucmalheureu(e,qu'ilseitimoient n'erre point dependans deibn
N iij
autorite; mais rcleucrimmediatementdesR.oisdeCordouë, comme ils firent iuf-
qu'a. ce qu'Us furent mis en vne pleine liberté. Roderic dcTolede qui a puifé fbn hi-
ifoircdccecAuccuf,cxpliauc
cette rencontre vn peu trop auanrageuiement. Car
(ans conudcreraueles Vafcons ftgninencdans Ifidore de Seuille, dans Bidarcn~s,
& en d'aucres efcriuains Espagnols, les peuples de Nauarre, des païs
voiuns,
efcrit que Froila enuahit les
non pas ceux de Gafcognedeçà les monts Pyrénées, il
Nauarrois rebelles,~ lesattirant:afbnamitie,pntarcmmeMuninainuëdcleurrace
Royale,&: auecleura~it:ance(bunnicàionpouuoirlesGascons fes ennemis. Dans
les imprenions de RodericcetteDame en: nommée Momerane~maisen l'exemplai-
elle eH dénommée Munine,comme chés Se-
re manuicrit:du Collège de Nauarre,
baiHan< Mais l'explicationde Roderic eu: contraire au texte de S ebafUan,qui nee re-
connoitr que les Vafcons qui furent(ubiugués, & quifournirent la Dame Munine
pour remmea. Froila-vainqueur, iansqu'iipoune (es armes au deçà des Monts, con-
crelcs Gaiconsd'Aquitainc,commefait Roderic.
VII. Ilyaencorvncautre erreur quis'cMglineedansledncoursde Roderic par
inaduertance,
de la race Royale s'ildes
n'eit interprétation,
adouci parquoi
Nauarrois, que SebaAian ce qu
en ne tirait defcendre Munine
race
aucune mention de la
*<tt~ t)<f~~
race, dont Munine defcendoit; cè qu'iln'cuu:pas obmis,pour la gloire de fon Prin-
1"\

ce
s'il y euft eu pour lors des Rois en Nauarre fubiugués par lui, ou pour le moins fi
j&prifonierecuit euFhonneurd'apartenira quelque fang Royal. LucasTudenfis
fembleauoir cite plus retenu, efcriuant que Munine ciroitdc &ng Royal, fansy ad-
iouiteraucc redoublement,que ce futdu fang Royal des Nauarrois. Ce qui peut
e~rc véritable; 8~ que ie ne veux pas reuoquer en doute, puis que Roderic &: Tu-
denfisraucurent.peuc-eftreiurdesanciens memoires; à la charge que l'on prene,
que Munine eftoit iuuë dufang Royal des Goths, & non pas des Rois de Nauarre,
qui ne furent eflablis de cinquante ou foixante ans apres; foitqu'elle deIcendiH de
Andcça Duc de Cantabrie,comme l'on efcrit communément ou bien de quelque
autre fouche,quinous en: inconnue; laquelle droit neantmoins fon origine de la
maiion Royaledes Goths,ôcs'cu:oitc6j[eruéedansquelquedigniteparmilesliens.
V II I. AlrbnteIccha~cnlsdcFroiIa&:de~remme Muniniadeuoit recueillir la
facccmon, mais Aurelius coufin germain du Prince décède, comme efhncnis d'vn
autre Froila,qui eu:oicrrered'AlrbnieIcCacholique, fe prcualant du bas aage du
pctit Alfonfe, s'empara de la Principauté régna lix ans, &: n'eut point de guerres a
démener, ayant toufiours eu paix auec les Arabes, comme dit Sebafrian. Apres le
decés d'AureIe, Silo continua l'inuafion des Arturies, fous prétexte qu'il eftoit ma-
rica!aPrinccue Adounde fille d'Alfonfele Catholique. Il vefcuten paix auec les
SaraUns, &: ncanrmoinsdomptaceuxdeGalice,quiauoientprisles armes pourra-
uonler le ieune Prince Airbnfe, fuiuant la coniccture de Sandoual; dautant qu'il
cftoit réfugie parmi eu x-.
1 X. Silo citant décédé enuiron l'an'7 Si. laPrincene Adoimde(avcuîne mit en
poffenion duGouuernementleieuncAirbnfe Ion nepueu, auec le confentemenc
decoustesieigneursdelaCour Neantmoins il ne put s'y maintenir, à caufe de la
trahilbn que lui braÛaion Oncle Mauregat,fils naturel d'Alfonfe le Catholique~
d'vneejfclaue.Defbrtequilruccontraint dcluiquiter la place, & de fe retirer en la
Prouince d'Alaua parmi les parens de fa mere Munnia.CependantMauregat retint
les Afluries fix années entières j ainfi que SebaHian a remarque. SandoualaiÏeurc
auoir leu dans quelque ancien auteur, que Mauregat receuc la Couronne Royale
dans la ville de Tolede par les mains d'vn Roi More, & qu'il reconnue celui de
Cordouëpour.fbuueraiti. En quoi il ne fit que continuer l'viage defes predccc~
leurs qui cfloient demeurés anuiccis iulqu'à prefent à la fbuueraineté des Mo-
res. Ce que l'on remarque d'extraordinaire en ce Prince fcelerat, en: l'execrable
tribut qu'il faifoit chaique mois de cinquante filles Chreitiennes lefquelles il
expofbicà la brutalité de ces me~creans~ce que luil'eprocheiuftemcnt EulogiusCor-
dubenus. A Mauregat fucceda Veremondle J~) iacre frere du Prince Aurele, lequel
apresauoir adminiitretrois ans les AIrunes, rappella en l'année 7 9 o. le vrai maiitre,
qui efcoicle ieunc Airbncc ion C ouun remué de germain, &: le reâablic en la poucf-
ilon~doncilauoitefcéhonceu~mentcha~luiicruancneancmoms de confeil en
fa conduite.

II. Sebattianus: PoAFaHLmuntentum Ade- Etum eH arque Berroza.


funtus qui dicnuf C~tlioticustucceHiritiregnum. V. Sebatt.VifconesfebeUamesfuperauit atque
vir magna? virtuns, Fthus Pétri Ducts ex ternine edomutc, Manniamquandam adulefcentuiam ex
V .t(conu m preeda. Hbi feruMt ptaeci piens~poRea eam
l.euuig)tdi~ Recaredi regum progeanus, tempo- qua flium Ade-
reEgicani&Vt&tzâniRegumprincepsmHttiacfuit, iu régate coniugiumcopulauitjex
fonfumfufceptr.
qui cum sratia dtuina regni (ufcepit fcptra.Arabum
muidmdo ~cepe ab co tmt &udaci.tcompra;henfa. V I. Roder. L 4. c. 6. Nauarros Se rebellantesin-
ZMC~<t~<t Nr<!c~re~tjEecMef<<<~ ~'<<K~ew«/<a m<tt & fibi concthans vxorem ex eorum RegaU
yf~M C<t~'« ~c/?<r, ~e~cm ~KC~~e/oK/nM~M/K~ progente Momernam ( lege Muninam ex codtce
F~~ Z)~CM,~w<~-f ~<'M~< CtO~O)%M~< Manufcripto Collegij Nauarrx ) nomine fibi duxit,
Cf~t. ~PMet~, M7VefM~<M< /<!<;< ~M<~t"M/~ <M~< &cuetsVa(concsfib)infe«:osiuxfubdidit ditioni,
Mn~Mf<M/tf Pet)'aZ)~~<<~eN<~<~w<7<MyM~ VI!. LucMTuden6s:DomuitquoqueNauarros
~pM W<«&<< «M~~M /cc~ yc~M- fibi rebellantes, ex quibus, fcilicet
regali llem-
ex
~< /~<tf~/i< co~~f'M~<tfC7~qui~/<~<<f'f?,'M<'<, tnace nomine Moniam duxit yxorem, ex qust ge-
Tcmpore, P/<!MMMf~~Mfo?'~ !~<f«' ~c~w~cy~<<~f. nunilbumnomineAdefbnfum.
~fM~M'~a~~p~f~w~af~Mf /'n~c'~jM~t«e/Mf- VIII.SebaA. PrseliannUaexe):cuic,quia.cum
~f/M ~<M, «~«M~~ 7;7. ~o?-f~7~Mf ~r«- Arabibus pacem habuir.
t<i!«<MC!'c~~fr~. ÏX. Idem.MecumIfmactitispacemhabuit.F[au<
IV. SebaH:. Eotemporepopulantnrpn'honas, de Mauregad Patrui ~u 6U) Adefonfi Maioris de
.Leuant,Bt![gis,<]UtetiUûcappeUMur CaIteM~, &: ~efuatumhatus.iege.deferuatutnnati.
pars mantimx Gahcix. Alauanamque, ViZcala, IX. Sandoual. jH<"M/?c<<:Mo!i'~f~M'.
Araone, & Orduti)aaluistncohsreparan[u).fem- f~<ya recibio en 7'o/e <<Mc~X~<.t%/c~o~Cc?'e-
per c~e poCefI~ [eperiuncur. Sicut Fampilonadt- na ~<f/, f~«~e/% alde Co~~M co~c/~rf~~

C H API T RB VI.

I.
marche
C~
~<y~M~ ~~?
Sommaire.
premier ~/j en libertéles C~r~<
Roitelet ~~r~o~S~j'~ ~ro~-
~c/?.,
ne p~r/<%
L'autre 'K~S//o/%
~'c~
(7<2'p~7~ <
conuie /77.
~P~~p~
T~ <0~
y/~r~v~~?/~j. L~-
~~r~-o~.
luio
~~o~f7~' murailles de jP~o~Z~ (7~/?i9/?~
~~r~ ~M~ '2~r<'iM~ Fables ~~p~M~~T'ù~

gon. ~-7
/o~ f.
s'R.o~T~ ~r~~r<7~< ~o~ ~/7~
Charlemagne ~7~ des Comtes f/?~rc~~r<'
~c.Z. T~jRo~f ~o~V~-
Roman.

/7.
Co~ ~(~r~
~<?c?/o~
la (.L~f~r~~ ~*<f.r~i'.
E iâiueencetendroiclesAuteursd'Efpagn.e,quinousontconduit
iufqu'en l'année 760. pour m'attacher aux historiens François du
temps qui repretenccronc à leur tour refht des Chrétiens des
monts Pyrénées, &contpireront:sueclcsaucresàrexplication d'v-
ne mcime vérité, qui eitIa.teruicudedonEilseiToientoppnmesiousIeiou~ peianc
des Mores. N
m m)
1 ï. Le delir de procurerla liberté des confciences, Se reftablir ladignité de l'E-
glife dans ces Prouinces, piqua bien auanclageneroutedcCharles Roi des Fran-
çois lequel après auoir conquis le Roiaumc des Lombards en Italie~ & dompte
dans la Germanie vue partie des Saxons qu'il obligea d'embraucrla foi Chreftien-
ne, edima qu'il elicit digne de fa réputation, de prendre ibm des Chrétiens acca-
blés fous la perfecution des Sarafins. Dieu lui mit en main vne belle occafion d'en-
treprendre ce faint ouurage d'autant que peu de temps auparauant les princi-
le
paux Mores d'Efpagne fecoüans ioug du Roi de Cordoüe, s'eHoient faifis des
villes plus importantes du Roiaume, & y auoiencenabli des Royautés particulic-
res.Ce qui auoit démembré ce puinanc Eltat en plufieursracrions.de manière qu'vn
chacun trauailloit aux moyens deteconferuerenfaconquctce.CelaporraIcGou-
ucrneur, ou Roitelet de SaragoneIbnalarabi, de le rcndrcauecfbn fils & fon gen-
dre à la Cour du Roi Charles, qui tenoitpour lors l'aifemblée des RHacs Généraux
en la ville de Paderborne en Saxonie; lequel obtint de ce Princela promefre d'vn-

Couronne de France.
prompt fecours pour eftre maintenu dans le Gouuernementde Saragoue, moyen-
nant l'offre qu'il fit de tenir cette ville, & les païsadiacentsibusl'hommage de la
III. C'eR pourquoiCharles mitmcontinentctcuxarmeesiurpied;Auecivne,
il partit apresPa~ques du Palais de Chanaigneuil l'an778.paualafiuieredeGaro-
ne, entra dans la Prouincede Gafcogne, quieftoicgouuernéeparleDucLoup,
s'achemina du coilré de Ronceuaux, pana lesmonts Pyrénées fans reh~ance~anie-
cca la ville de Pampelone en Nauarre, occupéeparles Sarafins, qui la rendirent par
composition, & continuafon chemin versSaragoffe; oulcicignitibn autre ar-
mée compofée des gens de guerre leués en Bourgogne, Auftrie, Bauiere,Prouen-
ce, Languedoc, & Lom-bardie,laquelle auoit pris fa route par les Comtes de Rouf-
fillon &: de Cerdaigne, ou nous auons remarqué ci-denus, que Charles Martel
auoit commencé quelqueeâablinementpour les François.
1 V. Ibnal.irabi & quelques autres Sarauns Gouucrneurs des places du paÏs~'
efTCC~uans ce qu'ils auoicnt promisauRoi,luibaillerentdesoilagesdeleurobeii-
(ance, & fidelité. Defortegueparcemoyenilferendicmaifhedegréou de force,
de toutes les terres comprifes depuis les monts Pyrénées, iulqualariuiere d'Ebro;
laquelle prenant fa Source parmiles Nauarrois fe dcicharge en la mer de Maiorque,
prés les murs de la ville de Tortofe, comme elcrit Eginhartiecretaire de Charle-
ma~ne.
V. Ayant donc mis les Chrétiens des frontieres en liberté, il pourueut aux
moyens de les y maintenir à Fauenir; mcfmes pour cét e~ec prenant le chemin de
fbn retour, il pana derechef a Pampelone, dont i1 fit démolir les murailles afin que
les Sarafins ne peuvent prendre occafion de remuer à la faueur de cette place, &
de s'oppoferau panage des François, lors quela necemté les y rappelleroit. Son ex-
pédition eutteite entièrementheureufe, (i les Baiques piques lans doute du mauuais
traitement &:delarbulequ'ilsauoientreceuëaupanagedesgensdcguerre, n'euf-
(ent eu le deur d'en retirer leur reuenge. C'efrpourquot ilsdonnentfur l'arriere-
gardedel'armee.à mciurequ'ellepaûbitdansics deftroits des montagnes vers Ron-
cetuaux, défont & caillent en pieces tous ceux qui leur font remtancC) &: parmi
ceu~-la Egharc grand maiHre d'Hoftel, Anièlme Comte du Palais, & Rutland
Gouuerneur de la cofte Britaniquc, emportèrent tout le bagage,fe rcrircrent à la la-
ueur de la nuit, &: s'eicarceretdansles montagnes, ians que l'on puu aprendrequels
croient les exécuteurs de cette bruiqueentreprife, amfi qu'ont remarqué fort par-
ticulierement Eginharc, & les Annales de Fuldc, câpres eux rHiflorien Aimo'in.
VI. De cette défaite,dontia gloire pour le courage ou la honte pour la rebel-
lion, doit citre rapportéeaux habitans des Vallées de ce quartier, à içauoir à ceux de
Soule, deBané Nauarre, & de Baftan. La vanité Efpagnolcaprisoccafiondc s'at-
tribucr le triomphe des Douze Pairs de France; qui nerurenc point ennature de
plus de trois Sectes apres. Ce qui a efcé fomente par les inuentions fabuleufes du
iuppotëTurpin
de Kheims auiquclles Roderic deToledes'en: lai~Ïë tellement fur-
prendre, qu'il a voulu encherir par deffus tous, eicriuantqueCharIemap'ncne fit
aucune conquête, finon en la Catalogne, & qu'il fut bam & repouné voulant paf.
ier en Nauarrepar Ronceuaux. NeantmoinsLucasTudcnnsanctenauteurEipa-
gnol, accorde ingenuëment, quecePrincemicfbusibnobcijfIancetousIesGoths
&: les Efpagnols de Caralogne, des montagnes des Vafcons, & de Nauarre. Mef-
mieux faits de
mes Sandoual, & les cfprits ce temps, qui ont manié les bons auteurs,
& ont apris l'expérience de diitinguerle~raid'auecleraux, auouentjrranchemcnc
Cardinal
apres le Baronius en fes Annales, quelescomtesdeTurpinfbntdespu-
res ilufions. La Chronique delulian Archipreft:redeTolcde,compofee l'anime.
reconnoiit, que cette hiltoire deTurpin a cHé corrompuë 8e parsemée de pluucurs
difcours fabuleux; quoi qu'elle affeure qu'il y en auoit vn exemplaire affés ancien
dans la Bibliotheque de S. Denis prés Paris. Neantmoins on nedoitpointremetre.
Efpasne/ouïes esprits eftoiencportes
en doute, que cette piecen'aiteftérbrpeeen
a. ujppofcr des ouurages Ibus le nom des anciens, comme ils firent auant le temps de
ceIulian, l'hiftoiredc Dexccr, & les Epiftrcsdes anciens Papes. Suiuantcetteincli-
nacioniiscompoferencle Roman deTurpin a.l'auantagede leur nation. D e fait on
aprend du manufcritdu ueur de Cordes Chanoine de Limoges., que le Prieur Geo-
froi qui viuoit enuiron l'an 12. oo. receut d'Espagne vn exemplaire deTurpin, dont
les letrës croient vfées, ôe dont le récit s'accordoit auec les chantons des Farceurs. Ce
qui lait voir que ce Koman peut eftre du Dixieimc Siècle, pu~s qu auant le Dou-
ziefmeon voioit des anciens exemplairesde cette oeuure.
VII. Oriln'eîtpascroyablequecePrmcebeIliqueuxeufcprislapeinedepaner
les moncs auec des armées fi puiffantes, pour (e contenter dela curiofité d'auoir
fans dou-
veu l'ainete des lieux, & les principaux Sarafins îoubimis à fcs pieds. Il prit
te le loin, comme il deuoit/dc s'aneurcr de ces nouuellesconquefies,~particu-
lièrement des aucnuës des montagnes pour nelaiffer point desempefchemensà
fes arn'iées, lorsqu'il feroitbefoindelesyrenuoyer. PourcéterFctilcAabliccn cet-
te frontiere le mefmeordrequelesAnnalesdeFuldetémoignent, qu'il auoitmis à
celle d'IttneenIialie,a.cellcsdeBauiereecdeSayoniedanslaGermanie; quieRoïc
de les commetre'au'gouuernement des Comt&s ou Marquis ordonnés aux lieux
plus commodes pour la defence des Prouinces. rita eftime fort probable, que
Charlemao~ne crea des Comtes dans la Catalognc,p%us que fous fon regne on trou-
des Comtes de Barceloned'Ampurias, de
ue dans les anciens mémoires les noms
Girone &: d'Vrgel. Ce qu'il auance par conicc~ure, nous pouuonsie tenir pour
contant, & l'eUcndre à tout le pats, qui cAoit compris ious le nom de Marche
d'Efpacrne, ou ~'f~wf~ apres l'Auteur de la vie de Charlemagnc, les Anna-
Aimoin.quirbnt mention des Gardiensde lafronticred'Espagne,
nomment~ct~~w
les deReuber,&:
qu'ils CM~o~. OrceLï~f~M~, ou bien la Marche
d'F-fpagne comprenoicious les monts Pyrénées, commeilerccxpreuëmencdeu-.
gné aux Capitulaires, &: encore dans Eginhart, qui affeure commetefmoin oculaire
que Charlema<rne conquit tout le pourpris des monts Pyrénées
iufqu'ala riuiere
d'Ebro. Hyavncpreuuetres-expreuepourleregardduComtéd'Vrgel, d'autant
qu'en fuite de cequecetceProuinccdépcndoit delà France, (bnEueique Felixrue
accufed'heie~e, & pretenta pardeuant Charlemagne en la ville de Rafifbcne
fe
en Bauiere qui fit examiner & condamner fa do~rine dans vn Synode d'Euefques
l'an 7 92.. Outre les Comtes Se Gouucrneurs de Girone, desAmpunes&d'Vrgel,
trouuechcsicsmctmcs auteurs, IcComtcAurcoluseKabliaudt~uusdelà Cara-
on
logne, pour la garde des confins de ta Gau!e & de FE~pagne, contre les villes de
Huetca &: de Sarago(Ïe ëe les anciens tiltres font vne entiere foi, que le Prince Ber-
nard iffu des ayeux de Charlemagne, fut creé Comte Duc & Marquis du païs de
Ribasorce,quiconnneâuecSûbrarue~ auec l'ancien Aragon, au rapport de Suri-
ta en ies Indices fous l'année 814. De manière que la creation des Comtes de cette
frontiere ne peut eftre aucunement reuoquée en doute: Et par conséquentil faut
fe perfuader que la.Nauarre& l'Aragon ne furent point abandonnes fans leur don-
que la démolition des
ner des Comtes &: Gouuerneurs particuliers. D'autantplus
murailles de Pampeloncteimoignoit.queCharIcmagnefemesnoitdececotte là.
C'eit pourquoi l'ancien Auteur de la vie Saint Genuire Eueique de Cahors a re-
marque, qu'il établit généralement des Comtes en l'Aquitaine, & des garnifons
fur la frontière des Sarafms.
erigealeDuchcd'Aq~'taineJeDuchéde
Vin. Apres fon retour en France, iltiltre de
Gafcogne, &; la Marche d'Efpagne en Royaume, fous le nom de Royau-
med'Aquitaine;dont il inueitit: Louis fon ieune fils, qui en fur oinc~coniacre
Rot,eHantencoredansle berceau, par le Pape Adrian à Rome en l'année 7 8 o. De
forte que la Nauarre Se l'Aragon encrèrent pour lors en partage de l'honneur d'vne
nouuelle Couronne, puisqu'ils furencvnis&mcorporesau Royaume d'Aquifat-
nc nouuellementérige duquel ces Prouinces furent bien-cou: deiunies, pour com-
lepare.
pofcr vn Royaume
V. Annales Francici editi à Pithoeo duosEgin- psrs magna., & ad ipf~m ciuiratem coniunxet'uo!:
hjtrdov)ndtcannV. C. And. Duchenius ad annos (eexcrcttus ex vtraque parte. lblque teccpit obftdes
777.3e 778. Petfuafione ergo rex ptxditti Saraceni de ïbna.Ia.tabt & de Abutauro re~ibus, & démunis
fpem captendarumquarumd.iïninHifp.tntacUtica- Saracenis! E[ Pampitonadeftruûa H~parusm &:
tum h~ud frufira conopieus, congregato exercitu Vafconmn Hbi fubiugauit atque Nauatran].,&:fe.
profe~us eAjfLpcra.coqtietn regione VafconumPy- uetiuseltin Francien],
rena:i iugo, primo Pompelonem Nauarrornm op- IH. IV. V. E!;tnh&rtusd<:VKa &: Ge~s Caroli
ptdum aggrcfRts in deditionemaccepit. IndeIbe- M. Cum entmaHttiuo ne pcnc continua cum Saxo-
rum omnemvadotr.niciens, C~faraugu~ampr~- nibusbeito cercarctur;fUfpoitt)s pErcongrua ton-
opu.m illatum pamumCmitatemz.cctŒt acce- fintotumtoca mxftdns, Hi(p~niam quam m~ximo
puC~ueqttosIbtnatatabt,& Abithaur, quofque ah) poterat belh apparatu aggreditur {~!iHquePy[e-
q~tdam Sar~ccm obtu!eruntobmtbuS)Pompe)o- Mi (uperato amnibus qux a.diera[ opptdts arque
nnn reuetrnur.Cuius muros ne rebellare podecad ca~eihs tn dedtuonem~cccptts, (atuo atque incolu.
Muni (que: dettruxit: ae regredi (tatuens Pyrena:i mie\etC!mi'eue[cnur.PtXtetquodinipfo Pyren.Bi
iattnmmgreftuse~.IncniusfummicateVafconesm- lugoV~fconicampetfidi~mpa.tumpef in redrundo
fi,lus fo!k'Mt)S extremum agmcn adortt totum contigit exper:):i. Ham cum agrume longo vc loo
e-~rcinim perturbibant magno tumuttH. Et licet a.nguitiMumfitUspermitcebat, ponc&ns tretexer-
Fianct Vaicombustam atmtsquamammtsprxHare cnuS)Va(conestM(ummt mormsvcmce po~nsin-
vtdcren[ur,tamcn&: iniquité tocorum, &gene- ndtis(e~enimtocusexopacime Syluarum, quia-
reimpa'ispugn~infetiot'escffeûi(nnt.Inhoc certa- rummaximae~ibicopia inédits ponendis oppor-
mine plenque Aultcorumquosrexcopiisprsfece- mntit) extfem~mimpedffhentorump~rtem & ces
tat!n[effect:i ~m,d)repca.imped)menca, &hon:is qui noutNimoagmine tncedentcs iubfidto prxce-
propter not)[iam locotum in diucrfa dilapfus c~. denrcstuebantnr,deRiperinenrfantes,]n(ubie~am
Cums vntnEris accepureeordattoma~nampartem vaHemdciietunijcontertoqnecum ospr.Etio vfque
rerutn tchencrtn HtfpaDtageHarummcorderegis ad vnum omnes inteiRctunt ) ac du'cptis ~mpcdi-.
obnubitann. Eadem ad Vetbum extant apud At- mentis nocHsbenetioo qux iamindabatprorect),
monnurt] t. de gc~i: Franc. cap. 71. (ummaceteDrateindinoia difperguntHr, Adiuua-
l!f. IV. VitaCarottm9gni:Adt<iemp!acitum battn hocfa~oVatcones,Sc leulras armctum, &
venetunt Saraceni de Htfpania tres rcgcsIbua- locimquo res gerebatur, fims. E contra Francos S:
iarabi & filius Deuiteti qui latine lofëph nomt- armorumgraulras,~ioct tniquitasperomniaVaf-
natur gêner élus A<MU)Z. Inde abijt partes Htipa- contbusreddidttimpatcs.inquo prd)o Egbartus
DiaE per duas vias~vnampcrPampilonamper qui
tegtx men(!Epra:pof)tus,Art{eifnusCornes Patah),
ipfe magnus rex perrexit vfque C<:(trauguHam. & Rutlandns Britannici htonspraefe~uscnm ab's
tbique veneruncdeBurgundia,& Auilria,& Baioa- compluribus intcr~cimuur. Necquehoctaûurnad
ria,& PK-'n)n<.«,~SepumaBta,& LM'gob*rdorum pr.e(ens Ytndican peterat;quiahc0:sre permja:~
tta dirperfus tft, vt ne ~ma quidem remanetet, pe Panftos, Catis vetu~us.
Vbinam gentiu quacri potuidec Infra. fpfe per be))a VI. Lucas TudecCs:Tranf!e~isedamRofcidz
tnemoF~nprimo Aquicanum S~Vafcontam.tocum- vallis inontibus fubdidit impetio fuo Gotthos ~e
Catatonia
quePyen~t montis tugum & vfque ad Ibetum am- Hitpanos qui er~nt in & in monnbtts
netn,quiapudNaua[roso[tns,&fer[tl'nimosHt(pa- VafconiaE & m Nauarra.
nieagtos fecansfub DertofaE duicansmosniaBale.i- V 11. Sulit~Lb.y.Mp.Annat.Ctpitulxriun:
ri co mari mitcenir, perdomuit. Lib. T. 7~. Au&or vit~ S. Genulphi.L i.cap.
V î. Rodericus. Tottt. 1. 4. c. 10. IuliamM in Vrbibus Aquitani.e Comites pfxfecit ( Carolus)
Chronito. n.{cMpHtTutptnushbrumdcrebus & per ait~ Hirpanix vicina loca aduerftis Sxface.
Caroli M.(qutdavero eins hottes mifcuemnt non- norum incurfus pr~Mt~ conf<i[ui[ miliraria.
nulla fabulofa) qui feruatur in xde S.Dionifij pro-

CH A PITRE VIL
Sommaire.
T/
Z~o~
le a~~j-
~~?/o~ ~r<? en /n?~~n? ~<<? du ~T~j'
~0~ e~c/~j le Sarafin
Lo~
~ro~y?y~ ~~or~r~~ des ~?~0~ <?/?o~ /'o&o/ de
y~o~r~ /?~ Tv.~o~ ~< ~r~
~f~c/?~ f~ûrc~~ la f~/y~c~ ~~7 f/ Z~fj J7\y~~

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la
~j/
p~r 7~0/7~~
Cette
Row~y?~. 7~V.

Es chofes particulières &: dignesde remarque, qui arriuercnc dans


la frontiere d'Eipagne pendant le regne de Louis le Débonnaire
font: defcnces exadtemeM par FAuceur de fa vie, dans les Annales
d'Eginhard, &: chés Aimom; comme la viccoire quelesSaranns
obtindrent contre les Comtes de la 6'onfiere de Languedoc Fan
79~- la redudion deZatumSarannGouuerneurdelavmedeBarcelone~ fous l'o-
be'inancede Charlesenrany~y.lapcrndiedcceMore~lapriîedececteplacetrex
importanteapres vndegededeuxansparle Roi Louis l'an 800. l'enuoi des agents
de Bahalucl'vn des Capitaines Sarafins ( qui commandoitdans vn recoin des mon-
tagnes proche del'Aquitaine) pourdemandcriapaix,LapriiedeIaviUedcLeri-
de, le degait des enuirons de la Cité de Taragone, les ueges & la prife de Tortofe,
auecles combats qui fe firent a. cette occafion contre les Mores, lapaixarreltéeauec
l'Empereur Charles~ Abulaz Sarafin Roi de Cordoüe.
Il. Mais ce qui doit eftre confédéré pour mon deuein, eft l'eftat de cette fron-
tieredu cof}:e de Nauarre, & d'Aragon. Orie trouue pour ce regard qu e l'an 79 p.Ic
More Azan Gouuerneur de Hucfca enuoya les clefs de cette ville à Charlema-
gne, auec quelques preiens, en ccfmoignage defareconnoiffance,luiraitantorirs
de lui deliurer la place, fi l'occafion s'en prefentoit. Neantmoins les degats cms
Louis Futobligé défaire aux enuirons, ôelchcgequ'ilmicdeuant, fbncvcir laper-
ndic du Sarafin. Aum les François conferuoientcette frontière par lemoyen des
forts qui croient drcuésaropoutcde Huc(ca&: de Saragoi~, fouslecommande"
ment d'vn Comte. Ccquiparoi~~deccquclesauteursallcguésrapportent, qu'en
l'année8 o 9. le Comte Aureolu s, quiauoit le Gouuernemende ces quartiers) edantt
décédé, Amaroz Sarafin Gouuerneur de Saragone fc faiut des rorcercn~s des Fran-
çois, y cftablit des~arnitbns~SepouriatisraircCharlemagne, lui cnuoya des am-
banadeurs, afin de lui aneurer qu'il eiloicdiipoiederemettretapersonne, &: tou-
teslesplacesà~aducretion.MaislesCommiÛairesdel'Empereureitansamués vers
Amaros pour l'exécution defapromcucjiipritdcnouucauxdelais,ôedcmandad-ce
traiter auec les Comtes dela Marched'Efpagne,prometant de (e mètre ibus l'obcii-
fance de l'Empereur moyennant cette conférence:laquelklui ayant cftéacccrdét'
toutes fes propontions demeurcrentfansetFet.D'aura.t qucIcKoidc CordoucAbu-
lazayaiiteuconhoillancedccestraités, enuoyatbnnis Abdirramanpour s'empa-
rer de la ville de Saragoue,comme il fit, & contraignit Amarozde {e retirer à Huel-
ca. Ces perfidies & attentats des Sarafins attirèrent la guerre de ce cotte la;, pour les
delhiche:' de ce qu'ils auoient occupé iurles François, quiprenoientu rudement
Abdirraman,qu'il deipetcha. fes AmbaHadeurs vers l'Empereur Louis l'an S 17.
pour luidemandcr la paix,lequelapreslesauoirreccnustroismoisa. la Cour, arrê-
ta quelque traité aucc eux.
II!. Quant aux Nauarrois,il en certain qu'ils tournèrent bien-tou; apres le re-
Sarafins, mais ils furent rcceus, remis fous l'o-
tour de Charlemagne, du coflé desM~M~r~'f~Mf,commeparleEginhard
beiuance des François l'an 306. Auteur
des Annales, & apres lui Aimom. Ce quele bon religieux lacques de Breuil au fom-
maire du chapitre d'Aimotn à mal pris, pour laconucruondcsNauarroisala foi
Chreliienne. Car outre que les Nauarrois n'ont iamais abandonné le Chri~ianii-
mc,l'Auceur de la vie de Charlemagne pouuoit l'initmire iurS(amment de la (ign in-
cation de cettephraie,dnaninettemcnc,queIesNauarroiss'e(loientrcmisa.lafoi
de'l'Empcreur.
1 V. L'anSic. le RoiLouisapresauoirappaifëlestroubIcsdeGarcogne~ vou-
lant s'aneurer de la ndelité des habitans de Nauarre, pan~. les monts &: vint i Pam-
pclone, ouilncquelque(eiour,yeitabliuantlcsordresqu'il iugca eltre à cropos;
ddtroits desmonta-
&. ce fait il fe retira. Neantmoins auant de iecommetreaux
gnes il voulut fe premunir contre la perfidie naturele & accoultumée des Vafcons~
ëc cmpeich~r qu'il ne lui arriua~ vn femblable inconuenient à celui de fon pere.
CarilâtfaiiirlesremmesS~iesenfansde ces montaignards, qui en: oient defia aux
embûches, &: pour donner terreur aux autres, il fit arreHer~ pendre le premier
d'entr'eux qui s'àpprocha,pourdencr!es troupes,atn~iquerontrouueeH:ritdans
l'Auteur de fa. vie.
V. Cette véritable narration refute aUcs l'impoRure de quelques Elpagnols,
ielqucis ne pouuans fouftenir la deirouterabuleute du premier panage de Charle-
magne, ont cfcricque ce Prince dcurac que le Roi Al~bn~e tranfportaft auFrancois~
laiucceilion du Royaume des Afiurics, & ladonnaftà.BernardnlsdePepin,s'c-
ftoit mis cnchemin cette féconde fotspourenprendrclapouenion; mais qu~illuc
de&it S~ mis en route dans les montagnes de Ronceuaux,
par la valeur de Bernard
del Carpio neueu d'Alfonce, & par le fecours de Marule Roi de Saragoue, ouïes
principauxfeigncurs François furent tués. Ce qui eu: encore contredit par Aimoin,
par les anciennes Annales d'Eginhard, en ce qu'elles rapportent que l'Empereur
1 Charie-
1
Charlemagne auoit en ce temps paucle Rhin pour combatre Geofroi Roi dcDan-
ncmarc; 8~ que Marfilen'eftoit point Roi de Saragoffe, mais Amoroz, & apres
lui Abdiraman. loinc que l'Auteur de la vie de Louis le Débonnaire tefmoigne,
que ce rue le Roi Louis & non pas l'Empereur Charlemagne qui entreprit le
panage vers Pampelone: lequel lui fut fi heureux, qu'il n'apprchendoit aucune
armée étrangère à fon retour, mais feulement la legerccc des Vafcons dont il pré-
uint les effets,amu qu'il a eflé dit. Auui Morales, Mariana & Sandoual auteurs
Espagnols fe mocquent ouuertement decettefable en la vied'Alfbniele Chafte,
& Suritala tient pour luipccce en les Annales.
VI. Ce qu'il y a de certain, eft la bonne vnion 8e l'intelligencequi eâoic entre
l'Empereur Charles, le Roi Louis honnis, & le Roi Alfonce le Chaf!:e, laquelle pa-
roiuoit aux riches prefcncsqu'Airbnce leurenuoya l'an 797. & pS. fuiuantles An-
nales de France; &: principalement en l'alliance qu'il auoit concra6tee auec nos Rois,
par le moyen de fbn mariage aucc vne Princcffe du fang Royal de France, nom-
mée Berte ou Bertinalde, fuiuant la relation de ScbaHicnde Salemanque. L'appui
de cette alliance, la diuifion qui s'cRoit glinee parmi les Sarafins., & l'entrée des
François dans l'Efpagne, qui etioient en ettattlefecourirpui~ammentleursalliés,
donnèrent le courage au Roi Alfonce de rcfuferau Roide Cordoue le tribut,
la rcconnoinance, a. laquelle ion predeceneurMaurcgat,&:les autres .tes deuancicrs
ciloient auujecis;ôe Dieulcrauorilacellemencqu'il emportaplu~eursvictoires re~
j~narquables fur fes ennemis, & tranfmit à fes ~icceneurs vne autorité puremenc
Roiale & fouuerainefansdépendanced'autrui.
V I I. Le Traitédepaixquiauoir eftéconclueutrel'EmpereurLouis, &~ le Roi
Abulaz l'an Si~.nefutpasdelongueduree: dautantquelesFrancoisvbyansqu'il
eïfoic plein de furprife, &:defauantageuxà!eursarraires,lerompirentàdencinen
ra~emblec généraletenue en la ville d'Aix, & renouuellerent la guerre en ces quar-
tiers l'an 82.0. Et pour cet e~etl'Empereurayantdeftinetrois armées contre les re-
belles de Hongrie, donna pareillement fes ordres aux Gouuerneurs de la Marche
d'Efpagne, pour entreprendre fur les Sarafins fes ennemis. Ce qu'ils exécutèrent
auecquelquefortedebonmcces.duqueirEmpercurreceutles nouuellcs l'an 82.2.)
qui portoientque les Comtes ou Gardiens de la frontiere auoientpailela riuiere
de Segre) eftoient entrés bien auant dans l'Efpagne, &apresauoirfaitvn grand
dcgalt en la terre ennemie, eftoient rcuenus charges de butin & de defpoüilles.
VIII. Il faut fe perluader que le Roi de Cordoüe ne dcmeuroitpas cepen-
dant les bras croifés. Aum peut-on reconnoiiirequ'il fit quelque entreprii'edu co-
ite delaNauarre.quiettoit!'endroit deplus dimcilegardepourlesFrancois,daucant
que la cômunication de cette partie de la frontière, auec les Comtes de celle d'embas
du cotte dela Catalogue, ettoittort empefchee,&: preiquc cntierementmcerrom-
puë par les Sarafins de Saragonc.S~deHuefca, quieftpientmrlechcmin~Ecl'a-
bord du coflé dela Gafcogne par Afpe, ou Ronceuaux.,efcoiti~cheuxàvnearmee}
quoi que les Françoisrecinnenc les fbrtereucs ficuccs tuides aucnuës. C'cit pourquoi
l'Empereur fut obligé l'an des troupes des Gafcons, fous la conduite des
d'y enuoyer
Afenarius
Comtes Eblcs & 8~ IlsvindrentaPampcIone,ôcy exécutèrent
tout ce qui leur auoit elte ordonnepourleicruicedeleurmaiftrc. Maisvoulansfe
retirer,les ennemis leur donnèrent des empeichemens, tafcherent de leur couper
les paffages ordinaires. Ce qui les obligead'attoir recours aux habitans des monta-"
gnes, pour leur monfirer quelques routes cfcartées, Ceux-ci vfans d'vnc grande
perfidie, les menèrent dans les embuches, que les Sarranns leurauoient dreffées
au milieu des montagnes; de force que toutes leurs troupes furent taillées en pie<
ces, 6~ leur chef pris l'vn defquels, ~auoir ctt Ebles fut enuoye en triomphea~
0
Roi de Cordoue, à qui on dcuoic rendre conte de cette action. Peut Afenariusil fut
congedié, & renuoyé en (a maifbn, par les preneurs, qui étiolent fans doute na-
turels Nauarrois; lesquels pours'excufcrfur la liberté, qu'ils luiauoientdonnée.aP
feuroient, qu'il efloit leur parent. Cette notable défaite doit eAre expliquée ainfi
conformément aux termes, & à l'intention d'Egin-
que ic viens de la reprefenter,
hard Auteur des anciennes Annales, qui l'explique plus netement, que celui de la
vie de Louis:Etpeut-eftrequ'ayane elle confbnduëaucc celle qui arriua du temps de
Charlemagne, elle a donné &jec aux fables des Romans auxquels le lieu, laper-
ndie pratiquée contre les François, & la ioncMon des troupes Sarralines auec cel-
les des Chrétiens, peuuent auoirferui de quelque prétexte.
1 X. Depuis ce temps les anairesfurenttellementtroublées dans toute la Mar-
che d'Efpagne, que l'Empereur fut contraint d'appeller en la ville d'Aix fort fils
frontiere, accompagnédes Seigneurs de ion Confeil, & des Gouuer-
Pépin Roid'Aquicaine,
neurs de cette contrequ'il
pour délibérer desmoyens faloir prendre pour con-
î'inuanon
feruer les limites des Prouinces Occidentales, des Sarafins qui
auoient dena remis nos gens fur les termes de la défonce. Apres leur délibération
Pepin reuint dans l'Aquitaine, & y pana FcHé de cette année 81. $. auec beaucoup de
dechet pour les affaires d'Ejfpagne;dautancquelameimeannéevnieigneur
dela Gotli
nommé Aizo s'émane renré Cour de l'Empereur, fe rendit maiitrepararcince
de la ville d'Onbne en Catalogne, fortifia les meilleures places qui runenc aux en-
uirons, & pour te maintenir en fa rébellion, enuoya fon frere vers le Roi des Sarra-
fins Abdirrachman, afin de lui demander fecours, qu'il lui donna rres-puiifant,
en forte que le rebelle Aizo trauailla tellement les Gouuerneurs des places, que
J es vns abandonnèrentcelles qu'ils auoient en garde, & les autres fe mirent de ion
parti, n'y ayant eu que Bernard Comte de Barcelone qui perieuera en la nde-
lité de l'Empereur, & renflait aux entreprifes d'Aizo. Celui-ci pour dompter
le Comte Bernard attendoit vne tres-forte armée de la part du Roi Sarafin; la-
quelle citant arriuée à Saragonel'anhuitcens vingt-fept, pilla, brufla, & faccagea
les Comtés de Barcelone, & de Girone, auant que l'armée des François comman-
négligence des Chefs ayancefté caufe de
dée par Pepin ru0: arriuée dans le païs; las'excuicr
fon retardement. De quoi ne pouuans en l'anemblée renuë en la ville
d'Aix l'année niiuance82.S.rEmpereurlespriuadeleurshonneurs&: dignités. Ce-
pendant pour redreuerles affaires d'Efpagne,il ordonna vne puinance armée fous le
commandement detbn ms Lothaire;lequels'ettant auancéiulquesà Lion ) con-
reréauecibnrrerc Pépin, ne paifa point outre, voyant que les Sara~insneiaifbienc
point contenancede remuer, pour entreprendre dcnouueaulurla frontiere. C'eit
le dernier e~bnquelesFrancoisayentfaicpours'auancerdccecolié,dautant que
l'année fuiuanrc S 2.9. la diuifion de la famille Royale commença à efclater Pepin
ayant l<euévne armée contre l'Empereur Louis ion pere, fous pretexte de vouloir
euoigncr d'aupres defapcribnne, Bernard Comtede Barcelone, &:pour lors fon
grand Chambellan, fbupconé d'auoir tropdepriuauté auec l'Impératrice ludith~S:
ha'ipourjfbnarrogance.Cettediuiuons'accreutdeteltefbrce.pendârIecoursdeplu-
(tcursannécs.que les ennemis de l'Empire en prirent leur auantage de tous coites;
& fut caufe
que l'Empereur& les Rois de France les fucceueurs fe contenterent de
conferuer fous leur obeina.nce, les Comtés de Barcelone, d'Ampurias, de Rouffil-
lon,Cerdagnc,Vrgel,Pail!ars,Oubne,& Ribagorce, fans fonger feulement à
Tecouurer cequelcs Sarraunsauoientenuahilurla Couronne ducoitédeNauarre.
11. Annales Eginhardi DCCCtX.AureoiusCo- defun6h)s e(t. DCCCX. Amaroz Cxfanugu~x
mes quttnconËntoHtfpani~atqueGaHisEtransPy- prxfe&us, po(tquamtmperatO[tste~atiAt!enmve-
ren~um contra 0~m,&C.E&MUgH(hNtKËdebat Bemtpe[)}tv[coUoqmum6erettn[e!'ipfuinSf Htt*
panici !imids Cu&odcs. Eadem habet Aimoiaus Simili modo de MafcaHiipMic~contHtmum, 6e
!c.97.~9S. hoc iltms hmitis Prxfe~tisimperatiieft. Dcccxxn.
U. Vita Caro't magni Ipfo tempore Aureoins Comité! Marcs Hifpanicz trans SicorimSuumm
Cemes de genere Fehcts AureoItPetragofienHïCo- in Hifpania ptofeûi-
mins qui ta commetCloHtfpanias&cque GaHiaEtrans V H. VitaLud. Nuntiatumefteodemtempote
Pyrenseum contra Ofcam & Cx~r~uguftam refide- Imperatori quod CuRodcs Hifpanici limitis fico-
bat dcfun&us eft, & Amorozpfae~&usCx~rau- rim Huuium traurierint.
nuftx & 0<ca: minifteriumcius inaaCc, in c~el- VUL Anna)esEginha[di.DCCCXXIV.~b!us
~s illius ptsEfidia dtfpofutt. Hic Aucor vocat CcM- & Adnahus Comités cameopi~Vafconutn ad P6-
Mfrc<«~<t/«< C«//M:du<a:o nomine à Marcha, pe!onem mi~t.cum peradto iam fibi tniunûo nego-
quod Annales, CM~~ di~ione CgniRcanr. no teuetteientur, in ipfo Pyrenaet tugo perfidia.
III. Annales Eginhatdi.DCCCVL ïnHitpama montanorum in infidias dedu&tac ciccumuentt, ca-
vero Nauarn Be Pompelonenfes qui fuperioribus pti <unt: Et copixquaïfecumh~buerepenevfque
aunis ad Saracenos de6:cef~nt,tnËdcm tceepti ad imernecionem detecs: Ec~EbiusquideniCor-
~unt. Eadem habet Aimoinus 1. 4. c. 94. dubam miflus, Afinariu! veromifencotdia eorum
IV. Vita Caroli M.InHi(pMiaveroNiuam&: qui eum ceperant, quafi confanguitieu! eorumet-
Pampilonenfesquifupenotibns~nniïAd Saracenos (et, domum redire permittus eft,
defeceri[,mndeœfeuedt(untdomni Imperarons. 1 X. Vita Lud. Eodem annu Eblus atque Afe-
V. Vtta Ludcuuici Pijctp.~i. Superato aurem narius Comices trans PycenaEt montis ~[itudinem
pene dtiHoh PyrenxMumAtpiumtritnfnuP&mpt- iuCtiuntire. Qui cum magnis copijsvtqueadPam-
lonam defcendic & in iHis qmndtu ~tfum cA moft- pitaMmiïIent,
httm St inde negotio per.t&o redirent (b"
tus )ocis,eaqu!BvtiIitatitampubLca:quampnUt- loci perfidiam, habitacorumque genuinam
t!E conduccrcnt ordinauit. Scdquumpereiufdem
trandem experci func. Circumuenti enim ab incolis
montis remeandum foret angufh.M, Vafconcsna- illius loci omnibus amiffis copijs in inimicorum
tiuam afinerumquefailcndt morem exercere cona- manus deuenerc, qui Eblunt quidem Cordubam
ti, mox funtprudenna~tio~ deprehenft, confilio Rcgi Saracenorum mi~erunr. Afenario vero tan.
ca~uti, atque eauteIavitatj.Vno enim eorum qui ad quâquicosarHnit.tte ~.nguinis~ngeret pepercere.
prouocandum pfoceiïerat comptehen~b atque ap- X. Annales DCCCXXVI. Intérêt Ptpitms kex
penfo, reliquit pcnc omnibus vxores aurfilij (unt filius imperMorts, vtiufïus erat cumfuisopnmati-

duram.
crepti, vfquequoconoftriperuenirentjquofr~us
:Uomm nul~m regi vel exercum pollec mferreit-

V I. Annales Eginhardi. DCCCXX. Fœdus in-


ter nos &~ Abulaz~egem Saracenorum conflitutum
bus, H~~aicilimitiscuftodtbuscircaK.a).Febr.
AquasgEa.ui(namibitunclmpcrator hn'ma.uera.t~
venit, cum qutbus vbi de rucndis contra Saracenos
occidentat'um partium finibus eSec tra&acum &:
conctufum, riptnus ni Aquitaniam regrcïlus, ibi-
& neutraE parci ians proncuum, conMto ruptum, dem rotanrfequetHem xA~tetn tr anfegit.
beUumquea.daerfuscumfutceptueA.DCCCXXI.

C H .A P IT RE VIII.
Sommaire.
Z<~JA(~ryo~~o~y~J~~R<?~. 7/. /77. 7~
jë'f 6~ro A~
T'o~j'K~<"co~ T~~?~
Co/M~ ~~o~~e~' C'oM~'y~ la
d'icelle. Garibai r~~ c~~ ~o/?. jPr~ que le Roi ~~<?ro
~o~~f~T~o. 7~7. ~c~M~o~.R<M,
€ ~o/~ rc~r<?~<F~~o~?~ro. ~f. L'auteur
~/?o~~r~ /M~I~~JV~ Semeno ~~<"ro~~j c~<?-
~~co y<?0~&f~e~p~ ~Mw c~' fo~ les ~f~j'
cyû~~ ~~r(7~ c~
~f/ ~'<9~y~o~ ~'o~pr~.
~r <rc
Sa ~c~ j5c/.f d'or.
~7/7"~f

'Abandonnementque les François firent de la Marche d'Espagne


ducou:ede la Nauarre, donnadroit aux Nauarrois de fongerà eux
mefmes, & de fe retirer de la tyrannie des Sar~ns, fouslaquelle
ils gemifÏbienc depuis quelques années. ils euffent pu reclamer la
procectionduRoi Airbnce le Chatte, quipoftedoicles Prouinces
de CalUle & de Bifcaye voifines de la Nauarre;mais fôit qu'ils FcfHmafÏcnc trop
foiblea caufe des occupations qu'il auoit ailleurs.ou pour quelque autre confidera-
procéder
tion ) ils .limèrent mieux à l'Election d'vn Roi, qui leur commandan; aucc
indépendance de tout autre fcigneur. Et neantmoins prcuoyans qu'ils n'cu:oienc
pas aues forts, pour le maintenir en l'autorité qu'ils
lui bailleroient ils s'adul-
ferent de ~irc le choix d'vn Seigneur qui euu: de puiffantes alliances dans la
fecoursde
Gafco~ne~pour retirer du cette Prouincevoinne, lors qu'il enieroicbe-
foin.
II. Ils éleurencdonc pour leurRoi Eneco Comte de Bigorre, que les Efpa-
cnoisnommenc1-ni-iigtiolequel~ mon aduis c~oic pour lors Gouuerneur non ieu-
lement de la Bigorre, mais encore de cette frontiere d Efpagne qui eft fituée dans
les monts Pyrénéesentre la Bigorre &: la vile de Hue(ca,qui eft vne largeur de plus
de vingt grandeslieuës, contenant pluueurs vallées, outre fon etienduë à la main
droite vers laNauarrc &: ou cn:oit le gouucrnemcnt ponedéquelques annéesaupa-
rauant par le Comte Aureolus. Cecceconicc~urepeur-eu;reconnrmeeparles paro-
les de Roderic, qui certifie que ce Prince habitoit aux quartiers des monts Pyrenées,
auant qu'il dcfcendift aux plaines de Nauarre. Ce qu'il a cranfcrit de quelque vieux
memoire~quicendàmonitrcrquele Comte Eneco refidoit prés les moncs Pyré-
nées, & commandoit aux garnirons c~ablies en cette Marche contre les SaraGns.
Or fon élection cfcfiafleurée, qu'ellen'aiamais eue reuoquée en doute par aucun
efcriuain ancien ni recent comme efcrit Blanca en fes Commentaires dautant
que tous ont établi encetteéleccioniorigineduRoyaumede Nauarre,ou bien,
s'ils l'ont prife de plus haut, en prcfuppofantles premiers cinq ou fix Rois inucntés
parlcMoinedelaPenna,Usonteicricqu'ilarriuavn Interregne de quatre années
apres le decez du dernier lequel Interregne ceua par le moyen de l'élection du
Comte InnigoAriRa.
-in. L'au tcur le plus ancien &le plus autorifé de tous ceux quiontefcrit de ro-
rigine & de l'ettablinement du Royaume de Nauarre, eft Roderic Archeuefque
Tolède de
d'Ara-
nadFdu pa'is, quiviuoit l'an m~. Celui-là, &:IeRoiDonIayme
gon en fon hiitoire, qu'il compofa cnuiron l'an t2.~o. le Roi Don Pedro qua-
rrieime du nom en fa Relation qu'il enuoyaauPapeClcmencSixicime,&: le Prin-
ce Don Charles fils duRoileanPremierenfbnhinoire,ôelcsTifrcsdela Cham-
bre des Comtes de Pampelone, rapportent le commencement & l'origine des
Rois de Nauarre,aiElection du Comte dcBigorrcInnigo Arii~a. Lesparolesde
Roderic font confiderables au chapitreio~.quci'aitraduites en François. Lorsque
C~~ Z~o~ Nauarre ~~Mf y~ f~~les diuerfes ro~f~ ~~y~j \'M &OM!~c
~M~, (~' nourri dés fon fH~M't~nW ~r~Mj nommé Eneco, ~tMf du Cowff ~jBt-
M/')'f, ~r' ~KMMf ~M' ~O~f aux C0~~fj'j ~~Mf /MrMO~r~ Il ~~f0!f aux
~~rMc~ ~~oM~P~r~~ depuis f~Mf ~/?CMJM dans les t'~MM Nauarre, ily fit
~Mf~~j en ~orfc /<t~r:HC~ ~~f<ï~ Cf~-c~M~H-
dra ~cMj?/j G<< qui ~f~M~ Tw/ïWMf ~f /~Mp'~oy4/ Mo~~Mfc Vrraque. Céc Auteur eit
dercctueux en ce qu'il omet de dengner le temps d'vn changement~! notable,
lequel certains Auteurs rapportent à l'année huid- cens quinze, les autres à l'an
huici: cens quarante deux, quarante cinq & ochnie cinq. Et les mémoires allé-
gués par Surita à l'année huicc cens dix-neuf Mais pour mon regard, i'eftime plus
probable de le metre foubs l'année huicr censvingt-neuj~à caufe de l'abandon-
nement des François, & de la diuifion qui commença à fe fourrer cette année
dans la famille Royale, à l'occafion de laquelle les Rois de France conniuerent~
ouplu~oG: furent aifé de cette nouueauté,pour tenir d'autant plus les Sarafins en
halcinc, & les diuertir de la Catalogne, par le moyen d'vnenouucllcoccupadonr
lointque les mémoiresde Surica peuucnt foufrir cette correcHon, changeant le ï 9.
en quelquecharaderc de chirresArabefque,ou Latin qu'il Ibit cfcric, en 19. D'à-
uanccr cette Elcetionauantcctemps, ilnefé peut, la defaite du Comte Ebles fai-
fant voir,~qu'auant l'année 8 2,4.. les François poucdoienc la Nauarre, &que pout
lors le Roi de Cordoüe en eitoit lemaidre. De la reculer long-tempsapres, ilne
~cpcut aufli, pourles
montrer plus quiferont
raifons clairementdéduites ci-apres.
IV. Pour la vérité de l'ElecHon du'ComredeBi-
gorre, & pour conuaincre que la racedesRoisdeNauarreciroit~onorigine del<t
France, t'employé les paroles de Sampirus qui viuoitil y a prés de iept cens ans le-
quel eicricqueleRoideLeonAironceleGrand~emariacnuironl'anSyo. auec Si-
mena,nllc duRoi de Nauarre GarUa Encco,a6ndeioindreen~cmblcdans~bnal-
liance Pampelone aucc la Gaule. Ce qui ne peut auoir vn fens tolerable, fi l'on ne
considère que rAutcur raicaHutlon à l'origine des Rois de Pampelone, qui envoie
urée de Fran ce parlemoyen d'Eneco Comte de Bigorreleur premier Roi.
V. Il eH: bien certain comme i'aidit, que tous les Auteurs Efpagnols reconnoif-
(ent rElecriondu Comte Eneco Mais auec cette différence, que Roderic & ceux
qui l'ont fuiui refiabliuenc pour le premier Roi de Nauarre.Aulieu queBIancaMar-
tinez, & plufieurs autres futuans la foi de l'Auteur des Annales d'Aragon~precen-
dent qu.'ilyaeucinqou~xRoisdeNauarreoudeSobraruc, qui ont précédé Ene-
co
la race desquels eiTansvenuëàmanquerilycutvnInterrcgnedecrois ou qua-
tre années~qui ceua par l'Election du Comte de Bigorre EnecoArida. Garibaiau-
teur confiderable reconnoitt les premiers Rois fuppo tes, mais il te roidit contre cét
Interregne, & donne au Roi Eneco pour pere Don Xemeno_, qui ponedala Roiau-
té auant fon fils,fuiuanc l'&utoricé de trois tiltres qu'ilallegue.Ilimporte de les exa-
miner, d'autant qu'ils nous donnencvniourentier, pourefdaircirlaraceduRoi
Eneco, qui eft fi confu~, quelle a porté Ganbai auec apparencede raifon, às'op-
poteraux opinions communes, enrcconnoiuantSemenopcred'Encco;&:neanc-
moins il l'a laine dans l'erreur des Rois fuppofés,pourn'auoir (cou le preualoir en tie-
rement de l'autonté des tiltres, auec lefquels il choque les autres. Premieremet outre
l'autorité du Moine de la Penna, qui fait mention du règne ~'E~WM~G~t/M &: de
fon fils Garfia,fans que pourtant ilracedefcendreleprcmierEnecodecette race;
il employé la donation faite par le Roi EnnccoArin'aaumonaiteredeSaint Sau-
ueur de Leyre, endatcdut~dcsCalendesdeIuilleC)dcl'Ere8So.c'e(iàdire84~.
de l'année de N. S. où il fe qualifie, dit-il, fils du Roi Don Ximeno. Seconde-
ment il allegue la confirmation que le Roi Garcia Inmgues fils d'AriAa.faic a ce
monafteredes villages de Ahiues & deLcrda, pour la reminion de iés pechés, de
ceux de fon pere le Roi Innigue,& defbnAieul leRoiXemcno,endatcdcl'an 880.
Troiuefmemcnt il le fcrtde la ~uccenion, fommaire des Rois de Nauarre inférée
dans vn ancien liure des regles de Saint Benoitt, qui eu: dans lemondierc de Leyre,
laquelle fait mention deXimenInniguesRoideNauarre.
V I. Blanca conrcuc en fes Commentaires, que Garibai a de(couuert le pre-
mier queleRoi Don Xemeno eftoit pered'InnigucAr~ta, matsil dit, qu'ilaman-
que en la preuue, pour verinerfa qualité Roiale. D'autant quelepremiernitrede
l'an
que Garibai produit, expofe feulement que le Roi Eneco edoic nls de
84z fans
Semeno;
adiouiter au nom de Semcno la dignité de Roi; il n'exhibe pasie
fecond tiltre. Blanca iupplee ce deraut en le produifant tout entier, ainnqu'onic
trouuue dans les Archifs de Barcelone; où le Roi Garfias rcconnoin: Eneco pour
~on père, &: le Roi Semeno pour fon Ayeul. Neantmoinscétefcriuainn'oièpas
ouuertementconrredirel'opinioncommune,quiarcceuEneeopourRoide Na-
(3 iij
uarrc par Election, mais aufli afin de ne reietterpas l'autorité décès tiltres, en ce
qu'Us donnent la qualité Royale a Semeno il forge des Royautés en Aquitaine
dont il mueftit Semeno commes'ilignoroic qu'iln'y a point eu d'autres Rois par-
ticuliers en Aquitaine, que Louis leDebonnaire, oc les Pépins ~esenfans;~con-
ienc enfin qu'il aicregné quelqucsioursturlesNauarrois,j~aisnon pas furies ha-
bitans de Sobrarue 8~ d'Aragon ..a-l'efgard desquels il laiuc l'Election, du Comce
Eneco toute entière.
VII. Faduouc queccsdifnculces feroientindiiiblubles,li Garibai qui les a for-
mées le premier., &: qui a efté iuiui de Sandoual enion Catalogue des Eueiques
de Pampelonc, ne nous fburninbir lui mefme le moyen de les résoudre lors
qu'il ctcnc en termes formels traduits del'Etpagnol, ce qui s'enfuit: wcK~crf
de ~Kf 5<<~MCMr ~My. r~MCtfM regles de for~~ de Saint ~BfMC' C~MfMn~
DoM~~M 7'MM~~ R~~JV~~r~. Cc~Kt co~wc ër~f~o~M/cM des ~f~r~~Mf
PMf~f ~~CMM Co~~M~'M~/MfC~C'OWW<C~fCf/!Mrf~~.O.'J de A~-
<~n' il ~M~aKC ~? ~WFMO Roi DOM/MK~C~ (~ ~Mfdf<?~ ~MWC
de ce Roi Don ~~PM Z~~KM f~O!f/tî~fMnf DOMM~V~MM~ ~~f//f~MOMW~M~ lieu
Af~MMt~ en ~F~'L~MMC le ~f~C TV~t. ~~oyfC ~M'Ï~~fMf~n~
/CCf<7fMr~ ~CMMWCMO~K~ i)oM7HM!?0 ~!MM~, ~M!f Roi Don /n~FRO ~r~~
cc~~fM ~~c crn'f 'p~f~fc ~ffn~ ~/M/Mow d'~r~ cf/K~ c~~ f~ dit
en ff /~M ~?~
/w~j MOMM~ au cct:f~. ~CMyf~KCHJ'~OH'ïMf~M~M~<?M'x~Mr~~
~y auoit CM <~ RoMfM7V~d~KCC~X~HÏ/OMf~7~M!~M~O~~IuC-
ques ici Garibai, lequel à mon aduis a beaucoup obligéleLecteurdefireuxdelà.
vérité, en lui filant part d'vne antiquité fi vénérable, tirée du plus ~ancien mo-
na.ltcre de Nauarre fondé ou rétabli par le Roi Eneco Ani.ra où lui S~ fou
fils Ximen furententerres, comme ccrtinent ces mémoires, Et par conséquent
&e l'origine
leur race des Rois de Nauarre n'y pouuoient aucunement: e~re igno-
rée. Or ce deiiombremenc des Rois deNa.uarreeftvneanciennepiece, puis qu'elle
cft décrite dans le vieux liure des Règles de SaintBenoi(i,aIaqueHei'eItimequ'i.l
faut d'autant plus adioufter vne enciererbi, que les Chartes produites s'accordent
auec leur relation, &: confpirent à rexcluilon des fourbes du Moine de la Penna.
Car voici comme ce dénombrement de Lcyrerepreientel'origine&: la lucceuion
des Rois de Naua.rrc,queiepropoferai endemcilant lerecitemba.rane de Ganbai
q',u ne veut pourtant s'y arrêter que tout autant qu'il lui plalit; quoi qu'il encre
en quelque doure des histoires communes, ie trouuant conuaincu par cette an-
cienne Relation.
I. Eneco premier Roi de Nauarre.
U. Son fils Ximcn Inni?ues,nommédans les Chartes ~~Mo EKcro~ ma-
rie a D onna Munia ou Nunna.
III. Innigo Simenes leur fils nommé dans les Chartes Eneco ~fno~.
1 V. Garua InniguesnomméG~r~E~ffOM~.
V H I. Cette
généalogie elt fort bien iuftinee
par les Chartes dont la plus
expreuc ett celle du Roi G~~w BMM~OM~ produite par Blanca, qui fait memion
deionpercEncco,&:dcibnAyeulle RoiEximinus ouSemeno. De manièrequel~
Relation de Leyre €(1. iuftinée par cette donation duRoi Garua en la iucccilion
desTrois Rois, Semeno, Eneco, &: Garna. Il nereitequa.lui donner vne entière
aucorifc en ce qu'elle adioulte, que le pere de Semeno, ettoit le Roi Bheco fonda-
teur du Monastère, qu'il faut Ibigneutement didinguerde Ibn petit msEM~o~"
Mf~oMM, ou bien Innigo Ximenes. Etparcemoyen Garibai gagne ce qu'il dcUrc en
vnpoin~, quieftd'efhblirDonXcmcnoRoideNauarre.~pereduRot Eneco~
Mais au lieu qu'il le raifbit pere d'Eneco Arifta premier du nom il fe trouue
fuiuant les mémoires de Leyre, qu'il eft~n Sis, &: pere du Roi Eneco fecond.
IX. Deibrcequel'cGecHonduRoiEnccoArirta demeure en fon entier, nonob-
nmic la Royauté de Don Scmcno;Btparme(memoyen la maiion Roy allé de Na-
uarre cil: accreuë de deux Rois du fang d'Arifta à ~auoir de Don Semeno &:
de Don Eneco Semcnoncs fon fils. Ce que Ganbai ne pourroit pas trouuer
eitrange.puisquenonobttantl'autoritedeRoderic deTolede,il a produitenfon
HiftoireTrois nouueaux Rois de Nauarre,à~auoir Fortunius,GarfiasAbarca I. &:
Sancius Abarca II. dont il a verine la Généalogie au moyen de quelques vieilles
Chartes; En quoi il a mcricela louange &:l'applaudiucmenc de tous ceux qui ont
efcrit apres lui.
X. AurcRciedenrequel'onobferue,quclaCharccde8~2..queGa.ubaiproduic,
en:rbrmellemcntconccuë,nonpasfbuslcnomdeEneco Arin:a,mais de Eneco Se-
menones~commeilappcrtparla lccturedeIapiece:Etparconfequentil faut pofer
le Roi Don Semeno fon pcre,EnecoAritia, beaucoup plusfon ayeulauant l'année
S ~2.. De maniere que ce n'a pas cite fans ration, fi i'ay dit au commencement
qu'onnepouuottrcculerdcbeaucoupaudeubusdel'atuiee82.9. le temps de l'euc-
ctiond'Arin:a,d'autancqu'il Eilloidaiuervnvuidemifbnnablepour les deux Roisy
qui précèdent l'année S~ Le temps compris entre le commencement du regne
d'EnecoII. qui tombe en ~.2.. & le decés d'Eneco Arifla, quireuient fuiuantles di-
ueriescomputations, fbical'annee 8~. chesGaribai, foitàl'année 3~. chés Surita,
doit eftre donné au regne du Roi Don Semeno.
XI. Tous les H illo riens font d'accord, que ce Prince nouucllement eûeu âmde
dcs(orcesdes Gascons cutdesfuccéstres-heureux en la guerre; & qu'i1reprit la ville
dcPampeloneu.tr les Sarauns. Ce qui s'accordeauec la relation des Annales d'E-
ginhard, qui nous ont appris cy-dcuus, comme cette ville, apres la defercion des
François, demeuroitfbusiapuinancedu Roi de Cordoue dont il la deliura par fes
généreux exploi6ts, qui furenî: fi grands ôc fi inouïs, qu'on s'eft perfuadé qu'vne
Croixiuieftoicapparuëenl'airpourrammeraucombat, & qu'en fuite d'vn prefa-
gc fi augutte il auoic donné la bataille aux Mores, dontil auoic remporte vne plaine
victoire: Etquedela.ilauoitpris fujet de blafonner désarmes dyne Croix d'argent
en champ d'Azur. Ganbai entre en quelque fbupçon de laveritedecettcappari-
tion, iansvouloirs'arFcrmiràl'approuuernya.lacontredire. En effet il femblequ'il
y ait plus d'apparence de croire que le Roi Eneco, qui dcuoit combattre les Sarafins
ennemis delà Croix, prit la Croix mefmc pour fes armes ëe pour fon dtendartde
gucrrc.j. l'exemple de la Baniere de l'Empereur Conn.antin, nommée Labarum,
faconiiée fur le modele de la Croix, quiluiertoicapparuëau Ciel, auecceiccdcuife,
qu'il vaincroit en ce ligne. A quoi on peut adioufrer que la Croix du Roi Eneco
cfcoic fichante, & aboutiffoit en pointe par le bas, pour deugnerle bout du man-
chedel'eHendartquel'onnchoicanciennemchcenterre, dans les tfntcsdcn.inees&
la garde des enfeignes militairescomme l'on peut voir dans l'Hii~oire Romaine.
XII. Le PrinceCharles à efcrit dans (bnhiitoire, & apres lui plufieurs autres,
que ce Roi perçoit des Efpis d'or en champ de gueules d'où peut-e~rc on pourroit
luiauoirdonne le iurnom d'Ariita, quingninevn Eipi, pour faire alludon aux Ef-
pis d'or qu'il portoit pour fadeuife; laquelle il prit, ayant voulu imiter les anciens
Empereurs, dans les médailles desquels, comme en celle de Galba, on voit des Ef-
pis entortilles ensemble pour montrer les richenes, & la relicité de leur Empire;
pretcndantparcemoyenhgninerafespeuples, qu'il leur procureroit pendant fon
regne dans la conquêtesdes terres graces ôe fertiles que les Sarafins pouedoient~
l'abondances des chofes necenaircs à la vie, & vne moiffon d'or, de gloire, d'hon-
neur & de triomphes. Mais l'autorité de Roderic renuerfe entierement cette con-~
ied:ure,diiant rbrmelement qucce PrincefutnommeAriita.dautantqu'il cftoïc
nipreauxcombars. Cequiadonneluieta Garibai, à Blanca & autres efcriuains
de rechercher la conuenance de cette appellation d'Anna, aucc la generofité du
courage, que l'on prétend ngniner par le moyen de cette didiont &: de dire que
commelesefpiss'embrafentfacilement dans lefeu,de meime ce Prmce eittoif in-
continent embraied'vne ardeurmilitaire,&du defde combatre les Mores tes en-
nemis. Decemrnom eAvenuëjdicCaribai,la dénomination d'Arifco que l'on
conferue encore dans le langage vulgaire d'Espagne, pour figniner vn homme gé-
determine.Neantmomsictrouuecesexplications & des rapports furnom
nereux & vn peu
fbibks, &: ne me fatisfont pas; daucaniqueRoderic aneureque le d'A-
rifrarutdonnéa.ceRoi,parce qu'il eftoicafpreaux combats ~îigninant ânes que la
force du motvaloic cela, <Se que l'on ne peut rechercher ailleurs l'origine de cette ap
pellation.Etpartantilne~ut pas s'arrefter à ce terme d'Arifla, comme à vnedj-
~:ion Latine, qui ugninevnEipi, n'y à leur embrasement,Mais ilfaut le prendre
pour vntermedulangagevulga~redece temps la., qui valoic autant que Généreux
&: hardi, qui en: le furnom de i'vn c~e nos Philippes. En ceiens les montagnards de
Bcarn ëedcBigorrc ~e feruent du terme d'Anfcat, pour dire vn détermine, hafar-
deux Se reiolua. tout danger, &:a.touccrifque. Dejbrtcqucieme perfuadcrois ra-
cilement, que le vrai iurnom d'Eneco eitoïc celui d'Antcac en langage Gafcon,
comme qui diroit Eneco le Hardi; lequel lui auoit efté donné par les Gaicons auantt
(jpromotionala Royauté, 6e quidepuisaeu:etacilemenccorrompu en celui d'A-
rifca,y ayant ânes de peine de diHinguer dans les liures manufcrits la IccreC.dc la
letre T.
III. Rodericus Toletanus c. 109. Cum Camélia, dix ËgonamqueËnneconutuDei Rex ËHusXe-
Lcoo & Nauarra vanis Arabum incurdonibus rnenonis, &c. Fa<3:achartam Era o~ingent€(]m&
s
va~ctur, vir aduenir ex Btgorna: (italegendum o&nageftma. 1~. Calendas Iulias.
eMS. Codice Collegij Naua.[r.E, nonB)gorfia'vt VI. B)ancap.46.EgoGar(easRex6hasEnne-
i~cd)tisexemp!.ir)bus ) Comitatu,beHis&:mcurn- conis Régis. Infl a. Qmcumque vero huie donatio-
bus ab )nfauLia aHuctUS, qui Enecovocabarur,~ Di noAta; quam pro remiHioneomnium peccatorum
quia atpcr m prxinx, Anfta agnomine dicebatur, & no~iorum Facunus, & proprie proremtHionepa.-
in Pyrena:! parttbus morabatur & poil ad plana tnsmetEnneeon)S,& Autmel EximintReg~s nec-
î~auar~~defcendens,ibt pturimabeiiage(!ic,vndc non & fucccfibfum meorum. Infra. Faûa~ hsc
& in:fr incolas rtsni mciutt prmopatum. H:c6- Cha.rta.Don.m&n)sveiCon6rmationisdie duode-
Lun) genmc G3i{iam nomine, cui vxorem Viracam omaK.~t.Decembris/Era Nonningentefima déci-
de reg]ofemme procurauit. ma oûa.uâ.
!1L Sur~al. t.M~~M~ c.jF~ ~~a/t VII. Garibai tt. c. En f/ mefmo monaflerio de
y~~M ~ttM en <f< Mf~O~<M ~MKoJ''0~c- S. ,SW<~cr en el «w~a'o /f)
~/f ~~f AM 14
c.f~~ (p- D'f<jy ~~M~. /<~ el /Mf~F Don Carlos af- Or~K F. ~?~0~ ~~M~c~oM De~ ~~MjM-
~-?Ke.<Mft-<~ofnf/<!MM'8S;c ~'r/~f~c/~e M~<~ ~<~ 7V~w<!?' le ~<«!/<~ eflo ~f~a, j
~Mc de ~t~ ~KM~Mf?~a< <c?' ~<:fw~
t.f/.ft'Mf/f~~
corrobora a la <y<Me)! de /PJ oa~crfj CMC~&ff~
~~c'<! A'OM'o~j~M~eC~!rf«t. 7~t~<< ax'«f<M. ~<«!~etM/<tyMff~y~M~~r<~~Kf va ha-
ln /<: c<Fci? de los f~~ej.~M~ MHf/?M hifloriage- ~«~e las ~< de Nauarra, «7?eyc~- ~.<M ~V~ft
~ff<)//? M~f~f~f. A/e c~ arrode ec~o c<f<«a~T trenta .D<MJMM~O j~ i!/)/f
t«~ que la Mi'~f!-<jf~Rey Don Xi-
tder~Mf, T/"<' f~eyM~ fK e/ MOK<?~~o ~.y.~<t/«<<- men ~Kfj, fue la ~~<< Z'o~~<! que en la
7V~~M<<,
de Z~t~, j)' ~~f Vf ~'o /o X~ 7'<t /« WM- /<«<! jL~M<f nombra Munia, es /CW~O
<<& que
ger ~M<'yf /<'<f Don C<<~c~M~<~t<f~. que ~f~~f M'
7VM~~<<. fowf~~ -K' ~)c y~cce~e/-
1 V. Sampirus yniuerfam Galham Hmul cum en el
Reyno//<!M~O D<'K~~o.ï'<CfMM)f/ Ctf<i!tff/
Pampttona caufa cognanonis fecum ad(bciaui[, DoM~~e~~«, ~a~~f ~aat//<!p~c~ tc<c-
vxoremex iMomm protapia gcneris aectpLens no- ~f~tc de~?<! ~«f~~<!<<7-o/ que 0/A yf ~y?f/f~
m'neXenietiam. ~~H<B ,~)!o~V<fyo. ~/?~< !'f/«c<pK~~<tr<'ff~<'~M <:
V. Ganbait.ii. c.t.HoccAte~ameniumdona- entender que en los /«~eT 0~~«<u T~p M<M ~<')'<?~
tiontsanod cso Rey Enceo Xcmeconcs cum Epif- JV~<<! de
~~y~(-.
/0~ ~f ~M~f!Mt/</M~<!r~e-
copo Domino Gmticfindofacio inhonoremSanûi
Sahiatottï,&San<~arumvtrg)numNunUoniï&A!o-
CHAPITRE IX.
Sommaire.

~f~
JF/M~~M Roi jF~rc~
Z&ff~ ~r~
C~~&f. 77. 777.
~~<<%r~co~ /~y~7''o~~
Sobrarue. T~or~ ~o~y~
des T~~ 7''o~
Sobrarue, ou ~&f co~
~o~jë~~o~.
~77. ~777. L~<?~
~Fc~~TV~ 7~.
compilation du temps du Roi Sance H<%w~f
~7.
~'o~?<?J?/o~ au Ro~?M~ ~<'7V<<y~ fo/?/ -RoTM~ ~ff~ Pape
o~C~o~~ 7~
7~f~~p~<?.Ro~~ 7'
r~
7L<%
des Fors f~7;~M~'c~M< ~~cy~/?~. 7~f. ~f~ rc/
~P~p~
~<?~ Af~r~ ~o~ ~y~-o~.
~7/~r~~ J~. C&f Fors

~<?~<* J'o~~<M'y'
en
T~y~ /o" Tt/f~M-

~.o~o~r/~ ~/?/?r~c~ leurs /fj-. T~~ ~/M~/


fo~~jSy~ 7~&.
Vant aulieudel'cue~ion duRoiEneco, ie pente que l'opinion de
ceux là ett plus vrai femblable, qui etcriuent qu'ellefur au MonaUere
deSainc~VidorianfituédansIcsmontagnes de Sobrarue:d'autant
que Sobrarue eftoit compris dans le Gouuernement du Comte Au-
icolus, Se refpond aux moncagnes de Bigorre du cof~é de Lauedan &: Aure.En cette
anemblécrurcntprcfcrites ~ordonnées les charges Se conditions de ion enection;
demaniere qu'il eH croyable quedclà ~bit descendue la dénomination du Forde
Sobrarue, qui comprend les conditions ~busiefquelles les peuples ciïcurcnc premie-
rement les R.oisdeNauarrE~pourgouuernerleRoyaume. Il eir nfcenaired'expli-
quervnpeuce FordeSobrarue; dautancqueles Efcriuains Aragonois l'obiec~enc
à chalauc bout de champ le corrompent comme il leurplatH: à. leur auancage.
Neantmoins ils n'ont point d'autre infrruc~ion de ce For, que celle quifc tire de
l'Hiitoiredu Prince Charles ~qui eu: le plus ancien de ceux qui en ont lait mention,
commeaccordeingenuëmcnc Blanca. Surita repretcnte le Ibmmairedece que le
Prince en a laine par efcrit en ces cermes~uc i'ay traduits en Fracois. Z/ y~Mo~~M~
~~Tr~ï~~PnM~DoMC~f/<~ que coMy~ccor~~ les Nauarrois les ~f.îfOMo~ fMfr'c/
/Mr les ~~rM~~H' auoient, O~OMMC~Mf For /~nMM~ Sobrarue,
~~M~M~ ~c~c'oM~e'w des Mr/oM~~ ~t ~M~fp~Hf la fcnr /~r les A~f!w.
Z~~f~fOMWMCCWfHf~~J'O~fO~OMM~ terre M'~O~POWf ~.O~
dKro!fHf!TCo~<<MP~f.xI,<?M~r~~r'~M.~F}'~??$'o~~M~rc~ /~n/c~~ ~f/?ro:f
de M~~M)". /<{~f<"?! ~rr ~~f
oMfrf~ comme il
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For, qu'attendu <7~y f/o~Mf /~f
~OMMO~Mft? ~~PZMf COMCKK/Mr /~7~0~~
~Mr~~M<it~fMMffj' f~o/f~cy co~/cf~ff/? /?Mr~ro~ M~or~ /f~~ Fc~) (~
f'~f~f~tCf~C~/M~~M~<?~M~MTy~ M?:f~KfC/M~:C~ CK'~fC~J'C~~Crf.,
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M~f~rc/y~M~~ff~fr~~MM: CM fr~? auec aMC~M P~M~ ni ~/OM~C~~(?
~~t~~fO~M~~fHf~R~MW~OM~~OH~f~
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~M~~ ~f'
~4Mcc~~M~yC~~co~~M~f For.
Il. De ce récit qui efl conforme auxarticles du Forde Sobrarue que représente
Blanca, taufence qui regarde l'efiabliuemcntdu Magiftrat furnommé luflice d'A-
ragon qu'il adioufte au texte; 11 apercmanireïtcmenc que le Prince Don Carlos
d'ouïes autres ont puifé leur narration, n'a point eu d'autre fondement de ce qu'il
efcrit touchant cette matiere que ce qui eft reprefenté en la Preface, & au premier
article des vieux Fors deNauarreefcrits en langue Etpagnole. Car la confultation
du Pape, des François,~ des Lombards y cil expliquée, & les conditions fous
ïeiquelles doiuent régner les Rois de Nauarre & d'Aragon j au mchnelens que ie
viens de dire, fans que pourtant le manuicric de ces vieilles Coutumes face men-
tion dece For de Sobrarue, qu'en panant feulement,a ï~auoir au titre,&: en l'in-

premier liure du For om~frcM~f en ~f,


Icription qui précède la preface, en ces termes tournés en François: 7n rowMfncf le

7~
lorsque les ~oMf~~r~ roM~MC/?o!f/:f
aucun Ro~Mo~
tes ~ff~/4~tf~rfj~c~Mf~'f/o/~fM~Mrp~~f~~f/f~ C~~? o~! F/? ~~r<t MO~re~t~~OM, nous
co~M~coM~ Fors ~f .So~n~f.Xti~i~pM de
/<t C~r~fHff.

111. De forte que l'on ne peut recueillir de ceci autre chofe, Unon que Fauteur
de cette compilation a voulu in~nuerj qu'il y auoit eu quelque ordonnance arre-
fteeau pais de Sobrarue, touchant les conditions de la Royauté de Nauarre; puis
qu'en refouuenance ou rc~c~r~M~fodu For de Sobrarue, pour vjfcr de fes termes,
il infère au premier article de ces couflumes le Formulaire du ferment du Roi.le-
quelferment comprend la mbffancedesconditions. Car pour le furplus du volu-
me,qutettdi(tribueenhxhures,ôedirlinguepar rubriques & chapitres, il nefaic
mention de rien qui approche de ces matieres. il explique feulement les eoufcumes,
& les vfagesdu Royaume qui s'obferuentaux concracts~ fuccemons, &: iugemens
ciuils, & criminels, &: comprend les eftablinemcns des Rois postérieurs Mefmes
il conde par la lecture du Formulaire du ferment, qu'il n'y eii pas propoie aux ter-
m es purs 6c
nmples qu'il fut arrefté, lors de l'élection du premier Roi.Car entre au-
tres Chefs le Roi iure à fon auenement, fuiuant la teneur de ce Formulaire, qu'il
reparerapar l'aduis de fa Cour les torts, violences & mauuais iugemens, qui auront
e~c faits du temps de fes predeceneurs. Et au troifiefme Chapitre il cil efcrit, que
tout RoideNauarredoite~re eflcué & proclamé dans l'Eglife de Sainc~eMariede
PampelonCjCommelcsRoisauoicntaccourtumed'y eflrc plu fieurs rbiseHeués &:
oroclames. DemanierequeceChapitrepreicppofequ'ilyauoiceuautemps de cet-
~-ecompilanonpiuheurs Rois de Nauarre couronnés~dans l'Eglife de Pampelone,
lefecondChapitre prefuppofoit le nouueau Roiauoit des predecef-
comme que eu
tcurs. Le Chapitre (epncimerait encorcvoir quecette compilation en: raiie depuis
le ccmpsdeSanceleMaieurquieftoitl'anjo~o. en ce qu'il premppo~e que Camille
Se Aragon eftoient des Royaumesfeparés,quine le furent pourtantque par l'erc-
jfrion qu'en fit ce Roi pour le partage de Fernand, & Ramirfes enrans. Neancmoins
il faut auoiier que ce ramas de Coutumes eft affés ancié, puis que l'on y trouue eicric
qu'Airbnfc le Bataillant Roi de Nauarre & d'Aragon) iura l'obferuacion de ces Fors
enuiron l'an 11~7. ~peuc-cu:rec'eiilui-meLme qui rendit leiugemenc rapporte au
L i.. Ch.3. qui eicattribuéa vn Roi de Nauarre & d'Aragon, entre deux Labou-
reurs, dond'vnauoit promis à fon voifin de luy bailler auranide laicr de fcs brebis,
que l'autreluibailleroitdemouft en Septembre cependant il ne lui auoit baille
que du petit laid~. Sur quoi le Roi ordonna que le trompeur feroit payé de meime
monnoye, permettant à l'autre Laboureur de preffer fes raifins pour en retirer le
moult, &: d'être quitte en deliurant ce qui fortiroit du marc, apres y auoir mis de
l'eau.
1 V. Fauance ces chofes pour faire voir la coniccture que i'ay, que le premier
deifein de cette cotnpilation, quia efté augmentée en diuers temps, doit eftre rap-
porcé,au Roi d'Aragon Sanche Ramires j lequel apres le meurtre commis en la per-
fonne du Roi deNauarre Sance Gariia,(urnommclcNoble,fuceûcupar lesNauar-
roispourleurRo~àl'cxclunondeRamirfrereduRoi décédé. De fait: Surita en fes
Indices fous l'année 106~. attribue à ce Prince l'introduction de ces. Loixdansla.
Nauarre;lctquellesreceurentleur dernicremain fous les Rois Thibaut & Philippe
d'Eureux, l'an i~o. l'eAimc qu'en ce temps l'on fe hafarda de drener la Preface,que
l'on trouue à l'encrée de cet ouuragc;cette Preface a cftecaufe de beaucoup dede-
fordre en l'hiKoire~ pour l'ignorance de fon auteur, quin'cA pas le mcfme que celuy
de la premiere compilation, mais eft l'auteur de la feconde. Car il met pour ronde-
ment.qu'apres la perte de l'E(pagnc,trois cens hommesà cheual s'aucm blerent dans
les montagnesde Sobrarue, & de Aynfa; & que pour accommoder les di~rens,
auoientfur leurs conqucdes, ils tomberent d'accordd'enùoyer à Rome,ann
de prendre
qu'ils
aduis de l'Apo~olique) c'efl à dire du Pape Aldebran qui e~oit pour
lors; & d'enuoyerauni vers la France, & la Lombardie, où il y auoit des hommes ia-
telligens au iai<3: de lalullicc lesquels d'vn comrnun accordconseillèrenta. ces Ca~
ualiers d'arrêter premierencleurs lois ôc leurs ef~abnïÏemcns, Cède procéder en fui-
te à l'elecHon d'vn Roi, qui s'obligeât! auec fermenta. l'obferuacion de leurs liber-
tés. Ce qu'ils executerent, ayans préalablementrédige par efcrit leurs Fors & Cou-
tumes~tuiuancl'aduis des Lombards, &. des François; cela fait, ils choiurene
pour leur Roi D on Pelage Prince de la race des Goths, qui regna dans les AfturiesJ
&; dans toutes les montagnes.
V. C'efcleibmmaire de cette Preface, qui dans les tenebres de fon ignorance
contient vn fecret de l'hilloircj quia être cachée iuiquà prefent. Car il représente
fort nctementque ces Fors ont efté compilés auec l'aduis des Lombards,& des Fran<
~ois, & que le Roi de Nauarrefut eleu auecle Confeil du Pape Aldebran. Tous les
exemplaires etcrits à la main, fait ceux que Blanca Aragonois allegue; foit les deux
quifbnccnlaBibliothcqueduCollege de Foix à Tolofe dont l'efcriture eft plus
anciennede trois cens ans, portentconftamcntle nom du PapcAldebran. Et par-
tant il n'ctl: pas queftion de le changerpar coniecture.en celui de Hadrian II. com-
merait:Blanca;maisl'on doitfetenirrermealaiccon de tous IcsexemplaireSjCon-
fcruant le nom du Pape Aldebran, & le prendreà la letre pour le Pape Aldcbran, ou
Ildebran, c'etta dire le Pape Gregoire VII. quieftoit auant fon election ce fameux
& renommé Archidiacre Ildebrand;le Siege de ce Pape tombe aux années 107; &
années 1073.
décéda.
aux fuiuantes iufquà l'an1080. qu'il
VI. L'aifafinat commispar l'Infant Ramon.en la perfbnne de Sance Garcia Roi
deNauarrc Ion rrere,tôbe cnl'annee 1076.&: l'élection de la perfonne du Roi d'Ara-
RamirRamires,rutraite parlesNauarrois la mefme année; au preiudice de l'In-
gon Sance
fant
freredu Roi deccdé.Lepretexterutpris&nsdoutcdel'impreuionquc
les partisans du Roi d'Aragon rafcherent de donner aux contequent
peu les,que Ramir aUQit
trempé en la coniurationbraifée contrele feu Roi; Scpar
d'enrans,ourreresdu qu'il eftoit in-
digne de fa fucceffion, & qu'en défaut Roi decedé le drœc
d'élection aparcenoit au corps du Royaume, fuiuant le uxieune article de leurs
Fors. Et d'ailleursl'edacdes a&ires les precipita à la necemte de cette élection dau-
tant que le Roi de Caftille Alfonfe fepreualantde l'occahon, enuahit les Prouin-
ces de Rioxa, Burcua, & Alaua, fur la Couronne de Nauarre, de force que les Na-
uarrois furent contraints d'auoir recours au Roi d'Aragon Sance Ramires;lequd
entra en armes dans le Royaume pour leur dercnfe, & M trouuantlepiu~tprtient
aifément proclamerRoi. Neantmoins on peutaprcndre de ce!'cePrefacc,qu'iI vou-
lut couurir fon iniuflice & (on vfurpationtyrannique fur les vrais & légitimes luc-
ccucurs.del'aucoricédu Pape Gregoire VII. Celui-ci confulté à l'in~ancedu Roi,
par tes Nauarrois,conteilla cette élection, laiugeantpludon: neccuaire, que iulie,
l'eftat prêtent des affaires. Et à mefine temps conlcil!aaum le changement des
en
lois Gotthiques,en vnc compilationde nouuelles Coutumes, empruntées des loix
Saliqucs&: Lombardes.
VII. On pourroic crouuer en:rangequeIePapepuHconfeniiracetteélection.
Mais outre les motifs qui font ignorés, la promené de Sance Ramires, de faire ad-
mctrc&: rcccuoirenNauarrel'vfagedel'oSceRomain,au lieudu G otthique, &: de
payer cinqcenselcusdepehfionannuelcauS. Siège, peut auoir incuné ta volon
du Pape à irouucr bon, quclcs Nauarrois procedailcntà faire t'elecHon,donc ils af-
ieuroienc auoir le droit. Pour comprendre ma penfée, il faut fçauoirquele Pape
Alexandre II. enuoya le Cardinal Hugo CandidusfbnLegac en Espagne, aucc or-
dre de faire receuoir les cérémonies & le Rituel Romain, à la place du Gotthique,
Mozarabique,ouTolecain. Ce qu'ilexecuta en Aragon,aued'aducu&: le confen-
tementdcceRoi5anceRamiresranio68.ou7i.G.ùuanclesdiucrlesuipput:afions;
& ne pana point outre vers la Nauarrc, & la Cafcilie par ce que les peuples eitoient
fort a~ectiones à leur ancien on~ce; mais s'en retournapar Barcelone, où fe nt le cha-
gement de l'omce Gotchique, & laiubiticucion du Romain; Et par menue moyen,
comme y ayant quelque cfpcce de fuite de l'vn a l'autre, le ComceRamon Beren-
gcrperluadé par ce Légat, aucmbla tes Eftats, abolit infenfiblement les anciennes
loix Gotthiques, & arrcttales Fors & Couttumes, qu'ils nomment viages, dont ils
tc~emcntauiourd'huien toucela Catalogue,ainfi qu'a remarquée verincDiago
cnfonliurcdesComtesde Barcelone. Le Pape Grégoire VII. fucceda au mefme
fbindeIc'npredeceHeurAlexandre,8erutIansdoutecres-aifc,qucl'occauons'o~r!c
torte ten~oiene fon zele &: fa deuotion aux in-
d'etiabliren Nauarre vn Prince, quiauoit
rereits du uege Apon:o!ique de qu'il con(eil!a fore facilement cette élection,
& mefmcs le delainemenides loix Gotthiques, qui droit l'ancien dron~c de la Na-
uarre; voulant tirer deiavn preiugé pour i'aboliuonderoNiceGotchique.Bcpour
l'mrroducHondu Romain.àl'exemptedece quiauoit efté pratiqué a Barcelone. Il
paua bien plusoutre.CarildepcLchal'annécto~.quicftoicla fuiuante après l'ele-
cHon.AmatusEuelqued'OloronfonLc?ar,vcrsles Rois, Princes, & Comcesd'EC-
pagne,pour leur demander le reftablincmencdespcnuonsou rriburs, que les Rois
Gotthsauoieniaccoun:umédepayerannuelcmcntau S. Siègede Rome, iulq.u'ace
quele Roi Viciza en difcontinuale payement, comme il confie des deuxietres de ce
Pape, publiées par Baronius en fesAnnales. Le Legatarriua à Barcelone, & obtint
duComleBcrnard deux cens mancufesd'ordepenuonannuele,& perpetue!c;en
rauembléecenuëdanslechafleaudeBelalu l'an 10~. ainfi queiun:ineDia?o par
vncilcreanciencirédesArchirsde Barcelone. Il perfuada de mefme au Roi Sance
RamiresrcâabMncmcntd'vn tribut annuel de cinq cens efcus lefquels il paya du-
ranciaviciansdiC:ontinuation,commeMartinesatrcs-bien verifié par les termes
d'vncIctredeibnnIsleRoiDon Pierre, cfcrite au Pape Vrbain II. l'an 109~. Ce
qui me femble eitre l'execution de la promcueraitcauPapeCregoireVU.auanc
l'élection de Sance, ou bien la reconnoiuance dcl'auoir fauorifée de fon confeil.
VIII. Quant à la compilationdes Fors de Nauarre,Surita a tefmoigné qu'elle
futpubhcedutcmpsdu Roi Sance Raniires, ainfi que t'ai defia remarqué, & l'on
aprend de leur lecture que ces loix Ion tcrantchtcs pour la plus grande partie.dc cci-
les des Lombards, Se des Saliques qui eftoit l'ancien droit François de msniere
qu'il efincceuaire que cette cnrreprifeait efté exécutée auec le confcil de quelques
Iurifconfultes François, & Lombards verfés aux Lois, & coutumes de leurs pàis.
C'cft donc à cette confultation du Pape Ildebran, & des hommes(âges de France,
& de Lombardie, que tendoient les mémoires, d'où l'Auteur de la Preface puifë
a
ce qu'il a efcrit de bon, fans en auoir conceu le vrai fens. Carcequ'ilaadioufeédu
lien, des trois cens hommes anemblés, & de l'élection du RoiDon Pelage, en fui-
te de l'aduis du Pape Aldebran, eft aufli fabuleux, que de ioindre le temps de Pela-
de, qui cft de l'année ~iS.auec celui du Pape Gregoire VII. qui viuoit l'an to~.
Deforte qu'il s'eft glinéen cette Preiace, vneignorance hidorique; auui gronlere~
que celle qui a etté mite a. la tefle du Code des Fors de Bearn manufcrits & imprimés,
qui prefuppofentqu'il n'y auoit point de Seigneurs hcrcditaires enBearn,iufau'à
l'elecHond'vnFils du Prince de Catalogne;dou l'on doit aprendre quelle foi on
doit adioutter à cette forte d'efcrits.
IX. Ce que ieviens de propofcr, refute entièrement les coniectures de Blanca
fuiui par Martinez, qui change le Pape Aldebran en Adrian 11, quicommençaa te-
nir le fiegc l'an S 6 8. & voyant que l'élection du Roi Enccon Arifta precede de
beaucoup cette année, puis que ce Roi regnoit dena l'an 3~.2.. fuiuant la preuue de
Ganba'i, II ainuentcdeux clecHons du ComceEneco;la premiere celle des Nauar-
rois la fecondecelle des Aragonois, qu'il vcutauoirconfuItéIcPapeAdnanII. fur
l'élection deleurRoi.Quoi quetous les hiftoriens fbienc d'accord.commeil confef-
fcluimefme, qu.'iln'yacuqu'vnefculcélection duRoiEnecopourle Roiaume de
Nauarreoude Pampelonc, quicomprenoit le territoire d'Aragon, & de Sobrarue,
comme vn membre icinct & vni aurcfte du coïps. Mon interpretation touchant
iaConiulce,&:larefponfeduPapeAldebran,&: l'eftabli~emencnouueaudes an-
ciens Fors de Nauarre, ou.celui de Sobrarue eit tant feulement nommé, demeure
cautantplusenfa force, que le difcours & les alterations de Blanca, font ridicules
pour ce regard. Attendu mefme qu'en l'année S 68. à. laquelle il rapporte l'élection
d'Encco,faicte par les Aragonois, regnoit le quacriefmc Roi de cette race.
X. Au refteie ne pretends pas offenccr les Aragonois, pour auoir expofé verita-
blement, quel'ancien For deSobracuenciait aucuncmenrion du Magiftrat, fur-
nomméleIufl:iced'Aragon;dautantqueIa condition impofée aux premiers Rois
den'entreprendreaucuneacHonimportante.foit de guerre,de paix, oude treue,
foit l'en.ablinementde nouuelles lois,ou le iugemcntdes causes entre leurs fubic<3:s
fansl'auis&leconfentementde leurs Barons ou Riches hommes, comme elle ex-x
clut peremptoirementle pouuoir d'vn feul omcier particulier tel qu'ed leur luitice~
pour la dcciuondes differents d'entre le Roi & fes Vanaux, aufli elle attcrmit puif-
fammentla conferuationdeleurslibertés; puis que les intereues & les plus puiiiants
du Roiaume font les iugcs.Lcs termes de l'ancien For,qui expliquent les droics.non
feulement du Roi de Nauarre, mais aufli de tous les Rois d'Eipagne,font fort con-
fiderables fur ce fuiet; le l'ay craduict de l'Efpagnol en François: Ild ~~w~M~Mf
C~4~~ ~M For en F~~C j t~/f~r ~H Roi pour toufiours a fin ~«CMM~.CÏ MfM~ ~M~~
co~r
leur eftre ???~MM.<ty~MM que le ~p~ ff~/Mf, ~r' lui ~o~o:f qu'ils auoient
C~X. /MEM<<
~or~ charge OM'~H~Mf/CT! C~M<ïhoM,~My~/Mr~ ~7
rM~M'f w~tTj Mf~r~f~oMf Fors, M)~~ ~fëor<?rc!f f~~rotf fo~
for~ MrMjWOtf COM<7MC~M <<MC/~ ~M~Cy~C ~rC~COM~!C!M~Otf~f~
~;M<îMf COH~f~M /<tCOM~ ~OMMC ~F, C~y, /OM~M~f~
<!rnKoïf~H'o: ~Mc~fycf~rF,oM ~M~M ou ~Mf~
fMM

M/r~x ~~M~Ëf
~~MFc~, Mf~c'wrc!f?M~Mcr~/OMff~MOC~~) cwa /MM~Mp~. ~.oï M'~Kro?r
w<~

M~~M~MOM't~Mr Co~r/~M~ Co~/Jc~~f~~oM~f~~ ~cM~~f, ni faire


p
.P~tT~~X M< fff~~Kff M~M/~RM.OM RfMC, ni Mf~rfM~ ~Kf~M <%K~f~M~<<~f
~'(~oyMHCf~OMf~Ro~MWC,~M~~CoK~R!CCW~rM,OM <~C~ ~C/~<:MC~
(yJ~fr~M~c~~c ~fcn'c.~f~Kf le Roi ~rc!f~~pcf<r~'yM<tM~/f~,<~r ~c-
MOTf!Kf~<M~€f<oM~~rMcM ~ot'~M~~nc, (~ CMC le RM/<M~f~~
~c~~oM~c&M~M, ou ~Kc~M, que la MM~~r~f~c ~~ff p~f oye
~~7c ~Mf~&/c, (~'c/r~OKf~c/~woM~, fOMWMWffM/~'f~~y~o~)'
eftre c/f~'?~ MtOMf? fon ~c/ /o~MMM~t~w~owwMf~MMfyM-fû~ par trois
/OM ~M~ RM/, Ef<</o~f~ ~~f/Mr ~~f~~ rpMf/o~~oK)' ~OM-
Mfr~ Mr~~rc MM~~frf Roi fcrnMM'~coMf~fo~KOtr/Kr!«y~ ~H'c ff~Me/ Mf/
me /ûM cs/orMC Croix. ~f/: Mar ~t ~MMM ~Kfre C~MCf ou C~c~~T M?
<fo~~Mff~t~o~R. ~ow/MC~ o« PrM~oww~ doiuent M~r Ro~r la
C~je ~r H~~M j d'~Mo~~otH /o7! oo~ j ~e /d tf~~ ~~cM~c, c~ ~c ~f coM/fr~r
~F~~f~)!~ Fcrj~c~ doiuent lui w~M. On peut remarquer l'obhgaciondu
R.oi~nepouuoicrendre les iugemens~ns fes Barons ou Riches hommes, Iciouels
auuipreftencau Roiteiermentdendclice,auecvncpromcfîc particuherc de l'aûj-
iTer pour !~conieïuaciondeleursTors,~deleurs libertés. C'eit pourquoi ce pou-
uoirdu luiticed'AragoneutcHe totalcrnentinutile,pendant quecelui des Barons
eitoicen&rbrce.AumiesefcnuainsAra~onoisSurita~Bianca,Se Brizauouenc que
cctccautontedemeuroic, comme renrermee dans la gaine, pendant que celle des
Riches hommes citoic en vigueur; mais qu'elle a paru~apres que le Roi Don Pierre
cu!:dinipelaligue,&l'vniondcsvilles d'Aragon auec les Riches hommes, ayanc
ede neceilaire~apresque le pouuoir des Seigneurs fur abacu, que le luitice d'A ragon
vfadde les anciens droits. Il me femble pourtant quilsparleroicnc auecplus de cer-
cicudedelcurs priuileges, &: pcriuadcroicnc plus Facilement aux eftrangers l'anti-
quitédupouuoirdeceMag~rac,s'ils vouloient s'accommodera la verne de l'hi-
itoire ) &: diftingne)' la lubitancedelachofe, d'auec Ion moyen; reconnoiîîansdans
le ferment de leurs Rois, la promené de leur congrue!'lesFors ôc les libertés du pats,
&:dcnericnentreprendred'in-'portantfansl'aduis,&:lc consentement des Riches
hommes; qui e(t oient auui tenus par leur ferment, d'empcfchcr la violation de ces
Couftumes, qui e~ vne claufe en laquelle couHUcle nerfde !'autorite,quirend H re-
commendableceluttice d'Aragon. Or ce pouuoir des Riches hommes a eire tram~
porte depuis au luuice ou Magidrat d'Aragon, qui n'citpas plus ancien de quatre
cens ans en la. Fonction de cette autorité, &:cnlarbrmedcprocederpar RY~f? quoi
que l'autorité &: le droit du Roiaume de contrebalancer les volontésiniuttes des
Rois,(birauuiancienquel'ef~abliiTcmentduRoyaume, comme t'ai verifié par le
propre texte des Lois. le veux bien me perfuader fuiuant les preuues extraicres des
tiltres duConuencdelaPennaparPrizMartinez, qu'il y auoic anciennement vn
ïugc Royal, pour vuidcr les proccspcndans par dcuanilc Roi, n'étant pas rauoha-
blenipoHible,queleRoiruH:touuourspre(cntcnfonConIeiIjde forteque celu-
ge mrnomme quelquefois 7~~ dans les tiltres, reprej'encoitia pcrtbnne de ion
maifire; Mais il &utadiouu;er à cette obleruation ce qui lui manque pour efrrc
vraye;c'eAqu'au.ecleIuge Royal,le corps entier de la Cour deuoirinicruenir au
iugement, s'ileHoitqudtiondela terre d'vn Ricombre;~ s'il enoit aucllion des
mtercftsd'vnInrancon,icptRicheshommcs,ou trois pour le moins, y dcuoicnt
amnerauedeluge.oul'Alcalde.aindqueronpcutvoirdanslevieux For defia al-
iegue,quiccm6equececv{agecu:général eniousIesRoiaumes d'Espagne. Et fans
doute il auoit
y entre les Ricombrcsvn Seigneur,qui tenoit le premier rang,comms
leDoyendelacompagnie.quiejftoit n6me~<<Mr~ain{i qu'on peut voudans
ies ukres produits par Mardnez.qui veut appliquer mal à propos cette qualité au 1~
ftice d'Aragon. Au refte cet Auteur fe furprcnd, lors que produifant l'accord du Roi
Sance ~amires aucc (es Barons d'Ara~on,& de P.impc!one, pour vferdcs termes de
l'a<frc, il prétend de l~iuttinerrantiquicc,~ rcxerciccdelaiuritdid:ion.deceMa~i-
f~rac, ou Iulhce d'Aragon. Car cecActe ne contient autre chofe que la promena
du Roi,de conferuer les Barons en leurs droits anciens & primitifs; & dciu~crvn
chafcun d'eux en boniugc,fuiuantl'viage du pais c'en: à. dire auec les autres Baroos~
Ricombres, & Pairs de fa Cour. C'en: le iens de ces paroles, iudicer eos pro M~ t~-
f?o ad vfum deilla f~M,iansqueronpuiucles deHourner~ comme fait Briz Marti-
nez,à ignifier vn autre luge competent ou mecoycn qui n*eu:oit point encor
eltabli.
I.Sunt.it.t.Annat.c.
II. Extt3t<~ de la Prsfiice des vieux Fors deN~-
~f de /~<!f~ de Cf~M
~Nf~ e~ f~Af At! WeKMTMKtM.
< los
{~a de /<~ .<?~W<~

mtre (utu~nt les deux m~mi~crit! du CoUegc de IV. V. VI. VII. VIII. SunMi.t.Annal. c.&:
FoixTotofe. InfcDption ~4~! fo~f~c<: c-<- in Indicfbus tn. io6~.B)anca m commentantsArag.
mer Fuero que f ue y<!<<<~ en ~~<<M<~ <
M- Dtagot.z.M <!Kt~oj C~of<~ de Barcdona. c.~y.
&Li. c.7i.IuanBnzMar[inez !.<< H)~. de~ Pen-
mp ~<t~~«OM /<M tf!r!'<M y~~ jR<-< ~f MO~t~M~Cfen t'/
nomme de
~NMfMMc~e~e
C.
/< ~t fera eo~o y~~(iW!<°wfo
~c)' <<y?cM!'B~<w~<<!M«Wo
/M f«ero~ de Sobrarbe, <'x'o/c~~«Kfa de Chrrllrandat.
nac.tp. &8.
X. Fors de Sobrarue c. t. ~f~M~)w~Mf
~e F~~rc en f~<<MM<t de
c/
~f< «/{'<!?'Be~<e~!orf. Inffa.
IV. Pré fa.ce f/~<<MM~ ~fy~c entre las c~ft-f~,/F- ~rf~f~o ~at /M fK't ~ff ~~f /? ft~K/e~ r /.< ffs~
?? en G'<<< las ~?~ ~y~t ~<f Cr ~</C<!T< /a~ f«<f/o~ ) ~ef /M fca<~ « ~~f, (~ /&f ~<e~~
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/K/?~<<,
<$* < Francia, <M~t«~cc les < ~f~' ~« o~f~ ~e< c/?~/)~M~fM~re~f M~tf~ ~~yM~i'/M
~or~f y? c<<M~&fM, & p~~e~~f~M que c~~M ~<:<~<fc~~r<' MMM de fcrf, ~«<<M~~f~?.
~n'.fc/fK~M C~' e/er/<oj,~t~~M come c. 6. por <<M~< M'~f~'f < ~< CM~M~~tJ (~-j&<
/tf M~MMM (~- ~cW«~reK y~M CM confeillo de ~f~M~~M .P<<<<j'M~ /f«<!MM~' ~<t los ~<COJ/;CM.)Sf
los Z~MM~tf~M (~ f~~MCe/a ) ~«'at0 «~ MX~N?' de w~ los <MM, M?<at~f~j, f~Me de /<<
fo~te~M homs a/«/ef<t~f<~«~ f<e~(t~ <<f t<~<).
A~ COMM
jE~~M~ f~tre~ ~e< al ~f< Don Pelayoque
CHAPITRE X.
Sommaire.
7. Rf/o~ des Six nouueaux j~o~f ~TV~yr~ ~f~ ~r/~j~o~~
de la Penna. T~~o/f T~T/j' c~'des /~y regne.
~~ro ~o~~y~ ~<? Roi C~<%r/~ le Chauue.
/?o~~ de (7~i~jj ~oJ~
.,c~ ~y~yo~~ (7<?o~~ c~
Les

~f/ 7/7. Le J~o~c


Surita.
Ce j~fû~~ po~f preuue.
nouueaux Ro~f. ~df~r
la ~~n~~o~ ~f~~y~/o~
~f~fy~f~
y~o~ preuue touchant ~yr~
~y.
ce ~"7.
~777.
c~
pour C'<%yr~ 7~/?~
Près auoir établi l'eled:ion d'Eneco premier Roi de Naaarre,
ie fuis obligé de réfuter les nouuelles inuentions que les hiRo-
riens d'Espagnej\'cu!entraire parler pour hittoires legifimeSj en
fuppofant Six Rois auant cét Eneco.Et dautant qu'ils employcnt
quelquesaticicnstilcrespourlaiun.incation de cette prctendon,
quinepeuuenc efrre rapportés qu'aux vrais Rois defcendans du Roi Eneco, il eftà
propos de rafraifchir en cét cndrpic la memoire de leurs noms, félon leur vrai
temps quei'ai deua verineau ch. S. Encco Comte de Bigorre ~ut promeu .1 la Roiau-
tél'an8~9. &: décéda enuironl'anS~.Semenofbn nlsluiiucccda,quinerutpasde
languedurée. Car Eneco Semenonis, c'eft à dire fils de Sern eno regn oit au mois de
luindel'anS~ comme~aiveriherbrt: exactement, parFa~re d'vne confirmation
qui ruexpcdiée fous fon nom,en cette année. C'ett à ce Roi que doit ercre rapporté,
ce qui eâ contenu dans la ChroniquedeFontanel, queIe~ieurduChemem'auoil:
communiqueeauanfqu'iU'eu~publiceaulecondTomcdesHir~oricnsde France,
L'Efcriuain qui e~oit vn Auteur du temps remarque comme les Amban~deurs
d'Induo Mitio DucdesNauarroiSjC'ett à dire d'Inico Emmo,fcpreiencerentde-
uant le Roi Charles le Chauue tenant fa Cour Generale au Palais de Verberi, au
mois de luin Sjo. lui donnèrent les pretens que leur mailtre luy enuoyoic;Au-
quelils rapportèrent la paix qu'ils croient venus demandera.ibnnom.D'ou l'on
peut iu~!ner, qu'il y auoiteu guerre précédente entre ces Princes; foit à l'occafion de
quelquefecoursquelcNauarroisauoitdonneauieunePcpin contre Charlesjfoi!:
pourlaïalouhedelafbuueraineccviurpce en Nauarre, fur la Couronne de France.
Ce qui e~caulc que l'Auteur ne donne point à Eneco Emeno la qualité de Roi,
mais~culcrnentcelle de Duc des Nauarrois. Et cette menne ration peut auoirobli-
geleRoiCharlesleChauuede paner en Efpagne en l'annëe huid: cens feptante-
trois, comme l'on aprend qu'il fit parlecermoignaged'vn vieux Tiltre de Saincb
IeandelaPcnnaaI!cgueparYeanBrizenibnHiitoire.Ncantmoinsil rautaucuer~
que le texte de ceccc Chronique de Fontanel efle corrompu par le Copine~ qui
a a
faid: deux Rois diucrs des deux noms dece Prince,qu'ilaencor enoncés auec rau-
te. Car il efcrit que Legarilnduonis~r Mitionis D~c~~ N~rro~ w ~Mf~Mf~ C~o~,
au lieu que la vraye leçon efloit, Legari Inniconis Eminonis Z)Mr~ TV~M~rorMi'a. Ce
Roi eit le Prince Chreilienmentioné dans Eulo~ius en ra lettre de l'an 8~. lous
lequel viuoienc ceux de Pampelone,~ qui auoitdes suerres connnucles auec le Roi
deCordouë. Apres le décès du RoiEneco fecond du nom, qui arriua auantl'an"
née 8~8. fucccda a la Roiaucé {on frerc Garcias Semenonis, comme l'on aprend des
trois chartes de cette année,qui font tirées des ArchUsdu Mona-ftere de la Penna*
dont iercrai mention ci-après. Garfias Enneconisnis du Roi Eneco, &: ncueu de
Garcia poffedoit le Roiaume l'an 8 go. comme t'ai raict voir au Chapitre VIII. par
vn filtre, qui iufUne aum que ce Prince cftoit fils d'Eneco. Ce n'ctc pas qu'il re-
cueillie la fuccellion en cette année. Car ie verinerai parvne charte qu'il la ponedoic
désran 867. Ace Prince fuccederent fes deux cnrans Fortunio FanSS~. & Sance
Garces l'an 90~. Et ensuite Garcia fils dc Sance quilaiualeRoiaumeà SanceAbar-
Ca, &: celui-ci à GarnasTremuluspercdeSanceleGrand.
II. Or auanc de paner outre, ic penfe qu'il eft à propos de remarquer~queles
noms de Gainas Semeno & Eneco n'edoienc ni Gotthiques ni Efpagnols,
mais Gafcons ou bien Aquitaniques traniportes en cette Emilie Raciale parles
Princes qui vinrent de Gascogne. Car pour celuide Garûa~on voit dans les Annales
d'Eginharcenl'annee8i9. que le frere de Loup Duc des Gascons efloit nomme
G~M~, celuiquirucéleuparles Galcons Garumir, quiert le nom de Garfia aug-
ment'éd'vncterminaifbnGoct:lnquc,a.auoirAf~. Vn ancien ComcedeBigorre
portoitlenom de G~~r~f~ dans les anciens tiltres de Bearn j & de Gafcc~ne~
onIitlenomdeG~~oudcG~~M~plusfbuuencquenulaucre.Ce que le vulgaire
conferue encor auiourd'hui, auec vnc prononciation vn peu détournée de G< &
G~~OM, mefme dans les noms compotes, comme eit celui de GMt~r~ Quanta.
Semeno, c'efUenom Gafcon E~~o~auqucllesEipagnoIscnc adioufté les letres Sc.
ou bien X pour lui donner l'analogie de leur prononciation Scemeno ou Xemcno.
Caronvoit dans la vie de Louis le Debonaire vn Seigneur d'Aquitaine nommé
f~M~quiembranele parti du ieunc Pepindans vn Fragment de l'hiltoirede
France rmino Prince Aquiranicn fous Charles le Chauue dans NithardJ'Euefque
Exemeno employé par le mefme Charles;&:dans le Fragmentde l'hin:oire d'Aqui-
taine~vn Ademar fils d'Emcno. L'v~ageaconLcruclong-tempsce nom. Carlemo-
naitere de S. Sauin en Bigorreauoicenl'anii~ vnAbbeappclleE~~CjEcencor
auiourd'hui dans lcBearn,&: parmi la Gafco~nc, les hommes de petite condition
qui conferuentles anciensnoms portent bien fouuent celui de A~Mo~,qui en: l'a-
bregé d'Emenon Se peuc-efcreque celui ~w~~fM qui eH: ramilicr dans la maison
d'Albret efl tiredeceluid'Emcnus.Quancaceluy dcFo~M~ iccroirois racilemcnc
qucc'ettlenomque l'on rencontre bien fouucnc dans les vieux ci! t:res,(busla pro-
nonciation LacinedeFo~oouFo/'fOM~,quel'onaenonceFo~en Espagne, &:
que l'on a tourné dans les vieux documens cicrics en langue Bcarn oife,par le m or de
for~, qui s'ettconterueaumoc compote Forf- c'en: àdireP~rfo~cr~ain~ que
cela en: exprimé dans les anciennes Chartes.
III. Ilefbnaintenancneccnairepourlarefutationdesnx Roisquiont eftë âtp-
pofés, de propoferfommairemenrce que les Auteurs reccns en ont efcrit;enGuoi"
i'aurai cet auancage~que le feul rcdc feruira d'vncconuictiondel'erreur. Oril nie
qu'etleeu: plus ndeicmcnr de ma promene~qu'enexpofanc
Semble queiene puis m'acquiccr
l'atrairedanslescermes énoncée par Pierre Marni Moincdela Pcnna; qui
compta il y a plus de deux cens ans l'hiftoiregenerale d'Aragon, que l'onconferue,
efcrite à la main dans ce monai~ere. Et autant qu'il eftoit nourri dans vn conuent,
quien: recommande par fon antiquité, SebaIH dans les Monts Pyrénées, il a rai~t:
vne grande imprellion fur les eiplics, qui ont en:ime qu'il n'auançoit rien fans
enauoir les preuues tres-cxa~es dans les tiltres defa maison. NeantmoinsSurita
qui auoit fbtsneufcmenc examiné fa relation, ayant eu longuement en main les
Caycrs manufcritsdecétauteur,comme te6noigne Garibai, ne fait point d'état de
j[bntrauail,cnfcsAnnaIes,nicnfesIndices;onpeucmefmes reconnoiitrc dans les
&aemensdccécAuceur~queBlanca&:Marcinezproduitent en leurs liures, que c'c-
Aonvnhommefbriignorant,&:quimenoitdesrecicsrabuleux parmi les hiitoires
conneuës.
IV. Cet auteur pourtant eH: le feul ancien etcriuain.qui aî~it mention de Six
Rois de Nauarre, qu'il dit auoir précédé le Roi Enecus AriHa. Et dautant quelcs
Ara~onois déguisent autant qu'ils peuuent, le icns de ce Moine, quoi qu'il ioit le
feul garant dekurs propoutions~ie veuxfaircparlerSurita qui explique ncccment
la iubUancc de fa narration en ces termes traduits du V. Chapitre de fes Annales:
//jt ~~H~ ~c~fM~~M~M ~rcM~ M~r~Mf fon~ cow~cHfcwcH~
du ~OM~MCj ~M!~Û~M~~MM~/CM~~Myles MOMf<~MC~ ~OM: D~Mf~Mf ~C ~~M-
teur, ~CMc~ <M<oyM<~ r~~o~f~c~~ ce ~oM«/MC ~~rf., du ffM&f <~ les A~~r~
~cnf cc-cM7À à ~ccM~?c ~rrc frot~ cens C~f~K~ ou enuiron yc t'~MrfffKf en la
Pro~MCc ~r~oM dans vne MOM~MC MO/M~ ~~c~n)c~c ~c de ~c~Mf} ~Mf
~f<?KM t~ /C ~fcnt en ~M'C~ P~O cette ~OMf~Mf CM retrancherent,
c~T ~rf/Tcrf~f ~Mf~M forts à t~c~ ~/F ~f~M~ fOMf~ les 7Vf<tMf~c:~ ~~Hr
<M~ /M~Mf en p~~f J~M/~ ~~cr~~eM c~cf~ A~otf~ en ~nf eu ccHno~ncf de-
cc~M ~M~'M Capitaine ~OM~ ~~OMC~r lequel entra en ~r~oM <<Kcc ~Mf~o~M <<rM~,
/nf~ fort de /«MO,~ ~~0&f, OM~f f/C/~M fCK~ les C~~fMJ'. D~M ce f~Wp~~
f~
comme f/cnf f~ ~MfMr~ M~' ?'~ <MMMf ~~y~~f/oMM~CMc~fM~fotf j ~or~~
<~«'/<
~~Mif~ ~M! ~H~t dans vne C~~MC au ~0~ <f~M~M~ Mf~ OM T7M .~M(?
M~/OM~ HO/MWC ~M~~f~H ~C~wif~ <~M ~!M~7f~M B~~C j 0" 'OM
~CM deux C~M~f~ /MfCf~~Hf M~~
'7~: ~?0:CBf ~f~~ MOWW~
/r~.f
/0/!fK~
j
0~0 j C~' ~&Xj ou BfMO~?~C~* M~Cf~ OM~M~Mf/OW-/CMif~ ff~~M~ M
ce<} (~7* <?~ n<oM de la rf/~o~ ccj/~M~ ccr/oMf~M hM~ les M~fMf C~r~
f~M~ ~MOfMM ce lieu qu'ils fMO~MfMMr~f~:jE~CCf~<'0~!WfC~')'~<fM!'jF~MO/f
en A~ Ro: G~cî J~MM~, R~
.EMM~~ y~wM? f~~fDCci.vin. 6'y
le Comte ~M~ ~f~~MMr dMp~ (~9M~ ~~T~~MRo! ~jF~<7/K'C~-
mf~Mf~M~ ~M~e c~rf~ ~OMC~ <'o~Mf<°?sew de ce ~o~~M?Mf,c~rft'ff
~M~ G<nT<
J~t~CMf~ ~f~ <<M
Roy~WC P~~f~~G~fM/MM~C/OH~~ ff/M-~Fo~WO
G<<~0<< ~!< ~y <~H~ MO~f~f Co~ff ~~H~r j ~T /OM~ G~~M~ ~Cff~ Cc~M~
celui-ci le C~M~f.<r~<<Mfr~~x'~ ~/uM~< ~cM~yc~M~Af~tT~
de Cfr~fo ~K Tt~~ ~MM~cr. Fortunio Garcia F~~f c!fc~ comme Cff ~~ff~r f/cw.
Don S~MC~O Garcia /~CC~ au fOM~y ~QKC/ ~:f QMC Comte Galinde ~OKrMf Et
<t~M ~wMo G<<~Mjë?' Don Garcia/oM~jf~M<?rMf ~~frc, ~oMr~~Mf
~~r ~cc~cK~, de ~y~ ~c terre /~f gouuerneur. lufques ici Surita qui
rapportelesmefmes cbotcscnfubftancedans fes Indices. D'oul'onpeut aprendre
quele Moine dela Penna ne parle point del'ele6tionde Garcias Ximenes, n'expo-
se aucun exploict de guerre, ni de lui, ni des autres Cinq Rois, &: ne distingue
non plus les annéesd'vn chafcun d'eux. Cependant les recens comme Beuter, Btan-
ca, Garibai, & Martinezrecitent au menu Fordre de l'élection de Garcia,~ les
actions milicaircsdeces Princes,uliuantquele premier d'entreux a oie entrepren-
dre,d'en persuader l'apparence aux lecteurs. Dciortcqu'ilcnarriueàcc récif, com-
me à celui delà fabuleuie Papene Icanne de laquelle Marianus Scotus ayant fait
mention en panant dans la Chronique, les recens fans autre initrucHon, nous re-
présentent toutes les circonftances de la vie, (uiuant leur humeur.
V. Or pour ioindre de plus près l'a&ire, ie demandeles garands de la narration de
ce Moine, foit qu'on la prenne en termes generaux~commeSurita la représente, (bit
au menu comme Briz Martinez la propofe en fon hiftoire. Car puis que Marfil
eitoit ciloigné de fix cens ans, du temps de ce prétendu Garcia Ximenes,qu'il c~-
crit auoir cité Roi deNauarrel'annccy~S.ilnerautpasrcncroirea fa parole. Ona
efrimé iufqu'à prêtent, qu'il auoit recueillicette hinoire des anciens tiltres du mona-
~credclaPenna. Mais Iean Briz Martinez A bbé de ce MonaKere,6c Blanca nous
ailurent que ce Conuét, & tous fesvieux documensfurent brunes, il y a prés de cinq
cens ans. De forte qu'il ne peut auoir eu autres inîtru6tions,quecelles qu'on peut
recouurcrencor auiourd'hui des Archifs de cette mauon.C'eA pourquoi Martinez a
creu qu'il citoif obligé en qualité d'Abbé j'dc prendre la caufe defon Moine; dequoi
ils'eii:acquitéauectousles~oinspouiblcs~ a~ bien rcüfli, qu'il a entierement de~
couuert la fourbe & l'ignorance defon religieux, nonobflant qu'il ait remué toutes
chofcs pour l'aucoriicr~n'ayantpeu appuyer fa narrationd'aucun folide fondement,
quoi qu'en pluueurs autres points fon trauail foit digne de loüange. Il n'y aura
point d'inconuenient,de voirle fommairede fes preuucs,~uiuantl'ordce de cesnou-
ueaux Rois, & de les examiner auec vn peu de foin.
V I. Martinez donc efcrit apres les autres, que C<t)T~ Eximiniou Ximenes fut
dcu Roi l'an 72.4. par trois cens Cheualiers, quis'eitoientanemblesaumontVr-
uel pour les funerailles de lean l'Hermite; qu'ilpric&r les Mores la ville d'Aynie
capitalede Sobrarue, &cs dent en bataille, vne Croixrouge luieftant apparuë fur
vn Chefne pour l'animer au combat, d'où en: venu le nom de Sobrarue, comme
quidiroit Croix Sobre-arbol, ou Croix fur arbre, &~ d'oûeUvenuaunil'viage d'vne
Croix fur vn Chefne pour les anciennes armes du Roiaume de NauatreMais il ne
produit rien la preuue de cette narration, que l'autorité de fon Moine, quieft
le premier auteur pour
de ces nouuelles inuentions. Antoine Yepes en ion tronieime To-

me a voulu ~urnirvn nouueaumoyen, ayant produitl'Epitaphede ce Garcias ScL-


mcuo, auec le tiltre de P?'~wR.cx~y~MM~, qu'il dit auoir eftécopié fur fon tom-
beau,tant à laque
quiàeflcaufe Penna. Maisla&unete&lantppofniondecettepiecceft
le tiltre de Roi d'Aragon fut îeulement en v&ge depuis
manife-
ne, tombeaux deGarcia,l'année
9 0 0. que par ce ~uui.que Martineziemoignequelcs ni des
aucres anciens Rois ne paroinenc point, dautant qu'ils auoient eftéinhumés en la
vieille chapelle fondée par Garci Ximenes; laquelleayanteflé abatuë pour faire pla-
ce au nouueau
baftimenc du Conuent, leursonemensontedetraniportesàlaSa-
criitie, fans que pourtant ily ait aucune marque, cpicaphe, ni eminencc extérieure.
C'en: à dire, qu'il faut les croire à leur fimple parole, & fe perfuader queces Rois
y font
enteuelis, puis que l'on nous l'aneurehuiccensansapresl'enterrement. La
furprife d'vn Nauarrois nommé la Gongora, qui a efcrit depuis peu vn traité de la
dignité & antiquitédu Roiaume de Nauarre, ett bien plus grande. Car il produit
vne Bulle entiere du P~pe Gregoire I I. pour l'approbation de l'Election de Garci
Ximenes Roi de Nauarrc, & de Pelage RoidesAiiuries,endatedel'année7!<~
ôe ancure que l'original de cette Bulle fe conferue dans lethrefor de Pau,ou de Na-
en ~earn, d'<pu vn certain religieux de l'ordre des Carmes Defchaunea
uarrenx
auoit pris vn extrait dé fa main l'an6 04.. eitanc pour lors Séculier, ôe faifant profef-
uon des armes. ~e que le I~ai élire entierementfaux, pourauoir exactement: re-
mue tous les tiltres d'importance, qui f~nc au Threfor de Pau; &:parcanciecroy
Qu'il m'eft permis decondamnercecopitredanacheme~commeayant~uppofëdes
letres ApoHohques;u l'on n'aime mieux croire, que prenant l'habit de religieux il
fit penitence de cette rauneté; qui auoit cfté conuaincuë par Maritinez, auant que
ie lui euffe efcrit, & donné affeurance de cette (uppoution
la dans vue letre bien am-
ple, que ie lui enuoyai il y a fept ans, contenant rerucacion des preuues qu'il auoit
P mj
employées en fon Huroire, pour appuyer les nouueaux Rois.
Vil. Gariias Innici eft prefuppofé pour fils & lucceneur de Garda Ximcnes~
& de fa femme Enenca. O n dit qu'il conquitla ville de Pampelone fur les Mores,
dont il donna auis au Pape Léon 11I. lui enuoyantienfeigne qu'il auoitprnefur
ville, de laquelle
les ennemis. Mais que les Mores reprirent bien-toit cette pour-
qualinatouuoursRoi~depuisl'an~~S.qu'ilcommencaare-
tant Garfias Innici fe qu'ilmourut.LaprcuuecHtireeduMoinedelaPenna:
o-ner,iu~qu'à l'an 802.. qui
n'autoriie neantmoins autre chofc,que
puiuamment,par le nomôelaiucceHiondeceRoi. Blanca
feteimoignage
prctend la verifier de Roderic deTolede, en ce
qu'il a efcrit que le RoiFroila des Ahuries ayant domtc les Nauarrois, prit a femme
la Dame MuniainuëdeleuriangRoial.Aquon'airctponduci-denusforccxactc-
traitant de Froi.laj Se ~itvoiruuuancl'opinion commune des hif~oriens Ef-
ment
pa~nols, que cette Princeuedeicendoicd'Andeca DucdcCantabrie, ou de quel-
que autre maifbn, qui prcnoit fon origine de la race Royale des Gothsn'y ayant
que Roderic ait eu autfepcn(ee,&:qu'auecvn coup déplume
aucune apparence,
mal donne, il ait voulu renuerfer tout fon trauail fur l'origine des Rois de Nauar-
veutfortifier le règne de ce
re, qu'il attribuë au Comte Eneco Arifla. Martinez
nouueau Roi,par trois cil très fans date. L'vn en: la
fondation du monan:erede Fon-
fi'ida~annexéacelui de la Penna~qui en: faite par le Roi Garcias Innigucs. Mais dau-
que l'on peut lui repartir, que ce Garcias Innigues fondateur eit de la race d'A-
c.tnc
nita; il oppoie vne donation del'EucfqueXimenooctroyéeàFonrrida~ngnéede
Fortunio Garces Roi de Pampelone, ëed'AznarComce d'Aragon. Et quoi qu'il
accorde vn Fortunio Garces dans la race d'Aritra, &:àmefmecempsvn Ximeno
Euefque de Pampelone:Neantmoins il perun:e,ditant quele temps d'Aznar ne
refpond pas au RoiFortunius II, Mais au premier fils de Garfias Innigues. Il fou-
fon
ihent toutcsfiois qu'au lieu d'Aznar, il faut dire que c'en-oit G alindo fils. C'dt
vue preuue bien foible, puifqu'apres s'efire beaucoup
debacu,ilconfeneluimef-
deFen le texte, & fubilituer le Comte
me, que pour tirer fa confequence il faut corriger
Gnimde pourAznar. Perfbnne n'eft obligé croire? loint que la prcuue qui fe
tire des noms, & du temps des Comtes d'Aragon eft fort incertaine puis que dans
les vieux mémoires ils font reprefpntés conruiement,&: fans date; dequoi fe plai-
humainSurita en tes Indices.en l'an 8 8 Blanca, & G aribai, qui dit que le iugemenc
gnent
ne fçauroit d~meûer ces difficultés, qui regardent l'ordre & le temps des
Comtes d'Aragon. Ondoitplulto~conclurcdccctiltredcdonationdcl'Eucfque
Ximeno, pour l'eclaircinement des Comtes d'Aragon que du temps du Roi For-
runius frere de SanceAbarca, il y auoicvnAznarComte d'Aragon; que non pas
n.[rvne faune prenipontionSeconfunondecesComteS)elbranlerlaveritedcl'hi-
iroiredes RoisdeNauarre.
VIII. Sa féconde preuue eft tirée de la fondation dumonafcerede Saint Mar-
tin de Cerçito faite par GalindeComte d'Aragon ,~njiate tertio ~Vo~ ~M~ j R.~MM
Co~tf? G~M~OKC ~~o~cM,C~)~EMKfCOMMMP<<wp~o~.Ce quidoiteftre rapporté
a.Garfia Innigt.ies de la race d'Arifta, puis qu~cnfbn temps il y auoit vn Comte Ga-
lindo ~?M~ en Aragon, ainfi que l'on apprend de l'acte qui en: produit en fuite
de celui-ci. loincque Martinezaccordequ'ilapertdecetacre, queceRoi Gardas
auoit pour femme ~~M Major; qui eft proprement la femme du vrai Garcias,qui
portoit le nom d'Vrraque.fuiuantRodericde Tolède,&: les anciens tilcres,au lieu
qu'on baille Toda pour femmea. ce prétendu Roi de Sobrarue. Le croineLme effort
de Martinez eft appuyé,fur la donation dulieudeXauierre.faiteaumonaUere de
Saint Pierre de CirefàpresdeIacque~parGalindoAznarijComte d'Aragon. Er<4
Dccccv. R~<<~ Carolo in F~~cM, ~M/o ~o Ordonis in (?<<?<< Comata, Gar-
cMEMMffoM~ P<<<)H<(. Cét Ere vaut autant que 867. des années de I. C. Il
veut qu'on i~ corrige oH:atH: vnCentenairedel'Ered-deftusmarquee,quireuicn-
dra par cette
iouitra<~ionâ8o~.Etveutcncorquet'onprennecontrel\fageordi-
natred'E~pagne,lenombredesErespourccluides<tnnées
de 1. C. Encor y auroit-
il trois années à redire pour s'accorderauec Blanca, qui met la fin de cc Garcias en
l'an 80: De force que Martinez trauaille beaucoup pour ne rien faire. Or ce qui
l'a précipite en la témérité de corriger tous ces Calculspour trouuerfon conte, eft
la fuppofition qu'ilfait, que le Roi de France quiyeftnomme~eft Charlemagne;
au lieu que c'eft Charles le Chauue, quiviuoit en ce temps-la, auecleRoiAlfbn(e
de Léon &: de Galice, qui auokiucccdeauRoiOrdomu.s~bnper&dcuxansaupa-
rauanc~ain{i qu'on voit dans Sampirus. Et cette année 8 67. fut la premiere du règne
du vrai Gardas Ennecones Roi de PampelonCjiuiuant les memoiresde Leyr e rap-
portés par Garibai.Etparcemoycnfapreuuerctombefurlui. Orile~conddemble
que ron aprend de ce tiltre, que ce Roi Garcia Innigues auoitvn fils nomme Sance
gendre de Galindon Comte d'A ragon,defiaen l'année 8 6 7.D'où il faudra conclue
rc~
queSanceAbarcan'eitpasnIs Po~umedcj[bnpere;ou bien que c'eft vn autre
Sance. C e qui fera examiné au Chapitre fuiuant.

I. EChronicoFontaneHenGedtcoiD.DncheC- ~M G'<<~<< M«a ~«ecM~ <</ MMM/?~<; S. ~&<!a de


ne Anno DCCL. Carolus Placitum in Vermeria .~MM/Ti~y ~Mf; f[t)<<r/a~t~M<«o~e7!/<tf! 9jt.
Palatio tenuic in menfe Iunto.lbi ad cum LcgMt ve- ~TMM <!WW ~«f~ que ffXf!C<t!M MffOpNrf~<!M-'
.nenint Induonis& Mittonis Ducum Nauarrorum M. Euta~.Cordub.inep. a.dVuite<. epife. PampiL
donaeSeren[es,P&ccque. Se impetratateuerft III. ÉtSeq IuanLBrizMatrinezAbbad.deIa.Peti.
na.I. Ht(t deS.luanAeltPenn~c.i.~~paf-
/<:
donation<
~unE. /~<:KA~x.?.</e~PMMC.ti.La ~<<rM
~~He~e Don GttfCM -~f<fM~
t~. M. 7.
en
M~ <!M~eM<'M
Em.Garibait.titC.lo.H.M. Su):na,Elanca.
~tM/« Me D«' ~M~"

CHAPITRE 3(1.
Sommaire.
~x'< ~f~jFor~w~' garces. Il.
C~
Garcia jE'ro~.f. ~'r~~y
Ro~

~For~?~
CL~r~~?fo~?~ ~'o~f. La ~o~~< Sandoual
F~Af~
touchant ce Roy.,

~3~~/?~r~-o~c~
celui de
//V.
/c~ 7~
~7 r~o~. ~r~ extraordi-
extraordinaire de Sance
Refutation despretendus Rois Se-
~~o~ e~' Garcia. ~7/. Examen des Anciens ~o~r~-
~o~.
'Z~'<
~7. droit de R<y~
Prouince. X.cette Cc~<
ronne j\rr~.
de

NcfcncquePortunms Garces fucceda au Roi fon père, mourut


!anSi$.&: que raîifepciemiedc(onre~ne~8o9.deN. S. fut ga-
gnée cette fameufe ou ptnito(t fabuleuebataille deRonceuaux con-<
treCharlemagne,dontl'ai ci-deuant parlé. 0 n adiou~e oue Sancho
Garces fon fils lui iucccda. Or on pretend verifier ces deux Rois,outre lia relation au
Moine Marfil, par le priuilegc que le Roi Sance Garces accordaaux ~bttans de la
vaUcedcKoncal,voi(mede celle de Baretons cnBcarti,endacedumbisdeIanuier
(iel'Erehuncensfoixante,quieii8iï..deN.S.Carondicquepourrccompentcdes
bons feruices rendus par les Roncalois auxguerrescomreles Mores, ce Roi con-
nrma le pnuilegedcNobIcne&: d'exemption de tous jfubddes, que (on porc For-
tun Garces leur auoit accorde. Garibai cicrit Charles
qu'tl auoit en main vne copie de la con-
firmation de ce priuilcgeacordeepar le Roi 111. Cette pièce eftoit fort im-
portante, & meritoitd'c~rcinierccmotamotdansl'hiftoircde Garibai,auiH bien
quecëtauteuryarbrcauantageuiementproduites. Mais fans
que plufieurs autres
doute cela eufc fourni matiere a quelquecontrcdit.Celui qu'on peut luibailler ce-
pendant, ctt que l'on attribuë à FortunGarces~ScaïoniucceucurSancc Garces~
cequiappartientauxvraisRoisdecenom,quiviuoienccencansaprestes Rois fa-
buleux, quel'on pretend nous fuppoièrDeibrie que la date du priuilegc e~ defe-
~rucufe'd'vn centenaire,dansles extraits que les Roncalois conieruenc.ELianc cer-
tain qu'il faut lire EMDCCCCLx.aulicude Dccci-x. auquel temps viuoit encore le
RoiSanceGarceSjquimouruccnrEre964.c'e~àdireran9~6.
11. Orafin que l'on conildere mieux la force de la rcfponfe faite pour ce Roi
ôe pour le luiuant, il en: necenaire de remarquer en cet endroic~quc le vrai Roi Garcia
ricrepeticnlsdeEnccoAriita,eucdeibnmanagcdcux
Innigues ou Enecones, ou
trois enrans. Le premier cfT Sance, dont ilaefteparle~gcndrcduComte Galindo
quidecedaauantlepete,8€aeR:éinconnuiuiqu*àprenne, Sil'onadmeciana:uan-
ce d'vn autre
Sancenis Pofcume dcibn pere Garcia Enecones:autrement ce Prince
Sance eft le rnetmeauecrautrcSance,queiemetspourletroiiieu'nenls.
letroiu.eimeleRoi~M~T~LCeRoiForfunius Le fècond
e{t le RoiFor~M~ G'~t'<&:
aeitécomme retire du tombeau par le foin de Garibai, qui a produit les mémoires
de Leyre & les anciens tiltres qui font vne pleine foi que ce Prince fucccda à
ion père Garcia Enecones; 5~ ces preuues ont eu:econ6rmecs par d'autres pièces que
Blanca, Sandoual, & Briz Martinez ont produites. Il eHoitpreiencaladonafioi'!
mentionnée au Ch. VIII. que ibnperenta. S. Sauueur de Leyre l'an SSo. re-
cueillit laiuccemonduRoyaumcl'anS8$EHant;auancéenaage., il pritl'habitmo-
nailique deS. Benoiii,danslcCcnucntdc'Leyreenrannec 90~ commeccinnenr
les anciens memoires de cette manon, au rapport de Garibai. Sansquecctemoi-
~nap-e puiiIeeltrevalablemcnccontreditparMarnnez,
iousprercxtequecc Prin-
ce ne pouuoit efire aage pour lors que de ~.o.ans~ ou enuiron~H.tiuant le calcul qui
fc recueille de Garibai,qui efcrit en vn autre Heu, que Garcia Enccones ton pere
n'dfloicaao-e en l'an 867. qu'il rucccdaa.l~Couronnejquede~.oulyans.Car cc
railonnement deftruit pas le tcimoignagc des mémoires dcLcyrc~touchani ]a
ne
vieilleffe du Roi Fortunio Garces en l'année 90~ Mais rcnuerfepuzlfammentce
que Garibai auoit imprudemment auancé, duicune aagcdu Roi Garcia Inni~ues
en rannéc 86-7.-Ce qui en: aufli conuaincu de taunete~ parletilcrede cette année
produit au Chap precedent,laqui filletémoigne que pour lors ce Roi Garcia Enecones
auoic vn fils Sance, marié à de Galinde Comte d'Aragon. L'edabliucmen~
delà vieiUcilcduRoiFortunio~iertaum pour renuerfcr les rbndcmens pris de fa icu-
neffe, fur lefquels Martinez appuyoit fon raiibnnement contre la conic(3-ure de
Sandoual; qui penfe que Fortunio eHoiccePrinceNauarrois,mentionné dansîcs
anciens tiltres, qui demeura Ion g-ccmpsprilonnicr en la Cour du Roi de Cord eue,
ayant efté pris auec la fo-'ur Inniga, lors que pendant la vie dcfon pere Garcia, le
More Abdalla ruina les quartiers de Pampelone. Ce Fortunio recouura la liberté
long temps après, cnconUderationdumariagcqueIcRoidcCordoucviniàcon-
t.rac~cr auec laiceur Inniga & fans doute (on retour preccdel'anneeS 80. puis que
le tiltre de Leyre porte~que Fort:uniusslioi)'pre(cntaladonaticnquefcnperefit
cette année. Ce Roi cnrcrme dans ion monancre, ne pouuant gouuerner ton
Roiaume le céda afon frere SancheAbarca I.luienuoyancpourcéccfFctvneCou-
ronne d'orchargéedepierrcriesl'an po~. comme certifient les memoires de Leyre,
Moine,
ou il cftoic au rapport de Garibai.
III. Ce témoignage dercruit l'Interrègne prétendu entre Garcia Innigues &
fon fils SanceAbarca,~l'Election merueilleufe de celui-ci: qui font des traditions
appuyées de l'autorité de Roderic de Tolede; lequel voyanriedeces de Garcia en
88~. la fuccenion de Sance Abarca en 9 o~.ëc n'ayant poinc eu connoinan'ce du
fuppoiér
Roi Fortunio, qui eftoit entre deux, a eu recoursa, vn Interregne dcvingc
années. Ecpourlcrendrcpluscroyableaefcrit,queles Mores ayans tue par fùrprife
le Roi Garciaauec fafcmmeVrraca, enlavalléedcLarumbe~vnGentil-homme
dcleurfuiteeftantfuruenuapreslecoup,retira en vielepecitSancc~ duvcntrede la
Reine par l'ouuerturc du coup quil'auoit meurtrie & retint ce ieune Prince degui-
fé, iuiqu'à ce qu'il fuft paruenu en vn aage meur, qu'il le prefenca~ & le fit recon-
noifrre à l'aflemblée du Royaume, qui ictenoic pour l'Election d'vn Roi, & dau-
tant qu'il vint habillé à la run:iqueauecdes~~rr~auxpieds, c'eft à dire aucdes
Brodequins de peau de vache non preparée, il fut furnommé~ Mais cette
fable s'cuanouitenprefcncedelaverité, puisqueduregne, &:delaccmondeFor-
tunio, il appert qu'il n'y point eu de vacation nid'InterregneauRoiaume; Et
bien que Garibai n'aie pas eu ce bon heur d'auoir efl:é {uiui en cette defcouuerte
par les Aragonois; Neantmoins Mariana, & Sandoual ontgouHé(on opinion~
laquelle certainement nc peut ettre reiettée fans opiniâtreté. Quant à la nai~
fance extraordinaire de Sance apres le decés de fa mère par le foin du Gentil-
homme, ic ne voudrois pas l'aneurer, ni la contredire entièrement puis qus
Roderic l'aneure & que deux anciennes familles des Abarcas & des Ladrons
de Gueuara, en Naua.rre &: en Aragon fe glorinenc d'eârc iffus de celui qui
rendit vn feruice de telle importance à la Couronne. Car ce Roi Sance fut vn
Prince chargé de victoires obtenuësfurlesennemisdelafoi; Ce quiadonnéiujee
aux efcriuams du temps de rein arquer., que Dieu l'auoit choifi eficuépour dcrcn-
drefbn peuple de l'opremon des Sarafins~ainfi que l'on voie dans vn aAe de laPéna~
que Mardnez aremis. Mais il fe trompe, lors que decettcphrafe, que D~~o~ë LO
MMrRM ~K~ G~r~~M~, il veut conclure ces Elections extraordinaires, &:rabulcu-
fes & ne prend pas garde cependant, que ce mefmeacteconfirme les memoires de
Leyre en ce qu'il eu: reprcfenté que le Roi Forcunio citant Moine vinten perfbnns
au monaiierede S. lean de laPenna, pour iugcricdin'erentfuruenu touchant les
limites de Nauafai,ôcquecercaintempsapres~pendantIaviedcFortunio,Dieu
éleua pour Roi Sance Garfeanesfonrrere~cequiprefuppoieisconicntement, &
lacefliondu Roiregnant. ~~cco~M~~rcx/fD~jR.oG~~M~~Dc-
~MMM/M, G&f~foyfM~p~~rM ~7' ~o~~{'f&
IV. Pour rcuenir à la continuationdes preuues des Rois de Nauatre fuppofés,
on dit qu'apres le decés du Roi SanceGarces, qu'iispretendentauoircftéfuépar
les Mores l'an 8~. l'hin:oiremanufcritedelaPcnna,dicqueleRoiScemenoGar~
cesrcgn~ auec ton fils Garcia, defquelson nc trouue point d'autrestnemoires. Ga-
ribaiierbndjntiur l'autorité de celte hutoirc, efcrit, queleRoiDon Ximeno eftoit
fils de Sance Garces. En quoi il cfc fuiui par Sandoual. Blanca ne veut pas,que Semé-
no foit fils de Sance, dautant que l'hUtoire de la Pennancluidonnepaspreciic-
met cette qualité: &: neantmoins reiettant l'autorité de cette hiAoite, ne veut pas re-
conuoidre Scmcno,m Garcia ton fils pour Rois,pourle moins de Sobrarue, metanî:i
vn interrègne depuisledeccsdeSanccGarces,iufqu'autci'npsde!'Ele~tionde 1~-
nie us Arifia. Martinez adhérant a. l'Interrègne de Sobrarue inuenté par Blanca, re-
connoifc Don Ximeno fucce1feur, mais non pas fils de SanceGarces; &pretend
qu'il ait re~né en Nauarre, & apres lui fon fils Garcia, fuiuantrhutoiredclaPcn-
PourGarciaiIefcimc.quecommele Roi Semeno étroit pere d'innigue Ari-
na.
Aa, fuiuant l'opinion de Garibai, que Garcia foit auui frered'Arifta. Toutesces
confusionsarriuent à. ces auteurs, pour n'auoir fceu comprendre la polterité du Roi
Encc~~riita, que i'ai rétablie, & entièrement efclaircieci-deuusau Ch. VIII.
& X~auierenuoyele Lecteur curieux.
V. Martinez catche pourtantde iutUncrIa Royauté de ce Garcias, par l'acte de
la donation qu'il fit fous le nom de Garcia Simenonis, auec Galindo Comte d'Ara-
gon au profit de Saintlean de la Penna, du monaftere de Saint Martin de Cilla,fous
la date de l'Ere 896.quireuienta8~8.dcranneedeI.C.Ilenallcguedeuxautrcsde
mcfme date, ëe en mcfmcs termes. Quinevoicquecetceproduchonrenuerfefon
deuein; puis qu'il efl: certain qu'auant ce temps de S~S. & des l'an 42.. regnoiten
Nauarre le Roi Encco 11. du nom, fuiuant mes preuues; ou bien Eneco Ari~a
fuiuant la communeopinion; lequel Martinez tient pour frere & iucce~eur de fon
Garcia. Cette rencontre de temps cd cauie~quecet auteur changeant d'auls eftime,
queceRoiGarciaSimenonisetHemenr)eauecInnicusAt'i~a,qu'ilpreu.~ppofcparce
moyen auoir porté deux noms indifetcmment de Garcia~ & d'Innigue Ximenes.
Neantmoins puis que cc Roi eft poflerieurau RoiEneco Scmenonis, petit fils du
premier Eneco ces preuues font mal employées pourverifier, que ce Roi prece-
de le temps d'Eneco Arifta. Au contrairel'ondoit rccueilhr de ces filtres que Gar-
cia Semenonisefkoicnis du Roi Semeno, & frere du Second Eneco~ qu'il regnoit
en cette année 858. pendantlebasaagedefonneueuGarciaEneconis. Demanie-
f.: que voyant ces variétés, & les fondemens de l'Abbé Martinez renuerfés fur lui
meime, ie puis conclurre que la Tradition des Six Rois de Nauarre precedents rE-
Icction d'EnecoArifta,demeurefans autorité, & tans preuue valable.
V I. lepcnfcqu'ilneferapashorsde propos, dcdonnerauili quelquelumieie

aux anciens Comtes d'Aragon; puis qu'on les embrouilledansla mefmeconfusion,


duc les Rois deNauarre. CarBeuier,Elança, Garibai, & touslesautres hiftonens
t(cducnr,quelc
Duc d'Aquitaine Eudo fut fils du DucdeCantabrIeAndeca, &:
que s'cdant retiré en France apres la deroute du Roi Don Rodri~o, il fut marié
auec la DucheHe d'Aquitaine. Duquel mariage naquirent Hunaud & Valfer
Ducs d'Aquitaine, & vn troiilefmenl& nommé Aznar, quiapreslaconquei~ede
l'Aquitaine faite fur leur manbn par Charles Martel, fe réfugia en Efpagnc, ou le
Roi Garcia Innigu es lui bailla le Comté d'Aragon,enuiron l'an 7~9. CeCom té fui-
uant lad&fcriptiondeluanBrizcomprenoitlavilIedelacque,&uxlieuës d'eltcn-
duë.dansrenceintc de deux petites riuieresu.trnommécs~~o~dont l'vnedcfcend
des montagnes de Camfranc fur les limitesdeBearn.~rautredelavaUéedeHe-
cho, auec le nom de Aragon Subordan. Au Comte Aznar,queMartinez qualifie plu-
n;on: 61s, que petit nls d'Eudo, fucceda ton fils le Comte Galindo mentionné dans
la dotation du monastère de Cirefe, & dans la fondation de celui de Cercito du
temps du meime Roi Garcia Innigues, enlan~ë~.commeefcritMartinez. Ilsad-
iouftent que ton fils Aznar recueillit la fuccemon, & en fuicecrois autres Comtes
defcrics par Blanca & par Garibai. Mais il faut queiaduoue, que cette origine d'Eu-
do m'a toufiours femblé fabuleufe, d'autant qu elle en: dcftituéc de preuue; Gari-
bain'ayant fceu produire aucun tiltre, ni defigner le lieu de BiC:ayeoù l'on trouue-
roit les mcmoires dont il fc fertpo'tr iuftinet ladefcenieduDucAndecade Can-
Mbrie;n'e~ancpoincd'ailleurs vrai-iemblabic.qu'ilyeuttpour lors vne Dame pro-
priétaire
prietaire du Duché de Guicnne de laquelle on n'a non plus aucune preuue. Ccfl
pourquoi fans nïarreftcr à la diieufiion delà généalogie d'Eudo que l'on peut fort
bien eftablir, & monftrer par le moyen des pièces qui ont efté publiées par lefieur
Ducheihe qu'elle cft différente de celle qui eft propofée parGaribai,iereconnois
quelesmefmesprochronifmes&auancemensde temps, qui fe font gliiTés parmi les
RoisdeNauarre>ontauflilieu dans l'ordre ôd'afliete des Comtes d'Aragon. Car de
prétendre qu'il y euft en ce quartier des Comtes hercditaircs, tandis que cette fron-
tière eftoit poffedée par les garnifons des Rois de France,ce feroitvne penfée qui
choqueroit lapolice générale, qui eiloit en ce temps dans le Roiaume. Cette maifon
Comtale s'eft formée auec la maifon Roiale de Nauarre, & a eu les mefmes commen-
les Auteurs Efpagn ois font en peine d'en produire feulement
cemens. Neantmoins
les noms auec certitude quoi que s'ils cuiTent voulu s'arrefter à l'autorité de leurs
Chartes, ils eulTenteumoyende verifierleurfuite, & le tempsd'vn chafeun.
VU. Car par le Tiltre du monaftere de Cirefe allégué au Ch.X. nombre 8. il apert
qu'enl'année 8 67^4/^0^/»^/ eftoit Côte d'Aragon.Etpar la Charte deS. Martin
de Cilla mentionnée au nôbre V.de ce Ch. on voit que ce Galindo Jfnarq eftoit Com-
verifient aufli,que le pere de Galinde eftoit leCôte Aznar;
te en l'année 8 58 .Ces tiltres
quin'eft paslemefmeauecleComteAmar,quifut defait par les Nauarrois,en la com-
pagnie duComteEbles l'an 8x5. FortunioXimenones Cote d'Aragon,doiteftre pla-
cé enl'annee8 83. fuiuant vn Tiltre du monaftere de la Pcnna, que rapporte lean Briz
Martinez,fous cette date.Regnat N.S. LC. & fous fon EmpireGarciaEneconis,auec
fa femme en Pampelone &c en Aragon, FortunioXimenones eftant Côte d'Aragon. Ce
furnomdeXimcnones fait voir que le perede Fortunio eftoit le Comte Semeno ou
Eximinusjqueles hiftoiresd'Efpagnerecônoiffentpour Comte d'Aragon; mais elles
ne rencontrent paslc téps,où il le fautplacer,qui eft entre Galinde & Fortunio. LeV.
Cote eft Afnar II. qui doit eftf c placé en parallele, auec le Roi Fortunio Garces, côme
il eH: en l'A&e allco-ué aunombre 7 .du Ch. preccdent;EndregotGalindonis eft le V 1
Côte;dontla fille fut mariée auRoi Garcia Sace I. du nô, qui viuoit enuiron l'an 947.
Dece mariao-enafquitSance Garcias A bar ca Il. quieftnômépour cette raifon Proies,
c'eft à dire petit fils d'Endregot,comeilapert d'vn acIx de donatiô au profit du mona-
ftere de Sirefa, que rapporte Blanca,de l'an 971. auquel tepsEndregot eftoit encor en
vie.Et partât l'opinion dcGaribai eft veritable,quoi qu'il l'explique allés mal,& qu'el-
le ait efté côtredite par plufieursEfcriuainsEfpagnols,fcauoir quel'incorporatiô àçcc
Côté à laCourone de Nauarre&d'Arago,fut faite enlaperfonnedeSance Abarca IL
VIII. le diftingue le Comté d'Aragon, du Roiaume de mefmenom. Dautantque
l'cftenduë duCôté eftoit plus reiferrée aux enuirons de lacquejquoiqu'elle ncfufl pas
entièrement bornée par les deux riuieres, quiportent le nom d'Aragon,comme lean
Briz a efcrit apres Surita^puis quele monaftere de Cerçito fondé par le Côte Galindo,
eft troislieuëshors de cette enceinte, ainfi que I ean Briz lui mefme le certifie; Au fîi ne
faut-il pas trouuer eftrange/iles Aragonois polfcdoient en ce répsvn peu plus deften-
duè",quelesHiftoricnsne leur donnent ordinairement;puis que 300.3ns auparavant,
ils falfoient vn Peuple feparé,fousla dénomination de ^ragones. Car Ifidorc de Seuil-
le efcrit en la Chronique des G otbs, qu'ils furent vaincus par Leuuigilde Roi d'Elpa-
gne,qui diffipa toutes les fa&iôs de fon Eftat,cn l'Ere 60S .qui reuient à l'an tfo.Ioan-
nes Biclarienfis, apres
auoir rapporté que Miro Roi des Sucuiés fit la guerreà ces Arago-
nois,aiouftque 3.ans apres,Leuuigilde pénétra dans leurs mon tagnes,fe faif ît d'Alpi**
dius Seigneur du païs,qu'il dcfpoiiilla de ton bié, & le reduifiten capciuité auec fa fem-
me & fes enfans. La défaite de cet Afpidius tôbe en Tance 570. qui eft celle d'vneChar-
te,queIeanBriz produit des-Archifs de fon monafterc,fouslenomd'AlaricRoi d'Ara-
<ron;qui pourroit eftre fouftenue en quelque façon,en prcnlt Afpidius peu.Abrica&
(,)_
GalindepourComted'Atares,comeil eft qualifié dans cetteCharte/ans le confondre
auec GalindeC6ted'Aragon,quifutlong-tépsapres,&rebaftitlechafteau d'Acares.
IX. Icpenfejquccétcancicnnecftcnduëdu territoire d'Aragon du tcmpsdcsGoths,
efté caufe que le Roi Sance Abarca l du nom,qui regnoit des l'an 905. ayant auancé
a
les bornes de fon Roiaume hors la Nauarre, ou ancienne Vafconie, & territoire de
Pâpelone,ducoftédeHuefca,ôepris en ces quartiers beaucoupde places fur les Mo-
res,fe qualifie aux tiltresde S.Iean dela Penna rapportés par Martinez, Rex Aragonen-
Jîtim & Pamphnenftum & ailleurs il dit qu'il regne en Aragon,& en Nauarre; diftin-
o-uant l'vn de l'autre fort àpropos. Ce qui eft caufc que Belafco auteur du temps,dans
tes Indices de Surita,efcritdeccRoiSance Abarca,qu il poffeda la Seigneurie âetoutk
territoire d'Jragon; c'cftàdire3qu'outrelafouuerainetéqu'il auoitfurlcComtéd'Ara-
gon, en vertu de fa Coutône de Nauarrej il conquit tout le refte de Prouinced'Ara-
la
gon qui eftoit occupéepar les Mores.Cette
conquefte lui donna fuiet de prendre vn
nouueautiltreRoial,deRoi d'A ragon coniointement auec celui de Nauarre ou de
Pampelone.Aquoiil fut peut-eftreporté par l'auis de quelquebon Abbé, qui lui dôni
inftru&ion3quelemonafteredeNauafalauoiteftéfondéran57 o.parAlaricRoi d'A-
ragon^ partant que poffedant la mefme terre, il pouuoit ioûir de la dignité de ce til-
tre.L'exemple du RoiSance fut fuiuipar fes fucceffeurs, côme Briz Martinez a iuflifië
tres-exa£tement, & mefmes fournit depretexte au Roi Sance le Majeur, de bailler en
partage à ton filsRamir, le Roiaume particulier d'Aragon Auquel Roiaumelescon-
queftes des villes qui ont efté faites en fuite fur les Mores,parlesRois d'Aragon, côme
de celles de Saragoffe5& de Huefca, bien que fituées en d'autres Prouinces que l'an-
cienne Aragonoife, ont eftéadiouftées comme desacceffoires, & incorporées dans la
dénomination d'Aragon, à caufe de la dignité de la Courône. Par ce moyen ie conci-
de l'hiftoire,
lie la diuerfité auteurs auec la vérité qui fe recueille des anciens tiltres,
remets les anciens Rois de Nauarre en leur place, & les Comtes d'Aragon à leur fuite;
& releue auffi haut qu'il fe peut;la dignité de laCouronned'Aragon,quinedoitpoint
cftre cherchée dans les ténèbres de l'erreur', & dans les recoins de Sobrarue, ni auffi
abaifTéeiufqu'autéps de Ramir^ quoi quepour lors elle ait efté démembrée de laNa-
uarre;Maiselle doit prendre fon origine de ce belliqueux Roi Sance Aiarca I. duquel
cftoitifïii le Roi Iacques d'Aragon, qui efcrit en fon hiftoire qu'il eftoit le XIV. Roi
d'AragonjCequifetrouueventablejenmontantiufquàccRoiSanceAbarcaiquieft
le I. des Rois de Nauarre,qui s'eft qualifiéRoi d'Aragon;les Rois précédents n'ayans
eu cette qualité,mais feulement celles des Rois de Nauarre, encoreque le Comté d'A-
ragonrelouait de leur Couronnedautantqu'ils n'auoicnt conquis tout le territoire
dela Prouince d'Aragon,comme fit SanceAbarca, fuiuantle témoignage de Belafco.
X. Blanca auoit bien eu Iapenféedeprédrel'origine du tiltre deRoiaume d'Aragon
de Sance AbarcaI. du nom mais il n'en auoit pas bien éclairci le fuietc'eft pourquoi
i'ai voulu en prendrele foin,pour témoigner aux Aragonois, que l'on a vn defir égal
de rechercher la vérité, lors qu'elle tourne à leur gloire, côme de réfuter les nouuelles
inuentionsdeleurshiftoriés,qui ne font pas bien fondées. Ramir fils du Roi Sance le
Maieur,eftbien le premier quia poffedé laCourône d'Aragon,feparée de celle de Na-
uarre, & fans aucune dépendance, ayant receu ce Roiaume en partage de la mam de
fon père. Mais cela n'empefehepas que l'Aragon n'euft eftépoffedépar les Rois depuis
Sance Abarca coniointemét auec laNauarreà tiltre de Roiaume.Ieneveuxpasdiflï-
muter ence lieu la queftion qui eft traitée par lean Briz,touchâtla condition dela per-
fonne de Ramir. Car ilfouftient contre l'opinion detous les hilWiens Efpagnols
que Ramir eftoit né en légitime mariage du Roi Sance le Majeur fonpere, & de
Caïa qu'il eftiine auoir elle fapretnierefemme. Etfurcefondementilcfcritqueles
enfans dufecond mariage de Sance eftoient des vfurpatcurs de la Couronne de Na-
uarre, qui appartenbitde plein droit à Ramir. Cette opinion eftanè contraire à la re-
lation de tous les Efcriuains deuroit edreappuyéed'vne preuue tres-cuidente pour
cftre receuë Mais comme Briz ne s'afermit pas à cette opinion, que pour donner à
Ramir le droit de la fucccflîon: l'ai trouué le moyen de contenter Ion efprit furie
point d'honneur, & fans m'engager à la difpute de la condition de Ramir, faire
voir que la Couronne de Nauarrc neluiapartenoitpas. Car on demeure d'accord
félon le témoignage de Roderic de Tolede, que Ramir eftok fils d'vne Damedu
lieu d'Ayuar & que Garcia eftoitné de Munia fille des Comtesproprietairesde
Caftille. Or il eft décide' au Chapitre fixiefme, des anciens Fors de Nauarre, que
les enrans ou freres du Roi decedéjne peuuent recueillir la fucceffion de la Cou-
ronne, s'ils ne fontifïusd'vnemere,qui (bit de condition égale au pere, büos,ôher-
mânes de Pareia* dit letexte. CelafigmfiequelesNauarroisn'auoicnt point accou-
ftume'de reconnoiftre pour Rois)les Enfans qui eftoient nés d'vne femme, qui
ne fuit de condition releu~e,!& fortable à la dignité de la Mai[Ol1 Roialc. De forte
que le mariage inegal de Sanceauec la Dame d'Ayuar, excluoit Ramir de la fucccf-
don de la Couronnede Nauarrc. C'eft pourquoi les Hiftoriens reconnoifTentqu'il
fut traité fauorablernent d'auoir eu la Couronne d'Aragon en partage. Il y a dans
l' Alemagnevn vfage qui rapporteà celui-ci,pour exclurede la fucceflion des grands
fiefs, les enfansdeceux qui te meCalhc::nt,cn prenant des femmes d'vne Nobleffeiné-
gale à la leur.

Surita, Garibai, Blanca, Iuan Briz Marinez,


T. roSueuonim Rexbellum contra Aragones moute
Sandoual, Paffim. Maiianal.8. c. 4. Anno IX. Iuftini, Lcouigildus Rex Aragoncnfes
VIII. Ifidorus Hifpalenfis inChronico GcJtthci- montes ingreditut. Afpidium loci Seniorcm cura
Alijscaptiuosductc, opclijuc emsac loca
rum. yEca DCVIII. Leuuigildus Aragones iubegic. vxore &
Ioanncs BiclarenfisexedirioneScaligcti. Anno VI. in fuam redegit poteftatcni.
ïuftinilmp quieft Leuuigildi RegisIV.annus, Mi-

CHAPITRE XIL
Sommaire.
Motifs &fondemens quepeutauoireusleMoine de la Penna pour
inuenterlesfîxnouueaux Rois. III. Jncompatibilité de cesRois/uppO"
/es auec l' autorité que Cbarlemagne & Louis le Debonnaire pojfedoient
m ïN^auarre. IV. V- VI. VIL VI IL Examen du prétendu
Roiaume de Sobrarue,> & des preuues de JBriz, Martine^ IX. X.
Examen des armoiries de Sobrarue. Croix Sobre-arbol. Vérifié quels
Chefne eft l'armoirie d'Aragon* & la Croix Jur le Chefne, les armes de
Nauarre ioinBes auec celles d* Aragon. lu/tifiéparles monojes de Sance
Abarca. X I. Les Chaînes de J^auarre croiptées 3& 'Efmeraude au 'l
milieu fermée & fornetée.

Pres auoir deuelopé toutes les difficultés,qui fe font prefentées


touchant les Rois fabuleux de Nauarre, fi l'on veut eftre curieux
iufqu'à ce point,dc fçauoir le motif de l'ancien Moine dclaPenna
qui les ainuentées, & de pénétrer fes intentions, pour reconnoi-
ftre s'il eft tombé dans ces manquemens,pardol & àdefleinde
tromper, ou par furprife & foiUefTe; le fuis obligé de lui rendre ce témoignage
QJ)
qu'il a efté en quelque façon contraint par les tiltres de la Penna, de procurer cette
nouueauté dans l'hiftoire. Pour mieux prendre ceci, il faut fuppofer que Roderic
de Tolede auoit défia mis au iour l'origine, & la fucceflion des Rois de Nauarre,
commençant decéspar Enecon Arifla, & continuant la race par Garcia Innigues ion
arriué
fils. Apres le de celui-ci l'an 885. dans vn combat où il fut tue auec là
femme Vrraque, il met vn Interregne de vingt années, iufqu'à l'Election du Roi
Sance Abarca, qu'il efcrit auoir efté proclaméRoi, en l'aflemblée qui le tenoit à lac-
que, pour faire ceffer l'Interrègne. Or il efl certain qu'en ce dénombrement de
RoiSjily a vne notableomiflion. Car nous auons apris par le foin & la diligence de
Garibai, approuuée & confirmée par Blanca & par Martinez, qu'il n'y a point eu
d'Interrègne entre lé Roi Garcia Innigues, &leRoiSanceGarcesAbarca; dau-
rani que les vingt années d'cncre-deux ont eftéremplies du Roi Fortunius Garces,
fils de Garcia Innigues, & frerede SanceGarces. Cette defcouuerte n'ayant en-
cor efté faite du temps du Moine de la Penna, qui fuiuoit l'opinion receuë de l'hi-
terregrie, il rencontra qu'il eftoit fait mention d'vn FortuniusGarcesRoi de Pam-
pelone, dans les tiltres de fon monaftere concernans celui deFonfnda, & que le
Roi Garcia Innigues en eftoitlefondateur,s ainfi qu'il a efté montré ci-deiTus. D'où
il inféra, que ce Garcia eftoit père de Fortunius, ôcneantmoinsfetrouua cmpefché
de leur donner en fon hiftoire la place qui leur appartenoit:dautantqueRodcnc
ne connoilfoit point ce Roi Fortunius. Il fe trouua donc obligé de les mettre hors
d'œuure, ôcdeîituer ce Fortunius auec fon pere Garcia Innigues, en vn temps
qui précédait EneconArifla,pourne violer la fucceflion des Rois que Roderic
auoit eftablie. D'ailleurs ayant apris, que Sance Garces eftoit fucceffeur de Fortu-
nius, & qu'en cette qualité il auoit confirméle pnuilege des Roncalois, il l'a mis en
fuite de Fortunius, en qualitéde fon fils. Mais fi ce bon religieux euft pu auoircette
lumiere, de remplir l'Interregne de la perfonne du Roi Fortunius, il euft trouué fun
contefansviolerl'hiftoire,& fans anticiper letemps,plaçant apreslevrai ôde^iti-
lue-
me Garcia Innigues, fon fils le Roi Fortunius, & en fuite Sance Garces frere &
cefTeur de celui-ci
I 1. Ce qui femblcdonner plusdepeine,eftdefçauoird'oùilatiréleRoi Gar-
cias Ximenes. A quoi ie penfe fatisfaire en difant, qu'il l'a recueilli des trois tiltres
que Briz Martineza produit, expédiés fous le nom de Garcia Simenonis, quieft
le mefme que Garcia Ximenes. Car il ne voloit aucun Roide ce nom dans l'or dre,
& la fucceflion commune des Rois ;& partant il auança fon règne, pour ne cho-

quer pas les opinions qu'il eftimoit certaines; & pour y paruenir au lieu que les til-
tres reprefentent Garcia Simenonis en l'an dccclviii. il en retrenchavn Cente-
naire, & le porta enrannéeDCCLviii.luidonnantpourfcmmelaReine Enenga,
qui eft le nom de celle qui fui mariée au vrai Eneco Semenoms, ou Garcia Semeno-
nis7fuiuantlesdmerfes dénominationsde ce Prince, & donna pour fils à fon Garci
Ximenes, le Roi Garcia Innigues, comme il eft fon fuccefTeur dans l'ordre verita-
ble des Rois,'que i'ai reftituéci-deffus. Quant au Roi Scmeno, & fon fils Garcia
Semenonis, iKn'en fçauoit rien, que par lerecit de quelque Moine du monaftere de
S. Sauueur de Leyre, où ce Roi a eftéconferué, & que i'ai remis ci-deifus en fa place,
auec celle de fon
fils.
III. De manière que i'eftime que les fautes de ce Moine ont efté forcées, & font
excufables,queropiniaftreté
d'autant plusentièrement fujete desauteurs recens, quiontbaftifurces
mafures, eft à la cenfure deshommesquiiugentfans paffion:
Defquels t'obtiendrai facilement, qu'ils ne voudront pasfeperfuader, qu'ily euft
des Rois en Nauarre, tandis que Charlemagne, & Louis le Débonnaire fon fils
poiîedoient cette Prouince, comme ils ont fait en l'an 778. au temps de la premiç-
reconquefte, & encor en l'an 8 06. lors que les Nauarroisfe remirent à leur deuoirj
ayansfecoiiélejougdesSarafins, 6c plus particulièrementl'an 8 09. lors que le Roi
Louis fc tranfportaenperfonnedanslavilledePampelone,& y eftablit les ordres
que bon lui fembla, ainfi qu'il a cfté péremptoirementvérifié ci-deflus. Celui qui
pefera
ces chofes, ne croira pas qu'il y ait eu en ce mefme temps vn Garci Innigues*
& vn Fortunius Rois de Nauarre finon qu'il foit préoccupé d'vndefir violent > &
d'vne paillon déréglée de mètre toutes inuentions en ceuure qui pour égaler l'origine
eft Içtèulbutdes
du Royaume de Nauarf c ou d'Aragon à celui des Afturies, hi-
ftoriens recens.
I V. Il ne refte pour conclurecette matière, que d'examiner la pretenfion des
Aragonois, qui ne pouuans foufrirl'antiquité de la Couronne de Nauarre fur celle
d'Aragon, ont embralfé l'inuention des fîx Premiers Rois, produits fur le théâtre
par l'hiftorien de la Penna mais auec cette addition de leur creu, que Garcia Xi-
menes fut elleu Roi de Sobraruc, & non pas dePampelont. OrSobrarueeftvn
petit recoin de montagneentre l'ancien Comté d'Aragon, & celui de Ribagorce,
qui contient i'eftenduë de fix lieuës tant feulement, & quelques bourgades^ans
vn vallon dont le bourg d'Ay nfe eft le-Chef, & le Conuentde la Penna fon orne-
ment. Et dautant que ce petit pa'ïs fait vne portion du Royaume d'Aragon, ils pre-
tendent, ayant fuppofé que Garcia Ximenes fut premierement efleu Roi de So-
brarue, que le tiltre plus ancien de Royautéeft contenu dans leur Royaume, à l'ex-
clufion de celui de Nauarre, quia fes bornes feparées, ôc que par ce moyen il fera
précédé en l'honneur de l'antiquité,par celui de Sobrarue: qui eft l'vnique deffein
des Aragonois, qui ont tellementdefiré que cette penfée fut tenuë pour véritable,
qu'ils ront publiée dans leurs eferits, & recommandée par les pourtraits des Six
Rois, qu'ils ont mis en tefte des autres Rois d'Aragon,fousle nom de Rois de So-
brarue, en la fale del'HofteldclaDeputation,quieftàSaragofTe,oùfetientraf-
femblée des Deputés du Royaume.
V. Pourconuaincrelafuppofitionde l'antiquité de ce tiltre Royal de Sobrar-
ue, ie n'employé autre preuue que l'hiftorien de la Penna quileurayant fourni
feul les noms des premiers Rois, les a qualifiés Rois de Nauarre, ou de Pampelone,
& non. pas de Sobrarue jefcriuantdiftindement que l'an 7 58. regnoit en Nauarre
Garci Ximenes ainfi que l'onaveuchésSurita. Neantmoins ils effayent de forti-
fier leur propofition par quelques conie&ures que Briz Martinez a eftenduès bien
fort au long, apres Blanca. La première eft tirée ckplufieursa<5bes, & priuileges du
Roi Sancele Maieur, dans lefquels il fe qualifie Roi de Pampclonc, d'Aragon, de
Sobrarue, & de Ribagorce.Ce qu'il n'euft pas fait, fi auparauant que Sobrarue fuft
vni à Pampelone, il n'euft efté honoré du tiltre de Royaume, attendu que de foi
c'eftvn petit recoin de terre, dui ne mérite point de confideration. Garibai, qui ne
peut gouftcr ces difcours des Aragonois auoit refpondu que le Roi Sance donnoit
le tiltre Roial à ce pais, afin d'enhonorerfonquatriefme fils Gonçales, commeil
fit depuis, le lui ayant donné conioindementauec la Ribagorce. Aquoil'onpeut
adiouiter, quelaconclufion que l'on peut tirer deces A&es, n'eft pas pertinenteî
dautant que Sance portoit le ciltre de plusieurs Prouinces conioinétementauec ce-
lui de Pampelone lefquelles on içait n'auoir pas eu la dignité de Roiattme. Ce
qu'il faifoit parvneefpeced'oftentationjenfaifantledenombrementdes terres ouIl
il regnoit comme en l'acte de 10x5. que MartinezproduitjRf^nfe^oR^^»-
cius in Aragone in Paliares in Pampilona, in Jlaba & Caftella. Eftant certain que pour
lors Caftilleni mefmes depuis Alaua, & Paillars n'eftoienc que de fimplcs foi-
Qjij
gneuries,&nonpas autant de Royaumes. l'adioufteàcequc defïùs, que Sancius
Abarca, qui eh le premier des Rois de Nauarre, qui a multiplié fes qualités, attendu
que fes predecefleurs fe contentoient de fe qualifier R ois (împlement, comme le
Roi Enecon Semenonis, fon fils Garcia & Fortunius ion petit fils, aux donations
que Garibai, & Blanca reprefentent; Sance Abarca, dif-je, neprendpasle tiltre
de Roi de Sobrarue, mais celui-ci Rex P <tmf>ilonenfium > & Aragonenfium ,aux Actes
rapportés par Blanca. En quoi Sance AbarcaSecond du nom (on petit fils l'a iuiui,
dans les a&es que fon void chés le mefme Blanca. Orces deux Rois qui commen-
cerent à multiplier leur tiltres, n'eufTentpasobmis de fe qualifier Rois de Sobrarue,
fi cette terre euft iamais eu l'honneur d'auoir efté Roiaume puis qu'ils prenoient
le tiltre de la fouueraineté qu'ils pofTedoient fur l'Aragon^ans lequel eft compris
Sobrarue. Cette confequenceme femble plus probable, que celle dont fc fert Mar-
tinez en fa premiere coniecture.
-VI. La feconde eft prife'de ce que, fuiuant le rapport de Blanca, dans le priui-
lcgc de NoblefTe accorde aux Roncaloispar Garcia lnnigues, fon fils Fortuniusy
eft qualifié Infant de Sobrarue. C'eftvncimpofture,tant parce que Blanca n'aiïeu-
re pas ces chofes precifément, mais les remet à vn oüi dire, que parce que le Roi.
Garcia n'accorde pas l'exemption de Roncal, pour y qualifierfon fils Infant de So-
brarue mais c'eft le Roi Fortuniusqui l'a accordée, & Sance Garces fon fucceffeur
l'a confirmée. Ioint que Garibai, qui eft lcfeul quia veu ces priuileges, afïeure qu'il
n'a point leu en aucun inftrument public le tiltre Royal de Sobrarue iufqu'au
temps du Roi Sance le Maj eur.
VII. Le troifiefme argument eft fondé fur les Fors & Couflumes de Sobrarue,
arreftées en l'eleétion de Garci Ximenes, qui témoignenten leur denomination,
que par droit d'antiquité Sobrarue donnoit la Loi aux autres Prouinces. Maisla
confequenceeft trop éloignée ôc rien ne peut eftre conclu de cette appellation, fi-
non que ces Fors qui traitent des conditions de l' Election du Roi furent deliberés &
conclus au pais de Sobrarue donc i'ai traité fort amplement ci-deffus.
VIII. On fe fert en quatricfmc lieu d'vna<5te de la limitation,que fit le Roi San-
ce Ramirez, des Prouinces de Pampelone, Aragon, & Sobrarue, l'an 1090. Mais
cela ne conclud ricn enladifpute prefente dautant qu'auant ce temps, Sance le
Majeur auoit érigé Aragon,& Sobrarue, en deux Roiaumesfeparés, dont il impor-
toit de fçauoir les limites à l'aduenir, encore que toutes ces pièces euffent efté réunies
en la perfonnc de Sance Ramirez.
X. Martincz employé pour vne cinquiefme & puifTante raifon ,lcs armoiriesde
Sobrarue lefquelles encor auiourd'hui le Roiaume d'Aragon porte au premier
quartier de fes blafons, & quelquesfois furle tout, pour faire voir l'antiquité de So-
brarue, par l'eminence qu'il poifedc au champ d'Aragon. Or ces armes font vne
Croix degueulesfurvnChefned'or, tirées de l'apparition merueilleufe de la Croix
fur vn Chefne, qui fe prefenta à Garci Ximenes auant fon combat contre les
Mores d'où metmes on a voulu prendre la denomiriation de Sobrarue com-
me qui diroit Croix Sokre-arbol, ou furarbre. Mais quant à ce dernier point, Sur;ra
ademaiféle monde, ayant enfeignéquela montagne ^r^adonnélenomaupaïs
de Sobrarue, dautant fur le iepare de la pleine, les parties fuperieur es de ce païs.
affis qu'elle
montuéux, qui eft mont Arbe. Quant aux armes de la Croix furvn Chef-
ne, Martinez en vérifie l'antiquité par le moyen des anciennes monoyes, que Phi-
lippe de Puyucfin, narifdu païs de Sobrarue, & Doyen de l'Eglife de Huelca gar-
doit dans Ion cabinet, les ayant rccouurées des ruines de quelques vieux édifices de
ce païs là: D'vncofté elles font marquées de la telle d'vn Roi portant Couronne,
de la date du tempsde Sancius
auec cette infcnptionàrcncour5<«»o«/Rfx,chargée
Abarca; De l'autre cofté cft graué vn arbre, & fur cet arbre vne Croix auec cemot,
j4rdgon,ttauczfantle tronc de l'arbre. Ce qui fignifie, adioufte Martinez, que San-t
fut Roi d'Aragon & porta les armes
de Sobrarue.
ce
X. le reipons à ce raifonn trment que pour lui donner quelque vigueur, il fau-
droit premièrement vérifiernetement, que la Croix fur vn arbre eftoit les armes de
Sobrarue ce quiferoitimpoflîbleàBlanca à Martinez, & à tous ceux quile vou-
droient entreprendre. Mais ie puis affeurerjlecontraire,& dire fràhchernent}queces
&
armes font celles du Royaume d'A ragon, les plus anciennes qu'il ait eu;puis que
la Medaille deMartinez eft chargée delà date de SanceAbarca,qui combe en l'année
905. quoi que celle que Blancas à faitjmprimer qu'il auoit aufli recouurée de
Puiueîîn
ne porte aucunedate, ni en lctre,ni en chifre. Ma preuue eft tirée de cette
médaille,dequi s'explique d'elle mefme par lc.'moyen du mot ^mgow,qui trauerfe
l'arbre,
le tronc & y aefte' misàdefFeinjquincpeut-eftre autre, que celui d'ex-
pliquer, que le Chefnecftl'ancien & l'originaire blafon du pais d'A ragon, pour fi-
gniner qu'il cftfitué dans les forefls des Monts Pyren~es. Orcomme le RoiSance
Abarca eft le premier des Rois de Nauarre, qui conquit par armes le pais d'Aragon
fur les Mores, fuiuantle .tefmoignagc de Belafcon auteur du temps, il cft aulfi le
premier des Rois,qui ioignit à la qualité de Roi de Parapelone,cellcd'Aragon, ainfi
que i'ai remarqué ci-deflCus, & voulut en fuite ioindre &vnirles blafons de Nauarre,
& d'Aragon. Et dautant queles anciennes armes de Nauarre eftoient la Croix d'A
rifta,il les ioignit au Ch efne, qui eftoit le blafon par ticulictd' Ara goh ôc pour ex-
pliquercette nouueauté,fit inférer le met d'Aragon au tronc de l'arbre en cette forte,
Ara gon.Bîancareprefente auffi quelque efpccedemonoyc,qui eft marquée en
d'vne teftefansGouronne, auec cette infeription à l'entour Santfms Rex,
vn cofté
& en l'autre,d'vne croix fichante, c'eft à dire auec vne longue poin<5teen bas5 la-;
quelle poin<5te cil entourée defeuillages d'arbre, aueci'infcriptionài'entour, Ara-
gon. Ce qui confirme entierement ma conie&ure puis que l'on reconnoift dans
cette monoye3 que la Croix eft celle dArifta qui aboutit en poin 6te bien que l'on
ne metc pas au deffousvn arbre entier, mais feulement les branches Se les feuilles
d'vn arbre entortillées à la poin£te pour fignifier Aragon qui eft vneformera-
courcie de blafon, de laquelle on voit figurées certainescroix qui font aux anciens
fepulchresdesRois,danslcConuentdclaPenna,ainfique tefmoigne Martinez.
I e le lauTe maintenant iuge, fi ma penfée eft plus raifonable que la fienne, & s'il n'eft
pasplusiufted'expliqucrlaCroix furvn arbre, fuiuant les termes de la médaille,
pour les armes d'Aragon, quenon pas pour celles de Sobrarue, fuiuanc vneridicu-
le etymologie de la Croix Sobre Arbol. Le Roi Don Pierre changeaces anciennes ar-
mes d'Aragon, en mémoire de la bataille qu'il gagna au lieu d'Alcofaz contre les
Mores, qui vouloicntlc contraindre à leuer le fiegc de la ville de Huefca ayant tué
fur la place quatre roitelets l'an 109 6. C'eft pourquoi il prit la Croix de gueules en
Champ d'argent, & quatre teftescouronnéesde fable, placéesaux quatre quartiers
dela Croix iEt depuis le Comte de Barcelone, Ramon BerengermariéàPetronil-
leReined Aragon, porta, &fitreceuoir pour armes du Roiaume, les quatre pals
dcBarcelone, qu'il plaça au premierquartier par droi£t de mari n'y ayant autre;
ment raifon, que les armes d'vn Comté prececkifent celles d'vn R oiaume.
X I. Pour le regard des armes de Nauarre, elles furentchangées par le Roi Sance
l'enfermé, après la grande & memorable defaicTx de Mahomet jfurnommé le VerdL*
Miramamolin d'Afrique 3c d'Efpagne,
d'Afrique &c d'Eipagne, qui arnuale a6. deluillet
arriuaI ,e 16. de Iuillet rix z, aux
z 11. anx Nauas
deTolofeen Caftille j où les forces des trois Rois de Nauarre, de Caftille, & d'Ara.-
gon ioin&es enfcmble, eurent vn tel auantage, que le More perdit pres deux
de cens
mille hommes qui furent tués iur la place, ainfi que tefmoigne Roderic A rcheuef-
de Tolède, qui fetrouua dans la méfiée. Le Roi Sarafin auoit fait choix d'vn
que
efquadron compofé des troupesles plus leftes de fon armée, auoit pris ion polie
au, milieu & pourmieux obliger l'es gensaucombat,8cempefcher la fuite-, aubic
enferme tout le'corps de cét efquadron de chaifnes de fer.Sance Roide Nauarre for-
ça le retranchement, défit ces troupes d' élite, & fut caufe parce moyen de la fuite
de Mahomet, & d'vne pleine vi&oire en fous les quartiers de l'armée. Ce qui lui
donna fuiet de changer les armes de fes predeceffeurs & de prendre les Chaifnes
croifetéesdWen champ de gueules, pour feruir de mémoire d'vne victoire figio-
rieufe comme efcrit Garibai. Il chargea le milieu des Chaifnes d'vn Efmeraude-d;a-
zur,ainfi qu'on la voit auiourdfhui dans les armoiries du BvoiaUme On eft en pei-
l'attribue al'èl-
ne d'en fçauoirr'occafion.L'abrégé d'hiftoire allégué par Garibai,
merâudeenchaiïeeau milieu de la tente de Mahomet, qui eftoit enuironec d'vri
trèillis de fer, auquel aboutifïbient les chaifnes qui fermoientl'efquadrort. L-1 élo-
atyionulu
quent Muret en fon oraifon 15. qu'il prononça deuant le Pape Pie IV.
Roi Antoine ôc'dc la Reine Ieanne de Nauarre, pour lui congratulerforftledHon,j~
ditquele GeneralMore fenommoit Smaragde, & quel'o'n fitlaffiete de cette- éi-
meraude au milieu des armes de Nauarre, pour lignifier la defroure de ce General
Smaragde, Se la place qu'il tenoit dans fon camp. Iefcrois d'accordauecMuret^qùe
refmeraudefignin"eleRoiMore,qui fe nommoit Mahomet, félon toutes les '-hi-
ftoires, & non pas Smaragde; Mais pourtant il auoit le furnom de Verdy pour1
auoir le turban de cette couleur,comme eftant iffu dela race de Mahomet. D e for-
te quel'efmeraudepeut lignifier auecconuenance,leGeneral qui poftoitle nom de
Mahomet le Verd. Elle eit fermée, & Pometée, comme parlentles anciens traidlés
des armoiries. Ce qui fignifie les chaifnes qui fermoient le camp, & le pauillon de
ce Prince More. Neantmoins" ie defireque l'on confidere,que Sance craignant de
tomber en quelque impieté, s'ilquitoit des armes fi honorables quela Croix, quii
droit l'ancien blaion de fon Roiaume, en voulut retenir la figure en fes Chaînes
croifetées & pometees, &ncfitqu'vne addition de la matière, &vnchangcmcnt t
du metal & de la couleur, pour s'obliger dauantage à l'honneur & auferuice du
Crucifié par la fouuenance d'vne féconde merueille opéréecontre les ennemis
de la Croix.

XII. le fuis obligé cTauertir en cet endroit le Lecleur, qu'il y a plusdefept ans,
que l'auois compote le trai£té de l'origine du Roiaume de Nauarre dont eft formé
ce Second Liure de mon hiftoire, & qu'en fuitei'auois enuoyé à Iean Briz Martinez
AbbédelaPennaenAragon,vne refutation en Latin, desSix Rois de Sobrarue
que l'on a produit fur letheatre depuis vnfiecle,& prétendu auc/torifer par lesÀr-
chifsdefon monaftere; A quoi il fit vne refponfe concertée auec le Dodteur Car-
riilo Abbé de Montaracron, perfonage de grande probité &c erudition,auoüant
que s'il f aloit agir en cette matière par raifonnemens &' par fubtilité de difpute, mes
penfées eftoient aifés probables:mais que cela choquoitlesancienîies traditions de
leur Roiaume, desquelles on ne deuoit pas fe departir facilement. Lefieurd'Oyhe-
nard homme de grand mérite à qui i'ai donné fouuent connoiffance de mes
foupçons, & communiqué cette difpute a toufiours en cela fort approuué mes
fentimcns mefmes il a fort foigneufement examiné cette matière en ion Liure
daëte & curieux intitulé la Notice de la Vaiconie ou' il confirme & appuyé
fort puiffamment les opinions & les miennes touchant l'eftabliiTement' du
Roiaume de Nauarre, l'ailiete., l'ordre} & le reflablifTement des Rois de la race
W'Eneco & la refponfe aux preuues des Hiftoriens d'Efpagne pour les Rois
qu'ils placent auant le Roi Eneco. Iem'eftoisferuipourlereftablifTementdecette
généalogie de la relation de Garibai, tirée d'vn ancien Liure du Monaft ère de Leur-
re, qui en rapporte le fens, quoi qu'auec vn peu de confufion. Mais le foin du fleur
d'Oyhenardnousadonné ce Fragmenten propres termes: d'oii Ton aprend que
ce moine qui
ficclç drefTa tombe dans la mefmefaute, que celui de la Penna, auançant
leletemps
d'vn de ces Rois quoi que nous lui foyons plus obligés qu'à l'autre,
ence qû'ilreprefenteauvrailarace d'Enecoqu'il
nomme Eneco Garfeanes, c'eft à
dire, fils de Garcia. Onaeftiméiufqu'àprefcnt, félonie témoignage de Roderic de
Tolede, que ce premier Eneco eiloit venu du Comté de Bigorremais le fieur
d' Oy henard penie qu'il eftoit Vicomte de Baigorri, qui eft vne vallée de BalTe Na-
uarre de deux lieues d'eftenduë,oùilyafix villages, & le tiltre de Vicomte, qui s'eft
conferuéen la maifon d'Etchaus le lieu principaleftant nommé dans vn ancien til-,
treSain&Eftiennede Harizeta d'où pourroit eftre procedé le furnom de Eneco
Jrijld. l'auouë que cette inuention eft ingenieufe, & digne de l'affecTrion d'vn ho-
nefte homme,qui defire procurer quelque ornement à ion païs. Mais la qualité de
Comté, que Roderic donne au païs de Bigorre^d'où vint le Roi Enecolaquelle
n'eftoit attribuée en ce temps, qu'à l'eftenduë d'vn Gouuernement de Diocefe,
comme ie vérifie fort exactement en diuers endroits de cette œuure, ne peut eftre
donnée à la Vallée de Baigorri; qui mefmes ne peut eftre appellée proprement Vi-
comté, qui eftoit la Lieutcnancc Générale du Comté; mais improprement, en la
prenantpourvne Vicairie, ou Vicomte particuliere dans quelque petite portion du
Comtéjcommei'expliqueces chofes, au I. Chapitre, du quatrième liure. Quant
au furnom d'Arifta, on ne peutleprendredeceluiduvillage de Sain<5tEftienne,{ans
Àrifia valoit
ruiner le témoignagede Roderic, qui affeure que tout autant que Har-
di & déterminé ainfi que i'ai faicT: voir au Chapitre huictiefmede ce liure.

hian BlîzIi.c.6. }. &ï^l.i. c. 4. 7.Blancain Commcntariis. Ganbaiusl.iî.c.7.1.i*.c. ip &alibï.


HISTOIRE
DE BEARN1
LIVRE TROISIEME-
CHAPITRE I.
Sommaire.
Le Comté \& le Duché des Cjafcons vacants. IL A%nar eB pourue*
j
du Comté & Je rebelle contre Pépin Roi d'Aquitaine. Il esJ III.
le me fine que le Comte <*AXenarin?qui fut defaicJ en Nauarrc, V- I
çTotdns fut pourueu d:t Duché. Examen du temps de fon Gouuerne-
ment. V. Combats de 'Tôt dus auec les Normanss qui ruinent la Cap
cogne. 'Rébellion du Comte des Gafcons contre le Duc. Le Duché de
G a/cogne acre h de la -ville de Bonrdeaux qui demnt chef de la No-
uempopulanie. VI. Victoire dts Normans. S iguin Duc de Gafco-
gne pris & tué.Adonar expliqué en ce qu'il le nomme(omte de
Bourdeaux. VIL Les Normans prenent Bonrdeaux> & le Duc
Guillaume. Leur longuerefidence dans cette ville; & les ruines qu'ils
firent aux villes3& aux Proitincesde France.

'Ai remarqué au Ch. 19. du Liurcl. que la Gafcognst


cftoit diuifee en deux parties,dont l'vne eftoit nommée
le Comté des Gafcons & l'autre le Duché & que
LoupquipoffcdoitleDuchéjauoitcftebanniranSi^
par Arrefi de la Cour de France; Et Siguin depofédu
Comté de Gafcogne,ran8i6. & que Garfinur qui
auoit efte fubftitué par les peuples rcbcllcs, auoit efte
dcfaiftpai l'armée de Louis le Débonnaire. De forte
quccesGouuerncmcns eflans vacans,ilfutneccflàire
de les remplir de perfonnes fidèles ôcaiTeurées à l'cftar.
Ce foin regardoit Pépin, l'vn des en fans de Louïs3 qui auoit cfté déclare Roi d'A-
quitaine p.;r ion perc,cn l'afTcmblcc générale cenué en la ville d'A ix l'an S 17.
II. Pepin conferua l'adminiftration de la Gafcogneen la mefme, forme qu'elle
cftoitauparauant:de forte qu'il pourucutlc Comte Aznar,non pas duComtéd'A-
ragon comme quelqu'vn a prétendu, mais du Comte' des Gafcons,ainfi que l'on
aprend dcl'Autcur de la Chronique manuferite deSainct Arnoul de Mets, que le
fleur du Chefhe m'a communiquée. Car il efcrit en l'année 8;6. que A%enaritts
Comte de la (Jajcogne Citerieure qui s'eftoit retiré quelques années auparauant de ïobéif-
fance de Pipin, eftoit decedé d'vnefaçon de mort e^ouuanuhle^c^ueTon frère Sance s eftoit
emparé de ce pdis contre le gré de P'win.
III. Ce Comte Azenariuseft (ans doute îcmcfnie,quele Comte de cenom, qui
fut employé, en compagnie du Comte Eblies, contre les Nauarrois quile relafche-
rent âpres la defai&c de l'armée Françoife, à caufe qu'il eftoit de leur parenté. D'où
l'on peut recueillir, qu'il n'ell oit pas François d'origine, mais Gafcon. La Chroni-
que de Mets remarque expreffement, qu'ilfe rebella contre Pepin Roid'Aquitaine.
II y a grande apparence que pour fe maintenir,il fit vne forte ligue auec Eneco
Comte de Bigorre & de la Marche d'Efpagne, que les Nauarrcis cleurent en ce
temps pour leur Roi. D'où l'on peut aufficonclurre,quecenouueauRoin'eftok
pas le Vicomte de Baiguer, ou Baigorri, comme pretend l'Auteur d'vne nouuelle
opinion, dautantque^equartier de Sife en BaïTe Nauarre, où eft fttué le Vicomte
deBaigorri, eftant compris dansle Comté des Gafcons, le Vicomte eftoit Vaffal
duComteAzenar qui n'euft peu foufFrir, que ion fuietluieuft efté preferé en la
Roiauté> & n'euft voulu fe départir en fa faueur, de l'obéiffance qu'il deuoit à
Pepin.
IV. Quant au Duché de Gafcogne, il eftoit neceffairede le mètre entre les mains
d'vn homme de confideration, afin de contenter lesefprits,que ladepofîtiondc
Loupdemier Ducauôitâigriscontrcleurfouuerain.On peut recueillir de la narra-
tion de NicolasBertralid, quil'apuifée de quelque ancien manufcrit,queTotilus
fut pourueu de ce Gouuernemént lors que le Duché vint à vacquer qui fut en
l'an Si 9. Car il efcrit que l'année 2. S. defon Gouuernement, les Iolormans ruinerciit
la Gafcogne,après auoir manqué l'entreprifc, qu'ils auoienc fur la ville de Bour-
deaux. De manière, que comme cette ville ne fut phfe que l'année 848^cette pre-
miere irruption des N ormans & par confequentTannée x 8 de Totilus preccde celle
de 8 4 8. Et reculant vers le temps de la depoiition de Loup, tomberait precifément
enl'année 845. fi cette datedel'annéedu Gouuernemént deTotilus, eftoit entière-
ment afleurée. Mais il y a vne erreur fort notable, qui eft conuameuë par l'Eclipfe du
Soleil,quece manuferit rapporte eftrearriuce le 5. desNonesde May, en l'indi&ion
quatricfme,qui preceda les violencescommiies par les Normans dans la Gafcogne.
Car cette Edipfe eft celle que l'Auteur de la vie de Louis le Debonnaire, & les An-
nales de Fulde ont obferuée, qui arriua l'année 840. peu de iours auantledecés de
cet Empereur. Elletombe auTroifîefme des Nones de May, c'eft à dire au Cinquiè-
me du mois en l'indication troifiémc/elonle calcul qu'en a fait le tres-fçauant P. Pe-
tau en fon Liure dela Doctrine des temps. Par confequent commeles nombress
fontfaux en cette circonftancedetemps, danslemanuferk de B ertrand on nepeut
fairefondementjfurcequ'ilefcritdel'annéciS.du Gouuerneméntde Totilus.
V. En tout cassette narration affeure que les Normans apresauoir manquéleur
entreprife furBourdeaux,ruinerentles Cités deGafcognejBafaSjSotie ou Ayre,Lai-
doure,Acqs,Tarbede Bigorre, Labour, Oloron, & Lafcar,& que le Duc Totilus
après auoirefté batu en deux côbats,les défit,& les chaffa entierement de Gafcogne.
L'autorité de ce Duc auoit bien fon eftenduéjfur le Comté des Gafconsmais ni le
Comte Aznar, ni Sancefon frere,qui le poffedoientpendant cetemps, n'estampas
dans l'obeïfîancedePepin ni en fuite de celle de Charlesle Chauue, ne reconnoif-
foientpasleGouucrneur,quieitok employépour l'adminiitration de tout le Du-
ché. De forte qu'il futneceflaire d'y adiouiler le BourdeloiSj pour fortifier ce Gou-
uernement, contre la puifTancc des rebelles. Ce qui peut cttre vérifié par le Frag-
ment de l'ancienne Chronique dcFohtanel,oùi'on voit quela ville de Bourdeaux
eft qualifiée le chef delà Nouempopulanie en l'an s5i. quoiqu'auparanant,lafé-
conde Aquitainccuft efté foigneufement diftinguée de la Gafcogne. De lavient
queleDucSiguinpourueu de ce Duché, efl: qualifié en mefme temps Comte de
Bourdeaux Et que le Duc Guillaume Sance dénombrant enla Charte de Saint Se-
uer les Comtés qui dependoient de fon Duché de Gafcogne, y comprend leCom-
te de Bourdeaux Et fon fils le Duc Bernard allifta à l'eleclion de l'Archcucfquc de
Bourdeaux, auec le Duc d'Aquitaine,en la ville de Blaye, fur la frontière des deux
Prouinces;chés Matthieu Paris mefme,la ville de Bourdeaux conferuoit en-
core du temps des Anglois, la qualité de premicre Cité de Gafcogne, comme ie
vérifierai chafque point en ion lieu. Il fuffit maintenant d'auoir auertile Lecteur,
d'vn changement fi confiderable.
VI. Or comme ledefordre delamaifonRoiale,&les diuifions quinafquirent
entreleRoi Charles le Chauue, & les enfans du icune Pépin, donnèrent le moyen
aux Norman s, défaire vne descente enAquitaine dés l'an S35. pendant la vie de
Louis le Dcbonaire: Se depuis en Gafcogne Tannée 841. ils continuèrent leurs ra-
uagesducoftédei'AqmtaineiDemaniercqu'ayans pristerre entre Bourdeaux, &c
Saintes ,1'an 3 43. ily eutvnekinglanteiournée,ôc grandement funefte aux Fran-
çois, qui furent entierement
défaits tués lu r la place, à la referue de peu de per-
&
fones/quifuirent honteufement. Siguin Duc des Gafcons, fut pris ôc tué en ce
combat,comme efcrit Loup Abbéde Ferrieres, difant que cette nouuelle lui a'aOlt
t-flré confirmée auec ferment, par ceux qui venoient des quartiers d'Aquitaine. Celui
que l'Abbé de Ferrieres nomme Duc des Gafcons, Ademar le qualifie Comte de
Bourdeaux, & de Sain£tes, faifant le récit de cette victoire des Normans, en fa
Chroniquemanufcritc. Ce que l'on doitconcilier en diiant, qu'il auoit le Gouuer-
nemcntdeSaincleSjConioinâementaueclcDuché de Gafcogne, qui comprenoit
lomioileComtcdeBourdeaux.Et par ce moyen on pourra eftablir le DucSiguin
Z)
après Totilus.
VII. LeDuc Guillaume pourueu de ce Duché^vacant parla mort de Siguin, ne
put arrefter le progrès des Normans lesquels prenants auantagede la déroute
générale des Aquitains, ne fe contenterent pas de faire des coudes au plat pais,
pour fe retirer apres en leurs vaifTeaux ainfiqu'ilsauoientacoultumé; mais après
auoir ruiné l'Ifle de Ré, ils s'engagèrent bien auant dans la terre fèrme,prirent & fa-
cagerent en diuers temps, les villes de SainteSjEngoulefmejLimoges, & Pen^ueux,
En nn ils exécutèrent leur deiTein fur la ville de Bourdeaux, qui eiîoit extremement
force, & le Chefde la Nouempopulanie; Car bien que le RoiCharles fe fuft appro-
c lie auec ion armée iufqu 'à la riuiere de Dordoigne, pour incommoder les ennemis,
furîefquelsilprit neuf vaiiTeaux ils furprirentdenuit, la ville parla trahifondes
luiiSjquieftoientdedans^firentprifonnierleDucGuillaume, & en fuite pille-
rentle BourgdeMedoc,qui eft peuc-eftre celui deTefte de Buchs; comme rappor-
tent la Chronique deFontanel, & l'ancienne Chronique des Normans. Ces
Payenss'cftablirentupuiiTammenten cette ville, fous leur Duc & General Ho/m,
qu'ils la pofl'cderent long-temps, comme vne retraide, & vn port aiTcuré pour
eux, & pour leur armée nauale; d'où ils failoient en fuite leurs depredations,par tou-
Cvsles Prouinces de France. Et particulièrement en l'année 851.ayans demarc de
Bourdeaux des le commencementd'O £tobre ils encrèrentdans la riuiere de Seine,
& reuindrent au mois de Iuin enfuiuant, chargés de butin, & de defpoùilles. Ils
n'efpargncrentnonplus la Gafcogne en laquelle ils exercèrent touteforted'inhu-
manités,ayans entierement pillé & faccagé toutes les villes, & tout leplatpâis,
qu'ils auoient défia defolc' par leurs premières courfes de l'an 8 41, comme les an-
ciens tiltres de Lafcar., de Condom, de Solaignac,& celui de Nicolas Bertrand le
certifient, & ainf i qu'on peut recueillirdes letres du Pape lean VIII. dont ie me fer-
uirai en vn autre lieu.
·1 ..i
·
I. Eginh. in Annal. Vin Ludou. an. 817. id cft Chtiftianos pcdcftd cum eispcaeliocoogref.
II. Chronicon Ms. Sanéfci Arnulfi Metenfis, fos, & miferabilicei: mfi quosr£u"ga cripere potuic
quod cil apud V. Er. Andr. Duchefnium Anno peremptos. Inquo bello cotflprehenfum Ducem
836. Azenarius Cirerions Vafconiae ( ita cnim le- Vafconum Siguinhrài & peremptum etiam irçra-
gendiitn non Hifpame vt editum eft à D. Oy henar- mento teftati funt..
doinNotitia Vafcon. l.i.c.17.) Cornes, qui ance Ademanus in Cluonico Alio anno Sîguînus
aliquotannos à Pipino defciuerat,horiibih morte Cornes Burdigalenfis, & Santuairenfis à Norman-
interiit Fraterque illius Sanûius Sanftij camdem nis càptus & occifus èft, & Santonas à Norman-
regionemnegantePipino occupauit. nis conercmata eft Thefauris optimis eiuV ex-
IV. Nicolaus Bertrandus lib. de Geftis Telof. portatis..
DuxintcieapocciuilfimusextiritVafconix, nomi- VII. Chronicon Fontanellcnfe Anno 848e
ne Tatilus, qui per vniuerfam Vacceorum gentern Nortmanni Burdegalim vrbem ceperunr, & Du-
non exiguo rempore ftrenuiïîîme renuit pnncipa- cemeiufdciu Gmllelmumnodtu. Anno 8ji. Claiïïs
tum. Anno autem fui DucatusiS. Induftione 4. 5. Nortmannorum Huuium Sequanam ingreiïà eft ip-
Nonas Maias,fol Eclipfimpaflùs mox futuras elle fb die tertio Idus OftobrisDuce Hoferi quiati-
• pronunciauiccommotioncsregnorum 5c diiperfic- quot anteannosRotomagum vrbé depopulararac
nes gentium. incendio cremarac,ideft anno 841. & per annos vn-
V. C. DionyfiusPetaumsTom.t. de Doûrina decim multas regiones latrocinando occuparat. In-
Temp. pag. 867. ter quas & vrbem Burdegalira munitiflimam, capuc
V. Nicol. Bcrtr. d. 1. regionis Noucmpopulanas3dequatuncprogtcllus
VI.'ChtonicondeGeftisNotman.anno 833. Lu- fucrat. Chronicon de Geftis Norman. Anno 848.
pus Abbas Ferrar. cpiCh 31. Quidam de Aquitania Nortmanni Burdegalam Aquitanias Iudasis pro-
venientes Notmannos inter Burdegalam, &San- dentibus captam,depopulatamque incendunt. De-
sones eruptionem his diebus fecilTe Se noftros, inde Metullum vicu populantcs,incendio tradunt.
CHAPITRE IL
Sommaire.

Le fkccejfeur
Comté 3 & le Duché des
Caftons réunis en laferfinne de San-
ce, & frere du Comte A%nar. IL Sance fe maintint
àuéc les armes dans la Gafcogne contre Charles le Chauue. Exa-
men du temps* III. Sandoual refuté en Jon opinion touchant le
Comte Sance. IV. Arnaud Duc de Gafcogne3 Nemu & fttccef-
fèur du Duc Sance. Ses combats contre les Normans. Deuotiôn en-
ùérs le Monaflere de Solaignac. SainBe Faujte Vierge & Martyre
honorée à Fe%enfac. V. VI. Origine des Normans. Saxons, Coftc
Saxonique. Danoû. Normans. Vui/igoths. Vandalesqui font les
dmers noms donnés à ces peuples. VII. Ils ont rauagé 'la France
en diuers temps. La Frife leur a efté donnée & puis la Normandie.>

Aiais le Septentrion n'a pas laijfé d'enuojer de nouuelles armées con*


tr e la France.
'Eftat mifcrabic ou cftoit réduite la Gafcogne,requeroit que
fes forces qui eftoient difîipécs en deux corps funent reunies
en vn feul, afin quelle fuit plus confiderable contre les violences
des Normans. Pour cét effed: fans attendre les ordres du Roij
tous les Gafcons fe rallierent fous le commandement du Com-
te Sance qui s'eftoit faifi du Gouuernement du Comté des Gafcons contre la
volonté de Pepin Roi d'Aquitaine,dés l'an huidt cens trente-fix incontinentt
après le decés du Comte Aznar fon frere comme nous auons apris par la rela-
tion de la Chronique de Mets. C'cft pourquoi, il fut bien facile de lui perfua-
der d'accepter le Duché de Gafcogne) où il fe maintint contre l'autorité du Rbi
Charles le Chauue.
1 1. Eulogius Preftrc 5c Martyr de Cordouë, a conferué la memoire de ce
Duc. Car il efcrit en fon epiftre adreffée à Vvilefinde Euefquc de Pampelone
du fcizicfmc Décembre huicl: cens cinquante & vn, qu'ayant eu defir de vifiter
fes freres réfugiés en la Gaule poffedée par Louis de Bauiere, où la perfecu-
tion des Mores les auoit iettés & ayant rencontré le paflagc du Languedoc
fermé à caufe du fouleuement de la Prouince que Guillaume y auoit fai£t
contre Charles Roi de France à la faueur de Abderrachmcn Roi des Arabes,
il auoit pris fa route pour s'efloigner de ce danger, du cofté de Pampelone, d'où
il croyait partir à mefurc qu'il y feroit arriué. Mais que la Gaule qui fait frontière
Pampelone & Subiri fouleuée les factions du Comte Sance
auec par Sancion
contre le Roi Charles, apportoit vn grand empêchement aux voyageurs, qui
ne
pouuoient marcherparvnpaïs occupe de gens de guerre. D'où l'on aprendque la
Oafcogn-eeitoiten armes contre le Roi Charles le Chauue, fous le commandement
de Sance quelque temps auant l'année S 51. c'efl:dire au mefme temps que Guif-
laume auoit emeu le Languedoc, felon le tefmoignage d'Eulogius. Orlarcbel-
lion de ce Guillaume, qui eitoit fils de Bernard Duc de Septimanie, ne finit point
iufqu'à fa mort, qui arriua l'an 849. fumant la Chroniquede Fontanel. De forte
que Sance pofledoit le Duché de Gafcognecetteannée là. Ce qui s'accorde auec
ledecés de Guillaume Duc des Gafcons, qui auoit rendu ce Duché vacant l'année
précédente S 48.
III. Ambrofius Morales, quia publié l'Epiftre d'Eulogius auec lesautrescru-
ures de ce Martyr, accorde franchement en fes icholies qu'il ignore l'origine du
Comte Sance Sancion. SandoualEucfque de Pampclone au Catalogue des Euef-
ques de fon Eglife,eftime que ce Com te eftoit le chef des Chreftiens de Pampelo-
ne Et que la terre fut deuoluê aux
Rois deNauarre, ou par mariage auec fa fille, ou
par vfurpation furfes heritiers. Mais ilfe trompe manifèliement, & choque les
pro-
presjermes d'Eulogius qui place le Comte Sance dans la Gaule voifine de Pampe-
lonequi n'eft autre que la Gafcogne; & fait mention en la mefme letre d'vn Prince
Chreltien quiregnoit pour lors à Pampelone, à fçauoir Eneco Semenonis.
IV. On pourroit encore douter, il le Comte Sance poffedoit tout leDuché en
i'année85i. ou bien feulement le Comté des Gafcons, qui eft cette portion dela
Gaule qui eftioignam les quartiers de Pampelone ôc Subiri, fi vn vieux tiltre du
monaftere de Solaignac en Limofinneleuoitladifficulté. Il m'auoit efté communi-
qué il y a long-temps par le fleur du Chefne qui l'a publié depuis;D'où l'on a prend
que Sance poiledoitleDuchédeGafcognc,dontleDucArnaud fonNeueu eftoic
pcffeifeurTan 864. Il eft énoncédans ce tiltre ancien,que les Danois ou Normans»
ayanspristerreàBourdeaux, & à Saintes,auoient pillé & rauagé toutes les Prouin->
ces d'Aquitaine & de Gafcogne,facageant les villes, maffacrant les habitans, &
bruflant les Eglifes & les monafteres Et que l'année 864. Arnaud pofTedoitle Du-
ché des Gafcons pres des Monts Pyrénées, eftantfîlsdelmon Comte de Perigort,
& fuccelTeur en cette Principauté de fon oncle Sancion,qui en auoit efté Duc. Ce
Prince Arnaud défît bien les Normans en diuers combats; mais ce fut toufiours
auec vnepertenotabledesmeilleurshommesdelbnarmée. Les Normans auoient
bruflé le monafterede Solaignac, pour lequel le Duc Arnaud auoit des affections
particulieres, tant à caufe de fon Fondateur qui eftoit S. Eloi Euefque de Noyon,
qu'en confidcration delà bonne vie des religieux, qui gardoient exactement leurre-
gleiiufques-là qu'ilauoitrefolu d'y prendre l'habit monaftique, s'il n'eufteftépre-
uenu d'vne mort inopinée. Auant fon decés il preffa plufieurs fois les moines d'aller
en Gaièogne pour en rapporter des reliques des Saints Martyrs. De forte qu'enfin
l'Abbé du monaftere enuoy a vnPreftre nommé Aldarius, auec Geofroi Neueu du
Duc Arnaud, qui alloiten ces quartiers. Ce religieux apresauoir fait quelquefeiour
dans la maifon du Duc,defcfpcrant de rencontrer les reliques qu'il cherchoit, &
craignant mefmes l'humeur fauuagedes habitans, efloit furie point de fc retirer
lors que fes gens arriuerenr au terroir de Fezenfac, où il y auoit eu ci-deuant vne
Eglifefomptueufementbaftieà l'honneurdeSaincleFaufteViergc&Marty re,mais
qui auoit elle bruflée par les Normans. Le Religieux informé de cecis'en alla fur les
lieux, & pritauantiour dans les mafures de cette Eglife, auec le confentement du
Duc, & au defeeu deshabitans, les offemens facrés qui auoient cfté honnorés en,
ce lieu pendant vne longue fuite d'années, & les transporta en fon
monaftere de
Solaignac.
V. Or dau tant que les anciens tiltres de Gafcogne font fouuent mention des
Normans, il ne fera pas hors de propos de remarquer, qu'ils ont paru fur les colles
de la Gaule du temps de l'Empire Romain, fous le nom de Saxons, qui efcumoient
touteslesparties maritimes, depuis l'emboucheure du Rhein iufqu'à la riuicre de
Garonne.C'eftpourquoi les Empereurs Romains eftablirent dcsgarnifonsà Blaye,
& en d'autres
endroits, pour empefeher leurs defeentes & nommerent toute cette
longue coi\c}lacojle Saxonique, & leGouuerneur qui commandoit aux garnifons
ordonnées, en ces quartiers ,/e Comte de la cofte Saxon^ue, comme l'on aprend de la
Notice derEmpired'Occident.CesPiratesn'auoientpoint changé denom,nide
mcurs,du temps de Sidonius Apollinaris, lequel en ibnepitireadreneea. Namma-
tius, ("qui auoit demaré de la cofte de Saintes, pour lesalercombatrcfurmer, Se
empcfcher leur descente, ) deferit fort exactement l'appareil de leurs vaiiTeaux le-
vers, les furprifes de leurs combats,la promptitudcdeleurs retraites, leurindu-
ftrie, & leur courageparmi les flots ,& les aufqucls ils s'eftoient tellementc
quelesnaufrages orages
accoutumés, les exerçoient bien, mais ils ne les effrayoient pas,
cherchanstoulioursToccafiondu butin, de la pointe des rochers où latempefte facrmant
les auoit iettés;&accoinpagnans leurs voleries d'vne infigne cruauté, en
àNeptuncladixiefmepartiedeleurscaptifs,pourauoir ce Dieu fauorable en leur
retraite. Depuis on les voit chés Greooircde Tours fous le nom de D<morr,lcfquels
comme cét Auteur eferit prirent terre en la Gaule Belgique enuiron l'an 51 S. & fu-
rent défaits parle PrinceTheodebertapresvn grand combat, où leur Roi Cochil-
hc demeura fur la place.
VI. Les Danois ont efté reconnus aux ficeles fuiuans fous le nom de Nor^
mans, comme l'onaprcnd des Annales d'Eginhard,quieftablit leurs bornes au dela
del'Elbe; Et enfin félon Helmodus, tous les peuples Septentrionaux de Noruege»
fignifie leshommesdu Se-
Danemarc,& Suéde, ontpris cette dénomination, quiGuillaumeds
ptentrion au langage Danois,ain{i qu'ont remarqué Iumiegue, & vn
certain Euefquc a Vtrec iufques-là qu'en confequencede cette origine Luitprand
appelle Nortmans, les Rufliens, ou Mofcouites. Alton rapportépar le fieur Ca-
mufatnommeces peuples Normans, d'vnnom plus particulier, & auec improprié-
té. Puijïqpths & le Moine Aimoin, aulîi bien que les riltres de Lafcar Vandales, ou
Giindtttes. Quoi que les Vurfigoths, & les Vandales foient plus anciens que les Nor-
fournies de îeunefTe à caufe de leur lafciueté où bien à caufe
mans. Ces nations de
la {ituation du pàis, qui cit difpoféà receuoir la fécondité des influences celeftes ne
pouuans entretenir vne ûdemefurée multitude de peuple, auoientaccouftuméde
s'en déchargerpar vne euacuation, qu'ils faifoientdecinqencinq ans, enuoyans
des armées completes, pour fourrager ou conquérir les Prouinces cflrangcres,
ainfi quele defenuent fort particulièrementDudo Doyen de Saiht Quintin Odi-
lo Abbé de Clugni ôc Guillaume de lumkgue.
VII. Ce font donc ces Normans ou ces peuples Scptentionaux, qui font fi re-
nommés en l'hiftoirc de France, à caufe des continueles defcentes, & des grands ra-
uages qu'ils ont fait dans les Prouinces maritimes,& fort auant dans la terre ferme,
depuis le temps de Charlemagne, qui eftablit contre eux de fortes garnifons en tous
les ports,ou entrées des riuieres de laGaule,& dcGermanie,qui tombent dans la mer
Oceane.MaisccsPayensprenansauantagesdeladiui{îondesPnncesChreftien,s}&
des guerres ciuiles,qui auoient affoiblila Francc,ruinerententierementla plus o-ran-
departiedefes Prouinces,& particulierementcelle d'Aquitaine, corne efcritle Pape
lean VII 1. en les letres;deibrfe que leRoi Charles le Chauue fut obligé de leutrvnc
grande foratnc de deniers fur fonRoiaume, pour les faire retirer & d'abandonner
la Frife,à G eofroi leur Roi,qui efpoufa Gifla fille du Roi Lothaire. Ce qui ferait
pluilofl d'allechement aux autres Corfaires de la Danie, que de frein pour les
arreftcr puis qu'ils remplirent encore de terreur les colles de France, les années
fumantes, & fe rendirent maiftres de laNcuftrie, quifutlaifTéeàleurDucRoIio,
auec Gifla fille du Roi Charles le Simple l'an 91 1>. Mais le Septentrion nefe laflapas
d'enuoyer encore fesNormans, dans des nouuelles flotcs;qui furent defai&s
par
Guillaume Duc d'Aquitaine l'an 9i3-& encore après en Gafcogne parle Duc Guil-
laume Sance, ainfi que l'on verra en fon lieu.

I 1. Eulogius Cordubenfis in cp. ad Vuilcfin- Principatum fucceflerat,


«ium:Ipfaiten m quae Pampilonam & Seburicos li- V. Notitia Imperij. Sidonius 1. 8. ep. 6. Greg.
Tur. 1. j. c.j.
mita: GalhaCumata,in excidium prxdiifti Caroli
contumacioresccruicesfaétionibusSancij Sancio- VI. Eginh. in Annal. 8ij. Helmoldus in Hift.
nis engens contraius Prxfati prjpcipis veniens,to- Slauor. Luitpr.1.5. Hift.Aim.l.4.c. J5. Dudo àS-
rum illud obfidens iter immanc periciilum com- QuincinocditusàDuchefnio. Vuillelm. Gemme-
meantlbus ingerebat. Chronicon Fontancllenfc tic. hb. i. de Ducib.Norm.
anno S49. VII. Eginh. in vita Caroli M. Ademarus ia
III. Ambrofius Morales in fcholiisad cp. Eulo- Chronico His temporibus Nortmanni diffufi funt
gij. Sandoual.in Catal. Epifcopo.Patnpil. pag. 10. perAquitaniant, quia Duces cius bellis deciderant,
IV. E Ms. Cod. Ecclef. Lemouic. editoînt.z. ncceratquircfifterct.Ioanncs VIII.
ep. adFrota-
Hiftor. Francorum pag. 400. Eotempore (ideft rium Qina Burdegalenfem Ecclefiam totamque
annoSi54> ) apudGafconcsquibus montes Pyrenxi pene fub eiusregiminehabitamdiœcefim ita Paga-
vicini funt, Ducatus apicem Arnaldus vir illufler norum frequentes gladijpiEedequecontinua con-
obtinebat. Hicctcmm fihuscuiufdam Comitis Pe- fumpfic irruptio vt pene illic omne Epifcopale ya«
uagericenfisvocabuloImonisfuerat,& auunculo
fuo Sanâioni, quiciufdcm Gentis Dux fuerat, in c.j3.
cetofficium.ArdeuaWusI. 1. deMirac. S. Benedi-
ai

CHAPITRE III.
Sommaire.
Duché de Gafcogne vacant -par le de ces au Duc Arnaud. Les Gafcons
veulent Procéder à l'eleëtion d'vn Duc,3 & rendre le Duché héréditai-
re. IL Sance JMitarrafils du Comte de Cajtille eleuDuc ou Con-
fui. IILExplication d,uterme de ConCul > de <DucJ& Comte. IK.
Sance Mitarra cjt autre que le Duc Sance Sancion. V. Opinion*
de Belôi touchant Sance Mitarra. VI. Examen de l'origine des
Comtes de CafiiUe. VIL Anciens Comtes de Cafiille à tiltre de
Gouuernement. VeleBion des luges de Burgos fabuleufe. Comte de
Butvqs. Con(ul.' VIII. Q^Cotifde l'eleéï ion faite par les Gafcons
d'imfiis du Comte de Caftille. Sance Mitarra petit fils de Loup Duc
des Gafcons réfugié en Effragne. IX. Explication d>ivn vieux affâ
fur cefuiet. EJpagne,fignifîe les Afiuries & Caftille. Le furnom de
Mitarra defeend du mot Arabique Medarra.
J..Io""
A fucceiîîon d'Arnaud au Duché de Gafcogne témoigne affés que
fon oncle Sance n'auoit point eu de lignée
eft %ou que le Duché n'e-
ftoit pas encore héréditaire. Cequi certain, puis que les autres
Gouuernemens de France n' eftoient pas réduits en ticrementà cet.
te condition. Le Duché eftant vacant par ledecésd'Arnaud, les
Gafcons qui eftoient obligés de fe maintenir en bonne intelligcncepourfe défen-
dre également deToppre/IiondesNormans, & de la vengeance du Roi Charles,
eftimerentqu'il eftoità propos d'euiter les ialoufiesSc les trou bles,qui ont accouftu-
mé d'arriuer à l'occafion des nouuelles ele&ions, & pour n'auojr pas vn efta t Jflotanr,
del'afermir dans vnefamille. A quoi ils furent dautant plusportés, qu'vn noble &
Gafcogne, entreles mains des
genere ux dfir les obligea de reftablir le Duché de
vrais & légitimes fuccefleurs, qui cftoientlcs defeendans du Duc Loup Centulle,
qui auoitefté banni par l'Empereur Louis en l'aiTemblée d'Aix l'an 819. Orilstra-
uaillercnt a reftabliiîement de ce nouuel Eftat,auec vn tel fuccés que le D uc qui futc
eleu tranfmit le Duché de Gafcogne à fes fucceffeurs, qui le poffederentprés de
deux cens ans fans aucune interruption, comme l'on aprendra par la fuite de ce dif-
cours.
II. Pour bien comprendrecetteafFaire,ilfautfçauoir qu'on trouue le memoire
de cette ele£tion,dans quelques vieilles Chartes de Gafcogne, & particuliercmcnt
dans les Archifs de l'Eglife d'Aux & dans le Chartulairedu Chapitre de Lafcar, &
encor dans le Thrcfordes Papiers de la maifon d'Alençon, qui fonten la Chambre
des Comptes de Paris;où ces chofes font affés expliquées, quoi que le temps del'é-
lection n'y foit point remarqué. le reprefenterai les termes de ce tiltre tournés de
Latin en François. Anciennement dit-il, lors que la Gafcogne eftoit panée de Con
t
& que les François craignant la perfidie des Caualiers de Gajcogne tqui auoient aaoufiu-
venons d'accepter
méde tuer les Confuls de France, refufoient Confulat Uplus grande
partie des Nobles de Gafcogne s 'en alla en Efpagne vers le Conful de CaJîiHe^le priant
qu'il leurbaillajl l'vn de fesenfans pour Seigneur, cehi- ci bien qu'il craigniji leur perfidie,
leur accorda ce qu'ils demandaient, en cas qu'iljy eu$ quelqu'un defesenfansquinjouluji
y conftntir. Enfin Sance Mitarra le pins ieune de fei fils Vint en Gafcogne auec les Dépu-
tés, & y ejiant arriue fut fait Conful, £r eut vnfils portant*' le mefme nom de Sancius
Mitarra,
III. Auant de paffer outre,ileftneceflaire de reconnoiftre quelle eftok la digni-
té de Conful,que la NoblefTc de Gafcognedonna a ceieunc Seigneur Sance Mitar-
ra. Cette di<5tion de Conful eftprifeFïrmw/M/pourvn du moyen aage,pour
dans les auteursVicornte,ainfi fignifier
que ic vérifie
vn Comte, &cellede Proconful ou
par diuers textes Latins affés curieux,qui font inférés au bas duChapitrc.Encore faut
il obferuerpourvne bonnefois,quedanslesanciennes Chartes, les qualités deDuc,
de Marquis & de Comte font prifes fort fouuent auec indiference comme le
Heur Catcl a remarqué foigneufementpour les Comtes deTolofe, & Francifco
Diago pour les Comtes de Barcelone, & que les pieces qui feront produites ci-
apres le iuftifieront, pour le regard des Comtes ou Ducs de Gafcogne. Cen'eftpas
que dans l'vfage des Romains, il n'y euft différence entre le Duc, quicommandoit
les armes dans vne Prouince,ôc entrele Comte quiauoitla charge ordinaire de la
Iuftice, des finances, & de la police d'vne Cité,comme l'on aprend de plufieurs Loix
du Code. Ce qui a eité fuiui par lesanciens Goths en Italie, & en Êfpagne, chés
Cafliodore & les Loix Vvifigotthiques Se mefmes par les anciens François
chés Grégoire de Tours. Mais dautant qu'il y auoit auflidesComtcs,qui auoient
annexécsàleur charge lafurintendance des armes, qui eftoit la fonction particu-
lière des Ducs, ces qualités ont efte confonduës peu à peu & particulierement de-
puis que ces charges ont efté rendues hereditaircs.Ce quia quelque exemple dans
l'antiquité; dautant que ceux qui auoient efté vne fois employés en la fonction de
Ducs, n'abandonnoientpointée tiltre, encore qu'ils fuffentpourueus en fuitod'vn
Office deComte, retenans en leurs fignaturcs, l'vn & l'autre de ces tiltrés comme
l'on voit parmi les fouferiptionsdes Conciles deTolede, ou plufieurs Officiers Pa-
latins, fe qualifient Comtes & Ducsconioindement. Ce qui fut imité par Ferdi-
nind de Caftille,auquel le Concile de Coyaca tenu l'an1050, donne en tes Canons
le tiltre de Comte & de Duc de Caftille indiferemment.
IV. On pourroit douter fi ce Conful, Comte, ou Duc de Gafcogne Sancê
Mitarra, n'eu: pas le mefmeauecle Comte Sance Sancion, dont il eft fait mention
dans la letre d'Eulogius. l'auouëquecommei'auoisle premier defeouerc ce Duc
dans Eulogius, ie I'auois confondu auec Sance Mitarra, dans vn Traité des Ducs
de Gafcogne que i'enuoyai ilyadouzeansàfeuMonfieurdeLomenie Secrétaire
d'Eftat. Mais ayant depuis confideré cette matiere de plus prés, ie reconnois qu'il
faut de neceflitédiftinguerlViide l'autre, fil'on veut conferuerrautoritédediuers
tiltres en leur entiercomme le deuoir y oblige,fi l'on cft contraint par quelque
erreur notable, de s'en departir. Car t'ancienne Charte ncs'ârrcftepas nuëmentà
propofer l'Election de Sance Mitarra; mais elle fait le dénombrement defesfuc-
cefTeurs de pere en fils, remarquant fort exprefTément que Sance Mitarra fils du
premier Sance Mitarra, recueillit la fucccffionde Gafcogne. Au lieu qu'il n'aparoift
point que le Duc Sance Sancion ait eu aucune lignée, mais pluftoft on aprend par
le tiltre de Solaignac,quele Duc Arnaud fon Neucu lui fucceda: qui eft vn Duc que
les tiltres de G afcogne ne reconnoiffent point dans la race de Sance Mitarra. Vad-
ioufterai vne feconde conf ideration tirée d^Torigine du nouueau Duc Sance, qui
eftoit fils d'vn Comte de Caftille; au lieu que Sance Sancion eftoit Comte des Gaf-
cons & de cette dignité fut promeu à celle de Duc. Mais parce que plufieurs
ont voulufeperfuader, que ce difcours ne pouuoit poincs'accommodcrau train
de l'hiftoirc des Comtes de Caftille, il faut examiner plus particulierement cette
queftion.
V. Pour cét effet on doit confidererropîniondu fieur Beloi,Aduocat G encrai du
Roi en la Cour de Parlement de Tolofc, qui auoit eu connoiffance de l'Eledtion
de Sance Mitarra, dont il parle en fon Traite fur l'Edit de la Reunion de l'ancien
Domaine de Nauarre: Mais il ne peut foufrir que les vieux papiers certifient, qu'il
defcendoit de Caftille; & commet vneautrefaute, quiluieft communeauec Fer-
ron, & Chopin, en ce qu'il le fait premier Comte d'Armaignac, & non pas de
Gafcogne^ dautant que la mailbn de Gâfcogne lui eftoit inconneuë. Les raifons
qu'il a pour ne fe perfuader pas, querotiginedcceComtedefcendiftdeCafti!l<%
quoi qu'il auouë que la vieille Charte dupais le contient, font prifes, de ce quc les
historiens de Caftille ne font aucune mention du pais d'Armaignac, ni d'aucune
Prouince qui foit deçà les monts. Outre que les Caftillans ne font iamais encrés en
France pour y planter leurs armes, & faire des conqueftes; eftansaufli trop elloi-
gnés de nous, & ayans entre deux, depuis:buit ou neuf cens ans, lePvoiaumede
Nauarrc, dont ils n'ont pas aiméles Rois. Ques'il fautvfer de prefumpcion en vne
chofe fi obfcurc & fi cfloignée de nos fiecles, il eftime que l'origine de ces Comtes
feroit venuë de Nauarre; tantparcc que les premiers Rois de ce Roiaume font ve-
nus de Bigorre, que par ce que Sance le Maieur vint en France,auec vne armée l'an
1013. & conquiftla Prouince de Gafcogne vers les monts Pyrénées; laquelle il ven-
dit depuis à vn Comte nommé Piteut. Les autres fouftienn nent, dit-il, qu'il donna
cette terre à vn de fesenfans, portant le nom de Garcias. Quoi qu'il en foit, ilcon-
dud,quetous font d'accordde que le premier des Comtes particuliers d'Armaignac,
fut Guillaume Garcias, fils Sance Comte d'Armaignac, & Fezenfac. C'eftà
plus pres ce qui fe peutrecueillirdudifcours enuelopé du fleur de Beloi, quifetta-
uaille à ruiner le témoignage de la vieille Charte qu'il allègue, &dontil deguife la
teneur, en y méfiant les foubçons, &fesconiecl:uresmitoriques;lefquellesfont
fiefloignées de la vérité, qu'au temps du Roi Sance le Majeur, où il veut rapporter
cét eftabliffement des Comtes de Gâfcogne, les transformant en ceux d'Armai-
gnac, il y auoit eu defia Six Ducs héréditaires en Gafcognc,defeendans de Sance
R iiij
Mitarra & prefquelederniermafledelaracepofTedoitpourlorscerteProuincc,
ainliqucTon yerra ci-apres: Il vaut donc mieux s'arrefter à la relation des anciens
tiltres, que non pas s'égarer danscespenfeescontraires au train de l'hilloire.
V I. Neantmoins il
le prefentevne autre difficulté affez notable^ qui le recueil-
le de l'hiftoirc gcnerale d'Efpagne, & de celle de Roderic deTolede, qui rappor-
tent la rcuoltedes Caftillans, lefqucls s'eftans fouleués contre Fruèla II. Roi des
Afturies enuiron l'an 914. nommèrent deux perfonnes auec titre de luges ou
d'Alcaldesdelatcrre,pourgouuernerlesaffairesdelaguerre,&delaiuftice,àfça-
uoirNunno Rafura, & Lain CaluoQ>n gendre. DeRafuranafquitGonfelNugnes, &
decelui-ci D on FernandGonfales,pTcmicv Comte propnetairede Caftille; qui eftoit
vnPrince aufli accompli,qu'ilen y euft de fon temps en toute l'Europe Mais dont
le temps tombe en celui du Duc Guillaume Sance, quiefloitlefixiefmcenordre
après Sance MitarraEt par conséquent le Comte Sance n'a pu eftre fils du Comte
de Ca(tille,fi Fernand GonfalesaeftélepremicrdecetteProuince.Pournous deue-
loper de cette difficulté il faut auoir recours à SandoualEuefque de Pampelone, en
la Vie du Roi Don Ordonius II.&«n celle du Comte Don Fernand Gonfsles:
héréditaires proprietaires de Caftille, de
où il diftingue nctement les Comtes &
ceux qui l'eftoiencparcommiffion, &àtiltrcdeGouuernement: AiTeurant félon
la preuue qui fe recueille des anciens tiltres, qu'il y auoit en mefme temps diuers
Comtes aux Prouinces de Caftilie, fous l'obéiifancedes Rois des Afturies quileur
donnoient ces charges, & dignités. De manierequ'il y auoit vn Comte en la Rioxa,
vn autre en Jmaya, vn autre à Lara, & à Ofona,8c en diuers autres quartiers;3 mf-
qu'â ce que Fernan Gonçales ferendifl:maiftrej&Comte propriétairede tous ces
Gouuernemens particuliers, qui eftoient compris dans Caftille la Vieille les te-
tenant neantmoins fous l'homage delà Couronne de Léon; &tranfmit le Comté
enmefmeeftat, àfonfîlsGJmrà, & celui-ci au Comte Sance Garcia, qui engendra
la Reine Donna MdjorfemmeduRoiSanceleGrandi enlaperfonnedelaquellela
Caftille ayant cftéioindteàlaCouronnedeNauarre, le RoiSancela bailla en par-
tage à fon fils Fernand, à tiltre de Roiaume enuiron l'an 1 o 30.
VII. Or qu'il y euft en mefme temps diuers Comtes particuliersdeCaftille,s
auant ic'Comte Fernand, Sandoual le vérifie for t'exa clément 5 Dautantquel'on
voit parmi ceux, qui ailîfterent l'an 877. à I'ere6tion delEglife d'Ouiedecnfiegc
Métropolitain Odaricus CaflelU, & Aucœ Comes, c'eft à direComte de Caftille &
des monts de Oca, chésSampints auteur du fiecîefuiuant. En mefme temps eftoic
auili Comte de Caftille Don Diego,commeilapert par les mémoires du monafte-
re Saint j£milian. A quoi i'adioufte, que l'autorité de Sampirusleue entièrement
la doute, lors qu'il eferit en la vie du Roi Ordonius 11. qu'ilfitveniràfaCourles
quatre Comtes, qui gouuernoient la Caftille, &lesfi£mourirtoutinconnnent,à
caufe qu'ils s'eftoient reuoltés contre lui enuiron l'an 92.0. Ce quidonnafuict^à
mon auis, au Comte Fernand,qui auoit fa portion du Comté, dés Tan904.de
s'emparer des places vacantes,& de le porter pour Comte General de Caftille.
Cequi nous oblige à ne nous arrefler pointà l'eleclion des deux luges de Burgos'.
qui eit vnefourbe,quei'hïftoiredeSd?w^rwnepeutfoufTir; & que Sandoual a re-
connue; mais il aimeraituxlaplaftrer,quelarcfuterouuertement. Commeaufli
a-il omis de remarquer, queSampirus nomme en cet endroit la Caftille, terre de
Burgos & plus bas, le Comte de Caftille Fernand Gonfales Burgenfem Comitem;
fe prenant pour l'autre dés le temps de Sebaftian deSalemanque, quiviuoitl'an
2 60. Car
enlavied'AlfonfeleCatholiqueJlditexpreifémentque^ar^eftoitap-
pelîée Cajlilki à caufe que la ville de Burgos eftoideChefdecettePrnuince^fur-
nommée auiourd'hui Caftille la Vieille. OrlaCaftilIeauoitfesComtes,&Gou-
uerneurs particuliers, fous les Rois des Afturies, non feulement au temps que i'ai
remarqué; mais auffi dés l'an 760. iufqu'à l'an 771. 75. & 78. Ce que Sandoual
iullifie^faifantvoir que pour lors eftoit Comte de Caftillc Don Rodrigo, qui eftoit
prefent à la fondation du monaftere de Saint Martin de Ferran &c en diuers au-
tres aftes, dont Garibai fait mention. De forte qu'il n'y aura aucun manque-
ment, contre la vérité de l'hiftoire, fi l'on prcfuppofefuiuant les anciennes rela-
tions, queles Gafcons ont choifile fils d'vn Comte de Caftille, enuiron l'an 870*
de qu'il demeure vérifié qu'auant, & après cetteannée,ily auoit diuers Comtes
puis
Caftille à tiltre de gouuernement, pourueus de ces dignités par les Rois des
Tcrupuleux
Afturies, & de Leon. Et afin d'ofter le doute, que les pourroient
auoirfurletermedeCow/^ïadioufteencelicu,que cette diction eftoit receue en
Caftille pour fignifier vn Comte comme l'on peut voir en l'acte delà fondation
monaftere de Tabladillo l'an 930. dont
que fit le Comte Fernand Gonçales, du
les termes font au bas du Chapitre.
VIII. L'affaire donc reuient ace point, de fçauoirqu'ellè occafion a pu obliger
les Gafcons de paner les monts, pour prendre dans la maifon d'vn Comte ou Gou-
uerneur de Caftille, celui qu'ils cftabhiîoient fur eux par Election: comme fi cette
belliqueufe nation n'au oit point de races affésilluftres, nidesperfonnes d'vn méri-
te ânes grand, pour fupporter cette dignité. C'eft ce qui peut encore rendre dou-
tcufc cette narration; dautant plus que la diftance de Caftille ne pouuoit fai-
re efperer aux Gafcons aucun fecours, pour maintenir leur Election. Maiscom-
me i'ai infinué au premier nombre de ce Chapitre, il y auoit vneraifon preifante,
qui contrebalançoittoutescesconfiderations,prife dudefirdc reftablir l'autorité
Ducale en la race des Gafcons, quil'auoient poffedée fi longuement Se en auoient
elle defpoiiillés par les Rois de France. Car on a remarqué que Loup Cen tulle Duc
de Gafcognefutbannidu Roiaume par l'Empereur Loiiis3cn l'aflemblée dcsEftats
tenus'en la ville d'Aix l'anS19.Il fe retira chés lePrince Chrcftien plus voi-
gcneraux
fin,qui eftoic le Roi des Afturies & de GaliceAlfonceleChafte;oùil fut honorable;
ment rcceufuiuant (à qualité, & lui, oufon fils aifné pourueu d'vn goutfcrnemét en
Caftiile3pourluirendre fa refidéce moins ennuy eufe.SaceMitarra petit fils de Loup
nafquit en Caftille, oùil receut le nom de Sance, qui eftoit en vfage depuisle temps
des Goths & fe trouuant en la fleur de fon aage,f'ut efleu par les Gafcons pour eftre
leur Comte, & pour lui rendre ce qui apartenoit à fcs Ayeux. l'ai recueilli cette anti-
quité d'vn vieux parchemin,où eftoit contenu l'acte de la donation que firent Guil-
laumeSance Comte de Gafcogne,&GaftonCentulleVicomtedeBearn,enfaueur
de l'Abbaye Saint Vincent de Luc fondée dans le Diocefed'Oloron; queierepre-
fenterai traduit en FrançoisLorsque Guillaume Sance Comte des Gafcons donna le lieu
de Luc à Dieu&dS.VincentyGcftonCenmtteVicotntedeBearn) neisculvitptâycen-
fentir, ni drsiter In~art ~ts'tl atscttaudit hcu. tVl~u enfin ily aquielca,parles prieres de l'Ab-
bé Garcia qui lui rementra lapa rente qui efloit entre lui ç2r le Comte &* comme l'Jyeul
de Guillaume, efl oit venu d'Efoagne, où fon père s'esloit reti/é du temps de l'Empereur
Lo'ilis: lequel Empereur auoit tnuefti de ce pats, l'jiyeul du Vicomte, qui eftoit de fa race.
I X. Il mcfemblequecettepieceinfmuantexpreffémentjquelesprcdeccifcurs
du Comte de Gafcognes'eftoient retirés en Efpagne, du temps de Louis le Debon-
naire, face allufion au baniiTement du Duc Loup au frèreduquel, ou à quelqu'va
de fes enrans l'EmpereurLouis donna l'inueftituredu païs de Bcarn, pourne iet-
ter pas entierement cette maifonau defefpoir; d'où eft venuë l'O rigine des Sei-^
gneurs de B earn, comme cette relation nous certifie. Si l'on n'aime mieux rapporter
l'alliance du premier Seigneur de Bearn, à la race de Loüisle Débonnaire, puis que
la phrafe de l'atSte peut fouftrir cette interprétation fans violence. Et bien qu'il iem-
ble que le terme d'Efpagne, oules Ayeux du Comte Guillaume s'eftoient retirés,
puifle compatir aueclaNauarre, d'oùleP.Mongaillard Icluîte nroit l'originede
Sance contre les anciens af-'Ies 5 Neantmoliis out're cc qu'on voitd,,insles vieux til-
tres que Sance vintdeCaftiile,&non pas deNauarre, ondoitconliderer lafigni-
ficacion particuliere d'Efyagne, quieft vnnom queles Rois des Afturies/& de Ga-
lice rendoientpropre à laterre, en laquelleils regnoient. Il apert de cela par l'Efcri-
ture de Braga, qne Sandouala produite en la Vie du Roi Alroniè le Charte où ce
Prince dit en termes exprés, qu'il a pris le gouuernement du Roiaume de Galice,
& d'Effagne, c'eft à dire des Afturies. D'où vient que Mathieu PansAnglois,enla
Vie du Roi Henri I II.nommeindiferemmentvAlfoncelePhilofopheRoide Ca-
mille, ôc Roi d'Effagne; & que mefmes cncoiviuio^ird'huidans les Efpagnes on de-
fignc bien fouuent les Caftillans par le nom d'Efyagnoh, à l'exclufion des Nauarrois,
Aragonois, & Portucais. Il refte pour fatisfaire entièrement à la curiofité du Le-
cteur d'expliquer le furnom deMitarraqueportokleComteSance; Etfansdou-
te il faut en retirer l'interpretation du pais d'où il dl venu, ceft à dire de Caftille.
Ce n'eîl pas que cette diction foitEfpagnole; mais elle fut empruntée par les Ca-
ftillans, des Arabes leurs voifins,aueclefquels ils auoient des guerres continueles.
Et dautant queleComteSanceeftoitemployéenlafleurdefaieuneiTejpour faire
"des courfes dans la frontière des Sarafins) oùilfaifoittouslesdegaftsquclcsloix
de la guerre de ce temps, lui permetoient de faire, ilfutfurnomméparles Sarafins
Meàdrra en langage Arabique, qui fignifie Ruine, &Degaft. Deforte qu'il prit à
prendre
honneur ce tiltre, & voulut de là vn furnom honorable de Sance MeAirra,
corrompu en celui dcMitarra, pour fignifier qu'il eftoit le Fléaula Ruine, & la
Defolarion des Sarafins. b

Jï. EChartatioLafcurrenfi,ScAufcienfi,&Alen- batur Confulatiis; & qui modo vocantur Viceco-


conio: Priicis cemporibus cutn Gafconia effet or- mites.tunGtcmponsViceconfules vocabantur. Ille
bari Confuhbus,&: FrancigenK cimenrcspcifi.'iara vero dicebarur Viccconfiil3 qui Confiilc abfcnte îl-
Vakoniœ militum Confules de Francia addudtos 1ms vices fupplebac in iure& in foio Etheluure-
tr.techccie folitorumConfulatumrefpueicnt, ma- dusAnglofaxoinanno Domini87i. Vndccim Con-
ï'iua pars Nobilmm virorumVafcom«ï Hifpaniai-a fules ruunt qnos îlli { Dani ) Eorlas fo'ent nomina.
i.iConlulem Caltellseingreffifiint poftulantes vt re. Fundano monail. de Tabladilloan.930. apnd
ïnûia de fi'ijs quos habebaceisin Dominum da- Sandonal. in vita Fernandi fancius Pnnceps ia
ict. Hicauteraquimui5audicaperfidiafîbi&fihjs Legione, Confulquecius Ferdin.iadus Gundelalui,
cimciet fi quis ex ipfis venire vcllct concedît. V I. Gaubai 1. 10. c. 1. Sandoual. in Yita Or-
T.uidcm, SinciusMirarra mimmusfîliorumcum doni) II.
ilhs vins Vafconuai venit ,ibiquc Conful efteétuj, Vil. SebaftiauusinVitaAlfonfiCarhohci :Bur-
£iium quifimilitei MitarraSancius vocatus efttha- gisquaeaunc Caftella apeliatur. Sampirus m Vira
buit. Ordonij,Sand.oualinVitaFetnandiGimdifaluj.
III. Papias in Vocabulario Confules Comi- VIII- Tabulx monaftenj de Luco: Quando
ïes. In libelle Audcnti) Epifcopi Metenfis relaro Dominus Willelmus Sancij Cornes Gafconiorum
apud Iiaromum anno ~61.n'30, de Thetperga ince- dedit villam de Luco Dco & S. Vmcentio Gafto
ftusiea Iudicio Confulum clamnatLUimifcncordia Centuli Vicecomes B. nolebar aflentiri & dimuce-
prafulum faluanu.Abbol.z.de obfidione Parifien- re partem fuam:fed tandem acquieuit, vidus preci-
Ù-. Perdi-lit ergo fuosillic Wllclmus honores Ha- bus Garcia; Abbatjs qui ci niamconiaiiguimtatcm
goni régnante datos,qui Butincenfis Pnnceps ex- cum difto Comité rephcauit & quomodo vemC-
nterat Conful quare fuit aûum hosinter Comi- fet dcHifpanu Auus Dorani Willclnu vbi fc con-
cesiraraane duellum. Qaibusaddequ^adnotauic tulerat pater eius tempore Domm Ludouici Impe-
Hcnticus Spelmannus EquL's Anglobntannus in ratçns5 qui quidem Rex de hac paniav-cftituratn
Glofl'ario: Conful, Confulatus, ab auûonbusme dédit auo Vicecomitis qui erat de cius progcnie
diorum fectilorurn vfurpantur pro Comité & Co- & dedit Deo & S. Vincentio partem fuamfuper al-
mitatu. Leges Edouardt Confe/Tuns cap. il. Quod tare.
modo vocatur Conntatus ohm apud Britoncsic- IX. Tabula Bracarenfis apud Sand. Poftquam
ponbjs Romai2QruiTiinrCgnoiftoBritaûnjiSvwa- totnu Regni Gallccim feu Hifpar.ise fufeepi culmen.
CHAPITRE IV,
Sommaire.
L La 'Race du Duc Sance oSxCitarra. I L Le Duc ^Arnaud ricft
point Jùccejfeur de Sance Mitarra. Sance Mitarra Second fuccede à
fin père & riefi point fils de Garcia Enecones Ilgt de J^auarre.
Lesfigures que ton voit fur les portes de quelques Eglifis de G a/co-
gne expliquées. III. GarBa Sance fils de Sance' MitarraSecond 1
& mari d'Honoré te. Elle web afiit l'Abbaye de Qondom. Guillaume
Garcia Comte de Fe%enfac. ^Arnaud Comte eLAftarac, fitrnommé
I
Nonnat3 & pourquoi. V. Sance Garcia fils du Comte Garcia
receut en partage la Grande Gafcogne. Geruaisde'TiJleberi.Sesdeux
1)efcriptions des Gaules. En l'<vne3 Gafcogne comprend les Metropo-
les d'oAux, & de Narbone. Maior Vafconia eïi la Prouince d'Aux,
oppofie à la Prouince de Narbone. Vafconia prifè pour la Metropole
de lourde aux. Vafconia Curta prije pour la Prouince à'
Auxapres
que Narbone fut retranchée de Cjafcogne. V. Ceintes particuliers
de Bourdeaux. Cjuillaume le Bon, quireftablitleMonaftere de Sain-
te Croix-,
L faut examiner ch ce Lieu la race de Sauce Mitarra, qui eft le chef
& l'origine des Ducs hereditaires de Gafcogne. Pour cét effet ie
deduirai fa defcente félon la foi de diuers tiltres & métrai en tefte
la relation des Eglifes d'Aux, & de Lafcar; & delamaifbnd'Ar-
rhaignac qui fera plus d'imprefliort eftant rapporte'ë fa fimplicicé naturelle,
en que
fi ie la dcfguifoisauecvndifcours fardé. Elle porte que Sance Mitarra eut pour fuc-
cefTeur, fon fils de mefme nom. Celui-ci rngendr*
bailla Garcia Sance le Combè^ qui eut
trois enfansy anfquels ilpartagea U Gafcognet & lagrande Gafcogneh Sance Garcias,
le Fe^enfacàGuillaumeGarcias,cyl'^flarAcà^irnaudGarcias.Sance Gardas engen-
dra deuxfils naturels Santé Sance, & Guillaume Sance.GttiUaume Sance engendrait Noble
Duc de Gafcogne Sdnct. Cette généalogie eft confirmée par vnadte tire' du Threfor
d'Albret, dont l'extraie!: eftdcuers moi, cfcrit delà main de Iean de Marca mon bis
ayeul, Confeiller en tous les Confeils de Henri RoideNauarredésPan 15x1. Où
l'on voit Sance Mitarra de Caftille efleu GonfuldeGafcogrtejquilaifTelafuccef-
fionà fdn fils de mefme nom.
I L De forte que l'on ne peut fans violer l'autorité de qiiatte tiltres tres-an-
ciens, metre le Duc Arnaud entre Sance Mitarra, & fon fils puis queccltii-ci fuc-
ceda immédiatement à fon pere. Ce qui m'empefche aufii defuiurelaconiedture
du fieur d'Oyhenard, qui eftablit le Roi de Nauarre Sance Abarca, fils du Roi
Garcia Enecones, pour fucceiTcur du Comte Arnaud. Ce qui eft atiahcé contre la
teneur des anciennes Chartes de Gafcogne, qui n'etuTent pas obmis de donner
àlamaifon de leursDucs,vneoriginequileurefl:oitfiauantageufe,encasqu'elk
euft cfté véritable. Et les (oupçons ne font pas fuffifanspour renuerfer vne relation
fi bien eftablie; dautant plusqueîaconqueitc que Garibai prétend auoir cfté faite
dans la Gafcocme par le Roi Sance Abarca, ne peut cftre eftenduë au delà des val-
lées de Baftan & de' Sife, qu'il peut auoir acquis à" la Nauarre Et que les Mono-
Gafcogne,
Eglifes en
grammes que l'on voit furies portes des anciennes & en
diuers endroits de Bearn, auflî bien qu'en diuerfesinferiptionsdes tombeaux, qui
font repr dentées au Volume de Rome Çouflerraine ne font pas les armes ni des
Rois de Nauarre, ni des Ducs de Gafcogne; mais le nom de I. C. en letres Grec-
ques par abrégé, difpofecs en forme de Croix, fuiuant l'vfage pratiqué aux dra-
peaux militaire^desEmpereurs Chreftiens; qui eftoitvnefaçon de figurer Lakt-
le
rttm de Conitantin. °
I I I. A Sance Second fucceda le Duc GarciasSance le Courbé, qui efpoufa Ho-
noretc, félon la relation d'vn ancien tiltre de Condom; dont elle reftablit l'Ab-
baye quiauoitefte' ruinée par les Normans. QfcDuc partagea fon fils aifhéSance
Garcias de la grande Gafcogne, pour vfer desVrmes des vieilles Chartes, Guil-
laume Garcias du Comté de Fczenfac3& Arnaud du Comté d'Aflarac. Le Comté
de Fezenfac, nommé Fidentiactts dans la vie de l'Empereur Louis le Débonnaire,
comprenoit en fon eftenduë le pais d'Armaignac; quoi que celui-ci n'ait paru en
tiltre de Comté qu'en la main de Bernard le Louche, auquel Guillaume ion pe-
re le donna en partage, auec la qualité de Comte enuiron l'an 960. Et neant-
moins dautant que par fucceflion de temps, la maifon de Fezenfac qui eftoit la
louche, 'a coulé dans la maifon d'Armaignac, celle-ci a retenu fon auantage,& a
fait fuiure dans les a£tes publics, la qualité de Comte de Fezcnfac, commeaccef-
foire,nonobitantfonantiquité quoi que dans les afTemblées des Eftats de ces païs,
Fczenfacconferuefà prééminence fur Armaignac. Letroifiefmefils Arnaud, dau-
tant que fa mere Honorete deceda dans les douleurs de l'acouchcmcnt, de qu'il
fut mis au monde par la diifeétion du ventre de fàj mère, comme les Crions an-
ciens, non par voye de naïifancc ordinaire, fut îutïiommé Nonnatus3 ou Nonnes
qui eft vnecirconftancefort remarquable, que la Charte de Condomaconieruée5
laquelle me remet en memoire, ce que Suidas auoit efcnt de Cefar pour la mefme
confiderationjàfçauoirqu'iln'eftoitpasné^^w^ei'?.
ï V. Confidcrantque Garcias Sance donna la grande Gafcogneen parcage à fon
Sance Garcias, ayant diftraicpourlalegitimedefesdeuxautres fils, Guil-
laume, & Arnaud ,les Comtes de Fezenfac, &d'Aftarac, on reconnoift bien que
fous le nom de la grande Gafcogne, cft comprife toute l' eftenduë de terre qui eft
hors ces deux Comtés. Mais il eit raifonnable d'examiner ce pointplus particuliè-
rement. Je ne veux pas pour cet effet repeter, cequei'aidcfiaampkment expliqué
au La. dcpuisleCh. 13. touchant l' origine des Gafcons,& ladiilnbutiondeiaPio-
uince en Comté, & en Duché. Mais ie veux adioufteràcesrechcrchesvne nou-
uclleobfcrucition tirée de Gcruais'dcTifleberi. CctauteurAngloiSjCpiflorirïbiten-
uiron l'an 1 z x o. apres auoir enfeigné le droit Canonique à Bologne fut retenu par
Guillaume Roi de Sicile pour eftre de fonconfeil, & enfuireparHenri troifief-
nie Roi d'Angleterre j & en fin Othon quatriefme, Empereur recompenfa fon
mérite de la charge de Marefchal du Roiaumed'Arles. Il acompofévnliure inti-
tulé de Ottjs Imperialibtts diftribué en trois parties
ou decifions, comme il parle,
qu'ila dedié,à cet Empereur; où il dcfcntles Prouinces du monde, & lesmerucil-
les que l'on trouuc en chafcune. II fait deux descriptions delaGaule, dontl'vne
cft copiée fur les anciennes Notices des Prouinces, où il déclare que la Prouince
Noucmpopulanc eft celle que l'onnommoitGafcogne, fous la Metropolcd'Aux:
Mais l'autre dcfcnption eft efloignée de celle-ci, qu'il dit auoir extraite du regiftre
de l'Eglifc Romain c.tel qu'il eftoit de fon temps.ll diftribuë la Gaule ,felon la Cou-
ftumc de cette Eglife en France, Bourgogne, & Gafcogne' La France comprenoit
fix métropoles, Lion, Reims, Sens,Tours, Rouen, Berri, & Bourdeaux. La Bour-
gogne fix autres M etropoles, Bezançon, Vienne,,Tarantaife, Embrun, A ix, &
Arles, qui eftoie le Cher du Roiaumed'Arles. La Gafcogne eftoit diuifee en deux
métropoles. Aux, & Narbonne. On voit la mefme diuifion des Prouinces dela
Gaule, & particulièrement celle de Gafcogne en deux métropoles d'Aux, &de
Narbone, dans la Notice des Euefchésde la Gaule,qui eft fur la fin de 1 hiftoire de
Franceefcriteàlamain,quicftàSaintDenys,&quirinit en la viede Philippe III.
l'auoiie que ie n'ai pu rencontrer le motif de ce département, qui comprend Nar-
bonne fous le nom general de Gafcogne Mais on peut remarquer, comme la Pro-
uince d'Aux eft préféréedans le regiftre de Rome,à celle de Narbone; & peut-eft tre
Gafcognepoffedoitanciennementletiltre
qu'en cette conûderation la vrave
ouAfdîorP^^oMM^encomparaifondelaProuincede de
grande Gafcogne, Grande,mais Narbo-
bone, qui compofoit non pas la la SecondeGafcogne.Toutesfois
encore que dans l'ordre de l'Eglife, la ville de Bourdeaux fufl comprife dans la Fran-
ce,elle eftoit des apartenancesduDuchédeGafcogne, ainfi que i'ai montré. C'eft
pourquoi on ne doit pas crouuer eftrange,queGarciasdonnait le Comté de Fezen-
fac, où eftoit comprife la ville Métropolitained'Aux à fon fils Guillaume Garcia;
Puis qu'il retenoit pour fon fils aifné la Cité Métropolitaine deBourdeaux, qui
eftoit lefiege Principaldu Duché de Gafcogne. Cequi a efté caufe qu'en certains
exemplaires de la Chancelerie Romaine, la Prouince de Bourdeaux eft nommée
Vafconia. Ce département delà Gafcogne en deux Prouinces d'Aux, & de Narbo-
ne, fut changé par le Pape Iean X X 1 1. de forte que depuis ce temps le Regiftre
de Rome, ne met fous la Gafcogne, que la Métropole d'Aux; & en la Gothie,
Narbone, &Tolofe. D'oùeft venuë ladenomination de VaJconiaCurta, dans cer-
tains manufctits, pour lignifier la Prouince d'Aux, comme li l'on vouloir dire la
Gafcogne racourcie, Vdfconid Curta ideft decurrata à caufe de la diftra&ion de la me-
tropole de Narbone.
V. Quoi que la ville de B ou rdeaux fuft le fiege des D ucs,il y au oit aufîi d es C om-
tes particuliers que les DucsyeftabMbient. Car en ce temps Guillaume mari d'A~
remburge, & fils du Comte Raimond & dcfôfemmeEndregote, reftablirent le
monaftere de Sainte Croix, que les Payens auoient demoli; Ce qui fut fait à l'in-
fiance d'vn Gentil-homme nomméTrencard, quipoffedoitlcfol de l'ancien édi-
auecleconfentemcntderArcheuefqueAldebert.
fice, & Ces Payens> dénommés
en l'acte du reftabliffement^ fontles Normans,qu'Ordericus Vitalisaffeure auoir
ruiné l'ancien monaftcre de Bourdeaux:qui eft le mefme auec celui que la Notice
faite du temps de LouislcDcbonnairedénombre en l'Aquitaineentre les monafte-
res, qui ne doiuent fournir argent, ni gens de guerre, mais font obligés feulement
à faire des prières pour la profperité de l'Empereur de fes enfans & de fon Empire.

On peut rccueillira peu-prés le temps de ce reftabluTement, de ce quel'aéte certifie


qu'ilyauoitdespcrfonnesenvie qui auoient veu l'ancien édifice. Ce qui cojiuienc
àl'année 900. ou cnuiron, dautant que la démolition tombe en l'année 848. Ce
Comtéfut réuniau Duché après le deces du Comte Guillaume.

I. ECharrario Lafcurr. & Aufcienfi Ibique cius Gardas genuit duos filids Manzeres Sancium
Conful efïeûus(t. Sancius Mitarra) filium qui fimi- Sancium, & Willelmum Sancium. Willelmus San-
licer Mitarra Sancius vocatuseft, habuit. Hic au- cius genuit Nobilem Duccm Vafconia; Sancium.
tem genuit Garciam Sancium Curuam qui tres Willelmitî Gardas Conful Fidenciaccnfîs genuit
habuit fibos, per quos Vafconiamdiuifit. Sancio Otoncm cognomine Falca, ôcalterumBernarduta
Garciï dedic Maiorcm Vafconiam. Villclmo Gar- Lufcum, qui,'conftruxit monafterium videlice: S.
cix Fedenciacum,Arnaldo Garciœ Aftaracum.San- Orient)/, &diuilîc illis Confulatum fuum OtQai
dedit Fidenciacum Bernardo Armanachnm. omnibus adiiuorJumfaciemibustonflruaturvii'.ra
III. Châtra Condom Ecclefia Condomien- munaiteriumintusciuicacem,autforas. Erataurem
fis à Normandisvaft.ita.abHonorera vxore Garci2 Iuuenis Eloquenuffimus de noblli genere, lntetu
cogiiomcntoCuruiValconixComitisreftitutaeft, erudirus cuius nomen vocabatur Trcncardm lo-
in honorera noftri Saluatoris fub inuoeatione. 13. cutus eft coram omnibus dicens, Non tfteonue-
Pétri. Illius Citciat Curui cognomenro Vafcomse nientia vt tam perfeûa Prouincta lîcuifta cft, fit ex-
Comuis, & HonoretEeius vxons films fuit Ai rul- traneaàconforcioraonachoium.Audiuimusà mul-
dus Cornes Aftanaccnfis .cognomento Nonnatus, tis fenibus dicere quod foras Ciuitate in oratorio
quod curfo marris ventre extra&us fuetir. Garciac quod eft in honore SaniStie Cnicissedificatum, ab
cognoaicnto CuruoinVafconia; pnncipam. non antiquis temporibus fuiflec habitatio Monacho-
Arnaldus films fed Sanciusdi&i Gardas frater fuc- rum nonparua, fed à Paganis eft deftructa & cft
ceffir. ( vbi voci Gard* prœponendaeft, Arnaldi.) in'mea hereditate, & fuit anteceffbnbvis parenti-
Sancius ifte tres habuit nlios SanciumSanci]ma- bus meis. Et fi tibi & omnibus placet vt rxdiHcars
iorem natu Guillelmum Se Gombaldum. Sancms velis, hoc quod ad me pertinet ad (cruitiumdei fa-
Sancij maiot naru patri Sancio in Comirntu Vafco- ciendum, ego derelinquam.Piacuithocconfiiium
nia fucceflït, & fine liberis decefiît. Sancio Sancij Comiti; & omnibus qui ibiaderantfcientes, quod
Guillelmus frater (iicceflît qui Gombaldum fra- per voluntatem dei eueniflet. Venit Cohies GuilJel-
trem Cub finem vitseinfbcietatcm adfciuit. Ifte G6- mus, & cepit «dificare, &perfeuerauit. Cum com-
baldus Hugoncm fi'ium ex légitime rtiatrimoniû plet a clTet edificatio monafterij, conltnuit XIII.
Monachos,
gênait deindcepifcopatusAgennenftm, & Vafa- & Abbatem XI 111. cui nomen Elis
renlem obttnutt:tandemin Societatem Comicatus in fetuitio Deiperfeuerantes, & congregansom-
VafconiœàGuillclmo fratre adfcitus eft. neS principes Burdigalenlîum vocauir matrem
V. Geruafius TiflebcrienfisRcgni Arelatenfis
1 fuam nomine Entregèdù, & vxorem fuam Artnbur.
Marefcallusin Cod. Ms.Bibl. Thuanx,in Libro de gis,&z veneruntantealtarcquodeftin honore fan-
Otijs ImperialibuSj Deciilone i. c. DeProuincijs as Crucis cdificatum &c dixit coram omnibus
& Vrbtbus Gs\lïx;^Hodeditam tftà V. C. And. Du- Gailielmtu Comes, In nomine San&2 &indiuidu£C
cheîhio: GafconiaduoshabetMerropohtanos Au- Tnnitatis. Ego Guilielmus^» Rsymendo Comui.
xit;wum,&: Narbonenfem. At veroin Cap. de Epi- do îftas terras cum îftauinea, Se EcclefiaSanti Hyl-
logo Capitali Prouinciarum»o»J»a»f^(/ij:ItemNo- larij de hortellano cum omni ei pertinente, & villa
uempopulaua, quam Gafconiam dicimus,inqua qux vocatur Solaco cum oratorio Sanfta; Dei
Caput cftAufciorum. De prima diuiiione ait,fe- Genitricis Mari», cum Aquis dulcis de marc Sa-
quutum e(Tc Romtm& Ecclejitrenftrnm cuuis con- hJTœ, vfque ad mare dulcia, cum montancis,cura
textumdc verbo ad verbum habuit. Hancuutem (îd pinera, cum pifeatione, cum curvâa prata falnicina
eft (ecundam) ProtttnçiarumSérient de Regtjiro Roma-
·
Capicnte cum feruis & ancilhs. Cundtahsec, da
no in fed fecun-
quo non Sccunâum Archiepifeopatw Dco & hoc Altare in honore Sandtee Crucis œdifi-
dum antiquitus diftinâa officia piefidatimm vel catoà Conftitutione hunc locum & Dei feruitio
proconfulatuum, prsfeitnrarum 8c moderationum adimplendum. Si quis vero quod fmurum elfe non
Imperij Romani ordinauimus hic asrsiguitati fer- credimus voluncati noftrae, vel quiflibet adinuen-
nienres, t!itcHonitatt\ocvm\dames. Oyhcn. 1. 3. No. tiombus, auc aliquis de heredibus noftns
tiriï Vafc. c. 5. teftatur in veten membrani qujepe- Cupiditas, vel qushbetpetfona obuius vel repeti-
nes illum cft, Aquuani.-E Secundsc tribui noracncla- •torextiteric, à Conucntu omnium Chriftianorum,
velliminibusEccIefiarum Extraneus habeatur. Er
turam VAfconi* rernam vero fa/comam Ourlant
nunctipan. BoiquetusinNocisad Rcg.Innoc. III. Iudae Traditoris. D. N. lefu Chnfti perfruatur
alïcntin vcreriCodiceCollcgij Fuxenfîsapud To- confortio, infuper etiam partibus ipfius monafterij
lofamNouernpopulaniamvocanf^a/conianiCurtam. vel fratrum ibidem conliftentium,fbciatoquoque
V. Fundatio monafteri) S. Cruels Butdigalenlîs: eum exaâionc Sacratiflimo fifco, aurilibrasCen-
Regnante Guillelmo Comite qui vocatur Bonus in tum,5 acergenti mille, coaclus exoluat & quod re-
Ciuitarc Burdigalenfi conuocauit maiores domus petic nullatenus valeat vindicare. Sed prelens do-
flixquodarn die, &aicadillos;Daremihiconfilium nanoqus à nobis'pro amore DeiEcclefia:Sandtx
de hoc quod vobts loqui volo. Audto quod per Crucis confecipta eft firma &illibataommtempo-
multas Monachale,ad fcim-
legioncs conftruntur monafteria
tiumDeitacienduminordine re valeat permanere cum ftipulatione Tubnixa,
&volo Actum ibi fignum Guillelnao Comiti, Signum Al-
vt cogitetis & dicatis in quo loco dcdentis mihi debtrti <dTcbieftfîe$i,
confihum, vt pro rcdcmptionc Anims mex, vel
CHAPITRE V.
Sommaire.
Sance Canin eut trois fils. IL Sance Sances Ducou Comté de
doubles.
Gafcogne,qui deceda fans Pourquoi fon mm3 & ce lui de s autres
lignée. JIL
Ducs de Gafcognefont Guillaume Sance fuccedea (on
frère Sance au Duché.Il y affecta fin frerc Gombaut. Epoche notable
du temps de Guillaume Sance. Le Comte Bertran fojfejfeur du mona-
stère Squirs. Le rend à l' Eglifc du temps ducR^irPepn,fiiuant le dé-
cret de ï Affemblée d'oAix. I
V. (e monaftere Squirs ruiné par les
J^Qormanss rétabli par Guillaume Sance, qui le remet fous la diff/o-
Fleuri
fition de l'jibhé de 3 & change le nom de S(\uhsenceluide Ré-
gula. Date de ce tiltre de la cReole de l'année 977. V L Gombaut
fait 'vne autre donation à ce monaHere. 'Prend la qualité de Duc, &
d'&uefque de Gafcogne. VII. VIII. oJxCariagc du Duc Guillau-
me auec V traque Princejfe defang%oial. S Ile elîoit fille de Sance Çar-
ciasoAbarca Second du nom Roide J\Qauarre>

E Comte San ce Garcia eut trois fils, SanceGuillaume Sance, &


Gombaut, félon la foi de l'ancienne Charte de Condom qui eft
pluscompleteque cellcsdc Lafcar, & d'Aux, quin'en remarquent
que deux fçauoir Sance & Guillaume Sance; non plus que la
Table du fieur Befli qui n'en reconnoifr que deux, fçauoir Guil-
îauftic Sance, & Gombaut. Maisioignancl'autoritédecetteTable auec les CharrcSj
de Lafcar & d'Aux, touts'accorde auec la relation de celle de Condom; & par-
tant on peut afleurcr que Sance Garcia engendra ces trois fils, fuiîènc-ils lé-
gitimes, ou naturels feulement.
1 1. Sance Sances IV. du nom fils aifné du Comte Sance Garcia, recueillit après
fon perelafucceffion du Comté, ou Duché de Gafcogne, mais il deceda fans en-
fans, comme il eft iuftifié parlaChartedeCondom; &peuc-eiire que pour cette
raifon, il eft oublié dans les autres tiltres. On pourroit demander pourquoi on
redouble fon nom, & qu'on ne fc contente pas del'appeller Sance {impicmenr.
Pour fatisfaire à cette curioiité, il eft necefiairc dobferuer pour vne bonnefoiSj
que l'on rencontredanslalecîuredesvieuxacTresvnefeniblabledenominationdes
autres Ducs, ou Comtes de Gafcogne qui eft formée en ioignantlenom propre
auec le patronymique de leurs peres. Car c'eft en ces termes de Prifcian qu'il faut ex-
pliquer vne obfcruation de Grammaire, qui profite aufïi beaucoup pourl'intclli-
gence de l'hiftoire d'Efpagnc. C'eft pourquoi ie meferuirai des annotations, qu'à
fait furcefujetHierofmeBlanca,enlafecondepartie defesCommentaires d'Ara-
gon. Ildit donc que l'ancien vfage d'F-fpiglie auoit receu les noms patronymiques,
deriucs du nom des peres ou des ayeux, en telle forte qu'en fuite du nom propre,
on adiouiloit le nom propre du pere ou de l'aycul; tanrofl terminé en tantoft
fans changer la terminaifon. Par exemple Sance fils de Garcia fe nommoit Sance
Garces. Mais on ne changeoit pas la terminaifonde ces patronymiques, s'ils cuffent
fonné mal aux oreilles par ce changement,comme Migiel Guilkn, & autres feni-
fa S
blables. Les efenuains lors qu'ils vouloient exprimer ces patronymiques en termes
Latins,!efaifoient afles acortement à la mode des Grecs, adiouftant au nom pro-
pre, le génitif du nom du père: par exemple, pour Sance fils de Loup, ils enon-
çoient SitncittsLtipi. Quelquesfois par vne corruption barbare, il terminoientle pa-
ou bien
tronymique en Onu, Ones, comme pour dire Garcias fils d'Ennecus, ils
efcriuoient Garcias Ennecones. Nous trouuons cét vfage fort receu dans les tiltres
qui refient des Comtes de Gafcogne;où Garcias Curuus fils de Sance Second,
eft nommé Gardas Sancij. Les trois enfans de Garcias font appellés, Sancïus Garciœ,
Guillelmus Garda& Arnaldus Garcia. Ceux de Sance Garcia font nommés Sancius
Sancij y #z fon
pere Guillelmus Sancij; dont les enfansTeront qualifiés l' vu Bernardus
Guillelmi) & l'autre Sancius Guillelmi. De maniere quei'ai efté oblige'de traduire le
nom de Sancius Sancij à l'Efpagnole,par Sance Sances, quoi que dans la pronon-
ce temps-là,
ciation vulgaire de on les prononçait fans aucune inflection Garcia
Sans & Sans Garcie, comme il apert par l'A cte de Hugues Euefqued'Agen, qui fe-
produit fon lieu.
b c
ra en
I I I. A Sance 1 V. fucceda Guillaume Sance fon frere, comme nous aprend
le Tiltre de Condom;qui adioufte, que Guillaume fur la fin de lès iours aiTocia
au gouuernement du Duché, fon frere Gombaur. le n'employé pas cette obfer-
uation à contre-temps, marquant la fin du Comte Guillaume, lors que i'entame
ion commencement. Car ie fuis contraint d'en vfer dela forte, dautant que ie dois
produire vne pièce, où l'on voit cette afTociarion; laquelle eilant dattée desan-
nées de I. C. fait vne ouuerture pour arrefter;quelque point fixe:où nous puif-
fions mefurer le temps des Ducs de Gafcogne, en auançant ou reculant le calcul
fur cette Epoche; qui cft la feule precife depuis l'Election de Sance Mitarra,que
i'aie pu rencontrer iufqu'à prefent. Cette pièce eft tirée 'du liure noir du monafte-
rc de la Reole fur Garone. Ce monaftere elloit anciennement appelle' Squirs en
Is.ng3.gc vulgaire & poifedé par le Comte Bertrand, fans que la difcipline regu-
licrey mil obferuce. C'eft pourquoi ce Comte qui en ioùifïbit, déliranty reflatblir
] exercice de la regle Saint Benoift, le remit entre lesmainsdel'AbbéAdafiuSjdu
conitntemcnt de fa femme Berte & de fes enfans, Guillaume, Aulbert, Arnaud,
J
&z Bernard & déclara expreflTémentquefonintentioneftoit, quece monaftere fut
v
iÓ¡Js la main du Roi pour le protegcr,& non poury rien exiger. Mraut que ceCorute
Bertrand qui auoitfans doute le gouucrmentduComté de Bazas,vcfquiftdu temps
deLoiiislsDebonnaire,&dcPepin Roi d'Aquitaine fon fils, lecoursderhiftoire
le requerant ainfî par neceilitéj puis qu'iloccupoit le monaftere auant qu'il cull
cfté démoli par les Normans qui le ruinèrent l'an S 48. le penfe qu'il le rendit
a i'Eglifc,en exécution de l'ordonnance qui fut arreflée l'an 836.
en lafîèmble'c
tl'Aix, ou le Roi Pepinfutadmonefte'parfon père, 5c parles Eu efqu es affcmblés,
de faire rendre auxEglifes, ccquelui&lcsficnslcurauoientvfurpé. Cequ'il exe-
ruta debonne foi, comme afTeure l'auteur de la vie de Louis: mefmes le tiltre du
delaiflèment que fait le Comte Bertrand, femble faire allufion au formulaire du
Decrct de Pepin,qui ordonna la reftitution, fansrcferueràfoiaucun autre droit,
que celui de la protection & de la defenfe, com me l'on peut voir chésAimoin.
IV. Orle Comte Guillaume Sance voyant la ruine déplorable queles Normans
auoient fait en l'Aquitaine, Se particulièrementen la Gafcogne, y ayant pillé& de-
molinonfculement les monafteres, mais aufli plufieurs villes, & bourgades Et
ayantapris parle rapport des anciens, quelemonafterede5<pr.r finie en Gafcogne,
dont il perccuoitles reuenus, auoit apar tenu au monaftere de Fleuri, auan t qu'il euft
dire ruine par les Normans, fe refolut de le rem être au premier eftat fous la difpofi-
non de l'Abbé de Fleuri. A ces fînsilenuoyevers l'Abbé Richard l'vn de fes Chape*
ains, pour lui dôner auisde fes bonnes intentions,& lefupplierd'enuoyerquelques
vnsde fes Moinespourenprendrelapoffeflion, reparer les ruines -&trauailler au
bien des ames. Et à i-nefiiie temps expedie fes letres en qualité de Duc des Gafcons,
en compagnie de Gombaut
ton frere EuefquedcGaicognel'andel'Incarnation
977. De forte que les deux frères rirent coniointementvne pleine Se entière dona-
tion au monafterc de Fleuri, de celui de Squirs auec toutes les Eglifes, bourgades,
metairies, vignes, bois, prés, pafquages moulins,eaux, & iuftices & de tous au-
tres droits, qui eftoient des apartenances de cette maifon. Firent defences aux
Comtes; Euefques, & à leurs fucceffeurs, ou à quelques autres perfonnes que ce
fuiTcnt^de troubler les donataires en la poffeffion des chofes données fous peine
d'anatheme, & iurerentauecleurs vaffauxfur les reliques des Saints, l'obferuation
du contenu enl'acte. Lesfoufcriptionsfontencétordre, Celle de Gombaut. Euef-
aue, & Ducdetoute la Prouince: En fuite eft celle de GuilIaumeSanceDucde Gaf-
cotne fon frère de Garcia leurNeueu, de Rotger luge, de Vtzan Amaneu, du Vi-
comte Areolidat, & d'Arnaud Amaneu. CesPrincesnefecontenterentpasdefaire
la deliurance du monaftere entre les mains de l'Abbé Richard; mais encore à fon
inftanec lui oftroyerentvne déclaration particuliere des Eglifes, c'eftàdirede tous
les droits, & rentes ecclefiaftiqucs qu'ils rendoient, qui font Dix & Sept en nom-
bre changèrent le nom de S quirs en celui dei^«/e«,àcaufederobferuationexacte
de la règle monaflique qui feroit obferuée en ce monaftere, nomméauiourd'hui
laReole, du LatinReguU & permirent à l'Abbé auec le confentemene des V icom
tes & des autres Barons de la terre, de baftir au quartier d 'Aïïiardegs ou Jillas vne
ville qui eft celle de la Reole, à laquelle ils accorderentplusieurspriuileges & im-
munités»
V. Ce tiltre de donation cft fort considérable, à caufc delaconfigmtiondu
temps de Guillaume Sance, qui viuoit fuiuant cette Charte l'an 977. & nean*-
moins eftoit fur la fin de fes iours, félon le témoignagedecelledeCondom. De
maniere, queles premières années de fonDuchédoiuenteftrecftablicsplus haur;&
l'on peutafïigrier certain temps par conied Lire aux Ducs, qui l'ont précédé, com-
me l'aifaitenlatableinferéeàlaiindeeeliurei puis que nousauonspourle moins
deux Epoques aifeurées, dans l'enceinte defquelles on peut les enfermer dontl'v-
ne eft celle du Duc Arnaud del'annéeS64. qui eft fuiuie de l'Election de Sance Mi-
tarra, dont le fixiefme fucceffeur eftoit fur
lafindefesioursenl'année977. D'ail-
leurs on peutobferuerencetiltre, que Guillaume fe qualifie Duc des Gafcons, ou
de Gafcognequoi qu'ailleurs il prenne la qualité de Comte de Gafcogne. Ce
quiarriue tant à caufe que l'vfage des qualités de Duc, & de Comte, eftoit pref-
fon fiecle
que en iudifference pendant que parce auffi que véritablement il
poffedoit le Duché de Gafcogne, conioindlement auec leComté, quieftoitvne
pièce feparée.
VIQuant à fon frère G ôrnbaut, il prend la qualité d'Euefque de Gafcogne ôc de
DucdelaProuince,ioignantenfemblelesdignitésEcclefiaftique&fccuhcre, non
feulement en cette piece; mais aufïï enla donation qu'il fit l'année fuiuante 97 S. à ce
Conuentde la Reolc, delà moitiédel'Eglife Sainte Marie, qu'il acquiftdu lieu d'vn fien
vaflalnommé Arfia, lui baillant en cfchangc l'Eglife de S. Paul d'Andrie^
Elleeft ficrnée de Gombaut, & de VVâldmusSaneio Dnx,ôc de quelques Vicomtes;
& confirme parfa date, la verité de la précédente. Or ce Prince prenoit l'vne &

l'autre de ces qualités dautant qu'après auoir efté marié auoit engendré
rut do fon
mariage Hugues, il poffeda les Euefchés d'Agen* & de Bazas, & enfin affo-
S iij
<ié au Duché par fon frere Guillaume Sance, ainfi que le rapporte le Tegiflrede
Condom. Mais il faut fçauoir qucfouscenomd'EuefchédeBazaslemyftered'i-
niquité eftoit couuert, & que l'on comprenoit tous les Euefchés du Comté des
Gafcons, ainfi que t'expliquerai en fon lieu. D'où Gombaud prend fuiet de fe qua-
lifier aux actes publics Euefquede Gafcogne; Et delà le fleur Befli enfaTables'eft
perfuadéà mon auis, que Gombaut auoit efté Archeuefque de Bourdeaux, efti-
mant que cefuft le mefmc auec le tiltre d'Euefqucde Gafcogne,
VII. Le mariage de Gombaut auant fon ordination qui precede Tannés
977. & la mention qui eft faite en la donation de la Reole de Garcia neueu de
Gombaut, & de fon frère doiuent perfuader que le Duc Guillaume auoit cité
marié; puis que fon frere, & fa foeur auoient eu defia lignée de leurs mariages.
Neantmoins voyant que les noms de la femme du Duc GuillaumeSance, & de
fes enfans font entierement obmis en cette Charte, contre I'vfage de ce temps,
ie penfe que la Ducheffeeftoit abfente, & les enfans en bas aage & que peut-
eftre il efpoufa en fecondes nopees fa femme Vrraque, qui paroift en toutes les
actions, & monumens de pieté qui reftent encore de ce Prince. Les regiftres de
Lafcar, des Abbayes de Sorde, &c de Saint Seuer font chargés de fon nom ceux
de Saint Seuer lui ayant conferué particuIierementfadignitédePrinceflede fang
Royal, fans neantmoins exprimer la maifon Royale d'où" elleeftoitifïuë.
VIII. Cela m'a conuié de rechercher fa race dans l'hiftoire, & pour cet effet
tourner ma penfée vers les Rois les plus proches deRoyalesGafcogne, qui fontceuxde
Nauarre;le nom d'Vrraque familier aux maifons d'Efpagne tefmoi-
gnant affés, que cette PrincefTe eftoit de race Efpagnole. Or letrouuechés Gari-
uai, que dansS.lesytmylian accordés par leRoiSanceAbarcaSeconddu nom, au
de l'an
priuileges
monaftere de 970. èc del'an 972.. entre les autres, qui fignent
&confirmentcesinftrumens,ilyavnePrincenreVrraque foeur du Roi. Laînfan-
ta, Donna Vrraca hermana del Rei, dit Gariuai. De forte quelaComtefTe Vrraque
eftoit fille du Roi Garcias Sances, &dcfàfemmeTerefe, qui de leur mariage eu-
rent deux fils & trois filles, dont Vrracaeftoitl'vnc;defquelles on n'a pu defcou-
urir les maris, dit Blanca: Mais nous pouuons leur porter nouuellesdu mariage
d'Vrraca auec le Duc de Gafcogne Guillaume Sance, qui viuoitencetemps, e£
poufa vne Princeffe de fang Royal nommée Vrraque, mentionnée dans les pa-
piers d'Efpagne iufqu'à l'an 972. & non dauantage. Ce qui fait vnc pleine foi,
qu'enuiron ce temps elle fortit de la maifon paternele parce mariage; qui lui eftoit
dautant plus fortable, que fans parler de la grandeur de la maifon de Gafcogne,
elle reuenoit par ce moycn dans la terrenatale de fon tris ayeul le Comte de Bigor-
re Eneco Anfta Premier Roi de Nauarre,

III. E Tabulario monafterij de Regula. folio Sznâx & indmiduK Trinitaiis, Ego Gumbaldus
59. Bertrandus Dei gracia Cornes monafterium Epifcopus Vafconiœ &C fiacer meus willclmus San-
Squirs vocabulo gcnoliaco quod modo minime cil Dux Vafconum, taâiidiuino amorefuper peca-
fub regulatt difciplina manet fub poreftate mea, torum noftrorum recordanone, pro remedio ani-
confencience vxore mea Berta, & filijs meis Guil- marum noftrarum, parenrumque feu fidelinm no-
lelmo, Gaufbetto Arnalfto & Bernardo, pariter ftrorutn & eorum qui nobisin operedeifico fau-
fauentibus tradoin ptaefenti domno Adafio Abbari, torcs& confliltoresextircrunu, Decrcuimusquod-
& monaclus qmbus rcgulanter viuere inibi fub dam monafterium noftii iuris, in honorem San-
«us poteflateplacuerit fecunduna regulam S. Bene- ùi Petn Piincipis Apoftolorum dicatum, cum con-
difti. Infra: fint igitur iftt monachi in fubie&ione iilio fidelium noftrorum, ad priftinum reducera
Régis, ad locura laluum faciendum, nonetiamad ftatum. Notum vero erat omnibus ibidem ex
aliquod prefoluendum Aimoinus 1. j.c. 17. Vita antiquo monafticœ inftitunonis regulam floruifle,
Lndouici Pij anno 8j6. &idcircocum antiqunas idem locus diitus fucrit1
1 V. Ex eodem Tabul. Anno Dorninicx Incar- ^«iWjmodernistemporibusdicitur Régula. Qui-
nationis dcccclxxvii. Indidione V. In nomine busfuperrali délibérations rnulcirnoda animi an-
xietate fluâuanribuî, per eam, quat in antiquis, fa- gnumRotgarij Iudicis. Signum Vtzan Amaneu.
pientiam compertum eftante Normannorum ir- Signum VicccomicisEzij. Stgnum Areolidat Vi-
ruptionem, & fui deftiudtionem, idem monafte- cecomitis. Signum Arnaldi Amaneu. Pritereaego
tiunicœnobio Floriacenfiumfuiffefubditum. Non Gombaldus Vafconise Epifcopus 5c frater meus
folumenim vtriufque monalterij feptalugubri fa- VuillelmusSancij monafterio B. Pétri ,quod voca-
ris deuaftauone paganorum, verum etiam torius turad Regulam, quod Beato Bcnediâo Floriaccn-
Galliae & Aquitanix nonnulla perierunt munici- fi reddidimus,hsce lïbiappendiciafolennidonatio-
pia.Vnde communiconfiliopropinquoruin,feufi- neperpecuoaffirmauimus, Ecclefiam videlicet B.
delium noftrorum, quemdam clericum legationis Martini cum clatifis, & reliquis sedificiis. Htsitaquc
noftra: Baiulum, ad venerabilem AbbatemRichar- taliter peraélis, atque confirmatis ad inftantiam
dum fratrefque Floriacenfes,cum omni fitpplicatio- nofttam praefatus Abbas Floriacenfis nomine Ri-
ne direximus, precantes vcipfefifieri porter adprae- chardusjvirquippcpisrecordationis & profun-
fatum locum defcenderet vel fâlcem quos pla- dipe£toris,cum difetetioribusmonachis Ecclefias
cet de fuis monachis tranfmirrat,qui ami(fa recipe- Fua:, prout decebat ad fœpe fatumlocum, qui vc
renr, deftruûa à fundamcntisrefarcirent, & ali- di£tumeft^9»/rxab antiquo vocabarur, nunc au-
quodlucrumanimarum ibidem acquit erent.Quip- tem^«//j,DeconIilionoftro,& voluntate prse-
pe luciferam famant de corum Ipeciah fchola, & fatorum etiam Vicecomitum,& aliorum Daronum
fingulariconuerfationeaudieratnus.Donamus er- terra:, villaminpago quoddicitur Alliardegsedifi-
go, & donatum in perpetuum efle volumuscum çauir; inra fibi & Ecclefiaefuaj.&confuetudines
hac teftamenti authoricare,monafteruun noftrum perpetuo obferuandasconflicuic. Eafdem vero in-
vocabulo Squirs quod fundatum cft in partibus ftitutiones ratas habentes,perpetuonos & fuccef-
Vafconiœ ln pago Aliardenfi fupra npam Galons: fores noftros obferuaturos in animas noftras &
fluminis, cum omnibus ad fe pcrtinencibus hoc fuccefforum noftrorum cum obteftationenominis
eft Ecclefits, villis, manfis, vlncis, films, pratis, Chrifti pantet iurauimns, & rranfgreflbres Con-
pafcuu molcndinis aquis, aquarumque decurfi- fuetudinum perpetuo anathomati prour diûum
bus & uiftinis rotumexinregio quaelîtum & in- eft,fubiecimus.
exquifitum quidquid ad eumdem pertinet tradi- IV. ExeodemTabul.GumbaldiuEpiicopus, &
miisatquetransfundimus de îuicnoftro%inius & totius circumpofita: regionis Dux, Hortatu Jfraaum
ditionemprsfatimonaftcrij Flonacenfis ,ita vr ab monafterij B. Petriquod diu Squirs, nunc autem
hodierna die, in omnibus quidquid Abbas &frâ- Regulavocatur,inhabitantium, commutaùonem
tres eiufdem cœnobij facerevoluerint,hberam in pro communi vtilitate faciens atque medietatem
omnibus habeant poteftatem fiue placuerit Abba- EcclefiEE,falaa yicifîitudine,ad partem propriam
tem conftituere fiue prœpofitum qui eifdem de- recipiens, qux in honore B. Maria: dicara. ,fund ara
beat de omnibus rationem reddere. Itafirmacum confiftit in villa noua, fada recompenfauonefideli
efle volumus, vt non Cornes ,non Epifcopus, non noftto Arfia nomine aliam conceflimus Sancti
quslibec fubmilTa perfona, aliquid de terris, vel Paulifub nomine confecratam manctque m ca vil-
rcditibus eiufdem EcclefiaE,audeacfuberahere aut la,3quaeab incolis vocatnr Andrie. Hoc autem tali
inuadcre)fedomniafintinpr1'Bdiâi Abbatis pote- tenoreeft ftatutum, vt fratres monafterij B. Pétri
tlate. Si vero, quod non credimus nos ipfi, vel abfque aliqua cenditione medietatem poflîdeant
ahquis de heredibus noftns aut fncceffbribus vel exreditibus Ecclefias B. Mari», atque iam diftiis
aliquis prxdi(5torunihonorum perfona contra cau- fidelis nofter in sternum, tam ipfè quam fui poffi-
fati, vel caluraman voluenc in primis quod repe- deant ,qua/ûbfidelium virorum teflimonio tradi-
sit non euendicer, fed infuper à fummo Petro cui ta funt, videlicet SancïiPauli Ecclefiam. Etvrlisec
dominusligandi & foluendi tradidir poceftatern in dcfcriptio firma fie, eam fubterfignauimus, mant.
cuius honore idem locuseft dedicatus,fc damna- bufque fidelium noftrorum roborandam fideliter
sum (èiàr perpetuo Anathemate. Et vt ha;cchaita reddidimus. Gumbaldus^Epifcopali officio pradi-
firma&inuiolabilispeimaneat, non folum fubter- fubecripfit cum coniïlio fra-
tus nrmauit atque
firmauimus, & fideles noftros fubteifirmareroga- trum,fub magifterio B. Benediâri dcgentium.Vuïi-
uimus.fed adhibitisfanétorum pignonbus omnes lelmus Sancio Dux,Fortis Mancio Abbas, Aner-
paritéiurauimus, cum obfecrationenominis Do- fans Vicecomes, Vuillelraus Arfis, Sans Aner, Rot-
mini, nos hïcobferuaturos qux inprifenti co nti- garius Vicecomes Scguinus Vicecomes. Dltarfi
nentur teftamento. Hi funt telles, & haiusprsece- Vicecomes. Vtzan Amaneu. Arnald Amaneu. Hoc
pti confirmatores,quorum inferius vocabula con- autemeftconfhtutumannoIncarnationis Domini
tlicutione deferipta funt. Signum GunibaldiEpif- Dcccctxxvai. Indiftione V.
copi,& totius Prouincise Ducis, qui hanc dona- VIII. Garibaiusl.il c. ^.BlancainCommenta-
tioncm deuoti cordis inftantia Deo Redemptori riis. Hœ vero quibus nuptsfuerintnon proditur,
concefllt. SignumVuillelmi Vafconi» Ducis fra- nec mirum cum parentum nulla adhuc ptorfus
tiiseiufdem3qiiidonum Deo traditum mirècor- extarit coguicio.
roborauic Signum Gard» Nepotisipforu m. Si-
CHAPITRE VI.
Sommaire.
Le Duc Guillaume reflablit les ruines des Eglijes. Et commença le
reftabliffement de celle de La/car. II. Guillaume commande à <vn Gen-
til-homme Lopoforti vajfal d%tvn Vicomte de Gafcognede tuer fon
Seigneurde Fief. Jl fait pénitence de fon crime par l'auis du 'Ducs
& de l 'Eue/que en l'endroit nomméLafcurristoù il y auoiïvnefonft,
& vne petite chapele fur les mafures de l'ancienne Cathedrale. Il y
fit Hjne affemblée de moines &le Duc Çuillaume dota le monaftere
de quelques reuenus. III. IV. Ce meurtre eft defcrit dans les ABes
du Concile de Limoges,qui font expliqués. Conciliation deces Affes
auec la Narration du tiltre de Lafcar.
Es ruines que les Normans cauferent en la Prouince de Gafcogne,
ne s'arrêtèrent pas aux tnonafteres & aux lieux proches de la nuie-
re de Garonne mais encor elles penetrerent aux parties plus recu-
lées de la Prouince, iufqu'aux villes tk aux Cités Epifcopales lef-
quellesayanseftépillées^bruflées,& demolies,prcmierementpar
les Ariens du temps d'Euarix Roi des Vuingoths,&: depuis par les Sarafins fous le
GeneralAbderrhaman,feruirentencore de proyeaux cruels & BarbaresN ormans,
ou Vandales pour vfer des termes de la Charte de Lafcar; & de fubietàlapieté, &:
vertu de Guillaume Sance: qui trauailla non feulementà rebâtir Se doter de bon-
nes rentes les monafteres perdus, mais qui prit auffi vn grand foin de fauorifer les
EglifesCathédrales, & de reparer le défaut, & la négligence de fis predeceflfeurs.
Cequi parut en l'Euefché de Lafcar, qui eftanterifeueliious les rumes,& ne pof-
fedantniville,nificgeEpifcopal depuis plufieurs années, n'y ayant qu'vneforeft
efpaiffeaulieuodauoiteftélaCitéjôde chef du païsjle bon Duc commença fore
heureusement a contribuer de les reuelius pour l'entretenement de ceux quifai-
foient encelieuleferuicediuin,dansvnepetiteEglifedediéefousle nom de Saint
Iean Baptifte & par ce moyen excita la deuotion de fon fils Sance qui remit l'Epif-
copat, ôcl'Eglife Cathédrale en fon ancien luftre, & en fa premiere dignité. lleft
vrai qu'en fon procedé,il y a dequoi admirer la prouidcncediuinc ;laquelleper-
metantles malices des hommes, fçait neantmoins tirer de leurs mauuaifes &cnmi-
nelles actions, les femences d'vn bien gênerai, Se particulier. Car il fe rencontre
qu'vn homicide commis par le commandement de ce Duc, a ferui d'occafionàla
reftauration del'Euefché.
II. Lcfaiteft, que GuillaumeSanceorTcnfédesdeportemcns d'vn Vicomte de
Gafcogne, commandai vnfienVaffal nommé Lopo/ôm, qui droit ordinairement
à fa fuite, de fe défaire du Vicomte; Ce que le Gentil-homme executa prompte
ment, pour rendrecette obeïfïance à Guillaume, quoi qu'en vne action blafmable3
&quifutfuiuiedVn repentir. Car le Comte n'eitoit pas aifés impudent pour l'a-
uoùer, Ôc pour metre le meurtrier fous fa protection con tre la teneur des loix; ni le
vaifal n'dtoit pas aifés téméraire, pour faire farelidenceàlaCour du Duc, ou bien
en fon pais Dautant plus querancienne Couftume de Gaicogne ne punilTant les
meurtres que dVne amende pecuniaire, & dVnbannifTementjperractoitauxpro-
ches parens de celui qui cftoit tué, de tuer de leur main ceux qui rompoient le ban,
& par ce moyen violans les loix,fe rendoient indignes de leur indulgence. Il falut
donc que pour effacer ce crime, & l'abolirdeuant Dieu &c deuant les hommes, ce
Gentil-nomme euft recours au remède de la penitencepublique,& queparl'auisdu
Duc, & de la PrinceiTe Vrraque fa femme, il fc refolut de prendrel'habit Monafti-
que, qui eftoit en ce fïecle vn moyen de penitence,f ubftkué aux quatre degrés prat-
tiques en la Primitiue Eglife & mentionés dans les Canons, & les Epiftres canoni-
ques des Grecs. Il fe rencontra quelque difficulté fur le lieu, où il pourroit fe retirer,
n'y ayant en ce temps dansleBcarn,ni au refte de la Gafcogne, des Conuents, &
maifons régulières,qu'en bien petit nombre. L'auis de Guillaume, ôc d' Vrraque
fut premierement, qu'il choifift vne petite Eglife de Sainct Fauft, qui eft fondée
au village de Lac en Bearn, mais cette penfée ne leur ayant point agrée pour quel-
ques con{iderations,ilsfeconfcillerentauccrEuefquede
pluftoft ArfiM Gafcogne, Apidtraca, ou
Racd, qui trouua bon, que ce penitent fe iettaft danslelieu, où eftoit
anciennement la ville Epifcopale,qui fe nommoit Lajcurris. Le lieu fut fort bien
choifi pour faire penitence. Car il ne trouua en cetendroit qu'vnc efpaiffe foreft, &
vne petite Eglife dédiée fous l'inuocation de Saint lean Baptifte, baftie fur les ruines
de l'ancienne Eglife Cathedrale coniacréc à Noftre Dame. C'eft où il fè renferma
pour embrafTerla vie monaftique.Mais pour lui donner moyen d'y faire vne aflem-
blée, & congrégationde moines, d'y formervn corps de conuent, & d'y célébrer
le feruice diuin aucc quelque honefteté, le Ducôc la Princefïe fa femme, payans en
quelque façon vne efpece d'amende pour l'homicide, nommée Vueregilt dans les
Capitulaires, firent don a ce nouueau Conuent, de l'Eglife de Saint Eftienne de
CarrefTe qu'ils pofledoient; comme auffi de l'Eglife Saint Seuer d'Affat auec fon
ccmctierc,baptiftcre,lesdifmes,& les prémices, qui eftoient des apartenanccs de
leur Cour, &maifon Seigneuriale d'Afïàt,auec quelque Domaine dans le village
de Saint Caftin,fitués dans le Bearn. Etparlemoyen de ce Lopofort, Abbé nou-
uelementcrée, l'Eglife noftre Dame de Lafcar, rentra en la bien-feance defespre-
miers& anciens exercices de pieté, & prit la pofTeflion des liberalités des Ducs de
G afcogne, qui depuis l'ont augmentée de beaucoup.
III. Orconfiderantiescirconftances de l'homicidecommis par lecommandc-
ment de Guillaume Sance, & l'expiation qu'en fait le pénitent par le monachifme,
ic confens à l'opinion que i'ai toufiours eue que cette action eft celle-là mefme, qui
cft rapportée dans les Aétes du Concile tenu à Limoges l'an 103 4. rapportés par le
Cardinal Baronius. Car s'eftant formé dans ce Concile vne grande plainte, tou-
chantles abfolutions que les Papes accordoient, à ceux quiayans efté excommuniés
par leurs Euefques, auoient recours au Saint Siege; Et le Chancelier de l'Eglife no-
ftre Dame du Puy, ayant fait comprendre que ce defordrearriuoit par furprife,con-
tre l'intention du Pape, qui n'eftoitpoint auerti de telles excommunications, com-
me il fit voir par vne letre qu'il monitra efcrite par le Papeà Eftienne
Euefque d'Au-
uergne tous les Euefques en fuite tomberent d'accord, que fi
TEuefque a impofé
quelque pénitence à ion paroiilien, & qu'il le renuoye au Pape, afin qu'il iugefi
pour ce crime il eft digne de cette peine, le Pape la peut confirmer, moderer^ouaug-
menter ipar ce3 difent-ils^we le ïugement de toute l'Eglife eft principalementaujîege Ro-
main. D'ailleurs jî Œnefaue renuoye le criminel au Pape, auec tefmoins, ou letres, comrre
il arriue fouuent pour plujieurs grands excès au fauels les Euejques font en doute quelle péni-
tence i! faut impo fer, celui-là peut receuoir licitement Çon remede du Pape. Carautrementper-
fonne ne peut receuoirde ï 'Jpojioli^ue ou du Pape, penitence & ahfblwion à ïinfceu de
fort Euefque. J'mfx les Papes Romains, adiouftent ces Peres, dament confirmer, <y non pM
relafcber Ufentence de tous, parce que comme les membres douent future la tejle, il efi aajïi
neceflaire que la tefteridttrifte point les membres.
IV. Pour confirmation de ce difcours, on rapporte l'exemple de ce qui eftoit:
arriué, il y auoit long-temps en Gafcogne,àvn certain Gentil-homme Gafconj
lequel par le commandement, fuiui de rudes menaces de Sance Duc de Gafcogne,
J
auoit tranchela tcfted'vn coup d'èfpée a fon Seigneur. De quoieftantmarri,ileuc
recours à fon Eucfque, pour eftreadmisàla penitence;quilui reprocha fon forfaitt
nommément qu'il auoit violé fa foi &c fon ferment, tuant fon Seigneur pour
en ce eftoit
le feruice duquelil obligé d'cxpofer fa vie, & lui dit qu'il nefçauoit quelle pe-
nitence ordonner à vn crime ficftrange & fi inoiiij& le renuoya auec fes letres &
tefmoins au Pape, pour eftre admis tdon. fa difcretion, au bénéfice de la pénitence.
Le criminel arriue à Rome le iour apres Pafques entre dans l'Eglife Saint Pierre, où
le Pape celebroit, & pleurant amerement s' eferia tout haut, qu'il demandoitpeni-
tence. Pour lors les tefmoins qui eftoient venus auec lui,
produifirent les letres de
l'Euefque diocefaincontenants la relation du cas;& le Pape parlant à i'Euefqueaflï-
ftant, qui eftoit debout à fa droite,Jechargead'auiieralapenicencequ'il faloit im-
mailbn,refpond, que le Seigneur auoit dit en
pofcr à ce mort, pour le viuifier. L'Euefque
l'Euançile, que celui qui delauTe la les frères & feeurs le pere la mè-
re, la femme & les enfans. La fuite de ce difcours ne fe trouue point dans les
Acles du Concile dautant qu'ils font manques & défectueux en cét endroit,
Mais le Cardinal Baronius recontloifTant le ton de cét Eucfque, adioufte de fon
creu par conie&ure, que fon intention eftoit d'ordonner à ce pénitent dequi-
terle fiecle & de s'enfermer dans vn monaftere pour y faire penitence pen-
dant toute fa vie. Cette hiftoire s'accorde parfaitement auec celle que i'ai repre-
fentée au Chapitre précèdent. Caren i'vne & en l'autre c'eft vn Vaffal qui tuë
fon Seigneur de fier, ou fon Vicomte, par le commandement de Sance Duc de
Gafcogne,& pour (à pénitence fe confine dans vnmonaftercs qui fut baftià Laf-
car, comme tefmoignelaChartre & neantmoins par ordonnance du Pape}com-
me explique le Concile; quieft vnccirconftancequ'il faut fuppleer en l'autre narra-
tion où l'on doit pefer pour la conciliation d'vnecontrarictcapparente, que l'Euef-
que Arfias ne confeille pas precifement qu'il fe fift moine pour faire pénitence de Ion
péché,mais confeille, & choifîtle lieu de la retraite. Ce qui fedoit entendre, apres
le retour de Rome, lors qu'il lui eut apparu de l'ordonnance du Pape, qui impofoit
cette forte depenitence. Au refte le temps conuient fort bien. Car en Tanic^. on
difoit que ceci eftoit arriué, il y a long-temps Dudum, c'eft à dire enuiron l'an 980.
n'y ayant autre différence que celle du nom; dautant que l'vn tft le Duc Sance, ôc
l'autreGuillaume Sance, qui font neantmoins fort faciles à cftre confondus, & pris
i'vn pour l'autre,par ceux quin'ontpasvneconnoiflanceexaclcdeces Ducs.

II. L.5. Capitul.Tit. lîj. Cli.utarium Lafcur- copo Affiatraca & niific fecura Epifcopi confilio,
icnfe: Poftobitum B.Galectorij Epifcopi ,&Mar- & Comirc,& vxore lua ,in Ciwratem quae dicinir
tyris, extuit quidam gens Gundaloruia & defiru- Lafcurtis. Et ibi non inueme mfi filuam & Eccle-
xit omnes ciuuates Gafconiz Vide locum inte- iîolam B. IoannisBaptifta, & B. Mana quœ fuitfc-
gruml. i.cap. I nfra-.Pofth.xc vcnitCoraes Gafco- des, ciat deftrufta &fun ibifadai monachus. Et
iiix Guillelmus Sancius, & vxor fua Viraca. Fuit dcderuniComcs, &vxoriiia Ecclefiam B. Srepha-
quidam miles in illorutn Ciitia, qui dicitur Lopo- ni de Careira,& in illorum Curia de A(Tal,deder
forci proprer fideiiratcm Comuis fccic homici- runt Ecclefiam S Seueri de Affag cum cœniterjos
dmm de quodara Vicccomite Gafconix & non & baptifteno ,& decimis,6c primniis de illa Curia.
fui t aufus l1are III Cuna Comiris. nec infuapatria. Et tenuit B. DeiÇenitrix Marja ipfas Eccle£as,
Ecacccpic conlïlium cum Comite, & fuavxorc, vt quas Comes, & vxor fua dederune, cum Lupo-
fccillcr lemonachumin EccIefioJaB.Faufti,-&non forte Abbate.Ex codem Charrano Rufticum de
placuiciîbi.nec Conuti. Et fuerunt locuti cum £pîT> 5anvLoCaftin«dediCGuilhcroSansComci Gafco-
nis, & Vrraca vxor fua quando monafterium or- inuenies petnitenuam. Quod ille toncicus impie»
dinaueruur. uit,&cumTeftibusdetulitfccum literas Epifcopi
III. Concilium Lemouicenfe Nam inconfulto fui.EtcumApoitolicus fecund a Pafchali feria apuci
Epifcopo fuo ab Apoflolico pcnitentiam& abfolu- SandumPetrumfacraagens.poft Euangcliumrc-
tionemneminiaccipcielicet. Sic Apoftolici Ro- fcdiireccœpitillercus anceeunijin conlpeâu to*
mani Epifcoporum omnium fentcntiam confir- tius Ecclefi*, grauiffirae plorans & fufpirans cx-
mare non dilïbluere debent> quia ficut mcmbra clamare dicens pœnitentiam volo domine ,pceni-
capuc fuura fcqui ita cap ut mcmbra fua necefle eft tentiam volo domine. Et Apoftolicus ils qui a dex-
non contriftari. tra Jseuaquc ci aflîftcbant ait, Requirite pro qua
IV. Idem Concilium Lcmouiccnfc Referam culpa. Ille inquificus mhil almd dicebac quam.
vero ad ïdificationem quod dudum dcillo milite Creatorem meum ofFendi Creatorem meum of-
contigic Vafcoue qui iubence Duce Vafconum fendi. Cui Apoftolicus cur inquic Epifcopum
Sanfto ( lcge Sancio ) feniorem fuum dccollauit tuumnoncxpctebasîEt ille, Epifcopus meus me
jnmtus tamen & tertore Ducis & perterritus id mifit ad te. Tune reftes Apoflolico fuggefferunc
egit,inteirminanteirato Duce& dicente, nifuftum culpam atque hteras Epifcopi protulerunt. Sic
occideris,occidam te. Vno ergo i£tu Seniorem pro- ApoftolicusEpifcopo qui a dextriseius flabat lo-
pnum decollauit. Et grauiffimo dolorc replecus ad cutus eft dicens, Recogita autoritarem diUinam,
Epifcopum fuura pœnicentia? caufla recurrit. Cui quah peenitentia mortuus hic poffit viuificari. Et
ille compafTus dixie Debueras pro Seniore tuo Epifcopusait Dominus dixit in Euangelio Omtiis
mortem fufcipere antequam manus illi aliquo mo- qui rcliqucncdomum vel fratrem, vel fororcs, aut
do inferres,& Martyr Dei pro tah fide ficres fed
gcauiiîîmLim reatum egifti & nubis inauditum.
Nefcio confilium tibifcrre pœnitcnti* fed vadee
agros Rcliqua
patrem, aut mat rem, aut vxorem, aut filios,aut
defunt, inquitV.I.Card.
Baronius, Porro eo tendere vifa eft Epifcopi réf.
quantocius ad PapamRomanum fi cibt ille pœni- poniïoifta,nimirumvt feculo renuntians, peteret
tcnnamconceditj&cgogaudeo ,&C Confirme. Si nianafteriumjvbiadobitumvfquein perpetua vi-
teilleabiccerit>nunquarnnecàme,nec ab aliquo ucret peenitentia.

CHAPITRE VIL
Sommaire.
Combat du Duc (juïttaumê Sance contre lu Normans. Leur défaite-.
Vœu de ce Duc a Dieu3 & a Saint Seuer Martyr. Sonfecoursjur
•vn cheual blanc. II. Confirmation de cette apparition
dujidartyrpar
autres hifîoiret}de celle des Saints Iean & Thilippe Jtpoftres à l'Sm-
pereur cTheodoJe3de Saint André a PSmpereur JSficephore. III. Ré-
futation de l'apparition de S ainB Jacques au Roi Ra?nir ,enla bataille
de Clauiio. IV. Les Normans ontfaiét defeenteaux coftes d'Aqui-
taine depuis leur defaite en Gafcogne. Combat de Guillaume 'Duc
£ Aquitaine contre ces Normans enuiron l'an mille.

Yantfait voir des actions de pieté tres-recommandables de ce


Duc, il faut auffi reprefenter fes combats, &les victoires qu'il
remporta contreles Payens & les Normans, dont il attribue l'c-
uenementàl'affiftanceparticuliere de Dieu, & à vn fecours mi-
raculeuxdecet ancien Martyr de IefusChrift Saint Seuer. Car il
eft certain, que cette maudite race deftinéeauchaftinient des pechés des Chreftiens^
nonobftant leurs defaires execute'es par GuillaumeDuc d'Aquitaine l'an 92.?& par
Hugues Duc des François l'an 9 43. chés Flodoard en fes Annales, continua depuis à
facager les pays maritimes del'Aquitaine. Deforte que pendant le Gouuernement
de Guillaume Sance,les Danois ou Normans entrèrent dans la Gafcogne, faifànc
leur descentevers Capbrcton,auecdeffeinde metre au pillage tous les pays & tou-
tes lesterresapartenantesàceDucpar droicl: héréditaire, commeilefcrit enlaletrc
de la Fondation de Saint Seuer.Demaniere qu'ayantleué des troupes leftes & cou-
rageufes des Gafcons tes fuicts, pour fe défendre, & pour chaflèr.les ennemis hors
defoneftat, ce Prince auffi pie que généreux, defirant obtenir les faueurs de Dieu
cn vne fi iufte guerre, mit les genoux à terre pour implorer fon fecours, & fe tenantt
pofturedeuans
en cette le tombeau de Saint Seuer Martyr, lui demanda l'affiftance
de fes prières contre vne nation înfidele, faifant v oeu de laiffer fa terre fous fa protc-
dion & d'érigers il vn magnifiquemonaftere à
fon honneur, au lieu où eftoit fapeti-
te Chapelle, obtenoit la vi&oire. Apres cette prière & ce vœu, il attaqua ces
defiE, &
troupes impies de Normans, les rompit, les en tailla en pièces plu fleurs
milliersjauouantneantmoins,& certifiant que le tres-glorieux Martyr Saint Seuer,
dontilauoitimplorélefecours, parut en cette bataille fur vn cheual blanc auec de
belles armes, aÊatantôc tuant ces defefperés corfaires. IL fait lui mefme le récit de ce
combat de la victoire, & de cetteapparition de Saint Seuer, en la Charte de lafon-
dationdumonafterejqu'ilbâftitàl'honneur du Martyr; en reconnoiffance de ce
fïngulier bien-fait y lequel fubfifteencor auiourd'hui en la ville de Saint Scuer Cap
Gafcogne.
de
1 difcours pourra fembler fabuleux en ce fiecle, àN ceux principalement qui
1. Ce
deteftentcommevne action impie, les prières adreffees aux Saines decedés, ôciouïf-
fahs de la gloire & ne reçoiuent point les Liures des Machabées,où l'on voit qu'vn
Ange apparue à Iudas en la forme d'vn Caualier vcftu de blanc, auec la lance à la
main,lors qu'il eftoit furlepointdecombatrcrarméedeLyfias. lene veux pas en-
trer en difpute pour faire voir par plufieurs textes des anciens Peres Latins &
Grecs, que l'vfagc des pricres adreflees aux Saints decedés,aufli bien qu'à ceux qui
font en vie cft conforme à l'analogiede la Sainte Efcriture,> &cagréableà Dieu, qui
tefmoigne accordantles effets à ceux qui prient les Martyrs, qu'il fe plaid à l'hon-
neur qui eft rendu à fes Martyrs, commedit fubtilcment & véritablement Saint Au-
guftîn. 1 c m'en remets à ceux qui ont do«Stemcnt& iudicieufement trauaillé fur cet-
te matière. Etcependantie veux fortifier la narration de Guillaume Sance, par le
rapport d'vn exemple,que perfonne n'a rcuoqué encor en doute. Il eft tiré del'hi-
ftoire de Theodoret, qui eferit que l'Empereur Theodofe eftant obligé deliurer
la batailleau tyran Eugene, & fe trouuant foible hommes, monta fur vn
en tertre
où ily auoit vne chapelle, entra dedans, ypafTavnepartiedelanuitenprieres, ôc
s'y eftant endormi, couché à terre, il lui fcmbla voir deux hommes habillés de
blanc, montés fur des cheuaux blancs, quilui commandèrent d'auoir bon courage
femetre en ordre de bon matin, & combatre l'ennemi,lui affeurans qu'ils auoient
efté enuoyés vers lui pour l'aflift er & que l'vn deux eftoitlean l'Euangelift e, & l'au-
Philippe l'Apoftre. Cette mefme vifion apparut à vn foldat & l'euenement té-
tre
moigna qu'il n'y auoit rien de fuperftkieux ces Apoftres ayans rendu véritables
leurs promettes comm e ditTheodoret. Car vn grand vent qui fe leua fur le point
du combat,tourna les fleches & lesiauclots des foldats d'Eugène contre eux mefme,
renforÇa les coups qu'affenoientles
gens de Theodofe, & remplit de pouffiere les
yeux des ennemis, qui furent défaits, & le Tyran Eugène fait prisonnier entre les
mains de l'Empereur. A quoi l'on peut adioufter,
que l'Empereur Nicephore pre-
mier de ce nom enuiron l'an 805. attribua le recouurementdu Peloponefe, & la dé-
route desA bariens qui lauoicnt poifedé zi8. ans, à l'apparition & au fecours de
l Apoftre Saint André pendant lecombat, & pour cette raifon érigea l'Archeuef-
ehédePatresen Métropole, & lui foubmit les Euefchésde Methone, Lacedemo-
ne, & Sarfoçorone ( lefèul tiltre d'Archeuefché ne lui donnant point cette iurifdi-
ébon ) ainfiqu'à obferué le PatriarcheNicolas fon Epiftre Synodale addreffée à
en
l'Empereur Alexius Comnenusl'an 1085.
Il I. I epourrois me feruir delà vifïoftde l'Apoftre Saint laques, qui apparut au
Roi Ramir de Leon l'an neuf cens quaranteSarahns,qui & quatre, en la bataille de Clauijo,
l'exhortai renouueller le combat contre les auoient eu le iour pré-
cedent l'auantagefur les Chreftiens, & l'afliftafe faifant voir en la bataille fur vn
cheual blanc; D e façon que feptante mille Mahometains furent tués fur la place,
& les Chrétiens deliurés du tribut annuel de cinquante ieunes Damoifelles qu'ils
leur faifoient. Onadioufte que le Roicnrccompenfede ce fecours^eftablit ce tribut
de bled & de vin,fur les terres d'Efpagne, quel'onnomrne le vetu de Saint Iacques,
au rapport de
RodericdeTolcde, & de Lucas Tudenfis. Mais ie ne veux pas m'a-
puyer fur cette hiftoire quoi que receuë generalementen toute l'Efpagne,qui de là
reclame Saint Iacques pour fon Protecteur en la guerre; dautant que Sandoual
Eucfque de Pampelone tres-exact efcriuain, l'aremifeendouteen fon Traitte' de
la Bataille de Clauijo, prenant les principaux fondemens de fon foupçbn de ce que
les anciens auteurs, niles vieilles Chartes, ne fontpoint mentiond'vne iournée &
des circonftances fi remarquables.Vne confideration contraire peut nous rendre
certains de cette apparition de Saint Seuer Martyr, puis que celui quienareceu,&
reffenti les effets, l'affeure dans fa letre,& prend de là le motifde baftir vn riche &
celebre Contientà l'honneur de ce grand Saint.
IV. Si l'on vouloit difputer, & fe rendre dur à croire lavenuë desNormans
aux quartiers de Gafcogne,envntemps fi reculé, i'ai moyen de metre prefque de-
Hant les yeux des plus difficiles à croire,vne flote de ces ennemis publics, dans les
coftes d'Aquitaine,quelques années après leur defai&e par le Duc Guillaume San-
ce &c partant il ne
fera pas incroyable qu'ils foient descendus en Gafcogne en vn
temps precedent. Car le fragment de l'hiftoire d'Aquitaine imprimé après le Hel-
gandas de Pithou rapporte qu'vnemukitudeinfiniedeNbrmansvenansparmer
ducoftédcDannemarch,auecvnepuiflantearméenaualc3fe confians aunombre
de leurs gens, prirent terre en la cofte du bas Poi&ou, & comme leurs predecef-
feursauoient ruinéles païs d'Aquitaine, de mefme façon ceux-cien partie Chre-
ftiens, en partie Payens firent leurs efforts pour ruiner ,bruflcr, & faccager les
Eglifes, les villes, Ôc les Prouinces & pour metreen captiuité le peuple Chrcftien.
Mais que le Duc d'Aquitaine GuillaumeI V. leua incontinentvnepuhlàn te armée,
commanda que l'on ieunaft & qu'on priait Dieu par tous les monafteres s'appro-
cha du camp des N ormans, print fon poile fur le riuage de la mer, & mit vn tel ef-
froi dans leurs troupes, quela nuit feule les empefcha de lafcher le pied, & de faire
voile. Cependant profitans de l'obfcurité, ils firent des retranchemens au deuant
de leur camp, qu'ils couurirent de feuïllées & de branchages, afin d'y faire precipiter
les caualiers qui viendroient fur eux, lors deleurrembarquement. Ce qui leur fuc-
ceda fuiuant leur defir. Car le Duc Guillaume voulant donner fur eux auec fa gen-
darmerie, tomba dans les foflfés, & plusieurs Gentils-hommesiufqu'au n ombre de
trente, furent arreftés prifonniers, & le Duc mefme n'euft point eichappé de leurs
mains, s'il n'eufl. fauté hors du foifé armé comme il eftoit de toutes pièces, & ne fc
fuft retiré parmi les fiens. Voyant donc la retraite des N ormans & voulant meiha-
gerlaviedespri(bnniers,ils'arrena(ansrendre combac, & fit demander fes gens,
Cette hiftoire n'efl: point confignéedansl'Auteurpar aucu-
auec vne groffe rançon.
date du temps.Il infinuè" feulementque cét exploit arriua,auant que ce Duc Guil-
ne
laume fift fon voyage de Rome & que la tefte de Saint Iean Baptifte euft eftétrou-
uéeaumonaftered'Angeri,que l'on nomme auiourd'hui Saint lean d'Angeli. Ce
qui arriua enuiron l'an mil dix-fcpt, fuiuant la Chronique d'Ademar. La fuite
des Normans au bas Poidou précède donc cette année; & ne peut remonter plus
haut del'an 993. parce que Guillaume IV. fucceda au Duché d'Aquitaine àGuil-
T
laume III. fon pere furnommé Fierabras en cette année comme le fieur Befii
nouslcnfcienccnfâTablcDcfortcqucladcfcentedcsNormansenGafcogncdu
temps de GuillaumeSance ne doit pas eftre conteftée, puis que plufieurs années
après les voit derechefefeumansles coftes d'Aquitaine.
on

I. Charta Fundationis monafterij S. Seueci,qux IV. Fragmentum Hiftoriae Aquit. poft Helgan-
infra proferetur. dum cdituro à Pithœo Infinita multitudo Nort-
II. Machab. l.i. c. ir. mannorum ex Danemarcha&Tie("clia regione cum
II. Theodorctusl. Hift.c. 14. Qui kumiftra- claffein munera mare trarïleuntes armis confiden-
tusvidïiefibivifuseftduosviros, candido veftitu tes, & multitudine feroci hoftium appulcrunt
amiftos, equis albis vehi, qui îpfutn bonoanimo portum Aquitauicum iuxta Piftauorum cerminos,
cfle.timoicm abiiecre prima luccacma capere,& & ficut anciqui parentes corumPagaui Aquitanic»
exercitumin aciemeducere iubent nam fe auxilia- i"uradepopulatifunc,ita & îftimixtim Chriftiam,
ies& velue antefignanos ad eummiflbs cite, & al- mixtim Pagani noflros vicos,c8ftella,& ciuitatcs
terumeflè IoannemEuangeliftam,PhilippurnApo- conatifunt flammis comburere, & populumChri-
ftolurnaltenim. ftianum ferro diutrberare & capriuare Se Ectlefïas
& monafteria derertarc. Tunc abfque mora
II. EpiftolaSynodicaNicoIai Patriarche Con- Dei, \?illermns
fiant, l.t. Iuns Grxco Rom. Dux &c.
Il I. Rodericus Toi. Lucas Tudenfis.Sandoual. Appendix Glabri. Ademarus in Chronico.

CHAPITRE V1IL
Sommaire.
Le Duc Guillaume Sance haflit le monaftere de Saint Seuerauec l'a-
uis des Archeuefqiies Eue/que s 3 (pmtes3 & Seigneurs de Gafcogne,
Jl le dota de plùjîeurs Eglifis Jl eut dijpute auec quelques Gentils-
hommes fur la propriété du lieu, laquelle ilfalut vuider par le iuge-
ment de l'eau froide. 1 1. D'on "vient que la "ville de Saint Seuer ejï
appelle'eCapdeGafcogne. III. De l'Examen de l eau froide. IV
Qomté des (fafeons dijtinîf & fèparé des autres Comtés de Gafcognc.
V. Euefchédes Gafcons & fon eftenduè, VI. G a/cogne pojfedée
Gafcogne. VIL Le
en fomteraineté & en hérédité par les Ducs de
Tape Innocent III. confirma la Fondation du rnonaftere de Saint Se-
uer. Arceut. Receptus.

E Duc Guillaume Sance deureux des'acquiter dc ia promeffe & de


fonveUjS'adreireauxGentils-hommesfesVaiTauXjquipoiîedoient
le lieu où eftoit la petite Eglife, èc le tombeau de Saint Seuer, les
prie de lui vendre cette terre; Ce qu'ils refuferent de faire/ous pre-
texte que ce domaine eftoit franc, &immuncde tout deuoir & rc-
deuance. Le Duc indigné de ce refus,> fouftient que cette terre eftoit m ouuante, &
fifedansrAleudefonchafteaUjqu'ilauoicfur les lieux. Pourvuider ce procès,il en
falut venir eniugement, & pour cet effet le Ducaffemblales Euciques5& les Sei-
ecifiondes Comtés de Gafcogne plus prochains:Duconfentemçntdes parties, la
gneurs
du dirTerent fut remifeàrefpreuuede l'eau froide. Mais l'heure de l'exécu-
tion eilant efcheuë le Duc ne voulant point receuoir la honte de paroiftre vain-
cu en ptefence demeure dans le chafteau enuoyc fur le lieu fa femme & fes
cnfàns auec les Euefques &c les Seigneurs, Comme l'vn des Euefques cftoit fur
le point de plonger vn petit enfant dans l'eau, encore que le ciel fuft auparauanc
ferein & fans nuages, il furuint en vn moment vn fi grand orage auec efclairs,
& tonnerres, qu'à fans
grand peine les afliftans peurent euiter d'en eftre enueloppés,
fe refugierent
& informé de ce qui aucun dommage dans vne petiteconférer
Eglife de Saint Germain. Le
s'eftoit paffé ,ïiit foigneUx de auec les plus fages qui
Duc
eftoient prés de lui, fur le fuiet des chofes extraordinaires qui eftoientarriuées, 6c
ayant commandé que l'on recherchait dans les vieux filtres? origine de la Chapelle
S. Scuer dont ileftoit queftion; Uaprit qu'anciennement on auoitbafti en ce lieu,
vn monaftere qui auôit efté ruiné & démoli par les ennemisFrançois. C'eft pourquoiil
acheta la terre, des poffeffeurs, auec toutes fes appartenances, pour le pris de trois
cens fols d'Argent, quarante & cinq Vaches;& plufieurs autres chofes qu'il leurde-
liura. Enfin le Duc defitant baflir, fuiuantfon premier dcjfein, vn monaftere de
reputation, affembla de nouueau les Archeuefques d'Aux, & de Bourdeaux, &
tous les Eucfquesqui eftoient fousfalurifdi&ion & les Seigneurs de tous les Com-
tés, fçauoir des Vafcons des Begordans du Bourdelois A génois Fezenfac, & Lai-
doure Et auec eux du contentementde fa femme Vrraque qu'il dit eftre iffuë de
fangRoyal, &defesenfans#eràW, & Sance, il ordonna la liberté, exemption, &
immunité de ton monaftere,qu'il exempte de tous deuoirs reds, & perfonels, de
tous Hofts Cheuauchécs,cens, tributs,& rentes enuers lui & fes fucceffeurs com-
meaufndelaIurifdi<fHonderEuefquediocefain,& le fûufmet immédiatement au
Saint Siège de Rome, voulant que les Abbés payent annuellementà Saint Pierre
cinq fols, pour cette reconnoiflance.Ce qu'il ordonne par l'auis & le confentement
des A rchcuefquesd' Aux, 6c de Bourdeaux, des Eucfques d'Agen, des Vafcons ,ào
Bazats,deBegorrc,&dcLai£l:oure:Et des Comtes, & principaux Seigneurs de
Gafcoçmc. lleftablitpourAbbédece monaftere, vn tres-faint & fort dcuot reîi-
crieux nommé SdluatorjaIsl charge que fes fucceffeurs feront Eleus fuiuant la règle
de Saint Benoift-, Dote ce conuent de- plufieurs reuenus, lui laiffant la iouïflancc
franche & libre de toutes les Eglifes qu'il poffedoit en fes Comtés• mefm es de celles
accès auoit baillées en fief &
qu'il dont il auoitinuefti fes vafTaux, pour en iouïr après leur
nommant particulierementrEglifenoftreDarnede Solac, ou defintbm terres
& l'Eglife Saint Génies, & fes terres qu'il auoit affifes entre la riuiere de l'Adour &
le ruiffeau du Gauas. A toutes ces liberalités,il adiouftefon chafleu Palgftrion, auec
toutes fes apartenances,foit en rentes ou en homages, & vaffelages qui eft vn don
de telle importance, qu'encore auiourd'hui ce Conuent poflede la iurifdi«3:ion de
la ville de Saint Seuer, en confequencede cette Charte, ayant toutesfois receu auec
le temps le Roi enpareage, fuiuant la couftume de nos Ayeux. Ilfait dedicace &
consécration de toutes ces immunités, exemptions, rentes, & libéralités, à Saint
Pierre Prince des Apoftres & au tres-glorieux Martyr Saint Seuer, auec vne
Table enrichie d'or & d'argent & confirme le tout de fon fdn,deceux de la
Comteffe Vrraque, de fes enfans Bernard Guillaume, & Sance Guillaume de
Geofroi Atchcuefque de Bourdeaux & de Adon Archeucfque d'Aux de
Gafton Centulle & de Centuile Gafton dè Bearn & de plufieurs autres Sei-
gneurs
I La Charte de la Fondation du Monaftere de S. Seuer inférée au bas de ce Cha-
I.
pitre fait vne pleine foi de ce que ie viens d'expofer fur laquelle i'eftime pour vnc
intelligence plus claire qu'il ne fera point hors de propos de faire quelques remar-
ques. L'vneeft, que la refidence ordinaire de Guillaume Sancc, & peut-eftre des
autres Comtes droit dans le Chafteau Pdleftrion, dontles reftes paroiffent auiour-
d'hui en la ville de S. Seuer; qui peut auoir pris del'auanragcde fa refidence, le titre
dont elle fe glorifie de de Cap de Gafcogne. Ce titre peut auoir eftéfortifié, de ce que
les
AflifesordinairesdelaCourdcGafcognc,compoféesdesSeigneursde la Pro-
uince eftoient tenues, mefmesdu temps des Rois d'Angleterre,en la ville de Saint
Seuer; de laquelle Cour, l'Abbé de ceConuenteftoitlc Viguier pour indire les
afTemblées. Que fi cette denomination n'eft pas fi ancienne comme il y a de
l'apparence, puis que Saint Seuer n'eft pas qualifié Cap de Gafcogne dans les actes
qui précèdent trois censansjiepenfequ'elleeftappclléede ce nom,àcaufe qu'el-
le eftoit la Tefte de la frontiere de Gafcogne) & de Bearn, (qui aeftéreconneu
dans lésantes publicsdepuis ce temps-làvn pais feparé,) comme la ville de Leyden
en Hollande, Lugdunum Batauorum, eft nommée Caput Germaniarumdans la Table
de Peutinger, parce qu'elle eft fituée en l'extrémité maritime des deux G er manies.
L'on voit en mefmefens dans Solin j que l'IJÎe de Cadis eft fituée à la Tefte de la Pro-
uince d'Efpagne furnommée la Betique, où eft le dernier borne du monde conneu.
III. La iêcon de remarque eft, que pour vuider les procès & les différents d'im-
portance,les Ducs conuoquoient leur Cour, quieftoit compoféedes Euefques,
Comtes, & principaux Seigneurs de Gafcogne. Et qu'en ces quartiers auiïi bien
qu'ailleurs,on fe feruoit auxiugemens,dereipreuue,&de l'examen del'eau froide.
lenepretendspointm'engageràfairevndifcoursfurcetteforte de purgauons, &
d'efpreuues, du fer ardent, de l'eau bouillante,ou de l'eau froide puis que plu-
fieurs ont defiatrai&é fort curieufement cette matiere Neantmoins ie fuis obligé
de dire en partant ce que les autres ont obmis, & que l'on aprend de HincmarnsAr-
cheuefquedeRheimsauErai£téc&*diuorce du Roi Lothaire. Cet Auteur efcrit que les
anciens fe feruoient de ces moyensaux matieres douteufesfeulement, lors que les
parties ne pouuoient vérifier leurs faits par tefmoins& qu'ils employoient pour
cet effet les clemens du feu, & de l'eau, parce qu'ils auoient efté choifis de Dieu,
pourleiugemenc&la purgation du genre humain. Or cette purgation de l'eau
Froide fut approuuée par le Pape Eugène, & par l'Empereur LouïsleDebonnairej
& fut eniointàtous les Euefques,Abbés, & Comtes des'en feruir,
pour cuiter les
pariuresordinaires,quecometoientceux,quifuiuantlesloixSaliques & Lombar-
des, eftoient obligés de fe purger du foupçon de l'accufation propofée contre eux,
aucc leur propre ferment, & de fix, ou doufe autres tefmoins,quel'on nomment
Sacramaraahs. Neantmoinscomme les penfées changent en matiere de reglemcns,
les Papes fuiuans Eftienne V. & Innocent III. ont aboli ces purgation s qu'ils
nomment vulgaires & ont aùtorifé la feule purgation Canonique auec le fèr-
ment de l'accufé, & de ceux qui ont connoiffance de fa bonne vie, Entre tous
ces examens, leplus foible eftoit eftimé celui de l'eau froide, qui confiftoit à iet-
ter vn enfant, ou bien la perfonne accufée, pieds & mains liés, dans vnMeffc grand vaif
feau, rempli d'eau froide, qui auoit efté benie par le Preftre apres la fui-
uant les formules deftinées à cét vfage, qui font reprefentées en diuers manu[-
critss & en cas quela perfonne furnageaft, celui qui eftoit examiné par cettevoye
perdoit fa caufe. Cet examen eftoit en vfage du temps de Charles le Chauue, com-
me l'on voit chés Hincmar en fon Traité contre l'Euefque de Laon fon Neucu &

Il
encore parmi les Princes feculiers quoi que prohibe aux Cours Ecclefiaftiques
du temps d'lues Euefque de Chartres, qui eftoit pofterieur de plus de cent ans à
Guillaume Sance.
IV. Letroiiiefmepointquel'onaprenddecetiltre,eft la prcuue peremptoire
du Comté des Gafcons diftincT: & feparé des autres Comtés de com-
prenoit neceiîairement les terres qui eftoient du cofté deî'Occan hors les li-
mites des autres Comtés qui font ici dénombrés à fçauoir Bigorre, Fezenfac,
Laidourc, Agen Se Bourdeaux. le dis ducoftéde l'Océan dautant que les pais de
Comcnge, Se de Coferans, auoient efté diftraits de fon obeïfTance,&foubfmisà
l'hommage des Comtes de CarcafTone; dont les heritiers tranfigerent l'an 1068.
des droits qui leur pouuoiçntapartenir fur les terres de Comenge & de Coferans,
comme Ton voit chés François Diago. Guillaume Sance femble infirmer affés cette
diftra&ion, ô^monftrcr qu'il ne poffedoit pas a&uclement tous les Comtés, ôc
droits de (upérioritc quilui apartenoicnt en qualité de Duc de Gafcogne, lors que
donnantau monaftere de Saint Scuer toutes les Eglifes qu'il auoit enfes Comte's,
il vfe d' vn terme limité que ie poffede maintenant dit-il, Ouos modoteneo.LaifTant donc
à part le Comté de Comenge, & de Coferans Guillaume Sance poifedoiten patri-
moine, ou en homage & fuperiorité, tout ce qui cil compris entre la riuiere de Ga-
ronne^ la Dordoigneentredeux mers, l'Océan, & les Pyrenées. L'eftenduë de
fon Duchéeft defignéedans la Charte par les Comtés de Bigarre de Fe^e»fkc & de
Laic~our-e; dont les limites font acfés conncücs, par le moyen de celles des Euefchés de
Tarbe,dAux, & de Lai£toure par le Comté d'Jgen, qui comprend dans la Gafco-
gne tout ce qui dependoit de fon Eucfché deçà la riuiere de Garonne, & quia efté
depuis attribué à l'Euefché d c Condorn» érigé par le Pape Iean XXII parle Comté de
Bourdeauxquirefpondà l'entendue' du diocefe, &à celuide Bazas.- Et enfin par le
Comté des Gafcons, qui doit embraffer tout ce qui n'eft pas compris dans le denom.
brementdes autres parties, fçauoir les Bafoues, Bearn, Aire, & Ac<js. Défait, puis
que Guillaumeafïeure d'auoir appelle tous les Euefques,Sc les principaux Seigneurs
de ces Comtés, & que Gafton Centule de Bearn, & GarcLts Alanij de Bergui, qui eu: vne
Baronie en Nauarre annexée à celle de Gramont,ontfignécétacl:e,fous quel Com-
té peu t-on les renger que fous celui des Gafcons.
V. Pour cfclaircir dauanragecepoint, il faut confiderer qu'il y auoit non feule-
ment vn Comte des Gafcons, mais aulïi \n.Euefhue des Gafcons, quiafigné la Char-
te de Saint Seuer. Ileftvraijquereftabliffemcntd'vnfeuIEuefquedesGafconseft
abufif; dautant que les Douze Cités de la Nouempopulanieeftoient Epifcopales.
Mais comme les Sarafins, & les Normans auoient ruiné les villes, oùeftoientles
iieges de ces Euefchés & que les Comtes, & lesautresSeigneursparticulierss'e-
ftoient faifis de tous les reuenus Eccleftaftiques, l'abus s'introduifït, & fut toléré
fous prétexte de neceflité, fçauoir que tous les Euefchésdu Comté des Gafcons pris
au fens que ie l'explique, eftoient poffedés par vne feule perfonne;qui prenoit le
nom gênerai d Eaejhuede Gafcogne, pour exclurredans les paroles l'incompatibilité
de plu(ieurs1£uefchés.Ienepropofepascelademoncreu; mais fuiuant les ancien
s
papiers de la Reole, qui font voir Gombaut Euefque de Gafcogne; & encore fe-
lon la foi des tiltres de Lafcar, & d'Acqs, qui font mention d vn Euefque Raimond
le Vieux, qui poffedoir tous les Euefchés de Gafcogne fuiuant la couftume defes prede-
cefreurs, à fçauoir les Euefchésde Lafcar d'Acqs, d'Ayre, de Bayone, de Bazas, &
d'O loron comme porteforrnelement la Charte de Lafcar quiferaproduite en fon
lieu. C'eft pourquoi l'an 1051. en la prifedepolfeffionduComtéde Bourdeaux,
par le Comte 0 do, l'EuefqueRaimond figne l'aâre en ces termes, Rairnond Euefque
de Gapogne. Encore peut-on iultifier, que le Bearn eftoit compris dans le Comté des
Gafcons, par les papiers de Lafcar, defquelsonaprcndqueleComtede Gafcogne
Sance, & Garciarnaud Comte de Bigorre limitèrent l'vn& l'autre Comté, pour vfer
des termes de l'acte, par le village de Moncaup,qui fepare le Bearn,dela Bigorre. De
manière quel'on pcutaffeurerjquel'ancienComté desGafcons qui auoit efté pofle-
dé par le Comte S:guin, du temps de Loüis le Debonnaire, comprenoit no|ï*iiSi-
lement ÏEueJché deBdyonne, qui eft aflis en Labour, 5c danslcs vallées de Cife, Bai-
r T a.
gorri, & Arberoue au paisdansdes Bafques, 6c les EueÇchès d'Oloron, & d'Acqs vnc
portion defquels entre le rd^edecepaïsdesBafques;maisau{files£i«'/r£«<fe
Bearn, <*r d'Ayre> qui eftoient conjointementpoffedés par l'Euefque de Gafcognc.
Pourï'Euefchede Bazasiy fais quelque doute; à caufe que la Charte de Saint Seuer
reprefente l'Euefque de Bazas, feparédc celui de Gafcogne. D'où l'on doit auffi
conclurre, que Gombaud frere de Guillaume Sance eftoit decedé; tant parce qu'il
n'eft point dénommé en cette fondation en qualité de Duc ou de Comte; ce qui
eufteftéabfent,àcaufedelaiocietédesfreresau
n'euft pas efté obmis encore qu'il
Duché, comme les Empereurs d'Occident, & d'Orientle practiquoient en leurs
conftitutions que parce aufli principalement, quelesEuefquesd'Agen,de Bazas,
& de Gafcogne eftoient prefens en perfonneà la confirmation de cette fondation.
Or Gombaut feul remplilfoit ces Euefchés pendant fa vie, aindqu'ilaeftéveuci-
defîus. Cependant on les voit en cet a£te tenus feparément par trois Euefques, par
celui d'Aeen, par celuide Bazas, & par celui de Gafcogne. D'ouTondokauflire-
cueillir, que les Euefchés du Comté des Gafcons eftoient encor vnis fous vnfeul
nom, ôc occupes par vne perfonne qui eftoit à mon auis l'Euefque Arjius ou bien
ArjiAî Rdca, dont la Charte de Lafcar a fait mention, & qui paroîtra dans celle de
Bayone.
V I. On peut encore remarquer, que Guillaume pretendoitpolfeder (a terre

eu fouuerainecé fans releuer des Rois de France; dautant que d'vn cofté il dit au
commencement qu'il fait cette fondationpour le remède de fon
ame, pour larna-
nutention ôc tranquillité de fon Royaume, qui font des termes qu'vn homager
n'oferoit employ er dans fesletres, quoi queles auteurs fedifpenfentquelquesrois
de nommer Roiaume, l'eftenduë de quelque Duché. Et del'autrecofté, iîrecon-
noifl; les François pour fes ennemis, difant exprefTément que l'ancien m onaftere
de Saint Seuer auoit efté ruiné parles François ennemis, comme il apparoiffoit par les
anciens d ocumens. Ce qui doit eftre rapporté aux guerres que les R ois de France
auoient euàdemcflerauec les Gafcons, pour chaftier leur rébellion. Cette preten-
tion de fouueraineté des Ducs de Gafcogne eft encore confirmée par Aimoïn,
dont le texte fera reprefente en fon lieu, quidit exprefféi-nent que Pautorité du Foi
de France n'eftoit point reconnuë dans la Gafcogne) du temps duDucBernard
fils de Guillaume Sance. LeDucaffeureauflique toutes cesterreslui apartencient
par Droit héréditairecc quifert àiuftifier ce que i'ai remarqué au commencement,
que le Duché de Gafcogne fut donné par l'Election dcsGafconsà Sance Mitarra,
&àtoute fa race. Au reftecequiregardela guerifond'Adrian Roi de Gafcogne,
& fa conuerfion par Saint Seuer, comme ce font des chofes contraires à l'Eilat de

cette Ptouince,du temps des Romains, {îl'onnechangeletiltredeRoien celui


de Gouuerneur ou de Prefident de la Nouempopulanie, iene penfe pas que l'on
doiue s'y arrefter beaucoup. lene dois point ometre que Tancée12.17. le Pape In-
nocent III. confirma de fon priuilege, à l'exemplede fes Predeceffeurs Pafchal 1 1.
& Alexandre III. comme il dit, les poffeffions, domaines, & immunitésde ce mo-
naftere de Saint Seuer, qu'il dit auoir efté fondé par Guillaume Sance Comte de
Gafcogne;& particulièrement ce Pape défend, que perfonne ne prétende aucune
redeuanec ni Arcemïm les bois, prés landes, pefches,pinayeS; & vignes, apparte-
nans audit m onaftere; où il exprime par le terme vulgaire d'Arceut, ce que Guil-
laume Sance appelle Receptum en Latin, ainfi qu'il apert par la conference des tex-
cesc'eft à dire hébergement, 6c retraite;l'ancien mot Gafcon & Bcarnois Arahr,
figninant le mefme, que bailler retraie ch é s foi.
I. Tabul* Fundationis raoniftcrij S. Scucriin nafterium conftrucre conudeaui Aichiepifcopos
Vafconia: Ptae oculismdefitîencerhaberefumiiium Aufcenfem, & Burdegalenfem & cunâros Epifco-
Deum horamquc excremam nouiffimumque pos qui fub mea ditione étant;Etfeniorescws^»-
diem in mente habere, ac fe&ari quifquemortalis rum Comitatuum fcilicet Ftfconorxm Begerrenfwm>
debet îuftitiam,vteuadattormentaprauoruiu,& BurdegAlettCmm Agetintnfmm, Fez.acenjîum>nue £4-
perucniat ad premia îuftorum quo nullus miter Etor»tenJiitm,&.Atm libertatem arque confttuaioneni
gdmictitur, nullus fclix excluditur, pan omne quod tau modo. Ego VuillclmusSanciuS Cornes qui hûc
tiifteeft, facerequeomncbonumdigniflîmum cft. locum aedifico in honore San&iSaluatoris,Sancli-
Idcirco ego VihUc lm»i Sunnm Cornet cogitans dies que Principis Apoftolorum Petri, arque in honore
antiquos, &annosaecernos,pertimefcensfuturum pneclati Martyris Seueri hanc Chartulam manu
examtnisiudtcium, pro falute remedioque arumae propria roboraredecernojconfenfu Pmc* comn-
meae feu propter ftabilitatem pacemque torius gû mt* ex Regia fiirpe procedentis fauentibus,»
Regni noftri x vt Deus omnipotens traderes Bcrnttrdo «tqueSancto-lntttiïcçns ex auftorirateDci
obliuioni meaflagitia mcorumque parcntum, ne- omnipotentis.fandtiquePrincipis Apoftolorû Pétri
que fumerct vindiftam ex ipfisflagitiis.Decreui ho» cui vice Chrifti concelfa eftpoteftasligandiacque
norare Dcum.locaque Sanûorum,ex his qux mihi foluendi,atque audtoritate omnium iànâorum.nec
cribuic. Occafio autem huius meae intentionis hxc non ex auiïtoritateSan&a: Romans fedis.ipfiufque
eft. Quidam gens nefanda Nornntnn9rnm à pro- Antiflitis, cum confirmatione Archiepifcopi Auf-
prio (olo egieflà, in iftis noftrisfiïubusefteue&a, cenfis,nec non Archiepifcopi BurdegalenfisEpifco-
cupiens depopulare predarique terras, quas mihi Îii,
feu Agennenfis, VAfconenfts, Vafatenfis, Begoneniîs,
Deus lare bereditario tradere dignatus eft. Vtau- Laûoratenfis, cum confenfu omnium Comi-
rem me Deuscripcretàfeeleratilîïmorum hominû. tum procerumque totius Vafconix vt nullus Ar-
manibus inturgentium contra me facere bellum, chiepifcopus necEpifcopus nec ego ipfe, nec fia
genuflexoanmumulumbeauflïrni Martyris Seue- lius mcus velnepos,neque pronepos, aut ftirps,
J
ri quarenus me fua 1I1rcredIione [Hère- aut fuccetTor aut propinquus aut exctaneus nec
tur, &c ficuti quondam Rex huiusparrix Adrianus aliquapotenspedonaneque aliquis ex parentibus
poft reimegrarionem corporis fui, Regnum ôc fe nottris vt dixi, vcl ex nofttis confanguineis futuris,
totum prœfatiMartyris fubmifit dinom eodem per multc mm curricula remporum, nullus clericd-
modo ego fibi reliqui omnem patriamduionino- rum, aut laicortim, nobihum, vel ignohilium, prie-
iita:fubie<5l:aro,(ï vidoriam poticus fiuffêm dcuoui,
Chnfto fumat de reditibus rebus vel chartis monafterij,
& in omnibus famulari Saniîoque Martyri vel de cellis vel de villis, vel Ecclcfiis, quœ ad eam
& ocafione
Seuero, &C proparuaEcclefiaa]agn)ficum&:cele- pemneaitt qUOcumque modo moue-
bre itio'nafteriam me conftru&unimpromifi.Poil re.veldolos,vel immifïîones aliquas faceft, nec
iftum votum meum, nefandiflimara turbaai ag- in Hoflem nec ïn Caballicatiottem efle du£tores mili-
grelTus & idem gloriofiifimus ptxfiîus Martyr tes, vel pedires Non in foro, aut in mercato de
armifquc
quem in auxilium priEiogaueram, cutncquoalbo peinnentibusipfi raciaiiffimoloco,quirquamiudi-
otnatus prxclatis apparuir, ptofternens cium capiat, vel in appenditiis eiusahquamcalum-
ac multa millia nefandorumad clauftra Tartari trâC- niam facere prÈefumat, in aquis, in films, in pra-
mifit. Ad vlcimurti vltimam viâonam potitus ficu- tis, in hndis in pifcationibus in pinetis, feu in vi-
ti veueram ftudui peragere:s acceïfinfquemilitibus, neisj nec Rtceptum inde per vim 3ncc cenfum ali-
qui pouldebant ilium (acratutn locum precabar, quemquxrere, nec Clencos in Ecclefia vilJauim
vt Cinaum cum prsEdio venderent mihi. Illivero praefati San£ti iure poffidentes vllus audeat mole-
refiftebant nolentes vendere locum francum & ab ftare, vei de his omnibus qux ipfc facraul11mus lo-
omni cenfu hbetum. Super hac re iratus perhibe- cus acquifitis datis, vel acqiu'rcndis acqui(ierit«
bam locuminalodiocaftrimeieffe. Tandem com- NnllusEpifcoporum aut laïcorum inibi feruieiui-
placuit îllis iudicium facere inaqmtfrigtdx. Ventura bus de receffibus eorum, receptacuhs vlla popu-
ad horam diei nolens huius tei viôtus videii,mi- landiprxbeaturoccafio. Nec in prœfato loco qmf
fi meam vxorem cum meis filiis, cum Epifcafis, quam Epifcopus Cathedram audeat collocare, vel
& Senionbus arque cum Pnncipibus tonus Vaf- quamhbet licentiam habcatimperandi nec ali-
coniœ, &vicinùiumComitatuum, quiincircuitu quam ordinationernquamuis leuifEmam faciendii
terr* îftius funt. Ego rcmanensin cailro. Cum vero mfi cum permiffu,& voluntate Abbatisipfifacro
iam ade&thora, vtpartt*lus abï-pfcepo tutrgeretur locopr£eudentis,fedfint omnibus modisliberi, &
iit^uttm, cum primumefletcœhfcrenitas, vrnul- abfque vlla alia calurania?& inquictudine fecuri.
la in aëre nubes apparcret tanrse cotufcaiioncs ac Omnes vero Epifcopi qui modo adfunt vel qui in
tonitrua de cœlo (unt emifla vc vix omnes qui ade- perpecuumfuturifunt,ibi hofpitari non audeant
rant, fulminnm iftibus euadere fecrederent, fu- nec cenfum aut tnbucum allquod rcquirant,abfquc
gientes adpatuam Eeclefiolam S. GcrmaniiHœfi. voluntate prarfatifummt Abbatis. Infupcr omnem

qui
Pofthscad me conuenientes,&peuurbantes me
ignorantem eneimimiei, ddigentcr traûanscum
runc forte mecum aderant mul-
tum mir.ibar fuperhis miraculisqua:acciderât. Ipfi
verolap]encesinquirebant,riS.Seucngeftavelpaf-
decimationem mes fubftantis panis & vini, ôc
quidquid decimatt oportet contrado. Abbatem-
que dominumque Ioci-iftius his przficio nomme
Saluatorem fanftilîimum & ab omnibus laudabi-
lem, ôc fratres fub eo degenres, à quibufeunque
fionem haberenc Ccriptam. Inuentum eftà legenti- partibus adueneiint quantopere fociari voluerint
bussqua]iteriHudmonafteriumfuerat côftrucium, monafterio ftabilio & confirmo. Abbatem autem
&qualiterà Franctgenis komiwbtuhoftibus fuerat de- habcre fratres nonper munus aliquod,necper vitiu
ti
ftruftum. Qua de caufa emi locum ab illis cura nec per fauorcm neque per adulationem,fedfecun-
ommbus ad fe pernnentibus, dando illis Trecentos dum ordinationem Ji.Benedicliimpcro.SanÊcoquc
folidosduodenanos aigenti quadragintaquinque Petro fingulis annis tju'mque filtdos Rom* Abbaci
vaccas, cum multis rebus aliis. Cupiens itaque, foluere moneo. Omnes etiam Ecclcfias in omni-
ficuci ptunitus deuoiieram,inibifamcfîûimmu roo; bus meis Comicatibus quos modo intègre & fince*
T iiij
re, abfque vllo cenfu immiinestrado- Sed & omnes damnnm quod iniuleric ,in quadruplumreftitcat,
tju.e à me cuicuniquc ho min uni contribues funt, feptemque hbras aun monafterio tribuat: & quia
poft morrem tllorum qui nunc tenent, ad facra- cumdcnri locum iradidimus fanas ApcAoliczfedi,
tlffimum locum teueitanrur: Sed & EcclefiamS. pcdibus nu dis illuc adcgt,& literasa Prjefule Ro-
Dei genitricis Mariae, qux dicitur de Solaco vel de manolufceptas fuo Epifcopo propna manu rcpie-
finibtu terre, quam Dono filio in Beneficio dtât quam- fentet. Vt autem hic, & in prxlenti,& infuturo
à'm viutret poft mortem autem einfdeia prsefatam xuo, Ch.inshuic credaiiu firniiffime ,mearâînu,
Ecclcfiaiu trado San&oPetro,&di<ao monafteno, vxoris, filioiurn, necnon Epifcoporum, vel fide-
confenriennbusGaflclino, & Aflclino filiiscius pri- hummambusroboraredignucn aoétontate decre-
mitus calumniaiuibus fed & poft modum à me da- ui 6c ftabihui. Signum Vuillelmi Sancij Comms,
to pretto Ubentillîme annuennbus. Item dono Ec- qui hanc Chartam fieri iuflit. Signum Vrracs Co-
clefîamS.Genijconfeflbris.vbifiwfactata oflà tu- mitiffk Signum Bernardi Guillelmi fihj cius.
mulataucent, vbt Abbatiamfieri infli.fubregimi- Signum Sancij filij eius. Signum GodefudiBur-
ne Abbatisprasratiloa. Ad vltimum trado Caffrm» degalenfis Epi(copi, Signum Orioli Sancij de Fa-
PaUfinon ,c\\m omnibus appenditlis luis, fit omni geto. Signum Donati Garfîse deDonafello. Si-
perrinentia, in illuis, in pratÎ9,& in villis, in lan- AlancijAquiliniAtilijdcCalonar. Signum
gnum Garciat
AufcitamAr-
dis,inaquis in pinecis & in vincis ,cum omnibus deBergui. Signum Adonis
Milicibusieu Armicohs.Omnistenam concède quae chiepifcopi. Signum Centuli) Gaftonis. Signum
funt Inter duos fluuios, ab Alpheano, qui modo Gaftonis Centuh de Beaino. Signnm Azimeli El-
vocatur vttlgo jltttrrû vfque ad Gauafenfem ,fta- wj deSamadcllo. Signum Afmarij Elzi. Signura
biho, decerno confirmo, delego,crado Ego Guil- Cetgonij Sancij. Signum Garlîa Lupi de Silueftto.
iclinusSanciuscum hic Tabula auro, aigentoquc II. Solinusc.ij. In Capte Bœticsevbieft extte-
pukhré ornataPrincipi ApoftolorumS. Clamge-
gloiiouffirao musnotiorbisterminus.infulaàcontingentifeptih-
ro Petro neenon Martyri Seuero-, gentispaflibusfeparatnr.
inobferua
îreprecans omnes malcdidliones ,quïfcriptae funt III. Iuretus ad ep. 74. Iuonis Carnot.
in veteuTeftamentofiipereos ventre jqui liuic fa- Hincm. deDiuortio Loth.
ci.itiillmo loco obititennt. Si quis aurem Epifco- IV. Britanmadicitur RegnumàGreg. Tur.l.1. 4.
pus prspotens fine ex noftris parentibus confan- C4.1. 5. c. 16. & Patrimomùm Ducis dicitur Re-
guincis maiores aut minores quœhbet perlons fi- gnum. Lege Alam. tit. 55. InnoccnnusIII.l^.Reg.
uc (î:
vu fiue millier ex his tentauerit mmuere ex ep. 32. editus à Bofqucro Monaftenum Sancîi Se-
Det omnipotentis automate necnon omnium uenà bonx memoure willelmo ^anci) quondam
fân<5tornm anâontate Apoftohca Sanétt Pétri, wafconiiE Comite fundatum, & Beato Petro abco-
necnon Ponnficis Sanftï Sedi prafidentis fit dcm Comité perpetuo iure oblatum,adexemplar
excoraraunicatus ab omni congregationeChnftu- prEdeceflbrurn noftrorum fel. mem. Palchalrs Se
*noium fcpacatns, parique corumfic cum Ifcharioth, Alex. fub Beati PemSenoftra proteftionefufeipi-
cum Daun-3c Abiron.quos terra viuos abforbuir, mus,& ptaefcntis feripei priuilegio communimus.
pereamque cum luhano Apoftata, perdiroque Da- Infra Ad hœcadiicinius3vtaliciiiperfon«magna;,
ciano, imt damnati cum Nerone & Mago Si- vel paruas facilitas non fit milites velpeditesdé
mone, arde.intque fine fine malediéti, cum diabolo viliis eidem cœnobio pertinefifihus in hoftem vel
&angeJiseiusinigne,&fulphure, m feculafeculo- expeditionemducere, nec de filuis, pratis landis
tum. Amen, fiât fiar. Pofta&im malum.fiquis ad fa- pifeationibus, pinetis, & vaneis cenfum qugercre
usfatiendurn venire voluent, perpétrât» mala, fiue velArcetum.

CHAPITRE. IX.
Sommaire.
Examen du temps de la Fondation de Saint Seusr. III. Salua-
torfon premier Abbé /Igné dans la Charte de Bayonne. Examen de la
date de cette Charte} & du temps du decés des Rois Lothaire 9 &
Louis. IV. Diftindionentre la Proclamation du Roi Jrfttgues3<ùffin
Couronnement. u4imoin,&Cjlaberexpliqués. V~ Surnom de Grand
donné au Roi Jjugues Capet.

la date de la Charte de Saint Scuer y cfloit exprimée elle nous euft


11
( deuelopé de beaucoup de difficultés;
mais il ftut égayer dercpcon-
|
trer cette Epoque & fituation de temps,qui eftdetres-grandeim-
portance pour mon trauail,afin de donner vn point certain & afTeu-
reauxanneesdesSeigneursdeBearn,quiiontdenomme'sen cette Charte. Pour y
paruenk, il faut auoir recours aux chara&eres du temps tire's des perfonnes qui af-
fiftoient à la fondation de Saint Seuer; & par cette voye, il fembleroit qu'elle fuft
poftcrieure à l'année ion. dautant que G eofroi Archeuefque de Bourdeaux auto-
rifa cet a&e. O r ce Geofroi aflifta à la Dedicace de l'Eglife Saint Sauueur de Limo-
ges l'an iozS. chés le Card. Baronius, qui rapporte pour fapreuueles paroles dela
Chronique du Moine Geofroi: & ton Predeceffeur Seguin Archeuefque de Bour-
dcaux,viuoit l'an loizxommea remarqué Claude Robert en fa GauleChreftienne.
forte que fuiuant ce calcul, la fondation de S.Seuernepourroiteftreauancée
De defTusde

au l'année i on. Ce qui s'accorde auec le temps d'Adon, oubiend'Odon


'Archeuefque d'Aux;lequel, fuiuant le témoignage du mefme Robert; occupoit
cefiege en l'année iooo. & long-temps apres. Neantmoins cette fupputation eft
tout à fait malprife; dautant quele Duc Bernard fils de Guillaume Sance, auoit fuc-
cedéauDuchéde Gafcogne dés l'année Mil Trois, comme ie vérifierai en vn autre
lieu, par le rapport d'vn témoin de veuë quieftAimoïnenlavied'Abbo.Etpar-
tant le Duc Guillaume ne peut auoir fondé le monaftere de Saint Seuer long-
temps après eftre mort.
II. Il faut donc prendre vn autre ordre, qui nous portera à Tannée de cette fon-
dation, & nous ouurira le chemin dVne remarque aflès curieufe pour l'hiftore de
France. Dans céc a&eO do Archeuefque d'Auxeftl'vn des Euefques qui le fignent,
& l'autorifent; Or il fxegoit precùement l'année 979. eftant précédé d'vn Seguin
qui viuoitl'an978. &fmuide Garciasen l'année 981. comme ait foi le Catalogue
de Claude Robert. De manière que fon Epifcopat peut eftre tout au plus de trois
annécs,depuis79. iufqu'à 8 z. Et par confequentlafondation de S. Seuer doiteflre
reftraintedans ces bornes, & fîtuée enuiron l'année 981. &parmefme moyen lee
dénombrement des Archeuefques de Bourdeaux doit cftre acreu d'vn Prelat, fça-
uoir de Geofroi Premier du nom qui fera placé en ce vuide qui eft depuis Fro~
tarius iufqu'à Gombautc'eft à dire entre l'an 867. & 991. & prendraion rang
apres l'ArcheuefqueAldebert,donti'ai aufli reftabli ci-deniis3 & le nom, ôc le temps,
qui eft de l'an 900. ouenuiron. CecalcuieftdautantplusafTeuré^queleDuc Guil-
laume Sance fit cette Fondation furlafindefesiours comme le Duc Bernard fon
fils le certifie; & queietermedefavicnepouuoitpaseftrefortcfloigné de l'année
977. puis que fuiuant la remarque defia faite, il auoit.deflors affocié fonfrercau
Duché de Gafcogne, & qu'il fit cette affociation fur la fin de fès iours.
III. Mais cequicftablitpuiffammentcette verité, eft le date du tiltre de Bay one de
rEuefqueArfiusproduitauCh.VIII.duliurel.oùl'oiivoit figné S dlvator premier:
AbbêdeS. Seuer, ordonné parGuillaume Sance au temps delafondation. Car le
tempsyeftdefigné, non pas à la véritépar les années de l'incarnation de N. S. mais
par les Chara&eres du Pontificat du Pape Benoift & du regne du Roi Hugues en
ces termes; Ejiant jjpoftolique le Ponti fe Romain Bewift, Régnant Hugues le Grand Roi
de France, & commandant le Duc de G apogne Guillaume Sance. Demanicre qucfuiuant
le témoignage de cét aéte, le Pape Benoift & le Roi Hugues concourenten vn
mefme temps auec le Duc Guillaume Sance, apres la fondation du monaftere de S.
Seuer. Neantmoins il ne taut pas diflimuler,vnc grande difficulté qui feprefente
d'abord, & qui femble perfuader qu'il y a de la furprife en ce date dautant que
le Pape Benoift V I I.deceda dés l'an 983'. & Benoift VIII. ne tint le fiege que l'an
ioii. Et cependant le Roi Hugues ne commença à régner que l'année 987. &
mourut en l'an 997. fuiuant Guillaume de Nangis,& les Hiftoriens de France.
Toutesfoislacopicde la Charte de Bayone eftant defcrite en Ietreibrt ancienne,
& fans abreuiation, il eft difficile qu'il fc fuft ghfTe" vne erreur fi notable que de
fubftituer lenom d'vn Pape à vn autre. Deibrte que l'autorité de cet ancien tiltre
nous oblige à croire que comme Hugues gouuernoitabfolument le Royaumeen
qualité de Duc des François, du temps des Rois Lothaireôc Louis, lesGafcons
quieftoienten quelqueforteindependansdeTordredeFrance, eltoient bien aifes
de flater ce Prince en lui donnancparauance, lenom de la dignité & de l'autorité
Roiale, qu'il poffedoit en effet. CequiaportéAimôïnàcfcrireenquelque part en
fous Hugues ÏAbbégr Ducdes François.
ces termes L'année quatrièmedu Roi Lothaire
Ou bien,il faut dire félon la Chronique d'Odonmntts, de l'Edition de Pithou, que le
RoiLoiïis mourut l'année çSi.ôc Hugues futproclamé Roi parles François, quoi
que ce date foit corrigé en la derniere édition de Paris, oùTon a mis le date com-
mun de cedecés, qui elU'an s>S6. Neantmoins Orderic eftablit la mort de ce Roi
en l'année 983. & celle de Lothaire en 976. donnant au xi. années de règne;i
fils
dont le nombre doit eftre corrigé par celui de vi. afin que fa narrationne fe choque
de Lothaire eft auffi rapporté à l'année 976. par Odoran,
pas elle mefme. Le decés
& Aimoïn. Cette remarque de ces auteurs fi confiderables,s'acorde auec la Charte
deBayone, qui met le Roi Hugues auec le Pape Benoift V IL qui tint le fiege de-
puis l'an 975. iufqu'à Tannée 984.
I V. Mais pour concilier ces auteurs auec les actes publics, il faut diftinguer la
Proclamation du Roi Hugues, & fon Couronnement. Ilfutreconnupour Roi
par la plus grande partie des François, incontinent aprcsla mort de Loüis; quoi
qu'il ne voulut point fe faire oindre, &prendrcla Couronne, iufqu'à ce qu'il euft,
vaincu le Duc Charles, qui pretendoitàlafucceflionduRoiaumedefon Neueu.
Cette dernière action fefit Tan 98 7. auffi bien quele Couronnementde fon fils Ro-
bert. C'eft pourquoi les aëles du Synode de Reims contre Arnulfe tenu Fan 991.
{ont chargés, que c'eftok Tannée cmquiefme de Hugues Augufte, & du Roi Ro-
bert. Aimoïn qui viuoit en ce temps-là, donnera vn plus grand iour à cette obfcu-
rité. Car il efcrit netement en fon hiftoire, qu'apres la mort de Lothairc, & de
Louis, Hugues Duc des François ferebella contre Charles frère du Roi Lothairea
& Tafïiegea dans la ville de Laon; d'où ayant eftéchaffe par l'armée de Charles, il
reuint auec de plus grandes forces, & enfin fe rendit maiftre de laplace & de la per-
fonnède Charles, par la trahifon del'EuefquedeLaonAfcelin,quiauoitla con-
fiance de Charles; & qu'en fuite de ces victoires, Hugues fut oinAôc couronné
Roi en la villede Reims, & fon fils Robert quelque peu de temps apres en la mef-
me année. Ces guerres qui precedent le Couronnement,traînèrent quelques an-
nées. Ce qui fe recueille de Glaber auteur de ce temps-là, lors qu'il eferit que Hu-
gues t fiant vigoureux de corps & d'efyrit, remit peu à peu dans leur deuoir ceux qui
refufoicntdelui rendre oDeïffance. D e forte que teconnoiffanz que fes forces ve noient
à safoiblir, il aifembla les Seigneurs duRoiaumeFrançois, & Bourguignons en la
ville Roialed'Orleans,& fit eftablir Roi fon fils RobertTan 987. Orles forces ne
tombent pas, ou pour mieux dire ne feprecipitcntpoint d'vn eftre ferme,"puiiTanc
& vigoureux, dans vn afoibluTementfenfible en fîx mois, comme il Teuftfalufui-
uantl'opinioncommune, qui met les commcncemens de Hugues, & de Robert
enmefmeannée de 987. Mais pour vn changementnotable de la conftitution du
corps, il y faut quatre ou cinq années;qui eft le temps compris entre 98 z. ou bien
83. auquel tombe la proclamation deHugues; & l'an 987. qui eft celui du Cou-
ronnement de Robert, en mefme année auec fon perc.
V. Il refte vn petit fcrupule, qui pourroit n'aiftre du tiltre de Bayone, touchant
la qualité de Grand, qu'il donneauRoiHugucs,quoiqu'ellefoitattribuéepar les
anciens Annaliftes au Duc Hugues fon père. Neantmoins cette confiderationau
lieu deme donnerquelque imprcfîion contre lafoide cette ancienne pièce, confir-
me en mon endroit la creance que l'on doit y adioufler. Dautant queie voi que
l'auteur anonymedelaviedeS.Genuiphequiviuoiten ce temps-là, ef crit expreC-
fément que ce Roi Hugues fut furnomméle Grand; & pretend qu'il fut le Second
Roi de la troifiefmc lignée, en contantie Premier Robert fon Ayeul; qui fut pro-
clamé Roi par les François contre Charles le Simple & confacré en la villedc
Rheimslan^iz.
I. II. Claudius Robcrtusin Gallia Cbriftiana Henricus, qui & limnl cum tocius regni Primatibus
in Catalogo Archiep. Aufcen. ôc Burdeg. 8c Ep. conuementes Ptxdiftum HugoneminRegem vn-
Lemouicenfium n. 4f. gi fecerunt, Infra:SufceptoigiturHugoregimme
III. Tabulât Acfij Epi. Lapurdenfisprolatœl.n regni Franeorum, non multopoft plcrofque fiio-
c. VIII. Vigcnce Domno Apoftolico Romano rum quos enam prius invniuerfisliabucracrubdi-
Pontifice Benedicbo régnante Hugone Magno tos, perfenfit contumaces tamen vt crat meure, &
Rege Francorum, imperanteDuceGafconixWil- coifore viuidus, cundos fibi rebellantes paulatim
Ie[oioSancio.Aimoiniusl.4.Hill.c.44.Annoquatto compefeuit. Habebat emm fi lui m adijiodumpru-
Lothari; Régis fub AbbateHugone Se DuceFran- dentern nomine Robertum, artium cnamliterarurta
cotïi.OdotannusinChronico.Anno ecccclxxxii. plurimum ftudijs cruditum, cumque fecognouii^
Obyt Ludeuicus Rex muenis qui hihil fccit, dona- îèt iam alitjuantulum vinbus congregatis in
defici
to regno HitgoniDuci, qui codem anno Rexfaâus Aureliana vibe regia quibufque Francorum ac
cftàFrancis :Ordencus Vitalis Lib. Burgundionum regni Primoubus eundem Rober-
IV. Synodus Remenfis Cap. 1. Anno ab lncar- tum filiuni videlicct fuum, anno fcilicet tertio de-
natione Domini N. lefu Chnfti 991. Indtdhone cirao anre millefimum incaniati Saluatoris adhuc
quarra. regni Domini Hugonis Augufti, &excel- fe fuperftite Regem conftituir.
lenrifliini Régis Roberti quinto.congregaracft Sy- V. Anonimns Aiiftor vira: S. Genulphi c. [z6.
nodiisjnRcnicnfiterritorio. In tertia linea,primus extitit Robertus Rex, qui
1 V Rodulphus Glabcrl.2. c. 1. Moicaisigitur àCarolo minore interfedlus cft. Secundus vkfto fi-
Lothario ac LudouicoRegibus, totmsFrancia:re- liusfihj eius, praeFatus Hugo qui Magnus agnomi-
gnidilpolitioincubuit HugoniPanfîenfiDtici fi- natus eft, qui etiam Ecclefiae Dei Clemenniiimus
ho videlicetjlliusmagni Hugonis fupra memorati, Defenfor fuit. c. 27. Hunis ergo Magm Primo Du-
caiHsetiamfracereiacnobihilïmusBurgundia! Dux cis poftea Regis temponbus.

CHAPITRE X.
Sommaire.
Les Sarajînsjous leur ChefçAhmtrQrfontdefcenteenGafcogne.Sonî
défaits y ar le Duc Guillaume S ance. IL III. Examende Glaber
s
&faft>irij>nfè j ayant donne' à ce T)uc le tïltre de Guillaume Duc de Na~
uarre. iV. Le temps de cette defaite des Sarafins. V. Libéralités
du T>uc (^uïdaume enuers les Eglifès de La/car la Reole3 Luc} &
Sorde. L' Abbaye de Sorde nefi point de la fondation de CharUmagne*
Vr L Bernard & Sance fils de Guillaume3 & Brifce fa fille marie'eà
G mllaume Quatrième Duc de Guienne. De ce s de Guillaume.

Vant qu'abandonner noftre Duc Guillaume, iemefens obligé


de lui rendre l'honneur qui lui eftdeu,pour la desfaite des Sara-
fins, qui lui a efté raui pour auoir demeure caché iufqu'à prefenr,
fous vne qualité dcfguiieCjchés Rodulphus Glaber en fon hiftoi-
re. Il efcrit que les Saraf ns non contens d'eftre ci-deuant venus
del',Afrique, pour enuahir les EfpagneSj eftoientauffi venus attaquer fous la con-
duite de leur Roi JînwroAcs parties Méridionales de la Gaule, & qu'ils auoient faic
vn grand carnage des Chreftiens fur cette frontière: De forte que Guillaume Duc
de Nauarre furnommé SanBits, auoit efté obligé de combatreplufieurs fois ces en-
nemis iurés de la Chrcftisnté Se que la neceilité d'hommes auoit mis les armes
à la Moines de cette Prouince, contre les deftrmSteurs dela Re-
main de tous les
ligion lcfquels apres vn long & fanglant combat, & vne perte notable de gens,
faite de toutes parts auoient elle vaincus, & contraints de reprcn dre leur route vers
l'Afrique.. l

Il. Cet exploit généreux, & neceflaire pour la conferuation du ChriftianiGne,


ne peut cftrc attribue à perfonne, qu'à Guillaume Sance Duc de GafcogneLes ter-
mes VvîlletmusDux cognemento Sdnclus ne fignifians autre chofe, que Guillaume
Sance iTefcriture de Stmûns pour &t»r«&reftant afles fréquente. Ce qui leperfuade
entierement eft, que dans le Royaume de Nauarre, il n'y auoit point en ce temps
des Ducs de Nauarre; moins y a-t-il eu des Rois du nom de Guillaume, ou Guil-
laume Sance. Il faut donc conclurre par neceflité, que ce Duc Guillaume Sance,
eftoit celui dontnouscfcriuons. Ce que l'on peut confirmer, de ce que ces combats
ont efté rendus, non pas dans les Efpagnes, mais dans les parties Auftrales de la
Gaule, telle qu'eft la grande Prouince de Gafcogne.
I I I. Au refte la faute de Glaber a efté fort ailée d'autant que fçachant qucle
nom de Nauarre a efté fubftitué à celui de Vafconia,au fens que Strabon Ta prife,lors
«quilefcrit que Pampelone eftoit le Chef des Gascons, a ettimé qu'à tous les en-
droits & quartiers,aufqucls en bons termes Latins on peut donner le nom de Vaf-
conta, il pouuoit, fe conformantàl'viàge moderne, leur attribuer la denomination
reccnte de Nauarre: fans confiderer quel'ondiftinguela Gafcogne d'Aquitaine3
de la Gafcogne d'Efpagne, & qu'encore que celle-ci ait receu le nom de Nauarre
fur la fin du huitième fiecle., neantmoins la premiere a toufioursconferuélenom
de Gafcogne. Orque Glaber ait eu cette penfée, cela fe peut conclurre, de céque
lui mefme eferit ailleurs, queSanceRozck/rfNd^rre^wE^rfgwe.r,enuoyoitdes pre-
fentsà Robert Roi de France, &luidemandoitfecours.Roj^/dA^#m?cta-£i^{-
gnes, dit-il;par ce que fuiuancfon fens, il y auoit vne autre Nauarre, ou Gafco~ne
hors les Efpagnes. Encor faut-il remarquer encelieu, qu'il baille le filtre de Roi,
& non de Duc, au Roi delavrayeNauarre,&qu'illenomme5'rf«!^«1,aulieutie
Sancttts, ou Sance, par la mcfme Erreur, que lui ouleCopiftenommoitci-deflus
Guillaume Sance, VVillermus Sdnttus.
I V. PourletempsdecctteguerrecontrelesMores, le mefme auteur quoi qu'il
n'en {pecifie pas l'année, neantmoins laiffe à colligerduCh. 8. que c'eftoit auanc
l'an mille. D'où l'on pourroit tirer quelqueconie&ure, que le Roi Sarrafin Almurot
chef de l'armée qui vint en Gafcogne,peu t-eftre ce Roi Alhdbih Jlmanfor qui fa-
cagea les Efpagncs, chés Roderic de Tolede, &chés Lucas Tudenfis, ôcfutbam
prés de Cordouë l'an 979. parGarciFcrnandesComtedcCaiti!le,aueclcfecoursde
Sance Abarca le I I. Roi de Nauarre, au rapport de Iean Bris Martinez Abbé de S.
lean dela Penna ôc de Sandoual Euefque de Pampelone. Quoi que cela ne foit pas
necelïaire, n'y ayant rien d'incompatible, qu'outre le Roi Almanfor, qui eftoit en
Efpagne, il y ait eu encor vn autre Roireletdes Sarrafins nommé Jtlmuror; Dau-
tantplusque Glaber :nfinuéaiTés,que ce Morevcnoit directement d'Afrique, &
qû'eftantbatu, il le retira non en Efpagne, mais en Afrique> c'eftà dire par mer,
comme il eftoit venu.
V. Le Duc Guillaume Sance fut aufli libéral de fes biens pour le fecours de l'E-
gîife, comme ill'auoiteltédefonlàngjContrerinuafiondesNormans, & des Sa-
rafins Car outre les donations faites au profit de l'Euefc'hé de Lafcar, le rcftabliiTe-
ment du monaitere de la Reole, .SclatondationdeceluideSlaintSeuer, il donna
au Conuent de Saint Vincent de Luc en Bearn, vne partie du territoire de ce lieu,
auec le confencement de C.entulle GaftonSeigneur de Bearn, ainfi qu'il a eftédit au
Chap.
de ce monaftere, eft encore chargé de la donation que fit aux Moines, le Comte
Sance Neueu de la PrinccfTe Vrraque, du village de Saint Pantaleon, auec Tes de-
pendances & fesreuenus Ecclefiaftiques, enfembledes Eglifes de Saint Pée de Fait
fens, & de S. Anian de Ramous. Mais comme ces A&esibnt vrais,auffi nedois-ie
IaifTer couler fans quelque cenfurc, lafourbequieftàlateftedeceregiftre,
pas que
Charlemagne allant en Efpagne fonda ce Conuent l'an 800. le fit confacrer par
Turpin Archeuefque de Reims, enpreienceduPapcMiloleon,dont le père eftoit
d'Eftampes, & fameredePerigort. Et qu'à fbn retour d'Efpagne il enfcuelitTur-
pin, & les autres feigneurs à Sorde. Car ce difeourseft fabuleux & toutes fescir-
conftanccs, Se pour letemps de la îondation de l'Abbaye, il eft defiruir par la N otice
des monafteres arreftée l'an 8 17. en l'afièmblée générale tenue en la ville d'Aix fous
l'Empereur Louis, où celui de S. Ican de Sorde n'eft point dénombré parmi les
autres monafteres de la Gafcogne. Ce qui n'euft pas efté obmis,s'ileuft eftédek
fondation de Charlemagne.
VI. Le Duc Guillaume laiffa deux enfans maflesdefâ femme Vrraque, fça-
uoir Bernard, & Sance,nommésenla Charte deS.Seuer. Il eut encore deux filles
l'vne nommée Brifce,Ademar
qui fut féconde femme de Guillaume IV. DucdeGuiennc,
ainfi qu'a remarqué en fa Chronique; l'autre eft fans nom, quifutmere
d'vn certain Garcia, comme le fieur Beflia obferué en fa Table des Ducs de Guîen-
ne. Il mourut le dixième des Calendes de Ianuier, oulezi.deDecembrefuiuantle
Martyrologe de Saint Seuer, fans que l'année de l'incarnation y foiteonfignée,
$
quoi qu'en vn autre endroit on ait adioufté d' vnc main récente, que ce Comte mou-
rut l'an 1017. en quoi l'E/criuainTeiicontre auflïheureufemcnt., qu'à lui baillerlc
tiltre de Duc d'Aquitaiiie. Mais fuiuariç ce quei'ai vérifié ci-deflus, que ce Prince
eftoit proche dela fin defes iours en l'an 977, fon decés ne peut-eftre beaucoup
éloignéde l'an 983.
I. Rodulphus Glaber 1. i.c. ^.GensSaraceno- V. Chartariuramonafl:erijdeS(/rcJua:1Srillelmus
rum cum Reg-e fuo Almuror nomine egrefla cil Sancius Cornes & Dominus totius Vafcoruœ, cum
ab Afticanis partibusoccupans pene vniuerfam Vrraca fua muliere dedJtdiûo monafterio Ecclc-
Hifpania; regioncm vfqucin Auftralcs Galliarum fiam de S. Sufanna de Larbaig, & rotam tetratn
fines, plurimafqnc Chtiftianoruin dedere ftrages. qur pertinec ad eam in ipfa villa terciampartem
Sedlicet imparexercitu, foepius tamen cum ijs inijc décima: de S. Eftcphen dcLar,& tertiam pattern
p aelia Willermus Dux Nauarrx cognomento San- decimz de Lanepla. Sancius Cornes Nepos fupra
êtus. Tuncetiam ob exercitusraritatem, compulfi feripta: Vrracz dedit d. mon. Ecclefiam & villam
funt regionis illius monachi fumere arma bellica, de S. Pantalcone cum appendicijs & rednibus ec-
cafae denique graniter vtrxque partes tandem clefîafticis. Idem Sancius deditEcclefiam deS. Pée
conceffa Chriftiams viâoria, poft grandefuorunt deFaiiÏe~M~ScEcclefiam de S.AnianodeRamons.
difpendium.QuifuperfucreSaraceiiorumad Afri- Nontia Abbatiarum editaà P. Sirmondo ad cal-
cam feccre confugium j fed & in illis diutinis con- cem ii.Tomi Conc. Gall.
fliûibus prsliocum confiât Chriftianotum Reli- V I. Adcmarus in Chronico Willeltnus Dux
giofos plures occubtliffc,-mii
cupiebancpotms ob fratern.-e Aquit. fororelTi Sancij Brifcatn in vxorem copula-
Charitatis amorem dcccrtare quam tiit Ubi.qux et Odonem genuir filium. Le fieur Bcf.i
propter aliquamgloriamlaudisPompatica:. enf* Table des Ducs deGuyerme.Ma.txyzQ\o%)i\im mo-
III. Idem Glabcrl. 5. c. 1. Gratifice fuit habitus nafterij Sancli Seueri. X. Calend. lanuatij obuE
à SaniSto RcgeNauairia;Hilpaniaium. Willelmus Sancius Cornes fundatoï hmus cœno-
IV. Ioan. Briz Marcinczl.i.Hift. Pinnat. c. ij. bij Wafeonias.
Sandoual.in Cacal.Epifc. Pampil.
CHAPITRE
Sommaire. XI.
l
Guillaume Marquis & Duc des Gafcons. Qui efi oient les JMarx
quis. Garcia Comte d'Agen, frère de Guillaume, il.Le Ducla Bernard
R eolerc-
fuccede au Duché après le de ces de fbn Cou fin. Le morj'afterë de
gléfuiuant le defir du Duc Bernard, & de Sancefonfrere. Dijpute entre
les Moines François^ Gafcons. Secondvoyage d' AbboAbbt (de Fleurj
vers la Reole, accompagné d'Aimoin thifiorien. Le Bourdelois d'entré,
deux eftoit de la G "afcogne Querele dans la'Keole entre les François, &t
le-j Cjafcons.Abbo tué l'an mil deux. III. Le Duc Bernardchaftiamde*
ment les meurtriers 3par la corde & parle feu, IV. Bernard ex erçoil iunf*
diction en Bearn. Bernard confirma & acreut les dotations du monajtefè
S. Seuer.Jl confirma la donation de l'Eglife de Solac^ (fui fut, enfin éuin-
cée par Sainte Croix deBourdeanx. V. Date de la dotation de Berndfd
examiné 3 & le temps defondecés. Ilmourutparenchanteméns. *.r';<.
Es enfans de Guillaume Sance eftans en bas aage, Guillaume leur
coufin germain prit la conduitedes affaires auec laqualitédcCom-
te, Marquis, & Duc desGafcons, qui lui eft donnée en l'Infcri-
ption que l'on voit dans l'Eglife S. Ouiteire prés la ville d'Ayre.
Le tiltre de Marquis eftoit en vfagedés le temps de Louis le De-
bonnaire, que l'on donnoitauxComteSjOuGouuerneurs des Marches,ou frontiè-
res du Roiaume telle qu'eftoit la Gafcogne, comme l'on peut voir dans les Annales
d'Eginhard, & ailleurs. Garcia Comte d'Agen eftoit frere de ce Duc Guillaume,
ainfi que Ton aprend de rinfcripcionquei'aiallcguée.D'ovïTon peut recueillir le de-
gré' de parenté de Guillaume, auec les enfans de Guillaume San ce. Cardansle tiltre
delà Kcole produit au nombre 4. du Ch, 5. on voi t la fouferiptionde Garcia Ncueu

i'vn 5: rautreeftoientiffusd'vnefœurdesDucs^non pas


des Ducs Guillaume Sance. & Gombaut; qui eft fans doutc ce Garcia Comte d'A-
gen. D'où s'enfuit que le DucGuillaume fonfrereefteit au mefme degré: &quc

ct3qui eftoit decedé fans enfans. Hugues Euefque d'Agen fils du Duc Gombauc
dénombre ces deux Comtes Guillaume, & Garcia, parmi fesparens, & les place
Duc San-

entre GuillaumeSance,&c le Duc Bernard, cn la Charte de


il.
Condom.
AprcsledecesduDuc Guillaume, leDuchédcGafcognevintcntrcles mains
de Bernard Guillaume, fils de Guillaume Sance, duquel Aimoin,& Ademarfonc
nicntion honorable,comme d'vn Prince arïedtionné à l'auancement de l'Eglife.
Car celui-là rapporte en lavied'Abbo, qui eftoit Abbé de Fleuri, que ce bon Abbé
tbrtzelc àl'obferuanon de la difeipline régulière, prit vn foin extrême de maintenir
dans leurdcuoir, les Moines de l'Abbaye de la Reoîcfur Garonne; quiauoit cité
ioui'.Tiife à la difpofiuon & conduite de l'Abbé de Fleuii,par le Comte Guillaume
San ce, Se que pour cét effet, il s'cftoittranfporcé fur les lieux ,& auoit ordonne les
isgleraens neceflaires, fmuant le delir des Comtes Bernard, & Sance. Mais après
qu'il fe fut retiré, les Moines François qu'il auoit lailTés dans le Conuent, fti-
rent h?.rcclés par les Moines Gafcons, de forte qu'ils auoient intention d'aban-
donner le Conuent. Ncantmoinsauantque fc portera ecte extrême refolution, ils
iwiuirznti'auisdes Comtes, faifans rapport à leur Abbé de l'eftat auquel ils Ce trou-
uoient, & le iuppliansde venir fur les îieux^auecaiTcurance, que tout ce qu'il ordon-
neroit, fsroitc::ccuté, Çc que ces Princes &k Vicomte Amauuin, qu'il auoit cila-
bli en fon premier voyage pour Aduocat, & protefteur dumonadere, fcroient
fortir de la maison, y retenir ceux qu'il auifcroit. Abbo te met en chemin, acom-
pa~nédc quelques Moines, &: entre autres ~wo~ efcriuain delà vie &:de l'hi-
ftoire de France; II eft receu au lieu d~Aubeterre parGeraudieigneurdecebour?
M~f~Mo]!M;d'oucH:antparti, &:ayantpauclemcimeiourleruiueauElla, il ar-
riue au lieu nommé ad Frdnco.r, & loge en la malfon de la Dame ~~Mr~M mere
d'Aimo'in. Lciourniiuanc, iIpanelariuicredeDordoigne,& entre dansles terres
deGaicogne, ielonlaphrafed'Aimo'in, f'c'en:adiredansleBourdelois, quieu:oit:
des apartenancesdu Duché deGaicogne~ &:aprochantdumonaft:ercdcla I~eole,
le bon Abbé dit en fbufriant, qu'il eftoïc plus puinant en cette rentrée, que ion Sei-
gneur le Roi de France; parce qu'en ces quartiers peribnne ne rcconnoinoic
1'auioricé du Roi. Comme il fut arriué au monaftere, les Moines Gafcolis firciit
partie de harceler tellement l'Abbé de Fleuri, quenilui, nilesdcnsn'euncntplus
enuic d'y reuenir. Or comme l'vn de ces Moines nomme Anerlans, quieitoit l'au-
teur de tous cesdefb!:dres,fucibrcidumonaft:ere&:eutprisfbnrcpashors la mai-
ion, fans la permimondc l'Abbé~ il le tança decettefaute; Celui-ci temoi~nadc
receuoir la cenfure en bonne part~ mais il tint quelque diicourstafch eux à ceux de
la compagnie. Cependant vne clameur de remmess'eueua, faifans vncriicmbla-
ble, comme ditAimo'in,acclui queceuxdu paisontaccou~umederaire~Iorsau'~
arriue quelque fedition, ou quelque meurtre.(" C'efi: le cri de ~M~c~, ainn qu'a.
fort bien obferué Pithou au marge du Fragment de Fleuri) qu'ilapublieala teH:e
deIaPoëne d'Abbo, duquelcri ieparleraiamplemencauleurs.~ Cct':ecmeut€ar-
riua à l'oca~on d'vn bruit, qui furuint entre les François &: les Gafcons qui ie pro
uoquoient par iniures mutuelesmais vn certain François n'ayant pu (bujttrir quel-
que parole fâcheuse auancec contre l'honneur de fon main.reAbbo“ afTommace
caufcurauecvncoupde baflon~quilluianenacntrclatc~c&clcs efpaules. Sur ce-
la on en vint aux pierres, de part~d'autre. Abbo entendant le bruit, quitc~on cra-
uail qu'il suoit en main fur les calculs du Compot, &: acourt en halle pour arrêter
les fiens. Comme il s'aprochoit d'eux, vn Gascon le bleua d'vn coup d'c~pieu au
bras gauche, &: lui cranipcrca les cotres. Il ne chancela point:, ni ne diltmoc, fors
cesparoles, ~Mf~f~o~Mf~Mo~~fc~fo~o~. EftantrcconduJcaumonafrcre~ il y
mouruclemefmciour.Les ieditieux rompirentles portes, entrèrent dedans~~bn:-
merent de coups Adclard valet de chambre d'Abbo qu'il tenoit fur ies genoux,
dontil mourut trois iours apres. Cette narration eu: extraite d'Aimoin. Le Fr3p-
mentd'cFlcuriadioulrc, que le iourdelbn decés en:lei~.Noucmbre~ &:qucle iS.
dumefme moisfut dcdieparlesMoines,pourceluidc(afefl:e.Si~ibercen~aChro'
nique efcrit, qu'il fut rnartyrifé en.rannecioo2.. &: Glaber afieure~ que pluueuts
miracles fe faifbiencà fon tombeau.
III. Ademar en H Chronique certifie bien les miracles; mais il adioufle que
Bernard Duc de G~fcogne fit vn rude chaHimcnt des meurtriers deceSainrper-
fbnnage,puniuant les vns par la corde, &: les autres parle feu, & qu'il rendit le mo-
naitcre de Fleuri paidble en laponenion de celuidela Recule. DemanierequeiLu-
uant le témoignage d'Adcmar, le Duc Bernard ~ouuernoit la Gafco~ns en ce
temps-là,puisqu'il ordonnoit des peincsa. ces maIEncteurs &: que memtcs il admi-
mttroicleDuchéquelquesannecsauparauant,du temps du premier voyage d'Ab-
bo, comme Aimom a défia remarqué.
1 V. Il ne poÛedoit pas Iculement h iurilcuction du pais de BourdeLois, & de
Bazadois,mais encor il exercoic celle de Bearn, comme j[eigneur immédiat du Com-
té des Gafcons, qui comprenoit en foi la terre de Bcarn. Car on lit dans le vieux
Chartulairedu Chapitre de L~car:,quc BernardComte de GaU o~ne condamna,
vn
Gentil-homme nommé GafÏangalin d'Auriag à rendre à fa (ceur Acinella.le village
& l'E~life du lieu de Bordes au quartier du Vicuilh; lcfquelscerte bonne femme
donna depuis à l'Eglife Cathédrale, ou elle s'eftoit retirée qualité de Conuerfe,
en
fcsdeuotions.CeDucconnrmaaunilarondationdumonan'eredcS.
pour y faire
contentement: de fa mère Vrraque,
frèrefon pere auoit faite,&: aucc fauis Se ie
Seuer, que
de fon Sance, Se de fes deux coufins Annon, Aimom augmenta les reuenus
dece Conuent,aueclesdonations de plufieursEgliicsqui font dénombrées dans l'a-
cte. Entrelefquelleseticelle de Sou!acautremcn!: ~FM:fr~ (ituceàla pointe de
Medoc,quiauoitefte donnée par le Duc Guillaume Sancc au temps de la fondation
dumonaiterc, auec le confentement d'vn Gentil-homme appelle Bon-fils, à qui le
Duc Guillaume l'auoit baillée en fiefà vie, quelque temps auparauant; Ce qui obh-
o-ca le Duc Bernard de donner recompenieà (es cnrans Gofcc!in, ëc AncMndcDa-
im:roc.MaiscetteEglifeFuteuincéeauConuentdcS.Seuer,parceluidcSaintcCroix
de Bourdeaux,quieftoit fondé en tiltre plus ancien par le Comte Guillaume IcBon;
~e ce pariugementdes Legats du Pape GrégoireVU. l'anroyS. comme il apcrc par
le~ Rc~i~rcs decePapCjëeparlaconnrmaciondcGuiUaumeDucd'Aquitaine de
l'an mil nonante ux.
V. L'ad:e de la donation du Duc Bernard eft ngne de lui, de la CcmtcncVrra-
que, de Guillaume Auriol de Faget, deGuillaumeAunoIdemonceScucn&de
Mu~ron, Aneloup de Loron., de Lobaner ~on fils, Arnaud Loup d'Acqs~ Lobaner
deS-Hilairc~ Atil Sance de Taurcin, Lobaner Vicomte de Marfan Guillaume
Loup fon fils. La date de l'incarnation y eft obmife; mais on peut la recueillir du
ciTLaractcrcdclaLune~quicftIaquacriemeLune, au troinemc des Nones d'Auril.
Ce qui fe rapporte à l'année mil neuf, en laquelle la nouuelle Lune tombe au~
de Mars, fuiuanticcalculdu Calendrier,S~CompotEccIefiarUque; c~parconie-
quenc le quatrième de la Lune, au troinéme d'Auril, qui en: le troinéme des Noncs
du mefme mois.Il mourut lehuictiémedes Calendes de lanuier, en iour de Diman-
che fumant le Martyrologe de S.Seuer, qui ne conugnepoint l'année.maiselle peur
en:re recueillie par la {uppucation du Compot;dautanc qu'au huicHeLmc des Calen-
des de lanuicr, c~n: àdireau2.deDeccmbre,retpondtaletreA., quieitoicDo-
minicale l'an Mille Dix, le nombre du Cycle SoLurediantOnze. Lcgenredefa
mort eit expliquéparAdcmar en ~aChronique~quieicritque ce Ducmourut.ayanc
iecorps Aettripar la force des enchantcmens,quifurentprocurésparlcdol, ô~les
embûches des femmes. Il y a de l'apparence que la Comteflè Garcia mentionnée
dans la Charte de l'Euefque Hugues, eâoit la rémme du Duc Bernard, dautant
qu'elle eR: nommée dans l'acte incontinent après lui.
I. Oyhen~ird.L}.Nont.Va(c.c.6.refeirext~rein vultu inHc, potentiorinquiensnuncfumDomino
a.nttqLio hptde aedis S. hanc infcripdo-
Q~uteria* noitrc Rege Francorum inrrahos fines, vb) nnDus
nem. I!t Idus Nonembr!sObmGuiUe!mus Cornes etU!vereturdominium.I titra.: iubitoauditurclamor
C-archio DuxGuafconom ErobitusGar~xFra- muherum, iuxra morem gents iUtns, vbi fedtm)
tris eius Comins Ageonennum. Eginh.in Annal.ad oritur aut mors hominis interuenit, ccnclama.n-
an.Ki8. cum S.ixon)a: Comtes fimut cum Marchio- tium. Vêtus membrana. moca~crij Resu! cdtt~
ntbusaut6nes)egnituentes,hofhuMCcren[ incur- a Pnhxo. Sigebenus ad annum M. t I. Abbo
(us.Prxceptu Luct.an.St~.Inc~portione Hifpanix Ftonaeet.fisAbbastnVakouia manynjarur. Gia-
quasanoUns Marchtonibus tn )olitudinem)'eda.6t& bcrt. c- }.
fuit. VocMCuc ena Marché ab Hincmaro in ep. de HI. Ac!cmnrusitiChronico:Abbovenifns~d S.
ordme Paianj c. ~o. & apud Grxcos fcnptoresinfi- PertU!nKeguI~[cnH';Ecc)cf]x,Quxeft pone~oS.
ma SEtaris Charta Hugonis Ep. Ag. ptofertU):c.~eq. Bene~! )<3:)Franco)UccEnobtj,tbt[umntfuV.t(con!co
II. Atmomusde viraAbbontsFtort~c.c-t6.Ta.n- occifuseft, tbtftpultusfntracutischi'cfcere cu'ptc.
demip&Abboadta.m di~mpetgt): p~tuà,eiu;re- Vir~acius paftor&hs temttïaefrFrancism. Beinar-
gionis adtt Cornues memorannfios GuiUcrmt, Ber- du:, VuaCcontx Dux necem tant) v~t de mterfeÛo'
nardum &: S~nëtionem,eundem locu non pro (uo, rtbuspun)ntt,a)tos fa~pendio,M)ios H.imm's tradeus,
iëdip!b[umd))poni[hbnuc.i7.c.!9.Inde adDor- & omnem t).lins pofteinonem Regutarenjem,~).)~
donix ~nent:a ventum~ quo enauigato amnc, Gua~- anfe)nh[cinuaden[iumerac,ftne litettehine Mo-
coni~Hnestngrediuntur.c.io. Lceco nobi'sadttdës njjehisFt-.meit S.Cenedt~tipatamc~ind'eand.ttB.
IV. Chartarium Lafcurrenfc P. tS~-Honorem damus, veti[)appendici)scmsa!tquamcalumnianl
qux dicirur Bordas fiedtt Acinclla connerfaadS. facetepraE,amattinaquts,inutuis,tnpratis,inIan-
Mariam, quac fun Sha Gabng~tUn de Aurta!&: dis,inptanatns,tn pi(c.monibus,tnpmetis,A~<7jRf-
<brofGa(ïanga)in; &tp(etra[Ct(uusab~n!n&Ber- M~~M tnde quxrere in omnibusqux concedimus,
nardus Cornes Gatconia:, fedt reddere cam (Se nec tliquiï Cornes, vel quitquampracpotenspoA
tpfaAcincHaappropnauneamad S.Maciam. Gre- nos future, iudiciariam excrcear poteftatem, nec
gorius V 11. 1. Reg. ep. inhoftem.nec in Cabathcattonem duûores etie,
V. Ademarus tn Chronico At Bernardo infi- pedttesvernaculorum nec emnciutn
milites vel
dijsmutiebribus,mate6cisar[tbuscorpore fanfcen- necinforo, necinmercato quifquamiudiciumca-
te, vira priuato, Sancius ffaierousDux Vuafco- piat exhtsomnibus, abfqueiudu&cvotuntateAb-
num extitir. batis prxndentis huic ïacratimmo loco fed ïtnc
V. Chart&rinm S. Seueri: Quanto funtiudicia omnimodo hberi, & abfque vitaperturbanot~ Se
Dei in~f'.ttabttta, tant debent fore fen(tbus)in- moleHia (ecuri,ftabdto&~con6rmo. Stqmsaurem
manis metuenda :& qtu.t iMio morcahs ça tnucfttga- quod abfit, blasphémonsaut iniquus contra hxe
t.
re non valet, necede vt inHc&.it humitice).' rigo- décréta atiquid facere volueric, dciomnipotentis
rem taxet cordts qmaucempetelcuattoncmtecu- iram, & pnncipis Apoftolorum Pétri San <3:iqueSe-
larium dtHtttaruin ad ~tc<t rapitur, tli ~acim future ucri Marryris incurtat, &: cum luda traditore &
exitium perdmetcar. atco~denscmuMamCipienDs Pitato )& Caipha, & Anna pereat. fiatfiar, Amen
lentétiam;In ommbLjsopcrtbustuts iiieriiorare no- Amen. Trado icaqueCuttem de Broc~rai.nregram,
uiftima cua,8c m a:t:e);uu non pccca.bts,& tuxra )Uud, & Ecclefiam S. Eugenix de Morganis cum villa.
Beatus vu qutfemperettpauldus qui aurem men- Item Eccleriani aliain de Neruis caftello concedo,
us eftdu[.s corruetin matum; Et per[tme<r.ens hscc conûrman[)busC~rM<t~o meo ~~Mc, S~~Mt~Mfmo-
monira ~e ~n:« Gaf//t-Ca~(-~pro a.ntm.c rt.<MM~'fMM~<<c<t, cum duobus Contanguineis
mea' remedio, feu patris macrtfque & a!'orum no~r's Annone fcilicet & Aimoino. Item aham
parentHm j & vtdotntnusornruporensfne abfoluat Ecclefiam S. Georgij deaureavaUe,cuma)iaEc-
âpeccaMrummcacumhgamintb'Js,,dumiK corpo- clefia S.MârunideIntuIa.Iccm Eccte~am S. Ma-
rco dertneor vai~uto, anccquam a me egcedmtm: ux de Mtm:dno, &EceieïIam S. Eulai~de Bor-
~pit'icus ex his qux Chriftus dotuunime ha*redi[a- no, ~altam EccIeuamS.Mar'eedeVa~en, aii~fn
no, ipfum hsEredem facere cupio.~a&orumque Ecclefiam S. loantus de Brocars. Sanëtique Lau-
cms loca maxima ex parte honorMe !n(ttiuo. Gent- rend). Item aliam Ecclefiam S. Gencfil de VaMibus
tor GulUetmus Sanous dufovixtc tn numéropro- cumomntintegntateac S. Petri de Roca cum om-
~~t M ~/f~~ atqus hanc tbHtudmem magno ni incegritare. Irem EccIensmS.Mich~eitsde Be-
pretto, vbt gemma rnar~ymm Seuems corpot.e [ifanis cum villa intEsra, fan<fHqHe loannis de villa
quiefctc humatus, (ibi comparauft; Volenciantmo noua. Itsm Eccledam S. QmmiUx cum omni villa,
namquet:recen[os ibitdosaigennduodenorumde- &:S.tn&a:FidetdeBu(el,&:S.Pétri,& S. Mattini,
nariofumt v: ipf!.tm locum pomi~et confequi, ncc SanAtque Leoms, & S.IoannisdeGortis, &cer-
nonquadraginta qutnque Vaccas cum. m nius atijs tiam partem S. Geneftj, villam aHxm quedioru~
rébus, ficut tn [eftamento metpacrispoccAinuen-
tin. tapnimstpGus Iocidonnn)umded)t,dignutn
exitbmans vt fn:undemg!onoûtHmusAthIe[a,de
Mafcum
ner. Nominaum iraqne Ego ~r~
Ecciedam quoque S. Co~mx de Balfa-
cum G'~f~
M~ y~Mff~ annuente be~cx memor's matre x~M
!ongtnqmsProuincijsCka(ttpacenspra:ceptis,non Vrraca. n'adimus EccleCam S-mû~DeiGe~iiricis
iotum (ut(a.ngutn)scih:(:one, verumectamtciracu- .M.u;ia:qu3:dtCt[u[~yc/<!M,veI~fM~~ ~?'<, h-
ItSinnumensprxfatum kcmM i~ci:aui):,&:Adiianmn cu[t pater meus GmlieimnsSancius hmc (acranth-
Regem ab incredulitaris errorc, oamemquePi'o- mo con[uii[ioco,cu.tn[egMra[efibi pemnentifctL-
ûtactam ad Hdem Chn~t conueror, nagraadfoct cet in pratis,m ulms,m pjfcauombusjtnpnicn;s tam
honore dignus haberecur ex vth Ecdt-noh, famo- m nemoribns~quaminv]neis,enmaUoij]tSLum om-
nCjma bafilica in)bi con(t:rue)'e[ur. Qus rndi~io ni redita tam qu~fico qu~m inquirendo, tn preien-
omnibus ptacmt. cumconfenG.iomnmmpr-Efutum, ttaGofcelin) & A(lchnimtetus,pnmi[uscalum[f)sn.
icdtceiArchtepiC Bu)-degalen(ts,ArchteptC Auf- tes, (cdpoin.modumnoientesperdetémeute amo-.
cicufis nec non Epifcopt Agennends, & Vafaten- rem,i!hs dato preHoannueaces, tnCune qua:dt-
fis, Begonenfis&<cs~<ïc'~<t/?~~7/&, nueLa~o- c)[ur Momjns, ncun macer meaVLr~ca vnu~ Vi!-
renfis, muttolum ordimbus c~e[icorum,~acerdo- ianum, & ego dedi duos,vnuminpi(ca[orio,a[-
fum,vetmona&horum,&cumim:e)urando&6i;- tcrumque tnrra. Vetcarftm. Vnamque ~~<:fMM< tn
madone toftus Vafcorna'proceces dc~nie!unc, vt CoM?<M<«y/<<! Genicor meus tnZ<!Nc?-fM/7C~</M/~
ipfe facer locus, vetfracrcstbidemd~o feruiemf:, vbt prctioftïEmus coufedbrGeniuscorporequieC-
hb:i pet-manctent abtque vlla molestaS: inquietu- ctchumtctjs, OddatoVicecomttecon~emicnnbu':
dine, & quod annis fingulis, temponbusfurmis, & Arnaido Abbate, hmc&cractmmo contuht loco,
quinque [oltdos Denauoruni Rom.E rt.anfmfCte- cum omnibus appendici)S qua: ad ipfum pcrcmc-
ren[: cum qutbus poHeniones magnas vna cumSan- ba.n[ monaitcnum. Statuens agere otnnes maledi-
(uncmvetentcOamcntoiu-
'N.xMetuon.EVtt.acatua~emeadeIcgauic. Echs'c d::ones quaëde(ct'!utx
hberrasinptxfenstempus permaner, permaneb~t- per eos qui de ipt'~Abbatia facere aiiqna contraria
que deo auxdianceinfecufa(ecuto~umAmen. Igi- voineunt:. Omhcs bas donMionescumtHprad~cta
tur donaciones horum Gentcorum mcotum. Abb.uta S. Geni~ ficH):) pater meus contuhthnii,
Bernardus CK<Mj Ca~Mconfu'mo cum hts quse !oco~nptad)d:o,i[a&ego concéda ccetorum cla-
Deo authore adtjceie cnp)o, adturans omnes per mgero Petro &: Martyri gloriofo Seucto. Poit
omnipotent: m Domtnum, &:percxcremumfud)ctj mortempa[tismctveftigia fcquens eius decreuiex
dteminqnofumusra[ionemDeoreddttun, vrnt.- meis proptiis hononbus hune locum iaeratim-
quam ego neque porcas perfona neque ep)C mum.tcercIccre.EgoBernardus Gutlieimus Comes
copus qmfqnana, nequc aliquisexparenubus no- ptimirus de his qu:E pater meus meaque marer,
M!, ex huqaxpatetmcns, vetesopt~ntiioM huic stotio~mmotoco qu.cinferinstcDptafuntdQ-
v ;“
natia contuterunt propria au~ornate roboro, & hominum in hoc <<*cu!o, atque )nfu[uro,men:is
de(uaptr[cqu~ntt"npoi!mndttaco hoc: Eccle- atqnc tntCttefTone fuprtdi~totum fjn~crun), (ti-
ftatn S. GerM.)t~ dedc~-da cum umnt pcutncn-
Dm oticc: ccEtotum C).tU)gcti P<:[t',atMaf[yr)!.ttmi
ttav)det)Ct-[tnpraf! fttu)s,)npa)cm;,tnvmeis, Seucrt.poMmpcrttU)regna c<t)o[um, &v)uf[c'n
Item houcr viUim.Sc mGorcisaHodtunt, vnum- rcgtoncvtnorum.Q~tod h .ttioutsPonufcx,au[po-
que vtttanum tic Lera, &- ~tmm.~tque~i~Mde tcns, ftUt ex no<t[)s parcntibus, aut contanguinci!,
Bnfeitrtdo S. toctomm ctautgcr" Petro Se martyri ~Utmttoribus.autexminonbusquxdjmpcrfon~~
ptortotoSeuero.cum turamcnto R<[UO)Sau<~on- <tuevtr,autmu)terexh)!om)'tbus diminuere tcn-
tare vel contum-tU~ne Domtn) An;h<cp)f. Uurde- nuerit,ex parte Dei omnipottntis nec non om-
et)<ni)ï,&Arch)eptt.Au(c)ent~,& omnium put- nium Sandorum, & ex automne ApoflolicaS.
iutum, Pumorumquc [onusV~tLon).f:Et ex Ec- Petri fit cxcommun)ca[U!,& à con(oruo0ir)th<-
ctcfus quz lupenus tcftptit funt, vethtsommbus norum omnium fit tegrcgatus, par!queeorumftC
qux iple (acer locus acqmftt,vetacqutGtU[U! cA, eum Dichin &: Ahiron quos terr~ viuos abforbuit,
nullus An.htcpifcopus, ncc Epttcopus neqne pro- pcrcantquecumDtci.tnn,&Apo~.m!uhano,~n[-
prtus.excr~ncus, nec tuccettor puttmutfotumcm- quedamnin cum Nerone A: ~go S'mone,&: cum
riculavêt ctertco! veniens, ahqutmcenfumrcq'tt-
[cmporum omnibus his qui dommum cx~co bauerunt,&: quu-
tant, in tp~Ecdeftis contantes tMoie- tidie pet pr.ma opera Deum negant. Amen Amen
Ha[eaude~nt;(edvt()n[omn).) intégra. & ab om- fiat fiat. St quis autcmadcond)gnamp<Ennenn~m
ntperturb.t[ionetecu[.t,(tnc<[e& pcrfc~e collara poftpcrpcmtun)matum ventre votucrn, rna)c a<ftt
S. cttutgcro coelorum, ~c atma Ma[[yrt Seuero, on ~««~e/w~M r<?<~««~ ,y~r'fM~Mf /<p'<tj «<r; <M<«-
Abbantratuburqucnnbt Dco fermcnnbus, Apo- y?fr« feM~f'«< ) c~ ~«o~ f«~t< /eKfM f<Mcf~«M«.<y<<~<-
~ohcxaucto[ttanstec)conh[mmonemunirt,me- ~7<~C~ro/<f'<fffd<<M)!M~<~f< & /'ff<M
tuenspcncutum meac antm.Efcntenmmquc So)o- <</if/f~M<<Me/«/?f~«J/i«ertCr« Ep~MM ~Br<-
nMntsdtcentis,quodcumquepoccfttmnuïcua fa- /Mff<, Etvcch.trrzhu)C)nprx(tnt),&:infu[Utoper-
ccre tnO~ntfr opcrare, quia nec opus.necrauo, fc~imme credatur, mea manu.mambufgueHde-
ncc<jpi:ntta ctunc apud tnfcro!; dommnfquc in tium no~rorumroboraredccreut, Signum Bcrntf-
Euangcho admonec,iubens facere amicos de mam- di Oij Guillelmi Comitis qui hancchtrtamiunic~
m.im miquitatis, vt cum defeecrimus rccipianr nos Signum Vrracx Comitina:. Signum Gofcelini de
in aF[Ctna [abern.tcuta. Vnda adtmpLtte cupiens Dattftroc, Signum A(cc~n)nh)cius. Signum Guit-
hxcomnn,cun<~aqua:gcnt[ormeus pr~fato con- ieImiAurcohde Faget. Signum Guillelmi Aureo)t
tulit loco ft.tbtho .ttque confirmo pa~to Hrmtfnmo de monte Seu<fi,& de Mugron.StgnumAzeteiide
2
tcquf t'oit dommum, (pcmhilbcns hmusauxthj ho- Sabo.Signum ~~f/<M< Z.a~eM- Signum Lobaner fi-
rum praEopuotum Sm<~oruni vr ipft quamdm t'j ems. Signum ~M~< Z,M~<~f~4~w~.Signum Lo.
fnbnftoadfint .cotpom to(puaccm,pacem,vi<~o- banerdeSan~oHitario. Signum Atilio Sancio de
rumque mth[ mbuanc, nec non poil obitum illu- 7~<Mrf«t. Signum Lobaner ~ttffa~fj de ~/<<)'f<ot.
rutn.mumnoneertptpontm.tgchennanbus pcEni!, Signum ~<f~< /<cius nhj. Hxcautcm ChM*
&: ab omnibus inhdft! mahgnomm (ptrttuum, fille t~a~ac(tTer[ioNonasApntt!,Lunaquarta.

CHAPITRE XII.
Sommaire.
7. 77/
~o~jC~
C~' ~f~
~~</ cf~
en
/r.?~f
Pierre
~f~j-
~f~/?
<f~M<°
<7ow~77'<"Co~-
~< ~f ~(T/2~
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~o/f yo~ f7~r~f..F~ ~~ow~r~wf~~ ~Mf/<a'Mfj' ~p~f
de

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/f cét

~o~
Co/?~o~~

de ~?<?~ j e~ d'autres y<?~/?~ cette maifon.


ce f/7~t'. ~?o~ donna la Po~ d'or f/?r/f/?/<' de T~fr/f.f
j?~
/Mr7yf/?n.~V~r~r~o~w~C'o~ 777. 7y<<r~
f~j- C~ non &~ ~~ow.
Pres le decés de Bernard Guillaume, Hugues Eucfquc d'Agen
fon Couun germain fit vn c~ablinement monaihque dans le
lieu de Condom, qui lui auoit cfré donné cn partage auec plu-
ficurs autres rentes, lu~iccs, & domaines en A génois, &: en Ba-
fadoiscec cttabhnementmerite d'être infère en ce lieu, non fcu-
Icmcnc caufc de la pieté &: delalibcralucdont il viacnucrs ce Couucnt, mais aufE,
parce qu'il cft de la maifon de Gafcogne, & rapporte les noms d'vne partie de fes
predccc~Ïeurs qui eftoient Seigneurs ou defcendans de la maifon de Gafcogne.
CecHugueseH:oicnlsdeGombauc qui fut frere de Guillaume Sance, & fils de
Sance Garcia. Car Gombautfucmarié & fa femme e~anc deccdéc fut ordonné
Euefque, polfeda en cette qualité les Euefchés d'Agen &: de Bazas, & fut enfin af-
fbciéparfbnfrereGuillaumeSance,au Duché dcGafcogne. Or fon fils Hugues
fut premièrement établi Abbé de Condom, & pourueu en fuite des Euefchés d'A-
gent de Bazas. Il fe démit de celui-ci à Rome entre les mains du Pape, retint ce-
lui d'Agen, & pourueucdel'Abbayedel'EgliicdeCondomvn certain perfbnnage
P~rre. Mais ce fut en faifantvn changementnotable en cette Eglifc. Car
nommé Qu'eliccitoitpoucdec
au lieu & gouuernée par des Clercs & des Prettres feculiers,
l'ayant rebaftie apres vn embrafement arriue de fon temps, il la mit fous le gou"
uernement, Ôcladi~pofitiondesMomesdel'Ordrede S. Benoii~annqueDicuy
fuft plusfaitictemcnt& conuEnablement(erui.Ildocace Monafterenouuellemcnc
engé~detoutcequilui efloit efcheu pour foi, partage, fçauoir du lieu de Condom
dependances
aucc toutes tes en A genois, & Bazadois, Ce qu'il fit aucc le confente-
ment exprés du Comte ~<tMCïc~ autrementSance Guillaume j de l'EuefqueArnaud,
ëcdefix Vicomtes. Ilefcricqu'i!aeHe porte à faire cette gratification,pour le re-
mede de fon ame, &edecellesdefcsparens:,f~auoirG~rc~f~le Comte, & fon Mis
.~M.fG~yrMComtc;,&:Guillaume Sans Comte, & Gombaut Euefque & Guillaume
Comte, &; GdrciaComte, & Bernard GM~Mf Comce, & laComieue Garcia.
11. Le Date de ce~ titre efl remarquable. Car il eH: de l'an M. x i. Henri eflanc
Empereur, Robert Roi de France, BenoidPrefidantau Siege Apou:olique, & San-
CMKpouedant le DucheGafcogne. Mais le chifre de l'Incarnationef(:vn peu vitieux,
d'aucaniquenrannée M. xi. Benoi~n'edoitpasencorcPape.fonfiegecommen-
~ant en ï o t i. & H enri, quoi qu'il fuft Roide Germanie, ne iuc pas couronnéE m-
percuriufquenranneeM. x iv. que le Pape Benoin: l'ayant appclleà fon fecours
contre l'Antipape Grégoire, lui donna la Couronne de l'Empire, fuiuant le priuile-
ge que Glaber Auteur du temps reconnoift appartenir au S. Siege, f~auoir que nul
Prince ne peut fe qualificr Empereur des Romains, fans en auoir reccu la Couron-
ne du S. Siège. Encore ce Pape ne vn prefent à l'Empereur Henri, d'vne pomme
d'orenrichiedepierreries.auecvneCroixcueueeaudefÏus,pour feruir de marque
Imperiale:al'exemple peut-eftre des Empereurs Grecs,quifont reprefentes che:
Codin aucc cette enfeigne àla main; En tout cas le Papevouloitinfmueràl'Em-
perenr, qu'il deuoit gouuernerlemonde fous les aufpices delà Croix,fuiuant Dith-
mar ôc Glaber. Neantmoinscedattedelon.n'cft pas fore eu oigne, de la veri-
te,a.cau(equelePapcBcnoiil.VIII. deccdal'anM. xxn. & que l'an M. xxiii.
mourut Raimond Eue~qucd'Agen fucceffeur de Hugues, ce Abbéde S. Seuer, ain-
fi qu'il eft remarquédans le Martyrologede ce Conuent. En confequence de cette
Donation, les Abbés de Condom, & en fuite les Euefques qui leur ont iuccedé, par
rerectionquelePape Iean XXII.a raft decen.e Abbaye enEucfché, oncjouy de
laleigneune de la ville de Condom; ayant receu neantmoints en parcage le Roi
d'An o-leterre pour lors Duc de Guyenne, a6ndc procurer al'Egliie fa protection,
&: ton anifrance contre leshabitansdelaviUe.qui trai<3-oient mal les Abbés, ainfi
qu'il c(t formellement couché, dans l'mdrumenc du parcage; qui eften cae<~vn
e[chan ge de la moitié de la 1 urifdiéhon de Condom) aUec la moitié de laludice de
quelqueslieuxproches de la ville, que le Roi d'Angleterre bailloit de fapart. Le
Vicomté de Bruillés, &: le Chafteau de Nerac releuoient de la Seigneurie de Con-
dom,iufqu'autempsduRoiAncoine de Bourbon, mari de leanneReinede Na-
uarre S: D ucheffcd'Aibrec, qui 6t le dernier homage; Carapres fbndecés.ccsDo-
mainesayanseité reunis à la Couronne de France, parle moyen du Roi Henri le
Grand leur fils, les bornages ont cHé anéantis par la qualité ibuueraine du Maigre
de cesfiefs.
III. Au ren:c ie ne puis confentirà la tradition que l'on congrue dans l'Eglife de
Condom, que Lanfranc quia efcrit contre l'bereiie de Berenger, ait pouedé leur
Abbaye, & non pas celle de CaënenNormandie. Car bien que ie defiraffe d'auoir
moyen
don), &c fuiure cette
de a.toucela opinionjpour l'honneur qui en rcunirok à l'Eglife deCon-
GaC:ogne~ieujisplusobligé
à la vérité de l'Hiitoire~ & auxan-
ciens Auteurs, qui tcnnoignencque Lanfranc eftoit Abbas C~o~fM~~comme Ro-
~erdc Houedcn, & Guillaume de Malmelburi. Mais la déclaration propre de Lan-
rranc efi plus ibrce que tout cela, & ne peut receuoir de contredit. Car il efcrit au
Pape Alexandre II. fc plaignant de fon Election à l'Archeueiché de Cantorberi
qu~apresauoirreceul'habic de Religieux au Monaftere du Bec, il en lui retiré par
Guillaume Duc de Normandie, qui l'eflablic Abbé &: Supérieur du Conuent de
Caën,C~Mc~C~Mo~o, ôc apres la conqueite du Royaume d'An gleterre eilaya de
luiraireaccepcerl'Archcuelchë de Cantorberi. Ce qui ne peut réunira cePrince,
luicues à ce que les Légats du Papeefians venus en Normandie, Se ayans anemblé
les Euefques, les Abbés,& les Gentilshomm es de la Prouince~nrenccommmandc-
Lanfranc de l'autorité du S. Siège, d'accepter le gouuernemcm de cette
ment àCette
Eglifc. letrceffrapporcéeparleCardinalBaroniusenrannéc
toyo.
I. Charca.numCandomien~e:Comb~ido mor- ter, Sta.bfquercguiari difciplina ibidegentes pem-
tuo Hu~o eius filius primum Abbas Condomien~s tus:nnouere,& Mon~cLosDeolugitCtferuicntcs,
efFe<~use(t,deinde Epifcopatum Agennen(cm,&: & fub regu)ari tugo mititames,in iiïotum locum ie-
Va&tenfcmobciouif. Po~remo Va<a[end EpHco- cundumin{t)[Uta,vetmomtaS.Benediû~ibiotdi-
pMudimidb, &viro quodam nomme PetrotnAb- nat:e,&:hociu(Tu& Apon.oltcaau&otttate~rmare.
harem Ecc!e6xCondomien(mnHt[u[o,Epifcop~. Ad hoc commune votum idoi-iec perEciendum,
tum Agennenfem {btumretinutt. quemctamnoftmm J6!tolum nomme Petruni diui-
I. Idem Charranum Anno Dominiez Incarna- nitusnebtscoUocâtum,YJfumomni virtute proba-
rionis MjtteHmo Vndecimo, Henrico Romana: vr- tumtApofto!ic~auû:otiTatcv[pr.xefretccEteris,in
bt Imperante Roberto autcm Franciam regcnte, loco Parris con(t)tutmus, Abbaremque fecundum
Scdtveto Apotioiic.r ~ummx fam3:itaus vlro Be- inthtucaP~rtumbenedix'mus. Erpaulopo~ :Nos
ned~o prxitdenre; f~ac~M /~a/?o~<)M San- pro obedientia nadtta & remedio anima: nMas
c< ?&(/??'< 'p~o -D'<MMM obtinente, Ego .H~M im- mcorumque paren[um,id en: G~rci~ Sans Comins,
nternus Pr~fut fecundumiiceamcarnis~fM~«c< &: filij fui S.tns Garcia Comttfs & Gmlieimt Sans
c~<'MKt<j,&aHtnis,tnt[oconnhocum eodem Du- Comtus, & GombaldtEpifcopi, & GutiJelmi Co-
ce,&: Prouincialibus Eptfcopis~ Abbanbns,cc[e- mifis Sc~G~rc)~ Comités, & Bcrnatdi GuilteitTU
nfqtie terra: Pnnciptbus,idcft Arnaldo Epifcopo, Comms, & G.rcix Com)[ttraE, & ceterorum tam
&:ArnaIdoVicecom)[e cum coniuge fua, eorum- viuorum quam dcfun<~orum, itaordmamus Bt
que fillo Arnaldo oufque eontuge Adatais, Bernar- HatUiinus,vt:ip(e locus ~cilicetCondomus,rahij-
do Vicecomke,& Arnaldo Lupo Vicecomite,Ar- ber[Mef)t:cotidoaa[us,vt''xhacd)e hinc de~nceps
n.JdoG..ufehno, Ar!mno,GuilleImoVicecomKe, nullus meorum heredum fit particeps, qutd'quid ad
aintque bona homirnbLMqut inpr~fenna. aderant, nos pcrtinerc hue vfque vtdebarur.MoDachi autcm
[ercenfs pu~pofiUï heredibu!,omnis mcx ponef- ibi Deo feruientes, nuth ieculan perfbn.e propter
HontS Chn~um hercdetn feci &: Domino Deo honorem loci tefpondcant,necComm, vel Epitco-
Pnnopique Apo~o!oïumPe[tO,Sed)queEccicùamRoma- po, aut eeterts coacti aitquod feruititim faciant.
ne in confpectu plunmorumdedi S. Pe- Hxcdefcriptiofaûa.cRQuarto KiLAuguM, Hu-
tri, & locum qui dicitur Cc~eœ~ cum omnibus coneEpt~copo, S~ SanchoncDuee mbenre.
iins appendttus. Er vt hoc donum (emper enc[ !I. Codtnus,Dith)DMUSjGlabc[I.t.c. Roge-
apud Deum in memoti~pt.tcuit mihi,/M D~M~«~- rhM à Houcden, Malmefbnrienfis. EptAc~a L&B-
~«~; YeI~iHïPuHeipibuscMrx Ctcneot(ëcHl&rt- franci apnd Baïonium aBnc toyc.n.tS.
CHAPITRE XÏIL

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Sommaire.
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77/. ~<% Duc C'w~j
jD~r~~f~ <y~ <f~ pour /*f/o~ J'M~ ~y~~f/f
~<~r~ ZVo~~f<Ar Af~j ~r~
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auec ~~yo~?f.
E Duc Sance Guillaume mcceda.àibnh-cre Bernard Guillaume~
comme la Chronique d'Ademar le certifie; ou ron void ce Prince
mellepan'niles Rois~ôc les Seigneurs du Royaume,aux exercices
de Pièce. Carenuironran.ioiy,BatduinAbbeduMonaH:crcde S.
Iean d'An~eH~aiant publié qu'il auoit trouué en ion Conuent dans
vnechauejateftedeS. lean Baptise, la: France, 8cl'Aquitainc,l'Italie,&: l'Espagne
eimeuës de cette nouueauteaccouroieM de toutes parts vers ce lieu. Le RoiRo-
bert,laReinefaremmc,leRoideNauarre,SanceDucde Gafcogne, Odo Com-
te de Champagne, & tous les autres Comtes & Princes de confidcradon, outre les
Eue{ques&;lesAbbés,laNobleue,&: le peuple, vindrentenfbule de toutes parts
pourhonorer de leur prefen ce,& deleursriches & magninques prctenSjdes reliques
~i vénérables comme efloit la teite de Saint lean Baptise. Il cftvraiquAdcmar,
qui voyoit ces avions, eftime que les reliques n'eftoient pas (um~mmentctrtinees;
dautant qu'il ne conçoit pas du lieu d'où elles auoient cité portées, ni du temps, ni
de la perionne qui en auoit pris le foin, ni memYeJfilatelle eftoit vrayemcnt de Sainr
leanlePrecurfeur.Et certainement il y auoit en ceci vne grande doute, puisque
dutempsdel'ÉmpereurTheodofe cettetelterut portée à Comtancinople fuiuant
Profpcr; & depuis du temps de l'Empereur lultinj quelques moines penfoient
l'auoirenleuée deHierufalem, aufquek vn quidam la defroba fecretement, & la
porta en la ville d'Emefeen Mefopotamic, j[uiuant la Chroniquede Marcellin le
Comte. Neanimoinsl'inclina don de vcncier les chofes Saintes eltoit fi forte en c
temps~quefans s'arrcH:erauxfcrupule~~quioiirarbiblidenosioursiezeledes
les, on feportoi): auec grande tatisrachon j à ccû'noigncr l'honneur &: le cuif ~~0"
cieté,querondoica.ceuxquipouedcnila gloire, pour laquelle les autr- ~mba-
des
tent. Et bien que ron puine eitrefurpris enla quen:ion du fait, touchar
reliques en particulier, qui ne doit pas eftre embrasée trop raciler,~
témérairement il rcitoit toufiours cela qu'ils s'acquitoien!: de 1~'
prcKi<
~msparicursdcuotions particulières,lacréance qu'ilsauoient conforme à celle de
l'Eglue, que les Reliques des Martyrs & des autres Saints font dignes de reipect &
de vénération.
II. Sur lesconfins du Duché de Gafcogne,&: de celui d'AquitaineeRoit la ville de
Blaye; où te rataient les anemblées.pour terminer les dinercnts quifuruenoienc
entre les Ducs, pour traic~er des attires qui eitoient communes aux deux Pro-
uinces.Cequiparoiu:dansleTraicteefcrit~hmain~paneentre Guillaume Duc d'A-
quitaine, & Hugues le Chiliarche. Car après que ce Duc eurarreité des trcucs pour
quinze tours, entre Hugues & fon ennemi nommé Bernard, il mena pendant la
treucceColonelauncgeducha{ieaud'Aipremont;&:en fuite levoulutmcneren
fa compagnieà Blaye, pour cftre prelen t à l'aucmbléc, &: au TraiCté qui deu oit ettre
fait entre ce Duc Guillaume,&:leCotnte~Mf~.MaisHugucs s'excufa d'y aller,à
caufe quele terme de fa treue de qumfé tours auec Bernard, efloit furie point d'expi-
rer ôc quil dtoitoblige d'eitre en cftat pour
fe dcrcndre des maux dont Bernard le
menaçoit. Blaye eftoit bien des apartenances d'Aquitaine, encore qu'cHefuH:dans
le Dioceie de Bourdeaux; mais elle eftoitponcdec par Guillaume Comte d~Engou-
lefme, qui l'auoit prifcparforce quelque temps auparauant, auec le fecours du Ducc
deGuienne,&:eniuiteHiIduin Comte d'En~oulefme retenant pour foi la Gua
tricime partie, auoit baillé en fief a~bn frere loirred les trois portions de lavitlea
tiltre de Comté,d'ou eft venuë l'origine du Comté de Blaye.
III. Encetieme(mevilIc,&:enrannéei02.S.iéfit rauemblée des Euefques, &:
des Seigneurs d'Aquitaine,& de Gafcogne,pour l'ordination de rArcheueique de
Bourdeaux Siguin.
Car comme fuiuant les anciens Canons, & les Decrets des Pa-
pes Cekdin, 8~ Leon, publiés pour l'exécution des ordonnances Canoniques~ les
EHections des Métropolitainsdcuuentetirefaitesparles iuHïages du Clergé, des
personnes Honorables,& du peuple de leurs villes, il efloit raiionnable que le Duc
de Gafcogne, qui efioit le Seigneur de la villc de Bourdeaux,donnai fonfuni-a~e
~cetteEGection, Se que le Duc d'Aquitaine dans les terres duquel rArcbcuciquc
de Bourdeauxcxercoit la meilleurepartiede~nautorité Métropolitaine,y appor-
ta~auni fon coniencement. C'cH pourquoile fiege ayant vacqué parle décès Qc 5i-
guin, &: par celui d'Arnaud.quiauoitcHé ordonné apres Siguin,&: qui décéda bien
toftapres,GuillaumeDuc d'Aquitaine, &Sancc Duc de Gafcogne conuoquerentt
l'anemblée Prouinciale à Blaye,~ d'vn commun confenrement enabhrenc A rche-
ueique Gfo~'M.Francois de nation., &; fort recommandablepour les bonnes mccurS)
quiisnrentcon~acrerfurlelicumeuneparles Euefques ~u~ragans,comme Ade-
mar a remarquéen là Chronique.
1 V. Pendant le temps du Gouuernemcnc de Sance, les parties Occidentales de
l'Europe~ particulièrement l'Italie.laFranceJ'Aquitaine, &: le Languedoc furent
uifcctéesdcs impietés de rhereHe des Nouueaux Manichéens qui fut portée la
en
ville d OrlcansparvneremmeItalienne,quintaualIerccpoHonadcux des princi-
paux, & desplus~auansduClergédecccrevilie; ceux-ci le firent couler dansla
'~ourdu Roi Robert,~ dans les Prouinces. forte que le Roi fut obligé d'anern~
D
'cries Prelats & les Seigneurs du Royaume la ville d'Orléans, l'an ou
en ci y.
~P~ que les coupables furent conuaincus, & qu'ils eurent mefprité les conseils que
ion ~donnoicpour leur amendement.ils furentcondamnésaufeu, au nombre
,1e commandement duRoi,& leconicntemenc duPeupIc.ainfi qu'a
~n~)~ ~renionHittoire. lisreceurentlemeimechaftimenc defcudansia
~mar
~i ~dee o °~nnéeïo~2..miuantlcteunoignageduFrag[Tnntdc
d, anneeI02.2..lUlUant ctcm101gnage U r3011H..nt erHi~ou'c
d'Ac~uitaine,S~ d ~~omar en fa
d' Chrani~ue;quiloüeaulli le foia~ de
1 taIre
en (a Chromque;quiloucauinle &m de Guillaume Duc
I3uc
d'Aquitainc;tcquelcnranncc io2.7. auemblaàCharrouxles Euefques, Abbés, &:
Seigneurs d'Aquitaine pour;eH:eindrc cette herefie; ~Leurimpiete conufroitaie
a~ocquer de tout ce qui en: cfcrit au Vieux & Nouucau Tcfiamcnt nier la création.
du monde, le châtiment après cette vie des voluptés fenfuelles, ~lanecemtcdex
bonnes ccuurcs iuiu&nt Glabcr. A quoi Ademar adiouffe qu'ils s'abft en oient des
viandes, reignoientd'embranerla chadete, &: praciquoicnt ncancmoinsentr'eux
coûte ~orce de vilenies, adoroient le diablc.,qui (e prcfehcoità eux Ions la formc~'vn
Ethiopien, & enIuiteibusla&gured'vnAhge de lumière, qui leur rburninbitde
l'argent pour leurs neceilités, les faifoit renoncer a.N. S. Icujs-ChnH en cacliete~&:
les portoit à commettre en (ccrecpluueucs crimes abominables,tandis qu'ils pro-
renbiencleChriHianiGTieaUjdchors.'Cette dcicripciond'Ademar me
porte à croi-
re, que ceux qui font
auiourd'huidînâmes cn.Bearn, en Gafcogne,d aller au Sab-
batpouryadorerle diable, renoncer à Iefus-Chrift, ~y pratiquer les vilenies atte-
itees par les relations de plu~ieurS)(bnc des rcHes de ces nouuueaux Manichéens, du
commencementdel'onzieuneuecle:d'aucantplusqu'Adcmarancurc,.qu'il y auoit
aux quartiers de Tolofe vn pai(an)quiportoicnirfoi'despoudresciréesdes one-
enfans morts,
mens des pourrendre Manicheens ceux,à qui il en faifoit goûter;i
commeronen:ime communément, quelesiorciersfe ieruenc auiourd'huideSem-
blables poudrcs.pourl'eHet de leurforcelerie. Lapunition quereceurentles Ma-
nicheens àTolofe, me conuiea. communiquer au Lecteur., ce qui arriua à l'occafion
dela pracUque,qui etioità mefme temps en cette ville, de founecer publiquement
vnIuiFleiourdePaIques,dansl'EglifeS.Efiicnne.C'en: que Hugues Chapelain
d'AimenVicomte deR.ochechouart~en:anta.Tolofea.lau.iicede~bnmaiu:re,bailIa.
le fouflet au luif, aucc telle roideur, qu'il lui eïcrafa la tede~ lui fit tomber à terre le
cerueau &: les yeux ain~iqu'a obferué Ademar en fa Chronique. Ce qui confirme
les conie(fcuresUu fieur Catel en ies Mémoires de Languedoc, touchant le fbunete-
ment des luifs.
xi. naco~Se non )onge poâ vira priuatc,DuxAquttan!ae
I. AdcmMUs in Chtonico ms. proÏMUS Cap.
n.j.lctcm:Aquoramen,vetquotempote,velvnde '~jUctmas, &: Z)«v /~M/f~M ~~ff~ aggregato
hucddatum,vetnpL-sEcuf(bnsDominifit: caput, connencu apud ~M~ con~iruerutM Archtep~-
haud quaquam fideluer pater. copum GotetuftumnadoneFrancum,moribusho-
Idem Icaque dum innenmm o~enderetur ca- neftum, qm tbidem confecratus cil à fn~raganeis
put S.ïoann)s,omnisAquitanta.,&:GaHn,Ira!ia, Epifcopis.
~Hifpanta.~d f&mameommota)tbtoccurt:e)'e cer- IV. Glabe[l.e S.Frag.Hift.Aquic.pottHeIg~n-
tanm feH:inMRexquoqueRober[n5~cRegtn~,Rex dum. Ademarusin Chronico:apudTo!ofa.m)nucn
Nauarrx Da. ~'M/co~M' ~Krtw, Odo Ca.mpa" (nntManich.EiS~ tpGdeitruûi. tn6i: Quidam ra-
nenSs, Comites &: Princtpeseum Eptfcopis, & Ab- <hcns puluerem ex pucris moLCuis ïecum ferebat,
La.ttbuSj omnefquedigntmesten-amme6 conflu- de quo fi quempo~et communtcare, mox Mant-
xemnr.vbiomnes ofpo.ebant munera preciofi ge- chxum facteb~t Adoubant Diabolum, qui pt [mo
nens. ostn ~Ef:kiopts,deindcinAnge)i lucis ~gu~none
1 I. E Conuentione Hugonis Chiltarchi De- appareba[~&:etS!TtulrutnauocKDeargenrmn det~-
hincambutamcCornes Aaui!:anîa:ad .B/<:Mf,ad ptj.- rebat.Cmus vCLhn obcdicnces penitus Chnf'i-um
citum quod habere dcbcbai cum Comité San- !atcnt:er te{oueranr, & abominat)ones,~ cumins
<-)oue. qua:d!C<ct:tamt!ic,tumeH moccuho exerceb~m,
I!t. Adem.)rus:StgU!noveio Burdegalen~de- Sr in .).uer[o ChnihaHos veros fe fa.Hebsnr. tdeta
fnit<ftoAtchicp~copOj&cAi:na!dopoil eum ordl- Ademarus vams 'octs délais Manichxis a'
CHAPITRE XIV.

7.
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Sommaire.
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Près auoirefràblileDuchedeGa~cognecntreiesmainsde San-


cC)par!eccimoignaged'Adcmar)ilrauc
entreprendre ladifcuf-
flon d'vne grande dt~Ecuite, qui ie présente cn rHiH:oircde Na-
uarrc~touchantlâconquen:edela Grogne, quelesHiAoriens
Efpagnolsprefuppofent auoir ettéraiceen ce temps-là, par San-
ce le Grand Roi de Nauarre. Ce Roiqui étroit fils de G arcias le Trembleur, ayant
<(pouië la Princeue Nunna fille de Sance Comte deCafiille, & fceur de l'Inranct
Garc!as.,quirutvilainementananineen la ville deLeon,par les Comtes de BeIa~poC-
Icdadepartaremme tout le ComtedeCaitille:Dcibrteque ce Prince futupuif-
fant, qu'il prit le tiltre d'Empereur des Efpagnes, n'yayanreu depuis la ruine des
Gothsaucunepuiuance;quieI~alafHa {icnnc,de laquelle il le icruicen pluficurs
occanonstmporcances~audej[auantage&:grandepertedes Mores, & Quclque~i&
dcsPnncesChreâienSjpcndantrcdenduëdeIbnregne, quiduradcpuisran mil
vn, iufqu'a.l'anneemil crence-quatrc.
11. Pour ce quiregardeles affaires de Gafcogne, les HiAoriens éberluent que ce
Roi parles MoMtsPyrcaéeSj & conquit toute cette Prouince. Surita en fes In-
dices d'Aragon, fait mention decét exploit, fous l'année M. XX vi. quoi qu'ilne
l'afleurepas nettement: au contraire il tefmoigne aifés qu'il en doute, appdlanr à.
garandcercainsAuccurs~qu'iIncnommepas.Blanca~l'EuefqueSandoùal,&: Briz
MardnezAbbedelaPennal'aueurent plus forcement;, &: fe fondent prmcipa!c-
mentfurlescilcresdespriuilegesaccordesparce Roi a.dluersMonaUercs, ou par-
mi fcs autres qualités, il s'attribuë celle de Regner en toute /~G~~MC. Percuta Iu-
~iiconfnlce allegué par Blanca difoit auoir vcu vnc Charte de ce Roide l'an
M. xxill. qui eftoit chargée de ces mots ~~MMf wo! en P~~fc/oM~ j f~ ~eM er
~O~r~CnR~~orC~CMfC~G~/C~M~M~~K~j~toute la
c~ Leon
C~ aux
fM ~~o~ Martine: en cotts vne autre quieH au Monaftere de la
~j
Pennâ: A~MM~R~~M~M G<fM ~~Kf, C~f,
M tMl,<TtoHi', Z~-
tMOM
'Kf M B~~Mp~M~, C~~ Gd/fOM:4 MMfr~Mt~.
I I I. Ncantmoins ces Hi~oricns Aragonois fe trpuucntbicncn peine de iutri-
pretenfions de Roi, lui donner !uu:e fujet d'vne conqueflele-
ncr les ce pour vn
~inmc. Car outre que Surita tcimoigne ânes ouuertement qu'il doute de toute
cette relation, Blanca fouftient que de fon temps Sance n'eut point de guerres à
demeuer deçà les Monts Pyrénées &: aime mieux fe perfuadcr que la portion
d'Aquitaine qui en:oit l'ancien patrimoine d'Arifta, lui efcheut par droictde~tc-
ceffion heredicaire.pluitoit que par droict de guerre; ôe que delà,ceRoipric(u-
jet d'efcrire en fes tilcrcs qu'il regnoit en toute la Gafcogne. Beuter feulque
Martinez a fuiui, s'e~ imaginé que Caia Dame d'Aybar en Nauarre, fe mariant
au Roi Sance en premieres nopces, lui porta en dot les droits qu'elle auoit en
Gafcognc dont il pretend qu'elle efroïc Dame proprietaire. Et tous concluent
qu enconicquencedeladirectitedc Gafcogne acquife aux Rois d'Aragon, les Vi-
comtes de Bearn vindrenten qualité de vaiÏauX) au fccours de Sance R.amireS) &:
d'Aironle le Bataillant.
IV. Maispourarre~erccsdifcoursfimaliQndes,iemcveuxferuir des Chartes
produites par ces Auteurs Aragonois, & les ioindre à la verité de l'Hifcoire des
Comtesou Ducs héréditaires de Gafcogne, qu'ils ont ignorée,~ quci'ay ndelle-
mencreprefentéeci-denus. Premièrement BrizMartincz produit vue trcs-auan-
tageufe donation du Roi Sance en raueur du Monaftere de la Penna en date
duqualorzielmeluillet M. xiv. fignée du Comte ~M~GM/G~fcMWM; adiou-
Irancqu'ileHjfIgnéenpre(quetpuslesA<~csdeceKoi. Garibai tefmoigne, qu'au
Concile tenu a Saine Sauueur de Leyre, par commandement de Sance le Grand, le
2.2..
d'Auril M. x xn. Sancho GMt~ Conde de G~fc~Md y aulfta, & {ignales accès.
Marcinez produit vne troifiefme Charte de l'année M. xxx. confirmée par les
Comtes ~4~0 GM~M~c G~/r~M~ Se Berenger de Barcelone. Il y en a vue quatriè-
Roi tort considérable, touchant l'introduction de la reformation
me de ce mefme
deClugniauConuencdeIaPenna.duiroisdeMay M. xxv.produite par jMarci-
nez, & mentionnée dans la confirmation qu'en fitle Roi Sance Ramires fon petit
hIsl'anM.xc. chéslemefmcMarcincz,&:Blanca;quie{camon aduis le priuilege
dont Surita faitmention aux Indices l'an M. xxv. diianc que les Comtes Sance
uoiencconnrméparleur
autorité.
GuillaumedcGaIcogne,&:Bcrenger deBarcclone y auoient etté prcfcns, &: l'a-

V. De ces pieces il apert nettement, qu'au temps du Roi Sance il y auoit vn


Comte particulier de Gascogne, nommé Sance Guillaume, fort anecHonné aux
mtereltsdecePrince~puisqu'il~etrouueU~ouuent a.(a Cour,d'ailleurs& qu'il cpnnrmefes
actes publics, parfaprefence&: par fa (ignacure. Ce qui dt très-certain
Predeceileurs Comtes héréditaires
par le récit que i'ay .ait de l'entreinice de fes
de Gafcogne defquels fi les Aragonois <:ufrenc eu quelque connoiffance ils
n'eunent ofé applaudir à la penfée creufe de Bcucer touchant cette fourbe de
Caia Dame prctenduë de Gascogne moins encore le persuader la conque-
âe generaMe de la Gascogne par armes contre vn ancien allié Se confederé.
voire proche parent de la Maubn de Nauarre. Car le Comte Sance eitpit nls
de Guillaume Sance Duc de Gascogne, 6e de la PrinceJ'Ie Vrraca fa femme,
qui eftoit fille de Garfias Abarca premier du 6Me de Sancius
Abarca nom 8e petite
le Grand, 60 par conséquent le Roi Sance le Majeur,-& le Comce
Sance Guillaume cftoienc coufins remués de germains. Cette parenté fi pro-
che, 8e le delir que le. Cpmtç de G'atcpgne auoit de pronter à la Chreltien-
te par Ces àrme~ & pat l'employ 'd'vn grand nombre de courages généreux
u à
qu'il commandait, le tenait cttroitement attaché la Cour, &: aux armées
du Roi de Nauarrç que l'on le trouue figné prefque en tous les priuilegcs
octroyés aux monaâeres par le Roi Sanche, comme difbic Maninez. Et cepen-
dant on veut auiourd'hui, que pour recompenfe de fi notables feruiccs, Sance
Prince genereuxl'aif deipouillédefésEftats, pours'eninuefUr~ans aucun tdireap-
Car la (ucceuion & l'héritage d'Anna, Blancafepropo(e, n'a point
parent. que
de lieu, dautant que leRoiEnecoAri~anefuiquenmplemenfComcede la terre
de Bigorre, qui ne faitpasla douziefme partie de laGafcogne;&: que d'ailleurs il ne
pour ration du
peut y eflre efcheu aucune ouuercure de uiccefiton, ni corps de la
Gascogne, puis que Sance Guillaume le vrai maiârc c0:oit: viuant ni pour le Com-
té de Bigorre qui cHoit l'ancien patrimoine d'Arifla pouedé en ce temps par
fon vrai maith-ele Comte Bernard Roger; la fille duquelnommée GUbcrge après
ionbapcefme, auparauancErmcfcnde, Ramir Roi d'Aragon, fils de Sanccle
Grand confeffe auoir efpoufée l'anM. xxxvi. en l'acte que nous jrourninent Blan-
ca~ & Martinez.
V 1. N eantmoins il faut aucuer, qu c le Roi Sance le Maj eur n'eue pas ~i peu con-
fideré le Comte de Gafcogne Sance Guillaume fon Coufin, que de s'atribuerla
Royauté fur la Gafcognc, s'iln'euH: eu quelque pretexte légitime d'en vtcrdcla.
forte. lef~ai bien que c'ef~oic vn Prince rempli de gloire, à caufe des bons fuccés
qu'il auoit eus contre les Chrétiens, & les Sarafins ayant renemi en tous fes com-
bats,
commeildit en vne Charte de la Penna, que Dieu combatoitpourlui. C'eit
pourquoi il amplifia fes Tiltrcs fbrtauantagcuiemcnt~ s'attribuaintde Regner en
toutes les Prouinces, aufquellesilauoic~ulementmis~nerbislepied,encore que
la propriété., ni là fouueraineténelui en apartinfentaucunement. Par exemple,fut
il damais maigre du Royaume de Léon, &: des Afturies, & cependantil fc vante d'y
régner, pour raifon de quelque bon iuccés qu'il eut contre les Rois de Lec~n. Re-
gnoic-ilauComtéde Pailliers, ni aux contrées de Catalogne qui cRoienc fous
leurs Comtes particuliers dependants de la Couronne de France Rien moins.
Cependant en vne donation de M.xxv. produire par Martinez il ditRegnante me
~~c~M~MM ~~o~ inpaliares,& en vn autre il efcrit qu'il règne depuis Zamo-
ra miqu'à Barcelone. D'où ie conclus, qu'il ne faut pas entièrement s'arreHer à
ces tiltres que Sance s'attribuë, edanc capable de prendre celui de G~~Mp R
pour raifbn d'aucun different fur les limites, il fut obligé pendant ton règne, d'y
faire
quelque légère courfe, comme il arriue quelqucrbis aux Ettacs qui ~bnt
voihns.
VU. D'ailleurson peut dire, que Sance ayant rcduit entièrementfousfon obeÏ~
iance les terres de Guiputcoa, Bifcaye, &:lcreftcdclaCantabrie, dont Garciafoa
poneÛionparlesChartesquiJontchés
fils Roi deNauarrecontihuala Garibai, il
pouuoic prendre iultement le tilire de Gaicogne,ou Valconie, Puisque Ic!onStra-
bon autres anciens auteursallégués aupremierliure, Vaiconiaetipropremenr
cette portion des Efpagnes,quieft:coutigueauxmontsPyrénées., & qui eH voifine
du Rcuued'Ebro,&:de la mer Oceane, & que cette dénomination fe conferuoitdu
temps des Rois Goths,& encor après; Surifa l'ayant reconnue, en ce que parlât de la
ISfouempôp~lanie, ilIaqualinelaVaiconieouGascogne d'Aquitaine, pour la di-
itingucrdela VatconieCantabrique.Marineus,ô~ Ulémas ont eu quelqùevent
de cette interprétation, lors qu'ilsefcriuentquële Roi Sance baillaa Gonialue fon
fils B~co~, comprenans Sobrarue fbuscenôm, ~innnuansparl~leur ~entL-
mchc, mr le tiltre de Gafcogne que ce Roi pr~noit. 11 eR vrai qu'ils fe trompent
lors qu'ils cnucîoppcnt Sobrarue fous le nom de Bafcunna qui ne lui conuienc
pas; & coutesfois ils fuiucnt vn aduis tolerable, lors qu'ils arrêtent delà les Monts,
~~</?oÇMcdeSance.
VIII. Ncantmoinsilneraut pointdimmuler.qucl'onpeutoppofcr~cétaduis
les termes de l'Epitaphcde cc Roi, qui eu: enfeueli en l'Eglite S. tfidore de Léon, où
il en: qualifié enl'infcription fcpulchralc rapportéepar Sandoual, Roides Monts Py-
renées, & deTolofe: & fon FilsFernand,premierRoideCan:iMe,quieitenterré en
la mefme Chapelle, en: intitulé pour vn grandEloge, fils de ~~Ro~ej Monts Py-
~TWo/ l'auoüe que cette difficulté n'eft pas petite, & qu'elle ne doit
en:rcenuyéeparvne dulimutacion~n'en parlant
pas
point du tout, comme a raicle~eurr
Catel en fonHi~oireexactc~curicu.fcdesComtes deTolofc; lequdeu.anc obli-
ge par fon deffein d'en &irc quelque mention, a mieux aymë s'en taire du tout:.
Neantmoins pour eluder la vanité de ce tiltre, on peucfcicruir de ce que ie viens de
remarquer, touchant: les qualités de Gafcogne, de Leon, des Ahuries, & autres que
le Roi Sance prenoitpour raifbndequelqucheureuxexploict: de guerre,quilui
eftoit arriué, combattant dans les terres de es voifins. Car pour la prop ricte, m fou-
uerainetedeTolo(e,ilneranotipIuseuë, que celle de la Gascogne, Encore que
Roderic de Tolede, & Lucas Tudenfis nomment quelqucsfbis les Rois de Nauai-
rcj Rois des Monts P~~M~.
IX. Si eft-ce que pour ne deilru ire pas entièrement le prétextede ces ti!trcs, de
RoideTolofe~deGafcogne,ilcf):neccnaircde {c per(u.adcr,qu'ily a eu quelque
guerre à démener entre le Roi Sance les Comces de Tolotc, &: les Seigneurs de
Gascogne, dontiepourrois fournir vrai-fcmblablement le prétextepour concilier
chofes.s'ildtoitpermis, commeill'eu: crrct, depropoierdesconieo~ures
toutes en
en vne affaire obfcure. Car on a defia remarqué la parenté du Roi Sance, 6e du
ComteSance Guillaume, &J'aniduicé aucc laquelle il hantoit la Cour du Roi de
NauarretbnCoufm. Ileftdoncplus~eancdc croire, queSance le Grand armoic
plun:on:pourleComtedcGa(cognc,quecontrelui. Orlesoccauonsde la guerre
e{mcuë en Gafcogne eftoient fans doute, la reconnoinance & l'homagequc le
Comte Sance exigeoit des Comtés deCommcngc, deCoferans.&dcsPaÏs adia-
ccnts.pon~dés pour lors par les Comtes deTolo~eë~ de Carca~Ione lesquels le
connans en leurs forces, auoient diUraicccs terres du rcuort &: de la (uperioritéds
Ga~co~ne,peut-eLircdutemps de GuillaumeSance, tandis quileftoic occupé aux
guerres contre les Normans,&: les Sarafins; &:ne raiioient point e~ac des deman-
des de fon nls le Comte Sance Guillaume. C'en; pourquoi il fut obligé d'armer, ap
DeIlaa(ontccouisIeRoidcNauarrcfbnCouûn,gepeuc-en:rc~emit.(bus fa Prote-
ction, vainquit fes ennemis les Comtes de Carcaiîone &: de Tolo~remic ces an-
ciens membres de la maifon de Gaicogne fous fon obetnance, & bailla (ujec au Roi
Sance de fe glorincr,de commander en Gafcogne,aux Monts Pyren&eSj & à Tolo-
le.c'en: a dirc.de pretendre qu'il eftoit vainqueur~ triomphateur desComtcs de ces
contrées, &: Protecteur du Ducde Gaicogne. Au reffe, il eft croyable que pour le
defrai del'arméc,leComte Sance Guillaume bailla en engagement quelques terres
de~Proumce.ce particulierementcette portion qui étroit de l'EueK-héde Bayou-
ne, depuisic port de Belaciufqu'a Fonterabic, &: à Saint SebaiUan,&: les vallées
de Ciie qui ont eHé depuis ce temps incorporées à la Nauarre & Guipufcoë;
outre quelques autres contrées qu'il rachepta quelque temps apres en rem-
bourrant au Roi les deniers conucnus pour fon dédommagement. Qui en: {ans
doute, ce que les Auteurs Aragonois allégués par Surita, & dans les Indices, &:
dans les Annales ont voulu lignifier,lors qu'ils ont efc rit que le Roi San'
X ij
ce vendu pour de l'argent au Comte Piteus ou Comte de
Poiriers, les terres
qu'il auoit .'cquifcs en Gafcogne, c'eft a. dire en vn mot, qu'il reccut de l'argent pour
lerachaptdestcrrcscngagécs.pourlederraidel'armee.OrcesAuteurs font men-
tion du Comte de Poidiers.ayans eigard al'etfac de IaGaicogne,au reps qu'ils efcri-
moienc.dontles Comtes de Poidiersescient les Maigres, depuis le decés du Comte
Sance Guillaume: l'intention neantmoins de ces efcriuains n'eftanc autre, que de
{igninerqueles maigres propriétaires de Gascogne auoient donne de l'argent au
Roi Sancc, non pour achepterla terre, commeilspreâippofcnc par mefpriicmais
pour la racheter. Surita rapporte cet exploit fous l'an mille vingt & Cx neantmoins
on trouue dans les pnuilcges allègues par Blanca, 3c par Sandoual que le Roi San-
ce le glorinoïc de régner en Gafcognel'an mille vingt &: trois, &; que l'année aupa-
rauant mille vingt & deux le Comte Sance Guillaume ûgnok les a(3:es publics de
fumantes.
ce Prince, comme il raifoitauni en mille vingt cinq, & Ce qui fan vne
entière foi de leur bonne infe!ligence)&: que la réductiond'vne partie de la Gafco-
gne fous l'obe'tnancede~bn Comte, tombe en l'année mille vingt trois.
X. Les Auteurs Aragonoisne s'arreftent pasia., Car ils prétendent vcn6er par la
fubiection delà Gascogne à la Couronned'Aragon, la conqueue que le R oi Sance
Etparciculteremcnt
cnauoicraii. Blanca, Martinezeicriucnt que les Comtes de
Bcgorre,deBearn,&:d'Oloron,eltoient feudataires des Rois d'Aragon. A quoi
icrcipondrai en détail,lors clue ieparlerai de Centulle II. deGationlII. & de Ma-
rie de Bearn. Suricaaux Indices Année M. LX. innnuë vn autre argumentd'Alliance~
oudeiubie6riondelaGafcogneal'Aragon,pns du Concile tenualacqueencette
la correciiondeladifciplineEcclenaft'ique,~
année, pour pour le reflabliucment
de l'Eglife Cathedrale d'Aragon en la ville de lacca, attendant que le fiege ancien
de Hueica futt remis au pouuoirdes Chrcftiens: Parce, dit-il, qu'Auflindus Arche-
ueiquc d'Aux prendoit au Synode.a~in'ed'Heraclius Euefque de Bigorre, d'E-
~icnneEueiqucd'0!oron,&deIeanEueiquede Laictoure. Mais la refpcnic eu:
.t'iëc.querArcheuefqued'Aux prefidoit par prouifion,aux Euefchés dépendants
delà Métropole de Taragone qui étroit pour lors occupeepar les Sarrahns~Charic-
ma~neayanc fans doute rait introduire ce règlement&le Roi Enneco Anna Gaf-
conrayancfaitcontinuer aux terres qui dependoicnt de fon autorité. On peutre-
cucilltr cet ordre.premicremenidcla tenuë de ce Concde de lacca, faitepar FArche-
uc~queAuftindus. Mais outre cet Acre, qui regarde la iunidic~ion Mecropolitame
cxercce en Aragon par la tenue d'vn Synode Prouincial, ôe l'efinblinement d'vne.
Egtirc Cachedrale.ily a encorvnautreActebien remarquablecn Catalogne, del'e-
IccHon de GuadalloEuefquede Barcelone,qui fut faite ~f~f~ff Do~Ho 0~~
Y'fni?~pn~c~?'rc~M'coM, comme porte l'Acte Original de cette éle-
ction del'anM.xxix. chés Francifco Diago en (bnhifcoire desComtes de Barcelone.
0 r cette confirmationde l'élection des Euefques prouinciaux apartiencproprcmec
auxEuciquesMetropolicains.parlelV. Canon du Concile deNicee~lefecond de
Conitantinople, le2. S. de Chalcedoine,aufli bien que le droit de connrmer l'e-
lechoa des Métropolitains ,apartient aux Patriarches. L'eitablinemcnt de la re~Ie
de S. Augu~m, que Pierre de Rodenatifds la ville deT olofe, pourueudel'Eue(che
de Pampelone.,nt dans fon Fglife Cathédrale, fut autorifé par la prefence del'Ar-
cheuci.qucd'Aux,fbusle RoiSance apres l'an M. Lxxxiri.chés San doual;Ia ville Mé-
tropolitaine de Tarragone n'ayant elle deliuréc des Mores qu'en l'an1000.
1. Sunnin ludictb.ad annum !oK~. San&iusPy- qutt'nPiûonum Comidjpretio vtiferunta~di~r,
renxuni tr~nfgrefïuSjVttqmdama.u&oresprodifle- n..El:mca il1 Comment. 10an Bl1z Martmez) ¡,
te,mjgnam V~.feonixpa[[em impcrio fubtien, n
c.ty.AMon.BcHter.Gatib,). ti.c.
IV. Ma)'tinex!.t.c.}7.Q~pdpriuiIegtu!nipie ve- Tolofx, virper omnia Catbo'icus, & pro Ecc!e"
nerabttisRexSanctus manu proprix connrmauit:, fia. TfannataseAhicâStto fuo Rcge, magno Fer-
~epammeoRanimtrezRegtad roborandum tra-t
dtdit,incpn(pe~ti nando. Obtit EraM. ixut. en A<y%)~«)-<t
~"cy C«<7~/M< C'MMM</<'G<M/i
t~M, nec non & Berengadj Curui Comitis de Bar-
<
don JFi'Mtttt~oy~ ~<{e que efla <)!t la ~~M<t MC~
Hic eft tumutams Fernandus Magnus Rex
chinonacorroborart fecit. nus Hi<pania: to-
filius San~ij Regis Pyrineorum
V. VI. VII. Blanca, Martinez t.t. c.t~ Garib. tuonciuntt & Tolofee. Roder. Toi. Lucas Tad.
n. c.;o. Marincu!, lUetcaï. X. Francifco DiagoHb.i.c.jj. Comit. Barcin.
VI II. Sandoua!.in Catal. ep. Pampil. p.~î. Hic Sandouat. in Catal.
Stus cft SM~ins Rex Pynnxorum montium, &

CHAPITRE XV.
Sommaire.
~o~j~p~~
~C'j <S~oy~.P~<? ~~o~?~ ~'o~ T~
~~o~~ (~ /~y~f ~j~ jR~~o~C'
en
Bearn.
/f lieu de Z,<~M~ Centulle

~f ~f~o~ ~cc~y
j~f., ?~~o~~
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~~Ar.,
C~'
/y? c~~f~ en y~/?f
~?~0~
ZLf/f~r. T~f

Ous cHans démettes des pretenfions iniuftes des Efpagnols il


faut considérer les avions louables de Sance Guillaume, qui ne
céda point à fon père aux libéralités, qu'it exerça en faucur de
l'Eglife. Car iirbndalemonafterede Saint Pé de Generes, (ur][a
frontiere de Bearn ôc de Bigorre, le dota deplufieurs rentes;
D ont Focca~oneft rapportée dans le Charculaire de Lafcar à la ianté
que le Com-
Ecrecouura, cttantalleau lieu de Génères poury prier Dieu, efmeu araire ce voyage
par les miracles qui s'y faifoient affés fouuent. C'c~oicvn endroitHtuéà la racine des
Monts Pyrénées, dans vne parroiffc nommée pour lors Saint Hilaire <je Lanun
quiapartenoità Centulle Vicomte de Bearn, quil bailla en échange pour les lieux
de Mcrolcs, ôe GaMin que IcDuc Sance lui ddiura. C'eîi le lieu que le Comte choi-
fitpouryronderceMonan:ere;ayant obligé pour cét effet deux defesvauaux Rai-
mond Guillaumede Bendc, & Arnauld Raimond dcB~,a lui céder les terres alodia-
les, qu'ilspo~Tcdoien.t en ce quartier. Il recompenfa le fieur deB~nacenarranchijC-
fant fa terre~ de tous les deuoirs qu'elleiauoitau Comte de Gafcogne, en lui bail-
tant quatre cheuaux à ton chois,&: fa propre cuIrafTë;&: le fieur de Bas, en lui fai-
fant donation d'vne riche mai(oncnBigorreappeHec~MM<auecra~TanchiHemenc
& l'ingénuité de toute la terre de Bas, & octroya conioincement à ces deux.Sei-
gneurs le priuilegc de ne pouuoir e~re contraints par lui, ni par tes iuccejÏeurs,d'a-
ler&lagucrrccontre leur gré. r
11. Il dédie &: orre cemonaft:cre à Dieu, &: à S. Pierre Prince des Apôtres le
doccdu territoire de Lauun, & de Generes, & donne pour l'entretenement des
Moines, fa Cour,6c maifon Seigneuriale de S. Ca:[tin,auccIesdcpcndancesdeLar,
Figueras, & Bernadet qui font des villages fitués en Bearn prés de la ville de Mor-
las~donc ce Conuent ne iouit pas maintenant,pour des raisons que le temps nous à
cachées. Encore bailla-t-il pou.rl'amcublamencde l'Eglife, vingt-cinq va{esd'ar-
X h;
gent quatorze de Crifial, & fa
table honncHcmcnt couuerce d'argent, deux
chandeliers d'yuoire, Se deux d'argent, vne Croix d'or,
Sacerdotaux. Se deux
vndon d'argent, auec quel-
exquis
habits, & veftemens Il fit autit de fesarmesde
ques
artittement crauaillées
en orjauec fon bouclier, &fa lanceSe d'vnemai-
guerre tres
fon
dans Salies, auec la poile à faire du fel & fit la dcliurance de toutes ces chofes,
auec fa ceinture d'argent, qu'il mit fur l'autel. Il odroya à l'A b~~ aux Moines, Se à
immunités accoutumées en ces matières:
tout le Monaftere les exemptions &
commenantia conduite à vn faint perfonnage nomme Artius Abbé de S. Seuer
de RuMan, en l'Euelche de Bigorre;~ ordonna que tous les Confuls & Proconfuls,
c'eIUdireComteSjOU Vicomtes Ibuimisa ta luriicliction, conRrmaïlentauec lui
par leurs ngnacurcs~Se tcrmens Se conferuauenc les priuilegcs qu'il accordoit à
ce Monaftere.Particuliercmenti!prit tous protection,tousceux
qui viendroicM
pouryprierDieU.decernancvneamendedecinq ccM~/M c!'of,contrece!uiq!.n en-
treprendroitdemeîuircàccuxquireroientce voyage de deuotion, voulant que le
contreuenant fuA contraint par tous fesfujets, a(c reprelencer deuant l'Abbé de
G en ères. Se lui
payer actuellement l'amende, ou s'accorder auec lui: eRablinant
pour Conferuateurs de ces priuileges~le Comte de Bigorre & CfMf~ G~?cn
Bearn.
Ml. CeuxquiugnencccpriuilegefbntjSanccP~M~D~c~ fc~fc~G<
Garcias Arnaldi Comte de Bigorre, Bernard Comte d'Armagnac Aymeric Comte
de Fezenfac;Bernard Comte de Pardiac, Centulle Gafton ~owff~cBf~K,Port:o Vi-
comte de Lauedan,& les enfans Garfias, & Guillaume, Guillaume Dati ~!cowff<~c
Labarte, Guillaume Odon Vicomte de A~fcMf~Mfr Raimond Guillaume de BcM~
Arnauld Raimond deBafo, Guillaume Garfias Courte efpée, Arnaud iurnommc
rOurs~GuillaumeLoup ~mwfc~A~r~M.Arnaud ~co~fc~r~Arnaud
BernardRamon dcZamot~ouLamota.GaImd'Oriac,Sance Aner de Gafo, Ar-
naud de Lignac, & GarfiasDonatde Orbeiac. Datus Oriol de Montagnac, Fort
Anerde~oo. Guillaume Loup de Prexac, Fort Guillaume de Auifac, Se Gardas
FoitondeRa~b.Sepluneursaucres..
1 Y. Sance non content d'auoir ronde vnn beau monaftere,voulut encore aug-
menter les reuenus de l'Eglue de Lafcar rétablie par fonpere qui eu:oien c trop foi-
bles pour loufienir les charges~S: pour la dignité d'vhcEglife Cathédrale: Se ac-
creut le domaine Eccleuaftique parles donations de plu~eurs beaux villages, ter-
res, dimies, Se lunidicHotis qu'il auoit de fon patrimoine de Bearn lesquels il de!i-
urâal'EgliiedeS.Iuliande Lafcar annexe & dépendante deHors de l'Epifcopale,
villes
& terresdonnées~bnila ville de Latcar j le village de Benciac, le lieu Se
Les

rEglifedeGarue.leiicuSe l'Eglife de Borderes, l'Eglifc & la moitié du village de


Meilho,le lieu de Laroënh, l'Eglife & le lieu de S. Fauft l'Eglife & le lieu d'ilhcn,
9
l'Eglifc& le lieu de Poey Je village de Simacourbejl'Eglife
Pevrede~uecles Se vn c marque, ou quar-
tier de Peyrelongue,l'Eglifc & le lieu de moulins ëe la Foreitje lieu
deLubileaueclebois.lelieuSel'Egliied'Arzilers~ & fa propre vigne. L'Euefque
Bernard de Bas qui edoic dela maifon de Bas mentionée en la fondation de S.
Pierre de Generes, quelquesannées après prit en fa main toutes ces belles terres.,fans
en rairepartafbn Chapitre,donc l'efchuain de la Charte de Lafcar fait vne rude
plainte,mais nonobftantfesprotefracionsjesEuefqucs: poffcdent encor auiour-
d'hui ces villages, rentes. Se iuritclicHons données par le Comte Sance Guillautne.
V. Apresiondecés.ilfucenfeucii dansFEglifeS. Iulian de Lafcar,audeuantde
la Sacriftie, Se ~a fiaïuë à cheual fut taillée Se relouée en boue dans la muraille, com-
me portent les vieux papiers~ ne nous tenant maintenant autre choie que les ma-
fures de cette Eglifc, qui a efié ruinée 5c demolie pendant les troubles auenus lin-le
faitde la Religion l'an t;69. Il mourut le quatrième des Nones d*0<~cobre l'an
M. x x x ï r. comme il ett Formellement efcrit en vieille letre, dans le Martyrologe
dcSaintScuer.LaChartrcdcLafcarnemarquepointfbn decés, que du tromémé
desNonesd'Octobre, fans y adiouH:er l'année. Celle de S. Pé de Génères eft mani-
reftemcncfalunee,careHeporte que Sancemourutle cinquie(me des Nones d'O-
ctobredel'anneccccccccxxn. Il~utlircDcccccxxxil.
V I. Il fut nommé diucrfcment, tantôt Sance fimplement comme dans la
Charce de IaFondationdcSaintPe,tantoâSanceGuiUaume,ou Sancius Vuillel-
mi.ainfiqu'ilapertdespriuilegcsduRoi Sancede Nauarrc,allègues par Garibai,
Blanca,6eMarcinez. Quelquesfois il eft appelle Sancion, comme dans la Charte
de Hugues Euefque d'Agen dans l'accord de Hugues le Chiliarche & dans
celledeSaint Seuer;qui tefmoigne quel'Abbé Grégoire,qui fut depuis Eueique
de Lafcar, auoit elté rappellé de Clugni en Gascogne par le Comte Sancion. Com-
meaunidansleChartulairedelaReolefur Garonne, Rodolphe Vicomteautre-
meninommeArtaldus,donne pourvoi 6c pour rame de ion Pere Amaluin, & dc
fa mere Rofenberge, & defon frere Guillaumelc Vicomte, tousics biens qu'il a M
Pago ~f~t~M~,& l'Eglife Saint Hilaire, au monaitere dela Reole,,au mois de
Mai,I'anxxx.duRoiRoberc,~M~o~ Comite, Ce qui reuient à l'année M. xxvi.
Encorya t-il au Chartulaire de Saint Seuer, vue Donation de Anerius Fortis, du
mois de May, Ferie première. Lune première, Regnante Comite Sancione. Ce qui
tombefelonles règles des Computiftcs.au fécond de Mai. M. xxv. auquel iour la
letreDominicale C. fe rencontra auec la nouuelle Lune.

Charta fundationis Monatlerii S. Petri Gene- riumchm appendices fuis. AmatdoRaimnndi, de


Tenj[)s. S~MC«!<~p~~e~M<t~«?Z)~]~C~jG.~0- Bafo dedi ob hoc meam in Vigorra villam opulen-
7'~K~j~'jD~A-, fxpiusaudtensiUud Euange- uŒmam ~M~cww nominata.m, eu~ingenuiracc
lfcum, qu)anoneRarborbona,quaEnonfaci[ffU- Baft, & totius Bafenfishononsad eum pertinentis.
~8:5 bonum,&: atmd à DominoprxceptuntjThefau- Infuperautemneutecamborumhorumducarur ex
fifate vobts the(au[os)nccElo vbi fures no n effo- debtto ab vllo fucc&Hore meo in expeditioncm.
diunt nec furantur,fed cum promifHonevira: xcer- quandôquidem adimpleuerunc meam volunratem.
ia: cCntuphcantur.ConIHtuovobifcum ~<-
bona Hisitaque pcra~ts manus meas ad CŒtum eteno, &
i[i loco Genetenfi. casnobium in
rp?. hocB.PetnApo~olorum in pr.E&nna ve~M Dec omnipotenn, at: B. Perro
honore Pnnciptspj.oredem- ApoAotorumPrincipi, fupmdidtumalodium cum
pnone animx mcx, Se parencummeorum, atque appendtcits o6ero,atqne fine vlla contradf&ione
hune locum, & villam, & podefitones &deamia ~cur pridem ab&hio. Deinde Donum <uper e'us al-
cit cuitu pernnentesabtoluo&abfolutaseffepro- tMe pono Vt nunquam in aliqua huius donationis
tluncio ab omni cenfn aHcutus Dominationis,ab pMticu)a,(pemhabeatdotninandi~vllafubfequens
tmict !nautf!t)onc v))ius Pottftans in
pLTfenoa poreftas, nifi qui regu)an[erptKfneri[Abbas.Ad
~;wc<M~ ~«M< G~MM &«' <</?<tKf<~M multorum- h.ec quidem, ad vtûumdau~ren.dum Monacho-
que aiioruâ] huius ab~oluuoms fautorum & tft rum,tn[era)iâdonadoB. PerroviHamLa<runtsdi-
prsefenuaRaimundtGu~hermtde Benaco, & Ar- ûam nomine, cum omnibus appendicits (h:s,quam
naidtRaim'-tndidcBnfb âqu)busambobu!a!odi& p)'opterpcopinqu!t.itemhuiuslociaCfW«FaPr<!M<
hmus viit-c Itbecum habeo, quemadmodum nunc y~/< ~Mr~<~?c~mbiëdo recepi,datis fibi pro ca.du~-
in breuibus demonftrabo. Dum ad hu)H(modia:di- b[!sviIt]S,(ciIicet~~o/C~Kt. ( fortafleiegen-
6canonem inrpiranre Deo mihi aiiiiiitis accendere- d!'t Mazerotcs,&:Ga[tin.)Q~tdplur~,tndde<3:to-
tur,&:opor["n'Ms huimquafidcfcrt!,adtdopem neDei & B. Petr< & mei ve&n proximi,vos omnes
tto~a'DraE~en~)2E!t~~da~eEu[:C~)n~g~tArnatdttRat- deprecor, & qnibus poflum mandansobfecro,f~M
mndndeB~fbade(!e:KC«yM~Mp)ofbh[o,fimth- CtK/fj,~t/~M~aroK/«~j,ce[ero(quevirosm)Itt.t'
tervcropo~atiqua.nrutum tempons Raimundum res, vc quod ego hic cott&)tuo,vclme &detttcr con-
Ga[!hermidt-ncn3co.HosigttUfcitcumuentens,<Sc f):true);evobifcum cx]f).imo, paricervos (eruattjros
voluntatem meam fub cali dehberationeproferens, Deo & B. Petto & m)hi promirtatis, acque pro-
prtmicushabui,
&ro datores S~modobabeotubteftimonio ve- rniffionem fuper hoc&kMeB. Pe[nApofto[orurrt
bnius &)od)j cum appendictis fuis, fau- Pnnctpis fitcramenris cocroborectSjVejttofquefuc-
tores cŒnobi) i adiucores ~d)6ci), maximepropret ceïlbres e~dem fe[uaturospiTordine[is,quâtenus
amorem Dei, & pi opter munusqUodeisdedipro tanti opens fcn~nn) à Redsmp''oreno~rocoHigere
velle fuo. Dedienimobhoc, Raimundo Gmther- tnereamnrsaudencESin {ecu~teeutorum.Dumque
nu de Benaco, quatuor fux eleû:ionis equos & omnes Amen re[pondiilènr,&: fiat, fiat, exulrann-
meam loncam cum ingenuitate touus BeHacenns bus animis prodama(!enc,paululumad)ecn,Sct-
hcncrit qui rnihi ciat ieruidah! vtdeiieec fetra- tM, inquit, ~renu~limi vin, nonctieconuenien:
Apoftotornm Principem in fuis honofibu; quail BernardusCornes ArmantacenHs, Aymcucus Co.
fuper habere fibi feculares Principes, Idcoque hune mes Fedenctacenûs. Bernardus Cornes Patdinia~-
honorem cius ab impedimentis condngentibn! cenfis. Ccntullus Ga&onix Vicecomes BearnenN!.
peninM ab<bh]endumef!e(eni)mus.SiigiturAbbas
huius Forto Vicecomes Leuitanenfis, & filij eius Garcias,
toci, propter honorem, vêt propter aliquam ScGut)hermuS)Gu)ilermusDan~tcMe~M~</«fc~6c
rem S. Petn caufam, vel Quenmoniam aduerfus G uilhermu 5 Odo ois V icecornes de MontanerJ j.Ray.

aliquem h~buerit, in(t)CtMninde recipiat. Et fi mudus Guilhermi de Benaco,&ArnaldusRaimundi


eundem A bbatem, vêt quem pro fe mitent, vi&um de Bafo. Guithetmus Garcias Cutta fpata. Arnar-
de cauH:telfe conugetu, non ipfe, nec quem mife- dus cognomine VtRts.GutIhermU!LnpiVtcecomes
tt[,</M««e~m o/<f<M<w~<<<f, nec fttiqui! ab cfs Ma[Cttnen&. Et Arnaldus Vicecomes Aquenfis.
inquirat fed expettet pro merito rettibutionem à Arnaldus de Aura. Bernardus Raimundide Zamo-
Domino. Qu~proptet inptimM ptocedM mecum ta. Galinus de Oriaco Sanctus Aynen) de
ad iufàndum C<<~<~ ~4w<</<& Cf~M ~)~<w~/M, queé Gafo. Arnardus de Linaco, & Garcias Donadde
voto PMtonumBcdcfenfbremhuiusloci, &hono- Orbcia.co, & DatusAriolideMontaniaco. FortQ
tnmS.Petrt,<M~w~/&<j.Et<imiti[erveniat Cen. Ayacrij de ANoo, & Guttbetmus Lupt de Proxaco,
M&M C~?cM~ ~!cMCMM ~Mr<fM/&, quem ~tf & Forto Gudhetmi deauifaco, &GarctasFotto-
vole & imperb efïe PMtomtm, & deten~bremhu- nis de Ra(b, & alij multi. Po& ordinationcm au.
ius loci, & honorem S. Petri<M~~<~w~M.Et t tem prxdiûi c<xnobi; ipfe idem ~<!Mf<«f ~c«H<
veniant alij Comités, Se Vicecomites ac totius C~/toMM P~MM~~ D«.v, cUpiens cum deuono-
G.t(conix Optimates quos omnes efîe deprecor ne quod f!cinceper~t perficere dedit Beato Peno
huiuseoEnobij adm[ores,&de&n(b[cs, &Hcut XXV. vafa argentea- XIV.alia vitrea (lue Chrytlal-
pridemejtjiuremu!} &: iurandoyo&MMMM&M~j /<'« hna, & mentàm propriam hone&e ~tperargcnra-
e6nrmemas,quamfiquis vnqaamtemet&nus,quod tam. Et IV. candelabra, duocbutnea & duo argen-
ab~t, tn~regenr, vel ahqu em caufk omtionis venien- tea. & quidam ve(timentaSacerdo[a!)a,&:C[u-
tem adS.Petrum maleimpedierit,faûa tndeinQKi~ ciculam.aurcam, & duas Ciueesargenteas.DedK
cor~m Abbace,&: compléta pro matc&~todign~ etiam propria arma militaria, auro miti~cetabre-
emendationc ~wMf~ <Mr< /<<t~ pro t~rt<S«f.t faûa, & fcutum, & lanceam. Ad viûum veto clau-
velquantum
Abbati per&luM, pro his recipere vo- ilrenfium monachornm, dedit propriam Curtim~
îuerit Abbas. Si vero ahquis arrogans, iu~tdam in- quae dicKHr S. Caftini, curn ommbus'appendiciis
de facere notnerit, mei fucceHofES,vel pta:di<~i Iuis,(citicetLar, Figueras&cBernedec, fa~oinde
.defen&re;, t~ntum eum profcquantur,donec quod dono per Zonam tuamMgemeam.abattartinar-
di&um eft, coram Abbate facere cogatur. Egoigitur mario S. Petrirepofiram; &ptfcatutamquxdici-
~<<n«t <o«Mj Ca/cow~ Princepsc~ ~?<f~ Ptimus iuro, tur Calcis ludi, fine vUa concradi&ione inue&itam,
& <ignummde{:tdoincon(pec):uprx(eîit)um Epi(- &in Salinis quandam pagenfem cum Cafali, que
coporum noltrorum in hocadiutorum, &inpraE- dicitur Paula, c«m 7'<&t ~«~a«W«.
fcnria domntAr~jAbbatuS.SeuefiRuntranenils, V. MartyrologiumS. Seueri IV. Nonas 0<~o-
ail hoc regulariter a:dincandumpro(an&i[tte ad- bris obift Sancius Comcs VatconJ.eannoM.xxx'i.
<tu6U. Galetas Arnardi Cornes Bigortennïiurautt.
CH A PITRE XVL
Sommaire.
Z Z~ Duc -S~y û~ .Z?~~wy~< <y~/?~. ~f~~f ~y3p
y~r~ &y/<? ~?~ au Co/w~ ~'j~~foy~f. ~~f
(7~“ ~r~~ ~y. .Z~y~y~~M'/f~f~o~y
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~/?~o~ de

E Duc Sance eftant décède ~anslignée j la fucceilion de Gascogne


fut ouuerte par fa mort au Comte Berlenger ou Berenger, dont il
eft faic mention dans le Chartulaire de Sordc. Il eit di~cilc de
marquer precifémentl'originede ce Comte n'yayantpointap-
parencedefe perluader~ qu'il fuA né du mariage de BerangerRai-
mond Comte deBarceIone, auec Sancie, que l'on preiendauoifc~eCjE'urduDuc
Sance; dautant que fi cette grande Prouince fuir encrée dans la maifon de Barce-
lone, Diago quiafaitrhidoircdcccsComresauroitrencoûtrédansIcsArchi~ de
Barcelone quelque tiltre, quien auroit fait mention; & fans doute la Gafcogne ne
feroit point tombée iansbruicapresl&decésdeBerenger, entrelesmainsd'Odon
ou bien E-udes Comte de Pon~tcrs~nlesCatalans l'euffent poucdée. Aufli cA-i! plus
vr3Li-~mblable que Sancie femme de Bcrenger de Barcelone, que lesanciensac~cs s
aueurenc auoir c~efille du tres-puiuanc ComceSance ..félon le rapport de Sufita.,
€n:oit fille de Sance Comte dé Camille, qucnonpasdeceluideGafco~ne; qui eft
auui l'opinion de Diago, & des autres HiH:oriens d'Eipa~nc.l'aimeroismieux croi-
re que ceDucBercngcrcftoicnIsd'Alauzic,femme d'Alduin VI.Comce d'Angou-
lefme, quelaChroniquemanufcritcdeces Comces donne pour nllcaSanceGui!-
laume &: qu'il du; auoir porte en dot: à fbn mari, la cerfe de Fronfac.
11. Apres le decés du Duc Bedcngcr,qui peurauoirtirecen~mduComfedc
Barcelonelon parrain, latuccenion deGafcognerucrccueillieparOdoConnede
Poicticrs~nIsde'GuillaumcIV. Comte de Poi'ftier~&~deBnfceiaf~Tame, nlle du
Duc Guillaume Sancc,8eHi'urdESance.,commc].'aivennépârlaChronjqued'A-.
dcm.ir,~qucle {~ur Bedia obferué en (a Ta.b!e des Ducs d'Aquitaine. Odo prit
pone~on du Comcé de Bourdcaux &: de Gascogne, dansi'EglueSaint Seuerin les
Bourdcaux,fuiuant:ranciennccouliumcdcfesprcdeccLLcurs,leLqudsnepouuoient
entrer lecricimcment dans la po~cinon, &c radminircradon du Comte de Bour-
dcaux, fans auoir pris commel'inuethrurc de S. Seuerin &: dans ion Eglife, eirans en
outre chars'es de lui payer annuellement certaine Comme de deniers, ainfi que raf<
feurent les Chartes de cette Egliie.
I I I. Le Comte Sance Guillaume s'efroit aduiré tres auancageufemenc de ce
dcuoir, e~anialleau delàdecequt eu:oicd'obligation.,auccdes libéralités notab!
ou'il exercer en rjueur de cettcEglife,ayantpnslefbinderemecreenvncorps les
Chanoines que h pcnctution des perfonnes feculiercs auoit cfcartcs en diuers lieux.
SonNeueu Odo venant à taiucccnionduComte,.contnmalesDcnationsdefon
Oncle, & ne cedant en rien à fa bonté, honora de fes bienfaits cette EgliicS.Se-
ucrin;qui en conieruc l'a(3:e dans ion Chanuiairc, oufont lignes Raimond ~c~f
~ow. Centulle de Pf<<rH,&:Arnaud d'Acqs. Ce Comte fut tué dcuantMau/é,
qu'il tenoit aniegé ran M.xxxix. H gin: à Maillezais. Par ion decés fàns lignée~
Bourdeaux & Gafcogne furent réunis en domaine, au Duché de Guyenne, com-
me eicritic fieur Béni.
Maiscenefutpasfansyauoireudescompetitcurscnlaiuc-
ceuiou, qui ne cederentà la maifon de Poiriers, qu'après aucire~é-vaincusen plu-
fieurs combats, ainfi que ron~vcrra ci-apres, dans la vie des Seigneurs particuliers
du pais de Bearn. De forte que la iucceuion des Ducs ou Comtes héréditaires de
Gatcogne, qui prit fon commencement cnlapcrfbnnedeSanccMitarraj fondit
ennndans!amai(bndePoictiers, au moyen du mariage de Brnce~nUcdeGuinau-
me Sanee)dc maniere que d'orefenauant le Comte dePoi~ticrs cft Surnomme Com-
te ou Duc de Gafcogne, aufli bien que de l'Aquitaine.
I. ChartMium Sorduenfis mona&enj. Chroni- Gurs, & FomcneUata. Ceteros quoqueiuxta hos
con m~- Comunm Engolitm. yicinabiliter pciiros. Ad hoe auxn etiam &'a!)ud.
1 Z,f'«r F~< ~y<! 7~)~~< D~M~e CMfM~ terras(ciheet ]n pa!ude, qu.E {htcnt:~pofe hyem~-
AdemarusinChtonico prola:use. io. n. 6. I) ab angmen[a.tionevndoftmaris,& fupet'uct.icn-
II. Chartarium S. SeuenutBurdigalen6s:S~n- tibus aquis coopetiri & ]Uam qu.E iHis fnbditur
cius huius ciuitatis Dei gratia Cornes accepit Con- Yerfus pontem tongnmpetpctuotuenttbus- Vnde
(H)~tum, velutantiquaconfueludofanxerMà bea- ctiam o&endens quatuer {uum dominam Seuett-
tinimo ArchtprxfuleSeuerino.Mosetenimeftnut- numpc&oreftncero dittgoet, dtfpetfos iaïcorum
~um Co:T~ttem pode huic BufdegaIsE vrbm~mte- rabie Canontcostnvtium collicere innui-nero la-
"Hîmo p~a:cffc,n)CfmConM&[ushonorema.pi~- dore fategit. Ad quorum obiequiuin A.nu)tidem,
di&o Pont)6ce «ultudemtno fufcipiat. Ac deinde à filua qux foreft nuncupMnr duos perenniter
!r;bu[ttm annualem cettis fub mimmis ftru&um, nullo prohibente habere ait~os, {eûis hgnisone-
deuoto corde Se ;ib(quemo:~fethnaMerper(btuar, r~cos. Q~p defunfto (uecefGtcttHA~C~oM~
t)uodpetfb!Heruncan[ccefIbrcsinnHme[i. Quod&: Odo annucnre domino in honorem, quo fumpto
recoltns Prineeps ifle prxfatus, paftorem facratif- quoque à Beato Confejlbt.e ) con6rmaui[ donum
jtmHm propnisproutpl&cmticmunerauitagris,&t- defun&i Auuncult, dignitati cuius & bon'Mu
Burgum lateralircr <itis, non impar, San&iinmumAntifHtemde&ishonc-
pra cum Landa vfque ad
tnzinas,& Htuam gt.offam& Bernedariam. Huius rauit beneficiis S. R<!<M«~~jE~f/ffyw~faK~Xr.
doit~monis augmenrationi addidtt fuîinris fontes, S.C'f~<M/Bf<!rst. S.ArnaidusAquenfis. S. 'W.
~uos notmn:Lnm eius monnus delcriptione 'ume- Lnp. S.Aichf:hnusGmI!c[mi.S.AndtoAno]h,&:c.
mouam (cuBer< adduxit, videlicet Oldeiam & III. La 7~Mf des r~GwfMM<)W-~?,,
HISTOIRE
DE BEARN
LIVRE QVATRIEME
CH A P tTR E L
Sommaire.
7. 77. T) ~/?y/o~ ~/< -~<?~y~. ~j' rc~/M ~y'o~ <y~f j /o~~f~~
C~v~ 777. G~û~G~barus~yT"~fo~/c~f. C~~yo~r~
y~o~ ~~y~.yc~ ro~~r~ la
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:/y/f~7f.
~7//7<f\f. ~'7~.
/~W//?~6' C'C~7fW~~C.
A fuite du dticours hie porte maintenant à traiter del'o-
rigine, & de la fucccuion des Princes de la maifon de
Bcarn qui cft mon principal dcuein; Et ncantmoins
auant de m'y engager ie fuis oblige de donner quelque
connoiÛance de l'cRendu ë, &: de l'c~ac pre<cn c de ce pais:
afin que le Led:eur ayc plus de (atisrachon & de clarté en
l'intelligence des chofes qui feront détentes ci-apres. Le
pais de Bearn en !'eftac qu'il eft maintenant, comprend
les deux Cités de Bearn, & d'Oloron, dont il eft fait mention dans la Notice des
Prouinces, àinfi qucie les ai expliquées au premierliure; od l'ai verinequela Cité des
Bearnois ou de Bearncn:oithvillcEpitcopalcdcLafcar,rebaiticfbuslctiItred'vn
celle 4'Oloron a eAë ré-
nouueau nom, fur les ruinesde l'ancienne;auHi bien que
tablie ~ns aucun changement denom.tur les mâtures delà vieille Ciré; l'vne &
l'autre ayans efté démolies parla fureur des Normans, après qu'ils te eurent ~aihs
de Bourdeaux, qui eltoit pour IprsIechcfduPuchédeGaicpgne, enuiron l'an S~S.
Il. Pour mefurcr l'ettendue du territoire de ces deux Cites du temps de l'Em-
pire Romain, il ne faut que regarder les limites des Euelchés de Lalcar, &: d'Oloron;i
dont le premier eft entièrement compris dans la terre de Bearn, horfmis dix ou dou-
zevillages, qui ibntdanslepaisdeChaloneibusrArchidiaconéde Saut. L'aUtrea
ion ncgc., Se (a plus grande eftenduë dansle Bearn, lefurplus du diocefe confinant
au Vicomcé & Archidiaconé de Soule, ou il y a cinquante
paroines {eulement mais
elles font recompenfées par le quartier ôe Archidiaconé de Montaner fous l'Euef-
ché de Tarbc, & par le quartier d'OrtesloUsI'Euetched'Acqs~ quifont compris
dans le Bearn. CepaisettamsalaracinedesmontsPyrenees; & a pour fes confins
a l'Orient, le Comté de Bigorre; au couchant la Preuottéd'Acqs, vne partie de
Soûle, deBaueNauarre; aumidilcsmontagnesd'Aragon~& celles de Roncal
en haute Nauarre; au Septentrion le bas Armaignac, le Turfan, & la Chaloue.
La figure de fa fituation approche à celle d'vn triangle, quialesdeuxcodesplus
tongSj dontlabajfeeit entre l'Orient, ôelemididanslesmontagncsd'Anon, Of-
iau, Afpe, &: Baretons, & la pointe entre l'Occident, & le Septentrion vers les
lieux de Belloc, Salles, & Canaber; Lecodedroit, prend depuis Pontaciufquesà
Belloc~ 8e le coUc gauche depuis la vallée de Barctons iuiqu'a CaÛaber&: Salies.

te de deux.
Sa longueur ~ans y comprendre les Vallées, ett de quatorze lieuës de Gascogne
S~ largeur eft inégale, la plus grande de dix lieuës, la médiocre defix, & la plus peti-

HI. Il y a deux riuieres principalesqui portentle nom de Gaue, queThcoduIphe


Ëusfque d'Orlcans efcriuant du temps de Louis le Dçbonaire nomme G~r~.
L'vnc a ta Source au Louant, dans les mon cognes de la Vallée de Bareige en Bigorre~
f.tp la frontici-ed'Aragon;laquellefburce eft plus grande,quccellede Ladourqui
<~ eit proche. Ce torrent deicendpar la valice de Lauedan, coule prés
de'S.Pe en Bi-
gorrc, &: ~rroufca.Ia main sauche les montagnes d'Auon en Bearn &: en njice ou-
ur.mc~on
chemin parle milieu d'vne belle campagnede douze lieuës de longueur,
baigne la Chapelle du CaluairedeB~Mr~~Bevnclicuëplusbas,les muratllcsde
la vjllc dcNai, gentille, agréable, & marchande; & trois lieuësplusbasiavillede
I~u, am(c auec fon Chafteau, parterre, iardin, & parc, furvne croupe qui regarde
'anuiereafes pieds, S: audelà.lescoirauxdeluramon. Laicarvnelicuëaudcuous
de Pau, eleuée fur vne petite coline, arroufée de pluueursbellesrbntaines, ornes
<ie!~onEuetche,ioùitdel'afpe6tagreabledelaplaine, ëedelarimerc, qui eit difbn-.
te d'vn quart de lieue.
LavilIed'Ortesaudioccied'Acqs, cinq lieuës plus bas, ba-
~tic fur le penchant d'vne coline dont la croupe conferuc les mafures du vieux
Gha~cau de Moncade, aucc la vieille tour, pu le Prince GaûonPhcebus gardoic
~bn grand trcfor, du temps du Roi Charles V I.abputit~rlebçrdde la riuicre;
c~ani leparée, parvnhautpontdepicrre.dulieudeE~eparc~quide~ecoRe~ertde
rauxbourg~. 4~Ïbus Belloc,
cette ville. 0 n rencontreà deux lieues au
fb~ Chalteau auec les relies
de fur la riuiere; laquelle à demi lieuëen~re dans les tcrrss de la Pre-
uoRed'Acqs,auIieudeLahontaâ.ÇeÇaue€~ f~rnommeleBearnois,
coule dans les parce qu'il
Bcar~, ôe
terres de l'ancienne Cite de par cenom en: difungué de l'au-
tre Gaue,
querQnnpmmed'OloM~~arçcqu'ilarro~l'ancicnncCite~lcVi-
comté d'O~oroB.
I V. Le Gaue d'Oloron eft; compose de celui d'OCau, &: d'A~pe. Le Gaued'Of-
fau prendra Iburce du cotte de midi, au plus haut des Pyrenés, ou ferait iaiepara-
rionde Bearn, &: -de l'Efpagne, prés du villagede Saillen en Aragon, où l'on void
deuxfourcesfurlacroupedelamontagneproclzeshvnedel'autrc f~auoir celle du
Gaue, qui fe precipite par le penchant des montagnes de Bearn, &: celle de GaIIi-
go, qui le iette du co~e d'Espagne. Ce Gauc descend auecvne grande rapidité par
les montagnes d'Onau, ouilrencontreatroislieuësde&fburceGabas, quieftvn
Ho~picalbattici-deuant pour la retraite des pauures & autrespanans, quirecoi-
uent en ces routes beaucoup d'incommodité de la neige. Encécendroicieiointau
Gaue de Saillen, vn autre ruinéau de mefme nom, qui defcend du cofte de Som-
port, & arroufe cette haute montagne d'OîÏau à troisteftes, quel'on nomme le
Pic de midi, & le Pic de tr~ /ffo~, c'eA à dire des trois fccurs, daucanc qu'il y a trois
ôclatroide&tedu
pometes, dont les deux font tournées ducoftédeBearn~ co~ië
d'Aragon. Du plus haut de cette montagne on defcouure les deux mers les
monrs de CaIHUe, comme du montHacmus deThracc on voyoic~ a caufe de ~.hau-
reur extraordinaire la mer du PontEuxin, & l'Adriatique .(uiuant Mêla E~anc
remarquableque cette montagne, & vne autre de mefme nom dePicde midi en Ba-
reige font les plus hautes des Pyrénées. A deux lieuës plus bas de Gabas on void les
fontaines foufreufes ~M~, &: vne lieuëaudeffous, la riuiere entredans la
valleed'Ouau, quieftiouguededeuxlicuës, oûlclieudeLarunstaitfrontài'em-
boucheure de la montagne. Bielle eft au milieu, où ferbnt!csanemblces générales
de la vallée, & Arudi vne lieuë plus bas furlariuiere, où le tient vn beau marché
pourla commodité de la vallée, & des circdnuoinns.
V. Le Gaue qui eQ: descendu en ligne droite, commence à plier à Imuëdela~
vallée, arroufant à main gauche les racines de la montagne, Maladroite la plaine
agrcable de Bun;, & d'Ogeu, &: coule vers la ville d'Oloron, qui efta trois
lieuës de la vallée. Cette ville auec là vieille tour, eft amie fur vn tenre haut eleuc, eft
baignée par la riuiere à main gauche~ & réparée du faux-bourg de Marcadet, par
de l'autre coite la ville aboutir le Gaucd'Aïpc, qui
vn pont pierre. De de vient
prend ~fburcc à l'endroit le plus haut des Pyrénées,nommé vulgairement~oy~porf,
en la feparation de Bearn & d'Aragon, prés du vieux monaftere de Sainte ChriH:ine,
ge du lieu de Campfranc en Aragon entre deux hcuës plus bas, dans la vallée
d'Alpe, au lieu d'Vrdos, pres duquel eH le deltroic nommé Pene d'Ef1uit. Cette
valléccttcftroicc, maislon-~uedecinqlicuës, Scfcrcdccanalpourlecommerce de
Lyon, de Limoges, &: de Bearn, aueclaviIIedeSaragoue.ËtIccomprendIa Ba-
ronie de Lefcun, qui eft andc furies confins de Nauarre &: d'Aragon, & le lieu
co/~ ou Ce tienent les aucmblécs
generalesde la vallée. Le Gaue après auoirarrouféce
lieu dutanc quatre lieues d'Vrdos, rencontre a. demilieuël'Egliied'ancienncdcuo-
tiondeNoUreDamede~r~H~, iortparl'emboucheuredelavalléeaPf~~E~f~
oùparoincncles efforts quiontcGéraitsa.coupsdepics, dans la durcrédurocher~
pourouurirlepaûa~edcschcuaux&emulcts.qucl'lnjtcriptioncngrauéeàlacimcde
ce roc, témoigne auoir elté faite du temps de Iules Ceiar. Trois lïeuës au dc.ubus
iéparanc Oloron par vn pont, de L: ville de ~'7fcAf~ ouc!tmaincenanclc ne-
gedel'EueLché.ceGaueieioincala pointe de la ville, aucc le Gaucd'Onau,qui
compofenfenfemble le Gaue d'Oloron. A trois lieuës delà-, eft aflife la ville de Na-
uarrenx; & trois lieuësplus bas, la villedcSauuaterrc, auec fon Chameau vieux &
ruiné,ou nniccettecatT)pagnenante&:fortagreabIe,quoiqu'vnpcu cftroite, &
~ans vignobles, de lalongueurdejféptIieuës.quiauoitcommMcé.iLurbe, au def-
fus dela ville d'Oloron. Demielieuëplus bas de Sauuaierrcla nuiere du C~w~??,
quiprédfaiourceauxmc'ntagnesdeSoule,{s-ioincauGaucd'0!ot'on~equela.<dcnx
lieues de laSort delà terredeB~arn, &: entre dans celle deIaPreuode d'Acqs, près
du Bourg de Sorde; au denous duquel le Gaue Bearnois~ celui d'Oloron Se ioi-
bas

dent dans la mer a Bayonne.


nent enSemble, panent: à Peyrthourade fe
dans leVicomted'Ource, Se vn peu plus
en vn!'eu appelle jF-foM~Kc~ méfientauecLadour,
par ce moyen Se per-

VI. Ces riuieres ne portent point bateau dans le pais,! caufe de leurrapidité,nom-
mément du Gaue Bearnois, qui ruine parce moyen les champs voifins,duquel do-
mage font dciFenduëslesterresvoKmes du Gaued'Oloron,par la hauteur de fes ri-
ues
NeantmoinsellesSbntpoiSÏbneutes~Seportentdestruites, & brochets en aS-
Sës grande abondance;~ des Saumons qui pour la plus grade partie Sbniarrcâés par
le moyen des échues ou painellcs à Peyrehourade, ou iè fait la grande pefche mais
nonobstant ces dimcultes on en prendiuSquesà 13 etloc, & Ortes d'vn coite, & iuf-
qu'à Sauuaccrre & Oloron par l'autre Gaue. 11 faut remarquer en ce lieu que ces
peinons venans de la mer n'entrentpoint dans la riuiere de L'adour, qui et~ peian-
ce 0~ morne, non plus que les Alofes, ni les Lamproyes qui montent dans L'adour,
Crecommandées par Sidonius, & nommées partcsGrecsAnguiIcs&nsos~n'en-
trentpoint dans le Gaue, qui eft violent & rapide: Mais chaque efpece de ces poit-
ibns, fourchant à celle des deux -riuieres qui les contente. Les iaumons montenc
par le Gaue, Se les plus forts mordansleur queuë bondincnt pardcnus les paiffelles,
fans s'arrêter iufqu'aux racines des montagnes ou HsrrayenCj & produifent les pe-
tits Saumoneaux:, quel'onnommeTooM~Miurleslieux j&lePoëte Aulone ~~r~
en la defcriprionde{aMofeIlc)lej[quclsreucmblcntàdcs petites truites d'vn gouft
excellent, descendent dans la mer, ou ils fe nourriueni, & puis remontent dans l'ean
douce, ou feulement on les prend.Etpartant les faumons fontappellés tres apropos
par Pline ppiïlons de riuicrc, puis qu'ils le Ibnc par rongine~ôc par la pefche. Et de
là peuc-efire toupçonnée d'erreurl'explication que Scaliger, &: Sauaron propofencc
dcspoinbns~~M,lesprenanspour des truites faulmonées attendu que miuantia
description d'Aufone, ce Sont cbmei'aidit~les petits Saumoneaux,qui croinanSjprc-
nec le nom de Farions lors qu'ils s'arreflentdans l'eau douce,fans deScêdre en la mer:
( cefont les truites Saulmonées) & en SuiteceluideSaulmons,après qu'ilsonteRé
~~7~~ en la mer, ainfi que parle cét efcriuain du moyen aage ~~M ~7~7~.
V 11. Il y a quatre autres petites riuieres,qui portent des truites excellentes,l'vne cSc
Lc~cM violent ôe rapide, qui prend fa Sourceau haut des
montagnes d'Aubn Sur la
frontiere de Lauedan, paffe en Bearn par les monts de Louuieren OSÎau prés de la
fnmiereabondantedercrqmSetrauailIeenceheu.Vn peu au deSlusdecetteror~re
aboutiffent trois Diocefes, celui de Tarbe par les montagnes de Lauedan, celui de
Lafc~rp~r celles d'ASion, &: celui d'Oloron par celles d'OSÏau, en Sorte que les trois
Euefques pourroiét eftre ams chacun en fon dioceSeaI'cncour d'vne table.,qui pour-
roiteitremiSeSurla largeur d'vn petit ruiucau. En ce meSmc endroit, il y avn torrent
qui fort auec roideur par Sept ou huit ouuercures, qui font au milieu de la face d'vn
rocher eScarpe, dont l'eau ett extremementblanche; ayant à l'oppohtevn autre tor-
renc~qui a fon eaunoire:lefquels produiScnt des truites chacun deSa couleur,Se
mènent enfemble, & encrent dans Lofon, & celui-cy dans le Gaue au deuus de
Nay. L'autre riuiere eStcelleduTV~ du cours de deux grandes lieu'Es.quih'apref-
quepoint d'autre eau.que celle de fa grande Sburce.qui cSi proche du charceau &Ba-
ronie de Reuenac, pane au Bourg de Gan, & à luranSonj entre dans le Gauepres
de Pau. La troiueSmeriuiereeft celle du ~rf, qui produit les meilleures truites; Elle
prend fa Source dans les montaignes de la vallée de Baretons; près de la vallée de
RoncahnhauteNauarre,coupela vallée par le milieu~oueStaSIisAramits lieu deibne
pour les auemblécs~ôeSe rend dans le Gaue vne lieuë au deffous de la ville d'O loron,
aulieu de Momor & laine à main gauche vn petit vallon très agréable nomme loil-
baig, de fon ruuîcau le los; lequel quartier a vne belle foreft, &:Ierbndsa~s re-
uenant en Bleds. Z-o~r~, drvn autre ruifreau, abondant entruites, qui arroufe
vn petit vallon d'A~afpattachéalavallée de Baretons, & entre dansleGauea.rop-
potice du lieu de Lurbe. Il y a quelques autres ruiueauxquinainentdansie Bearn,
& n'ont point de réputation que dans laChaloue, comme les JL~; oui ont leur
Source au deffous de Morlas, & le Gabas, qui fe perdent dans Ladour au pais de
Chaloue.
V 111. Le païs enfermé entrelcs deux Gaucs, eft deîargeurdequatreHeucs~
pourla plus grande partie collinLeux&:mcué de vignobles~ de terres labourables, de
fougère, & de pafquage. l!yaencet endroit quatre bourgs Priuilegiés, Affon,
Bruges, Gan~ & Moncing qui eftrburnid'vn bon marché, aucc quelques autres
bourgs, dont les principaux font Luc, oueftrAbbayedeLucdel'ordredeSaint
Benoift~ Lagor, Vieile;[egure~ Saubaladc où eArAbbayedeSaubaladedeFordre
de Ciseaux auec MaHac Et la ville de Salies,qui 0~: am~e a la pointe de cét lâhmc,
oulanguede terre,entre Betioc, & Canauer. Elle a vite fource d'eau falée dont fe
fait le Ici blancpourl'v~a~edupaïs., ôcdescirconuoiunSj cuiiancreaudansdepoi-
les de plomb, tout autre métal citant inutile pour côtelée. La fburcee~adeicou-
uertj de forte que l'inondation d'vn petit ruineau~ & l'eau pluuiale rempliffent
bienfouuentfbn largepuits;Mais les habicanspuisent l'eau doucc~Ia.(eparants de
lafalée, aumoyen des oeu~ depoule, qu'ils iettent dedans, quis'enrbncencdansia
douce, & iltrnagcnt fur laialee.
1 X. Cette partie de Bearn, qui eft depuis le Gaue Bearnois iufquesala Bigorre,
pliant vers le bas Armagnac, Turfan, Châlone~ &: Preuoltéd'Accs, faiilecoAe
droit, & a de largeur cinq lieuës. Elle cUdiul~ee en troisparties, ceUed'cnhautou
eftIeChaiteaudeMoncaner, Se leParfanduMontaneres,&:desLanes,quicH:vn
quartiermeHede~ugere, ô~devignoble.LeParfanduBicbilhvient en fuite, qui
confine auec lebasArmaignac~citm~nedevignobIes~ tcrreslabourables~ châ-
taigniers, produit de fort bons vins & puiuants, dontferburninentles vallées,
comme elles rbntaum duvind'Armaignac~ëedeChaloiÏe..Lapence ville de Lem-
beye en: le chefdece quartier, queleshabitansdifencpourtantparraillerieeftre la
plus grande ville du monde, à caufe que Lembeyengnine en François L'enuic. La
ville de Morlasquiprelideau tiers En:attemoignantÏonantiquité par fes ruines, eft
fituée entre Pau, & le Vicbilh. La crouiemeparticd'cmbas comprend les bourgs
de Garlin, & de Thefe; & le quartier de SaubeHre, dontIeChefeAle bourgde
Garos, qui confin e à la Chalone. En cet endroit efianiiel'Abbayedela Reole de
l'ordre Saint Benoiu:. En fuite vientîequartierd'Ortes~&deRmefcGaueiufqu'a
Betloc, qui ett limité dela Preuoftéd'Acqs.
X. Le coftc gauche qui eu: large d'vne lieue &: demi, a c~é deua defcrit dautanc
qu'il prend fon commencemententre les vallées d'Aipe, & de Barétons, comprend
les quartiers d'Oloron, de Nauarrenx, &: deSauuaterre, iutqua.Canauer,~àla
pointede Salies; ëecnccctclongucurfepareBearndelaSoule,&; deBane Nauarre~
&: d'vne partie delaPreuoltéd'Acqs. Entreles terres dela Prcuottéd'Acqs, ô~ds
Nauarre s'enfonce vne pointe de terre, où eft fnuée le bourg de Laba~tide-ville
franque en Béarn, quiconfincaucclcs terres de Gramont en Nauarre.
XL On voit en cette description quedansl'ettenduëdecettcProuince, il ya
quatre furie GaueBearnoisNay, Pau,Lafcar, Ortes,trois ~ùrle
dixvilles, fçauoir ~auoir
Gaue d'Oloron, Olaron auec fon ancienne Colonie de Saincte Marie,
Naua.rrenx,Sauuaterre. Pour MorlaSj Lembeye, elles n'ont point de riuiere,
Il y a en outre 4. bourgs, & villages: Deux Eucfchés, &Trois Abbayes.
X H. Quant aux forces de ce pais, elles confident: en ladefence naturelle des
Monts Pyrénées conciel'inuanondes Espagnols,&enlavilledeNauarrcnx, que
le Roi Henri Second de Nauarre fit fortifier, ayant choincelieu, à caufe de la ren-
contre du nom de l'ancien bourg de Nauarrenx, quoi que d'ailleurs l'amcte foit
affés auantageufe. Il y avn beau magasin d'armes, & de canons, & vn e garniionde
hommes;Neantmoinson
quatre cens cflimel'ameted'Oloronmeilleure~ encore
plus celle de Sauuaterre,quoi que ces deux villes ne foient point fortifiées. Il y a plu-
lieurs tertres en diuers endroits qui fbntfoubyés, quelediicoursduvulgaireattri-
buë aux trauaux des Sarrafins,lors que paffans en France ils auoient occupé les pai-
fages des monts; Mais il eft certain que ces forts ont efté faits cy-deuant, par les
feigneurs du pais, à location des guerres qu'ils auoienrauec leurs voiuns. Lana-
tion en: remplie de bons efprits, & d'vnehumeur belliqueufe, qui a fait de grands
exploiôts de guerre fous les anciens Princes meGmeslorsquelefcuRoi fortant de
ce plis, fut obligé par les feditions ciuiles de conquérir la Couronne à la pointe
l'eipée,vne
de partie des plus afÏeurés courages de fes troupes, eftoient des Capitai-
nes &: des fold2.ts Bearnois; OnpourroitarmeruxmiUehommespourla defenfe
du païs quileroienrfur pied dans trois iours.
X 1 H. Le terroir de ce pais elt fec & aride, & par conséquent infertile. On
raiche ncantmoins de l'amender auec le fumier, & lamarne: fi cft-ce que ce tra-
uail ne peut pas faire que la terre raporte des fruits pour nourrir fes habitans la moi-
tié de l'année; d'autant plus qu'il eH: batu ordinairement de la greile, qui te forme
danslamoncaigne de forte que ion eft obligé de fefournir desbleds, & des vins
de Bigorre,&: d'Armaignac; &~ encore des vins de Chaloue, Se Turfan. Ce qui don-
ne quelque facisra~tion parmi ces dcfauts, ettquelesfruitsquife recueillent dans
le Bcarn, font fore excellents foit les fruicts à noyau & à pepin, foit les bleds,
froments, fegle, &: millet; oulesvins. Quantàccux-ci, lesvins deluranfon font
d'vne bonté exquifc,
preiquequi uu-paue les meilleurs deChaloue, &: du Bourdelois,~
decouce
par confequent la France; les cottaux des lieux voidns de luranibn
comme Gan~ Gelos, Sainthaufl,~Anigueloubeprodui(ant desvins d'vne bon-
té fort peu differente. L'aménité des lieux, la variété du païfage, & le bon air duquel
ou ioui(t, exempt de contagion,lors que lesvoitinsenibnraccablés.fcrucntauut
à fes habitans,pourleur faire agréer dans les aucres dimcultés, la douceur du pais na-
taL Iointqu'il y a des fontaines très-bonnes pour la tante,particulièrement celles
~<f~~ dans les montagnes d'O ffau, quifbntvndegréaudela.dela tiedeur,
SepaiTanspar des lieux Ibufreux,ôcnitreux,ibntungulierespour les intemperies
ffoidcs, &; humides du cerueau,e(tomac,intettins,matrice, paralyses, goutesfroi-
dcs, colique, & fterilité; Il y a encore la fon caine d'O geu alumineufe, propre à l'in-
cemperie chaude du rbye S: des roignons, aux ficures tierces y Se à lapierre des reins:
oucreles eaux d'A~pe.Aigues bonnes, ~cellesdeBaure. Ilya aum dans les mon-
tagnes, outrela minière defer de Louuicr, d'autres mines de plomb, d'argent, & de
mais elles eflé partie cfpuifées les Romains, les anciens Sei-
cumre, ont en par par
gneurs de Bearn, & en partie ne font pas ouuertes.
XIV. Si efc-ce que routes ces confiderations,neferoiétpas iuJËIantes d'entretenir
le peuple fur les lieux, s'il n'auoit quelque moyen de relouer l'infertilité du terroir,
comme il fait,par fa frugalité, & par fon induArieau moyen d'vn petit comerce, qu'il
entretient en Efpagne,& ailleurs. Car on mene du beftail à vendre du coffé de Sara-
gonc.foic des moutons, pourceaux, poulins, & mules, foit des draps delin,& des
toiles. La moindre partie de ces denrées, eft du creu. de Bearn, l'autre vient de la
Saintongc &: du Poitou, par le ibin des marchans,commeïes toiles, 8c les mule~
& du pais de Perigort le plus grand nombre des pourceaux; de Grecque te Bearn
ne fournit que drap delin, & quelque peu de beftail.auecl'indu~rie du marchand.
Il pane auni en Efpagne chafqueannëevnegrandequantitéderauchcursdefoins
&: de bleds, des cha~reurs de bétail, & autrestrauailleurs, qui defchargent leurs
maifons de la nouriturc de leurs perfonnes pour trois mois, Se raporcencquelque
gainàleur famille. Les draps groffi ers, que l'on fabrique delalainedu pats, entre
Jefquels le plus recherche ed celui de Rcuenac, ferucntàfairedes manteaux aucc
capuchon, que l'on nomme C~~ pourl'viage du menu peuple contre la pluye, qui
fe debitoient il y a quelquesannées en Aragon, mais prefentementàTolofe feule-
ment, d'oul'on retire des commodités. Le fel de Salies, dont ceux de Bigorre, Se
N eboufan fe pouruoy entrant pour leur lemicejquepour le beftail qu'ils nouriffent
aux montagnes,attire aunt del'argent dans le Bearn.
X V. Ce païs a toufiours cité fous la domination de fes Princes naturels,
près de huict cens ans, depuis le temps de l'Empereur Loüis le Debonaire, iuC-
qu'au regne du Roi Loüis Trciziefme, à prefent heureufement régnant, qui
Fa vni & incorporéàlaCouronne,parEditdel'annec mil nx cents vingt. Lamai-
fon de Bearn a flori fous les Centulles, & les Caftons fes anciens Princes iuC-
qu'en l'an mil deux cens nonante, qu'ellcruciointefansconruhon~à la maubn
de Foix; au moyen de la fuccemon, qui eÏcheutparledecésduPrince Gafron, à
Marguerite &nllefemmede Roger Bernard Comte de Foix. te Gouuernemenc
deces Princes cft.oit reglé par les CoU~umesdù pais, quel'onnommeFo~,qu'ils
ne pouuoient enfraindre, & deuoientiugerlesdinercnudelcursiujetsen dernier
reubrr, dans leur Co~A~M'~r,quieItoiccompofëedesdeuxEuclquesdeLafcar~
d'Oloron, ôe des Douze Barons. Depuis, Alain de Labrit Grand père, &: Curateur
du Roi de Nauarre, Henri fecond érigea vn Confeil ordinaire & Cour Souue-
Mine à Pau; duquel, 6c de la Chancelerie deNauarre~noItreRoiTrc~au~ufte a
fait vn Corps, qu'ilaerigé en Courde Parlementde Nauarre, pourle iugement
des affaires de Nauarre, & de Bearn qu'il a compote de quatre Prctidenrs, vmgc-
vnConfeiller, & trois Gensdu Roi. Il yavn Senefchalen Bearn, quia cinq Lieu-
tenans diu:ribués chacun en fbnucge;Sçauoirà PauquiefUePremier~Oloron~
Ortes, MorlasS~ Sauuaterre. Outre ce, les ÏuratsduRoionriuritcliction ciuile,
&; criminelle, maisauantque
prononcerau criminel, tant eux, que les Lieutenans
duSenetchal,cnuoycntlcprocesaueclcurauisàliTournelle,poureftrecon6rm~
ou emende par la Cour: Les Gentils-homm es, ni Barons n'ont poin t haute iuttice,
laqueUe apartient au Roi, & a tes Omciers La Chambre des Comtes de Pau, &:
celle de NcraconteAevnieschfemble,& érigées en Chambre des Comtes de Na-
uarre, pour, receuoir les comptes des Receueurs des domaines de Nauarre, Bcarn,
Foix, Bigorre, Neboufan, Aure, Magnoac, & Neu:cs, Marfan, Atbrct, Lau-
trec, Armai~nac & Rhodés. Elle e(c compofécdcdcux Prefidents, dix Maigres
des Comptes,vn Procureur & vn Aduocat du Roi, deux Secrétaires.
XVL Les Rois de Nauarre pour contenir les peuples en paix, S~pourlade-
fenfe de ces pais établirent vnLicuccnant Gênera! ~uriabauc Nauarre, & Bearn
refidant ordinairement dans le Chafteau de Pau, auec pouuoirabiolu de reprefen-r
ter leur perib nne, foit pour le commandement de~ armes, foit pour les affaires de la
lufUce, &: des Finances, prouifions des Officiers, graces, &: pardons. Auantl'v-
nion à la Couronne, on auoit retranché beaucoup de cette autorité; apres onl'a
réglée à l'exemple des autres Gouuerneurs, & Lieutenans generaux des Promnc?~
de Francc.ayanc pourtant reierueau Gouucrneur le pouuoir de faire des reglemcii'~
Y uj
eite ont force de Loi ,a la requête des Eflats Généraux du pais lefquels apres auoir
qui
fatisfaits parle Gouuerncuren!eursdemandes,quitcndcntata conferuation
de leurs libertés donc ils font grands amateurs, font leur donation ou don gratuit
à fa Ma jette.
Ht. Theodutphut EpiffoptM Aureiianends abit vt Euxinum <C Adfiam ex tutnmo ~enice
PoEmate contra ludxos, protatus eScunniiP. Da- oftendat.
nietts P.~rouineias )mpeno Caroli Magn) (ubdttast
Merula. Ltb. i. Cofmogr. P~rtet.rc. VI. Aufonius in MofcHa Purpureifquc SalM
~ctiatU! tcrgora guttts, qui ncedunt Sa'tno nec
cenfens
eas ffuminum prxtettabeMtum nomtntbus conci- iam Satar ambtguufque, amborum medto FattU
pithis verfibus intercepte fub xuo ~/<~w~ <H/«/H) de Planétu
~r</T'N<t'~« M~t/Mf~~r~M~d ~<~M. natunE: )tttcTru~Hh<tn~smamiosingredten!,)n
~<.f ~~« ~Mf ~r/~ PnMM<J <t~OMW ~~M)!t. acquorc baptutta, S-itmonts nom'nc cenftbttur.
t.
~M, ~t
C~~ft~«V~M,~a~<!M«f,~a/<t, V L Sauaro & Sinrorittusadi. Sid. cp.
S~i O~M~t
(?<<~Me<ttP"<~f.
~<B/?~, ~tf,~«/M~t~<t~M, ~~W,
i. Scaliger t. t. Aufon. Le&. c. }. AtUrrtcusP'fos
Garumnicis mugthbut inKitm apud S)don. L St
7?f~MJf,Gabarus 0~fM.
~r~f. epm. De Lampetra fiue Munelta, mu!ta etuditè
IV. MeiaI.i.c.Hzmusin cantum ddtuditu: Scahge.t.tAuibn.Lt~.Ct~

C~H APITRE II.


Sommaire.
I Les jD~rj (7~ ~'<?~f/?~~M~ ~Ar
~o~f~?~~fr/~o~
Co~ <7~
~Mr~
ro~ 6~ dans le Bearn,
II. Les Vicomtes hereditaires gouuernotent k Bearn
€~y~
y2~~ Z)~f~ C'?~ /7/. Z~ ~/?~/< Vicomte bail-
/f<? f~~< ~Mf~o~~f~ IV. Le wo~~c'rc~?~
dans les jLo/jLo~~r~ ~/jr~'o~~o~M.~ ~r~r~~ /ow~.
Vicaires des Comtes, <7~f~ €c~~cM/ Les Generaux
~co~~j~c~~rM~o~
~c~?o~~
~r~rj'~
gouuernoient la C/f/fc'y~j' dependances

~o~~r~A'C'c~~
vne portion du Comté,
en Comte. Les

Vualfrid,
~;K~ ~y~y/ fo~ G'M~ ~<?/
de ~~o~ les aux
P~f~yj'y3~/20~ ~o-
j~r~
~?~~o~ Vicomte de ~CM/~
~ro~~j-c~y~f~f~~r~~ ~'c~ vient la

~~e-r~c~y~o~~ ~r~n'~~?- c~ ~M~pjpf~

~r/ Z)/o~
tes. Le pouuoir des
des Comtés en Centaines c~'
c~
Les Vicomtes de Bearn Lieutenans Generaux heredit-aires des 23~
2)<
'Ai fait voir a~Ies clairementau liurcfecond, que les Ducs, ou Corn-
tes hereditaires de GafcogneeAoientmai~res&:Seigneurs en pro-
prieté, &r eniuri~ictiondeIatctrcdcBcarnj qui faifoit vne partie
du Comté des Gafcons: & qu'encore bien qu'ils pouedaiTenten
dki:c de Duché toutclaGafcogne~l'ancienneNouempopulanie~ ~parconfe-
quen t qu'ils fuiïenc fuperieurs en autorité, & en iurifdiMion des Comtes de Bigoi-
ic, & de Comenge, & apres lepactagcdeGarcias, desComtesdeFezenfac.,Ar-
maignac, &,Aftarac, i!seitoient neantmoins en lapoiTcHion immédiate de toute
lapropnete, domaine&Iun~icHonduPaisdeBearn,Turfan, Gabardan, Cha-
loilc, Marfan, d'Acqs, Labour, Soule~Aibret,quicompoIbient!eComtédes
Gafcons. Pour le particulier de Bcarn, cela feiuftine parles diuerfes dotations,
que
le DucGuillaume Sance, & fon fils Sance Guillaume t~ttau profit de l'Euciche
ont
de Lafcar, & des Abbayesde Luc, de Sorde, de laReole~ & de Saint Pé Le
père
ayant ordonne &:rbndeteMonaftcrcdeL;t(cac, luiautgnant pour fon entretene-
ment l'Eglife,les dinnes,&: premicesde fa Cour,ou maifon Seigneurialed'Auac,qut
eB:vngrosvillageàvncIieuë&: demie de la villedePau; & au Monaftere de Luc,
le Bourg du meimc nom, Se autres pieces contiguës; A celui de Sorde des terres en
EtfbnnIsSanceayantdonnéàl'Egliie
Larbag. Cathedrale de Lafcar, la proprie-
ce& le Domainedcla ville de Lafcar, les bourgs de Saint Fauft:,Poey,Bene!ac,Si-
macourbc,~Meillon,dontIes Euefques iomnentprefentemcnt;ayant mefines
choin~a (cpuIturcdansl'Eglifefaint.Iulian de Laicar;&: donné au Monaftere de
la Reole en Bearn, vne portion de ia Cour, & maifon Seigneuriale de Momas.
Mais ce qui o~etouce force de doute fur ce fujec~cti pris non feulement dérape de
lurifdidion exercé par leDucBcmardiurle fait delà difme de Bordes; mais prin-
cipatemencdclaChatCcdclaFondaciondeSaint Pé deGeneres, ouleDucSance,
après auoir fait don de quelques apartenances de fa maifon Seigneurialede Saint
Caftin en Bearn, & ordonné de la feureté immunkéde ce MonaUere~commec
pour Coni~ruateurs des priulegcs le Comte de Bigorre~ôe le Vicomte de Bearri
Centulle Gaiton auec cette diiFerenccneantmoins, qu'il enioint à Garfias Arnaldi
Comte de Bigorred'eftrePatron & defenfeur de ce lieu dâns les terres apartenantes
à ce Comte j & commandeà Centulle Gafton Vicomte de Bearn d'cUrs en fa place
&: comme ton Lieutenant, Patron & derenfeur des immunités pruileges de
Saint Pierre aux terres de Sance, c'dt à dire du coite de Bearn, Se durefte du Comte
de Gafcogne. Les parolesfont ~icxprcnes qu'il n'y peut ettre rien adioufté,pour vne
entierefatisfa.c~ion. fM~oc~fMCf~~M~M~WM G~)~~ ~t~~Mt Comes.Bigor-
f<?~C~ ~0/0 Patronum tih~M~O~~M ~ttM loci, honorum Petri in ~~rf~~KM. Et
~Mt~f~MfC~M~G~n~~ J~~MM~Bi?~rME'H~ quem loco w ei '~o/o !Mpfrc Pa-
~o~~M~fM/a~Mo~ Pff~M~rM~ noftris.
II. 0tandis que les Ducs de Gafcogne ont ponedé le Bearn, ils l'ont goUUerné
par leurs Vicomtes, ou Lieutenants Generaux hereditaires,non feulement à caufe
Que c'citoit la difpofition générale de leur adminittracion, d'auoir leurs C o m res di-
ânbues & départis en Vicomtes; mais encore pourvneraifon particuliere; c'eft que
le Piis de B earn iouÏHoicdepuis tout temps d'vn priuilege Spécial, d'auoirl'admini-
firation de la iuftice fur les lieux, & par contequcnclesomciersdeitinespour la ren-
dreau peuple. C'efipourquoiponedansIcdroit~oMo~f, &: ~Mfo~tc~~ pour par-
ler auecles Grecs~lorsqu'ils obleruentvn~emblablepnuilcgede l'Itle de Ddphcs;
ilen'oitneccuaire,quelesDucsdeGa(cognepourlesymairtenir,fe (eruinent des
Vicomtes dans le Bearn, qui auoient elle dena eitablis par l'Empereur Loms le Dc-
bonaire, auec vn pouuoir abfolu de vuider & decider les procés, & dincrcnts fans
~ppel;vlansenceîadumcimeprocedéde Ciceron, lequel enanc Gouuerneur.ou
Proconful de la Cilicie, ôcayantriHedeCypredans fon département, enuoya fur
les lieux vn Legat, pour y tenir les Grands iours, & rendre iunice aux parties, par
ce,dit-il,quelcsCypriocsnepeuuent pas foufrir d'dtre attirés en iugement hors
leur lue; Auui lifons nous que les Rois de France gouuernoient lepaïsde Bearn
conioinctcment auec celui d'Aire par vn Comte, comme nous auons remarqué
ches Grégoire de Tours.
III. CcCtequaIiteôedignitcdeVicomtc.eftoiccnv~agepjrtoutcs IcsProuinces
dépendantes de la Couronne de France&: en quelque part e~oic baillée en fief
& homage par les Comtes, à vie, ou pour vn temps, & ailleurs ettoir héréditaire,
iutuantlcpouuoir,&: les forces de ccuxquiietrouuerencenponemonde ces Vi-
comtés,lorsdudemembrementgeneral des Prouinces du Royaume. Lepriuilegc
acccordé~lavillcde Barcelone par CharIesleChauue l'an 84. rapportepar D ia go
Y nu
faicvoif,quel'ordre&: gouuerncmcnt des Comtes, Vicomtes, 6e Vicaires auoit
cdé introduit en Efpagne par les Prancois, Se que ces oSciers ponedoienc va droit
dcSeKrneuriefurleursvaffaux.Cequifciuftineparla teneur du mefmepriuilege,
lors que l'Empereur permet à ceux qui fe fcroient refugiés d'ailleurs en la terre de
& difpoiition de quelqu'vndes an-
Barcelone, & fe feroient foubfmis à l'autoritémecretous
ciens bourgeois, de quiterleur feruice &: defe le Seigneuriage du Comce,
Vicomte, Vicaire,ou tel autrequ'ils aduiferoient. On trouue aum,que Louis fils
du Roi Charles le Chauuc. baille enMeFa Ingelgerius Comte de GaAinois, le Vi-
comte d'Orléans,laPrcuoft:édeTours,&:la moitié du Comté d'Angers. L'Abbé
Odonauliure~.dclavicdcGeraudComtcd'Aurillac.faitmcntiondcBenoutVi-
comtedeTolofearreftéprifbnnierparvn Comte Raimond. Le fiagmentdc l'hi-
ftoire d'Aquitaine, certine que Vulgrin Comte d'Angouteime de Perigord, &
d'Agenoisétablit Ranulfe pour fon Vicomte, Se que GuillaumeTaillefér fils de
Vulgrin ordonna Odoiricpourleûen, en telle forte,que ce Vicomte d'Angou-
leimeeitoitplu~on: vn omce, qu'vne dignité hereditaire puis qu'elle ne panbtc
aux fucceffeurs par necemte, mais feulem ent par la liberalitédu Comte, qui choi~f-
foit tel des enfans que bon lui fembloit. j
1 V. Pour le terme de Vicomte, il neli pas en vfage parmi les loix des Vuifi-
goths,ni dans les Capitulaires des Rois 6e fe trouue feulementdans les Loix Lom-
bardiques.Deibrcequenousnepouuonstirer de ces efcrics aucune fuffifantc inftru-
ccion de leur autorité, & gouuernement. N eantmoins la propre lignification du
mot de Vicomce,quel'on rencontre dans plufieurs Chartes, tefm oigne aues queles
Vicomtes croient Lieutenantsdes Comtes par tout le Comté, & y exerçoient les
fbnctionsdes Comtes en leur abfence; & qu'ils ponedoient lamefme dignité, que
ces anciens odiciers que les loix des Vuiugoths appellent Vicaires des Comtes, ~t-
carios Comitum. Mon intention n'en: pas pourtant de confondretoufiours les Vi-
comtes auec les Vicaires, dont il eitiaicmcnciondans les Loix Saliques,& Lombar-
des,& dans les Capitulaires de Charlemàgne, Additions de Louis leDebonaire,
J
& Formules de Marculfe. Car en plufieurs endroits de ces Auteurs, les Vicaires font
des luges ordinaires, (emblablesà ceux qu'ils appellent, Cc~fM~, .DfM~ ~r Vice-
iudices, qui eitoiente~ablisencertainsquartiers des Comtés, pour y auoir l'inten-
danccdelalufcicejiuiuantlepouuoirquileur eftoit accordé.
V. Ilyadonc deux fortes de Vicaires, les plus illustres font ceux qui fe nom-
moient Vicaires Generaux des Comtes dans les loix des Vuiugoths Ceux-ci
auoient en abfencedu Comte, 1' adminiftration d'vn Comté tout entier, c'en: à di-
re d'vne Cité, auec les dépendances, comme l'on peut recueillir de Grégoire de
Tours:LeurrbnctioneftexpIiquéeparIcande Saretberi auec ià gentil!eueaccou-
fcumécenfbnEpuireaddreueeà Nicolas Vicomte d'Effex; auquel il mande; ~c

xfr~cc~~MCj~t~M Comtes ~f
COM~~P~Mf~r/C/OMM~MPoMf~COWûrfM~V~MWC /C~ en
des Prelats du ~fKf~r, font e/?p~~f
le Prince, ~~OCMM~COMMKMMM~f~C~M/O~C que ceux qui exercent cette au-
torité dans ~P~OMfMoyMW~ Comtes Palatins, ceux qui l'exercent dans les Prouinces
Pro~MrM~x; ~~MC lesLieutenansde cc~x-ft/oMf Mo~w~ ~coMf~f ~~c/MC ~oMKMf
dans ~PrpMMc~M~/cMcc~Cc~fcy.L'unombrede ces Vicomtes generaux eitoienc
anciennementceux de Bearn, & encore à double tiltrepuis qu'ils ont auec le temps
pouedél'autorité & l'administrationtotale & indépendante, non feulement d'vne
Cité, mais de deux anciennes Cités de la Nouempopulanie, fçauoir de celles de
Bearn & d'Oloron.
V. Les Vicaires du fecond genre, ou Vicaires particuliers qui font diftingués
JesVicomresaupnuilcgedu Roi Charles leChauue~enoient ceux que Grégoire
de Tours~ëeVuaIrridStrabonomment Vicaires des bourgades; qui n'auoiencque
l'admini~ration fubalterned'vne portion du Comte. Les paroles de Vuairrid ex-
pliquent fort bien leur fonction, lors qu'il cfcrit que ces Vicaires eftablisaux bour-
gades, appelles autrcmcncCenteniers,pouuoient: efire compares aux Preu.res des
Eglifes baptifmalcs,quifbntaudeffus des autres moindres Preftres. Le territoire
quileurefroic afiigne eftoit nommé ~MrM., ou Vicarie, comme l'on peut voir
dans le Fragment de l'Hiftoire d'Aquitaine. Or ces Vicaires particuliers, comme ils
auoientcette communion du nom de Vicaire, auecles Vicaires généraux ~eurenc
aum la dénominationde Vicomte, ches Hincmarus efcrmant au Roi Charles le
Chauue; Ce qui cil caufe que dans les anciens tiltres, on void les Vicomtes de Sou-
le, Arberoue., Maremne, Ource, Montaner, Marfan,Turfan, autres,qui n'a-
uoicacencAectquel'adminiitracion d'vneportion d'vn Comcé~qui comprenoit
en fbnetteduëpluticursVicairiespamculieres:doncil y a encore quelquereftc dans
le Bearn, où elles font nommées Begu3ries,Viguieriesen Languedoc~ôe Vicaries
en Catalogne. La rbnd:ion de ces VicairespeuceH:rereconnuë,danslestermes dela
rbrmtile du fennent qu'ils prévoientauantl'exercice de leurs chargcs,au Roi d'Ara-
gon en Catalogue ,qui efi de l'an 11 4à. iuferéedansie Liure manufcritdes V~ages
de Barcelone. Ils iurent defe comporterfelon lesloixcnuers le peuple de leurVi-
carie, protéger les perfbnnes les biens des Eccleuafliqucs~dcrcndred'oppremoM
les vefues & les orphelins, tenir affurés les chemins publics~con(eruerla paix la
treue, rendreiuitice miuanclcscou~umes,iaifir~cbâttier les meurtriers, les vo-
leurs, autres coupables de crime, chaner lès Vaudois, & autres hérétiques. Auffi
rad:ed'homagedel'arLi~6. que le Viguier de Sauue en Languedocrait au Roi
pour fa Viguierie qu'il tenoit en fief, explique ânes ce qui eftoitde la charge de Vi-
guier. Caril promet de publier, & de faire exécuter lescommimons & mande-
mens pour la leuee des gens de cheual, par les Bailes des Parroines,&: de mener les
troupes au lieu de l'anignation,aux dc~pens du Roi.D~o ~c?oy ~o~M~ con~KT~~
f~t'cCff~pf~MM, faire faihr,conduireenprifon, punir les ma!~i{3:eurs~
rcceuoirlesChaneauxutuésdans laViguerieJors qu'ils ierontrendusparles vaf-
faux, & y mettre la banier e du Roi, commander aux vafiaux en temps de guerre de
faire bonne garde en leurs ChaHeaux fuiuant la coufiume de la terre., receuoir
toutes plaintes, & iugerles matieres ciuiles & criminelles. Le pouuoir des anciens
Viguters.ouB~deBearn c0:oit femblablea.celui du Viguier de Sauue, dont il
refte encore des traces dans les VKUx Fors efcritsalamain;quionce(te diminuées~
ou plulton; cKacees&: abolies par vn contraire viage;De forte qu'il ne relie au-
iourd'hui aucune fonction de cesOnices~finonenceque lesamgnations quel'on
donne aux Noblespour comparoiftreen luttice~ font defenduës aux Bailes ou Ser-
sens ordinaires~ rcfcruecs aux feuls Peguers; les infinuations des donations, ou
des achats dcsbicns nobles ferbntpardeuant les lurats du B~r~.j ou Vicairie,&: les
décrets fur ccrce nature de biens fontpourfuiuls pardeuauceux à l'inf[ance&:fur
les ant ~nations des Beguers., fous peine dcnullité. Toutes ces Beguaries, ou Vica-
riesfont maintenant réunies & incorporées au Domaine du Roi, ou bien tenues &
po~Icdces en rieF&: homage par des Gentilshommes particuliers, qui pour raifbn
de ce iou'inentdc certaines rentes d'auoines, depoules, & d'argent fur quelques
maifons; & commettentvneperfonnequiait iermentaiuftice.pdurfairelesfon-
Otions ci-denus fpccinées. Mais c'efi affés parlé de ces Vicaries parriculiereslef-
quelles ainfi qu'auoit remarqué Vualfrid Strabo refpondenc aux CM~M~,dont il
Lombardes,&
eltfaitmenttonauxloixVuifIgothiques, Angloifes~lors qu'elles
4 j~ed'Aniou.
distribuentles Comtesen Centaines, celles-ci en Decuries, Decanics, ou Diiaines,
& la Décurie en Septaines ôe Quintes; dont il eit parlé aux Coutumes de Bour-
ges
VII. le dis donc que les Ducs de Gafcogne mautres propriétaires du pais de
Bc~rn,le gouuernoient par leurs Licutcnans généraux, appelles Vicomtes, quoi
Qu'ils ruuent héréditaires: lesquels dans le détordre de la maiion de Gajicogne fe
rendirent maiHres & Seigneurs absolus de tout le domaine de l'autorité, & iurj~cii-
cMon du pais., ainuquel'onverra ci-apres;auecvnn auantagcux fuccés, que cette
Principaucen'apeueUrc reunie a.la Couronne, qui eH: la grande jfource de toutes
les dignités du Royaume, qu en rburninant à la France cétinuincibleHéros, le Roi
Henrile Grand, & fbnheritierle Roi Louïs le lutie viueimage des vertus du pere;
lefquels embraffans & recueillans par droit de tang, la uicceinondelaCouronne,
yonthcureufcmeneentécenobleHeurondelaSouueraincté Vicomtéde Bearn.

ni. Priai!egium Carott CfJui apnd Diago 1. enfis marchai)! communionem Comites quidam
c. ~oj Cc~f~ ~r<:c/: <! attquts ex ipHs homtm- 2.
quafi mundan] iuu! prxfutes afcitcuntur. Et qui-
bcï.auiabeorum aliquo act[aûuseft,iti fLia por- dem qui hoc oNicijgeruntinpalatio,iur)s auûor!-
ttone coMocatus, alium, )d eft Comitis,autVtce- rare Palatini funt, qui in Prouinctis Prouinciales.
comi[is,~n[VtC3rij,ancculu~'bcc hominis fenio-
ratnme!egeri):,Lberamhabeaclicenriam abeund'.
tnfra Tu vero qma prouincialium vices
prouttoci&:nomims indcx e& tituins.
ag!
ChToniconAt)fiegMei)(c:PoH:ea vero Ludoui- Greg. Turon.I.p.Htft.c. Rc~ponderunthoc
cusfiltusCarohCalui Vicecomit&cum Aurehanen- Animodi) Vtcah)do)o,quipngumiHum iudiciana
fem &: pfxfe~Liram Tnronorum & dimidtum regebat poreftaie fa<3:um fuine.
AnfjeeauisComicatumeiin Cafamentodedit. Vt. Vuatflid. Scrabo:Ctncenarij,qni& Ccntc-
Fi.tgmcntHm Hif~or. Aquic. cditum à Ptthœo: narionesvel Vicarij, qui per pages itttutt fun[,pres-
~)grinusamicumfuum RdeltHimum,nomme Ra- byteris ptebiHm qutbapttfmaies Ecclefias tcnent,Be
nutfum, fecit <um Vicecomitem (uum. Infn Wd- mtnoribus Prefbyteris pizfunt, conferri queunf.
iejmusamemfectotfernhocoiem eorum reânuit Htncmarus :Iu(Honevejftra petVicecomnem il-
Odotnco fratri eorum, qui minornarucrat, fuit. [iusptgijinbannumquodinhnsuaLannaprofcn*
queeifuus Vicecomes,(icutpatere'us Ranul~fue- prio confifcando vocatur ettmtjdum. Codex Ms.
Mt Vicecomps Wlgrino. Vfaticorum Barcin. in Bibliotheca Thuana. Catel.
IV. Lcg. Lcnoob.L z.Ttt.~o.ï.i.Leg. Vm~ !.x. Hjft. Com. Tôt. 1.1. c. 3. Hieron. Bignomns V. C.
t,-<.L~t6.J.[.6. in Noti; advettemFotmuias c. Lindenbrcth.
V. IqMMS SMiïbenenfIsep. A Principe in inGtofTaho Cod. Legg. anriq.
CHAPITRE III.
Sommaire.
7. Lo~ le D~~<?~
Lo~ Centulle Z)~c (7~/?~
Le ?0~ ~cc~~
/~y2~~ des 'c~f~
~3 ~y~M.y/
~Fr~
~f.
~ro~f/

-S~~?. Centulle
Le
~yz~o~
~c~~c~
~7~ ~co~~ ~~r~ ~~y~ <~ ~~c~ Sance ~~y~ ~o~
Cc~o~o~û~jC~f~M~~?'-
Ces ~o~j <r/ C~y~
Nauarre. //7.
y~y~y les j~fûy~. 7
les
de T~e~
~~r~
~~r~ ~fwo/ ~~<?
~f ~7~M~ C~ yf~
rapporte.
Centulle, Cf~fo~,
ou C~<?~7. F". TTf~~
~ro
~~r~. Blanca
C~ ~j~ T~Y~
na.tus ~c~.f ~<?/?o~~y~?/' ~oy~~o~. Biocha-
/'T~~j? des ~~r~~ auteurs.

L falloit que la Maifon de Beam, quia toufiours eâé fi nonfÏ~nce~


que fa gloire eA enfin montée au comble de tous tes honneurs de la
terre, ayant produit ce Prince oui par droi&cdei~ng, &: p~rlemerice
de~perfbnncaporccfur fa cen:e la Couronne de France, il falloir,
dihe, que cette Maifbn euH: fon-origine fort illu~re, &: qu'elle ruu: établie d'vne
bone main fous des aufpices fort heureux. Auffi eft-il certain que l'Empereur Louïs
le Debonaire apres auoir condamné, & banni Loup Centulle Duc de Gafcogne en
l'année 819.voulancrecompemerlandelice,clémente particulier de l'vndcs en-.
fans de ce Duc, lui bailla en fief, &l'inuen:it decoutelacerredeBcarn~ousIe tiltre
de Vicomce; ne voulant pas lui accorder la qualité deComce pour ne lui donner
fujet dec prétendre auec le temps ~b us lafaueur de cette qualité au Comté par ciculier
des Gafcons; qui comprcnoit dans fon eftenduë le Bearn, comme I'vn de tes mem-
bres. l'ay venné au Liure troifiefme, Chapitre fecond, nombre cinquicfme cét
ef(:abliucmcntdelaMaHbndeBearn,parvna<3:etireduCharculairedel'Abbayede
Luc, qui le mlhnc auec toute euidence, fans qu'il foit befoin de le répéter en ce lieu,
Ilnerautpascrouuereffrange queLouïs le Debonaite inueffit vn fien vaffal de la
terre de Bcarn,ious prétexte que l'onattribuëcommunément a. Charles le Chauue,
&àics(ucccueursledemembrcmentdesProuinces. Carcommeileficerrain, que
l'on commençad'enuahirlesgrandscorps des Prouinces du temps de Charles, aunt
e(t-il verkjb!e.queCharlemagne&: Louis fon nlsdtablirent des vauaux au Royau-
me d'Aquitaine &; ies inueflireni deplufieursterres notables j pour l'aneurance de
ccccc conquête, ainu qu'il a efté remarque au premier Liure.
II. Delbrtequcronncdoitpoincraircdimcultede placer fEpo~,&:letemps
du premier Seigneur de Bearn fils de LoupCenculle Duc de Gascogne, en l'année
8 2. o. Le nom de ce Prince cHinconnu, auui bien que celuide tes enfans, ne n ous re-
itancaucreconnoiuance,parmi l'obfcuritéd'vntemps ueuoiyne dcnous~quecel-
le qui fe peut tirer du meUne afte de Luc fçauoir que Iss anciens Seigneurs ds
Bearn auoiencrecuciuilafuccemon,&: pris leur origine de ce premier Vicomte, nls
de la m .uion de Gjtico ~nc. D e manière
que p our continuer la descente de ces Prin-
ces,ilrautcoulerpar l'inccrualledequatre-vingisans,&:plus~qucl'on p~uîicmpii.r
par edimation de la personnede deux Princes Vicomtes~ ëe venir ioindreCentulle
Seigneur de Bcarn; lequel iecrouueuirles rangs depuis l'an neufcens cinq, qui fe-
ra par ce moyen le Quatricfmc Vicomte, 6e lepremierdu nom de Centulle. Ce
Prince defireux deferuir à l'auanccmentde la Foi Chrétienne,Be à la ruine des Mo-
res en Efpagne.y alla
enperibnneauec des troupes leHes &: aguerries, leuées dans ia
cerrej pour (erutr le Roi de Nauarre Sancc A barca, en les gcnercuicsentreprises.
III. CeRoiiuccedaimmediatementa.jtbnrrercleRoiFortunio.,&:redrenalcs
afrarcs de fon Royaume, qui. cHoicncdécheuëspar la négligence de~onprcdecef-
fëur,raitant vntclprogrés furies Mores auec fes armes victorieuies~qu'il reprit nir
eux la ville de Pampelonc~conquittoutie
irondere territoire ancien de laProumcc d'Ara-
gon, & audiica fa iufqu'aux monts d'Ocha fur les confins de CaitHic,
ainu que l'on peut iufUner par les paroles de Belafco Auteur du tempSj~appoi te par
Surita en fes Indices~parles propres termes d'vne donation de ce Roi en raueur
du Monafccrc delà Penna,rapportéespar Blanca, & Marnnez, oui! dit qu'il règne
en Nauarre, enAragon, ôe en Naiera,iufquesauxmontagnesd'Ocha.
IV. Or tous les bons fuccés qui arriuerent à ce Prince, font particulièrement
attribues par les anciens memoires, à la generonce~ bonneconduite., puinance.&e

1'Efpao-nol:EMf'cffc~f~f~~Mfo~<(M~ ~j
valeur militaire de noitre Centulle, ainti que Surita certine en ces termes tournés de

Mo~~ C~rM~o:f~'<roK?, ~FM~ffM~M aux f~fr~r~ c~~Mf~r~?~'f~


e~M~ ~nC~<<~fr
~!f~Mf~M~, ~ff~O~C~f~C~C~ (~r'~r/KC~~X des
Mores, o~t r~o~Mf fM f~OMt~rf~~«c &<~K~ <<Mcc/~ ~f~Wo~Mf~o~- f~ûy plus p')'d~~
&o:fMCt'~j/o~~Mc~<C!MfCMû~~M~~Mfcr,cy~f ~urffM?! re-
M~r'7~&r<c~' !T/w.~M
jR.otDoM ~~MC/7f, les t'nMC~MxA~)rM ~f-
/O~Mf ~f?'~ JE~ C~~ ~J~MM~ ~~M~MC~ :f~MC~ff en ~f ~~f~Mf
<?Mf ~p~K~fc ce Ro~K~f ~~oMMo~~o~r~. La recompenic qui ru t donnée ace Prin-

ce généreux, conHHoiten la terre de


laVallecdeT~ quiconnnc auec la Vallée
d'Ônau en Bcarn~ §e en certaines rentes & deuoirs dans la ville de lacque en Ara-
gon
desquels 6efs on verra iouiuansles Seigneurs de Bearn fuccencurs de Cenrul-
~enlalLutedecediicours.EiUnccependancaremarquerjGueIenomdeCentulic~
qui edoicaum dela maifbndeGafcogne, a ef):ecomme héréditaire dansia rami!Ic
de Bearn fous la dénomination vulgaire de CcMro~&:CcnroiI;Ncantmoinsiaime
iriieuxlesappel!erCcn~H~aueclesancienstilcresLatinSj acaufede !a douceur de la
prononciation.
V. Le temps de la Seigneurie de Centullé doit concourir aucc la Royauté ds
SjnceAbarca,~auoiratoutlemoinsvnemeLme eltenduë. OrceRoicommcnc~
tbnrcgncenl'année 90~. ëe mourut de mort naturelle l'année916. fuiuant le tef-
moignage de Bela~o dicguc par Surita,fur l'exemplaireefcrit à !a main que l'on
garde en la Bibliothèque de l'Etcurial: combien que Blanca (c rendant fur vn priui-
!c~c accordé par cePrincc,prolonge fa vie tuiqu'en l'année 9~. Les termes de Bc'
Mco font ânes considérables. Car il c~critque Sance mourut la vingtième année
delonrcgne,enrEre96~. qui reuiencàl'annécde ChriH ~2.6. spresauoirchaue
tous lesB/off~ Blanca aeu delà peine~ ayant voulu inccrpreiercetce didion de
~MfM~~ C'eftpourquoi il a euimé qu'il laralloit corrriger, &: lire B~M~~com-
meUBeIa~coeuttvoùluugniher~que SanceAbarcaauoitchailë tous lesMoresde
la vallée de Broco, qui en: dans les montagnes d'Aragon. Mais cette correction cft
trop violente, pour cHre receuë, Celle de Surita en: véritable, quoi que Blanca ne
l'ait point embrauée Car il eftime qu'il raut lire B:of~4f~ j & ibupconne que
Betai(.o
Bela~coait employé ce terme pour hgniner lesennemis. Mais cet E~criuama eu la pen-
fée plus forte,& acrcudeugncrparcccccdiction.nônfeulement les ennemis, mais
auecconuice les perfides, impies, & fcelerats, c'efta dire les Mores. Pour mieux
prendre ccci,ilraucconuderer,que.BM~M~=feftvn terme d'origine Grecque, &
neantmoinsvturpeparlesAutcursLarinsdutemps de l'Empire,pourdgninervn
homme qui a pende mort violente par l'horreur d'vn hjpplice, comme l'on void
chésLampride, & Firmicus. Tertullian le nommed'vn terme plus approchant de
fon origin e, &: de ~onccymologic~Mf~M~~f, lors qu'il efcrit que les Magiciens ne
~econrencoient: pas defon temps, d'euoquer parleurs charmes & operations ma-
giques, les efprits oi~nfes des ~Mf~a. comme l'on auoit accoutume de faire
tufqu'alors,maiscncorcqu'ilstaichoienc
d'euoquer les âmes de ceux quieHoient
morts d'vn crelpas doux & naturel. Vn texte de Lucian contre auec celui de
TcrmMianexpliquera nettementla force de la diction ~Mf~M~ lors que cet Au-
feurdefcricQuelseipritsoneftimoicdefoncempseitre Sujets aux euocations magi-
ques. Car il declare, que les amcs feules de ceux qui eftoient tués par violence, va-
goient & erroient deçà & delà, fçauoir de ceux que l'on auoit eâranglés, décapites;
mis en Croix, ou bien tués de quelque Semblable genre de mort. D'où l'on doit
conclurre, que les Biothinates eftans ceux qui font tuppliciespour leurs crimes, Bc-
lafco n'a point eu tort de fignifier les Mores fcelerats, & perfides, par ce terme de
conuice, qui eft plus petancqu'ilnefembled'abordpuis qu'il embraffe en foi, tous
les démentes, & les fupplices que l'on peut s'imaginer.

I. Chartarium S. Vincentij de Luco prolacum, MM«~ t~c /«~C~<<, ~~<t</0 f~tM~ /'<< CC/4J M M~
hb.c.t.n. ior ~c/~ra j'~e ~r<t~My ~M~«~ ~f/~f~
III. Delafeo apud ~nritam in Indicibus ad an- M~r~ ~e~f~ ~<~ Don ~WCBC, /M )~h~~<t/M
cnm 90~. ~o~of ~<t/M~ /<<~frnt ~er~w~TM~Mj/fK~<<*
Blancap.S~.ScIo. BnzM~mnezt.t.Hitt.Pin- /<<~pJ/f~Mo~~<<~f~cMM~ <~?<~e,quanto /oya~~
naT.c. Regnante me Rege San&io in Nauarra, /~Î'M~<~< ~<tO<!<C/~<fNC.
Aragonia,6emNaieravfque ad montes d'Ocha. V. BetafcoapudSunMmin Indicibus ad annuin
1 V. Sunral.t.AnnaLc.p. ~e/?~r«y~<- mai ~2.6. Dchinc expulfis omnibus Biotenatis vtcef!tno
yf~~«/<~o el ~Mc~ca <t/?~n<t <~ vn C~M~ro ~M~ regni (ui anno migrauit :t fecuIo.Obut Sandtio Gar-
(eanis
~~f CfH«i(&. ~?~fn< M«~<<)«t~ 7/?
CH/at ar-
<~t~f<~<MSC&tJ~M,~<4)t<&~?)'<?~T/<MW~fe/?'-
.er~ ~<f~. Lampridius tnHehogabalo Prs~
di&umei eracafkcefdottbusSyrisBiorh~natum~e
Mftt.~CM efto era tan ~W~a~
~«e
losM~t& los fututum.ApudFtrmicumfxpe,Biot:h~naMmorien-
principales de los Moros ~H«<H en <<~«c&tf ~awf~- tur. Biorhanata morte deficient. Temiitianus ds
t<Ht~cyM~/<'OM/~ ~«~rcMM~ MW~e <M~y< antmtc.}7.LucianustnPhtlopfcKde.
CHAPITRE IV.
Sommaire
Gafton C~?C~c~~j premier du ~o~ j~ & y~~ff~~y Centulle. /7.
C< Gafton <w~y. Fondation du ?M~M/?~ la
jR~o/<' en jS~r~~o~ /Mc~y~ C~j Vicomte de Louigner.
Centulle donne à ce ~?)?rc /c~
la Reole, &
J'f~rj'y~ des Donations notables. ~cc~f~~JM~
autres
ne. 7~.~?/
Seuer. Ils
(7~<?~~<?~o~/?/ff/2~enla Fondation S.
leur part aux combats Normarts. C~-
de
eurent contre les
ccw~f~~ Seigneurier /?
tulle e~ 'o~ du du
Z)~c~f~o~Af~ /y~r~o~C~ Vieux,
encore temps

Vicomte de

~?~~y~o~
Co~w~
Ses liberalités en
~'7/
~'O/û~o~ la cyo~~o~ l'Abbaye Luc.
/\Ë'M~
~7. Lui donne la Difme de
de Lafcar.
/f/?
~~r Z<?/?~r la ~r~ en
j~C~<'f~~rfo~f~23~c de
auec
<?~f~f?~
de

~'77.

Cf~
Bearn.
G'M~ Sance. Le Z.o~p~o~o~ ~o~~7~ Fortaner de
prés jT~oy~P~-<?/h"w~ JM'<?~
Centulle premier, fucceda fon fils Gafton Centulle, premier du
nom, enuironFannée 9~.0. dont il cft fait mention dans la Char-
te de S. Seuer, & dans celle de Bayonne, qui ont eH:e produites au
liure fecond & troifiefme en date de l'année pSo.ouenuiron.
Ce Prince en ces deux endroicsvoulanc conferuer la memoire du
nom de fon pere, prend la dcnominationde G<~o CM~H~~umanc la phrafe Grec-
que,au<3:ori(eeparl'viagcdccetemps, que t'ai remarqué au liure croidemejcha-
pitre cinquiefme.
II. A GaitonnicccdatbnnIsCfMfK~G~M~nomméauec honn eur en pludeurs
anciens tiltres qui lefont concourir en mcime temps,auec le Duc Guillaume Sance.
L'vn cfi celui du Chartulaire de Luc, ou certain clerc nomme 0 rbita fit don au mo-
naAcrc, de l'Eglise S. Felix de Balirac,&: de la difme, du temps de Guillaume San-
cc~&:duVicomccCentulle.L'au):reen:l'ancienneChart:c,quirapporte les motifs
de la Fondanon du monafrere de la Racole en Bearnaueuranc qu'elle fut deueignéc
~duremps de Guillaume Sance Duc de Gafcogne,~ du Vicomte de Bearn C~f~
G~oM, auec la permidion derEuefquedc Lafcar Arfias, ujrnomme Raca. La gloi-
re en eft deuë à deux clercs de ce pais, lefquels apres auoir exactement apris la difci-
piinemon?.ftiqueLereti!:crcntauvi!lagedeS.MedarddeDefen:,{itue à la frontiere
de Bcarn, ou trauaillans la terre de leurs mains, fuiuant l'v~age des anciens moi-
nes, qui n'erroient: pointverfés aux letresils tafchoient de ieruir Dieu & de
pro~re~ au public. Mais le Seigneur du lieu ne pouuant (ourFrir ces bonnes gens,
ie (aihc de leurs trauaux &: des terres qu'ils auoient extirpées auec beaucoup de
peine de manière que ia violenceporta les nouueaux religieux dans vn erpaine
roreU de Bearn, pour en:re arabd de cét orage où renconcransvncpeckeEgIi-
fe baille de bois, dédiée fous le nom de Saint Pierre qui cHoic poucdce par
vn prcnre nommé Garfias ils y rcceurent tout le b~n rraic~ement que ia pan-
uretë lui perm~tcoit. EHahs logés confbrmementa leur inititut~ e'ctt à dire pau-
utement le PfeUre prit l'habit~ 8e la iaintecédcs moeurs & des louables depor-
temens de ces Religieux conçue tellement, & g~S~ les volontés descirconuoi-
fins.quepluueursembranerentlamefme condition de viede forte qu'vn Corps
de Moines fe forma dan~ peu de temps qui lesobligea d'élire vn Abbé nommé
Centulle pour regir leur Communauté. Ce premier Abbé aMil~é~fecoum de la fa-
ueur du Vicomte Centulle- Gatton, datis~Ia terre duquel s'eûeuoic ce nouucau Mo-
natiere, & du Vicomte de Lôuuigfièr Maffia Lu~t pfôcbë voi~n, entreptit: de dé-
fricher vn tertre fitue en ce long co~tt, tiomfnë pour lors ~c~ iufqu'au
bourg de Saut.,commcncal&~briquederËgli~&' du Cotlùent, qui ~ut achcuée
par fon fuccc~eur Rabin en telle r~on~que detendroitqui eAafus ào quartier
de SaubeHrechangea bieh toU de nom,ô~ aulieu dë~B~~o~e~ ou L~<tt, qui eftoit
&n ancienne denomination, fut appelle d'vn Jommun consentement par toute

ceMona~cre.
la Proumcej~<oubien~ ~à câufedelàditGiplKiefëgulierepratiqueedans

-111. Centulle Gaftori, outre le fecours d'ârgeM qu'il attoit contribué nt en-
core vn don delà ptopriete iUri(dK3:ionduviHage de. la Reôle. Le Vicomte de:
Louuignër donnâlesdinTtesdecemeUTie village la Seigneurie de celui d'Vfan.
Aprê~ le decés dé Rabin, Sance l'Abbé lui ayant ette mb~titue, le Comte de GaC-
cogne ~quiaùôitmccëdea.ibnpef6Guillaume~6c a. ton frère Bernard,o~
~t~M~rt?~C~ donna âu Monan:@T6 vn lieu nommé Pardines;
qui c~oitvhe dépendance de (a.Couc Se mài(ôn Seigneuriale de Momas en
Bêârn. O'fiandu~~ar&0 donna leglife d'Yuan ~~Gml&ume Râbi Vicomte de
o~ de Mâtemnet le lieu de Maiefolc~ &: porta en cette Eglife des
Relique~ de Saint Marner Martyr. Ce qui fuc connrmé par Guillaume Lupi
tbil neueu. Et Râbi Dat de Momas quid~oit vn Ruinant Caualicr,ceda âupro-
ntduMônà(~crt,auEC lë~aicntcment de fon fils Guillaume, tout ee qu'il po&
fedoit au lieu de Momas. On peUf remarquer icy eu panant l'antiquité des Vi-
comtés de Marcmne pr~s de Bayonne connrmée par le Chartulaire de Saint
Seuer, où l'on void Rixeride 6~ Carfiëte Vicomte~fcs de Maremnc.
1 V. Le troifiefme tiltte qui fait mention de Centullc Gaiton~eH celui de la
fondation du Monaftere de Saint Seuer,que iay repretenté au troifiefme Liure,
auecvn examen ânes Scrupuleux de fon date;où l'on void parmi les autres Seigneurs
de Gascogne, la fbuicnptionde Ccntulle Gatton, auec celle de Gaiton Centulle de
Bearnibnpcre~enuironl'année 982.. Delbrtequel'ondoic fe periuaderaifëmen~
que l'vn & l'autre de ces Princes ieruirent auui bien la Religiôn, contre la fureur des
Normans dans les combats, comme ils firent en cet acte de pieté~ qui fut exercé pour
le remerciement de la victoire.
V. Ilyade l'apparen ce que le commencemÉMtdela Seigneurie deCentulle doit
ef~rc placé enuiron l'an neufcens quatre-vingts-quatre,ce Prince eitanc fort auancé
cnâo'elaquelle il retint pendant:longues anneÉs,d'ou il acquit ennn le furnom de
Cencullc le Vieux CM~f Vetulus. Car il viudit encore du temps de Bernard
DucdsGatco!Tne,commeilappercparvna6rede ce temps, c'eftàdire del'anmilj,
ouenuiron parlequelCentulle en qualitéde Vicdmtede Bearn, ~y ~'0/c~~j pro-
met & iure, mettant la main fur l'autel de Saint Vincent de Luc, tantpouf foi, que
pour tous les iucceueurs ~~c~, à perpetuité, qu'il iera Protecteur Se defenfeur
deceMonaftere~Ecconnrmcenipccialpouribi
& les iucce~eur~de fa race, le don
queluiauoicraitci-deuantleComte Guillaume Sance, dulieu nommé Bordellas~
compris dans les bornes qui font depuis Luc iutqu'a Ledux ëc depuis Berdécs
Se
Poey,iuiquau ruiueau d'O~es, aucc tous les autres priuii€ges,& rranchilés de
maifbn; & ensuite faitprt~cr ferment, tn
mcfmcfcns.àG~cMfonnIs.cn*
cette
fembleaux. principaux Gentilshommes de la Prouince.
V I. Ce Prince auoit des inclinations a faire du bien à cette Abbaye, puifque1

non content delui auoir promis auecferment fa protection, il lui dondans del'Eghfe
fit
Saint Genumcrde Conches, qui cftamfé au quartier de Bearn, nommé l'acte
~f~~M~,&:danslelangagcvuIgairele~fMf< L'Abbé Forton Gaftonpoue-
da ce reuenupendantfavie;MaisfbnfrcreDauidfutfi téméraire quede s'en fajfir~
par fucccuion Iegitime;donc la plainte ayant efté
comme s'il lui euftcfté acquis.,
portécauxoreilles du Vicomte Centulle leleune,petit nlsdc Centulle Gafbn.il
contraignitle detenteur de fc deftfter de la poffenion aupronc du Monadere, &:
neanimoi~s receutpôur fes droits de iu(tice,vn Mulet devaleur de mille io!s,&
deux Chenaux de mine~~M. L'Eueichede Lafcar e~ maintenant en poncHton
de cette Eglife, en confcqncnced'vnepermutation ~ifc long-temps apres,des dit-
de Lagor, aucc celles de Conches.
mes
VIL Ce (croit trahir la vertu de ce Prince, file dimmulois tes libéralités en fa-
ueurdc l'EgHte de Lafcaf,.qui lui cfl obligée de la difme de Crabone pondes
maintenantpar l'Euefaue. Le village d'Abere feruira depreuue, non feulement
de fa ~ratincation ~mais encore de la mrudicHon qu'il po~Tedoic, eede la indice
qu'U rendoic à fes fujets. Car Sanclup, ou Sanceloup ayant baillé la difpofition
de ce village,~ remme Acinell&pour en ordonner a. fon plaiur, & la Damot-
felle s'efranc retirée à Lafcar pour y pauer fa vie en pricres & deuolions fui-
uant la couflume de ce fiecle,.&e ayant donné.à.l'Eglife les choies que fon mari
lui auoit léguées Vn Gentilhomn)cnommeExgarfiadeNauailles,tniceninlian-
celeChapttrepardeuantIeVicomteCentuMe~qut fut obligé parlaiufticede la de-
mande d'en deffalfirl'Egliie,&: d'adiugcr au demandeur la- choie conceftée,qui
la podeda pendant ia vie. Mais ettantallécnEfpagne, pour faire quelqueexploiet
d'armes contre les inndeles, il y tomba malade &: renonçant à (on droid j en-
uoya ion Ordre ou .teltamenc, Ordinem, au Vicomte Ccntulle, afin quevou- fon
bon p!aiMrfuft de remettre l'EgIné en pouenion de ce village. Ce que
lant faire executer il y eut opposition formée par Fort Amabi, ou Amaluin
Seigneur de Miucens quiprctendoit que ce village' lui apartenoit; De force
que pour le rendre tailant, &: amortir tes prétentions, le Vicomte lui bailla
a~gnacion fur les Fermiers de fon Domaine de cent mefures de froment,
A~!<M, ëe tout autant de vin &: rendit Abere à l'Eglife de Lafcar quitte &:
dcichargée de toutes demandes, &; lui en conferua la pofleilion patUble pen-
dant la vie.
VIH. Mais ce qui eft plus important pour l'auantage de cette Eglife Ca-
thedrale, efl: la mort du frère deCenculleCatton,tuéparle commandement du
Duc de Gafcogne; laquelle lemble auoir lerui par vne prouidence particuliere de
Dieu,àreltablirl'honneurdecécEueiché,quigilbic fous tes mines depuis ladeib-
lation des Normans & à cimenter s'il faut amfi parler, les fondemcns de cette
EgH&.aucc le.fang de cét illultre perfonnage. Car i'ai défia obleruéauliuretroi-
ficfmc qu'vn Gentil-homme appelle Loporbrci, contraint par les menaces de
Guillaume Sance tua de fa main vn Vicomte de Gafcogne qui eftoit fon
Seigneur &: qu'il lui fut feuerement & iuftement reproché par fon Euefque,
que fon crime eftoit mon~rueux, d'auoir violé fa foi en meurtriflant colui,
pour le feruice duquel il auoit confacré fa vie par ton ferment de fidélité, &
que par ordonnance du Pape, il fuc condamnépour l'expiation de ton forfait, à
faire vne pénitence publique qu'il exécuta prenant l'habit monarque dans les
~brcfts de Lafcar, oti le Duc G uillaume San ce fonda &: dota vn monaiterc,dont le
pénitent Lopolbrti fut le premier Abbé, fous l'Euefque Diocejfain. Or ie trouue
dans les titres du ChapicredeLeIcar,quecécAbbéLopofbrtoneitoic fils d'vn gen-
til-homme nommé Fortaner de Serre, qui eft vn villageà vne lieuë &: demi de Pau~
& qu'il reccuc de fon Pere en partage, l'Eglife Saint Iulian de Serres, c'eA à dire
les difmcs, oblacions, &: tous autres reuenus Ecclenaftiques, dont l'Abbé Lopcfort
qufhitconnrmépar
fit vndona.l'EgliteSainte Marie enuironranpS~ Garcia Lu-
pus, ou Garnc Loup fon fils, en telle forte que c'cft encore auiourd'hui vne des
rentes du Chapitre, fous le nom du Prieuré deSerrcs. D'oùils'enfuit,queleVi-
comte de Gatcognctuépar Loperbrt,ncpeuceilrequ'vnVicomte de Bearn, qui
efloitle Seigneur immédiat, ëc Supérieur du fief noble de Serres, d'oùLoupefbrE
cHoit inu & fuiuant la fupputation du temps, ce Vicomte ne peut eftreautre que
le frère de Centulle. Ioint que le payement de l'amende, la compofition, Se fatis-
racHon du crime quifutfaitedans le Bearn, parle Duc, au prontdc rEuciché de
Lafcar, innnuëium~amment,queledclict auoit elle commis dans le dioceie; &
que les héritiers du meurtri, rcru~ansde receuoir la réparation couftumiere, c'cflà
direl'amende, calomnie, ouro~M<c,pourparIer
auec nos anciens Fors, elle deuoit
eftreadiugéeauComtedcGafcogne.qui eitoit le iupencur du Vicomte) ouplu-
Aottacaulequ'il en e~toiclui memteledebiteur.elledeUoitettreaumoiheeàl'Egli-
fe.miuantlesanciennescouftumesdeGafcogne,defquelles ietraitcrai ailleurs. A
quoileDucGuiHaumcSancefafisnchonorablcmcnt,parlere(tablinementdeFE-
uefché de La(car,diltancd'vnelieuë~ulcmentduvillagedeSerres. Le difcours, & la
traditionqui edparmilevulgaire.~epeucrapporter à ce meurtre, l'opinion com-
muncayancencorcretenu.qucci-dcuantvn Seigneur de Bearn,auoit en:é meur-
tri dans la ville de Morlas, d'où eu:oit reAé le nom à cette ville j comme fi l'on difoit
Mort Cette etymologic eft bien îaune & ridicule, neanrmoins il eti certain que
pas vn des Seigneurs de Bearn, ni de leurs enfans, n'a efté tué dans Morlas, ce
n'eA peut-eflre le frere de Centulle, commei'aidit, quifaifoit fa rcfidencc ordi-
naire dans cette ville: laquelle fes Hicceneurs ont continuée depuis, pendant deux
cens quatre vingts ans. Car pour les Caualicrs d'Auuergne, & de Bigorre cleus par
les BearnoisJ'vn d'eux fut tué dans le Chatteau de Pau en pleineCour, &: L'autre au
boutdu pont du Sarainh fur la fiontiere de Soûle.

I. Charta S. Seueri prolata 1.3c.S.S.Gaftoni: ûume~tn honore !~ominl,& B.Vittcentij Leui-


Centuili de Bearno. airare ipfius,vc
tx, &: Marryris Dei, & iurauit fuper mihteï,~
Ch~rtaLapurdenfispfoIata.I.t.c.S.S.'W~oni: ipfe, (nique (uccef)bres t~ius &n6ti
~nfbresperfeCd~exiftetentcunAa. de-
Cenm!!i V)cecom<tis. Annuitquein-
II. ChMtaS. Vincentij de Luco:F.i~eftdo-. fitper donum quodGuittelinusSâncmsComes olim
nanohxctemporeViHe!mi Sa.ncij,&: VicecoftnuA dederat, Villam videlicet quse dicitur Bordellas,
Centullt. cum omnibus appendiciis(bis,cniustermini futit
II. T&bu!.B fundationis Mon&~etij Reguta: in avenus iM notati, à villa qu.E vocatur Luc v~quc ad
Be&rnio:Eâ~i[um]npagoVa(conia:,qu) Sttucfhen- rmulum de Ledux terminus eius, & a villa qu~ vo-
I)sc!icnur,per[tnensaddicEcetnnL~fcunennsEpif- cMur Berdcs,&'à Podio vfque adOfies Humum,tcr-
eopi. CsEptt autem inftnui temporibus (npradif~t minusous. Si quis veroquodabf!tCerramt!Iam,~c
Comitis Gutllelmi Sânci;, cumfauore Vicecomiris (t)uarn v)m faciendo vel furando inftapraEdi&os
Centullo Gaflanis & LuptuiacenHs Lupi G~t~s, cernonos pafcat, vel poiEdeat,njpradi~us Viceco-
&p[incipibusVafcon)se, 8c vicinis Abbaeibus, & mes Bcarncnfis, & Oloronenfis, S. Vincentij adiu-
mihnbus,&'lMCU,Se clericis tccrx iitius. In qui- tor, &prote&ot, ac defenfor cum fua ~ubAantia
bus temportbus ArfiMcognomenroRaMPontifex in omnibasperpetualiter foret. Ergo & donum,6c
eSevidebatur, 3e cum iUia! confiUo &<Stum e&om- Iibertatem,& pacemiargamanu iupcrfan~ùmat-
n'no. tareextenta manu taHbusdi<~ispene Srmauk. Ego
V. Temporibus Bernardi Gafconiorum Comitis Centullus Vicecomes BearnenHt & Oloronenfis
CentuUusVetutus Vicecomes ËearnenGïj&OIo- con~rmando donum, &:)ibe[tatefn, &- pacem mo-
~nenStvennadhocmonaRenum.quod conUru- na~er!jhuius,qu&mGui!!e!masGomes,& ca-tc.i
Z nj
Ca<<on:~ domini M principes tur&uerunt, fuper tuanda cun&a iuMCtt.
hoc (an&um altare quod eon&tu&um e& in honore VI. ExeodemChatcario :Vieecome! CcntuUus
t
Dei & B. Vincentij quacenus me & à (uccc(!on- Vetulus dédit vMm Ecclcfiam S.Vincentio, in Vi.
bus meis fcmper teneatUt inuio~tum,& iuro, &: iu- co vetulo, nomen t!!)us S. Genumeri de Concis, Et
Mndo e~n6rmo. In<upet & tus, Ce dominiumvilla, vnum caMem pro fua anima.
qNZVocatUtBordet)M,cumomntpofMIone fuaJ VtH. ChartannmLafcutrenfep.t82.&:iS~.Ee-
~iod oiim Gu)Hc!mu! Sancius Cornes dederat, cicnatnS.tuhanideSerradcdit Fortaner de Serra
ntente, voce fimul, & manuconfirmo. Et Vt do- ad Lapum Fononem Abbarem R!tum &um, & tpte
ni i~ms. & atiotum. F gomet Mf<a«< CM<w/«c~ Lupus Forto Abbas dedit.ad. S. Mariam, & Gaifia
ycr~.petfecuta cun&a itmu: de&n&îes, promit. Lupus 61i).tsiuusappropnaui[eam cum Raimundo
SUo filij fui, h canonicus vellet eHe, Scïi non infide-
te & iaro. Fa~o igitut(!c Saeramcntopitris, Caflo lis diftedat, 6c honot fit ad S. M.niam.
ctfdem ~erbis,j?'Wac<p~t,
M<M «M (imiUque modo, vna cum
.A~/Mh~M ~~< iffixs fine perpétua

CHAPITRE V.
Sommaire.
C~r~
7.

/<~ ~o~r~~
~o/?
pere la /Z.~c.
/< Z<p~~rr ~cow~J
Il
~/S~ pere enuiron
~r~~~<<~f.

~y~
~o~i~ /y
donna

~'0/o~o/?. Donation
~ro~~ ~ff/p~
~c/?~

~j- ~M~y
~Mr~ff
le
67'
~ff ~o~M/
T)~~c~~ coMM~ /?<
o~My'/<M~~ de
Centulle C~/?~ qui auoit ~~rf~ le ~/f~ ~ro~f
~0/oyc~ p~y~ c~rw~ 7~. ~o?/r/?.Z)o/?~
~~f~~/'jE~ de To~j, c~Mfr~ ~~y~ L~ ~o~~
~Vo~ la R~< TV~A-.
A~on fecond du nom, fuiuant le fouhait & h pieté des enfans bien
nés, fucceda fort tard à fon pere Centulle le vieux, enuironran mil
quatre ayant perpétuéfon nom au moyen de la promenequilnc
coniointementaucc fon pere de la conferuation perpétuelle des
biens, &e desimmunitésdumonarccredcLuc, enl'Ac~e quia efcéalleguéau chapi-
tre précèdent. 11 octroya auni à Garfie Loup fecond AbbédeLaicar,& nls de FA b-
béLoperbTt,l'inuc(iiturcduvillagcd'Anon,que Montonn deHranc de&rc prier
pour ion aine, auoit donné àl'Eglife moyennant trois cens fols_,monoycdeToIo-
fe; Etneantmoins le Vicomte receuc pour l'hommage, vne cuirane~ôe deux bons
cheuaux,~ confentit que l'EgIne poiledaA ce fief, àla charge de prier pour fon
âme, celles defonfrerc~pere,mère ôe tes aucresparens. Or Gardeloup pour auoir
moyen de fournir aupayement de ce deuoir, vendit: ~nneueu Peirotde Bafedecr,
Iamoiticdel'Egli(eS.Cau:in~Quel'AbbeLoupeibrcauoitdonneci-deuanta
meLme la Ca-
chedrale~laquenemoitié le Peirot lui redonna quelques années après, fe ren-
dant Chanoine~ iaiiantbailleràfanl!e~à(bngendrevnelegcrc indemnité paia-
ble en chcuaux,iumcns,& vaches,6e ceux-ci perluadés parleur propre pere, & par
Sance Preuoti del'Egliic('quifut vne dignité lubAituée à celle d'Abbé ) adonnè-
rent ennn l'autre moitié, pour la dot d'vn de leurs cnfans, qu'ils firent Chanoine.
I I. Encetempsc~oitcnvicAnerloupVicomtcd'Qloron) lequel en compa-
gnie de ibnnIsLoupanerngnaaucclesautresfeigneursdeGa~-ogne,la donation
duDucBernardGuillaume,enfaucur du monaftere de Saint Seuer l'an mille neuf~
Ce Vicomte Aneiloup n'eft pas oublié dans les Chartes de Luc, Car on lie que de
~bn temps,vnCennI-homme Garcias Donac,6'ered'AurtoîDonatd'Ogcne~ s'o-
frit à Dieu, & bailla à Saint Vincent faterred'Aldeos, auecl'Eg!ife8~ fes depen-
dances & depuis fon fils Sance Garcia alligna, ëcconfticuafuriacerrede Cafiel-
nau, vue rente perpetuelededouzcconqucsdevin, douzede froment,au pro-
fit du monaitere. Son fils Loupanern'y en: non plus obmis. Car il en: remarqué, que
du temps dece Vicomte, Garcia Galin fit don à Saint Vincent, du village de Ber-
dets, & de celuid'Aos, & qu'il fit vne ofrande à Dieu de fa personne,auec toutes les
j{eigneuries,encompagniede~arcmme,defonmsSanccGaIin, & de fa fille Bene-
dicte. Celle-ci voulant fe marier en la maifon de Prexac, obtint le contentement de
l'Abbé, & des Moines, & leur donna vneNanea.Prexac, & ~aC~r~cMnommé
AunolDonat,c'eft a dire la maifbnd'vnC~of, qui en: vne condition de perfonnes,
dont i'ai traité au liure premier oui ai employé cét a~c pour iuftifier l'antiquité de
cette denominationde Chreftien.
III. On peut fort àpropos emouuoir vnc dimcuicé en celieu & demander
pour quelle raifbn on voit a. mefme temps, parmiles anciens actes, que CentuIIe le
Vieux fe qualifie Vicomte de Bearn 8e d'Oloron, S: que Anerloup prend auni bieti
que fon fils Loupancr,letiItrcdeVicomced'Olor6.Aquoi il feroit impoflible de fa-
tisraire,lanslefecoursdel'ancienncCharte del'Euefchéd'Acqs:d'où l'on aprend en
paroles exprenes~que le Vicomte de Bearnauoit baillé en iom~anceàlonnis naturel
vne portion du Vicomté d'0loron,à la chargedu retour apres fon deces.C'eftpour~
quoiilnetaut pas trouuer étrange, que Centulle GaUcn retint les tiltres de Vi-
comredeBearn~&d'OloronjquiluiaparcenoientpardroitincceniFdefesAyeux,
& ~cr/o~ fils naturel du mefme Centulle, portaft cette qualitépar la grace que
fon pere lui en fit. Elle lucaum communiquée àfbnnIsLo~H~;qui a caufé de la
furprife dans la Charte d'Acqs; ou ZoMMMfrIe Vicomte d'Oloron, eu: prispourle
fils naturel du fcigneurde Bcarn, au lieu que c'eftoit ~M~oK~ fon père. De ceci l'on
peut recueillir, quelamaitbndcBearneHoitrbrtilluftre&: puiuantedcs aua~nc l'an
mil, puis quel'onbailloit en partage, à vn fils naturel, letiltre de Vicomte d'Olo-
rojn.aucc les reuenus d'vne portion de ce Vicomte.
L V. Ayant elle contraint, pourverinerl'exiitencedeCentulieGafton, de fon
nIsGaHon, & des Baftards Vicomtes d'Oloron, de produire plufieurs aftes deli-~
beralicé exercés par les Gentils-hommes de Bearn, ie me perfuadc que le Lecteur
agrera, que ie rapporte ici le (ommairc de quelques autres donations confirmées
par CcncuMele Vieux,ann de reueiller par ce moyen l'ancienneNobleue de Bearn,
cnleuclic dansvnprorondoubli, depuisnx cens ans iufqu'à prefent. Loup de Ca-
fiello auec ia femme Auria, fon fils Garcia Loup, & fa fille Biuerne, donnerentà
Forton Abbé de Luc, enprefencedeCenculleVicomtedeBearn~ d'Oloron, le
village de Saucede, qui eftoitdeleurancienpatrimoine, & douze maifons au lieu
de Ieroncen;f6us la referue d'auoir leur entrecenemenc pendant leur vie dans le
Conuent; & à ces nnslepere, & le fils y prirdrent l'habit 6eIaremme&:IajSIIey
Hrentleurrefidcnce, par vn excés de deuotion, que les mŒurs corrompues de ce
temps, pourroientà grand peine (bum'irians moquerie, &: quieftoit neantmoihs
~'rcrecommandé en vn fiecle, où l'on faijtbital'cnuide bienviure.
V. Format de Caltello prenant l'habit monaitique aUccibnnIs, donna à Saint
VinccntdeScubebone(car c'eft ainfi quece monatterë eitfurnomme) la moiciédc
l'Eglife Saint Pierre de Can:cllo, ~receutdel'Abbe GafLon, treize bouueaux,&
deuxboeurs. Apresleur decés Auxilia, S~IonmariArnaudieigneursdulieu, def~n"
dirent l'entrée de l'Eglifeauxgens du monafiere, & les depomilerent par ce moyen
de la poucntou de la moitié, qui auoit efté donnée,iufqu'àceque l'Abbé Donat
Z iuj
am~éde Guillaume Arnaudd'Auitos, de Raimond Donatde Lac, & de Raimond
fournie ce dii~rent en
Auxilia.quiappointa
Loup de Berdez, & de plufieurs autres Gentils-hommes,
baillant vingt ibis de monoye de Morlas à cette deux caunos de
fa promeïle,&: de ton défilement, qui s'obligèrentchacun en cent fols d'amende,
en cas qu'elle, ni fes fucccneurs Ment aucune pourfuite de cette moitié, ou
cmpei~
chauenc l'entrée de l'Eglife, comme lesfcigneursparciculiersdeslicuxauoientac-
coutumé de faire, pour la conferuation de leurs droits, ainfi fonaleu,
que ie ferai, voir en vn
& encorela
aucre lieu. Arnaud Raimond d'Auitos donna vn Cafal, en
difme d'vne maifon. Sancius Forto de Morenfels~ia femme Auriolad'Auicos~
donnerent l'Eglife Saint Sarurnin, aucc le Caial y ioignant, & prindrent l'habit
monaltique, du temps de rAbbé Gardas, & du Vicomte Cenculle. Sance Garcias
de Spincipuey
du auec fafemmcAuriajSciesenfans~Hcdonation du lieu de Nogue
ras, droit de chaffe, ôe du pafquagedu befiail, moyennantla valeur de cent fols
du contrat, Sance Garcias de Pardicres, & Forto
bé laicaue;
~c No~
deTolofcjCnbŒufs,vaches~oupourceaux,&cvnbeau cheual,baillant pour cautions
qui e& vn Ab~-
eft d'ou l'on peut recueillir que rintroduction des Abbés Séculiers dans le
Bearn fort ancienne, dequoi i'ai amplement traité au premier liure. Raimond
Sance de Pcey donna l'Eglife de ce lieu, fans y referuer le droit d'ordin-ation, que l'on
appelle maintenant patronage & donna pour caution Guillaume Brafc de Sus. Le
lieu de Balirac fut donné par Aïïius Ancrius, &: {afemmeAuna. 1 e mets fin à ce Cha-
pitre par ynacre, quifait voirfantiquitédelà Cour de Riuiere, quel'onfurnom-
me auiourd'hui de Nauarrcnx, laquelle iugcoitics dinerents des N obles de fon rei-
fore. Bencius de Lamito, Ainerius fon frcre auoient donné la moitié de l'Eglife
Saint Pierre de laces, Eltms Aincrij, 5e Fortis Elfij ayanMcquiefcëacette dona-
tion. Mais Arfias Forconis depoffeda les Moines par violence, xiont l'Abbé fit fa
plainte aux Gentils-hommesde la Riuierc, qui ordonnerencpourl'indemnitéd'Ar-
fias, douze vaches pleines,à la charge de renoncer à fes pretenfions. Orces ordona-
teurs nommés en l'acte, P/'o~rMR.t~~M~ eftoient Raimond Arnaud d'Aldaus, &:
GuitlaumeArnaudfbnrrere, GarciasdeBererenx,Arnaud Garcias de Badanes, <S~
Guillaume Garcias de Metitengs.

I. Ch~rm Lucenfisprolatacap.fuperion. Anerij Lupi Vicecomitis. In eodem Chartario per


E Chartario Lafcurrenftpag.tSj.EccienseS.Ca- Hhnspr:ui)eg;j [e~idcauon~mprzfennbus,&po<
n'ni mcdiecatem, quam habcbat, dedit Lupoforto ftctiï nonficamus Acanment~ feu defun<~orum
Abbas, ad S.MarMfh.PotteaGar(iaLupus6tius<uus VirornrH) & mulierum, pro fuarum rcdcmptione
vend)d)[ eam ad Perronem de Dafedeer neporem a.nimarutn feua, atodiaqu~)nvitadefunt3:t G.
~'um,8t~ccepi[pcreemduosequosfbrti{nmos, 6e abbaosS. Vincentij monâfteri) de .M~! bonafue-
vn~m ioncam (jprimam, &: dedit ad Vicecomitemruntdimimprx&tomona(ter!o,~e~o.!M<M C~<
GaAonemillos equot, & iitam loricam, per villam /f G. concedente,&c. In d)Ao Chtrtano Finem fa-
qusvocatUtA(tb,quatndcditMon[oftnosS. Ma- ciendo aeceperuntvigind fbhdos Morlanenfn Mo-
na: proptcf.tnuTtamfuampcrCCC.Ibtido~de nu- aecee ipra domna A uiki lia & v't eius & 6ti)fui,vs
mis oprimis Tolofanis, Se vente Vicecomes Ga~o, amptius w~ ffM~~ ~cM"w~J ~MfMr~ tM~-MW~,
Se appropriautt eam ad S.Mariam pro anima frams <~ ~<f~M. In eodem Chartario Ht! itaque pei aûis
fui, &r patron, & marrem & faam animam, vel V[ proceres Riparix viderunt huiufmodi~nemin-
parentumfuorum. Sec. uenerunr qutbus Abbas S. Vtncentij cxrerique
It. E Chartatio Luc. Temporibus Lupi Anehj fratres confilio feniofumRipMJx, duodecim vae-
V!cecomi[t! OtoronenG!,&e. & alibi: In diebus Cit$pixgoa~tet dédiaient.
CHAPITREVL r.

J'o~ar~Sommaire. .r t

~c'y~~o~w~o~ ` ` k
~«_ ¡ 1l,

f~ Mo~ Z<~y/f~o~
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eurs, froi. ~u temps ds¢
Gui eo ComteSance ~i-ce

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Centulle,
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parmi eux

certains ~<? ~c a~
memoires.
/c jR o~ Sance
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~o~
G'?<?~ /yw~
la race des Comtes de la ~o~~o~ ~j/?p~-
MM~ ~~J c~ ~~r/?., ~r~ ~f~~ ~'tt~T
~< 0 ~OM~J~J
~'y~M~ ~)~r~

-j~? ~~e'&~r~o~
de la race de Mitarra. ~"7. J~(o~~
T"o~ ~<7~-(7~
/'<? C<
lem de Salies. Centullelui donne
Dominateur de

N peut remarquer en la fuite des noms des Seigneursde Bearn là


mefme alternation, qui te rencontre en ceux des hx anciens Rois de
Cyrene, donclepredeceneurporcoicIenomdeBacte., 6eleluccei-
feur d'Eumolpe~ chcs Diodore Sicilien; Car les Princes de Bearn
r- < t) n
oncvnecelieencrciuice,quelepremier~cncuueaeiteiuium T il
vn~atton~ <
ëe cehu-ci a

a produit vu Centulle Second, pere d'vn autre Gafton, duqueticviensdepader~


quiruCluiuideCcnmUeGattoncroiueuncdunom: ·
II. Or comme (bnAyeulauoiccHefurnomméleVieux,ondonna à celui-ci pour
ledifHnguerdcionprcdeceneur,laqualicédeCentuUeIeIeune,commei'onaprend
du Chartulaire de Luc. IlvefquicduccmpsdeSanccDucdeGaicogne~ &; encore
du temps des fuccefreurs de Sance~auoir du Comte Berenger,d'0 don Comte de
Geofroi ton frère consanguin
Poiriers, &: de Gafcogne, & de Gui de forte
qu'il vid lechangement,dela maifon de Gaicogne, & profita de ion débris.
III. l'ai deux actespourlutUSerqueceVicomtereipondau temps du Comte
Sance, qui s'étend depuis l'an mil dix, iulqu'cn l'année mil trente-deux. L'vn eft
cette Charte notabledeIarondationdumona~eredeS. Pé, où il efi faicmention
exprenedeCentuUeGafronProconM;,ouVicomt-edcBearn,quidonnaàceDuc
la parroiffe de Laffun où cfc maincenancbalHe celle de Saint Pé, en efchangede
Meroles~ ôe de Gailin, ou Gariui, qu'il rcccuc de Sance &: encore fut erlabli proce-
priuilcgcs & immunités de ce monaltere~en couEel'e~en-
<3:eur,&: conièruarcur des
duë du Comcé des Gafcons. Deraunca~c, quieftparmilespapiersdcLuc, on
aprend que du cempsduComteSauce, &:duVicomceCentuIie,cemona~cre ac-
quitleslieuxdeMoren~s,St:deLagor.Cat-ArreceredeGurs,quipouedoitLagof,
prie a. mari Fortgauanrrere de GutuaumeCarian de Morengs: lequel eitant dece-
dé de mort foudaine, fa veufue elpouia Ancr&ns d'Acos~quidecedadanspeude
iours, & bina Arrière en vn fecond vefuage, & tellemenc incommodée qu'eHe
n'auoit moyen d? s'entretenir. C'eft pourquoi ellc eut recours à fon beau-frerg
GuillaumeGarfan, lui ccda Lagor pourcn difpoterà fa volonté,à la charge d'efttc
nourrie & entretenuë. CeliH-ciémeud'vnepietéaïïesordinaireencenecle, vintau
monaftcre auec & bclle-fŒurs'orrira~)ieu,&a Saint Vincent, lui citant vnc do-
nation pure entrevit desterres de.Morengs, ~cdeLagor; ceftadirequ'iisnrent
leur conuerflon, pour parleric langage dés canons, s'habituèrent dans le Conuenr,
& y furent entretenus pendant leur vie. Quelque cempsapres Guillaume Porto
neueu J'Anerfarisieconcfrharid'Arratere, prétendantquelque droit lue Lao;or, du
chef de ~bn-~nclé, ni fa demande par douant le Vicomte Centullë.
commëil cA expreÏÏenlentremarquédansl'acte. Neanimoinsiltûntinûa toujours
fes plaintes) 3een6n<fan(igaaUecl'Abbc,qui lui permit la icuifîancerecette terre
pendant iavi~, deFvn de iestretes ) referuant au mônâftëfe ? difmes t la chaue,
iapefchejSeautahtd'aIeuqucnxbcËursenpourroientlabouret'
s
1 V. Il ne taut point douter, oue Cëntulle marchahtiurIespasde~csAyeux~
naitcombafu contre lcs ennemis de la foidans les Efpagnes, fous lesauipices du
Roi ~éNàuarre~anceIeGrand;lequeleAoitordinairement tuiuidu Comte Sance
(]!uillaumëj 8e fuc fècourupuiffamment parles Gafcons, aux grandes conqucites
qu'il rtt heureù~emehtitjt les Saranns,cômmeileft expreffémelit efcrit dans laC~hro-
Biquem~nu~crïtedu Moine Ademar auteurdu temps. C'eftpôùrquoiicnctrou-
ue pas entièrement hors d'apparencela relation d'vnhi~otiende Nauârrccfctita
la main, qui eAoitdansIe cabinet du Docteur Martin Azpilcueta Nauarrus, qui
obferue, que ce Roi Sance voulant recompÈnfer les Hghâles fetuices rendus àïa
Couronne par les Seigneurs de Bearn, leur accordala Souueraineté de leur terre, &:
v établie la mefme forme de gouuemement attachée à l'auis des lUcombres, ou
Barons, qui cttoit gardée en la Nauarre. Si e'edvncAablinement ordonne par ce
grand Roi, quilutmrnomméEmpereuràcauiedeIapuifÏancedefeSàrmes~ ôede
ie~endue de iesconqueRes, ie ne voi point que delà il puiiïereuïurq~e beaucoup
~honneur, 8e d'auantage pour lesPrincesdeBearn;laràeedeceuxquireccurëht
la gratification ayant eiîé ennnreùniedcpuisvn{iecle,aueclatâcedèceuxquiia
donnerent. L'intcren: du Comte Guillaume fembleroit sloppofer à cette nouueau
te, dautant qu'il exercoif vneautoriieiùperieure,u]rlap€rïbnnedëCencul!eGa-
~on, comme i'ai dcHa veriné Mais le fecours que le Roi Sance auôit donné au
Comte, pour rétablir fon autorité en Gafcogne, quil auoit perdue parles menées,
les armesdes Comtes deToIofe~&deCarcauone;, comme d'vncottéil donnoit
vnnirrelegitimeà ceRoideiequahnerRegnantjS~fbuucrainen Gafcogne, ainh
que t'ai verinéci-denus,aufli lui permetoit-ild'exercer cette fouuerainete., renon-
çant a celle qu'il auoit acquifejfur le Bearn, pour recompënfër les grande feruices,
Centulle auoicrendusàrauancemenrde foi, Sari'afins,
que la contre les &; au reita-
blinement de l'aucoritédu Comte Sance en Gascogne.
V. A quoi pouuoit encorecontribuerbeaucoup,l'alliance quife rencontrait
entre ces trois perfonnes, le Roi Sance, le Comte Sance ~& le Vicomte Centulle:
le Comte SanceducoRéde~arnereIaDucheucVrraqueedanccoulinduRoiSan-
Sance~dume~mecHoc:
ce le Grand, &: le Vicornte Centulleeflant allié du Comte
qui pouuoit: en cetteconuderationfupporcerplusficillementreitabliuement de la
Souueraincté ou Franc alcu de Bearn. MaisCentuUe Gadoneucdesmoycncplus
puinans pour s'y a6'ermir, apres le decés du Comte Sance. Car ce Comte ayant eu
pourfucceffeur Berenger, & en fuite Odo Comtede PoieHersnIsdefafoEurBriC-
ce, quifutaccompagnéenlapri~cdepolleuiondefbnDuché, par noftre Centulle
Vicomte de Bearnjenuironl'anmiltrente-nx~Ionl'acre deSaint Seuerin de Bour-
deaux,EiceDuce~antmorcenl'année mil trente-neuf, au fiege deuant Mauzé,
la lucceutondu Duchéde Gafcogne,fut difputée auec beaucoup de rermecépar les
intereuës, laquelle apres plufieurs combats demeura en fin à celui qui fembloit
Duc: le
auoir droit le lus foible, à i~auoira Gui Geofroi frere confanguin du dernier
àlareferuedela
luritoicHon, & du patrimoine dont les Comtes de Gafco-

acquis irreuocablement aux Seigneurs de Bearri..


gne auoicntaccoudumé de ioüir dans le Bearn qui fut au moyen de ces troubles;
VI. De la. vient queles ancienstiltres de Lafcar obferuenc, que Centulle fut vn
grandfeigneur, &: ~o~M<<f!FK~fc~<pour vicrdeleurscermes, De iorcequeleVi-
comte d'Acqs Arnaud, qui~upporcoitfon accroinement auec cette impatience,
que la tatouHeduvoifinage caufe dans tes efprits moins régies, entreprit vne faf.
chcufe guerrecontre lui,qui ietta des feméces de difcordc entre ces deux maifons la
quellequoi qu'aÛoupie & difliniuléepour vn téps,ne put eu:re terminée finalement
qu'auec ta ruine, &:cocaledeccn6curedcIamaifbnd'Acqs, en iaperfbnnede leurs
iucccHeurs.Pendanc!aguerrcdcCentuHcj8edu VicomteArnaud,vn Gentil-home
nommé Garcias Guillaume, ouGauc Guillem de Salies, quireddoit:ordinairement
àla Cour &: fuit eduVicGmce d'Acqs,~eprcicnta à Centulle., &: lui offrit de lui reme-
tre fon leigneur le Vicomte, prisonnier entre fes mains, ou de s'en dciairc, moyen-
nant qu'il voulufi le gratifier des difmes & reuenus de l'Eglife de Carreffe, qui eftoit
poffedée parrAbbé, & les Moines de Lascar, en vertu delà donation à eux faite
par le Duc Guillaume Sance. Centullc ne voulant point mcfpriferla commodité
qui fe prefentoit de (e rendre maitire de fon ennemi, vint a Lafcar, & prenal'Ab-
bé Garcia Loup,fils & fucceneur du premierAbbé Lopefort, de lui ceder cette Egli-
fe de Carreffe, en cfchange de cinq Eglifes, qu'il lui deliurcroit dans fa terre de
Bearn. Il parloit en cette forte, dautant que Carreffe, non plus que Salies, &: les au-
tres paroines, qui dependentdcrOmcialitéd'Acqs (eanteà Ortes, n'eâoient pas
cncorincorporées à la leigncuriedeBearn. L'Abbé & les Moines alleguanslareli-
gion de leurferment, lui réfutèrent la demande. Mais Centulle mefpriÏanc leur dif-
courtoi~ie, ou fermeté le ~aiHt de Carreue, en bailla la ponenion à Garcia Guil-
laume de Salies fans que depuis ce temps, le Comte, quoi qu'il en ruH requis;
fe fbuciatt d'acomplir fes promenés. Si l'Efcriuain dela Charte eujft eu quelque
incerefta.defcrireleluccesdececieguerre, il n'euftpasoubliéd'enraircparcàla po-
Hcrité, les bonnes gensdecë Siècle ayansccttelouablecouftume d'oublier les arrai-
res du monde, horfmis lors qu'il s'y agit des incercftsdeleurmatfbn. Neanimoins
ie prefume que Centulle eue de l'auancagc fur fa partie, dautant que l'Efcriuain ne
lui reproche pas quelquerunette accident, le prenant pour vn chailiement de ce fa-
crilegequoi qu'il fe venge de cette action auec des parolesbien aigres, & qu'il n ou-
bliepas de dire quelong-tcmps apres Centulle fut bleue, &: tué. Dieu merci, dit-il;
l'occaHon de cette guerre; ainii que ie montrerai en
ce qui pourtant n'arriua pas a.
vnaucrelieu.
11. E Chartario Lucetift Vicccomcs Ccntut- rare noiebat Rdens aSnitatiDucis Sjncijproprsr
Ins luuents ha;c audiens redchdit tHam EcctëHatn nuptmAnge!sE.
de Concis S.Vtncennoobredempdonemfu~ani- VI. CharnriumLafcurcnfe:PottttanfnumCo-
ms; ,nmenindeaccepitVjcecomestp(evnummu.- mmis & Conutifla: fuit defun~ns Abbas Lope-'
tatn de mille foltdM,&:duosequos de mtHe foli- ~'rn, tem~nfi!- honor Htij eiusG~fIt~Lupt. în.i)!i~
~tis. cemportbus furrexit CencuUus Vicecome:. tpfe fniC
III. ChMtaS.Pe[nGen.pro!~ta.i.c.i~C!iar- w~~j Do~MMr ffr~. Et in illis diebus furrexit
tarmm Luc: Invit~ComitisSanctj, &:Vtcecdmi- alius Vicecomes Aquenfis,qui vocatur Arnaldus.
tis Centulli. Venit ira, & ruperbm, & magna attercano intef
IV. Ademarusin Chronico Ht~otiams.efcn- vtrofqueVicetomites.tnfra:Nonbene fecitille Co-
ntoDo6~o!sMa.r[iniNauM[i.. t mes.lnfra: Cen[unus,Ee<:)en.tsnondedi[.tdmoM'
V.CentuUusGaRont: Vicecomes iniuriasrepa.- ~enum nec promitnoncs attendit.
CHAPITRE VII.

7. (*j'
/o~
Sommaire.
decés <0~~ Gui (7~o~'c~yû~~?v
(7~/?o~/?~~ fuiuant le droit
occ~~y~
ro~
~o~ ~y~j'
(~
ce ?M~~ ~'o<~ ~y
~?~
~~7/ auec
~?w~jc~
la Co~/?~~c
~'O~o~. Bernard
G'<</?~
~T~fr
~o~~
/<0~yf~Û/~
Centulle le r~o~~û~~o~y Comte de
(7<P~
y~'û~ la C'rof~ du
i~fû~~ ~r~. Z)f/~fr~~
~rp~ ~Afo~y~y .f
rp~ ~p~ /~M'f C~ c~~
~f~~ ~V<?f~ro/ du cc~wf~ du ~o~~ j ~or~?~~f
de ~fc~. ~'7. <7~~ Geofroi T;~M~
.wo~r.?~
auec
~o~p~ p~~T~ le ~?o/7~-
~~fM~MF ~Ar. a~2~~

C~f. ~/7.
/o/?
~f~ f~~f~?~
~<~w<?~ du
~~C~<J'~f~~<?r. ~7. ~r/Mr~&.M<?//7f.
Don Comte de Poiriers & de Gafcogne; fils de Guillaume IV.
Comte de P cimiers, & de Brifcede Gafcogne (a femme, e~anc de-
ccdé ians lignée. Gui Geofroi (bti frère consanguin,comme eâanc
nlsdes premières nopces du Comte Guillaume, recueillit la fuc-
celhon de Gaicogne qui lui rue conceitee par les parens de la Comtefié Brii-
ce. Ils lou~ienoicnt que fuiuant la coutume de Gafcogne, quilaicfburcherles
fucceflions, &: rcndies biens paternels ~maternelschafcun à.fa louche~ ils deuoient
exclure le Comte Gui dela (ucceuionj qui dependoit delà ligne maternele du Com-
teOdon~ &: non pas de la lignedeionpere. AquoileCoi'nreGuioppofbic~aue
le païs de Gafcogne fc gouuernoitparlesloixduCodeThcodo~en;quiauoice0:e
pubIieenIaville~d'Ayreran~o6.paraucoriced'AIaricRoidesVuingorh~pourïeruir
de loi aux peuples d'Aquitaine &: delaNoucmpopulanic auqueldroicilsaucienc
e~e maintenusparles Capitulaires de Charlemagne, ScdcCharIesIe Chauue,fans
quil y euu: eu aucun changement en l'vfage de ces loix, pourle moins au fait des
contrats & des jfuccenions, quoiqucpeuc-e~reilenruHarriueauxcho~esquire-
gardenc ledroitpublic, & la police. OrparlesloixRomainesinfereesdansceCo-
de, la uiccemon du frere eîtoic deferée au frere confanguin, à l'excluuon de tous les
autresparens, qui ettoicnt en ligne collateralleplus éloignée de forte que Gui pré-
cendoit toute la iucceuion de ce Duche.iansmettre en contideration les exceptions
de fes parties, qui croient fort proches du Comte Odon, & auoient l'auantagc
que leur parente prouenoir du coflé de Brifce, 6cdeIa&milleDucalc, les biens de
laquelle deuoient eft:re partagés fuiuant les Coutumes du pais, touchant la fuccef-
~ion des grands nefs, quinedeuoicntcftremjetsàiadisposition du droit Romain,
puis que reitabUuemenf de ces fiefs n'eftoit pas connu aux auteurs des Loix Ro-
mames.
II. Bernard furnommé T~r, ou Tumapailler, Comte d'Armaignac, &
Centulle Gafton Vicomt-e de Bearn diffuterent ouuertement la {uccc~ion au
Comte Gui Gco&oi.CentuHee~oitfbndëcnfespretennonsducoAedefa~emme
Angela, fans que i'aye pu recouuî'er des inH:tuc'Mons ntmfantes poure~ablirfo~
droit. Le Comte BernardTumapaler auoit vn droit ptns <-Ïaif, & plus éuident,
puis que l'on trouue que Centulle le reconnoiit pour Comte de Gascogne ëc
qu'il ~e contente pour le partage de fa remme~ de poueder l'autorité, & laiurif-
dicHon Comtalc entière & abioluë fur tout le Bicam :y ayant beaucoup d'appa-
rence que le fecours de Centulle, & l'anmicé qui é~oit entrclui & IcComteBcr-
nard ,àcaufc du mariagede Galion fils deCeMulleauecAdelaisfoeurdeBernard,
ait beaucoup contribué pour lui acquérir rctte autorité Comtale CirleBeam..
III. Si cette hiAoire euff rencontré des efcfmains, qui euffent pris le foin de
nous en faire part, iene ieroispascn peinede larccherchefparmiles menus rrag-
mens, qui fe trouucnt dans les.tittrcsdesanciennes Eglises pourrois expliquet
p!usdiu:mcrement le fuccés des armes de toutes les parties~ui balancèrent affés
long-temps;le Comte Bernard s'en:ant maintenu auec le recours deCcntulIcGa-
fion, dans laponeûlon de la Gafcogne du co&e dedecà; k Bourdtlois~Agenois,&-
les Prouincesvonineseitansdemeuréesfous la puiuance'du Comte de Poiriers.
1 V. Lapreuuequei'ai desprctenfionsduComtÊTumapalejr,&:detapo~J[Ïion,
fe recueille aifëmcnc de la qualité qui lui en: bail!éede Comre de Gafcogne dans vn.
acte du Charculaire de Lafcar, qui fait foi que Bernard Tumapaler, aualine Comte
de Ga(cogne,donnaleCataldeSalteslorsquel'EgIiieCachedraIedeSaincreMarie
de Lafcar~ut<:ojilacreej&:oueGarHcArnauld Vicomte d'AcqsnIsduVicotnte Ar-
naud quiauoit c(t@ ennemi de Centulle, & O-d-GuillemVicaire, où Bcguier de Sa-
liescedcKnta~prontde ceiteEgliie,!esrertKsqui leur appartenoienc.Aure~eIe
Comte,pouir mieux ioindrejesa~fe6cions auecCcnculleGaiton.lui bailla iafoeur
Adelais en mariagepour fon fils Gattoti, afin que leurs interetts runent les intérêts
d'vnc feule maiton. Et par cemoyen.ayans vnileurs forces, ils conferuerent ailes
long-temps lapartiededeca.cntrclesmainsdu Comte Bernard.
V. A la vérité ie n'ai pas beaucoup d'inArucHons en main; touchant ce Comte
Neantmoins pour ne lelaiuer pas du Toucinconnu, &: principalement pour remar-
quct le temps de fon gonuernementj il ne fera pas hors de propos d'obieruer qu'en
l'année mille foixante & vn en:anr rudement attaint d'vne maladie, & de~-
reux de guérir., il fit refolution de prendre l'habit monaftique., s'il pouuoicefcrc
remis en fante; mais.fe rencontrant que la discipline régulière citoitcutiercmenc
refpiroic
relafchée dans la Gafcogne & n'y que parla ddigence queHugucs Ab-
bé de Cluni apportoit à la retiablir, il deueigna la reformation d'vn monafterc
communément appelle de Sainct Mont, Hcué dans le Comté d'Armagnac, pof-
fbusiobeïnan-
fedé par quelques Moines debauchés, qu'il ic propofa de renger
ce de
la récrie de Sainc~ Bcnoiir. Ce qui ne pouuoit en:reexccute,j[ansleconten-
tement d'AuCLindus Archeuefque d'Aux, natif de la ville de B ourdeaux, à qui ce
lieu de Sainct Mont apartenoit en propriété, comme eitanc vn membre de la
chambre, ou Men~cdeFArcheuc~que;en telle ~brce que les Métropolitains du
~ie~cd'Auxauoienc accouttuméde tout temps,d'ycemr leurs affemblées, foit des
Euefques Prouin'ciaux foit de leur Clergé ou du peuple. C'ctt pourquoi le
Comte Bernard, qui en fit la demande à lArcheuetque Auftindus, fut refufé;
&: neantmoins nonobftant ce
refus incroduidt des Moines de Clugni dans ce
monatrere, au grand regret de l'Archeuefquc, qui ne pûcoppoiérà lapuinancedu
Comte Bernard, que ia plainte qu'il mit par efcrit, pour ièruiràfes fucce~eurs,
ainfi que de raifon, Cependant Auilindus acheta la terre de Nugarol, qui relcuoit
en hommao-eduComcc.pour quarante fols dela monoyecourante,qu'il promit de
deliurcrà GuilIamneRaimondde Nugarol vcndcur,anemblales matériaux~ ietta
les fondemens d'vneEgluc.&d'vn bourgs qu'il vouloicbaâir en ce lieu. Bernard
prenant cette occafion, pria tres inffamment i'Archcuefquede lui ceder le lieu de
S. Mont, autrement appelle le monattere de S. lean,& de lui accorder en fa considé-
ration,t le rcuenu des quarts des difmes d'onze Eglifes, lelquelles auec leurs villages
cfcoiencnomméesles maifons ou CoursComtales,fousl'ofre qu'il lui faifoit d'auro-
rifer de parole, &par efcrit, l'achatqu'il auoit fait du lieu de Nogarol, &d'y faire
de l'alicncr.lls s'ac-
contencir Guillaumenisdu vendeur, qui n'auoit eu aucun droit
corderétfous ces conditios,l'Archeucique~c defifiantde la ponemô du monafterc,
le Comte tant pour foi, que pour les liens lui donnant l'inuettiture de Noguarol.,
& renonceanta tous droits de Fief,& de luirice fur ce lieu. Ces chofes ainfi trâ~igecs,
Auflindus & Bcrnardanembicrent les Eue~ques~ Abbés, Comtes & Vicomtes dela
Nouempopulanie,pourdédier l'Egliie Collegiale de SaintNicolas de Noguarol en
leurprefence; & derechef le Comte Bernard Tumapalcr,~iaremmc Eumengar-
dis, ëc leurs enfans Gerauld Arnaud connrmerencâpres lerment, le delai~cment
& la ceuion de tous leursdroiccs, rentes, & deuoirs fur cehcu à la charge qu'en cas
decontreucniion, tclieudeSainctMont,& lesdcpcndancesreiourncroientàl'Ar-
chcucfque d'Aux. Cela fut fait, l'an 106~.Indidionxv. fous lePape Nicolas Se-
cond, & l'année ieconde du Roi de France Philippe Premier, comme porte la
Charte. Maio il lautcorriger le chifre, par le chara<fterinne du Pape, &: du Roi~ôeli*
re, l'an to6ï.IndicMonxtV.Car le Pape Nicolas Second fut élcucnlaville de Flo-
rence,aumoisdelanuie!' l'amo~9.Indication x 11. & mourut aumoisdeluilletde
l'an
ïo6t. Indic~ion x iv< Cette année tombeturle commencement de lateconde
du Regne du Roi Philippe Premier,qui auoiceftécontacréà Reims l'année M. L ï x.
duconfentement de fon Père le Roi Henri, qui mourut en l'an M. LX.&: parconic-
quencl'anM.LXi.cn:oic leicconddePhilippeibnnIs.
V I. Cefte Charte eft confiderable,en ce qu'ellenous aprend que le Comte Ber-
nard Tumapalerfemaincenoicencetteannée M. L x en la pofienion du Comté de
Gafcogne,doncil s'efroic rendu maittrc incontinent apres le décès du Comte 0 don
dernier Ducde Gafcogne, quifut tué deuant Mauzé l'an M.xxxjx. Pour cét errcc~
il faut pefer ces termes de l'Accord du Comte &: del'Archeuefque Z.~E~c~
bés, COM/M~, PrOMM/~ ~r' vne multitude infinie de Peuple de f0~ ~Xfy de fO~fC TVcKf/K~O-
~~M~, /M~/c~fpM~Mr~M~?yrc/!<7t<~desSaintsLupere, Mames, Clair, ~<-
~r~f~rc~M~Mc~Bo~f~. Car les Comtes, & Vicomtes de toute la Noucmpo-
pularneouGatco~ncnefcfuuentpas auemblez auectancdcrjcihtéjpourlaDcdi-
caced'vneEglife,fila confideration de la dignitédeBernard Tumapaler nelesy
cuil: obngez. Quoy que ie~bisauezinrfruit, que les consécrations des Egliies fe fai-
foicnt anciennement aucc bcaucoupd'éclac, &:auec vne grandcauembléc d'Euef-
ques; comme l'on peut voir dansEufebefurIelujec~del'Egliie deTyr;& au com-
mencement du fecond Concile d'Orange, qui fut afîcmble à. la priere du Patrice Li-
berius Prerc~cdu Pretoire des Gaules,l'an 9.Ce Prercc~oriacdoit élire entendu ds
celte partie des Gaules, qui edoitpouedceparIesRoisdesGoths.quicomprenncnt
laProuencc.leDauphiné.ôevneportiondupaisdesSuines.Cesancmblecsdioieni
fi lournies.en confideration des Reliques que l'on perçoit aucc rcfpecc de diuers en-
droirs~poureitrc enchaf[ecs dans les Autels.ielon qu'd eft preicrit par les Canons des
Concilesd'Afriquc.Celapourtantn'ernpefchapas queles Euefques&: feigneurs de
la Nouempopulanie ne s'y rendiuenc en confideration du Comte Bernard qui
les y auoit appelez, comme le Patrice Liberius à la dédicace de IaBauliqued'0-
rcngc: & voulut en outre qu'ils funeni prefenis à la confirmation des immuni-
ce lieudont la ville de Nogarol iouic encor auiourd'hui,
tés qu'il accorda à
payant aucucun ccn~lots ni ventes; au Roy, non plus que ci ~eûanc aux Comccs
d'Armagnac fes- predçcc~Ïeurs.M,at§ on .peut vrai-~mb~blemenc pader plus
outre, &: prorpger.Ic temps de l'adminiltracion duComteJ~crnardJu(qu',U'an-
ne~~illpibixanfe & dix~IorsqueIeComteGuiGcofroidePpicHers,le vainquit
~ca~lle rangée, pre~d;! monattere dp la Cafcc~e utué au Vicomtede turfan, fur
~en
lariuieredejL.atiour, & demeura maif.tre&:paiul?lepoj(Tcucur de tout te Duché de
G~ogne~qui.~ut dé$,lors,iointp~~entier,&:vnii:uepara~ementauDuché d'A-
quitaine Ce que ie n~~urc pasa~~oluëmcn~; (çpouua~t~anc que cette bataille
ne ~uc pas gagnée fur Berna:rdTutnapaine~T)aiE,(urqu~lQues~<~ieuxdela Pro-
umçc. Si la fureur des armes du Cc~ice de MLoacg~îocrtquieipbrafaJL'Abbayede
IeaM<je~a Caftene, ne nous eu0: fauïJcs cittres rie ce Connent, nous aurions des
témoignages plus exprés dp la victoire des Poi<~euin&; enfemble du changement
arriué en ce ménagers,Qui ettoic en~cecce arMi~c ~bus l'ordre de Saint: BenoiH:, &:
eH: maintenant vn membre de~Premonitre. Neantmoins~e Chartulaire de Saine
Seuer a conierue la.mpmpiie de ce combat, ditantquc~Ç~Gcc~~D'Mc~toute
~~M!j~C (j~~MC CO~r~M <~OM~W~ ~,G~4M~ ~<<M~~ BcrM~
GM~M~~ ~4af~ ~0~~ C~&, oM D~P~p~ ~)MMfff~af~~r/cyCM~e-
'P~'f~C~j ~M~t~f ~rf
mis vne
~tby~. ~~cTVo~y~A~j ~f.i!jR.P! i~MC~
6. ~~oM S.F?w~.
.VIL.Ccdatc eâ~jrt corrompu~ ëc~eantmoins il eftnecenaire pour con-
f~~Hf/cP~-

~gner le temps d'vne a~ion fi notable que l'entière &: paifible conquen-c de
~a .Gaicogne, ôc l'exécution de laicon~uuon de cette illuftre maifon auec celle de
.Cuienhe. Ilfaucdoïic ~examine!'a-uscquciquejbin, pa.rtous&schara<AeFes. Les
ciccon~anjc~ plus émmentes &: moins ~utiues comme n'eftans Sujettes à rer-
feur du. c~iHrF, iont: les no~ns du'R.bi~Philipp~, du Pape Alexandre Seconds
Or ce Pape mourut l'an' &i. LXxm/T.onzicuniedcsKalendejsdeMay ) chés Maria-
nus Scocus. Par conséquent il n'eitoit pas en vie leiourdesNones, oubienlefe-
pticfmc de May. Voire mcfmc le Poncincatn'edoicpasvaGanc,ayantcfté rempli
de la personne du Pape Grégoire Vll.lclendemaindu décès du Pape Alexandre,
comme appert par l'acte de ton Election. Eâant donc ihtcruenuvu'erreuril no-
toire en ce date 107~. qui ne peut ettre véritable ni pourle Pape, ni pour l'Epate.,
ni pour l'IndicHon, ni pour leiour de la LuneaufeptiefmedcMay, il fautf~auoir
quel temps
cegrandchangementpeutettrearriué,conFerantlescharacteri(mes
en iedoicrairedansFinteruallc,quiettdcpuisi'anio6i. queruteleu
cntr'eux. Ce qui
le Pape Alexandre ILiufqu'aumoisdeMarsio~.qu'ilmourut.AumIcregneda
Or muant refpreuue
Roi P bilippe auoit commencédes l'année 1060. de cette Epo-
que par toutes ces treize années,(uiuanclamechodedesComputnies,illecrouue
qu'elle en: vicieufe en toutes Ces parties, conférées l'vne a. 1'aucrc. Coquiteverine
en con~derantpremierement en blor, qu'en aucune de ces années., il n'y a point de
rencontre deIanxieuneEpactcauecl'Indictionhuicriefme, ôe la Lunanbnd'Auri!
au dix &; iepcienne du mois. Secondement en examinant chacun de ces charade-
nimcs à part comme celui de l'aage delà Lunequieftoitlexxi. au vu. de May,
& partant la nouuelle Lune citoic au xvii.d'Aunl.Orpendant tout ce temps, il n'y
apointdcnouneIleLune,quicombeauxvii.d'Aurilquecelledel'annéeM.i.xvi!.
Et pour lors l'Epacte n'efroic point vi. maisxn. &: l'indiction v. &:nonpas vm,
Pour l'Epate, il ne s'en trouucaucune, qui Ibit marquée denx.cncoutl'interual-
le de ces treize années. Quand a. l'Indiction huicciemie, ellcrdpond feulements
ran mille fbixante-dix.Deibrcequ'iIrejted'cxaminer les autres çharaderes de cec-
date, où parîndidion ouparIanouucIleLune. Si nous Voulons conferuer laa~
te
quiefcaumancuréc
ce de la Lune, nous choquons ouuertement l'Indi~ion,
certaine; &: d'ailleurs nous nous cïïoignons des traces de l'ancienne leçon, quicA
celleci ~Mo 10~3. NcM<t!n'y ayant aucun rapport entreceslettresou chirres
joy! to67. Ibit qu'elles foient ctcrites en charac~crcs Saraceniqucs comme les
précédentes,'ou bien en charac~cres latins,commecelles-ci M i.xxtn. M. LXvir.
Au lieu que {i nous'iuiuonsle date de l'Indic~ionhuicMelme, nous pouuons r'efU-
tucriavrayeleconjenmiuanticstraccsdel'efcriturc.Carl'Ïndi~ion vt i. ie rcn-
concranichl'annecc M.Lxx. onpcUtafteurerqu'ilrautli~e~HcM.l-xx. tn.~Vc-
M~jM~.LMMXxtt: Cette correcHon e~ dautanc plus reccuable~ qu'elle con-
(etuel'assede la LnneapIusprës~dautantqu'encecceannéeM. ï-xx. la nouuelle
Lune d'Auril fut le xi v. du mois, & par conséquent le xxv. de ïa Lune tom-
be au quameGne de May. La différence eu: feulement d'vn ioUr puis que le
troiHeûnedesNones de Mayett le cmquicfme du mois, qui en. vne erreur ~cile
a sliner, ëex reparer en luant, LMHd xxi ï. au lieu,de xxt. Pour mieux aneurer
cectecorrecHon~iIiaucîaire vne re&exion fur la circonftance de là Férié qui cA
marquée Ffn~ ~d~ Or la lettre Dominicale de l'année M. L x x. cu.ant iufic-
menc la kctre C. il s'ecunt que le cinquieime de May ~Aoit la quatriefme Fe-
rié fuiuant la méthode du Cqmpot. De forte que par ce moyen la correction
ett tres-aucurée ~w M. Lxx. t n. Nonas Af~. JL~~t xxw. JE~c~ xv. 7~-
~onc v 111. jF~n<< v.
V HI. Le Comte Bernard Tumapaler denak& rompu en et: combat, e~anc
fans doute en liberté par le décès de iaiemmcErmcngardis,pritl'habitdeMoine,
fuiuant le denr qu'il auoit tcfmoigné en auoirdés l'année M. Lx l. De fait il pa-
roiitra en cette condition ûgnant l'acte de la-Fondation que fit Ion neaeu Cen-
tulle Vicomte de Bearn.du Prieure de Saincte Foi de Morlas.

IV. Chartarium Lafcarrenfe Ca&l de Salies batis dencminedi&iHugoni!, quodamodo recz-


dedit B. Tumapaler Cornes Ga~conix, Se Viceco- te(cereatq;reutmfi:efecœp)t. Locus qufdaminfra
mes Aquenfis Garfie Arnald,&Od GuitemVica- ArmaniacéfemComtratUm habebatnr,qui ab inco-
nus de Salies vnu~quifqucfuumcenfutnquodha. listerraillius vutgaritcr~SanûusMonsdicebarur,
bcb~[ relinquens in coniecratione Beatx Mtti.t, ctancqueMonacht vel pottUï cucuilMifccu!ari[ef
propter illoruin animas. (ccu)um comdentes,noniuxtaApo(to!ivocemaut
VI. Ch~rtanumS. Seucri:GuinermiS.tnci),& dicitur, tanquam nihil h~bente; & omnia poGI-
Bernardi GutMetmi donttiones Gaufredus Dux dences Imo propofiti foi f~Mcsnores quos ad
& Cornes Pi<ftauicnûs, totius Equitaniac.~ Gaf- norm&m atc)uc regulam B. Benediû) idem Bernar.
conts confirmauit regnante Francorum rcge dus reducerc volens hu~tUtattm no~ram cxpe-
Pht)ippo,~AIexandrovigente in PapMU Romx. tih fuumque nobis pacefaLciens animum mona-
Anno 107~. Nonas Mai), Luna. n. Epa<~ C. Indt chum fc fieri velle profellùs; Ego de repente fpi-
~:ione S. Fena quarta. m monanerioCa~ctix, in htum loqucnns prxftntiftens ex induAri~ djJL.
quo pt .EfaïusDux innumcrabtitcxercttuumpotitus mulare cŒpi, Ea<cthcetdecaBf!ajQu~a<uprafcrt-
copia, triumphabai fuper inimiEiïinflgnivi&otia. ptus locus, San&us Mons, quamuis tnAIodio&:
V. E Chartario Atifcienfi: In nomine Domi- dominatu di~ti Comitis foret, tamenCo~f~Auf-
ni no~iiIc(uChr'fti, Nouctittamprzfentisquatn cienfis ArchiepiC EccteËa&ico iure fcmper crat.
fururi <EUi stas, quodcgoAuâmdusBurdigatenn~ Ita quod Conuentus <<c F~</?o~ vel C/f~M'
vrbis indigena,Nouen)popu)ani~Prouincta:Mc- ~<f p<y/«~j à meis priedccefloribus fctnpefib) cc-
tropolira, em), acqniCutConAruxiatque xdidcaui lebrart eonfHeaertnt. DemquEapuf!Ui[atenoHra
locum qui dtcitur Nuguarol magno I&bore, )ngen- !i€cnu& fibi dcroga[a,acpropo(Ie tenitente, rro-
ti quo porui vigore, ad honorem & memonam nachos clam venire p~r~r, eofqnc inna(bfes loci
D. Maux fempervirginis,6cutin(ubiequentinar- nofhi, &~ in potehtia fui facienshabirarecompet-
rabitur. Bernardus Comes cognomento Tumapa- Hc. At ego Auftindus zgreFerens, fcdnonprxua-
ler, manu diuina, reumfeeneeogno(cens,
[a<~us lens,ncui quidemintempore,meis~ucccf!br;bt)~
xgrum<efentiens, curariniiens, hberHttaborans faûi <er)em, & clamandi, qucrendi, & conque.
monafticum {ehemaainimerevoluit.Sed tune tcm- [<ndi vocem reUnquen!. Dehinc grauari me fctens
poris monachalisreligio penitus inffaVatconiam ttq;ctamans,cum quodamprocerum
confilio [errxnomtne
cectderat donee ommum prouifore Dco difpo- Guillermo Raimundi, habiro, terram ipfius
Bente,do~r'n~ Se in~itutione Cluniacenfis Ab. Atodtjab toemi, damGbtXL. rohdisn)ooet!E,q~
r'unc ac illico difcur'rcbat. Poft hxcBernardus Co- Uentu Epifcoporutn adunato libuit animo dedicare
mes vt folec fien in
talibus & ve mai ejt regiomsû- Ecclefiam Dto,tiulque ApoAolo fanâoqueconfei-
lius lundi cmpti auftorem à me cxpecerc cœpit, que fon Nicolao. Co nueneruncitaque ex omni Nottem-
diceret,habens fibi obftuli, quinihilhabens quod populania Protuncia Epifcopi Abbares, ConfuUs,Fra-
pnefto
tacuit.FundamentademumiaciensEccle- confttles, ceteriquedomimfidèles, atqae vcriufque
{ix confltuendor villa: sdihcandae pageramenta fexus infinita multitudo, déférencesSandoium bu-
compofui.Vidensvero C«tf/»/iamdiâ:ùs,meitain- ft* martyrum Lupercij, Mamctis, Clari, & Bitu-"
/îfterelabori arque operamdare, & perfcfuofque riccnfisArchicpifc.AuftngiIilij.&celebraueruncde-
rogare inftantiuscœpit quod San£U Ioannisiuona- dicationem Ecclcfia: Anno Incarnationis domini-
fterio difcedercm uecepifcopalesconuentusimbi ez milelimo fexageffimo fecundo. Indi<5èionc xv.
vlterius facerem. Etvtinfuperfuiamdrej Quartas Pfaefidente in Romanafede Nicolao Papa. GuberV
Ecclefiaruni Viidecim,quarumnomin3inhaanno- naclila Regni Francorumtenente Philippo, Anno
tatahabentur, lïbidarem, QuaevidclicerEccIefix fecundo Regni ems. Bernardus quoque Comeî
vna cum villis Curtes Confulares vocabantur. Et in Tumapaler 8c vxot fua Eumengardis & films eo-
eotemporemonafteriumiliud nihil honoris hiberc rumGeraldus ,cum Arnaldo fracrefuo ante alta-
vidtbacuriniotov4r/w<î»;.»f0,nifï cantum duaspar- reS.Nicolaij inconîpe&utotiusSan&iConuen-"
res Ecclefiae, qux dicitur Arrigada. Satisfcci ergo tus, & îbi fub lunlmrandi atteftatione reconfirma-'
fibiPrincipi, &fecundumquod poftulauerat, ad uerunt Guerpitionem fupraferiptam ne yllo vm-
meum placicum quairasillasdimifi.calipafto., vt quam tempore cenfum vel confuetudincm ali-
pede ipfom manu ac voceauâorfieret, terramà quam, ab habnatoribuslociilliuscxpe&ent,Clu-
me emptam eiieioge Guilelmi, filio Guillclrai Ra- niacenfis Abbas vd Monachifui: quodfi fecerint>
mundi qui pater exiftens fiipraiciiptam terram mihi ftatim Aufcienfis Archiep. illud' quoque volens
vendiderat quod facere mmme potuic Poftea ve. nolcnsquod de loco Sandti Montis dimiferat ante-
ro influentes monachiArtnaniaccnfcSjfcilicetPrior ceflbr eius, rectiperet. H*c omnia Ego Auftindus'
&cccceri atquepiopter inquietudincmquamillis AufciouimArchiepifcopusfuccclïbnbLismeisman-
inferebamdifcedetcvolentes,coa£lusComes, an- dare curaux, quo pc^oribuscorumtenacimemo-
te prœfentiam noftram veniens Gucrptthnem fecit ria femper habeantur. Nominâ vero Eccfefiarum,
ram pro fe,quam pro filio fuo, & filio filij fui, arque quarum videltcet Quartas conuentione fuprafcri-
omm generc ex eis.vfqae in finem proccliurairi N e pta Monachis S. Montis dimiferam h«c (une, M ar-
vmquam clam,nec Smed ,nec Iuftitiam nec Con- guet, Caftaied, Arblade, Alormes, Sarrameiam,
fuetudinerti aliquam, in omni Nugaiolenfi villa fa- Laitiga, Bozon, tuftaroal, Fauaroles, Balambits“
cere pr^fumant-Hisitapciacbis DuceChcifto,con- Anfcle.

CHAPITRE V 1,1 L

Sommaire.
L Qntuile C^aBon decedé auant que Gui Geo froi Comte de Toicliers
fufi paifible pojftjfeur de Gafcogne. Le Concile Proumcial excommti-'
nie les rufhrpateurs des biens EcdeJîaH-iques. L' Eue/que %aimond de
Lafcar plaide l'EgliJè de Carrejfe par deuant le Vicomte d'Acqs3 délé-
gué par le Comte Cui. Duel ordonné. II. T^gnot-melement de pro-
cès fur la fnefine Egli/ê auec Bernard Eue/que de Lajcar. Jugé parla
Cour de Gafcogne par <vn Duel. III. Cette Couriugea aufii les pre~
î enflons du Comtefur la mejme Eglife. I V. Centulle Cjaston tué par
ceux de Soule. Salamace Vicomte de Soule s'enfuit en Lauedan, auec
v lafauexr d'Efiienne
Euefque dOloron. Réunion de la Souleàl'Suep
ebé dû loron. Guillem Fort fils de Salamace Vicomte de Soûle.
Entulle Gaftôn eftoitdecedcauant cette dernière bataille, com-
me il fc peut iuftificr des tiltres de Lafcar;lefc|uelscontiîiuansla
narration del'inuafion de la difme deCarrefTe faite par Cétulle au
profit de Gaffe Guillem deSalies,adiouftent que Centullefut tué,
Se en fuite que
ce
trompeur de Salles perdit la veuë en punition de
ion iniblence, qu'ilprieres
s'en vint alEglifede Sainte
& la l'autel& reftda long-temps en
Marie,
fitfur
fa Cour, & par fes promefTe qu'il de rendre Carreffe, re-
couura la fanté de fesyeux. Maiseftantderetouràfamaifon, ilfefaifitdecesren-
tes par vne nouudle violence; de forte qu'il futexcommunié pari'Archcuefque,
& les Euefques de la Prouince, & mourut frapé dela lepre,appellée communément

Piccote, dit l'original, & laiffa par teftament cette Eglifeàfafemme, & àfesenfans.
La Charte adioufte qu'apres toutes ces ehofes c'eft à dire après le decés de Cen-
tulle, & les nouuelles inuafions Gui Comte de Poi&ierspoffeda la Gafcogne, &
vint en ces quartiers: auquel Raimond Euefque de Lafcar accompagnéde Sance
le Preuofi: de l'Eglife, fit fa plainte touchant Carretfe, e~ lui fit prefent d'vn cheua!.
Le Comte obligea la veufue,& les enfansd'efterà droi&,& de baillerpourcautions
iudiciaires Bergoguafide Adita, & Arremonancr de Larbal, & ordonna Commit
faire Gafliarnaud Vicomte d'Acqs, pour tenir les plaids au nom du Comte. Les
parties sVftans prefentees, fçauoir l'Euefquc Raimond, & SancelePreuoft d'vne
partjlaveufue & fes cnfansd'autre,laplaidoiriedura plufieurs feances Mais en fin
il fut arrefté,de terminer lediffcrcnt par vn Duel, aucc deux champions qui efl: oient
Aremon Arnaud de Sadirac, Se Karlariot de BeregUs. Les parties eftans deuant
l'autel de S.Vincent dcSalies,en prefence duVicomte d'Acqs.pour faire les fermens,
les prières, & les autres cérémonies qui auoient accouitume de precederle com bat,
tranugerent de cette affaire >la veufue & les entans delaiffans auec ferment fur le
M effet, la poffeflion de l'Eglife, fous la referue de l'vfufruitde la difmcpendant leur

vie dont ils neiouirentpaslonguemcnt^dautantquelaveufuemourutdeuxmois


après, & les freres confanguinss'entretuerent.
1 1. Apres le decés de l'Euefque Raimond,
plainte de Grégoire Abbé de Saint Scuer fon
fucceffeur en l'Euefché receut deuxnouuauxpretendans,aufquels fans
l'auis du Prcuôft de l'Eglife, il bailla cautions de refpondrc à leur demande- Pen-
dant fon abfence en Efpagne, où ilfeiourna trois mois (fansdoute pourcomba-
tre auec fes troupes contre les infidèles ) ces demandeurs firent diuerfes faides fur
les cautions, qui furent contraints de les contenter. Grégoire eftantdecedé, l'E-
ucfque Bernard lui fucceda;lequel fe prefenta par deuant Gui Comte de Gafcogne,
fe plaignant du trouble, qui lui eftoit fait en l'Eglife de Carrcffe. Le Comte ordon-
lui,pour rcceuoiriufticc fur les chofes
na aux parties de comparoifire par deuant
contef lécs & remit toute la iurifdi&ion ôcconnoifTance aux Seigneurs de fa Cour
de Gafcogne; qui ordonnerent le Duel en prefence du Comte. L'Euefcjue Ber-
nard [c prefenta auec fon Champion, mais fes aduerfaires n'eurent point l'affeuran-
cc d c co mparoiftrc,ni au iugemeut, ni au combat.
1 1. Cependant fur les auis qui furent donnésau Comte par quelques flateurs,
qu'il auoit droit de retirer à foi cette Eglife contefte'e comme ayant efte' donnée
nullement
parfespredeceffeurs Comtes de Gafcognc, il renuoya à fa Cour le iu-
gement de cette pretentioni laquelleeftimaqu'ileftoitplusàprcposdeconfirmer
ce Bienfait, que de le mètre en difpute. Il acquiefça donc à ce confeil, fitrendip
l'Eglife à l'Euefque ôc la lui confirma, faifant bailler par les vaincus des afTeu-
rances les plus grandes qu'il fe put. Car Arremond-Arnaud Vicomte d'Acqs, &
Arnaud Garcias de Mixe furentleurs cautions, enfemble Sales, Marmont, & Ca-
nalia & les défendeurs payerentau Comte de Gafcogne l'amende, où les droits
duDuel; que l'aéte nomme Damnum. C ecifepafTa en prefence de Gafïiamatra Vi-
comte, Anerloup d'Aniongns, ôc Arnaud Guillem de Lod, Efarnald de Denguïj, ~gu~ &
de plufieurs autres.
I V. DecedifcoursilapertgueCentulleefloitdecedé, afleslong-tempsaupara*
uantque Guifutmaiftrcabfoluj&poffefleur paifible de Gafcognemeimes cette
Charte de Lafcar infinuë affe's, que fa mort fut violente. Dequoi on peut eftre plei-
nement inltruit?par le difeours qui ferecueilled'vnevieilleCharted'Acqssovuleft
ïetttefenté que certains habitans
ditoiremcntiur{àperfonne:& de Soule, curent la hardi efle d'entreprendre pro-*
queles
Beamois'éfîneusderatrocitédece crime, &
refpirans la vengeance du Cang de leur Seigneur> accufeïent de cette trahifon le Vi-
corate de Soûle, nommé Salamace; quifucfâifi d'vn grand effroi, Voyant l'appareil
de guerre, & les troupes qui feleuoicnt fur fà frontière pour l'attaquern'oint fc
prometre que ion innocence peuft eftre reconnue, parmi les apparences qu'il y auoic
qu'il eftoit l'auteur de cet aflalïinat. C'eft pourquoi trauaillant auî'moyensde s'af-
curer, il n'en trouua point d'autres, qu'en fa fuite, vers les quatièrs de la vallée de
LauedanenBigorre,où ce Vicomte poiTedoit plufieurs belles tèrres; Mais eflantt
obligé de paffer par le Bearn, pour fairepromptementfaretrai&e,il s'adrefla à Eftie-
ne Euefque d'Oloron qui eftoit fon'parcnt afin qu'il fauorifâft fon deffein.
Ce que l'Euefque promit de faire a condition que Salamace obligeait le Cler-
gé, & les habitans de Soule qui eftoient fous fa Iurifdi&ion de rec^nnoiftre l'E-
glife
d'Oloron pour leur matrice & fe ioindre à fon Diocefe. Mais le Vicomte
ayant remontréles difficultés qui fe prefentoient en l' exécution, & les oppofitions
que lépeupleformeroitau contraire, & principalementBergonius Lupus de Ianu-
te, qui eftoitlepluspuifTant Baron de toutelaterrejl'EuefqucEftiennefceutfibien
gouuerner leur efprit, promettant à Salamace fon amitié, protection, & faueurcn
la retrai6te,& cnlafucccffiondel'Euefchépourfon filsArnaud Raimond; &à Ber-
goin Loup fon proche parent, l'ArchidiaconédeSoulepour fon fils Heraclius, que
toute laSoulefutdiftrakederEuefchéd'Acqs,&reconnut le {iege Epifcopal d'O-
loron C'eft ainfi que reprefente la diftra£tion de la Soûle l'Auteur de la Charte
d'Acqs, quifemontrefortinterefle;&c neantmoinsilme perfuade facilement, que
cefutpluftoftvne reunion de ce Vicomté à l'Eucfché d'Oloron, que,non pas vne
inuafion fur l'Euefché d'Acqs dautant que cette diftra&ion arriua fous l'Epifcopat
de Gregoire Abbé de Saint Seuer, & Euefque d'Acqs, qui eftoit vn perfonnage
toutela
de grande autorité fuffifance, & réputation dans Gafcogne & neaht-
moins il ne fitaucune plainte de cette action laquelle fut fouftenuë par l'Euefquc
d'Oloron Amatus, Legat des Papes, & dont la probité eft affés reconnuë, & qui
dans le Refcrit du Pape Grégoire VIL maintient que ce quartier auoit appartenu
de toute antiquité à l'Eglife d'Oloron. Cependant ce vieux tiltrenousaprendle
genre de mort de noftre Vicomte, & le deuoir auquel fe mirent fes fujets pour en
auoir la reparation. Oril mefembleque le deccsdeCentulle peut eftrc rapporté»
l'année M. Lvin.commcieverifieraiauChapitrefuiuant,enrccherchantletemps
del'admtniftration des Euefques de Lafcar Raimond, Grégoire, Bernard, & d'E-
flienne d'Oloron ci-deïfus nommés. le ne dois point obmettreque letiltre d'Acqs
fait mention du Vicomte de Soule Guilhem Fort, fils de Salamace,lequel au temps de
cet Efcriuain eftoit en pofTeffion des terres qui auoient apartenu à ion Pere en La-
uedan Cettenarration peut eftre confirmée par l'ancien Chartulaire de Bigorre,
quieftdansleThrefordePau,oiuleftcfcrk,que Gtâlhem Fuert Vicomte de Soule
bailla en engagement, à CentulleComte de Bigorre, trois Cafals en Lauedan,pour
deux cens folsmorlans.
I. ChartariumLafcurren{c:Poftea venir Guido mific meflàticùm Gafliarnaldum Vicecomiteni
Pi&auienfïs.&habuitGafconiam.Inillisdiebuserat A quis,qui cenuiiFetplacitos ante fc.ficuc Cornes de-
Epifcopus Raimundus, &Sanclus Praepofitus lui- bebat facerc.
ius fedis,& acccpcrunc confiliutn.Vtfcciflct Epifco- II. ExeodemChartario: Poftobitum Gregotîj
pus quenraoniam de Ecdefia S. Stcphani ad Comi- fuit Epifcopus Bernardns,& fuitadGuidonem Co-
tem, & dedit ci vuumequum. Poftea fecit reâutn mitctn Gafconix, & fecit querimoniam de Ecclefia
Comcs,& dederunt vxor fraudaroris&filij, fide- S. Stephani,& Comes mandanit eisvt reûumfccif-
iufTores Bergnoguafi de Addita,& Afremonancrde fentantceon3,& venerunt& fecetnnt teâum ante
LarbalinmanuEpircopi,5c Sancionis Prs:pofiti,&: Cornitem. Et Cornes niilît iudicium Aîtlittbw dt
A a iiiji
C*tria/ha,Sc hidicaueruntvtbellumfeciflcnt,& fuit CŒpit perturbât!, & an xia mente cogitare, quod re-
placuum fa&um,vcbcllum feciflent ante Comitem. mechumhuicmalo poffer inuenire. Etat enimci,fî-
IV. Ch'arta Aquen/is.qua; alibi Integra' profere- eut hodie eft cius Guillelmo Forti in Tarbienfi Epi-
tur Senlènfcs adueffus quemdam Vicceomiteih feopatu maxima pars honoris, videliect in parte Le-
Bearncnfcm nomine Centullum Gaftonem, patrem uitanica. Ad quam cum Salamace trarfire veller,
CentitIIi,patrisGaftonîsinfuriexerunt,&eum occi- ad Epifcopum Oloronenfem Stephanum acceflît,
derunt. Qup fafto Bearrtenfcs hoc crimen Salama- & quia erateicum eogenerispropinquitas,dehac
ce Vtcecomiti Seulenfiimpofuerunt. Qua decauflà re cum eo familiarius colloquium habe'ic eapu. Vi.
Salarnacevalde exterritus non quod tarfti cnminis debatur eium Salamace quod per Stephanum ad
fibiconfciusefTer.fedquiaverifirnile eflcvidebatur, prinominatam teiram tranfuum habere valeict.

x.i CHAPITRE IX
>
r-
Sommaire.
I,Recherche de l'année du decés de CentuUe Gajton de quelques £uef- &
qiies de La/car. Lu Diptyches de l'ancienne 6glïfe 3 ou ejioit le Ca-
talogue des Euefquzs. Il. III. Ejtat de l'Suejché de Le/car. Ju*
lian, CalaCtoïre} Sauin 3Julian. Jjifiiatracaou bien Arjîas Raca,
I V. Rœimond,le Vieux Eue/que de Gafcogne. Tojfejfeur de fix Euef-
thésjkiuant la coujtume de fès wedecejfeurs. V. JDepo/e a Rome
jonrla refèrue de laiouijfance de lEuefché de Lefcar, &Ju]pendude l'e*-
xecution de f es ordres. VI. Son Neueu Raimondle Jeune luy fuccede
aux Suefchés de BaZjas, d'Acqs> & de Labour. VIL Raimond le
'Dieux prend les qualités d'Euefque de G a/cogne & d' Eue/que de
Ba&as. VIII. T>eposs3 & (on Neueuordonè Eue/que l'an 10 jp,
F ortun S ance Vicomte de Labour. IX. (jregoire Abbe de S \Seuer3ap-
pelle far le Duc S ance Fut
enfin promeu aÏEuefchède Lejcar. Son
décès. X. Bernard lui fucceda. TrauailUpar le Comte CentuUe. XL
Eftienne Eue/que d'O loron fuccede a Raimondle V isux, après fa depo-
fitton. 8 (tienne au Concile dejacque. 'Décès de CentuUe Gaftonenui-
ron l]an milcinquante-huiét.

E ne ferois pas en grande peine de rechercher les noms des Euefques


de Bearrij fila fainéte & louable pratique des ancien s Pèresd'inférer
dans les Diptyches, & cayers facrés dechafeune Eglife, les noms des
Euefques Orthodoxes, & qui eftoientdecede'sdans la communion
de l'Èglife Catholique,euft: efte' continuée iufqu'aux derniers fiecks. Etie pourrois
meferuiren
cette rencontre du moyen que l'Empereur Iuftinian & le cinquiefme
Concile General employcrenr, pour fçauoir fi Théodore Euefque de Mopfucftie
eftoit reconnu après fa mortpour Euefque de l'Eglife qu'il auoit poïTedée durant fa
vie. Car ils ordonnerent i l'Euefque, & au Clergé de cette ville, de reuoir les Dipty-
ches de leur Eglife, & de rapporter fidellement ce qu'ils y trouueroient. Ce qu'ayant
exécuté diligemment,ils firent rapport qu'apres auoirfueilletéquatrediuers cayers
en parchemin, qui eftoient leurs Diptyches, ils y auoienttrouué lcnomde tousles
Euefques de cc ficgcjhorfmis qu'en la place de Theodore, auoit eiléiùbfticuéle
nom de Cyrille, qui eftoit le Patriarche d'Alexandrie; lequel prefidant au Concile
d'Ephefe auoit condamné l'herefie deNeftorius,& deTheodore de Mopfueftie.
D'où il apert quelesnomsdetousles Euefques depuis l'origine, & l'eftablifTement
de chafeune des Eglif es eftoient enregistrés dans les
cayers que l'on appelloitDipty-
ches, & que1-on les recitoit nom par nom en leur lieu, pendant la célébration de la
Liturgie, tant pour tefmoigncr la continuationde la communion auec les Euef-
quesdecedés, que l'on auoit eue auec cux-mefmes viuans, qu'afin de procurer par
les prières publiques, & par l'efficace du Sacrifice non fanglant, en la célébrationdu-
quel ils eftoient recommandésà Dieu, fuiuant l'ordonnancedes Apoftres,vn grand
profit, foulagemént, & rarraichiflementpour leurs âmes comme enfeignent Cy-
rilledeHiemfalem,Chryfbftome,&Epiphane;
I 1. Mais cet vfage des Diptychesayantefte' interrompu depuisplufieurs fîecles,
& toutes les Eglifes de Gafcogne ayans efté minées de fonds en comble par les
Vuandales, les VuiCigoths, les Sarafins & les Normans il ne nous refte autre mé-
moire des anciens Euefques de Lafcar, que le nom.de S. Iulianénuoyépar Leontius
Euefquede Treues, quidloit la Métropole des Gaulcs.Celui de S. Galadoire,&: de
ion martyre parles Arriens, apres auoirfigné le Synode d'Agde tenu fous Alaric
Roi des Vuifigoths l'an 506. Et encore celui de Sabinusqui figna le Synode de

foreft.
Mafcon fous le Roi Gontran l'an 585. ainfi que nous auons remarqué ci-deffus. En
fuite la ruine, & defolation fut tellefous l'Euefque Iulian fecond, par la fureur d'A b-
derraman le Sarafin, & depuis encor par les rauages des Normans que les Eglifes
Cathédrales, &: villes de Lafcar, d'Oloron, de Bayonne, & toutes les autres Cités de
Gafcogne,furent embrafées &dcmohes respied res terre, n'eftantrefté à Lafcar
cju'vne folitudc, & le fol de l'ancienneville, pour nourrir vne elpaifTeôc fombre

III. GuillaumeSance Payant reftaurée en fondant le Monafiere de Sain&e Ma-


rie, nous auons veu que de fon temps, il y auoit vn Euefque nommé Afllatraca, dans
les tiltres de Lafcar, ou bien pour l'énoncer plus correctement,fuiuant lés papiers
delà ReuledeBearn, Ardas furnomméRaca. Celui-ci renuoya au Papc,Lopefort
meurtrier d'vn Vicomte, pour obtenir fa pénitence, &confcilla au Duc Guillaume
la fondation du Monaftere Saincle Marie, fur les matures de l'ancienne ville de
Bearn,dont le lieu auoitpourlors le nom de Lafcurris. Il bailla aufîi delà part au
Monaftere trois maifons de fon patrimoine, qu'il auoit dans Lafcar. Il a efté en ou-
tre obferué, que le Monaftere de la Reole fut inftitué auec lapermiflion de cét Euef-
que Arfias,du temps du Comte Guillaume Sance,f& du Vicomte Centulle Gafton.
Hn'yadoncaucunefortededoute,querEucfqueArfiasncdoiuccftre placé depuis
l'an neufcens quatre-vingts, & que cet Ardas nefoitFEuefque des Gafcons qui fl-
gnala fondationde Saint Seuer, & le mefmc auec l'Euefque Arfius qui di&a &
dreffa la Charte de Labour, qui a efte produite & alléguée au Liure'premier; les
noms, & les temps s'accordans à cette coniedture qui fe rendra plus violence, par ce
que ie m'en vai dire de fon fucceffeur.
IV. C'eft Raimondquieft le fuccelTeurde l'Euefque Arfîus, quoi que le temps
du fiece de ces deux Euefques tefmoigne affés qu il y en auoit eu quelqu'autre entre
fuiuant
deux. Ce RaimondpofTedalongues années, la coutume de fes predecef-
feurs, fixEuefchés de Gafcogne, fçauoir Lafcar, Oloron, Bayonne, Acqs, Ayre, &
Bazas, comme il eft obferué dans les tiltresde Lafcar., & d'Acqs; Puis donc que cet-
temultiplicitéd'Euefchésen fa main, efloitla continuation de la coutume abuflue
de fespredeceffeurs, il ne refte point de doute,que l'Euefque Ardas, ou bien Arfius
quilcprecedoitcnl'Euefchéde Lafcar, nepofledaft à mcfme temps les autres Euef-
ches de Gafcogne autrement la proposition de la Charte touchantla couftume
des predeceffeurs de Raimond, clocheroit en la personne de celui qui n'eftoit pas
fort efloigné. Il eft donc fort apparent, voire neceffaire que l'Euefque Arfias ait,
non pas interrompu, mais continuélemauuais exemplede la multiplicité, & poly-
en aitfrayé fc
Gombaut,qui
lui
lequalifie

'
garnie des Euefchés fi feuercment defenduë par les Canons & que ltucf^c
chemin Euefaue
,poftedant
de tous les Euefchés
Gafcogne en la Charte de la Reole
de Gafcogne, de l'an 937.
lequel

te de Bayonne,.c'eft dautant que limitant, & defignant les bornes de cét Euef-
par co,n-
fequent pourra-tenir rang parmi les fcuefques de Lafçâr, & d'Olorori. Que û l'Euef-
que Ardus prend là qualité d'iuefquede Labour firnplemcnc,en l'ancienne Char-

ché, il ne pouuoit parler en autre qualité qu'en celle qu'il reprefehtoit en cetï;ç
a&ion.
V. Ce difcoursfe rendra plus certain par la preuue de ce qui regarde Raimond.
Iepuis alléguer deux tefmoignages hors detout contredit;L'vn eft pris de la Ç har-
ce de Lafcar,l'autre de celle d'Acqs. La
premierenousenfeigne,que le Comte San-
cede Gafcogne fonda le monaftere de Saint- Pé de Génères,du temps de l'Euefque
Raimond, quifuiuantlacouftumedefespredecefTeurspo1fedoit fix Euefchés ce-
lui de Bazas, d'Ayre, d'Acqs,de Labour, d'Oloron, & de Lafcar.- Mais qu'ayant
cftéaccuféàRome,ilyfutdepofé,&neantmoinslePape,pour éuiter quil n'ern-
pefchaftlalibertédes elc&ionsde fes fuccelfeurs,à caufe qu'il eftoit noble & puiffant,
lui permit laiçuïffancedel'EuefchédeLafcarjauec faculté d'appellcr tel des Euftfc
qu es
voifins, qu'il aduiferoit pour faire les fonctions Epifcopales.
V I-> S'il eut pieu à cet cfcriuain

pe on
prendre la peine de nous aduertir du nom du Pa-
l

eut-retàcontré l'année de la depof ition de Raim ond, mais il la faudra recherr


cher par
vne autre voye; èc parlefecours de la Chartred'Acqs,quiremarque forme-
kment, qu'auant Macaire Euefque d'Acqs, qui fîegca deux ans & demi, Raimond
deBazas,Nepueud'vn autre Raimond le Vieux, auoit poffedé cet Euefché apres
fonOnde-,auec cette diffcrence toutesfois,5 que'Raim ond de Bazas le Vieux auoit

cond.
poffedé tous les Euefchés de Gafcogne, excepté celui de la Métropole mais que
RaimondfonNepueuneluiauoitfuccedé qu'eu ceux de Bazas,Acqs, & Labour,
ayant neantmoins quité tout aufli-toft celui d'Acqs. Orie ferai voir vn peu plus bas
que l'ordination du Nepueu Raimond tombe fous le temps du Pape Nicolas fé-

VII. Cet ancien Euefque en confequened de la iou'iflance ôc poflèfïïon de


ces Euefchés prend la qualité d'Euefque de Gafcogne en fignant l'acte de la
prife de poffeflion du Comte Odon après le decés de fon Oncle le DucSance
l'an M. xxxrn. RaimunditsEpifcopus Vafconenfis imitant en cela Gombaur frcre du
Duc Guillaume, qui s'intituloit Euefquede Gafcogne. Et neantmoins eftant aux
a1femblées & Conciles des Euefques, il n'ofbic prendre ce tiltre fardé d'EUefque de
Gafcogne, quin' eftoit point fùiuant la difcipline Canonique, mais il prenoit celui
de Bazas, commeilfitauConciletenuàToloferani056.parrordonnanceduPa-
pe Viclor 1 1 qui auoit enuoyéfes Legats poury prefider, & tenir la main à la refor-
mation des mœurs du Clergé. Le Synodefe trouue efcritàla main dans l'Abbayede.
Moyffac en Querci, & a efté publié par le Cardinal Baronius, les noms des Euef-
quesde Gafcognequi opinoientaux délibérations, eftans ceux-ci Bernard d'Agen,
Raimond de Bazas,Eraclius de Bigorre, Bernard de Comenge^ Bernard de Cofe-
rans.Etienem'eftonne pas que Raimond prit le tiltre de Bazas, dans vn Concile,
puisqueievoiquelcscharteslevoulansdehjrner,luibaillentce nom de Raimond
de Bazas, comme fait le tiltre d'Acqs: à cauie à
mon aduis, queTEuefchéde Bazas
eftoit conferué en fàpremiere dignité, Se que la ville ni fes édifices n'auoient pas
efté fi miferablement ruinés, ou bien auoient efté pluftoft reparés, que les autres
Euefchés, & Cités de Gafcogne.
VIII. Or que: ce Raimond de Bazas flgne'auConciledeTolofe,fut Raimond
le Vieux, & non pas fon Neueu, cela te recueille neccflairemenc de ce que le Ieune
Raimond ne fut point ordonné Euefque de Bazas, & de Labour, (inon au Concile
de Latran, tenu par le Pape Nicolas; comme ilcfcrit lui-mefme dansvna&e de
Eayonne, ccft à dire l'an ne'e mille cinquante-neuf. Car cefuten cette année, & au
moisd'Auril,quele Pape Nicolas fecond affembla vn ConcileGeneral à Rome,
tenu à Laeran, com pofé de Cent treize Eu cfq Des, où Berenger Archidiacre d'An-
gers abiura fon herefie, &protcfta après ferment, qu'il embraffoit la foi Apoftoli-
que, touchant le Sacrement de la Table du Seigneur, & crbyoit qu'après la confe-
cration le pain & le vin eftoient non feulement le Sacrement mais aufli le vrai
Corps, ôc le Sang de lefus-Chrift au rapport d' Algcrus Lanfrancus, luo & Gra-
tian; Deforte que Raimond le Vieux, qui lignait comme Eucfque de Bazas au
ConciledeTolofeiojô. fut depofé apres cette année, & auant l'an 1059. que fon
Neueu fut ordonne pour fon fucceffeur aux Euefchés deBazas,& de Labour: le
Pape Nicolas ayant fans doute agréé l'efle&ion de Bayonne, conioin clément auec
celle de Bazas, afin que ce nouueau Euefque cmployâft fon autorité^ & le creditde
fa maifon, pour reparer l'Eglife de Bayonne, & lui faire rendre les difmes que For-
tunSance Vicomte de Labour, ôc fespredeceffeursauoient vfurpées. Pour l'Euef-
chéde Lafcar, Ie Vieux Raimond y fut continué par indulgence & difpcnfcdu Pa-
pe, quoi que fufpcndu de la fonction Epifcopale. Partant nonobftantfadepofi-
tion,faitcen 1057. ou 105S.il pouuoit en qualité d'Euefque honoraire de Lafcar,
faire la plainte touchant l'Eglife de Carrelfe,à Gui Comte de Poitiers, lors qu'il fc
fut rendu maiftrede la Gafcogne.
IX. Gregoire AbbédcS. SeuerluifuccedacnrEudfchédeLafcar,pour (abonne
vie, & tes grands merites. C'eftoit vn Prelat, qui desfon enfance auoic efténourri
au MonaftercdeClugni, fous la main de ce grand Hugues l'Abbé & àl'inftante
priere de Sance Comte de Gafcognc, eftoit reuenu aux quartiers de deçà, pour
gouuerner en qualité d'Abbé, le Conuent de S. Seuer, qu'il repara, & rcbaftit en-
ricrement, après vnembrafernentgeneral. Mais comme l'enclos d'vnfimpleCloi-
ftren'eftoitpasaiféseftcndu, pour occuper lacapaché dece grand elprit, il fut efleu
du la direction du Clergé d'Acqs, & pourueude l'Euefché, apres la nomination
pour
ieune Raimond, enuiron l'an 1 o 6 o. Et encoreapresle decés du Vieux Raimond,
ilfutchargédel'EuefchédeLafcar, afin d'y remettre la vigueur Canonique en chef
& en filtre d'Euefque formé, &incàrdiné, pour parler auec les anciens; comme il
auoit cffayé de faire, lors que fans doute il y feruoit parprouifion, à l'inltance de
Raimond. Il alla en Efpagne, y mena des troupes pour le fecours des Chreftiens &:
yfitferuicede trois mois. Choifit deux Religieux du Monaftere de Saindt Pé de
Generes, qui edoit pour lors dans le Diocefe de Lafcar, fçauoir 0 don d'Efpuei, &
Bernard de Bas, & creal'vn Preuoft de l'Eglife Cathédralequi cftoit vne dignité,
laquelle apres le dccés de GarfiaLupi, auoit fuccedé à celle d'Abbé dés le temps de
Raimond le Vieux, en la perfonne d' vu Sance ) & pourueut Bernard de l'Archidia-
coné. Apres il mourut charge d'années, Se de fèruices enuers l'Eglife l'an M. lxxii.
X. Bernard fon Archidiacrefut eileu enfa place fuiûant la pratique de l'ancien-
ne Eglife remarquée par Ealogius Alexandrin en Bibliothèque de Phorius;la-
la
quelle donnoit ordinairement l'Epifcopat à celui que l'on auoit iugé digne du
grand Archidiaconé. Cet Euefque commença de fleger en la melmeannée M. Lxxir.
& continua fon adminiftration iufqu'en l'année M. lxxx. après les nopces du
Comte Centulle aucc la Comtelfe de Bigorrcjaufquellcssellant oppofé trop vi-
goureufement& contre raifon il fut contraint de fe retirerde fon Euefché, & de
s'enaller à Frejus en Proucncc,oiiil mourut, & y fat enfeueli. La plainte dont,
qu'il fit au Comte Gui Geofroi, touchant CarrefTe s'accorde auec le calcul du
temps, puis que Geofroi ne mourut qu'en l'année mil quatre-vingts-cinq.
X J» reite quenousexaminionsletempsd'EltienneEuefquc d'Oloron, pour
delà. conclurre le temps du decés de Centulle Gafton arriué pendant le fiege de cét
Euefquc. Cequiferaiûféjfinousnous relfouuenons que Raimond le Vieux pof-
fedantrEucfchéd'Oloronauec les autres de GafcDgne,Eftiennenepeut luiauoir
fuccedé qu'après fa Depofition; laquelle eltantpofterieure à l'année 1056. &
prece-
dente à l'année 1059. peuteftre placé par ciKmation en l'année 1058. Conformé-
ment à cela nous trouuonsvn Concile tenul'an m. lx. en la ville de Iacca fous Ra~
mir Roi d'Aragon, dont lefommaireeftiapporté dans les Annales Ecclefiaftiques,
& plus exactement par Surira aux Indices, auquel preûdoit Auftindus Archeucf-
que d'Aux aflifté des Euefques de Saragoffe, Rode, Aragon, Vrgcl, Calahorre,
d'Heraclius de Begorre,Efl-ienne d'Oloron, & Iean de Laboure. En ce Synode
les brefchcs,qui auoient cfté faites cérémonies Ecclefiaftiquespat
l'iniure
on reparadu temps, &l'vfâge aux
continuel des armesl'obferuarion exadre^d-es Canons
fut ordonnée, l'Office Mozarabiqueaboli, & l'ordre de l'Eglife Romaine recéu^ &
en outre le fiege Epifcopald'Aragon fut eftablià
dupouuoir Iacca par
des Mores, on pcouifion iufqu'à ce que
peuftremettrerEuefché
la ville de Huefca eflant rerirée
en fon fiegeancien &
primitif Puis donc qu'il apert de cét aâx public que l'Euef-
queEfticnned'Oloronfiegeoic en l'année 1060. Le calcul de la mort de Centulle
Gallon rapporté enuiron ce temps, n'eftpasfautif de ce cofté là.

V. EChart.Lafcur.Rayrnundus Ep.fcopus mo- Epifcopatus cotius Vafconix tenuit, excepta me-


re antecefTorum (liorum fer EpifcopatL'S tenuicsVa- tropoh. Alter Raimundus Nepos eius non om-
iarenfem Adurcnfêm Aquenfem Laburden- nes, fed Vafatenfcm, Aquenfem Laburdenfcm
fem, Oloroncnfem & Lafcurrenfem. Tempore poftea tantùm Vafatenfem & Laburdeafem.
huius.IocusGcnercniîs,qui crar,& eft infra ter- VIII. Charta Lapurdenfis: In nomine /anâ*
minos Epifcopatus Lafcuirenfisin Parochia S. Hi- & indiiiidua? Trinitatis, Ego Raimundus mdignus

larij de La/Ib cœpit florere miraculis. Hïc fâmave- & peccaror tamen Epifcopus Sandta; Bafatenfis
eii ad aures Sanci) Comitis Gafconia:, qui quia gra- Ecclefia: vocatus, neenon & Laburdenfis, recor-
uidetinebaturinfirnntate,locuracuradem adnt3& dans quia puluis homo, & caro hommis fenum,
fanitatemperDeigratumobtinuit.Q110 fadlo vo- fcienfquc me denudatis oflîbus Chnfto rationem
lensinlocumillum raonaftcrrjm ediiicare; villam redditurum jCupiens confédéré cum his à dextris
Je LaiTu cum omnibus pcrnnentiis fuis à ViceconiN Dci qui auditun fuiu îlhidlatabundum vcmte be-
w Beîinenfi,euinspofleffio&curiierat,datis fibi nediâi patns mei, percipite îegnum quod vobis
(iiubus villis Meroles & Gafli habuit & accepte, paratumeft ab origine mundi,ftatuiapud me cum
tjmdquidalij poffcflbrcsibi habebant fibi vindica- confdioAbbatumqui in noftradiœccfi fub norma
tïir,daris couimutatiombus ficuc in fuodominata fatidlacreligionis vmuntjiSccanonicoruminLabur-
&ds ims hornmibiis. Infra: Pwdidtus vero idem denfi clauftio canomee viuentium,& optimatum
R-Romsaoculatus,depofîtus fuit,fcd quia no- qui fidèles fanûsEEcclcfisvidcnturefle.vc eaqus
fcilis erat & potens, nepciturbaret fieticanomeas comgendafuntnoftrisinlocis corngant,& corre-
Eledliones conceffit ci D. n. Papa Lafcuirenfem £ta ia melius prouehantnr. Deo igicur auxiliante
ipifcopatvim, in omni vira fua; data fibi licentia, multa noftris m tcmponbus vina funt fepultuis
vtquem velkc de vicinis Eptfcopis ad fupplenda tradica,quEEàmodernisbonaiunivirtutum viden-
Epiféopalia officia inuitaret. Anre depofuionem turcrtèvexilla.DeniqueilludpropheticumSe tre-
cuis, &c poft dcpoficionem, Lafciurenfis Ecclefia mcndumexpeclans. de mane v(que ad vefperam
lenuit Gencrenfcmonafterium,&habuit. finies me, fi quid bonx acquifitionis eft acquifitum,
VI- Charca Aqnenfis Hzc prima violentia dignum cft magno cum ftudio memoiiactraden-
quansdo SeulamOlorenfesAquenfi Ecclefia; pradi- dum, Si fenbendumjnepol'ciisfitobliuionirair-
êtis arcibus fabftraxcrunt piopiiopaftorccarcbar. tendum. Muka denique (uni Xenia à fancla De.
Occupabat autem Aquenfeni Epifcopatum tune Ecclefia abllrafta, nec non & vota fideliumqus
AbbasS.indtiSeueriGafconiaîGregonus qui crat pro redemptioneanimarum crant oblara iniufte
Epilcopus Lafcurrenûs. Tenebat enrmmultosahos ïubftradla quse ii
m aimarns fmflcnt condita,-vf-
honores, qui quaîito ampliores tenebat honores, que manerent intaâa, viuentibus Deo feruicnti-
lancominor eratadfingulos. Ante Gregoiiumfnit bus, ex ipfis fruâuariis viîbus. Sednunc de Labui-
Mïcarms Aqucnfis Eptfcopus qui vixic in Epifco- denfi Epiicopatu notum fien volumus omnibus Sa-
pio tannim per duos annos & dimidium. Ante dli Dei Ecclefis fidelibus, quahter rogatu Dom-
Macanum fuit Raimundus Vafarenfis nepos al- m Auftecdi Archiepifcopi Auxienfis Ciuitatem
terius Raimundifcnis, quorum vterque fuit Epif- fupradidam adij quae ab antiquis deftracîaeft,
copus, lue fenex Raimundus Vafatenfis omnes Ecslefia qu«in honore fând* Dci Genitncis iern-
peraue
jierqueVirginisMaiis videturelîeconfecrata,ea Fort.Garfianer.Rexmirus,& ahjquamplures. Hoc
qux in ius ip/îus Ecclefîje ohm à fcmbus & veteranis faiprum, & ftabilitumfiquis inquietare volùerit, in
dicebantur e(Te adquifita.inueni m iamtnit Vtceco- piirnis quod repudiarevoluerit non vindicec, & in-
mttis ejpc poffèfftt. Ego denique cum confilto fupra- i'uper cum Iudaproditore(,Ahna&Caipha
diûi Ârchiepifcopi accepta donanone à Domno àtque
Fitato damnationemaccipiat.
Nicolao l'orifice in Lateranéfi Synodo, & fufcepto 1 X. Charta S. SeueriAnno dominiez incarna-
abipfo PontificatusofficiOjproreftaurationefanâae tionis M.LXXII. Er Ep.folis vu. cum Bifièxto.Indic^.
Ecclefix in fupradi&a ciuitate qusporui ad polie quoque x. Se Ep.L. xxvni. cum «ufdem sfctatcxvn.
farta tcftarcftiuu, & in raeliori gradu opifica virtu- Datatumverolduslan. m. &citcahoramnonam.
icconfuramaui.Scifcuans ergo Vicecomiccmiplius Feriai v. Abbas S. Seueri, & Lafcùtrenfium Epifco-
Ciuitatis Fortuninm Sancium nomine,fratremque pusj Dompnus Gregorius Florente canicie exceflîtâ
eius Lupum Sancium obttnui apud cos tpfius gra- ixcnlo multis dolentibus. Cui fi quid male geffit
tia in cuius manu cor regum conftat, vt dceisqiii. humanac conditionis mole grauatus, indulgeat mi-
propria videbantur e(Te ob redemptionemanima-, (èneordicer omnipotens omnium Dominus. Qui ab
rum fuarum & parentum Chrifto marri que eius, ipfis infantis rudimentiî veniens Cluniacum ibi
cuius inuoeatio in (upradifta Ciuirare honoratur, longo tempore pie degens perente Sancmns Comite
& colirur concederent. Hxc nempe qux fubter reuerfus eft, & fie Abbarise S. Seueri Abbas effe&ui
feripta funt ftabili firmationc funt data reddua, eft. Quamrexit
rando cunâa & pet- quadraginta fere annos melio-
& concerta. In primis Chrifto & matri eius ipfam quafi ex informi materia poliens
Ecclefiam cum appèndiciis reddidit portât Orien- omnia,inter cetera bona qusehuicloco coaduna-
calisvfque ad portam S. LeoniS. Quartas décima? uit- Nam poft ignis combuftioncm proprium
Ecclefiarumomnium. Teftes & vifores hi funt. For- Monafterium miufice fondans, eo quo nunc eft
to Sancius Anegalinus. Lupus Ancrius. Sancius opusconduxir.

CHAPITRE X.
Sommaire.
I. CentiilleGafiondeuenti maiftre de toute la Jurifàidion & Patrimoine
de Bearnpouuoit prendre la qualité de Comte à double filtre: Ce qu'il
ne fit pas. Qualité de Comte donnée à diuers Seigneurs de Bearn3 mef-

ma par l&s Tfape-s. IL Gaftonfils de Centulle Gafions & pere du


Comte Qntulle. Jl <vuide par l'ordonnance d'iiri Duel <vn procès
meu contre le Monafiere de Sainél Té. Raimond Centulle fin frère.
I V. zAdelaisfemme de Gafton, fœurdtt Comte Bernard Tumapaler.
V. VI. Réunion des quartiers d%Agarenx& Reuefèl a l'Eglife d'O-
loron, qui font diflraicts de celle d Acqspar l'autorité de Loubaner
Vicomte dOloron}&ïindujtrïedefon Ftllapre Heraclim Archidiacre,

E ne dois point difïimuler que la maifon de Bearn cft obligée de fon


accroifTement en reuenus3 & en iurifdiction > à la conduite &: à la
bonne fortune de Centulle Gafton & neantmoins que fa modeftie
doit eftre beaucoupcftimée. Car encore qu'il fuft deuenu maiftre &
pofTefTeur de l'autorité, & de radmininration totale du Pais de Bearn, il ne voulut
pas neantmoins changer laqualité de Vicomte, en celle deComte;ainfi qu'il euft
peu légitimement faire, & s'intituler non feulement Comte de Bearn, mais auffi
Comte d'Oloron.puis qu'il eftoit maiftre de deux
Cités de Gafcogne,& quel'admi-
niftratkm en chef de rvne,{ufnToit pour acquérir le tiltre& la dignité deComte;
D'où vient que l'Efcriuain de la Charte de Lafcar, quoiqu'il fuil ennemi defon
nom, à caufe de l'inuafion de CarrefTe,lequalifie neantmoins Comte en fa narration;
& Centulle ÏV.fon petit fils le
nommeen termes exprès, le Comte Centulle G ajionïon
Ayeul. Onverraaufli que les Papesn'ontpas refuféletiltre de Comte aux anciens
Seigneurs de Y earn& particulierement le Pape Grégoire fous VII. efcriuant à Centul-
le lV.luiadrefTe fa lettre, qui eft dans fon regiftre} lenom du Comte Cenntlk-,
Bb
laquelle dignité lui eft aufli deferée dans les papiers de Moyflàc,& lui mefine la
prend das vn a£te d u Monafterede la Penna,où il s'intitule ComredeBigorre,de Bearn,
Cr d'Oloron. Le Pape Vrbain 11. en fon refcrit de l'an M. xcvi. donne au Pais de
BczmlctihtcdeComté de Bearn ;& les Hiftoriens Angloisnommentlarr.eredeGa-
fton VI. LiCotntejftGarfende,cnYan 1137. Neantmoinslcs fucceffeurs de Centul-
le aimerent mieux fe contenir dans la modération, &c porTeder l'eficâ: de Comtes,&
enfuite de Souuerains abfolus,qucde changer letiltre ancien de Vicomte, ou de
de 0
Seigneur, en celui Comte.
I 1. Ccntulle Gafton Troifi efme,
eut pour fils Gafton 1 1 1. qui futperc du Com-
te Centulle 1 V. quoi que la Charte d'Acqs ne reconnoiffe point ce Gafton, entre
les deux Centulles. Mais i'aienmainvn aéte fans reproche qui iuilifie que Cen-
tulle IV. reconnoift lui-mefme Centulle III. pour fon Ayeul, & non pas pour fon
pere, dans vne donation qu'il fait au Monafterede S. lean de la Penna Tan1 07 S
III. La memoircde ce Vicomte a eflé conferuéc dans les papiers deSain&Pé.,
où l'on voidlaiufticc,quele Vicomte Gafton Centulle rendit à ce Monaftere, con-
tre les cnfans de Guillaume Fel, qui difputoientla donation faite par leur pere d'v-
ne Domeniadure fifc au lieu d'Algar, &d'vncnafTe au village d'Idron, ayant ordon-
né le Duel en fàprefence, pour vuider la queition. Il eut pour frere Raifnond Cen-
tulli, def igné fous ce nom corùoincStement,auec celui de Frere de Gafton Vicomte
de Bearn, dans vna6te,par lequel il ordonna que fon corps fuft enterré au Mo-
naftere de Sain£t Pé,& lui légua vn Païfan du lieu de Pardies, pour eniouïr iuf-
qu'à ce que quelqu'vn de fa famille baillaft trois cens fols pour le racheter. Suiuant
ces preuues le nom de ce Vicomte eft celui de Gafton. Ce qui eft confirmé par la
denominationdefonfils le Comte Centulle, quifenomme lui-mefme dans l'a&c
delà Penna, Centullm Gafloms fc eft à dire fils de Gafton.
I V Ce Gafton futmariéauec Adelais, quieftoitfoeur du Comte Bernard Tû-
mapaler,commeronpeutiuftifierparra£tcde Morlas produit au Chapitre XIII.
odceComteùiteruicnt en qualité de Moine, & d'Oncle de CentullelV. Adelais
fut remariée en fecondes nopces auec le Vicomte Roger, & eut de ce mariage, le
Vicomte Hugues, & Hunaud Abbé de Moyffac, qui eft qualifié dans les anciens til-
trcs,freredcCentulleComtedeBcarn,commeieverifieauChapitreXV. Ce Ga-
îlondecedaauantfon pere Centulle III. d'où il eft arriué que'tentullelV.fon fils
fucceda immédiatement à fon Ayeul Centulle Gafton, ôcque la Charte d'Acqs a
oubliénoftre Gafton en fa narration.
V. En ce temps l'Archidiacrede Soule Heraclius, fils deBergonLoupdeIanu-
te.quiauoitfauorifélareiiniondeSoulejs'adrcffaà Loupaner Vicomte d'Olorofl
iuec vnepriuauté d'autant plus grande, que ce Vicomte eftoit ion vitriquepour
auoir efpoufé la vefue de Bergon Loup & le pria de faire fes efforts pour remettre
fous la iurifdiction del'Eglife d'Oloron ,1e quartier d'Agarenx, & de Reuefel qui
dependoit pour lors de l'Euefché d'Acqs; lui faifant voir querentreprife eftoit
en
facile, puis qu'il eftoit fi tué dans cette partie du Vicomte d' Oloron, quieftoitfous
ion commandement. A quoi le Vicomte apporta quelque difficulté au commen-
cement jneantmoinsvaincupar la valeur des chofes qu'on lui prefentoit, il voulut
procéder en cette affaire auec quelque adreffe, &
pour cétefFec* il parla premiere-
ment à GuillaumedJOrgonAbbédeSordc,& Archidiacre d'Acqs, qui auoit fous
fon Archidiaconé les terres d'Agarenx &dcRcucfel, lui offrant dele maintenir
en
fapoffeflion, pourueu qu'il fa lui fift quelquefaireprefent confiderable. L'Archidiacre,
comme il tefmoignoit bonne volonté à quelque libéralité, aufli auoùoit-
il fa foibleffc a ne Ipouuoir «ptiercment fatisfaire aux defirs du Vicomte. Lou-
paner fè tenant offenfé de
de traitement, reuint à fon fillaftrc Hcraclius, receut
ce
lui & des autresclercs d'Oloroii,partniles autres prefens,deux cheuaux de grand
prix, dont il donna l'vnà Loup Braic de Sauueccrrc fumom mé le Courcois, & con-
traignit auec grande violence lesEcclefiaftiquesd'Agarenxôcde Reuefel, de fe fc-
parerdel'Eghfed'Acqs, &defefoufmettreàcelled'Oloron. Dequoiles Euefques
des plaintes
d'Acqsont fait continuelles pendant lavie des Papes Grégoire VII.
VrbainII.& Pafchal Il.Cequitefmoignequei'inuafionde cequartierarriua en-
uiron l'an 1070. commel'onpourroitenoutreiuftifierpar le temps de Guillaume
d'Orgon Abbé de Sorde,qui viuoit, fuiuantles papiers de cette Abbaye, du temps
d'Arnaud,& de Garfie Arnaud Vicomte d'Acqs, & de Gui Comte de Gafcogne.
V I. Ce quartier d'AgarenXjôc Reuefclqui eltokfous l'obeiflànce du Vicomte
d'Oloron Loupaner,comprenoit la ville de Sau ueterre,& les villages adiacens qui
font contenus en ces deux quartiers que l'on nommé auiourd'hui Garenx, & Reue-
feg qui font maintenant compris fous l'Archidiaconé de Garenx
au Diocefe
d'Oloron.
I. Chartarium Lafcurrenfe Non bene fecit ille praefencia Vicecomitis nomine Gnaftonis Centutli
Cornes, nempeCentullus Gaftonis. Epiftola Gre- clamorem facicntes iudicio cum Monachis duel-
gorijPapx.Charta CentuIIi I V. Rcfcriptum Vr- lum iniere.
bani II. proferunturfuis locis. III. Ex eodem Chartario RaimundusCentulli
II. III. Charta Aquenfis prolataefl cap. 8.11.4. frater GaftonisVicecomitis Bearncnfis dedit B. Pc-
Ë Charrario S. Petri Gen. Guillclm. cognomenco tro in morte fua corpus fuum in fepultura 6c vnum
Feldeclitdominicatutam,&vmcam quatndatndo- pagenfem :n Bardims donec ahquis fuœ genera-
minicacuriepcrcincntcm quam habcbann Algar, & tionis daret B. Petro ccc.folidos pro Pagenfi.
apud Idronium quoddam Naflale quod antiqùi IV. V. Charta Moyffiaci.Sc Morlaniproferen-
Macepcdiculum appellauere. Eo vero raortuo tres tur fiio loco vt & Charta Aquenfis.
filjieius donacionetn patris deftruere volentes,in

CHAPITRE XL
Sommaire.
Qntutte Quatriefme Jhcce de afin Ayeul Ce'mulle GaJton.Jl conjerua la
mai/on de Bearn en fa grandeur. Gui Geofroï Duc de Guyenne lui
bailla en recompenfe les reuenus qui lui reft oient en Bearn nommés Con-
duits. Lui tranjpona la propriété de Salies3c[t>ti ejtoit au Vicomte d'Accès*
Et luicedatom les droiéts3 & la Seigneuriequi au oit apartenu dans le
Vicomte de Soûle ,a S ance Duc de Gafcogne. IL III. aAccord perpe-
tuelentre (entuïïe & Guillaume Vicomte de Soûle3 par lequel celui ds
Soule s'oblige de reparer aux Béarnais tous les torts que ceux de Soûle
leur feront3 &Jilm ou lesfiens les ont faits, de feprefènter lui-mefme 3 &
faire reprejenter les coupables aux lieux de Nauarrenxou de Samcte
Marie d'Oloron. Fait ferment de (ecourir le Seigneur de Bearn contre
tOHSi exceptéle Roi de
Nauarre & le Comte de Poictïers.

1. mi- Entulle quatriefine du nom Vicomte de Bearn & d'Oloron, &en


fuiteComte deBigorrefucceda à fon Ayeul, Centulle Gafton, &
conferua puiffamment l'autorité & la grandeur de la maifon de
Bearn, que fon Ayeul auoit defta eftablieCc que l'on pourra facile-
r~ 1-
ment reconn outre parle traicte1 qui! eut auec Guillaume Lmc a Aquitaine
· ms au
Bb i;
ComtedcPoicT:iersGuiGeofroi,quiaeftéconfcruédanslcThrefor de Pau,envn
petit liuret très-ancien intitulé le ChartuUke deBigorre. D'où fon aprcnd que Cen-
tullede BearnComte de BigorreauoitafliftéleDucenfesneceflités,qui lui auoit
donné en recompenfe fonfife, c'eft à direla feigneurie de Sicus ( qui eft vn mot cor-
rompu ) & en outreluiauoit cédé pour lui, ôc pour toute fa pofterité les douze con-
duits qu'il auoit depuis Clarag iufqu'au village d' Argaignon en Bearn, & de là,iuf~
qu a fain&e Marie d'Oloron, auec tous les reuenusapartenans à ces conduits, qui
eftoient les rentes affe&ées à l'entretencment des Comtes de Gafcogne, lors qu'ils
venoient faire leursvifites & cheuauchéesdans lepaïs. De forte que comme les Sei*
gneurs de Bearns'cftoiët défia faifis pendant la guerre,de tous les droits domaniaux,
& de la iurifdiftion apartenans aux Ducs de Gafcognc,ileftoitnecelïaire,quelc
Duc Guillaume abandonnait ces petites fibres des pretentions, qui lui reftoient mu-
tiles entre fes mains. D e plus il tranfporta en faueur de Centulle, & de fa racc,la pro-
priété du lieu de Salies ( qui n'eftoit point pour lors du patrimoine de Bearn ) que
Ion père Guiauoitbaillée en engagement au mefme Centulle, & dcplus lui céda
toute la Seigneurie, & les droits de fuperiorité, que Sancc Comte de Gafcogne
pofTcdoit en la vallée de Soûle, ôc enlaterre de Carreffe.
II. Iepenfc qu'en fuite de ce tranfport des droits du Comte de Gafcogne fur la
vallée de Soule, C en tulle arrefta l'accord perpétuel quei'ai en main,auec Raimond
Guillaume Vicomte de Soûle, fils de Guilhem-Fort,& petit fils du Vicomte Sala-
mace, par lequclil s'oblige, Se tous fes fucceïTeurs defeprefenteràNauarrenx, ou a
fainéte Marie d'Oloron en Bearn, ôc d'y faire reprefenter les fiens, pour faire raifon,
ôc reparerles torts que lui ou les fiens auront faits aux Bearnois, fuiuant le iugement
que le feigneur de Bearn en fera Ce qui ed expliqué en cét accord, fuiuant la phrafe
du temps qui eftaufïi employée dans les auteurs du moyen aage fçauoir qu'il
promet dcfairewftice de foi & des fiens deuant le Vicomte de Bearn, c'eft à dire faire:
raifon,& fatisfaireiuftement auxintcreffés,enprefence & fumantl'ordonnance dû-
dit feigneur. Outre ce leVicomte de Soulc s'oblige auec ferment par cétaccord:pour
foi, & fes héritiers, d'affûter le Seigneur de Bearn contre toushommes qui ne vou-
dront pas lui faire raifon, exceptés le Roi deNauarre, duquel il tenoit quelque cho-
fe3& ie Comte de Gafcogne. Ce qui eft à proprementparler lui prefter le ferment de
fidélité dautant plus que le Seigneur de Bearn nelui fait pas vn femblable ferment
encore bien qu'il lui promete défaire reparer les torts que lui ou les fiens feront à
ceux de Soule, & de connoiftre des excès aux mefmes heus que ceux de Soule font
obligés de fe prefenter, fçauoir à Nauarrenx ou à Sainte Marie d'O loron en Bearn.
III. Cet accord, qui eft plusancien de cinq cens cinquante ans, & s'eft conferué
auThrefordePau,doiteftremisencechapitre, tourné du Latin en François:^»
nom de UJainfte indittiftble Trinité commence la defeription de l'accord que firent entre eux
&
leurs hommes ,tant caualiers que petons Centulle de Bigorre qui eft Vicomte de Bearn ,& d'O-
loron, <*F de F autre part R_dimond Guillaume Vicomte de Soule & res enfans cir les autres ca-
ualiers de Soûle. Premièrement il aefté accordé, que file Vicomte de Soule, ou quelque fien homme
Çoit caualierotipieton, enleitepar quelque fbupleffe, aucune ebofie qui foit propre du Vicomte de
Bearn & d'Oloron qu'il lui face raifon & iuftice de ce fait, tant de foi que des fiens,foit à 7S/k-
Uarrenx ou a fainSle Marie â'Oloron en tel de ces deux lieux cju il plaira au Vicomte
de Bearn & d'Oloron & qu'il face telle raijbn & iuftice3 que le Vicomte de Soûle &
fes enfans &les caualiers de Soûle reparent au double U chofe enleuée où, bien qu'ils fi
purgent moyennant leurs propres -ferments ce qui doit eftre entendu en cas de défaut de
preuue du cofté du
plaignant. Pour les,pietons qu'ils payent le double Juiuant le ferment
ie leurs Seigneurs ou bien que chafeun deux fe purge auec Jbn ferment & celui de [on
feigneur qui foit caualier, oh par le duel quiiamais n'ayent fait guerre. Que fi le
des hommes
Vicomte de Soule,ou quelque hommede Souk, fait quelque tort, ou enkue & ofieparadrejpt
quelque chofeàvn homme3foit caudier on piéton, qui foit du Vicomte de Bearn gr d'Oloroni
Quelemcfme Vicomte de Soule repare au double le tort qu'il a fait florsqu'iîverravn homme
plaignant en Soûle j &auant que trois tours foient expirés qu il fake iufiieede foi-mefmet au Ce
purge de fa main par ferment lebuiéfiefmeiour:Qu'il face femblablement iujlice du caualier,
en forte qu'il repare doublement ce que l'on demande,ou qu'il iure lehuitfiefme iour
auec deux
cheualiers3 & qu'il face de mefmèiujlice du piéton en forte qu'ilrepare au double la chofe de-
mandée auec leferment de fon feigneur^ ou bien qu 'il fe purge le huicitefme iour auec fon feigneur
caualier qui iure auec lui fi ce que l'on demande efi \>ne vache trois pourceaux dix brebis^
ou
ou quelque cho fe de plus grand prix que fi elle eft de moindrevaleur, il iurera aucc deux ief-
moins des meilleurs de fa Parroiffe, Sile Vicomte de Soulene fait point c etteiuftice, comme il
eft dit,ilviendra <à Nkuarftnx,lorsqu'ilfera appelleparle Vicomte de Bearn & d'Oloroni
oubienaSainCieMarie d'Oloronien quel de ces deux lieux qu'il plaira au Vicomte de Bearn
& d'Oloràn & là ferà iu f lice deuaht le Vicomte de Bearn & d'Oloron, quant au Vicom-
te de Soule & les fiensen telle forte qu ils reparentle méfait doublement, auec les ferments fùf-
dits, ou bien qu'ils iurent en la forme défia dite ou qu'ils prennent par le duel, que cela efi,
ou n efi pas. Lequelduel fefera non pas en la riue de Soûle, mais en la nue du cofié de Na-
uarrenxy (c'eft à dire du coftéde lariuicrc duGaue^qui eftpres de Nauarrenx, &c
non pas du coftequi eft vers la Soule. ) Et les fermentsferontfaits deuântic iàinctdc
Mentcns çy qu'il ne viennepoint de Soule pour le duel, plus de cinquante hommes. Que le
Vicomte de Bearn & d'Oloron face les vnefmes chofes des fiens exceptés ceux d'/ifjfe, an
Vicomte de Soûle. Cet accord fera gardé au Vicomte de Bearn d'Oloron, à fon fils fa
& à
race, graux fiens y tout autant que le Vtcomtede Soule, ou fes enfans, &
fes mreurs feront en
vie & de mefme le Vicomte de Bearn & d'Oloron le fera garder par les fiens. Si aucun des
Vicomtes vient amourir celui quifuruiura
de l'
&
fes meurs garderont cétaccord à l'heritier
autre }& aux fiensi&veulent&confentent qu'il foit toufiours ohferuépar leurs heritiers.
Outre ce le Vicomte de Soule, fes enfatts,& Caualrersiurent au Vicomte de Bearn & d'O-
loron, qu'ils l'aideront toufiours contre tous hommes, qui ne voudront luifaire raifon iufii- &
ce,fcAuoir pour ceux de Soule, aux lieux de Nauarrenx, ou Saintle Atarie d'Oloron exceptés
le Roide Pampelone, & lé Comte de Gafcogne. Si quelque hommedttVicomte de Bearn &
â'Oloron, des fiens s'en fuit Soule,le Vicomte de Soule les.fiens oh facentiufiiee de lui
&
ou en
au Vicomte de Bedrn & d'Oloron à Nauarrenx ou à Sainftc Marie d'O-
& aux fiens
loron & aux fiensou bien qu'ils l'afifient de bonne foi, Que fi quelque larron fort de Sou-
le & entre en la terre du Vicomte de Bearn & d'Oloron & renient en Soûle auec le
méfait ceux d'où il efi forti le répareront auec l'amende ou bien ceux vers lefquels il s' efi
a
retiré ou ceux quile Voyans lui ont permU leur efcient de paffer s'ils ne l'amènent à iu-
ftice deuant le Vicomte de Bearn & d'Oloron à Nauarrenx ou à SainÛe Marie d'O-
loron. Raimond Guillaume Vicomte de Soule > & fes fils & les meilleurs Caualiers de
toute la. Souleont iurécét accord, comme il eft eferit> en telle forte qu'il foit tenu & gardé in-
uiolablement par eux &par lès autres hommesde S ouïe, & qu'il dure aufiecle dufieele. Paix
<tm hommes debonnevolonté. Amen.

I. E Chartatio Palenfi Guilhérmus Dux Aquita- niaqua pertinent ad ipfos Condu&usdcre Comi-
norum fecit placitura cum Comite de Bigorra, vi- ris. Illud quoque domimumquodG. Dux Aquit.
delicct cum Centullodc Bearn. Donauitigitunlli habebat in Salinis,& qtiod pater dederat Centullo
ipfe Guilhermus Dux Aquitanomm,c»!#fuum ti- Comitiinpignus. Simili ter dedit ci C. Adhuc de-
cus. Centulus Cornes fuir illi fidelis, & adiùuauic il- ditilhilluddominiumquodCornes Sancius in Val.
lura inneceffitaie fua. Dedit ei wfifçum & filiis fuis, le Sola & m Curce Carrej/Ta & ofnniaquse funt in
&(iix progeniei duodecim Condulltu, quos tpfe G. ipfis honoribus de iure Comitis fitniliter dedic
Dux Aquit. habebat in CUirag,& àClarag vfque Centullo Connu & filiis fuis, & fux progeniei ipfa
ad Arganion in Bearn, Se à Maria in Eleron, & om- G. Dux AqwiunçrurH.
Bb iij
T'tI..
III. Ex eodetn Chartario ln nomine fanûae & rit,& ibi faciat inftitiam coram Viceccmite Bcar-
indiiiiduœTrinitatis.Incipit defcriptio Conueutio- ncnfi & Olorenfi, de Vicrcon>ite Soulenfi & de fuis
nis q'uamhabuerunt inter fe & fuos homines tam lupradiflis taliier vt rnalum faâujn ,aut dupliciter
équités quam pedites Ceiittillus Bigorrenfis qui emendent cum fupraferiptis facramentis, amficut
cil Vicecomes Bcarnenfis & Oloicnfis,& ex alté- iam iupiadiûum cft iurent, sut per duellumvel effe
rà parte Raimundus Wilielmi YicecomesSoulen- vd non cflè demoriftrenr. Quod belliitn fiei noin in
fis, & fihj fui & equites Soulenfés citeii.ln primis npaSoulerifijfedin IpondaNauirrcnfi.Et haecfa-
firmatum cft. Si Viceconaes de Soula, aut aliquis cramenta fiant ante Sarûum Meritenfcm & ad
fiius homo tam Caballarius, quam pedes,aufert duellum non veniant de Soula plufquam qninqua-
vel fubflrahit aliquoingenio aliquamremjqiiatfit
propria Vicecomiti Bcarnenfi £c Oloronenfi faciat
ginta homines
militer faciet de fins
perschs. Hxcomnia fi-
Bearnenfis
& Olorenfis Vice-
inde uiftitiam ci de fc, & de fuisaut in Nauarren- comiti Soulenfi, excepus Alpenfibus. Hïc igitur
fis, aut in Sangla Maria Olorenfi, in qiiali loco ho- Conuentio frma tenebitur Vicecomiti Beaïnenfi &
mm voluerit Vicecomes BearncnfisScOlorenfis; & Olorenfi, & filio fuo,& fua: gencratioiii & fuis,
talem iuftitiam vtipfc VicecomesSoulenfis,& filij quamdiu Vicecomes Soulis vel fili) fui Si mratores
fui, & SoulenfesCaballarijpradiûamrcmduplica- huiusvixeiint.Et fimilitei: Vicecomes Bearnenfis &
ram emendent aut fuis facrarnentis fe ipfos pur- OlorenGs îllis ficiet teneri à fuis. Si veto aliquis Vi-
gent; peditesvero aut dupliciter emendenr, per fa- cecomitum mortuus fucritahus qui vixexit & iuia-
cramenta Dominorum fuorum, aut fe ipfos îbi ex tores eius tenebunt iftam coîwentionem alterius
roro purgent vnufquifque cum facramento fenions heredi,&fuis,& volunt ôz conccduntàfuishers-
fut qui fit Caballarius, auc perduellum eorum ho- dibus eam femper tenui. Super hoc autem turent
jninwm, qui nunquam fcciffent bellum. Si autem VicecbmesSoulenfis, & filij fui, & cquitcs fui vice-
ip(c VicecomesSoulenfis, aut aliquis homo de Sou- comin Bearnenfi & Olorenfi, vt femper finteiad-
la feccrit aliquam iniuriam, velahquidabûulerit, iutotes contia omnes homines qui eiefîe voluerint
vel ahquo îngcnio fubtraxent ahcui hominitam in reûum, vel tn iudicium. Soulenfes quidem in
Caballario quam pediti, qui fit VicecomitisBear- Nauarrenfis, aut in Sanfta Maria Olorenfi exce-
uenfis & Oloreniîs, ipfe Vicecomes Soulenfis per pto Rege Pampilions & Comite Gafconis. Si
ie aut dupliciter emendet quod fecit, quando ho- quisvero homo Bearnenfis Vicecomnis 6c Oloren-
Kiinem querelantem viderit in Soula aut antequam fis, vel fuornmad Soulam fugerit; Vicecomes Son-
tranfiennt tresdics faciat inde iuftiçiam de feipfo, lis & fin aut de co iuftitiam faciant Vicecomiti
vel fe ipfum fua manu purget facramento in die Bearncnfi & Olorenfi, 5c fuis inNauarrenfisaut
otlauo. De Caballario vero iuflttiam faeiatfimili- in Sanâa Maria Olorenfi aut fideliterinde adiu-
ter vt quod queritur aut dupliciter emendet, aut torcs eorum fint. Si quis autem fur de Soula exie-
in odtauo dieluret cumduobus Caballariis. De pe- rit in terram Vicecomitis Bearnenfis & oloren-
dite autem iuftitiam fimiliter faciat, vtquod queli- fis, & cnm malefafto ad Soulam redierit îpii
tur aur dupliciter emendet cum facramento Domi- cum lege emendent malefaâum de quitus exie-
nifui, aut inodanodie purget feipfum eum Domi- rit vel ad quos redient vel qui videntes cum
no fuo Caballario fecum iurante,fi quodquentur fcienter tranfiie permifcnct mfi cum adduxe-
eft Vacca aut tres porci aut X. oues aut aliquid rint ad iuftmam in Nauarrenf autinfandta Maria
maius & fupra quod vero minus infra fuerit,iu- Olorenfi coram Vicecomite Bearnenfi & Olbrcnfi.
jretcum duobnsteflibus,qui fintde mchonbùs in Hanc igitur Conuentionemiurauitficui feripta eft
parochia eius. Quod fi vt didum eft Vlcecomes Raimundus Guillermi Vicecomes Soulenfis& fihj
Soulenfis hanciufticiam
non fecerit, veniatNauar- fui, &i mehores totius Soulœ Caballanj itavtin-
îenûs înuitatus à Vicecomite Bearnenû, & Oloren- uiolatateneatvir abhis>& abhominibus Sonlenfi-
fi aut ad fan clam ivlaiiam Olorenfem,in quo loco busahls arque vigeat in feculum feculi. Pax hoinj-
•hoiumVicceomes BearnenfisSc Oloienfis volue- mbusbonx voluntatis. Amen.
CHAPITRE XII
Sommaire.
Le (omte Centulle doué de toutes louables qualités. (^Amateur de la
Juflicey protecteur des panures,fuiuant le témoignage du'Pape Gré-
goire VIL Ce Pape l'exhorte à quiter fa femme qui eït oit fa paren-
te. Commet Atnatus Euefque d'O toron* & Bernard Abbé de Adar-
Jet Ile pour la feparation. I h JSQopces auec les parentes communes en
fin fie de. Q qui ne prouenoitpas du mefpris des canons 3 mais de la di-
uerfîté de l'explication des degrés. Les degrés contés au commencement
fuiuant les lotx Romaines. La defenfe estenduè dans le Concile de <T o-
lede,3 &neantmoins retenue aufixiefme degréciuilfuiuantffidore. Con-
firmée & renduë generale en l*Occident par le Pape Gregoire Second.
III. J^ouuelles opinions fur le conte des degrés de parenté. Concile
lesjurifconfultes
Romain contre de Florence. Auquel il ne fut guère s
obéi. IV. Centime fuiuit l'abus de fonflecles qui eftoit enraciné en
Gafcogne. V- oAmatus Commijfaire pour la fèparation3 & Legat
en Gafcogne & Aquitaine. En cette qualité il prefida au Synode de
Poiftiers tenu pour la fèparation du Duc & de fa femme. Bernard Ab-
bé de Marfèiie Legat & Adioint dAmatus.

E Comte Centulle efioit vn fcigneur doué de touteslesbonnes


& loüables qualités, qui peuuent acquérir de la réputation à vu
Prince Chreftien protegeant les pauures, aymant laiuftice, &
procurarit la paix dans fes terres, & dans celles de fesvoiiins. le
n'auancepas ces paroles au hafard, pour remplir le papier, com-
me l'on fait ordinairementaux narrations fteriles &defTechées,qu'onfournit bien
fouucntfelonlespreceptesdesSophiftesGrecs, de termes honorables qui conten-
tent l'oreille & n'ont autre folidité, que cellequiconfifteenvnfimple&vain re-
fonnement. l'ai vn bon garend de mes louanges, vn auteur du temps placé en la
première dignité de l'Eglife, qui eft le Pape Grégoire VI î.CarefcriuantauCom-
loixante
teCentulleran mille dix-hui<5t, Indi&ionu. Il feconioüitaueclui,des
bonnes qualités queie viens de remarquer. Il eft vrai qu'en fuite, il lui reproche h o-
norablementfonn^ariage auec vnefiéneparente.radmoneftede corriger cette fau-
te, & d'en faire penitence auecl'auisd'Amatus Euefque d'Qloron, & de Bernard
Abbé de Marfeille, de peur que la perfeuerance en ce manquement ne reiallitàla
honte 8c confufion de cette noble Dame, qui eftoitcommifcâfa garde & pro-
tection. L'exorte de protéger ôc défendre l'Eglife de Dieu, d'obéir & porter du ref-
pectàfes nuefques, &lmtcfmoigneledefirqu'il auroit de voir en perfonne, fi fa
commodité lui pcrmetoitde venir à Rome.
II. Il ne faut point trouuereftrange, qiienoftreCentullefaft tombé en cette
faute, d'efpoufer vne femme qui lui apartint
en degrédeconfànguinité défendu
par l'Eglife; dautant que c'eftoit vn crime afle'scomrnunen cetemps, ôcautorifé
par l'exemple des Princes, & de toute autre condition de perfonnes; qui ne fai-
foient
point difficulté en ce fiecle, & aux autres immédiatement précédents -de
contra&ef des nopeesinceftueufes. Ccn'eft pas qu'ils mefprifaflentouuertement
l'autorité des Canons Eclef îaftiques, mais ils fe prcualoient de la varieté,quil y auoit
en l explication des degrés, quiauoient eftéfort eften-
en ce temps parmi les do&cs,
dus par l'Eglife, au delà des defences ordonnées par les Empereurs. Caries Prin-
ces Chreftiens, qui poffedoient toute l'autorité pour régler ces matières auoient
permis les mariages des coufins germains; mais les auoient défendus aux degrés
plus hauts. Ce qui fert d'argument à Saint Ambroife pourempefeher le maria-
ge de l'oncle & de laniepce,dautant quece troifiefrnedegré eft défendu parle
droit Ciuil. A quoi il àdioufte que la loi diuine interdit!: aufïi les nopces en ce
degré. D'oiidapcrt, quelarégicdc l'Eglife au temps ancien, foit pour la defen-
fe, ou pour le conte, cftoitprife& desloix du Leuitique, & de celles des Empe-
reurs, comme iuftifie encore fort bien Saint Auguftin. Ce qui a efté lùiui par les
Synodes de la Gaule & par celui du Trulle qui comprennent dans la defenfe
les coufins germains & leurs enfans. Le Concile de Tolede fecond tenu l'an
$ty. commença d'eftablir en Efpagné la defenfe d'cfpoufer les parentes tandis
que dureroient les lignes d'affinité. cVqui n'euft point de fuite parmi les autres Pro-
uinces de l'Occident, iufqu'au temps du Pape Grégoire II. lequel au Synode Ro-
main de l'an yzi. defendit les mariages, ïufqu'à la feptiefme génération, celle-la
exclufei& comme la prohibitioneftoitconccuë en nouueauxtermes, puifés dans
les textes des fain&es Efcritures, qui content les tempspar les générations desfuft
mariage, pè-
res, il falut auffi quela fupputation Ecclefiaftique des degrés pour le
différente de celle du droit Romain. Ifidojre de Scuille, qui n'eftoit pas fort efloigné
du temps du Concile de Tolede, a fort bien expliqué ce conte, lors qu'il met le pè-
re & le fils au premier degré,le frère & la foeur au fecond les coufins germains au
troifiefme, les remués de germainauquatriefme,lesproifiémes coufins au cinquié-
me degré, & leurs enfans au fïxiéme. A quoi cét auteur adioufte, que là cbnfahgui-
nité s'ellant efpanduë par ces diuers prouignemens, & commeperduë dans le fi-
xiéme degré, la loi du mariage la reprend derechef, la retire de fà fuite, es, l'attacriG
dans vn nouueaulien. Or, dit-il j la parenté a efté bornéeà la fixiéme race, comme
la génération du monde, &i'cftat de l'homme eft fini & terminé à fix diucrs aages,
(c'eft à dire à fix millénaires, apreslefquelsles anciens ont creu, quelemondefe-
roitàfafin.) Cette dcfenceiufqu'à la feptiéme génération, a efté fuiuie en foule par
tous les Conciles, par les auteurs Ecclcfiaftiques, & par les loix Capitulaires des
Princes, qui ont efté après Grégoire 1 1. ainfi que i'ai vérifié fort exactement ail-
leurs au traité de la Iurifdidion Ecclefiaftique & feculictec fur le fait des mariages.
III. Neantmoins il furuint de la difputc, fur la fupputation des degrés. Car l'i-
gnorance du vrai calcul remarqué par 11ïdoredeSeuille,introduiútauecle temps
deux autres diuerfes opinions; Les vns prenans les frères pour le premier degré, les
autres les coufins germainscomme remarquent lcsEuefquesafTemblésau Con-
cile de Selgonftad, qui eftabliffent par leur auis, le premier degré aux coufins ger-
mains. Les Iurifconfultes de Florence, & des autres Prouinccs,ofFencés de ces cal-
culs qui rendoient les alliances tres difficiles, &fefafchans encore d'vne pratique
nouuelle, qui s'eftoit liffée de comprendre le feptiéme degré dans fadefenfe, s'ad-
fubtilement
uiferent de renuerfer la rigueur de la difeipline Ecclefiaftique auec
vne nouuelle explication des degrés, fuiuant les loix Romaines, s'appuyans fur l'au-
torité de Saint Ambroife, quiles auoit contés en cettefortefur le fait des mariages?
& par ce moyen fe tenans à la defen ce iufqu'au feptiéme degré, ils bailloientla liber-
té de fe marier enfemble,auxenfans des féconds coufins, fuiuantlesanciens Con-
ciles, & l'vfage de l'Eglife Orientale. Le Pape AlexandreSecond pour retrancher
ces difficultés, affembla le Concile Romain l'an m.lxv. & condamna l'opinion
nouuelle des Iuriiconfultes, qui eftabliflbient comme il dit ailleurs en fon epiftre
aux Clercs de Naplcs, le premier degre'aux freres de quoi il ne les blafmc pas, mais
de ce qu'ils metoicnt en la huictiefme génération les enfans des féconds coufins. Le
Cardinal Pierre Darman auteur de ce temps-là, fait voir en fon traité, de Contemptu
feciiï-, le peu de (uccés qu'auoient eu ces deffenfes réitérées du Synode Romain,
n'y ayant eu pas vn feul de tant de milliers d'hommes enuelopés dans ce crime,com-
me il parle, qui euft voulu abandonner l'abomination de cette alliance malheu-
reufe, nidefifter comme excommuniéde l'entrée del'Eglife, ou de la familiarité &
hanrifedesautres Chzéticm. Lesmdris dimansmieux ,adïo\i(kc-ï[ 3quieftoient chatouillés
de la beauté de leurs femmes ou retenus par les ricbejfes d'vne dot abondante, & par la belle ef-
perance de leurs enfans communs, Ce retirer ouuertement de Dieu} que dediffbudrelelien d'vn
(t audntdgeux mariage. Là où fi par malheur ils Je trouuoient engagés dans l'incommodité d'yne
ftcheufe femme les hommes inuentoient vne faujfe ligne de parenté, & produiraient le nom
deplujîeurs oyeux inconnus dont ils verijioient la Çuccejtion auec des tejmoins fupposés ainfi
que déplore ce Cardinal. De for te que les mauuaifes rencontres qu'il y auoit en l'e-
xecution de cette ancienne fcucritécanonique, obligerent en fin le Concile de
Latran tenu fous le Pape Innocent III. l'an 1115. de relafcher cette defcnfeiufqu'au
quatrième degré inclufîuement, prenant celui de freres pour le premier fuiuant
l'opinion qui auoit prou a lu, contre l'ancien calcul, qui eftabliffoit le premier degré
au pere & au fils. Et par ce moyen les Iurifconfukes obtindrent auec le temps, de
l'autorité & condefcendance de l'Eglife ce queleurs predeceffeurs n'auoient pu
gagner par la fubtilité de leur interprétation, horf'mis que le degré auquelils com-
mençoient àpermetrelc mariage, fut le dernier compris dans la defenfe.
IV .Cen tulle donc fuiuant la couftume, ou plultoft l'abus introduit en plufieurs
endroits de l'Europe, mefmes aux quartiers d'Aquitaine, & de Gafcogne, fe ma-
ria à fa parente; quoique dés l'an 879.1e Pape Iean efcriuantàrArcheuetqued'Aux
Airardj Inuôlat de Comenge, Arnaud de Coferans, &àl'Euefqueâ"01oron ou.
de Bigorre (Bigorrenjïaut Olorenfî: carl'infcriptioneftcorrompuë.J Et ordonnant
fur la relation qu'ils lui auoient faite touchant les infractions des ordonnances Ec-
clefiaftiqucs en la Prouince de Gafcogne, euft renouuellé les defenfes des mariages
inceftueux, tandis que les races fe connoiftroient entre elles. C'eft pourquoi fur'
l'admonition paternelle, que noftre Prince receut du Pape, il ne fut pas reuefche
aux commandemens de l'Eglife, comme cftoient les autres Princes defon temps,
fuiuant le témoignage du Cardinal Damian; au contraire il fc conforma entietc-
mentàrauisd'ArnatEuefqued'Oloron à qui le Pape auoit attribué toute la con-
noiifance de cette matière, conioin&emcnt auec Bernard Abbé de Marfcille. Car
autrement fuiuant la diipofition générale des Canons, & le règlement particulier
decernépour la Gafcogncpar le PapeleanVIII. en laletre alléguée, c'eftoità Ber-
nard Euefquede Lafcar qu'il apartenoit de receuoir au bénéfice de la pénitence, le
Vicomte Centulle, qui faifoit fà demeure ordinaire dans fon Diocefc en la ville
de Morlas.
V. Il cft vrai, que FEuefquc Amatus outre la commiflion particuliere, eftoit
fondé, non pas en vertu de fon Epifcopat d'Oloron, mais felonlepouuoirdefa
LegationdeGafcogneôc
clefiaftique. d'Aquitaine, de prendre connoiflance de cette caufe Ec-
Car des l'an M. lxxiv. le Pape Grégoire auoit créé Amat pour fon
Legat,mefmespourordonnerfur la feparation du mariagede GuillaumeV. Comte
de Poidiers^ôc de Gafcogne, qui audit efpoufé vne fienne parente. A quoiiltra-
uailla coniointement aucc Gozelin ArcheuefquedeBourdeaux fon compagnon,
en la legation pour cette caufe & conuoqua vn Synode d'Eucfques à Poi&ierr,
quiordonnercntparprouifionlediuorceduComte
l'Euefque & de la Comteffe; quoi que
de Poi&iers Ifcmbcrt fut fi téméraire, que de faire entrer dans raflern-
blée, des foldats qui firent de grands outrages, a ceux quieftoientlàconuoquésj
& merita par fon infolence d'eftre fufpcndu de fa charge, &afligné au Synode ge-
neral, qui fe deuoit tenir à Rome, commeilaperr par les Epiftres du Pape Gregoi-
re VII. Où Ton peut remarquer qu'en l'Epiltrc féconde, AmatEuefqued'Oloron
precede l'Archeuefque de Bourdeaux Gozelin dans fa Prouince, & panant qu'il
eftoit le premier Legat, & en cette qualité prefidoit au Concilc de Poicticrs. Orr
qu'au fait particulier de Centulle, l'Eucfque Amat deuftproceder en qualité de Lé-
gat il fe recueille fuffifam ment de l'Adioint qui lui efl donné, fçauoir Bernard Ab-
béde Marfeille: lequel eftant de
retour de cette Légation importante d'Alemagne,
qui lui auoit cfté baillée l'an M. Lxxvn.pouryncgotierles affaires duS. Siège Ro-
main auec l'Empereur Henri,quoi que fans effet, auoit eftéchargé nouueilemcnt
de paffer en Efpagne, pour pacifier les enfans de RaymondBerengcr Comte de
Barcelone & par ce moyen empefeher que les Mores ne pruTentauantagede leurs
d efordres, comme l'on voit dans le Regiftre; Et en cette mefme qualité de Legat
auoit receut la commilîlon pour la feparation du mariage de Centulle, encasqu'il
peuft arriuerà temps fur les lieux pour y trauailler con^oinctemenc auec Amat
Euefque d'Oloron: qui precedant ce Legat en l'ordre de Tefcriture, dans le corps
de l'Epiitre du Pape, ne peut eftre confideré en cettte action, qu'en la qualité de
Legat du Pape Grégoire VII. Ce qui fe rendra plus clair, lors que ie verifirai que
noitre A mat a exercé longues annéesla Legation en toute la Gafcogne, & a eu des
commifhonstres-importantesen Bretagne, & en Efpagne»

1. Gregorius V II. L 6. Reg. ep. 20. Gregorius be feins quod pro hoi: te & in hoc feculo maiorem
Epiicopus feruus fèruorumDei, Centullu Comiti, glorinm, & in futuro vltam promercri perpetuam.
îklurem & Apoftolicam benediftionem. Audiui- Si' facilitas nbi cilet ve.mendiad nos, defideraietnilî
mus de ce, perrales quibusfidcmhabemus, eaqux te videre, ac plenius de animae tns fklute inftruere.
ChriAunmn Principcm bonis omnibus debeant Dat Ronas j. ïd Martij. Indi&. Secunda.
torameiïdarc quia fis videlicct Amator Iuftitix, IV. loanncs VIII. ep. 198. Prsetereavnum valde
defenfor pauperum, & propagatorpacis. Vndc te illicitum & exccrabille malum contra vencrabilia
in dilcftioncm, & giaciam, ficut fihum Ecclcfis Ro- San&ornm parrum décréta, cofdem veftros Paro-
mam lufcipimus &c vt in bonis cœptîs de diein chianos committereaudimns, hoc cft vt niilla gene-
diem proficere lludeas admoncmus.Taraenreptc- ris confanguinitatceuftodita nulla propinquitatis
lienfibile quoddam in te efTe cognouimus quia fci- parcntclaob(eruata,vnufquifquefuam propinquaiw
licet Conlangnineam tuamhabesvxotem Se inde in quoeumque fuent gtadn, accipiat m vxorem,
ni uns cauendum eft. tibi (cilicet ne ex occafionc arque inceûo & nefano coniugio fecoputent; quod
culp*: iftius, cxrera quascunque agis bona difpe- licitum faceie Chrifiianis non eft,dum vfque fe Ge-
reint. Age ergo & fecundum Concilium Aman ncratiocognouedt. Infia: Si quisvetoin hoenefa-
EpUcopihloienfis,
( fiquidcm & Becnardi Maflîlienfîs Abba- rio coniugio inucntns 111 eo permanere volueric,
us ad veftras partes poteritperuenire ) aut nunc ab vxore folutus hoc agere tentauerir, fciat
prjedidluna îeatuni emendare & penitennam inde audoiicatc Apoflolica anathematis vinculo (e
ageteftudcjnepiohocanimamtuàperdas,5eNo- circinnodatum,&nul!usSaccidosillitnbuatcoiT!-
bilcmfcmmâ quaefub turelatuaeft commiflà, con- munionem & fi inclinaiussbillicitafëcopula di-
fundas. Ante omnîaEccleliara Dci vencrari ftiuper, uifent, poenitentise fùmmitatur, vt Sacerdosloci
& honoraic arque defendere ilude, Se Epifcopis confidevauei it.
jjuafï patnbus tins rcucrent^jn & obedientiamçxi- V. Grcgor!US7.i.cp.j.3.4 i-i.Sc.i^.hb.S.ep G.
CHAPITRE XIII.
Sommaire.
(entuUefeparê 'de fa femme} nommée Cjijta JlbaHit & dote le Prieuré»
& l' Eglifi S ainéïe Foi de Morlas pour l'expiation de fon pecbé & la
met fous l'obéiffancc de Hugues Abbé de Clugni. 1 1. Le confènte-
ment des Euejqttes interuint à caufe de la donation des difmes que
les Conciles auoient défendu aux làicques de donner aux monafleres.
III. Gifla mere de Cjafton. Elle fut conduite à Clugni pourprendre
l'habit de religieufè, par Guillaume aArcbeuefque d'Aux, & oAmat
Legat du Pape.
L ne faut pas douter que le Legat Amatus ne procédaitincontinent
à l'execution de fa commiffion, auec la prudence requife, & que
désaufïi-toft il ne prononçaft fur la feparation du mariage, apres
auoiroiii les parties, & fait vnefommaireinquifltionde leur con-
languinicc. Carie trouue, que CentuIIereconnoiftluimekneiafaute, d'auoiref-
poufé fa femme Gifla contre la loi de Dieu, & pour expiation de fon péché, apres
s'en eftrc repenti, confacre à Dieu, & à Saint Pierre TApottre, vne Eglife qu'il fait
baftiràmefmc temps, enfavilledeMorlas, fous le nom de Sain u.c. Foi laquelle il
dote de pluGeurs belles rentes, fçauoir des difmes,& prémicesde tous les champs,
que les habitans du bourg de Morlas cultiuoiétou pourroientcultiuer à l'auenir, de
la dixiéme partie de fes droiéts de la fabricationde la monoye, qui fe batoit en cette
ville, deladifine des Fours, de la propriété, & de la difme de fa defon
vigne, deladifme
des champs de Sainclx Foi,& de toutes les autres terres quieftoient domaine.
Et finalement,il donne à cette nouucllc Eglife toute la ville de Morlas, auec fa
Franchife & Ingénuité', & toutes fes apartenanecs foit bois, landes, forefts, vi-
gnes, champs, ôc autres chofes quelconques.Il protefte de faire ce don à Dieu, &
à Saint Pierre de Clugni, pour foi, là femme Gifla & fon fils Gafton, afin qu'il plai-
feàDieuluipardonnerfespechéscncettevicj&lecomblerdefagloire, en l'autre;
Defirantquel'on fçache qu'il a fait ce don parle confeil, & contentement de Guil-
laume Archeuefque d'Aux de Bernard Euefquc de Lafcar d'Amatus Euefque
d'Oloron, & de Bernard Tumapaler fon oncle, &detouslesfeigneursdefaterre;1
& qu'il l'a mife en main de Hunaud Abbé de Moyifac pour eftrefous lapuiffance &c
dilpofition d'HuguesAbbé de Clugni.
11. Le confentement de l' Archeuefque, & des Euefques eftoit requis en certe
donation, à caufe des defenfes, quelesConcilesprecedens auoient decernées, &
qui auoient efté confirmées en fuite, parles CanonsduSynodeRomaintenu l'an
M.LXxvin. fous Grégoire VII. & depuis par celui de Melfe tenu par le Pape Vr-
bain 1 1. l'an m.xc, qu'aucuneperfonnelaïquenepeutmetrehorsdefamain, les
difines, ni prémices, pour les donner aux monafteres, fans le confentement du
Pape, ou des EuefquesDiocefains: dautant que la principale inltitution des difmes
ayant cfté ordonnée par le commun defir, & la pratique générale des ChreftienSi,
pour fournir à l'entretenement &: à la nourriture des Euefques, & des Preftresfe-
culicrsrefidansdans les parroifles,poury faire le feruice,adminiftrerles Sacremens
aux peuples, & pouruoir aux réparations & ornemens del'Eglife, comme du le
fccond chapitredu Synode deMets, tenuiousle RoiArnulfe;uiembIoitqucIes
laïcques, qui s'eftoientfaifisdeccsdifmeSjparrautoritédcsPrinceSj fouspretexte
de s'indcmnifcr des grandes defpcnfes qu'ils fouffroientpourlaprotettionde l'E-
glifeôc delà Foi, ne deuoientpaslestranfporteraupremdicedu droit de reuerfion
apartenant aux Ecclefîaftiques en faueur des monafteres, dont reftablùTement
n'eftoit que fubfidiaire dans l'Eglife fans que pour le moins les Euefques prin-
cipalement intererTés en la matiere aportaffentleur confentement à cette alie-
nation. Pour ce qui regarde Bernard Tumapalcr Oncle de Centulle nous l'a-
uons veu dans la pompe du fiede poffedant le Comté de Gafcogne3 & maintenant
il neporte autre tiltre, que celui de fon nom ordinaire, à caufe qu'il s'eftoit ren-
fermé dans le Conuent de Saint Mont en Armagnac, qu'il auoitaffujeti au mona-
ftere de Clugni.
1 1 L Quant à Gifla femme de noftre Vicomte, & mere de cétinuinrible Ga-
fton, que nous verrons bien-toft vainqueur & Triomphateur des Sarrafins en
Paleftine, & en Efpagne, ie n'ai pû defcouurirfarace, nile degré de par en té, qui
ayântîeulement
eftoit entre elle, & fon mari Centullele Pape Grégoire quiauoiteonfenti de bonneindiqué
foi
dans fon Epiftrc, que c'eftoit vne Noble Dame,
à ce mariage. C'efl pourquoi aufli Gafton fon fils iuccederaaupere, comme fon
légitime heritier, & recueillera la fucccllion de la maifon de Bearn. Cependant
apres la feparation du mariage, elle fut conduite vers Clugni, pour prendre l'ha-
bit de Rcligieufe,dans le monaftere nouueau de Marciniac, par Guillaume Arche-
uefqued'Aux, & le Légat Amatus.Cettefculecirconftancefaitvoir, en quelle con-
fideration on auoit la maifon des Princes de Bearn en ce temps puis que l'on con-
duilbit la Dame à fix vingts lieuës de fa maifon, aucc autant de dignité, que l'on
pourroit faire auiourd'hui les plus îlluftres PrincefTes del'Europe.

I. Charta Morlaneniïs Ego Ccntullus Viceco- pîs.inlandis, infiluis,invineis, in nemoribus &


mes Viainenfis memor omnium peccatorum meo- in omnibus ceteris bonis. Hase omnia dono Deo, ac
rura,& confanguinitarisvxorismc» quam contra S. Pctro Cluniacenfi propterme, &proptervxo-
Doi legein duxeram vxorerri, fcicnfqucpoftnior- rem meam Gijlitm & filium meum Gaaflonem vr in
rcm mrara nil me boni operneurum quo poffim prïfcnu feculo precibus Âpoftolorum
Petri
B.
meaclcicrcpcccataJadhuc vigens & viuens rribuo Principis, Deus noftri miferatur, & in futuro xter-
Deo & B. Perto ApoftoloCluniacen/i.EccIcfiam na vita cum omnibus (an&is nobis ADomino tnbua-
qui redificatur in honore San&x Fidis, & fiquas tur. Ceterum norum fit omnibushominibus, quod
alias poft ilLiraapudyJ/oyteîedificandas,cum om- hoc donum feci cum confenfu, &C coufilio Dompni.
nibus obianonibus qui ofFeruntur pro falute om- Vnillelmi Aufciorum Aichicpifcopi & Bernatdi
niirai fidcliuni viuorum vel defunaorum, Se cum LafcurrenfisEpifcopi,&Dompnivrfi»^t«Holornen-
primitns vel decimis omnium agrorum, quos ho- fis Epifcopi, & Beryrmrdi TumapalerqAr.uncult mei,
mmes m Burgo degentes colunt vel cultun erunr. & omnium Principum fub meo dominio Aegcnùnm,
Donc euanidecimam raonctam parus mer, & de- in manu Dompni HhkaIcLi Abbatis Moyliacenfis,
ennam omnium furnorumquifunt vel futuri eranc. fub poteftate DompniHugonisAbbans Cluniacen-
Dono etiam vineam meam pi'opriam ,'&c deci- fis. His vero rébus pera6hs mifi Dompnam Giflam
mam ipfius vinea: Se decimam agrorum S. Fidis, vxoitrm meam in manu DompniVuillelmi Aufcio-
ôc omnium propriarnmrcrum. Ad vltimumDono ruin Archiepifcopi, & AmatiHolornenfisEpifcopi
iterum totam villam Morlcnfèm, cumomnilngc- ad Cluniacenfe ccenobium cauffa Sumendr reh-
nuicate & cum omnibus rébus fibi pertinentibus, gionis habitum.
cviitis Se incultis, adquifîcis vel adqutrendis, in cam-
CHAPITRE XIV.
Sommaire.
tfugues Abbé de Clugni,de grande j[ainttcté& réputation. ]l baBiî
le monaftere de A/Larcmiac y ourle s Religieu/ês nuancées enaage ^ijeuf*
uesjuftparées de leurs maris. Defcription de la conduite de ce mona-
ftere, par Hildebert Eue/que du Mans. Il.
L'Egltfi de Sainffe
Foi dependante du monaftere de M.arcimacî(uÎHantlesrefiritsdes Pa-
pes. Giflafut Religieuje en ce monajtere. III.
Defcription de l'em-
brafement qui arriua À cette maifon. Confiance de Gifla qui ne 'voulut
fortir par commandement de Hugues Archeuefque de Lion,Legat du
Pape. Le feu s'arrefte par la foi de Gifla }&la priere de ffugues 3fîii-
uantlerecit de Pierre le Vénérable. IV. Qci arriua l'an 10 p^f.

Vgucs Abbé de Clugni a eftévn des plus fignalés, & plus par-
faits religieux de fon temps,qui a trauaillé heureufement à la
reformation générale des monafteres de fon ordre, a efté parrain
de l'Empereur Henri troifiefme, & fa caution entiers le Pape
Gregoire VÎI. & ayant eftéemployéaumaniementdes affaires
les plus importantes de fon iiccle,il a conferué dans ce commerce* la rigueur de la
difeipline monaftique, & la pureté de fe§ mœurs; enfin apresauoir opéré plufieurs
miracles,ilfut canomfëapres fa mort,qui arriua l'an M.cxi.cnl'année Lxxxvi.de fon
aagc, & lxi. de fon ordination, qui commença en l'année m. L.HildebercEuei-
que du Mans efcriuant fa vie dit que ce fàint perfonnage baftit vn monafèere en
fon patrimoine nommé Marciniacy où ks femmes auœncées & defgouflcts de la licence
maritale peujpnt digerer leurs vieilles fautes & mériter d'efire ferrées des emhrajfemens de
J^J. S. Ily
eut de JSl oblesD âmes auichoijirent ce lieu: lesquelles œyans goujïè les blaijirs ahsc lesS
nopees poimoient efire pr'mées de tous les deux, autc d'autant plus de patience, qu'eues auoïent
tipns la courte volupté au iljy adetrempée auec le deJJ?laifir. Il leur ordonna Vne belle règle de
viequi les obligeoitàne fe prefenter point àUvexè des hommes, nipoury eftre contraintiespar
la necefité des ebofes domefticjues ni pour quel autre af faire que ce fu 'fi: afin que celles a, qui
leur vau auoit indicé la continence, ne fuffent follicitées k faillir par le regard. Leurs procu-
reurs efloient des religieuxfages & prudens, fous la garde & foin defquels ni leubien ne
craignait point l'aliénation, ni leur bonnefieté dudechet. Ilnyauoitladedans aucune ieUnefUle^
cefioit en petitnombre
ou pourèuiterqueU chaleur d'vn aagefolafîre n attirai del'infannee
fur ce lieu, ou n'engendraft quelque fcanâale parmi les peurs. Il commit oour leur inflruftion
Vn ancien religieux nommé R.enchon perfonnage d'vne réputation très-entière qui Jçawit
prouoquer la deuotion par la miÇericorde, & en arrejterl'excrs par la difeipline. Et afin que
pdr le défaut des habits ou d: U nourriture cette funcîe profejîionnevmt a defcheoir, il les
de reuenus fnffifans
pourueutnepeufijjf
bondance acheta des terres, & pritvntelfoïndekurs necefiités, que l'a-
faire entrer le crime, ni la difete extorquer la plainte. l'ai mieux aimé re-
prefenter l'eftat de cette faillite maifon auec les paroles fleuries de l'Euefque Hil-
debertj que i'ai tournées en François, que d'eftre en peine de les trahfcrire en La-
tin, pour autorifer ma narration,
1 1. Or entre les Conuents que ie trouue auoir efteaflignes accnouucau mo-
naftere de Marciniac, & parmi plufieurs Eghfes qui en dependoient, lePapeVr-
bain IL denombre l'Eglife deSain&eFoideMorlas.D'oùl'onpeutinfercr.qucla
bonne Dame Gifla fe retira en ce Conuent, apres auoir receu le voile à Clugni;i
puis que cette maifon eftoit deftinée pour les perfonnes de fa condition, qui s'e-
ftoient retirées de la compagnie de leurs maris. Ce refcript du Pape Vrbain IL
adrefle aux religieufes du monaftcre de Marciniac, cft rapporté par le fieur Du-
cheihe Flour de l'an
en fes Annotations fur ce lieu deHildebert, en date Saint
à
m. xc vi. où le
Papeconfirmantlespriuilegesde ce Conuent, &lapoffefliondes
Eglifes qui en dependoient, adioufte, dans le Comte deBearn, l'Eglife S enfle Foi, en
la Ville appellée Furcas IncomitatuBearnenfiEcclefiamS.Fideiapndvillamlux dicitur Fur-
cas. Le Pape Pafchal 1 1. en fa
confirmation accordée à Pontius Abbé de Clugni,
l'an m.c. ix. nomme auffi Saindte Foide Morlans, S. Fiàem de Morlams. Comme
suffi le Pape Honorius 1 1. en fa Bulle expédiée en faueur de Pierre le Vénérable
Abbé de Clugni, l'an M. C. xxv. fait mention de Sain&e Foi de Morlas. CelafufK-
roit pour tefmoignci:, que la bonne Dame Gifla a fait fa refidence dans ce m o na-
ftere, fi le bon heur delamaifondeBearnnevouloit,que ie puis encore produire
vn tefmoin irreprochable, qui l'a veuë lui-mefme dans ce Conuent, attirant apres
foi la curiofitédesfain&s perfonnages,à caufe d'vn éuident miracle, que Dieu auoit
operépourconferuerfaperfonne.
1 1 ï. La rencontre en eft fott bien deferite par Pierre le Vénérable Abbéde
Clugni, qui dit que le monaftere de Marciniac, efivnheu doué d'vne grâce Singuliers
parmi tous les autres faintts lieux des religieu fes, & qui brille par fonpropreefdat, commevne
forte lumière parmi les autres efclatans dftres du Ciel. Là dedans vngrand nombre de Nobles
Dames, qui defeendent mefmes de Ufublimité du fang Royal 3mejjrrifent les rkbejfes, reiet-
tent les honneurs foulent lafuperbe, domptent la conuoitife, & fuittanslapauuretédeN. S.
vainquent le monde aucc fon lJrïnce. Du nombre de [quelles plufieurs dejlituées parla monde
leurs mark,ont re fui de s'engagerauxf econdesnopces. Les autres ont quité leurs maru viuans,
quelques-vnes exemptes de la corruption de la chair, ont préféré auxvoluptés charnues l'hon-
CT
neur Euangelique de la virginité: Et toutes en commun Jkrpajfans
lafoiblefp dufixeparVne
confiance ma/le, foubfmetent à elles mefmes toutes leschofes du monde, & leurs propres affe-
clions. Enfermées dans vne dofture falutaire, & ferrées dans Vn fepulcre vital, silfautainfi
parler, elles attendent pour cette rejlrerijfure d'eftre à iamais au large, & pour ce fepulcre vne
heureuferefurreflion.C eft pourquoi elles ont choiji de mourir pluftofi que d'enjirtiry & defe
perdre plusroftque de mettre le pied hors le feuil ordonné. Ce qui apparut, lors quenvncertam
temps, le feu fe prit aux maifons du village proche de ce monaftere, les monceauxdesflam-

logemens de ces fa
mes eftoient portés en haut', & ayant embrasé tout ce qui eftoit auxenuirons s approchaient des
Ils efleueVne grande clameur du peuple, quiejloit plus en pei-
ne, & foigneuxde confemer cette fainfle maifon de V embrasement que defon propre doma-
ge. Tous courent en foule vers les remparts de U muraille qui l'enuironne, & montans de tou-
tes leursforcesfur les totfls des maifonstrauaillentd'alleraudeuant du feu, ef car tent lamatie-
re deffeichèequ 'ils rencontrent &nelaiffentrienen arrière de ce quipeut feruir pour le repouffer.
Mais ce foin ne leur profite point dautant que F aire pneu par le vent 3 multiplioit les forces du feu,
& pouffant la fumée meflce les jeux de ces gens,
auec lavapeur delà flamme, fur levif âge
smpefchoit kurdeftnfe. Apres auoir refiftè vn temps enfin -vaincus par le violent confiitt des
elemens, ils abandonnent les toifls & fe précipitant pefle mefle en terre ne sempefebent
pins a garder les maifons mais leurs propres perfonnes. Lefeu ces desbafiimens
empefehemens eftâns
oftés, s'en va librement par tout, & s attachant à la partie plus proche confu-
me autc horrible bruit les grandes mafps de bon. t'x tandis que la voix phintiue de 'ces
gens remplit tour à\ne clameur confufe, nefçachans quel confeil prendre ils ri attendent que la
dernière ruine des Cernantes de Dieu. Alors efioitparha%ard fur les lieux Hugues Arcbeuef-
que de Lion, qui pour ld probité de fes moeurs & faconuerfathn rcligieufe, auoitejlécreé 0*
ejtabli Legdt de presque toutes les Gaules par le Pape Vrbain auquelvnchafcun acourt com>-
meàfonpere, & hil demande confeii, fur tout ils le fnpliemqit il perfuade les fainBes Dames
enfermées de for tir & qu'il ne fouf repas> quvn tel bercail des brebis de N. S. periffè
par le feu. V Archeuefque efmeu entre à LhaftedansleCloijlre3&djfemblantpromptemerit
tes religieufes, les exorte auec V» grand foin d'éuiter cedanger. Et comme elles refufoient tout à
plat} & (tjftnroknt confiammentqu'elles aimoient mieux mourir, que rompre leur Vœu: LE-
uejfque leur dity Ie voas commande de ï autorité de S aintPierre}& du Pape, que ierepre fente,
& parl'obéifftncedevojireAbbéyque\>ousforticsprefentementde
ce lieu, & que vous neperme-
tiés point d'eftre brujlêes auec vus logemens dans cét incendie. A quoi rebondit vne Dame de
grande ffobkjfe & conuerfationy embrasée de foi &d'ejf>rit gommée Gifla laquelle taiveu
plujtiurs fois Père la crainte de Dieu & le commandementde nofire Abbé nous a enfermées
iufqti'a la mort dans les bornes que m vois afin que nous peu fions èuiter h feu éternel C'efi pour-
quoi, il ne fe peut faire en aucune façon, que pour aucune necefiité, nous portions denospïêdst
hors les termes qui nous ont ejle ordonnes pour noftre pénitence, fi nousne fommes relafcheespar
celuilequel au nam de Dieu nous a enfermées ici. Ne veuilles donc} Seigneur js'ilvowplaiftt
nbus commander, ce qu'il ne nous eft pas loifible d'exécuter; mais commevous nous commandés
de fuir le feu, armé que Vous efles de laVertudeM. S. commandés plvftoft ace feu, qu'HJère-
tire de nous. V Archeuefque eflonné de la grande foi de cette Dame, ejlantaujitluimefme tout
d'vn coup rempli de foi, fort dehors, & deuant tous ceux qui ejloientlàprejens, baignant fin
Vifage de larmes dit, Au nom de Dieu, & par le merite de lafoidece'tte femme $quiaparlé
maintenant, feu peflifere retire toi des logemens des féruantes de Dieu, & ne pre fume point
d'apporter aucun autre damage. Ces paroles eftans proférées par l' Eut fque (ainfi que me l'ont
témoigné ceux qui le voy oient) tout d'vn coup ïimmenfité des fiammes réprimée par vne Vertu
inuifibley comme sily euft eu vne muraille de fer al' oppofite }ne put pafjer plus outre &fans-i
aucune goutte de pluye sefiaignh de foi-mefme 3auec vne vitejfe incroyable, Ainfi la bonté dt-
&
uine tefmoignaparce magnifique non ejf>eré miracle, que le vœu & bon proposde ces femmes,
lui ejioit agréable <*r monflra, que comme il l'auoit promis en l'Ettangile, toutes chofeseftoient
pofïibles par le mérite de lavrayefoi, à celui qui croit.
I V. C'eft le difeours de Pierre le Vénérable qui rapporrant cctte adion au
temps de la Légation de Hugues Archeuefque de Lion, eftcaufequele Cardinal
Baronius tranicriuant les propres paroles de l'auteur la configne en Tannée
M. xciv. Enie recueille, de ce que Gifla parla pour toutes les religicuiès, auec vne
fi grande generofkéde courage, qu'elle deuoit eftre l'AbbetTe & la Superieure
des autres.

I. III. HiWebertus Cenoman. in vira Hiigonis qûorcferunturRèfcviptaPontifîci.im.PetrusV'ener.


in Bibliotli. Clun.AndreasDuchcfiiiusinNotis.i Iibr.r.Mivac.c.îi Baion. inAnnal.Adannumio<)4,
CHAPITRE XV.
Sommaire.
Httndûd Abbé de Moyjfac frère du Comte Centulie, Jl eut pour fin
partage le Vicomte de JBrulbois.flfutreligieux de Moyjfac l'an 1062.
EtAbbél'anio72. IL ç^hConaftere de Moyjfac fondé par C buts 3 &
rejtablipar Louis le Débonnaire. III. Hunaud renommé pour fin
éloquence. Hugues Abbé de Clugni guerit <vn ladre enfa compagnie.
IV. Treuuesparles filtres de Moyjfac, que Hunaudejtoit frère de (en-
tulle & auoit eu en partage le Vicomte de JB rulhois. Jl donne au monafte-
re de Moyjfac l'Eglifê de Leyrac3 & autres
qu'il auoit au Brulhois.
JsÇommefin pere Roger, fa mere Adelain3 & fin frère Hugues le Vi-
comte. Et fon oncle Saxeton.
'Explication du tilerc de Morlas, & la fuite de Thiftoire m'obli-
gent à faire voir, qui eftoit Hunaud Abbé de Moyflac; entreles
mains duquel eft dcpolèela donation de l'Eglife, & des rentes de
Sain&cFoi, poureftrefoufmifeàladifpofuionde Hugues Abbé
de Clugni. Les anciens tiltresde l'Abbayede Moyffac en Querci,
nous mettent hors dcpéinc,lors qu'ils nous aprennent que l'Abbé Hunaud eftoit
frere de Centulle Comte de Bearn, & que le Vicomte de Brulhois qui appartenoit
au Seigneur de Bearn, lui eftoitefcheu pour fon partage. Il prift l'habit de religieux
l'an m. lxii. ôc plufieursa&cs le qualifientAbbé de MoyiTac, depuis Tan M.Lxxxm.
iufqu'en l'année m.xci. Mais on peut afleurer fans faillir, qu'il eftoit Abbé dés l'an
m.lxxix: puis que le tiltre de Morlas lui donne cette qualité en cette année; Et qui
plus eft, le heur Catelau Liure premier de l'hiftoire des Comtes detolofe rapporte
àl'année m.lxxii. le reftablifTemenr de la vie régulière, que fit dansle Chapitre de
S. Eftienne, Yfarn Euefque de Tolofe, par
l'aduis du Comte Guillaume IV. de
Hugues Abbé de Clugni, & de Hunand Abbé de MoyfTac. Vn femblablc effortde
zèle & de deuotion ne lui fucceda pas, lors qu'il permadaà ce Comte Guillaume
de &' emparer de l'Eglife Saint Scrnin de Tolofe, d'en chaffer les Chanoines y re-
fidans, & d'en baliler la pofTeflion aux Religieux de Saint Benoift. Carcettcvio-
lence fut beaucoup blafméc, & la procedure
ArcheuefquedeNarbonne, reuoquée
6c Hugues par Richardde
Archeuefque Légat du Pa-
pe, Dalmatius Lion; dont
îeComtefitfapénitence par acte de L'an 108 3. quel'on peut voir chés le fieur Catel.
I I. Au refte lemonaderedeMoynacrbndeparClouis, &:rcn;abIiparLoùisle
Debonaire eftoit en ce temps de fort grande réputation, pour auoir efté folennele-
ment dédié parlcsEuefquesdela Prouince d'Aux, en l'an M. lxiii. comme témoi-
gne Tinfcription, qui cft fur la porte de cette Eglife, qui eft fidèlement reprefentée
par Geraud de Sain&e Croix, en fon Catalogue des Euefqucs de Cahors, que i'ai
inferéau baS de ce Chapitre, en confiderationd'EfticnneEuefque d'Oloron, qui
afliftoitàlaifembléc.
III. Hunaud nefutpascileuAbbéparfaueur maistantàcaufedefon mérite,
& de fa vie exemplaire, qu'en confideration de la race, & de fon éloquence: Ce
font les bonnes qualités que lui attribuel'auteur de la relation des miracles de Saint
Huguesde Clugni, lors qu'il eferit, que ce grand & Saint Abbé marchant parla
Gafcogne,
rencontrafur fon chemin, prés d'vne pctitcmaifon,vnhommedcnoble
race, mifcrablemcnt infecté, & perdu de ladrerie, quiayant efté auparauant agrea-
ble pour fa beauté', & confideré pourfesrichefles,eftoit maintenant chargé d'vl-
ceres, de pauureté,& d'infamie. Le feruiteur de Dieu émeu de cette afflicSHon,prit
deux Moines de fa compagnie, fçauoirDuranqui fut apres EuefquedeTolofe, &
encor vn autre Noble Frcre, & homme ms-éhftent appelle H«»<<»«4quifut Abbé
de Moyflacj & auec cette fuite entra dans la maifon de ce pauure afrigé, l'exorta
à la patience, pria pour lui, le bénit, l'habilladefarobe; & Dieu le guérit à mefme
temps, le remetant en vne pleine & entiere finté. Ce qui arriua la première année
delaprofeflionmonaftiquede Hunaud,fçauoiri'an io6z. puis que Duran fut pro-
meu à l'EuefchédeTolofe en l'année fuiuante 1063. ainfi qu'il
apert par l'infcription
de Moyflàc.
I V. Onnepeutreuoqueren doute, queHunaudnefuftlefrcredeCentulle, &
que le Vicomté de Brulhois ne lui foitefeheu pour fa portion des biens de la mai-
fon
de Bearn; dautant que les vieux documens de MoyfTac l'affeurent en termes
formels; ce monaftere ayant beaucoup d'intereft d'en conferuer les inftruârion*
véritables. Car Hunaud faifant fa conuerfion monaftique dans Conuent,leiour
ce
auantlcs Ides deluin de l'an M. LXI I. alïiftédefa mere Aladain & defon frereHu-
gues le Vicomte,donnaSe fit ceflion au profit du monaftere de Moyiïac des Eglifes
qui efloient de fon héritage dans le Vicomte de Brulhois, fçauoirdefon EglifeS.
Martin fîtuée à Layrac, auec toutes les autres Eglifes
fon qui en dépendent adiouftant
qu'il fait cette donation pour fon âme, celle de pere Roger, de fa mere Aladein}
de fon frere Hugues, de fon oncle Saxeton,& de tous fesparens, & fideles Chre-
fliens decedés; à fa charge de payer annuelementparle Conuent de Moynac, ace-
lui de Clugni, chafque fefte de Saint Martin dix fols d'argent, en figne de fubie-
ttion pour raifon de ces Eglifes à la charge aufli de célébrer chafqueannée, la me-
moire de l'anniuerfaire defon pere Roger, aux deux monafteresde MoyfTac & de
Clugni.
I. CatellusI.i.Hift.Com.ToI.c. 19. bati, néenon ceteris fi-atribus fibi comttiifis prxfen-
I 1. Infcriptio Moyflîac. apud Geraldum de S. tibus quoque & futuris, qutbustne perpétua tubie-
Cruce in Catal. Ep. Camcc Auxius Oftmdum, étionc conuertens fubitcio, Dono Ecclefam meam,
Ladora dedk Rairaundum Conuena Villelmum, qux cft confecrata in honore S. Martini, in villa
dtrexit Agtnna Vilelmupi, Inffit & Eracliumnon nomine Aieirag, excepta quinta patte, qus non eft
deefle Beorra benignum EJtoreus Stephanum con- mei iuris hacreditate. dono autem 6c alias Ecdefias
ceflît, & AdufaPccrum, TtDurannc fuum,no- cidern Ecclefit fubditas, fcilicet Ecclefiam S. Sacbr-
ftrumque Tolefa patronum Refpuitur Fulco Si- nini in cadem villa, & Ecclcfiam S. Petri de Caiàls,
moms dans ima Cidutco. Minades, luftrisappo- lk Ecclefiam S. Gertiafij de Corfols & Ecclefiam
nens, très duodenis, Virgineumpartttm dabit or- S. Saturnini de Ftrmag, cumEccleftaS. Vincentij
bi tune vencrandum. Hanctibi Chrifte Deus, Rex dePreifag, & EcclefiamS. Matix de Maiifiouilla,
inftituic Clodoucus, auxit munificus pofthaedo- cum omnibus appendlciis eaïum quarnnnc in pof-
nis Ludouicus. feffione illarum videiuurhaberi, veiDco dopante
I II. Audtor Relationis Mirac. S. Hug. Clun. in rerris, & vineis, filuis, aquis, & molendinis,
Hunaldus qui fuit Abbas Moyifiaccnfis, vir Elo- culris, fiueincultis, acquirere potuerint. Hanc au-
quenciflîmus. Infta Comitanrc Nobili quodam tem celiionis perpetuse donationeitifacio, prore-
fratre, Se Eloqucntiffimo, olini Abbacc Hunaldu demptione anime meae, & partis mei Rogen; Se
nomine. matns mex Aladein &c frauis mei Hugo rus &
IV. E Chartario MoyiSacenfi Icfu Chrifto Do- Aunnculi met Saxetonis feu omnium parentum
Wino noftro tcgnince, cumjeternopatre&fpiricti ineorum fiue omnium fidelium Chnftianorurndc-
fàntto Eiufdem Dommi noftri Incarnanonis functorum. Ita fane vt omni annû in fcfhuitarc So
an no
milleflîmo fèxagefimo fecundo, piidielduum lan- Martini, de his prsefaus Ecclefiiî decem folidiar-
uariarum, Ego Hunaldusin monafterioMoyfiaco, gentei, in Cluniacenfi Capitulo, anteptsfentiam
coma Capins detonfa, & monachali habituindu- rrarrumin tnbato deportenrur à fratribus cccnobij
to, îufli hanc ceflionischartamconferibere, cnm Moyfiacenfis, fideli îùbieftioncloci Cluniacenfis
qua Domino Deo, & SS. Apoftolis eius Petro& degentibus ceterifque redibitione prasdiârarura
Paulo, aclocoClnniaeo, &: Domino Hugom Ab- EcelefiarumesienntiibiineodemmouaftenoMoy-
fiaco petentis. Ideo vt omni aneo mcmoria anni- creui. Ego ipfe Hunaldus propria manu decreui,
uetfarij pâttis meiRogetijincifdemlocis Moyfia- firmauit euam viua voce Aladain mater mca. Hugu
agatur. Obteftot autem
co, Cluniaco -celebriterimopervirtutem Vicecomes frater meus fignauit, Garfia Arnal co-
otnnipotentem Deum, ommum gnomento Gualiar fignauit.
San&orum, & perautoritacem Romans Ecclefia, Ex eodem Chartario Mojflîaccnfi Hunaldus
& Apoftolicï fedis, vt nemo vïuèntium praefcn-
audeat vclprxfu- fuit Frater Domini de Bcarnio &adpartem(uata
tium, feu futurorum inquietare delienic VicccoroicatusBrulcniîs, & fccit monafte-
mat hanc me* donationis elccmofynam. Qupd fi rium de Ley raco & ipfum de ch&o Comitatu adi-
prsefumptumquohbet ingenio, vel qlulibct occacto- ficanit. Alibi: Hunaldus fuit Frater Domini BeaN
heàquocunque viuente fuerit, hoc vhiuctforum ncnfis. Alibi Hunaldus Frater Centuili Comms
domini iudicio, & ApoAolicsfedis examini hac in- Bearnenfis. Alibi Dominus Hunaldus Abbas Moy-
fcriptioneinfpe&ocenfendum conftitno. Firman- fiacenfis Vicecomes de Brulhcfio nam ille Viceco-
cium quoque vocabula, quibusmeprfcfcnrcfirmara niitus fuerac diûi Cori\itis de Bcainio,quiquide Vi-
hzc donatio foredignofeitur, fubtus annotarc de- cecoroitatus perueneraiHunaldorationc diuifioms.

CHAPITRE XV L
Sommaire.
Fabrication de monoye dans la -ville de Morlas en Bearn. Valeur de U
monoye de JVLorlas. IL
Triuilege de batre monoye 3 n'a, ejté accordé
parles %oisde France pour l'or.
En la monoye de JVLorlas, onatoujîours
batu or, argent, & cwure. III. Elle eflpeut-eïtre eftablie depuis les
Romains. IV. V. Tteuue de l>cvjage de la monoye de Aîorlas par
toute la G a/cogne depuis l'an p8o. La monoye I\dorlanede plus gran-
de valeur 3 que la PoiBeuine. VI. oJxConoye de Morlas apar tenait
en propriété aux Seigneurs de Bearn. fentuîle donne k l'Sglije Sainftc
Foi la dixiejme du droitlademonoye.
Jeigneuriage de cette monoye. Donne en hérédi-
S on fils
té l'office de Graueurde portermoyennant
Gajton le confirme l'argent en
finance. Ordonnance du vieux For de Morlas de
cette monoye, VII. %emonftrance de l'EueJque t Chapitre & ville
de Balsas au Roi à v, Angleterre3 pour confirmer le cours de la monoye de
Morlas en Gajcogne. 'Déclarent qu'elle eïï batué fous le nom de Ga~
slon Vicomte de Bearn. Qt^ilnepeut labaujfernil afoiblirjans le con-
fentement Fi des Prelats,Barons,,& (pmmunautés de G a/cogne. VIII.
Figure & inscription de la monoye de Aîorlas. Honor Furcias MorL
expliqué.MonetaFurccnfisjFurquia.La FourquieeFtoit la maifinVi-
comtale,qui eft ruinée il y a long-temps.

L eft raifonnablc d'examiner maintenant vn article de îa donation


faite par Cenculle IV. en faueur de l'Eghfé de Morlas, dautantquïl
touche de bien pres les intereftsdelaraaifon de Bearn, & fait voir
la dignité qu'elle polTcdoit en ce temps parmila Gafcogne. C'cft
la Fabrication de la monoye, qui ie batoit dans la ville deMorlas, ous le coing
& les armes des Seigneurs de Bearn, dont l'vfage & le cours eftoit receu>&au-
corifé dans toute la Prouînce de Gafcogne, iuiqu'à point que toutes les ren-
ce
tes, cens & deuoirs ancienseftoient reconnus & payés par les tenanciers &
débiteurs, en deniets, en fols, & en liures de Morlas: la difference de cettemo-
noye auec la Tournoifc eftant telle que la Liure Morlane excède la Tournoi-
fe, non feulement du Parifis, qui eft vn cinquiefmc de plus mais d'vn triple,
c'cftadire,qu vheliure Monane'en vauttroisdestournoifés; & pair cônfequenr les
fois & les deniêrsMorlans,fontde valeur de trois fois & de crois dcnicrscoutnois.il y
a bien afles long-temps}que les cf^cces nes'en fabriquent plus dans leBearn,nomme-
ment depuis que les Seigneurs Souuerains pour donner coursa leur inonnoye par
toute la France, ont efté obliges fuiuant les trai&éspartes auec les Rois, de battre leur
mdhnoyedupoids&deraloidecelledeFrance. Neantmoins le nom &la valeur
feconferue encore auiourd'huy comme des liures ParifisjCn la taxe des peines3& des
amendes pécuniaires contenues dans les Fors Coutumes & Ordonnances du
pais; comme aufli en la taxe dcsdcfpens falaires du Greffe de la Cour de Parle-
ment, & autres frais de iufticc,qui eft toufiotirs conceuë enfols & en deniers Mor-
lans & en quelque légère amende de la Chambre dekTournelle, que les luges or-
donnent fuiuant l'ancien vfàgc,par condamnation d'vne, ou de deux liures Morla-
fols Morlas feulement.
nés, ou quelquesfois de Dix
II. Cepriuilegedcbatrcmonoye dl: vn des plus illuftres & des plus eminents
droits de Regale, & encorebienqucdelàonnepuhTeconclure neceflairement vne
fouueraineté en celui qui a le droit de la fabriquer en fon nom;puifque l'onvoit
dans les H iftoires, odes chartes, queles Comtes de Flandres, les Ducs de Bretagne,
les Archeuefques d'Embrun, les Comtes de Clermont Vicomtes dcTurene, &
plufîcurs autres, ont obtenu par priuilege des Rois de France, le droit de cette fa-
brication fleit- ce que l'on peut reconnoiftre, que cette Regale eft dautant plus
confiderableen la main des Princes de Bearn, que l'on verifie qu'ils en ont la poffef-
fiondepuis fix cens ans & dauantage, fans qu'il apparoiflfe, que les Rois de France,
ni autres Princes leur ayent permis l'vfagc de ce droit. Dautant plus qu'ils ont facul-
té &c pouuoir defaire de la monnoye, non feulement en matiere noire,ou blanche,
mais aufli de fin or; qui eft vne autorité dont les priuilegiésde France n'ont iamais
eu lapermiflion deiouïr;cette dernière fabrication ayant efté exceptée parla teneur
despriuileges,commenepouuanteftre régulièrement accordée, au preiudice de la
Souueraineté dela Couronne;quoi qu'auxRoyaumes cftrangers ontrouue,que
l'Empeureur Charles I V.aitaccordé aux Roisde Boheme, le droiclde battre mon-
noye d'or, & que le Roi de Pologne aitoétroyé vnc femblable grace à TArcheucf-
que de Gnefne. Mais cesdifpenfesn'ontiamaisefté receuës en FrancejDefortc que
ronpeutaifémentconclurredelàjquel'cftabliffementde la monnoye de Morlas,
où l'or a efté battu,auflïbien que l'argent n'eft pas vn priuilege des Rois de France,
mais pluftoft la continuation d'vne pofleflionplus ancienne.
I i I. S'ilyauoitlieud'vferdeconieclurcs en vnechofeobfcùre, ie croyrois vo-
lontiers, que les Romains maiftres de cette Prouince, faifans trauailler aux mines
qui ont abondantes ficriches dans les entrailles des Monts Pyrénées non feule-
ment du cofté d'Efpagne, où l'argent deHuefca eft en repuration, dés le temps de la
Republique,chésTiteLiue; mais aufli du cofté de deçà fuiuant le tefmoignage de
Plme,commei'on peut aufli le iuger facilement par les traces des trauaux,qui re-
litentauiourd'huidanslesconcauitésdes puits, quel'onvoid aux plus hautes mon-
tagnes d'Ofïàu, Afpe, Barétons & Soule; Que les Romains, difie, battirent la
inonnoyede Morlas, pourlafabrication du cuiure,& de l'argent qui s'efbbouroit
dans les diuerfes forges des montagnes. Cette monnoyeayant efté conferuée fous
les Rois des VuHigoths, & depuis tous les François & Ducs hereditaires de Gafco-
gne, a eftépoflfedéepar les Seigneurs de Bearn; qui depuis CentulleGafton III. ont
ioüy paifiblementl'efpace de fix cens ans, de l'autorité d'y battre fousleur nom &
armes, la monnoyed'or, d'argent, & billon, auec le confentement& l'approbation
de tous les Princes, Seigneuries, & Communautés voifincs, qui eri ont admis &
r
w aucune oppoiicion.
receu Wlaoc & le cours tans
I V. L'vfageplusancienqueietrouue de cette monnoye eft du temps de Guil-
laumeSanceDuc de Gafcogne;lequelenlaChartedela fondation du Monattere
de Saine} Scuer de l'an ç>So.bailla trois cens fols d'argent de douze deniers piece,
pour l'indemnité de ceux de qui il achetoit le fonds, & encore ordonna que cette
Abbaye pay croit cinqfols annuellement à S. Pierre de Rome. L'année mil neuf,
leDuc Bernard Guillaume fon fils donna plufieurs Eglifesàce Conuent,& entre
autres l'Eglife Sain&e Marie de Mimifan laquelle fuiuant qu'enfeignent les vieux
filtres, fut obligée de payer enlreconnohTancedefa depcndance,à l'Abbé de Sain £t
Seuer,fept liures Morlaas de tribut annuel. Le Duc Sance Guillaume frerc & fuc-
ceffeurdeBernard, conftitua & affignavncrente perpétuelle de cinq fols de Morlas,
en faueur des Moines de la Reole fur Garonne3ainfi qu'il eft remarqué en leur Liure
noir. L'an mil foixante-deux BernardComtedeBigorre fit: don à l'EglifeNoftre
Dame du Puy en Vêlai, de foixante fols Morlans dc rente annuelle. Sous Centulle
le Vieux désl'annéemil,onordonnaenfaueurde laDameAuxilia,vingt fols Mor-
chofes
las dans les Chartes de l'Abbayede Luc; où Tonvoid aufli toutes appretiées,
parles fols Morlas& toufiours on doit prendre les fols & les deniers, qui font là
énoncés pour cette eipece de monnoye; comme auffi en tous les vieux tiltres de
Gafcogntjfinonqu'ils les diftinguent expreilémcnt par renonciation des folsTo-
loiains, Bourdelois, ou Poidteuins.
V. SironforthorsdeBeam,ontrouuedansleChartulairedeBayonne que la
Vicomtcffc de Mdritïma, ou de Maremne, nommée Comteffe, engagea fa difme
de Sainvt Martin pour 151o.fols que foniilsNauarrusfucceifeurau Vicomte bailla
derechef en engagement à l'Euelque de Bayonne Fortaner: mais dautant qu'il fe
le
rencontra par moyen d'vn hautement de monnoye que les fols Poiâxuins
eftoient de mefme valeur que les Morlans, qui eftoient les cfpeces du premier enga-
gement, il fut accordéentre l'Eueique Fortaner,& Nauarre le Vicomte, que fi lors
du rachatdecette difme, la
monnoye Poiéteujnc cttoit de moindrevaleur, que la
Morkne, l'on rembourferoit autant de fols Poi&euins, qu'il feroit nccefTairepour
efgalerlesMorlans. Les cautions du Contrad font Bertrand Vicomte de Bayonne,
Éc fes enfans Pierre Bertrand,& Arnauld Bertran. Cétaélen'eft point marquéd'au-
cune date Neantmoins on peut l'eftablir par le temps du fiege de l'Euefque Forta-
ûer quel'on doit placer enuiron l'an 1150. Il y a plufieurs autres adtes dans le Char-
talairedeBayonne,palTésentreRaimonddeDonfàgEuelquefan 1x13. & Simon
tieHatfeEuefqueelleu l'an 12.59. Comme aufli des tranfaârions del'année 1104.
fous Arnaud Guillaume Comte de Pardiac, parmi les tiltres du Conuent de laCa-
fedieu en Pardiac, qui font conceuésen monnoye de Morlas aufli bien queles
trriiclésqueronvoiddansleChartulairedel'AbbayedeSorde, & de Sain&Sauin
en Bigorre.

VI. Mais ie laiffeàà part vne nuée de témoignages, que i'ai en main pour véri-
fier le cours & l'autorité de cette monoye, defirantéuiter l'ennui duleéteur, 6ç vien-
drai à la preuue de cequ'ilattenddemoiauecquelqueûnpatience;C'eildemon-
firer que le droit de la fabriquer, apartient aux Princes de Bearn en propriété. De
quoi icpenfe m'acquiter fort auantageufemcnt,au moyen de la Charte de Morlas
produite ci-deffus qui contient la donation faite par CentulleV. au Prieuré de
Sainte Foi de la dixième partie de fon droit de feigneuriage de la monoye de Mor-
las, en prefâncc de l'Archeuefquc d'Aux, des Euefques de Lafcar, ôcd'Oloron,
& d'vn bon nombredefeigneurs, quin'euflent pu fou ffrir cette impudence, fi la
monoye n'euft efte du patrimoine de la maifon de Bearn. Mais elle dépendoiten
Liure quatriefme.
telle forte de ta difpofition, que non feulement il bailloitlesprouifionsauxoffi-
ciers de la monoye, mais aufli en alienoit les offices à perpétuité;comme ronaprend
d'vna&e fort confiderable, par lequel Geraud le monoy euraffeure, qu'il acquit du
ComteCentullefquieftCentullelV.jlamaiftrHbdelacoupeure des coings de la
monoye de Morlas,c'eft à dire l'office de graueur, en hérédité pour foij& toute fa
race: & qu'apres fa mort il fut troublé en fa polfeilionjpar Gafton le Vicomte foa
fils, iufqu'a cequ'ileutverifiéparleiugementdufcr, qu'il auoit légitimement ac-
qu is cette maiftrife & qu'il lui eut baille' cent fols pour obtenirletres de confirma-
tion, tant pour foi, que pour fa pofterité. Ayant fait ce récit, Geraud donneladi-
xiefme partie de cet honneur, ou des emolumens de cet office héréditaire, à Dieu,
& à fainte Foi pour le falut de fon ame, & delesparens. A quoi il faut adioufter
va
article fort exprés du vieux For de Morlas, qui a eftéconfïrmépar ce mefine Gafton
il y a pres de fix cens ans; où il déclare en termes expres, qu'il prend fous fa prote-
ction tous ceux qui porteront de l'argent en fa monoye de Morlas, auec defenfes de
le tranfporter ailleurs. le penfc que cet argent eftoit porté d'Efpagne, où ilfe faifoiÉ
vn grand commerce auec les Sarafins, qui auoient feuls en main le trafic de l'Orient;
& payoient en deniers les marchandifes, que les marchans faifoient vei&urer à Sa-
ragofïè,par le paffage d'Afpc.
VII. Apres ces trois pièces fi authentiques, on ne peut defirer vnepreuue plus
forte ni plus expreffe, pour iuftifier que depuis l'ah M lxx. & encore pluftoft nos
Princes de Bearn pofïedoient la monoye de Morlas; {mon que l'on attende la con-
tinuation de cette audoritédans les fiecles fuiuans. Qui.eft tellement vraye qu'elle
donna de la ialoufie au Roi Edoüard d'Angleterre Duc d'Aquitaine;, lequel ne pou-
uantfourTrir,quelamonoyedVnPrincecftranger,eutplusdecoursdans fes Pro-
uinces de G afcôgne, que la (ienne propre, fit defenfes tres-exprefles tous fes.fu-
iets, deradmetre,nireceuoir. AquoilesEuefque,Chapitre,& Communauté de
Bazas s'oppoferent par tres-humbles remontrances, alleguans que depuis tout
temps, dont il n'eftoit mémoiredu contraire la monoye de Morlas eftoit en cours
8c en vfage dans la Cité de Bazas, & par tout fon deftroid, comme aufli aux autres
lieux du Bafadoisfituésdeçà la riuiere de Garonne, en telle forte, que tous les cens
& rentes j les peines, & les amendes, les reuenus, quefles ydubefgades & emparances

eftoient eftablies, conftituées, & affignées en cette monoye, les criées, enchères,
décrets, achats, ventes, & les autres contrats fe faifoient, & auoient accouftumé
d'eftre faits auec la mefmc monoye. Etencore qu'elle apartint principalement au
Noble Seigneur Gafion Vicomte de Bearn, & afespredccejfeurs,toutesfoisnilui,ni
fon Lieutenant nepouuoientla changer hauifer niafFoiblir, fans l'exprès ôc com-
mun confentement de tous les Prelats, Barons, & Communautés de la Prouince
d'Jnx aux terres defquels cette monoye auoit efté communément employée de tou-
te antiquité; & pourcesraifons,lesremonftransfupplioient fon Excellencejjfon Al-
tefle,& fa Majefté Royale, de n'empefcherle cours de la monoye de Morlas, en la
Cité de Bafas, ni au refte du Bafadcis dautant qu'il leur eftokbiendifficile,dcfede-
partir des anciennes coutumes,introduites par leurs predeceifeurs. Cetteoppofï-
tion eft en date du leudi de l'Oclaue de la Chandeleur M. ce. lxxxix. feelléedes
ièaux de l'Euefque, Chapitre, & Communauté de Bafas, conferuée en original
dansleThrefordePau.Oùl'on ne doit pas trouuer eftrange,la neceffité du con-
fentement des trois ordres de Gafcogne,pour arïbiblir ou hauffer k monoye de
Morlas;Carcelaneleurbaillepointaucuneinfpe6tion,ni degré d'autoritéfur no-
ftremonoye;maisc'eftvneprecaution,pourn'eftre point trompés par vn Prince
cftranger, en la débite & en l'emploi d'vne monoye, qui eftoit le pied,la regle, &
lamefuredetouslesContra&sde Gafcogne; aufli bien,& mieux fondée que les
claufesdu ferment des Rois de Nauarre, qui iuroientdc ne changer leur monoye,
qu'auccl'auis & leconfentement des Riches Hommes, ou Seigneurs du Royaume.
Suiuant l'exemple des trois ordres de Gafcogne le Roi François Premier pour
autorifer par tout fon Royaume le cours de la monoye d'argent.,qui fe battoità
Morlas, &: à Pau, & par mefme moyen empefcher que fes fujets ne peuffent effre
fraudés par les maiftres des monoyes de Bearn, fit vn Concordat auec HenriRoi de
Nauarre fon beaùfrcre, quel'EfTayeur delà monoye de Bayonne,feroit les effais des
monoyes fabriquées à Morlas, à Pau,& à Sain cl: Palais, où eft la monoyede la Bafls
Nauarre, en prefence des Officiersde Bearn, qui feroient commis pour cét eftedt.
VIII. La figure des fols Morlas feruira d'vne nouuelle preuue, que ces efpeces
eftoient battuës & fabriquées fous lenom,le coin, & les armes des Princes de Bearn.
Car vne pièce d'argent qui m'eft tombée en main, porte d'vn cofteTemprainte dela
teCte de Gafton Seigneur de Bearn, auec cette infeription à l'entour Gajio Vie. (y
Dom. Beam.Hon.FurcU Morl. & de l'autre, la graueure d'vnc efpée haute, couron-
née àla poindre, & tenue par vne main àla poignée, qui fepare les deux Vaches des
Armes de Bearn, & laiiTeîVneà droiâx & l'autreà gauche, auec cette deuife à l'en-
tour Gratta Dei fum id quodfum fjgnifiant ouuertement, ce quele Comte Gafton
Phœbus refponditau Roi Charles Vl.cftantarreftéà Paris, pour eftre contraint
à prefter l'homage de fonPaïsde Bearn, qu'il neletcnoitquedeDieu,ôede fon
efpée, c lies Froifïart. Outre que de la première infeription, nous pouuonsapren-
drelaraifonpour laquelle, dans les anciens tiltres desCharculaires deLafcar ,& de
Sain&Pé, la monoye de Morlas eft appelléequelquesfois, déslctempsdeCentul-
le I V èc de Gallon fon fils, c'eft à dire il y a prés de fix cens ans, AfonetaFvrcenfi,
en confideration fans doutede ces paroles qui font grauées à l'entour, Honor Fur-
ciœ Aforlœni que ie iuge de là probablement auoir efté employées depuis tout
temps, en la fabrication de cette monoye: qui eftoit chargée de cette deuife,com-
me la monoye d'or que l'Empereur Tibere fecond enuoya au Roi Chilpe-
ric qui portoit cette infcription Gloria Romanorum chés Grégoire de Tours.
Et me perfuaderois fort facilement j que la maifon ancienne des Seigneurs de
Bcarn eftoit appellée Furcia la prononçant comme fi elle efloit efente en cet-
te forte FurquU: n'y ayant hors ce difeours aucune apparence qui peuft obli-
ger de retenir cette deuife Honor Fureta lAorUrà, dans Finfcription des monoyes,
& mefmes de leur en faire porter le nom Moneta Furcenfis ou monoye de
Fourquie, hors celle que ie viens de dire, pour fignifier que cette monoye eftoit
battuè dans le Palais de la Fourquie; conformément aux Loix Romaines, & aux
Capitulaires des Rois de France, qui defendent de battre ailleurs la monoye, que
dans les Palais publics. le confirme cette coniecture par le Refcrit du Pape Vr-
bain 11. cy-deifus rapporté, où il eft énoncé que l'Eglife Sainte Foi eft dansls
Comté de Bearn en la ville nommée Fwcvw; qui eft vn nom corrompu, & tiré delà
maifon Vicomtale de la Fourquie. A quoi l'on peut adioufter, l'accord paffé entre
Gafton de Bearn, & Guillaume Arnaud de Nauailles, qui porte formellement, que
ce Guillaume Arnaud ne pourra eftre iugé par le Vicomte pour raifon de fon Cha-
fteau de Nauailles en autre lieu, qua Lafcar, à Pau ou à la Fourquie de Morlas,
ApudFurquinam Morlanis, c'eft direà la Fourquie ou maifon Seigneuriale deMor-
las. Le nom de la Hourquie fe conferue bien encore auiourd'nui dans la ville de
Morlas, mais il fignifie la place publique dumarché; qui s'y tient par quinzaines, fur
les ruines & maiurcs du Conuent des Cordeliers;& fe renoit auant la faifiedes biens
Ecclefiaftiquesen vn lieu eminent hors la ville, que l'on nomme encore auiourd'hui
U vieille Hourquic, où cftoit infailliblementaffife l'ancienne maifon Vîcomtale qui
fut démolie par hafardjOuidefTein, afin de donner occafion au baftiment nou-
ueau, que fit Gafton de Moncade enuiron l'an M. c c. xl. lors qu'il cranfporta
fon domicile en la ville d'Ortés à la frontière de Chalofle & que pour fa demeure,
& de fes f uccelTeurs il y baftit ce Chafteau loué par FroifTart en fon Hiftoire.

V. E Chartatio Baicnenfi Sed fciendum eft


quod eo tempore tantum valclebant Piftauini
quantum Morlani & ideo ftanuura fuit,vc fi iam
P
rantia
Morl.
lune
rende,rcditus,queftx,albergatac,Empi-
ôc ab antiquo fuetunt ad monetam
pt£conifationes emptiones & ven-
ditioncs ôc ceceri contradus fiunt & fieri confue-
di<5tusNauamis,velaliqiiisde parentela fuadeci-
mamde manu BaionenfîjEpifcopi (oluere vellet, &
Pntauini minons effent pretij quam Morlani, toc
daret Pi£tauinos, qui Motlanis sequiualerent.
uerunc ad monetampraediitam Morl. Et alites
difta monetaemendo,vendendoexpenditur, & re-
cipitur3expendi & recipi communiter confueuit.
«
V I. Charta Mortanenfis: Notum fit ommbus Et licet montia huiufmodi Morl.ût&fucnt prin-
homimbus ptxfenubus atque fututis quod Ego
Centulio ciplliter, NoMu viri Dcmim GafionisVic. Bearn. &
Guardus monecarius acquifiui à Domino prxdecejforHmfnorH ipfe tamen, vel quicunque ahus
Comite, magifterium fedioniscognorum monetse locumcuis tenens, monetam ipfam non poteft mu-
huius villas, mihi Se pofteris meis iure perpetuo. tare, minuere, vel augere fine voluntate Se aflen-
Poilmortemveroiphus, habui inde magnamcon- fu concordi noftro 5c ceteronim Praclatorum Ba-
tentionem catn Dompno Gaftone Vrcecomite, ronum, CQmiTiuniratum & locorum Prouinciae
quoufquc periudicium ferri ita me fupradittum Auxitanar. In quorum terris & diftudtibus difta
mïgiftetiumadquiMe oftendi fibi: Arque centum moneca Morl.curium fuumvfualiter &communi-
Iblidosillitribuendo perpctuahccripfuramagiftc- ter habet & habuit ab antiquo. Super his Domma-
rium mihi & pofteris meis confirruauit. Egoau- rioni,& Excellentia: veftr* fupplicamus ex corde
tem offero Deo ac fanéhe Fidi, decimam partem humiliter 6c deuote,&requirimus ex affeétu qua-
huiiis honoris profaluce animx mes, & omnium tenus curfum monets praedictîeMorL in diâaCi-
parentum meorum. Si quis vero hoc donum dcla- uitate Vafatenfi & in locis Vafadcfi) in qmbus cur-
re volucrit de hbro viuentium deleatur, & cum iu- rerc confueuit.nonimpcdiatis, nec impcdiri per Ba-
ftis non fcnbaturjfcd pars ipfius cum diabolo, Se îulos &miniftros veftros ahquatenus permittatis,
angelis eius inueniatur. quia difficile eft nobis ab afluetis recedere, & ab his
VILE Chartario Palenfi Excellenti Principi quz à preedeceflbribus nofttis introduira (unt &:
Charifiîmo fuo Domino EduuardoDei gracia Rc- feruata quomodolibet deuiare. Et placeatSubhmi-
glÂngtia: 6e DuciAqunanix. & humiles tativelUa;,& Régis Maieftaucongruum refpon-
klutem& Capitulum
Hugo eadem Epifcopus &tota fum fuper hoc nobis dare; & in huiulmodi liberta-

.&
Ciuitas Va&tenfis & Ceparatos ad fua
mandata. Ad notitiam vcftrae Regizma-
te & vm, nos qui veftrifumus manutenere defen-
dere, & feruare. Bcne, & diu valeat Dominatio ve-
quod ab ohm, &
/ieftatisperducimus & fieri volumus manifeflum,
citra de cuius contrario me-
moria non exiftit Motieta Morl. eft, & fuit vfualis,
ftra. Datum Vafati die louis, in Oitiua Purif. B.
Maria;. Anno Domini m.cci jxïu. In quorum
omnium teftimonium, Nos Epiicopus. Capitulum,
& curfibilis in ciuitare & deftri<2u eiufdem & Communitas pradiéti figilla noftra prstfenubus
& in aliis locis citra Garonnam in Vafadefio, m duximus apponenda.
terris & locis hominum& feodatario hoc E Charuno Lafcurrenfi Dentxxx.folidosFor-
modo videlicet,quodCcrafusnoftri funt aflîgnati, cenfis moneta:,velqitinquagintaPiâauienfis.
&ftâtuciadMorl.Girgia&pœnçfimiHteradMoïL
CHAPITRE XVIL
Sommaire.
Centutte demariépar autorité de l'Eglifi» efpoufi en féconde* nopcei
Beatrix (omtejfe de Bigorre. Ponce Eue/que de Bigorre ayant fauori-
Je ce mariage Centuile difirait de tEuefcbé de Lafcar le monafiere
de Saint Pé & le met fias tobeïjfance de celui de Bigorre. II, III,
Itfjtabliffement de la ville d'Oloron apres le fecond mariage de Cen-
tulle. Oligite bafiie par le Roi Simula ri eft pas Oloron, contre le dou-
^R^deric de Tolède. Motifs
te depour pour rebaftir cette ville. Aftete pro-
Saragojfe,quifè
pation
pre le commerce auec continuoitapendant l'vfur-
Sainte Marie,
des Mores. IV. USuefché d'Oloron reftabli
auant que la ville fut rebafiie. V. Ce Comte Centulle eft autre que le
Caualier d'Auuergne nommé Centoulh dans les vieux Fors. VI.
VIL VIII. Priuileges accordés à la ville d'Oloron. Cour Maieur
en vfàge du temps de Centulle. Seuretè pendant la tenue de cette Cour.
For de Bearn mentionnéen ce priuilege. ç!%Caiade ou Maiefque.
IX. Sept hommes de Campfranc furent les premiers qui vindent re-
peupler Oloron. Campfranc apartenoit au Seigneur de Bearn.

EVicomte Centuileayant eftédemarié par l'autorité de l'Eglife,


F
en vertu de la Commiflion décernée par le PapeGrcgoire
confirmée VII. à
fon Legat Amatus, & lafentence de feparation par le
confentement de Bernard Euefque de Lafcar felon l'Aire de
Morlas,c' eft hors toute apparence de raifon, que l'ancien Com-
pilateur du Chartulairede Laicar s aigrit contre Cenrulle, & qu il lui reproche d a-
uoirdiftraicllemonafteredeS. PéhorslediocefedeLafcar,enJaainedece que l'E-
uefqueBernardnevouloitconfentiràfesnopccsinceftueufes,auecla Comteffe de
Bigorre, au preiudice de fa premiere femme, qui eftoit en vie. Car le mariage de
Ccnmlle aucc Gifla ayant elle déclaré nul,à caufe de leur parenté, les partieseiloient
en plcineliberté de fe remarier,tuiuanclesCanoîlsduSynodcd'Agde, ëe pl,uf~eurs
autres constitutions canoniquesordonnéesfur ces matiercs. De forte que pour e*-
cufer l'Euefque Bernard d'vne fi manifefte ignorance i'aime mieux attribuer le
fuict de cette diftra£hon, à la recompenfe que Centuile voulut donnera Ponce
Euefque de Bigorre,pour lui auoir procuré ce mariage, quoi que permis & légiti-
me. Or la Comtefle de Bigorre, nouuelle femme de noftre Vicomte nommée Bea-
trix, eftoit ifluë des anciens Comtes de Bigorre, ainfi que ic vérifierai fort exa<ftc-
ment au dernier liure de cette hiftoire que i'aireferué pour les Comtes de Bigorre.
II. Cernariagede Centuile fut contracté tout incontinent après lafeparation du
premier, dés auant l'anjoSo. Car en cette année, on peut remarquer Centulle
aucc letiltrcde Comte de Bigorrc, dans les actes rapportés par Surita,
en feslndi-^
ces.NeancmoinscetteaIliancedeBigorre3nclediuertitpasdufoin3&desaiTecl:ions
natureles qu'il deuoit àiauancemcntdes affaires de Bcarn.Car nous trouuons dans
le Cade efcrit â la main des Fcars & Coufiumes de ce païs que le Comte Centulle,
lors qu'il fut Seigneur de Bearn & de Bigorre rebaftit & repeupla la ville d'Oloron;>
laquelle nous auonsveuci-deffusacabliée fous fes ruines, auenués par la fureur des
Normans, aufli bien que les autres cités de Gafcogne. Elle auoit parudu temps de
l'Empereur Honorius fur le paffage de Saragoffe vers le Bearn,dans l'Itineraire
d'Antonin; &c fon Eueique Gratus auoit aflïfté au Conciled'Agde tenu l'an 505. &c
figne en qualité d'Euefquede la Cité d'O loron, qui eft par confequent plus ancien-
neque Rodcric de Tolède nepenfe pas i lors qu'il doute, fi la ville d'Oligitc baftie
par les Vafcons,
d'Oloron, du commandemeat de Suintila Roi des Goths., l'an 6 3 eft la ville
ou celled'OlkecnNauarre.
Demaniere que cette ancienne ville meri-
toitd'eftreremifeen(apremieredignité,dautantplusqueles Euefques, & les Vi-
comtes continuoienrencorede prendre la denomination d'Oloron. Et certes il y a
beaucoup d'apparence, que fon Euefque Amatus qui auoit receu cet honneur de
ioindre la Légation du Pape Grégoire VII. auec fon Epifcopat, defira que lerefta-
bliffementdelaCitéfefiftpendantfonadminilbation. lomt que le bien de la pro-
uince & la difpofition des affaires requeroit abfôlumentque cette ville fuit releuée
&c uemifeenfon premier eftat, afin que les'troupes des gens de guerre, &
les Sei-
l'Efpagne faueur des Chreftiens
gneurs de Bcarn qui les menoient vers en contre les
Mores, eufTentvn logement & vne rctraic-te afleurée àl'emboucheure des Monts
Pyrénées,& de la Vallée d'Afpe,prochedelaquelle Oloron eft affis furvn tertre fer-
mé par les deux codés, des deux nuiercs qui fe ioignent à la racine du coftau,oùd
eft jQtué.
III. Ileftauflî croyableque fon afliete fut conliderée,pour la commoditéda
commercedes habitansde cepaïs auecles Elpagnols;la ville d'Oloron deuant fer-
uircomme4'vneeftapepourlepa{Tagedes marchandifcs^Uc l'onferoit Voicluier,
de France en Efpagne,& particulierement en la ville de Saragoffe. Car nonobstantt
que Saragoffe fuft fousle pouuoir des Sarafins,on ne lailfoit pas d'y traiéter lenego-
ce,aueclamefme facilité que l'onfaifoit auparauant; la neceifité contraignant les
Mores,de fe pouruoir des marchandifes & denrées de France, & le gain excitant les
noftres, de les leur porter, pour auoir dé leur or & de leur argent, qu'ils poffed oient
en abondance, le rainant venir du cofté de l'Afrique. La lettre d'EulogiusdeCor-
doüe, qu'il efcriuoit à l'Euefque de Pampelone Vuilefindusl'an 851. publiée par
Morales,tefmoignantaffés que des ce temps, le commerce des marchandsFrançois
floriffoitdans Saragoffe, rionobîlant que les Mores l'occupaiTent.
IV. Ces conÍ1derations d'Eftat &de police portèrent le Comte Cenrul!è,:1 reba-
tir la ville d'0loron:ayanten:édeuaiatisraitlong-tcmpsauparauâcauxintérêtsd-
l'Eglife par le reftablnTement de TEuefché & deTEglife Cathedrale, au mefmcen-
droit que l'on la void à prêtent, c'ed à dire delà le Gaue fur la plaine ioignante, où
quelques particuliersaians à mefmc temps eftabli leur domicile,formercnt vn Bourg
& corps de Communauté, qui de l'Eglife Cathédrale prit le nom de Saindte Marie
d'Oloron,dontlaSeigneurieapartientauiourd'huiàrEiicfque,ôc au Chapitre par
la liberalité de Gafton V. Car il ne faut pas douter, qu'après la defunion des Euef-
chés de Gafcogne sarriuée par le moyen de la depoiition de l'Euefque Raimond
le Vieux, les Euefques particuliers ne pnffent vn foin tres-exad de leurs Euefchés3
afin que leur diligence reparaft les défauts, que l'incurie deleurs predeceffeurs auoit
caufes,en procurant principalement le reftabliifement de leurs maifons,&: de leurs
Eglifes Cathedrales,pour y faireleferuicediuin. OrIon a délia remarqué l'Euefque
Eftienne d'Oloron qui fe trouuaau Synode de Iacca,poury remettre le fiege de l'E-
uefché d'Aragon, l'an m.lx. &fut prefentà l'aflemblée desEuefques,qui fefità
Moyflac,pour la Dédicace de l'Eglife, l'an m. LXIII, Et partant il n'eft pas vrai fem-
blable,qu'il n'ait apporté le mefmczclcqu'il pratiquoit pourautrui,à la rcftauration
de Ion £glife,en cas qu'elle n'euft efté mife en bon eftat auant lui. Amatus fon fuc-
ceffeur,qui auec l'autorité de fa Légation, corrigeoit les manquemens des autres
Euefques, n'euft pas commis cette faute d'auoir négligé fi long-temps, fa propre
Eglife,que d'en differer la fabrique, iufquesapres l'année m. lxxx. Iemefers de ces
indudions,pour faire voir,quele difcours & la tradition du vulgaire, qui fe conferue
encore auiourd'hui dans 0 loron cft fauffe,lorsqu'ils difent,que le fiege de l'Euefché
fut tranfportéde la ville d'Oloron au Bourg de Sain&e Marie,pour chaftier les habi-
tans de la témérité qu'ils auoient commife, de baillervn foufletàl'vnde leurs Eucf-
qu es. I'euffe pû diffimulcr cette fable, fi Ferronnc l'cuftreceuë,&nelui euft baillé
quelqueforte de crédit en la continuation dePaul j€myle;& 1 euffe pu iûftifierplus
exactement mes coniedures, files papiers de cet Euefché n'euffenteftébruflésilya
plus de quatre cens ans. Encore y rcfte-t-il dans la muraille duCloiftre prés de la
petite porte, qui meneà la Chapelle de l*Euefché,vnepierre fepulchrale,qui mar-
que le date de m. cxcvi. Mais pour ne s'arrefter point aux conie&ureSjl'Accordpaf.
fé entre Centullc,& le Vicomte de Soule,de vuider leurs differens à Nauarrenx,ou à
Saindte Marie d'Oloronfait voir que le lieu de Sain&e Marie, eftoitbaftiauantlc
reftablhîement de la ville d'O loron, que l'on euft choifi pluftoft que le lieu de Sain-
été Marie,fi cette ville euft cftérebaftie. Auffi le feul afpeét de la fabrique de laville
d'Oloron, fait voir affés,quel'Euefchén'y a point eftébafti par C entulle; qui fe con-
tenta d'ydreffer les murailles pour la clofture,le Pontfur la riuiere,la gràdeTour qui
eft àl'en«:éc de la ville du code d'Efpagne, & de reparer la maifon des V icomtes fife
ducofté que l'on nomme auiourd'hui,louVifcondau, qui eft ruinée prefentement.
Il baftit auffi l'Eglifc Parroiffiale de Sain&c Croix, qui eft vne Eglife fort vénérable,
baftie en Croix, aucc vue voûte d'vne pierre dure, appuyée fur des pilliersde mefme
ftru£ture;En telle forte qu'il n'y a point, foit au toid:, foit au refte du corps de ce ba-
ftiment, autre matiere que de pierre. Il y a bien vne autre tour haut cfleuée dans
la ville, qui tefmoigne en fa fabrique la mefme antiquité que les autres edifices
que l'on nomme encore auiourd'hui la Tour de Grede lequel nom
publics facilement
me porte à croire, qu'elle fut baftie en mefme temps par vn Seigneur
d'Agreda,nommé Galindo Sans d'Ateres,qui cftoitbcaufreredeGafton,fils du
Comte Centulle.
V. La Charte de ce repeuplementd'Oloron nous refte encore dans le Liurema-
nuferit des Fors du païs, & dans les Archifs de la ville mais c'eft fans autre date,
que
celui de la confirmation des priuileges, faite par Roger Comte de Foix,mari de Mar-
guerite Dame de Bearn l'an M. c c. x c. Olhagarai en fon Hiftoire de Foix &
Bearn, s'eft fouuenu de cereftabliflcment qu'il attribueàvn Centreuil, lequel,dit-
il, apres auoir efté choifi par les Bearnois, pour eftreleur Seigneur, eftantacreu de
la fucceflion du Comté de Bigorre, deuint infolcnt, & ne voulant conferuer les pri-
uileges du peuple, fut tué dans l'affemblée des Eftats qu'il tenoit à Pau. Mais
com-
me cet Efcriuain ignoroit l'Hiftoirede lamaifonde Bearn, il ne faut pas trouuer
effrange, s'il fe trompe en ce rccitjconfondant noftrc Centullevrai, naturel, Se légi-
time Seigneur de Bearn,& Comte de Bigorre ducofté de fa femme Beatrix,auec vn
Caualier de Bigorre, que lafedition populaire, & le foufleuement fait contre Ma-
rie la Vicomteffe de Bearn, porta à la Seigneurie,
pour vne année tant feulement,
l'an m. Clxx. ainfi que nous verrons en fon lieu.
VI. TantyaquelavieilleChartemonftrelefoing,que Centullcapporta pour
acheuer glorieufementfon ccuure,appellant des
gensde toutes parts pour s'y habi-
tuer, & les y conuiant par les priuileges, & franchifes qu'ilaccordaaux habitans de
laCicé fçauoir la defchargè dé tous cens & dcuoirs,pour raifort de leurs terres (îfes
dans la ville &foa Bailliage-, exemption des lots &
ventes, drdi&depafquage aux
terres vaines & vagues, chauffage dans les forefts des Seigneurs d'Efcot & de Lagor,
immunité de péageseltoit
partoutlcBearn,&des amendes que fon payoit pour les de-
fauts, lors que l'on appelle eniufticequi fônt nommés M<*n»ÎM, dans Hinc-
màrus. Il leur accorda àufli, quéplaidansauecle Vicomte ils ne pourroienteftteat-
tirés en quelque Cour que ce fuft, hors le reffort du Bailliage, & tes defehargea en ce
casdetousfraisdeiuftice,nlefmedefonSeau & s'obligea de ne mener point à fa
fuite,dansla ville d'O loron,lcs débiteurs, ou autres qui pourraient auoir offenfé les
CitoyenSilinonquecefuftdcleur confentement; afin de ne leur donner point ce
déplaifir, que de les voir protégés à leur face par l'autorité du maiftre: Excepté file
VicomteafTembloittes troupes dans la ville, ou bien y conuoqaoit fa Cour pknïere,
ouAfaiaur.

VII. Cette exception eft remarquable pour deux chôfes. LVnccft,pourmon-


ftrer l'antiquité du priuilege,dont iouïfTent encore auiourd'hui ceux qui font appel-
lés aux Eftats de Bearn. Car ils font en pleine liberté venans, retournons, & feiour-
nans dans l'a<Temblée,iuiqueslaque toutes pourfuites ciuilcs, e criminelles, font
mifcs en fouffrance, tant aux Cours inférieures, qu'en la Cour de Parlement. De
iortequ'iljfemblequetouccschofesconipircncafaire rcünir les volontés, pour tra-
Sarafins,
uailleraubien public, & quel'on foitaumefmccftat,quc ces peuples chés
Nonnofus, qui eferit en la Relation de (à Legation qu'il fit du temps deluftinian,
qu'ils s'affembloientdeux fois l'année pour les affaires de la Province, aUecvnctei-
le douceur & tranquillité, que toutes les inimitiés eftoient depoiees^ & les beftes
mefm es quittans leurs antipathiesnaturelles, gardoient la trefutf pendant le temps
desafTcmblécsgcneralles. L'autre chofe confiderâble, cft la tenuë de la Cour Ma-
iour,quieftûiten vfage du temps du Comte Centulle, pour iuger & décider fou-
uerainement les procès des habitans de Bcarn. Et cojnme cette Cité auoit eftéprin-
cipalement remife pour confertict Icnegocc, & le trafic, on s'auifa deleur octroyer
ce priuilegc,quc leurs debiteurs ne feroient point reccus à leur payer les debtes,
qu'en
ler en deniers contans,pour cxclurrcl'vfagc qui ic pratiquoit en ce temps, de bail-
payement au creancier, telleportion des biens meubles, ou immeubles du
débiteur & de telle nature, que les preud'hommes des lieux auifoient eilre raifon-
nable,dontles traces retient encoreen la Couftume reformée.
VIII. Le Comte voulut auffi referuerfes droits & fon autorité fùrlesBour-
geois3 comme l'adminitlration de la iufticc par foioufon Viguier, les Amendes de
foixante-fix Morlas, ou autres moindres, pour raifon des cnme£> fumant le For de
Bearn,dit-il;Ce qui monftre l'antiquitédes Fors Généraux de Bcirn,dol^it ictrai4le-
raiplus cômodément ailleurs. Et pourla peine des adulteres, il ordonna que l'hom-
me & la femmeferoient traduits & promenés tous nuds par les riiës de la ville, efti-
mant que l'infamie feule de cette nudité$ eîloit aufïirude à des gens bien nés, que
d'auoirlesparties coupécs,ou bien les cheueux,& d'eftre batu de verges,quieîloienc
les peines preferites contre les adulteres parles LoixSalitJues,Polonoifès, & Lom-
bardes. Mais le droid: qu'il fe referua de vendre fes vins & fesptfmadcs., du cidres
prouenans de fes rentes &dcuoirs, par tout le mois de May, eft confiderâblepour
l'interprétationdu terme de Maiepjue, dont les Communautés de Bcarnfeferuentt
auiourdhui,lors qu'elles font la deliurancede la Maicfque du vinfleurs ferrniers:
Car ce droit de vendre fon vin priuatiuement à tout autre, pendant le Mois de May
eft vn droit Domanial apartenant au Seigneur Souuerain,dans les terres qui lui font
immédiatement fubie&es, & aux autres Seigneurs particuliers en leurs villages qui
Dd ij
eft nommé dans les vieux tiltres Maiade, Maiencque & Màefqut prenant fa denô^
minadon du Mois demay; & neantmoins on n'en void pas auiourd'hui la prati-
compofé de ce Droid auec les Communautés, qui font
que dautant que Ton a
pour la plus grande partie
vne petite redeuance annuelle eh argent, quel'on appela
AeMakde. Toutesfois le nom dcMaiefqut eft tefté à ce Contrat, que lesConv
munautés depourueuës devin paffentauec vn Fermier, pour en faire le fôumifïè^
entr eux. Et dautant qu'il y a de-
mentnecelTaire aux conditions qui font arreftées
fenfc à tous autres de vendre du vin excepté celui de leur creu, & que le Fermier at-
tirantàfoilcdroiârdevcndrcfeulduvin, exerce dans la Communauté vn Mono-
polequi eft vne chofe defenduë par les loix, ces Contrats ne font point valables,
fi le Parlement n'en accorde la permiflîon. Quoi que depuis peu on ait offert en
affieuement de la part du Roi aux Communautés qui voudroient l'accepter, ce
Droi&dcdcliurerlesMaiefquesfanspermiflion deiuftice,& d'exiger du Fermier
quelque profit, pour les affaires de leursCommunautés. Les lettres de Déclaration
auec
en ont efté vérifiées au Parlement, cette referue neantmoins tres-iufteen foi,
vtile pour le public,& pleine de preuoyance, que ce nouueau droiâ: expofé en affie-
:uemcnt,n eftoit point domanial, n'y en ayant aucun de cette nature, que celui du
qui eft conucrti en rente il y a long-temps Mais feulementvne
mois de May Iuftice
permiflion de dependante du droiét deSouueraineté, qui doit pouruoir aux
necefïîtez de fon peuple fuiuant les occurrances.
IX. Le Comteconfirma tous ces priuileges auec ferment, qu'il prefta metant
fi main droite furles Euangiles, 3,c lafamte Croix; & fit confirmer parle ferment
de cen t hommesd'O ffau, & cent hommesd'Afpe la franchife ou Saubetat comme
il l'appelle, qu'il accordoit à ceux d'O loron, ordonnant yncamende dcnettfcenspb
Morlasgr d'vne medaille d'or, contre tous les cftrangers,qui enrreprendroient dans
les termes defignés fur Iaperfbnne des citoyens. Les premiers que la Charte tef-
moigneauoir eftablileur demeure dans cette ville rcnailfante furent fepthommes
de Campfranc, qui eft vn Bourg dans les montagnes d'Aragon fur la frontière de
Bearn. Ce qu'il ne faut pas trouuer effrange, à caufe de la hantife ordinaire,qui
eftoitencetempsentreles Bearnois & ceux d'Aragon, en confideration des guer-
embraffoient
res contre les Mores, que nos Princes aucc la mefme affection que fi
c'euft efté leur affaire propre, & qu'ilsauoicnt des droits Seigneuriaux fur la ville de
Iacque,dontCampfranceft vne dependance. le ne dois pas ometre, qucnoftre
Comte eft nomméen langageBearnois, Centolh, & reprefeoter les premières paro-
les du Priuilege,afin quel'on voye le langage de ce temps-là. lo Centolhpcr la gracia
de Dit* Vefcoms de Bearn, & Coms deBegorre bulhqueaquefleciutad3qtte eredejf>opladc}
per cofeil & adiutori de mons Baroos de Bearn, à ma honor & profieir, gr de touts mons
picceffon foffe poplade;à la qual poblation vienco bomis de diuerfes partides & aperdts lor
enjemps plago a mi,
que io départis tôt pleneraments ab lor Us lets,^
losdretSt^hsfors
dequejla ciutat.

I. EChartarioLafcurrenfi:CcntullusVicecomcs que â vobis regrederer feftinus CICfarauguf1:am


Bearnenfis dimitrens legicimam vxorem, matrem perueni,quosvulgi optnto negotiatorum cohorn-
Gaftomsquamhabcbac, BernardumEp. depoflef- bus interefle,nuper ab interioris Francix gremio
fîoncfuaciecicviolcnccr,âcPontium Bigotrcn(cm ibidem detcendennbusiaûkabar.Deinde, vrbi ap-
Ep.inpoflèflîoiicmmonafterii induxit,tali pafto, propinquans l1egotili[Ores tjuidemrepcn.~e.
vteiconcedcietillicitasnuptiasDigotrenfis Comi-
tiiTx quod B. prchibcbac.qacm ramdiu perfecu-
VII. Nonnofus in Bibliotheca Phorij i~ ~s
·-ais~ainyvpço7., !m<K)'«'[o~'t~plu;lu.< .~t< âN,~ilees,t~iai
tum, proptcramduamquerelam, & interdira qus :tMm ~t'<<'Ta~nttTtK¿¥JI,~c.ûi7tJ.S <«!.3jpe~t'<'~aoi'J â *)
inde faciebat à toto Epifcopatueiecic ,&inexilio 79~ 3t~« ~pôs ~rcç d;d7lG~, t ius~or R 1 ..?; w:_aï ·tr~âl
moi tuns & apud Forum lulij eft fcpulcus. â??,~l~a
III. EulogiusCordubenfisincp. adYuil. Cutn-
CHAPITRE XVIII.
Sommaire.
Pourfiitesde l* Sue/que d'Acqs pour reprendre la S 'ouk. Eludées far le
Legat Amatus Eue/que d'Oloron, & parle Qomte Centulle. Première
plainte pardeuant le Métropolitain. sAmatui forme vne nouuette dis-
putefar Neufparroijfes. cesLe Métropolitain accorde les Parties à
Saint Seuerjur le chef dedeces parroijfes. L'Archidiacre d'Acqs abfint*
& Ambaffadeur de Çui pour traifler *vn mariage auecle tBm d'A-
ragon. III. PlainBe contre cét accord au Concile de Poitierst on
Amattts eftoit t<vn des Légats. Renuoi à Rome. Les Euefques y en-
uoyent leurs Archidiacres. IV. Ce Concile tenul'amoSi. V. (pm-
mifiion du Pape Gregoire Septiefme aux Cardinaux Ifugues & Ri*
çhard. cRichard afiigne les parties en la 'ville de Lefiar. VI. Centul-
le entre en armes dans le pais de Mixe, fes troupes y font défaites,&
<vn jien parent tué. Seigneurs particuliers de Jldixe. L'Archidiacre
d'Acqs parent de Centulle & de la JSTobleJfe de Bearn ,pprejènte a
Lefiar3 & demande 2n autre lieu affeuré. Richard l'aligne à la Reo-
le. Ajfemblée des Euefques de Ça/cogne en ce lieu. fis ordonnent
lapoJfejSton
que
l'Eucfque d'Acqs<verijieroit des ISleufparroijfes. Les noms
des Gentils-hommes qui eftoient fes tefmoins. VIL Zimatus ne fi
prefente pas,>s arrefte en vn tertreprochainautc le-Comte Centulle. Le
Legat prononce de viue voix fur le fait des Neuf parroijfes Niais le
iugement ne fut pas rédigé par efirit. Ces plaintes,3auj& bien que celles
qui regardent
Soûle 3 Agarenx & Reuefilmal fondées.

Entulle ne fe contenta pas d'auancer les affaires de la ville, qui


eftoit fon oùurageparticulier,mais encor il départit fa protection
àTEucfcIie' d'OlorortjtenantlamainàceqiielcVicomtede Sou-
le, & les quartiers d' Agarenx & de Reuefcl qui auoientefté
reiinis depuis peu à leur ancienne matrice & diftraits del'E-
ucfché d'Acqs qui les auoit auparauant vfùrpés fufTent conferués fous le pouuoir
&laiurifdicl:ion derEuefquea Oloron. Nousaprendronstoutle procédé qui fut
tenu en vnedifputeficonfiderable,& les foins de l'Euefquc Amatus appuyéde la
faueur du Comte Centulle, pour fe maintenir contre les pourfuites des Euefques
d'Acqs, finous confukons leur vieille Charte, donti'aiproduitci-deflusvnepar-
rie qui monftroit les moyens que l'on auoit fuiuis pour cette réunion du temps
de Grégoire d'Acqs. Elle adioufte qu'à ce Grégoire lucçeda Bernard, qui menok-
vne vie fort auftere mais eftoit fort mol & craintifen la pourfuite de Ces interefts: &
rencontravnhommepleinde rufes & d'adreues,qui eftoit pourueu de J'Euefché
d'OloronjnomméAmatuSjau&orifédela Légation de toute la Gafcogne, & des
autres prouinces, Se par coniêquent afles puiflantpour opprimer quel Euefqueque
cefiift, dépendant de fa Légation. Ce bon homme Bernard fit fa plainte des violen-
ces qu'il pretendoitauoireftécommifes contre les droits de fon Euefché, par ceux.
Dd iij
«.1
d'Olorori ,à Guillaume Bernard Archeuefque
1 C d'Aux.
1»» A A quoi Amatus ne voulut
refpondre diredement, mais pour efearter la queftion propofa de fa part vile
pas
nouuelle demande contre ceux d'Acqs, touchant vn quartier deleur Dk>cefe,qUi
contenoit feulement neuf Parroiffes, depuis Salies iufqu'au lieu de Oguon allant
vers Acqs,&conduoit,àccqucBcifnàfdfuftcon<!?mnéàfcdcfiftcrdelà poffcffion.
I i.
Icyl' Auteur de la Chartcfcplaintbeaucoup dcl'Euefque Metropolitain,di-
fant qu'il felaiïïbk déférant pîusà-Tes fou_
gouuerner par Amatus à & difcretiôn
pleflesôc à fon autorité, qu'à la bonne caùfc de Bernard* lequel au lieu de receùoir
iuftice fur fa plainte, fut obligé de refpondre au fait des- neuf Parroifles. Et peu de
après, l'Archeuefque ayant affigné
préknta,les parties au lieu de Sainft Seuer de Gaf-
temps accompagné feulement d'vnfienCha-
cogne, ou l'Euefcfue Bernard fe
noincnommé Bernard de Campil ne voulut pas prononcer en qualité de luge,
mais fe rendit médiateur entre les parties, & fit confentirde viue voixà Bernard,
qu'ilfedefiftaftdes quatre Eglifesconteftées,au profit d'Amatus, Se retint les cinq.
A quoi le Chanoine s'oppofa fort vigoureufernent en abfence d'Arnaud Rai-
mond Archidiacre d'Acqs, qui eftoit pour lors occupé comme vn des Douze plus
honeftès &c remarquables Barons de Gafcognê en l'AmbafTade que Gui Comte
de Poidîiers leur àuoit baillée vers le Roi d'Aràgôn pour traider le mariage de
leursenfans.
e
`
III. L'Archidiacre eftant de retour dé fon voyage ,fuc extrêmement fafché de
lafurprifê,quiauoit cftéfaiceàfonEuèfqvtei&àmefme temps Hugues Euefquede
Die, & RichardAbbé de Marfeille Cardinaux & Légats du Saincl: Siegeayansin-
dic~t vn Concile à Poitiers l'Euefque Bernard & ion Archidacre s'y rendirent,
aufïi bien queles Euefquesdes autres Prôumces. Et quoi que l'Euefque Amatus euft
cét auantagedans rafTemblée^d'eflreafliscomme Legat au fiege des Prefidens, cela
n'empcfchapas l"Archidiacre,deremuer la queftion delà prétendue inueftiture des
quatre Eglifcs,quiauoit efté faite verbalement5 & fit iuger par tout le Concile,
qu'elle n'eftoit point valable, pourauoir efié fai£le fans le confentement de l'Ar-
chidiacre & du Chapitre. Neantmoinspourlerefpecï:d'Amatus, & de fa dignicé
de Legat le Synode ne voulut en prononcer, mais iugeant que cette matiere
meritoit d'eftre examinée en Cour de Romey renuoia les parties, & leur ordôna d'y
aller, oud'enuoyêf leurs Archidiacres auec les mémoires & les înûru&ionsneceflai-
res. Donc l'Euefque Bernard depefcha fon Archidiacre, & l'accompagna d'Ar-
naud Raimond de Sales, & d'Arnaud de Mirebeau; Et l'Euefque Amatus commic
de fa parc Heratlius fon Archidiacre, auêe fes lettres dé recommandation & celles
de rÂrcheuèfque, qui vouloir faire valoir ce qu'il auoit négocié entreles parties, au
lieudeSairi& Seuer.
I V. Pendant que nos gens font le voyage,il ne fera pas hors de propos d'examinef
le temps de ee Conciledc Poi£tiers.Ce qui nefe peut mieux faire,qu'en confiderantr
le temps de la Légation de Richard Abbé de Marfeille, qui fut fubftituéen la Lega-
ti0nàiêrnardfonfrere}furkfindelanio79.&
tout incontinentfut enEfpagne;
oùilncgocia auécîe Roi Alfônfe de Caftille l'an 1080. &y fitfarefidenceiufques
en l'année 1081. comme il apert par la lettre féconde du Liure I X. du Pape Gregoi-
reV IL Il faut donc que ce Concile aitefté tenu en la mefme année, ou bien au
commencementde la fùiuante 1 08 2.. Car h nous le reculions dauantage, nous troq-
uerions Hugues le Legat, non plusEuefque de Die, comme il eft qualifié dans la
Charte, mais Areheuefque de Lion.
V. Les Archidiacres eftansarriués à Rome, furent ouïs en pleine Cour, & ce-
lui d'Acqs obtint gain de caufe pour raifon des quatre Parroiffes, qui furent en con-
fequence de ce iugement poffedées long-temps par l'Eglife d'Acofs quoi que
par la négligence & l'incurie des Prclats elle en foit maintenant priuée dit la
Charte. Et pour le furplus des prétendons,il obtint letres de commiffion du Pape
Grégoire, adreifant aux Cardinaux Hugues & Richard, afinqu'ilscntraffenten
connoiffance de caufetouchant les demandes de l'Euefqued'Acqs.pour le démem-
brement de fon Diocefc; Et les defenfes d'AmatusEucfqucd'Oloron, quiauoit
fait entendre par fes letres, confirmées par celles de l'A rcneuefqued" Aux, queles
terres contefiéesauoient eftéci deuant viurpées par ceux d'Acqs,& apartenoient deC,
tout temps en proprieceàl'Egliied'Oloron.Amacusayant apris ces nouuelles,indi6r
incontinent vn Concile à Charroux, dpudCorrofium, où il recherchaplufieurs fu-
jets pour trauailler l'Euefque Bernard timide de fon naturel; Mais la commiffion
ayant efté prefentée aux Cardinaux ils arreflerent que Richard de Marfeille fe
tranfporteroit fur les lieux, pour vuider le differentlequel pour cet effet afligna
les parties à certain iour en la ville de Lafcar.
VI. Orilamua qu'auantle terme efcheu,CentulleVicomtedeBearn& Comte
deBegorre, entra dans le païs de Mixe qui eften Baffe Nauarre, auecvne grande
armée, &c que fes troupes forent repoufïees fie rompues parceux de Mixe, vnfien
parent & Baron nommé Arnaud Guillaume Milan y fut tué, plufieurs foldats y fu-
rent faits prifonniers, &ccntcheuauxprins. CepaïsdeMixceftoitpofTedépardes
feigneurs particuliers, quoi qu'il relcuaft du Vicomte d'Acqs; De fait on voit dans
les papiers de Sorde, Bernard Garfias d'Amixa, &Dat Arnalt d'Amixa; & dans
le Chartulaire de Lafcar, Arnaud Garfia de Mixa, pere à mon au is de Dat Arnaud;
ce dernier eflant peùt-eftre celui qui poffedoit Mixe au temps de cette guerre. Et
dautant que la Mixe dependoit du Vicomté & de l'Euefché d'Acqs, l'Euefque Ber-
nard, adioufte la Charte, craignant queles Bearnois feroient aigris dece malheur~
n'ofa point amenerà Lafcar les tefmoins, qui lui efi oient neceffaires: feconten-
tant que fon Archidiacre fe prefentaft pour faire les excuses, & demander vn autre
lieu plus affeuré. Ce que l'Archidiacre exécuta fans crainte, dautantplus qu'il auoit
l'honneur d'eftreparent du Comte Centulle, & de laprincipale Nobleffc de Bearn;
& obtint du Cardinal nonobflantles oppofitionsdu Comre, vn autre lieu plus af-
feuré, fcauoir S. Pierre de laReoIeiurnomméB^r^iMfow.Tous les Euefques de
Gafcogne eftans affemblés en ce lieu, il fut ordonné que ceux d'Acqs veriâeroient
par tefmoins, que les neuf Parroiffes qu Amatus auoit rendu litigieufes leur apar-
tenoient. L'Archidiacreamenavnfuffifantnombre detefmoinspourfairefâpreu-
ue, fçauoir Raimond Arnaud Vicomte d'Acqs, BornemeSanceVicomte de Ma-
rerane, Loup Garfia Vicomte d'Ourtc, & ion frère Guillaume Garda de Poiiil-
lon, Raimond Robert Vicomte deTartas Arnaud de Feulpar oncle del'Euefque
Bernard, Alan de Mugron frere du mefine Euefque, DodonBrenlî, Guillaume
Bernard Ezius d'Ortés, pere de Brumofus, Odon Bernard de Salies, Arnaud de
Caupene pere de Pierre, Arnaud,& Guillaume Arnaud de Til.
VI I. Tous ces Vicomtes, ou Barons d'eflite, qui ne cedoient pointaux Vi-
comtes,dit la Charte, & plufieurs autres Gentils-hommes, fe prefenterent fur le
lieu,pourrendreleurtefmoignage,fuiuantrordonnancedu Synode. Mais Amatus
ne comparut point, fe contentant de venir iufqu'àvn tertre proche de la Reole, en
compagnie du Comte Centulle: De forte que le Cardinal, & les Euefques ennuyés
d'vne longue attente, les firent aduertir de fe prefenter, pour voirprocederà la rece-
ption des tefmoins.Ce qu'ils refuiérent, & ayans efté encor attendusiufqu'aù point
de la auict, quieftle terme & delai que les Formules de Marculfc tcfmoignent

Dd
auoir elle en vfage du temps de la premiere race de nos Rois, ceux d'Acqs prorc-
~i iiij`
Itèrent qu'ils eftoient prcfts de faire leur enquefte, fi la partie euft comparu pour
la pouuoir faire legitimement.^LcCommiffairc reconnoilTant que l'on harccloit
l'Euefquc d'Acqs, ordonna, dit la Charte, qu'ils femaintinfent en leur pofleflion.
Mais fes procureurs étoient fi piqués du tort,qu'ils pretendoient receuoir, touchant
la Soule, Agarenx, & Reuctcl, & fi confiants de leur bon droit, touchant les neuf
ParrouTes qu'ils ne fe foucierent point de faire rédiger par efcrit ce iugement. C'eft
le fens de ce que la Charte d'Acqs nous a confcrué* mais fi nous auions les memoi-
aifëment qu'il cftoit bien fondé,
res d'Amatus ie m'aifeure que nous iugerions
mefmes au fait de Soûle,d'Agarenx&:Reuefcl,quiappartenoientdc toute anti-
quité à l'Eglife d'Oloron, comme il reprefenta au Pape Grégoire VII. ainfi qu'il
apert de la teneur du Refcrit,Et partant cette tourbe de tefmoins ne pouuoit pas
beaucoup prciudicier à fon droit, puis qu'ilsnepouuoientdepoferquedufait de
la poflfeflion, & des derniers exploitsqui n'euft pas efté mife en grande con-
fideration, encore qu'elle euft efté verifiée de trente ou quarante ans: qui eft vn
terme fufEfant pour donner par droitdeprcfcriptionàrvneEglife,vne partie du
Diocefe de l'autre, fuiuant les Canonsdes Conciles d'Afrique, & de Chalcedoine:
Dautant que l'Eglife d'Oloron ayant eftépriuée de fon propre pafteur Qc pofledée
par les Euefqucs Generaux de Gafcogne iufqu'en l'année 1058. que l'Euefquc
Eftiennefutordonné, & fouslequel fe fit la reünion de Soûle Scd' Agarenx, il n'y
auoit pas trois ans de bonne & légitimepoffeflion; tout le temps precedantdeuant
eftrc rabatu, fuiuant les fain&s décrets. Cependant nous auons apris dans ce récit,
l'armement de noftre Centulle contre la Mixe & le mauuais fuccés quilui arri-
ua., Ie.nc puis en deuinerle fujet, nifàire autrechofe, que donner lecontentc-
ment au Lecteur deluipropofcrlesparoles du tiltre, apresl'auoir aduçrri que fui-
uantles mémoires de S. Seuer,l'Eueique Bernard mourut le 15. de Iuillet 1097.

E Charta Aquenlî: Poft Gregoriura,abbatium fîasquafdatn eiufdemEpifcopatusfoi auferunt, &C


tantum & tantos honores occupante™, fucceffit violenter inuadunt. Aufcienfis veto Arclncpifcc-
propriusAqacnfiEcclefiïEpifcopus nomme B. vir pus, & Amatus Epifcopus liiciis fuis nobis fignifi-
mir* abftinentise, fed mollis &timidusin îuris fui caucrunt ab Aquendbus rafdem Eccleftas kfroprit-
dcfcnfioiie. In huius Bernardi regimine in Agaren- tAteOlorexfîsEccleJiaabftraflas, tident Olorenfi Eccle-
trumôc Refeuellum Aquenfis diœcefis Olorcnfes Jîd nb antique ferttnmjje. Vndefratcrnitati veftra; in«
praîdiais artibusfubintroieruni.Vixit ifteB. xx. Se mngimus, vt fipoteftis ambo fin autem vnus in
circa Bernardum Rairanndusfuc- competenti loco eorum negotium audiat atque
LV. annos. Poft
ceffit. Obijt autemxvm. fuiEpifcopatnsanno.Poft canonicis rationibus diligenter perferutatis Deo
Raimundumprcfens Guillelmus. Tempore Bernar- placcntc juftitia congruum finem imponat. Infra:
di prarfuit Olorenfi Ecclefire Epifcopus nomine Ad hanc caufam dehniendarn dirigitur Richardus
AmatuSjVirècontrariomagnataftutiaî & callidi- Maflîlienfis, qui vtrique parti aduerfk diem & lo-
tans, & tonus Vafconicx Lcgatus, qui quoniam curaquoconuenitentdefignauit videlicet
totius Vâfconici & aliarum ProuinciarumLegatus rim. Sedinfra defignanonem diei, Vicecomes Bear-
La
erat, facile quemliber fux Legationis Epifcopum nenlis Centullus Se Cornes Begorrenfis, Ipfe fuper
ftipprimcre poterat.Infra:RefcriptumGregorijVII. Aquenfem Epifcopatum videlicec fuper Mixam
Papx.GregoriusEpifcopus feruus feruorum Dei H. cum magno exercuu equitauit vbi à Mixenfibusin
Dienfi Archiepifcopo,& R. Cardinah & Abbati fa- euminrurgentibusviélus &fug»nisfuit Arnaldus
lutem & Apoltolicambenediftionem.Aquenfis Ar- Guillelmus ptonominc Milanus Baro Se Confan-
chldiaconus A. queritur quod Archiepifcopus W. guineus ipfius Centulli ibi occifus fuit milites mul-
B. & A. Legatusnofter, neenon EpikopusVafà- ticapti,equi plures centum & milita alia.
îeniisiBrnrgunraduerfusEccleiIatn{uam,&Ecc!e-
CHAPITRE XIX,
Sommaire.
Qnmtle donne àù monaftere de Saintjean de la Penna en Aragon 3 '^h
p ai/an du lieu d'Ej/m en Bearnauecfa famille & fis terres3 & le
droit de pafquagepour cent pourceaux qui feront gardés par ce paifin.
II. Donne l'Eglife de Bornas à celle de Lafiar & l'Eglifè de Ca-
slets au monaslere de Saint Pé y defcharge le lieu de Lanegrajfe des
couruées pour fon Chaste au de Cadeillon. I IL Justice de Qntulle
contre fii- mefme au profit de VEglifi de Lafiar. L'amende du Pre-
fire tué apartenoit à l' Eue (que fumant les Capitulaires j comme celle
des batemens leur apartient (muant le For. I V. V. Difjtute entre
Dodon Eue/que de Tarbe& le mbmislere de Saint Péfar la fipul-
ture d'<vn (gentil-homme & fur les violences commifes par l Eue/que
& fin Archidiacre3 iugée conioinâ entent par le Comte CentuUe &fi
Cour, & par le Legat Amattts Métropolitain d' Aux. Amatus Ar*
cheuefque de Bourdeaux.

Entulle ne fe coritentant pasd'auoirprotegérEucfqued'Oloiron,


7

voulut paroiftre libéral à l'endroit du monaftere de la Penna fitué


dans les montagnes d'Aragon, & départir encore les bien-faits aux
Eglifes de deçà, & leur rendre de fon chef vne bonne iuftice aux
occurrences. Pour le premier, Iean Briz Martinez ayant obferué en fon hiftoire
de la Penna, que Centulle Comte de Begorre,d'Oloron, & de Bearn, eftoittel-
lement affectionné à ce monaftere qu'il lé fit, HernranojGduaitterodelloi& ayant
rapport lefommaired'vnedonation que Centulle fît à ce Conucnt; ilapris la pei-
ne de m'en enuoyer l'extrai£t tout entier dont voici la fubftance Au nom de la Sain-
ctç & indiuijible "Trinité. Celuici eji leTeftamentque moi Cent ulle parla feule mifericorde de
j
Dieu &^nen-f armes mérites Comte dé Begone3 fais four le remtàe de mon ame de mes pere,
mere,>& de rhonAyeulle Comte Centulle G dflon>& tous mes parcnts. Car i'ojre, çyoflroye
au monaftere de S. Iean Baptîfie de la Penna ftuétnla Prouinced 'Jragon pour le profit d'es
SemiteHrsde'Dieuyrefidansi\n Ruflique nommé Lupo-Garf as, auvillage de IJUici (quieft
Eyfus en Bearn prés d'OlorbnJ auec fa femme,}&psenf ans, & tout fon aleui afin fie
Ui& toute ra race feruentperpetuelementàlEglifeS.Iean, commeils deuoiént me femir, &
âmes en fans & neantmoins qu'ils nepmffenteswepignotésenmonpdis pourtaifon d'aucune
plainflet que pourraient faire ceux d'Aragon, h donne au fi audit monafiere dans le me fme vil
&• à
lage le droit depafquage qui m apartient lafaifon du glandage,
mes fucceffeurs afin qu'en
ilpuiffe nourrir dans les fore fis du lieu, cent pourceaux & davantage s 'il fe peut fans domage du
tiers, & veux cjuelefufditRufliquefoitobligéà les garder, & à les nourrir chés foi. L'aëte eft
daté de l'Ere tut, C xv. & de l'année de l'Incarnation m. lxxv ii. commandant en Fran-
cele R.oiPhilippe, &en Gafcogne VV. Comte de Poicliers, & cnLeon Ildefonfeï Empereur,
& régnant en Pampelone & en Jragon le glorieux Roi Sance Ramires &moiCenwllepar
la grace de Dicu Comte deBegorre, d'Oloron, & de BearnJ ai commandéque lafie de cette
donationfuflejcritaiiporcbe de l'fglife S. Jean Baptifie, &C le lQMde fafefie ejlans tefmoins
(pconfirmdKurs ,îeRoiS4ncetGdfjtasEuefquedeIaccd.GdrfidS Âhbë deLeyre SanccAl-
bédeS. îean. Grimald Abbè de S. Vi^lor'um.BernardGarfiaGuillaumeEXo de Barequita.
doit Arnaud^Gmllaume £jfj>e. Où il faut obferuer qu'il y a faute
en ce Dato de Lafcun,
Lupus
date, qui cftre pour le moins de l'an m.lxxv11 1. la commiflion pour
la feparation du mariage de Centulle & de Gifla eflant de cette année au mois de
Mars, quatre mois auant cette donation. De laquelle l'on peut recohnoiftre que
ceux d'Aragon eftoient contraints en ce temps-là, de fe fournir de pourceaux du
coftédcBeam,&deGafcognc,aufli bicnquclancccflitélesyobiigcprcfcntemcnt.
II.Pour les Eglifesde deçà il gratifia d'vn côfté ceux de Lafcar del'Eglife de
Botnos; & d'aillcursil fitdonaumonafterede S. Pédc Génères j del'Eglife de Ca-
fon poffedoit au Vicuilh aucc fe-inctarrie, 6c tout ce qui lui apartenoit fat les
fiets, qu'il
lieux,
fils Gafton y apportant fonconfentement.Et de plus il afranchit & def-
chargea de tout deuoir &feruicc; le village de Lancgraffeenfaucurdumefme me-
nafterej en telle forte que les habitans de cc lieu, ne pourroient-eflrc contraintsà
l'aucnir, de faire aucune couruée ou trauail au Chafteau de Cadeillon ni au cun au-
tre lieu, mais demeureroient quites & defehargés de toutes exactions. D'où nous
aprenons que le Chafteau de Cadeillon eftoit en eftat dés le temps de Centullc, fai-
fant frontière ducoftc'd'Armaignaci & partant qu'ikic^autpastrouuer eftrange,
fi le Roi Alfonfe d'Aragon demanda les Chafteaux de Cadeillon & de Mancietà
Marie la Vicomteffe pour lui feruir d'aiTcurance de fes promeiïes en l'année n 7 o.

autresfois.
Maintenant le village de Cadeillon eft hors le domaine du Roi, & n'en refte rien
debout qu'vnc vieille tour, fur vne motc de terre, 5c les veftiges de quatre ou fix
tours qu'il y auoit
III. Quant à l'adminiftration de la iuftice, le Comte y eftoit tellement exaû
qu'il en receut vn tefmoignage bien auantageux du Pape Grégoire VILainfiquc
i'ai dit au commencement & la pratiquoitauffi feuercment contre foi-mefme,
qu'à l'endroit de fes fujets. DontilrcftevneprcuueauChartulairc de lafcar, àl'oc-
cafion de la difpute furuenuë entre lui &lcChapitre, touchant vne maifon de Ba-
leix, que Ramon-Arnaudd'Anoic auoit baillée à l'Èglife, pourlepayemcntdel'a^
mended'vnPieftre, qu'il auoit tué. Car l'amende ou le Vuercgild,& prix duPrcftrc
occis apartenoit anciennement à l'Eucfque diocefain pour en diftribuerl'vne moi-
tié en aumofnes, & l'autre au profit de l'Egiifc, fuiuant l'ordonnancede l'Empe-
reur Louis le Dcbonaire, n'y ayant, dit-il, aucun héritier fi proche du decede',
que celui quil'auoit aproché du Seigneur. D'où vient qu'en nos Fors les amendes
Preftres font adiugées à l'Eucfque, & non au Fifqu e du
des batcmcnsdes Roi ou à
la bourfe des feigneurs. L'ordonnancede Charlemagne auoit bien précédé, tou-
chant la taxe, & la qualité de l'amende, qui eftoit vingt-quatre deniers, reucnant
à fix cens fols dans la Loi Saliqtic, & les Capitulaires. Mais l'application en a efté de-
cernée par Loüis le D ebonnaire au profit de l'Eglife, Et conformém entà cette con-
ititution, lefeigneurd'Anoiepayal'amcndeduPrcftretué, àl'Euefchéde Lafcar;
mais le Comte Centulle fc faifit du fonds quiauoit efté baillé en payement, parce
peut-eftre que la diftribution de la valeur ne fc faifoit pas fuiuantle defîr deror-
donnance, ou qu'il auoit quelque prétention particulière fur la terre. DontlePre-
uoft Guillaume fit fa plainte au Vicomte, qui lui rendit iuftice en fa main, ôciugca
la difpute par le ferau profit duChapitre. Où l'on peut remarquer l'indépendance
de la iuftice des Seigneurs de Bcarn, puis que les corps Ecclefiaitiques qui font des
communautéspuuîantes, & en ce temps beaucoup honorées, ne s'adreflent pasà
vn fuperieur pour lui demander iufiice contre le Vicomte, mais la demandent à
lui mefme, & à fa CourdeBcarn. Ce que nous verrons auoii efte perpetuelemenÉ
practiqué ert toutes les occurrences: comme aufli que tous les faits douteux fe ter-
minoient auec vn duel ordonné en iuftice, ainfi quc f on a pû obferuer en cette dif-
pute de Baleixj Lequel combat, Centulle ordonnadcmcfmepourvuiderlediffé-
touchant l'Eglife de Luc, que Bernard
rent meu entre les Chanoines de Lafcarlesenfansquidenioientladonation,dont
d'Alod leur auoit donnée; ôc la veufue &
riiTuë fut au profit du Chapitre, àquilapolTeflionfutconfirméeparlemoyen de
deux cautions obligées entreles mains du Comte Centulle, fçauoir Girald d'Efpui,
& Gilemfurt de Narcafted.
I V. Il rendic la mefme iuftice à ceux de B egorre apres fon mariage auec la Com-
tefTe. Car nous aprenons dans les papiers de S. Pé, qu'en l'abfenccd'Odonleurfé-
cond Abbé, qui eftoit allé à Rome en compagnie d'AmatusEuefqucd'Oloronj
Vicairedu fiege Romain, & depuis Archeuefquede Bourdeaux,dit la Charteil fur-
uint vn grand tumulte dans la Begore excité par l'Euefque de Tarbe Dodon, & fes
Chanoines, à l'occafion de la fepulture d'vn Gendl-nomme nommé Guillaume
Ramon de Batres, qui auoit ordonné à fa femme de porter fon corps après fa mort,
dans l'Eglife de S. Pé pour y eftre enfeudi. De fait en exécution de cette derniere
volonté, les Moines appellespar les proches,eftoient allés au village de Ludux, auec
les cérémonies & tout l'appareil Ecclefiaftiquc, de croix, encenfoirs, cierges, &
bannieres, &auoient fait l'office pendant lanui<5t. Lelendemairi eltansfur le point
de leuer le corps, Bernard Archidiacre d'Afercixfuruintà main armée, &nonob-
flànt les oppofitions des Moines
marché de Lourde,parforce,aueci'adueudel'Euefque,qui
l'cnleua & le fit conduire à Tarbe.
l'attendoit en la place du La plainte
de cette violence fut portécà GuillaumeBernard Archeuefqued'Aux, & au Com-
te Centulle. Le Comte qui eftoit vn perfonnage rempli de prudence apres
le retour d'Amatus, & de l'AbbéOdon, ordonna que les parties, fçauoir l'Euef-
que & l'Abbé fe prefenteroient deuant lui, dans le Chafteau de Lourde, afin de
plaider leur caufe. Le Legat Amatus afïifta à ce iugement, auec Ebrard Abbé de
S. Sabin, &c Grégoire A bbé du monaftere de la Reole en Begorre, & autres perfon-
nes Ecclenaftiques&: Lacques, quüugerent d'vne communevoix, que les Moines
n'auoientpointdetort, & leur firent paffervnetranfa&ion, couchantle quart de
la difme de Semcac, que l'Euefque leur quita en contrefchange du Cafal de S. Mar.-
cial,qu'ils poffedoient proche de l'Eglife de Sain&e Marie.
V. On peut obferuer en ce procedéla bonne intelligencedes Euefques & des
> quiieureftfifouuent recommandée dans
Comtes en l'exercice de la iurifdidion
les Capitulaires de l'Empereur Louis en fes Additions; & comme aux matières dont
le principal apartientau iuge Ecclefiaftique, ôcTincidentaufeculier, ils ioignent
leur autorité pour éuicerleconmc~,ôctraictencconioin<3:cmenc l'affaire, confor-
mément à ce queronadepuisordonnépourrinftructiondudeli&commun&du
cas priuilegiédes Clercs, enl'EdidtdeMelun. Carici le port d'armes, Iacongrega-
tionillicite, & la violence apportée à renleuement du corps, efloitvncrime public
& Royal, comme violant la tranquilité publique qui dépend de l'autorité feculiere;
& la queftion
au fonds,fçauoir fi les Moines auant les pnuileges des Papes auoient
la faculté d'enterrer les morts au prciudice des Eglifes matrices, qui ont le droit des
cemetieres, auffi bien quedesbaptcfmes, priuatiuementaux autres Eglifes qui ne
font que fubfidiaires eftoit vn poinër. de la lurifdidtion Ecclefiaftique. La diiîeren-
ce de cette procedure auec l'Edit de Melun eft en ce que, le Legat & le Comte pro-
noncerent conioinctement, & non pas feparémcnt,auec cétauanragequei'yvoi
pour l'autorité du Comte,qu'il ordonne l'affemblée, &alligne l'Euefque & l'Abbé
de feprefenter deuant lui pour receuoir iuftice. Mais auiîiie ne doute pas, quele Le•
les aflignaft de là part: veumefmcmencque la Chatte fait mention
gat Amitus nel'Archeuefque
des lecres de d'Aux.Or ce iugement precede neceflairement Van
m.lxxxiv. dautant qu'il fe rapporte au temps qu'An-iatus eftoit encor Euefque
d'Oloron, & non promeu à rArcheuefchédeBourdeaux,qu'ilpofledoitencette
année.

loan.Briz Martinez Lib.i.Hift. Pinnat. cap.zi. Sancio RamirisgloriofbRege. Ego Ccntuliusgta-


Charta S. loannis Pinnatenfis In nomine San- ria Dei Cornes Bigorrenfis^Olorenfis ,& Biar-
Qx ac indiuiduce Trinitatis. Hoceft teftamentum ncnfiSjHanc confirmationis, vel oblationis psgi-
qaod ego Cenrullus, non meis meritis fed fols. nam in atrio eluldem S. Ioannis Baptiiix, & m il-
Dei m'iencordia Bigorrenfis Cornes facio pro re- lius feftiuitate fciibere luffi, de teflibus aè confir-
medio anima: mes, & parentummeorum,patris, œatonbus ad roborandum tradidi. Sancins glo-
ôetnaens, gr Ami Comités Ccnttillt Guafienis j àtque îiofus Rex cum omnibus optimatts fms teftis Se
omnium parentutn meorumpraxedentinm,& fub- confirmans. Garfias Epifcopus Ecclefijc Iaccenfis
fequentium. Offero iîquidem & toncedo mona- teftis & confirmans. Garfias Legerenfismonaftenj
Bapuftx de Pinna quod eft fitum Abbas teftis & confirmans. Sancius eiufdem mo-
fterio S. loannisProuiricia,
in Aragonenfi ad vulitatem feruorum nafteri) S. Ioannis B. Abbas eleâ:usteibs& confir-
Dei ibidem habitantium, vnum Rufticum nomi- mans. GrimaldusmouafterijS. Vi£roria.ni Abbas,
ne Lupo-Gar(ias in villa qus vocatur lfuici eu m & huius Charrx fcriptor,teftis & confirmans. Ber-
vxore, & filiis, &omni alodio fuo, vt perpetuo nardus-Garfias coxtaneus meus teftis & confir-
iure, ipfe fie ornnis eneratio eius Ecclefix S. Ioan- mans. Guillelrnus Ezo de Barcquita teftis & con-
nis, ficuti mihi & filiis meis debucrunt feruire de- firmans. Lupus Datode Lajcuae teftis & confirmans.
feruiant, & per nulla querimimia Aragonenjts patria Arnaldus Guillelmus de Afpa teftis & confirmans.
ob ptg«orcn,tnr in ptUria noflrtt ab homine aliquo. Ego prœnominatus Cornes Centullus fecundum
Do cciam in eadem villa, fupradi£to monafltrio defideriummeum hanc paginana firmaui & mana
S. loannis, pafcua porcorum meorum quse ego propria hoc figno corroboraui.
& poften mei ibi debemus habere vt quandocun- II. E Chartario S. Pétri Gen.Centullus Cornes
que in filuis eiufdem villa: pafcua abundant Bigorrenfis nec non & VicecomesBearnij dedit in
centum poreosmeiiuri5,veleo ampliuSfi fieri po- Biguilio Beato Petro, Ecclefiam de Caftello cum
teft abfque lsfionc alicums hominis ibi pafcan- propria boueria de cum omnibus quasiurehere-
tur. Supiadi£tusautem Rufticusillorum,eos pro- ditario illic poffidebat, Gnaftone filio fuo (ïniul
curare faciat, 6c in domo fuanutnat& euftodiat. confirmante & donante nec fuit ibi aliqnid quod'
Hanc veto oblationem pro remedio anims; meac5 vterquenonfirmauent. B. Petro fibique famulan-'
&: parentutn meorum Deo, & S.Ioannioblatam, tibus perpetuo poirideiidum. In fuper quand am
ionimendo filiis & neponbus mcis, atque omni- villam B. Pétri que Lanagraffa vocatur, huic fàtis'
bus Chrifti fidelibus mihi inhonorem meumfuc- proximam fecit pater cum voluntate filij Inge-
redentibus, vt inconuulfam & firmam perpetua- nuamac liberamabomni feiuicio malo, ea fcilicet
liter cuflodiant atque pro remedio animarura ratione vt ab illa die amplius ànemine cogeren-
marnm ôc meae ab omnibusinimicis pro pofle fuo tur habitatores illms facere aliquod opnstnC<ide-
futurum
defendanr. Si quis vero quod minime lioneufi çaftro, vel in aho loco (èd vt femper fer-
credo, meorum filiorum, vel nepotum, feuquo- uianr B. Perro fibique feruientibus abfque vllain-
rumlibct hominum hoc meum deciettim incorri- quietudine cuiuflibet exaclroris.
gibtll pertinacia difrumpere tentauerit ex parte III. E ChartanoLafcurrenfi: Ruflicum de Ba-
I>ei omnipotentis& (ânâorum Se mei fit Anathe- les deditAtramonarnaud de Anoia ad SanctamMa-
mamaranata,&curaDacan&Abiron, Sccumlu- riampropterquemdampreibycerumqucminterfe-
dairadicutc domini obtineat ponionem ininfer- cit, poft mortemfuam venir Vicecomes, & abftu'-
no înfciioii Amen. Fa&a eft confirmationis pagi- lit. Deinde venir Vilemus praspoiitns clamans de
jia.iEra m.c.xv. Anno abincarnati verbiM.Lxxvu. ruftico, & acccpit iufticiam m manu eiufdemVice-
friper gentem Francoruni imperantePhilippo Re- comitis, & fecit Diuifionem ferri gratia Dei vicit
ge, & in G uafeonia imperante W. Pidtauienfi Co. eum. Tit 58. Legis Sahcas. l.lb. 3. Capitul. T.25.
mité, & in Legione imperante Ildefonfo Impera- V. Capitul.lib.if.T. 15. Addit.j. T. 54. 64.Add»
tore, èc in Painpilonia, & in Aragonia régnante ~T~4.
CHAPITRE XX.
Sommaire.
Decés de Centulle. Sance %amires %çi d'Aragon l'appelle a fin fi*
cours.
EHant arriuéen la 'vallée de Tena & logé dans la maifon
d>evnjien Vajfal, il efi ajfapné la nuitt par fonhofte qui s'enfuit en la
terre des Mores. Sentence du cR^i Sance contre le bien du meurtrier.
IL Centulle eftoit Vajfal du l{ot d'Aragon pour Bigarrep eftoit qui
aufîieftoit
Vap-
tenue en arriere-Fiefde la Couronne de France. III.
falpouriine partie de la vallée de Tena. S eruitium expliqué. lV.Jujti-
de Centulle enfaueurde • S.Jean de la
fièpar l'Atte de la donation Pen-
ï
na., que leBearn ne releuoit point de Aragon. V. T$nl(repris en fa
conietture, que Centulle euft eftè appelle pour lefiege de- Tolède, Cen*
tulle eHoit en vie l'an 10SS.
f

L y a quelques autres chefs qui regardent les avions de Centulle,


& (à ligne'e de fon fécond mariage, queietraiderai plus particuliè-
rcment au dernier liure: Cependant ie finirai cedncoursparlafîrà
de fa vie, qui'arriuaà cette occafion. Sance Ramires Roi d'Aragon
voulant renforcer fes troupes, de quelques compagniesde Bearnois & de Begor-
dans, pour faire la guerre plus puimmmcntcontreles Mores, appella Centulleà
fon fecours. Il fejnet en chemin aucc les volontaires de ce pais & fortant de Bearn
parla vallée d'Oflau entre dans la vallée de Tcna en Aragon qui releuoit de lui en
hommage, & fe loge dans la maifon de Garcia fils d'Aznar A thon quieftoittenu
deuoir de fief à feruice,
par cc que de le receuoirôc l'heberger. Maisèedefefperé&
maudit Garcia, vfant d'vne perfidie, lafeheté, & trahifon infupportable tue la
nuicl: le ComteCentulle, lors qu'il repofoit, & meurtrit vilainement fon hofte&
fonfeigneur & ceux de fa fuite. Le Roi Sance Ramires, qui eftoit alors en Caftille,
conceutvne telle indignationcontre ce perfide,que pour vengerce crime, ne pou-
uant fe faifir de la personne de Garcia, qui s'en eftoit fui vers la terre des Mores, or-
donna que la maifon, où la trahifon auoit efié commife,demeureroit defertée*
auec defenfes à toute forte de perfonnes d'y habiter. Et daurant que Galindefre-
re de Garcia lui reprefenta fon innnocence, luifit voir qu'il n'auoit point trem-
pé dans la perfidie de fon frère, puis qu'en ce temps il eftoit en Caftille auec le Roij
Sance fe contenta de luy ordonner, de vuider luy fa mere, fes freres, & fœurs hors
la vallée deTcna,dc n'y habiteriamais,& de ne baftir aucune maifon dans les bornes
qu'il
ies héritages,
luy defigneiluy permit ncantmoins détenir des meftay ers defaire
& procureurs dans

pour trauailler les terres& recueillir les fruiéb & fa refidci-ice


auec fa mere, en telle autre part du Royaume qu'il aduiferoit à la charge que fi Ga-
linde vouloit fe retirer à l'aduenir du Royaume, tes cautions en nombre de feize,
s'obligent delcremetreentrclesmainsduRoi,fouspeinedereparertousles dom-
mages qu'il pourroit faire.
11. Iean Briz Martinez nous a indiqué ce funefte accident en fon hiftoire &
depuis m'a communiqué la pièce entieredelafentencedu Roi, conceuë en termes
Larins, qui monftrent queleSecretaircmanioitplusfouuentrefpéequelaplume,
Ec
Quoi que le Chartulaire de S.Pé confertte la mémoire du decés de Centulle en Ef-
pagne, mais nonpas auec la circonftance de la violence& trahifon; ou il lors qu'il rap-
deceda
porte en termes exprés,que Centulle Gafton allanten Efpagne auoic
donné à S. PierrelamoitiéduvillagedeCedzeenBearn. OùTon peut remarquer,
eftoit fils de Ga-
ftonle Comte Centulleeft nommé Ccntulle Gafton, à caufe qu'il
que
III. lean Briz Abbé de la Pcnnan'euftpas fait mention de ce meurtre, ni de
la fentence du Roi Sance, fans ce qu'il prétend iuftifi er par cette piece,que le Bearn
f cleuoit de la Couronne d'Aragon, puis que Sance y nomme le Comte Centulle
fon Vaflal en termes exprés. Mais pour le metre hors de peine fur ce fujet, i'ad-
• uoue franchementque Centulle efloit VafTal du Roi d'A ragon, non pas en qualité
de Seigneurde Bearn, mais à raifon du Comté de Bigorre, qui releuoit immédiate-
ment de la Couronne d'Aragon,& en arriere-Fiefde celleceComtéàlaÇouronnede
de Franceilequel homagee
a efté fupprimé & aboli,non feulement parla réunion de
France, mais encore par les ceffions & renonciations paflees entre le Roi S.Loûis,&
& le Roi Iacques d'Aragon, celui-ci.quitant le droit de fouuerainèté fur les Comtés
de Catalogne,&l'Aragonoisles droits féodaux qu'il auoit en Languedoc, & autres
païs deçà les monts,ainfi que ie monftrérai au traité particulier des Côtesde Bigorre.
III. En outre Centulle eftoit Vaffal du Roi d'Aragon, à caufe delà vallée de
Tena, qu'il tenoit en fief de la Couronne d'Aragon comme poffefTeur de la
maifon de Bearn, & fucceffeur de CentullePremier, qui en receut l'inucftiturèd'v-
ne jj>artie,des mains du Roi Sance Abarca: l'autre partiede cette vallée eftant demeu-
rée en la poiTefïion du Roi. Oril fera facile de verifier que Centulle auoit des fiefs en
Tena, fi l'o n confidere,que dans lafentence de condemnation baillée par le Roi, il
cft enoncé queGarciafilsd'AznarAthon,ldgealeCvmte Centulle dans là maifon
par deuoirde fief, Fecit eiferuitium infua cafa lu i fit le feruicedans fa maifon, comme
des l'a «île. Car les termes de Seruitium Fodra, Procurationes,
porte Albergatœ, j4rceutayiom.
r
Synonymes, quiugnifientvneefpecededeuoirdesVaffaux à l'en droit des fei-
gneursik Fief, nommé Gifle par les François,qui confifte à l es loger & trai&er dans
leurs
maifons auèc leur fuite limitée^ pendant vn, deux, ou trois ioursfuiuant les
conditions du Fief, & les accompagner auec leurs armes àla guerre. Gaufredus Mo-
naçhus auteur de cét aage, publié par Surira, prend le mot de Seruice en cefens auf-
£ bièn que l'Empereur Frideric en fes Constitutions, Oc plufieurs autres efcriuains,
outre les compilateursdes liures des Feudes.
IV. Ces refponfes fufEroient pour rabatre l'ambition des Aragonois, & main-
tenir le B earn dans fa hberté Maisileftiufte de les confondre par leurs propres pie-
ces, & nommément par les termes de la donation dvn païfan & du droit de pai-
quage de cent pourceaux, que le Comte Centulleaccordcaumonaftere de la Pcn-
na, dans le village d'Eyfus en Bearn,qui a efté produiteauChapitre precedent.C'eft
vn tikre fort authentique, & confirméparla fignaturc du Roi Sance Ramires, &
de fes principaux Confeillersl'Euefque de Iacca,& les Abbés de Leyre, delà Pcn-
deSaint Vidorianjquin'culTent
na,& permis,nonplus que le Roi mefine, la di-
minution de fon autorité. Cependant Centulle met là dedans vne claufequifait
voir la différence & la diilindion des Royaumes, ôcdesiurifdidions d'Aragon ,&
de Bearn. Car, il dit, qu'il ne veut point que le Ruftique d'Eyfus, ni ceux de fa
iacepuiiTenteftrepignorés,faifis,niarre{Tés, en fon païs, pour lesplaindres de ceux
d'Aragon oppofant manifeftement,&diftinguant fon païs de Bearn, du Roiau-
me d'Aragon; & defendant non feulement que la Iuftice d'Aragon ne s'exerce
pas en Bearn, mais auffi que ceux qui font de deçà ne puiffenteftrefaifis à Icurre-
qucltc-, ne voulant pastoutesfoisexclureccttefàific,&pignoration,{iles Arago-
nois les peuuent rencontrer hors le pais de B earn. Car c'eft en ce fens,c|u'il faut pefer
cesparoles,»»^frwnofîr<f3qnincfontpasdcpeu déconsidération,pour conuain-
creleshiftoriens d'Aragon d*aûoir vncfcfir plus dérègle en cette nouucllc préten-
tion, que n'ont eu leurs propres Rois. On pourrait bien expliquerces termes delà
Reprcfaille des Bearnois contre ceux d'Aragon; laquelle Centulle ne veut point
auoir lieu contre le Rùftique d'£yfus,encore qu'il apartiéne au monafteré de laPcn-
Aragon.Mais ce'te interprétation éft plus expreflèpour mon intention* atten-
na en
du que l'on n'o&royc les Reprefailles, que contre lesfujets dVrt Prince cftranger.
V. Au refte Ican Briz fefurprénd en&conie&ure, lors qu'il cftimequcle Roi
d'AragonauoitappêlléleComte CentuIIepour le ficgedcTolede, que le RoiAl-
fonfe de Léon & de Caftille, entreprit contreles Mores, quiauôicntcftablidans
cette ville les forcés & l'arcenal de leur empire d'Efpagne. Car Surita, & les plus af-
feurés hiftoriens marquent la prife de cette ville en l'année 1085. & neantmoins
Centullle eftoic en vie trois ans après: &foubfmitlcmonaftcredeS.Sauineh La-
uedan,àceluide S.Vi6tor de Marfeille parade des Calendes d'Auril 1088. comrn;.
ronaprcndparleChartulairedcS.Vi&or»
> . •
I. In Dei nominc,Ego SaticiUî gratiaDei Rex,vo- toinTena non intret,ncque ibi plus cafashabeat,
bisomnes homincsviros & muheres facto agnofee- fed in lu as hcrcditates mitrat Iuberosqui laborenc
re.quomodofaûum fuit cum illa Comite Domno illas, fic ille quam & fua mater, & quantum fru-
Centullo meum Vaffallum, & vnde veniebat ad clum deus dederic eis de BcfcafaàHifu rccipiant il-
lud. Et fi tantum non quefiérit DômnusGalindo
me per Tenà fed Garcia filius Aznar At honis fectt
«i ScruitiHmwfuacAfe,& inpoilcaoccifiteumpcr ftatc in mea terra, quod ponant illum îfti fidiatores
ingarnum ,& promalatradinonevna cum homi- in meas manus antequam aliqua malafaciat.à:
nes fuos. Et inde me timendo cxiuit dcilla terra, &
fedeant foluti de fidiatura. Illi fidiatores fie funt
fugiuit in terra de Mauros, cum hominibus fuis. nominati Scemcno Sancionis Aznar Galindonis,
Propterea placuit mihi eum viris meis, vt inillas Dato Fortunionis, Sancio Galindiz. Domno For.
<afas vbi illatraditio fuit faéta, hullus ampliusha- tunifo, & Domno Galindo filij dc DomnaBcllira.
bitetincas.Indcvero venitmihiDomnusGalindo Domno Fortunio, Se Domno Galindo filios de Da-
filius AznarAthonis, dicens quod in illa ttaditionc to Sccmcnionis. Lope Fortunionis Fortunio Gar-
non habuit culpatn quia mecum gratin Caftillai ces, Garcia Eneconis, Garcia Bançonis, cum fuo
&padlaui cum illo vt exea: fua mater cûfuîs filiis, germano Domno Scemcndfuo vafallo, LbpeDa«
& fuisfiliabusdeTena,&arnpliusnullusexeisin te ,& Fortunio Date.
terra teuertatur neque de Velcarain fufii vnquam II. Chart. S.Petri Gen: CetimBw GaUcnûabiens
cafam non populent, nifi tantum quod ponant in in Hifpaniam, vbi defun£tuscft,ordinauitB.Pe-
illas tro medietatcm vjllsequc dicitur Cedza.
cotum hereditatibusluberos, qui terras labo-
rent, & quodeiscorumfruclumreddant. Sedra- Il. Itl. loann.BrizMartinczl.i.Hift.Pinn.c.iï.
Gaufridus Monachusl.i,c.39.R.obertusDux Apu-
men nevnquaminTcna intrent aut ibi plus man- liae Gaufridum de Conuerfana
fionem habeant. Et fuper hanc caufam dedit mihi nepotem videlicet
domnus Galindo fidiatores. Et cum amaret me fuum, filius quippeforori s fuat crat vtdeMonte-
plufquam alios & quefierit plus in mea terra ftare, pilofo CibïSeruitium, ficut & de ceteris caftris, quae
Dico quod plurima fub ipfo habebat, exhiberet, adoifuseft.
quam in terra de M autis cum matre:
fua
quamdiu in terra mea fherit, à nullo homine vel
&1.4.0.14. Ncctributum, Si. Senittmm ftatmum
à nulla cauffà de mea terra rnaliciam non faciat,& perfoluere.
quod de illo quarto dicinantea fine mco manda- V GhartiriumS.ViâorisMaflil.n.45.
CHAPITRE XXI.
Sommaire.
Les Papes ont introduit l'vfagc des Legats pur fortifier le s Me-
tropolitains. Pouuotr des Légats. III. oAmatus Légat pendant fa
'Vie
non feulement en Cjafcogne, mais en toute l' Aquitaine qui corn-
Prenoit en cette Légation la Ivletropo le de Tours. L'affemblée des Con-
ciles de la Légation fèfaifoit auec les confentemens des Fuefques,&
des Comtes. Amatus tuge lafeparation du mariage de Guillaume Com-
te de Poiclters>&la dijpute de l'Eglife de Solac entre les Abbés de Sain-
(le Croix & de Saint Seuer. IV. nAmatus Légat en Bretagne four
corriger l'abus des fauffes penitences. Cet abus explique. V. Rjgueur
des pénitences. çjKCoderation} & permutation de ces pénitences. Les
Jndulgences3 outre leurs autres effets3 defebargent de l'obligation des
canons penitenciaux. VI. Amatus en Efpagne pour y reslabltr les
tributs apartenans au S aint Siège. VII. (onctlede Befalu. Le Com-
te de Befalu s'oblige à <vneredeuance annuele. Archeuefque de Narbo-
ne excommunie par Amatus. L'excommunication confirmée au Sjno-
r
de Romain. VI IL Sance Ramires 1{ot d'Aragon paye vnepenfîon3
que fin fils T) on- Pierre continua j mais le Roi Don-J aime s'en def char-
gea j fi l'on
oAmatus la pretendoit
Arcbeuefque par voyeauxd'infeudation,
de Bourde end'obligation.
& confirméou fa IX.
Legationpar
le Pape Vrbain Second. Sance Eue [que de Lafcar. Odo Eue/que d'O-
loron. Concile de la Légation inditt par Amatus en la itlleaeBour-
deaux.
Autant que l'ai fouuent fait mention d'Amatus Euefque d' loron,
pour l'ornement
& de fa Légation en Gafcogne, il eftnccc (Taire de
cette hiftoire, & du païsdeBeam, quia produit vnpcrfonnage de
(igrande confideration, de reconnoittre plus particulièrement ion
mente, par lesdiuers emplois qu'il a eus du Pape Grégoire VII. en plufieurs affai-
res d'importance, auec le pouuoir extraordinaire de Légat. La pratique desLega-
tionsa efté vn moyen dont ce Pape, & les fucceflTeurs fe font icruis fort acortement,
pour attirer à euxtoutel'autoritédcs Métropolitains, & des Synodes Prouinciaux,
mefmcs en premiere mftanec. Car comme en la primitiue Eglife le Sainct Siege
iè contentoit de refpondre aux confultations des Euefqucs particuliers Sx. des
Synodes Prouinciaux d'Orient, & d'Occident & de leur prcfcrire en exécu-
tion de la tradition Aportoliquc & de la difcipline canonique ce qu'il faloit
fuiure en la rencontre des nouuelles difficultés, qui n'eftoient point expreiTcment
décidées ou bien de confirmer ce que les Synodes Prouinciaux auoient ordon-
né aux matières qui regardent la Foi, ou les reglemcns généraux, fur les relations
qu'ils enuoyoient apres leurs délibérations fans que les Papes voulurent fc mef-
lcr des affaires des particuliersi ni entrer en connoiffance de caufe des appella-
tions, que les coulpables condamnés pour crimes ordinaires, intericclroientt quel-
quesfois afin d'eûudcr l'exécution. Aufli depuis l'ordonnance du Concile de
Sardiquc faite fur la propofitiond'QfiiBEuefquedeCordoiie,lequelyprefidoit
en qualité de Légat du Pape Iulhis, le pouuoir des Synodes prouinciaux autorifé
dans le Concile deNicée pour le iugement des crimes & cas particuliers des Ec-
clefiaftiques, fut en quelque façon altère'. Caraulieu, queles appellations en ces
matieres n'eftoientpointreceuêsenCourdeRomc, ilfutarrefté,non pasqu'elles
le fuflentouuertement,ni en tous cas,maisque l'Euefque depofé peuft faire fa plain-
te au Pape, afin que s'il l'a trouuoit en quelque façon fondée, il ordonnait aux
Euefques de la Prouince de reuoir le procés, appellant auec eux les Euefquesde
laProuince voifine, referuant au Pontife Romain d'y enuoyeraufli quelque Le-
gardefal'exécution
Icance y prefider
part, pour du premiers'il le iugeoit à propos demeurant cependant en fur-
iugement.
De forte qu'aucc ce tempérament plein de
prudence, les Pères de Sardiquc conferuoientvncautorité comme impériale au S.
Siege, ou bien pour vfer de leurs termes, honoroientauantageufement fa memoi-
re de S. Pierre, deferans au Pape le droit que les Empereurs s'eftoient referué, de
receuoir les Requdl:es Ciuilcs, qui ciroient propofées contre les Arrefis du Préfet
du Prétoire, & maintenoientles Euefques & les Synodes ordinaires au droiét de iu-
ger fouuerainemcnt des faits particuliers; ïaufles moy ens de reuifion & de fe pour-
uoir par deuers le Pape, pour faire reiugerla depofition d'vn Eucfque dans la Pro-
uince,auec plus grand nombre de Iuges,& enlaprcfènce d'vn Legar,ou d'vn Com-
des comme parle le Concile. Ce qui foit dit enpafTant,
miflaire cnuoyé à Latereftio,
pour faire voir l'origine Legats du Pape enuoyésaux Prouinces, referuant d'ex-
pliquer fort exactement toute cette matiere, en mes Exercitations delà Iurifdi&ion
Patriarchale.
1 1. Or les fouucrains Pontifes voyans la neceffitéqu'ily auoit, d'appuyer la
foiblefle des Metropolirains, ou de corriger les abus qu'ils commetoient eux mef-
mes, n'attendoient pas bien fouuent la plainte des particuliers condamnés. ( Car
depuis le huicliefme fieclcils receuoientindiferemment toute forte d'appels, foient
des moindres Clercs ou des Laïcques. ) Mais enuoyoientd'office leurs Légats, afin
qu'aftcmblans les Synodes Prouiliciaux fiiiuant les neceflités, ils pouru euffelit aux
defordres & dereglemens, vuidaffentles inftances pendantes, excommuniaffent
ceux qui le meriteroient, &envnmot exerçaffent auec les Synodes la
iurifdi&ion
Ecclefiaftique, à la charge derapporterau S. Siege leursprocedures, afin de con-
firmer, ou modifierainfiquederaifon, ce qu'ils auroientiugé, ou délibéré. Quel-
quesfois auffi ces Legats eltoient employésaux affaires publiques, & de grande im-
portance, comme pour negotier auec les Empereurs, les Rois, & les Princes tou-
chant la tranquilité publique des Eftats, ou traiter des droits & de l'autorité de l'E-
glife Romaine. le ferois ennuyeux à verifier par exemples, toiis les poin£ts que i'ai
propofé, de forte que ie me contente d'en faire voir l'vfage, auxeommiflionsque
lEuefqued'O loron Amatus â evies en diuerfes Prouinces.
1 1. II fut Légat pendant fayie* non feulement cnGafcogne, maisaufli en tou-
te l'Aquitaine. Or cette Légation d' Aquitaine comprenoit, outre les Métropoles
de Bourges de Bourdeaux, 6c d'Aux, les Diocefes de la troifteftne Lionoifç autre-
nient dé la Metropole de Tours, ainfi qu'à fort curieufementobierué le P.Sirmond
fur les Epillres de Geofroi, rapportant les letres deconuocation d'vn Synode de
toutelaLegation, expédiées fous le nom d' Amatus; oùl'on verra que ces Conciles
eftoient bien indicés de l'autorité des Legats; mais pourtant avec le confentement des
Euefques, Jbbesj & Princesqui eftoient dansl'eftenduëdelà Légation. C'eft en cet-
te qualitédeLegat, qu'il allembla en lannéeM.LXxiv. vnConcileàPoi6ticrs,oùil
preiidoit
pour ordonner lafeparation
auec Gozelin Archeuefque de Bourdeaux,
E e iij
du mariage de Guillaume Comte de Poi&iers & de fa femme. Comme auffi il Vui-
da en qualité de Legat auec les Euefques Prouinciaux,la difpute qui eftoit furuenuë
entre les Moines de Moyiîac, & les Chanoines de S. Scrnin de Tolofc, touchant
certaine Eglife qu'il auoit adiugée à ceux-ci, ainfi que tefmoigne le Pape Grégoire:
qui lui commit aufli la decifion du différent furuenu entre Arnaud Abbé de S. Scucr,
& Abbéde Sainte Croixde Bourdeaux, touchant l'Eglife Sainte Marie de Solac,
que le Duc Guillaume Sance auoit donnée au monaftere de S. Seuèr, &
dont l'Abbc
de Sain&e Croix auoit obtenu la rccreanccpar Sentence de G^raud Euefquc d'O-
ftie Legat du Pape, confirmée au Synode Romain l'an 103 3. Le Pape, dif-je lui
commit la decifion de ce différent ranM.Lxxvin.encompagniedeHugues Euef-
la fentence
que de Die, à la charge d'exécuter prealablement, & par prounion
baillée contre l'Abbé de S. Seuer. Cette commiflîon s'addreifeàluicnces termes.
Jmdto Elorenfi Epifcopo inVudfconia, qui eft incontinent nommé Legat en l'Epiftrc
adrefïec à l'Abbé de S. Seuer. En conséquence decettecommiffionilafTembla vn
Synode à Bourdeaux,où l'affaire fut iugéedefinitiucment, au profit du monaftere
Sain&eCroixparlciugcmcnt des Légats, commeaffeurc Guillaume Duc d'Aqui.
taine & de Gafcogne en la Charte de l'an1096.
I V. Et dautant qu'au Synode Romain del'anM.Lxxvni, l'on auoit remarqué
entr'autres defauts, qui s'eftoient gliiîés dans la difcipline Ecclefiaftiquc celui des
faufles pénitences; le Concile en fit vn Décret exprès, qui les défend rigoureufe-
ment: & tout incontinent explique, que l'on appelle faufle pénitence celle qui n'eft
pas impofée fuiuant l'autorité, des fain&s Peres, & la rigueur des anciens canons,
ayant eigard à la qualité des crimes. Et en outre, celle qui n'eft pas pratiquée auec
vne vraye rcpentance, par le penitent à qui elle cftordonnée foit qu'il continue
dans le train du mefme, ou d'vn autre peche pendant l'exécutiondes rigueursqui lui
auront cfté enioin&es foit qu'il ne fe contienne pas dans la modération & de-
cence requife, en celui qui a efté rcceu au bénéfice de la pénitence publique: par
exemple, s'il continue fon trafic ou s'il porte des armes hors le cas d'vne ncccflairc
defenfede fa perlbnne, ou pour le feruife de fonPrmce, derEglife,dcspauures,& de
(es amis. Car Tvfage des armes eftoit défendu aux pénitents publics & fuiuantcela
on voit dans cette nardie& téméraire pièce dreffée par les Euefques du Royaume de
Lotliâire l'an. 833. qui contientl'exauc^oraciondcrEmpcreurLouis le Debonaire,
que ces traiftres coniurés, abufans de l'autorité Ecclefiaftiquc, apres auoirextorqué
de ce bonPrince,vncC6feffion par écrit,des péchés publics qu'il auoit,& n'auoit pas
commis, lui ordonnent fuiuant fa demande fesforcée, la pénitence publique, & tout
armes. Çingtdammilitiixdepojuit.
incontinent lui font quiter fa ceinture & Doncle
Pape Grégoire VII. auquel apartenoit principalement l'exécution des Canons, fe
rendit foigneux de faire valoir ceux quitouchoicntla confcicnccdcfiprcsJ& depef-
cha particulierementen Bretagne qui eftoit comprife en la Légation d'Aquitaine,
fon Légat Amatus l'an m. lxxix. afinquecemanquementdesfauflespenitences,
qui s'eftoit gliffé dans cette Prouince, à caufe de la négligence, & de l'ignorancedes
Euefques, & des Prcftres,fuft reparé parle foin de fon Légat, lui ordonnant d'af-
fcmbîervn Concilepour régler ce defordre,
V. Il ne faut pas douter, qu'Amatusnevintaboutd'vncaffaire fiferieufe, &
qu'il nefift ordonner le reftabliflement de la vraye pénitence, qui confiftoit & en
l'amendement de la vie, àc à fubir la peine deuë aux pechés commis. Cette pei-
ne Canonique eftoit très auftere & duroit longues années fuiuant le nombre
des pechés ôc quoi qu'elle euft efté indicée par les anciens Conciles & que
l'vfage en euft cfté pratiqué longuement, & aurorifédans l'Eglife Romaine,
&:par coutl'Occtdcnr, auŒ bien que dans l'Orient: NeancmoinscctTÈrigueur s'e-
Aoit peu à peu relâchée, iufqu'àce qu'à l'inirance de Pierre Damian le Cardin~elie
futremife en vigueur,cnuironran M.Lv.Maisaufïtilrait mention dans fes letres,
du moyen que l'on auoit trouué de remedier au defe(poir des pécheurs qui-fe
voyans réduits par le nombre enrcné de leurs crimes amener vne pénitence qui dù-
reroit fuiuant la taxe du temps ordonnée par les Canons penitcntiaux,pendant tou-
te leur vie & dauantage, fe retiroienc bien fouuent aux quartiers des Sara(!ns des
modèles, cane enl'Orientqu'cnl'Occident~ Ce moyen edoicde diminuer &: rabà-
crelesiours & les années de penicenceaceuxquiauoiencdcscommodités,en bail-
lantaux pauures des aufmones de certaine valeur, ou bien taitant des dons aux Egli-
fes, quidiminuoiencou aboliubicncenciercmentla peine Canonique,luiuancla va-
leur des chofes données. Ce que l'on nommoit Redempcion, ou Rachat de la peni-
cencc. Les pauures auoient vn autre remede, qui efloicaufîi communaux riches,leC-
quelslepratiquoiencauesfbuuent,melmespardeuocion,lansqu'ils euffent aucu-
ne pénitence ordonnée; c'eftde fe batre de verges, dont les trois mille coups donnes
en chantanttrente Pfeaumes en-acoient vn an-de penitence; & tout le Pfaultier ,qui
contient cent cinquante Pieaumeschan ce auec la ducipiinc, cum <&/c~M, dit Da-
mian, rerpondoit à cinq années de pénitence & vingt pfaultiers à cent années.
Nous cfchapons prcfcnremenc à meilleur concède nos penitences;l~rbiblenede
noftrezele, & la corruption des mcpursdu Gecle,ne pouuant~oum'irl'exacte obfer-
uation des Canons, que nos peres &: l'Eg!ife primitiue auoient laincetiient établi §
voire mcfmes il ~uccrouueraitbnnabledans le Concile de Trente, de n'en remette
point l'vla~e, mais p!uM:o~ de laiïÏer les pénitences arbitraires, fuiuant la coutiume
introduite,& de fuppleer le de&ut des pénitents par l'octroi des 1 ndulgencesgéné-
rales & gratuites, a l'endroitde ceux qui ~e metroienten eftat d'en receuoirles effets
auec vne contr,ition proportionée.
VI. Mais l'emploi le p!us glorieux, 8e leplusimportahtqueiecrouue aucir eflé
donnéanofircAmatus,cft!acomtni~tonqu'il receuc du Pape Grégoire VII. lan
10 7 7. en compagnie
de l'Abbé de Saint Ponts de Tomiercs, adrcuanccaux Rois,
y
Princes, & Comtes d'Efpagnc pour leur perfuader, le
que Royaume d'Efpagnc
ctiotc anciennement (met & tributaire au Saine Siegequi auoit perdu la iouÏuance
de fes anciens droits,par la violence &: l'inuanon des Sarrafins,qui en auoient cn~-
célamemoire.Neantmoins
cela mémoire. Neantmoins quë~les tiltres faifans
que les filtres foi de,cesredcuances~s'elioienc
laifans roi de,cesredcuances,s'elloient
conferuésaR.ome,&:partantilexhortoicvn chafcun d'auoir foin du falut de fon
ame, &ne vouloir pas retenir les droits apartenansàS. Pierre,dont il leur bailloit
connoiuanccparfesletres,& qu'ils pourroiencaprendre plus particulièrement par
fon venerabi e confrère AmatusEucfque d'O loron~auquel il auoit deleguéfon pou-
uoir en ces quartiers, pour l'anec~ionqu'il auoit au bien dela religion. 11 eit vrai que
cette pretention femble bien
nouuclle,pourlaiutiincationde laquellel'Auteur tre&-
illufire des Annales n'a peu trouuer que deux letresdece Pape, qu'ila publiées en
fonVIII.Tot-ne fous l'an 701. ou Grégoire Vil. maintient queles Rois Goths
auoientaccouflumédepaycrcercainespenuons.outributs au S. Siege de Rome,
iufqu'a.ce que le Roi Vvitiza en ditcontinualepayement. Neantmoinsnonobstant
que cette demanderuf): iurannée & prelcriite, l'indu~rie d'Amatus fut fi grande, à
negoticrpourlcsmtcreu:s du S.Siegc.qu'il obtint de Sance Ramires Roi d'Aragon,
l'e&bliucment
d'vne penfionannueledecinqcense(cus,payablcauS.Siege par lui
&:ies(ucceueurs: &: ièmblablcment du Comte de Befalu en Catalogne, deux cens
Mancufcsd'ordercntcperpecucle..
VII. le verifierai premièrement ce qui regardele Comte de B cfalu.cournant en
Franches termes EfpagnolsdcFrancitcoDiago ça &n hiitoircdes anciensCom~
tes de Barcelone. ~« ff~, dit-il, ~«c ~~MM~t CoM~Dca R~woM Bf~~cy/c ~w~
ty~~ cr ~M~ Ponft~ G~p~c ~f/~otf ~'fMKO~- en ~<~Ke~l~f<Mff
t~M ccKMCtrcoKr o~ïr ~tm~Htc j'~or tnf~o~rc ~y r~t~ ~(~~ ~~coû~~x
C<!neM~< gr t~fMcy /M MOM~ ~o~ <~ ~fac~. C<ïr
/~M<<w ~o~ncM
<wn)Kf ce P~f f~otf Metnc ~n~M~, aKotf ~H
< ~rftf«~r vo!~ ~Kc~r~
~fKf fX~~ O~fr~MfCM~ de la ~/f t~/CM Pf)T Z)t M~. MOMW« <ioH<0«r ~CM JL~tf

~jEa~~ ~r<
~~<<f~ 0« ~Mf~<~ J~C~f ~'C~fCHfM F~<<f~!T~M~fCO~,Wfn~~/fM~
~oypf incontinentaux ~ir~ dc~~ftoM) gr~o~r~fMX~fM!ncri~~M~ Cca<
~t C~' Gtro~.
de N<C~K<° nommé ~«f?-f~, lequel M'Mt ~CMf
Coaft/f. Dfpw
fMf~~t ~Mx-~ -PM ~f~Kf~f
~ffMMfM?M ~M JL~f, f~M~<<
L~f~f c~f ~rMr G~~ <~Mfyf fon ~?, er ~M
~M ~'f~soMM~ CtW du bon Co~fc BfY~ Bcn!<t?'CMr !~ffKetr, ~fr <!Kf{-
~<M<C9MC~'<M C~f~MM ~~t&<~ 4~ ~< M~?~ ~«?V/ÛM deuoir en ~O~ff
~XfOM~MM~ ~HX qui le ~C~M~Mf. Cf~M fM fM CoMC!/f,<
j!j~Mf f~KC~MC j
~Kf~Hf ~~M celui de C<!tT~~} ~T ~f!<~ ~~M. Cf
C<î ~M<~)~ ~Mtf~ Ce~f,fMf ~~M~ ~~?!
Cp~f~H'o~Mf~fp~tMt~co?~. 0~ ~r~<< ~«MMC c~o)'MMrf~
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M~ fMfr~~Mf~He~~ f~o~ ft ~~t~W~ Jf P~ryf, ~~M~!f ~~Mf /c~f
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c~s <foy rffOKnoj~Wf < Re~tM~, y'e~~ranf de ~!Hpr ~MH~MCMt ~fKX cens ~<<
M~Mf CM v~c<w?~MtM~<tMf ~)M~, ~r~Cf~L
/fWrj de ~t~ M«'f. J7~<f ~<~ '~M ~~w~Hf~M~Sc~foMf te <tf/~ en ff~f/~p Coa-
f~, & VÏ. ~fD~~tT fof~C M. t-XXVtI. fCM~t <tHX <:rf~~ da ~d~Cf~Mf.
ï'~dtouAerai à cette narration de Diâgo que le procédé du Légat Amaïus &
l'excommunicationqu'Hauoitdecerilëecontre Vuirred Archeuefaue de Narbon-
ne, ~p!u(ieurs autres, en ceConcitedeBeialu,futconnrmee~reaggmuée au Sy-
node Romain tenu l'année ~uioante M.i.xxvm. Car c'dH de cette action qu'il faut
entendre ces paroles 7V~<w~f M~w c.<co~~M~r ~f <<~
~?M~~Ï~O~f~~M~M~!MM.
VIII. PourleR.oiSanccRamircs,iIciiccrtainqu'il paya annuelementauxPa-
pes vue pen~on de cin q cens efcus j depuisle Pontihcat de G regoire VII. ainfique
leanBriz Martinex Abbé delaPennaaverinérbrc exactement., parvneletrequele
Roi Pierre fonniseicriuic au Pape Vrbain II. Fan ïop}. ou il certifie que ion pe-
yeiefoubfmit au Pape Grégoire~ paya cetterenteauS. Siège pendant fa \ic. Ce
ïnefme Roi Pierre en continua le payement,comme il aueure dans (a letre, &: l'vfa-
ge en ayant eRé interrompu, le Roi Pierre II. d'Aragon efiaiit couronné à Rome
de la main du Pape Innocent 111. lui rendit loti Royaume tributaire de deux cens
cinquante Mazmodins, &: en outre lui cedale patronagedesEglifes de ton Royau-
me. Apres Ion recour, (a Noblene s'opposa .non pas au payement du tribut, com-
melesAMteurspretendentcommunémenc,mais à la renonciation du patronage,
edimântquecdacireroitàconfequencccontre les patronages, les diimes donc
elle iouiubic,ain{iqu'ilapert par les memoiresdeh Pcnna,chez Marrinez. Mais
leRoi Donlaymevoyantquel'onexigeoitce tribut auec rigueur, auec préten-
tion defbuueraineteceua de le payer, eicriuant en fbnhiAoïrc, que fon Père paya le
tribut, &: qu'il onre de le continuer volontairementau Pape, mais qu'il ne vcu~
point palier contrait d'obligation, ni d'infeudacion.
V ML Ennn,Amacusaprcs~ dUe rendu ror~recommandablecnl'adminiKra-
nondel<nulticc,& cnl'cxcrciccdciacharge, fut eileu Arrheuefque de Bourdeaux,
&connnucpar!cPapcVrbainILcnfa Légation. lianntaenccttequaticedcLe-
l'Archeuciquede Tarragone, & les Eue~
bat & d'Archeueique de Bourdeaux, aucc
qucs de Pampelone, Barcelone &: SanceEucfque de Lafcar, a!acon(ecration de
ccctc ancienne Egi~ de Huctc a, laqueMc
to~quePicrfcKotde Nauarre
dcsauni{onghcge,
&: d'Aragon eucpns la ville fur les Mores., après vn & gagné la fanglan-
cc&g!oneuiebac<nMcd'A!coras, futpurgccparla bcncdi~ion Epikopalcdcs im-
puretes oc ~cnlep'cs,aue cesM~fiomecainsy auoicnt commis, tafjliânsfcruirde
Mcfquite; &: !'Eue(quedc!acc<t Fncmisenpo'ncntondc(on ancienne Eglife Ca-
chcdrale,ôeindculeEuctquedcHuctca,&:deIaccalen.de Décembre'096. ainfi
qu'ont remarqué Surita aux Indices, & l'Abbé de la Pcnna. Amacus auoicaunt efté
prêtent:,Se qualifié
de rEghfeArchcucfquede Bourdeaux en la confecration que fit le Pape
Vrbain S. Scrnin de T olofe, le neuficfme des Calendes deluin 1096.
chesleneur de Catcl. Mefmcs il poncdoit ccttc dignité des l'an M. Lxxxnn. au
Synode qu'U anemblaà Bourdeaux comme Legat, pour faire droictaux Moines
de la Reole fur Garonne,touchant l'viurpation du Monaft:ere de Poncous,qu'auoit
fait Bernard Eucfqucd'Acqs; où rondoKobfcrucr qu'Odon Eucfque d'Oloron y
antn:a,quie(toic(uccencurd'Amatusen!'Eue(che.
IX. Ienedoispasobmct:revneaut:regrandcancmb!éedePre!ars,!cjfqueIsAma-
tus Légat du Pape conuoqua en la ville de Saintes, afin de régler les pretenfions,
que Raimond Euefque de Razas auoic fur le MonaUerc de la Reolc ou te rendirent
lofcelin Archeuefque de Bourdeaux, Garmundus Archeuefque de Vienne, Ri-
chard Archeuefque de Bourges, Rodulphe Archeuefque de Tours, Hugues Euef-
quc de Die, Adcmar Euefqued'Angoulefme, Hugues Euefquede Langres, Rai-
mond Euefque de Bazas, ArnaudTrichard Abbé
de Sainc~c Croix, OdonAbbé
d'Angeri, Dracon Abbé de MalUefay, l'an M. Lxxx. regnant Philippe Roi des Fran-
çois en l'année x x 11. On crouuc cet a<3:c au fueillet $o. du Liurenoirdu Mo-
nafkcrcdclaR.colc.
HI STOIRE
DE BEARN
LIVRE CINQVIEMB
CHAPtTRE I.
Sommaire.
G'< y~rr~~ en la iy~nf ~~r~ /o~ ~f~ Ccw~
C'fM~. Son ?0~ </?/?r/ dans le 'L~f~ For f/Pr/f la j On ne ~?
c~ ~w~r~~f., /'<<T~~f ro/?/c/?~ ~Mf~ (7~o/? T~o~f~~f ~fr/?~r
~y Seigneurs de Bearn. ~/?r~~ <o~~My For. Co/?~rw~~o/? du
~<?~ (7fwy~/ o <? Z)/
Fors en J?~~r~ le (7fw-
celui de jMor/~j- cf/~< ~'0/o~/7~ C~M, c~ Z.~P~/<'J
~f~~o/T par /~<~ Fors f~~f~r~o~~ Afoy/o~j O~/o&f~
~f~f~f /<< D~w~ A~
~o~. /7/. T"o~' ces Fors ro~P//f.f en T~o/f~~fû~w~
auec
~oMy w~o~y~ ro~~w~ e~ ~f-
~7~j C~ 7~f~<?~~
~?~~ en yM~rM~f~ c~ ro~ffj~r Ce a~/ /~c~
f~ ~<" Afcr/~j. Z.~ 7"orj

de Afor/
T'
f~y'fo~o~.R<or~o~~2Vo~~f~M~or 7~.
c~yc/? Fils ~?~ /'o~r~oN
Z.rr~o~ la ~'f~~Mr~ Bearn ~n'
(7<<-
For

~?~f.
~<?~

A&on IV. fucceda à fon pere Centulle l'an icSS.CePrinccen:


vu des plus iUuures ornemens de la maifon de Bearn ayant
par fcs rares & glorieux exploits de guerre porté fa réputation
jusqu'en IaPalc(tine,5e la terreur de fon nom & de ie~ armes,dans
les coeurs des Sarrafins & mefcreans d'Orient & d'Occident.
Nous enverrons les prcuucs en la fuite dccc discours, apres quenousaurons rcmar-
queion et~abhuemenr, &e la prife de poiTcHton de fa Seigneurie; &: le peu de foin de
ccuxquis'ettansmenesdccompUernosCouttumcs,~ d'efcrire l'hittoire des Sei-
gneurs de Bearn, n'ont iccu fc preuaioir de ce que l'on trouue par cfcrit iur ce iuicc,
dans les vieux cayerscfcrics a la main des Fors & Coutumes de ce pats. Combien
qu'ils font dignes de quelque pardon, en ce que s'edâns laides coiffer de l'opinion
receuë parmi le vulgaire, que Gafton V 11. du nom, & troifiefme Seigneur de la
maison de Môncadeenoit le premier,qui apres vrie confusion de gouuerncment
auoicponedéla Principautéde Bearn,ils ont ettimé que le Vicomte Gan:ondcnom-
méenta compilation du For de Morlas eftoit leur Gaflon de Moncade; & par
eon~equentfcfbntmocqués.ou pcut-cdren'ontobferuéiamais ledacedc la Con-
nmiadon du vieux For deî'an M. Lxxxvfn. qui(etrouuc dans leGlouateur ancien;
qui efcriuic. quelques menuës gloffes &: obferuations furle For General, enuiron
l'an 13 ?o.vn peu après le décès du Comte Gaflon Phoebus; Et partant fon autorité
en: plus receuablepourla remarquede cedacede 1088. qui eft celui de la confir-
mation du For Général, qui fe rapporte prccifemencau temps que Centulle ceda
laSeigncuriedcBearnàfbn nl&
11. Ces chofcs pourtant ne peuuent eH-re expliquées iansrepreientct parauan-
ce, ce qui eir ignoré comuhemenc, que le pais de Bearn a ettédepuis quelques fiecles
regiacgouuerné par Fors, &c Coutumes diffcrentcs & pardculieresen quelques
chefs, fuiuant les diuers endroits & quartiers dupais. Car outre le .For G~Mcr~ m en-
donnédans la Charte du repeuplement d'Oloron, fous la faueur & l'autorité du-
quel les peuplades de Bearururentanciennementétablies & rbndécs, ainfi qu'il eft
eïioncédansvnArreH: deCourMaiourdel'anneet~o: Ilyauoic encore le J~p~f~
Morlas, qui feruoit de toi à la plus grande partie du païs & contenoit des priuileges
Spéciaux au profit de ceux, qui refidoientdans les Communautésbafties &: peuplées
fbuslebencncedeceFor;&:lavilled'OloronaUec fa Beguafic.quicomprenoitla
Vallée de Barétons, iouinoic d'vn For particulier comme aum les deux Vallées
d'Onau.&d'Aipeauoient chacune fbn For difiin<~&:feparé. De cette difUn~ion de
Fors prouenoit, que comme les anciens Gaulois efloient diuifés fuiuantleurs loix en
François ou Saliques, & en Romains, Aum les fujets du Seigneur de Beam.eftoient
ditUngués par leurs Fors,&: furnommés les vns Bearnois, les autres Morlanois, 0 f~-
falois,A fpois, & d'Oloron, ainfi qu'il apert de l'actede l'euecHon du Prince d'Ara-
gon pour Protecteur de Bcarn, fait en l'année n~. ~e deceluide ran ityo.queie
représenterai en fon lieu. Ce qui n'auroit aucune apparence de bon fens, com me fi
Morlas,quieu:oit le uege des Princes de Bearn n'eftoit point dans le Bearn, fi pour
la vrayc intelligencede ces dénominations, on n'auoit recours à la dutinction des
Fors.
III. Or tous les Cayers de ces Fors, fçauoirle Général, autrementde Bearn, de
Mor!M, d'Oloron, d'O ffau, ôc d'Afpe, furent rédigés en vn Corps, des le temps de
Madame Marguerite de Bearn, fan ï~o6. laquelle ordonna en outre,quelesetta-
bliïÏemens & KeglemensiaitsparleSeigneur~fa CoKfM~MMr.ôe.les lugemens
& Arrefts donnés par cette Cour, ensemble ceux de la Cour fouuerainede Morlas,
feroient interés & compris dans vn mefme volume, fans obmettreles anciennes
couKumes.cclesvfagcsreceusparlecaifiblc.general.&vnirbrmeconfentementdu
pais. D e forte que le corps de ccs loix fut comipilé parfon commandetnenc, afin que
chaicunpeufteu:rein~ruicde la coutume,fous laquelleil viuoit& ce volume fut
en fuite augmentédesReglemensfaits par les Comtes Matthieu,ArchambautJean~
&: Gadon Se tellement confondu par les Foriftes ce Praticiens, qui voulans le ren-
dre familier & facile pour leur viage.le diiiribuerencen titres, & drefferent vne con-
férence d'articles extraicts tant des Fors Général, &:deMorlas,quedcsen:abline-
ïnens,desiu~<'mens,6edesvla~es,fansles didingueraues exactementrvn de l'au-
tre, qu'auec mcceïhon de temps, ces couflumess'eicans rendues fort malaifées dans
l'intelligence, tant à caufe de l'antiquité ee la rude1fe du langage, que pour les coh-
fuHons,& contrariétés causées par la conférence mal digérée des articles ~uiciits,Ie
Roi Henri IL deNauarre Seigneur de Bearn, fut oblige l'an i~ de les arrêter de
les réduire en vn meilleur ordre,
nouueau, auecle contentementdes Rirais du pais,
& retrancher les articles mper~us,ëc abolis parvn non vfage. Ncantmoinsce vieux

Corps de couftumcs eicric a !a main,quel'on garde encore ctanslesArchiues du pafs~


&nil!eursj outre qu'il cil recommandable pour fon antiquité..conleruequelques
poinc~squHeruirontal'eiclaiciuementdecetteHiHoire, & à.iuHincrla iunfijtehon
ibuuciaine
des Princes de Bearn, & delcur Cour, des le commencement dela Sei-
gneurie.
1 V. NoUrc Gadon, fuiuant là couitumc de fes predeceneurs.iura a. Ion nouueau
aucnementl'obfcruation du For de Morlas, quieitoiclavillede fon ordinairerefi-
dence,commel'on aprend par la lee~uredes Coudumes efcritesa Iamain,fbuslc
ticre de For de Morlas. 11 efl bien vrai que le commencement de ce For cfi conceu,
fous lenom de Guillem Raimon de Moncade;lequel auecl'auis de Raimon Euef-
que de Lafcar, & de toutelaCour de Bearn,octroyc lescouliumes aux preud'hom-
mes de Morlas l'an 112. o. Mais cet octroi n'en: qu'vncconfirmation & vn rcnouuel.
lemcnt du Vicomte GuillaumeRaimon,& non pas le premier e~rablinement; puis
que fur la fin de ce For de Morlas eitinfcrée,auxexemplairesplus corre~s,Ia confir-
mation qu'en fitauecferment ~blemncl;fur l'Autel de l'HgliieSain~rc Foi de cette
vilIc~l€VicomtcGafton,auecfaremmeT<</<& Centulle leurfils. Le date n'y cft
pas voiremcnt remarqué, Lnais le nom de la Vicomtdfe T alefe, & de leur fils Cen-
tuHc~moncrencnece~Iairemenc,que ce Galion cit celui dontnous rrai<~onsmain-
tenant;quifutmariéa.Tal€(e la Vicomtcne,n!ledu Comte Sance; duquel maria-
ge natquitCcntulleleur fils, comme ic ferai voir ci-apres. Les termes de la dorure
de
cet ancien For de Morlas corrigésfur quatre vieux exemplaires, meritent d'efire
inferés en ce lieu, pourreconnoiitre l'ancien langage j & ia iincerite de nos Vicom-
tes~ Ef ïo G~oc ~/co~M~ ~MrM ~r co~w! w/MMfo/4MfM, (y ~c?M/ff;~ ~c
~O/KKMf, pfr M~ WO'FfMCMffOM~Cf ~fM~ fM~C /~M ~~nM/~ ~fyf /fK-
~o~~y~ W!, roM~rc~ Mf~ ~~c~f~ fo~a~M que M~n~o~r~M~, qu'en debin effercredurs
~M!~ ~t': ~T totes autres heretats, Q«! /oM dens /pc/~rcyDffxy~/c/fn~crj)'~ow<<MC
~?~ ~H Jrff, f~~M C~r~M~MWfMf, ~M~MJ~ DfC~. T~WO~fK
gerde Miramont, en Guilhamot d',4ndonbs, en Guillem G~C~Af~CfM~.B.jE~C'~For-
~Mfr /ûM~t., ~r. 7< B. ~w/oM~, Fo~P~a. ~T'roM/fM, Do~ ~Afc~q,
R. ~CMM ~M~!Mfj R. <!c Z~MO~./0 T~C/~ ~/f0~f~ <%CCOM~M~~y 7o CfM~~r dc
cotT~wt. ~C~rM~M/~MMo~to~trM/o&frf~M~r Jf~M~ Fee, cn~MWM Diu,
€~ homis /~<c
biele que aixi com e fcriut esper nos ~~cr Ko~rf f~MCK~ ~r
c~/f~~r~x! com es promes.
V. Le date precis de cétacte n'en; pas remarqué mais les noms de Gafcon & Ta-
lefeiaremmenousrcnuoycntaleurtemps, quieli celui de l'année 1088. ou~ë rap.
porte le daccdela Con firmation du For Général remarqué par le Glonateur, que
l'aiallcguéci dcuus ;celuiquel'onvoitcommunémenta la teffe de ce For General,
citant le date du rcnouueUcment du For, fait en l'année] 18 9. par Gaflon de Mon-
cadc V 11. du nom. Et d'autant que le Forde Morlas eft vne picce très-ancienne,
ie pente que le Lecteur au ra pour agréable que ie le publie aux preuues de ce Chapi-
rre,comme ie l'ai trouué en Latin dans les Rcgiftrcsdcla ville d'Orccs, quoi qu'il
ait eltépcuteHredrenecnBearnois,auxtermesqu'il<.u:conc<.udansles Cayers ma-
nufcrits des Fors de Bearn.
VI: le defiremaintenantqueleLecteur conitdereia promet que GaHonmari
cfeTaIefe ratt en deux diuers endroits, à ceux de Met !?.s, our foi, & teute m raceiul-
qu a
qu'à la fin du necle, à l'exemple de ton bifayeul Centulle troiucfme.quiconnrma
les immunités du Monaderede Luc,pourfoi & les fucceffeurs de fa race par tous les
(iccles. Car ces termes ièruent de preuue irrefragable, quela Seigneurie de Bearn
ettoit Hereditaire en cette manon, &:nonpas Electiue.commci'on perfuada au
Roi Henri I I. lors de la compilation de la nouuelle couttume;mais il e~oit loisi-
ble en ce temps d'ignorer les filtres, & les qualités des anciens Princes de Bearn puis
que leur nom, & leur race croient inconnus.Tant y a queno~re Gaiton auNi bien
queCentulleionbi~yeuInous augure de fbndroi<~Iucceuif~ &:parleen termes de
bon augure, & pleins de bonne eiperance,n'arreu:antpointles bornes de fa promet
ieaunomdcïapofierite~quepar les bornes de la durée du monde. CequUuyiuc-
cedera fans douce,puis qu'il a l'honneur d'auoireu pour iucceueumoâre Roi Louis
le Victorieux~dompteurde la rebellion & de l'herefie, comme ce Galion le fut des
armes des infidelles, & qui conferuera la religion de cet ancien fermenc, qu'il a vou-
lufeellerdu Hen propre, auecvn auantage d'autant plus grand pour fes fujets de
Beam, qu'il a plus depuiffancepourlesmaintenir, & proteger. Auredela phrale
dont vie Gafton pour auforifer la teneur des priuileges~ann que la (eule exhibition.
del'inftrument& du parchemin où ils eftoient efcrits, nitvne preuue iuni~ante, eft
affés remarquable. Car il ordonne uir ceux qui s'en voudront feruir, amrmenc
ou que
auecfermenciblenneHurl'Autel, les Reliques des Saincts~~r~~jr, dit-il,
que l'infirument en: véritable, &: moyennant ce ferment, il veut Se entend qu'ils en
foient creus, fans eitre obliges à faire combat ou bataille j pour en établir entière-
ment la preuue ainfi que l'on auoic accouftumëde faire en ce temps par ord onnan-
ce de iutUcelors que les contracts des ventes, cngagemcns,donations, & fembla-
bles tiltres eftoient remis en doute par les parties.

V. E Tabulario OrreSenË Notum fit cunCtis II. De Audfca.a'icuius hominis, vel g)adio, vd
tam prx<entibus j quam fururis, qaod ip prxfentia quàcunque morce moicuas tuerit, mhil cxquifatur.
Nobilis & potentis Dominas Domina: !oanna:dc III. Quicunque inhacvtUa ~hquemiaeferic,vel0
Atrebate Dei Gratta ComitiHa: Bearni), Marciani, vetberauerit, vel quamcnnque iniuriam dt&'saut
& Caftriboni, Dominique Monnfcac~m, & Ca~rt ~t<~is fecerit, nifi die quii~fus tuent Domino ~c
veterts ac Nobilis & potentis Domint Gaftonis fuo Veguerio quenmoniam feccrir, nullum dam-
cadem Gratia Comins& Vicecomiris locorum nnmde[:N'fItnpiacea,qusEpIenagaude[&cunta-
predi&orum.eiuSemDominaeComtnHae Httj Ph- tc,c6dngariniunamtrrogan, tune enimluran:vit-
mogeniti, in domo Comnni villa: Orrhenj dioceïis jaevntvcipiunbus de illara intuua c~edetur, licet
Aquenfis perfonaliter con(t)cud prouldl vin Ar. dominu!querimon)amnoBhâbe[e[,necprerextn
Campania, R. Guilhelmus de Fabtica, R. A. de Sa- pacn incer inimicos fa~ae damnum podec domino
madeco, Maunnus de Abbam, loannes de Samt- denegari vel n'fl in facie domini ludicantis vel iu-
deto,Guilhermus de Campania, B.Barberij ,Ar. de dicMevoIcntisftbidi&tsantfa~i~expi'obrauerunr,
Guillelmo, & Guilhermus Brunt de Bertrando, ïu- &:ji~ud per vnum vel per plures lumos probare
porcr't,damnumindehabebtc.
rati. Pelegrinus Darrefpaco, & loannes de Sama-
deco, & Ar. de Guillelmo fuperius nominati,tan- î V. Damnumnquidem taleerif. Si dicat vnus
quam cu~odes & ati) Burgenfes, & vicini Viila; deaiioquod mentitur.velcum pugnovnus atium
Orthe~I; vocati & congregari ibidem per prxco-
semcommtinem,cumtuba(etl erroné, prout mo-
t.
pereuHeftcv folidos Domino pro damnofoluat.
V. Siverocumg'adiovci at~svnus ah)plagam
us eH in \'iH~Or[heC),profe,&:vniuedtrare, feu legit~mam tete~it, Lxvi. jfbitdos Domino pK) dam-
vicinia ville Or[he~, dixerunt,~c afIcrucruDtfe t:o ~blaar.
KnuiHc & obreruafle à tanro rempore citra,de cu- V I. S) quispercunerit a!iqnem in Ecc!e~a ,ve!
ins comrano memoria nonex)Ht[,tbrumViMa: de in furno.vet moneta, vel xquipoiieHs feceoc ,v'.
m

MorJMus fub forma, modo, Se renore qm fequun- ~bi)do!donabi):.


tur. V 11. Si ahquis de fbris in adimorium vencfic,
Anno Domini M.cexx. Ego Gudhermus Rai- &:perculletirtra[è LXVt.&lidos Domino ptodam~
mundiVtcecomesBearni)do BurgenfibusMorla- no dabir.
ais, bonas & honcftascon&ecudtnes,quas nomi- VI IL SialiquisbeUum cum~!iquoh~buic,Sc
faumprxiend Chirographo volo referari.
Siqu)sDiues,vefpaupermoriatm priufqnatnante Dominnm Ërm~nm &edc,fe rc-
I. fine tefta- traxerit, xvt. folidos det pro damno Tamen R vi-
men[ocondico,ilueabinte~aro, fuccedac heret jft ûusfue[itxxx.<b!tdosdetprodamno,&arma Et
in cognatione habearur, fi vera non habni! here- non debet cxire bellum cx[fa Dex viUse.
dem,fuccedatDominus invniuertum ins Mortni, IX. Statue etiam vt nemo m hacvillaatiquem
exceptis cicemofinis, qtias pro rcdcmpdone animz capere 6ne me au[ tneo Veguertj nuntio pofEc.
~x mcdioeruM duxent erogandas.
Ff
Qnpdftfeceri[vc!pr.E(umpfencCL. fbhd<M capto
tribuet, D omino t x v t. (bhdos N )h perttnerct XXI. Qui taxent argentumde terra, & depra-
adeumrationepigaonsvethfKediMtis. henfusfuent, argentum amittat fine alio damno.
X. Si aliquis extraneus prxfumptuote tUqnem XXII. Nemo huius villa débet Domino accom.
cepertt,Dcccc. {b!ido!,& obotumautidabitDo- tnodare,vetmanuteuate,pT:E<er{uamvotuntatem.
mino ErretinucHt ahquis. huius villx atiquem XXIII. Siautem Dommusde abquoiftius vH)x
fecum, donec nuntius Domini aderittncn tenca- querimo niam fecerit, iurare debet ei propria manu,
iHf pro capco. mfi DominusiuMtum tc~em habuent.
XL S' aliquis homo i(Uu! v'Ux ab extranco, vel X XIV. Qu~cunquein platca arma traxeht Lx y
vicino commcndam recepertt & durante com- (blidosdab)tpro damno.
mendt inimicus Domini efficiatur, ille qui com- XXV. Siaiiquis)atrocaptus[uentfurtonma.
mendautt, poftquam admonitus fuerit qui com- nu, qui iUum cepem aufcrat omnia quemueniet
mendam[ecepent,infrsm.diet rem commenda- ci, & reddito tatrocinio ftddatur Domino & Do-
tam reAituat commend~nti Ira tamen quod in <at- minusillum tudiearefaciat. Se imuriam ctamaott
uo & <ecaro condu~u Domini fint rcs vfque ad lo- tecupcrarc.
cumtutum:quodnt(itti&axx. diesadmonitus re- XXVI. Si aliqttis vel aliqua cum attertusyxore
Mtuer€t,!icetc[ Domino rem occupare commen- vel mariro captus velcaptafnehr,totamvit)am
datam. Eorum autem qui inimicl Domini funt, cutranc vterque nudus.
quamdininimtcifunt,nonliceac alicui tAius vU[:E XXV I I. Siahquisahcuiinïtdias fecerit,(tproba<
recipere commendas. C~pd fi facerentpof!etdo- tipoteft, 8{ttamoradeH,cuot etunt infidja:, tôt
minus licite occupare. t. x v (biidos donent mihi.
XII. Item Ratuo quodaliquisifHas villa: non et-'
fbfe(co,6hdeiu(!bres XXVIII. Cuicunq~e dontui Vicini fa![um de.
piatur pro aliquo dare pote- derif~velviotenter domumintrauem,qt)ot crunt
tit,nequca!tqnis homo tenensdomnmin hacvilla, infaku illo, [Ot xvn!. <blidos donabunt domino
det Domtno &deiuHbtcs per atiquani querclam, domus.Etitciamoraducntrit,&vi&usentLiVt,
t,
quam DommushabeatdetHo,fcd~tci.neumiudt- folidos in vnoquoque habebo. Et fi ipfe qui in do-
care fuper perfanam & résinas. mo cru ahqnem defcndendo laferit, nthtt dabit.
XIII. Et~aliquts homo conqueritur de alio ho- XXIX. Si aliquis i~ius YtU-c abtrc votuent,~
mine hu)us villa, ipfo die faciat teûuminmanu Dominus antca de co clamoremnon habueht.net
DominivelVegHerij ip(tHs;Et fi nonuult facere, fccerit,vendira (uapo(!eBtonedaboeiducatutnpct
det vt. (bUdos pro damno: Veruntamen in qua- totam terram mcam, vrque ad tocum tatuitatit,~C
eunque caufa contra aliquem fuem iudicatum,Gué faluus & fecurus cat.
in eïceprion)bus,nueincau6spr[ncipahbus,dam- XXX. Nemo iHiusvi)tzdebet faceteteûurnpet
num Domino foluatur. aliquem claniorem extra portas.
XIV. PfiEterea fi aliquis homo extra villam de ~JfJ~I. Si quis vero ln hae villa fuum vicinum
aliquo homine ifHus villa conqueratur, Domino fi intctfeceritde Burgenfibus,homicida parcnttbus
poNet de ipfa villa det credentiam, fi non poffit, de ccc. (o). dabit, & mihi i.xv!. folidos pro damno:Be
VegutriadePau,ûnecdeVegue[ta de Pau poBtt exulà terra mea omni exeat fine fpe redeundi.
habere credentiam, (uperper(bnam<uamaccip'ac XXXII. Si vero iftas leges dare nequiuerit, quid-
iudtcium. quid habet t!t in curfu meo, & &pelittur fubtus
XV. QMndovcrocuna Domini eric hic, fi quis mot[uum. Et de hoc quod Dominus de homicida
habet querelamde aliquo t~ius viUse, iudieent cau- habebi[,tei[iampartemhab<&ntparentct.E[ fiho-
(:tm)H~mtu[attift)Usvdix;Etn Domino vel parti- micida propter (uam fuperbiam remancbit pro
bus placeat iudlcium, valear quodiudlcarum erit. vntquaque die lupcr omnes leges tom, i.xv). foli-
~vcto Domino dlfpliceat iudic'umveta!icuipar- do~mihilotuat.Et~tfottafteattquisinhacvUlaho-
ttHîn,iicca[ Domino vel parti ad luraros Cuhxap- micidam in domo fua acopei'epr~fump(erit,p[o
pci~re. vnaquaque die mthitubuatuvi.~bMdos.Ettueet
XVI. Si aliqmsIufacotumttHusviUxfaKumte- hoc ,fi in tota terra mea homicida rcmanebit,~
~imoninmdixertt,vetventatemnegaueri[,velcœ- parentes de hominjsmoitui ponuntt!)un]intC[ncere,
huerit~ & iflud ei probari poterit per duos turatos, villa non cxeant, nec de lege rencantur mihi da-
vxleatteRttnoniumtttorumduofumiutatOEum, Et re,ve!pareHtibus.
DominuseiiciaoUnmIuratun]. XXXIII. Stfbitc notunrarie nec irara manu, (ed
XV M. S [Muo <[tam quod tencanr restas pefas, & cafu, vt multotics contingit,ahquisvt!)x dtqucm
restas libras, Se reûasmcnfuras, reûas canas, & de villa occident, 1) ho cuacHe pcr tcginmo~ vid-
tE&as virgas; Et qui )ibram,Huecan<tm,iiuevir- nosprobaue[it,nu)tumdatnnumdetahhom!eid)0
gam.nue menfuram habuetit talfam, vi. folidos ~cfa<3:otnbHatmihi;~taiis homicidapercongre-
pro damno dabit. Si vero cana propter antiquita- gationem procerum vii!a: cum parentibus mofmi
temdecur[atafucri[ vel eo[ro(a,eonfringaturt& conueniat.
fiat alia noua.adtnenturamaharum. XXXIV. Si quis de hac villa aliquem de But-
XViU. Si aliquis cambiat in hacvilla, &fuper genËba! interfecerit, St interfeûus duasptobeM
p)agas,
pondus vnius fterlini accipiar tn marcam, fi pro vel amphas habuerit parentes morcui
b!'):ipoutt,vt. folidos dabit pro damno. vnum de illis qui eum vu~crauennt;E[fi forte pro-
XIX. Et n aliquistulefit argentum ad monetam ptet malam voluntatem aliquem ahum probaue-
DomiM nutins faciat ei iniuriam ineundo&te- tunt,&:i!IeperjuratO!vi!)a;prcbaHencte non €&
deundo quod fi faccret,dabitDomino pro dam- reumhomictdt),parentes dtmi[tanni)um,& pro-
no i. x v <. fol. & reHitnet iniuriam conquerenti. bcncvnum dea!us quieutnvutneraueDnc.
XX. Prxterea~atuo,quodnemim de terrâmes XXXV. St homicida non eft in villa, parentes
ticeat cambire argentum cum cx[ranet$,ita quod homic'dxadmoniuper veguenum & Jurâtes vi))x
per extraneos vel Ytcmos argentum de terra exeat,> admoneant homictdam fi cft )n Bearmo per ix.
tcdqutcambire votuent.veitn moneta cambiat: dics,~ extra Bcatnmm&inffaponus~ Caroliain
vel eum alio de terta mea- pet xx. d)€ n cft extra portus v~l Gatecam, yM
~t.,dtey. Si vcrô wen!reno!àenc, nec (eabhomict- trix DominiGattonis Contins, &Vicecomiti$prz
dio compurgace,nc notus hotmcida Si tamen tem- d<&i, Et idem Dominus Gafto. vtd'xeruncde prae*
pusteginntumnon habun ) quodn~npotEt v~enhe. di~tsdn~~bus, & 6nguttsinfbrmati,gfat)s Ct <pon*
Verumtamenfi venirec, & fe non comptirgandovi- tança voluntate.Sc ex cerca (cicntiarecognouerunt*
&u! rema~erec,pro vnoquoque die ex quo homici- & conieftet unt prxdi~ot burgenfe!, & vtcmos vd*
d'unifuent~&um Lxvt. ~btidot dabit mthtpto lx Ofthcfij kabere fbmm prxdi~tum, proue iupe*
damno. fins continerur M eotUem Burgenfes vicinos.~e
XXXVL Si quis Burgenfis alicui vicino fuo htbttarotM Orteil foluentes & contribuentes,vt
plantas abfetderit, vêt domos fuas, vei bordas, val diautneft,v~s6nnetchabai(fe haûenus; & ha-
molendinos combuHMit, Lxvn folidos mihi tribuer, bere e~ quae ta di~ti~ tribus Mttcutts continenrur; Se
& faciet rellautare damnum clamanti per pro ce- confef!~ruht,& ve!uerunt ) quod deinceps g~u-
tumv'n~congregAtionem.
Nnthtshomofactat hofpitium de~nt; Et prxdi<fh omam & ~nguta.proutiupe-
XXXVlI. in do- tius tunt &npM, eadem Dohlin&Comiu[!a tanquata
mo aticuim Bufgenfts dchaevtti~,n)(tpropruvo- tutrix DommiComi[ts&Vicecomitis pt~di~i, &
iunMtedontint domus, exceptis iHisdomtbuï qua: idem Domtaus Cornes & Vicecomes promiferunt
dtptita~funtadhofpitandumpctegnnos. tenere~&<ernate,& coneontra~cere.velvcnire
Item pt~dt~ilursti,& cu&odesac alii Burgen- ptr&,velintcrpoGcaspt[(onMin Iudtd~,vd ex-
{es,&vtcmtdeOrteRopro(e,Af nomine quo fu- tra, aliquo ingenio feu artc 6c ad maiorem roboris
pra diXerunt itHeruefum quod BUrgen~es, vici- firmitatem voluit, & mandauit prxdi~ Domina
ni, & habttacore! v)Hx Orthefil &'tuen[es,6ccon. Cominna fuum appom figillum huic pracfenu publi-
[ribucn[esmdonisDomtni,Sctâthis Vt)tx OrtcG) co iuftrumenrô. A~a fucrunt hicc in domo com-
habcnc, & ab-aftttquohabuerunt,ac vh fUeruntit à muniOtteH~pra'di~axvï. die menfis Februarij an-
Mnto rempore cina de cuius contrario memoria no Domini M.cccxtX. prxdi~aDonxn&tohanna,
nonexi&i[,v![ra Forum Modani!,proutintnbm diûo Domino Ga~one in Bearnio dominanti-
orticulis infra fcripris continetur. Videlicet quod bu~Garïia Amaldi Aqucnfi Epifcopo exiftend.Ho-
Quihbetvie'nus.vciqusehbct victQa,vcthabi[arof rum omnium func [eReï nobtieï vitiDom)nus Ar-
feu habitatrix v'ita: Ortefij foluens &con[tibuens natdus Guilhennns Dominus deAcromonre, Do-
in donis Domini, & [aHus vlUx Orten;, poceft ven- minus R-aimondusArnaldi Dominus de Candarafa,
defe)ibereinvdta0r[e6j vina, & pomacia fua,& Dominus Arnaldus d'Abos, Domintjs Bertrandut
rnilites. Guilhermus Arnald, Dominus de
emere vndccunquee& habneriE, vêt h~bere poient, de Buros
inmendbusMadit, S:Iuni),&mtocoannoquan- MMlana,Gat)hcrmus RaimundideNaua!iM, Do-
do eis placuecit Ec quod non [enentur foluere Or- tnintts d'Abos,Domicelli, DoMinas lohannes de
icnj icitiam, ncque pedagmm) nequeahuddeue- Berniola douter legum.
numproctfdem.I[etnnuHusvtcinus,(cuvicinaOr- DMe<trKe«A .~o''&<~)f/)<jFeh)~«orMM <t/t<f~< <«~
lefdam, fiue peda-
teCj teneatur foluere tn Oicefio fM~f~ ww wf/XhM /t~~&, T~~o, quod D~w~e
Nucnde.tttqdibusmercibus~velimptems quasha- ~fO~<!TKC~t'COMM~ alterde ~«<«M~4M Mteff!)! ve.
be~nt,(euapportenr,5cadducantin viltt OfteH~
(ed~ntimmunes&qu'tiibidemaà Leuda, & Peda-
Eio,vteH:dt<S:um:_exceptisc&rni6cibus,in quibus
S~<< Mf)'~<yiw~~e~a'/cM'«f<w~<<tM/w0~ff-
~<~M<w. ~w<M ~eMtj~,
w Wf~~ Ce~<Cf )M<!M~/f~t<
~f~f~~ < Mr<-

~[(atuumtus Domini.pLOHr cttha~tenu! confue- JV#~ defta biele, f~w~y ~<t~<<r~a/?~«


tum. Item quthbet Vicmus, feu vicjnaau~oritMe JE~<<~<<, par M~w ~'«~r, ~« </f/?~<,
prop ria poteft per (e recipere, & tenere in (no hofpi.
tio pe~a!, et quodtibet pondus tam magnum,quam
pMuum, & quamcumque menfuramcuiufcunque
~)W~~<!<X. <
M~ <<W<~</f~ ~/? <M<M /f!~<!«/~<<fMM
~M/'<<K <<M </f~~W
</«j ) de C<«/<< f~f M~T/C~ va ~~f)/?~)' <, fM~CO~fA'f~
·
conditioniï exifiant, dum tamentit recta & men- /M~n~ww<.f<~ /« ~/c~f<M~e~e<c<it/?e-
<urare & ponderarc cum ipfis quatcunquerëifuas ~r le jE~/e~y ~o <t~a~~M<<?-~<<<
ptopriMvel alienas abfque licenna Domim; fic ~<~ MC~t~ ~«~ VI. dara 4~~r. ~jf/W
quodproptethoc non tenen.traMquidfbtuere Do- «~Mf~~t<<M<M~~ff <MM<«)'f f<! f~f~
mino exceptis v. (blidts Mor!anornm,quos debef /~r~e!'M'' /c~o'WM~M, e <~ <?-C<y</<v, /'t/M
habereDominnïprolege(eudimno,p[oquolibec ~«j y~~ ~<t''eM .b yXt companhe< /'<<< e <tw~~<t~; e
pondere feu mentura, hpondnsfalfum, velmenfu- ~~w <M«~< «fMf<j M~ ~/? w<<M<, ~M~/M f~ Be<
M falfa reperiantur. Et ibidem Domina lohanna < ~f~<<~f,fM A~t~x!, ftO/o~er~
Comi[i<Ia,oc Vicccomt[iuaptxdi~,tanqutmcu- fM~
CHAPITRE II.
Sommaire.
7. Oy~7~
~Û~~ les Co~~
t~c~.
en
<<
Fors ~.BMy~

'rj
CoM~ France. Z,~
j5o~M~O~yT~ la terre
~~o~ La ~o~o~ des
yrc&f
Z.~y?~
j ~o~ ~'nr
des

~f
~jy~f~o~ ~y~
fO/MjtM~

/w~u/r~c~o~.
la Loi Salique. ~M% en T/Fûo~r la Rov~ ~f~<?/P~o~r
yo~fj~M~o~û~~ Z.~co~cr~M~
~yo~f la Loi Ro-
.RoMM~j
~?~. Les J~y~~<7&r ~yf~f la loi ~M~ ~o~y F~~co~
ou ~<?j~~ ~3~ Ro~~F aux (7~c~. C~
/o~j~o~o~~ Code T*~fo~c/?. 2~~ donna des loix
~r 'U~o~. ~~o/M~f c~'c~M~. G~r/f ~M~ /rff~ du ~o~
T~~o~o/? c~ T/~ ~ûo~y/< Gafcons.
Z~ loix ~o~~&f ~r~~M~r~o~f jE~<~Mo~ j L~-
f~c~cr. ~L&f/o~A' ~o~~r~j pour Z.o~~r~ /?~y €
~o~&f ~o~y j~j-. jM~/j ~c~r leur y~ ~fc~o~o~T~
OMf~ le Co~'jT~o~o/T~o~J~ j~f~~ J~~M~
o~ e'j
p~r Lo~~rf prc~~y c~0; T/y~c loi.
~fy~ C~r/7~
ro~fo~f

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~'< j ~j' ~~f
de Seigneurie, c~ de
ro~~ les
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/c~~ c~ C~y/~ le C~f.
~f~ /<f~o/?~ ~c~ co~wc c~ c~f-
/o~. ~cM/f~~pour le ~yo~
~'co~y <~MW /fj'c~<'j'
T~M~~j. 7~. le Co~~ ~r<?~r~
jS~y~~o~
~f~o~~ C~~ Bearn r~
~<?/wf.
Co~
wo~ c~ ne ~o~fw~~ la
~û- des
~(y~o~~y?~ Fors. Le ~)ro~ C~ droit Bearn, de
f~~J~~j' ~~y ~'c~'j ou R~/f~f~ ~77. ~7/ For <
~~o~ Z~ ~f/f~~o~ ~7<?~M~~ ~y2p}~<~<?~p~
'~72~
~w~ Cc~ r~r~~f les ~o~r~~ y~rr~p~
On deuoir,8c le defr de fatisfaire à la curiofitédeceuxqui vou-
dront eftre in~ruics delà itgmRcation du mot deFoy, & d'vne con-
noiffance ibmmaire des anciennes Coutumes &: Priuileges de
Bcarn, m'oblige de prendre cette matiere à fa fource fouslaper-
miuion du Lecteur. Les Gaules qui eftoient ponedécspar les Em-
pereursRomams,ëe gouuemcesparlcurslois,ayans etteenuahicsparles François
d'vn coHé,par les Bourguignons de l'autre, & abandonnées aux Vvtugochs du
coire de l'Aquitaine; Les Rois de ces peuples vainqueurs retcnans pour eux Icsre-
uenus publics j & les domaines plus commodes; partagercnt le reMe de la terre con-
quc~ëccncrelesfoldacs~lcsancienspoucneurs, qu'ils appelloienc Romains~
noramerenclapomonquietcheoicen partage à vnchafcun, le fort des Goths, des
Bourguignons,~ des Romains, comme l'on voie dans le Code des lois Vuifigo-
don
chiques & des Bourguignons. Les François qui porteront de la Franconie,
ils firent leur première démarche vers les Gaules, vn double nom de Francs, à de Sa-
liques, firent vn partage Semblable dans l'étendue delcur conquefte entre le Prin-
les anciens poneucurs, qu'ils appellerent aum Romains;&: la
ce, les foldats, &
portion des vainqueurs fut nommée la terre ~~w, qui fut aneccee aux maues.a.
l'excluflon des femelles,ainfi que l'on voit en termes exprès au T. 6 2.. de la loi Sali-
famille Royale, qui poffcdoit le lot plus noble d~
que. Ce qui ertoit obferué dans la
jaierre Salique, auffi bien quedansles maisons particulièresdes personnesSaliques,
Dequoil'hiHorienAgathiasauteurGrec, du temps des enfans du Roi Clouis, fait
vne entiere rbi,u l'on pefe fes paroles;lors que defcriuantle pouuoir & les couflumes
des FrançoiS)ilefcrifexpreucmeiit,quelesHIsujccedcntà leurs peres en la Royau-
té. Ce qui doit eftre interpreté non feulement du droit fucccutfde la Couronne,
pour exclurre les elec~ions~ ainfi que l'on employé ordinairementce texte, mais
auili pour defigner la iucceuion des Fils & des Maues à l'exclufion desfemelles.
Cette loi Salique aède pratiquée depuis fans interruption,pour ce qui regarde la
iuccemon du Royaume;mais elle a dtécha~gae pour les mations particulières en
la troifiefmerace denos Rois, depuis que les Romains .Se les originaires Gaulois,
ûntelieconrbndusaucclesSaliques.
Il. Or lesRois étrangers & conquerans, pour adoucir en quelque (brtelar~-
~ueut' pratiquée contre les vaincus en lafpoliationde leurs terres, leur permirent de
ieregler~e
viure fous les loix Romaines qui leurcroient: conneuës; 8e te contencc-
deTairevaloirteuESproprcslois,a.l'elgard.despcuplcsdeleurnation.Pour cet
j'ent
e~cct 'GondebautRoKie Bjourgogne~rrc~a en la ville de Lion, les Lois des Bour-
guignons, ~uMantIa teNCi~ desquellesil ordonnaquelesaHuires des Bourguignons
cncr'eux, &: celLes jq-u'âs auroient
auec les Romains feroient iugées &: à mefme
iemps!6tc<9Bnpilcirp~r~IuriC:on{ultcPapian,vn abregé des loisRomaines,pour
Jadeci~toJidescau~sdes Rojuatns ~ntr'eux; &: voulut que tous les iugemens ruf-
~ent ron-djus contoinitementpaj vn<Comtc Bourguignon, & vn autre Comte Re-
gain :3 –-
IIÏ. LcsPrancoisencr&nsenlaG~ey~encdu mefme tempérament,laiïlans
laloiRomainepourl'yfagedcsorig.inaires Gaulois, &.pour la decifion des araires
Ecclena'Hiaues, & retindrenc pour eux leurs anciennes coutumes, ô~ les lois Sau-
ques; qutifurenccorrigéesparlesRoisClouis.Childcbert,& Clotaire, & tournées
du lano~e barbare en Latin,par ordonnance de Charlemagne l'an 798. D'ou
viencquedansie filtrer, le Franc, quivitmiua-nfIaloiSalique, ~~c ~~M~Mf,
c<r diitingue du pofÏeneur Romain, & l'homme Salique, del'homme Romain,au
DecrecduRoiChildeberc.Et dans le Canpnpremier duConcile d'Orleans tenu
fousIeRoidouisFan ~ji. le règlement centre les~omicides.&s les.adulteres,qui
retirenidsns l'enceinte d'vnc Egitiie, eH: r&ic iuiuant les Canons, 6e la loiRomaine,
commeparlencles 'Pej~es au~-bionque la defen~edes mariages jnceftueux, .eft or-
donnée daMieConciIedeTompsKnul'a~ .~6~. conformément~ la loiRomaine:
dont~les'proprcstërmesquiio'ncrappoï~esau Canon xxi. font extraiÉcs du Code
Theod~en: qui elUecorps des loix Romaines,~uiuanc leiqueles les matieres Ec-
clehaitiqueseftoicnc iugées en France, au rapport deHincmar, d'Adreualdus,&du
Concile de Douiy~ tenu fan 87~ Les anciennes formules dreuëesluiuantlaLQi
Romaine, qui ontcitepubliccs par IcueurBignon & Lindenbroch, tcfmoignen.c
encore l'viagepublic du Code T h eodouen, qui elt allegué en la-formuleonziefme,
~.tiuanc rinterpreiationdu Chancelier Anian. Mais outre ces preuues, l'ordonnan-
ce o~ncralcdu Roi Clotaire de Fan ;6o.
publiée par le P. Sirmohd~oRc pour ce re-
gard toute difficulté; dautant qu'elle commande en termes exprés, que les caufes des
Romains foient terminées entr'eux par les lois Romaines.
I V. Les Vuif igoths qui poucdoient les trois Aquiraines,embraffercntla mcC-
l'année ~6 6. le Roi Euarix, autrement appelle
me voye de douceur de forte qu'en
Theudoric, eflablit des Loix par efcritpourl'vfagedes Goths, quin'eftoientaupa-
remarquéformellemencIfidorc de
rauant gouuernésquepar coudumes,ainfi qu'a
Seuille en fa Chroniqueriaiffancpar confequent les Romains & originaires Gau-
lois en la poncfuon paifible de leurs loix, quieftoient celles de la compilation de
l'EmpereurTheodofe,commel'on peut recueillir de Sidonius;quoi qu'il parle auec
de~ouft de cette action d'Euarix, & ne puiffefoum-ir ion entreprife, d'auoirpublié
des ordonnances fous fon nom~qu'aulieudesloix Theodofienes, on reçoiue
dans le Palais les loix Theodoricienes, comme il parle. Mais ainfi que ie viens de re-
marquerdu texte d'Isidore, qui auoit manié le Code desLoix d'Euarix,elles au oient
cité publiées pour l'viage des Goths, & non pas pour celuides Romains, ou anciens
Aquitains,leiqueisconcinuerent de viure~bus la pratique des Loix Theodoucnes.
D manière quefbnfucceueur le Roi Alaric, afin que ces loix fuffent mieux enten-
du &: mieuxpraciquées en la decifion des
cauies des Romains, qui c~toientibui*
mis à fon obcïiTance, c'ett à dire des anciens Aquitains & Narbonois, & non pas du
peuple de e, Cuias cicric fuprife,ordonna à fon ChancelierAnian
de Rom comme a par
mettre le Code Theodofiçn en abrégée y adiouftcrfcs interprétations. Ce qu'il
fit en la ville d'Ayre de la Prouince de Gafcogne,enren-at qucl'onvoidmainte-
nant; lequel volume auec quelques Nouelles du ieuneTheodofc~ de Valentinian,
& deMaiorian publiéescnl'0ccidcnt~&: attachées à ce Code, a eltéapresia ruine
du Royaume dcsVuitigoths en Gaule, le droite commun de rous ceux qui eftoient
domiciliés dans ces Prouinces, & n'eltoiencpas Saliques, ou Bourguignons d'ori-
gine, conTurmément au Décret de Clocaire, comme t'ai de~ia iuf):i6e. Ncantmoins
ces Rois Vuifigoths eftans retirés dans les Efpagnes, entreprindrent auecle temps,
de donner à leurs peuples vn nouueau Code de Loix, furnomméesVuiûgothiques,
& d'abolir rvfage de toutes autres loix, que celles quiettoient contenues en cène
compilation; Elle fut faite du temps du Roi Recefuinthe, & fut obteruéeen tou-
tcslcs terres deleurobeluance,foit en Efpagne, foic en la Prouince de Languedoc,
cxceptéToloie~ ~V~es,quielioientde l'Aquitaine; turques la,que l'viageenrut
continuédans celle de Languedoc mefmes apres qu'elle fut remue par Charles
Martel fous la dominationde la Couronne de France, comme l'on void dans le
Concile de Troyes, tenu parle Pape Iean VII 1. l'an 878..
V. Lameunedutinc~iondesLoix cHoicobIeruée parmi les Lombards, depuis
qu'ils furent efLablis en Italie; dautant que les loix Lombardes n'obligeoient que les
fculs Lombards naturels
& originaires, les anciens pouejfÏeurs demeurans fujers
aux loix Romaines; de forte que s il arriuoit qu'vne femme de la loi Lombarded-
poufaft vn mari de la loi Romaine,elle deuenoit entièrement Romaine aucc les cn-
fans qui eftoient procreés de ce mariage, qui demeuroientobligés de viure fuiuant
la loi du pere, par ordonnance du Roi Luitprand.Neantmoinsl'Empereur Lothai-
rcadiouitavnemodincacionacette loi, qu'il vou~uca.uoir lieu parmi les autres na-
tions,aum bien quedansla Lombardie;~auoir que fi les femmes Romaines etL
ponfoicntdes maris Lombards, elles retournoient à leur premiere loi, apres le de-
cés de leur mari. Oril faut remarquer en cét endroit, lors qu'il s'agit del'italie, qu'il
nerautpasrcftreindrelaloiRomaineaufeuI Code Theodofien, & auxNoueIles
des Empereursd'O ccidcnr.cornmc i'ay ~if dans la Gaule) dautant que cellc-dapres
auotrcfredcmembrecdel Empirer diuiiec en trois royaumes étrangers, (çauoit
des François, Bourguignons, & Vuifigoths, & réunie depuis en vnc main fous
Clouisoc fes enfans, n'a point reconnu les Empereurs Romains, nireccuaucune
de leurs Loix, Au lieu que l'Italie ayant ené pour la plus grande partie iouMmiie
aux Empereurs d'Orienta receu leurs Edicts,&: particulierementles Nouuelles or-
donnances de luAinian, fuiuant l'abrégé de Iulian l'Anceceueur, & l'interpréta-
tion Latine, qui eH alleguée fous le nom & l'autorité de Loi Impériale de lu-
Ainian, par le Pape S. Grégoire le Grand. Le foin que prirent Charlemagne après
la conquête de l'Italie, Et les (ucceueurs, de coni~ruer chacun ibus la diipoHtion
de fa Loi, foit Lombarde, ou Romaine, apporta du trouble parmile peuple de la
ville de Rome; lequel citant compofé de perfonnes de loidifferente, fetrouuoit
bien ibuucnc cmpefché en la decifion de fes caufes, par la variété de ces deux Loix.
C'eit pourquoi l'Empereur Lothaire ordonna,que le peuple Romain choifiroit la
loi qu'il voudroirembrancr, pour eitre reg!e fuiuant fa teneur, ou puni en cas de
contrauention, par leiugemencdu Pape, & de l'Empereur..
V I..Tous les Ettats qui auoient apartenu aux François, Bourguignons,Vui-
{igocs, & Lombards, ayansefte reunis enlafculemai~ de Charlemasne, ilconti-
nua à chacundecesRoiaumcs,lebenence de leursLoix,& cou~umcs:qui n'eftoienc
pas diftinguées (cutemencpar Prouinces, par territoires mais encore parles races
des perfbnnës.&par~neancienne ongine des maubns.Deforte que comme JesLo-
bards furent maintenus en leur vfage, aulli furent les Bourguignonsen la Loi de
GondebautappelléeGM~~ct par Charlemagne, &: par Hincmar, les François en
la Loi Salique, les Narbonoisenla Gotthique, S~tousIesancienspoueueuMdes
Gaules en la Loi Romaine. D'où vient que Charles le Chauucprometeh tes Capi-
tulaires d'Eipernai, de conferuer vn chaféun en fa loi, à l'exemple defcs predecef-
feurs & qu'il declare en vn autrelieu, qu'il ne prétend point qua~es ordonnances,
Capicufaires
& puiuenc preiudicier à la Loi Salique, niàla Romaine, mais feule.
ment fuppleer les poinds qui fe trouuerontindecis par ces loix. Ce qui s'accorde à
ce que Charlemagne auoit ordoné que les fticceflions, lescontracts, les amendes,
.& les ferments des Romains, ou des Lombards feroient iuges & règles fuiuant
leurs lotx particulieres; mais que pour les caufes communes, ils viuroient fuiuant
fonEdict.
VII. Cece déférence deloix s'e& cohferuee iufqu'à la décadence delà (econde race,
que l'état des affaires publiques comnrieneàa. changer deface, & quel'alterationqui
arriua-en l'autorité Royale, traina necefMrement apres foi l'altération des Loix,
qui.ne peuuent fubufter ail~E~rs.quc futlesGolomnesquiappuyencla Royauté.
Les guerres des Normans, & lesdiuenfionsdomeltiquesrcndirentlesgouuer-
nemcns hereditaires;:ce qui'portalcsfeigncurs du Royaume~vouloir établir des
Loix nouuelles,aucc le contentement de Igurs peuples, pour anermir par ce moyen
leur eftablinement nouueau. De manière que les droits deï Comtes, & lesde-
uoirs des fujets furent reglés fuiuantlesdiucrieshumeursdes Prouinces, la diitin-
ction des Loix SaUque & Romaine, abolie.commee~nt le Séminaire des radions,
qui pouuoient le former plus facilementpar lar.ëoonnoinancedesaneienncsraces;
voir~mefmel'vIagedesCapiculaircsdesRoisdoFfâncefucintcrrompU) & neant-
moins pour ce qui regarde la nature des concrac~s, on rétine la fubAance des Loix
Romaines qui feules auoient entendu, & bien expliqué ces matieres comme
l'on peut aprcndre des Epures d'iuesEucfquc de Chartres.
VI~II. Les Bearnoisnrenccommelesautrespeuples. Carilseftablirentdesaf-
ticles pour le règlement du droicpublic, l'autorité du feigneur, les tmmunitésna:-
Ff iuj
tureles' des fujets, & la punition des crimes, lainans en fà vigueur pour les .con-
cra~ts, &~ plufieurs autres che&; la Loi Romaine du Code Theodofien fous la-
quelle
de ils auoient tou~oursvctcu. EtneantmoinsilseRoicncenticremenc obliges
faire des Ordonnances touchantles droits du Seigneur de Bearn, les dcuoirs
desVa&ux, dautant que les Loix Romaines n'auoient rien prcfcrit fur cefu'jct; &
amendes pccuniairesdes crimes,
encore furent-ils obliges d'arrefterles peines, ôe les
pour la plus
pour adoucir la rigueur de celles du CodcTheodoticn, qui eftoient
grande partie capitales, ou bien fi rudes en la quantité de ramendeconceuë (ousies
rerrnès de liures d'or, qucllcsruinoientles criminels,~ eu~nttropenrichilc fif-
que dësfeigneurs, à quiles amendes apartenoient.
~IX. Ce motif peucen:reconnrméparlesvtagesdcBarccIone,quirurenccifta'
blis~anïo6o.parR.aimondBerangerIeVieux, Comte, & Marquis de Barcelone,
auee l'auis &. le confcncemencde&remmeAdalmodis, Se des principaux ieigneurs
de fa terre. Car en la prefaèe de cesviagcselcritsàlamain.onvoitqueleComte
n'abolit pas les Loix Gotthiques, comme l'onie periuadc communément,mais
pluttoit qu'il ~uplecà leur defaut, aux chefs qu'elles ne peuuentei~re bonnement
obieruées, ou pour ceux qu'elles n'ont expreuëment decidé. En quoi il fe fert de
l'autorité des mcimes loix Gotthiques, qui déclarent: qu il apartienc au fcul Prince
d'adiouiterau Code de ces Loix, ladecidon des cas quifaruienn~nt nouueUemcnt.
E~encore plus particulièrementau Chapitre 71. le Comte Raiinondalleguc vue
rbiibn fort receuable de la necemté qu'ilyauoit de compiler lesnouucauxviages,
à ~uoirpour adoucir la (euerité des loix Gotthiques, qui taxoient lemeurtrea
trois cc~sfolsd'or, c'eHàdireàdeuxmillequatrecens~bIsd'argent~pourtantilya
cinq cens iols dans leCode imprimé de~LqixVumgotthiques.~Le pochement d'vn
CEil cent fbls,8c tout autant pour le pied, 6e pour la main: Et adiouiteen fuite que la
Loi ôrdonnanM~amendesdansJcCodedesVuifigoths,nefaitpbint diâinc~ion
encpclapcrfonnedu Seigneur &: du Va~Ïal, parce que leshomagesn'eftoiencpas
conneus par les loix Gotthiques; &: partant qu'en ces choies il faut auoir recours
aux v~ages eicrits; fuiuant l'autorité de la Loi, s'adreuerauiugemcntduPrince
& de Cour, lors que la matière n'e~:point décidée, ni par la loi Gotthique, nip~r
Jc~V~gëS.
It~î .1'
1
''?' r'ir~ ç

X. En Aragon quoi que les peuples(egouuernauentiuiuant les Fors~Iesiu-


gemens du Ï~oiSance Abarca~eantmoinsiisnelaiuoieni pas de'cbntinuerla pra-
tique des Loix G otthiques.pom les dots &: les contracis,comme iufline Blanca
en iesCômmentairës.parl'acte des arres~ue conu-irua le Roi garnir à fa rcmmcGil-
bcrgûe l'ani o ~6.& par vn autre vieux-tilcre tiré des Afiihi&dejioârc Dame duPilar.
A quoi radiou~erai l'ordonnance écrite à ~atnain d'Annie Roi d'Ara.gon.en date
~M~nblancdcran~pa~aqueIle-tl~Tdoh~qutla'loiGoichiquefoit réjetcée des
.lieuxo elle auoiceu:éobfëruéeiuiqu'&ce!ce4nps,poTirla con.&icudo'n delà légitime
des cn~ns, Se qu'à l'auenir la ÏoiJ~omainB, ce& adiré cellede lu~inian, fcdt gardée
pouf le règlement des iucce~Eons. En CaAiue, nonobâant Ic&torséÛablisparle
Comte SanGO) Se connrm!éspar le Roi Ferdinand, il eu: ordonné au Concile de
Coyaca ran to~o. que'lâ'1'~PGotchiquefeca. obferuée. Ce ~ni eut lieu dans M

-.“
Royaume, iu~qu'a ce que le Roi Ajrbnieic J~M-Ib&pbc nt~eccuoirie.t~roj~ Ro-
~naih'en l'année t~~ï. '< j)
..XI. De maa9ër€ que~rrexemplede~os Votons, q'uio&t~&éestimcm~peine
~r~

que nous, ie puis aHeurer que les Fors dé Scarn cnt cR~arreft:és~mscomme!ncemenc,
pour Suppléer ~lc défaut des cas non décidés par la Loi Romaine, nommément en
cequiregarddcsdroi~sde~cigneurie & d~V~telage~acoanusd~tempsdd'E~'
pire, &: encore pour adoucir les peines des crimes. N~antmoinscomme l'emploi or-
dinaire des armes efloufoit la connoifÏancc des Hures encore que la fubftanccdes
loix Romaines demeurau: en&rbrce)dansrv(aged6scontra<~s&:des matières ci-
uiles, Ic~om en fut commQnémcntabolt,defbrcequecequie0:oitobfcrué,per-
dant peu à peu la qualité de loi, prit celle deComiume &: d'vfage fous laquelle de-
nominatio ces matières font expliquéesdans le Cayer des Fors efcrits à la main.aufÏi
bien que dans les Couftumcs de France. Enfin le lurifconfulceirneriusayant après
ledecés de l'Empereur Lothaire Saxon, àl'infiance, & fous l'autorité de la Com-
ceneMathilde, tiréducombeaulccorpsdudroit Romain dela compilation de lu-
ftinian.tn l'eflrat que nousi'auonsmaintenant,iirutreceupeuàpcudans les Pro-
uinces fous la Joueur des Rois; qui aprenoient de ces Contiitucions, coutereftenduë
de la Loi Royale,& derautoritépurementfbuueraine~quiauoitettécommeen fur-
ièance en plufieurs points; & particulierement ce droit fut receu aux contrées qui
auoient anciennement vefcu fous ladifpo~itionduCode Theododen, commet
Bearn, la Gafcogne, & l'Aquitaine. Deibrte qucl'onvoiclerbrmulairedes con-
tracts, & des teitamensdesPrincesdeBearn,& des Particuliers, depuisrann-~o.
conceus auec les termes,& claufes puiféesdes loix deIu(Hnian,&:des interpretations
des Doc~urs: ~éclatementle coptrac~ de Cenion du pais de Bearn,que Constance
fille aifnée de Gafton de Moncade fait en faueur de fa tceur Marguerite, en l'an
iz.86. fut drene parleDoCteurNouelliProfeueurduDroic~enlavillede Tolofe.
De racon que l'on peut dire que le droit Romain eft le Droit commun de Bearn, ainfi
qu'il eAexprenementnommé dans le For nouueau, & qu'il doit élire obferué pour
leiu~cmenc des caufes, qui ne feront point décidées par le For, où les O rdonnan-
ces, & rLeglemensdupais;ceci demeurant pour contianc, qu'il n'y a couâume en
France, quifoitplusconformeau droit que celle de Bearn, comme difoit le Grand
Cuias, petit fils de la ville d'0loron,&: dela maifon nommée vulgairement Cuicus.
X I I. Apres auoir parlé de l'eHabimementduFor~ilettiu~ed'cxpliquerl'ori-

dansde cettedicrion. Le terme de Fo~eft bien Latin, deriué de Forus; mais le fens au-
sine
quel il eli employé,cft vn peu G otthiquc.auni bien que la diction ~~rw~viurpée
les anciens ac~es. Les commentateurs des ordonnances d'Elpagne l'interpre-
des villes,
tent ordinairement,pourles vfages & couflumes particulières & des Pro-
uinces. Toutesfois ayant examiné auccvn peu de foin l'emploi primitif& originai-
re de cette diction, dans les vieilles Chartes des Rois de Nauarre,de CaCLillc~ & d'A-
ragon, il me femble Quelle eft prife pour fignifier, les priuileges des communautés,
& ce qui concerne le droit public & quelereglemcntdcscontracts, &: fucceuions~

auec l'ordre de la iuftice.,&: Hyledes Cours, cit compris fous lenom d'ob~eruance,
d'vfage, & de couftume. De fait Lucas Tudenfisen fa Chronique diftingue nete-
ment les Fors, des Couftumes,lors qu'il efcrit qu'Alfonfe Roi de Leon repeuplant
cette ville, l'an mille douze, lui octroya de bons Fors, & de bonnes couflumes. Ce
queRodcricdcToledeacxpliqué.en difant qu'il reftablit les Loix Gotthiques~S:
en y adioufla de nouuelles. LucasdicIcmefmedeSanceDucdeBurgospourIere-
gard de laProuincede Caftille, que ce qu'il auoit remarqué d'Aironfe pour Leonï
&: que Fredenand baftinantia ville de Zamora lui ordonna de bons Fors, &de crcs
nobles coutumes.
XIII. Ce Ferdinand premier Roi de Cafiille, ayantauemblévnConcile en
fon Chafteau de Coyaca au Diocefc d'Ouiede l'an ioso. fitplufieurs reglemens,
tant pour la difcipline eccleuaftique, que pour la police de fes terres, & particulie-
rement conferua les Fors.rofo~ Fo/w, c'eft à dire les priuileges.que le Roi Alfon-
pere auoit accordés à lavillcdeLeon.C'eftaumefmefenSj que le Roi
fe fon beau
Agonie d'Aragon och'oyantâuxhabitansdeSaragoiïe,apres!aprïtëdelavilleiut
les Sarafins, les menues exemptions, Scpriuileges~dontiouinbientlesïnfancons
d'Aragon,dit en fon refcrit chés Blanca, qu'il leurdonne de bons Fors~BcH~F~crc~
& femblables a ceux des Infançons d'Aragon. LeRoiSanccR.amiresibnpredc-
ccncur en fa Charte delan 1078. rapportée chés Briz Martincz, apresauoitaccorde
quelquesnotables priuuegcs au mona~erc de S. leande la Penna, adiouAc qu'il ne
enre afÏuietic à nu~s au<.
veut pas que cette maifonie départe iamais de fes Fors, pour
très quitbientdansfa terre.
X 1 V. Cette fignification a eflé fbigneutement conteruee dans la première
compilation
Morlas, des vieilles coutumes de Bearn, les Fors foit le général, ou celui de
des obier-
ayans cité diitingués par l'ordonnance de Madame Marguerite,
uations,& des viages.Auni les députés pour arrêter la Nouuelle couilume de Bearn
ont fort bien rencontré, foit par denein, ou par hafard, lors qu'ilslui ont baille Fm-
fcription de Fors & Co~M~ attendu que lesarticles contenus en ce volume, ion:
extraits tant des ForS) que des Couftumcsanciennes,~comprennentenibiles
priuileges 8: les immunités du pais de Bearn, & les anciensvfages, touchantles
concracts &: les luccenions.

ï. Leg.VuinLtb.to.T.i.l i.Durgund.Tit.84.Lex ta, aux ipfie leges (peciaticer M~~t&M~M~taude &


Sat. T. 6t.$.vIr.De[errave[oSa!icanu)la portio conhtio fuorum proborum hominum vna cum
herediradsmuheri veniat;Sedadvirilemfexum tota prudenrifHma Se (apienti~Hma Coniuge fua Adal-
lerrx hereditas reuertamr. Agathias. mode con(tnun & midtV&ticos. Infra Hoc enim
I!. III. GundebatdusRexinprx&t.Leg.Burg. ~:ci[R. Cornes au&otiMceLibtiïudicu, qui dicit,
Lex Sat. T. 4;. & in prxf. d. t. Décret. Ch'Id.Regis fane adiiciendi Ieges fi iufta nouicas exegerit princi-
§.14. Can. Primus Conc. AureL ï. De homicidis, palis Ete~Uoticentitmhtbebk.Cap.7t. In legibut
adulteris, & furibu!,<IadEcetcHameon~tgerint~d non inuenitur 7~M<w~f<c«M, & idée nihil iudicant
conHituimus obferuandum, quodEcclefiaRtcica- intetV~dattum& Seniorem.
Rones decreuetunt,ScLex Romana conRmnt.Can. X. Blanca in Comment. AtfbnfusRexArag.m
ï!. Conc. Turon.î. Itemqueait&crafenccntiale- Con(t.an.t;;}.tninMlocisjinqmbusincon(eruanda
gum,S~ ftatim rcciMci.&c~-t. c. Th.de incett.nHpr. !egi[ima,kxGo[[hica cit ha~enutteruMudueM,
Htncmar. tn Op. Capit. Adreuatd.I.c.Conc' Ct reput~Sc feruetur de ceteto !ex Romana, ec hoc
Duziac. cap.i.Form. Vet.XLCtocah) Régis Con* feruari volumus miucceNoneearum per&narum,
HttutoedttilaP.Sirm.T.t.Conc.Inter Romanos qu.e de cerero morientur. Conc. Coyac. Tir. ix. &
negotia caufarum Romanis legibus prxcipimm Tir. x!i. Faciat quod Leï Gotthicaiubct.
[erm)nari. XII. Luca5Tuden<Is:Adefbn(usrepopu!auitLe-
IV. indor.inChro.Goth.Bta~o~.SubhocRe- giontnfem vrbem, & dedit bonos fbros & tnoreï.
ge C<~ legum inAiruca<crtpushabeie coeperunr, Sancius Burgenfium D ux dedit bonos fbtos, & mo-
nam antca tantum moribus, &:confuetudtnc[ene- ics in tota Caftella.Dedit Zamorxbonos foros, &
banrur.Sidon. 1.1. ep. t. nobUimmot mores. Roder.1. 5. c. 19. Rex Adelfon-
I V. EdiA.AiariciprxHxumCodiciTheodLeg. tusIegesGdtchicasreparamt,& atias addiditqux
Vui~hb.1 T. t.Ioan. S.tn Conc. Tric. apud luonem in regnoLegionis hodieobferuatur.Conc.Coyacen-
Decr. p. ~.c.pS. ieTituioxm. Coniitmototosjnos~o~ojcun~is ha-
V. VI. VIl. Li'b.i.Long.T.y.Greg.ILib.t'.cap. bitantibus Legionc, quos dedit illis Rcx dominus
~.RegeRt.L. Long. T.;7.&T.;}.). n. Capi- Adefonfus pater Sandx Reginae vxoris mex. In
tula Car. Cal. an. 8~. c. 3. & ahbi luo Carnot. ep. vni.'Tt~yocat !ndicia;In Legione Bc in fuis termi-
~i. loi. L. 2.. Long. T.y~. nis, iu Gallecia, &inA&urii!, & in Portugale talc
ÎX. V(atic. B~rcin. è cod. m;. Thu. Cum fit /M~<c<«Mfemper, quale eft con(t:itu[utnin Decre-
domnusR. Bcrengarijvetus.Cotnes, & Marchio tis Adefonït Regis, pro homicidio,proraufo,pro
Ba):ci[t.atqueH)(pantxfubinga[o[habuit honorem, Saione, ant pro omnibus Calumniis fuis. Blanca in
& vidic, Se cognouir quod in omnibus cautis & ne- Com. Marnn.t.t.c.Httt.Pinn. lohanneïnonla.
gotijsipfius patt'xjcges Gonhicx pe~fw obfer- xety~MForMpcrnuUHmabutn dtmcattrra
uoli, vdedamvtditmuttasqucnmoniat, ~cp!aci-
CHAPITRE lit.
Sommaire.
7. Z.*j~ du Co~~yw~M~~-BM~<~ Foyv ~MfM~
e~ Afor/ ~~y~cc ~&f ~F~~r-f ~~oM~rw~~f~
~<?~r~A~yv. 77. 7~Co~r~ro~7~~r~co~<?/~
des ~&~jj ~r., ~~j France, €~ ~y~
c~o~~o~~o/f~ en /'<~w~ ~j~~o~~M. 777.
~D~/?j la Cour 7~/M~~ -8My~ ~~j les c~~jr~M~ r~y-
~f ~y/o~j~ ~pr~n~j ~f~
T~f~j ~&f Co~ ~y~c/~ la ~r~ € des ~yc/?~
f<?/~<?~ 7 ~o~M~~ ~c~ la Co~y~
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France, ~<~y ~/?
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monoye. <y7.
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~0~ ~y~oy~ T~
Le ~ro~

Bearn /S~~<'r~~
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yo~ ~o~~r~fw~~f
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~~p~r o~ ~M~M~ ~~o~r. ~f 7
1

L cd maintenant nec,effaire pourvne connoiuance plus entière de


beaucoup de points qui te rencontreront en la fuite de ce difcours,
de remarquer l'eftat du gouuernement, & deradminiâration du
païs de Bearn, tel qu'il eu:reprcfentédanscevicuxFordeMorlas,
& dans leGénéral,dontl'annquiteaen:eiuHiheeci-denusplushaut:edecinq cens
cinquante années. On y verra que dés ce temps, la Seigneurie de Bearn en:oit inde-
pendante en fon adminifiration de toute puiHance étrangère, &: compofée d'vn
Chef qui ettoiclc Seigneur~par droit fuccenif, & heredicaire;lequel auec l'auls
de fa Cour, rcgloit~ ordonnoit, & iugeoit tous les fuj ets de fa terre, batoit monoye
fous fon nom, decernoit, & faifbtt laguerrcàfesvoi~ins.
& fouueraineté excr-
& généralement:
de
~oit auec le Confeil arittocratique furies
iugeme~s de Cour, tous actes
fujets fans que de fes Se ordonnances il y eufcapelpar druant aucune
puiuance (uperieurc. ci
Il. Orilyauoic deuxCours~oulaiutUccs'cxpedioitaunomduSeigneur.l'm-
rcrieure, ôc la Supérieure. CeIle-cie~oitcomppiecdedeuxEuefques.desAbbés,~
des Gentils-hommesdu pais;le~quelseftans en corps composent la Cour appelleé
Maiour, onPieniere, ou les grandes affaires, quicegardoientrintereit général du
dccinon
pais edoienc arreltées ~ereioluës;~ou la
{buucrainement des causés particulièresiéfaitoic
par le Seigneur auc~les Ëuefques & Vaffaux, ou par ceux d'cn-
tr'eux que les parties élilbienc, qui font appcllés lcs7Mn~<~Co~,dansleForde
Morlas, & dans les anctens tiltres Latins, Coniuratores, €~ legitimi proceres. L'origine
de cette Cour doit dire prife des loix Romaines du Code Theodohen:, iumantleC-
quelles les GouuerneursaHémbloicncles principaux delaProuince,pourrairelcsrc-
glemens neceUaires,ce que les Romains appellenc ~gc~Fo~ CcMMCMf~; en ces
aucmblees rendoienriulticeauec leconieildeleurs AïÏcneurs. Maisplus particulie-
remcnconaprcndpa~'Edictd'AlaricRoidesVuiHgoths, confirmatif de ce Co-
de, que la publicationcti fut affe~ee auec l'auis des Eue(ques, & des principaux
Députes du Roiaumc, Comme aufli les loix Vuifigotthiques furent ordonnées
depuis pour l'Espagne, par leRoiRecetuinte~ auec l'auis des Eueiques & des Se-
~fK~ de fon Palais: Et les grandes cauiesrurentiugées,& les reglemens ordonnés
en la premiere &: en la feconderacede nos Rois, auec l'auis des Euefques & des pre-
miers Vauaux du Royaumcjainftque les curieux ont (bigneuferaent obferue~Sc en-
cc'aucreslefieur Bignon, tres-fçauant & tres-digne Aduocat du Roi enfesNotes
fur Marculfe. Et partant il ne faut pas trouuer cftrangc, fi le Seigneur deBearn
eltoic obligé par le premier article du For Général, par vne claufe expreue de fon
ferment, de fuiure au gouuernement de fa terre lesauis de ia Cour, c'cdàdire des
Euefqucs, Abbés., & Vauauxdefafeigncurie~puisquilauoitl'cxempicdcsRois
de France, & encore deceuxdcNauarrc,6cd'Aragon tes votons, obligesau con-
seil de leurs Ricombres; & généralement de tous les Princes de l'Europe, qui mef-
nagcoient leur autorité auec vn tel tempérament,que tous les iugemenscitoient dé-
libérés auec les EccleuaAiques, & les Vauaux: C'eft pourquoi Raimond Beren-
ger MarquisdeBarcclonea bonne gracc,lors qu'il dicauChapicrefbjxanre&dixdc
&sviageSjdel'anio6o.quclcMgementrenduparlaCour,ouparleIugedelaCour

~f
Prince
~ïMïMe~
pourfuit-il,
~/<< Cour,
~o~~fc/cMcrc~CM~c~McrfoM~~t~fc.
/o~M/frJ[ ~'c~, ~r'
~f~
quiauraeliéchoui, doit eflre receu & embraned'vn chacundautant, adioufle-il,
~<ff'Cf~fM!Mf Cû~r., con-
C<!rc~M
c~rc
~cHrc~~CoMr, OM~/?~Mt
~f/ ~r /fj
~Wj
PrM~
qui ~Mt
L ow~, ~cow~
(~ ~~f P~/<?/B~~
~y~~j ~r~/K~
IH. Dans cette Cour generale de Bearn, croientlunées les appellations desCours
fubalternes, &: les matieres qui regardoientlaliberté,l'elrat & la condition des per-
sonnes, Ce la realité des cho~es.fow~ <!<° <cf~~ Ct<p ~oM!, corne parle l'article 16. du
ForGeneral. Ce qui ~epraitquoit à l'exemple de la iuriidiciion des Comtes du téps
de Charlemagne,lesquelseitansamftésduconieil des Euefques, & desVanaux de
leur département,prcnoientconnoiuanceen leurs A~t~ ou Aul~s générales, des
matieresdunportance, ~parciculierementdecellesquiconcern6ientlaliberté, &
la~r~nfff, priuatiuemenr aux Vicaires“ Cenceniers, autres luges inferieurs,
~uiuani l'ordonnance de Charlemagnc liure des Capitulaites. Daucantque
au 4.
ces dilputés touchant l'état & la condition liberté ou feruitude des perfonnes,
6-anchifé:,
leur Nobleuc, ou ~ubiection, &: celles qui regardent la propriété des
héritages, rentes, cenfiues, & biens fonciers, font lesples
importantes pour l'etta-
bliffemcnt ou la ruine des ramilles.C'ett'pourquoiHincmarArcheuetqucde Reims
.& ctcriuanc
eÏcriuaM au Pape Hadrian lui dit, que l'on doit combatre iufqu'â la mort, pour la
liberté ëe l'Hérédité; Et les Saxons voulans s'obliger à laplusrigoureuiepeinc~en
ChriAianifme, fe foufmettent à perdre leur Ingc-
cas qu'ils abandonnaiÏentle
nuite, & leurAlcu ou hérédité chés Regino, & Ado.
1 V. Hors ces deux matières, la Cour des lurats de Morlas, iugeoit en dernier
reffort au nom du Vicomte, les caufcs & di~reKnds de ceux qui croient domiciliés
dans les lieux iouuÏans du bencfice du For de Morlas, fans qu'il y cuft moyen d'ap-.
pellcr, ni éuoquer l'inftance ailleurs, comme il eîtexpre~ément ordonné en l'arti-
cle ii. de ce For. Neantmoins il y a vn feul cas, auquel la~entencedelaCourde
Morlas eft fubieéte à l'appel ~auoir lors qù'vn etiranger eft demandeur contre vne
perfonne domiciliéeau For de Morlas. Car en ce cas l'appel efi receu, & l'inRance
eA terminée en dernier reuorcpar les Iurats dcla Cour, ou par la Cour du, Seigneur,
fuiuant les diuerfes leçons des plus vieux & des plus correctsexemplaires, enl'am-
cle onzieme de ce For. De forte que ioignant ces deux articles onziefine, & vingt-
deuxicfme, on voit manireHementque les Seigneurs adminiAroienrIaiufiice dans
leurs terres en dernier reffort, fans qu'il y euft aucun tribunal fuperieur, ouïes plai-
gnans eunent leur recours. CecccfbuuerainetedeIaCourdeBearn,eft confirmée
en termes exprés, par l'acte de l'e~ablinement des Douze lurats ou Barons, fait en
l'année 12,~0. par Guillaume de Moncade Seigneur de Bearn, & toute fa Cour,
qui confentit que ce droitde iuger Ibuueraincmenc~lequelapartenoica.IaCour;
ou à ceux de ce corps que les parties élifoient, fut acduis adoube familes Valeur ra-
auecpouuoirdeiuge);lcscaufes,fansappeldeleursiugemens~ ainfi qu'il eit iu-
ce,
Mnéen!tonlieu, par les propres termes de cet acte.
V. Il y a encore deux articles dansle For Général, fçauoir It cinquiefme &
l'onziefme, fur lefquels l'ancien Glofîaceur appuye
daurant que fort à propos la ~buuerainct~
par lecinquiefine,
des iugemens de la Cour<j!eBearn il eft ordonné,
que fi le SeigneureHoS'e~Ieourecoittortd'vnQ<Hfr, c'eftàdireChcualicrjOude
quelque
fa autre de fes fujets, il ne peut lui mesfaire;s'ilfefoufmetauiugementdè
Cour; & parl'onziefmcileAdeclarequccoutelaCourdoicdcrendrelemjet, fi
le Seigneur lui fait aucun preiudice Surquoi l'ancien Glouaceur fait cette renexîon,
que le peuple auroit eu fon recours inutilement ailleurs, pourrairetaplainc~e des
avions violentes de fon Prince, ayant deuers foi le remède~non pas par la voye des
armes, mais par l'incerccmond~ toute la Cour, c'cAa.direde&EuefqueSjAbbeSy >
Vauaux, & lurats des communautés, quipouuoiencobcenirauetnent,quel'op-
prene fut remis en fon bien, ou reparé en ion honneur; & en casque le Seigneut
rerufait d'acquiefcer au iugement & aux remontrances de fa Cour, les--fujets pou-
uoiencauu) pour lors fans craintedel'amende.reruierdeluipayerlesdcuoirsiuC-
qu'àce que le plaignantfutindemnifé.Acefensferaportentlesclaufesdufermentt
du Vicomte, énonce au premier article duFor gênerai,fçauoirqu'iliugeràauec ta
Cour les caufes de fesfujecs,~ acquiefceraâ fon iugemcnc;ôe la cl~fc du (ermenc de
fes fujets, quilui iurencretpectiuementleurobe'tuancc, Bcdclercconnoifrrcpour
leur.Seigncur au iugcment de la Cour.-La fumée decctanciEnv&gere~e encore
dans reiprit du peuple, qui{cpcrmaderEesmalapropos,quelesEn:atsnefbncpas
obligés de faire au Roi leur donation gratuite~ que les griefs qu'ils apellent, c'eHa.
dire les inrracitions Se violations, des priuilcges ne leur ayencedé reparées. Citrces
procedures qui éftoiént conuenuës, & tolérées en la na.tfÏancede la Seigneurie dôi-
uent cH-re retranchées~ lors quei'autoritédu Prince e~ bien conHrmée, afin d'éui-
ter les reuoltes qui peuuent naiftre facilementde cét a bus, par l'immodeAie des peu-
ples & l'ambition des perionnespùuÏantescnl'en:ar.Cen:auuipour couper la racine
auxjteditions qu'vne fcmblablepracUque a en:é iuliemenc abolie dans le RoMutne,
~g
encore qu'cllcy fui tolérée dutemps de la rbiblenedu Roi Charles le Chauue~ ainfi
qu'il apert par fes Capitulaires dcl'an8~6.oufesfujetsobeiuansrcmonftrentaux
Sujets
rebelles, que les Euefqucs & Abbés efloient tellement vnis & ligues auec les
point ion pair
Laïques par la permimon du Roi, que perfbnne n'abandonnoit en
forte queIeRoi encorequ'il le voulue ne pouuoit faire preiudiceaperibnne contre
ialoi.oelaraifbn. Les Beurnois font bien éloignés de ces craintes d'opprefRon, &
de violation de leurs priuileges,puis qu'ils ontà garend le ferment du Roi Tres-vi-
ctorieux Loüisle lufte, quiafaitrcuentir à cete Prouincelcs effets de fa bonté, 8e de
fa iuftice j ayant reuoqué par deux Arrêts Solennels de fon Conleil des années 16~
& 36. trois Edits qui auoient ede expédies par furprife contre les libertés & exem-
ptions de fubfides, acquifes naturellement à ce pais & confirmées par les letres, gc
ferments de tous les Princes.
VI OrceECefbuuerainetedesiugemensdelaCourdeBearnedtellement cer-
taine, qu'il ny apointd'cxemplequ'vnefeulecaulcdeBcarnaitefieiugéehors le
pais. le ~aibienqucl'otioppoîeàccla, la praâique du Parlement detolofe, qui
met le Senefchal de Bearn ûirIetableaudesSencichauxdcIbnrcubrt. Mais outre
que leur aftion ne peut pas nuire aux priuilcges dupais~ on fcaicronginede cette
prétention~ qui eH de l'an 15'z- Car en ce temps le Baron de Coarafe pourfuiul par
le Scne(chal à raifon d'vn crime deleze-Majedé, le rendit appellant au Parlement de
Tolole, qui fur le refus que firent le Roi lean & la Reine Catherine de Nauarrc, de
reconnouire la iuri~ie~ion de cette Cour, declara la terre de Bearn confifquée au
Roi, pourraubndececteprecenduëlelonie.Mais ces Princesayancraitplainted'v-
ne telle entrcprife au Roi Louis Douziefme,il nomma Poncher Euefque de Paris~
fon garde des Seaux & vn autre notable personnage pour fes arbitres; lesquels en
compagnie de Pierre de Biaixs, & d'Eitiennc d'Albret Baron de Miuccns ar-
bitres nommes par le Roi deNauarre, baillèrent leur Sentence arbitrale en la ville
d'Amboue qui cana rArreA du Parlement de Tolofe comme donne par luges
incompccens, referuant au Roi de France de le pouruoir par deuant luges com-
pétents s'il pretendoit audit pais foit en propriété, ouenfbuueraineté. On pré-
tend encore lu&iner le droit d'appel, par le vieux fiyle du Parlement, qui porte que
fur l'appellationdu Maire &: des lurats du AfoMr~cA~r/~M en Bc~~il rut prononcé,
bien luge. Mais le compilateur s'en: manifettcment{urpris,en cequ'upreiupofe,
que la ville du Mont de Marfan, Ibitcn~ Bearn, attendu qu'elle eft la capitaledu Vi-
comte de Marian,qui apartenoitbien en propriété aux Seigneurs de Bearn, mais ne
dependoit pas de la Seigneurie, comme il eft notoire ëequelevingt-cinquiefmc
article du For de Morlas en lait foi & a toufiours releué du Duché de Ga (cogne.
Y II. L'autre actcfemble bien plus prccis.s'iledoitproduit
en bonne ëe deuë for-
me, puis qu'il contient le iugement rendu par le Parlem et de Paris, fur les appels ref-
pe~t~ du Seigneur de Bearn,&de GuicharnauddeNauaillcs fon Baron. Mais outre
que cette pièce a e~ërburnie par vne main fu(pccte,quien:oitGattonBaron de Coa-
rafe appellant de la faine d e (es biens.ordonneepar le Senefchal de B earn.pour auoir
voulu entreprendre contre la perfonne delaReinede NauarreCatherine, & qui
pour faire receuoir ton appel en France contrel'ancien via gc, ëe obtenirletres de ta
Coancelerie, employoittousies moyens dont il feppuuoitaduifer: Encore eft-il
con,GderabIe,qucl'onn'anil'origitialdececac~C)nil'extraitenforme) mais feule-
mencv~.memoiredrcuca.rappefitduCopijftc, qui ne peut faire foi en iugement.
Ta nt y d que pour craicer cdurtoiiemet ceux qui s en feruent, ie me departiraien leur
faueur de ces reproches quoi q~e:pcrtinenM,&:fuis content d'examiner cet acte en
fc~ac.qu on le trouuedans lesmemoiresdefeu Monfleur le Chancelierde l'Hofpi-
ca!~ tourné fM François. Lc7.A~~t~ï7.f~t~~J~p4~~M'Mfpo~G.~r~«~
F~nM TV~K~~ ~roM~ Bearn, ccM~G~M~JFo~: ~r~w~j c~'A~)v~~f<'
W~j~B~ro~!1fM~M/CM!f le ~M~~Bc~MM/O~~M
du Roi. C~ ~~f~/Mf ~cc~~ ~f/c~~Tc~ /f ~M!M~~af«~f/~
/~Co~ ~P~~CMf, ~~r~ OM~ ~~f ~~r~Mf~<<r~~M/~f~/MC~
~o~ c~ fXMMff. D< ~fofM ~r~x on <t~fM~ac~frf~~~M~ en
~M~MfC
Foix, ~cgM~r Co<< CoMff
~To~o~
deux A~O~~M RoM~X CM~or~C <tM~?!fM~C fMfTC/M W~G~OM~
C~y CMc~fC
ville de P<trM ~x~oM~f/MM ~~f~~o~~o~ro~~r~f~Mf~~M/coH~
gneurs 7<MM Lc~Ct,~ C'Mf~FMX/O~~MjRot~r~MC~TS~rf,~<Cû~-
de
tes de Bearn, à M~~M't~ auoient fait ~~r~MC~~M~~Co~r~~ ~M~e~f/Mf
Gafton<~f~~ ~C~n~Mf~ auoitappellé à la Courde Parlement.
VIII. Voila des termes bien puuÏans, ëc qui d'abord femblenc perimer la
quefUon mais qui reçoiuent pourtant leur interpretation, du fait qui donna le
fuj et à cette contention, & porta les affaires en termes de guerre, & non deiurif-
dicMon ordinaire. Car Guixarnaud Baron de Nauailles ponedoic en Chaloffe la
BaroniedeCa~enau, mouuante d'autre Seigneur que celui de Bearn; dans le ter-
ritoire de laquelle il jtaiiic vn troupeau de vaches a. vn homme Bearnois nommé
Guillem de Luyol, qui fitla plaintede cét excés à Gai1:on Seigneur de Bearn: mais
Nauailles demanda fon renuoi par deuant les Omciers de France, fous pretexte
que l'excès auoit efté commis dans leur rcnbrc. Les fins denonreceuoir furent
Mgees folennellemencpar le Seigneur fa Cour Maiour, qui débouta le Baron de
Nauailles dcibnrcnuoi, attendu queledemandeur~ledcrendeureftoientfesfu-
jets &. que la cau(e eftoit preocupéc par deuant lui, au moyen de la plaindede
Luyol. Ce iugement a efté conferué dansla compilationdes cou ftumeselcriccs à la
main en ces termes ~K~t~ ~rr~/OM~ de Guillem deLuyol ~oM~~sc~~ ~M'~or Na-
M.<~ baques, ~Mf~yc ~r~~rfor~C~~M~ ~Mor~ Nauailles cfï-
/?Mf, ~f C~/M<<M, on ~OH
baques C~M ~f0'<?~ thied'autre<S~/JO~
C~' que no ere tiencut de r~cMC~ en ma deu Seignor de B~rM. /M Seignor la Corï
Mayor, que puix ~Mc ~o~~M~~o~ /o~t~M~r/cM~ ~wr~f~M~fOK-
~MM j
~f ~MM~C ~M~ ~M'~ es r~~MMf, en ~~M~ ~~MO r ~OMfr.
1 X. Le Baron de Naaailles au lieu d'acquiefceraceiugemenc,formavn con'
~id; de iuruclicHon, & fc pourucuc par deuant le Roi de France fouuerain du Du-
ché de Guyenne,..annd'cmpefcher par crainte de l'autorité Royale, que le Seigneur
de Bearnne panafi oucrea-i~ire iufticeal'oppreue. Neantmoinsnonobfiant cette
'procedure après auoir obferue toutes IcsrormalitésrcquiLes, veu la contumace de
Guixarnaud fon Baron, il ordonne la faiGe de fbnChatteau & Baronie de Nauail-
les, fuiuant lecinquieimearticleduFor Général; dont Guixarnaudportefa plain-
te au Roi Philippe le Long. Ce Prince nepouuantfouffrir, qu'au preiudicedefa
iunfdiciion, & de l'infcance pendante en fon Parlement pour vn crime commis
dans le Roiaume, Nauaillesfuitrauaille, 8~ encore deuaiu de ion bien, après auoir
exhorte le S eigneur de Bearn de te deUfcer de la connoinance de cette an:aire,ordon-
na fur ton refus par l'Arrêt du (epricime de May mille trois cens dix-fept, que la
terre de Bearn feroit (aific, iufqu'à ce que Nauailles euH eflé remis en la poifef-
~on de fa Baronie. CequirutexecutéamainarmeeparleSenefchaldcTolofe. Ga-
fton ne pouuant refitter parles armes, fut oblisedcrbrmeriesopponttonspour
faire valoir le iugement de fa Cour maiour, mais le Parlement fe roidit a fon pre-
i-nier Arreft, de forte qu'en ce connid dciurifctioUonIeplusrc'ibIerutcontraint
de ceder au plus tbrc & Luyol oblige de faire fa pourluite en France contre le
Baron deNauailles, qui fut remis en la ponemon de fes biens. La narration de
cequis'eftpaueencette difpute, ne verifie autre chofe au preiudice des Seigneurs
deBcarn,finonqueGaftonactiéplusfbiblcquclcsRoisdcFrance, qui l'ont fceu
arreticr, lors qu'il a voulu troubler la iuritciichon Royale, & attirer à foy la con-
noifÏancequiaparcenoitaux Ofnciers de France, aufli bien qu'à ceux de Bearn. De
manière que ces deux actes prétendus ne peuuent oRcr au Seigneur de Bearn, ni
menues interrompre la poftefHonde cinq cens ans & plus, en laquelle il s'eil confer-
ue ) de iugcr en dernier reffort les caufes di~rerends de tes fuiets S: va~aux.
X. Pour Icdroitdebaircmonoyc,l'aidefia fait voir au ch.xvi. duliure iv. quec
les Princes de Bearn en iouifÏbientpainblemenc,il y a fix cens ans, fans qu'il app&-
roiffe,qu'aucunRoileur ait octroyé permiflion pour ce faire, & tcsarncles~. &
Morlas font voir, que la monoyc de Morlas apartenoit au Seigneur de
ï c. du For de
Bearn auec vn tel auantage,que tous ceux qui auoient de l'argent e(tranger,e(toienc
obligés d'en faire le change aucc le main.rc de fa monoye, iufques laque le iran~
port horsle Bearn y cft defendu fous peine de confifcation. Ce qui ne pouuoicettrc
ordonné au preiudice des Royaumes voifins, de France &:d'Etpagnc,~i la terre de
Bearn neuf etie vn pa'isfeparé, & non dependantde ces couronnes, pour ce qui rc~
garde fon adminittradon.
X I. Quant au droit de guerre, les Seigneurs lepo~tedoient tout entier, fuiuant
lesreblemenscontenusenfarticledixiefmeduForGeneral)&: au vingt-cinquief-
meduFordcMorlas.Carilen: ordonné dans le dixieime, que tous les Cauers ou
Cheualiers & autres fuiers doiuent (ecourir le Seigneur auec armes, contre les enne-
mis qui font proches de fa terre, horfmis en cas qu'ils veüillent fe foubfmctre au
iugementde leur propre Cour, & de celle du Seigneur de Bearn. Demanière qu'a-
uant que de prendre les armes, il faloit queles voifins euffent efté déclarés ennemisj,
par l'auis dela Cour de Bearn, commca. fort bien ob~erué l'ancien Gloffatcur. C eA
pourquoi l'on trouue que les armemens de cet abfolu & redouté Prince Gafton.
Phccbus feiaifoiencauecleConfeil des Quatre Eft-ais du pais,commeron voit dans
vn ancien formulairede Ictres d'Eftat conccu en ces termes Cum deu mandament <~M
CoM~frc~B~rM.c~~M~ Gf~fw~, ~MM~
Jenhor,
d'anar en ~oMM~,c~P~ ~'M/ ~f~ ~OMO~

~M~or, c~* deu guerre citant declarée legitimement les Seigneurs


Mais la fur
auoient le droit de contrainte leursfuiets, qui eftoient tenus derournirvn certain
nombre de fbidats.àla charge qu'il en reftadmnnfammeni pour la garde dulieu:
Ce qui eft: conforme aux lois VuiGgotthiques~ & aux Capitulaires. Neantmoins
où l'on eft tenu d'aller faire ta guerre,
ces deuoirs font réglés pour le regard des pa'! s.,
ôepourlesiournéesquel'onedobligéd'yvacqucr. Car fuiuant l'article 2. 5, du For
d c Moî-las,lcs Bearnois ne font obligés de porter leurs armes par contrainte, qu'aux
Prouinccs voinnes y dénommées, ~auoir Bigorre Amagnac, Marfan, l'honeur
d'Acqs, &: Soule; Ce qui et): encore limiréarrois fois l'année, à raifon de neuf iours
pour chafqueferuice~la charge que le Seigneur leur fournira le pain,&: leur baillera
vn de fesBarons pour chcf~quele For explique parlecermedeC~quireipond
à C~MMcw dans les Feudes, ou à Capitalis dans Ordcric. Cepriuilege cil confirmé
en la nouuelleCoudume.quiiubtituëChaloue, àl'honneurd'Acqs. Ilnefautpâs
trouuer eltrange, fi le droi6r de contraindre ~~w fe trouue limité en f~
ueur des~ubiecs de Bearn; puis que les Rois de France reltraignoicnt leur contrain-
te & leur Hoftàtrois mois,le peuple demeurant chargédefburniricsviurcs pour

ce temps. Ilcftvraiqueletermen'cftoitpascontéàces François, que dcputsiamar-


che ou fionticre d'vn chafcun en telle forte queceuxquihabitoientpiésduRhin
prenolécleurmarchea.lariuiercdeLoire~allansversIaSaxonie ala riuiere d'Eibc:
ceux d'aupres de Loire allans en Eipagnc ne prenoient leur marche qu'aux
monts Pyrénées, comme l'on void dans Ics Capitulaires. La limitation donc, & la
rcHriction du temps pour le feruice neceffaire, n'arguë pas ledefaut de pouuoirau
Seigneur; mais ce racourciucment du temps du feruice, monftrcquerimmunice
des Bearnois eftoit plus grande, que n'eitoic celle des anciens François; attendu
memyes qu'ils ne pouuoient eftrecontrainctsd'allerauccarmes en F~pagne:com-
me il eft ordonne par cét article du For. Et néantmoins cette exemption n'a pas
empcfché,que les armes des Seigneurs de Bearn n'aycntauancelatronnere du Chri-
l'Efpagne.combatant
{Hanim~edans vaillamment contre Içs Saradns~ ôe queleurs
iujetsn'ayentraitvoir.quclespriuilegesneleurieruent pas d'vn prétexte de laiche-
tc, mais d'vn filtre nouucau de gloire, combatans hors le pais en qualité de volon-
taires fbusiesbanieresdeleurPrince, auui vigoureufement.qucs'ilsyeuncnteftc
obligés par necemce.
XII. Il reiteroit pour contenter la curiofité du Lecteur, de traiter fi la feigneu-
rie de Bearn eâànc fouueraine, & independante eh fonadminiâfation,le Prince
releuoic de quelque Supérieurà raifon de cette terre. Mais ie referue cette queuion.
pourvu autre lieu plus commode.Neancmoinsiediraipar auancc,qu'ily a deux for-
les de {ouueraineté, d ont l'vne CM: pure'&: absolue, qui ne releuc de personne, com-
mecelledelaCouronnedeFrance; L'autre eil-vneiouuerainecé modinëe, comme
celle du Roiaume de Naples, & de Bohême, dont les Rois excercent dans leurs
Eftats vne autorité indépendance de toute autre puiffance étrangère, & neant-
moins font obliges de faire hommage, l'vn au faint Siege, & l'autreà l'Empire,
Qui e~ vne condu-ionfemblableàcclledes anciens Rois, 8~ Tetrarches del'Orient,
qui reconnoinbienc courtoifementl'autorité, &: lamajcu:e de l'Empire, comme
parlent les loix.c~ubient ferment de ndelice aux Empereurs, comme 61 le grand
Hcrodeà l'Empereur Auguftccheslofephe; Se néantmoins ils ne dependoient au-
cunement enl'adminiftration& gouuernementde leurs eftacs,desloixnides com-
inandemens des Empereurs. Si les anciens Princes de Bcarn ont releuef leur terre de
perfonne, il faut par ncccmte que l'hommage ait etté rcAraincà quelque feruice
auec armes, &: que le dernier refÏort ~l'indépendance du gouuernementdeteur
terre, qu'ils poucdoienten~cTiucmenr.n'aicpoinceftébIeuee; & partant que leur
fbuuerainecé ait ette de lafccondeefpecc,femblablea.ccllcdesR.ois, dontieviens
de parler.
XIU. Il eft bien certain, que l'on verra en la fuite de ce discours, que les Rois
d'Efpa~ne ont exigédes hommages de la Vicomtcue Marie, ëc de G afron fon fils;
& que les Ducs de Guienne ont eu des prétentions pour ce fuj encontre Guillaume,
~eG~H:on dcMohcade. Mais comme le récit de cette matiere fait vne partie de leur
hi~oirë~ierefcrue de l'expliquer en fonlieu. Cecicftbienconftanc.queIcComce
Galtbn Phoebus enuipon Fan 6o,refufa l'hommageau Prince de Gales, & au Roi
de France, difancau'il netcnoitlacertequedeDieu, &.defbnefpee, mmantlete-
moic~na~e de Froinart'que du temps du Comte Matthieu fbnuicceneurcnl'an
~90. le ConfeildeFrancc'prononçamrlafuccemondeFoix, &:referualaconnoi~
ûnce de celle de Bearn aux Ëitacs dupais, dauiant qu'il ettoit hors le Royaume;
Quël'an 1~.90. leComte~Archambautrucreceuà l'hommage de Foix,<~ des autres
cerrestituées en France, par le Roi Charles V I. auec clause de reierueexprene, &;
vn~tMfpoMy~f~ B~rM;que la Pragmatique ianctioa fîc rucpointreccuëen
Bearn S~ que les Ambanadcursdes Comtes de Foix Sdgh~ursdeBearn, tënoient
rangparmi ceuxd,es Princes Souuerains enAuignôn, à Rome ) QueleRoi Louis
Onziefme vcnahi en pèlerinage à noAre Dame de Sarrance dans lesmontasnex
d'Afpe en Bearn, entrant dans le pats fit baiucrfone~pce, qucl'cnportoithau:e
deuant lui, &e ne voulut point que l'on feelaft aucune letre tandis qu'il y fit feiour,
di(anc qu'il etioit hors de fon Roy aume; Que le Roi Charles VIII. referua par
Arren: de fon Confeil le iugement de la tucccuton de Foix à fon Parlement de
Paris: mais pour le regard du Bearn, dautant qu'il dtoichors le Royaume,ilor-
donna aux parties, qui dtoient la Reine Caterine, & lean Vicomte deNarbone,de
iubir le iugement des Eftats du pais, qu'il promit de faire exécuter auec armes, s'd
cAoic besoin. D'où l'on peut recueillir, que les Princes de Bearn poucdoiéntia fou-
ueraineté abfbluë de leur terre,auec le fceu & le contentement exprés des Rois de
France, auant l'inuafion du Royaume deNauarre, laquelle on eRime communé-
ment & auec beaucoup de furprifc, auoir donné occasion aux Rois deFrancede
tolerer cette fbuueraincté, pour appaifer en quelque façon la douleur de la perte
d'vn Royaume arriuée pour le feruice de la Couronne de France.
XIV. Il ne fera pas hors de propos de conuderer encelieu.qu'elleeitoicl'e-
fiendue du pais de Bearn, ainfiqu'on peut larecueillirdel'articlexvn. du For Ge-
neral. Cet article attribuë au Seigneur la fauuegarde fpecialedes trois principaux
chemins, qui commencent aux frontieres de Bearn d'vn cofte, Se nnuÏencenl'au-
tre & ordonne Lxvt. iolsd'amendeauprontduSeigneur, contre celui qui enua-
hiroit l'vn de ces chemins. C'eft pourquoi il importe de les reprctenccr, annqucde
lànouspuiuionscUrcjntiruits,qu'elle eftoit cn ce temps, l'etiendue de la Seigneu-
rie de Brarn. L'vn des chemins commenceau pont de ~F~c~Mf.&nnicau ~t~M~.
Ce pont de la Faderne en: en la terre & Vicomté de Saut de Nauailles, qui cftoican-
ciennement de Ia Seigneurie & de l'hommage deBearn. D'où vient que Guillem
Raimond de Sauc fetrouuealafuitcdeGalion, cnl'actedelaDcdicaccdel'Eglife
de S. Pe.dcl'an 109~. &: que ces Vicomtes edoicnttcnusdcrcndre quelque fcruicc
perfonelau Seigneur de Bearn, lors qu'il tenoit fa Cour maiour à Pau, ainfi que re-
marque noftreancien glonaceur: qui adioufte, que le Saranh, &: la moncagnc qui
eft au delà,nomméeAolharbar,iuiqu'au bas de la defcente font en la terre de Bearn.
Ce qui n'eu: pas maintenant en cet ettat. Car Saut eft dittraitdc la feigneurie, & ap"
partienc à la Chaloue.quoiqu'il foit fous l'Euefché de Lefcar; & le Saranh aparcienit
à la Soule. L'autrechemincommenceaucodau, oubienà~Pc~ ~c Larede, ou de
j~Mr~f ou Laurede.au deuus de l'Hofpital de Luc en Montancres,dit le Glouateur,
iufqua Somport, qui eft à la pointe des monts Pyrcnées en la vallée d'Aipe, proche
du Conuentde Saincte Chriâinc. Il apert par là, que la portion du Vicomte de
Montaner, qui eu: comprife auiourd'huidans le Bearn, y eftoit de mefme contenuë
auant l'incorporation de la maifon Vicomtale de Moncancr auec celle de Bearn,
dont il fera parlé ci-aprcs. Le troifiefme chemin commence à Geires, & aboutit à
~M~Mcf, qui en: vh port des montagnes de la vallée d'Offau. L'onaprend decéc
article, que Geires, où eil batii le monafterc de S. Pé, cftoit au temps de ce For, des
apartenances du Vicomte de Bcarn; & neantmoins il en fut diftraitenuironl'an
]oSo. par Centulle IV.ain{iquei'airemarquéci-deMus,enconudcranonduiup-'
port que Ponce Euefque de Bigorre lui donna pour le mariagedelà Comcene Bea-
trix. De quoiles Eueu~uesde Latcarformerent des plainc~esauxConciles Prouin-
ciaux de Gafcogne, & aux Généraux de Plaifance, & de Clement tenus par le Pape
Vrbain Second, & en fuite par, deuant les Papes Pafchal, Innocent, & Hono-
rius & partant on peut conclure de ce lieu l'antiquité de ce For General, qui
précède cette tluiraction arriuée auant l'an mille quatre-vingts. Au relie on doit
considérer en cet article, le tbin particulierquenos predeceueursprenoientde Ia/f~-
~ff~ f~wM< principaux, qui eftoient commisalaprotc~ion MuuegardeSpéciale
du Seigneur, ordonnans vne peine plus rude contre ceux qui font tort aux pàÏlans,
queles lois Saliques, ni Lombardes n'ont ordonne en Semblable cas. Suiuant cette
police, les chemins publics furent commis a. la défende du ComtedeBarcelone, par
les v~agcsdu pais~quiordonnenr que la paix & la treue y feront perpetuelementob-
{eruees, & que les peines des excès fcrontpayecsau double. Auui l'vndes préceptesr
le Chanoine du Liege Leuold de Norchofdonnoit à Engelbert Comte de la
que
March, cftoic de confcrucr~bigncufcment la liberté des cheminspublics de fa terre,
&: de chaltier rudement ceux qui la violcroient.

ptaEËxumCod. Theod.Hacc
11. Edi~hm Ahficiclahort Ara vfque ad mottem certare debemu!. Resino,
ct)~ exccpM~unt, vei tntc~preMtione com- Ado.
porta veneubihutn Epi(copotUt~,vel ete~orum 1 V. ~r. ~7. fjr~ ~e~~ <<
prouineialtumnottrotum toborauit afienfus.
II. Ltb.i.VtCT.t.t.Inthrono {erenitMis noftrse
M~ </f «~" ~"i~'
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teICtucilnerefidente, videntibuscun&t! ~cerdott- ~/fr/e ~<r
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bus Dei, fëaioribntquep~t-tti), aique Gardingis, e&- ~~«~<&~<Mp4rH~M~A!/f,~w <w~MM<~pet
rum legum nnoi&A.nioctaruit. V.C.Bignoniastu ycc&erc/«~t7?«~ ~r«~, «<t.c ~«M~<< Ceft.
Notis'dt.). MMcaLc.t~.V~t.BMcin.c.yo.ludi- ~'7y. OM/Me j?%r 7V~/ ~M< <ib~ t<~< ~<
ciumdarum mCuna,veld<numitudteedeCuril ~o'~r~y~~ /wwp~A<t/&<7<m!ty<M/eM «y«~
etec~o ab omnibus fit aeccpmm,& omni temporc lui. ~~<t/~b~M~ ~r~j
~ecutam. tnfra:QunudiciumCuria: recuit, curiam 1 V. ~~f~~
~&t,quicuriâm ~Katpnncipem damnat, & qui ~orf ~c << <'«&f~cr<c.
principem vult dtmnMC, per.itus & damnatus fit V. Capic. CM&!i C.ttui ah. 8~. <tc <umus omncs
omni [emp0[ei(te,&: cunetatu~ progenies, quia de. pet t!hus votunrMem & confenfum conSt-mati,Ept-
mens ea,&6ne(en~t, quiftptentis~ ïcientxGu- icopi atque Abbatescum LMCM.SelMCtcumvtris
rix ~ntt refiftere, vel contraitare in qua funt Prin- Eccle6:t&icis, vr nuttu! (uum Patem dimittat, vt
cipes, Epifcopi, velAbbttes,Comt[es,5e Vicecomi- contrttlegem tuam, S:re6tam rationem & tuftuni
tes.Comitores.SeVatua!îbres,Phdo(bphi,&fapien- iudictum,etiaLmft votueric quod abStRex nofter aH-
Ctentes,atque iudices. cui facetc non poHn.
Ht. L.C~pitul.Ti'9.L.cap.Appendicet.Tit. XI. L. y.viC T.L).Lib. Cap. T.<!8. S<
it.Hincm.ad Hadt. pro tibertMe & hereditate no. T.74.

CHAPITRE IV.
Sommaire,
7. (7~ /~f~y jË~ C~~M'~
~Pf~c'r~Co~~ ~~y~M~M'. jLM~ ~fû~

C'~o~ fo~ P~
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C'?~~o~r la Dedicace de

~o~p~y/oy?~?o~f~ /*<
de 7V immunités dé ce Co~~f/?~. De-

Pres auoir eflabli l'andquicé des Fors de Bearn &:repre~cin'e


comme l'idée & le plan de l'ancien gouuernemerit de cette ccrrc~
il faut nous remettredansletrain de la vie de Galion toucautailt
que les fragmens des vieux tilcres pourront nous donner du fe-
cours pour cela. Ie trouué donc que iuiuancl'viascde fcs prcde-
ceC[eurs,ilïerend d'abord cres-indulgenc~ libéral en ~ueur des Eglifes) ayant
accordée apresledcces de ton pereCencuIlc~àla pneredet'ÀbbedcSain~ Pé Odon,
toutcequ'UvoulucImdemander~amnqucparle laCharce. Il iura la 6'anchifc du
G g iiij
MonaAcreaucc tous les Gentilshommes de fa terre, & Bernard Comte d'Arme
gnac.cItancaulieudeCa~ccenBcarn oui! fit aum vn donà ce Monailerc,d'vn
Cafaloumai~bn htuée à Caftet,qu'il auoit receuë libre & dctchargéede tout de-
uoir, par la libéralitéd'vne fienne tante nommée Regina, femme de Raimond de
Baier:&eurdonna encore trois païfans domiciliés ailleurs, que Ccniulle~on pere
auoitpris en engagement pour cent cinquante fols Morlas,de Ramond Arnaud
de Cucuror, auec
pouuoir de les retenir iou'ir de la rente,iufqu'àcequele debi-
&
teur ouics héritiers cu~cncrembourië la ~bmmc, de la meilleure monoye de Ga~co-
gne
Ccquimondre qu'en ce temps,onnepen~oit pas que leconcract antichu~i-
querultviuraire. Il leur rendit en outre vn pa'ifan du lieu de Lagos, qui leur auoit
d}édonnë auparauant par fon Bifayeul Centulle Gau:on,maisdonclemonau:erc
auoiceftéde(pouilléparfbn Père Centuue. Il leurcedaaum coûtes lespretentions,
qu'il pouuoicauoirmrle lieu de Baudreix; & condamna vn païfan de ce village en
dernier reffort ôc/d~~tM'~comme ra6tclcditrbrmelcment,auec l'auis, ~lecon-
icil des principaux du pais, à payer vn certain deuoir à l'Abbé &: à donner les aueu-
rancespour la continuation à l'auenir: ou le Lecteur peur remarquer en panant
comme l'obteruacion qui a cité faite au precedent chapitre, de l'ordre des lugemens
de Bearn eft véritable, (cauoirqueleSeigneur iugeoitiouueraincmenc les dii~eients
desluiets auec fa Cour, c'en: à dire auec tous fes V affaux, ou ceux d'entr'eux qui
auoient elté choifis par la Cour, ou bien par les parties,nomméement lors qu'il
eftoit question de la prophète, héritage, 8~ droitsperpétuels, oude Fondsde terre,
comm.e Fon parloit. L'Abbé Odondefa parttefmoignaaufli dela counoihea Fen-
droit de Gafion en ce que pour refpondre en quelque forte à ces biens-faits, il
lui remit enmain treize vafes d'argent, & deux Forfes pourieruirà~esviages, que
~bnPere Centullc auoit données à ce Conuent.
II. Quelques années après enl'anmille nonance Se fix, à la prière dececOdo~
quien:oitAbbedcS.Pe,ëeEuelqued'OIoron,i!y eut vne belle & notable affem-
bléedes Prelats,j&;SeigîieursdeGascognepourla D edicacc de l'Eglife de ce mo-
nan-ere, a l'honneur des Apoltrcs S. Pierre & S. Paul: qui conhrmerentauec leurs
Iermens,lesrranchiies,& les immunités, que Sance Duc de Gafcogne & fonda-
teur lui auoit accordées, ë~ dont le cours du temps auoit prefquc aboli la mémoire.
s'citant cfcoulc~plusdefbixanteansdepuis la fondation. Les Prelats eftoient Guil-
laumeArcheuefqued'Aux, Bernard Euefque de Bigorre, Sance Euefque de Lal~
car, OdonEueiqucd'Oloron & Abbe,BernardEueiqued'Acqs,aueclcsSeigneurs
quis'enuuueht. Beatrix ComcenedeBigorrc,Gafion Vicomte de Bearn, AHano-
ua Comte de Fezenfac Augcr Vicomte de Miramont & les encans. Bernard de
Caftelbaiac, Bernardde Benac, Pierre de lulhan ëe ~cs rreres~ Garhas Donaci d'Or-
bcac &fcsfreres, Pierrede Vidofe, Odo de Auriaual. Ramond de Onu. Cornes
bonus & tes frères. Bernard Guillem de Ccra. Guillem Bernard de S. Paiiour. Od-
dodeBaregge.R..GuillemdeAfereix,Odoibnfrcrc Odo de Carrellon & Efpa-
niol.B.d'Efpcsi&cfbnrrere.R.deDomi. Arnaud R. d'Efpoei. Gm. R. d'Eipcei,
Oliuer de Auriac,Cognard,Aultôrcd,Oliuer de Arborcaue,Rodlan ionfrere,.
Guillaume Garnc de Miucens, Anelub d'Andonhs. Ramond Garfie de Gauaffo.
Guillaume R. de Saut. Ramond Ezij de Balier. Ramond Auriol de Laruns. Ra-
mpïidArnauddcBud.B.Gm~deScot.GuiUaumeArnaud deCafiet.Arn. Anerij
dé Montaner/& fcs enfant Ramond de Lauedan, Arnaud & Br. de Finis, B. Ra-
mon de SparrosS~esenrans,Sance Garda de Alca. Parmi cetccnobicju~ on y re-
marquevingt gentils-hommesBearnois.
f
1 'l
). ChaKaMum S. Petri Gen. PoA obirum Cen. 11. Ex eodem CherMno Anno ab Incarnatio-
tu!!i Comitis Bigorrenfis, & Procon(u!is Bearnenfis ne Domini M. xxvt. ( Legcndum M. xcvt ) tndi~.
yclenïciufdemC.ntiuïGua~o x'n.vafa argentea, Epa&~xxH. n.îdusO&obns, prseddcnteRomanfe
&<inMforctpctcmzB. Petra pr~di~us fuus pater
contutefatfutsvubu~appHcMe,qModeunque vene-
Eccte&x Vtbfmo 11. Papa incitante Odonc
tertio Abbate GcnerenS,eonuencrunrad idem mo-
L
rabilis Odo Abbas, ab co expetiuit pctScere non nafieriutn GutUcrmus Aufcibrum Atchiepifeopa~
dub'MtUtt Se iurauit (~uitatent in Caflello, cum atque prxdi&us Odo Abbas fimulque Epifcopus
omnibus fui Vicccomitatus optimatibus. Comice Oiorentis. BernMdmPraEfutBigortenus,Sanciui
ArmaniacenC Bernatdo & quetndam Csthtem à Lafctirrennî, Bcrhardns etitm Epi(cop)M AquenCs.
duadam amita fua quz X~M vocaë~tur hbo-om Et dedicauerahfEcctef!amin honoreApoRolorNni
in eodem C~&eHo accipieM B. P. tttbun. Ibi- Petn & Pauli. Ipdfque 6n)n! monentibus & prxci-
dem Cum iuxM morem cenfum àb e~ expeteret pientibus.tcccfterHnttotius Vafconia;,tam princi-
per longum tempus non potuit ab cis extorquere, pcs,quam popu!i,oc renoaauerunt faluitatem B. Pc-
quonique Confitio Procecam tenz tptius, eos co-
egttGatto vtquodnegaucrant <t~/yf
w~M~.&deScfacrameMo, & hdetuCbdbu! 6E-
t/ ~c~M<t-
trj,qu!E nupet à Sancio Cbmneciufflem loci con.
Aru~orc firmara, pene obliuioni tradita fuerat. ln
primis accefHt ad iurandum Bean-iX Comiti~fa Bi-
marcnt.CenfùsMteme&hic. SemdRecipcre Ab- goHen6s,GaAoVicecomesBearnenMuranit.A~a-
bacem in anno,Sc 6. folidos in tertio anno, & ire in noua ComesFtduacenCs,AugenusVicecamesMt'
Carrale. timontis oc Stij eius, &c.

CHAPITRE V.
Sommaire.
F. 2)<?
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~M/3~ ~co~F
jMo/?~~r. Otto
7~y.
D~y!~c le
~rc~~ 77. Z)~
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~o~ <p~oyy~ ZL~~o~~p/M/~Mt~y~f&fc~R~frcJ~~
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/Po~~Cj~7t~o~MB~ C'ro~O-
~r~M~ro~~G'
to. Son ~r~ C'~y/r~ €~
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~y. C'M~~ ~o~ C~< J~fo~r.
777.

de
C'r~o~f
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7
J'
la Reole

~(7y~y.
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7)~fo~y<' ~-o~~ O~o ~)~<?. ~~c~ ~of.,yS'~r ~~f
~~ff/f. Sf~y~r~
<7~p~ ~r/?~ Odo Cf~ 0~<?~o~ C<?~~
Centulle. ~r~ ~r ~roy~ ~y~f c~j'~ 7p~< ~~r~
~Ar/~J~c'<7~~<(/<'o~/o/2~B~~y7?; ~7. T~M~f~
~o~ /&o~o~ ~~o~MM yS~f ~r~~o/?
Comtes de .B~w~.
Yant remarqué dans la Charce de Saind- Pé parmi les àutres
Gentilshommes de Gafcogne Arnaud Aner Vicomte de Mon-
taner & fes enfans, ie fuis obligé de dire vn mot de cette maifon
Vicomtalc, d'autant plus que pendant la Seigneurie de noUrc
Gaiton elle fut incorporée dans la maifon de Bearn par fucce~
non ou autrement; & que cette partie du Vicomté qui comprend les Parroines qui
font dans le Bearn fujetcsà l'Eue(che deTarbe, fait vne petite portion de la Sei-
gneurie deBearn les autres terres dépendances de ce Vicomté de Montaner, fça-
uoir le pais de Riuiere Baflë, ayans efté diu:raites de la maifon de Bearn dés l'aïl
iï.6o. par Marthe fille deGafton VII. qui porta cette terre & le Vicdmcede Btul-
lois en la maifon de Geraud Comte d'Armagnac fon mari.
11. Cette maifon Vicomtale eftoit conhderable en fon temps, tant à caufede
l'étendue du païs qu'elle poffedoit, qu'à raifon de fon antiquité. Carontrouue
que ces Vicomtes flotiffoient du temps de Louïs Comte de Bigorre, c'cA à dirc~ cn-
uiron ran neufcens tbixante-dix,puis que fuiuant les vieux tiltres de l'Abbaye de
Sdinct Sauin en Lauedan, le Comte Louïs fucccda à Raimond Comte de Bigorre,
qui viuoicl'annéeneuf cens quarante huict. De fait Otco-daco Vicomte de Mon-
taner fils de Dac le Vicomte, fonda dans la terre de fon aleu au pais de Riuiere Bane,
Reole; qu'il dota de
vn MonaRcre fous le nom de Sainct Orcns, furnommé la
plutieurs rentes, difmes, &: domaines, foit à Pontac 8c à Momi, qui font titués
dans
la portion du Vicomte comprité en Bearn, toit en Riuiere Baffe, &: ce du temps
de Louis Comte de Bigorre, de Bernard Euctque.l'an Dcccc. Lxx. comme
porte la vieille Charte. Uticcres-exprenes détentes à fes enfans de troubler l'Abbé
Mamionenlaponemondes rentes qu'il luiauoit amgnëes, &: d'exiger aucun de-
uoir, ou de prétendre aucun droit de logement ou retraite dans ce Monafl:ere,
leur enioignancexpreuement de le prendre tous leur protection &: de rendre tutti-
ce à ceux qui feroient aucune demande contre l'Abbé, fans exiger de lui aucune
amende, ou falaire. e
IH. A Manfion fucceda Sancion en l'Abbaye, vmantOttonleVicomte. Et à
Otton.tuccedatbnnis Guillaume Ottonen ce Vicomté;qui refufa d'exécuter le
teûamenr de ton père en deliurancauMonaftere,levillage de Laurede, qu'Otcon
leur auoit lègue, au contraireil le bailla en partage àtatcpur Gartende~quicniouit
ta viedurant,&:vou!ucqu'aprestbndécès il futc rendu au Conuent. Neanrmoins
ce Vicomte ne retta pas d'exercer tes libéralités à le ndroic de cette maifon, ayant
pourcompagnonde fa pieté fon frere Sance: quoiqucla jaloufie de fon autorité le
portaft enfin à requerir de Abbé de la Reole Grégoire, fon coufin germain, ho-
mage & ferment de fidélité, pour ralfon des nefsqu'il tenoit mouuansdela maifon
dcMoncaner.Cequel'Abbe refufa conttamment,Sefe retira chés fon coufin ger-
main Grégoire l'Abbé de SainccSeuer,qui.lereceuf fort courcoitemcnt: &: le retintt
en fa compagnie plufieursannées,iutqu'à ce que le Vicomte vint en perfonne,pour
coniurercec Abbé de reprendrele goutietnement de fon Monaftere, auecla metme
liberté que le Fondateur Otto auoit ordonnée;dont il bailla feslettres de confirrna-
tion, entre les mains de Richard Euefquede Bigorre. Maislemetmei&ur.quelc
bon homme Grégoire arriua cntbnConuent, il y mourut; ëela nouuellede fon
décès citant portée au Vicomte en fon Chafteau deMontaner, il en rcceut beau-
coup dedéplaifir, & ne turuefquit pas long-temps à cette perte.
1 V. Auantdcpaner outre, il faut expliquer la parentéde ces Abbés, &; du Vi-
tomtsGuiIIaume,aintiqu'elle eu: énoncée dans la Charte de la Reole de Begorre.
GarfiasDatorreredu Vicomte Otto Dato etpouta Endregoc fille de la maiton
noble d'Atcon.&toeur de la mère de Grégoire Abbé de S ainctSeuer: 6c procréa de
cemariagctroiscnîans,GuilIaumeGartias,&: Eizius Gartias, quicitoiencde tres-
bonnedttpofition,& le troitietme Grégoire, quiettoitmaladif, & mefme debiliré
dctes membres, fans qu'il euft pû recouurer la tante, quoi qu'il fun: conduit pour
cécertec~partbnperc.enpiuficursiieuxdedeuotion,iuf<]u'àce qu'eftanc venu au
MonaUefcdela Reolc~il fucrerms envne pleine & entière ditpotition où, à la prie-
redel'AbbéArfinius,fon père Gartias permit qu'ilembratï~Ula ditciphnemona-
tHque,enlaquelleilsauan~ate!Iemcnc,yioignancl'cti.ude des bonnes lettres, que
ducontenccmencdel'Euetque Bernard, du Vicomte GuiHaume.&del'AbbéAr-
(inius,quitedemicdeta charge,il fut eftablicontre ifbn gré Abbédu Monaftere.
Letemps du Vicomte Guillaume, & de l'Abbé Grégoire, doit cure rapporté au
temps desEuetques Bernard, Richard, qui precec'oient l'Euelque Eraclius,~
celui-cipouedoicl'Epifcopatauanil'anmilletbixance. Ccquitérappoïte fore bien
autempsdeGregoireAbbé de S. Seuer.qui tiegea depuis l'an mille trente-deux~
iutqu'a l'année mille tbixantc-douze.
V. Au Vicomte Guillaume fucceda fon fils Bernard, qui confirma les priuileges
dcl'Abbayc.,encre Icsmainsdel'EuefqueHeraclius.Odonle Vicomte recueillit la
fucceflion apres Bernard, & donnai du temps du Comte Centulle Seigneur de
Bearn, vn patian dulieu de Pontac.au Monaâere deS. Pé. Apres tous ces Vicom-
tes, fuit Arnaud Ancr de Montaner auecies enfans, mentionné en la Charte de
la Dédicace de l'Eglife de S. Pe, de l'année 1096. quiacfféproduite au Chapitre
precedent. Ce furentles derniersVicomtes de cette maifon, qui fut consolidée en
ce temps auec celle de Bearn; puis que l'on trouue vn acte dans le Chartulairede la
Reole,dont il apert,que la deliurance de quelques terres faite a. l'Abbé Dodon.luirut
aucuréc, aucc cautions baillées entre les mains deTalete V icomteife de Montaner,
fcmmedenoUreGarçon.ledis qu'eUerucconfolidee~dautantqu'il eti certain qu'en
l'anToS8.&:auparauant,IcChaiteaudeMontancr, &:cequel'on nomme vulgai-
rement le Montaneres, & les Lanes, efroic compris dans les limites de la Seigneurie
de Bearn, & par confequentcette portion du Vicomté de Montaner releuoitdu
Seigneur de Bearn. Pour preuue de cela, i'employe l'article xvii.du For Gene-
ral, qui fut conrirmé l'an 108 8. par le ferment de Gafton, dans lequel la fauuegarde
des troisprincipauxchemins dcBcarncfc attribuée auSeigneur,dontrvneft celui
quicommence,àla Podgee de Laurede ou de Lauradge.quiefiaudcla. du village
de Luc en Montaneres, iuiqu'a Somporten la vallée d'A~pe~ ainfi que i'ai remarqué1
auChapicretroiheime.
V I. Pour la portion qui comprenoic Riuiere Bane S~ Maubourguet, nonob-
u:antquela proprietéfoitreuenuëauprofit des Seigneurs de Bearn;N eanimoins la
iurudicUondemeura deuers les Comtes de Bigorre, dautant que Riuiere eftoit u-
tuéedans les bornes du Comté,& dépend encore à prefent de l'Euëfché deTarbe,
quoiqu'clletbitdiftraitedela Senefchauuee deBigorre, & renbrtincà celle d'Ar-
magnac, comme cftancmembre dela maifon d'Armagnac. Pour veriner cette de-
pendance de Riuiere dela iuriCiictionduComtede Bigorre, apresl'incorporation
du Vicomté en la maifon de Bearn, t'employé l'acte de la Reole,troubles,
duquel on aprend
que l'Abbé Ezius te plaignit à Pierre Comtede Bigorre, des
d'Arriberc &rauages
que Bernard fils d'Odon raifbit aux habitans de Brenede que fon père
auoicdonnésauMonaf~ere.quiordonnapourcefujetleduelentre les parties. Ce
quiarrefiaBernard,& le porta a paner vn accord auec l'Abbé;ôc payer au Comte
l'amendedeladefertionducombat. OrcéComtePicrreviuoitl'an 11~. c'eAàdi-
re apres la mort delaVicomceucTale~e,& par confequent après l'incorporation
& réunion, loinct que d'ailleurs il ef~ certain, que Riuiere a toufiours releuédes
0 aciers de France.
1
II. Chatt. Régula:In diebus Lodici Comitis Stiraco daofque in Pontaco. Notumque hiEc vo-
Bigorrx, & Bernardi qui tuacgubernabai prsefuh. !nii haberi cun~Us mortalibns tam prxjendbus
tum &)tci forte tocum ~n&t Ortenhj ab omni quamfu[ur's,& omnibus Stiisfuis, Scomni fttrpt
cenfu hberum ttaluit, & coenobtum perpetuum Bi- fuse ,quod cali tenore locum iMurn ab omni ccnfmn
gon~obtinendumefledecfeuir. Arnaldum quo- craffentia domint Manfionis Abbatis hberum ab-
que Sancionem Vtc. fibi confbciauic, fameauHaad- <o!mt]~r6))t (uluntum defenfores huius loci exi-
iuuadi quam petHoendi. Patrem & Abbatemdom- liant, &c~pfMM ibi non quaTant, & nifi Abbas
numManftonctnconAnnn, qui qualis qnantu~que vltroneus eis obtulerit p~nem non comedant. Si
fucrk\ita:eius6nisptob~utr.
(uprad~o Igitur prsf~cus Otto quis contraAbbacem querelas habuerit, .6I))K)i in
Dato Vicecomes ioco Eccie~as qua(- eodemiocode Abbate tuftitiamfaci.tn[,&nuHnm
damdeiegau't, &:iute perpétua ~His fuis augendas damnum ab eo exigant. Infra dedttpr~~cusOtto
& non mmuendas rnandauit. Eccte~am S. Ioannis Dato Ecctenam San&i loannis de Momij. Infrà:
deMomeLongo cum villa, & cum omnibus qua: Iamip(eGuittctmUsV)c.o[dtnemmi<erat,&tocum
ad te pertinentdédit.Ecde~am quoque Sanûae Ma- inumabomnicentuliberuminmanusRicardi Epi-
tisE de Luco, cum villa, 6e cum omnibus qua: ad Ce fcop),ucu[ pater ousin manus Bernardi Epiicopt,
pettincnt.fcihcetaquas, 6)uas, culrum & inculinm, Aatuerat.
pakut vfque ad temam vUtam, duos hommes in
CHAPITRE VI.
Sommaire.
~ry/f~rr~o~r/f~
~o~yC~ ~~û~~C~o~~c 77.
C~-

les anciens Auteurs. ~y&~o~ eft corrompu en


~Mf/ endroits. ~~0~ ~yo~ ~r~M~~ d'autres.
Bearn

G'
(7~ f/P~t? ~~y~y/o/?~~ ~o/? ~o~~ Bafcogne., ou de
Guillaume de Tyr fùrprù de ces corruptions, ~L'N
G'~o~M~Ar.,(7~o~<7~c~f~
feul mention de Centon de Bearn, qui eftoit en cette expedition, &

~o~ le fils de G'<~o/


E Pape VrbainI I. ayant fait rcfbudre dans le Concile de Cler~
mont, tenu l'an 1096. le voyage d'outremer, & le recouurement
de la ville de Ierufalem, & toute la Chrétienté s'efiant cfmcue
pour vne fi grande & loüable entreprise que la dcHurance des
Chrefliensde PalefMne,& du S. Sepulchre,profané tbuuentpar
les outrages des mefcreans, Gaftonvouluteftredela partie, aucc deffein de(e faire
remarquer en cette glorieuse conqucire. le ne veux employer autre preuue de tes
exploicts, que celle qui fe recueille des Efcriuains qui furent en cette expédition,
I~uoirBaIdricArcheuerquedeDolen Bretagne, Albert d'Aix la Chapelle, Foul-
quier de Chartres, Robert Religieux de S. Remi de Reims, Raimond d'Agiles
Chapelain de Raimond Comte detolofe, & GulbertAbbéde Nogent, qui font
publiés en vn volume aucc vn autre Auteur anonyme, fous le tiltre G~ Dei per
Francos; Guillaume Archeucfque de Tyr Chancelier du Royaume de lerutalem
ayant compofé fur ces memoires la meilleure partie de fon Hiftoire de la guerre
iain<fte. Pour l'Auteur anonyme, c'eRoit vn gentilhomme de Ciurai en Poitou,
nommé Pierre deTudeboeuf, qui fit le voyage, & recite les faits d'armes de deux
fiens frcres, qui décédèrent en cette guerreCette oeuure eft mutilée en l'impref-
fion & fc trouue toute entiere & bien corre<ftedansle manufcrit du neur Bc~Ii
Aduocat du Roi en la Senefchau1Tée de Fontenai leComte.perfonnage digne d'v-
nceterncUelouangepourfbnmcritcnngulier, la connoiffance de l'Hirt:oire,&!e
trauail qu'il prcndauccvnc induttrie très-exacte a. rechercher laverité cachée dans
les anciens Chartulaires de la France. Il m'a communiqué les pafrages de cet Au-
teur, quiregardencnoftreGadon.apreslesauoirconrerësaueclesautres Efcriuains,
commeilm'ancureparfalectrcdu i~. d'0c!:obrei6~8.
11. Mais dautant quele nom de CaAon deBearn, eAdiuerfemenc corrompu
dans les efcrits de ces Auteurs, il faut premièrementefiablir qu'ils n'entendent par-
lerd'aucun autreGafion,que du nodre. Ce que l'on obtiendra racilemcnc.nron
prendlefoin de conférer les variétés, qui ferencontrenten ce nom dans les textes
des Efcriuains. Albert d'Aix le nomme confiammeniG~~ Bf~w~, ou
~M~f~. Robert lenomme, G~oM~ ~f~rf,Baldric, G~M, & l'Abbé Guibertj G~-
~.iansaucunlurnom.L'Anonyme,ouPierre de Tudeboeuf l'appelle nettement,
G<~oM deBeert. Le manufcrit du licurBenil'expnmecncette ibrte.G~~f~
G< B~r~. Mais celui quile prononce plus nairuement, pour auoir vne con-
noinancc particulière de la perfonne, & du pais, dt Raimon d'Agiles.Chapelainde
Raimon ComccdeToloie;carparlantdu'uegcde Ierufalem, il lui baille fon vrai
nom.Ganon de Bearn, G~oMCM~cBp~ quoi qu'il fubftituë le D, à l'N. Et: au delà.
de tous, le manufcrit de Tudcbocufrenonce dif~nctementen cette fac~onG~
Bearn,au Liure quatriedne, Chapitre neunefme. le
1 II. Pour ofier tout doute, fur le nom de ce Gafton, & iufUnef que c'eR le Sci-
gnetir de Bearn, & non autre, t'employé ie difcours de rAbbe Gùiberc, qui dit7 que
ce Gafion eH:ôit vn lUuttre &:
tres-richeperfonnage,fans qu'il fe retbuuienne preci-
(ement~sileftoic du païs de Gafcogne, oudeBaicogne, eftant neantmoins tres-
aucurc, dit cet Auteur qu'il eftoit de rvn ou dcl'autrc de ces pa'ts. Vn Ptolemee ne
~auroicficueiptusexactementtepausdeBearn, qu'araicGuibetCpar cette defcri-
ption,puis qu'il e~anis entre les Bafques nommes~~oMMen cet endroit, &: îa Pro-
uince de Gaîcognc de ce temps, qui touccsrbis comprenoic anciennement le Bearn,
~lesBafqucs.
IV. l'ai voulu auancer toutes ces preuues, pourofrer plus alternent les fcrupules
que pourroit causer la lecture de Guillaume de Tyr; lequel fe trouuant cnuelopé
dans les diuerfes dénominations attribuées à Gaiton par les Efcriuains preallegués,
3~s'arre~ancàlalecon d'Albcrtd'A~r, qui eflle plus corrompu en cét endroit, puis
qu'il le nomme Gd~~cSFr~, a tourné & interprète ce [urnom par celui de Be-
~iers~tranunuantnofire Prince en GaIrondeBeziers, au Liurcnxicfmc, Chapitre
dix-fept~G~~B~quoiqu'il l'euft auparauant deHgne con0:amment,(uiuant
à plus prés la Phrafc d'Albert, G~~ Beders, auLiure premier Chapitre dix-fept,
& ailleurs. Il eH: vrai que nouslui fbmmes obligés d'auoirconferue~onnom entier,
auec beaucoup d'éloges d'honneur rappellant, Gafton de BM~c~cc~Mf ~~M~-
~c-M~r,au Liure huicMcfmc,Chapitre dixiefme; quoi qu'enfin il choppe au
Chapitre 18. prenant G~~c Beart., & G~cB~~tf pour deux perfbnnes dinc-
rentcs, la diuerucédes énonciations qu'il crouuoit dans les Auteurs, & lepeu de con-
noinancequ'ilauoit des quartiers de deçà.,rayant porté à cet erreur. LeBearn ne
refte pas pourtant de lui étire beaucoup obligé, de ce qu'en vn endroit pour le
moins de fon Hutoire~il a retenu le vrai nom denottrc Gafton & lui a rendu le tef-
moignage de louange que fes actions meritoient.
V. A quoinous douonsadioufterpour furcroin;d'obligatlon,que Guillaumede
Tyrparmicantd'E~criuains aremarqué feul,vn autrePrmcede Bearn,quifuten
cette expédition qu'il nomme G~roM!~ Bear, au Liurepremier, Chapitre dix-
fept,& CfMMW~auLiure~econdChapitre{eize,quieit fans doute le fils de
Gadon,nommé enlan gage vulgaire, C~quiibusce nom a connrmé le For de
Morlas conioinclemenc auec ~on père Gafton, &: fa mère Taleie, en l'an t o 8 8. &: fe
trouue dans les actCj: Latins, fous l'appellation deCcM~N~y.
n.AlbertusAquenfIsi.i.c.L~-c.~J.c.i~. III. Guibe):tusAbbas,).7-c.S,IsauMm Ga~on
~i.~).~6.& I.&.C-60. ~ir muftis atque djofUmus,vtrum de G~fcon~, an
.Roberrus MonachnsJ.9.p.78. Baidtic.I.p.I~. ëafconia forer non mtegrèmemini,quiatamen de
Guibercus AbbMj.c.S. Pcrrus Tudebodus,! c. alrerutro ene[,adcer[umtenui.
~S.exed)[ione BongsrH}. In ms.Cod.L~.c.8.& c.io. IV.V. GuinelmusTynnï,6.c.i7.i.c.!7.c.jf.
&:t.e.;?- t6.SJ.c.n..I.S.c.!o.
CHAPITRE VU.
Sommaire.
7. C'M~~M'f C~~f~<?~yS~ ~yf
Co/?6~ par ~/o~
~o~~o~ de ~o~~o~ «r~Mf le f~~M~
.~<<w/~ J~ 77.
jBM~~f. ~o~r~ Ccw~
Co~~ ~Tc/o/c c~' (7~o~ Bearn <<rr~M~
c/~o~. 7/7. ~'M~y~
Comte de To/o/2cyû~~j~f~~<%
~y
c~~
~~o~~Mf/M~<7~o~~o~~<C<?w~~T'c/o/?. 7~. Le
/cr~~y
~J?~
~j
Raimond

ne ~~f
/M~y~fy~o~ Les Cyc~~ ~ff~/?~ 7V~ J~ a~~r~r ~or~
de JM<~~c~~f~~ Comte de T'c/o/?. ~cc~y
/~M~M~r~ de ~o~-
y~
<7~/?c~~ ~7~~
Grand
~r r~j
~c~( Z~ <7c~
rc~y~p<%y~'û/
C'co~r~f deuoir. Les
par <7<~?o~. ~N<r~cr~/?.
c~ Gafton ~f~~ T~
~r
gloire.~<~
~c~.
~V. ~~f~ /<%T.
~~o~r~~<?~r~
M~~T/~r~o/~c~r~~c?"~
~o~.
Sultan J~o~ de <Pf~
Les C~i* qui

(7~o~ <ro?M~ auec TT~~f~ T~~f/~F


~77.
la
Or~
~Mf ~ï~~
~o~r-
<7~o~ fo~-
en la ~r~ ~c~v -Po~f.
~~7?~y&ff~M~ ~.f ~o~Pf~
~?o~ C~f~.
Stansaffeurésau moyen des preuues contenues au Chapitre prece-
d~ir, que Gallon denommé en l'Hittoire de la guerre Sainûejcft iee
PrinceGafton dont nous par!bhs,(cequi paroiiha encore ptusctai-
rcm en parles anciensactes, qui feront remis ci-après~ bilans men-
tion de (on retour de lenualem.) lien: temps de le mettre en che.
min auec les autres Seigneurs Croifés qui furent diuifés en cfuatre bandes. Le plus
hatie fui Godefroi de Boüillon qui partit au mois d'A ouft de Fan 10 9 6. &: paua par
Ia Hongrie auec toutes fes troupes ..arriua àConflandnople, & pacifia bien toft le
différent qu'il cucauec l'Empereur Alexius. Boamond Prince de Tarente, fils de la
premiere femme de Robert Guifcard, qui auoitpafféauant l'Hyuerla mer Adriati-
que, apres auoir fait quelque feiour en h ville de DuMnb,vinta.Conttantinople
parles defcrts delà Bulgarie, accompagne de TancredËls de GuillaumeleMarquis.
Robert Comte de Flandres vint d'vn autre coâc auec fes troupes.
II. D e forte que le Corps dcrarmeecftantioge aux enuirons de Comrancino-
pie, & les Chefs en vue grande impatience du retardement de leurs compagnons,
il arriua vn Courrier depefché par le Comte de Tolofe, êel'EuefqucdePuy~qui
portoit l'auls de leur prompte arriuée.llsauoicntpris leur chemin par l'Eiclauonie,!a
Grece, & la Remanie ou ils endurèrentbeaucoup, à caufe de la dimcu!re &: Henlice
dupais, &;dclamauuaifevotojitedcshabirans qui leur rerufbicnt la rcrraicte, &
tout fecours de viures. Les principaux de ces troupes eftoient Raimond de S.Gilles
Comte deToIofe,AdemarEuciquedu Puy, Guillaume Euerque d'Orange Ram-
baud Comte delà mefme ville, G.~oM~c~t~Girardde Rcmuon, Guillaume de
Montpellier, GuillaumeComtede Fores, RaimondPeles,Ccnf~ouC~r~de
Bcarn.GuilIaume Amaneu, qui cfcoitdclamaubn d'Albrct, plufieursautres~ain-
fi qucledcfcricplusparticulierementGuillaumcdeTyr.
lit. De cette narration,Vignier en faBibliothequeHidoriale prend fuj et d'el-
crirc.queGa~on de Bearn,&: Guillaume de Montpellier fuiuoient la baniere du
Comte Raimon, en qualité de fes vanaux.Enquoiilaette manireHementûirpris.
Car lainant à partie Seigneur de Montpellier,il eft certain, queplufieurs de ces Sei-
gneurs quicompotbiencauccleurs gens, le gros de î'armeedu Comte deTolofc, le
iuiuoient en qualité d'amis, & non pas de fujets, citant particulièrement chofe bien
affeurée, Serbrtcontrantcque les Comtes deTolofe n'ont jamais pretendu aucun
droid de fuperioritciur le Bearn. Ec (emble que Gau:on,pourëuitcr le foupçon d'v-
ne telle pretention,& faire voir la liberté.quittalacompagntedu Comte deTolofc~
dés auni toft que la ville d'Antiochefut prife, & fe retira auec les Gafcons qu'il com-
mandoit,fans qu'il te remit apres dans le corps de fcs troupes.
IV. O r à meime téps que le Comte deToloferutarriué a ConHantinoplejëe qu'il
fe fut acquitté de fon deuoir cnuers l'Empereur Alexius,luiayantiuré6dclitéde lui
conferuer fa vie & fon honneur, mais refufé cn.rouuementdcluiprefter homage,
comme Raimon d'Agiles a fort bien obierue, il alla en diligenceen la ville de Nicee,
que les Croifés auoient afliegée à la prierc de l'Empereur qui voulant fe deli-
urer des incommodités, que tui aportoit le voifinage de cette place forte de la Pro-
uince de Bithynie,renuë par fon ennemi Soliman Prince des Turcs, neueu de Bel-
phetot,lesauoitcngagésa.cjuege.Incontinent les affiegeans lui donnent fon de-
partementà la porte du Midi, qui ettoit demeuréelibr&îuiqu'àlors. Comme il drcC-
foit fon Camp, Soliman s'auancaaueclonarméedccecolte.peniantletrouuerfans
derenfe,~ ncapprochervnepartiedcfbnauantgarde, compofée de dix millechc-
uaux, qui furentreceusfi brufquement des Goths ~r'~ G~/rc~, comme parle Foul-
quier de Chartres,qu'ils furent incontinent mis en route; Mais Soliman aneuranc
le courage aux fuiards, donna de toutes fesforces dansnoffrc Camp; & le Duc G o-
defroi, le Prince Boamond, & le Comte de Flandres vindrentau fecours du Comte
deTolofe, & tous ensemble repoufferent l'ennemi auec vne perte notable de fes
~ens. Où renbrc des Gafcons eft conuderable, qui eftoient les Bearnoisauec les
autres gentilshommesde Gafcogne, que GaH:on commandoit, luiuanc que nous
aprenons de la relation de Pierre deTudcbocuE
V. Aprescecombatlaviltc.deNiceefutprne.lez.o.dumoisdeluintd~y.ë~
l'arméé Chretrienne s'etrancfcparée pour la commoditédes viures, Soliman indi-
gne de faperte, & dela captiuité de fa femme, & de fes filles, anembla en Antioche
& Alep vne armée compofee de-trois cens foixante mille Sagittaires, ou Archers à
cheual; attaqualequartier de Boamond dans vne vallée, qu'il eutt entièrement dé-
faic~leDucGodefroi.leComtcdeTolofe,&les autresPrinces.nc funenivenus
au fecours en diligence; où le combat rutft'atpre,que l'armée de'Soliman fut mifc
cnruite,&: lui contraint de fe tiecranchcrau hautd'vnemoncagne.d'oùles Chre-
fhens le dénichèrent auec vn grandcarnagedes dens. Ce combat rut fait le premier
de Iuillet 1097. & dura ux heurcs.depuis ie matin iutqu'à midi, ainu qu'atetrc Foul-
quierdeCharcres. Les Généraux de l'armeenrenc leurdeueir en ce grand danger,
quelques vns dc&âUtres Seigneurs, ~auoir Baudoüindu Bourg, Renaud de Beau-
uais, Galo de Caumont,& Gafton de Bearn, qui acquirent en cette occafion vne
gloireimmortelle.commepatleGuillaumedeTyr,&Albert d'Aix.
VI. Ces grands combats'mircnt les Chrefliens en repos, & leur ouutirent les
pauages vers la ville d'Antioche, qu'ils aniegerent,&: prirent auec beaucoup de
peine, le trouicnne du mois de tuin mille nonancc-hui~. Corbahan.ou Cor~&-
gath Amiran du Sultan Roi de Perfe, qui conduifoit vn puiusnt iecours pour faire
leuerlefie~e,voyantquilen:oicarriuévnpeutrop tard apres la reddition de la vil-
le ~campadeuanc.Se aftiegeales preneurs, auec vne armée de plus de quatre cens
mille hommes: & d'autant qu'il lesauoitutrpris auant quela place,qui c{toitdé-
garnie de viurcs à caufe du uege precedent, cuit efté r~uitailée il les reduifità
vnetelleextrémité de famine, qu'il les obligea detbrrir hors les murs, & de don-
ner bataille. Pendant ce fiegc l'on commit la garde d'vn Fort très-important,
qui eftoit fur vn tertre proche de la porte du pont, au Comte Raimond de
Sainc~ Gilles, à caufe qu'il pouuoit rournir plus de foldats que nul des autres
Chefs. Il le garda foigncufement auec fes troupes, accompagné G~M <
Bf~M €~ gens de Pierre Vicomte de
CaKelIon Raimond Vicomte de
Turene, Guillaume de Montpellier, Geofroi de la Tour, Pierre Raimond d'A-
poz, & Guillaume de Sabra. Ce font les propres termes du manufcrit de Pierre de
Tudeboeuf,qui manquent en l'imprimede Bongars, d'ou nous aprenons en quel-
le considération eftonGaftonde Bearn, qui precede les autres Seigneurs dénom-
més en cet endroit, & qui feul eft remarque d'auoir fes gens feparement comme vn
des autres Chefs de l'armée~
VII. L'ordre de la bataille, qui fut pris dans l'enceinte de la ville, eft dcfcrit
par les Auteurs auec quelque diuerucéj qui ie peut aifément concilier; d'autant que
lesvns ne concredifent pascequelesaucres ctcriuenc, mais vont vn peu plus auant
dans les particularités Guillaume deTyr, & Albert difiribuans rarmée en Dou-
ze bataillons, quoi que'Tudebœuf, &: Baldric en remarquent feulement Six.
le m'arrêterai au rapport qu'en fait Tudeboeuf qui efi plus croyable en cette
matière~ poureHre du meflier. Il dit donc, que les Chrétiens nrentvn ieufne fo-
lennel de trois iours des prieres & des Proceiions d'vne Egliieà l'autre, qu'ils
fe confefferent receurent l'abfolution & communièrent au Corps &: au Sang
de Icuis-Chrift,distribuèrent desaumoïhes aux pauures, firent chanter desMei"
tes, & partagèrent l'armée en fix gros bataillons. Au premier commandoit
Hugues
secondle Grand auec fes François, & Robert Comte de Flandres. A la tefte
du ef{:oit le Duc Geofroi auec ion armée. Au troifiefme Robert Comte
de Normandieauec les hommes. Au quatrieuneAdcmarEueiqueduPuyaucc fes
troupes, &celles de Raimond Comte de Sainte Giles, qui demeuradansieFort,
pourIcderendrecontrelesTurcs. Au cinquiefme,Tancredfilsdu Marquis, auec
ies troupes, & G~?o~ de BfMt'M auerfesgens, €
celles de la terre du Comte de Po~
Le fixicfnie eftoit commandé par Boamond qui eftoit l'endroit le plus fourni,
pourdonner du fecours fuiuant les neceuités. Le combat fucHheurcuxpour les
.nodres, qu'ils en rapporterent vne glorièufe. & triomphante victoire, le vingt-
feptiefme luin mille nonance-huict. Guillaume deTyr, Albert d'Aix font men-
tion deGaH-on de Bearn, & luiautguenc l'onziefme baitaillon; mais non pas fi
precifément queTudeboeuf, qui lui donne fesgens Séparément des autres, & les
distingue nommément de l'armée du Comte deToloie, en outre lui baille le
commandemenidestroupesleuées dans les terres du Comte de Poiriers, &par
confequent de cet Efcriuain qui cHoic Poietcuin, & de tous les Gafcons qui fuccei-
rc-
connoinbienc en ce temps leComte de Poiriers, comme ayant recueilli la
iion de la maifon de Gafcogne.

II. GmHe!mu~TynusL~.c.t.t6.&i7' gîori~m in eodcm faûo fibi pepereruM.


V. Idem i.~ .e. 4.. & n.AIbectus AqueCs I.i.c.t;. VI. PerfUs Tudcbotius SturacenHs de Itinere Ïe'
&i. Balduinusde Bufgo.Rein~dusdeBeluaco, tufa!em)ib. m.c.iv.Omnes lemorcsnofhi~prin'
C~!o de Caluomontc,Guaftusde Bedertperenaem cipe:MmmifefunttUnde~&tum Raimtmdo'S.~g'
dq ad eti<todiehdum,eoqudd tpfe habebat plus tni- pMtbtK,& fcccrunt cantare miNas. Dtinde &cMuttc
Utesintuatanutu quamat)),~ plus potcrat dare. icx acies intra ciuitatem. In prima vero fuit Hugo
i!ic quoque con~eru-tuit caA[am eum tuo exercitu magnus cum Francigenis & Flandrenfi Comifo
& cum eo futt C«/?ej de ~M~ MnM /«~ ~MM~w 6e Rotberto: In fecundaquippe DuxGodefriduscum
Petrus Vtcecomesde Caftellon, & Raimundus Vi- fuo exercitu. In tertia fuit Rotbcrtus Normannu~
cecomesdeTorena, & GuHIetmut de monte pe!- tum fuis hoininibus. In quarta fuit Ademaj-utPe-
Icno Gf)<&edus de Turnbus & Petrus R)n- dienlis Epttctipus pottiths fecum lanceam noQH
mundus d'Alpoz & Guitleltnus de Sabra, &c. Satuatoris Icât Chrifti cum fua geme & cum
VU. Vuit. Tyr, t.$. c. 17. Alb. t. 4. c. '7. Baldri- exercun Raimundi Coniitis S. Egtdjj, qui remtnCt
CMtl~.p.iM. t (hr(um ad calteltum cuftodiendum in montaneam
Tudebodus ms.L~ c. 9. Tandem {ecernnt Hcut prz timore Turcorum vt defenderet ciuitateni
mandauit ei Dominus [e(us Chn&ns pcr facerdo- In quinta fuit TMeredn'! MMchiMBtius cum ntt
tem Stepti~numCftduau~iemnt&, & cteprecan tunt, gente, & <?~< Bearn M~/Mj~M,t~ <-«~MMM
& p)-ocef!tones de vna Ecclefia in aliam, conteTÏ! at- Mr~A~<M«-~ Cew~. In ïext~ fuit Bo~mundue
cutHMoexetcit:u.
que abfotuti, & Hdeiner cocpore & (angnine Chn-
R) communicatifunc, &: dedctunc elemofinas pau-
l

CHAPITRE VIII.
Sommaire.

~o~
La Tr~~c~~ T*
Cc/
~o/M~? Boamond Prince de
~(7o~o~C0~<6W~. Z~~ro~< 77.
< ~yj r~r~y. y~~
T;û~~ ~T~. Co~r~o~ ~o~
y~f /Ar~o~r/~ C'~o~y? f~ T;~ `

~c~~e'r~. Z/M~p~~ /~yo~rM/ <7~û~


~Ro~~ C<?~F/e~,C'~o~7~.
T~o~o~r~
~J~Z~~j~ /<<

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y~y~f. T"
co~~ /M'f?o~~ ~y~y~~ ~~7
G~o~/o~'i'~ c~
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~~yo~f'y.
~~o~
y~/r/ Les ~<%r~c~/?~ beaucoup

<?Arf<?~?~.
7/y/
Aprincipautede la ville d'Ancioche &: des pais adiacentsfutdon-
née à Boamond Prince de Tarente contre le gré de Raimond
ComtedeTalofe, qui precendoitàcetCefeigneuhe.l'adiouAcIes
pais adiacents, dautant que l'efclat de cette bataille d'Antioche,
gagnée fur le Général de l'armée de Perte, porta vnc telle terreur
danslesProuincesvonines~qu'vne bonne partie ~e Ibubimicaux vainqueurs,iufL
Hh iij
ques à la ville de Rohas, ou bien d'Edeffedans la Prouince 0 irohene, ou Baudouin

Relias.
frere de Godefroifut eftabli duconfentement de tous Comte d'Ede1fe. Et tous
deux coniomc-temencappellesparlePrincedeNafart à fon fccours,le detiurercnt
du~c<re qui le preffoit, firent alliance auec lui, & Geofroi mena quant & foi Maho-
fon chemin de
met pour oitagc dans ville d'Antiochc Baudoüin ayant repris
la

11. Le defir de faire nouuellesconquetces,la peHe qui e~oic fort efchaunee dans
Antioche, ~lanecetuté de rafraifchir les troupes dans les bonnesplaces,& bien
rburniesde viurcs, fut caufe de la feparation de l'armée. G odefroi fe retira dans Tur-
bayteIScRanenelle Comte de Tolofes'occupaaux fieges des villes d'Albara & de
Marra en Phcenicic. No~reGa~on s'alla ioindre à Baudoüin en la ville d'Edeue,
où plufieurs Francoh fe rendirent à fon exemple en telle force que la ville eftoit
remplie des gens de guerre, qui affiuoient de toutes parts,lefquels le Comte Bau-
douin fecourut en leur ncceHttejleur di~ribuantpar iour plusieurs befans d'or, &
de fa vaifelle d'argent; & eux en contr'efchangedomterent lesTurcs des contrées
voifines, lui accreurent le Comté d'vne grande efLendoede païs, & contraignirent
les Princes plus puuÏans du Mahomctumc de rechercher fon alliance. Les douze
Saraf~s qui souuefnoient le Confeil de la ville de Rohas, ayans conceu de laialou-
~ledupouuoir~que Gafton & les autres François poncdoiencprcsIeComceBau-
douin~ coules les araires de la Prouince ~cmanianspar leur auis, au grand defchet
del'aucoriccdesjnndcles,coniurentiecretementcontre Baudouin auecles hàbitans
dela ville: Mais la trànUbnàyantetté deicouuertepar vn bourgeois, le Comte ar-
rcita les~ctieux,& chau:ia leuercment les vns par confifcation de leurs biens, & les
autr~sc~r.Fronesamendes.~edoiscecteob~ruationdeIaretraictcdeGaftonen la
viUedeR/olMsoud'Edeïte,aufeul Albert d'Aix.
.JïL Lapefied'Antiochjeayantce~Ïe,Godefroiferefblut deprendrele chemin
de leru~Iem~ ioindreles troupes du Comte Raimond, qui s'eftoient auancees du
con:e delà Palettise. Ce fut pour lors que Gau:on quitta la compagnie de Baudouin
Comced'Edeuc,&&reun!cauecfes gens a. l'armée de Godefroi, pour auoir fa part
aux combats qu'il raUoit rendre. Ils coftoyerent les villes de Ptolemaide ou d'Ac-
caron,deCaiphas,&: de Cetaree fans leur demander rien, & campeieni lelcudi
apre~la Pentecôte au bord de la riuiere,quiarroute la ville de Rama. Et d'autant
q ue cette
ville ei~oit importante~ a. caufe du pacage Robert Comte de Flandres, S:
Gafton de Bearn, ~oww~W~M~f~c~Mc~c, dit Albert, qui fait particulierement
cette remarqueprirent cinq cens hommes d'eflite, & s'auancerent pour recon-
no~rcl'eHacdela ville. Maisiisn'eurencpasbeaucoup depeine; car ilstrouuerent
iesportesouuerces,~laCiieabandonnée,a.cau(equcIeshabitansjturle bruit de la
pdic d'Antiochc~Scdu degatt des Prouinces voi{mcs,s'efroienc retirés auec leurs
i~milles., meubles précieux, beltail dans les montagnesde la ludee D ont ils don-
DerenrauM au Camp, d'où les troupes vindrencdansia ville, ou elles fe rarraiichi-

vin.
rencrelpace decroisiours, ayans trouué dedans grande abondance de vin, d'huile,
de froment. Les Chefs eftahlirent Euefque du lieu vn Prefb-e nommé Robert,
& commirent la culture des champs aux Chrétiens nacirs de c~ttc ville, à la charge b
de payct les redeuances en cfpeces de grain, & de
1 V. L'armée auançant fon chemin,Gafton qui aprit parles guides,que lerufalem
n'efcoicpasbeaucoup euoignée dulogement.ei~imaqu'il eiton: de fon deuoir de fai-
.re la
defcouuerte du païs, & de confiderer la contenance des ennemis, & qu'il eftoit
dignedefa réputation de prendre le premier la poneniondu territoire de lerufa-
lem, d'auoir les premices des dépouilles des Sarafins. Pour cet e~ec~ J le deirobc
iecretement de l'armée prend auec foi trente Gcns-darmes adroits & nourris
aux combats, iugeant fort bien auec fa preuoyanceordinaire, que la garnifon de
la ville n'eftoit pas encor aduertie de l'approche des Pèlerins fait vne courte auec
les fiens a. laveuë de la Cité, & vne grande prife de bettail, qu'il amené quant & foi.
Les Sarafins indignésde cet afront, fortent brufquement, repouuenc Gatton, lui
font lafcher la prife, & Ieconcraignentdeferetirer.Comme il graulnbitparles ro-
chers, il rencontre Tancrcd, lequel fuiuant fon compagnon & frère d'armes, def-
cendoit auecquelques gens par le mefme panchant & lui ayant reprefente ce qui fe
patfoit, il etchaufapuinammenile PrinceTancredde chargerl'ennemi. De fait les
deux ioincts enfembleauec leurs compagnies.donnenc fi gaillardement fur lesSara-
fins, qu'ils les pouffent iufqu'aux portes de Icrufalcm~ fc retirent glorieux, char-
ges de butin ôc de detpouilles. Les ChretHens aprenans que cecteprucauoit eliéîai-
te dans la terre de lerufalem, furent tellement rauisdeioyE.tcntcndansproiererce
nom, qu'ilsfondirent tous enlarmes, voyansqu'ilsettoientuprochesdes ~aincts
lieux, pour lesquels ils auoient foufert tant de trauaux, & euuyé de fi grands daiD-
gers, & reprenans comme nouuelles forces fous les heureux auipices de ce premier
mcces,
hafterent leur chemin, fans s'arrêter iufqu'à.ee qu'ils poferentle camp do-
uant les murs dé lerufalem, faifantrefbnnerles hymnes, &cantiques de louan-
ges, & d'avions de graces à Dieu. le n'ai rien adioufte à cette narration, qu~'ai pui-
icemocàmotdel'hutoired'Albcrt.j i ,r..L :f
V. lerufalem fut aniegée par les Chrétiens le 7.' luin ~9 9. dit Foulquier de
Chartres,le corps del'armée eftant compofé feulement de foixarite mille pcrfbnnes,
del'vn~ del'autrcfcxe, fuiuant Albert. La ville eftoit très forte d'amece, bien re-
tranchée & munie de plusieurs forrifications;d'vne grande Se va~e étendue, &
fou rnied'ho mmes,deviures&: de munitions, par le foin du Caliphed.Egvpte.à qui
cette ville appartenoit; & encor ily auoitvne grandearmée aux champs, pour in-
commoder rarmecChreftienne.cnlui coupant les viures de touscortés~Defbrce
quel'cntrcprifcdecefiegeettoittres-dimcile.~neancmoinsncceuaifeauxCroife~
qui croient venus àdeucin de recouurer cetteplace, & mettre enlibcrtelesChre-
iUcns qui reftoicnt dedans en fort petit nombre. Les Chefs prennent chafcun fon
quartier; & voyans qu'vn affaut qu'ils auoient effayé, ne leur auoit point rcuut,
mettent tout leur foin à batUrôedreuer des tours, des caualiers, & des machines
pour abarre les fortifications, & ioindre la contrcfcarpe dufoffé à la muraille de la
ville par vn pont, afin de venir aux mains., & forcer les aHieges.
V I. La conduite de cet ouurage fi neceffaire, duquel dependoit la prife de la

c~
ville,fui commifcàGaftondeBearn par Godefroi,ëeles Comtes de Normandie,
& de Flandres,qui prierent cet cxc~Mf~M~Kr, dit Guillaume de Tyr,
d'en vouloir prendre le foin, &; d'yapporterladiligencercquife.R.aimondd'Agi-
les confirme cette commiflion, adioudancqucccGaftondcBearneftoitfnPrince
~M-A/o~~r'~oMC~~fo~, ~M~c~r~, retiroit de
~~rwcM. Il entreprit ce trauail auec vne telle dextérité, départant à vn chafcun ce
qu'il auoic faire, que la befbgnc s'auançoit au conientemencde tousen telle forte
que le Duc, & les Comtes ne s'occupoient qu'à batreles champs, donner main forte
aceux qui aloient couper le bois, & faire tranfporcerles matériaux, &descuirs des
befles deuers Gaflon, qui feul procuroit la fabrique, & lebaRiment: des engins.

auteurs.
Or afin qu'il ne femble que i'ayeriendicparexaggeration, ie produirai au bas du
Chapitre les paroles de ces deux
Vil. Less'enengins des bateries, & machines de guerre c~nsencftat.leschcf~
feruir, de
refolurent de & donner l'anaut gênerai à la ville mais ayant reconnu
Hht
T 1 uij·-
que les ennemis s'eftoient fortifiés extraordinairement, & auoient drene de en-
gins de concrcbaceric, en Fendre itou nos machines deuoicnte~re employées, ils
s'aduifenc de les tranfporter toute la nuift, pourrairerattaque.auquartierquicA
depuis l'Eglise S. Eftienne, iufques à la valléede lo~aphat. Ce qui fe fit auec vne pei-
ne, &:vnrrauailincroyablequ'ilyauoitadcmontcrcesengins, les tranfporterpar
pieces d'vn lieu en vn autre, par la difiance d'vn gros quart de lieue, acrauersies
rochers, & precipices qui cnuironnoient la Cité,les rebaitir,& mettre ces grandes
machines en eu:at de feruir, lelendcmammatin. Ceticac~ionexploitée fi brusque-
ment donna vn tel eSroiauxSarafins,&:vn tel eftonncmcnt aux Chrétiens mef-
mes, que chacun pouuoit maniltflemencrcconnoin:rc,quclamaindeDieueHoic
auec nous, dit Raimond d'Agiles dcfcriuant ce traniport de machines Et encore
bien qu'il ne redite pas, que tout cela rùlt pratiquée conduit par Gafton, H eu: aile
dc~eperfuader~que rinduttrie d'aucun autre Seigneur ne pouuoit~umreàcet ex-
ploid:, que celle qui auoit elfe choi~c pour commander aux trauaux & baftimens
de ces pièces. 1
V IU. Incontinentapresquelesmachines furent placées,& nornmé'rnentvne
qui eftoicdfe~Ïëe cnfbrmedcTour.n.tiuantl'viagedesRomains~ &: lade(cription
de V cgece, les Cheis commandercntd'abatre le douane depuis le hautiufqu'au mi-
lieu &nrent au~i-foft ietter vn pont de bois, qui s'attachaaux courtines de la mu-
rai!lepardefîuslefbiîë.Etàmeimetempsi'auautgcneralfurdonnéde tous copies,
& les dShe~ & principaux Seigneurs de~rans d'auoir la gloire d'être les premiers
dans la-ville; pour combatre main à main auec l'ennemi, pafferent par deuus ce
pont'~ où le combat fut opiniaUré. Raimond d'Agiles cfcrit, que Tancred & le
Duc de Lorraine entrerent des premiers: d'où l'on peut iuger que Gafton n'cftoil
pas beaucoup éloignédeTancred. MaisGuiHaumcdeTyrnousempeichede nous
j[emirdcsconiecturcs,cfcriuanfneccmcncqu'à!a fuite de Godefroi entrerentincon-
unenc le Duc de Normandie, le Comte de Flandres, leSeigneurTaiïcrcd,Hu-
gues le Vieux Comte de S. Paul, Baudoüin du Bourg, G~oM~cBf<~ Girardde
Rounillon, &autres que j'omets.
,IXJ La prife de cette ville arriua en iour de Vendredy~ à l'heure demidi, le 1~.
dumoisde luillet del'annéelo~La tuerie,Iecarnas~e,&: le burin furent remar-
quables. Pierre deTudcbeuf, ëe GuibertdeNogentobferuentparticulieremenr,
que les Sarafins fe retrancherent dans la fbrtereue du Temple de Salomon, où il y
eut vn rude & très afpre combat pendant tout le iour, & qu'cntinlesChrcfUenss'c-
ttans rendus maifrres du Temple, tuerent vn grand nombre de ces infideles de tous
aages, & de tous fexes, à la reterue de
ceux qui s'etroienretirés fur le haut du Tem-
ple; aufquels Tancred Gaflon de Bearndonnerenclavie, & leurs banieres: &
&
s'en allèrent à mefme temps par la ville, raiians de grands & riches butins d'or, &:
d'argent, de cheuaux, de mules, & de maisons entieres remplies de toutes fortes
de richeffes. Apres la couquctte de la ville, les Chrefliens n'oublierent pas d'aler
rendre Icursdcuoirs,& vencrerle S. SepulcredeNoAreSeigneur.Leicndemain de
bon matin quelques-vns furprirent ces miierablesrefùgiésauhautduTempIe,&:
lans auoir eigard aux banieres & a.IatauuegardedeTancred& de Gafton, maj-
crerent ces pauures gens, qui aimoienc mieux fe precipiter en bas les murailles, que
périr par le glaiue de leurs ennemis. Cettetemerité offenfaiufqu'aubouc Tancred
& Gaiton, tant à caufe de l'iniure qui leur eftoicraiteenviolancleuriauuegardc,
que pour la confcquence dangereufc que ce fait pourroit attirer, fi les Sarafins
dtoient perfuadés que les Chrefticns ne leur c~ipenj~nc
gardoient point la foi,
point de & la parole
robligation qu~
donnée; quoi que les loix du ChruHanifmc ne
l'on a degarder ~IdeMement: tes pa~cs, craid-es~5e accords que Fon a fait auec les in-'
6(jcUes~ouhcredques,rherehc~ tmddelicé, nirexcommunicacionn'eftans point
vniu~cfujecde rompre, où d'inuàlidcrvhc promené,

ÏI. A!bert.Aquenn]ib.c.i~ tunt gerèbant curam de comportanda lignorum


Y!L A!ber[UsI.c.4t.Robertnsvero Flandrenfis, materia, & Ga(to de eon&tuendisnece<ïarnsfo!ici-
& Ga&us dcBordcismihtirishomo afiumtis quin' tudinem agebat S~c.
gtMii (bciis tironibus, a focietrate prxnufn, ad por- IX. PetrusTudebodu~I.c.~S.InttMtesxuren
tas & nxplorandosmuros przcetferunt. Nofiri ciuitatem Peregrini perfëquebantur, & occi-
ÎV. Idem l.c.4~. Gaftus deC'uttareBet~ieis debant Saracenos vfqueadTemptum Solomonis,in
cum triginn vtrts gtmnsccrttminis&in~dtMum, quo congregati dederunt Noûhs maximumbellum
ctâfub~rax't fe ab exercnu,Hcut em promdus,(cie~ per totum dtem,tMvt<anguis!Horumpettotutem-
vires appropinquantium petegnnorumadhHC )ate- plum Utieret~Tandem <upe~anspag~nts,apprc!ien-
reciues, S: milites leru&lem, pet confiniaeiuMetti derunt Noftri matcutos & feminas fat in Templo,
vtbtscumfuisfnEMtaxMjpraedafquevndiquecon- & occiderunt, quos voluerunt rcdnaetunt vinos.
trahit & <tbduct[. Sed confpeûa ilhus audâcm, aci- Super templum vero Solomoniserat maxima Paga-
uibus & milicibus Saracenisprxda excusa eft. Ga- norum congregatio vthutque fexus, quibus Tan-
Rum vero ~bciofque eius vfque ad afcenfumriipis tredus & <?<</?<w de Beert, (aut G'<</?o~f Biarts, vtex-
cuiufdaminfecunfonr. Ab eadem autem Tankrado htbet codex ms.) dedetunt(mvexdla. Moxcuc;ur-
de<eenden[i ex aduerfo qui Seipfeexercirumprae- rerunt per vniuerramvrbem, capicntesaurum & ar-
ccHttcautIa quxrendi Deceffatia, idem Ga~us ma-
gentum, equos, & mulas, domofque plenas om-
nifeftans, ad infedandoscofdcmhofte~ ipfius Tan- mbus bonis. Vcneruntau[emomnesnoftrigaudcn*
kradi animum vehementer aeccndtr. Vnde ambo
tes, & prae nimiogaudio plorantes ad no~ti Salua-
admhti! (beiorum copHi, &r[)ter in terga aduerf~- toris lefu Sep ulcruin adorandum & redd!dert')nt ci
tiotum equos laxant, vfque ad portam vrbis tcrn- capitale debitum Mane autem ~a<~o afceaderunt
~lemeoï in fugamtemir[enrex,pra:damveto ictt- no~n caute (upra tc~tum rempli, & inuaferunt Sa-
nenres ~d fitbfequentem Chn~hanorum exerci- raccnosmafcuIosScfeminas, decolantcs eosnudi~
tumpe[duxernnt. enfibus, ah} vero dabant te précipites inremplo.
VI. Vui!IctmusTyriusLS.c.)o. Dux&duoCo- Hoc vidensTancredusiratuseftnimis. Guibertusi.
mitesi~ormanotumvidelicetScFLndtenfis quen- c .8. Qui tempit fupten~a cetiteenderant vulgi pro<
d~ntfr~<MW ~<!f)t<~CHH'' ~~M?~ t&)KMf<W ft~/fft mifcui inËn~afrequenda,Tanctedi&Ga~oniïpro
<7<</?BMM ~.Nf~opefi prxfccetunt, & fupera[d&- Sigtio fibi in[e:impaeis induira, vcxiHa(uC;ipiant,
ces ne fe haberent negtigencius circapropoGrum, Isautem<?<</?Mf<r/«~fM, .D~F)Mw vtrum
cur~meumrogaueruMtnpenderedtttgentem. tpfi de Gafconia,an Bafconia forer non integre memini,
vero egrediehantut:, fxptuspopuiumeducentcsin quia tamen de atterutrocnet.adcertumtenui.C.to.
manuforti,vtItgtiacxdercnt,Sccx(aadopussEdi6. Deniqne cra&innm mane recanduit, & ecce Franci
tciorumcomportaient. Scc.Raimuddus deAgitesCa. eose(Ïe adhucref!duoïdolente!, quitetnptifupre-
nonicH! Podiends. Pf~fecerantitaqueDux, & Co- ma confcenderant, quibufque Tancredus, & Ga-
imes Normanix, 6c Fiandrix, G'<t~o~<M Beardo fion propria vt diximus vexilla porrexerant, ~aai
operatiis qui machinas conftruebant, Se crates,5e acernme [e~peruaduar, Saracenos feminatcunt
aggeLes ad inuadendum murum componebant. Hic ma(cu!is ddaceratosincerimunt. Quidam ex eis ete-
<<H~'M Gtt~a nc~<~Mw7'j~~BM~~&<!K9~ ct:afibi potius morte, quam fponte ipfimet confci-
~r<tt Wf~Mftr,o~'MM~Mmer;to,atque adeo opus uilfent, Sefe rempli faftigiodedere prxcipites. Tan-
~biaPrinciptbuscommifIùmtagaciter operariis di-
Paticipesautemtan- credus tamcnpro figni prxbitione (ui, & (ponGonë
uidens, (apienMfaccetcrabat. quaGa~onSc ipfetecerantcxdemeadêsgtetulit.
CHAPITRE IX.
Sommaire.
7. <7o~/?'ot f/Z?~ Roi de ~rM/c~
t'~y~ y~ T'cr~jy ~?~<?~y/
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~<? c~ en 7'e'<
~o~-

A ville de lerutalem ayant cderemilcaupouuoir des Chrétiens,


les Crottés s'allemblercnc pour choiûr vn d'encr'eux qui gou-
uema~ la P!-oumcc,&:par fabonneconduite aneuraH: cette nbu-
ueHe
de conquête. La pluralité des fuffrages tomba fur Godefroi
Bouillon
quoi que le Comte de Tolo(e prétendit au gou-
uernemcnt. A mcune temps les Députes de lavilIedeNaples vindrenttraic~crde
la reddition de leur place, ou Tancred Bêle Comte Euriacherurcntcnuoyes pour
sen a~curer & prendre le ferment dendelitedcshabitans:où ils receurentincon-
tinent vn nouucau commandement de reuenir en diligence, afin de s'oppofer à
l'armée que l'Amiran de Babyloneconduifbit, pour recouurer la ville dcleruialem.
S'eirans mis en chemin ils panèrent: par la ville deCci~ree,&: rencontrerentprés de la
mer, de la ville de Ramore quelquescoureurs Arabes, dont ils prirent vne bonne
p~rcie, & rurentin~ruicspar eux, du nombre & du deffein des ennemis,De quoi le
Prince Godefroi ayant recculesauisqucluienuoyaTancred., commanda desauf-
fi-toft aux troupes de fe tenir en eitac, pour marcher vers la ville d'Aicalonc,fans
attendre de fe faire affieger en lerufalem, comme jllcurcHoic arriue en Antioche.
11. Le Duc forcit de la ville le Mardi, accompagnédu Patriarche Theobert
nouuelicmenceueu~ de Robert Comte de Flandres. Le Comte de S. Gilles &:
Robert de Normandie partirent le lendemain. Pierre FH ermite demeura dans la
ville, ordonnant aux Latins,& aux Grecs defairedesaumo&es, des procenlons, &:
des prières a. Dieu pour la victoire delon peuple.L'arméeChretiienncpricionloge-
ment prés de larimerc d'Afcalone, & fitvn grâd butin de chameaux, bceufs &
mou-
tons qui apartenoient aux ennemis. Sur le cardj le Patriarche fit publiervne Or-
donnance par toutle Camp, Pffo~M~~o~~jdttTudebccuf~portant comman-
dement à tous les hommes de guerre de fe tenir preRs pour combatrc le lendemain
debon matin, auec défuntes &: peines d'excommunicationcontre ceux qui ieiette-
roient au piUage, auparauant que le combat (croit fini, permetant à vn chacun
~prcs le gaLn de la bat<nl!e,dc prendre ce qui lui teroic&deDicu,c6meilparle.
III. Le lendemain quiefbitvn Vendredi, le Ducn:bacreâùxcr~mpsdefbrc
bon matin, & l'armée defcenditdansvncvalléetres-agreableprochedutiuagede
la mer, où les croupes furent rangées pour receuoir l'ordre de la bataille, &depar-
ties en fix bataillons. Le premier eftoit commandé par Godefroi, le fecond par
le Comte de Normandie, letrouien~eparleComcedcTolofc,lequacrieimepar
Robert Comte de Flandres, le cinquiefme par le Comte Euflache, lefixiefmepar
Tancred & Gafton de Bearn. TudeboEufccrtine que les bataillons furent com-
mandés en cet ordre par les fu~oits Seigneurs. A quoi s'accordent Raimond d'Agi-
les, & l'Abbé Guibert, quoi que Baidric ioignc mal à propos Gan:on, auec le Com-
tedeFlandres.F/~M~G~?fM/M< 11 eft vrai que Robert le Moine nemet
que cinq bataillons, donnant le commandementdu cinquietmeau Comte EuAa-
chc,à
Tancred, &.à Gafton de Bearn, quilnommede Beherc ;-Mais tous ces ei-
criuains concourent à metre Gafton parmi les principaux chefs de l'armée, &
lui donner pour le moins le feptiefme rangj le plaçant toufiours auec Tancred.
D'où ron peut inferer queIevoyaged'EuitacheëedeTancredpours'aueurer auec
leurs compagnies de la ville de Naples, la prife des coureurs Arabes, ôe l'auiscn.-
uoyé à Godefroi pourcmpcfcherledcueinderarméedeBabylone, rurentdesler-
uices rendus par eux conioinc~emenc auecGafton, puis qu'il eitoitinicparablede
Tancred, & qu'il fe trouucenceceebataiUe~laceftedesmc(mcstroupes,quivien-
nent de faire les autres exploits.
1 V. L'armée des Sarafins attendoit de piedcoilanoftte, quimarchoit en bel
ordre, auec vne grande aneurance. Les gens de pied, ôe les archers marchoient
deuant, & la caualerie (uiuoic pour les fouftenir. Le Duc Godefroi ettoitàmain
gauche, le Comte de S. Gilles àla droite proche de la mer, le Comte de Norman-
die, le Comte de Flandres, Ëuttachc, Tancred, & Gafton ettoicnt au milieu, dans
le corps de la bataille. Lcbcftaiipour la prouifiori des viures, ~lescheuauxduba-
gage marchoientàdroit, & a. gauched'eux meimes fans guide, diflemanufcricde
TudebcEuf, ce que l'on prit à bon augure. Comme les armées eftoient en diftance
raifonnablc, Godefroi donna le fignal du combat qui fat entrepris au nom de
lefus-Chrift & du Sainct Sepulcre; le Patriarche portantquant & foi vnepartiede
la vraye Croix, comme les Ifraëlices porcoienc l'Arche du Seigneur. LesChreftiens
donncrent fur les ennemis auec vne telle vigueur, quenonobttantl'innniemulci-
tude de leurs gens.quieftoit connue à Dieu ieul,dic l'original,& la reiblution qu'ils
monfirerent au commencement,ils rurenidefaitSj misenroutce, & reduicsavne
enticrc dcfconncure. Ceux qui font remarquésparTudebœufauoir le mieux com-
batu en cette iournée, (ontleComiedeNormandie~ le ComtedeFlandres,Tan-
cred, & Gatton. Car le Comte de Normandieàyantaperceudansl'cn:endart,de
l'Amiran de Babylone, vne pomme d'or au bouc de la pique d'argent, où ile~oic
arboré, enfonça fur lui, & le bleffa à mort de fa main. D'vnautre cofté le Comte'de
Flandres les attaqua rudement, &: en fit vn horrible carnage. Le bataillon deTan-
cred, & de Gafton donna au milieu du camp des ennemis, &: leur fit tout aum-toft
lafcherle piedhonteufement.Leureffroi fut fi grand,qu'ils nepouUoient tenir con-
tenance, ni fe mettre en dercnfecontrecette gendarmerieChrétienne, quimaua-
croit ces infideles fansmerci. Le Comte de S.-Gilles eh ntvne grande boucherie au
riuage de la mer, oupluueursdëcesdefciperésfeprecipiterenc. L'eHendarcdel'A-
miran y fut pris, que le Comte de Normandie acheta pour vingtmarcs d'argent
le donna au Patriarche à l'honneur de Dieu & du S. Sépulcre. Vnautreach~t~
fon efoéc pour foixante befans d'or. Oncrouuaquecesmcfcreansauoieritpendu
chacun à ion col~ des flafcons remplis d'eau pour fcrarraijtchirlc<rs qu ils pourfui-
uroichc les Chrétiens, mais ~ils futent ddiurés de cette peine.
1 V. Cette
victoire (ignare, quiarermit enticremcncà Godeiroila pouenion de
~bn Royaume de ïeru&icm;, fut gagnée le 14. d'Août la velUedciaFc~enoftre
Dame de l'an 109~. ainfi qu'efcrit Pierre deTudebceuf~àqui nous deuons les par-
ticularités de cette iôut'nde. De forte, que plufieurs Chreitiens voyans qu'ils s'e-~
{toicnt acquîtes tres-àuancageufcmcnide leur voeu, fbn~erencàla rctraictc, apres
vn voyage de trois ans: & pourGécenecs'allerenclauerauneuucduIordain~ cueil-
lirent des rameaux des palmes en Icrico ) au jardin d'Abrafias, fuiuant la counume~
dit Foulquier de Chartres qui m ce au nombre de cc& Seigneurs,Robert Comte de
Normandie, &: Robert Comte de Flandres, lè)[qUels s'en retournèrent a Conflan-
tinople par mer, <Se delà en France. Albertd Aixioin<3:auec ces deux Comtes, Ga-
Hoîide Bearn, & deugnc le mois de Septembre, pour le temps de leur retour.

-t-
?

I. IL II I. ÏV. Tadebodus 1. t.c.ic.ms.cod.. RoberMsI.p. p. 7.


& c.~9. edia. R. Ag'Ies.Guib.t.y.c.tf.Baldrit. V. AIbcrtt.6.c.~o.
#,
'––––t't~–––:–––.––––––tt–––––-<––t~––,–––––––––.f.<~t.ttWtt..<t-
CHAPITRË X.
Sommaire.
(r~O~ ~Mf~r~P~M~
Ji

D~c~r ~jr ~~p~


~t7~
.Lc/My. <'o/~< /rf~y~
<?o~o~
Chanoines
r~f~/wy
~f~j'.
~/M'yf~
7/. L'j&f~<'j'C~~o~
PO~yMO~~C~j W<
/)?My
~)~~ vient la Chanoines

~yf~~M ~Û~-
~M~ )6~ donne les ~~f~~ fo~r~ <<f~
~J5'<~ en r~j' ~yo~~ ~°/~ o~ examen c'fo~?f
~c
les ~o~-y

/~j~j ~f~
f~~
f77.
<~ Chanoines.
6'~o~f
~~y~c'f~j'r~yo/j'
fj~?~ ~f<'j'<~n~.f
Dâmnum~ ~<< Diuido
~c' Z~~
~)~f ~/p~
c~ < baille
~~?~ tous

~~r~<?j'. /J~. ~~o~ro~/f~ (7~ ~~û~~


j5~ ~'<u~ R~~o~~ (7Mf/M~~

ruiné,
~fr~ auec les
Z~yo~~
le f~y~ ~2'~?~~f batre

A~on eitaM de Mtour en fa maifon, chargé de gloire, &: des pal-


mes de la Pagine, tourïia fes pcn~e€S& remercier Dieu des bien-*
faits qu'il auôitreceus de fa main libérale, lui ayant fait la
grâce de
(c feruirdelmcothmed'vnin~rumehtpourdompccriarerocitédes
Turcs ~6 QM Safaims, lui donner vue grandÈrepuration parmi la Chrétien ce, 8e
lgreadrëà-(a~miHe,& a~npaiscnbonnedi~pontiot!. Hemp!oyaacesnnstes e~
&ts, oucre les vcÈUX ëe t~~a-iërcs; & con~derancl'EgliieCathedra!ede L~aren
tnauuais~at., à eaute dudeteglemcntde& Moines, quek f)uc Guillaume Sancc, &
la DucbeHe Vr~queauoiencordonne~quiviuoicntfansdifcipline, &anscom-
m~naute, 11 conMai'ENc~tte Sance d'y ~R&b~fi'MdrecanoM~uc ~luanda rcg!e
de Sainct Auguftin:qui commença d'eitrc recherchée en ce temps, & introdui-
te en plufieurs Eglifes Cathedrales de la Chrétienté fous le nom de Chanoi-
nes Réguliers, c'eit à dire de Clercs réguliers. Car dans les Capitulairesde Charle-
magne, au Synode d'Aix 6~ autres Conciles Occidentaux, &dansBaUamoniur
le Nomocanon de Photius mefmes dans Saind: Baule, &c ailleurs, les Clercs
font appeltés G~M<wcï, comme enrollés au Canon, & en la matricule des Eglifes,
& en outre fujets aux Canons &. loix EcclefiaAiques & pour ce regard font oppo-
fés aux Moines & réguliers, qui ne font incorpores au Canon ou regiCLres des Egli-
di(cip!tnemoha~rique,appcUéc
fes, mais font fumets à la Regle par emphafe. De
forte que ioignant ces deux profeilions en la perfonne des Clercs de Sain~Au-
gutHn.on les a qualifiésdés le commencement C~w~ /~«/<Hw.Ces chofes n'ayant
efcriuams, ils le font moqués de
pas eflé affés exadrcmcnt confiderées par certains
cette denomination rdiimansndiculc ~identique, commeucllee~oitcompo-
{ecpar ignorance d'vn mot Grec ) & d'vn autre Latin de.nic(mengni6cation. Cet-
te matière, des Chanoines & Chapitres,.& delcu;rsdcuoirs,efkamplement, do-
d:emenc, & curieusement expliquéeparledeucleandeBordenauc, Chanoine de
Lafcar,grand Vicaire, & luge Métropolitaind'Aux en Nauarre &: Beatn,Qui dans
l'éminence de fa doftrine pouedeparmiieslettrés la mcfme dignité~ que fa charge
lui donne en l'ordre de la luritchc~ionEccleuafrique.
11. L'EuefqueSancemitdésaum-toitcedcnrenexecutionranM.ci. aued'auis
d'AmatusArcheueique de Bourdeaux,6e Légat du Siege Romain,deRaim6Arche-
-uefqued'Aux, 3c OdonEuctqucd'Oloron, & pour bailler moyen aux Chanoines
de mure plus religiéufement,enles obligeant de renoncer en particulier à la proprié-
té des biens, il donna à la communauté pour leur entretenemenr de viures & d'ha-
bics~l'Egliie de Careucaucc toutefa difmc, Se pluneurs autres Eglifes dénombrées
dans l'act-e de cette donation,Ia quatriefme partie du pain & du vin de l'Archidiaco-
né du Bigbilh Et en outre la lufcicc des Eglifes, des difmes, & des autres plaids. Ce
hgninepasia
qui ne lutiiclicHon Epifcopale, ô~ l'aucoritédciugcr & faire droit fur
les procez qui pourroient ellre meus touchant les Eglifes, & la propriété des difmes,
Archidiaconé. Carl'Eue~quc Sancene
autres différents dans refrenduë de cet
pouuoitpasdeipouiUerde cette luntclieUon, ni fon Epifcopat, ni la lultice feculiere
du Seigneur de Ecarn, qui prononcoitfbuuentuir ces matieres. MaiscequeSance
à donné en venu de cette claufe font les émolumens, amendes, &profitsquilui
pourroientaparccnir a l'occasion de ces EgUfés, difmes, & autres plaids ou procez,
où l'on pourroit lui adiuger quelque amende en la iultice feculiere, ou quelque
émolument ou ialairc en l'Ecclcuaft:iquc- Il excepte trois cas, dont il referue à foi
la connoiffance, & les profits des amendes &: des efpiccs, ~auoirdes Clercsperfeue-
rans en leur peché, des Menés, & des 0 dations des pénitents. Or que ce foie le fèns
de la claufe précédente, d'attribuer au Chapicrelesémolumens& les amendes cou-
i~umieres, qui croient deuës à l'Eucfque en cas de procez fur les Eghfes, dûmes, ou
autres affaires dans l'eftenduë de cét Archidtaconé, & deceluideSaubedre.~de
Riucreloing.il conficdelaclautétuiuante; ~~fy~<M J~M~~f/~M~~o~Kp-
M~, ~~MM~~ fM~f. Cequiugnineques'ilyarriueaucunduel, ou exam en du
fer chaud, qui eiroienc les deux cas auxquelsle condamné payoicamende, il la leur
accorde. Car D~MK~gninel'amendeau langage de ce temps. EtD~ofcprend
bailleurs,
dans les anciens tiltres de Sorde, deS.Pé pour l'examen de fer chaud,
ou det'eau chaude. Ily auoitquelqueémolumencpour fournir la chaudiere, & fai-
re les bénédictions, & pour receuoir les iérmcncs,qui eJ~oic partagé entre le Curé,
le feigneur des lieux~l'Eue~que~ai.nuque l'on aprend des tiltres de S. Pé, &:du.
Thre(brdePau. Hi
III. Le Prince Gaftonne fe contenta pas de promouuoir aucc fa femme Talcfc
rcRabliucmenc des Chanoines réguliers de S.Augunm, mais de plus il contribua
de fa part les libéralités en leur faueur, en cette année M. c au iour de Parques.
Car il leur donna la conduite & le gouuernement de la maifonHofpitalicre, que lui
& fa femme auoient baHie en la ville de Lafcar, & dotée de plufieurs belles ren-
tes.pour la retraiâc & n'ourriture des Pelcrins,&: autres per(bnnesmiierables:Aug-
mcntans le reuenu de la dixielme partie de tous les~ruic-tsquelui & tes iucceneurs
anembleroient dansleurscelliers, (quicttvndondi~ncd'vncouragepleinde pie-
té héroïquement Chte~ticnne) & d'vn aleu c'ett a-dirc-d'vne grande étendue de
terre franche & dcfchargéedetoutdeuoir.amteenlacampagnedeLaicarprés de
la riue du caue laquelle pour cét e~é6t ils auoient achetée d'vn cencil-homme
nommé Raimond Guillaume d'Ardaos,fous cette condition que s'il aduenoit
que le furplus de cét aleu qui reftoit entre les mains du vendeur, fuu:conteH:épar
deuant
le Vicomte ou'les fucceffeurs de fa race, ils dcfcndroicnt & protegeroient
le vendeur & fes hoirs contrées parties, &: lui quicoiencdors &c de~la toutes amen-
des, mefmes celles du combat s'il arriuoit qu'à l'occafion de cét aleu il en ialudà
l'aduenir ordonner quelqu'vn en Iuu:tce, pour le iugement du procez qui pourroit
cfire meu. Referuans ladifmedcsrrui<f-tsqui{erecueilleroientencétaleu,à.l'Eglife
de Saint Gerons, dont il dependoir, Le logement en la maifon Hofpitaliere, lors
que Raimondvoudroits'y retirer) &: la moitié de laNaneouEclutepourla pef-
che
au profit de 1'Hofpiialj s'il arriuoit par hafard, que l'on trouuaft vn lieu pro-
pre pour en drener danslariuiereduGaue.Maintenanc'cettemaifbnHofpitalie-
reeu: perduë, fans qu'il en refte aucune trace, & les reucnus font confus dans la
mente capitulairc, l'Hotpital que l'on voitauiourd'hui dans la ville de Lafcar, cn:anc
vne fondation récente faite par vn Chanoine, & augmentée par les libéralités des
bonnes gens.
Le iour
1 V. de larcn:cdcPa(quesderannéeu.tiuante., le Prince Gafton conti-
1
nuant fes munincences, donna à l'Eglife Cathédrale le péage qu'il pren oit, pour
railbn du pont batti fur leGau.e, en l'endroit del'aleu qu'il auoit defia aumofné,
cHendanccette donation, au cas des qu'ilfuu: be[oin de changer ce pont d'vn lieu en vn
autre, à cauie de l'inondation eaux,alachargetoucesfbisque&'ilamuoitqu'il
leraluttbatHrenraleu de Raimon Guillaume, l'Adminin:rateurdel'Ho(pita!jfera
alarette de ce Raimond, Seluipayerannuelc-
tenu de-faire batre auecfesiumenslesgrains
ment nx fols derente,fçauoir trbis delaTouuaints,&: trois à laFoirc du Ga-
uc. Moyennant quoi il ne pourra donner de l'cmpefchementauchangement du
pont, exceptéGl'onincommodoitiamaitbn. De ce discours on aprend que ce pont
t~oit en danger continuel de ruine, & que la maifon d'Ardaos cHoit proche de
l'eau du caue, donclevoiunageluiaettéfifunen.e, qu'ellcneparoiH:nonplus que
ce pont, auquel acfté (ubrogé le bateau du paffage de Laroenh, quiapartientà l'E-
uc~ché.EtFaleu de Raimond Guillaume d'Ardaos comprend ce quartier nommé
d'Ardous tenu par le corps de ville dcLalcaribusIetilcredeDomengadure,& ia
portion achetée par Gafton, eit ce quartier de terre proche de Lafcar, que plusieurs
particuliers poffedent déchargé de tous fiefs. On recueille aumdecét acte que l'v-
iagë
le de batre les bleds, pour témoins les millets auec lesiuments, en: ancien dans
Bearn,
& qu'en ce temps l'on auoit acou~umédetenirauboutdecepontprés
delà nuiere, vne foire pour la ventc du bétail, nommée la Foire du Gauc.quis'eft
perduë aucc la commodité du paffagedu pont. Les Gentils-hommes de Bearn qui
cil: oienc prcténsàcerce donation font, OggerdeMiramon, Garfias de Gauan:o,
Gar~~bn fils, Guilem Od d'Andons, GuuemdeCorbercs,& plufieu ts autres.
I. Il. III. Chart. Lafcur. Anno millefimo C.
pnmoEpa&anonadecima,Concurrente vno, la-
di&ione
nom, domno ac feuefendiHImo S~hctd
i faccecfus, cohHtfo ArchiepUcopi Buidigalen-
ttUtnAmati,
Romane quoque fedis Legati, & R.
AuxiehtthmAfchiepUcopi.& O.OlorenHs Epifco-
cït~enre pr&fu!e Régnante venerabili GaAone pi, coh~lio quoqueG.Vicccom)tisBeatneo6spa-
Bearnenfium Vicccomircatque stdmonen[e, ~~c trix, aliorumque principum, conftderans Euange-
~CWM~ ~Mt~C < Z'f<<M~<<w<t ~~<«M~C~W MMpta I); di~tum, non pofte duobus feruire dominis, in
~owrf Ctufque vxore Talefa fauenre, modifqueom- EccIeGa fux fedts videlicet B. Mànse LaifcUtr.Rega-
Bibu! adiuuante, Canonicus ordo iam penitus ln lares Canonicos inftituit. Prius namqueirregu!an-
Lafcurtcnïi Ecctefta dellitutus, auxiHo & confilib ter, & fthc aliqua Regult di<tn~one viuebant, ne-
praedu~otUtn, & aborum bonorum virorum inibi que communiterneque conuenienterdeofcruirevi-
ailt~emium diuina annuence ~e cooperante cle- deb~ntur.quau
Supra memoratusvcro S.PrxfutdeBde-
menna t ~ecundum regutam &: ordinem 8. Augu~i* rans tilos paftorgregemfuum ab errons viare-
ni praE(lt&ainEcctefnrc~ttUtus&&. Cuireftttucio- uocare & tn re~tcudinemfemitarutn dingerc, 6-
ni fiue fe~urationi pr~facus G~Go cum pta'dida eut qui redditurus erat rationem in trcmendo Der
vxore ad honorem & vn!ita[em eiuMem Ecclefix, iudido, deta!ento~Deo{tbicredi[o, & vcatten-
elemofinariamdomum, quam pro (uorum EemiiItO- tius &~neithqua.fecu!Mitnftantiaposent intetcHe
tie peccatorum atque pr~decenorUm (uorum,
ad Dci feruitio eos praefeMts (ecuti rerum omnium
ia&entationcmpetegrinorum aliotumquc indigen- proprictati abtenuneian fecit.EcvtnuilamtbUici*
num xdtScauetant, con~ho & admonicione pra;&- tudinem atque neccŒtMem v'CtusfcihcetëeveM-
t) prxMis, canonicts ioibi regulatiter degcnnbusin tus !t!b legutandtfetpLtnexittentes paterentur,hos
perpctuumcu(tod'êdam[radideiunt,ad opus & re- honores abhominibusbonisEcciettaEB. Mari.Eda-
fe&toncm omnium tam petegrinorum quam alio- tos, & pArtirn per eundem Epifcopumâdquintos
rum miferorum,cum omnibusaie d.itis,&;a!tiide ad- iliisaHennt&H):maan.Ecc!euamfeilicetde CarreH~
qutfittSjSc cum dedma parte omnium bonot um qnac cnm tota décima. Ecclefiam de Mureg cum appen-
in fuis congrebabantur Cethrits, fiue congreganda dicijs fuis. Eccleïtam S.Iohanpisde Podio cum de-
crampo~eosafucceHbnbustumnperperuu. Cnm cima medietatem Ecc!e<ixS. Petri de Alod. Eccle-
alodio etiam, id e&cerra quam pr:c)cnptusV)ceco- fiam de Arrêta. Ecclefiam S. Scueri de A<!at. Ec-
mes & eiusvxoradqui(teranrat!.aimundoVttelmi <:teHam de Bordes cumvilla. EccIeTiamde Auedele.
deArdaos, tahcondtttonevtdciicetcaliquepa<H:o, Ecclefiam S. lohatinis deNere, & cum hiï quarram
vt ft forceahquts aliquando de tehquo alodio iuo ~1- partemoManonixaIcansS. Petri de Seuinhac. E[6
ue terra fua anreVicecQmitem, ~i<~M<M~ tp(eveteiusfuccc(!oradhue a~qtud ab altero parti-
y~<t~~fK<e, ~cffcMt~ ~<Mt/~ff~?'f~ procla- cipe eiutctemeceteUx, vêt extorquere vel augmen-
mationcm imequenmonumfacetet,ip~eViceco. tare poterir, fimiliter eis côceGic. M edietatem quo-
mes & <uaeprogeniei
(uccefTores
femper prxdi6):um que EcctetIacS.Ct&tni.EcclcMdeSerre.EccIef!atn
Ramtjndt.n'nfuamqnegenerationemabomnibusn- S.Genumeride Albil eu villa. Eccleûa S.Andréa: de
bi aduer&nnbus protégèrent, defenderenr, tuerén- Beyrie.Eec!enadeGara!eda.EceteftadeLaneioquE.
& munirenr. &mceic~ fi forte conHgtnr, quod
tur, vetattquisfutEgenetationisducUum, Ecclefla de CMbofÏe.Per ha3 quippc ecclefias oc per
ipfe velaliud diuerfas partes Epifcoparus planqua thgintarutttci
iudicmmp):ofuoprxdn3:oa!odiofiue terra antcVi- dedi numeratur. Pra:terea quarram parrem pan)! &'
cecomitem, vel anre ahquem nbt fncce<ïoremface- vini Archidiaconatusde Bigbilh & t~fM~ Eccle-
ret.velfecernia funiionunquam ab eo, nec a fuis ~MM<)M~M<M~r«W ttAo/~M~Mft/~ft~P~~M exceptis
iucceGoribu!,ipfevelemsfMCCcf!ores~w~w exi- j c/~fc~Mf<~f/«'~«'«'MW~frM4~Hfw~,
gant née requtrant.î~ecunapars totinsannona'qux ~'ea'?«M~<«Mo~/<(~e~<~wSe ïi for-
M!<y<<f«<~~MoyMc,
ibi creuerit Rdetner temper EccIeH~ S. Geron!:)), te in his<A~wM vêt aliqua <ëM~ aduencrir, damnum
cutuseftalodiumreddatuf.Pi.rcereacumpu~di~us cisconcei]tt,&tandmtdemin Sdueft. Archtdiaco-
Ramundus ad Hofpitatis domum adueneritbeni- nam.innpa~ero Luni), quattam parcempanis~
gne & honorificè à cuftodtbus recipiatur. herum vini;totum cum placitis. QHtcumquevefoviuus,
fi fone nbi necefÏarinm (ned[, vcl tb) perpetuo ma- vel mottuus.terrarum.vel mobihum aliqttid B.Ma-
nerevotuem:,cumgaudtO):ecipiatur.Rut(umcum ria' pro redemptione animaE Ctae, vel parentum iuo-
conditionc, quod 6 tn eadem terra forte fortuitu rum contuteri[,une pane openstomm ci~ concefEt.
aptu! iocuï Matïxvel Berrfodieucnelit,mediem Siquis igicur vel eius fucce(!br, vel alter.qutUber,
t!!ius Etemoduarixdomus fit. his tegutantec viuenrtbus hoc v'olare vd minuere
II. ECharc.GenerenriiPeregfniusVicecomes voluenr,fub anathemate fit. Et qui voluerit hoc
LeuttanenïtS,& Tibor~ vxor eius ~atuunt ad pr~- ~iftentare Se augmentare intet ceteftium ehoros
fatum oratonum accedemes pro comrouernis per cimum dep~tetUfj vbi per manusangetorumdepor-
M<r<:MMf~M, vel ~A'<<frMf~r< per exrra~tionem tetur, & meteaturgaudere & tx[a<:icum SS. omni-
dirimendls d-tbunt vnum nummum pro daue & bus in a-t:t:rnarcquie,vbi rnanct Deus cum Pâtre, Se
quatuor pro tebete. Ex qmbus quatuor duo ce- Spiuru (anëto per tnfiuita fecula feculorum Amen.
duMin partem Generenfismonafteri),&:a!ijduo PoftmuitaverotemporafupradictusS.Venerabflis
competunt Eccleftae Carhedrah.Daturetiamnum- Epifcopusvidens muhipticariconuenmm Canoni-
musS.tceidottAquamcum)apidebenedteenti. coram,conceu![eis donum in perpetuum ob~ernan-
E ChartarioPal. prolato 1. c. ~S. n. 4. Concef dnm,vcinvnoquoqneAnnoinreHtUttateS.Maria::
HeidemEcdefia:(ideH:G!iuanc[~Caldariam iudi- Seprcn-ibris,darentut cis quadraginta modij de <:h-
ciaham cum marmore.icaquod m totoArchïdiacO- tico. Pott inodum A. Epifcopus fttcceflortnius ifi
natu non habeatur ntti ibl tânru modo,inquitGafto. eadem feftiuitate X.mod'os infuper omm anno dari
I.!I. Chart. Lafe.AnnommenmoC.t.exquo con&icuit.Déditetiarn eis Eccle~iam de Sanûa Co-
Dominus Moftci: & redemptor humani generis de fe!fa extntcgfo pro qua vnum RufticumapudIlhe
intemerato \i[gin)s vtetonatci dignatus e&, prx- donauic Gm.AbbatideS.IulianorecIamanti, &in
~dente PafchaltoRomnanx Ecc)ciix Papa, regnâ- ea iureheredirario dtcend ius haberc.
te Philippo Francorum rege & G. Aquitanorum IV. Alia vice dedit donum Domnus Gafto Vice-
u
Comité. Sanctus Lafçurr. Epitcopus dluiniamons comes Beatnfnfis pro fe & tuo genèse hmc Ecdettjc
1
B.Vitg. M.tenGm), & cributumde ponte vbicumq; dos, ttc: to femuttate omnium !acKOtam,& [tc<
mutabitur, hac conditionc,~tE)eemo<ynMius <MM circaF<«MCM<t~ Vi<btCshumstetiuM Og-
~M~ii habercr,ptxdiÛoV.R-Cmeius alodio gettu! de Mitamon ,Ramucdus GatSas de Gaua8o,
pons6eret,/«<oM~M«'w~<' M~<rf< Garfiasâliuscius, GuUemOddeAodon!, Guilcm
<~eMM,8c infuper omnibusannis darent et fex foli- de Corbcres, &t!i).
e

CHAPITRE X.
Sommaire.
(j~o~ ~Z~~f~-fdroits ~M'~7~~0~~ Seigneurie
f~ ~jBf~Mc.'L~ ~&~f ~0 /oyo~<y~o~~/?~~<?/j/~y
~?~
~c
~~w~F~O~
droits de la Foire
MMy/< Il.
~o~MM~J/M~. R~~r~o~-
~~c~ €~ le

~77.
Les

que de /'0 y~~ la ~O~TMM~M~O~fvne ~Cf en /'0 CO~- C~M~


/'c~~?~ Canon du ~oM~/f~ C/o/?~yo~~
~'r~~77.~<L'o~
7M~~ en ce
~~r~cC<<?<<f.
C~~oM~C'o~f/~?~
~f~y~~o/?~rf
<y~?.
~y<%T~
C~/?~ ~/Z ~7/7. ~fF~Cû~o~yo~f~~f
c~T~yo~Oc~~f
depuis la ~yY/f ~~r~yM.

Ai referuépdut ce Chapitre vne plus grande libéralité que Gaîton.


exerça le mefmeiourdePafquescnfaueurdcl'EglitcdeLafcar, lui
acordancrhonncur~ c'cAà dire la leign curie, les ronces, la iurifdi-
<~tion, qu'iiponedoic encetteville, lors dereitabMemencde rordre
Canomque.Carencore que leDucSancccuit donné la ville de JLaicar à 1 hghie,cela
n'empefchoitpas que îesScigneursdeBearn.ncpoUedauenten qualité de Vicomtes
hereditaires plufieurs droits Seigneuriaux,qui eftoientdeleur domainepamculier,
dans les mefmes lieuxoû les Ducsiouiubiencdes droits C oraux, &: qu'ilsn'en di~po-
iancnt alcur grc.Commcilarriuapour le regard du village de Beneiacdonnéparte
DucSance, que cemefmcG&ttonmeitantIeMeuel fur l'autel ceda entierementà
l'Euefque Gui, & à fes Archidiacres,en présence de Fortaner d'Efcot, Fortaner de
Domi~ & R. de Bifanos, à lachargcderembourfera. Gautier de Melho cent j[o!s
Morlas, pour lefquels il tenoit cette portion de village en engagement. Oriinc.fe
contenta pas de donner les droits qu'ilauoità Lascar,mais en outre il defchargea
& afranchitlcshabitans de IaviIIe,des charrois qu'ilpouuoicleur commanderpour
fon feruice, ~dudroiccdeCarnal,ntdereniesdeiaiurlaSeigneunepourlesdeb-
tes de FEueique ou des Chanoines, &: donna pourleferùicediuin, toucl'encens
qu'il recueilliroit de fa Lezde~pupeaged'Oloron,& dixiolsannueispourlelumi-
naire, a prendre fur les droirs.qu'il leuoit en la Foire de lacquc en Aragon, &: le
vin clairet de fa vigne de Maubec,pou!:iairclciacrince. Eccnraueurdelamaifbn
Hospitalière le dilme du pain, vin, & pomade qu'il cueilloic en couctonT-foM~
c'ettà dire auxterresdefonpatrimoine, quiciroicdcpuisF~~iu.fqu'aLafcar,qui
~gnine à mon auis les montagnes d'Anbn, qui ont à leur racine la terre appellée
Mieihaged.
1 I. Cette pièce nous apprend que le
peage d'Oloron ed vn ancien droict
du domaine des Seigneurs de Bcarn & que ce paffage des Monts Pyrenées
ciroic fïequcnK pour lors non feulement pour le commerce des denrées du
pais, mais auu! pour les cdrangcrcs, comme erLj l'encens que l'on tranfpor-
toit en France de l'Espagne où les Sarafins le failoienc porter d'Arabie an
moyen de la correfpondance qu'ils auoiencauccceux de leurs ~ecte~ qui comman-
doient en ces régions Oricncaîes, que l'on peut: nommer la matrice de leur fu-
pertiition. Au lieu que l'onrecouure maintenant i'encens par l'cntrcmuc des Vé-
nitiens &: d'autres marchans qui vont en faire les achats en Alexandrie au
grand Caire, & ailleurs. Pour la Foire de lacquc elle commencoicle lourde Sain-
te Croix de May & duroit quinze
iours, fuiuant les Fors de lacque octroyés par
Galinde Comte d'Aragon, chés Blanca & ~ans.douce ce tribut eHoit acquis à
lamaHondeBearn~ depuis lesconquc~esdcCentullcprcnùet~ïbusleRoide Na-
uatreSanceAbarca. `

11. L'ancc~ation du vin de fa vigne pour le Iacrincc,eR~appuyee d'vn exemple d'v-


nepiecé Semblable, practiquéc par les EmpcreursRoTnainsàl'cndroitdes Eg!ifesde
Lybie, qui ettoit l'vnc des Prouinces.de.UEgypte~ tellement dcfeichec par les ar-
deurs du Soleil, qu'elle ne produifbitpomtduDrQ~ent.jC'e&poufquoiccsbons
Princes enauoient ordonné vne certaine quanticé~pourcitrcemtployeepar les Euef-
ques de cette Prouince,premièrement L L 'Opération du ~acrinccnon-fanglant, 6c
le
Surplus à l'entrecenemencdespauuret,commeile~expofedanslarequeAed'ïf-
chyrion Diacre prc~cncee au Concile de Chaiccdoinc~concrcDiofcorusPatriarche
d'Alcxâdrie, qui enauoit diucrcilcs elpeces~ôeraicceuerparcemoycnl'oblation des
facrinccs.De(orcequeGauondeH:inaialiberalitépoùrlevindu&crince,commeles
Empereurs rauoienca~ectee pourlepaindel'EuchariAie. L'emploi duvin pour le
facrifice, & la rencontre du temps de cette donationme donnerontla liberté fous
l'aducudu Lecteur,de propoferma comechirc touchant l'introduûionde la cou-
tume prac~iquee en Occident, de communier lesLaicques fbus~aieuleefpecede
lieu,
pain, efUmant qu'il fcrarbrt
puifqueuliuanc a. propos d'enfaircquelquementionbidoriqueence
mon opinion,
les cômencemcns en doiuent eftre rapportés au
ConciledeClermonc~us le Pape Vrbain 11. l'an 1096. ôeala conquête de laTer-<
rcSaincte, qui(e Rcencetemps. Monincentionn'ettpaspourtant d'examiner, H
la primitiue Eg!i(e a permis aux Laïques dccommunierindircremmenta.Ieur dit-
credon, fous l'vne, ou fous l'autre efpece, ioic à la mauon, ou dan s les Eglifcs, foit
aux malades, ou aux fains. Car ceux qui ont traicré cette matiere auec foin, fetonc
acquités ndelementdecedeuoi):, & ont produitles preuues des anciens pour Feda-
bMementde cécvlage. LetexcedeTercuUiandeuantj[un]re pour cous, puis qu'il
rapporte la pratique de des ndclles.quicelebroientleursftations ou ieumesiblennels,
& s'approchant l'autel reccuoicntdeleurspropresmainsIeCorpsduSeigneur,
&: le referuoient pour le manger chés eux; ëcqu'ilapprouuelcurprocède, difant
expreuemenc, que par ce moyen ilsontfatisiaita.rvn&:a.rautredcuoir,~bitdela
participationdu facrifice, foit del'acompliuemeniduicu&e, quoi qu'ils n'cuuenc
rcceuquel'vne efpece.
1 V. Mais cc qui donne de la peine aux curieux, en: de ~auoiren quel temps
le peuple Chreftien a commencé de fe contenter de l'efpecedupain, & dcfiftéde
participer à la coupe par relpecr. Il me fembic comme t'ai defia dit ) quel'on peut at-
tribuer l'origine
de ccttecouftume. & ~bn approbation au ConciledeClermont
au canon 2.8. qui eft conceu en ces termes,,chés le Cardinal Baronius en fes Anna-
les, qu'il a pris auec les autres Canons de ce Concile, des mémoires du docte Antoi-
ne Auguttin Archeuefque de Taragone: Ne ~cc~~MN~M~, M~co~c-
P~4ftM,
oie d'abord~r /H!Mc~y~M~pcrH~~S~fe'?M, ~C<~< Cc canon fem-
condamner l'Vjtage de l'vne elpece~ commander e~rounemcnt la par-
iliij
ticipatio des deux. Ce qui a porté le Cardinal à eicnre cette Note en fuite du Canon,
que ces détentes auoiencefLéordonnées, ~cauledelanouuelleherc~edeBcfenga-
rius, qui enieignoicqucl'vneefpeceiumioitpouracomplirlangure, 0~ recentem
~t~nd~w ~r~M ~ft'cw~rMtM~ d«<eM~M~!M MM~MJ~fc~M~f~ c~c~~Mt~~ aie-
~.Touces~oispourne rien dintmulcr.cetceintcrpretationietrfbicdaucancplus rbr-
cceGU'eHecliciloignéeduvraiiensdcl'impietédeBercngarius: lequel comme dit
Adelmanus Euefque de Bre~Ïe~ ion compagnon d'eichole.Mf~c
de /t~, auoit TM/CMfWfMfCOM~trC la Foi C~C~f ~CMf~Mf le Co~
~~r ~~Mp-
~f~Mf~y~Mï c~ ~wo~ c~~MfM~ ~M<?~Kfp~.<~f~fc~ffr??, ffa'c-
/(' T'~ Co~ w ~M ff~MMf~n'~~M~tM~. Et par con f equ en t
ne reconnoifÏanc paslavraye prefencc du Corps & du Sang de I.C: en l'EucKan~ie,
il eftoic obligé d'enijeignc[lanecemcédes deux efpeces pour lacommunic'yn7 de ce
my~cre, puis qu'i~oniHcuoitl'enenceen la ngure fignincauon, & quechafcu-
ne des deux eipeceseAlimitcea.reprei.enterleCorps, oule Sang, fuiuantl'intention
de celui quilesain~tuecs. De~itencorauiourd'huiceuxquKefontrecra'nchesde
la communion de~EgIne Romaine, trouuent de grandes dinrcultéscnrvfagcde
la communion fous l'vue eipece~dautaht que comme elle ne contient pas la iigni-
ncahon ennerc &: complète du Corps & du Sang,il leur femble qu'elle foit mutilée
d'vne partie de fa lubirance, qu'ils constituent principalement en l'cxprcnion de
cette~gnincation,qu'ils eitiment leur exhiber les choies qu'elles {igniticnc. I ls fe-
roient auetuentdeliurésdecedegouft,s'ils pouuoient fe perfuader la véritéCatho-
lique de la prefence recUc du Corps viuant, immortel~ ôcimpamble de I. C. fous
chafcune des efpeces, qui contient par ce moyen l'cmcacenece~Ïaire du ~acrcmentj
encore qu'elle n'aie pas la {tgni&cationncxprefte;, que toutes les deux. len'auance
pas ce discours pourrairele Théologien, maispourmonftrer que laconie~urede
Baronius eft mal fondée, lors qu'il attribue à Berengervn'erreur, dontilnepeut
e~re ïoubconne (uiuantiesprincipes, &dontiln'aeitereprochepar Lanfrancus,
ni Guitmundus, qui ontclcrit de~bti temps contre fbnherefie.
V. Pour mon regard icpenfe que le fens de ceCanon eil tout autre, & quel'in-
iciligence en eit aifée, fi l'on veut pefer chafque parole commeil faut. Car on y peut
confider deux regles, &: deux exceptions. La premiere regle ordonne que les ridel-
les communient au Corps & au Sang de I.C. fbus~esdeuxcfpecesdepain & de vin.
La feconde, que cette communion feface en prenant feparément l'vnc espèce de
l'autre, Ce non pas conioinctement, comme faifoient les Grecs, (au rapport du
Cardinal Humbertqui cfcriuit contre euxl'anio~.&: dicta la rormulederabiura-
tion de Bcrcngerau Concile Romain) lefquelsauoicntaccou~umed'adminUtrer
au peuple la communion, enmenancl'vneetpecedansraurrc,mettansvne partie
du pain Enchariduedans le calice,& le prefentansaux communians dans vne ceùil-
lerc; Vnfemblable abus commençoit à fe gliner en quelques Egliiesd'Occidenr,
qui bailloient au peuplerEuchariu:ietrempée dansic calice. A quoile Pape Vrbain
s'oppoie, & lecorrige
ceicparémenc, par ce Canon, ordonnancqueladifiributiondu Corps fe fa-
de celleduSan~; & pour "cet effet il faut pefer leterme de Separa-
f!M; TV~ quis communicet ~f 4/M/t M:~CO~<!f~, ~r'p~MMC/M~~fcrfumat. Ce
qu'O rderic rapportât ce canon par extrait explique par le terme ~~M~M, qui icm-
ble plus precis. De mefme que le Pape Iule au rapport de Gratian auoirdefendu aux
Egyptiens, Ne pro complemento cow~M:o~ Mf/M~~ E~<tr!~M~ f~~r~~û~
VI. Urefted'examiner,fi ce Canon oblige necenairement lesLa'icques àparti"
cipcr atoucesles deux efpeces. Oril me fcntble,qucficouslestermes fbntconnde-
résdept'és.otiErouueraqucl'Eglife cncetemps auoic le mefme fentiment fur ce fu-
jet, qu'elle a maintenant. Car ce Canon dcfcnd bien de prendre l'vnc espèce fans
l'autre,ain~ que t'ai accorde fans dimmulation;mais il adioun:e deux exceptions,
i.'vnedeneceuKe,&:l'autrede Cautele. ~V~~M~~fc~ C~f~ Lecasde
ncccmteeft celui d'vn malade, a. la faute duquel le vin confacré,quinepcrdpas fes
qualtiesnatureiles par la grâce de la bénédiction, pourroic apporter du preiudice;
ou bien lors que les communians ont en horreurl'vfagc,le gouit, & l'odeur du vin.
L'exception delà Caucelefembleroitplus obicure, à caufede la rudene des termes,
u ie n'empruntois l'explicationde cette diction, d'vn Auteur eHoigné d'enuironvn
ficelé~ du temps de ce Concile. C'eftIoannasTeuronicusglouateur du Décret: de
Gratian.lequclenfa glone furvn Chapitre du Synode deVvormacc, parlant de
l'espèce du vin, dit qu'elle n'cft point gardée parCauteIe.ann qu'elle ne te verte.
Suiuant ce fens,la féconde exception de ne communier à l'espèce liquide, fera la Pre-
caution dudangerdel'cnufion ou e~panchcmenc du Sangconfacre. Dcfbrceque
fi les Chrétiens s'abitienncnc de participera la Coupe par Kefpcct, &: pour aller au
deuancdudangerdel'eifultonduSang,cecasdeCautelcëe Précaution eR: autorifë
par les ccrmesdecc Canon. Orc'cftie danger de l'cipanchement~la precaution
de cette irreuerence~ qui a principalement eim eu les membres de l'Eglife d'introdui-
re, &: receuoirpeu a peu cette coutume generalle~ de ne difLribuerla Coupe aux
Laicques,, dont il eftaifé de voir les commencemcns cf! ce Canon S. du Concile de
Clermont, (uiuancquci'auois prbpoie.
j-V.I I. Levoyagedc laTerre iaincte entrepris à meîmetemps~a ferui de beau-
coup pour entendre anermir cette coutume en 0 ccidenc, à. l'exemple de l'Eglifs
Pacriarchalcde tcrufalem: ou l'anluence des Pèlerins & l'vfage fréquent des com-
munions, auoic in-cro~uit:la couitume de communiqueraupeuple la feule efpece du
pam,annd'euitcr les.dangers de l'irreuerence, qui fe commettroit enrcfpanche-
mène du Sang, quelapreiledes communians pourroic facilement caufer. Cène pra-
tique ancienne de FEglife de leruialcm, fe iuAinepar la lettred'vn de fes Patriar-
ches, rapportée dans le Traic~epreallegue du Cardinal Humbert, qu'il efcriuicà
ConUântinople.fuiuanc le defir de l'EmpereurConiranrinMonomachus, lors qu'il
yrcfidoiccnqualiccdeLcgatduPapcLeonIX.ran!Oj~quia eftcpubliecn l'Ap-
pendice de l'onzicime Tome des Annales Ecclenaftiques. Ce Patriarche dit, ~c~
P~r~y 7<'r~/fM HCCOMWCffCHf&~CM f~T~OMdu f&MM~C~~ MO~ ~C~MM~
~{MMy ~r w~cc~Mc?~ ~oMf Gt'c<'y. D'dHMMfCM't~f~/oyMt~cy o~~how des ~~f~
~OMMffNf~ "CM
MMW~ ~Mcf~ ils MCffCMt/Mr~/~tH~MfCM~~M~ les ~CKpC)~
CH~K~ C~oM j auec vne petite ~Mcc de Fer, d~~c Gf~c'y ) coM/fcr~noM
~MfMf~ïe~cwcnt, ~MMMf~M'c~/cMf~M~c~ccy, ~cro~r~ fffrc ~c~MM. ~<M~~
~OMf~Mt~CCMt~OMrCO~M~G~Kf~ M~Mt~OMf
M~ CoM~~MM~cC~CCOM~M~M~~C~M~<<~ ~M/C
CcM~MMM~
~r que tous C&rc~~w~cette ProKMCff.ïr~Mffc~fcco~c, c~~Mfn~~on ~j~o~rf~
~A'P'~M~O~~tM.X Mf~~ Les Gf~ ?M<?/ ff~~M~ <tM P~tTMf~f~ CO~r-
~M~fM&~f~MO~MC ~y~ffM ~MMt~ ~MC a des ~M
y~M~t'fHcr~cEKC~~f~~xE~cy
~'K~o~~r)'C,OM~Mff en ~M~ vne boëte
COMM~M~/P<7~M~r~~Mf,f~Mf~f ~M ~~MC
~y~M Hf ~r~p~, ni on Mf~ en-
MCff~~M f??'
~~C iour aux
C~r~c~rfn~rf/Hf~C~M/M~~pM~ Co~M~HM~

wnc~o~~wo~.
t. l'ai tourné en Françoisles paroles de ce Patriarche, qui ~bnc représentées
V H
cnLaunaubasdeccChapitre.annquechafcunpeuitmgerdc la force delà prcuue
qui s'en recueille, pour verinerlatres-anciennepratique de la Communion,(ous la
lii iuj
feule efpece du pain, distribuée aux Chrétiens de toutes les Prouinces du monde,
&:acceptée par eux fans plainte m murmure, dans l'Eglifc Patriarchaledelerufa-
lem. Ou ic dcnrc que le Lecteur confidere la phrafe employée par ce Patriarche,
tous
pour deHo~nerl'espèce du pain, qu'il nomme la (aincteCommunion,8e ce nom
le fcpara de l'eipece du vin, qu'il deHgne fous le terme de Calice, TVo~f w ~~owc~
dir-il, ~CoyMw«MMM~C~cc,c'c(tàdire,lePainconfacré auec le Sang, di.
~r~oM~ <<MffMp~ Communion,c'efta dire, le Pain consacre lequel il nomme en
fuite EucharitUe, declarant qu'ils ont accouttume d'en mettre les rcu.es dansvne
boëte,pourcommunierlelcndcmaintous les Chreftiens, qui fe prcicnteronr. Orr
ilneraucpas trouuer étrange,ûcécAuteur defigne le Pain coniacrcparles termes
de Communian,& d'Eucharuric, d'autant que l'vfage de plufieurs Efcriuains Ec-
clefiaftiques;nommément des Liturgiques,a diuifé ce Sacrement en deux parties,
dont ils nomment l'vne, Eucharitiie,Communion,&:Oblation, & l'autre, la Cou-
pe ou bien le Calice. Ce
quicftpuite des Canonsdu Concilede Niceë,.& des fa-
çons deparler de luCtin Martyr, & d'Irenée; Le Paraphrafte Syriaque s'accordant
meimesacettelocution,puisqu'il expliquelafracHondu pain, en laquelle les pre-
miers Chrettiens perfeueroient dans les Acres des Apôtres, par la propre di<~ion
Grecque
IX.
d'Eucharidie.
forte
De ic fais
que ne point deculté de croire,que commeles Chrefliens
Occidentaux pouederent aucs longuementla PaleHine, &: que les pelerinages y ru-
rent plus rrequens.&lecommerce de l'Occident aucc l'Oriencplus ouuert cette
couttumede communier les peuples fous lateulcefpecedcpain rue prouignéeplus
aifëment en pluncursEglifcs d'Occident, a. l'imitation dccelledeleruialem, atten-
du nommémentquccette pratique prenoit (on motif d'vue plus grande reuerence
enuers cét auguHc Sacrement, en la precaution que l'on apportoit par ce moyen a
euicerl'etpanchcmentdu Calice. Ileftvrai que cécv~age n'cftoit pas encore intro-
duit du temps de itaincr Thomas d'Aquin qu'en certaines Eglifes particulières,
maisapresquepar fa refponceileutapprouué la prudence, ~prcuoyancc<Jontel-
les vfbienc en cet endroit, afin de ne tomber pas dans le danger de l'enu~ion du
Sang, il etr certainqu'il fut généralement embrauë par tour. De fait, le Concile de
Comiance enlafemon x 111.tenue lequinziejlme de luin, mille quatre cens quin-
ze, affcurc que la couftume de la Communion fous la feule efpece du pain auoit efté
raisonnablement introduite par l'Eglife, & gardée depuis vn très-long-temps,
D~fy/N~o~c~MM:,de forte qu'il l'autorife pour loi, iufqu'à ce que l'Eglife en ait au-
trementordonné. CeDecrctaeu:éconnrméparle Concile de Baue,ëcpar celuide
Trente, qui a remis au iugement du Pape, les conditions jibus lesquelles il faudra
permcttrel'vfagcdelaCoupe aux Prouinces & nations qui voudront rentrer dans
i'vnité de l'Eglife moyennant cette permiflion qui feront fans doute confor-
mes à celles que le Concile de Baue exigea des Bohemiens,dontles principalesfontt
que l'oncroyclaprelcnceréelle du Corps deIeuis-Chriit entier,viuant.ëeimpaf-
hble fous chafcune des efpeces, & que la participation des deux conioinciemcnt
n'en: pas abfolui-nelit necenaireà taluc, ou commandée de droict diuin à chaque
particulier.

I. Chart.l.afcur.Atiauicededit donum Domnus


RaftoVicccomes Bearnenfis profe, & fuo gencre
/<M:M/«Mtotumquodaccepit ~Z.f.t.0~
decem fbhdos ad luminaria de la Fera de lacca.
hutcEeeieftzB. Virginis Man:e& Clericis ibidem ~tf~HM't/«?'«?! de ~wf<< Malbec <?~y~c~~M/<<*
Dco feruiemibus Cen~um & [nbutum de ponte ftff~HM. Infrâ Dedit etiam adetcmof]riam,<jeci-
vbjeunque mutabitur jure perpetuo, & honorem nt~mde pane & v)no ,& pcmada, de toto ~uo ho-
de San~a Maria quem habebat ibi qnando ordo nore quemhabebarcitrtrated. EsChar[. codcrn:
Mnftttutus cft. ï~fra;Dtdmnfuperad S. Mariam Nomm fit cmcibut MmprxftntibuïqHampcAe-
ris,quod Gafto Vicecomcs & Talefa vxorfua, Se cent,ficut in Ecclefia Grxcorum minime habent,
Centullus filius eorum iu die Afccnfionis Domini quia non ita commifcent fanâam Cominunionem
afranquiuerunt & liberauerunt totum p'oprium in Calice, fed fol* Communionecommunicant po-
honorem S. Maris de tôt Carrei & de toto Dam- pulum. Itaque in roagnis & in paruis Ecclcfiis hune
no, & de totCarnalj&dc toto opère pro redem- morem fibi traditum a fanais Apoftohshabent om-
ptione animarum fuarum & anreceflbtutn & fuc- nes Chriftiani ipfius ptouincix. Grsci autem coha-
ceflôrurain pcrpetuum. bitantes ahj fic,alij qualnerfuis acceperunt. Ad
III. E Libello lfchyrionis in Conc.Chalced. Aâ.j. htc, fiquid ex fanûa & venerabih Euchariflia ia
ggf I^Âufcv» '5^51 $W &*<t£tÇeliBI ifjffî fldWKtat àvn -mît Hierofolymiranis Ecclefiis fupeifueiic, nec incen-
ixj&nàius ivi AvCiiif.sfis 7» i.fopi-mii tùù âidtft&y.ittiuruw duiu,necinfoueammittunt,fed inpyxidcmmun-
6TnTt~M~. damrecondunt,& fequenti die communicantex cis
IV. Tertull.c.i4.dcorat.Ërgodeuotum Deoob- populum-,quiaquotidie communicant ibi, eo quod
fequium Euchatiftiarcfoluit,an magis Deo obhgat? conueniunt îlluc ex diuerfis prouinciis Chriftiani,
Nonne folennior crit ftatio tua fi & ad aram Dei qui propter fidem & maximum amorem filij Dei
ftetens? Accepto Corpore Domini, ôc referuato, communicari ibidem defiderant quia & locus ipfe
vtrumque fahiumeft,& participatio facrificij & venerabilior Se fandtior eft omnibuslocis in omni
executio officij. terra, & ibi eft fepukhrum fanâumdc honorabile
VII. Ioanncs Teuton. in c.Prcfbyterde confier. D.N.I.C. & fanftus Caluaiiz locus.
d.i.Propter cautelam non feruatur ne fundatur. X. D. Thomas 3. p.q.So.an.u. Prouidèinqui-
VIII. Humbertus apud Baron.in A ppendice x i. bufdam Ecclefiis obferuatur, vc populo {ùmendus
Tomi Annal. Cochlear autem cum quo communi- fanguis non detur.

CHAPITRE XII.
Sommaire.
Le Pape Pafchal II. confirme far pi Bulle l'efiabliffement des Cha-
noines Réguliers de Lefiar 3 &lesEglifès& Difmes qu'ils po/fedoient.
IL III. IV. Recherche des Princes ,& des Gentilshommes de Bearn
qui auoient donné ces Eglifes auant lannéemil cent,partout le Chapit
tre. Les <vfurpateursdes biens d'EgliJe excommuniés. Talefè la Vicom-
tejfe tenoit la (pur en abfènce de /on mari. Barons de Bearn en ce temps,
qui eftoient les T airs & Vajfaux de la Cour. Différent des Barons ejta-
blis depuis. V Abbaye feculiere de Arejîi. Gafton confirme vne dona-
tion,3 & menace Jbn fils de la perte de/on héritage en cas qu'il ne tienne la
rr~ain l'ob~ruation, h.
mainaiobferuation. V. Odo de la Pauf
.Denpui. Donation delà
O do de Dengui. Paufi.

E Pape Pafchal II. à Tiriftance de Gui Eucfquede Lafcar fuccef-


feur de Sance, confirma par fa Bulle de l'an M. cxv.l'eftablifTemenc
des Chanoines Reguliers, & les Donations faites par le Prince Ga-
fton, auec les Eglifesdonation
Or puis que tant la
du Pape Pafchal font 1
le dénombrement
J
& difmes
que
J'"
le Chapitre pofledoit pour lors.
de TEuefque
Sance, que cette Bulle
des Eglifes & des reuenus, qui eftoienc
pofledés en ce temps par le Chapitre de Lafcar,il ne ferapashorsde propos de re-
marquer en paflànt le nom des Seigneurs & Gentilshommes de Bearn, qui ont fait
ces libéralités D'autant plus qu'encore bien que la négligence de nos predeceffeurs
n'ait point conferué le date des a£tes, on peut eftreinftrukpar celle du titre de San-;
ce, de l'an M. c i. & de la Bulle du Pape Pafchal del'an m.cxv, qu'ils font plus an-
ciens que ces deux Chartes.
1 1. Défait le Duc de Gafcogne Guillaume Sance, & fa femme ont don-
Vrraque fils
l'an ^SOj&îcur San-
nél'EglifedeCarrefTe, & deSaincl Seuer d'Aflatenuiron
ceDucde GafcognecelledePoey enuironl'an ioio. Loup Fort l'Abbé, & Gafton
III. celle de S. Caftin. Le mefrne Loup Fort & fonpere Fortaner de Serre ,cellcdç
S.lulian de Serre. L'Euefquc Raimond le vieux donna Muret; La VicomtefTe Ai>-
gela femme de Centulle III. Seigneur de Bcarri le village & 1 Eghie d'Aubil. Cen-
Craboffe. Du
tulle le Vicomte & Guillaume Anerl'Eghfe S. Laurens de temps de
Bernard Duc de Gafcognc,c'eftàdircraniooo.Acinella d'Auriag donna le villa-
& l'Eflifc de Bordas. Arnald Gardas auec fa femme ,1'Eglife
d'Auedelle,, que l'on
ge
nomme aujourd'hui Bedeille, Guillaume Sance d'Alod, fafemme Sancia Vacca, &
leur fils Arnaud, donnèrent la moitié del'Eglifed'Alodj&Raimondauec fon fils
Arnaud, l'autre moitié. PourlesEglifesdeS.Domnind'Arefaauecleshommesdu
village celle de S. lulian de Lanelongue, & de S. André de Beyrie, Garfiarnaud de
Gauafton auecfon fils Arnaud, en fit la donation entreles mains du Vicomte Cen-
mllel H. enuironl'an 1040. Pour celle deS.Martin de Garlede, le mefme Centulle
àc Arnaud Burdegala Cauier l'ont donnée.
III. Quant à la quatriéme partie de la difme de l'Eglife S. Pierre de Seuinhac,elle
fut acquife par la compofition arreftée entre les Chanoines, & vn Gentil-homme
nommé Ezius Arnaldus, qui eft affés exa£temerir rapportée dans le Chartulaire de
Lafcar, & contient quelques chefs quei'eftimeconnderables. Il affure que Garfias
Arnauld de Defaft tua vn fien compère & vn autre Gentil-homme en prefence
de Grégoire Euefque deLafcar. Et que pour la fatisfa&ion de cette iniure,& pour
ia pénitence de l'homicide, il donna a Sainte Marie, l'Eglife de Saint Pierre de Se-
uinhac. Ce qui doit preceder l'an 1071. qui cft celui dudecésde Gregoire. Ezarnald
de D efaft ne voulut point apporter fon cOnfentement au contraire fe preualant de
l'authorité qu'il auoit comme Seigneur delà terrede Seuinhac,retint par violence
tous les reuenus qui auoient efté donnés; D eforte que fur la plainte des Chanoines;
îlfut excommunié, Se fon EglifemifeeninterditparrEuefqueBernard,deccdédés
l'an 1080. L'Euefque Sance renouuella cette excommunication, & enfin obligea
Ezarnaud deconfentir,quelesChanoinesiouïroicntdelaquatriémcpartiedetou-
tes les difmes & des oblations de Seuinhac. Cet accord fut fait en la prefen ce, & de
l'authoritéde l'Euefque Sance, & de la VicomteffeTalefe en abfence defon mari
Gafton eftans prefens à ce traiclré tous les Barons de cette terre, comme porte l'a-
61e; fcauoir Ramond Garfia de Gauafton, Arfiu de Nauailles, Caiard de Lod,Rai-
mond de Domij Guillaume Garfie de Milcents, & plufieurs autres. Les cautions
furent Bernard Guillem d'Efcot, & ArnaudAramond'Ezluc, à condition que fi
le principal rcfufoit d'exécuter la tranfa&ion, il payeroit de peine trois cens fols de
chafeune
la monoye de Fourquie,ou de Morlas, pour des cautions, le contradt de-
meurant neantmoins en fa force & vigueur. On voit en cet ade queTalefela Vi-
comteffe tenoit fa Cour en abfénce de fon mari, que les vlurpatcursdes biens Ecclc-
fiaftiques eftoient pourfuiuispar excommunications, & cumulatiucment auffi par
la luflice feculiere, & que ces deux audtorités feioignoient enfemble,lorsqu'il efloit
queftionde terminer le different des parties.Si l'efcriuain de cet aéte n'euft voulu ef-
pargner fa peine, nous euflions eflé pleinement inftruits du nom de tous ceux qu'il
pretendoit comprendre fous le tiltre de Barons de Bearn, lesquels il affure atioir efté
tous prefens à ce iugement. Il eft neantmoins certain qu'vne partie de ceux qu'il de-
nomme tiennent auiourd'hui lerang des Barons, mais non pas tous,comme Caiard
de Lot, qu'il dénombreformellement parmi les Barons, outre les deux cautions
qui font du corps de raffemblée. Aufli faut-il reconnoift re qu'il y a de la différence
entre les Barons de ce fiecle,& ceux denoftre temps, dautant que ceux là font les
Gentils-hommes & Vaffaux du Seigneur de Bearn obligés d'alhfterà fa Cour, lors
quil l'alfemble, fans limitation de nombre au lieu que ceux denoftre temps fontt
reftraintsà certain nombre, ainfi que l'expliquer ay en l'année 1 2. j o.lors que le règle-
ment enfutfait.
I V. L'Eglifc de Sainte Marie de Serre mentionnée dans la Bullede Pafchal, futt
donnée à l'Euefque Gui, par le foin &rcntremife du Prince Gafton, qui au&orifa
la gratification qu'en fie fonvaffal RamondGarfiade Gauafto," Efquine fa femme,
carfia leur fils, & Ramon Garfia fils de carfia.il eft vrai que pour mieux aflurer cette
libéralité,on la pretexta d'vn efchangefuiuant la pratique du temps;L'Euefque Gui
& les Chanoines ayans baillé à Garfia fix Cafals, fçauoir trois à. Pardies, deuxà La-
nelongue, & l'Abbaye d'Arefi, qui eft nommée plus bas Dommïum de Ecckjîa de
Arejiy outre cent foixante fols de Morlas& vne mule, que Gaftondonna à la def-
charge des Chanoines. L'inueftiture en fut folennelement faite par Garfia, & fon
fils, qui mirent pour cét effet le liure Meffelfur l'Autel de l'Eglife Cathedrale,en pre-
jÇence des Chanoines & du Prince Gaflon; qui ordonna que
ce contraft ruft inuio-
rablementobferué, & quefon fils y tint foigneufement lamainsfoubs peine en cas
denegligence,dedefcheoirdefon héritage. Et pour en confirmer dauântagë l'exc-
cution, il voulut eftrel'vn des pleiges, auec Guilem Odo d'Andôns, Fortaner d'Ef-
cot, Bergolup de Moneng, & Cicardd'Affat,eftabliffantcent fols Morlas de peine
pour chafque caution,qmreucn oient à^cinq cens fols en cas de contrauention au
contrait, lequel nonobftant le payement de l'amende, feroit exécute fuiuant fa
teneur •
V. Refte pour finir cette matière la confirmation de la donation du lieu de la
Paufej que firent Odo de D en gui Alaude fa femme, & fes enfàns Elzarriald & Ar-
fius^ au profit de l'Euefque & des Chanoinesnommés dansl'acte Senieurs Elle fut
autonféeparle Vicomte Gafton fon fils Centulle, & la VicomteffeTalefe,en pre-
fencedesvBàronsdefaterre,Aùgerde Miramont,Aner, & Loupaner de Malbec;
GuileniOd d'Andôns Gaffion de Serracurte, Amaneud'Afpc, &plufieursautres.
D'où l'on peut encore iuffifammentrecueillir, que les Barons de cefiecle compre-
noientles plus honorables Vaffaux fans reftridion de nombre, ainfr quei"ai defia
touché.Etdautantque cét a£te & les deuxprecedens font affez remarquables,ie les
métrai en ce lieu, ometant les autres mentionés en ce Chapitre.
I. E Chartario Lafcurrenfî:Pafchalis Epifcopus de Carreflacum decimationefua. Motlanenfes fan-
feruus fernorum Dei, Vencrabilifratri Guidoni Laf- ftxFidis& fanai Andrew. Monafterium S.Petri de
currenfi Epifcopo falutem& Apoftolicam benedi- Régula. Monafterium S. Pétri Cencreinfis, quartam
ûioncrn.îuftisvotis aflenfutn ptacberc iufti(que pe- partem decimationisEcclefis S. Petri de Seuiniaco,
titionibùs aures accommodée nos copuenk qui, li- & cottidiana oblationis. Paufatn cum appendiciis
cet indigni iuftitiï euftodes atque prœconcs in ex. fuis. Caftellum Morelli cum pertinenriis fms. Vni-
cel(à ApoftoloruraPetri& Paulifpccula pofiti do- uerfa etiam qux eidem Ecclefiae vel àfidelibus vins
mino difponen te confpicimur. Idcnco tuis, frater in de fuo iure collata vel ahis iuflis modisacquifita
Chnfto chariflîmè Guido iuftis petitionibus an- funt,autinfutiirumlargienteDeo,conceflîoncPon-
nueiucs,fan£taraLarcurren(èm Ecdefiam cui Deo tificum, ltberalitate pnncipum vel oblatione fide-
andlorc praefides Apoftolicae fedisproteftione mu- lium iufte atque canomce acquirentur ,fiimavobis
nimus. OtdinemiwquevitïCanonicsequem bonce vefttifquc fucceflbnbus atque illibata permaneanc.
inemoiiaeSanciuspraedeceflôrtuusin eeelefia eadem Decernimusergo vc nulli omnino hommutnUceac
inftituitpra;fennsdccretifitmitate firmamus,Et ne praedidam Ecclefiam temetè perturbare aut qux-
aheui Canonicorum poft ptofefllonem exhibitam cumque ipfius funt vel flierint quibuflibetocca(îo-
ptoprium quidhabcre,neuelinecutevclCapitulih- nibusauferre, minuere velterocranis vexationibus
cepcia de clauftro difeedere liccat interdicimus.Sane fatigare fed omnia intégra conferuentur, tam tuis
tibt tuirque legitimis fuccelTbnbus prçter generaletn quatn Cleticorum & paupetum vfibus profurura. Si
illaraEpircopahs officij curam, fpecialem concedi- quisigttur decr:ti huius tenore cognito temere con-
musfacultatempisfatsEEcclefix Canonicos corri- traire tentauerit,nifiprxfumpnonctn fuam dlgna fa-
gendi, &perobedicnciasdi(poncndi,autetiam ab tisfacl:ionecorrexeric Lonomm & officij fui pericu-
eifdem obedientiis canonice remouendi. Ad hxe vo- lum patiatur, aut excommunicationis vltione ple-
bis, & per vos eidem LafcurrentiEcclcfis confirma- 6tatur. Cundis autem eidem locoiftafemanabusfîr
hic fru-
mus illam Uauatenfis Pontis, feu ceterarum icium pax Donrtni noftti Iefu Chniti. Quatenus
donationem quam bonx memorix Gafto Viceco- étumbonx aftionis percipiant & apud diftridum
mes, & vxor eius Talcfia in fumprus fratrum com- iudicempr?EmuKtetna;pacisinueniant,Amcn.Dà-
muniteiviuentiumcontulerunt.Et quaecunqueiure tum TibenspermanumChryfogoniagentis vices
Indidione
parochiah vel proprietario ad eamdem nofeuntur DorniniIoannisCancellani.NonisIunij.
tcclefiam
petemere, videlicet Ecclefiam S.Stcphani fèpeima. Anno Dominiez Iucaxnationis ii.fxv.
Pontificatus autem Domini PafchalitfecundiPapœ honoieinfuum.Vifbres& fideiuflores huius rei funt
ipfimet Vicccomes Gafto, Guilcm odo de Andons
anno xv.
I IL Ex eodem Chartano Et totum hoc faâum & Fortaner d Bfcot. & Bergolup de Monegn, & Ci.
eft in pi afferma & iuftiria Domini Epifcopi Sancij,& cardusdeAflat. Ponerepro vnoqueque Fideiuflbre
Vicccoiimifla Talefa nftamibus omnibus Baroni- centum folidosMorlanenfes & infupei facerent tene-
busiftius terra:, fcilicet Ramundo Garfia de Gaua- re placitum, fiat, fiat. Amen. Domttiium Je Ecclefia de
ftoArfiu de Nauales, Caiardus de Lod,Raimundus Areft àcàeium Epifcopus& Canonici omnesadGat-
de Domij Gm. Garfiesde Milcents& alus complu- fio vt datet illisterramiuxtaEcclcfum«aufla eon-
nbus, & func fideiuflores Br.Gilemd'Efcot. Ar. ara- ftruendiedificiacîornoïurn.
mon d'Ezluc.Et fi hoc denegarct per vnamquamque
V.Ex eodem Chartario vbi agitur de loco de Paiv-
fidanciamtrefeentura folidos darct, Foiccnfis mo- fa: Hoc autem laûum eft in manu Vicecomitis G. &
filij fuiCentulli & VicecornitifTa,&videntibus Ba-
aets & poftea in cadem fumitate ûarec.
IV. Ex eodem Chartario vbiagitur de Ecclefia S. ronibusterrxfuaeAuger de Miramont,Aner &Lo-
MauiE de Serra: Donum vero fecit Garfio & filius paner de Malbec, Guilem od Gaflîou de Setracurta,
RaimundusGarfiasponentes Miflalcfuper altare B. Se Amaneu de Afpa, & multis al1j5 lX fcccrunr do-
Marîse, Gaftonc Vicecomite praefente, & omnibus num fuper altare Epifcopo G.& omnibus fenioribus,
Canonicis. Et prscepit Gafto vr femper teneretur puerumqucobtulerunt, & faÛus cft Canonicus 8c
hoc paélum,& filius ciuspoft illum faccrec tenerc, ipfe Odo in fine vitx fuse fecit fe Canonicum.
& fi non facerct per negligentiamnuriquara tenetet
f
.f

.r~ CHAPITRE XIII.


Sommaire.
Gafton confirmé au Prieuré de Morlas les Donations de Jbnf ère (en*
tulle. Il eh yadioufie d'autres de fon chef 3& particulièrement ? cinq
fols à prendrefur les amendes des Cour/es des chenaux, qui fe faifoient
à JHorlas le lourde 'Toujfaints. Il.
Ingenuité & Franchifè de la
'ville de Morlas expliquée. III. Ces Franchifes efioient appelle 'es fau-
uetés.Saluitates. ou les perfonnes &les biens ef oient en pureté contre la
violence des ennem ispriue's. IV. Çafion de Bearn eftoit vn des Pairs de
la Cour de Gafcogne3qm cajfa le fkbfîde eftablipar le Vicomte de Bc-
nauçes fur la riuiere de Garone.

Vis que noftre Gafton ne fe laffoit de faire du bien aux Eglifes en


cette mefme année, le Lecteur eft obligé d'en agréer le récit j & pour
lui ofter le degouft de ces vieux tiltres maldreifés ietafcherai d'ex-
pliquer vn terme quidemeureroitautremcntdansrobfcurité. On
trouue dans les mémoires du Prieuré de Sainte Foi de Morlas, que ce Prince con-
firma les donations que fon père Centulle auoit faites en faueur du monaftere
de Clugnij&dc l'EglifeSaind:eFoi;qu'ilaugmentadelarentedecinq fols Mor-
las, à prendre fur les amendes des courfes des cheuaux ou des tournois, quifefai-
foient dans la ville de Morlas, au iour de la fefte deTouflain&s à la charge que le
caualierqui
de les aura vaincu en la courfe, foit trai~.`~é & regalé pendant tout le iour, auec
deux compagnons, dans la maifon de Sain de Foi. Cescourfcsauoicntefté
ordonnées pour exercer la Gendarmerie aux actions de fon m eflicr: mais dautant
que bien fouuent ces tournois ne feruoientquedepompc&deparade.,pourfaire
monstre des forces du corps,& de la témérité du courage, & donnoicnt occafionà
pluficurs meurtres, le Pape Innocent Second les défendit fous peine d'excommu-
nication au Synode Romain l'an 1135». & lePapeAlexandie I II. enceluideLa-
tran l'an 1178 quoi queces defenfes qui empefehoient vn exercice militaire n'ayenc
pas efté reccuës depuis parles Princes, comme l'on voit dans les hiftoires du temps
fuiuant. Il adioufte à cette libéralité la difme du vin & de la chair, quifevtndroit
chafque iour au marché, & ladifmcdeià vigne. En outre il donna la Chapelledé
S. André nouvellement baftie au Bourg neuf, par vn Prcftre de Morlas nomme.
Bernard de Bétfta & tcfmoigne qu'il exerce ces actions de pietépour foi, làfem-
me, & toute fa race enfemblc pourfon fils C en tulle, afin d'attirerfureuxlefecours
de Dieu aux neceflités decette vie, & la recompenfe du Ciel. Céta&eeftfuiuid'vnï
autre en date de l'année mil cent & vn. De forte que ie croirois aifëment, que le
premier qui contientlaconfirmation desdonations de Centulle, fe doit rapporter
à la Principauté de Bearn.
au temps que Gallon fucceda
I 1. Le fecond aëte contient l'ingénuité & la franchife de la ville de Morlas, qué
Gafton met foubs la protection de Dieu de Saine* Pierre de Clugni,& de Sain-
de Foi, & défend expreffement que nul homme ne foit fi téméraire d'enleuer
de fon territoire aucune vache, pourceau,ni mouton, ni autre chofe quelle que
ce
foit, ni faire aucun logement dans les maifons de la ville, ordonnant que tou-
tes chofes demeurent fauues fous peine de damnation éternelle. Ce priuilege
dont Gafton fait vn fi grand eftat que de menacer les infraéteurs de damna-
tion, ne peut eftre pleinement entendu, finon en prefuppofant l'abus toléré de
ce ficcle,
dont il fera parlé au Chapitre fuiuant qui permettoit aux perfonnes
offenfées de faifir, & enleuer apres le defi, tout ce qu'ils pouuoient trouuer apar-
tenant à leurs ennemis, & le retenir comme cftant de bonne prife. La couilumc
neantmoins auoit preualu d'excepter de ces violences les perfonnes Ecclefïafti-
ques ôc les domaines apartenans à l'Eglife C'eft pourquoi Gafton voulant
o6troyer la Franchife
octroyer Franchise aucc
auec effet~ habitans de la ville de Morlas,
effet, aux habicans Morlas, &ôeles aflurercon-
les auurer con-
rre la violence des eftrangers, qui fe pretendroient
offenfés parleshabitans, ne fe
leureté & ingénuité, mais encore l'affermit par la De-
contente pas d'ordonner cette
dicace, qu'il fait de cette ville à la protection de Dieu de Saine!: Pierre, & de Sain&e
Foi, afin delui procurer lepriuileged'vne chofe Ecclefiaftique
III. Les Franchifes & Immunités de cette nature eftoient appellées Sauuetés,
Saluitdtes, comme dans la Charte de la Fondation du monaftere de Saine! Pé,
le Duc de Gafcogne Sance oblige tous les Seigneursde Gaièogne de iurer auec lui
la Sauueté de ce heu l'an M. x x x. Saluitatem huius loci, & condamne les infra-
deursàcinqcensliuresd'or ,au payement defquellesle Comte de Begorre, ôc le
Vicomtede Bearn pourraient les contraindre. Enl'adte rapporté ci-deifus de l'an
mille nonante-fïx. Gafton, ôc lesautres Comtes, & principaux Seigneurs de Gaf-
corae, renouvelèrent auec ferment la Sauueté de ce Monaftere./w<Wo renonauerttnt
Sduïtatem B. Pétri. La Charte dela publication delaTrcfuefaite par Guillaume Ar-
cheuefquc d'Aux & Légat du Pape l'an m. cxii. Porte, que les Eglifesayent leur
Sauueté auec trente pasà l'entour. Ecclefiœ ptluitatem habeant
triginta paffuum
cir-
cumcirca. Mais les termes du vieux For d'Oloron, ordonné par le Comte Centulle
l'an 1080. font fort confiderabhs, pour comprendre la particularitéde ce priuilege
de Sauueté. Car le Comte efta^lit, ôc donne à la Cité d'Oloron la Sauueté, afin
quenuleftranger ne faffe aucune inuafion fur les habitans,dans les termes decette
Sauueté ou Franchife, fous peine de neuf cens fols d'amende, ôc d'vne médailled'or.
Sober affo ftabli & done Saubetats à dA^uefta Ciuut, en tau Conuent,que nulhfirani na
yfafe nttlb embadiment, d daugun homi, dens los termis de la Saubetat Ço es affatter de la
mat fon deus mefets entro à mon degorat &fî perïenture aucuns ac auen feit donin au
Senhor 900. fols de Morlas, & Medailhe d'aur, & per quefojfe aixi fermaments aixi
aciuran C.Offalês, &C.Aj]>és. Les habitansdelà vallée d'Oïfauauoientvnpriui-
lege defranchife, & de fauueté plus cxprés. Car leurs Fors confïrme's par Guillaume
Raimon l'an mille deux cens vingt & vn, permetent bien, que l'on faifiile & arreftê.
1 es picoreursd'Oflàu; qui feront leurs cheuauchecs dans la terre dcBcam Se qu'ils
foientmisàlabaife fofTe de la tour, par commandementdu Vicomte, iufquà ce
qu'ils ayent reparé le domage; mais c'eft à la charg e, qu'ils foientpris hors les limites
de la terre d'Oflau.Car s'ils peuuent entrer aucc leur proye dans h vallée, ils font en
frarichife& (àuueté, fans qu'ils puifTenreftrepourfuiuis par les interefles, qui doi-
uentattcndrel'arriuéedu Vicomte, ou delà Vicomtefle dans Oflau,pour lui de-
mandée juftice,& réparation du domage. C'eftdelà,quepeut eftrederiué le nom
du village,appellé vulgairement la Sauktat, à la frontière d'Ofïau parce que les
OfTalois venans de faire leurs courfes, jouïftoient de leur francllife, & fauucté à
mefure qu'ils arriuaient en ce lieu. Aufïi lifons nous dans Thiftoire des Comtes de
Tolofe, que la ville deTolofe, & ce qui eftoit compris dans l'eftenduë de quelques
villages voifms,fenommoitla Sauucte deTolofe. SalmtasTolofana, qui auoit efté
accordée parle Comte Raimond l'an 1194. & confirmée par le Comte Alfonie;&
condftok en quelques priuileges, & franchifesdonc iouiflbienr les habûans, &
fpecialement en celui-ci, que pour aucun mesfait commis hors les termes de la Sau-
ueté, ils ne pouuoient eftre contraints, pourfuiuis, nipignorés dans fbn enceinte,
c'eft à dire par leurs parties, fuiuantl'vfage de ce temps.Doncpour rcuenirà Gafton,
le priuilege d'Ingénuité, de Franchife, de Sauueté, ou d'auoir toutes choies iauues,
ainfi qu'il parle, lequel il ocitroyeàla villede Morlas, eft fort confiderablepour me-
tre fes habitans & leurs commodités à l'abri de l'oppreflîon & de la violence
de
leurs ennemis. Le date de cet Ade eftde l'an de l'Incarnation M. c i. Indiction ix.
Epa<Stei8.&cConcurrentvn,eniourdcDimanche,le4. desIdesdeFeurier,prefens
Guillaume le Moine, Garfia Abbé de la Serre, & les nobles Arnaud d'Andongs, èc
DodondeDangin, Odon& Auarchetd'Afpe, & Guillaume Raimond de Tre-
fcents; dont la maifon a fondu par fuccefïîon dans lanortre de Marqua.
I V. L'année m.c 11 1. nous fournie vn a£re fort authentique, tiré du monaftere
de la Reole fur Garonne, qui nous aprend, que Gafton de Bearn eftoit vn des
Pairs de la Cour de Gafcognc; lefquels iugeoient aucc le Comte de Poiâlers des
droi6ts, actions & perfonnes des autres Pairs, & de leurs vaffaux; d'où l'on peut
auffi recueillir l'occafion du commandement que Pierre de Tudebœuf remarque
auoir efté donné à Gafton, fur les troupes du Comte de Poictiers en l'expédition de
laTerre-Sainde, à caufe fans doute de fa valeur;& de ce qu'il eftoit vn des princi-
0
pauxPairs de la Cour de Gafcognc. r elle fut alfemblée par Guillaume vin. Comte
dePoiftou, & Duc de Gafcogne, au lieu de la Reole, l'an de l'incarnation de noftre
Seigneur, mille cent & trois, regnant le Roy Philippe, mais Louis le Gros ion Fils
ieune Prince de grand merite ayant le gouuernement de la France en main, dit
hiâx, contre Bernard Vicomte de Benauges.Ce Vicomte auoit eftably vn nouueau
lubfideauBourgdelaReole:DontIePrieur & fes Moynes firent plainéte au Com-
te Guillaume, quiblafmal'cntreprifedu V icomte Bernard, l'exhorta de fe départir
d'vnetellenouueauté, mais l'ayant promis, & ne tenant pas fa parole, il lefomma
par fes Commiffaires, de feremetre à fon deuoir; &c àfonrefus vint fur les lieux en
perfonne, accompagné d'Aftanoua Comte deFezenftc, deBernad Comte d'Ar-
maniac, de Gafton Vicomte de BearnLoup-Ancr Vicomte deMarlàn, Viuian
Vicomte de Lomagne, Pierre Vicomte de Gauarret, Geraud Euefque d'Agtn,
Eftienne Euefque de Bazas, & obligea le Vicomte de Benauges de luipromctrc
tellefatisfadion & réparation que la Cour de Gafcogne qui eftoit Ta prefente
vne
ordonncroit, & de donner pleiges pardeuant la Cour, pour l'exécutiondu iuge-
ment, éc de l'abolition du nouueau fubfide. Ce qu'il fit, & prefenta Gaitoinle
Bcarn, & Pierre Vicomte de Gauarret pour fes cautions.
I. Chartar. Motl. Ego Gnaftonus Vicecomes hanc ingenuirarem quam ego facio contradixeriti
Viirnenfis, laiido & conhrmo donum, quod pater«vel calumniatus fueric de hbro viucntium delea-
meus Ccntullus dedit Dcoac fan&oPetroClunu- tur & cum Dathan & Abiron in inferno prrpetut-
cenfi, & domno Hugoni Abbati. Laudo irërum liter cruciettir. Amen Amen, Amen. Fiat, Fiat*
prxdiâum donum,& confiimando. Ego ex mei par- Fiat. Faâaeftcharra inclauftro Morl. ablncarna-
te huiedono qutnque lohdos Morl-dcCurfuequo- tioneChnfti. Anno raillefimo centefimo primo In-
rum> qui fit apud Morlas, in fefliuitate omnium di£liûne ix. pa£ta xrm. concurrentes i.Cycl. xvi.
Sanâorum ira dunitaxac vt ille qui vicerit cudum, Dora, die im.Idus Febr.iubente domno Gaftone
ipfo die apud S.Fidem rnancac duobus fociis (ecum Vicecomitc.aftannbus îbi \Cillelmo Monacho,â£
lundis. Addo ctiam dccnnamdevino,&de carne Garda Abbate de Serra, & Mihtibus Arnaldo de
quï venduntur in foro reium venalium omnidie, Andongs, & Dodone de Dangino, & Odonc,&:
& decimam vinea: mez. Dono iterum Capellam, Auarchet de Afpa & Willelmo Rairaundodc Trc-
MX eft m Burgo nouo fica & omnia ecclcfiaftica cenrs & nonnullis aliis.
aona quas apud Morlas habentur vel futura funt. IV. E Chaitano Rcgul* ad Garuffinam: Anno
Hxc omnia dono prome,& vxore mea, & omni ge- ablncarnacioneDomininoItriIefu Chrifti, mille-
neremeo infuper & pro Centullo filio meo vt fimo centtfitnbfilio renio.Phillppo Regefupcrtlire,Lu-
Deus in praefenn feculo, in omnibus neceffitatibus douico tamen fuo indolis & probitatis memo-
nobis fuccurrat & in futuro œternain vitam tri- randse iuuene, Francix temonem obrinente. W. Pi-
buat. Amen. âanîenfutn Confule Vafconix gubernsculo prsfi-
I 1. Ego Guaftonus peccator Vûrnenfts Vice- dente,Bcrnardus Vicecomes in B.PettiRegular bur-
comes, pro fàluce animz patris & maens mex,& go celoneum ftatuic. infra: Ad quem cum Cornes,
pro falute animz mca: Se vxoris & filiorum ac fi- Vafconiat, Prmcipibus fe comitantibus perueniflèt,
Êarum
mearum & pro fakue omnium parentum Afta noua Comite fcilicet deFedenfac, & Bernardo
meorum prateritorum ac futurorum, Ingénu»vil- de Armaniac nec non Gaftone Vicecrimite de
lamMorlenfemDcoJ& San£to Pccro Cluniacenfi Bearn,&:Lupo Anerio dc.Marfan, & Bibiano de
& fan&ae Fidei huius loci, ira dumtaxat vc nullus Lomanie, & Pctro Domino de Gauarred, nec non
homo audeat inde tollere, neque vaccam.ncque Geraldo Agcnnenfi Epifcopo & Stéphane qui tune
porcum, neque multontm neque omnino vllam inloco prarfulis Vaûtenfi fedi praeerat Vicecomes
rem,neqUchoÇ>itari,fedommafintSalua.AdfaIu- Comiti fe fatisfaâurum promittitprout Vofamut
rem aniaii & corporis mei & vxoris mex, & om- prafcHs Curia
diflereret,Fideiuflbres dédit Gaftonern
nium parentum meorum, & vt Deus omnipotens de prïfcripta
Beatn & Petrum Vicecomitem de Gauarred
Régula non vlterius tcloncmfumpta-
te
donet mihi in omnibus profpentatem, &c liberet me in
de manibus inimicorum meorum quamdia vixero, tum,&resB.Pcai Ecclslî* pertinentes fe pacifiée
& poft rae*mmortem donet mthi perpetuam here- dimifiïuum.
«luatcm fecum in cœlo. Si quis homo v«l femina
CHAPITRE XIV.
Sommaire.
Explication de la Paix & de laTrefue mentionnée au lïroitt Canoni-
que. Cjafîon & le Comte d'Armagnac turent la Paix & la Trefue en l'S-
glife de Diojfe. II. L'origine de l'vfage de cesTrefues doit eftrepnfu
des guerres particulières. Ces guerres pratiquées par les François de lapre~
miere race. Réglées parles Lois Lombardes> & Capitulaires>quiobligent
le Comte de renuoyer la partie refttfante au Roy. Mais par l'ancien For
de Bearn Je Seigneur peut contraindre à la tre fue & à la paix. III. Les
guerres particulières s' augmentant* les Princes & les Euefques François
s ajfemblentpour y remédier. IV. Sigibert rapporte *vn peu cruèment^
la délibération des Euefques de France. V> Concile de Limoge s fur ce^>
fitjett. La Trefue du Seigneur expliquée par Glaber. V I. Le Cardinal
Baroniîisblafme les ordonnances de ces Synodes pour auoirmalpris le
fens de ces decrets. V adimonium pris pour faifa de gages 3ou meubles dans
les lois Lombardes> & Glaber. Le Glojfateur des cDecretales repris.
VU. VIII. Le droit de faireguerre. Laguerre particulière nejtoit pas
anciennement illicite ,pourueu que le Defiprecedajt. Ce Défi ordonné par
les lois. JS/iefmes en Bearn. IX. La Trefue du Seigneur ordonnée pour
fkfpendre ces guerres particulières. X. Cette Trefue du Seigneur fut
ordonnée par le confèntement des Princes,3 & des Euejquesen France,
en (^Angleterre3 & en Efj?agne. X I. La feule autorité ëcclefiafkïque ne
pounoit pas ordonnercette Tïaix ou Trefue. lAais feulement en renouue-
ler le Décret. XII. La Taix de Dieu ordonnéeaux Conciles de Cler-
mont& au cB^main. XIII. Guillaume ^Arch. d 'Aux l'a publiée en
Gafcogne.<$ABe curieux de cette publication qui explique cette 'Paix &
Trefue. XIV' Le Concile de Latran renouuella cette Trefue. XV.
Gafion& le Comte dî Armaignaciurerentla Paix & laTrefue publiée
par Guillaume Arch.
'Année fuiuante M. c nu. Gafton, & Bernard Comte d'Armai-
gnac firent vne afTemblee notable des Gentils-hommes leurs Vaf-
lauXjcnrEglifc de S.Iean du village de DioiTe,f]tuéen Bearn, fur la
frontiere d'Armaignac, pour iurer la Paix & laTrefue de Dieu. Et
dautant que cette action pourroit donner du foubçon à quelques-
vns,que dés ce temps, ces deux maifons de Bearn, & d'Armaignaceftoient en guer-
re ouuerte, puis qu ils s'afîcmblent pour
ombrage iurer la paix & la trefue,ie fuis bien aile.quc
trefue,dont
roccafionfeprefente de leuer cet :& d'expliquer par mefme moyen lapra-
tique de ce temps,touchant la paix & la l'explication a eflé mefprifée par
tous les interprètesdu droiâ Canonique, quoy qu'ils en aycnt vn tiltre expres, dans
les Dccretales,auecvn chapitre tiré du Concile de Latran fous Alexandre III.
Il. L'origine decettcfortedcTrefue,pour eftreprifeen fa fource, doit cftre ra-
menée vnpcuhaut,à fçattoirà la couftumebarbare des nations Germaniques Jet-
quelles inondons l'Empire Romain, en defracinercnt aifemeht le refpeâ: deslois fur
le fait des querçles particulieres.Car ces lois defendans auec feuerité que fon ne fift
point la pourfuite de fes iniures.par autre voye que celle du Magiftrat, l'abus des
eftrangers cftablit en France, & ailleurs vne loi contraire:fçauoir que toute la
parenté, & leurs amis afliftaffentauecarmes l'offenfé pour auoir fa raifon de l'iniu-
reccuë.L'onvoit des exemples de telles procédures, en plufieurs endroits de Gre-
re
goire de Tour$; d'où l'on aprend aufl^que les quereles eftans appaifées, & les répa-
rations ciuiles pour les meurtresj&autres excés eftans payées, les parens du meurtri
donnoient affurance par eferit & auecferment, d'yne ferme & ftable paix, fous des
rigoureufes peines, (cette affurance eftoit nommée Sécurité ) ainfi qu'il fut pratiqué
par les parens d* Auftregifile à l'endroit de fon meurtrier Sicharius, & que l'on peut
plus particulièrement dans les Formulesde Marculfe. L'vjfage de ces vengean-
voireftoit
ces encor en vigueur,du temps de Charlemagne, fans qu'il peuft venir à bout
de les abolir entierement.Ileft bien certain,que leslois Capitulaires, ôc Lombardes
ont prefcrit vn ordre fur ces matieres de quereles^ou Faides}commç elles parlent,fça-
iufte & légitime defenfe, le Comte
uoir que s'il arriue quelque meurtre dans vne
dans le gouuernement duquel ce delit aura efté commis doit contraindrele meur-
trier de payer l'amende aux parensdu meurtri, & de pacifier la querele,par le moyen
des fermensreciproques des parties intereffées. Et en cas de refus & defobeïfïàncede
l'vne d'elles,le Comte eft tenu de lenuoyer à la fuite du Roi, afin que fa Majeftépu-
niiTefafcrmctédVnbanniiTcmcnt temporel. Defortequcleripuuoird'appaiferles
querelesendernier reffort, & de chaftier les refraëtaires, eft referue par ces iois5àl au-
torité Royale, exclufiuementà celle des Comtes au lieu qu'en femblablecas, pour
dire ceci en panant, le ix.articledu For general deBearnily a pres deux cens ans ne
reconnoift autre fuperieur a. qui l'on doiue s'adreŒer,que le Seigneur du piis,auq1,1eJ*1
difpofition entiere de matieres, auecpouuoir de contraindreles
il commet la ces
la main retenir iufqu'àce que les parties ayent acorda
chefs de la quereller bailler oftages,les
trefue ou conclu la paix en & en cas d'vne obftine'e contumace,de fai-
vne
garnirons dans leurs maifons à leurs def-
fir & arreÍtcr leurs perfonnes, ôemccre descautionne
pens iufqu'à ce qu'ils ayent ngné,iuré & la trefue, & la paix & lepaye-
trahifon, qui eftoit capitale. l'ai
ment des amendes encourues ?le tout fous peine de
parlé de paix & de trefue, dautant que le plus fouuent en attendant vne paix entiere,
oncommençoit par latrefue,auffi bien qu'aux guerres publiques delaquel le trefue
particulière fait mention le Roi des Lombards Luitprand, auec le terme dcTreuga,
qui a preualudécernefuite parmi les Efcriuains des derniers fiecles: lors qu'il ordonne que
en
fi le 1 uo-e la trefue entre les parties, l'amende en cas de côtrauentipnne puif-
fe cftrcmoindre de trois cens fols & qu'elle foit partagee en cas de rupture entre le
fifc & la partie acquiefçante. Ce qui a eflé tranfcrit dans le vieux For de Bearn.
III. Orcomme les remedes contre ces defordres des vengeances particulières
efloientfoibles,les pallions 'des hommes allèrent fi auant, que de s'atrouper pour
vneiniurepriuée,& faire des guerresà outrancelesvns contreles autres, aucç tous
les execs de meurtres, braflemens,& facagemens de maifons, qu'vne guerre pu-
blique ne pourroit iuftement fouffrir. Ceftcequidonnalieuaux Princes, & aux
Euefques Fran çois, de prendre quelquebon règlement fur cette matière A quoi ils
furent aufli conuiés, par les affii&ions qui les accueillirent, fuiuant le rapport de
Glaber.Car ayans efté vexés par vne grande inegalitéde l'air, qui leur auoit caufé des
maladies extraordinairespendant trois ans, auec vne fterilité de toutes chofes ils fe
refolurent de tourner leurs vœux, & leurs penfées vers Dieu Et les Euefques, Ab-
bés, & autres perfonnes Religieufes faifans leurs aiTemblces en diuers endroits^
Kk iij
arrêtèrent en l'année mille trente-quatre de conuoquer en chaique Diocefe les
principaux Seigneurs du païs, pour faire des prieres extraordinaires, & reftablir la
paix d'vn commun confentement. Ce qui fut receu aicc vne ioye, & vn applaudit-
feraent indicible
partout le peuple;> & à mefme temps les articles de la paix générale
furent arreftés fçauoir que les hommes & les femmes, quels torts qu'ils enflent
faits à leurs prochains pourroient fe mette en chemin fans armes, & fans crainte
d'eftre enuahis, ni deftrouflez par leurs ennemis qui feroicnt en cas de ccntrauen-
tion chattiez rudement par amendes, ou par peine corporelle, fuiuant l'exigence du
Eglifes, où ils fe feroient réfugiez Et
cas, & ne pourroient iouïr de l'immunité des
que les Clercs, les Moines, les Religicufes & ceux de leur
fuite, ne reccuroient au-
cun domage, ni violence de pcrfonne.
I V. Sigcbett rapporte le decret des Euefques dé France vn peu trop cruëment
cncefenSjQucpcrfonnenepOftcroitarmeSjncpourfuiuroit
les chofes quiluiau-
roienteftécnlcuccs,nincvcngcroicfonfang,ouceluidefesparens, & feroit con-
traint de pardonneraux meurtriers. C'cft pourquoi Gerard Euefque de Cambrai,
chez Ie mefme Sigebcrt, auoit raifon de n'accepter pas les articles en cette rigueur;
>
difànt que le genre humain au oit efté diuifé déslc commencement en troiscondi-
tions de perfonnes, en Priants, Combatans, & Laboureurs, & que les deux ont
befoin de l'aidede l'vn aufli bien que l'vn des deux& partant que l'on deuoit por-
ter les armes, rendre les chofes enleuées fuiuant l'autorité' de la loi, & de la grace, &
que le vengeur du meurtri ne deuoit pas eftrc aigri par contraintes, mais reconcilié
au meurtrier, fuiuant r ordre derEuangilc.
V. Le Cardinal Baroniusreprefentetout du long à. fa mode les A&es du Conci-
le de Limoges, qui fut l'vn de ceux qui furent tenus en France, en cette année i o j 4.
où les Seigneursde Limofin appeliez dans les a<âcs,Princi]>es7 & Capkafropulorum^ui
fcmonftrerentrefractairesàreceuoirlapaix,
qui leur eftoit ordonnée de la part de
Iordain leur Euefque, font excommuniez, Les Euefques,&lcs Preftrcs icttansà
terre en figne de malédiction, & cfteignans les chandelcs allumées, qu'ils auoicnt
en main. Or les'conditions que le Synode requiert d'eux, font celles-ci; qu'ils fc
rendent au Conciledans trois iours; que fous prétexte de leurs inimitiez & quere-
les particulieres, l'vn n'endomage l'autre en fa maifon en fcs biens, ni en fa perfon-
ne tandis qu'ils feront au Concile,au retour, ni fept iours apres que l'on n'excite
point des feditions dedans, ni hors la ville que l'on n'enleue rien par force, & que
l'on nefe bateàl'accouftumée, fous prétexte d'vneiuftc plainte, & quel'on nepro-
iette en ce lieu le deffein d'vnecourfe, oucheuauchée. Mais qu'vn enafeun fe dilpo-
fe à rechercher la paix, & à rendre à l'Eglife, aux pauures, & aux autres opprefTez,cc
qui leur a eftéraui par violence. Mais dautant que tous ces décrets eftoientt difficile-
ment gardez, à caufe de la généralité de la defenfe, qui compr en oit toute forte de
perfonnes defarmoitla N obleffe auffi bien que le laboureur, & que l'abus inueterc
defefaireraifonpar les armes, ne pouuoit eftrefi promptementaboli;on s'aduifa
dele reduireà quelque modération;De forte que l'an mille quarante-quatre Ton
arrefta premièrementen Aquitaine, ôcenlùite par toutes les Gaules, fuiuant Gla-
ber, queperfonne ne prendroit rien par force, ne rechercheroit la vengeance de
fon ennemi ni ne feroit aucune faifiefur les cautions d'autorité priuéedepuis
la Vefpre de la quatriefme Feric ou Mercredi iufqu'au commencement du iour
de la féconde Ferie, ou Lundi enfuiuant: quelecontreuenant à cette ordonnan-
ce feroit puni de mort, ou bien excommunié, & banni de fon païs. Encore fut-
il conuenu, que cette furfeance feroit appellée UTrefue du Seigneur, comme eftant
appuyée des punitions du Ciel auffi bien que des chaftiemens humains dau-
tant que, dit Glaber, comme le iourdû Dimanche cft vénérable àcaufe dclaRe-
furre&ion du Seigneur,auffi le cinquiefmeiour,lc fixiefme, & le fcptiefme doiuent
eftre eu1 oignes de mauuaifesactions^ en confiderationde l'honneurdeu à la Cene &
Paflîon du Seigneur.
V I. L'Auteur des Annales Ecclefiaftiques ne goufte point ces ordonnances,
lefquelles, dit-il, eftendent les tours fériés delaSepmainc, en forte que les fidèles
foient obligés -dt ccifer leurs plaidoiries, & difputesiudiciaircs & leurs diffentions
priuées, non feulement le iour de Dimanche, mais encore quatre iours dela Sep-
maine. Vt non Dominica die fed quatuor hebdomacLediebttsceffkréntfidelesàflrepitufori,vel
pr'utdrisdiJfînJîonibHï, adiouftantqu'il faut examiner ces chofes au poids dulànétuaire,
dautant que fuiuant le Prophete Michée, le Seigneur ne iuftific point la balance
inégale & le poids trompeur. Car où ces décrets rapportés par Glaber, fe doiuent
entendre des actions iniuftes des hommes, & d c celles-là i'affeurerai, dit le Cardi-
nal Baronius, qu'elles font defenduës tous les iours, & quetous les iours doiuent
eftre en feries & vacationspour les péchés ou bien de ce qui fe peut faire licitement,
& en ce cas, quelle raifon y a-t-il, que les hommess'en abftiehnenten ces iours, fans
exéplede nosmajeûrs,voire contre lès Canons,qui ne permetét pas,que le cinquié-
me iour foit férié Cereproche d'vn fi grand Cardinal eft fort afp rc, & auquel il ne
fe fuft pasafTcurémentporté s'il fe fuft remis en mémoire, que les Papes ôc les Syno-
femblable
des Généraux auoient décerné & fait exécuter vn decret par toute la
Chreftienté; eftimans non feulementqu'il n'eftoitpas iniufte mais aufli qu'il eftoic
fort profitable aux Chrétiens.D'ailleurs il ne l'cuft pas blafmé fi brufquement, s'il
ne lui euft attribué vn autre fens,queles paroles du décret ne contiennent. Car ce de-
cret ne défend pas les plaidoiries & les difputcsordinaires par deuant les luges pen-
dant ces quatre iours, ni ne les rend feriés comme le Cardinal l'a prefuppofc, ayantt
eftimé fans doute, que le terme de Vadimonium employé par Glaber, iignifiok vric
affignation à fe prefenter eniuftice, {uiuantl'vfâgedcslurifconfultes:aiilieuqùfc
c'eft vn terme barbare, qui fignifielapromefTe, & l'obligation d'vn pleige, ainfi
que les vieilles fcloffes Lombardes l'expliquent: Vadimonium, Fïdeiufîio, VclSponfîa;i
Cette diction cftant prife en ce fens dans lesloixLombardiques,oubienpourla
chofe baillée en gage, ainfi que i'explique ailleurs au liure v. C. xxxn. auquelfens
Glaber employéen ce lieu la diétion Vddimonium. NecaFtdeiujjbte Vadimoniumfume-
re
C'eft à dire que perfonne ne faifuTe lui mefme pour gage en payement des deb-
tes, ou des réparations ciuiles, les meubles apartenans àla caution, que la partie in-
tereffée aura baillé. Ce qui fut ordonné, afin d'éuitcr que cettefaific n'attirait vhe
querelle nouuelle, qui donnaft fujet à la rupture de à trcfuc de Dieu; quoi que
neantmoins en ce temps, il fuft permis regulicrement à vn chafeun, de faire par foi-
mefine, & fans l'interuention des Officiers de Iuftice, la faifie dès meubles de fon
débiteur, & de fes cautions. De forte que i'ofe me prometre qu'il euft loué 8c ap-
prouué l'ordonnance, s'il en euft confideré le motif & euft reconnu que fon Di-
lemme n'eft pas fans rcfponfe. Quoi que le GlolTateur fur le premier Chapitre des
Decretales au Titre de Treuga & Puce, fe reruant de mefme ralforinement, que la
guerre iufte eft permife en tout temps, &Tiniufte defenduë tdufiours, & non pas
quatre iours de la fepmaine feulement, ne fçache point fe refoudre fur cette diffi-
culté,ni eftablirlaiufUce de fon Chapitre tiré du Concile de Latran; fe contentant
de dire, que cette trefue n'eft point en vfage; auec laquelle obferuationles Cano-
niftes& Théologiens penfent auoir fatisfait àla curioiité du Lecteur.
V 1 1. Car il faut obferuer pour refponfe au Dilemme, qu'il y auoit en ce temps
vn troifiefme cas de guerre, qui n'eft pas enticrementiniufte,ni totalement iuftcj
Kk iiij
cftant pluftoft vne querelle particulière, que non pas vne guerre publique, «drai-
neantmoins foi tous a&es d'hoftilité, qui eftoient tolérés par la conni-
nant auec Dieu
uencedes Princes,& des republiques; que les auteurs delaTrefue de ont vou-
lu arrefter,auecdes peines extraordinaires, & aucc des reftridios de la guerre priuéeà
certains iours,attendant d'en abolir puilTammentl'abus auec le temps,qui l'auoit en
quelque façon rendu légitime. Il eft bien certain que fuiuantle droit diuin & des
qui ont vn Eftat & vn corps parfait
gensil apartient au feul Prince ou republique iurifdi&ion
& indépendant d'autrui pour l'exercice de la encore que d'ailleurs ils
releuent endommaged'indire & dénoncer la guerre à leurs voifins, & fe réparer
des iniures &domagesaqu'ils ont iniuftemntreccud'eux, & à ces fins exercer tous
a&es d'hoftilite' contre les ennemis, foitbruflemens, déprédations, ou meurtres-,
n'y ayant point d'inconuenient de tuer en ce cas les hommes, qui d ailleurs doiuenc
mourir, pour conferuer en paix ceux qui doiuent viure, ainfi que dit fubtilement S.
Auguftin. Et partant queles Princes, dont il peut y auoir appel, & recours au fupe-
rieur, & encore moins les particuliers vaffaux Se fujets d'vn Roi, ne peuuent de leur
autorité priuée faire des a&es d'hoftilité contre leurs ennemis3 eftans obligés de
pourfuiure la réparation du tort, par deuant leur fuperieur, qui ferait ofFenfé en
ion autorité, s'ils en vfoientautrement. Neantmoinsquoique cedifcours ibît régu-
lièrement véritable, Victoria, & le Cardinal Cajetan, deux fameux Théologiens de
l'Eichole eftim enr, que les Princes inferieurs3quifonten vnetres-anciénepoffefïion
de faire & d'indire la guerre, fansla permilïion& congé de leur~fuperieur,fepcu-
uentiuftementmainteniren ce droit; & quela guerre qu'ils denoncent eft légitime,
fi d'ailleurs elle eft accompagnéedes conditions neceffaires. L'opinion que ces do-
cteurs ont enfeignée, touchant les Princes inférieurs & les VaiTaux, quitiennent les
grands fiefs auec la polTeffionde faire la guerre, n'a pas vniucrfellemcntagreé à tous
les efcriuains, & particulierementaudocteur Suares.quteltimeque cette couflume
eft contraire à la loi naturelle,fila guerre deuoit eftre meuë contre vn membre d'vn
mefme Royaume;;dautantqu' en cecas les deux parties ont vne puiflànce fuperieu-
repour lesregler. Mais pourtant les Seigneurs quiferoienten poffeffion immémo-
riale dccedroiét, comme font les Electeurs & Princes del'Empire, nerefteroient
pas de s'en feruir légitimement,nonobftant les opinions contraires des Docteurs;
dautant qu'aux chofes morales & de pratique il fuflît derégler fcs a<5lions,luiuant
les termes d'vneopinion, quieft tenuë probable par quelques hommes prudens^&
entendus en la matiere dont il s'agit, le dis la mefme chofe denospredecefTeurs,
icfquels encore .que nous condamnions maintenant diniuftice leur procedé,
qui ne peut eftre meshui tiré en exemple fans crime poffedoient l'autorité
defaire vne guerre priuée contre leurs ennemis, & d'exercer contre eux tous a<£les
d'hoftilite, foit de brullemens, déprédations ou de meurtres, ainfi que i'aidefïa,
remarqué. Il y auoit vne condition neceiîaire, c'eft que foflènfé apres auoir receu
l'iniure, deuoit préalablementdéfie r fa partie, mais après le défi ces actions eftoient
eftimées bonnes, légitimes, & valables par toute l'Europe: dautantquel'autorité
des Princes pour rendre iuilice à leurs fuj ets, n'eftoit pas lors fi prompte, fi puiffan-
îe, &firoide, comme elle eft maintenant. L'vfagedudefiparoift dans lues Euef-
que de Chartres,où le Comte Rotrou ayant arreftéprifonniervncertain cheua-
lier^s'excufedecétenprifonnement,endifantqueceGentil-hommerauokdciié,
Qc après fon défi lui auoit enleué fon bien, & retenu fes gens en prifon de forte
quil lui eftoit permis de fuiure la mefme voye contre fa partie. De ce difcours, il
apert que Rotro.u,& fon aduerfaire pretendoient mutuellement iuftifier leurs aâcs
à hoftilitc
par le defi précèdent Mais pour nes'amuferaux diuers exemples de cette
pratique,que l'on peut aifément recueillir des auteurs, & fans s'arrefter aux confe-
quences, nous auonslcsloixdesEmpereursd'Occidenttresfbrmelespourautori-
fer cette couftume. Nommément celle de l'Empereur Frederic Premier, chés l'Ab-
bé d'Vfperg, qui défend à fes fujets de porter aucundommageàlaperfonne,ni
aux biens de leurs ennemis particuliers, s'ils ne les ont défiés trois iours auparauant,
par meffagerexprés. Ce que l'Empereur Conrad IV. confirme en fa Bulle d'or, Ch.
ï g .& l'explique de trois iours naturels,declarantque le defi doit eftre lignifié en per-
fonne, ou au domicile, en prefence de tcfmoins fans reproche, & moyennant ce
lespilleries, facagemens, & incendiesfe trouuent autorifés.
VIII. L'vfagede ces défis & des guerres particulières eftoit enracinétellement
en Alemagne, que mefmes il fepractiquoit impunément du temps du Cardinal de
Cufa parmi les Gentils-hommes, qui croyoient auoir vnbontiltredubien d'au-
trui qu'ils cnuahifToient par violence, fiprenansvn legerpretexte, ilsauoientau-
parauant défié leur partie, Dans l'Aragon fuiuant leurs Fors & Chartes de paix,
l'vn ne pouuoit faire domageà l'autre, fans vn defi précèdentfine diffidamento fauf
ou bourgeois, & des Infançons,lcfquels en
pour le regard des villains,parens, fe pouuoient cas de meur-
tre de quelqu'vn de leurs tuer, ou autrementnuire fans s'eftre
defié's, commel'on peut voir dans les Commentaires de Hierofme Blanca.En Bearn
cette pratique de ruiner, brufler, piller, & faccager, apresle défi qui fefaifoit fo-
lenndlement en prefenec du Seigneur, eft autorifëe par l'ordonnance de Gafton
v 1 1. & de fa Cour Majour tenuë à Ortes l'an n jt. qui défend les bruflemens
coupes, & degaft des maifons, bois, vignes, & vergers, & les meurtres du beftail,
àpeinedepayer amendes doubles à la partie ,& au Seigneur, & d'eftre excommu-
niés, hors le cas du défi pardeuant le Seigneur.
IX. Toutes ces preuuesferuentpourmonftrerqueleDilemmeduGloflatcur,
& du Cardinal Baron iusn'cft pas concluant, puis que les guerresparticulieres après
vn defi eftoient cenfées légitimes, & mefmesautorifcesparles Ordonnances des
Princes, encore qu'elles attiraffent beaucoup de trouble & de confufion dans les
Prouinces;Quoi qu'à lavcritéileufteftéplusfeant,&plus raifonnablede pourfui-
ure, & demander iufticeau Supérieur, que de fe venger d'autoritépriuée fans or-
dre, & fans proportion dudomageàl'ottenfe.C'eftpourquoilesEuefques, &les
Seigneurs de France d'vn commun confentement, arrefterent en l'année 1044. la
Trefuedu Seigneur pendant quatre iours ,leleudi Vendredi, Samedi, & Diman-
che, qu'ils voulurent eftre exempts de cette pourfuitc,& guerre particulière afin
de procurer quelque repos aux fàmilles par cette fufpenfion d'armes en atten-
dant vne difpofition plus grande aux efprits des peuples, pour enabolirentiere-
rement l'vfage.
X. Cette trefue fut acceptée auec vn contentement fingulier & ordonnée,
comme i'ai dit, auecle confentement, & l'autorité des Princes Séculiers, aufli bien

que dès Euefquesainfi que Glaber a formelemét obfcruéjôcmcfmes lues Euefque


de Chartres le remarquefortgrauement,approuuantcestrefues comme profira-
bles au bien commun des hommes. Car il efcrit à Daimbert Archeuefque de Sens,
que la Trefue de Dieu n'eft pas ordonnéepar vne loi générale, mais parvnecon-
uention particulière des Cités, & des peuples, confirmée par l'autorité des Euef-
s'agit d'vne queftion de lapaix, ou de la
ques, & des Eglifcs. Defortequelors qu'ilfentencesôc
trefue enfrainte, il faut régler, dit-il, les les iugemens, fuiuantles arti-
cles & conditions accordées par le confentement des Dicecefains. Le Roi Guil-
laume le Conquérant eftablit la Trefue du Seigneur en Angleterre, & en Nor-
mandie par fon ordonnance, qu'il fit depuis confirmer par vn commun confen-
Hiftoire de Bearn
l'afTemblée tenuë ànilebone, en l'année
tcmcnc des Euefques, & des Barons en Iesinfra&eurseftoientpourfuims
1080. fuiuaiuOrderic:oùl'on voit que par ex-
communications des Eucfques. Aufli R. Berengcr Comte de Barcelone ordonna
l'an io6o. en les vfagcs,laPaix&laTrefuedu Seigneur, auecl'auisdcsEuefqucs,
du Comté,
& Barons pour eftreobferuée fumant le modèle qui eftoit enregiftré en
chafque Eucfché; &
permet expreflement de faire faifie pendantlatrefue, furles
meubles dVne caution quiaurafaufle fafoi.
XI. D'oùl'on peuft affeurer, qu lues ce bon Euefquen'eftimoitpas quel'auto-
rité Ecclelùiftique fut fuffifante pour ordonner vne trefue, fçachant que celle des
Princes, & leur confentement auec celui des peuples y eftoit neceflaire attendu
qu'il s'agiflbit de donner vne nouuelle face à la police des Prouinces, modifier les
couilumes receuës, & procurer la tranquillitépublique, quifont des actions depen-
dantes de l'autorité feculicre dans Saint Paul. Que fi cette propofition eft véritable
le regard des trefues particulieres,à plus forte raifon eft-ellc fans controuerfc
pour
pour le regard d'vne trcfue,oufufpeniion d'armes en vne guerre publique,decernée
par vn Prince Souuerain, qui
cftlefeularbitre^&maiftredelagucrre&dela paix,
fuiuant la Loi Roiale, que l'on peut voir chés Strabon, Ôc dans les Fragmensdes
anciennes loix. Et partant c'eft fans fujet, & auec beaucoup de flaterie que cer-
tains auteurs modernes ont efcrit que le Souucrain Pontife pouuoit contraindre par
cenfures Ecdefiaftiquesles Rois, d'accorderla paix ou la trefue, lors qu'il aduiferoit
que cela eftoit expedicnt pour le bien de l'Eglife;ainfi que le voulut pratiquer le
Pape Innocent 1 1 1. en la guerre de France & d'Anglererre. Sans que l'on puiifcfe
preualoir du Concile de Clermont deraniO96.niduRomaintenurannoz.qui
ont ordonné la Trefue deDieu, dontnous trai&ons. Car outre que ces efcriuams
n'employent point l'autorité de ces Conciles, qu'ils n'auoientpas examiné, larcf-
ponceeftfolide,endifantquecen'eftpasvncftabliffement nouueau de cette tref-
ue, quiait efté ordonné par l'autorité de ces deux Conciles mais vne promulgation
renouuellée d'vn decret, que les Princes & les peuples auoient defia confenti,&
pratiqué depuis l'an 1044. ainfi que ie viens d'expliquer. Ioin&quc cette trefue
lesquelles
ne regarde que les querelles& guerres particulières; en confideration des
meurtres, & déprédations publiques, qui s'y commetoient, eftoient fans doute
fujetesà l'excommunication des Euefques,fuiuantles anciens Canons Aulieu que
les guerres publiques décernées par les Rois,qui ont autorité de ce faire, ne peu
uent eftre cenfées pour vn crimenotoire & manifefte> qui eft le feul cas auquel la
iurifdicl:ionEcclefiaftiqucpeutvferd'excommunication3fuiuantleiudicieuxHinc-
mar, ainfi que i'explique plus amplement en mes Exercitations. C'eft pourquoi
les guerres publiques quifontdecernécs par les Princes, font exceptées de cette or-
il
donnance de la Trefue du Seigneurpar article exprés,comme apert par vn vieux
A6te de la publication de cette trefue queiît Guillaume Archeuefqued'Aux ernii-
ron l'an M. cm. en exécution du Concile Romain.
XII. C'eft vn a£te affez curieux quis'eft conferué dans le Chartulaire de Lai-
car, qui fait voir que le Concile GeneralafTembléàRome,auoirordonnéàtous
les Métropolitainsde publier en leurs Prouinces, la Paix & la Trefue de Dieu, com-
muant par ce moyen en loi Generale les conuentions particulières, queles Princes
& les peuples auoient arreftées auec leurs Euefques. Le nom du Pape, ni l'année n'y
font pas confignés, mais lenom de l'ArcheuefqueGuillaumeLégat du Pape, mon-
ftreaifés que c'eftoit Guillaume 1 1 fiegcant du temps du Pape Pafchal 1 1. & <juc
le Concile General, dontil entend parler, eftceluiquifuttenuàRome l'an m. en.
contrel'EmpereurHenri I III. Car en execution des refolutioiu qui furcnr prifes
en ce Synode, Henri V. fon fils fe rebella contre fon père excommunie', ie fit pro-
clamer & reconnoiftrc pour Roi de Germanie, par Tauis des Légats du Pape, & af-
fembla le Clergé d' Alemagnc l'an M. ev. où il fit reftablir la difcipline Ecciefiaftique
fuiuant l'vfage de Rome, & confirmer la Paix de Dieu, ainfi que parle l'A bbe' d' Vf-
perg en fa Chronique Pax Dei confirmatur. Ces termes doiuent ertrfi confiderés
pour nousmonftrcr quclâ Paix, appellée deDieu, auoit eftéordonnée en vn autre
Concile précèdent, qui eft le Concile General de Latran fous Pafchal Second. Et
en outre
on y doit remarquer, comme ces defenfes font nommées Paix & Trefue,
tantoft conioin&emcnt, tantoft feparément, dautant que pour le regard de cer-
taines perfonnes la paix eft ordonnée.entous temps, & lieux & pour lesautres, la
trefue en certain temps.
XII1/ Guillaume Archeuefque d'Aux, & Legat du Siège Apoftoliquefatif-
faifantde fa part au defir du Concile, ordonne tres-cftroi£temétà fes frères les Vé-
nerables Euefques, & autres Prelats des Eglifes, à fes fils bien aimés les Comtes,
Vicomtes, & autres Barons, & à tout le Clergé, & peuple dela Prouince Aufcitai >
ne, de garder inuiolablement la Paix & la Trefue de Dieu, en la forme fuiuante
Sçauoir depuis la quatriefme ferie apres le Soleil couché, iufqu à la féconde feric
aprcs le Solcilleué. Et depuis l'Aduen t iufqu'aux Odaues de fEpiphanie, & depuis
la Septuagefimeiufqu'aux0 âaues de Palque en forte que fi quelqu'vn enfraintla
trefue, & refufe de iatisfaire aux interefles apres en auoireftedetrementinterpelle,
fon Prince, ôcl'Euefque auec le Clergé &le.peuple, doiuent le contraindre à repa-
rer le domage, fuiuant qu'il fera auiféparfonEuefque, parfon Prince, & parles
Barons voifins. Que fi le Prince èc les Barons, ou le peuple apportent de la conni-
uence en cette affaire, ils feront excommuniés, &leurterremife en interdict. Et
pendantle temps ci-defïusdefigné,toutes chofes feront en paix ôc feureté, enfem-
ble aux iours des feltes de noftreDame, aucc le iour précèdent & fuiuant les iours
de S. Iean, de S. Pierre & S.Paul,laveille'delaPentecofte,iufquarOcT:aue,&le
iourdelaTouiTaincls.Etentouttempsioùirontd'vnepaixperpctueleles Chanoi-
nes, Moines, Préfixes, Clercs ,& autres perfonnes religieufes, les Conucrs, Pèle-
rins, Marchands, Laboureurs, les belles qui feruentàragriculture,les Dames aucc
ceux de leur fuite, pourueu qu'ils foient defàrmés, toutes les femmes, & les biem
appartenans aux Clercs & aux religieux enfemble les moulins, fans preiudice
neantmoins aux Princes & aux Seigneurs des terres d'vfer de leurs droids & de
leurs couftumes. Les Eglifes auront leur Immunité & Sauueté à trente pas aux en-
uirons, & les Monafteres à foixante. Et pour faire obferuer toutes ces chofes plus
exactement les Comtes, Vicomtes, & Barons, & tout le Clergé iureront en pre-
fencde leurs Euefques, & tout le peuple depuis l'aage de fept ans, en prefence des
Clercs, qu'ils garderont la paix & la trefue ci deiTusprefcrite, pourfuiurontàleurs
dcfpenslesinfra<5teurs,& n'achèteront fciémentrientles chofes pillées, &fefoufme-
tront en cas de négligence à l'interclidt& à l'excommunicationfous telle rigueur,
que les excommuniés ne feront point falués, niles cheueux de leur teftecoupés, nee
le hueront point, ne mangerontfur nappe, ni feront admis à la communion & fo-
cieté Chreftienne, excepté le baptefme des petits enfans, & la penitenceàla fin de
la vie. Commeauffi en cas que les Princes & les fujetsfaiîent leurdeuoir à combatre
les violateurs de la paix, il leur relafche deux ans des penitences enioinctes, & s'ils
meurent faifans ce feruice, leur odtroyc indulgence de leurs pèches de la part de
Dieu, du Pape, & del'Eglifc vniuerfelle.
XIV. La procédure qui eft ordonnée par cet A&e contrelesinfradteurs, eft
plus modérée & plus réglée que cclledont fait mention Glaber, & IucsEuefquc
ckrGhartres en l'epiftre 90. Car ici les Seigneurs Se Supeneursducriminel le doi-
uent contraindre iuridiquement à reparerle tort qu'il a fait; aulicuquechésGla-
ber & lues, les infra&eurs après auoir eftéconuaincus iuridiquement & refuféde
fatisfaire, font excommuniés, & d'ailleurs expofés en proye à leursennemis pour
les tuer.loint que nousaprenons de la letredel'Euefquede Chartres, qu'en iurant la
Trefuegénérale on pouuoit excepter quelqu'vn,en forte que s'il venoità eftre tué,le
meurtrierencouroit bien la peine de l'homicide, mais non pas celle de la paix violée.
Le Pape AUxandre Ill.renouuelarordonnance delaTrefue & dela Paix aux Cha-
pitres zx. & 21. du Concile General de Latran tenu l'an 1 18 o.auec excommunica-
tion contre les infra&eurs,fansobligerlesPrincesnilespeuplcsàlapourfuite,re-
ftraignant la trefue aux quatre iours de la fepmaine au temps de l'Aduent iu£-

maine.
qu'aux Octaues de l'Epiphanie, & depuis la Septuagefimeiufqù'auxOcTrauesde
Pafques. Ces feftes furent adiouftées par le Concile General de Clermont, pour
eftendre la premiere trefue,qui eftoit limitée auparauant à quatre iours de la fep-

XV. Pourreuenirdoncaufujetdenoftrehiftoire,GaftonVicomtede Béant,


& Bernard Comted'Armagnac s'affcmblerent en l'Eglife de Dioffe auec ieur No-
bleffe, l'an m. civ. pourfairc en prefencedeSanceEuefquedeLafcar,leferment
'• t

de la Paix de la Trefue ordonné par leConcilc de Latran tenu fous Pafchal 1 1. fur
&
lafindel'année M.cn.dontrArcheuefqueGuillaumeauoitfaitla publication. Ce
mémoire eft inféré incidemment dans vn a<5te deladonation, que Bernard d'Ar-
bocaue & fa fem me Ofquinete firent en faucur du monaftere de la Reole en Bearn,
de l'Eglife S. IeandeDiofTe, & de tout l'honneur qu'ils poffedoient par droicl he-
reditaire en ce lieu, fous la referue du quart de difme au profit de l'Eglifc de Lafcar,
limité à huid: conques de froment, dix conques de vin, dix conques de millet & au-
tant d'auoine, & d'vn fouper chafque année pour TEuefque accompagcdecinq
hommes à cheual & de quatre à pied. Ileftadiouftéfurlafin, que cet A&e fut re-
tenu en prefencede Don-Gafton Vicomte de Bearn,de Bernard Comte d'Arma-
niac, Odon deCadelho, Odon de Dengui, Arnaud d'Andons, & deplufieursau-
tres Prouinciaux del'vne tte. l'autre terre, quiprometent tous la Paix & la Trefue fur
le faint Autel de S. Iean de DioiTe, laquelle ils iurent de garder & faire obferuer
perpétuellement.

1 Greg. Tur. 7. c. 47. Form. Matculfi. Capit.l.


1. minum per vim auferre neque vltionh vindidlam à
5- T. 1S0. cap. 4. T. iy. Long. 1. T. 37. L. z.T. 14. quoquam inimico exigere, necetiam àFideiulTorc
II!. Rodulphus Glaber 1. 4. c.5. Per vniuerfos Vadimonium fumere. Quod fi ab aliquo fien con-
Epifcopauis indiûutn eft qualiter certis in locis tigiflet centra hoc decietum pubhcum, aut de vita
Prtjkltiui, magiiAtthufquetoiiat fatritt de reforman- componerer,autàChriftianorutnconfortiocxpul-
da pace & la cri fidei inftitutione celebrarentur fuspatriapellcrerur.Hocinfnpcr placuit vniuerfis,
Concilia. velutivulgo dicitur, vt TreugaDomim vocaretur,
I V. Sigebertus in Chronico Armaquilqueron qux videhcet non folum humanis effet fuira prtefi-
ferrer, dircpia non repeteret fnifanguinisvclcu- diis, vcrum etiam multories diuinis fufFragata rer-
iullbet proxmii vlor minime exiftens pereuflori- ronbus.
bus cogcreruriudujgcic. V I. Cardin. Baroniusadannum 1034. Num.VI.
V. ConciliiimLc mouic. Conuenientibus autem & V 1. Leg. Longob. Lib. z. T. zi.
1
ad Concilium nemo alten proprer aliquas inimici- V [ I. Val. difp. 3. q. 16, de Bello. punfto i. Sua-
tias nocere pr;zfumat, fiue in fa cultatibus, fiue in res dtfp. 13.debeilo.fec2.
domo eius neque dnm hic ftetei1: neque dnm ad III. Iuo Carnot. ep.173. PrsdiiStus Iuo Rotro-
propria redicrit, neque anre feptetn dics poftquam cumdoreinumfuumdiffiduciaflit, & prxdam eius
reuerfus fuerir. Infra: Nullus vt aflblet quafi pio- prior cepiflct homines ftios ca die qua captus eft in
ptenultasqucrelas, pugnam inireconftituat. N ul- vinculis haberct,5c ad foris faciendumeidem arma-
lus hic expeditionem neque cquitatum ineat ali. ta manu militam ea dieprocederet.
quando agendum. Fridencuslmp. apud Abbatem Vrfperg. Sanci-
Glaberl. 5.c.r. Vtnemomortalium àFerisequar-
vefperevfqucadfecundamfenamincipiente mus, vt quicumque alijdamnum facere aut lsdere
tx lu- ipfum int£ndat,tnbusad minus a»*» diebusptt cer.
ce, aufu cemerario prxfumerer quidpiam alicui ho- tum nuntium fuum ïntcdîffiduciç: cum.
Conrsdis»
Cônradus I'rnp.ç.i8.bul!aï iureae Non liccrc ptae-
r
fa iureiurandôomnespromitcunequam Vt in perpe-
tcxtu diffidiationis qucmquarninifadi perincendia; ruum tenéatit Be pro potre tenerc fadant fauamen-
fpolia vel rapinas, rafi diffidatio per tres dies nafti-' tisàrHrmauit. Prafente Sâcio Epifcopo LafcUrrenfi.
tales
jpfi difHdando perfonalitei vel inlocequo XIIï. ExebdemCharrario: G.Deigratia Auf-
habitare confueuït, publiée fuericintimata poflît- citanus Atctiiépifcopuè fedis Apoftolica; Legatus
que de imimaciotaeemfraodi per teftes tdoneos fieri cariffimis in Chiifto fiatribus venerabilibus Epi(-
plcnafidcs. i
copis, aliifqueeccléfiarurnprrelaris Se dikûisfiliis
V II. Cu&nusdcconcôrd.Cath.c. 31. PerVilif- Gomitibus,Vicccomitibus.aliifqueBaronibns, vni-
fiiniim diffidatiônum modum honorem faluari pu- uerfo qüoque clero 8c populo per Aufcitanam Pio*
rant,vt vi poft intimatam diffidationcm ex quacu ni- uincumconftituto/aluiemSe benediûionem.Cutti
que cauflà confiera ,aut nullacaulTa qualiter cum- exofficijnoftridcbiToreneamur vniuerfis fidelibus
que rapta palitn lut ocultè licite credutit poffideri, curae noftrx commiffis, Salubri difpofltionc prôui-
etiamfibonaEcclefiîeautclericorurnforent. dere, nuncjprséfertim vrgente Apoftolici mandati
Blanca in Comm. p. 57. audtoricatc, ad quem fpcdtat totins populi profcûi-
X. luo Carnot. ep. 90. TreuiaDeinoneftcom- bus inuigilarc oportet nos fuper bono Pacts &
muni lege Sancita,procommunitamen vtilirateho- Tteugua: Dei, fubdicis noftris propenfiorem curam
rainurn ex placito &pa3ttCiuitatisac patrrn, Epifco- irnpendere.Inde eft quod iuxta ftatuta Generahs
porutn & Ecclefiarum, vc nofti eftauâoriutefir- Concilij RomaenupetcelebratijPacem&Treugam
mita. Vnde iudiçia violât* pacis modificarioportec- Dei inProuincianoftracxpartcDci,&Domini Pa-
fcçiindiim pa&a & difiniuones,quasvnaquzqucEc- noftra ab omnibusinconeufsè 6c inuiolabili-
px 6c
ckCucenifit>/hparochta»orHmiti&itmx,& perfcriptu- tcrprscipimusobferuari.Forma Paris & Treugux
rafflvélteflimoniumbonorurnhorainum memorix Dei talis eft. TreugasQuarta Feria poft Occalum
comrwcndauir. folis vfque ad Secundam Feriam poft Ortum folis.
X. Ordericus* Vitalisl.5. Hift. Norm. Canon 1. Et abAduentu domini, vfque ad Oâauas Epipha-
Concilij celebratià Guillelmo Rcge Anghx apud nia, &a Septuaizefima vfque ad Oâauas Pafchae
luliam b0nam: Pax Dei,qu*vulgoTreuiadicitur, ab omnibus inuiolabilicer obfecuari prœcipimus. Si
fîcur, ipfePrinccpsGuillclmuseamin initio confti- quis autem Treugam violarc tentauerir3,' poû com-
tuerat, firmitertencatur ôcperfingulas parochias moniuonem fa6ta, fi non fatisfecent Pnnceps fuus
didis excornmunicationibusrenoucitir. Qui vero & Epifcopuscumclero & populo cogant eum iniu-
feruare contenipfcrint vel aliquatenus fregerint, riam paffis làtisfacere,adarbitriumEpifcopi&Prin-
Epifcopi fecundum quodpciusftatutumcft,eosiu- cipisfiii, & aliorum vicinorum Baronum. Qupdfi
âica1ndo,iuflitiamfaciant. Siquis vero Eptfcopofuo Princeps, feu Barones, vel Populus diflîmulauerinr»
inobediens fuerit domino in cuius terra habitat,3 tam Pnnceps, quam Barones excommumeentur,&
Epifcopus hoc demonftrct & ille fubdat eum epif^- tota terra corum jnterdiâofnbiiciatur, omnipriui-
copali mftitix. Quod fi & Dominus facere contem legio perfonx & ecclefise ceflante. His vero tempo»
pfcrit.RcgisVicecomesper Epifcopuminde requi- ribus, & omnibus Feftis P. Marix cum pneeden-
ficus omni remora excufatione faciar. tidie, &fubfequenti, S.quoqueloannis Baptift^
X. Ex Vfât. Barcin. Deniquefaspedicti principes & Beatorum Apoftolorum Petri & Pauh; & àVigw
apud Barcin.commorantesin Ecclefia S .Crucis (an- liaPentecoftes vfque adO£lauas & Omnium San-
âsquemartyrisEulaliïvnacum coniîlio & auxilio £toium fefto omnia Pacem & fecuritatem habe-
EpiKoporum fuorum, aflenfione etiam & acclama- bunt. Omni vero tempore perpétua Pace& fecuri-
tioncillorumterraemagnatum, carterorîique Chri- ta te gaudebunt Canonici, MonachijPreiby&erijclc-
flianotum confirmaueruntPacem ScTicugamDo- rici, &omnes religiofeper(bnae,conuerfi, peregn-
mini, & ftatucrunt illam tenere in illorum patria ni, mercatores, Ruftici euntes & redeuntes, titin
omni tempore & fi vllo modo fra<aafuerit3fi:re- agticuhuraexiftentes,&animâliaquibusârant
Dornins 8è
direûa &emcndata ira quemadmodum fcriptui-n qua: femei\ portant ad agrum. cumfociis
habebatur 1II0 tempore, in vnaquaque fede vcl in fuis inermibus,Sc omnes feminx, & omnes res clcn-
vnoquoqueEpifcopatu. corum,& religioforum vbique, & molendina;Prin-
XI. Canon Concilij Claromontenfis prœfente cipibus autem,&; Doministertarum iurafua & coa-
Vrbano 1 1. habiti anno 1096. vt refertur ab Orderi-fuetudines non contradicimiuinterrisfuis.Ecclefis
co Vitali lib. 9. p- 719. Ab Aduentudominivfque Saluitatemhabeant xxv. pafliûum circumcirca, mo-
ad O&auas Epiphanie, & à Septuagefimavfque ad nafteria vero lx. Ha*c vero vt fiiraius obfcruentur
Oftauas Pafchi, &àprimadie Roganonum vfque Comités Vicecomnes Barones, vniuerfum quoqi
adOdauasPentecoftes, & omnitemporeà quarta cleruirin pracfentiaEpifcopbfum,populuminpras-
Feria Occidente foie, vfque ad fecundum feriam fentia clencorum, à fcptem annis & fupra, iufmran-
Oriente foie TreuiaDei euftodiatur. Si ille qui plu- dumpraeftareprîecipimus Forma luramentitalis eft.
uium fecerit fidem quam conuenerit, portare con-
Iurabun. fe Pacem & TreugamDei iuxtaprsefcriptu
tempferit, hceat ilhcuimenritus fueriteumdiftrin- tenorem obferuaturos, & violatores Pacis &Treu-
gere, & ob hocpigncrareinTreuga &inpaceper gua: Dei perfecuturos 6c quod de rapina nihil fcié-
faciat diltnclum, teremanr. Qttod fi quis huicdecrecocontraire ren-
tres dies, ita tamen vt moderatum
aut competens capiat pignus, quia non eft îuftum taueric in non iurando, vehn non perfequendo, feu
capere magna pignora pro modicisdebitis. in condu£birias génies vel raptorestenendo, auefa-
XII. E Chartano Lafcurrcnfi Compofita eft uendo.vel rapinam emendo, Princeps illius terrae &
autem hxc ChartaGarcia de Lanecalba ad por- rota eius terta nifi debitam vindiftam exfequatur,
tam îpfius Ecclefix de Diofla anno millefimo Cen- omni interdiéto Pc excommunicadontfubiiciatur,
tefimo quarto ab incarnationeChrifti, inprzfcntia omni priuilegio perfonx, &ecclefii ccflàntc.Ex-
domini Gaftonis Vicecomitis Bearni) & Bernardi cotnmunicatinonfalutentur, non tondeantur capi.
Comitis Armaniaci,&Odonisde Cadelho,&Odo- taeis, non abluantur, in mappa non comedant.neq;
nis vttiuTquc Arnardi de
de Dengui,&
aliorû Andons, 6c multorum ad aiiam communionem Chriftianam recipiantur,
terrecoprouincialium qui Pacem prseter baptifma paruulorum & peniterltias in fine.
& Treuiam fuper fanftum alcarc S.Ioannis de Diof- Princeps autEro,&cunfki fidèles notlrisobediente
Ll
mandaiis, qui bonum Paris Ope & con&Uxfuofc- bicnniuin de iniun&a penixcntiatelaxaaius, autfi
ucnm.Sc conua violatoicsPacis fidelit« deccrtaue-; longiorem ibi moram habucrint, Epifroporurn dif-
tint ,& prsfertim comra.condu&itias.& peftileate* accioni, quibushuius ici cura fueiii iniun&a coçi-
sentesfi in veta pcnitenna in hoc Dei feruicio de- mittimus vt ad corum arbiumra maior eis Indul-
csflèriotd auôoritate Dei, &DominiPapst»&cc- gentia tiibuatur. lllos autem qjui-a.dmonitiom Epit
défis vniuerfalis Il fuorumln-
omnium pecatorum copotumin huiufmodi parère contempferint.lper-
dulgentiam,& fcuâusa mercedis stemx fc non du- ceptionc corporis & fanguinisdomini iubemus flcti
bicenthabuuios. Cxtetis vero qui contra eos arma alienos. Epifcopi veto Hue Prefbyteri qui talibus

XV.l
decertauetintaliorum przla-
fufccperint & ad Epifcopoiumfiue fortiter nô reftiterint,offici) fui fuipéfione îuultécui,
torum confiliuia,adces cxpugnâdos, donec Apoftolicse(êdis mifencoidiamohtinaerint.

CHAPITRE
Sommaire.
Guerre entre Gafton & Nauarre Vicomte d'Jlcqs. Antiquité de la
maijon Vkomtale d*jdcqs. Vicomtes d'Aces. ^Arnaud Loup. ArnauL
Carfias Arnaud, fi fatfit du Fort de Muret pris M ajlac. %gimonà
Eue/que de Lafearyauoitbafti<uneEglïfi. Leofrancus Vicomte conti-
nuatapojfefsion de Muret. Fut excommunié 'parnmConcile Proùinciait
où prefidott le (ordinal Amatus.%aimond Arnaud Vicomte d'Acqs,
II. NauarrejhccedaàfinpereTK&imond Arnaudjua le Vicomte Cjar-
fias Marre. Smprijbnna Arnaud Kaimond Archidiacre d'Acqs garent
de QntuUe & de Çafion Seigneurs de Bearn. Cjajîon arme pour auoir
raifon de cette iniurefToute la Gafcogne en armes pour céte querelle. Ga-
fion defait & tuë le Vicomte Nauarre. L'Archidiacretue' par les parens
du Vicomte. Gajtonfè rendit maifire du Vicomte d'Acqs. II L Mixe3
& Ofiabat qui font enBaJfeNauarre,& del'Euefchéd'Acqse fiaient
des apartenances du Vicomte d'oAcqs. Depuis ce temps Bergon Garfie
d'oAgramont, & Brafc Garfie de Luxe furent Vajfaux & Barons du
Seigneur de Bearn V. Gafton introduit en Mixe & Ofiabat le For
Je Marias. V. EfiablitleFortde Mont-Gifcard.
Pres auoir reprefencéles libéralités pratiquéespar Gafton à l'en-
droitdes Eghfes,il fera à propos de fairevoir le foin qu'il a pris dela
protcâio del'hôneur des Ecclefiaftiques en la perfonne d'Arnaud
Raimond Archidiacre d'Acqs fon parent, ôc la querellequ'il entre-
prit à fonoccafion contre Nauarre Vicomte d'Acqs, en l'année M.
cvn.Nousauons dcfia remarqué l'inimitié qui fe forma entre ces deux maifons,dés
letempsduVicomte de Bearn Centulle Gafton, & ArnaudVicomted'Acqs,lequel
enfin cmbraflale parti de Gui Geofroi Comte de Poi&iers, contre celui du Comte
BernardTumapaller, appuyéparlesarmes & les interefts communs du Seigneurde
Bearn.Cefeuquis'alluma entre ces deux Vicomtesayât demeure afToupi pour quel-
que ternpSjferéucillaauecvne grande violence du temps denoftreGafton,&deNa-
uarrus Vicomte d'Acqs. Pourmieuxcomprendre ce fait, il faut propoferla ligne &
fucceflîon delà maifonVicomtale d'Acqs, telle que l'on peur la recueillir des ancien-
nes Chartes.LeplusanciéVicoteeftArnaudLoupd'Acqs,dot le nom te voit parmi
lesfeings de laCharted'Arfius Euefque de Bayône^eTan 98 o.Arnaud Vicomte fuit
apres, en lafondation de S. Pé,de l'an iozo.cn laprifedcpoflefïïond'OdonComtc
de Bourdeaux de l'an 1033. & en celle de Lafcarfur la difpute de Carrefle.Sô fils Gar-
fias Arnaud luifucceda,mentionné enlaméme Chartede Lafcar3& ailleurs.Celui-ci
continua puifsâment la guerre contre les Vicôtcs de Bearn>.& fe preualan t de la ville
dO rccs>qui Êùfoit ch ce temp&la fronçterede Be5rtij& du Yicôté
MoEla^fcikifitàforcc d' Acqs^qui
d'artnes, cft no-
de l'Eglife
tàél'hormeurd'jécqs, danéfa vieuxForde
de Muret prés Maflac, qui eft baftie fur vn haut tertre proche de la riuiere du cauey
& l'ayant fortifiée auec grand foin, la coriférua.pondànt la *rict Cotte Eglifeàuoit
efte bâftie par l'Eucfqucrde Lafcar, ou pourutiemxidiicc.pacl'èîrcfqucGeneral de
Gafcogne Ràimond le Vieux lequels'agrcânt de làfituation duitcii, l'acheta frane
& libre de FôrtaneiHcLandreife, extirpa' vnepartic de. la'fôrcft^baflfitfuriefcûu-
quelques logemcris,. Replanta des vignes Sf des vergcrsfiirld
peau vnc EgUfe &
penchant. /Gpresl'auoirpoflTedée (à vie; il la légua par tcûamcni a l'Églifc
la. réceptionpendant
defonfils-naturelAr^aûdjrquilaaiitdahsccCfèi^
dç Lafcar, afin que
pitre,ne lui futpas ohereifcfe. ApresfQê decezGarfiasfAoiaudVicomte d'Àcqs ayant
efiuahi cettepiçce qui apartejioit à l'Êgliiè, & le Vîcorntc Leôrrancuscontinuanc
la pofTcflion, l'Eueique:fde Lafcar Bernaed de Bas,:&.lcs Chandines firent leurs
plain&es
Archeuefque d'
contre cécvfur$ateur3dan
ernard Euefquée «i'AcqS
Aux & ,B ,.melimes«n prefencé d'AmatUS
Cardinal de I'Eglife Romaine> de qui rairamjplemcnjiefcrîtci-ddïùs. Ces Prélats
excommunièrent fumant les Canons ,ee yioleht'deténtcur Leofrancusî-qui fut en
cpnfequencé de cette excomrijunicationtfrappé delà lèpre; ScifitreftiuutiônàrË-
glife de ce domaine emjâhi; eh prefencedcl-'Euefque Sance/Sî-dcs Chanoines.
Mais le ViççmteGafton protefta, qu'il nepcrmetroitpas3quel'Euèfque en prit la
pofleflion, fans qu'il lui fembourfaft vnejpartiic des frais quilauôic expofcsenla
pourfuite contre Leofrancus àquôi l*Euefquc s'accommoda & Gafton lui promit
fa protection contre lesinuafcons dç Leofçtnc, & de toute autre perfonné mns nul
excepter. C.e Concile RrouincialdeGafcogne.tënuparleLegatÀmatus, l'Arche-
uefque, & les Euefquescomprouiriciaux, où le Vicomte Leofiranc fut excommu-
nie, precedéneceflairement l'an M.'x c v ir.quifutjfmuaatlcsmemoircsdel'Ab-
bayedeS. Seuer, le temps du dcçés de Bernard Eu^fque d'Acqs,prefenc & opi-
nant à ce Concile. Mais il faut remarquer en cet endroit; queTLeoftaric, encore
qu'il fuft fils de Guix Arnaud d'Acqs, n'eftoit pasfon fuccefTcur au Vicomte cftanc
exclus par Raimond Arnaud fon aime;.qui eftoit en poffeffion dés l'année ioSo.
pour le moins. Carileftoitprefentà l'aiTemblcei quiiè tint cnuiron te temps, au
monaftere delà Reole en Bearn par le Cardinal Richard Abbé de Marfeille j^sour
vuider la difputedel'inuadon prétenduede l'Archidiaconé de Soulc..
II. A Raimond Arnaud fucceda le Vicomte Nauarrus lequeLfuiuant les filtres
de l'Eucfché d'Acqs, tua ion coufin Gardas Marre, qui eft furriommé Vicomte,
dansleChartulairedeLafcar,&pour rachat derhomicide& des peines canoniques
indides à ce crime) aumoûia fuiuant la practique-du temps3enfaucurdcrEglifc
d'Acqs, lclicu dcBanoles. Aufli Garfiasauoit mérité demourirauec violence, de la
main de fon parent, car il auoit tué lui mefmes en duel vn fien coudn & pour Ja fa*
tisfaâiion de ce meurtre auoit donné à l'Eglife d'A cqs la moirié de la difme de Saint
Vincent de Salies en Bearn. Les violentes proceduresdu Vicomte NauarruSjnes'ar-
refterent pas là. Car il fit prifonnier l'Archidiacre d'Acqs Arnaud Raimond quij
eftoit parcntdes Vicomtes Cenmllej&Gafton,& le contraignit defe racheter de la
prifon, au moyen de cinq mille fols ou enuiron. Cette occafionfi legitime/epré-
fentant pourauoir raifon auec prétexte apparent, de l'ancien ennemi dela maifon
de Bearn, Gafton intereffé ,pour vanger l'iniure faite à fon parentj arme à bon e£
cientcontrele VicomteNauarre quife met fur la defenfiue, en telleporte fortcàu'àroc-
formek-
cafion de cette guerre, toute la Gafcogne fut en efmotion, comme
ment la Charte. Mais le fuccez fut fifauorable à la iuftice desarmes de Gafton qu'il
conquit toutleVicôtcd" Acqs,aprcs auoir défait ôc tué Nauarrus en vn côbat; de qui
Ll ij
fujot^&il'ettcncmèfîcdeccttpgtierrej:
1
!j: 1 ri i..
1 LJCcÉKxranX^qlfcclaVico^éd'Acsélargkreftcnducdesterresdclamaifah

les païens ppur.Cc contenter en quelque façon tuerenc aufli l'Archidiacre Af»
nauçTRairaond, ainG qùe-ribùs âprenonsde la Charte d'Aeqs, d'où ïaipuiféle
?b-

dé Bearn, lui a^qw&ila.ppfleflîon/icnn*aut^esx:hofesdelaterre de Mixe, & decelle


;•

d'Gftabacpqtiifontinamtenâiiidansl^BafleIs/auarre,& pôurlôrseftoient desàpafj


tenandcr&ilu.Vicbratéd'Acqs)commaelles fontencotauiourd'huidefon Euekhe.
C'cûipoorquoi depuisec temps, cm voit que les principau£$eigneurs"<!ie Mixe fçau
uoitjceûx de G«aitontj&.de Luxe font du corpsdelaCouf defloftre ©aftôn & dis
fafetôme rfialcfc%ctomraéil apert par diuers adtds qui font au Chartulaire de l'Abbay b
deSor^e^JPartknlierehàcnlBriladifputej^uifiiruinttouchant là moitié dé Tiglife
duTÎtiage-d'Airibishauie,- quclè ^^ComtèCcntulleauoicaïiiugéeauxînaiftresdeb
maifond'ÂrrihBha^te'àu-preiudicâde ce moriaftere.X'Abbe Ainerius en porta fa
pkim£teàrC3aftot4& à O doa isuef^ue d'Oloroh & Pf ieuï dé Morlas, qui ordonne-
rcnclcdvrcleniic lçspartkôî au lcmomaftereseut bien l'auantage neantmoins il
bailbi Benedi&ST&àfortfikLou£fes parties, deux cens fols Morlas moyennant
quoUls quiterenr cette inoitie' d'Eglife confiftant en difm es prémices, pains, chaiï-
deHes,t& autres ablations i dont les cautions furent Brafc Garfîe de Nauars^;&: Ai-
naud<iarfi"edeMûnen. CequifutiàitenprefencedeB.Guillem d'Efcot, Ramon
Efcac deBefëldiii>Brafc GariiedeLuKe^ScBergon Garfie d4Agrarhont>quieftoient
des. Pairs de la Cour du Seigneur de Bearn. De ces deux Seigneurs d'Agramônt,&
Luxe, defeendent ces aeuxrilluftres maifonsdc^Gramont 8c de Luxe, qui font tant
recommâdées pour leur antiquité & leur puifïànce dans I'hiftoire de NaUarrc, & qui
ont cet auantage d'eftre donneuês fans interprète par tous les endroits du Roiaumc.
Cette affaire dcl'Eglifede Ribehaute, fut remife derechef aùiugemcnt du Vicomte
de Bcarn dautantque les partiesjrefufoient d'obferuer le dernier accord. Mais il fut
confirme' par leiugement de toiislesBarons, &parlefermentpreftéenrjEglifeSi
Lodoire, ( nommée auiotird'hui5ain&Giadie ) par les interelTés, & leurs cautions
quifarentBtirgcin Garfesd'Âgr^nont, & Arnaud de Leren pour le monaftere; &
pour la partie3Nauars,"&Munenjquis'obligentdepayerencasde contrauention
trois cens fols Morlas au Vicomtebc la loi ou amende ordinaireducrime, au profit
l'
de Abbé.Noùs verrons en fonlieu des chofeS plus precifes, fçauoir la Vicomteffede
Bearn TalefeprononçantauecfaCourfurleprocezdeladifmedeGarris en Mixe.
IV C'eftaiaffiàcetteconquefte du Vicomte d'Acqs, qu'il faut attribuer l'introdu-
ction du Fordc Morlas au pais de Mixe,& d'Oftabat,dontGafton accorda le bene-
fice à ces peuples nouuellementconquis,pourleurtémoignerladouceurde fa do-
mination. De fait onlitdansîepriuilegcaccordéauxhabitansd'Oftabatpar Brafc
Garde de Luxe, qui viuoit en ce temps, & depuis con firme par Arnaut Lup de Luxe
enl'An 1169. que le lieu d'Oftabàteft peuplé fous le For de Morlas ;& dans vn vieux
regiftrede la Gourde Mixe de Tan 15 70. l'vne des parties allegue^que fuiuât le Forde
Morlas,CWnos em-aforats^ït-ù, c'eft à dire fous la règleduquel nous viuons,la preu-
debte qui excède quarante fols Morlas doit cftre faite auec le duel, fi
ue d'vn on ne
peutiuftificr autrement la chofe.Ce qui eft conformejnonpas au texte précis du For
de Morlas i.maisauxiugemensrendusparlaCourdeMôrlas,fuiuantleur ancienne
pratique, qwi font inférés dans l'anciennecompilation de ce For.
V. Aum après cette conquefte, Gafton eftablit vn Bourg prés du Château &
fort de Mont-Guifcard, auecl'auis & le confenteme'nt de fou valfal Oliuier, qui
cri eftoit le propriétaire. Et tous deux enfcmble fondèrent dans ce bourg vne
falut donnerent àl'Euefché d'Acqs, pour le rachapt de leurs péchés &
pour le qu'ils
Eglife
des âmes de leurs pères &mercs, &enbailkrentrinueftitureàlafaçen
accoutumée, mctant le Liure Meffel fur l'Autel; Du temps du Pape Pafchal, &
de Philippe Roi de France, Epa&e vingt.-cinquiefme, Concurrente feptiefme,
Indiétion quinziefmc,Raimond deSentseftantEuefqued'Acqs.Cequireuientà
l'année 1106.
VI. La denomination de Mongifcardme remet en mémoire, le Fort que Ro-
bert Guifcard Duc de la Poùillc& de la Calabre baftit en l'Albanie, pour bloquer
la ville de Duraffel'an i 08 1. qu'ilfurnomma Montent Guijcardi au rapportde Gau-
fredus. D'où Gafton,quiauoiteu connoiflancedecelieuenfon voyagede Ierufa-
lem, pourroit auoir pris occafion de donner le nom àce fort qui fut en afles grande
confideration, ainii que Ton peut recueillir, de ce que la peine appoféeàcertai-
tranfaâion paffée auec l'Abbé de Sorde, cft adiugée à celui qui tiendra Mon-
ne
gifcard.

I. E Chartario Lafcurrenfi poft mortem R. Vafconia fcte rota inde coacuffa fuit, & adeo dura-
Epifcopi, venir Garfiearnaldusde Ax & tuht îllum uit, donec ipfe Nauarrus exheredatus, & occifus
honorem de MurelSan&x Marix cum fortitudine fuit, & Archidiaconus caùOaitTiusgladiisobtrun-
fua,& tenuit eum in vira fua, & filius eius Leofran- catus fuit. Infra Archidiaconus de gencre ipfius
cuspofteum.PofleaEpifcopusB.&Canonici B. Ma- Centulli & ceterorum Nobilium Bcaraenfium erat.
ris feccru nt multas quetiraonias de i!!o in Conciliis V. Ex eodem Chartario Notificatumfie omni-
ante ArchiepifcopumG. Se B.Epifcopum,& in prx- bus tam prxfcntibus quam futuris quod Gafto
Bearnenfis
fentia domm Amati Romani Cardinahs; qui cum Vicecomcs, veftigiumconferuandseiu-
effèr excommunicatus ab iftis mpradi&is & ab aliis fticix, dignufque viuacis memorix, temporequo
Epifeopis qui erant in Concilies venir ipfe Leofran- Be~rneafem,RrqMe Aquenfem I~icrcomiratum temebat,
cus virtute deipercuflusàLepra, Se reddiditillum ftabîhuit quidam BurgumapudCaftellummontem
honorem fnpcr al tare ciufdem fedis, in prsefentia Guifcard utn confîho & voluntate fui Varonis Olj-
Domni Epifcopi Sancij& aliorum canonicorum, uaiij, qui ciufdem Caftclli & Burgi dotninus & pof-
qooddonum a.udiensGaftoBearnenfis Vicccomes, feflbr erat. Incodemvcro tcmporcipfc Vicccomes
dixit Eptfeopo quod nullomodo dimitteret illum & Oliuarius fuus Varo fundauerunt Ecclefiam in
honorem nifircdimeretabîllo. Deinde Venit Epff"- ipfo burgo Caftelli in honore S. Trinitatis, &: San-
copus Sandlius, & fecit placitum fecundum volun- âx Dei genitricis Maris, & Sanfta; Crucis, & San-
tatemVicccomicis.illeveroVicecomes reddidir & tïi Sepulcri. De qua Sanilirn matrem Aquenfem
firmauit illum honorem cum fidciufToribusnomi- Ecclefiam & fedem pro redemptionefuorum pcç-
ne Guillem Arnald de Cebarte de Armanag, vt fal- cacorum 5c falutc animarumfuorumpatrum <?c ma-
uificaLcrde Leofranco & de omni homine. trum veftiucrunt & veftinoncm, miffalcmfuper
11. E Chartario Aqucnfi Mortuo Raimundo altare ponendo in perpetuam poUè/Eonisac teno-
Arnaldo Vicecotnite Aqucnfi & Nauarrofilioeius ris heredicarcm confirmauerunc.Datum eft hoc do-
exurgente, cantainuidia orra fuit inter Nauarrum num Pafchali Apoftolico Philippo Rege Franco-
Vicecomitem, Se A. Archidiac. Aquenfem, quod rum régnante, Epacïa vigefiraa quinta Concur-
ccpitillum, ôccircaquinquemillialblidorumredi- rente feptima. indiflione décima <jiiinta,R.aiinHa-
rai feci: eum. Vnde tanta feditio exorta fuit quod do SeDtenfi Aquis Epifcopantc.
CHAPITRE XVI.
Sommaire.
Gafton connue fia le Vicomte de Soule. Don de la moitiéde l'Sglife de
Maflagau profit du Conuent de Luc. Discute fur icelle iugée par Ga-
fton au preiudtce du Monaftere. IL 111. gafton apres fon retour
du Saintt Sepulcre iuge larequt 'fie ciuile de l'Abbé de Luc contre le pre-
mier iugement. Souueraineté des iugemens rendus en Bearn. La fin-
tence appellée Sigillum. IV. Çuido ou Gui Euefquede Lafcar. %o-
l'
ger Eue/que d'Oloron. Fondation de Hofpital de M ieibaget par Ga-
Continuation
fton. V. 'Rpgerpretendla Mixefurl 'Eue/que d'Acqs.
de l'inftance entre Roger> & Raimond Eue/que d'Acqs. Refcrits du
Pape Pafcbal. VI. Roger fait faire <vn petitautelcouuert de lames
d'argent. Les i>ers graués fur ces lames expliquent le myfiere du S. Sa-
crement de l'Euchariftie,
A conquefte du Vicomte d'Acqs faite par Gafton, meremet ca
mémoire celle qu'il fit du Vicomte de Soûle, auantfon voyage de
laT erre fain£te.L'occafion de cette guerre, & les exploits d'armes
enfont entierement ignorés; Ncantmoins on peut feperfuadcr
facilement, que le refus que le Vicomte de Soûle pourroit auoir
fait de reconnoiftre Gafton& de lui preftcr ferment de fidélité, coonmeileftok
obligé fuiuant la ceffion, que le Duc de Gafcogneauoitfaitdefondroitdefupe-
riorité, en faueur du Comte Centulle, & les accords arreftésauec les Vicomtes de
Soule,que i'ai produit ci-defTus; que ce refus,dif-je, & cette félonie donnèrent vn
iuftefujetde guerre
ht à Gafton, & vntiltre légitime pour fe rendre maiftre de la Sou-
le, ainfi qu'il & fans doute eftablit pour lors en ce Vicomte leFor de Morlas, du-
quel les traces reflent encore dansla Couftume de ce païs en plufieurs articles, &
particulièrement en l'vfagc du poids & de la mefure de Morlas. Onaprendcefuc-
cez d'vn ancien tiltre fur le fuj et d'vne querelle particulière. Car Seguianeriusayant
donné au monaftere de Lucla moitié de Sainde Marie de Marflag, aucc deux pa'i-
fans, & deux hommes francs; Son fils Raimond Seguinfe plaignit de cette dona-
tion pardcuant le Vicomte Gafton au temps que ce Prince acquit la feigneurie de
toutelaSoule, comme parle cet A<5te: &raftairefuttellementmefnageejquel'on
fit comprédreà I'addc Donat, & aux Moines,que le Vicomte ne pouuoit retenir en
afleurancela Principauté de Soule,s'ils ne rendoient au demandeur le bien contefté:
de forte que raftonfauorifanrlepartideRaimondSeguin,iisfurentcondamnés
à le lui rendre,& receuoir cen t fols Poifteuins
pour leur indemnité. D ont ils firent
de grandes clameurs, & protefterent deforce & de violence contre le iugemenr.
II. Mais noftre Gafton eftant reuenu du S. Sepulcrevoulut reparer le grief qu'il
auoit fait aumonaftere & pour cet effet donna aduis à l'Abbé qu'il renouuelaft l 'in-
ftance, & remit l'arîaire^n difpute Ce que l'Abbé ayant exécuté promptement,
Gafton le reftablit en la pofleflion des rentes controuerfées,ôcpntdelui pour fes
droicts vn bon cheual du prix de cent fols. De ce difeours il apert, que la conquefte
deSouleprecede levo~age de IeIufakm~ç'c:fiàdirel'an
1097. &:quclesiugemcN:du
Seigneur de Bearn cltoient louuerains puis qu'vne communauté fi puiflànte Si
confiderée, qui protefte de force & de violence ne fe pouruoit ailleurs,
que parde-
uant le mefme Seigneurde Bearn;Ce que l'Abbé de Luc n'euftpas obmis de faire,
pendant l'absence de Gafton,qui dura trois ans entiers,s'il y euft
eu en ce temps quel.
que tribunal fuperieur à la Cour Maieur dc Bearn. Neantmoinsles procès,les chi-
caneries, & les plaintes de la partie contiriuans encore, l'Abbé s'accorda de nouueau
aueclui,parraduisdespreud>hommesJ&lui bailla trois cens fols de Morlas
pour
fes pretenfions ôc foixante-fix fols, & dix vaches pleines au Vicomte fes
pour
droits de iuflice, qui confifloientpour lors en amendes, 8e en vne portion foit la
dixiefme, ou autre, des chofes conteftées.
III. Ce qui fait voir que tous ces procès en premiere inftance, & enrequefta
ciuilc, furent pourfuiuis pardeuant le Seigneur de Bearn &
non ailleurs,,& qu'en
ce temps aufli bien que maintenant chafeune des parties eftoit receuë à fe plaindre
parvoyedereuifion. Cari" A bbéfe pou meut le premier contre la première fenten-
ce, & après le iugement de cette inftance de requefte ciuile à fon profit, Raimond
Seguin
re d'vneprefen
raifon Tienne fulaquelle
ta laperemptoire pou les parties tranfigerent. Ce qui feruira enco-
r iuftificr la fouuerainetédes iugemens du Seigneur
& de fa Cour, puis que félon les loix des Empereurs,comme il n'eft loifible d'appel-
ler des fcntences du Préfet du Pretoire, âufli eft-il permis de fe pouruoirà l'encon-
tre par requefte, pour faire iuger de nouueaula matière pardeuantIemcfmeTribu-
nal ce priuilege de Reuifion & Rétractation n'eftant donné qu'aux Officiers qui
iugent en dernier reffort. Et-vicefacra. Les cautions de cette tranfaétion font ceux-
ci, Loup de Vielenaue, Loup de SusMenour ou Sus Mion, Arnaud, & Guillaume
ArnauddeSus Maiour, maintenant appelle Sus fans epithete,qui s'obligent, fous
les rigueurs de payer cent fols d'amende au profit du Monaftere pour chafque cau-
tion, le contratSt demeuranten fa force & vigueur, dont le date cft de l'an M. Cxiv.
fous le PrinceGaftoii,ArnaudEuefque d'Oloron,&Gui Euefque de Lafcar. En0
cétadtefontconfiderablesles termes, Super Sigillum &vimdamando. Car le terme
de Seau eft employé, pour fignificr la fentence donnée par le Seigneur dautant
qu'elle eftoit feellce de fon feau,miuantlaphrafedes loix Vuifigotthiquesexpli-
quée parLindenbroch & Clameur contrela force, eftoit conceuë aux termes ac-
couftu mes de Biaforey dont ie parleray ailleurs.
I V. Au refte le date de cet a£te eft remarquable,à caufedesnouucauxEuefquess
de Lafcar, & d'Oloron qu'elle nous produit. Car aux a&es qui auoientefté em-
ployés iufqu'àprefent,SanceEuefquede Lafcar, fucceffeur de Bernard auoit paru;
&l'onvoid ici Guidon ou Gui fon fucceffeur. Pourle fieged'Oloron, ileftrempli
en cette année de l'Euefquc Arnaud fucceffeur de Roger. Car à l'EuefqueOdon,
qui eftoit aufli conioinétement Abbé de S. Pé, & Prieur de Morlas, auoit fuccedé
l'Euefque Roger. Il eft fait rrentionde lui enlactede la donation, que fit le Vi-
comte Gafton du confentemcilt de fa femmeTalefe,&de Centulle fon fils, auec
l'adueudeshabitans de Saindte ColomejdeLouuierjd'ArroSj&d'Affonjdulieu
furnomméMieihaget, auecles terres & bocages qui en dépendent, & le droidde
pafquagepourlebeftaiUcnfaueurdel'Hofpital. Le datede cét aéte eft corrompu,
Carilénoncequ'ilfutreceul'anM.C. en prefence de Gui Euefquede Lafcar, & dc
Roger Euefque d'Oloron. Cependant il eft certain que Sance predeceffeurdeGui
c
(legeoit à Lafcar depuis 1080, iufqu'en l'année M. iv. pourle moins. Il eft aufli
affeuré que ce date precede l'an m. cxiv. auquel l'Euefque d'Oloron Roger
tefmoins
eftoit decedé, & l'Euefque Arnaud auoit pris fa place. Les qui fuiuent les
Euefqucs, font Fortancr de Domij Fortanerd'Efcot, Raimond Garfias de Gaua-
fton, Raimond Arnaud de Coarraffe, & Arnaud de Laruns.
V. L'occafionfeprefenterade parler ci-apresdesEucfquesGui, & Arnaud. C'eft
pourquoi ic me contenteraimaintenant de produire, ce que laCharte d'Acqs nous
fournit, touchant i'Euefque Roger;dont I'cfcritiain,fe plaignant toujours des en-
trepriiès quel'Euefque Amatus auoitfaites fur le Diocefe d'Acqs, parledemembre-
mcntciel'Archidiaconéd'Agarencz& Reuefel, outre l'inuafi on de Soûle, adioufte
enfin, que Roger Euefque d'Oloron propofa vnenouuelleprctenfxon touchant le
paisdeMixe, qu'il vouloir afTujetir au fiege d'Oloron, & le retrancher de l'EueC-
ché d'Acqs. Ce qui obligea fon Euefque nommé Raimond (qui eft furnomme'
RaimonddeSencsaucikrcdcrEglifedc Montgifcard, de l'an m. cvu. ) de faire
vn voyagea Rome, & d'obtenir du Pape Paichal vn priuilege, pour la confirma-
tion des termes & limites de fon Euefché, auec refcript adreflant à Raimond Arche-
uefqued'Aux, pour affigner tant l'Euefque de Bazas,qui auoitauflifait defâ part
des inuafions fur l* Euefché d'Acqs, que l'Euefqued'Oloron, & faire iuitice aux par-
ties, auec l'auis des Euefques comprouinciaux. Mais ne voulant s'enueloper à
mefme temps en diuers procez,il pourfuiuit premierementfon inftance contre l'E-
uefque de Bazas, dont il vintà bout, apres beaucoup d'ennuis, de trauail, & dedef-
penle, y ayant vacquéfept
il le années entières. Et voulant entreprendre fon affaire auec
ceux d'Oloron, rencontra que fon refeript eftoit furanné pour leur regard, 5c
que Raimond l'Archeuefque fon Commiffaire entreprenoit le voyage de Icrufa-
lem.
Ce qui le contraignit d'aller à Rome, & d'obtenirdu Pape Pafchal vnecom-
miflion pour Gérard Euefque d'AngoulefmeLcgat du Sain<5t Siège, afin qu'il vui-
daft le différent deceuxd'Oloron, & d'Acqs. Lesletresd'aflîgnationdeceLegat
adreflàncesàrEuefqued'Oloron A. fontinferéesdans le vieux tiltre, fans qu'il iok
fait mention d'aucun exploit les Euefqucs d'Acqs ayans micuxaimé abandonner
vnemauuaife caufe, que s'engager en nouucaux frais. Tanty aquedel'adrefTedes
letres du Legat à l'Euefque Arnaud on doit inférer quelles eftoientpofterieur es à
l'année m. cxiii Lxqualité de Legat en laperfonnede Gérard Euefque d'Angou-
lefme n'eft pas fuppofée, puis que l'on trouue dans la Chronique del'Abbé d'Vf-
perg, que ce GerardLegatenAquitaine, Legattuin jéejuitania, pvLh\ia.énf>tc[cncc,
& par ordonnance du Concile de Latran tenu fous le Pape Pafchal l'an M. cxu.
icDecretdecaffationdupriuilege,ou prauilegeque le mefmc Papeeftant arrefté
prifonnier auoit accordé par force à l'Empereur Henri V. touchant les inuefti-
turesdesEuefques efleus, qu'ils deuoient receuoir de la main de l'Empereurpar l'a*
neau, & le bafton, auant qu'ils peuent eftre confacrés.
Vî Cet Euefque Roger fit faire vn petit autel ou cofre quarré, de bois,couuert dc
lames d'argent affez bien élabourées,par Rainaud maiftre de Morlas, qui s' eft côfer-
uéiufqu'à nos iours à l'entour duquel font eferits les vers fuiuans, qui Font foi de la
créance que les Bearnois auoient pour lors du myfterederEuchariftie. Sur le deuât:
Respirer impofms commutât Spiritus almus,
Fit de Pane Caro, Sanguis fubflantia vinr,
Sumpta valent anima pro corporis atque falute.
Sur le derrière
Dantur in hac menfu Sanguis, Caro, poms, & efca,
Verba refert canx f s~er h~ec oblara Saccrclos,
Munera Sanfiificat, & Pafiio commtmorxtur.
Au defTus:_°
Hanc Morlanenfis Rainaldus condidit aram.
Praptl R.ogmu$ Qlorenfts ittjîir w ejftm.
I. ChartaMonaft. L,t|cenfis-. Poftquemfurrcxit rcdcOloconen/l.EpifcopoGuidoncinLafcar.
RaimundusSegûïnus,~temporequoGafto Viceco- • I V. Vêtus fcHeda Notuinfit tam futuris quam
Adeptm eft EkmMkmtôt lus SotU, 6c conqueftus prxfehtibus,qiiod ego GaftoVicecomes Bcamenfis,
mes
eft de fupiadiôo honore.memoratoprincipi. Ad id dedilocum quod dicitur Médium Faget dotno Dei
ventum eft, vt diccretu r eidem Abbati & fenioribus
& Hofpitali ad miniftrandum & feruiendum pau-
S.Vmccntij quod nifî redderet fupradiâum ho- peribus.dcdietiam locum plânum& nemorofum
norem, non poflèt principawmobtînerefccurcfn- circaipfumlocumfuflicienter quantum opus fuerit
pradiftx rogionis, Se fauente partibus Raimundi domo Dei feu hofpiuli.cumomnilibertateadlabo-
Seguini Gafto Principe, fuper Sigillum & Vim cla- randum, & mittendura pecora, & ad faciendum
ntando accipere habuerunt cenenra folidos Pitta- quodcumque ueceflarium ftierit& vt ipfelocus{ït
uienfis moncxx,Sfcum rancuramagna reddiderunt liber, & habitatores fint liberi.praecipio vt nulla
ci. His ita peraôi's,
ReuertentegodemPrincipekS.Se-^vinquam petl'ona contra vtilitatem habitàtorum
pulchn feiensfe iniuftè tulifle fupràdidum honôrcm aliquid agéie pixfumat ibi. Hoc domum dedi pro
S. Vincentio admonuit Abbatem fupradi&ura “ & falute aniroat meae,pa«i(que,ac marns, Se touus
fenioreseiufdem loci vt requirerent quod di&um confanguinitatis«iese praefente dommo Guidone
eodem Abbate, & à fenioribus Epifcopo Lafcuctenfv Domino Rogerio Epifcopo
eft, & aceepic ab
vnum optimum caballutn C.
videlicetColidorum,& Olorenfi praefentibusac concedentibus habitatorù
rïftituitinhonoiemponenscos in poteftate. Mut- bus SancTrae Columb»^: de Luperio, Se habitatoxi-
tisautempoft hïclicibus, rixis.&contcntionibus bus de Avroflio,& de Affonio. Ego Talefa Viceco-
peraâis,ad hoc ventumefteonfiliis bonorum viro- mitifla conftrmo hoc donyim,& ego Cencullus eorïï
rum, vt datent Abbas 8c feniores eidem Raimundo filius confirmo.Huiusdonationis telles funt Domi.
Segm. c c c. folidos de Morlaas, & lkvi. fol. ad Vi- nus Guidonus Epifcopus.Do minus Rogerius Epi-
cccomitcm& x. vaccaspr*gnantes. Fa£laefthïc fcopus. FortaneruisdeDomij, FortaneriusDefcot,
charcaanno ab IncarnacioneChnfti m.cxiv. exi- Raimundus GarfîasdeGauafton,Raimundus Arn.
ftente eodem principe Gafto, Epifcopo Arnaldo in de Coarrafa,& Arn.de Laruns.Faftûfuitannom.c.

CHAPITRE XVIIL
Sommaire.
Conqueftei de Sance Kamires Roi à' Aragon & de Nauarre quiJe ren->
ditmaifire de (avilie deHuefc^farlesMores» &j reftahlitl'Euefché*
Amatus Légat 3 & Sance Eue/que de La/car eflans prefem la con
er ation dei' Eglife. II. Le Roi Alfbonfi leBataillantcontinua les con-
àuefles3 & dejfeigna lefiege de Saragojfe. III. Le* XJafcons auoientjè-
couru ce Tnnce. Il prie Gafton de l'afilter aufîege de Saragojfe. Af-°
fimblefon armée l'an 1 1 14.. I V. Siege de la ville par Aifonfi. Trifè
de la ville de Tudelepar le Comte du Perche. Les François mal traiBés
l'armée fe retirent dufiege. Alfonfe obligé d 'abandonner le Jiege 3à
en
caufè des guerre* de Caïiillejjufcitées far fa femme la Reine Vrraque,
&fon mignon le Comte de Campdeftine.
'Inuafîon du deNauarre,que le Roi d'Aragon Sance
Royaume
Raraires auoitfakcau prciudice de RamirInfantde Nauarre, por-
ta cet auantage aux affaires de laChreftienté.,que les forces de ces
deux Royaumes eftans vnies, il eut moyen d'auancer (es conque-
ftes contre les Mores du cofté d'Aragon & de prendre fur eux les
villes de Bolea,de Graus>& d'A ycrbe.11 ddTeigna au£li de ierendremaittre de la ville
de H ucfca qui eftoit polTedée par le Roi A bderraman fon tributaire & ayant dé-
fait le fecours que le Roi de Caftille enuoyoit à ce mefereant il mit le fiege deuant
la place, où il mourut d'vn coup de flefchel'an1094. ayant obligépar ferment fon
fils Pierre premier du nom, de contùiucr le fiege. Ce nouueau Roi retenantlcs
deux Royaumes, s'attacha plus opiniaftrement à la prife de cette ville, pour immo-
.leràl'honneur des funérailles de fon pere les teftes des affiegés, &la puiflante ar-
mée qui venoit à leur fecours, laquelle il défit, ôctuafur lechamp quatre Roitelets
Mores,quilui donnèrentle fujet de charger de leur tefles le blafon d'Aragon & en
fuite prit la ville l'an i o 9 o. où il eftablit le f iege principal de fon Royaume & remit
en la MefquitedesMores, i'Euefché deHuefcaqui portoit auparauant le titre de
Iacque, & d'Aragon eftans prefens à la translation de l'Euefché, & à la confecra-
tion de l'Eglife, AmatusArcheucfquede Bourdeaux Legat du Pape, & SanccEuef-
la ville de Barbaftre fur Jes Mores l'an
que de Lafcar. Ce Prince conquit encore
1100. &deccda de maladie en iï 04.
I I. Son frère Alfonfc ,furnommé le Bataillant,luifuccedaaux deux Couron-
frontière qu'il
nes de Nauarre & d'Aragon & audefir de ruiner les Mores de fa
auança a tel poinft, qu'il prit fur eùx vn grand nombrcdebellesvilles,dontilacrcuc
la Couronne d'Aragon auec tant plus de facilité, qu'il fe trouua en mefme temps
fortifié des troupes defes deux Royaumesqu'ilpoflèdoit de fon chef, & de celles de
LeonjdeCaftiUe'j&.deToledejdontileftoitRoide par fa femme la Reine Vrra-
que. De forte qu'eftantplein de gloire, à caufe des bons fuccés qu'ilauoir eus con-
tre les Mores, particulierementen la iournée de Valtierre en Nauarre, en l'an M. ex.
oùleRoidcSaragoffe & de Valence Almuftahenfuttué, & en fuitela ville d'Exea
prife; & voyant d'ailleurs la confufion& le defordre qui s'eftoit glifledans les affai-
resdes Mores, à caufe de leurs partialités, ceux deValence, & deTôrtofe occupés
en la guerre de Catalogne,la ville de Saragofle fans Roi particulier, depuis le decés
d'Almuftahen & commandée par des Gouuerneurs que le Roi de Marroc y en*
uoyoit, & que parla prife deHuefca, & d'autres bonnes places voifines,elleeftoit
M. exi v. de s'en rendre maiftre, & dclarecouurer
commebloquée, il deffeignal'an
fous
du pouuoirdes Sarafins, lefquels elle gemiffoit dupuis l'an 716.
III. Pour cet effect ayant reconnu la valeur des Gafcons en ces derniers com-
bats, dont il auoit rendu vn tefmoignage public, par lemoyen de la donation qu'il
fit pour recompenfer leurs feruices, des Eglifes & difmes de la ville d'Exea, enfa-
ueurduMonafteredcGrandSelucenGafcognejau
rapport de Surita enfes Anna-
les, il voulut fe fortifier de nouueau du fecours des gens de guerrede deçà. C'eft
pourquoi il pria noft re Gafton de lui fournir les troupes necclfaires,pour le fecourir
envnefifaincte&fi louable entreprife, & vouloir tefmoigner en cette occafion, °
les efFeéts de ce courage, qui auoit donné de la terreur aux Sarafins d'O rient, & con-
tinuer fon zele& fa vigueur pour la défaite des Mores d'Efpagne, qui eftoient de
mefme feéte. Alfeuré de la bonne volonté de Gafton il anemble le corps de fon
armée au chafteau de Caflelar à cinq lieues de Saragofleau mois de Ianuier de fan-
née M. c x1 v. Surita en fes Indices & au premier liure des Annales, fait le denom-
brement des principaux Chefs des troupes de Bearn & de Gafcogne,qu'il nomme
en cet ordre., Gafton Seigneur dcBearn, le Comte de Comenge, Rotrou Comte
du Perche, Centulle Comte de Bigorre, le Vicomte de Gauarret, l'Euefqu e de Laf-
car, Auger de Miramon, Arnaud Vicomte de Lauedan, qui fc maria à Donna Oria
ComteÎTe de Paillas.
1 V. Alfonfe eftant fortifié des compagnies des Gafcons, qui s'eftoient ioin&s
aux foldats de fes vieilles bandes nommés Almogauares, & aux leuées extraordinai-
res qu'il auoit faites dans Ces Prouinces, campa deuant Saragoffc refolu de n'aban-
donner le fiegc qu'il ne fefùft rendu maiftre de la ville. Mais d'autant que les Sara-
fins poffedans le pais d'alentour trauailloicnt infiniment noftre armée auec leurs
courfes, & nommément la garnifon de Tudele ville aflîiTc furl'Ebro & diftantede
Saragoffedefeizc lieuës, qui coupoit les viures venans d'Exca, & du Royaumede
Nauarre; le Comtedu Percheforma vnc entreprife contre cette ville, femblable à
celle qui eft dcfcrite dans Iofùc qui lui reuffit fort heureusement. Car il partit fe-
crctemcnt du camp auec fix cens gendarmes, qui portoient autant de foldats en
croupe, dont il mit cens ou plus en vn licttcotiuert d'oliuiers, & auec le rcfte fe
cinqdeuant
matin
prefenta de bon la ville, y faifant le degaft. Ce qui obligea la garniion
de Tudele de faire vne fortie fur les gens du Comte,. qui faifans leur retraite don-
nent efperance aux Mores d'vne entiere victoire. Cette feinte les conuia à mettre
routes leurs forces hors la ville gardée par les feules femmes Se à nos gens qui
eftoient en embufcade, la facilite d encrer dedans, & de fe rendre maiftres de la pla-
ce. Cela
fait, ils donnentfur les Mores, qui eft oient à la campagne les
mettent en
route, & retirent le Comte de la pre/fe pour lui faireprendre poiTeilion de Tudde,
dontle Roi Alfonfe lui o&raya la Seigneurie, & de beaux priuileges aux habitans,
& particulierement, qu'ils feroient iugés fuiuantles Fors de Sobrarue. Rotrou la
bailla depuis en dota Marguerite ou Mergeline fa fille, qui fut mariée à Garcia Ra-
mires Roi de Nauarre après. Alfonfe. Laprifedecexte ville arriua fur la fin du mois
d'Aouftdecetteannéeiii4.& donnavn grand effroi aux Mores de Saragoïfe: Mais
le fecours continuel d'hommes & de viures, qu'ils receuoient desRoisdeFraga &?
de Lerida, & les affaires qui furuindrentau Roi Alfonfe du cofté deCaftille traîne-^
rent ce fiege en longueur, & affoiblirentl'armée par la retraite de pluficurs Fraa-
çois, aufquels on ne fourniffoit pasl'argenc qui leur auoit efté promis,ainfi que les
Auteurs Efpagnols auoùent. A quoi doit eftre rapportécequ'Orderic a remarqué,
fçauoir que Rotrou Comte du Perche, & les François qui auoient eftéappellés fous
de grandes promeffes, apres auoir ferui le Roi d'Aragon furent contraints d'aban-
donner les Efpagnols, dont la jaloufieeftoit venue à tel excés, qu'ils auoient entre-
pris d'attenter fur leurs perfonnes.
V. Quant aufujet de la guerre de Caftillc, qui occupoitencicrementle Roi, ie le
déduirai luccintement, pour rendre d'autant plus aifeuréela relation de la genereu-
fe entreprife de noftre Gallon, qucie reprefenterai au Chapitre fuiuant. Vrraque
Infante de Caftillefutmariée en fecondcsnopces auec Alfonfe Roi de Nauarre &
d'Aragon, fon pere n'ayant voulu deferer àla priere des Grands de Caftille, qui le
firent fupplier par vn Iuif nommé Cidello fon Medecin, d'agréer le mariage du
Comte GomesdeCampdefpinenaturcldeCaftille,quiauoitfort bonne part aux
affedHons de l'Infante. Ce mariage fut celcbré en la prefencedu
pere dans l'Eglife
deToIede par l'Archcuefque Bernard l'an 1096. fuiuant la relation de Roderic
embraflee par Mariana quoi que Surita efcriue en fes Indices, que les parties furent
feulementfiancées pendant la vie du perc,6c les nopces célébrées apres fon decés, fe-
Ion la relation de Munhiusauteurdu temps. Au mois de Iuillet 1109. Le Caftillan
cftant decede, Alfonfe de Nauarre s'achemina en Cafhlle aucc la Reine Vrraque,
pritpofTefliondesRoyaumesappartenansàfa femme, eftablifTant dans les places
fortes,des garnifons compofées de la milice d'Aragon, dont il bailla le commande-
ment général à Pedro Anlures Comte de Vailladolit. Ce qui mit en ialoufie la No-
bleffe de Caftille, laquelle perfuada enfin la Reine Vrraque de defappointer Anfu-
res en abfence, &fanslefccudefon mari. Le R oi offenfe de cette entrcprife vint en
Caftille, reflablit fon fauori, & ne pouuant plus fupporter la vie impudique& dé-
bordéedefà femme, fut contraint de l'arrêter, &; l'enfermer dans le fqrtdeCaftel-
lar prés Saragofle: d'où elle fut enleuée & conduite
en Caftille, parles menées du
Comte Pedro de Traua Gouuerneur de l'Infant Alfonfe, fils du premier mariage
d'Vrraque,auec
fut remifelesentreles
forces des de fon dela Gahce.Neantmoinsbien toft après la
principaux
mains
Reine mari, qui la voyant en reiblutiontilcne qui-
ter fa vie deshonnefte&prortituée,futcontraint de la mener en la ville de Soria,
oùil la repudia publiquement,difant qu'il nepouuoit habiter auec elle^àçaufc dç
leur parenté, quiefloit au troifiefmc degré. Ceux de Leon & de Caftille prirent
cette répudiation publique pourvn affront, leuem les armes en fautur d' V rraque
contre Alfonfe,qui retenoit, nonobftant le diuorceles qualités de Roi de Leon &
decattille. De forte qu'il fut obligé'de combattre en bataille rangée prés de Se-
pulueda contre les partifans de la Reine qu'il défit & tua fur la place fon corriual, le
Comte Gomes de Campdefpine, mignon d'Vrraque. Pourfuiuant fa victoire il
gagna vne féconde bataille contre la Reine & fon hls Afonfe, qui auoit cité cou-
ronné Roi en la ville de Saine* Iacques de Galice. Enfin, le Pape Caliile fécond,
oncle de l'Infant Alfonfe, comme cftant frere du Comte Don Raimon fon pere,
enuoya l'Abbé de Clugni fon Legat.,enuiron l'an ioii. qui appaifa les troubles
pour vn temps lefquelseftans fomentés par V rraque, finirent auec fa vie Tan1017.
& les deux Rois firent leuraccord l'an 1 030. portant que le icune Alfonfe demeure-
roit paifible en fes Eftats de L-con & de Caftille, & le Roi de Nauarre retiendroit la
Rioia, Alaua, Guipufcoa, Bureba, & toutes les terres quiapartenoicntàla Nauat-
ainfi
re,& auoient efté vfurpées par les Rois de Caftille que verifie par les propres
paroles du Moine dela Penna, lean Bris Martinez Abbé de ce Monaftere;qui ad-
ioufte, que fi ce Royaume de Nauarre cuft conferué les Prouincesqu'Alf onfe lui fit
rendre, il feroit vn des plus grands des Efpagnes.

III. Siiriral.i.Annal.c 41. confenfu Regis vt opinaimir ttaftauerunt.


III. OrdencusJ. 1$. Hift. Hifpani dolum in illos V. Ioan. Briz ManHift. Pinnat.l.j.c.8,
machinati funt, & de morte fuorum auxiliatorum

CH A PITRE XIX.
Sommaire,
Renouuellement âufîege de'SaragoffeparGajïon. Jlfait <vn corps d'ar-
mée en Bearn &au refie délava/cogne. Defcripion defon entreprifè
fuiuant vn ancien Auteur manufcrït. II. Déguifement de quelques
Hïjtoriens EJpagnols. Surita accorde que l'armée des Bearnois renou-
uella lejîege. Elle prit par affaut Almudeuar qui efioit bien retranché.
III. Gaston prend toutes les places qui eft oient fur fon chemin. F ait les
approches de Saragojfeprend les dehors3 & le fauxbourg. La 'ville
le
tftant aux abois RoiAlfonfe atterti par G afion quitte la Caftille 3Je
rend au camp > & met Jàr pied les Aragonoù. Surprifè da auteurs Ef-
pagnols,qui con fondent la retraitte des François du premier fiege auec
celui-ci. V. VI. Secours inutile. Saragojfe renduë. Guillaume G aslon
Eue/que de Pampelone parent de GasJon rendit des fermées fignalé s en
ceflege.
'Eftoient ces grandes & chatoiiilleufes guerres de Caftille,quidiuer-
tirent la pedonne du Roi Alfonfede la continuation du fiege de Sa-
ragoffe, qui fut différé iufqu'en l'année M. cxvm. auquel temps no-
ftre généreux Gafton eftimant que la honte de ce retardement re-
jailIinoitcontrelui,puisquelcRois'eftoitdefchargédece fiege, furie foin & l'in-
duftrie qu'il y aporteroit, drefTa vne puiflante armée dansleBearn, & lesautrcscon-
trées de Gafcogne De forte qu'vn auteur Efpagnol cfcrit à la main qui eft au pre-
mier banc delà Bibliothèque du Collège de Foixà Tolofe, trai&atit des Euefques
deSa-
cîeSaragofleValerius & Braulius,abonne grâce d'obferuer, que cette floriflante
ville auoit efté en vn grand defordre pour ce qui regarde le feruice diuin iufqu a. ce
que les Gafcons ce font les propres termes,pafferentles Monts Pyrenées, que fon nomme
Portsde SainfteChriftine}prefidant&commandantàleurstroupes Gafton de Bearn, qui fut
tres-vaiUant au fait des armes, & preuoyant & diferetenjes aSHons Le corps duquel eji en-
fetteli en l'EJife de Saincle Marie Matottr de Saragoffe. Les Gafcons continue cet Au-
teur poferent leur camp à l'entour la Cité plantèrent leurs tentes & punitions aJSie-
de
gerent la ville. Le très-terrier Alfonfe Empereur d'Eftagne ayant apr'is le fiege ne Vou-
lant eftre priué d'vn fi grand honneur Vint ioindre fes forces k eux & prejfa la ville iuf-
(jùà ce quelle fut rendue.
1 Cette narration naifue vaut mieux queles déguifemens
1. r de quelques Hifto-
riens d'Efpagne qui ne pouuans foufTrir l'efclat tout entier des armes de Gafcogne,
reprefententleRoiAlfonfeàlatefte de l'armée de noftre Gallon, pour faire les ap-
proches de la ville; confondans la premiere attaque faite en M. exi v. auec celle
de M. c x v i ri. Quoi queSurita nous auoiie franchement que l'armée des Bear-
nois renouuella le fiegedeprés, tandis que le Roi eftoit occupé dans les guerres &
factions dcXaftille. Et nous aprend le progrés qu'elle fit en chemin. Car il dit en
fes Indices, & au premier Liure des Annales, que cette armée pana les Monts Py-
rénées & fut en cftat, vers le quinziefrnede May de l'année mille cent dix- hm£t &
campa en cet endroit que Ton nommoit La Laguna de Jyerbe qu'elle marcha
vers lelieud'Almudeuar,qui eftoit bien
fortifié, & défendu par vne puifTantegar-
nifon de Mores;;ôc que le mefmeiour qu'ils firent les approches, quoi que les en-
nemis fefuflfent mis en defenfe les noftres donnerent vn aflaut fi afpre qu'ils en-
trèrent dedans par force, firent pafler par le fil de l'efpée touslesMores,pourdon-
ner de la terreur aux autres, qui voudroient refufer de fe renckeà la premierefom-
mation.
III. D fait, le bruit de ce carnage, eftonna tellement ceux qui auoient tenu
e
ferme les années paffées, dans les places fortes des enuirons,qu'ils les abandonne-
rent & les biffèrent fans defenfe donnans moyen aux noires de fe faifir des
lieux appelés Sarinan Salcey, Robles & deux autres villes afîifes fur la riuiere
duGaliigo;fçauoir Suera & Gurrea, que les Romains nommoient le For des
Gaulois. Apres s'eftre rendus maiftres de toutes ces places, Gafton & les autres
Chefs de ion armée payèrent fans difficulté les riuieres de Galligo & d'Ebro &
n'ayans auparauant affiegé Saragoffe que d'vn cofté ils l'enuironnerent de tou-
tes parts & dans huicl: iours apres
leur arriuée3 gagnererent le fauxbourg du
cofté de deçà l'Ebro & fe faifirent gencrallement de tous les dehors iufqu'aux
murailles de la ville. Aprs cét heureux fuccés ils auertirent Alfonfe qui eftoit
eh Caftillc comme ils auoient reduit les ennemis à i'eftroit afin qu'il vint en
diligence à leur fecours, & qu'il ioiiit de la gloire de cerce vidoirede faitil s'ache-
mina auec fi grande preffe qu'il arriua au camp fur la fin dumois de May. IlaiTem-
bla incontinent fes Riches hommes, & cous fes gens de guerre, & mit vn ordre
fort cxadl: à tout ce qui eftoit neceifâirepour le combat: d'autant que les Mores qui
deffendoient la Cité eftoient en grand nombre, fort entendus au meftier, & auoient
mis les fortifications de la place en fort boneftat: En fuite le iudicieux Surkafait
vn dénombrement des |Ricombres d'Aragon, que l'Empereur Alfonfe affembla:
& adioufte que les Mores fe dépendirent aucc grand courage; & que le mois de
Iuin eftant expiré les foldats de France le retirèrent melcontens de ce que
l'Empercur'ne lesfatisfaifoit pas à leur gré, & qu'il ne refta que les Comtes, Vi-
quedaron los Con-
comtes &r les autres Capitaines auec leurs gens, Y folamente
des y VïXcondes,y los otros Cdpitanes, con los juyos.
1 V. Dans cette narration de Surita, qui lui eft commune auec les autres Efpa-
gnols, on y doit remarquer vn trai&notable d'enuie contre la gloire des Gafcons,
bien manifefte iurprife, & vne conrradiûion tout enfemble. Car apres
ou vne
auoir accordé iugenument quenoftrc armée feule fit les approches, & gagna les de-
hors dela Cité, & quelesAragonoisne furent mis fur pied qu'apres l'arriuée d'AI-
on defire maintenant
les priuer de la gloire de la prife, en les faifant
fonfe,vnmefcontentemcnt,conrWdans retirer
pour par ce moyen la premiereretraidte del'an-
née nulle cent quinze, auec celle qu'ils forgent maintenant: qui demeurecontredi-
Chefs de l'armée Gas-
te parleur propre confeflion; Car ilsauoiknt que tous les
conne tindrent ferme auec leurs gens. Il ne le retira donc
pcrfonne de confide-
ration, finon que l'on veuille faire eftac de quelques gueux& des goujats qui
fe îettent à la fuite de l'armée, & laffés de feruir ont accouftumé de faire lourde-
ment leur retraicte.
V. Le fiege perfeuerant auec fermeté, Se la cité eftanfi reduiteàl'extremité, les
ennemis virent leur perte aiTeurée, dautant qu'ils n'eftoient pas aflez forts en nom-
bre pour fortir à la campagne, & que leurs gens eftoient extenués & afoiblisde
faim; de forte qu'il ne leur reftokque l'efperancedu fecours des Rois Mores leurs
voifins, & celui de Barbarie. Celui-ci quoi que plus efloigné, eftoit le plus afleuré,
tant pour auoir efté practiqué depuis long-temps que pour efircvn recours d'o-
bligation & de deuoir, puis que le Roi de Marroc de la race des Almorauides, Mi.
ramamolin & Souucrain de la Morifmed'Efpagrie s'etroicreierue pour foi la Cou-
ronne de Saragoffe. Le RoiTemin enuoyépar celui de Marroc fe prefenta auecvne
puiffante armée, refolu de donner bataille, & pofa fon camp proche de la riuierc
de la Guerbc, à trois lieuësde la cité, enlieu fort auantageux. Mais ayant reconnu
les forces, & la contenance de l'armée Chreftienne, ilic retira dcnui& dans peu de
iours, & reprit le mefme chemin par où il ciloit venu. Vers le mois de Décembre,
il renuoya vn ficn coufin auec vne armée plus forte, afin de rafraifchir la place; mais
l'Empereur luialla au deuantj lui donna ba taillerie mit en route ,& prit ou tua la
plus grande partie des ennemis. Cette bataille fe donna au lieu de Cutande prés la
vile de Darocajfuiuant les anciennes Hifloires d'Aragon: laquelle eft fort renom-
mée à caufe du grand carnage, que l'on fit des ennemis & de la mort du fils du Mi-
ramamolin. Surira affeure auoir leu dans vn ancien Auteur, que le Comte de Poi-
tiers fut en cette iournée, & y combattitauec fix cens genfdarmes qu'il auoir menés
au fecours. Ce qui feruiroit encore pour mouftrer que les foldats François ne fe re-
tiroient pas de ce fîege,puis que l'on void le Comte de Poi&iers qui n'y eftoit pas au
commencement y eftre accouru auec fecours tres-notable de fix cens cheuaux.
MaiscettebatailledeCutandedoiteftrerapportceàvnautretemps, fçauoirà l'an-
née iizz. comme i'explique au Chapitre xxi.
V I. Les Mores ayans perdu l'efperance de tout fecours, rendirent la ville à l'Em-
pereur Alfonfc, fous certaines conditions, ledix-hui£tiefme Decembremillecent
dix-huid: qui s'alla loger au Palais Royal nommé par les Sarafins A fuda. Surita, ni
Blanca ne font point mentionde Taflaut que donna Gafton Euefque de Pampelo-
neauec fes Nauarrois, qui hafta la reddition de Iaplacc, les Chreftiens commenr
rans d'entrer parlabrcfche; Mais Garibaine l'a pas oublié, ni Sandoùal en fon Cata-
loguedesEuefquesde Pampelone,qui rapporte mefmesla donation que le Roi Al-
fonfe lui fit,& à l'Eglifcde Pampelonc,desrentes & difmcs de l'Eglife de Tudele à
caufeduferuiceque cét Euefque Don Guillaume Gafton lui auoit fait aux {îegesde
Saragofle Tudele, & Taraçone, Procter feruitium^uod m'thipra&ttHsEpifcopHsfec'uïn
ohjtdioneCœfiraugttflœyTtiteLet&Tirdfona. le fuis bien aife de faire cette remarque,
d'autant que non feulementce bon Euefquc Guillaume Gafton eftoit de la Prouin*
ce de Gafcogne,fuiuant Garibai au Chapitre feptiefme,mais encore eftoit-ilproche
parentdcnoftre PrinceGafton. Ilfiegea en 1 115. & mourut le fixieûnede Fcurici
mi. fuiuant Garibai, & SandoiiaL
I. Auclorms. Coll. Fux-Tol. Vafcones Pyreneos cica comcdcndafucriint comprefli cum iam vidlus
montes, qui dicuntur PortusS. Chriftinsc cranfic- vitefquc deficerent vrbem munitiflimam reddere
iunt,eispra:ûdentc(Ki/?«wdélitante, qui fuitftre- cogerentur. Quid plura ? Vrbe reddita Chriftiani
nuiffimus in armis & in fuis aftibus prouidus, Se occupant munitioncs «Ecdefiaftica reparantur Pe-
difctctuîjcuiuscorpus fepultum eft in Ecclcfia S an trus inthronifatur Epifcopus, qui & in pbfîdion*
Six Maris Maions Cxlaxauguftanx. Vafcones in fub fpe capiendç ciuitatis diu fuerat cledus,& à Ge-
circuitu ciuitatis Csefarauguftanç cadra tnecancur, lafio Papa in partibusEquitaniae extiterat confecra-
figunttentoria obfîdent ciuitatem. Bcllicofidîmus tus. Ctpra fuit ciuitasGzfaraug.poft proditionem
Jldefonfus Imperator Hifpanix audita obfidione Comitis Ialiani fub Era m.cliv, menfe Décent-
vtbis, focias adminiftrat militias nolens fe tanto bris, Anno à Natiuitatc Domini m c x v t.
negotio dofraudari tandiu ciuitatem obfcflam te- II. Surital.i.Ann.c.44.5cinIndicibus.
nuit, quoufqueSaraceni famecoaéH vfque ad illi- VI.Garibail.3.}.c.7.SaQdoualinCatal.ep. Pamp.

CHAPITRE XX.
Sommaire.
Examen de tannée de la prife de Saragojfe. Surita met cette conqtiefle
en l'année 11 18. Blanca en l'année 1116. IL III. IV. Opinion de
Blanca re futéedepar la lettre du Pape Gelajè fécond. Election de Pierre
pour'Sut '/que S aragojfe delàpendant kfiege. Sa cenficration par le Pa-
pe Cjelaje. Réfutation défaite du Cardinal JBaronius,& de lean
JSri^ Rejj?onje au pr'puilege produit pari} lança. V. Alfonfe Je qua*>
life Roi de Saragoffe3 & GaUon Seigneur de Saragojfe. Cette Sei-
gneurie comprenoit WParroiffe deNofire Dame du T Hier. VL Ga-
fton Ricombre de Saragojfe. Touuoir des Ricombres. Ils auoientfoui
eux des Cheualiers nommés CauaillerosdeHonor. Leur deuoir. Ga-
jton donne à vn Cheualier les biens d3{vn Adore de Saragojfe. Gafton
premier Ricombre d'Aragon.

L faut examineren ce lieu vne queftion afles fafcfceufe, de l'année de


la conqueftcdeSaragofTe; d'autant que comme a remarqué Surita
en Ces Annales, la diuerfité eft tres-grandepour le regard du temps,
non feulement parmiles Auteurs, maisauffi dans les inftrumens pu-
blics, qui furent receus pour lors. Car dans le priuilege octroyé parEmpereur à la
Cité,ilefte'noncé qu'elle fut gagnée l'an1 n 5. & en d'autres qui furentaccordés à
Cathédrale
mefme tempsàl'Eglife de Saincft Sauueur, il eft efcrit qu'elle fut renduë
I'aniii7. & en quelques mémoires anciens, quece fut le douziefme de Décembre
mS. Mais la narration plus certaine eft celle qui remet cet affaire au dix-huidricC-
medeDecembre M. ex vu1. dit Surita. I'adioufterai pour augmenter la confu-
fion, que le manuferit du Collège de Foix marque cette reddition en l'année 1116a
Hieroime
Blanca en fes Commentaires voulant prendre quelque auis folide fur
cette difficulté, vifita les Archifs de Saragoffe enprefencedes luratsôc autres Offi-
ciers, &leut dans l'originaldu priuilege ocTrroyé par le Roi Alfonfe aux habitans,
qu'il fut expedié en l'Ere M. cli i i. dans le Palais Royal ou Azudeau mois
aclanuicr fut prife. Sub Era m. cliii. m ill<t
en la mefme année que Saragoffe
Acuda QÏMAt'u Zaragoça inqu'il
uitas Zaragoça. De forte
*porteeà l'année M. ex
II. Mais le
menfeaffeurc

v.
mefme Auteurfournit fans y
T
lamario in ipjo anno qttanàofuit capta pradifla Ci-
que la prife doit eftre neceffairement rap-
penfer vn argument inuincible pour
l'opinon contraire,à fçauoir la lettre, du Pape Gelafe fecond adrefféeà l'armée
des Chrcfticns affiegeans Saragoffe. Pour 1 entendre nettement il faut prefup-
pofer que tous les Auteurs font d'accord que l'efperance de prendre la ville droit
fi conftante entrelesChreftiens,que pendant lcfiegeils efleurent pour Euefque
de Saragoffevn bon & notable perfonnage Gafcon nommé Pierre Librana;
lequel fut confacré en la ville d'Alez en Languedoc, par le Pape Gelafe. Or ileft
certainqucccPapefuteflculehuiclicfmedes Calendes de Fcurier de l'année mille
cent dix-hui£r,&mourut le quatriefme des Calendes de Fcurier mille cent dix-neuf,
n'ayantfiegé qu'vn an & cinqiours. LcCardinal
Blanca,trouucvncdéfaiteaffésaifée, que Baronius qui embrafl~e l'opinion
-de Pierre fut efleu Euefqueauantla prife
dés l'an mille cent quinze, mais qu'il fut confacré la ville citant defia rendue, parle
Pape Gelafe en l'année mille cent dix-hui<ft. A quoi,3 l'Abbé lean Briz Martinez en
fonHiftoirc de la Penna, fe conformant à cette refponfe, adioufte vne confidera-
tion c'eft qu'au priuilege d'Alfonfe, Pierre fouferit aucc les autres Euefques, mais
différemment en ces termes, Epifcopus Petrtts Elettu* in Zaragoçavoulant fîgnifier
qu'il eftoit Efleu & non encore confacré. Ce qui auroit quelque apparence enuers
ceux qui n'auroient pas leules A£tes des Conciles, ou l'on trouue bien fouuent, que
les Euefques fignent en cette façon* vn tel par la grace de Dieu efleu Euefque de tel-
le Eglife, non pas pour figniflcr qu'ils n'eftoient encore confacrés, mais pour defi-
gner qu'ils auoient efté choilis & deftincs au feruice de leur Eglife Canoniquement,
& par voye d'efleition, & non par force, parinuafion,ou par autorité feculiere.
Pierre Librana eftoit d'autant plus aifed'vfcrdc cette formule en fa fignature^que
ion EnccHonauoicedépleine de bon augurer dont il falloit conferuer le fouue-
nir n'y ayant au refte aucune apparence,qu'apres cftremaiftrcde Saragofle^, on
euft différé trois ans entiers la confecrationd'vn Euefque, efleu auectantde Jhafte
pendant le ficerc.
1 Il. Mais l'inftancc qui fe tire des lettres du Pape Gelafe refout toutes ces diffi-
cultés. Car elles font adrefTées à l'armée des Chreftiens afliegeansla ville de Saragof-
icMxercituiCbrijîiawrMmcmnatemCafarauguflanamobJidenn,^lcJ?apelesai[cuTcqai\
a confacré de fes mains Pierre l'Euefque Efleu, fuiuantla priere qu'ils lui en auoient
fait par leurs lettres.Puis que les lettres eftoienteferites au Pape Gelafe par l'armée
occupée au fiege de Saragoffe, &qu'illcuradreffefarcfponfe; doncleficge eonti-
nuoit encore, mefmes en abfence du Roi Alfonfe, qui n'y eft pas nommé. Sans que
la penfée de Briz Martinez foit confiderable, que les Mores ccnans encore quelques
places fortes à l'entour de Saragoffe,où ils s'clt oient réfugiés on peut dire en quel-
que façon que l'armée afliegeoitSaragofTe. Car outre que cette interprétation eft
froide,co 1-nmc voulant que ceux quifontmaiftres4'vneplace,&la poffedcntjfoicnt
cenfés l'afliegerûlne confidere pas,que depuis l'an m 5.011 marque la reddition iuf-
ques à 18 qucle Pape Gelafe fit la confecration de Pierre, il y a trois ans entiers. De
fortequVn
homme de bon fens,ne peut pas eferire,
que la mefme armée qui a fub-
iugué la place, l'afiiege encore trois ans apres l'auoir prife.
IV. A quoiie puis adioufter que fi la ville euft efté rendue, la lettre du Pape Ge-
lafe feroit conceuë termes d'aftions degracesà Dieu,
en pour vne victoire fi nota-
s
blé, au lieu qu'elle contientdes prières à Dieu, & des exhortations pour continuer
l'entreprise commencée, &o<5troyc Indulgence pleniere à ceux qui mourront en,
cette expédition,apres auoir receu l'abfolution de leurs péchés. O ù fon peut re-
marquer en payant, auffi bien qu'en l'a&c de la publication de laTrefue de Dieu ci*
deffus transcrit, que l'Indulgcnce pleniere de ce temps confiftoit plus en la compen-»
fation des peines Canoniques, qu'en leur difpcnfe, & qu'à ceux qui la voûtaient
gagner, elle ne couftoit pas moins que la vie, en combattant contreles infidèles ôc
contre les defobcïflansaux ordonnances deFEglife; ou le voyage de laTerre fàinâre
àmefme fin. Et l'on doit conclurre du contenu au Refcrit du Pape Gelafe 1 1.
que
l'opinion de Surita touchant l'année de la prife de SaragoiTc en u.c x v 1 1 1. cft
vé-
ritable. Quantaupriuilegeoriginald'Alfbnfe, ilne fàut point douter de la Rela-*
nondeBlanca,quil'aveu,ôccncotteledatedcrEre
la lettre cliii.
M. Mais il faut recon-
noiftre qu'en Gotthique, auec laquelleil eft efcrit,ileftinteruenu vne er-
rcurfort legere en la chiffre Romaine de l'Ere,
biaifantqui cft caufe de cette différence du
temps. Car au lieu d'vn traidt de plume l'Efcriuain en a peint vn tout
droict,c'eft à dire,qu'il a formé vn cinquante-trois, lui, au lieu d'vn cinquante-
{ixlvi» qui reuientiuftementà l'année M. cxviii.
V. Apreslaconqueftede cettevillc, Alfonfe prit le titre de Roi de SaragofTe, &
y eftablklefîcgedefonEmpîrej&donnaàGaftonde Bearn pour recômpcnfedc
fes grands feruices,letitre de Seigneurde la mefmcCité auec fes dépendances Vou-
lant qu'il portaft le nom de cet iïluftre fief & d'vne ville Royalle, puisqu'il eftok
l'auteur de la conquefte. Il eft vrai qu'encore qu'il pofledaft ce titre glorieux de
Seigneur de Saragoffe fa iurifdiéhon fut limitée, pour le regard de la ville,a ce
quartier pofTedépar les Chreftiens Mozarabes jtandisque les Mores y commande-
rent, qui comprenoit la Parroiffe de l'ancienne Eglife Noftre Dame du Pilier, dont
le Prince Gaftcn,fafemmeTalefe,& fonfilsCentulle iouïrent longuement, ainû.
que rapporte Surita en fcs Annales, & en fcs Indices.
V I. Blanca certificla iriefmcchofe, quoi qu'il fe méconte en ce qu'il eferit que
Gafton de Bcarneftoitfurnomméde Foix, attendu qu'il precede prés de deux cens
ans, l'alliance de la maifon de Beàrn auec celle de Foix. Nous lui fommes néants
moins redeuables en ce qu'ilnous aprenden fes Commentaires, quece Gafton fur-
nommé Senior in Zarago^ dans les vieilles Chartes qu'il allègue, & tous ceux qui
font qualifiés de femblablc titre de Seigneurs des villes, portoient le nom de Rjiom-
bres, dont la dignité eftoit fi grande, qu'ils eftoient comme pairs & cfgauxa leur
Roijiufqu'àfaire prendrele nom d'Infant à leurs fils, à l'exemple des RoisQue les
villes par eux poffedées en fief, ou bien en Honneur, pour parler en leurs termes,
ne pouuoient leur eftre oftées ni à leurs heritiers, fans forfài&ure; Qu'ils y exer-
çoientlaiurifdi<5tionciùile&criminelle par leurs Zalmedines ou Baillifs Eftoient
tenus de feruir le Roi en fes Confeils, & en fes armées& le Roi obligé reciproque-
ment de o-ouuerner le Royaume par leur auis fans qu'il peuft décerner la guerre, ni
arrefter paix ou trefue, linon auec leur contentement; Iouïffoient de tous les reue-
nus de leur Ricombrie,tantpour leur entretenement,quedes cheualiers qui eftoient
à leur feruice & vaifelage. Ces cheualiers eftoient appelés Milites& Cauailleros de
Honorée 'eft à dire cheualicrs poffedans des fiefs de cinq cens fols, ou vingt-cinq
efcus de rente, qui eftoient obligés d'eftre toufiours à la fuite des Ricombrcs, &
marcher fous leur baniere, comme les Cheualiersde la Mefada ou Mefnada*mar-
choient fous la baniere du Roi. Au refteles enfans de ces Cheualiers prenoient le
titre d'Infançons,quiefl: vn diminutif du titre d'Infant,quelcs fils des Riches honv
mesauoient vfurpé. Or les Chcualcries d'honneur leur eftoient accordées quel-
Mm iij
quesfois par cfcrit pour vne plus grande afleurance, comme eftoit celle dont Blan-
cafaicmcntion,quiaefteconferuéedanslésArchifs de l'Eglifcdu Pilier;ou le Vi-
a vn Cheuaher fien- vaflal 2 quelques
comte Gafton Senior in Zarago%a,, o&roye
maifolis& terres, quiauoient appartenu a vndes' principaux Mores nommé AI-
chaydcAbenAlimerl;&ce en cpnfideratron du courage, & de la générosité qu'il
auoitmonftréeenlaprifedela ville^fercferuantla fidélité & Thomage pour foi &
pour le Roi Alfonfe. Do
~c~MM~fy~~ bona falua ~mea fidelitare de meo Do-
minoIdelfonfaRegeqmndbis ea dédit'. Brefc'eftvnpoin&tres-afTcuréjquelesgrands
& recommandablesfermées de Gafion,lui acquirent la Seigneurie de SaragofTe &
que dans le priuilegeaccordé aux habitans de là ville par le Roi Alfonfe, ileftmis le
premier en rang >& précède tous les autres R/cwfowjpm d'Aragon, Sunttéftes vtfores
& auditoires de hoc donatiuum fupraferiptum ffîcecomite Gafton} ^r Comité de Vivprra,
& Comité de Comevgep&Vicecotnite de Gabarret, & Epijcopode Ldfcarre,& Aug. de
Mironton, &• ArnàldeLabedan^ & ce qui s'enfuit. Ce't Auger de Miramon nomme
dans ce"priuilege, & dans plufieurs aftesqui font produits en ce Liure, eftoit fils de
la VicomtefTe de Miramon nom méeCowKfrj^fon Vicomteeftoit celui deTurfan,
où eft affis le bourg de Miramon, qui a eUe vne des Baronies de Bearn, & en a efté
diftraiclr il y a rrois cens ans. On aprend que ce Vicomté lui apartenoit par les
Chartes de Sain&Péj où il cft nommé Taurcenfis en Latin, auffi bien quc dans la
Fondation de Sainâ Seuer.

1. Surita. Blanca. Baron. eracoftftmbre.


II. Ioac.Btizl.5.c.i8.Hift.Pinn, VI. Blanca p.jxi.Sc alibi. E Chart. Gcncr. Vice-
IV. Epiftola Gclafij P. apad Bkncam:Eï quo- emittjja de Miramon, Comitiflà nomme & filtut eiut
num &: vosipfos & vcftra extremis obiieere pericu- Augerius. Exeod. Charc. Oggerius de Miramun-
lis decreuiftis fi quis veftrum accepta de peccaris do, qui & Vicecomts Taurct»Jîs>ta.càpien$ex fubftan-
ftispœnitentia,mexpcditionc hac mortuus fueritj tiaB. PetriabOdonc Abbatc, velà cetem confra-
nos eum fanftorum meritis, & totiiis Catholicx Ec- tnbuscxL. folidos Piâailcniîs monetie firmauic
clcfiaEprccibuSjàfuorumvincuIis peccatorum ab- praîdiâo Apoftolorumpiincipi,fibiquc fatnulann-
foliumus. bus in perpetuum, omnem dominarionem quam
V. i)i!nral.i.c.44. Tperqut entre toâos fae muy fi- tune hereditano iure habebat in Bederina, feu m
TuiUdo cUsfuerçoy confiancia de Gafton Vtz^coude de quibufeumque cunâis locis Sut Vicecomttatvu ad
£earne,lehtx.o merceddeU parte de la ciudad que ère Genercufc ccenobium perrinentibus dando fide-
hubitada de Chnftianos quando las Axeras la pojfeyan, iuffores inde, Odoncm de Caftellonio,& Dodo-
que eran ciertot barneide la Parochia de San&a Maria nera deBenaco m manus prœnominati Abbacis,pro
ia Mayor y tuHola ei Vt&conde con la J^t^condejf^ fe, &pio vxore fua,& 6ho fuo, & pro omnx genere
Donna Terêfifumngtr con Centttllo ft hi/o, Ett Ho- fuo vfquc ad finem If culi &c
xoTJnMulandoft Stnordela Cwdaddt Cttragoça coma
CHAPITRE XXI.
· Sommaire.
Gaftonpremier Ricombre à' Aragon oblige le Roi Alfonfede continuer
la guerre contre les Mores. IlprïtTaraçone, &Calatayub. Triuile*'
accordé habitans de cette 'ville', de ioüir des difines & prémices
ge aux
de tout le territoire.Conquitla ville de Daroque. Bafiitla Cité de Mon-
treal, où il deffeigna auec l'auù de Gafton vn Conuentdes Cheualiers
du SaincJ Sepulcre. IL aArmêe des Sarafins mife en route prés dé1
Darocafùiuant Marmol. Soubçon bien fondé de Jean Briz* 3 que c'eft
la bataille de (ut onde. Orderic explique ces combats au menu. Fait
mention des Cheualiers des Palmes. Gaston nommépar Orderic Ga-1
zon de Biara* Sarafms vaincus & defaits en bataille. Leur armée
composée de cent cinquante-quatre mil hommes. III. oAlfonfe vint
en la ville de Morlas en Bearnpour vifîter Gafton. Ses exploits en Va-*
lence. MurcieGrenade, & Andalufîe iufquesprés de Cor doué. Le
lipi de Cordoué perd la bataille &Onx(e Rois y font défaits par lava-
leur de Gafton. V. Gafton rend le Bourg Saind Nicolas de Morlas à
l'Eglifè Sainde Foi. VI. Gafton refide quelques années en EFpagne, Ign &
je trouue aux combats du cRoi <*Alfonfe.

Ette dignité de pofTcdcrla première &plusilluftreRicombried'A-


ragon, & en fuite le premier rang dans le Confeil& dans les armées
iuRoiAlfonfe, obligea Gafton de porter le courage belliqueux de
:c Roi, à faire de nouuelles conqueftes fur les Mores, & ioiïir ho-
n 1 II 11 1
notablement delapremierevictoirejeniacomDiantcieiagioireaes 1 enompnes I
“ lui-
fes armes du coftédela Celtiberie, & quoi que le
f _•

uans. C'eft pourquoi il tourna


pais Fun: beaucoup rude, alprc& montueux, il y gagna la ville deTaragona où il
reftablkrEelifeCachedralequelleauoitpofTedédutemps des Goths: &c reduifità
fon obcïffance, Alagon,Epila,& les autres places circumuoif mes occupées par les
Mores. En fuiteil pritpar force leiour de Sain d: IeanBapciftedeTan M.cxl l'an-
cienne Bilbilis, appellée maintenant Calatayub du nom du MoreAyub qui la re-
peupla, auec fon territoire tres-fertile & tres-agreable de dix lieuës de long, &
neufdelarge; &accordaauxhabitans ce notablepriuilegerapportépar Don Mar-
tinezdeiVilhr, qu'ils ioiliroientde toutes leurs difmes & prémices àlachargede
faire feruir les Eo-lifes par des Preilres natifsdu pais, & retenir le furplus pour les vfa-
Communautés,quifaifoientcncetempsfrontiereaueclcs Moresde Cuen-
ges des
ca, Molina, & Valence. IlconquitauiïïlavilledeDaroca, qui eftokvne
place de
tres-grandeimportance; & confiderant que depuis cette ville iufqu'à la Ciréde Va-
lence, toutes les bourgades eftoient defertes3 5c la terre en friche à caufe des courfes
ordinaires des ennemis il choifit vn certain lieu qu'il fit baftir fous le nom de la Ci-
té de Montréal, où il dcfTeignad'cftablirvnConuentdesCheualiers du Sain£t Se-
pulcre, à l'imitation de ceux de lerufalem; afin que cette milice religieufe dédiée au
feruke & augmentation de la Foi,alTeuraft par fes arm es les Chreftiens de céte fron-
M ni iiij
ticr e,& facilitaftles moyens de la conquefte des Royaumes de Valence & de Mur-
cia. le fais mention de ceteftabliiîement faincT:& politique, ordonne' en la met-
année m.cxx. parce que Surira tefmoigne qu'Alfonfc prit cette deliberation
me
aucc le Vicomte Don Gafton de Bearn.Aufii bien euft-oneftimé, que Gaftoneftok >

l'auteur de cette ChcualericduSainct Sépulcre, quand Surita l'auroit obmis parce


quel'onne pouuoit apprendre que de lui, le plan & le modèle des Cheualicrs du S.
Sepulcre de Icrufalçm. Ce bon Roi auoit ordonnéplufieurs belles rentes pour l'enr
cretenementdes Cheualiers, & fait publier cette ordonnanceauec beaucoup de fo-
lemnité dans toute l'cftcndue de fon Royaume, par Guillaume a rcheucfqucd'Aux,
& les Prélats d'Aragon, mais elle n'eut point d'effect après fon decez.
Il. La conqueftede SaragofTe &c les grands progrez quefaifoit Alfonfe du co-
fté de Valence, obligèrent les Mores d'Andalufie &d'Afrique, de faire vn effort
notable pour arrefter vnfipuiffantcnnemi. Pour cet effet Abcngama Roi de Gre-
nade, & de Murcia fortifié des troupes dcfcsvoifins, s'auançaiufqu'aupres dela
ville de Daroca, où toute fon armée fut mife en route par le victorieux Alfonfe, ain-
fi que rapporte Loüis de Marmol en fon hiftoire d'Afrique. Et lc iudicieux Briz
fouoçonnc
fort à propos que la bataille de Cutande, que pluheurs cftiment auoir
precedé la prife de la ville de Saragoflc doit eftre placée en ce temps fçauoir cnui-
dautant lieu de Cutande eft proche de la ville de Daroca. A
ron l'an ni 2. que ce
quoi ie veux adiouftervne autorité dVn ancien auteur du temps, quia efté ignorée
parles hiftoricnsEfpagnols,fçauoircelicd'OrdcricVitalis,quifaitmcntiondeces
combats, & en expliqueplufieurs particularités, mefmes à l'auantage de noftrc Ga-
ftoti,qui ont cfté inconnues iufqu'àprefcntj&quidoiuentfuiureparneceflnéla red-
dition de lavillcde SaragoiTe,dautant quefon Eucfque eft remarqué parmi les chefs.
D'ailleurs on y apréd que céte bataille eft pofterieurc à l'cftabliiTemét des Cheualiers
du S. Sepulcre,qui furent créés parle Roi Alfonfe en l'année i2O.dautât qu'Ordcric
fait mentio de ces Cheualiers, queluifculnomme, FreresdesPalmes,ùim douteàcaufc
qu'ils portoicntl'cnfeigne delà Palme> eftans différents dcsTempliers comme vé-
rifie fort bien Briz Martinez; Se des Cheualiers de S.I ean de la Penna,contrcl'auis du
mefme Martinez Abbédcccmonaftcrc. DoncOfdcricefcritcn termes exprés, que
le Comte Bjotrouauecles François, & l'Euefjuede Saragojp auec les Freres des Palmes, &
GuaXondeBiara, c'eft àdire Gafton de Bearn,d«rr ksGafconst fortifièrent le lieu de Pen-
nacadel, où il y auoitdeux tours inprenabless& tindrentce logement pendant fîx fepmaines. En
fin combatans contreAmorganRoi de Valence, ils s avancèrent iupju'à la ville de JCatiuamais
les Payensfe mirent en fuite auantle combat. De forte que lesnoftres fe retirèrent après auoir laif-
s'eÇoixAntefoldats dans le fort de Pennacadel. Mais les Andehifiens & les Almorauides enuoycs
de l' Jjfrïfte par le Roi Alisfils de lu fepb,fè présentèrent a leur rencontre & les tindrent en-
fermés trois iours auCbafteau de Serrail. Pendant lequel temps les Chreftiens firent pénitence de
leurs pèches auec prières & ieufnes, &fe mirent en campagne le dix- huiéîiefme des Calendes
de Septembre, & après v» Combat, qui dura toute la tournée, gagnèrent enfin la bataillefurie
point que le Soleil fe couchoit; maisàcaufe de l'obfcuritéde lanuitfilsrioferent pourfuiure long-
temps les fuyxrâs par des routes & chemins qui kurefioientinconneus. Le iourauant le combat
gênerai, Guarin Sancio homme de grande réputation monta fur les cofîaux, auec les Freres des
Palmes, d'ouilfitretirera,uecperteleRoiAlamin, ^r toute
combats fon armée,
il feperditvn qui efioit composée de
nombre
cent cinquante quatre mille piétons. Or en ces extraordinaire de
Payensy foitpar les armes & le fer des peurfuiuans foit parmi les précipices, foit de latitude,
de fiiimje foif, ou par autres genres de mort. Et par ce moyen les Africains qui efîoient venus a*
fecows de> Idolâtres Effxgnàls périrent mtferabkment £T eftans abatus dans les enfers parles
armes des Cbreftiens, ils fouprent auec leurs Rois les peines de lagefne. Apres ces cxploifls qeul-
Liure cinquiefme.
ques Soldats Normdns & François ayans cboifî dans l'Efyagne des lieuxproprespour leur
demeure ,y firent leur rfdence. Iufqu'i-ci Orderic.
IIIApres tant de trauaux il eftoie raifonnablede ioilir de quelque repos. Ce-*
pendant le Roi cftiraa qu'il y auoitdela bien-feancequ'ilvintvifiterenpersonne
noftre Prince Gafton, qui lui auoit fait acquérir tant de bien & d'honneur. C'eft
liquider il pafla deçà les Monts Pyrenées, non pas pour y faire des con quelles &
pourquoi
fes pretenfions fur les Eftats qui auoient apartenu à Encco Arifta c o m m e
Surita tefmoigne fe vouloir perfuader, fans aucune autorité & fans fondement
(puis qu'il euftefté en peine de trouuer des ennemis à combatre, dans vne Prouin-
cequivenoitdcluifournirtoutlefecoursquiluiauoitefténecefïàire pour les expe-
ditions); Mais pourvoir fesamis,& l'air du pais,qu'il reconnoiflbit fi fertile en gens
de bien. Il vint donc en la ville de Morlas, qui eftoit le liegeôt le domicile de nottre
fs
Gaftoo, en fa Seigneurie de Bearn. Surita nidifie cette venuë en I ndiecs & en les
Annales par vn a£te public, paffe au lieu de Morlas au mois de May nz i. entre le
Roi Alfonfe, & Centulle Comte deBigorrc & de Lourde, qui eftoit frère confan-

traicté des Comtes deBigorrc


I
*
guin de noftre Gafton, Se fe rendit vafTal du Roi, pour les raifons que i'dlegucau

V. Il y a de l'apparence qu'en cette conference, fut arreftée la continuation


de la guerre contreles Mores. Car Surita remarque en fesAnnalesfuiuantles vieux
qu'Alfonfe entra auecvnepuiflànte armée dans le Royaume de Valen-
mémoires, miuante
ce, l'année m.cxxiii. & fit vne cruelle guerre contre les Mores, ruinant,
bruflant, & demolifïànt tousles lieux qui fe metoient en defenfe;fans que l'on trou-
uc, dit Surita, qu'il futaccompagné en cette entreprife d'autres Seigneurs, quede
Gafton Vicomte de Bearn Pierre Euefque de Saragoffe & Eftienne Euefque
de Huefca, quoi qu'il foitvrai-femblable, qu'en vne affaire de telle importance, il
n'y manquoit aucun des hommes de marque qui deuoient s'en mefler. Laraifon.
pour laquelle les anciens efcriuains fe contentent de remarquer la prefence de Ga-
fton deBearn, c'eil pournouslignifier, que ces entreprises feconduifoientpar fon
auis, commeeftant le premier homme de l'Eftat d'A rao-on.,&le plus expérimenté
Capitaine de fon temps. L'armée continuant f on chemin paffa la riuiere de Xucar,
ruina le pais de Denia, fit des rauages dans le Royaume de Murcia fur lechemin
d'Almene Mais Alfonfe non content de ces progrez ,auançant fon armée, fe ietta
dans le Royaume de Grenade, fit des courfes & degafts dans l'Andalufie^ufqu'à
mettre le fiege deuant la Cité Royale de Cordouë,quieftoit la fouuerainèdes Mo-
res d'Efpagne. C'eft pourquoi le Roi de Cordoue
afTembla toutes lesforces de la
Morifme de ces Proumccs, ôcfeprefen ta en bataille contreAlfonfe, au lieu nom-
méArïnçol par les Aragonois, & AranÇçuel parles Caftillans;quifutperduëpour
les Mores, & Onze de leurs Rois y furent défaits. La hardiefTe& la bonneconduitc
de noftrc Gaflon parut en cetteiournée, commelesanciensmemoiresdeCaftiIlc
ont obferué chés Surita en tes Indices.
V. Aufli
iuftice auant ion Prince fçachantles dangers, où il eftoit refolu de s'expofer,
ce grand
fit departàl' Eglife Saincte Foi de Morlas, & lui rendit la terre du
Bourg S. N icolas auec la rue qu'il y auott baftie, lui donnant mefme les cens, & ren-
tes Seigneuriales que tes mailtresdesmaifonseftoient tenus de payer au Seigneur.
Cet aàe fut fait en prefencede Guillem Odd'Andongs, Forton de Pau, & Pierre
ion fils, l'an de l'incarnation de noftre Seigneur M. C x x 11i i.
VI. Il eft fort vrai-fem ilablc, que ce Prince refida quelques annéesenfa Ri-
combriedeSaragofle,&àla Cour d'Alfonfe, tant pour eftrc obligé d'aflifterà fes
confeils, quepour auoir occafion de trauailler à la rume des Mahometains De tait
cét Empereur entreprit1« fiege de la ville de Medma Celin,qui eftoit très forte daf»
ficte en l'endroit plus montueux de la Prouince, & l'emporta fur les Mores au mois
de Iuillet de l'anne'e 1114. chés Surita en fes Indices & en (es Annales. Oril cil cer-
tain que Gafton eftoit en cetteanne'edanslesConfcilsduRoiAlfonfe. Carl'Abbc
lean Briz MartinezenfonhiftoiredclaPenna,fait mention d'vnpriuilege accor-
dé à ce monafterc par Alfonfe, en date à Daroca, Era M. C L x i i. quireuicnt à l'an-
née 11 î 9. {igné de Pierre Euefque de SaragoiTc, & de Gallon, Vicecomes Senior in
Ctfarau^ufta. L'année fuiuânte 1115. Surita remarque en fes Annales, que leRoifa
courfe dans le Royaume deValenceau mois d'O ttobrei & l'on void chez Ga~
vnc
ribïi, Don Gatton Seigneur de Saragoffefignc au priuilege o&royé par Alfonfc
de Haro, au monafterc de Sainét Dominiqucdc laCalçadcaumoisde May 1115,
L'année 1116. eftconfiderabicàcaufcdclamortdelaReine Vrraque,& de la paix
fede fut
qui moyennée parles Prelats entre le Roi deNauarre Alfonfe, & le Roi Alfon-
Caftille
fon fillaftre. Car les armceseftantprochcsrvnedcrautre, & eneftac
decombatre, lcieuncAlfonfes'humiliacnprcfencedefonVitrique, & le pria de
lui rendre les places fortes de Caflille qu'il poffedoit. Ce qu'illuiaccorda tout in-
continent, eftantplus difpoféàeftrcvaincu par prières, queparforeci nevoulant
retenir le bien d'autrui fans tiltre ni pretexte valable, délirant fedefeharger de fes
guerres domeftiques pour tourner fes penfées auec plus de liberté contre les enne-
mis de la Foi Cnreftienne. Gafton n'auoit garde de manquer en cette occafion,
pour aider auec (es confeils les bonnes volontés d'Alfonfe. De fait il eft figné au pri-
uilege de Nobleffe que le Roi eftant de retour en ton Royaume accorda aux Chre-
ftiens Mozarabes qui fe retiroient dans fes terres, & abandonnaient leurs hérita-
ges qui eft oient fous la iutifdicïion des Mores, dont il leur donna recompenfedans
les
villes de fa conquefte en date du mois de luin 11x6. danslavilled'Alraro, chés
Surita.

jj. ditur virCngularivirtutcGaftoBeneharnenfisVice-


11. Surira 1. 1. An. c. 45. Louis Mafmol 1. 1. c.
Hiftdc Afr.loan.Briz M.l.j.Hift.pinn.c.io. & t+. comes.
Ordcncus Viwbs I. ij. Hift. Ecclcf. Tune Rotro V. Charta MotlahtnlîsEgo Guaftonus Viceco-
Cornes Motitoniaecum Francis, &EpifcopusCe- mes teddidi Ecclclis Sanûs Fidis & dedi poflef-
faraugiiAanus cum Fratribus de Palmis, & GuaZo fionem terra in qua conftruxi Vnani rudam BurgiS.
de Biara cum Gafconibus Pcnnacadclvbi funduse Nicclai quam ei abftulcram, recognofeens me gra-
turres inexpugnables muniei une, & iex feptimanis in ter deliquifle, & errafle: tali tenore, vt cenfum
tenucrunc. de domlbus in ipfa terra fundatis & fundandis,
IH. Surita l.i. An. c.&inlnd. habitatorcs loci ip/ius Ecdedz lure perpe,uo acci-
IV. Suncal. i. Ann.c 47-âcinInd. folumtnte piant & poflldont. Adora in domo Vicanj m manu
ballamos auerydocontlktft«cmprefa. Gvifttn ft\ctm. Arnaldi Puons Tdtes funt Gilem Od dr Andongs.
de de Bearnt dos Pedro O bifpt A* C*ta£oça y dtn Êfie- Forto de Paulo & Petrus filius «us. Pctius A Idcber-
tittn Ohjpode ffuefcij et vertfnml que no detua f/Uttir ti.Calactus Albcnci. Atnaldus de T alba. Anno ab
ni»g*nt> de cuenta eu cajatanftMtmléidA, deltsqHtpo- incainatione DominiM cxxm.
dranponerlas manas en tlla. VI. Surirai, t. Ann.c.7. Ioan. Briz Martinet l.f.
Idcm IR Indictbus E& in tuf cduiwnc «ffuiflc tra- c.14. Garibail. iy c. 8. Surita 1. 1. Annal. c. 47.
CHAPITRE XXÏL
Sommaire.
Gaslonfonde l'Abbaye de S are a lad f en Bearn en compagnie âe Ta-
lefifàfemme3&deCentoigf6nfils. IL Jibaftitle JMonaflere» II L
1>ernier(vojage de G afionen Espagne. Jttftifa'quecefut tan 1128.
en
L'HofJfitalde Faget & maifon d'jiubertin baftieparGafton & Ta-
lefi. <*Accord far quelque difpute touchantcét nofrital autorise' far Ta-
le fi en la Cour Vicomtale de Pardies l'an 1128. (entulle gouuernant
la terre fous Gaftonfon père- I V. Le village d'jiubertinappelle an~
ciennement Bedoffe3 a pris fa denomination de la maifbn Hofbitaliere
a Aubertm.

L cftoit raifonnable que Gaftonfongcaftàferafraifchir,& à ren-


dre gracesà Dieu des h eureuxfuccez,& desvi&oiresfîauancageufeSj,
queles ChreftiensàuoientemportécsIurlesSaraflns parlaforce, &
la generoficéde fon confeil & de fes exploits. C'eft pourquoi il re-
uint en Bearn l'année 1117, & ne pouuant viure ians teimoigner les effets de la
pieté,5 fonda auDioccfedeLafcarl'AbbaycdeSaubalade,en compagnie deTalefe
fa femme, & de Centoigfon fils; laquelleil dedia à l'honneur de Dieu & de Sain&e
Marie, y eftablit vn abbé nommé Helie de la règle Sain&Benoift, ordre de Ci-
fteaux, la dota du territoire de Saubalade, de centfols derente & trente courbilionst
qui valentijo. conques de fel à prendre au lieu de Salies, & de foixante barriques de
cidre ou de pomade qu'il affigna fur toutes fes rentes. Les termes de l'acte de la fon-
dation tournés en François fontcciiX-ci: Attendu que par Infante de nofîre premier père,
nous fommes comme bannis, & nations vne demeure ferme & fiable en cettevie & que les
cbojèsvtfibks ne font aper forme etiproprieté, mais qti 'eUes paffeni
î appréhende cedeque le main
l'vne à l'autre,
Seigneur dira au pour
der-
ïvjage de ceux qui s'en fer uent;& que
d'ailleurs
âautantqueie
nier tour, a ceux qui ferontfeparésvers fa muingauche RetiréX^vousdemoiy
ont dormi
ne vous connoispas; & le Pptlmifteparlant d'eux mejmes Ils leurfommeil £r n'ont
rien trouué3& l' Apojlre, Les puiffans receuront les peines puiffamment-.Dejirant dujiime faire
des amis de la Mammone d'iniquité, afin qu'ils me reçoiuent aux tabernacles éternels après que
i'auraidefailli, & que laie mente d'ouiraucc les iuftes, Vene^Jes bénits de monpere pojfedés
le Royaume Et ceci, Courage bonfermteur3 ie tejiabUrai far plufi turs cbojes IeGaflon Vi-
comte de Bearn, & mafemmeTalefè, & mon fils Centor%j Donnons a Dieu, &aSaint~lé
Marie, & a Don Helie ÏAbbcy & à fes frères feruiteurs de Dieu prefens & avenir, V/j
lieu pour y habiter dans laforejînommceFdiet,en l'endroit appelle Seube-Lade, qui m'apar-
tient par droit héréditaire. Nous donnons aufîi, & octroyons dans la mefme forejï,foit enla
plaine, ou dans le bofeage tout ce qui leur fera neceffairepour bâflir maifons pour le labourage,
& pour la nourriture du befiail, de quelle condition qu'il foit, fans qu'ils foienttems fumant
la couflume, de prendre congépour ce faire. Nous leur accordons aufïid'ydreffcr des efiangs, &
des mauUnsJibon leurfemble, & qu'ils puiffent le faire, & fur les rentes qui nous apanien-
nentde droit paternel, cent fols Poicieuins, & trente courbillons de felenlaville de Salies &
foixante barriques de cidre ou de pomade. Les tefmoins de cette donation font Guido Euefque
de Lafcar, Fortanerd'Efcot^GaraasdeAfoneng,gr phfieurs autres qui efloient prefens &
ontfait lesfignes de croix de leurs propresmains, l'an de l'Incarnation M. C x x v 1 1« le hui-
aiefme des Ides d'Auril.
II. Et quoi que dans cette Charte, il ne donne que le lieu pourfebaftirjNeant-
moins il apert par vn autre a£te, qu'il fonda & baitit le monafteredeSaubalade,
dont les ruines qui retient encore de l'iniurc du temps, & des embrafemens du
Lafcar que la ftru&ure de pierre eftoit artiftement éla-
Côte de Montgomeri,tcfmoignent
bourée.Les Chanoines de firent bien quelque oppofition à l'eftabliiTcment
de ceCCnuent, nonobflant l~probation dcfEuefque, dautant qu'elle n'auoiteftc
faite de leur confentcment. Mais ils s'en départirent, moyennant lafujedion que
ces M oines promirent à l'Eueiquede
Lafcar, & vne liure d'encensde tribut annuel,
àl'Eglife Cathédrale. Ce qui donna lieu à Gafton, de tirerces Moines de leurs cel-
lules & les loger dans le monaft ère nouueau: Pour les trente-quatrecourbillons de
fel, ils fe leuoient annuellementaumoisd'Aouft,iurvingt-quatremaifonsou ca-
kines, comme elles font nommées dans l'acte; qui eftoient cual ués en conques de-
parties & diftribuées fur chacunede ces cabanes, fuiuant leurs forces.
III. Or Gafton acheua ce baftiment, auant que d'entreprendre fon dernier
voyage, qu'il fit en Efpagnc, pour dompter les Sarafins,ainfi qu'il cft expreflemenc
énoncé dans vn a&e de ce monafterc. Ce voyage doit eftre rapporté,à mon auis, à la
fin de l'année iiiS.OnpeutiuftifiercepointChronologiquc, & en outre la Fon-
dation de l'Hofpital d'Aubertin, par l'inftrumentde tranfa&ion pafleauec les heri-
tiers de GuillaumeAriol de BedoiTe, fur les pretentions qu'ils auoient en l'Hofpitai
de Faget, & maifon d'Aubertinfouftenans que ces maifons eftoient aflnfes dans le
fonds deleur héritage, & de leur Seigneurie; Maisdaurant queTalefcla Vicom-
teffeauoir bafti cet Hofpical auec Gafton fon mari, tant elle qu'Acenarius Prieur de
SaintSte Chriftine, & pour lors MiniftrederHofpirals'accornmoderentauec Du-
rand de Monftrou, & Viuerne fa femme fille de Guillaume Ariol deBedoffe, &
aucc leurs enfans, & tranfigerent en prefence du Vicomte Gafton, leur baillans no-
nante brebis pleines, pour les faire departir de leurs poursuites. Ce qui fut homolo-
gue en la Cour Vicomtale de Pardies, & les demandeurs baillèrentpour pleiges à la
Vicomtelfe,&au Prieur, Arnaud deLefcunAbbélaïquedeMoneng,& Garfion
Abbélaïcque de Marcelhon, s'obligeans quenul d'euxni autre de la race de Guil-
laume Ariol, ne troubleroitniferoittortàcesmaifons:mais pluftoft qu'il leur fe-
roir loifible d'acroiftre leurs labourages depuis le cours Se le canal du ruiffeau de la
Baife, iufqu'au haut de la montagne, fous peine en cas de plaindre de payercent fols
Morlas d'amende, pour chaque caution. Céta£tc eft receu le feiziefmc des Ca-
lendes de Feurier, Ere m.clxvi. quireuientàrandeilncarnation M.c xxv i n.
gouuernant Centulle en Bearn fous Gafton fon pere, Guidon efla-nt Euefquede
Lafcar &Arnaud Euefque d'Oloron.
I V. Ce gouuemementdeCentullekfilsnousaffeuredcrabfenceduperequi
s'en alla en Efpagne en toute diligence, après qu'il eut autorifé de fa prefence la tran-
iàdlion, auant qu'elle fua reccuë par eferk. Il eft fort croyable que la Vicomteffe
Talefe lefunuit en ce voyage, dautant qu'elle euft autrement retenula régence de
Bearn, & l'acte auroit efté chargé, non pas du nom du fils, mais du fien, com-
me font pluficurs autres, rapportés dans le Chanulaire de Lafcar, Cependant
on peut aprendre de cét accord que îe village que l'on nomme maintenant
duquel
Aubertin, eft oit appellé en ce temps BedofTe, Guillaume Ariol de Bedofle
"& fcs cnfans eftoient les Seigneurs ôc pretendoient en cette qualité vn droit de Sei-
gneurie fur la maifon d'Aubertin, & fur l'Hofpital de Faget, fondé par Gafton &
Talefc;
mais la réputation de la maifon d'Aubertin a preualu, Ôc'changé la denoiri-
nation
•nation)cftant certain que cette maifgn Hofpitaliere auoit plus de deux mille cinq
cens hures de rente en dilmes, & en
domaineauantla faifie des biens Ecclefiaftiques
de Bearn.

I. ChartaSiluae-latœ: Cumin praîfenti vira, pri. monetœ.&faleravidelicetxxx.gurbiliones,& de


mi parentis culpa, nos exulesmanentemciuitatem reditibas ac cellanis noftris Lx. imodios pomata:.
non habeamns, nullxque res vifibdes cuiquam, fed III. ChartaAlbercini:In nommefan ds &iudi-
alternatim fecundum vfum vtentium monaltbus uiduacTrinitatisjNocuHifitprœfentibus, & futuns,
cedant, cumque mifer paueamquodin vltimodic quoniamDurandusdeMonftrou&vxoreiusViiie-
iïniftrorfum iequeftratis dominusdicer, Difccdice nernafiliaGiullelmi Ariolde BedoITej& fihj eorum
à me quia non noui vos, & deeifdemPfalmogra- Bertrandus&Arnaud Guillem, Ran-ion Bertran,&
phus, dormierunt fomnuiTi fuum & nihilinuene- Guillem forto feccrunt multas & longas querelas
runc 5c Apoftolus potentes potenter cormenta fuper Hofpitalede Faget, & fuper alia domoqu*
fufcipient j Ec vt mihiamicosfaciam de mammona fuit Albertini, dicentes e(Te fitas in iure fuse heiedi-
iniquitatis vt cura defeceroaccipiant mein eterna tatis & dominationis.Tandern DeminaTalefa Bear-
tabernacula, ibique cutniulhsaudiremerear, Ve- mFteecemiujfa, e/tt* cum vtro ftw Gaftane Ftcecomite
nitc bcnedi&i patris mei poflîdcte regnum,Et illud, JùpradiElum Hofpttale œdificauerat & Acenaritunc
Euge ferue bone, quia fupramulta te conflit uam. ,Prior SanélïE Chnftinae &eiufdemhofpitalismi-
Ego Wafto VicecomesBiharnenfium ôc vxormea nifter, in prœfcntia pnfati Gaftonts Vicecomitis
Talefa, & filins meus Centors in filua quae voca- confticucrunt finem ôc pro definmione quercla:,
rur Faieï in loco qui diciturSilua-lata quae heredi- dederunt Durando & vxori&filus fupranomina-
rario iure mihifuccedic, DonamusDco,&Sanûx tis, nonagintaouespraegnantes. Et tpfitam patres
Maris, & Domno Helix Abbatieiufdem loci,& quamfilij,incuriaVicecomitahdePardies, dede-
fratrtbus ibidem Deo feruientibustam pratfencibus runt fidancias fupra memoratz Vicecomm/Tï ôc
quam futuris, locumadinhabitandutn. Donamus praedi&o priori, Arnttldum de Lefcun Ahbatem de
quoque &concediraus ineadem filuain nemorofo, JMoneing,£t Gar/îonem jîbbatcm de Marcello, quod
vel in piano quidquid eis neceffarium fuent indo- nec ahquis defcendens, de itirpe GuillelmiAnol
mibus edificandis,inagriculcuns, & in animalibus inquietet nec turbet fupradiftas domos nec infe-
nutriendis cuiufque generis fint, fine aliqua con- rat ininriam, aut violentiam, autdamnuminvllis
fuetudinecuiuflibetrequidtionis.Concedimusetiâ, rebus earum, fed tbi habitantes habeantoronia fua
vtfi velint, vel poffint ftagua. & raolcndina ibi- in pacc,& habeant largam & hberamlicentiam am-
dem faciant. Et de redicibus noftriJj qui paterno iu- plifieandi agriculturas, & plantationes, à decurfu
re nobis fuccedunt, ccncumfohdosPiitauinos,& aqus Baïfae vfqueadfummamoncis. Et fi forte de-
xxx.gurbilionesfalis in villa quae dicitur Salies nuo querelam renouarent, aut in ahquo vtolentiam
reddendi funt. Huius dona- inferrenc per manum vniusfidiatotis centum foli-
tionis funt tefles Guido Larcurrefifis Epifcopus, dos morlanx moncta; foluerent, &c damnumeis re-
Fortanedus d'Efcoc, Gardas de Moneng, & alij fi:ituerent, & firmum finem in perpetuum teneanr.
multi qui adfuerunt & propnis manibus hxc figna Se fi forre aliquis homo ahquaoccafione domina.
fecimus. Facla catculahuiusdonacioms. Anno do- tionis vel padocntix contra pia:dicïas domos furre-
minicsincarnacionisM.cxxvn.oélauoidusApnhs. xerit, vel damnum in rebus earum inculent, Vix-
11. Aitera Charta Siluaî-lacs Hocnôtumfieri didtas Durandus vel filijeiusinmanuyicecomins
poftens noftris volumus, quod Gafto Vicecomes terraî fecundum levés & iftdtcta authorifarent &
de Bearno nobdis &c ftcenuus homo, cem Himamam damnum illatum pTenariereftituerent. Faâofine,
intrare vellet ad Saracenos fubigendosin Siiua-lata & Charta x v [. CalendasFebruarias,3 luna quarca,
quoddam monafteriurn conftcuxit, & procuratio- Era. M. c.lxïi. Ptaîfide Centullo in Beamofub
mbus fundautt. Monachis igltur in îllo fub régula. patre Gaftone Lafchurii Praefule Guidone, Olo-
S. Benedidi patiis, Iefu Chnfto feruientibusde re- Arnaldopontifice,anno Domini m.cxcvhi.
ronicorngendus
ditibus Salma paterno iutefibifucceffis, donauit fed cft annus ex Era, & legendum,
vnoquoquo anno centum folidos Morlancnfium M-CXÏV1II.
CHAPITRE XXII.
Sommaire.
tAprts tatr'mée de G triton en SIfagne» Alfonfe continuélaguerre con-
tre les Mores du cofte de J\dolma. 'Recomftenje des fildats François,
& leur retraite au Faux-bûurgde Pampelone. IL Les G afcons eu-
rent fan en cette recomfenfi. Orderic ajfeure qu'ils furent difiribués
en amers lieux. Le frittilege accordé a ces colonies auec l'auis de Çja-
fion. III. Bayonne afiegée p ar Alfonfe. Variété des eferiuains far
le motif de ce Jiege. Qonieàure de l* Auteur que ce fut en faueur du
Comte de Tolofe* contre le Comte deToidiers qml'efioitaufideGaf-
cogne. Bayonne prife fumant Surita,t & Garibai. (jafîon afifie à ce
ftege auec te Comte deBigorre. I V. Gafion tué parembufche des Ado*
res, l'an /ijo. Son corps en/eue li en l'Eglife Nofire Dame du Ailier
de Saragojfe. Ses esterons & fin cor de guerre font conferués dans le
Threfir, & monftrês les iours de filemnité' Fonde & dote le Chapitre
Collégial de cette Eglifè. Quatre des Chanoines doiuent eftre Bear-
nois, & le Chapitre obligé dl aller leuer le s corps desBearnois, c\ui décéde-
ront a cinq lieues de Saragoffe, & les enterer dans le cimetière de cet-
te Sglifè. V. Son Efitaphe eft effacé mais non pas la gloire dejès ge~
nereux exploits.
Afton apres fort depart vers l'Efpagne, n eut point d'autre emploi
que la guerre,que le Roi Alfonfe continua de faire aux Mores, fur les
tronticres des villes de Cuenca & de Molina, aucc vne telle vigueur,
qu'il contraignit ceux de Molina de lui rendre la place, en l'année
M. ex xix. chés Surita. Et voulant recompenferles foldats François qui l'auoient
ferui aux occafions d'importance, qui s'eftoient prefentées, il leur ordonna pour
leur retraite cet endroit de la ville de PampelonenomméleBourg en la plaine S.
Sernin, auec les Fors & coutumes de Iacquc; pratiquanten cela vn traicl: de police
militaire des anciens Romains, qui donnoientles recompenfes aux vieux foldats en
fonds de terre, plus afleurées pour eux, moins onereufes àreftatquefïellcsfefài-
foient en deniers, & plus vtiles pour la republique,à caufe que par ce moyen on
{>cuploit
r ces villes,leslieux
de
deferts, oubicnonfaifoitdesrccreucs&nouuelles colonies dans
perfonnes aueurées auieruiceduPrince, &:enfenduësaumeltierdc!a
guerre pour la defen ce des places.
Z>
II
II eft croyable, que cesFrançoisn'eftoientpas feulemcnt natifs de Cahors9
comme il eft remarqué dans les mémoires qui font en la Chambre des Comptes
de Pampelone chés Garibai, mais qu'ils furent pris de diueriès compagnies des
troupes Gafconcs foit du pais de Querci ou des autres Prouinccsattendu
que les Bearnois & autres Gafcons auoient ferui puifTamment en ces dernieres
guerres, & que fuiuant la couftume de ce fieele les Gafcons, & tous ceux dede-
çà qui paffoient les Monts Pyrenées pour les guerres des Mores, eftoient vulgai-
rement appelles Frdncos ou François, ainfi que Surita & Garibai l'obferuent en ter-
mes exprés. Orderic Vicalis fait mention de cette rccompenfe lors qu'ilcfcritqu©
que les Efpagnols voulans réparer la faute, qu'ils auoientcommifeàrcndroitdes
François leur firent toute forte de bon traitement en leur fecond voyage &
les logerent dans les villes de Tudcle, Tolede, & Pampelone. L'eftabliflement

Garibai.
de cette colonie du Bourg de Pampelone, fut ordonné par le Roi Alfonfe au mois
de Septembre de l'année M. c x x x. auec l'auis & confciL des Euefques de Huef-
ca, & de Pampelone & du Vicomte Don Gafton de Bcarn chés Surita &
III. En cette année 1130. ce Roi vint affieger Bayonne, fans que les auteurs
remarquent le fujet du fiegc; quoi que Blanca pretende que cette villeluiapartc-
noit à caufe de la fucceflion de DonnaCayafcmmeduRoiSance, quieft vndif-
cours que i'ai ci-deuant conuaincu de fuppofition. lean Briz eftime que ce fie-
ge fut entrepris pour tirer raifon desAnglois, qui auoient
fait quelque tort a. ceux
de la Balfe Nauarre. Il eft plus croyable que cette guerre fut deffeignée en faueur
d'Alfonfe Iordain Comte de Tolofc homager d'Aragon, contrele Comtede Poi-
étiers Duc de Gafcogne, qui pofledoitencor vne partie du patrimoine des Com-
tesdeTolofc; De fait le Comte Alfonfe fut prefent au fiege, non paspourlefe-
cours de la ville, comme penfent quelques auteurs Efpagnols, mais pluftoft pour
fauoriferles armes d'Alfonfe, comme lean Briz cftime auec beaucoup de vrai-fem-
blâce; encore que le ComtedeToIofey tuaft en duel, le Comte Pedro de Lara.Pour
le fuccés du fiege Blanca croit que le Roi d'Aragon fe retira fans auoir pu fe rendre
maiftre de la ville; Surita prétend par conie&ure, qu'il pritlaplace; dautantque
dans les actes publics le Secretaire du Roi Alfonfe obferue qu'il regnoit depuis
Bayonne iufqu'à Monreal; Mais Garibai affeure entierement, que la ville lui fut
rcnduë. A quoi s'accorde Martinez fc feruant de l'autorité des vieux tiltres qui te
trouuent datés de l'année, que le Roi Alfonfe prit Bayonne, & qui remarquentt
comme il équipa des vaiiïeaux&: des galères pour la prendre. Le mefme auteur af-
feure, que les-Comtes de Bearn & de Bigorre affilièrent en ce fiege le Roi d'Ara-
gon, auec leurstroupes. Ce qui ne peut eftre entendu que de noftre Gafton, & de
quinepeute
fon frère Centulle de Bigorre.
IV. Cefontlcsderniersexploi&sdenoftrcPrinceGafton,dont le nom auoit
donné tant d'efroi aux Sarafins d'Efpagne, qu'ils ne pouuoient eftre en repos, tan-
dis qu'il feroit en vie. C'eft pourquoi ne pouuans fe deffaire de ce grand homm e à
force ouuerte 5c dans les combats, ils refolurent de l'emporter par embufche & le
tuerent, enfemble Eftienne Euefque de Hucfca en cetteannée M. cxxx. fansque
l'on fçache le lieu de cétc perfidie. Ncantmoins pour le regard de l'année de fa m ort,
i'ai en main vn aéte de Ion fils Centulle, en date des Nones de Mars fur la fin de
l'année M. cxxx. où il eft enoncé, que cet acte fut receu en la mefme année, que
fon père fut tuépar les Mores en Efpagne: Eodent annoquopdtermeusaAfaurtsin ljj>a-
nia interfeflus fuerdt. Le corps de Gaftonfut enterré dans vne Chapelle de l'EglifeS.
Marie Maiour deSaragoûe, comme Surita eferit dans les Indices & fa mémoire y
cft conferuée encor auiourd'hui auec telle vénération, que l'on monftre aux iours
de folemnité, parmi les reliques des Sainclrs les efperons & le grand Cor de guerre
de Gafton; de mefme façon que l'on fait monftredans l'Eglife S. Sernin de Tolofe,
du Cor de guerre de Rolland. Auffi outre qu'il poifedoit la Ricombrie de ce quar-
tier de ville, ce grand homme auoit mis en eftat de grandeur & de magnificence
cette Eglife tant renommée dans les Efpagnes (qui eit tenue pour la première &la
plus ancienne de tout ce Royaume, & recommandée pour l'apparition de Noftre
DarneàS. Iacques l' Apoftre fur ce pilier que l'on garde en cette Eglife auec tantde
vénération. ) Et y eftablit le Chapitre Collegial auec les reuenus dont il ioùitmain-
Nn ij
tenant, à la charge qu'il y auroit quatre Chanoines Bearnois, & que ce Chapitre
feroit obligé de leuer les corps des Bearnois, qui decederoientà cinqlieuës de Sara-
goiTe, & les enterrer dans le cimetiere de cette Eglife.
V. Son epitaphequifut lors mis fur fon tombeau eft effacé, mais la mémoire de
fes belles actions ne peut perir. Il fuffit pour tout éloge d'honneur de fe remettre de-
uant les yeux, le combatfanglant & la bataille gagnée fur les Turcs apresla prife de
la ville de Nicée, où Gafton acquit vne immortelle gloire, félon Guillaume Ar-
chcuefque de Tyr;la iournéc d'Antioche perduë par le General de Perfc, fon ar-
mée de quatre cens mille hommes défaite, & lecinquicfmebataillonderarméedes
Chreftiens commandé par Gallon; la conquefte de la ville d'Edeffe & des pais cir-
conuoifîns auec le confeil & les forces de Gafton la defcouuertede la ville de Ra-
ma commife par l'armée Chreftienne aux Comtes de Flandres, & à Gafton, com-

me aux deux plus afTeurés Capitaines; fon départ fecret pourreconnoiftre le pre-
mier, lavilledelerufalem;8c prendre poflfeflion defon territoireparles prémices
du butin qu'il emportafur les ennemis auec l'applaudiffementde tous les croifés;la
commiflion que les autres chefs font obligés de lui donner en confideration de fon
merite & du rang qu'il tenoit, pourfaire drefferles engins debaterie & les machi-
nes, auec lcfquelles lerufalemfut emportée d'aifaut; fa démarche & fa pofture en-
crant des premiers par deffusle pont ietté fur les courtines de la muraille; les com-
bats qu'il etTuya contre lesMahometainsretranchésau fort duTempîe de Salomon,
l'ayant forcé, & en fuite arboré fes Vaches fur le haut de laTour; la-bataille memo-
rable d'Afcalone, où le bataillon deTancred & de Gafton, qui eiloitau milieu de
l'armée Chreftienne, donnant fur les ennemisqui eftoient fans nombre, les mit en
route & en fuite ouuerte; la prife des Vicomtés d'Acqs,& de Soûle; l'encreprife du
fiege de la ville Royale deSaragoife en Aragon,aucc la feule armée de Bearnois &
Gafcons, dont il eftoit le General, qui caufa enfin la conquefte de la ville, & lui
donna le tilrre de Seigneur deSaragoffe, auffi bien qu'au genereux Alfonfe, celui de
Roi de cette ville; la bataille de Cutande, où cent cinquante-quatremille Mores
furent défaits fumant Orderic; la bataille d'Arançol, & la défaite des OnzeRois
Mores, dont la principale louange eft attribuée par les Caftillans à Gafton; plu-
fieurs autres exploits de guerre,quiferuent dautatlt de trophées & de monumens de
la valeur de cet incomparable Prince. Pour fa pieté,elle reluit affés en la reformation
du Chapitrede Lafcar qu'il a procurée, y faisât eftablir l'ordre canonique des Clercs
réguliers de S. Auguftin, aux liberalités qu'il a exercées en faucurde ce corps, des
AbbayesdeLuc, &deS. Pé, 8c des Eglifes de Noftre Dame du Pilier,
de l'Hofpital, & la Cathe-
drale de SaragoiTe, au reftabliffement & Prieuré de Saincte Chriftine
dans les Monts Pyrénées en la fondation des maifons Hofpitalieres de Lafcar,
Mieihaget, Aubertin & de l'Abbaye de Saubalade. De forte que ce perfonnagc
patfait en tous fes deportcmens, eftimé par les auteurs du temps pour homme fage,
difcret& généreux, & tout efclatant démérite, nepouuantrienadioufteràfagloi-
re, que fcs victoires fur les Mores auoient portée au dernier point, Dieu permit
que la malice de ces infidclles lui oftaft la vie, & qu'ils feruiffent d'inftrument
aie mettre en poffeffion de cette nouuelle & immortelle gloire, que fes venus lui
auoient acquife. P

I. Surital.i. Annal. c. 49. Idem 1. 1. c. 44. Garib. fuis hofpitnti funt Se amplos honores &pofîèffio~
I.13. c. 8. nés eis tradiderunr.
II. Orderic. I. 15. Hift. Hifpani de tanto auxilio III. Ioan.Biiz. 1. 5. Hift. Pinnar. c. 10. Gan-
gauHentes Francos alacritet iùfceperunt tranfa- bai. 1. 13. c. 9. Suiitainlndiob.Blancain Comm.
âofque reatus emendare volentes, in vrbibusfuis I Sunta1. 1. c. 50. En ettemifme akho parece
V.
Toleto, Tudela, nccnon Pampelona, opidifquc en mai antiguai mtmorittjff matant* la Mores d
Oiïfpo Dû» EptdM, y ai Vtt.ctndt Don Galtcfi,J!n in faccllo Ecclefi* B. Mari* Cïfar*uguft«defigoa-
declararel lugardondefutlapelt* « tut quo Benehuncofis iafcrrciur.
Idem in Indicibiu: Locus honotificusfepulcrd

CHAPITRE XXIV.
Sommaire»
Gaston Fondateurou ^efiaurateurdu Monafiere de Samth Cbrifline
e Somport entre Bearn, & Aragon. Les iugemens d 'Aragon auecle
fer chaud fè faifbient anciennement en cette Eglife. IL Le bafliment
fut pour la retraite des pauures, des Pelerins & d'autres pajfans. Vn
ramier tranftorta les cordeaux des majfons du lieu où ils bapijfoient vers
celui où ejt le Monaftere. (et Hosjital efi l'vn des trois Generaux du
monde fumant Innocent Troifiefene. III. Supprefion de ce Monafie-
re en Aragon. IV. Les reuenui de Bearn donnés aux Clercs de SainB
Taul. V. Cjafton fonda l'Hôpital de Cabas3 & Guillaume Prieur de
Saintte Chrifiine É. de Tampelône le bafiit. Lés Clercs de Saintfe Chfi-
fime achètent la terre de Nai. Confirmation de G afion. Disjttteentreux
&l'EuefyuedeLafcariugéepar Gafion & la (jour ma jour. Termifi
Jton de baftir Eglife à Nai, Enjînony abafiï'vnenjille. Tartage entre
le Commandeur de G ab as > & Marguerite de Bearn.

Lancâ nous arfeure que la Fondation de l'Hofpital de Sain&e


Chriftine eft beaucoup ancienne, lors qu'il eferit, qu'auant la
prifede Saragofle, on ne trouue point dans les vieui tiltres, qu'il
'foit fait mention du Magifttat furnommé Iuflitia d'Aragon;}
dautant qu'aux fiecles precedèms le iugernent feuere du fer
chaud,eftoit employé pour la decifion des proccfc,&s'exerçoic dans l'Eglife de Sain-
dit Chriftine de Summo porte, ou de Somport, comme envn lieu certain & deftiné
pour cela.Neantmoins nos memoires rapportent à Gaft on, la fondation de ce con-
uent, parce fans doute, qu'il rauoitreftabli, & augmenté, ou cju'ilyauoit chan-
gé l'ordreanciendeSainâBenoift,en celui des Chanoines réguliers deSain&Au-
gulèin.
II.' Or cette maifon de Saincte Chriftine eftoit baftie en l'endroit le plus haut
& le plus cflcué de toute la montagne, dans les ports d'Afpe, fur le milieu du canal
^uicondukverslacque& Saragofle, pour donner quelque retraicle aux Pèlerins,
marchands, laboureurs, & autres pauures gens quiièperdoient auparauant en ces
lieux, y eftansfurpris des neiges, & desorages. Les anciens documens de cette mai-
fon portent que le bafliment fuccedant point l'endroit qu'on l'auoit entre-
ne en
pris, vn ramier portant vne croix en fon bec, s'alla perchervn matin fur vn buis;
d'oùil s'en vola,àmefurequeles ouuriers s'approchoiètpourle voir,& laiflà la croix
fur lelicu, qui lcurferuitde bon
augurepoury planterla croix, & y baftir l'Eglife;
commeils rirent, & grauerent fur l'autel vn ramier blanc auec lacroix dans fon bec,
qui font les armoiries du monaftere de Sain 6te Chriftine. Cette narration a quel-
que rapport auec ce que Zonare cfcrit de lafondation de Conftantinoplejdonc le
lieu fut choifi, & préféré à celui de Chalcedoine, à caufe que deux aigles
emporte-
Nn iij
rem les cordeaux des maffons pardeffus le Golte de Thrace vers le lieu de Byzance.
La maifon fut nommée l'Hoipital ou Prieuré de Sain&e Chriftine, que Gallon
dota de plufieurs reuenus en Aragon & fonda des Hofpitaux particuliers dans le
Bearn, qui dépendoientdu gouuernementdel'Hofpitalgénéral. Le Roi Alfonfe
d'Aragon & plufieurs Seigneurs d'Efpagne, de Gafcognc,de Hongrie, & de Bohe-
l'enrichifTement de cette maifon, & fon-
me contribuerent aufli de leurs biens pour
derent des Hofpitaux en leurs païs dépendans de celui-ci; qui eftoit recommandé,
& en grande reputation, comme eftant aflïs fur l'endroit leplusfafcheuxdu che-
min vers Saind Iacques de Galice. De forte que le Pape Innocent III. en fa Bulle
de l'an 1116. adrefTée à GarciaArnaud. Prœpofito hojfitalis S. Chriftime, quodin Aftenfi
~orru f tasm e~, qualifie cét Hofpital, Flo~itateS. Chra~in~evnum de tribus mundi & ay antt
fait vn dénombrement des Hofpitaux qui dépendent de cettc maifon, il ordonne
que tous les reuenus des maifons qui font là denommées,foient conferués pour l'v-
fage des feruiteursdeDieuyrefidans, & pour l'entrctenement des Pèlerins, & au-
tres pauures, Omnia intégra conjeruentur tamjeruorum Dei ïllickdbit(intuim,quampere-
grinorum, &Pditperitm'vJtl?us]?rof:uturd.
III. Cette maifon demeura fur pied iufqu'cn l'année 1569. que la terreur des
armes du Comte de Montgomeri penetrant dans l'Efpagne, contraignit Don Iean
de Gurrea Gouuerneur d'Aragon, de leuer des troupes, qu'il mena en la Ville de
Iacque, & lui mefme s'auançaiufqu au Conuent de Sain are Chriftine,où il fit vn
allez lonçfeiour; & de là fe retirant à Iacque commanda au Prieur & aux Chanoi-
luiure, & de faire leur refidence dans la maifon & l'Eglife qu'ils auoicnt
nes de le en
cette ville. De maniere quel'Hofpital demeura deferté par ce moyen, fous pretex-
te du voifinagc des heretiques de Bearn, & le feruice fe continua en la ville de Iacca
iufqu'en l'année 1591. Pour lors Alonfo de Bargas Lieutenant general en Ara-
gon fit baftir la citadelle de IaccaparcommandementduRoid'Efpagne, icaufè
des Bearnois, qui en cette année cftoientpafTés en armes au delà des frontieres vers
Biefcas, pour fauorifer les rebelles d'Aragon & l'année fuiuante 1593. legouuer-
ceur de la citadelle fit abatre la maifon & l'Eglife de Sain&e Chriftine, quieftoit
dans Iacca, pour eftre trop proche du fort. Ce quimitle Prieur &IesChanoines
en defordre, & bailla fujetàvn Brefdu Pape Clément. V 1 1 1. du 2.6. d'Aouft 1593.
adreffantà fon Nonce en Efpagne, pour vifiter quatre ou cinq monafteresen Ara-
gon, & particulièrement celui de Sain&e Chriftineauec pouuoir de fubdeleguer
tel qu'il aduiferoit. Il commitfrereHierofmeXabierreThcologiende l'ordre des
treres prédicateurs pour faire cette vifite, qui proceda en telle forte l'an 1597. qu'il
empriîbna le Chanoineplusancien,& transférâtes autres au monafterede Monta-
ragon. Et l'an16 c 7. à l'infrance du Roi d'Efpagne, foi difant patron du Prieuré
& Conuent de Sainde Chriftine, le Pape Paul V. fupprima le Prieuré régulier, &
Teriga en dignité feculiere, incorporée au Chapitre de l'Eglife Archiépiscopalede
Saragoffe, pour tenir rang apres les anciennes dignités de ce Chapitre. Et par au-
tre Bref du mois de May de cette année 1607. la commiffion pour fupprimer le
Conuent & Hofpital de Saincte Chriftine, & vnir tes rentes à l'ordredes Freres
Prédicateurs pour l'entretenement de douze Religieux dans la ville de Iacque, fut
adreffée au Nonce refidanten Efpagne, qui rendit fa fentencedefinitiue en execu-
tion du Bref, le premier d'Aouft 16 13.
1 V. A l'exemple de ce qui fut fait du cofté d'Efpagne, le feu Don Fortunat
Colom natif de Pau perfonnage d'vne probité connue, religieux de l'ordre des
Clercs Réguliers de Sainét Paul, pourfuiuit & obtint du Roi,ôc du Pape PaulV.
que les rentes dependantesdu Monaftere de Saincte Chriftine deçà les Monts foit
en Bearn, foit aux autres endroits du Royaume, feroient vnies à fon Ordre. O r les
membres & H ofpitaux dependans de Sain&e Chriftine dans le Bearn, font celui
d'Auberan,deGabas,deMieihaget,dcBage,deLefpiau, & deLembeye. Pour
celui d'Aubertin,dontceluidcBidoufeau DiocefeTarbe eft membre, nous auons
apris ci-defliis que Gafton & Talefe l'auoient fondé, auffi bien que celui de Mici-
V.
haget.
lhof
QuantàrHo{pkaldcGabas,iIe{tfituédansicpafrage des Monts Pyrénées,
qui va vcrs 'A ragon par la vallée d'O flàu, à cofté & à trois lieu ës de Saincte Chrifti-
ne. 1 1 fut bafti par Guillaume 1 e Prieur, B earnois, & Euefque de Pampelone noftre
Gafton fourniflant le fonds, auec les immunités, & priuileges neceiïàires. Ce qui
doit eftre rapporté au temps comprisdepuis l'an millecentquinze,iufqu'eni'année
'mille cent vingt-deux, qui eft tout le temps que ce Guillaume Gafcon Euefque de
Pampelone fîegea, comme il a efté remarqué ci-deiîus. L'Euefque d'Oloron Ar-*
naud confentital'ere&iond'vne Chapelle, benit l'Autel, & leur permit d'y eftablir
vn cimetiere. Peu de temps apres, les Clercs de Sainctc Chriftineacheter ent de Brun
& Auger de Bidoufe, & de Bernard de Nay, vne grande eftenduë de terre appellée
communémentjVdj,où quelque temps auparauant il y auoit euvn bourg, pour
lors entièrement démoli& ruiné.Ilsfîrentcétachapt pour trois censfoixantefols,
& vn cheual, & baillcrentpour pièges du contrat Arram on Arnaud de Gerdereftj,
Bernard d'Efpoei;Er Bernard de Nai bailla de fa, part Sicard d'Ai3"at, & Guillem
Arnaud de Montaner. Ce quifut confirmé & ratifié par lePrince Gafton. Incon-
tinent après cet achaptils eurent difpute auec l'Eglife d e Lafcar tou chant le lieu de
la Paufe, qui auoit efté donné à ceux de Lafcar parOdode Denguin, pour ladott
de ion fils Raimond, qu'il fit reccuoir dans le Chapitre. Mais reuenant de Saragof
fe il eileut fa fepulture dans l'Hofpital de Gabas,où il eftoit decedé, & lui donna
ce domaine de la Paufe. Ces deux donations efmeurehtvngràndprocés àcesdeux
Communautéspardeuant noftre Gafton & fa Cour Maiour;qui fut terminé par
fon autorité, auec le confentement des Euefques Gui de Lafcar, Qc Guillaume de
Pampelone, Prieur de Saindre Chrifline; l'Eglife de Lafcar ayant elle refbblie en
fapoiTefïiondulieudela Paufe, moyennant la permiiTï on accordée par l'Euelque
Gui,à ceux de Sainc^e Chriftine,d'entcrrcrà l'auenir,tous ceux qui le defircroicn t, Se
de receuoir leurs libéralités, foit de difmes,ou d'autre nature de rente, mefmesde
baftir vne Eglife au territoire deNay. Cétaccord fut fait enprefencedu Vicomte
Gafton, OdondeCadelon, R.Gar(iadeGauafton,AiTiudu Nauailles,G. Garfia
deMiucens, G Odo d'Andons R. A. de Ierzereft, Bernard de Coarafe, Bernard,
ërFortaner d'Efpoei, Gautier de Meillon, Odo de Dengui,Sicardd'Aifat & R.ai-
mond de Bifanos. Ce qui fut fuiui d'vn tel fuccés, que non feulementt on y a bafti
vneEglife,mais aufïi lavilledeNay,du temps de la Vicomteffc Marguerite; lafi-
tuation agréable du lieu proche de la riuiere du Gaue, ayant attiré plufleurs perfon-
nes à y faire leur ref dence, & à y eftablir laflorrefpondance de la plus grande par-
tie du commerce de Bearn auecTolole. De forte quel'an mille troiscensdcux,le
CommandeurdeGabasRamonArnaud fitvn pareageaucc Marguerire Comrd1ê
deFoix,&DamedeBearn,referuantàfoi l'Eglife, & la difmedu lieu, & la moitié
des fiefs, la mnfdiclrion demeurant à cefteDame, commeaufli le moulin^ fauf le
dixiefine des émolumens, qui apartiendroit à l'Hofpital.
V. Chartade Gabas: In diebus Rcgni Gaftonis ibidem coharrentibu1; ,Sc Domino in fupradiûa Ec-
Vicecomitis Bearnenfis edificatum eft hofpitale clefia feruientibus. Et vt fupradiâum hofpitale in
quoddamin valle Vrf.ilenfi, m loco qui dicicur Ga- quicte paciscum omnibus ad ipfum pernncntibus
uas, à Domino Guilhelmo tune pi-aepofîtoF.cclefiae haberctui ab ipfo Gaftone, & àtenionbus quibus
Sanifts Chriftinae, &àClericis fine fcacribus ipfi ipfe locuspertiûeie videbatur, Iibei tan eft deduum.
Et vr habitatores ipfius loci oratorium haberent ad- quierat de confanguiniratc illitis ne atnplius mit-
monitioncGuilleJmicoedificaioiis de Gauas, venir teretcam in querimomam, & fimul afiitinàntibus
Dominus Épifcopus Arnaldusloronenfis ad fu- iïliis ipfius Bernard de Lobier. Telles lune ipfî fi-
pradicturahofpitale,& confecrauir alcare ibidem, diatorcs & f.mftusDefblaxs fcomnes vicini.
&benignitate fui animi benedicendo ccmiterium V. E Chartario Lafcurrenfi G'uilhermus Dei
eis conceflît. In iifdem fere temponbus, fupiadi&i gratiaSanâsePampilon. Ectltfia; Epifcopus R. A.
clerici fine t'ratrcs de Santta Chriftina emeruntter- G. ceterifquefratnbusdeChnftma,falutem&b«-
tam, in qua villa iam tune depopulara cum termims ncdiiftioncm. Sapiatis quia habeo faftam concor-
fuis,& cum omnibus ad illam perrinentibus, fiue diam & pacem tnter nos & G. Laicurienfthi Epif-
copufn,ricuct
fint culta fiue inculta quae vulgari nomine dlcitur lipe dlxeram vobiS &c.
Nay, &emenintillam pretiotercentorutnfcxaein- V. Notum lit ptxfentibus atque futuris, quod
rafolidorum à fenionbus quihereditario iute illatn Lafcurrenfis Epilcopus A. PtaEpofitus. S. Archi-
poffidebant, fciliccc à Bruno & Augenode Bidofa, à diaconus & Cletici Lafcurrenfis Eccleiixi habue-
Bernardo de Nay, & ipfi pofuerunt fîdiatorcsArra- runtplacica quamp)unnia,cumC)eiici$ de San&a
mon Aruault de Gerdcreft,& Btmurdd' Ejpmr. Et Ber- Chriftina,RomanoAnario Acenario, pro Ecclcfia
nardus de Nay pofuic Skardd'Affat & Guillem Ar* de Paufa & appendicuseius. Tandem finicn t es pa.
naudde Meutauer.Wtnqaeiaprxfemia Gaftonis vt cem mutcem facientes in prxfemia Viceconiitis
firma fit illa terra emptoribus& fuccelTonbuseo- Gaftonit & cattrorum Procerum terr* Clerici de
rum ad (êruitium holpitalis Sanâç Chnftinae,& hof- Sanfta Chriftina reddtderunt Ecclefiam de Paufa,
puahs de Gauas & in quietc petmaneat dits & à & hoc quod acceperant à Raimundo îlliusloci edi»
vendiconbus & à gencrationibus fuis in fccula Ce- ficatore Epifcopo Se Lafcurrenfibus letinentes
calorumamein. Poftbxcquoqueprorufticoquo- viridarium quod Arnaldus plantauerat ad hono<
dam, qui ad Dominum de Nay peitinebat quem rsmSanâx Chriftina-. Domnus vero G. Epifcopus
fupradiûuî vi fua, & placirandi afiutia volebat re- in commum capitulo conceflit eis vt quicunque
tinere,dederùt ei fuptadiâi Clerici de SanftaChri- voluerit ire ad Ecclefiam de S. Chriftina, fïlic in vi-
ftinattigintafolidosMorlanse mone:ç,dequaetiam ta fiucin morte, non interdicatur ab Epifcopo, veli
fupradieti 300. fuerant, vt habeant cum femper fir- fuccerïbnbus eius, nifi prius fecetit conuenuonem
tnum eoilem paâo quo fupradiâa teriadcNay per Lafcurtenfi Ecclcfïs, qux poiTit probaricredibili te-
manus eorutndem fidiatorum. Pro hac ipfa quo- ftimonio. Eodemmodo conceflit vt fi quis volue-
que ernprione tetrx de Nay" datus eft vnus equus ricprxfatsEcclcfixdarc aliqùos honores fuie Ec^
illi
Bernardo de Nay. Huiuspa£h& emptionis te- elefias,liberelictat cis acciperc ,falno iuic Lafcur-
ftes funt uipradiâi fidiatores & Raimundus de renfis Ecclciîz. Hxc concordia faûa éft & appro=
Bufi Raimundus de Lafchar 2c Guilemfort de bâta in prsfentiaV-.cecomitisGaftonis> &c. Et hxc
Baies. Guilklmus etiam de Gauas in fciuitium loci Charta faâa eft & cortoborata ab Epifcopo & Ca-
ilhus comparauu vineam de Bernardo de Lobier nonicisapud La(curim incommunicapitulo. Eg«
xxx. folidis fcd pro redemptione animz fus con- G. Lafcnrrenfis Epifcopus confirmo t
hoc figno
donauu ipre B. x.folidos,& pofuit fidiatores fir- hanc cartam, Et ego Guillclmo fanâx Pampiloife
mitacis. Donad Lub. de Malanaig.&Affifortde Ecclefsx Epifcopiiî,hoc idem cfln&tne. t
Batad,rcientc& affirmante Bernardo de Laïuns,

d' r,
CHAPITRE XXV.
Sommaire.
CtntuUe cinquiefine fkcceda afin pere Cafton? l'année 1131. Confor-
me les donationsfaites à l'Eglifè Saintfe Foi en prefènce de fa mere
Tdefe & des Barons de fa terre. II. Cet Acle & plufieurs au-
tres font marqués de la Croixen lafîgnature des h } rinces. Rai/on de
cet vfage. Deux efjteces de ferment confirmatoire le corporel & le
fimple. Explication ordinaire. III. Conieclure de l'Auteurque le
ferment de i)iue voix eft corporel$ & que le fimple efi celui 9 qui fè
fait par l'injirument. Serment pari 'inftïument3 expliqué par <vn texte
de TertuHien. I V. Serment corporel en touchant def mains la Croix,
V. Ou bien en mettant fur la Croix les promejfes. VI. On fe conten-
toit fouuent de peindre en la fiufiription le charaéïere de la Croix.
VIL Cette imprefîwneualoit'Vti ferment. VI IL Libéralité de Cen~
tulle en faueur du Monaftere de Sainff Péà
l'exemple de fon pere
Cajton.
Entulle cinquicfmc & dernier de ce nom, fils de Gafton & deTa^
lefc, recueillit la fucceffionde la Seigneurie de Bearn,& des autres
terres qui apartenoient à fon pere, en l'année m. Cxxxi. & confir-
d'abord
ma toutes les donations, & liberalités que fon ayeul Cen-
tulle, ôc fon père Gaiïtnnauoientexercéesàfendroit del'Eglüè 5âint'te Foi de Mor-
las. L'adtc en fut receuàMorlas le iour des Nones de Mars de cette année m. Cxxxi,
a
en prefencedefa mère Talefe, & deplufieurs Barons de fa terre, à fçauoir Fortancr
d'Efcot, Fortaner de Domi Bernard Gaflîede Cadelo, Cenobru fon frere,Tort de
Morlane, Bernard d'EfpoeijFortanerfon frcre^Ramon de Mirapes. Ogerde Bi-
dofe, Arnaud Guilem d'Anoie,Durandde Moftror Fortancrde Bufe, & plufieurs
autres gentilshommes.
II. Cet a£tceft confirmé par le figne de Croix formé de la main de Centulle, qui
cfttellementfiguré,queronvoidmanifeftementqueceSeigneur auoit plus fou-
uent en main l'efpée que la plume. Or d'autant que non feulement cet acte, mais
auffiplufieurs autres que i'ai reprefentés, font marqués apres la fignature des afïi-
flans, de ce characlere de la Croix ,ie me promets que le Lefteur agréera, que ie face
vn peu de refl exion fur l'antiquité, & le motif decétvfage;quineconfiftepas à tef-
moigner
parchemin, feulement la profeilion du Chriftiaiiifineen la perionne qui le peint fur le
mais principalement à confirmer le contenu en Tinilmment, par cette
figure qui cil interprétée pour vn ferment. Caries conftitutions des Empereurs re-
connoilfent deux fortes de iuremcns pour la confirmation des contrats qui font
des fermons extraimdiciaires, que l'on peut rapporter, comme l'efpeceà fon genre,
aufermentVolontaire: qui eft celui qui fepreite du confentementdes partieshors
laprefence du luge, fuiuant l'explication des Interpretes G recs, de Balfamon, & du
Scholiaftc de la Synopfe des Bafiliques. Ce iurement que les parties employent
pourrafleurancedeleurs contraéls, cft preftéoucorporellemcnt,ou bien par l'in-
ftrument, comme parlentles Empereurs. Lefcrment corporeLeft celui quife fais
aucc folennité & ceremonie, comme touchant Euangiles, ou leuant la main &
les
l'autre oppofé à celui-ci, cft expliqué par les Doreurs anciens, 8c rccens.lors que
l'on iurc de viue voix fans autre formalité.
111. Mais i'ofc dire tous le refpcdque ie dois à nos maifires, que cette explica-
tion ne me contente pas. Car ie pente que le ferment de viue voix doit pluftot~ eftre
raporte au corporel; & que l'on a fuiui l'interprétation contraire, pour n'en auoir
aucune autre en main, qui peufcferuir pour expliquer la forme de iurer parl'indru-
mcnc,quiettoppofëedanslaloiau~wf~<or~.l'enaiapprisla façon deTertul-
lien, au Liure de ridolatrie,oùil reproche aux Chreftiensleurs mauuaifespratiques,
qui pouuoient efire rapportées à vne efpece d'idolatrie & preuaricationde la Foi;->
entr autres les iuremens parles faux Dieux; d'autant que l'onhonoreceux, dit-il,par
~Mc~o~Mrc. Nommément obferue-t-ilcétvfagefamilierdes fermons par les faux
Dieux,lors que les Chrefiiens empruntoient de l'argent aux Payens, ne fe conten-
tans pas de leur bailler des gages pour l'aueurance du dcbte, mais encore ociroyans
reconnoifiancepar efcrit qui cfcoic chargée dufermentpar les faux Dieux. L'excu-
fe des Chreftiens contre ce reproche, que neantmoins Tertullien ne reçoit pas,
eftoit de dire qu'ilsauoient fignéle contract, mais qu'ils n'auoientpas iure ouuerte-
ment, &parleur bouche. D'ou l'on peutinferer, que la pratique ordinaire cfloit
connrmaciondcs
en ce temps, de n'exiger pas toufiours pour la promettesvn fer-
ment corporel, i prononcé de < viue voix;mais qu'ils r j rferment con-
ieconcentoient du
ceu & rédige par efcric dans vninfirument qui eftce que la loi fignifie par ces ter-
mes, T~t-MwcMoMr.< fi l'on prend le foin d'en confidercr les termes & les motifs de
la decifion.
I V Le ferment corporel eftoit prefic en diuerfes rnanieres, que i'obmets, pour
m~actacherà vne feule, quifc praciquoic aufli au ferment par efcrit. C'eft le figne de la
Croix dont il eit queftion la formule du ferment fur la Croix matérielle eftant affés
frequente en F 0 rient, &; mefmes en Occident, foit en mecan t les mains deflus, foit
enymettanclecontrac~ou!apromeflctancfeulemenc:cecatcouchementcfiantpris
pourvu ferment corporel très-exprès. L'exempledcla première fbrteeftilluitrc en
perfonne de l'Impératrice de Confiantinople Irene, quidcfirant eftre mife en
quelque liberté, obtenir permiffiondeNicephore, de fe retirer en la maifon d'E-
icuthcrc ) ne peut en venir à bout, qu'en rendant tous les trefors de l'Empire~ & iu-
rant folennellement qu'elle n'en retenoit, ou cachoit aucun. Ce qu'elle fit parle
precieux ~r ~<c lili bois de la Croix ainfi que l'a efcrit l'Auteur de l'Hiftoire
Mdiee.
V. Pour r attouchement des promeffes fur la Croix, la feconde action du Con-
cale de Conitanrinoplehuicticfmc general, nous en fournit la preuue. CarlesEuef-
ques & autres Ecclefiaftiqucs, qui auoient embraffé la communion de Photius in-
uafcurScdeccnteurdu Patriarchat de Cp. dont il auoit fpolié le bon IgnaceEue~
que legitime de ce fiege,voulanseft:re receus en grace, & admis au benefice de la
pénitence,prefenterencau Concileleursrequcfres.~adesde rcuocation du paue,
& les deliurerent
aux Légats des Patriarches; qui firent rcfponfe, qu'ils les rece-
uoienc en la communion de l'Eglifë. Mais le Corps du Concile s'efcria~que ces
actes fanent mis entre les mains d'Ignace là prêtent ce qu'il agrea, mais il defira
préalablement, comme portentles aâcs du Concile, que les Pcniccns fiffent tou-
cher leursrcqucfres,fur Icbois honorable de la Croix, qui eiroitau milieu de l'af-
femblée, conioinctemenrauec les faincts Euangiles, & ceraic qu'ils les lui deliuraf-
fent. Laceremomedecét attouchement fut deûree par Ignace, afin qu'elle ferutH
d'vn ferment fblenncl.pourla conHrm&tion du contenu en ces requeltes. Ce qui
c(t expliqué en ce fcns, dans les lettres Synodiques de ce Concile, qui assurent que
leiermcnten:oitin(eredansccsrcquen:ës,Sequ'il ïutconnrmc par l'attouchement
delà Croix. Le mefme Auteur des Lettres Synodiques, nous donne vne belle con-
noinancc de l'vtagc des Romains, & des ConHacinopolitains,touchant ces iure-
mens corporels, par l'attouchement de!eurs fignatures aux choses fainctes.difanc
que les Romains firent leurs promenés de ne receuoiriamaisPhotius, ni recracher
les Anathemes prononcés contre lui, aux Synodes tenus fous les Papes Nicolas &:
Adrian,~ qu'ils mirent pour cét effet leur ièin, furie tombeau de S. Pierre, & les
ClcrcsdcConftantinoplclcurscicnturesàmefmesnns,iur~bois ~cr~f.
V I. On n'vfoir pas toufiours de cette folennité, mais on fe concentoit du fer-
mène par cfcrit; qui le pratiquoit parle charadere & {igné delà Croix, quel'on
peignoir en la Signature, immediacemencauantl'écriture du nom propre. Cette
pratique cfc~l fréquente en tous les ac~es anciensfoit des Conciles, des Bulles des
Papes, Charres des Empereurs & des Rois,oudes inft:rumens particuliers, tefta-
mens, ou contrats, dans les loix du Code &: les Noueltesde ludinian, & de
l'Empereur Leon le Philofophe,que ce teroicabufer de la patience du Lecteur, d'en
vouloir fàire la preuue en ce heu. le me contenterai d'employer~ foufcription des
Empereurs Bafile, Constantin, & Leon, qui Signèrent de leurs mains, apres les Le-
gats des cinq Patriarches,les cinq actes originaux du Concile huictiefme., pour edre
conferués aux Archiues des cinq Patriarchats, ô~Somcriuirenten telle Sorte, qu'ils
peignirent de leur main le figne de la Croix, &en fuite leur nom ~Chn~oRe leur
premier Secretaired'Eflat etcriuant les termes de leur contentement, commel'on
void en l'action dixiefme du Concile. Comme auffi au Concile de Theonuille,
l'Empercu!: Charles le Chauue, ôe les Princes des Gaules,~ de la. Germanie firent
leurioufcriptionauecla Croix.
VII. Mais pour iudiner, que cette impremon de Croix ~aloitvn Ierment,ilfaut
conndcrerlesparolcsdcl'Auteurdel'AppendiceduConcile huiciieune public pac
Radcrus qui nomme ~MMro~Mj-, ou violateurs fouleurs de Croix;les Eucfques
de la faction de Photius, c'eft à dire pariures & infracteurs des promues qu'ils
auoient faites au bon Ignace, eti y figurant de leurs mains lavenerable Croix,com-
meil parle. Ce que Gegorius Hamarcolus rapportede l'EmpereurMichel, verifie
lamelmecholc,maisilyadescirconj[iancesquiaggrauencleferment. Car il c(<:rn-,
que l'an 867. le Patriarche Photius.apreslalecturedel'Euangilefaite cnla célébra-
tion delà Liturgie, fit monter enla galericdes Cachecumenes l'Empereur Michel
grand Chambellan où ils fe donnèrent l'vn à l'autre
Bardas fon oncle, 6c Badie fon fermens,
aueurancedela vie auec leurs ayans à ces fins trempe leur plume dans le
Sang Eucharistique,quelePatriarche portoic entre fes mains,&:rbrmcdesfignes
de Croix en leur promené écrite quoi que peu apres BaUle cuatt Bardas en preiencë
de Michel, nonobitancla rigueur du ferment. Ceccefolcnnitéd'elcrirelesCroix.oU
les leings auec le Sang du Calice, eft fort extraordinaire doncncàntmoinsThco-
phanes,en la vie de l'Empereur Heraclius obferue, que le PapeTheodore leferui~
pour efcrire l'anathemc contre Pyrrhus le Monothelite &: les Euefquesdu Conci-
lehuic.tiefmeenladepo~tionde Photius, au rapport de Nicetas Paphiago.eni~
vie d'Ignace. Donc le figne de Croix figuré par Centulle, en cét Acte, & par Gamè-
te Talefe, vaut autant qu'vnc confirmation aucc iermcnc,quel'on peut nommer
fermentpar efcrit, puis qu il neH point exprimé par la voix, ou par aucune iolcnnite
ducorps de celui qui iure.
VIII. letrouue auffi que le mefme Ccntulle, imitant l'exemple de fbn pere,
gratifia l'Abbé Pierre,& leMonaIicre de SainctPe,cncompagniede fa mereTa-
leie~ducemtoired'Exeicauecleconfentemcntdes hommes d'AHon&; d'Igon,en
prefence de Fortaner de Demi, Raimon de Mirepoix, de plufieurs autres Barons
de fa terre. lee dis, que ces dons furent raicts ~'exemple de Gafton d'autant quece
bon Princcauoitvneatrecticn particulière pour ce Conuent, lui ayant fait de tres-
<Trandsbicnraics,quci'airEprefentes enia vie,auiquelsie dois adioufter Icdondu
territoire Se aleu des Gets, qu'il rait à l'Abbé Grégoire, du contentement df-s Com-
tnnnauccsd'Anon~ d'Igon, prefens 0 don de Cadeillon, Bernard Guillem d'EiL
coc, &: Raimond de Domi: Et encore celui qu'il 6tconioin<ftemenc auecfa femme
Talc(e,d'vnreftierdcIel,aprcndreaumarched'Efcuresaumeime iour, quelui, &-
ics lucccUeurs Seigneurs de Bearn prcndroiencleurs ietUcrs defel en ce marché, pre-
fent Odo de Cattet~Auarquet d'Afpa, Arnaud de Clarac & Arfius de Nauailles:
Oul'onpeucremarqueren paffant duc le marché fe tenoit pour lors au lieu d'Efcu-
res, difta nt d'vn quart de lieue de la ville de Lembeye, qui n'cftoitpas encore baitic.

Ï. Ex Ch:u'tanoMorlanenfi Ego CcutnHus Ga- niuitdixijin~uanon Uteta.occidit.


ftoms 6hus laudo &: conSrmo Deo, & Monafterio IV. V. Au~orM~eDae Li~.Conc.Cp.S.s~.i.
CiuniacenM.omniaqux dederunt ~~<M~'fMj Cen- VI. No.po.Lvhim.z.C.de turedehber.No.
M//w, G<<(<f~ M<'<« etdem Monafterio pro fa- Leoa.y~.
lure animarum eorum, &:&mma:mea',S:omnium VI. Conc.inTheodonisv')Ia.;Impcrator, &: pe-
quidemeo génère fini n~tcicHrijVtCcutptsdi~tuï n&omnes GaH).E,&: Gcnn~nia- Principes (ub(cr)p(e-
Auus meus & Pacer,po; hoc beneËcium,&: peraLa runr,flnguitf[ngutas Facientcs cruccs,& Ecclefia-
qnx Det feiuis conrulelunr, in hacvita. protpcros
fnccedus Ittcus ordoDeo,&: principibus laudes refeienrcs,
Deumiandamus
habuecunt;& maha xtern~m requiem re hymnum Te decantabant, &:Ce
habituros credtdefunt;fic ego ornrionibusCIuni.t- foluta eftSynodus.
cen(îs congregationis ln hac vita profperitatem, & VII- Apendix Cône. ~o~x~i)~ {-~fy.
77~t)'K
ina.tiaanequivateamxccj'n~mrequiem. Dono fci- Gregonus.Hal1;1artolus. Theophanes ln vna He-
Iicet, &: confirmo Ecclefiam S. Ftdis, & Eceteftam racitj.
S. An(lLcaE,qua:funttnBa[go Mo[t.fi[2E,integras,Se VtII. E CharrarioSanûiPerri: Centullus~~
cmnt exaAione )mmnnes & hberas, cum dec:mis,&~ C<cM~<°<f~/M~<cff<fj,ventensinCa.pituium
primtciis fuis, & obiacto~tbuïtam vluotum quam cum ~<?-ey~<t Talefa, in ptxfenua Domni PernAb-
mortnomm.&decimatnmonerx,&:furni,vini,6c batis, cnmf<?.MJ5<t?'<'MMMy«o~'HMtded)rDeo ,&c B.
carnium, & eenfum dtmid~ burgi S. Nicolai &~ Perrototum a)od)umde Exefa, pro redempnone
ten~ttn domomm qua: ~UM ante cianArum, de- anima: fmE, &p.iren[um fuorum, &prop[cr inm-
ctmamLezdaeMarcaceUt, v'U.tmMotIcnfemiii- nasquasfecerïtin honore. Se in boucms B. PetHj
fenua!Tt,& v. {ohdos de cutfu. A&ura.ipudMor- videmibus pturtfnis proceribus fux terra:, Se viden-
~n.i:idomoS.Ftdis.Nonis.Mjrci). Feria v. Eodem ttbus enam cun~is homintbus de Aub & Igon.
tt~~c ~~cpacermeusaMauris,inHtfparna. interfe- Poftea.veniensaatealtare.cummi(Ia!ij6rmau)[ hoc
~<
*fms tuerie. Vbicraratacermea.?'M Mr~M
{cdtcec Fortaner d EC:0[, Fortanerde Do-
cai, Beiti.ndGatTtedeC~delojCenebcu fratefeîUï.
donumcoram cunÛ:ts,pt~(en[tbus, con~enucuti-
bushominibusdeA(ïb& Ig°~' Teftes fuetunttn-
de,Forc&n€tius deDomi,& R. deMirapi(cc',&:
Torcuiidc Mortana. Bctnairdusd'Efpoei.Foftaner' ahj muici Barcets ipfiM tetfx & du Buigenïibn!
frater eius. Ramon de Mirapes. Oger de Btdofa. Mortants.
Amaid Gflem deAnoiâ.DuranddeMoftror. For- ExeodemCha~t. Soepeprxnominatus Heatnen-
mner de Bufe &: aii) ptut'es mihtes. ArnatdusPnoi' HumProconfut Ga~o,~mmt cum vxore fua dttta
S. Fiais, in cuius ccrapore fa&a eft. Garfias willacer Tate~ pro animabus parentum fuolum, &: pto
Monachi. Bcrem'er Guiicripht.Arnaid.dsTafba. ~luatione fuarum, ded)t B. Pecro,Itbique~Jmutan-
j
Catuctus Penus Aldebeni Compan Vicarius. tibus in perpetuo poûidendum tL'xcauum faits, in
WiIm.dePIants,&:ati)mu!ti. Ego CenruDusVtce- mercato EicureH) dicbus & [emponbus cundhï,
comes Bearn. hoc confirmans manus mea fecthoc qmbus ipfc, (u)qne fuccelfores accepturi flint fucs
fignumEgo Taleiafeci hoc Hgnum manu meafi ft-x~no:. Huius donauonis funt vilores Odo C~-
~nnoM.cxxxi.abtncarn.Domini. {tehenfts Auarquetus de Afpa. Ar. de CI~raco.
II. BatfamomT.i~.Nomac.c.i~.l.C.~ quismi- Aritus de Naualis. Simtliterifdem Odo CadeheH-
nor fe maiordix. fis, IImut cum vxo[e~).i pio faiuajnento atun].i-
III. TerruH.c.i;.de Idole!. Pcomijm de Echni- tumfuarumdedt[ BearoPetro,i)bique fernienubns
cismm:UMtCï,fub ptgnonbus fiduciaM, turan ca- m eodem mercMc Arpatam~iis m perpcmo peiH-
H:M~ & Bc ne~~nt ( Chn~um ) feripG,jaquit, fcd dend~m.
CHAPITRE XXVI.
Sommaire.
~ySt T'4/F/?~<MM~~
Saubalade. T*<?/?~o~~c~<?/ -Mo/M~y~~
C<'?~~fo~
en

pere le Comte
T~ <
~~o~~M~c~ dépendances, ~M</M<
Il. Z)~~ jE'
~r~
Z~ ~c/?~o~ ~/?~~ co~f!?
~~y~~o~ /~n~c
H~
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~rT~jD~~c~ 77/. T*<$/< du ~o~~ Sanche.


,R~
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~rf~o~ en ce
~~j~P~o~f
~o~
~?~o~~fr~~f/~7Vo~c~
Cow~- Le de Comte
la y~~ ~ov~ Sance ~o~ Co~~

~r~ ~f~ ~c.


de <<~o~
yo/~ Ro~ Le Co~~ 7 Sance
f~~y~ Erro ne ~~f ~r~ le T~/f/
Es vieux titres du Monafterc de Saubalade concernent aufli fort
honorablement le nom du PruiceCentulle~Sc de fa mercla Vi-
comtetle Talefe,en la donation qu'ils firent à Elle premier Abbé~
de la terre de Cabbis en la vallée d'Oman: & encore auec plus d'ef
clat, en l'acte de ce don opulent & magnifique que fit la Vicom-
ceucTaIele en compagnie de Centulle Ion fils, du chalteaUj ë~ du Palais d'Aierp en
Aragon, auec couces tes dépendances, terres~vignes.&moulins, quiluiaparte-
noienc par la luccemon du Comte Sance fon pere. Etd'autant que cet ade eit con-
ûderable,àcau(cde la connoiilance,qu'il nous donne de la race de la Vicomiefle
Taletc,ieletournerai en François ~w~f~ttM~f,~y~w~ T'n~. ~f~Mf
fo~M~ ~T ~~r, ~c T~~ ~<roM~c ~~H, d~'r/ûM~f CM~°, ~OM~~ D~M,
de ~M ~cr<?,
du
Mfrf, &
~7"~ ~M~cA~nf~c Saubalade, ~r<ïMx Frcr~/cr~w D~ ~o~r ~&<f de /OM ~w~
M~c ~t /OM ~~<<FC qu'elle <<MO!f au
C~ ~/OM ~yf ) /M~ ~~f~, ~MOtr PftMM auec fOKf~ ~CpfM~M~~les M~
J~~r&,

les ~<fMM, P~MfCC, ~~Otf ~C yM!~C G~M~f CM/OMPfr~ le Comte Sance


~~t ~C~MCMf moulins, ~C~~ f~fP~~f ~Cf~f~ T'C/C donna du ~M~
du R.O! ~f~M/f, Et/OM~~ Roi Ramir en CO~M~ ~M~tMM.
Cette libéralité fut tellement agreableà Dodon Euetqucde Huefca, qu'U
11.
l'augmenta, à la prière en connderationde la VicomteueTaleie auec le consen-
tement de ~bn Chapitre, de coûtes les difmes &: autres rentes, que l'Eglise Sainct
Pierre de Huc~ca iouï~oicau lieu d'Aierp delai~ant mefme en raucur du Monatte-
redc Saubalade,le quart des dinnes del'heritage~ du domainccedeparTalefc~ qui
apartcnoicàl'Euetque,(uiuancles Canons Eccleûattiques. Ecd'aucant queTaiefe
poucdoitlaScigtTLeurie,&:laiurifdicHonde ces terres, elleautorilala donation de
l'EucfqucDodo, la veille de la NauuitcNo~re Dame, au bourgde Iacca,teunoins
entr'autres Vv. de Mont,&: Garuas deMonen.
111. L'acte précèdent ayant fait voir, que la VicomtcneTa!e~ee~oit fille du
Comte Sance, auoit Ion héritage ams en Aragon j on peut facilement conclu rre,
q~elleeitoitAragonoifcderaceô~d'origine. La qualité de Comte que fon père
po(ÏcdoitcHrbrtconfidcrablc;d'autant qu'elle n'ettoicpas en ce temps ordinaire
dans l'Arason,&: marquoit vne emincncc de dignitéparmilcs autres Ricombres du
Royaume, luinanc Michel de Molino en ion Repertoire; Ou pluitoit citoit vn
Titre rcfcrué à ceux qmde~cendoientdcla race Royalle,ainfiqu'a obierue il y a. long-
temps I'EucfqueVitatis,au rapport de B lança en C-s Commentaires. Or ayantcon-
~idcre bien exactemcntcouceslesChartes du temps,qui fbntproduites par Surira,
Garibai,Blanca, & l'Abbé Briz Martinez, ic n'ai point rencontre aucun Seigneur
Aragonois qui portaft le nom de Comte Sance, linon le Comte Don Sanche
Galindes; lequel en l'année1080. donna en compagnie de fa fem me Donna Vrra-
que, & en
l'Eglise ëe prefence du Roi Sance Ramires, au
Monafiere Sainc~ lean de la Penna,
MonaUere de I guafar, qui ett proche du port de Cam pfranc, & de la val-
lée d'Atpe, ditmes, en tel nombre,
auec plufieurs lieux, terres, moulins, héritages, &
fa femme eltant de-
que ce [eroit chofeennuieufc de les reciter. Deux années apres,
cedéc, il prit l'habit de Moine à la Penna, & fit pluiicurs donations, dont le Mona-
itère accepta la troitieimepartie feulement, & referua les autres deux tiers pour fcs
enfans. CeComteSanceefccncoredgnécnvnphuilegedcl'anïc~j. PrizMarn-
n ez n'ofe rien
aueurer de certain touchant la race de ce Comte, n orfmis qu'il a trou-
ué beaucoup de mémoires des bienfaits, qu'il receuoit des Rois d'Aragon, & qu'il
ctroircomoinctcmcntSeigneurde Boltanna,deSos,&deAtheres. D'oùil con-
clut, que ce Comte Don Sance eftoit ayeul du Ricombre Don Pedro Atheres, qui
fut Seigneur de Boria, & qui perdit par fon imprudence l'crFccdesLurn'agesdela.
Noblciied'Araeon,quiluideteroitleRoyaumcapresle decés d'Alfonie. le penfe,
queceComteDon Sance, ett le pere delaVicomtencTaleic; d'aurancquela cir-
confiance du temps s'y rapporte fort bien. Car Talefe eHoit mariée auec Gafron, &
merc de Centullc dés l'an 1088. enlaconfirmation du For de Morlasr le voifinagc
deleursterres ayant pu feruir de mocii'pour faciliter ce mariage.
1 V. On trouue bien vn autre Comte Sance ngnc en vn acte du Roi Pierre, de
l'an t097. Comes ~M<-<~ inErro,chés Briz Martincz ) &: encore chés Garibai il fouf-
fcrit v-ne Charte du Roi Alfonfe de l'an 1113. Mais le temps du premier Comte Don
Sance,s'accordemicux auec ccIuidcTalc(c,queletemps du dernier.

I. E Char[.Silua:h[X:tnnomine<an~ac & indi- II. Exeodem Chart. Ego Dodo DeigfatiaO~-


uidu.~e.Tnnitaus.NotumMt omnibus quodTatefa cenfis Epifcopus, cum con~tioc~voluntacecotiu!
Vtcecomitina Beamen6s.cum~<o~Centu!!o,he- Capituit, dono & concedo Deo & S. Mahae & fra-
reditatejn fnam 'quam habebac inAierb ex pâtre tribus de Situa.-lata.ibidem deo fermentibus, &(er-
fuo, iureheredt[ario,dedttDeo,& B. Marix Stiuç- uituris, hercdiratemquamEccte~a Sanûi Petri de
I.tt~, Se Frambus ibtdem Deo (eruientibus,pio fa- Oifc~ habet apud Ca~ellum de Aierb, cum decimis,
iute anima: &x, patri!,& matns & omnts con. & cum omnibus fuis red:t)bus. rtaetetea quartam
fanguinitansfux. Quam herediratem, fcihcet /<<- pM-tem decimarum ronus ~x horeditatis ~< M~
tM~, Se omnia qua: ad itiud pernnenr, agros, &: vi- ~~jE'ff/f/!<<f<'MM<f,onininoe!sdamus & ab-
neas, petram murcaM, &IocumtnGaHecad con- foluimus. Hoc autem donum conSrmatumeA.m
ftruendamoiendint, in quotoco P<!f<?' ~'«~ ~«~«.f jmanu dominae Talc~E Vicecomirims, tn vigilia Na-
Ce~M primum con(ttuxi[ motendina., Se Mbete ha- tfuitaMsSanetseMati~,die Dominicain Burgo I-)-
bun.HocdonRmfccicinvitaAdefon~Régis.Q~nod cha.vt fit Ërmam & flabile per fecuta cun&a. Amen.
donum conce~!][ {rater eius Rantmirus Rex. Hoc TeAes tumv. de Mont. Garfiasde Moncn. Capet-
donum fecit pra:dnftaVicccomidf!ain manu Ber- lanus domina Talefx.
trandt Abbatis.Teftes (unr Garfias Sacerdos. W. de Ht. Blanca in Comment.Ioan.Br{ïMart.).e.t~.
la~as. Peregfinus de TrofU.FortanetdeBufa.Stns !c.!C.Ganbs.i t.i~.c.C.
Baita. SpatotdeBcrïaSt pturcsain.
~i' < .<
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.CHAPITRE ) f '1'

XXVIL
Sommaire. .t.~rr

j~
~J .j.J

7. C~y~~
T;~p
~r~~&f du
0~~7r ~r~
~~o~.
7' J'<?~ jE~~y~/?~
~yfo~?f~
la

/~t~.
Surita.
Siege de la

~M~ ~ot~
de /r~t~ ~&r
j~o~. ~?~ tué au combat auec C~<? Bearn
T~w~ co~j,f Cen-
~~S. 0~~<* toutes les c~co~c~
tulle
~~< C~ combats ~w ~c'o~~
Fy~ r~ ~<f
firent. Durée
fiege de

G~ r~ Combats. jL<% ville de


le demande
IV. Le fils du Roi de
veut
?0~
~~yoc~fc'T/y~
fecourf au Roi
tribut,

Ordre de cette armée prés de 7~Sanglant combat entre /~f Chre-


~p/?~
V/
C~y3~ ~y~
les T~o~&f. Centulle de Bearn c~

/M~
plufieurs Sarafins en
principaux Sei-
Roi. Le fecours lui arriue.
Tombe ~<? j.
meurt ~~j iours. `

Entullc fe trouua. attaché par fa condition à ILiure !es armées du.


Roi Alfblifejequel reuenantdudegede Bayonne continua de
~ire la guerre aux Rois de Leride,&~deFrag.~ afuegea~&pnt
parcompofnion,!aviUedeMeaumcnfe~ancicnnemencappe!!ee
0<%(~'d~ ou /~o~J!'te d'arête jetant eauironneedu Leuanc
JeUj.nuercclc Segre~ëcduPonancdel'Ebro. CcquiarriuaaumoMdeluin~miUe
cenctrence-trois. Le Comcedu Perche, &: CentulleVicomcedeBearntenrencre~
marquer en cette guerre, au rapport de Surita en (es Indices, quoi que par erreur, il
a donné à Centulle lecitredeVicomtedeBigorrc. OrdericVitala conferué Quel-
ques cn'con~anccsnocablesdeccuege.qui (ont inconnuës aux E.(criuains d'Efpa-
Car U efcric, ~M~ Ro! ~~c~ ~Hf <~?:~ ce c~c~ de A~~HM~M/d ~~Wfy
~n e.
<or~ ~/?~ r~~c T~ ~M~/d~ ~f~ en ~~r~r~
~f, (~' ~M~O~M~ MM~ MC~ <~Mf ~ffM ~f~:J-, !C!TMf cette
coM~fw~ j ~r ?Mc~r~M~ M~M~CM
du Rot ~~p~~Mt ~t~??fM~ foMtrc/f.c~
~f~K /Cy ~~C~ <7~ ~W f~M /C~~M~CrfM~~ ~~fC M~ ~M~ ~0~:
Lf~r P~~ /oyf~f~
~~M o~t'~<?Hf de r~~ w~M~M~ f~/M~~oH~ leur
«f~~c~eo~r~ ~o~fpoMt ~Mr <tffof~ M~ auoient
f~ ~K'
CcoM? ~Rc! ne MM~
~M ~O~f~ <~?y~
f~~ ~M~ commencement, ~r- ~r~
n~~Jc/f/f~i°~ ro~!MMM"~Mf~f~'f~T~?M~MM,~<7M~ ~'<<P~~
c~cf, (~r~ t~~cr f~ fc~ ~c~ ~~r~M~. Ce ~M~orM ~M~~M~ ~MM<?/MMf
/f.n lufqu'ici Orderic que t'ai courne en François.
~ot-

En fuite dés le mois d'Aoult de cette année milie cent rrenre-!Tois,IavtHe


<dcPr~afuc aniegecpa!- At~onie qui Mtira par ce moyen iur~bras,coures les
forces des Mores d'Afrique~ pour la conferuation d'vne fi bonne place: qui don-
w
ncrentpluMeurs combats pourraire Icuerle ~ege, qui fbncrapportes diuerlemcntt
par tes Auteurs Espagnols. CarSuritacfcrir,que comme la ville eftoit prefque re-
duitcà l'extrémité, AuengamaRoide Leride menavn puiuant fccours, qui comba-
titrarmee Chrétienne, &: la mie en grand détordre. De Ibfte qu'Alfonte fut con
traintdes'enallerauxrtontieresdeCatHHe.pour~iredcsrecreu.es, ëcnouuclles le-
uées de sens de guerre. Cependant les ennemis prenans auantagc de fon abfence,
nrentdescourfcsiu~qucs à la plaine deMonionrcc qui rappella le Roi en diligen-
qui voulut repouucr ces coureurs, auec trois cens cheuaux qui croient à fa iuite;
ce,
maisilfucenueloppédelacaualeric des Mores, &: ayant perdu Centulle Vicomte
de Bcarn, &: Aimeri de Narbonc, mourut en combattant gloncufement au deuant
dcsmuraillesdeIavilledcSarinnena.letcptiefmede Septembre mille cent trente-
lean Briz expliqueauecvn peu de dincrenceces deux derniers combats, ci-
quatre.
criuant que le Roi de Grenade Abengumeda nt ligue contre Altonie, auec tous les
Mores d'Efpasne, & ayantreceuvn puinanc fecours des Almorauides d'A&iquc, le
Iaiin:dclaviHedeValence, fit leuer le nege de Fraga, &: donna la batailleau Roi
prés de Sarinncna, quirut vaincu, auec vne perte notable de Chreiticns.ledix-
icpcieimedeluillecmillecenttrenre-quatre.Piquedccette déroute.,il ancmblade
nouucllescroupes,pourromprcl'armccdcsennemis: maispcndarn: qu'elles enoient
encorecn chemin, Airbnfe impatient des brauades du More,tbrnc de Sannnena
auec trois cens lances, Se fut tué au combatauec Centulle de Bearn, Aimeride Nar-
bonne,&:pluneursautresScigneurs,lej[eptieuncdcSepccmbre mille cent trente-
quatre.
III. Mais il vaut mieux aprcndrc tout le (ucces du fiege dePraga, les diuers
combats du Roi contreles Mores, oc le genre de fa mort, dans la relation d'O rderic
Auteur du temps, quiaremarquetoutes choies fort punchielement, quenonpas
s'arrêter aux dmerfes coniedures dcshiitoricnsd'Eipagne, qui n'ont d'autres in-
âruchons de ces chofes, que certaines paroles concifcs, que l'on trouue éparfes
parmi les anciens acres. Ileicrit donc tourne en François, Roi ~~o~Kf
r~~ w~ ~M/orf A~~MMC~ ~~cc?-yoM ~wcf vers /<-Fr~, ~M'fMf
<?~/ffCf Ûfn~Mf ~M an. Les ~~ff<~ C'O~WCKty~PMt~M/~F en ~OMMCrCMf auis au ~0<
<f~~M~
f~oK&~ c~Mfcr~ ~MM~' ~<~c~Mf ~fr~ Roi
f/f~x four /? ~F~r ~cr ~~K~f. Mais le Roi
~r/-c
demanderent~CCM~ <M~ ~Mr f~O~~ dix ~M~ ~yMO~M~ G M
~~nMn~Kx ~'M-
~c~ ~orffr deuant
fC~MM~ de C~~C~ M~ fM~f/CMC? tOM~ ~K'~ M'O~f~~f ~f «<
f~fC rfM~MC', ou ~M'~ fMf, OM ~MM en rOKfC (~T or~OMH~ ~MC ~f~
<7M~
ce ~MC
me c~o~ /fro!f M~f par M~~ p~MC~~MX /c~~)T. Les ~w~t~~ ~K~~M
~Mft aux ~~o~M~, ils ~ff~M!- troupes en ~f, ~~HfMt ~f~Kcr r~r~ff
Rot, lequel ~oy~Mt la pK~Hrc fM~~M ~fr~f~ Vfr~ ~Mf ~o~f~Mf ~roc~M?,
~~C~ ~J COMt~t~y VC~ ~WM ~O~H~ afin /6'
~M'<~ ~Mf lui <<WfWr
du /cfNK~ c~cn~Mf ~M~!f cow~~ cf~~M ce trois M~r~ j ~r'
~f~MC~~fMt f~<<cc
trois MM!Ro~rf~o~Mw~BMr~ Comte ~c T~rd~oM~, ( qui eÛ:oic de N orman-
die,&: apres auoir conquis le Comté de Taragone Ktr les Saranns.iauoit obte-
nu en don du Pape Honore, libre de tout feruice ieculier, comme Orderic re-
marque vn peu plus haut ~T ~~M~ ~Ktrcy ~~<x,~<r ~rMf ~?~ ~M~ ~M-
~f
~MC
~OM~Hf fCMfCy ~~M <<M/~<'OM~ du J~Ot (~ P~M~H~ MKr leur fn KO~M de ï E S V s,
<<~fc
T'M~Mff /ar

M M~Of fMC ~OM~yf<P


P~yfH~ ~~t ~~r~~
e~<~
co~~tf, ~f/Kf CKt~rf/M~
~M~ ~('M~~ pr~OMMtf~ ~r' ~r~ /f
fMr~M~ la ~C~OK~~ fyMC/MM ~CM~~Mt~~CCJ D!CM fff~ t'!<?0<C. Mais fPW~f
f~ il MV <<M~Mff <7M/0~ de ~M~P r~KC~f /MMf ~M ~Hf la ~~û~C~"
~MOH~C

j par la M~M~M Dieu. Car les CtfoyCH~ ~C ~tf~ de F~d OM ~~rMM~


w~
/?~ ~<t~ow <~ P~M~
M/M~~oMt~M ~H Pn~rf/~co~r~M~
C~i'-c~M.f, c~My fo/frf
/ofc~ y~M~ /oM ~trw~, lui <
M<M~W (~* ~OMtr~ ~/C/OM/WCff~ <J: /M /<M~ CCr~!MM CM~fMM~. A~M
ilf~ M~
~r~c?fr auec eux, ne ~o~Mf ~rM~r le <r~t annuel qu'ils /?! o~TO!cnf )
?MCM~~ ~Cf /CT;M~ ~M'~ CM'~orffyMf cette place Mf fiege. Le ~f~T'o~ ~t'C~C/~ le
foMr~ j
~r~~ qui fM«o)'f~Mf pour la ~?roM~ ~o~ ~rf .FLt~
~o< ~Mc fr~M~~rcMf ~o~r c~c~r yn fM~Mf/croK~ M~f j/t(: que des au-
tres Rois (~' P~Hf~ P~M~.
IV. DûMCM r~M~~ ~fJ~f~M~OM ~M~y, M~ffMf trente-quatre. ~KC~f
JTT~/M~ Roi de A~rm*
~f~ C~r~CM~
~cnp, ~Myj'~fr~ ~c~M~
~c~~Mff <<r~c, ~r' &~d en ~Mf~oMr co~M-
~K~ /f M~~Mf ~OM
~c j ~HC, auec
Co~OMP (~
~M
~r~
fT~
<
Ho~~rc de
/o~fy. Ces Cf<Mh~MM /<a!M'n)C~cycMf de la ~t~e de Fr~f~ pour la /ffo~y:r, p~f~f-
rent leur ~nMfCfM cinq CO~ <M /M~~M~~ C~r~ Dans le &~?M~y~~
C~
~J) auoit deux cens C~WMMX
HCC< ~t~'M ~y' ~OMr /M!Tfr C~~MJ
'P!MW
<
~7' ~M~f~ M~MOM~ /M~M~ aux
CMM~f/T~ C~ ~~?M~r~ froM-
tM ~ot~ r~fr~ncf du ~MfM. C~fM~Mf ~y auoit ~a dK~c gros
j ~o~ T7M c~ ~c<-
~f
~y' fOK~ff <~M C~~t'~r~ r~&MM~~CfMXaa:COMr/M!KyOtCMt/~MyO~C ~rM~~tt'~
Jf!c«ft<fM!CC.Fr~<< c~ CHMroKMec~~Kxn~er~~Motf ~~r~~Kt~CMt~co~~eL~
f~fO ~f~M~ <'<~f de ~<<~C~. Le CO~~f~f donné au MCM ZM~Ct ,CM
C~MC qui <?~ entre C~ deux rM~où
~Jf eut ~C~MCO~ ~M~ C~M~. Le'
fi ayant eu <MM~M ft~M~ MOyM~~ Pt~f~ ~K~ ~CMC~Mf /Mr /K!
~~MC? C~y~MMC., ~T' ~W~ COMr~P~f~ M~~f.
t<
~~UM-
Princes de
Df~
~f~~M~ L~O~
J~o~~c des ~w~r TS~tr~oMf j (~ Cf~f~ G<~oM jSc~rM G~~o
~M ~r' ~/M/ ~f~Y ~~ny ~C~M~ ro~~f~CMf au ~M ~f~ C~W~afo~M-
~yc~ f~O~ff~ ) <7M! <'OK~K:/0!Mf
c/M~f~x
lui ~<<~
~j
te. Car à )Mf/M!<' ff~M ~C Roi vit ~f~~C/'
~r~ ) co~~ï~M~ au Cc~fc ~f~M
~~KCM~ Roi, ~ï~oMy co~~r rey P~~HC~ troM?~
c~o~~r jSf~M
~c' iW~ ~c~ /~r,
~M~~Mf <7M'~M ~!M?!"C<(W de la ~<~ de MO~ W~~f~ en ~?~f CO/M~~f à ff-
fOKr., M~fM C~tVfM 4M' /CrOMf d~ M~~M &t'COCMX 'P~ "0~ ~t'f~MM~
contre C~ff CMKfMM j CCC~~f <trf?M~OW de ~fd CO~ /M CC~
~K< ~C~
/MMMf, ~p" co~~ftoH~ eo~~cM/c~~Mt. Lo~ Roi Md~'M~' /~<'r~ ~< ~f ) 0~
M~Mff~Mf ton COM~C T~Mt Comte; J<° M<!Z ~OMf )~M. de la CC~dr~ en toi M~-
~M'~ P~f/fMf. Ce
~/COM~ ) ce Comte COM~CMX ?'0~t ~MfCM €~ /C' '~M ~MCC~~fM~
fur CMMC~M ) CM mirent MMf ~~t to~ fM~Mt~ ~T' ~t.!r~Ht ~KC~ ~M~ f)'C'~
MO/M~r~/M qui les /KtMO~Hf ~r MC~e tC~M \'M MO?M~C !M~M: des f~Mf~M~ f~~ /Hr
C/r~<°~dont ~'y eut de MM ~r ~cc Bcrf~K ~M~r j Ro~r<c ($r' Centulle,
~~cp/~M~ ~&<?~ ~o/~y. Le Roi co~~wf /o~-fc~~r vne cof/!H~ <~?c- f~
~/f.f fro~c~ ~M'~pf~fp~ M~f~ ~~f ~M~fo~ fc~M ~~f~ par la MM~!M-
~r' /f rc/o/Mf de ('ow~ffre' en ce /~M M/~K'~ la ~orf. 'ro~rc~o~ /'&
de des ~Mf~

~KC~VC~ /Mt COM/f: de K'


Ce ~M' r~
C~~Mf <<C~~C de ~~<~
/n~'
MM/~ Mr~ ~~°~. C'c~~oMr~o~ ~.E~~MC or~oMM~ D~K fo~f
~«~~f, ~/d- ~rfr tout MfoHfMCM~ ~~My ~c p~ ~t ~orf le p~ ne CM~ par
P~~My ~f C~~MM~ /Mf
Mwr~~KW ~Mrw~ Il ~o~/Mf o~Mr aux
~O/~fM rE~<° ~M~
f/~Mt ~OM~ de MKf ~frf ~'fMH~~ ~O~K~ /<f
fort c~Mf~/c~ de fc~ r~y Neantmoins auec /ouMMff ffM~rwfy ~< &M rf~o:~f, il ~ff-
Oo iij
C~OM MW/M~ voye ~f~ /CM f~ff <<fM~~W
~C dix ~w
p~W~Mf
~fKf CM~ aux P~M~
'<WMt rfK~Mfr~
~f
/'EMC/ <~ C~MMff MM«~M ~M~ ~tMfMfM ~M ~f~CC. Cet dCC!-
C~r~fM~. Le Roi eftant yf-
~r<~o~ les Ft~~oM
fMftMt ~r~Hot~t woyf~ <!c
«~fy~ ~d/'L
~(M~~< ~/CH /C<'OM~~ ~~0' a f~~ ~Kf~'
~TfHt fXfrfMCMCHt tr~M
JE~M~ P~~ t~/C yf/M~Mf par ~!T/fMff du Ro~ ~'0~fHf POMr f~C~ffr
yff~T~o~
fOK~
fo~M~n~~CM~. Po~r lors ce PrMfc ~~Mt co~rroK~ j ~r o~f~ ~OM~
/'OCC~?! de retirer ~C~KC V~MMC? fMMf~M. PoMrfff ~M~MfM~~ f)10M7fy
C~~CM~ C~M!M~ ~fOM~j !M~M'~M n~C la ~ff CM rCMfOMfr<t T~r<tM~ KOW~-c
de 6<<r~M~ C~)~M ~MKM (~M C~f~KW f<t~f!~ ~M'J ~CK/0!CMf fM~~Mf/~My ~M
M~M!r~. ~n?~M< ~r ft!f en PtM~. «MO~ \'M ~~f~M C/M~ f~M ~M
C~~tfMJ ~HC le ~Ot Bac&or MKOyott comme ~M f~&fC ~<f?M~ Roi ~<o~
auec ~t CC~ C~pt~Le Roi /C yM~f
~~C de ce 'M~<W ~f ~CHM~WfMf CM/CHC~
f~M C~r~fMj ~7' ~MM j c~f~, qui f~crfMf <~trf ~f
froMff
A~~OtM~M~ qui f~O~Mf là. Le Roi ~tM tant de f~M~X <y !WMp!( de f~<~C
~Mf M~c /M c~ mourut ~M!~ !0!<w apres. lufquicy Orderic donc nous
auons apris l'ordre de ce grand combat où mourut Centulle de Bearn, qui ne
pouuoicnnirplushonorablement:, qu'en combacrant les ennemis de la Foi, aux-
quels à rcxemple de fon père, il auoit iuré vne haine mortelle, ayant ~ic fes pre-
miers cnais d'armes à leurs dcipens, au voyage de la Terre iain~rc où nous l'h-
uons remarquéfous le nom de Ccnton de Bearn,chés Guillaume de Tyr.

Il. SuritaL.i.Ann.c.~i. & in Indic. loan.Bnz pturesbelltcofiproceret inCampodolenci cemue*


L.C-tO. runc,
III. IV. Ord€ncusViMhs,t}.HtH.Eec!ef.Be[- Idem tunc innumerz phalanges in Chrittianos
trandus Lauduncnfis Cornes Q;~Ldriont<e,&: Ro- <unexerunt, Se Betttannum, ac Haimatum, Rode-
dericus A~unx Haimarus de Narbona, & C~- ricum, Ct Ccmalfum cum nmhts millibus cecide-
M~ G~M~/M~ ~MM) GatHoAdramis, aiitqae runt.
CHAPITRE XXVIIL
Sommaire.
2)<?/3r~ ~r~o~ ~r< decés ~T~~ ~~o~. Les 2V~~T~
~«r~f
~rf ~f/'T~
Les ~y~~<?~
~f~ <o~/c
~r~~o~~
du Roi
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Roi
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~fo~c
/Y~Mt C'~r~.
Ty~~ -E'Mc/a~~
~~M~OMM~~
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de 'R~~r/c
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~r~ po~y ~?~ ~M~~c aux
la J~~o~~r~ ~Mf< Le
La t~co~~TW~
Roi de C~~f la ~/?/?~ Zo~ Z~occj. ~M y~f ~c~M apres
jR~~y <?~~ rf~~M<'yf
c~ ~r ~~< T~
la ?~c~ de Bearn.
La R~ow~~c de ~7iM~<<~o~c~
f~~r~ ~r~~oM <<~p~
~r~~T~r~F<?/?~?'f/C'y'-
de jM~F
de ~y2~
(j~yr~.
la ~M~
~f~jP~y~
C~~f.
~?<?~
G'r~y2?Mr

y~.y/c~PctiusRogerij.
T"< C~ C7~o~ ~<?rF P~~r~
T~c(7~r~<f
~cc~ Tr~
C'r~~ ~c~ la <a~ F'~û~
~)?/ T~r~r
~f~r~
-Ë'~y~yo~~
<7~«~y~f. ?y~-
y/O~y~J.
E decés du Roi Alfonfc fans lignée caufa vn grand trouble dans
FAragon, & neantmoms ntouucrturea. Gardas Ramires Prince
delà maifon de Nauarre,de reftablir la Royauté dans fa maifon
par vne voye fort legicime. Car les Aragonois eAans occupes en
FEtecHon de leur Roi le peuple de Nauarre reconnue pour le
jftenj î'Infanc Gardas fils del'Infant Ramir, &:cetui-dfreredcSancclcNoble Roi
de Nauarre; fur la race duquel le Roi d'Aragon Sance Ramiresauoit emporte le
Roiaume par Election. Mais aufii les Aragonois rendirenttefmoignage de l'ane-
cHon qu'ils auoient à leur race Roiale. CarilscncurencpourleurRoil'lnrancRa<
mirrrercd'Alrbnfe;nonobftant qu'il rua Euefque & Moine de profeffion, & que
.fon vœu 1'euH: rendu iticapabledepouedcraucunpammomefcculier.Cependant
le Roi Alfonfe de CaitilleCounnduRoideccde~quiauoiclafucccuionouuerte
par le decés d'Alfonfe, & le monachiu~edeRamir, feperfuadantquefon droict
luieHoicrauiparl'Electiond'vncperibnneincapabledepouederlaRoiaurej arma
puiuammentpourte~aiuraupreiudicedeRamirdcsvillesdeCatat:atub,deDaroc3~
& d'autres terres aHifes deta-l'Ebro, dépendantesdu Roiaumc de Saragone. Ce qut
L'eu:onna de telle forte,qu'ilfe réfugia dans les montagnes;commcronpeut recueit-
lirdesanciensmemoircsrapporcésparSunca.Dc&itileitoitaumonaHcrc de Saine
Iean de la Penna, au commencement dumoisdeNouembren~. en compagnie
des Prclacs, ëc Riches Hommes de fa micc ou la Dame Taleie Vicomcenede Bearn
fetranfportapour le vifiter, prétendant de fucceder en la Seibneurie de Saragoue~
que fon mari Gafton & ion fils Cenculleauoienttenuë en 6ef II ne faut pas douter
que Ramir ne lui accordaltia demande~ puis qu'elle citoit: fondée en iuftice, ma.is
ïcdeibrdrcdcsanairesd'Aragonne permettoit pas qu'elle fuft libre enla' poucmon
non plus que !eRoine!'cn:oiten(bnRoyaumcdeSaragonc. Carilfutoccupé par
le Roi Alfonfe de CaHille au mois de Décembre fumant; qui bailla pour lors a{a vil-
le, les armoiries defon Roiaume de Léon, qui en: vn Lion couronné, qu'elle porre
cncorcauiourd'hui, ~ycHablicdefa main,LopLopes pour Seigneur &:l'annéc fui-
uante M.cxxxv. donna en fief à Garcia Ramires Roi deNauarre, leRoyaumc
deSaragoffe: &: par coniequenclaRicombricapartenantcauxSeigneurs de Bcarn
demeura fort cfbranlée. Defait, quoi que parl'entremifede Raimond Comte de
Barcelone, la ville &: le RoyaumedeSarago~efu~entrendusaRamir l'année 11~6.
ncantmoinson trouue dans lesanciens actes du temps, que le Senior Lopis cMLc~ Se-
nior pofledoic legouuernemcntëelaRicombriedeIavillefbusIeComce de Barce-
lone & apres ce Loup, le Prince Palazin chés BIanca en fes commentaires. Tou-
tesfois encore que le Roi de Camille nfcconleruer en la iouinalice de ce norable fief
le Seigneur Loup, on n'ofra pas entierement à la maifon de Bearn, les marques
d'honneur que Gafton auoir acquîtes par {a valeur. Car fi elle fut priuée du tiltre
delaRicombriedcSara~ojfÏe,on lui conferua la Seigneurie particuheredelaPar-
roiffe de Nofcrc DameduPilar, queles Seigneurs de Bearn retindrent lucceinue-
ment rvn apresFautre iuiquesà ce que Guillemetequacrieu-nc fille de Gaf):on VII.
Seigneur de Bearn, la reccut en dot auec plufieurs autres terres & la legua par fon
~eu:ameni a.I'Inrant Pierre d'Aragon fon mari; de manière qu'elle fut par cemoyen
reunie au domaine Royal d'Aragon, ainfiqu'ob~erue Blanca en fes Commentai-
res. Etencore on bailla aux héritiers du Vicomte Ccn tulle, la feigneurie 8~ Ricom-
brie de Huefca, qui eâoit la premiercvilleapresSaragojfÏe,comme nous verrons
en ion lieu.
II. Comme la Vicomteffe Tale(e trauailloit de conferucrapresledecesdcibn
nls Centulle~ les droits de la maifon de BearnenEfpagne, elleparoiftjoui~Iante
de la iurutiiction deMixedanslesacicsdcrAbbayedeSorde: où Fonvoid qu'elle
rend iufticc auec les Seigneurs de fa Cour, furla difputedel'EglifeSaint Félix de
Garris, qui {uruIncàcettcoccauon.ElpagnoIdeLabourfdefirantalleraufiege de
Saragoffe, vendit la moitié de la difme à Guillaume Martel Abbé de Sordepour
rcnt cinquante fols Morlas, fous le cautionnement de Brafc Garnede Luxe, &
d'Elpa~noIde Donefan. L'autre moitié fut baillée en engagementpour femblable
pris à cét Abbé, parArnauddeLeguingcquiaUoitenIeruialem.Celui-ci eftantde
rccourreceutcncorederAbbépourtouteladilmc.quacreccnsfbIsMorlans, &:
en
outre vn mulet, & vnemule, & vn goubeau d'argent du poids de cinq marcs, lors
qu'il s'en alloit au fiege de Fraga, où ilmourut. Apres ledccés d'Arnaud, vnnen
parent mit en initance l'Abbé pour ration de cette difme de Garris: quirutiugé~
par la VicomtejtIedeBearnTaIcfé,&les principauxde fa Cour, dit l'acte, a~auoir
ForcancrdeSaut, FortanerdeDomi, FortanerdeBolmort, & Geraud dcCaua-
uer. Quelque temps apres, vne rnledeLeguingemariéea. Guillaume Raimond de
Saut en Labour rcnouuella ce different, qui fuit terminé par vn accord auec l'Abbé,
quilcsanfbciaaumona~ere;comme vn des fes Moines, & leur bailla deux cens ibis
de Morlas.La transaction FutconHrméeparGuillaumeRamond'Ortcs, Se deux
autres cautions, en prefencc d'Arnaud Guillaume Euefqucd'Acqs, Raimond'A-
gramont, Raimon de Manibarraufe, Pierre deCaHecarbe,~ Arromiu d'V.tquein.
III. Or la Iucce(non de cette maifon de BearnreuiniparledecésdeCentulle
v. qui mourucfansIignée,à.Guifcardeiafa:ur,nIIedeGan:on&: de Talefe; laquel-
lepntlaponeniondelaSeigneuriedupais.auecfamereTaIeië.Cett'eDamcGuiC-
carde eftoit au~Ii Veufue de Pierre Vicomte de Gauarret, & mcrc du ieune Pierre
Vicomte de Bearn SedeGauarrec: de forte que de fon chef, elle prenoitic tiItre de
Vicomteffe de Bearn, oeceluidcVicomtededeGauarretduchefde&nman.Oa
a pû remarquer ce Pierre Vicomte de Gauarrec mari de
Guifcarde, parmi les Sei-
gneurs & PairsdelaCourde Gafcogne, qui condamnercntleVicomte de Benau-
ges à ofter le fubfide qu'il auoit
impofé aulicu delà Keole~ut Garonne, en l'alto
de l'an M. cm. Il a paru parmi les Chefs de l'arméedes Gafcons, qui fuiuoicnt la
baniere de .Gatton de Bearn pourauleger Saragouc les années m~ &18. chés Su-
rita &: eft encore denommé en l'acte du priuilege octroyé parAlfonfeà ceux de Sa-
ragoue après laconqucttedelavillc, chés Blanca. Deforte quela genero{itélcren<
doit digne de l'alliance de Ga~on de Bearn, quiluibaillalanIleGuifcarde;&ce
mariage a porté dans la maifon de Bearn, le Vicomte de Gauardan, quiconiiftoic
pluiieurs belles
en terres d'vne grande cAenduë, comprenoit mefmes le Cha-
iteau de la ville de Bàzas.
1 V. Il nous refte en main vn acte fort conûderable, de Gafionde Moncade
filsde Marie Vicomteffe de Bearn ScdeGauardan, fille de Pierre le Vicomte, fils
de Guifcarde & de Pierre de Gauarret, que Gaftonreconnoiltexpreilëmenrpour
fon~M/, commeil l'efloiteneifet, ain~qucl'onvoicdansiagénéalogie queie
viens de reprefenter. CeU: vn acte de l'an ii8t. quiconfirmeles donations faicesà
Geraud premierAbbédeGrand 5elue,&: au Prieuré de Gauarret,par Pierre Vicom-
te de Gauarret fon fondateur: ouilett remarqué commeau temps de cette fonda-
tion, la ville de Gauarret cHoitdausIeDioceied'Ayre, quoi que depuis elle en aie
Aurelteilyadclafurpn(e
eftédiftraictc profit de l'Archeueichéd'Aux. dans la
au
copie de cét acte, dautant qu'il eft enoncé que ce Pierre ettoiciurnommé ~o~cr~
il
quia'cit pas fon vrai furnom, mais celui de Pety~Rc~comme apert par vn au-
tre acte inféré dans le vieux Charrulaire. IlauoitvnfrerenomméAmaudKoger.r
& vn coufin Pierre de Gauarrec.
V. l'ai c(té aîlez en peine pour dcmcûer ce point d'hiftoirc, & vérifier ce que
t'ai auancé touchant la de~ent:cdeGuucarde.,& dePierrefonfils;mais iepenfeen
cHre venu lieu reufement à bout, par le moyen d'vn acte tiré des Chartes de Sauba-
lade quiraitrbt que Gaftontondateurdecectemauonvoulue accordcrauxrreres
du monaflere, le droit d'extirper des terres en vnc lande nommée Lanalei, mais
qu'il ne peut les en rendre paitiblem ent ioùin~ns. Déporte qu'après (on décès, la
VicomteueTalefe, &fa fille la Vicomtefre, ôefonnIsPierreleVicomtelcurdon-
ncrenr permilfion d'acquerir ce qu'ils pourroient des poncnéurs inrerenes en la
conferuation de la terre. Cet acte iufline deux chofes; L'vne que la Vicomteffe, me-
re de Pierre le Vicomte, eû:oitHlledeTaleie, par conséquent de Gafton; L'au-
tre que ces deux bonnes Dames auoient le gouuernemént & la régence du ieune
Vicomte Pierre, &: de toutes fes terres. Orque cette Vicomteffe fille de Talefe,
& mère de Pierre, rutnomméeGuifcarde,ilîévenneparvnacte,oul'onvoie que
Guifcarde VicomccuedeBearn, ôcPierrefbnmsdonnentconioinctementjpour
le (aluc de leur amc & de leurs parens, en faueur dumonatteredeSaubalade, les
moulins de Batkarrau.
VI. Il refte d e monftrer que Guifcarde en qualité de Regente, prenoitlaqua-
lité de Vicomcene de Gauarret, qui ne pouuoit lui apartenir que du cotte de fon ma-
ripere du ieunePierre. l'employraipour cela deux actes très-exprès, quoiquclans
date. L'vn ettde MorIas j l'autre eft du Prieuré d' 0 rdios prés la Labafl:ide. Le prer-
mier porte, que Guifcarde Vicomteffe de Bearn & de Gauarret, & Pierre fon fils,
donnent au Prieur de SainctcPoideMorlas, la Chapelle que le Prieur Arnaud qui
eftoit Euefque d'Oloron, & les moines de Clugni auotentbaiti a leur prière ici-
gnant la. maifon dcMorlas,L'aded'Ordios contient l'occadon de!A
des Ladres
î~ndation
de ce Prieuré, qui cft telle, qu'vn certainvoleur nommé Arterius tua
en. compagnie de tes complices au lieu d'Vrduos, trois Gentils-hommes de Nor-
mandie, qui aloient en Pèlerinageà S. lacques de Galice;qu'il précipita dans vn
temps récompense. Car il fut pendu
tac proche de ce lieu. Mais il eut dans peu de
fcntence du lu~e delà terre; &cepcndantRaimondPorchetCuréde Sendos
f~caduertidercndroïc,oucesbonsPelerinscttoicnccaches, &: admonncilé
par
dcles
enfcuelir. L'acte porteQuecerucl'AngcGabriel qui lui donna l'auis en ~onge. On
peut croire ce que l'on veut de cette circonfcance Mais la fubftance dcl'acre ne rc~e
pas d'eitre fort aficuree. Le Prcffrcdoncicsenccrraaumefmelicu d'Ourdies, où
ils auoientefte tués, ayant rcceu de nouueau trois aduertiHemenspar le mc&ne
Ange, de ba~tir en cet endroitvnemaifbnpour la retraicte des pauures, & des Pèle-
rins, il en donna connoiffance à Arnaud Guillaume de Sort Euefqued'Acqs~ qui
loua Ion defir. C'efi pourquoi le Prcfcre hjpplia Pierre Vicomte de Bearn &: de Ga
uardan de lui donner ce lieu, afin de baftir vn Hofpital pour les pauures & les Pelé-
rinsquireroientlevovagedeSaincHacques;& changer le liru de la retraite des.
voleurs en vne demeure ancureepour les Pelerins. Le Vicomte Pierre acquiei~anta
fa demande, luiaccordalibrement toute la rerre d'Orduos, aucc tousles pafquages,
cultes .&: incultes, afin d'y fàire
eaux & rbrefts, terres vn bâtiment pour la retraicre
& lefcruice des pauures. Il fit ce don en l'E~liie Sainctc Marie de Sendos l'an de l'in-
carnation M.CL. au mois de May, Férié vt. Lune xt.Epactcxiv. Concurrent nt. In-
diction vu. R.egnantLouisR.ôidcFrance, Guillaume ComccdePoiciiers&: Duc
de Gafcogne,Guillaume Archeueiqued'Aux, Arnaud Guillaume Eucfque d'Acqs.
Arnaud Euc~que d'Oloron.TenïtoinsA.BunioAbbédeSorde. Martin Sancij.P.
AureiUa. BibiadcAgremonc. P. de Luxe. A. Arabon de Garris. A. R. deu Leu, &
ionfrère. R.Ar.Fortanerd'Eicot.VV.dc.Bcr.deIaccs. GarAr.deDomij. R.
deGauafco. VV. de Saut, & toute la Cour du Vicomrc.
E Paient!
Vniue~s prxfenres
v'tJsquodvocaturvulgauter Cmmanarge.Ihfta:
1 V. Chiirrano
literas in fpeS:ur)s j Gafto Dei graria Vtcecomes Conccni etiam Eccle~am cum Sduariis&appfn-
Bearnenfis, Gauarreti, BrMhenftS&Marfnni.Do- dinis, & decimam rotam ex tntegro, ficur fupradi-
mmus Monttfcacani, & Cafhi vetsii~, xternam in (ftusPfoauustncusPettuaSongueiscam conccfn:-
DominoLC.faiuccm.Noueririsnos'vidiffe)itera! rat, cum a~Ïenfn vidclicer &: vuluncate Gui!he)mt
Donutu Gaflonis Auunctth nof~r' fub tenore infe- tune Arch)cp]<copi Anx. volente quoque hoc idem
nus .tnnût.iro. GaHo Vicccomes Bca.rnends&Ga- arque confirmante Pctio AdurenH Epffcopo, In cu-
~.trrctanus, & t'c DmiDes, &: Comes deB):7crta,& tUsEpifcop~rutunetemponseratnominatus iocu~
Vtcccomes de Marfan, Bernardo Auxicano Archie- de Gauartefo, qnienameidemEfcic~xcofttutittn
ptfcopo & omfubus Epifcopisjerra'tua: ) Abbanb. pMpetucm qmdqufd ]n ea inr)s habebat pr:E[CE
Baion)bus, h]fti[US,miitCtbus,mintftri!,S~ omni-. ptoeuranonem ~Ibt femel inannodebicam,&:c~
bus Rdel bus fms ralurcm in perpernum. Sciât;! pellanorum prx&nranoncm. ConcetS quoque Ct~
quodego G&ftoVicecomesvemcsad Sjtuarn maio- dcm Eccten:E M/~r<<t~ M~c~~MM ftM ~~rMerf,
rcma~.ore Dei &:San~.BmanxtUtamhber[atem, <M ~«~ M /C/0 ~rf~MCcw<!M non ~~<:f«~- Ht/
Se[atu:MtemipfIusEcdens,&:v!t!:E,& fecurttatem ff!MM~t~Cf~. Infra Hanc conce~onem (eu confir-
omitium hominum, &: rernmcun&a.rum, qux&d rRationem ego Gallo Vicecomes~cciapudSituam
monachos pcuinent: vb'que, & coocejH, & confir- maiorem in capituloanidenttbusDomims Epi(i:o-
maui Deo, &SM~a:Marix,&:BenroG[[ddoSil- p]! Bernardo Otorcnn&: Sancio Anerij.Te(tes (une
uée matorisprimo Abbatt, & mon&ctnsibidem Deo Arnaldus Gutihcimi deMardanc, & OdodeCa.-
~eruien[ibus,co[nmqmdqutdpredecefibres mei dalon, Gardas Arnaud de Nauatihas, Arnaldus de
Gau~rfetaniVtcecomuM, vide!icc[ /'f~w cogno- Codarafa, Arnaldus Gu))he!mtdeBa(coof,Ama-
min~us SorgHe[S.(atiMSor)guers)/ meus nenusde Lamora, Peregrinus de Burdegala, Bm-'
& ceceti V~cecocnucs Gauarretani conceflerunr, genfis de Moriaas,&aH)piutes.F~d.umcn:aMe~n
temam ~cthcet partem omnium reditunmqm ra- hocan.Ineainariverbtn8i.indt'~tonei~. Epac.j.
tione ped:!gij vbicum'queproGtuarreto reeiptan- Concjr.cyc)odecemnouennah~{er.i.!dnsFe-
tur. Copecï~ ~ttanj.cjnntumqaxvenduntutin~ti- brnanj.Phihpporege Francornm régnante l'an.
)avndered![as âcciptuncur tetti~m pM[em, &: tn Tegnt('ui,R)ca[do6hoHen[icireg:sAt]gtoTumDu-
mercato quod vocatur Gauardina, decimam to- camm Aquitaniz obtinente.
&cumt[)busdigi[ispa!matMds
'j' Cgnuro Gaftonts
tam, abintegro, Vicecomios. Quomam naque proprium Hgtnum
iaie fne&deC.mardtna.Sec. Inïra.& Ce~um [odut non habeo prxtentepagt.oaraDotntmBern.Ooi.
Epj(eopiSig)Homnnihftci.No!veroGaAo(upr~- S. M~riiE Si!t<!E.x, &ff*tdbastbtdemDco<[€t-
~enptus omnia & fingula tnpradi<9:a. rata & filma uienttbus & <eruttuns,Motendina de B~k~MU~
habentes, &c. A~um â)t[ hoc apud Gauarrerum hbefetnpcrpetuumpa~idcnda.
pridie nonas menËs Marn) an. Jncatnanoni! Do- V I. Chatte MorlanenfisEgo Guifcarda Vtce-

mini jiS~. cotnitiHaBcMnenns,&:GtUMcen&s.ac Ego P<~


V. E CharMrtoStiu~-lMTNotumftromntbut, trus filius eius, donamus, & concedimu!capellam,
quod Gafto Vtcecomes volmt dare fratribus Sttux- quam precibus noflris Arnaldas Prior S. Ftdt~qt.ti
tMX ~griculcuramin Lanaki, (ed non v~tuit in p~- erat Epifcopus Otorcn~s & monachi Ctuniacenfet
ce.;Poflea vxoreiusTalefa, &filiaeiusVicecomi- qui in S. Fidc morabaotH)', conâ[uxe[unt iuxm
tt<Ia, & filius eius Petrus Vicecomes concefferunt domum Leproforum, vt ibi ipfi leprofi otattoact
illis quidquid ab incolis terra: poflcn[ adqnircte, fuM Deo fundercnc, nihtt ahud quod &deccteda(ti-
vel amore Dei, vel precio. cum pertinet ius exigencesDeo & S.Petro Clu-
V. Ex eodem Chartano Notum ft[ omnibus niacenG & monachis CiuniâcenSbus in perue*
quod Gniicarda V)cecon)iti(~ de Bearn, & Petrus [uum. Signnm G. VieecomittNx. Signum Petri'
cius6tiuspaticon()tio&vo!untatc,pro faluteani- Vic~corniH: 6tij eins.
tn.e~~j ~parentum Fuorum, dedafunc Deo,&

CHAPITRE XXIX
Sommaire.
7. La
~~o/7~7~~~o~ (7~ ?~
/f~?j-. ~co~?~y3~ ~fo~M~
Q~ le

te ~?~r~p~M <3~
'M~ j~foy/
/g ~o~Mc~?~ T'
/c'for~ ~v
6~ 77. le ~7r<??M-
Co~y J~f~-

~C~r~R~ 777. T~rr~~< 7~f7~r/


.yc~~ en la ~o/~r~~ de G~~<~ auec

y~~ baille
la T~~o~~n~
7~ €p~~ ~r~c~. 7/f~P~ T~/o. en yf~o~
~r//<°'
de 7<~r~j<~ 7~r<%f~. 7~. Df~
/j'?/j'(7~<?~~ c~ ~f~n< ~o~
p~r~~c ~o~ Roi ~o~.
//j~. Elle fc~~ ~<f~T;~ C~
(~M~/2'~r~y~y~f/yc~j'j
~o~r~~ au
jMoy~~ f~y vne 7~?<' jD~o~ /? ~~o~
~r~. ~ff ~<?r~~<?~ ~~for/~ ~T~o~ JA~o~roA

N peut auoir reconnu par la lecture du Chapitre précèdentqua


la VicomteiÏc Guifcardc auoitl'adminiftracion de la perlonnc ôe
des biens defon fils, àcauicdej[bnaage;0utreque la propriété de
la Seigneurie de Bearn lui apartenant, Heiloitiutlequ'eUe fufcde"
nommée conioincrement auec lui auxac~es, où elle fetrouuoicprefcntc. L'onen
trouue cncorvn exempledansles filtres del'AbbayedeSainc~Pé; oul'onvoit;d[ue
Bernard de Crèmemit en inttanccFA bbé, pour raifon d'vn Cafai unie au viHage de,
1
Cefcrat, & queJ~s parties remirent leur di~cr-:ncà!adect(iondc Pierre Vicomte
deBean~Sc de b Vicomicuctamerc.TM M~MPcfn ~rerowMM ~Mr~~ j~ccco~f~
M~ft' Qm.en- vne procedure, que. les vieux fors de Bearn, appellenc
~MeM~f'ctMMe~c bon Bdron, dont la fentenceeft executoire, nonobtiantl'appei
~i.,
qui peut efire interiec.réau Seigneur, & à fa Cour Maiour, &: fans preiudiced'iceluj,
ainHquei'exptic~ue ailleurs. liruc ordonne, que l'Abbé payeroitàBernard de Crc-
me demandeur cinquante fols Morlas pour toutes tes prétendons ) Ec que ïe
demandeur affeureroit !a poueuiona. l'Abbé, auec les deux cautions qu'iUui~don..
na. Scauoir Arnaud d'Artix~&: Bernard de S. lean d'Abos. .1;.
'II. Mais nodrc Vicomte ettant paruenu à fon aage legitime, tenoitfaCour
difpofoit feul de fes affaires, ainfi l'ade de la fon-
Maiour en perfonne, & tout que
dation du Prieuré d'Ourdiesde l'année n~o.~ïttvnc entière foi-A quoi on peut ad-
iouftcrvn tiltre de l'Hofpital de Gabas de l'anii~ doncilapert, que ce Vicomte
l'accord
tenoic fa Courpleniere & générale à Morlas; ou il connrma pane entre les
freres, qui gouuernoicnt la maifon de Gabas, ~maitircDonatPrieurdeSaincte
Chridiné; ceux-là promettansde tribut & dereconnoiuance annuelle,huic~ mou-
tons, & quatre béliers, a. la maifon de Saincte Chriftine, afin qu'elleles maintint eu
la liberté, & au droict de pafquagc pour leur betiail, dont elle iouuîbit aux Monts
Pyrénées, que cet ac~e nomme à l'exemple du Poète Fortunat, & de quel-
Euefqucde
ques auteurs Grecs. Cette conuentionfut auniaucoruee par Raimond
Lafcar, &: Arnaud Euefque d'Oloron, dans la Cour Maiouricnuëa.Morlas.la-
uoüe pourtant que la date de cet afte eR corompuë; car elle eftmarquéedu mois
de luillet, au iour de la redeSaincte Marie Magdelaine M. c xx v11. Mais la faute
pcuceitreracilemcntréparée, en lisant M.cxLvu. qui citvn temps, qui rcfpond
a celui de Pierre le Vicomte, &:àccluidel'Eue(quedeLaicarRaimond; le temps
qui precede l'an 114.1. dés auant l'année 1114. ayant eité toujours occupé par l'E-
ueique Guidon.
111. Orpuis qu'en ce temps le Vicomte Pierre gouuemoir (es an-aires, il eftoit
faitbnnablejqueiuiuantles traces de Pierre de Gauarret fon pcrc, de fbn oncle Cen-
tulle, & dcibnAyeul Gan:on, il allaUviucer les Mores d'Espagne, & prendre poC.
icnton de la dignité, & des En:ats que fes Predeceffeurs luiauoient acquis delà les
monts. Car encore bien qu'il ne peufcrecouurer laponeniondelaRicombricde
Sarasouc, pour les raifons que i'ai défia déduites, ilauoit pourlemoinsvniufce
rondement de redemander vne Seigneurie correfpondantc à la première dauta~t
queiuiuantHiérolmeSurira en fes AnnaIes, Blanca en fcs Commentaires, les Sei-
~ncurics des villes.,encore qu'elles peunent étire changées de main par l'Ordonnan-
eeduRoi, neantmoins il en:oit obligé de conferuer les anciens Seigneursparmi les
Richeshommes., & leur donner vncautreRicombrie enrecompenie de celle qu'il
leur oft:oit, & d'en continuer la poneuionaleursenrâns,ou àleurderauc auxplus
proches parens. Anïïi voyons-nous que ce Vicomte arriuant en Efpagne rue
auni-toft: mis enlaconudcrationqu'iIspartenoit.CariIrucpourueuparleComte
Raimond, Prince d'Aragon, de la Seigneurie des villes deHuefca,&deBeipen:
eeMe-la efroïc vj.ie ville d'importance'où les Saraunsauoienfci-dcuancefrabli vne
Koyauté, auffi bien qu'a Saragone. De forte quele Prince Pierre auoitiujetdetacis-
~ac~tion,puis qu'on lui recompenfbit la pertede la Seigneurie d'vne ville Royale,
parcelle d'vneautre ville de femblable dignité, fçauoir de la Cité de Huefca,qui rc-
noit~rang après Saragone. Onaprend ce remplacement par le dénombrement des
Riches hommes, &<: des Chcualiers d'Aragon, & de Catalogne, quieltoiencpre-
iehs au ~ege des villes de Leridat&: de Fraga~aHiegéesen mefme temps par le Com-
te Raimond; & rendues en mefme iour, qui eH:oicle&j..d'06robren49. Surira
~i~ant ce dénombrement ielon~les anciens a<~tcs, met à. la tcttedetousies Riches
hommes d~Âragon, apres les Comtes Catalans d'Vrgel, & de Pallas, El ~~M~
~~rrct'BM~f,~Mor en 7'r~f/c<t,jy Bf~fM. Etencore qu'il .ne le nomme
de fon nom, il ed certain que ce V icomte de Gauarret &: <ie Bearn, ef): le PrincePicr-
rc", dont il eit quèftion. Entt'aucres Gentils-hommes de Bearn, qui l'acompagne-
rent au ûcge de Fraga, D odo de Baure te fit confiderer, iélon les mémoires dee l'A b-
baye~de'Sorde. <
IV. le ne trouue point d'autres a~tesquiracenimennondelui. Ccquime~ic
fbub-
Soupçonner qu'il mourut bicn-cod après l'année ti~o. A laquelle créance ie fuis
dautant plus oblige, qu'il aperc par a6ce authentique de l'annéeM~. qu'il dtoit dci~
jadecede, ëequeiescnransefcoiencenbasaage. A i~auoir G~oM, &:
lui accédèrent l'vn apres raucre, fans que iayc pu recouurer aucune mu:rud:ion du
qui j~
nom de !eurmere,fcmmcdcPierrc. CecidemeurcfeuIemcnEverinc~ qu'elle eftoit
proche parente d'Alfonfe Roi d'Aragon: daucanrqueMarieiaVicomccue t-rai~e
le Roi Alfonfe, de Coufin & lui réciproquement: l'a reconnoiii pour fa Cou-
fine, dansvnacrepublicderanïlyo. Or cette parenté n'a point de fondement du
cotte de la maifon de Bearn, ni deGauarrec,defbrcequ'itrautconclurre, qu'elle
defcend du con;é de la femme du Vicomte Pierre, mere de la Vicomceue Marie.
Pour le regard de !a PrincefTe Guifcarde,elle furuefquit fon fils,ainfi que l'on aprend
d'vn acte, du mois de Septembre
ii$4. qui eft vne perminion octroyée par Ar-
naud Euefqued'Oloron:,MoinedeClugni,&; Prieur de Morlas, Cquief): nommé
Arnaud d'IIefre dans le Chartulaire de Sorde ) auec le cqnieil de Raimond Euefquc
de Lafcar, & de Guifcarde Vicomceue de Bearn, de baftir vne Chapelle en l'Hof-
pital de Morlas, à la prière d'vneNobIcremmenommeeluliane~ qui s'efcoit de-
uouee à féruir les pauures&:IcsPelcrmsencelieu,pendancfavie.Cetad-efutpre-
~nce à Guillaume Archeueïque d'Aux &:LegacdufiegeRomain, vn Concile
en
qu'il tcnoit à Nugerol, pour c~re valablement connrme. Mais la bonne Dame
Guifcarde mourut en la mefmc année 11~. ainfi que ie verifierai parla
teneur de
l'acte de Campfranc,dont il faudra parler ci-apres.

'II. Charte de Gabas: Innominefan~a'Trini- chus Cluniacenfis & Prior MorianenGs,confilio D.


M.tis, & mdiuidux vniratis. Norum fit omnibus R. Lafcurrenfis Epticopi & Dommz Gtlifcardx
hominibus tam ptx~enttbus quam futuris quod VicecomttjïHe Bearnenfix & frattum Cluniacen-
Ego MagiftroDonatoPrior San&x ChnAinœ, ce- itum qui Morl. habitabant confilio ctiam burgen-
tenque fratres fub tutcta quorum domus regebatm; ~um & rogatu, concefStiericapeUammhofpitatt
de Gabas, fcilicet Doad de Barad, & GuilelmusSa- de Morlano, fupplicante& rogante quadai-t3-nobiii
cerdos d'Arros conceflerunt propria volunme, femina, nomine Iuliana, aux Le ibi deucuerM pau-
vnoquoque anno, vt facerenttributum o6to car- peribus & Peregrinis dum vineret fcruituram. Ta!i
ners, & quatuor aneces,vtMmen~eo[umtn~~)<- pa.<9:o,vtipfa.CapeHa~ueorâtoriumtempcrfttfub
bus bbece pofïenc e~tuare. vt armenta S. ChriRinx, dominio & iure Ctuni&ccn~sEccten~ Hcut eA Ec
& cos defendet:ent 6cut ~cmetip~os pro potle fuo. clefia ~an<3:x ËdisjCumomntbusobiMiontbus qua:
Fuit vero AaUttum quod pro debiro S. ChnHina: ibi Rentta.mproviuis, quampcodeFun<ft[S.]nhac
domus de Gauas, nec pro ahas non vexMetur. Hoc aurem capella capellanus ponemr per manus Pno-
in prefentia Petri ~ccMM:t~~<<rM<, in mauu Ras- ris S. Fidtsvelmonachorum CL & ipfetenebk c~-
M!M~<Z«/C~M)f~f~!</C~,~M/<)</M~< 0~- uem Eccidia~ & omnuquxa.deumpeKinebunr.
~tj<xc~~<<C~<<<«K<~ Morlas. Hocfa<~NmeH: Vt autem hoc'remota omntcontfouetftaitY pofte-.
anno M.cxxvtt. menielulioinfe~ofa.n~.s Man~ tum ratum ha.berecur prxdt6tus Prior Arnaldus
Magdetense.-Z~~H~~ttM~o M.cxt.vu. cum Bernardo Maurello S. Licerij Pnore, & cum
HI. Surital. t.c. 6~c. 9. Blancs in Comment. DomiM Râtmundo L~~curcend Epifcopo~wfo
!V.
F- ChartaMorIan.Annoa.bincarnationeDo- Au~cuanxEccIcdaEArchiepitcopoatqae
d ~edis Legato hoc fcfiprum priEtencautC, acKom~s
confir-
mini M. cuv. Ego A. Epifcopus Olorcnfis, mona- mari fecitM~«c<~wC<'w~«<~«~.ZV~~ ff~fo.
i
CHAPITRE XXX.
Sommaire.
~D~o~~MT~ G~ TL~/P~y~ c~ /~r~~
~/o~ 'Do~-
~~Vo~~ Bearn. y/ ~o~ jS~~o~~
/f/~ (~ Tt~r~ rfp~ rf~
j~p~.
ne
/o~<T<
/'J%
pour
Z~~ ~ï~ «~~ y~~ ~«~ /~M~f.
T'ro~
~~f~C~ 'M~o~
c~
~o~/?~ ~y~ ~<o/oy/~f~M~
ges
de
c~r<
loi

/f~~o~
pour valider le fo~r~~ f~M~ jFy? Bearn
Lf~r~ baillés M~/o~
r~-

~~f /~fr~
M~~o~.

C'
V
~o~o~ ~D~
~o~
~o~ j
la
auoient
Seuignac. ~~r~~ ~M~~y
%~o~j'. ~'7. ~f~~? ~A~
C~<"o~ ~7/. T~~7~<?~c~~p~r/~r~-
biens de /W//?. G'~o~ fo~~w/?~ par le M~
Co~r. ~r~Diuifio. Z«%~<?~c~
~t
~~<?~

~f ordonné en T~ f~~
~)~<?~
Fo~r ~ro7~ ~~f.
j cf/~
~ZZ~. jD~ or~<~
/f/ i~
J'
roM~C'~o~c~y~r~o~~j c~' 7L~
~r~ ~OM~. ~rf~ en f7~/?~~ <7~o~ c~
e~c'foy~ entre les
Cour.
T~r
Gui ~MM~~ Ty~~< de la
~y~ T~, nommé Z<~rf~

f,
~<3r/ /"c~~
w~f ~'or~ T~
Vanc que de paffer outre~ ie fuis obligé de reprefenterles depor-
temens de Gui Euefque de Lafcar, félon là foi des anciens a6):es:
dautant plus que l'on pourra y remarquer les noms de la N o ble~-
(e de Bearn, laquelle ayant fuiui la baniere deGatton, & de Cen-
tulle fes Princesaux guerres iainctcs de la Paleftine, &: d'Eipa-
gne, & fait des avions de pieté en raucur des Eghies, merite queontaiche d'en
contcruer le fbuuemr encore que fans cette confideration le récit en Ibicvn peu
dcfagreable. Cet Euefque eftoit Bearnois, comme l'cRoient aunt cous les anciens
EucictuesdeLafcar&d'Oloron,
à caufe qu'ils croient promeus par FEIection des
Chapitres. Il eftoicnts d'Arnaud Guillem de Loth, de Lod ou de Los, Seigneur du
dc Sancia
village & delà maifon de Los, quicftoir confiderable endeFEueique
ce temps, & Vac-
ca fa femme.Son pere le ncreccuoir Chanoine du temps Sancc,&: don-
na à fon fils pour fon entretenement,la moitié de l'Eglife de Cemude, fçauoirtou-
te la difme de Lanardonc, aucc les banimcns,vignes. & domaines qui en depen-
doicnc, & l'Eglife entiere de Sere. On le nommoif pour lors Calbet, maisetranct
ordonne Euefque immédiatement après Sance, il changea de nom, prenant celui
de Guido, & confirma ces donationsen laucur de l'EglifeCathédrale, pour en ictur
après fa mort; mais le decés de fon rrereCaiarddeLodciiantn]ruenu, il auan~
l'effet de (a libéralité, ôc voulant faire prier Dieu pour fon âme, il en fit incontinent
jadcliurancea FEglue entre les mains de Garcia Fuert de Af~y~ qui eftoit fans
doute rXrchidiacre.
11. Il prit vn foin extraordinaire, pour augmenter les rentes de fon Eglife,
attirant par fa bonne vie les gratifications des Gentils-hommes, & liquidant les
anciens droits qui auoient cité vfurpés furfespredeceneurs, & ceux que l'on taf~-
choit de luioderparviolencc,ouparadreiÏe. Cequiparutal'occadondela moi-
tié de l'Eglifc Saind Pierre de Tefe, que les trois freres de cette maifon de Tefé,
Bernard, Macips, & CaldelsauoicntdonnéeenprctencedeTalenela Vicomtcnc,
du temps de l'Ëuctque Sance; & s'cftoicnc départis d'vn procès qu'ils auoient meu
quelque temps apres, moyennant cent Ibis Merlans qu'ils receurcnt, ayans baillé
pleiges pour l' affeuranccde la tranlactionRaimondeDomi, & Arnaud de Laoos.
nepucuayant réueillé l'in~ancc, FEuetque Gui le contenta en lui fournif-
Mais leur
fant tout fon entretenement, ôcpritcemonde(espretennonsfurrEgIi(e&: la dif-
ma de Tefe, qui cft nommée en l'acte
~'jHoMHfMrdeTe~e.IlcompotaaulÏt vnno-
tabledintrentauecBernardGaruadcBuanosl'an M.cxvii. Car RaimonddeBi-
}anos&:faremmcBcnanics,ayans donné la quatriefme partie de rEglue de Sainct
lean d'Abos fuiuant le ccttamcnt, O~MC~, de Bernard Ganie fon pere.~ lenisai~
né de Raimond voulut après le decés de fon pere reprendre la difme par force, mais
il fe repentit bien-toit de (a faute, &:connrmacet:cedonation à l'Euefque Gui en
prefence de la Vicomteue de Bearn Taleie, laquelle en absence de ion mari Ga-
ilon occupé pour lors au (lege deSaragone.auoic la Régence de Bearn enmain;
pour l'ancurance de fa promené bailla trois plcigesfuiuanda loi de la terre, ~c-
tundum fcr~, dit l'acte fçauoir Arnaud de Lée Fedac de Pardies Aner
Caftet auec le contentement de Fortaner d'Efpui lequel quita toutes (es pre-
tenHons. Ce qui fuit en: contiderable, c'ell que rEucIque donna des deniers
communs de rEglijfe quarante fols Morlas aux cautions, en témoignage de l'a-
ction, &: en ngne de liberté, M~gMo ~ff~) e~~f~crM, ëe au demandeur Bernard
Garda CL. fols Merlansprefens G. Arnaud d'Omis j G. de Marçclo. B. de S, lean.
R. de Mirapcis, Guillem Arremon de Sus.
III. L'obteruation contenue dans cétacte,quelapromené &: le département
de Bernard GarUa rucconnt-méparcroispleigesfuiuanclaloidelaterre, m'oblige
àdire que ce point en: conforme a la loi Lombarde: qui déclare le contract confir-
me auec deux ou trois pleiges irreuocable, & hors de toute diipute. Mais ce qu'il y
a particulier en ces pleiges,
de quifedonnent fuiuant la coutume de Bearn, cH: que
l'on e(ta.blinbic ordinairement vnc peine de cent, ou cent cinquante fols Morlans
payable par chafcune des cautions, en cas que l'vnedespames ou fes heritiers vou-
lunent contefler la valeur du concract, cette peine deuant eltre payée prealable-
~nent, demeurant neantmoins le contract en fa force & vigueur. Il e(t bien certain,
auelan;ipulationd'vncpeine ouamcndcpourmunir le concract,n'e!tpas vnecho-
~eparciculiereauBearn, puisque c'cil- vn ordreintroduit par le CodeTheodoncn,
&: practiqué dans les anciennes Formules de Marculfe ou Fon voit que cette clauïé
eltoicrrcQuenced'obligcrIeconcreditanta. payer vne amende au profit de la partie
acquiefçante, 8& quelquesrbisau profit de la partie, & du n~quc qui eftoit vne pra-
cUque obferuée mefmes à Rome, comme l'on voit dans la Charte rapportée par le
Cardinal Baronius en fes .annales en l'année M. xix. où Ingizo Genfjl-hommc
Romain rendant quelquedomaineàvnmonaftere:, adiouftececcecommination~
contre celui de fes fucceffeurs qui voudra reuoquer en doute la libéralité. Mais ce que
ie trouue de particulier en ce pais, elUarormedelaftipulanondtIa peine, quie!~
ra~éearaifondechaicundespleigeS) ~payablepareux, qui citvnmoyende ren.-
pp IJ
drc les cautions parties contre le demandeur.
IV. I! y a encor vne autre circonflance en cetacre.rbrc extraordinaire qui
efldcba'Ilercertai 1 -lis den'ers 1 aux cautions noiipai celui qui lesemploye, ce qui le-
roit tolcrablc fuiuant l'opiniondes Canoni(tes,&: Théologiens~ l'viage du temps
prelent; maispar celui,en faueur duquel iespicigess'obhgcnt. Cequel'actenous
enfcignc auoir en:é fait en Hgnc de wcwo~, &: de liberté. Cette libertédoicàmon
auis eitrc expliquée conrbrmëmentalapradiquegcneiallederiuéede la loi ialique,
qui auoit introduit de mettre lesferfs & les aucreshommes dccondition ieruile/cn
vne plaine & entiere liberté,en iettant des deniers ou dcstblsd'or.oud'argér,en
Chartes pre-
appellent
iencc du luge, ou dcste(moins:cequelaloiSalique, & les vieilles
Manuminion, & liberté ~r<w,~ les afranchisde cette façon,Denariales,ainfi
que Cuias, François Pithou &<; Lindenbroch ont obferué. De mefmedans le Bcarn,
cette formalité auoit cflereceuë, de déclarer les biens quites & libres de toutes pré-
tentions, & peut-efire de toutferuice, aumoyendequelques fols, qui cMoient,
non pasiettcsal'auemure, mais deliurés aux pleiges par l'acquéreur en prcfence du
Vicomte en ~igncdc/ainn que parle l'a~c~ enugne de memoire, afin que
les pleines & les teimoins en fuirent (ouuenans.
V. On verra vne femblable practiquc en l'anairc qui iuic, ëc' quarante fols
debourfcs par Gui, &: deliurés à croispleiges,qu'on lui bailla pour la difine de S&-
ui~nac. Le fait mérite d'eftre rebrefenté d'autant plu& qu'il contient l'exemple
d'vn droit poncdé par les Gentils-hommes j[ur les Egliles inféodées quineferoit
pas iburlert en ce temps. Raimond de Seuignac Chanoine de Lafcar fuiuant le
deiir de ia fixur naaifreûe de la maifon de Seuignac décodée depuis peu, donna du
contentement de fes ncueus Arnaud & Guilemat qui eftoit marié en l'Abbaye
laïcqucdeScdze, ëedcIcurpcreSans Game, lamoiciédc l'Eglife de Seuinhac., en
pretcncedeGuilIaumeAbbelaïcquedeCorberes,&delcan de Blayffo. Quelque
rempsaprcs Odo de Scuignacdifputacette donatJQn, dcfendit à l'Eue~que~ & aux
Chanoines de ne retenir fes hommes, & leur ne fignifier fadercmepareicrit, &:
aucc (on fcau, ~ro~M~ (y/f, & incerdict à fes tenanciers l'encrée, & l'inuë
de l'E~li~c, par fa terre. Mais enfin cet 0 do s'étant trouué prefent à la coniccra-
tion dciEgiiIe dcEri~osouScrigosfedepartitdefesprcteniions, entreles mains
Gc Gui, Icua les defenies 6utcs a tes hommes & accorda à perpétuité la libertéde
icncrcedcl'Eglife.par~a terre ~Mfyo:fM~) (~ fX!M~ per ffr~m ~~cc~f~o~o/Mr,
ôc bailla pour pleiges Pierre deSimecourbe, &5anced'ArinaI. Aprescelailvint~ a
La(car,L~~)'n~,entra dans le Chapitre, receut de rEuefquela Société &: conrrai-
ne, ~conm'mafurl'auteliapromeue,&'particulicrementlalibercequ'il auoit ac-
cordée. L'Eucfquc lui deliuraàmefme temps des deniers communs cent trente fols,
&: vingt fols à lordain de Sainct Lezerfon frere: Et aux trois pleiges fournis par
Odo, icauoir à Guilem Arnaud deMontanerdixiols,àPierredeSimacourbedix
Ib!s, & à Bernard Garfie de Cadelon vingtibis.reuenantlecoucàquarantefbis,
qui eft la meitme tomme contenue en Faûe precedent. Les tefmoinsfont Cene-
brun de Cadclo., Arnaud de Dilpui, Bruno de Bidos, Ode de S. leanPondge,
auec fon fils Arnaud Garda, G irald de Corberes, RamondeCarrere, Bernard de
Seuinag, Odo de Lefical. G.dc Lanafrancon,& B. fon frere.
V I. Cette narration nous aprend la poneuion
en laquelle fe maincenoicles
Gentils-hommes qui auoient les Eglifes infeodées, derairederentcsaleurs hom-
mes &: fujets d'entrer, ou Sortir del'Egli(e parleur terre. Pour le prendremieux, il
faut fe rcfouucnir de ce qui a e(ce obtemé au liurepremicr,queielon la phrase des Ça-
pitulaireïcen'e{1:oicncpaslesdiitnes,quiauoienteu:einreodeesauxLa!cqucs,mais
les Eglifes, qu'ils tenoient en nefdel'Euefque, & du Prince; d'oùil senfuluoit,
que lesperfonncs liicques iouiubisnt en ce temps du droit d'ordonnerleurs Egli-
fcs, &: de les recommander auxPreitresauecleconfentcmentde l'Euefquc Diocc-
fain afin que ie m e ferue de la façon d e parler pratiquée en ce temps-la., c'en: à dire
qu'ils iouinbient du droit de patronage,commeFon parle maintenante en ou-
tre des oblations, des prémices, & des difmes, en baillantvnentrctenemencho-
ncH:e au Preftrc, &: réparant l'Eglife. D e fortequ'ils croient en quelque façon mai-
itres du corps de l'Eglueôe de ics dépendances; & s'attribuoienc la propriété de la
terre, qui eifoit aux enuirons del'Eglife, fans confidererfielle eftoit baftie en leur
folce qui n'cuttpuie rencontrer facilement qu'auxviUagesnouuellemcncbafUs,
&:nonaux anciennes bourgades. Orils faifoient valoir aux occafions, ce droit de
propriété, en interduanc aux parroiniensrencrée&:l'inuederEgIi(e,parleurterre.
Ce qui n'c~oit pas vn inccrdic~poGcif.rbndéfurvneiurifdicHonEcclefia~ique,
tel que celui qui eftoit decernéanesiouuencen ce temps parles Euefques,pour la
r~utc d'vn feul homme de la Parroine, fçauoir le Seigneur, ou l'Abbé, lequel enuc-
lopoitauni bien les innoccns comme le coulpable, Se leur oftoit l'exercice public
de la religion fur le lieu. Mais c'cftoitvnincerdicc négatif en confequence de la
propriété de la terre des enuirons, qu'ils ponedoienc auec le droit de defenfc: le-
quel quoi qu'il ruHabuuf, citoicneantmoinspraetique, & toleré, & les Euefques
en. accepcoienc la
defcharge, &: la liberté, comme vn grand bien-raie en laueur de
l'Eglise,ainil que nous auons veu; Et paroiftra encor en l'affaire qui fuit, touchant
l'Eglue de Mont. L'Eucfque Gui e~antalléversIemonaiteredeS. Pé de Génères~
Aramon Garfie de MontaccompagnedeCorneilleiaremme.luidonnalcsdeux
tiers de l'Eglife
S. Eifienne de Mont, prefencede Pierre d'Angles Abbé la'icque
en
du lieu, d'Ezdon Guiraud de luranibn, receut de l'Euefque deuxcenscinquante
fols Morlans, & bailla pleig-es, Fortaner d'Efcot, Guilem de Domi, Arnaud de
Lauena, & Guilem de Lafcun. Quelque temps après Ramond de Clarac, qui e~oic
de la parenté de Kamon Garfia, &:ponedoitlaleigneurieduvillagedeMont, &
de l'encrée & del'iuuëdel'Eglite('f~~tM:MM~?~onf,~r~Ft-MfrMf~~
~r~M~ Ec~~M) ceda à l'Euefque tous les droits héréditaires de rinuë a.qui lui apa rtenoient
perpétuité,
fur cette Eglife, &: en octroya la liberté de l'entrée, &: ~~o~f
~M~o /~c~~Mfrot~ ~f~~ Err/
VII. Ce Prelat n'obmettoit pasaunilavoyedeiuu:icelorsqueroccafions'en
prefentoit, comme il fit contre Bernard deCorbercsquiauoitrecenuIong-temps
par violence au preiudice del'Eglife de Lafcar,
leCataldeLuc, que~bn frère Ga-
linde le Chanoineauoicdonnë.CariIntlaplainctedecettevKJrpationauVicom-
iudicium C~fM~, lede-
te Gaiion, qui condamna par iugemcnt de fa Cour, Per
tenteur à fe de~Her de la pouemonauprontdel'Eglife, e~nc rembourse deicize
fols Morlans. Ce qu'ilexecutaduconfentement de Gerald, a~d'AugerdeCorbe-
res. D'ailleurs Ramon de
Bitanosnevoulancrendrclequarcdel'Eglite de Bifanos,
alléguant pour toute excufe que Bernard Garfias fon pere, auoic baillé vn cheual
a.l'Eue(que Bernard de Bas, & receu ce quart de di(me en payement, l'Euefque le
mit en procès, obtint ordonnance que l'on en viendroital'cxamcndu fer chaud;
maisdtans aux termcsdel'execuMnJedcrendeurccda, & prit dix fols pourla va-
leur du cheual. L'acte expliquel'ordonnance du Fer chaud en ces termes, C~~«-c-
~M~oMM: ailleursaumcimeCharculairecetrcprocedurceR nommée, DM!/?o~-
ri. Guillaume de Lanafrancon s'accorda auffi en coni.equencedcl'ordonnance du
duel, & quica à Gui les droich qu'il prctcndoit, fur la diimc de C~f~ P~ c'eH:
à dire la moitié de la difme de Pau. Il y eut encore à ~a poursuite vnnombledud
ordonné en iuÏUcc, contre Guillaume Euefqued'Acqs, touchant rhonneur &!a ter-
re de Saut appclléeBarte; maiscommel'vndeschampionsncpouuoit furmonter
fon aduerfaire, les prud'hommes accordcrentlesparties, &lesobligercntàparta-
les
ïanaue,fruits par moitié.
L'Euefque d'Acqs bailla pour pleigés R. Arnaud de Bi-
&: Fortaner de Pizol, & promit de payer eh casdedebatal'auenir~ cent
cinquante fols pour chafque caution: Cela fut arre0:ecnfre!esmainsde Fortancr
de Sale, qui etioit Vicomte de Saut, afin que lui & fcs fuccciîeurs fifÏcnc obferuer
l'accord [ans frais (~t~tMKo~ dit l'acte. Lestetmoinsibnticme~cFortaner
de PizorArnaud de Serres, PerchrilUan de Salt, Od de Incied~ ou Nacied, & p!u'
fieurs autres.
VIII. Mais le duel d'Artigaloubc eft: plus remarquable parcequ'ilfaitvoirle
peu d'assurance qu'il y auoit en ces due!s, & monomachics, & recommandela
prudence de cét Euefque, ou de ton predecetfeur qui termina vn vieux procés
commencé entrel'EueiqueRaimondIe Vieux, décède enuiron Fan M. Lx.&Gud-
laume d'Ardgalobc
rvlage gendre Gailhard deModanc,
&: fa femme, fa fille )Sc leur de
touchant du bois qu'Us cmpeichoicntà ceux Lafcar. L'EUcfque Raimon
auoit bien en quelquetaçonaccommodéce different, & baiUé~oo.folsMor!ans
à ceux d'Arcigatoubc: Mais dautant qu'il y auoit desnuHicésau traitfté, Gailhard
cHant décédé, Loupbergund efpoufa la veufue héritière de la maifbn, & renouue-
la les defenfes conrre ceux de Lafcar. De forte querarfaireiepourtuiuant parde-
uant le Vicomte Gadon, il ordonna le duel, qui dura hui<~t tours ~jisauantage
pour aucune des parties. C'eft pourquoi elles s'accorderent en preience&:auecle
confentemenr du Seigneur de Bearn, &:dciaCourjiouscesconditions, que ceux
de Lafcar fourniroient ièpt cens cinquante fols Morlans, & bailleroicnt gratuite-
ment le cimetière ou lieu de fepulture aux maittres de la maison d'Artigueloube,
& que ceux-ci octroyroient l'vfage du bois & du pafquage fous la referue du
carnal aux deux BccaK ( in ~c~ TfMf~ de Labarte & Caprielcas depuis la
fcftc Sainct Michel iutqu'a. Noël. Les pleiges du cofté d'Artigalobe font R.
Garfias de GauaMo,-Bertrand de Cucuror, & Aragon de Moncng, auec promet
fc de cent fols pour chatque caution en cas de débat. Les tefmoinsibnt,1e Vicomte
Gaflon, Fortaner d'Efcot, Arhauddc Lafcu, OddodeCadcIo, Raimond Gar-
fia de Gauaito, Guilemod d'Andons, Arnaud de Milcens, & Ifpaniolus Diagonus
de Monengn; & plusieurs autres.
b
1 X. Qoe!questoiscet Euefque cntreprcnoic de rendre mâtccà fon Eglife par
voye d'excommunication; comme il fit en l'aff aire de l'Eglife de Lar. Car G uillem
Ga~te de Lar prés de Morlas, luiauoit: doneia f~ieme partie de l'Eglife S. Martin du
lieu de Lar; Mais Garfias Abbé de Romaas par la violence de GaitojnieVicomte,
&: de Forcon de Pal en defpoùiUa 1' Eglifë Cachedralc, ~M~nf~ C~CMM ~'rfroM!f~
FoyfoMM Pal, ditl'ad:e(c'e)~adirepar!ciugcmcntiniun:edetaCourordinaire
de Pau, prononcé par Porto de Pan Vicaire ou Viguier hereditaire,lequel eft nom-
me Forcs de PauentaconnrmationduFordcMorIasraiceparceGaïton.) Dcfbr-
te que FEueLque Gui excommunia Gardas & mie rEglite en interdit, iufqu'a ce
que par l'auis du Vicomte,qui vuida l'artaire comm e Arbitre de bon Baron, il pro-
mit de rendre apres fon decés, ce qu'il auoic vlurpe, & l'autre Hxteime auec les droits
de Romas fut donnéà FEuefque par Guillem Furc &: fa femme Sancia, &: leurs en-
fans, en prefencedeSansdeBalasouBaleix, GuilemdeSanzos, Raymond'Efpe-
xcdc,B.dcLun:reporci,ouLefporci. B.d'Ole. B. de Bcnte. B. de Luc enhet. R. de
Noia. Quelquepeudetempsapres!'Abbcuc de Sainct Cafiin, &:ta n!)e~g.dia,
auec le confencemcncde fon mari Giraid de laces, donna \'n autre tiers de la dlime
de Lar, & permit que l'on baAicjfur le lieu vti B~ptiâcre, vn cimecicre~quoi
qu'aup~rauant les ParroiiÏesdepcndiïÏcntpource regardde l'Eglife S. CaHm.

Ht. L.ï.T.it.Leg.Long. M noinine auti puttStmi libras


dccem foluas &
MMCutRFotm.tj?.140.~1. po«; (btuMm pcEnammaneM hxc ehattnia in (ua ni-
Btfoo.atin.iotp.n.Anceomne Uttt initium pce- hilominusfirmitate.

CHAPITRE XXXI
Sommaire.
Z~~r<<(f de /<< TVo~~ Bearn. Ramon C~
T)c~~r~c~y/~~r /a~c~o~ f<?/<'r
~~<
/o~.
Decimanj. Z)~/w<'yj'.
'T"y.7kf~~M~f.
~(7~r~r< Z~f~~c~
~<?~<?~r~o~rc~~y ceux
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Oy~o~ de Z.~o~r
/A/f (~~n~
~f~~o~f /~fy
/77. <y
0~ ~?~o~~ ~Z~<?~c ~f/Mc <r~.
~~yo~/?~ ~~r c/?~j~~Ff~~f~ la
.2~<M?~
7

~O~o~~rro~~c~C'c~
(j~~Z~ T~/Mp

~2f Bearn, /?~f ~V. Centulle

Z.
~o~ cff~
<&f
~yy<?., ~c~f le e~
2Vo~~ la 7Vp~/<~ qui ~û~~y~y~ ~/7. <7~?%'<'
~c~~ ~<?~~ la ~'777. ~~or~~f Cc~y
~C
~f~r<? j~û~f V~dimonium) ~/?~ /&f ~r&fj Of*
~y/c~

1 la conduire de ce
bon Prélat reuntC à l'auanrage de FEgI~ !a pietc
de nos Bearnois quicxcr~oicnc leurs liberaliccs n'e~oit pas moins
recommandable. Car encore que l'on voye tous les contrats des
donations accompagnés & (celles de quelques deniers déboursespar
l'Euefque..ils ne rcfpondoient pas au vrai prix de la chofe, mais ils eftoient em-
ployés, comme vne ceremonie femblable à celle que les anciens Romains prati-
quoient aux acquifitions, que l'on faifoit par voye d'cmancipacion quoi que pour
prouoquercesgratincations,onfeferuiit des anathemcs decernés en diuers Syno-
des contre les poffeffeurs des difmes, & autres biens EcclenafUques. Orles princi-
paux que ie trouue s'être ?n~!es en cette forte d'actions ~bnt les (uiuans. Ramon
Arnaud de C.iudMafa, ou Co~r.i(e, donna moyennantcent fols qu'il receut de l'E-
ucfque,la difme d'onze maifons de fon lieu de Bas, qui c(tvil village confus, ôc in"
corpore rnaintenant auec celui de Coarafe de laquelle maifbn dcuoic eu:re i~îa
Bernard de Bas Euefque de Lafcar, quiviuoicdu temps duComcc Centulle IL La
Vicomte~IeTalefe &: Centulle (on fils eitoienc pretensà cette donation, auecB.
De~puioud'Eipoei F. de Domi, A. de Lée, B. de Trente~ pluficurs aurres. L'acte
fefercducet'medeDec~~to~~H~c~Dcd/M~~oy M~<t~j6~, quidtaum frequenct
auxCharcesdeLuc,doni:la~gnincat:ion(etaport'cauxpa't(ans debiceuï-sde la dif-
langage Bcarnois, D~~c~;
me, nommes pour lors en comme l'on void en l'acte de
donation delà moitié de l'Emilie d'O (le, &: de deux D~ff~ MAfoM~, que ne a l'E-
ucfquc Gui, le Chanoine Eipjnolsdc Caubios fils d'A rnaud Gainas de Calbios, en
pp lltj
prefcnce de Gautier de MdUon.,deGarHasde Moncn, ôe de Ramon de Bifanos.
II. Et d'autant que l'Egliiede Laicar auoiceu durant long-temps, vnediiputc
ennuicuic auec quelques gentilshommes d'Auat, qui poÛcdoient l'Egliie Saincc
ParoiHc,ac-
Mardndccclicu.laqucllcprciudicioitaccllede S. Scucr de lameime
quife .1 l'Euctchépar laliberalitéde Guillaume Sance Duc de Gascogne, excepté la
hxicime partie qui apartenoitpar droite hereditaire à ceux deClauene, il s'accorda
premièrement auec eux, qui lui cederent tout Icurdroïc~; &: il les dcichargca de
l'Arciuc,nommédansl'acte,~c~fMM:prefens Gau:on Vicomte deBcarn, Auger
de Miramon, Bernard d'Efpoei, Gautier deMciMo, Sicard d'Anat.Arnaud de Ma!-
lo, &: Fcdat de~m~~c'etU dire dcNarcarict, qui peut auoir pris Ion nom de
~r~ C.~f~.ugnccn l'afte ci~denusrcpre(entcde ran 1117. ~cn fuite ce Prc!ac
s'accommoda auecArnaud Guilhem, pour l'Eglifc Sain~t Martin qu'il fit dcmollr
tout incontinent,& transporter les reliques~ &: les cloches~ en cellede S. Seuer,
lui rourniftant pour fon indemnité ocrante fois morlas, & foixante & dix en va-
leurfoit en cheuaux en boeurs, ou en vaches, ~fM~Mf~ /o~~f~ in M~M, in
~o~, :M~c~~ par l'aduis de Bernard Guiraldi, Ramon de Mirapcs,&: Arnaud
de Lée.
1 H. Aner de Gerzeren:,auecl'aduis de Gafron~d'Au~er de Miramon don-
ncrlamoitiédel'EglifcdcCaiènauc,&;& receutdcGui~o.
rn'lamoitiédel'Egli(cdeCaienaue, receut de Gui So.
-1 Morlas, ôe vn cl:eual
0. loIsMorlaSjSevncbcual
de prix, que fon pere Arernon Arnaud auoit lègue à l'Eglite de Lafcar. Ccicgacdu
cheual, me donne quelque fbubçon qu'il y auoit en ce temps dans le Diocefedc
Lafcar, vnepractiquefemblableacelledes Vicomtes de Laboure, d'Arbcrouc,
qui ettrapporteedans les Chartes de l'Eue(ché de Bayonne. Car Bertrand Vicomte
dcBayonneenuilonl'anM.c. L. ordonna en prefencedel'EueIqucFortaner, &: de
fes Chanoin es, aucc l'aduis & confentementdes Barons, &: du peuple de la terre de
Labourt &:d'Arbcroue, que tous ceux qui deccderoinc, feroientobligés de lcguer
~rEUcfquevn de leurs cheuaux, s'ils cnauoiencdeux~dequatrcbŒursaratoires, le
melHcur; ou bienvncvachepleine, s~iisn'auoientquedeuxboeufs aratoires,&: dix
autres tc~esdebe~esacornc; ou cinq fois s'ils n'auoienc du bcHail à corne, pour-
ucu qu'ils cuucnt dix pourceaux, ou brebis à la charge ncan cmoins, que l'Euefaue
feroit obligé de raire le feruice diuinpourramedudemn6c,fbiccnl'Eglifeoufbn
corpsicroit enterré, foit en la Cathédrale fuiuant le dcfir des parens du décédé. L'or-
donnance adioultc vn commandement de payerauec légalité la diG-ncdubcua~
vcu t en cas de plain~te de rEueique ou de ion commis, que le paroilhcn le purs'e
moyennant icrmcnt, auecdeuy autres Ilabitans de la Parroiffe quiioicni maries,
G u'il a nde!cmentpayé~M~ <~o~ mc/M~~w~M/~pM~nM MK/~c~ ~rcc~M' ccy!f~
~~f. Cette ordonnance fut faite par Bernard Vicomte de Bayonne, & G. A. de
Bayonne~Bonion, & fonnis B. d'Vrtubie.A.deNaubcis.An.deSaut.A.d'Vr-
rucc~a,Braic de Sance.
IV. Laliberalice deGuinad'Andonsver~ed'Aner Loup d'Andons.cfl remar-
quable. Car elle~ôefonnis Bertrand donnerentà l'Eglife la propriété des Abbayes
laïques d'Arthes, &.d'0ccurcs,qui ont porté dans le Chapitre de Lafcar la iou'inan-
ce de la dlLme d'Arches, quieit fort reuenante. Continuant fes gracincacions, elle fit
donen compagnie defcs enfans Guilem Oddo,&:Ez Ganie.dclarcnre de deux
pailans de ce lieu d'Arces. Ce qui fàit voir que la maifon d'Andons poucdc la Sci-
gncuriL d'Arches, '"puis cinq cens ans dauantage.
V. Bernard du Pui Ôc fès neueux d'Ammat.donncreni, la moitié deFEglife d'Oi~-
ïé, piège Ganion de Pardies,~ recourent trente fols del'Eueique. Oddo d'Arros
donna vnCafaI au heu de Bordes~&:receut de Guifoixante fols Morlas & vne mu-
!e,donnant pourpleges Raimon de Mirapeys, & Fedac d~Arros. Anefgaute,dc
Bordes fit don d'vnc partie de l'Eglife S. Pierre de Bordesà FEuefque,qui lui bailla
quarantefols Morlas, en prefencede Fedacd'AnerdeCaft:ct. Odo de Lançai don-
na l'Eglise S. Etcienne de Cepcde, & pour cautions Bruno de Bidote, & Girald de
Corbcres,&:rcceuc de l'Euefquc Gui à titre de charité, foixante-dix fols Morlas,
prefens Oliuicrd'Auriag.Raimonddc Sadirag~Marcinde Cc(erag, R.de Secent,
Bernardd'ArricaUj ~Amaneuibnrrere. Raimond d'Efpe~ede prenantl'habit de
Chanoine,donna l'Eglife S. EfUennc d'Eipe~cde, ëc bailla pour pleiges Raimond
dpGaiafonSeigneur,6cR.aimondde Ponzo,annaue lEucique ponedaH. libre-
mentceft:eEglijk;aucctous fes droid:s,leporche, & le cimetiere. PreiensBernard
de Luf}:repord&: G uiHem de Sczere.
VI. Gi(cosdeBans&femmeMiram!e~auecIeursenrans,donnercntrBgh(e
S. Marnn deTiuro & l'aueurerenc auec les cautions qu'ils baillèrent iudiciaire-
ment entre les mains du Vicomte Centulle; ~auoir le mefme Vicomte, Arnaud
GmHcmdeSerre, &: ArnauddcPodens. Les tenTloinstontIesgentilshommes qui
eftoienca.lafuicedeCenculle~àfcauoir,Bernard G. d'Efcot~El Torz de Morlane,
Durjnde Montrer,GuilIemAr.d'OrieIs,EliasAbbé de la Reolc, Garfias Abbé
de S. Gerons, Ezarnaud deDengui, & Ar. Ganiefbn rrere~Mauri de Milcents, &
~bn frere Spaiol, FortanerdcBatier~ Fortaner de Gutpui, Girald de Filonde, Auger
de Caftahede, Bernardcz de Peyre, Augerde CorbercS) Augcr d'Arfag,Ez d'Efcoz.
Cet acte en: confiderable, parce qu'il iuiHnc, que ceR:e portion de l'Euetchë de Laf-
car, qui eH: maintenanthors la terre de Bearn, & quelque petite eftenducaudela,>
e~oicpourlorsdctaiurifdi~cion~commel'onpeucrecueillir des noms des gentils-
hommes qui eftoienpretensa ceiugemenc, comme Pairs de la Cour, qus Cen-
tulle Seigneurde Bearn tcnoit en ces quartiers.
V 11. Guillaume d'Eicures donna premièrement la moitié de la difme d'Efcu-
res,auecleconfcntcmencd'AugerdeMiramont',i'ouslarcierucderencrecenemenc
pour foi. & fon ncueu; & quelque temps apresil bailla l'autre moitié en engage-
(oixantc-dix fols, qui feroient employés à payer iesdebles~ la charge
ment pour a
que route (a ramilleferoitnourrie par l'Euefque &: le Chapitre, &: qu'aprèston de-
ccs&: dciamerc~laproprictedcmeurcroiclibrea.l'Eglife. Ce qu'ilaneura auec qua-
trecautions,PierredeSimecourbe. P. Abbé laique de Sanzos, Bernard de Iullac,
& Anerfans de Cultereres. Tcunoins G. Abbé laique de Cerbères, Buna d'Efcures~
Ezius de Caftcd, Bairo de BaH~ila, Sanced'Artinal, Guilhem de Simacorbe, Ar. de
Deipui.
VIII. Cetteconuentionn'eiroitpasàpropremencparlervnengagement, com-
me elle cf!: qualifiée dans l'acce.mais vnc vrayc vente. Ilnefaut pas ncantmoins con-
clurre, que les purs engagcmcns de l'immeuble, & les contractsantichrerciqucsfuf-
fcnc inconnus en ce ficclc ni aux preccdens, puis que nous en auons veu la pratique
en diuers cures qui e~ connrmé par vn A 6te fort exprés de l'an mille cent fcize, ou la
terre de Manbar dt eu~a~ce fous la caution de Guillaume Garcia, de Milcents, &
Bernard de Meillo, &: le Chapitre obligelepropriec.urea nepouuoir racheter l'en-
M~cmcnt que pour iatable,comme ils pari cnc.D'ou il apercqucIesEccIenaftiques,
&; les iaïquespratiquoientles contrats pignoratifs, & preuoiencles rruictsau lieu
du pronc de leur argent, & qu'ils rerenoicntles cbofcs engagées à fort vil prix: puis
qucleChapicrel'augmente prelqued'vnemoitiédansvn autre contract. Onpeuc
auni rcrnarqucr ia promené qu'il exige, que le rachat nepourraeftrejrait pour le
transporter a vn tiers, mais fetilenient pour .(on vlage.cro~~ ~rc~rM M~s~, dit l'acte)
qui cil vnc clause ~a. la vérité plu& courcoife, que celle quicti dans la formule de Mar"
culLc ou le dcbircurs'oblige de payer annuellementcertainerente~de ne rendre fcs
deniers prenes que de ion creu. Oril en: remarquable que ce conrra et pignoratifcfc
nommé ~~wo~MM~ en cet Actc:qui cft vne diction cm ployee en ce icns dan:, tes loix
Lombardes; commele mot de ~M~ic prcnddansicsmcimesloixpourle oa<Te
mobaïairc, quel'on donoit peurl'ancurancc du coniract qui dcucii eiUretiré par
le débiteur dans crois tours, en baillant cautions (umfantes~ qui s'obligcotent aucc
ferment. De iorce que ie croirois alternent, que l'ancien GloHhtcur de ces loix cttvn
peu court) lorsque a interprété ce ~~OM!K~ pour
la feule obligation promcnc
des ple~es~ que te ~ay eftre appelles ~~fycn bon Latin, &: j~~
en langue Lom-
bardique. Car Vddimonium doit étire pris en la Rubrique alléguéedans les prcuues,
tant pour !a délivrance du gage,qui fe taifbit ann d'affcurer l'exécution du contracr,
ouc pour la promené de la caution queFon donnoic pour le retirer, &: partant dans
cet acte du. Chartulaire de Lafcar.,il eu: employé fort élégamment,fuiuant la phraie
du temps pour le concrad: d'engagement d'vn immeuble, ou d'vn Antichreie au-
quel fens, il cft encore pris dans Rodulphus G laber pour les meubles faiis en gagc~
amuquei'aitouchcci-dcuus. Cettedic.tioncR auui employée pour la terre enga-
gée dans O~nc~ ~f~aues fouuent, & mefmes dans les Tiltres du Chartulaire des
Reli~ieu(es de l'Abbaye de Saintes auffi bien que dans cette Charte de Lafcar.
IX. Pourreuenir à nos Gentils-hommes de Bearn, il faut aduoüer qu'ils rure'nt
fi libéraux en ce ficclc en faueur de rEglifc de Lafcar, que cc fcroit vue choie trop
ennttycufe au lecteur de lui reprefenter au menu toutes les gratifications qu'ils fi-
rent. Ce qui n'a pas cité fuiui par leurs iucceneurs, qui ont fait en'at que les bien-
faits des Aveux auoient ancz enrichi l'Eglife. Neantmoins ic ne veux pas entiere-
ment omettre les noms des principaux, comme d'Arnaud Garfias d'Arbus, Porta-
ner de Lagor,Guillcmfucrcfonfils, de Bernard de Liuro, Gartiafans de Gelos qui
donna vnc portion deladiunedcGelos, Bernard d'Abos, Odo d'Arfag, Pierre
de Luc, & Gamaguilem, &: Sanfaner fes frères qui donnèrent la quacrieune partie
de FEglife de Fixoos, Sanfaner de Bomort, Berrran de Lanuce qui a donné la moi
cie de
l'EgluedeIncied, présence d' O d Guilem de Palo.
en

VIM. Marculf.Form. i~ Cum deme-i propnc- de Dcbn:iï,&t~Mom<L'b. n.


Ordenc. Vit. !.y.MM<~iM, vnde piusmufto
rate ipfos (bitdos veftros reddere potuero,hanc eau-
!toncm ivob)! rectptam. rccepemnc qu&m dedt,vct'oct[C[ hercdireHifMnr.
RaduIphu:GIabtri. c.i. Lcg. Lomb.T.xxu.
CHAPITRE XXXII.
Sommaire.
7)~~ J?~ -L< ~~o~<?~r Afo~~f~
y~/?c?T~~ (~'< ToM~y (jw. Z,'jË~ j~
le

de Zy~r~ ~~c/&f. Le Z)~r (7<</?~ ~T ~~0~ Aa!


C~'j~/o~o~~fr~ (~c~M~o~jSf~F~~
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L~ C~Afc~~F~?~.
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~~T.ûrof~r/?M/. G~P~r~y.
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~?~~o~rp~~ ~û~
au C<?~r/7c' de jR~~yj-. J~~o~
de la CO~iW~OM ~?0~ de Rc~~
j~fo~rf .S'
f~ ~M?~r
~y~f
r~j' de Co~o~.
T<'<?r~
le C~6'f~' f~o~ ~y
deux ~f/r~~ ~j deux
~<'J'
(7~~
pOMy

/c~?~ ~~y-i~~j~jD~r~<Of/?~C~p~~(7~~
(~C<?~y~. 0~ûrû~j'f<?/~<7~fr~c/M~
c'~fr~M~(7~~M?~cC'<f~y. jLM~'M~~fj~OT~-
~f~r~o~~MT~<' ~~orf~ ~ff~~F~f~o~~ ~o~~?/o~
T'o~
~7f/o~
(7~ c~
~fo~j'.
67~M., ~~&r~/?~ Pape

A ditpute que l'EuctqueGui cura dcmedcrauecles Eucfques de


Bigorre., couchant leMonattcrc de Sain6t:Pede Gencresi lequel
quoi que
dupais Iicué dans les anciennes limites de FEueichëde
deBearn_,cnauoiteiteneanct'noinsdii1:rai~ parleLafcar.,&:
crcdir&:
raucoritédu Vicomte CcntuIIe iv. afin d'obliger Ponce Euc~que
de Tar~en. procurer fon mariage auecIaComtcuc de Bi~orrc, !ui donna beaucoup
peine; (ans qu'illuien re~att autre fruict que celui de s'cRre acquitedc ion dc-
uou'cnlapourmitcdefcsdroi6ts:dont:ieferai
de
fommairemens le récit ic!on les in-
itru~ions qu'il ena lainc&s dans leChartuiairc de Lafcar.
II. Hrcprc(cntcqucrEueiqucKaimond,miuantlacoutume de fes prcdcce~-
feurs,poiTedaux Eucfchës de Gafcogne, à J~auotr de Bazas~ d'Acqs,deLaboL:r,
d'Oloron,d'Ayre, & de Laicar. En ion temps FEp-lifede S. HitairedeLauL~qui
cHoicaHllc dans leslimiccsde rEucfche de Laicarj commença d'cure recomrnan-.
deepourlesmiraclesquis'yfaiioicnr~donclarepucarioncitant parucnucaux oreil-
tcs de Sahce Comte de Gafcogne, qui ettoit pour lorsattaint d'vne rude maladie, il
alla viucerlclieu,&:yrccouura!âiant:et Cequileconuiad'y e~ab!ir vnMonan:c-
rc. Pourcec enc~ilacquicieviUa~e deLauu du Vicomte de Pcarn,àqm ce !icu
apartetioïc, comme citant; vne de fcs maifons, & lui bailla en c~change Mcrotes, &;
G.m. EceM outre iercndLCmai~edequeianesaurr~tetrcsproches de ce lieu, en
indcmnifmilespôncncurs.quicdotcntfcsvanaux.IlybafritIcMonaRerc.auqud
ildonna!evil!a~cdeLanuaucc{csaparrcnanccs, mcfmcsFEglKe S. Hdaircaucclc
confcnicn 'cnc de l'Euciquc de Laicar, (eus la relcrue des droicrs Epiicopaux: Et a6n
qu'ilapparu(tal'aueiiirqucl'Eg!iiccn:oJCparroujt.'le,lcbaptmerctLitc!rabli dans le
Conucnr. Quelque temps après l'Eueique Raimond fut accusa Kome, &: pnue
de les Lucfches, mais a caufe qu'il cftoïc puinant &; de maifbn illun:re,,ahnqu'il
n'c-mpctJ-ialt les décrions Canoniques,lc P~pe lui permit la iou'nance de l'Eucichc
de La(car, auec pouuoir d'appelier tel des Euciques voi~ns~qu'itaduiferokpour
~airc les fondions Eplicopates. Apresfa depo~it-ion rEgUIe de Laicar poucd~ le
monaftere de Génères. Sou lucceneur Grégoire EueiqucCacholiquc, commua
ccctc poiÏc~on~ &; pricdc ce Monaftcrc comme luy aparccnanr.dcux pcri oiics très-
rcligicuics, Bernard deBas~&: Odond'E~poei,c(t:abtif{anccetui-ci pour Preuc~de
l'Epie, &: !aucre pour Archidiacre.
1 I. Cet-ArchidiacreBcrnardfLicccdaarEucfche~Se potfcda ceConucnt,iu~uj. à
ce que CcntuUc quittant la femme légitime mcre deCa~onJcdc~poi.uihdccerte
poncuion aucc violence, & eninueihc Ponce EUcfquedeBigorrCja.!a charge qu'u
luipcrmcc[roictesnopc.cxiHcgitimcsdc!aComt:eucdcBt~orrc,CjUc!'EUcfqucBcr-
naLd!uidcrcn.don;.( Icreconaoisvnpcudepanion cnccpoin~d'autancqueCen-
tuli~ rut démarie par aucoriteEccIciiaitique~c'eH. à fcauoir par ordonnance du Pa-
pcGrcgolretcpciciu~e,duLega~:An~a[:us,derArcheuciqucd'Aux, &:dc l'Eueique
Bernard fbndiocclain.~ Gui continuant la narradonditj queCcniuuepourfuiui):
tcHcmcnt FEuc~que Bernard, a cauic des plaintes continuelles qu'uraifbic contre ce
maria~c,~dcsmlcrdtCtsqu*ina(choit,qu'ilI.cchaiiahorsdcion EUcfche~en telle
fbrtcqu'ilmourutaFrejus,&:yfut enterré. Ornous pouuonsvcrihcr,dn:-il,aucc
bons icHnoins, que l'Emile de Latcara cfteen cette pofienton auanc &: depuis i~,
fondation du Monaftcrc,iu (qu'au temps de la violence de Centulle.
I V. A Bernard tucccdaSancc, quiporraffs plaintes pardeuanrie Pape Vrbam
iecondauConciIcdcPlaifancc~tcnul'ani09<enprefcncederEucfquedeBi~orre,
quiauoifcHeam~ncpour fe défendre: mais il mourut pendant la tenue du Con-
cile. Sancc continua iapourfuite au Concile de Clermont, tenu en la mefmc anncc,
ou il fut emoint au Legac Amatus d'appeller les deux pâmes furies connus des Eucf
.hc.~ &: picnant l'Archcuciqued'Aux pour adiolnt, ordonner ce qu'il iu~eroit eihc
mite. Maisl'ArcheuefqueeAantderctour.,piquedecequ'vnecauiedeLa Prouincc
ci~oïc commiic a vn autre pour la vuidcr, ani ~na les parties, non au lieu que le Con-
çue auoit ordonne~ mais dans l'Euefche de Bic~orre. Ceuxde Lafcarvoyans que
rArdteucique procedoic feul enablenceduLcgaf, qui auoit cite principalement:
comnuspourlelugementdeccdirr'ercni~ a cauicdc la {ufpkion dcl'Archcuc~uc,
appelleront au Papcdc fi procédure,comme nulle &: abuilue~ tant a caufe du chan-
gement de lieu~ que de l'abfence du Le~at.
V. Gui adiouttc~qu'il auoic fuccedeà Sancc &: renouuele cciic plainte en prcfencc
de l'Eucfque de Bigorrc Grégoire, pardeuantlePapcPafchaliccond~auCoDcilc
de Lacran~ ( quicM:amonaduisccluyquiructcnul'anmo.')&:cn.iuitcpardcuant
les Papes Gdaielecond, &: Calliltc Second au Concile dcToloic~ tenu l'aniiz~ En
fuite il s'adre;uaau Pape Honore fécond, qui auoit eu connonanccdccesdcbats
des le temps du Pape Pafchal~qui ordonnapar tes Ictresque la poncihon fuif rendue
a l'EgIiie de Laicar. A ~bn exemple, le Pape Innocent iccond
tenant le Conulcde
Kcims,furlc défaut de l'Euefquede Bigorre Guillaume, qui auoit eifteanigneau
Concile parletresde l'Archeuefque, pour refpondrc lia demande de Gui, ordonna
deredier que celui-ci fcroit remis en pouenion, &:nfdeuxdepe(chesal'Abbe fut
ccmbjcc. V L Ce
V I. Ccquireuicnc a l'année n~i. en laquelle fut tenu le Concile de Reimspar
IcPape Innocent fécond,ou l'Antipape Pierre Lcon,iurnommcAnadccrue ex-
communie. C'en: de cc Concile fans doute qu'entend parler G. Archeuefquc de
Bourdcaux~cniesletresadreuantesiG. Archeuefqucd'Aux, Gui Eucfque de Lai-
car, & B.Eucfque de Bigorrelorsqu'il les aiïigne en vertu de la comminion par*-
ticulierc du Pape, pour l'examen de là caufe du MonaUere de Génères., à Prendre
enlavilledeBourdeaux;ouil auoit conuoque,dit-il,îesEuefquesdefa Prouince,
pour raifon du Concile indid-parle Pape. Eftant donc en prefencc des deux Ar-
cheuefqucs~& des Euelqucs d'Angouleune, de Saintes, de Perigueux.,d'Acqs, d'O
loron, &:d'Ayre,auec plufieurs Abbés, l'Euefque de Lafcar drena le Fac~umdc
(on procès, & fournit les tefmoins pour vcrincr iès arcicics contre Bernard Euef-
qucdcBigorrcl-ipicicnt. Etd'aucantqu'~auoitauanceengros~aueIeiicudeLaf-
~uou de G encres, eiton: compris dans les limites dct'Eucfche de Latcar Ô; du pais de
Bearn, il pofe fon fait en détail, & pararticles.
V I I. Et offre vennerque Sancc Comte de Gafcogne & Garfias Arnaud
ComccdcBigorre,vificcrent:enprcfencedes Euefaucsde Lafcar & de Bigorre, &
des Barons de l'vn &: de l'autre pais, les limites & confins des deux Comtés, (' (~auoir
dcccluidc Gafcognc, SedeccluideBcgorre) &des deux Euefchés qu'ils eil-ablirent
.i.Moncatb&:ArnuleHes. lindioufcc quelameuTievincedeces bornes & connus~
fut faite & approuuee par G ui Comte de PoicUcrs, lors qu'il eut conquis la Gafco-
<rne,&:par Bernard Comte de Begorre, en prefence desEuciqucs Se des Barons
Pour
prcuuer ces deux articles, dont le premier le rapporte à l'année M. xxxii. &:
non plus tard, puisqueleComtcSancc mourut en cette annee~&: le Ieconda.l'an
L x x. ou
enuiron j FEueique Gui prefcnia le Chapelain de l'Egli~: S. Hilaire de Laf-
lu Prêtre, religieux, &:recommandepouriavirginité, nommé Arnaud;Raimond
Aner commis pour la gardede ces limites; Cremal d'Auon vaillant Cheualier,
Vicaire ou Beguier de ces quartiers; & Forcaner Moine du Conuent, tous quatre
habitans(urlcslieux,quiauoienieH:cpreiensalaviiicefaice par les Comtes Sance
&: Gui. Ilprodutfit en outre pour la prcuue de ce fait l'Euefque d'Ayre nommé
Bonhomme, &: Guillaume Abbé de Sorde.
VIII. Ilauoit cncorefepcPrettres &: crois gencils-hommes~qui auoicneen'eprc-
fcnsàccsviuies,& auoicntveu que les Euefques poucdoientce Monan:ere~cauoir
Guillaume Gardas de Miucens, Amancu de Clarag, & GuillaumcEzij de Od, qui
citans cmpcichcs par les incommodités de la vieilleife, n'auoient peufe prcfciTLter en.
pcrfonnc.maisauoientdéclare le côtenu en l'article a trois Chanoines Reguliers.quc
Guidopreienta. Surquoiileu:a.proposclcconGc!crcr!aIon~ueviedccesgenx,iui--
qu'au nombre de ieize,quiauoientam(te a la vifice des termes &:con6ns du Comte
dcGaicogne~(dontleBcarneitoitlorsvnepordon) des
l'anneeM. xxxii. &: par-
tanccitoientaagesenranneenji.deplusdcccntdouzcans. Ccqui pourroit faire
{oupconner,quecetteprocedurencrutpashice apre~ le Concile de Reims. Mais
pourlemoins il cft certain, aucce fut après le Concilede Tolofe~tcnul'an ni~.
pui':aue Guido pioduicpardeuanclesluges délègues deux Eccleliaihqucs, auxnns
de vennerqu'ilauoic continue de faire fa plainte pardeuant le Pape Callifte au Con-
cil e de Tolofe, en prefence de Gregoire Euefquede Bcgorreoffrant de vérifier que
ccGreJ'oirequeIquecempsapres voulant aller en Efpagnc~vulta aucc les Moines
de Génères ces iinntc~, ôe déclara qu'elles eitoicnt dans le territoire de la parroiue.
de S. Hdaire dcLauu comme Gui preccndoit venficr par le MoineOdo élcu
Abbcdu.MonaftcrcS.VinccncdcSaubcbonncouLuc. D'uuilraucccnclurre ne-
cctLurrmenr, Que cette en qucitcdt pour le moins de l'année i!i~. Hcpi-efuppofon:
que les tcimoins auoient l'aage légitimede quatorze ou quinze ans,au temps dont
ils dépofent, ilsietrouueroni c~rcaagesde cent huid ans, lors qu'ils furent pre-
fèntés.
1 X. PourveriHerIa violence exercée par le Vicomte Ccntullc contre Bernard
Eucique de Latcar, en lui citant la poUcHton du Monaficre, &: te banninani deiba
Euefché, parce qu'il auoit ofé s'en plaindre,Gu'do produifit des gentilshommes
de grande réputationVv.Raimondde Morlane,Arnaudd'Arrix,&Guillaume de
Fonrrede. tl prcicnta aufli rEuefqucd'AyrcBonhomme, Helie Abbéde!a Reu-
le, pour iultinEr la plainte faite au Concile de Latran pardcuancle PapePaichaI,
contre l'Euefquc Gresoire là prêtent. Les Euefques délègues enuoycrcnt leurrela-
tion au Pape Innocentqui n'ayant pu cfrre pleinement infl:ruif du mérite de
l'aMaire par cette voye decerna vne féconde commiHion à G. Archcueique de
Bourdeaux, & L. Eueiqued'AngouIefmejauccordre d'aller fur les lieux vi~tcr
les limites des Enefchés en perfonne, & renuoyer leur procedureau Pape, qui re-
ferua à foi dernier le principal fur ces actes. On ne trouue point aucune autre piece~
qui puif!e aprendre le fuccés de cette arFaire~de forte qu'il y a grande apparence
qu'elle demeura indecifc, & abandonnéepar les Euefques de Laicar, qui faifoient
en cette pourfuite beaucoup de frais, & n'en attendoient aucun profit.
X. L'Euefque Gui eutcncore vn fafcheux procés a.dcmeuerauccl'AbbédeClu-
gni~&:le Prieur de Sainte Foi de Morlas, touchant les dûmes & premices des
EgluesdeSainc~eFoi,&:deSainctAndre, qu'ils terminèrent parvnetrania~tion
en la ville d'Alés dans le territoire de Niirnes, en la prefence du Pape Gelafe fécond,
l'an mille cent dix-huicr, le fécond iour après les Ides de Décembre moyennant
laquellel'Eueique quitta a. Ponce Abbé de Clugni ces Eglises auecleur dilmes~Sc
autresaparrenances,&:luicnbaiIIal'inueAitureauecle ba~orL qu'il prit de la main
du Pape; &: l'Abbé Ponce lui promit de fa part,aucc le confentement de Girbert
Prieur de Morlas, vn deuoii & vne rente annuelle de vingt conques de grain dont
le tiers feroit de froment, l'autre de millet, & l'autred'auoine. Ce qui fut arrcite en
prefence du Pape, de Gérard Eucfque d'Angoulefme Vicaire du Siege Apofloli-
que, Richard Archeueique de Naj-bone, Bofon Prefire Cardinal Chrylbs:one
Diacre Cardinal, Pierre Diacre Cardinal, Durand Chambrier, Pierre Euefque de
Sara~onc ëe pluHcursautres peribnnes.

E ChMtahoLatcu~ren~~e ChxrtaMorhn.
CH A PITRE XXXIII.
Sommaire.
(7~j~
w~~c~~ deux
C~ le ~f~r~.
~~y~
C~y/f. 7/y~~ f~jë)~ /~f~cy~ contre A~c-
<%r-

~~<?~. Il <ro~r/M~ /YM~ ~<:ro~~


~)~f~j~M~~y'y'~fy'.
r~
yo~ ~~o/y/c~p&f~Cc~ Aïo~-
(j'M~
y~M~~
~o~cr/.
Lafcar.
~f~y'~&or~'
jO~/r~~y~'f~r Af~r~ /2 de
~f~.Ë~/a~
/'J5'f~ û~
Lafcar, ~~< ~<
fCM' ~f~OM~ la ~'C~ (j~
~y'c~n~M
C' /r~~o~
les ~~J' de
~/2~~o~'<
du Roi era ~Mr~~o~~
'7~r~~r~ la
~CM~
/'<f~~
2Vo~ /ûfM~
~f.,
la ~.f/o~ C'~c/M~
“ o~ /<?~~
~r~ ~~o~

TLo~~ ey
la 7Vo~M~ ~r~ la jL~cr~ ~'re'M~
~û/MM~. Les
~Vo~~y~ Cû~fM~f~~ en~o~ /'7~/cr~~o/r~~ de (7~% ex-
&fj.
~j' Oy/f~Ces ZVo~j ~M~~< po~r ~<9~y/~ /o~yj' ~F/~j' &
Vi neprcno)~ pas feulement le foin des agraires defbn Diocefe, & de
~bnEgtî~doncilHcpaucrteChŒura.IaMoia'iqucde marqueterie
de marbre de diueries couleurs,
qui e~oicchargee de fes armes ) ai~a-
uoir de deux cerr~: mais aumiuluantl'inctinat'ion du pats, &I'vfagc
du temps, i! cndonbit le harnois, &: fc mectoit a. la teMe des troupes, pour combattre
les M ores ennemis de la Foi, Se auancer la Religion Catholique en Eipagne. C'eft:
lui, dontilfaut entendre les Chartes, &: les Historiens d'Aragon Surira, & Blanca,
lors que parmilcs Chefs de l'armée des Gafcons.commadee par le Prince GaH:on au
fie~c de Sarn~o(Tc, ils rcmarquentrEue(quedeLaj[car; qui eu. auni dénommé fous
le cure defa dignité, dans le priuilege octroyé par le Roi Alfonic apres la conquête
de la viHc. O n trouue fa fignaturej ce fon propre nom de Gui, en la Charte publiée
par Blanca.qui conrient l'indulgence, eu lerela~chemcncde quelquepomon de
pcnicEncc~qucPierrcEuefquedeSara~oue,appuyé del'autoritedu Pape Gela~
dcBernard Archcuefque dcTolcdc, &: Légat de l'Eglife Romaine~&.dc tousies
Euefqucsd Eipaa~nc~accordea. ceux qui bailleront vn denier ou plus,pourla repa-
ration dc!'ancicnncE~lifeNon:reDameduPilier. ~oG~o jL~~rfM/~ Ef'co~~
~~c'T'f~c~~f/Oj~' ro~t'~c.
11. Ce bon Prélat eftanccomble de la ~oirc de fes belles actions, mourut au
moisdeMavdcl'annee M.CXLI. ainfiquctcfmoigncl'inicriptiondela pierrequi
rut mue furtbn tombeau. Mientit leserFed-s de la rureurdes troupes du Comte de
Mont~omcrhces violateurs des choies iainc~es ayans ~builledansie ~epulchrcdc
cePreiat.dontle corps trouue tout enticrrondif.&: fut reduic en poudres entre les
mainsdeccsimpics, commeabhon'anfleuriact'ilcge:deiortcqu'ilnelcur rcHa au-
tre dcfpouillc,quefonancauEpiicopaLIls enicuercnt la tombe, &: lanrcnric-mtr
u
pouricuefhrie~on, quiettoital'entour d'vn ormeau quiefffur la place publi-
que au douant
ue l'Egliie Cathédrale: ou cette pierre a demeure inconnue, &: les
crUunceures des lettres detinfcription remplies de terre, iufques a. l'année16 o.
En
ce temps Montre Ican de Salete Euefque
de Laicar s'étant retiré de la Cour aucc vne
entière lafisEtCtion, pour auoir obtenu de fa Majesté en côpagnie de ion collègue
'Mcnire Arnaud de MayticEuefqued'Oloron, apres vnc longue &: tres-raichculc
pourruite, vn Edid pour le rcRablincment de l'exercicede la religion Catholique,
dans le pais de Bearn, &: la rcrtituciondes biens Ecclenartiques,conUderani cette
pierre à l'entour de l'ormeau, fut accompagnede ce bon-heur,que de reoonnoidre
par l'intcripcion, celui de fesprcdeceiTcursqui auoit pris plus de peine pour l'auan-
ccmcnc de la Foi, &: de fon Eglise Cathédrale. C'eit pourquoi il Fa retira de ce lieu
d'infamie, &: l'a ni honorablement cnchaner dans la muraille de la Chapelle S. Ga~
ladoire, (qucl'onairanfporteedepuisauCloittre) voulant quel'erecrion nouuel-
le de cette pterre, qui tefmoignoitauparauant la mort de Gui, ie~oignaH mainte-
nancicre~fabliuemenrde~onnom,&: d'vne autr e vie parmi les hommes, &: leruiK
a.mefL~etempsdecrophëeauxgloricufesactionsdenotirc Auguite, &: Inuincible
Roi Louis XIII. qui voulant aucurer a perpétuité l'exécution de IbnEdict., vint
à Pau, <3emit en pleine liberté rEglilc ëc les confciences des Catholiques qui
auoient gémi iuiqu'a lorsibusiepefantjoug des Ordonnancesdelà Reine leanne
fon Ayculc.
III. Les termes de cette Infcription font les {uiuans.
.MAI OBIIT DOMPNVS GVIDO VENERABILIS MEMOR.
CVRRENSIS EPS ANO MtLLEStMO QVADRAGESIMO PR.
PACTA XI CONCVRRENTES DVO ERA MILLESIMA CLXX.
AB INCARNATIONE DNI INDICCIO
l'auoue que cette Inicripdon eft dictée, &: grauee auecjfort peu de loin, ëe qu'en
l'année del'incarnation, le centenaire eH déraillant aprcsie millenaire, qui néant-
moins n'a pas edc obmis au compte de l'Ere, qui cri M. c Lxxm. &: rabatant
~rente-huid, reuient à M. cxLi. qui eu: l'an du decés de Guido. Il y a dans cette
ChapelleS. Galac~circ, vnc autre inicription Latine pour concerner la mémoire de
ce qui s'eitoit paue lur le rujct du tombeau de Gui, en ces termes.

jR.f/0~ G~OMM Eu.


M~M/~C?MW
L~ ~<
,'P~~MO~M. A/t~/M CZ&CMM
PoUcricati.
~OCM/MM
~M~)'~ )
~/M~ ~MC d~K~
~MMO ~M~MM
~OW!K~
non '~f~('
fù~f~ ~Mf f~~M~~nt ad \W ~MWM~~
~n~, <j~ ~/f~Mf !~M ~~M~M
Cf~ ~M ~M!KJ' ~~&f~

'Mf~. T'CM RcMfr. ~7' Z~K~r. 7o~KMM ~t?~f~


ma-

/f~c .L~MrcM/ï ~fr~Tor.~MMCfofM~: !K~M/c~~f, ~r' G~ï~oMM HoyMCH !~fcrwor~~


~t~~ ~!f~ïf, ~f ~X~M <7MO~ <ÎHfM ~orfM~ H~MC ~M~ ~~M tT~~fM~ f~~rf~r. ~?~0
C~r~M.D c. x x. ~MO~ono~t~MM L~MtC~ ~T7~7. Rf.X: C~MW/S~~ DoW!-
P~MM~MCMtf, ~LtM~~Kf ~~Onf~fK ZM~tfM ~~MMCM,
K~.f ~CN~fM~ ~OM~ ËCC/C/M~/M
7'~K~Mf~~HCJ~CC~ L~O~d MO~~f ~Ef<€ L~C~Mf~ EcC/<C<< COM~M~~OCf~OH~
fr~~M.
Laus Deo~Virginique Matri.
1 V. le fuis certain que l'Auteur de la nouuelle Infcription
par les termes de FEpo-
que de Louis, & de rEre nouuelle de la Liberté EcdcHattique, a voulu recomman-
der la gloire de l'action du R.oijencontrepointanccarmefmc moyen les deux com-
ptes des années qui font enrinfcription icpulchrale de Gui, ~auoir celle de I. C.
&: celle de rErcd'AuguHe,qui précède l'Epoque DionyMenc~ commune de I.C.
de trente-huict années, comme il eft notoire. Etparcequc ivlage de cette Ere eft
maintcnancaboli,l'Aurcurderinfcriptionprecend,qucpout continuer à fc icruir
du no mbre des Eres, il en foudroie établir vne Qouuelle, qui deuroic eûre, non pas
celle d'Augure, mais celle de Louis donc la reputation, &: les belles actions font
affés fortes pour baillerle nom à vnnouueau titre de temps, à vn uege, ou bien épo-
que nouuclle d'années. Etann que celane refïencefa naterie, les paroles iuiuantes
rendent raifon de cette pcnfee,&: la côfirment en la désignant: fous les termes de t'E-
i-ede la liberté Eccicnaftique. Car commel'on trouuedans lesAc~es duConcitcde
Chalcedoinc, dedans Euagrius.quc ceux d'Anciochcauoicncvn titre de temps par-
ticulicr,d'où ils com men cotent le compte de leurs annees,ëe lesTyricns le leur.,com-
mcaum pluficurs autres villes;lequel titre ils appelloientl'Ere, ou le calcul de leur Li-
bcrcc,ôc pour en confcruerla mémoire prenoicnciccommenccmcnt de cette Ere,du
iourdel'acquifition deleur Liberté. AmUles Bearnois,ëe nommément les Eccle-
Hau:iquespourroienten:ab!irl'anneei62.o.pourla premierede la Liberté Ecclefia-
ftique, & fonder vnc Ere, ôc vne Epoque Nouuellc de Louis qui leur a fi magniR-
qucmenc procuré cette Liberté. l'aivoulu expliquer ces dernières paroles/quifbnC
obfcures à ceux qui n'ont aucs de connoinance des termes de la Chronolobze,&fai-
re pénétrer dans l'allufion de l'Auteur. Cette pcnfec en-ant au reft:c plus rcceuable~
qu'il eft cerrain quependant vn rortiong temps les bonnes gens rapporteront le
calculdes actions parciculicrcs,autemps precedent, ou fuiuant la venuë dû-Roi en
B earn,commefontles Chroniqueursle temps incertain,qu'ils désignent par les an-
nées quipreccdent~oulmuentla prifcdeTroye; &: encore auiourd'hui les paifans
interrogés en iu~ice fur quelque vieux fait, confignent l'année dés auant, ou apres
la iaifie des biens Ecclefiaftiques,où la venuë du Comte, qui cR Monrgomcri, pre-
nans cette action publique, pour vn appui de leur memoire.
V. Or puis queie fuis fur l'explicationdes termes de Chronologie, & que cette
Infcription fepulchrale, &: pluficurs actes quci'ai repreicnt:es~ confignentleurs da-
ces~non fcuicmenc par les années de Icfus-Chrift, &: les Eres d'Augufte, parles Indi-
crions, &: les Epactcs Lunaircs~mais auut par les CcMfMryTMf~ quoi que barbaremenr,
dif,int quelquefoisConcurrentes. t. ~Kt~Mo, au lieude CoMMt'y'fM~r~o ~r' /fo~o, ou
bien Co~M~ ~o~ l'en expliquerai en ce lieu la fignincation pour fatisfai-
i-cala curioficc du Lecteur. L'vfagc des nombres Concurrents fut introduit,afinde
trouuerparleurmoyen,&: des Réguliers des Calendes dechafque mois, le propre
iourdcla icmaine. Ce que les Chrétiens inuentercnt desleccmpsdu Concile de
Nicée, pour f~auoir dctcrminemcntleiour de Pafque,lequel deuant eitre célèbre le
Dimanche, à l'honneur de la RefurrecHon.,&: non le Vendredi, fuiuant lopinion
condamnée de quelques Quarcodecimains.quicclebroicnî: la Pafque du Crueifie-
celle delà Refurrection, il cRoicncccffaired'inuentervnordre
mcnt,&: non pas per-
petuel pour indiquer auecaucurance la premiere ferie. En Occident on y a pourueu
fort aifemenr, par le moyen des Letres Dominical es~ainfL que Beda l'a expliqué il y a
presdcmille ans. Maisics Chrétiens Orientaux,quin'o'itpointla methodcdcs
iepcletcres Alphabétiques,pour marquer les fepcioursdclaiemainc,foncob)iges
d'auoirrecoursavnmoyenplus mbdl.quicftcctuidcsConcmTents.&desRegu-
!icrs. Les vieux Calendriers Latins confcrueni cette inuencion.non pas commene-
ceuaire,mais a. caufe defa gentileHe. C'eH: pourquoi Scaliger dit fort bien, qu'il rauc
rerenirIafciencedesConcurrcncs,&:enrcicct:crl'vfagc.MaximusMonachuscnfbn
Compott Eccicfiaftique Grec,public par le n-cs-fcauant: & très curieux P. Petau,
cxpliqucfbrcditrind;cmentces Concurrents,qu'il nomme Epactcsdu Soleil, &: !cs
Rt-~uiicrs, quilnommc leurs Adiouftes. Paul Alexandrin, qui cfcriuoit l'an
Qa iij
Vcttius Valens Antiochenus donnentles Regles pour trouuer le Plinthe~ ou les
Concurrents & Reguliers dans le Calelidrkr~gypti.ique, &: l'Ethiopique. loan-
Chry~ococces~icle me~me pour les années Arabiaues, &: Pcrûques. Quivou-
nés
draiçaaoir la méthode particuliere de ces Concurrents,pouiralire Bcda,Scdige~&:
lcP.recauenIbnlaboricux~&:tres-n.tbtilouuragedclaDo<~rincdesTcmps,&:en
(es Notes iur leCompoItdcMaximus:&:iuiuanccetteméthode l'année de Chrilt
IcnombreConcurï'encettoitDeux,comme il cit conccucn l'Infcription ic-
n~t.
pulchra.le de Gui. T

CHAPITRE XXXI V
Sommaire.
7. <7~o~ 7 ~~ow~ ~~y~y~f~~ ~j~~ pere. ~f~-
tion de lui 0~0 C~O~ ~0~ ~r~Ï-
Z)o~o~ Benac, Z)~~ ~fyf 0~0 c~ C~~
~y~j. C~o~ ~M/?~.
Mr~y ~J%~
fAr~ /'T;r.
<~y <%
7/. jL'~r~f~F/~M~
~~r~/o/7~ co~~o~
~f~/o~r Bearn.
.R~~n-~
~rf
J'r~ Se'~r/?.

~o~ que le Comte de ~o~<o~y~r le Bearn. C~


Z.c Co~ff
~~<' r~? ~~f~ la ~o~r

Co~~f <?/?o~ Raimond ~<?yf~~y mari de


Co~~fû~r/r~r~ Py<?~
~o~ ~c~.
/j- R~ /<?/~
Les ~M~o~' ~7~~
C~c
/~M ~c ~r~o~ 7
deuë aux
f??~ P~rrF 'L~~o~~ ~f~r/?. Independancedu (jo~r/?c~c~~
~r/?. ~7. Z.)~o/j'~r~f~?f/r~<?~/<
~a~~p~ fo~j~
C~o~r/o~
~~rj~ le
Bearn. C~ R~~o~~ auoit

~f
que
2~
~f?~. C'~c~ 7" la ~~on~ jP~~j .Z~~
(7~0/o~r~~ la ~rc~Fr~
/fZ)~o.~~r~~ ~~e-f~
~r<~o~. ~o~ G'~rr~ J~r~ Na- Roi de
~~r~ï. Son ~~y~~J
Près le décès de laVicomceue Guifcardcj qui arriua en l'année
[i~.Gau:oniv.(onpecit:nls,&: ûlsdePierreVicomtedcBearn &:
je Gauarre~recueiUit:I~fucce(ïion;maisa.cauiedefon bassa~e,
~nepouuokdôner ordre aux arfaires de ton E~at, ni contenir tes
[ujecs en leur deuoir. Ce Qui rue la fource de beaucoup de nou-
ueautes&cd entreprîtes dansle pais, ainli queionpeutrecuciihrdvnancien acre,
qui en: dans le Chartulairede Laicar.Il cft rapporté là, qu'Odon deCadeiHonfils de
Bernard Gar~e,e(pou~vrLeHHe de Dodon de Benac nommée Armeiendc. qui lui
porta en dot la Seigneurie du village de Serres; dont le Chapitre de Lafcarauoit
pouede FEglife paifibtcmenc & fans croublej'efpacede trois cens ans,& dauanrage,
comme porte l'ad:c;auecturpt-ife~pourle regard du calcul,qui ne peut aller qu'à cène
{bjLxantc-dixans ou enuiron, pms que rAbbé Loup Fort, & fon pere Fortanerde
Serres en firent ledon, enuironl'a'nnée neuf cens quatre-vingts. Tanty a qu'ils
auoient vne affés longue poncHion, pour n'y pouuoir cure troubles auec iuitice.
Ncantmoins il arriua, fouspretexte que le Chapitre auoit acquis le tiersdc la dii-
me de ce lieu, par la libéralité de G. Bernard de Bilcre &: de fa femme Acincllc~
queccc Odo tennoigna, qu'il pretendoiciurla propriété de toute l'Eglifc de Ser-
Benac fes
res alléguant pour pretexte de fou iniuftice, que les Seigneurs de auteurs,
auoient ponede le droit de iupcriorice fur les maigres de ce tiers dedinne, 6~ d'vn
Caial, qui leurauoient fait hommage pour raifon de ce fief, baillé caution de leur
ndelifé, payé le deuoir d'vn bon repas, & fourni vnhommed'armes, lors qu'ils
aloicnc à la guerre. Et au refus de la continuation de ces deuoirs, (aine & mit fous fa
main, non feulement cette portion qui lui en:oic obligée, mais toute l'Eglifc, auec
les diunes & les autres rentes qui aparrenoiencal'Eglilc Cathqdrale.
11. L'Euciqu? & les Chanoines adrenercntleurplainc~c,touchant cette vio-
lence à l'Archeuefque d'Aux, dai-itant qu'ils n'auoient autre Vicomte, qucle petit
Gadon, quieftoicvnenranf~amuqucporteracte. L'Archeuefq'e excommunia
l'viurpateur~quinctintpas grand concède ces rbudrcs. Cec ac~c adioufte, qu'en
ce temps le Comte de Barcelone ponedcit la Seigneurie de toute la terre de Bearn;i
ou eftant venu il contraignit enfin 0 do de fe prefenter~ & de fubir le iugemenc
de la Cour Maiourdupa'ts,quilecondamnapar Arreftàfcdcfuier delà ponemon
qu'ilauoitvfurpee. Cequ'il exécuta; maisincontinenfapresledepartduComce, il
&'emparaderechcfparfbrccdecettCEglife,&:laretintlonguement; iufqu'à ce
que
l'Eueique & les Chanoiness'accommodèrent auec lui fumant fon defir, luibaillans
mille fols Morlas, & luioctroyansquicance des rruictsdontilauoieioûi;moyennac
quoi il fc démit en fon nom &: de les fucceûeurs, de tous les droicts&pretenuons
qu'il auoit fur cetteEglife&: fes dépendances, ëcleuroctroyal'entreecd'inuëde fa
terre libre, &:promic de les traic~er comme voifins, en cas qu'il prcccndift.auoir re-
ccu d'eux aucun tort ou dommage, ô~ bailla quacrecautions pour l'aueurance de
fa promené, fçauoirArnaud deSadirac, IfpanioldeMilcencs, Bernard d'Efpoci,
Aragon deMonenh: &;pourmieuxeftablirvnebonnepaix6eamitieentr'eux,lui
ëe farcmmc ofrircnc vn de leurs enfans pour eftre Chanoine.
III. Du contenu de cét acte nous aprenons quatre poinctsrbrc confidcrables.
Le premier, que le Vicomte Ganon eitoit vn Enranc. Le fecond, que le Comte
de Barcelone vint à poneder en ce temps tout lepaïs de Bearn. Le trozfiefne, que
l'EgIncdcLafcarporcafaplainctea.l'ArcheuefqueenderaucduVicomtedeBejrn.
Le quatrienne, que le Comte deBarceloneiugeacettecaufedansleBearnauec la
CourMaiour, & non pas hors le pais: Deces deux derniers poinds, on peut con-
clurre péremptoirement: ce quiaeftedenaverine par la teneur des anciens Fors de
Bearn,que le gouuernement de la terre, & l'admininration de la luttice, ne dépen-
doieni d'aucun autre Prince,quedeceluidcBcarn, oudefaCourMaiour.Cars'il
y euft eu quelque Supérieur., comme la Cour de Gafcogne; I'Eue{que&:les Cha-
noines de Lafcar n'auroientpasbonncgracededire, comme ilsfont,qu'ils font
obligés de porter leurplaindc, &: dcmanderiufUccà l'Archeucfque d'Aux, acau-
fe que leur Vicomte Galton eftoitvnEnrant. Mais dautant qu'ilsenoientrbrc-bien
mu.ruic.ts, que le Seigneur & la Cour de Bearn, ne releuoient d'aucun Supérieur
pour l'admimUracion de la Iuftice; & quclarbibicnc, ëelc bas aage du. Prince ne
lui permcttoic pas de laconuoquer, pourrairedroic~nirvnematierequiiui en-oit
reteruée,enantquefHondepropriete,pour parler auec lesCapirulaires.ou defonds
de terre, fuiuant le langage du vieux For, ilss'adrcncrcntalaiurifcliciion Eccicha-
itique; Et ne lainerent pas pourtant de raireIeurpourruiteenlaCourdeBearn, à.
meime temps que le Comte de Barcelone, quiponedoicla terre de Bearn, arri-
ua fur les lieux, qui fit rendre mttice, non pas en Aragon, ou en Catalogue, mais
dans le pais, par les VaiTaux qui opinoienc en la Cour Maiour iuiuant les pri-
uilcgcs.
I V.On peut demander auec injct, à quel tiltre ce Comte de Barcelone poue-
doit la Seigneurie de Bearn;& t'ai vn acte fort authentique en main,pourfati&rai-
demande:
re à cette apres auoirmmenccu, ce quiacftédefiafouché, due la fille de
Don Ramir le Moine, Roi d'Aragon, nommée Petronillc, futmariécauecDon
Raimond Berenger Comte de Barcelone, qui prit le titre de Prince d'Aragon en
conséquence de ce mariage. Car les Bearnois fc voyans en vne fi grande confufion,
a caufe de la ieuneffe de leur Prince, cu.imercnt qu'il leur efroic ncccnairc d'citre
gouuernés par quelque homme puinanc, qui eun: des forces en main pour ranger
chafcun à fon deuoir, & défendre le pais contre les defreins, que les voifins y pour-
roicnt former, au preiudice de leurs vrays & legitimesSeigneurs, quiefcoientles
enfans de Pierre le Vicomte: Et connderans que le Comte de Barcelone, Prince
d'Aragon, auoit des forces fumfantes, eftoit en commodité de les iècourir pro-
tegcr à caufe du,oifinage, & que la parenté de la mère de cesieuncs Princes aucc
la Reyne Petronille, ne permettoit pas qu'ils encranentendoutedetabonne vo-
lonce pour eux, ilsdelibererentde l'élire & le choif ir pour leur Protecteur.
V. Pourl'exccution de cette rcfbludon, Arnaud Bue~que d'O loron, Raimond
EuefauedeLaicar, Raimond Abbé deSainctScuerde Gafcogne, Fortaner d'EtL
chot, Raimond de Domi, Raimond Garfias de Gauafton, Raimond Arnaud
de Cerderes, Ga'iard de Morlane, Arnaud d'Alaichunauecvngrandnombrcde
Bearnois, de Morlanois, d'Atpois~ & d'Onalois, quiiont ditlin gués par leurs Fors,
amnqucraiobIeruéauCh.i. duliurequatricimc~prelenteicntaulieudeCamp-
franc, en prefence de Raimond Comte de Barcelone, Prince d'Aragon,&: fanant
tanr pour eux, que pour les abfens, fe foufmirent au pouuoir & à la Seigneurie de
ce Comte, lui firent hommage &: fermentde fidélité,l'ayans à ces
fins jE~< & choi-
fipour leur Seigneur & Gouuerneur, (busiarcfcrueexprenedelandclitédeuë aux
enfansdePierreleVicomcedccedéci-dcuanc, E/~Mf~~w~M ~oMM~w~r f~o-
f~M~
/~</K~ff~c~wPetri ~<cf('o~~ ~Mr/KM~ o~ ~M~ C e qui fut faitau lieu
deCampfiancenAragon,aumois d'Auril u~. en prefence de Pierre Comte de
Bi~orrc,~ de plufieurs autres Gentils-hommes.Cécacrcm'a en;é enuoyé auec quel-
cuesaucrcsquei'cmploycraicnleurlicu,par feu Don François Comte d'Onbne,
&: Marquis d'Ayione, Gouuerneur des pais bas de Flandres, qu'il auoit fait ex-
trairedcs Arches de Barcelone. On peut recueillir de cet acte, que les Bearnois vi-
uoicnt: en vne grande opinion de leur liberté, & de l'indépendance de leur gou-
uci.ncmenc, voire menues del'immunité, & del'exemption detoucautre vanela-
gc, que celui de leur Prince & Seigneur naturel; puis qu'ils efrimentcfcre en leur
pouuoird'enire&:choiHrvnPrinccauquclils fefbubfmcct:cnt,&:lui font homma-
ge &~ ferment de ndelicé, pour eu:re fous ton gouuernement Se protection, refer-
'uce la fidclité deuë à leurs ieunes Seigneurs.
V I. Mais comme d'vncofté la teneur de cet acte iufUne la liberté, que les Bear-
nois pouedoient en cetcmps.fans rcleuer des Ducs.foit de Gafcognc, ou de Guy en-
ne, les Efpagnols ont prétendu s'en prèualoir, pour attribuer l'hommagede Bearn
àla Couronned'Aragon,fans confiderer qu'il les en déboute ouucrtement. Car
puis que les Bearnois font .E/~?MM du Prince d'Aragon Raimond, pour élire leur
Seigneur & Gouuerneur, & qu'il l'accepte, en rairreccuoir l'acte, &:redigerpar
efcrit, le conferue dans tes archifs, il reconnoift affés qu'il n'y auoit aucun droic,
auanc cette Eledion. Pour la Seigneurie qu'il acquiert pourlors, outre Qu'ellcefc
conditionnelle; fous la rcferue de la fidelite deue aux ieunes Princes, enfans de Pier-
rcIeVicomtefcs alliés, &:quiparcancdoitceucr comme vne tucelc, lors qu'ils fe-
fontenaagede gouuerner & adminiftrcr leur cHat; Il y a encore ceci de perem-
pfoire, &:quie~(ansreplique, c'cttquel'ElecHonefUimiteealaper~nncde Rai-
mond, ne pane point aies fucccneurs. Defbrcequ'aupisaller, lesBcarnoisfu-
rcnt dcichargés de ceiermenc, comme aufli du gouucrncmcntdeRaimond parfon
dccM.Maisce qui doicnousempetchcrdcnousmeccrebcaucoupen peine pour rai-
fon de cet: acte, efUanaifucmccrprecanonque lui donne Frère FrançotsDiaFo au
liure 2.. des anciens Comtes de Barcelone Ch.i6 qui l'aveu dans le rco-ittrc., & ad-
uoue que le Comte fut nomme par les Bearnois, Mf /~MMor C'oMKcr~or~<~
Mr~ ~KW~ no f~M~M edad para ~~t~t' ~0~ ~0~ ~rOM~ Bearne Don
Pedro.
VII. Pendant ces gouuernemensettrangers,leleuneGaftons~uancaen aa-
ge, ôc obtint du Koid'AragonlaR.icombnedcFraga,au lieu de celle de Huelèa;
& fur fi confideré pour fon mérite, &lagrandeurdefamaifon,qu'ilfut marié à.
Dona Sancha Infante de Nauarrentie du Roi Garcias Ramires, &:d'VrraqueIn-
fmte de Caftille, fille d'Alfonfe Empereur de Caftillc. Roderic Archeuefquc de
Tolede auteur proche de ce temps, a conferué la mémoire de ce mariage,en quoiit
acâe(umiparlesmciHcurseicriuainsd'EipagneSurita, & Garibai. Maisiiadioufte~
que G aiton mourutfansenfans, &: que rinranie Sancha ic maria en fécondes nop-
ces auec Pierre Comte de Molina duquel mariage nafquic Aimeri, qui recueillit la
&tccemondu. Vicomte de Narbonej parle decés d'Ormcnnde fon Ayeule, &mere
du Comte Pierre.

I. H. E Chartario Lafcurrenfi Odo de Cade-


lione abflulit. B. Manac rotam Ecclena.m, & quid-
M<aMM, ~Ner~<t/<M/MMtt<t9)'MM f~n ~<
fo~ftij .Be~~M/M e/<)M ~«~N<. Faut fuit hxe Char-
quid habebat in villa. Q~uodvtdentest-ptfcopus, mpndCampumfca.nchumin prxfLonaPecti Co-
&:tentores fecerunt querimoniam adArchieptfco- mins Bigorr~E, &mul[ornmnobi!iumintbtp~rtre~
pum, Nonenin~h~beba.nt~tMMMt~MjM~P~o'~tM afHftentiumjin menfe ApnUï~n Era iiiillefimaCen-
M'MW C~a~cM, & excofnmunicauit eum At- te~ma nonage~m~ (ecunda. In pnmis Arnaldus
ehicpifcopus; fednecfic qutdem reddidit. Ini.ihs Epifcopus Olorenfis, Raimundus Epifcopus Laf-
diebus Comes ~rf~MMe~w~~ ~c<<t
quiaudtro multotiens hoc clamo-
churtenfis Raimundus Abbas Sanût Seuen de
T~r~ ~f<<w~ Gatehoni~,Forraner d'Eichot,Raimundus de Do-
re,ta.ndem coegit Oddonem venire ad <~<e<w~ C~- mi.RaimundusGatnade Gauafto, RaimHndusAr-
!-M, &: vi&us reddidit Ecciefiai-n. n~UtdeGerderes, Gardas Arn~Ht de Demi, <Se Ga-
V. E TabulMtoBMcinoïienfi,armM]ot.~cco. iard de Merlans Raimundus Garfias de Slielunca,
L.n.'yn. Annoa.btaea.rnadonc Domini mttle&no Raimundus Guillelmi de Larus, Otho de Caftello,
cenrefimo qutnqua.gefimoquarto mortua Viceco- Raimundus de Vila, R.aimundusGuitIetmideBef-
mitina. BearnennnomitieGua.fcard~,inmente Apri- cad, Raimundus Guillelmi de Lobier, Raimundus
hs.conuenereinvnum apud Campum-franchum, GM'afdde Bileles, Orfalenfes. Guitetmusde Ca&t*
omnes ittius terra'Procercs, videlicet Epi<copiv<- bo, Arnaldusde lera &c. Hommes Afpa, Arna!-
nerabttes0to[enf]s, & LafchurrenfiscumAbbate lus de Alafchu &c. Gérât de Pau MorIanenC Vt-
San~tt Scueri de Gafchonia, & Fortanerius d'EC- eMius de Morlanis,Guillelmusde Figeres Morlans,
ehoc, Raimundus de Dumi, Raimundus Garfias VII. Roderic. Toi. I. c. ExVrraca~)~
de Gâm«:o, Raimundus ArnaMi de Gerderes Ga- Imperaton! habuit Rex Garfias certiam filiam no
iardus deMor!ana,ArnaUusd'Ala~ch.un,cum ma- mine Sanciam, qux data futt G~ontVicecom![i
gna mtlknudme Bearnenfium fcilicet, ac Morla- Bearnenn, &:eo monuo fine proie, nuptttPerra
nenGum, S~Afpenflum atque Orfa!enïium, ante Conutt Molinenfl, & fnfceptcexea.Htiumnomine
pr~Tennam inclyci R.atmundt CotnttMBarcinonen- Aimeticum, quifuit Vicecomes Narbonenfis, c<
fis,Ar~gonennum Principis, qui omnes tam per fe, quod Cornes Petrus fuit filius OrnunndX)ad quam
quam pec tiLos qm deerant,dit)oni S~ dominio Co- Narbonafucceffioneperuenir.
mids tam dlût le fnpponentes,fecereei hommium, Vïï. SucitaLi.Ann.c. ~Ganb.I.i~.c.
~Eramenca & fidelitates, ~~f~a cw~~< <« Do-
HISTOIRE
DE BEARN
LIVRE SIXIESME
CHAPITRE I.
Sommaire.
o.~f~t~' p~
<!t/7c' jE7/c/o~M~~ ~/fj- ~y/ ~~r/y~
c~y~y~ ~ro~~ G'~û/~y~r~~
Vicomte
(~y~
G'fo.yw Roi J'~r~o~ ~o/2/~ ~~ro/?~ T~r~~f.
77.
~77. <~f?f cét //oww~ f~/r~f? des ~rf~y
C-ow~~
J3~rrc/o//< ~< iw~r/r~o/?j ro/c/?~~f/?f~M le
.Rc' ~'7: ~f ~'0/e'o~ j c~ rf/ de /j~/?~~ro/wf~f/o-
/~w~ ~J~?~ e~ ~M~M~ C'~7/~7~o~wfj
le faire ro~f~~r~ de
~'c~
~r/7. c-~f~r/r~r<?~ff
'M.~
~o/~fJ'F~(7~~r~c~~ ~L~f/f~
?/7~ f~-
~~f/~O~3 T~f~yf~ Af~ c~L'
~f/~f~<
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r/'O/j' C
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~T~
ou
~o~ro~f~r~~rro~~o~r/f Roi ~/77. 7~r.
/T~w~~
/y/f
cét ~~f., c~' de
f~<f de 7~ A'
/r/7c' qui eH /ï~~ ~M~rf/r~
Cét ~~f ~/?/~<? que ~r~ ~/f~o~
la

/2 /p~
~?~<7~
~o/r <~f~ /r
~/r.
~'j7~Wf~6' ~0~
terre c// la
C~w-
C~rf3~
~T~/ f~f A7.<r/f
~r/?o/j'~
TT~~f~
Roi ~o~. Cf /r~ ~f au-
A R i E iccur de Gaiton Quacricfme, entrant parma-
riage dans la famille de Moncadc, donne l'en crée à vnc
nouuelle race dans la maifon de Bearn, ainfi que i'ex-
p) iqucrai plus particulièrement: en ce hure &: au fuiuant:.
Ccccc Princenc fucccda à Gan:on ton rrcrc, comme Su-
rira auoit dcha remarqué en fcs Annales, ~c cncorcn
tes Indices nous aprcnanc que le Roi d'Aragon Al-
rbntc Second, fils de Raimond Berengerc~ delà Rci-
nc Petronitle cfbnc venu en la Cité de lacca Dame
Marie Vicomtcfrc de Bcarn xyrenditauni, le dernier
d'AurU de l'année i o. &~m fit hommagepour c!!c,&: pour tous ics (m- cc~cur~fics
nctsdeBcarn, & de Gafcogne, que fes predeceffeurs, & le Vicomte Pierre dc Ga-
uarrec fon pcre~ &: Don GaH:on fon rrcre po~tcdolcnc autempsdeleur decés; &
promit qu'ellene prendroitautre mari, qucce!uiquiagrecroitau Roi;Lequel l'a
reccuclousta protection, &:tuiconnrmatouci héritage quilui apartenoitcn Ara-
oon, mefmes les bonheurs que fes Ayctis auoicnf acquis des Rois fes predece~eurs.
Ordautancquccéca~ced'hommagecftoicvnepicccrbrtimportâmes i'ai pris foin
de la recouurcr, des A rchifs de Barcelone, parLemoyendu Marquisd'Aycone,qui
m'cnarourni rextraictcnbonnc&deuërbrmc, ciredurueiHeci.x. & uiîuansj du
Kcgiftrc du Roi Ildefonfe dont voici les propres termes tournés en François.
/Z. Au nom de J~f-C~ ~Mf~
cy
D<<~MA~nC~[CO~)
~f~~H~c~fo~f~ bommes pre-

Barons de ma
<oM, Comte de Barcelone,
C~
venir, que moi
fer~M hommage
<tMfC/CCOM~f!7

vous mon Seigneur


t~'rc~~M~ ~c
Marquis de Prouence, de toute la
~~0/OMff~
CoM~) /~f~M~

G~MC, que ~fo~ r~Pr~ccf~Mrf, ~r~c~oM~~P~~e


o~ dois auoir, du

~~f
decés. 0~ie fais le
~c,
Vicomte de Gauarret m'a ~Mo~G~M~f~o~ro~
~f~~
hommage ~r ~~Mr~r CoM/Mj~f~/or~
~c/on
~ûM~mon

que moi; toute ma race ~O~fnf~ tenions yf~MMMy~~ffffy~ ~M~M~M~~O~~


de vos /Mrc~7c~~j (~r de toute To~rc race co~?f~ff; & que pour ~</oM~<'f//ffcr~'nous
/OW~y ~OJ ~~MCf~C/M ~r- ~MX, (y que MO~~O~/f~.)~~WF/t~, ~r MP'~t'yrf~C
bonne foi /~M~ frûM~r~. En outre ~ût/Xfc Marie ~ro/Mff~ Bearn, ~rowc~ ~eM~
mondir CcM/M 6~' Seigneur, le Roi ~cM~, t?o~ en fais hommage, que M ne ûr~~r~t
nul '~o~ coM/c~ co~/c~r ordre à la charge que ro~~ ~K/?t de
mon gré.
Et moi Alfonfe ~Ot/f, ~O~~VC~D~A~~f~~MfC~~Bf~-M ma
7Z7.
Coufne, ~Kfc~o~rcf~rCj~o~~o~~w~Mff~MfoM~o~f~)-, ~r tous vos att-
tres biens, <°M w<<t'ro~<'?MM ~~M~' cc~rc~aWD? /o~: Et ~o~~yo~W~c~~o-
~f/'OM&Kr~~f/Kr~fH~OMMC~C~M~frOMMr~~ fuiuant mon pouuoir; ~r' vous
confirme la fo/oM de tous les ~~f~~j que 'pow~o/7f~ (~r qui ~0~ aparaiennent en mon
R~<n)~~<? ~r~ ûK. Ef~oMf le r~~ l'honneur que yo~at'r!' ont acquis
audtr ~oy~MMf ~r~o~j me rendant les feruices ~ccûM~~w~j To%j reçois enla ~roff~cH
~fM ~~Mfj ~ycn?~f~~Mf~ïfoMM/M~p/c~M~~oMM~< (~
fans V.
tromperie.
~f~foMf<'C~otf~d~yMFMf<)~
E~f~c~'O/oft.'M~ Moi B~M~~f/Cf~D~M
Mrroww~M~MCMr~MMD~~McM~r~t
M~~owc~~ (a part à vous (~r'r~?~x
Setgneur Roi, vous ~M~/Mr/D~M, maloyauté, mou ordre,
~r 'M~, ~M~f~M~A~oK/o~fM~T~M~c~~c~ie me ietterai de ~o~r~co-
fié, C~" aiderai ~~f tout mon Eue fché d'Oloron, ~fo~Mo~oMM~y~
~Gc~yc~~ /~<M~M< (y ~ff~fr~~M~M~M~j~7'~fCKy/fj'M~~K)T~
ces cnwM'/Tc.r ~M~
~<o'f)Mfff~f~ '~o~'rc ~r~cM. ~~o<MCc~d~
de Dieu ~c~f L~r~ promets la w~Mc c~of? ~o~ dit ~o~. En o~rf~c<
~CO?MfC~ ordonne, pour moi ~'M~ tous ~M~~f~ les ~f~
~KMaM~r<?Mfci-apres f~M aux ~'0/D?''oM, f.o/M~~&rM~M/
me accord ~Kfc ~o~ ~o~f-'c~Mry qu'ont fait c~ deux Euefques ~o~f !a
prefens.
Et moi Arnaud ~M~
par ro~JfwMf ladite D~~A~ ~o~
M~C~M~ow~oMy/Ho~r~t'~CM~rRo~~M~w<'?~')'/M/<~~froy~,«?
M<' mettrai
'~P~ r~~M~C~~&?M<fOK.<O~M~(yf~K'C ~OMMFKr que
ie riens de ladite D~w<' ~~r~ ~/c~rf~<K~. Nous ~S;, Fortunius Dat, ~r~
C~~C~~OM, R<(~O~JO~W.C~Go<OMJ'~O~ffPW~~~Mf C/A'-
/<~ bonne ~;r~owMn~PC~M~uow~ow~ /Vo~<tUM~~t<<? Afot~
/<M~ Pcrfpw Bordel, ~y~ O~f~ & J5~M~~ûMfffo~ ~c~cc/;o/f. ~Vo~
P~C~ M~
Roux ~'O~OMjP~<MC~H~~f6~~CfOM~~f<M~~ ~BrM~CMf-
A~< C~~MJ ~M~ 0 ~y. C~ G~M/Mf ~C .B~ ~roMff/OW
/Mf/ C/ ro~WMH~WMf ladite Dame .A~K'.
Et moi D~~A~nf ~J?~r/rcwi°~ ~c~ w<~f ~<fMt-R~
que ie .(~rfr ey fc~f~cr tous ~Y~:fj- <trf~ qu'tls c/!f ~f confirmes
t7,<r les
Mr~MM~M~~MCCCfMf~OMW~OM~C~,cinquante des plus
~~rf~~ Ofo~n, cinquante ~~c, ~f~K~rc~'O~~w~c~~y-r.
Et Y~ ~r~/c C/7~G~~r~f~ e~ ~C/;«/?MM~M~ff,~r~~r~cf~frff
do-or~ cr fM of<f~ <e vous ~t~f~! ~M trois Chafteaux que t'ai dans le J3~<7~ ou Cadelon,
oME/c«)-M, ou Af~M~, ~'CHf/cMX que z'e pourrat mieux auoir.
~Z/. Et we! PKrrc~~r~M~~co~w~M~CHf~A~o~M~r/t'Ro~ !f~o~
hommage d vous Dame Marie ~tCOWf~ Bearn que s'il M'fXCCMfOtf
mets C~ -~O~~t~
~'TM/~t~ accords de ~OM~ffo~ ~~M~ frowp~F, :c me ~fff~~fVû~ro~f (t~cc M~~o-.
/~M~ ~r' ~~crc~r~o~cKr~f!f~c~~Roi. EfWM~~zB~oRoweM,~~H R.c~f{~
P~rrf .~M<? ~M- G~wf~C~x.A~fC~R.) Fc~fMM:o~TfM~r>
ro/M~f~ï<"Mf~ Roh~M~0~~0~~?Mf~Mf<C~jC~C~~W~OW~f.jEf moi au
J~r~~r Milera par cow/M~M~M~Mf ~R.o~c~oMff~oMMf~ot,(~r Y'oM~f~
~M~ Et moi ~?<Roi~~f 'poM~crow~Td~oK~D~A~~n?,que te vous ferai confir-
~f~- ce ~~fM~
E~f~M~ ~M~~ ~r'f~C~
f~Mf~f~MC~C~
Ceci fut fait en laville de ~CM le

~r~Mr/7jE'f ~.< cens Pierre ~~f~- E~CMMC

f.~ GM/Mf L~r~~ B/ow~M'MffMC~r~o~~ Ptcrrf~C~f/o~Ltt-


~tMtK~ Pierre de ~r~StadMn
en D~yoM~ Pierre O~f~fM~r~
j Fortuniu de Stadela.
Pc/~r:~ C't~M~of
en S~r~~c
V~II. Dela ceneur de cérame on rccueil!e,quele RoiAtfbnieprenancauan-
Mf-c du fexe de Marich
Vicomteïle,delà fbibidiedefb.naage qui n'e~oit point
au delà de dix-huld: an&~ pu~ue ion frere ailhe Gaj~on efloit
enfant en l'année
11~. &:encore~cprcuakncde!.iparent:éau'ilauoicauccelle, lui &icpauer vn a~e
très prcludiciableà (on honneur j aux droits delà terre de Bcarn) &cncor iniu-
hcuxpourIcDucdcGuienncence qui concerne leVicomte de Gauarret, leVi-
comtcde Brulhois, &: autres terresdetamaiiondeBearn~cucesen Gaicogne. lee
diftinruc le Bcarn du re~e de la Gascogne fumant: l'-vfage de ce temps, qui pareil
en cet: acte;,ou il eu: faic mention de Bearn, &: de Gascogne feparement: dautant
qu'encore bien que le pais de Bearn ruu: compris dans le Comcede Gaicognc du
tcmpsdu Duc Sancc, nGancmoinsiienfucdi(trait:depuisfbusCcncuIIeGaiton,&
ccmpofa vn cfiac répare.
1 X. Au reite ie ne puis m'eftonner aues du contentement que les Euefques
d'OloronëedeLatcarapporcerentàcecceiniun-ice, quiibufmcttoitlapcrfonne de
la Dame de Bearn, àla difpoution du Roi d'Aragon pour fon mariage, &: les biens
de décales monts à fbnvauelagc~ au preiudice de l'ancienne liberté. Sur quoi on ne
peut ie periuader autre chofe, nnon que la violence du RoiAirbntequi auoit la
pcrtonne de cette ieune Dame en ion pouuoir~vne bonne partie de fes biens auite
dans IcR.oyaume d'Aragon~ obligea cesbonsPrelarsacondefcendrca vue chofe,
qu'iIsnepouuoicnrcuitenOupeuc-enrequc le deur de Henri Roi d'An~cterre,
mari de Leonor Duchened'Aquicaine~aprcsIarepudiationraiceparIcKoi Loüis
lelcunc, qui vouloir parauenturemeicrela Pnnceue Marie ieune fille, &: puiuamc
en commodités, entrelcsmainsdesAnglois, dont elle n'asTeoitpointle manage,
ja porta à rechercher la procedion du RoiAirbmed'Aragontbn parent, auxdci~-
pensdc
pens de la liberté de fon pdis de Bearn. Car au fonds il n'y a rien plus iniufle, que de
ie rendre Vaual d'vn Prince, qui ne peut pretendre aucune iupériorite~ nipardroic
de guerre, ni par celui de fa Couronne.
X. l'aduouc bien que l'Election faite par les Bearnois de la perfonne de Rai-
mond Prince d'Aragon, pour edreleurProcecceurpendantlebasaagedcsenrans le dis pretcxte:
de Pierre le Vicomte, peut auoirfcruidcprecexceaceice nouueaute.
Carde droit, cét acte n'a pû en attribuer aucun aux Rois d'Aragon,au contraireil
verifie mamrei~ement, qu'ils n'en auoient point du tout, puisqu'ils ont foufert &:
accepteà bras ouuers, d'enre jE/c~ pour protecteurs. Auul n'a-t-on eu garde de
faire mennonen ccdernieracte, dcl'Eleciion précédente: dautantplusquccclui-là
exceproir,&:referuoit en termes formels la fidelitédeuë aux ieuncs Princes de Bearn;
au lieu que celui-ci oblige la ndclitec~ le
ferment des Seigneurs de Bearn, leurs per-

l'cbliganon aux mcccueurs de part & d'autre.


ionnes, & leurs biens aux Roisd'Aragon, &nes'arreitcpasalapertonneduRoi
Airbnfe, commerai(bicl'autre,àlaperfbnneduComceRaimond;
maisraitpauet
XI. l'accorde neantmoins que parla teneur de cette piecenous pouuons eftrein-
(truicts de deux poincts fort considérables. L'vn eft, que la Dame de Bearn, les
Eueiques d'0loron&: de La(car,&: les Gentils-hommes qui eiftoienc à ~afuicej etii-
moiencquelamaitbn de Bcarn ettoicindepcndancedecouteaucrehommage,
qu'elle ne releuott; pomcd'aucunG.tperieur, puisqu'ils conientental'hommagc &;
àla ndelicc nouucllc, que la Vicomieue Marie fait au Roi Alfonfe en quahré de
VauaHe. Ce qu'ils n'euuent pu, ni deu {ou&nr en confcience, moins encore le con-
firmer auec leurs fermens, & promettre de chaflier le conrrcuc'~ns par cxcom-
munication dans leurs Dioccfcs, fi cette recpnnoinance nouuelle cftoit le droic~
d'vn tiers: Daucant plus que l'on peut remarquer vn fcrupule fur cette matic-
rc de Bernard Eu~tque d'Oloron, qui
s'oblige en cas d'infraction des pro-
mcffcs de fe ioindrc au Roi d'Aragon auec on Euefché d'Oloron excepté
pourl'Abbayede Samc~PedeGeneres~dontilcftoicAbbequ'il ne pouuoit obli-
ger pour cette anaire, à caufe qu'elle cftoit fituée hors le pais de Bearn, dans le
Comte de Bigorre.
XII. Au rcdc, comme cettcproccdureconnrmelaLiberté &: rindependancc
du païs de Bearn, aufli les termes de cet acteiurEinentauesl'autrcpoinct;quicft
que l'Aragonn'auoic encore pouedéaucundroic~defbuueiametefur le Beain. Car
on n'ofe pas auancer, que Marie fuiuant l'vlage de fes prcdeccucurs vient faire
l'hommage qu'elle doit; mais les propres .parolesfi~ninent, que cëc hommage fc
fait par voye d'accord & de conuentionrcciproqueenn'cAiFonië~&: Marie, P~w~
Placitum, Conueniam CoMf~MfMM~.
X 1 H. Et pour mieux comprendre la Nouueauté de cet hommage, &: quc reda-
blincment s'en fait par la teneur de cet acte, il faut pefer trois choies L'vne que Ma-
rie promet vaffelabe pour elle, &:pourcouteiaraceapcrpetuite~ &: IcRoiAlfonie
réciproquement protection & deren le pour foi, c<:fesfucccueurs. Ce que l'on n'ob-
fcrue pas aux hommagesordinaires, &; qui font deus par droict commun, daucanc
que la reconnoiuance du Vaual ne tend pas aobligeribnfucccncur, quief):aue5
oblio-e par le droict de ibuueraincte de fon Prince, mais à1s3ac(iuiter de foii deuoir
perfonel en faifant le iermcnc, le fcruice auquelfaterrel'oblige, mais lorsque
l'on établie vnhommagenouueauparconuendon,comme en ce cas, il elinecei-
laired'obligerrbrmelcrncntlaracc, &: toucelapoltcrite. `

XIV. La feconde confideration ett le commandcmcn): extraordinaire, que


fmia VicomteÛc Marie, .mxEuefquesqui feront a l'aducnir aux heges de Lafcar
Rr
& d'Oloron, de fe tenir aux chofcs accordées, déclarant qu'elle veut qu'ils ioienc
compris dans le mefme pacte & conuention, in co~o Conuento.
l'obligation reci.-
X V. La troificfme qui n'ed pas de petit poids, confiée en
proque du Roi enuersla Princetfe Marie. Car il ne fe contentepas de lm promettre
fa procedion telle que le Seigneur doit àibnVaiïal, maisilobligeles principaux
de Saragonc, &: de
Seigneurs & Ricombres d'Aragon, entr'autrcs les Seigneurs promettre
de Huefca, de Saragoile, de lui la mcime
Daroca, &: les Euefques &
chofc de fa part: & pour l'execution de cette promené, content qu'ils lui racent
hommage, &:luipromecccntdcieioindreaclleauec leurs personnes, toutes leurs
fbrces, honneurs, & feigneuries,en cas que le Roi contreuintaux chofcs accordées.
Qui. font des formalités, que fon ne peut obferuer en la preftacion des hommages
oroinaircs,
la dignité de Seigneur, &:ledeuoirdcvanalreuitantouuertemenc ace-
fre procedure; laquelle en cetemps on gardoit tculemenf enfalfant lestrai~fésde
paix, &:dccreue,ouaucresacfesiblennetsdesRoisdeNauarre,deCaftil!c&: d'A-
ragon, qui eitoientconnrmés par les hommagesréciproques, femblables à ceux-ci,
que les Seigneurs des deux Royaumes iaifbiencrcfped:iuementaux Rois j ainifique
l'on .peut voir cliés Surita, & Garibai, qui les nomment P~~ homenages: & les
Couflumes de Barcelone Hominia P~f~j c'eft a. dire Hommages depleige&: de
cautionnement. Dans les ancienstiltresde la Chambre des Comptes de Paris, il y a
troisfortes d'hommages, celui de Vaualenuers fon Seigneur, celuide Fidélité en-
uers vn Protecteur, celui de Paix pour l'aueurance de réciproque des parties qui
ont eu guerres publiques, ou priuées.
XVI. Encore peut-on remarquer la différence que le Roi Alfonfe met enircles
terres de Bearn, les Rers que Marie ponedoit en Aragon. Car pour ceux-ci, il
parlefranchement & enmaiftre, difant qu'il les lui confirme & odroye, laudo ~r
concedo. Mais pour le regard de Bcarn, il promet à Marie & s'accorde auec elle, d'e-
irre fon protecteur& defenfeur. Pro~ffo,~rfOMMfM~oot<o~cro~o~M~oM~~Mfoy~' de-
~M~. Decequeieviensdecraic~crl'onpeucreconnoiftreladirrer&nce qu'il y a d'a-
uoir vnc piece entière, & l'examiner auec quelque intérêt):, ou n'en auoirque!c
iommaire reprefenté par vn hiu:orien, qui ië contenre d'en exrrairelalubitance,
Ianspelerlcscirconitances:quinousaprennentque cét homage efloit vn Accord,
& vii Nouueau eftabliffement entre le Roi Alrbnie,&. la Pnnceue Marie, &: non
d'Aragon. Auiu
pas vn Deuoir Ancien de VaMcIage de la maHon de Bearn a cellefedeparcitde
cil-il certain que le corpsdeBearnn'aquie(~apoincacctraic~c,& l'o-
beiriance de Marie. Pourncprciudicicr aux Libertés dupais, commcicvcn6c au
Chapitre cinquiefine. Nousaprenons aufli de ceta6rele dcccs des Eueiqucs Arnaud
d'Oloron& Raimond de Lafcar ,&csnomsdelcurs iucceUcurs, Sance de Laf-
carj&.Bernardd'Oloron,Abbé de S. Pé de Génères.

I. Sutital.i.Ann.c.i~.Se'Hindiob.ad xnnùt)7o< lu !audâuic,âtque concept. Supradxftum autem ho-


II. E Tabulano BMcinonenft fol. Go. & Seqq. minium&6det)taicmfacio,ego domina Mans Vi-
Regifi ï. IldefonfiRegis:Sub Chn(H nomine, &'
v cecommiÏa, vobis domino & Confanguineo meo,
eius diuina grati a fit rnanifeftum omnibus homini- ~ic quod ego & tOfagenctaMo8cpo(ten[Mme&h~-
bus prxfentibus atque futut!: quod ego Domina beamus in pcrpEtuumiUamterr~mpervos,&:per
~~t~M~M~f~M~ffM~f, cum confiiio & vo- fuccefTorfsveftros, & percotam generationcmK
tunmte Baronum terrxme<Efactohominn.!m&6' poftcritatemvt.firam,&:fimus)ndevefttifidctesho-
délicatevobis Z)cm~<' Cf'<«~<eM~oIldefonfo mines, atque V affalh omni tempore, & adiuuemus
R.egiArAgonenHû.ComitiBafcinonx&M&rchiont & va)eamus vos inde de guerre, & dep.tccperbo-
Prouinctx, de tota illa rerra Biarnenfi,& Ga(con)SF, nam fidem, ~ineomnienganno. Iterum p.romicco
quam habeo, veWUomodopst vocem patenmm ego Domina Maria Vicecomitiffa BeârnenHs,
meorum, & genttorummeorumhaberedebeo, & facio inde t~H~M fe~ <<CMMO ce~/2))!<aM mea
quamF~~f~~fKi Pff~M)~ G~M<t<'yf!c ~effeMMj M~< quod~w~
<~f~</?f, C<~ew /ht~' <MMM ad dtem obitus fui m!-
/A~<M/e <fg< tam di~to
~M~ T/f/?~0 fC'M t~' f~< <j/~<
<!f~-
~O.f~<
~MMM~c~(~'{w<&,& meavotun- nneomnïengannOjCkvobtshomîniutadmut.Ego
tas &fveftra in hoc concorder pe[ bonam fidem & q~oquePetrusArnaidi,R.ubeusde0)eron,6eego
tineomn' enganno. Eregolidefbnffm Rexiamdi- Btun,&: ego Arnaldusde San&a Crtice, oc ego Ber-
ctusreciptovosDomtnam Mariam Vicecominflam nar<!us de Brun, & ego Sentbruu, ego Arnaldus
tiarneniem Coniangumeammeam, & terram ve- de MaHach~ & ego Garfias Arnaldi Oldcger,
domina&,
~ram quam modo habetis vel habere dcberis, & ego Guillelmus de Buna idem mandato
omnes res veAras <amM««~~KfMdff<<fcon- Manx promittimus pet bonam fidem fine omui en-
rra eun~os homincs & feminas qui modo fant vel ganno vobis domino Reg~Sc ominiuntvobts~tci.
in ancea crunc, & ~ew<~e Ce«wM<o quod ero vo- mus. Ego quoque Domina Maria &<<~
~<t'ffc-
bis bonus admtor & defenfor pe): bonam fidem, & ~~w~M~Mitfwevobis domino Meo Régi,
<M<r<~<
fine omhi enganno, 8; fëcundum poHe me~m Et quod hoc totum fuperius fctiptum heiam vobis a(-
laudo atque concedo vobis illas hereditates quas ïeeurare,fIcut&pra(cnptiaHecurarunt,percenrufn
haberis & habere debetisin Regno noftro Arago- demeitoribushominibus~or/~Mcumfupra~cr~
nis. De Honore vero, quemveRriantecefIbresad- ptis, & per quinqu~ginra de [neiioribus de 0/~c~
qmf]uciunt de meis in regno Aragoni~vos mihi fer- cum (uptaC:npci-petqnmquagtn[tdc~(!,&pef
uiendo, ego reopiovosinDeicofuaentoScmeOt quinquaginta de 0'~tfdc mehoribus, quos habere
& promitto vobisdomin-eMaD~quodfupradx~ poce[o,& dabovobtsipfumcâftrumde 6'/<ft~Mc,6c
per bonamtidem&ïlneomniengannoob(eruabo. ipfitm caftrum de ~«Mc~raproccoenfafupradi&i
Vc ~titem hoc totum quod fupr.t ~criprum eitper P/<!c<f<. & nmtliter dabo '«w~<'M~f~c~oM~
bonam6dem, &neomnieng!tnnoa[tendaturSe ~~c ln ~~</M,/Ct/«'f/C<<o~,
compleAtur, vobis domino Régi ex parce Dominx ~t:quodcuquetj[torum melius haberepotcro.
~j'c~e/
Manx, Ego Bem.tcdusDeigratiaOlorennsEpiI- Ego vero Petrus de Arazuri mandacodominimei
eopus mandato Domina: M&n.Eptomiftohoc, & Regis prom'tro. S: facio ominm vobisdomina: Ata-
conuenio vobis in Dei fide, & tegahcatc me~ & or- t'cE Biarnenfi Vicecom.
tj)ne, & tn ofcalopacis&vefiraris,quod fi forte «fWM~~ Tf~wM
~w~fy~a'
attenderet, quod attendam
fM-
ad vos
domina Maria fuptadi~ veller infringore. egoac- cum corpore&:roroiUo honore quem perdominu.
tcndaad vos,&:admuabovosindecumommEpi(- Regemteneo, S:Jioc[otuma[cendamperbon~6-
copMuOiorenfi,& pofle meo,prxter Abbariam dé fine omni enganno.Ego quoque Blafco Romeu,
Generenfem &: Ubi pertmenna,~ ana.chem~tisvin- & ego Ximinus Romeu & ego Petrus de San&o
culo dtam & omnes illos quthocfregerinttamdiu Vmcenrio, & ego Gui!leImusdeC)a[tsvaHibns,~C
conittinsam, donec inde fe emendentadveftram egoMarcodeRadajSc Ego Fo''mniusdeTenahoc
vo~uncacem. Ego quoque Sancius Dei gLatiaLaC- idetamandatodomini Kegtsperbanam6de ,&ft-
cmrenfis Epifcopus idem fimihter vobts domino neomniengannovobis domina: Martae Vicecomi-
Regtpromuro. Pfa:te)reaEgo domina Mari~ Biar- tida: Btarnenftpromm.imus, & homimum ~acimm.
nenfis Vicecomiti(ta volo, &mando,&:conuenio Ego Berengarius de Mllera mandato dommi mfi
per me&; per omnesmcceubresmeos,quodilli Bpif- Regis idem promircovobis domina: Marix per bot
copi qut poâ iftosfuetintfupr.itcriptosinOIeton, ~amndcm, & omimum vobis facio. Ego quoque
&:m Aieicar, fint vobifcum domine rcx, & cum Rex promitto vobis dotnina:Maria:,quodhoc idem
omnibus mccenoribu~ veMs in perpetuum, ineo- (icut fuperius fcriptum ek per Epifcopum O~ccn-
~f~H<j ~f~«~ caM«M/c,quodS: fupra<c);ip[i, &: prae- (em, & Ca:(araugu0:anumvobis nrmabo.Fa<3;a car-
icntes Epifcopi iunt. Ego Arnaldusde Alafcuti ma- tain lâcha menfeApnliS)vInmafcdicetdie,Efamil.
dato domina: Maria: promitto & facio ominium lefima dueente~ma o<ftaua.
vobtS domino meo regiquod fi ipfa. (upradi~as S)g t num DominsE Marix Biarnends Vice-
f~<'fMffo~e< vobis infregerit, quod attendamad vos comtClda:, quaehoctaudo~cconRfmo&cin perpe-
cum meo corpore & omnibus hommibus qnos per tuum firmum ene volo.
dominam Mariamteneo,&:cumtOta.iUa heredtta- Signum t lldefonfi Regis Aragonum Co-
mius Barcinona:, & MarchiontsProuinci-B.
tCj &: honore, quemper dominam Mariam, 6:an-
tecenbres fuos reneo & tenere debeo & hoc to- Fa&a fuit hxc carra era (upradi~ta, EptfcopoPe-
Stephanoiti
tumattentiamperbonamSdem&uneomniengan- tto ftante in CsEfaraugufta,Epifcopo
no. Ego quoque ForttiniusDat, &: egoArnaIdut Otca~ Epifcopo Guillelmo Petri inllerda, lafco
Garn.tsdeCade!on,& ego Raimundus Ot de Ar- Romeu Seciorein Cs[arauguHa,Pe[rode Catteta-
buE, & ego Oggenus de Golirs idem nmiutervobis zol in Catataiub. Petro de Arazuri in Daroca.Petro
domino Rcg,!in bona fide& fine omni engano pro- Oruz in Aranda, Peregrino de Ca~eHazotin Bar-
mK[imus,ôc vobisominiumfaomus. Ego Oldcber- ba<tre,FortuniodeS[adainStadeIa.EgaBernardus
tusde Morlanis, &: ego Pet egrin us de Bordel, Se de Caltdis icriba tegn fcriptihanccartam cumhcc-
egoArna!dusO!ebe[ti,&: ego Berner idë fimiitter riïransS:emendattStntinca. xtït. & xtv. & fçci
vobis dommo Regi promitnmus per bonam6d:m. ,hoc Sig '}' num.
(L~ ~p~
f~r qui /~û~ C~
/of~. 7 'R~r~r~c
Moncade. D~~r~T.
CHAPITRE II.
Sommaire.

/c'r~~r~
ti <

~<o~ JMo/?f< C~f~-


~Vo~ w~o~
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7/
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~r~ auec Oger C~~o~ <w~
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~f<?y~y~ T'ow~.
~o~c~~r /~w~-
Dapifer T<~ ~o~ ~'o~rc
pro~

Co~U~7. 6'~o~o~r~.
G'7/f .R~wo~~?<?/?~
Dapifer. Berenger Ramon ~)~~y.
(~Z)~
du T~~M~f. ~'y/Mf~~M~

(j~?Mc
~fo~M~

~o~ Z)~ de C~c. G'M~M~c ~fo~


~?~~ ~/7.
la ~/ro~f~ jM~y~. de ~/7/. La ?~o~ ~fo~-
f~ /~c~ 7V<?~ C~f.
p~ ~r~ c~ p/~ ~co~c <~o~ /'J~
Surita ~~f~-
re ~~y~ 7Vc~

L confkaiTes p.ir!acencurdel'~d:epreccc!cnî;, queledefirdu Roi


d'Aragon cftoicdcmarieràiaditcrcciontaVicomtefteManejfapa-
rente, a-quoicUecHoitaudiporcee, pourueu qu'elle iugeaft le par-
c if ortablc. Dcfbrcequ'tIncfâutnuUcmcntdouter, quececonien-

temcnt mutuel ne Ri fi: mis bien-tou: a. exécution;quoi que Surita nous auoue fran-
chement, qu'il n'a pu defcouurir par les anciens actes, auec qui cette Vicomcene
fut mariée. Mais noftre~oin a mieux reum en ce point, que le fien. Car nousferons
voir par bonnes pièces cxtraictes des regiftres d'Efpagnc, que la Princcne Marie ef-
pou~l'hentier
la de la maifon de Moncade laquelle par ce mariage ayant rbndu dans
maifbn de Bcarn ,tl eft necenairc d'en repreientec la dignité, &: l'antiquité, nir les
anciens nitres~ qui font produits en diucrs endroids de l'hirtoire des Comtes de
Barcelone, compofée par Frai F~Mf~o D~o & autres auteurs.
11. Pierre Tomich ancien auteur dcl'hifloiredeCatalogne~Garibai, Blanca,
ëe Vuoiran~ Lazius efcriucnc que le Prince O~er Golant furnommé Caralon,
Gouuerneur d'Aquitaine voulant deliurer le pais de Barcelone de la ~eruicude des
Sarafins, Icua vne puinânce armée enuiron l'an 7~. qui cttoit commandéepar
~JeuFpnncipauxBa~onsdc France. Ces troupes entrerencparlepanagedelavalice
d'Aran~ gagncrentlaCerdagnedanspeu détours, afiiegercnc la villed'AmpunaSj
&: âpres la mort d'Oger Catalon éleurenc pour General de l'armée Dapirer de
Moncadel'vn des neuf Barons, qui neantmoins rut; contrain c~ par l'armée des Mo"
rcs, deleucricficgc de fe retirer dans les montagnes, oûiintrcrmeiuiqu'ala ve-
nue de Charlemagne. EnnncePrinccDapirermourutglorieuiemcnt en la batail-
le, qui fut perdue pour les Chrétiens à laiourneede'NarbonecontrelesSaran~s
l'an 79~.
III. Le iudicieux Surita en fcs Annales ne ~ouftc point ni contredit autC es
difcours du pauage d'Ogcr, quoi que les plus anciens auteurs de rhircoirc de Ça-
talogne en aycnt defcric les particularités, dautant qu'il n'y a point, du-il,aucun
auteur proche du temps, quienaitcon~eruéla. mémoire. Neantmoinsdroncor-
nue les fautes, que Tomich a commîtesenlaconugnaciondesannécs, lccorps&
h fubttance de lanarration feroit fbuttenab!e, en auançant l'expédition d'Oger
Catalon vers le temps proche du panagedeCharIcmagnedanslesEfpagnes, qui
combe en l'année 778. Car il eit certain uuuant les Annales de Pithou, qu'vne par-
tie de l'arméede ce Roi paffapar Romllon, &: lé vint ioindre deuant Saragone. Ce-
la donne couleur au rccic de l'hiftoire Catalane, ïil'on prcfuppofe, qn'Oger par
ordre de Charlemaigne auoir attaque les Sarrasins de ce cotte, quelque temps au-
parauanc l'arriuée de l'armée Francoitc, afin de ieiaifir des pauages des monts, ou
le icune Seigneur Dapircr apres le decés d'Oger, prit le commandement général
par les voeux de les troupes, ôcieretrancha dansles montagnes, iufqu'au panage
du corps del'arméede Charlemagne.
1 V. Quoi qu'il en foit de la verité de cette hiftoire, iicttcettaln~~n~~nis
aimedeDapircr 8e de~femmeEr~fe ne remarquer du temps du Roi Loüis
le Débonnaire, qui iLu donna en nefiaterredeMoncade. Ce quia efté caufeque les.
jfuccefîeursontprisindifercmmentlefurnom de Moncade, & celui de Dapifer. Ce
tiltredeDapiferettvnnomdcdignité & d'onice dans la maifon Impériale que
l'Empereur de Con~tantmopicdonnaauKoide Ruine, pourvu tcu-noignagede
faueur, chés Nicephore Gregoras. Cet office citoic nommécn France ancienne-
ment, Dapirerat, & Senefchaunëe,qnjt comprcnoitl'mtendancefur tous les Om-
cicrs domeiHquesdelamaifbnRoyaîe, ainfi que Hugues de Cleriis ancien auteur
a expliqué dans le Commentaire qu'il en fit il y a hx cens ans,
en faueur de Foul ques
Comted'Aniou.a-qui le Roi Robert donna en hérédité, l'inuetticure du Dapiterat
de la maubn Royale, où laSenechaufféeduRoyaume,comme parle ce Hugues,
que le P. Sirmond a publié en (esNotesturGcofroideVcndolmc. jE~~CM~~ de
'Monc.idetucfucceneurd'~rnauddutcmpsduRoiCharles le Chauue, & poffeda
le Comte, ou gouucrnemetit: d'Vrgel en Catalogne,Celui-ci a laine vne floriffan-
tepoMcrké, &: cnfr'aucresG~M~AfoMM~, qui~encremarquereniagrandeiour-
nec dcCordouel'anM.x. edantl'vndcschefsdestroupes du Comte de Barcelone
Don Ramon Borre!.
V. Onvoidenfuite GM~wc auec le tiltredcD~p~r.quieltIemrnomleplus
ordinaire Jjnsics ac~es publics, &: le plus enraciné dans cette illun:remai(on,quire-
prcient~e r-incictine dignité du Dapiferat de France dont le premier de cette race
auoit elfe pourucu fous Charlemagne. Ce Guillaume DapifeEeftngné parmi les
Sci~neursdcC~talogne, quiarre~crcncIesVïagcsdccepais, en l'an 1068. en-
core il y a parmi eux, vn puimé de cette maison, nommé Ramon de Moncade.
V I. Son fils GM:~wMc Ramon Dapifer, cft mentionné en la transaction pauce

entrele Vicomte Bernard Acon, &: le Comtede Barcelone furie fait de Carcanone
l'anmi.R~~oM, fils de cciui-cineprendpoincd'aucrequalité,niiurnom
D~
que en l'acte de l'accord pane encre !c Comte Ramon B erenger ni. &: l'Al-
cddcMorcdeLendaranii2.o.DeceBcrcn~crnaiquicG~?~~woMD<y~
Kf/c/~deCatato~ne,perede GK~K/M<°D~deMoncade, qui efpoula Marie Vi-
comtefie de Bcarn.
VII. le ne dois point omettre pour la recommandation de cette maifon, qu'el-
le eft la premiere des neufBaromcsde Cacaloerne. PierfeTomichcfcrit fur ce fujec,
queCh~rIcma~ncparuge~cefCeProuince en neufEueichcs,neuf Comtés,neuf
Vicomrés, ucnfBaronics, &: ncufVaruciot'ics, &: que la Barome de Moncade
fuft deGgnec pour cfire la,prcmiere, Iknsquccellc-ci,nilesaucreshun~ Baronies,
qui furent dcparcicsaneuf Seigneurs François funcnt en aucune façon dépendan-
tes des Comtes. Mais Surita reiette ce partage comme rabuleux, n'y ayant poinc
apparence, que l'on dcparciu: le pais auant qu'il cuftene conquisfur les Mores, &
diuidon fe rcnconcranenicUrc les mefmcs, aucc celles de la
que les limites de cette
Cacalognedececemps; quirutmiicdcputsaupoint quellecit, aumoycndes con-
quêtes du Comte Kamon Berenger iv. du nom & Prince d'Aragon. 1/occa~on
de cette inucntiondc Tomich, prouient, adiouite Surita, de la Noblenc dc!a
grandcAntiqunedcs maifons &familles des neuf Barons, & des Vicomtes, qui
cft vericabLementla plus aucuree & la mieux conneuë de toute l'Efpagne, ~Mf ~cr~t-
qu'il doute
Jc~wM~ w~ coM/M. que <~ CM'M~.E~MM. D e forte ne au-
cunenient, qu'elles n'ayeniprisleuroriginedésle temps de Charicmagnc, de Louis
le Dcbonaire,ëc de Lothaire:adiouâantque leurs iucceueurs font fort peu oblige5~à
Tomichj qui a voulu auec cette vainc nchon bailler vn principe fi fabuleux àvne
fi grande Antiquité, Nobleue. Ce difcours de Surita contente beaucoup Diago,
qui voudroit mnnuer que ce partage des Comtes &: Baroniesfuc fait l'an i o 6 S. lors
quelcs Vtagesrurentarrefles~commeilyadel'apparence.
VIII. Cependant nous pouuons aprcndredcTomich, que les races des neuf
Baronies font tenues & ceniëes dans la Catalogue, Francoiles d'origine;~ que celle
de Moncadc tient j[ansdimculcele premier rang dans la Prouince. le puis encore iu-
ftiRcr cette prerogaciue,par la claufeinferée en la v cnrc du tiers de la ville de T orto-
fe, que fit la Cité de Cènes au Comte R.Berenger:par laquelle claufe le Comte
s'oblige de bailler pour l'aneuianced'vnepartiedupris,cinqodages, qui~eroienc
choifis des huict principales maitbns de la Catalogne; dontcelledeMoncadeen:
nommée la première, Sennalandole de /~&nwc~ ~o~ ~c Guillen Ramon D~
comme parle François Diago,rapportancla teneur dcl'a<3:e qui en: dans les archirs
de Barcelone.
!I. PedroTomich.G~nb.ii,Bknca.LaXtU5c.lo. tum te~ni & regiar domns Dapifcra.rum cun-
de Mtgfâciontbu? genuuin. 6tis appLudcnubus
(Robertus & laudannbus txindcconA)-
tILSurn.it.t.An.c.z. tuic. Rex~ Dxptfcrarus vocatur etiani
IV. Nlcephor. Grcgor.:s. E comment~rio Ha- ab Hu~one Senefcaicta regni.
~onis de CIcnis, relato à V. C. P. Sjumondo in 1 V. V. V 1. D)ae.o ). Htft. Corn. Barc. c.
Kuttsad!ep.t.7. GofFndi: S)bi (t.ruicon)ArL- !y.L 2. c. :S. c. Go. Sp. to~ 1)1. Pc.ef.tt. V(ac.
dfg- ) & iuccetiorjbus fms iure heredtr~rio Matora-
.1,
CHAPLTRE n~ ir

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Sommaire.. f

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~o~rr~f~ en Aragon;
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moyenna le mariage de T~~o~~
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~f/~co~c ~o~ ~y&y ~w~. y/ nomme
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Examen

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particulier des
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~oM~o~Mo~J~~r~
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que

Ncorc que la qualité de Dépiter foie origi.naire daitlamaifbnde


Moncade, d'où eUe~ pris le fujct du bl~ton de fcs armes, qui fbnc
fix tourteaux; Neatitmoinsietitre de Moncade e(t: auut tres-ancien
dans cette famillc~depuisle temps de Louis le Dchonaire, quoi que
Surita par vne grande furprife a.ic efcrit que ce furnom cH entre
dans cette illuftre maiibn,au moyen de la terre de Moncade, que le Comte Ramon
Berenger donna au Senefchal GuillaumeRamon Dapifer. Diagoatres-bien re-
Ieuecettcrauce,&:veriné le contraire en ibnHidoiredes Comtes de Barcelonc:dont
ie reprcfentcrailafubUanceen ce Chapitre. Petronilicnllevnique du Roi d'Ara-
gon Don garnir le Moine,fllt promife en mariageau Comte de barceloneRamon
Berenger i v. du nom, par le foin qu'en prit yn Chcualicrnommé Guillem FLam on,
Scne(cbal
dcCatalognc lequel ayant eftc banni par le Comte~s'eftoicrecirëen Ara-
gon, & auoit combattu aucc l'Empereur Alfonfè en labataille de Fraga. Pierre To~
inich cfcrit, que le (ujet de fon banninement fut pris, de ce qu'il auoit tué l'Archc-
uc(quedeTarra~onc,maisns'cHmépris en ce qu'ilacreu,que Don Guillem de
Moncjde~ qui tua l'Arcncucfquc~ruc cét autre Don Guillem Ramon de Moncade~
qui procura, le mariage de Petronilleauec le Comte.
11. Bernard Aclot indique, qu'il fçauoit l'occaUon de ce banninement, mais
Uadioulte, qu'il ne le veut pas déclarer. CequiateruideloiauxHidoriensIuluans,
q!.ufansepIuchcrplLiscxactemcnclamanere,onte(critqueBernardAcIoc auoit eu
connoiuancc du lujcc du banninement. Mais le K)in de Dia~o nous i'a dccouucrc
entierement, par le moyen des titres qui font dans les Archifs de Barcelone ou il
iaitmennond'vnlongdcbac~qu'ilyeutcntrele Comte &: IcScncfchal Don Gud-
lem Ramon Dapircr, qui craima âpres foi plufieurs defordres. Hnnn la difpuce fut
terminée par vnaccord, du-7. Iuillet n~.qui ordonne cntr'autrcs chofcs quclc
Comte prcndroicdc l'eau pour tes moulins de Barcelone, ou, Se quand il pourroit,
a condition neanimoins, que cela ne porteroit aucun prciudtcc, nux moulins de
Moncadc apartcuans au Scncfchal qui rendroit au Comte )a Seigneurie de Calles,
aue Ramon Bcrcr'~crfroiHeimc luiauoif donnce, &: dcmoliroit la foncreue, &: le
Kr)i)j
Cnattcau qu'il auoit bafti fur le mont Sainct Laurent; que !c premier Châtie-
lain qu'il choifiroic pour le Chameau de Moncade, y (croie mis auec l'auis du Com-
qu'il lui rcroitles hommagesqu'il deuôir, &: oblerueroitl'accord qu'il venoit de
te
conclurreauecDonnaBcatrix.
III. Pour entendre ce dernier chef~ il faut f~auoir que le Sencfchal ayant ct~e
marié auec cette Dame, l'auoit mile en inda~ce fur l'inualiditédu mariage à caufe de
leur parente/quifut iu'gée par rArchcùeiquedeTara~oneaupionrdu gen*efchal.
fur le partage de quelques oiens
Ce iugemenc fut tuiui d'vn accord entre les parties,
quiauoicncaparcenu àR. Berengerde Moncade. C'cft l'accord que le Sendchal
promit d'exécuterpar fon irai6té auec le Comte.
I V. Au mefme temps le Comte bailla en fief au Senefchal, les Chau-eauxde
Tudele, Sobreporta, Eftella, Befora, Torellon, Curull, Tona, Medalia Ck-
ran; Moncada, .Vaquerizes Ribatallada Caftellar, & Fenells qui lui promit
ndclicé & hommage, qu'il lui preItafblennellemenclemcimeiour,~peciJnantdans
l'acte tous les Comtés, Eue(ches,& Chameaux du Comte, & s'obligeant a le fecou-
rir pour les conferuer; où le Scneichalfc nomme fils de DonnaYncs ou Agnes,
nommeleComcenIsdeDonnaDouce.
V. Deces accords, on peut inférer pluneurschofesaueceuidence. Premiere-
ment) auant que le Comte baillaft en ncfley.deluillccn~.tou&lcsiu~ifsCha-
iteaux, au SenefchalDon Guillem Ramon ce Cheuaher en edoicdena maigre,
& particulièrementde celui de Moncade;puis qu'il eit certain qu'il eitoit Scnefchal
hcrcdicaire~ & que le Chaâeau de Moncade apartcnoit à la Scne~chauuee. Car cet
acte~ par lequel le Comte les y bailla de nouueau, ne fut qu'vne cérémonie, qui eftoit
requiie & pratiquée en femblables occafions de rupture & renouement de paix.
Et le Cheualier mefme le ceimoigne affés exprenemcnc j parlant des moulins de
Moiicade comme ftens propres, Se baillant permiuion au Comte de prendre l'eau
qu'tivoudroicpouricsùens.
V I. Secondement on recueille que le furnom de Moncade eftoit en vogue
u3.Ht l'année, qui efi
rapportée en ces actes, puis que d~ns l'vn il eit fait mention de
BcrcngerKamon de Moncade: & que Ramon deMoncada fut l'vn des vingt-vn
Cheualiers.qui~mUerencIcComtedeBarccloneadrener les loix nommées ~7~-
~cnFannect068. & que l'on a veu Don Ermengaud de Moncada predecefleur
di.! Coince Don SunyerauComte d'VrgeI.
VII. Troiue(mement.,onrcconnoiiUeiujetdubanniHcmem:duSencfchaIj&:
de fa rcrraicte en Aragon, l'on confidere les termes des accords; qui font voir que
F origine n'e~oicqu'vneduputeciuile) quoi qu'elle fufl:(uiuied'vne guerre. Enfin
{i l'on remarque bien l'année de l'accord, que Diago a verine clairement contre Su-
Mca.auoi)' ei~é en 11~. on reconnoii~ra que le Senefchal procura le mariagedcl~
Reine Pecconille auec le Comte, puis qu'il eKoic remjsenibn amitié, lors quele
mariage fut arreHeenlavilledeP~rbaftre.lan 11~7.

{'Frsmc.D~goJ.i.Htft.Com.BMc.c.i~p.
CHAPITRE IV.

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77.

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Comte R. Berenger.

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~<7~y ~o~o~ Af~r~. ~7/7. Ses deux ~7/f.


'Antiquitéde !amaifon de Moncadeen:ant verifiée, il rer!'ederai)'e
voir en quelle confideration eH;oic Guillaume Ramonle Senef-
cbat, apres qu'il eut négocié le mariage du Comte de Barcelone
Ramon Berengcr i v. auecta ieunc Reine d'Aragon PetroniIIe.U
eft bien certain qu'auparauantilnemanquoicpâsd'vn tennoi~na-
ge particulier de l'eftimeque raiibicdctuile Comte R. Berenger ni. puisqu'il le
nomma, pour l'vn des executeurs de fbn teHamenc, fous le nom de G«~rwo R.~Mo~
D~ l'an it~o'. chesDiago en fon Hittoire. Outre qu'il anifroit toufiours aux
plus bcUcs actions du Prince d'Aragon,commeettântl'vn des principaux Seigneurs
dci~ Cour;iioita.l'cncrcueuë du Prince Raimond auec Alfonfe Roi de Ca(tiHe, lors
qu'i!sarreu:erenrleurli~uccontrcleRoydeNauarre,l'an 11~8. foit au renouuelle-
ment de cette ligue, laquelle Arnaud MyrComce de Pallas, & Don Guillem Ra-
iTiOndcMoncadeiurercntauRoideCau.ille~comme conferuateurs du traic~e,dc
la part du Koid'Aragon,d.insSurita; foie en plufieurs autres rencontres d'impôt
tance. Le Prince monftra aumois d'Août n~-7. combien il auoit de confiance
en la perfonne du Seneichal, attendu qu'il eu. certain,comme certi6e François Dia-
go, qu'il lui donna la Seigneurie de la Cire deTorcotc., fon Chadeau ou Zuda, auec
lairoide~cparcicdc tousicsrcucnus,&:dcsdroi6cs d'encrée & d'iuuëparmcr &:
parterre; &: lui dr'nna déplus la Cité de Mallorque auec les apartenances~entcrnblc
les lues de Mmorque &; d'Euiza; &: le Chameau de PemC:olaaucc~es dépendances,
fttue fur la cône de la mer prés de Tortotc la charge que lui Se toute fa race tinfcnct
cc~ places en bornage e~ndelicc du Comte~ de ~c&iucceneu.rs. Orcette inuef):jt-ur.e
doit edrc de tant plus ettimée, que la ville dcTortoie eftoit en ce temps, la retraide
des Saralins, qui efcumoient toute la mer 'de Leuant, & pour cette raifon le Pape
Pafcha! lanommoit, la forterene des Mores, M~M~rKM P~~MM, en ia Bulle de
l'an !n6. rapportée par Diago & n'eHoitpas feulement conûderable, a raifon
deibn auicte,ôc defesfortifications, maisaufha caufédurcuenu, qu'elle donnoit,
cftant vnc ville proche delamer, oùlarepubliquedeGennes, pluGeurs riches
marchands faifbicnc leur commerce ordinaire.
1 Il citvrai quetoutescesplaces donnécsau Senefchal, etcoienc cncor au pou-
uoir des Mores, & pour en prendre la pouenion il faloit les conquérir à forces d'ar-
cect:ecircon~aj~ce6m:voir,queccicigncure~on:audcuusdeFen-
mes. Mais aun~
uie, puis que le Prince Raimondiuien raicledonparauance, fanscraindreles ia-
louucs; Se ceUnoign.eparj~ieime moyen que le Dapifer eftoit capable de rendre
de bons feruices en cette occauon attendu qu'il le craic~c a l'égal de la Cité de G en-
nés alaquelle le Prince promit
a. mcimc tempsla troihefme partie de Tortofe, ou
de telle autre place qu'il gagneroit, moyennant qu'elle lui rournift vn certain nom-
bre de galères bien équipées.
111. Ce Roi neantmoins n'alla pasincontinent au uegcdeccttevillc,daucant
qu'il auoit donné ia. parole aux RoisdeCaftille~ ôedcNauarrc, de mener jfbn ar-
mée nauale, &: celle de Genes au ueged'Almeriencuee en Andalufie, que les deux
Rois preubicncdu coHe de la terre. Cc qu'il ne, auec vn tel fuccés,que cette place im..
portante fut enicuée fur les Mores, dont le pillage fut d'vn très-grand pris. C eux de
Genes emporterent parmi le redc du butin, vn plat entier de pierre d'efmeraude,
d'vnc valeur inettimable~qui eft encore gardé dans lethrcior de cette ville auec quel-
que vénération; les Génois ayanseité persuades, quoi que contre touteapparcnce
deraifon~queN.S.mangeal'Agneau Pafchal dans ce plat. lenedois point omet-
tre en ce lieu, l'accident qui arriuaencefieged'Almerie,a Don Galceran de Pinos
C'heuaher notable de Catalogne, puis qu'il cftoit fils de Berenguela de Moncadc,
fŒur de G. Ramon Dapiier. Ce ieune Seigncurfuiprisenvnanaut,quedonne-
rent les Chrei~tens, &: renuoyeincontinenta vneautre ville Le Roi More de Gre-
nadee demandoit vn pris exccnifpourfbnrachapt, fçauoir cent mille Doubles d'or,
cent pièces de drap de {byedcTohirouTauris~cenc cheuaux blancs, cent vaches
pleines, &: cent ieunes filles. Neantmoins l'afFeûion de fes père &: mère &: des val~
ftux de la Baronie de Pinos, qui cilla féconde de Catalogne, furmonia touces dif-
hculces~ leur fit crouucr cette rançon, qui eftoit délia embarquée dans les vaif-
feaux~u port deSalou,poure(trccran(portëea Grenade, Mais en cc mom et le captif
Galceran, arriua au port, ayant eHémiraculeufementdeliureparleiecoursdesprie-
r es de S. E-Hienne Martyr, qui
eit le Patron de la ville de Bagan, capitale de la Baro-
nie de Pinos. PierreTomich, Surita, Michel Carbonel, &: Diago rapportent cette
merueillc auec toutes fes circonflances, qu'ils e(criuent eltrc arnuée en l'année 114~.
IV. Le Prince d'Aragon cflant de retour d'Almerie,entreprit le ficgcdeTorto<
ic l'année n~.8. C'eM vne ville, qui cft enuironnécd'vne campagne très-fertile <Se
forcagreable,am(eiurl'Ebroa trois lieues de la mer Mcditcrranec~d'oules vaiucaux
chargés peuuencmonterficilementparlariuiere;S: pour lors elle eftoit comman-
dée par va Chadeau extremement fortifié, nommé la Zuda. Cette place futinueftiË
detouscoItcs,aueclesfbrcesd'Aragon,deCat.o~ne,& de Genes, le premier de
batcric, qu'en fin les anieges furent
Iuillet~&. tellement prenée auec les engins de
confraincsderaireleurcompoucion, foubs tcliccondmonqu'iisrcndroicntia vil-
le, le Chalteau, & toutes les ~rtercués, s'ils n'efloienc iecourusparic Roi More de
Valence dans quaranieiours iefauels edans expires, le Prince d'Aragon entra dans
la Cité, le dernier de Décembre, & prit la qualité de A~~tf ~'T~f<~que fes fuc-
ceneurs ont retenue. Surita, & François Diago aneurenc que ceux de Gennes, 8e
les Templiers firent de grands feruices en cette occasion,comme auutle Senefchal
Don Guillem RamondeMoncade,quiauoitplufieursCheualicrs,& autres gens
deguerreà fà fuite enLe expedition,
Prince
cette ffM~roM~o ~Mc~o~
dcliuradoncLatroineûne c~K~o-~ ff~f
partiedeTortoie à quele
~~M f~~jor~ ta Cite
de Gennes,le tiers à Guillem Ramon Dapifer, fuiuant l'a<e de la donation de Fan
n~.7. & le quint aux Templiers. Et l'année 14.9 aniegea, & prit les villes de Lerida,
~e de Fraga.,oulcScnctchalGuiHcmKamonDapiferrendit encore despreuues de
fa valeur, & fut incontinent employé en compagnie du Comte d'Vrgel Armcngdl
a réduire IbusIobeïnancedeR.amonBerengerjtoutes les places qui croient occu-
pées par les Mores (uricsriuicrcs de Cinca & de Scgre, entr'aucres Seros~ Aytona,
Gebuc~chesD'ago~SeSurita.
V. Ap!'csccscxploi(fts.,lc Senefchal Dapirer~fongeancàïesaHaircs,en:imaqu'd
auoitmoins receuaupartagcdeTortofejqu'ilneluiauoiteftépromis. Car fuiuant
fon auis le Comte deuoicauoirdiuileles reuenus en trois parts ôe lui en bailler l'vne
route entière: & dif{:ribucr les deux autres, en forte que ceux de G ennes eunenc le
tiers ,&: les Tempiiers le quinte le Comte le ujrplus. Or il eitima que ia plainte
eftoit plus légitime, lors qu'il vid au pouuoir du Comte la portion des Gennois, au
moyen de l'achat qu'il cnntl'anu~. & pretendit ouuertement, quele Comte lui
deuoit faire deliurance d'vnc partie de cette portion, pour luifaire leconte deion
tiers tout entier. Le Prince refpondoita les demandes, que letiersqu'il lui auoir
promis,ncpouuoice{trc entendu, quedecequircfteroicà fa dilpourion, déduites
les portions desGencuois, & des Templiers. D'aucancplus,a.diou(toic il.qu'auec
leconfeil ~l'auisduSencichal, il leur auoit octroyé, confirmé auec ferment leurs
porcionsdutiers~duquinc,qu'ilsauoientcnfuicegagnéesau.cc la force deleurs
diâcrcnt,pardcuantla Cour de
armes. De forte que procès ayant eu:é meu turce
Barcelone, il fut declaré par fentence, que le partage eftoit bon, &iurr la requefte du
Prince, que le Scnefchal eftoit obligé de garder la Zuda ou fortereffe à tes dépens;.
puis qu'elle eftoit à lui, fuiuant le rapport de Dia~o.
VI. L'aun62..1cPnnced'Aragons'cftan.cachemineversTurin.poursencrc-
uoirauec l'Empereur Frideric, qui l'attendoit en cette ville auec fa Cour fut attaint
d'vne maladie, dont il mourut, nctonceitamentnuncupatif, Sedi~potadcies Eftacs
prcience de Guillem Ramon Dapifer, Albert de Cattel-.
en faueur de {es enfans, enMn
uell, & maidre Guillem Chapelain. Au mois d'Octobre eniuiuani,la Reinee
Petromlleanemblales Eftats d'Aragon deCatalognc, cn!a ville de Huefca, &
fit ouir apres ferment en fa prelence du luge Miron, le Dapifer 8~ les autres deux
tefmoins, touchant la dilpoficiontestamentairedu Prince, telon laquelle Don Ra-
mon Berenger Comte de Prouence, & coufm germain du testateur, prit le gouuer-
nemenfdelaprincipaufedcCatalogne,pendantlaminorité duieune Roi Airbnfe,
au preiudicede cette Reine. Elle dtoic Dame propriétaire du Royaume,dont elle
6t donation ranncefumancc 116~. à (on n!s, auec l'auis des principaux Seigneurs de
~onEitat~parmildquels~bnc dénommés Guillem Ramon de Moncade, ~r'G~-
C~/M~ /oM~ aind que l'on peut voir ches Diago.
VU. O n trouue que noitre Dapifer eftoit encore en vie l'an tt~o. Car le Roi
Loup de Murcia ayant difcontinué depuis le decés du Prince Ramon, de payer au
Roi d'Aragon le tribut accouttume,&: s'eftant mis fous la protection du Roi de
Cattille:ilrutaccordeentre les deux RoisChreu:iens,enIaviIIcdeTara~one,que
ccluid€M.urciapayeroifl'ancientribut, iurleptcd que declareroientGuilIem Ra-
mondeMoncadc, èc Guillemdelorbajquilereceuoientdu temps du Prince Rai-
mond, chés Surira enfes Indices, & en ics Annales.
VIII. Il eut deux enfans, aufquels il parragea fon nom. L'nifné fut nommé
Guillaume de Moncadc 8c iepuifne Ramond. Guillaume fut promis pour oftage
au corps de ville de Barcelonel'an 1 148. parle Prince Raimond, pour l'aflèurance
de l'engagementqu'il leur fit de les rentes de Barcelone. Celui- ci s'obligea auec fer-
ment,de tenir l'arreft par la ville, en cas que les citoyens fuiTenttroubles enla iouïf-
fance des choses engagées, iufqu'à ce qu'ils eutfcnt receu contcntC!1:ent & farisfa-
ction du Prince. Nousaprenons de ce ferment, que Guillaume ciloir aagé pourile
moins de quinze ans, en l'année mille cent quarante- huic-t, puis quei'on tient ca-
pable de s'obliger auec ferment, fuiuant l'ordonnance quel'Empcrcur Fndericfù
en ce temps. O n le void encore figne' auec fon père, ches Diago,en
l'acte del'accord
paiTeaueclcsSeigneursdeBaulsj & le Prince Raimondcn ia ville a Arles, au mois
de Septembre mille cent cinquante, quoi que par erreur Surira le mette en l'année
mille cent quarante-trois. On peut voir aufii parmi lesSeigneurs d'Aragon, & de
Catalogne, qui iurerentlestraiétes du Roi d'Aragon auec celui de Caftille, Guillcm
Ramon de Moncade, & Ramon de Moncade, chés Surira en fcs Annales.
I. Diagol. 1.0115. Suriul.î.c. i. donoetiamtibiMinoricamSe Euifam fimilitercum
Diagot.2.ci^9. terris &: pertinenuis earum, tali modo vt habeas
I. E Tabulario Barcinoncnfi Omnibus fit no- hxc omma per me ad (eruitium & fidelitaté meam,
tum3 quomam ego Raimuntlus Cornes Barcinoncn- &C fucceflbrum meorum uer omma tempora tu &
fis, a.tque Aragonentlum Princeps, dono nbi fideli omnis gencratio tua. Si quis vero pixienccm do-
meo GuiUelrao Raimundi Dapifèro vrbem Torto- nationem difrumperetencauent, nihil proficiat,lcd
iaro, vt tu teneas ipfam Zudam & habeas Seniora- in duplo componar, & poftraoduin hsc donano
ncurn t)eip(aciuitatc,& deiplaviUa, & de cerniit.is firma petmaneat omni tempore. Quod ell aûum
ciusjik habeas tertiamparcermndoroinio deomni- tertio Nonas Augufti, anno dectmo Regm Leouici
S.t
bus tximenuseiufdem ciuitatis ac villx.omnium- Régis lumons.
que terrarum fibi perunentium.Dono ctiam tibi ca- RAIMVNDI COMES.
ftrum de Penifcola cura omnibus fuis terminis & I II. & fcqq. Diagol.c.pj.ldcmc.150.
perrinentiis.Donoetiamnbiciuitacemnomine Ma- SuritaLi.c.8. Diagol.i.c.ijf. Idciuc.ird. Suriti
!oncam,&omi]esterras fihi pertinences cum Se- c.i4.Diagoc 164. Ueml.3.01. Sunta I.i.cio.&ij,
rioranco,& cnm tcitia parte omnium quo: mde Suriril.i.c.18. Diagol.t.c.r;4.ij9,
exiennein doiiiniotara deman qaam de teua. Et
CHAPITRE V.
Sommaire.
Verification du mariage de Marie auec Cjuillaume de Moncade. Opi~
nion de Tomichqui croit que les Bearnots <vindrent choifir Cafion pour
le marier a leur Vtcomtejfe. OpiniondeSurita« quipenfè que Guillau-
me de Moncade, qui mourut en la bataille de Matllorque, efpoufa Gar-
fende héritière de Bearn. IL Surita refusé en ce qu'il prend le petit fils
pour l'Ayeul. Tomich confond l'Eleffiion de Gafton fils de Marie,#
auec le mariage de Marie. III. aAlfonfe TKçï d'Aragon maria fa
Qovifme la 'Vicomtejfe Marieauec Guillaume de Moncade fils du Se-
nejchal Guillaume Ramon de ç^kConcade. IV. Treuue de ce marm-
ge par trois moyens. Le premier ejt'vn Acle du Roi Alfonje. V. Le Je-
cond moyen efipris de l'mjioire du Roi Don-Jaime. JVLal entendue en cet
endroit par Surita Guillaume Ramon le Senefchal maride Dame
Cuillelme de Cajletuieii Guillem de Çzïïetuieil beau-frère du Senef
chai. VI Le troifïefme moyen est l'hommage de Guillaume de Mon-
cade pour la terre de Bearn. Et lapromejfe du Roi de lejecourirpour la
conquejte de cette terre.
L cft temps de faire voir maintenant le mariage de la Princefie Ma-
rie dans la mailbn de Moncade, apres que nous aurons examiné
les furprifes deSurita, &deTomichfùrcefujet. Car celui-ci efcnts
que du temps du RoiDon Pierre d'Aragon, la fucceflion du Vi-
comte de Bearn venant a défaillir, pour nauoir laine qu'vne fil! e, lcsBearnôisvin-
drent en Catalogne auec deflein de marier leur Dame au fils de Don Pierre de
Moncade, & qu'ayans trouué endormis les trois enfans qu'il auoit ôc defirans
aprendre leurs noms, le pere leur dit, que l'aimefenommoit Gafton, le fécond
Guillaume Ramon, & le troificfine Pierre; & qu'ils choifïrcnt Gafton,a caufe
qu'il auoic la contenance d'vn Seigneur gencreuxôc libéral. Surita croit que le pre-
mier de la race de Moncade,
quifuccedaenlaSeigneuriedeBearn,fur Don Guil-
lem de Moncade, qu'il eferic auoirefpoufélaVicomtefTeGarfendeheriere de cet
eftat, & auoir cfté tué en la conquefle de Maillorque, & qu'il eftoitfils deDon
Guillcm Ramonde Moncade,& de Dame GuillelmedeCafteluelI.
Il. Mais l'vn& l'autre deces auteurs ont eftéfurpris par l'équiuoque des noms;
Tomich ayant particulièrement confondu le mariage, auec l'ele&ion. Car il eft
bien certain que Guillaume de Moncade, fils de Guillaume Ramond, & de Dame
Guillelme de Caftetuieilh fut marié à l'heritiere de Bearn, comme dit Surita,s
l'ayant apris de l'hiftoire du Roi Don-Iayme Mais il fe trompe, lors qu'il prend ce
Guillaume de Moncade, pour ce Guillaume de Moncade Seigneur de Bearn, mari
de Garfende,quimourut en la iournée de M aillorque. Car celui-ci eftoit petit fils de
l'autre Guillaume, qui efpoufal'heritierede Bearn, nommée la VicomtefTe Marie.
Pour Tomich, il confond la députation des Bearnois pour aller choifirleurSei-
gneurnomméGafton, auec letraicté du mariage de l'heritiere de Bearn, & du fils
du Seigneur de Montade; qu'il appelle mal à propos Pierre de Moncade, & rap-
portecetteacl:ionparerrcurautempsdePierreSecond Roi d'Aragon.
Sf
III. Ce qu'ily a de certain en cétaffaire eft ceci, que le Roi Alfonfeayant la Prin-
cciTc Marie fa Coufine en fa difpofition, & voulant en quelque
façon
recompen-
fer les feruices que Guillaume Ramon Dapifer auoit rendus à fonEftat, enprocu-
rantlemariagedcPctronillc Reined'Aragon^uccle Prince Ramon Comte deBar-
celone (on pere, le contenta & fatisfit en mefme monoyefuiuant fon defir, en pro-
curant le mariage de fon fils Guillaume aucc la Vicomtcffe Marie, Dame de fi gran-
des terres en Gafcognc,& en Efpagne, que fon frère Gaftonauciteftéiugé digne
d'efpoufer Donna Sancha Infante de Nauarre. Et parce que ce point eft d'impor-
tance, & neceflairepourauoir vneconnoiflanccexa&edecequifuit^ieleveriherai
par trois moyens, qui font hors de tout contredit. Le premier efl vn acte de l'an
ii78.pns des archifs de Barcelone. L'autreefttiréderhiftoireduRoiDon-layme.
Le troifielme > de l'aae d'hoin mage de Guillaume de Moncade dcl'an 1171.
IV. Pour le premiertiltre, c'eft vne permiflion que le RoiAlfonfc d'Aragon,de-
ferant aux prières de Dame Marie de Bearn, accorde aumonafteredeBolueftrede
Tordre de Fonteuraut de pouuoir racheter & defengager tous les fiefs & Seigneu-
ries, qui aparticnnent aux Vicomtes de Bearn en Aragon, & font poffedées par Xi-
men d'Arrofèlle, & par ceux de Bifcarre referué l'honneur de Fraga; en rembour-
lànt aux poiTetfeurstreize cens marauedinsou dauantage, pour lcfquels ils les poiTe-
dent par voye d'engagement; & confent que le monaftere iouiffe de ces biens paifi-
blement, pendant la vie de Marie; à la charge neantmoins qu'apres fondecés, fes
enfans puiffent faire le rachat dans le temps & fous les conditions plus particuliere-
ment fpecifiées dans l'acte. Le Roi adioufle fur lafin qu'il octroyé aux enfans de
Guillaume de Moncade Se de Marie, Tinueftiture de ces fiefs apres le rachat.
Cet instrument eft en date à Leridc du mois d'Octobre, Ere izn. qui reuient à
l'an 1173. Cettepiece iuftifie peremptoirementlemariagedelaVicomteffe Marie
de Bearn, auec Guillaume de Moncade, que fai fait voirauChapitre precedent,
dhe fils de Guillaume Ramon Dapifer.
V. Ce qui eft confirmé par l'hiftoire du Roi Don-Iaime,pourueuqu'ellefoitbien
entendue. Car fuiuant que Surita nous en reprefente les paroles en fes Annales,
parlant de la îournee de Muret prés deTolofe ou Pierre Second Roi d'Aragon fut
tué en l'annee 1Z13:Le Roi Don-Iayme fils de Pierre difoit,quilauoit certainement
fçcu, que Don Nunno Sanches, & D on Guillaume de Moncade (fils de Don Guil-
len Ramon deMoncade, & de Donna Guillelma de Catleluell) quifut marié auec
ia Vicomteffe de Bearn, ne furent pointà la bataille, mais qu'ils enuoyerent vn mef-
lagerau Roi, afin qu'il les attendift. y àe%ia. el Rey Don Iaimcyquefupoporcierto, que
Don Nunnc Sanche^ ^yDon Guillen de Moncada, hiio de Don Gmllen Ramon de Moncada,
y de Donna Guillelma de Cafteluell, que cdfb conlaV^ifcondeffd de Bearne, noeftmieron en
.~a barailla, anres errabsaron vn men~aiero al Rei
MM quelor e.~era~. Ces termes fontt fort
conuderables, à caufe qu'ils partent de la bouche du Roi, qui parloit des affaires de
fon temps, &c des perfonnes qu'il auoit connues. Ornonfeulement il affeure, que
Guillaumede Moncade fut marié àla Vicomteffe de Bearn, mais aulli,
que ce. Guil-
laume eftoit fils de Guillaume Ramon de Moncade, & de Guillclme deCaflet-
uieilh. Ce qui doit eftre rapporté, non à ce Guillaume Ramon que penic Surita le-
quel ie ferai voir en fon lieu auoirefté fils de Marie, mais a Guillaume Ramon Da-
pifer mari de Dame Guillelme de Caftetuieilh; & c'eft pour raifon de mariage,
ce
que Don Gtrilkn de Caflehiel le nomme fon frere en termesformels dans l'acte de
la donation du Royaume d'Aragon, que fit la Reine Pctronille à fon fils Alfonfe,
l'an 1163. comme i'ai fait voir au Chapitre precedent nombre v i.
VI. En troifiefrae lieu, l'employépour verifier ce mariage de Guillaume de Mon-
cade,rhomage qu'il prefta peur la Seigneurie de Bearn qu'il pourroic acquérir en
fon nom, ou celui de lèsenfans, auRoiAlfonfe,qui lereceut,&fescnfansen fa
protection, lui promit fon fecours, pour fentreprifedu Vicomté de Bearn ,«n date
àSaragoffeaumoisdeMars, l'an de l'Incarnation H71. qui efloit furia fin de l'an-
née que l'on contoit depuis le 2. 5. de Mars. Stirita a bien eu connoiffance de cet a<5te,
& nous en reprefentela fubfhnce au
Ch.17.du Liure 1 mais il n'ofe point s'affermir
làdeiTus pour conclure le mariageauec Marie, d'autant,dit-il, quèl'on trouue que
peu de temps après, le Vicomte Gafton fils de Marie poffeda cet eftat quoi que cet-
te doute ne deuok pas l'arrefter en fi beau chemin, mais pluftoftlui deuoir perfua-
der, pour ne faire choquer les aitesl'vn contre l'autre, queGafton auecfon frere
jumeau, eftoit îffu du mariage de Guillaume de Moncadeauec Marie. Et l'on peut
facilement conclure qu'il eïtoit né fur la fin de cette année 1 1 71, puis qu'en ce temps
Guillaumefàit mention du droiét qu'il pourroit acquérir en la Scigiieuriede Bearn
au nom de fes en fans & monftre auffi qu'il n'eftoit pas paifible dans fori Eftat,
puis qu'il parle en termes d'vn homme quile doit conquerir, & que le Roi lui pro-
met ion iccours pour l'entreprife de Bearn. Auffi cft-il certain qu'en ce temps, il y
aitoit de grandes emotions en ce pais, contre lui & la Vicomteflc Marie,comme
l'on verra dans le Chapitre fumant;

I. Surirai. 2.C.27.&78. rem. Priterea Ego Rex conueniovobis'Dbminœ


IV. E Tabulano Baicinoncnfl, inRtsgefto Ilde- Mans & habiranubus iam ditti Monaftenj totuni
fonfi Régis, fol.iz, Cogmtum fîtor-inibushomini- prsEdiârum honorem renere,& habere, & expletare
bus,quod ego Ildefonfns Dei grana Rcx Aragonen. lecurè, &mpace fine veflro engan, ficut Cuperius
Cornes Barcmonas &C Marchio Prouinciat, lubenti feriptumeft. Poft hœcaurem hoctotum vt fuperius
animo,& fponraneavolûtate,precibusDommjc Ma- fcnptum eft completum Ego Rex cenmntofilttsGutl-
roc de Bea?-no,dono Sclando.atqneconcedo Deo & Iclmtde Muncada, &Dommx Maria totum prsdi-
ordini Fonds Euraldt & fuomonafteno S. Crucis ctum honorem tenere & habere fecurèôc in pace.
de Holueftie,& iloroinï Mariacpradittx & omni- A au m eft hoc menfe Oûobns apud llerdatn Era
bus alns habitantibusibidem Deo (ei uiéubus, vt re- rntlleiima duccnreiima v ndecirtla. Signum Ildefon-
dimant& extrahant de pignoia omnem honorem fi_t ^CS1S Atagon.Comitis Barcinbnx & Mar-
qui permise, vel peinnerc: débet Vicccomiti Beat- chionis Pronincix. Hmus rer tefteâ funt Gmllel-
nenli in toto Rcgnotneo Aiagorns prarter illl de mus Tariaconcnfis Archiepilcopus Petrus Anfo-
Fragafcihcetipfuin quam Ximemsde Artulèlla, & nenfis Eptfcopus GuillermUs Ilerdenfis Abbas
1II1 de Bifcana lolebanttcnercinpignora per mille Monos Aragonum, Raimundus de Muncada, Gui-
& trecentosmorabitinosquoseis paccecis & ma- doGuerrat, Ximenes de Artulèlla Maiordomi Do-
gis Ii plus îbi habenc tali Icilicet modo vt omnibus rnir.i Rcgrs, Guiraldusdc Iorba, Gaucerandus de
diebus vitx Domina: Manae teneant, 8i poflideant, Pinos, Arbertusde Caftro vetulo ,Petrusde Alcal-
& expictent totura prxdiftum honorem (ecuic & l3,San£husde OrtoOto. EgoSanciu dePerra ru-
in pace. Poftobuum vero fuum qLiacunquehorafi- bea praeeepto Domini meiRegis hanc Chartam fen-
lij, vcl nepotieuis petfoluennt praedifto Monafte- pfi, & hoc fignumfeci.
no,vel habitantibus ibidem Deo leruientibus tam V.Suiital. i.c. 63.
diaos mille ëc trecentos moiabkinos vel quantum V 1. E Tabul.Baicinonenfiinmagno libroFeu-
îbi plus perlblututn ent ad redimen<iapignora,re- dorumfol.27 Sit notulm cunâis prslentibus acqui:
cupeient cotumluum honorem exintevgo. Tamen furuns,quodegoGi;illelrnus de Montccatano facio
fi Domn.a Ma --r.îinfrahos tresannos primosventu- hominium,& vobis Domino meo Iîdefonfb Regi
rosobierit, Scnwcfilij euu peifolueunt îam diéto AragonenfijComiti barcin. Se Marchioni Prouin-
Wonaftcno prasnomin»tam pccuniam récupèrent cia:, d e toto îllo Senwratu o de Btarno quod ego ibi
fuumhonoreir. Siveroinfra litos tres annos non per mcvelfilioi meostbi confinai potero. Supradiclium
pcrfoluennc pnvrhftam pecumam, prxdidtumMo- autem hominum & fidclitatern facio vobis, tait
narterinm&; habitantes ci teneant poiiideant& ex- fcihcct tnodo.quodjj/î; met.. & tota gencratio,& po-
plctent totuni illum honoremsfque ad dccem an- fteriras mea,Sc illorum faciant inde hominiurhj & fi-
nos compleros Sctuncfiyîty Domina Ma.ruperfol- delitatem vobis,& omnigenerationi de poftenrati
uerint (upradi&am pecumam eidem Monnfteiio, veftrat.Et ego IldefonlusRex tam didtus reapio vos
récupèrent îllnm honorem. Sin auremde îlhs de- GuilLlmum de Montecatano Se filios veAros in
ceinannisinantea,ommacximenta&explcta quac mea emparanza atqneadiuda, &erè vobisvtihtor&
exient de praediûo honore Monaftenum iam dt- admior de Btarnenfi Ficecomitattt, Aâumeftin Sara-
ftiin, & habitantes fut recipiantur Se compucen- goza menfe Marr.i| ab Incainationc Domini milleft.
tui m paga & in foira de tam diftis mille & treccn- mo centcfiraofeptuagefimo primo.
îos morabirmos, vcl quodfiibidedennt pro redi- Signum t Guillclmi de Montecarano.
inendurn pignora quos accepros redd.mt & déli- Signum t Ildefonlî Régis Aragoncnfis,ComKJ8
bèrent filas Domina Manx tocum pr^fntum hono- Barcin. & Marchionis Proujncîx»
Sfij
CHAPITRE VI.
Sommaire.
La Béarnais ne peuuent fouffrir que le 'Bearn Joit ajfujeti far Marie
à l'homage d'Aragon. Se reuoltent contre elle, & choifijfent <vn Che f.
II. L'efieftion des Seigneurs mentionnée au vieux For doit eftre ra
portée à ce temps. Erreur de* Hiftoriens deFoixsquiprennent (qajlon
le Quatriefme de la race de Moncade3pourle premier S eigneur de Bearn.
III. Négligence de l'Auteur de la ^Préface du Fora ne marquer point la
date de cette atfion. Qui peut efire prije pour njn dejfein de cacher le droiB

Jitccefiifdes Seigneurs de Bearn. I V. EleBion du Caualier de Bïgor-
re., tué à Pau vn an après. Election du Caualier d'Auuergne3 tué par
l&s'Bearnois deux ans après. Election de l '<vn des enf ans du Caualïerde
Catalogne, qui auoit les mains ouuertes. V. Cet enfant eft Çaflon de
Moncadejilsde Marie, & de Guillaume de NIoncade, qui fut éleu l'an
1173. V L Election arreftée auec J\darie,& fon mari, pour abolir les
bornages qu'ils auoient rendus au Roi d'Aragon, & maintenir les Liber
tés de Bearn contre cette Jèruitude. VIL Verification du temps de ÏE-
leclion du leune Cjajïon de Moncade >par<vn aéfefort notable. Coutu-
me du temps d'ordonner des SanBuairesou vifites des lieux faintls par
les Rois & les Suefques. VIII. IX. L'an 1174.. efioit le fécond du
leune Gajton de 7vloncade.Ce Gafion efioit fils de Marie aagéde 2. ans.
Endant que l'on trakoitec mariage en Aragon, les Bcarnois indi-
gnes de ce que leur Princeffe Marie s'eftoit biffée porter à cette foi-
blefTe,
que de perdre la liberté de la terrede Bcarn & l'aflujetiràla
Couronne d'Araçon, ne pouuans fouftnr vn fi grand defehet-, ni
confentir en aucune façon à la ruine de leur franchife, le refolurentbrufquemcntà à
fecoùeri'obeïfrancede leurVicomtelTe;puisqu'elle n'auoit pointl'ailcurance de leur1
commander en chef, fans dépendred'autrui. Et neantmoins, dautant que cét Eftat
auoitefté formédés le commencement, en telle forte, quefoneftabliïTement cftoiî
Monarchiquequoique le régime fuft Aristocratique, comme l'on a pu recoi-inoi-
tre dans les Vieux Fors de Bearn Se de Morlas ils iugerent qu il leur elîroit nccelîài-
iî,d'auoirvnchef, dautant plus que commettansvn attentat telquecelui-ci,con-
cre l'autorité de leur Princeffe, ils dcuoient fe mettre en eflat de dcfenfe contre les ar-
mes du Roi d'Aragon qui efloit oblige de venger cette iniure faite à. fa Coufin e, en
haine du valTclage qu'elle lui auoit promis.
IL Nousaprenons ce qu'ils firent en cette occurrencepar les memoires quel'Au-
ceur de la Préface des Vieux Fors en aconferué; d'oùle Cordelier Mediauilla, la Per-
riere, & Bertrand Elie dc Pâmiez ont puifé ce qu'ils ont eferit en l'Hiftoirede Foix,
touchanti'originedelamaifon de Bearn. Il eft vrai que comme la Charte ancienne
ne configne aucun temps en fa narration, ils ont erre plus facilement en propofant
leurconiecture. Carilsraportent ces defordres, au temps qui précède immédiate-
ment Gafton de Bearn, perede Marguerite femme du Comte de Foix, & Peftabhf-
fent par mefme moyen pourle premier Seigneur de Bearn fuppofaosqu'il futchoi-
fi pour cet effet par les Bearnois dans la maifon de Moncade. Mais la fuite de
ce difc.ours fera voir que ce Gafton eftoit le Quatorziefme Seigneur de Bearn,
3c le iv- delà race
de Moncade, & non pas le premier de Bearn & de Moncade, com-
mc ces auteurs, & tout le Bearn apres eux a creu iufqu'à prefent & que les Elections
mmultuairesdu Caualierde Bigorre, & de celui d'Auuergnc ioiuent cftrc rappor-
tées aux années 117 0.71 & 7z.
III. Cequeienepuisverifierplusexa&ement,qu'en propofant l'affaire > com-
me elle paifa, apres auoir admiré le peu de foin de nos prcdecclfeurs, qui marquent
cette action d'importance en tels termes, comme fi c'cftoit la première qui fîtft arri-
uée dans le Bearn, depuis le déluge quoi que l'Auteur de la Préface du For ait ef-
crit cette obferuation, cent ans ou enuiron après cet accident, & qui pouuoit par
confequent auoir des inftru&ions fuflRfantes pour fe mieux expliquer:finon que
Ayeuls, puiifc eftrc imputée, à vn deffein de cacher aux Seigneursde Bearn
cette négligence
leurs afin de tefmoigneràceux de la race de Moncade, que leur eftabliffe-
ment ne prouenoitpas tant du droidt de fucceffion,quede la nouuclle Ele&ion,
faiteen confequence deleur capitulation.
I V. Les Bearnois donc indignés contre Marie, Efleurent pour leur Seigneur vn
Caualier de Begorre, qui eftoit en réputation; mais d'autant qu'il ne les mainte-
noit pas en leursj>riuilegcs la Cour Maiour s'aifemblaen la ville de Pau, & le fom-
ma de leur conferuer lesfors & couftumes du pais: ce qu'il refufa abfolumenr, &
après fon refus donna fujet à laCourdele tuer furla place, comme vnautreRo-
mulusquifut defehirépar les Sénateurs. Celui-ci commanda en Bearn Vn An feule-
ment. S'eftansdépefchésd'vn tel Seigneur, ils allerent en Auuergne, pour déférer
lecommandementà vn Caualier decetteProuince nommé Centouil, cftimé pour
ion merite, qui tint le Gouuernement pendantDeuxannées;maisildeuint fifuperbe
&infolét,qu'ilnefaifoit point de difficulté devioler leurs Fors &priuilege$;De for-
ce quela Cour,qui eftoit côpofée pour lors outreles Euefques des Gentilsh6mes,&
des principaux homm es des Cômunautés, indignée de la rupture & violation de fes
priuileges, & croyant auoir afTes d'autorité pour ruiner ces TumultuairesSeigneurs,
comme elle en auoit eu pour les créer, commanda à vn Efcuyer de le tuer au bout
du pont du Saranh,furlc^confins de Bearn & de Soule; qui lui affena vn tel coup
auec fon efpieu pardeuant qu'il le perça d'outre en outre. Cette circonstance de
violence & de rudefle cil pluftoft remarquée par cet Efcriuain,quele fujet particu-
lier de la plainte des Bearnois, & la defeription des torts qu'ils pretendoient auoir
receu contre leurs priuilcgcs. L'Auteur adioufte que ce
fait, les Bearnois ayans apris
le mérite d'vn Caualier de Catalogne, qui auoit eu de fa femme deux fils iumeaux,
après vue meure délibération, enuoyerent vers lui deux preud'hommes de la terre.»
afin de lepricr de leur accorder l'vn de fes fils, pour eftre leur Seigneur. Eftans arri-
ués fur les lieux ils allèrent vifiter ces enfans, qu'ils trouuerentendormis; dont l'vn
auoit les mains fermées, & l'autre les tenoit ouuertes, & le choix leur eftanc donné
par le père, ils prefererent celui quiauoit les mains ouuertes, prenans cette conte-
nance pour vn figne de libéralité, & le menèrent en Bearn.
V. C'eft tout ce que l'on peut recueillir de la Preface du For, qui nous aprend
a(Té5,quelafeditionefmeuëcontreMariedurafro»^wfansplusjdont l'vn s'efcoula
fous le gouuernement du Caualier de Begorre, ,& les deux fous le Caualier d'Auuer-
Vne.Quieftvnpoindt de confideration,pour bien placer le temps de ce tumultele-
quel eftantreftraintàccstroisannces, fe rapporte extremcment bien au temps de
l'Ele&ion de Gafton de Moncade fils de Marie,qui fut faite en l'année 1 173 comme
ïeferaivoir: & partantcomprend les années 1170. 71. & 71. commençant en celle
Marie fie
de foixante-dix. Ce fut au premier mois de cette année, que la VicomtefTe
rhomasredeBcarnau RoiAlfonfed'Aragon ccquidonafujetàfesvaffauxdefairc
Sf iij
leur prëmiereElécfcionduCâualierdeBcgorrc. Mais le fuccés malheureux qui ac-
compagnôitleuf éle&ion, & les pratiques de Marie,& de G uillaume de Moncade
qui rtknâÇoit fans doute les rebelles d'vne armée d'Aragon, nommément depuis
qu'apres la nalffance de fes deux enfans, il eut fait homage pour la Seigneurie de
Bëarn auRoiAlfarifè,quiluipromit par le même a£fce de le fecourir enrentreprife &
ëonquelte de ce pàïs',& les Gônfiderationsprifes du droiét acquis à la Pnncefïl Ma-
rie f>ar la fucecfliofïde fes Ayeuls gagnèrent enfin fur l'efprit & la fidelité des Bcar-
nois, qu'ils fe portèrentà commettre deux preud'hom mes dupais, pour traic1:er&
négocier leurss affaires auec Guillaume de Moncade, puis que Dieu lui auoit donné
lignée de fâ femme Marie.
C V I. Etvoulahsàmonauisremedieràlafurprife de l'homage prefté à lacca, fi-

rent gouftet à la Princeffe &; à fon mari Guillaume de Moncade, qui auoit réitéré
la mefine faute, qu'il n'y auoit aucun moyen plus affcuré, pour les defcharger des
hommages qu'ils auoient faits au Roi d'Aragon, pour eux & touteleurrace, &
pour reftablir la Liberté du pais de Bearn, qu ente départantde leurs prétentions
for cette Seigneurie, & contentant que les Bearnois, qui eftoient armés &auoienc
défia fecoué lejoug de l'obeïffance vfâffent en quelque façon de leur droit d'Ele-
Stiohj qu'ils venoiënt de s'attribuer pendant ce tumulte ÏJk qu'au lieu de rcconnoi-
ftre Marie & Guillaume de Moncadc, ils éleuffent pourleur Seigncurl'vn de leurs
ehfins, & tous fes légitimés fucceiTeurs. Ce quileur fut accorde fans doute par les
articles de la capitulation; puis que nos Fors aiteurent fi abfolument, que les Bear-
nois ont éleu leur premier Seigneur de la maifon de Moncade & que la tradition
de cette Ele&ion eftoit confiante en Catalogue, du temps de Pierre Tomich au-
teur>de rhiftoiredeCatalogne, quieferiuoit enuiron l'an 1450. quoi qu'il confon-
de l'élection d'vn mari, auec celle d'vn feigneur. Cela mefme demeure puiifam-
mentt confirmé, par le filencc dans lequel on trouue enfeuelis parmi les nétes da
temps, les noms de Guillaume de Moncade & de Marie, qui n'euflfent pu fournir
d'eftre oubliés fi fort) fans ce qu'ils auoient renoncé abfoluê'ment à toutes leurs pre-
tentions, par le moyen du trai&é. En telle forte qu'encore que le leune petit Ga-
fton, lie fuft aagé que de deux ans & demi pour le plus, & que partant il fuit incapa-
ble du gouuernementjOnvok dans lesChartes que fon pere ni fa mere n'y prindrent
aucune part, comme fi cette nouuellé Election euft coupé la racine aux droids fuc-
ceflifs de Marie.
VII. Pour appuyer cedifcoutSjileftnecen'airequeieverifieletempsdel'Ele--
c'tion du Ieune Cafton Premier Seigneur de Bearn, dela race de Moncade. Dontie
ftenfe m'aquicer for auantagcufemenr, par le moyen d'vn Acle qui eft dansleChar-
tulaire de Lafcar. Il contient la difpure quifutefmeuë entre l'Eglile de Lafcar, &
i'Hofpital'dc l'Efpiau dépendant de S. Cnriftine, touchant la fcpulture de Garfias
Arnaud deCaubios, ScladonadondeladifmedcLaoos, qu'il auoit faite à toutes
parties pardîuers teftamens. En fin ils affoupirent le procès au moyen d'vn accord,
ceux de Lalcarpromcttans de receuoir Chanoinervndesenfansdutcilateur,ou
leur mere, & de. bailler aux heritiers cinq cens folsmonoyedcMorlas. Etpourle
*»s<x*A del'Hafpit al rie l*Efpiau l'Euefque s'obligea d'ordonner & d'indire tout le
peuple, en vn Synode général; vn Sanduaireperpétuel, qui fcroit public chafqucf
année, leiourdela NatiUitéNoftre-DamepourrocTraueimuanteic'eft à dire d'o-
bliger tout le peuple, d'aller à la Chapelle de l'Efpiau chafque année pendant l'oda-
uc de la fefte3poury faire leurs deuotions auec leurs ofrandes,qui vrai-fembla blemér
feroientplus abondantesen cette Odaue, qui commencelehuiifticfmede Scptébre
apres la récolte d'vhe partie des frui&s. l'ai remarqué dans Sandoual vue obligation
femblablea celle-ci raite par autorite Royale, dans vnpriuilcgc octroyé l'an 1097.
par le Roi Sanche Ramirez en faueur de ITglifc Cathédrale de Pampelohc~~qui
l'
oblige tous ceux de l'Euefcné-de, venir en cette EgKfqle iour de AffomptionN oftrc
Dame. Ce qui fait voir que la faueur o&royée à l'Hofpital de Lefpiau, auoir quel-
que fondement enl'vlage du temps, quoiqu'au fonds la contrainte en ces matie-
res de deuotion, foit abuime. L'Euefqueleur promet en outre fa mftice, & (a pro-
Ee&ian patemele en routes Qcca{ion$j & de plusleur baille le pouuoir d'excommu-
nier, où pour mieux parlerai mercure laParoiffequi leur ferait aucun
nent cette tranfaâian, ceux de Lafcar contèrent lescinq cena k»l«*
tort. M oyen-
«~ -–
deliura la poffeilîon de la difme fur l'autel, & fonpetitfils, qu'elle retira à mefrne
-j-
temps pourCetle nourrir
a&e futencore cinqans.
receul^in de l'Incarnation
VIII. denoftre Seigneur M. C lxxiv.
Indi&ion v1 1. Epa&c x v. Concurrent 1. Prefxdant en Bcarnle Vicomte Gallon
le IeunedeMoncadc,l'an fecond. D'où* ie conclus fàcilement/qùé l'année i^j.fut
la premiere de la Seigneurie de Gafton de Moncadele Ieune puis que l'an 1174.
eftoit la feconde; Et en outre que la feditionde Bearn, qui dura feulement trois
ans, & précéda immédiatement l'Ele&ian de Gafton de Moncade,fuiuantla pré-
face du For, doit auoir commencé l'année «7a. & duré les deux autres fuiuantes;
Et dela mefmcie recueille, que Gafton eftoit vn Enfant lors qu'on le mena dans le
Bearn. Ce que la tradition nousacnfeignédemainenmain, & les termes de la pré-
face du vieux For l'ont infmué, reprcfenrans les deux enfans endormis, lors que les
Ambaffadeurs de Bearn les allèrent vifiter qui eft vne pofture qui ne peut, en cette
conion&ure cftre appliquée qu'à des enfans. Orle mariage de Marie ayant efté ac-
compli dés le commencement de Tannée 1170. tout ce que l'on peut croire, eft
qu'ils auoient pafïela deuxiefme année, au commencementdcTan 1175.
IX. Aurefteonnepeutreuoqueren doute, que ce Garonne foit le Ieune Prin-
ce choifipar les Bearnois. CarileftformelcmentdefignédansTadeparlefurnom
de jH^omc^, qui n'auoitencore paru dans le Bearn, & parlaqualitéde/^wp Gafton,
Tout ce qu'vn efprit fafcheux pourroitexiger de moi, eft de lui vérifier que ce Ga-
fton fuftlcproprefilsdeMarielaVicomtefTe, cfpoufede Guillaumede Moncade,
le pourrois le renuoyer à la dcmonftration & preuuc hiftorique qui paroift pour la
iuftifîcation de ce point, en ce qui a efté déduit en ce Chapitre,& aux précédents, &
mefmes lui alieguerlautorité de Surira, quiauoueque Gafton fils de Marie pofïc-
da bien toft apresranii7O.laSeigneuriedcBearn. Mais iereferuede le verifier par
tiltres au Chapitre iuiuant, & de tàire voir en quelle façon cét enfant gouuernoit le
paisde Bearn Apres que i'aurai prié le Lecteur de confiderer l'humeur des Bearnois
tirée de leur neceflité, qui ayansàchoifirvnSeigneur, s'attachent à celui quialcs
mains ouuertes pour donner, pluftoft qu'à celui qui les tient ferrées & fermées à
toute libéralité.
VII. Sandooal in Catal. Epifcopomm P.imp.p. copo Dcccc.folidos.
75. Stabiliui etiam Se confiimaui ad honorem Dei, VIII. E ChartaLafcur.Hocautem faftum eft,
vt omnes in AfTumptione Sanfts Mariae ex toto Annoablncarnatione Doraini.M.CLXXiV Indiûio-
E pifcopatuvenunc qu. potuennt ad glonofam fe- ne vu Epada xv.Concurentib.i.Pr-tÇidextei» Bear-
ihunatereibi cclebrandam & quicunque aliquera
volredcantemin- noViceçomtte Gaftenc Iumtrt de MentecAt*. slnnoft"
aduenientem ai) ipfamfeftiuitatc tundo,
iuniucdcvelfignorijuetit j perfoluac Régi Se Epif-
CHAPITRE VII.
Sommaire.
Vérification far deux actes» que Gafton esloitfils de la Vicomte/Je Ma-
rie. IL Le Bearn gouuernepar vn Tuteur fendant le bas aage de
Uajton. Jl est tuttiftéquere tuteur & Gauuerneur eftoit Peregrin de
Caftara^ol. I IL. 'Recherche defa race. La maijbn des (aBera\ols
eft ancienne & de Ricombrie dans l* Aragon. Teregrm Premier
rompit l'Elefiion de Tierre d'Atares s & procura celle du Roi garnir
le Moine. Le Gouuerneur de Gafton efioitfils de celui-ci > & Seigneur
deBalbaftre & d' Alquefar> & proche parent de Cjafîon..

L eft nece/Taire maintenant de iuftifier que le leune Gafton eftoit


fils de la Vicomteffe Marie:l'employé pour cet dfeétvn a&e, qui
fait voir que Sance de Larraun en Soule aucc fa mere Anderequine
donna au Monaftere de Saubalade, tout fon droift fur le lieu de
Larraun, l'an de rmcarnationujS.RaimonGuillaumeeftantVicomte de Soûle,
Bernard Euefque d'Oloron, & Gafton le Vicomte, filsde Marie, Dominant en
Bearn. Il ne fe peut rien dire de plus précis non plus que la fidélité de cet aétene doit
eilre rcuoquée en doute, puis qu'encorauiourd'hui on en voit l'exécution toute en-
tiere, au moyen de la poffeffion du Prieuré de Larraun, que l'Abbaye de Saubalade
retient deuers foi. On voidaufli dans les tilrresdu Prieuré de Morlas, en fuite de la
donation que fit Gafton iv. en faueurdecetteEglife, la confirmation de Gafton
fils de Pierre le Vicomte, & à collé eft eferit en ces termes Moi aufîi Vuafion ou Ga-
fion Troijîefme fils de Marie le confirme, &fdis cefigne de Croix de ma main, au Chafteau
de Pauprefèns les Euef'1ues de Lafcar çjr (fQloron, & Guillaume Pierre de Bearn, &
Sançanerde Malbec, & toute la Cour.
II. Il refte maintenant d'examine, I'adminiftrationdu Ieune Gaftons& l'ordre
que l'on tenoit en Bearn pour le gouuernement de l'Eflatpendantfon basaage: qui
eftoic en tel degré de icuneffe, qu'il femble que les Bearnois ayent pluftoft choifi de
fe gouucrner eux mefme fous prétexte du nomd'vn Seigneur que non
pas re-
cherché à bon efcient la conduite d'vn vrai Seigneur. Neantmoins, comme nous
lifons dans l'auteur de laviedeLouislcDebonnaire,queCharlemagnefonpere,
lui bailla le Royaume d'Aquitaine en lan 781. l'an quarnefmede fonaage, & que
pour l'adminiftration & la conduite de fa perfonneôc du Royaume, îlcftablitvn
Gouuerncur ou BaiUif nommé Arnaud;De mefme les Bearnoisélifansleurieune
Seigneur qui efloit encore dans fa troifiefme année, confentirent qu'il cuftvn Tu-
teur ou Gouuerneurdefaperfonne,&defonEftat.
III. Ce Gouuerneur eftoit nommé Peregrin de Caftelazol ou CafterazoL, com-
mel'onaprendpar deux a£tes du Chartulaire de Saubalade: Tvn eft la vente que fit
aux frères du Conuent, vn homme de Pardics de quatre arpens de terre 101-
gnant la paiffelle du moulin deBarcharrau,pour dix- huict fols, & deux chevres,3
consentant aceleVicomte Gafion auec Peregrin de Cafiara%ol au lieu de Moneng: Et San-
zaner Baile du Vicomte leur en bailla l'inueftiture de l'autorité du Seigneur, l'an
M. Cixxvi r. L'a&e fuiuant eft encore plus formel, pour montrernon f.eule-
ment que leleune Gafton ne pouuoit rien expedier fansl'auis, & le confentemenc
<ie Peregrin de Cafterazol; mais encore que la perfonne de Gafton eftoit fous le
pouuoir & l'autorité de ce Peregrin, en qualité de Tuteur, qui baille vndroici: ôc
puiffance
légitime fur les perfonnes libres, comme parlent les lurifconfulces. Cet
acte contient la vente de la terre de Lobrcgcs par Bergund de Ros en faueur de Ge-
raud Abbé de Saubalade, qui fut confirmécentre les mains de Robert Raimond Vi-
comte de Tartas l'an M. CLXXVII. Guillaume Bernard eftanc Euefque d'Acqs £?•
Gafton eflant Prince de Bearn fomPengnndeCafiera%ol. Cette locution JbusPeregrin
de CafteraX^ol* marquée fi preafêment dans vn acte public, oùle nom de Gafton
Prince de Beamn'elt employé quepour confirmer le datedu temps, eft vne preuue
peremptoire dela qualité de Tuteur & Gouuerneur, enlaperfonne du Seigneur
Perebrm. O ril lui elloit alfe degouuerner ce pais, aucc l'auis & l'autorité delà Coût
Maiour de Bearn. Dautant que pour les difpu tes & differents de Vaflaux & autres
fujets du Prince, il lui eftoit facile de les vu ider en affem blant la Cour, & y prefidant
fous lenom de Gafton j &veillantdeiapartfurlesdeûreinsdesvoifins de l'eftat, il
pouuoit auec l'ordre de la Cour eftre promptement & puiflàmment fecouru par les
Bearnois pour empef cher les entreprifes des ennemis.
1 V. On demandera volontiers, qui eftoit ce Seigneur, à qui l'on auoit confié
laperfonne & l'Eftat du Ieune Gafton. A quoi iepuisfàtisfàireen remarquant auec
Blanca en Ces Commentaires,que la maifon des Cafterazolsou Caftelezuelos eftoit
tres-ancianne, & patricienne dans l'Aragon, &pofTedoitlesRicombriesde Cala-
tayud, de Balbaftre, & d'Alquefar. Ce qui fe peut recueillir,de ce que Surita & Blan-
ca tefmoigncnt que Pelegrin de Caftellezuelo ou Cafterazol, & PierreTizonfu-
rent fi puiffans dans les Eftats d'Aragon l'an 1134. qu'ils rompirent l'Election de
Pierre d'Atares, & firent donner la Royautéau Moine Don Ramir. Ce Pelegrin
Premier eut trois fils, Ponce & Pierre, Seigneurs en Calatayud, &c Pcrcgrinde
Caftelazol, Gouuerneurdcnollre Gafton. On voitcelui-cidans les aires du temps,
parmi les autres Ricombres d'Aragon, fous le Prince Raimond, &fonfilsieRoi
AlfonfeSecond,portant le tilcre de Seigneur delà ville d'Alquezar3aux années n6i.
1164. 116 6.174. 118 i.chés Surita. Mefmes on peut auoir remarqué ci-deiïm en l'a-
cte de l'hommage de la Vicomtcflc Marie, Peregrin de Caftellazol Seigneur en
Barbaftre ligne auec les autres Ricombres d'Aragon. Apres fondecéson trouue
Gmllem de CaftetteZ^do Mayoràomo de la Corte del Rei, y S ennor en Huefca}cn.Y année
1196. chés Surita. D e forte qu'il ne faut nullement dou ter,que Pelegrin ou Peregrin
de Cafteliazol nefuft vn des principaux Seigneurs d'Aragon, & proche parent du
ieunc Prince Gafton, puis que la tutele eft déférée par les loix, fumant les degrés de/
Proximité n'y ayant apparencequefans cette confideration les Bearnois qui auoiéc
fccoùérobeïflàncedeleurDamenaturelle&defonmarijeufrentpûfoufFrirlegou-
uernemenc d'vn eftrangcr fous le tiltre & l'autorité de Gouuerncur du ieune Prin-
ce, qu'ils auoientefleu. C'cft vn point qui ne peut cftre nié par vnefpnt bien fait;
& partant il faut conclurre que cette parenté prouenoit du cofte de lafemmede
Pierre le Vicomre, qui eftoit Aragonoife, & apartenoit en degré afles proche de
confanguiniteaux Rois d'Aragon &c fans douteaux Caftellazols.

I- E Chartario Silnse-lata: In nomme Domini Indift. xi v. Kal. Iunij. R. \T. Vicccoraitc de So-
1. Chrifti. Ego Sanclus de Larraundonocumma- bola. BernardOlornenfi Epifropo. Gajtone Ftcec»-
tre mea Anderequina cunûis fratnbus confentien- mttefilto Man* dominante m Searno-
tibus, Deo&B. Marisede Silua-lata, omnciiis, & I. CliartaMoilan. t hocfîgnummanumeafa-
Ego Vuaftonius i i r. Fi-
quidquid in Larrauii nue perpetuo & ipfi reci- lius Manae confirmo,&
piunt me monaclwm. Faàa carta ab incu-nario- apud callrum de Pado, adfiflentibus Epifco-
cio,Lafcurrrénfe
Il
ne Domini Anno m. c. L x x V 1. Epacta nulla. pis fcilicec, & Oloreofç Vuilel-
&
& Sancanetiode Malbec, & flonis. Annoab incatnationeCominim. c.txxvi.
mo Petro de Betcn III. ExeodemChartaiio: Faâacharta in mar
totaa Cuna.
111. E Chartario Silux-larx. Raimuns de Caf- nu Robcrw UaimundiViceccniuis.ab Incarnation
fiera de Pardmis vendidit liatribus deSilua-lata neDomini, anno m.cliïvh. merle Fcbruatio,
agrufti quicft îuxta paSteram molendinî de
Batkaral idus Fcbrnanj. W.B. Ipifcopamc in Aquenfi Ec-
iolidis, & duabus capns, clefia- G'ajlene Principauté tn £tar»e,fub Ptregntio
IV. iornalcspro xvin.
confentiente Gaftonc cum Peregnno de Caftara- fie Cafiem^ol.
zol in Moneg. Sanzaner Baiulus Yicccornins & IV. Sunta.l.2. c. 9.10.14.1;. 33. 38 +8. Blanca
nuncius eius qni vcftiuit tertam permanumGa- Comment, p. 446. 447.

CHAPITRE VI1L
Sommaire.
Cafion en l'aage defeiT^eans vifîte Jlfonfe Roi à' Aragon, en la 'ville de
Hue fia. Surit a efcrit qu'il luifi hommage de fa terre de Bearn, & de
Gafcogne. II. Surfnfi de Surita; le Bearn,nila Gafcogne ne font
toint nommés dans cet afte d'hommage*, fl efi diCiéd>cvne façon extraor-
dinaireen termes généraux fous la referue des droifts de Richard
&

Comte de!3 oifîiers. çJfCotifs de ces ambiguïtés recherches. III. L'a-


cte de l'hommage reprefenté. IV. Explication d'icelui. V. (onieclu-
re que cet adefut drefé en termes généraux par expédient arre jtè entre
Alfonfe s & Richard en la conférence de Na'iac* V I. Gafionfi hom-
mage à Richard en termes exprés > fans exprimer le Bearn. Ce qui fut
fuïui par le Neueu (jafton.
Afton ayant atteint r aage defeize ans, fetrouua en gagé après îede-
cés defamerelaVicomtcfleMancàfairevnvoyageverslaCour du
Roi d'Aragon ,pourluifairehommagedesEftatsqu'ilpofledoiten
fon Royaume. De fait le Roi Alfonfe cftant en la ville de Huefca, au
mois de Feurier de l'année 1181. Gaftonqu'auoità ce quel ondit, luihtlameimerecon-
fait ci-deuant la Vicomteffe
noilîànce pour la Seigneurie de Bearn, Marie
fa mère, &: lui prefta l'hommage comme fon Vaflal3 pour loi ôcfesfucceffeurs, de
toute la terre de Bearn & de Gafcogne, exceptés certains lieux qu'il tenoip de Ri-
chard Comte de PoicTiers, fils du Roid'Angleterre; & promit de le feruirauec fa
perfonne, & fes Vaffaux contre tous les Princes fes ennemis, referué Richard, qui
dans peu de temps fucceda au Royaume d'Angletcrre, parla mortdeHenri fon
Pcre.
11. Oeft ce qu'en a lailTé par eferit Surita en fes Annales, expliquant trop auan-
tageufement en faueur delaCouronned'Aragon,l'acte de cet hommage, dont le
Marquis d'Aytone m'a enuoyé vn extraie!, tiré du feueillet 67. du regillre du Roi
Ildefonfc;duquel nous profiterons pour lefclairciuementde ce point. Car le Bearn,
nila Gafcognene fontaucunement nommés dans ccthommage3 qui eft didtépour
ce regard d'vne façon extraordinaire, & partant nous infinuë atfés, qu'jlyauoit eu
de la difpute touchant la forme de leprefter. Dautantqued'vncolté3le Roi Alfonfe
requerât l'hommagede Bearn, eftoit fondé fur l'accord palTcauecla VkôtciTe Ma-
rie faCoufine,quis'eftoicobligéeauVaiTclage de ce pais, pour elle & fes fucceifeurs,
& Guillaume de Moncade fon mari, perc de Gafton 3auoit renouuellé l'obligation,

& preftele fermét defidelité pour fa terre de Bearn tant en fonné, que de fcs enfans.
De l'autre part, Gafton pouuoit alleguer l'anciéne liberté de fonpaïs,qui r/auoit pu
cftrcafTuicttiàrhomage, par vnePrincefTe moindre d'aage; l'indignation que les
Bearnoisauoient conecuë de l'accord de Marie, iufques à s'être retirez de fon obeïf-
fance,&auoiréleudeux Seigneurs pendant la fedition, afin de remetre Iepaïsen fà
premiere franchife j la nullité de l'homage de Guillaume de Moncade, qu'il rend
pour raifon d'vne terre qu'il nepoffedc pas, &dontiln'eftpas lemaiftre,&cncor
en confequence de l'accord non valable de la Vicomteffe Marier fouscondition
d'auoirfecoursduRoyAlfonfepourlaconqueftede Bearn, qui eftoit pour lors en
armes contre luy &fi femme. A quoy Gafton pouuoit adioufter, les articles de la
capitulationarreftée auec les Bearnois, qui auoient defarmé, moyennant que Ma-
rie 8c fon mary, qui s'eftoient obligez eux & leur race à l'homage de Bearn fulTenc
exclus de la Seigneurie; laquelle les Bearnois auoient remife en main à Gafton par
voye d'Election afin qu'elle fuft defeharge'e de tout deuoir de fidélité enuers la
Couronne d'Aragon. Et dautant que Icieune Prince reconnoiffoitpeut-eftre, que
fes rairons n'cltoient pas affez puiffantes à l'endroit d'vn Roi, quifongeoitplusà
l'accroiffementdefon autorité, foubs quelque prétexte pour legerqu'il fuit qu'à la
diminuer auec iufticc il ioignit à fes interefts la confédérationde Richard Comte de
Poi&iers & Ducde Gafcogne, auec lequel le Roi Alfonfes'eltoit entreueul'année
précédente ti85.&auôit arrefté vne ligue contre le Comte de Tolofe, en la ville de
Naiac> & fiteomprendre, que lcComte Richard auroitvngrand fuiet de plainte,
fil'homageferendoit pour les Vicomtez de Gauardan, & de Brulhois, quireleuoiét
notoirementdu Duchéde Gafcogne. Ofroit neantmoinsle Prince Gafton de ren*
drel homage,& prefterlefermencdefidelitépourlesterrcs& feigncuries qu'il pok
fedoit en Aragon, tant aux villes de Saragoffe, de Fraga, & de laque,& leurs depen-
dances, qu'en diuers autres lieux.
III. C'eft pourquoy apresvne meure délibération, le Roy Alfonfe ne voulut
pas vn homage fpecifié, qui contint les terres pour lefquelles il eftoit prefté, ainfi
quel'on a accouftuméde faire, mais exigea vne reconnoiffance générale, en ces ter-
mes. Au nom de Dieu Jçacbent tous, yue celui- ci ejl l'accord,le pacte,&LreconnoiJpince de
la feigneurie & de l'homage que Don Gafîon de Bearn a fait à DcnlldefonfeRoy £ Aragon,
Comte de Barcelone, & Marquis de Prouence. Car
moy Gaflon de Bearn fats
corporelemenr
de bonne foy, & fans tromperie, bornage pour
moy,& mes fuccejpurs à vous Monpi^neur
Alfonfe,pdr lagrace de Dieu Roy d'Aragon, Comte de Barcelone, & Marquis de Prouence,
&ktous\>os Çuccejfeurs £r prends de votts £jr de vos fucceffeurs toute ma terre, excepté celle
que ie tiens d? Richard Comte de Poiéïiers. levons promets aupi & à Vos fucceffeurs ,pour moy
&mesfuccejfeurs,queze vous aideray auec toute ma terre, & tous mes hommes & vaffaux
debonnefoyf&fans tromperie,,cont) e tow les hommes, pmf contre leditCcmte de Poitiers. le
'vousprometsdonc, accorde, &fai$ bornage que moy & toute ma race vous ferons & à vos fuc-
ceffeurs bons & fidèles VdjT mx, & garderons de bonne foy toutes les chofesfui dites. Donné à
Huefca Ere izz^.leyde Feurier, l'dn de l'Incarnation1 1 8 6 Tejmoim Pelegrin de CafiellaT^ol
feigneurenBarbdjire.AfarcFerriT^enHuefca &plufieurs autres.
1 V. Maintenant on peut reconnoiftre l'artifice & la precaution qui a efté
pratiquée à dreffer cét acîe. Car d'vn cofté Alfonfe qui ne veut point démor-
dre de fes pretenfions exige vn homage gênerai de Gafton pour foi & fa po-
fterité & ce pour raifon de route fa terre & neantmoins pour ne rompre pas
auec Richard, il y a vne exception,fauf celle que Gafton cientdu Comte de Poi-
&iers,fans la defigner. De forte qu'il demeure en ellat de le preualoir de cette re-
connoiflance,aupreiudicedes droits du ComtedePoictiers,fi l'ocafion s'en pre-
fente, en faifant voir par l'homage de Marie, que toutes les terres de deçà releuerit
de la Couronne d'Ar3gon. Pour noftre Gafton, il n'y crouue pas û bien fon conte,
à caufe que fa foiblefle & les grandes terres qu'il poffedoit en Aragon l'atta-
choientabfoIumcntauxdefirsd'Alrbnfe,&rernpcfchoientdes'afcrmiraux chofes
raifonnables. Neantmoins il auoit vu retranchement dans les termes de cet a<5le,
pour défendre la Liberté du païs de Bearn. Car outre qu'il n'en prefte pas)l'hom ma-:1
cauie,
ge en termes
exprés, ( qui n'eft pas vn petit auantage pour cette il peut fe
clefendrcd'Alfonfe, en alléguant les droi&s de Richard; &duComtcdePoi&:iers
d'Aragon &c par ce moyen conferuer la franchi-
en alléguant ceux de la Couronne
fe de la terre de Bearn auecfouplefTeicommefontobligésdefairetousles Princes
médiocres, qui ont leurs Eftats affis fur la frontière dedeuxpuifTans Royaumes;
lefquels acquièrent bien fouuent, ou maintiennent léur liberté & l'ind ependance
de leurs terres, par voyede furfcanceilesRoisvoifinsmettansleurspretenfionsfur r
le pais contefté en quelque fouffrancc, afin d'éuker la rupture entr'eux, & neant-
moins obligeons le Prince qui eft placé entre deux quoi que Souuerain, deconfer-
ucr fa fidelité à l'vn & àl'autre..
V. Ce qui nie perfuade en quelque façon, que le Roi Alfonfe d'Aragon & Ri-
chard Comtede Poidricrs traitèrent en la conférencede Naïac de l'hommage de
Bearn, & de GafcogneprcftéparlaVicomteffe Marie: n'y ayant point apparence
aucune que les deux Princes eftans proches des lieux, où îlyauoitcudefigrands
changemens pour cette occafion, ciaTent omis de conférer fur ce point d'impor-
tance, auquel chafeun d'eux pouuoit alléguer fonintereft; & ne pouuans peut eftre
tomber d'accord fur leurs pretenfions mutueles, arrefterent de terminer cet article
par expcdient,qui fembloit plaufible, fçauoir que chafeun d'eux ayant en fesPro-
uinces des fiefs notables poffedés par le Vicomte de Bearn, qui eftoit leur Vaffal
pour raifon d'iceux,reccut de lui ferment de fidélité en termes generaux, fans de-
figner ni nommer la terre de Bearn, dont ils difputoient l'hommage, qui eftoit
aufli peut -eftre contredit à l'vn & à l'autre, par le leune Gafton, & par tout le
pais.
VI. De fait il eft croyable, que Richard Comte de Poictiers receut auant fon
départ de cette contrée, vn ferment de fidélité de Gafton pour raifon des terres de
Gafcogne qui releuoient delui, fans exprimer le Bearn, commelepratiqualeRoi
d'Aragon l'année fuiuante. Ce qui paroift dautant plus vrai-femblable, que cin-
quante ans apres, c'eftà direl'an milledeux cens vingt- fept Guillaume de Monca-
dcNeueu de Gafton,promit par feslettres patente;, à Henri Roi d'Angleterre,delui
faire l'homagc des terres qu'il poffedoit en Gafcogne; comme auoient fait fespre-
decelTeursi fans qu'il exprime le Bearn; Mais pluitoft il doit eftre cenfel'auoir ex-
clus, dautant qu'en ce temps les Seigneurs de Bearn diftinguoient le Bearndela
"Gafcogne ainfi que l'on a veu en l'adte de l'hommage de Marie & toutesfois
auec cette gcneralitédeparoles, il contcntoitle Roi d'Angleterre, à caufe nommé-
ment qu'il fuiuoit le Formulaire obferué par fespredeceiîeurSjamfi qu'il dit expref-
fément, qui coniiftoit à ne defigner rien en particulier, fuiuantl'arreflédelacon-
ference de Nayac.

I. Surital.2. c. 42. domino mcoIldefonfo Dei gratia Régi Aragonunii


III. E TabuiarioBarcin.ïnregefto Ildef.fol.67. Conuci lÎJtcinona; & Marchioni Prouinciz Se
In nomme Domim. Nocum fit cunâis, quodhsc omnibus vcftns luccclTbu bus, &c capio per vos &
eflconuementia, &pa<5him, &recogmtio dominy per vefhosfucceflbresomnemmeam terram,prje-
quod eirecognouii, & ominij tjuoddomnusG. de terillam quam teneo per domnum Rich Comitcm
Bearno fecic Domino Ildefonfo Regi Aragonum, Piûaucniem.Promitconec non, & conuemo vobis,
Conuti Barcinonae, & MarchioniProuincia.Ego & veftris fucceflbnbus, perme, & pernieos luc-
fiquidera Gafton de Bearno bona fide &fincen- ce dores, quod vobis valeam, &adiuucmvos,&
ganr.o,& fnicomnimaloingcnio faciocorporali- veftros fucccflorcs cum mea terra, & mcismiliri-
cet hojwniaticumper rne & fuccelToretmeos,vobjs bus & hommibusbona fide & fine enganno cdii-
traomnes
traomnesh«mines, pra&er pnenpmirutumComi- laudo Se fub teftibtw corrobora ti facio«
& çonEy&o,
Pi&âuerWêm.Hocitanue modopro{mtto& cô- Huius rei relies funt PtUgrinm di Ça{tella\ql domtnm
tem
ucnie, drhoipimaticunmcio, quod ego ôc omnis • in Barbaftre. Marco Ferrizin Ofcha, Forcunius de
mea poftcritâifirnus vobis', fie vcftns (uccclToribus Soot Ad*m d-vilafiw, W. de Troflil Bernardni
boni, atclue,fideles Vafalli, fituc bono noftrodomi-. fiertrandus Fortanerius de Porcali Sitittol de
ao Si quod lupradicia oranu lie lu fupcrhis feripta Boira, & Garcia filius eius. Willclmus Galacianus,'
funt teneamus &obfcruetnus,bonafideinperpe- Parïgros, Pcciusde Abbadia, Alàraazo, Arnaldu*
tuum, & fine enganno. DatumapudOfcam, Era bello-vifojBcttrandusdc
d'Areta..TarinasAlferiz domini Régis, Petrus de
Caftelîeca \T. dcCaftel-
nullefima duccntdîtna. vicefimà quinta tertio die
louis Februarij. Anno ab Incarnatione Domini kzol, RaimundusdcMondono. Signum Pecri de
niillcfirno centefimo oftogefimo fexto.. filandis, qui hoc fcrïpfit przcepco eiuldetn GaAonis
Gaftonis de\Bcarno,qûifupradi&a & voluntatè.'
Signum t
CHAPITRE IX;
Sommaire.
(jafton reçoit du Roi Alfonfe le (omte'de Bigom en dot* pour/onma^
nage auec la Jeune Comteffe de Bigorret fous certaines conditions ifui~
uant Sunta. Il. Extratct de ce Contrait. CjàsT-on promet de tenir le
Comté en homage d'^dragonjui &fès hoirs qutjeront procréés de ce ma-
riage. III. Si la Comtejfe predecede> G afion peut prendre <vne autre
fille de la race de Centuile. l V. S'il n'y a point enfans de te mariage le
Comté reuient au T^oi Alfonfè3 enpayantaGafton cinquante-cinq mil
fols JSdorlas. V. Si Cjafton riefpoufe> il doit rendre le Comté3 & la
Comtejfe. VI. <*Alfonfè retient a foila 'vallée d'Aran. Vil. Ho-
mage pour le Comté, & les Chafteaux de Lourde,3 & autres. VIII.
Tromejfe du Roi de protéger Gaston comme l>trun de fes Grands Sei-
gneurs. IX. *() furpation du Roi Alfonfè fur ce Comté. Jl ri eftott point
fief mafculin contre Surita. Les filles ont pojjedé diuerfes fois ce Com-
té. X. fniuHice de ce contraët aupremdice des héritiers de Centuile.

N l'année m. c xcii. au mois de Septembre, le Roi A lfohfe don-


na à Gafton tout le Comté deBegorre, en le mariant auec la fille
de Bernard Comte de Comenge,& petite fille de Centulle Com-
te de Begorre, comme rapporte Surita., qui adioufte que cét Eilat
de Begorre apartenoit au Roi par droit de fief en défaut de malle;
& que le Roi le bailla à Gafton auec cette condition, ques'ilvenoità décéder fans
laifler enfans malles dclaComtefle, qui eftoitmoindre d'aage, le Comté retour-
neroitau Roi, & àfcsfuccefTeurs,fous iareferueneantmoinsdervfufruiten faueur
du Vicomte durant fa vie fi le Roi n'aymoit mieux lui bailler cinquante & cinq
mille fois Morlas. Et cependant il retint toute la vallée d'Aran auecfes dependances,
& l'homage duChafteau de Lourde &: de tous lesChafteaux,& fortercfTes du Com-
té, en forte que ces places fuiTcnt remifes par les Vicomtesde Bcarn, entre fes mains,
& de fes fuccelTeurs Rois d'Aragon foit qu'ils fufTent appaifes ou courroucés, fui-
uant la Couftume d'Efpagne.
II. Ordautant que cette piece efl beaucoupitnportante,i'ai pris le foin dela te-
couurer par le moyen du Marquis d'Aytone, que i'ai traduite en François. Sçachent
tous que moi Alfonfe par la grâce de Dieu Roi d'Aragon, Comte deBarcelone, &Alarquis
de Prouence, ie coM~Mf~~oMMe' vous Ga.~on Noble T~acomte de l3earn, toutmon Comté
terre de Begorre,,enfeml?le ma chere Confine Ufillede nofkrecher Bernard Noble Comte de Co-
menge> petite fille de CentnUi d'heureufe mémoire ci-demnt Comte deBegorre; la^ueUevarts
T r
tftwfms & mes àfetnmèawechàtCmtédeBigorrt;désaufii- toftftdkférâjémnuè'tft
ddre nubile, à Ja charge queVoustenieX^&poffeMeTjeditComtéduéchûtesfes apaj(iénancesi
V^\es, CljdjteaitXjfortereffes> les Nobles autres hommt depuis k plus grand tuppèub moin-
çr
dre, gr l* releùie^de moi,& de mes fuçceffeurscnhomftgeeyfidélité, Vous > Vo/fil^.fiHes
an ferontprocreésdevous & demadite coufcœ g? tocs bursfucceffeurs a, perpétuité." »- v

Néanmoins s'il arme que madht confine, meure auant quevous ÏJyfKjjfyànfee, ie
CentuUe^
vous permets Je prendre à femme Vne autre qui foit delarace duditComte .&> qui
Jèitèn degré âekipmmrfuccdtrymectaquellexmuspoJpdereXjèComré^ & terré fufdifa,
& lareleuereX^Vous&Voftre raceenhomage& fidélité de moi, &• mes fuccejfeurs ainfiquil

a-e&é dit ei-deffks.


Orilfdutfçauoiriquildefiéc€naenue»tremoi€VoUSiquefimdditecoufine>
decedoitfansenfitns procréés devoftre mariage, outan-
dont efléparléi que vojlre lignée vint
tre U
a ou
à défaillir ci-apres, ledit Comté& toute cette terre reuiendra tout incontinent& de plein droift
de mes fucceffeurs librement, abfolttment, grjdmnulempefchementrfAuisie
en mt main &
Vous deliurerdicinquante (y cinq mille fols Merlans,
où vous laifferai pendant vcflre viela
içiiijfance dudit Comté fous le f dits accords & conditions, me referuantle chois de faire l\ne ou
l'autre de ces chofes.
V. QuefîvousriefyoufeT^pasmadite confine,lorsqu'elle fera en aageou que cependantvous
vrenieXyne autre femme déslorsvous me remetre'Z ledit Comté & madire Coufine a moi &
à mes fucceffeurs fans fraude, ni délai. Semblablement vous mourant fans en fans tout ledit
Comté & madite coufine ouï autre paterne de Centulle ,fivomïaue%Jfyoufee retiendront en
mon pouuoir & de mes fucceffeurs.
y. excepte de ladite donation, & fe férue à moi & aux miens
T à
mon domaine & de mes
fucceffeurs,tontela\>allee& terre appellee d Aran auec tousfes vallons, montagnes, & habi-
tans,,& toutes autres chofes apartenantes à Fvfage de l'homme attendu qu'il confie que ladite
terre & vallée à Aran n'apartienten rien audit Comté.
VI. Outre cela quvn chafcunfçache quevous Gaflon Vicomte de Bearn & Vos fuccef-
feurs méfies obligés par homage, & ferment corporel de garder & obferuer toutes les fuf-
dites chofes. Et Vous &vos fuccejfeurs me remettre en mon pouuoir & de mes fucceffeurs ap-
paifeX^ou courroucés Lourde, £r tous les Chafleaux & fortereffes dudifl Comté autant de
fois que vous en fere%^ requis parmoi ou parmes Commiffaires. Ce quevous n'empefchere7
pds, ni néuitereX^duec dol fraude detfreveupar moi ou mes fuccejfeurs nïparnos mef-
&
fagers.
VIL C cil pourquoi, moi Gafion Vicomte de Bearn fufdit, de mon hongre '& fianche
Volontéie vous promets avous mondit Seigneur Alfonfe par UgracedeDieuiUuflreRoi, &
à tous vos fucceffeurs perpetuelement d'executer cir accomplir toutes les chofes fufdites de bon-
ne foy
fans dol ni fraude, fous ïhomage & ferment corporel; foubslequel ie promets aufiij
que les Seigneurs & Gentils-hommes dudit Comté, & cent hommes des principaux de chaf-
que ville, iureront fidélité a Vous & à Vos fucceffeurs & de garder les fufdits paéîes ac-
cords, &conuentions.EtVous promets pour moi & mes fucceffeurs, de vous aider & à Vosfuc*
ceffèurs franchement & loyaumenï auec ladite terre & Comté contre tous hommes & femmes
aperpetuite.Et confens & promets A accomplir ce dejjks ainfiquilefieferit £r qu'ilpourraeflre
expliquée» bon fens,àvojlre profit Seigneur Roi, & de Vos fucceffeurs. Ainfi Dieu rriaydei&
ces quatre faintts Euangiles de Dieu.
VIII. Et moi fufdit Roi ie vous maintiendrai & de fendrai de bonne foi comme l'vn de
mes Nobles &Grands Seigneurs. Ceci fut fait au mois de Septembre l'an mil cent nonan-*
re-deux.
la
IX. De teneur de céta&eonpcutaprcndrc,que le Roi Alfonfe s'eftoic faifi
du Comté de B egorrc par bien-feanec, & fous pretexte de la minorité de la ieuns
Comteffe, & de fa parcnté, afin de difpofer à fongrédefàperfonne&de tout le
Comte, pluftofl que par aucun droiét de fief en défaut demafle, comme Surita
s'eft perfuadé. Car les Rois d'Aragon n'auoient aucun droit de réduire cette terre en
iîef mafeulin ni priuer de la fucceflion de ce patrimoine les filles, contre l'ancien
vfage. Car Beatrix merede Centulle, poffedoit le Comté, lors que Centulle fut ma-
rié auec elle en fecondes nopces l'an 1078. V ne autre Beatrix.fille deBernard, & pe-
tite filledeCcntulleComtedeBegorre, pofleda en propriété la terre de Begorré,
vingt ans apres l'accord de vafTelagepaneauecleRoiAlforife Premier, & fut ma-
riée aucc Pierre de Marfan enuiron l'an 1140. D e forte qu'A lfonfc Second auroit
commis vne iniuftice s'il euft prétendu à bon-ctcient, que la BÎgorre lui apartenoir,
acaufe que la fuccefllon eftoit efcheuë à la fille de Bernard Comte de Comenge:
puis quel'onvoitpar les exemples allégués, queleComté tomboit en quenoüille,
& que mefmcs fuiuant l'vfage d'Efpagne certifié parSlanca, lcsHonncurs & Ri-
combries apartienlient par droit de fuccefïîon auxfilles, demefmequ'aux enfans
mafles. Aufli peut- on reconnoiftre dans cet a&e, que le Roi Alfonfe veut en quel-
que façon aiîeurer le Comté entre les mains des vrais héritiers du Comte Ccntulle,
confenrant queles fils & filles defcendants du mariagede Gafton & dela Comteiïc,
puuîen t y fucceder fans diftin&icm de fexe Quoi que Surita auec vn peu de défaut
de bonne foi,ait eferit pour fouftenir fa première coniecture, que cet accord ex-
cluoit les filles de la fucceiïion.
X. Pourtant il ne faut pas diffimuler, qu'il y a deî'iniuftice en cetrai6té, au pre-
iudice des heritiers légitimes duComteCcntulle,&àrauantageduRoiAlfonfe.
Car encore qu'il y euft outrela ieuneComteiTe hlle du Comte de Comenge, quel-
que autre fille de la race de Centulle, comme l'acte fait foi, neantmoins il y a claufe
dans ce contract qui ouurcla reuerflon du Comté au profit des Rois d'Aragon en
cas que la lignée de Gatton, & de la Comtefïè vint à defaillir. Qui eft vne condition
fort defraifonnable,ôc qui ofte ouuertcmentà vn tiers fon droi6bde fucceffion le-
gitime. La mefme iniuftice paroift, en ce que les Seigneuries qui apartenoient en
Aragon aux ComtesdeBegorrejenconfequenccderaccordpaffeentre le Comte
Centulle ôc le Roi Alfonfe l'an 112.2.. & quiauoient efté poflcdées par eux, mefme
la Seigneurie d'vnQuarton de SaragoflTe qui auoiteflé tenue par cet autre Ccntulle,
quielt mentionné en l'attc, font oltécs & retranchées à la icuncComtcffe; auec vu
tel debuifement,
qu'on la dcfpoülllc de fon bien, fous prétexte de liberalité, & de
lui procurer vn bon &: honorable parti, tel qu'eftoitcelui de Gafton de Bearn qui
n'auoit garde d'entrer en difpute touchant les droits de fa fiancee,puis que le Roi la
lui baillait à femme fous ces conditions, ôci'honoroitdcfonallianceau moyen du
mariage de fa Coufine.

I. Siuiia. 1- i.c. 45. nibus à maiori vique ad minorem, habeas 8c tenea»


II. E Tabulario Barcin.in Reg. Ild.f0l.90.N0- perme&fucceflbresmeos,ad meam meoru:nqus
tum fit cu!iftis,quod Ego Ildcfonûis'Deigraoa Rex fidelitatem & fetuitium, tn,(^rfitij &fi!t£, qui ex te &
Aragon. Cornes Darcinon.& MarcliioProuincis, prçdiftac6languiuea.meafucrint procteati, & om-
commendo & dono tibi Gaflon Nobili Vicecomiti neseorum fuccefTorcspcipetuo. Vcrumfîcontigc-
Bearnen. tocumComicatum meum, & tcrram de rie pisfatam Confanguincampraernon, anrequam
Bigona Hinul cum diîefta Conlanguinea mea, filta à te ntilptialiter duûa fuciit in vxorem, concedo ri-
dilcdbi noflri Bernard! Nobilis Comitis de Comen- bi vt poflis ducerc aliam quï fit de génère memora-
ge, nepte Centulli felicis rccordationisqnondam ti Comitis Centulli, quseivt legitimainrefuccede-
Comitis Bigortitani;quamducas&habeas in vxo- fimiliter habeas pradi-
re poffic & debeat cum qua
tem cum prxdiâo Conutatu Bigonitano Ltatim â:um Coraitatum, & terrain per me & per fuccefîb
cum ad nubiles annos perucnerit:hocmodo vc pras- ics.ficutpraediaumcft,adfcriiitium& fidelitatem
didtumComitanim&terram, fimulcum ommbus meamfucceflbrumquemeoriim,tu,& filij.filueque
ad eundem Comiratum peitinentibus.villisfcilicer, tu.-E, qui ex te & illa fuenntCu,
progeniti, Sceorutn
caftellis munuionibus arque omnium genertini fucceflbres Sciendum autem quod ira aâum eft
polTeflionibui, cumMilitibusetiam, &aiiislu3ini- interms&te, quia fi prxfara confangutnea mea,
Tt ij
vel illa fecur.da de qua fupradiftum eft decederer lencmini hominio & iuratnemocorpcraliter pra--
ttontuperftitibus li bcris ex te, & altéra ipfarum pro- ftitoad hxcomniaprxdiclaferuanda&complccda
creatis vel déficiente quandocunquelegitima pro. in 'pcrpetuum. Et tu & fucceffcrestuidabiristmhi
le ex te & altéra rnulierumdcfccndente.pnedittus tnei(quefucce(Totibusin pcrpetuum poteftatem /r^.
comitatus & tota terra illa hbcre,& abfolute,& tt & Pactttt, de Loida & de omnibus caftellis mu-
abfqueomniimpedimento.ad me meofquefuccef. nitiombus, & fortitudimbus eiufdem Comitatus Se
fores incontinenripleno iure reuenetur. Scddabo tcria:, quotiefcumque ànievtlànunciismeis indc
tibiquinquagintaqumque millia folidotum Morla- requifitifuenus. Nccvosinde vctabms, vel vita.
nenftum aut permtttam tibi habere omnibus die- bitis videri à me & fuccefloribus meis velà noftris
bus vitxtux prxdiûum Comitatum & tetram fub nunciis&miiCsviloingeniovel malaarte. Egoita-
ptsediaiscôduionibus & paûionibus.fcruatamihi que Gafton Vicecomes £earnenfisprsdiûus,bono
eleclioneadaltcrumiftorumfaciendum. Ita quod animo & gratuitavoluntateconuenio& prcmiito
fi iamdiftam terram concelfero tibi, in vita tua ha- tibi domino meofupradido lldefonfoDeigratiail-
bereadobitumtuum,ipfoiurelibere& inpacc & luûri Regi,& omnibus fuccelToribus tuis pcipecuo,
abfque omni impedimento ad me meofque fucceP. bona fide, Se abfque fiaude, Si malo ingenio atque
fores prscdiûusComitatus& terra reuertatur.Quod fine omni tuo tuorumque enganno per me & fuc-
fi prxfata confanguinea cum fucrit nubilis, non du- cefToresmeosfub ominiatico Se iuramento corpora-
xens tn vxorem, vcl forte intérim aliam accepens liter pr.-tftuo hxc omnia yt piaditta lant comple-
coniugem, ex tune totum pndi&um Comitatum, re & attendere. Sub quo etiam ominiatico& iura-
& terram funul cum fœpedidtaconfanguinea mihi, mento promiteomcfattuiurnquod magnates& mt<
meifquc fuccefforibus& in noflrainpoteftatemfine lues prsdidti Comitatus Se terrx,&in vnaquaque
ahquo ingcnio& fine aliqua contradiûione & dtla- villa centum de maioribus populi iurent vobis &
tions intègre Se plenaric reftitues. Similiter te mor-
eïtannbus iucceffbribus veftns fidelitatemdeprxdiâo Comi-
tuo non liberis ex te & îpfa confangui- tatu & terra, & de feruandis przlcriptis conuenno-
nea mea vel ex alia feciinda fuperius diéla proerca- nibus&pa&ionibus. Etpiomittoetiamper mcac
ac
tis, totus prsedidtus Comitatus & terra fimulcum fuccellores meos tibi & fucceftbribus tuis, quod ad-
confanguinea vel ahafecundadequa didtum eft fi iuuemus vos femper integra fide & legalitate cum
vxor tua fuerit iumeam meorumque fuccefloLiim prxdiâo Comitatu & terra contra cmneshemwu &•
donatione reuertatur. Excipio autem de prxdiûa
poteftatem ftmmas perpétua. Hxc autemomnia. qucmadmoduia
fuperius
& expreffim retinco mihi & mcis,& feriptafunt &adtuumcoramodumdomi-
proprietati mesacfucceflbrpmmeorum, totum v*l- ne Rex, Se fine tuo tuorumque fuccefloi um engan-
lem & terram qu* dicitttr Aran cum omnibusvalli- no, fano intellcâu, intelligenda promit te & ton-
bus fuis, montibus, pronis, inclinis & terminis om- uemo attendere 5e complero per me &e per fuccedb-
nibus fimul cum fuis habitantibus & ceteris omni- res meos per fecula cunda. SicDeusmeadiuuetâC
bus advfumhomints quoquomodo pertinentibus; hx.c Sacrofanâa quatuor EuangeliaDei. Item ego
Cumconftet prtdiftitm terram vaUts Aran ad tffnm Rex praeferiptus manutenebo te & defeftdam tan-
Comitatum nihtlemmnopertinere. Pretcrca certum fit quam Nobdem Adagnmem meum per bonam fidenu
& cogniturn quod tu Gafton Vicecomes Bcarnen. Fa£tura cft hoc menfe Septembris anno Domiui*
& fiiccsflores tm altnftimihimeifquelucceflotibu» millefitno centcfimoNonagcfimofecund*.
CH AP ITRE X.
Sommaire.
La (omtefe de Bigorre femme de Gafton eftoit nommée Peronelle ou Pe*
tronilla. Elle eftoit fille de Bernard Comte de Comenge, >&de Stépha-
nie Comtejfe de Bigorre fille du Comte Centuh Troifiefme. 1 1. Ce
Comte de Comenge fut marié a trois femmes 3 lapremiere efloit fille d'Ar-
1 naudde La-Barte. La féconde eftoit fiHe du Comte de Begorre, qui eli
nommée Beatrix dans la Butte du Papejnnocent. La troifiefmefut
Marie de Montpelier, qui fut mariée à Pierre 1{oi d' 'Aragon. Q Roi
pourfùit la fèparation de fin mariagefbm prétexte du mariage du Com-
te de Comenge auec çJÏÏCarie. Jl en eft débouté. Le C omten auoit fo'mt
eftéfèparépar autorité de l'Eglifè3de Beatrix de Bigorre. III.
Taren-*
té entre le Tiçid' Aragon & la maijÈn deBigorre douteufi. IV. o^Ca-
rie de ç^Contpelierauoiteu deux filles Aiatilde& Peiro?iesdsfon ma*
riage auec le Comte de Çomenge.

Ette ieune Comtdïe de Bigorre n'eftpas nommée en l'acte prece-


dent, mais nous aprenons d'ailleurs qu'elle fenommoit Peronelle
ou Peyronelle,Pmwji//d.Ellenafquit du mariage de Bernard Com-
te de Comenge, &d'vnenlledeCentulleComtedeBigorre, com-
me il eft enoncédanslecontra6tallegué.Ietrai6teraicnfonlieudesComtesde Bi-
gorre II fufEra de remarquer maintenant, que Centulleni. du nom Comte de
Bigorre, fut pere de la ComtelTe Stéphanie, laquelle onnommoicaufli Bearnx, qui
fut mariée à Bernard Cote de Comenge3&futmeredePeronelleprornifeà Gafton,
1 1. O r ce Comte Bernard fut marié trois fois, & l'on pretendit qu'il auoit fes trois
femmes en vie à mefme temps comme l'on peut aprendre par la ientence du Pape
Innocent III. del'an 12.13. rendue fur le diuorce que le Roi Don Pierre d'Aragon
pourfuiuoit contre la Reine Marie de Montpelier fa femme, qui eft rapportée au
longdans les Indices de Surita, & le fait en abrège dans fes Annales. Car le Roi
d'Aragon, propofa pardeuant le Pape, qu'il auoit pour fufpect ion mariage auep
la Dame de Montpelier, difantqu'elleauoiteftémariéeauecleComtedeComen-
ge qui eftoit encor en vie, (ans qu'ils eufTenteftéfeparés par autoritéderEglife, &
que de ce mariage eftoient nées deux filles Matilde, & Petrona, ou Peyrone: ad-
iouftant qu'il auoit audi quelque affinité auec fafemme Marie, dautant qu'il auoit
eu conncyilanced'vneDamoifcllc proche parente de cette Reine. Le Pape commit
rinftruduondelacaufeàl'EuefquedePampelone,à Pierre de Chafteau-neuf, & à
Raoul Moine de Fontfrede, Légats pour lors du S. Siege, & apres leur accès à
l'Archeuefque de Narbonne,&c a deux autres Euefques l'es Legats. La Reine ref-
pondit pardeuant eux, que par le commandementde (on pere eUe auoit efpoufé le
j
Comte de Comenge maisquelemariageauoiteftécontiadtéparforce, & contre
les règles Canoniques,attenduque le Comte eftoit en de^rea/Tes proche de parenté
& d'alliance auec elle,& que d'ailleurs, il auoit en ce temps deux femmes en vie, dont
l'vnc eftoit fille d'Arnaud de La-Barca; (où pluftoft de La-Barte qui eftoit en ce
temps le nom de la maifonVicomrale de Barouffe& Nèfles, proche du Comte de
Comenge;^ l'autre eftoit la fille du Comte de Begorre. AquoileRoi Don Pierre
repliquoic, quelemariagedeLa-BartcauoitcftéfeparépariugementderEglife,Sc
la filledu Comte dcBigorrefemmeduComtedeComengecftoitparente du
que
Mais le procès ayant efté remis pardeuant le Pape, & la caufe
Roi,FilidmComitisBigorrA\>xoremComitisanteditfifuiffetibi confanguinirate auec beau-
examinée conmnSlam.

coup de foin en plein Confiftoire des Cardinaux, dautant qu'ilfutbien&deuë"-


mentiuftifiéquela Reine&leComtedeComcngeeftoientparents,& allies entre
le troifiefme & quatriefmedegré, & que precedemment le Comte auoit efpoufëen
face d'Eglife Beatrix, de laquelle il n'auoit point efté feparé par autorité Ecdefiafti-
que, n'ayant mefmes pu eftre verifié en cette inftance le degré d'alliance qui auoic
efté propofé, le Pape auec l'auis& commun confentementdes Cardinaux, demitle
Roi de la pourfuitedu diuorce, & lui ordonna de reprendrefa femme.
III. De ce difcours il apertqueBernard Comte de Comenge eftoit en corevi-
uant, lorsque le RoiPierre efpoufa Marie de Montpelier, c'eftàdirei'an1204. &
que la fille du Comte de Begorre femme du Comte de Comenge eftoit tenue pour
parente du Roi d'Aragon. Ce qui s'accorde fort bien auccl'a&eremis ci-deffus, où
laComtelTe Peronelle cfi qualifiée petite fille du Comte Centulle & parente d'Al-
fonfe Roi d'Aragon, qui eftoit pere du Roi D on Pierre. Erneantmoins ce Roi ne
put iuftifierfuffifamm eut cette parenté pardeuant le Pape.
I V. Guillaume de Puylaurensauteur du temps fait mention de ce procés au Ch.
x i. & du mariage du Roi Pierre auec Marie de Montpelier, & de celui de Bernard
Comte de Comengeauec lamefme Marie, affeurant qu'il eut d'ellc deux filles, dont
l'aidée fut mariée à Sancius de Barca, & la féconde à Centulle Comte d'Aftarac
Auffi la Reine Marie en fon teftament qu'elle fit l'an 12.13. reconnoift auoireu deux
filles du Comte de Comenge,nommées Matilde & Peirone veut & ordonne qu'el-
les fuccedent en la Seigneurie de Montpelier, en cas que fon fils Iacques Roi d'Ara-
decede fans enfans,
gon
II. Surira in Indic. adannumui;ô IV. Chants de France. Surita in Indic. ad an-
III. Guill. de Podio Laur. c. x». num 1119.
CHAPITRE XI.
Sommaire.
Gafion efloufa la Comteft en l'Eglife Noftre Dame de Muret prés
MaJîac.Verifié par deux aftes. Bernardde Morlane 6uefyued'Olor<m.
II. Examen de l'année de ces nopcespar le temps des Abbés de Saubala-
de. III. Cjafton auant les nop ces prend le tiltre de Comte de Bigorre.
Le tiltre de Bearn efi préféré dans les aBes publics a celui de 'Btgorre.
IV. Vérifiépar la Fondation du Prieuré de Pleixac au Vicomtede
^Brulhés. Gafton ejt le Fondateur de ce Prieuré. Brulhois réuni a la
mai/on de Bearn. V. Cette preference Vérifiée par autres afîes. Ber-
tran de Beceiras Eue/que d'Agen. Arnaldenfis moneta. VI. Cette
préférence vérifiée par *vn atte de SainBPé. Ç^afton exempte les Jù jets
de ce Monajiere qui font en Bearn d'aller a laguerre, & a l'Orde. Ex-

,
plication de Ordea ou Orde. Vuardea expliquée dans les Loix dejUm-
fieoths & dans les Capitulaires. VIL Treuue premptoire de la pre-*
ferencedeBearnàBegorre.

E mariage du Vicomtè Gafton 6c de la Comteife Peronelle fut


confommé, la MefTe nuptiale ayant cfté célébrée en l'Eglife Noftre
Dame de Muret en Bearn prés de Maflac,par Bernard Abbéde Sau-
balade, le premier du mois de luin comme l'on void dans deux
a£tes,dontl'vn contient l'odtroy que Gafton Vicomte de Bearn &
Comte de Begorre fait à ce M onaftcrc, du droiârdepafquage
derenfes pour fon beflail, au
lieu de Lengos, & enlaforeïlappellécDomeig, auec aux voifîns gentils-
hommes, roturiers, clercs, ou laïques, de le troubler en la poffeffion de cécvlàge,
fous peine d'encourir fon indignation, &de payer mille fois d'amende au Vicom-
te. Le date de l'acte ell conceu en cettefaçon Ceci fat fait à Sainfle Marie de Mur ed
lemefhiei^urqHeCajloneJjiûHfa fa femme,lafille de Bernard de Comen^e, aumeÇmeliett aux
Calendes Bernard efiant Abbé de Suubalade ,qmcelebrace iourUMeffe nuptiale pour
Gafton & fa femme>aitditlieii de Saintte Mariede Mured. Les tefmoins font Bernard
de MorlaneEuefcjued'Oloron,GuillemOdd'Andons^Bernardd'OufTe, Guillem
Brun d'O loron, &plufieurs autres. L'autre a£be contient le don de pafquage par
toutle territoirede Salies, pourlebeftail du monaftcre,aucc les meimes peines ôc
defenfesquifontenl'acte précèdent. Cequifut fait les Calendes de Iu'm au me fmeiour que
Gafton oiiitla Meffe auecla fille de Bernard Comte de Comenge, qui fut célébrée par Bernard
Abbéde Sdubalade,dtilietideSainfte Mariede Mured.
11 Mais la coniignarion de l'année s'eft arrefte'e au bout de la plume de ces Efcri-
uains. C'cft pourquoi Ils m'obligent de la recheher par les années de laPrelaturede
l'Abbé Bernard fuccelTeur d'Arnaud. Cet Arnaud cinquiefmeAbbé de Saubalade,
fuccefTeur immédiat de Geraud( comme celui-ci l'eftoit de Matthieu, Matthieu de
Bertrand, & Bertrand deHelie premier A bbé. ) Siegeoic l'an 1170. & accepta la do-
nation que Bernard Guillaume de Iaçeslui fitauecleconfentementde fa femme
Oflalefe & de fesenfans de la iunfdi6tionc|uefonpcrcluiauoitlaifréefur l'Eglife
deCamtort,aucc toutes fesapartenances, Bernard Eucfque d'Oloronyapponanï
fonconfenccmcnt,àNauarrensau mois dcIuillctii9O.Arnaud continua fàprclatû-
Bernard lui fut fubftitué. De forte que Ton peut
re iufqu'àla fin de l'année 1195. que
affeurer que le mariage de Gafton, ne fut pas célébré auant le commencement de
l'année 1196.
I 1 1. Cependant il eft certain, qu'ayantreceu du Roi Alfonfe l'inueftiturc du
Comté de Bigorre, dés l'an1 1 9 1 il en prit tout incontinent la p offeflion, & le titre
deComtedeBegorre,auantlaconfommation du mariage;
auec cette precaution-
neantmoins,quclctiltrc & la qualitédela Seigneurie de Bearn,quoi que Vicomtalç
feulement,precedoitle titre de Comte de Begorre: d'autant que la maifon de Bearn,
outre qu'elle eftoit fon ancien patrimoine, preccdoitcncetempslamaifonde Be-
gorre, ôc tous les autres Comtés de Gafcogne,cnluftre, honneur, &àl'AbbédeSau-
dignité.
1 V. Cequiparoiftenladonation,qu'ilfitrannéeM. ex ci 11.
belade Arnaud de Bas,de toute la Parroifle de Pleiflag, qui eft dans leVicomtéde
Brulhoisîdonti'aâre eft tranferit parmi les preuuesde ce Chapitre, pour faire voir
que la villede la Plume, &le reftc du Vicomté,quicfide l'ancien domaine de B earn,
&auoitefté donné en partage auant l'année 1060. à Hunaud Abbé de Moyïîac,
eftottreuenuà la maifon de Bearn par fa profefïion monaftique& que noftre Ga-
fton en eft oit le maiftre.Cequi donnera fujet ci-apres de faire des plaintes, contre les
inuafions du Comte Simon deMontfort.Ioint quel' eftabliflementd'vn bon Prieu-
ré, quifubhfteencore fous le nom de Prieuré de Pleixac, meritoit cette obferuation:
outre la preuue qui fe retire de ce titre de la preference de Bearn fiir la qualité de
Comte de Begorre.
V. Le mefme ordre eft obferué dans les actes publics lors que l'on confignoit les
dates par les noms des Princes comme Uonvoid dans la donation de la difme de
Taxoeres faite à Bernard Abbé de Saubalade, par Bernard deReuignaa, lorsqu'il
reuenoit dela Cour du Roi Alfonfe de Caftilîe,tfe Rege Anfos de Caftere. Ce qui
obligea Odon deTarride, qui poffedoit la moitié' du Chaitcau 5c de la difme de
Taxoeres, & fa feeur nommée Comtefte de Montcaub, de faire vne femblableli-
beralite de leur portion, en faueurde ce Monaftere. Ce qui fut confirmé fous l'or-
meaudcuantl'EglifedeMontcaub,Bertrande Bcceiras cftantEuefqued'Age^Rai-
mond Comte de TolofcjCir Gdfton Vicomte de Bearn, de Ga.ua.vadn, & de Brûles ,&
Comte de Begorre l'an 1195. Pour l'augmentation & agencement de ce bcnefice,àla
pricre du mefme Gafton, le Prieur de Lairac lui bailla en fief, nomine fcok tout Ic
droi&quiluiapartenoitiurrEglifcdePlexac moyennant vingt fols de rente A,-
ndUenfismonetct, payable chafquefefte de S. Martin, l'an M. cxciv. Bertran cftanc
Euefque d'Agen, R> Comte deTolofe. Régnant Gafton Vicomte de Bearn Se
Comte de Begorre.
VI. Onpeutreconnoiftrela mefme preference dela rnaifonde Bearn, fur celle
de Begorre, dansle priuilege que ce Prince eftant allé auMonallere de SaindtPé de
Geyres, accompagné d'vn grand nombre de perfonnes illuftres & remarquables,
octroya en faueurde ce Conuent, & le fit confirmer par fa CourdeBearn accor-
dantàtous les fujets & valTaux du monaftere, qui eftoient en Bearn, l'exemption
d'alleràla guerre, & àl'Orde. Ce termeOrded, ou bien Orde,eft interprété dans cet
ad:e en termes formels, pour vne foudaine & prompte pourfuire, que l'on fait con-
tre la courfe des ennemis. Cettediîtionaeftéconferuée parmi le vulgaire, pour fi-
gnifierl'affembléequi fe fait auec le fon du bafroi, Se mérite d'eftre expliquée en
confideration de fon antiquité. Car Ordea, oviVttdrdea, eft vn terme Gotthique
employépar le Roi Eruigius dans les Loix Vuifigotthiques & eft aufli vfurpe dans
les CapitulaireSj fans qu-'ilfoit expliqué allés exactement dans les Gloflaircs de Pi-
thou & Lindenbroch, qui fc contententde prendre Vuardea pourla Garde en
de
general. Et ncantmoins confiderant de prés l'ordonnance d'Eruigius, on trouiie-*
raque cette didtion fïgnifiela garde, & la lcuée que l'on fait dansles Villes & Com-
munautés, pour empeicher les defordres, tumultes, & (buleuemens inopinés, qui
arriuentfurles lieux,tandis que les autres bourgeoisfont occupés dans les armées du
Roi. Car les Rois Vuifigoths, & mefmes les François n'vfoicnt de cette précaution
en la leuée des gens de guerre, qu'ils faifoient dans les Prouinccs,que pour empef-
chéries deffeins des factieux, ou des voleurs, ils ne denuoient pas entièrement les
bourgs & les communautés, des hommes de feruice; mais pluftoft laiflbient quel*?
que Chef dans les lieux plus propres, pour en conuoquer lafTembléc, qui fenom-
moit Ouarde ou bien Ordr.
VII. Brcfenl'a&edc la declaration de l'an mt. que fit Gafton^au Synodede
Lauaur de fefoufmettre à l'ordonnance de l'Eghfc, il prend les titres en cét ordre,
Gafto/iparlagracedeDieuVicomte deBearn,& Comte de Bigarre. Ce quifertdVn argu-
ment peremptoire de la préférence de dignité dela maiibn de Bcarn fur cellédeBi-
gofre;puis que cet a&cdcuok eftre porté par le Roi d'Aragon à vn Concile tres-
notable & à fa Sainteté mefme & oû parconfequent les paroles deuoient eftrepc*
fées & deliberéesplus ferieuicment, que l'on ne fait aux aétes ordinaires.

I. ExSiIua:latzCrurtario:Darumeft hoc apud delisCai de Plfima.


Sanitam Mariam de Muredcademdie, qua Gafto V I. E Chartario S. Petri Gener. Notum fîtvtri-
duxit m vxorem filiam Bernardi Comitis Conue- que ièxtii,&tamprsfentibus.quamillis qui funt in-
narum, in eodcmloco kal. Iunij.Bernardoexiftente pofterum nafcituri, quod Gafto Vicecomes Bearné.
Abbate de Silualata,qui ea die celebtauit miflam nu- fis, & Cornes Digotrenfis venicns ad S. Perri Ge-
prialerrt
de Gaftoni & vxori eius apud Sanitam Maria nerenfis monaftenum cummulticudincfublimium
Mured. Teftes iftoram donatiuorumfunt,Ber- perfonariira decreuit ampliare eiufdem monafterij
nardus de Morlana Epifcopus Olorenfis, Guilem Hbertatis priuilegium ad (uorum fimilitudincm *ft-
od d'AndoinsjBcrnardusde Oufla, Guillembrun tecefforum. Orto itaque honcûa;deliberaronis con-
d'Oloron Se alij multi. filio & prxdiâo domino G. diuinitusinrpirato, ab-
IV. E Chattatio eodem:In nomineDomini noftri foluit idem Gafto in Bcarnio, & itl toto Vicecomi-
I. C. Notum fit cunttis fidelibus ram praefcntibui tatu Bcacnenfi fuo, omneshomines ad dominium
quam futuris, quod ego Gallo VicecomesBearni, S. Petri Gcnercnfis pertinentes, abcxcrcitu,&ab
& Brulics & Cornes fiigoirx,do & concedo in omni expeditionis génère, & à rtptntimthofiifimixfe-
perpetuum pro me, & pollens meisob redemptio- CHtione, quant VMlgut confneuit OrdeamappelUre, Ad
nem animz mex,& parentum meorum cotam ab confirmarionern hui us donationisprxdi (Sus Viceco-
sntegro parocluamdcPleiiTag,quodhabeo,&quod mes, librum in al tari S. Petri, ficut moris eft t po-
haberedebeo, Deo&B. Maris Siluie-latae, &fia- fuic& eandem donationem in BcarncxfiCurut con-
tribus ibidem deo feruientibus prefentibus, & flitu- firmauit pro fc, & pro omnibus fuis fucceflonbus,
tis &c. Anno verbi incarnati nullcfimo ccntefimo Ltb. ix. LL. Vuiiïg. T. u. l.u. Lib. ni. Capit.
nonagefimu tertio. IbimencioncmfacicA. Sanifi- T.ixvm.
CHAPITRE XII.
Sommaire.
II Les païs de Mixe, Oïiabat, autres qui ef oient de la conquefle de
Gaftoni r.Jùr Us Vicomtes £ Acqs furent demembrésdu temps de lafè-
dition arriuée en Bearn à l'occafion de la Vicomtejfe çXarie. II.
Les Vicomtes de T 'artasmaifires de lamaifbnd'Acqs firent cette inua-
Jion. Appuyés du Roi d'Angleterre. IKamon Vicomte deTartas Am-
• baffadeur pour le Roi d'Angleterre. III. Gafton reprit la ville d" Or-
tes. Tajfe vh traiBé auec Arnaud Raimon de Tartas. Gaslon deli-
vre leCb'afieau de Lourde àGarfie Arnauàde F axe pour ajfurance du
traicJé. Celui-ci le rend à (jaftonjuiuant l'accord à caufe que le Vï-
comte de Tartas ne gardoit point le traiëté. IV. Gaftonfi qualifie Sei-
gneur d'Orté sà caufe de ce qu'il auoit reftabli cette ville a la mai fonde
Bearn. Il donne les Fours d'Ortés au Monaftere de Saubalade. Ces
Fours font exemptés par les habitans de la gardernais non de lafermurs
de la ville au derrière £? leur mai/on-

A rencontre du temps m'oblige maintenant à faire mention des


playes c^ue receut la maifon de Bearn, & du démembrement de
(bnEftat, quecaufalafcditionefmeucparles Bearnois contre Ma-
rie leur PrincefTc. Car les Vicomtes de Tirtis qui auoient recueilli
le debris de la maifon Vicomtale d'Acqs après que Gafton i v.
l'eut entièrement ruinée, & qui auoienteonferué quelques refles de fonpatrimoine,
tandis que Gafton & fes fuccelTeurs poffedoient la Mixe, l'Oftabat, le quartier
d'O rtés, & vnc partie de la Preuofté, & y exerçoient leur autorité & iurifdidïionVi-
corntaîe
Raimonainfi qu'il a efte iaftific ci-deflus Les Vicomtesde Tartas Ramon & Ro-
iejpreualdnsdei'occafionj
bert &voyans les forces de la maifon de Bcarn
aftoiblics & abatuê's par elles mefme, aumoyendelafeditiondomeftique, fe fai-
fnent de ton tcslcs terres & païs,qui auoient ci-deuant apartenu à la maifon d'Accjs,
&c s'en rendirencles maires, enuiron l'in 1 1 71 fans confidererque les Seigneurs de
Bearn les auoient paifiblement poiTedées pendant foixan te ans, & plus. Et peut-
eftrequeleCaualierd'Auuergne fecond Seigneur de l'eleâion des Bearnoiscon-
duiibitfes troupes vers le païs de Mixe pour le recouurer, lors que la Cour de B carn
le fit tuer au boutduPontduSaranh, qui eftàdemilieuëde cette frontiercj
parce
qu'il les menoit contre leur gré, & au preiudice de leurs libertés, qui ne les obligent
point de porteries armes h ors le pais, que crois fois l'année; duquel deuoir ils pre-
tendoient s'erre defiaacquités.
IL Cetteinua{iondesVicomtesdeTartas,e{l tellement veritable, que depuis
cetempson trouue dans les aibs publics dece quartier, vnfilence des Seigneurs de
Bearn, & vne mention tres-frequentedeceuxdeTartas,fous le nom & l'autorité
defquels toutes chofesfe font palfées& réglées dans ces contrées.En quoi iemeper-
fuadefacilement,qu'ils ont eftéfauonfés par les Rois d'Angleterre, qui fuportoient
auec impatience les eftroites alliances des Princes de Bcarn auec les Rois d'Ara p-on,
Oc ne fe faignoient point d'anbralTcr les interdis des Vicomtes de Tartas, quide-
te

bien vnc partie, arma

le Vicomte de Tartas'
le,Vi~ointé~de Tariras Arnaud
.'
pcndoichtcntîèrtftlentdçléûrs'vo|6htés.Dëïaît'ehïannée 1170. Ramôn Vicom-
de Tartas fut emptôyécomme AmbafTadeur du Roi d'Angleterre, compagnie

& en iura l'obferuaÊkMientre tes mains dés Vicomtes1 ;dé Tartas,dtCaftillon&


de Pierre .Lâ-Moté,"ches'Sûrita.t<:

& reprit la

Rairnon, fils
ArnaudR,~inion,
en
d'autres Seigneurs pour conduire fa fille vers le Roi de Câftflle fon mari mefme lé
Roi d'Apigon prôniitrexecutiondes pa&es de mariage au nom du Roi de Caftille,

III. JDr noftrc Gafton qui nef pduuokfouffrirâû'ec bonheur ync telle perte,
fans cri tèfiirbignèr dit reffehtitncnt
puùlammcnt,
&feméi:creênèftatdêfecouurerte
ville
tout, ou
d'Ortésauec quelques terres
adiacent.es. Ce qui dôrtnahèuà Vile cbrhpôfitiôn qui futârréfte'e entre Gaftoii,:&
omte Robert
oufrerc du Vicomte
fils oufreredu Robert Ramon~
par laquelle la ville d'Ortés&fës dépendancesquieftoientàlabien-feahcede Ga-
fton, niréni réunies & incorporéesau domaine de Bearn: moyennantquoi noftrè
Ramon:

Prince le départit de toutes fes prétendons, ïùr les autres terres que fes predecef-
feurs auoient tenuës. Pour afleuranec du traite', on bailla des oftàges de part &
d'autre;& particulicrement Gaftort deliura le Chafteau de Lourde entre les mains
de Garfie Arnaud de Faxe, fous cette condition, que fi le Vicomte de Tartas ne fa-
tisfailoit de fon cofté à l'accord pafle entre lui & Gafton; Faxc remetroit le Chafteau
de Lourde, qu'il tenoit en depott, & fapropreperfonneaupouuoirdeGafton. Ce
que ce Gentil-homme executa de bonne foi, &fe remit entre les mains de Gafton
en la villed'Ortcsaucommcncementdu mois d' AurilderanneeM.exeiv. à caufe
que le Vicomte Arnaud Raimond auoit rompu le trai&éde fa part.
I V. 0 n peut recueillir ce traiété de quelque claufe inférée dansvn àâte du Char-
tulaire de Saubâlade»& encore de là teneur, d'vn a6te de l'année 1193. où Gafton
prend la qualité de Seigneur d'O riés. Cequinepourroit auoir vn bon fensfi on ne
regardoit l'interruptionde la pofleflion de fespredeceffeurs,qui auoient bien com-
pris coufiours Ortés ôc les autres membres de leur conquefte, fous lètiltre general
de Bearni mais célui-cinepouuoitpasfairelemcfmcàcaufedeladiftrad:ion,dontil
voulut marquer lereftabliflTementpar le nouueautitre de Seigneur d'Ortés. Cet a dire
cftvncontra6t d'achat fait par Arnaud Abbé de Saubalade, d'vnemaifon fife en la
ville d'Ortés, pour cent quarante- cinq fols monoyede MorIas qui fut aucorifôpar
Gafton le Vicomte & Seigneur d'Ortés, & cautionné en fa main. Auffi void-on,
que Gafton voulant comme prendre la pofTeflion de cette ville, & tefmoigner que
la difpofition lui en apartenoit,exerce des liberalités a; l'endroit du Conuent de Sau-
balade, & lui donne pour l'amour de Dieu tous fes fours d'O rtés à perpétuité, en
telle forte que tous ceux quivoudront vendre du pain paiftri auecleuain, foient
obligés de le faire en ces fours, & non ailleurs, l'an M. c. x c i i i. tefmoins VV.de
Iaçes.R. de Salbo, Bernardde Lag. V V. de Dufmons. Le Bailed'Orté^Pcrarnak
de Gauarret. le confequence
En peuple de cette donation, i'ontrouuevna£t.edeconfentc-
d'Ortés,
ment de tout qui oeïroye à l'Abbé Arnaud & à tous les Moines
deSaubaladc,rexcmptiondesdcuoirsaufquelsilspourroienteftreobligésjpourrai-
ion de leur four d'O rtés,fçauoir de tout guet,de garde,& de quelle ou taille,excepcé
la fermurc & la cloifon de la ville de leur cofté, tout ainfiqu'vnchafcundes autres
habitis eft obligé de tenir fermé l'endroit où fa maifon cft aflife. Cet acl:e eft du mois
de Mars au commencement de l'année m.c.xgv. Où l'on peut obferuerl'exécu-
tion d'vn article du For General, qui eftoitpradiquédans Ortés, auffi bien,qu ail-
leurs, qui obligeoittousleshabitans, & lès chargeait de tenir en eftat, bien clos, &
& fermé l'endroit de leur maifon
qui rcfpérïdôit fur le fo/Té dela ville.
III. E ChartarioSilutelarx.EgoGajloViceçp-
ntesBcarnenfisdd
fratribus $i\ax-luJt omnibus prsfciuibus & futu,
B. Marias Silux-lar», & Ar'naû- tis,& proamorcDeiomniafurnadcOrcczin
fecuturis, & poflïdratis libéré ex patte
pet-
do Abbati Se fratribus prsfentibus acque pet uû vi habeatis mea,
deBirofcihcetVuillclmum Aner & & omni pofteritatc mcaj& quicunquepanero
cafale rneuro ve.
facioidemcafalehberumabomni feruitute, vtha- nalem fermentatum coquere voluerit non coquatin
beant viiielicet illud & poflidearit, fine aliqua. fer ui- aliis fiirnis,mfiin veftris.Faâa carra anno ab Incarn.
tute Se grauaroine, quod non relpondeant r eque domini vt'.cxc1 1 i.Teftes huius donatjojais funt v,
Vicario neque alicui vnquam"perlons,
fedfem- délaces. R.de Salbq. Bernard us filiuj Periosn. Iu-
perliberumhibeaDt&pomdcant. Huius donatio- lianus BernardusdeLagi W. de Dus Mous Baiulus
nis telles funtw.Airiu de Cremer. Vicarius, de tar- •
de
de Orrez. Perarnaud Gauarret. Alibi in eodem
bat.PetrusdeLandtefla.Aramon Arnaud deOrtez. Chartario îMcmoriïfçnptumrelinquimus, quod
P: de Bmero. Fa&àcartahuiusdohationis,anno ab ad precesArnaudi Abbatis Silux Iat2,& totius con.
incarnations Domini m. cïci-Y. V. Idus,Aprilis uentus ciufdcm loci, populus de Ortci conceflit
apud Orteiium,vbifa&aeftdonatjoifta,^«/»»Àyc«- omnibus fratribus Siluz-latse prsrfentibns & futu-
reddtdiifeGtfoni'tnca-, ris, quod baberenc furnum fuum de Orrez, hberom
licec Garfo Arnaud de F«xt
ptionem ,pre paiticnc qH«mftcer*tiSi, cjnoà redJtret cd- abomni onerc vigilum & cuftodum, & qtixftx,
firm» Lurdam, ntfi Arn. R.Tartafen(isJlaretp«tlif, excepta claufura pro parte domus fuç,iîcut quilibet
interfi & Gaftortempojitrs. clauditparrern domusfux, ica& nos claudere pat-
IV. ExeodcrnChartario:inmanuGaftonisVice-f temnoftram. Hoccxceptofitabomni onere libéra.
comkis,&£>ommidtOrtez.,AnnoM.cxciii.Kii.lAn.- Hanc libertatem concefleruntA.LD.M. C.X.C.V.
apud Ottez. Alibi in eodemChartatio:InnomineP. menfe Martio altcra fcilicet die poil dominicam
& F. &S.S.EgoGiftoVicccomesBearnenfisdono in ramis palmarum.

CHAPITRE XIII.
Sommaire.
"DilfHte entre Gafton, & Ramon Garjïe de Nauaittesfils deGarJïe
Arnaud 3furla remifi du Chafteat* de Nauailles. Confiante de Bearn
de remettre leurs Chafieaux trois fois l'an-
qm les Vaffauxfbnt obligés
née entre les mains des Seigneurs apaisés ou courroucés. IL III.
ftAccordde Gafion & de R. Garjîe de Nauailles. Le Seigneur exerçoit
fa iuftice à Lajcar à Pau., & à la Fourquie de Morlas. Siege du
Chafteau de Miramont. Sancaner Euefque de Lafcar. Guerre entre
Alfonfè Roi de Cafiille &Jean Roi d* Angleterre pour la Gafcogne.
Le temps de cetteguerre marque confusément par Roderic, & Lucas.
Son <vrai temps eft l'an 120 y. V. Su jet de cetteguerre ignoré 'parles
historiens. La Gafcogne donnée en faneur des nopcesd'AUenor d'An-
gleterre & de cet Alfonfè Roi de Cafiille. Iean confirme cette donation,
& finit cette guerre. VI. Faute de Roderic& Lucas, qui difènt qu'Ai"

fonfe domta la Gafcogne pararmes,3 &j?rit Sauueterre3 Ortés & De-


part. Gafion efioit du parti d 'Alfonfè. Il fut a Sainft Sehafiian l'année
précédente auec Geraud Comte d* Armaignac,pourlefalùer}& le recon-
noifire Seigneurde Gafcogne. Ce qui eft 'vérifié par <vn afte du Charte
laire d'Acqs.

E défaut d'inftruâions efteaufe, que iefois obligé de laifler couler


fous la plume quelques années fans faire aucune remarque des
a&ions de Gafton; l'égalité de fes mœurs, & la modération de fes
deportemens, qui lui auoient acquis le furnom de Bon, ayant oftf
les occaiions de noife auec les voifins. Neantmoins fa bontélui at-
tira vne députe auec vn de fcs iujecs, qui re~ufoït delui rendre cous les dcuoirs, qu'il
-ll.
citoit
cftoit obligez, par la Couftume de Bearn.C'eftoitRairnondGarfiedcNauaillcs,
fils de Garfie x\rnaud,feigneur du chafteau de Nauailles,&dcccluideCaftetnau>
Ilauoit efté requis & interpellé par Gafton de lui remettre en main fon chafteau de
NauaillcsjfuiuantledefirduForjquiordonne à tous les Cauers & Gentils-hom-
mes de Bearn,de faire 1 la deliurancc de leurs chafteaux au Seigneur dppaip, ou cour-
roucé, trois fois Tannée;maisil refufa d'obéir & (émit en eftat derefifterà force ou-
uerte.Neanimoinsilfutbien-toft,&rangé àfondeuoir,&rcccu aux bonnesgra-
cesdeGafton.parrentrcrnifedefesamis,qui moyennerentlemefmetraité entre
eux, que Gafton i v. qualifié dans l'a<ftc mari de la VicomtefTeTalefe, & pere de
Centulle qui mourutà Fraga,auoit parte auec Garfie Arnaud de NauaiUcsqui eftok
enregiftréau liuredc Morlas.Termes quifont voir, que fi le brtfflementdu chafteau
d'Ortez n'eut perdu & confomméles anciennes chartes delà maifon de Bearn,nous
eu fiions eu moyen de mètre au iour, aueclefecours du vieux Regiftrede Morlas, les
chofes plus remarquablesde noanciens Princes. L'accord fut arrefté félon le For de
Bearn., conforme en ce point à la Couftume d'£fpagne,& à celle de Languedoc,
qui eft exprimée dans les ordonnances faites parle Comte de Montfort Tan 12.12..
en fon chafteau de Patnies.
Les articles du traiâré de Gafton font ceux-ci, tournez du Latin en François: Que
^jBJSmon Gdrjie doit bailler & rendre le cfjafteau de Mauaïlles trois fois tannée aufeïgneur Gafton
courrouce & appaifé} &<lfèsfuccefp:nrs, & que Ramon Garfie ne fera pointguerre, ni damage
aucunaueckditchaflcaHdupi^neurGafionjniàfesfHccejfèurs. QjtefîR. G. nevouloit point de-
liurerlechdjheatt aufeigneurG<tfton}ktoute heure<pt'ilenferoit requis il fer a tenupom traijlre &
fdrinre du Çeignew Gd$Qn& de fa race Etfilefàgneur Gafion oujônpcceffèurpouuoit après ce
refus fe faïjîr par force du chaflean il neferoit tenu de le rendre idma'u iàR.G.niàfon fucceffèur.
Mais aufi h le feigieurGdfïon doit tenir le chdftedufansyfaire aucundomage. Etlors^ueR. G,
VoudralerecoHurer/il
dolbaillerbonnes cautions aufeigneurGafton, qu'il efteraà droit! &fe'e
trrefenterapardmantfa'utfticepotirfdtisfdireauxplaignansygrmoyennant œjldoit recomtrer le
chapeau fans empefchement.hleantmcinsjiïefeigneur Gafton ou fon fucceffem porte de malienne
Vouloit point rendre le chafteau a R.G. ou à fon fuccejfeur, offrant d'exécuter ce que dejfus > & que
R.G. Je put dbres recouurer par force Jlneferaplttr tenu deleremettreaufei^nenr Gafton ni a fon
fucceffeur,lequel en ce cas ferait tenu pour traiftre & pariurea, R.G. &afarace. EnoutreR.. G.
& fon fucceffeur doit fubir la iuftice du feigneur Gafton à la requeftedesplaignans pour le chafteaa

àeNauaHlesyCoitaLafcaryfoitaPaHyOualaFourqukdeMorlas.Cet accord a eftefaitf entre


hfditi Gdfton & R. G. pour eux & leurs fuccefjeurs, l'an M.CC.V. au temps qù Alforfe Roy de
eftoitengucrrepourh Gafcogneyauecïean Roy d'Angleterre. S.J.eftantEuefque deLaf-
QdftïUe
car,&BernardEuefqued'Qloron. C'eftoit encore autemps que le feigneur Gdfton ajliegeoit le
cbâfteau de Miramont.Les cautions }pleiges}& ottages de cette conuention,fontlejteurde Gaua-
Dotnij kfeurde Ca-
fton, lefteurd'Jndonhs, lefieurdeLanuçe, le fieurde Gerfereftle fieurde
delojefieurde Caftetpugor, lefieurdeMiuJents,leficurdelaffes> lefteurdeLafque, lejîeurd'E-
fbuei le (leur de Bidofe lefeur i A rricau lefi eur de Laye,
lejîeurde Clarac, Raimondde Mon-
Jejteurde Miramont ypourmille fols. Les tefmoins font jf.de Qafenaue,
txner,1e jïeurd'Efcot
Guilem od d' Jndonhs.A.L.deBidofe.J. de Clarac, G. de Miufents.Nefj>a d'Jjfrà. B.d'Oufe.
G. R.deNoye.R.A.de Coarrafe &plujieurs autres.
III. Ces cautions s'obligent à mille fols Morlas d'amende en cas de contrauen-
tion,,c' eft à dire mille fols pourchafeun., (limant les formules de ce temps, dont il a
efté parlé aiLleurs. Pour le Chafteau de Miramont, qui eftoitfituéen la Seigneurie
deBcarn «5c en ce temps afliegé par Gafton, il apert aués que lefiegeCêfaifoit en fa-
ueur du (leur de Miramont,c]uiiccrouueàlaiuice de Gaftonj&fignecétaccord par-
mi les autres Gentils-hommes de Bearn au{ïi bien quefon predccefTeur Auger de
Miramont efloit à la fuite de Gafton iv. au fiege de Saragoffe.
1 V. La date de cét acte fert auffi d'vne Epoque notable de la guerre, qui eftoit
Alfonfc le Noble Roi de Caftille.ôc lean Roi d'Angleterre, quia cité entie-
entre
rementobmifeparles Auteurs Anglois, Se remarque'e confufément par les Efcri-
uains d'Efpague, qui ne remarquent point le temps, ni l'ennemi du Roi Alfonfe.
CarRodcricdeTolede fecontente défaire qu'Alfonfe le Noble, apres auoir mis
fous fon obeïfîance toute la G afcogne, excepté Bourdcaux, la Reole, & Bayonne,
fe retira victorieux en Efpagne, lors que les trefues qu'il auoit faites aucc le Mira-
mamolin d'Afrique venoient à expirer; & comprend cette action entre les Eres
i*3?.&iZ48. ceil à dire entre les années ii 95. 8ciiu. Lucas Tudenfis en fà Chro-
nique
Gafcons parle plus precifement,difantque le Roi Alfonfe mena fon armée contre les
prit
Sainct Sebaftien, Ortés,le Bourg du Pont, Sauueterre, Acqs,&
plufieurs autres villes, rapportantcette victoire entreles Eresizz6. & 1x51. Mais le
temps de cette guerre doit cftre precifément eftabli en l'année 1205. fuiuant l'a&e
produire.
que ie viens de fujet `
V. Pour le de la guerre d'Alfonfe, qui n'a point efte' remarqué par aucun,
il eiloit pris fans doute de la donation de la Gafcogne, que le Roi d'Angleterre
Henri II. & la Reine Alienor,auoientfait en faueurdu mariage de leur fille Alienor
auccAlfonfeRoideCaftille,ceIebrél'anii70.delaquelle donation il eft faitmen-
tion en l'acte de la Renonciation qu'en fit Alfonfe le Sage Roi d'Efpagne,l'an iz 54.
en faueur du PrinceEdouard fon beau-frere, ainfi que l'on verra en ion lieu. D'où
l'on pourra recueillir, que cette guerre fut terminée par vn accommodement auan-
tageux à l'Efpagnol; d'autant que la lettre de la Renonciation fait foi, que Ican
Roi d'Angleterre confirma cette donation dcla Gafcogne, qui auoit efté faite en.
faucur des nopccs d'Alienor auec le Roi de Caftille. Z) J

VI. Mais il ne faut point fouffrir ce que Roderic & Lucas efcriucnt,qu'Alfonie
domta par armes toute la Gafcogne, & particulièrementla ville d'Ortés3auec le
Bourg du Pont,quieftfumommé Départ, &la ville de Sauueterre,qui font deux
villes deBcarn. Car il eft
certain qu'auant de rien entreprendre dans la Gafcogne,
Alfonfe trauailla à gagner les affections denoftrc Gafton & de l'attirera fon ferui-
ce, afin que fon armée peuft auoir quelque retraietc dans les villes de Sauueterre &
dO rtés, qui ne font pas beaucoup efloignées de la frontiere d'Efpagne du coffé de
Guipufcoa, que le Roi Alfonfe auoit cnuahie fur le Roi Sance de Nauarre, les habi-
tans de cette ProuinceayansembrafTé le parti duCaftillaiijl'an 1200. commel'on
peut voir chés Garibai. II efl fait quelque mention des ligues & traictés, qui furent
arreftés entre Alfonfe 5c Gaflonjdansladefchargedel'an 1x54. queleRoi Alfonfe
Ic Sage ôctroyaà Gafton v 1 1. des pactes quiaucient efté entr'eux & leurs predcccf-
fcurs, pour les affaires de Gafcogne. Cette intelligence ne peuteftre mieux verifiée
que par les lettres de la donation, queleRoi Alfonfe & fafemme Alienor firent ex-
pédier faueur de l'Eglife Cathédrale d'Acqs, de quinze païfans
en apartenans au
Roi dans les lieux d'Angonne & de Sa,
en date à Sain et Sebaftien le 7. des Calen-
des de Nouembrc, Ere m. ce. xlii. qui reuient à l'année 1x04. Car cette lettre,
ouïe Roi fe qualifie en termes exprés, Seigneur de Gafcogne, eft flgnccpar Gafton
Vicomte de Bcarn, & en fuite par Gerauld Comte d'Armagnac, A rnaud Raimond
Vicomte de Tartas, & Loup GarcieVicomte d'Ortc qui eftoient venus au deuant
du Roi de Caftille iufqu'à la ville de Sainct Sebaftien
pour le reconnoiftreen qua-
lité de Seigneur de Gafcogne,& lui donner moyen de venir cn fuite auec tes troupes
contre le Roi d'Angleterre, comme il fit l'année fumante 1*05. fumant le tcfmoi-
gnagc de l'acte, contenant l'accord du Chafteau de Nauaillcs.
il. E Chartario LaFcuir. Notum ctit omnibus débat cm» h*nne Rege jjnglupn Vafcexi*. S.A. Epi-
tam prxfcntibus quam futuris.cjuod faâa cft diflcn- feopo tuhc Lafcuircn. B. Epifcopo Olorenfe. Tem-
iio ôc guerrainrer G. VicecomucmBearni Morfa- prstereaquo Dominus G. obfedit caftrum de

&c.
Miramont.
pore
ni,&Gaua[rcti,&Brulefi|,CorniternqueBigorrx, Pixdidlx conuentionis fideiuflbres &:
& R. G. de Naualhes filium G. Arnaldi,qui fuit do- alTccuratores& obfides funt, Doininuî de Gauafto-
minus caftri de N analhes,& caftri de Caftelnau eo no, Dominusd'Andonhs,
quod G. exigebat & requirebat à R. G. caftrum de IV. V I. R.ToU.7.hift.c. j+. Lucas Tuden/îs in
Naualhes,illopafto le illa conuenientia quam G. Ai Chronico.
de Naualhesiam pridem fecerat Gaftoni Vicecomi- VI. Garibail.z4.c17.
tiBcatni qui fuit maritusTalefx VicecomitifTae 5c VI. E ChartanoAqiienfi:Notumfit tam pr*~
pater Centullt qui mortuus eft infrà. ( legendum, fentibus quam futiiris, quod ego Aldefonfus Dei
in Fraga. ) Illa autem conuentio fcripta fuit in Itbro gratiaRexCaftcllst&Toleti, Dominus Vafconisc,
Morlan. Tandem R. G. tonuenircum Domino G. vna cura vxore nteà Ahenôr Regina, & cum filiis
confilio fuorumiiiiiicorurn.Srconfirrnaueruntillarn mcis Ferrando & Henrico,pro animabus parentum
conucnientiam pcilaciamentaadinuiccmfibidata, meoium & falute propre, ac pro dchdtotum meo-
& per illos fideiufïbres & affecuratores qui tttnc da- rum vcniaconfequcnda,libcnrianimo&volunta-
ti fuerunc. Eftautem conucntio ralis, quod R. G. te fpontanca,haccharta donationis, conceflionis
debettradere & reddcic Domino G. irato & paca- & ftabihtatis.doDeo& Cathedrali Ecclffiat Aqué-
to,&fuisfucce(lbnbustcrin anno caftrsrudc Na- fi S. Maris,& vobis Domino Fortanerio ciufdem.
ualhes, &quod R. G.nonfaciat guertam, velali- inflanti Epifcopo dileâo amico mec, vcftrifque fuc-
quodmalumdeilio caftro Domino G. necfuo fuc- cclîbribus perennirer valitura. Donoigitur vobis
ceffbri SiramenR. G.nollet tradere caftrum Do- illos quindecimVillanos quos habeoin Angonne,
mino G.quacunque hotaexigeret R. G.vel eiusfuc- & in Sa cum omnibus iuribus quibus mihi tene-
ceflbf effet proditor & petiurus Domini G. & to banturmrehereditario.vtinperpetuumhabendos»
lins fui generis. Et fi Dominus G. vel cius fucceffor & iricuocabiliter poflidendos. Si quis vero han'e
per vim poftea poflèt habere caftrum de Naualhes, chartam infiringerc praciùmplcrit,ira m Dei omni-
nunquam tencretur rcddcreill ud R. G. nec fuo fuc- potctitisplenancincuriat,&regia: parti milleaureos
tcflbri. Dominus autem G. deber tenece caftrum in canto perfoluar, & damaum quod fupet hoc vo-
abfque aliquo daiîino. Et qilandoR. G. volueri: re- bis aut fucceltbnbusveftris intulerit duphcatum re-
cuperarecaftrum débet dare bonas fittnantias Do- ftiruat. Fada charta apud SanAum Sebaftianum
mino G. quod ftet iuftitix illi & fuis clamantibus,Se Era M. c cxi. fecunda. vu. Cal. Nonembris. Et
fiedebetrecuperare caftrum abfque aliqua contra. ego RexAlfonfus regnans in Caftella &Tolcto,&
dictionc. Si tamen Dominus G. veleius fucceffbt in Vafconia,hancchartam quam fieriiuffiroboro fle
per luam mahtiam nollet reddere caftrum R. G. vcl confirmo. MartinusToletanxfedis Archiepifcoput
cuis fucceflbri hxc facerc volenti, & R. G. per vim Hifpaniarum primas confirmat. Bernardus
poilctrecuperare caftrum, nunquam poftea tenere- Archiepifcopus conf. Ferrandus Burgen. Epifco-
turreddere caftrum Domino G. vel fuo fucceffori; pus, Rodencus Segouiae Epifcopus, Aldencus Pa-
lentinus
& ipfe G.cum fuo fucceflbre effet proditor & per- Epifcopus, Gundillaluus Segobien. Epi->
lUrus R.G. & totius fui generis. Praeterea R. G. vel feopus, Iulianus .1. Epifcopus, Didacus
tius liiccelTot débet (tare iuftitix Domino G. & fuis Epifcopus, Bernardut Baionen.Epiftopus,Galardus
clamanti bus pro caftro de Naualhes, apud Lafiurim, Vafâten. Epifcopus, Gitfto ficecamesBear>rtj,A\aztU3
velapud Pau,veUpud Forquinam Morl. Fadlaefthsc Muni), Giraldtts Cornes Arnumiacenp,. Roderi-
conuentio interprxdi£tamG.&R. G. pro cis&: pro
fucceflbribus vtrorumque anno ab Incarnationc
cus Dias, slrn*ldnt Ratmunndi Vtctcotnti Tar-
taix. Lupus Ssnci), Lupus Garcia VicecomesAtr*
Dommi M. c c v. ttmpore qnt III. Rex Cafielit ç<mten~ rf«/»,GregoriusDias,Min.Regisin Caftslla.
CHAPITRE XIV.
Sommaire.
/• G*flon fi troune enuelopepar malheur dans la guerre des Albigeois a
ïoccafion du Comte de Tolofe. IL Albigeois Sénateurs de Tierre
Bruis, & de Jr£enr't prennent pied en Prouence, Languedoc, & Gafco-
III. Les Vaudoùvnis auec ceux-ci ne font qu<vnjeul corps, &ft
gne.
fortifient a Tolofe, & en Cafiogne. Condamnés au Concile de Tours.
I V. Leur condamnation renoumllée au Concile de Latran de l'an 11S o.
Ce texte mal interprété pour n'auoir diftinguè les Albigeois des Routiers.
V. Les Albigeois excommuniés. Ilsportoientdiuers noms. Sont appel-
lés Albigeois a caufe qu'ils auoient *uogue au païs d'jllbi» qui a œujîi
l'honneur de les auoir condamnés. VI. Les %outiers excommuniés.
Ceux qui ont traicJé auec eux de/chargés du ferment de fidélité, & de
l'homage employé pour la confirmation de leur ligue. Cela ne doit point
eslre entendu du ferment des Vajfaux. Jndulgence pour ceux qui s' em-
ployront contre les Routiers. VIL Que Ue forte de gens efioient ces Rou-
tiers. 'Route, Brabançons, aAragonots, Bafques (putereaux. V I IL
Explication du ferment de fidélité& de l'homage dont le Concile entend
defcharger ceux qui ont traicléauec les Routiers. Le Concile ne confifque
point les biens des Routiers, mais déclare qu'ils font confifquables. IX.
Snioin&var'voyc de pénitence laprifè des armes contre les Routiers. Rai-
fon de cette procedure, tirée de ce qu'ils 'violoient la Paix de Dieu.
E malheur dece ficcle engagea noftre Gafton dans vne guerre funefte,&.
quiapluftoftbefoind'excufepourla
chargée défendre l'infamie dont elle cft
louangedepour
par tous lesElcriuains, que de en recommander
l'entreprife. l'entends parler de la guerre des Albigeois,,& de Raimond Comte de
Tolofe, qui fur attaqué par Simon de Montfort General derarméedcsCroifes, &
fouftenu par Don Pierre Roi d'Aragon, les Comtes deFoixj&de Comenge,ô»
par noftre Vicomte Gafton. Ienc m'attacherai pas neantmoins àdefcrireencelieu
toutes les cïrconftances de cette guerre ni les articles particuliers de l'her efic des Al-
bigeois, me contentant de repreienter foin mairement, ce qui fera neceflaire pour
bienprendrele fait, qui regarde le Prince Gafton.
1 1. Il faut doncfçauoir pour le prefent,que les hérétiquesAlbigeois prindrent les
erremensdelafauffcdodtrine,qu'vncerrain Pierre Bruis Prouençalenfcigna pre-
mièrement en Proucnce, enuiron l'an 1140. d'oùayanteftéchafle auec ceux de fa
iecte par les Archeucfquss d'Arles & d'Ambrun il paiTa le Rhofne vint en Lan-
guedoc, & fut bruflé publiquement vingtans après en la ville de S. Gilles. Vn cer-
tain Moine nommé Henri fut fon compagnon 8c fucceffeiir qui accrut cette erreur
de nouueaux dogmes, & tous deux conioin&emcnt trauaillcrent de telle façon,
qu'ils cfpandirent leur venin parmi le Languedoc, dans lavilledeTolofe, & en-
core danslc pais de Gafcogne, comme remarque en fesFpirtres Pierre le Vénérable
Abbé de Clugni, qui floriiToit en ce temps Se a combatu puifTamment auec S. Ber-
nard les principaux articles de cette hcrelie.
III. Les Vaudoisainfi denommés de Valdo marchand de Lion, qui les appuyaa
ai ces quartiers, fe ioignirent auxpetrobrufiens& Henricicns,& tous
ne tailanc
plus qu'vn feul corpsencore que diuifés en opinions fe fortifierent dans le pais de
Tolole, & en la Gaicogne,c<*mmcronpcùtvoiren la condamnation de cette he-
refie.quefitle Pape Alexandr^^eifïcfmeftmiiéj.au Synode de Tours, rapporté
par Guillaume de Ncubnnge. Roger de Houeden en lafecondeparcie de fon Hi-
ftoire d'Angleterre,tefmoigneâuilique l'infe&ion de cette herefïeauoitglifle dans
le Languedoc &


laGafcogne,& que pour cette raifon les Rois de France & d'Angle-
terre auoientrefolu devenir fur .les lieux l'an 117 8. poureri chatteries hérétiques.-
Mais on iugea qu'il eftoit plus feant & conuenable,deperfuader la Foi
par la doctri-
ne, que d'vfer decontrain&e, qui rend les hommes pluftofthypocrites, que reli-
gieux,comme parlent les anciens. •
I V. Leur condamnationfut renouuclléc parle Concilegênerai deLatran!conv4
!ui
poféde deux cens quatre-vingts Euefques,y prefidant le Pape Alexandre troifieC-
me, l'an de l'Incarnation 118 o.Elleeft contenue
en termes formels au Chapitré z 7/
qui eft le dernierde ce Concile, dans le troifïefmeTomedes Conciles Mais l'Hi~
en
ftoirede Matthieu Paris, ce Chapitre ell conté le' fécond en ordre, & diftribucen
deux Chapitres,dont l'vn porte cette inscription, De bœntiàsdlhegenfibits & diketfis
eoruma^elatiombus. L'autre,De Ruptariis & l>nbantiis prœdonibus qui fidèles dffligunr,
Diitincîion qui n'eft pas inutile, & qui pour n'auoir pas efté bien reconnue par
les Efcrmains, a porté beaucoup de trouble dans l'Hiftoire, & mcfmes dans la do-
ctrine:d'autantquelesAutcursont pris communément les Routiers 'pour les Al->
bigeois, au lieu que ce nom defigne les hérétiques & l'autre fîgnifie les foldats
auenturiers d ont plufieurs fc feruoient en ce (iecle pour affliger leurs ennemis.ï
V. Pourleregard des hcretiques, le Synode en ce Chapitre ayant donné con-
noiJTance qu'ils enfeignoient leur impieté, non plus en cacheté, mais ouuertement
& publiquement,dans la Gafcogne, l'Albigeois, ôc aux quartiers deTolofe, fousle
nom de Cathares, de Patarins, ou Publicains, & d'autres fobriquets que le peuple.
leurdonnoitàfa difcretion,dccemeanathemecontr'eux& leurs fauteurs, défend à
tous les fidèles de les receuoir en leurs maifons, & d'auoir aucune pratique, hantifç,
ni commerce aucc eux,fous la mefme peine d'anatheme, & d'eftre priués de la fepul-
ture Chrefticnne, & des oblations pour leurs ames, s'ïls décèdent en ce péché. C'efl:
le fommaire du Chapitre, quine décerne point autre peine contre les heretiques, &
leursfauteurs & protecteurs, que la peine &cenmreEcclefiaftique,quieft.rAnatne-
me
fans palfer aux peines & coercitions temporelles, qui dépendent de l'autorité
feculicre, & font employées par les Princes Catholiques, pour fortifier la difeipline
Ecclcfiaftique ainfi qu'il eft exprclTément remarqué au commencement de ce
Chapitre. On y peut encore obferuer que l'hercfie eltoiten vogue au pais d'Albi-
geois in Àlbi^ejiOy & conclure delà, que c'efl: vne foiblefleàceuxqui ont voulu reuo-
quer en doute,contre les Auteurs du temps, Roger de Houeden, Matthieu Paris^
Pierre de Valfernai,& Guillaumede Puylaurens, nies Albigeois auoient pris leur
dénominationdu pais d'Albigeois, attendu quel'onvoid parl'autorité dece texte
qu'ilsyfloriiToientj&quemcimesils ciloientappuyés parles armesdela garnifon
du Chaftcau de Lombers à deux lieues de la ville d'Albi ,chés Roger de Houden de
que maiftre Sicard hérétique profeiToit publiquementl'herefie en ces quartiers,chés
G. de Puylaurens Ch. 4. Les iicurs d'Elbene 5c deCatelqui ont voulu deriucr ce
furnom de la ville d'Albi, où fut faite, difent-ils, la prcmiere condamnation de cette
herefie,parGeraud Euefque d'Albi, &fescollegues,en l'année 1176. chés Roger de
Houeden ,fe contenteront bien, fi nous leur accordons que ce defaueude l'herefie
donne plus de gloire au pais, que les hérétiques n'ont peu lui procurer d'infamie}
eftant d'ailleurs certain que la première condamnation fut faite par le Synode de
Tours,n63.& que les herefies font dénomméespluiloft de leurs auteurs,quedulicu
ou elles iont condamnées. Vu lij
V I. L'autre Chapitre duConcile de Latran regarde
dluers les Routiers,quii eft oient de
diuerfes nations, & font fur nommés en ce lieu de noms,fçauoirBrebantsou
BrebançonsjAragonoiSjNauarroiSjBafqueSjCotcrcauXi&Triaucrdinsjlcfquelsjdit
le texte, comme s'ils euiïèntefté Payens, exerçoient vne telle cruauté & inhuma-
nité enucrs les Chrétiens, qu'ils ruinoient & pilloient toutes chofes fàns cfpar-
gnerlesEglifes,nilesMonaftcres,lesvefues,nilespupils. C'eft pourquoi le Synode
fes
condamneauec leurs fauteurs & protecteurs du m efme anatheme que les hereti-
quesordonne que la fenténced'excommunicationfoit publiée aux Eglifes lesDi-
manches & autres iours folennels, déclare abfous & relafchés de tout deuoir de fidé-
lité, d'homage, & de feruice,
afin qu'ils ceux qui fe font attachés par quelque pa&e auec. lefdks
ne demeurent
Routiers, dans cette iniquité; enjoint à tous les fidèles en
remiiïion de leurs pechés de s'oppofer auec armes aux ruines qu'ils font, Se défendre
le peuple Chreftien de fes opprefïions adioufte en termes imperfonels, que leurs
biensibient confifqués qu'il foit loifible aux Princes de les réduire en feruitude, &
queles fidèles quidecederontauecvnevrayepenitence en cette occafion, ne dou-
tent pas d'obtenirindulgencede leurs pechés, & le frui£t de la recompenfeéternelle.
Le Concile rclafcheaufli deux ans des penitences eniointes, & encore o&roye vne
Indulgence plus grande à la difcretion des Euefques, & à proportion du trauail, en
faueur de
ceux qui auront pris les armes contre ces Routiers; commeaufli il priue de
la communion ceux qui refuferont de les combattre, lors qu'ils en feront admonc-
ftés parles Euefques & cependant met tous ceux quifcron en armes pour ce fujet,
leurs perfonnes & biens,fous la protection de l'Eglife^commefont ceux qui vifitent
leSepuichrc de Noftre Seigneur, auec peine d'excommunication contre ceux qui
entreprendront de les vexer ou crauailler. Dans ce Chapitre on peut remarquer
vne procedurefort exacte & pleine de prudence, pour arrefter le mal, fans faire au-
cune entreprife fur la iurifdiihon feculiere:quoi que ceux qui ont manié ce Chapitre
fujets eftoient abfous du ferment de fidelité,
ayent pretendu que les y pour n'auoir
pénétré dans favrayeintelligencc que ieveux reprefenter auec fincerité,apres auoir
expliqué plusparticulierementquelle forte de gens eftoient ces Routiers.
VII. Ce que Guillaume de Puylaurens Auteur du ficclenous infinuë en la Preface
defaChronique,lorsqu'ilefcritquelaterreinfecl:éederhere{iedcsVaudoiseftant
accablée & batuë de malédiction, ne produifoit que Voleurs Routiers Raptorcs &
Ruptarios, larrons, meurtriers, adulteres, & vfuriers. Et en fuite il efcrit au Chapi-
tre 6.que Raimond ComtedeTolofe,long-téps auant la venuë du Comte de Mon-
fort,eitoit tellement preffé de guerre par fes vaffaux pour des occafions partiailicrcs,
qu'il fut contraint d'appellcr d'Efpagne des Routiers,aufquels il dônoit permhTion
«e courir & picorer par tout. De forte que l'on peutdif c que les Routiers eftoient
des gens de guerre,employés par les Seigneurs, qui viuoient fans folde & fans difci-
pline militaire, pillans & rauageans le plat pais ayans pris leur nom de l'ancienne
diction Gauloiiè Rttpta ou Route, quifignifie vne bande & compagnie de foldats,
& eft employée en cefens par les Auteurs Grecs & Latins du moyen aage, rapportés
ar le fieur Rigaultôc Meurûus en leurs GloflairesMixobarbares.Ces compagnies
de
Routiers & Bandouliers fourmilloicnt en ce temps par le Languedoc & la Gai-
cogne,à caufe des guerres particulieres,quechafcunfaifoità fon voifui fans fujet &c
fans ordrejoùl'on employoit,outrelesgens de guerre qui fe leuoient dans le pa'is.,&
les voleurs qui s'atroupoient d'eux- mefincs, les Auentuners qui venoient du païs de
Brabantjd'AragonjdeNauarre^deBafqueSjàrexempleduComtedcTolofe.C'eft
pourquoi ce Chap. du Concilede Latran les nomme Brebançons, Aragonois,Na-
uarroiSjBafques^CotereauxjScTriauerdisiôc Matth.Parisnous l'expliqueparles ter-
mes de Ruptanj &* Brehantij prœdonef,Routict&& Brabants. De Brebannomhtts&Ard-
goniistNanarisy ~Co~&, ~r~Mr~MM. Edienne Euefque dé Tournai les
nomme Cuterellos Bafculos, & Aragones. Au refte ils font appelles CoterelUou Cote-
reaux, parce que les voleurs qui marchoiënt la nuict auec de grands couteaux pour
facager lesmaifons, eftoient vulgairement appelles dans Tolofe Cotereh,' ou bien
Ctihellartjy ainfi que l'on peut aprendre d'vne ancienne ordonnance de l'an n$z.
faite par le Confeil de Tolofe, quieftraportéeparlefieurCatelauliure fécond des
Comtes de Tolofe: quoi qu'il n'y face aucune refle&ion pour rintérpretatïôn'des
Routiers & Coutereaux. J • •'
VIII. Or ces mauuaifes gensheretiquesen partie, ou pluftoft fans ombre de
religion,picoroientla campagne auec telle impieté, que les chofes fain cires eftoiênc
leur butin plus précieux, & pra&iquoient vne telle cruauté, qu'ils tûoient & maffa-
croient bien fouuent, ceux quiauoient la hardieffe de feplaindre de leurs déporte-
mens & neantmoins trouuoientleurappuiparmiles Seigneurs & Gentils-hom-
mes, qui fe feruoient d'eux pour executerleurs vengeances iSc à ces fins en plufieurs
endroits ils auoient fait & iurévne ligueenfemble, & s' eftoient mutu élément obli-
gés au feruice & fidélité fvn enuersl'autre, en la forme pratiquée dans l'Efpagne,
d'où eftoient venus les Chefs des Routiers,àfçauoir faifanthomageI'vn à l'autre
en
pour l'obferuationdes traiclés Raccords arreftés entr'eux, qui eft oit appelle en Ef-
pagne, Pleyto homenage. Le Concile donc pour chaffer cette canaille,prononce Ana-
theme contre eux & leurs fauteurs; & pour alleraudeuantdesicrupules quel'on
pourroit fondermalàpropos, fur les traidtés paffés auec les Routiers, & furlareli-
gion du ferment interpofé pour la confirmation de la fidélité & du feruice promis,
& de l'homage prefté reipeâiuement entre les parties, il déclare qu'ils font quites
& defehargés de plein droit, de toutes ces promdfes, pour eftreappofées à des
accords & trai&és remplis d'iniuftice. EnquoileConçilen'excedepaslbnpouuoir,
puis qu'il fe reftraincT: à déclarer l'iniquité & lepechéquirefultede ces ligues infa-
mes, faites d'autorité priuée, & par confequent l'inualidité duferment interpofé
pour l'exécution de la promené. Iedis par confequent dautantquelefërmentcon-
firmatoire n'attribuepoint de foi aucune iurifdi&ion au iuged'Eglife, encore qu'en
vertudes dernières Decretales non receuês en France pour ce regard, on fefoit ef~
fayé d'mtroduire cette iurifprudence; mais c'eft la nature & condition du contraét
confirmé parle ferment, quiaffujetit la connoiffancedela valeur du ferment com-
qui a le pouuoir d'interpreter ôc de régler le principal. Or
me acccfToire, à celui que
Iefermcnt, la fidelité, &i'homage,dontleConcilefaitmention, ne foit pas celui
qucle Vaflal doit à ion Seigneur, il apert, tant parce que le texte le nomme non pas
Deuoir, mais Accord ôc Pa&e, & encore Iniquité qui eftvn terme, quinepeut
tomber fur le ferment de vaflelage, qui eftiufte en foi, quoi que l'emploi en puiffe
eftre quelques foismauuais queparceaufli,queceshomages&£ermens font pre-
flés aux Rouncrs, qui n'clloient pas des Seigneurs qui poffedaifent aucun droiàde
vaiTelage fur leurs fuj ets; mais des auanturiers & gens fans aducu, quivenoicnt pour
la plus part de pais efloignés, & n'auoient d'autres biensque ce qu'ils gagnoienrpar
le moyen du pillagc. Pour le regard de leurs biens, le Concile n'en ordonne pas la
confifeation par voye de iurifdiclon, mais vfant de termes imperfonelsj tefmoigne
fou defir & ion fouhait, & déclare qu'il eft loifible aux Princes Chreftiens d'vfer de
leur autorité & de confifquerles biens, & réduire en feruitude lesperfbnnesde ces
ennemis du gemx humain.
I X. Il adioufte enfin vneenioinârion de pénitence pourlaremiffion des pe-
chés, qui confifte àprendreles armes contre ces Routiers, auecpemed'excommu-
tr
Vu iiij
nkâtioneonifemix qui rctuicront de les combatrc,dtans admoneltes par les Euel-
ques. Énce poioç, il y auroic fans doute vneentreprife manifefte fur l'autorité des
Princes feculiers; qui feuls portent le glaiue, pourlemanier à leur difcretion, fans
dependredu commandementd'autrui Mais il faut fe rcfouuenir del'eftabliffcmenc
delaPaixdeDicu,dontilaeftéparlécidcmmuCh.xvi. du liure précèdentla-
elle
les fut ordonnée
par le confentemét de tousles Princes &c des Cités, qui requiréc
Euefques de la confirmer auec les cenfures de l'Egide, ainli queGlaberôc Iuo
Carnotenfis ont expreflement remarqué & paiTa apres en loi gentrale dans toute
la Chrcftienté, au moyen du decret des Conciles de Clermont, & de Latran tenu
fous le Pape Pafchal I L l'an 1102,. Dont i'aireprefenté ci- deiTusl'ade de publica-
tion, auec des claufes femblables à celles qui fontenceChapitre, fçauoirpourlc
commandement qui eft fait aux Comtes, Vicomtes,Barons, & Peuplesde com-
batreles perturbateurs dela tranquilité publique, auec la defeharge de deux ans des
penitences enioin&es, & fous peine d'excommunicationen cas de refus. Donc le
commandementd'armer qui eft contenu en ce Chapitre,s'entend non pas contre
les hérétiques, mais contre les Routiers bc Voleurs, quienfraignoientla Paix de
Dieu ordonnée par les Conciles du contentement des peuples; & par ainfi c'eft
pluftoftvneexecutiondesprécédents dccrets ièculiers, qui ontprorogé la iurifdi-
ction.Ecclefiaftique, qu'vne loi nouuelle qui entreprenne fur la iurifdiclion fecu-
liere. Orque ces Bngansôc Routiers, fuffentdesinfracT:eursdelaPaixdeDieu,il
apert en ce que les Eglifes, les Monaftcres, les Clercs,les marchands & laboureurs
ellans fous la fauuegarde publique, &deuansiouïr non feulement delà Treue de-
puis le Mercredy foir iufqu'au Lundy matin,côme tous les autres homes.mais d'vnc
Paix pcrpetuele, ils croient neantmoins vexez, trauaillez, & picorez par les Rou-
tiers, aiiifi qu'ileft obferué particulièrementpar Guillaume de Puilaurens. Ce qui
fut caufe, que la Paix & la Treue de Dieu fut rcnouuellée aux Chapitres zi. &zi.
de ce Concile. Ce point demeure en outre efclairci, par les enio inétions quifurenc
faites au Comte de Tolofe par Milon Legat du Pape lors defonabfolution, qu'il
receut à Valence l'an11,09. Car il lui
ordonna de congédier les Aragonois, Rou-
tiers,Coterels,Bafqucs, & Mainades, de toutefa terre, & ne s'en fcruir point pour
enuahir la terre d'autrui, & lui enioignitde iurer & garder la Paix, qui feroit éta-
blic par les Legatsdu Pape, & de tenir les chemins publics affeurés, LesSeigneurs
& Barons du pais de Languedoc firent le mefme ferment l'an 1114. Depace & t**n~

ga itixta mandaum Legati Domini Papœ mflituenda chez le fleur Catel.


111. Guill. Neubrig. 1. 2..C-15. Roger.à Houcd. VII. Guill. de Podio Laur. c.6.DeHifpaniafi-
i pacte. bi Ruptarios aduecabat quibus licentiam dabat
IV. Conc. Later. fub Alexandre» 11 1.027. per terras libère difeatrendi. Nie. Rigaltiusin Glo.
iatio
Matthxus Paris ad annum 1179. Mixob.voce râ-m.Meurfuisin GlolT.Grscob.
V. Cone. Later. fub Alex. d.c.Sicut ait Beatus VIL Stcph.Tornac. cp. 90. Catel. l.i.desCont-
Leo,,licet ecclefiaftka difciplina facerdotali con- tes de Tolofe c. J. Si quisahquem liominem înalum,
tenta iudlcio cruentasnonefliciat vltioncs Catho quem Cultellarwmdicirnus, chtn culte Um euntemvoUt
licorum tamen;principum conftitutionibus adiu- caufa furandi occident, nullum patiatur damnum
uatùr, vc fepe quscanchomines lalu tare remedium, propter hoc.
dym corporale fupci fe mctnunt venire fiipplicium. IX. Caul.l. i.ç.6.
CHAPITRE XV.
Sommaire.
La condamnation du
Légats du Pape
Comte profita pour abolir l'herefie
en Gafcogne.
vers les Proninces infeétées3 & Indulgence à ceux qui
s y emploieront 3 Jèmblable a celle des Pèlerins de S améï Jacques. IL
^Qouueaux LégatsJtvndefquelse(trP terre de Chasleau-neuf. Il 'vint
en Bearn, & confirma l'an 1201- le partage des biens entre Eue/que, l'
& le Chapitre de Le [car. III.La Ça/cogne entièrement purgée de
l'herefie des Albigeois. IV. 'Pierre Legatvient a S ain£t Gilles par la
perjuafion de cRaimond Qomte de Tolojè. Efituépar vn domestique du
Comte. V. Le Pape Innocent enuoyejès Legats vers le Roi Philippe,
pour le prier de mener <vne armée en Languedoc. Le Roi commet Simon.
Comte de Nlontfort, & luijbudoye quinze mil hommes. VI. Le Roi
expo fa enproye la terre du Comte de 'Tolojè & le Pape déclara que cette
conquête efloit loifihle. Le Comte Raimond anathematisé. VIL Croi-
fade publiée en France. JSAilon Legat abjout le Comte l^aimond 3 luy
baille la (roix. BeTJfrs & Carcaffonne prifes3 & plufieurs terres du
Comte de Tolofè. Jl obtient commifion du 'PapeJlpour fa purgation t &
VIII.
fur fiance pour le partage de Je s terres- porte Je s plaintes au
'Roy d' Aragon fon beau-frere. Ce Roy fait fes remontrances au "Pape
fut ce fkjet contre le procédé du Comte de Montfort. oAJfeure que les
(amtes de 'Tolojè3 de Foix,de Comenge, & Gafion de Bearn font bons
Catholiques & que dans leurs terres occupées par Ai'ontfort n'y a il
pointd 'hérétiques. Offre toute fatisfaBion a l'Sglifè de la part du Qom-
te de Tolojè & demande les terres pour le ieune Comte. IX. Lettre du
Pape aux Légats. Lettre du Pape à Simon de Mont fort pour 1ère fi a-
blijfement des (pmtede Foix de Comenge & de Gafion de Bearn.

A condamnation publique & folenncle de l'herehe des Albigeois


faite par vn Concile générât, & le foin des Eucfquesen leurs Dioce-
fes profita beaucoup pour abolir cet erreur en la Gafcogne;Dau-
tant plus que le Pape Innocent I I I. l'an premier defon Pontificat,
fçauoir l'an 1198. enuoyadeux grands perionnages nommés Ray-
nier &: Gui, vers les PLOuincesd'Aix,Narbone, Aux, Vienne jAmbrun, Lyon, ôc
Taragone, pour s'oppofer aux heretiques VaudoisSc autres, qui gaft oient le peu.
ple de ces Prouinces, les retirer du precipice, ou bien les excommunier, auec ordre
aux Archeueiques& leurs fuffragans de fauoriferles Légats, & aux Comtes & Ba-
de les receuoir Immaine~nént, & les ~lf{ift:er en lcur commiŒon; accordant à.
rons
ceux qui s'employeroient fuiuant le mandementdes Commiflaires Apoftoliques,
vnc Indulgence femblable à celleque gagnent ceux qui vont à S. ïacquesde Galice;
les lettres ietrouucnt imprimées au hure 1. des epiftres de ce Pape.
1 1. Deux
ou trois ans après,il commit derechef & crea ies Légats contre l'herefie
& le pillage ou la rapine, comme parlent les auteurs) Arnaud Abbéde Cifteaux,
Pierre de Châftcau-neuf, &maiftre Raoul Religieux de cet ordre, ches Pierre de
Valfernai, & Guillaume de Puylaurens, quiadiouftequelcsCommifTairesobli-
gèrent aucc ferment le Comtcdc Tolofe dechaflerles hérétiques & les Routiers
de fa terre,& de garder la Paix ad Pacemconferuandttm. Ce qui arriual'an 12.1 03 ainfi
ferment d'obéir à l'Eglife, que prêtèrent les habitans de
que l'on peut recueillir du
Tolofe entre les mains des Légats Pierre de Chafteau- neuf, & maiftre Raoul: qui
auoient défia fait leur reueuë dans lepaisde Gafcogne. Défait l'on trouue dansle
ChartulairedeLafcar, quel'an M. c ci. le neufiefme des Calendesd'Odobre, les
reuenus, rentes, profits ScémolumcnsderEglifeCathedraledeLafcar, furent di-
'ftribue's &c partagés entre l'Euefque Bertrand & fon Chapitre par l'entremife
de Pierre Legat du Siege Apoftolique, qui negocia cet accord fur les lieux & le
confirma.
III. Orcette vifite fut fuiuied'vn effet fiauantageUx, que la Gafcogne fut en-
ticrement retnife fousrobcïffancedei'Eglife.Deforte quel'an 1 2.06. le Pape Inno-
douze Abbés de l'ordre de Ciftcaux
cent ne fut point obligé d'cnuoyer les pour la
conuerfion des hérétiques, du'aux Dioceiès d'Albi, Tolofe., & CarcaiTone, chés
frere Bernard Guidon en la vie d'Innocent I II.FoulquesEuefquedeTolofe, &
NauarreEuefquede Couferans, qui furent députés par leurs collegues vers fa Sain-
teté, n'eurent charge de lui représenter l'cftat déplorable de la Gaièogne, mais feu-
lement des Prouinces de Nar bone Bourdeaux, & Bourges. I oindt que Guillaume
de Puylaurens nous afTeure, que les Albigeois au temps delà guerre du Comte de
Montfort, eftoient referrés dansIaProuincedeNarbone,& dans les Diocefes d'Al-
bi, Rodés, Cahors, & Agen,
I V. Ayant defehargela Gafcogne de la profciTion de l'hcrefîe, qu'elle auoit ab-
iuréc, ie fuis obligé de reprefenterlommairement3 que Raimond Comte de Tolo-
fc, ayant éludé plusieurs fois le defir de Pierre de Chafteau-neuf Legat du Pape lui
perfuada enfin de fe rendre en lavilledeS. Gilles, fous promeuve de lui baillervne
entière fatisfadlïon fur tous les chefs dont il eftoit aceufé. Mais au lieu de fuiure les
bons & falutaires confeils du Légat il femoqua de lui,} & le menaça publiquement
de le faire mourir.,s'il fe retiroit de la ville. Dfait en confequenec de la menace,quoi
que ce Legat euft cfté conduit auec vne bonne efeorre des bourgeois de la ville, iuf-
qu'au prés de la riuierc du Rhofnc, le lendemain, comme il eftoit fur le point de
s'embarquer, vn des fatellites du Comte le bleita fous les coftcsd'vn coup de lan-
ce
dont le bon perfonnage mourut, apres auoir pardonné l'offence à fon meur-
trier. Le Pape Innocent fait ce récit en fa Bulle d'Anathemc contre le Comte
Raimond.
V. Ces defordres & autres qui furent remonftrés au Pape par les Euefques de
Tolofe & de Coferans, portèrent fa Saincteté à déléguer Milon ion Légat, afin & The-
dife Chanoinede Gennes, qu'il enuoya vers Philippe Roi de France, d'implo-
rer fon fecours contre les oppreffions,meurtres, & autres violences que les hcreti-
ques exerçoient à l'endroi£t des Chrétiens dans le Lan guedoc, & le fupplier de s'y
acheminerauec vne armée, ou d'y enuoyerfon fils, promettantIndulgcnccplenie-
re à. tous ceux qui combatroient en cette guerre. Mais le Roi s'exeufa d'entrepren-
dre le voyage, & d'y commettre fon fils, à caufe qu'il auoit deux puiffans ennemis,
fur les bras, l'Empereur Othon, & leRoid'Angleterre;&neantmoinsilpermit
aux Barons de France d'y aller, comme efcriucnt Rigord en la vie du Roi Philippe
& Pierre de Valfernai. Guillaume le Breton en fa Philippiadepaffe plus outre, &
ilous enfeignc, que le Roientrctintàfesdefpens & àfafolde, vnearmée de quinze
mille hommes contre les Albigeois; de laquelle Simon Comte de Montfort auoit
le commandement n'y ayant autrementapparence, que cette guerre euft cité fouf-
ferte dans le Royaume, ni qu'elle euft pu fubfifter longuement, fi l'autorité & les
finances du Roi n'i euflent efté employées.
V I. Il adioufte, quele Roi expofa la terre du Comte deTolofe
en proye, à cor
lui qui pourroic la con qurâcr, & que le Pape fit le m cime de fa part,Rex PapaJ-
?ntd,dit -il côbien qu'il pouuoit mieux diftinguer,& dire que le Roiauoit expole en
proyeles terresduComtcparautorité,comme fonfouuerain Seigneur, au lieu que
le Pape ne fit que déclarer par voye de confultation iuridiquc, qu'il eftoit loifible
aux Chrcf tiens de l'occuper 3fauf & referué le droit du fuperieur Caéolico viro licere,
faluo iure principali, ainfi queportelaBulleduPapeInnoccntderaniio8.quiana-
thematifele Comte Raimond excommuniéd'ailleurs à caufe principalement qu'il
eftoit conuaincupar des violentes prefomptions, d'auoir procuréla mort du Legat
Pierre deChafteau-neuf,tantàraifondelamenaceprecedentefuiuiedés aufïi-toft
de l'effet, que pour auoir retiré deucrs foi, donné des prefens, & receu en fa familia-
rité le meurtrier
logeront le Il prononcelemefme anatheme contre tous ceux quire-
du Lcgat.
celeront ou meurtrier, & ordonne que leurs terres foientmifes en in-
terdiét: fans neantmoïns déclarer qu'il foit loifible de les occuper ;& pour l'exécu-
tion de fon ordonnance, baille fa Legation à l'EucfqucdeCoferans, & à Arnaud
Abbé de Cifteaux.
VIL La Croifade eftant publiée par toute la France, le Comte de Tolofefe
prefenta à Valence en Dauphiné, pardeuant Milon Legatdu Siège Apoftoliclue,
receut fon abfolution, prit la Croix de fa main, & promit aux chefs de l'armée, de
les aflifter contre les heretiques. Le fuccés fut grand ôcfoudain, la-ville de Beziers
fut prife & ruinée l'an iz. 09. &Carcaffonne rendue en fuite par compofïtion, &le
gouuernementdes Vicom tés de B eziers & de Carcafïbnnc commis à Simon Com-
te de Montfort lequel continuant fon entreprife fitde grands progrés &ferendit
maiftre d'vne bonne partie de l'Albigeois, de Pamies, & de Mirepoix ,& deplu-
deursChafteaux qui aparcenoiéc au Comte de Tolofe. D e fo rte que le Comte Rai-
mond alla à Romeenperfonnel'an 12 10. fit fa plain de au Pape, obtint de lui vne
commiffion adreffante à l'Euefque d'Vfés, éleu ArcheuefquedeNarbone
deies terres, Légat
du Siege Apoftolique, àce qu'il eut à furfeoir le partage attendu qu'il
n'auoitencor efté conuaincu d'herefie,nidu meurtre du Légat & fit ordonner par
autres lettres à l'Euefque de Ries ôc à Thcdife qu'ils euffent à proceder au fait de fa
purgation, referuant à fa Saintletéla fentence cfefinitiue.
VIII. Et d'autant que le Comte de Montfort continuoit fapourfuite, & s'e-
ftoit faifi de toutes les terres du Comte Raimond,horfmisde la ville deT olofe,&de
Montauban, ce miferable Comte ht entendre fes plaintes fur ce fujet au Roi d'Ara-
bon fon beau-frerel'an 1 1 1 v. lefqu elles ce Roi appuya de fa faueur, & de fon credit,
remonftrant au Pape par fes Amba(fadeurs que Simon Comte de Montfortauoit
enuahi non feulement les terres du Comte deTolofe poffedées par les heretiques,
mais au ffi les lieux & places, dont les habitansn'eftoientpoint foubçonnés d'here-
fie fans efpargner les terres que le Roi d'Angleterreauoitconftituées en dot à fa
fœurleanne, la mariant au Comte, ni les terres des Comtes de Foix, & deCo-
menge, & de Gafton de Bearn;qui eftoient trois Comtes Vaflaux du Roi d'A-
ragon & partant qu'il n'eftoit pas iufte que leurs terres eufTcnt efté attaquées
& prifes à force d'armes, tandis que fon emploi pour le bien de la Foi contre les Sa-
rafins, l'cmpefchoit deleur donner affiftances outre qu'ils eftoient bons Catho-
liques & ne fouffroient point d'heretiques dans leurs pais. Ce qui fe iuftifioic
a fies de ce que le Comte Simon auoit exigé le ferment de fidélité des babitans fans
qu'il s'eftoit rendu fauteur des heretiques,s'il n'aimoit
en changer aucun de manière
mieux accorder la vérité qu'il n'y auoit point d'heretiquesen la terre de ces Comtes
de Foix, de Comenge, & de Bearn. Il adiouftoitfur la fin, que le Comte Raimond
eftoitvenu le trouuer à fon retour de la iournéegagnée contre les Sarrafins, & ayant
cxpofé les domages qu'il auoit receus par les Croues,imputokàfespechés,de ce que
l'Eglife ne vouloit point receuoirla fatisfa&ion qu'il eftoitpreft d'exécuter, tout
ainfi qu'elle lui feroit ordonnée. Et afin qu'il ne fuit chargé feul de l'opprobre d'vnc
fi grande confulion il delaifïbit fa terre, fon fils &c fa femm e foeur du Roi, entre
fes mains, afin qu'il l'a dérendift^oùfourrntfonbanniiTement. Mais dautant que
cela cauferoit vne grande honteau Roi, & que la peine doit fuiurc les auteurs, & la
vengeance doit élire proportionnée au delicl:, ilfupplioitquele Comte de Tolo-
fe fut conferué auieune fils du Comte, quin'eftoitpointfufpe&d'hcrefie:lequel
iloffroit defaifbien nourrir & eflcucr en la foi,& aux bonnes moeurs,promettant
que le Comte feroit telle fàtisfa&ion qui luiferoit ordonnée, foit en combatant les
Sarrafins en Efpagne, foit au pais d' Outre-mer.
I X. Sur quoi le PapejrepetantcedeiîuSjefcriuitài'ArcheuefquedcNarbone,
à l'Euefque de Ries, ik. à maiftreThedife Chanoinede Gennes (es Légats, afin qu'ils
euflentà fe conduire auecprudenceencétafïaire^quepourauifcràccqui feroit
plus expédient jilsaffemblaflent les Archeuefques Eucfques Abbés, Comtes, Ba-
rons, Confuls, & autres hommes qualifiés du pais, & lui donnaffentavûs de ce qu'ils
iugeroient eftre plus veile pour le bien de l'Eglife, afin que par la voye que le Roi
auoit propofee, ou par quelque autre moyen,la terre conquife fut pourueuë d'vn
Gouuerneur. Les lettres font en date à Latran du quinzielme des Calendes de Fe-
uricr, l'année quinziefmc du Pontificat, dontles termes qui regardent noftre Ga-
fton font inférés au bas du Chapitre. Troisioursapres, îlefcriuit àl'Archeuefque
de Narbone fon Legat feparément, lui ordonnant d'arrefter. quelque treue ou paix
en la Prouince, auec l'auis du Roi d'Aragon & des principaux Comtes, & Barons
& d'euitcr que le peuple Chreftien ne foit trauaillé fous prétexte des Indulgen-
cespubliées contre les hérétiquesjiufqu'à ce qu'il euft receu contraire mandement.
Maisîa lettre, que le Pape eicriuità mefine tcmpsà Simon Comte de Montforr en
date du 16. des Calendes de Feurierl'année 15. du Pontificat, ert plus confiderable,
dautant qu'ilinfinuëaflesquecetteinuafiondes terres des Comtes de Foix, & de
Comcnge & de Gafton de Bcarn, ne lui eftoit aucunement agréable, & ordonne
très expreiîementau Comte de les rétablir en leur premiere pofTeflion, ainfiquele
Lecteur curieux pourra apprendre par la teneur de la letre.

VIII. Inter ea verp qnse idem Rex fic afleruit ue prsiudicium occupaQi licer in eis ncclia'retici
occupaca expreffis vocabulis defignauit terram, aliqui habit atores earum ,fuper hereticœpeftijcr-
quaraclarxmetr.oria:Rex Anglixindocem fu.-efo- rore infamia confpeifi efTent. AfTerebant prstciea
xoriSj Comiti dederat fupradiiko, item terras Comi- nuncij Regis pra:fati, quodeumabhomimbuster-
m FaxenfiSjComitisConuenaiû de G adonis Bcar- rarumillarumfidclitatis exegerisiuramenta Se tei-
iicniis. Infia: Licec iam ditti très Comités vailàlli ras paciarisin habitatcprœdiûas,coscfleCathoIi-
Régis ciufdcm exifterent. cos tacite confitcris.vthsereticoruniabnegeste fau-
I X.Nobili viro Simoni Comitis Montisfortis. torem, vel hxrencis fauere quodam modo refp~n-
Ex parte rcuerendiffimiinChrifta fihj noftriP. illu- des, fi légitime occupafle terrain iilorum alleges.
ftris Regis Aragonum,per nunci»s ems fuit propo- Formabant nihilominustxeoquerimoniaBifpccia-
iMumcoramnobis, quodtu conuencnsinCathoIi- kra quod du ai Rex fcruuio Icfu Chrifti contra Sa.
(.os manus ruas, quibus furfccilTedebterat in homi- racenosinfifteret, &efflifionifunmS<: fuorumfan-
nes hsrcnca: praultatis extendi per Crucefignato- guinem exponerer,proreuerentia fidei Chuftiam,
rurncxfrcitum,ad cfFufionerniuftifanguinis& in- tubona Vaflàloium ciufdem vepeopria viurpabas
r.ocentiumîniuriam prouocatum,Terras Vaflallo- coque fornusdepreilloneminftabasillorum quo-
poterat eis opem fu* proteftionis impé-
tum Regis ipfius,videlicet ComitisFuxenfis,Comi- mintis Rex fuas
r:s CoBuenarum,S<G»iWnis BcArncnfis^nciusgra- derc, vues cxpcndcascontra Sarasenica: gencis
>
perfidiam
perfidiaminauxiliumpcpuliChriftiani.Etcumad-
hiic
<Stum eius propofitum impedirf, Nobilitatltua: per
Rex idem partes filas contra Saracenos intendar Apoftolica fcnpta mandamas, quatenus eidem Ré-
armarc,vcaducrfuseosDominoDucet5toeflicacius gi, & Vaflalisems, terras reftimasfupradi&as,ne ad
poitrinfurgere, quanto maiori quo ad alios quie- nm m fpccialem non generalem Cathohcaefideila-
tegaudebit, inpacefibireftituipcrfcdern Apofto- borafle profettumperretentionemillicitam videa-
licam qux Vaffallortim eius extiterant poftulabac. ns. Datum Laterani x v r. Kal. Febr.Pontificaftus
Nolentesigituripfumfuoiurefraudarijneciamdi-n oit ri anno decimo quinto.

CHAPITRE XVT
Sommaire;
Le cRpi d'
Aragonplus confideré parle Pape pour les intérêts des Comtes
de Foix de Comenge 3 & de Bearn 3 que nonpaspourle Comte de Tolo
fèiparceque ceux-ci ri ejtoient fiubçonnés d'herejîe. Ces Comtes Vajfaux
de ce Roi } a cdufè du Comtéde Carcajfonne3 & Gajlon de Bearnpour
plufîetorsgrands fiefs qu'il auoiten Aragon3& en Catalogne. IL Le Vi-
comte de "Èritlhois apartenant a Gafton/itPtè 'au Comte d' A génois occupé
par le Comte de Mont fort. oAgenois porté en dot aR. C.deTolofèpar
Jeanne fœur du Roi d' Angleterre. Accord de G 'aïton, III.
Conference
du Roi d'Aragon aucc le Lc^ at, & le Comte de M.ontfort fur l'exécution
des lettres du Pape. Il dernande le reftablijfemct de Gafion de Bearn. 8n-
uoye'vnedejpefchefïirlemefmefiijetauSjnode de Lauaur. IV. Ref-
ponfe du Synode^ qui charge Gafton de beaucoup de crimes. Offre de l'ouïr
en fa plainte apres qu il fera abfom de l'excommunication. V. (jalîon.
ï
n'e/r point accusé d' hère fie. L'eïj) anche ment de Eucharïflie ne doit point
lui eslrc imputé. Ancien vfàgede fafyendre fur l'autel la SaincJe Eu-
chariftie dans quelque vafè ou boite.
»
N a pîiireconnoiftrepar la teneur de cette lettre, quelesinterefts du
Roi d'Aragon en Iaconfcruationdes terres defes Va/ïàux, furent
plus confiderés, cjueceux qu'il pretendoit en la cauie du Cornue de
Tolofe fonbeau-frere: dautant que celui-ci eftoit chargé d'herefie,
& du meurtre du Legat; ôc les autres proreiloient la religion Catholiqueuns loub-

çon d'herefie. Or lcVafTclage, quelesComtesdeFoix^&dcComengcdeuoient


au Roid'Aragon,
dépendoit du Comte de Carcafloncvnià celui de Barcelone, &
poiïede en proprictéparle Roi d'Aragon, dont vnepartic des Comtés de Foix & de
Començcreleuoiten homage. Pour le regard de Gafton de Bearn, il eftoit VaflTal
du Roid'Aragon, à raifon des grands fiefs & Seigneuriesde SaragofTc, de Fraga, &
de lacca, qu'il pofTedoir en Efpagne, Se duComte de Bigorrc,dontilauok prêtre le
ferment de fidélité au Roi AÎfonfc Père du Roi Don Pierre, fans comprendre les
Baroneis de Moncadc, & autres terres d'importance, qucfon pere Guillaume de
Moncade,qui eiloit encor en vie, pofTedoit en Catalogne.
1 1. Ce qui fait de la difficulté ence point, confitteàfçauoir quelles eiloientles
terres apartenan tes à Gafton de Bearn, quelcComtede Montfort auoit occupées;
puis qu'il eft certain, querarméedesCroilesn'encniprefquepointdansIaGaico-
Çne, quieftoit exempte d'herenejainfiquei'aifait voir,moins encore approcha-elle
du pais de Bcarn, qui cft éloigné de quatreiourncesdeTolofe. Mais céce doute peut
cftrc leuéei'c remettant en mémoire, que le pais & Vicomrédc Brulhois fi tué dans le
Comté d'Age.iois eitoit des anciennes dcpcndanccsdela ir,.ii(on de Bearn & que
Xx
nollrc Gafton le pofl'edoir paifiblement comme il aefté iuftifié au Ch. xi. par
l'adc de la fondation du Prieuré de Pleixac, & par quelques autres a&es employés
ci-defllis qui le qualifient V icomte de Brulhois. Car le pais d'Agenois & par con-
fequent le Brulhois, fut occupé par l'armée du Comte de Montfort, ainu quela
plainte du Roi d'Aragon le tcfmoigne affés, lors qu'il dit en termes exprés, que la
d'Angleterreà leanne fa fœur, mariée au Comte de
terre baillée en dot par le Roi
Tolofe, auoit eftéeimahie.Orilcftcertain que IeannefilleduRoi Henri d'Angle-
veufuc de Guillaume Roi de Sicile, futmariéel'an 119 6. Richard Roy
terre, &c par
d'An o-leterrefon frère, à Raimond ComtedeTolofc qui deuint homme Se Vaflal
du Roi, pour raifon des terres & Chafteaux qu'il receut en £uieur de ce mariage,la
charo-c du fcruice de cinq cens hommesd'armes pendant vnmois àfes dcfpcns, lors
que l'Ano-lois fcroit la guerre en Gafcognc^ommea obferué Roger de H oueden
fa fecondc partie; quoi qu'ilobmette le nom de ce grand fief, qui cftoitle pais d'A-
o-cnois, ainfiq\.1cl'on aprend par le traidé du Roi S. Louise de'Henri d'Angleter-
re de l'aniz j^.rapporté par duTillet, & des mémoiresde Guillaume deTegula chés
que Simon
le lieurCatel,& encore du Chapitre 63. de Pierre de Valfernai. Pendant
l'
de Montforr cftoit occupé à. la conquête de Agenois après la prife de la ville de la
Penne, Gafton de Bearnfc rendit aupres du Comte pour traicîer quelque accord
l'ayant remis à vn autre iour pour conférer en la ville d'A-
aucc lui. Mais le Comte
cren, Garonne voulut point continuer fontrat&éj comme remarque le Moine de
Valfernai.
Valternai.

III. Le Roi d'Aragon ayant obtenu du Pape fur feance d'armes en faucur du
Comte deTolofe, & commifïion adrefTée aux Légats pour fa iuftification &cn-
corevn commandement pour le reftablifTement des Comtes de Foix,de Conien-
ge, & de Gafton de
Bearn,voulut s'en preualoir à leur auantage & à ces fins eftant
rempli de gloire, à caufe de la grande victoire obtcnuë le 16. de luillct iziz.
fur le Roi de Marrocau lieu d'Vbcda, il paiTa les monts, &fe rendit en la ville de
Tolofe, au commencement du mois de Ianuier fur la fin de l'année, eftimantque
l'exécution des volontés du Pape nepouuoitluieftrercfufcc.A ces fins il priai' Ar-
chcuefque de Narbone, qui tenoit pour lors vn Concile enla ville de Lauaur, de
s'approcher de Tolofe en compagnie du Comtcde Montfort, pour conférer d'js
moyens d'vne bonne paix, ou de quelque treue, fuiuant le defir du Pape qui eftuic
connu à l'Archeuefque; Le Roi propofaau Legat, que le Comtc de Tolofe vou-
lant fe remettre dans le giron de l'Eglife, réparer les domagcs, &;rairevnc;(atis~-
clion perfonelle, pour raifon des excès qu'il auoit commis, telle que l'Egide aduifc-
roit il le flipplioit auec inftance, de procurer qu'il fuft remis en la poffeflion des
biens qu'il auoit perdus. Que fi fa demande ne pouuoit élire receuë pour la perfon-
ne du persil faifoitla mcfmc ftipplication pour leieune ComtcdeTolofe.,à la char-
*re que
le pere, pour fatisfaction des excès iroit en Efpagne combatre en faueur
des ChrefticnSjàla frontière des Sarrafins,
ou bienaux parties d'Outre-mer àla dif-
cretiondcrEglifeRomaine^uiqu'àccqu'ileuft donné des tefmoignages manife-
ftes de fa probité. Il fit la mefrne priere pour le Comte de Cotncnge, pour le Com-
te de Foix fon très-cher Coufin, & pour Gafton de Bcarn fon Vaflal, fuppliant
qu'ils fuffent remis cnleur terre, & aux fidélités de leurs V a (Taux, d au tant plus qu'ils
eftoient prefts d'obeir, & de fatisfaire à la diferction, & au iugemcntde l'Eglife
pardeuant iuges non fufpcdts fi le Concile de Lauaur n'auoit la commodité de
vacquer à l'inilruction de leur caufe. Ces proportions furent rédigées par cfcrirà
Tolofeledixfeptiefme des Calendes deFeuner, & le Roi les fit rendre au Con-
elle par les Clercs & Barons qu'il dépefeh a pour fes AmbalTadeurs, afin d'implorer
de viue voix & par eferit, la clemence des peres du Synode, auxquels il feroitredeua-
ble de leurbonnevolonté & du moyen qu'ils lui bailleroient d'auancer auec le fe-
cours de fes Barons ou Vaflaux les affaires de la Chreftientéaux quartiersd'Ef-
pagne.
I LeConcilcaprcsauoirdeliberéfurlespropofitionsduRoid'Aragon,
V. ref-
pondit dhoulfement, que le Comte de T oloic s'efioit rendu entièrement indigne
de pardon, & ne meritoit point d'eftre admis à fe iuftifier. Pour le regard des Com-
tes de Comenge & de Foix, après auoir reprefenté leurs crimes, conclut que s'ils fe
mettent en peinedercceuoirle bénéfice d'abfolutionjl'Eglife après cela, ne leurre-
fufera pas faiuftice fur leursplain6tes. Pour Gafton de Bearn, le Synode rcfpondir,
que fans parler pour le prcfentd'vneinfimtéd'autresmalefices, defquelsonchar-
geoit communément Gallon, il eftoitligué & confédéré auec les heretiques, leurs
receptateurs, & prote&eurs contre l'Eglift les Croies, qu'il eftoit vn perfecuteur
manifefte des E~lifes, & desperfonnesECClefiafti9ues,Qu'il efloirventi au fecours
desTolofains pour le fiege deCaftelnaudarri,Qujlauoit
auec foi le meurtrier deFre-
Chaftcau-neuf Légat du Siege A poftolique Qu'il
re Pierrede a tenu longuement
les Routiers, & les tenoit encore, Qinl fit entrerrannéepafféelesRoutiersdans
l'figlife Cathédrale d'Oloron, où la corde eftant coupée, qui tenoit fufpenduë la
Boëtc contenant le corps de noftre Seigneur, elle tomba furle paue, & ce qut fait
horreur à le dire, le propre corps du Seigneur fut efpanchépar terre, Qu'ayant violé
feslermenSj il auoit mis les mains violentes fur les Clercs. Etquepourraifondeces
excès & de plufieurs autres, que l'on obmettoit pour lors, Gafton ettoit attaché des
liens d'excommunication & d'anatheme. Toutcsfois s'il ^itisfaifoit à l*Eglifc com-
raeildeuoit, & qu'il obtint le bénéfice d'abfolution, &c que ce fait il fc plaignit de
quelque ebofe, il feroit oiiy en fon droit. La refponfe ellen date à Lauaurduij.
des
Calendes de Fcurier.
V. O ù l'on doit confiderer pour l'honneur denoftre Gafton, que le Concile qui
ne l'cfpargnc point aux chefs d'aceufation qui font d'importance, neleblafmepas
d'eftre hérétique, ni le foubçonne aucunement en la Foi. De forte que l'on peut ai-
feurcr, qu'il nefauorifoit en aucunefaçonlepartiderherefie. Tout ion crime reuiét
àla ligue & confédération,qu'il auoit faite auec Raimond Comte de Tolofe, tant
en confideration du Roi d'Aragon,que parce auffi qu'il auoit la terre de Brulhois
dans le païsd'Agenoisfous l'homage du Comte Raimond. Il fut à fon fecours fui-
uant le témoignagede Pierre de Valfernai lors qu'il partit detolofe auec vne armée
de cent mille hommes, pour aflîcger le Comte de Montfort, dans la ville de Caflel-
naudarri l'an un. Mais l'effort en fut inutil e,& les afliegeans furent contrains de le
retirer. L'accufation d'auoir des Routiers eft vne fuite du premier chef, puis que la
neceflité d'auoir de bons foldats obligeoit les Princes en ce temps, de le feruir des
rou tiers; dontt Pinfolence caufoit fans doute plufieurs defordres au grand regret de
ceux qui le.s employ oient. Commeil arriua dans l'Eglife Cathédrale d'O loron, ou
ces impics commirent vn énorme facrilege, coupant la corde qui tenoit atcachéée
fur 1' Autcl,la boëte qui conferuoit la fainclre Euchanftie pour les malades, fut verféc
par terre. Qui fut vne action quel'on ne doit pointattribuerà Gafton ,nonplus
qu'à l'Empereur Arcadius le defordre de fes foldats, qui entrèrent dans la iàcnftie
de l'Eglife de Conftantinople, pour faifir S. IeanChryfoftome par fon commande-
rnet, & neanemoins cfpancherent le Sang de N.S. fur leurs hoquetons.Au refte l'on
pcutobferueren paiTantrvfagedu temps, de fufpendreau haut des autels,lesboétes
où citoit conierué le Sain£t Sacrcment;quicftvnepra6tiqueanrcsancienne)&cdu
temps de S. Bafilc, qui fit enfermer la famcle Euchanftie dans vne colombe d'or, Se
la fit fufpendre fur l'autel. Cette couftume dure encore dans pluiieurs Eghfcs ainfi
qucccrcificRofuueyduscnfesNotesfurlcsepiftres de Paulin.
Il. Roger.Hoiied.p.2.hift.DuTillct.Catell.2.c.é. ftonem dicuntur, ad prœfens filentio tranffan)uî>
Pct.VaIJ.c63.Vcmtibi ad eum Nobilis quidâ Prin- Confcdcrarustamenhçreticis&receptatonbusfcu
defenfonbus eornm corra Ecclcfiam & fignstoseft;
ceps Vafcoma: Gafto de Bearno homo peflîmus, qui
femper adlisfeiac CominToIofanofaûurus collo- Ecclefiarum Se Ecclcfiafticîrumpcrfonarum ma«i.
quiû decôpofitione. Cornes autemnofter quia ipfa fcftiflîmusperfècutor,venitîn auxilium Tolofano-
die componcte nequiucrunt alterum ei diem aili- rum ad obfidior.emCaftrinoui,Interfe&orem fra-
gnaait apud Aginnû fed illepacis inimicusà côpo- trisP. de Caftronouo Apoftolica:(cdisLegâtihabet
litionis pa&o rcfilicns ad diem illum venire noluit. fecum, Ruptanos diu tenuitatque tenct. lnanno
III. Innoc. I.4. Reg. cp. 4Î.& apud Petrum prœterno Ruptarios in Cathédrale EcclefîamOte-
Valliffer. Hift. c. 66. Item pro Gaftone de Bearno îonisinduxit, vbiamputato fnne.de quo pendebat
vaflalo fuo petit fxpe diâus Rex, Se rogat affe&uo- pixii continens corpus D. N. I.C. in teiram cecidir,
sc,quatcnusreftituaturfldtemmf«am,&fidehta- & quodnefascftdicete, îpfum corpus dominicum
tes vallàllorum foomm maxime cum paratus fit eft per terram expanfnm. Tranfgrelliisiuramenta,
parere, & ad arbitriuni Ecclefix fatisfaccre coram manusinclencos violétasiniecit,ptoc|Uibus & alus
ludicibus non fu(peftis,fivobis caufam ipfius audire cauflîs plunbus quas ad prxlens tacernvis idem Ga-
Se expedite non hcet. fto excommunicationis& anathematiscftncxibus
IV. Refponfio Conitlij Vaurenfisapud cofdem: innodatus. VeruntaméfifansfecentEccleficeprout
Poftulatis mfuper Se rogatis pro Gaftone de Bearno deber, & abfolutionis beneficium confequetur;&
fuent de aliquo, audietu t de iure fuo.
vt reftuucretur ad terram fuam, & ad fidelitatesvaC conqueftus
fallorum {horura fupcr quo vobis talitcr refponde. V. Cliryf. ep. Amphil.inVit. Bafil.c.6.Rofuuey-
mus. Vt atiaitno potiusinfinica,qua:inipfumGa- dasadep. z. Paulini.

CHAPITRE XVII
Sommaire.
Le Roi d' Aragon Synode de Lauaur au Pape. IL Ji retire
aptiellantdtt
yareferit j
des ajfeurances des Comtes de Toloje de Foix, de Comenge &
de Cafton deBearn. (elui-ci /ôufmetjaper/brme & fts biens au pouuoir
du Roid Aragonjl lui
>pour leparticulièrement
remet contraindre d'executerce quel 'Sglijè Romaine
ordonneront, les Chafteaux de L ou rde., 0 to-
ron, Adontaner, JMiramont3 (adelon. Ilî. Ces actes furentdrefiès pour
ejtre enuojés au Pape3& nonpas au Synode de Lauaur. IV. T^çlatton
des Legats au Pape qui s 'arrefteaufait particulier du Comte de "Tolofe.
V. Lettre Synodiquedu (oncile qui s'oppoje au reftablijfemcnt des confé-
dérés} & protejte de la perte de la religion. VI. %eiponfè du Pape au
Roi d' Aragon qui lui defendlaproteâwn des 'Tolofains. VIL Com-
met t Sue/que de T'olofepourla réconciliation de la rvillei& la prend fous
la protection de l'Eglife en cas quelle s y réunifie. VIII. Reuoquelen-
ftablijfement des terres ordonne au profit des Comtes de Foix3 de Qomenge,
& de Gafton de Bearn. T)onne commifion à t Archeuefque de Narbone
pour ah foudre les excommuniés ^promet d'enuoyer'vn Cardinal pour con-
noiftre de toutes chofes. Exorte le Roi de Je départir de la protection des
excommuniés,& le menace autrement de l'armée des Croisés.
A Refponfe du Concile déplut extremement au Roi d'Aragon, qui fc
rendit appellant des refolutions du Synode, comme certifie le Moine
de Valfernai, & refolut incontinent de porter fa plaindre au pieds du
Pape contre fes Légats, & les 2ccufer d'vn manifefte deni deiufticc,cjuiparoi{-
foit auoir efté procuré par l'adredè & le crédit du Comte de Montfort, & pro-
céder de la haine cnie le Clergé de Languedoc portoit au Comte de Tolofc, à cau-
fe des iniurcs & dom ages qu'il leur auoitfaiç en leurs perforées, & en leurs biens.,
& de la crainte qu'ils auoientd'eftre vexés, pours'eftreioin&s aux armes des Croi-
{és,en cas quele Pape vouluft le maintenir en fon autorité: C'cftpourquoileRoi
fe perfuadoit, que plaidant la caufe des opprefles pardeuant le Pape, qui n'eftok
pointinterrefle d'aucune affeârion particulière & ne fe propof bit que le bien gêne-
rai de l'Eglife, & la réduction de efgarés, il
desl'obliger pourrok obtenir quelque fauorablc
dauantage,ons'adunaqu'iieftoità
refponfe defa Saindteté.Etafîn
pro-
pos de bailler au Roi, des afTeurances par efcrit de la part des Comtes de Tolofe,de
Foix, de Comenge, & de Gafton de Bearn, pour le contentement & la fatisfâ&ion
du Pape.
I I. Les prom efTes furent paflecs à Tolofe, par lesquelles lefdits Seigneurs à l'hon-
neur deDieu&delaSain&emereEghfe, & du Pape Innocent comme ils parlent,
mirent leurs perfonnes, leurs terres, Chaftcaux & forterefies, & particuliercment
Gafton de Bearn les Chafteaux de Lourde en Bigorre, d'Oloron, de Montaner,
de Miramont, & de Cadelo en Bearn, aupouuoirdu RoiDon Pierre d'Aragon,
fouscepa&e, qu'il peut les contraindre par la rétention de leurs biens, & de leurs
perfonnes,& exécuter de point en point tout ce que le Pape,& la SaincTre Eglife Ro-
main evoudroit ordonner de leurs perfonnes,& biensrEt promirent folennelement
&: de bonne foi fur les Sain dtsEuangiles, fous peine de la perte totaledeleur terre,
qu'ils obferueroient & accompliroient fidelement touteequileurferoit enioind:
par le Pape, & federent de leur feaux ces promeffes, à Tolofele6-des Calendesde
Feuner. Qui eftvn date fort confiderable, dautant qu'il eftpofterieurde dix îoursà
la refponfe du Synode de Lauaur, & partant fait foique ces promeffesne furent pas
odbroyces
au Roi d'Aragon pour les prefenter à ce Synode, comme lefieur Catel
s'ert perfuadé.
III. Ces a£tcs donc furent dreifés pour eftreenuoyés à Rome, comme il apert
parlalettrede R. Archeuefque deTarragone, & defesfuftragans, efente deux mois
apres au Pape Innocent, à Perpinnan le fécond des Calendes d'Auril l'an de l'In-
carnation 1213. par laquelle ils lui font entendre, que leRoid'Aragoneftantalic
vers Tolofe, pour remettre les Comtes deTolofe, de Foix, de Comenge, & Ga-
fton de Bearn fous l'obeïflànce du S. Siège, ilauoit retiréd'euxles affeuranccs ne-
cefîaires par eferit, dont il auoitgardéles originaux deuers toi, pour neles commet-
tre aux haiàrdsduchemin, ôc dontilsenuoyoientauxpiedsdefaSain frété les co-
pies fidelementcollationnées,& vidimées par eux,& feeîlées deleurs féaux. Les Am-
baffadeursdu Roi, qui eftoient l" Euefquc de Segouie,& maiftre Colomb firent va-
loir autant qu'il fe pouuoit, les fermens & protestations de ces Comtes excommu-
niés & les fupplications tres-inftantes de leur maiftre qui cautionnoitles promet
fes des Seigneurs repentans.
1 V. Le Concile de Lauaur nernanqua pas aufli d'enuoycr fa relation au Pape,
& de preocuper fes volontés, non feulement par les lettres qui furent efcritesau
nom du Concile, mais aufli par les lettres particulières des Légats, &de plufieurs
Euefques, qui furent animées par les Commiflaires, que le Concile dcputa vers ù,
Saindteté, à fçauoirl'fcucfque de Comenge, l'AbbédeClairac, Guillaume Archi-
diacre de Paris, Thedife & Pierre Marc qui auoit efté Correcteur en Cour de Ro-
me. Il eft vrai que les Légats Hugues Euefque de Ries, & Thedife Chanoine de
Gcnnes, s'arrêtèrent a. rendre conte de ce qui regardoit le rait particulier du Com-
tedeTolofe, difansquefiaiuant la teneur de la commifllondu Pape ( qui eftoit cel-
lequc Raymond auoit obtenue l'an 12-10. eftantalleàRomecnperfonne) ilsauoiét
afîembléen lavillcdcS. Gilles,les Prélats & les Barons du pais, & afïignéleCom-
teencclicu: lequel s'eftant prefenté, chafeun reconneut parles effets qu'iln'auoit
point mis à exécution les enioincirions, qui lui auoient efté faites plufieurs fois par
diuers Letracs, & particulièrement par Milon d'heurcufe mémoire, dechafferles
heretiques, & les Routiers, & de fatisfaire à quelques autres chefs d'importance
i
De forte que l'auis de tous fe porta ànclercceuoirpaspourlors,araire fa pur ga-
tion ou juftification, ( c'eft àdircla purgation canonique quifé faifoit parle ferment
del'accufé, & de ceux qu'il employoit pour coniurateurs ou certificateursapres fer-
mét de la vérité prefuméede fes defenfes.) Ils adiouftét la raifon de leur refus,dautât,
difent-ils,qu'iln'eftoit vrai-femblable,que le Comte.qui enplufieurs chofes moin-
dres auoit enfraintfon ferment, fit difficultédciurcrpouriaiuftificarionfurles deux
chefs principaux de fonacevifation, qui eftoient l'herefie, & lemeurtredu Legac.
preala-
Il lui fut donc enioin& par les Légats, & les autres Euefques, qu'il chaffaft
blementles heretiques,& lcsRoutiers, & qu'ilaccomplitquclqucsautres points,
à robferuation defquels 11 s'efloit ci-deuant obligé par ferment afin que par ce
moyens'cftant rendu digne de la faueur Apoftolique,ils peuffent exécuter fon ref-
cript. Maisle Comtefe retirant de S. Gilles non fculemcru: n'executa pas ce qui lui
eftoit enioindt, au contraire adiouftant crime fur crime, obligea par fes déporte-
mens les Legats, & les Euefques à prononcer anatheme plufieurs fois contre lui, & à
expofcr fa terre. En fuite ils adiouftent, qu'ils auoient receu cette année vne com-
miflion nouuelle de fa Sain&eté touchant le mefme affaire, ( qui eft celle que les
Ambafladeurs du Roi d'Aragon obtindrent en cette année inz.laquellelefïeur.
Catel a produit, Se neantmoinsla confonduë auec la première) & qu'encore bien
qu'ils n'euffent point efté requis par le Comte, ils auoientconuoqué tout inconti-
nent en la ville d'Auignonles Prelats, pourfe gouuerner auec leuraduis.Maisà cau-
fc de la maladie deThedife,6c de plufieurs Euefques la deliberation auoit efté remife,
& en fuite les Legats auoientaifemblé le Concilede Lauaur, & requis fou confeil fur
ce fait,dont ils
rapportentla deliberation motà mot.Et d'autant,adiouftent-ils,que
fuiuant l'auis du Concileilsne pouuoientprocéderà receuoir la purgation duCom-
te ni lui
permettre le ferment fur les Euangiles, ils auoient protefté par deux lettres
adreffées au Comte, qu'ils ne pouuoicntprocederplus outre en fon affaire, fans vne
commifïïon fpeciale du Pape, dautant qu'il tiege,auoit retenu en prifon l'Abbé de Mon-
tauban pendantvnan & chaffédefon & pillé la maifondel'EuefquedAgen.
Et encore que le Comte euft cnuoyé vers eux vn Notaire aucc fes lettres, deman-
dant leur mifericordepluftofl: que leuriuftice,& les fuppliantdeluiafïigncrvn lieu
pour conférerenfembleils l'auoient refufé pour ne lui caufer point des frais inutiles,
ne pouuans au principal lui bailler le contentement qu'il defiroit.
V. Pour la lettre Synodique du Concile, elle contient vn rcmerciemen tau Pa-
pe Innocent du foin qu'il auoit pris du reftabliffcment de la vrayefoi, de l'honneur
& liberté de l'Eglife dans le Languedoc, vnc louange des trauaux militaires & glo-
rieux exploits de guerre du tres Chrcftien Prince Simon de Montfort, & vn decri
des mauuaifes actions de Raimond Comte de Tolofe, & particulierement dela
protection qu'il departoit aux hérétiques, iufqucs là que mefmes apres fon retour
de Rome, il s'eftoit rendu, difent-ils, tellement ingrat aux biens-faits qu'il auoit
receus defa SaincTxté,qu'iln'auoit rien tenu de ce qu'il lui auoit promis, ayant hauf-
fé de nouueaules peages, qu'il auoit iuréd'abolir, demandé iecours à l'Empereur
Othon excommunié, menacé de ruiner & perdre le Clergé, fauorÍféex craordmai-
rement les hérétiques & les Routiers,fecouru les heretiques afliegés à Lauaur, ap-
pelle à fon fecours contre l'armée de Dieu, Sauaric de Maulcon ennemi de l'Eglixe,
Senefchal du Roi d'Angkterte, &cnfacompagnieaflicgéleComtedeMontfbrt
d'impiété, ayant
àCaftelnaudarri, & pour comble imploré l'afïiftance du Roi de
Marroch, chafTé l'Euefque d'A gen de fon{icge,(àifil^bé<IeMonlàc, & retenu
l'Abbé de Montauban en prifon pendantvne année. LesEucfquesadiouftent, que
les Routiers fes complices, ont tué & emprifonné plufieurs Pèlerins, & qu empirant
cous lesiours, il exerce tous les maux qu'il peut contrel'Eglifc par le moyen de fon
fils, & de fes afîbciés les Comtes de Foix, & de Comengc, & Gaftonde Bearn
tres-mefchanshommcs,&perucrs, difent-ils. Attendu donc que par vengeancer
la
diuine,&en confequence de cenfure Eccle{îaftique,leComteTrcs-Chrefticn,
généreux athlete de la Foi, a faifi & occupé en iufteguerre la plus grande partie de
leurs terres, comme cftans ennemis de Dieu & de l'Eglife & que les Comtes perfi-
ftans en leurmalice, & mefprifansde s'humilier fous IapuiflantemaindeDîeUjont
eu recours depuis peu au Roi d'Aragon, par moyen
le duquel ils prétendentfur-
prendre la clémence de fa Sainteté, & fe mocquer de l'Eglife, Ecclefi4mfftggillarv Se
que l'ayans fait venir à Tolofe pou
r conferer aueceux qui eftoientàLauaur,ils ontc
pratiqué qu'il fit certaines propofitions,aufquelles ilauoit efté refpondu ,ain(i qu'il
cftoit contenu aux a&es, Ils concluent, qu'ils defehargent leurs confciencesen re-
prefentant ce defîus à fa Paternité, afin que s'il arriuoitaucunmanquementaufaiéfc
delaFoijilnepeutleureftre
imputé à l'aduenir, affeurans que fi la terre qui auoir
cftéoftécaufufdit Tyran aucc tant de iuftice,& beaucoup de fàng Chreftien verfëj
cftoitrenduë à eux, ou à leursheritiers,nonfeulementladernierefauteferoit plus
grande que la première, mais encore la ruine & la perte totaledu Clergé & de l'Egli-
les'en enfuiuroit&finiffent,adiouftansqu'ils n'auoient pas voulu meure fur le pa-
pier en detail,les enormitez abominables & les crimes de ces perfonnages, pourne
fembler pas dreflfervn volume, mais qu'ils auoient chargé leurs deputez de les faire
entendredeviue voix à fa Sainéteté.
V I. Apres vne relation fi prenante enuoyée par les Legats & lesEuefquesaflem-
blezàLauaur,quoiquelePapeInnocent eut tefmoigné fa bonne inclination, &
fa condefcendenceàla penitence & reftabliffementdu Comte Raimond ou de fon
fils, & defes atrociez, il creut eftre obligépour le bien de l'Eglife, de céder en quel-
que façon au torrent de l'indignation des Euefques ofïenfez qui proteftoient con-
tre luide la perte du Clergé, de l'Eglife, & de la Foi, en cas que le Comte Raimond,
& fes adherans, ouleurs héritiers fuflent reftablis en leurs terres, C'eft pourquoy,le
Papeayant deliberéfur cette matiere en fonConfcil,cfcriuit vne lettreferieufe Se
pleine de reproche, àDon Pierre Roi d'Aragon, en datedes Calendes de Iuin; lui
faifant entendre le tort qu'il auoit eu, d'auoirprisiesTolofains,& leurs complices
fous fa protection, exerçant vn facrilcge fous ombre de pieté; & partant voulantc
prendre foin de fon honneur pour le regard de fa reputation, & de fon falut pour
le regard de fon ame, & de fon indemnité pour raifonde faterre, ilenioignitàfà
Sérénité en vertu du S. Efprit, d'abandonner incontinent laprotedion des Tolo-
fains & de leurs complices, nonobftant toutes les promefTes,& les obligationspaf-
fées pour eluder la difciplinc Ecclefiaftique.
VII. Toutesfois, s'ilsdefiroientfercmetreàrvnitéderEgliie,comme il auoit
ellé rcmonftré par les Ambafladeurs du Roi, ilcommitl'EuefquedeTolofe,afin
que prenant deux adiointsfages fans & prudens, il reconcihaft à l'vnité Ecclefiaftique
feintife & diflimulation ayant au préalable receu
ceux qui voudroientreuenir
d'eux vne caution fufElante. Et ordonna quela Cité de Tolofe eftant reconciliée Se
purgée de la forte, demeureroit fous la protection du fiegc Apoftoliquc fans qu'el-
le fuil trau aillée par le Comte de Montfortou les autres fidcles Catholiques, mais
pluftoft fouftenuë & fauorifée.
VIII. Le Papeadioufte,qu'il s'eftonne & fe fofche de voir, que le Roi eut ob-
Xx iiij
la reftitution de la terre des Nobles hommes les
tenu par furprifc vnc lettre pour de Bearn; Dautant qu'outre pluiieurs
Comtes de Foix, de Comenge & de Gaftqn d'excommunication,à caule de la fàu eur
grands crimes, ils eftoient renouez du lien
qu'ils donnoiét ouuertcmeutauxhérétiques. C'eft pourquoi,attcndu qu vn refeript
obtenu de la forte, pour gens de cette condition, n'eft pas valable, il le rcuoque
comme fubreptice. Si toutesfois ils defiroient cftre réconciliez à l'vnité Ecdcfi afti-
que, il l'aduertitqu'ila baille' fes letres de comrniflionà l'Archeuefquede Narbonne
Legat du fiege A poftolique, afin que receuantd'eux non feulement vne caution iu-
ratoire,qui n'eftoitpas lùffifante, puis qu'ils auoient violé fouuent leurs ferments,
mais telle autre qu'il aduiferoit,il leur départele bénéfice de l'abfolution. Et cescho-
fes ayant precede commetefmoignages d'vne vraye deuotion, le Pape déclare qu'il
cnuoyerafurles lieux, fuiuant le defir du Roi, vn Cardinal Légat àLatere,c±mrmt-
chanrparlavoye
ra efté bien Royale fans dedourneragauchc ni l droite, confirmera ce qui au-
fait, corrigerais défauts qui auront efté commis & rendra iuftice tant
à ces Nobles, qu'aux autres qui fe plaindront. C ependant il ordonne vne trefue en-
trele Roi, &le Comte de Montfort, fauf & referuez les heretiques. Veut que le
Comte rende au Roi les deuoirs qu'il eft obligé pour la terre qu'il tient de lui& dé-
clare à fon Excellence, quefîlesTolofains,& les Nobles perfiftentjen leur erreur,
qu'il commandera aux Croifez par Indulgences renouuclées de fefoufleuerpour
extirpercette pefte, auec tous les fauteurs & defenfeurs. C'eft pourquoi il admonefte
fa Sérénité', la prie & fupplie en noftrc S eigneur, d'exécutergayement le contenu en
cetteletre;dautant que s'il arriuoit autrement, ce qu'il ne peut croire, outre l'indi-
gnation diuine qu'il appelleroit contre foi_,il encourroit vn grand & irreparablc
domagej & qu'encore bien qu'il aime fa petfonne, il ne pourroit le confiderer, ni
lui pardonner en l'affairede la Foi; car pour fçauoir quel danger il rifqueroit,s'ils'op-
pofoitàDicu,&àrEglifeen la caufe de la Foi,pour ernpefcherlaconfornmation
dufàin&ouurage.lcs exemples anciens & modernes pouuoientl'eninftruire fuffi-
famment.C'eft fa fubftance des letres quifurent efcrites fur ce fïije£t & ont efté con-
fcrue'es dansla BibliothequeduCollege de Foix, au Regiftre cfcrit à la main des epi-
îires du Pape Innocent, qui a efté publié auec des Notes remplies d'érudition,par le
ficurde Boiquet Lieutenant gênerai de Narbonne;d'où l'on aprend au vrai l'cftat
de l'affaire, & les motifs de la guerre que fit en fuite le Roi d'Aragon.

I I.Apudlnnoc! 4.Regeftiep.47.InChriftino- quod omnia quœ Papa mihi de perfona auc terra
mine fit notum cunéhs, quod ego Gafto Ddgtatia mea iniunxriic curabo fideliter aciimp'eie, & in
Vtcecomes Besrnen(îs,& Cornes Bigorrx, ad hono- perpetuum tnodis ommbusobfcruare, & quod ira
rem Der Se fan &x matns Ecclefis.&Dominilnno- totuin adirapleam & contra non veniam, vel aliqua
cencij qui ficiofznâx RomanaeEcclelîxfeclisobei- arte velingenio.velahquaperfonavcnirifùftineam,
net przfulatum, pono&mittoperfonamiTiCam & de omnibus côcedens vobis poteftatem plenariam,
cAftrade Lunla.de Oleione de Montaneno,de Mi- perDcum & perhzcfànâaEuangeliacorporalitec
ramon,de Cadelo,& omnem aliam terramquam cafta fpoateiuro & ad maiotera hmuî facli firmita-
habee & habere debeo, vel ad me vel ad meos per- tem hanc paginam inci figilli autoticarc confirma.
irinet aut pertincre débet & poteft aliqua rarione, ActumcfthocapudTolofam vi. Kalend. Fcbr. An-
aliquo iure, yel caufa & illam cocani quam habeie no Dominica: Incarnatioms m.cc.xii.
& recuperarc porcro Dco dante,ia manu & potefta- VIII. ExL4.Regeftiep.48.Miramurinfuper &
te veftri & P^>mini mei P. Dei gratia RcgiS Arago- mouemur, quod tu pro terra Nobilium virorum
oum & Comitis Barc. vt ea omniaplenariè & poten- Conuenarum&. FuxenfisComitum,ac Gaftonisde
fer teneatis Se poîïideatis eo pa£bi tenore appoflto Bearno reftituenda fibi Apoftolicum pernuncios
& forma, vt p« detentionem prœdiftorumbono- tuos fuppTclla vcrirare mendacium exprirnentes,
rum & mes peifbns poflïris compcllerc &vrgcrc furiipireciftimandatuiTi; cùm prEterrnulta&rna-
rBe ad illa omnia cxcquenda,&obferuandaquxDo- gnaeoruiBflagitia,ob haeieticorum fauorem quos
minus Papa,& facrofanâa Romana Ecdeiïa de per- manifcftè defendtint, excommunicationis fint vin*
fona mea & rébus dccreucrit flaeue nda. Sub pericu- culo renodatii Vcrum cum mandattim pro talibut
Io ergo Commidloms & peen» omnium pra:diûo- ficobtcntumnon teneat, illud tanquam iubrepti-
riimcaftrorum & totiustcrrac, vobis ftipulaïuibus tiumpenuusrcuocamus.SiverondemEcclefiaflic*
per iolsnnc-n* ftipulancnsiu bona fide premiuo, Ynitati reconciliatidefiderant piout dicunt, vecs-
rabilifrâtrinoftroNacbônenfiEpifcopoApoftolica: tum virumhoneftum.prouistum,& cbnftantcmiuxî
lêdisLegaroper noftiasdamushtcrasin mandatis,vc tapetitionem tuam ad panes illas curabimusdcfti-
recipiens ab ipfis non iolum iuratonam cautionem nare,qui non declinans ad dextram vel finiftram,
cutn lam fua ant ïuiamentatranrgreffi,fcd &aliam fedincedens regia via <ett)per,quiB redefaâajnue-
quam viderit expedire, beneficium eis abfolucioms nerit approbet & confirmet, errata vero corrigat &
împendat. Et his rite prxmiffis tanquam versedeuo- emendet,&tarnNobihbusantedi(5Hs,quâaliiscofi-
tionis indiens Cardmalem de Latere noftro Lega- querentibus exhiberifaciatiuftitiç cofnplcmentum.

CHAPITRE XVIII.
Sommaire.
Le Roi à' Aragon les Seigneurs interejfe %^> mefeontens de la nfyonfe
&
du Pape 3 fè préparent a <vne forte guerre, Lefubiect de cette guerre n'eji
pas précisément la defenfè de l'herejîemais de leurs biens. Sommaire de
leurs plaintes. IL Jls tafehent de iuftijier la prije de leurs armes;qui
efloient iniu(tes3 encore cruelles ne foient point tachées de l'infamie de
l'herefie. III.Le %oi d'Aragon paffeles NLonts auec quelques Cata-
lans. Vient a f teger Muret. L'armée eflcompofée de la milice des païs
voifins. Gajton de B earnj enuoje des troupes de B igorre & dejes autres
terres. On donnoit a cette armée le nombre de cent mil hommes. IV Si-
mon de ç^ïC ont fort 'Vint aufecours auec mil hommes d'armes. Fait *vne
Jortie. 'Tue le Roi d'Aragon furie champ & defaict l'armée3 où il y eut
dix-huit mil hommes des ennemis tue%j)u noyel^ Etvnfèul gend'arme
& quelques.foldats des CroifeZj. V. Le Roi d'Aragon auoit eferit a <vne
T> ame au 'il
venait pour 'l'amour d'elle chaffer les François,

E Roi d'Aragon & les Seigneurs interefTcz, furent tellement ef-


meus de la refponfe du Pape, qu'ils arrefierenc incontinent de fe
défendre par la voye des armes;& encore bien qu'elles fufTefltiniu-
ftcs}ncantmoinsilsne reft oient pas de fe perfuader qu'ils auoient
des motifs apparens pour iuftifier leur mefeontentement,que ie re-
prefenecrai au fensque l'on peut les recueillir de leurs plaintes, afin que Ton ne fc
lailTe pas emportera l'opinion qui a preualu dansl'efpritde plufieurs, que le Roi
d'Aragon les Comtes de Foix de Comenge,& de Bcarn auoient combatu
pour l'hercfic des Albigeois. Ces mefcontcns donc publioient fans doute, parmi
leurs alliez,qu'encore que le Comte deTolofe, les Comtes de Foix, de Comengo,
& deBearn eufTcnt dehré la reconciliation de TEglife, & faità ces fins toutes les
fubmiflionsneccfTaires & ofertpour caution & pleige de leur fidélité le Roi d'Ara-
gon, ils nMuoient peu y cftrc admis, qu'auec la perte des terres., que les Croifez
auoient défia cnuahiesnir eux. Quecctce rigueur auoit efté procurée par le crédit &
la violence du Comte de Montfort, qui auoit obligé le Synode de Lauaur decon-
leiller au Pape le refus de la reflitution des terres faifies, afin qu'il en futlejtnaiftrc.
Et encore bien que le Pape par fa letre eufl: decerné des commifïiens àl'Archeuer.
qncdcNarbonnCjScà l'Euefque de Tolofe pour receuoir les excommuniezdans
l'vnice de TEglife, & promis d'enuoyer après cela vn Cardinal Legat à Latere pour
faire iufticc àceux quife plaindroient, Ion pouuoir ncantmoins nes'eflendoitpasà
fairerendre ce qui auoit efté deda pris, mais pluftoll à confîrmerlapoiTeflionau
vainqueur,puis que le Papecfcriuoit qu'il confirmeroit ce qui auoit efté bien fai&,&
corrigèrent les défauts de manquemensrQu'ilnehlloitpas faire difficultéqueles ter-
res défia con quilès par Simon de Montfort fur ces Comtes, ne fuflent déclarées de
bonne prife,puis quel'execution en auoit cité faite en confequence des déclarations
des Légats du Pape, qui lcsauoicnt expofées au premier conquerant, & que le Con-
cile de Lauaur s'citoit formellement oppofeà la reftitution f ous prétexte que fi les
complices ou leurs héritiers rentroientdans leur bien, l'autorité de l'Eglife quil'a-
uoitdonné,eftoitproftituéeàvnmeipris,lestrauaux&le fang dcsChrefticns ver-
fe pour cette querelle eftoient rendus inutiles, &le Clergé Oc la Foi précipiter à vne
perte & ruinemanifefte. Quelepreiugéeftoittrop euident, en lareuoeation que le
Pape venoit de faire des lettres qu'il auoit adrelfeesà Simon de Montfort, pour la
reftitution des terres faines furies Comtes de Foix, de Comenge, &c de Bearn. Que
ncantmoinscerefusderendrcfonbienau pénitent, eiloit contre le droidt naturel
&diuin,puis que Dieu pardonnant les pechés reftablit le pecheur en la poffcflion.
de tous les dons & des graces qu'il auoit auparauant & que les Princes ont accou-
ftumé d'exercer vnefaueur femblablc à l'endroit des criminels de lezeMajeïté,lors
qu'ils leur baillent lettres d'abolition, & les remettent en tous leurs biens, honneurs,
& dignités. Que les Seigneurs excommuniés auoient eu recours au Concile de La-
uaur, & à ['1 Samê1eté, pour obtenirleur mifericorde, laquelle ilsauoient demandée
en termes de iupplians & de penitens: Etmefmes pour leuer tous ombrages au Cler-
ge de Languedoc, & aller au deuant des méfiances que les Ecclefîaftiques pou-
uoient prendre de leur fincerité à l'auenir, &deleurdeuotionenuersl'Eghfc, qu'ils
auoient baillé pourplege de leurs fubmiûrions& bons déportemens,lc Roi d'Ara-
gon Prince de grande réputation dans Rome,aymc &c cheriduPape, qui l'auoic
oinct & couronnédefa main, & qui eftoit chargé de l'honneur de la victoire obte-
nuë l'année auparauantcontre les Saraiinscnlafameufebatailled'Vbeda. Deforte
que reictterlts demandes raifonnablesdes fupplians, & leur refufer leseffeclrs ordi-
naires de la clemence,fous l'offre pour le moins que le ieune fils du Comte de Tolo-
fe,quiàcaufe de fa icuneffe n'auoit point encore pris de part aux defordresdefon
pcrc,rutpourueudefcsEftans & nourri aux bonnes moeurs dansla Courdu Roi
d'Aragon fon oncle; c'eftoit donner ouuertcment connoifTance, que l'on vouloit
tranfporterîa
perdre les perfonnes en les obligeante vn defefpoir, 6c Seigneurie de
la terre entre les mains du Comte de Montfortquideuoit fe contenter pour la re-
compense de fes trauaux, des Vicomtés de Carcaffonne & de Beziers conquis fur les
hérétiques, dontil auoit receul'inueftituredu Roi d'Aragon, fousl'aueu du Roi de
France fouuerain Seigneurdela terre, fans qu'il falluft rauirlesautres terres à ceux
qui les poffedoientlégitimement, & qui eftoient exempts de tout foupçon d'here-
fic,comme le fils du Comte de Tolofe, les Comtes de Foix, de Comenge, ôc de
Bearn.
11. Ce fontàpeu prés les fuiets de l'indignation du Roi d'Aragon & des Sei-
gneurs qu il protegeoit, qui iu gèrent qu'il y auoit de laiuftice en leurs armes, puis
qu'ilsne vouloientpointdefcndreriierede, mais leur patrimoine,que les Légats
du Pape auoientàla vérité expose en proycmais auec précipitation n'ayans voulu
admettrreenl'afremblécde Sainit Gilles la purgationdu Comte dc-Tolofe, tou-
chant le foupçon de l'herefie, & du meurtre du Legat, ainfi qu'il leur eftoit ordon-
né par le Pape, qu'il n'eut pluftolt chaffé crfcdtuellemer.t les hérétiques & les Rou-
tiersdefaterre, & fatisfait à quelques autres chefs, dont l'exécution lui eftokou
tres-dirEcilc,oudutoutimpofïible; & le laifToit cependant dans l'excommunica-
tion contre l'ordre de la charité. Ils confidererent en outre les maximes, que les
Rois fçauent mieux queles Docteursdes Efcholes & les pratiquent au bcfoin fça-
ooir que l'Eglifc n'a point cette autorité fur lesbiens temporels des cxcômunie's,quc
de les en priuer & difpofer delà proprietécommcd'vn bien vacant; & partant ils
crcurent qu'il leur eftoit loifiblc de refifter au Comte de Montfort, puis qu'il execu-
coit les décrets & iugemens dVneiurifdic"tion qu'ilseftimoient incompétente pour
plus que ces Seigneurs n'eftoient point heretiques en leur crean-
ce regard:D'autant
cc,ni fauteurs d'hérétiques mais feulement affociésàla defenfe du Comte de Tolo-
fe, qui eftoit feulementfoupçonné d'herefie, dont il vouloit fepurger,& f'entrer
dans fon bien. Quant aux excommunications que les Légats auoiéntlafchéescon-
tr'euxà cette occafion, & pourautres diuerscrimes dont ilseftoient chargés, ilsfe
perfuaderentqu'ayans offert vne fàtisfa&ion raifonnable, &fupplié d'eftre admis
refufoit, s'ils ne confentoient à la perte de
au bénéfice de rabfolution, qu'on leur
leur bien,que leur contrition véritable &nondiflimulée,&levccude la penitence
declaréàl'Eglife, aucc les fubmifïions requifes leur tenoit lieu d'vne abfolution
formelle deuantDieu, & qu'ils auoientdroiâ: depouruoiràleurs affaires, comme
s'ils n'eftoient point excommuniés. I'auance ce difcours, afin que l'on ne croypas
que ces P rinces ayent pris les armes pour la protection de l'hereue
ainfi que certain
auteurdclafe&cdes Religionnaires veut perfuaderàfon peuple, fans que ie vueil-
lc pourtant m'engagera la défenfe de leur entrepriie que le fuccés condamna ou-
uertementen la iournée de Muret.
I I I.àlaCar
rendit le Roi
ville d'Aragon
deTolofe fin les Monts auec quelques troupes de Catalans, fe
fur la paila
de l'Efl:é,ôc ayant pris confeilauecles Comtes,s'en
allaaffiegerleChafteaude Muret fur Garonne, où le Comtede Montfortauoit
eftablivnegarnifon,qui trauailloit ceux de Tolofe. L'armée des afliegeans cftoit
puiffantc, & compolèe des gens quiauoient eftéleués aux Prouirkes voifines com-
me remarque Guillaume de Puylaurens. Lesfujetsde Gallon de Bearn, qui eftoit
aufli Comte de Bigorre, ne manquèrentpas de fe trouuer en cette occafionfi Ton
s'arrefte au dénombrement qu'a fait Guillaume le Breton en fa Philippiade, des
peuples qui fournirent des troupes pour cettearmée. Etquos mifereNauarri, &quo$
nutrietdt Carcafjb, Corne f que Bicorrus Conueniunt omnes numero bis millia centum. Mais lee
nombre de deux cens mille hommesdoit eftre attribué à vnc licence poétique d'au-

prendre.
tant que Bernard Guidon, apres le Religieux de Valfernai arr'efte fon calcul à
cent mille;duquel on pourroit bien, à mon auis, rabattre la moitié fans fe mé-

I V. Simon de Montfort ayant receul'auis du fiege, partit de Sauerdun en com-


pagnie de quelques Euefques,aucchuiét cens hommes d'armes, ainfi que Pierre de
Valfernai nous tefmoigne,oubien mille, fuiuant Guillaumede Puylaurens, paiïa la
riuierc de Garonne, entra dans Muret fans difficulté; diuertit les Euefques du def-
fein qu'ils auoicnt d'aller pieds nuds vers le Roi d'Aragon, pour le fupplierdenc
combattre point contre l'armcc des Croifés,& n'ayant peu obtenir paix nitrefue,
que fous conditions deshonnefles & dommageables aux affaires de rEglifc,iugca
qu'il valloit mieux faire vne brufque &: gaillardefortie furies enncmisjqufluireùiîltt
en telle façon, qu'il défit &, mit en route cette grande & formidable armée, le rj. de
Septembre de l'année 1113. y ayant eu de tués dans la chaleur du combat, &noyés
dansla Garonne enfuyant,dix-hui6b ou vingt mille hommesdes ennemis, fans que
Simon fift perte que d'vn Gendarme, &: de quelques foldats.
V. La circonftanceque Guillaume de Puylaurens 1 remarquéeeft ailes confide-
rablc, pour faire voir qu'encore que les armes du Roi d'Aragon n'eu/fent pas efté in-
iuitcs en foi fcs vanités, &defleins deshenneftes euffent elle capables de prouo-
quer l'indignation du Ciel contre lui. Car cet auteur affeurc auoiroiii dire pluheurs
_7
foisàMaurinAbbé d'Apamies, qu'il eftoitallêau deuant du Comte de Montfort
lieu de Bolbone, & fçachantfon dcflein.l'auoitvoulu diiîuader d'entreprendrele
au
combat auec fi petite compagnie, contre le Roi d'Aragon,qui eftoit tres-entendu
rnci~ier, 3~ fuiui de plufieurs Comtes & d'vne pui1fantc armée.Mais qu'ilauoit à
au
mefme temps tiré de fa bourfe des lettres, qu'il lui mit en main pour les lire, addref-
fées par le Roi d'Aragon à vne Dame, qui cftoit mariée auec vn Gentilhomme du
DiocefedeTolofe le Roi lui voulant perfuader par ces billets qu'il venoit pour l'a-
mour d'elle chaffer les François delaterre,auccplufieursautrescaioleries. L'Abbé

2D
il pretendoit retirer de cela,le
apres la le&ure lui ayant demandé, quel auantage
Comte refpondic qu'il ne craignoit pointvn Roi, quipour l'amour d'vne femme
eftoit venu s'oppoferàl'arraire de Dieu.

Gmll.de Pod.c.u.Guill.Britol.8.Phil.PctrusValli(r.Hift.Albig.c. 71. &71.

CHAPITRE XIX.
Sommaire,
Gafion de Bearn n'efioit point en perfonne en la bataille de Muret. IL
Gafion &fès confederés ont recours au Pape, & à la 'clemence de l'E-
glife. Commifiion adreffèe à T terre Cardinal four venir far les lieux.
III. Bre f du Tape Jnnocentfour l'abfblution de Gafion & du Comte
de Comenge. IV. Le Legatarriue en Languedoc au commencement de
tannée 121.4.. f^ donne l'abjolution au Comte de Tolôfè. Gafion la receui
de Bernard de Ai orlane Eue/que d'Oloron.Jl donne en recomfenfe des
dommages qu'il auoitfaicts à ÏEghfe Saincte M. arie d'Oloron la Sei-
gneurie de cette ville SaindeMarie ,& du lieu de, Catron. Cette dona-
tionfutfaiffe au lieu de Monein. V. Jlefiiufiijîçque Gafion efloit ab-
fàm auant l'année 1 21 mejmes au mois de Feurier1214.. cefià dire fur
la fin de-cette année.Sn ce temps il donne au JMonaftere de S aubelaàe
trou métairie* afiifès au lieu de Donhen. Raimond efioit pour lors Euef-
que de La/car. VI. Ce Raimond auoit fuccedé à jîrfuts Eue/que
J
qui mourut en l'année 121 3.
E me trouue empefché en cét endroit d'affleurer fi noftre Gafton
eftoit en perfonne dans l'armée des confederés. Car comme d'vn
cofté Guillaumele Breton eferit en la Philippiade que le Comte de
Bigorre qui eftoit le mefme que Gafton de Bearn, y cnuoya fes
troupeii,auih void on d'autre part vn grand hlence dans les auteurs du temps, Pierre
deValfernai, & Guillaume de Puylaurens, touchant noftre Prince, dontils ob
mettent le nom afTés connu d'ailleurs lors qu'ils afîèurent que les Comtes de Tolo-
fe, de Foix,& de Comenge eftoient dans la méfiée. Ce qui preflfe le plus eft vne rela-
tion, que les Euefques aflemblés à Muret enuoyerent par les Prouinces le lende-
main delà victoire, afin d'en publier refclat,oiï ils font gloire de la reuoearion que
le Pape auoit fàiéte des lettres adreiTées auparauavîtau Comte de Montfort pourla
reftitution des terres occupéesfur les Comtes de Foix,& de Comengc,&fur Gafton
de Bearn} &neantmoins incontinent après ils font mention des Comtes de Tolofc
de Foix,& de Comengc,pour auoircombattuen l'armée ennemie, fansnommer le
Comte Gafton. Ce qui me perfuade que ce Prince cmpefchéctemaladie,feconten-
ta d'enuoy er fes compagnies de gens de guerre, & fe difpenfa d'y venir en perfonne.
II. Or le lu ccés heureux de cette bataille, la mort du Roi d'Aragon, & la déroute
des Comtes cftonna tellement ceux qui eftoient liguez aucc leComtedeToiofe,
qu'vnchafcunfongeadeferemetrcàfondeuoiri&ierangcràrvnite'derEghfe.Le
Comte Raimond depefcha pour cét eftecT: versle Pape;commeaufli noftre Gallon,
&lcComtedcComcngereclamcreiitlam.ifericorde&la clémence de l'Eglife. De
forte que la Sainiteté commit furla fin de cette année izij. le Cardinal Pierre de Bc-
ample pouuoir d'eftablir Iapaix dans la Prou-ince,re-
neutnt Légat à Latere, auec vn planter,
ccuoir Ics penitens édifier & aeftruire & déraciner, ainfi
que l'on peut
aprcnclredeslctrcsde la Légation, inférées au liure.4. duRegiftre du Pape Inno-
cent,epiftre 167.
III. Il y adanslcmefmeregiftrevn Bref qui fût expédié fix iours apres, fçauoir
leio.Ianuier,enfaucurdeGaftondeBearn&duComtede Comenge en ces ter-
mes. Encore que les exce%des Nobles hommesle Comtede Comenge, & Gafton foient beaucoup
à ceux
énormes &pefans, néant moins dautant que l'entrée de l'Eglife nedoitpoint eftre fermée
qui heurtent auechumilité Nous ordonnons àvoftre diferetionparks eferits Apoftoliques ,qti 'a~
receu d'eux caution fuffiftnte telle queVoutiu^ere'Z, Vom les réconcilieral'vnité Eccle-
fuiftique & difhofîe? d'eux fumant Dieu, comme \>ous ~verre%^ le deuoir fairepar l'auisdes
& prudents,

hommes fages
I V. Le Cardinal arriua en Languedoc au commencement de l'année 1114. &
bailla l'abfolution au Comte de T olofe, qui Touftnit à fa diferetion fans referue fon
corps & fes bicns^au mois d'Aunl de cetteannée. Pourleregard de Gafton il ne re-
ccut point l'abfolutiondela main du Legat, mais de Bernard de Morlane Euefque
d'Oioron;quiauoiteftéfubdelcguépar le Cardinal,àcaufe de l'intercfl: qu'il auoic
dans l'affaire Dautant quel'Eglifc Cathédrale d'Oloron auoit receu de notables
domages par les violences queGafton auoit exercées furfes biens;pour raifon de-
quoi & d'autres diuers excez il auoit cfté plufieurs fois excommunié, & auoit perle-
ueré long-temps dans fonobftination,ainilque ce Prince confeiTe dansl'Aétede
la donation delà villefainéte Marie, qu'il fit à cette Eglife pour l'mdemnifer defes
pertes l'an 12. 15. lequel adlei'ay tourné en François -.Sçachent tous prejens & avenir }que
moi Gdfton Vicomte deBearn ayfkitidemontemps par Icifuggejlion de Satan plujteurs torts a.
î Efhfe [dirifte Afane d'Oloron ^faifant dmers domages tant en i'Eglifi Cathedrale, qu'en fes
hommes & apartenances & damant quetant pourraifon decela, quede plujteursautres exceY,
ïefiois attaché de plujteurs excommunications ,&auoïsperfeuerclong-tempsen mon objlination>
Enfin part inspiration de lagrace de Dieu, ie me fuis départi humblement de ma contumace ,fup-
phant auec inftance le feigneur Bernard de Morlane Euefque de ladite Eglife, qu'il reUfchajl les
fentences dont i'auois eftè ferré,& m'enioignitles fatis fiions qu'il apartiendroit. Et dautant
qu'il m ddefebargé de toutes les fentences encore que les maux par moi commis fuffentÇans nom-
bre, & que la valeur des ebofes que îauoisofté al Eglife ne peut ettre contée; Néanmoins pour
récompense & indemnité des chofes prifes., îaidonnea ladite Eglife tous les hommes & tout le
droiclquei aienUvillc defaincle Marie & tous les hommes de Catron,& tout le droi6lque
ïdauditlieu.VaidonnccedejfufSpourlareftuution des ebofes pri fes,& ledit Euefque a eutoutee-
la pour agréable. Cette donation a cftéfaicîe à Aionenh,enprefenceduditEuefqmde G. Ade
Lees,de maifkre Aner Sens,maiftreTerrenAmaudfiuillaume deFaget, Arnaud Raimond
Abbé de fainfte Enrrace, & de plufieurs autres Clercs; & de Guillaume Brun d'Oloron, en
prefencedeplujteurs hommes d'Oloron deMonenh & de Lafcar-, quiefwientfur le heu ou ces
chofes ontefté faifks. Et afin quet>ar lelaps dut;mbsJ'cubli des hommes ou lamauuaiftié des
chicaneurs 3on nepuiffe exciter proce^ftii ceci, i'ai confirmé cet cfcntdc mon feau, l'an 1 1 15. Ls
M~fFMF/a~~MMt~MC~~M~~<M~~o~)~M~!f/c~~f~
V. Aprcsauoirveriné queCaHonfuc abtousdesienfencesd'excommunication
parScrnarddeMorlane Euefque d'Oloron~&auoirinunué quecette reconcilia-
tion tc~tt en ranncc in 4. tlimportcde~eiuAiRcr parafe public,afin d'oser le dou-
te que le date de la donation preccden te auroit peu emouuoir en l'cfprit du Lecteur,
pour l'attribuer a. l'année 12.] 5. Car il eftoit remis en la communion de l'Eglife le
croiGefme des Nones de Feurier fur la hn de l'année n
comme l'on peut recueil-
lir de la donation qu'ilfit en f~ueur du Conucnt de Saubclade,de(es trois metaines
affifes au lieu de Doncn,fbuslareferue de l'hon:, ou droict de commander à la guer-
re les maigres de ces maifons, en prcfcnce de Raimond Euefque de Lafcar, P. Eue~
que d'O loron,Vv. Brun d'O loron,& A.de Laos gentil-homme, en date au lieu de
Monein~du des Nones dePeuricr de l'année 0 r ces deux Euelquescroient
n
trop auifés pour fouffrir que leMonaflere de Saubelade euft accepté la donation
d'vn excommunié,& pour la connrmercux-m eimes par leurs (oufcripdons: de ibr-
te que l'on doit coclure neceffairement, qu'il cftoit pour lors reconciliéà l'Eglife.
-V 1. On peut obteruer aufu Raimond Euefque de La(car,quiauoittuccedéà
Arfiuus ou ArfmsEuefquedeLaIcar~Abbé de S. Seuer, qui mourut le 3. des No-
nes d'Aouft n i~. comme l'on aprcnd des mémoires du Monastère de S. Seuer. le ne
dois point ometre que le lieu de Monein,ou ces actes ont efté receus, eft fort ancien;
dont il eti: fait mention dans le Géographe Nubien, qui marque les diitanccs depuis
Tolofe iufqu'à Munins, & de Munins iufqu'à la ville de S. 1 ean de Pied de Port, 8€
iufqu'à la ville d'Aux, & celle d'Agen. De (orte que Moncineftoit come \nee~apc,
& vnlicumitoyenauxvoyagesdesAfricains.quipauoicncdel'Etpagnc en France,
d'où ces memoiresdcl'auteurArabiqueontcité extraits il y a plus de cinq cens ans.

IÏ[. Innocent.Rcg.cp.~t. Et~Nobiiinmvi- mines deCatton,& quidquidiurishabebaminiHis.


forumComifts ConuenafHm, & Gaftonis exceHus Hxcomni&dcdtfnpradt6taEEccte6.E pro reHituno-
graues fine plurimum & énormes, quia ratncn hu- neaMarorum & tocum hoc diûus Epifcopusgra-
militet puif~ncibus noneft EcctcHxadirus pMctu- rum habuir & acceprum: Fa&aautem tuiofta do-
cfendm.dtfcretionituxpErApoUolicatcriptaman- narioapAtdMo~enh, inpraefentia ijfpedf~hEptfco-
f)a.mus,quitettus<nf{tcient)abeis,iuxt~ quod vide- pi.& G.A.deLees,&magi~riAnertjSancij,& ma.
ris expedtre, cautione recepta ipfos reconctites Ec- giRn Terrent, & Arnaldi Gm))e)mt de Faget, & Ar*
cLeïijfticx vmtati & difponM de tlhs fecundum natdtR-umundtAbbaus S&n<3:xEngranse,
BcGuineimt & mal-
Deum, prour de prudenrum virorum confilio vtde- [orumaUofnmOcttcorum, Bruni de
nsdtfponendum.DacuraLaterantXt.CaLFcbt.Pon- Olorono,in pt~efenda muttorumhominum de0!o-
ttËcatusno~dannoxvt. rono,& de Monenh & de Lafc~r, qut ibtdcmaHt-
IV. E Ch~rtMtoO!oronenf!:Cum)aben[e[em- Aebanr, vbi h.Ecomni~ f~&a funt. Et ne ln hpfn
poreterum [empora~ummemoriadeteMurdef~ci- temnor)s.iu[proob!tL]ionehom)nnm,anrpro per-
h,proutdc[tdebcrattentU)s,Ytcaqua:[eco!tdebent uer6ratcca!nmniar)m)tn,tttper hocponi[iitig)U)n
perennicer, anthenttct fctipt) muntmineroboren- fufettart, prasfens fcriptum <)gdh propnj munimine
tur. Hinc eH quod ego Gafto VicecomesEeirnenfis roboraui.Anno Dc'm)ni~.cc.xv.!dcmcciamEpi-
omntbttsptçfentcshteiastnipe~uns.voto fieri ma- ~copus ad in~ntiam mcam (i~ittum Epifcopateap.
Btfeitum.quodinmos temponbusmti)[nsfeci)ntu- potuic huicfcripto, vt & ipdus munimine Ermius
l'Mï tn~tn~u Satins Ecctcftx Sarrûx Marta: de obferuetur.
Oiorno tam m tp~ Cathedrali Eectef)~, quam in V. Charta Si!uxlata; Q~'as genintur in tempore,
~hts hominibus Se peninennisdamna muitipifcta in- ne labantut cum tempore, tolenr poni fub Itngua te-
ferendo*Cumqueptop~cr hsc & ttn mult-t quE (t'utntôcfcripcurçnotidapcrcnn.tr]. Sciant tgimr
commifi, elfcm multis excommunicationtbus inno- pt ~fentes parner &fururi, quod Ego Gafto Viceco-
datus & diu in magna obftmatt;1 perftitllfem tan- mes Beamenfis & Cornes B'gorr.E, pro remedfo ani-
dem tnfpiranre dtuina or~tia recefït humthtercon- inçmea: parentum mcorumdoncconcedo, &
tumacia, rogans fupphetterdominum B de Morla- confirmo Deo,& B. M anx St)u~tatx,perpeiuo[te!
na EpiftOpumfantdi~~EccteitXtVtfencenhas qui- caries, & quidquid ibi habeo vel habere debeo,
bns a(tri<3:M fucMmrclaxarec, & fansfa~ones m- prêter exetocnm quemtnthi duxi ibidem~& me)t
'ungefetcongruentes. Prcumtpfemereteuarcr ab ~cce~bnbutrennendnm. Sunt autem pl çdléh tres
omnibus ft'n[ennjs;quan]U]sm~ofum Catàles in villa qnç Donen Tuiganrer appel!<ttur.
qua: esofe-
ceram non effet numerus, nec a'(hm:mo retum qua.s Humsrei tcAesfun[,DominusR. Epikopu~ Laf-
tb~ultDe)Ecc!eRcporui[Ietu)furnmxcolhgi,pro curren.DommusB.EpifcopusOtoten 'W. Brune!
abtMtStameu dedt tu~radt~iB Ecde~a: omnes ho- de Oloro,A.dc Laos, miles. Aûum apud Motiein
mtnesmcos,quo&habt:bâiu vtUaS.Manx,&quid- !NonasFcbruar')~nnoDomini M.ec.x v.
quid iuris habcbam fn viUa S. Maux, & omnesho- VI.Ge<tgtaptutHubtCnittt.parte,cItmat):~uinti.
CHAPITRE XX.
Sommaire.
77.
r a ob C~
~~M~o~p~f/~M~o~<%M~o~ ~p~~77 ~c~/M
~yy~.
à l'.E ls e Ca'thedrale ~*0
d'O lor
~&f~<?/'?~c/M~M~y~' ~rc~r~~rf ~~o~~y~
on la di me de la ville de Sauueterre.
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€'? ~~<&f 0~ f~y~ T~~ ~OWO~ <~ ~O~~&f/O~f f~ f~-
~~7~~r~j5~0/ûy'o~~r~~y'/<&f~p~
~M y~.f ~rf o~
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des Princes de Bearn. ~o~ r~M&f~~rr~ les ~y/C
mes ~o~~ ~y~~ ~~f~r~ ~r~ j ~~S bien ~~c des
/o~ <f. 'Z)ro~ ~r~f~ <r~M/~ /~M~

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des ~re'<?r~ par le

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/~7. De-
<7<~o/?. T~~<?~~ Co~~ ~~or~y~T/~6' ~o~ <7~?-
~o~ Comte de Afo~or~ <7~û~~r/3/2 ~~w~?.
~)?~~ /<?f~f~ aux
N a peu reconnoifrre au Chapitreprecedent, lafadsfa~ion Chre-
âiennc de GafLonj &: la récompense qu'il ordonna à rEgliie Cathc-
drale d'Oloron, pour reparer les pertes, en lui donnantla iuri~ii-
ctionScSeigneunedulieu de Saincte Marie, feparé de la ville d'O-
!oron par la riuiere de Gauc, dont l'Euefque & le Chapitre iouincnc encore auiour-
d'huy,qui n'e~ pas vn petit ornemec a cét Euclche,à caufe qu'il a fon ficge en ce lieu.
rorce
II. Mais il fautaduoiier, que l'inclination de ce Prince eftoit plus pour le
bien,qucpourlema~&: qu'auancdct~rc engagea, la ligue du Comte Raimond, qui
attira fur lui les fentences d'excommunication, S~ le deurde fe venger des EcclenfU-
ques qui les executoient, il recherchoit les occafions d'exercer des libéralités en fa-
ueurdcsE~U~eSjainfiqueronaa peu voir ci-deuus. Et particulièrement en faueur
del'EoHIcd'Oloron~aquiGattondonnaranis.op.Iadim~edelavilIedc Sauueter-
re,dontcllciouitpreicnccmenc,~connrma tous les auantagcs&: donations que
fes predeccueurslui auoicntfaits, toit en terres, en fujets j en dilmcs, ou en pafqua-
ges.D'oùl'onpeutconcIure~quelevillagedeMomor,D~A~M~A~oro, qui apar-
tiental'Euefched'Oloron, cft vn effet de la libéralité des Seigneurs de Bearn, &
qu'en ce cempsilettoicdeua incorpore au patrimoine de FEglifc~n'y ayant point
d'autres fùbiets qui releu ont de l'Eueiche~outre ceux de Saincre Marie, & de Cafrdny
quelcshabitansde Momor. Il octroya enoucreal'Euejfque~ aux ParroUnens de
Sainctc Marie droicr de Pafquage cnli lande de Gauarn & aux terres vaincs
vagues de Eifus, & autres ltcux circonuoil'ins.
111. Mais le priui!cgc digne de conudcraiion..qu'il accorda par le m efme a6te, efb
celui-ci;c'eit: qu'il permit &: donna libercén.tous les Gencits hommes, Se autres fes
(uteisrefi.danscnl edenduë decccEuefché,dcbaiMeràrEg!ned Oloroh.lesdifmes
&:autrcsrcuenusEcclchaiUques,ians fon congé ôe conienEcmenc:ôc voulut qu~
pour fes tucceneurs. 0 r ce priuilege dt d'autant plus
cette déclaration fcruift de loi
preC:ncations,lcsoblaiions Se autres émo-
important.queles diunes,!es premices,les
lumcns des Eglifes cHoient en ce temps des fiefs tenusen ndclité & homage du Prin-
difmes font encore auiourd'hui &: partant i'allienationnc
ce de Bearn, comme les
pouuoit cncft:rc~ite,ruiuani laloidesrcudcs,ianslapermuHon&:conientcmenc
exprès du Supérieur. Nous auons remarqué ci-denus, que les Seigneurs deBearnfc
fbncmaintcnuscondammcnt en ce droicr.ncfbuft'ransaucune vente, donation.ou
en sacrement des dilmcscn~ueur de l'Eglne,oud'autrcperfbnnc,qu'ellencfuft
connrmec par l'autorité Vicomtale~M ~MM ~cc<-cw!f~. Ce qui deuoit cftre plus exa-
c'rcmenc~obfcruejorsque l'allicnation fe raifoit en faucur de l'Eglite: d'autant que le
Seigneur perdoic vn homagc,&: le feruice d'vn Vanal~ qui aucc ce patrimoine in feo-
dé citoit obligé de fe trouuer enettac aux expéditions de la guerre. le ne veux pas
pourtant dinimulcr,que les difmes inféodées nefuncut en ce temps, & ne foient en-
ncr,puis que l'on payeles
core maintenant tenuës del'EgIne en quelque efpece de
<trc~ aux Eucfquespour la rcconnoinanceque lesla'iquesleurrent, de les tenir par
Icbien-raitdel'E.gliic, ainuqu'ilaeité ânes amplement expliqué ailleurs. Deibrie
qu'en coniequencc de cette double dépendance, foit de l'autorité Eccicnattique,
ayant ci~ard à l'ori qine, foit dela iurifeitcHon fcculierc, ayan t clg.ird à la condition
prcfente, & J.1'1l1feudation des dimies,
on trouuc dans les anciens coniracts queles
ventes & les engagcmensen ontctte aurorifés par IcScigneurde Bearn,&: parles
ZD ZD
Euefques.
tV. Encore y obieruoiton cette formalité, encas'qucl'alienationfufiraitcen
faueurd'vnepcrfbnne laïque, ou mcn'nc d'vn corps Eccledaftique, d'offrir preala-
blement la dlime pour ton prixauCurédulieu.&ea.l'Euciquedioceta.in,&à leur re-
fus paner le contra c~ en fuite auec celui qui en auoitfaicle marché. Les Chapitres des
Ecrnics Cathédralesvoulurcciouïrd'vn mefmc priuilegc, ôe l'introduinret peu a peu
parvnccoun;ume,donconvoidrvfa~edanslesconcracrsdcs{ieclesprecedens;quoi
que le priuilege qu'ils obtindrcncdesPapcsncleurdonnaft pasi'auancage d'être
interpellés parles laïques,mais fculement d'eârerendus capables deles acheter des
laïques,a.la charge que les Eueiques Scies Curés des Parroines ou les dûmes ettoient
ncuces.y apporfaÛentlcurconfentcmcnt,&:qu'ilfuft loiHbleaux Curés de rctircrics
difmes d'entre les mains des Chapitresaupront de l'Es;liieParroiUtalc,lors qu'ils en
auroicnt le moyen,ainii quel'on peut voir dans les lettres expcdiées fur ce ujj et par le
Pape Innocent IV.aLyon,l'an 2..S.: 3.de Ion Pontincat.enraueur du Chapitre d'O-
loron.'Ncancmoinspar ordonnancedu Roi S. Lou'ïs, tous les laïques qu)ponedeni
les dinncs inféodées ibntremis en hbcrte de les alli c n et à d'autres laïques.ou pcrfon-
ncsEccIcuaitiqucs, fans attendre le contentement du dioccfain,n'y ertre obligés a.
les offriraux Curés des lieux. b
V. Or l'occaiion, qui donna u]jci au priuilege que Galion oûroya en~ueurde
FEgliLe d'O loron.-vint de ce que les maigres de la MaifbnNobled'Arcn auoient mis
l'Eueiquecnprocés,pardeua.tlePrince,pourraifbnderEglifedecelieud'Aren;que
ceux d'O loron auoient acquifc a titre d'engagementd'Arnaud G arfia d' Aren,&: en
fuites titre de donanon ) lui ayans neantmoins fournipour fon indemnité &: de ~és
hlles, deux cens dix fols Morlans, S: fe fondoient pour obtenir la rcfci~ton de ces
contracTS,H.trlc défaucdu contentement des Seigneurs de Bcarn;&: auoient ob-
tenugaindecau(e,nonobi1:antque 1'Eucfquecuil: poficdéibixanie-huictannées.
Toutesfbis enl'initanccde requête ciuue.l'Euefqucfutremisen (aponcuion, ob-
tmt le priuilegc d'acquérir des difmes, fans le congé du Seigneur, & promené que
isscauies Ecdeuaftiqucs ne fcroient point crai.ctées & iugées par la iunfdicfion
iecuhere~nn an cane pour cece~fet trois cens fols Mortans.Les letres que Gadon en fit
feeler,rurenc homologuées en fa Cour Maiour dans la viijc d'Ortés, prefens l'Euef-
quedeLa~a~R.G.dcNouailles~Vv.Odd'Àndons~R.deCoarrafaVv.R.deFaieg~
B. d'Oica~ &: ptufieurs autres, le troi~eime des Nones de luin l'an n. 09.Bernard de
Morlane cn:anc Eucfque d'Oloron, Gaicon v 11. le confirma à Sauuecerrel'an i~
VI. Gan:ondecedacni'anneei2.ï~.comme!'onpcu.tiutHnerparte cempsde~fë<
condesnopcesdePeroneneComcenede Bcgorre vefue laquelle après le decés
deGaf~onefpoutaDohNunnoComccdeCerda~gne, & encore Gui de Montfort
en l'année ïn6. CcGLun'eitoitpaslefrcre,maislenlsde
Simon Comte de Monc-
fbrc:qui procura ceparcialonHIsjann de le rbrtiner dans laGafcogneau moyen
de cette alliance, comme Guillaume de Puylaurens a remarque.Or Gallon fit ion
ten:ament,parIeque~pourte(moigneriaptcfecnucrsDicu & !'Egliic,ôepourrai-
il n'adheroit
revoirqu'embraÛant la défenfe du Comte deToloic, pas à l'herenc
des Albigeois il ordonna plufieurs légats en faueur des maifons Ëcdedattiques~
ainnQuefbn&creKaimondraucureen fon teH:amenc.

M. E C)iaftanoOloronenG:Mouerinrvniuer~ nationes etiam à me,& meis fa&as ~ntece~ribus,


pra:(cj)fem pagmam mfpcûuri, quod nos Gafto in Manlis,vel rutticts, in dceimis in rims, in pafcu's,
Dopr~tiaVicecotnesBearnenUs, vidtmuspriutle- &:mcun~t)satn!ratas fore cenfeo&'conSrmo. F go
gn]m Domini Ga~orus quonda Vtcecomitis Bearn. namque dedi Decimam de meo apud Safuam-re!
& Com)t)!iBcgorra:fubh.)cforma. Q~pd insinua tam Eecten~Otoren-pfenarie, pro qu~ dedetunt
di m no geritur ira 6en débet ratnm arque (t~bite, vt mihi Epifcopus& Canonici centum (o)idos Morla-
proce~u temports )ntpfoborumca!utnntanuq<.tam nenfeï. Dedi quoque Epifcopo & Parochianis ds
po<Hc tn trucum reuocan. N~tn cDtictafa6ta[em- S. Maria, P~docncein Lane de Gauarn & tn hete-
port:, labuntur eum [empoie nth voce [efttum 6c mo de E(us,& in atttsvndique pro quibusEp.&Ca-
~CDptura:
reHimonio roborcntur. Tarn prxfentes nonict,& (uihomines mihtdederunt cenrumfbh~
iraque nofcant quam pofleri, quod ego Gafto Vice- dos Morlan.& hêccomntainperpctunm obferuen-
*omes Bcatnij. & Cornes Bigonx dedi Deo & Ec- [ur.Nosvero,quodamemorMOGaftone prouide
clciix0!oren~t,.quodquicumquemeorum homi- fa<~um eft a.u6tontatc prxtehtium confirrnamus.
num, mttnum~velruft'corum,!neodemEpifcopa- Datum 8ca6!:umapud Saluarn-rettam m Ecetefi~S.
tuconfin.cncium.ahquaadiusEcdefiafhcum per- Andrex~. Idus Iunij,antio Domint M. cc. n.tncu-
tinfnt)a,vtdectmasSt huiufmod)darevo)uen[Olo- ius rei [e&monium ftgdtum noHrum pr~tentibu;
Kn.Eedefta: dandthberamhabcat facukatem.meo d~ximusapponendum.
dominio aon obftante, idemàmeisiubeopon'ens FV. Exeodem Chartario: Innocentius Epifco-
ob~ctujn. Hoc aurem ~jûum cft.quiaqmdamhere- puï feruus feruorum Dci, chieûts61ns Capnufo 0.
dicanoiure EccicfiamdeArenmeofren auxilio v- iorcn. falutem &Apofto)icam ber)Ed)<ft)onem.Ve-
im'paban[,& conftaretillam forcpropHam Oloren- ftris precibus grato conctil rentes aHenfu dfuottont
~Eccte~x.priHsacceptammptgnoreab Ain. Garfia vettra: vr vobts )iceat décimas redimere de manibus
deAteo,dt:it]dead~U)ntamtnutodonanonis. Pro !.ncorum,ina!iorumparochns,dediocefanorum &:
qua tamen dederant Eptfcopus&:Canoniet eidem reôorumEccle~aruma(Ten(u, dum[amenteûo[es
Arnaldo Garfix &, 6)nbuxeius, ducentos &: de- ipfi requifiti cas rcd)merc' valeanr,vel non velint,au-
cem <b])do! Morlan. Setampodederant Ecctedam ~hotitate ptsefcnttum indu)gemus, haouod iidem
Lxvm.annis,quandplttig'um hooncepic. Vtau- ret~orespoteftacemhabeam àvobisdtû.~s decjmas
tc'm hocconcedercm & Aaretin pefpctuum,&vc cum votuennt re<limendt. Nuiti ergo hominum h-
Ecclenattfcxcaunxnunquaminmanumea traûa- ceathanc paginam noitra: coneeniomsinffingcre,
reMur, <ed <emper in manu Epitcopt, dederuni mi- vel etau(u temerario contra ire. Si quis autem hoc
htEpttcopus&Canonic' ccc.~oltdos Morlan. Vc a[tentarepr~(ump~rit,indignâtionemomnipotcn-
aucemommstoUeretur dubietas.hocfect mandari dsDei,&:beatorum Pétri St Pauli Apoftolorum fe
Lter)s,vtng'ni metreciperef Ërmamentum. A6tum noucrit incurfurum. Datum Lugduni jn. Nonas
puMiecapud OneGum pr~fennbus Eptfcopo LaC- M.nj. PonnHcaïus noftn anno fecundo.
cuf[enn,R. G. de Nouailles. w. Od d'Andonhs.R GutU.dePod.Laur.c.:6.Fthoquoque fuo Guido-
deCoarra(a,W.R.deFaieg.H.d'0)~a,&a[iismuins. ni dedtr vxorem Com)[t(~m Btgorrx, vt tatera Co-
Vetb! !ncarnan,Anno &f. cc. t x. Tertio Nonas Iu- mitatus apMteVafconia'roborarct.
mj.B.deMorlanere~areEccleitam Oloren. Do-
"CHAPITREE XXI.
C''T;
t .· h
Sommaire. i

//C7~~ ~m M~j.
~y3~ ~û~?'
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L~y~rr~So~
~Mr~o~
R~o~ j~fo~-
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~o~ ~'j6'/f~
~o~r~y/c~r~~ (7~jR-o~
~j ~o~&~o~
~?~'o~j'.
~o~
<7~c~
L~
P~r~< ~~r~~ C'o-
~0/7~~ ~yo%f

~~y/Y~~rr<?~~c/~ ~'w% j~o~<? ~Y~~o%f.


J?~. /F 'u~~F Came dans ~y-
~f~r/?~ /~fr~~ Z)~ (7~/r~. L~f (7~
J~o~ Mc~ ~7' T~r~c~ Co~ ~oyrf.
A~one~ancdeccdébnsçnfans~lafuccdiion légitime apartenoit à,
tonfrerejumeauGuin.rumeRamondeMoncade; Neantmoins les
Bcnrnois~quiprctcndoientauoiracquis le droi~d'Ele~ion de leur
Seigneur par trois a<ftes confecutifs balancerent fur fa recepcion:
d'autant qu'il vouloit prendre lapofieilionde la Seigneurie de Bearn de plein droit,
ians cftre obligé à l'euechon ou agreacion. de la Cour du Pais. DeioncquecetM
dif~culté mit les affaires en ceHclonsueur.quefon père Guillaume de Moncade, qui
e~oitcncoreenvie,pourneperdrele droic~de la mcceHionjmit en fes qualités le
titre de Vicomte de Bearn,'&: de CaHielbon~enl'anembléetenuë a.Leridal'an 1118.
chcsSunta,{inon qu'il faille lire en cét endroit Guillaume Raimond de Moncade,
au lieu de Guillaume de Moncadc~commc il en: plus vrai-femblable. Toutesfbisen-
nnGuilIaumeRaimondfutfeccu,iure,&: accepte pourSeigneuren l'année 12.2.0.
fous des conditions quia~bibliuoientd'vn coitej'aucoriceparticuliere& perfonel-
le du Seigneur, mais pourcant an'erminoient la liberté du peuple, la conj(eruation
dc~ prmile~cs du Pais, ôe parconicquencaugmencoien):).'aned:ion des fuj ces enuers
leur Prince.
11. Les articles eftans arrcRés ~conclusJesBearnois enuoycrent; leurs Ambaua-
deurs en Caralogne, pour déférer le commandement, & la Seigneurie a. Guillaume
Raymond frere & fucccncurIc~itimcdeGafton. Cettecirconitan'cc de l'enuoi des
Ambanadcur& en Catalosne a eu:é confcruée dans la depoftcion d'vn Moine, appel-
le Frère Raimon Arnaud de S. Martin 3 lequel après auoir receu congé de cerairede
ion Supérieur Frère Arnaud Sans Abbé d'Artous ruto-uy en tcimoignagefurle&it
de~ limite~-dc Bearn du cofté de Camejenuiron l'ani iS o.
11 L Cetui-ciayantedéinterrogé, en queltempsievillage de Camer auoit eu:é
ba~[,re(pondn,atnuqueronaprenddeLon inccrrogacoirc,qu'il y auoiceuci-dc-
uanc vncDamea.Guichcn, dont IcfrerenomméEnRamon Arnaud, citoit a la fui-
[eduVicomccdcTartas, lequeldefirant auoir quelque logement pour fà rcrrai-
c~vtntaulteu de Guichcn,quiefl:auisfurla riuierede Bidou(e,aucc vnbactcau,ou
ia iceur alla le recueillir Mais
ce ieune Gentil-homme ie prcualati': dcl'occa-
~on &: vfant: de
voye de fan, dit e~rouuemenc a ia tueur apres qu'elle fut en-
trée danslebacccau,qu'i! nefoujnfrirok point qu'elle retournaiUGutchcn~iufqu'aa
cequ'clle luieufr baillé vne maifbnpour ton logement. LaDameluy ayancdon-
né le choix de tcl lieu qu'il aduuëroic, il demanda vn petit domaine qu'elle poïïe-
doJtauhcu~deCamcr. iIsfLircncdonc~rlesIteux, &:ynrent quelque bathmcnt.
Mais les Bearnois qui habitoient prés de lariuiereduGaneIedemolirentpartrois
diucrfcs rois;, dijtans qu'ils auoient tout exploit de (eruitudcfurce territoire, qui
eltoicUtue dans la Seigneurie de Bcarn, corne il apparroinbitpar les ancientics bor-
nes &: limites.Alors ce Cauicrreconnoinant qu'il ne pouuoit habiter en cet endroit
aucc aneurance, pria fa focur qui par fa beaucéauoit gagné les arrccrions du Vicom-
te de Bearn no m me jE~G~oM~~oM, de vouloir obtenir de lui, qu'il lui pluit de ba-
irir le villagedeCame. Dequoi laDamc6cvnctellcinitanceenuersle Seigneurde
Bcarn, qu'a la prière il le battit auecvn tel fuccés, qu'il fubHft:a& demeura en fort
entier, ~ansquc pcribnneoiairdepuisyJÊaircaucuneviolence.
1 V. Quelque temps apres, adioude le teimoin, le Seigneur de Bearn décéda
fans hoirs, y ayant neantmoins des enfans delamanbn,en Catalogue. Ce qui obli-
gea les peuples de Bcarn, ~CcrprM~/c~MM~fMCd~c~f, commepar!cccT~e!i-
gieux. Ce nouueau Seigneur, adiou(te-il ,fc nommoit GM~K~ Raimon; qui trou-
ua que les Cauiers voinns du pais s'efroicnt faifis des terres aiU(es à la frontiere-; de
forte qu'il fut obligé de fe tranfporter fur les lieux, amenant auec foi des vieilles'gens
qui euuencconnonance des limites. Et le {leur du Barat qui eitoicvnCauier lui aHa
au deuanr,&deiignales bornes,~ les termes des Prouinces, ~1.
V. C'efi a quoircuient la dépoUcion de ce religieux, qui nous aprend que lé lieu
de Came encore qu'ilfbicmaintenancdans le Duché de Guyenne, edoic ancienne-
ment de iaSe:gncurie de Bcarn que Gatton le battit àla prière delà Dame de Gui-
che, que ce P rince Gatroncftoitiurnommë le Bon, qu'il mourut fans hoirs, ~cque
les Bearnois ejnuoyerentenCatalogne, pour appeller Guillaume Ramon dé Mou-
cadc a. la fuccuion. Et nous infinuëafÏesqu'ily eutauelqueinterualle notable
depuis le decés de Gaf~on le Bon, iufqu'àlavenuë de Guillaume Raimond, en ce
qui! remarque que les Cauiers voifins auoient cependant fait des entreprises fur &
terre. Ce qui ne fe fit pas probablementtout d'vn coup, & aucc vne violence ouuer-
cc, mais par le traid de quatre ou cinq années.
V I. Il cft pourtant affeuré,
que Guillaume Ramon de Moiicade'incdntinenc
apres le décès de Gafron fon frere, princIeciItredeVicomccde Bearn, ~encetcs
qualité fit vue ligue aucc Peronelle Comtcne de Be~orre fa belle foeur, ryn promec-
tant à l'autre vn fecours mutuel & reeiproque pourleùrderenfecommunc, ëeds
leurs rucccueurs, en l'année M.c c x v. Mais la difpute qui furuint entre lui &:Ies
Bearnois.turleHijetdefbnélection, oc des conditionsfbusiefquelles il deuoicaccc-
pterla Seigneurie, ne traîner ta réception enlongueur.nonobitantl'efperanccque
Guillaume Raimond auoit conceuë de fe rendre confiderable aux Bearnoisau
moyen de cette nouuelle ligue auec la Comteffe de Begorre.
III.Tabu)anoP:Jenfi: Ct~wfC~Mf~M~~ tibus inotcfcat, quod nos P. dei gratia Comit!~
E
w~M~a~oBo~yf'r<r~r,~w~y~y~qmerctrop be- Bigorrx per nos & per omnesnoilras,inimus&:c5-
re Done, & eu Stgnor de Bearn qui a nom En Ga- rfahimus mutua.m &: firmam amicuiam & perpétua
~on io Bon, ~f~~f/o~t/?c.L<<Z)c~f~<'M pacem nobt~cum Domino ~ImoRatmundo Vice-
A'y< de ~'M~, s' <jy&rM, /oyF<'f< ~f~M comité Bearn. &:veArisinp6[pet:uum,f]tm)[erpto-
edtfica /0/aC~f Camer. Et quand /«r~ Bearn <0 mirrentesquodenmusfempeL'yobtsHdeIesadiutO-
~M~/<< K~~f~o'f! /<ar,cr~f/%<M'fM/~) res ad defendendum per~bnam vcC:ram Sfrerram
<<<)M<'<! ~'t /06' de Camer. ~~rS) ~<et<r<' f!<P< temps, vettram & homines ve~tos,&- omnes rerras ve~i-tï.
qu'en fenhor de Bearn erefenHshem.Scy~beFiths S: omni~iurAve~r~ptov~ribusn'rtsbona6de,&:
en Caratogne. ff~f(7<<<<Mc'«t/5'<*a- ftneomnt mganno,<a.heturet'oftrotnomntbus,&:
hor en Catalogne, E<~«~M~<M~~fMyo/<7~C~«f~~< per omnia. Et nos wlmus Raimundi dc Montecata-
f~~ entour, yo~y~ f~c~~M~ ~~)«?'< terre, ~'<a&<- no VtCL-cumes Beam.Per nos &: per omnes ao(ho-
jTwr~ ~M~~M< ~<ff < Mo~M<, En Guillem Ra- tmmus '&; connàhtmus muruam &: Ëtmamamtci-
mon, c~-tw/wr~, (~"ptc~c<M~a«<?~M?')' tiam, & perperuam pacem vobitcum dom<n~ P.Det
anciens ei*'u:«/ C7'ar~«Ff<«tc~c<!«fr) gr.ma Corn. Big. &ve<trtStnperpetuum,6rmi[et
<w<t dabant, f~?.M, (y M!CM/?r<< ~fiK'< prommentes quod eumus <emper vobis fideles ad-
VI. Exeod<mT~bn[ario:Vniuet6shoe legen- intoresjaddetcndendumpetfonâve~fam~terr~m
Yy m}
Ve~tn, & homiM!~cnros, cmnesKS v~r-~ nit 6ftnamus& concedimuï in pMpemm, 8c teRes
~ca~provinbusr.oitnsboMhdcttne ~rmarcrogomus S. wtmi de Ceruatia. Bernardi Er-
omn~ inta
.n~ien~nno,&enonroin omnibus & pcr mengaudtm9tg){tnVitalisUcrd<cGsCaNoniei,Fot-
omnia. Quod Cal. Decembns anno tenerij d'Argitos qui huius rei fuac teftes.AtnaIdus
P. dei patia Corn. Big. Wlmus Rai- de Curiis (crtpttt,~ hoc tccit.
Mc c v.
mundt de Montée. Vtcec.Bearn.qutprxd~aom-
x

CHAPITRE XXII.

7. Z/f.
fo~o~
~fo/?~
~f~
~oM~j~c~~
~y~ ~~r~S~~e~cC'M~M~f~o/z~
JA(~ r~~
Sommaire.

~~o~ ~~Z)oM~O~-
&f~3 o~y Cour ~~CMr. f~L ~û~~f
~fc/
~f~
J~/?~r~7~f~~<
f~~ toute la Cour par C.
Raimon ~<ï/c<%y~

~<jLc~~T~c.
/c~~fr~ <~ Cour
7~. G~~c
~"7. La

~fMr~ c~' ~Z)o~K~ T~r~M~yo~


M'y
7~
point appel du
f~c~f. ~y~ ~J., ~~o~~û~f
~y ~j/M~
~M~ les Con-
r~ ~MM<?~
F~~r~ C'f./~r~~'D/
~~< ~c~
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~y 0~ F~y?~,
7 L~

< ~Kf~~y~ des Do~&~

Es conditions qui furent proposes par les Bearnois~ Guillaume


Raimon, conccrnoientle souucrnem enc ~en eral du païs deBearn,
perfonnages qui peunenc
& l'efbbli~cmcnc nouueau de douze en
contrebalencerion autorité dans les iugemens, cas qu'il voulue
opprimer leurshberccs. Carencorequedepuis le commencement
de cette Seigneurie, & l'indépendance de l'adminifrrationdes V icomtes, iisferuf-
fent attaches fuiuant leur obligation, àl'obféruationdesForsdupais, qui ordon~
uent que toutes deliberationstouchant la paix, la guerre &aurrcs anoures publiques
comme auni les iugemcnsdennitifs & fouuerains des caufes & procès des particu-
liers,(oient craictées arrettécs, & conclues aucc les auis & (uHrages de la Cour Ma-
jour, quiettoiccompofeedcsGentils-hommesVafTaux,ôcdcputesdesCommu-
nautes Ncantmoinsic pais auoitretÏenci des ei~erspreiudiciables par le moyen de
ces iugemenscumulfuaires;aquoiondcnrapoumoircnicacement. Caroucrc'que
les paflionsd'amitié & de haine y tenoient leur rang, ôcquelaconnjfion & rigno-
qui(etrai6toicnc,apportoicbeaucoupdepreiudiceaux ptaideurSj
rance des chofes
la prcicncc du Prince & ion autorité faifoit trebufcher bien fouuentla balance du
co~e qu'il vouloir, fes (ujecs n'ofans lui contredire aux choies qu'il aire<frionnoit
auec ardeur.
11. De forte que pour lui donner vn contrepoids, on s'auifad'eftabhr&; creer
Douze lurats de Cour Majeur perpétuels & héréditaires pour eux & leur race, qui
eurent pouuoir & autorité Ibuucrainedeiuger~ terminer en dernierreilort auec
le Pf~cc, toutes les difputes &: contentions en matières ciuiles, quifuruiendroient
parmile&habitansdupaiSjou bien entre le Seigneur ôe (csi.ujets. Cette aucoriréfut
ï-efirainre au ingénient & decifion des procès; & à régler les matières qui confi-
itoienc en iuriidiccion.Carpourlegouuernementdel'Eftac&radminifrradon de
la choie publique, elle demeura libre &; toute entière a. la perfonnedu Prince, hori-
mis que s'il defiroit outre le fcruiccde les Vauauxëe des volontaires, le fecours des
habitans du païs pour faire la guerre à tes ennemis, il nepouuoic tes contraindre a.
faire les leuées des foldacs, qu'auec l'auis & la résolution de toute la Cour ou dcs
Eftats dupais~ c'eli à dire des lurats de la Cour, des autres Gentils-hommes, & des
députés des Communautés. On obferuoitlemefmeordrepourlesreclemens qui
regardoient la police générale dupais,qui eftc'enc ordonnes &refblus parle Sei-
gneur auec l'auis & confentementde toute la Cour.
III. L'acte de l'eftabliilement & création de ces Douze Iuracs s'ef):conf'crue
dans la compilation des Fors efcricsà la main d'où l'on aprend que Guillaume Ra-
mon de Moncade en fut l'auteur, & qu'il ordonna & décerna cette eredion de
Douze Iurats, auec l'auis 8e confentement de Raimon Euefque de Lafcar, & de
toute la Cour de Bearn, lors qu'il prit la poffefflon de la Seigncunc, & predaletcr-
ment à fcs peuples, & rcceut d'eux reciproquement le ferment de leur fidehté.
IV. Il eft vrai que cét aâeefl vn peu fautif, ioicaudatc,i.bicaucorps,maisiele
reprelènterai aux termes quela leçon en doit efire eflablie fuiuantla correction que
i'cn av faite fur quatre diucrs cayers ufcrits à la main ~~o Dow~ï M. c c x x. F~G.
Ramon ~0~~ Bearn, ab C0/~ WO~CM R~OH ~f~f L afcar, (~ tote la C Off
de Bearn, que ~Mf T~fo~M G. Ramon fe /0~Mf ~/0~&0~ C~' los f0~
~y~~ audorc deus &o~/c~, per lor lors lignadgers x 11. aques ~Mc~~f la
Cort, ~~M~ro que egs iudgen, ~M~ ~OM~ 'M~f en Z~c~t M, ~M fore ~MC no ~'o/7f ~MM
nulle ~M~oy~. C~r~f~M ~~MM~ audorgan ~~fr~~M los fo~ pfr~KC/fj'
/f/7cM los !M~M/MCKfy,Er<Ï~OM~~?!OCJ'CMF~H~,ni en ~fffr~. R~/OMf~ C~
~CM M~MM C/ffCf ~r ab f~~ ~o~ (~r'per ~/OM ~Mfro an ~M~
V. Ledatccercain&:aiIcuredccétac.te,en:rannéeM.ccxx.fuiuant la foi de
l'vn de ces quatre Cayers qui ef); auni le temps, que Guillaume Raimon con-
firma les Fors de Morlas, auecl'adu.isdeRaimondEueique deLa(car&:dct'ou[:da
Cour, fuiuant la leçon dc tous les cayers manufcrits des Fors. Car pour le date or-
dinaire de cette création des lurais, qui eft l'an M. c c xxx. il eft notoirement fau:
puis que Guillaume Raimon décéda fur la fin de l'année M. c c x x i v. & fon fils
Guillaume de Moncade fut tué en la bataille de Maillorque, l'anM.ccxxtx.
VL Pour la fubfhncc de l'acte, on peut y confldc:rerdeux choies fort remarqua-
bles, l'vnecit l'indépendance &:fbuuerainetedesiugemensde la Cour de Bcarn: la-
quelle lesBearnoisn'cfiabIluencpasIorSjCommevnemucntion nouuclle, mais ils
latranfporcent &: cèdent aux Douze lurais, qu'ils creent de nouueau, & à leur race;
voulans que tout ce quifcraiugepar euxauecleScigneurdeBearit, fbitdcmdmc
force &: valeur, comme s'il auoit cn:edecerne&ordonné en pleine Cour Majeur,
fans que dcicuriugcmcntonpuinc interiec~crappeiau Seigneur ôe afaCourMa-
jour; ainiiquel'onfaifbitdcsienteticesdonnécsparles Cours inférieures, foit Vi-
comtalesouautres.mcfmeparleSeigneurprononcsntenqualite d'Arbitre, & de
Bon Baron. Et encore qu'en cet ordre, on ièmble violer les anciens Fors &priuile-
ces. qui attribuent la fbuuerainecedesiugcmensau Seigneur & à tout le Corps de
laCourdeBcarn, neantmoins l'acte porte que les peuples s'accordèrent à cette
érection, Mr~f'M/oj- M~~fMf.f.c'efta. dire qu'ils fe dcpouilicrenc
volontairement de leur autorité &:latranlporccrcntcommep3rvncefpecedeLoi
Royale en la perfbnn c du Seigneur &: des Douzelurats&: de leur race afin qu'ils ne
rLlucntiu~csa.l'auctiii'parhaiard~pariugestumultuaires;maisparcerrains ëc de-
termines perton nages, qui fuiÏentdu chois de tout le pais defquelson ne reccuroit
comme cftans perfonnes efleuees &: choiGes. De forte
aucun appel, que comme (ui-
iln'cftoicpointloidbleaux Ecclefiafti-
uant les Canons du ConciledeCarthagc,
qucs d'appellcr du iugement
rendu par les Eueiques, & luges efleus & conucnus
les fcntcnccsderEuefquc,auquel les parties la'icques ~e
par les parties; & comme
foubfmettoientvolontairement aux matieres & caules Séculières, cHoient exécutées
fansappcl,toutainuque les fentcnces du Prerecr du Pretoire, fuiuant la loy des Em-
pereurs Arcadius & Honorius;
&mefmesquefuiuantle droici Romain expliqué
~ncercment, rappellant d'vne fentence baillée par vn arbitre choih auec com-
promis, n'eHoit point reccuable en fon appel: De metrne façon, le Seigneur de
Bearn ordonna auec l'aducu & le conienicmencdes peuples de fa terre que lesap-
pellations des iugemens rendus par les Douze lutatseHeusôcchoies par les Bear-
nois, ne feroient point receuës, ëequepour ce regard toucel autorité &laiurifdi-
dion enticre du Seigneur &: dela Cour Majeur ou Plenicre, rcfideroit en ce nou-
des lurats héréditaires.
ucau corps, compote de la perfonnedu Seigneur, S:
VII. L'autre chef qui doit e~re pcfë ibigneuiemenc,eft que les Bearnois pro-
renenc & publient en cét ad:c, d'citre diflincts & feparés de France, & d'Angleterre,
ces iugemens fans appel renduspar les Or-
& de faire vn corps à part. Car dirent-ils,Angleterre,
ficicrs n'ont point lieu en France, ni en dont les Rois ponedoient pour
lors le Duché de Guyenne. Ils adiouficnt la raifon de la difference, qui femble vn
peu obfcure; parce, difent-ils, que les Rois de France
&:d'Angleterreiugenc les
cauiès de leurs fujets auec Clercs & autres gens qu'iischoninenc, & pourcelales
dire,
appels de leurs (cntences font admis. C'cft a que les Rois commettent tels Of-
ficiers que bon leurfcmbic., qui décident les procès dans les Prouinces;duiugement
defquelsics interenes forment appel, qui eft pourfuiui & iugé par lé Roi, & le corps
entier de fa Cour ~Parlement ambulatoire, compote des Eucfqucs &: principaux
ScicrncursdeibnRoyaume. Ce qui n'arriuera pas mcshuidans le Bearn, diLenc-ils,
nonobItatt'cftabLiucmencnouucau des Douzelurafs,encorequ'ils foient OtEcicrs
commisaLdittributiondelaluitice, &:qu'ilfemblait en cette confidcration, que
l'appel en dcu~ c(trc pourfuiuipardcuani le Seigneur &: le corps de ia Cour, comme
ilfe pratique en France ôe en Angleterre; parce que cesDouze Iurars font conucnus,
choifis, & accordés par les peuples,& non pas nomes à la difcretion du Seigneur. l'ai
voulu m arrêter en l'explication de l'érection de ces Officiers, & de leur pouuoir,
dautant que c'eitvne pièce quin'auoitcncorcfteconUderée.c~pliquce.nipeut-eftre
cncenduë, &:d'aiUcurscneiufiineouucrcemenclacontinuation de iaponcilion des
n.tgcmcnsfbuucrains du Prince de Bearn auec fa Cour.

V t.
Cone. Afuc c. 66. 8cm. Aludtobus quox Vipunus 1. 1-7. $. D. de recept. irb. 1. 1. C. eod.
cfmtT'unts cuntenfus ctegeut nonJicer prouocafc. 8. C.deepifcop.and.
CHAPITRE XXIII.
Sommaire.
JEA* des Z)oM~ 7~ Le G/y~ f~ ~~T'r~~v ~w-
~~o~ ~M~f~Z)o~~
Z<J'f0~~r/J.
prenant les deux
/y~M~c
la Cour Af<<?~~ c~~
~o~
~MO~Z9M~f.<'
??o~~f ~yj ~r~j. ~<
rons
C~~r~ ~~f/y~
Do~f
~c/<?~<f. 7~. J'MrLe 7~r~ eftoit le
M~y~~o~r~ T~ ~M~j
Z.y~o/~Z)o~f7~~f/
/Af~ ~7/. Or~jpo~y/C'oMyA~~o~y.
~T~~f.
Les
7Vc~ Prelats, jS~ro~j., c~' ~jC'j-ow~o~f~c/-
C~L~~c~Le

M~~yf la
~j'B~?j'.
/ûy~c des lettres. /~f..For~
Oy~~T~j'o~. 0~-
jr/
/'o~~fr~~

C~ rc~ /y~
To~~o~~ ~r~'o/2 la Af~o~ f~f~,
T~oy.
CoMy au

L reftc d'examiner quels eftoient ces Douze lurats de nouuelle


création j puis que l'efcriuainde Fa~en'a pas voulu prendre la peine
de publier leursnoms. Ce point ettdautancplusobfcur~qucdésie
temps du ComccGaftonPhcEbusonycrouuoicdcladirHculte.De e
fait le vieux Glonaceur du For qui eicriuoit enuiron ce temps, c'eftàdireilya prés
de trois cens ans, propofc cette qucftion~cnquel nombre fondes Barons de Bearn,
quels ils font. Et refpond qu'ils font Treize, fçauoir les dcux Eucfques de Laicar~
& d'Oloron, encore qu'ils nefbiencconcesqucpourvn Baron par quelques-vus;
mais mal apropos, adiouite-il;dautant que l'on obferue, qu'vn chafcun d'eux eft
appellé à la Cour, aulUe aux iugemens,& iuge comme Baron, & preite le ferment
de ndelite au Vicomce. Il nomme en fuite, les Seigneurs de N auailles, d'Andonhs~
deLcfcun, de Couarafe, de Gerdcreu~ de Gayroffe, de Gabatton, deKode~de
Miucents, de Domij de MLlramont. 0 n chanceloit dés ce temps en la désignation
des Barons. Car d'vn cofle on voyoit que la création n'en ordonnoic que Douze; ôe
neantmoins en la <[upputation on en trouuoitTreize, fçauoir onze Laicques ôe les
deux Euefqucs. Ce qui obligeoit les vus à loubçonner, que les deux Euefquesne
tenoient place que d'vn Baron: qui efr vne penfée que le Glouateurrerute crcsàpro-
pos, aimant mieux conter Treize Bâtons que non pas de deux en faire vn, contre
le tcns commun, &:l'vtagequiadmettoit:auxiugemensdescauies,vnchafcundes
Eucfqucs par ccu:c.
11. Pour mon regard, apres auoir exactement confédéré tous les tiltres qui nous
retient, i'efcimeque l'érection des Douze lurats de la Cour;, doitefireentendue de
douze personnes la'icques, fans comprendre les Eueiques en cettenouuelle crea-
tion. Ce qui fe colhgeperempcoirementdespropres ccrmcsdececac.re, qui porte
que les Douze lurais furent ordonnéspoureux & leur /~M~, qui font des paroles
rbreexprcuespourl'cxc'uGondcsEuefqucs.
III. Mais on oppofera, que les EucfquesdeLa~arôed'Olorononteucoup-
leurs l'en trcc&: la voix deliberatiue dans la Cour Maiour, & mefmes la Séanceaprès
le Seigneur, dcuanc tous les autres luratsë<: Barons., comme certifie le vieux Gloua-
tcur.~queles anciens iugcmens de Cour Maiour le tefmoignent. Ce que i'aduouc
ircs-volonticrs, & dis que les Eucfques n'incerucnoienipomtadclibcreren cette
compagnieen vertu ni en coniequencede l'ered-ion des Douze lurats, comme rai-
~bicntles Baronstaicques, qui acquirentcette nouuclle autorité,au moyen du nou-
ucau cffabliucment; Mais ils aiMoient, uegcoienr, ~opinbicntencecorps, en
yercudcleurpropre droid:,&: de l'ancienne poucinon, qu'ils auoienc depuis l'e-
flabli~emenrdc laSeigneurie, d'en-rcappcUésalaCourMaiourcommeles princi-
l'exemple de tous les
paux membres, & les plus illufh-es Confcillcrs du Prince, à
Royaumes voîuns. Deraironapûrcmarquerci denusRaimondHuelque de Lai-
car,&:ArnaudEuc(qued'Oloronprciensen!a Cour Pleniere dcMor!as,~C~M
~~M~M, tenuë par Pierre Vicomte de Bearn l'an u ~-7. Ec encore lors de la confirma-
tion que fit G~iton. de Moncade, frère de Guillaume Raimon, despriuilcgcsde
rEtrIiie de Morlas les Euefques de Lafcar & d'Oloron y citoiencpreiens~ auec
coûte la Cour, qui ~c tenoit au chafteau de Pau, ~M~c~-K~~P~o. Maisce qui
prefîe deplus prés cft, qucRaimonEuefquedeLaicaropinaa.refrabliuementdes
Douze lurars, &:le conicilla auVicomtcGuillaumcRaimon,dont:ractedcmeu-
recxprcnementchar~e.Dc forte qu'il appert mnitammcnc,que les Eueiquesenoiec
du corps de la Cour Maiour, fuiuantl'ordre général de FEurope, conrbrmëmenc
aux loue CapitulairesdeCharkmagne, &cauxForsdeNauarre,quioncpeut-c(tre
(crui de modèle pourrintUtutionde la Seigneurie de Bearn. Et partant il n'y a point
d'apparence, que l'Euefque Raimon ait voulu confeillcr, & fauorifervn règlement,
aui oitan:lcs droits acquis al'Eglii.edcpuis quelques liecics, & retranchera foi & à
fes uicce~eursl'autorité quilsponedoient
auec plusde vigueurq'uetousles autres
Seigneurs du pais, pour la bailler en héritage à quelques mations particulieres. Rien
moins que cela. De fait nonobttancl'eiftablitÏementde Douze Iurats laïcques, les
j
Euefques fe maintindrent en leur ancienne poueinon ëe rurenc appelles par les Sei-
gneurs de Bearn aux tenuës de Cour Maiour, comme les plus nobles & les plus ex-
cellentes parties de
tout le corps.Ce qui ncic faifoit pas en cbMdcration des Baronies
de Latcar, & de Beneiac, nidcccllcdc Momour;maisenvertudeleurcharac:rcrc
Epii(-opal,fous le tiltrctoutesrbis de Barons Ecclenaftiques, comme l'on voit dans
lesanciensrc~itresde Bearn. CectedcnominationefLdercréeaux Eueiqucsdepuis
long-temps, comme dans Fredegaire en l'Appcndjcc de Grégoire de Tours, qui
fait mention des Barons de Bourgogne tant Euelqucs,qu'aufresLeudcs,&;vaflaux.
Deme~mc dans l'ademblée de Clarendon tcnuë en Angleterre ibusIeRoiHcnri
11. l'an116 o. il cft ordonné, queles Eucfqucs, & autres qui tiennencleurs Ec~ im-
médiatement du Roi, auuteront en qualitéde Barons auxiugcmcns dela Cour.
IV. Maintenant on peut exiger de moi, queicreprcicntetcsnoms des Douze
Inrais la'icquesderancicnnccrcanon, puis quei' exclus les Eudqucs de ce nombre.
Ce qui fembledautantplusdifncile,quelevieuxGlonateur,nilcsa6resdclaCour
i~.n'en content qu'onze tant feulement, &:cncoi y compre-
Maiour tenuë l'anMiramont.Toutesroisic le fe-
nant,le Baron de ferai bien toft hors de peine auec
cours du vieux For, n'eitantobli~éde remplir, qu'vncieuleptacc vacante, pourfai-
reledouziefme. le disdonc, quelelurat déraillant eftoitleScigncur de Mirapcix,
qui eu:oit vn Vaffal de confideratioli en ce temps. Dcraironapûremarqueraux
actes quel'ai produits ailleurs, qucRaimondeMu'apeixcu:oitordiMairemcnc àla
fuitede GaRon r v. &:de Centulle fon fils, qui dénombre enlachartedcl'an 1~1.
Ramon de Mirapcs, parmi les Barons de fa terre, c'c(t à dire parmi iespremicrS vaf-
faux. 11 ne faut donc pas trouuer dtran ge, fi le Seigneur de Mirapeix, dont les pré-
dccetTeurs auoient tenu cent ans auparauanivn rang honorable dans le Bearn, fut
choifi pourrdtrel'vn des Douze lurats.
V. Neantmoins il perdit (a dignité,à caufe d'vn iugement, qu'il donna contre les"
libertés des habicansdupa'is,qui ne pouuoienteftre contraints par cmpritonnc-
mens de leurs perfonnes au payement de leursdebtcs: au prciudice de Quoi il ordon-
nala contraintecontre vn homme, qui eftoit notoirement intoluabic, auec termes
rudes & barbares disant, qui Mo~or,que pofque, c'en: a dire qui ne peut, qu'il puiue ce
qui eft tourné en prouerbe commun. Les termes du For elcrit àla main font ceux ci:
Itemiudia ~~f~Mof~? Mirapeix, ~M~~MM ~f~ ~7' no fo~ofc~)-, ~Mf~o/a~~r
fo~f ~< j ~Mf c}~ deus Do~f~ BMrn. H ne fe peut dire rien de plus exprés.
V I. La place du Douziefrne lurat eflant vacante par la de ofition du Seigneur
de M.irapeix,il eH croyable qu'elle fut remplie bien-to{i,annd'auoir le nombre com.
plet. De fait on trouue dans les Cayers du Vieux For, trois cftabliûemensde la Cour
Maiour, touchant la peine corporelle des larrons; l'amende de ceux qui coupent,
ou cfcorchentles chefnes, ou les haiftres le droit depafquageiufqu'au troifiefine
clocher;quirurentarredcsà .Morlas~ par Gaflon auant la hdtc S. Michel de l'année
12. y 3 .aucc
l'auis des luracs de la Cour de Bearn; donc le dernier en: A~nM~~ .6~
auec cette qualité de lurat de la Cort de Bearn. De maniere que l'on ne peut reuoquer fub-
en doute,
qucIeScigneurdeBidotcnerutcncetcmpsrvndesDouzelurats,
ft;it:ué à la place vacance de Mirapeix: Et par conséquent, quele village de Bidofe ne
fut compris dans le territoire de Bearn, puis que d ailleurs on trouue en diuersa6tes,
Bruno & Auger de BidofcaHidanSjôc(ignés parmilcsautresgcnciIs-homcs&VaC-
faux de Ga~on, de Centulle fon fils Seigneurs de Bearn; Quoi que maintenant
ce village, aun! bien que celui de Miramonr
foient didraits du territoire & de la iu-
niclictiondupaYsdeBearn~a.l'occauondes guerres, échanges, ou autrement. Il cft
vrai que Miramont a pcrteuereplus long-temps que Bidoiè, dansl'obeinanccde
Bearn, puis qu'il en: donombré parmilcs autres Barons, dàs la tenuë dela Cour Ma-
iour de l'an!&: dans le vieux Glonaceur des Fors.
VII. Orpuis que nousauonseibauche lamacieredeCourMaiour,S~qu'elle
vaut la peinede s'y arrdter, citant la plus illun:rc marque de la touuerainece iudiciai-~
rcdes Princes deBearn, ilmefemblequeleledeuragreera,d'aprendrel'ordreque
nos predeccncurs obferu oienc pour la tenir, dont le formulaire eHenregin:re dans
les cay ers des Fors cfcricsà la main.Premieremencle Seigneur dcpefchc fes lettres pa'
tentes adrcnantesaux Bailes des villes, 8c lieux priuilegiés, pour antgner à certain
lieu, & iour.,auec continuation des ioursfuiuans, par les Bcguers & Batlesaccouftu-
meSj tousles Nobles,Prclats,Barons, Cauers, Domcngers,hommesrrancs, & tou-
te autre forte de gens qui font de la Cour Maiour, à ce qu'ils comparoillentdas neuf
iours pardcuant le Seigneur, pour raire.~receuoir droit, fumant le For & la cou-
Itumc de la terre EteniointauxBailcsdetepretcnicralaCouraueclemeuagerac-
coultume, qui aura fait les amgnationS) pour rairerbidesexploicts; commeauni
de porter les procès d'appel, 8c autres matieresquidoiucnteftrciugeesenla Cour,,
s'ily en a. Ces mandemcns font accompagnes d'autres lettres dotes, adreueesaux
Bailes, par lefquelles le Seigneur leur eniouc~t de mettre à exécution, les iugemens
donnés par la Cour Maiour qui a precedé, &: de bailler aux tuges&: Barons de la
Cour, la part où ils feront les lettres dotes, cnfcmbicaux lurats des Communautés~
les lettres patentes qui leur (ont adreflècs.
VIII. LcsviIles~lieux.qutd~oicncapdIcs~CourMaiour~oncceux-ci~or-
Zz
hs, Orccs.,Sauueterre,01oron,Lembeye, Montaner,Nay, Montreyau~Garo&.La-
Reulc, La~or~ Pardies,Moncnh,Gan~Nauarrenx~Mur,Salies, BeIIoc, Pau,Anbo,
Momi) Moudes~Uj Garlij. Le formulaire de leurs lettres cil firent: en cette ra~on:
G~OM C~. ~X/M~fOMMMM~fC~ A/O~~d/M. ~OM~M'~O~O~fCOWWt.Mde
~~TC) A~~OM~ tel W~r, (y TVo~ VO~f ~MM~M-t ~FK
~r
M~r~
HOMJ' C~T
CoMr
MMC~ ~~M~ ~M~O~/Kt~f~, (~r G<t~M«M~OKKO!r~ffOM~~ro~WM-
M~~ M~rf~~ff, (~' or~oMMcr/Mc~o~aK:~roMft~~or~oMM~y, <ff~M~~j<-f
Co~ ~MMf~M'o~~r~M~r~t oM ~M~ ~~rfM~.
IV. Le Seigneur e~antarriueaulieu&:iouranigne,te Notaire de la Cour com-
menre fon regdtre fuiuant ce formulaire tourné en François. ~~M~M~~p le No-
~/t' (~r /<° &K!~Mr f~MC~r j A~PM~Hr G~~UM~)~ /~Mfc Dieu, Co/Mrp Foix, ~co~~
CoH~Af~~r~ ~C~~M~.~M~<7~ ~CfOM~/Mf ~oar
~o~
ff de Bearn, ~fCOMM9~MfY'F<'MC~~WCMf/<<

D~Mf
c~ ~o:~ ~ft'~r,o~~ lieu de B~~O~M~ le D:~M~Mf/jf~r~ A~
A~~Ty ~M 1~7. ~M~Mf~ lieu ~r M~r, A~M~~WMf le Co~fcco~MC~~M~r
J~M~ /f ~fMf~ ~~PK/~Mfr~ ~OMfffM~Cc~r~ /Mf/~f~f/f~Mf/M
~y-OW, C~F~ Do?MMÏ~ (~7' <<Mr~M/MM!W~~M~~M~Nf~M~MfMf~f~X~f.j~f
~rfy A~OM/C~WMr~ Comte COMfMM~, (~7' rf~tf~~ff CoMy~M~K~~<!M ~f~M'C~C ~MC!f
< ~/?~~ ~Kcc la fo~M~~oM ~!c~~MfCf/~<r~f'oMrff?Mr~CoMr)/<<)''o!<'?~<'<~n-
rre ffMX qui MC /OHf ~Mf~ ~M~!fMMf~PM~Mf ~MOf A~M~fW~le Co~fC. 0 r ceux
qui Le prctenrcrcnc & furent luges~IbnclesKcuerendsPercs en Dieu Mon~l Buefque
deLatcar.Mo~.l'Euefaued'Oloron.GuixarnaudUcurdeNauaiUcs,Arnaudguit-
1cm de Bearn fieur de Leicun. Ramon Heur de Coarrafle. Denot deur deMira-
monc,Ramond'Arros ncur d'An'ode. GoalharEUcurdcMiufcncs.Denoc neur de
Demi).
X. La teancc du Prince &: des Barons efi en ccc ordre. Jly avn banc ef!eueau.
bout: delà fatc, qui eu: couuert de tapincrie pariemee des armes de Bearn. LeSei-
<~neur prendta place au
milieu., &: fait piéger fur lemefmebancicsdeux Eucfauesa.
ics deux co~és. Apres que te Seigneur ef):anis&: place, il appeUe les Barons en l'or-
dre qu'il lui plaiti~ &: luiuant: qu'il veut les honorer, ôc lestait aueoiriur des bancs
plus bas, qui font de l'vn &: de l'autre code de la taie., fans eftre couuerts de tapific) ie~
iinon que le Seigneur l'ordonne. EniuicevnClercouCheualierpar commande-
ment du Seigneur propoie, criea haute voix en ces termes ~~MFM~~'BoKMf~ffM~
le ~f~f ~'P~/CM~ ici ~Kff' Co~ ~0~ ~rotf (~ ~~WfMt roMff~or~ ~CffM~, ~~Mr
le For c" coM~~wc~~rfn'f.CcraitIc Seigneur ordonneau'Norairc, quicfiafl)sa
icspieds~qu'ilcicriuelesnomsdeccuxquiteprcfentcnc&: des defaillans, ~aufleur
e;:cuie Ic~itimc., donc ils doiuencinrbrmerleScigneur.parprocurcurexprès.Touc
ceci s'expédie à la première ieance.
XL Le lendemain 3c les iours fuiuansjcs parties font verbalement leurs demandes
& rcipon(es,enprefencedu Seigneur~ des Barons, qui font rcccuës parle Notaire
ians que la Cour y prononce iur le champ. Maisapresquecousiesplatdoyésibnc
acheucs, le Seigneur ~c les Barons le retirent en vne chabre, ou les raifons des parties
font leucs fur le plumecifdu Notaire bien &: deuemenc corrigé &: les opmions
ayans cite conccrtccsôc recueillies, ce qui en: arref):é,eftincontinentmis par eicric au
pied du corrigé des parties .Les dcmadcs verbales cftans expédiées, on faic ouuerture
des procès d'appel~qui ont efté défia dehurés Se mis en main du Notaire, pendat que
les autres arraircss'examinoienc, Se leiu~eni: pièces veues.Tous les lugcmésfbnt pro-
noncés fous le no du Seigneur Be de la Cour~Sc i.bncpubliés en prefcncc du Seigneur
<~ de tes Barons: neansmoinsauantiapublication les Barons doiucteftrcanurésdes
dépens qu'ils onc f~ic. S'il y cfchec de faire enqueffe par ordonnace de la Coupelle cfc
commue a. 1 vn des Barons auec le Notaire de la Cour. S'il fc rencontroit quelque
diEncLUté en l'expédition des procés, on appelloit les vieux praticiens entendus aux
Fors 6c Coutumes du pats,quc l'on nomoitFo~ Go~i~, pôur les cofutter.
XII. Il faut auc i'auouequclesmaciereseitoicncvuidéestbmmairementpatcc
moyen, mais au~ qu'il pouuoits'y commettre beaucoup de furprifes; & defire que
le Lecteur face refledion fur l'autorité des Barons de 13earn, quie(toictcUc,quciene
crouuepoinceftrangejnaprcsla ceffation de la Cour Majour, qui arriua du temps
du Roi Iean & de la Reine Cacherine de Nauarrecnuironran14 90. te Confeil fou-
ucrain lui ayant ctté fubn:itue, les Barons de Bearnfe font roidisàfaire demander
continuellement parles E~acs en chatque anemblee, latenuë de cette Cour; Car u
elle eftoit rcu:ablic~ leurs dignités en feroient plus releuees fans comparaifon qu'elles
ne font maintenant., puis quelesofficesdeiudicaturefouuerainepourfexercice de
la Iufticeciuile,femblablcsa. ceux des Conteillersdu Parlement, (croient héréditai-
res en leurs maifons. Mais comme cét excès depuinanceacite lemotifde la njppref-
{ion de la Cour Maiour, il fera touuours le grand obftaclede leur re~ablifÏement:
L'ordre prefenr citant d'ailleurs plus vtile pour le foulagement dupeuple; & plus
conuenable à l'autorité du Roi.
HI. FredegMiusin Appendice Greg. Tur.Bur- podeHiones fùaxdeR.ege,f)CUtBaroniam,& inda
{*und)e Hironcsmm Epjtcopi,quamccetert t.endes. refpondeanrjuiticiarns&m'niftDS Régis &~f~cc-
Concdium Ctarendontse fnb Henr)co 11. AngttX t~< ~~MM </f~c~ M~~&~e t~<c<~ Cir/rK ~<'fM cw~
Rege .m. n6~ Archtep. Epttcopt, &: vniuerfxper- F~y~~ owo~f pf~~fMMMy ad ~MM~~e~fM
tbna:Kegnt,quideR.ege[enem:tn Cap)t:e,habeaa): Mf~O~M j Vf/~WOftfM.
CHAPITRE XXIV
Sommaire.
7. Z/~<~<?~ <~Z)o~~ -S~rcj- ~yoj~' le ~7~~ A~Af la Cour.
/~M~j?~o~fo'y<?/?.
~~y'û~~y~c~r~j'~
Ces /<4~o~r~&~r~rM/~y~

~fj~f~<?~c~ ~&<2f~~vG'f~/J-&f
f/7. C'~?o~

~<
~yo~~<9w~~f~2j'<j'r~j'~r~.
~o~o~P~jpo~r/~&&&<o~< Baro~
~-5~-
~/?~j/T/?~0~
7/6'j.y~?
T; G'O~T~~O'~f.
~Cf~g'j 'L~<
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~y~ c/?c/ 'U~j~.
T~ C/2/~MC~/2
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Z.'orr~o~
C~ T~~
~<Virones.
Z)o~ lurats
~~ro~?~

le ~'6' de .8~r<?~. Z)~~o~<?/?f~ ~û~j' de .B<


û~f~6'/?~j'2V~<?~fC~j'.C~pica.lis.CapcaLC~bee. jD~-
/<o~ de la 2Vc~ Milites ~7' DorniceUi dans
~~j'.C'fM~S~~o~~ A~c-~ Cauers, Domegers.
Miles.Cab~l!anus.DÔniceUuSj,c~Domicellus~DominicaruM.
Vreiteilmefembte~quepourrinccMi~eceencieredecepoin~oîi
doit considérer queles Douze Barons ncrurec point ériges fous le
nô &:tilcre de Barons, mais de lûmes de Cour Maiour corneras
en demeure chargé. D'où vicnc que couces les jfcnccncesqm re-
f~cncdeceUesqut ont etté prononcccsparcece Cou!mcfmes!es
trois regicmens dc!'an 12.78.quci'aimarques d-de~us,&: qui~ontinicresdansie
caycr du vieux For, qn<iiiRcn!:
1 les Euefqucs, les Douze Seigneurs,
1 luges lurats ds
Zz t)
Cour Maiour~&nonpas Barons. Corne aumdansleshomagcsrendusala Coteuc
Elconor de ComcngcRégente en Bearn,les Barons ne dénombrent point entre les
maison la dignité de Baronic, mais celle de luge fHMf Cc~t-A-f~r.
droits de leur
Il
II cft ncantmoins certain que ces lurais le foncattribués,& ont rendu proprea
leur famille dcpuislong-temps, le filtre Se la qualité de Barons.quoi qu'elle Fut aupa-
rauac générale Se commune a la Nobleue plus considérée, foie en Bearn, ou ailleurs,
De fait dés l'an 1337 leformulairedesmandemensadreilés aux Bailcs, pour la con-
uocation de la Cour, leur ordonne d'aligner les Nobles, Prelats, Barons, Cauers,
Domengcrs,hommes francs, 8c tousies autres qu'il apartient; &:encorcparautres
lettres, il leur eft enioint d'enuoyer aux Barons luges de la Cour, les lettres cloics qui
leur font adreuées; qui font des termes précis pour attribuer le filtre de Baron ,aux Iu~
rats dcla Cour~priuatiuementacousicsauttcsGcntilshomes. Cequi paroiH aufft en
l'acte du fcrmét quepref!:a lors de fon aduencmera la Seigneurie, Matthieu Côte de
Foix,&: Vicôte de Bearn, de CaHelbon,deMarfan, ôe Gauafdan,l'an i~ 93. en la ville
d'Ortés,dans le Conucnf des Frères Prcfcheurs~auecrauisdesreuercndsPcrcsen
Dieu les Euefques de Lafcar,&: Oloron,& les Earosluratsluges defa Cour Maiour.
111. De ibrtequecetfcdirrcrcncefuttellementconfidcreedutcmpsduComte
Ga(l:onPhœbus,qu'ilqualinel'anembIee,qu'ilntpourrairedélibérer la guerrecon-
rre le Cote d'Armaignac,le corps des Quatre Eftats de Bcarn quoique l'on n'cnre-
cônoineauiourd'huiqueTrois.Ce qui doit eftrc expliqué de l'ordre de l'Egli~l'or'
dre des Barons,1'ordrede laNoblcnc,&: celui du tiers Ettanàl'exëple des Aragonois,
dont les Cours en leur langage,oulcs BUats au noftre,fontcompofées de quatre bras
qu'ils appellent, fçauoir du bras des Ecclenaftiques, du bras des Cheualiers du bras
des Hidalgos, InranconsôeautresNobles,&~du bras des Communautés, mettant
par cc moyen deux ordres, oc deux rangs parmi la Noblene.
IV. l'ay dit que les Barons ontfait attribuer par l'\iage,plun:ou:quepardéclara-
tion exprcuCj letittrede Baron à leurs perfonnes, cluoiquece nom fut employé an-
ciennement pour deugnercous les principauxm;crsduScigncurdeBcarn. De fait
on a pu remarquer foit enla charte deMorlas de l'an 11S i .Ion en plusieurs autres~que
les Gentils-hommes ettans à la fuite des Princes deBearn, (ont nommés indirercm'
ment tantoit Proceres, vne autre fois Principes,& quelquefois Barones, ou Barons. La
fi~nincaiio de cemot de Baron n'eitat autre en foi, que de Vanal ou de iuj et Nob!e,
Et dautant que la gloire d'vnvrai iuj et confiHe en la fidélité qu'il doit a ion maiftre,
& que parmi les fujets & Vanaux~celui-la cfl plus obligé à ce dcuoir~ qui rient de plus
srands fiefs eu homagc & ndelité de fon Prince) De la eft venu.que le nitrc de Vanal
& deBaronaeftéprispourvnequalitéd'honneur,&:pourvnc cfpeccdc dignité en
ceux qui le poffidoient. l'employerai pour la preuuc d'explication
de cet viage, le texte de l'hifto-
rien Aimom~quimet conioinctcmenc, par forme &: paraphraié les
principauxduRoiaume,&:lcsVanauxduRoi,Pn/Mo~j'R<~M~(3r' ~~?~ Et les
caycrsprc~ntés par les Euciques des Dioceics de Reims S~ de Rouen au Roi Louis~
nomencla Cour de ce Prince remplie des grands de fon Roiaume, la Cour des Dru-
des & Vaf~ux,Cc~:MMjDr~~o~?M~M~~<~rM~.Le terme de Baron cft employé
en ce fens dans les Capitulaires de Charles le Chauue, chés Otio Friniingcnfis,l'Ab-
béd'Viperg, Matthieu Paris, Nantis,. & dans les autres cicriuainsdccetemps:ou
l'on voicqu'ileftpris pour fignincr les premiers ~p!uscon~dcrables du Roiaume,
oudesProuinces.Ef dans les Conitimuons Siciliennes de l'Empereur Frédéric;, les
BaronsibnclesVauauxquifuiuentcnordie de dignité après les Comtes; comme
aufh dans les Vieux Fors d'Aragon chés HieromcBlanca; quirapporrc l'ctymolo-
gic impertinente & ridicule de Michel du Moulin, lequel deriuc la dictionde Ba-
sons de ~r o~M~j c'eit à dire gens heureux.
v. C'eit vn dlicOurs impcrtmenc & digned vn Baron, au iens que rerie 1 em-
ployé., c'cit & dire d'vn étourdi (uiuantl'incerprecation du Grammehen Cornutus:
auquel ~ensles Critiquesplus exacts interpretentle terme de Baro ou P~tro d~ns Ci-
ceron, le prenans pourngninervnimpercinent.Mais félonie vieuxenlangage Gau-
lois B~oM vaut toutautant que, Homme. Conune en la loi Rjpuaire, la Lombar-
de, & en la Salique, qui oppofeleBaron~àvne~cmmelibre, par la feule diitercncc
de fcxe. En la loi des Alemans jB<ï~~ fignifie la mefme choie. De cette ftgnincation.
Gauloifc du mot de B<frcM, eft arriué que l'vfage & les auteurs l'ont employéau mef~
me fcns jdonc ils le feruoien t de celui d'homme.
V I. De forte que comme les Empereurs Romains, ontdiuertila ugnincation

de cette dicHo n appellanshommes en leurs loix, les efclaues, ou les gens de condi-
tion feruile,&: qu'en fuiteles loix V Vifigotthesont baille la dénomination d'hom-
mes aux mercenaires, Vautres gens qui fe foufmettoientau feruice & commande-
ment d'autrui; Et en fin les loix Capitulaires de Loüis le Dc6onnaire, ont attribué
le nom d'homme à leurs Vauaux &: à tous ceux qui doiuenchomagc; Demefine
aufn l'vfage du temps a introduit, que letermcdeBaron,quiugnine originaire-
ment vn homme., ait efté employé pour defigncr vn homme mercenaire, &: quifort
pour de l'argent ches Ihdorcde Seuille; &encorepourvnfoldat,quiporteles ar-
mes pour gagner la fbidc, chés Rabanus Maurus. Et enfin pour ngniner vn Vana~
qui doit l'homage & la fidelité à fon maigre, ainfi que i'ai deha montre. Quoi
quele Comte de Gafcogne Sance Guillaume en la charte de la fondation du mona-
Hcrc de S. Pc. NommefesVauaux,OM~Senonpas~]~H~,pourinunuerqu'il
ciroic la defcente de cette diction du P~Lacin,plufto(tque du ~'rou Baro Gaulois.
VII. Pourconclurreccttcobferuadondegrammaireparcequinoustouchede
plus prés, nous auons deux pieccs trcs-rbrtes, qui monftrenr l'ancien emploi du ter-
me de Baron en Bearn, pourugnincr les Vanaux du Seigneur comme il apert par
par CentulleSctgneur de Bearn & de Be-
la charte du vieux Foc d'Obron ordonné
gorrc, dés auant l'an toSo.oui!parlcenceticfacon: Io C~ro~p~r lagracia ~cDM
~Mf~~c~~<
~/ro~~ Bearn, (~' Cow~ Begorre, ~CMOr ~r'<7~ ~Mc f~oc/fr
M~M ~OMJ~Cr~orf~N~
M-
adiutori de mons Barons deBearn, à ma
fo~ Aufli le premier article du For général de B carn., mentionnedans celui d'O-
loron, & par confequent plus ancien &:precedancrannec to8o. fait mention des
Barons de Bcarn c'en: a dire des Vanaux ôe Gentils-hommesen ces termes O~Mf
Senhorentraraf~ ~o~?MM de la Senhorie de Z;'fdrM que ~t~M.! ~~rc~, ~r' fofc la Corf
B~o~~r~M/M~M~or~~fKrf~~fMfj~~Mo/o~
dici, ~p~ deben M~y~ luique /o/?~M~M~ c~' que /o tiaran ~M~o~fy M~MfMf~
s'attri-
Cor~. La teneur de cet article a ferai d~ fui ec aux 1 urats de la Cour Maiour, de
buer en propre le tiltre gencral & commun de Baron: dautant que commeleSei-
~neurdtoic oblige de iu~cr les cautesaueciesVauaux ou Barons, ainfi que le for-
mulaire de fon itermencnousraicvnepleinefbi.aunirautoriccdciugerauecleSci-
oneur qui rcudoic en fous les Barons &:aureftcdelaCourayanteftedeuoIuë aux
douze, par la délibération & le confentement arreitérannéenzo.ilfemblequ'il
n'y auoic point d'inconuenienc,que l'on leur attribuait aum en parciculicr~ la dcno-'
minacion de Barons, contenuau premier articledu vieux For.
VIII. l'ay defia inunué quels ettoient ces anciens Barons~queie répète encor icy,
~auoir l'EuefquedeLafcar,& l'Eue~que d'Oloron.Lcs Seigneurs de NauaiIles,An-
doms, Lafcun,Coarafa, GcriercH:, Miufcns, Arrode ou Arrôs, Gabafton, Domij,
Gayronc, Miramon., ôc Bidolc. Ces deux dcrntcrsvilbges ïonc dittraicts de la terre
de 8 ;arn il va trois cens ans.Entre ces BaroniesNauailIcspouedelepremier rang eu
laieancedcsEiiats, quoi que les maiftres delaBaronied'Andoinspretendentquc
Paul d'Andoins, qui mariant fa fille en la mailbn de Benac lui bailla en dot la Baro-
niedeNauailles~ retcrualaprimauccpourlaBaronie d'Andoins qu'il fetcnoit. Les
dans les Efracs, quoi qu'ils y ay en t-pré-
autres Barons n'ont point de rang entr'eux
séance hurles autres Gentils-hommes. En ta place dela Baroniede Miramonrut éri-
gée ta
Roi Baronie
Henry ledeG onein
M rand, par !c Roi de Nauarre Henri H. Et depuis quelque temps
le
S~leKoy Lou'isXIIÏ.heureufemencregnantontcreelc&
t)
Baronies de Lons, de Laas, Mirapeix, Mcfples & Keuenac.
t X. Il ed neccuaire d'expliquer en ce lieu, les diuers degrés des Nobles de Bearn,
qui font dittingues en Barons, Cauers, (~ Dow~c~ dans vn article du For; & faire
voir quels Gentils-hommes fbntcomprisLouscettedenomination de C<M~. Dau-
tant plus que dans le vieux Forelcritala main, les Cauersfonttenus de prefenter
leurs enranspuiMesauSeigneur,quidoit les retenir iufqu'à ce qu'il ioitaffeuré d'eux,
en forte que le pere ne foie point reifpon&bledeleursdeportcmens, foitpourles
amendes de leurs crimes ouautremcnt: demeurancchargereulemencdepayer la-
mende, ou de reprefenccr fbnaiiné, & futur héritier. En outre les Cauers font obli-
ges de remettre leurs ChaMeaux, trois fois l'année entre les mains du Seigneur ap-
pai~oucourrouce.Ce dernier artidecmcucvnedKpuceentrelcs Barons & les Con-
feillers du Comte Archambaut;ceux-ci{oufienans, que les Barons eftoient compris
fous la dénominationdes Cauers, & de fait qu'en tous les regiftres des fenrences de
Cour Maiour, les Barons quiamttoient au iugement eîtoienc qualifiés Caucrs. On
peur confirmer cette opinion, parletraicté dcl'anno~- pailë encre Gaft:on vi. &
R. G uillaumc de Nauailles, qui fut obligé en vertu de cet article du For, de remettre
fon Chameau de Nauaillestroisroisl'annee, entre les mains du Seigneur de Bearn.
A quoi l'on peut adiouHcrlecayerdes bornages rendus à la Comteîle Alienor de
Comenge,oules Barons prennent la qualité de Caucrs,~ de Domcngcrs: quoi que
maintcnat on ignore la vraye~i~nincacion de ces termes. l'auoiseftimed autres fois,
que les Cauers pouuoiencétire pris pour céce efpece de Varfaux,quireceuoicnt pen-
Hon de leurs Princes, qui eftoit le fief que l'on nommoic~f Cauena, d'où icroic ve-
nuë la dénominationde Cauers. Ou bienTbienque la diction ieroic Gafcone deriuée
du Latin C~M~ qui fignifie vn Vanaldemarquc<:hésOr~f~M,& cnla
Chronique ~rf~f~TfMfMf~j c'eHàdirevn Vanal quirelcue immédiatement
du chef ou du Roi, qui ~~cffMffM c~f~ pour parlerauec le Concile de Clarendon.
Decette~ignincation vientletiltredeC~jSMf'~en Gafcognequielinomîne
dans les actes Latins, C<tf!M~ Orcecermcde C~M/Mtournëenlangue Ga~
conneouBearnoite~ncpeutefrremieuxexprimé~queparceluideCaber ou Cauer:
a l'exemple du Dimanche, qui precede le Mercredy des Cendres, qui en: nommé
par le vulgaire de Bearn, Dimenge Cabée, pour expliquerladénomination, quelcs
anciens auteurs des offices Ecclehattiqueslui baillent, i~auoir DoMMfMin
~tt~f~w~. A quoi peut efireadioutre, que le taureau ouïe bélier qui marcheà la celle
du troupeau eft appellé par les pa'ifans de Bearn, Cabée. De forte que fuiuant cet-
te deriuaifon; les Cauers ieroncpris pour les Gentils-hommes démarque qui font
les principaux ëe comme à la refte des autres.
X. Neantmoins ayant exactement confideré les anciens actes Latins,ietrouue
qu'ils dittinguent lesNoblesde Gafcogne & de Bearn in ~f~ Do~
c'e(t a
dire en Cheualiers & Domengers. Car le terme de Miles ed pris en double iens dans
les auteurs du moyen ~ecle quelques fois
pour vn Vanal qui eft oblige à taifon
defon fief de rendre fon feruice à cheual; auqueMensAf~eitemployé dans l'or-
donnance de l'Empereur Henri Premier, en la loi Lombarde, & dans les ConHitu-
tions Sicilienesdes Rois Guillaume & Frideric; & encore dans les liures des Feudes,
Ailleurs cete diction cft employëcpourngnifiervnCheuatier, àquilePrincedon-
vnelignincafionfbrc
ne l'Ordre 8e la dignité de Cheualeric aucc
l'efpée qui eft
fréquente dans les epifires de Pierre de la Vigne Chancelier de Frideric, dans
Pierre de Blois, & tous les Efcriuains & a~ces Latins eicrits depuis Quatre cens
ans. C'en: en ce fens que les anciens tiltres prétendent employer la diction de
Miles ou de Cheualier, lors Qu'ils diftinguent les Nobles deBearnen trois rangs,
commeenl'ac~edufcr~
f~auoir,Iurais de la Cour de Bearn,A~ Domicedi:
mentdendelitéprcftéa Margueritede Bcarn auec le confentement de Gafton fon
père, par les Gencils-hommcsdeBcarh, l'an 12.~6. En ce titreles premiers fc quali-
ou Cheualiers,
nent lurats de la Cour de Bearn, qui font Barons; les autres Milites
auec la qualité de Dc~M~, & de Don, ou bien pour parlerfuiuant le vulgaire Bear-
nois de ce temps là, & les croincimesDomicelli, ou Domengers,quoi qu'il euucnt
iuriHic~ion puis que dans ce rangent compris les Seigneursde Sadriac, D enguin,
Artigueloube, & autres Seigneurs <~ui pofÏedoient de belles terres. D'ou il apeM
que la qualité de A~/M n'efroicpoint attribuée à ces Gentils-hommcs,cn coniequen-
ce de la dignité de leurs terres, & qu'elle n'efcoitpas fixe & hereditairedans leurs
maifons, mais qu'elle leur e~oic donnée par la grace & la libéralité du Prince, qui

Cequeles acres Latins cxprimentpar A~


gratifioit de la cheualerie iesvanaux, fuiuant les feruices & meritcsd'vnchaic~t
Domicelli,ceuxqui font conccus
en langage Gafcon, le tournent enC~~ry, ou C~MM~i& Dc~~f~~D~M~Too~
a

DcM?~ouDoM'?f~o~Iuiuantl'idiomedesProuinceS)Commeilcitnotoire a. ceux
qui manicnt les vieux titres;ôc qu'il apert nettement par l'acte du ferment de ndeliré
desGencils-hommesdeBigorre,prcttéàlaComteneCon(tance) l'an nS~.qui c0:
en original dansleThrefbr de Pau, en langage Latin, & en Bigordan;ou l'on void
que A~f~~Do~t-~ font tournés par Cauers, & D~MT~-rooy. Ce mot de C<MfTcH
dénué du Latin barbare C~H~< que l'on void employé pour figninervn Che-
ualier,dans les anciens titres,dansl'Abbé d'Vrfperg, & les autresauteursde cefiecle.
D'ou l'on a tiré par corruption, celuide C~M&cr François, & de Cauer Bearnois, ôe
Gafcon.Les Nauarrois dans leur ancien For conceu en langageEfpagnol,rctienent
encore le terme de Caueros, pour fignifier les vanauxquiféruentauec leurs cheuaux:
& dis pluncurs a<3:cs de Gafcogne les Cauers font pris en mefme fens,& leurs terres
fuj etes à ce feruice font appellécs C~cnpf, & C<<~f<r&e en Latin, & Caballarius dans
l'accorddu Vicomte de Soule, auec le Comte Centullederani080. Cequiedcau-
~jQuel'onaconrbnduladénomination des Cauers ou Cheualiers, qui ont ordre
& tli~nité de Cheualerie;auecceuxqui font Cauers, ou Caualiers de fimple feruice.
Quant:à la dn~cion de Domengers,elle f ignifie non feulement les Nobles qui ont vne
maifonar~anchie fans aucune iurifdicHon~ comme l'on l'aprend maintenant; mais
elle eH: employée dans l'ancien For pour toute forte de Nobles; puis que les Do-
mengers y font formellement diftingués, en ceux qui ont fuj ets & iurimiction,&
en ceux qui n'en ont pas. Onvoidaumefmc fensdans les anciens titres D<wMfe'~
parmileiquc!s font dénombrés les maifiresdes plus belles terres de Bearn, qui ont
fuicts & iurifdiction. D'ou vient que dans le vieux & nouueau For,la maifbn noble,
ou les ScisneursfoieMBarons,Cauers,ouDomcngersfont leur demeure &:reuden"
ce~eftnomméeDo~Mc~~f,quicft proprement ce que les Liures des FeudesappeL*
lenc Dominicdtura. Au reitece cermedcDf~~c~,ouDo~~tire fon origine de
Dc~d'ou eft dcr)ue Do~H~Cemot en la premiere race de nosR.ois fignifioit
le fils du Roi~t-hés Marcuire. En fuite les enfans des grands yaffaux & Barons prin-
drcruceut:redcDc~ff/&: les femmes dcDo~'c/ ainfi qucl'onapprend des loix
Zx mj
du Koi S. Edouard Confeffeur, & d A mon donateur ancien des Conftitunonsde
rEmpercur 0 chon~&: des anciens regittres. De forte qu'il ne faut pas trouuer e~ran-
fe (emoient de cette dicHon, pour defigner vn Gentil-hom..
<ye fi nos prcdcceueurs
me, s'il n'etioit poinc Baron, ou Chcualicr d'Ordre.

IV. Aimoin.l.}.c.;6. proVa~Ho.Capit.L.T.46.L.7.T.io;. lfid. Hifp.


V. Perdus (atyra;.B~rorega~atumdtgito tere- t.9. Ong.c. Merccnari) font qui teruium accepta
brMe Satmum vbi Cornutus Baronem ftoiidum metcede.itdemSc Barones, Grxco nomine quod
incerpretatut'. CtccroadPoc[uml.9.ep.vl[.!UeBa- fintfortesinlaboribus; quanquarnp~ttdc nomen-
[o.ce putab~c quac~tturum, vnum cŒtumc(Ie[ an in. c!ntnran~amàGt!ïcaongtne [rah.nlfldorus; Ra-
numer~b)lt3.E[deFtntbu!. Hxc cum loqnetis nos b&n.M&urus.t.delnft.Cter.c. 3. Romanorum Baro.
Barones (tupemus.tuvidelicettecum iptetides. Ad nes pro mitmbuï d'xtt.
Atticum.t.).Apud. & reiiquos Karones, [e 1 X. Alb. Argent. Otdenc.ViMtn.
(toLdos appeUat vbiËp'cutcos Barones,id
inmaxin~gf-ittapo~u; X. Leges S. Edouard' Confeil. c. a~tepen. Er
eft iuxta menrem emun~ naris quitcogtcabatRe]: Edonatdus heredem {;um face-
Criticorum.P~cfiquclegendum pUtam Varone!,id rc,nomtnauiteum Adc!mg,quodnos(fcihcf[ No[-
eftrupic~s,iuxta Htud LuciU) apud Fe&û Varonum tn~nni)dtcin!us2?aw<M//M'M: fed nos indifcretè de
&rupicum(quammo(ittncondit~foftM.Baroamcm ptuttbus dtcimus,quia~r~M~a~ WM~M) Domi-
in(equiotefecutop[~homtneaccipitur:Pht!oxentM c~oj,AnghveronuMosni(matosregum.Stc Athon
Baro, L.S~iE~T.$.t. StqmsBMontvi~m in Gto~ ad Conft. Othon.cap.cum mortis, verbo
fuam ob~auenc. Infrà. Si qms muhett ingenuE viam Bâronum.FdtOsnobtIiumprocerum regni quos fe-
ftiam obttaueh[. L. Atam. T.76. & 9j. L. Rtpuar.T. eum habmt Domicellos inUruxerat.Albert.Argent.
~S.§.<i.L.Long.t.T.9.tcg. adannum<~6. Obii!:Domicetius Ioan. Landgra-
Vt. Homo,ideAcond)tionisfcrutl)s,I.fin. C. vt utusAt~t)re. Marcutf.Formpo. Domnicellus dice-
nuliusexvicanL~.C.dedtgntr. Homo pro merce- batur à do:T)no,vtBatonce)Iusà Barone,& Comitei-
narioLeg.Wiitg.L.9.T.t.!eg.t8.T.2..teg.6.Homo lusa Comité apud Leonemin Ch[on.Cafni.c.

CHAPITRE XXV.
Sommaire.

Co~/?~ ~f ~fû~~
Cc~?6'/?~7~ûr~Afc~~f~y'(7~ 77. ~~M-
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N cette anembleegeneralle <jcs Eftats,ou i'eu:ablinement des Dou-


ze Barons fut ordonne, Guillaume Raimond Seigneur de Bearn
confirma les Tors de Morlas à la requête de ceux de la ville,
pour
feruir de règlementtant en leurs affaires, qu'en celles des autres ha-
fbu&îc
bitans de Bearn, qui eftoicnc peuples bencnce de ce For. aue
i'ay rapportéau
l'ay preuues du
au preuues premier Chapitre
du premier Chapitre du Lmre cinduiefme.
du Liure
fément remarqué,que Guillaume Raimond octroya
cinquicmie. 0 uûil
il ei~ O
eftexpref
expref-
cette conHrmarion auec le
confeil de Ramon Euefque de Laicar, &; de toute la Cour de Bearn.
11. L'année fumante 111 i.te Vicomte continuant le foin qu'il auoit pris de relier
la police de fon pais, fe tranfporta dans la Vallée d'OHau,
qui eft amie dansles
moncs Pyrenées, fur la frontiere d'Aragon Et d'autant que c'eHon vne piece im-
portante de fon Eftat, il arrêta auecfésiuietsde la Vallée, les deuoirs qu'ils eftoienc
obligez de lui rendre, à raifon de fafeigneurie de Bearn;furquoi il auoit eu depuis
y
long- temps des difputes continuelles entreles OfÏalois,~ les Vicomtes de Bcarn~f.
predecencurs. le pente que ces contentions cftoicntnées, depuis que le Vkomté
particulier d'Ouau auoiteftércuni&incorporéauVicomcéde Bearn, les Onalois
pretendansqueleféigneurfuftobligé cnleur endroit, aux mefmes cérémonies, &
a. foatfnr les mefmes paffedroits, que faifoicntles Vicomtesparticuliers; ôelesfei-
gneurs de Bearn pretendans au contraire, que leur dignité plus grande, & l'autorité
luperieurclesdifpenfoitdesdeuoirs,aufquels les Vicomtes d'Onau leurs VafÏaux
cftoicntattachez enuers leurs feudataires. le dis les Vicomtes d'Onau, dautant qu'il
cit certain que iufques en l'année M. c. il y auoit eu dans cette Vallée des Vicomtes
feparcz, qui gouuernoicnc héréditairement cette terre, auec dépendance des fei-
gneurs de Beam Commefaifbient Galin Loup, & Galin Forton d'Ouau, ~~L
falru, dont il eft fait mention dans les tiltres de SainctPé.
I I I. On remarque dans le priuilege des 0 ualois vnc certaine liberté des peuples
de montagne, lesquels fe conRans en la fortification naturelle & en lametc de leur
pa'is,deuenoienfauiIiélcucz8eiburciMeux,quelesrochers de leursmoncao-nes,&
croyoient qu'il leur eftoit permis en quelque forte de rauager & butiner lacampa-
gne a la façon des Haunens peuples montagnards, picoreurs~chczl'hiftoricn
Procope. Ces inibicncesneantmoinsleur eftoient tolérées, à caufé du courage &: de
I'a~ection,qu'ilsfefmoigno:entauieruiccdc leurs Princes dans les armées, ayant
cet honneur que de combatretoulioursproche de leurs perfonnes.
IV. 11s font obligez par leurs Fors de reconnoiftrela Seigneurie du Vicomte de
Bearn, lui rendrehomage,&:preu:erfermcntdcndelité, après que le Prince aura iu-
rcdeiapartIaconferuationdelcursFors&:priuileges. Et fi les (eigneursvoisins of-
fenfentle Vicomte, ou réfutent de rendre iuftice à tes iuiects les Onalois font tenus
dcfaireOu~c'eu: à dire de prendre les armes, & les porter hors le Bearn deux fois
l'année, par le commandement du feigneur; qui doit venir en pcdbnne dans la Val-
lce~&: reprefenterletouta.l'auembléegeneralej qui aura eftéconuoquéepar les ofE-
ciers du Prince. La leuée des gens de guerre doit eftrefaite auec cette modération,
que le Vicomte qui a droic~r de prendre vn homme des plus forts &: adroits de chaf-
que ma)(on, ne peut excéder ce nombre, ni en tout celui de trois cens fbldats,f~a-
uoir cent cinquante auec boucliers, ôcrondaches, & cent cinquante armez de ha-
ches.! 1s font tenus aufli d'armer dans le pais, fi le Prince auoit amegélechafteaude
que!qu'vn de fesfuie~s, pourn'auoir obéi à tes commandements, ëe font tenus de
l'aunter.&~d'eftrependantlevoyage, & durant lefieseprés de fa perfbnne;com-
me auui en cas que les eftrangers
nncnt quelque acte d'hoitilité, dans la terre de
Bearn.
V.Ils font obligez a vntroiuémearmementt chaque an née, iufqu'à la riuiere de Ga-
ronne,lorsqueleVicomrearmecnfaueurduComcedePoicticrs,~f~o~~cM/~y
0/y~~ au ~~Wco~M CMfro G~roMC c<c <M<M /o ~c'~fc~r~ ~fïK Comte de P~f~ 0 R
peut expliquer cet armemét pour leComte de Poi<3:i€rs,d'vneligue&:c6federafion~
qui étroit entre lui & les Seigneurs de Bearn, de fe donner vn fecours mutuel, & reci-
proque au befoin. Mais pour ne rien dimmulcr.,lesparoles Hgnihét quelque chofe de
plus fericux, &: de plus important, & attribuans au Vicomte ce deuoir annuel fur les
0 ualois.dc lui fournir des troupes en faueur du Comte de Poictiers, auec reftriction
& limitation iufqu'a la riuiere de Garonne, nousinfinucntaues.quecétarmemenc
dépend d'vne fburccplus anciénc, que n'eft pasle date du For d'Ouau, qui eft del'ati
12.2.1. Etpour
expliquer mon fén ciment fur ce fuj et,ie pcnfe, que commela Garon-
ne eRoic l'ancienne limite du Duché de Gafeo~ne, que les anciens Vicomtes de
Bearn eftoienc obligés enuers le Duc, de lui fournir vne fois l'année, certain nombre
de gens de guerre, pour lui.f~ireférmcedans l'cftenduë de ce Duché;& que l'ordre
del'adminiuranon & du gouuerncmcntdcBearn,ayanccf~echange.fbitparSance
le Grand Roi de Nauarre, foit parle traite pane auec Gui Comte de Poiriers, lors
qu'il conquift le Duché de Gafcogne,les ScigncursdeBearn furent décharges de
deuoir, le regard du fecours des 0 naloi?, dont la réputation ne per-
ce excepte pour
mit pas, quel'on fe priuaft de leurs forces aux occafions de guerre. C'eft pourquoi
l'on void, que tous les Bcarnois t'ont quitcs par les Fors arrcités ily a Hx cens ans, en
feruant trois fois l'année, pendant neuf tours, dans les Prouinces voihn essors qu'ils
feront commandespar le Seigneur de Bearn; ians eftre tenus d'aller plus outre du
cottéde Garoiine, ni de faireaucun armement, quel qucce tbic,{mon pour venger
lesiniures~qui auront cRé faitesà leur propre Seigneur par les voifins; & encore
après auoirapparuala Cour de Bearn, du refus fait par les circonuoif ins, de rendre
raifbnalcurPrince.dcl'iniurereceuë; Au lieu quelcsOualois demeurent eitroite-
ment obliges par ce vieux For, de fournir chafque année trois cens hommes, pour
aller tu~qu'ala riuiere de Garonne, lors que le Vicomte leue les armes pour le Comte
de Pôlâters, en confideration de la terre de Gafcognc. Il efl: vrai que maintenant
les Onalois font defchargés de cette obligation, au moyen du For nouueau, qui
rend tous les Bearnois de mefme condition, & leur attribuë la mefme exemption,
qui eft contenue au vieux For de Mor!as.
VI. Au refte le Vicomte Guillaume Raimond fut oblige de les maintenir en vn
priuilege abufif, la conferuationduquel ils
auoienc peut-eftre ûlongue-
autre pour
ment roidi contre les Vicomtes (espredccencurs.qui ne pouuoient (ouvrir vne fi
manifeftc barbarie. C'en: que ul'on furprenoit vn Onalois picorant & rauageant
dans la terre du Vicomte, on pouuoit l'arrefter ëc le retenir prifonnier dans vne baf
icfofre,iuiqu'a.cequ'tleuttreparéledommage:Mais auni s'il pouuoit entrer auec
(avolerie,M~nc,dans laterred'Odau, il lui ettoit permis de fepreienterle
lendemain deuantle Vicomte, fans danger d'être retenu, & fans que le voleur fu(t
oblige de rcfpondreaux plaintes des interetfés, iufqu'à ce que le Vicomte, ou la Vi-
comteue en ion abfencefunent en perfonne dans la terre d'Onau, pour y faire iufti-
ce. En ce cas les 0 nalois eftoient obligés, de lui donner main forte, pour faire exe-
iugcmcns d'indemnité, contre les condamnés. De forte que par ce moyeu
cuter tesd'OiTau
la terre edoic rendue, vue rerraite &: vn afylc de picoreurs,&: de gens de
mauuaifevie, Car aufli vn effranger fe réfugiant dans la Vallée, citoit affcuré de
~aperfbnne.iufqu'àl'arriueeduVicomte.
V H< Oril eH confiderable, que la iuniUiction ciuilc, pour le regard de ceux
d'Onau,fbiclcsCauers&:Gentils-hommes,foie leurs hommes, retid oit cnlapcr-
ibnnedu Vicomte, fans qu'il cuft des officiers furies lieux pour l'exercer, niqueles
Seigneurs particuliers la poffcdancnt fur leurs hommes & tenanciers, commel'on
void en termes exprés, dans la vieille Charte de leurs Fors. D'ou il apcrten faucurde
laridelitédeceuxd'Ouau, que c'eft vn prétexte d'ignorance des chofes anciennes,
dedirecommel'onfaiccommunement,'c[ueles Gentils-hommes d'Onau onteue
priues de laiurdUi6tion ordinaire de leurs hommes, à ration de quelque félonie,
qu ils auoientcommiie
contre leurfouuerain. Maisccquieftoit en ce temps à leur
auancage, d'obliger le Vicomte ~depuis fon Sencichal~deie transporter en pcr-
Ibnne, pourrendre iuttice fur les lieux, cft tourné à leurpreludice, depuis que le fie-
ge du Senetchal de Bearn fut rendu ledcntairepar Gaffon de Bearn Prince de Na-
uarre, enuironl'an 1460.d'autant qu'ils demeurent priués de l'exercice de la iuttice
lur les lieux,en première initance, &: fbntobligcs de l'aller chercher aucs lomde
leurs maifons.
VIII. Il y a quelques autres priuileges, comme la taxe des amendes qu'ils <n-
couroien~quie(toicncmodercesadix-hui(~fblsMorIas,aulieuque celles du For
deBearn croient dc66.rauantaged'auoir(icge & table feparec au haut bout de la
fale du Chameau dePau,lorsque l'aucmblee dela Cour Maiours'y faifoit;peut-
cftre en con~deradon de ce que le Chameau c~ ba(H iur le fonds du territoire appel-
tePoMf~dontIesOnaloisfonc
les propriétaires,Fhonneuraum de tenir le camp
afÏeuré, lors que le Vicomte venoitfairedes jouftes & tournois à C~fo~fw, qui cH:
vnvieuxChafteaudcmoliàprefenc~anisdansvndeftfoit: de la valfée, prochedela
riuiere du Gaue nommé C~c~MtM ~r~tCM~ dans les titres de Sain et Pé. robmets les
autres articles de moindre importance,dontlalecturefcroitdelagreablcauLecteur,
qui fera peut-ctirca~Ics ennuyé de ce qui a efté defia dit.

CHAPITRE XXVI.
Sommaire.

C~<o~
f~ ~y ~v/Û~
~C~T~~O~
'c~?~f~r~&f la

~<j'/<%
Baretons.

~'Z~f~c~
Z~x?. Cette
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For de

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ceux ~F les
Cow~?~M~ ~w~~ C~ ~o~ /~r-
contre la Lauedan. C~;y la
~'< ~<jj c~ jRo~ en 2S7~ ~?~ c~9~~
/~y/~j/r<?/?~J. C<o~~ ~y~?~~fy% <
~o~S~~c~ c~ ~/?
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Croix.

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y~~o~ ciuile des


T~r~
jE'f~~y2~J'r/
FV/.
~?% jE~o~
<row~<%r~~Arde jS~~o~~ .,y~r les perfonnes
de ceux de ,R6WM/.

Villaume Raimond arrêta les Fors de la Vallée de BafecoMjfeDa-


rément de ceux dela Vallée d'Afpe, pour ce qui regarde l'exercicede
!atuft:ice,s'eH:ant:re(eruédela rendre dans la ville d'Oloron~cncas
qu'ilyeu~plaince contre les habitans des Barétons~ pourcecefL
fet la Vallée s'obligea de lui remettre douze oitages, en les mains, ou bien en celles
de la Vicomtcue.oudu Chapelain d'Oloron, neuf iours apres qu'tHeurauroicefîé
ordonné qui feroicnc retenus iufqu'à ce que les défendeurs eunent baillé aux
plaignans vnecautiond'efLeràdroi6c,quipoffcdaftdeuxbcEurs & vn afne, ou au-
trebeftail de cettevalcurja.queUetomm-e quel~ demandepeu(t:monccr. Pour les
aSaircsdela guerre, la vieille Charte dit nettement, que ceux de Baretons font te-
nus de faire leur o~auec ceux d'Aipe. D'où l'on doit inferer, que le Vicomte n'a"
poit pas oublié de rcnouueller les Fors de la Vallée d'A fpe, encore que cela ne foit pas
expreuëmenc remarquée d'autant plus que cette Vallée eftoicvn quartier de grande
con~derationja.cau(cdupaua~e ordinaire des ~ens deguerrc,Scdes marchands
depuis le temps des EmpereursR.omatns,
vers la CiccdeSarjgonc,
II. Or les Fors des Afpois ont cAc confcrués dans le Cayer manuicrit des cou-
tumes, fous la connrmanon de Gafion v 11. en date de l'année 114.7. quiibnt auni1
rudes & barbares comme ceux de la Vallée d'Onau, fauorifans manileftementia
voIcriedesAfpois.Caril en: ordonné,que {i vn homme d'A(peraicaucuntott~aux
autresfujctsdu Vicomte, & que l'Aipoispuine arnueraPfMf~fof, ( qui d~n ro-
cher Sourcilleuxde montagne ioignancla riuiere du Gauc, ams à l'cmbouchcure du
pauage, que luIesCeiarhu: couper, poury rendre laroute plus facile,) le Vicomte
ne peut le MIr, ni raire arrêter aucun autre pour lui hors la Vallée,& encore âpres
cela, le criminel peutfe prcienccr, & aller àla fuite du Vicomte fans danger d'être
recherché ailleurs,que dans la Valléc,lors que le Vicomte viendra en perfonne,pour
y tenir fes amfes: qui pourtant n'y entroit pas tans auoirreceu douze oitagcs pour
iaiéureré, &; deceuxdetaiuice. NeantmoinsU le voleur en:oitmrprisdans te Bearn
aucc jtavolerie en main, iipeuccitrcrccenu.nonpas poureitremis incontinent dans
la bafîefone,commel'0ïîa!ois,maisalacharge d'c~retout aumcoft relaiché~s'il
baille caution au Vicomte des amendes qu'ila encourues pour le malcnce, à faute
deceileit feulement attaché,s'il peut entretenir à fes defpens deux gardes, autre-
mentil eft mis au bas dela tour.
11 L Auancquedeiortirdeces Vallées,iciuisobligedefaire part au Lecteur de
deux choses fort mémorables qui lesconcernent, ne pouuanc les rapporter auec
ouci que certitud e, a vn temps précis, à cau(e de la négligence de nos prédécesseurs;
& commenceraiparla Vallée d'Afpe. On trouue dans les vieux LiuresCcnners des
Communautés de cette Vallée, que les Aipoiscftans entrés auec armes dans la Val-
leedcLauedan,quiettamfé dans les montagnesde Bigorre.vnAbbéIa'ïqucd'vn
village proche du Monastère S. Sauin, monta furvn Suieau, & ayant leu quelques
coniurations dans vn Liure de magie, troubla le fens, &: l'entendement des Afpois,
en telle forte qu'ils rurent mis horsdcdérenjteparlarbrce des enchantei-nens, &: de-
meurcrent expofés à la difcretion de leurs ennemis de Lauedan, qui en nrentvne
fanslantéboucherie,&:lestuerent tous de tangfroid.~ans fe mettre en aucunde-
uoir de reparer cette mmre. De forte qu'à caufe de leur obdination au mal, le Pape
lafcha vn mtcrdictfur la terre de Lauedan, qui fut miui d'vne telle malédiction,
que comme le Ciel fuft deucnu d'airain, pour leur regard, & cuit retiré la benigni-
té de fes influences, l'effet de la vertu primitiue & originaire deparrie à la terre., aux
pUntes,~ aux animaux, de fructiner & de produire leur femblable, rue mifeen
ioum'ance,commecnvnefpeced'interdid::de raçon que pendant Uxans l'hu-
meur vc~ct~nte& ieminalefutdefechéecntoutclaterre,iansquelcsherbcs.nilcs
arbres poullancnt des Seurs, ni les brebis, vaches, ni iumcncs portaiTenc leurrrui~,
ni que les femmes engendraueni. Ces effets refpondoient aux malédictionsinterées
danslerbrmulairedei'Anatheme du Concile deTours Canon i.ourEue~qucrait:
des imprecations exprcucs que les criminels foient maudits en la Cité, aux
champs, &: queles&ui(3:s de leur ventre, & deleurterrefoient maudits; & qu'ilsre-
~oiucnt toutes les malédictions mentionnées dans IcDeutcronomc. Ces monta-
gnards étonnés d'vne fi rude & LcnUbIc punition, efiim erent que, commela terre
d'Attique auoit eité condamnée à vne {teritité generale pendant trois ans, pour
chaHierlemeurtre commis en la perfonne d'Androgeos,qui continua iuiqua ce
quclecrimefuf):expié par diucrs (acrinces.ches Plutatque,&: lcsAuteursGrecs;i!s
eltoienc femblablement obligés d'appaifer l'indignation de Dieu, par leur repen-
tancer par l'indemnitédes intcrencs, procurant le relâchement des ceniure~
FccleuaftiQues.
1 V. Ceux de Lauedanenuoyercnt deux prcud'hommes de leur terre en Cour de
Romc.pour demander au Sainct Perel'abfolution det'Interdtd:jtaquei!cta Sainte-
té leur accorda, fous certaines conditions: & adrefîa fbnRcfcrit aux Euefques de
Latcar,&deTarbe: Qainrentàmefmetemps anemblerdixhommesdela Vallée
d'Alpc.&c autres dixdela Vallée de Lauedan, auec pouuoir iumiancde leurs Com-
munautés,leur ordonnèrent, &nrenciureryne paixôe amitié perpecuelleentreles
Vallées; fous peine contre l'inn-ac~eurde la paix, d'encourirranacheme & la male-
dicHon del'Eglifc, d'étiré pourfuiuicomm e traître, de payer cent marcs d'argent
à l'intereue, & autres cent marcs d'argent au Seigneurde la perfonne inicrenee. En-
ioignirent aufli à ceux de Lauedan, par voye de &tisra<3:ion, & penitenceEcclefia-
fHque,d'cnuoyer
Eglife dix pèlerins a-Sainc~ lacques de Galice, & faire celebrer en cette
quatre Menés d'Euefques,dix Menés d'Abbés en habits Pontificaux, & cent
Menés de Predres & religieux & en outre de payer annuellement & à perpétuité
la fomme de trente fols Morlas, au Procureur de ceux d'Afpe, le iour de S. Michel,
dansl'EgtifeueS.Sauin: iansqueccpaycmencpeutt e~reprcfcritpar aucun laps de
temps,taufpourles arrérages etcheusde trente annéesdernières, citant mefmeioin-
ble aux A fpois.d'arrcdcr en cas de rctardcmen t,ceux de Lauedan, & les contraindre
par corps au payement,vnchafcun pour le tout, en quelle part qu'ils les trouuent.
Ccctefommeettdepartie de ce ticre fur chafquevtllage,àproportion de fes forces, 6c
cprretpondau denier dix .alarcme dcl'amcndecoudumierd'vnmeurtre, payable
au proche, quieft taxée dans les vieux Fors.a. trois cens fols Morlas. Le payement de
ces trente fols Morlas fe fait par interualles,y eftani interuenu diuers Arrefts de con-
demnation,donnésau Parlement de PaUjContrelcsparticuliersde Lauedan retenus
prifonniers en vertu de cet accord.
V. Cette action mémorablen'en: point consignée par aucun date, dans les vieux
titres,quitaifentaufiilesnoms du Pape, &desEuefques, dont nous eufrions peu
conclure ion amece dansl'ordre du tempsloinc que le fujet de cette émotion entre
ces deux Vallées, n'étant point expliqué, il refte aues de d~Eculfc de comprendre,
quelle occafion pouuoitauoir excité vne guerre entre ellesattendu qu'elles n'ont
rien a. démeHer pour leurs connns~toutc la Vallée d' 0 nau auec les montagnes edanc
placée entre deux. Neantmoins les circon~ances meritans quel'on prenne la peine
d'enuyer ces dimcultés, ie penfe que l'on doit rapporter cette guerre, Se le meurtre
des Afpois arriué en fuite, à l'année M. c. ou enuiron; d'autant que ie trouue dans le
Chartulaire de l'Abbaye de S. Pé de Génères, quel'Abbé de S. Sauin Ebrard vint
Hirefespneres au Mona~erede S.Pélors qu'il auoit guerre auec ceux d'Afpe; Orr
rAbbéEbrardviuoifdepuisl'an M. Lxxxvi. iulqu'a.l'annéeM.c.v.ainfi quei'ayapris
du Chartulaire de S. Sauin. D'où l'on peut recueillir le fuj et de cette guerre. Car il
y eft rapporté,que le Vicomte de Lauedan Fortaner, auoit donné au Monafferë de
S. Sautn levillage de Suin, du temps de Louis Comte de Bigorre, c'eftà dire enuiron
l'an 980.pourraitbnduquelyayanteuprocès entre l'Abbé Bernard, &Ies enrans
de Dat Loup d'Afpe, en la Cour du Comte Centulle, c'eA à dire enuiron l'an îo8 o.
Icduelcnayantcdéordonné entre les parties, ceux d'Afpe furent vaincus. Or il
n'y a pas grand cn'ortà fe perfuader, que les maiitres de la maifon d'Afpe renouuelle-
rcnt cette querelle quelque temps après, d'ou s'enmiuit le meurtre de Afpois, fait
auec (upercherie. Pour ceDatLoup d'Afpe, c'eftoit le Vicaire, ou Viguier hérédi-
taire d'Afpc, qui rcfidoit dans la Vallée, fous le commandement du Seigneur de
Bearn; AuquelVicairelevieuxFord'Afpe attribuë deux deniers Morlas pour teUe
de cheuaL mulet, ou afne, qui panent en Efpa&ne.
VI. Ce qui regarde la Vallée de Baretons eft digne d'eftre reprefenté en ce
lieu;d'autant plus queGarib~i 1~ dcfcrit auec quelque forte de vanité, prenant de
là fujet de discourir a plaifir, en faucur de ceux de la Vallée de Roncal en~Na-

cc de quelque fubietion. Les jF-


uarre ~comme s'ils exigeoient vn tribut annuel des François, en reconnoiflan-
~~c J~.OM<'«/~ dit-il, font fi
MdM~ en leurs fXû/CÏ~f deguerre, ~M'~J' ont toufiours ~~Hf f~OMHCKr<t«CC leurs f~-
recom-

M~WM., & pour. cela ont obtenu despriuileges, ~7" des fXf~~MM~ plus grandes, que les autres
7V~M<trn)M, ~r' leuent cneoff<<M:oK~ ~M fft~f annuel Fr~H~. Et en fuite il
re-
prcfcnte ce qui fe paue chafque année entre ceux de Roncal, & ceux de la Valléede
Barerons. Ce qui reuient fommaircment à ceci. Le treifieimedu mois de luin les
lurats des iept Communautés de Ronca!,s'ai'Ïemblenc aucc fept Iurats & vn No-
taire dela Vallée de Barecons~uir le coupeau des Monts Pyrcnées, à la frontiere de
Bearn en vn lieu nommé Arnace, oui! y a vne pierre haute d'vne coife & demie,qui
ferc de borne &imice aux deux Royaumes. Lesdepucese~anschaicun en fa terre,
fans s'erre falues ni bienueignes auparauant ceux de Roncal demandent aux Bear-
tiois,s'i!&veulenciureràl'accouftumeelescondicionsde Iapaix;tetquels y conien-
tans, les Roncaloisfepliquenc, difeM aux Bearnois, qu'ils cn.endent leurpique
à terre,tout le long des limites, pour figurer la Croix fur laquelle fe doit fairele fer-
ment. Ce que les Bearnois exécutant de leur parties Roncaloisabatentaum leur
pique, &:)a couchentfur celle des Bearnois,!erercraueriantdu coAé de Bearn, pour
ngurer la Ibrnmite de la Croix. Les Bcarnois & Roncalois agenoüillés, mettent
conloinc.tcmcntleurs mains, fur ces deux piques entrelaffées en forme de Croix.
Eftans en cette pofture, le Notaire de Baretons reçoit leur ferment fbtenneMur cet-
te Croix,& fur les Euangiles.de garder & obferuer coûtes les pac~ons & conditions
accoutumées,fuiuant les titres & documens qui ont efte epediées fur ce fujet. A
quoiiisrefpondent.difantcinqrbisahautevoix,P~~Mf, c'ef~àdire, due leur
paix continuera dorcmauani. Ce fait,tes députés fe louentjfefaluënc,partenc,&:
communiquentenfemble, comme bons amis &voifins: A mefme temps fortent
d'vn bois,trente hommes de Baretons diuifés en trois bandes, qui conduifent trois
vaches choifies, &: fans tare, qui font de mefme aage, de mefmepoil~ de mefme
marque. Eflans arriués a la frontiere des Royaumes, les Bearnoisfuncauancerl'vne
des vaches,entelle forte qu'elle à la moitié du corps fur la terre de Nauarre, & l'autre
fur la terre de Bearn laquelle eft reconnue par les Roncalois pour fçauoir fi elle cfr
conditionnée fuiuant les accords; Ils la retirent après deuers eux, & la tiennentfous
bonne &: feuregarde;d'autancquciicllecfchapoit~ reuenoifenBearn ,la Vallée
dcParcconsn'cii point obligée de larendre, fuiuant le mefmeordreoniaitia de-
liurance des aurrcs deux vaches. En fuite les Roncalois traitent ceux de Baretons,
depain~devin,8~dejambons~ S:couclereu:edela iournéeles Bearnois tiennent
vnmarchéouuercdcbcttail)dansvncprairie,quieftducoH-éde Bearn. D~~M-
nera conclud Ganbai, los F~~c~ cada anno f~wo ~~jR.oM<'<< Suiuant
fbnconte~ ce feroit vruribuCj qui rapporccroitàceluiquc les Saxons domtéspar
Charlemagne, lui payoient annuellement, de douze vaches que les Hifroriens
nomment~cc~fM~~M~/M.
VII. MaisceuxdeBaretonsexpliquerLtcetteafraircd'vneaucreracon,àlahon-,
te &: conruuon des Efpagnols. Car ils difent,&: alfeurenf, que ci-deuantles~Ronca-,
loisayansvoulu faire vn e~rorc furla Vallée deBarctonSj ëc en ctrect ayansparfur-
prife pillé &: brufic quelque village, leshabicans indignés de cet affront s'atroupe-
rcn~ &: coururent fus à ces entrepreneurs, qui vouons raire leur retraite trouucrenc
les palla~es des montagnes rérmés ) & les Bearnois qui les battoient de toutes
pans,
en telle forte qu'ils les tuercnttous fur la place;laquelle eft
encor auiourd'hui re-
connijë~ partousceux qui patient le deu.roitdecetcemontagne d'autant qu'us ont
accouflumé de ictter vne pierre fur le monceau~ auec des termes de mépris
des Ron-
calois~l'exempledc ce que pratiquoicnt les anciens luifs, voire les Payens apres
eux, qui iettoicni des pierres fur les tombeaux des perfonnes diffamées pour leurs
malchces. Aprcs cét efchec receu par les Roncalois, on moyenna vne paix eternclle
entre ces voifins, & pour la mieux affermir on eftablit: le ferment folenne! fur la
Croix des piques encrelaÛees. Et pour la reparation ciuile du meurtre, on condam-
na ceux de Baretons, à payer aux Roncalois les trois vaches qui eftoient eftimees en
ce temps dix
fols Morlaschafcune~partantla valeur des trois reucnoica trente fois
Morlas, qui eft l'interetidestrois cens fols Morias,deuspour l'amende couttumie-
re. Enl'annee !~6o.la continuation dece payement ayant efre réfutée,itinteruint
fentencearbitrale autorifée paf le Roi de Nauarre, & par Gau:on Phoebus Seigneur
tefntoins
de Bearn, qui conhrmal'ancienL viage après auoirreceuladepo~Ltion des
départ & d'autre, qui eftoicnt din:crcnsj[ur le fujet de ce paycmencjesvnsdi&ns
quec'en:oicàraiiondes fbncaines,Iesautres a. raifbn desmeurtres: iur quoi les arbi-
tres prononcent que le payement iera continué ibic~or~M~M, o coy~fMfM, comme
ils parlent fans que l'on face aucune mention de tribut. Ce qui fait voir que cette
pretention de redeuance & de tribut,pour raifon de quelque conqueftc des Ron-
calois eH vue penfee n ouuelle~ qui eu: concra~re aux titres des parties.

VI. Ganbai I.n.c.n.

CHAPITRE XXVII.

7. f~r
(7~~M~ R.
P~ Cf/
w~j/~r
~T~.
.c/ ~T~~y~ ~<
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Z~jRc~o~fo~r~
Sommaire.

Z)~/m~c~
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77.

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T~f~ ~M~~ (7~ auoit ~'y~~ T"~y~~o~?~
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R. ~y~f. T'c/?~
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7 ~<?~rc
le ~.o~
oy~w~ ~ro~
contre
~~y~o~y~j ~~rc~

Pres ~uoirmisenpoueuiondeIaSeigneuriede Bearn Guillaume


Raimond de Moncade, il
eft à propos de représenter ce que l'on
trouue de fes déporcemens, encore qu'ils foient fi honteux, que
i'aurois de la honte à les dcfcrire, fi ic ne trouuois quelque torce
d'excufe en fa ieuneue,&: en la genereufe repentance qui fuiuit
fonrbrrau:.Quiefccel,qu'Htua & mafÏacracrcs-crucllemeniBerangerArcneuefque
de Tarragone, qui eitoicde la maifon illuftre de Vilademuls, en la Principauté de
Catalogne. CeqmarriuaiefeiziefmeFeurierii92)-.iuiuanc Surita, ou bien com m e
il efcritaiHeursJequatorziefme des Calendes d'Auril: quoiqu'vn vieux Liureefcnc
~Ia main des Vfagesde Barcelone, rapporte cette acHon au creiziefmedes Caten-
desdc Mars,derannëcii9~. Orcccceannee Guillaume Raimond n'efioie aagé, que
de vingc-deuxan s, ou enuiron, eAancnc de Marie Princenede Bearn, en Fan mille
cemieptance-vn. Deforteque fon crime,encorequ'illotcexcujfableaufbnds,eO:
atténue en quelque façon, par la conûderadon de l'aage Neantmoins pour ne
rienduÏimulerJescirconfrancesen font fi extraordinaires, qu'vn chafcun iugera
qucFanathemc quifuc prononcé contre lui par le PapeCelefUn 1II. 6e la&tisra-
ctionqui lui eut ordonnée en ~Penitentierie deRome,pour!echau:iementdecc
fbrfaict, eît détrempéede beaucoup de modération, dans la rigueur qu'elle rcpre-
~nce d'abord.
11. le propoferai lafubftance de cette Bulle, qui deicric auec beaucoup de ref-
fcnciment les particularitez de cette a~ion pernde &: facrilcgc; laquelle pièce auéc les
leires del'abfblution,& le tcHamencde ce Vicomte m'ont efté enuoyécs par le Mar-
quis d'Aytone, excraictes des archiues de l'Eglué Cathédrale deTarragone. Guil-
laumeRaimond traniportédc cholere contre l'Archeuefque Berenger, duquel il
c~oit va~a~pourraifbn de quelques fiefs qu'il pouedoic en la Principauté de Tarra-
il auoitefpoufé
gone,& dont la niepce.fuppoia le nom de fa femme, pour prier l'Ar-
cheuefque de s'approcheriufqu'alavillede Gironde, pourtraic~erauecluidequel-
queaffaire d'importance. Il nemanqua pasde femetre en chemin, ou Guillaume
Raimond l'alla rencontrcr,& d'abord le bleua me(chamment,ôe l'abatit de fon mu-
lec à terre. Nc fc contentant pas de l'auoir blene d'vne playe mortelle, il redoubla fes
coups partrois rois,& taCchoit d'empefcher
quelcbon homme, quiportoit mefme
l'habit de Cilteaux, n'acheuait de fairefa conrcnion à fon Chapefain tandis que ce
Pretac reccuan t les coups pardonnoir au meurcrier, prioitDieupour lui, al'exem<
ptc de S. Mienne. Ennn l'insatiable homicide lui ayantlaiuëquelquepeudevie,
apres s'erre retirétrois ieds d'arbaletirc
dediftance,reuint:iuricspascommcvn
chancre, ëe chargeal'Archeuefqued'vn n grandnombre de bleuures, que l'on eufc
descendant de cheual lui
eu de la peine, de trouuer lieu à vne nouuelle blenurc, 8~
pointe de fbncfpee.
c(pancha le cerueau au celaauamnat
II 1. La plainte de cet ayant cite portée au Roi d'Aragon, il ne s'en eC-
mcut aucunement, de forte quele meurtrierdcmeuroit impunément dans fes terres,
auec aum peu d'efmotion, que s'il euft tue vn veau, dit le Pape; d'oeil veut inunuer,
que cemeurcren'eitoit en aucune racondeiagreableau Roi, d'autantplus qu'il tra-
uailloit cette Eglife tant pardon moyen, que des freres Hoïpitaliccs,& que défia
pcndantibnrcgne.vnaucreArcheuefqueauoitcfte meurtri. C'eftoicl'Archeuefque
Bernard qui rut tue par Guillaume d'Aguillon fils de Robert, & petit fils de Rai-
mon, Princes de Tarragone inueftis de cette Principautépar l'ArcheucfqueOlde-
~irc~du contentement du Comte de Barcelone Don Ramon Berenger. Les condi-
l'Archeuefque& les
tions de cette inueAitureayans attiré beaucoupde difputes entre
Princes;GuillaumeAguiIIontuaBcrnardranii7!.CequimccauicqueleRoid*Ara-
g6 [aiutlaPrincipaucé fous fa main,& auccl'adueudu Pape Alexadre HI.partageaIe
teporel auec les Archeuefques.comel'onpeut voir das Surita.Etpeut eftre que ce le-
uainduroic encore.yrefta.t quelque chofe à démener, entrele Roi ~l'Archeuefquc.
t V. Ces conniuenccs du Prince enflammèrentdauantage le ccEur du Pape, qui
ordonneau Chapitre deTarragone.depublier ëc dénoncer folennelicmencpour
anathemau~s, Guillaume Raimond,&: tous fes complices Clercs, &: laïques, les
cloches fonnanteSj S: les chandeles allumées, mettre a.l'Interdict toutes leurs ter-
res,& celles ouilfcretireront,fansrelafcherleursfentences,iuj[qu'àcequeGuillauînc
Raimond & tes compliccs.iefoicnt prefentésau negeA poflolique,nuds pieds, aucc
vne grande abstinence, & aulterité d'habits. Veut mefme qu'il foit enioincauxvai-
I~ux, quirelcuentdel'Egli~e MétropolitainedeTarragone,de pourfuiure le mcur-
trier,&: tes adhcrans côme des Saraùns detclperés.Qupi quele Roi,laReine,les Prin-
(bit exprc~emcntcniomt
ces,~ Barons fbicntadmoneftés,ëequ'il leur dela part du
Pape,deles bannira prescrire de toutleRoiaume,iaircrendre& restituera l'Eglife,
les chofes qui luionceltéenleuéeSy&cluiréparer les dommages qui lui ont e~é raits~
la lainant dans la liberté defes biens & de l'ElectiOtide fon Prêtât & en cas de refus,
ordonne que le Roi, & la Reine, & les Barons foient excommuniés/& leurs terres
expoicesal'Interdic~.Emotgnantau Chapitrede procederàl'Electiond'vn Arche-
uefque,quiaitlefbin,&:lc courage de pourftiiurc, & maintenir les droits de l'E-
glife, tant au fpirituel, qu'au temporel. Il me fcmble que l'on peut recuciltirde ce
Roi d'Aragon
dncours(ansviolence,quc!e ayantiuccédé aux droicrsdcs Princes
deTarragone.&poncdantde ce chef jla moitié des droits temporels de l'Arche-
ueiché.ileltoitiuruenuquelque mjet de diuifion entre lui 6e l'Archcucfque Beren-
~er,&:queGuil!aumeRaimonddcMoncade,dequiI'Archeuefquevouloitcxiser
quelque homage contrcfon gré, meflant fes intérêts aucc ceux du Roi transporte
de colère~ ota plus facilement entreprendrefur la perfbnne de l'Archeueique.
V. Tant y a, qucprcuedu remords de fa confcience, & des foudres du Pape, il
eut recours au Sain c~ Siège, & obtint (on abfblution, moyennant la penitenc e qui
lui fut eniointe par le Cardinal Nicolas~gra~d Pénitencier; qui n'eft: pas du tou t fi
rude, que celle que le Synode de Theonuille~auembléiousCharles, ordonne con-
tre les meurtriers des Eucfques.Celle-ciporte qucGuillaumeRaimond eRant de re-
tour fe crâfporceraen la Cité deTarragone,& couc auni toit,qu'il l'a pourravoir, de-
iccndra de fon chcua!,ôe continuërafon chemin nuds pieds,& enchemilejlaharrau
col,& des verges en fa main, vincera les Egliifes qui font dans l'enclos de la ville, & à.
l'entrée de chaicune,le rerabattre de vergesparvn Prefl:re,& viendra enfin à l'EgIi-
Ic Cathédrale;où apres auoir demandé bien humblement & deuoccmenrpardon à,
l'Archeuei[quc,&: au Chapitre,iHeurrcndral'hbmage,(cequi peut inhnucr, commee
i'ay dit, quela querelle droit née a.l'occa(ion d'vn homage&: aumoincra à l'Egide
vingt liures de rente, fur fa terre. En outre, d'autant qu'ilauoit dcda pris la Croix de
la main du Pape, il lui eiientoinc,d'aUer Outremer, auec dix Gend~rincs,& trente
Archers bien armés:, entretenus à j[es defpens,& combattre pour lefecours de !a Ter-
re (aincte,pendanc cinq ans;deieumcr au pain,& à l'eau,tous les Vendredis pendant
fa vie; comme auin chafqueannée,au iour qu'il commit le meurtre, nournnancentt
pauures!emelmctour,Beaumomanca.chaicund'eux, vnerobe de drapdciaine. U
lui ettau(n ordonné deieufher pendant fa vie le Carefmede l'Aduenc, &;Icsiours de
Lundi & Mccrcdi,auecl'abH:inencede Caremie; excepté lors qu'il fera au voyage
d'Oucremer.Ettancde retour, il portera toufiours vn cilice fur la chair, horfmis lors
qu'apres en aucirelté requis, il rendra ledeuoir marital à fa fèmme. Neantmoins
pour le regard du icufhe des Lundis, &: Mecredis, il lui eH permisde s'en deich~rger,
en nourriflant chafcun de ces tours cinq pauures. Et encore le Pénitencier radfie les
rerniSions, & indulgences de ces pénitences, que les Prelats qui ont ce pouuoir, lui
voudront accorder: lui enioignancinrlann,dc reparer les dommages qu'il auoit
fait aux Eglités. La ratification des Indulgences qui lui ièroient accordees parles
Prelats cit adiouirée auec prudence pour anechonner Guillaume Raimond à
rendre le relpcctquicH; dcuà l'Ordre EccleHaibque,qu'il auoic viole en commet-
tantioncnmc.

t. Snritat.ï.c.&~in indic'busadan. np~ gamim Archiepi(copum ve~rum feeteratas manus


lf.!t[.IV.ECh~tanoEcdeïixTarracRa)!a fmmittet-e,Sc )pfnmcru<jc))~)adiotDor[.i!i[crtruci-
Ceteftttii Cetef(:)nnsEpifcopus(eruus<eruoruDei, dare. Cumenim, (]cm aud)u!mus ~'fte mu<; )pfe
dttcAit fittis Capm.tt<~ Tat-r~cotx:Gttufem Apo- propnnshomofmn~Ar(.h)ep~cop' ac plura béné-
~o))c.)mbened!~ionem:P[acgenlum neftcrpotms, ficia perce pttTetab fo, neporem fftamvt d)X)mus e.
qaamfcnbëdum,fuper[amnefa[iofcetere,quodH- it.ifdcmh.tberervxorempcrntciofafimtjiationecon-
iinstniqut[.H)sV!HetmusRa!mundfobtt)nar~& per- finxtt,&pe[tinn[iumfua'toceprœt!iqmta.ns~ntef-
rinac) audacit perpetrare pr.ERimpHr.nontimens in pretem etdem mâtiautt ~nt)R)ri. quodvxorfu~vide-
pttrem (uum & Dominum &:cmusneptfmmvxo- )ict[ nepos cjus vellet cum eo fup'rquodam nega-
remhabebat,vtdelicet bon~ & p'xmemotia: Ueren- t)ocon6))um&;[ra&MUtnhabete. Ptaerennens iet-
tur quod o~ hot deberet venire Get&d~m.venicob- tur,ianquant oues occiiIon!s,{aN.i Vtcin!s fuis oppio-
uiam qua~I pact6c us, vt fecudu M pfo pheticum ora- br)um,fub(annauo,&dett(us.Prxd)<3:t quoque Kex,
eutun),ftcui~.tudutcntusva<apen!maporcans,eum & R.egtM.cnmper (eipfbs, fuos, tum pethofpitt-
t)T!M~vutnetautt,&de mulo cui infidebatpro~rauic hrios,8c re!igto[bï,ip(am EcdedamvcHram camm
in t~rrram. 0 imr~ane (cetus, omnt deceftatioae cimtate quam extra,damnispiurimis ~grambusm.
d)En!!Bmttm,qno pacx & religionis Chriftianxiura iuois atfeccrunc & cum fere ad nihi!nm fit reda<~a,
ixdtM)tur,8t atma Mi) exaçuuntur in patrem Expe- & ~cmocofioncfuorumpa~orum per ma)itiam6-
dtcbatpotius~riuxtapfophecam,gtadiusnteinvo- liorum hominum laceretur tam non inuenitur a!t-
merem feulance-tconuenetemunfatccm.Vtau- qmsqu! in eademceruicemfnamaudeM ponn6ca!t
tcm iniquitas dliusnequahomtni!prodtretcx adi- fupponere ferl1lruti.QlIiaigltur tam nefartumfcehts
pe, noti~u!tcontentusettetatev)j)nusm8)gere fed tncorte&um,teuimpunicumreHnqainondeber,Jed
poft ipfum tt~u tertio tepcnturn,cmn Archiepifc. adeo funt [anta maleficia pLiruenda.quod qm audte-
Capellano quiaderarinctpemconfitcri,tanquam riut fimilia tacere non atceutent vniuerfitati veftra:
vit fanguinumconfe~ionenicms,qm8chab)tuCi- pctApo(toUcafcr)pt~mandamus,&tnvtrtUteobc-
fterctennsord)n)ser~ttndums,necDeumttmês,nec dtenuç fub peena ofHctorum,&: benc6ciorum,&m-
homtnt déférées,tamexutushumanapmate;&:dta- termtnauone anMhe'natis di~n~è prccipimus,qua-
bot)c.i fe[ita~' e ve(titu!,tonsconabatur virtbux impe- tenus pr~dt~a~llelmum pcrdmonis&. prod)[io-
dire. Verumumeti au6toc (umm~ ptet.ttis,qnt nemi- n)s6!inm,&: complices ous, ramciencos quam tai-
nem vulc peftre, tandem eidem Arch)epifcopocon- cos,omnioccaiione,ddattone,&appenar)onc(epo-
[ult[ gratia conëtendt, quod in ipt:i conK(none,duth <t[a,pul(atis campants,&: cand<'hsaccen()s<t)!enn)tt:r
iiie)jmpertecutorisgladioin(a.ntret,tuxtacon(thum anathemauzatos denuntiare euretts, & toram ter-
facerdo[is,in).erfe<~ot'i fuo pepercit, Deum, ad imt. ram corum, atquea)iam)nqnapra'(enresfucnn[]n.
tanonem gionon'proromartyrisproeo inceftancer terdiûo fubdatis. Nec fententias qms dedcfms, re.
exorans. DeniquetHe inf.ifi.ibitis homictda, eu eum hxens, donec ipfe 'wt)Ieimusanathcmatizatus,cum
prima v)ceinn(em)viuumtetiquinet in ccria~ tan- comphobus fuis ad Apoftoltcam fedem 2ccedat.
tumdt(tttinetabillo, quantum duo auttres taAns Verun-illlosclericos decern)mus beneiicus EcctcGa-
baih~.EpofIentjVt purabaturemi[tt)mo[etonuott ftios pcrpetuocffe priuatos.qui prebuetecodimm,
ferpenttS, vel cancn pottus ) retrouerfus toc vulnera fiuecon<enfum,vipta'di<tuspont:i~cxin[erire[.Pr~-
cidem !nH)Xtc, quod vix locusvnlneribus poterat hi- opiartsa.ntcm fine aliquaexccpcione omnibusiUts
ucniri, & vt nihi[ de malitia tua omttterer, quin po- mttmbus,&a)!istaic)s,quHunt)ntcrraEccle(ieve-
tius vt totum virus etn'tteret,quod oreconbtberat ~:ra;,me[ropotmcomrefubie~ta,v[!pfnmnequam,
trncutento,afnpcrbtsfuannquoerat equo descen- &~equaceseius, tamqu~m Saracenos defperaMfH-
dit,& poft tot,& tamatrocia vulnera, cetebrum eius mos petfequantnr,et(que tntetdi&oigne & aqua,
cufpidemucronisetftidit. Pi'ohdolortVtquidmor- non communicent quoquomodo. Sednequceum
tjhacog)Speûora,tracdete(tabtlemon&tum. Ecce invendittonevetemptioneahqua,(eutradt[ionevi-
quam turpiter pa~orem Ecclefia; rrucidare fecifH, ûua.hum, autrecepnone hofpitiorum,part)C)pare
ecce cadit columna EccIcRa;. Sed quid inde!ipfb ap- prxtuma.nt, donec nudispedtbusfupercerram,in.
ponen[em3num,cuiuxdex[era&ct[virtHtem,con- mu![a.abfttnent)a,S:afpe[ica[evef):iutn ad Apofto-
cu)cabirur filius Behal mentietur iniquitas fibi & Ifcamtedem accédât.CecemmRegem,& Reginam,
male~ciumnondicimushominis, fed non homtnis, & alios Principes, & Barones omnimoda dihecntia
deblta pcEM luetur. Confurgiteigiturbonixmul.t- moneatis ex parrenoitra fat met iniungentes,v[ (x-
tores Ecclefiae Der, & Rh), debttum veRn of5clj vi- pedt&nm VtHermum, & complices élus de toto
rificcrexetcece. Doleatdetanrofcetereconfumma- Regno profcnbant,& Ecc)enxveftra:vniuer(aref)'t-
io,non (btumTapHconen~spromncia,(cdeuam tO- tnentesabtata,& con6(cari[esbonatUorum,quifc<
ta.H!fpan)a,qt.tm)mo Chrtftianirasvnmeifa: & eo lus commifere iam di&um de damnis & inmriis)f-
vel;ei-nentiot-i,iniplo dolore,admiratione ftlipefcat, tooatis Ecc!etts,(atisfaciantvttenentur, Scpermit-
quod non [arunufte Archiepifcopus fed eriam ter- tanc eam tam in bonis fuiStquam in libertate ete<N:)o-
tius ab [fto.fub rempore vnius & etu(dcm Principis, nis habcnda, paciHce permancte. Quod t' h~c pro
pcr gt~diumambo nirerfeû) fuerunt, quodque do- commoni[ioneve(t)'aBonfecfnt]t,omnigrana& n-
tendi marcriam non minuit, fed augmentât, non (b- more po~pofi[0,f~b!ato cuiun)be[ contrad)c):'ont:,
lum RexAragonum,~ReginaiUuûres,hutcma!o velappeUa[ionisobf~acuto,bea[o[uni ApoUotorum
non condotere drcuntur, verum etiam addere aMi- Petrr & Pauh,& noftra auctoricate fu(fnltt,)n pedo'
ë):ionrm a(Ht<~is,&: Ecclefiam veRraconcercre, mut- t)as Régis,&Reginae,atqt.iea)iO[nm,& in terras [am
npttcuamcotmioaecoruritam.Cumenim (de quo cxcomuntcationts quamtnterdjett (ententiam pro-
fi verum e(tvalde muamur) fuper hts quecimonia. mulgens,6cfaciatis irrefragabiliterobferaari.Votu-
A~nm ad confpeûum eorum rrantmida.fmfÏer.iufh- mus ignur, S~per Apoftolica vobts {cripta prsci-
tiam exinde facerenoncurauetunt,nitus Ifa)a:non idoneam
pietido mandamus quatenus in aUquam peribna)~
memores quo dicicur: In iu(Hua regnablt Rex, & concorditer & canonice conuentre cure-
p[tnctpesiniudic:opr.Ee[unt,&:tU)ns,(apientisquo tis:&RudeatisiHum e))gendo inveftrum Archie-
<[aprecipitur:DI!)giteiu(Hnamquiiud'ca[is[crratn. pi(copum nominare, per quemftatus Ecc!e~!xd'n-
Vndeaccidit vt rigoremm(Ht)X nequiCimustue nô gatur, Betam in Fpimuahbus quam cemparailbus
trepidans, Ka ttbens quocunque vultgfefitbu: eua- commodum poflit: omntmodumexpetin. ïravero
gatur,ac fi pecudem,autvitulum occidiflec, & jEaûa in perfecuttoneeorum qux prTdxfta funt coadiuto-
cHres mah 8epcrnicioIiExempti,v(queadeo quod res & cooperatores per omnia ex)<tat)s,vrdecon-
nulla Ecclefiafttca perfona per mUtarium longè à eutcatione mattis veftrx,& occifione patris, [an*
p[opr!afede,nncpencuhmetuprog[ed)tur,Screue- qu~n]veraces6)tjo(tendatisex inumo vos dolere.
rcnna débita Ecclenx vettra-, acmmittris tpdus iam UatumRoma' apud SanctumPetrumquintodcct-
fereetangm! &:emerfitin ventum. ~Eftimâti funt mo Gaiendas Iu!)~, Pontificatus no(tti anno quM*
qu!ppeelenci,qutgenusele<ftum& regale,populus to.
etiam acquifitionis, & gtexpecuit~tisChriiti ccnte- III. Snrita,t.c. }t.
V. Exeodcm ChartarioEccl, Tarrac. Litcrx Te. tus annuattm..PfZ[erea qnia de manu Domini
itimoiiiales abtbtuno~tsôcPcmtcnuz; Venerabdi Hgnum crucis acccptt < prxcipttnus ci vr vadat
mi)t[es
in ChriftoParti Dei granaArch)ept(copo,& dticd: v!rra mare, & decem ~e triginta ba!h0.t-
6bi in Domino, Caplrulo Tartaconen~. Nico)aus rios, & arcartos bene armâtes,(timpubuttmsdu*
miteratione dfUtnaTufcuI~nusEpifcopus,t~lutem cens, fit cum c<spct quinquenntum in (uMdtunt
inDomino.La[orempfx(ennumWRaimundt,c)Ut tcrrxfan~t.e:3t q~amdtuv!x<'rit, otnne~fexr~sfc-
~tcut ex eius confe~Eone acceptmus bunaememo- rias tn pane &aquatetnnet.Etomntanno.eodte
nie B. Tarracon.Atchtcpttcopumfuadenre diabolo quo tantum (ce!us commet,tn pane & aquaiein-
in[effeot, au&orttare DomtntPapac.fecundum nans, eodem dte centum ptocurecpaupcrcs, & co-
pannouneo
tbrmam Ecdefix abfbintumad vos remudmus, de rum t:uikbct tUtticam vnam de !ar~-
contthovenerabtttum Pacrum H. HoMenns, & P~ tur. InmnxtmU!.eHamei,vtMtotempore~trz(uz,
Albanen. Epitcoporum, huiufmodi ei pcntteno&m quadrageHrnam ante Natale,fecundam & quartam
iniungcntes Vtdeticet vt in regrcfTu~no, quam ci- fenam <n vita quadragefimah te)unct,tttC eifUe die-
tins Tarracon. vtdere porent ciuitatemde equo bus vltra mare fucnt pugnacurus: &<loncc iter Ic-
dcfcendens,nudus, &dtfcalciatusinbracis& ca- rofbtnnitanum attipiat,St poRquam in de fuerit
m)f)i tantum, ferens tortamtnco)to,&vtrgasin Deodantereuerfus. adcarnêcthc)um<emperpoc-
tnanibus, ad eamdemveniat ouicatem; & adin- tet, tnficum~bvxotefequidtusodebttumreddi-
[rottumdngutarum PcclE(nrum,tn(raambnUmci- derit ntaritale. teiuniumautem (ccunda!&qu.itta6
uicansouMem ~bahqun presbytèreeifdemvirgis ferix, cum Vt'Iucrit, redunat, e)((iem diebus quin-
(efac'atvetbetan:ficque demum adEcckiiamve- prieIaU) procurando. Si veroahqui Ecclefia-
que pauperes
niens cathedratem, à vob)S Domine Acchtcpifcope, rum quibus hoc Lceat, atiquam fecennt re-
&:CapttuIove(ttovenndeuore&: humtMterpoftu- m)Sionemetdem,conced)muse.6tfatambabc ius
!ata vobis &.odem '"apttulo homagtum factar, eandem. Ad hz&irnunxtmu'.ei.vtE.ccieHtsqutbus
&: coticedat: de terra fua Vtgtntt hbrarum redi- damna intulit, p[opo(!c<uo<ansfaciatcopetenter.

CHAPITRE XXVII L
Sommaire.
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Voi que Guillaume Raimond cun: e~e chargé de faire le voyage


d'Outre-mer, neantmoins dautant que le temps n'en:oitpoinclimi-
té précisément dans les conditions de fa penitence, & par confequec
e~oic remis à fa discrétion, il délaya d'eticrepfendrele chemin; de
iorte que fe voyant atteint de maladie l'an n~. il fit ion teitament dans la ville
d'O loron d'ou l'on aprend, que n'ayant pu s'acquiter de fon voyage de la terre
Sainte, auquel il ettoit obligé pour raifon de diuers grands excès qu'ilauoit com-
mis,Il donna auec le confeil des venerables Peres, ô~fes tres chers amis là prefens,
Guillaume Archeue~qued'Aux, A. Eueique de Bigorre, P.Abbé de Clugni,à Dieu~
àla Vierge-Marie, & âl'Hofpital delemialem,ôeauxrreresdelamiliceduTem-
ple,le lieu de Mazro, où ettoitandennementbadivnrbrcbeauChaftcau,dit-iï~
aueccoutleicrritoire, (esdependancesgeneralemencquelconques;retérueesles
dignes & autres droits Ecclefialtiques, qu'il donna à l'Eglise d'Aux à perpétuité.
Neammoins voulant cmpefchcr les fouies, que [es officiers on fermiers faifbien!.
A A a iiij
aux marchands, &: autres
palans, en leuant le peage qui efcoit deu aux Seigneursde
Bearn, à raifon du Chafteau de Mdncied, &: du lieu de Mazro; Il oda &: abolit en-
tièrement ce fubude, quoi qu'ancien ôc domanial, pour le falut de ton âme, & de
fes predeceneurs.
II. Il ordonnade plus, que tous les reuenus de fcs biens, qui fe leueroient iutqu'a.
l'arriuce de fori 61s Guillaume, fufleni employés au payement de fes debtes, exce-
ptées les terres Se Seigneurie d'Eaute, & de Mul, dont il auoit accordé la poucuion à
t'ArcheueIque.poureniouiriufqu'a.l'entier paycmëtdencufmillefols Morlas, qu'il
lui auoit pren.és: Et apres le retour de fon fils, il veut que la moitié de toupies reue-
nusfbicanectée,a l'acquit entier de ~esdcbtes;~ ce fait que la moitié du reuenu des
deux premières années, foit diHribuee en aumomes pour le remède de fon âme:le
tout fuluant l'ordonnancede l'Archeucfqucd'Aux, & de l'Euefque de Begorre, ou
l'auts des
bien eux premourans auant l'entière exécution de ce deffus, iuiuani EuefL
ques de Lafcar, & d'Oloron: ordonne que fon heritier & fes fucceffeurs preflent
le ferment de paix, à l'Archeuetque d'Aux, fuiuantledeGrd'vnRefcritApofroli-
que, auquelilaneureauoirfadsraicdeiapan.Cequiraitvoirquenoftrc Vicomte
auoit eu desar~airesademeuerauccl'Archeuetque, fans doute àraifondefesterres
d'Eaufe, & de Mander, qui font amtes dans le D ioccfe d'Aux. Eniom t à Gui! !aum e
fon fils,de rendre & reftituer à l'Eglifede Tarragone~ le lieu de S. Martial, qu'il auoit
donné ci-dcuant à cette E~lifc. <
III. Et voulant pouruoir à la paix, & tranquilitéde (es terres, il arrêta des Tref-
Comccs~d'Ar-
ues pour cinq ans, pour (oi ôe fes heritiers,entrelui & & terre., &: les
maniac 6e de Begorre Scieurs terres, l'Archeuefque d'Aux promettant de bonne foi
l'obferuation de cetteTretue pour le Comte d'Armaniac.ou bien la reparation con-
uenable & accounumeeencasd'inrraëtion, &rEueIque de Bigorre promettant le
Semblable pourIcComcedeBegorre. Il ordonna en outre, queleicfhmentdc feu
fon frcre de bonne memoire Gafton Vicomte de Bearn, foit executé en tous fes
poincts, & quelespriuilegesôe liberalitésqu'uauoitoctroyeauxEglifes, & maifons
relisieuLesfbrtentleurentiere~et.
1 V. Commet l'exécution de fon
tefiament l'Archcuefque d'Aux, l'EucfL
à à
que de Bcgorre, & aux Nobles hommes ~esvauaux, Raimond Guillaumede Na-
uales, Guillemod d'Andons, Guillaume Arnaud de la Gingue, & Raimond Ar-
naud de Coarrafe: les priant de contraindrefon héritier & ujcc~neurs~ à l'obfcruado
entière defbnten:ament,y procedans,fçauoir les Prelats parceniurcs Ecc!cfiaHi qucs
s'il eft besoin, &. les Nobles par tous les moyens qu'ils auiicron tics plusproprcs: Auf-
quels il donne le gouuernement&: conduire de toute fa terre,lufau'acequefbn fils
&: héritier foit arnue, à la charge que ceux qui ont fes C hafteaux en garde ne Soient

de Mars.
point changés. Cela fut fait & arreHë en la ville d' Oloron le treiziefiiie des Calendes

V. Outre ce qui edexprenemcnt contenu dans ce testament, l'onyrrouue vne


preuue peremptoire que GuiDaume Raimond de Moncade fucceda à fon frere
Gafron Vicomte de Bearn, & que Guillaume de Moncade efloit fils &: Ic~iti-
héritier de Guillaume Raimond fon père,tanrauVicorméde Bearn, qu'en les
me
autres terres & Seigneuries, qu'il auoit en Gafcogne, en Aragon, & Catalogue.
Le date de ce testament eddui~.desCaIendesdeMars; Neantmoins le iour de la
Commémoration defon decés, eH: du fixieLmePcuricr, dans les tiltres du Monafle-
red'Arcous; auquel il bailla le pafquage depuis OyIaburuiulqu'a.LefpiaU)
iuîqu'aulixiefmeDe ibrte
qu'il faucquecePrinccaitnjruefcudepuistbnteftament, Feuricr
de ranncc fuiuante mil deux cens cinquante. Pour la femme de Guillaume Rai-
mond,meredeGuiuaumedeMoncade~Surïtaefcricparj[urpnfcenfesAnna!es,qu<:
c'eH:oic Dame Guillelmc de Cafcecuieii,qui eftoic neantmoinsfa grajnd-mere, fem-
de Guittaume R.aimondDapirerdeMoncade,ainfi que t'ai montré ci-deHus.
me
LcMarquisd'AyEoneaIuiuicécefreur,qu'tlpretetidconJ5rmerparl'actcde~ermenc
de6delice,queGm!!âumedcMoncadeVicomcedeBearn~pren:aàrEuefquedeVic;
ou pourtant H fe quà!iHe6!sdeGuillelmedeMoncade~ non pas dcCa~etvieu.
Quanc à la Bulle du Pape CelefHn elle aueurc en deux endroicts,que la niece de Bc..
rengcr de Vttademuls ArcheueiquedeTarragonee~oit:6smmedeGuiuaumeR.ai-
ntond~nsipecineraufremencibnnompropre.
V I.n ne faurpasomectre en cét endroit, que le Marquis d'Aytohe en ces hocea
des Vicomtes de Bearn qu'il m'a enuoyées, & qui font imprimées à la fin de ce liurej
remarquecomme du mariagede Guillaume de Moncade,~ de Marie de Beafnnaf-
quircnt Gaiiou, ôc Guillaume Kaimond, quipouederencIàSeigneuriedeBearti
l'vn après l'autre; & encore Pierreleurtroi~efmefils, qui eft le chef de fafamilledes
Moncades renommée en Catalogne, & en Sicile~

I. 11. 111. V. Ë Chartario Ecclef Tarrac. <~ Mancied, vel honoris iamdi~i, à me vel anteceC-
gelta fcti-
fragilitatis
Annquorum prudentta confucuitne titc foribus mets exigi confueuir, remitto plenarie, atd,
pture teftimonio commendare hu- qui[o.Votenï,&atuens,6rmiterproh]bendo,nede
mana: memoria fuccumbente illa Vateant indu- cerero aHquidaviatoribusexigatur, fed vniuérfili-
bium reuocari, fed in fuo potius robore per~euc- bere rranfeant viatores, ab omni exa~tione iiberi
rent. Ea propter ego GmUetmus Raymundi de arquetuti. Ad hxc adieci nomine [eftamenti, quoci
Montecarano Vicecumes Bearnenfis facio mani- fi contingat me de hac viratranfite, omnes prouen-
~tftmn vninerHs prxtcntibus&fmuns, quodcuitt tus terra meae, ( exceptis E/ ~D~MW, qux tra-
afIhmpK) chara~crc vcrx crucis de manu Do- did)& obligauiDomino Archiepifcopomemorato
mtnt Pap.B pro grauibus j!c pluribus excefHbus in folutionem debiti quo ei tenebar à nouem mil~
rncis, tcncrer in partibus tfanftnannis cum cetro lium MidotHm Mofl.tnorumabipfbtenendapaci-
Bce & quiète, quoufqae de prouentfbus&redttt-
numero armarorum per quinquennium Domi-
no famulari percgnnattons nondum inchoata, bus eorumdem totum debitum fit (blutum,) cedant
in sEg[it[tdineconfHrutus,cotDposmexmentis exi- in folutionem a)iorum debitorum meorum, vlque
AenS.pro meorum & progenitorum meorum reme- ad aduentum C~~fMtt ~c< Et ex quo vencrit,
diopeccatorum,tnrecompcnfattonepercgnnatio* omnibus redidbusrerrxmesE computatis, medte-
nisad quamtencbar,de conHhovenerabihumpa- tas eorumdemcedatin(oIutionemdeb)torSmeo-
trum, & eha[ifïimorum amicorum G. Dei graria rum,quoufque omnia 6nc ïolura qu;bus folutis
Archtep. Aux. & A. Epif. Bigornani,& P. Abbatis cadem medietas per bieniMuni tn eleemofyna pro
Cluntacen.contuttarque dedtpra me.~fuceefib- me~ temedioanim~expendatur.Prxdi~am âme
hbusmeis. DominoDeo, ~B.Maha:,&:Ho(pitati folutionem debitorum meorum & eleemo~nam
lero~otimitano, &mdnisTen)pIin'athbus,&:do. volo & Aa~ao Her),ad arbitrium ~upradi&orum p~-
mibus, !ocum de Mazro, vbi quondam egregium trumArchiepifcopiAux. ~Epi(eoptBigorricani&:
ea~rurh fuit, & quidquid iu territorio vel honore fi ipti, citra pra'diû:z ordinationis con~ummatio-
cmtclem habebam,~elhaberedebebam,ibidemce- ncm,vtaminstederenturvn!uer(xcarni!,6atadar-'
[um & amp)iusrufticorucafahaan<:t'untur,iotûftue bitrium Lafcurren. & Otoren. Epifcoporum. Vû!d
cu!tù,Hue iacukum fi[,edm omni iure ad me in ip(o etiam~ftatUû,quod heres &aiijqu'tut]cpro[e-
ten-irorio, vel dorn'nio pertinéte, ab eifdé fratribus porefuccciluriprxftent~M~c~ArcjhiepiC.
perpetuo hbere pofUdëda j exccptis dccimi!, &: a!us copo Aux. proutin RefcriptoApoUohcocontine-
iuribus EcctefiaAtcts,ad EcdeCam Dei peronenri- tur, quod egotnefecogno&e,&prû6teorpra:{tt-
bus,qua:omniaconce~reftituij&donautprome tifte. Adiicio etiam, atquemando,quodGuUler-
&{ucee(Ibnbusmeis, EccteiixAux.in perpetuum; mus filius meus, viUam S Mar[ialis,quamego con-
exceptoindeer).]n)pe(JMiov'totum. Hanc liqui- !u[iEcde~<e'tanacon.eidemEccleïtaEreAttuac,6c
demdonacioncmtnpumn eieemodnamfecihbete, faciareampacitjcè poffidere; & fatisfaciai eidem
&b(b)u[cDeo.&:B. Mau.B,&:pt~dta:is Hofpita- de rediubus quos ipfi EccieCs ab&uht violen-
lis, &Temp!tft2tnbus,&:domibns,&:ab(queoMï- ter. Et quia habere non podummemortamËngu-
n)re[cnnone,iH<.)mtamdt6t.):hxredt[atts fucceHo- lorumprxcipioatque mando, quod~iquiderne
remperennemcon~[uens&heredem, cuius gratis fuermt quere)an[es, heres meuïipftsbons~deex-
mthiconceffafueranrquxh.ibeba. Vnde volas fine hibeatiufhcia'complemenrum. E[ adhocvolohe-
moi-)ar,nue~tua, prxfatamdonationem robur per- redem meumcflt:,proutiuf(:umfuerit, obhgatnm.
pE[uumobcinere,deprsEdt<3:!Ehs[ed'MtHdonatio- Paci quoque & tranqmhraci terrarum intendere
nc nominatos parres
loco hofpiralis & Templi in- cupiens dd~genter; firmaui pa~deraneuga-
uen.nu hberaLter & denoce.Prxcerea hoc etiam de- rum pro me, & heredibm mei~v~que ad quinqaea<
clarari cupio vn'nerfts quod de pacrum condho mum firmiferobfefuanda,incef me & terram mca',
&:ComttëBigortz&terra~ua[H;&:imermictetfam
pr~dictorutT), pro iatme an:mn:mea:&: parentum
meumm.cupienstranfeunduntgrauKminaremoue- mea.&: Cornue .-trman)<tc~ce[ratBfua:eafde[reu-
re,pEdagiumfupt'adtd'um,YeIgutdagKim,6~qu[d- ga: DomjnoA'chiepifcopo Aux. pro ComitéAr-
quida tnetcaconbusvet viatonbus nomme C~~ mAnuch, &; Domme Epttcopo Bigarra pro Com~
tcB)go):r3E6rma!)tibHsbonai)de,ScpfomitKnubu! Uttiontmtt~metitiptcnariatn.ipfumcooant.Fi-
inuto)abi!)Mrobte[uandas,autemendandas prout deittaofncmpradiûotum Hobthtm toc.tnter-
emendari (b)ent ffeugt vtolaix. Adicci etiam Ce tamcotïmitto,qt)cuft)uevc)))ttherfsm<-us,uat~-
mandauiquod te~amentumbona: memorta: fr~. mcn,quodqutnunctcnttit,tencant & cuâodtant
MM <y<<Et~«-McM<f~fFM~f<~Mp)ent&:tnre-
grè obtetuetur; hbettates&: ah~ donaqua; Eccte- ca<tr~ mea. Hxc omnia fact, dedi, &:nut, C~ tegam.
prout fuperius cft comprehen~um.Anno&b Incar-
ius domtbusretigioiiscontulit, & conctiEt pcr. na tioneDomini..A~&/iM'eD<~Mf<~et'<f~M~M~
petuam obnneantEtmuMem.Etad prxdx~a om- t<tt,DcctntOtenioKat. Marojapud Ootcn.prefcn-
tua ob(eruanda,heredemmeutnatqueomncsfuc- tibus teflibu, &-ad hoc vocatisp~tubusptT'tbat'
ceftbtcs meos quouiqueexpteta fint vniuerla-2 volo P.B.deSattCationicoLatfunen. AugertodcCau'
& ftaruo tenert & ptecius obhgan. Dcntque path- daralà. & MagtAro TetfcMenachtsAgen. Magi.
bus antcdt&tsAtchieptfcopoAux.ScEpitcopo Bi- ftfo Rogeno Canontco Aquen. Magiftro Au(en.
gorrx. & NobthbusVtris & fideltbus meiï R. G. de cto, M~g~roB.f~~r.G. A.dcNauates.) .Dote.
Nouâtes. G. Od de Andons. G.A. de la Gingue. R. & Bernttdo de Atbus. & A. G. de Atausnn tubus.
A. de Caudaratâ, meum committo per omntatc- B. de Montecat. B. <cnptorcno(ttf. C.A. Aude-
~amentum; qnotetiamproteRtmonio, defen~o- ger cterit-o, quo' omnes dthgennus exoram vt ta-
ncEctieHa: Det fubncio: (upphcans quod Ëfcrie per prtEfn'fEï omnibus ttHituotunmpeth'bcant ve~
heres meus vel ahquis iuecenMum meotum huic ntttt. Et vr hxc omn)a robnrobunc~ntpt.rpetux
teRamento meo in ahquo pixtumpter't obuiare, Crmitatis pra:iens )nftrutt)en)um de tni'ndiitorut'o
Pmtati pet ceniuram EcctenaRicam & prxdt&t fuper prxd~tsconffûum,f)giMir)~e)&i)g)]'o)um
Nobles prout Edehus & melius poterunt ab ob~e!- pattumta:ptuspi:xdt~umfectmur)m!rter~bo[a[i.

CHAPITRE XXIX.
Sommaire. 1

7. G'Q,~o~M~ry?/o~f~~<?/o~
Z)~/or~ /~Co~y du Roi ~r~o~~ /Y/o~f~ Co~~
~o~
f~
o~c~. /7. Z)~c~r~ fTz CoMy~ cc/Mï ~M Co~~ Sance,
~<?
de l'Infant Don -F~y~~M~ <S 0/?c/~ du Roi.
~7' entre
TV~o~ï~ du Comte Sance, e~' C~w~F~S~~y~~
~f~ fo~fy~ celui Sance. Z)~ C'7/f de
J?~0~0~~f~i?/?~~f/f~0~f~ G~f~y-
fo~r~ Comte ~/?~r~MO~o~f/fj~fj'
~o~ prend T~~ C~?~r/oy~~
/,<?~/fOW~~C~~C~f~cJ'f~f~<'S~y/7. ~/<?
~r/?~/o~ P~
jR<9~~j~r~y/ o~y~y~
du C~~< Ce'
~j ~f~.
~~j/f
yr/-
Le Roi C'7/~M?M~ C~"
~~M C~fû~r~ ~Mf~TMO~~r~~M~MO~~f~
Pres le decés de Guillaume Ramon de Moncadc la Seigneurie de
Bearn apartenoit par droit de Sang, & en confequance de cctc~a-
ment à Guillaume de MoncadeIon his, qui e~oiEabfcntdelà Cour de
fon perelors defon decés, efbnc occupéaux guerres ciuiles d'Aragon & de Catalo-
gne. C'eit pourquoi les claufes du tefcamencn'efrotent pas inutiles, lors que Guil-
laume Raimon ordonnoit, que tous fes reuenus feroient employés au payement de
fes dcbtes, iufqu'au retour de fon fils: dautant qu'il fçauoit bien, que la nature des
affaires oùil e~oic engagé,pourroic lui caufer-ynelongue abfencc.
II. Pour le mieux comprendre, il faut prefuppofer, que le Roi d'Aragon Don
Iayme,eitoic en pupillarité, lors qu'il recueillit la fucceffion du Royaume, après la
mort du Roi Don Pierre fbo pere&: qu'en cetteconfideration le gouuernement
de fa personne, & de fes affaires fut remis à trois Seigneurs par ordonnance des
Eit~H;en [elle i~brcc neantmoins, que fon oncle Sanche ComcedeRoinilon de
Connent&de Cerdagne, auoit Iaprincipalcdirc<3:ion&:turinc6ndancegenera!e<
Mais à mcturequeceieUncPrinces'auançoitenaagejilFucpounëpartoninclina-.
tion, parlesimpremonsdc Sanche, Seigneurs,qui portoientauec impatience
Comtequelques
le commandement du del'eHoignerderadminiu'racion desaffai-
res. Ce qui caufa plufieurs efmeutes dans le Royaume, & bien iouuencexpota la
perfonnc de ce ieune Roi; aux pallions des grands, quitechoquoiencl'vni autre
pourauoir &: ponedcr fa raueur auec le maniement du Royaume.
III. Les deux Principaux partis efcoicnc celui du Comte Sanche, & cc!uide
l'Infant Don Fernand qui eftoit aum oncleduRoi; mais fonpereleRoiAlfbnfe
auoit ordonné qu'il fuit Religieux de l'ordrcdc CiHeaux,ëclui auoit baillé pour fon
entretencment l'Abbaye de Montaragon; Neantmoinsencore qu'il ruttAbbé.iL
marchoit en Caualier, & non pas enEcclehaftiquc. Le Comte Sanche efloit fou-
Iienu principalement de Don Pedro Ahones, & l'InrantDonFernand,deDon
Pedro Fernandes de Acagra Seigneur de Albarazin: les atre6rions des Seigneurs
eftans partagées en cette forte, comme le Roi viutoit les principales villes d'Aragon
de Catalogne, il arriua l'année 12.2.2.. vue grande difpute Don Nunno
& en entre
Sanchcs, fils du Comte Sanche & Don GuillemdeMoncadeVicomtedeBearn,
encore qu'ils euifent efléauparauant tres grandsamis,aurapporcde Surita. L'occa-
non de la querelle prouinr, de ce que Don Guillenreruiadedonner aNunno vn.
tiercelet d'autour; ëe quoiqucleiujecfufUeger, neantmoinsceuxduparticonirai-
re tafèhercnt d'cichaurcr la matière auec quelques rapports, &: d'y engagera bon
efcientle Vicomte de Bearn,qui eut de groiles paroles auec Nunno Sanches, & lui
déclara ouuertement, qu'il rcnoncoit à fon amitié, ô~fedcclaroit ton ennemi. A
mefme temps il fit fa ligue auec Pedro Fernandes deAc3gra,&: auccceuxde fon
parti, & Don Nunno s'appuya de fbn coite de la rad-ion de Pedro Ahones. Les
EftacsayanseftéconuoquésàMon~on~DonGuillaumedeMoncade, Don Pe-
dro Fernandes fe mirent endeuoir d'y anitierauecvneu.utc de trois cens Gentils-
hommes, &: arriucrenten cétefiatenvnevillenomméeValcarçaapartenanteaux
Templiers. DonNunno quieucaulsdeccttcaucmblée~vintaudeuantdu Roi, qui
eftoit parti de Lerida pour aller à Moncon,~ le fupplia auec vne cres grandcinitan-
ce, en coniidcracionde ce qu'il auoit l'honneur d'cHre fbn parent, de le vouloir ap-
puyer contre les entreprifes de Guillaume de Moncadc,qui s'ettoirmis en cn'at de lui
faire vn afront.Le Roi encore qu'il ne rutr âgé que de quatorzeans,lui releua le cou-
rage, & luipromit d'empcfcher, qu'il ncreceuroitpoincdetort, &;d'yaporcerle
remède necenaire, lors qu'il feroit aux Elracs. Edancà Moncon ilaiiemblales prin-
cipaux de la ville, leurcommanda de fe laifir des portes & des tours, d'y faire bonne
garde, & d'cmpcicher quenul Baron, ni Gentil-homme neniraft dans la ville, fans
ion exprenepermulion, & derendi!: aux Barons d'entrer qu auec deux Cheualiers
tant feulement, De maniere que les Barons eftansobligesderetrancherleuriuice~
Don Guillaume de Moncadc te retira des Eftats, auec Pedro Fernandes de Acagra~
piqués d'vn grand rcuenciment de ce qu'ils n'auoientpurccircrieurlacisfac~ion de
DonNunno ~o~~Mo~M~roM~oM~f~D.TVMMMo.
la mucur VicomccdcBearniitvnegrandeleuéedcgensdeguerre
IV. C'ett pourquoilc
en Catalogue, a de fes parens & amis, auec dencin de faire des courfes dans
le ComtédeRouillon)&:&ircgu erre ouucrte dans la terre du Comte Don Sanche.
OrdaucancqueIeComceelloicdepourueude forces pour te défendre, il vint porter
ta plainte au Roi, raitancorrred'eftera.droitentaCour, & de rctpondreà toutes
lesdemandes, que Don Guillaumevoudroitluifaire.,pourraifondelaScigncude
qu'i!poncdoitcnRou;!lon,Con~ns~Ccrdagnc~baiHapourcautions~Don
Atho de Fores, & Don Blafco Maca. Le Roi auec l'auis des E~ats ordonna, que
Guillaume de Moncade feroit requis de ceuer fa poursuite par voye d'armes, puis
le Comte & fon fils offroient de lui refpondre en iufUce. Mais Don Guillem qui
que
étroit vn très puiuant Seigneur,~ le plus aparentéqui~ en Catalogne,&qui po~
fedoir la Seigneurie de Bearn, dit Surira, C (on pere neantmoins étroit en vie comme
i'ay montrre au Chapitre précèdent ) mefprifale commandement du Roi, & entra
à main armée dans le ComiédeRoniUon,aucclcs Barons & Cheualicrsdeibn li-
vn Chatteau nommé Alvari, quiapartenoic à Don Ramon de Ca-
nage, attaqua&:lepritparCombatdclance8~d'eicu;
Se~Ron~Uo,
&:s'enalladésaum-toîi vers
lavilledePerpinnan,dans laquelle ieieicavn Gencil-hommcnommëGi~ert: Bar-
bera pour feruir Don Nunno, &: rauanc vn eiFort plus grand que fes forces ne lui
permettoient fortit auec ceux de Perpinnan pour combatre Don Guillem de
Moncade,mais il fut entièrement defait & pris au combat.
V. A cette occafion toute la Principauté de Catalogne fe mit en armes, dau-
tant que Don Ramon Folch Vicomte de Cardone, oudes grands Seigneurs du
pais, eftoit ennemi ouuert de Guillaume de Moncadc, ëc taichoitauec tous ceux
de ion paftid'ani~erencetteguerreleComtcSanche, Don Nunno fon fils. De
forte que le Roi fe refolut à bon cfcicnt de remédier à ce mal, & commandaque
fon armée fuit mife fur pied en Aragon, ôe s'en alla auec les troupes en Catalogne
contre Don Guillem de Moncade, & emporta cent trente petites fbrtercues fur lui,
ou fur tes parens & alliés.
V I. Sur la rm du mois d'Aouddc l'année i2.2~.1e Roi amcgca lechafteaude
Ceruellon tres-fortd'aniete, proche de la ville de Barcelone, 3~ le prit dans quator-
ze iours. Pourfuiuantfa pointe il alla mettre le Hege deuant le Chafteau de Monca-
de, ous'eftoit retiré Don Guillem,acompagnedeDonPedroCornel, ôc déplu-
fieursautresSeigneurs & G entils-hommes,iu~qu'au nombre de cent trente. Le Roi
eftoicsccompagnccncc~cgeduComceDonSanche, de Don Nunno fon fils, de
l'inrani Don Hernand, de DonPedroAhones, S:dep!uueursautres Caualiers,
iufqu'aunombrede quatre cens Incontinent apres fon arriuee il fit faire com-
mandement à Guillaume de Moncade, qu'il eutr à le receuoir dans le Chameau;
A quoi Moncade reipondic, qu'il le receuroit defort bonne volonté, s'il lui fàifoit
cette demanded'vne autre façon; mais attendu que le Roi auoit fait tant de domage
en fa terre, ~mcnoitvnearmée contre lui, qu'il n'cfcoit point obligé de lui remet-
:relcChafleauen main. Cette reiponieobIigealeRoides'aiiérmirauiicge,&:pour
~éceiiet,nonobu:antfon ieuneaage, il raiibitpoumoir auec vn loin vne diligen-
cetre~exacte, à tout ce qui edoit neceffaire pour vne telle enireprUe, faisant mettre
ia tente furvn tertre eïl eue, qui commandoicla ville, ou il demeura logé l'ejfpacc de
deux mois. Ceux du Chaiteau etioienc tellement incommodés de vmres qu'ils
n'eurfenc pu tenir beaucoup deiours, fans ce que certains Gentils-hommes de l'ar-
mée leur enfourmilbientiecretemenc; dautantque tous généralement, excepté le
Comte Sanche fon fils,~eAhones~receuoientvnûngulierdcfplaiûr.queMon-
cade & les Menseufientdudomage. Orle Chafteau de Moncade eitoit fi rbrcd'a~-
dece, qu'auec, grande dimcuIféeuA-on pu l'emporter autrement, cru'arautedevi-
urcs & munitions; ayantàl'vn descollés vne fontaine tres abondante qui n ep o u
uoic e~re oliéc à ccuxdedcdans, qu'en gagnant le Chafteau.deforrcqueleRoi
voyant qu'il perdoit fon temps en cette entreprife, commanda auecl'auis defon
confeil, qu'on leuafi le Hege, & prit refolution de fe retenir Aragon.
en
Ï[.ULSt<eqq.$um&t.i.Ann.<y6.ide[oL!e.7X.
CHAPITRE XXX.
Sommaire.
G~f continuë laguerre. T~ T"~r~ ~c-co~~o~
ment
'T'A' ~7~
fecretentre
parti contraire. 7/ ~f~
~T~O~ <?~~
~(?~ ~~o~ l'appui du
Nunnd.

/<?r~M~. 77/. ~o~c~~fw~&c~o~


ciliation ~~<T j!.6' Les T/O~f~ dans

J~~fO~ 0~<?~?~0~~0~
~C~
éuader.
liberté.
jF~~ apres auoir
~~y~ -~fo~
G'&o~y~Pû~
)
j
i. 1 de
Z,<' ~~T/O~f

,J
'E fie~e eH:anc leue, Don Guillemde Moncade fortit de fon Chameau,
pour ~ire des courfes furla terre de DonNunno~s approcha de la ville de
~Tarra~a !a prie aucc vn autre bourg nomme Sarbos &: ~bnda en fu-ite la
y

ville de Piem, dans laquelleneanimomscri ne voulut imdonner encrée. Cependant


on fit fecretementdes ouucrtures d'accommodement encre Don G uillen, l'Infant
Don Hernando, &:DonPedrod'Ahonés,quiauoiccouuoursct!:ele principal ap-
pui du parti contraire du Comte Sance. P our mieux dn~ncer cét accord~Mon~ade
vint en Aragon à laville de Thàufte, quicn:oit:ponodfcparAb.ones, &: tenue du
Roi à tilrre d'honneur, ou de cheualerie, & prariqua les Cirésde SaragouejHucIca~
&c lacca~qui fe
ioigmrencai'inceUigencedecest'roisSeigncurs.EncctempsIeKot
ef~oic en la villed'Alagon accompagne de Don Nunno de Pedro Fernandes d'A-
ca~ra~quts'e~oicrenu&aibn feruice, & dequelque~-aucrcsSeigneurs.
"J I. Ce fut
en cette mefme ville, quel'onnegocia!apaix, tigue,& confédéra-
tion de l'Infant Don Hernand, Guillaume de Moncade, &dcdon Pedro Ahonés
quieu:oientabtcns.,auecDon Nunno Sanchez, 8e Don Pedro Fernandez, par l'en-
tremife de DonLopcXimenesdcLueûaVauaIdeDonNunno. Les trois confe-
derés depetcherenc leurs agents vers le Roi, pour lui faire entendre qu'ils fe remet-
toient:àibnferuice;Defbrtequ'a.meiurequ'itsaprocherentd'Alagon,!eRoifornc
pour aller reçu eilurrinrant,Moncadc,&:Ahones,quiencrcrêt:dans la ville à ia&tce,
Et encore que le Roi euicordonhe.,qu ils n'entrailentqu'au ec quatre ou cinq Che-
ualiers de compagnie, & que leurs gens fe logeanent aux villages circonuoifins;
Neantmoins Don Nunno, & Pedro Fernandcs quiauoientreceu le commande-
ment du Roi, d'auoirlelbin des portes,laifferent entrerdedans, deux cens Cheua-~
liers fàns le fccu du Roi.
III. Quelque iour apres;l'Iniant:MoncadejFernandcz,Ahones,&:Nunno
qui eiroientde bonne intelligence pour fe rendre maidres de la perfonnc du Roi,
â~epourlorsd'cnuiron quinze années, &: gouuemerleRoyaumealeur discrétion,,
tjfcherent de lui perfuader qu'ils n'auoient rien de plus cher que fon honneur &: fer-
uice, Se.qu'ilsexpoj[eroientpourluià toute forte de dangers leurs perfonnes& leurs
Rirats lors qu'il cnieroicbetoin &: lui con~cillcrent d'aller à Saragone, ou eflant il
pourroit mieux relier les ailairesdeion Edac. Etencore bien qu~il~emblatt que ce
diIcoursn'e(toicauancequcpar~brmcdeconiei!,neancmoinsc'eRottvneneceIIttca.
laquelle il falloicquclc Roi cedait.acau~edelaligue de ces Seigneurs, qui le ret~
Bbb
leur puiuancc.C'ctt pourquoi le Roi s'en vint dés le lendemain a Saragoi-
noient enlo~eadans
ic~&Tte ion Palais nommél'Azuda.prochedelaporcedeTolcde,ou
l'on mit vnc nouuclle garde de gens armés, qui raifoient le guet a. l'entour des mu-
railles de la ville, &: pres des portes du Palais, fbusiecommandemcntdcs Capitai-
nes qui côtoient chargés de la
garde de la pcribnne du Roi, & qui pour cet effet
auoient leurs Hcts proches du Hen.Ils furent en cér eftatpendanttroisfemaines,fans
permettre que Don A tho de Foces, qui eftoit conndenr &fauoridu Roi, peuft par-
ler auec lui, ni lui donner conieit en cette occurençe,,de manière qu'il rut oblige de
i&reti~enfamai(onauterroirdeHuefca..
IV. LcRoivoyancqu'ileftoittou&Iapui~ancedeccsBarons, & priujedefali-
berté, comme il cftoicdc bon encendemcnc&: de grand courage, dit vn iouraPc-
dro Anoues., que l'ayant aime fi chèrement, & appuyé contre Arcal de Luna ion en-
nemi,il n'euitpas ettime~qu'ileuitreipoduà.iesbien-raitsauccvnctelleingratirude,
fi preiudiciable à fon (cruicc, qu'il rcnon~oic deslorsàfon amitié, puisqu'Hauoic
part a. es violent confeil, de le retenir dansToppremon ou ils rauoienc mis. Ensuite il
voulut perfuader àla Reine Eleonoria femme, d'puader vnenuictauccluiparvne
fenêtre du Palais; maiscelan'ayantpu.reunir, ildcmeuraaumefmeeMat, iufqu'à
ce que l'Ihrant Don Hernand
Me vnc grande inRance, que GuillaumedeMoncade
fut indemnité & reparé desdDmagesquiluiauoientefléfaitsenCatalogne,& que
pour cet e~ec on lui <ontaH vint mille Marauedins. Le Roipromit incontinentde
lui donner cette fomme, eiperant par ce moyen de dimper cette ligue; & en effet de-
puis ce temps il iouit d'vne-plus grande liberté, quoi quel'IntancDon Hernand
fon oncl&poitÏedaA l'autorité du gouuernement,au granddeplanirdeplufieurs Ba-
ronss&s Riches hommes memcsdeGuillaumedeMoncadc.quiicretira pour quel-
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que~ ni&tconccncemcnt. t ~< i
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,< Sommaire. CHAPITRE XXXI.

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Guillaume de ./M~M< €~ T~M~ Comte de Champagne
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de
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P~o~
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fur le Roi yMor~ Valence. ~~fOM~~r (j~
laume &s'accorda auecle C~M~?~.

Ependantkrcputaciondelapuinance&:gcnerodte du Seigneur de
Bearn s'augmentoit chatqueiour. DefortequeThibautComiede
Champagne Ncueudu Roi de Nauarre Sance le Fort ou l'Enferme,
pourc~rcn!s de Blanche Infante de Nauarre.mariéeàfeuThibaut
Comte de Champagne, voyant que le Roi fon oncle n'auoitpomt d'en~n~&:
qu'il elcoit tellement incommodéde iaperionne, qu'il ne pouuoic eipererd en auoir
a.l'auenir; ni mefu-ies dcrelcuerIesaMairesdeibn Royaume,dontle Roi de Caftille
auoit cnleué la Prouince de Guipufcoa, & pluucurs autres terres & Seigneuries,eut
la penfée de pracciquer fes amis,pour s'aneurer de la iucccnion du Royaume de Na-
uarre. Pour cet effet il fit vne ligue aucc Guillaume de Mocadc Seigneurde Bearn,le
leudy auancPafques l'annéeï 2. z. 4.. dont l'acte fetrouuedansie Chartulaire de Châ-
pagne .oul'on voit que Guillaume reccnnoift d'auoir promis &: iuré à fon tres cher
amiThibautComte Palatin de Champagne, & Brie, de l'aider contre tous ceux qui
pourroient viure & mourir, exceptecontre fes Seigneurs de nef, & fes heritiers,mef-
mes pourIadcrenfeduRoyaumedeNauarre.eRcasqueThibaucvincaIcponcde!:
après le decés de fon oncle, ou pendantla vie d'icelui de fon gré'&conienccmenc;
comme auni reciproquement le Comte de Champagne promet fon fecours au
Seigneur de Bearn contre tous, fauf le Roi de France, Sance Roi de Nauarre fon
oncle, le Comte de la Marche, &: les héritiersdu Royaumede N auarre. C es menées
6~ pradiques fecreres de Thibaut ancc Moncade.&pluucursautres Seigneurs de
Nauarre,dépleurenccellementauRoi(ononcle.,quinevouloitpointdecoadiuceur,
qu'il dcfliena de tranimeccre fon Royaume à lacques Roi d'Aragon, au moyen
d'vne adoption réciproque. Mais cela n'eut poiatde lieu apres le decés de Sance,
fonneueu Thibaut ayant fucccdë à la Couronne de Nauarre.
II. Au mois de Septembre de cetteanneet2.i~.GuiIlaumerutoblige,acauiedu
decés de Guillaume Raimond fon pere J qui dloit arriué furia hn de l'année prece-
dente n 2. de fe porter pour fon héritier, & prendre la ponemon des terres que fon
pere s'efcoicreicrue en Catalogne. C'ed pourquoi on trouuevna6cedéformentde
fidelité qu'il prefia cette année a Guillaume Eucfquc de V ic,ou d'O non ne, pour rai-
fondée terre d' 0 nonne, qui releucit de l'Euefche.encoreque ce full vn cres grand
& noble fiefaucctous droits de iurhce, & de batre monoye. Ilfequalineencéiacte
Vicomtede Bearn, & fils de Guillelme de Moncadefa mere, (uiuani l'v~ge de ce
temps.quief~oit tel,que les Rois, les Princes,& les Scigneurs.aulieud.eic diitingucr
dans les actes publics par les noms des peres, y employoient ceux de leurs meres.
111. Au mois d'Octobre enHliuantle Roi lacques d'Aragon efrancà Monçonjcs
Seigneurs d'Aragon & de Catalogne formerentvne nouuelle ligue deibrtcquc
Sance Euefque de Saragouc l'Infant Don Hernand Ahonés qui i~ifbienc
l'vn parti, fe ioignirent & allierent auec BerengerEuefque de Lerida.leVicomte de
Bearn,Don GuiUen,&: Don Ramon de Cernera, Don Ramon de Mocada, &: Don
Guillen Raimon (bnrrcreSenefchaldeCaïalogne .quiauoit eipoute Confiance fil.
le du Roi Pierre d'Arago & ~œur de lacques, & auoit receu en dot les villes de Scros~
Sos.Cesdeux
Aytonc, & Seigneurs qui portoient lefurnom deMoncade defcen-
doient de Pierre de Moncade croincime fils de Marie Princeue de Bearn & de Guil-
laumede Moncadefon mari, & par confequent effoient couuns germains de Guil-
laumede Moncade Seigneur de Bearn. Cette ligue rucfaite de l'auis &: conientemcc
des principaux Barons, auecintentiond'cmpelcherlesdeibrdresquimenacoiencle
Roi & fon Roiaume,à caufe de la mauuaifeadminift:ration de ceux du C onici! qui
ed le prétexte ordinairede tous les ibuleuemens qui fe rbnt dans les Eltacs. 0 r pour
mieux aneurer cette alliance, les Prelats & Seigneurs la confirmerentauec fermens
& bornages réciproques, & par la deliurancemutueledeccrtainsCh.Htcaux.qui
cHoient mis en main tierce, tant par l'Infant, & Ahonés, que parle Vicomte de
Bearn & fescoufins, qui baillèrent de leur parc CaftcUeras &: CubeIIs en oftage. La
plus grandepartie delà Nobleffe du Royaume entra dans cette confédération, qui
apporta plus de troubles & de defordrcs qu'il n'y en auoit auparauant, &:nereun!c
Bbb ij
cnRn qu'à partner entre les grands, IcsChcualeriesduRoyaume a. leur discrétion.
1 V. Le RoHacqucss'cnvintàSaragoiÏei'ant~.tonnouueauConicilcâanc
compofcdcs Eucfqucs de Saragofïe, de Huetca, Lcrida, & deTara~onc~ del'Infant
Don Hernand Don Nunno Sanchcs, Don Guillen de Moncada Vicomte de
Bearn, Don Ramon de Moncada, &: Don Guilkn Ramon de Moncada Sénéchal
de Catalogne, Don Pedro Fernandcs, Don Pcdro Ahonés, &quclquesautres.
A près cinq~ou Iix mois de iciour, le Roi partit de Saragone, & s'en alla en la ville de

Toriote d'où il fortit Secrètement, ie retira en vne fortcreffc, qui apartcnott aux
Cho.laHcrx du Temple, d'oui! dcpeicha ieslettresa tousles Barons & Riches hom-
aucctouslesVauaux&:
mes, leur i~ifant commandement de fc rendre à T cruel, bannière;
Chcualiers qu'vn chaicun d'eux ettoic obliged'auoirfbusfa daurant qu'd
vouloir raire quelque entreprise dansleRoyaumedc Valence. Dorait iLamcgcaIe
premier d'Octobre12.2.3. Pcnnifcola place forte, faifant vneprefqu~e,aui~ciurvn
rocher proche de la mer, apartenanicau Roi More de Valence. Il futaunté en ce
hc~c de peu de Nobleue, qui auoit receu du mefcontentement de fbn dépare inopi-
né deTortofe Neantmoinsiuiuarules anciens memoires du temps rapportés par
Surita, Ie Vicomte dc Bearn nc manqua pas dc s'y trouuer, & rendit de fort bons
ieruiccscn ccrreoccauon; le More ayant cité contraint de demander au Roi d'A-
rgon trefue pour cinq ans, &:de lui payer de tribut annuel la cinquicime partie
des reuenus des viRes de Valence&: de Murcia.

I. ECh/!rt.R.eg:oP:u'if!en~: EgoGuiUelmusde catano grana DctV'cecomes BiarncnCsjDiiusDo.


Monc~de Vtcecomes Bcarncn~s norum f~cio me mmxGutUt-imx de Monrecacanû, [ibi Guillelmo
lura.mftc, promtMe&:cre.).n~f[eeh:ttinimo amico De!grMiaAt](bn)a:Ep]fcopOjDommomeo,quod
Teobiiido CIp~n).): &~ Bn;c Coin!uPab.nno,auod ab hachoi.a inacrea 6d,ehset0tibi, per dire~am
ego iumbo iHum contre omnem creatutim aux 6dem fiue engan, ficut liomo débet c~tefno bono
po{H): vn]ere& mon, prêter quam contra dominosS (emor',St de cxtero non decipiam te dEvica cu~nc-
meos, S~ hTrcdcs mcosauosmodohabco.turaut que de tutsmembnsqua:tncorporetno(etenent,
e[)am ptom)~,& crcanr~m di~o Thcob~ldo Co- neque de )p(oEp)(copMU Santi Petri Au(bni~ (cdu,
nun, quod~coHC'ngerettpiumvenJtead acqujien- fiue de ontnt aho [uo honore quem hodte habes &
dum Regnum .Na.u.ir.c Hwrtuo Rcge Nauarr<e in antea acqminurm es Deo domn[e, per mcum
auunculofuo, vel ettimipto t~ege Nanatr.):vtue<e, <:onn!)um.Seda<iiuuaboretenere,habere, &: de-
dummododt~tus Cornes Theob~tdusRcgnun~ ha- fendere, & gucrreiarre pr.Ed~d:nmhonotemcon-
bercr de ~.ffenfu Rcgis &: vo!uhme, &t atiC]U)s ve[!e[ t[acunûoshomtnes&: fcminaSjqutvelparccmubi
contra ;pfum Contuemvcnne, &p(tCom)ttvct- a~ten'evoluerint; & factamtibi ipf~madimortum
iec \'im & v:olenttam tnfene deRegnoNnuarr.f, fineen~a~nno& commonerenomnevcrabOjSeipfe
Ego tumtemtpfumCotnicempioponcmeo; adte- veljp~quimeindecômonueun): regardatnde non
gnum N-marra; dctcndendum vin)]ter &: [uen- habeât :ted ~cnrfupcr)usfcr)pn]mefH)C[enebo,&'
dun).Sc)Ctidt.]mftqu)dem dictum TheobatdumCo- attctid~m.'cxcept:ot)iodequo[Hme<oItieicvo)ut:-
mitem C.m)p.in.x.milmuraQe,ptomini!e,&: cie:i- nstuo gritoa.ntmo, per Deum &ha:c<and-a qua-
t~ne quod me [uuabit contre omnem crentuiam tuor Eu.igcha.quod cfi:f~6t:umf<*x[oKals. Seprem-
q[).e pon![ )uctc'& mon, piXtet quam connaRe- brts~~noDomintM.ccxxtv. Sig '{' numBc-
gcm bra) en', & Dominos tuos,& LjEredcs fnos, reng!ti)deCheia)[o.S)g '{- num Bernard) de Ato-
quos hibi;bat: Lftt dte ) qua urxientes hrei.E f~&x re]i.t. 5fg '{' num Pétri de San~ Euqenja S]g
y num
t
tucu.intjtk .S.iH~then. ReoemN~u~rtxauuncutum rum Be[n.nd[ de Mon[ercga)i. Sig D.))-
(um, S: h:Eredesdere~no N~uarr~. Incutusret&c. mao)deCa(h)ione. Sig-j- num Vales deBergui.
A~ufn annuD'.)mmtt:i~dteIout5p).oxtma. ante Stgrtum Sa.noj de Liuerra. S'g num André.
P.tich. Sacerdotis&publtciviiij:ViLiferiptons.
11. E TabutartoDarLin.Aimano p.A).)fonia; tac-
ce, !:[CM A. n.8j. turocgoGmHdmmde Monce- GMW. ~f AjfûMffMMMO.
CHAPITRE XX X II.
Sommaire.

/r~r~r~Z,V~C'r~
/~r~ ~rrf/7~ ~o~ qui s'enfuit
<~<
Le ~<?~ C'<<
< ~y
T;/z~ <"o~ le Roi.
jS~
'?<?~y~ o~ /~<ro~ du
~7?<?~y c~' du ~~w~ Cardone. fr~
C~<?
~r~ ~c' /f~~j~?~~o~ ~~W~
Z.r~
G~rro~ entre le J~o~
Bearn. /~?'~ro~û~ Roi. Le

~~?<?~~ <7/ ~~y.


~fo~-

E Roi lacqucs ennuyé des mauuais deportemensde Pedro Ahonés, qui


auoit eflé caufe de la ligue concluë entre les grands dans la ville d'Ala-
gon~ fc rcfblut de rarre~er, & prenant l'occahonfurladefobeinance
qu'il rendoit à fes commandcmens, ne voulant defifter de faire la guerre dans les
terres de Valence, au preindice de la trefue, fefalfit lui mefme de la perfonne d'Aho-
nés, qui fe voulut mettre en eftat de defenfe, & enfin efchapa des mains du Roi, qui
lepourfuiuit auec fortpeu des tiens, don t l'vn aprochant Ahonés de plus prés, le tua
d'vncoupd'efpee.
11. Ce meurtre mit en alarme tous les confédérés & les villes d'Aragon, qui fe de-
partirent du feruice du Roi, parles pratiques de l'Infant Don Hernand, &: de Pc-
dro Cornci; lefguels donnerentauis de ce qui fepatfoit à Don Guillem de Monca-
de, qui ne manqua pas de venir dés aum-toit en Aragon, aucc de belles troupes; de
forte qu'il y eut vue guerre ouuerrc entre le Roi, “ 6e ic& (ujcts le Vicomte de Cardo-
ne ennemi de celui de Bearn s'étant ioint au parti du Roi. SpargoArcheuetquede
Taragonc homme de credit & parent du Roi voulut traiter quelque accord mais
cerutinutiIemétàcauiedespropoficionsmtbIentes~auiqucIles~eroidiuoicntlesSei-
gneurs du Royaume. Neantmoins apres queles parties furcntlaileesdeleurs pro-
prcsdcfordres j le Roi eut moyen de négocier par lentremiie des Prelatsl'acotnmo-
dement de Don Ramon Folch V icomtede Cardone, & de ceux de fon parti, auec
Moncadc Vicomte de Bearn, qui eftoit la feule voye qui lui reftoir pour appâter les
adirés d'Aragon, dit Surita.
III. L'accord fut arreftéle 2.3. de May 112.6. fous ces conditions:I.qucle Vi-
comte deCardone, & NunnoSanchezauec tous leurs adherans quitteroient leurs-
animofités, & la reparation des domages qu'ils auoienc receu iufqu'à ce iourlà, pen-
danrieurgucrrcaucc Don Guillcm de Moncadc, & les Barons & Cheualicrs de fora
parti, qui croient ceux- ci,Don Guillcm de Ceruellon,Guillem dcCeruera.Arnnud
de Caf~cibon, Don Ramon de Moncada, Hugo Comted'Ampurias, le Comtede
Pallas, & pluueurs autres Cheualiers. Secondement que IcVicomccdeCardonc.
oc~royeroic des trefu es pendant dix ans au Vicomte de Bearn; &: pour ion affeuran-
ce luibaillcroitenodagcscinq Barons, & les villes de Alcarras, Momblanc., Ta-
marit, Terraça & Pontons,qui citoientdcsplaccsqucIcVicomredc CardoneS:
fon frere cenoicni en nef du Roi outre quelques autres Chattcaux~ &- cinq odages
qui furent dehurés à certains Cheualicrs de la faction de Moncade,à la charge qu~
la fin de la première année on rcndroicvn Cheualicr,~ vue ville des cinq baillées en
Bbb i~
ofhge & ainfi [fuccc~tuemcnt année par année, iufqu'à la rcftitution entier~
quiieferonlacinquicfmeannée.MaisauHien cas qu'il yarriuait rupture & infra-
ction du traité, par le meurtre de quelque Cheualier du parti duVicotedcBcarn,
les Chameaux (croient conhfqués & perdus pour le Vicomte de Cardone, en telle
torte que ceux qui efloient tenus en fief ieroicnt réunis a la Couronne d'Aragon,
excepté lehcf de Pontons qui dcmeurcroit au pouuoir du Vicomte de Bearn ëetes
autres Chameaux qui croient du patrimoine & domaine particulier de Cardone,fc-
roicnt départis entre te Vicomte de Bearn, & les Barons de iafacUon. Par !c mefme
traieté le Vicomte de Cardone, & les Chcualiers de fa ligue rcuoquercn t les ftr-
mens, bornages, &:conuentions qu'ils auoient arrêté ci-deuaniauec le Roi, Se Don
Nunno, contre Guillaume de Moncade & fesaubciés;8~ en déchargèrent le Roi,
&lcComtcNunno. A même temps le Vicomte de Cardonc& les Chcualicrsde
fonparti fircnt homagepare(crit auRoi,(uiuantla CouHume de Caïalogne, &:
Don Guillem de Moncade Vicomte de Bearn fit fon bornage pour loi Se l'es confe-
derés,fuiuant le For d'Aragon.
IV. Cette paix ayant eitëiuree & arrêtée entre les Vicomtes de Bearn & de Car-
done, le Roi lacques mit tous les tbinspoHibles pour contenter l'Infant Don Her-
nand, &le VicomtedeBearn. PourcéteffetilaffcmblavnConfetldcsplus nota-
bles perfonnages du Royaume, en la ville d'Alramcn, le ï. du moisde Décembre
12.16. & auec leurauisfecrantportaenIavillcdePertufa.L'Infant Don H ernand,
Guillaume Seigneur de Bearn, & PedroCornelvindrencàIavillcdcHuctca pour
traicter leur accommodement, ayans donné auis au Roi qu'ils vouloientfe remettre
à fon feruice, & qu'ils eltoicnt marris del'auoirofrenieparle paffé. De iortc qu'il fut
arrefté de s'entreuoir en yne plaine, qui cH près d'Alcala, où le Roi fe rcndroit aucc
fept Riches hommes de (on Confeil, & l'Infant &. le V icomte de Bearn auecvn nô.
bre égal,ayans declaré qu'ils euffent eUc fore aites d'aller .1 Pertufa., fans la crainte
qu'ils auoient., que leurs ennemis ne rtilentefmouuoir le peuple contre euxnéant-
moins qu'ilsiepreicncoientdcuantlui,en qualifeSeenporturedeVanaux deuantt
leur Seigneur.
V.Ettansarriuésfur les lieux.l'Inrant après auoir fait la reucrence au Roi,luidema-
da pardôdu pane~ le fupplia dclc reccuoir en la gracc.puis qu'il citoit fon oncle, &:
auoit bondenideleferuir, &:qu'ilritlamc(mcgraceaDon Guillem de Moncade,
puis qu'il n'y auoit aucun Roi en Efpagne, qui eudvnjfi grand & fi conderabIcVaf-
ial,ù~~ M~M Rf: ~.E~M~ fCMM f~MprMc~t~ Don Guillem parla aucc vue ~mde
lubmimon, représenta la proximité que ceux de )(amailbn auoient eu de tout temps
-luecles Comtes de Barcelone, & commcilauoitcrcuqucleRoicntendoit~queIes
'.hofes panee& croient pour le bien de fon feruice; mais voyant qu'elles ne 1m plai.
ioienc pas, il le trouuoic (urpris & trompé en fon opinion, lui demandait pardon de
ia faute., & lelupplioitauHide pardonner aux cheualiers quil'auoient fuiui, lui pro-
mit qu'il ne prendroit iamais les armes contre lui.le tenant pourvn fi excellent Prin-
ce, qu'il ne foufriroit pas, que l'on tit aucun tort ni à lui, ni à fes amisque fi cemal-
heur lui arriuoit, il efperoit de fc remettreen fa bone grace par tes feruices, & croyoit
que fa bonne volonté deuoit el1re fauorablement rcceuë. Le Roi refpondit, qu'il
delibercroic
de cela auec fon Conf'cil, & fc retirant vn peu aucc fes Riches hommes
& Cheualiers, il fut conclu par l'auis de tous, qu'il deuoit receuoir ces Seigneurs à
fon feruice. Ce qui fut exécuté à mefmc temps, (ur la fin du mois de Mars au com-
mencement de l'année 12.2.7. ~leiugemenc des prétentionsde l'Infant Don Her-
nand,& des parens de feu PedroAhonés fut remis à l'arbitrage de l'Archeueique de
Tarragone, de l'Euefquede Lerida, du maiftre duTemple.
~nttt.~c.~S~S:
CHAPITRE XXXIII.
Sommaire.
<7~
~y~r~ prow~ au ~?~/ C<2~~ de faire homage <~ jRM
~M'<?~~o~~ C'<2~
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auec ~~&f.
Co/?/?~

Es affaires d'Aragon efiansappaiiees~ Guillaume de Moncadeeuclonif


de refpirer vn peu, & de paffer les Monts pour viuteribnpa'isde Bearn,
&: fes autres terres & Seigneuries de Gafcogne. De fait on trouue au
regtit:redeIaConneu:ablenedeBourdeaux,quemrIahndel'anncei2.~7.1e2.2..de
Feurieril fe présenta pardeuant Hcnri de Trubletal Senefclial de Gairogne,auquel
il promit & déclara en pleine Cour, qu'il feroit toufioursndeleau Roi Henri d'An-
gleterre Ducd'Aquitaine,ôeIuircroichomâgedes terres qu'il pouedoit en Gasco-
gne, lors qu'il viendrait deçà la mer en perfonne & pour aneurancede ce deuu&
ntexpedicr fes lettres patentes, en date à Capims du 2.2.. Feurier 12.2.7. en prefencc
de A.Euefqued'Ayre. Raimond Garda de Nauailles,R.. Arnaud de Coarrafe~Amac
de Gayro le, 0 don de B racolai, Se de pluucurs autres Gentil-hommes. La promené
de rendre cet homage, eA limitée aux terres de Gascogne, (ans exprimerparticuliè-
rement celle de Bearn, qui eftoit vne piece détachée en ce temps de laGàtcogne~
0
ainii que i'ay repreicntéailleurs. r Guillaume, auui bien que tes predeceneursSei-
gneurs de Bearn.auoitpluueursbelles terres & Vicomtés en Gafcogne, outre la Sei-
gneuric de Bearn,~auoir le Gauardanle Brulhois, les villes d'Eufe, &: Mancicd,
aucc le pats Eufan; de forte que l'on peut fbuttenir auec apparence, que cette picce
ne comprend point l'homage de la terre de Bearm
11. Guillaume~tansdoute.auoicpanëcoutecetcéannce12.2.7.a. viuierfes fujcts
de Bearn &: de Gafcogne, comme l'on peut recueillirde ce que, parmi les papiers du
MonaftcredcSaincHeandela CaHele en Martan,l'onvoid quciciv. dc&Ides de
Septembre il eftoit en ces quartiers, & nu: don à cette Abbaye de neuf Cafals de la
Dcw~~rc, oumaifbn Seigneuriale, de la difme de SainctPierredelulhac~
qui eft vn des bons reuenus de cefce Eglilc. Le nom de ce Prince nous feroit preC.
que inconnu fans le fecours d es Hittoriens, &: des a6ies edrangers ) n'y ayant qu'vn
feul acte dans le Bearn, qui i~ce mention de lui dans le Chanulaire de Sauuelade,
ou rachat d'vnarpcnc de terre en: aucoriië par le Vicomte Guillaume de Moncade,
manu A~O~~r~M~O j~Ccro/M/fM.
III. 0 rie Vicomcc qui auoif les plus rbrces inclinations rfour rAragon,&:la
Catalognc,acau(c qu'ilyauoit c~e toujours cGcue &: nourri, &: qu'it y auoit de
puiuances intelligences, Se vne très-bonne part au gouuernement ~es araires, s'en
retourneen Aragon au commencement de l'année tuS. où il fut tres-fauorable-
menireceuduRoilaLQUcs.CaL'depuisionappointcmcnt: il futcn bonne poiture
auprèsdelui,&: fort confiderédans ion Conicti~quieftoic compote pour la pluiparc
des R.iches'hommcs de rjction Dc~if~apre~ce de l'ordonnance faite par Iq
bbb
1 9 in;
Roi contre premier de lanuicrtii 8. porte ex-
les Iuifs,aux EMats de Barcelone,duEucfqucsdcCaralogne.ëedesNo-
preiféa-lent, qu'elle cit arreftéeauccl'auis des
bles, donc le premiereft nommé G. de Montecatano ~tfow~~ Bearn, (uiui de Hu-
gues CoM~W~~ &
de Nunno ~MC~.
I V. D'ailleurs la Comrened'VrgelAurcmbiax enfant venuë à la Cour du Roi,
l'année 12.2.8. pour demander iuftice contre le Vicomte de Cabrera,quide Ion poucdoic
tout fon Etrat, le Roi entra en délibération fur ce fujet aucc ceux Conter
qui eftoient fuiuant Surita, l'Eueique de Lerida, Don Guillen de Moncada Vi-
comte de Bearn & quelques autres, ou il fut arrêté que !e V icomce de Cabrera tc-
roic am~népour refondre fur les prcfcniions de la Comtcne. Mais le Vicomte ne
voulant fc prefenter, le Roi commanda la leuée de certain nombre de gensde guer-
re~&:particulierementordonnaaGuiuaume de MoncadeSeigneurdeBearn,6:1
Don Ramon de M.oncaded'anemblerleurs vanaux,& devenir ioindreles troupes.,
Il parrità. mefme temps ânes mat accompagnc.vcrsle Comte d'Vrgel, ou il prit d'a-
bord quelques Chameaux, & alla metrre le fiege deuant la ville de Balaguer, qui ett
la capitale du Comté; où le Vicomte de Bearn l'ettantvenu ioindreauec fes gens,
la place fut priïè par intelligence auec les habitans.
V. De là, le Roi marche vers Agramonc, qui fe rendit, & ceux de Pons lui en-
uoyerent leurs députés pour lui faire entendre qu'ils lui remettroientla ville, s'il
venoit en pertonnc. Maisd'autancquele Vicomte de Cardone eftoit dedans, &
que le Roi ne l'auoit point dené, ni quité fon amitié, non plus que le Vicomte celle
du Roi, comme il efloit de couflume, il ne voulut point y aller en personne mais la
Comtcnc s'y tranfporta, fous laconduitc du Vicomte de Bearn ô~ de Ramon de
Moncade qui menèrent tout le corps de l'armée, n'étant refle en la compagnie du
Roi) que quinze Cheualicrs. Ceux de la ville firent vue iortie aux approches,où ils
eurent du pire, & faifans leur retraic~e furent pourfuiuis chaudement par les ame-
geans, qui les renfermercnt dans les portes du Chafteau. Et d'autant que les ame-
nés reruibicnc de jfc rendre à la Comtene, offrans neârmoins de fe rendreau Roi, il y
vint, &: des auni coft la ville le Chafteau lui furent remis en main,fous la promeue
GueleRoiS~laComtencnrentd'eneradroict.S~denepreiudicierauxpretennons
du Vicomte de Cardone. Par ce moyen la Comceue d'Vrgel fut rcftablie en la po~-
femonduComte,~ mariée par le Roi à l'Infant Don Pcdro de Portugal: de for-
te q ue le Vicomte de Cabrera fe voyant priué par force de cét E.ftat, quita volontai-
rem eut le rcn.e de tes biens, ôc fc Hit Religieux de la milice duTemple.

I. E R.cgeftoBnrdegal.Cone~ab.ettbroA.fbt. omnem hominem, ad terram ~eftramcuftodien.


îlo. Reuerendo Domino fuo Hern-ico Dei gratia Il- dam &:pro[egendam,propofle noftroad veftrum
tuHrtRegtAngI)xDomino Htbernia:,DuctNor- commodum & honorem coram his tefhbus. A.Ept-
man'.a;,&-Aqumn)s, &: CommAndegimenf!.wil- <copoAduren(),R~imundoGarda de Naua)l!es, R.
tetmus de MontecAtanoVfcecomes Bearn. &: tam Arn. de Coarafa, R. de Coarafa, Ar. de MarCan,
(lebicxqu~m deuotSE fubie6tionistamuta[um.Do- Aymen de Grogcres Odon. de Doczet Odon.
fntna.[:oni vc(tr.):iigntficamus,nospromifidebon~ deBa[ceUey,Odon.deC&ite[bon,Amarde Gavro-
ËdeDomino Hcnuco deTrubk~i. SenetcaDo m fa, R.Ard.de Pimbns,Cern.de Ryons, Pctr. de Bur-
VAiconia ,in pten~Cu):ta,quodnosvob)S[anqmm dig. Auger. de Morlan. & &)ns pluribus ma~n~ri-
Domino noftro in perpetuum fideles eumus & de- bus. In horum te~monium dominationi veAre
uoci.eunt vos, Deo dante, venenns tn rerram Va(co- has literas nofiras mircimuspatenres, fif;[!i ~oftrt

~«<
nias.vob)S Faciemus homagium &: 6deh[ttem~<r-
<'<< ln ~'<</Cc~M /)fMt~?-tt~Cf//C"'MMe/?~
muniminerobotatM. Darum apudCap(tU5V)ge<i-
morecundodie Februar)),AnnoDomiramilieftmo
B)-tf~;7f/&«) '!?f/?f~y<<fcrf M~Mc~MKf.Et Domino duceniehmovlgefimo fepdmo.
HenncoTrubIet.Sen. veftt'obonaSdepL-omifimHS III. In VIaneis Baron, m Confittutione anni
conGhum Mottcum, &auxtl'u[n tmpendere,contt& mS.
CHAPITRE XXXIV. r
i
Sommaire.
Z~y~ Af~o~~û~o~ au Roi ~y~<?/?. Defirée par
~T jSc~y/? j c~ ~&f .2~n?/~ C~c
o~/w~jJ~j~'jJ~fo~j'T~?.II 2)<c~J~~rf-
prendre ~f~r/y. 0~
~y~/W~c/?
j6~ ordonné C~-
~~r<?j'~
7/7. Le Roie~ les C~~f~?~ la Cro~
~ro~
pour
Z.
~?f~~
de'la
main du
Les
~y~r~ ~y
Vicomte de Bearn fort
T~
commandée par le
7~.

~r~f~~
l'armée. Bearn.
f~r~fr. ~f~~T~o~. Z)~/c'7/?p..D<
/o~~ Z)~y%r
~r~
J~ Af<?~.
A~c.,
garde entre le Comte Z)f3/~
/r~
~7.
Ramon de Moncade.

c~ le
commandement de
Bearn.
~~&r

Cc~ ~~<?% j Bearn contre les A~c~f


'S~ ro; J'My~'
l'ordre du
C/0f~.
jr.
du
mort.
Ses honneurs

/'0~~
lui
Et
Co~~(~
funebres en l'armée. l'enterrement en
des A~~r~j. ~7. L a
~o~o~ ~~ûr~f~.
laume. jË~
~<7~
On celebra pour

Leurs enfans, (7~o~


Co~
E Roi Iacqucs ie voyant deliuré des troubles de fon Royaume~ <S~les
Ricombresconndcrans qu'ils dloienrfans occuparion, counUerent tou-
tes leurs pensées à l'cncrcpriie de aucique~ainûeguerre concre !esinH-
delcs. Orilarriua,quelcR.oien:ancaTaragoneacc6pagnedeGuillaumede Mon-
cadc Vicomte de Bearn du Comrc Nunno Sanchcs de HuguesComte d'Ampu-
de inuité à. dt&cr
rias, <3c des autres Seigneurs Canlogne,ruc vn auec tous fes R. iches"
hommes par vn notable Bourgeois dclaviUe.,nomme Pierre Martel, Capitaine
trc5,-vcr~eau fait dela marine; Pendant le banquet on s'entretint dela richene,&:
feruMtedcriuede Mai!!orque,quicn:laprcmierccelaplusgranded.e celles queles
anciens oncnomme~~r~. Ce qui ne rcfoudre ces Riches-hommes dciuppher
ieRoi~ qudiui pleuft d'entreprendre !aconqucn:ede rin~quc fes prcdcceueurs
auoient il fbuucntdeucignec. D'au tant plus qu'il fembloitqueFoccaHon decette
~uerre feprcicntaft de ibi-meime. Car àmemne'tempS) la nouuel!c cHoit arriuee~
que!~s Mores de cette lue, auoientpris furmerpluiieurs nauires Catalans, charges
de marchandi.fesd'vnc très-grande valcur~&: que le Roi More de Matllor que nom-
me XequeAbohite~auoitrerutede raire rendre les choies Mies, & de reparerles
dommages rcccus:quot que le Roi d'Aragon lui euu: dépefché vn Ambanadeur
pour cet e~et, à quot le More auoit tenu des difcours de mépris ayant demande qui
eftoic ce Roi qui le prcnott dcette rcttitudon, quoi qu'il fut bien payépar le repart
dcrAmbanjdeur, quirdpondit qucc'citoic le fils du Roi d'Aragon qui auoitvain-
cu les Sarauns en h rameuH.: batailled'Vbcda. LcKoldonctcrctbIutdecontenter
Icdchr de ces Barons; connderant d'ailleurs les commo~tes qui en reuîhroienc
pour toute la colic d'Eipagnc, qui feroit aucurce contre les voleri?s & depreda-
tionsde ces corfaires Mores,qui poucdoicnc les lues de Maillorque.Menorquc,
Yuine,&:laFromencere.
H. Pour cet e~et il ancmbla les RHacs a Barcelone au mois de Décembre ]2.i8.
& leur fin fçauoir fes intentions, qui furent rcceuës aucc beaucoup d'applaudiffc-
mentpar les Prelats, Seigneurs, Cheualiers, &: Procureurs des Communautés, qui
lut octroyèrent vne imppfuion extraordinaire pour cette conqudte. Outre cela
Don Guillen de Moncade Vicomte de Bearn fit offre de feruir en perfbnnc en cette
crucrre.auec ceux de fon lignage, &: de fournir quatre cens homes d'armes.iuiqucs a
ce que Maillorque&les autres 1 (les voinnesfunencgagnees.A fon exemple tous les
Prelats, & Barons firent onre de feruir le Roi aucc an'ccHon, pourueu qu'il leur fit
parc aux terres qui ~croient conquîtes. Surquoi le
Point expédier fes lettres, pro-
mettant de recompenfer vn chafcun, fuiuant les frais qu'il feroit,&: de bailler aux
Prélats,~ Riches-hommes telle portion de la terre conquife, que chafcun pou-
uoit efperer raifonnablenaent;fuiuant le nombre des Cheualiers & autres gens de
&
euerrëqu'ilauroit,reteruantpourfbi lesPalais maifbns Royales, auecicdroid
dcfbuuerainetëlur ce quifcroitdin.ribue. Etpourordonnericparcagedclaccrre
& du butin, eftablit pour Comminairesi'Euefque de Barcelone, le Comte de Rof-
nllon,le Comte d'Ampurias, le Vicomte de Bearn, le Vicomte de Cardone,&
Don Guillen de Ceruera,aucc ordre d'autgner aux Eglifes le domaine temporel,
&es rentes qu'il apparciendroic, & de choiurd'entre les aportionnés, ceux qui
refider
dcuoient dans 1' lïïe pour fa dëfente. Et fut arrefle que l'armée feroit fur pied
au quinzienTie de May prochain au port de Salou, où tcrendeuous fut donné a tou-
tes les troupes. A ces tins le Roi ie rendit au commencement de May en la ville de
Tarragone, ou la délibération prife aux EAacs de Barcelone, touchant le partage
des terres conquifes fut confirmée, parvn nouueau confentement du Roi, des Pré-
lats & Barons,refcruant d'y donner part aux Riches-hommes, & Cheualiers d'A-
ragon, qui teruiroicni en cette occafion lepouuoir de faire cette diftribution,ayant
eH.epourlorsattrtbueauxEuefques de Barcelone, & de Girone,au Lieutenant du
Maittre du Temple, aux Comtes deRouu!on, Se d'Ampurias, & au Vicomte de
Bearn.
II I. BernardAclot ancien hiu.orien de Catalogneefcrit,que te Roi Se fes Ba-
croix des mains d'vn Légat du S. Siege
rons cAans à la ville de Lerida, prindrent la
Âpoilolique, & que trois feigneurs te recommandèrent par dcnus les autres, en la
leuee de leurs troupes, icauoirl'Euefque deBarcelone, qui en:oic de grande mai(bn,
ayant auec foi Guillaume Ramon de Moncade fon Coufin, le Comte de RoniMon
DonNunno, &: le Vicomte de Bearn qui auoit les troupes fortIeMes &: bicnchoi-
fies, commandées par dix Capitaines, qui ettoicnt Barons & Cheualiers de grande
confideration en Cataloigne.
IV. L'armée en:oic composée de cent cinquantecinq gros nauires outre les pe-
tits vaineaux; dont le Roi donna le commandement de l'auant-çyarde au Vicomte
de Bearn, qui s'embarquadans vn grand nauire de Nicolas Bonei. Elle demara du
port de Salou vn Mecredi matin du mois de Septembre12.19. Ayant fait vingt mil-
le dans la mer, il fe leua inopinément vn vent fi contraire., que les mariniers confeil-
loicnt le Roi de reprendre terre; à quoi il ne voulut point confennr.depeurquc
l'armée haraffée du trauail de la mer, ne le dnupaft de ibrce que l'on cingla touccla
nuic.t auec ce vent contraire,qui fut luiui le lendemain d'vn grand orage, lequel fut
appai(ë,auancquele Soleil fe couchaft. Ce qui donna lemoyendcdécouurir l'Inc,
&: quelques places maritimes. Apres cette bonnacc.timruintvn tourbillon fi terri.
blé par vn vent contraire,que toute l'armée courut nique de ie perdre, Mais d'au tantt
queleventeAott feulement contraire pour furgirauportdePolïença,vers lequel
on faifoit voile; on changeade route,vers la Palomere.qui eft à trente millede
Maillorque, à caufe quele port citoitcommodepoury aborder, fans aucun em-
petchemenc des ennemis: De fait le Roi y entra le premier Vendredi de Septem-
bre. Mais à caufe de la dimculté du defembarquement,onconduire de nui6h les
vaineaux de l'armée, au port de Sainte Ponce.
V. Edancla.vnMoredelaPalomere quivintà lanage auerdtleRoidel'efiatdc
l'lue, qui eftoit tel, ~uiuat le rapport d'Adot~quedix mille hommes armés dcuoienc
empeicherledetembarqucmen~qu'iIscroyoiencdeuoireftre~icàlaPalomcre.Ce
More porta bonnes nouuelles au Roi, lui aeurant que cette terre lui apartenoit,
dautant que la m ere de ce Morequi eftoit fort verfée en la Magie, auoit reconnu par
fon art, que c'eitoit lui quila deuoit conquérir. Et neantmoins donna auis au Roi,
qu'il yauoic dans l'iHe, quarante-deuxmille Mores bons hommes de guerre.donc
lescinqmilleeâoientdecheual, & qu'iliehaftafc autantqu'il pourroitpourpren-
drc terre, parcequ'en cela conuftoic le gain de la victoire.
VI. A minuictoncommencaledeiembarquement,dontlebruit cft:ancvenua.
ceux déterre, cinq mille Mores à pied, & deux cens à cheual, qui efloient devines
pour empcicherla detcen te~ s aprocherenc de la coréen diligence; mais les foldats
fe hafterentauecvnetellevehemence, queles Moresne peurent les empêcher de
prendre terre. Scpccensioldacsgagnerenc lamonragnedePanfaIeU) &:s'yrctran*
cherent. Don Nunno, Don Ramon de Moncadc &: quelques autres Riches-
hommes,~ Cheualiers iuiqu'aunombrc de cinquante defcendirent à terre, fans
queles Mores micucaurre enort, que de fe mettre en e~at de combattre.R.amohde
Moncadcs'auançatoutfeul pour les rcconnoin:rc,&; fic figne qu'on lefuiuift,di-
fant qu'ils eftoient en petitnombre leurscompagniese~ancioinces, Don Ramon
fut le prcmier,quife iccca auec vn grand courage furles ennemis, qui furent ihcon-
tinentmis en route, auec perte de quinze cens, quifurent tués fur la place.
VI1. Le Roi quiauoit du déplaifir dene s'erre point trouuéà cepremierex-
ploid:, fc mit à battre les champs auec vint-cinq Gendarmes, &reuintquelque
temps après à fon logement; le Vicomte de Bearn, & Ramon de Moncadc lui
eftans allés au dcuantpourle receuoir. Eftanc retiré, il receutauis que l'on auoic dé-
couuertI'armécduRoidcMaillorque.turlecoitaudePortopi: II commanda tout
aum toftau Vicomte de Bearn, à Don Nunno, a tous les Riches-hommes,qu'ils
minent leurs gens en bataille pour efcre prefts à tous les accidens qui furmen-
droient. Le lendemain, qui efloit Mecredifurl'aube du iour, après auoir oüy Me~-
(e, dclibcrancfur l'ordre &: la dHpoficion des troupes, ily eut vne grande dispute en-
trdcVicomcedeBcarn.&Don Ramon de Moncade d'vne parc,&: Don Nunno
Comte de RomUon de l'autre, chafcun d'eux prétendant ce iourlà, le commande-
ment de l'Arriegarde.eftimansqu'iln'yauMicpointde combat à faire auec l'enne-
mi, iuiqu'au lendemain fur les logemens, que l'on deuoit prendreau Cap de la
Porrace, & chafcun d'eux vouloit eltrc mis en rang, pour edrelc premier aux coups
en cette tournée. Pendant ces altercations,cinq mille hommes de pied de l'année
du Roi, fe débanderentfans attendre aucun ordre, ni commandementde leurs Ca-
pitaines, deforte que le Roi fut oblige de fortir auec vn Cheualier pour les arrefter.
VIII. Cependant le Vicomte de Bearn, Ramon de Moncade, & le Comte
d'Ampuriasarriucrcncauecceuxde leur lignage, qutcompoloicncvn corps d'vne
Ic~e & braue caualerie, & panèrent outre, fans attendre Don Nunno, qui condui-
foitl'Arrieregarde. Mais les Mores eftoient fi proches, que l'on vint incontinent
aux mains, de maniere qu'il y eut vn combatianglanr, fort opiniattré. Le Comte
d'Ampunas, &: les Cheualiers du Temple attaquèrentles tentes des ennemis, le Vi-
comte de Bcarn, & Don Ramon, donnèrent aucc vne partie
des troupes, fur le co-
ite c-~uchc, auec vne telle roidcur que les nottres nient plier &: reculer les ennemis,
arrciterencvn
& peu le cours de leur victoire. Mais ne pouuans fouflenirle grand
nombre des Mores, quicftoienc rafraifchisachaiqucmoment, le Vicomte, & Don
Ramon, & auec eux vn autre Ricombre de CatalognenomméHugodeMatapIa-
na, & huic~ Cheualiers du lignage de Moncade, furent tués iur !a place. Le Roi
le gros de la bataille mais s'estant auancé, il rencontra l'E~e~
venoit en fuite auecquilaucrtit
que de Barcelone, dela déroute des Chreftiens, de la mort du Vicomte
deBearn,&:deRamondeMoncade.
j
1 X. Bernard Aciot parle vn peu diuerfement de ce combat, ôe dit que le Lundi.
de bon matin, le Roi citant a Sainte Ponce fit faire rcucuë de toutes (es troupes, &:
donna l'Auant~arde au Vicomte de Bearn,qui auoit aucc foi fes propres troupes,&
lacaualchcdesTempliers, que le Roi demeura en l'Arrieregardcauec Don Nunno,
& les autres Barons lefquels ayansdecouuerc les premiers l'armée du Roi de Mail-
lorque.qui cHoicforc proche,~ auec grand nombre de caualcrie~cn donnèrent auis
au Vicomte, qui corn battit rorcvaleureufc'ment. Mais reconnoiuantqueles enne-
miscn:oienc plus forts en nombre de gtns.&iu~eant que s'il pouuoitgagner vn
tertre qui cftoit proche delui, il pourroit les endommager beaucoup, il perça les eC-
cadrons des Mores, aucc vne partiede la caualcrie, & monta fur lehaut. Qu'alorsle
Maillorquin détacha douze mille Mores de chcual & de pied, qui montoientle
long du cofhu, lesquels furent mis en route par les noftres, qui ne peurent pas tou-
tes rois fe remettre fur le tertre,à caufe de l'empetchcm cnc que les Mores y apbrterent
auec le nombre de leurs gens; de forte que le Vicomte de Bearn demeurafeul auec
vn Cheualier fur ce coftau, d'ou voulant dcfccndre par vn cofcé, il ne peut le taire ?
cautedelaroideurdeladeicente.S~le tournant ailleurs pour y rencontrervn ~en-;
tier, il fut enuironné des ennemis, quilui baillerent vn fi rude coup, qu'ils lui cou-
perent le pied, en iuite lui cucrencj[bnchcual, qui tomba à terre, où ils le meurtri-
rent. LeCheualierquieitoic auec lui, nommé Guillen de Mediona, tandis que le
combat dura, fe défendit le mieux qu'il ptut, mais voyant que fon maiftreertott
more, fé fauua en fuyant. Don Ramon de Moncadc s'approchoic cepc.ndancaucc
fa caualerie, combattant courageufement contre les Mores; ma)s (on cheual ayant
bronche, &: tombé à terre,il rut tué parles ennemis. Le Ro~ ~uiuit auec les troupes
de l'A rriere-~arde,força les ennemis qui citoient fur le co(rau lef quels ic retirèrent
champ
dans la ville de Maiorquc.c~ le de bataille demeura par ce moyen aux Ca-
talans.
X. La nuid: eftant bien auancéc le Roi & les Seigneurs vifitercnt les corps
du Vicomte, &; de Ramon de Moncade teimoignant leur regret par leurs lar-
mes & le Roi promit de rocompentér lesparens vauaux des décèdes. Le len-
demain les Euefques & Ricombrcs en:ans auémblés dans le pauillon du Roi, on fit
tendredcs draps, afin que ceux de la ville ne s'aperceuncntdecequi(erailoitdans
l'armée, ou l'on fit les honneurs funebres de ces généreux & illuftres Seigneurs,
auec vne grande, quoi que lugubre &: thn:e magninceacc. Ce n'en: pas que leurs
fnucnf enterrés dansl'HÏe,quin'en:oitpas
corps encore au pouuoirdu Roid'Ara~
gon.amn qu'iltémblequeSuritaleprecend. CariaprensparlesÏ~ocesdu Marquis
d'Aycone,quelccorpsdu Vicomte,~ des huid Caualiersde la maifbn de Mon-
cadc rurenc traniporcésa la grand terre en'Catalogne, au Monafrere des Sainctcss
Croix de l'Ordre deCifleaux proche deTarragone; où les Moines voulans faire
l'Onjcedesmorts,pourles âmes des décèdes,ne tceurent crouucrdans leurs Brc-
maires
uiaires~que l'office des Martyrs.Deforte qu'incerprctans cette renconcremy~erieu-
iej pour vn tefmoignagc dela volontédeDieu, qui vouloit faire voir, que ceux qui
mcurent combattanscontre les Inndcles, pour le fcul intercu: de l'auancemcnt de la.
Foi Chreftienne, ont gagné la couronne du martyre, célébrèrent le feruice des
Martyrs. La perce du Vicomte de Bearn eltoit fi ~enûble toute larmée~ que le
Roi de M~illorqueprene par lesâUicgeans,ayantoffert de quitter l'ine, & de bail-
ler ~uKoi d'Aragon vue grandequantité de beians, le Comte d'Ampurias,les Cer-
ucllons, & tous lcsautres parens de la maifon de Moncade, s'y oppoferent, divans
qu'il falloir auoir reparation de la mort des Seigneurs de Moncade. D e fait il fut ar-
refteau Conieil,que l'on donneroit l'anautt àla ville de Maillorque~ gui fut empor-
tée par force le lendemain,qui eftoicle dernier de Décembre.
X I. LaremmcdeGuillaumecHoitnommee la ComicueGarfendejdelaquelle
il eut vn fils, & vne fille. Le fils qui fut fon heritier auoit nomGafton, & la fille
Confiance, qui fut mariée aucc Dias Lopes de Haro, Seigneur de Bifcaye,cres-
puiflanc Seigneur au Royaume de Caftille. Cette ComccucGar(endecRoicnile de
lamaifbndeForcalquier~Seauoiteipouië en premieres nopces Alfonfe Comte de
Proucncc, fils d'Altonfe fécond Roi d'Aragon. Son oncle Guillaume Comte de
Forcalquier,s'efLant (ain de la ville de Sifteron, de quelques autres places ~parve-
nantes à fa niece, le Roi d'Aragon Pierre 1 L vint à Aigues-m ortes pourappaitcrce
digèrent l'an 12.0~. D'où l'on peut recueillir, que le mariage d'Alfonfè, & de la
confbmmé
Comceuc Garicnde,eu:oit en ce temps ici. Le ieune Comte mourut
à Panorme l'an 12, o 9. après auoir conduit en Sicile, fa Iceur Confiance, pour la ce-
lebration de fcs nopees auec Frederic Roide Sicile j ayantlai1Té pour fon heririer du
Comte de Prouence, Raimon Berengerlonnls,&:dela Comtene Garfende~an
Elle e(pou(a fecondes
rapport de Surita en fes Indices. en nopces Guillaumede
Moncade, long-temps auant qu'il cufti'cfperancc delafuccemon de Bearn.

S uricâ I.<. e.t. ). ~~CM~ de ~~<<rw ~<<M ww< </c'4 ~x.tf&t j~ S urm L~. c.y.
HI STOIRE
DE BEARN
LIVRE SEPTIESME
C H A PITKh
Sommaire.
I. (7~7 fils de C~ ~/<Wf A~O~ ~O/f f~ ~~T lors du decés de
ffyf. Ses C'f~~ ~/)/ /o~ /?o~ /.< fo~<~
A~<9~ /y/o/~f., c~ s
/j.
de
'L~ff/o~j.
~r~~c~ce'o/.
(j~~T~ y~
(7~w//y/<?~
~~f~~
C~r/?~f/?ow~~ Co~?~
Bearn.
/~Mf/ le /fow~ Z~OM~fy <c/~ terre de C~rûJ, '<<?/f/?f~
fûww/f~rr~'T~/rcw~ro~7~o/f. C~ à cette oc-
f~/M//<r<?/f'L'row~jC~C'?o/A T"7<rf0~f~~
le /row~ c~ Z~y~ ~r~ qui r~/f les û~~7//o/Af
/r<?~Z,6'M/~r/~r/)f. rf~c~
f/
du
7"/y/f Roi (le 2V~< c~ (7~/?o/ ~/</ ~o/?/ que Fortanc r de
Z,f/r~/?/o~ T~j ~ro//<c' du Roi /M~ de Sadoba.

'ENTREPRENSmaintenant de donnerau public ce que uy


pcurccuctMtrtouchantGaftondcMoncadefils de Guillaume,
qui n'cH: recommande parmi IcsHiftoricnsde Poix que pour
auoirdtc le père de laComteffe Marguerite, marice a Ro~cf
Bernard Comte de Poix,&: pour auoir cftfiuiuantleur auis.
le premier de la ma~on dcMoncadc qui fut Seigneur de Bcarn,par l'élection des
Bcarnois. Ce qui les a mdmcs à cet erreur ett l'ignorance desduchofes de
décès qui auoicnc
fon pere
prccedc~ & la rencontre du ieune aagc de ce Gafton lors
Guillaume,quci'on peut iuu:irier par le partage quifut fait de la conqucitcdc ~1~,
fuiuant ce que le R.o) auoic ordonne aux EH:acs de Barcclone,&: de Tarragone. Car
la mémoire de Guillaume de Moncade eftoit en telle recommandatic'n R oid'A-
a'.
ra~on~ à toute t'armée, que cét iHuihc Seigneur ayant cite nomme pendaisia vie
o~ureÏirel'vn des arbitres &: ordonnateurs de la distribution de la dé~ouiUedes
Mores, ôe du territoire de Maiorque, on conferua cet auantage d'honneur à ibn6!s
Gaiion:le Roi ayant nome I~amon A laman,&:RamonBerengerVicomte d'Ager,
pour ettre tes Curaceurs,~ amfeer en cette qualité à l'ordonnancedu partage~ corne
remarque Surita. Il ne faut pas douter que les feruices du perene furent reconnus
en faifant cette diitribucion, & que l'onn'adiugeaft vne partie de la conquefle à
Galion fon fils qui à caufe de ce partage pofïedoit en l'Ifle de Maiorque, plu-
{teurs terres, ainhque nous aprendrons par l'acted'émancipation qu'il 6t de Con-
stance fa hllc aifnce.
M. Sa mère Gadendis prit le foin de fon education,& gouuernaen qualité de Re-
gentetouteslesterrcs ce Seigneuries apartenancesàfbn~ils: & dautant que la terre
de Bearn ettoic la plus noble & la plus conûderable, elle voulut contenter les Bear-
nois,cncômetMnc a leur HdcUté la garde de faperfonne,& prereranc a la Catalogne
l'habitation & la refidence de ce pais. Nous pouuons aprendre la venuë de Garfen-
dis en Bearn dés l'année 11 o. dans le Chartulairede Sauuelade, au moyen de l'a<chac
d'vn champ, que firent les Moines pour leur moulin de Baccarrau, pàr le confeil &
contenrcmcnc, de Dame G~tr~M~ Co~fc~ c~~MrM~OM~ ~M'MCW G~~
aumoisdeNoucmbre de l'an nec 12.~0.
111. Oul'on pcutrcmarquer comme Garfendee~qualineeComteue de Bearn;
Ce qui n'eti: pas arriue fortuitement &: par la faute conniuence,ou flaterie particu-
liere de l'E(criuain;attenduqueparmiles étrangers fes ennemis,commedans Mat-
thieu Paris Hittorien Anglois, elle eft perpétuellement nommée la ComtcjfÏc de
Bearn; Comme auHi en l'acre qui contienr la riche Se magniRquedotanon~quecet-.
te Dame ncpieutemenc liberjlement,enraueurdu Monaf~cre des Filles de S.Vin-
centdelunqueras de l'Ordre S. BenoiR, prés de Barcelone, auanc l'année 113 2.. elle
cft qualifiée Garfende Comteffe & Vicomtene de Bearn, & Dame de Moncade &
de CaHeluieil~mh que FraiDiago l'attefte, ~Mf~ dit-il, l'originalde ~pM
!ff/M! f~.f ~Mc f~F~~c ë~rfc~oMC ~oHMC D~~Mc Garfende. En Nauarrre on luicon-
icrueletitrcdeComcefIcdcBearn,dans l'accède l'inucftimrequcncThibaucRoi
de Nauarre a. Fortan f!' de Lefcun,dela ville de Sadoba ran113~ Elle-mem] e prend
auuilesckres &; qualicesdeComreue, & Vicomrejflede Bearn, Damede Moncade,
&:dc Ca~eluieil, dansl'homagequ'ellerendical'Euefqued'Ouonel'année 11~8.
D e forte qu'elle nous laiue à fbupconner,qu'en:antdégoûtéedu ~mpientrede Vi-
comccne~auiluifembloictroprbiblepourfoudenirla dignité de la Seigneurie de
Bcarn.qm en e~cr, {uiuant les ConfUtudons de Charlemagne,& l'vtage de tous les
Royaurnes,contenoiten foi les territoires de deux Comtés,aufli bien que le détroit
de deux Euciches, elle voulut adioufter à l'ancienne qualité de Vicomteue, lenou-
ueau titre de Comrcftc~puis qu'il lui eitoitmitemenc deufuiuantles loix&:regle-
mensdes fiefs. A quoiellefut daucant plus facilement porEee,qu'elleponcdoirlc
dcr&deCointcHc pendant ion premiermariage àuec Alfonfe Comte de Prouence,
&: qu'elle cM:oitiffuc des Comtes dc Fourcalquier.
IV. Or pour ce qui regarde l'adminittration des afiaires de Bearn, outre la ne-
ccflice qu'il y auoit que Gariende l'cntreprit,en qualité de mere de Gafron il y a en-
core vne prcuue, qu'elle s'en mcUoit:, tirée d'vne ac~rion affés remarquable; qui a cité
conferuée dans les papiers de l'Abbaye de la Reole en Bearn. C'efi la diipuce qui fur-
uint entre Gaiton Seigneur de Bearn, 8e Arnaud Guilhem de Marfan, V icom te de
Louuigner l'année n~.oul'onmenal'intereu:de la Seigneurie &: terre de Garos;
que le Vicdmre de Louuigner poucdoic,l'ayant reccuë de la main dela mete de Ga-
~om,ainfi que parle l'acce,qui mérite d'ailleurs quel'on en reprcfcncelafubflance,aL
c<tuie du traicté de paix qui fut arretté encre ces deux Seigneurs, après vne fafcheufe
Ccc !j
eucrrc:dont l'origine proucnoit principalement des oppre (lions que le Vicomtccd
Louuiener faifoit ordinaircméc à l'Abbé delà Rcole. De forte que Gafton quiettoic
maiftredela terre, où leMonaftereeftoit fondé, fc vit oblige de l'affilier & donner
fa protection à l'Abbé,& par mefine moyen de retirer à
foi iaCour ôc terre de Garos,
elle iiiuefti pour vn temps par
que le Vicomte Arnaud Guilhem occupoit, en ayant
Gariènde mere de Gallon. D'où s'enfuiuit vne forte guerre entre Gafton & le Vi-
comte de Louuigncr, qui attira après foi des effets tragiques & fanglans auec les
incendies & bruflemens de plufieurs maifons; de forte que ce quartier demeura fort
defolé, n'eftant refté debout que Tes Chafteaux bien fortifiés.
V. C'eft pourquoi ils traitent vnaccord^parrentremilede quelques Gentils-hom-
leurs amis commis fçauoir de Pierre de la Mote, Amaniu (on frere, Guillaume
mes
Raimon de Pius,.A.Guillaumede Labatte,R. B.de Arreuinia, A.Loup de Biclereou
Billere:& pour cet effet aflemblerétleurs Cours aulieu de Fixos.Cetteprocedure fut
fans doute tenue par Gallon, en fuite d'vn article du vieux For de Bcarn,qui ordône
ion
que les Bcarnois font obligés de fecourir leur Seigneur, Se porter les armes par
commandementhors la Prouince, en cas que fes voifins refufent de lui faire raifon,
fuiuantce qui fera conclu & arrefté entre la Cour de Bearn,& celle du voifin.On ef-
faya donc en cette conférence de la Cour de Bearn,& de celle de Louuigner,devui~
dcrlesdiftcrensd'Arnaud Guilhem Vicomtede Louuigner, auec Bernard Abbé de
la Reole, qui eftoient la fource de cette guerre. Apres que le Vicomte & l'Abbé eu-
ren't allégué leurs raiibnspardeuantSanceEucfque de Lafcar, & lesfufdics Gentils-
hommes & autres Barons du pais, qui eftoient prefens à la tenue de cette Cour;il fut
arrefté que ce procès feroit vuidé par dix preud'hommes de la terre, choifis refpeâi-
uement par les parties. L'Abbénommadefa part,DonatdeCrabos, Raimondde
Sanfoupoi3FortanerdeSalas,ArnauddeCrabos,&: Bcnrande Maferoles. Le Vi-
comte nomma Anefans de Seuin, Bonel de Milos, Duran de Pomps, Ramon de
I'a badie, Arnaud de Claueric. Ces dix arbitres ainfi conuenus & accordés, après
auoiuuré de iuger l'affaire fuiuant raifon & iuftice choifirent deux hommes faces
& prudens, amis communs des parties, pour eftre ioinits à eux en ce iugement, fça-
uoir SanccEucfque de Lafcar, & Arnaud deCoarafe.
VI. Ces douze declarcrent parleur fentence arbitrale, que le Monaftere dela
Reole eftanc vne maifon religieufe n'eftoit point obligée par deuoir &ncccfli-
tede payer cent fols Morlas àdula maiion de Louuigner, lors de l'ordination de
l'Abbé fuiuant la prétention Vicomte; Neantmoins que pour le bien de
paix, ôcpourle repos de ces dcuxmaifbns,ileftoit loifible àîa maifon de laReo-
le, de les payer à l'auemr au Seigneur de Louuigner àchafque ordination d'vn
Abbé nouueau à la charge que ce Vicomte venant au Monaflere iure fur
l'autel de S. Pierre, & promette de proteger & défendre la maifon de la Reole,
& fes ipirteliances contre tous, excepte le Comte de Poictiers de confirmer les
donationsfaites au Monaftere par les Vicomtes fes predeceffeurs, & de nelui faire
aucuntortnipreiudicc,par foi ni parles fiens. En fuite le Vicomte de Louuigacr,
pour tefmoigncr fa bonnevolonté enuers l'Abbaye lui fit donation de quatre mil-
jcarpcns de terre qu'il poffedoit au lieu d'Vfan & de Maferoles auec la Scip-rcune
de ces lieux, quine reconnoiiToit aucun iuperieur, dit l'aâe lequel fut arrefté &. ex-
pcdié dans leChafteau de Louuigner, le premier de Septembre, mille deux cens
trente-trois.
V I I. L'année fuiuantc 1254. Thibaut Comte Palatin de Champagne & de
Bric, ayant fuccedé au Royaume de Nauarre,parledecésdu Roi Sanction onclcj
Gafton renouuella l'alliance quefon pere Guillaume auoit contractée î.tiec Thi-
baut;& voulut que Forraner de Lcfcun l'vn de fes Barons & pre miers v:fl«uax qui
auoit fi Bnronic iituee fur le haut des monts Pyrenées, prochedes limites de Na-
uarrc& d'Aragon, s'obligeafl; particulièrement au feruice & vaflelage dunouueau
Roi de Nauarre, receuant de lui en fiefperpetuel, pour foi & fes héritiers la ville &
ChafteaudeSadoba,dontFortaner lui fithomage,promettantdelereceuoirap-
paifé,& courroucé;aumoisdeluilletix34.GuarfendeCôteflede Bearn>& Gafton
Ion fils fignerentt l'acle & cautionnerentla fidélité de Fortanerde Lefcun leur vaf-
fal,ainfi que l'on aprend d'vne Hiftoire de Nauarre eferite à la main; qui eft plus
exa&eencc poindt, l'auteur tefmoignant afTés d'auoirveu l'acte d'inueftiture die la
ville de Sadoba,que non pas Garibal, qui rapporte cette actionà l'année 12.47.en
termes vagues & fans aucune circonftance. Le mefme Hiftorien efcritàla main,
afTeurc que Gallon fuiuit le Roi de Nauarre en ion voyage d'O utremer,qu'ilentre-
prit Tan 1 1 3 3 fans en retirerautreauantage pour les Chrétiens, que le tefmoigna-
gede fa bonne volonté, commel'on peut recueillir de Roderic de Tolède, & de
Thomas de Valfingham.
II. Deconfilio, voluntate,
F Charti1l.S1luicl.1ta:: I V. V. I. E Chartul. Monafterij Régula.
V
&a(r."i('u Domina: Garfendss Comitilfe Beariu,& VII. Hiftotiams.RegumNau.Gat1bail.1j.c4-
filijfui Domini Gaftoms. Roderic. Toi. Walfingham.
III. Fiancifto Duigo hb.}.de!os Cofii.de Barcel.c.

CHAPITRE IL
Sommaire.
Guerr&iâcGafton contre les Anglais. IL Origine de cetteguerre. Le
(omte de Poicrou donné en apanage y ar le Roi S. Louis ajbnfrere Alfon-
je. Reuolte del PoiBeuws. III. ^Défaite de H enn Roi d'Angleterre en
Saïntonge. Saretraite<versBonrdeaux. IV. LaComteJfeGarJende,:1
& fo » 0s Gajton viennent en cette 'ville, & prennent folde du Roi d'An-

gleterre. V. Quife retire enfin 'Royaumeapres auoir ejtabli IVIolis


auGouuermment de Gafcognc. VL Combat de Molis contrele Roi
de Nauarre. VIL Cjajton baftit le Chafieau d'Ortés, quifut {km om-
ît? é le Noble} & de /Vloncade
fuite du temps me porteàreprefenterla valeur, & les genereufes en-
A
treprifes denoftre Gafton contre les Anglois qui ont elle inconnues à
noftre Prouince iufqu'à prefent;auec ce malheur neantmoins pour la
fmeerité de l'Hilloire^qucie fuis obligé defuiurelarelation des auteurs Anglois,qui
viuoient en ce temps, & qui auoientpar confequent beaucoup d'aigreur & d'ani-
inofité contre lui,à caufe des ruines que cette guerre caufoit à toute l'Angleterre;
mefmesauxEcclefialtiques,& aux Monafteres, par la fréquente contribution des
deniers que le.Roi Henri III. extorquaitd'eux, auecdiuers artifices & violences.
C'eit pourquoi Matthieu Paris Moine du Monaftere S. Auban, qui n'efpargne les
Papes, ni Ces propres Rois, lors qu'il eft queftion d'eftaler au iour, les moyens qu'ils
pratiquoient pour leuer de l'argent, n'a eu garde d'cfpargner noflre Gafton en fa
narration; puisqu'il lui attribue d'etke le motif, &l'occaf ion desfoulesque fouf-
froit l'Angleterre, pour fouftenir contre luila guerre en Gafcogne. le veuxneant-
moins apporter cette fidélité en cc recit, queie ne diffimulerai point lesconuices
dont Matthieu Pans chargenoftre Prince,les interprétant à tout autant d'éloges
d'honneur de fon induftric, & de fàvaleur, & prendrai la matière à fafource, afin
qu'elle foit plus facilement connuë.
II. Le Roi S.Louis ayant donné le Comté dePoi&iers, accreudel'Auuergneà
fon frere Alfonfc, mari de Ieanne fille & héritière de Raimond Comte de Tolofe,
fit afligner les vafTaux pour rendre l'homage qu'ils dcuoient au nouueauComte3à>
raifon de leurs fiefs. Tousles Seigneurs & Gentils-hommes s'acquiterent de ce de-
uoir, exceptéHugues Comte de la Marche, qui fut empefché" de ce faire, par fa fem-
efpoufé en premières nopces le Roi d'Angleterre, eftoit
me Ifabcaujlaquelle ayant
meredeHenriIII. Roi d'Angleterre qui viuoit pour lors. De forte qu'elle auoiten
finguliere recommandation les interdis du Roi fon fils; & preuoyantbicnquel'c-
fperanec de recouurer la prouince de Poi&ou eftoit entièrement perdue pour les
Rois d'Angleterre,qui depuis vingt ans auoicnteftcdcpoffedés dela meilleurepar-
tie, par les Rois Philippe 1 1.& Louis V 1 1 1 fi l'on fouffroit qu'elle fut baillée en apa-
nageà vn fils de France, & que les vaffaux du Comté, le reconneufTentpourleur Sei-
gneur légitime, entreprit défaire despratiques & menées dansle pais, aupreiudice
du feruice du Roi j attirant a (a raction Gcofroidc Luhgnan, &: plusieurs autres fel-
gneurs &portafon marià déclarer ouucrtementqu'il refufoit de rendrel'homage
au Comte Alfonfe à caufe que cette prouince apanenoit à
Richard Comte de Cor-
nuaillc frère du Roi d'Angleterre; & que l'inueftitureen auoit efté donnée au Com-
teAlfonfe, pendant que Richard eftoitoccupéàla guerre de laTerre-fainte. Ceftle
vrai motifdu refus, que fit le Comte de la Marche,tiré de Matthieu Paris hiftorien.
Anglois, qui adioufte auec Nangis, que le Comte Hugues appella incontinent le
Roi d'Angleterre pour le recouurement du Poi&ou.
III. Ce Roiarriuaaumois de Mai 12,41. enla ville de Royanjaffifeàremboucheu-
re de Garone,où il fe rafraifchit quelques iours, & de là s'en vint à la noble Cité de Pons,
comme parleThiftorienAnglois; Renaud de Pons feigneurde la ville,accôpagné de
la Nobleffe de Sain&onge, lui eftant allé au deuant auec beaucoup d'honneur & de
magnificéce.LeRoi d'Angleterrefortifiédes troupes de Guienne, que le Comte de
la Marcheauoit pratiquécSjs'auança iufqu'àTaillebourgen Saintonge, où le Roi de
France apres auoirafliegé,batu ôc pris fur fon chemin beaucoup de places d'impor-
tâcej qui tenoient pour l'ennemi^vint le recueillir auecvnetres-puifTantearmée: Dot
lefuccés fut teljfuiuantle récit de loinuille, de Nangis, & de Paris, que les Anglois
furent rompus & desfairs auec vn grand carnage, & le Roid'Angleterrecontraint
dclc metre honteusement en fuite,& fe retirer en la ville de Sainctes, qui eftoit tenue
immédiatement par les Rois d'Angleterre, comme membre particulier de leur do-
main e,& vne de leurs refidences ordinaireSjqu'ilsappelloient Chambres, fuiuât Mat-
thieu.Neantmoins ne trouuantpointd'affurancedansvneville^quieftoit fi proche
de l'armée viétorieufe des François, il s'enfuit le lendemain du combat vers Blaye,
auec vn extreme détordre &
conftifion,& perdit toute la Saintonge; le Sire de Pons,
& les autres vaffaux ayans fait homage de leurs Seigneuriesau Comte Alfonfe. Il lit
quelque feiour dans Blaye, & s'achemina vers Bourdeaux, apres qu'il eut apris que
la Reine Alicnor y auoit accouché d'vnefille, enuiron l'Affomption Noftre Dame.
1 V. Au mefme temps, dit Matthieu Paris & après lui Matthieu de Vveft-
monftier,vintàlaCourduRoid'Angleterre, la Comteffe de Bcarn auecfon fils
Gaflonqui droit vne femme de prodigieufegrandeur, & fdemefurémentgroife,
que fon corps euft rempli vn chariot vuide, félon Matthieu de Vveftmonftier La-
quelle disét-ils,attirée du defir d'auoir quelque partaux fterlinsdu Roi d'Angleter-
re, dont il auoit bonne prouifion, fe rendit à Bourdeaux accompagnéede foixante
Cheualiers, & s'eftant accordée àla folde auec le Roi,à treize hures fterlins par iour,
demeura longuemétàlaCour,yfaifantvne grande dépenfe,& fort inutile;attendu
que,felon la plainte des AngloiSjlaComteffejnonplus que ion fils,ne profita iamais
preiudicia grandement, & enfin l'abandonna,
aux affaires du Roi,au contrairelui
letrahitj& leruina. Orlesnnancesdel'Anglois furent tellement épuifees, qu'après
la perte totale de fes terres de Poi&ou, & les leuées extraordinairesde deniers qu'il
fit en Angleterre, ilfetrouua chargé de grandesdebtes, qu'il auoît contractées en
auxdépenfes
Gfacogne, pourfatisfaire de la Comteffe de Bearn de Gallon Ion fils,
& des Gafcons, qui letenoient en leur pouuoir, iufqu'à la fin de l'année
pourlebien 1143. n'a-
yant efté rien exploitépendant tout ce temps de fon feruice, que la pri-
fe de quelques peritcs places dans le Bourdelois.
V. Ayant arrefté vne trefuede cinq ans aucc le Roide France, il prit refolution
de faire voile en Angleterre, enuironla S. Michelde cette année 1143. Maislcs Gaf-
cons ayans pris gouft à fon feiour, qui leur eftoit profitable,,tafchoientpartous
moyés & pretextesde perfuader au Roi,qu'il pafTaft vn autre hyuexà Bourdeaux, &
& qu'il y prodiguait àleurprofit, quoi qu'à fon domage, les reuenusde fon Royau-
me. Ce que Henri nevoulutleuraccorderdefonbongré;aucontraireapresauoir
ellabli l'ordre du gouuernement de Gafcogne, & ordonné pourfon Gardien ou
Senefchal Nicolas de Molis, hommed'autorité & d'expérience,il s'embarqua dans
fes vailîeaux. De forte que les Gafcons inuentéreht vne fourbepourlerappeller,
fèignansvnequerclle générale entr'eux,dontils firent donner connoiflance au Roi,
qui rcuinr incontinent, & prit terrepourl'appaifer. Maisaufli ne s'arrefta-ilpaslon-
guement. Car il partit de BourdeauxenuironlafefteS. Remi, & arriua en Angle-
terrefurlafin du mois de Nouembre.
V I. Pendantfon abfence, Nicolas de Molis Senefchal de Gafcogne, combatit
heureufement contre le Roi de Nauarre, en l'année 12. 44. fuiuant Matthieu Paris.
On ignore le fuj et de cette guerre; n'y ayant rien qui puiffeauoir excité de la n-oife
entre cesvoifins, finon peut-eftrelepaïsde Mixe & d'Oftauarés3 quele Nauarrois
vouloit vfurper fur Arnaud Ramon Vicomte de Tartas auquel neantmoins il fit
ceflïon de fes droi&s, en confequence de ce combat, & donna aufli deuxplacesà
Gallon Seigneur de Bcarn pour le contenter l'an 1147. ainf que rapporte Gari-
bai, quoi qu'il neTace mention de la guerre précédente^ qu'en termes, incertains &
confus.
V1 1. Au refte Gafton5qui eftoit puifTant en commodités à caufe des diuersEftats
qu'il pofledoit, & qui auoit receu beaucoup dé deniers contans des mains du Roi
d'Angleterre à Bourdeaux l'an 1142. tourna fes penfées à fe loger commodément
dans Ortés qui eftoit vne ville aiîife à la frontière de fon païs, du cofté del'Anglois,
dénué de
lequel auoit plus de facilité de faire des entreprifes fur leBearn, quieltoit
eneltoitfeparépardes
toute defenfe en cét endroit, que nonpasl'Aragonois, qui
rudes & tres-afpres montagnes. Ioin6b que l'ancienne demeure des Seigneurs de
Bearn dâs le Chafteau de la Fourquie de Morlasn'cftoitpasfiagréable, qu'ellepeuft
l'arreftcr en cette ville; quoi qu'il euft la mefme commodité que fes predeceifeurs,
de iè diuertir dans les Chatteaux de Pau, de Cad cillon &d'Efcures,quiauoientla
fituation fort agréable, à caufe de lamocnitc du terroir qui lesenuircuine. Mais la
confideration d'Eftat l'emporta, auec la nature de l'afïîete du lieu, où il fitbaftirle
Chafteau d'Or tés; qui eftvn tertre haut efleué, qui commandela ville flaquellccft
comme abaruë à fes pieds) & defcouure de tous coftés cinq ou fix lieuës d'drenduë
de païs; & rapporte entierement à l'alhete, &c au plan du Chafteau de Moncade.
cri Catalogne, duquel Gafton eftoit le Seigneur propriétaire, en portoit le nom &
lesarmes, aufïi bien que Guillaume fon perc, & Guillaume Raimond deMoncade
ton ayeul Seigneur de Bearn. CVftpourquoi il entreprit l'édifice dccétotiurage que
Froifïart aveu tout entier aucc admiration lequel àcaufedefa magnificence eftoit
C c c iiij
aufli communément appellé le Chafteau Noble ( ainfi qnc l'on verra ci-defTous
dans vnefencencearbitraledel'an 12,56. Joiiileftablit fâ demeure ordinaire ôcdefes
fucceffeurs, iufqu'à cequeGafton Prince de Nauarre la tranfporta à Pau enuiron
l'an 1460.

IV. E Mattlueo Paris pag. J75. Eodcm tempo- perceiuiir. Pag. 578. Anno gratis 1143. qui eft an-
reqnxdam millier finguiarïter monftruola, & prx nus Regis Henrici 27. fuit idem Rex apud Burdega-
gtollîtudinc prodigio(a,Comiti(Tavidelicerde Btar- lim hyemans & commoransinutiliter, ComitifTa de
de, Cumfiliofuo Giftone, 8iéo militibus, venit ad Biarde & G. fillo fuo &c Gafcombusquondianasex-
regems du&acupidineftcrlingorutnquibus noue- penfas & ftipendianon modica ab ipfo Rege quem
rat Regem abundare, &
faâa conuencione ftipen- tenebant extorquentibus.
dtaria morabaturcum eos8c accepitàRege quahbet E MatthœoWeftmonaftericnfi: anno 1141. quae.
die pro ftipendio tredecim librasfteihngorum. Et dam multer fingnlariter monftruofa, cuius cadauer
nunquam Regi profuit, imo ponusobfiut, & in fi- vermibus multis hereditarium lefticam vacuam
ne détint, imo vetiusptodiditjScdcpauperauit.In- potuit oncrare, videliect Comitifla de Biarde cura
fraRege Anglix cum Regina fua dies ocioros apud filio fito Gaftone.
Butdegalim defidiolc confumente, intérim tarnen Matthxus Paris p. 560. p. 5^4. p. 573. p. 571, p.
Gafconenfescum Biarda theianris eins minime pe- 581. p. 631. Garib. 1. if. c. 4.

CHAPITRE III.
Sommaire.
Qrainte de tAnglois pour la Gafcogne, qui lui ejtoit 'utile Bourdeaux
lui donnant mille marcs d'argent. Bue le s Gouuerneur du pais. Il.
Les Cja/cons s 'ejleuent contrelui. Leur principal Chef eBoit Gaston de
Bearn. III. tfenri eH enpeinepour cette guerre & neantmoins ï ex-
cite a dejfein. I V. 1)ejirant fe ranger des torts qu'il pretendoit auoir
j
receu aBourdeaux oùil voulut arrefter (on frère Richard,lui oftantla
Gafcogne 3 & la donnant à/on fis 8 douar d. Cjaslonesloit lé principal
de ceux qui auoient fafché ce Roi. V. Simon de Montfort Comte de
Liceftre beau-frere du Roienuoyéen Gafcogne auec vne puijfante ar-
mée. V I. lyiuers combats entre Simon3 & Gaston s qui fut contraint
d'accepter vne trefue. Ce qui donna vne grande fatisfa&ion à la Cour
d' Angleterre. Trife dujîeur d' Agremont.
Es trefues de cinq ansarreftées entre les deux Rois eftant fur le point
de finir, le Roi d'Angleterre tint vn grand confeil fur ce fuj et, le lende-
main de la Purification de l'année 1147. Car il craignoit grandementt
pour la G afcogne3fur les auisaffeurés qu'on lui auoit donnés, que le Roi de France
prcparoit vne grande armée pour mettre cette Prouince fous fa puiffance: En la per-
te de laquelle, il y auoir de la honte Se du domage pour l'Angloisattendu que la
feule villede Bourdeauxlui val oit annudement mille marcs d'argent, fuiuant Paris.
Il cftablit donc pour la conferuation & gouuernement de ce pais, Guillaume de
Bueles Gentil-hommeNorman, quiauoit eftéautresfois Marelchal en la maifon du
Roi, & promettoit beaucoupde parole, fuiuant la couftume de fon pais, dit l'hifto-
rien, mais fans aucun effet.
Il. Deforte que fousfon gouuernement,,laGafcogne fut en grand danger d'c-
ftre perduë pour l'Anglois, à caufe des ioufleuemens des Seigneurs du païsjentre
lefquels le plus connderable; leplusfort, & le plus puifïant ennemi du Roi d'An-
gleterre fut Gallon le fils dela Comteffe de Bearn le plus ingrat de rous ceux que la
prodigalité Royale auoit enrichis, ainfi que parle Matthieu Paris l'aigreurduque
il faut fouffrir,dansla connoilTanccqu'il donne de la valeur de Gafton,quinous euft
eftéautrementinconnuëiauflibien que les iuftes motifs; de fon armement nous fonc
cachés, finon autant que l'on en peut recueillir des rcmonftrances des Députés de
Gafcogne, dont il fera fait mention ci-apres, qui fe plaignent des ruines, voleries
&c
oppreffions des Anglois; à qui la Proujncenepeut oppofer vn plusfort & plus
puiuant protecteur que noftre Gafton.
III. Cette émotion auoit tellement efbranlé l'Angleterre, qu'elle feruit d'vn
fuffifant fujet au Roi Henri, pourfedefcharger delapourfuite que luifaifoitfon
frere Richard pour le payement des deniers qu'il lui auoit preftés. NeVoyeT^ons pas,
lui dit-il, que cepeudeterrequimerefiedeldlamer, eflexpop dvnmmifefie danger de perte,
& que toute LGafcogne ejl de fendue par le feul boucher de Uville deBourdeaux à la deliurance
de laquelle iefun obligé d'employer des jommesimmenpi. Cequeierapporte, tantpourfai-
re voir en quelle tranfc Gafton de Bearn auoit mis l'Angleterre dés fa premiere de-
marche que pour monftrer combien il eft oit difficile aux Angloisde conteruer ces
Prouinces fituées deçà la merjpuis queles fujets, & les voifins deleurs terres eftoient
affés puiflans pour les ruiner, fans y employerle fecours du Roi de France, qui eftoit
occupé pour lors en la guerre de la Terre Sainéte. Orle P^oi d'Angleterre
de les voyant la
puiilancc de fes ennemis, encore qu'il lui euft eftéfort facile appaifer, en les
contentant fur les demandes iuftes qu'ils propofoientcontre les opprefïion^ que lui
mefme leur faifoit à efeient, pour les obliger à prendre les armes, fe donner à foi-
mefmevnpretextedechaftierlarcbelliondefes fujets; il ayma mieuxemployer vn
homme d'autorité pour y faire puifTam ment laguerre, ôcaflbuuir Papaiïi on qu'il
auoit conceuë contre Gafton & quelques autres Seigneurs en fon voyage de Gaf-
cogne, pourl'occafionque ic m'en vai reprefenter^ainiique ie l'ai recueillie de Mat-
thieu Paris.
IV. Le Roi Henry cftant à BourdeauXjfollicité par la Reine Alienor fa femme,
voulut gratifier Edouard fon fils aifné du pais de Gafcogne; Mais dautant que vingt
années auparauant, il l'auoit donné en apanage à fon frère Richard, qui en auoit
pris folennellement la pofTeiïion & receu les iermens & les homages de fes vaiTàuXi
f
Henri defira que Richard renonçait à fon droit. Ce qu'il réfuta conframmenc, &:
porta le Roi par fa contumace, à commander aux Bourdelois de l'arreftcrpnfon-
nier. MaislesGafconss'enexcuferent,tant àcaufe de l'honneur qu'ils deuoientau
fang Royal, que pour raifon de l'homage, qu'ils lui auoicnc rendu; craignans d'ail-
leurs le changement de la volonté du Roi. C'eft pourquoi tranfporté de cholere, il
eflaya de gagner les aftcétions des Gafcons, & d'obtenir d'eux par prefens ce au'il
n'auoit pu emporter parl'autorité de fon commandemen t, afin de mettre le Comte
fon frere en pnfon. Celui-ci ayant eu le vent de cette menée, fe cacha toutclanuidfc
dans l'Abbaye Saindic Croix, s'embarqua le lendemain allant Iciour, fort fecrete-
ment pour l'Angleterre, & endura beaucoup fur mer, pourn'auoir euleloifirde
munitionner fcs vaifleaux. Le Roi ayant apris le départ de fon frere, affemblaics
Gentils-hommes Gafcons, & Bourdelois, débaucha leurs affedtions du ieruicc du
Comte Richard reprefentant qu'il fouloit & opprimoit le peuple3 promectoit
beaucoup, & tenoitpeu, & leurdeelarant qu'il vouloit mettre en fa place, vn Sei-
gneur & Gardien plus doux, plus trai&able, & plus acompli, qui ettoit 1-. Prince
Edouard fon fils aifné. Et afin de les defeharger valablement des fermés & homages
qu'ils auoientprefté à Richard, il cafTa, rcuoqua, & annulla les lettres qu'il lui auoit
expédiées, touchant la donation, & l'irmeftiturc de la Gaïcogne;& promit en ou-
tre aux principauxSeigneurs, vnprcfcnt de trente mille marcs d'argent, dont il fit
expédier les lettres fecllées, &iurées en bonne &deuë forme. Eftantarriué en An-
gleterre auec beaucoup de perte & d'infamie, il extorqua des Prélats àfingulisfingu-
Utimi
cette fomme, pour acquiter fa promefTcenuers les Gafcons; contre lefquels il
conecu tv ne telle haine & indignation, qu'il recherchoit toutes les occafîons plau-
fiblcs, pour fe venger de cet afront.C'cft pourquoi il dépefcha le Comte de Lice-
ftre, ôc l'ordonna Gouuerncur & Gardien du païs, C«/Wera, pour fix ans, Iefup-
pliant, & lui enioignant tres expreflfément, de traiter rudement les Gafcons, &
domter leur fuperbej malmenant particulièrement ceux, qui tant par ce moyen, que
par autres diuers artifices, lui auoient extorqué fes deniers, dont le chefeftoit Ga-
ftonde Bearn,& la groffe femme de fa mère, ainû que parlece't Anglois.
V. D'où l'on peut voir que Hcnriauoit procuré cetteémotion en Gafcogne, au
faifoit
moyen des rigueurs qu'il exercer par le Senefchal Bueles^pour auoir fujet d'en-
uoyer en fuite Simon de Montfort Comte de Liceftre, homme généreux, &fon
verféen la difciplihc militaire, fils de cét autre Simon Comte de Montfort domteur
des Albigeois, quiauoit eu ci-deuantdesauantagesfurGafton de Bearn grand on-
cle de celui dont nous cfcriuons. OrleRois'affeuroitfurlafidelité&i'affe&ion de
Simon, dautant qu'il auoit fait cet honneur au Comte, de lui donner en mariage fa
fœur AlicnorComteflede Pembroch,auec le Comté de Liceftre; ayant mieux ay-
mc confentir à ce M ariage, qu'exposer en honte fa fœur, qui s'eftok laiflee furpren-
dreparSimon, nonobftantlc vœu dechafteté qu'elle auoit fait publiquement en-
tre les mains del'Archeucfqucde Cantorberi.dontil falut obtenir difpenfedu Pape,
Le Comte de Liceftre ayautreceu cette commiflion, furfit l'exécution de fon vœu
de pèlerinage vers la Terre faintte, auquel il eftoit obligé, ayant défia pris la Croix,
&s>eftantrefolud'abatreenGafcognelesennemisdeHenri,pafla la merauecvne
flote chargée d'hommes &c d'argent. Car le Roi n'auoit pardonné ni aux biens des
Ecclefiaftiques,ni auxvafesfàcrés, & ioyaux des Eglifes ni aux libertés &priuile-
ges des bonnes villes, pour auoir moyen de fournir l'argent neceflàire àfupporter
cette guerre. Êftantarriué en Gafcogne, il trouua Gafton & ceux defon
le faix de
parti, difpofés à le receuoir en lapofturequ'il venoit; en telle forte que tout ce qu'il
peut obtenir pendan t vne guerre ouucrte d'vn an entier ce fut d'arrefter des tréfiles
auec Gafton.
V I. Si les Anglois ne nous euffent caché les circonftanccs de ces combats, ou
bien fi nos gens euifent elle aufîi curieux de bien eferire comme de bien faire, nous
pourriôs les reprclenter au menu Mais il fuffit d'eftreinftruits par l'hiftoire de Paris
auteur du temps,que le Roi d'Angleterre & toute fa Courreceurent vne ioye extra
ordinaire, d'aprendre que Simon auoit contraint Gafton de Bearn, d'acceptervne
trefuc.Voicicommeil en parle toiirnéen François -.Environ L Nativité de lefus-Chrifî
de ïdnnèe 1 2. 4 9 Comte Simon de Liceftre reuintdesquartiers de Gafcogne auec quelques Sei~
fc

gmurs, Cheuahers, &gens de guerre qui ayans e fié employés en cepaisj auoient fidèlement ferui
le Roi. L curarriuée apporta vne ioye extraordinaire au Roi, & à toute fa Cour. Car ledit Com-
te auoit contraint vn certain trafïre f garnir G ajton fils delà Comtejfe de Bearn d'accepter des
trefues contre fon gré lequel faifant des menées &praffiqttes contre le feruke du Roi, lui auoit
fait de grands domages dejlntit & rauagé prefque toute la terre, corrompu fes fujets & di-
tterti frandulettfement & mefehamment de la fidélité qu'ils lui deuoient. Or ce Gaflon eftoit
abondant en argent, qu'il auoit retiré du Roi, lors qu'il eftoit en Gafcogne, au moyen des trom-
peufo promeffes qu'il lui faifoit. La mère trompeufe eftoit d'intelligence auec le trompeur de fon
fils laquelle auoit femblahlementa mefmc temps pris & receu du Roi enchanté Vn threfor infini,
qui auoit efiépmfe de ï Angleterre ,pour caufertapauunffement & la ruine des Prélats du Roiau-
me. Outre cela ledit Comte Simon afiifié du Jecoun des fidèles fajets du Roi, s' eflçit faifi de la
personne d'vn voleur pu blic entraiftre, & tresfangUnt
fes confins >fçauoir Guillaume Roi qui auott commis beaucoup
ennemidduJgremont duoitemprifonné
de maux en G afco^ne ,& qu'il rendre À
dans li tour de la Reole,attendantlescommandemensde Henri. Mais le Roi au lieude
Dietild gloire d\ne vifloire, qui lui es^oit arrime fumant fon de fir, commença ofinuenterauec
plus dejom les moyens de foulerfesfujets, de mettre a, fec lepuisïnefpuifdbledes richeffes d'An-
&
gleterre. Ce font les propres termes de Matthieu,quitcfmoigne par fon indignation,
la grandeur du mal que les Anglois receuoienc des armes de Gafton, & àmefme
temps fait voir le defefpoir qu'ils auoient conceu de conferuer la Gafco<me contre
lui puis qu'il nomme vi&oiie arriuée à fouhait celle qui n'auoit caufé que la trefue
de quelque mois entre Gafton, & Simon.
Mattha'usPaiispaginais. 710. 7Zj. S10. 741.731.

CHAPITRE 1 V.

Sommaire.
rR^nouuellement de laguerre. Cj aft on pris par Simon conduit
en Angleterre & remis en lagarde durR^i. I IL Jl
esloit oncle d' 'A-
lienor de Prouence Reine d' Angleterre3 comme il ïejtoitaup de la Rei-
ne Marguerite femme de Sainéf Louis3 & de deux autres Reines. I V.
Simon fait démolir le ChaHcau de Fronfac, & s'affeure de celui d*6-
gremond3 quieji Gramont fiuuant la description de Matthieu Ta-
ris. V. Simon efb defait apres le retour de Gafton,3 &fè retireen An-
gleterre3 pour demander je cours. VI. Jl retire argent du cRpiJ) &
des gens 3 du Duc de Brabant, & d* autre* Princes. V IJ.. Jl renou-
= uelle laguerre en Gafcogne 3pr end le fort de Caftillon, &fè retire en An-
gleterre. V I IL Continuation de laguerre. Tlaincle des G aftons con-
tre Simon aârefiée au 1{oyqui enuoje *vn Commiff aire fur les lieux.
IV. Simon reuient & combat les Gafcons. 'Débite des vins de G af-
cogne.
A trcfue cftât finic,la guerre fut renouueléeentre ces deuxgrands Capi-
il
taines rannécfuiuahre 1150. aucevn fuccés auantageux pour le Com-
te de Liceftre, qu'ildomta la Gafcogne, en fc rendant maiftre de la per-
fonne de Gallon. Il eft vrai que Matthieu Paris, quifeul a conferué la mémoire de
cette aâion, n'explique pas le lieu, ny le moyen dela pnfe,quUn.'cun: pas fans dou-
te oublié de remarquer, fi Gafton cuti efté pris en quelque combat légitime, ou
dans vne place affiegée. Mais il cft croyable, voire il eft neceifaire de conclurre de
fonfilencc, que Gaftonfut arreftéauecfupercherie; Henri mefine ayant reproché
au Comte Simon l'année fuiuante u 51. qu'il emprifonnoit contrel'honneftete, & la
luimrfaparole&fon
foi publique, ceux qui venoicnt à faufcondukjrArcheuef-
quedeBourdeaux&lesautresdeputezde Gafcogne ayantfaitleursplaintes de cet-
te violation de foi,qu'ils porterent au Roi, & au Confeil d'Angleterre.
1 1. Or l'auantagc que Simonreceut de cette prife, eft expliqueparl'hiftorien
Angloisences termes. L'année 1150. la Gafcognefut domptée par le Comte de Licefire Si-
monde Montfo: t, en telle forte que Gafton de Bearn lepluspmffant, ou bien vn des plus puiff ans
ennemis du Roi ayantefle pris & humilié }vint en Angleterre pari 'ordre duComte, versle Roi
fon Se'wneur, qu'il auoit offensé, qui eftoit pour lors à Clarendon ,afin de lui demander humble-
ment fa grâce pour [a Vie Je s membres & les fiefs qu'il tenoit de lui ,Je remettant entièrement
à la mifericorde, & nonàlu iujlice du Roi. Ce qu'ayant fait, iltromaau Roi Uvrace qu'il n 'auoit
point méritée; Car le ping Royal efi pour lors furmonté quand il voit les rebelles domtés à f es
pieds, fuiuant le dire du Poëte Guide. Le Roi doncreceut en Ces mains par le moyen du Comte Si-
mon quelques
Chafteaux&fortereffesdumefmeGaJlon& de fis parti fans fçauoir Fronfdc,
Egremont, & pluftews autres. Or Gaftonaprescette fubmifwn quoi que feinte, fut tellement re-
mis aux bonnes grâces du Roi par tentremife de la Reine de laquelle il Je fît parent, cuius fe fecit
confanguineum, quiljutrejlablienldpojjèjïwndefaterrefous des conditions eftroites. Quant
auComtequidefiroiten toutes chofes future lestraces de fon père il dompta en telle forte l'indolen-
ce des
rebelles, au Bordelois ,& entoutlcrejle delaGafcogne qiiïlcvafjade leurs biens Guil-
laume de Solariis, & Rujlein <& quelques autres rebelles & en fit pendre plujieurs.
III. La parenté,dont Paris fait mention,de Gafton auec Alienor Reine d'An-
o-leterre, prenoitfon origine delamaifon de Prouence,dont Alienor cftoit fille, auf
{\ bien que la Reine Marguerite fa focur, femme du Roi S. Louis, &: parente de no
ftre Galton, comme nous aprendrons ailleurs par les propres letrcs de la Reyne
Marguerite, adrdîe'esau Comte Alfonfe. Or la fource de cette parenté prouenok de
la ComtcfTe Garfendc, mère de RaimondBerenger Comte de Prouence; cjuief-
poufa Beatnx fille du Comte de Sauoye, & eue de fon mariage quatres filles Reines,
fçauoir Marguerite femme du Roi S. Louis, Alienor femme deHenri III. Roi
d'Angleterre, Sance féconde femme de Richard Roi d'Alemagne, & Beatrix fem-
me de Charles Duc Danjou frère du Roi S.Louïs,& Roi de Sicile. La mefme Com-
tcÇCc GarfendeengendradefonfecondmariageauecGuillaurnedcMoncade, no-
ftre Gafton Seigneur de Bcarn qui eftoit par confequent oncle des Reines de Fran-
ce, & d'Angleterre, de Sicile, & d'Alemagne; & Garfende eftoitleur grand-mere.
I V. Pour le regard du Chafteau de Fronfac, qui eftoit très-fort, leComtéde
Liceftre le fit rafer; & alTeura tellement le partage proche du Chafteau d'Egre-
mond, que les marchands, les pelerins Vautres voyageurs pouuoient tenir par là
leur chemin auec toute liberté, fans apprehenfion d'eftre volés, commeils eftoient
auparauant par certains picoreurs,quifortoientde cette mpifonbaftie fur vne mon-
tagne inacceflible enuironnéc de rochers; qui fouftenoient fur leurs pointes les
tours du Chafteau qui commandoit tous les valons d'alentour,ainfi que dit ailleurs
le mefme Matthieu Paris; d'où l'on peut comprendre qu'il parle du Chafteau d'A-
gramont^afin que i'en exprimele nom, felon la prononciation des Balqucs, que
l'on nommeailleurs communément Gramont.
V. La fupercherie apportée à la prifedeGafton, quoi qu'il fut reftabli & reuenu
dîAngleterre auec fatisfaéiion anima de telle forte les Gafcons, que nonobstant la
perte de ces bonnes places, ils s'afermirent dauantage à continuerlaguerre, pour
le defeharger de l'inîolence ôc de l'opprcfïion du Comte de Liceftre qui rut fi
mal mené par eux qu'il fut contraint de fe retirer en Angleterre en toute dili-
gence où il arriua rempli de confufion, leiour de l'Epiphanie de l'année jzji. ac-
compagné feulementdetrois gens-darmes montés fur des cheuaux maigres & des-
faits. Il falùa le Roi en la ville de Londres & lui demanda vn puiffant fecours
d'hommes Se d'argent, pour reprimer l'infolence des Gafcons, afîeurant qu'il lui
eftoit impoflible de continuer vne guerre fi pefanteàfes propres frais, ayantdefia
efpuifé fous les reuenusdefon Comté de Liceftre: & tafeh a d'animer le Roi par les
propres interefts,luiremertantenmemoirelepcu defecours qu'il auoit retiré d'eux
en la necefïitéde fes affaires, lors qu'il eftoit pourfuiui par le Roi de France &
l'afront qu'ils lui auoient fait, en lui extorquantfesthreforscomme par force. Il cft
a propos de repreienter enpropres termes la reiponiedu Roi,dautantqu'elle fait foi
de la fupercherie pratiquée en la perfonne de Gafton. Parla tefteDieu,Comtevou$dites
vrai, & ie Vous promets que meferuantjt bien que vous faites, ie nevous refujërai point des forces
Cuffifantes. Neantmoins les plaintes & doléances font venues véritablement wfauàmoi> que
vous emprifonnés ceux qui viennent
versvouspaifîblement, &mefmesceuxquevous apeUès de
bonne foi. Ce que le Comte niaauecbcaucoupdefermeté^&reprefentaauRoi,^
la trahi fon des Ga fcons lui eftoit dfîés conneuë, ce qui deuoitfuffire pour leur ofer taute créance.
Ce fondes paroles de Matthieu Paris.
V I. Ayant enfin retiré des finances du Roi, trois mille marcs d'argent, & recou-
uré tout ce qu'il pût de fon Comté de Liceftre, & d'autres qu'il auoit en iouï {Tance,
il prepara fon retour en Gafcogne, auec beaucoupde contentement. Et cependant
priapar lettres le Duc de B ratant, & les Princes fes voifins.de lui enuoyer ceitain
nQmbre de foldats, qu'il prometoitde bien payer; qui fe rendifient à Bourdeaux
àmefure qu'il y arriueroit. Le Duc lui enuoya fuiuant fon defir deux cens Routiers.
& certain nombre d'arbaleftriers,quivenansen toute diligence pour receuoirla fol-
dedu Comte, ahanoient après le làngdes Gafcons .-lefquelsfe mirent aufli-toft en
eftat de defen fe fans crainte niapprehenfion quelconque,dit Paris.
VII. Le Comtearriué en Gafcogne lurle Printemps, auec des troupes bien choi-
fies, & vne grande voiclure d'argent, trouua les principaux Seigneurs de Gaf-
cogne vnis & ligués contre lui, &prefts à fe bien defendre. Neantmoins il recom-
o la guerre,O& eut quelque auantageiurr eu x; en telle 11 r lortequ>après vn grand
mença vnfiegeopiniaftré,ilpritlerortdeCaftillon,qui
i i
combat, & eftoit la retraiteordi-
naire & la plus afleurée des rebelles. Apres cét cxploicl:, il reuint en Angleterre, auec
fa femme, & le Comte Gui de Lufignan troifiefme frere vterin du Roi, pour eftre
fils d'Ifabeau fa mère,& de Hugues Comte de la Marche; & abordaauport de
Dpuure, aumoisde Nouembre de l'année iiji. ayant lailféen Gafcognedeforc
bons & afleurés Capitaines pour refifteràl'efFortdes Gafcons.
VIII. Neantmoigs pendantfonfeiour en Angleterre, quoiquebiencourt,les
Gafcons reprindrentlesarmcs,&harcelèrentgrandement les places, ou il auoitlaif-
fé garnifon & à mefmc temps donnèrent auis au Roi, que ce Comte eftoit vn ho
me defloyal & traiftre^uiauoitleuéparforcefurlaNoblefle, & fur le tiers Eftat,
des fommesimméfesd'argent,fous pretexte delà necelïitéi& du pèlerinage du Roy
vers la Terre faindle, qu'il auoit conuertiesà fon profit. Ilsl'accuferentaufT^dece
qu'ayât conuoquéla Noblelfe qui eftoit demeurée dans le feruice du Roi, il en auoit
retenu les principaux parvndol, & vne tromperie manifefte, lesauoit emprifon-
nés & fait mourir de faim. D e forte qu'au moyen de ces auis fecrets, & de ces plaintes
fourdes, les deportemens du Comte furent rendus fufpeds au Roi; quia mémtéps
flatant dans cette incertitude, enuoyaà cachettes Henri de VVcnghan fon Chape-
lain hom m e fubtil & auifé, pour s'éclaircir de la verité de ces doléances, cb m e il auoit
ci-deuant commis Geofroi de Langeleïa, nour s'informer des actions de Robert de
PaflTeleue; Mais l'vn& l'autre de ces enquefteurs, ne s'acquiterent que fort legere-
mcntdeleurdcuoir. Le Comteayanteuconnoiffancedecetterecherche,futgran-
dement efmeu, & s'adreffant au Roiluireprefenta fon innocence, & lui témoigna
qu'il eftoit offencé, de ce quel'on défèroitaux rapports des perfides ôc rebelles,à ion
preiudice, qui eftoit toulioursdansle feruice & la fidélité. Mais le Roi lui fermala
bouche, en lui difant quefi fcs deportemens eftoientbons & légitimesla perquifi-
tion ne pouuoit lui nuire, mais pluftoft que fa réputation en feroit plus illuftrc, &
quil auroit vne réparation cjuirelpondroità l'oiFenfe.
IX. Le Comte aigri en fon particulier, aflembla vnepuiifante armée, compofée
Ddd
decaualcrie & d'infanterie Fraçoile,qu il auoit pris a la iolde,dcs troupes que le Roy
de Nauarre, & le Comte de Bigorre lui fournirent; & reuenu en Gafcogne, comba-
tit &: dompta la fuperbe des Gafcons.Ncantmoinsiemcpcrfuadequerauantagene
fut pasfi grand, commeles paroles générales de Matthieu Paris nous infinuënt,fans
txpreffiond'aucunecirconilance.Car iladioufteau mcfme lieu en iûite que les Gaf-
cons apres ces auantages de Simon, eftoientfi piqués, que tous généralement fc
fufTcnt retirés de l'obèiflàncedu Roi,iil'Angleterrene leur euft efté profitable,pour
vendre leurs vins & fe fuffentdonnés à vn autre maiftre. Et dautant, dit-il, que les
Gafconsont maintenant leur recours en Efpagne, fçauoir aux villes de Cordoiie,de
Seuille & de Valence qui font fous la domination d es Princes Chreftiens pour y
fairelavente 6c la débite de leursvins,d'où ils tirentlcurs commoditéspour fubfiftcr;
il cft à craindre qu'ilsncquitentenfiûlepartiduRoid'Angleterrejquilestrauaillc
auec des exactions & fubfides continuels, pour fe ranger fous l'obdflance des Efpa-
gnols.
Matchxus Paris pag. 74p. 78}. 7SS. 799. Soi. 805. Sois.

CHAPITRE V.
Sommaire.
Les Députes de Gafcogne arriuent a Londres j aceufent le (omte Simon.
1 I. Jl -vient en Angleterre pourjè iufiifier 3 & s'ajfeptre des Seigneurs du
QonfiiL I IL Sa discute auec le 'Roi dans le Confeïl. I V. Jl obtient
de continuer la guerre en .afcogne,fournitfon~trméedefol-
permifs'iondecontinuerlaguerreen
permifiion Cj afeogne }& fournitJbn armée defol-
dats François. V. Les Députés renounellent leurhomage à Edoüard
pour la G afeogne. V I. Combatentre le Comte Simon3 & les (qafeons.
V 1 1. ç^hCefcontentement du rRoi contre le Comte t qui efi neantmoins
fjuflenupar le Parlement d' Angleterre.

N la mefme année1151. vu peuauantlafeftedePentecoftejrArche-


uefque de Bourdcaux, & les principaux bourgeois de la Reole, & des
autres Cités arriucrent à Londres, & portèrent au Roi vne fanglante
aceufation contre la tyrannie,du Comte de Liceftrc, qu'il auoit ordon-
né pourGOuuerneur & cardien dupais. Mais le Roi ne voulant déférer légèrement
à leur accusation, dautant qu'il auoit reconncu leur trahifon,lors qu'il eftoit en Gaf-
cognc, dit Paris,députa le CheualierNicolas de Molis, & Drogon Val en tin pour
intormcr de leurs deportemens. Les Comminaires efians de retour rapporterentau
Roi, que le Comte en auoit traicStc quelques-vns trop inhumainement, quoi que
non fans fujet. Neantmoins on ne paffa pas outre à l'examen & difcution de cette
affaire, à caufe dcl'abfcnce du Comte. Cerefus & déni deiufticc, obligea l'Arche-
ucfque de Bourdtaux & fes affociés en la députation, de crier bien haut, & deman-
der réparation des torts qu'ils auoient reccus, proteftans auec ferment qu'ils n'obei-
roient iamais au Comte de Liceftre, mais pjulloft qu'il fepouruoiroient d'vn autre
maiftre que le Roi d'Angleterre.
I I. OrdautantqueleComteeftoitextrcmemcntdifTaméenlaCourduRoi, &
qu'il eftoit acablé du témoignage d'vn grand nombre de perfonnes, il vinc en tou-
te diligence en Angleterre:& le iour lui eftant donné pour refpondrcaux plaintes
de fcs parties, il defira que les Seigneurs qui lui eft ojentfauorables, aflïftaflcnt à ce
Conieil lçauoirle Comte.Richard qui citoit bien 211e del oppreilion des Gaicdns,
le Comte de Gloucrnie, le Comtede Herford, & plufieurs autres grands Seigneurs
qui n'cuiïcntpas fouferc que le Comte de Liceftre euft receu à cette occafion, le dé-
plaisir dontonlemenaçoit. CaroncraignoitquelcRoiquieftoitporté àfauonfer
les cftrangers,ne fit arretter le Comte & ne le fit mettre en prifon clofe, comme per-
fide & conuaincu detrahifon. Ce que ces Grands eftoient refolus dene fouflrirpas
III. Apres queSimoneutpropofefoninnocence,IeRoitémoignoitparfespa-
roles, qu'il lui efloit contraireirnaisayantreconneu,queleComteRichard, mies
autres Seigneurs n'eftoient pas de fôn auis, & que cela l'empefchoit d'exercer contre
lui la rigueur & la feu enté de l'auto rite Royale,il fe porta aux iniures & aux conuices.
Ce qui prouoquala cholere duComtc, quireprochaauRoideuancleConieil, le
feruieequ'il lui auoic rendu, l'ayant déliurédes mains des François^lors qu'il eftoità.
Saintes; & Ics prieres& commandemésquele Roi lui auoit faits lors de fon premier
voyage de Gafcogne,de ruiner & d'acablerces traiftres; la commiffion qu'il lui auoit
baillée du gouuernement de Gafcogne pour fix ans, auec promeiTedelui fournir
vn grand Oc puifTant fecours qu'il n'auoit point exécutée; ôcconcluoitquele Roi
effectua!ce qu'il lui auoit promis fuiuantla teneur des lettres, ou qu'il lui rendit les
frais employés à fon feruicc, qui eftoienttels qu'ils luiauoient couftéla ruin e en tie-
re de ion Corn té de Liceftre. LeRoiluirepartkauecimpetuofîté &iànsconfïdera-
tion, qu'il ne lui tiendroirrien de ce qu'il luiauoit promis, dautant que le Cote eftoit
vn afrc)nteur, &- traiftre,cftantpermis de romprefa parole àcelui qui l'auoit rompue
le premier. Le Comte tranfporté de cholerefc leuaiur pieds,& dit tout haut, que le
Roi auoit manifeftementmenti en cepoint, & que fans la. confiderationde fa dignité Royale il lui
feroit auoiier qù à la maie heure il auoit proféré cette parole. Ce qui anima tell ementle Roi,
qu'il reuftfaitarreftertout incontinent, fans laconnoiflance qu'il auoit queles Sei-
gneursdefbn Confcil l'cufTcnt empefehé. Cclamefmcdonnalahardiefleau Com-
te, delui demander,s'il eftoitChrcftien& s'il s'eftoiciamaisconfefle.Le Roil'afTeu-
rant, le Comte repart que vaut la confeflion fans pénitence &fatisfacShon; fur quoi
leRoi dit,qu'il ne s'eftoiciamais tant repenti d'aucune faute, qu'il euft commife, que
d'auoirreceule Comte dans l'Angleterre;de i'auoirinueftidesterres &. des hôneurs,
dont il s'eftoitpreualu contre fon feruice.CependantlesSeigneurslàprefensrom-
pirent ces contentions, & les feparerent. l'ai voulu rapporter ces circonftanccs au
menu, pour faire voir à quelle extrémitéeftoicnreduits les A n glois par la guerre de
Gaflon: outrequei'eftimequ'ilyaquelque fatisfaclion dans l'efprit du Lecteur,de
voir les mouuemens des Princes & leurs procedures enuers les Vallaux..
IV Quelquesioursapres,leRoiayant la m cfmc intention queDauid enuers Vric,
dit Paris, commandaauComte Simon de retourner en Gafcogne afin qu'il y trou-
uaft dequoi s'exercer, puis qu'il auoit caufe cette guerre, & fe plaifoit àla continuer}
d'où il rapporteroitla mefmerécompéfe que fonpere le Comte de Montfort. Auec
lapointedt:céte parole proférée en la prefence dcs Deputés de GafcognejeRoi ga-
gna leurs affections & bonaes gracis.'Mais le Comte, quiauoit beaucoup de fans-
radtion de la continuationdefon emploi,repartiobrufquemét, qu'iliroitauccgayc-
té en ce pais, fans fongerau retour, mfqu'i ce qu'il euft vaincu les rebelles, &: qu'il les
euft foubfmis aux pieds du Roi, quoi que mciconnoiiîant& ingrat. Rcfoludefe
venger, il paffa dés aufli-toft en France, où il leua des troupes, &c drefïà fon armée,
bien fournie par la faueur de tes parens &c amis,prometrantaux Cold^ts afîamés com-
me dcsCingfué's, corne parle Paris, de leur donner part
aux deipoiiilles des ennemis.
V. CependantleRoi d'Angleterre prciTé & follicitépar la Reine fa femme ,fudjit
Rrgina vxoris fax cameraU, voulut confirmer dans Londres l'inucftiture du pais de
Gafcogne, qu'il auoit donnécà fon fils Edoüard, eftantà Bourdeaux; & ayantap-
pellé les Députes de Gafcogne qu'il auoit retenus pour cet effet, leur fit preftervn
homagenouueauàce Prince,referuant pour foilaLigeance & fuperiorité principa-
le, dorninium [eu LigantUm. Edouardfut liberal à donner aux Députés de riches pre-
fens d'or, d'argent, de ioyaux,&d'habitsdefoye,& le Roi leur fit vn magnifique
feftin, ou les menaces de mettre en pieccs, ou de bannir le Comte Simon ne furent
pas oubliées.
V I. Les Députés eftans arriués en Gafcogne,nayansencore pu
faire le rapport
de tout cequis'eftokpafle'en Angleterre, trouuent le Comte de Liceftre armé très
puiflamment,& en eftat de leur faire vnafront.C'eftpourquoiaflcmblâsauechafte
quelques- vns des ennemis du Comte, qui eftoient plus proches d'eux, & leurayans
donné courage, fous l'efpcrance cju e leur nouueau Prince Edoüardrabatroit l'auda-
ce & la tcmeritédeSimon, ils afTctiiblerent quelques troupes, & attaquèrent le
Corn re furprindrent& taillerent en pièces ceux qu'il auoit mis en embufeade con-
tre eux Hc firent prifonnierleur Chef, quieftoit homme de grande confideration.
Le Comteayant receul'auis de cette défaite, parvn gendarmedechiré de coups qui
s'cftoit fauué, &c s'eftant enquisdchii fi les ennemis eftoient loin, quilui refpondit,
qu'ils s'auançoient vers lui pourle combatre, pouffe fon cheual,3 le mefle aucc les
Gafcons, & après vn grand chamaillis & vn long combat qui dura demi iournee,
retira fon pnfonnicr, & mitenroutelesGafcons, apresauoircourugrand danger
dcfa perfonne; tout l'effort s'eftant tourné contre lui, quifutabatudefonchtual,
& relcué par ce Capitaine, qu'il auoit recousdes ennemis. Or tant s'en faut que l'a-
uantage de ce rencontre, euH: rcfroidi les G afcons, qu'il feruit pluftoftà les reioindre
& réunir leurs forces enfcmble; de manière qu'ils contraignirentle Comte de Lice-
ftre à fe retirer dans vn fort Chaltcau nommé Montauban, qui eftoit à mon auis en
ces maluresqueTon voit au port de Cufac fur la Dordogne. Les Gafcons l'aflicgent
dedans, & dautant qu'il n'y auoit pointde viures, l'obligent à leur rendre tous les
prifonniersqu'il auoit faits au combat precedent.
VII. C'eft pourquoi le Roi d cfirant remédier aux troubles de Gafcogne, af-
fembla fon Parlement àLondrespourcefujet:&pritrefolutiond'ypa{Teren per-
ionnejafinde pacifier le païs; dcfpefcha Pierre Chacheporc fon Chapelain pour de-
mander permiflion à la Reine Blanche de lui donnar pailage par le Royaume de
France: qutrefufaeftrouiTement vnedemandefifote, dit Matthieu Paris. Apresce
refus,il confulte derechef fon Parlement, qui fauorifant les intentionsdu Comte
de Liceftre, s'exeufoit iur la diftance des lieux, qui empefchoitque l'on nepouuoit
eftre inftruit au vrai, dcl'eftatprefentdesaffaires declamoit contre les perfidies des
Gafcons, mefines contreleurs volerics difant qu'ils détroufToicntles pèlerins, & les
raarchans, &: fe retiroient apres le vol, dans les cauernes du mont inacceflible Se des
forts d'Egremondjquepartantilfaloitagreer,quelcComteSimonles chaftiaft,&
les rengeaftàleur deuoir, dautant plus qu'il lui reftoit trois ans de fon gouûerne-
ment à expirer. C'eftcequinecontcntoitpasIeRoi,quieuftdefirédefaireprofcri-
re le Comte Simon comme trailtre, pour donner fon Comté àvnProuençal ou
Poicvteuin, ainfi que difoit Simon, lors qu'il eut apris ces menées.

Mauhariis Paris pag. 809. Sio. 817. 815. 81^.


CHAPITRE VL
Sommaire.
1. Les Gafcons publient qu'ils veulent choifirvn autre maifire que lhJln~.
glois éprennent la Reole3 &d 'autres places s le Roi Henri commande fis
Vaffaux défi tenir prefts pour venir deçà lamer. II. Ç^frCatthieu Pa-
ris fait Gaslon l'Auteur de ces de/ordres. B ourdeaux efi réduit à l'eftroit.
III. Le Roipour contenter les mefcontens dépofe dugouuernement de
G a/cogne le Comte Simon. IV> jl ajfemble le ban & tarriere-ban de
Jes Vaffaux, & arrefte tous les nauires pour fin pajfage. Jlfait voile
auec trois cens nauiresapres auoir pourueu à la Régence du Roiaume.
V. Refcrit du Pape pour excommunier ceux qui entreprenoientfurles
terres dit Roi d'Angleterre >fous prétexte qu'il eftoit croisé. VI. Le
Doyen de Bourdeaux Commijfaire délégué excommunia Gafton, &
les Vicomtes de Fronfàc, & de Cafiillon,& mitleurterre à l'interdit.
VIL UO que le Roi rie*
Cette (èntence n 'arrefte pas Cjafton, qui voyoit
fioitpas dans les termes des privilèges des Croisés.

Vrant le Carcfine de Tannée 1x53. les nouuellesarriuerent en An-


gleterre, que les Gafcons efleués par les heureux fuccés de leurs ar-
mes^ publioicnthautementjqu'ilsnévouloientplusfoufFrirla do-
mination du Roi d'Angleterre, d'autant qu'il les trauailloit par di-
uerfescppreflionsj fans auoir c'gardàleurspriuilegesqu'il auoit confirmésauec fon
fermée. Quelques iours apres, il receutauls que la ville de la Reolefar Garone, S. Mi-
lion, ôcpluiieurs autres Cliaftcaux&fortercfTesauoientcftéprifeSj&perduëspour
lui,aucc vnc grande tuerie de fes feruiteurs. Deforte que le Roi craignancd'être dé-
pouille de la Gafcogne, aufïi bien qu'il l'auoiteftéduPoidtou,& confiderant l'im-
portance de cette Prouince, qu'il eftimoit efirela défencedefonRoyaumed'An-
gletcrre, fit faire d es proclamations par tout les Comtés d'Angleterre, portant com-
mandement à vn chafeun de fe pouruoir d'armes fuhiantfes facultés conformé-
ment à l'ancienne couftume; en telle forte que celui qui auroit quinze liurées de-ter-
re, fut en eftat de feruir à cheual quicuntquequindecimLibratas terra baberett miles fieret.
Cependant les Gafcons ayansmisleComteSimonaupetitpied,commencerentà
iè diui[cr en cr' eux, & fe fa ire la guerre,facageant & bruflant les places & Chameaux
l'vn de l'autre.
IL Et afin qu'il ne femblaft pas que Matthieu PariseuftoubliénoftreGaftonJors
qu'il décriuoit les guerres precedentes fous le nom general des Gafcons, il efmeut en
cet endroit fi cholere contre lui difant, que le premier, & le plus confiderable entrc
tous les ièditieux eftoit Gafton pourlors,dit-il,SeigneurdeBearn&dePerigort
contaminé de plufieurs crimes, pariurc au Roi, qui lui auoit pardonnéfes fautes paf-
fces, & qui s'eftoit ictté du parti du Roi d'Efpagne, pour trauailler dautatplus le Roi
d'Angleterre. Il rauagca donc vne grande partie de la Gafcogne, fuiuant le recit de
Paris, & mit tellement Bourdeaux 1 l'eftroir,'que cette ville qui auoit accouttumé
de fournir les viures S: les autres chofes neceilàires à la Gafcogne,3 commença d'en-
durer de lafaiin.C'eftpourquoilesBourdcloisaduertircntpromptemétleRoi d'An-
Dddl'1 iij
çlcterre, qu'il eftoit fur le point de perdre tout ce pais, s'il ne venoit bien-toft en per-
ionne, fe plaignans de la tyrannie du Comte de Lyceftre, qui auoit ruiné les affe-
ctions de tousfesferuiteurs.•
III. Le Roi voulant contenterles Gafcons, leur fit fçauoir qu'il feroit bien-toft
lepaflagej & fit publier par tout des defenfes que perlonne n'euft à reconnoiitre
pour couuerneur le Comte Simon, lequel il auoit dépoféàcauie des violencespar,
lui commifes contre fes fuicts: & ncantmoins lui auoit donné récompenfe pour les
trois années du gouuernemcnt, qui reftoient à expirer. Ce fut lors, dit Paris, que

autres rebelles.
parut la trahifon des Gafcons. Car ceux quiauoient toufiours témoigné leur fidélité
pendant le gouuernementdu Comte, ayant apris fadefcharge, fe liguerentauec les

1 V.Le Roi bien informé del'eftat déplorable de la Gafcogne, fit commander


enuiron les Calendes de Iuin le ban & l'arrie-ban de tous les Nobles d'Angleterre,
qui lui deuoient fàireièruice militaire à caufe de leurs fiefs, leur enioignantde fcte-
nirpreftsaueclcursarmes & cheuaux, pour faire le pafTage, & s'embarquer auport
de Pleimouth, aux ofraues de la Trinité; & cependant arrefta tous les nauires des
marchands qui eltoient à fes ports, reuenans à plus de dix mille vaifTeaux. Mais d au-
tant qu'il n'euft point le vent fauorable de trois mois, les maiftres des nauires fe rui-
nèrent de frais en Tattente,& les finances du Roi eftant en partie dilïipées, il fit lo-
«Ter fa gendarmerie dans les terres desmonaftercs voifins. En finie Roi ayant donné
LiRcgcnce&le gênerai de fon Royaume à laperfonnedefonfils
gouuernemcnt
Edotiard,àIaReynefafemme,& au Comte Richard fon frere, fit voile
au com-
mencement d'Aoull, aucc vne flote de trois cens gros nauires, & vn grand nom-
bre d'autres petits 'vahTcaux, & arriua à Bourdeaux enuironrAïTomptionNoftre-
Dame.

V. Or l'Anglois s'eftoit trouué tellement prelTé par n,oftre Gafton & fes adhe-
:ans, qu e n'ofant prendre vne afTeurance entiere fur le nombre, & le courage
qui nt de fes
expe-
vaffaux, il auoit eu recours aux armes fpiritueles du Pape InnocentV.
diervn Relcrit en date à Aiïifeletroificfmc des Calendes d'Aouft l'onziefme année
duPontificat,quireuicntàramz53.adreiTantàrEuefquedeBathonie,&auDoyé
de S. André de Bourdeaux, par lequel fa Sainteté leur ordonne d'admonefter tous
cnuahiiTent les terres du Roid'Angleterre, de celTer tous a«5tcs
ceux qui troublét, ou
d'hoftilité contrelui, attendu qu'ilauoitprislaCroix, &fepreparoitpourallcrfe-
4-ourir puiffaminent les Chreitiensde laTerrcfainde,dontilpourrojtcftrediucrti
par ces c'ntrcprifcs; Enioint aux CoinmilTaircs d'excommunier lesperfoniics des
contreuenans, & mettreleursterresàrinterdit,nonobftanttoutesexemptions, &
priuileges au contraire.
VI. LcDoycndcBourdeauxl'vndesIugesdelegués,exécutant fa commiflîoii,
admonclter Chefs de la faction, fçauoir
après i'arnuée du Roi, fit les Gaflon de
Bearn,, les Vicomtes de Fronfac, & de Caftillon, Guillaume Prieur du Mas, Ber-
nard de Ladie Maire,& les lurats de la Reole, qu'ils euffent à defifter du trouble, &
de l'inuafion des terres du RoiCroifé; & dautant qu'ils n'auoient tenu conte de fa
monition, il excommunia nommément les fufditsperfonnages, & généralement
tous ceux qui troubloient les terres apar tenantes au Roi, les fit dénoncer pour ex-
communiéspar tout le Diocefede Bourdeaux, &i'Eucfchc de Bazas,ésiours de Di-
manches & de Feftcs, les chandelles allumées, & lcsclochcsibnnantes. Et mit tou-
tes leurs terres à l'Interdit Ecclefiaflique, ordonnant à l'Euefquc d'Aire de faire le
rnefmedansi'cLtcnducdefonDioccfe.
V 1 1. Mais Gafton ôc fes aiîoçiés qui eftoient nourris en l'expérience de ces
matières, encore qu'ils n'cufTentpas vne connoiflancc entière de la discipline Cano
niquc,voyoient bien que lepretexteque de le Roi prcnoit d'eftrecroifé,& de fe prepa-
rer pourle voyage d'Outre-mer,afin ioiiir de la protection & des trcfues acordées
par l'Eglife au Concile GeneraldeClermont,duconfentementdetouslesfideles,
en faueur des pèlerins croifés, eftoit feint &fuppoféj &que cepaiîage d'Outremer
s'arreftoit en Gafcogne, pour exploiter fon armée contr'eux auec moins de reû-
ftance. C'eft pourquoi il méprifa l'excommunication, & l'Interdit prononcépar
vn luge d'ailleurs fufpecl;i 8c continua de faire la guerre comme auparauant. LHi-
ftorien Angl ois a eu honte de faire mention du fecoursfpirituel de Rome fçachanc
que la Bulle eftoit expédiée furvn fondement faux,&que la trefue du Concile de
Clermontn'auoitlieuqueduiourdudépartdespelerins; neantmoinson latrouue
inferécaux Regiftres dela Conneflableriede Bourdeaux.

I. E MattlueoParis,pag.8jS. aliisrebusàfedeApoftolicaficindultum, quod ex-


II. Exeodcrapag.837. cquibus primus & prteci- communicart,vel eorum terrx fiipponi Ecclefiafti-
puus fuit Gafto iam DominusBiarre & Percgoti, cononpoflintinterdi£to,abfqueipfiusfedisfpeciali
nuilnspollutus facinonbus, iuratus Regis, fedpe- mandaro faciente plcnam & expreflam,& de verbd
ieratus,cm pepercit idemdominuçRexne damna- ad verbuindeincluHohuiufmodi & eiuscontmcn-
retnr,qui (etianftulit ad Regem Hi(pani£e,vt plus tiamentionetrijfeuqualialiaindulgenciadiÊtïfedis,
Regem Anglorum infefiarcr. Vaftauic igitur ma- quibufcumque feu quacumque torma verborum
gnam parrem Gafcoma: & hoftem Regis animauit concellâ,per quam attnbuta: vobis lunfdiâionis ex-
contra dominumfuum Regem Anghsc,ita vt Burde- plicatio valeat in hac parte impedin. Qnpdfinon
galis,qux toti Gafcoma: vidualia confueuit mini- ambo his exequendis poteries interefle alter ve^
ftrara, cœperitegere.
III. IV. Ex eodem pag. 841.
ftrum nilnlommus exequatur. Datum Affifij ir.
Kal. Aug. Potirificatus noftri anno xi. Cuiusautto-
V.VI. E RegeftoConftab.Burdeg.A.fol.ijz.Re- ritate mandati monuimus Gajlonem de Bcarno de
ucrendo inChrifto Dei gratia Adurenfi Epifcopo, Fronptc & de Cafltllon ViceconMct "Willermum Prio-
DecanusS. AndtexBurdigal. IudexàDomino Pa- rem de Manfo Bernardum de Ladie Maiorem, &
pa delegatus, falutern in Domino. Noueritis nos omnes luracos de Régula. Et quia ipfi à perturba?
mandatnmDoniiniPapœrecepiflèinhxcverba.In. tione &inuafionenondefiftuntNos omnes ptaedi-
nocentius Epifcapus feruus feruoium Dei venera- âos Momtnittim, &c omnes alios generaliterqui ter-
bihfratriB-ithon. WiIlelmoEpifcopo,& dile<£tofi- ram & poflefîionem ipfius Régis inuadere vcl per-
lio DecanoBiirdigalen(ifalutem&Apoftolicarnbe- turbareprçfumnnt excommunicanixTius & denun-
ncdiétionem.Cum CharifiimusfiliusinChriftono- ciari fecimus excommunicatos in diœcefi Burdiga-
fter Rex Angliïilluftris Crucis aflumpto fignaculo lerifi, & Epifcopatu Vaiatenfi vnde eadem audori-
ad tr.msfietandum inTeirx fanélœ (iibfidiumpo- tare vobis mandauimus firmiter iniungendo, quate-
tenter ac vnilitci' fe accingat.perfonamipfîus & ter- nus omnes prçdiétos exconimunicetis & excommu-
ram nos conuenic ta attcnnusÀpoftolicçprote£bio- nicatosdenuncieris per totumEpifcopatum vettrum
nisprarfîdiocomnniirej quoeumdcm R.cgem Ecclc- fingulisdiebus Domimcis & feftmi» candehs ac-
fiaRomanafincera in Domino afïecHonc comple- cenfis& pulfatis catnpanis. Et quiacrefeente con-
ûitui'i&intci: ceteros orbis Cathoiicos principes, tumacia crefcére debet & pœna, Nos tenas om-
Deo ac fibi eft expeita deuotio. Ne igitur tam pium nium prœdi£tarum Ecclefia(ticolupporuimusinter-
votum tamquelaudabileîpfuis Regis propofitum, didl:o,vobis mandantes fub pœna fulpenfiomsabin-
per aliquorum infolcnnamimpediri contingat Dif- greiTu Ecclefix, quatenus infrà 06I0 dies poft recc-
cretioni veftra; per Apoftolxa feripta mandamus, ptionem pi sfentui m, fi ngulis eorum terras, velpof-
quatenus omnes îllos qui communuer vel diuifim ïèfliones habennbus jn Epifcopatuveftro pra;djéto
pra:fatum Regem, aut terram eius inuadere velper- fcirefaciatiSj&nosper hteras veftras patentes fa-
turbare quacumque temerirate prîeiump(èrint, mo- pcrpr.tmiffiscertificetis,icaquûdvos &ipfi de hu-
nitioneprcEmiira,perexcommunicanouisin perfô- iufmodi excommumcationis& interdifti ienrennis
nas,& interras eoium Interdi(Sirententias,àpertur- latis certitudinem plenanam habeamus. Quod fi
batioue & muaiionc fupraàiûis fitut pioterui- non fecencis nouemtis vos effe ftatim poft pr<e-
tas eorum exegsnt excommunicatos vbi expédie diftos odto dies eadem audtpritate ab îngreffii Ec-
videritis, folennicer vfque ad fatisfa£ticmem con- cle/ixfufpenfbs. Darumapud Vafattum m Fefto S.
gruamminciarunonobltaiitefialiquibus eorum in Apoftolianno Dcmini M. c c. i i i. l
CHAPITRE VII.
Sommaire.
Henriâpre* eftre arriuéa Bourde aux gela Reole.Les rebelles ejtoient
nommés Gaftonois ceft à dire ligués auec Gafton. IL gafton fait
gue auec le Roi d'EJpagne,&>folhcitefunfecours pour lei afiegés. fis fi
défendent auec beaucoup de valeur, & iettent dans le camp auec leurs
machines tdes pierres 3& destraicls d'vne grandeur 'deme furie. Jlsfe ren-
dent enfin à compofition. IIL Tretenjtons du Roi de (aflillefurlaGaf
cogne 3quiauoient obligé Gafton de Je liguer auec lui. I
V- Ambajfade de
l'Anglois 'vers le Roi de Caftillepourtraicterla paix. fl continué cepen-
dantlaguerre,3apege& prend le fort de Benauges,& fait porter d'An-
'vignes efi appelle par
gleterre toute forte de proui fions. L e degaftfait aux Simon
les Çafcons comblât de femmes. V Le Comte fortifia l'armée
de f es troupes. L'SJftagnolentend aux proportions de paix. LesGaf-
cons s' accommodant auec l'Anglois. VI. Entreprife de Gafton fur
Bayonne, qui eftoit la féconde ville de Gafcogne 3 félon Matthieu. VLL.
Liçue d'Arnaud Guillaume d'Agramont auec Gafton3 qui lui donne
mille fols Ai or las de penfkn af ignée fur Sauueterre.

Enri apres fon arriuée à Bourdeaux mit fon armée en campagne, &
le fiege deuanr Ja viile de la Reole, où plufieurs des Gaf1:onois fes en-
nemis s'eftoient retirés. le les nommé Gaftonois, après Matthieu Pa-
ris,quiles defignefous le terme de G~OMM/~ & afin d'oirer le foup-
çon que ce ièroit ledéfaut de l'imprcflion, de fubfticuer Gaflonenfespom Gafconenjès,
Matthieu de Vuemonflierqui eft l'ancien Abbreuiateur de Paris a retenu la leçon
de Gaflonenfes. De manière qu'il ne faut point douter, que les confédérés auec Ga-
fton de Bearn neportaiTentlc nom de Gafhonois.
I 1. Gafton neantmoins iugea qu'il ne deuoit pas enfermer fa perfonne dans la
ville de la Reole, mais qu'il ciloit obligé comme Chef de la ligue de procurer vn
prompr & puilTant fecours, pour s'oppofer aux forces de toute l'A ngleterre3animées
de la prefencedu Roi. Il s'adreffa donc au Roi d'Efpagne,duquel il le fit ami & allié,
afin que l'employé les termes de Paris & luipromitla poiTcflion de la Seigneurie
de Gafcogne qui d'ailleurs à fon dire, luiapartenoitdedroi£t. Les afliegés fous l'eC-
perancedufecours,fe de'fcndoienc auecvn grand courage & opiniaftreté, iettans
continuellement dans l'armée auec leurs engins & machines de guerre, de grofTes
pierres de meule,& des traidls d'vnegrandeur démefurée que l'on enuoya en An-
gleterre comme vne rncrueillc, auec quoi ils faifoient vn grand maflacre desaflie-
geans. Mais après auoir donné fouuent auis au Roi d'Efpagne de l'eftat de la ville, Se
î'auoir lupphc de les afliftcr comme fcs fidclcs fuj cts & vaffaux voyans que fon fe-
couri tardoit,ilsfc rendirent à l'extrémité, fous des conditions fort auantageufes,
n'ayans receu autre dommage pendant le fiege, que le degaft de leurs vignes.
III. Or Gallon auoittraictéaucc le Roi AlfonfcdeCafhlle(que!cs Hiiloriens
nomment Roi d'Etpajine) dautantquece Roiauoit des prctenfionc fur la Gafco'-
gne, en vertu de la donation quelc Roi Henri II. d'Angleterre auoit fait à fa fille
Alienor mariée au Roi de Caltille Alfonfe le Noble, que les Rois Richard &Ican
auoient confirmée; & pour raifon de laquelle nous auons veu que ci-deuantGafton
Seigneurde Bearn grand oncle de ce Gafton, auoit fuiui le parti du Roi de Caftille.
1 V. Le Roi d'Angleterrecraignant que cette intelligence& alliance de Gafton
neluinttentiercmencpcrdrc la Gafcogne, enuoya lEuetque de Bathonie, ( qui eft
neantmoins dénommé Pierre Euefque d'Erford en la Charte du Roi Alfonfe ) Se
Iean Manfel fon Chapelain,vers le Roi de Caftille,pour trai&er la paix auec lui, &
demander en mariage la foeur vterine d'Alfonfe pour Edouard fon fils aimé & he-
ritier prefbmptif de ià Couronne. Tandis que les Ambaflàdeurs cftoient dans
cette pourfutte, Henri attaquoit les places plus importantes qui eftoient occu-
pées par fes ennemis, ayant en fuite de la prifede la Reole,arn*egé& pris auec des
trauaux & des frais infinis, le fort de Benauges. Et dautant que dans fon armée Si
dans toutela G afcogne, il y auoit vne difete générale de bleds, vins, chair &poif-
fons, il fit charger vne grande flote de vaiffeauxremplis de toutes ces prouifions,
dans l'Angleterre, qui payoit les folies de toutes les prc-uinces & contrées voifines,
fuiuant la plainte de l'Hiftorien Anglois, ayant efté totalement efpuifée d'hommes,
de viurcs, d'armes, & de finances. Le Roi fevengeoit furlesGafcons, enfaifantar-
racher les vignes, & rafer les maifons des rebelles quiattribuoient ces actions à laf-
cheté,prenansle degaft des arbres,& les embrafemensdes maifons, pourvn combat
de vieilles femmes, & non pas d'hommes, Exterminiumplantarum& domorum incen-
dia }pugnam anïlem
non virilem reputantes.
V. Cependant Simon Comte de Liceftre vint de France en Gafcogne, auec de
belles troupes qu'il y auoit leuées, & offrit fon feruice au Roi, quilereceut auec vn
contentement dautant plus grand, qu'il n'auoit pas occafion de fe promettre vne
telle franchife du Comte. Sa venue, les nouuelles compagnies qu'il mena, & l'auis
quel'onreceut du cofté d'Efpagne que le Roi de Caftille entcndoit aux propofi-
tions de paix, porterentles Gascons, qui font amis de Fortune, dit Paris, àtrouuer
chafcunfesauantagesdanslabonne grace du Roi. De forte que cela lui donnale
loifir de pafTer la Fefte de Noël de l'an n 54. qui eftoit le commencementde leur an-
née, en la ville de Bazas^oùil comblales Gafcons de les libéralités, en habits,& en de-
niers.
V I. N eantmoins noftre Gafton ne voulut point ferelafcherfi foiblement de fon
premier deffein; au contraire ayant alTemblé quelques troupes, enuiron la Fefte de
la Purification de cette année 11 54. à conter à l'Angloife depuis Noël, efTaya d'oc-
cuper la ville de Bayonne, & d'y mettre garnifon,Voulantà mon auis ou faciliter le
paffage
Matthieude l'armée de Caftille ou fe faire confiderer au traiété. OrBayonne,dit
Paris, eft vne opulenteCité, affife fur la mer, & lafeconde ville de Gafco-
gne,con(iderable pour fon port, & tres-bien pourueuë de nauires, d'hommes de
guerre & de marchans, particulièrement de ceux qui font le commerce du vin.
Mais la plus grandepartiedes Bourgeois haïïfoit le Roi, à caufe des continuellesop-
prefllons qu'ils reccuoient en Angleterre. Tant y a que l'entreprife fur cette ville ne
reùiïitpoint,encorequ'vnepartiedesgensdeGaftonfufTent entrés dedans, dau-
tant que le menu peuple,quiauoit de larïe&ion pour le Roi d'Angleterre, prit les
armes pour lui, ôcrepoufTafes ennemis, dont quelques- vns furent chaftiés.
VII. Ienedoisometreencelieu,queceuxquieftoientliguésauecGafton,le re-
connoiffoient non feulement commeaflbcié, mais auffi comme chef, Seigneur, &
protecteur, auec vne entière dépendance de fes volontés, pour fuiure le parti qu'il
voudroit de Caftille, ou d'Angleterre; ainfi quel'on peut voirpar le trai&é qui fut
arrefté l'année 1153. entre Gafton, & Arnaud Guillaume d'Agramont, fils deGuil-
laumeBcrtran,dontilaeftéparléci defïus. Par lequel Arnaud Guillaume s'oblige
de luv obeïr de tout fon pouuoir & d'embraiïcr tel parti qu'il voudra d' Angleter-
re, oudeCailille,iTioycnnantpcnfion, ou recompcnfeàla difcretion de Gafton.
Et réciproquement le Vicomte promet de lui eftrc bon Seigneur de ne tiaic"ler au-
defqucls il l'auroit engagé fans l'y comprendre;
cune paix auecceux en la guerre
& lui donne mille fols Morlas de rente, qu'il lui aiTigna fur fa Bailie deSauuacrrc.
Etdautant que cet a&eefl conceu en langage Bearnois, fuiuant l'vfage de ce remps,
ie le mettrai en ce lieu, pour contenter la curiofité du Le&eur. Conegude caupfie que
Nos Maman Guilem d'Agramontnos em encombentads <*r autreutts a bone fee, Ces mal en-
<ran>ai> vos En Gafton per la grana de Dm Vefcoms de Bearn en tal maneïra que nos p~
guiam & compilant Uvojira voluntat en totes caups ,ànoftre létal podtr ,& prenaam a<jue-
re ftnhorieyque vos vulbads prener d'Angleterra o de Cafiela>al? aiço que Vos nos farads dur
rende, à benfeit a vofîre medixe conegude. Et nos en Gaflon prornetem & autreutm à Vus
NamctuGurfein,qii'cusJïumBon pnbor, & dretd, & cahal, a nofterkial poderen rotes eau-
ptSyCT que Pats ni acord nofafam ab nul home ab cui per nos epds entrat en guerre,^mengs
de vos. Et da m Vos & .tftonam Vos mil ps MorÏM de rende, Çober U Bdihe ncjira de Sanue-
tetra, qu'eus fie tengut de pagnarquiqui Baïlenefe^ totes Paphes. Et perche totes aquejles eau-
Ces& fendesfaubem,&compliam, & tiencam bonaments fes tot contrajl que no y metam,
auemac tarât Nos Nœrnau Guilem ab v. cauersfober S. Euangelis deDiu tocats corporald-
ments3 lofcjuoaus fon NÀuger £ Agramont &En Bern. nojiresfrairs, & Narnau de Cala-
ndyÇyNarnau Lup de Sent Marti. Et nos en Gajlonauem ac mratperlo meâix combent. Ejlen
prometum audit PJarnau Guilem, que Ji nuls home lo fa fe mal ni tort, niu tribaûhaue, & edne
fermaue dreid en nojlra man, que nos Ion aïudem eu nemparem bondrnents cum au noyer. Et à
mdior fermetat & tejiimoni devertad auem nepartid aqueftas letraiper A.B.C.& fagera-
des de noflerspigcls. Aco fo feit a, Saitbaterrd lo aijaus deuant Pentacojle,en prefentia den Bern.
de laces, &denVidaldeToloj'a,&denper Bem.pnfrai> &den Bern. deTolcfa,&den
V^v. Bru, & den Colom de Baubio IuratsdeSaubaterra & de Bern.de Campuvuha qui de
per
mandamentde nos Gafto aquefiasletras epriuo. Anno Domim M. C c L 1 1 1.

I. E Matthœo Panspag. 841. Iufllc illico Regu- trare.eamque fibi occupare. Eft autem Bahannia
tam obfidioncvallari vbi quamplurimumhoftiuin cmitasopulencalupramaie (ita,Secnxdai» tata Gaf-
fuorumGaftonenfiumlautabant. Ipfc Gafto ad Rc- comd, portu & nauibus,vuisbcllatoribus pra-cipuc
gem Hifpanixcutus Ce fecit âmicum & affinem con- mercatonbus vinanis optime communica. Sedple-
fugtt, Gafconis qux eum vt dicebat iure continge- nque de ciuibus Regem oderant pro crebris in An-
bat ptoiïiittensdominmm,pag. 845. 849.851. 851. glia irrogans fibi iniuriis. Vndc admiffis quibufdam
VI- Pag.854.Eodemannoi2.54-circaFeftutnPu- hoftibus, cum ciuitaspatuiflerdilcrimini, compre-
nficationis B. Marias Gafto de Biarre congregata henlifuntàfidelibusRegis perplebelos ciuitatis qui
hoftium Domini Regis mulntudine,attentauit te- Rcgem dilexerunt,multl eorum qui fic intiauerunt
mctèciaitatepBahannisfediuofc, & hoftilirenn- pcodicores,Scpro meritis funt pumti.
CHAPITRE VIIL
Sommaire.
Taix arreftée entre l'Angloi*,& le Cafiillan auec le mariage d'E-
douard 3 & delafœurd' Alfonfe. Triuilege accordé aux Pelerins par
Alfonfe d'acheter leurs <viures fans l'entremifè des ho/tes. IL Le
TraiEtè auecG afton 3& les autres Gafcons arrefté. L'Anglais s'obli-
ge de leur reparer tous les dommages qu'ils auoient receus pendant la
guerre.
lit. Edouard va en Efpagne3 efpoufè Alienor fœur d' Alfon-
fe qui le fait Cheualier3 & renonce de nouueau enfafaueurauxdroiffs
qu'il auoit fur la Gafcogne. IV. lugement de Matthieu fur cette al-
liance3 qui mefprife les EWagnols & fur la guerre de G afeognequ'il af-
feure auoir ruine l 'Angleterre. V. Henri retourne en Angleterre, & t
Edouard s'arrefie en Gafcogne. VI. Gafionefifait Cheualierpar le
Roi Alfonfe3 & nommé par •vn ancien Auteur Espagnol 9auant Ro-
dolfeje Comte de Ifapjbourg Chef de la maifon d' Autriche. VIL Ga-
ftoneft defehargé d&s ferments que lui & fespredecejfeurs auoient fait att
Roi de Cajtitte, a raifon de la Gafcogne.

Es AmbafTadeurs d'Angleterre obtindreht enfin, apres vne longue Se


ennuyeufepoursuite,l'amitié & l'alliance d' Alfonfe qui demanda auec
paffion de voir le icunc Prince Edouard, afin de lui tefmoignerfa bonne
volonté, de lui bailler folcnncllcraent de là main le cordon ou ceinture de Cheuale-
rie. Ce qui mit Henri en quelque défiance,,iufqu'à ce que le Chapelain Manfel lui
eutrendu tefmoignage de la finceritéd'Alfonfe; duquel ce Chapelain auoit obtenu
quelques priuileges en faueur des Pèlerins de S. Iacques fçauoirqu'il leur fufi; loifi-
ble de feloger à leur difcrerion, dans les villes de TobeifTance du Roi d'Efpagne &
d'acheter leurs viures/ans l'entremife des hoftes qui griueloient les pafTans. Ce qui
fc pratique encor auiourd'hui enuers tous les eftrangers dans les hofteleries d'Efpa-
gne. La paix, alliance, confederation,& ligue défenhue entre les Couronnes d'An-
gleterre & de Caftillcj fut conclue le dixiefnle des Calendes de May 1154. en la ville
deTolcdc3ainfiqucronpcutapprcndrederextrai(5rderacT:edepaix,quifetrouue
aux Regilïres delà ConneftabliedeBourdeaux. La lettre de cette alliance fut fecllée
d'vne Bulle d'or, qui pefoitvn marc d'argent, au rapport de Matthieu,3& deliuréo
outre la renonciation des droidh de Gafcogne,
aux AmbafTadeurs contenant en
laquelle Paris eftime auoir elle expliquéeauec trop de folennité c'efl: à dire en bon
François, aucc vn peu d'oftentation.
1 L Une but point douter, que l'accommodement de Gafton& de [es partifàns
auec l'Anglois, ne fuit arrefte à mefme temps mais l'Hiitorien Anglois aeu honte
de l'inférer en fes Annales. Neantmoins il a elle enfin obligé d'en faire
mention en
la page 905. difant quc lc Roi de Caftille auoit elle le médiateur de la paix entre le
Roi d'Angleterre, & les Gafcons qui auoic elle rédigée par eferit; & par article ex-
prés les priuileges de la Prouincecoufifmés:dontla Charte eftoitenregiftréeau liure
des Additions fous la marquedes EfpéesCroifees. Ilauoiieplus particulièrement en
la page 5 z 5. que par ce uaitté de paix, honteux au Roi d'Angleterre il s'efloit obli-
gé de réparer aux Gafcons tous les dommages qu'ils auoient receus depuis fon arri
uée de Gafcogne.
III. La paix ainfi conclue Scarreftée de toutes parts, le Prince Edouard s'ache-
mina vers l'Efpagne, & arriua à la Cour du Roi Alfonfc qui el10it à Burgos: où il
cfpoufa publiquement l'Infante Alienorieune fille focur du Roi; qui voulut de fon
cofté recompenferle merite,la grace, & la beauté finguliere du icune Edouard, en
lefaifontCheualier,& accordant en fa faueurvnecelliondes droits de Gafcogne,
laquellemeshui eftoit inutile après la première; N eantmoins Paris l'accepte comme
le titre de cette renonciation qui a elle' conferuée en extrait dans les Regiftresde
Bourdeaux & oùileftfait mention de la Cheualeriequ'Alfonfe donna le mefme
iour à fon beau-frere Edouard en dateà Burgos le premier de Nouembre1154.
I V. Edouard eftant de retour à Bourdeaux auec fa femme, Henri fon père lui
donna en faueur du mariage la Gafcogne, Irlande ,Vvalles,Briftol, Stanford .,&:
Grade, & prépara fon palfage versl'Angleterreaucc autant de fatisfa&ion comme
s'il euft expediéauantageufemcntvnc grande affaire Au lieu que les plus auifés efti-
moienr, que d' vn codé cette alliance d'Efpagne eftoit inutile à l'An gleterre, à caufe
dcl'éloignement, contre les François,quieîtoientdes ennemis fi proches; ôc fore
peu honnefte, à caufe des mœurs des Efpagnols, quifont,dit Matthieu Paris, eftant
émeu de colere, le rebut, & la balieure des
hommes, laids de vifage, mépnfables en.
leurs habifs, & deteflables en leurs moeurs, hominum peripfèmata 3vulm déformes euhu
dejficabiles, moribus detefiabile*. Etd'autre part, pour le regard de la Gafcogne, qu'il
auoit efte employé en cette guerre pendant le dernier voyage du Roi, deux mihons
& fept cens mille liures fterlins outre les terres & reuenus, les cheuaux, les habits &
joyaux qu'il auoit donnés inconhderément à pludeurs perfonnes, ainfi qu'il auoit
cfté vérifié fur les comtes desTreforiers de forte qu'il auoit ruiné & perdu de fonds
en comble tous les ordres du Royaume, & dépendu plus d'argent pour cette Pro-
uince qu'elle ne vaudrait fi elle eftoit expofée en vente,fuiuant la plainte de Paris.
D'où les An^loispeuucntaprendrcqu'ilvaut mieux pour leur honneur, & leur re-
pos,
des'arrefterdanslesbornesdeleurlfle,quedevouloir pofleder des Prouinccs
dans la terre ferme, dont lapoffeffion ne peut enfin leur eftre que ruineufe.
V. Henry apres auoir efté magnifiquementtraittéà Paris par le Roy S Louis, ar-
rma en Angleterre,,cnuiron la Feft.edeNoelaucommencentderannee12.55.Etfon
fils Edouard s'arrêta en Gafcogne pour la reglerjufqu-,l qu au mois1
de Nouembre delà
melme année.
V I. PournoftreGaftonilreceutaufli de la main d'Alfonfe, qui eftoit vn Prin-

ce de grande reputation à caufedefaprudence^delaconnoiffancequ'il auoit de


1' Aftrologie,la récompenfe de fes m erites,par l'honneur que ce Roi lui fit de lui don-
ner le Cordon de cheualerie,auiïi bien qu'à Edouard. G eofroi Archidiacre de Tole-
de, auteur eferit à la main, quia continué l'hiftoirc de Rodenc de Tolede, remarque
les noms des plusilluftres Seigneurs qui auoient receu l'ordre de Cheualerie du Roi
Alfonfe, fçauoir Edouard Roi d'Angleterre,Philippe fils del'Empereurde Con-
ftantinople, Abandille Roi de Grenade, les Infants Philippe, Emanuel Fernand
& Louis frères du Roi Alfonfe; Les InfantsFernand, & Sancefesfils.Alfonfe &
IeanfilsdeleanRoid'Accon.IeanMarquisdeMontferratjLepuilfantBaronDon
GaftondeBearn, PotensBaroDompnus Gaftonus de Biarno. Et le Comte Rodolfe qui
fut apres Roi d'Alemagnc, & eft le Chefde la maifon d'Auflriche.C'eft enl'ordre
fufdit queGeofroipropofelesnomsdesPrinceshonorés dela Cheualeriepar Al-
fonfe, parmi lefquels ce't auteur du temps, eftime que GaftondeBearnmérite de te-
nir.vn rang honora ble,& le met auant Rodolphe Comte de Hapfbourg.
VII. Gafton
VII. Gallon voyant que par les traidés de paix,il eftoitobligé de reconnoiftreôc
feruir I'Anglois à raifon de fes terres de Gafcogne voulut eftre defehargé authenti-
quement de toutes les promefTes qu'il auoit fàites au Roi Alfonfe. C'eft pourquoi
par ictrcs expédiées à Burgos le 3. Decembre 1x54. Alfonfe le defcharge & l'acquite
de tout ferment de fidelite,& d'h omage que lui ou fes predeceifeurs pourroiét auoir
fait aux Rois de Caftille, en confiderationdela terre de Gafcogne. Il l'acquite aufll
detoutesles promettes, ligues, & accords que Gafton ou fes predecefleurs
pour-
roientauoir conclu &arrcllé> pour raifon de ladite feigneurie au RoiAlfonfeou à
fespredecefTeurs. Cette defcharge futconfirme'epar autres Ietres patentes du mef-
me Roi, du 13. May 1270.

·
E Matcha-o Paris.pag, 84.5. 905-915. 26i- 887. Charcas quas habemus fuper
tue Aleonora Se omnes
I. ERcgeftoBurdcgal.Nouerintvniuerfipréefen- hoc à prœdidtis, vel aliquibus eorû promittiniusbo-
tes literas infpccluriquod nos Alfonfus Deigratia, nafide diélo Eduuardo reftituere vel debere, &
KexCiftellç,ToletijLegionis,Galiciç,Seuiha;,Cor- lutnus quod fi inuenra fuerint hac hora vo-
ex inantea
dubix,Murcia:,& lahen pro nobis heredibus,& fuc- fintvacu£e&caffà2,Fa&aChartaapudBurgos keg.
cefloribus noftnsinimus fœdus perpetui amicitiz Chnfto,i. die Nouemb.anno Domini
M. ce. nv.
cum chariflîmocofanguineo noftro Domino Hen- Ec nos prxnomtnatus Rex Alfonfus vna euro vxore
nco Dei gracia îlluftri Rege Angliac, domino Hiber- noftra RcginaYoland.&cumfilianoftra Infdnte
mx,D uce N ormannia;,&Comice Andeui2e,& here. Bcrengana regnas in Caftella,Tolero, Legione Gal-
dibus & fiiccetlbnbus fuis, iflo modo, quod nos Se licia]SibiIia,CordubaïMurcia,Iahin,BadoIlociô3&
heredes Se fucceflbres noftri ab hac hora in antea.fî- in Algarbe.vniuerfaqujeinhoc priuilegio funtex-
mus amict & iraprifij prsedidi Regts Anglux & here- prefla, volumus pro nobis & heredibus nottris in
duin Se fuccelForum fuorum contra omnes hornities perpetuum valitura.Et admaioris robotis firmkaté,
de mundo in perpetuum,& ipfum,& heredes.Sc fuc- hocpriuilegiumcornunitum Hoftroftgt/toaHrèb'TobO'
ceffores iuuabimus nos & heredes & iiicceflores no- ramus. Infans Alfonfus domintis Mohn. coiifirmar,
ua cum toto pofle noftro, bona fide & fine fraude, Infans Emeus conf. Infans Fridericus conf. Infans
& fine dolo contra omnes hommesde mundo.lalua Manuel conf. Infans Ferrandusconf\Infàns Philip-
fide Ecclefise Romans. Ecdimitcimus &c quitamus, pus eleâus Hifpalen. conf. Infans Sancius eleclrus
&c. Comme en la Chartrefutuante.Yncnius reiteftimo- Ecclefiae Toletanx,Ioannes Compoftell. Archiepif.
nium praefentem Cartamfigillo noftraanreo praemnni- copus conf. Aluarus Garfiae de Fromefta fcripfir.
tam (xpefato Régi heredibus & fucccflônbus fins VI. Gaufridus ArchidiaconusEcclefûeTolérant
duximus concedcndam.Faâium apud Toletum Re- in Appendice RodenciTolec. in Codicems. Col-
gnante ChnftodecimoKal.Maij,Eraimllefimadu- legi] Parif. Nauarrx.
cencefima nonagefima (êcnnda. VII. E Tabulano Palenfi Per pnfëns fcriptum
III. Cum Regalis celiîcudoviros clan propagi- notum facimus vniuerfis quod nos Alfonfus Roma-
nisdiligereachonorare tencatur,ilhs tamenpraeci- noiuRexfemper Auguftus,& CallciliS.Toleti Le-
puc qui fibi ex confanguinitatc, vel affinitate funt gionisjGalleciï.Sibiliï-.CordubœjMurciœ^iennij,
coniun6t;i, &inueninntutinbcncplacitispromptio- & Algarbijjvidimus quandi literam figillo noftro fi-
res. IdcircOaNos Alfonfus Deigratia Rex Caftells, gillarâ, cuius ténor tahs e(l Noatrin^ vniueifi quod
ToletijLegionis,Galliciç,Sibilis,Cordubi£,Murciç, nos Alfonfus Dei gratiaRexCaitv;l!ç,Toleci, Legio-
& Iahin,inclitum & chanilimum affinem, & foronu nis, GalleciîE, Sebilirc, Cordubs M urci*, Giennij,
noftrum Eduuardura dluftris Régis Angliae primo- quitamus &ab(oluimus Nobilem vuumGaftonern
genitum & heredem,quemcingulo acctngtmm milita- Vicecomité Bcarnenfemprofe & fucccdbi.bus fuis
ri, inter ceteros orbis principes, affeâione multipli- ab omm iuraméto fidelitatis& hommij ,C\ quod ipfe,
ci diligentes,acaffeftantes eumdem dignis meritis vel anteceflbres fui nobis, autpredecelToribus no-
honoiare,ipfum lpeciali gianaprofequimur& fa- ftris ratione
terra; Vafconialecit.aut fecerunt. Q.ui-
uore,Ea propter nosmeraoratus Rex CaÇ:ellx & tamus etiam & abfoluimus eundé Gaftonem^ac prç-
Legionis per prœfens fcriptum notum fieri volumus dccellbresfuosab omni pa£tione,{èu ahquo alio
vniuerfis, quod nos prarfaturnEduuardumampledU nerepaclionis,fiquâveliîquodipfe Gafto vel prs- f e-
quadam prrcrogatiua: gratia cupie.itcs damus di- decefrores fuiranone, vel occafione domini noftri
mittimusjcedimus & quitamus pro nobis & heredi- nobis, vel aheui, aut ahquibus anteceflbrû uoftroiû
bus noftns,eidem Edoardo & harcdibus, ôc fuccel- fecit.au fecerût. Et volumus accôcedimusquodipfe
fonbus fuis hberè & abtolutc omni exceptione re- ac prEdecedbres lui per huiufmodi qnitationem &c
mota, quidquid nuis hibernas vel quaû habemusj abfolunonem eidemâ nobis faâam fînt o.-nmno à
velhabere debemus in tota Gafcoma,vel >n parte, in prîedicliis liberi & foluti. In cuius rei teftimonium
terris, pod'effiombus homimbus viribus vel quafi, praefentem Chartam fecimus figilh noftri muniminc
dominas velqua(l,a6tiombus&rebus aliis, rauone communia. Daturhapud Burg. Reg.per Acludiaco-
donutionis quant fectt v. Ifectffè dicitur Demtmu Hen- num S. Petn Notarivimexp.iu. die Decembris.A.
ricns qnondam Rex JLngUtt-, çsr AUonora vxorfna AUo- Ferrandifcripfit. Eranullefimaduccnreiîma fecun-
noritfîltsfuizQr bons, memoriz Alfonfa Régi CafteH* & da. Vnde nos prœfatus Rex ad preces & ad inftan-
quidquid iuris,vel quafi ibidem habemus, velhabe- tiam dnti Nobilis vin Domint Gaftonis piadiclam
rc debemus perfucceffionem fupradiâorum, -veiner literam fccimusinnouari.Datumapud Burgis Rege
collatumtmRegis Ricardi^feaRegK loartnis^vcï per col- imperantexiii. die Jvlaij, Anno Domini m.cc.lxx,
lationcm nobis, velalijcums ms ad nos peitmeat, Peregnnus iciipfic maiidato Magiftri A.Garfix Ak-
f ad.ira à Regma Btrengariafilia AlfonfiRégis cr Régi- chidiaconi Elepten.
Eec
CHAPITRE IX.
S ommaire.
Les marchands Cafions mal-traite&parle Roi en Angleterres T>equoi
leRoideCajtilleauttttrde la faix, Je tientoffensé. Sommé far les Gap
cons.Jlmenace d'entreren Ga/cogne.Jleftappaiséparl'AmbaJfadeurde
Tr£enri. Il. Gaflon ne cejfa pomt de continuer la guerre qu'il auoit re-
nouuellée. III. GaftonfaitaufilaguerreàEfquiuatComtedeBigor-
retour lapretenjîon qu'il auoit en lafuccefiion de ce (pmté. IV. <tAlfon~
Je Fils aifné du Roi d'Aragon oblige les partie* à remetre leurs différents
a Roger Comte de F oix. Teneur du compromis3 affeuréparoftagej âeper-
Jônnes& déplaces. V. Sentence arbitrale, qui oblige Efquiuat àje dé-
partir deJej pretenfons fur Nlarfan Et adiugea Gafton le pais bas du
Comté de Bigorre auec J\daubourguet3 cejtadire Riuiere Baffe. Main-
tient Efquiuat au Comté de Bigorre exceptée la, difiraclion ordonnée3
quifhbfîjle encore auiourd'hui. Jlj a d'autres articles en cette fèntence.
Aneceflitédes affaires du Roi d'Angleterre eftoit fi grande apres auoir
épuifé toutes fes finances en la guerre de Gafcogne qu'il fut contraint
l'année 1156. de faire de grandes extorfions fur fon peuple, particuliere-
mentfurlcsmarchansGafcoiiSjàqui ilfaifitlesvinsfansleurpayerleprixjde forte
qu'ils
ie fe retirèrent en leur païs tres- mal cô tens, ayant le cœur plein de fiel, & la bour-
vuide
d'argent& porterenleur plainte à Gafton ôc aux autres feigneurs de Gaf-
cognc,& par leur entremife au Roi de Caftille, qui auoit efté le mediateur & l'arbitre
dela paix,& s'en eftoit rendule garend.ll fut extrêmementirrité de cette violence^
dit tout haut, qu'il eftoit marri d'auoirfaitligueauccleRoid'Angleterre, dautant
qu'il n'eftoit pas homme de foi,ne gardant ni fa parole, ni fes cfcritsJ& n'ayant aucu-
ne hontedeviolerfon ferment. Deforte qu'il lui eftoit: loifibleden'obferuer point
leurs accords mutuels, puis quel'Anglois les auoit rompus le premier: menace fur
cela d'entrer en Gafcogneàmain armée, Se la remetre fous fon obeïfTance. D'autre
part la trefue auec le Roi de France eftant finie3Henricraignoit beaucoup de ce cofté
là.C'eft pourquoi eftonne de ces menaces,il cnuoyeIcan de GateftnefonAmbafTa-
dcur,homine de letrcs,vcrs le RoideCaftillc.pourappaiferfonefprit;lequel en vint
about auec fon éloquence & accortife,reprefentant à ce Roi, que fon maiftre n'a-
uoit pu luttfmoigner vne plus grande aflxétion /que de lui donner fon fils aifné &
l'héritier de tous fes biés,imitant en cela Dieu le Perc, quipour côble de fes bien-faits
enuers les hômcs,leur auoit donné fon Fils premierné, pour leur rachat & ddiurâce.
I 1 Toucesfois Gafton,dit Matthieu Paris,fauorifé de la protection du Roi de Ca-
ftille & quelques autres ennemis du Roi d'Angleterrene lahïerent pas de continuer
la guerre qu'ils auoicntrenouuelées. L'hiftorien Anglois n'explique pas plus parti-
culièrementquels eftoient les combats,aufquels Gafton eftoit en gagé.Neantmoins
i'ai recueilli des Chartes de France,que noftre Gafton auoit en cetemps vne guerre
furies bras,contreleComtedeBigorre,quieftoit partiiântderAnglois.Defaicl: on
apcuvoirci-deflus,queleComtedeLiceftre cftoitappuyél'an 12.52. en cette guer-
re de Gafcogne, des forces du Roi de Nauarrc, & de celles du Comte de Bigorre.
III. Pour prendre mieux cetteaffaire, il faut fçauoir par auancece qui fcra expli-
qué plus diftinétement ailleurs, que PeronelleComtcfle de Begorre, quifut mariée
en fon ieuneaage auec Gafton de Bearn grand oncle de celui-ci,efpoufaen fécondes
ou troifiefmes nopccs,Guidc Montfortfecond fils de Simon Comte de Montforti
duquel maria gcnafquirent deux filles,Alis& Peronelle. Alis fut mère d'Efquiuar,
quifucccda au Comtede Bigorre. La mefme Comteffe Peronelle efpoufa apresle
maris,Boion de Maftas;
decés de fes autres & procrea de ce mariage Mate ou Amate
fa fille, qui fut mariéeà noftre Gaflon de B earn. Or Gafton pretendoit que le maria-
ge de Guide Motufortauec la ComtefTe de Bigorre,jauoitefté non valablement
contra6té,dautantque pour lors Don Nunno d'Aragon Comte de Cerdaignefon
fecond mari cft oit en vie & par confequent,que la fucceflion du Comté de Bigor-
rejOUuerceparledccésdePcronelle.quieftoitmortc l'an 12.51. apartenoit à Mate fa
femme, côme eftant le fcul des enfans engendré en légitime mariage. Gafton pour-
fuiuoit fes pretenfions auec telle vigueur, Scauecdes troupes fi puiflantes que le
Comte Efquiuat fut obligé,pour fe mettre àl'abri d'vn tel aduerfàire de faite dona-
tion entre vifs de tout le Corn ce de Bigorre à Simon de Montfort Comte de Liceftre
fon oncle, & aux ficns; attendu dit-il, qu'il n'eft pas affés fort pour le défendre des
violences de Gafton deBearn. Cette letreeft en date à Tarbe de l'année 12. 56.
I V. Enfin les parties par l'entremife d'Alfonfe fils aifné du Roi d'Aragon, qui
vint fur les lieux, remirent leurs différents à l'arbitrage de Roger Comtedc Foix Se
Vicomte de Caftelbon,quieftoit pere de Roger Bernard, & gendre de Gaftdn,
beau-frere d'Efquiuat,par compromis de cette année 12.56. le lendemain delà Nati-
uitéNoftreDame,qui eftle9.de Septembre. Par lequel Gafton de Bearn, & Efqui-
uatde Chabanes promettent d'auoir pour agréable tout ce quele Comtede Foix
arbitre éleu ordonnera par fa Scntencc/ur toutes les difputes débats, ôc controuer-
fes quieftoient entr'eux; donnent pour cét effet desoftages ,fçauoir Gafton de là
part, Garfias Arnaud de Naualhas, Bernard Seigneur de Coarrafe, Guillaume Ra-
mon de Boazes, Ramon Arnaud de G erfereft, & Ramon de Milfents, les villes de
Caftclnau de Riuiere, èz de V ic, auec leurs apartenances. Efquiuatbaille de fort co-
tte', Raimon Garfia de Lauedan, Arnaud Guillaume de Barbazan, Raimon de Ba-
regge .Jean de Lord,& les Chafteaux de Mauuefin,& de Maubourguetauecleurs
dépendances. Ces perfonncsiurentfur les faincTrsEuangiles dedemeurer en oftage
àleurs dcfpens, en tel heu queleComte deFoix ordonnera, confcntand'ellregar-
désjtenus, & referrés^iinfiqu'il auifera. Gafton aufli,&: Efquiuat promettentde fai-
re mrer leurs fujets habitansdefdits lieux, d'obéir entièrementauComtedeFoix
comme à eux mefmes, les defehargeant d'ors èc dés-ja de tout ferment de fideli-
té & aflignansau Comte fur ceslieux &c fur les perfonnes données en oftage, le
payement de tous les frais qu'il fera en la garde des Chafteaux, ou autrement, pour
raifon de cét arbitrage. Etencasdecôtrauentionils s'obligent à la peine mille marcs
d'argent payable au Comte pour eftre employée à fa diferetion ) & nonobftant ce,
d'obferuerla fentence arbitrale,,confcntans quelesoftagesfoientrendusàla partie
obeïfTantc,& que l'autre qui demeurera pendant vn an dans l'inexécution foitpri-
uée de fon droicl.-promettent de remplacer d'autres oftages, en cas de mort, defuitej
ou d'abiencedcceuxqui ont efté donnésjou de remettre les mefmes,s'ils font en vie;
comme aufli de rendre au Comte lefHites places ou autres equiualen tes ,fi elles lui
eftoient oftces,foit par eux,ou par autres. G afton promet de faire ratifier ce compro-
mis à Mate fa femme,pourelle,& fes fucceflcursjEt
Efquiuatdc le faire agréera Ior-
dain fon frere. Ce qui fut iuré folenncllement par les parties fur les fainds Euangi-
les,en prefence d'Alfonfe fils aifné,& heritier du Roi d'Aragon,d'Arnaud Raimond
Euefque de Bigorre,dc Geraud d'Armagnac,Pierre Cornel,Loup de Foix Abbéde S.
Sauin,Cicard dcBclpocy,Ainaud de M6tagutjPierredePoey,&dcplufiturs autres.
V. Six iours apres,lc Comte de Foix aucc l'auis de perfonnes enrenduës,prononça
fen téce arbitrale comprifeen
aux parties dans le Chalkau d'C rcés fon iugement &
ij
Eee jj--
quelques
cède articles qui eftoicnt de cette tubftance. I. Que le Comte fciquiuatquite &
fafemme, & à leurs hoirs,
pour foi,fes hoirs & fucceffeurs a Gafton, & à Mate
toutela iurifdidtion qu'il a,ou doit auoir en la tei re & Vicôté de Marfan. II. Enfem-
ble la ville de Mauborguet auec tout ion territoire, déchargeant les habitans d'icelle
du ferment de fidélité qu'ils lui auoientprefté. III. Qujlcede& quite toute la terre,
villcjchafteaux^efs.valTauXjiurifdiaionjfeigneurie, & tous autres droits quele Cô-
te de Bigorre pofTede au pais bas du Comté,àprcndredepuis
Mauborguet, îufqu'au
Comté d'Armagnacjqui eft ce païs que l'on nomme auiourd'hui Riuiere Baffe. IV.
Qu'il fera agréer & ratifier tout ce que deflus à fon frere Iordain. V. que Gafton 6c
Mate fa féme quirent, cedét, & renoncée pour eux & leurs fucceffeurs au profitd'EC.
quiuat,~ tes hoirs, tout le furplus du Comté de Biborre, à prendre depuis Maubor-
guet en haut vers les montagnes. VI. Ensembletous les droits, iurifdiétion ècia-
gneuric qu'ils ont en toute la terre,villes,ôc chafteaux de Chabanes,& Cofol és. VII.
Que Gafton & Mateacquitent tous les gentilshommes,& autres habitans du Com-
té de Bigorre depuis la ville Mauborguet en haut,du fermét de fidélité qu'ils leur ont
prefté.VIII.Quele Comte Efquiuat décharge & acquite Raimon d'Annn, Bernard
de BafillacjAugcr des Angles, tk Bernard de Cugurol auec leurs adherans, lors qu'ils
le remettront en fon obeïfîance,de tous les domages qu'ils lui ont fait, & aux hens,
àToccafion delà guerre, meuë entre Gafton &c Efquiuat; lequel leur rendra les ter-
res Se chafteaux qu'il auoit occupés fur eux pendant la guerre Et réciproquement
lefdits gentils-hômcsacquiteront Efquiuat & fes affociés,de tous les dômages qu'ils
ont reccus;&entefmoignagcdeceilss'octroycront rcfpedtiuementleursletrcs pa-
tentes de ladite remife,& decharges expédiées en bonne forme, & feeléesde leurs
feaux. I X. Que Gail on & Efquiuat quitent & remetent l'vn à l'autre, & à leurs par-
tifans,tous les dommages rcfpc&iuementfaits & receus à l'occafion de cette guerre,
dont ils prcfterôtleursfermens corporels.X. Que Gafton & Matequitéttotalemét
& cèdent au profit d'Efquiuat ôc de fes hoirs toute la feigneurie, & tous les droits4]
terres, villes, & chafteaux, vaffaux & fiefs, & généralement tout ce qui apartient à la
feio-neurie dudit Comte,horfmiscette portion depuis Mauborguet en bas,qui a efté
adiugée à Gafton & à Matcpar cette fentéce.Referuant ledit Comte de Foix expref-
f~ment àfoi,de faire droit aux parties,furle fait de Comcngc,& des debtes,ou autres
chefs non compris en la fen tence, lors qu'elles voudront en faire la pourfuite parde-
uantlui. Xl.Ordonncà Gafton & à Mate dereceuoir en leur entier amour,& vraye
amitié le fcigneurEfquiuat,auquelilordôncd'envferde mefmeiortccçucrs Gafton
& Mate de maniereque s'il iuruient à l'aucnir en tr'eux aucun fujet de guerre, ils ne
procèdent point par armes l'vn contre l'au treifauf en cas de rehis de iuftice. XI I. O r-
donne à Gafton de rendreà Efquiuat,& àfes adherans, leschafteaux & places qu'il a
pris fur eux à l'occafion de cette guerre. XIIl.Eniointauxparties de renoncer à tout
benefice de droi£t diuin & hu main, te à toutes partions & accords, par lcfqucls ils
pourroient venir à l'encontre de cette fentence. Ceci fut fait & prononcéen la ville
d'Ortés dans le chafteau appelle le Noble, le Samedi après la Fefte de l'Exaltation S.
Croix,en l'année dcTlncarnatiô m. ce. lvi. prefens ôcalliftans Bertrand par la grâce
de Dieu Euefque de Lafcar,Raimond Euefque d'O loron,Nauarre Euefquc d' Acqs,
Guillem O'd d'Andons,Bernard de Coarafa,RaimondGarfiedeLauedan, Arnaud
GuillaumedeBarbafan.Où l'on peut remarquer en paiTant Bertran Euefque deLaf-
car iuccelTeur de San-ce,& Raimond Euefque d'O loron fucceffeur de Pierre Euef-
que d'O loron3qui a (igné la donation que fit la ComteiTePeronelle enfaueurdefa
fille Mate, l'an iijo.Aurcftccettefentencearbitrale mérite d'autant plus d'eftre re-
prefentée, qu'en vertu d'icelle les anciens limites du Comté de Bigorre furent chan-
gées, & la Riuiere Baffe fut diftraite du Comté.
II. E Matth:éo Paris.pag.goj. Verumtamcn Gafto, minium quo d habenr. ve1 haberedebét aut poffent.
& ah] Domini Regts Angliae proJitores de prote- in cota tcrra,caftris,&villis de Chabanefîo & de Co-
cïione îpfius R egis C aftella: commoti, eaput extule- folens ,& perum:ntiis corumdcm, ab aduedus
amui qu^ftio-
lunt, & quidam ccrtamina incepta continuarunt. nefeupenrione,qua;moueripofrenc euni,
V. E Tabulario Panfienfi In nomine Domini no- vel heredes ipfiusjita quod nunquam ipfi, velhere-
fin Icfu. Amen, Anno Incarnatioms eiufdern deseorum contra dominam Efchiuatum, vel here-
M. c clv i. Nos R.Dci gracia Cornes Fuxi & Vi- des fuos natos 5c nafcituros amodo moueant, vel
cecomes Caftriboni, compromifïaii], feuarbitrato- mouen faciattt aliquam quxftionein. Item dicimus,
res,velamicabiles compofîtorcsà Nobilibus viris quod fupradidi Dominus Gafto, & Domina Matha
Domino Gaftone Vicecomite Bearnenfë ex vna par- vxor fua quitent penitus, & abfol1l31U omnes mih-
te,& Domino Efchiuato Comitc Bigorritano con- ces,& alios hommes, in Comitatu Bigorra; à didto
ftiruti ex aîrcra,fuperomnibusdifcordiis ôc contro- locodeMalborguetvfque adfuperiores ipiîus Co-
uerliis,qm motaefuerunthadlenus interipfos vel mitatus terminos.eximentesabomnimoda obliga-
inter iplbrum heredes in tionefeuhomagio, vel iuramenro, quodeisveleo-
ex natic moueri polfent rumalterioccafionequalibetpracftiterunt. Item di-
poftmimfuccefTurosnolhum arbitriutn habiro bo-
norum virorû confiliotaliter promulgamus. In pri- cimus & promulgamus, quod dominus Efchiuatus
mis dicimus & arbitraranr quod di£tus dominusEf- profe & heredibus Cms natis & nafeiruris abfoluar,
chiuacus pro fe & fuis heredibus natis & naleituns, quitet.&remittatdominis R.deAntin.B.deBafla-
quitec & abfoluat Domino Gaftom,& Dominç Ma- Oio. Augerio dels Angles,& B.de Cugurol & com-
tha: vxon fus: & eorum heredibuseis legicime fuc- pheibus eorum, quando ad ipfius dominium, èc ho-
cciïuris, omnimodam iurifdiâionem quam habet magiumreuerfi fuennt cum terris, caftns & poflef-
vel habere debet, m cota terra&dominio Viceco- fiombus,quasabipfo&anteceflbtibusfuistenent Se
mitatus de Marciano. Itemdicimus & promulga- tcnucruntîS:tenere debenr, omnes iniurias, & om-
mus quod diâu^Efcluuatus pro fe & fuisheredibtis niamaleficia, &damna,quç occafionegucrrœinrer
natis &nafciuuis concédât, ^uitet,& abfoluat di<5to ipfum & Dominum Gafto nem hcibitae ctifto donu-
Domino Gaftoni, & DominxMatha vxorifucE,c<: no Efchiuato, & fuis,rnodis quibuflibetintulerunt.
eorumdcmneredibus natis & nafcitutis rotam vil- Et dictus dominusE/chiuatusreftituat cis terras,s &
]am,&locum de Malborguet,cum vineis,tems,pof- caflia ,& pofîeflîones eorum, qux occafionenomi-
fefliombus &termmis quoî nunc tenenr & pofïi- nata; guerre fuperiusoccupauitj & ipfi milites abfol-
denthomints qui modo inhabicanc locum îllumin- uantquitent,&remittancdiéto domino Elchiuato,
fra termines eiufdcm villae ôc abfoluat perpetuo ôc omnibus valitonbus fuisomnes iniurias d-jmna,
omnes hommes ipfius villaeabomnidominio quod & maleficia quîepereumdem dominû Efchiuacum,
habet,velhabere debet ibidem,& à iuramento fide- & valitores fuos ipfis verfa vice illata fueruntEt in
litatts quofibr hactenus tenebantur.Itemdicimus & teftimoniumfaâœquitationis abfolutionis,Sc re-
arbitramur quod eodem moJo concédât, quiret, Se miflîonis,di£tus dominus Efchiuatus der fiiprafcn-
abfoluat totam terram & villas & caftra & domi- ptisquatuormilitibusfuasquitationis3abfolunonis,
nium, milites, & milmas, & omniaiuraquœ Cornes ficremiflionis,patentes literas figilh fui mummine
Bigorra: haber,vel habere lblet,veldebet, difto Do- roboratas;& îidem milites dent eidem vice verfa
mino Gaftoni, & Domina: Mathœ vxorifux,&c eo- fuas quitauonis,abfolutionts,&remiflîonis, patentes
rumheredibus natis &na(ciruris,àdiftoloco Mal- 11 te ras fîgilloruiti fuorum, vel aliarii aurlienricarmn
borguet.vfque ad inferioretn vel vltenorern termi- pftrfonarum,fi propria figilla non habcant.munirm-
nuniComitatusBigorr*, qux vertus partes exten- ne roboratas. Item dicimus, &C arbitrando fiimitcr
duntur Armaniacenfes j & ha:c omma fupradicla promulgamus,quod dominus Efchiuatus proieôc
qnitet & ab(oluat ab omm quxftione feu petitione, fuis quitet, remittat panter Se abfoluat omnes îniu-
qua:moueripoflèntaduerfuseos, vel eorum here- rias, damna& maleficia, quœoccafione piçnnlî*
des. Ita quod nunquam ipfe.vel heicdes lui moueant guerrae eidem per Dominum Gaftonem & Vâlitoies
contra diftumDotninum Gaftonem,& Dominam fuos fuerunr fîbi,& fuis vahtoribus irrogata D;cen-
Matam vxorem fuam amodo,aliquam quœftionem, tes etiam pari modo,quodDominus Gafto pro fe &
nec contraeorum heredes natos.vcl etiam nafcitn- fuis quitet omnes iniutias damna, & maleficia per
ros. Item dicimus, quod diftus dominus Efchiuatus diûum dominum Efchiuatum & valitores fuos fibi
faciat ruec omnia & fingula domino Iordano fratn &fuis illata remittat fîmilitet & abfoluat Et friper
fuo concedere &laudare. Item dicimus & arbitra- his omnibus vniuerfis &fîngulisfirrniter obferuan-
mur quod didlus Dominus Gafto & Domina Ma- dis,fxpefati Domini Gafto & Efchiuatus corpora-
tha vxor flia,pro fe, & heredibus fuis natis, & nafci- liaiuramentapneftent, cumà nobis fuper hoc fue-
turis,quitentpanter & abfoluant didto domino Ef- rintrequifui. Itemdicimus & promulgamus quod
chiuato, & heredibusfuis nans& nafcicuris omni- dictus DominusCafto,& Domina Matha vxor fua
modam iunfdi<5Honem,& toturadominium quod profejSc heredibusfuis natis & nafcituris quirent
habent,vel habere debent, velpoffent,qualibetra- totalicet & abfoluant di&o domino Efchiuato,&he-
tione vel iuie in refidua parte Comitatus Bigorne, redibus fuis natis & nafeiruris rotum dominium &
quomodo habi;t,renet vel poflidet, vel habere tene- omniaiura, terras, villas,&caftra,milites& militias,
te&c poffidere debet, di£tus dominus Elchiuatus, & bremrer qtiEcunquefpeiStant & pertinent ad do^
vel antecelTores lui haâenns habuerunr & tenuerût, minium ipfîus Comitatus, ilhsexceptisqua;fxpedi"
vel etiam habere & tenere debuerunt, àdiilitoloco <ftoGaftoui,& Domina MathsEvxorifuç.&heredi-
deMalboiguetvfqueadfupenoresjVel vltenoresip- bus fuis natis & nafcituris à difto loco de Malbor-
iius terminos Comitatus. Item dtcimus&: arbitra- guet vfque ad inferiores partes ipfius Comitatus,per
mur, quod fupradiiStus Dominus Gafto, & Domina noftrum Diclum vel Ai birrinm funt concelTa. Item.
Matha vxor fua pro fe & heredibus fuis natis & na- fi pars Domini Gaftonis, & pars domini Efchiuati
fcitons quitent perpetuo & abfoluant -di£to domi- aliquafuperfaâo Conuenaium velahquotumda-
no Efchiuato Comiri Bigonœ, &: heredibus ems na- bitorum,velaliorum,qua:inhacChananon funt
tis&nafcicntis,omnimodaniiunfdiftioneai,&do- fcripta, quicquâ voliiermt proponere coram nobis3-
nos fuper omnibus illisvniuerfis& fmgulis retine- quam humano nec aliqua paûio vel obligatio pu.
nnis,dK:endi,arbiti'andi}& promulgandiplenariam bhcavcl pnuata inter diftas partes habita, vel ha-
potéftatem. Item dicimus & mandamus, quod Do- bcnda{cnpta,vclnonfctipta,pcrquam Dittumno-
mmus Gafto & Domina Matha vxor fua recipiam ilrum, vel Atbitrium lxdi,vel rumpi poflèc à modo
in plenum amorem,& veiamamicitiam dominuin ahquamobtineat firmitatem. Adtumapud Ortepum
E(chiuatum;Et idem dominus Efchiuatusrecipiac ln caftro <jueddicit»r/Vtbi!c,d\e Sabbatht pofl Feftum
eosineurndemamoremj&amicitiamviceveifà, ua Exalcationis Sancîç Crucis,anno Domini quo fu-
quod fi ahqua concentionis occafio tntcr ipfos inpo- prà.ptçfentibusSc aftannbus Bertrando Dei gratta
fterum forfuan oriatur, alter non veniat contra alte- Lafcurren. R Olorcn. Nauario Aqucn. Epilcopis,
rum, nifi fibi iuftitiam penitus denegaretEt fi Do- Guillelmo Odone de Andons,Bernardodomino de
mtfius Gafto cadra, velpoffefiionesaliquocum vali Caiidarafa,RaimundoGarfn de Leuitano, Arnaldo
torum domini Efchiuatioccafionepraemifla; gnerrs: Gaillelmide Barbazano. Et adroaiorem fiirnitatcin
ha&enusoccupauit.illaomma cis plenarie reftituat dicimus & mandamus Domino Gaftoni,& Dominx
indil.itc Item dicimus & mandamus, quod omnia Mathx vxorifuç,& domino Efchiuato vt figilla
prout fuperius funt expreffa firmiter à partibus in (iia propna prçfentibusapponifacianc qui omncs
figilla tua appoiucrunt,&nçc omnia conccflertint &
perpetuum obferuentur, & fuper hoc partes renun-
cient coram nobis,ne in contrarium ahquo tempore appiobaueiunt] & prçftabunt itiramenta cum re-
veniant omm iuns auxilio & bénéficie tant dmino quiiîta (olennitate.

CHAPITRE X.
Sommaire.
Gafton obligé de remetre entre les mains des Anglols le chapeau de Saat3
ne peut le faire, à caufe que le Maire s'en efloitfaijï. IL jl entreprend de
le recouurer par force. Requiert oAmariteu de Lebrit en vertu de
gneurie qu'il afu r lui 3& de leurs traitiez,de le fè courir en cette expédi-
la
tion. III. Cet Amante» efi nommé dans <vn ancien acte,De Leporeto,
qui monfire que l'origine du nom de la maifindeLebret efi tirée des lie-
ires qu i font fur les lieux. I V. Lesfeigneurs de Le bref vaffaux de Ga-
fion, a caufe des chafieaux deBafas}& de Cafenaue qu'ils tenoient en
fiefde luis àraifonduVicomtédeGauardan,(pnditionsde l 'ïnuefiiture
de ce fief. V. Gaftonfomme lefeigneur de Lebrit de lui remetre en main
le chafteau de Cafenaue pour la guerre de SautSTeneurde la letre.Le cha-
fleaufutrendual* Anglois 3 aquiGafionle redemanda quelques années
apres. V L Garfènde adminiftroit les terres quiapartenoient a Gafion
en Catalogne & fît homage a l'Euefque de Vie. V ne portion de la mo~
de Vie lui apartenoit.
noyé de la Cité

rencontre des aftaircs ne permetoitpoin^que la valeur de Gafton de-


A
meuraft en repos, l'occafion d'vne nouuelle guerre s'eftant prefentée en
l'année^59. Car Gafton s'eftant obligé enuers te Prince Edoüard par
quelque nouueautrai&é, de lui remetre en main le chafteau de Saur, qui apartenoit
en propriété à Gartarnauc de Nauailles; & neantmoins releuoit en homage du fei-
gncurdeBearnjaucctoutlerefteduVicomtédeSautjâinfiquenousauonsmonftré
ci-defTus II arriua
que le Maire de la ville, auec lefecours de fes voifins fe rendit mai-
lire de la place,,pouréuiter fans doute qu'il n'y entraft point de garnifon Angloife.
De forte qu'il fut impoflible à Gafton, de remetre le chafteau entre les mains de
Guaillard de Soler Commiffairedéputé par le Roi, & la Reine, Edoüard, & le Par-

Gaflon.
lement ou Confeil d'Angleterre,pour le receuoir fuiuant l'accord arreflé entr'eux,
&
1 1. Or dautantque cetteaâion tendoit au mefpris des Anglois, & du feigneur
de Bearn,& que l'on eut peu l'interpreter pour vne intelligencefecrete auec Gafton,
s'il ne s'en efmouuoicà bon cfcientiil prit refolution de venger cet afronc. Pour cet
il
effet, cnuoyefes lettresfefte patentes auNobleBaron Amanieu de Lebrig, en dateà Ba-
zas du Metredi après la de Sainte Croix de May 12,59. le requiert en vertu de la
feicmcuriequ'ilafurlui, & du ferment qu* Amanieu luiauoit fait, & des accords qui
eltoicnt en tr'eux de te fecourir en la pourfuitc qu'il prétend faire à viue force j & par
voyed'armeSjdurccouurementdu chafteau de Saut.
III. Cet Amanieu deLebrit ou Lebrig, eft le mefme, qui eft norrimé dans
vneletrcd'aueuduComte de Comenge, de l'an ix 40. Amanettt deLeporeto. L'ori-
gine du nom de Lebret ou Lebrit, eftaiit deriue'edes lievres, ou lapins, qui fourmil-
lent dans les Landes, où cette maifon eft afïïfe. Son pere, qui eftoitàlafuited'A-
lienor fille du Roi Henri I I.d'Angleterreaucc les autres feigneurs de Gafcognejlors

tenfis.
qu'elle fut conduite en Aragon, pour efpouferAlfonfeRoideCaftille en l'an 117 o.

1
eft nommé dans I'a6te Latin reprefenté par Surita enfeslndices, Amaneut Lebre-

I V. Cependant dans la letre de Gafton, l'on voit qu'il traite Amanieu de Le-
bret comme fonvafïal, lui ramentoit la feigneuriequ'il a fur lui, & le ferment qu'il
luia prellé. Ce vaifelage apartenoit à Gallon en qualicédeVicomtede Gauardan;
dc laquelle terre dependoient le chafteau de Bazas, & celui de Cafenaue. Gafton en
auokdonnéi'mue(tkurelei4.Aoufti2.5o.àAmaniu de Lebrit, qui s'eftoit rendu
ConCauerôc vaiïalàraifond'iceuxjfousl'homaged'vn fer delancej à la charge de
Iesremctre en main de Gafton vne fois en fa vie; qui les lui rendroit en fuite au mef-
me eftar,prometoitgarentirlefdits chafteaux de plaid & de guerre à fes defpens,
fans que ni lui, ni fes hoirs les peuffent retirer des mains d'Amanhi ni de fes fuccef-
feurs; fauf en cas que Gafton oufesfucceffeurs eulTent guerre contre quelqu vni au-
quel casceuxde Lebrit feroient tenusdeleur rcmetrelesch3ftcaux,pour s'en feruir
à
en cetteguerre, condition de les reftituer,lors qu'elleferoit finie par paix, ou par
treue.
V. Gafton outre le fecours pour la guerre de Saut, dcmande eiiconlèqùencede
le
l'a&e d'inueftiture, au fieur de Lebrit, chafteau de Cafenaue finie à trois lieuës de'
Lan gon,& lui affigne le iour de la reftitution au Dimanche apres la feftcdel'Afccn-
floiiidifant qu'il fera preft ce iour là, pour le receuoir. Cette letre fut expédiée en
prefence du noble Baron En Guiraud^zt la grace de Dieu Comte d'Armagnac & de
Fcfenfac de quelques Bourgeois de Bafas, & de Bourdeaux de certains Cauers, &
de Gaillard de targuas, Dauneg, qui lignifie ce que lésantes Latins expriment par
le terme de Domicelltts c'eft à dire Gentil-homme. Mais il vaut mieux la reprefenter,
comme elle eft conceuë au langage du temps, extraicte du threfor de Pau. En Ga-
Jionperldgrdtia deDieusVe%^omsde Bearn, Segnor de Moncadâ& deCafieluiel. AlNo-
ble Baron Namanteu de L ebng. Saints & amors. Fem vos Saber che chom En Guallard del So-
ler*vengos knos pcrlo mandamcntdencfhreSegnorle Reid'Angleterra, Sobcrlos combents del
Caftelde Saut loqual loditEn Guallard detua recebreperlorvolxntat &perlor mamdamtnt,
&f?erLvolmrdtnortrd.EtiïEnGajfarndHtd£NaudlLs>fegontdeUfQrmacbéesefcriMden-
nos L° Mdire,elsCalemenes,&lurs dmics }aiJichomVos fabets,pan dretlanprees ab
ter lor &
de lom altres amics; & cbomucofîdfeitengran dotmaçe & Bergonnd de noftre Segnorlo Rei,&
de noflre Seignor Nâdoard eir de nos, & nos le nojire dampnage & U nofira bemona vullam de-
mdnàar}&lalor, dd achelsqui aco anfeit, Nos vos requerim per la Segnoria che nos auem Jober
vos,&perlo Segramentchefeïtnos dH<?Z^& per los combents che fen enter nos ^rvos3chsVosaco
nos ddiudetsd.demdndcirdb«jierra\ïua. EchelCaflel
deQdfendudquevostieX^denos^nosdr-
redats lo Dkmenge après lafeftd de Afcenfion de Mai cbejapiats nosferdm aqueldiê aparellat
derecebrelocdfi^.&acachevosenfardX^cbensacfaX^atsfaberperboftrdsletraspend
E c e îiij
oportaâorde Us letrds. Eper che aço dia^perferm,nos daco auemfatfar1 1 cdttAtperA. B. C.
par tiâds. lavna deUsqualsnos^atrametem faierddddetioftrefdiel,en retenir» à nos ïautra.
Acofofeit à prafd'Xjo Dimercles après delafefîadelaSentaCroX^deMai. En teftimoniage
del Noble Baron Mofegner En GuirautperldgratiadeDieM Coms d' Jrmagnach & deFe-
dençach, & d'EnGmllemSegmndeRioiiXy,& d'EndoatdePins Maire deVapil^ &d'En
Bertran deL adils3& d'En Arnaud de L adils}&d'En Ramon Marches, Bor%es de Vafol^,
& d'En Segnoron de Maur,& d'En Gaffkrnautde Gerçereft, & d'En Berengher de Peiraper-
tufd,&d'EnGuailkrddeGrefignan, &d'EnRamonFi4ertdeLados,Cdtiers.Et d'EnGml-
lard de FaurgdS. Dauneg ,& d'En Pes del Sokr, & d'EnperBonafes Bor%es de Bordel O n
trouuc que le Ciiafteau de Saut fat remis encre les mains de l'Anglois. Car Gafton
le demande au Prince Edouard par les lettres en date à S. Omerl an de grace 1164.
aucc des claufes bien prenantes. Car iL dit que 11 Edouard Duc d'Aquitaine fils &
fujetdu Roid'Angleterrej eft négligent à lui faireiuftice,queleRoien qualité de
pere & de Seigneur eft obligé de la lui rendre1; Pour éuiter que fa iurifdiclion ne foit
déuolue au iuperieur par fa négligence Par ces termes il le menace d'vn Appel par
deuanc le Roi de France.
V I. En ce temps la Comteffe Garfende mère de Gafton eftoit encor en vie, ôc
gouuernoit en qualité de Régente les terres fituées en Efpagne, qui apartenoient à
la maifon de Bearn; tandis que Gafton eftoit occupéaux affaires de Gafcognejle
dis en qualité de mère Régente & d'Adminirtrereffc^dautant que fous eue & fon fils
Gafton il yauoit vn Lieutenant Général nommé Bernard de Centellasqui eftoit
vnSeisrneur de confideration:la mailon de Centellas eftant Tvne des Neuf Noblef-
tes de Catalogne, qui furent eftablics lors du département gênerai des dignités de
cette Prouince, chésDiago en fon hiftoirc des Comtes de Barcelone. L'onaprend
ce qui regardeGarfendea vnaâxd'homa^equ'cllepreftapourfaterre, à Bernard
nouueauEuefquedc Vie ou d'Offonnej cioùil apert, que le Seigneur de Bearn
auoit vne portion en la monoye qui fc fabriquoit en la ville de Vie: encequela
ComtefTc Garfende approuuelcreftabliffement de cette monoye,qu'auoit fait l'E-
ucfque Bernard, & la compofition qu'il auoit arreftéeauec le Lieutenant Centellas,
de la portion qui apartenoit à Garfende, ôc à Gafton ion fils. Cet a dire eft en date du
dixiefme des Calendes d Octobre m.CC.lviii.

IV. Ehart. Pal. Coftegude cat~fe freâ tats, que ~osie


C bis auferrevoluctint, Se faciemus vobis ipfum adiu-
Namancft de Lebrit aben ricoxegHt que novutiemlo torium fine omni cngannOj Se commonerenon nos
Caftet de Eafats & lots la bonour d'En Gafton de Bearn verabii-nus, & ipfe vel ipfi qui nos inde commonue-
ter nomie d'el Vefcomtat deGabarretE»UmeJicheho- nnt rcgardummdenouhabeant fed ficut fuperius
no»t d'el Caftet de Bafatsabemreconegut que et la Caftet fcripcuraefl>fïctenebimus& attendemus, excepto
de Cafenane, Etdtajuclles abanditei canfe*em fous Ca- illo de quo vos nos folnerc volucritis veftro gi"ato
ber&fous Houm,ab vne lance de fporle cjae len animo.Laudamus euam & approbamusreftautatio-
debempagac àfeignou mudan. nem moneta:S.Petri Aufonenfisfedis,quamfcci-
V 1. E
Tabul. Barcin. in Armario ftis vos Domine Bernarde Viceii!îsEp;fcope, alïên-
9. Aufonix
facco, htcia A. n. Si.Iuiamusnostlomina Gatfen- fu& voluntatecapituli \e(kn, &conJîlmBer?iarcli de
dis gratia DeiCoiTÙtifla& Viceconutifla Biarnen- Scttittllii tentntis locum noftrum <fr Gaftexijîlifnojlri.
ÉSj & domina Moncis catani ac Caftci veteris, vo- Qoam monetam piomittimus tenere & obferuaie
bis Bernardo grana Dei Aufonenfi Epifcopo domi- prout in forma inilrumcti confecl:i pet vos fuper di-
no noftro, quod ab hac hora in antea fideles enrnus da rnonetapleaius côtinetur. Et lise omnia fupra-
vobis pet direélam fidem fine engan, ficut homo diéta, & fingula, îuiamus per Dcnm & fuper fancla
débet eiîefuobono femori, Scdecxceronon deci- quatuor Euangelia. Laudamus etiam & apprabamus
ptamus vos-de veftravita, neque de veftrismem- comfefitionem quam cum difto Bernardo de Scinul-
biis qu* in vcftto egrpote fe tenent neque de ip(b Ils f eciftis fuper parte quant nos & dtttta Gaftofiltm
Epifcopatu S.Pctii Aulonenfisledis, iïuedeomm noficr, debcmusrectpcreindtUamoneta.Qiiodeftfa-
aho veftiohonoic.quemhodiehabecis,& m antea dlûX.KalédasOdtobtis, anno Domini m. ce ivm,
adquificun eftis Deo dame per noftrum confilium: Signum Dominae Garfenciis ComititHe & Vice-
ied admuabimus vos tencre, &: habere, & defende- comiciflk piîcdiâœ, qua! prsdiûalaudamus, faci-
re, & guetreiareprïdiiftunihonorem,contra cun- mus, fitmaraus, & luramus.
ftos homines vel tcmioas, qui totum vel partem vo-
CHAPITRE XI.
Sommaire.
fille aifnée deGaflonrecherchéeenmariagepardiuers Trin-*
Confiance
ces. Efyoufe en premieres nonces Alfonfe Infant d'Aragonreconneu
four héritier du Roi Jon père. IL oApresfon de ce s ily eut tmittéde ma-
riage entre Henri frere de Thibaut Roi de Nauarre,3 & Confiance j qui
ne re'ùfit pas. III. EUe fut en fuite accordée à Henri fis du Roila \A~
Jl
lemagne cRjchard< efi explique qui eftoit ce Richard & cette qualité
de Roi d' A lemagne. IV. Faffîtfcn des Barons d' Angleterre contre
leur Roi pour les Libertés du Roiaume. Richard dejfeigne de fe courir
fonfrere j mais ilefl contraint de cederau dejlr des Barons. V. jljauoit
en la Ligue des Barons <vn article defraifonnable félon le iugement du
Tape & du Roi de France. V I. Henri fe retire de la Ligue des Ba-
rons. VIL Guerre ouuerte entre le Roi & les Barons,dont le Chef
eBoit Simon de <^kC ont fort, tfenri aire si é. Taix conclue. VIII.
Guerre renouuellée. Le Roi perd la bataille ejl prifbnnier de Simon.
Henri enfermé à Douure. IX. Edouard auec le fe cours des Gafcons
gagne la bataille contre Simon qu'il tue fur la place. Cjaflon fer- j
uit beaucoup. Ce quiferuit de motifau mariage de Henri de Con- &
stance,

'Ay remarqué ci-dcflus comme Gafton auoit efpoufe Mate ou


Amate de Bigorre, fille de Bofon de Matas, ôcdelaCorarefTePc-
ronele. De ce mariagenafquirenrquatrefilles,Confiance l'aifne'e,
Marguerite, Mate, & Guillelme Or la dignité de la maifon de
Bearn eftoit en telle confideration en ce temps, que Confiance hue aiinee de Ga-
non fut recherchée en mariage par les fils de trois Rois, & le frercd'vn autre, dont
elle efpoufa les deux. Le premier fut Alfonfe Infant d'Aragon, filsaifnédelacques
premier Roi d'Aragon, & Iuré par les Ettats du Royaume pour fon héritier des
Couronnes d'Aragon & de Valence;fans qui efpoufa Confiance en premieres nopces
l'an ii 60. & deceda bien-taft apres lignée, ainfi qu'à obferué Surira en fes
Indices. Il eft croyablequ'elle lui porta en dot toutes les terres &feigneuries que
ion pere Gafton poffedott en Aragon, Catalogne, & Maior que; def quelles l'In-
fant Pierre d'Aragon fon frère fe contenta quelques années après efpoufant Guil-
lemete de Moncadequatriefmefille de Gallon.
1 1. L'an mille deux cens foixante-cinq, il y eut des articles arreftés entre Ti-
baut Roi de Nauarrc, Comte Palatin de Champagne & de Brie, & Gafton de
Bcarn, pour le mariage de Henri frere du Roi, qui lui fucceda auRoyaume, & de
Confiance fille aifnéc de Gafton. Pour les conditions duquel mariage, & tou-
chantla difpute quipouuokfurucnirentreIeRoideNauarre,&Gafton, fur le fait
du Comté de Bigorre, ilspromirent d'exécuter de bonne foi tout ce qui feroit or-
donné par Pierre Euefque de Bourdeaux, Pierre Doyen deTudele, Clément Se-
ncfchal de Nauarre Amanieu de Lebret Pierre de Bourdeaux & Garcic Arnaud
de Nauaillcs, foie que ces arbitres iugeaiïent fdiuâtle droit, ou bien àleur difcretion;
à la charge que tous les fixarbitres, ou les cinqd'cntr'euxpourlemoinsfufTentdc
mefme auis. Et particulièrement Gallon promet de bonne foi, que dés auffi-toft
après le iugement rendu par les Arbitres, fur la difpute touchant le Comte de Bigor-
re,il baillera fa fille en mariage à Henri frcrc du Roi, & lui conftituera en dot, lesVi-
comtés de Gauarret,& de Bruilles, & la terre qu'ilanouucllementacquifcau Com-
te de Bigorre, fçauoir Maubourguet,Caftetnau,Sauueterrc, Auriebat, Ladeueffe,
auec toutes leurs apartcnançes & en outre la portion qu'il a au Chafteau de Roque-
fort de Marfan. Quant à l'agencement, que Henri fera tenu de faire à Confiance,
& les autres conditions encasdeprcdecésdel'vnouderautrejlesparties s'en rap-
portent à l'ordonnance que les arbitres en feront. Ils confirment leur compromis
par la peine de trois mille marcs, d'argent, payables parla partie defobeïffantc,à celle
qui acquiefeera au iugement. Henri donneauflî pour fon regard toutpouuoir aux
Arbitres, qui font obligés de prononceriufqu'àlafefte de la Purification,auec puif-
fancede proroger le terme du compromis, iufqu'au Mardi gras prochain, \>ftjtiedà
de
Carnis priuium proximum. Fait & arretté le troifiefme des Ides Decembre mil deux
cens foixante-cinq.
III. Ce traicté n'ayantpointreufliConftanccfutaccordéel'anizéy.enfecon-
des nopces à Henri fils aimé de Richard Roi d'Alcmagne: duquel il femble queie
fois obligé déparier en ce licu,pourconfidererlesmouucmcnsdecetterecherche;
ioinct que d'ailleurs au mo yen de ce mariage, ce ieune Prince fut comme enté dans
la mâifon de Bcarn, quoi qu'il n'aye point eulignée. Hcnrieftoitfilsde Richard
Comte de Cornouaille, ôcd'IfabeauComteife dcGlouernie, lapremicrefemmé
qu'il efpoufaau mois d'Auril 1131. fuiuant Matthieu Paris. L'Empire ayant vacqué,
Richard frerc de Hcnri 1 1 1.Roid'Angleterrefut efleuRoid'Alemagne5furlafin
de l'année 12. 56. par vne partie des Electeurs; les autres follicités parle Roi de France,
ayans donné leurs fuffrages au Roi A lfonfe de Caftille qui nepoffeda iamais que la
(impie qualité de Roi des Romains. Les motifs de cette Élection furent pris fuiuanc
l'hillorien Anglois de ce que les Alemans ne peuucnt fupporter vn Aleman, àcaufe
de fa fuperbc,nai{fent les François, ôedeteftent les ItalienSjàcaufe deleurauaricein-
fatiable, & communiquent plus facilemét auec les Anglois, à caufe du raport deleur
lan çuie & de l'origine commune de leurs na rions. La fidélité, conftance valeur &
generof ité de Richard, y profita aufli beaucoup mais particulièrementl'abondan-
ce de fcs
threfors, qui lui donnoit moyen de maintenir fa nouuelledignité, & de dé-
pendre dix années durant, cent marcs d'argent par iour,fansy comprendre fesrcue-
Royaume d'Alemagne: àquoileversfatyrique
nus ordinaires d'Angleterre, & du
du temps faifoitallufion Nummm aitpro me^nuhïtQorivibia, Rom*. Ilpritletiltrc & la
qualité de Roi d'Alemagne,dautantquclesElecT:eursnepouuansdonnerparleur
Election la Couronne& dignité Impériale, quele feulPape confère, ils donnent
au nouueauEfleule Royaume d'Alemagne ou Royaume des Romains., ^«f/?r^r-
re de l'Empire, la dignité précédente & lapojjefiionprimitiue,ainfi que parle vn Pape chés
Pans. Ilfut couronne en fuite Roi des Alemans, ou des Romains à Aix la Chapel-
le, ledour derAfcen{îonderannéeiz58. fansaucunempefchementdela part d'Al-
fonfe fon compétiteur ,"& le lendemain de fon couronnement donna l'ordre de
Cheualerie à fon fils Henri, faifant en cette occafion vn magnifique banquet aux
Princes d'Alemagne.
I.V. peu de temps aprcs, les Barons d'Angleterreatfemblés au Parlemencd'Ox-
fprt, firent ferment de faire valoir les libertés accordées au Royaume par le Roi Ican,
.obligeât le Roi Henri & fon filsEdoüard,d'enfairede mémes.Henri fils de Richard
chanceloitiurcepoint,sexcuiantqu îlncpouuoicconientirdefairevn'telierment
(ans la permifïion de fonpere; maisonluire(pondit ouuercement, que (i (on père
ne vouloit (g ioindre au Baronage c'eft à dire au corps des Barons, qu'il nepoflède-
roit pas vnfillon de terre dans le Royaume. Richard ayant apris la coniuration des
Barons contre le Roi fonfrcre,refolutde s'y acheminer, efpcrancd'y mettre quel-
que ordre par fa prefence, attendu qu'eftant fils &frerc de Roi &; Comte de Cor-
noùaille, commcildifoit,lesNoblesn'auoicntpû entreprendre fanslui vne afairc
de fi grande importance, que de reformer le Royaume. Mais la Nobleffearmant
puiflamment par mer & par terre, pour lui empefeher la descente, il iura dans l'E-
glife de Cantorberi fuiuant le defir des Barons, en prefence du Roi Henri, qu'il les
afiifteroitpourla reformation
Ces libertés ne generale du Royaume.
V. contenoient autre chofeque les anciens droits du Royaume,
des Ecclefiaitiques, des Nobles, &dutiersEftac.Neantmoinsilyauoit vn article,
quieftoitdefraifonnable,& defrogeat àla majefté Royale. C'efti'e choix de Vingt-
cinq Barons, dont les Quatre apres auoir receu la plainc1:e del'infradtion de quelque
article des priuileges, laportoiét au Roi, ou bien en cas d'abfence hors le Royaume,
àfon grand Iufticier qui eft oit obligé dereparerle grief dans quarante iours, après
la fupplication, qui lui en auroitefté faite; A faute de quoi,les Quatre Barons fai-
foient leur rapport dansle corps des Vingt-cinq, qui auoient droit de leu er les ar-
'mes& toutes les forces du Royau me, faïfirles ChaMeaux,terres, ôcreuenus du Roi,
excepté fa perionne, celles de la Reine, & defesenfans iufqu'àce que le tortfufr
reparéà leur difcretion ôc ce fait ils deuoicntfc remettre à fon obeifTance comme
auparauant. Du temps duRoilcanVaiTalduS. Siege, le Pape Innocent III. apres
auoiroùy les députés des parties en qualité de Seigneur direct, reuoqua cesclaules
commeiniurieufesàTautontéRoyale ayant ncantmoins eferitau Roi Ican que s'il
ne pouuoit s'accorder aucc quelque Baron il remit le iugement aux Pairs de fa
Cour,' fuiuantlcsloixdu Royaume. LeRoiHenriayantdepuisen l'an n6o. ob-
du
tenu Pape ditpenfc de fon ferment^l'exemple du Roi Iean ton prcdeceflTeur, ks
feditions & defordres acreurent plus qu'auparauant,îufqu a ce quel'an 12. 65. le Roi
& les Barons tomberentd'accord,deremettreleursditfcrentsauiugementdu Roi

de France; qui déclara nulles toutes les ordonnances arreftées à Oxfort, demeurans
neantmoinsen leur force les priuileges accordés au Royaume parle Roi Iean.
V I. Ce qui afcrmit Simon Comte de Liceftre, &les autres Seigneurs en leur

premier deffein dautant qu'ils affeuroientque les rcglemensderniers n'auoient efté


faits, qu'en exécution des premiers;de forte que le Roi Henri gagna fà caufe tou-
chant le point d'honneur & la formalité, mais il laperditauprincipal.Neantmoins
plufieurs Barons fe départirent apres ce iugement, delaligucdu Comte de Liceftre;
6c particulièrementnoftre Henri, qui ayant receu d'Edoüardfon coufin, l'inuefti-
turc du fief deTikel dit au Comte Simon qu'il ne pouuoit plus continuer la guer-
re contre fon père le Roi d'Alemague, ni contre fon oncle le Roi d'Angleterre: De
manière qu'il vouloit fe retirer de [on parti aucc fa bonne grace, lui promettantau f-
fide ne porter iamais les armes contre lui. A quoi le Comte repartit brufquern en r,
qu'il n'eftoit pas marri de fa retraicTe pour crainte de fesarmes, mais à caufe de fon
inconftance èc de fa legereté.
V I I. La guerre fiitouuerte fur la fin de la mefmeannée ué$. Simon de Mont-
fort Comte de Liccftre eftant le Chef & General de la NoblciTed'Angleterre, Baro-
numCapïtaneus & dautant quenoftreHenrifauorifoitencore lepartidu Comte &
des Barons,il fut arrefté par les gens du Roi l'an 1164. Cependant le Prince Edoüard
reuint du pais de Gafcogne aucc des belles troupes qu'il y auoitleuées j lefquelles
q
ZD
donnèrent de l'alarme aux Barons. Ce qui bailla fuj et à la paix, qui fut incontinent
arreftée; laquelle contenoit entr'autresarticles, que nortre ieune Henri feroit mis en
liberté, & les cftrangers congédiés, à quil'on oélroya faufeonduit.
VIII. Illumine incontinent quelque rupture; lcRoiefperantIarabiller,af~
femblefon Parlement à Londres,où plufieurs Seigneurs abandonnerent le Comte
Simon, & fe ioignirent ouuertement au Roi. Le principal de ceux-là eftoit Henri
filsdelapremierefemmedeRichardRoid'Alemagne, comme efcrit le Continua-
fut
teur de Matthieu Paris. Il falut enfin v uider la querellepar vnc bataille, qui don-
née entre le Roi, & le Comte Simon C hef des Barons. L'armée du Roi fut diuife'e
en trois grands corps. Au premier commandoit le Prince
Edouard qui vainquit de
fon coflé. Au fecond le Roi d'Alemagne S>c fon fils Henri. Au troifiefme, le Roi
d'Angleterre. Le Roi,&'Richardperdirent la bataille, & furent faits prifonniers, le
Rois'eftantrenduàSimon Comte de Lkeftrc. Incontmentles Frères Prédicateurs,
& Mineurs fe meflèrentt de negotier la paix, & pouryparuenirplus facilement,
Edoüard & Henri les fils des deux Rois fe mirent trop facilement auec leurs percs
entre les mains du vainqueur qui enferma l'an 1165. le Roi des Romains dans la
tour de Londres, & fon fils Henri aucc Edoüarddans le Chafteau de Douure, fous
bonne &feuregarde;menanttoufioursenfacompagnieleRoi,auquel il rendoit
toute forte d'honneur & de refpccl:.
IX. Le Prince Edouard eichapa h. fes gardes, affembla vne armée tant des An-
erlois quireftoientenpetitnombrefidelcsauferuiceduRoi,que des Gafcons qu'il
appella
à fon fecours & fut fi heureux,qu'ayancrenconcre Simon, il le combatit,
'l
le tua fur la place, remit par ce moyen les deux Rois, fon Père & fon Oncle, & fon
Coufin Henri d'Alemagne en pleine liberté,& fit bannirdu Royaume Simon, &
Gui de Montfort,qui citaient les deux fils du Comte de Liceftre.Peude temps apres
cette victoire, le mariage deConftance fille aifnée de Gafton de Bearn auec cet Hen-
ri fils aifné de Richard, fut trai&é & conclu dans la ville de Londres, au iour de TO-
dlaue de la Purification Noftre-Dame de l'année 1 i 6 6. D'où fon peur luger, encore
que l'hiftorien Anglois ait caché le nom de Gafton, qu'il aflifta beaucoup le Prince
Edouard en cette guerre, qui eftoit meuë contre Simon de Monfort; les demarches
duquel eftoient parfaitement conneuës à Gaflon, à caufe de la guerre deGafcogne,
qu'ils auoient conduite pendant trois ans en qualité de Chefs desdeuxpartis: &
que ce mariage fut recherché par l'Anglois pour s'affeurer des affections de Gafton,
qu'il auoit elprouué fi puiffant dans la Gafcogne, & l'obliger par ce moyen àlui
fournir du fecours,fi la neceflite de Ion Royaume le requeroità l'auenir.

I. Surira in Indicibns uSo. diéti domini Gaftonis primogenitam nomine Con-


I 1. E Tabnl. PaientNouerint vnil1erfi præfen- ftantiam fupec quaeftione qiiiE vertitur vel verti
tes pariter & fututi quod Illuftris Dominus Theo- fperatur inter dominos fupraduftosRcgem videh-
baldusDeigratiaRexNauatrjE,Campanix & Briae cet& Gaftorem,fuperComitatuBigouitano.
Cornes Palaunus ex vna parte, & Nobilis vir Gafto III. Ex Macthaeo Paris pag. 335.5110. 911.940.
cadiingratia VicecomesBearneniïs,Dominus M5- & pag. 917. Regnum Alemanniœ qnod Rcgnuni
tifeacam &: Caftn veteris ex aliaj conucnerunt& Romanornm dicitur cft arra Imperij dignitas
compromiferunt,fuper conditiombus apponendis pracambula & poffeffio primniua. pag. 522. In die
in matrimonio conrrahendo mrer DominumHen- tirocinij eiufdem Hcnnci. pag.jij.ï.9jj.zji.25(>.9f9.
ricum fratrem pra:di£ci Joraini Regis, & fihamprç- 9^0.961.965.
CHAPITRE XIL
> Sommaire;
K

oArtifles du mariage de Confiance & de Henri. Çafion donne à fi fille

III. .
Gauardan&Brulhés. IL Et mille liures de rente far fes autres btenk
Ou leVicçmtède Marfan» au cas qui efl exprimé. L'infiitue héri-
tière de Bearn, Cj'auardan, & Marfan, s'Unapointd'enfansmaJlesj,
fins les conditions & charge s y apposées. V: O rdre cas que Confian-
ce decede fans lignée s & en cas quelle ait des enfàns. Bearn & JVLarfan
ne feront iamatsfeparés, & apartiendront toujours à l'aifhé. VI. Hen-
ri constitué mille liures Sterlins dérente de douaire a Confiance. Promet
de n'aliéner les Vicomtes quelle lui porte en dot. VIL (e traitté fut
rompu. Qaslon en fait vn nouùeau auec l'Infant Êman'ùel frère du Roi
de CaftiUe, Examen de l'année. II I. Emariûel âoit ejpoufèr Confian-
ce,3& Alfonfefils des premières nopces d'Smanuèl doit efpoufèr "G 'uillel-
me cjuatriejmefille de Gallon. Conditions de ces deux mariages. Jls ne
reùfiirentpas 3parle défaut d'<vne Difpenfè de Rome. IX. Le mariage
d' Angleterre eft renoué. Gafton émancipe fa fille au rnont ce au il lui
de NLarfan,
<v ifs
pardeuantleSenefchaldeGafcogne,promet t& luidonne entrefer fa fille
de faire efpou
auoit constitué en dot. X. Gafton dans
peu de temps.-
articles- qui fut exécute. X I. 'Difficulté fur l'exécution des
Elle eftCeremife
par le moyen de la Reine de France al'arbitrage
de la Reine d' Angleterre <& de fbn fils Edouard. XIL Quivronon- de
cent leurfentence arbitrale. EÙeefi confirmée par les ferments Henri
& de Constance & en fuite par la Cour M.ajour de Bearn.
Es articles du mariage de Confiance auec Henri fils de Richard Roi des
Romains,oud' Alemagnc ont citeconferués dans leThrefor de Pau en
date à Londres duioiir de l'O&auedela Chandeleur 12.66. parlcfquels
Gafton donne & conftituë àfa fille en mariage,» mafitagium, comme il parle,les Vi-
j
comtés de Gauardan & de Brulhés*auec tous leurs drofirs &apartenan ces quel-
conques enfcinblé les domaines & Seigneuries qu'il pofTedoit au Dioceie de
Bazas.
II. En outre il lui accorde fur fes Vicomtes de Bearn & de Marlàn^ & généra-
lement fur tous fes biensjes auantages qui s'enluiuent Sçauoir milleliures tournois
derente pour elle,ü;s hoirs &~ucceueurs: laquelle ieraaHtgnécà la cohnoinance de
gens à ce entendus; iur les terres qu'il pofTede deçà les ports, c'eft à dire deçà les
monts, en Gafcogne& ce en cas qu'il decede, delaiiTant quelque enfant mail c., à lui
furuinant, qui foie procrée de lui ëc de Mate fa femme.
III. Que s'il n'a point de cette femme des enfans mailcsiluifuruiuans^rnais
d'vrre autre qu'il pourroit efpoufer à l'aucnir, Confiance poffedera en propriété,
pour récompenfedes milleliures de rente, leVicomtedeMarfoiî,coniain£temenc
aucc les Vicomtés de Gauardan, & Bruines. Aufqucls deux cas, eftant fatisfaiu
dcschofes à elle accordées ci-deflus elle renoncera a toute pretention iur les
biens reftans de Gafton au profit de l'héritier mafle en receuant de lui réciproque-
ment vnc quitance & département
valable^ » j ••
enfansmafles,
I V. S'il arriue que Gafton decede fans ou bien fon fils fans hoirs
légitime*.procrées de fon corps, Confiance futeedera aux Vicomtés de Bearn,
de Gauardan, & de Marfan, auec tous les droits de fucceflîon& autres qui peu-
Uentapartenirpourleprefentouàrauenir,àGafton, & à Mate ià femme, àraifou
cUfpofition libre detoutesfes au-
de ces terres & Vicomtes, demeurant à Gàftbnla
feicmeuries. Av la charge toutesfois,quefiMaté furuit à Gafton fon
&
tres terres iouïra^pendant Vicomtéde MarfànV & en fera les fruits fiens,
mari elle fa*vie du
le Vicomté reuenant apres fon doeés à Confiance & à fesdipirs.. Se referuans" Ga-
fton ôc Mate, de faire leurs teftamentsfuiuaiu la Couttume dupais, queConftan-
ce & fcs hoirs ferqntxenusd'exécuter fatisfaire aux créanciers, & reparer les torts
& domages terrequi auront efté faits par les teftatpurs fauf neantmoins queceluiqui
ppffeçlçra
fera la d'Efpagne,ou de la Ports. TerramHifyaniam,feuvltra Portus.
tenu &oblige' d'acquiter les teftàments j debtes & domages qui regarde-
Et celui qui poffcderalc Vicomte Jde Bfulhe's, contribuera à ce
ront cette terre
deiïus cinq cens marcs d'argent tant feulement.' Ce quifëdôit entendre, la con-
dition auenant, que les Vicomtés de'Bearn de Gauardan, & de Marfan ap-
partiennent à Confiance, fuiuant la forme quia efté prefefite ci-deffus autrement
y ayant enfant
maHefuruiuantaGation,les choies premierement donnéesà Con-
ftance demeureront quittes & defehargées de tout payement; horfmis quel'lic-
ritier du Vicomté de Marfan fera tenu de payer les debtes de Mate après fon
décès.
V. Que fi Confiance vient à deceder (ans enfant ou fes enfans fans lignée, il
lui eft permis de faire teftament, iufqu'à la valeur de mille liures tournois, qui iè-
ront payées fur ces Vicomtes & en ce cas tous les Vicomtes auec leurs droits &
apartcnances, retourneront aux plus proches heritiers, fumant la Coufiumt 'de Gaf-
Si elle a des enfansmafles qui lui fumiuent,raifnc aura les Vicomtés dcBearn
cogne.
&: de Marfan; mais fi elle n'a que des
filles l'vne aura ces deux Vicomtes en
telle forte qu'en nul cas, les deux terres de Bearn & de Marfan, ne puiïîent eftre
fe parées à l'auenir. Toutes lcfquelles chofes ont eflé arrêtées du confentement de
Dame Mate, fousîareferue qu'elle fait de tefter, iufqu'à la valeur de quatre cens
marc s d'argent, fuiuant le pouuoir que Gafton fon mari lui auoit il y a long-temps
octroyé de ce faire; cnfemble de iouir pendante vie de fon doüaire, qu'il £lu* *1 au0l't
afligné fur le Vicomte de Bearn.
VI. Il fut auffi accordé que Henri bailleroit à Conftance fa femme pour
fes arres ou douaire, mille liures Sterlins de rente qu'il lui affigneroit à la con-
de
noiilance de la Reine d'Angleterre, & de fon fils Edoüard, ou Fvn d'eux j ou
bien aducnantle decés du Roi d'Alcmagnefon père, Henri
coultume d'Angleterre, à promet d'aiïigner
la diferetion Iuy-
delà Rei-
mcftne cet agencement fuiuant la
ne &t d'Edoüard. Il fut aufli particulierement conueliu, que Henri afTeureroitpar
fon ferment, & par fcs lettres, qu'il n'alieneroit par vente, efchange, ni en au-
cune autre façon, ni ne tranfporteroit qu'à fes heritiers & de Confiance, les Vi-
comtés de Bearn, de Marfan de Gauardan, & B rulhe's, ou l'vn d'eux lors qu'il vien-
dra à les porteder: de manière que s'ilauoit de fa femme vn hcritiermafle, celui-là
pofTcderoit les Vicomtes, & s'il n'auoit que des filles, l'vne d'elles auroit les deux
Vicomtés de Bearn & de Marfàn en telle façon que ces deux terres ne puifTcnt eftre
feparées à l'auenir.
VII. Il faut croire que Gafton ne fut point fatisfait du trai&é d'Angleterre pour
des raifons qui nous font inconneuës dautant qu'apres auoir conclu ce mariage
de Conftance auec Henri, il negotia par fon procureur, qui eftoit Bernard d'Afca,
Abbé de i'Efcale4)icu en Bigorre,lcmariagedeConftanceauecl'Infant Don Ema-
frered'AlfonfeRoydeCaftille,
niiel, ainfi que l'on peutaprendre des lettres de ce
Roy,en datte à Seuille, du douziefme de Mars Ere mille trois cens quatrequi re-
uient à l'année milledeux cens foixante-fix fur la fin. Car on a pîl obferuer quel'an-
née des Anglois commence à la Natiuité de noftre Seigneurjc'eft à dire au vingt-
cinquiefmc de Decembre, & partant que l'Octaue de la Chandeleur mille deux
cens (bixante ûx.quiefUeneunefmedeFeurier, date des articles de Henri, eft pla-
cée fuiuant le calcul, au commencement de l'année; au lieu que ledouzieime de Mars
mille deux cens foixante-f îx, quieft le date des lettres d'Alfonfe, commençantl'an-
née àl'Incarnation qui eft le vingt-cinquième de Mars, eft placé lurla fin de la mef-
mcannée.
VIII. On voit dans cette lcttre,que le mariage de Confiance auec Emanuel,fut
conclu entre l'Infant & l'A bbe de l'Eicale-D icu, auec l'exprés confentementde Ga-
fton & de Mate fa femme ;commeauflïlesfiançaillesdeGuillelmeIeurquatriefine
fille, auec Don Alfonfe fils de ce'c Infant Emaniiel, & de fa première femme, l'In-
fante Confiance fille du Roi d'Aragon. Ilfut exprefTémcntarreftéentre les parties,
l'Infant Emanüel confommeroit le mariage auecConftanrc., queleieune
que &
Alfonfe fianceroit Guillelme, pendant la fefte de l'AiTomption Noftre-Dame
pour lors prochaine; & pour plus grande affeurancede ce deffus, outre la promeffe
que l'Abbé de l'Efcale-Dieu en fit, confentement
auec charge expreffede Gafton & d'Amatefa
femme, AmaurideNarbonneparle de cét Abbé Procureur,3 promit,
iura, & fithomage au nom de Gafton & de Mate, à l'I nfant Emaniiel acceptant
pour foi & fon fils, qu'ils déliureroient dans le terme acordé, leurs filles Conlîance
&Guillelme, pour la celebration-du mariage & des fiançailles àfautede ce Amau-
ri de Narbonne s'oblige d'eftre tenu pour vn tràiftre, comme celui qui tue fon Sei-
gneur naturel, ou qui rend par trahifon aux ennemis le Chafteau qu'il tient en gar-
de de fan Seigneur. Réciproquement auffi l'Infant Emanüel promit, iura & fit
homage à Amauri de Narbonne au nom de Gallon & d'Amate, qu'il contractera
lesfiançailles, & mariage auec Confiance, & fera accomplirles fiançailles entre fon
filsAlfonfe, &Guillelmc, dansletcrmeprefcrit; à faute de ce, il s'oblige d'eflre te-
nu pour tràiftre, à la rneime rigueur quAmauri deNarbonne; Scprometdeve-
nir en perfonne fur les lieux, pour célébrer le mariage hors le cas de mort, de ma-
ladie, ou autre empefehementineuitable. Promet & iure de bonne foi, qu'il s'ern-
ployera de tout fon pouuoir, pour obtenir du Pape ladifpenfcde contracter ion
mariage auec Confiance; Iurc encore qu'il deliurera à Confiance cent mille Mara-
uedins, pour la donation en faueur des nopcesdont il baillefa lettreàpart: Cette
lettre d'Alfonfe eft feellée de fon feau de ceux de l'Infant Emaniiel, Alfonfefon fils,
Berenger dc Moncade, I'addc de l'Efcale-Dicu, & d'Amauri de Narbonne. La
difpenle du Pape eftoit necefTaire à l'Infant Emaniiel
pour contracter valablement
fonmariageauecConflancc, à caufe qu'elle auoit cfpousé enpremieresnopces AI-
fonfc Infant d'Aragon, frère de l'Infante Conftance, femme enpremieres nopces
d'Emaniiel,de forte qu'il eftoit neceffaire d'obtenir difpenfe fur ce degré' d'affinité;
laquelle ayant receu difficulté à Rome, où lesdifpcnfeseftoicntplusdinicilernent
accordées qu'à prcfcnt, ce traicté demeura fans exécution, ôcfalutreueniràcelui
d'Angleterre.
I X. Pourceteffct deux ans après les articles, Henri d'Alemagneenuoyaleari
Fff ij
de Sainct Brifçon, & Michel de Malconduit les Procureurs versGafton, afinde
le requerir défaire exccuteraupluftoflle traite de (on mariage auec Confiance, Se
clefira par vn préalable, que Gallon lemancipaft en iullice, & lui donnaft pou-
uoir de contracter, &tcfteraucctoute liberté. Ce qu'ii fit par6tefolemnel&:îu-
diciairc,énonç:mt,& confirmant par yoyc de donation entre vifs en faueur de
Confiance, toutes les gratifications & libéralités qui lui auoientefté faites au cen-
trale nvariage, pat conllitùnon de dot; ôccecnprefencede Thomas d'Ypegra-
uc Cheualicr Scncfchal de
Gafcogne, quiautorifa cette émancipation, enlaville
de Mont de Marfan M Mccredy apres O tbue de S. Martin d' Hyuer l'an 1 1 6 8 .prc-

fens & témoins àceapelles^es Reuercnds Pcres A.Archeuefqncd'Aux. P. Euefque


d'Aire,Raimond Euefque de Bigorre; G craud Euefque de Laictourc, Compaing
Euefque d'Oloron.Efquiuat Comte de Bigorre,GeraudComte d'ArmagnaCjPier-
rc Vicomte de Tartas,lcan de
Grcyl^GarlieArnauddcNauaillcSjBcrnarddeCoar-
rafà,& plufieurs autres Chcualiers. L'A&efut fccllc du feau du Senefchal,de Gaflon,
de Mate fi femme, de Confiance, de i'Euefquede Laidtoure^de lean de Greyli,
de Ican de Saind Brifçon &de Michel Malconduit Cheualier & Procureur de
Henri.
X. Le mcfmc iour G aflon fit expédier fes lettres patentes, parlefquellesilpro-
mec aux Procureurs, de conduire pendant la Purification Noftre-Dan-ie,
fa fille
Conftance en France, oudelàlamer,afinqucHcnrilapuiflecfpouferj Confian-
ce defia émancipée promet aufli de ion Chef, de
conftituer en dot toutes les ter-
res que ion père lui auoit données, par Fade précèdent. Gafton
s'oblige à la mefme
choie fous les conditions inférées aux precedents articles de l'an 1 1 6 6 Et pour l'exe-
cution entière de tout ce traifté, promet de faire en forte, que Geraud Comte d'Ar-
magnac, Se fa femme fille de Gallon, defehargent de toutes preten fionsles terres
deuoicnr eftrc conflituécs dot & de faire
qui en tous fes efforts pour obtenir la mef-
effet cette affaire
me defchargedu Comte de Foix, & de fa femme fon autre fille; En
ftit fi bien mefnagec, que le mariage fut accompli &confommjé dans le terme qui
auoit cfléaccorde entre les parties.
X I. Ncaritmoins à mefme temps il furuint quelque difficulté fur l'exécution des
articles, & particulièrement touchand'interdi&ion d'aliéner les cerres, conflituées
en dot à ConflacesqueH enri vouloit peüt-c~re vendre,& du prix acheter des terres
équiualcnteSjquifulTentà fa bien-feancc dans l'AngletcrrejGauonayant eulevét de
ceddTcin,aduertipcut-eflre par fa fille Confiance s'efmcut de cet affaires & ncant-
moins par l'cntremife de Marguerite Reine de France,remit le iugement de cediffe-
rét qu'il auoitaucc fon gendre,à l'arbitrage de fa parente laReincd'Angleterre Alié-
ner, & de fon fils Edouard, par l'infini ment de compromis reccu aSainétGeri-
main en Laycle quarorzicfmc Auril mille deux cens foixante-neuf, en prefen-
ce de Marguerite Reine de France, Guillaume Euefque de Bazas; Geraud Doyen
deS. Irier, Richard Archidiacre d'Oxfort, Guillaume de Maflicon Chanoine de
Beauuais, Arnaud Garfie Seigneur de Nauailles, Bernardde Coarrafc, & Ieandc
Grcyli.
XII. Alicnor & fon fils Edouard, qui prennent les qualités, l'vne de Rey-
tie d'Angleterre Dame d'Irlande, &: DuchefTe d'Aquitaine l'autre de fils aifné
du Roy Se de la Rcyne prononcent leur lcntcncc arbitrale par laquelle ils or-
donnent que Henry«Se Confiance mari & femme prometrontaueeferment d'ac-
complir de bonne foi tout ce à quoi ils font obliges par les inflruments dotaux;
adiouflant en vertu du pouuoir à eux donné par les parties, que s'il arriuoit à l'auc-
nirquelefditsmari&fcmmcalienafTentaucuneterredccelles qui font conflicuées
en dot ou leur
cfcherront par fucccflîon de Gafton & deMate fa femme les hom-
mes & vafîàux de Bearn & de Marfan,& de toutes les autres terres, foiétdefchargées
de plein droit, de tout ferment de fidélité & d'homage enuers Henri & Confiance,
fans qu'ils foient obligés de les reconnoiftre pour leurs Seigneurs, mais plufloft ils
feront tenus d'obéir à celui qui feralcplusprochcheritierdeConilancefuiuantla
couftume & laloi de Galcogneen cas que la diftra&ionfoit générale ou bien fi el-
le n'eft que pour vne partie,ieront tenus de rcconnoiftlre le fuccéfleur de Gallon qui
poffedera le Bearn, referué en toutes chofes le droit du Roi d'Angleterre. Henri &
Confiance acquiefçans a la fentence iurerent incontinent en prefehee des arbitres
robfcruation d'icelle, qui eft en date de la quinzaine apres Penteeoftedel'annce
1169. au lieu de Vvindcshores;& les melmcs articles furent confirmes par le ferment
de la Cour Maiour de Bearn, alfemblée àMorlaslei5.d'OcT:obre enfumant. On
trouue en fuite, que Henri qui prendlaqualitédefilsaifnéduRoid'Alemagne,&
Conftance fo femme o&royent procurationà Iean Claret leur Clcrt, & Chapelain
du Pape, pour prendre pofleflion des terres aflignées en dot; les obliger & hypo-
théquer pour leurs affaires3 en dateàLondresle 14. des Calendes d'A uni iz 70.

I. E Chartaiio Palenfi vbi funt initruinenta âatum & pofitumfupcrius,&dabnntdiélanifili3m


«narratain hoccapicc. iuam dominam Con ftantiï did;o domino Emanue-
V I I. VIII. Nos Alfonfus dei gratia Rex Ca- li fratn noftro matritnonialiter copulandam & di-
ftillœ.Toleti Gallecix Sibiha:,CordubiE,M m- étam dominam Guilielmam fuam fîlia di£to domt-
ciae, GiennijAlgarbipnoturnfacimusvnHieriispraî- noAlfonfo fîlio domini Emanuelis, ad fponfaha in-
jfentesliterasinipeâuris.quod comm nofirapixfen- ter femOcuocelebrandà, in termina iupradiâro; Et
tia conftituti inchtus Infans dominas Emmanuel fi dominus Gafto & vxot fua domina Amata nolue-
frater nofler ex vna parte, Frater Bematdusdc Afca nntdarc diâras fuasfiliasdorninamConftantiam Se
AbbasScaIxDeiCiftercienfis ordinis, procurator dominam Guillelmam adrermtnum fupcadiâum,
nobihs viri domint Gaftonu Vtcecomms Bearnen- di<5to domino Emanueli & difto Alfonfo eiusfilio
fisjdomini Montifcatani & Cafhi vereris, & Nobi-- ad fponfalia Se niatiimomum cnrneifdem contra-'
lis vxorisfuE domina: Amat& & dominx Conftan- henda quod didus dommus Amanrricus ma-
tiae fllise fua; ex alia parte,fLiper fponlalibns & fnacn-
contrahendis neat proditor tanquam ille qui interficic fuum
monio întcrdidlum dominum Ema- dominum nattiralem vel tradit carcrum fui do-
nuelem &nobilcmdominam Couftanriamfiliam mini prodirionaluer immicis. Ad ha:c dideus do-
piimogcnitamfic heredcmdi£h domim Ga(loni$6c minus Emànuel promific iuraùn & fecit oma-
domina: Amars:necnonfuper ftonfalibusconcra-
falium gium diâo domino Amnnrnco nomine domini
liendis inter dommû Àlfonlum diûi domini Gaftonis &c domina: A fnatar quod contrabar fpon-
Emanuclis ftaens noftrij&fnclitxlnfanflae domina: falia & matiimoniumcuni diiâa domina Conftan-
Conftâtis filiae îlluftns tegis Aragonuni ex vna par- tia ad terminnm mpradiitum. Se quod fnciat cuin-
te, & inter dominam Guillelmam filiam difti domi- pleri fponfalia inter diYtiim dominum Alfonfuni
mGaftonis, & domina: Amatscxaltcia,conuen- fuum filium, & fupradidam dominam Guillclmam;
tioncs huiufmodi feccrunt concoidicer ftatuences, &fi ifta fponfalia & matrimonium non complcue-
quod didtus dominus Einanuel contrahat fponfalia rit, & non feceutadimplcri,raaneit proditortan-
&matriroonitimcumdi(Sadomina Conftantiafilia quam ille qui inrerficic fuum dominum naturalem,
diifti domuiiGaftonis, & dominx Amarae, &ton- vel tradit caftrumfui domini proditionaliter mimi-
fummet matrimonium cum ip(à vfque ad fellum cis; & quod accedet 1)eiforialitur ad diéla fponfalia
AflumptionisBeara: Maria: Viiginis menfis Augu- & matinnOniumcelebianda in tempore fupradifto,
fli proxime vcnturi.Iteni quod dominusAlfonfus fi- ceflantibus mortis, &inHrmicatis, &ineuitabilibus
liusdidti domini Emanuclis concrahacfponialiacû impedimentis,&promifit&iurauitbonafîde.. to.
dida domina Guillelma ad diftum ternunurh Cea- tis vinbus ad obtinendam difpenfationemà f ummo
txvirginis nominarum & frater Bernard us fupra pontifice, (uper matnmonio inter îpfum & domina
diftns Abbas ptocuratorio nomme & dommus Conllantiamcontrahendoj pra:(tansfimiIitcrbonK
Amanrncus de Narbona nomme didti domini Ga- fîdei facramentum,quodfoluat diéra: domina: Con-
ftoms, Se domuiït Amata: piornileruntdifto domi- ftantiç cciû millia raorabitenotu in donationé pro-
no EiTunuelirecipicnn, quod facient diûa Iponfa- pter nuptias, vt promfttit per fuarrt patentera litrerà"
lia & matrimonium adimplen, vt fupenus eftex- 1-ita'illi tin iiiiiiiirnineroboratam; Et
ne Cuper tllts om-
piclTiim.Etvr ip(a fponfalia & înatrimonm obnneât nious dubictatisfcrupulasonatur,& perperuii.ro-
R
maionsrobonsrîrmicatem.didiusdominus Amant but obtineatfîrmitans, mandauimusindeficri duo
iicusde Natbona daro fibnnandaro & conséfupie- inftrumenraeiufdeni tenoriSjperAbecedariû diuifà,
no & liberoàà fratte Bernardo Abbate (upraditlo qnx vtraque parsteneaî ad memotiam prxdidto-
procuratore ipfius domini Gaftoius & domina; ium,figiHis noftro ,8c difti domini Emanuelis3&
Amacœ.promifir&iuiauu nomme di6lidominiGa- domini Alfonfi, & domini Berengatij de Moncada,
ftonis, & dominx Amata;, & fecit homagiuni domi- & diifri frarns Bernardt Abbatis & pfocuratons,
no Emanueli recipienti pio (e,6c nomme dichhli) &di£ti domini Amanrnci pendênnbus loborata.
fm.quod dommusGafto&domina Amata comple- AchimSibilireinauladoiTuniregis,dieM altisi »,
bût iponfaha & matrimoniumtupiadidU vt cil [ta- Mattij.Eia m ecc. iv,
Fttr iij
CHAPITRE XIII.
Sommaire.
guerre entre Gaflon3& Odon Vicomte de Lomaïgne; Vn chafleau d'O-
don forcé definfilsprifê j dont il fait plainte à Alfonfe Com-
<t& la femme
te de Tolofè. Guerre entre Gaflon & lefire de Mortaigne en Saintlon-
ge. La fille prife par Gaflon dans la ville de Vouuenu IL III. Guer-
re entre Gaflon3 & le Comte de Comenge. Occafiondecetteguerre. IV.
alfonfe Comte de Tolofe sintereffe pour le Comte de Comenge. Sa letre
plainte* que Gaflon lui auoitfaites. V. Lefief
pour resjondre aux
d 'Arnaud Guilhem en Comenge faifoit vne partie de cette difrute. VI.
Letre de la %eine Marguerite en faueur de Cjaftonfen (oufîn. Tarenté
entre les Comtes de Tolofès& les Seigneurs de Bearn. VIL Le Ilçi
S. Louis efcrità fin frère <*Alf on fe force fujetf. VI IL (es affaires fu-
rent accommodéesau contentement de Cjaflon.
Afton fc trouua engage dans quelques affaires d'importance auec
fes voifins, où Alfonfe Comte de Poi&iers & de Tolofe frère du
Roi Sianct Louis s'intereïfa, comme Seigneur fuferain des parties
de Gafton & des lieux, où laneceffité obligeoit noftre Prince de
porter les armes pour la pourtuitc de ion11 11 il arnua l'année
droit; comme 1- ~t
H66. car
apresauoir demeflévne fafcheufe guerre auec Odon Vicomte deLeomagne (qui
a efiéomis au Catalogue des Vicomtes de Lcomagne)
celui-ci fe pleignit, qu'au
preiudice de la paix. Gallon efloit entré en fà terre à main arme'cvn certainiour de
menéematin, auoit forcé vn fien chafteau où eftoitla femme de fon fils, l'auoit em-
o-rand
prifonniere, tuéle portier Pour raifon dequoi, dautant
& que le Vicomte
de LcomagneeftoitmouuancdeTolofe,MonfieurAlfonfe ComtedePoidiersSc
de'Tolofe, manda à Philippes de Villefardofe Senefchal d'Agenois &deQuerci,
qu'il euft à requérir Noble homme Gafton de Bearn, de reparer & amenderce for-
fait) & en fuite l'affaire fut accommodée. Enuiron ce mefme temps Gaflon ayant
pris & cnleué en la ville de V ouuent en Saintonge la fille & vnique héritière du fire
de Mortaignefur Gironde auec lequel il auoit guerre Alfonfe Comte de Poictou
en efcriuit à Gafton
ainfi que i'ay apris des memoires du fieur Befli.
1 1. Mais la plus fafcheufe &c la plus importante rencontre qu'il ait euàdemefler

auec Alfonfe ell celle qui regarde les interefts auec le Comte de Comcnge. Pour les
mieux comprendre il faut fe refouuenir que PeronelleComtefle de Begorre, mère
deMatcfcmmc de Gafton, eftoit fille de BernardComtedeComenge,&de Ste-
phanie Comteffe de Begonc;& par confequent que fi le Comté de Comenge n'a-
partenoit pas entièrement à Peronelle,poury auoir vn mafle du troiiicfme mariage,
nommé Bernard,qu'elle y auoit pour le moins, vne portion auezauanfageuie. C'en:
pourquoy nous trouuons, que cette Comteffe n'ayant pas eu toute la fatisfaclion
qu'elle pouuoit iuilement fe promettre,demeuroit dans fes pretentionsaudit Com-
té.D'où vient que Bernard Comte de Comenge fon frere, enrhomagedefaterre,
qu'il rend au Roià Paris l'an 11x7.promet que filaComteffe de Bigorre luifait
quelque
de demande, qu'il plaidera en la Cour du Roi ainf1 qu'on lit dans les Chartes
France.
III. Cette daufc, de plaider en la Cour du Roi, fut inferée dans rhomâgè,pour
exelurrela iurifdictiondu Comte de Tolofe ( qui eftoit pour lors excommunié,) de
qui le Comté de Comengc releuoit auparauant. AufTi trouue-on que Bernard
Comte de Comenge, fils du Comteprecedent, auec l'aduis & confeild'Arnaud
Roger Euefque de Comenge fon Oncle paternel, & d'Arnaud GuillaumedeBar-
bafàn aduouc de tenir à foi & homage lige de Raimond Comte deTolofe & Mar-
quis de Prouence, tout ce qu'il pofledeaux Diocefes deComenge, & de Cofcrans;
Encore que de temps immemorial,adiouftc-il,le Comte de Comenge & fes prede-
cefTeursayent tenuletoutenaleu.Céta&eeftendate dumoisdeNouembreiz44.
prefents Roger de Mauleon Abbé de FEfcale-Dieu Roger Comte de Pailhars,
Amauri fieur de Narbonne, Arnaud Guillaume deBarba'an,& SicardAlamannis
duquel a&e ai aulfi voulu faire mention pour veriner d'autant plus le nom du
Comte de Comenge, auec lequel Gaftonfut obligé d'auoirvnetres-afpre& rude
guerre,
de ce
pourfuiuant fes droits, ou pour mieux dire, fe maintenant enlapofTeflion.
quiluieftoitlegitimementacquispar la donarion entre vifs, que fit Peronelle
Comteffe de Bigorre, en faueur de Mate fa fille, & femme de Gafton, de toutes les
terres, poffeilions, & biens qui lui apartenoient du cofté de fon père; fans que ce
Comte foit nommé dans l'acte; neantmoins nous fçauons d'ailleurs que c'eftoit ce
Bernard Comte de Comenge. Cetteletre de Donation eft receuë àMontanerl'an
1x50. en prefence de Pierre Euefque d'Oloron, & de Raimond Abbé deTEfcaie-
Dieu.
I V. Le Comte de Comenge qui fe vit extrêmement prefle par les armes de Ga-
fton,eut recours au Comte Alfonie & le pria puis qu il eftoit fon vaffal de lui don-
ner faueur & aide, contre les violences dufeigneur de Bearn. Cequ'Alfcnfe luiac-
cordafoit volontiers, apres auoir orfertà Gaftonde luirendreiuiticefurtoutesles
demandes qu'ilauroit à propofcr contre le ComtedeComenge,touchantlesfiefs
qui releuoient du Comte de Tolofe. Etfurlaplainteque
recouurementdefcsGallon lui fit par lettre de
l'emp efchem enqu'il lui aportoit au droits, Alfonfe lui iîteette
refponfe j qui mérite d'eftreinferée en ce lieu tournée en François.
Alfonfe FtU du, Roide France Comte de Poiéîiers & de Tolofè à Noble homme Monfienr
Gdfton V'icomtedeBedrnyfeigneurdeCafietuieil ,falut & diicétion. Nous muons entendu auec
foin le contenu en vos lettres a la teneur de fquelles nous vous refjrondons dejîrons que vous
que nous

faueur d'vne façon qui foit ou


fçacbie's ? que nous nevotâons fauoriÇernerConne en fa faute contre U juftice, ni lui donner aide ni
iniufîe; &
vcjlre CirconfJ>effion nedoitpoints'eftonnnr,Jt
ayant brins confeil fur ce fuit, auec des nns de bien, nous donnons confeil aide & faueur à noftre
fealBernardComte de Comenge ,pour!ddefence des fiefs qu'il tient de nous tantfeulement, &
nonpospouremabirceux d' autrui. Car ayant ejïé requis par lui decefdire,nousnepoMonsmde-
uons t abandonner: D autant plus que le Comte aplufieurs fois fait offre, &
le fait encore d'ejier
a droit pardeuant noui fans aucun deldy^pour raifon des fiefs quiltientde nous; &quenous font-
mesprefts, & l'auons efié,derendrevne promptejuftice ifott avonsou à tous autres plaignants,
ainfi que nous vous auons fiinifiê d'autres fois, tant contre luy, que contre nos autres vajfaux, tou-
chant les terres qu'ils tiennent en fief de nous. C'ejlpourquoynous ne nous oppofonspas àvojlre droit,
ni ne Vousempefchonspits que vous ne puipiés vous défendre ^& vous venger y ou mejmes enuahif
commeVousVerreXeÇ\rea,fam,hs lieux &1 terres ^aïoccajiondefqueUescette discute s eftef-
meuë entre Vous & ledit Comte; Ni ne défendons, & tnefmes
donnentn'auons iamais défendu, que
les hommes foit de noûre terre ou d'ailleurs, ne vous ayde & faueur ou audit
Comte ainfi qu'ils adm feront rt férues feulement nos fiefs. Mais pour le regard de nofdits
aeuxnt fait defenfes d'y
fiefs
comme nous Vous auons ci entrer pour y mes faire nous vous
défendons dereche f,
y que vous
riattentieT^pas d'y entrera l'admnïra main armée, parce qu'il
Ftt înj
fdnsraifon,commeil nous déplaift des maléfices que vous & les
nom dèpUiroitbedUcoup,& non
voftresy aués commis, lefquetsVotariauéswuhi repai eriufquàfrefent,en ayant
eftè
requisse
beaucoup iufquàceqitevoiis îesayés amendés.
V. Gafton n'ayant pas receu par cette rcfponfe toute la fatisfaclion qu'il defiroit;
dautant que, outre les terres controuerlécs par tes parties hors les fiefs d'Alfonfe, il y
auoit vue terre d'Arnaud Guilhem,quicft proche de l'Abbaye de Bonefont en Co-
mencrCjdontilauoiteftéfpoliéparlcCornte pendant leur guerrejen la poiîeflion.
laquelle
de laquelle il dcuoit dhe di[putcr fon droia
prcabblcmcl):t remis, auant que difputer
eftre préalablement droiét au
principal en la Cour du Comte deTolofc,&pouuoitfuiuant l'vfagedu temps s'y
rcftablir lui-mefme pat armesJdefonautorité, fans l'ordonnance du fuperieur; il
tafcha de retirer le Comte Alfonfe de la protediou du Comte de Comenge, pour
n'auoir pas vn aduerfaire fii puiflant.
VI. Pour cét effet, il employa les prieres de fa Coufine la Reyne Marguerite,
femme du Roi Saind Louis enuers leComteAlfonfe;laquelle le preffeparia letre
aucc beaucoup decourtoihe, de ne vouloir pas fouffrir, que Gafton foit opprimé
par les fiensjtan'ten confideration de parenté d'elle auec Gafton, que
fa de celle de
leanneComteffe deToloiè, femme d'Alfonfe,aueclemefme Gafton. D'oùnous
aprenons, outrela parenté dela maifon de Bearn auec celle de Prouencc,V alliance &
confanguinitédeBearn& de Tolofe, La letre eft de la teneur qui fuit tournée en
François.
Margueritepar lagrdeede Dieu Reyne de France, à fon très- cherjrerele Comte de Poiètiers,
Cjr deToloJè frere de Mon feigneurle Roi, Salut, &ïeffeB£vnefincereàlec~Hon;Nom vous
adreffons nos prières anec affection pournojln très- cher Coujin MonJieurGaflon de Bearn, afin
que pour l'amour de mm, & en confiderationde Voilre femme 3 qui luy eft conioinfte en degré de
confanguinitèvous luyJoyés favorable enfes affaires vous comportant commeil apartienta
VoHre honneur, de crainte quil ne puiffeeflre dit iufkement,& Vous eftre reproché, que ledit (J<t~
(ionell opprimé aueeviolence parVous3& Vos gens: agiffantdevo(irepart Tellement en cecy qu'il
reffente que nos prieres lui font profitables & que de là nom vous foyons obligée à vn remer-
ciement.
V II. Le Roi S. Louis efcriuitaulïi
à fon frère vnelettre,qui explique vn peu
cet--
il
te matière, dont la teneur eft comme s'enfuit Louis par la grâce de Dieu Roi de France,
à fon très-cher frère, & féal } Alfonfe Comte de PoiSiiers,& de Tolofe, Salut,,& l'effet d'vn
amour fraternel. N rous auons apns de la part de noftre am'c Gafton de Bearn quela terre d'Ar-
naud Guilhem, cmieftde fon fief ertretcnuëinwficmentparvoftre homme le Comte de Comenge>
&quevons & Vosvens tempeÇchés, en forte qu'il ne peut ioûir de fondit fief CV/f pourquoi
nousvo'js prions, & vous requeronsque, s'il eft ainfi^vous nempejcbiés point, ni ne permettes
pas, que vos gens emvefchent ledit Gafton, qu'il fie iouïffè de fondit fief. Donné à Argente'mlk

I
Mecredy duant la Nativité Nofîre Dame.
1 II. le ne doute nullement, qu'après ces lettres cette affaire ne fiift cntiere-
ment iuxommodée,& que Gafton ne fuft remis en la poffeflionôc libre iouùTance
de toutes les terres de Comenge De fait il y a dans les Regiftres dc la Conncftablic
de Bourdcaux, vn compromis en date à Haget del'anizSj. fur les pretenfionsicf-
pcéliucs de Gafton au Comté deBigorre,Ôc terres de Chabanes, & d'Efquiuat,
au Vicomte de Marfan, & cnla terre de Comenge,yque G aflonpoffedoit du cotte de fafemmè,
ainfi qu'il eft énoncé expreiTément dans l'ade. Cette pourfuite des terres de Co-
menge entre Gafton,& le Comte Efquiuat,fefaifoit en fuite de lareferuedu fait de
Comenge, qu'on a peu remarquer ci-defîus, que RogerComte de Foix auoit fai-
te eu fa ientence arbitrale,dcl'annéc mil deux cens cinquante- fîx fous prétexte de
laquelle referuc on renouuelloit en Tannée mil deux cens oitante trois, toutes les au-
tres difp ures quiàuoicnt elle ci-deuant entre les mefmes parties, & cjiii eftoient dé-
cidées par cette icntcncc.

III. E ChaitarioPalenfî.Notiim fît omnibus piç- ftro nos nu oppoilimus.ilec vos impedimus, quorni-
fentibus & futuris prxfentes litceras inipcâuiis, nusinlocisillis & terris, occailo ne quorum ortaeft
quod nosPetronillaCommlIi Bigorraïj Vicecomi- contenno iater vos, & didtuni Comirem poffitis
tirL Marciani donnmuslibcrè, & fine omni rcten- vosdefendere & vindicare, vel muadere proue vi-
nonc.vobîsGaitonideBeanub, & Mit h a; vxorive- deritis expedire. Nec inhibemus aùc Vnquàm in-
ftrai.Scrïlia: nofh.c, quidqutd mris habemus vel htbuimusquin hommes tam de terra noftra, quam
habere debemus ratione lucceJlionis in omnibus aliunde vobis & diâoComiti, exceptis dumtaxat
porté llîonibus, doiuiinis, & alus rébus niobihbus,&: noftris feudis, prarftent auxiliutn & fauorem,4uera
immobilibiis qua:de îurecx bonis pattis noltn ad viderinc expedue. Sane ficut alias vobis inhtbui-
nos fpe&ant. Hanc donanonem facimus nos prœdt- mus, ne in noftris feudis intraretis occafione malefi-
<5taPetromlla ComitillaBigoirae, & Vicccomitiflk cia perpetrandi,iteruminhib'einusne de caciero ho-
Marciani,vobi=G.illonide Biarnio & Matae vxori ftilicer ingredi attentetis quia nobis, nec îmmcuro,
vefti x,& fihanioftia:, & omnibushxredibus exvo- piunmum dtfphceret, & difplicet, de iam perpetra-
bis légitime nans& nafcendis,&omni eorum luc- tis per vos & vefhos, maleficus qus requifiti no-
cèffioni légitimé, ira vc liabe.-uisSe reneatis totam Imfhs haclenus emendare quodgLauegerimus, &C
terrant patus neftn vbicuiiujue fir, quse mre dicitur geretmisquoufquç fuerintemendata.
ad nos pertincre,ad v.ftranj veftroruincjue hcere- · VIExnfdem Schcdis: Marguareta Dei gratia
dum voluiitatcm in peipetuum taciendara. Hoc Fcancice Regina.Chariflimofratn fuoComiciPidla-
fuit fa6t Lim apud Monta lier, in prxfentia Reuercn- menfi,& Tolofae,fratriDomininoftri Régis, Salu-
di Patin PetiiEpifcopi Oloronenfîs & venerabilis temj&fincera; dilectionis effecîum. Pro chartpma
R. Abbatis Sca'œ- Dei. Anno Domini I2jo. ad cuius Coufançutneo noftro Domtno Gaflone de B tarda vobis
rel coiifiimationcmpriEÏèntemChaitamfccimus fi- preces porngimusex afFecT;u,vc eidemin negotiis
gilh noftii niummine roborari, luis amorenoft.il, nec non contemplatione vxoris
I V,E Schedis V.C.D. de Befli. Domino Gallon* vcftrœ, cju&fibi tn Itnea covfatJgtiimtittiicomunguttr^Çius
de Biarno:Alfonfus filius Regis Francix, Comes Pi-
Nobilivjro Eiuorabilis &benioiiuserga ipfum.talitervos red-
<fcaiuenl1s,& Tolola: Dommo Gaftoni dentes prout ad honorem vertrum pertinec ,ne pof-
Vicecomm Biarnéfî,domino Caftciueteris, Salurem fit dici mento, vel obiici vob'squod per vos & ve-
& d'iedtioncm. Litecarum veftiarum lenem intelle- ftros, idem Gafto violenrer opprimi videarur; tan-
ximus dii:ge.icer,adq jarû tenorem vobis taticei ref- tumindefaciences,quod preces noftras fibi fentiac
podeT.us.tjuod certofeire vos volumus, quod nullû fruduoias, & quod inde vobis teneamuradmerira
contra îufiitum ineirorefuo fouere volumus,nec gratiarum.
alicui prépare auxdtum,vcl fauorem ,more Indebl- VII. Ex iifdem Schedts Ludouicus Dei gracia.
to, vei 'iuufto. Nec debet miran veftxa circonfpè- Francix Rex, Chanflîmo fratri, & fideli iuo AU
ftiOjîiIiabitofupeuhocbonoiumconriliOjfidelino- phonfo Piâauienft ScTolofac Comiti, Salntem &£
ftio BernardoConnu Conuenarum.in defendendis îraternaediledhoniserFecTrum. Exparte dilccTri no-
feuùis nofhisquçtenecànobis, non alns înuaden- ftriGaftonisdeBiardonobiscftintimacu,qnodCo-
dis, mipcndimus coniîliunt auxilium ôc fauotem; rnes Conucnarum Homo vefter terram Arnaldi
quiaiequifiti ab ipfofùper hoc fibi deetfenon pof- Guillelmi, quieft defeodo fuo detinet minus îuftè;
<umas,nec debemus: pixfeitimcumidem Comes & quod vos & homines veftnipfum itnpedicisma
plunes ie obculent & feorFerat3densqua; cenetàà quod dedifto feodo gauderenonpoteft; vnde ro-
nobiSjCoramnoftraprœfentia,abfque vllodifFugio gamus vos & requirimus3 quatenus fi eft ira quod
ftarc mri & nos parati fumus & fuimus tam de ip- non impediatis nec per homines veftros impediri
fo, quam de alus va/làllis nofttis fiipcr illis quç te- pcrmittatis, quin di&us Gafto feodo fuo gaudeat.
nencànobis in feudum vobis &c cuihbet alij con- iupradi(5to,Datumapud Argentoliumdie Mctcurif
querenti, exhibere céleris luftitiç coraplementum, ante NatiuitacsmBeatç Mari* Virginis.
ficur alias vobis duxinms inciraaadum:vndeiuri ve-
CHAPITRE XIV.
Sommaire.
Geraud Comte d' Armagnac gendre de Gafton fait guerre ouuerte aux
habitans de la ville de Condom. Alfonft Comte de Tolofe enio'wft àfon
S enefibal de le requerir de rendre les pnfonniers3& reparer les domma-
n'obéit point à l'ordonnance d' Alfon-
ges qu'il a faits. IL Geraud
fe qui fe prépare a le contraindre par armes. Mais Gafton employa
le Roi pour appai fer fen frère auec des offres raifonnables. III. Ceux
de Condom ruinent les terres d'Armagnacs & le Comte celles de Con-
dom. Les parties remctent leur différent à Sicard Alcman. IV. Al-
fonfe ordonne à l'arbitre d'accorder les parties ,& de dreffer vn eflat des
amendes qui lui eftoient deuës pour le port d'armes. L'efperance de ces
amendes portoit les Princes à conmuer aux violences de leurs voffaux.
V. dAlfon/e efcrit à Ces Senefchaux d'empefcher que ceux de Condom
n entrent dans les terres de Gafton>& leur ordonne de faire mettre les li-
mites entre le Brulhoù 3 & l A génois. VI. T>ijpute de la Vicomte ffe
de Limoges remife a l'arbitrage du Roi. Gafton eft caution du iuge.
Le Jean de fis armes.

L ne faut pas trouuer eftran ge, fi Gafton auoit eu recours à la bonté


Louis en fes
& à l'autorité du Roi Saindt propres affaires, afin d'em-
ployer fonlnteruentionenuers le Comte Alfonfepuisque l'année
précédenteil en auoit experimentélesbons & fauorables effects en
laperfonnede Geraud Comte d' A rmagnacfon gendre, fur le fait de la guerre qui
eiloit en tre le Comte, & les habitans de la ville de Condom. Car on aprend du Re-
trinre du Comte Altonie, de l'année 1167. d'où i'ay recueilli cette narration, que les
habitans de la ville de Condom lui auoient porté leurs plaintes
auec beaucoup de
pleurs & de o-cmifTemens, contre Geraud Comte d'Armagnac fon vaffal;lequel
auec fes fauteurs & complices les
auoit fort mal traiétés, bleiTantlesvns, retenant
les autres, mettant leurs biens au pillage, & lcurfaifant plusieurs autres notables
tores &:domma"es,rnrquoiayanceu:erequis pluficurs fois de faire raifon il auoit
ret'aie de rendre, ou bailler la recreance des hommes qu'il auoit faifis: ce qui redon-
doit au mépris de l'autorité & Seigneurie d'Alfonfe dautant plus que le Comte
d'Armagnac auoitattentédepuis cet emprifonnement,d'cntrerhoftilement&
auec
armes, dans les terres, & fiefs mouuans du Comte Alfonfe, &: y commettre plufieurs
violences contre les fujets. C'eft pourquoi Alfonfe dépefche fes lettres, en date à
Corbeille iourde l'Annonciation Noftre Dame, qui eftoit lepremierde l'an 11670
&enioincl:àfonSenefchaldeTolofe&d>Albi,pourconuaincredauantagela ma-
lice du Comte Geraud qu'il le face requerir & admoneflxr publiquement de
fi part par de notables CommhTaires en prefencc de tefmoins fuffifans pour
ce Ipecialemcnt apellés, à ce qu'il ait à mettre en liberté les prilonniers, leur ren-
dre & reftituer les biens enleués, reparcr les torts &: dommages receus, ainfi qu'il
apament; & en cas qu'eftant requis delaiorre, ilmépriie d obéir à ce commande-
ment, & n'allègue railonvalablc,pourlaquelleilnefoittenu défaire cette rclriru-
tion, & réparation, il ordonneau Scnefchaldelàifir
4
efFe&uellement fous fa main,J
toutes les terres & fiefs que Gcraud tient immédiatementde lui toutesfois tiaprès
l'exécution, Géraud demande la recreance des chofes faifîes, il permet auSenefchal
dclaluio&royer, s'obligeant fous bonnes & fuffifantes cautions, qui foient delà
iurifdi&ion du Comte Alfonfe, d'efter a. droid: pardeuant lui, & d'amender les
griefs fuiuant fon ordonnance.. • • •
I 1. Ordaucantquele Comte d'Armagnac
voye de au lieu dacquiefeer à cette ordoni*
nance d'Alfonfe, auoit continué la fait, contre ceux de Condom qui s'e-
ftoicntauflî fortifiés de leurs amis, & fait désentreprifes fur les terres de Geraud,'lc
Comte Alfonfe indigné de ce mépris eftoitrefolu d'en auoir fa raifonpâr armes, 6c
fe preparoit de faire vne forte guerre au Comte d'Armagnac mais Gafton de Bearn
foh beauperefupplialeRoiSaincl:Louis d'appaiferlc courroux de fon frere, &dc
remettrecetteaffaireauxtermes deiuftice, fuiuant les offres pertinentes qu'il fit.
C'eft pourquoi en exécution des intentions, & de l'ordre du Roi-Alfonfe adreffe
fon mandement au SencfchaldeTolofe&d'Albiien date du Mardi Vigile Sain£t
André iz 67. parlequeliilui ordonne d'adioindreà foi Bernard Preuoft del'Eglife
dcTolofc, & Sicard Aleman Cheualier; & d'informer foigneufement auec eux de
la vérité désentreprifes faites par les parties^ & de faire réparer auec leur auis, tout
ce
qu'il faudra, ayantreceu d'elles préalablement caution fufEfàntc d'efterà droid;,&
d'acquiefcer à fon iugement faifant faire refpeâiuement de part & d'autre la re-
creanCe deschofes enleuées & des hommes pris, & pouruoyant à la fatisfa<5lion
des amendes deuës au Comte Alfonfe.
III. CeuxdeCoridom ne furent pas contens de ce procédé, de forte qu'ils fe
laifferent emporter à commettre vne grande violence, s' eftans affemblés iufqu'au
nombre de quatre mille hommes armés & ayans en cet eftat rauagé là terre du
Comtcd'Arma~nac, bleffé & tué plufieures des 1Îens, & bru!lé quelques villes &
chafteaux,ainfique Sicard Aleman dôna auis au Comte.Alfonfe; adiouftant qu'il lui
eftoitdcu, fuiuant la couftume du pais,foixante fdls d'amende pour cilafeunj à caufe
du port d'armes. A mcfme temps ceux de Condom, l'aucrtirent que Geraud Se fa
caualerie auoient perdu, & ruiné leurs biens, & leurs pcrfonncs, &c que routes par-
ties auoient remis leur different à l'arbitrage dudit Aleman.
I V. Alfonfe lui ordonne par fes lettres, du lendemain de l'Epiphaniede l'année
1168. qu'il prononce bien toit fa fentence arbitrale,ou bien qu'il arrefte la paix entre
les parties, &c lui renuoye le tout,auecl'auis certain des droites quiluifontdeus,pour.
le port d'armes,& des moyens qu'il faut tenir pour lerecouuremcnt lui enioignanc
de ne reueler point ce deflus aux parties. D'où l'on peut iuger, que l'efperancedu
gain prouenanr des amendes ordonnées pat les couflumes, contre ceux qui mar-
choient en affcmblée aucc porr d'armes, obligeoit bien fouuent les Princes, à la con-
niuence de ces maléfices qu'ils n'empefehoientpas au commencement auec toute
la vigueur qu'ils euffent peuifereferuant de les chaftier apres le coup, à leur profit.
C'citdequoife plaint Matthieu Paris en fon Hiftoire, aceufant mefmes fon Roi
HenrillI. d'Angleterre, qu'il caufoit des noifes & des ports d'armes dans Londres,
pourauoiroccafiondecondamnerlaville,endegrofîes amendes de deniers,pour
fubuenir aux frais extraordinaires qu'il faifoit. b
V. Gafton fc doutant; que les Condomoisnerauao-eaflent fon Vicomte de Brul-
hois, fous pretexte de la guerre qu'ils auoient contre Geraud fon gendre, efcriuit fur
ce fujet au Comte Alfonfe qui ordonna au Senefchal d'Agenois èc de Querciy
d'cmpcfchcr auec effet que les hommes de Condom n'entrent auec armes
dans la terre & fief de Gafton. Et
par les mefmes lettres en dateiLong-Pontapres
la quinzainede la Chandeleur12,68. lui enioint devaquerà faire borner & limiter
fa terre d'Agcnois auec la terre de Brulhois apartcnante à Gafton de Bearn, fuiuant
fon ordonnanceprecedente,du Dimancheauant la Fefte dela Magdclcine qui or-
donnoitauSencfchalde prendre Sicard Aleman aucc foi, & de conférer auecdcuk
Clercs qui feroient choifis de la part de Gallon, & de pouruoir après le rapport des
enqueftes quiferoientfaites pardeux Commiflaires, furla diftin&ion & feparation
des limites ainfi qu'il apartiendroit fauf & referué fon droift de domaine, & de
fief. "
VI. En cette année 12. 67. la VicomtefTede Limoges, qui efioit en pofTefliondu
chafteau de Chalucheurel, en fut dépouillée par Bofon de Bordeille & fes gens;Au-
demar de Montemalo Chapelain du lieu ayant cite tue, & deux de fcs enfans pris;
potir la reft 1 tution'dcfqu elles choses, Rotard de Montfort fe conftitua pleige eri_
uers Jon très-excellent feïgneurle tres-llluflre Louis Roi de France; promettant de les faire
rendre entre fes mains ou de fon Senefchal de Perigord. En outre s'obligea de
payermilleliurcs tournois depeine, cd cas que Bofon n'éxecutaft la fentence arbi-
trale du Roi, qu'il prononça en fuite du compromis fait en fa perfonne par toutes
parties. D'où i'on peut recueillir en paiTant,l'vfagede compromettre à la perfonne
du Roi, fous caution d'obferuer fon ordonnance; demefme façon qu'on le pratu
quoiten Bearn j-al'égard du Seigneur fouuerain fauf l'appel à lui-mefme, &à fa
CourMaiour. Or daurantque lareflitution des chofes prifes,n'eftoitpas entière-
ment exécutée fuiuant le iugement du Roi, Gafton Seigneur de Bearn fe conftituë
plcige cnucrs fa Majcfté,iuiqualafomrncdedcux cens liures tournois, pour lava-
leur des chofes, qui reftoient à élirerendues par Bofon de Bordeille. Sa letrefe trou-
uc en original dans les Chartes de France, en date du Mardi auant Noël 1x67. f eel-
lee du petit feau de G ailon en cire jaune à vn cfcudc Bearn, coftoyé defixTourteaux
de Moncade, & fouftenu d'vn chafteau à trois tours de Cafteluieil.

II. E TabnlarioPatifienfi Alfonfus filius Régis cum fîcut intellcxiraui j difcotdia fit fuborta fuper
France Cornes Pi&auieniïs &:Tolofanus,dilccco 8c htnitibus terrae Agenncnfis & terra, de Brntlhés ttd
fick-h fuoSenefclialloTololano& Atbicnfi, falutem Nobthm virum dtminum Gaftoncm VictcomitttnBear'
&diledtioncm fupcrconttoncifia quœ mota fmlîè nenfemvtdtaturjertiticHtif.
dicicur mect Nobilcm & fidclem noftrum Gerar- VI. Vniuerlu prsefentes literas infpeôuris,Ga-
dum Comitem Aimcniacerfcm ex vna parce, ac fto Dci grana Vicecomcs Bcarncnfis Dominus
hommes nollros de Condomio ex aitera, nec non Monnfcatani & Caftri Veteris falutem. Noueritis
fupct mutuisinterpreiruris partium, de voluntace & quod nos conftituimus nos fidciuflbres & tencmur
beneplacito Exctllcntiflimi ,Sc clariflinn domimac hxcellentiflnno Domino R^gi Francis: vfque ad
hatiis nolln Ludoiùci Det gratia Régis Francorum, fummani ducentarum librarum cuiréciurn, pro red-
apndcj:icmNobilU vir Dominât Cafto ^ireccmcs Bear- dcndisiisquîc fnperfunt reftituenda per dominum
m»fis frptr hoc dicttur wjritiffc talacr extint ordma- Dofoncmde Bordellia mCaftro Caltri Lucij. Da-
cum,vidcliccr,&c. tum die Martis ante Feftum Natiuitatis Dornini, an-
V.Alfonfhs SenefclmlloAgcnnenfi & Caturcenri, no Incarnatiowsciufdcm m. ce. Lxyn.
tUtu les aucuns titres le gr*nd (Un de Gajl»n f*» *fi û*
Cuire UfcittftM, 9a veid
ref refente four ttnferer l'vn rntet l'Autre.

CHAPITRE XV.
Sommaire,
Les Fftfioriensde Foix donnentà Çaffon tafunntendancede l'artillerie
en l'armée d' Edouarden Syrie,3 & prétendent qu'il ait efieauecle Roy
Saine? Louis au voyage de Thunes. IL Ce qui eft refutépar les a£test
fur-
La Jeru-
qui font voir que pendant ce temps Cjafîon efioit en ces quartiers. en
pnje vient de ce que l'on a confondu ce Gajton,auec celui qui alla
falem. III. Occupations de G afion 3 qui le dtuerttrent de cej voyages.
Troubles d'Efyagne. T raillé de mariage de Cjuillelme quatnejme fille
de G afion, auec l'Infant Sance3fils du Roi de Cafiilie. IV. Jl fonde &
dote en ce temps auecfafemme le Conuent des Religleufcs de Beyries,
tranfporte'esdepuis au Mont de M arfan. (h actes font voir qu'il n 'efioit
point en l'expéditiond'Outremer. V Gajton efioit occupéen Poix, pour
accommoder Jongendre
auoit
le Foix auec le Roi de France3 vne an-
Comte de
fait le retour d'Edouard. VI. G afion déclare enfon Mateauoit
née auant

aufîi fait.
Vœu pour le voyage d'Outremer que fa femme
qu'il te
L feprefenteroit maintenantvnc occafion de faire valoir le courage
&la pietc de noftrcGafton,fii'aymoismieux fuiure les anciennes
relations fans autre examen, que m'arrefterà la vérité de l'Hiitoire.
Carles mémoires de Mediauilla Cordelier de Morlas paraplirafé par
la Perrière, & par Bertrand Elie, rapportent que Gallon clloit dans l'armée du Roi
Saind Louïs, au voyage qu'il rit en Afrique, pour l'auanccmcntdelaFoi fous cf-
GSg
perance de la conucrfion du Roi deThunes,que ce perfide lui auoit folennellement
promife par fcs AmbaiTadeuBS, s'ilpouuoit eftre appuyécontre l'infolence desSara-
finsfcs fujcts. l'euiTedehré d'auoir le moycnd'cmbraffer cette narration,dautant
plus que ces auteurs efcriucnt, que Gafton eut la Surin tendance de l'artillerie, & des
machines de guerre, en l'armée que le Prince Edouard conduihten fuite deThuness
en Syrie; Mais ce voyage ne pcutfubfiftcrauecla
fpi des a£tes publics que i'ay
en
main, fi l'on veut peler les choies auec le foin, qui eft neceflaire cftablir
rité hifto ri que. ( pour vne vé-

II. Car h Gafton a fait lepalTage, il faut qu'il fe foit embarqué auec l'armée Fran-
çoife, qui demara du port d" Aigues-mortes,le lendemain de la Felte fainct Pierre &
faind Paul, 1167. fuiuant Nangis; ou bien aucc le Prince Edouard, lequel après
auoirreceuenpreftduRoiSaincl: Louis trente- mille
marcs d'argent, qu'il lui afli-
gnafurlagafcogne dreffafon équipage, &: parnc d'Angleterre aumoisde May,
1170. &c s'alla ioindreàl'arméeChreftienne,qui eftoitdeuant Thunes. OrGafton
cftoit dans fon pais, le douziefmede Iuillct, & le feiziefmed'Oc~tobre, mille deux
cens feptante, bc encore enEfpagne, fur la fin du mefme mois d'O ftobre pofterieu-
rement à ces paffages. Et qui plus eft, nous le verrons au Comtéde Foix l'an 1271.
vnc année entière auant le retour d'Edouard, de fon voyage du Leuant. De forte
que ie fuis obligé de conclure contre l'ancienne relation, que Gafton ne futpoint
à ce voyage, & de dire, que le bon Religieux, qui trouua dans quelque vieille Char-
te, que Gafton Seigneur de Bearn auoit eu le commandement de l'artillerie en la
guerre d'Outremer,attribua cét employ à ce Gafion, qui eft le fcul Seigneur de
obferuation
Bearrf dont il auoit eu connoilTance ;aulieu que cette deuoit eftre ve-
ritablement rapportée au braue Gafton qui s'eft fait remarquer en la fameu-
fe Croifade des Chrefticns pour la conquefle de lerufalem fous Godefroi de
Bouillon.

III. Onpourroitneantmoinstrouuereftrange,& commeindigne du courage


de noitre Gafton, qu'il euft mieux aymé croupir dans fa maifon;que d'eftre dunom-
bre des Croifés quïaccouroient de tous les endroits de la France, d'Angleterre,&
d'Italie à cette expédition. Mais il eft aiië de le mettre hors de blafme3fi fon fe remet
deuant les yeux, les rapports qu'il auoit à diuers Eftats& les liens qui l'attachoient
aux affaires d'Efpagne,aufquelles il fut engagé par Philippe Infant de Caftille,&
par Lope Dias de Haro Seigneur de Bifcayeion neucu, fils de fa fceur Confiance de
Bearn, & de Diego Lopes de Haro, contre le Roi Alfonfe de Caftille. Cc Roi ef-
perant d'apporter quelque remède aux defordres qui commençoientà fé former
dans ion Royaume, traita fur la fin du'mois d'O ctobre de l'année 1 1 7 o. le mariage
del'InfantDonSanchefonfils,quifut apresfon fucç:eiTeur,auec Dame Guillelme
de Moncade fille de noftre Gafton, & coufine germaine de LopeDias de Haro;
le Roi s'obligeant de remettre dans le chafteau de Monfonen Aragon, vncan-
née après que Guillclme feroit en Caftille vingt mille marauedins d'or, pouf
eftreemployés en heritage,àladifcretiondu Roi, & du Vicomte. Mais ce trai6té
demeura inexécuté, ainfi que rapporte Surita & les troubles de Caftille s'efehaufe-
rent plus qu'auparauant.. t
IV. Au commencement d'06lobrçiz69. Gafton tenoitfa Cour MaiouràMor-
las,ainfi qu'on a peu rémarquer ci-deflus;& le douziefme de Iuillet 1x70. qui eft
l'autre date que nous auons pefée, il s'occupoitauxoeuutesde pieté dans le Vicom-
té de Marfan en compagnie d'Amate là femme qui auoit donné le rnouue-
ment h cette adion, fçauoir à la fondation & dotation du Monafterc des Religieufes

de Beyries) qui font les filles de l'ordre Saincte eftablies maintenant en la vil-
Claire
le du Mont de Marfan.Carapresauoir bafti ce Monaftere, Gafton,& Namate, ou
bien Amate fa femme, le dotent de plufieurs beaux reucnus, par letres feelléesde
leurs féaux Pierre Euefque d'Aire & de Sainte Quitcyre acceptantles donations,à
fçauoir du Sirmenage & de la rente de deux cens fois Morlas, du péage de la ville de
Mont de Marfan, des fiefs ôcSirmenage du lieu de Vielenauc, du moulin deLuflbn,
des Quelles & fcrùitudes des hommes & des femmes du lieu de Saindt Martin, du
Sirmenagedu chafteau de Roquefort, & Pcnecadctdu pafquage par touteleur ter-
repour le beftail du Monaftere,detoutc la terre de Beyries auec tous fes droits, & la
iurifdi&ion excepté celle du fang &c de meurtre, des feigneuries d'Efliguarde &
d'Eyres, des droits qu'ils poffedoient àCauffat, & Bordie, auec l'exemption des
lots ôc ventes peages, & leudes par toute leur terre.
V. Deladateducontrac~tdernariagedeGuillelmeauec l'Infant Don Sanche de
Caftille, & de celle de la fondation de ce Monaftere il apert clairemen t,que Gafton
eftoitences quartiers, tandis que l'armée Chreftienneeftoità la Goulette prés de
Tunes. 11y a bien plus,c'eft que Gallon efloit en Foix vneannée auant le retour d'E-
doüard. Ce qui eftaifé à vérifier ,dautant que le retour de ce Prince tombe en l'an-
née12. 73. fuiuant Thomas de Vvalfinghanii&neantmoinson trouueque Gafton
eftoit empefché de remetre le Comte de Foix fon gendre en la bonne grace de Phi-
lippeRoi de France, lequel en l'année iryz.fuiuantlecalculdeNangis, cftoitallé
auec vne puiflante armée poferlefiegcdcuantlechaftcaudeFoix,pourchaftier le
Comte, du mefpris qu'il auoitfait de fonautorité, & defes Officiers, en l'affaire de
Gerauddel'Iflefeigneurde Cafaubon, dequoi nous trai&erons ailleurs biêft am-
plement. Les memoires du Cordelier, fuiuis par Elie, & La-Perriere;> ôc les ancien-
nes remarques hilloriques d'Arnaud Squerrer, & Michel Bernis, en leurs recueils
des Comtes de Foix eferits à la "main, tcfmoignent que Gallon feigneurde Bearn
traidta céc accommodementde (on gendre auec le Roi. Surita mefme rapporte, que
le Roi d'Aragon, & le Vicomte de Bcarn negoticrent l'appoinâement du Comte
de Foix auec le Roi Philippe, qui eftoit parti deTolofepourenuahirfon Eftat,fur
la fin du mois de May de cetteannée 1x71 De maniere qu'il ne faut point douter de
cette circonftance du temps, puis qu'elle eft appuyée par vnfi bon nombredetef-
moins nipar confequent de ce que i'ai auancéau commencement du Chapitre,que
Gafton nefitpoint le voyage d'Afrique niceluid'Acre auec l'armée Chrcftiettne.
V I. Ces argumens que l'ai allégués pour renuerfer l'opinion deha receuë du voya-

ge d'Outre-merde noftre Gallon, font fortifiés par


fon propre tefm oignagequi ne
permet pas quel'onreuoquecette matière en doute, ni que l'on le foubçonnedelaf-
cheté, pour n'auoir efté dans l'armée auec les autres Princes Chrcftiens. Car il certifie
en fon Teftament, qu'il auoit faitleVceu,& rcceu la Croix pour l'entreprife de ce
voyage; fans auoirpeu exécuter fa fainéfcerefolution. Deforte quepour fedefehar-
gerdefapromcfle,ilveutencasquilfoit empefché defaire le paflage enpcrfonne,
quefon héritier au Vicomte de Bearncnuoye cinq gendarmes natifs de Bearn,5c
nond'aillcurs,cnlatcrredOutre-mer,pouryfeiourner,&: faire la guerre vnc an-
née entière ordonne pour cét effet trois mille fols Morlans pourles trais d'vn chaf-
cun des genfdarmes: fans que celegatpuifle eftre commué en autre œuure pic par
lePape,niparautrcperfonnequeccfoit;A la charge neantmoins, que fi le Pape
pouuoit,ouvouloit contraindre fonheritier,de faire le voyage, nonobftant ce lé-
des genfd'armesfoientprecomtés pour l'exé-
gat, les deniers aflignéspour les frais
raccompliffement du Vceu qu'il auoit fait de feruir en perfonne
cution & & auec
certain nombre de gendarmes. O r non feulement il fait le Vcsu3 mais aufïi la bon-
–––– – V» «^AJ*
ncDamefàfernrne,quivouloitàrexernpledes autres Damesde fon temps auoir fa
part en la
gloire,quiprouenoittantdelagenerofitérequiie pour fijpporrei les tra-
uaux d'vn fi fafcheux & dangereux voyage,que du tefmoignaged urk&ion cu'elle
rend oie à fon mari: outre le dehr de gagner 1'Indulgcn((~pleJ1lcr(;:a'-cordecaux Pe.
lerins de la Terre fain&e.

I. Mediauiila3 la Perrière, BercrandusHclias in tune 3c ex nuncdidâ pecuniamadimo»&diaule-


Hiftor.Comit.Tuxenf. gatûreuoco,&:annullo.SivcrodiiSo legarovalente,
V.Suntal.3.c.77.&Th.àVualf.&Nangius. vcllet vcl polFït dorninus Papa, vel alius heradts
VI. E ChartarioPalenfi Item volo quod heres meos côpellcre ad votum cjuod fecerâ adimplédWn3
meus in Vicecomitatu Bearntj murai vitra mare volo quod pecunia ptïdiftis miluibns aflîgnata m
quinque mihcesde Bearnio,& noaaliundc onûdos, côplementodiéli votihabeatimputan. ira quod di-
<Stisnniitibus mirtmè pcrfoluatur. Volo cciam quod
quos milites executores mei duxerint el!gendo4,M<
rtuttrosperannufroredempheneFou erneis perme efi- J) ego pei(onaliteriucrovltramare,quodditfturn 1e-
ft<e,&: volo quod cuihbet rnilitura piçdittorû dentur gatumomnimodovacuumfit,& habeatur j'enitus
tria millia folid. Morl. & nolo quod alij milites pof- pronoafaûo. Nos Mata Dei gracia Vicecominlla
fint ch^i feu n\itil,ntfitjitt erttfuertntdt BeA'nio Nec Eearnij Se Marcianiiana mente & corpore lafiim»
volo quod hçc ordmauo,iïue legatû poffic per domi- jropojito tratisjretandt de conlcnin &voluntate do-
nUPapam.velahûinvtus ahos commutai i> velpcr-
fonisalusaflignan. mini Gaftoms virinoftn teftamentum noftruin vl-
C^uod fi fortefien tentarctur, ex timum facirous in hune modum.

CHAPITRE XVI.
Sommaire.
Henri gendre de Gafion ejtoiten t armée de Thunes. JMaisil ne fu'iult
fa* Edouard fàncoufmau^uojage d'Outremer. Jlfmuit le Roi ïJhtlij)~
pe3& arriuaenfa compagnie à Viterbe. IL Jl ejt ajfafine par G ut de
JS/lontfort sn l'Eglife de Viterbe. Gui Je retire après cet excès craignant
l'indignation du Roi de France. G ut fut condamné parle Tape a vne
prifbn perpétuelle3 félon Nangis. III. Jlejh excommunié 3 & fès terres
mifcs a l'Interdicl a l' infiance du Roi Edouard félon Vualfingham.
Edouard porte le cœur de Ir[enrien Angleterre ,fuiuant Surita. I V. Gui
fut mû en liberté long-temps après par le Pape Aîartinj & enfin ayant
efié pris par les Aragonois 3 fut remis entre les mains d'Edouard qui le
ft mourir. V. Cet accident funefte de la mort de Henri gendre de Ga-
fion futfuiui du decés d' 'A mate femme de nofire Prince Son nom e fi in-
différemment eferit M.ate,lS[amate} ou A m ate^uieft le 'véritable. Ex-
plication des qualités En & Na. VI. Tefiament de M.ate. L es infii-
tutions, & fubfiitutions de fès filles. E Ile poffe doit des droit! s en la 'ville
de Saragoffe. VIL Légats pies. Sajepulture. VIII. Tar fon Codi-
cille, elle fait vn légat pour le défrai de quatre Gendarmes3 pour la Terre
faincie. Application des Jndulgences en faneur des decedés pratiquée
en ce temps.
Voi que Gafton ne futpoint dans cette expédition, Henri (on gen-
dre fils de Richard Roi des Romains entreprit le paffage d'Afrique,
aucc le Prince Edouard fon coufin germain. Mais après que Philip-
pe III. Roi de France eut arrefté lestréues pour dix ans auecle Roi
dcTuneSjlestroupes fe feparerent & prindrent diuerfes routes.Car Edouard accom-
pagnéd'vne grande partie dela Nobleffe Françoife,cô tinua le voyage d'Outremer,
<Sc vint furgir heureufementauport d'Acre, après la quinzaine de Pafquesdêl'an-
nec i r 7 1. fuiuant Nangis & Vvalfingham. Mais Henri qui eftoit Vn peu doiiillct
du corps,reconnoiiTant qu'il ne pouuoit fupporter la tangued'vn fi long voyage,&
defifantde reuoir Ion pere Richard auant fon decés, obtint congé d'Edouard pour
fou retour & fe mit à la fuite du Roi Philippe, qu'il accompagnade Sicilien la vil-
le de Vitcrbedans la Toscane où les Cardinaux eftoient aflemblés depuis deux
ans;
ne pouuans s'accorder de lele&iond'vn Pape.
Gui de Montfort,fils de Simon Comte de Liceftrejquiauoiccfpouféla fille heri-
tière du Comte Rous en laTofcane, ayanteu connoiUarice que Henri eftoità Vi-
terbe, plein de reffentiment de fa proferiptiond'Angleterre, & de la mort du Com-
te Simon fon pere, tué en vncombat,& mis en pièces par le confeilde Henri, com-
meil fuppofoit pour extenuer fon crime, feporta à cette extrémité, que d'entre-
prendre iur fa vie de guet à pens. Pour exécuter ion deffein,ilpritfon logementpro-
che de l'Eglife S. Laurehs, furprit Hcnri lors qu'il oyoitla Méfie, fit des efforts
pour l'arracher par force du milieu des fiens, & n'en pouuantvenir à bout fi aifé-
ment comme il s'eftoitpromis, lui donna vn coup de poignard; & l'ayant tiré par
violen ce au dehors de l'Eglife lui redoubla trois ou quatre coups par les flancs, & le
tua fur la place, nonobftant les inftantes prieres que Henri lui faifoit à mains iointes
delui donner la vie. Le meurtrier fe retira dés aufli toft en Tofcane,accompagnéde
Jacaualerie qu'il auoit menée, pour cette funefte & damnable exécution. Etdautant
qu'il auoit commis cet attentat, en la Cour du R oide France, qui cftoit dans la ville
en perfonne, il encourut fon indignation, fuiuant le rapport de Nangis; qui met
auec tous les autres Eièriuains, cette trahifon fous l'année i z 7 1 Etadioufte que peu
de temps après, Gui de Montfort fut condamné par le iugcmentde l'Eglife ,'àeltre
retenu prifonnier pendant fa vie, dans quelque fort chafteau.
III. Thomasde VvalhnghamrapportecechaTîïmcnt,àlaplainte quelePrince
Edouard en fit au Pape Grégoire Dixiefme
en la ville d' O ruiete, lors qu'il reu enoit
du Leuant, pour recueillir la fuccefïion du Royaume d'Angleterre, qui lui eftoit et-'
cheuêparledecésdefonpereHenrilII.arriué l'annéeprécédente. Caril dit, que le
Pape pour le fatisfaire de l'aiTaffinat commis en la perfonnede fon coufin,&pour
venger cette iniurc publique, le mépris de l'Eglife, & le grand fcandale du nom
Chreftien, excommunia Gui, & tous ceux qui le receuroient,iufqu'àce qu'il cuit
fatisfait à l'Eglife, & mitleurs terres en Interdidt. Surita augmente cette narration,
difanr qu'Edouard emporta le cccur de fon coufin Henri,dans vn vafe d'or ,& le
mitfonsvnecolomneàl'entrée du pont de Londres, afin qu'il feruift à l'auenirde
mémoire perpétuelle del'outrage.qu'auoientreceulesAngloisen cette occation.
IV. NcantmoinsGuideMontrort,apresauoir eftédetenu long-temps en pri-
fon, fut relafché l'an 11 8 2.. par le Pape Martin IV. qui lui bailla le commandement
de fon armée pour remettre la Romagnefous l'obéifTance du Sain£t Siege. Et en-
fin fut pris en la bataillede Naplcs, gagnée par Loria Admirai Catalan 1187. & de-
liuréparle Roi d'Aragon, entre les mains d'Edouard Roi d'Angleterre, qui le fie
mourir en prifon comme ennemi héréditaire de ces deux maifons Royales: quoi
que les auteurs Siciliens rapportant qu'il mourut prifonnier dansla Sicile, ainfi qu'à
obferué Surita en vn autre endroit de les Annales.
V. Il ne faut point douter, que la Princcffe Confiance ne fuft extrêmement af-
fligéedelafuneftenouuelledumcurtrc commis proditoirement en laperfonne du
PrmceHenrifon mari, & que Gafton ne prit la part qu'il deuoit en cette affli&ioni
qui fur accreue parla perte quilui fumintpeu de temps apres, d'Amate la chere Se
bien aimée femme. lela nommé indiferemment Mate ou Amate,da'ucant que dans
les Chartes du temps, elle cft dénommée le plus fouuent Mathe mais aufli dans les
letres de la rondation du Monaftere des Elles du Mont de Mai ian,cl!e prend le nom
de~Mdff &: de7V<< qui vaut autant que ~M~~w~f~,ou Do/M ~M<tff:lc langa-
vulgaire de ce temps ay~nt introduit les termes deBn,&:EM~, pourugninct les
<T~
Qualités de Nobleue, que l'on mcioit auant les noms propres, & que l'on conce-
uoitcn Latin par Do~M~ 5e Do7M~,DoMôc DoM~ en Etpagnol, & dansl'Orient-
par la diction de~mi(c en fuite du nom, ainfi qu'a remarqué
1 ofeph de l'Efcalc
cnfcs Canons I~a~ocriques. Namatedonc.iuiuani l'viage du temps, vautautanr
queD~wc~w~f, 3e par contraction Mate. LcvrainomdecetteDamec~antcom-
mei'ay dit, celui d'Amatc,
ainfi que l'on a peu obieruer dans les letres du Roi Alfon-
ie,'Jcran 1166.
V I. E!lea~it:viiten:amcnt,quiacu:econirruédans!cTreiot-dePau,endarede
l'annëEnyo. Par iceluicette bonne Dame in~icue fon herciiereia fille Confiance,
enionVicomcc de Marfan,cn(es terres &: chameaux de Rwfrf~B~auoir
Maubourguct,Ca(temau,8e Ladcucic,aucc leurs apartcnances.Ec de plus en tous
tes droits & prétentions) qu'elle a fur le Comte dcBigorre inihtuë fa fille Mate en
dixmlUetoIsMorlas~qu'eUelulaHtgnciurIa tcrrede Kiuiere, payables par Con-
itance,pourendilpofcra(a volonté,tans Iccontenccment du Comte Gcraudfbn
mari. Inflitué Marfruerire fa nllcjen la terre & aux chafteaux qu'elle a, ou doit auoir
djnsrEue{chedeComenge,(~auoiriaviHedeS.GaudensJcchan:eaudeMiremont,
la Seigneurie d'Aure,& de Neboufan,auec toutes leurs apartenances. Faitfbn hen-
ticre Guilicimc (a fille,en toutes les rentes & droicts qu'elle pouedc~ ~~f~c~-
f~/o/Tf au Royaume d'Aragon. SubfUmcGuillelme a Confiance ;ôe à Marguerite fa
iœurs dc-
âpres elle Mate,à Guillelme, Marguerite; & fi les trois
fille Confiance, &
ccdoient fans enfans,leur fubititue Mate; &: en tin fubttituë fon neueu Efquiuat, en
cas de decés de ces quatre filles fans enfans.
VII. En fuite elle déclare qu'ellea quarante marcs d'argent a(ngnes fur les lieux de
Monein,& de Pontac en Bcarn, lègue furiceux certaine Comme pour battir l'Eolife
dcsfceurs de Beiries, miHcfo!s Merlans aux Frères Mineurs du Mont de Marfan, ôe
leredc pour marier de pauures filles dans l'Èuefché d'Ayre. Veut que lestons &
dommages faits par elle, ou par tes predcccueurs, fbient payés ou répares par les exe-
cuteurs de fon te~amenr. Et que les deniers qu'elle a ordonnes, pour remplacer la
réfection que fa mère Peyrone faifoit chaque femainc aufdits Prercs Mineurs.foienc
payés par fon héritière. Choifitfafepuirureau Monaftcrc de Beiries, confirme les
donatiansqu'elleluia faites, priuant de la fucceflionfes héritiers, qui voudront les
mccre en dtfpure. EHabhc & nomme pour fes exécuteurs,Ceraud deA~cHffjL~MMo
dcMontlezunEuefquedeLe~ourc.rEuefqued'Ayre, & l'Abbé de S. lean de ht
Cattdlc.Pierre, Efquiuar,& Arnaud de Corbin Cheualiers, & le Gardien des Freres
Mineurs pour Conteiller. Gafton fon mari déclare qu'il a donné permiUlon àfa rcre-
medcraircceteHament, ConHanceiure de l'exécuter. Les rctmoins~bntentr'-
autresGcrauddeMontlezunEuefquedeLectoure, Se GuillaumeEuefquedcBa-
zas, 3: le rctenteur Brun de Bentaion Notaire de Morlas.
'VIII. Cereframent rut iuiui d'vn Codicille que l'onne trouue pas mais pourtanr
Conftancccnraicmcntioncn fbnteHament, du {ixicfmc d'Auril 1~0. par lequel
acr-M:tuoir dcc!arc que (a mère en: enfcuclie en ce Monaitere des Religieufes,e!!e con"
firme le légat de quatre mille fols Morlas, que Mate auoit fait pour le défrai de
deux hc'nitnes d'armes, qu'elle vouloit cftrc enuoyes en la Terre fainctc au pre-
mier panage gênerai, pour gagner en raucur de Ion âme, l'Indulgence qui edoic
accordée, à ceux qui rairbient le voyage d'O utremer. Ou l'on peut remarquer en
panant j la pratique qui eftoïc en cetemps, d appliquer au profit des m ores par vovce
defurfrage les Indulgences accordées aux viuans par voyedchmCJicUon& d'ab-
folution.
I. E ContinuatorcMatth.EiPanxp.fubeo- veUctpet'TufcMm.cumapudViterbiumMifïatUtn
demtemporeHcnncusdeAtem.tnnia6husR.ichar- folenniis intereflet, in EcctefuS. Laurefuj i Gui-
di Regis Rom~notumpetticabEduardoconfangui- done filio Simonis de Munteforti occiditur in vl-
neo fuo repatriandt hccnciam: Penxfus n~mque tionem vinhterp.nerna:moms
tuc~acpetcgrinattonemtonginquam cupteb~cvt- II. HI. 1 V. Nangius, Th, de Valfing. Surita
dere Anghampamam p~os, & patrern fuumante- !.).Ahn.c.77.&I.t.9~.
V I. TeAamentum Amar.e extat in Tabulario
quam morecetur. Sed fuo dcftderio fraudatus eft Palenfi.
nempc liccntia remeandi imperrata, dumttandre

CHAPITRE XVII.
Sommaire.
J~Wo~~ ~<?~ ~r~
frc~ reuenant ~y<? ~?f ~C'f~o~~y
y~/o~c~r~
<~&y les
pour
~~r~~ par C'~o~ Bearn. 7/ ~~<?~ w<?/2û~

~y~~r~
r~/o~f. 77. G'p~ r<?/~
~o~'
Co~
C'o~/?<j les
~'f-'
~?~(7<?e~ O~o~M~j~y~j'y..R<?/~<
cc~0~fj<r~ Z.cC'p~o~6'P~r6'~c~r~
~j'M~
<t/f7~y/ ~Or~.
~j
/*or~o~
~o~ ~?~
C~~r~
c~
J'.
G'~<?y? T~ ~e'r~~
7~.
T~~ ~Orf~.
c~
/pr//o~-
T~<?~C'<~o~<"M~
~~y~ les ~~j' ~<
?~oT/f ~y?ro~~ prc~ ~o~
0~ /'c~6'~ de la terre de Bearn
~<7<?~~ ro~&y~
~'o~<? à
e~fp~/
~r~
c~f~f~e'
(7~0~ donne r~~?/~
3 <ro/???M~
'Z~c/ au For.
C'~f~ au T~o~ de ~'r~/?~.
A guerre des Comtes d'Armagnac, & de Foix, aucdcR.oi Philippe,
il'auoit pas donné grand loifir àGaHon, de~uyer fes larmes Mais le
retour d'Edouard R.oi d'Angleterre le mit dans vncplusforteoccupa-
tion. Car Edouard cirant parti d'Acre en l'année 12.7~. aborda en Sicile, faliia le Pa-
par la Sauoye, & vmten France, pour reconnoitrrcle
pe à Oruieteenlta!ie~ paua
Roi Philippe auquel il fit homage des terres qu'il tenon en fiefde la Couronne. Et
tout aunt-tou:j fans prendre le lointd'aller en Angleterre., pour y eftre oinc~ S~
couronné, s'enalla cnGafcogne.ann d'yappaiferlesmouuemens~queGationde
Bearn, Noble, ~~Mf ~r~M~t~f Cheualier, y auoit excités contre fon autorité, afin
quei'employcles termes de Guillaume Nangisaureur du temps~deVva~ngham.
le pente que GafroncHoitmefcontcnc des Anglois.Car il auoitdemandël'an 1~64..
que le Roi d'Angleterre l'indemnifaft delapcrceduchadeaudeCoignac~queBo-
fon de Maftas maiftre de la place, & Comte de Bigorre, auoit remis entre les mains
d'Imberc du Bourg Senefchal de Poitou: lequel chafteau ayant cicepris par les
François, le Roi d'An glecerreauoicrcconncuà Boion qu'il eftoic obligé à l'indem-
nité,&: luiauoirpayeannuelemencpendantfavie, trois cens marcs d'argent. Def-
quels, Gafton en qualité de mari & Procureur de Mate fille & héritière du Comte
Boiondemandoitlaconnnuauon.EnquoillirouuoitdcIadt~cuIte.
~gg
11. Neantmoins le fujec~ particulier de ces émotions nouseftinconneu.fiuon
autant que l'on peut en recueillir des actes donf ie ferai mention; qui font voir, que
plufieurss'eftansplainc~desdeportcmensdeGaf(:on,ilauoicer[éafhgnéaleur re-
queU'cpardcuantleScncfchaldeGaicogne.cnlaCour de S. Seuer fans qu'il eufk
daigné
feprefenier. De forte, que pour le profit des défauts oc-rroycscontre lui, le
Senefchal tenantfa Cour de Gafcogne, auoit ordonné, que toutes les terres de Ga-
fcon feroicnt faifies, iufqu'à ce qu'il euft rcfpondu pardeuant la Cour. Mais voulant
fàire exécuter fon ordonnance dans la ville d'Cries, il y trouua de laiefifbncea
mainarmée.C'eflpourquoi.le Roi Edouards'acheminaen Gafeogne, qui d'ailleurs
peut-c~re eft:oit o trente, de ce que Gaffon ne l'auoit fuiui au voyage d'Outremer, S~
auoit mlcux aimé s'engagerauxanairesdc Caftille, qu'en cette expédition fi pcril-
leufe pour Edouard.
111~ I!cnuoyaGcrauddu'LaurChcualierfbnCommiuaire,cnlavilled'Ortcs,
qui fur arrefle par les habitans, et apres cette émeute, le Roi s'approchaiufqu'à la
ville de Saincte QuicencauDiocefe d'Aux, quicft:oicvnevillcdonclamoine delà
iuftice ôc dupea~capartcnoica l'Archeueiqued'Aux.,8e l'aucrcmoitië aux Seigneurs
de Bearn. Ou Gafton mandé par lui, le vint (aluer, & lui propofa tes cxcufcs, & tes
ofres de refpondre en ia Cour, jtur les Chefs, pour lesquels ilferoit tenu de procéder
cniccUe. MaisnonobUanttoutcc qu'il peut dire, ni alleguer, Edouard le fit ar-
rêter prifbnnicr~ au bourg de Saut, &le fit mettre en fuite fous bonne & feure
garde dansle chaireaudu mefmelieu.
I V. En:ant retenu, ilfuicontraintdeprometre par fes lettres patentes, en date
à Saut du Lundiaprcsla fette Saind: Michel 12.7~ .qu'il feroit de bonne foi ion poul-
ble, pour mettre à exécution dans le lourde V endredy lors prochain, leiugemenc
donné en la Cour de S. Seuer contre lui, pour lafaiuedefescerres~&: chafteaux~ à.
l'occauon de planeurs dcrauts qu'il auoicencourus; Ilpromicfëmblablementjde
ratredebonnerbitoucccquilpourroicdansle meLmehabitansd'0rtés~&;
terme, pour remetre entre
les mains du Roi, ion chameau, toute la ville & les particu-
lièrement ceux qui cftoient chargés d'auoir arrcftéGcraudduLaur Cheualier,&:
Dcputé du Roi Edouard, pour en difpofer a. ia totale volonté~iaufa. Gafloii fon
droit héréditaire en ladite vtllc. Et en cas qu'il nepeuu: faire exécuter ceiugement
dans le cermc, & faire rcmctre le.chaHeau, laville, & les habirans d'Ortés au pouuoir
du Roi,ou qu'il manquait en I'vn defdits chefs, il promit Satura d'obéir à l'ordon-
nance du Roi d'Angleterre.
V. Cette promené eft.anr expédiée, & les ferments preflés dans l'Eglifc Saincr
Nicolas de Saut, en preience de Gcraud EucfquedeLaictoure, &: de Gaillard Abbé
deFigeac, ~obtint le mcfmeiourrecreance de (apcrfbnne~ moycnnantvne fécon-
de promené qu'il nc,ëe les cautions qu'il bailla, de tenir l'arreft à la fuite de la Cour
d'Edouard, de ne s'eHoigner d'auprès de faperfonne, fans fon congés fa per-
mimon fpeciale, fous obligation & emprifonnemcni de fon corps, & de toute fa
qu'il nef d'Edouard. Ce font les propres
terre,
tcncl'eifec nenc
de en termes de la lettre, quiliiiii-
l'hypothèque, aux terres tenuës en nefdu Roi Edouard; excluans cel-
les que Gafton ne releuoit point de lui; comme cftoienc manifeffemcntles Seigneu-
ries de Moncade, & deCaf!:etuieilamfcsenCatalogne; leBearn, peutaufn tom-
ber dans cette exccption.fi ron neverifie par autre voye qu'il foit chargé d'homage.
C'en: pourquoi le fieur Bcloi a eu tort dercprefcntcr cette promeffe comme fi Ga-
fLon obligeoit en termes exprés, fa terre de Bearn: qui neantmoins n'y citpoint
nommée, & en peutefcreexclufe. ~~o~:MnoMeT'f~~BMf~, <?M~w ~M~f domino
H~EJoM~o,dit-il, mais auec furprife contrela teneur del'acte.
VI. Gafton donna pour cautions decetccfecondcpromef!e,Arnaud Seguin
d'Efl:an, Raimond Robert, Arnaud de Montagut, & Arnaud de Gauafton Cheua-
liers, qui obligent pour cét effet leurs perfonnes, fleurs biens; Et tant eux, que
Gaflon, fe foubfmetent en casdecontraucndon,àlaiurifdictiondesEuefques de
Laic~oure, d'Ayre, & d'Oloron, quipourrontlescontraindreparcenfures Eccle-
uafUqucs d'excommunication,~d'Incerdi~a.l'obferuationdeschofes conuenuës,
lors que lefdits Euefques en feront requis conioinctemenc, ou feparémenc,parlc
Roid'AngIccerre.
Renonçanc Gaflon & tes cautions àtour For, & Coutume, au
drotcetcric~ nonefcrit,&:at:ouspnuileges.LarenonciationcxpreueduFor, &:
des priuileges tefmoigne que Gallon pretendoit n'eftre point obligé en vertu
des Fors &Priuileges de Bearn, à toutes les chofes que l'on luidcmandoic. EEdc
fait comme il ne faut point douter qu'il neruitobli~e dercipondreenla Cour de
Gascogne, de tous les excés qu'il commecroic hors la terre de Bearn puis que
le lieu du délice eitablit la iurifdiction ôc qu'il efloit vanal de l'Anglois, pour
pludeurs V icomtés Aufli eRoit-ilfondeparlesForsdeBeam~a.iugeraucc fa Cour,
dans le pais de Bearn, toutes les demandes que l'on voudroitpropofcr contre fes lu-
jecS) mcUTiescontrcleshabitansd'Ortés~pourlecrime&laviolencepareux com-
mite, à l'endroit du deputé du Roi d'Angleterre. C'e~pourquoi pour aller au de
uantde tout fubterfuge, on le fait renoncer aux Fors & PriuiIeges du pais.
VIL Conircccsviolcncescxtrcmes~iloppofaleremededcrappel,qu'il inter-
ieta lors de ta. captureau Roi de France Seigneur Souuerain de toutes parties; de for-
ce que toutes les promenés, declarations, obligations, & fcrmensfaits par Gaiton,
podcrieuremcut a l'appel, en.oicntde nul e~cc, ëc valeur, fuiuant les loix. Dautant
plus, que la renonciationque Gafton faifoità fon droit particulier, cHoic extorquée
parforce, au moyen d'vn emprifonuement, qui eCroitnon feulement abufif, com-
me fait au preiudice de l'appel, mais auni imufte & tortionnaire au ronds Car
Gafton ayant ofertà Edouardau lieu deSainctc Qj~teyre, de refpondre pardeuant
lui, ou en fa Cour,&:defadsfairea.cequ'ildeuroit,(qui font des termes confidera-
bles) & de lui donner cautions fuffifantes pour cela; Edouard ne pouuoit arrette~ ni
faperfbnne, ni tes biens pour quelques excès prctendus que cefut, fuiuant tordre
& la Coutume delà Cour de Gafcogne, ainfi que l'on pourra voirdansl'auis qu el-
le donna à ce Roi, peu de iours apres.

IV. E RegefHs Conftabularix Burdegalenfts: Gaftoni iure hereditario quod habec in eadem vil-
Nouerint vnmerfi quod die Lunx pott fetlum S. la. Qupd 6 forte infra (upradt6):um diem Venerts
Mtchaelis anno Domini M. ducentelimo feptuanc- non pofTetfaccre quod dictumindtciumexecutior;
iimo tertto,inprK(entt~R.cuerendiPa[fisG.EpiC. duca[ur,6:qnoddt~:umcaft[-um,viUa, & hommes
copi Lc&orenfis,&venerabUispa[nsGaittardiAb- Orteii) ponanruc ]ïi manu fupr~diût Domtni Régis
ba[tsFigiacen6s.&:atiorump!unmorumm Ecclefia V[ eft dK~um.vel deRci~t in altero de prxmins,p~-
S. Nicolai de Sattu Dominus Gtfto Vicecomes tinïit,v[di<fi:ûe(t,S:mrauit,quodexttincfaciervo-
Bearntj, Dominus Monttscaran) &: C:dtn vetens, luntitem, &otdtna[!onemfuprAdi~tDomtn) Re.
noncomput(u<noncoa&us,nondoloindnûus.&d gis. In quorumomnmm teilimonium &: roborts fir-
fua fpon[anea votunrate promise & ~d~n&a Dei n)i[a[emdi6tiEpt~copusLe<3:oreuGs, &: Abbas Ft-
Euangeha turautr.quodtp~e~onafidef.toet fuum gia.cennsâcDomtn~sGa~oprxfetn'ibusapponjctûc
~gilb~ta.
pone infra d)cm Veneris proxtmum, quod tndi- DatumapudSahnm diel.unxproxnno
Ctum datum in Cn).ia S Scuen contra tpfum, de fat- poitfe~um S.M[cha.eUï Anno Dom.M.ducem.fs-
tendis caftris, & terris fu;s, fattoncpiunumdcfe- ptuage~mo tertio.
~uum habeat executionem plenat-iam, vt c(Hatum; V. Noucrint vniuerfi proefentes literas inïpeûu-
&:quod ~m~Ker bona fide f.me[po(Ie Hjumin&a ri, quod die Lnnxproximopo~feAumB. Michae-
diem Veneris tupradi~um,quod caftrum Hmm,[o- hs anno Domini M c c. L x x 111. in pra:(cntia R.e ·
rav)Ua,& hommes Ofteitj.acfpeoattreriHiqutde ueretiLJiPatnsGat)!âtdiAbbanyFtgiaciSc altorum
arrcitamento Domini Girarcit Laur. mi))tis&: Nun- p!nnmorummEccIedaNicobideSatcu, Dominus
ctj tHuRrtsDomini Edouardt Regis Angita- di- Gafto Vicecomes BeamijDominus MontifcMatu
cuncur culpabiles, pona~tur tn manu &c porcftate & C~O:rive[e[tS,noncompuIfus,noncC)aAus,
non
prardt~i Domini Regis, ad faciendam fnam indut~us doLo,~d ~ponranea <Ha votmnate promtitc
otum-
modamvultjncatCfHde )p(ts,~lnota.me[i Domino &.td~n~taDciEuangeha.mraun,fnbobhgauone
& incarccramentOtuicorpons, & tohuïtcrtx'uT, & terras Cuas pontntcompcHereperccnturamEe-
ûuamtcnecdettiu&ri Domino fno Edouardo Rege c)c6aj(ttcam & l~tcrdi&t ac Excommunicationit
An~ix Domino Htbernia:,DuceAqu'ttnia:,quo<i (ententias, contra eos & contra terras fuas quotief-
non rcccJct de cHna ipfius DomnxRfgiï~biipte cnmqueab 'ptb Domino Rege fimul vel diulûm fue-
fuert[, (~ne fila voluntare, & licentia (ptciatt, ad rint requi~tt, quoufque fecerint & compleuetint
quod fiJetner (entandum &fomptendnmob))~a- omnimodam voiantaten))p~u~ Domini Reg~ rc-
uerunt ~e dt~o Domino Regi fub obligatione &: nuDoanics di~t, Dominus Gafto & ~i) (upenu:
incarceramento curporum, rerrarum & bonorum inomtnatiqutfcobHgaueruntptoco,otnniForoëC
iuotum rnob'I)um&:in)mob'ttum,Dofnint Arna!- Confuemdtni. iuri fcripto & non fcripto, & cui-
dutSc~uinideStan', RcimundusRobert), Arman- cumque primicgio, auxttio iuris canonici & ciui-
du~dc Montcscuro,&: ArmIdusdfGauaAonmi-
I~fs.Q~pd ti forreidem Dominus Gafto ,quodab-
li, per qux contra prxmtf~ vetatiquodprxmifto.
rutu, (imu! vel diUtGm poQet vnquam ventre, in to.
contra
hr, iLn ftiprad.4tam prumifnoncm& to.vehn parif, corarh quibufcutnqueiu~iobu~.In
firmita-
iur~men.a ve~iret,
Ipte & di~tus.ArnaidutSe- quorum omnium te(hmonmm & roboris
gui~i, H.RoberM A.deMonteacuto&A.deGa- tem d'aus Epifeopus Leaorenfis, Se th~usAbba!,
R. Ro-
u~fton mttttes, fupuo(uerunt)e(ctenies& pruden- ac Dom. GaMo & diûus A. Seguint de Stan
tes iuritdt~ont Domtni Eptfcopi prs'di&t Lecto- berti, Atmandusde Monteacuto & Amaldus de
renfit,vc) Epttcoporum Adutcn.tcu Otorcn.vetsi- GauaftonprxfcHttbusappofberunt figilla fua. Da-
terius, aMtduofumdetphs,voIcntes&: conceden- tumapudSaitumdieLuna: poftfeftumS.Michae-
te!,q!jodp[xd)&tEpt<cop)ftmu~,vetdiu)(Im,ipfbs ils anno D. M. c c. L x x m.

CHAPITRE XVIII.
Sommaire.
(7~c~?~~f~~j'C~?f~O~ *?~
7.
j~ ~~y~c~ ~/?/~ ~/o/ ~?f Roi
.Z~o~r~ ~M~~ C~oM fy~ y~ ~fr~ la Cour
r&f France. 77.
~y~
le de

~f~P~Ro~'?~
de C~/f~ .Pfor~r~rf co~r
f/<3/z~<yC~7/<?~jP~
<"M~o~~y&f ~?'~
7~. ~c~
/f~e'M/?y/Mrc~

de G~o~ /6' ~'f~f~ (7~/?0f/?~. Tf. G~ de la procedure ~M


y~/?~/?~ ~~r/~c?/û~~ les T~or~ (7~o~ au Roi ~7"r~~c~.
A liberreayanccfte donnée Gafron~ au moyen des promeiles extor-
quées de lui, au preiudtce de l'appel, il procéda de fe pouruoir pardeuant
le Roi de France, & pour fe mettre encrât;, fe retira du pouuoir defbn
ennemi, d~ns le chameau d'O rrés, où l'on faifoit bonne garde pendant fa détention,
Qu'il &crcd ou bicr a. {on arnuée, à eau te qu Edouard n'en eftoitp~s fore enofsne.
11. LeRoiindignedeceitcretraicte,ntauigncrGan:onaueclettrcsdc fbnSe-
nefchal, Qui lui ForcnE fignifiées, par l'Abbé de Sain~ Seucr, pour comparoiftre en
la Cour de Caicogne, a Sainte Seuer, le Vendrcdy apres lafcite S. Luc. C'cA pour-
quoi Gailon expédie à Ortësleiour delà fefle, quieHoic!ei3.d'Octobret2.y~.ies
lettres de procuration enraucurdeCompaingËuefqued'OloronjBernard Abbé
de Luc, ëemaittre Guillaume Raimond,oul'vn d'eux, pour propofer les excufes par
deuam le Scncfchal, ôe toute la Courde Gafcogne: Lefquclles croient fbndccs,(u!'
ce qu'il n'auoit: point l'accès libre, pour venir en perfonne en cette Cour dautant
que le Roi d'Anglet:errc!utauoicfaiC,&:lui~aifbit:cha(quciour,pluHcursnorables
griers, &: domages, auoic arrêté ta peribnne lors qu'il eftoicvcnu a. lui de ion
dcmenr,nonobitanccou~cs les man-
ofres pertinentes qu'il peuc lui faire; dont ilauoit in-
térieure appel au Roi de France, ôc auoit mis tous fa profec-Uon 6c (auuegarde,~ per-
{bnne,fes biens, &touccsfes terres, baiMantpuiuancea.ies Procureurs de propofet
pardeuant le Roi Edoüard, fon Senefchal, ouicsLieucenans & la Cour de Gafco-
~nc fes excufes & fes griefs, comme auni tous autres qu'ils aduiferoiene.
III. Autour del'auignacion,l'AbbédeLuc~Maiftre Guillaume Raimond.fc
prefenterent pardeuant Luc de Chanap Seneichal de Gafcogne,qui tenoit fa Cour
dans le cloifirc de l'Abbayede Saint Scucr; declarcrent qu'ils comparoiuoienc aux
fins d'exoiner Gafton. Le Senefchal leur ayant demandé, qu'ils monttrauenc leur
pouuoir, GuillaumeRairnond exibea la lettre de Gafton fecllée de fon feau, que le
Senefchal retint, prometant aux Procureurs de leur en bailler cxtraict en forme,&
leur prometant d'alleguer tout ce qu'ils voudroientpour leur maiftre. A quoi ayant,
été fatisfait par M. G uillaume,qui représenta les torts que le Roi Edouard auoit faits
à Gafton, l'emprifonnementde fa perfonne, & les appels qu'il auoitinterie<3:esen la
Cour dcFmncc;IeScncfchal ordonna~qu'il lui baillan: fes excutespar e(crit,àla (cance
du lendemain matin. Commele Procureurprefenta le lendemain fon efcrit, le Se-
nefchaldeuraqu'il le ieellan: de fon feau; Ce que le Procureur refufa, fous prétexte
qu'il n'auoit point cette charge. Alors le Scnefchal fit publier vne fencence auec
quelques défauts, & des procéduresfort longues embrauecs, qui auoicnicu.e te-
nuës contre G aAon.
1 V. La lecture faite, le Procureur protefta qu'il eftoit preftde faire voir, que
toute cette procedure eu:oit nulle, 8e en demanda copie; que le Senefchal lui refufa,
fans lui donner audien ce fur la nullité.Ce fait le Procureur dit encore tout haut, qu'il
vouloit alleguer pour la defenic de fon maiflre, certains chefs, dont il defiroit que
la Cour de Gafcogne fuH.inftruice.Ce que le Senefchal ne voulufifbufrrir, mais lui
impo(afuence,duantqu'iln'efloitpoint receuable à rien propoferque l'exoine;quoi
que la charge du Procureur s'étendit à toutes fins. Pour le regard des excufes, il
refufa de les receuoir, fous pretexte qu'il feignoit d'ignorer les appellations inter-
iectées par Gafton en la Cour de France. C'eft pourquoi le Procureur ofrit tout
incontinent de faire lecture des actes d'appellation, qu'il auoit en bonne &: dcue
forme & de lui en bailler extrait; Mais le Senefchalréfuta toutes chofes, & dit pu-
bliquement a toute la Cour, qu'ils auoientouilalecturede~procédurestenuës, ëe
la fenfencc donnée contre Gafton, que le Roi eftoic refolu d'exécuter, & par-
tant que tous fe tintent preHs delemiure~ & de l'aider courageufement.
V. Alors le Procureur voyant que Gafton fon maigre ettoicgreué &: opprimé,
contre toute iufi:ice, appella fur le champ de viuevoix au Roi de France; & produi-
fit vne lettre feellée du feau de Galion, par laquelleil lui donnoit pouuoir d'appel-
ler de la procédure du Senefchal, en cas de grief Orles griefs e~oienc manifettcs.
I. En ce quilne rcceuoit point l'Exoinc. Il. En ce qu'il rerutok de donner copie des
procés, defquels Gafton n'auoit eu aucune connoinance. III. De ce qu'il nelui
vouloit donner audience, pour propofer les griefs quele Roi Edoüardauoit faica
Gafton, & concinuoic de lui faire chafque iour. IV. En ce qu'iln'auoitpermis la
lecture des actes des appellationsinieriectées au Roi de France, qui ettoiencen for-
me publique, &:auoic refufé d'en receuoir l'extrait. De touslefquels griefs il appel-
la, & demanda lesApoUreSj ou lettres diminoiresâuecinn:ance,mitfaperfbnne~
celle de Gafton, tous i~s biens meubles, fes fauteurs, anociés, adherans, & cautions,
fous la protection & defenfedu Roi de France. Mais le Senefchal réfuta de déférer
à l'appellation, & d'accorder les lettres dimiuoires pour la pourfaiure. C'en:pour-
quoileProcureur.quiauoitpreucu toutes ces dimcultés, auoic amené quant&e foi
vn Notairepublic de la villedeCondomjpourreceuoir l'adedeiqu): cedeuus. Ce
qu'iinc, 5cierapporcenayanten:cfaitàGaiton,dansl~ ville de Morlas,leDiman"
cheentuluant, il approuua~ra.cinaceice appellation.
1i
E Tabulatio Paient: N cbiti~iro Domino Lu- hbettotumin (btidum,tfa quod non fit meliorcon
ta-de Ch9napSene<caUoVa(conia:.Abbati,&toti dttio occupanns. Dantcs ofdem &cuihbe[eorum
Cun~S. Seue"3 GaHo Vicecomes Bearn. Dom. excu(anones hu'ufmodi,& a)<a; de quibu: eis vide-
MontifcatSM & Ca~rt veteds. Salutetii & volunta- b)tUr, & grauamma hic cxprefTa, 8e a))t exprimenda
[cmlufsbcncpttOUsptXpafatam.Cutu nos ad Cu- ptoponendi coram Dommo notiro R ege Ansii~,
riam apud S. Seuerum die VcnfUïprox'macttad & (tn.)pnus,tutiocumto[umtcnent!bus,<euTe-
tuohnus. ad quam peffbn&ttter accedere non aude- ncnti, & Nos proue etsmctiusvidebitur excurandi,
tnu~pï~ co quod Dominus nofter Rex Anghx mut- excuttnones ){tas&atiasperipfbs,vetco[umat[e-
tanobisgrammina~ damna intu)Lir,&~dnucquo- fum,prcponetid),& dcdarand',mrand) m animam
tidtc infenenon dcM~ corpus no~mn)arre~anir, no~ram eneveras,&~fadendtomniaâhaqu.E ~en
& dennuit, qui ad cum de mandata ipfius venera- MtgttimieifcufâtOtesdebentf.tcete. Ratum& fir-
mus, & parati eramuscoramipib) autetusCuria mumhnbentes, qutdqurd per ipfos,vel eotum alte.
Aare tuti, & complète quoddebebamns, ~<uper ru, quoad excutationes noUrasexcu~tumfuem feu
hoc praettareidoneasc&uttones; nec fuperhisex- gt(tum. In cuins reitcHtmoninmHgiHumnoftrufa
cu~tfones, defenfioncs, & rationes noflras audire prxfenitbus duxtmus apponendum. Datum apud
Voiu)[,!tcc[nostnudeumin~ntiapetercmM.Pro- Ortefiutiiin ft<to B.Lucx Euangchftx. anno Dom.
prer quod, &cmultaa~agrauam)nanobistt)ata,&: M.CC.LXX.tCfttO. ~y«~«~<a/<r<~pro~rf~o/
comminata, fuo loco & tempore declaranda,ad do- ce ~Mt~fB ttj~! 0< la Courde S. ~'f«f~' ~0~< /<< y«~/?<M-
minum Regem FtanciT appeUammus, & nos ip(bs «c/?Fr<Mer<fft~C'~<!C</)'f:o<tC«~c/«"<? con.
ftib defennone fua pofiirnus & totam terram ~<f: Item propofuit quod ex grauaminibus fibi
noftram, & omniabonanoftra, Stadt~as excult- i)).H)SSeeo[nm)nMtS,idemDominusGa~o primo
tioncs & gtaUamina hte exprcfli &: adomnuat~ <t~t~<<~ ~H«fM)~, fecundo, <<p~y~<M~ M ~f*
exDr)tnendaqua:nobisiHatafunt,&:comminata 8c ~o,qu&ndoRexfecneumar):e~ari Be detinen,w-
cotid)e)nferun[ur,ExcutatoresnoAros facimus & ho m C<t/?~ode &~t« detetitus,& atte~atus, «~e~M-
con~htutmus,Rcuerendum Parrern DominumC. num ~fw F~«e« <t~<o«~cxcc[tis&fuHtcienti-

b~tem Lucen.& Magt~nimGutUetmumRaimun-


dl prx(enttum txhtb'torcs, omncs ftnu~, 8t qMm-
continecur.
Epitcouum Olorenfem &:dthûosno&rosB.Ab- bus caufis, proue in appcHtMombmfuis pIenifEtqfc

CHAPITRE XIX.
Sommaire.
Edoüard <~w~ la C'~ûf/?~ en /<< T~ Saind
Cour de o~ ~r~
~.r&ro~~n~J?~' contre <7~? furent /f~. ~y~~
/~M~ Cc~y. a~M~ Co~y~ Gafcogne, que (7~o/?
~?~
uoit <<?Mr~MF/~f/c~û~Cours en cas de
~o/?~r<?.fû~%o~crof<rrp~~ main armée. Cff auis
condamne de violence toutes /~cro~~w~M~o~f contre
~~o~. /7
~f~ (j~c~ en
L'~J? ~~f~ ~y Cour
fo?~ Co~ T~~rj'
Solennité apportle en
~rj',
/o~
~c/7~
DoMTf
/'<~S~~o~. Les
~f~y~.
CoM~'
~o~f

T~n~f~r~
gnés par les

j /r~
contre (7~c/? qui dans vn
~~o~/f/?rf de quatre C

C~<
~o~r~y~f~yo~ Les

t
Ais lé RoiEdoüard, qui auoic delà peine de feparerla qualité Roia-
le de celle d'vn Duc, e~ima qu'il cftoïc indigne de fon autonté~ de
s'arrefter en fi beau chemin; attendu nommément qu'il eftoit en
personne fur les lieux, efperant qu'il auroitplu~of~rcc àmainar-
mceCaitonlonVaiial, que le Kol de France n cuit eu les ams de ce détordre, &:ne
fe ruH intereffé en l'affaire. C'eA pourquoi il a~embic enIavilledeSaindt Seuer,
t
la Cour générale de Gafcogne, qui eftoit composée des autres Cours particuliercs;
fçauoir ciecelle de Bourdeaux~dc celle de Vazas, & decelte de Sam<3: Seuen ou, après
que la levure fut fatce de toutes lesplam~es formées par diucrsparciculiers,mefmes
par !c Roi Edoüard Seigneur d'Irlande,~ Duc d'Aquitaine, concre Gafton~ enfem-
ble des défauts qu'il auoit encourus, & duiugement rendu par la Cour de S.Seuer~
pour faire iainriousIamainduRoi, les villes, & chafteaux, & tous les autres biens
de Gafton; iuiqu'a ce qu'il féfu(tpre(cntépourrefpondre en ladite Cour. Luc de
Chanap Senefchal de Gafcogne adiouda, qu'ayant enuoyé certains personnages
aucc fes letres patentes pour l'exécution de ce iugement, les gens de Gadon leur
Roidemandal'auisdclaCour,quiedoiccom-
auoient fait rchdance. Sur quoi le
pofeedesprincipauxSeigneurs &: Gencils-hommes de Gâ(cogne,pour~auoir com-
ment H deuoit procéder fur ces contumaces, ôcde~obe'uÏances de Gafton.
II. Ils rcfpondirencd'vnccommunevoix.quefuiuantlaCou~umedeGafco-
co~ne, après les trois exploids d'aiournementfaits au nom du Senefchal, Gaiton
deuoit encor citre anigné vue quatdefme fois au nom de la Cour de Gafco-
<rne, & requis de s'y prefenter, pour fc defcndre, & receuoir iuftice fur les de-
mandes que le Roi, & les particuliers propofoientcontre luiEt en cas qu'il compa-
rutt,ilraloit receuoir de lui caution funifante, d'en.er adrou:: Mais auni, s'il ne fe
prcfentoic pas, le Roipouuoit marcher contre lui aucc fon armée, ~ans que depuis
cette marche, il fut obligé de receuoir ailcurance de lui, quelatainedelapropre
pertbnnedeGan'on, oudcLestcrres. Cccauisdela Cour de Gafcogne, iuflineen-
tierement tout le précédé de Gau:on,&: condamnelcRoi Edoüard, & fon Senetcha!~
de violence &: de précipitation pois qu'auanc de faifir ies terres, ou d'arrefrer ia per-
fonne, il faloit quelaquacric(meaMIgnationpreceda(iaunomdelaCour de Gas-
cogne, &: que l'offre de Gafton, de fournir cautions pour eder à droit, arreftoic tou-
tes executions. Neantmoins nonobtiant céteoffrc, que Gatton auoit faite en la ville
de Saincte Quiteirealaproprepertbnned'Edou~rd, &: fansquel'auignatiQndela
Scneïchals'cHoic
Cour de Gafcogneeu(tprecedé,lcR.oiauoitarrcftéGatton, &: le
mis en deuoir de faifirfes terres.
111.0 n voulut reparer toutes ces fautes; de force que fuiuant la délibération de la
Cour, l'Abbé de S. Seuer, Viguier d'icelle, acompagné d'Arnaud Seguin d'Efian,
Arnaudde Marfan,&: GuillaumedeS.AubanDeputesdclaCourdeS.Seuer.Aner-
fans de Caumont, Guiltaume Raimond de Pins, Arnaudde Marmande Dépurés de
laCourdeVafaz;SenebrumSeigneurderE~parre, HelicdeCaH:iHonj&: Gaillard
de Sertor Dcputés de la Cour de Bourdeaux.auecles Maires de S. Milion, de S. Ma-
caire,dcBazas,&;d'Acqs,tecranfportaprés de la ville d'O nés, ôeni la r equiiition or-
donnée par la Cour, parlant à la perfonne de Gafton, le premier deNouerhbre12
qui réfuta de le prefenter deuantle Roi, ain~queporterad:e;C'enadirequ'ilté
plaio-nitde l'empriibnnemenrde fa pcrfonne, du peu d'ancuranccqu'il y auoit pour
lui auprès du Roi armé &: indigné, Se fe preualut de l'appel qu'il auoit interiecrépar-
deuant le Roide France, protefrant de nullicé découles leurs procédures) &:defe
défendre, en cas que le Roi Edouard le vint attaquer pendant l'appel.
IV. Au rcHe cette folemnicé, que le Roi quoi qu'indigné,~fa Cour de Gafcogne
apportoient pouranigncrGaf~on, fait voir en quelleconfideracionils le tenoient,
puis que l'on enuoye vn bon nombre des personnes plus qualinécs du corps de là
Cour, pour faire rexploiet;a l'exemple de ce que l'on pradiquoit en France pout
l'adiournemeut des Pairs, qui efEoient anignés par les autres Pairs, comme fut Blan-
che Comteue de Champagne par le Duc de Bourgogne,accompagné de Matthieu
de Montmerency,&: Guillaume de Bar:&: les Barons lors qu'il s'aginoit de Baronie
dcuoicnt eUre am gnés en prefcnce de quatre Cheualiers.commcl'on aprcnd des an-
cicnsre<riltres du Parlement.Cequi cit confbrm e a. la procedure que le Concile d'E-
phc(c, & le Concile de Chalcedometindrenc à l'endroit de Ne~orius Patriarche de
Conn:antinoplc,&:deDiofcorus Patnarched'Alcxandric.qucl'onRtaffigner par
nombre d'Eucfqucs, a cauie du rcfpect que l'on portoit à la dignité Pamarchalc,
quoi de leurs
êtes que perfbnncs funcnc en exécration., ainfi que l'on peut voir dansles
A ces Conciles.
V. Edouard ayant apris la reiponfc de Gairon, ne marcher tout incontinent (on
armée contre lui, comme porte le certificat de l'A bbé de S.Seuer., qui en: en date de
l'onzicf me Nouembre 12.7~.Thomasde Vvainnghamencherinantglorieufcmenc
cette matiere en raueur d'Edoüard efcrit,qu'il entra auec vnc grande puiffancc dans
lesterres de Gaiton,lcmicen fuite, &:l'antegeadans vnfortchattcau, oùil s'eitoit
retirél'an12.73. Ce qui s'accordc fort bien pour leregardduremps, aucc la relation
de l'Abbé. Carayant parlé a.lapertbnnedeGattonpresdclavilled'Ortes, on peut
le peru]adcrraciJement,queGanons'ctioitretire, nonpas dans le chan:caud'0rtes,
mais dans celui de Senbouës, qui eltoic à vne lieuë de cette ville, ouFonvoic encore
les mafures, des tours, des doubles roues. & des autres fortifications du temps.

I. Il. III. V. E Tabulario Burdegal. VniuerftS t/tftMM Sen. ~!t?<t vice, qnod diûis fuis querelanti.
prafentes literas in(pe~uns,Nos AbbasS-Seueri, bus & domino Regi vemrct perfonaltter refponfu-
Arn~tdusSeguini d'Ettan, ArnaidusdeMatc'ano, rus S~tur) pariturusinCuriaVafconia'pr~di~liDo-
&:Gmt)e):musdeS.AtbtnodcCn[iaS.Seucri,Aner- m) tu Régis, & fi veniret, debebat rectpt ab eo ido-
{ancmsdeCtUomonte, Gut)termus RamondePi- nea cauno de f~ndo 'ur!, Si vcro non venirer, idem
nibU!,ArnatdusdeM~rmanda,dECun.iVa[atenfi; Dominus Kex poterit m atmaca, ictitcetcumf'.m
SenebrunusDominusSpMDa:,Aehas de Caution, exercitibus, contre cum ventre Et ex quo fe mo-
& G~tiiardusde Sertorio, de Curia Burdigalenfi; u)ne[, non debebat eum audtre, pro ahquaaileeu-
Maior S. ~Emiliant, Garcias Ayqueleui deS.Ma- tanone mf! vêt (num corpus, vêt iua bona., & te[-
char)o, Donacus de Pintbusdc Vafato, & Maior ramtradetetadmandatumDomintRegis,&:quod
Aquen(ts;Facimus m:mifc(tum quod cxtAendom ahatecuntasab eo rtcipfnondcbebat: Nofque nd
CunaS.Seneri vna cumtHisdedKftaCuna,audi- mandatum Domint Regts, & Curia;, di&o(en:o
uimus legi !n a~isC~nx S.Scueticuattones fartas omntumfanÛorum proxime pra:teuro,~cfe0~~<-
de dommo GjHone Vicecomite Beamend, adin- ~«t~d'ûamrequifmonemeldem Domino Gaf~cm
(t~nnatn mutt-orum querelanrium Se etiamiUuMs fccimus pe[(bna.!ne[ ïdeundo cumdem fcd ]pfe
Domtntnoitn Edouardi Régit Anglia'.DomintHi- coramDomtnoRege venjre con[emphr,6fpo~! hoc
herntx & Ducts Aquitantz ) ac eiu(dem Domini tdctnD. Rex mouttte,S: ~uasa.cics contre cutï). lu
Gattonisdefe~us plures & plures cxtinfle &: cmn! quorum omnium te~imontum prfefcnti (-.tjpcuffc
&ndtUtmu! legi tudietnmconmeumtatumper di" appofutmus ~gtHano~ra.Dacum apud 5an:um M.-
~am Cnnam, fuper villis, ca~riS)& bonis dx3:t Do- uemm die fcftoS. Martini Hyemalts AnncD.M.
min) Gaftonts occupandts & tencndis pro dn~o ce i,x x n r.
Dommo Rege, quoufque dt&us Dommus Ga- V. E ThomadeW.dnnghammYpodigmnNeu-
Ro vcatret refpon(urus& mn pMitUfus p)'a:di- ~nx ad annum n~). PoRha'c in Vafconiam profici-
ûts quctelanubus fecundum formam, vfum, & Ic'tur(Eduua[dus)ad compefcendum noues motus
eon(uetudincmdi<3:ECun:c;Dixit etiam D.Lucas qnotumdam qnos Gafco Bierna concitaueratad
de Chan. Scn. Vafconia:, qnod cum ip(em)fiftet rebelhonem. Cmus terras Edwaidus cum exerctm
certas perfonascum!ttens(utsp.itenMbus,addtûu potenteringrenus,]pfumtnfngamcoegit:j & quo-
tudic'umcxequendum, gentesD-Ga~onisnonfu- dam fora caflro receptum obièdit. IdeminHiitor.
tbnuere tudicinm excqut fed feputerunceotdemr Angba' tnale repère EdwardtprofeûtonemtnV.if-
Tjndem incerpeUan à d)6to Dom'no Rege, quid co'uam ad annum 117~. cum referenda ïi[ ad an-
fuper pra;d)6t'& cotmumacus, & tnobedtenttishabe- num 1173. vt iplèmer fcnpfit in tabula Neu~ri-c.
[etfacere !~osvnantmiter,& côcorditer duxtmus, Hoc tamen loco ita (enbtc de Gaitone (j~e de
quod~fr CM~t!~< P~t/fo~~ debebat idem Dominus
Ga~o, -M coM/~e~~Mf ~</MM<< requtrt, ~~ift~-a c<M-
FwM M</e ~Ve~~ ~«w.
CHAPITRE XX.
7. (j~o~
~f~~r~
~r ~M
Sommaire.
~o~ /j ~jy/<
~o~M~~ au France.
<7<?y~
de ~~7/c~ TVo~~ ~y~P~~r~o~~o~f~
~o~r~. ~~r~ (~~o/~y rc/
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~~0~. 6Wo~ J~f CO~ dans les terres
~2 //7. Le
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Roi ~~y~~r~ dont C'~o~j~y~r~o~.
ne
(7~3~~ au

~y~/?y~~<<?. 7~ Z<%r~M~jP~
ment de P~r&f. (7~o~
y~/?~ du Roi
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~7~V~/3~<oMy'~ fo~J~e' ~~&y<?-'
le combat
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Z. ~r~~r~
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~o~~f. Examen de la ~~r~p (7~~?.
f/2 /o~f~ T~o~P.
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fut Co~rc~~

cette
~o~<?~ que <7~/?o~ ~~o~

orf< entre ~o~e~ <7~c/?.


~?/ ~c-
A~on ~voy.mcprdIcparrarmceduRoid'Angîecerre,ainfi que le
raconte Vvainngham en l'année n.y~appcllade la procedure d'E-
doüard àla Courdu Roi de France.Edon.arddefcraa. l'appel~nc vou-
lant par fa contumace rendre partie contre foijc Roi de France~ qui
il venoit de faire bornage, de fes terres de deçà la mer;ôe commanda contre l'auisde
plufieurs des ncns, que le fiege fufi leué, donnant charge à les ofEciers de pourfuiure
cette caufe contre Galton,en la Cour de France.C'cH: le recit de 1'HiHorien Anglois,
qui n'ayant eu connoiuancedes appellations precedentes.edimequecelle-ci futla
Iculc,
que Gafton cun:intcriectec. Maisiepenfequecerenouuelemencd'nppelfuc
accompagné des lettres de relief, que Gafton auoit leuees en la Cour de France,par
lesquelles le Roi Philippe ~anoic à Edoüard les defenfes accoutumées,dont Ga~on
fait mention en fes lettres de l'année 117~ & que l'A nglois, qui vit quele nes-e trai-
L-r
r ~r bie aile Qj' auoir ce prétexte pour r~
"t n auoit efperé,fut
noit plus long- ceps qu'il ie retirer.
Car autremé~il n'y a point d'apparence, qu'étantfi engage,comeile!l:oit,il eufL de-
(ifte contre rauis de la Noblenc, pour la conuderation de l'appel, de l'autorité du
Roi de France~de contraindre fbn ennemi à (e rendre; puis que les appellaciosprécé-
dentes n'auoientC:eul'empeichcrd'armerpuiuammét,&de faire vn notable uege.
II. Les troupes ettasretirécs.Gcrard de RonillonNonce du Pape vinc à Orfés~de
la partde fa Sainteté~pour traiter vn bon accômodemcncentre les parties Gafton fe
roidiubiiaucômcnccmentIurI'auantagedelaiuHicedeLacau(e;&:neatmoinspour
le rcipect qu'il portoitàla dignité Royale d'Edouard~ à l'autorité qu'il
témoignerlu~conlenritdetraictcraueccelledeference~qu'ilfercmetroit
auoit iur entierement
&:Iansconditionaucuneàladifcretiond'Edoùard;moyennant quele Nonce reti-
ras au nom du Pape, les aueuranccsnecenaircs~pour les executions des articles~ qui
ieroient accordés (ecretement~&: préalablement,fur le ~aitprincipaI.Deraic~GaHon
ne expédier feslecre'), en dareàOrrcs du i~Ianuier12. (quicâoitcny~.fuiuancle
calcul d'Angleterre) par lefquelles il témoigne l'extreme déplainr qu'il a, de ce que le
Roi Edouard,auquel d te reconnoiH: obligé par le deuoird'homagelige, fe tient of-
fcnic de fcs actions. C'cH: pourquoi defcrant en ce point au iugement du Roi, qui
Hhh ij
croit cure o~enfe,~ fuiuant les aduertiffcmens, exhortations, conicils du S. Pcrc,
portés par ion Nonce, il dcclare qu'il veut rcconnoiitre auoir commis de la faute, la.
oupeut-cftre il pourroit trouuer quelque excuiè ranonnable: Et mrc entre les mains
du Nonce Gcraud, qu'il fe loufmct entièrementtant pour fa perfonne,que pour tes
biens, ians aucune conditionna la volonté du Roi.lors qu'il en fera iomme~ requis
-parleNonce. Qu~font des termes remarquables, Se oncleur rapport au traité fe-
cret de Galion auec le Nonce; lequel eitaniagree par Edouard, le Nonce deuoit
defefbubimetreiuiuantfadeclaration.
requérir Gaiton
1 H. Mais cetc ncgotiation du Nonce.nepeut réunir. De forte qu'Edouard fit fai-
fur les
re quelque rauage terres de Gatton, au prciudicede la détente du Roi,comme
parle Gallon, c'en: à dire du Roide France; don il demanda la réparation, par Frere
Germain Gardien, & Philippe, de l'ordredes Freres Mineurs d'Oloron.fes Pro-
cureurs., auiquelsildonnachargeparicsietresdu Maitï. à Oloron, de faire
plainte au Kold'AncrIctcrre, ou à ton Sencichal de Gascogne, des entrepriics,&:do-
gens
magex flits par ics après la defcnfcdu Roi, & d'en retirer la réparation, ou telle
rc~ponfe, qu'ils voudroienitaire. L'on ne~aitpas qui fucceda, fauf qu'il cft
ce con-
fiant, qu'aptes ce temps le Roi Edouard fit voile en Angleterre.
I V. La caufe fut dcuoluë &: pourfuiuie en la Cour de France, où Gadon fe prefcn-
ta au Parlement,du mois de Septem bre de l'année ) 2. On rrouuc dans le fragmcc
d'vn vieux rcgi(trcduParlcmët, que Gattonappellale Roi d'Angleterrefr~ï~x,
(~w~di(antqu'ileitoitprei1:de!e combatte en personne, &:veriner(bnaccu-
fjtion. Le Seigneur AymardcRochechoiiard, Guillaume de Valence, & plufieurs
Barons, voulurent accepter le duel en leur nom, baillans leurs gages ala Cour, & de.
fcndre le parti du Roi d'Angleterre. 'MaisGa(toninHn:a,diiantquel'adion eitoit
perfbncle,ëcqu'ilnevouloitc6bairc,qu'aucc!apcrfonnc du Roi. Sur quoi la Cour
anigna IcRoid'Anglefcrrc.au Parlement de la Chandeleurenruiuant.Et par confe-
quent preiugea en quelque forte, qu'en lahardieffede Gafton, d'appeller traître vu
Roi,& lui orrir le duel, il n'y auoit point d'cxtrauagacc,dautantqu'encore bien qu'il
full exempt de combat, en qualité de Roi,neafmoinsilpouuoicyeu:reruietenqua-
lité de Duc d'Aquitaine Ces deux quahcesayans toufiours edefbigncufci'ner din:m-
guecs par les François, en traitant les affaires d'AngIeterre;iufques là qu'aueccete di-
itinction.les députés de LouisFiis de France,fouflindrentdeuatle Pape Innocét III.
que les Pairs delà Cour de France, auoiét pu condaner à mort lean Roi d'Angleter-
re, &: Duc de Normandie, pourle meurtre qu'il auoit commis dans la Normandie,
en la pcrionne de ion Neucu Anus Duc de Bretagne, chés Matthieu Paris.
V. Il ctt vraiquela confideration du vauelagc de Gan;on enuers Edouard, fcm-
bioitdcuoirl'arrelter, âne prcfenter point le duel à fon Seigneur de nef: Mais la con-
dition de la terre deBcarn, quieu.oitpriuilcgiee, &:l'indignacion de larront: qu'il
auoitreceu en fbnemprifonnementcontre iulhce, lui donnoit ce courage. De l'au-
tre con:c, leRoiEdouard fut on'cniëiujfqu'aubout.del'atrocitedel'iniure.auilui
au oie cfte faite, ayant eftc appelle ti'ain;re, en la plus noble, & la plus célèbre auem-
blecde l'Europe. Ccdcfplaifireftoicrengrc~éparlesdifcours&.leslcfresdcfEsfer-
uiteurs, qui pour fe recommanderorroient leurs vies, & leurs per fon nes, pour com-
batreGafton. Onvoicdanslesregin:rcsdeBourdeaux, qu'vnCheualicr demanda
par letre au Roi Edouard, la bataille contre Galionpour lui rairedefauouerces pa-
~f~t~
roles iniurieuies; le commencement de la letre eftconceu en cestermes
'/M~MC noble A~?M/K7~- Roi ~~fftTC/OMG~MM~~Of~f~,/oy~~
<f~oMr,~rc!~ fOMrc~oK~nfp~ Si cornme il fôitainfi, ~co~/M~~f~G~oM~
~Mry~~r~M~Co~~ Roi de France contre-vous, fo~/cM~f. Lereitedcla
Icircncpcucerrrcicuracilemcnt..
V I. L'inue de cette araire fut telle, que l'Ang!ois ne voulant point foufrir que
l'on iugeaft en la Courde France, s'il dcuoitaccepter le duël, que Gaftonluiauoic
pretcnté le Roi de France, qui ne vouloir aufli terminer cette queirion par vn iuge-
ment contradictoire, moyenna vn accord entre les parties (quieftoient proches
parents entr'cux, & du Roi Philippe metmc,) par vn Compromisqui fut fait enta
perfbnne,
de fuiuant l'viage du temps dont on a pu remarquer vn exemple en l'affaire
Bofon' de Bordeille, & de la Vicomreue de Limoges, qui remirent leur difcrenc
par Compromis à l'arbitrage du R oi S. Louis. GuillaumeNangis fait mention ex-
prenede la médiation du Roi Philippt, & du Compromis,au moyen duquel cet-
te difputed'Edoüard &: de GaCcon prit fin.
VII. PourleiugementrenduparPhilippe, ilnel'expliqucpâs; mais il en: bien
croyable qu'il rur conceu en termes honorablespour Edouard afin de reparer l'in-
iure de faccufation deTraiftre, qui auoit elle propofëeparGaftonen pleine Cour;
dont il fut obligé de lui demander pardon en perfbnne.,&: de fciouimetrea.fa dis-
crétion contbrmemencà l'ordre que Gattonauoicarrefteauparauancauec le Non-
ce du Pape. Mais aum, dautant qu'il étroit cres-bien fonde auprincipal, fon droi<3:
lui fut conferué, l'infolence de ccuxd'Orcésayantc~erelafchcc, ëe l'ordonnance
de la faifiedes terres de Gaf!:onreuoquee.Et encore le Roi Edoüard pourlui rem-
bourfer les frais, qu'il auoit faits, & saneurer dautant plus de fes aiîecHons, lui
octroya vne pcnfion de neuf cens liures tournoifes, àprendrefur la Coutume de
Bourdeaux;outre la penfion de deux mille liures.dont il louulbiclurle même fonds,
depuis la paix faite auec le Roi Henri IIL ainfi que i'ai recueillides regiHres de Bour-
deaux, & de Pau.
VIII. N eantmoins Thomas de Vvalfmgham enchérit cette matière à fon or-
~/0~f~fM~
~f< Roi Ë~
dinaire, dnancque G~O~fCO~WMfCttr~R.OÏ~cFMMC'C, d
qu'en l'an 12.7~. ~MfM~~c~rrc.~roH~~M~
Roi, la fo~c~ro~ pour fe feruir de la phrafe infolente de cet Hiiiorien lequel le ~f~f
fM ~{Ff~CC
lui donnantla 'P!C ~T r~Mf CM~~MPCM~Mf ~W~~ ~~MfM ~MY C~~f~~
V-vi .nronie, d'où ilfut enfin ~Mr/f~.Ctj ~t~ renuoya en /O~~Ïy, 0~ il fruit depuis le .Rc~
d'.Angleterreauecbeaucoup ~j~c~ff. Si cet efcriuain, dontraitournelestermesen Fran-
çois, n'auoit cité fouuent furpris en fauffeté, lors qu'il dcicric les auantages de la na-
tion, ie me mettroisenpetncdeperfuaderaulectcur,qu'il eft plus obligé d'adiou-
~erfoiaurccicdes aftes dont t'ai repretentélafubitance, quenon pasalapauion
d'vn Angloiséloigne de ce {iecle prés de deux cens ans.loinc que pour ce qui regarde
remprilonnement de Galton, pendant quelquesannéesau chafteau de Vvinconie;
C'eft vn poinctqucieconuaincrai de faux au Chapitrefuiuanc, faifant voir qu'au.
commencementdel'anncefuiuance i2.y6.il étroit occupé en perfonne, en la guerre
deNauarre,pourle feruice de Philippe Roide France,qui vrai-(emblablemenctaf-
cha del' obliger en l'affaire d'Angleterre, pour le rendre plus aiïectionné a. la guerre
de Nauarre, qui commen~okà s'e~mouuoir.

I. E ThomadeWaMnghaminYpodigmaNeu- corum caufam profequerentur contre Cailoilem-


~r)x: Anno 117-).. Gafco deBietn~~Rege Anglo- In qua tandem iniuriofae rebellionis conui~tus,per
nimobte(tus,cumomnisiamviaeuitdcndi<ibtpra:- RegemFra~ncorum,RegisAng[t.eadduc)[urvolun-
cluderecur, & anenderet remefïeinfonbus & ad tati. Anno H7~. Gafco de Biarna inAngt~m vêtues
dedmonem cogeretur, fuper negotio quod inter cum re~t cilca collum, ad Regis prxfenciam eA de-
Regem Eduuardum, & ipCimvercebatur, appel- du<3:us, quem ~dfuam Rex mtfericordtamrecipiens,
iMtoncm interponit ad Curiam Regis Francorum. morte condonata, in ca~ro 'inroni2,per~nnos
Cm deferens Rex Edwardus,nolensregemFranco- aliquot cu~odis mancipauit. Q~candem per Re-
rum, quem nuper Dominum fuum pro terris in Fra- gis gratiam liber d)mif)us ad propria Regi An-
oa reco~nouerac, eomrateparcemracere, dif!en- gitx femper inpofterum gratus extitit S~ Hdehs.
nennbusmuhisdefuis, obddtonemamouentuffit, I. GmHetmus Nangms in Gefhs Philippi Régi!:
Mit~~us ru)s commnteM,vctttCuriaReg)sFran- Edoardus ad Gafconiam [erram pmpriam, quam'à
H h h lij
Rege Funcia: tenebar in~odumcendens, ibidem Geratdt, amotis corditionibus & modis quibus!i-
cumde Biardoterra;iH'u!V)ronob't) &poten[e;at- bet tam in pertbna,quam in rébus totaliter Domtni
tefcationemaHquantntum habuit. SedRcgeFran- noflri Regis Rabimus voluntati. !n cuius rene~i.
CiX Phdippo mediante, cum promilfo (IcgeCom- tnoniuln ptxtentes llter:ls fl'cirous figiUll1oftrimu-
profD)(Ib)I'seorumadtempU!(bpitaquieuit. nimincrobot.'ti. Datum apud Omnium xtx. Ka!.
11. E Regeflis Burdega!.Vntuernspra:(cntcs!tte- Ftbruar)j Anno M. c c. L x x ) n.
VU!. Vmucrfispt.E<enteshterasin<pe~u[is Ga-
ras in~pcâuris, Gafto Vicecomes Pearnenns Dom.
Mont'fcatani 6e Caftri veteris falutem & dde~tonc Oo VtceccmesBearn.Dom. Monutcatam&Caûti
ftnceram.Magna'nobiscautâtutbanonisimminet, vcteus, <aiuicm )n domino. Noueritis quod nos fa-
&qtndam dototi~amMitudinemensnpârareple- cmms,confHtuimus, & ordinamus procura rares
turjt)um~entirnus,&apet'rovidemusindicto,il)um noUrosëtnunoos, tebgio~bsvirosfraHes Germa-
reputare quod à nob's haûenus fullinuiflèt o~en- nu Garcttanum & Phthppum ordmis Frattum Mi-
ras, quem verum habemus So'ecognofcimusDo- norum Ototnen~nm.coramiHuitti Domino noftro
minum, vtpote qut fibi homag') hgij débite tene- Rege Angtix, aut Senefcalo fuo tn Vafconia, ad
muradtt[)~tt.Cum)g)[urDominusnofter Domt. proponenda & HgniRcandaciveleorum alteri dà-
nus Eduuardus Angha: Rex Htu~ris reputer.de quo na& grauamina, qu.e ~x/fc~fMDcm~t Regis
animusno&errefetedotutbafur,tdue)rfus eum gra- tueruntper eos,8~eorumtoca tenentes, nobjs,&:
ues pernosfutnecommiftasoftenfasj& alias apud noRlis gentibus illata, & ad petendam & recupe-
ip(mn nos grautterdeliquine.Nos Domini no~ri randam amendam abiis vel eorum atieto,&:re{-
iummi Ponc){Icis,quidtgnatHXeft tâquam bemgnus ponfioiiemquam (uper his duxerunt faciendam. In
parer,pervenerabitëvtrum Gerardum de Roffillon, cuius rei teftiruonium Sigiilumnoftiumduximus
ciencum &c Nuncium fuum efficacibus exhorta- prxfcntibus apponendum. Darum apnd Oloron.
nontbus 8~ (a.n)stndu6ticof)fthis, volentesibicul- die Mercurij poft ~âumApoO-ololum PhihppiBe
p.nM ~gnofcere.vbifone
ponemuscxcufanoniscau- Iacobl, Anno DonuniM.cc. Lxxiv.
(am rationabitem inuemre, tnmanudi<fH Domini VI. VideIocumNang~PfoJatumn.i.

CHAPITRE 3(3(1.
Sommaire.
7. D~7~o~~7~T"ro/jp~
/Y/ R<?~
777.
7~7r~r/7/2/?~.
~~r~ow. 7~~ ~~rf
77.

auec f
l'Infant d'.fl ra~o~a. La Reine retire en Franceauecfa~lle~eannes
Le Roi 7'~y/ ~~o~ en Nauarre 7~?"<r~ 7~.
T~y~c~r/f.R~ de C<~?%7~. ~(o~
C<<c~ f/j~
y~f ~~o~f
dition contre

Ferrandf~ ~r
ro~~
T~ /r~ ~fyf. ~7. ~~o/?~
/'7~-

Roi deC~
terre~Mr/?. ~77. -Sf~<j'/c~7'
/~My
~To~f~yoM~r~~f~T/
~Do~~ le Sauue-

~/< France, (7~o~ ~y~~ ~o~~j


Secours de
7.
o~ auec le

co~
~o~&ff~~
Comte de 7~<3/ TL~
~~r~7V~r~.T6'P~o~7~~<
~~<o~~rf~M~< T.ûr~'j'y/j~
~j~~A'

f~o~~c~<?. ~fr~f~c/j'ow-
/f~
(7~o~j, '~i/
7~.
J~.
7~c~/<~fen Bearn. ~"777.

~~7'c~. ~77.
~f777.
~M~ des T/~r~.
T"r<?/o~~7~<c~~C~
T~r~ /~y~~? Q~f<
~f7.

France < Sauueterre.

EdecesdeHenrIR.oideNauarre,quimourutle~.2..deIuiHeti2.74-~ns
auoir laiffé autre lignée de 1 canne fafemme, fŒur de Robert Con~e
d'Artois, qu'vnepcticcHlle nommée!canne comme fa mere, donna fu-
iet de reueillerles pretenfionsdes Rois de Camille, & d'Aragon fur !aNauarre; cha-
cun de ces Princes voifins, ayancies intelligences particulières dansrE~c-Cequ!
~auia vnc grande dmidon parmi la N obleuc, oui rut partagée en trois radions, l'E-*
uefque de Pampelone tenant ouuertement le parti d'Aragon voulant: que la ieu-
Garcia Almorauid s'émane
ne Princcue fun: mile entre les mains du Roilacques;
déclaré pour Caitille,Ôc la Reine veume délirant que fa fille rutt nourrie en la Cour
de Philippe Roi de France fon Counn.
II. Mais les procèdes de ces Princes rurencdiuers;dautancque le Roi de Caliille en-
uoya dans le Royaume Don Fernand auec vne puiffante armée, pour appuyer de fes
parci(ans,&: fesprecenHons lequel allégea Viane, & prit quelques places conu-
deration,
fans trouuer aucune refiriance à la campagne. Ce qui obligea en quelque
racontes Eltacs de'Nauarrc,qui croient fur picd~d'arredervn accommodement
le mariage de laPrinceueleanne
auec Pierre Infant d'Aragon, & de lui promettre
auec fon fils Alfonfe;oubien en cas
qu'ils ncpeunencexecu tercét article,delui payer
¡
fur le domaine royal cent quarante mille marcs d'argent, pour les frais qu'ilreroicen
la defenfe du Royaum e contre les CaMIans.
111. Cecraictéfucconclulepremierde Nouembre 1174. contre l'auis d'Almo-
rauidôedefcsconrederes,&:porta!aRcincàfe retirer Iccrecemcnten France-auec
teanncfa fille; qui fut rcceuë très-honorablementpar le Roi, qui les prit auec la
Nauarre fous fa protection. Etcommita mefme temps vn prudent Cheualiernom-
me Euftache de Beaumarchés pour le GouuernemcntduRoyaume~annqu'il peuu:'
par
dclcurndelicc,commeilta(chade
villes, qu'il receutau nom de la Princenc.
(on autorité & bonne conduire, retenir vn chacun en fon deuoir, & s'affeurer
rairepar les homagcs des Nobles~ des bonnes

IV. La reputation d'vnn grand Roi, qui le menoic de ces araires ~nt retirer les
armesdcCaMIe~remitalaraifbnpourvu temps les efprics etgares,fai(ant cua-
noiiir le traicté raie auec l'Inrant d'Aragon. Mais l'ambition du Caftillanfe rcnrbr-
.(ouArir la tranquillité de
~a~ par les pratiques des Almorauidcs; qui ne pouuans
reftac~queBcaumarcheslui auoic procurée, decrteren~fbngouuernement,comme
d'vn homme étranger en telle forte qu'ils nrcncefclaccr leur mauuaife volonté
envnefeditionouuerte:lulqu'a la qu'ils l'amegerentdans le Bourg SainctScrniBr
de Pampelone, appuyés du fccours de Caftille, qui fc declara en leur raueur.
V. Les troubles de Nauarre, furent iom~ts auec vn autre uijet dcmefcontenrc-
ment, que le Roi Philippe receut du Roide Caflillcjcnceque célui-ciauoit ouuer-
tement violé les conuentions du mariage de l'Infant Don Ferrand ton fils aifné;;
&:(ceurde Philippe.
aitnéquiferoit
Carpar les articles il
auec Blanche fille du Roi laincr Louis,
auoifen:éexprenemencarrcité,(elonNangis,quelefils procrcé de
ce mariage,
lucccdcroitau Royaume de Caiiille après le decés d'Alfbniejfon ayeu~
d'Alfonie y peunencrien pretendre.Neant-
ou de Ion pere~ns que les autres enfans
moins après le decés de Ferrand, qui auoit laine de fa femme Blanche deux enfans à
luifuruiuans Ferrand &:Alrbn(c,Sance ion nispuiméchanadefa Cour Blanche~ &
fcs encans Jeur réfuta toute forte d'entretenement,& retint le dot delà m ère deiolée.
VI. Philippe oirenfë du traictemenciniu~e.quieltoitfait a.i(a(oeur,enuoye deux
diuerfesAm baffades au Roi de Ca(Hllc.,pourlui perfuader ce qui efloit defon deuoir,
& n'ayant peu rien obtenir,que la perlonne de ia forur~qui fut conduite en France~
&: deliurée delà compagnie de ces Elpagnols,ma! Eucrs, &: désagréables enleursha-
bics,&:en leurs rencontres ..comme leur reproche Nangis;) ildenecepernde,&:
lui dénonce la guerre. En mehTie temps il affembla vne puiuante armeé, qu'il con-
duifit en perfonne, ayant pris l'Oriflammede la main de l'Abbé de S. Denys, lanc
marcher d'vneextrcmiteduRovaume a l'autre,&: fe rendit ala ville de Sauueterre
apartenantea.Gan:ondeBcarn~dicNangis,ouiIdonnalercnde-vousgencralaLbn
armée.
VIL MaisdaurantquctcGouuerneur Beaumarchés efroit extrêmement prefré
par les factieux, le Roi auoit donne ordre, quelqueremps auparauant qu'il arriuan: à
Sauueterre, de faire paffer des troupes en N auarre, pour le mettre en liberté, &: cha-
tier les rebelles: Ayant pour cet enect donné commiflion à Robert Comte d'Ar-
tois, & à Imbert Conncdable de France, de faire vne prompte leuéc de gens de
guerre, dans les Senefchauffées dcTolo(é,Carcanbne,Beaucaire,&: Perigort; &
leurayanc expreuement ordonné d'employerà leuriécours deux puiffans Seigneurs
de ces quartiers, içauoirGai~ondeBearn.&~leComtcdePoix, fumant Nangis. Le
Comte exécutant les ordres quilui cftoient donnés, appella ces deux Seigneurs, af-
fembla -vn corps d'armée de vingt mille hommes,tant de pied, que de cheual,& s'ar-
rêta quelque peu dans les terres de Gafton,en laville de Afor~M~nomméechés Nan-
~s.par corruption,AfoH~ pour fe donner le loiGr de confulter, quels panages rai-
croient: les plus aifés, pour entrer dans la Nauarre: dautant que les ennemis
(uten~bonnegarde fur les auenues.
V U L Pendant ce temps, Pero Sanches Seigneur de Ca(cani, vn des principaux
Seigneurs du parti ennemi, ayant témoigné ionai~écrionafé remettre fous le ièr-
uiccdelaReineiamatitrcne.futtuédansfon lict.auec cinq autres perfonnes, par
Garua Almorauid chef des lacticux. De laquelle trahifon, fa rémme,~ iésamis
conceurentvnetelleindignation, qu'ils oi~rirenc à Bcaumarchés, s'ilvouloitleur
donner rerraicte dans lechaiteau, de faciliter le paffage des Monsal'arméeFrancoi-
fe. Mais le Comte d'Artois, quiauoitfaitauancervne partie de fes troupeSjiuiqu'aux
auenucsduPortdeCiié,qmcft: lepanage deSainct leande pied de Port en Bane
NauarrCj(que Nangisnomme Portus C)~crf~)leur fit tourner teRevers la main
gauche, &:panalesMontsPyrénées parles terres du Roi d'Aragon; c'cRadire par
l'cmboucheuredelaValléed'AfpeenBearn~s'enallaauieger Pampelone,leiour
de la Nariuité Nodre Dame, qui eft le huichefmc de Septembre de l'année 11 y 6.
1 X.-Ce date eft fort remarquable, puis qu'il eft certinéparGuilIaumeNan~is.,
auteur du temps, & iércd'vne preuue irréfragable, pour conuaincre de menibnge
le recitdeVvalungham touchant l'cmpriionnement de noftre Gadon au cha-
ilcaudcVvintome,pendant quelques années. Car le fiege ayant cité mis deuant
Pampclone, au commencement de Septembrepar l'armée Francoiié,où edoit Ga-
itondcBearn auecfcs troupes,Miuanil'ordredonné au Comte d'Artois parle Roi
de Prance; il rautnecenairemcncqu'il ait elle enfes terres, quelques temps aupara-
uant.pouryraire les leuées des gens de guerre pour le Roi Philippe. Et par confe-
quent,qu'entrcfon voyage d'Angleterre, quifutrait fur la nn de Fannée ~y~. iuf-
qu'a (bn retour, quifut au pisaller, enuiron le mois de May, ou de luin, il n'y ait eu
que l'inierualle de cinq ou fix mois; bien loin donc d'y auoiccfté retenu prifonnier,
pendant quelques années, comme fuppofe Vvalhngham.
X. Lefiegede la ville fuipreuechaudemenc parles François contrôles rebelles;
comme auHi de leur cofié, ils trauailloientextremement dans le chameau le Gouuer-
neur Bcumarchés, qui fe defcndoitcourageuiément,& endommageoit beaucoup
les ennemis,par les fréquentes forties qu'il faifoit fùr eux, après l'arriuéedufécours
de France. CependantleComfed'ArtoisraifbicvnteldegaddansIaville,auec fes
perriers, mangoncaux, & autres engins debaterie, que les Nauarrois eurent plus de
foin de preparer leur fuite, qu'vne plus longue defenfe. Pour le faire plus couuerte-
ment, Almorauid & tésadheranss'aunérentd'vnc feinte, fçauoir de chanier de
balcr fur le tard, annderaire reprendre courage aux habitans de Pampelone,& leur
donner efperance, que le lendemain ils attaqueroient gaillardement les ennemis.
Et neantmoins ils s'cfcoulerenc fourdement(ur la minuict, s'eicartercncen diuers
endroits du Roysume.pourydcmeureracouucrt, excepté GarfIasAlmorauid,qui
~e retira dcucrs le Roi de Caffille; lequel cftoit auec ion camp à fcpt lieuës de la fron-
ticrc de Nauarre.,attendanclefuccésdeceficge. Mais il n'auoitpas occafion d'en
espérer vne bonne inuc,puis que les Catalans, qu'il auoit cnuoyés en faucur des
factieux,contre Beaumarchés.s'cHans approchésa trois lieuës de la ville,auoient
honteuicmentlafché le pied, iitr la nouuclle de l'arriuéc des Fran cois.
X I. Le matin arriué, le Comte d'Artois rcceuc vn grand déplaifir, de ce qu'Al-
morauid Se tes partiians auoient euadé & a mefme temps, cnuoyale Conndtable,
pourtraicterauecles Citoyens de Pampelone quidefiroicntaucc p~uionde ren-
trer un grâce, ëe s'cftoient retires dans l'Eglife Cathédrale,pourte mettre cependant
à couuert de la colere du victorieux. Mais tandis que le Conneitable traidoic auec
aens de picd,pounespar l'efpcrancc du butin~cntrcrent:dans la ville par efca-
eux, les fans
lade, & déférer aux défendes de leurs chefs,la mirent à fac, violant les remmes,&c
commetans tous les defordres que la licence des guerres rend en quelque forte tole-
rables contre les Sarauns,commedit Nangis lequel obierueparticulierement,que
les ~cnsdeconfideration,n'exécutèrent point ces brutalités; mais les foldats leués
en Gascogne, en Bearn,&: les Albigeois du Comte de Foix. C'eft ainfi qu'il nom-
me ceux de Foix, a caufe qu'ils auoicnt eflé ci-deuant fectateurs de cette herefie.
XII. LaprifedePampelone rucunuiede lareduction ~enerallede laNauarre,
excepté jfcptchalteauxj dont l'aui ère edoicauanta~cuie. CcquiedonnaIeCaftilIan,
ioinct aux auis qu'il auoitrcccu,quclcRoiPhilippeen:oitarriueauecvne puiffan-
tc armée dans le Bcar!i,&:auoitLon logement dans la ville de Sauueterre,pour paf-
ierbiencofUesMonts. C'eQ:pourquoi,ilfuppliafres-inn:ammcnrle Comte d'Ar-
cois fon parent, de le venir voir j pour conferer des differens des
qui defis
e~oienc entre lui, &:
le Roi Philippe. Ce que le Comte refufa de faire, à caufe de guerre,qui
croient entre ces Princes, fins en auoir donné premièrementauis au Roi de .France,
&:auoirreccuies commandemens qui furent tels, qu'il ruit loisible au Comte de
s'approcher du Castillan; quilereceuthonorabicment, & lepreua dcnegociervnc
bonne paix encre les deux Couronnes.
XIII. Mais il changea bien-.toft de discours.,ayant apris.queIeRoi Philippe
s'en:oitretirédeSauueterre~&: retournoit en France, fans auoir entrepris de paner
lesMonts;dontle CatUllandonnalepremler l'auis au Comted'Artois~qui reprit
le chemin de Nauarre, & en fuite celuide France, auec vne per(uaHon certaine, que
PierredelaBrouerauoriduRoiPhilippe.trahinoitfbnmain:re,c< donnoit con-
noulance àl'Eipasnol de toutes fes refolurions. Cette prompec retraicte du Roi,
fembleroit bien ettrangc, puis que les auenuës des montagnes edoient en ton pou-
uoir,&:laNauarrcen(bnobeinance;nl'on n'aprenoit de Nangi~quel'on auoit
€ufLpeudeIbm,derairedcsmagaunsdcsviurespour l'armée,&du fourrage pour
les cheuâux., qu'auant mefme de s'cjttre mis en deuoir de paner les Ports de Cue, les
ibidatsnetrouuoientpointleschofesnecenairesauec de Fargent. Ce qui monftrc
rin~rcilicédupa'isdeEcarncncctcmpsIa.,auffi bien que maintenant, &: la neg !i-
pluitod la trahifbn des 0 mcicrs du Roi, qui voulurent rendre inutile cet-
gence ou
cearmée~pour gratiner le Caft:illan,quiauoit acheté leurndelité.

Vit. N&ngiusmGeûisPhi!'ppt;Duo:etiamvi- git exercitum, quod&jvigtnEtmiH'a hominUmve!


ros Nobiles &: potentes m tUts p~rnbus C~'c~M~' a.mp)'ns,[amequitumquam pedefhtum poteta.ca:-
)
Blardo ( teee Ga~~em &: Comnem Fuxinenfcm, ~tmMi.Tahetgocongregaroexercitu verlùs 6nem
vt~nnrneten[tnfuumadtm:o[tu~nvolun:&:manda- [errx G~c~ ~M?-~ 'n caftello ipHus quod
U)t:. Cornes )gmu AtLebartmandM~m Reg!s adim- /t/c/nuncnp.trur, ~hquantulumreMcerunt,do-
plere det)derMs,a(einsex prxcepto cius duobus nec contuluiilenc quomodo poH~nt commodius
pr.edK~isNobtItbusd.et'dis pacobus~ntum colle- .N.tuirrx difSotes.ni'tuspenetr.ire.
XI. In&a.Neciuerunnâivaloris hominM,ncc Biardo ad quandam viUamquT SaluMcrra nua-
nau de Ftanoa.fed de [erra Ga.<con!t, de Biacdo, &: cupatur,(uum€xcrcitumqua(unnumerabi)emcon-
Contit'! FuxtnenïnAtbigends. Fo[taHe)egendum, gregauit. Qui (ipo~et commode'n Hifpaniasin-
de terra GallonisdeBiardo. tf0fiuct,c[edebatur fufficere ad dedttionem regni
XII. Supf~ de Phtippo. Tandem in extremis re- Ht<p~ntct, & ctiam ad alias debeUandum exteras
snttmp''ope portu4 Cyfefeos in terra Gaftonisde nattones.

CHAPITRE XXII.
Sommaire.
/y~o/w~~ (7~o~.
L~~o~ fa
Elle ~o~~y~ Pierre Comte de
dot. 77/. T'~<?/c/? /y&f
y~o~. 77. de
~<?/~ auec le Daufin de ~?OM'. Beatrix ~o~ ~'o~j'f
Z)~
~f-
y&f ~o&r&f le
~~o~. e~ Viennois. IV. C~o~ ~~foy~ la
G'~o~ auec ~~f~
Comte de Geneue.

A cenation des armes ayanr donné quelque relaiche a.Gan:on,H


eucplusdeloiurde s'arrêter auprès de fa féconde femme Beatrix,
qu'il n'auoit eu pendant !â guerre auec Edouard, qui l'auoit exerce
depuis l'annéeJ 2.73. Car cefut en cette année que Gatton defirant
auoirvn fils rnaHe, pour recueillir la iucccmon de fes terres, puis
que Confiance fa fille aimée edoit vefuedc deux maris, & fans lignée, ietta ia Dén-
fée fur des fecondes nopces & traicta fon mariageauec Beatrix Daunne Viennoi-
le, Dame de Fomgni, ôe fille de Pierre Comte de Sauoye.
11. Le traite fut arrefté lieu de Saind George, le Dimanche des Rameaux
en au
d
de 1 année il 7~. &: fcellé des féaux de l'Eueique Bazas, de Gafton, de Beatrix, de
Simon dé loinuiHc fon oncle, &: de Guillaume Ezij de Fronfac. Les parties contra-
<frerentlemariaseDarparolcdeprcfenc;aupronc
Ga~on~tousies duquel Beatrix confcicua en dot
à biens meubles:, immeubles~prefcns8cavenirjes chafteaux,
vi!leSjde(troi(~:s,iurif(ii6tions,droi6t.,domaines,bornages
efchoir, de Se toute autre forte de
biens qu'elle pouedoic, ou qui lui pouuoient la mccefnonde feu fon
pcreIeComce Pierre ou de quel autre endroit que ce fun:. Quifbntdescermesu
précis qu'il rauc crouuer eftran ge quel rondement pouuoien t prendre ceux qui con-
fc1l1erent cette Dame, de pretendre, que les rentes quiluirurent ordonnées dans le
après,cHoiencdes biens
Daunné~dixans paraphernaux,& non compris dans la
conffitutiondefa dot, puis qu'elle n'excepte rien.
III. Orcesrencesluifurentadiugeesenconfequence des auantages nuptiaux,
qu'elle auoit gagné par fon prcmiermariage auec le D au fin de Viennois dont Bea-
trixamftée auconieedeGatton fbnmari,cranngca auccHumbertde laTour,
& Anne la Daufine mari S~remme, ~renoncaàcousiesdroictsquellepretcndoic
iurles Comtés de V iennois & d'Albon, moyennant la iouïffance pendant fa vie, de
cinqmilleliuresenfonds de terre, anncs dans ces deux Comtés, &: de la difpoUcion
de dix mille liures tournois, payables en vne fois par les Comtes Humbert & Anne.
IV. Incominencaprescetterranfactionjilfucaccordéentreles parties, que Ga-
iton pour ne preiudicicr à fès droic-ts ni à ceux de fa femme, ratifieroit cet accord par
deux lettres leparées.dond'vue feroicoc-troyée par lui en qualité de mari, &: l'autre
en qualitéde Procureur légitime delà femme; à la charge qu'apres auoir vuidéla
queibon meuë encre le mari & la femme, touchant la nature & condition de ces
biens,icauoir s'ils deuoient eftre tenus & cenfés dotaux, ouparaphernauxjl'vne
de ces lecrrcsdemcuran: poumon auenuë; fans que fous prétexte de cette difpuce,
UfuHloinb!eaHumbert,ni~IaremmeAnnejde retarder !a deliurancedcs chofes
adiugees. L'a<3:c receu fur cefujet, fut confirmé à la reaueite des parties, par les
féaux des Eucfqucs de Grenoble, & d'Auibourg, en date prés de Pont Charral
fous Auaton, le Vcndredi apres la Feftc faincte Luce, M.ce. Lxxxiv.
V. L'année IuluanteAmedée Comte de Geneue, & cuufin de Beatrix, promit
alliance à Gafcon, pour la dcrcnfe de fa perfonne, de (a maifon, de fes biens, & de fes
enr~ns.,qui fcroient procréés de fon mariageauccBeatrix,elle tant feulementexce-
ptée, fcreferuant en cas que Beatrix vouluitfaire guerre dans les terres de Gafron~
de les protéger & garder de toute fa puiffance. Dcquoi il odroya lès lettres icel-
lécsdcionféau~cnlavilledeCafcillonjleMardiapreslaNatiuitéNo~re Dame de
l'an mil deux cens quatre-vingt cinq.

1.11. E Char[ano Patent! Nouerint vmuerfi Gidtonis habebant,feu haberedicebant in Comtra-


pr3e(encesLterasia(peAur<,quodno!Beatrix Dal. tibus Vienn.&: A!bon.c0e inter prxdi~os contu-
phina ViEnnë{!s, Domina de Futcimaco,(]h~quon.
d~m gesexvna parte, & Dom. Humbertum deTurre,
dommi Petri Conuns Sabaudiç,damus& con- & Dominam Annam Datphinam coniuges ex alté-
cedimus nos ln vxorem & (ponfam Nobili Baront ra, amicabitis compoUtio,Sc ordinatio concorda-
Domino Gaftont V)cec. Bearnenfi, & ipfum Dom. ra,vtprxdi6tt Domint G. &B. coniugeshabe~nc
Gaftonem per verba de prxfentt confentientes in quinquies mille Itbratas terrT ad vttam ipfius Do-
eum,inj[ponfumnofttumrecipimus
~bidamus,& &in virt.)m,&: jnittasB. Etvcdx~aDom. B.poulet dedecem mi)-
vnanobifcumindo[:em adtgnamus Itbushb.advotuntatemfuamtntc).' v)uos, veivid-
vniuerfa & fugula bona noftra, iiiobilia,& immo- mam,vel quamlibet adeimbeneptacftumordin&re,
biHa,prs(entiaS:~uturavb)cuquefuennt,(icutn!nc pcrfoluendis per dn~osDom. Humbercum&: An-
cattr~, viHa:, iuriftl'û:iones,di(t(id:us,)ura,dominia, nam, vel eorum heredes.
homagia, & alia bona quxcumque habemus tnpr~- V. Notnm fit cun6Us tam prçtenttbus quam futu-
tenn & habere poterimus in fumro, ex fuccemone tis,quodnosAmedeusDetgja[ia Cornes Gebcnn.
Petri dudum patris noftri, vel alias vndecunque,& p[omitt)musbona6devob[sDommo Gaftoni Vt-
ipfum omnium bonorum noflrortun prxfennumjSc cecomitt Bcarn. Domino Mont.& Caft. ad requifi-
futuforum facimus, & conftttmmus verum & legi- tionem Domine B. vxoris vettra: dite&a: confan-
timum podefibrcm. In cuius ret tcltimonium pra- guinese noHra',per[br)amvcftram,famitiam,&: bona
fentiChartx ngitium nottrum dmimus apponen- ve{t[avbiquecu(todire,defen(afe,Seiuuareconna
dum & ad tnftanttam requinHonem tioliram quafcunquepertbnaSjCXceptiiD.B.vx.ve~raco&n-
Ven. Pater in Chrifto GuiHetmusDei gratta Vafa- guinea no~ra, promi[reKS vobis niliilominusfnpr;i
tcnfis Epifcopus,& dt~us Dom.Gaflo,& Dom. Si- guerraL quamcuqucvobis,vel proti ve(trx procrean-
mon de ïoinuilla 9UHncuiusno(ter,&Dom.Guii- da;comunt[eravobis duobus Domina vxotvc~ta
letmusEzi)deFronoaco,fua figiHa pta-fcn[ibus)i- facerevotuent, cuftodite, protegere &: défendre
terisappofucrunt admsiotem lobons 6rmtta[en!. quantum pet nos & noâros poier)mus,&: ad defen-
Datum apud San~umGeorginm,DominicainRa- fionem tpfins teus vos & di~tam prolem vettum
mis Pa!marum,atinoDomini M. ce. L X x n i. iuuare contra qua~cumqoe pettonas, &: hoc de vo-
HI. Nouerint vniuerfiprxfcntes hterasin(pe~:u- luntate pra'di~SE conf&npuinex non'rg' ad S. Dci
rt, quod cum ~per omnibus qusEftiontbus,petitio- EuangeiiacorpotaUterta~areeo~nofomusnos m-
mbus,& demandis,& iunbus, quae Dom. Gafto Vi. raHe. tnquorumtc~'montum ~tgtttnm noitrutn du-
cec.BeMn.Dom. Mond~:atani&:Ca&nvetens,oc xi[nnspr:e(cnnbusapponendum. DarumapudCat-
Domina B. filia tnctit.crecordationis Dom. P. Co- ftittonem, die Marns poft Fe~un) Nanuuadï Vir-
mi[iïSabaud)x,& Domina Fucigniacivxoï ipfius ginisg!ono~E,Mino M. ce. Lxxxv.
CHAPITRE XXIII.
Sommaire.
7. Co~M-y
c~~ la
~7~ ~f/y~ Roi
<o~~r ~ro~~ ~r~ le
en /~cc~o/?~c de <7~/?c~ ~0~-
77. Sentence ~~y-
~<? qui t~~ fy?~f ~M~y&f ~o/~ le ~ro~ ~y/?~fyo~. 777.
~o/~
~r~o/y3~
C'<~o~ ~~My

y~<?~M T~o~
jE'~o~r~ fc~r le /ffo~~
G~û~o~j~j'.T'~ 7~.
Roi de C~/?~

7'
~c~ ~y~co~y
c~c~~
~j6'~o/~r<~ j cy
y~ro~~
pour la
~o~/?.
~&f ~c~ (7~-
~o~
/&f
(7~0% r~o~ la

efloit ~?o/?~f /'7~~f ~~rfj, caufe ~7~~o~ ~o?~~ le fr~~c


~<
donné rc~r~ ~~c~
/Y/ ~j'
de mariage ~M~fnf/?~. Le yf~c~r~ ~S~/?~f auoit
cette decés
~~n~ les
<o~-
7~T~~j/ /o~
~7. ~o/?/~ Sance par
de
C~r
7. c~' de
C~r~c~/o~ la ~/?/<~
France. ~wc~ ~~M-
celui de France, M~ff~po~y le bien de

Ous auons apris ci-deULis par la relation de Vvamngham, qu'a-


pres la reconciliationde Gafton aucc Edouard Roi d'Anglccerre,il
rue extremement a~e~onnea fon feruice, &:pritvne bonne part
dans fa conHance. Dcquoi nous auons vn [efmoignage certain, en-
{cmbledel'eHatqucl'onfaiioitdela probité parmi la Gafcogne, cnladiiputequt
{uruintencre Edouard,pourlorsDuc de Guyenne,& Pierre d'Acas Vicomte de
Tartas, dont la decifion futremife par Edoüard à l'arbitrage de fon cher coufin &
feal GaicondeBcarn,parcompromis pane aVvindcforc,IcHxicfmedeMay 11~0.
lequel, apres la cenation des armes, ayant efté renotiuellé par le mefme Edoüard de-
uenu Roi, 8~ par le Vicomte de Tanas;Gaiton prononça fa ientence arbitrale au
moisd'Octobrcdc l'année 12.79. en prcfcnce du noble Baron Fortanerde Cafa-
noueSenefchaldcGaicogne~leHreVv.de Mongauger Conneltable de Bour-
dcaux.
11. Par cette fentence il ordonna aued'auis des Barons~Cauiers, Bourgeoise
Clercs, que le Vicomte payeroic au Roi Edouard {)x mille fols deMorlaas,6~aue
moycnnanccepayement ildemcureroitdefchargéaucc ceux de fa terre, de tous les
arrérages~ feroicreu-abli en tous les biens dont il auoit cftc denai~ pourrai-
Ion de ce din-erent. Etparticulicrementiladiucreaau Vicomte, le chaftcau appelle
Vfar auec tes aparrenanccs,la luftice de Bor, excepté celle de Memifan, &: le droi<3:
depou~dcrIamontagne.S~lacoftcdeBUcarrone &: de Biursà titre de Vicomté.
EM~/fM ~c/~o~f~ ~T'o~CM~ainfi que l'on aprcnd des recriftrcs de la Conncflablie
Bourdeaux.
J II. Il fepreientaaulÏ! vne occafion fort honorable d'employer le courage & la
valeur dé Gafton,en ~ueurd'Al~onfeX. Roi de Caitiilc-qui auoic eue rcdute a cet-
te extrémité, par l'ingratitude de fon fils Sance, que de fe voir dcfpoüillé de l'auto-
t'iteRoyale, &; demandieric recours des PrinccsChrcniens,~ des inndcics.pour
femaujcenir
Liure (epdefme.
fe mainren!r en quelque dignice.Carl'Infant Sace.quiauoice0eproc!amcfucccncu!'
de la Courône, p tr te iupporc de fon pere Alfonfe,au preiudtce defes petits fils, & des
côuenriotisdemariagedcBlanchede Frace,&:de FernadprcmternedeCatrJ!e,mefL
connue cccreobHgacionà tel poincr,qu'Hpraciqualesteigneurse bonnes villes du
R?yaun~e,& fit
Royaume,~ v nea(séblcegencraIeaVaiHcdollt:où,tousprccexce
ne vue aheblee gc~erJle a Va1l1edolu: ou,tous prctexte des abus comis
cÓmis
parton père au gouuernemëc del'Eitat, il lui fit inccrdiret'adminidradô delà luftice,
te comandetnen):des places &rbrcereues,5~!aioutnancedcsrentes defon domaine.
I V. Ccqui pjrca At~nfe, qui ettoic renfermé dans Seuitte, a prononcer vne (en-
tence de maiediction Ôe d'exheredacioncontre fon n!s,c6me rebelle 6c parhe!de,qui
e~iniereedan&les!ndicesdeSurita,endaceduS.Nouembret~3i. &: l'obligea en
outre d auoir recours au Pape, afin de contraindre fes vaffaux parcenfures Ecclefiâ-
fHqucs~. ut rédrc leurs d uoirs. Sa Sain~ere dccerna les letres necefïairespour cet ep-
fct:. Se requut !es Kois de France, & d'Angtecerre de rauori~er le Roi Atrbnfe pour le
rccouuremec de tes Royaumes. L'Anglois ne manqua point de i'ani (ter en cette oc-
ca~o'i,&choiGcacesnnslapcdonnedeCaf~onpourcômandercenthommesd'ar-
mes~tutnrrburnu par auancedtx mille marcs de tterUns, pour metre furpied la
c.)mp.'cnie, Quideuoc eitre employée pourteferuiccduRoideCattiUe~ainfique
n ~usaprcnonsdcsrcgiitresdeIaConneitab!iede Bourdcaux.
V. OrG d~on etto.c daufanc plus ajte d'auoir cet empioi,qu'i! eftoir mécontent de
l'IntmE Don Sance:quis\:itO)Cdeparctdesnancaitiesarrcrteesdesran J2.70.cntrelui
&Gj~e[mcJeMôradc,quamemcnHedcGaiton~auoitcfpou(eDameMane,nl-'
ledei'Inranc DonAlrbnfe(e!gneurdeMohna,pourettreappuyedefon<.redttenta
guerre quHauoitauecle Roi ion père.G'cti pourquoi Don LopcDiasdcHaroSei-
gneur de Bif.aye,neueude not~reGaiton,orR:nie de cette action in iuncu te, quica le
p )rf de l'Inrant Sance, qu'il auoit auparauM iuuorue ouuertemenc, & fortifie de
fon
auror)re,a!n(iqu'a remarque Surita en fes Annales-Deforce que le fecours de Gatton
ét:o'cp!DScbMerable,& auoit plus d'cn~ec pour reHablir les aitaires de Ca(H!ie,àcau~e
d.&S.t~neur~qu)c~o)cnimrcrenesàI'hôneurdcfapers6ne,&edeGuiHeimefan!!e,
que non pjspourraiioade!a gédarmeriequ'dcômandoKaunomdu Roid'Angle-
Lope D ias de Haro
.tc~re.Car t'eHo'gnemet de errata gradementles aiijifcsdeSan-
c~,6e le rendu capable d'cnccndreà vn acLÔmodemenr;iequeIon ncgonoit,!ors que
ian)ort;duRoiAtFon(e,quiarnuaaumoisd'Auri~2.84..mitvncnnàccsquercnes.
V t .Ce qut n'epcicha pas neàcmoins que ta mémoire de Sance nerun: chargée d'in-
~nuc pour s'citrcrcuoiceU.vdaincmenc contre le Roi fon père;cuicônrtna par ~opL
tc'ramcnc la iencencc d'exiieredatio n contre Sancc~nititua fon pccic fils Atfon(e~61s
a'<hed:Fei'nand&:dcB!anche,hericierduRoyaumed'h(pagne~c6meUpar!e,c'e~a.
due des Royaumes de CaH:iUe,Leon,Toicde,Ca!ice,& Aituncs,&ui iubitjtua Fer-
nand fon punhe,ordôna que s'ils mouroient fansenfans légitimes,le Roi de France
fuccedair à ces Royaumes, comme deiccndant en hgnedroicte de l'Empereur Don.
Atrbnfe;Di(antneCt:emenrj&:publ)antauecrranch!iedansfbnteiTamenc~Mf
Mf~t'~ pour ~'fX~~fM~ C~f/'o~ ~c/?~oM des mfideles, que les ~oy~~w~ de
C~fe~~ ~OM/~Kr ~M~~y~ ~~M ~f France: (ans quel'on cronue
aucun a~edereuccactô de cette dernière vo!ôré,ainu que Suriraarbrc bien obrerue.
!.FCh.tr[ar)o Bmdega) Ednuardu<i)!uHris Regis Eduuardus Dti gratia R ex Ang))Xt))unf's.KC.no-
An~)x pnmog~n'tu ,v )iue<n<c c. nouer) ris qnod bis mâd.n!crn vt (tus Aipedds excct)cn[)P[)ncipi do-
nos, <)Uod ad nospert)ner,côpro~itt!mus)n dt~f~u mtnnA'fofb Det~rattj R~t ~afi)x)!Iu&n,aux)tiH
Cc~t~f~f~M (9'~ ~w M/h~M J~oww~Ke (7~c")M & feruinu cum perïbn~ no<tra,& centu m)ht)bus ar-
Vtcecomttent Bearn f'))erconfennonibus,qu:E marxm)))r xfaciamuStNosfpttusDom.noHnman-
mo-
taEtuontit nterm:& qnof<iamdeno<tr)9ex parte d~tù amp]e<~cnrts m'tic marca~ fterhngorum ab co-
wna,& Domtnuni i~t um d Af ~icecnmttem Taf- dcmDom. noUropermatiusHugotinxievicofol-
nf!cn.ex ~)tern, &c. In cuius [':) refDmorxu !].ts no- uenris ac numerâtis pro eodëin groH]i.Tmonêfibus
H:r.ts tueras rtertfec'mus pleures DMumapud 'Wni- argent), quoitberTuron.argët)pro tribus fterlingis
d-r. vt die M.u ~inro re~rt) pntfx "<)(tM I. H t. compuraro rcccptmuspro d)<3:)S mititfbus gutfandis
tV.GdRo.&c.CumPnnceps magniËcus Donunus feu paraudisfuf5ctenier,(ecunduquod decet pro ex-
lit
pedttione miUtMtpra~toRegt C~ReHae6deiite[fa. mintQfMi, & emendas equorum, &c. Anno !t<
cienda, videttcet quidiu idem Dominus nofter Rex V. ,V I. Saritat.Aanat.c.~7. & in IndiCjtb.
AnghT~ecent nobis camdt&ismihttbus~fpedmm
CHAPITRE XXIV.
7. Z~ ~<c~ ~Fo~ T~~ f~Z~ ~~j- /'or~o/?~
ce de T~ ~y/&f Fû~ ~f ?0~~
~yo~y~y~f.y/f/P~~M~~C'o~~~M-
H~O~~
~o~ ~o~r<?/o~r<?%~~r
/M~~j-.
f~~f auoit (7~-

~M<
ro7?f~
Afo~o~r/
Pc~
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C~~c. Ce Rc~~

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~r~ ~ro~rf~
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Le Comte de ~'o~y~coM~ (7~0~

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co~f~~
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J'f/
~V~r~~o~r~~
de

~t'~f~~c~~p~o~< ~r/c.
~j! de C'?<?~
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~7c/cr/f
Cc~
~û~ ~c~
~Rû~?~ ~o~~C~o~c/?~
P~jF~ir/o/j C<~
~?~f7'r/' ~r~~ ~C~<
<?~?~o~û~ff~y~. TL~fM~fr~o~~A~
L~jRo~

//?/o/f.P~/7~'cc Bel ~o~co~y lors Roi de Nauarre. ~o~-


~J?~~ .~r le ~~To/?~f C'~o/? contre le ~o~?~ ~y-
~cy~rM~MM<ocf~o~r~~2V~r~. ~7. ~~wo~
fo~f/y~~y~Mc~~ ~owf~ ~'o~
C~/?o~
~y~r~F f/~ /~<?/f/Xf~~
<%<w.fCc~/?~
/fcro~/?~w<? ~c~/j'j;
~.J~7. T'6'o~j'pr~or~o/?~
de /'T/?/o~c~ la ~c/f/o~'T;~ G'~r~c' Freres.Mineurs de TTc/o~.
A fuitedu temps nousa c6duics,iuiqu'à !a~amcule iondhon des maifons
de Bearn,& de Foix en laperfonne de Margueritefemme de Ro~er Ber-
nard Comte de Foix;qui eH: dautantp!us confiderable, que depuis le de-
cés de Gaiton pere de Marguerite, les Seigneursde i vne maiion ont cité les maiitrcs
de l'autrc,Cins aucune intcrrupcion,&: par conséquent l'hirtoire~quia paru iu~u'ace
poinc~ discrète de celle de Foix,fe reunit fousle nom des mefmes Princes.Letéps de
l'ordonancc de cette vnion~ert: marqué en l'année 11 6.
par la Perricre &: par Elie~ en
fuitede ce qu'ils en auoient aprisdesmemoiresduCordelierMediauiUajmajsilsonc
ejfte furpris en la defcription des motifs, qui portcret: le Prince Galion à prendre cet-
te refolution quoi qu'ils ay ent en leur raueurl'aucor.ice d'vn Efcriuain arles ancien, à
ï~auoir de Froiuart;dequi neantmoins Us ceLmoi~nent ânes en leur narratiô, qui eft
plus fèiche & moins circonHaciëe quelanenne,quilsn'onrpoint cudccônoinance.
II. OrFroinanquieftoitalleenla ville d'OrtéscnBearnparl'aueuduComcc de
Blois fon mailire,auec fes letres de recomandation~a.deficin de voir le Prince Gafton
Phcebus~quiauoir rempli roucc l'Europe de ~aren6mee,& d'y aprendre les exploirs
d'armes qui s'eftoient faits en ces concrées, raporre qu'il aprit de Mcmre Efpaing du
Lion Cheualier du Côte de Foixjeiujet delà prererencc de la maitbn de Foix a celle
d'Armagnac.pourIeregard de la fuccenio de Bearn~&: lafource des querelles immor-
telles de ces deux mations. Ce qu'il explique aux termes qui s'cnfuiuct. Mais ~~Mo~
~f~r~ dit Froinartà Efpaing du Lion, me '~û~nM~oM~oM~Moï/~f~Fnf eft
?M~~?T?~fMffsf~ceux de FoM ~rw~fa~f,
C~~f~o~y. Tc~f~~ f'f~ V~ff~rre ~fr~f
P~ w~
r~rc~r~ c~/f
f~~waM' </
Liure (eptieGnc. ~i
~a~ ~?~~«o!M'<<Mr~HM~Mf ~P~/fnf,t~f~~o!rfMMn)MCfMf<<MJ,~K't/jyf~f T~t ~M-
fMfM~M B~rHC~Mt /0tt G~OM~O~t~tU~nf ~OMMC aux
/c des Freres A~tM~M~~MOM/f/o/cMMC/~Mf rf~M; 0 ~TUM~r~
<<
~T/Mf M/fMf~en
~M~MC
f~~
/Mf
?MH~~CO~~&M~Mf~~CM~M.C.<yMfcM~tMHfCM~Mt<<FtOM tf/C~/cr~fr~ M~CT.
Ce/M G~OM/~M~ ~CfMP, ~OÏf ~KX~ ~OMf~~MfCt~M~Mpar M~~f~ Co~~
~r~t~M~MtMMr~ KM~ C~M~MOt~MfC~H Cc~ff~f FotX~Mt~PMfM f~O!~H~oi
~n~oM,~ f~ea~M ~Mrfc le Co~Fo~ /M~C<<r~~7~~~rdp-oM,~y/oMro~-
d'or <~fW~.fc ~CM. ~MMf ~MP CcYf~neM)' <~ Bc~MC,CMf~MC <~<~
CyO~Me M~ ~~MM

~cr~ ~r~d~<Roi ~Mc~Mp~r ce fc~~~ct~~r 'pMf~ f~ Bt~c~yp ~f~Mf


~nfCM~r~MM~f Bc~K?. Af~rc G~oM Z~n~M ~<f ~~r~c~c ~MKf tt/7fw~ /f! j
gens de fo~ /M ro/?~, CM /~co«MO!f~~o~ f/f~
~x~/f Comte ~~rM~K«c ~r'
~<t
le Co~fc Fo~~K~M~f~ MMfc ~rM~Mrc~rKfr, ~~s~c fc~c, /on
~ff~ Cf~ letres Cow~ Mt'M'fw~fM~,
FcMc fc~y
«~) ~~f M~f ~'<7 ~f d~M c~M~ f~r~< ~~r~ fo~ ~~M, deux milleT~/cM
à /<<Mf~ J~r~~r'oM fo~f ~p~ ~r' ~f~Bcr~ro~McûoKr/crM~
~'M ~M~r ~pcr~ ~MKf/ Mf ~OM~?'r<ïM~ to~c,<~frfMf ~M~Mh- ftM&oMf~ 0 )T~
~~crcG~O~~Mf~Kf~~MH~r~~fMo~ (~r'~Ro~P'Mf qui <<KO!f~fM
'~M~ ~!7~0~MW~,f~?C!f/Cf~/7c? P~M <f/?t!TG<~OM BcrM~~y le CoW~~FoM<tfffM-
~~r Co~ff ~fyM~M~~ r~o~fM~y,
r~M~foM M«~.
fr~/w~M~r,~Ct~ff ~yM~K<<ffMM< ~fr~~r~M~-ff~~fj A/f~tT? G~oM jBf~M~
C~M~f~:7 ~MM~o~~oMt~~r~~MM~fMozf~CMfo~ ~rM~o~~f~
JfB~ ~HT ~M~~f~C
~!<0!fr~M~.
~HC/crO!fMMf~~n~O~)T~~Co~rM~M~f~0~tf~~Ï,
G~OM OM~CM MOMMf~ J'~CM/~MCC j (~7"
~~<~M~ MM~
~K Co~fc Ff)M,(~r aux 5~ro~~ BcrMC fowfMf~~ maintiendroit. A~o~HCMr,d~/c Co~fc
~fo~&MM~fMO~/OMï~f~C!M~.f;,MO~n)~ combatre ~0~ C~Mf~ C~CcM~f tenu.
~M~PM~
~M~f fMM~OM Jo~Tf cens hommes à ~MK-

~'F/?MC~~
le ~O!
(~
T'<<MfO~y~f~Mf0" Of~M~P~Hf
~r'x hommes
o~W M
Le Comte de Fo~~f~c~w~rf~~~MrcoM!W~y
~r~M.Ef~ ~ff)~n~ ~M~7/f ~y/P/MH~ ~0~ ~X
~~C jE~~MO~, ~~W Co~f~ ~Fo~ ~C~ Roi ~'E~~ les enuoya ~K~~
/OM~~KrA~G~OM~~6'~f~M~O!t~n~Ff~~Mf/~dé-
<'OM/!f~~Kf Comte de Fo!X ~~C~M~~M ~OMf~ S. ~M~ M.B~~ ~/f ~0~~ Roi
~F~~MCC/ ~f~~M A~O~~f~~f~f~~rM;~r'/f~~C~Mf CM
~Mx ceux ~M~ ~r/cp~'MrcMf. ~~Mf~ Cow~ ~Fc!x rcfcM~~ ~~f~ ~oH~Mff/r
G~OM Sf~M~ffr~M~~frf cy ~OM~c~ e~' cc~~r~M. Car ~Mf~~yo~
~onMfMr, ~t7~ ~c~Kt f~r~K. Pour cette déconfiture, ~MC
/cCcM~~Fc~fCM~M~~r~E~~Mo~r~f~~~r ~K~rc
Roi ~'E~M~Mf~P~~enuers ~rF B~rM~ ~M'ï! -)?0~/Mf ~MO:r.Ef ~Mt~ G~
~OH~Bf~~f~M/~M~OfM~~r~~M~rOM~~Fc~ ~Mf~t ~~O~Mf,~
pv-Mf/ûM~ Cowt? de FM~ dit ~!M~. B MM~ ~o~y c~M Mo~ï bon ~c~f~w j ~.r ~d/, e~"
~O~M~MOM~OMM~cnHCM~~M~LcCoW~l'aif
HC~/F iW~HMP~/f~ fXC~Cà ~OH~MM~ ~M, M'f~M ~~MK ~C~H~MC MOH ~f~
f~ !M~!f~rf.Pc~r~~ct ~,<?~ ~&M'~
~rfM~o~ ~~rf~ ~t~ww~
~<<

~)~!rc P~ ~Kf,~ ~oM~fH ~cn~ de fo~M terre de ~FY-M~~rc~ mon ~c~~o~ (~' fo~ ~o~~ <<
fo~oKrfiWdM.ErcnffMC!~~y cow<<Mfïf M~f ~MM~ e~" ~co'~Mf
To~rf~j
<tM<'MMMWOt<'fffC~re~MK~~Fo<.K~C:e'~0~'~O~Mf. A~O~~CM"
Mo~roW~M/fMfM~oMf~r~~rf~~co~ff~M~f C<?wfM
oMf~ Co~fe~ <y ~Mf.f Be~ <<' Mo~~ ~~f.
de Fo!x~Mt
P~fCf H'~OMf~f~.)C~W'<CM~~)'0!M'~fMf ~~0/r
~Kfrf~ ~MM~,&OMr~Ko! ~~Kc~rf
~M~t~~
r~
cM~or~Mf~

f~c ~rw~~Fo~, ~7' ~c~


~M!f~. /4

111. Elic Perriere recicent ce tuic pbs foiblcmcnr,pouf l'honneur du Comce de


liiij
Foix,en ce qu'ils ne font pas mention de la defaite notable des Espagnols, queFroif-
aGaftondeBearnvncfafchcufc
fart a remarquée; ôes'arrcftcntadire,qu'ilfuruint
concrclp RoideNauarrc,al'occa~on d'vn chaftcau,qu'vnchacuhd'eux prë-
~uerre
cendoic lui aparcenir~ que Gatton louant des troupes, voulut le fortincr du fecours
de tes gendres, le Comte d'Armagnac & le Comte Foix Mais que l'Armagnagois
lui réfutafon afiiltance,que celui de Foix lui donna en perfone,& ru t caufe,que Ga-
n:ondcmeurama~reduchau:eauconten:écncrelespariies.DefbrtcqueGaiton in-
digne du refus du Comte d'Armagnac, anemblafesEIiais de Bearn a Morlas adon-
na en leur prefetice, &du confentement de Mate fa femme, la Seigneurie de Bearn à
Marguerite fa n!lc,&: au Comte de Foix fon mari, ôe déshérita fon autre fille femme
du Comted'Armagnac.Dc laquelle cxheredation.celui-ci fit plainteauRoide Fran-
ce,pretcndantd'auoir fa part tant au Comte de Bigorrc, dont la fuccemon efloit e(-
chcuë à Macercmme de Gaflon, qu'au Vicomtéde Bcarn.Se obtint la fequettration
de la cerrc de Bi~orre tant (culemenr,n'ayanc c~e rien ordonné pour le fait de Bearn,
àcaufc adil ctlhors delafbuuerainctede France. Ce qui augmentale mefcontente-
ment de i'Arma~na~ois.cn telle force que les cruelles guerrcs,qui ont eftc fi longues
&; runeftes encre les maifons de Foix &: d'Armagnac ont delà pris leur origine.
I V. Mais ieverineraipar des actes authentiques du temps qu'il cf): inccruenu.
vnc rres- grande furprife en cette narration, en ce que Froilfartettime., que le fonde-
ment apparent de la plainte d'Armagnac~ proutcntdccequclanlle aimeedc Ga-
a~bic en:é déshéritée, à caufe de l'ingraiitudede
fcon mance au Comte d'Armagnac,
fb n'nari. Car ie montrerai aux Chapitres fuiuans, tant par les termes propres du te-
Hament de Gan:on,quepar l'ordonnancedu Roi Philippe, Se autres titresirrcrraga-
bles, que Mate de Bearn femme du Comte d'Armagnac efloicpuimée a Marguerite
fa foeur,femme du Comte de Foix. AuniPafquicr, qui faic m cntiô en tes Recherches
de céte difpute,raportaaitle cô tenu de certains mémoires de la maifon d'Armagnac,
ne fonde pas leur prétention fur le droit d'Aifncuc de Mate, mais fur la coufcume du
pRLS de Beam,en vertu de laquclle,le Côted'Armagnacpretcndoit.que la fuccefnon
tobanc en quenouillc,dcuoiten:repartagée par egales portions.Et adioufte,qu'ayac
eH:edcboutédeiademandc,par les Edacs de Bearn.ilauoit appcllé du iugement, par
deuat le Confcildu Roi d'Angleterre edablia Bourdeaux~oul'appcl fut mis au ncat.
Dee laquelle fentence,il appella de rechefau Parlemet de Paris~ou il releua ton appel-
latio.Outre l'erreurnotablc,quiregardcl'aifnenefuppofeede la feme du Cote d'Ar-
ma~nac~fur quoi on veut établir l'origine des qucrctcs de ces maisôs, ie ferai voir au
dernier Chap.le vraifuiec de ces duputcs, fuluantlafoides acres &: des titres publics.
V. Criant au refus,que fit le Comte d'Armagnac de fecourir Gaffon de Bcarn.en
la guerre qu'il auoit contre le Roi d'Eipagne, & de la Hgnalécvictoire obtenupar
rarmee de Bearn & de Foix fur les Efpagnols auec perte de dix mille des leurs, tués
fur la place,& la pritè du fils,& dufreredu Roi d'Efpagne~ defa fuite honccufe dâs
vue A bbaye,ou il s'afubla del'habit d'vnMoine~nousen fommes redeuables au foin
de Froiffartquinous donnele moyen de remplacer les défaites fàbuleufes des Pairs
deFraceaupanagedeRonceuaux~queRodericdeTolcde~&.lesaurcursd'Efpasne
publient auec cane d'ciclat contre la vérité de l'hifloire~quoiqu'auecl'inramicd'vue
lafche trahifbn, fuluancles Romans de Tilpin. Ncanrmoins il faut obfcruer, que la
narratiô de Froinart.fe fouftiét mieux que celle de Laperrierc&: d'Elie, lors qu'd dir,
que cete guerre ettoit mcuëconirele Roi d'Efpagne, &. non pas corre le Roi de Na-
u.irre,cômcefcnucnrceux-ci. Car ce Roi d'Efpagneeftoit celui de Caitillc, qui en ce
temps.&.aux ficelés prcccdens~eftoic defigne par le fcul filtre d'Efpa~ne,ainfi que l'ai
obfcrueaillcurs:Etparciculiercmenr,c'cn:laracondcparlerdeFroi{iar~commel'oo
pcucaprëdredcces ccrmcs~pnsdcfbnVolume.chapurci6o.L~ ( c'eftadireà Oncs)
Liure feptiefme.
informé de ~fr~~M~ ~f~ f~o~~ ~~M~f.M ~'<~MC,M Pcr~
fM~r~OM,CMA~M ~fr~fM jE/COfe,M~'OM~r~ limitations de la Langue-
doc.Uapercauni d'ailleurs, que Froinard entend parler du Roi de Camille,dautant
qu'il obferue lademarche de fon armée, par le païs de Bifcayc.quidfivncprouince
delà Couronne de Caftillc; & i'oierois bien me persuader, que l'armée Efpagnole
n'approcha pas de Sauuccerre,quinepouuoitcitrc abordée par !cs ennemis ..qu'en
crauerfancle païs de Labourt, ~lesaufrescerres,quiaparccnoicnta.l'An~lois,aui.
n'en eun: pas foutfertle panagefurionpats. Mais il y a bten dcl'apparence,quc Lope
DiasdeHaro,ComtedeBiicayeneueudeGafton,quieKoitenpoincteauec
le Roi
de Caftille,appellales troupes & !c.courage des Bearnois à fon fecours, qui denrcnc
les Espagnols en GuipufcoaCe qui donna lieu au Roi d'Efpagne de s'enfuir, iuC-
qu'auport:deS.Ander,vinenocab!ecnBiIcaye,&:aurcf):cdcfestroupesdc
s'y em-
barquer,ou bien au port S.Sébastian; puis que Froiffartaffeure que ,cK~M{<cr~
MWcMf fe fauuerent fur les vaineaux. Car cetre recraid-e par mer ne pourroic
auoir efreîaice~t le combacle fuH: donné, prés de la ville de Sauueterre en Bearn, qui
eUedoignée,de plus de quinze grandes lieuës de Sainc~ Sebaftian, auec des riuleres
auesdi~icilesencrodeux.j'
VI. Pour le regard de la guerre,quclesaucrcs Efcriuains prcfuppoient auoir efté
cn!'reGaitonôclcI~oideNauarre,pourraifond'vnchafteau;Ia qualité de celui qui
ponedoiccn ce temps le Royaume de Nauarre,empctchecouca iair,queron ne
puilfeconfentir a ce ducours. Car le Roi de Nauarre cttoicpour lors, Philippe le
BclRoideFrance,marideIe.inneReincpropriétaire du Royaumc;qui auoite~e
toufiours adminiu:reparles Vicerois~ délègues par le Roi de France, depuis le dcces
de Henri Roi de Nauarre,arriue l'an12. y 4.qui précède de douzeannees~a donation
dela terrede Bearn,en faucur de Marguerite Comtcnede Poix.
VII. Que fi l'on veut donner quelqueibrie de crédit à cette narration,on pour-
roic dire que l'aigreur conceuë par Gafton,s'il en auoit aucune contre ~bn gendre le
Comte d'Armagnac, pouuoit prouenir du refus que peut il lui fie de le fecourir en la
guerrcdeNauarrc~fousIeComccd'Arcoisl'an12.76. en laquelle leComtc de Foix
fe trouua en perfonne auec festroupeSjainnque t'ai montre ci-denus.Ecpeuc-eftrc,
que le prétexte de ce refus, eftioit pris, de ce que l'ordre du Roi de France donné au
Comte d'Artois portoit,qu'illoigniit a. fonarmée,le Seigneur de Bearn,& le Comte
deFoixauec leurs troupes ,ainnqueNangisa obferuë,Et panant leComced'Ar-
macrnac eAima,qu'il lui eftoic mefleant decombatcre.fousla bamere du Seigneur de
Bearn, quoi qu'il Fu~ fon beau-pcre; puis que leComiedeFoix auoir cét auantage
dansles comminions du Roi,d'y commander en fon propre nom.C'cM. ce q ui fe pre-
~nce maintenantà mapenfëe.pourcolorerlemetcontentementpreujppoiëdu Sei-
gneur de Bearn,& du Comte d'Armagnacàl'occanon delà guerre de Nauarre.
VIII. Quoi qu'il en foit de ce poinc~ile~ certain que le vrai motif que Ga~on a
eu pour ordonnerl'vnion de la maifon de Bearn auec celle de Foix, futpris du defir
qu'il eut de régler fa famille auant fon decés,& d'empefcherque les ËUcs n'eunenc
occaûon d'entrer en dt~ute., ponriafuccenion de Bearn. Ce que ie n'auancepas fur
quelque couiecture, mais fur la preuue, qui j[e recueille des Chartes de France; où
l'onvoid ladepoucion de Frcrc Raimondd'Ogeu Gardien des Freres Mineurs de
Tolofe. Car ayant efté interrogé le Lundi après la Fefte de S. Pierre&S. Paul, l'an
n 8 S. par Pierre Ramundi&: Berengcr de Prolian luges de Carcalfone, touchant la
vahditéoun6tiond'vnedebt:cdevingcmiHeliures,deuësparIeComccdc Foix, &
Tes cautions, a certains marchands de Bearn, il refpondicque le contract n'cftoic
poinc nmule, Se tout incontinentrendant railbn de fa refponfe, il déclare en termes
exprès~Quetrois ans auparauant reuenant du Concile G encrai, UrencontraGaRon.
de Bearn au lieu de Caftillon, dans les terres de fa femme, <~ ~o~Bf~~x; lequel lui
représenta, que Confiance fa fille aifnce n'ayant point d'enfans, ne voulant fe re-
marier, il vouloit pendantt fa vie, faire reconnoifire pour héritière, fuiuant les Cou-
frumcs de Bearn, fa féconde fille Marguerite Cornièrede Foix; afin qu'il n'y eun:
point de difputc après fon decés,fur les doutes que l'on pourroit former touchant
le droict de fucceflion.
1 X. Il ncfe peut rien dire de plus formel fur cette matière, puis que Gaftonlui-
rnefmc expliquele motifdela donation qu'il vouloit faire, & la iuiticë de fon action
fondée fur les CouRumesde Bearn, qui deferét la tucceHionvniuertelle à vn feul he-
nder,prcferantl'aifae des enfans aux autres,& le iecod en defautde l'aifhé,parformee
de Fideicommis graduel. Ce quia lieu, ruiuant les anciennes Coutumes efcrites à la
main,pourle regard de la tuccenion des aimes maûes,en toute condition ôe nature
de biens;& pour les filles en défaut des maïïes feulement, lors qu'il eft qucftiondes
nefs N obics quoi que par la derniere Couttume reformée,le droict d'aineue ait cfte
depuis attribuée aux filles en défaut des maflcs,mcfme en latuccemondes biens ro-
turiers. De forte que, Confiance fille aimée de Gafton~n'ayanteu lignée de fes deux
mariages, auecAirbnfcd'Ara~on~Henri d'Alemagne, &n'ayant incentiond'ef-
trouieimes nopces,le droiet de fucceder apartenoitjfuiuant la
prouuer la fortune des
Coutume du pais,a la feconde fille, qui cu.oic,non pas MatheComteue d'Arma-
gnac, mais Marguerite Comtcile de Foix, ainfi quel'aneurec~preïlement le Gar-
dien~ que ron
pourra encore iultiricr ci-deubus, parles propres termes du tefta-
mentdeGaHon.
X. Le Gardien continue ia depofition, Se ditjque le Seigneur de Bearn~apreston
retour de la terre de ~remme,eftanc en la ville de Mazeres.dans la terre duComte de
ForXjenuiron!afeHcdcl'Epiphanic,luiceLmoignad'auoirlemeunedeiir.Defaiccn
fuite,enuiron la feUe de la Chandeleur,ceGardien trouua anembl~s dans le chafteau
de Gauarret en Gafcogne~G.iitonauccConfLance~ Margueritefes filles,& le Cô-
te de Foix;qui arredcrcnt en fa prefcnce les articles du tranfport de la Seigneurie de
Bearn,au profit de Marguerite & de {on mari, fous certaines condirions.&rcferues.
Ayant cité neantmoinsiecrecementconuenu,que le Comte de Foix feroit deliured
Gadon~ou à. ceux qu'tiordonneroit, vingt milleliures tournois. Surquoi le Gardien
lui reprefenta, commet eft-ce qu'il efperoitde pouuoir retirer de l'argent du Comte
de Foix,qui en ef~oit aum deipourueu,que fon beaupere qui lui répondit en ces ter-
Mf/~t~?r<~ ~f~Co~FoM~M~wy~cM celles qui lui
mes: Gardien ie
font moins ~MOf~rP~M~MCK'~CK~f
bien
~MC~r~C ~M~, ~yfCM'~C'f
cela, ~MMnf~MCt~ \'fM?C M' ayder de mon en mes MCC~fc7
XI. On arrêta ~um,m)uantlerecitdeceteimoin,danslame(meconferencejqu6
la Cour de Bearn fcroicanigneeaccrtain iour,poury pubherj ~faireconnrmerces
trnictez.ôe conuencions.Defan le Gardien reuenant de France & d'Angleterre,ren-
contra en la ville de Morlas~l'anembleede la Cour générale de Bearn, où eftoiët Ga-
flon, le Comte de Foix,les quatre filles de Gafton, Conilancel'aifhec, Mar~uenre
Comtcue de Foixja Comtcnc d'Armaignac,&Guillemciei ou en prefcnce du car-
d]en j toutes ces choses furent traictees, refoluës, & ordonnées, mcmies laCour de
Bearn fit leiermentrcauis.cnfaucur de Margueritc.en casque Confiance quieftoit
ace prcfenre&: non contredifante,vint à décéderfans cnfans.Et lors Gafton déclara
au Comte de Foix, à quellespersonnes il deuoit payer à fa deicharge, les vin ~tlemi!!e
pardeuant
liures tournois; qui pana vn contrad: d'obligation de cette femme Vi-
guierdcTolofe~ni.ompagniedciordaindel'Inclcicunc,&: daurres Chcualicrs.
Cette depofition du Cordelier,eit trop étendue, & s'arrête trop à remarquer les
circonstances de l'affaire, pour eftre contredite;;Dau[antplus, qu'etteettanittée de
celle d'Arnaud N ouelli 0 fficialde Tolofe, en ce qui regarde la publication, & con-
firmation de ces accords,enla Cour de Morlas,&: la promène de payer les vingt mil-
le liures par le Comte de Foix, qui s'obligea de ce faire auec fes cautions, premiere-
ment par contractreceu à Morlas,& encore depuis pardeuantle V iguier de Toloie;
ainuquel'OnIcialaneura apres ~ermencpardeuancleslugesdeCarcaubne.

II. Ftoif~ttvotum.~c.t~Kïo. quo filia fua primogenicattu)to modo volebat con-


IV. Pafquicft.desRech.c. trahere, Se non habebattp~hercdemdecorpore
E Ttbutario Par~en~I Dx~us Gardianus dixir, fuo, quod volebat dominamMargaritam fecundo-
quod Dom. Gafto de Btatnmim anrequam fieter il- gennam Comitiffara Fuxen. fecundum Confue-
laobiigacio
dehnomm fibi tocmusfuKdetft~m~- mdines BiMni, genti fux ipfo viuente o~endere, &
teria,&: m dtuetf!stocis. DjxicemminCa~roquod fubftituere fibi in heredem, ne terra fua po(t eius
dtc<[uf Caftello, in terra vxoris fua: ,quando didus obitum effet in Brfga propter dubium hefedi:.
Gardianus venKbatdeConc~togenetah, quod ex

CHAPITRE XXV.
Sommaire.
T<?~<?j~o~ ~j9My~r~(f~y/
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Bearn rc~~f~r~~f fo~~j' f~-
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Les ~~j' ~ro~~ C~r~j c~' -D<?~
Omme laion~ion dclamaitondeBearnaueccellcdeFoiXj eftôic
defirercnc qu'il fuH: paffé auec
vu a d:c forc impormnc,auniles parties
toutes les iolemnices requîtes par les loix Romaines, dont l'vfagc
efbic dcua tellement receu, que les formulairesdes contrats ref-
fencoienc plufroH: vue ceremonieuic iuperitidon des iuruconiukesdu temps, que
non pas vn emploi legitime de la fubftance & delavigueurdesloix. Pour éuiter
donc les nullités, que la chicane d'yn cfpric litigieux eutt: pu ~irenaittre à l'aucnir,
par l'auis d'Arnaud Nouelli, Profeffeur du droit Ciuil;
on dreffa tousicsconcracts
en l'Vniucr~ré deTolo~e.
II. De iorrc que Gaiton commença par l'émancipation de fa fille Marguerite,
qui merice d'être inferée en ce lieu cournéecn François ~ancpourrai~bnduiujct:,
rendoic en la perfonne du Seigneur
que pour y aprendre le pouuoir l'autoritéqui
de Bearn; lequel mdnuë aues en cet acte, qu'il exerçoit en fa terre, deux fortes de tu"
nfdLc~-ion, rvnc ordinaire, qui rcipond à celledes Magiitrats des Prouinces,Faucre
Supérieure 3e indépendante pour valider &: auctori~cr tes propres concraccs. ~f~f
fo~, dt.t-n,
~pc~H~c~f~G~o~r~D~~owfc ~B~r~
Hti ~ij
~n~war JWoKM~c~~fC~M~,~~('MycMfn~M~~M~ttc~!Cour des Barons,
C~fM~r.f,c~f~7Vc~ c~~ Cpww~~K~~B~~rM~cfM/cwfMf<</?c~~f~cMr cet
f~f, delon bongré f~~Hf~~ ~W~H~Xf~f~)(~<K~H~MCc Pf~~r-
~'coH~c~ ~MWf MonfieurRoger Bernard Comte de Foix)
Me/c, Dame A~tr~cn~
C~f~M, ~Mff~~ ~~f? ~MMC~~f~M ~K CC~M~MC~n~f ?!/<ïn fff
~f~M~w/c/MM~jr~Mf~f~KMr~~MrM,<'oMWfW~~?~fM?'~y~Mr~
~r i/cxfr~Hf ~~n/OMO~tK~t~M~~cMM~(~o~r~
~OM~,coMfr~r, (~o~(y~)rcM~f~:fM~ ~/7cn ~r~MM~
autres ~O~~M\'Mf~f~m~~f~rf~MW<'WfH<Ef/f~f 5'<M~~ G'?cM en ~d~f
de ~~fK.(~r ~cow~~ ~~T~~fr/far~n~~c~~t'M,
c~r~.Mf ~cM~yo~f~
!M~OM CH~f/H<, C~' ~~W Cu~r~~f~ ~f/O~ de ~~D~~C ~KF~ff, (~7- de
/~M~f w~n, c<M/n-M ~~MC~f;oM~~r/cM ~ffrff (y d~onff~TM~-f. E~f/f
fc/!ff~ f~ /M~fMf ~ff ~r~~nuH ,yi~c (~ ~M~~ ~~MFM~~G~~OHj Cow~
de Fo/.Y., A~W~c/frfMf/cKr~/c~x,/fM~r~7~fWJ~A~ n.S6. R~
f~MfP~~P~~o~~F~M~.E~Ro~n~,c~' Duc d'Aquitaine, G~~
~/Mff .B~n?, c~ ~rM~ A~o~M~ E~f ~~r.
L
1 M. Le leaLi de Ga!ton cil an-nche en pendant au bas del'a~c, qui porte vn
Chcua!:erarmcd'vneicudcBcarn,i'cipeea.lamain,le cheual hou~e aunidesar-
mc.sdeBcarn,ôeauconcreice!,vn chameau a trois tours, corroycdehx fourf-caux~
ou be~ns, appelle courceaux, Ic~hxpicccsd'orenpal en champ de gueules j qui
font les armes de !amai(on de Moncade: Parce que les François donnent le nom de
courceaux, ou be~ans i~~s obLcruer toufioursla difUndHon de couleur, &: demeta!,
à ce que les Espagnolsnomment d'vn mot plus général Roeles, faifantalufion a. la fi-
~ure ronde de ces pleces. Au rcfte cespieces rondes de Moncadefbnt expliquées
dans vn vieux acte, par le terme Latin deC~f~ c'eilàdiredeP~;Icsauteursdc
l'armoirie ayans voulu conicruer la mémoire dcrancicnonjccduDapifcrac., qui a
donné à cette famille le nom de Dapifer, comme t'ai vcrinecnvnaut-re endroit.
Pour lechadeau à trois tours, ceibnf les armes de CaHecuiciI)II eu: defable, ielon le
temoi~na~ede Bertran Eliequil'auoicveudansl'E~lifedcsCordclicrsdcMciias,
Qjoi qu'il accribuë ce chafteau à Moncade, l'cicu de Eearn eu: aurs conneu, auec fcs
deux vaches de gueules, acollées & clarinée d'azur en champ d'or. 1 e n'y adioufre
pas, comme font ordinairement ceux qui cfcriucnc des armoiries, que ces vaches
ioncacornees d'azur, dauranc que l'on voit le conrraire dansles anciennes pein ru rcs,
& capiucrics du chafteau de Pau, où les vaches & leurs cornes Lonrde gueules. Dans
rancicnRomandcSainrre,efcritdutcmpsdu RoideFranceChar)cs V. onvoirau
Chap.
Pruue~ il y met le Seigneur de Bearn.auec fes armes en ces termes:
Bearn qut portoit ~'o~, deux
Li?.
que rainant le dénombrement des Seigneurs quialerencen laguerrede

~M~ couronnées ~7%r j acolées foM'eM~


d'argent, (~' frM!f Bearn.
1 V. OneftimaaumqueIeconfcntementdeGuillemetCedeMoncadequatrie~-

me fille de Gafton eu:oic nccenaire pour afermir daucancplus ce t:raid:e. C'en: pour-
quoiapres auoir cite iolenneicmenc émancipée, elle le dépare ~ous l'aueu ~l'autorité,
& le consentement deionpere,detoutledroit,parCj &:portion, quiluipourroic
aparteniriurIaterredeBearn, ibic par droit dénature, par For, &:CouH:umc,ouen
quelle autre manière que ce fbit, en raueur de C onRance &: de Marguerite fcs ~xurs,
&: de Roger Bernard Comte de Foix mari de Marguerite, & de leurs hoirs &: iuccci-
leurs ) qutaccepterent la renonciation que Guillcliiie conrirma par ton {c'rmcnc
prefte fur les fam6ts Euangilcs. EtpourplusgrandeaueuranceGaiton& (jLnIJel-
me, y mirent leurs féauxj.auecceuxd'ArnaudGuillaumcd'Andoins.KaimondAr-
naud deGerlereit,Bernard de Coarrafe, Raimond Arnaud de Domij, luratsdch
Courde Bearn. EtGanonan~senibntribunalen qualitéde Vicomte, &: Seigneur
de la terre de Bearn~ayant~cxcrcancrouteibrtedeiurndidionenicelle comme il
dic, connrmecesadcsinnnuespardeuantfbi&iaCour.EnlavillcdcMorlas!e
des Ides de May ïï.S6.
V. Ccc acte de contentementde Guillelme de Moncade, preUe auec tant dé ~o-
lemnité,~ pteceded'vneemancipation.peucfaire ~bub~onnerqueMathc de Bearn
Comteile d'Armagnac, qui ne donnoit pasyn Iemë!aNe cbniehtçment qu.çd
qu'eUeru~pre~ent-càMorias,
n'auoit pasbeaucoupdeiatista~iondeschofes~qui
te traK~'otenc.Cequeiecroiroisrprc
voulut volontiers;daucanc plus quelc'ComteGcraùd
fon mari, ne poinciecrouuerenperibnneacettea~ion, qui peut-eftre lui
déplaifoit, à caufe que le Bearn eftoit plus à la bien-Icanced'Armagnac~ que deFoix.
Mais il faloit cederalaiu~ice~ &:aux droits denacure~quia~ugeoienta. Marguerite

en defaut d'enfans de Constance Ja Seigneurie de Bearn;, ne pouuancenreprétendu


au pis, parla ComteneMathe, qu'vndroi&tde légitime fur cette terre,qui ne pou-
uoit ct~rc acquis ni demandé, qu'après le decés de Gatton perc commun, qui pour-
ucuc par fon teftament auxinrcreihdctanIleMathe, mefmes au delà de toute rai-
fon, ainfi que l'on verra ci-après.
1
VI. Les Gentils-hommes de Bearn voyansIaiu~e&Jegidmeprocedurede leur
Prince, ne hrent aucune diiEcuIcé, de prefteriurles~ainctsEuangiles,le ferment
qu'il exigea d'eux, en cefens, qu'iisprometta~enc,en cas qu'il vintàdecederians
hoitmdie de loyal mariage, de garder,& obferuerdepointenpoin~lcs conditions,
p3 des, accords deua panes &: arredes, ou qui pourfoicnc eftre conuenus ci après,
ent.feCad.on,Conitancc.,&: MargueritcfcsHltcs,&: Kogcr Bernard Comte de Foix,
ma.i de Marguerite. L'ade du ferment en original a efk conicrue dans le threford e
Pau,endaceduiourdeIaquinzainedcPafquesn56. Lesnomsdes Barons, Che-
ualiers &: autres Gentils-hommes.quiiurerentfbni ceux-ci: Arnaud Guillaume Sei-
gneur d'Andoins, RaimondArnaudSeigneurde Gerzereu:, Bernard Seigneur de
Coarrafc, Portaner Seigneur de Lafcun; Raimond Arnaud Seigneur de Domij,
AmacdeGayroueSeigncurdcBalex.SeigncurdcBidofe,Iuratsdc!aCouf
de Bearn. Les Seigneurs Guillaume Arnaud de Morlanc, Guillaume Raimond de
Doazec,A[nusdeNauaiHes,Bernardd'Abos,Raimond Arnaud d'Audaus, Arnaud
de laçcs,Raimond Arnaud de Balanfun, Vital de Sauinhac, Guillaume Raimond
d'Arbus, Guillaume Arnaud de Meriten, Arnaud Guillaumede Mauleon, Arhu de
Cafletpugon, Efpan d'Araus, Arnaud de Doafbn, Gaillard d'Vrdes, Arnaud de
MorIancîeisneurdeGurts,Arnaud
Garfis de Goze, Arnaud de Goze, Guillaume
deBillereCheualiers, nommez Milites dans l'adeLacin. OddodeSadirac,Loup
Bcrgund de Moncin .Raimondde Barfun, l~aimond d'Arros, Odo des Angles, ou
d'Angous, Guillaume Ratmond deNauaillcs.AmaneudeBinholes, Arnaud de S.
Auit,Arnaud de Vête, Arnaud de Mcndone, Bernard de Teefe, Loup Bergund
d'Artigueloubc,Arnaud deDcngin, Bernard de Carrere,Vicald'Vibs,Augcrdc
ccIos.ArnauJ Guillem de Laur, Guillem Sans de Mirapeix, GarfiondeCianarie,
Auger deMeilon, Raimond de Sadirac Salincr.Domengers de laterrcdeBearn,
qui fbnc nommez Domicelli en l'acre.

E ChMT~rio P~!enH Nouerint vniuerfi, quod t!~ Pater fpontanea voluncare Niamfu.im naturalem 8c
!uftns v)r Doimnus G~tto Dei grana V'cecomes legn-tm~m MMgM)camyfc'K~c~M!M,vxoremDo-
BarnenC Dominus Menus C&nnt&'Caftt.tvereris, mini Rogem Bernardi Comins Fnxi,&: Vicecomitis
~edenspro tribanali, conuoca.ntpra'tente&'confH- CaftrAorn, de confenfuexprefïoetufctemComms
turaad hoc~pectattterCurta.~ua Bironum,&: M'h- viri fut pt.E!en''is confentientts & volentis, pErencem
mrn,&: ahorum Nob)hum,necnon.Bcarn.vt expicHe cunfenuentemeot.am ic,vtcoramDo-
cr~
mmo Bearn.
~to~fw
~/< f~< «'r./<&- tnthtct (ua,:tdm~ottm nrmtmcmomniumprxdi-
f<t</f/<M
~f«~~fft <y <Af~fff< &: apud ~otum hute pubttco)f)(trumentotppon)fct.e[Utif.
teCt dt~an)Cut)~memanopautt, &cx[[.t n~num quibus ng'Ht; txtanubuï vel non cxtanubu!volut-
fuam potutt,)ae[)s&:nc~bustu~pa[[).t;to[e- tuotquud ptxtens tnHrumentUtn&omnn conten-
~us ttbet.'utt &cxemn,d:ms&:ccnt:cdense)dcm ta )~co perpetuoobuneanttoboruhtmttatem Ho-
6hx lux pote&atfm itc'tam &ttbetum ttbnuum ruïnofnmunttunt teftes Dom. Arnaldus Ralmundl
aEtnti'cipu~cnd),contrahcndi,ubhgandt te alus, de AfpcHM.Dom.Rogcnut de Monte a)m, Dom.
~*abos ttbt, & cctcra on~nta cctcbtand), otdtnandt, R~jmundus \~)))c!m) de Mamftba, Dom.Cteatduï
& faciend' m tud'c'o & extra )ud)Ctum qux qu~h-
potcit, de Lemno m)))tcs. Dom.Arn.t)dus NuucU) tcgum
bct mater t~n)lm,& iut 'nus taccrr hnom- profeOor. MagtttetGutUcimu! RaimundideM'tt-
ped'mctuoquot.umquc, & obit~up.urt.tpoteft~- montt C:mon)cus V.tta[cn~s. Magner Râtntundu!
de B.tzerguc tudex (i)~tt domini Comitis Fuxt, Ma-
tt!. Et pra:dt~x cm~nop-mon'dt~us Dominus Ga-
t~0,ff ~<"M'Mt«,C7'~'Cff"~<'<C~ "<'<"or tM~fA ~<f<ce~<- gifler Brunui dcBtr.fafon Notarius de Morl.Et tgo
Mt<«~f<t''M.e~ <'<)'<<c~~e~f"M~')' f~<~Mf«ft, Bernardus romoncttj publicus notarius Sauarduni
~:d)ûaCun.teumco,tUtmtcqu)tmonc&:votuntt- & S.iu*[tc(i), omntbusprxdt~hspr~ten: fut & to.
tem dt~tx Domtnx Margantx, & pt~d~t ConuttS g.)tus&m<ndatushanc
chartamtcrtpi'NonM
c.
v)[ttm,'mp<-ndemnt fotenntttr ~u~ontatemfu.tm Man,annoM.c Lxxxv). Regnante Phthppo Re-
tud'et.ttcm,&:dectetum,hisp[a;<ennbu!(cr)p[ura~ ge Frtnc<:E, Edoardo Rege An~h.E & Duce Aquita-
a~)S. A~tum tft hoc voluntatc&~flcniuprzdt~i nix, d'ûo domino GaRone Vicecom.BeMntnLAt-
Domint Com)tts,v[ eft di~um qut tg'num tuu<n,&: naido de MorlanaLafcmtenf.EpUc.
d)~tu! Donunus Gafto, & dt~t~Dom. Margaritah-
CHAPITRE XXVL
Sommaire.
~O/O~J~
1

<o~ ~o~
7. 2)<MMM~ ~j~M~T?
guerite Cow~~ jFc~~ r~ ~~j. 7.
S'ilauoit enfant mafle, le Bearn lui apartiendra Marguerite le
(j~y~ G~o~ y~y~~ ~/of quelque ~~o/?
~y~o&f c~'
~~f le Bearn, excepté /o/? T;~fj- ~<M~ ~j-~ de-

~?J~
nommées.

y~y?~.
7~fj'S~7~~r~~M~.)c~~Mf/'o~/frM~fo~-
des f~o/?~ données, accordées à JM~~M~ ouau Co~~
En f~f valable quelque terre, /M&e'y<o-
~f.
y~?~~OMry~<?/?yf <~?r~~?<' non pas mefme j~~r
jBf~o~/cy'o~&f~cw~ Co~rw~o~ ~ccy~~c
~r/<r~
y~
C'~o/~rc/0~
~~r R~~y~ ~o~r~Mff f~o~
<?/? les
Clau-

à p~~
6~
j qui regarde les droits du ~D~r
cette ~M~.
fur

Es préparatifs ayans précède Gadon du confentement expres de


Bearn.

Confiance fa fille aifnée, & de Guillelme de Moncade fa quatriefme


fille, donna entre vifspour foi, fcs hoirs & fucceffcurs, àDame
Marguerite Comre1fede Foix fa fille émancipée, &: à Roger Bernard
Coi.'cc de Foix fbn mari, en augmentation de dot, & a. leurs hoirs ~(ucceneurs
procrées de leur commun mariage,les Vicomtés de Bcarn.dc Brulhoi&,&' de Ga-
uardan fous la forme & les modifications futuanres C'eft à f~auoir,en cas qu'il de-
cedaft fans enfant maue procrée de fa femme Beatrix, ou d'vnc autre, qu'il pourroit
efpoufer, ou que fon fils mafle vint à décéder fans enfans, Se ConH.anceaniC fanh li-
gnée, il donna de plein droit àfa mie Marguerite & à fes hoirs,le Vicomte terre de
Bearn, auec toute forte de iurifdiction, & de luftice, & tous tes autres droits & apar-
tenances quelconques; Auquel cas Marguerite del'cxpres confentcment defon ma.
ri .rcnut & delaiffaà Gaftonfbn pere,les Vicomtés de Brulhois de Gauardan, &
les terres de Catalogne~ de Maiorque, & d'Aragon,& tous fes autres biens, en.quel-
lepart qu'ils ruflenc ficues, pour en difpofer à fa volonté, au profitde fes héritiers~
fuccefïeurs.
II. Maisauni s'il arriuoit~queGafton décédant cucvnnismaîle qui lui fumef-
quift.il futarretté qu'il feroitmaiflredu Vicomtede Bearn,aueccoutesfesapartE-
nances, en payant dix mille liures tournois, à Marguerite, & à fes hoirs. Auquel cas
Confiancen'ayant point de lignée, Marguerite poffederoit en vertu de cette dona-
tion, les Vicomtés de Brulhois,&: de Gauardan, renonçant dors & deGaaudiccas,
du confentementdefbn mari, à toute pretentionfur le VicomredeBearn,&: furies
autrcstcrrcs.Ecncâncmoms,!lrut ordonne, que le Vicomte de Bearn cfcheantà.
Marguerite,iuiuanc la tormepre'fcriteci-deuus, elle, le Comte fonmari, ou leurs
hoirs, payeront les debtes contractées ouacontra<3:er, par Gan'on deçà les porrs., &
répareront les torts & domages qu'il aura raits, excepté les debtes contractées en
Brulhois & Gauardan & ce à. quoi ces terres font obligées, qui feront payées auec les
domages faicsen ces pais, par ceux qui les pouederonc.
III. Gaffonauntreferuaafoi.lai~culcédedtfpofcrfur la terre de Bearn., pour
recompenferfes feruiteurs,faire des légats pour fon urne, l'obliger & hypothéquer
fes debtes, y faire des infeudations Searranchinemens.ainnqu'iladuiferoit
pour
fansrraude;cxccptépour le regard deschafteaux, bourgs, Se vallées quiiuiuenc.à
fçauoir les châteaux ~vtllcsd'O rtes, de Sauueterre~d'O toron, de Monein, de Sa-
de Pardics, de Montgifcard deMorlans, d'A non, d'I gon, de Montaner, de
Lembeye,dePa~dePontac,deSam~~ucs.,deBeIloc,deMongan:on,dcNauar-
lies,

renx, de Garos, & de Lobienh,les~lleesd'0(Ïau;d'A~pe,Se Barétons, Se les au-


vallées, SerbrtcFeiÏcs.Touce~roisil referua de pouuoir obliger par
tres moncagnes,
fbntcffament.ppurlepayementdcfcsdebfes~lcgars,& domages, les chameaux Se
villes d'O rtés, de Sauueterre, de Pau, Se deSalies.lescha~caux & lieuxdeLarbaig,
& Riueregaue, & toute la terre d'Agarcncs, fans alienation pourtantde la proprie-
le à la charge ncantmoins qu'en ce cas, le Bailc de Pau, pu les exécuteurs de fon te-
~amenc ne prendront des r entes du chameau de Pau,
Lancan ère que mille fols par an outre les
Je moulin,
reuenus delà clohùre du chafteau auecla la vigne, & le tail-
lis. Et: qu'ils pottcderont tousles autres chameaux & villes, aux lieux ci-dcuus défi-
gnes, au ec leurs rentes, iuriiciicUon,8~ apartenances, iufqua l'entière exécution du
reftamenc.oubieniufqu'à ce que Marguerite, le Comte, ou leurs hoirsayent rap-
porté exécuteurs, quitance valable des creanciers, & des légataires fans que la
détention
aux
de ces places par les exécuteurs, puiffe empefcher Marguerite Se fa race,
de s'en feruir & preualoir, en cas qu'il y furuint quelque guerre, en la terre de Bearn;
demeurantdeuerselle,furles habitans & va~Iaux de ces lieux.lesdroicsdecheuau-
chée, & d'où:buarmement, pour la defenfe du pais, la iuftice de fang, Se le ferment
de fidelité; mais les gages,ou pignorations les peines, lois,&: amendes apartien-
dront aux exécuteurs tetlamentaires, & aux Bailcs.
1 V. En fuite, il eft ordonné que tous les Bailes des chameaux, & des autres lieux
iurencfurIcsIainctsEuangiIes.l'obferuanonde tous les articles decette donation;
& deremetre~ans ditEculce., les villes Se chafteaux entre les mains de l'enfant maile
de Gafton, ou de Marguerite,fuiuant la didinc~ionordonnééci deuus. Urucauni
arrctteencrelesparties.en casque Marguerite furuiucle Comtefon mari.foit qu'il y
ait des enfans procrées de leur mariage,ou non,qu'elle iou'ira pendant jfa vie jdefc!its
Vicomcesde Bearn, ou de Brulhois, Se Gauardan en leur cas. Et le Comte fon mari
luruiuanc à fafemme, aura vne femblablciou'itfance, en cas qu'il y ait des enfans de
leur commun maria ge.Que s'ils deccdoient (ans enfans, ou leurs enfanss (ans lignée,
ces Vicomtés retourneront aux plus proches de GaHon,u.iiuant fon ordonnance:
fauf que les heritiers du Comte, pourront retenir la terre de la Riuiere de Nauar-
renx, de Pardies, & de Garos, pour l'auurance de ceà quoi le Bearn fe trouuera obli-
V.
gé enuers le Comte, outre les lieux qui lui font hypothéquéspour Ion debfe.
Si Gaftonalienoit quelque terre pendant
Iavie,ÏuiuantIare~crue quiluicf!'
faite, elle demeurerafoubs le reuort, leigneurie & vaffelagedu Vicomte de Bearn;
fauf les chofes qui feront données en laueur des Eglifes, qui feront conferuées en
l'exemption Se liberté qu'il leurauraaccordée, demeurants neantmoinsdanslede-
Aroit, SerenorcdelafeigneuriedeBearn.
VI. Ilfutaum exprenementarrette, que l'heritier du Comte Se de Marguerite,
quifera maiflre de Bearn.pouederaauui conioinctementleComré de Poix, en telle
force, queces deux pièces ne puulenteitreiepareesni défuntes àl'auenir. Dequoi le
Comte bailleroit lesaneurancesneceftairesparfesleiresfeellées, & par le ferment de
Tes Barons, CheualierSj Se Nobles, Se des villes Se Communautezdefbnp?is.Com-
me auÛ: Gafton, Conllance, Marguerite, & Guillelme ordonncrent, que. les Ba-
rons,
tons, Nobles, & Communautez de Bearn, qui auoient defia pre~c leur (crmcnt,
& ceux qui lepreiteroiencci-apres~runcntobligesenvcrcud'icelui,d'obferuer 6c
d'execu ter 1contenu en cette donation; qucGaHon&iesnHesconnrmerentaum
par leurs ferments fur les faines Euangiles. Atribunal,
quoiGaiton en qualité de Seigneur
& Vtcomce dela terre de Bearn, auis en fon fa Cour de Bearn interpo-
fcrcntleurdecrcc.ôc autorité~ commca.vnedonadonfblennellementinfinuee,par-
deuanc vn Magiftrac legitime. Et pour plus grande aueurance Gafton, le Comte
de Poix ,Conitance, Marguerite, ôe Guillelmeappo(erent!eurs féaux acécindru-
ment, aucc ceux d'Arnaud Guillaume d'Andoins, oc de Raimond Arnaud de Do-
mi), lurats de la Cour de Bearn; En la ville de Morlas lecinduiefmcdesides de
May mil deux cens octante-ûx. Régnant Philippe Roy de France, Edouard Roy
d'Anglerre Duc d'Aquitaine Gafton Vicomte de Bearn, ëe Arnaud deMorlanc
Euetquede Lafcar.
11.1'ayreprefencéla(ubftancedecéca6ce,commeile(tconceudansroriginat,
V
qui eft au chrefbr de Pau, auec deux ou troisanciennes copies où l'on nevoid point
vneclaufetres-importante, quifetrouueenl'extraicttn{eredans!e& R(. givres dela
Chambre des Comptes de Paris, copié (urtcsrcginrcsdeBourdeaux; de laquelle
Monfieur le Chancelier de l'Hofpital en tes mémoires, & apres lui le fieur Be!oi, &:
Choppm fe font feruis, pour venner la fubjechonde Bearn au Duché de Guyenne.
Car le Regurrede Pjris porte en cermesrbrmelstournés cn François Zfw/ :f
COM~?MM <7«~ Co~M~ ~O/M~~M Roi ~M~ffr~ ~T /C
<7MC
M~r Z?MrM ~!f~
t~r B~~M ~MffM lieux, /C~r~~MH<'M~ CM /fMr r~ comme G~OM~ ~0!f tenu.
Z/~ f~~M/?~r~~oMfGf<~o?!,le Comte, ~r' A~t~Mcr!ffcrocMf~oMf~~OMMc~Hen//H-
~/? R.ot ~M.~tC~Tf Mfc~o~ fun decret aux c&o/f~ /M~tfc~.
1 H.le laine lecteur aconfidcrer, s'ilyadcla rauuete enl'addition quife
V au
trouueauxRegtttresdcBourdeaux,&:deParis,(comme Fondeire Procureur Ge-
neral du Roi iean de Nauarre ~ouftinc l'an i~ 2.. en la Conrcrcncc d'Amboife, par-
deuanrles Arbitres nommés par le Roi Louis X 1 L & ledit Roi lean, pour connoi-
itrc de la validtCc de l'Arren: du Parlement de Tolofe,qui adiugeoit le Bearn à la Cou-
ronne de France en propriété & ~ouuerainece~ lequel rut cane parlafentcnce des
Arbitres,) Ou bien.u l'on expédia la copie de l'acte, qui deuoit efcreprelentene-
ceilaircmcnt au Duc de Guyenne, à camedeBrulhots ô~ de Gauardan, en tels cer-
mes, qu'il n'euft point (ujec~d ortente, pour les pretenfions qu'il auoit fur le Bearn,
&: l'on fit l'original à mefme temps fans ces claufes importunes. le pcnfequ'ilya
plus d'apparence en cette derniere penfée; dautant plus que les termes ertans con-;
ceus auec quelque ambiguité, chacunypouuoittrouuer l'interprétation rauorabic
àfes pretenfions. Car comme Gafton eltoit Vaual du Roi d'Angleterre pour le
Brulhois & le Gauardan, & qu'ildeuoitquelquefcruicciansenreobligë à l'homa-
ge pour raifon de Bearn, laclaufereipondàcesinteren.s,eftancconceuëcncescer-
mes Item il a ef1é MMHCMK,CMf~Cowff~'r<t~ow~~MRot~y~,~ycf aMp~
~'n~r de Bearn, doit faire pour le Bearn, ~r ~Kf~~ //fMx,/p~r~fMMCMf lui en /~r~
comme G~oM~ f~MffMK. Et neantmoms le Roi d'Angleterre pouuoit pretendre
que l'homage de Bearn, & non ieulemem: quelqu'e feruice de gens de guerrelui
citoicnc rcconneu.
E ChamrioBm-deg'Ienft, Libre A fol. Lxix.No- MnnteeManoeiuHfmD.GattonisStia:donMmti-
ucnnt vn<ue[<t pr~fentes pattter futur) quod No- tulo pra:(entis donatioms inter ftuos gr~tts & {p0-
btiis Vn Dom<nus GaHo dei gratia Vtcccome! tanca voluntate per<e,hereJesS<:fuecefIbrcs(uo:
Bcsm.Domtnui. MonnsCacant&Cattn Vererts, Dommx M.'rguaDK Com)nn~ Foxenfi ftttse fuap
deexpre(!bcon(cntu, & voluntate Dommx Con- cm~nc'parx, & D Rogerio Becn. Comm Fux< vtro
O~nuxpnmogemtzfnz,& Dominx Gu!He)m.Ede fuo in augmcnru dons, & heredtbus & fuceetibti-
Kkk
bus (un ex ipt!s ambobtis communiter procrearis, montibus,&: fbrcaliciisva!uum.Pote:n [amenidem
Vtceco~utatus Hearn. ~M & Vtdeticet
C«M~~ in for-
quod
Dommus Gaflo obligare pro debnis,iegaris,iniu-
in teftamentofuo Caûra & Villas de Ofte<)o,
ma, 8e (ub fbrmaqua: iequitur. Cuperfttte herede rhs,
G
de SatuatCfra, de Pa!o & de Sahms & c~Ara 6e
co ~tingat 'p<um Ga~onem non
tcetttmo mafcuto,exfe&:contugc(naDû[n)na Bca- toca LaruaDi, & R.)pcri.fGaua[i,&c totam tcrram
proprietansahenatione.Tamen Ba-
trice vel aha comugeieg'umafupcrinducendj~x d'Agarencs fine
carnali ieg'umomatnmonio procreato deccderc,&: iulus de Pa!o, nue execUtoretdx~ireftamentinon.
conrmgac nmttucr Dominam Conftantiam fupra- reopienc de
tedmbus, fiue de exiubus cattn de Pa-
di&am, fine proteexcMna)imMrimonio& tegiti- 10, n){i mille (bbdos annuanm,quos idem Domi-
mo procrearadecedere, !Mbeb)t&:habeâtexpr~- nus GaOo eidem in dx~hs iocts~ e5.mbusai!)gn~-
fenucotianonedichtDomina Margart[~(uiquehe- uit, &: tedirus ctanfur.E caUri vna cum Lancinera,
redes & fucccfibres, retinebit plenoinreexpa- Motendtno tnea & vtrgutco.Et qnod exccurores
temi munificenua &conce<Honehu)ufmodtV)cc- teftamcnM tptms Ga(ton)s fecundum mandatum
comitatuni & terram Bearn. chmomnimod~iurts fuumtent:antpLfednftaca(tra,&loca, & villas pro-
détone &: iu(t'tia&: omnibus iurtbusdc(tr)A)s&: X)me fupernts tcriptas, cum redtubus, JUnfdiAio-
pemnenms vniuern: eidem D. G~ftoniexheted)- ne, &: pcrtinenms vntuerftS, [amdindonec débita
tMmfuLcenioie vel aho quocunque modo ex nunc ipfius Dom)ntGafton)5 &: iegMafuertnt fo!uta,Se
vel )n futurum vndecunque (pet3:annbus. E[ )n hoc tniurta: emendata:, &: re~ame'ttum onimno cam-
csfu eadem Domma Mirgarit~ deexprefiba~entu pterum,vetdoncc pra'dt~ domina Margâ[i[&,&'
vm~u qui[.tU)[&[cmi<tcd)ûoDom. GaftoniV~. Cornes, &: eorum fucceino p)enam quuaftoncm, &
cecomitatus & terras Brulefil, &: Gauardani, & [e~- hberanonem habuerint ad ârburinm executorum,
a creditonbns,legacanist iniurias &: damna paSiï,
ras Catalon. Maioricar &: Aragon.Se alias terras &
bona tpfins Dom.GaHomsvbicunquenntpto vo- & ab ahis qu)bus idem Dominus Gafto pr~dt~is
lunt~te etufdem Dom. G.tftonts hefedumquefno- modis fuent: obligatus. Si fb[fan guerrainfurgerer
BearnenC
rum &: fucceftbrnt~ omntmoda facienda. Si vero ni terra, vel contra terramtucce~o de didta Margari-
connng.'fpfum Gaftonem fuperfltte herede legtti- ta, & Cornes, & eorum locts pt-aedx~is
ntc'extema.(cn)Q de carnali mMnmonio procreato poternnt fe muare Ira camëh quod caRrorumfor-
dccedere, habeM&: h~bcbittdcmmafculuxVice- faftcta finr &; ren-ianeant 'ft pote~ate executorum,
comic~tum & terram Bearn. eum iuubus &pern- fecundum mandatumDommtG~onis.cumturit-
nennis vniuerfis. Et in cafuhu~udrodinconttngat di~tione vt dt&um eA &: iuribus vntueffu.Verum-
pr~d~am Dominam ConAantiam fine liberis ex tamen m homtnibus & hab'tadombus di6):orum lo-
carnali marrimonio ptocreans decedere habebtt corum, & pernnennumhabebuntdi~ta Marganta,
dida domina Margari[afuiquehcred<s& iucceffb- & Cornes &: eorum fucceHio e:een~«m, (~- C<<«~-
& <w/?<t<dM'y<tfexer-
ni ex pta'<<-nti collatione cum omnibus iuttbusSc cf~~M<,(y /.)<
res, Se Cornes.Vtcecomicacus Bfutefij~c Gauarda- M~7MBra~/f<9/M~F<crr~, tM~~fM~~fA~/M in ca~tbus
peninemiisfuis,Sttn eo cafu quitaun&:rem!utdi- fuptadt~is. Gag)avero,p<Ena', & tegrsd'&otum
~ta. Domina Margar)[a d'<3:o D. Garant fui~que he-
redtbus&fucceubnbus execmorum, & baiulorum erunr.Item cAa&um,
Vicccomtracum Bearn. fu- quod Bam)) ca~rorum omnium & locorum qui
pra.dfûum & omnes alias terras fuas vbtcunque nunc funt pro tempore e[un[,iurenrad (an~&
fint, de aiîenfu dt<fU Comiris v)n fui. E[ fi furte d)' Dei Euangelia, quod pixdid-a! conuenriones,&
dtus hères mafculus decederetnneproteexcarn.tJi ordtnationes~ernabunt, &: ca~bt]spra:di<i!ponef-
& li-g~umo ma.trimonioprocreafa.Vtcecomnatus ftonem c~n:roLum& lecorum fine dtHicutcate & mo-
Bearn. fub mod's~ condition'buspra:di<3:tSaddi- ra [cddcnt S: ItbctabnntjfiDomtnnsGa&oHhum
<~am Margar)[am 6t Cotntrem hcredcfquefDCcef- mafculum vc dt~um eUhabuem, 6)ioiMi;Ecn fi-
(<.)resfuoshberedeuolua[ur. Enn caf!bus)nquibus )nnn non habuenr, ve) )ite Hhus deceileric fine pro-
Vicecomttat.ns Bearn. deuentet deuenire dcbct ie de )cgmmoSc carnab mammonio procreata, di-
fecundum quo.i (hpenuseftexprcflum, addt~ant <~xMargarit.x,Comiti,eorumquefuccenioni lux*
Dom. M.).rg.i.r![am~ Comnemei.s vuurnfuofque tatcrmas tupenus nominatas. Vnt[ enam idemGa-
het'edespra:d)6tos, <b)uen[dtû.tMarg~[)['a& Co- n:o,qLtt)d
executoresreneanrut ad pr.cmiflacan:ra,
rnes vel eorum heredes debtta Donum Gattonis &: loca reddenda, fub modis & formts praEdi~iS}
contra~a & coticrabendaMf~~o'-f~ &: iniurias & cum [en:a)T]entofuentfansfac):um,&quod non m-
damna emcndabunr. VcLumqu) habebunnn BtU. rermucen: poCedionem ptxdt&o filio in fuocaiu,
teho & Gauardano, foluent debita in Bruteho & vel Mirgarifx, & Comitt, & (ucceulonieorum, &
Gauardano coniraûa, pro quibus funt Brulefium quodpro eis & eorumnomme conu:i[uen[ fe poffi-
&Gauarda.num obhgata, S: muuias & damna ]bi dcre lub modis & eondttionibus n.tpiadtûts. Etri
data emendabunc. Saluo enam & rcttnto quod altquis corum taû.ra,vel eorum ahquod renear,idem
idem D. Gafto tnVtcecomftatu & te[Lapr<Edt<fta iurec. Fuit ectam aëtum ) quod m cafa quo Vtceco-
Dearn&rtn,ramdeterraquamdeat!ispoNL'cdonare, m)[a[us Brulefi) & Gauardani peraenient, velper-
fern!t0[tbus(nis,&tegarepro falute antmx fua:,6t ueniredebenr ad DonnnamMargariram&Comi-
obbgare prodeb't's contra~tis&contrahendts~in- tem heredetque iucceflores iuos. Hères nearnenC
turos emendis infeudare, manumittere ~)ue debebtt & tenetur fuluete Margarira:, Comitt.he-
aftanquife, prour fibi in bona fide & fine fraude fEdtbufqne fuis, Pecem nnHia Itbrarum ruronen-
vdi.tmfueritexpedite~ExceptucaRns burg~s,&: num n)~iorum,pro bbcrauone Bru)ef]i fuper omnia
vaiitbus, fciuccr Cabris &V)ibs de 0[[f~)o,dcSal- bona tua Item hut actum quod tn pl xdf&is cafi-
uaterra,de 0!e)ron,de Moaetn,deSa))n)sde Par- bus,in qutbusfccundum pr.rmi(Iascond)ttones(eu
dtn)s,de Montegutfcardo, de Morlan. d'Anbn, d'I- conuennoneSj Vicecom<[a[usBearr)enus,vcIBrd-
gon, de Montanetio, de lnu)d)a, de Pato, de Sam- I*f!j& Gauard )n] debentpetuentreadd)ûamMa<r*
~u&s, de Putcto Ioco,deMongaftone,deNauaf- gantam, & Comircm, vel ad eorum hc-jfdes, eT
reucts,dc Garos, & de Lob)e)n, Va)Itbusde Vrft- nuncdjctusGaRotransfcrensex caunsptedtûtsdo-
faltu, de Afpa, & deBare[OHS,& alnsvaH]bus,& m'nmm & pottc~ionem omnium pxdj~of~iD ëc
f!ngu!orumtn eos fecognofcet 8e confUtuet (e pof. Gauardani debent tHperuixefit,
peruenire ad D<Mn!nam Marg.
(idefe praemiffa pro ipfis, & eorum nomme, &in fi ipfa diéto vao fuo ipfa ad vtMm fuam
Margama, EtconceCtC, qHodprxdt~a
poneutoneeflepro'cis.
Domina. teneat Viceeom~atus pracdi~os 6 ne Hntlibeti, fiue
Cornes, Hnquc heredes& fuc- non. Et fi Cornes eidem Margarita- ntperuixertt, te-
cedorcs cxnuncdc dt~is Vtcecomitaribus,fi di&uï nebit ad vicam fuam Vjc.prxdi~os,ntameh(uc-
cafus vel cond'none! prxdiûa: aduentant.pofHnt eefibt Cuperftesfuerit, &c non aliter, ex ipfis Marg.
intrare, adtpttct, & rconere corporalem faifinam, & Comité procreatus. St tamen dtûtt Cornes &
poucïtonem. vel quaft, omnium prxdi~orum, et Marg. fine fegitimis liberis ex fe ptocrettis, vetip~t
ftngulorum. audoritate, motu, & voluntate pro. iiben fine tegmmt; libensexfetcgtnmcptocream
prt)s,fInt'cutu(<:unqueprtncipis,Domint,ve!tudtci! decedctent.dt~ti Vicecomtt~tUï Bea[nen<ts,Bru-
.dtcutus, vel attenus votuntace & auûor)[ate aliqua, !e~, & Gauardani in fuis cafibus ad proXimiores
(eumandato.Eca6):uspone<Eonts,vetquipo<remo- di6ti Domini GaAonis fecundum tpfius taluo Dom. G<t-
nem feu (a)f!nam tribuunt vel concédait, & reten- ftonis ordinationem reuertantur; & retenco
tto~eUtenutaD.Ga~onisveiattenus alicuius con- quod heredes Comitis habeant retentionem terra!
tra ordinanonem & concfnSonem(upradtAam.of- deR.ipanadeNauatrenx,de Pafdinis.&deGaros~
dë Margarttx,Com)d,&: fuis fuccefforibusnon pKC- cura pertinenms, vtcralocaipfi Comiti pro fno de-
iudicet, fed po[iusiustrtbnat,velproels&:eot:um bttoobbgata~, ptoeoquodtCtraBeatn. tnucntC[U[
nomine poUedttIemceIttgantur, ac Aumin his re- tpf! Com)H vel tu)s heredtbusobligara. Si qua vero
bus & turibus eorporahbus &: incorporahbus adi- contigent per dommumGaftonemfecundumfor-
ptfcendt fatHnam tëu pot~nionem vel quad pauen- ma pra:dtûam conuentam alienari (ub diAt)6tu,
nam diû.E Marg. Comin,& eorumhered!buï&: dominio, & feudo Vicecomicatm Bearn. remane-
~ucce(Tbrtbu!, idem domi:.usGaO:oconce(n[.Sal- bun[. Sed fi qua Eccte(us,vet piiï locis, aut tettgtoGs
t)o & retenro prédire D. Gaftoni, ScexeepttsSc (ecundum modum pra~d~um dedent,iecundum
retentis (upetius percundem, quod peEpr.Emidain formam hbcftâns qua data fuerinr,remanebnnt,[â-
ahquo nbtvett)))sproqutbusprxm[<Iam tetenno- men femper remanentibus in dtfth&u domtmjBear-
nem fao[, retentio vel tenuta non prxtUdtcer nec nenHs./Mnt~t ~MM~a~<M~eM< Mar-
prxiudtCM'eppiitt j imo os non obftannbus pra'dt- ~t~Mqui babebit Bearnom, ~~MfCa)Mff<«M~~<
ûa excepta & Le[en[&(a!udflnt 6c6rma. Ita quod fi <«~c~<<~< T;f/~«~)-<M6~c/?.'Mf.Etft]pe[hisdi~
dt<ftus Gafto Hhurn maf~utum ex t~& vxore vel atta ~tus Cornes dabtt (ecuritatem quam potcrtt bo-
~upcrindueendi habuertt ex carnali & tegittmo no modo, & faciec per Barones; nobdes, maires
ma[rirnon)oprocrea[um,idcmD.Ga<l:ononin[el- fuos, Communiâtes villarumhac iut arc, & dare li-
ligatur poffidere vel poCcdifIeper ea qua: nunc fue- teras figilhs fuis pendentibasngtUaras.Volt.erunt
runr, Vtcecomtcacum&tcrramBearn. nomine di- etiamprxdtût Ga(to, Conftantia, Margarita, &
~a: Matg.&Com- Fuxen.necdomintumnanHn- Guillelma,quod Barones,mtUtes,& Communitates
hfïem eos, fed pro fe tantum ftCUt verus dominus !ocotum Bearn.qunut&uerun[&:qmiuFabunt,[e-
adquemd«3:usVicecom.Bearn.ini~ocafupert[net neamur (ub victure turamenti prxdt&t omnia tene-
pteno ture, In tantum etiam quod fiue ex)Rcnte re,eomp!ere,&:itngu'a etiam ob(eruare. ttemD.
6!io mtft.uio D. Gafionis Vt: pra:dj(3:um eH: ftue GaAoconfeH'usfuit, &:afltiuit: quod de pta:di<~i!
non exiftente, ea qua:tdcm D.Gaftodeprxdi&o locis qua: ahenarenon debet,nullam donationê, vel
V)c. & rerfaBearn. donauit, legauit, ob)tgauK,or- attenanonê fecic,n)<t Domina: Conftanda'.&Marg,
dmauit, vendldit, mfeudauit, vel protnjun)s&ts,5~ & Comiti. E[ quam de dicHsloosfecum atum
emcndtsdtmiferictnter viuosautinte(tamento(uo, perfonam, vel iec!<ïe mueniatur,eam ex nunc reuo-
aut caufa mortis,velcodioths~ feu alia qua!tbet vlti- car, & de(mit:imtamSeiuan€m,S:Hquamaham
mavo)u')[atc,(me pro dcbittïtbtucndis.fluepro déduis loc'ïdeincepsfaciet, aliam quam in p~.E-
tcrutroribuï remunerandis,fiue pro inima fila, hue fenci in~tumento eft eonuentio ex tune camvinb us
pro complendo & etequendo [€&amen[o{u0,vel cmmnocarefe. Item cft aéfum 'fuod Comes faClat Af-
aha QuacunqMecaufa, vel rattone, iuxta tamen for- M~!<MM Do~~f Regi ~~<<«a~Do~
mam&: couennonem fupcnus expredas,occafione Bearn. ~fty~M ~)-e~«o, ~ro~/ttf/oftf
praedi6ta fcittcec recogincionis, po(!emontspra:di- fC/~M M~~e~w~f, in yMtt c~'M<, ~!c~~ D. <?<<e«'<
<~<B, vel quaG quam domitins Gatto faciet, fcilicet Mw~Mr. Et c(ta6tnm quodprocnrabuntbonafide
quod po~Hdeat ex nunc nomine tp~lUt Marg. oc pra:di&iGa~o Cornes, & Matgama quod /«SrM
Con). & dominium transferat in eos in caubus Rex ~4~/«~ <!M~<M/fM /~<!W 6~ ~:C~~M
pra:dt<~)s. in MM vel in parte nec in attquova- M~~oa~. Suprad)~):t vero D. Gafto, Cornes, Con-
leant tnfirmari. Si vero Dom. Gaûo morerecur,1- ~anna, Margarita. Gudietn'.atenete, fcruare, com-
vxore )ua remancnte p) a;gnante de FtHo & di&a ptere,&non contfauen)redp)uteVe[dcfacto,om-'
Marg. & Cornes ~mque heredes recepeitnt po(~ ma & (ingu'a ftiprafoipta per te & per fucce~bres
~entonem Vie. &:tcrr<eBcarn. nomme )lhus6Ii) in- fuos promtterunr~qnancum ad eos vel eorum quem-
tet)igan[UtpoucdHIe,&non nomme fuo Si tamen hbet penine[,& ad (ancta dei Euangeha m.)nn taûa
corporaitter
tUenlius deceneric proie ()bt(nper~!te de cacnah~ iurauerunt. Praedt&)s autemomntbus
légitime ma[r)montop[Ocreata,aLoQuidi(ftiMarg. & hngui'x ~<'w -D. C~o W ~w~~ ~<Mfa~ <cr-
& Cornes.tu'que heredes nomme ruo tantum pof.
fideant & potledtile videantur. Si fone Domi-
?-~ Bftt~f~~tjff<~«M<</<
C«)'M j~
donation! (btemniter inlinuata; coram
ranquam
mag~ratU
na Marg. & Cornes, veteommfuccemopr~dt~)S poteflatem habentc, &iuriidt6tionem,(ecundum
txccutortbusvetbântitS,K)pei.execu[ionet:eH.amen- morem parria:, <<~<w~' /X'<<w/&f"'?~ ~e-
ri domini Gaftoms i feranc tmnuam viotennam, MM. Et mh)!ominusadmatorem6tmiratem,pr:B-
vêt grnuamen~firequtnt) perdtd:o!executoresvel dictiD.Ga~o, Cornes, ConHanHa, M~fgantâ&:
eofumattcrunonemendauerinr.Ereoemendato Gurllelma Gg)Ha fua vna cum figillis Gut!te!m!
um fub fact amento ndebtatts (tcuc primo, ttem fuit AmatdideAndonns, Ra~m. Arn. Domini de Do-
a<3:umquodmprafdi&is caf)bus,inquib.(ecundum minio turatorum Cuns Bearn appofuetunthuic:
pra:miHas condtuoncs Vie. Bcarn. vel Bruleuj,&: pnblico inâtumentû, qmbMS extantibus vel Non.,
Kkkt
~y~ ij
f)g)Hi!,prsd'Aaomnia &: ~nguta St hoc in~rumen- Naudies.FraterRalmandus<l'0geuGardianus fra-
tumin~otoborcpcrmaneren[.<M/<'«<'<'c<t~ trum minorum Toio~e Magifler A rntïdus Nouel-
~/e~~ Idxe ~/<<~ Anno D<~< MM/iMo ducen- li!uris CtUttisptotcHorumMa~iaer, Guill. R~un.
~f/HKe e~~e~e. Regnante
5

Angtiae,
Phthppo Rege Fra- de Mir~monte Canonicus Vataten. Et egoMagi-
fter Bruni de Gentano publicus Notarius Motlan.
cix, Edouardo Rege & Duce AquitantT,
di&o D. Ga<tone Viccc. Bearn. D. Arnaldo de qui his incerfui, & de voluntate & alfenfu dn~orum
Moriana Epttcopo Lafcurren.Horumomnium (udt G-t~Otiis, ConRantiae, &Gu'He!m9Eadtequi<itio-
te~csArnatdusGulUelmtdom.deAndonns.Raim. nem di~totum Comitis & Margar'tx hoc inftru-
Arn. Dom. de Gerzeres Bernardus dom.de Cauda- mentum fcripfi, in eudem Hgnum meum .ippo(ni
rata, Raim. Atnaldi de Dominio, Dom. Iordanes confuetum,infiuper ad 6rmitatem&roburomntum
de Infula lunior, dom. Rogerius de Monte alto, pra:miilbmm, hgtUa GMox ArnaIdtdeNauattes,
dom. Raym. GniUelm. deMarquefaue, AyUninsde ~e de S~hu, Amandt de Ganofte D.de Balex, &c.

CHAPITRE XXVII.
Sommaire.
Co~C~o~~o~e-Cow~B~orrc. 7/. ~c
<?/~ donation en augmentation de ~y~y~Mr ~f~~cn~ j qu'elle
Comte de~o~ 7/7.
~~o~/M~ ~<y~ jSy~7~
le
Lui Jo~f en outre les
Gauardan. T~ /f
j~?portion le
Co~f~ Comte de Foix, e~ Marguerite lui
que
~~t7/~c~~ la ~~coM~o~ ~/?rf

~~c~yo~cr~.
~2r~!c/~yo%f~MM/p~r~. ~7. ~c-
~r/
c/?~f.
co~~ C'y~
/?&
(7~ ~~o~~f ~f~rc~
Fo~ Co~r~. 7~. y/j'o~
Comte de
-S~~y~Y. O~y~~o~ C'<?~ T~o~o/? au
~r~ C~
de
des
iurée.

Onftancc qui e~oit rainée des filleS de Gafton Se de Mate i(a~m-


me, auoit recueilli lafucce~ionduComcé deBisorre,quiluicH:oic
efcheuë trois ans auparauant par le décès de fon Coudn EIqui-
uac dernier Comte de Bigorrc. Mais à caufe des diuerfes prcccn-
fions, quepluueurs Seigneurs auoient fur ce Comté, le Roi d'Angleterre defira
du pais,
pour eftre plus aueure que les places lui fuffent remifes en main par
Confiance &:Gaftonfon père, qui les poncdoient;dcclarans cxpreuemenfparcf-
crit, qu'il n'encendoic aucunement preiudicier à leurs droits, ni lesde~iUrdcleur
poûcuton, ainfi qu'il fera plus particulierement expliqué en fon lieu. Ce qui a elfe
dcua dit, pouuahc feruir pour donner lumiere à l'intelligence de la donation de
Bigorre, que Dame Confiance fit en fuite de la precedente, en raucurdciafceuc
Marguerite.
11. L'acte de cette donation eft conferue en fon original dans le Trefbr de Pau,
par lequel Confiance Comteffe de Bigorre & Vicomtcue de Marfan, fille aifnée de
Gau-onVicomtedeBearn, & feigneur de Moncade & de Cafiecuieil, con~icuec
perfonellementenpretcnccd'cfonpereaceconfentant, bailla par donation enirc
vifs en augmentation de dot, à fa focur Marguerite, femme de Roger Bernard
Comte de Foix, & à leurs hoirs, & fùcceffeurs audit Comte de Foix, engendrés
deleurmariage~leComte toute la terre de Bigorre auec Lesdepcndanccs,exce-
ptéla terre de Riulerc, fous la referuede laponenion&: l'vHirruictduComce..pour
le temps qu'il lui plaira.
I I I.. Elle don na en outre aux conioincts,&à leurs hoirs, les Vicomtés & terres
de Bearn, de Brulhcs., & de Gauardan, & tout ce qui luiauoit efté donné dans ces
terres, &: dans le Diocefe de Bazas,lors defon émancipation par Gafton fon pere,
& Mathe fa mere, auec tout ce qui lui apartenoic ou pouuoit apartenir en ces ter-
res, foit par droid d'aifhcnc,de fuccenion paternelle, & maternelle, ou par la Cou-
tume du pats. A la charge que fit Marguerite, ou Roger fon mari furuiuoient à
Confiance, ils iomroient des chofes données leur vie durant, fçauoir Marguerite,
foit qu'elle eut des enfans de fon mariage, ou qu'elle n'en eut pas ;& le Comte, en
cas qu'il eut des enfans dudit mariage. Et neantmoins s'il arriuoit qu'ils decedaf-
sent fans enfans,leschofes données rcuiendroienta.Gafton & à Confiance;fçauoir
à Gafton & à fes hoirs, les terres quipartent de lui; &: celles qui descendent de Mate
mercdcCon(tance,a.elle&:a.ScsiŒurS)tuiuantlaCouftumcdeIaterre;iaufquele
plus proche fera tenu audit cas,de payer au Comte de Foix,lesfommespour lesquel-
les Gatton lui a obligé le Vicomtede Bearn, ou certains lieux d'icelui.
1 V. Fuc accordé encre Confiance & Marguerite, du contentement de Galion

& du Comte, que le Vicomté de Martan apaftiendroit à Confiance pour en


di(pofera(a volonté. A la charge neanimoins qu'en cas Math<~Comtcued'Arma-
gnac, ou fes hoirs, obtin~ntpariugemcncou aucremenc, quelque portion de ce
Vicomté;leComtedeFoix&: Marguerite fa femme, s'obligent de la remplacer à
ouafeshoirs,&:luideliurerpourraubnde
Confiance, ce, la terre de S. Gaudens,
& deNeboufan; ou bien quelque portiondu Comté de Bigorre, ou d'autres lieux,
dans la iurifdiction du Roi d'Angleterre,au chois du Comte, pour en iouir.iufqu'a
ce que la portion du Vicomte de Marfan, qui lui aura edé cuincée, lui foit rendue,
V. Fut aum accordé, au cas que le Vicomté de Bearn doit apartenir à Margue-
rite,~ au Comte,fuiuant les accords precedents, que Confiance iomra pendant
favie, des lieux de Montaner, Pontac.& de Monein, auec tous les villages
circonuoif~ns, & routesleurs rentes, & iurifdictions, excepté lajuftice haute
~'o~ou armement, ~c~MMf~, & les albergades, qui dei-neurerontdeuers Margue-
rite & le Comte, fe referuant de pouuoir difpofer fur ces lieux, entre viisoupar tc-
ftamenc, iufquà mille cinq cens marcs d'argent.
VI. Il rue auuiarrctté.quc Confiance après auoicefiéreftablie en lapotleffion.
duComcédeBigorrc, iouira pendant fa vie, des lieux de la Reole, de Balogs, de
Vie,d'Ifareix, d'Aden, d'Audos, d'Iuos, & de lullan, auec toutes leurs rentes, exce-
ptée ~j~ff~~M~ les droits d'où:, decheuauchée,ôc des albergates; ferefcruanc
de difpofer fur ces terres de mille marcs d'argent,pour les rais qui ont eftéfaits àla
pourfuitte de l'affaire de Bigorre. Fut arrefté, que le Comte de Foix, apres auoir re-
couuerclapouenionduComtédeBigorre~enîeral'homage au Koid'Angleterre,
& les autres chofes qu'il doit, & le prefentera en fa Cour, pour reipondre à ceux, 8c
ainfi qu'il apartiendra.
Vit. En tout cas Confiance referue pour foi, le Vicomté de Gauardan, pour en
iou't r fa vie d uranc,&: eftre rendu apres fon décès, a. Marguerite, au cas que le Vicô ce
de Bearn ne lui efchée point; voulant neantmoins au cas contraire, que le Vicomte
de Gauardan foitrendu au fuccefleurde Gafton ( adordinium Domini G~)~.
V 111. U fut aufli accordé, que fi Mate Comtenc d'Armagnac n'acceptoit la
pomon
lati,!ufqu'aque Gationfbn pereluivoudroif amener, fur le Vicomte & terrede Mar-
la valeur de deux mille fols Morlas; ou bien s'il arnuoit queGafion ne
lui ordonnai aucune portion, le Comte de Foix, Marguerite &: leurs hoirs, porte-
ront: bonnegarantieaConfiancc, contrela demande de la Comtene d'Armagnac
de fes fucceucurs, pour le regard delaterredeMarfan, la défendront Se fon Vi-
tomtedcMarianaleursdcfpens~eniugcmen~&.en guerre;&: moyennant ce, la
aparticnc.
terre de S. Gaudens&-de Ncboufan, demeurera toute entiere,
~c, entre les mains de Marguerite a.qui elle
&iansaucunechar-

I X. En oucre~desauHt torque !apoffefÏ)on du Comté de Bigorre aura e~eadiu-


ccea Con~ance~ouàfesiucceileurs, (fuo ordinio) le Comtede Foix & Marguerite,
payeront les debtes,pour lefquelles Confiance &: G aR on feront obligés en Bjgorre,
&cpour~iuront;aleursD-aisl~nttanced~ppe~promet-ront d'obicruerieteftament:
d<t la Comteffi
Pccronil!e/& feront de(chargcrConHancedufcrment, qu'elle
a
fait aux Barons, ChcuaUcrs, & autres habitans de Bigorre.
X. L'obferuation de ce contraâ de donation, fut iurée fur les Euangiles par Ga-
Aon ,1e Comtede Foix, Confiance, & Margu erire,quirenoncèrent a [oui bencncc
dcdroi'fr,mefmcs à celuiouiercaccorde aux Croises,C~r~~Me~'~H~M~,y
apposèrent leursfcaux.auec ceux d'Arnaud GuiIhemd'Andonhs,K.Arn.deGerze-
rdr, Bernard de Coarafa, R. Ar.deDomij Iurats de la Cour de Bearn.Et Cafton en
quahte de fei~neur & Vicomte de la terre de Bearn anis en fon tribunal, & la Cour
de Bearn, y mirent & interpolèrent leur authorite~ decret, miuant laCouIiume
du pais, comme à vue donation insinuée folennellement deuanc le MagtArat j en la
\'llledeMorlas,levj.desIdesdeMay M. ce. Lxxx'vi.

CHAPITRE XXVIII.
Sommaire.
I. G~ûM~ ~jP~y~/o~<?y~
c~f ~o~f J~- de
re. L'occafion de cette ~~r~/Mf

~f~
cile e~ 7V~C/~ ~rfoy~ Charles de France au preludice de la race
~f~?/7'<?~. Z.~ .Fr~'p?~ ~<r~j- Sicile. 7 /P~r~ o~
y~f~y~ /<% J'<?. C~r/ ~'f~f/?~o~y-
O fre le J~f~
/7/. ~rc~û~p~r~fr,
€~û~r~ Cc~ JV< c~ C~~ ~'r~~ de J~-
/j'~ Roi C~r/?j'j/Mf/p~c~~r~y les ~o~c~
<
~~y'
7V~<?~ ~o~ deliurance ~~y~y. Entreueuë pour
~~c~
0~ le
/~y~ o~

/<
~o&f
cy ~~r~o~~ <f 'u/ d'Oloron en Bearn.
.Ë'r
cette deliurance fut <<?/~f' Comme
G~?/~ "Z~ ~r~-c~.
au lieu ~C~r~y<?/?~~ ~jS~~r~c~c~~oM
~f~o~~<?~?~~yo/~r~fo~~o%f. ~7/.
Roi ~f/<?yyf
receut
le mariage de
Conditions

o~ ~y ~~o~y-~o/~o~r
Seconde entreueuë des

G'?û~~
/'obferuationde ce en rccompenfè la jotiiffance du cha-
~'<Z~~oj'. Z.<?~C~~o/?~y~r~<7~-
par ~'<~c~
E fuis mamienancobligédeparlerdcla deliurance dc Charles Prin-
ce dcS.lIcmeja.cau~cqucietraif~een fut: arrêté dans la ville d'Olo-
ron en Bearn, entre les Rois d'Angleterre & d'Aragon & que Ga-
flonfutl'vndesoftagespourl'exécution d'icelui. Pour comprendre
cette affaire il faut prc~ppoicr l'inuethture du,Royaume de Sicile, & c!eNap!es,
octroyée parle Pape, a. Chartes freredu Roi Sain<fc Louis,qui pritlapouenibnda
Royaume, âpres auoir vaincu Mainfroi bavard de Frédéric 11. Empereur & Con-
_radtnnlsdeConrad. Ce Mainfroi laifla vne fille nommée Conftance quicfpoufa
PicrreRoid'Arjgon.ôe fit cfpoufer à fon mari~edenrderecouuferiaSJciie. Les
iiifolences des François douncrenc ouuercure à fes prétendions Car ils fe gou-
ueinerent auec tant d'indifcretion, que les Siciliens parl'eniremifcde 1 ean Prochi-
ccmanacrercnt:cousics François,en vnc meunc heure,parcouce l'Iue,iansdirre-~
rence d'aage ni dc~xc;auectellebrutatité,que l'on ouuroit lescncraiucsdes~em-
mes que l'on rcnoic enceintes des Œuurcs des François, pour en efteindre, &: abo-
lir la race auant la natuance.
11. Au temps de cette exécution, le Roi d'Aragon fe trouua fur les cottes ds
TLincs en Aniquejauec vnearmeenauale,ioubspre[:excedelà guerre contre lesin-
Edeles; mais en effet auecdeiïeind'enuahir la Sicile, & d'appuyer les rebelles.,com-'
me] Hr.CharIes ne manquepas d'armer puiuammcnc pour conferuerlesprouinccs
d'Italic, &rccouurerlaSicile;mais il fut arrefté au milicudu progresdefesarmes~
parvnermeduRoi d'Aragon, qui ledena~ 8e lui ofrit le combat de perfbnnca.per-
ibimc, aucc ccntcheuaHers decha~queparcenlaville de Bourdeaux, poedée par
l'Ang]ois.Lagcnero~n:e de Charles lui nr accepter ce dén, contre l'auis duPape,~
ic rendrcàBourdeaux au iouraulgne~oûlc Roi Philippe vincauiu~poury accom-
pagner fcnonde.Ce qui donna prétexteà l'Aragonois, de fe présenter en habit deC-
~uiie, deuantle Scnefchal de Gaicogne, &: protéger qu'il s'eitoic rendu fur les lieux
apoincnnmme; maisqu t! nepouuoiccombatre, acaufe de laprefence du Roi de
France,comme l'on aprend des actes quiioncauTreior de Pau~quilecrouuenc
con~rmcs eM cc point, a ce que les HiftoriensEfpagnolsont efcrit.
11 i. Quoi qu'il en foit, l'appareil de cét illultre combat~ s'euanouiuantparlepro-
cededel'Ara~onis, onpricrc(oludondel'attaquerparmcr&: parterre, &pourcét
e~ec~, le RoiPhilippe pour auoir occauon d'entrer en armes dans la Catalogne, ac-
cepta en plein Parlement,la donation quclePapencà Charles Comte deValoisfon
fils,du Royaume d'Aragon rujciauSamct Siège pardroiddevaneiage, &: tombé
en commis, à caufe de l.t felonie de Pierre d'Aragon qui auoir enuahi a. main armée,
la Sicile mouuantcduSainc~SiegeApoftolique. LeRoide Sicile defon coitcequi-
poit cn Prouence vne belleflote, pouraffaillir fesennemis, &: aller ioindrefonar-
mee naualle, qui l'attend oit a Naples, fous le commandement de Charles Prince de
Sa! ernefbnnis~ auquel il donna auis de (on armement, &:luiderendit cependantde
combattre les ennemis auandbnarnuee. Les Aragonoisayans intercepte lesiccres,,
en firent leur profir, ie prefenterentdeuant Naples auec quarante galeres,bien pour-
ueuës dépens de guerrej& harcelerent les François, pour les attirer à. vne bataille.
leur rcufîu: telle forte, qu'ils la
Ce qui en gagnèrent,auec vn notable auantage, &: fi-
rent prifbnnier le Prince Charles, qui fut conduit en la ville de Mcmne, au mois de
luin 12. S Le Roi fbn pere arriuaa Naples auec fa Hôte, quatre ioursapres la prife de
fon fils, &:ieprcparanraufic~cdeMen!ne,mourutlc feptiefme Ianuier enfuiuant,
&;tranunit:!afi.icccihondefbn Royaume à ton fils prifonnier,qui fut nomme Char"
IcsieBoiccux Roi de Naples:lcquelfutconduitdcMefImeaBarcelone, furlann.
de l'année12- S pour cmpcfchcr que les Siciliens ne le miucnc a mort, fuiuaut FAr~
reli decondemnation qu'ils en auoicnt donné.
I V Le Pape, &: le Roi Edouard d'Angleterre trauaiMcrentpour la deliurance de
Charles, enuoyant pourcét cfFcc,l'vn BonifacedeSalemandrane ton Nonce, & l'au'
treleandeGraylt fon Amba~adeur vers Alfonfe Roi d'Aragon;Icfquels après di-
uers voyages qu'ils firent vers le Pape, les Rois de France, d'Anglererre,&: d'Ara.-
Kkk iuj
t~on.n éjectèrent vne entreueuë entre ces deux derniers, dans la ville d'Oloron en
Bcarn. On aprcnd par le récit de Raimond Montaner Catalan Efcriuain de ce
temps là, quele Roi d'Anglecerreicrendicen cette ville accompagnédela Reine
rcmme,S:dclaPrincencfarille;&leRoi d'Aragon auec(on ircre l'Infant Pierre,
& vue grande fuite. Ou l'Anglois reftoya fomptueufementleRoi d'Aragon durant
dix tours; & en fuite le mariagede la focur du Roi Edouard auec Aironie fut arrcHé.
Ce qui donna fuj et à celui-ci,d'cn:reauui liberalà fon tour, &: de rraicter les Anglois
auecmagninccnce. Et pour honorer plus iolenncllemcnt la re~e,ilHtdcsiouu:es
tournois,desbaicts,~ des danles publiques; dont la celebrité continua
& des vn
mois entier. Aprescctcerefiouijflance on craicra iericufementdcla liberté du Roi
Charles, ~rucarreité qu'il feroit deliuré, moyennant qu'il payaH: contant au Roi
d'Aragon centmillemarcs d'argent,que le Roi d'Angleterrelui prefta;qu'il bail-
lan: enpda~cfes trois enrans,&: vingt perfbnnes de confideration; & qu'iliurafr,
deprocurcrdanscertaincempsiapaix duRoid'Aragon,auec rEghjfc, 6clc Roide
France. L'Anglois cautionna l'exécution de ce craicre, &: routauuicoti Alfonfe mit
le Roi Charles hors de priton, en confideraiion du Roi Edouard ion beaufrere.
V. C'ett à quoi reuient le récit de Montaner, qui doit eftre entendu auec vn peu
de précaution. Car Charles fut bien mis hors de prifon, comme il aueure, mais non
pascnpicinelibcrcéiu~qu'a.l'annceprochaine. Deraiton aprendpar l'original du
trai~cd'Oloron rapporredans Surita,endate du mois de May 12.87. queladcli-
urance du Roi Charles, nomme parles Espagnols Prince de Salerne, fut arrêtée,
à la charge qu'il baillcroit en oftagc fes trois enfans, fbixanre Seigneurs.ôc quelques
places de Prouence, 0; payeroit cinquantemilmarcs d'argent En outre, il obtien-
droit du Pape, & du Roi de France tréues de trois ans, pour les affaires d'Aragon, &:
de Sicile;pendant leiqucllesil moyenneroit vue bonne paix au contentement du
Roi d Aragon, & de lacques {on rrere Roi de Sicile. Neantmoins l'exécution de ce
t-raic~efucdirFeree, à caufe des guerres qui continuèrent en Italie;mefmes a. cau-
1e de ce que l'Aragonois cftima~que la claufc qui remcttoit les articles de la paix
~c~MM pourroit dcfcharger indirectement le Roi de Naples, de nego-
cier conclure autre chofe auec le Pape, & le Roi de France, que ce qu'ils efti-
meroienc iulte &: raiionnable la volonté & difcretion de l'Aragonois douane
efrrc reliée au droict, & à la railbn ou remue à l'arbitre d'vn tiers, en cas de
difpucc.
V I. Ennn, pour terminer cette grande a~ire, les Rois Edouard & Alfonfe s'af-
icmblercncvne~cconderbisau village de Campfranc, dans les Monts Pyrénées a. la
rronticre de Bcarn,&: d'Efpagne; où il rue arrciie de nouueau, en présence du Roi
Charles, &: des Legats du Pape Nicolas quatriefme, qui preffoit le Roi d'Ara-
gon auec menaces, pour la dellurance dece Priiice, que la capitulation d'Oloron
ieroïc exécutée, lous quelques modifications. Pourl'aneurancede
tout ce deuus, le
Roi d'Angleterre bailla en oftage trente-fix Gentils-hommes & Seigneurs,des
principaux quifunentafa fuite, & quarancenotables bourgeois, quifurentdelinrés
au Roi d'Aragon& en outre promkaueciermenc,de ne le retirerpoint de Gafco-
gne.iufqu'a l'entière exccution; ou en cas qu'il le fit, qu'il bailleroit préalablement
quatre des plusgrands de fa Cour, quiferoicntobligés fous les mefmes conditions,
que les ottagcsde Prouence~ iuiqu'a ce que du coirc de Prouence il cuit elle entière-
ment fatisrait au craicre. Ladehurancedel'argcnt~desoRages.dcuoiteffrcraice
au Monatterc de SaincreChriitinedanslesPyrénées, toucioignanc le Bcarn.
VII. Mais ce quicH remarquable en cét endroit pour mon dcueineft.quele
Roi AIrbntedeHrapourvneplus grande ~eurecedela~ncerc obferuation des cho-
~es promi(es,que Gan:on Vicomte de Bearn lui obligeait tes E~ats & Seigneuries de
Koianes,ainùquerappon-c
Catalogne, (auf celui de Caftemieil de Surita, quia de~-
cric plus exactement que les Hiftoriens Anglois, ni François, les circonfiances de
cas traictes,(uiuantt les actes originauxqu'il auoit en main. Ce traictë de Camprranc
fut iuréparlesRoislei9.d'Octobren.8S.oùle Roi Charles fut mis en liberté fui-
uanc ledefir d'Edouard. Ce Prince voulant reconnoiltre les grands &: agréables
feruices, qu'ilauoitreceu en cette occasion, de Gaâon Seigneur de Bearn ion cher
couun, lui donnaen cette considérationla iouïffance pendantfa vie du chaftcau de
LadosenGafcogne,aucctoutescesapartenanccs,ainfi quel'on aprenddes letres
qu'il
de (onfit expédier., en date à Coudat prés Leitoure, de l'onzicime
1
de lu'n,
luin, l'année
l'année17.
regne, qui tombe en l'année 12. S 9.
VIII. Au mois d'Auril de cette année ie mefme Roi Edoüard e~anc a Condom
ordonna par fes letres, que le chan-eau de CadeiUonutuéau quartierdu Vicbilh en
Bearn, quiauoit cité mis fous la mam du Roi, du contentementde fon amé coufin.
Galion à qui il apartenoit, lui fut incontinent rendu; Se que les dommages qui
auoiencen:é faits aux habitans du lieu, leur fuffent reparés fuiuant l'ordonnance
d' 0 thon de Grandtnbnj qui efroic grand Senefchal d'A quitaine.

1 V. Ramon Monraner c.iM.K~. i('S. per praEfentes literas conce~nmus, ad nos & heredes
V. Vt. SuDtahb.Annalc.fo~ noftfos plene libère & abfque impedimento ah-
VILE Tabul. Burdeg Eduuardus Dei gr~fta qito reuerratur. In cuius rei teflimonium has htera.s
RexAngl).e,&:c. Sciattïquodprog[ato&: laudabili nofiras fieri fecimus. Datum apud Coodat iuxta
teruitto quod MM/fw, & fidelis nofler LcKourxi.dieIumj,annoregnino(tn
Gatto Vicecomes Bearnebfis mut[jpl)ctrer nobis VIII. E Chart. Pal. Eduuardus Deixvtt.
gratia Rex
fecit, & maximè in liberatione Kar)Hlmi con&n- Angt)a:,Domtnusmbetn!K,&DuxAquttanisE.Di-
gmneino~nKaroliHierufalemScS)cihae Régis H- le~o&fnieh fuo loanni de Hannyng, Senetchailt
lu(tris,nuper in At agonia ad in&a.nnatn noftram ob- Duca[usAqui[ania: locum tenenti,Salutem. Cunt
fidem fe ponendo, concefHmus et c~(tfum noitrutn nuper Cathum & locum de Cadellione ex certis
d~Lados,& quidquid ad nos peninettationein- caufis capi fecenmusad m~num noftram, de ~</f~
curramenn ad nos peruenientis,ex commuTo Arnal- <'M~<)~~M,&: Ëdcit noftro Gaitone Vic.Bearn.Vo-
di Bern.de Lados miltusdefun~t, ac etiam totam bis mandamus quod dtûum caftrum cum pertinen-
tcrram itiam cum pettinentits, quam emitnus à Rai- thsfuishbete reddatis&: rellituatis eidë&fefmen-
mundo Guill.deLados,& quidquidahudibidem ex temnoAfum inde amouentes omnino, hommibus
emptione acquiCnimus &habemns,~)/~<<w~<if~ eiufdem loci de CadeUtonerefUtHtfones & emcn-
M7~<fM in lociseifdem, habenda rcnenda, cidem das de damnis fibiillatis fieri facia[is,iScut perdtte-
Gaftoni quamdiu vixeritita quod poft cius obirum ûum & fidelem noUrum Ochonem de Gr~ndtitano
idem cattmm cum pertinencus, ac tota terra prasdt- exnttt ordinatum.In cuius rei teftimonium has )<[:e-
6ta. quam à pra:fato Raimundo emimus, & quid- tasnoAras fieri fecimus patentes.Datum apud Con-
quid aliudibidemex emptione habemus, & eidem domtnmxxt.dieApn!t!,annoregntno(t[txvn.
CHAPITRE XXIX.
Sommaire.
7. <7~o~
fo~c~y~o~.
~C~
afaires Le Roi eft appre-
Sance en

C~M~
me
Sance
Ro<

de
l'alliance de Fy~~
France a intereft ~y~ liguer auec
Le 1~
II. Lope D~ ~ro ~c~c~r~ ~f~o~
Af~r~e~ ~M/~y C~
Reine
T~o~c~ <7~ 7/7'. La Reine fait embraffer au Roi
ruine le fauori. IV. Lo~c Z)~ tué par

~G'yc~ /M~o~
cornmandementduRoi. Son fils Diego
paration.
Z~&f/o~r~ auoir re-

~o~ G'~<?~ ~7' Diego Lopes, contre Sance. y/j proclament Roi de ~ï-
?7~~ ~o~. ~7. Les
0~ ~j ~~o~r~~f
/y~
73~ ~o~. ~777. Le Roi ~r~o~~ c~
marchent vers /~o~
~77. Marche de /~rw~.
C~-

entrent dans la
Caftille &y gagnent vne bataille contre les Caftillans. La ligue de
France c~ Caftille cette armée.
N ce temps Ga~on rue cnuelopé en la ligue du Roi d'Aragon, & des
Grands de Caflille contre leur Roi.Pour en comprendre mieux le fujer,
il eft neccuairc de reprcfcncer Ibmmaircmen~Iesinrerefcsdiuers, qui
donnoienclebranneSele mouuement aux reiôlutions des Princes de
cetemps. SanceRoideCan:iUe,quiauoitvfurpelaCouronnefurlesInfans Alfonfe
& Fcmandfesneucux~cttoiceninquietudcducode du Roi d'Aragon, qui auoit ces
ieunes Princes en fon pouuoir; & deuroic auec pafiton obtenir de l'Aragonois,qu'il
les lui remit en main, pour en auoir ladifpofition libre. Philippe le Bel Roi de Fran-
des Infans fes
ce, qui fuiuant les errements de fon pere auoit entrepris protection
la
cou uns~ & par confeq uent eH:oit oblige de faire guerre pour cette occauon du cofte
delaNauarre, qu'il poffedoit, auoit ncanunomsde grands intérêts contre le Roi
d'Aragon, qui le porcoicnt à fc réunir auec le Roi de Cafcille. Dautant que l'inuefi:i-
ture du Royaume d'Aragon auoit effé donnée par le Pape à fon fils le Comte de
Valois, comme il a efte remarque au Chapitre precedent.
11. Don Lope Dias de Haro Seigneur de Bifcayeefloit pour lors fort confideré
en la Cour du Roide Caftille, dautant que le Roi Sance lui auoit donné la principa-
le connanceprésdeiaperibnnc,~ con~gné tantàlui qu'àibnrrereDicgoLopes
de Haro, les plus importantes rbrtcrencs de fon Royaume, auec le titre de Comte.
Celui-ci fc voyant appuyé de la raueurde fbnmaiftrc,quin'oibit bonnement lui
contrcdire,ôedcl'alliancedcfongendre,l'InrantDonIean,rrcrcduRoi,taIchoic
de porter Sance a. quicer (a femme la Reine Marie, pour efpoufer Dame Guille!me
de Moncade.nllc de Gafion Vicomtede Bearn, qui edoit oncle du Comte: laouelle
leRoiSanceauoicnancecpendantIavicdcfon pere Alfonfe, comme ila cite dit ci-
denus. Cette entreprife ne lembloicpasimponible au fauori,dautant que le Roi
n'auoit peu encore obtenir la difpenfe du Sainct Stege, pour fon mariage auec la
b
Reine Marie fa coufine.
111. La Reincdcfoncofcétrauailloicenucrsfonmari, à ruincr la raueurdu Com-
te, &:l'enoignerde la Cotir,fe fetuant pour cécen'ct, de l'appui de Dcnys Roi de Por-
tugal~ qui pouuoit beaucoup iur l'esprit de Sauce. L'oecanon le présenta rbrr auan-
ca~eufe aux deneinde cette Princeue.turla délibération de l'alliance de France, o~i
d'Aragon,quiefcoicpourfuiuieparlesAmbanadeursdcsdcuxRois,quienoientàla
Cour de Cadille. Le ComteDon Lope,6~ l'Infant Don lean, trouuoient bon de
craicterauccleRoid'Aragon; Maisla Reine, l'Archcuctqùede Tolède, ôetousics
autres du Confcil furent: d'auis contraire; & trauaillerent à pertuadcrle Roi, de s'al-
lier auec la France dautant plus que la difpenfe de la Reine Marie, eftoic empefchée
en ta Cour de Rome, par la icule conUderationdu Roi de France qui ie dcpartiroic
deibn oppoUtion, & de l'appui de fes coufins, moyennant le traidé que l'on pour-
roicanemencconclurcaueclui. L'alhanceaueclaFranceayanreftérefbluë au Con-
feildeCafcille.IeComtcDon Lope, ôcl'InrantDoh lean fe retirerent de la Cour.
Dforte que le craicte fut conclu entre les Rois, eh la ville de Lion, en présence d'va
LegatduPape.l'an 1288. leRoideCaftille ayant promis le Royaumede Murcia,
& la Seigneurie de Villarcal en toute {buuerainctéj à l'Infant Alfonfe ton neueu,ou-
tre quelques terres &: cheualeries en Ca(Ulle,&: d'aniAerIeRoi de France contre
l'Aragonoisd'vnfecoursdemillecheuauxpendanttrois mois chaique année, auec
quelques
fille autres conditions mefmes du mariage d'Alfonfe, & de l'infante Ifabeau,
du Roi Sance & de Marie demeurant le Roi de France chargé de pourfuiure la
difpenfedu mariage de la Reine.
1 V. Pendant ces iraictes, le Roi Sance fit tuer le Comte Don Lope dans la ville
d'Alfaro; & dautant que c'eHoic vn des plus grands Seigneurs du Royaume,fa mort
apporta pluncursnouueautés dans rEirac;iu]lquesIà,qucibn fils Don Diego Lo-
pes de Haro, poune par Donna leanneia mère, qui cftoit fccurdelaReinedeCa-
iHllc,anemblapluu.eurs gentilshommes de tes amis &: vanaux,à denein de retirer
defbn
"ven~eancedela mort père,des'allierauccleRoid'Aragon,&:de mettre en.
liberté les Infans A lfonfe, & Fernand, pour s'appuyer d'eux & procura que Ga(ton.
fon grand oncle, encrait dansia mc~me quereller vint feruir le Roi d'Aragon,
comme efcrit Surira.
V. LeRoid'Aragonauercidetousces defordres.nc venir en fa Cour, qui eftoit
pour lors en la ville de lacca, les Infans Alfonfe, &: Fernand, refolu de rauorifer Al-
fonfc en la pourfuite du droiciqui lui apartenoit aux Royaumes de Camille & de
Leon ayant communiqueauparauanc, & raicagréer fon deffein aux Rois d'Angle-
terre,~ de Sicile;e(perantauin, qu'enfin le RoideFranceappuyeroit les interetts de
fcs coufins,côtrc l'vnirpaccur de Caftille.Neantmoiris auant de prendre vne conclu-
ii6 nnaleencettca&irc,ditSurica,ilarrcn:aIaligueauccGau:onVic6cedcBearnj&:
auec Don Diego Lopes de Haro, nls du Comte Don Lope, qui effoit arriue a.Iac-
ca & tous trois
iurerent folennellement l'vna. l'autre, qu'ils ne Fcroient en aucun
temps paix ni treue, auec le Roi Don Sance, iàns l'auis & commun confentemeni
decous. C'eitoitau commencement du mois deSeptembrei2.S8. que cetteligue
fut conclue, & qu'en fuitc,Don Diego Lopes, &: pluileursRiches hommes & Chc-
ualiersde Cattille, proclamèrent pour Roi de Caftille Se de Léon, rinfant Aironiej
&:luib.utercnfIamamenHg[iedevanelage:quipricaumdetaparc le titre de Roi,
& fut
reconnu dés lors en cette qualité.par le Roi d'Aragon, &: fes confédérés.
V I. Dcfbrtequcleiraiccéd'OloronpourladeliuranceduRoide Naples, ayant
efiemodinéenl'cntreucuë des Rois d'Angleterre, & d'Aragon, au lieu de Camp-
franc, fur la fin du mois d'Octobre de cette année, celui d'Aragon fortant de lac-
que.auecAlfonIcnouucau
drela Roi, s'auança vers la villede Daroca,pour entreprcn-
guerre,du cofté de cette rrontiere de Can:ille;eu'ansaleur fuite, le Vicomte
deBearn,ditSurita,Don Dieoo LopesdeHaro Seigneur de Bifcaye, & Don Die-
go (on oncle. Apres ef~re arnuésa Daroca ,lesdcux Rois, Gaiton de Bearn, Se Don
Diego Lopesrenouuellcrcncicursalliancesie icpticfmede Decembre; &.leur pre-
mier ferment de ne faire aucun accord auec Sance de Camille, fans le confentement
detous ce qu'ils confirmerent par vn homage mutuel qu'ils preflerentl'vnà l'autre
à la façon d'Elpagne,~'f~o~ /M~fOH~fo homenage.
V 11. A mefme temps le Roi d'Aragon cfcriuit à plufieurs Seigneurs, Gentils-
hommes, &: villes de Camille, leur deciarantledenemqu'il auoitentrepris, de re-
tablir Alfbnfc en fon Royaume.lcsfommant de fe loindre à lui.concre iviurpatcur;
& prometant de remettre en leurs biens, ceux qui cnauoicntcfté dépouilles~de
faire garder de bonne foitous les priuileges, que le Roi Alfonfeaccorderoit aux
particuliers, & auxcommunautés. Cependant qu'il donnoit ordre aux chofes ne-
ccnaires pour cette guerre, il partit de Daroca vers Valence~ & à !a mi Décembre
enuoya Pierre Ayuar Gentil-homme ordinaire defa maifon, en compagnie d'vn
autre Gentil-homme d'Alfonfe, pourdencrleKoideCan:iIIe;auquelilsbaillercnc
le défi, au nom des deux Rois, en la ville de Faïence, auec terme de trente iours;
pendantlefquels, il auroit loifir de metre en eflat de defenfe les places defa frontie-
re. Ce défi rutfuiui d'vn femblable, queleCafiiIlan, leur enuoya par deux Cheua-
liers~ au nom des Royaumes de Caftille & de Léon, & accompagné de la mort
de Don Diego Lopes de Haro, qui ne relentit pas pourtant la pourfuite de cette
guerre.
VIII. Car le Roi d'Aragon, Se Don Alfbme, &: le Vicomte de Bearn partirent
de la ville de Saragonevers Calatayud, furla fin du mois d'Auril, félon Surira ou au
commencement de May fumant les tiltres de Pau, pour fe rendre enl'armée qui
étroit compofée de deux mil genfdarmes, & de centmilhommcs dcpied~ fuiuant
la relation de Momaner Auteur du temps; en trerent dans la Caftille.nrent reculer le
Roi, amegcrentlaviMed'Almaçan,& gagnèrent vnefignalée bataillefurlesCau.iI-
lans, au mois de luilletdel'année 12.89. Neantmoins le fuccésde ces armes fut in-
terrompu, au moyen de la ligue, que le Roi deCaflillefitauecleRoideFrance,
contrcle Roi d'Aragon,qui rucpar ccmoyen occupé à la dcfenfe de ton Royaume,
&: a la guerre de Sicile, ô~ diuerti du recours promis à l'Inrant Alfonfe.

Surittt.c.S~.c.too.c.ic~. ~r4 ~~w~e MM-


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MMt/f de jNM~t, ~«e f~H~O~ At ~t-O~M A/e~ WM«fo'<f/~j.C.tO~C.IO~.C10~. jK~' de .<<fM',
M(~! de C~f~< ~c~~e< jj ce~ Don Z~~o La- DfM~~eM/f~f/t.Cft~~t~M?'~<~rWre~<~ J~-
~6' JY<<re ~0 < ff)~ 4
Ce~~f Don Lope, o<!« fr4 ~~Cjr<tp<!ro C<<ff<)t#
CHAPITRE XXX.
Sommaire.
J'M~o~ p~y~t~yS~ ~Mf.
7. <7~<?~
~y~
atteint de
~~r
~~y~ /7/. jF~ ~~o~o~ aux Co~M~~ ~'Oy~
C~o~ or~
de
<7~0~ ~j-C~ ~'Or~
7~oy/ Mont de Marfan. 7 C&~c~
aux
C~~c/ ~<
r~.
/f~Lafcar, 0/oyo~~
<j-
/j
~~û/M/
O~ow~
C~r-
~o&f
~/?~ an-
~c~y
~'0~ S~M~y/y~~?~T;~<
~7/.
~MA'~ ~~o~
e~ les y~ Co/
~M~~cj~j-~ ~r~
y~ 7~ ~r~
desp~r~y~r~
reciprocluement.
u'
~V/ y~~f
~j-
fo~y

/)~<?
.f/~o ~<?~c~r
~o~ 'L' ~~y~~f7~<?.f ~r/?j' ~j'.
yo~ neueu. 7~. (7~ ~c~' <7~~7j--
~f. J\rj-~y2~p~.
Bearn.

/<o~. y/ prie
la main à /M/~
~7. Ty~o~ y~~
/<?/f~rf~~o~c?. ~f/ y/ ~o~~c~ <r~oMr la C'<?f~~
~7/7. DowM'r~ ~o~~f)yo~ ~r Bearn,
~j-To~~f~~M~j. ro~ T~~
~f~~<?~/f? ~c~ j G'~<
~o/r~. ~*o~ T~o~
~w~ ~f~
,.¡ 1
A ligue du Roi de France auec le CatHllan;,ayant etiourdi en quel-
façon cette
que guerre, Gafton fe retira en Bearn;où il fut atteint
d'vnegriefue maladie, dont il deceda dans le château d e Sauueter-
re.' Et ncantmoins voulantpouruoirau repos des fes enfans, il fit
[on cefhmcnt le dixiehTie des Calendes de May, ou vin~t:- vi~d'A-
uni de l'année12.90. qui fut pourtantle {ujet des grandes, &:funeHesdiui~ons~,qui
iuruindrcncentT'eux, aprcs le decés du pere; Tant il eft vrai, que la prudence des
hommes en'trop foible, pour régler~ôcmctrc~us fes loix les diuêrfcs rencontres,
quelapamohdcsinterencs,Sclemouuement perpétuel des chofes humaines font
efc!orrc chafqueiour. Siclr-ce,que(onteliamentfutdrefÏëauecvntres-grand foin;
&:dc~e!~né long-temps auantfa maladie. Caricdernier d'Auriî 1189. edantlur le
poinct de paner les Monts, pourl~guerre de
Cadille, il retira prome~cparcichtde
~s nllesMathcC'omtefIed~Arthaghac,& deFezenfac, & deGuillsImede Monca~-
!de,d'auon'pouFagt<Eabl'c,toutcequi lui plairoit ordonnerjtouchandë partage de
~sKrrë4~~Fsdeë~ôude!ales'Po~fansycontreuenirdn-e~ement, ni par inter-
posée pilonne, foncH'dpurd'Egli(e,oufeculiere. Ce Qu'elles promirencauec fer-
~r'e(ehce d~naud, & de Gaillard Ëue~qùes de Lafcar, ôc d'O loton, d'Ar"
ment-, en
naud dcBidofe luratde la Cour de Bearn, ëe de pluneurs autres pcrtbhnesau lieu
d'Ev(usprës~01br6n~ôu-'eu:oka~felaCommànderiedeS.Chdfht~cbëndantode
LU
Sain<ffcChrifMne;Dc(brtc que cette déclaration fait voir le dcnein qu'il auoit dés
lors de difpofer de fes biens parteftamenc; lequel il fit pendant fa maladie aucc des
précautionstelles, qu'il cn:imoitauoir pourueu a cou te forte d'euenemcns. Iclerc-
prefenterai en abrège, pour contenter la curiofitédu Lecteur, obmctant plufieurs
claufcs.quifbnftrop
cttcnducs en fupcrHuicéde paroles dans l'original.
H. Uchoificlelieudelafepulcuredefbncorpsenl'EgIncdes Frères Predicateurs
d'Ortés& veut que ton coeur foit porté en l'Egliic des Freres Mineurs de Morlas,
poureftrcmisôcdcpofcprésdel'auccl.qu'ildeuroicy
faire construire, (ousicnom
de
Sainc~ Michel. Ce qu'il veut ettre exécuté, en quel lieu qu'il meure deçà la mer;
fauf s'il dccedoit en Catalogue auquel cas il ordonne d'être enterré au Mo-
nan.crc des Saindcs Croix, à la charge neantmoins déporter le coeur en l'Eglite
des Cordeliers de Morlas. Que s'il décède Outremer, il délire que fon corps &:
fon coeur foient portés ëeenfeuclis aux plus prochaines Eglifes de l'Ordre des Pré-
dicateurs, & dcs Freres Mineurs.
III. Il lesueenfuitetroismillefbIsMorlans a la Fabrique de l'Eg~fe des Predi-
cateurs d'0rtés;veutquerony baftiffc vn autel fous le nom de SamcHeanl'Euan-
se!i(te,aucc tous les orncmcns necenaires, &: que l'on célèbre chafque iour, vne
Mené encétaucel.pourleremedede fon amc,deceHes de fes predecencurs, & de
tous les fideles treipaues chargele Prcfirc qui aura célébré de vifiter fon fepulchre,
accoun.umécs, ordonne a. titre
auec l'eau benin.e, ~y taire ~o~Mn, ou prières
d'aumome perpétuelle cent cinquante fols A~orlans.pourrcnrrctenementd'vnPre-
ftre, trente fols pour celebrer vn anniuerfairechaïque annéc,lc iour de fon decés, dix
fols pour vne lampe, le coucafhgné fur le péage & leude d'Ortés. Il fait vne fembla-
ble rbndacionenl'Esli~des Cordeliers de Morlas, ~amgnel'aumofhe furies cens
ôc c~f~f~dc la ville de Lembcyc, ~M-o ~ffr!. Lègue au Conucnt des Cprdeliers
du Mont de Marfan vingt fols Morlans, &c autant au Conuent des fillesde cette vil-
le, pour vn anniuerfaire, à prendre furle péage de la ville de Gauarret. Fonde vn
femblable anniucrk1ire en l'Egliie des Freres Predicateurs de Morlas,aprendre fur
les rentes d'Auoo.
I V. Fonde en l'Eglife Cathédrale de Lafcar vne Chapelcnie,&:prielePrefl:requi
chafque iour vne Meue pour ton am e, de tes prcdecef-
en fera pourueu, de celebrer
feurs,~ des fideles cre(pauës:luiordonne pour (on eniretenementt~o.fols Molans,
&~o. fols pour (on anniuer(aire,&:dixfblspour vne lampe,à prendre fur les rentes
de Monein. Faitvnefcmblable fondation d'vne Chapdcnie, en l'Eglife Cathedra-
le d'Oloron, de quarante fols pour vn ann:ueriaire, de dix ibis pour vne lampe,a
prendrefurlepeagcdeSauuccerre. Fonde en fa Chapelle du.chaft.eau d'Ortés,en
I'Egh(edeBeHQc,~cnlf'EglifedeCauarret,vncPrébende Chapelcniede
ou cent
cinquantefols'derente.dontiireferuet'miticunon, &: lacotaleprouiftona fbnheri-
ticr à la charge que le pourueu fera a~ucllemcnc Prcftrc, &: natifdes terres du Te-
ftateurj&:nond'ailleurs.
~,1 V. Legncal'AbbédeLuc,&: auxPrebendiersdcl'Abbaye~cinquantcfoIs~orr
lans, fur les rentes de Caftelbon~M:a l'Abbc~ Moines de Sauueladç, trente
fols Mor!an,s fur les rentes de Larbag, pour vn anniucr(air<l'Ho(pita)deLcipiau
pourl'entrctenement d'vnPrefIre cinquante io!s: & à l'Abbaye de laReoJecinq
fols
pour vnanniucrfaire, ëe pour la .farisractiondesdommages, a prendre !e tout
furjesrcntesdcfbnchaiteau.&c Beguahede Pau. A rEg~ic Cathédrale tIeTarbe
cinquaniEfols: &: àl'Abbayc du Mpnaflerc Sainci Lezcr vingt fols, fur les
rentes du
chafteau& ccrredeMontaner.pourvnanniuerfairc. AuMonafterede.S. PédeGe-
J~.
iM~es$o.ioI~(urdes rentes d'Aïlb. AuMon~er~~ ChanomcsdcS.I~nJe laCa-
t
péagede la ville de Gauaret. A i'Egliie Cathédralede Vaiaz, ~o.
fiella io. fois fur ledixiols
fols,d'vne part, & pour vne lampe, fur les reuenus du chafieaude Cafois fius.
Fonde enl'Egliiedes Saintes Croix en Catalogne, vne Chapelenie de 3 00. de
rente, monoye de Barcelone: &: vnc autre Chapclenie en ion chameau deCai~ec-~
uieil de Rofancs, dont la prouition apartiendraa fon iucceiteur en ladite terre; ab
charge que le pourueuibicPreitre,~natif de Cacalogne;aiïigne300. fois Barce-
lonoisde rente, iur le péage de Martorel. Fonde vnc autre Chapelenie de 300. fols
en I'EgliieCathédrale de Vie en Catalogne,à prendre fur les reuenus des fours qui
luiapartiennentcnlaCitedcVie. Voulant &: ordonnant que les Chapelains eita-
blis & fondés aux Cathédrales de Lafcar, d'Oloron, &:deVic foient pourueuspaf
l'Euefque, & le grand Archidiacre.
V I. Apres ces fondations,voulant fe deicharger du vceu du paffage d'Outremer

que fon héritier au Vicomté de


qu'il auoit fait en prenant la Croix il ordonne demeurer,~
Bearn,y enuoye cinq genidarmes de Bearn,pour y combatre toute vne
année, & qu'il baille à chafcunpourles frais,trois millefols Morlans; fans que ce le-
Pape, ni à
gac puiffe eftre commue en autre oeuure pie, parle par autre perfonne la
charge auui, que fi le Pape vouloit, ou pouuoit contraindre fon héritier, d'aller Ou~
tremer nonobstant ce legac, que les deniers aflignés pour les frais des genfdarmes
uleteAaccurraitleenl'accompli~ement du voeui Reuoquantd'ors Se dc~a ce legar,
Ibientprecomptes
voyage en personne.
VII. 11 leguequinzem[lleIblsMorIansàfesferuiteurs,di~tribuablespar les exe-
cuteurs du tcitament, & quinze mille en œuurespies, qu'il partage lui mefme;f~a-
uoir mille à l'Hofpital de Gauas; mille à l'Ho(pitalde Lefpiau; millea l'Hofpital
d'Aubertinimilleau Monaftere de Sauuelade:cinq cens aNoafriu~cinq cens à l'Hof-
pical deLuc; trois censal'Hofpicalde Mieifa~et deux cens à l'Hofpital de Catbiis;
millstbIsàl'HodpicaldeGierde l'Ordre des Templiers mille fols à la maison du
Mondieu en Brulhois. Mille fois pour marier des filles, & des venues delà ville d'Or-
tés autres mille pour le mariage de celles de Sauueterre, ge des enuirons cinq cens
fois pour celle de Merlans cinq cens pour celles de Monein cinq cens pour celles
d*0loron:cinq censpour celles deNauarrenx, de toute la R.M~j cinq censpour
Rlueregaue cinq cens pour Gauardan 2. oo. pour celles de Montde Marfan.Cinq
cens fols pour la Fabrique de l'Eglifedes Freres Mineurs de Morlans: trois cents fols
aux Freres Mineurs d'O loron~oo. aux Freres Preichcurs de Morlans cent ibis aux
Ladresde Bcarn:cent fois à l'Hoipical d'Orion vingt ibisa l'Hoipical de Sauueiade
presd'Orces:vingtiblsauxScEursdeS.Simon d'Orres: vingt fols à l'Hofpital d~
Lay: vingt fols à l'Hofpital de Poylas: vingt fols à l'Hoipital de Caubij vingt ibis à
l'Hoipital de Morlas:vingt ibis al'Hoipitalde Diufaboo vingt fols à l'Hoipital de
Lordenh:dixibis à l'Holpital de P~~M~o~f<<: vingt ibis à l'Hofpiral du Pont de la
Faderne:vingt ibis à l'Hofpitalde Capcornau:cent iolsa. l'Hofpitaldelà Sainte Tri-
nité d'O rces. Il veut que toutes ces ibmmes, I~auoir pour mille
millequinze ibis pour les ierui-
genfdarmes
teurs quinze mille pour les legats pies quinze les & trois
m ~Me pour la Fabriquades Prédicateursd'Orces, reuenans à quarance-icpcmille ibis
Moflans,ibiencpayées en cette forte;à fçauoir dix mille fols fur la terre de Gauardan~
quinze miHeiurlcslicuxdeSauueierre,dcSalies,de R~rM,c'eit à dire de laRiute-
reoup!amedeN&uartcnx,&:delaterred'Agarenx:treizcmillciurOrtes,R,iuercga-'
ue,Belloc,& la terre de Laruag:& dix miliciur la terre de Catalogue.
VIII. Apres la difpoGtion en œuures pics, il pailc à l'inititucion, & iubititution
deies quatre nlles. Premieremencil in~titu.ë Conitance ia fille aimée ionhéritière
vuiueriellc, en toute la Vicomté & terre de Bearn; lui iubiticuë fafeconde fille Mar-'
(Tuetitc, acelle-ci Mathe, <~ a-Matheia~Uc Guillelme. Secondement ilinHicuc Mar-
guerite ion hericierc du chafteau & terre de Montaner,auccfubUitution réciproque
dc~esaucrcscroisniles;
8~ veut qu'elle fe contentede cette infiitution pourtoute
parc,&: portion) qu'elle peut: prétendre fur fon bien. Troificfmemcnt il infiituë
Mathefa fille,heritieredesterres &: Vicomtés de Brulhois, ëedcGauardan, de la
villed'Eufe,&:dupaisEufan,auecfubftitucion en raueur de tes foEurs:ala charge
ncanfmoins, que Confiance jou'iue pendant fa vie du Vicomte de Gauardan, 6e en
face les Fruids fiens. Quairiefmemeni il inftituë Guillelme heritiere des terres de
Moncade, & dcCaïlciuieil de Rofanes, & de toutes les autres terres qu'il ponc-
de en Catalogue. Pour le regard des fubftitutions de Guillelme, il ne fuit pas l'or-
dre précèdent; mais il diitin~ue partage l'intercit des loeurs en cette forte; Car
Guillelme venanc à deccder fans entans, il lui lubftituë Confbnce fon aimée, en
la leicrneuriedc Moncade; & Mathe en la feigncurie de Cadetuicil. Et fubftifuë
derechef Marguerite à Confiance, en la feigneuric de Moncade & Mathe à
Marguerite. Comme auffi il fubdituë réciproquement Confiance, & après elle
Marguerite j à Mathe en lafei~neuriedeCaftecuieil. En outre il ordonne que Ma-
the quite &: delaiue, pendant la vieduccfiateur, à Confiance ton aimée, &: à tes
à
iuccencurs,coucela part qui lui peut apartenir au Vicomte de Marfan; faute de
ce, il la prme dors & défia de la part hereditaire qu'il lui a laiuee au delà de fa
Ic~inme, & de la fubttitution de Guillelme. Mais aum en cas qu'elle fe depar-
te, pendant la vieduteftaceur.defa prétention furMarfan,il la fubfiiluë aGuil-
Iciruc en toutes les terres de Catalogne tant de Moncade~ quedecaftetuieil~ &
d'autres i condition ncantmoins que Mâche venant à fucceder à Guillelme en
vertu delafubftitution~ ou ne tenant qu'à elle de recueillir cettefuccefhon, alors
& en ce cas. Confiance ëc Marguerite, reprendront le Vicomté de Gauardan;
fa.àsqueMathe ypuiue rien prétendre, ni raire aucune detra<3:ion de quarteTre-
bellianique; :Ie Vicomte Qc Brulhois lui demeurant <~ à fes hoirs, en pleine pro-
pnecc. Enfin il cloft ces fubfticutions, par celle qu'il fait en faueur de Didacus fon
Nepueu en cas que toutes fes filles decedaffentfansenfans. Ce Didacus cfi Diego
de Haro felgncur de Bifcaye, fils de Don Lopes Diego de Haro, & petitfils de
Confiance foeur de Gafion. Ordonne que chafcune de ics Hlles,foit contente de ce
qu'il lui a amgne pour fa portion hereditaire, fans pouuoir demander riendauan-
rage. Ordonne auili, que tous les biens qui lui apartiennentenl'lucdcMaiorque,
fbieht vendus pour payer fes dcbteSt.
IX. Il odroye à Arnaud de Denguin Cheualier,la iouïuance pedanifa vie/du cha-
Heau & deslieux d'Aubn, &: d'Igonauectous leurs reuenus.'A Afnu de Nauailles,
n-H-Ucf-b 1s MorlansdcpenHonannuclle.fur les renies de Sauueterre.A Raimond Ar-
naud Sei.gnehrdeDomin.vneautre penfion de cinq cens fols Merlans, fur les re-
ueliùsde MonraneBes. iVeuiquefes-debies de Bearn, de Brulhois, de Gauardan,
&de.Caca.lognc fbienc payés rcfpectiuement par fes héritiers; &. que ceux qui re-
fonc plainte de lui foient faiisFaifs par les exécuteurs de tontefiamcnr, à la con-
nbiïtancc de 'fa Cour de Beam. Ordonne que Confiance fa fille, ni Marguerite,
~u le Comtade Poix ton mari, ne puinenc prendre la poneflion delà terre de Bearn,
QU'ils~'ayehf'erfectiuementpayé aux creanciers cequirefte des vingt mille liures,
qu'ils auoiemrpromis de payerà la defcharge de Gadon; ne voulantqu'iispone-
dent auant l'exécution entière de fon tcftament, les lieux futuans,fcauoir le cha-
fteau & ville:d'.0rtës;de Sauueierre de Pau de Salies,les chafteaux ailles &:
Ueux de Larbag &: Rtueregaue L~M~ (~ R~~My/, &~ route laterre d'Aga-
ren~,quidcmeureroncaupouuoir des exécuteurs. Il raitpareillesderenfes~ Mathee
pouric Brulhois & Cauardar Guillelme pour les terres de Catalogue.
"X. 'Mnommeëceu:abli~cursdutcfiament~en. cequiregardcBeam,
Chrift,
Moncaner, Bmlhois, & ~auardan, les venerables Peres en les Euefques de
Lafcar, 8c d'Oîoron, î' -obe de Luc, & leurs fucccneurs, & fur tous Confiance fa
nHeaiJ5iée,R..imond~ Seigneurde Domijj'AfÏmdeNaaàilles,Arnaud de
laces, ArnaufdcD~'guinCheuahers~ tJoup Bergun dé Bourdeàux~ ou les furui-
uans d'encr'ex,&'nommcpour leurs Confeillers,lés Prieurs des Freres Prédicateurs
d'0rtcs~&: dMor!an~,les Gardieris des Frères Mineurs de Modans, &: d'Olotbn,
Guiliaumc J. de Salies, Geraudd'Etpoei de l'Ordre des Frères Mmeurs Pierre
Matlac, & OmpaingderOrdredes Prédicateurs: à la charge qu'en
cas d'abfence,
ou de diuerté d'auiS) ce qui fera ordonné par t'vn des Euefques,le Prieur des Prédi-
cateurs d'C'ces, le Gardien des Mineurs de Morlans, auecCoo~ance~ foie execu-
tcdcpôint'enpoin~
X I. IltpplieaufnieSerehiHtmePrince EdouardRoi d'Angleterre, de renirla
main à l'e~cucion entière de ton tcdamenc, ce de vouloir, fur la plaince&c requin-
tion des cscutcurs. faire requérir celte de fes filles qui fera contreduance~accquc
dans deux nots prccifcment, elle aità accomplir ce ccfiament,en cas de refus, il veut
& ordonmque le Roi prenneen fa main les terres legueesà la fille refufante, & les
retienne iut~u'à ce qu'elle ait obeï au contenu du teftamenc. Il prie auui les Sei-
gneurs de canailles, Andoins, Lafcun, Gerzereft, Coarrafa, Miuccns.,Se les au-
tres Barons,Cheualiers,&:fu)ets, & leur eîiioincc fous la roidu ferment &: de l'ho-
mage,qu'~Iuiont prefte, d'animer tes exécuteurs de raueur,deconfeil,Se ayde,
pour l'execttion du teitament: leur remet & quite tous les torts,,&:iniures qu'ils
pourroienc'uiauoirfaic,&lcurdemandalamefme chofe.
XII. Il Aablit pour Ces exécuteurs en Catalogne,les Euefques de Barcelone, &:
de Vie, Gilb:rcde Crofeilhes,Guillaume de Centeilles, Bérenger de Rofanis,& Be-
renger d'O ris; Pour Confeillers le Prieur des Predicateurs de Barcelone, le Gar-
dien des Frer:s Mineurs de Vie l'Abbedcs Saintes Croix &: le Prieur de Sainct
Genes.
XIII. Veut 8e ordonnequ'ArnauddeDcnguin)Ouceuxqu'ilcomme!:tragar-
dent le chaiteau & ville de Pau, &: de Morlans~laterre d'Ouau~c ~r~de Lem-
beye, & toute la terre du Vicuieilh; Arnaud de la~es, les cha~eaux~ villes,~ lieux
d'Oloron,d'Afpe,de Barétons, lechadeau de Nauarrenx,6e la R.iuiereouplainead-
iacente, R~rM~M ~<<~H~w, CaHedobon, & la terre de Garenx, le chameau & ville
de Moneinje<:hafieau8e lieu de Pardies~ lechafceaudeLagor,apres le decés d'Ar-
naud Guillaume de Mauleon,auquelilauoit donnéla iouïffance de ces deux der-
nierslieuxpendant fa vie; Loup Bergund de Bourdeauxjes chaft eaux/villes, odieux
d'Orcés,deLarbag,deRiUeregaue,iufqu'à ce que les debtes & legats ioienc payés.
Ilordonncauuiqu'AmudeNauaillesgarderales Vicomtés & terres de Bm!hois,&:
deGauatdan.iufqu'àcequelesdebtes& legats qui regardent ces terres, fbiencen-
îieremcntacquirées. A la charge que ces quatre Commiuaires rendent conte des
fruits, & reuenus à Conftance, aux Euefques, & aux Prieur & Gardien d'Ortés &
de Morlans furlefquds feront déduits les frais qu'ils auront fait moderémenc, tant
pour eux quepourics exécuteurs cefhmencaires.
X I V. Veut
que fa derniere difpofition forte à enecr,(oic par voye de teHament~
ou de codicil, dcroge à tous autres teftaments,& aux claufcs dérogatoirescontenuës
en iccux. Ordonne que tes nUcs iureront fur les fainc.is Euang~esd'en obfemerle
contenu. Les tefmoins font Fortaner de laces Prieur de Sainte ChrifUne, Arnaud
Garfia d'Araus Prieur des Predicateursd'Ortes, GuiLj~c dePoey~Prieurdes Pré-
dicateurs de Morlas, Geraud de Cafebone Archidiacre Laruag, Bernard de Sa-
bcncArchidiacredcSaubcUrc,Arnaud Guillaume Seig~~ d'Andoins~Fortaner
SeiencurdeLcC:un,GuiHaumcArnaudSeigneur de Mor~e ~Guil~ume Arnaud
dcMcritcnh,maiu:rcRamond'ArccsNotairedelaCourde~carn~Cailhard d'O-
reyteNotaire de $auueterre,& Brun de Bentayon Notaire pu)3k de Isville de Mor-
Jasj, qui rcccuc le cedamcnten la ville de Sauueterre, Etde pour plusyaneaueurancc,
Gafton ordonnaqu'il feroit feellé de fon feau, de celui ies.nUes, de cqx d'Arnaud

les tefmoins. d,
deMorlanc, c~ de Gailhard de Ladux Eue~ues de Lafcar & d'Olom, ëe de tous

X V. Ce bon Prince mourutlelendem.unde la reUe iaiii~c Marc l'uangcliRc,


quicIUei6.d'Aunh:90.Ibncorps[uc enterré en l'Eglife des Freres tedicateurs
d'O rces, Morlas, fuiuant qu~l l'auo ordonné.
& lecceur en celle des Cordeliers de
Il c0:oicrepretente au naturel en leçon dans le Conuent des Predicateurs 'Ortes,&:
cuiureau Conuentdes Cordeliers de Morlas maisla ruine de ces dcuxConuenis
Ctn
auenuë pcndant les troublesfurle fait de la Religion,nous a ofte lafadac~tion de
voirceUereprefentanonenrbnte.BertrandEliecercinecelle de Morlas :& Froiffart
ccIIcd'Ortes en ces termes: G~oM~oMff~~Mf~o?H~c~.x<<f/Mc~fcn~'f' enl'Eglie
des Freres A~MCKrj, (il veutdire, des Prédicateurs ) ~oa~/o/fMMf/~CMf~Orff~Il fut
Ff«M~~ fcw, Ondreflatbn
pMt/~nt Epifaphe,quimt ~Hffn ~f~« /ffoM ~f~o~cy M~er.
membres. C~rfM/oMgraueiur
XVI. fon tombcau~queO: auiour-
de l'Egliie )
d'hui couucrt des ruines ôc mâtures neantmoinsil a c~c congrue dans les
Ree-i~resdes Frères Predicateursde Bourdcaux,où font remarquéeslesFondations
dcsConuentsdelaProuinced'Aqunaine.,&: de Languedoc. IlcH: coiceuen vers
Léoninsqui riment du milieu a. la nn de chafque vers, fuiuancl'vfas~e~ l'élégance
du temps le premier vers ayante~ë imite fur l'Epitaphe du VeneraDieBede.

CoMM~f
TVc~~ <<C
~f/
~~M
G~OMM P~M~M
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0/
'P~M,
r.

~f~M &.trtfMy,~o/~cro Wr!~ arcens.


Da veniarn C~rt~cflos ~Mt~rM~f i
Et ~tr~~frcc~w, fc~~ ~K~M tecum.
G~f~M KOWfH ~~fMM fert ~tMr~K~ O~MCn
Af~f~ro/Wj~/ff/c!f ~ff r~~fM/M.
HISTOIRE
DE BEARN
LIVRE HVICTIESME
CHAPITRE I.
Sommaire.
~o~
jL~
/c~~j-
Foix ~~f des Comtes de C~r~~o~. Rfr~~r~~ ~ow"
L~of~cr<
~6~?~{~C<?w~r~
tes de e~ Vicomtes de Nar-
7/. Les
C~
I I I. ~M~ encore ~r
L~oc'~oMM~r~y ~owf~ du temps des Rois Goths.
~7~
Narbonne. IV. 'D~
nombrement des C~f la Prouince 7V<%r~/?o~ temps de l'Empire
Romain. JL~ r~~<?~<?~c~ ~w~j'~ ~o/j (7o~f. ~~p~
en Languedoc autant de ~o~
que de
~o/
C/
Le Comté de jRc~yo~
comprend les C~ ~'J5'<?., e~ Comte en la C
C~f~py~
auoir r~o~~ ~j'~y< ~Z/or~y yy/ ~o~
~/?~y~ <Cow~~Af~'<ow. ~7~r~
/c~?f~~e'<?/~o~r~c~C<?w~.
les

~c~r~co~M/M
c~' ~yc~~ entre les mains des
T~~ Narbonne, Befiers, 7V~?~~
~~co~~j~ non des Comtes. Elles ~~f~f~/c~
~Mj~ T)~rj~ Septimanie, ou 7~f~n~~<~ <7o~ ~Mo~f leurs '~y-
comtes en ces Cites.
EsComcesdeFoixfbncdefcendusdeIamanondes Comtes
de Carcanone de laquelle ie fuis oblige de rechercher l'origi-
ne, afin de faire voir la dignité, &; l'antiquitédela fbuche~ qui
a produit de finobles, & illustres rcieccons, que les Comtes
de Foix. Et dautant que le Comté de Carca~one eft aHis dans
la Prouince de Languedoc, ie me trouue engagé à donner
quelque lumière a l'ettablinementde fcsComccs, dont l'ori-
gine en: tellement enuelopée, que les anciens a<3:es de ce pa'is~
ne rcprcienteni:Que des Vicomtes de Narbonc, de celicrs~ de < r~ilmes, S~dAgde, <
x
qui a donné fujet au {leur Carel, qui a
ne faifant aucune mention des Comtes. Ce
remué auec vne diligence trcs-exaclre tous les Archifs de cette Prouincc,d'efcrireque
efloient la mefme chofe que lesComtes; & que ces termes efioient
ces Vicomtes
pris dans les vieux titres pour vne mefme dignité. Quoi qu'il ait verifiéen fon Hi-
floire des Comtes de Tolofe, comme i'ai faicT: aufli au troifiefme liure, qudefc Com-
tes pofTedoientvne qualité fuperieureauxVicomtes, qui n'eftbient que leurs Lieu-
Généraux. Il adioufte, que Charlemagne eftabîrîîantlésCômtés d'Aquitai-
tenans
ne, érigea lespomtés ou, Vicomtes de Languedoc. Mais comme i'ai reft^e cc|tc
opinion vultfâjre*touchânt la creation^des Comtés d'A 9W,.iine, qui fcmlïloic ap-
puyé!: fur l'auftiolké de|.ancicn* Hifj^riens, celle qui regarde les Comtés $|eLaff-
tûiedoc,qufn'a d'autre fondement^ue celui de lacomecture s' e'uanouit d'elle
mefme. r~ ic -•
I 1. Cela pourroit fuffire pour monftrér, que les proportions qui oni eftéauan-
cées fur cette matière, ne font pas fouftenables Mais la dignité de cette belle pro-
uince merite que l'on prenne vn peu de foin, pour lui rendre les Comtes:& péné-
trer dans la raifoapourlaquellelesCites de Narbonne,Bcfiers,& Nifmes eftoient
anciennement entre les mains des Vicomtes, & quelestiltres,& la dignité de Com-
te décès villes, fe font perdus aucc le temps. Car on ne peut douter, que pendant le
reo-nedesGoths,cetteprouince n'ait efté gouuernée par les Comtés qui eftoient
ordonnés en chafque Cité puis que l'ordre & la police de leur Eftat requeroit, que
danschafcunelly eut vn luge, fous le tiltre de Comte, qui rendift tutrice aux habitans
de la ville, & de tout le pais qui endépendoit. On void cét cftabliflement dans les
Formules de Cafïiodore, pour les Cités du Royaume d'Italie; & dans les Loixdes
VviUsoths~pourccllesduRoiaumedE(pagne,dont le païs de LanO'l1~dpc eftoit
iuftifienc
vne prouince. Il ya dansle Code de ces Loix,plufleurs textes qui auec tou-
te cuidcnce,qu'ily auoit vn Comte eftabli en chafque Cité, pour Tadminiflr? don
de la jufticc. Ce quifert de prcuucfort expreflc, que les Cités de Languedoc eftoient
gouuernées par vn Comte.
III. ae fi fon vouloit s'afcrmir au contrairè, il y a moyen de conuaincre les
incrédules,par l'autorité du Concile deNarbonne,queles Euefques de cette Pro-
uincctindrentran589.fousRecarede Roi d'Efracrne. Carils défend en c par le Ca-
défaire
non quatrième, aux Goths, & aux Romains aucun trauail le iourde Di-
manche, fous peine au contreuenant. s'il eft perfoane libre de payer fixfol&d'a-
mencieaucomtedelacité, & s'ileftfcrf,dc cent coups de foiiec. Par lecanon ix.il
cft défendu aux luifs de chanter en leurs enterremens fous peine de payer fix onces
d'oraucomtédelacitc.Lecanonxiv.defendderetenir,niconfultcrvndeuin, ou
forcicr dans fa maifon, fous peine d'eftre fufpendu de la communion de l'Eglife Se
&lorcicrs,
de payer fix onces d'or au comte dela cite: Et ordonne que ces deuins
de quelle condition qu'ils foient, feront foiietés publiquement, & vendus," &le
prix diftribué aux pauurcs.
I V. llnereftepourrefclairciflementdeccpoind:, quede rechercher lenoinbre
des cités de Languedoc, afin que de là on puiffe recueillircelui des comtés. En quoi
il faut confiderer le temps de l'Empire-, & celui des Rois Goths, qui ferendirent
maiftres de cette Prouince- Pour le premier, il y a de la diueriité dans les Notices des
Prouinces.-dautant que celle qui a efté publiée à la telle des Conciles des Gaules,nc
reprefentcquclaMétropole &c les cinq cites qui en dépendent, en cét ordre Nar-
bonne Métropole, Toloie Beziers, Nifmes Lodeue ôc Vzés. Neantmoins celle
qui a eftépubliéeau commencement des Annales de France, fur la foi des anciens
manufcncs,en adioufte deux aux précédentes, fçauoir A gde» & Magalcne; Pour
faire entoutlenombredeHuici: Cités. Cette Prouince receutvn notable change-
ment, par laconqucftede la ville de Tolole, &deIacitéd'Vzés>quefîtCl0uisfur
les G oths.Car pour en remplacer la perte, ils y en erigerent de nouuelles, fçaudir la
ville de Carcafîbnne & celles d'Elne, & de Colibre, dans le païs de RouJflïllon. On
iuftifie cette innouation par le Département des Prouinces d'Efpagne, publié par
Loaifa félon la foi des anciens manuferitsoù les Cités de cette Prouincefont repre-
lentées en cét ordre,Narbone Metropole,Colibre, Carcaffone, Befiers, Agde, Lo-
deuc,Magalone,Nifmcs,Elne.LeSynode deTolede,quifut tenu fous leRoi V vam-
bal'an 678. n'introduifit pas ce département côme l'on a prctendu, mais le confir-
ma.Carau Concile dctolede 111.qui auoit cité affcmbléauparauant,par le Roi Re-
carede l'année 589. on voit les fouferiptions des Euefques de ces Neuf Cités delà
Prouince Narbonoife, à fçauoir de Migetius Métropolitain de Narbone, Sedatus
Euefque de Bcfiers, Iean d'Elne, Sergius de Carcaflbnne, Pierre de Colibre,Higri~
dius ou Tigridius d'Agde Agrippinus de Lodeue, Gencfius Archidiacre del'Eglife
de Magalonc, Procureur de BoëriusfonEuefqUe3Valerian Archidiacredel'Eghfe
de Nifrncs, Procureur de fon Euefque Pelagius. Apres la feparation de ce Concile
National ces Euefques excepté celui d'Elne, & de Colibre tindrent le Concile Pro-
uincialdeNarbonneallégué ci-deffus, pour le reftabliffement de ladifciplineEc-
clefîartique.
V. Lenombre des Cités ayant efté bien eftabli, ondoiteonelurre qu'il y auoir
autant de Comtés dans le Languedoc: fçauoir à Narbonne, Carcaffonne, Befiers,
Nifmes Agde, Magalone Lodeue; & encor aux Cités d'Elne & de Colibrc Ces
deux dernièresont efté comprifes fous le nom de Comté de Rouffillon qui a pris la
dignité Comtale de celle des Cités, & fon nom particulier de l'ancienne ville de
Rufcino,Sc d'vn fort chafteau que les Rois de France y auoient fait baftir contre les
Sarafms dontil eft fait mention fous le nom de Rofciliona, dans les letres de l'immu-
nitéaccordée aux Efpagnols réfugiés en France, par l'Empereur Louis le Debon-
naire.Chés Grégoire deTours on rencontre Gomcracharius Comte d'Agde; qui
fut puni de mort foudaine, pour auoir enuahi lebien del'Eglife ,contreles reraon-
ftrances del'Euefque Léon. Iulian deToledefait mention d'AldericComtcde Nif
mes
ce crime, après auoir dompté les rebelles auec vne
armée.
quifutl'auteurdelareuoltedecepaïs contre le Roi Vvamba, lequel vangea
puiffinte
V I. Les Sarrafms occuperent ce païs fur les Goths pendant vingt années, & en
furent chatfés par les armes vidtorieufcs de Charles Martel,Duc des François.Celui-
ci ordonna fans doute pour legouuerncmcnt de la Prouince, des Comtes dans les
Cités fuiuantl'vfage de la France, & celui des Goths qui auoit eftépratiqué en ces
quartiers. Ces Comtes font nommez parEginhardJesG^fôwdelaSeptimanie,
fuiuant la phrafe ordinaire de cet auteur. L'on trouue lenomdequelqu'vnde ces
Comtes dans les anciens ades comme dans le Concile tenu à Narbonne l'an 7 8 S
on lit qu'Amicus y aflifta en qualité de Comte de Maguelone, qui cft oit l'vne des
cités dela Gothic.Pourlc regard des autres cités,l'on peutiuilifier queleur terricoi-
re portoit le tiltre de comté.car dans le mefme concile, onadiugeaàl'Arch euefque
de Narbonne, le pais de Razes'pour eftre des apanenances de ion Diocefe, & dans
les bornes du Comté de Narbonne.Cette diftribution en comtés paît encor eftre re-
cueillie des letres de Louis le D ebonnaire de l'an 815. en faueurdes Efpagnols quis'e-
ftoient retirés du pouuoir des Sarafins, pour refider en France. Car il ordonne, que
dans chafque cite de leur refidence, il y ait trois exemplairesdu pnuilege qu'il leur
accordedontl'vn foit deuers l'Eucfquê de la cité l'autre en rre les mains du comte,
& le troifiefme au pouuoir des Elpagnoliinicrcflcs. Oren lafeconde letre,qu'ilfic
expédier apreslcur retraite enrannée fuiuante816.il ordonne, queces letres foientt
gardées, à Narbonne, carcaflbnne Rouflîllon Ampurias, Barcelone Gerone, &
Befiers, qui efloient autant de comtés. cette preuue ièra plus efclaircie,fl l'on y
ioinâ: les letres de Charles le Chauue de l'an 844. qui font mention des EipagnoLs
refidans au Comté de Befiers. Ce Comté cft aufli nommé, dans les letres du Roi
Louis d'Outremer, & du Roi Lotaire. Et dans celles de Charles le Simple, de l'an
Roi confirme à l'Archeuefquc de Narbone Arnufte quelques biens qui
905.ee
eftoicntaflisaiixCowrw de Narbone, & de Nifmes. Pour le comté de Narbone en
particulier, il y a vneletrc de Charles lcChauue,de l'an 844. qui confirmer l*Ar-
chetiefque Berarius ,1c Don que le Roi Pépin auoit fait à fon Eglife de la moitiéde
la citéauec fes toursi& de la moitié des droits d'entrée & d'iffuë fur lesdenrées, &
fur les vaitfcaux & les Salins, que le Comte dela cité a couftume de leuer. Ce priui-
lege faict voir, qu'il y auoit eu comte à Narbone, depuis le temps de Pepin,iufqu'au
connoiflance d'vne partie des droits, dont il
temps de Charles le Chauue, & donne
jouïiîbit. Le Roi Odo confirmaà l'Eglife cette oftroil'an 888. & donna en termes
expresàl'ArcheuefqueTheodard,lamoitié des droits qucle Comte deNarbonne,
dans l'eftenduë du comté.
ou fon commiflaire recouuroicnt
V I I. De forte qu'il ne peut eftrc contredit, que cette
Prouincc n'ait efte' dépar-
tic en Comtés fous les Rois Goths & que cette distribution n'ait cfté continuée par
les Rois de France. Maisileftaflezmalaiféde représenterl'eftat de fon gouuerne-
ment,& de pénétrer dans la raifon, pour laquelle on void dans les vieux filtres, en-
tre les mains des Vicomtes, les cités de Narbone, de Befiers, Nifmes,Agde, & Lo-
deuc.Neantmoins fi l'onexaminede prés cet affaire, on verra que Louis lcDebo-
nairc confiderant, que la Prouincede Languedocfaifoit frontière du coite de Nar-
bone auecl'Efpagne, que les Mores occupoient,& par mer auecrAfrique,eftablit
en cette ville vn Duc, Marquis ou Comte, qui
euft l'intendance, & le gouuerne-
ment général du pais, & legouuerncment particulier de quelques Cités; afin d'eftre
en cftat de repouffcr auecdcs forces conuenables, les irruptions
des Sarafinsou bien
fouftenir les Comtes de Gerone, d'Ampurias & de Barcelone, s'ils eltoient prefles
par les ennemis.Ce GouuerncurGeneral eftoit qualifié Duc de Septimanic, comme
fon voit chés l',A uteur de la vie de Louis & porta en fuite le tikrede Marquis de
^othic.Il ponedoit les Comtés de Narbone, Befiers, Nifmes, Agde, & Lodeue;&
auoit fous foi des Vicomtes, qui eftoient fes Licutenans Généraux dans l'eftenduë
du territoire de ces villes. Les Marquis de G othieayansefté ruinés, les Comtes de
Tolofe profiterent du debris;& les Vicomtes des cités fepreualans du dcfordre du
temps,qui ?uoit rendu tous les fiefs héréditaires, fefirent maiftres de l'autorité, &
des reuenus des comtes. Et neantmoins ils n'entreprirent point dechanger leur
qualité de V icomtes; l'humeur de ce vieux temps eftant auffi éloignéed'inclination
qued'années, delà vanité de noftrefiecle, qui fe plaift à rehaulfer par les graces des
.Rois les tiltres des dignités pour auoir plus de pretexte d'en confumerles reuenus.
nant à la ville de Carcaflbne ellefut poifedée par fes comtes particuliers, qui con-
femerent la dignité Comtale; comme fit aufli la ville de Maguelone,fous le nom de
comté de Suftantion,& de Melgueil; & celle d'Elne fous le tiltrc de Comte de Rouf-
fillon, doat l'Euefchéa cité traniporté depuis en la ville de Perpignan.
I. Cutel folidos fcx,
l.des Mémoires de Languedoc.Et au l.i.dts fi feruus, centum flagella fufeipiar. Can.
Comtesde Telofech. J.
i. 9. inférant Comiti Ciuitatis vncias fex.Can. 14.SE
II. Calîîodorusl. 7. exhiber formulas Commua qui viti ac mulieres diuinatorcs, quos dicunt efle
Gochoruiti. Cornes Cuuranslib.ii.legum'Wifigoth. Caragios arque forticularios in cuiufcunque domo
T .1.I.11 14.&18.I.3.T.4.I.17. Gothi, Romani, Syri, Grxci, vel ludaifiierint m-
III. Can.4.fiini_enmiseft,<kcComiti Ciuitutis «enti sut quis aufus futrii ainodoin coiura vana
carmina interrogare, & non publiée hoc voluerit Tolct.in Hift.ambqc regis editus à Duche(nio:Hu<»
annunciare, prohoc quod prxfumpfit, nonfolum iusemmeapue tyrannidislldencumfamafuicrimi-
futpendatur ab Ecclcha, fed etiam fex auri vncias nis refctcqui Nemaufenfis vrbis curam fub Comi.
ComitiCiuiutis inferat. tali prœfidio agens.
I V. Notitu Prouinciarum Galliœ edita à Du- V 1. Eginhardusin Annal. ad an^Sp.Saraccni Se-
chefnio Metropolis Ciuitas Narbonenfium, Ciui- ptimaniamingreflî.prselioq1, cum tttitu limitis Cufio-
tas Tolofatium,C.Beterenfium,C.Agathenfium,C. ^^«ïconferto.Concil.Narbon. habitumanno 788.
Nemaufenfium C. Magalonenfium,C. Luâcuen- apad Catellumin Ep.Narbon.In parrochia Narbo-
fiumCaftrum Vceticenlc.Codex Ms.Hifpal.prola- nenfi qrfarndiu votibulum foutntttdmCottJtratwte-
tus à Loaifa in Nous ad ConcjliumLucenfe:Prouin- tinet. Pnuilegium Ludouici editumàPithœo,&àà
cuGallts. Narbona Metropolis. Caucoliberi.Car- Duchefnio.CarolusCaluusinluerisan.844.editisà
à
caflbna, Birerris, Agata, Luteba, Magalona, Nemis Catello \.$.des Mem.de L«»^.Hi(pani(» Comttatu Bi-
Encmafo, Elna. Nemtt Encmajo eft varia Uttto tiuf- /m*»/7confi£tentes.Idem Cat.tctctt 1. y. Literas Lu-
dem Ciuttatis legendum tame» Nemaufo. douici, Lotarij,& CaiuliSunphcis.ApudCatcl.l.
V. Greg. Tur. 1. i.de Glor.Martyr.c.7o.Iulianus9 j. dts Mem.de Latig.

CHAPITRE II
Sommaire.
Diftiniïion entre le pais de Tolofe, & la Septimanie. Gaule Gothique,
oh Gothie. Languedoc,ou langue de Oc. I I. G othieou Septimanie
diftmguée de Tolojê du temps de Cbarlemagne. II J. Bernard premier
Duc de Septimanie jfes emplois > fis difgrace*3& famort. IV. Ber-
nard nefiott point Comte de Tolofi> mau Beranger. L'auteur de la vie
de Louis expliqué & corrige' fîtr le nom du père de Beranger. V. On ne
peut iujtijïer qu 'tlj ait eu Ducde Septimanie,t auant Bernard. GuillaU"
mefonpere ejioit Comte de Narbone. Faute de ceux quile placent à la
tejte des Vicomtes de Narbone. Ce Guillaume rieftpas le mefme auec
Guillaume Comte de T'olojefuccejfeur de Chorfon. V I. Guillaume fis
de Bernard Duc de Septimanie apres le decés de fin pere. Se ligue auec les
S arafmsjfurprend Barcelone. F ridelo Comte de Tolofè^ ligué auec Guil-
laume. Siege de la ville par Charles le Chauue,qui continua Fridelo en
ce Comté. VIL Correction des mots in amne jquifint aux letres du
T{pi expédiées pendant ce fiege. VIII. Humfndus Àdarquis de Cjo-
thie. IX. Bernard Marquis de G 'othie ligué contre Charles leChau°>
ue,3 & ruiné parle I^oi Louis le Begue. Ses dignités partagées. Guillau-
me Duc d' u4quit aine Fondateur de Clugnipojfede la Gothie. X. Er-
mengaud Prince de Cj othie & Comte de Narbone. flajfocie fin fils 'Kat-
mondacette Trincipauté. fl eft vérifié que cBsaimondeJlfin fils. Ce Rai"
mond doit efire distingue 'd'vn autre Raimond Comte d 'Albi3Jils d'vn au-
tre Ermengaud Comte d' Albi. XI. Ponce Comte de Tolofifuccede au
Marquifat de Gothie. X IL Jlefioit parent d' Ermengaud. XIII. Rai-
mond Comte de cTolofi3Prince de Goihie. Ilejj?oufe Berte> Nièce de Hu-
de XI V. La maifin de Tolofe déchoit des droitts du
gues 'Roi d'Italie.
Marquifat
Gothie3quieft <vfurpépar les Vicomtes de Narbonne3&
autres. X V. î^aimond de S. Gilles reunit ces droicls au Comté de ÎTo-

Be&iers.
lofiffim le filtre de Duché de Ist arbone9qui comprenait les homages des
Vicomtes de Narbone3 Be fiers y Ni/mes3 & oAgde. XV L Les an-
ciens Vicomtes de ces villes,,reconnoijfoient <vn Comte,,^erifé par celui
de
E qucie viens de propofer en termes généraux, touchant les Ducs
du Languedoc, fera plus facilement entendu, (i l'on diftingue
deTolofe,foi-
çneufement parmi les auteurs du moyen aage, le païs de
rcluidelaSeptirnaniejCardepuislaconquefte de laville deTolofe,
que ht Clouis fur les Vvifigoths,e!leacrtéincorporccàlaprouinced'Aquitaine, &

ccnfëc du nombre de fes Cités: Iufques là qu'elle fut diftraiéte de la Métropole de


Narbone Se foumife à celle de Bourges pour l'ordination de fon Euefque, n'ayant
aflifté depuis aux Synodes d'Efpagne, auec les autres Euefques de Languedoc, mais
bien a ceux de France: comme fit Magnulfe Euefque de Tolofe au Synode de Maf-
con ii. parle Député qu'il y cnuoya. D'où vient qu'Aribert partagé de l'Aquitaine
par ion frere Da~obert, eda 6lit fon nege à ToIoie;Ec qu'Eudo Duc d'Aquitaine
eftoit en cette qualité maiftre de cette ville, & la defendit contre les Sarafins, qui
poffedoicntlc LanguedocXe païs eft nommé Se^n>»;mie dans Sidonius, & Grégoi-
re de Tours, à cautè des compagnies de la feptiefme légion que les Romains te-
noient en garnison dans la ville de Bcfîcrs, pour laffeurancede laprouincc. Les
Goths l'ayants retenue, elle fut nommée, Gaule Gotthique, ou Gothie dans Ifidore
deSeuille en fa Chronique.Ccs deux noms de Septimanie,& de Gothie lui ont efte
continués indiferemment dans Fredegarius, Eginhart, & les Annales du moyenv
temps Er enfin elle a pris celui de Languedoc, ou langue de O c. Cette dénomination
il
eltprouenuëjdece que les Rois distribuèrent dans leurs Ordonnances, y a trois
cens cinquante ans, le Royaume de France en deux langues, fçauoir langue d'Oui,
& langue d'Oc: Le pais de la prouince Narbonoifc ayant efté pour lors eflabli le
Chefde la langued'Oc; «Scie ParlementordonnéenlavillcdeTolofe,pour les peu-
ples du Roiaume, quiauoient l'idiome femblable. Cette diftindion de Prouinces
par différence de langues citant venue de la conquefte que fircntles François fous le
Comte de Montfort contre les Seigneurs qui fauorifoient les hérétiques Albi-
geois. Car comme toutes ces terres n'citoient pascomprifesfouslenom d'vn feul
Duché, comme eftoit la Guicnnc, mais eftoient départies en Euefchés, Comtés, &
Vicomtesdifférents, les François quivenoient pour y faire la guerre,,nommoient
toutes ces contrées, le païs de Langue d'Oc. Oiipeut iuftifier cette coniecture par
les termes de la letre d'Amaulri fils de Simon de Montfort; laquelle il fit expédier en
faueur de la ville d'Agen l'an i 12. 1. où il ordonne que les Ufficiers qu'il enuoyera en
la ville, y foient receus encore qu'ils ne foient pas de cette languc, Etiam eosqui non
funt de Lingua ifid, c'eft à dire les François qui n' eftoient pas delà Langue du pais.
Dans les ordonnances de Simon Comte de Montfort, ils fontdiftingues in Barones
Franc ijgonas & indigehas. Or la coniedtureeft d'autant plus vrai-lemblable, que le
nom de Languedoc, qui eft enoncédans les a<5r.es Latins par Lingua occitdna ne s'y
trouue point, auant la conquefte de Simon de Montfort, mais depuis feulement.
1 1. Orla Gothie ,ou Septimanie efloit diftinguée de l'Aquitaine du tempsde
Charlemagne ainfi que l'on peut reconnoiflrepar le partage qu'il fit entre fes
Enfans, lors qu'il donne à Louis la Septimaniequ Gothie, & à Charlcsl'Aquitai..

:a
ne, & la Gafcogne.Onreconnoift plus parnculierementeettediftin£tion?<parle de-
nombrement des Monafteres arreftéau Concile d'Aix,fous Louis leDcbonnaire
l'an S 17. Car les Abbayes dei'Aquitaineyfontfpeafiécs, en fuite celles de la'Gafco-
gneEt en tiltre feparé celles du païs de Tolofe, In pago Tolofano. D e toutes lèfquel-
îcs font encorèsdiftinguéespar qui font cr) ha Septi-
vn tiltre particulier,les Abbayes
manie. LToùnous deuons retirer cette inftrucl:ion que de ne méfier pas la Septima-

feparces.
nie^ueclepaïsdeTolofe, en l'interprétation des auteurs qui efcriuoient lorsque
ces pieces eftoient
I ï I. Bernard eft le premier, quifc prefente fous lenom de DucdeSeptimanie,dans
l'ancien Auteurde la vie de Louis,& chés Nithard Celui-ci tefmoignant,que l'Em-
pereur Louis retint pour fon Chambellan Bernard Dut de la Septimanie & lui com-
mit la garde de Charles fon ieune fils & le gouuernement de fon Empire Tan 819.
Et l'autre affeurant,qu'en l'Aifembléetenuè àStramiacaupaïsdcLionoiSjle Gou-
uernement delà Septimanie fut conferué à Bernard l'an 836. Les Seigncursdccctte
Prouince portèrent leurs plaintes à Louis, & lui demandèrent fa protection contre
les gens du Duc, qui s' cl11paroi~nt du bien des Eglifcs, &des particuliers à difcre-
tion & le fupplicrentd'eftreconferués en l'vfagedeleur ancienne loi,^Mifce kgis}c[ui
eftoit fans doute le Code des Loix Vvifigotthiques.B ernard eftoit d'ailleurs Comte
de Barcelone; & poffedantauec ces gouucrnemensd'importance, les bonnes gra-
ces de fon maiftre, en qualité' de premilr Min iftre de fes affaires, attirafurfoi la ja-
loufic des Enfans de Louis, & fut foubçonnéd'auoir tropdepriuauté auecl'Impe-
ratrice Iudith. Ce quiferuit de prétexte à la violence, que Lothaire commit contre
l'Empereur Louis [on pere, laquelle contraignit le Duc Bernardà s'éloigner de la
Cour. Apres le decés de Louis, il encourut la difgrace de Charles le Chauue ,pourcé
qu'il fauorifli le parti du ieune Pepin; & enfin demeura neutre enire les Princes, lors
de la fanglante bataille de Fontenai l'an 841. Cequi fut caufe que Pepin Roi d'Aqui-
taine, fit entreprendre furlaperfonnede Bernard, quoique iànsettedb & quede-
puis Charles le fit tuerpar furpnfc l'an 844 .comme eferkient Nithard & les autres
Autheurs du temps.
I V. Auant que depaffer outre, il eftneceffaire d'efclaircir la difficulté, qu'à fait
naiftre l'opinion du fieurCatcl j qnipenfe que ce Bernard eftoit comte deTolofe.
Mais ie ne puis embraffer cet auis; car outre qu'il ne s'accommode pas auecl'obfer-
uation quei'aipropoféc, de la diftincHondu païs de Tolofe, & de celui de Septima-
nie.-Ilyavneptcuuetres-cuidentedu contraire, qui cftprife de la fuite des comtes
deTolofe: dautant qu'à Chorfon,quifutle premier eftablipar Chariemagne/uc-
ceda Guillaume, &àcelui-ci Beranger.Eginhardfait mention delm en fes Annales,
fous l'année 8 19. Il mourut fan 83 6. fur le point que leRoideuoit iugerladifpute,
qui eftoit furueriùë entre lui, & le Duc Bernard, touchant1 adminiftration de la Sc-
ptimanie,lesvolontés des habitansdu païs eftanspartage'esentrecesdeuxSeigneursi
Puis donc que Beranger fut comte deTolofcdepuis l'an 81 p.iulqu'a. que Ber-
nardefloitDuc deSeptimanie dés l'an 8i9-ilàpert, que l'vnedignité' n'eftoitpas
confufeauec l'autre. Et lors que l'Auteur de la vie de Louis affeure, que par ledeces
de Beranger, l'autorité de la Septimanie demeura toute entiereà Bernard il figni-
fie, non pas qu'il deuint comte de Tolofe, qui edoit vne piece independante de la
Septimanie mais qu'il refta fans competiteur dans cette Prouince le parti des
Goths ou Languedociens qui fauorifoient Beranger., eftant difltïpéparfon decés.
Ce comte Berangcr eft appellé fils du Comte Huronic. Mais il faut corriger le texte,
&lire en cette {onc,H.TuroniriquondamComitisfilw,ccïi à dire fils de H. ou Hu-
gues ci-deuant Comte de Tours ;quiauoiteftévn notable perfonnage,& employé
Charlemagne en l'Ambaffade Nicephore Empereur dcCo'nftantinople
par vers
l'an811. comme tefmoigneEginhard.
V. On pourroit Soupçonner, que la Septimanie auoit eftépoffedéeàtiltre de
Duché, auantla promotion de Bernard, quoi que l'on ne puiffepas le iuftifier par
des preuues exactes. Car l'Auteur de la vie de Guillaume Fondateur du monaftere
Saint Guillaumc le dcfert, au diocefe de Lodeue, obferue qu'il fut cftabli par Char-
lemagne, Duc en Aquitaine, Proucnce, & Languedoc, pour s'oppofer aux Sara-
mis, ôc qu'âpres plufieurs beaux exploits il embraffj la vie monaftique l'an S 06. ôc
fonda ce monaftere, que les anciennes Chartes nomment Gellonenfe; Maiscommsi3
cet auteur n'cft pas beaucoup ancien, l'on ne peur faire grand eft at de fon tefrroi-
gnage.Ce qu'il y a de plus certain, doit eftre tiré de l'^ûe de la Donation, que fit
Louisle D ebonaire enfaueur de ce Conuent Tan 8 o 8 .à la prierede Guillaume. Car
il eft énonce, qu'il auoit cftéCcwm? en la Cour de Charles Augufte fonpcrc:Et les
Romans du Charroide Nifmes, & des Ducs de Normandie, le qualifient toufiours
Co mte, ou Marquis de Narbone jaufli bien qu'ils donnent à fon pere Aimeri, la
qualité de Comte. De forte que l'on n'a pas eu bonne grâce de placer Guillaume, &
ion
pere Aimerijà la tefle des Vicomtes de Narbone,puisqu'ils en eftoient les Com-
tes fans que l'on puiffe neantmoinsaffeurer fi en ce temps, la qualité de Comte de
Narboneeftoitvnieaucc celle de Duc de Septimanie, comme elle a efte'depuis. Ce
Guillaume eft le fuieâ: des anciens Romans du Coneftable G uillaume au court nés,
d'où l'on tire l'origine de la maifon d'Orenge, & des Cornets qui font en leurs ar-
mes.ll eftoit père de Bernard Duc de Septimanie, commele fieur Catel a iuftifié fort
exactement; quifeperfuadeaufTi que ce Comte Guillaumeeft le mefme auec Guil-
laume Comte de Tolofe lucceffeurde Chorfon. Ce que la police du temps ne peut
fouffrir, qui auoit feparéles Prouinces d'Aquitaine,& de Septimanie; & partant on
neut pas commis à vne mcfme perfonne, deux Comtés de dçux Cités, qui eftoient
affifes en diuerfes Prouinces. Outre que l'Auteur, quifait mention de Guillaume
Comte de Tolofe, ne lui donne que ce Gouuernemcnt (cul: De manière que c'eft
vn e con icâure fans fondement de lui bailler conioinûement celui de Narbone.
V I. Guillaume,fils du Duc Bernard,& de fafemme Duodene^fFenfédumeurtre

commis en laperfonnedefon père, retint le Duché ou Gouuernemcnt de la Septi-


manie;& enfin pour s'y maintenir plus puifsàmentle fit rebeller contre le Roi Char-
les le Chauue, appellant à fon fccours Abderrachman Roi des Arabes Efpagnols,
comme efcrit Eulogiusde Cordouë,enfon Epiftrc adrefTéeàVvilefinde Euefque de
Pampelonel'an 851. Il auoit deux années auparauantfurpris Barcelone, & chafleAl-
deran Gouuerncurdelaville,& de toute cette frontière d'Efpagne, félon le telmoi-
gnage de la ChroniquedeFontanel.L'émeu te de cette Prouince porta le Roi Char-
fes le Chauue}à
mètre le ficge deuant Tolofe, delaquelle Fredelo efloit Comte; qui
eftoit vrai-femblablement ligué auec le Duc Guillaume.Auni-toft que le Roifcpre-
fenta deuant la place auec fon armée,lc C omte la lui rendit en tre fes mains, & merita
par cetce fbumimon.d'eitre continué au gouuernement,ouCôté de la ville, moyen-
nant le ferment de fidelité qu'il prefta.Nous fommes redcuables de cette narration à
la Chronique de Fontaneliquinousaprenddeux poinas fort confidcrables. L'vn
eft, queleComté deTolofe eftoit tenu par vne autre perfonne, quelegouuerne-
ment dela Septimanie. Le fecond,que Fredelo eftoit en ce temps Comte deTolofe.
fleur il cft nommé dans les anciens a des Duc, & Marquis, ainfi qu'à re-
C'cft pourquoi
marque le Catel: qui profeffe pourtant qu'il n'a peu defcouurir de quel pais il
eftoit Comte. Ce qu'il n'eut pas ignoré, fi cette Chronique eut efté publiée & n'eut
pas confondu ce Guillaume Duc de Septimanie, auec vn autre Guillaume, qui eftoit
Comte de Tolofe auant Fredclo.
V I I. II ne faut pas obmetre
en paffant que pendant ce voyage Charles le
Chauue accorda vn priuilege aux Goths, qui eft rapporte par Diago en fon hi-
ftoire des Comtes de Barcelone fous fa date qu'il reprefente
en ces termes In
monajlerio Sanfti Saturnini propeTolofan in
amne féliciter que cet efcriuain tourne par
ces mors Efpagnols En la ribera del rio. Le fieur Catel qui voyoit que l'Eglife
SainctSerninn'eftpas proche de la riuiere de Garonne, accorde qu'il neprut deui-
nerà quelfens ces paroles, inamne,ont eftémifesau date de cè priuilege. le
pen-
fe qu'elles ont occupé cette place, par Teireur du Copifte, qui n'a feeu
interpréter
rabbreuiation, qui eftoit employée ordinairement date des letres de Charles,
au
pour exprimercesmots, in Dei nomine, auxquels il a fubftitué in amne. De fai& on
voit deux letres de ce Roi, produitesen l'Hiftoiredes Comtes dcTolofe, où le date
eft conceuen ces termes In monajierio S.SaturniniJnDeinominefeliciter.
VIII. Apres Guillaume on rencontre enuiron l'an 8 58. Humfridus Marquis de
Gothie., dans lesa&esdelaTranflacion des reliques de George & Aurelius,com-
pofes par Aimoin.
IX. Bernard Marquis de Gothievienten fuite de Humfred. Il eftoit liguéauec
les Grandsdu Royaume contre Charles le Chauue, fur la fin de fon regne; De for-
te quele Roi Louis le Begue le priuadefesdignitésl'an 879. & arma contre lui,
pourlechaftier, commel'onaprend du Continuateur d'Aimoin. CcRoi partagea
la dépouille de Bernard, & en donna la meilleure partie à Bernard Comte d'Auuer-
gne & de Bourges: lequel la tranfporta à fon fils Guillaume leDeuot, Comte de
Poi£tiers,& Ducd'Aquitaine, Fondateur du monaftere de Clugni. C'eft pourquoi
loannesltalus eferit de lui, en la vie de Sainci: O don, que ce Prince pofTedoit la Gotbie,
& l'Aquitaine.
X. Apres Guillaume Duc d'Aquitaine ,Ermengaud futinueftidu Marquifatde
Gothie; lequel auocia fon fils Raimond.,à l'exercicede cette dignité.0 n tire de leur
perfonne vne preuuefortilluftre, quele comté de Narbonne eftoit annexé au Du-
ché de Gothie. Dautant que Agio Archeucfquede Narbone, en fa letredeTan 915.
nommé Ermengaud & Raimond ,fcs Comtes; & Flodo^rd en fa Chronique, leur
donnela qualité de Princes de Gothie. Car il efcrit que Raimond, & Ermengaud
Princes de G ochie firent homage au Roi Raoul,l'an 9z3.Flodoard place Raimond
auant Ermengaud; mais l'Archeuefque Agio, qui les connoiffoit mieux, comme
eftans fes Comtes; met Ermengaud le premier en l'ordre del'efcrimre. Cequin'a
pas efté fait fans fuieâr,dautant que le Prince Ermengaud eftoit pere de Raimond.
Ce que l'on peut iuftifier par vn Ade d'efehange,faitl'an cinquiémedu Roi Raoul,
entre l'Abbé de Vabres en Rouergue, & Ermengaud Prince magnifique, & l'Abbé
Regimondyô»//y, ainfi qu'il eft exprime dans cet a&e, qui eft daté Régnant le Roi
Raoul,& le, Prince Ermengaud. Ce Raimond mena vn puiflànt fecours à Guillaume
D uc d'A quitaine contre les Normans, lors de leur grande defaite arriuée l'an 9 1 3
Or il faut prendre garde de ne confondre pas Raimond, auec celui qui prefidoitau
iugement qui fut rendu dans la ville d'Albi, fous le regne de Louis, apres le decés de
r£wocre«rCi!?4r/«,commeileftportédanslevieuxacl;e. Car la qualité d'Empereur
donnée à Charles,témoignequ'il eft parlé de Charles le Chauue, & de fon fils Louis
IeBegue;(cequiferapporteàran877.)Et non pas de Charles le Simple ,& de fon
fils Louis d'Outremer, comme veut lefieurCatel, pour l'accommoder à l'année.
Et partant ce Raimond efl~oit Comte d'Albi, & pouuoit eflre fils ou Hjcceueur
92.9.
d'vn autre Ermengaud Comte d'Albi, qui viuoitl'an 8 64. mentionné par Aimoin,
aux A6lesdelaTranflation des reliques de Sain Comtes£t. Vincent. La maifon des Comtes
d'Albi fondit bien-toft apres, dans celles des aeTolofe.
X I. Ces deux Princes eftans decedés, Ponce furnommé RaimondComtede
Tolofe prit poïTeffion du Marquifatde Gothie. le tire lapreuue de cette fucceflion,
des Ailes qui font produits par le fieur Catel, encore qu'il n'y face pas cette refle-
xion. Carie recueille, qu'il eftoit Comte de Narbone, par la Fondation qu'il fit du
monafteredeS.PonsdeTomieres,qui eft affis au diocefe de Narbone; à laquelle
ville, qui eftoit la Métropolitaine de la.Prouince eftoit attachée principalement la
dignitéde Duc, ou de Marquis. Les termes de l'Acle de l'année 937. qui confirmela
Fondation faidte en l'année precedente, font conceusen telle forte, qu'ils nepeu-
uent eftre employés par autreperfonne,que par celui qui poifede l'autorité de Com-
te,ou de Duc dans le pâis.j4urejle,dit-i\>quecelieufoitlibre & defcbargê de la Jeigneurie
de tout les ni Roi, ni Prince, ni Euefque, ni aucun de nos proches, m aucu-
hommes, en forte que
perfonne ne prétende exercer aucune autorité fous aucun pretexte, ni en ce lieu 3ni aux chofes
ne
quiluiapartiennent. D'ailleurs Aymeric ArcheucfqucdeNarbone ayant eftééleu, lui,
& les Euefques deTolofe, & de Beziers efcriuent au Pape Iean X. & lui mandent,
quelesHongresonteftéchafîësdeleur Prouince,par la gracedeDieu, & parlefe-
fon autorité,
cours de ceieune Prince, & Marquis Pons. De forte qu'ils reconnoiflent
fur l'cftcnduë de leurs Diocefes, de Narbone,deTolofe, & deBefiers. Cequifaic
voir, qu'il eftoit Marquis de Gothie. Auflî ne fe contente-ilpas, de prendre dans les
anciens A&es, le tiltre de Comte deT olofemais il y adioufte celui de Primarcbio ou
premier Marquis, & Duc des Aquitaniensifaifantallufionpar la qualitcde Marquis,
à la Principauté de Gothie; & par celui de Duc des A quitains à 1 autorité & grande
eftenduë des terres, qu'il auoit dans l' Aquitaine, fçauoir les Comtés deTolofe,d*Al-
bi,de Rouergue, & de Querci.
XII. O r comme ces dignités eftoient pour lors héréditairesil faut que Pons ait
fuccedépardroi&defangàErmengaud,&àRaimond. On peut iuftiher leur pa-
renté, par la Fondation que fit Deda Religicufe l'an7.duRoiRodoIfe,tant pour
elle, le Comte Ermengaud, Adelais fa femme, & fesenrans, quepour le Comte
Pons. Ce qui montre, que Pons cftoit de mefme race, & ncantmoinsn'eftoitpoint
fils, ni petit fils d'Ermengaud, puis qu'il eft diflingué de fes enfans. Ce qui meporte
dans quelque foubçon, que Raimond fils d'Ermengaud eftoit defia decedé, puis
qu'iln'cft pas nommé auec le ComtePons fur lequel l'efperance de lafucceflion
d'Ermengaud efloit dcfia tournée. Quanta fa defeente, il alTeure en la Fondation
du imonailere de S. Pons de Tomieres, qu'il eftoit fils de Raimond ;c' eft à dire de
Raimond Comte de Tolofe, fils d'Odon mentionné en la vie de S.Geraud, qui
auoit emprifonnéBenoift VxcomtedeTolofe. Pons fera donc Comte deTolofe,
de par Raimond fon pere,& O don fon grand père, & Marquis de Q othie ou Com-
te de N arbone, du cofté d'Ermen gaud.
XIII. Apres Ponce premier, on void Raimond Comte de Tolofe, qui fut
Prince de Gothie. C'efl: de lui,&nonpasde fon predecelTeur, qu'il faut entendre
Flodoard, lors qu'il efcrit que Raimond Prince des Goths, alla falûer le Roi Louis
en Aquitaine,l'an 944. Luitprand efcrit de ce Raimond, qu'il nomme Prince des
Aquitains, qu'il promit auec ferment à Hugues Roi d'Italie retiré en Prouence,
d'affemblerdestroupes fuffifantes,pourchaflerleieune Bcrangcrd'Italie; mais Hu-
niepce, Raimond l'cfpoulà,
gues cftant decedé& ayant laiflé fes deniers à Berte fa
quoi qu'il fuft indigne de'baiiervne telle beauté, félon leiugementdeLuitprand.
Cet Auteur le nomme, Prince des Aquitains, pour la mefme raifon que Ponce en
prenoit la qualité de Duc.car il ne faut point douter..qu'il n'euit fuccedé àfonpre-
decefTcuren tous fes Eftats j^uit-tent l'vfage du temps. Dont il refte des preuues dans
les anciens tiltres. car l'annéëliuiétiefme du Roi Lothaire, cc Raimond en qualité
de comte deTolofe, iugea auec les vaffaux defa cour, vn different de l'Abbaye de
Beau-lieu en Limofm, touchant vneEglife qui eft dans le comté deTolofe.Etl'an-
née 971. cecomtedonnaàl'Abbayede Gaillac enAlbigeois,lafeigneurie ôclcsre-
uenusdelavilledeGaillac;&confirma à lapriere de Froterius Euefqucd'Albi, les
donations que cét Euefque fait par le mefme A£te,enfaueur de ce monaftere. D'où
l'on peut auffi recueillir quele comtéd'^lbi eftoit defia entrédans la maifon de To-
lofe ;& conclure fansaucune doute, que ce comte Pons, qui octroya à la prière de
l'Euefqued'AlbijlesletresdeSauuegardepour l'Abbaye de Vians, l'an 891. eftoit
Pons fecond du nô comte dcTolole,& d'Albi,quoiquel'onaithefitéfur cepoind.
XIV. Par ce dénombrement des Marquis de Gothie, on peut reconnoiftre,
quecettodignitéfubfilh depuis l'an 819. iufqu'à l'année 936. feparée delà maifon
desComtesdeTolofe. Elle y futiointeparle moyen du Comte Ponce,enuiron
cetteannée; &yperfeucraenla perfonnedcfonfuccefTeur Raimond iufqu'en l'an-
née 976.NeantmoinsiUautauoiicr,qu'il y arriua quelque changement en la fuite
dutemps.Caroutrequcl'on ne reconnoift point ces preemincnces des Marquisde
Gothie,aux fuccelTeurs de Raimond Comte deTolofe; on trouuevn A die précis
du Comte Guillaume, qui viuoitl'amoio. Par lequel il reftraint fes qualités à eftre
Comte d'Albi, de Cahors,& deTolofe. le penfeque ce démembrement arriua du
temps de Hugues Capet; les Vicomtes des Cités ayans voulu iouïr de toute l'auto-
rité, & des reuenus des Comtés.Defaict,on trouue que Beranger fixiefme V icom-
te de Narbonc,à commencer au Vicomte Maiol, qui viuoit l'an 911.) en la plainte
qu'il fait Tan0~2.. contrel'ArcheuefqueGuifred, dans le Synode tenu à Narbone,
paroifl: en maiftrc de la ville, fous l'homage de l'Archeuefque, reçoit en fon nom les
homagesdes vaffaux,l'autoritéComtale eftant confufe aucc celle de Vicomte, Ce
qui eft plus euiden t par le tranfport que fit Bernard fils de ce Beranger au profit de
fon frcrc Raimond, dela moitié de la Cité de Narbonc, des rentes, cenfiues,deuoirs,
peages, droi&s de naufrage & dela moitié des fiefs & des feigneuries que fes pre-
deceffeurs auoient poffedé Comté de Narbone Car la moitié de la Cité les droicts
au
de naufrage, & les péages apartenoient aux Com tes de Narbone, comme t'ai mon-
ftré par les letres de Charles le Chauucj l'autre moitié de la Cité, Se de la dignité
Comtale apartenantàl'Archeuefque. lene dois point obmetreen ce lieu j que Ber-
nard outre les droicts ci-deffus fpecifiés, cède à fon frere Raimond, la moitié du
droict qu'il auoit, en l'Election del'ArcheuefqucdeNarbone. Ce qui iuflifie,quc
les fcigncurs des Cités Epifcopales,auoientvn droidtdc fufFrage, pour les Elections
des Eucfques, qui efloit d'vn poids d'autant plus grand, que leur autoritéeftoitplus
confiderable.
X V. Du temps de ce Vicomte Raimond, le Comté de Tolofe fut reftabli en la
dignité, que Ponceluiauoit acquifc, par l'adionétion du Marquifat de Gothie. Car
Raimond de S. Gilles Comte deTolofe, qui eftoitvn efpritremuantôc conque-
rant, s'auifade remetre tes anciens droits dans fa maifon. De fait on remarque dans
les anciens Actes de l'an1080. qu'il fc qualifioit^ outre fes autres tiltres, Comte de
Narbone de Bcfiers, de Nilmes,& d'Agde, c'eft à direfupeneur, &fd<nieurdes
Vicomtes de cesvilles. En l'année 10S 8 il comprit ces qualités Comtales, fous celle
de Ducde Narbone. Lefieur Catcleu:qui a iuftifié fort exactement qu'il prit la nouuel-
le dignitéde Duc en cette année, en peine de fçauoir la raifon de cette nouueaute;
attendu, dit-il, que nul des Comtes de Tolofe auant ce Raimond, n'auoitpreten-
du au Duché de Narbone. Mais ce que ie viens de reprefenter faict voir le iufte fu-
j cet, que Raimond a eu de reprendre fur les Vicomtes,ce qu'ilsauoient vfurpéfur
fa maifon. Cettedignité&autorité Ducale fur continuée en la perfonnedu Com-
te Alfonfc, «Scdes trois derniers Raimonds Comtes deTolofe: iufques là que le
Comte de Montfort receuant l'inucftiturc du Comté de Tolofe, prit la qualité
de Duc deNarbone, & lapoffeflion duDuché, nonobftant Toppoûtion de l'Ar-
cheuefquc. En confcquence de ce tiltre de Ducs de Narbone,les Comtes de Tolo-
fe poffederent long-rcmps les bornages des Vicomtés des quatre Cités de Narbo-
nc, Befiers, Nifmes & Agde, nonobftant les troubles qu'ils y receurent parleurs
voifins. D'où vient que l'an 1187. Bernard AtonVicomte d'Agde ayant donné ce
Vicomtéil'Euefque d'Agde, le ComtedeTolofe Raimond en donna l'inucftitu-
reà l'Eçrlife & l'Euefquc reconneut le tenir de lui en fief honorable.
XVI. Onpeutrecueillirdecedifcours,cequei'aipropofê'aucommencement,
que le comté de Narbonc ayant cité pofTedé par les Ducs de Septimanie,ou Mar-
,Nifmcs, & Agde eftoientgouuer-
quis de Gothie, cette ville &; celles de Beiiers trouue
nées fous eux par les Vicomtes. De raid: on ne
point dans les
anciens tiltres
que des Vicomtesparticuliers de ces villes, l'oit à Narbone, dont i'ai parlé; foit à Bc-
liers,oùi'onvoitle V icomte Thcudo 1*311869. & en fuite les Vicomtes Rainard,
Nolo, & Guillaume, qui eftoit du temps du Roi Lothaire. Ces Vicomtes exer-
çoient leur autorité fous celle du Comte, qui eftoit le Marquis de Gothie. C'cft
pourquoi dans vn ancien Acte, le Vicomte Nolo rendant iuftice en vn différent
furucnu pour les limites d'vn village, fit le commandement aux tcfmoins, de la part
du Roi,Se du Comte. Enfin cette maifon Vicomtale de Befiers,& celles de Nifmes,
&: d' A t^de furent vnies à celle de Carcaffone en la perfonne de Bernard Aton. Ceux
qui prendront le foin de remuer les tiltres des Euefchez & anciennes Abbayes de
Nifincs,"&d'Agde,& encore d'Vfés,& deLodeue, feront plus particulierement
inltruits de leur ancien gouuerncmcnt.

I. Si don. I. i.ep.i.adHccdicium.Gregor.Tur.l. cunâa reddidcràt. Chron.Fontanell.an.S49. Ifto


S c.iS.jo I.9.0 7. }i. Ilïdoi.m ChronicoGoth. Fre. annoWilhelmus filiusBetnardi Ducis, Barcinonam
deg.ir.Chron.c.iO9.&ad an. 760. In Chatta Amal- vrbem Hifpaniœmnnitifiimatncepitper dolutn.
nci Ducis Naiboaenfîs Comitis ToloCi: ,an. un. VII. Franc Diago. l.i.Co(n.Baic.c.4. Catel 1. 2.
pto Ciuitatc Agcnu. Noftios autem Bauilos & c. 3 dus Comtes de Tolofe.
ctum eo% qui non funt de Lin^ua ifta quos confti- VIII. Aimomusm AdisTranflat. Rel.Georg.&
renc nobts tïrmiter adhxrerc libère permittent tn Aurel.
didtdm ciuicatem intraie. IX. Continu. Aim.Lj.c. 55. 6c 39. Io. Italus in vi-
I 1. Chacta diui(iomslmpcri) Francorum éditai.j. ta S. Odonts Aqmtaniarn & Gothiam fuo iure te-
Pithœo,&; Duchefnio. nebar.
ILI. Nith.vrdusl.i. AdquodBernardumquem- X. Agio Arch.Narb.apudCatel.l.i.c.ij. detC.dt
dam Ducem SeftimantA patci in luppkmentum fui Tolof. Addeprecandum Cemttcs nofiras perreximns,
funiens Cimerarium conftituit Carolumqne ci Ermmqaudnm & Raimundum. Flodoardus in Chr.
commcndauit, ac fccundnraà fein Impenopixfc- an-5)ij.Ragcniundus&: Ermingandus Principes Go-
cir. Vua Ludou.an.8^6.8$7. thix, Régi Rodulpho fe comminunr. Catel. 1. t. des
I V. V1taLud.An.-S9.Egmhard.3n819. Vita Lud. C. de 7ol. c. i
an. S;6. fed& caufa Gothorutn vcntilata eft. Alij XI Catel tn la vie dePons Comte de Tolofe.
duccbancur Dcringanj Huronici quondam Comi- XII. XIII. X 1 V. Chron. Flpdoard. an.94^
ns tîi|. Legendum H. Tiuonici.Egmh. in Annal, locutuscum RrtgimundoGothomm Principe. Ca-
an. Su. rehn variislocis.l.i.^iC.</e7"o/-c.17. V^.da Mtm.
V. Catel 1. 4. deimemotres de LaxgHedocAàem 1.1- de Latig.
c.C.d~i Comtes de Tolofe. X V. Idem l.i. des C de Tbol.ch.$. & in vita huius
VI. Eu'ogius Coidub.ep.adWilefind. Fnnerofo Rmmundi.Lf. des Me m. de Laitg. in Petro Epifcopo
quoiiilam Vilhclmi tota Gothia peituibata cirât în- Agathenii.
tuifu, qui idueitiimCarolum Rcgem Francorum, XVI. UU'ml. 4. desAdem. de Lang. Bannum do
eo tenipoic .umliis fretus H.ibdanaglinianisRc- pane Régis, ôi Comitis inifït, vtvematem,fifcie-
j;is Aiabnni tyianmdcm agens jiniu.x & inadibiha b.inc, omnibusmamfeftarcnt.
CHAPITRE III.
Sommaire.
L Maguelone, & (arcajfone ont confernê U dignité (omtalé. ÏDe w;* •
de Magalone par Charles Martel. Lefege de l 'Euefihk [ tran/boje"
Suftantion. Remisa Magalone pari 'Hue [que Arnaud. II. EuerC'-
de Suftantion* Comté de Suftantion ,<& de Melgueil. C'eft <vn me/*
Comté. III. Pierre (omte de Melgueil donne le (pmte de Suftamion JL
Pape Çregoire <vi i. Cequi doit eftre entendu de la Ztwneurie directe
IV. En vertu de cette donation l'Eglife Romaine apojedé la diretfi^c
du (omtéde MelgueiL qui fut baillée en fief al1 Eue fque fc Magne! chés
parjnnocent u i Le nom de Melgueil <vient d'vn chafteau. quifaeftè-1^"
m4/pn «Guil-
chef du (omté. V. Le (omté auec fes reuenks fondit en la
lofe parle mariage de Beatrix auec le Comte Raimond. £tdep,js a'' H
re'ûm auec la Seigneuriedireéîepojfedéepar les Euefques de Ma^elone?
L 'Euefché a efté tranjporté à Montpelier. VI. ^Dénombrement des
Comtes de Tolofe <& des Ducs de Septimanie fou M~rrMi* ?<? Prin~
ces de Gothie*
1, refte de iuftifier,que les villes de Maguelone,&de Carcar one ont
conferué la dignité Comtale, lors qu'elle eftoit efteinte parmi les au-
tres Cités de Languedoc. Pour le regard de Maguelone^c'eftvne
Cité dénombrée parmi la Notice des Prouinces de TEmpre: Elle
eftoicadîleau bout d'vn petit golfe de la mer, qui lui donnoit la commodité d'vn
bon Port, où les aauircs abordoicnt auecfacilitc. Ce qui attira la ruine; Dautant que
les Sarafins s'eftans fortifiés dans cette place, Charles Martel ayant efté contraint
de l'affieger la prit par alTaut & la démolit en fuite Il tranfporta à mefme temps
leficge derEuefché &c du Chapkre)envnlicunommé\S«^«tiow, quieftaflisfurvnc
colline, à vn quart de lieuë de Montpclier. Ce lieu eft appelle 5 'ojidntio dans l'ancier,
Itinéraire de I crufalem Sextatio dans celui d" Antonin &c Serratio dans les Tables de
Peutinger. L'Euefque deMaguelone fit fa refidcn.ee dans Suftantion, Tefpacede
trois cens anSjiuiqvi'àcequerEuelqueArnaudrebaftit
Cathedrale, canal enuiron
de la l'an 1060. la ville
deMaguelone, 5: î'Eglife ôc ferma le mcr, pour éuker les
courfes dcs Pirates.
1 1. CommerEuefqucdeMaguelonechangeadcfiegCjil prit vn nouueau nom
d'Euefque de Suttantion qui lui reçoit encore aprcs fon tranfport à Magudo~e,
commeil apert parle teftament de Guillaume de Montpelier, de l'an 1146. Aufli le
Comtéde Maguelonepritpeuà peu la dénomination de Comté de Suftantion. Et
dautant que les Comtes de Suftantion faifoient leur refidcizce,nonpas aulieu de Su-
ftantion mais au chafteau de Melgueil où eftoit batuela monoye de fols Melgoriens
fi fréquentée dans les vieux contracts de laProuince; ils fe qualifioient ordinaire-
ment Comtes de Melgueil, èc de Sultantion quoi quelc Comté de Melgueil & de
Sultantion ne ioit qu'vn feul Comté. Cette conrufion des deux noms,pour vn mef-
me Comté, n'ayantpus encore efté remarquée ,à caulede I'obicurité qui fc trouue
dans cette matière,
frij-polèfeiuftific clairement par 1 aûcdcla dona-
111. Ncantmoinscc que
tionduComtédcSulbnc»^.q«cfitPiencComtcdeMd^eilenfeucurdclEet
cet aétc cft produit tout entier,dansles No tes fur le Regiltrc
fc Romainclan i oSy.
duPapcInnoccntl^-duquaonaprend^ueceCo^tcdonncaltglifcRoniaine,
P Cre^oir^* I.&aleslucceflcurs,toutionfco»«f«r&ion^/f«jalçauoirlc
*°, i r Camion, & la
l'Eucfchc de Maguelone; charge de retenir ce Comte,
Comte etc.« juj' f" ded l'Eglifc'
l'E 1", RRomaine,
pour

°
V
foi
tel
iesTiens,enrbi&:
l "II
homage
1

1 d l',
Décrets. l'
payant chafquc
^° ed'orderedeuanec II tranfpoftcaufli au Pape, ledroicT: d'ordonner libre-
vneoP- E
h Cc année

Evtefquc de Maguclonc, qu'il lui plaira, &dcpermetrcà cette EgHfc l'cfle-


Jr^ohhbrc de fon Euefque, fumait les fain&s
fi
V Or cil cbnfèquence Recette donation du Comte, qui efl fùiélc fousle nom
i
A-^omté, de Suftanft°n,r£glifc Romaine a pofTcdé la directité du Coït: te de Mel-
"eil. CarlePapc^nnocelît^ H- bailla cette dirc<5tite' cn infeudation ,à Guillaume
;moiidEiiefqaecleMaguc^one3^an n97- Le fieur Catel produit l'afte de l'Inue-
'c qui port- quele Comtédc Melgucil apartientài'Eghfe Romaine, que ce Pa-
nue enfrf à. l'Euefque, fous le cens annuel de vingt marcs d'argent, & fous la

:ede lr'f°^ chômage, en faueur du Sain6t Siege, & de faire paix ou guerre
.une,fP commandemens. En outre, il lui défend d'alicner le chafteaude Mel-
mcil,niicchafteaudeMontfèrrand, à caufe que ces places font le chef du Comte,
comme il dit,
& d'infeuder les moindres fiefs de ce Comté à perfonnes refidantes
hors icelui, Cette inueiliture n'ofloit pas au Pape le droict de fuperio rite, qu'il auoit
furlesfujetsduComté. C'eft pourquoi quinze années après, il exhorceles vaflaux,
& lepeupleduComce'deMelgueiljClepcrfeucrercnrobcïflancedcl'Eglife Romai-
ne;> &cdtclare par vneautreEpiftrc adreffée à Marie de Montpclicr Reined'A ragon,
que la (u~eriorite de cette ville de Montpelicrluiapartient, comme cHant vu fief du
Comté de Melgueil..
V. CeComtéfutpoiTedéfousrhomagedesPapes.felonlcsconditionsdelado-
nationduComtePierre,parfonfilsRaimond, ôdfesiucceiTeursi & tomba enfin
entre les mains de Beatrix Corn teffe de Melgueil, femme du Comte Bernard Pelet,
BestrixdonnaceComtéà'fa fille ErmefTendc^'ani^i. en faueur de fon mariage
auec Raimond Comte deTolofe; lequel incorpora cette pièce, dans la maifon de
Tolofe. En confequencedequoi, les Seigneurs de Monrpelier ont prefté leurs ho-
mao-cs a. ces Comtes,en qualité de Comtes de tvle1gucil. Mais le débris des Comtes
de Tolo fe, du temps de la guerre des Albigeoisréunit à l'Eglife de Magu clonetous
Philippe Augufte
les reuenus de ce Comtéj que le Roi nomme Comté de Ma^itcicnei
en feslctres qu'il accorde au profit de cette Eglife. L'Euelché a elrc tranfporté en la
ville de Montpelier, l'an 1536. parle Pape Paul III. àl'inftancedu Roi François I.
cette ville ayant efte honorée du flege Epifcopal, & du titre de cité,après que fon
afficte auantageufe lai a baillé auec le temps,le moyen d'accroiftrcreftenduc del'an-
cien bourg de Montpeîicr & de paroiftre en qualité de ville de confideration,com-
mc clle£ufoit il y cinq cens ans,ainfi quel'on aprcnd
a par le rapport de Beniamin de
Tudcle en fon Itinerairc,& par les ailes du palTage d'Alexandre 1 1 1. de l'an 1 1 6 z.
V I. Auant que m'engager aux Comtes de CarcafTonne, iepenfeque le Lc£tcur
agréera que ic lui ofle les doutes, qui pourroient lui eftre furuenué'spar la lecture des
precedens Chapitres, touchant les anciens comtes de Tolofc; dont quelques vns
ont eftéobmis par le fleur CateL, d'autres onttefté confondus aucc les DucsdeScpti-
maniej comme en d'autres iinJapointreconnulaqualitédeMarquisdeGothie,cn-
dénombrement de
core bien qu'ils la poiTedafTent. Pour cet erlctie reprcfenterai le
ces Comtes tel que le fieur Catel nous le donne, &c en outre le mien auec celui des
Marquis de Gothie, afin que la diuerfite' en foit mieux reconnue.

Comtes de Tolofe du fieur Catel. Comtes de Tolofe, Jèlcnnion ordre.

i- TorcinouChorfon. 77$. 1. Chorfon.


t. Guillaume Fondateur du Mona- 789. z. Guillaume. Il n'eft pas le met
ftere de Sain& Guillaume le Défère, me que Guillaume Comte
pere de Bernard Duc de Septima- de Narbonne,qui eft le Fon-
nie. dateurdu Monaftere Saméfc
Guillaume.
3. Beranger. 819e 3. Beranger,fils de Huges Com-
te de Tours. l'ai traidé de ces
trois au Chapitre precedent.
836. 4. Egfridus, cftabli par le ieune
Pepin Roi d'Aquitaine;chés
Nitard L4.de f on Hiftoire.
4. Bernard, Duc de Septimanic* 845. 5. Guillaume. Ce n'eft pas Guil-
laume Prince de Gothie. Il
eftoit frere de la femme de
5. Guillaume, fils du Duc Bernard. Vulgrin Comte d'Angoulet-
me, qui viuoit du temps de
Charles le Chauue laquelle
6. Regimond. receut en dotle Comté d'A-
génois. inVrag.Mijt.^mt.
7. Bernard. 848. 6. Fredelo. Il fit homage du
Comtéà Charles le Chauue.
8. Odo. Faut voir ce qui eft efcritde lui
au Chapicreprécèdent.
9. Raimond. S64. 7. Raimon frere de Fredelon. Il
fondal'Abbaye'de Vabres en
RoUergue,l'an 8 65.Charlc.sle
to. Pons. Chauue confirma la fonda-
tion.
11. Raimond. 871. S. Bernard fils de Raimond.
877. 9. Odo,frerede Bernard.
900. i o. Raimond fils de O don.
930. 11. Pons, fils de Raimond & fon
fucceffeur au Comté de Tolo-
fe, parent & fucccfîeur d'Er-
mengaud en la Principauté de
Gothie.
944. ii. Raimond Comte deTolofe,
& Prince de Gothie fuccef-
feurdePons,
Ducs de Septimanie
ou Marquis de Gothie.
I. Bernard Duc deSeptimanie,depuis l'an 819. iufquà l'année 844. Il eftoit fils
de GuillaumeComte de Nabonne, & celui-ci fils d'Aimeri Comte de la mef-
mc ville.
S
II. Guillaume, fils du Duc Bernard, & de fa femmeDuodene. Liguéauec
les Sarafins l'an 858.
III. Humfridus Marquis de Gothie.
1 V. BernardMarquis de Gothie, ruiné par le Roi Louis le Bègue l'an 879.
V. Bernard comte d'Auuergne, & de Bourges, & Prince de Gothie.
V I. Guillaumefon fils Comte de Poi&iers, & Duc d'Aquitaine, Prince de
Gothie 910.
VII. VIII. Ermengaud,& Raimond fon fils Princes de Gothie, depuis l'an 915.
iufqu'à 923.
I X. Ponce Comte deTolofe, Marquis de Gothie 1 an 937.
X. RaimondComtedeTolofe, & Princedes Goths Tan 944.
X I. Raimond de Sainét Gilles Comte deTolofe, reftabliten fa maifonles
droi<5ts des Marquis de Gothie,fousle titre de Ducde Nabonne 108 o.
& 1088. fes fucceffeurs ont continué de prendre cette qualité de Ducs de
Narbonne, iufqu'à Simon Comte de Montfort,qui fut inu efti du D u-
ché de Narbonne,comme eftant vne dépendancedu Comté de Tolofe.

I. II. Catel l.i. der Mem.de Lang. Do£t. A nte cédons D. A. Cofta.
III. BofquetusinNotisadep. loi. I.3. Reg. In- I V. Cacel \.yjes Mem de Lang.attx E.de Montp.
noc.qui aiteam Chartam fe habere dono Comitis V. Catcl c. 6. des Com. de Toi.

CHAPITRE IV.
Sommaire.
Antiquité de laville de Carcajfonnes érigée en Cité parles Goths. Re-
commandée pour fa forterejfe. Afiiegée deux fois par l&s François fur
les Goths > mais Jans effet. II. Bernard Comte de Tolofè pourueu du
Qomtéde CarcaffonneparCharles le Chauue. Ce Roi oéïroye à la priere
de ce Comte Bernardla furuiuance de l'Abbaye de Vabru. Il 1. Ro-
de Roger u. Sur-
ger i. Comte de Carcaffonne. Arnaud Comte 3 pèreArnaud.
prifè de ceux qui metent <vn Roger 1 1 .père du Comte V. Re- I
fututionde cette opinion. V. Le Comte Roger m. Sa femme A délais,
& fès enfans Raimond & Bernard en l'an 978. repouffa de fis fl
terres Oliua Comte de Cerdaigne. VI. Ce Comte, fait vne donation
du M.onafiere de Foix. VIL Conclu fion qu'il n'y a qu<vn Rogerfils
d Arnaud. VI IL Adelais, ou Adelaxefemmedu Comte Rogerfille de
lamaifondeTons en Saintonge. IX. Trois en fans mafles ijfus de ce
mariage 3 & tv?ie fille :t]

ville de Carcaffonne eft ancienne, puis que Cefaren fait men-


A
tion dans fés Commentaires;& apreslui Pline, Ptolemée,Cité-, & l'Iti-
de
néraire delerufalem. Elle n'eft point dénombréeentre les
la Prouince Narbonnoife, dans la Notice des Gaules. Maisellefut
érigée en cité par les coths, comme i'ai fait voir au premier chapi-
tre. Depuis ce temps elle a eftéhonorée d'vn fiege Epifcopal dontles Euefques ont
aflilléaux anciens concilesde Tolède & en fuite dans ceux de la France. Cetre ville
atoufiours eftéconfiderée, pour la forterefTedefonafliete ce quiauok oblige' les
Rois des Vuifigoths, d'y conferuer leurs trefors plus précieux & ce qu?il leui.reftoit
des defpoùilles de la ville de Rome lors qu'elle fut prife pat le vieux Alaric. O n pre-
tendôk felon Procopé,que la plus excellente pièce de ce butin; eftoit le riche ameu-
blement de Salomon, queles Romains auoiehttranfportédans letarville, abreslé
iàcdelerufalérti. La réputation de ces richefies engageararmée Françôife,après la
dcfaite du Roi Alaric, de s'opiniaftrèr au flege de cette place mais us furent cbri-
traints de fe retirer,par l'arméede Theodoric Roi d'Italie, & de fe contenter des con-
queft es qu'ilsauoient faitesfur les Vui(igoths,ducotte de 1*O cean- Le Roi Gbritf an

589.
defira

{
de
auec pafli on de fe rendre maiftre cette ville,fur les Rois d'Efpagné qui h
pofleddient. Ilenfutrepouflc la premiere fois auec perte. La fecondefôisillaprit
par intelligence;mais l'armée Françoife qui eftoit à la campagne ne fe tenant pas'
bien fur fes gardes, fut entièrement défaite par les G oths qui reprindrentla place/
l'an t
1 1. Cdmme cette ville poffedoit vn Eucfché, elle fut aufli goûùerhéepat vn

Comte) que les Rois de France y eftabliffoient. Car on lit dans le continuateur
d'Aimoi^queleRoi Charles le ChauuedonnaàBernard corfitedeTolofeJeGou-
uernementde la cité dé carcaflbnnéj & du païs de Razes. Ce qui doit eftre rappor-
téàl'annéeSyi. En laquelle ce Roi déférant à la prière de Bernard,confirma par fes
letresTAbbéRoland enl'Abbaye deVabtes,que le comte Raimond perede Ber-
nard y auoit cftabli; &qui plus eft o&royâ la furuiuance de cette Abbaye à Bc-
noift^quiertoit Moine & frere du comte Bernard; D'où l'on peut aprendre quelle
eftoit en ce temps l'autorité Royale, fur ces matières de furuiuance,qui s'expedient
auiourd'huiàRome,auec leconfentementdu Roi.
I IL On fcroit en peine des anciens comtesdécarcaflbnne^filefieur deCatel
n'auoit retiré leurs noms du tombeau, par le moyen des anciens titres qu'ila recher-
chés auec vne diligence tres-exadte. Auec le fecours desades manuferits de la Tranf
h tion des Reliques de fain£t Antônin, il eftablit c^ue Roger efloit comte de Câfcaf-
fonnel'an887. Et réflitefîort bien l'opinion de Belleforeft,quia eferit que le Prin-
ce deGothie Ermehgaud eftoit Comte de Carcaffone. Depuis Rogen.ilyavnin-
teruallede quatre-vin gts années, que l'on ne peut remplir par défaut d'inftru dions,
Mais apres cet efpace, les vieux adxs nous fourniflènt lenôm des comtes, qui ont
polfedécetteilluftre maifon. Les premiers que l'on rencontre font le comte Ar-
naud^ le comte Rogern. fon fils,felon mon auis, qui ne s'accorde pas auec lefieur
Catel qui prétend qu'il y a vn c omte Roger, pere d'Arnaud. En quoi ie penfe qu'il
a eftéfurpris,pour iVauoiraflesconfideréiestitres qu'il employé; s'eftant perfuade
qu'il y eut deux Rogers, l'vn pere, ôcTautrefils d'Arnaud; quoi qu'il n'y ait dans fes
titres qu'vn feul Roger i 1. qui eft le fils du comte Arnaud. Ce qui fe iuftifiera par
les dates, & par les autres circonftances des aétes.
1 V. L'Hiftoire manufcrite des comtes de Foix compofee par Squarrier, reueuë &
continuée par le cordelicr Mediauilla,fur laquelle la Perriere a trauaillé, rapporte
qu'Arnaud comte de carcaffonne, & Arcende fa femme donnèrent à leur fils Ro-
ger l'an 974. vnchafteau appellé caftelpenentafïis entre Foix, & Amplan. Erad-
ioufte3 qu'en la mefme année ils firent donation de l'Eglife d'Amplan à fainét Volu»
fian Martyr, c'eft à direà l'Abbaye de Foix, qui eft dédiée fous fon nom. Ce date
de 9 7 4. qui n'efl point contredit par le fieur Catel, precedeletemps des actes qu'il
produit, pour iuftifier fon Roger pere d'Arnaud. Mais ce qui a trompé fon calcul,
eft laperiùaiion qu'il a euë contre la véritéde l'Hiftoire,que le Comte Arnaud eftoit
decedeTan
994. Carils'appuyefurcedate,pourreftabliiTernent des deux Rogers:
dautant qu'ily a deuxletres du Comte Roger del'an 978. & 9$8- qui precedent de
quelques années l'an 9 94. & par confequent il s'enfiiiuruit de là que Roger précède
le Comte Arnaud. Maisilyavncrefponfefortaifée, fçauoirquele temps dudccés
du Comte Arnaud, n'eftpointremarqué,nidansi'Hiftoire manufcrite deFoix,ni
dans la Perrière^ qui font les auteurs qu'il allègue celui ci parlant du temps de ce de-
cés.en.termes générauxEtcertain ternes après allèrent âeMe à
m^tf.sDcforte qu'il y a
dcquojs'eftonner, d'où il a puifé que ces Hiftoriens remarquent qu'il mourut
l'année '9? 4. quieft neantmôins le feulrondcmentdelon,opinion,pour monftrer
quc_R,oger eftoit pere d'Arnaud. {

V, lleft croyable que le Comte Arnaud ncfuruefquitpas long-temps apres l'an


974. Car on void dans l'ancien Breuiaire du M'onaitere Saind HilaireauDiocefe
deÇaBeaironne,quelcii.deFeurierderannée978. les offemens de ce Sainft fu-
reritefleuésen grande ceremonie,oikiiuïloientle Comte Roger, & iafemmeAde-
laxe. Ce Roger donna à ce Monaftcrc de grands & notables reuenusen alcus, Egli-
fes, & Difmes, auec fa femme Adelais, & lès enfans Raimond, & Bernard qui
efté baptisé:
n'auoit point encore & reconnoift par l'adre qu'il auoit efté particuliere-
ment affilié du fecours des prières de Sainci Hilairc; contre l'muafion du Comte
Oliue qui efloit Comtede Cerdaigne,& de Befalu, & fils de Miron Comte de Bar-
celone.Le date de cet a£te efl conceu en ces termes,y^ç»o xc.Vïi.regnanteLeutarioRe-
ge, que le fieur^de Catel prend pour l'année 977. Mais outre que cette
chifre ainfex-
poièe, ne met pas ce Comte Roger deuantArnaud, ie penfe que l'on a voulu figni-
fier l'année xx. vu. ou vingt fcptiefme de Lotairc, qui rcuicntàrannée98x
=
V I. LesHiftoriensdeFoixontobferuequcFannec988.ce Comte Roger, &fa
femme Adelais donnèrent à l'Eglife Sain£t Voluliande Foix, les Bourgs de Saun-
hac, Peiles, Sainétlrac, Verdun, PraioIs,Planfoles, êc Ferrieres. Et l'année mil
douze, ils lui firent vneautredonationdu lieu de Berney ol & de fes Difines.
,V II. Onaprendparcesa6tes,commeauffiparleBreuiaireSaincT:Hilaire,queîa
fcmm.e de Roger eftoit la ComteiTe Adelais,ou Adelaxe, Se fes enfans Raimond,
& Bernard qui font aulîi les noms de la femme,& des enfans de Roger, que le fieur
clairement
Catel accorde eftre fils du Comte Arnaud; ainfi que l'on verra plus dans
fonTeftament. De forte que l'on ne peut douter auec apparence, de la vérité de ma
premiere propofition, qu'il n'y a qu'vn feul Roger fils d'A rnaud.
VIII. Les Hiftoriens de Foix n'bnt point eu connoiflance de la maifon, d'où la
Comtcffe Adclais eftoit iffuë; quoi que la Pcrricre cfcriue par conieclure, qu'elle
eftoit extraidte de grande Nobleiîe. Mais i'ai rencontré vn ancien titre, qui monftre
que fa penféen'eftokpas vaille. Carellceftoit fille de cette illuftre,& très-ancienne e
maifon de Pons en Saintongc & focur de Baudoüin Sire de Pons. Ce que l'on
aprend par la claufe de fon Codicille, où il ordonne, que fon fils aifné, & fon héri-
tier paye à Jldelaxe femme de Roger Comte de Carcajfonne, &fœur du tcftdteur ,tontœcmi
lui auoit efté prornispar leur perc commun, & tour Lequ'il luidok, ou bien lui con-
tinue le payement de la rente pour raifon du debte. De forte que la maifon de
Ponsa cet auantage,d'auoir contribué à la naiflanec du premier Comte de Foix,qui
eftoit ce ieune Bernard fils de Roger, & d'Adelaxe. Aulïi a-t-elle rcceu en contref-
change l'honneur d' eftre alliée à la maifon Royale d'Albret;comme ie verifieraifort
exactement par titres que i'ai en main en la féconde partie de cette Hiftoire. Oiiie
rnonftrerai que Charlesd'Albret eut de fon mariage auec Anne d'Armagnac quatre
eniansmanes,~au.oirlean père d'Alain, ayeul de Ican d'Al6ret Roi de Nauarre;
Les autres enfans eftoient Charles Seigneur de Sainte Bafeillc,Louïs & Gilles. Ce
Gilles fut marié auec Anne d*A eullon de la racedes Princes de Taraçrone en Catalo-
gne. De ce mariage nalquit Eiticnne Arnaud d'Albret, grand Chambellan de Iean
RoideNauarre,quiefpoufaFrançoifedeBcarnDame de Mioffcns. Leurfilslcan
d'Albrct Seigneur de MiofTcns eut de fa femme Sufannede Bourbon, Henri d'Al-
brct. Celui-ciefpoufaAntoineteheririerc de la maifon de Pons, dWeftfortiHen^
d'Albret,Sirede Pons, Seigneur de Mioffens, quia recueilli en fa perfonne la di-
gnité de ces trois maifons, 6c en rcleue l'cfclat par fes meritcs.
I X. Du mariage de Roger, & d'Adclaxe nafquirent trois enfansmafles,Rai-
mond, Bernard, & Pierre, & vnefille Ermefende. Celle-cifut mariée à Raimond
Boriel comte de Barcelone, comme l'on void dans vn a<5tc de l'année mille dix-
huiét, rapporté par Diago, en fon Liure des Comtes de Barcelone. Le père parta-
gea fes autres trois enfanspar fon Teftam ent que ie produira au ch.

I. Cx!ar,Phnius,Ptoletn. Itin.Hierofolym.Pro- Iayce,feuRegimundoSobole,atqueBernardoSo-


cop.l.i.debelloGocth.Grcgor.Tur.l8.C.30.I.9.C.31. bote, quinecdumlaticeefl confecratus baptifina-
Io an n es Biclar.inChron.Anno vu. Mauricij. tis.
II. Connn. Aimoin. 1. y. c. 17. Bernardo Tolofae VIII. E Charrario Monafterij S. Eutropip.Ego
Comitipoftprœftitaf.1cramenta, Carcaflbnam & Balduinusmiles, Dominusde Ponte. Itemvolo vt
Redasconcedens,Tolofamrcmifit.CarolusCaUHis fib'us meus primogenitus & heres foluat AAalaxa
inhteris an. 871. edirisà Catello l.t. Com. Toi. eu. v.vori Rogertj Camttis Carcajoneafisjorgrimea totum
Poil Rollandi Abbatisdifceflum.Benedi&us films quodfibià pâtre datum eft, & prseterea tocum îilud
Ragcmundi, ôcfratci" Betnardi,lîrai!em ex hoefe- quod me conflabitdebere,aut Cenfuni dari confue-
cunduni Dei voluntatem vtendi habeat Monafte- tumratione debiti.
110 pouftitem.quamdiuvixerit. I X. Francilco Diago 1. 1. de loi Cond.de Barc. c.11,
V. E ChirtauoMonaft.S.HilarijrEgoRogeriiis Enndïînda eiusconiux(r. R. Borelli Comitis Bar-
Cornes,,fïmulquecumconiuge3 &: Commlla. Ada- cin.)& filia nobilis Rogerij Comitis Carcaffbnenfis.

CHAPITRE V.
S ommaire.

1. cKmmonà (omte de (krcajjonne3 & de Rafes. IL ^cherche de l'o-


rigine du Comté de Ra^es. Obferuatïon du fie m Catelfur l'explica-
tion du mot de Redaspour Ra^es> & non pour Rodés. USglifede
JSfarbonne maintenue en laiurifdiciiondupaïs de Ra%es. Ill. 'hans
les anciens aCies les Archeuefyues de Narbonne prennent la qualité
d' Archeuefques de l'Eglife de Narbonne,,& de RaT^es, 'Recherche de
l'origine de cette denomination. IV. L'Eglife de Ra^es ayant eflé
ajfociée à la dignité Epifcopalele pais fut honoré du titre de Comté.
V. Le (omtéde Raz.es fut tenu conioindement parles Comtes de Car-
cajfonne, depuis le temps de Charles le Chauue.

Aimond filsalfnéde Roger luifuccedaau Comtéde Carcaffon-


ne, &auComtédcRazes. LesHiftoriensdeFoix fefont mef-
contes, lors quWontefcrit qu'il recueillit le Comté de Barcelo-
ne, de la fucceflion de fon pere. Car ce Comté n'apartenoit
point à lamaifon de Carcaffonnc mais eiloit pofTedé par les
Comtes propriétaires& particulierement il eftoiten ce temps,
entre les mains du Comte Borrel;beau-frere du Comte Raimond. Il affilia au ec fon
pere Roger au Concile tenu à Narbonnecontre les vfurpateurs des biens Ecdefia-
ftiques, fous l'Archeuefque Ermengaud. Mais on ne peut defcouurir Tannée de
ce Concile, que par le temps de cét Archeuefquej lequel ayant fiegé depuis l'an-
née neuf cens fèpeante-quatre iufqu'à mille dix, on ne peut non plus affeurer, qu'il
Nnn a
fut tenu la premiere année de fon Pontificat,comme penfe le fieur Catel, qu'en vne
autre année.
II. Ordautant que Raimond fucceda au comté de Razes, il faut rechercherl'o-
rigine de ce comté Dautant plus que fi ce titre de comté eft ancien cela femble fai-
re tort à ce que l'ai propofé en deferiuant reftabliflement des anciens comtés de
Languedoc, que les comtés refpondentaux Euefchés. Mais ie penfe que mon ob-
feruationfe fortifiera,
par l'examen de cette difficulté. Pour entendre mieux ma
penféc ,il faut mettre pourfondement la belle remarque, que le fieur Catel a fai£te,
defcouurantvnefurprifedesHiftoriens
François, & Efpaghols-, qui ont creu que
le continuateur d'Aimoin efcriuant que le comte de Toloie Bernard, fut pourueu
par le Roi Charles le Chauue, du Gouuernemcnt de Carcatfonne & de Redastcm-
dans Redd pour fignifier Rodés, au lieu que ce terme fignifie le pais de Raj^es,
ployaft
le Diocefe deNarbonne;qui comprend les villes de Limous, & d'Alet. Ce
pais de Razes fut difputé à Daniel Archeuefquedc Narbonne,par l'Euefqued'El-
Se l'Eglife de Narbonne maintenue en la poi-
ne qui fut débouté de fa prétention

cens quatre-vingts hui£V.


feffion du païs de Razes, Pagi Reddenfis, par le Concile de Narbonne de l'an fept

I 1 1. En confequence de ce iugement, Arnufte dansvnvieil acte du temps de


Charlesle Simple, prend le titre d'Archcuefque de la Sainfle Eglife de Narbonne &
deRa^es. Dansles Archifsdecette Eglife, ily a vna&e du mefme temps, oùil eft
parlëdes biens apsxtcnans à l' Eglife de Narbonne, & de Raines. A quoi l'on peut ad-
iouftervnepreuueplusexpreifedeladignité ArchiepiFcopaledeTEglifedG Razes,
tirée des Letres du Roi Charles le Simple, l'année trennefme de fon regne. L'E-
uefaue de Girone dit-il s' eft adrejié à la clemence de noftre Cerenité nous Jkpbhant de
confirmer & renouueler les tdtres & priuileges de ÏEglife à noftre féal Agio jtrebeuef-
que de la ÇainBe Eglife de Narbonne, & de RaTjs. Il y a de la peine pour recon-
noiftre le vrai motif décentre redoublé, d'Archeucfque de l'Eglife de Narbonne,
& de Razes, comme d c'eftoient deux fieges Epiicopaux vnis enfemble. Carde
s'arrefter à. croire que ces deux Prelats Arnufte & Agio, voire le Roi Charles
ayentpris cette qualité pour affermir à leur Eglife, le pais de Razes il n'y a point
d'apparence. Ceft pourquoi ie me perfuade que du temps des Sarafins qui fe for-
tificrentà Narbonne, ils reiettercnt à Razes l'exercice des Chreftiens, auecleur Ar-
cheueique. De forte que Razes ayant eu l'honneur d'eftre par prouifion, lefiege
derArcheucfchéjlesPrelatsapresleurreftabliffement, furent aifes d'vnir ces deux
qualités fous vn feul Epifcopat pour en efuiter la diftrad-tion y eftans encore
inuités par ladifpute que leurauoit meu l'Euefque d'Elne, fur lapoffeilion de cette
pièce.
I V Orcomme TEglife de Razes acquit l'honneur d'eftre affociéeà la dignité
Epifcopale5aufli dansl'ordre feculier,cepaïsfut honoréde cellede comté. O n n'em-
ployé pointautre preuuc,que le teftament de Roger Comte de Carcaffonne, pour
iuftifier ce titre de Comté de Razes. Mais il y en a de plus confiderables,dans les Ar-
chifsderEgli{èdeNarbonne.CarleRoiCarolomanranS83.donnaàSigebod,&à
fon Egltfe 3cNafbône,entreles autres bien-faits,laville de Limous au Comté deRa-
T^es.Lc Pape Eftienne confirma en l'année 88 7. àî'ArcheuefqueArnulfetout ce qui
apartenoitàibnEglifejdanslescomtésdcNarbonne^fR^WjdeNifmes.&d'Of-
fone en Catalogne. Charlesle Simple confirme en faueur d'Agio,la moitié des fâlins,
des peages, des naufrages, & des autres deuoirs quefonEglileprenoit
aux Comtés
deNarbonne, & de Ra%j:s.
V. Au refte, ie penjTe que ce Comté de Razes ayant eftéioinft & vni auec celui de
Carcaflonne, & baillé conioinctement au comte Bernard par le Roi Charles le
Chauue, il n'en a point cftéfcpare;puis que fon void dans le teftamentdu Comte
Roger, qu'il difpofe du comté de Razes, & le donne en partage à fon fils Raimond,
conioin&ementauec celui de Car caflbn ne.

1. Il. Cztell.uda C.de Toi. c.xu Catcl1. in Da- Afem.de Lang. in Agione. Deprccans nabis
damfidclinoftroAgioni.fanaiNarbon. vtRed~
cui.
nicle Archiep. ac
1 1 [. Apud CatcII. Arnuftus fan&ae Ecclefix Nar- dcnlîs Ecclcfiae Archipnefuli fcupturas ficclcfiafti-
bonenfis, (eu Reddenfis Archicpifcopus. Alibi De cas renouando confirmaremus.
rébus fan&œmatnsEcclefi3tNarbonenfis1& de Ra- IV. Carolomanus LimofumVicumin Comi-
2es feu Reddenfis. Caroli Priuil. apud Catel 1. $. Au tatu Rcddenfi apudCatelin ArcWp.Narbbn.

CHAPITRE Vt.
Sommaire.
Recherche des Jàccejfeurs du Comte Raimond. L'opinion qui donne la
fuccefîtonimmediMe a Ermengarde fa fille eft examinée. ^Tranfa£tioh
du Comte de Barceloneauec Ermengarde3 & Trencaueljonmari.
IL D'où l'on aprend que Roger 1 1 1 .fucceda aRaimond & Ermen-
garde à Roger. 111. Deux O tons (omt&f de RaZj&s. IV. 1{echerche
du fondement des prétentions
que les Comtes de Barcelone auoient fur le
Comté de Carcaffonne- L'opinion d&s auteurs Efpagnolsqui tirent ce
droid, de la Comtejfe Alrnodis efireiettée. Trois mariagesde cette Corn-
tefe. 6lle ejpoufe le Comte de Barcelone,pendant la 'Vie du Comte de
'Tolofe fbnpcondmari. V. Almodis m petit eflre ijfu'è delamaifon de
Carcaffonne. Elle efloit de la maifon des Comtes de la Marche. VI. Le
droici des Comtes de Barcelone dépend de la Comtejfe Ermefende fille de
TKpger1 1. Comte de Carcaffonne. VIL Elle efpoufa Raimond Borrel
Comte de "Barcelone. Légats que lui fit fon mari. 'Tranfàfîion auec fin
fils Beranger. Son petit fils R.Beranger latrouble. Jleft excommunié
le Tape Viffor 1 1 S'accordeauec fbn petit fils qui la rend bifayeuk,
par
des Comtes de Carcaffonne après Raimond, eft vn peu
A fuite
enuelopée. Car on croid communément, qu'Ermengarde fille de
Raimond, lui ait fuccedé immédiatement qui eft l'opinion fuiuie
par le fieur Catel. Neantmoins ic penfe qu'il faut placer le Comte
Roger1 1 1. entre deux, &drenrcr cette généalogie fur la tranfà-
<5bion pafTëe entre le Comte de Barcelone Raimond Beranger 3& cette Ermengar-
de, afliftec de R.Bernard Trencauel VicomtedeBeziers fon mari, l'an i o68. D'où
l'on aprend, qu'ils cédèrent au Comtede Barcelone, tous tes droits qu'Ermen gar-
de precendoie,fur les Comtés de Razes, de Coferans, Comenge, CarcafTonne,Nar-
bonne, Minerue, & Tolofe, pour lui eftre efcheus parle decés du ComceRoger fon
frere, &d'Oton Comtede Razes, frerede Roger. Et moyennant cette ceflion, le
Comte de Barcelone, ôc fa femme Almodis donnent en fief à Trencauel ,&àla
VicomteiTe Ermengarde le Comté de Carcaffonne, refcrue'e la Cité, qu'ils tetin-
drent en leur main excepté auili ce quiapartenokàl'Euefque, & au Vicomte.
II. Auec l'autorité de cette tranlaclion l'on peut afTeurer,que le Comte Rai-
mond eut pour fuccciïeur Roger fon fils, ou fon petit fils, auquel iucceda Ermen-
gardefafaur. Parceinoyen on cuite la difficulté, qui a donnébeaucoup de peine
au fieur Catel touchant Ermcngarde,femble laquelle ne peut eftre feeurde Roger père de
Raimond comme cette tranfaétion prefuppofer;mais elle eft fa petite fille.
Car pour fedeuelopcr de cette difficulté, il fauteftablir auec l'autorité de cette pièce
publique,vnautre Roger fils, ou petit fils de Raimond, & frère d'Ermen garde.
III. Quant à O ton Comte de Razes frere de ce Roger 1 1 1. & d'Ermengardc,
il faut pour concilier les a«Stes, que le cas porté par letcftamentdeRogern. ioit ar-
riué. Car il déclare, que fi fon frère O ton Comte de Razes, & fon fils Arnaud de-
cedent fans en fans, ce Comté reuiennc à fon fils Raimond. Lecaseftant cfcheu,
RaimondoufonfilsjfutmaiftreduComtéRazesjlcquclil donna en partage à fon
fecond fils Otonqui mourut fans enfans,auant le decés de Roger fon frere; Se
l'entière fucceilion de celui-ci fut recueillie par Ermen garde leur commune ferur.
IV. Apresauoireifuyécettedifficultéjiln'enrcftcpasvnemoindre,touchant le
fondement des prétendons que les Comtes de Barcelone auoicnt,&: qu'ils firent
enfin valoir fur le comté de Carcaflonnc. Les Hiftoriens Efpagnols Sunta Gari-
bai,&cDiago attribuent l'originedc leurs droits, à laComte(Te Almodis femme
-du Comte Raimond Berenger; laquelle ils nomment Comteffc de Carcaffonne.
Toutesfois ils ne produifent aucune preuue,dbû l'on puiffe recueillir, que cette
ComteffefuftifTuëde la maifon de Carcaffonne. On fçait bien par le rapportde
Guillaume de Malmefberi auteur du temps que cette femme ennuyée de l'vfage
de fes maris, en efpoufa trois, fans attendre d'eftre en liberté par leur decés;fçauoir
le Comte d'Arles qu'elle quita pour fe marier au Comte de Tolole qui eftoit
Pons 1 1. & apres auoir eu deux enfons auec lui, elle attira le comte de Barcelone à
/on troifiefme mariage. Cequiiemble infinuer, qu'elle abandonna le Comte de
Tolofe, aufli bien que celui d'Arles, foit fous pretextede parentéou autrement,
pour efpoufer celui de Barcelone. Ce qui accorderoit la difpute qui eft entre le fieur
Catcl, & Diago. Car celui-ci verifie par des a&es tres-celebres, & authentiques^
auec Surita, quelacomteffe Almodis eftoit mariée au Comte de Barcelone, dés l'an
1 053 Et l'autre iuftifie par bons actes, que Pons Comte deTolofe efloit en vie l'an
1056. ôcmeimes en l'année 1060.
V. Mais ces mariages ne monftrent pas que la comtcffe Almodis fuft de la
maifon de carcaifonne. Et ie puis affeurer ne'tement qu'elle ne pouuoit eftre
en
iffuë dautantqu'en ce cas Raimond Berenger n'euft peu l'auoir à femme. Car ce
Comte deBarceIoneeftoitrilsdcBerenger,& celui-cide la comienc Ermefende.,
femmedeRaimond Borrel Comte de Barcelone, & fille de Roger Comte de Car-
caffonne, corn me i'ai dcfia remarqué ci-deffus. Ce degré de parenté eft fi proche en--
tre cesdeuxmaifons que nul mariage n'y peut eftre prefumé, en vn temps quelcs
diipenfeseftoicnt prefque tout à fait inconnuesjmefmes aux degrés les plus eiloi-
Table C'eft pourquoi le fieurBefly eft dautant plus croyable, lors qu'il efcrit en fa
gne's.
des Ducs de Guyenne, que cette Almodis eftoit fille de Bernard Comte de la
Marche; puis que le fieur Catelirciette fon opinion, fe fondant feulemenr/ur ce que
les auteurs Efpagnols nomment Almodis comtefle de carcaffonne.
V I. Pour mon regardiepenfe,
que tout le droicl: des Comtes de Barcelone,doit
cftrc pris de celui de la Comteflc Ermcfendcjfille de Rober 11.de Carcaflbnnc; à la-
quelle Raimond Berenger Comte de Barcelone ion petit fils ayant fuccedé,il efl
croyable que pourfuiuant les droids de fon ayeule, pour raifon des arrérages de le-
gitime, ou de légats il a pris dans les armes, tous les auantagesque la victoire peut
«donner au vainqueur.
I I. On voici pluficursac~t.es rapportés chés Diago, qui tefmoigncnt que cette
V
Comtelîc Ermefendc eftoit mariée au Comte de Barcelone Raimond Borrel, dés
auant l'année mil vn. Car elle rendit cette année en l'abfénce de f on mari, vn iuge-
ment dans le Palais Comtal à Barcelone. Elle fut fort auantagée, par le teftament
defonmari,del'an 1017. Car il luilegua les Comtés, & les Euefchés de Barcelone,
deGironej&d'O/TonejOudeVic, outre le Cornté de Manrefa, clui lui auoit efté
afligne' en dot. Ce qui fafcha vn peu fon fils le comte Beren ger auec lequel elle paf-
favnc tranfactionfurcefujet l'an 102.4. Neantmoins cela ne peut arrefter fon petit
fils Ramond Berenger, qui la troubla en la iouïflànce de tes légatsdont elle fit
plainte au Pape Vidtor fécond; lequel excommunia leComte,&fa femmeAlmo-
dis, pour les interefts d'Ermefende; & fit confirmer Con excommunication, par le
qu'Ermefendede Narbonne, & d'Arles. Mais ils
Synode deTolofe, où eftoient les Archeuefques
raccordèrent l'an 1056au moyen ceda fes droi&s, pour mille onces
d'or, & s'obligea de faire leuer les excommunications par le Pape Viclor. Enfin
craignant de mourir au pèlerinage qu'elle vouloit entreprendre vers Rome, ou
Sam&Iacques, elle fit fon teftament le vingt-feptiefmee Septembre 1057. confirmé
au mois de Fcuricr enfuiuantpar vn codicille; où elle adiôufta pout le Pape Victor,
vn legat de fes coupes de bois doré; & mourut le premier de Mars. Cette Comteffe
eut le bon-heur de voir vne belle lignée iffuëde ton mariage,}&d'eftre renduë bi-
fayeuleparfon petit fils R. Bercnger^qui auoit eu deux enfans de fa première femme
Ifabel, des l'année 1043. & en procrea encore vn autre nommé Pierre Ramon, qui
futempoifonnéparla malice de fa maraftre Almodis, comme remarquent les au-,
teurs Efpagnols.

1. IV. Diagol.i.c (ji.&Surital.i. Annal. Catel l. Indic. ad znnum io55.Care1 Li.des C.de Tol. c. 18.
t. da C.de Tol.ch.iï.SuritiL l.i.c.29 Gariuai I.31. e. 3 2. VU. Diago 1. i,dea C.~f ~orf. 0.17.~8.19.
Diago ï.z.desC.de£arcel.c.^o.0-fi$itta»s.Suritam 3<7-4i-

ù
CHAPITRE
Sommaire.
VII. •

7. Par la tranfaBion auec ErmengardeJe titre du Comté de (arcajfonne],


fut acquisaux CoMtes de Barcelone. 6t les Vicomtesde Be\ier s furent
reduits au fini titrede Vicomtes de (arcajfonne. Bernard Aton Vi-
comte de C arcajfonne. Ses traités j & la cruautéexercée far fin fils Ro-
«

> ver contre


leshabitansde la 'ville. II. Lès, Rois d'Aragon ont pojfedé là
dignité Qomtale de Carcajfonne iufquau Roi Jacques quila ceda au
RoiSainB Louis. III. Homœgerendupar Bernard Aton à l'Abbe de
la Graffe ^pour quelques Seigneuries qu'il tenoit de lui. I V. Deux te-
ftamens de "Bernard Aton. T)'oà l'on aprendquileftoitVicomte de Car-
caffonne3de Ra%a3 d'Albi, de Béliers3d' A gde 3 & de Nifmes. V.
5 a femme, & fisenfans, & le partage qu'il leur donne. VI. Le Vi~
.'comte Roger fuccede afin père au Vicomte de (arcajfonne. Et à celui-ci
Raimond 'Trencauel3majfacré par ceux de Bez^iers. VI. Trencauel
fils de Raimond,3 apfte au Concile tenu contre les Albigeois. Raimond,
• & Roçerfis frères luifuccedent. cRpger rejla feul maifire de la maifon.
Jl fit mourir tous les habit ans de Be%ters 3 pour venger la mort de /on père
lùimond. VIII. Jl rendhomage au Ity d' Aragon. Sonfils Raimond
Roger, fauteur des hérétiques. Simon de Jïdontfort prit fur lui Béliers,
6Simon 3
Carcaffonne. RaimondTrencauel fin fils cède fis droiéfs au Comte
& du depuis au Roi Sainct Louis.

A tranfaction mentionnée au Chapitre précèdent, quiadiugeia


cité de CarcalTonne, & l'homage du furplus du Comte, au Comte
de Barcelone,tranfportaen Ta maifon le titre & la dignité de Com-
tede CarcaiTonnc, &c reduifitles Vicomtes de Bcziers à prendre
feulement la qualité de Vicomtes de Carcafjbnne. D e fait Ramon Be-
icnçer acquéreur de ce Comté, le partage en termes exprés aucclereftedefesEftats,
entrefesdeux enfans',parfon tcftamcntdel'an 1076. ainiî que Diago a remarque.
Cependant eftantiuruenu des defordres dans la Catalogne Bernard Aton Vicom-
te, fils d'Ermen garde, s'empara dela ville de CarcaiTonne,aucc le confentemcnt des
habitans 5 pour--Ics defcndrc des courfcs de leurs voifins, pendant le bas aage du
Comte de Barcelone R.Berenger 11 i.s'obligeantauecfcrmentjdelui rendre la place,
auiïl toft qu'il feroic en aage d'eftre Chcualier. Mais dautant qu'il ne faifoit eftat d'e-
xecuter fa promeiTe, après que le comte de Barcelone fur Cheualier, & qu'il eut ef-
poufé Douce,filledu Comte de Prouence,les habitans prirent les armes& fe remi-
rent fous robeïilance de leur Comte. Le Vicôte indigne de cét affront, fe ligua auec
Guillaume Comte dePoi£hers,pofTeiTeurdu Comté de Tolofe, qui lui donna vn
puiffont fecours,moyénantqu'il reconnuft tenir de lui en fief le Côté de CarcaiTon-
ne. Lavillcfe rendità compofition, fous promefle que leshabitansne rcceuroient
aucun domage,en leurs perionnes^nien leurs biens. Mais Roger fils aifné du Vicom-
tCjquienuadanslaplace,violant le ferment du trai£té,creualcsyeux,&coupa lenés,
aux principaux dc laville, qui fe retirèrent en Catalogne. Ce mauuais traidtcment
offensa le Comte de Barcelone: lequel entra dans ic "pais, auccvné puiitânte ar-
mée & ncantmoins fur obligé de faire vn accord auec Bernard Aton, l'an un.
parlècjtiel il lui donne TinueftituredelaCité, qui auoit cfté exceptée en l'ancien-
ne tranfadion, pour la tenir en foi &homâgeicomrrtc le refte du Comté.

II'. Depuis cc temps, les vnspofïederent la ville,; les reuenus, &laiurifdicl:ion
du Comté, fous le tiltre de Vicomtes; & les Comtes de Barcelone poflederentla di-
gnité de Comtes de Carcafîbne,qu'ils baillerenten partage à leurs enfans, l'an 1130.
& n6z. C'eft pourquoiSimon Comté dé Montfort, s'eftant rendu par les armes;
maiftrc de la ville deCarcaflbne, en receutllnueftiture en qualité de Vicomte, par
les letresdu Roid'Aragon,ComtedeBarcelone;à caufè que cecte'villecftoicdu fief,
& de l'homage de ce Roi, comme certifie le Pape Innocent 1 1 1. & Pierre de Val-
fcrnai. Mais lacques Roi d'Aragon,quita tous ces droits féodaux, au Roi S. Louis,
parlatraniacfcionqui fut pafféeentr'euxl'an1156,
I I I. Ily a dans (es chartes de France vn aueu que Bernard Aton fit en prefence
de fes enfans des terres & feigneuries tenues par lui en foi & homage, de l'A bbé de
la GrafTe, l'an iho. En cetaueu, le Vicomte s'oblige, deteniri'eftrieuàchafque
nouucl Abbé, la premiere fois qu'il montera à cheual, & promet de lui liurer les ter-
res qu'il tenoit de l'abbaye, à la prcmicre requifition, foit que l'A bbé fuft appaifé ou
courroucé Jîue ft iratus fine pacams &I'Abbéprometau Vicomte) fous la religion
defon ordre, qu'il lui fera bon Seigneur. Z>

I V. IlyadeuxTeftamcntsdcccBernardAton. Il fitle premier l'an inS.eftanc


fur le point d'aler en Efpagne, comme il dit, par lequel il légua au monaftere S. Ro-
bert de la CafcdieuJ'Eglife& les difmes du lieu d'Archas, & la portion qu'il poffe-
doit en l'Eglifc de Taras. Il donne la iouifTance de tous tes biens, à la Vicomtcfîe
femme
Cecile fa & ordonne à fon fils aifné Roger, Carcaffone & Carcalfes, Redas
& Razes, &ce qui aparrient à la maifon de Carcalfone, dans le païs de Tolofe. Il
lui baille en outre,Terme & Term encs auec tout ce qui aparcient à CarcafTone, &
àTerme, dans le Vicomté de Narbone. Il luidonneauffilaCkcdeBcziers,& le
Bederres^referuées les Seigneuries qu'il auoit baillé en partage, àfon fils Raimond
Trencauel. Il lui lègue de plus le fiefdeMurel3& celui de Brunuquel, & tout ce quii
lui apartientau Mineruois, lechafteau de Capeftang, le chaiteau de Cerçen, &
deux Abbayes Caunas, & Valfegur, & lelieud'Alfau. En cas que la Vicomtcffc
vouluft eftre feparée de fes enfans, il luilaiffeBeziers, le chafteau
de Cerçen Agde,
& Nifmes aucc leurs territoircs, & quelques autres terres. D'où il apert que le rroi-
fiefmc fils Bernard Aton, n'eftoit pas encore né. Il fitvnfccondTeftamentl'an
1119. en la ville de Nifmes, eftant atteint d'vne grande maladie dont il deceda. Il
fait le partage de fes biens, entre fes trois enfans, &lai(TeàPvogerl'aifné, lacitéde
Carcaitbnc& leCarcaiTeSj le Razes, Albi Se Albigeois & tout ce qui lui apartient
dans le pa'is de Tolofe, dcRoucrgue, & de Narbone; excepté le chafteau de Cer-
çcn. Il baille à Raimond Trencauel fon fils, Beziers & Bezeres,Agde & Agades,
Cerçen auec fes apartenances & tout le fief, que le Seigneur d'Andufe tient du Sei-
gneur de Beziers. Il donne à Bernard fon fils Nifmes auec le Nemofes, & lefîefdu
i
Comte de Mclgueil en Suftantion. Ordonne Roger de marier fa fille Lagine,
auec l'auis de la mère, Se des Barons de fa terre, & de payer ce qui eft deuà Manteline
fille du teftateur, & fubftituë réciproquement fes enfans. Entre ceux qui fignent
ceteftament eft Sicard de Villemur Se Pierre Seguier. Cétacte a efté publié par le
fleur Catei,dont ilyadesanciensextraicl:sdanslesArchifsdeCarcaflone,quim'onc
efté communiques.
V. O n peur recueillir des afres precedents que Bernard Aton fut marié auec la
N n n iiij
Vicomteflc Cecile, & eut trois enfans malles de fon mariage, Roger, Raimond
Trencauel & Bernard A ton, & vne fille Manteline mentionnéedans le dernier tc-
ftament. Cette-cifit ceflion l'an 1152.. à fon frere Bernard A ton Vicomte de Nifmes,
de toute la portion héréditaireà elle efcheuë de la fucceflion de leur père commun
Bernard Aton,comeilconftepar la Ictrc qui eftaux Chartes de France. Outre Man-
teline, Bernard Aton eut encore deux autres filles nommées Ermefinde & Payenne.
Celle-cifit en mefme temps vne femblable ceflion que fa foeur Manteline,au profit
du Vicomte de Nifmes leur frere. Quant à Ermcfendc clic fut mariée l'anim. par
fes pere & mère à Roftainde Pofquieres, en faueur duquel mariage ils donnèrent
les chafteaux de Marguerite, & de Calueifung, & la moitié du chafteau de Belueder.
V I. Le Vicomte Roger fucceda à fon pereau Vicomté de Carcaffon'eau pais
de Razes, & en l'Albigeois. Ileftoitviuantl'an 1140. Mais comme le fieur Catel a
remarqué, Raimond Trencauel fon frere recueillit fon héritage, & reconneut l'an
1 150.
de tenir CarcafTône, Razes, & le chafteau de Laurac, desComtesde Barcelo-
ne au mefme homage qu'auoit fait fon perc, & en prefla le ferment de fidelité, au
Comte R. Berenger un. ainfi que Surita, & Diago ont efcrit. Ce Raimond Tren-
cauel eut de fafe h eufes guerres à démefler auec Raimond ComtedeTolofe, quile
fit prifonnier, & ne lui rendit fa liberté qu'en lui démembrant fon Eftat. Il fut mal-
facré par les habitans de Beziers dans l'E~life S. Ma a-dclaine, comme efcrit bien au
long Guillaume de Ncubringe, auteur du temps. Cétaffaflinat tombe en l'année
1167. fuiuantletefmoignagedePierrede Valfernai; fuiui par Surira, &par le fieur
Catel. Ce que ie vérifie au chapicre x 1 1. nombre v. par vn a£te exprés & tres for-
mel.
VII. TrencauelVicomte de Beziers, qui affilia au Concile tenu contre les Al-
bigeois Fan 117e. chés Roger de Houedcn cft fils du mafTacré fans qu'il foit befoin
de foubçonner auec le fieur Catel quela datedu concile eft vitiée & fans qu'il fail-
le la corrigercn 1156. pour confondre ccTrencauel auec fon pere. Raimond & Ro-
ger Trencauels fuccederent à leurirere Trencauel. Mais enfin Roger poffeda feul
cétheritage. Il prenoitlestiltres de Vicomte de Carcaffone, de Beziers, d'Albi,Sc
de Razes en vne fentence qu'il donna l'an 11 91. rapportée par lefieur Catel. Ce Ro-
gers'eftant accommodé auecceuxde Beziers, fut reproché par vn Gentil-homme,
d'auoir vendu le fang de fon pere. Cereprochelcpiquafiviuement,qu'ildeflei-
gna vne cruelle vengeancede ce mafïacre & s'eftant accordé auec le Roi d'Aracoi-1,
qui lui enuoya des foldats Aragonois, il les fit glifler infenfiblemcnt dans la ville,
maiftre, fit pendre
& aucc leur fecours s'en rendit & ou mourir tous les habitans,
tant hommes que femmes, & repeupla la ville de nouueaux citoyens, au rapport
de Guillaume de Neubringe.
VIII. Il fit homage de Carcafîone^du chafteau de Laurac en Lauragois de
Limous, de la terre dé Saut, deTermes,ôcduchafteaudeMinerucau Roi d'Ara-
gon AlfonfeJ'an 1 1 8 1. Par fon teftament de l'an 11 93 il inftitue héritier fon fils Rai-
mond Roger, qu'il laifla fous latuteledeBertranddeSeiffac. Ce Raimond eftoit
neueu du Comte detolofe, & fauteur des Hérétiques. Pourtant l'armée des Croi-
fè's s'eftant approchée de la ville de Beziers il les abandonna
contre le ferment, qu'il
leur auoit fait, & fe retirai Carcaffone; où l'armée le fuiuit, & lecontraignirde
trai&er. Mais tandis qu'il eftoit en oftagej entre les mains de Simon de Montfort,
il mourut de difenterie. Son decés rendit le Comte Simon maiftre de
ces Vicomtes
dc Carcaffoiie & de Beziers,dontil prefta l'homageà Pierre Roid'Aragon. Etpour
y eftre plus afTeuré il perfuada RaimondTrancauelfils de ce Roger, de lui faire cef-
îion de tous lesdroidts quiluipouuoientapartcnir fur les Vicomtes de Beziers, de
Carca!fone, d'Albi,deRazcs & d'Agde. Cette donation eft du m ois de Iuin
mefme un.
Raimond Trencauel quita tous tes droits au Roi S. Louis parade de
ce
l'an 12,47.

Comtes de Carcafjbne.

871. Bernard Comte de Tolofe, pourueu du Comtéde Carcaffane, & de Razes;
par le Roi Charles le Chauue. e
S 8 7. Roger 1. Comte de Carcaffone.
974- Arnaud, & Arcende fa femme.
978. Roger 1 1. leur fils, & Adalaxc Odo Comte de Razes.
ou Adalais fa femme, iffuë de la maifon Arnaud fonfils
de Pons en Saintonge.
1013. Raimond Comte de Carcaifone,
Bernard Comte,de Foix,
Pierre Abbé de la Greffe.
Ermefende ComtefTe de Barcelone leurs enfans.
1040. Roger in. Odo Comte de Razes. Ermcngarde.
Le Comté de Carcafjone ayant efré vni a la maifon de Barcelone les fucceffeurs de Roger
Je contenterent du tiltre de Vicomtes.

1068. Ertnengardefœuf de Roger iiri. VicomteffedeCarcaiîbne, mariéeàRai-


mondBernardTrencauel,Vicomte de Beziers, deNifmes, &d'Agde»
1090. Bernard Auon Vicomte leur fils, & fa femme Cecile. Leurs enfans,
11x9. Roger Vicomte de CarcaiTone., de Razes, ^c d'Albi. Raimond Trencauel
Vicomte de Beziers, &d'Agde. Bernard Aton Vicomte deNifmes. Man-
telinej Payenne, & Ermefende marie'e à Roftain de Pofquieres.
iijo. Raimond Trencauel frere de Roaer Vicomtede Carcaffone, & de Beziers.
Il fut mafTacre' par les habitansde Beziers dans l'Eglife S. Magdelainel'an
1167. Roger fon frère, dépoiTedc de Carcaflbne par Raimond Comtede
Tolofe en cetteannéen67. Cecile Comteffe de Foix femme deRoger
Bernard, & filie de Raimond Trencauel.
1167. Roger Trencauel fils de Raimond, qui eftoit prefent au concile d'Albi tenu
contre les hérétiques Albigeoisl'an 1 1 7 6. Il elt nommé dans l'acle rapporté
au ch. ii. n. 5.
1180. Raimond Trencauel) Roger Trencauel, freres de Trencauel, & fes héritiers.
1191. Roger Trencauel fucceda à Raimond fon frère. Il pofTedoitles Vicomtésde
Carcaflbne, de Beziers, d'Albi, & de Razes.
1193. Raimond Roger fon fils neucu du Comte de Tolofe, &fauteur deshered-
ques. Il fut ruiné par l'armée des Croifes,& mourut l'an 1109. Raimond
Trencauelfon fils ceda tous fes droits à Simon Côte de Montfort l'an izu.
12.10. Simon Comte de Montfort, Vicomte de Carcafïbne, & de Beziers, par la
confifcation du dernier Comte.

I. DiagoL 2- c. <jS.i.2.c.7c). 1, i.c. 89. I V. Catcll. in Vicecom. Carc. & Bitetr.


I 1. Diagoc.117. Innoc.3.1. Reg.cp. Pctrus Vallif. V. Guill.Ncubnn.l.i.c.ii.
cern c.io. Hifl.Albig. VI. Suntain [ndicib. Diago. l.i.
1 1 Chartes de FrançeTolofe
1. XIII. fcc. n. 1. n. VII. Roger. Houed. Guillni.Neubring.l.ï.c.ii,
U. & 4. lac, n. 1. J
VIII. Surital.2.c.jS.a(]an.ii7iî.
CHAPITRE VIII.
Sommaire.
Le pais de Foix rieftpas le territoire d'*vneancienne Cité mais •vn corps
composé de plufieurs pièces affemblées. II.
SainclVolufian Euefque
de Tours relégué par les Goths, martryisé au pais de Foix. III.
&
SainctAntomn Martyr de Pamies3dtitemps du 'JRpi Pépin. Narrations
fabuleufis touchant la race de Sainct Antonin. Les Comtes de Carcaf-
l'
fine ont fondé Abbaye SaincT Antonin de Pamies. Fredelas eft l'an-
cien nom de la 'ville & Pamies du chatte au. I V. Tkçcherche du pre-
mier Comte de Foix. <rRoger Comte de Carcaffone> partagefin bien en-
tre fesenfans. Laiffe Carcaffone à fin fils aijhé. EtlechaBeau& terre
de Foix auec le Comté,3 & l'Euefihéde Cofirans à Bernard fin ficond
fils& fes Abbayes a Pierre fin troifiefime fils. V. Examen dudate
• des extraits de ce 'Tejtament quifintde l'an 1062. Ily a faute,con-
uain eue parle temps du de ces du Roi Henri. VI. E t par l'aage de Ber-
nard. VIL E t par celui d'Srme fende Comtejfe de Barcelone. VIII.
Jly a peine à eftablir le <vrai temps de ce cTeïlament. IX. Conieôture
qu'il doit efïre mis fous le Roi Hugues } & non pas fou* le T^oi FLenri
X. Ce qui efl confirmé par le mariage de Stéphanie 3 auec Gardai Roi de
N auarre furnommé de Nagera. Elle elfoit de la maifin de Foix > fé-
ton les memoires du Monœftere de Nagera, quelle fonda auec fin ma-
ri. Et par confie quent elle esloït fille de Bernard premier Comte de Foix.

E païs & Comté de Foix eft vn corps compoféde diuerfes pieccs aflem-
blees j & dirrere en cela des anciens Comtés d'Aquitaine, & de Langue-
doc, qui comprenoientreftcnduëd'vneciré,fuiuant le département de
l'Empire Romain, ou d'vn Eucfché, fuiuaiitl'ordrc de l'Eglife. car il n'y a point dans
les Notices aucune cité parriculiere du nom de Foix ni dans les anciens auteurs au-
cunpeuplcquiportccenom3niquirefpondeàcepaïs. Les critiques ont corrigé il y
aloniT-temps,aprcslcsmanufcnts d'Vrfm, le texte de Ccfar, où les anciennes édi-
tions dénombraient les VUifpites parmi les peuples d'Aquitaine, & ont fubftituéla
vraye leçon, qui eft celle àEïufates, qui font les peuples de la cite d'Eufe. De forte
qucTopinion de Marlian de Ccnalis, & d'Elic,
qui a cfté luiuic par les doôtes elr.1-
mans que Fluffttes fignifiaft le pais de Foix, s'eft cuanoine apres que l'ancienne leçon
deCcfaraefté rcftablie. Le P. Monet en la GeographiedelaGaule3afoubçonn4
que les peuples Dacicns mentionnes dans Ptolemec parmi les peuples d'Aquitaine,
eltoient les peuples de Foix. Mais i'ai fait voir au premier hure, combien cetrepen-
fée eft éloignée d'apparence. Or ce païs de Foix fut réduit en vn corps tel, ôc plus
arand qu'il n'eft maintenant, par Bernard fon premier comte, lequel ayant reccu
en partage dela maifonde CarcalTone ces terres & Seigneuries, qui eftoient aflifes
dans les Euefchés, & comtés de Tolofe., de comcnge,& decoferans, acquitau
chafteau de Foix, & à ces pièces réunies lctiltre de comté de Foix.
I I. Cepaïsaeftéhonorcdela mort de deux Martyrs S. Volufian, & 5. Antonin.
Volufiancftoic Euefque de Tours.-lequel cftant foubçonné par Alaric Roi des Vvi-
figoths; de fauorifer le parci des François, Eut banni de la ville deTours, & relegué
en celle de Tolofc, où il mourut, fuiuant le tefmôignage deGregoiredcTours.
Neantmoins le mcfme auteur eicrit ailleurs qu'il fut relégué par les Goths en Efpa-
gne,oii il futeonduit comme captif, & y mourut auffi-toft. LesHiftoriensde Foix
remarquent félon la tradition du pais que ce Sain cl: perfonnage fouffrit martyre au
Comté de Foix, entre Pamies & Varilles,àfeptlicuësdeTolofe: où l'on remarque
vn arbre d'efpece incoiineuë, que l'on vavoirauec veneration qu'on dit eftre venu
d'vn bafton que cet Euefque portoit en voyageant. La Chronique manuferite ad-
ioutte, que fon corps fut portéaueedeux taureauxfur vne charrete en l'Egli[eSainét
Nazaire, proche du chafteau de Foix. L'Abbaye de Foix a efte' bafticen mémoire de
ce Martyr, par les Comtes de CarcafTonne,& richement dotée par les Comtes de
Foix, Bernard, Roger, & R oger Bernard.
III. Cequ'ilyad'affeuré touchant Saind: A ntonin,eft compris dans le Marty-
rologe Romain,,fçauoir qu'il fouffrit Martyre dans la Gaule, en la ville de Pamies.
Mais le temps eftincertain.Card'vn codé Vincent de Beauuais
en fon MÎroirHifto-
rial, & Antoninde Florence en fa Somme,le rapportent à l'Empire de Diocletian;
& d'autre part AntoinedeVerdalc allégué
par lcfieurCatcl, le met fous le règne de
Pepinlors qu'il efcrit que Thcodoret frère de SaincT: Antonin fut vaincu par Pepin
dans l'Ifle de Maguelone. A cette derniere opinion s'acorde la vie de ce Sain£t eferite
à la main; quoi que d'ailleurs elle foit remplie de difcoursfabuleuxtouchant la gé-
nealogie de Sainct Antonin que cette légende nous reprefente fils de Frefelaus Roi
de Pamies, & ton fucceffeur en ce Roiaume, comme Theodoric fon frere le fut en
celuideToloie. A Theodonc ayant fuccedé Galatiusi& àcelui-ciMetopius tous
Princes payens, ce dernier enuahit Pamiesfur S. Antonin, felon cettefabuleufenar-
rationQui paroift eftrcdemauuaisaloi,enforgeantdesRoyautés en ces quartiers,
& des Roys payens du temps de Pepin. Tant y a que les Comtes de CarcafTone cdi-
fièrent vne belle Abbaye fous le nom de S. a ntonin en la ville de Fredelas qui a efte
furnommée depuis Pamies à caufe de fon chafteau qui portoit ce nom. La con-
ie&ure que la dénomination de Fredelas pourrait eitrc tirée du Cornee Fre-
dclon, qui auroit receu en apanage la ville de Pamies demeure deftruite par la re-
marque fai£fce ci-deffus, que Frcdclon efloit Comte deTolofe,du temps de Char-
les le Chauue Et fans doute cette ville de Fredelas, eft plus ancienne. Dans les
vieux adtes l'Abbé, & les Chanoinesde ce monaftere font nommés Fredelacenfes-
qui ont eu pluficurs difputcs auec les Comtes de Foix; maisauili ils en ont receu plu
iieurs riches bien-faicts.
IV. Pour entrer dans le traidé des Comtes de Foix, il eftneceuairedeconfide-
rer l'origine
de de fon premier Comte nommé Bernard, qui eftoit fils de Rogeru.
Comte CarouTone. Pour cet effet il faut ferefouuenir deeeque i'ai reprcfente'au
Chapitre iv. que le Comte Roger, fils du Comte Arnaud, fut mariéàlaComtdTe
A délais ,&c que dece mariage
eltoientifïus deux enfàns mafles Raimond,&
-Ber-
nard, dés l'an 98 Il eut encore depuis vn autre enfantmafle nommé Pierre, & vne
fille Ermefcndc. Ce Roger voulant régler fa famille, fit fon teftament, par lequel il
ordonne que Raimondfonfils aifnépoiTedera la Cité de Carcaffone,auec le Comté
de Carcaffes, le chafteau & Comté de Razes pour fa partie, & luicede le droit qu'il a,
fur l'autre partie de Razes, en confequence du traité, qu'il auoic fàitauecOdon fon
frère, delui fucceder en cetteterre en celle de Querecourbe,de Coila, & de Saiffac,
aprcsledecésdecétOdon,&dcfonfilsArnaud.il luilaiffedeplus les Aleus qui lui
apartiennenc dans le Comte de Tolofc, le chafteau de fainte Gauelle autc fes depen-
dances la moitié du quartier de Bolueftre, & la troifiefmc partie du Comté de Co-
menge fà part du chailcau de Minerue auecfes apartenances,& les aleus qu'il auoit
dansleNarbonois. Pour fon fils Bernard, il le parcage du Comte', & de l'Euefché
dcCoferanSjdcla moitié de Bolueftre ,& du chafteau & terre deFoix. Etluibaillela
Viguerie de Sauartes, après le decés de la Comtcffe Adelais, pourueu qu'il nela trou-
ble pendantfa vie Enfemble tous les droicts acquis au teftateur fur le Sauartes, &c
Caftelpendent, après le decés d'O don Se de ion fils Arnaud, fuiuant le traictépaifé
auecOdon.Enoutreil baiUeconioinc'ternent à fa femme Adelais, & à Bernard, les
quartiers de Dalmafanes, Podagues, & Arnagucs, & la moitié de tout le Bois de
Bolbonne,qui eft entre les riuiercs de l'Ers, & de l'Aricge referuant à fa femme, les•
aleus d'Efcos ôc d'Aucfac. Il donneàfontroihefmefils Pierre, toutes les Abbayes
qu'il poffedoit dans les Cotés de Carcaffonc & de Razes, & dans le partage de Ber-
nard j& referue feulement à Raimond l'aifné, Abbaye de Caunas,& celle de Varna-
fonc dans le diocefe de Narbone. Et en diuerfes claufes excepte en termes généraux
les Aleus, qu'il dônoità Dieu & aux Sain£ts pour le remède de fon ame: Il ordone
furlafinjquelaComteffeAdelaisait cnfaBaiîUe,c'eft à dire en fa garde, régence &
adminiftration, toutes les terres delaiffées à fes enfans tout autant de temps qu'il
luiplaira. Et que lemefmefoitobferuéenleurfaueur,s'ils ont des enfans de légiti-
me mariage. Il leur défend de vendre, ni alicner leurs terres, horfmis entr'euxEt
ordonne que l'héritage retourne aux frères, en défaut d'enfans de légitime mariage.
V. Les anciens extraits deceteftament font dans leTrefor de Pau, mais l'origi-
nal eft perdu, qui eut ferm s'il fubiiftoit, pour nous deueloperdVnedifficukéaUez
fafcheufe touchant le temps de ce tellament. Car le date, que l'on voit dans les ex-
traie!: s, de Tan mille foixante deux regnant le Roi Henri, eft ma n ifeftem en t vitieu x.D au-
rant que ce Roi deceda au mois d'Aouft de l'année mille foixan te, ôc fon fils Philip-
pe premier, fut eflabli tout aufivtoft en la Roiauté.
V I. Celle impugnation fuffiroit pour conuaincre l'erreur de ce date. Mais on
peut encore le deftruire par vneraifoninuincible,priiede l'aage du Comte Roger,
& de tes enfans Raimond, & Bernard. Car l'vn & l'autre eftoient nés du temps de la
donation que fit Roger au profit du Monaftcre S.Hilaire, dés l'an 98 z ainfl que i'ai
quatriefme
vérifié au Chapitre quoi que Bernardn'eutpoint encor elle baptifé. r O
depuis ce temps iufques à l'année 1061. ilya80. ans; De forte que le plusieune des
cnfans,quieftoitpeut-eftreau berceau l'an gSi.feroitaagé de quatre vingts ans,lors
fon luilegue fa portion fbntcftamcntjU le date de l'extraiîteftoitaf-
que pere par
feuréj qui eft vne abfurdité tres-euidente. Quel aagedeuoitauoir lepereàcc com-
pte? pour le moins cent ans, & dauantage;qui font des calculs, que Ton nereç/oit
pas dans
l'hiftoire ,fam quelque contrainte.
VII. Ilfautadioufteràcela}que la Comtefïc de Barcelone Ermefende,fille du
Comte Roger, &fœur de Raimond, ôc de Bernard, eftoit mariée au Comte Rai-
mond Borrcl, dés l'an mil vn; ôcmefmes eftoit bifayeule dés l'année 1043. &mou-
rut l'année 1053. ainfiauc Tai vérifié fortexadl:ement au Chapitre vi. De forte que fi
le date du teftament
dix-neuf tle efloit certain il arriueroit que la foeur feroit bifayeu-
de Roger
ans auparauan
partage des frères, & le dcces du pcrc.
VIII. Mais comme il a efté facile de conuaincre la fauiTeté de cette date, il y a
bien de la peine d'eftablir levrai temps de ce teftament. Car fuiuanr le charadteriime
prisdelapcribnne du Roi Henri, on nepeut le reculer, que iufqu'au commence-
ment defon règne, quitombe enl'année 1019.Cequi ne Semble pas fumiantj pour
concilier lacorrefpondanccde l'aage delà CornteffeErmefende^auec celuide fon
pere, ôc de fes frères; puis qu'en 10 4 3. elle eftoit bifayeule, Et partant il y a de l'appa-
rence,
rcnce, quefon pcrc eftoitd^ccdé, & tes frères légitimés, & bien auancesdansl'aagc,
en cette année 1019.
l X. Cefte confideration me porte à pefer plus exactement les termes du tefta-
ment de Roger; qui iuftifientaffés clairement deux poin£h; L'vn eft, que nul de
fes trois enfàns n'eftoit encore marié; puis qu'il parle d'eux en termes conditionnels,
fçauoir que s'ils ont dcs enfans de mariage légitime ils ayent ladminiftration de
leurs biens: Le fécond poin 6b eft, que ces enfanseftoient encor en bas aage lors du
teflament. Ce qui fe recueille de ce que le pere ordonne, qu'ils feront fous \a.Bai11ie,
c'eft à dire, fous la régence, gouuernement, ou adminiftration deleur m ère la Com-
tefTe Adelais. Laquelle claufe n'auroit pas bonne grâce, fi ces enfans eftoientaagés
de quarante- hui£l ans, comme il faut les accordera Bernard qui eftoit le plus ieun e,
encore que l'on remete ce teftamentau beau commencemét du règne du Roi Hen-
ri.Partant ie ne fais point difficulté de me perfuader, que le Copifte de ce teftament
a failli, non feulement aux chara&eres du chifre, mais encor en l'expreffion du Roi:
le nom duquel eftant defîgné à l'ordinaire par la premiere letre H. il a interprété du
RoiHenn ce qui deuoit cftre entendu du Roi Hugues. Et par ce moyen il faudroit
rcietter le date du teftament auant l'année mil; & encecasRogerauroitfuruefcta
quelques années apres fon teftament.
X. A quoi îlfautadiouftervnetres-puiiTanteraifonjtiréedumariagedelaRei-
ne Stéphanie, auec le Roi de Nauarre Garciasfurnomméde Nagera. Il efpoufa cet-
te Dame à Barcelone,qu'il affeure dans le contra<5t de fes arres auoir poifedé vne ra-
rebeautéj&qu'elleluifutdeliuréeparlaComteffefa mère Tan 103 6. Ce Roi, &la
Reine Stephanie fondèrent ce monaftere fameux denoftre Dame deNagera,oùla
PrincefTe eft enterrée. Dans les mémoires de ce Conuent, il eft efcrit, qu'elle eftoic
fille du Comte de Foix comme affeurent Garibai, Surita, Sandoùal au Catalogue
des Euefques de Pampclone & Iean Briz Martinez quoi que Garibaireiette cette
opinion, dautant queles Comtes de Foix n'eftoientpas encor eftablis. En quoi il a
raifon, fuiuantl'opinion commune de nos Hiftoriens. Mais felon ma correction,
les mémoires de Nagera, quinepeuuent tromper, puis qu'ils parlent delanaiflàn-
ced'vncReineleurrondatrice,s'accordent
fort bien au temps de Bernard premier
Comte de Foix, & pere de Stephanie. «
II. Greg.Tur.l.io.c. vit. Hic Pontifexfufpe&as naldo, deQucrocurbo cum Querocutbenferema-
habitusàGothis, quod fe Francocum ditionib. (ub~ neat ad ipfum Raimundum & aliacô«enientia,qu£C
dcre vellct, apud vrbemTolofara exiho condemna- ego habeo cum ftatie meo Odone, de Caitello de
tus_, meo obntlib- 1- c. 16. Coila&dc Colhenfe, remaneat fimiliter adfilium
III. Vincent. BellouacinSpecuIol.14.0.$;. An- meum Raimundû. Et ipfo Caflello qux dicitur Sai-
ton. (ummael. 8. c. 41. Catel l.i.des AIetm.de La»g. xago cum ip{a Caftellania, & cum ipfas Vegarisqua:
1 V. E Chart. Palenfi Ego Rogerius Cornes qui ad ipfum Caftellum pettinent & cum ipfos alodes,
facio breuem diuifionalcm inter filios meos Ray- ficut Arnald us pater meus ibi tenebat,pet ipfum ca-
mundo, & Bernardo ad Raimundo filio meo dono ftellum, rcmaneat ad Raimundum; exceptas ipfas
Ciuitatem CaixalTonem cum ipfo Conittatu Carcaf- Abadias qux ego dono ad filium meum Petronem.
fenfe, exceptas ipfas Abadias quas ego dono ad filio Ipfos alodes de Comitatu Tolofano^qujefuerunt de
meo Pétrone, ficutcôuentumintermacrefuaAlays, Bernardo Rafo quae Raimundus Vice-comes tenec
& te Raimundum. Et dono ad îpfuraRaimundum pet me Rogerio,& per te Raimundo, remancant ad
filuini meum Redas Caftcllura cum fuo Comitatu, te filio meo Raimundo,& ipfam medietarem de Bul-
ipfam meam paucm j excepta ipfa mea parte de ipfas baflrefo,&ipfateitia patte de Comitatu Couenico
Abadias, qux ego dono ad Petrono filio meo; ôc cx- remaneat ad filio meo Raimundo & ipfa mea parre
ceptos ipiosalodes qus ego acaptaui in ipfo Comi- de Minmia.quœ Raimundus Vicecomes mihido-
tatu Redenfe,qua;egodonoàdomtno Deo, & ad nauit ad moitem fuam curu alodes terra
ipfaqua: quse in
habeo ipfo
ad Nar-
lan£lisfuis,proptcrremedium anima; nies. Et dono Caftellopertinet,& ipfos
ad ipfumRaimundu5ipfaconucniennade Comitatu bonen{ê,iemaneatad Raimundo filio meo;exceptos
Rcdcnfi qua: habeo cum fratre meo Odone Comi- ipfos alodes qus ego dono ad Deum omnipotenté,
te,& cum Stto fuo ArnaidoJI Odo morn',& fitio fuo & fanais fius,piop'terremediumanima; meie,;Sc ipfa
Arnaldo,remaneat,adte (\aimundoipfaconuenicn- Abbadia de Cannas, &ipfaAbbadiade Varnafona
tia de ipfo Comitatu;&alia conuenientiaqua'
ha- remane.it aJ filio meo Raimundo. EripfaVigaria de
beo fro cum frauilicu Odol1! & cum 6[to fuo Ar- Sauaitenfc,pt>ftobitumAdalais,remaneat ad Bsr-
«ardo filio meo, fiillc non la forfàcmendarc vo-
& ficutfuperius feriptomeft fic habeat armitatem ifta
luenr,IpfaconuenientiadeSauartenfe & de Ca- fctiptuia.Ego Rogerius non hoc defaciam,fi ego nô
llello pcndétc,qua? ego habui ab Odone fratre meo, haec camio cum mco gradiéte animo. Ita omnia fer 1-
& Arnaldo filio fuo poft obitum illorum remaneat ptateneat Adelays vxormea m £aiUia<^aa.tenasi^lA
adBernardo. Et Bernardo filio meo amedi&o dono volueric.ficutfiiperiuseftfcriptum fie habeatfirrni-
ip/itm Comitatnm de Coferagno cnm ipfb Epifcopatu & tatem,in tali vero rationevt dum illi viuant teneant
cùm iplà medietatcde Volueftrcfce;-tpfo Cafttllo Fh- & poflîdeant fihabuerint intantcs de légitime ma-
.xocum ipfa terraFuxe»Je.T)oi\oad Adalais vxor mea, trimonio fiinilitericmaneant(«^rf<i//odcillisqnivi-
& Bernardo filio meo infimul Se Dalmafencnfe &c îu crunt. Vcndercnecalicnarelicentiainvnusnon
Podagcnenfc,&Arnaguenfe1&medietatem de roro habeatjniiîvnusadaliiini, & fi infantes non habue-
bofco Bolbonx qua! eft inter flumen de Ercio, & rint delegitimo matrimonio ipfa hsreditaterema-
BumenAregix.Dono ad Bernardo filio meo &: ipfos neat adipfos fratres,qui viui eiût. Ifta feriptura Ro-
alodes, quac ego obi habeo i exceptasipras Abadiisi- ger iut Cornes manu fua hrmauit. Faûa charra diui-
& ipias Ecclefias qua: ego dono ad filio Pétrone 5c fionisiftx, CalendasApnhsAnnoChrifii lncarnati
exceptos îllos alodes qux ego dono ad dommoDeo, M.Lxn.HenncoRege Francorum. S. Guil.de Sanûo
& tandis fuispropter remedlum anima; mes:;& ex- Silicio.S Ram.Ademari.S.Ponti|Arberti.S.Ermen-
ceptos ipfos alodes de Efcocia & de Auefaco.quae gardi de Combreto S. Atnaldi Pelapolh. Sifredns
Notarius fcripfit die & anno quo fupra.
ego dono ad Coniugem meam Adelais mater veftra;

CHAPITRE X.
Sommaire.
Bernard fut ejtabli parleTejtament de fonpere } Comte du Comté de
CoJèrans.Ce Comté e fiant cuïncéla dignité de Comte fut refèruée à Ber-
nard 3fim le tiltre de Comte de Foix. Cofiram réduit en Vicomte. III.
Foix honoré du tiltre de Comté, parce que le chafteau efioit dans les limi-
tes de l'ancien Comté de Coferans. I V. Le Comté de Foix n'a pas efté
érigé par les Comtes deTolofe. Opinion du fteurCatel* V. Examen de
cette opinion. Le chafteau de Foix, & le pais d'enhaut ne releuoient point
des ComtesdeTolofï quoi que le bas Foix depuis le Pas de la Barre fut
deleurhomage. VI. Cette diflinëtion vérifiée parles actes d'homage des
(omtes de Tolofe. VIL Traicté de Roger Comte de Foixauerle^oi
Sainct Louis ,pour tenir en homage de la Couronne le s fiefs qu'il releuoit
du Comte de cIolo/è. Letre d'aueu du Comte Roger 'Bernard de tous les
fiefs qui releuentdu I^oi3 où le chafteau & 'ville de Foix3 ni le haut pais ne
font point dénombrés.
peut recueillir de ceTeftament pour le regard de Bernard, qu'il
N
fur defigné & eftablipar fon pcre Comte du Comté, & del'Euefché
de Coicrans,comme fon frere aifné fut Comte de Carcaffonne & de
Razes.Ceftpourquoi il ne faut pas fe metre en peine, de rechercher
la dignité Comtale de Bernard, &de fa mère ailleurs, que dans Ieteftament de fon
pere Roger.Quoi qucla dénomination & le tiltre de Comte de Foix foit vnenou-
.ucaute; quine peut auoir efté introduite, ni procurée, que par celui qui eftoitmai-
ftre du chafteau, & territoire de Foix, & du Comté de Coferans, dans lequel le cha-
fteau de Foix eft aflis. L'occafion en fut prife, de ce qu'vne partie dupais de Cofe-^
rans,futeuincée des mainsde Bernard,par fun aifncleComtedeCarcafTone.ee qui
ne pouuoit eftre bonnement fait, que fous la referuc du tiltre de Comté, arTe&é aux
terres qui reftoient à Bernard, dont la principale eftoit le chafleau de Foix.
II, Cequeien'auancepastantparconiedurcjquereuidencedufaiétnem'obli-
gederaffeurerabiblument.CarilapertparlaTranfacliiondel'an 1068. que le Vi-
comte de Coferans eftoit entre les mains d'ErmengardcdeCarcaflbne; lequel elle
ceda à R».Berenger Comte de Barcelone. Et d'ailleurs la fuite de Thiftoire des Corn-
tes de Foix fait voir, qu'ils n'ont pofîedéqu'vnc petite portion du Comté, & de TE-
uefchc de Coferans,f ous le tiltredeComtéde Foix,qui auoit fes dépendances fituces
en l'Etictcl-ié de Tolofe. D'où l'on doit conclure, que lercftedupàisdeCoferansle-
guéàBernardparleComteRogerfonpere,luifuteuincé,ou à fonfuccefTeur, par
les maiftresde la maifon de Carcafïbne fous la referue de la dignitéComtale, dont
Bernard auoit efté honoré par fon pere. Et par ce moyen le pais de Coferans,qui
auparauant efloit Comté, fut réduit au feul tiltrede Vicomte, ainfi qu'il eftiuftifié
par la tranfaëtiondclan1068. Se le païsdeFoix fut honore' de la dignité Com talc: &
aeucnfinfonEuefchéenlavilled'Apamiers,parlepour faire démembrement que fit le Pape
Bonifîicc V 1 1 1 du diocefe de Tolofe, cette érection.
III. Orilnefautpastrouucreftrange,fi Bernard retenantla qualité de Comte,
& vne portion du Comté de Coferans,necontinuoitpointlctiltrede Comte de
Cofcrans,maisprenoit celui de Comte de Foix. Car pour celui-là, il ne pouuoit mef-
hui fe le donner, à caufe que la ville de S. Lcfcr de Coferans n'eftoit plus en fon pou-
uoir EtpourlenouueautiltrcdeComtedeFoix,tirédunomd'vn chafteau & de
la terre qui en dépendoit, il auoit l'exempledu Comte de Melgueil, dans le Lan-
guedoc lequel encore que fon Comté fuft celuide Maguelone,ou de Suftantionj
prenoit neantmoinsfon nom du chafteau de Melgueil, qui eftoit la principalepla-
ce dupais & fa rendencc ordinaire, comme l'ai obferuéauChapitre 111.
IV. C'eft pourquoi Squarricr, Laperriere, &Elie ont eu grand tort d'inuenter
de leur creu que le Comte Bernard auoit eftéordonné Comte de Foix, par le Com-
te de Tolofe; puis qu'ils n'ont tiré cette inftru&ion d'aucun ancien document: Et
que mefmes Honorat Bonet Prieur de S. Lor enfaletreefcriteàGaftonPhœbus,-
neparlepointdecettepretendueeredtiondeComté.Aufli le fieur Catel nelagou-
ile pas, parce que fon ancien manuferit de l'hiftoire de Foix n'en faicl: aucune m en-
tion & qu'il n'a point trouuél'acte de l'ere&ion de cette terre en Comté, quoi qu'il
ait cfté curieux de le faire chercher dans les archifsdu chafteau de Foix. Adiouftanc
qu'il femble nouueau,qu'vn Comte qui releuoit du Roi de France, eut érigé en
Comté vne terre, qui ne lui apartenoit
le pas. Car encore qu'il reconn oifTe par les trai-
<5lez du Comte de Foix auec Roi Saincl Louis, 8c par l'autorité de Guillaumede
Puilaurcns, que ces Comtes eftoient auparauant homagers du Comte deTolofe;
Ncantmoins il fe perfuade que cctte fuperiorité, doit eftre attribuée à quelque en-
treprifede Raimond dcSaindt Gilles ComtcdeTolofe, qui eftoit vn grand vfurpa-
teur des biens d'autrui.
V. Il y a quelque choie de veritable, en ce raifonnement, & quelque peu defur-
prife.Carledifcourseftfortpertinent,encequelefieurCateldit,que le Comtede
Tolofe ne pouuoit ériger en Comté vne terre qui ne dépendoitpas de lui;puis qu'en
effecl: le chafteau de Foix,ni fon territoire qui eftoit dansTancienComtédeCofe-
rans, ne rcleuoient point du Comté de Tolofemais il y a de la furprifé, en ce qu'il
ei~imc guedepuis
eftime Raimond deSaint
l'vfitrpation de Raimond
quedepuis Tviui-pation deSaint Gilles le Comté de Foix
Gilles,le Foix aieaitre-
re-
leué deTolofe. Car vne partie des terres du Comté de Foix eftoit affifedanslepaïs
Tolofàin, ou l'Eucfché Ôc comté de Tolofe; & celle-là eftoit iuftement tenue à foi
&homagedesComtesdeTolofe,fansqu'il faillel'artribucràrvfurpationdu comte
Raimond; mais aufli le chafteau de Foix & fes dependances, comme iîsn'eftoient
pas du païs Tolofain, au ffi n'ont-ils iamais releué des comtes de Tolofe, Et par con-
îequentcescomtesn'ontpeurairercrcdiondeFoixencomté;qui eftoit d'ailleurs
vnepratiduetnconneuëcncetemps:les tiltres des comtés n'e~ans attribués ordi-
nairement qu'aux cités Epifcopnles aucc leurs territoires;ou bien aux partages que
ij
les comtes donnoient à leurs enfans, l'abus commençant à s'introduire, dediuifer
Ooo
entre les enfans] auffi bien la dignité, que le territoire des fiefs.
VI. Ie preuoi que fon auroit difficulté de goufter ma diftin&ion du païs de Foix,
deTolofe & celui qui en eft indépendant, fi ie ne le verifiois par
en celui qui releue
bonne preuue, Pour cet erfe&^'employer ai les a&csd'homagc rendus par les com-
tes de Foix, aux comtes de
Tolofe; ou ceux-ci limitent l'homage aux terres du
ComtédeFoix, qui font aflifes dans l'Euefché de Tolofe, depuis le lieu nommé
communémentlePasdelaBarre, qui eft à vnclieuë au deffous de la ville de Foix.C'eft
ainfi que modifiecet homage, le Comte Raimond en feslerresdu mois d'O&obre
ç.enfaueur du Roger Bernard & en celles de12. 41. en faueurdu Comte
nz comte
Roger.Ceque Guillaume de Puilaurens confirme
en termes exprès, parlant de cet
liomage de Roger, car il efcrit,que ce comte reconneut de mefme façon que fon
feigneur toute la terre qu'il
pere, tenir a foi & homage du Comte de Tolofe fon
poffedoit du Pas de la Barre en bai dans l'Euefché de Tolofe.
V I I. L'indépendance duchafteau & du haut pais de Foix à l'en droit des com-
defia mis en auant; mais elleefclatcra daua-
tes de Toloie.paroift aues, par ce quei'ai
tage ,par ce qui fuit. Le Roi S. Louis fit vn trai&é particulier auec Roger Comte de
Foix qu'il détacha de la ligue du Roi d'Angleterre & de Raimond le leune
comte de Tolofe, & le rendit vaffal de la couronne, pour tenir à foi & homage des
Rois de France, ce qu'il tenoit en fief des Comtes de Tolofe fous promefTequeni
lui, niles Rois fes fucceffeurs ne le remetroient point fous l'homage des Comtes de
Tolofe; Auquel rcfpecliucment le comte de Foix promit pour foi & les fiens de ne
reconnoiftrelesComtesdeTolofe,fans le confentement du Roi; à la charge qu'il
feroit conferué en la mefme liberté dont il iouïffoit, lors qu'il releuoitdes Comtesde
Tolofe.De forte que fhomage des comtes de Foix enuersleRoi,,eftreduiraux mef-
mes termes, queftoit celui quel'onpreftoit aux comtes de Tolofe; & par confe-
quentil eft limité & reftraint aux terres, qui font au deçà le Pas dela Barre; à l'exclu-
fion
du Haut Foix. La confequence eftneceflaireimaisclleeftcnoutrciuftifiéepar
la letre d'aueu & dénombrement, Bernardque bailla pardeuant le Scnefchal de carcalfon-
ne, le comte de Foix Roger des terres qu'il tenoit en homage du Roi, fui-
uant le commandementqu'il en receut par letres patentes expédiées fur ce fuiet, l'an
1165.Cette reconnoiflance eft dansleThrefor dePau, où le Comte dénombre au
menu toutce qu'il polfede au diocefe deTolofe, les quartiers de Bolbone,Sauer-
dun, Lefat, Dalmafanes,Mas d'Afil, Apamies, & toutes les villes & villages ouil
auoit du domaine. En fuite il dénombre cinq terres qu'il poffede au Diocek de Co-
mcnge,&lepaïsdeBolueftre,& les chafteaux queleComte deComengc tenoit
fief de le dernier article, il les terresdu païs de Car-
en du Comte Foix. Pour y met
ences que le Roi Sain cl: Louis auoit bailléesà Roger Comte de Foix, pour les tenir
à foi & homage lige de la Couronne de France. En ce dénombrement ne font point
compris, nila ville & chafteau, nile pais haut de Foix. De forte que le Comte pro-
feflbitouuertement, qu'il ne les tenoit pas en homagedu Roi. Cen'eftpasqueccs
terres fuifent polfedées auec vne totale indépendance de la Couronne Puis qu'elles
efloicnt dans les limites du Royaume. Mais elles eftoient tenues auec franchife, ôc en
franc aleu, fans eftre aflliiettiesaux feruices, que les fiefs impofcnt aux vaffaux, horf-
mis la fidélité. Neantmoins depuis que les Comtesprefterent leur homage & fcr-
ment de fidélité, à la Couronne, en termes généraux, fans bailler le denombre-
meneaumenu, ces dittindionsfefont cuanouies peu à peu, en forte que l'on eft en
peinedelesefclairciràprefent.
I. Catel A4. des Mémoires de Languedoc, *n cb. de Tabulario Pariiîenfi $Ç in Paler.fi.
BernardCemtt de Fmx. Atta hemimorum extantin
CHAPITRE X.
Sommaire.
PartagedeBernard felon les Hiftoriens de Foix. IL Beatrix âeBeA
zJers femme du Comte Bernard. Leur donation en faueur de l'Abbaye
de Foix dont le date efkconceu en ces ftr/W£<rRegnantI.C. D'oul'hifio-
rien de Foix a conclu que cefioit du temps de l'excommunication du Roi
Philippe. III. Explication de ces termes que l'on voit dans lesanciens
aëtes Régnant I. C.fn/criptiond'Auxfaifant mention du Règne deje-
fiis- Chrift expliquée. I V. Pendant l'excommunication du Roi Philip-
pe,les affes publics efioient chargés de fbn nom. V. Opinion d'vnfça-
uantHifiorienque tes Euefques donnant ace Roitabfolution de l'ex-
communication, lui mirent la (o uronnefur la te fie. Elle efi reiettèe j & le
Chartres expliqué du Couronnement du Roi a l'ouuerturt
texte d'Jues de
de fbn Parlement. VI. (o ujlume de ce temps 3 & de celui de la premiere
race des Roisde faire l'o$i'derture du Parlement auec la (ouronne fur la
tefte. VIL Les Papes excommuniant le Roi Philippe 3 auoient préten-
du lepriuerde l'obetjfance defesfujeffs. J\daû ni leRoi,ni les Françoisne
déférèrent point a cette entreprife. VIII. Jues expliqué, fl
saccommo-
doit à la façon de parler des 'Papes, touchant la rejtitution de la Couronne.
IX. Faute des Hiftoriens de Foix, qui 'veulent que le Comte Bernard
ait accordéfon frère cRaimond Comte de Carcaffbne3auecR.Comtede
Auteurs.
'Tolofe. Cet accord efi mal daté par ces Hifloriens. X. 'Decés du Comte
Bernard 3 mal placé par ce s

Pres auoir efclarci l'origine de la dignité Comtale de la maifon de


Foix,il faut con{iderercequeleCordelierMediauilIa,la Perrière, Ôc
les autres cfcriuent du premier Comte Bernard.Celareuient à trois
poinôts, LVn eft, qu'il rcceuten partagedefonpère Roger,
comte dcCoferans(c'cftain{l le Vi-
Volueftre^
qu'ils parletit)la moitié de
lechafteau & la terre de Foix, le Daimafanes, 8c Podagues, & le Bois de Bolbonne.
l'ai defiareprefentélespropres termes duteftamcntauChapitre vin. & fait voir plus
exademen t en quoi confiftok le partage de Bernard & maintenant ie defire que le
Lc£tcur prenne gard e à la llirprife deces efcriuains,qui pour s'accommoder à l'ef tat
deleurtemps,ontohangéleComtédc Coferans mentionne dans le feftamentJen
tiltredeVicomtérdefornequefinous n'euffions veu les propres termes de l'ancien
acte, iln'efioit pas poflible de paruenirà la connoiffancede l'originedu tiltre Com-
tal de Foix, qu'il eut falu attribuer auec eux à l'autorité des Comtes de Tolofe, ou au.
partage des dignités entre les enfans. <
11. Le fécond point eft, que Bernard fut marié au ecBcatrix de Beziers. Ce qu'ils
doiuent auoir apris d'vn acl:e de donation que fit ce Bernard en faueur de l'Abbaye
de Foix, des lieux de Campredon,Cadirac,Ferrieres3Sain6tIcande Berges auec
fes difmes,& de l'Eglife de Serres. Le Cordelier Mediauil la iuiui par les autres faidl
mention de cet a£te, qu'il dit n'auoir autre date que celui-ci, Régnant nofire Seigneur
lefus-Chrift. D'où il conclud par conjecture, que le tempsen doit cftre rapporte à
l'année 1095. dautant que pour lors on obmetok dans lésâmes publics le no m du
Roi Philippe à caufe qu'il auoit efté excommunié par le Pape Vrbainfecond, pour
râiibn de fon adultère public aucc Bertrade,& l'on lecontentoitdecondgncrles
n&cs par ces termes, Régnant le fus- Cknft.CcW: penfec n'eft pas du creu de ce bon Re-
ligieux Elle auoit efté préoccupée parl'auteur delà Chronique Saint Denys lequel
ne voyant pas de iour pour expliquer quelques anciens tiltres, qui n'ont autre date
que, Régnant 1. C. fc perfuada pieufement, que c eftoit pour le refpeâ: de l'excom-
municationlafchée contre le Roi Philippe.
111. Mais pour faire voir qu'il y a quelque autre motif,on doit remarquer qu'en
ces a&es non feulement le règne du Roi y eft omis, mais
aufli l'année de l'incarna-
tion De forte qu'ilfaut attribuerces défauts &manquemens à la feule négligence
des cfcnuains, qui ne mettoient bien fouuent aucun date aux a&es qu'ils reccuoient.
Pour le regnede Iefus-Chrift il y eftoit inféré, pour f ignifier à mon auis que la Pro-
uince fiiifoit profefïion du Chriftianifme,& n'eftoit point fouslafeigneuriedVn
Prince Payen, ou Mahomcrain. C'eft pourquoionlit bien fouuent dans les Char-
tes d'Efpagne ces termes RégnantIeftts-Chrifl & fottsfon règne, le Roi Sance ou
quelque autre Roi. Et pluueurs Conciles portent en tefte, le Règne de Iefus Chrift.
On void dans l'Eglifc Sainct 0 rens de la ville d'Aux deux tombeaux l'vn de Anto-
nianus faicl:, Anno nonoregnlDomïninoftn-,l'autre de Heraclia,annofexto regni Do mini
noftriL /;r//?;.Iepenfe qucl'interpretation de cetteEpoque
rut nouuelW» Règne deChrijl,
daitcftreprife,du iour que la religion Chreftienne receuë dans la ville d'Aux;
c'eftà dire enuiron le ConfulatdeDeciuSj&Gratus l'an de Chrift ijy.auquel temps
les plus exacts auteurs rapportent l'eftabliflement du Chriftianifme dans ce quartier
de la Gaule, & particulièrement à Tolofe,& en Gafcogne, par le moyen de Sainct
Saturnin j fumant le tefmoignagede Grégoire dcTours.
1 V. Quant à la remarque que l'on afaifte, qu'apresTexcommunicationdu Roi
Philippe, on ne metoitpointfonnom dans les letres publiques; ces graues & docTres
Hiftoricns les fleurs de fainclrc Marthe, & Duplex ont obferué, qu'il y a pluficurs
chartes conceuës fous l'autorité de ion nom pendant qu'il eftoit excommunie:=
d'autres Rois non excommuniés,
comme l'on voit aufli bon nombre de Ictres fous
aucc la claufe Régnant Iefus- Cbrifl, par humilité & vérité' Chrétienne, pourtefmoi-
gner que les Princes le reconnoilToient pour le Roi des Rois.
V. Mais le ne puis m'attacher à l'autre obfcruation, qui a efté faidte, fur vn
texte d'Iucs Euefque de Chartres,fçauoir que lesEucfques de la prouince Belgi-
que apres auoir donné à ce Roi l'abfolution de Ion excommunication leiour de la
Pentecofte, lui mirent la Couronne fur la tefte. Car Jlucs remarque deux actions &
ceremonies iemblables qui doiuent eftre expliquées l'vnepar l'autre. Laprcmiere
eft celle de i'Archeuefque de Tours, lequel nonobfiant l'Interdit du Légat, qui
auoit excommunié le Roi dans vn Conciledel'Eglife Gallicane, en la villed'Autun,
l'an 1 094.auoit mis la Couronne fur la tefte du Roi, en fa Cour de Noël c'eft à dire
qu'il lui auoir rendu cét office; afin qu'il prefidaft à l'aiTemblee ou Parlement du
Royaume,auecfesorncmcns Royaux, fiiiuantla couftume. De forte que cette cc-
remome ne regarde point l'abfolution du Roi; puis qu'il eftoit encore dans l'ex-
communication; Mais le feruice rendu par l'Archeuefqueen cette Cour, AiTemblée,
ou Parlement du Royaume. Or lues eftimoit que les Euefquesnedeuoientpoint
a fliftef à caufe de l'excommunication du Roi, à la cérémonie Ecclefiaftique
qui fe
fàifoitàl'ouuertureduParlement. Apres le decés du Pape Vrbain, qui confirma les
cenfures dans le Concile de Clermont, le Roi tint vn Parlementa la Pentecofte où
iesEùefquesdcrla Prouince Belgique firent la cérémonie de metre la Couronne fur
latefteduRoi. Dcquoi lues fait cncor vne plainte au Légat Iean,& le loüe dece
qu'il n'a pas fuiui cét exemple, & s'eft abftenu de la communion du Roi. D'où l'on
peur recueillir, que l'on tenoit qu'il efloit encore dans le lien d'Anatheme; & que la
cérémoniede cette Couronne, regarde la tenue de l'affembléedu Parlement,&non
pasl'abfolutiondu Roi, comme l'on prétend.
V I. Carl'vfage de ce temps eftoit, que les Rois tenoient leur Parlement
aux
Feftes de Noël, de Pafques, & de Pentecofte, & en faifoient l'ouuerture, après auoir
oûy la MeiTe, qui eftoit célébrée par le Metropolitain de la Prouince; lequel met-
toit en fuite la Couronne fur la telle du Roi. CequeTonaprcndrort exprcfTément
par vne letre d'AnfelmcArchcuefque de Cantorberi, lequel s'oppofant aux inuefti-
tures que le Roi Henri 1 1. d'Angleterre obligeoit les Euefques efleus de receuoir de
lui,auantlaconfecranon;&cePrelatayantrcceudefenfe du Pape Pafchal fécond,
decommuniqueraueclcsEuefques, qui auoientreceu ces inueftkurcs efcrit qu'il
fc trouue en vne grande peine. Dautant qu'ayant eftémandépp^leRoiàlatenuëde
fa Cour ou de fon Parlement, & eftant obligé d'y célébrer la McîÏV por couronner le
Roi/uiuant qu'il auoitacouftumé,il le verra enuirônéde ces Euefqucs.,dontle Pape
lui defend la communion, & la prefence du Roi lui ofteledroiét ouïe moyen de les
rcicrrcr. Que s'il fe contient dans fa maifon, le Roi,les Euefques & les Seigneurs au-
roncfubieétdefe plaindre, de ce que le Primat refufant au Roi ledcuoir, auquel la
couftume l'oblige, il tafche de lui ofler l'honneur de fa couronne de forte qu'il eft
à craindre, qu'ils tranfportent à vne autre Eglife, lepriuilegede la ficnne. On ne
fcauroit employer vne preuue plus exprefTe de cette couftume, de mettre la couron-
ne fur la telle des Roisapres la célébration de la Meffe:lors qu'ils* faifoient l'ouuertu-
re de leur Parlement: qui eftoit aufli pratiquée pendant la première de nos Rois,
comme l'on void dans les A6tes de la vie du Roi Dagobcrtià l^ju elle couftume lues
a faitallufion,&nonpasaureftabliilementde la couronne perdue par lVinatheme.
VII. Il eft bien certain, que les Papes Gregoire V 1 1. Vrbain 1 1.& Pafchal,ont
pretenduofterauRoi Philippe l'obeïflance de fes fujets, & la dignité de la Royau-
té, lors qu'ils ont lafcllé l'excommunication contre lui, comme l'on aprend des ter-
mes dont ils fe font ferais que Iuret a rapportés. Mais ces entreprifes n'ont pas
cfté receucs en France, qui refpc&el'autoritédes clefs, lors qu'elles font employées
fuiuant les Canons pour le regard de la peine fpiritucllemais ne les reconnoift pas,
en ce qui concerne le temporel. Défait, le Roi Philippe ne reftoitpas pour l'ana-
theme,decontinuer!egouucrnemcntdcfonRoyaume, d'aiTembler par fes Ictres
les Euefques de trois ProuincesàTroyes, donner l'Euefché d'Orlcans,& d'exercer
fa Royauté en autres rencontres, ainfi que l'on void dans les Epiftrcs d'Iues Euefque
de Chartres.
VIII. Il cft vraipourtant, quelui, & quelques autres Euefques eftoient retenus
à ce poinct,que de s'efloigner de lacommunion du Roipendant l'Interdid: en ren-
dant neantmoins à fes commandemens l'obéifTance qu'il apartient. Mais le corps
du Royaume-ne lui rendoit pas feulement les deuoirs, mais aufli communiquoit
auec lui,en ce qui regarde le gouuernement des afFairesj&; la tenue de fes Parlemens.
Sans qu'il faille conïidcrer, que lueseferiuantauPape Vrbainl'auertit qu'ilferaim-
portunéparlesAmbailadeursduRoi,derabfoudredel'anatheme,&deluirendrela
Courône aucc menaces en cas de refus,que le Royaume fe départira de fon obedien-
fuft telle, que
ce. Car cela n'eftablit pas, que la creance des François, ni celle d'Iues
leur Roi euft perdu la Couronne par la force de l'excommunication mais ils s'ac-
commodoientàlafaçondeparlerduPape, & lui demandoient qu'il leuaft fes ana-
rhemes,&:remit,poiirle regarddu Saincl:Siege,ce Prince au mefmecftat,qu*ilcftoic
b Ooo iiij
anant l'anathemc. Les Très- illuftres Cardinaux du Perron, & d'Offatfeferuirent
auec prudence de cette precaution en la reconciliation du feu Roi Henri le Grand;
ayans accepté les îetres de réhabilitation à la Royauté,que l'on offrit à Rome,pour la
fatisfaclion du Sain£t Siege, quoi qu'ils proteftafTent n'en auoir pas befoin pour le
regard du Royaume,qui tient que l'anathcmc ne peur ofier la Royauté.
1 X. Ily avn troificfme poin<5t, que les Hiftoriens deFoix remarquent,touchanc
le comte Bernard;;fçauoir qu'il accorda le différent, qui efloit furuenu entre Rai-
mond comte de Carcafronnefon frere,& Raimond fécond du nom Comte deTo-
lofe, touchant l'homagc du chafteau de Laurac d'où le pais de Laura gois a pns fon
nom. Le ComtedcTolofe pretendoit cét homage fur celui de CarcalTonne:dont il
fe departit, &payaà ce Comte pour les frais de cette guerre dix nûllefolsMelgorois,
commcilsefcriuent,fuiuantvna£rcderan1071. Les fols Melgoroiseftoientbatus
au chafteau de Melgueil en Languedoc; D eforte que ces auteurs fe furprennentlors
qu'ils efcriuent que c'eftoit monoye de Barcelone; & encore plus la Perriere, qui er-
nom dela monoye,difanque c'eftoit dix mille moutons monoye de Barcelo-
reau MaislafautedeSquarrier,furlafoi
ne. duquel les autres ont eferit, eftencore plus
blafmable, lors qu'il rapporte ledate de cet accord à l'année 1071. & auComtede
Toîofe Raimond fécond; puis qu'en cette année Raimond Comte de carcaffon-
ne fils de Roger eftoit decedé, & que Guillaume efloit pour lors Comte de Tolofe,

& non pas Raimond fecond, autrement nommé le fils de Faydite. Car ce Raimond
deTolofcviuoitenranne'eiiyi.auffibien que Raimond &c RogerTrencauel frè-
res, Vicomtes de carcafïbne & de Befiers enfans de Raimond Trencauel leur pere,
qui eftoit decedé l'an mille foixante-fcpt. C'eft pourquoi cet accord allègue tou-
chantl'homagede Laurac,ne peut eftre rapporté qu'à Raimond comte deTolofe,
& à Raimond ou Roger de Befiers & partant le date doit eftre corrigé & augmen-
téd'vn centenaire, pour faire m. c. lxxi.
X. Partantnousnefommcspas obligés par les titres que l'on prétend eftre des
années1071. & 109 5. de prolonger la vie du comte Bernard,iufqu 'à l'année 1096.
comme font ces Hiftorienspuis que fuiuant l'autorité de la Charte du Monaftere
Sain<5tHilaire, il eftoit né l'an 981. &feroit aagé de cent quatorze années en celle
de 1096. Iepenfe que c'eft lui donner vneafTés longuevie, fi l'on eftablit fon decés
par conie£ture, enuiron l'an1050. quifera fon année foixantc-dixiel'me. Les hui-
élains que fit Honorat Bonet en langue Prouençale ont efte publiés, fans le nom de
l'auteur, parle fieurCatel; encore que l'on voye quelque petite différence de ceux
qu'il a imprimés, auec ceux qui font reprefentés par Michel Bernis,que ie metrois en
ce lieu plus pour leur antiquité, que pourleur gentillefle, s'ils en valoientla peine.

1 1 1. Catell.i.(feC.^ro/.c.i.Greg.Tur.l.i.c.zS. omnibus Epifcopis & Principibus fuis, quia cum il-


1 V Les fieurs de Sainiïe Marthe y& Duplex en la vie lum coronare nolo, aufero el Coronx fax honorem
de Philippe premier. qnem ci Primas regni fui deber per conlliecudinem,
V. Iuo ep.66,&: 67.IU0 ep.84. vndeillis iuftum videbicur, 6c opere complebunrt
V I. AnfelmusCantuar.Acch.ep. ad Ernnlphum vt dignitasEcckfienoftrçadahamEcclcJÛam tranf-
Piiorenr.quid facerc poffum, cum venu ad Regem f'eratur.
coi"onandum,&Miflamcelebrabo; &ipficitca me VI. GeftaDagoberticsi.HludouueusRcxClip-
eamc. Certèillosexpellerenequeo.cumillisorare piaco rcfidens,conuocatisPontifieibns nec non &
non audeo. Rcgi fubtrahetc foiitam ofScium non regni pnmonbusRegio flemmate ex more copros.
debeo. Si mihi diciiur, vr doriii rmneam.adCnriam V I I.Iuretusad ep.4u.Inon1s.Iuo cp.4é.& 66. 67.

non cam, &c fic me,alia bona otlicij met faciens,à cô- & alibi.
munione milorum abftineam,côqnetetur Rex cum VII I.Iuo ep ,^6.CArdt»ald'OJfat tu fa Letrt duL.
CHAPITRE XI.
Sommaire.
Roger .fils &fùccejfeur de Bernarà.Jl fit* félon les Hifloriens de Foix,
'untraitté auec Ermengarde de Carcajfonne}& Bernard Aton fin fils,
contenant njnefubfiitutwn reciproque. II. Jl donne auec la Comtejfe
Arfende fa femme vn village à l'Abbaye de Foix. 'Tranjporte enfin
manteau lej R eliques de S. Antoine. Il S. Jl fait vne affemblèe pour la
Tranjlation des Reliques de S. Volufian, filon MediamUa. Mais cette
aBion apartient a (on fils Roger 11. IV. Celui-ci auoit fuccedé à fin
pere du temps du Pape Vrbainficond. Jl auoit e fié excommunié par ce
Pape. Sonpareageauecl'Abbéde S.Àntonin de P amie s. V> D'où il
fuit que 'Rpger premier eftoit decedé 'auant tan iopp .Le traittê auec Er-
mengarde doiteftre attribué a Roger fecond3 & non afin père. Roger 1 1
fit le 'voyage dejerufalemdu temps de la premiere Croifade. VI. Ste-
phanie femme de ce Roger. Erreur des Ffifioriens de Foix3 qui prétendent
luiilden fin
qu père lignée
eut point VIII. VIL Sondecés3&fine\oge3&ce~
de Stéphanie.
par Bonet. Comte Roger
Roger m. fils du 11
& de la Comte ffe Ste phanie. Jl efté inconnu
a aux Hiftoriens de Foix.
Jl efpoufala Comtejfe Ximene. Ileceut l'homage du chapeau de Mire-
pois. Sondecés.

Oger i.dunomfuccedaàfbnpcrc Bernard, au Comté de Foix.


Oncfcritquevoyandafuccefliondelamaifonde Carcaflbnnc,
entre les mains de la V icomtefie Ermengarde fa coufine,il Te per-
fuada que ce noble fief eftoit mafculin,& partant que cette Da-
me eftoit incapable de le pofleder. C'eft pourquoiil arma, & fe
rendit maiftre de la ville, & du Comté. Maisenfuiteil le remit à
fa cousine, à fon fils Bernard Aton, fous claufe exprcue de (ubUitution recipro-
&

que entre les parties, en cas qu'ils decedafTent fans enfans. L'accord eft du 9. des
Calendesde May 1097. parlequel Roger cède au cas dedefautd'cnfansà Ermen-
o-arde Vicomteffe de Befiers, & apres elle i Bernard Aton fon filsFoix Frede-
ks, Lordat,Caftelpenent,lechafteaude Du, le chafteau de Mire & les terres

qu'il pofledoit dansleComtédeComenge,&dansleCoferans;referuantàfadif-


pof ition les lieux d' Ar fencs,& deLay rac, qui font dans le pais de CarcafTes Et reci-
proquement Ermengarde,&: B. Aton au mefine cas, lui cedentles Vicomtes de Be-
ziers, & de Carcaflbnnc quoi que icpenieque cétaccordfut arreftéauec Roger 11.
comme ic raonftre au nombre v. de ce Chapitre. La Perriere n'ayant feeu lire fon
manuferit, a rendu bien obfcure cette cefîion. CaraulieudeFoix,& Fredelas qui
font deux villes, Il afait vn mot barbare,Fontfredallcs qui ne lignifie rien. En quoi
il a elle fuiui par Elie natif de la ville de Frcdelas,quieft celle d'Appa.mies..
11. Ce Prince embraffoit les occasions de tefmoigner fa pierc. Car lui & fa fem-
me Arfende donncrentàl'Abbayede Foix, lelieudeGarrat, & quelques maifons
au lieu d'Amplan. Mcdiauilla fait mention de cette donation
fans date; qui euft
pourtant donné vn grand iour à la fupputation des années de cc Comte, fi elle euft
eflé remarquée. Il efcrit en outre que Roger i.fit tranfporrerauec beaucoup de re-
uerenec, vcrsle Monailcrc de Lclat les Reliques de S. Antoine, qu'il portoit en fon
manteau, fuiui d'vne Proccflion folenncllc. Auflï eftoit-ce l'ancien vlage de l'Egli-
fcjdefairelctranfportdcsoflemcns&des Reliques des faincls pcrfonnages,aucc
Proceflions & pricrcs publiques; comme l'on pratiqua du temps de S. Hierofme,
lorsque les Reliques du Prophète Samuel furent portées de leruialcm àConftanti-
nople, par le commandement de l'Empereur Theodofc.
III. Les Hiftoriens de Foix adiouftent, que ce Comte fit vne grande afletnblée
degcnsd'Eglife,où eftoient Amiel Euefque deTolofc, & Raimond Euefque de
Barbafte.fuiuisdelaNoblcûxô:du peuple dupais circonuoihn pour célébrer auec
plus d'honneur laTranflation qu'il fit des Reliques de S. Volufian,quircpofoient
lieu proche de Foix; lefquelles furent portées enlaChapellede Montgaufî,
en vn
recommandéepour la dcuotion qui s'y pratique où plufieurs miracles furent bits
parles prières du Saincl Martyr :& de ce lieu elles turent conduites, Se phce'es ho-
norablement en VEglilè S. Nazaire de Foix. Cette tran dation de S. Volufian cft
confignéepar MediauilLi,enlaquatriefmcFeriedclanuicrm.c.xi. Mais ie tire de
ce date, que cette action apartient à Roger fon fils, Se non au pere: qui eftoit dece-
de'désle temps du Pape Vrbain fécond, c'elt à dire auant l'an 1099. Neantmoinslcs
HiltoricnsdeFoixpietendent,queceRogeraitvcfcuiufqu'enl'année m.c.xi. le
fondans fur cétacle:lcqueln'eftant conceu que fous le nom du Comte Roger, peut
elhc appliquéau fils, auffi bien qu'au pere.
I V. Mais comme i'ai défia dit le fils eftoit en pofleffi on du Comté dés le temps
du Pape Vrbain. Ce queieverifiepar le parcage qui fut palïe en trelc Comte Roger,
& l'Abbé de Saintt Antonin au mois de Iuin m.c.xi. oùil eft enoncé,quele Com-
te reconnoift que fon oncle Roger & lui mefmc apresfon oncle ,auoient indeuë-
mentvilirpéiurle monaftcredcSain cl Antonin, la ville de Fredelas, que les Com-
tes de Carcaffonne & de Foix tes predecefTeurs auoient donnée à ce monaftere: &
que pour cette violence & indeuc vfurpation, il auoit cité excommuniépar le Pape
Vrbain, & parle Pape Pafchal. De forte que voulant le dekharger de cette excom-
munication, ilrcndoitpurement&fansreferue,aux Abbés qui feroient élcusàla-
ucmr ,& au Prieur Ifxrn, Se aux Chanoines, toute la ville de Fredelasle chafteau
d'Apamies, & toute l'Abbaye de Sainct Antonin & reuoquoit les mauuais vfages,
que ion oncle & lui y auoient introduits. De plus il fit donation au profit de ce mo-
naftere de la rente annuelle,d'vn demy muid defroment,d'vnmuiddcbon vin,
d'vne vache gra(Te,& de quatre pourceaux, ou de quatre fols payables àla recède
Sain cl; Antonin. Aufli le Prieur liârndefon cofté, auccTauis des Chanoines & d'A-
miel Euefque deTolofe, Si de Raimond Euefque de Barbafte,remitentre les mains
du Comte Roger, le chafteau de Pamies auec toutes les forterefTes faictes ou à faire;
afin que le chalteau & la ville de Fredelas fuffeat fous la garde du Comte,& l'Abbaye
fous ia protection. Et luiaccorda en outre la jouïffancc delà moitié des rentes, & de
lajutficede cctteville, qui apartenoient à l'Abbaye.
V. CeTraicléfut arrefté auec Rogermari de Stephanie, comme les Hiftoriens
de Foix accordent, & comme ie vérifierai fort exactement vnpeu plus bas. Or le
Comte Roger qui faic'tlc parcage, teimoignc que (on oncle, & lulattoienrellë ex-
communiéspar le Pape Vrbain, pour les torts qu'ils auoient faits à l'Eglife Saincl
Antoninj Donc Roger premier fon pere eftoit decedé des le temps du Pape Vrbain,
quicommençaàfiegei'l'an 1088. & mourut en 1099. Carictienspourconftant,que
letraiclédcsfubftitutions réciproques entre la Vicomteile Ermcn^ardc, & RofTer,
delanio97.doitcftrc rapporté à ce Roger n.& non àfon pere, qui eftoitànion
aduisdecedé pour lors. Et peut eftre que ce ieune Prince voulant entreprendreld
voyage de Icrufalem aucc les Croifcs, & fuiure Raimond Comte de Tolofe,qui
eftoit arriué au fiege de Nicée le z.o.luini o 9 7. fit cét accord auec fesproches, pour
afTeurcr fon pais pendant fon abfence; & laiffa la conduite de les affaires à fon oncle
Roger, qui trauailla pour lors le Monaftere S. Anronin. Ceci s'accommode bien
auec les termes de l'accord, qui ordonne la fubftitution, en cas que Roger decede
fans enfans, dautant que celui- ci n'eftoit pas encore marié au lieu que fi Roger pré-
mier,qui auoit fon fils en vie, euft fait ce traicté, il euft fait mention de fon fils,com-
eftl'on
me parle expreffément d'Ermengarde & de fon fils Bernard Aton. Cette raifon
concluante.
Certes le voyage de Ierufalem,auquellesHiftoriensdc Foix veulent
leurpart,
que nos Comtes ayeneu ne peut auoir elle en aucune façon entrepris, ni
par leCotntcBernard,commepretendMediauilla,& Bertrand Elie,ni par Roger i.
commeefcritla Perricrc.
V I- Roger11. efpoufa vne Dame nommée Stephanie, qui lui porta en dot le
piis des Marches de la Baffe Prouence, comme parle Honorat Bonet & apres lui
la Perrière. On efcrit qu'il n'eut point lignée de cette Dame, & qu'il efpoula en fé-
condesnopceslaComtcffeXimenc. Cette faute n'eft point pardonnable à Squar-
rier,lequel ayant remué tous les vieux papiers dela maifon de Foix,& drefféTinuenr
taire,yainferélefommaire d'vn acte fans date, quiporte que Bernard de Belmont
&fes freres prefterent ferment de fidelité, pour le Chafteau de Sauerdun, à Roger
Comte de Foix fils de Stephanie. Outre que dans le trefor de Pau,il y a vn acte d'ho-
mage du chafteau de Mirepois rendu au Comte Roger, fils de Roger, & de Ste-
phanie.
VII. Le temps du decés de Roger11. peutefire mis par conied:ure en l'année
m 6. L'éloge que luidonne Honorât Bonet &
àfon pere, eft compris dans ces deux
hui&ains,que ie reprefente, parce qu'il y a quelque chofe qui regarde l'Hiftoire.
De Roger 1.
Pcrjb me fau Rogkr nomar,
Car lo nomfiec la perfona
Et fkbi gros os rofegar,
Car be conquijiat Çdrcafjbna,
Encara crefi que mon corfier,
Poira del rofe à Barfdona
Corre par tôt jenul dangiers <,
Si Diu longa vida me dona.
De Roger 11.
On medeappella
la Rogier de Tibaut
Senhor Baffk Proenfay
Encara mont Are plus haut
Per ardiment & per valenfa.
Quïpdufœra. cttlhir mon faut.
Io iuri Diu & ma crf^enfa
Que à mon aie no aura defaut
Pergran quejia de fa Durenfa.
VIII. Lequatriefme Comte de Foix efi Roger 1 1 1. du nom,fibdu Comte
Roger, & de la Comtcflfe Stéphanie inconnu aux Hiftoriens de Foix. Il receut l'ho-
magedu chafteau de Mirepois, de Roger de Mirepois qui le tenoit en garde ou en
fief de ce Comte ainfi qu'il apert par l'acte qui eft dans le trefor de Pau,inferéaubas
duChapitre. Caria propriété du chafteau d e M irepois apartenoit aux Comtes de
Foix,puis que Roger1 i. en difpofe dans letraiclé aucc Ermengarde,de l'an 1097.
Ce Roger eft auiïi nommé fils de Stephanie,cnrhomage du chafteau de Sauerdun.
Ilefpouûla Comtellè Ximenc,& mourut enuiron 1^1143. O lha garai adioufte
de fon creu fansauteur, que ce Comte qu'il confond auec Roger 1 1. apres auoir pris
lediuertiflementdelachaiTeducer^auecfa femme Ximene, s'eftant retiré pour le
rafraifchir, pritvnmorceaudepaftédefanglier,& voulant boire tomba de fon fie-
gc,& mourut foudainement. Ximene furpnfe de cet accident, feiette à terre, &de-
meurant attachée au corps de fon mari rendit en mefine temps rame à Dieu. Ce dif-
cours rciîent fon Roman.
V I. Ancien Inmntatrt dit Trefor de Foix Titre Sa-no ten decipiam de las forfas qus nunc ibi funt,& in
surdu. antea et unt. Et fi ent homo aut.fœmina qui hoc fe-
V I II. E Tabul Pal. Ego RogeriusdeMirapeis, ceiit.redli adiutores tibi eiimus^onecrecupetatum
& Arnaldus Rogenj,&ego Rogenus Yfarni,& ego habeas,& inanreain facramento ftaremus, quod pa-
SufredusdeMailag, Iuramustibi Rogerio Comui ci6cari & pacatl reddemus cui-n, c um roras foraas
Yaxca&filio Rogerq & Stéphanie caftellum Mirapcis ubiôituo miflb quando tu voluens,iuramus tibi
ab la forfa & ab las forfas qux nunc ibi (unt Si in- perDeum&: pcriltosfanctos.
antea crunt que nol te tollam3ne no ten tollam, ne

CHAPITRE XII.
Sommaire.
Roger Bernard fucce de au Comtédés tan 114-4-. Faïd en cette année
<vne donation à l'Abbaye de Foix. TKçnouuelle le pareage auec l'Abbè
de lT 'amies. Fredelas eft le nom de la •ville3 & Pamies le nom du eba-
Jteau. Rogermaride Stéphanie ayeul de Roger Bernard. IL cDiuerfité
des tfifioriens dé Foix,3 & de ceux d' EJj?agne Jttr le mariage de Roger
l'
Bernard. L'auis de Auteur efi qu'il eut deux femmes. La première>
Cécile fille de R. Berenger1 1 1. Comte de Barcelone. 111. La féconde
s
Qcile Ferrane,plle de %aimond Trencauel deBe Xiers. IV. ^aim ond
Ro<rer,fiîsde Cecile de Béliers, fleftoit frère fui fhé de Roger 3qm deceda
auautlui. V. Les enfans de Qcile de TSeXjersontfuccedéau Comté. Il
eft wjtifé que Raimond Trencauel efloit mort l'an 1167 T^aimond
(om'e de Tolofe bailla enfef Carcaffotme à Roger Bernard. VI. Don
de ce Comte en faneur du JVionaftere de Bolbone. Sonpareage auec Pier-
re Abbé de Foix. Ses donations au profit de cette Abbaje. Tas de la
Barre. VIL Emplois de ce Comte en la guerre de Normandie 3<& de
Flandres félon les Hijioriens de Foix.

V mariage de Roger 1 1 1. & de la Comteffe Ximene nafquit le


Comte Roger Bernard qui auoit defia recueilli la fucceflion du
Comté en Tannée 11 44. Puis que felon Mediauillaildonnaen cette
année àl'AbbayeS. Volufian,lcBourg de Vebre,& lechafteaude
Perles. L/ann^.ilrenouuella les pareages arreftés entre l'Abbéde Pamies, & fcs
predeceffeurs. Lefommairede cet accord eft rapporté dans l'ancien Inuentairedref-
fé par BerniSjd'oiiilapertqueRoCTer Bernard Comte defoix,filsde Roger, & de
la Dame Ximene, quite & delaiilc à Dieu, & à S. Alitoilin, & à Rcimond Euefcjue
deTolofe, AbbédecelieUj&àfesiuccefTeurs Abbe'sj&aux Chanoines prefens &à
venir, toute la ville de Fredelas, & le chameau de Pamies, & toute la ville ancienne &
nouuelleioignantlechafteau,auectoutcequipourraeftrebafti à l'auenir; comme
aufliildelaiiIériflcquieft:audclàdelariuieredeLariege,auecle cours des eaux de
cette riuiere, & le moulin, & toutel'Abbaye Sain et Anconin fans aucune referue;de
mefmc façon que fon père Roger rauoitlaifTee& quittée. Et en cas de contrauen-
tion, il confentd'encourirlamcfmeexcommunication qui auoit eftélafchée contre
fon Ay cul par le Pape Vrbain, & par le Pape Pafchal, & Gautier Cardinal. Et Rai-
mondEuefquedcTolofeAbbédulieu,aueci'auisdefesClercs,&des autres amis
de l'Eglife Sain<5t Antonin,mct entre les mains du ComteRoger Bernard, fils de
Roger &c de Ximcne, le chafteau de Pamies auec fes forterelfes, pour en eftrc fidèle
Gardien, &ProtecT:cu r de la ville de Fredclas, de l'A bbaye, de fesapartenances, &
des Clercs y rcfidan s & pour raifon de la garde & munitions du chafteau, il accorde
au Comte la moitié de la leude, & la moitié des juftices du chafteau, referuant à foi
•la juftice des Clercs, & de fa famille. Comme auffi il referue àfoi les lieux, & la mai-
fondu chafteau, tant de la vieille que de la nouuelle ville, accordant neanemoins au
Comte la moitiédes cens & des rentes qu'il enrecouuroit,& la moitié de l'Ifle qui
eftoitdclà la riuierede Laricgc; «3c Roger Bernard en confideration de fa maifon
qu'il auoit baftie au chafteaUjdonneau Monaftere demi muy de froment crible, vn
muydevin pur,vne vachegraffe., & quatre pourceaux,ou quatre fols en Ja Fefte
Antonin. On
SaindAnconin.
Sainct fort confiderables;
Un peut recueillir de cet accord deux chofes ibrc conuderables;
L'vne cft,quele Comte Roger qui fut excommuniépar les Papes Vrbain,&Pafchal
cftoit ayeul de Roger Bernard &; partant c'eftoit le mari de Stéphanie, 8c non pas
de Ximenc, comme i'aidefia remarquéau Chapitre précèdent. L'autre eft,quela
ville de Fredelas, eft l'ancienne ville de Pamies, qui a eftédepuis augmentée auccle
temps.
I 1. Ce Comte Roger Bernard fut marié, félon M.ediauilla,Squarrier, &Iefieur
Catel au ec Cécile de Bcziers & fuiuant la Perriere & Bertrand Elie, auec Cecile fille
de Raimond Comte de Barcelone,coufine du Comte de Foix, moyennant difpenfc
qui fut accordée par le Pape Eugène. Monauis eft, que ce Comte efpoufa deux fem-
mes. La première eftoit Cecile hlle de Don Raimod Berenger ni. du nom Comte
de Barcelone, & Douce Comteffe de Prouence. Ce mariage dans precedeTan
lequel il fait o. puis
113mention

que Raimond Berenger fitfonteftament en cette année


defes deux filles, à fçauoir de B erenguelemariéc au Roi de Caftille Alfonfe V 1 1 &
de Cecile efpoufe du Comte de Foix; ordonnantque fi elles reuenoienten fa terre,
fon fils les mariaft honorablement auecTauis defes Grands; & cependant ailigna la
demeure de Lagoftere à celle de Caftille, & le lieu de Rebes à celle de Foix; laquelle
il fubftitua au Con~té de Prouence, en cas que fes deuxcnfans manesvinfencà de-
ceder fans lignéeainfi que Diago a obferué, plus particulierement que Surita. De
forte que l'on ne peut reuoqucr en doute ce mariage, fans offenfer l'autorité de ces
graues Efcriuains, qui fondent leur narration fur les propres termes du teftamcntde
R. Berenger Comte de Barcelone.
III. Mais auffi le mariage de Cecile Fcrrane,fillede Raimond Trencauel Vicom-
te de Bczieis,aucc le Comre Roger Bernard,eftfondé fur vne égale autorité,fçauoir
fur l'inftrumcnt public des conuentions demariagede l'année 1151. que Squarrier3&
Mediauilla auoient en main. Il concède cette piece, que ce Comte de Foix efpoufà
auec l'auis de Raimond Comte de Barcelone fon coufin, Cécile fille de Raimond
Trencauel; à laquelle fon pere conftitua en dot le chafteau de Cinte Cabele, le cha-
fteau de Montaud,le Bois de Boulbonne,la Seigneurie Dauffepans iufqu'à la riuiere
de Lancée, aucc ot¡ze mille [oIs 'iNvicluoro»s. 1 Le temps s'accorde fort bien à ce que
i'aipropofédecesdeuxinanages.-dautantqueCecilede Barcelone eftoit mariée au
Comte de Foix, auant rannéenjo.& Cecile de Beziers en l'année 1151, Au refte le
Comte de Barcelone eft qualifié coufin du Comte de Foix en cet atte & interuielit
ù fonfecond mariage “ à caufe de ralliancecontraèléeentr'eux par le premier, &
non
pas pour aucune parenté qu'il y euft auparauant entr'eux, comme la Perrière s'eft
perfuadé lequel à raifonde cette pretenduë confanguinité, a eu recours à la dif-
penfe du Pape Eugene, qu'il a inuentéc fans prcuuc, pour valider le premier ma-
riage de Roger Bernard auec Cecile de Barcelone.
1 V. O npourroit douter fi le Comte RaimondRoger quifucceda à fon père,
cftoit fils de Cécile de Barcelonc,ou decellede Bcziers Dautant que Surita ik. Dia-
eoefcrhient que ce Comte eftoit fils de Cecile de Barcelone; Auihne pouuoient-
ils opiner autrement puis qu'ils n'auoient connoiliance d'autre mariage que de ce-
lui-là. Mais il fe peut iuftifier par les titres de Foix, qu'il cftoit fils de Cecilcde Be-
ziers. Carau mois d'Octobre de l'an 1165. Roger Bernard fils de Ximene, & Roger
fon fils & dela Comteffc
Cecile commettent la garde de laTour de Sauardun à
Sicfrede Lara,&àfesfils. Letitredel'anii67. dumoisdelanuier eftplusnet pourr
cette preuue. Car Roger Bernard, Se cecile fa femme, & Roger leur fils, accordent
les pnuileges à ceux qui viendroient faire leur habitation dans le bourg de Foix, ain-
fi que l'on aprend par l'ancien Inuentaire de cette maifon D'où l'on recueille deux
chofes;L'vne, que Cécile mère de Roger efloit en vie l'an 1167. & partant c'eftoit
CeciledeBeziers, & non de Barcelone qui eftoit decedée auant l'an 1150. L'autre
chofe que l'on aprend eft, que fes enfans eftoient compris dans les contracis comme
les hentiers prefomptifs du comte, fçauoir Roger qui eftoit leuraifiiéj& encore
touslcurs enfans en termes collectifs, commel'onverra au nombre fuiuant. Ce qui
monftre qu'il n'y auoit point d'enfans du premier mariage, > & Raimond Roger, qui
a fuccedé eftoit frere pmfné de Roger, qui eft nommé dans les adirés.
V. L'acte fuiuant met l'affaire hors de doute, & iuftifîe de plus, que Raimond
Trencauelpere de Cecileedoitdecedé l'anneemille cent foixante-fept. Carle troi-
licfine des Nones de Décembre de cette année, Raimond comte deTolofe bailla
en fief à Roger Bernard comte de Foix mari de Cécile ,fille au feu VicomteTrencauel,
& à ladite Cécile, &c à fes enfans,toute cette terre que poffedoit Rogerfrere dcTrcn-
cauel, fçauoir carcalfonne & carcaffeSjlepaïsdeRazes,&ce qu'il auoit en Albi-
geois excepté cafteluieil & le bourg d'Albi & celui qu'il auoit au pais Tolofàin;
& îuipromit de nefairc paix, ni tréue auec Roger (Us deTrencauel ni auec les autres
enfans, tans l'auisôo le confentementde Roger Bernard, de Cecile, 5e de leurs cn-
fans; & qu'il l'affifleroit fidèlement. En outre il leur donna lechafteau dePerelha,
&laSeigneuriedelaterred'Vlmes,duchafteaud'Alzen,&de tout ce qu'il poire-
doit danslc comté de Foix, à la charge de le tenir de lui
en fief & homage. D'où il
confle, quele decés de R. Trencauel caufa vne grande confufion dans les affaires de
fj maifon puis que Rogerfrere du decedé s'eft oit faifi d'vne bonne partie delà fuc-
ceflion, au preiudice de fes ncueux & quele comte de Tolofê, qui auoit exercé des
inimitiés ouucrtes aucc Trencauel, ne vouloitpoint ailifter les enfans malles, con-
treToppreffion de l'oncle: ôcquecefointomba furies brasdu comte de Foix &: de
fa femme Cecilefille de Raimond Trencauel, moy cii n ant la referue de l'homage de
CarcafTonaejlaifTantlc pais de Bcziers aux autres enfans. Z,~

V I. L'ancien Inuentaire delà maifon fait foi,


que ce Comte donna au Monafte-
rc de Saindle Marie de Bolbonne, &àl' Abbé Dominique, les Hroidts qu'il auoit au
Bois de Bourbone, le palTage par toute fa
terre, & franchife de la leude du Pont de
Foixpour leur beftaiî,l'an u6*i. L'an né 8. au mois d'Aouft,vn Jour de Dimanche,
&quatriefmedchLune,PierreAbbédcFoix,&ccComtc Roger hls de Ximene
arrcltcrcntvn accord tic parcage, par lequel l'Abbé confent que le Comte Se fa race
iouïiîcnt delà moitié de la Ieudc du marchéde Foix, de la moitié de ia juflicede la vil-
le, encore qu'elle vint à eftre augmentée ci-apres, exceptés les clercs, & les Donat;
menans vie reguliere,c\: de lamoide' des rentes &c fiefs des maiibns que l'Abbé pof-
fedoit pour lors,reucnanta. dtx-fcpt fols. A la charge que leComce promet pour
toi, & pour fa pollen te' de protéger & défendre de tout (on pouuoir, l'Ëglifc S. Vo-
lufian &c tout fon heritage, Se la ville de Foix Et réciproquement le Comte aucc
l'nuisdcfes Barons, donneàcc Monaltcre, la moitié de la leudedu Pont de Foix de
la moitié des fours, auxquels le peuple de Foix eft obligé de cuire Ion pain. Il lui ac-
corde aufli la moitié de la qu'il poffedoitj&confentquc les moulins qui fe-
roicncconllruits depuis le Pont de Laricgc iulqu'à Ganat, & du Pontd'Arget en
haut fuiTent communs, & ce qui (croit au delTous de ces Ponts apartint en propricté
au Monailcre. Ce qui eft mal expliqué par Elie. Les Hilloriens de Foix n'ont pas eu
connoiffancede ce pareage,dautât qu'ils nefont mention de ce que l'Abbé oc/troye
de fou chef, mais de ce que le Comte donne du ûen: De forte qu'ils reprefenteiit
comme vne pure libéralité, ce qui n'cll que la recompenfe des chofes accordées par
l' A bbé. Squarricr, &c les autres après lui,ron t mention d'vne donation que le Com-
te fit à ce Monaftere.dcsDifmcs de Cadarcet & Baulc,du chafteau des Efties & Scr-
res,des Difmes & prémices de Seras, & de Labarre,& du chafteau de Labarre,à pren-
dre du milieu du ruiffeaud'Aulas iufqu'à la riuierc de Larnege,&: le lieu de Sabinha.
Elie obfcrue fort à propos, que ce chafteau de Labarre ne fubfifte plus mais qu'il y a
vn deilroit enuironné de bocage, nommécommunémentlePas de la Barre, qui cil
commandé par vn rocher d'vn cofté, & regardedans vue profondeur efcarpéc,vn

pable d'y refifter à vingt hommesarmés.


ruiffeau qui coulcâ fes piedsoù l'auantage du lieu cft tel qu'vn feul homme eîl ca-

VIL La P er riere Elie, & O lhagarai ont inuenté deleur creu que ce Comte de
Foix mena deux mille hommes de pied, & quelque caualerie, pour feruir le Roi
Louis V L ou VI I. enla guerre de Normandie, & qu'il refufa trois mille moutons
d'or, qui lui furent offerts pour fon defrai. Olhagarai met auffinoftre Comte àla
telle de quinze cens Montagnards,enla guerre contre le Comte de Flandres. Mais
ces emplois font de l'inucntion de ces Efcriuains Puis que le manuferit fur lequel ils
ont trauaillé, n'en fait aucune mention. Ce qui doit eftre attribué au defir qu'ils ont
cu,dc releucr la gloire de la maifon de Foix par des actions militaires dignes de leur
courageayans mieux aimé faillir contre l'Hiftoire, que défaillira tefmoigner leur
paflion,pour procurer de l'honneur aux Ayculs d'vn fi grandnombre d'illuftres
Héros.

II. Suiitain Indic.


Diago 1.2,117. an.itij. V. Ancien Inuentaire de Foixs
I V, Ancien Inventaire de Foix. V I. Anctenlnutmaire.
CHAPITRE XIII.
Sommaire.
R aimond R ogerfùcceda au Comté l'an 118 8.JI continua en cette année
le Pareage auec l'
Abhè de P amies. Il \Jl accompagna le Roi Philippe Jè-
condawuojage À Outremer, Letre du RoiadrejïeeàR. ^Roger pour cet
effet. III.Arriuèe du Roi au camp deuant la ville d' Acre >qui fat empor-
tée d'ajfaut. IV. Combat d'njn Turc auec Raimond Roger 3qmefi de l'in-
uention d'Elie. V. Guerre entre R. %oger,& le Comte d'Vrgel. La ville
pnfe &fnccagée. V I.Jlmarie fonjils Roger Bernard auec Ermefende
fille d'Arnaud Vicomte de Cafielhon. VIL Les nouueaux alliésconti-
nuent la guerre à* Vrgel3& furent défait s >& pris. Le Roi d 'Aragon ap-
paifa ces querelles. VIII. Ce Roi donna à Roger •B.leVicomtéd'Euols>
& autres terres dans la Cerdanhepour ler tenir enjiefde la Couronne
d'Aragon. Les Ffiftoriens de Foix ont prétendu que le don auoit e fié fait
du Vicomtede Narhonne3 au lieu de celui d'Euols jquiefi <vnefurpnfè.
IX. Le Comte de Comenge reconnoifi de tenir la terre de Voluefire en
homage du Comte de Foix.
Aimond Rogerauoitrccueilli la fucccfïïon du Comté dés l'an-
néen88. Ce que Mcdiauilla a remarqué,,&aprcs lui lesHifto-
ricnsdeîoix: Mais ils ne l'ont pas verifié comme ils pouuoient
par le titre de la continuation du pareage, que fit ce Raimond
Roger fils de Roger Bernard, aucc Ramon Abbe de S. Antonin
dePamics, aumoisdeNouembrcFerie féconde u8S.du temps
du Pape Clcment,& du RoiPhilippe^omme l'on void dans l'InuentairedeFoix.
1 1. Il accompagna le Roi Philippe fécond au voyage d'Outremer, lors que ce
Roi l'entreprit auec fon armée pour s'acquiter de ion vceu,&rcleuer en quelque
forte les affaires des Chreftiens duvilles,que
Lcuant,quile eftoient abatucs par laperte de la Cité
deI erufalé, & deplufieurs autres Sultan d'Egypte auoit emportées. La
paix arreftéc auec Richard Roi d'Angleterre, fauorifa ce généreux deilcin & obli-
gea l'Anglois deioindrefesforcesà celles de France, lequel pour cét effet aflembla
iaflotcauPortdcMarfeille,comrneleRoilaficnne3encelui dcGcnes. C'cftauffi
à cePort deGenes, que Philippe conuia le Comte Raimond Roger de fc rendre,par
la letre qui s'enfuit. Mon coufin,Dieu nous a frit lagrace d'eftre venu en acccrd, auec no-
ftretres-cber&bienaméfrereleRpid' Angleterre,&nons a par mepne moyen incités à pren-
drelejïgne de la Croix ,t>ourle recouurement de Ufainffe Cité, oànoftre Sauveur & Rédem-
pteur pritmort & pafîion pour nous des enfers & damnation rachepter. Et parce que ie def-
rerois en bonne & grande compagnie y aller, ieVous ay voulu prier bien fort de la compagnie
vouloir cjlre & venir nous trouuer auec les forces qu affembler vous pourrés fans en peine
Vous mettre de nauires ou barques. Carie Vous en fournirai au Port de Gènes où ïefyere
auec ïayde de Dieu que nous nous embarquerons. ÂÎ'aJJèurant donc de la bonne Volonté que
Vous aurés en fi bonne œuure participer 3ienevous la ferai pht s longue priant Dieu,
mon Cou-
fin qu'il vous doint en fant'e longue vie. De nojlre -ville de Pans
ce quatriejme May mil
sent quatre-vingts &dix.
Voltrebon Se ami Philippc.
I I I. LesdeuxRoiss'eftans embarqués vindrent furgir au Port de Mefïine en
Sicile,apres auoir ellébatus,& fun-eufelnent agités d'vnchorrible tempère. Le Roi
Philippe eflant rcntré en vne inimitiéouuerte auec l'An~lois, pour des fujets que
l'Hiftoire de France reprefente bien aulong,fè rembarqua au mois de Mars de l'an-
née n91. ;&fe rendit au camp des Chrefticns, qui eftoiedeuant la ville.d'Acre, la veil-
le de Pafqucs. Cctteyilie cltoitafliegée,ily auoit plus d'vn an,par Gui Roi de Icru-
fâlem, & Henri Comte de Champagne, fans efperahcedelapouuoirforcer.. Mais
Philippe eftant arriùé le fîeges'auança bien toft bc auec les engins de bateric, qui
furent dreifésjon fit vne brefche raifonnable. Le Roi pourtant furfit de donner l'af-
faut, attendant l'arriuée de Richard; lequel auoit efl;é ietté par la tourmente en la co-
fte de l'I Ile de Cyprc, s'en eftoit rendu maiftre; & cinglant de là vers Syrie, auoit pris
vn vaiffeau 5arafin,clïargédcprouifionsdeftinéespourleraui£hiaillement de la vil-
led'Acre. Richard arriuale 12,. Iuillet/1191. Mais portéd'enuie & de jaloufîe contre
Philippe, il s'oppofoit à fes bons deffeins; quoi qu' enfin la pi ace fut emportée d' af-
faut, pendant que l'on capituloit. ;-*
1 V.1 Squarrier, Mediauilla, & la Perriereneremarquentaucun exploit particu-
lier du Comte Raimond en cette expedition; Mais Ehefuppleant leur défaut par
l'inuention de fon e(prit,reprefentevnTurc d'vne grandeur de corps demefurce,
qui fortant de la ville affiegée, &mefprifànt les Chrc(tiens,leur prelentoit le défi
d'hommeà homme. Ce que Raimond ne pouuant fouffrir, obtint cette grâce du
Roi, que dç combatre l'infidelelequel il tua après vn rude combat,àla tefte de l'ar-
mée.0lhagarai embraffe cette narration, & l'enrichit d'vne circonftance pour ren-
dre la victoire plus illuftre c'eft que le Sarafin vaincu eftoit neueu du Satrape Car'a-
caux, qui commandoit dans la ville d'Acre. ,c
V. Raimond Roger eftant de retour de la guerre d'Outremer, eut à demefler
beaucoup d'affaires auec fes voifins. Car Surita remarque en fes Annales, qu'en l'an-
née 1198. quelques partialitéscommencerentàfcformcrentrelesSeigneurs d'Ara-
fon,6c de Catalogne, à Toccafion du différent qui fùruint entre Armcngol Comte
'Vrgel,& Raimond Roger Comte de Foix, lequel auec les gentils-hommesde
fon parti, mit le ficge deuant la Cité d'Vrgel, la prit par force, & fit beaucoup de
domages en toute cette contrée. Ce futpour lors, que fon armée pilla non feule-
ment la ville, mais auffi l'Eglife Cathedrale, & mit les Chanoines à rançon felon le
tcfmoignagedePierre de Valfernai en fon Hift^rc des Albigeois.
V I. CeComtedefirants'appuyer dans la Catalogne, pour y fouftenirle poids
delaguerre auec plus depuifTance, maria-fon fils Roger Bernard auec Ermefende
fïllevnique d'Arnaud Vicomte de Cafl:elbon,oude Ccrdanhc. Par ces accords, qui
furent arreftés en la ville de Tarâfcon en Foix, leio. lanuier noz. Le Vicomte Ar-
naud conftituë en dot à fa fille & à Roger Bernardfon mari, tous les biens mater-
nels confiftans en la Côntorie de Cabocd,& autres villes & chafteaux du patrimoi-
nede la mère & en outre le Vicomté de Cerdanbt, autrementnommé de Cdftelbou, auec
tousfes fiefs, & les aleus qui en dépendent; referuantà foi pendant fa vie, la iouïf-
tance de tout le Vicomté, fauf des Vallées d'Andorre, & de Sainctlean. Et Ral-
mond Roger comte de Foix afligne à Ermefendepour fon douaire, la terre de
Lourdac, & tout ce qui eft en fuite, iufqu'aux Monts Pyrénées ordonne & eftablit
fonfiUComtc, &cù£cmmcCoime&>FdciojiliHmmettmComirem,&Vxorem eiur Co-
mmffam,8c leur donne fon comtéapres fon décès. Ilfutarrefté queles entans maf-
les, ou femelles, qui natftroient de ce mariage,fucced eroicnt à toutes ces terres,& en
casdeprcdcccsd'Ermcfende fans lignée, que Roger Bernard rctiendroit le fonds
dotal iufqu'à ce qu'il fuft payé de deux millemaraucdinsd'agencement.Cequiferoit
Ppp iij
auffiobfcrué au profit d'Ermefcndefur les terres afïîgnécs pour fon douaire en cas
que Roger Bernard predecedaft. j"

;
VIL Cesnouueauxalliéscontinuanslaguerrccontrelecomte d'Vrgel eurent
troupes compolecs de cin-
vn rencontreauec lui au mois deFeurier 12.03. & leurs
quanre hommes de cheual,& cinq cens de pied, furent defai&es, & les chefs pris par
le comte d'Vrgel. Neantm oins cet effort ne feruit qupour aigrir les efprits de chai
que parti. De forte que le Roi Don Pierre d'Aragon qui eftoitallà Rome pour fe
parle
faire couronner Pape, eftantderetoutenfon Royaume,ran 1105. fut affés en
peine de faire mettre basrlcs armes à fa NoblefTe, qui eftoit fur pied pour raifon de
cette querelle, fuiuant le refmoignage de Surita.
VIII. Le comte Armengol deceda l'an 12. ô8. & n'ayant laifféqu'vne fille nom-
méc Aurembiax, famerelacomteffe Eluira fit donation au Roi Don Pierre de ce
comté d' V rgel, donc il fe rendit entieremétle maü~:re.Il y à de ltapparence,que pour
fatisfaireaux prétentions de Raimond Roger fur le comté d'Vrgel^ôc pourauoir vn
puifTantva(fal,leRoiluifit don duVicomte/d'Euols,&des autres terres mentiônées
enlacée, quifutpafleencetteannéeizo8.Caronlitdans l'ancien Inuentairedela
maifon,que le Roi Don Pierre ayant eftémalferui par Bernard d'Alion fon vailàl,
lefitcondamnerpourraifondefafelonie;pariugementde fa cour de Barcelone,à
perdre tous fes biens, qui furent confifqués au profit du Roi:fçauoir la ville, cha-
fteau, & Vicomté d'Euols les villes & chafteaux d'Efcauar,Bayaude,& autres places
affifes dans les comtés de cerdanhe & de conflent, & en outre tous lesdroidhque
ce Bernard prétendait en la Seigneurie de Donefan,& en fes chafteaux de Son, &
Qoieragut, auec les reuenus & iurifduStion apartenans à ces chafteaux, danslaterrc
decapdrencetdanhe. De toutes lefquelles terres & Seigneuries ce Roi d'Aragon
firdonau comteRairnondRoger,filsdeCecileFerrane,&àfesfucceffeurs Com-
tes de Foix, pour les tenir à foi & homage de la couronne d'Aragon,fuiuant l'vfage
deBarcelone,comrneiIapertparac'tepub!icdu5.des Ides de lanuier 17. o S. Cet ho-
mage fut continué par les fucceffcursdc Roger aux ComtesdeCerdanhe,fçauoir à
Nunno Sans Comte de Rouffillon,&de cèrdanhc, & depuis aux Rois de Madlor-
que Iacques,& Sancej & apres la ruine de la maifon de Maillorque,à Pierre Roi d'A-
ragon; lequel homage lui fut rendu par Gallon Phccbusdansle chafteau de Per-
pinhan, le troificfme des Nones de Septembre13 50 Oril faut remarquer en cet en-
droit,quel'homageeft prefté auec iufte raifon par les comtes de Foix, aux Rois d'A-
ragon, pour le Vicomté d'Euols, & les autres Seigneuries qui font afïifes dans la
cerdanhe: fans s'arrefter pour le prefentà la difeuffion de l'origine de la fouueraine-
té de la terre de Donefan, que ie remets à vn autre lieu. La négligencedes Hi1toriens
de Foix à confidererles termes de cette inucftiture, les a portés à cicrire, que le Roi
d'Aragon fit don au Comte,du Vicomté de Narbonne,Fenoilledes,& Pierrepertu-
fe, à la charge de reuerfion s'il decedoit fans enfans, comme fi ces terres eftoient de
fa difpofition i confondans le don du Vicomté d'Euols auec celui du Vicomté de
Narbonne.
X I. Au mois de luillet del'année 1109. le Comte de
comenge reconnut détenir
du Comté de Foix à foi & homage pour foi & fes fuccefleurs la terre de Volucftre,
ainfi que nos Hiftoriens ont obfcrué.

1 Olhagarai in Raim.n.edidit haslitetas-


1. VI. E Chart. Palenfi.
V. Surita l.i. Annal. c.^S.P.ValiiflàrneDiis Hift. VII. V III. Surirai. i.c.45).Idernl.j.Ar.c15j.&
Albig.c.45J. 57 .Ancien Inutntairt de la mai/en de Feix,
1 chapitre xi V.
Sommaire. JI,> j
(guerre contre le s tiAlbigeoùiOuUQomte de F oix fut engagé. II. Origi~
ne de l' hère fie des Albigeois. Hère fie des Bulgares fiuBoulgres. Les Aï a-»
nicheens A' Arménie dépeignent d'infeBer la Bulgarie. Les articles de
leurfeEtefuiuantle rapport de Tierrele Sicilien. Bogomiles ou nouueaux
Manicheens en Bulgarie. II L- M.anicheifme en France du temps du
^oi Robert. Augmenté par la communicationauec les Bulgariens. Al-
bigeois efioiènt Ad anicheens & Ariens pour lapins grande partie. Les
Vaudou efloient vn peu éloignés deces impiétésquoi que méfiés auec les
Albigeois. IV. oArticlesprofeffésparlesVaudois. Pierre de Bruis les
publia, dont il fut chafiiê. V. Henri continua^ 'enjeigner ces hère fies
f
oApofioliques réfutés par Sainùt Bernard. VI. Soin des fouuerains
Tormfespour la reduàion des hérétiques. Jls efioiènt nommés Cathares,
& appuyés parla ÏN^obleffe. VII. Ces hérétiques condamnés en l'af-`
femblée tenue en la ville d'Albi j & en faite à Tolofè. VIII. Erreurs
des Vaudois. IX. Elles efioiènt Juiuies au pais de Foix. UEuèfqùe
d'Ofma <& les Abbés de Cifieaux inflruifoientles deuoyés. Conference
de Pamies,en prefence du Comte deFoix3 ou les hérétiques furent con-
uaincus. X* Lalfœur du Comte de Foix rebutée en la conference de Pa-
mies. Conférence de Montréal*

'Année 1109. fut grandement funefte à la maifon de Foix, puis


qu'en ce temps prit fon origine la longue, durc,& fanglante guer-
contre les hérétiques Albigeois,fousl'autorité
re quifutentreprife
du Pape & du Roi: où le Comte Raimond Roger fut enuelopé,
lors qu'il y penfoit lemoins en forte qu'apres la ruine du Vicom-
te de Beziers fon Coufin germain, il fut attaqué puiffam-mentpar Simon Comte de
Montfort,& fut obligea vnedefenie, qui fut accompagnée dediuersfuccés, iu£:
qu'en l'annéeixzt. que ce Comte deFoixmourut,&lai(Ta furies brasdefon fils Ro-
ger Bernard le poids de cette affaire, iufqu'en l'année 12.19. que celui-ci concludià
paix auec l' Eglife & le Roi Sain et Louis. I'ai defia traiclré de cette guerre en la vie de
GaftondeMoncadefeigneurdeBearnimaisileftnecefTairede retoucher le mefme
fuiecT», pourmettre auiour les exploits genereux du Comte Raimond, quoi que
toufi ours ils n'ayentpaseftédanslaiuftice. Neantmoins iemefnageraicettcnarra-r
tion en telle forte, qu'elle fera employée à reprefenter les chofes obinifes en lapre-
cedente, fans repeter les actions qui ont eftédefia remarquées, finon tout autant
qu'il fera neceffairc pour donner de l'appui à ce difcours.
11. Et dautant que ccrte 1-icrefiedes Albigeois,} condamnéepar les Conciles auec
tous les fauteurs, ett la caufe de cette fafcheufe guerre, & que les auteurs de ce fiecle
ne veulent pas tomber d'accord des poin&s qu'elle profefïbit, il eft à propos d'en re-
marquer les proportions plus importantes,& fon progrès. Elle eftoit embraflee fe-
crettement en plufleurs lieux, mais elle fut profcfleeouuertementau pals de Lan-
guedoc ,fclon Matthieu Paris, & Robert en fa Chronique. Hugues en fon appen-
Ppp iïlj
dacIanommel'hercriedesBulgarcs,£«^yor«w/;<€r^>cl'oùil eft arriué, quedans
lesancienstiltrcs efcrits en Engage Françojs, ou Gafron ces hérétiques fon tappcl-
les 2Wgra,c'eiUdtrefeâ:ateursde Thercfic des Peuples de Bulgarie. Car cette con-
retranchésdans l'Arménie, foiChrétienne Tibnca,les Manichéens qui toft vn
rc:tr.1l1chés dans l' Armeni,e, présdel~ vill.c de Tibrica, formerent toucauni toft
vn
damnable deitein d'enuo) ër leurs emîflaires en Buigarié,pour corrompreces efprits
nouaellementplantés en :1a foi. Pierre le Sicilien enuoyé vers le Prince dcTibnque
par l'Empereur Bafile pburTefchahgë des priionniers,ayant efté informé pendant
le fciour de neuf mois qu'il fit en cepaïfr, des articles que profeffoient cesMani-
cheens, Se de leur pernicieux dcffein.ckcorrornprela Bulgarie, en auerqt lçur Ar-
chcuefque, & drelTa *n difeours Grecde l'origine, oc du progrés de cette herefic.
ËHç eftoit ccWnprifeen hVârticlesféloncet auteur; ils diftinguoient le Créateurdu
monde /duPerccclcfteqmregnedans le Ciel; donnoientVn Corps celefte a Iefus-
Cnrîft"; & nVèfprifoient la Vierge fa mère;femocquoient de la communication de
l'Euchariftie reicttoienn l'vûge du figne de la Croix j ne receuoient point les Pre-
ftre\cnradminiftrationda4'Eglife.Etpoùrvnfixiefme,n'admetoient point l'an-
ciertTeftament. Cette mauuaiic race d;heretiqu es exécutant fon proied,s'eftablic
quelques années apres dansla Bulgarie, fous le nom de Bogomiles;quiadiouftc-
r cnM'autres refilée l'es aux impietés des Manichéens s'infinuans dans les efprits fous
vh faux pretexced;vne deuotion dé^uilée. Harmenopulc en fon traicté des Sectes,
qu'ils auoient pris ce nom de Bogomiles,c'eft. à dire, les chéris de Dieu, felon la
Lingue du pais des Moéfes, qui eft la Bulgarie, fuiuant Tincerprctationd e fon Scho-
ilàftc Grec. Or cette impiété eftoit en, telle abomination dans Conftantinople,
qVvnde ces hérétiques y fut bruilé par ordonnanced'vn Synode tenu fous le Pa-
triarche Michel Oxite,cnuironl'an 1143. quoi que l'Eglife n'aitpoint accouftumé
d'ordonner des peines corporelles. Neantmoins quoi que les particuliers fuffent
chaiHés, !cs régions qui eftoient infc&ées de cette herefie^ n'eft oientpoint punies, à
caufc de la multitude comme remarque Balfamon fur le Nomocanon de Photius.
III. Le Manichcifmc auoit efté introduit en France dés le temps du Roi Ro-
bert, mais cette impieté y fut prouignéeaumoyende la communication, que les
François eurent aucc les Bulgariens,depuis la conquefte de Ierufalcm cette région
fe trouuant fur le chemin de terre vers Conftantinople d'où eft venu le nom de
Bulgariens, qu'on leur a depuis attribué. Neantmoins cette fecle comme elle auoit
rompu & violé l'vnité dela Foi, ôc de la charité abandonnant les dogmes de la Re-
ligion & dela communion Catholique,fut aufli déchirée & démembrée en diuerss
partis.De forte que la communication de ces Heretiques demeurant ferme en la Re.
uolte contre l'Eglife Romaine; quelques vns d'entr'eux auoient des opinions con-
traires à la Diuinité de lefus-Chrift, que l'on nommoit Ariens; Les autres rcict-
coient l'AncienTeftament, qu'ils attribuoient au mauuais Principe, & contlam-
noient les nopees, que l'on'appelloit Manichéens. Ces deux branches eft oient en-
core en vogue, parmiles Albigeois, félon le tefmoignage de Pierre deValfernai:
qui nou s aiîcure
en outre, qu'il y auoit parmi eux, vn Troifiefme parti, qui efloit
reconnufous le nom de Bons-hommes& de Vaudois, à caufe de leur Protecteur
Valdo marchand de Lion qui auoit fort auancé cettefecte. Elle n'eftoit pas tant
elloignée de la Religion Catholique, comme les autres; quoi qu'ellefut hérétique,
& eut merité l'anatheme des Conciles, auffi bien queles hereûes quife font éleuées
denoftre temps, fur les ruines de celles-ci.
I V. Ces opinions Vaudoifes cftoient ouuertement profefl-ées parmi les Albi-
geois dcfquellcs on peut confidercr l'origine, dans leTraiété de Pierre Abbé de
Clugni,qui refuteauec beaucoup defolidité,& d'elegancejes cinqspoinâsque àfça-
Pierre de Bruis publia ouuerrernent en la prouince d'Arles, enuiron l'an mo,
uoir, î.Que le Baptcfme ne profitait aux petits enfans. n.Qujlnefaloitbaftirdes
Eglifes. m. Qu'il faloitromprelesCroix^n'eftantpointiuftedevenererlesinftru-
ments de la Paflion de Iefus-Chrifl:. i v. Que le Corps & Sangde Iefus-Chrift
n'eftokpoint prefent en rEuchariftie,& qu'elle n'eftoit point vnfacrifice. v-Que
lesSacrifices,lcs Prieres, ni les Aumofnesne profitoient aux morts. La doctrine
de Bruis ne fut pas feulement condamnée, mais il fut chaftié de fa témérité, ayant
efté brufle en la ville de S. Gilles, enuiron l'an m 6.
V. Quelque temps après, vn certain Henri moine,quittant lefrocpourfatis-
faireà fesplaifirs, & déclamant contre les chants Ecclefiaftiques refueillalamefme
troubla les eiprits dans la Prouince quiconformcrd'autantplusàladif-
doctrine, & iufqueslà,queplufieurspretendansfe fe laifferent emporter à cette
nouueauté
cipline des Apoftres adioufterent aux dogmes précédents vne façon dévie qui les
oblige oit de viurc en commun, ne poffeder rien en propre, aller par les champs
pieds nuds, en compagniedes femmes, &fcnourrirdes aumofnes qu'on leur don-
noit.Saincl; Bernard a difputé de viue voix & par efcrit, contre ces erreurs des Hen-
riciens,<Sc des Apoftoliques; &reprochéà ceux-ci la compagnie des femmes, leur
difant qu'ils ne pourraient fedefeharger du foubçond'vnmauuais commerce auec
la
elles} iufqu'à ce qu'ils tefmoignafTen force de la grâce de Dieu refidahte en eux à
l'eigal de celle des Apoftres^quimenoient biendes femmes pour les feruir, rnais auffi
refufeitoient les morts par leurs prieres.
VI. Cefte peflilente dodlrinc des Cathares ou Puritains ( car c'efl: ainfi qu'ils
font nommés dans le Decret du Concile ) fut condamnée au Concile général de La-
tran,fous Alexandre III. l'an 1170. & les Souuerains Pontifes employèrent leurs
Legats,& les Eucfquesprouinciaux,pour trauaillerà rinftruâion des peuples deC-
uoyés.Maiscefoirifutprefqueinutilejàcaufequeles Seigneurs appuyoiencdeleur
autorité, les ProfelTeurs des nouuellesfedes dautant que ceux-ci ayans fecoüél'au-
torité de l'Eglife Romaine, tenoient la main à ce que les difmes fuffentpofTedées
par les Gentils-homm es, qui ne faifoient point difEcultéd'en priuerlesEcclefiafH-
ques, comme efcrit Guillaumede Puylaurens.
I.
VI On apprend des At5tes du Synode tenu en la ville d'Albi, l'an 1176. rap-
portés dans les Annales de Rogcr de Houeden, que ces hérétiques Albigeois furent
accufés pardeuant TEuefque d'Albin & trois Abbés Arbitres choifis par eux, de fept
ou huicT: chefs que l'on pretendoit qu'ils profeflbienti Sçauoir, i. Qu'il nefaloit
point receuoir le vieux Teftamcnt, z. Que le Baptefme ne profitoit point aux en-
fans, 3. Que l'on n'eftoit pas obligé de rendrecontedefa Foi. 4. Que le Corps de
Iefus-Chnlipouuok eftrc confacré par vn Laicque, homme de bien; & nel'cilok
pas par vn mauuais Preftre, Se que les Preftres feuls n'auoient point receu lapuif-
îàncedelicrj&deflicr. 5. Que lesmariésnepouuoient eftrefauués, s'ils ont acoil1-
tance enfemble. 6. Qu^ilfufrTtàvnmaladedeconfefrerfespechezàvnlaïcqueifans
quelesccuurcsfatisfadoircsfoientnecefTaires.7. Qujl n'ell permis deiurcrenau-»
cun cas. iLsaccorderentvneparticdecesarticles. Mais fevoy ans fur le
point d'eftre
condamnés d'hercfie, ils les defaduoùerent & neantmoins prefles de confirmer
auec ferment leur profeiïion de foi, ils lerefuferent eftrouiTement. C'eft pourquoi
ils furent condamnés par les Euefques, & les Arbitres. Le Cardinal Pierre Légat du
S.Siege les condamna derechef à Tolofe, l'an 11 78. apres auoir verifié par tcfmoins,
qu'ils preichoient publiquement, que le Corps de Iefus-Chrift n'eftoit point con-
facré par vnmauuais Prcftre;quele Baptcfmene profitoit point auxenfans;& que
les mariés nepouuoient cftrc lauucs.
VI H. LaprofeHiondeFoideDuranddcOfca.quicHoitvndcschcfsdcsVau~
dois rapportée dans le rcgiitrc du Pape Innocent 111. confirme que l'hcrefie des
Vaudoisfuluoit les erreurs qua remarque Guide, produit aux Notes fur Innocent.
Car tlobicrueque ces hérétiques rciettoientl'EgliieRomaine, &: touteslcsTradl-
tions, Canons, &: Dccrecalc~, les Indulgences, les Prieres pour les morts,les Intcr-
ccmons Fetiesdes Saints, &: l'vfage~de l'Auc Maria, la prefence du Corps de 1e-
tus-Chriit en l'Euchariihe, laneccnifc du Bapfcfme des petits cnfans &: ancuroicni
qu'vn Laicquc parmi eux pouuoit confacrer le Corps de lcfus- Chnit, &. abioudrc
des pcchés. Mais ils ne ionc pas accutes de reictccr le vieux Tdramcnt:, comme les au-
fe~es quoi quilsauançaucntvnepropoGnon pcrnicicuic, fcauoir que le com-
tres
la~cmmcc(toic!oiMblc,!orsque !'oncu:oitprcucdela con--
merce de rhomme,ôc de
cupi~cencc,au~t bien hors le mariage que dans le mariage. Leurs Eueiques, 6c Prê-
tres viuoicnt d'aumoincs, &: marchoicncauec desiandales. Lequel v~ge fur auro-
nie par le Pape Innocent lors dela conuerhon de Bernard, &: de Durand dcOfca;
a mLfmccemps que S. François m~icuarordre des Frères Mineurs.
IX. l'ai voulu efclairciribmmaircmcmhdiucrMccdcsfectes de ce cemps:dau-
tant que celle des Vaudois cdoit principalement fitiuie au pa'isdcFoix,am~ que
l'on voit dans Pierre de Valfernai. 0 n aprend decet Autcur.quc l'Abbé de Ciseaux
dcico-uc du Pape pour combacrerhcrchc.vinr en Languedocaccompagné de Dou-
zcaucrcsAbbcsdeionordrc, gens l~auans,~ de vie exemplaire,quimarchoient
à pied, &: viuoient des charités qu'on leur raifbit, felon le confeil &:rexemplede
Dic~oEucfqucd'OfmacnEfpagne.aEndcgagner par ccccetimphcirelesvolon-
tcz des Chrétiens, qui efroienc aliénées par le luxe, la
mpcrbe,~ lamauuanevic
desEcclcGa~iques. Cet; Euc(quefe reuranccnLbnEucfché.panaparlavilIcdePa-
mics~ou il fut vihce par Foulques Eucfque deToloie.&~parNauarrcEuciqucdc
Coferans_,&:pluHeurs Abbés. EtdaurancqueIaremmcduComtedeFoix,&:rvne
de les iccurse~oicnrVaudoifcs,(quoi que la féconde mtprofcilion de l'impiété des
prefcnce, dans le palais du
autres hérétiques) ilycucvncdifputefblennelleen leur
Comte, entre les Catholiques, les Vaudois quireûmt al'auantagede la religion
Catholique,eniortcqucccux-ci ayans eiteconuaincusdelcur erreur, le peuple de
CLt':cville fcdéclara ouucrtemcnc, pour
le parti des Catholiques v oirc mcime celui
qui auoic ette choiH Arbitre de la difpuce, qui étroit l'vn des principanx de la vjl!c, &:
fauonioltics Vaudois, abiura fon herefieentreles mains de l'Eudque d'Ofma. Orr
la conduite du Comte fut tellc en cette a~ion, qu'il craictavn iour les Vaudois,~
Predicateurs Catholiques qui elt vn procède que cet Hiitonen ne peuc
\-n autreles
aucunement gouftcr.
X. Guillaume de Pullaurens fait mention de ccttcconFercncc de Pamics,&: re-
marque comme la iccur du Comte de Foix, voulant parler en faueur des hérétiques,
FUiennede Mmialuidit, A~p filés ~~f ~Mo~& M~c~~r~f~~
~cr~ cette ~Mfc. Les Vaudois furent condamnes, adiouftc-il, par le lugemcnt de
l'Arbitre du quel ils auoient conuenu, qui eiroit m.nn.îArnaud de Campran Clerc
Séculier; de force que pluueurs quitterenc l'erreur, & obtindrent permimon du
Sainct Siecc, de mener vue vie reguliere, du nombre defquels étroit Durand de
Ofca leur Pricur.Cetce dispute fut miule d'vnc autre plus (olemnclle, tenuea Mont-
réal l'an iloy.cnprefencedu Légat Pierre de Chaircau-neur, ou les Chefs des hé-
rétiques prcccndoiencvcriner, que l'Egliie Romaine n'cfloir point l'Emiliede Dieu,
maisccrtepaillardede Babylonc dcfcrice enl'Apocalypfe;&: que les Apoilresll'a-
uoienc point ordonne la Mené, Cil l'eftat qu'elle eft: maintenant. MaisFEuefquc
d'0fmaveri6ales propohcions Catholiques, auec telle cuidence, que la conuerhon
dccentcioquantcheretiqucss'cncnfuiuir.
M. Pe!rusSicu!ustnep!(t.adArchiepifc. Bu)g~r. IV. PetrusCtunLic.I.t.ep.i.&i.
Mt/A:cof tu/r&~ ~.H~) a~n)~e/AH' M' 'n:~ -n~« B~A~j'~j V. Bcrn.ep.~o. IdeminCanr.teL-m.6~.
T~ a/7r~mTDHTrn<fT;i'!i'5B~~T!S'fc?,KfM'e'n~<i 6J)M!cM VI. Guillem. de Podiolaurentij c.i.
~~«~<r~Luai'f«7fmnsrfts[& HMmenopulus deSe- VII. Rogcr.Houed.mAnntt.adau.l]~.
,&t?TCfe'7.t6t&7n<ao.c/a<.
<fti S C. 1~. ~)) <(j! Ji )~' -nM -M U~ ~Aa77<tf,B~-
~Mt~ t!SchoiLt~es;e!tiiO)~h\o[t~Ta< 0 '7d
VïII. Innoc.t.<.Reg.ep.7;
on), a'neor c~mccû~.Çoos. Scholi.t/t:es:.i,u»s,g.~auÿzrttBé~- IX. P.Vat[i(cer.c.6.
y~et. Ba.KamantiiLTit.c.i~.Nomocanon. X. Gttil!et.dePodiot.c.8.&:p.
11L Petrus V.~M~fcern. Hin:. Atbtg.c.i.

CHAPITRE XV.'
Sommaire.
7. Le T~p~&y~ T~ d'entreprendre ~r~~y~y~
La c~f~ ~o~ ~~<'f fo~ ~û~. /7.
~o~Co~jFo~.
JT/fc~~o~ T/
jPy~ j8<?~ C~r~<~û~j c~ ~y ~~o~ C~?~~
P~ o~'c le
7Y/, 7~.
Z)f~o~c~û~y.
Le Co~~ ~o&fj~or~r ~c~~o~ ~?~
f~y
f~~&f.

y~ ~Z~ Cc~<û~ ~~o~f~


~&f j
le Comte de ~'o~ Af~~û~ 6~*
J~o~
c~ <~

Z, ~o/?~j
.P~~ ~7'
auec les
< C~
y/ <?/'?%f/o~~o~r~c~
~e'???û~j ~~yx?~
Le Co~~

<S~c ~f ce' ~c/2!


/o~ retour,
c~o~
C<?~o~/? ~r"
La rigueur des co~o~~
Le

Zje'Cû~Cû~0~.
~r~r.

~rf~r~<?~??o~.
û~r Legats yo~f /c

'7~r~ Co/ ~rf/


~/7/.
des T'o/<?/~j, cy ~~c~
Cû~-
JT~o~~oy/
le ~ff~
Co~
/y
la
~~&
~<3<~ entre
7~.
A~c~~o~j, c~ Foix. ~f.
7~0~
T~
~~j'
7"
Cc~
~r/o~~r~?~
~o&f.,
JV~~<?~/?~~o~r/~
f~ r~
~f/ ~M~~r~O~f~
~r~P~j'. C~~M'~y~ C~~<?~jFo~&f~/?-
O~r~

~r~
<?/r~r/
au ~o~~6' de ~'o~ ~o~f
Co/f<?~
le /c~~ de TW<?/~
C~ <r~ f/j'.
celui de 7''o~~ de la ~~c jMo/?~?~
~y

E Pape Innocent III. n'ayant rien auancé par les predications,


s'auifa d'enuoy crics Légats, Mi!on, Thedifc vers le Roi Phh-
lippe, pour le prier d'encreprendrea viue force,l'extirpation de
cccte hcrene lefquels pt'opoferenc Indulgence de la part de ia
Sainteté, en faueur de ceux quic~ans contrits &: confes,où ayans
Ievceude~econrener,entrcprcndroient:cette expédition auec la meïme cHenduë
&; plenitude des autres Indulgences, que l'on accordoic à ceux qutalloicnten la
Terre Sainctc. Le Roi scfhmr cxcufed'y aUcr en perfbnne, &: d'y enuoyer ton fils,
a. canidés guerres qu'il auoit a. dcmenerconcrerEmpercur.,ôe le Roi d'Angleterre,

agréa la publication de la Croisade par tout le Royaume. Comme ~rencaulliles


Princes vouins dans leurs terres. Ce qui eut vn tel e~ct, que Matthieu Paris efcrit
eue iamais en ces climats il n'y auoit eu vne fi grande afÏcmbIée de Croifés.
11. Cette armée ntfes premiers exploits l'an12.09. contre la ville de Bczicrs qui
fut prife, &enfuitelaville de Carcanonne,aUec Raimond Roger fon V icomte ôe
pour lors le Comte Simon de Montfort fut éleu Chef des
troupes, & de la
conque-
ite. H prenden fuite lechan:cau de Faniaux; ou l'Abbé de Pamieslevintpricr,d'aller
prcndrcponemonduch~itcaude Pamies,qu'il lui orric nonobftatit les parcages,
qu'il auoit arrefcés auec le Comte RaimondRoger,à l'exemple de fes predeccneurs,
cHimanc qu'il auoit vnc bonne occasion d'auoir réparation des iniures qu'il lui
auoit faitcs & aux Chanoines de ion Conuent. Le Comte de Montfort fut bien aife
de cette plainte,pourauoirvneoccafion apparente de furprendre le Comte de Foix,
qui lui donnoic de la jaloufie, à caufe de fa parente auec le feu Vicomte de Beziers,~
des ligues, qu'il auoit défia formées auec lui, quoi que pour vn autre fuiect lefquel-
les pourroicnt eftre continuées, auec le fils du Vicomte decedé.Car au mois de Mars
del'annéencn.noftre Comteauoit receu fous ta protection RaimondRogcr Vi-
comte deBeziers, &promis de l'auitter contre le Comte deTolofé:commeaum
réciproquement ce Vicomte auoit promisfon fecours au Comte de Foix.
III. Il eft bien certain qucIcsEcclenaftiquesauoiencvngrand degouftdesde-
porrcmcns du Comte de Foix, que Pierre de Valfernai n'a point diHimuIes, puis
qu'il en a rempli trois Chapitres, auec vne telle aigreur & violence de discours, que
le teul zele le rend pardonnable. Le grand article confiée, non pas à l'acculer d'être
Vaudois, mais d'auoit ioudenu & fauorifé ces hérétiques. De plus il auoit loge fa
femme,& fes LŒursVaudoifesdeprofeHion,danslecha~eau de Pamies, contrele
gréderAbbé&: des Chanoines,auxquels cechadeau apartenoit en proprieté; en-
core qu'ils en eunent accordé la pouenion auComtependantfavie:C~ui s'edoic
obligé par tcrmenc fur la Saincte EuchariHic,qu'il ne feroit aucun tort ni au mona<
ftcrc.niauchaftcau. Ecneancmoinsces Dames attiroient le peuple de Iavil!ea.Icur
erreur.En outre deux Gentils-hommesherctiquesparens, familiers, & amis confi-
dens du Comte, voulans prouigner plus facilement rherefiedans la ville de Pamics,
vauoientmeneleurmere, qui eftoit tante du Comte, & tres-fort enracinée dans
l'erreur. Mais l'Abbé &: les Chanoines ne pouuans fouftrir cette iniure, que l'on fai-
foit à l'Eglifc, mirent cette Dame hors la ville; dequoi leComtefutextrememenc
indi~né.Ecl'vndes enfans de la Dame pour venger cet affront, tua &: mit en pièces
l'vn des Chanoines, lors qu'il celebroit la Mené en vne Chapelle proche de Pa-
mics, en luite il en faiGt vn autre, auquel il creua les yeux.
1 V. Pcuric Comte il vint peu de temps apres dans ce monaftere, accompagné
deRouticrs,de tàrceurs, & de garces, demanda les clef~ à l'Abbé, qui les lui réfuta,
&: les porta fur l'Autel, où cfcoic le corps de Sain6r Antonin. Le Comte lesalla
prendre, enferma l'Abbé &: les Chanoines dans l'Eglife~où ils demeurerent trois
iours fans manger. Cependant il rauageale monattere, coucha dansl'Infirmerie
auec fcs garces, abatit vne partie de l'Eglife, du dortoir, & du refc'ctoire pour baftir
quelquefortification au chafteau de Pamies. Vn iour les Religieux vïHtans fuiuant
Icurcouuume.vneEglifc voifine affife fur vn tertre, & conduifanrs le corps de S.
Antonin en procemon,le Comte fe rencontra panant par le chemin auec ia fuite,
6~ fa contenance élcuéea ton ordinaire, fans qu'il fe mift endcuoir,nide descendre
dccheual.nidefaluer le corps du Martyr. Defbrre que l'vn des Douze Abbés de
Ciffcaux,quiauoicntcfté commis pour prefcher, lui reprocha hautement cc mcf-
pris, & lui prédit, que cette faute feroit punie de la perte de cette portion qu'il auoit
en la ville, apartcnanic à ce Martyr.Eflant encré en armes dans le Ccmié d'Vrgel, il
pilla l'Eglife Cathédrale,n'y laifÏant rien que les murailles, & fit payer cinquante
1
mit fols de rançon aux Chanoines. Ses Routiers rompirent vn Crucinx, pilèrent du
poiureaucclcstronçons,&:nrentmangerleurschcuauxnjrl'Auccl. En vncaucrc
Eglife, vn defes caualicrs chargea vn crucifix d'vne falade, d'vn boucliers & des ef.
perons, & le poufiànt auec fa lance, lui difoit qu'ilfcde~ndin:.
V. Ce Comce auoitfbuuentpromis aux Légats~ de chaner les hérétiques de (a
terre. Ce qu'il n'auoit pourtant fait, au contraire les fouffroit & rauorifoitouucr-
tement. Pour toutes ces considérations le Comte de Moncfort ayant efté prie par
l'AbbédcPamiesaprcsIaprifedeFaniaux.s'auance~ prend le chafceau de Mire-
poix, qui efroit vne recrai6te des Routiers des hérétiques & appartenoit au
ComtedeFoix. Conrinuantfon chemin il arriue à Pamics, ou l'Abbé luifitdeli-
uranceduchafteau,fouslarefcruedel'homage,queSimon lui prefra. En fuicce il
occupa la ville & chameau de Sauardun, apartenant au ComtedeFoix, leshabi-
tanss'eitansrendus la premiere fbmmation. Peu de ioursapresilmitleucgede-
uancIecharteaudePnnan,anisaupa'isde Carcaues:ou le comte de Foix maigre
decechaiteau~vincraircfbnappoinctement~ lui remettant le chameau amege, &:
faifant terment d'obéir aux commandemens de l'Eglife, & baillant en outrefon
nls en ottage, pour l'affeurance de fa promené. Ce nls que le Comte Raimond Ro-
ger bailla en ofiage~ettoicle plus icune de tes enfans, ainfi que remarque la Chro-
nique manuicrite du Comte Raimond:Iequel fils en: nommeAmauri, dans le te-
flament de fon pere.
V I. Cependant le Comte negotioit fes anoures auec les Légats du Pape, qui
edoienf a Saincc Gilles. 0 ril arriua qu'vn certain A bbé de Cifteaux, qu'il auoit em-
ployé pour ce craicté,panant à fbn retour prcsdeIavilIedeCarcauonneaccompa-
~né de deux Moines, & d'vn frerc conuers,fut blene de trente nx coupstué ô~ af-
ianiné en haine de fon ordre, par Guillaume de Rochefort frere deFEue~quede
Carcaffonne le frere conuers fut auui tue, ayant receu vingt-quatre coups d'cf-
pée:rvn des Moines abbatu fur la place, blenë de feize playes; & l'autre ruccipar-
gné, dautant qu'il eftoit ami particulierdes complices de Guillaume. Le Comte de
Foix, qui auoit employé ces religieux,eft iuttemenc reprochéparPierre de Valfer-
nai, d'auoirpracciqué vne grande familiarité auec le meurcrier;iufques làqueles
cheuaux de l'Abbé, que l'~uamn auoit retenus, furent trouués bien-ton: après,
dans les troupes du Comte.
VU. La rigueurdes conditions que les Legats exigeoientducomcedeFoixjls
porta a prendre les armes pour la defenfe de iapcrtbnne~&:detesbiens.Detbr[:e
qu'iljfurpncicchaftcaudc Prinan, qu'il auoit baillé en garde au comte de Mont-
fort
&:ieretirancde(bnamitiéluincouuerfementlaguerre. Peu apres 1e iour de
Sainct Michel, il alla de nuld vers le chameau de Faniaus~ qu'il penfa furprendre,
fësgensefhnsencrcs dedans par efcalade:mais ils furent repounespar la garnison.
Cette déclaration du comte de Foix foulcua tout le pais contre Simonde Monf-
fort, de forte qucplus dequarante places fe départirent de fbn obe'inance, ne lui re-
ftant que les villes de Carcanonne;,Faniaus,Sainac,Limous~Pamics,Sauardun~
& la cicé d'Albi, auec Enuialet.
V 11 L La comtené de Montfort eftantvenuë de France auec des croupes de
recreuë, le comte Simonremit (ur pied vne bonne armée, prit quelques chatteaux~
&:vincmcccrelcuegedeuantccluid'Alairac,enuironla felle de Pafques de l'année
12.10. Cette place citant
prife, le Roid'Aragon, le comt:edcTolofé,~lc comte
de Foix eurent vne conrcrcnceprés de la ville de Pamies, pour établir vn bon ac-
cord encreleComtede Montfbrc, &: celui de Foix. Maislecraictén'ayantpûrcuf-
Lir,IcRoi, &: le Comte deTolofetc rccirercncen la ville deTolo(c;Etle Comte
de Montfort fit auancer fon armée vers la ville de Foix; de laquelleil s'approcha
auec vu ieul caualier, repouffa iu(qu'aux portes duchaiteauceuxquilepreicnte-
rcnt à lui, & fuit enrre dedans peue mené auec les ennemis, s'iisn'eu~ïcncleuelc
pont mats il y perdit ion caualier, qui fut anommc à coups de pierre, par ceux de la

viHe de Poix.
place. De force que le Comte le retira, après auoir lûid le degait à l'emourde la

1 X. En fuice le Roi d'Aragon arrêta vne tréue entre les Comtes de Poix, de
Montrej. iufqu~ la prochaine feUe de Pafques, de l'année 12.11. Ce qui donna
moyen au Comcede Montfort de pourfuiure fa conquefte dans l'étendue des Vi-
comrés de Beziers, & de CarcaHonne, par la prife des forts chafteaux de Minerue,
& de Termes. de plufieursaucrcs dans le pais d'Albigeois.
X. Quelque temps âpres, il y eut dans la ville de Narbon e, vne notable aHem-
blée des Legats du Pape, du Roi d'Aragon~ des Comtes de Tolofe, de Foix,
de Moncfbrc~ pour conferer des moyens d'arrefter vn bon accord entre ces grands
Seigneurs. Mais les propofitions que firent les Legats aux Comtes de Tolofe &
de Foix, nefurent pas capables defatisraireàleurs intcretts. Quoique ronorFric au
Comte de Foix, de lui rendre toutesles places, que l'on auoit faifies fur lui, excepté
le chafteau de Pamics: moyennant qu'il iuran: d'être obeUlanc aux commande-
mens de l'Egliie, &: de n'empefcher le Comte de Montfort, ni les Croifés en la
pourmitte de leur dencincontreles hérétiques. Neanrmoins le Roi d'Aragonmic
g~ mifbn dans le chailcau de Poix, & promit aux Legats) que la Chreitiente ne re-
ccuroicaucuneincommoditedececteplace.Se leur promit auec ierment,que file
Comte de Foix fe departoit de la communion de l'Eglife, & de l'amitié du Comte
de Montfort, il remettroit le chan:c"'u de.Poix entreles mains des Légats j à leur pre-
miere iommation.Ccqui doit eftre entendu pendant le temps de la tréue. Ce fut en
certeannée~io.autourdelafede Sainct Iean Baptiftc, en la ville de Gaillac) que
le Comte de Toloie.c<~n6rma à Raimond Comte de Foix, à fon fils RogerBer-
nard, &:au fils de celui-ci,la donation qucleComtedeTolofe fon pere lui auoit
j
faicte, des lieux de MontaubanHautmoniagudet & la Ifla Amada, comme l'on
apprend de l'Ancien Inuencaire de Foix.

I.PecrusVtdhsSarn.c.io. VI.PetrusValLc.~o.
1 t. Idem Petms c. z~ ~MCtf~ 7fMCM<t<?'c de Fo)~
IH.tdeiLnPefl'usc.&6.
vn.c.
vm.c.c.
V. Idem c, Erat de DomifuoCotTnnsFnxertftS. IX. C.4.3.
Idemc.
CHAPITRE XVI.
Sommaire.
Lauaurpar le Comte Simon. Q~Po~~M~~M~ Comte
de T"0/û/ Le Comte de Foix la ~~f
~f~
grand
taille
butin. /7. T~
~t'~c' mille e~f
expiréefort de T'o/c/f~
yf retire auec T/~
Lauaur. Rupture auec le To/o-
/?. Cette ville eff ~S~~ par le Comte de Montfort. Z)~~A;yo~~f du
Comte de Foix /My les ~/S~<?~~f. Le 7~' leué. Entrée du Comte de
y~ û~
Montfort

C'?~
pais de Foixj,
te des Co~~&f To/<?/ de Foix, de Co~c~j e~
fiege
place ro~ /~r Comte de Montfort.
7 (~r~~

par le Comte de Foix c~'yo~T~f~ les


< ~M~C
donné à la

~f ~~r-
nai. ~c~ro~y~2~
T~fr~~

~r~o~/?~7c'&f.
combat entre le Comte de jFo~ e~' les
te de Montfort. y/ ~y~/?~y~/o~ rapport de Pierre de

ro~Z~'j~f~C~f. P//<n'T~
quittent Simon. ~'7. Le Comte Si-
Cc~?-

rendent aux
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Le Co~~ fo/A'

N viR o N la fefie de Pafques de l année 12.11. t'armée du Comte


de Montre e~anc renforcée, il alla alléger laviMe deLauaur~
cinq Heues deToloie. CequionençâleComcedeToloie,qui ~e
rendit bien en l'armée des Croifés,mais il s'en retira auec mefconcen-
temenc,navanc eu la iacisf~ccion qu'il s'eH:oic promife~ du crai~e
que renouueladans le camp, le Comte d'Auxerre fbncouun. Ureuinta.Tolofe,
& ni defenfes, que l'on ne portail; des viuresà l'armée dcsaniegeans. Cependant
le Comte de Foix qui efloit dans la ville., & en liberté d'agir, a caufe que la tréus
auecle Comte de Montfort ettoit expirée,accompagné de Roger Bernard fon 61s,
de Gérard de Pepius~ôe de pilleurs fcruiceurs du ComcedeTol&te,dreiIa vue em-
bufcade dansvne rbred prés de Montganfi vers Puilaurens,contre vncorpsdedx
mille Croifés, Allemans de nation qui venoienten bon ordre fe rendre au camp
de Lauaur lesquels il tailla en picces & rapporta vn riche butin dans Tolofe.
Pierre de Valfernai remarque vn a<~e inhumain de Roger Bernard de Foix, qui
pourfuiuit vn Prefire qui s'ercoit: réfugié dans vne Eglifc voifine &: l'affomma
d'vn coup de hache en bas la couronne clericale, qu'ilmomrroit pour s'exempter
du danger. L'hifcorien du Comte Raimond rapporte, que de tous cesAllemans,
il n'en elchappa qu'vn feul lequel ayant porté au camp la nouuelle de la deffaide,
le Comte de Montfort s'auanca de ce cofté auec quatorze mil hommes. Mais le
Comte de Foix s'eftoit defla retiré aucc les prifbnniers, & le butin, dans MontgiF-
card. De forte que le Comte de Montrbrc rcprmt ionpofte~&men.aaucamples
bleues, qu'il trouua (urie lieu du combat.
11. La vil! e de Lauaur ayant eîié pr~e, &: ~ccagée~ il y eut rupture, &: gucrrs
ouuene contre IcComte de Tolofe. De forte que le Comte dcMontfbrt s'eflant
rendu maigre des places voifines, renforcé qu'il futd'vn nouucau fecours des Croi-
iés, vint amegerTolofe au mois de luilicc un. dans laquelle efloient le Comte
Raimond, & les Comtes de Foix, & de Comenge. L'hin:onen du Comte Rai-
mond rapporte, que pendant le fiege, le Comte de Foix fit vne rude fortie fur les
anicgeans,dontilendcmcuradeuxcensde morts fur la place, &:autantdebleflés.
Où le Comte fe méfia fiauancparmilcsennemis, qu'il eut fon cheual tué fous lui,
&: y perdit Ramonct de Caftello notable caualier, qui fut beaucoup rcgreté par
ceux de la ville. Il y eut vne féconde fbrtie.queleScnctchal d'Agenois entreprit,
fbuftcnu du Comcede Foix,auec les troupes de Bcarn, ëedeNauarre, qui firent
dans le camp vn fi horrible carnage, que le Comte de Montfort perdit touteefpe-
rance de forcer la place. De manière qu'il fut contraint de leuerlefiege, & tourna
désarmes vcrsiepa'fsde Foix,pour rctirerquelque faiisfaction desdomages quête
Comte luiauoicraits:ou il s'empara de Varille; qui eftoit vn lieu abandonné, &:
de pluficurs autres petits lieux, brufla le bourg deFoix, &rauagca toute la terre
pendant huict ioùrs.
ILI. Pour remtcra.ces efforts, les Comtes de Tolofe, de Foix, de Comenge,
Gâfron de Bearnàucmblercnc vne armée de cent mille hommes, auec laquelle
ilss mircurle (le~cdcuanila ville de Catl-einaudarri~ëerccouurerencvncbonne par-
ricdu pais: mcimcsie comte de Poix força pendancle Gegc, le chameau Sainct Mar-
tin, &: quelqucsautrcs places, qu'il fbrtina tout incontinent. Le camp des ame-
gcans citoïc bien retranché & l'on n'efpargnoit point les frais pour drener &
metre en batterie les mangoneaux, perriers, calabres j &: autres machines, ann d'a-
barre les murailles du chameau de Caftelnaudarri; où le Comte de Montfort s'e-
Hoit rendu, pour fbufrenir le nege en personne. On fit pluueurs iorcies&efcar-
mouchespendant!encgc,iurlapri(e&reprifedubourg; l'on donna vnanaut au
chameau, qui eftoit commandé par le comte de Foix & ton fils, lequel fut vigou-
reufemcnt iourt:cnu par les amegés.
I.V. Maislecombacplusconnderable,& cefuiqui mit fin à ce nege,fut celui
que le comte de Foix entreprit pour couper les viures aux amegés. Il y a de la di-
uernié entre le Moine de Valicrnai, l'hiitorien manufcric deTolofe, au recit
qu'ils font des circonstances de ce combat. Car celui-là eicric, que le comte de
Moniforc ayant enuoyé Gui de Leuis fon Marefchal pour lui mener vn con-
uoi de viures, & quelques recreuës ayant commandé à Bouchard de Marli, &
à vn Martin d'Algais Efpagnol qui croient à Lauaur, de fe rendre aupres de lui
auec leurs caualiers, Le comte de Foix, qui eut connoinance de leur marche,
défaire
s'en allaaufcriSaind;Martin, pour les en leur panagc. Dequoi le com-
te de Montfort donna connoinance à Bouchard, & le renforça de quarante ca-
ualiers commandés par Gui de ~K~o. Le comte de Foix voyant le fecours qui
arnuoica. les ennemis, fit venir du camp quelques gens de guerre pour eMrc
mieux en eflat de combatre les troupes du Marefchal, & de Bouchard. Ceux-ci
marchent le lendemain de bon matin & rencontrent le Comte de Foix qui
~uoic départi tes gens en trois bataillons: lefquels il ferra en vn corps fur le point
ducombat, ayant mis à la droite la caualerie legere, à la gauche les ~ensdepied,
& les genfdarmes au milieu. Les Croifés furent animés de bien faire par l'Euef-
que de Cahors, & vn moine de Cifteaux, qui promettoient le pardon des pe-
chés., & la couronne de gloire à ceux qui mourroient en ce combat. Ils furent
encore plus encouragés, par la prefence du comte de Montfort, lequel ne pou-
-j.uic fbunrir que ce combat, d'où dépendoit (a confcruation, ou fa ruine,(e fit
à fes yeux fans eftredc la partie,vint au fecours des tiens. De forccquélestrbupes
du Comte de Foix furent incontinent mifes en route auec perte notable de fes
~ens, n'y ayant eu des Croifés, que trente Caualiers qui furent tués fur la place.
Martin d'Aigais s'enfuit au premier choc, & ayant eïterencontre par l'Euetque de
Cahors, qui lui reprochoit fa fuite refpondit que tous les leurs eftoient mortsi
Mais il reuint enfin au combat, par la prenc queluintcétEuefque. Cependant les
afnegeans donnerent vn auauc à la place qui fut repouffé par les alEegés. Le
Comte de Montfortaprès fa vidoire alla rendre graces à Dieu, &: pour enlacer le
bruitdefadefiaite, qudcComtedcFoixauoicpublic, ilallaiufqucs à Narbonne,
où le vindrent ioindre nouuelles troupes de Croifës, auec lesquelles il marchoit
vers Ca(te!naudarri mais il aprint que le Comte de Tolofe & fes confédérés
auoientlcuélefiege. Et encore queleComtcSimon nefut point entieremcntdef-
faict en cette expédition, neantmoins il perdit auant ou après le fiege, plus de cin-
quante places dans les diocefes deTolofe, ôcd'Aibi, & la ville de Sauardun au pais
de Foix. C'eftIefbmmaircdurccitdcPierrcdcValfernai.
V. L'hin:orien mnnufcritdu Comte Raimond fait cette narration auec plus de
foin 3e remarque mieux les circonstances. Car il efcrit que le Comte de Poix
ayant receu auis que du co~e de Carcaffés on menoit vri conuai de viures aux
ailte~es, s'en alla vers le lieu de Bordes, pour dreffer vne embufcade à ceux qui
Je conduifbienc. CependantBouchard, & Martin d'Algais renforcés de quelques
troupes conduites par FEuctque de Cahors, marchoient vers Caftelnau, & def-
couurircntl'embufchcauec leurs coureurs. Deforce qu'ils fe mirent en bon ordre,
pour forcer les ennemis. Le Comte de Foix s'auance pour les reccuoir, & après vn.
fanglant combat défie, 5~ mit en route Bouchard. Ce fait ilala attaquer vn grand
nombredcFrançois,quis'cftoiencCroifes, & auoicni leur logement- au lieu des
Bordes, dont il tailla cnpiccesla plus grande partie. LeComte deMonirorcayant
auisdeIadefM<3;e des Crottés~ enuoya de ce coH:e Bouchard auec vn puiflânc fc-
cours Contre lequel leComcedeFoixtournetefle, & frappe rudement fur tes
fi
ennemis, qu'il en tuë bon nombre met en fuite Bouchard & fc rend mauh'e
du champ de bataille. Martin d'Aigais, & l'Euefque de Cahorsfurent fiefpou-
uantez, qu'ils ne s'arreRerenc point iufqu'au. lieu de Faniaux. Cette circonfhnce
de lafuice d'Aigais, que Pierre de Valfernai a remarquée, me perfuade, en quel-
la venté de la narration de l'hiflorien manufcrit. Apres cccte grande
que façon,
deffaicte, les gens du Comte de Foix fe ietterent au pillage & à defpoulilcr les
morts. Pendant que les foldats s'amufoient au butin, Bouchard, qui auoit rallié
hens,
quelques vns des reuint au combat, & tua plufieurs de ces butineurs. Le
Comte deMontfort furuinc auni auec vnpuinanffecours;de forte que la menée
s'efchauffant, il y eut vue grande tuerie de toutes parts. A ce dernier combat ac-
courut Roger Bernard fils du Comte de Foix, qui fe ietta au milieu de lapirene,
& fit reculer à bon cfcientles ennemis, qui eftoient fi acharnez, quelafeulenuict
fit ceffcr le combat. L'hiftorien obferue, que le Comte de Foix s'y porta auec
tant de valeur, qu'il acquift la réputation d'eftre le meilleur guerrier du monde,
fp~ Oliuier, c~ ~oM~, comme il parle. Le Comte de Foix arriué au
camp, voyant que le Comte de Tolofe faifoit plier les tantes pour leucr le ficgc,
s'oppofa à cettehontc, & remonitra qu'il faloitdemeurer toure lanuict furies ar-
mes, pour fc tenir encrai derepouuerlesennemis,s'ils vouloienc enleuer quelque
quartier; à quoi ilspourroient eftre portés pour retirer vengeance deleurs pertes.
Cette preuoyance donna moyen aux a~tegeans, de receuoîr leComcede Mont-
Qqq iij
fort; lequel fe prcfcnta au dcuant des rccranchcmens auec toutes fes forces; d'où
il fut repouffé gaillardement, & mené battant iufqu'aux portes de Can:ctnau.
Apres fauoir ainfi rembarré dans la place, les Comtes louèrent le ûcge, &: con-
dullirenf incontinent l'armée deuant Puilaurcns, qui fe rendit a compofition;
& à ['exemple de cette place plufieurs villes & chapeaux declarercnt pour les
~c
confédérés. Ce difcours donnera anez de lumière au Lc<~eur~pour le perfuadcr
que Pierre de Valfernai a vfé de quelque dimmulation au récit qu'il a laic~ de
ce dernier combat. Dautant
plus que Guillaume de Puilaurcns auouë que le
Comte Simon forcit de Caitetnau, pour donner ieeours aux fiens qui ettoicnt
reduits aux abois.
VI. Lelie~edeCaftctnaueftancIcue(cequiirriua fur la fin du mois de No-
uembre de l'année nu. le Comte de Montfort amigë de fes perres vint à Pa-
mies, pour fortiner ëemunu:ionncrlechan:eau;oule Comte de Foix!mom-it de
decider les aflàires par vue bataille j s'il vouloit l'atendre quatre jours. Mais quoi
que le Comte Simon nn: refponfe, qu'il feroit encore pour dix iours dans cette
ville, le temps coula fans autre combat, que les courfes que firent quelques caua-
liers dans le pais de Foia, où ils ruinerent vnchafteau. Ce raille Comte de Monc-
fort prit ~t route vers Faniaux,d'ou il defpefcha deux chefs des plus vaillans qui
fuffent en fes troupes i~auoir le Chaflclain de Melfc & fon frère Geonroi,
auec quelquescompagnies de caualene pour conduire des viures, vers vn chafteau
qu'il vouloic munittonncr. Le fils du Comte de Foix aduerti de ce conuoi, attaque
brufquemcntces compagnies quifaifoientl'efcorcc ou Geoffroi refufale quartier
qu'on lui otfroit, difant que s'cIiantdonnéàIcLus-Chrifi,il ne vouloit point feren-

dit, fut long-temps


retenu prisonnier par
baille en efchange du père de Geraud de Pepius.
le Comte de Foix, 1
dreà1ès ennemis; & fut tué auec vn autre notable caualier parent du Chapelain,
quiieiauua auec beaucoup de peine. Vn autre caualier nommé Drogon qui le ren-
iufqu'à qu'il fut
ce
ce
rut

PeunsVaHai.c. 4.9.~0. //<~f~CMW~<t<- IV.C~S.


MCK~C.~O. V. Z'T/~o~fx~t/ Ct~~ ~<«~cK~. Guti)ei)N.
dePodio!aut.e.t~.Pe[r.V.)Uifcern.c.~S.&6o,
M. Idem Petrusc. j'y.
III.C~.
CHAPITRE XVH.
Sommaire.
L~C~o~~M~oy~~ Co~F Afo~/o~. ~o~-
~~A' Co~~ Fo~ ~y~
C~~fr., ~f~o/~o~or~~ Co~f. 77
7/ ~S~~
T~~r~/jp~
r~
Les ~j- lui ~o~fj ~j-j c~' /j~
~<?~c~r~j ~j. J~y~y /û~
~r/~y~f. ~o~~ Foix. Le de Comte
< p~o~
~0~~ T'0/0/
T~f.~f ~~f ~Û&f. ~f~~M~ ~7 ~~OT~ fon

de

~y~
Z.
~~M~n/r~~ ~~j'/<?~o~.
~r. Le Comte de 7"o~/c~ Afo~?~ c~
C~
~r~ro~~o~j-. ~e'~o~c~
T~c~~M~
~2~
7~.
dans Afo~~M~~
7MoT/~
~n%/?~ ~o~~c

~oy~
j~
c~' ~~7~
~'o~j
Tt~oy~~
Le
Coi~j /'c~?~
c~' de Cc/~r~/?j'<?/? du C<?~~ Simon.
1"o/o/o~ Co~j~7M~.
T'û/c/o/o~o~~ ~o~c~y~'~Zf Co~
~o~~ ~F
~7.
~y~~
'?~~<?~r/~ Co~~j- ~?~~ ~f~ T'<?/o/?., pour
~C<?~f/7~~ jL~~<r~û~y de Foix. ~/7/.
jR~o~~M ~o~jL~r.
du y~~ ~f ~T~o~o~T~
le Sa Co~??~

Concile. ?~/?~ 7~ Co~~<?j' /o~f/~~yo~~?~~?.,


c~~o~j" ~o~ ~~0~ Cc~~ .Fc~ ~o~r /'jë~ Le
Roi ~r~o~
f~r~. ~o~J~j
~o~~ Cc~
le Co~~ Afc~c~yo/?

Af~o~/t? RoT
"7~
Cc'j-?
t~ Co% ~r~ /6f
~o~ /o~
yo~ ~o~& c~ /f~ Foix. Les Co~ ~<% ~Mc~f-
~~<C'Co~?~~ T*û/0/Cj?~0/? ~<3~ ~f/
Z~z~6~'f~~r~j,~M~~ro~
<?~'L'f~~ de Af~c~
le Comte de Foix,
~< r~<?~ de Foix.
/M~ c~ Comte

Ependant pou r relcucr les affaires de la Foi, qui eftotenc presque rui-
nces~ GutUaumc Archidiacre de Paris, &:Iacques de Vicri prefche-
rentde nouucau la Croifade en France., &: en Aiemagne,aucc vn
grand âiccés. De raie les nouuelles troupes des Croifes amuans au
Comtede Mon[rbrc, mcfmes(onrrcrcGui,quireucnoit:de la Terre faincte; its'a-
uançaversleueudcCarmain,queteComte de Foix ccnoic anie~e~dcpuis'quitTLze
iours,8clecont:raignkdc!eucrlcficgcaue<:deiordrc,abandonnanilespiecesdeba-
encra dans le païs de Foix, qu'il
tcne en fuite il raua~ea, & v ruina quatre chameaux.
tl. Ce taki! tourna !arcfte de fon armée vers CauiaCjqu'i!auiegea. LcsComces
de Toiote, de Foix,8e de Comen~ s'auanccr<*ntauec leurs croupes iufqu'àGaiUac,
pourl'mcommoderpendantieHe~e;mais its'e~oic tellement retranche, qu'il n'y
raftirer à h bataille, qu'ils lui prefent-erenf. C'ett
cur moyen de le forcer, nt de pour-
Qqq iiij
c~
quoi les Comtes alliés te retirèrent~ Tolofe. Et le Comte de Montfort alla mettre le
ftege deuant Sainct Marcel, à trois lieues de la ville d'Aibi: où les Comtes vindrcnt
cnpcrfbnneauecvnpuiHantfccours:en force que coupant !cs viures quivcnoienc
aux auic~eansde la ville d'Albi, & les trauaillantauec desefcarmouchcs ordinaires,
quclc Comte deFoixfaiibitcontr'cux, ils contraignirent le Comte de Montfbrc
Icuer le fiege, laveille de Pafquesde l'année 2.12.. lui faifant fbu~-ir la mcfme honi
te, qu'ils auoient receuë à Cadeinau.
III. MaislafaifbnduPrintempsayantouuertIccheminaladeuotiondes Pcle-
rins, il arriua vn très-grand nombre de Normans,& d'Alcmans, qui rcttablirent les
affaires du Comtedc Montrbrc; de telle façon qu'il reprit bien 10~ de gré ou par
force,vne bonne partie des places, qui auoient quitëfbn feruice; & forma vn deilein
derairenouuellesconqucftcs. A quoi il rut conuié par l'Eucique d'Agcn, qui lui
ortritfbnfecours, 3c celui de fes parens contre les hérétiques, qui efloient dans le
pa'isd'Agenoîs;lequel cttoitponede par le comte Raimond pour la dot de fa fem-
melcanne,(beurde Richard Roi d'Angleterre. Le Comte de Montfort s'émane
rendu maidre de pluncurs placesville apartenantes au comte de Tolo~c, receutlefer-
mcncde ndctitédcs habicansde la d'AgenSe lequatrietmede luin 12.12.. mit le
fiege deuantt la Pêne d'Agenois,affife fur la riuiere du Lot, qui auoit e~é fortifiée par
IcRoiRichard~pourferuirdedefenfeatoudepaïs: Dans laquelle s'enfermaauec
Scnefchal
vne bonne garnifon le comte Hugues d'Alfar Nauarrois d'A génois j ma-
rie a vue mie naturelle du comte de Tolote. Pendant ce fiege,le ion Comte de Monrbrt
VoulantfcJcfchafgerducomte de Foix~raifbic attaquer pais auec vne armée,
commandée par Guidon frère,l'ArcheuefqucdcRouen~rEudque de Laon, I'Ar-
chidiacredePans,8cpa!-EnguerranddeBoua,auquel il auoit donné Pinueiliture
d'vne partie du pais de Foix. Ceux-ci prindrcnt par anauc le chafteaud'Anclanct~Se
obligèrent les habicansde brufler plufieurs villages, qu'ils abandonnerent en cét
eflataux crottésqui furent rappellés par le comte de Montfort, pour renforcer le
{iege de la Pêne j qui fut renduë à componnon le ï 2.. Iuillet 12.12..
IV. Ayant reccu les bornages de la Noblenc du Comté d'Agcn, il vint mettre le
fiege deuant Moynac qui fut tres-penible & dangereux; Neanimoins pendant ce
liège Jes autres places ie rendirent à lu~entr'autresCan:et-Sara~in,&Verdun, ne re-
flant ences quartiers fous robcluance du Comte Raimond, qucla ville de Mont-
auban. D'oulecomcede Foix fit vneentreprifecontre vn grand nombre de croi-
(es qui venoient ducofté de cahors leiquels il défit, en tua plufieurs fur la place, &
ret-iferrna le rcfte dans vn fort d'oùils furent retirés par lefecours, quc le comte de
Montfort enuoya pour les degager,c6merHiitoricn manuicrita remarque. Com-
me la ville de Moynac cftoic aux abois, le comte de Foix retourna en fon pais laina.
ion fils Roger Bernard dans Montauban pour le défendrereprit quelques places,
&s'eftantmisaucclecomtedeTolofe dans Sauerdun,il trauailloit extremement
ceux de Pamies. Ce qui obligea le Comte de Montfort d'abandonner le (icgede
Montauban qu'il auoit entrepris,& des'approcher de Pamies aucc les rccreuës d'A-
lemans. Cette armée contraignit les Comtes d'abandonner Sauardun.Deforce que
no~reRaimond Roger fe retira dans le chadeau de Foix, vers lequel le Comte de
Montrbrcnt vne caualcadefans autre etrct.Et cependant tint le premier iour de De-
cembredel'an 12.11. dans ton Palaisde Pamiesles nouuelles ordonnances, quire-
glentles terres de fa conqueHe,quiefcoit limitée pour lors aux Vicomtes de Carcai-
ibnnc~ de Bcziers, & la Seigneurie d'Albigeois,&de Razes,Aufli ne prend-t-il au-
crequalitéala ccfic de ces ordonnances que celle de ces Vicomtés & Seigneuries
Car pour les cerrcsapartenantes au Comte de Tolofe, qui comprcnotent vne gran
de partie du Languedoc, leComccdeMont&rtne les auoit encore gagnées furie
Raimond,&
comte n'en receut l'inueftitute du Roij qu'après le iugemcnc du Con-
ciledeLarran de l'année ï2.tj. r--

V. Apres cesexploids.ce Comte prit rciblution d'occuper !c pais du Comte de


comengc; &: d'abord ~e rendit maidrc delà ville de Muret iur Garonne, abandon-
neeparleshabitans. Ec~url'inftanccdesEucfquesdcComenge,~ deCoierans,il
s'auancavers la villede S.Gaudcns,ou les Nobles dupais vindrenclui faire horna~c,
& tournant vers le pais montueux de Foix~iiruina les terres de Roger de comen~e,
petit fils du Comte de Foix.comme efcrit Pierre de Valfernai,qui ne remarque pas le
nom delà terre apartcnatea ce I~oger. Maisit eft certain,qu'ileftoit non pas Comte
de Comenge, commle (leur Catel efcrit, mais Vicomte de Coferans, lequel au oit
fendu homage defa terre au Comte Simon dcM.ontrbrt.Jciour du V endredi Sain6t
12.11. lorsqu'il eftoitoccupe au fiege de Lauaur,&:du depuis s'eftoit retire de fon
feruice. Le Comte de Mont&rt ne pana pas outre Sainte Gaudens vers laGafco-
gne.comme l'onze persuade communément;aumn'auoit-ilaucredencin~ que furla
tericduComiéde Comenge,dontlesVanauxI'auoiencdena reconnu,mais tour-
nant a. main gauchcvcrs coierans~ildefccndica Muret. D'oui! tenoitcomme blo-
quée la ville de Tolofe, au moyen de la garnifon de cette ville,de celle de Verdun~
des autres places voiûnes, qui faifoient des courfes iufqu'aux portes de Tolofe.
VI. Roger Bernard de Foix faifoit aufli des partis contre les places des crouës,.
ouil eut deux combats tres-rudcsauecBarIesGouucrncur de cattetrafm,ainuque
l'Historien manufcrit a obfcrue. Pierre de Valfernai fait mention d'vne autre en-
treprife, que ne en ce temps cejeune Comte. Car il die, qu'en patÏant auec tes Rou-
ciers~presCarcauonnc.ilrencontra quelques troupes de Croifés, qu'il tailla en pie-
ces, ô~ en conduire quelques vnsprifbnniers au chattcaudeFoix,ouilles crauailloiE
auec des fuppliccs extraordinaires.
VII. Le Comte de Tolofe fe voyant réduit à leftroit, pafla en Aragon vers le
Roi Don Pierre fbn beau-ircre, lequel étroit reuenu en fon Royaume, charge des
lauriers qu'il auoit acquis en cette mémorable bataille d'Vcles qu'il auoit gagnée fur
les Sarauns. Il auoit eicrit dcHa au Pape Innocenc,(e plaignant de la violence que le
Comce de Montrbrcexerçoit contre le Comte de Toloie ion beau-frère,~ contre
lesComtesdeFoix,deComcngc,&:dcBcarnfesvauaux,&:demandoitlereftab!ir-
{cment des tcrres.,qu'il auoit vmrpeesfur eux. Ce que le Pape lui accordoic a Rome~
enmefmetemps que ce Roi vintàToloie;&:qu il renouucUa.Issmcimcsdemandes
auxLecrats~&:au Concilequifetcnoita.Lauaur. CaraunitoftqueleRoi fut arri--
uéa.Tolo{e~il eut vneconrerenccpa.rticuliereauecl'Archeuetquede Narbonne Le-
gat du Pape, 6e le Comte de Moncforr: ou il fut arrefré que le Roi enuoyroitau
Concile & demande par eicric,&: qu'il y auroic furfcance d'armes pour huic.t tours.
LechefdecetcedemandcquiregardeleComtede Poix elt conceu en ce fens,que
iercprelence en abrège. ~ffM~Co~c~Fo~M'~'H'~p~ ~f~Roï
~/M~<7r~'fOMf~~coM)MfMMf/oMfr~-f&crco~M, ~~MCf~f ~~7~'r/ /w~, ~M
f~~M~MKCr~H-f~M~O~ ~fM~~M~P~~CM., (~OMr/CM~ !j'/Û~ r~~fM~
~f~fw~f~c!M~~rc,o~M~t'o~ la f/fw~rf~
~K'Do~~T'0/o/c le !-7. des C~M~ ~Fc~fr.
~f~ J

VIII. LaRelponieduConcilceltconceuëauxtermes~uiuans,tournes du La-


L'~f~R~fMcMf~MM~MM~ Co~f~~FoM?
?'~OM~OM~ ~/f~
tin en Praçois
/0~Rf~Mf~r
fft~ /or~,
~o~ff~~fMX~M~~fMf/cy~c~~o~Mf~ MO~~
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Cro?~, MHf C/crcy ~f ~tC~M, en €~
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D~KCCMf~r~M~L~~Mr.O~~cMc, c~'
C/~f~~/f~ R~~ /CM/0~tfM~M~OWMfMO~ Ct'O~OW,~~M ~M'~fa ~r~
le L ~'<tf~t~/otrccffc fcwfo~Hcn au wc~Me Cc~rf. A/y tenu au Cc/Mft',~Mf f~ <tc<'s~ n'<f
Car OM /ft~~<<~rf~tM~au Co~f~ A/OMf~ ~<~M ~oy~~ <roH-
n~~Mf~~cr~/f:~Vc~~o~f~c~! ~Co~ff
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Foix MF
df-CO~~ <7KCdu ~M~ ?!'C/C~f~ /nfr~ ~0~yr~OMy
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MO~MC~'OM~~ /H!, MOt~

contre '~O~.
Tû~C~MJ/~Wf~~C~ff<"f~0~ ~Mf~~ ~~O~~OM,crf
<?< ~<~ receu ~ff~Mrc, ï~M~ ~c~Kf c~f~~M?~! rf/~M ï~Cf. ~MMf
I Le Roi d'Aracron voyant que tes demandes eitoient réfutées, pre~a délire
X.
accorder vue treueiutau'a. la PentccoHe, ou pour le moins mtqu'a.P~ques.pen&nc
moyen rcrroidir la deuotion des croifés, qui fe runcnt arreHes fur le bruit; d'v-
par ce
necreuc. Maisayanceftéauui éconduitdc cette demande, il appeikdecc refus au
Sainc~Sie~e,ôepncles Comtes &e leurs terres en fa protection. Pour raifon de la-
quelle procecrion.,le Lcgaccommmadele dénoncer excommunié. Le Concile en-
uoyaau PapeiareIacion~ôcleRoi aum feslecres auec fes Ambauadeurs~ayanc au
préalable reciré aneurance des Comtes, qu'ils obeiroienc entièrement aux comman-
demens de l'Egliie. La formule de la promené du Comcede Foix eti inferécauec cel-
le des autrcs~dansie Regifrredu~ape Innocent III. en ces cermes tournés du Larin:
Mo~ D~ ~c~~fM~~Mf Mo~R<twoM~ /~f~f~~f~r<?~ D~K Cc~Fo~~T'
Rc~r ~C~M~f~foM~ AfcfC
f'~OMMCKy~ Dieu, C~ ~MMC?f
~~MMf 7M-
M~CHf?Mf'c~~c~PoMf~c~r~K~c~<~MC~6~eRcw~M~oK~WFffo~Moy~~MM~~
tons
KO~J~O~f~y, (~ ~MMC~~MO~<~MM~Fo~~A/OM~<de A~t'MM/~
de C~'f~~f~ 1~TO~ ~G
R~Mf~ Af~WOMf, Aff~O~ GfM~r, de j
~CM~C, ~C,~ A~H~M~C C~f~~M.~LoM~f~C ~<<C, 2-Lt~, toutes
C~M~

C~' f~
~<? ~O/~rf j de ~M~MM j 0 MO~Cj ~r~~ (y ~C/Mf
~fM~MM
~~fc Mo~c~Mf~ rcrrf~M~o~ ~rf~Mfo~ ~f~~ff~r, fM
/~MCf~~o~~f~f~cMrR.o~r~o~ LoMfc B~cc/OM~i~MC ~o~ ~~o~~M
~MOM~fMM
?M~M M~
~MF~Mf, ~?<M MMMO:rd~/0//<. fOM~:f!OM MMMfMMH~ j &CMr cette ~CffMfMM
~O~M~MMfy,O~M~MO~ contraindre ~JC~Mf~~ ~O~Cf ~/C
MC~

fnfMrP~r/'FF~Ro~or~oMHcy~ nos ccr/oM~M ~r' ~M~. A~~Mo~ûro~MffMw


JoMC~ bonne /0~f~H~fMM folennelle,/O~PCW? Co~~M fC~ nos C~~f~X (~" de
~Mfc no~rf f~o~c Mo~ f~/r~fûM~ ~c~MC~r~M~~o~f ~f ~MfMy P~c fo~w~M-
~<
c!c~ foMt-f~o~M~/oMM~ ~r Ko~fc fcr~, c~' que "o~ ni coM<'rcM!M~ro~par
artifice, ni
~/0~'nro~ ~M'~T/ ~Ott MMtt'~CM~VO~ ~M~MfÛ~~O~O~~r /f ~< Ce ~f W~Myo~

~~C~~rC~Mf'C~CMO~C~.
~M~r/M~r~MfMMIl!
C~f,C
/EM~fOMt'~MCûrMrf~WC~f,ReCOMMO!M~~KC nous ~OK~ ~MOM~ ~OMMf7~ MC/M~
~~Mr~~Kc'C~M~r~C~t. E~OM~M~~Z~MCC~fP~t~~ nous WMM~CM~ C~f
6.~ C~/fM~~F~Wft'
X. Le Roi d'Aragon déna le Comce de Montfort (on Van~l,&: lui dénonça
guerre~encorc Que celui-ciprotcu:a(tdcnel'auoiriamaiso~Tcnj[ëj contre le deuoir de
landelitë qu'il lui auoitiurée. On employa le temps depuis Fcurieriulqu'enSeptem-
brecncouries,&:enefcarmouches,quelestroupes de Montfort faifoient du coifié
deToloie,lcqueIenuoyaauuifbnnlsAmauricnGafcognc~ducou;édeComenge.
X 1. Cependant le Pape énuoya ta refponfe au Roi d'Ara gon~en date à Rome du
douziefmcdeluilleCjparlaqucIlciMuidcfendIaprorection des Comtes. Maistinc
dcr'ra pas a ccMc dcrcnfc; au contraire encra dans la Cafcognc auecvne armée., vint
a Toloic~&: alla mettre !cficgedcuanr Muret le 9. de Septembre
MontfortqutcftoitaFaniaus, ayant receu l'auis du fiege,icrenditaSauerdun &:A
n.
Le Comte de

Murer. Le lendemain après ton arriuée~ le quatriefmc !our apres le Hcge,le Com-
tefortitde Muret, ayautdiftribué le peu de gens qu'il auoit en trois bataillons,qui
d'abordpercercnc&: rompirent les cnncmis.tucrcnclc Roid'Aragon,~ mirent en
fuite les Comtes de Toloic~ de Foix & de Comenge, qui fe retirèrent a. Tolofëauec
vn~randeftonncmcnr. L'Hiltorienmanufcric attribue cette défaite a vn e furpritè,
&; a vn mépris que les Aragonois faifoient des ennemis. Car le Comte Simon char--
gea inopinémentceux du camp,commeitsdifnoicnt,&les trouuantdefarméspou~
la Ces efcadrons dans le quartier du Roi d'Aragon, lequel fut tué prenant les armes,
Cette mort ictta l'efpouuante dans toutes les troupes, qui ne rendirent depuis aucun
combat. Lepremierpro~res duComtede Montfbrt~apresia victoire fuc dans la
cct'rc de Foix.ou il alla bruiler le bourg de Bas de la ville de Foix,pillanc & faccageanc
tout le plat pais. Cependant il y eut vne cntreprne~quc nrcnt les Routiers contre
Baudouin frère du Comte dcTolofe, qui auoiccouuours fuiui le Comte de Mont-
forr'!aquc!!c ayant reum~ils menèrent Baudouin en la ville deMoncauban:oû!e
CoinrcdeToloiearriua bien ton: après en compagnie du Comte de Foix, de Roger:
Bernard ion fils, &:dcBernarddePortellasAragonois~~ntpendre Baudouin par
Icurauis, comme efcrit Guillaume de Puilaurens.
X 1 L Enhnie Papcenuoya Pierre de BcncucncCardinal ionLcgat~ pour don-
ner que! que prounion a ces aH-aires. Si ton: qu'il fut arriue a Narbonne,le Comte de
Foix ic prc~nce à lui, & obtint fa réconciliation, moyennant le ferment qu'il fit, d'o-
beirau mandement de l'Ë~lifc.Se latrcucqu'il arreftaaucclc Comte de Monrort.
Pour l'aiTcurancc de tes promenés, il mit en main du Legatjlc chafteau de Foix~dont
la garde furcommife a. l'Abbé S. Tuberi aux defpens du Comte,ainfi que Guillaume
de Puilaurensefcrit, &: que l'on aprendra désaxes que ic produirai plus bas. Et en-
core que le Pape Innocentcommicau Comte de Montfort iufqu'à la tenuë du con-
cile, la <~arde des terres du Comte dcTolofc, Se de celles qui auoiencefie conquifes
par les croifcs, enfemble de celles que les Legats auoienten oftage fieit-cc que
pour le regard du chaMeau de Foix,il n'y eut rien de change. Quoi que Pierre de Val-
lernai.&cGuillaumedcPuilaurcns femblent efcnre expreuemenc le contraire, di-
fans qu'en l'année n, le Côte de Foix vifita en la villede Pamies,lc Légat du Pape,
& que celui-ci remitau Comte de Montfort le chaficau de Foix, dans lequel il efta-
blit~arnifbn. Ce qui doit cHre entendu de la ville de Foix non pas du chafteau,
qui demeura touf iours entre les mains de l'Abbé de S. Tubcri, comme il fera iuftlfié
auec euidcnccpar la teneur d'vn Kefcric du Pape Honoré 11 L
I.PetrusVaUtfTu-.c. ILc.6o. III.c.&: X. PerrusVallifar.c.67.
c.(; V.
IX. Innoc.
c.6~&c. VII c.
i!t. !.4.Rcg.:<?.ep.~y.
XI. c.7!.7~7;.7~.
XH.c.77.G.dePodiaI..c.PettmVa:.c.S~.
CHAPITRE XVIII.
Sommaire.
Le Concile de Z~r~ prend co~/?o~ la fo/~2~<w
Co.j'. Le ~o~~ de
~j.
~o~
Le Co~<? ~o/?//û~
jRo~f., o~~ la ~y~
Roi du Co~~f~
~?~
Z)~ A~o~ ~y/?yf
.fy~
?"c/o/f c~
AZ~
~o~o~. Le
Le y~/?e' R~~?o/?~' ~M
~f~~f~ ~ûrf/?~f/? pr~~r~ du
Comte de ~'o~f~~o~ ~r~ or~o~r le
Z~<cû~~M~~y'~Co~Po~r<?% ~/?j'. ~f~&f le ~o~
~f/P~f~o~r ~o~-
M~ ~?~~des
~Af<?/?//c~.
~J
~c~ ne /~f~~o~<7~y~'y9~ ~o/~f.
~o/?y~f.
Z.~fy~<y~
Z.~Co~yy'&fûroc~~f~~j'
la Cû~~ O~~O~.
T"o/<?/~r~?~i~!C%
de 1I~1 ontfort. Latréue continrsée entr'eux. hI. ~I'olo~ cha~tiée. Sirr~on
f~ -oy~& ~ûûr~ G'c~~y~ ~~<fr /<% ~c~ Bigorre.

V mois deNouembre de cctteannee 12.1~. le Pape Innocent III.


celebrale Concile General de Latrin à Rome, où le Comte Rai-
mond & celui de FoixvindrenE en perfonne pour fuppUer le
Concile,quipfenoitconnoi~anccdela conntcanonaueclecon-
fenccmcnc du Roi, comme d'vn accelfoire du crime d'hercuc~
d'ordonner qu'Us ruïlenircrrablis dans tous leurs biens. Mais il futarretre~queTo-
io~& les autres terres, qui auoient eUeconquifes par les Croises,ieroient adiugees
au Comte de Montrornexccprelaportion de Prouelice., qui aparcenoitàlamaifbn

toutes festerres.
deToloK',que!e Pape referua, pour en ~ratiHer le jeune Comte Raimond, fils du
Comte de Tolofc, s'inemcncoic par j[es deportemens. Quantau Comte de Foix,
l'Hifionen manufcrit rapporte qu'il obtint hmainleuee &:reHitution entière de

11. Le Comte de M ont~brt ayan c apris cette bonne nouuellc par le retour de fbn
frcre Gui~aHacn Fi~.ccpourreceuoirduRoirinuen:itureduComtédeTo)oie,& du
Duché de Narbounc,&:des autres terres qui releuoiet de la Couronne fans moyen.
Pendant qu'il cHoita la CourJe jeune Raimondga~na lesvolontcsdes villes d'A-
uignon) de Marici!!e,&: deTarafèon, & ~e renditmaifireduMarquifatde Proucn-
ee;&ameLme temps prit la ville de Beaucaire~&aiue~eale chaitcau. Le Comte de
Montfb rcamuapendatle liege~auecles troupes qu'itauoK louées en France~ trou-
uaLon frere G ui,&fbnn!sAmauri,quis'aprochoientaucctoures leurs forces,pour
incommoderle'. ailie~eans: leiquelsauoienctrès-bien retranché leur camp,pour
cf)'rc a couucrfdcsibrues du dedans, & des efforts de ceux de dehors. Leîlegepour-
cantfutUvlucmcnrprcueparIejeune Raimondjauec les engins de batenc~&par
aiYauts~queJechaReauierendita laveuë du Comte de Montfort: qUl efioit d'ail-
ieurscciiemennncommodc de viures dans ion camp,que pour en rccouurcr,)t envoie
beioin d'vnegrande cicorie, a caufe que tous fes quarncrs crtoient en armes contre
iuicntaueurdujeuneRaimond.
1 H, Le Comte de Foixn'efcoicpas du nombre de ceux oui auoient armé contre
leComtedeMontrbrr.CarIbitqueparIadecuiondu Concile i! eufr obtenu ïarc-
Hituciondefcsccrres, (btiqu'ilfuftdécheudelapropriété de celles que l'armée des
croiles auoit conquis fur lui:Neancmoins il obicruoit la religion delà tréue, que le
le Cardinal Picrreauoicarrettée entre Iui,S~leComte de Montrbrc: laquelle le Con-
cileauoicconnrmécjôeprolongéepour quinze ans. Pierre de Valfernai fait men-
tiondececcctréuedequinze ans,ordonnée par le Concile. EclcComtcdeFoix ne
plainte au Pape Innocent que le Comte de Montrbrcla violoic &: lui demanda des
comminairespourordonnerfurles contrauendons. Sa Saincteté enuoya lacom-
mintonàl'AbbéëeauPricur deFonD-ede en ces termes tournés du Lacin:7wMCïW

<
BM~M~rwf~r~fM~~D~,aux
DMf-~ ~TV~~OMKC ~~f,
~c Mo~~ow c~r~
Co/M~X~M.W<
~M~C~MM

~P~~
~r,~Tr~-fMf~f~'f~~o~M~~cyjo~~K(~~ DMC~ C~r~/
f~H~,

No~C homme
FoM~c~ du
py~M~-
~O~O~MC.JLfTVo~/C homme Co~f6- Foix,
M~o/f c~~fKr: ~~A~Mf~x~ ~Co~fc
~!MOM
MO~

~Afonf-

~f~M~A~~M~M~~OM~ Z~~M.~? ~O~O~KCj MyM~CM~yMf~.


~'<M~?!fCMC~~fW.<COMf:fMfM~t~MO~M~~f0~~ ~t~f/OM CC.f f/Cr:~ ~M-
~/t~~Kf~r~T ~r o~r~r~r~~Kf~f~fr~MPM~M /f~
MPf~M~ ~f~ ~C-~Mt ~MfC, ~OK~-y-Mr M~~ f~M, ~MC le <~
~<~fM~Mf M~~&OtHfjy ~r~MCr ~M~~ ~P~ff.
1 V. Mais encore que la comminion fuit adrenee conioin<a-ementàl'Abbé,,&
an Prieur, celui-ci procéda feul en vertu de la fubdelegation, que l'Abbé fut con-
traint de lui baiUcr.à caufe de fes incommodités demaladie; & devieillefÏe.Lecom-
miuaireayantanignéics pardesa certain iour & lieu~renouuellaledelaiacaufede
Icurderaut,a.la charge que ron vacqueroit incenammenca cet anaire,&: queles
parciesaccorderoiencmutucllementlesiaurcondutts.LeComte de Foix fe preienra
auiouranigné, 6e Pierre Martin Procureur du Comte dc Montfort prefenralelen-
demain ies letres, qui contenoient que la ville de Beaucaire lui auoic edé enleuée par
vne grande pef6die &: in ridelicé~ & ies gens efroient anicgés dans le chameau, con-
ïrelapaix la tréue ordonnéeau Concile, Général, & que pour remédier à ce de-
tordre ,1! auoic betbin de fes troupes, 6c dcfcs bons contcillcrs,pourdcliurerfcs
gens dune~e auec leur confeil & fecours, &: venger riniureraic~e à l'honneur de
Dieu, &: delà (ainCreEgItie.C'efcpourquoiayancvn extrême befbinencenegede
Lucas,qui eftoit dena établi Procureuren cette caufe; lequel ne pourroit d'ailleurs
le mettre en chemin fans vne grande cicortej quia~rbibliroitlecamp, il demande vn
renouuellemenc de délai pour vn autre iour. LeComtede Foixfut extremement
lafché de cette longueur,diiancque depuis la iréue ordonnéepar le Cardina~il auoit
receu beaucoup de domages en fes villes &: chadeaux, &: aux perfonnes de fes fujers~
de la part du Comte de Montrorc.quivouloireluder la reparationpar des longueurs
recherchées. Ncantmoinsqucpour le reipec~de l'Eglue,ilfupportoit cesiniures,
quoi qu'il cutt moyen de s'en venger à bon efcient. Dequoile comminaire donna
auis au ComccdeMontfbrt.ôc le pria de ne mettre pas tes araires en edat de rupture,
ôc anigna les parties en la ville de Foix,pour la (ixichne Perie après la Pcft-c de la Na-
tiuitéNodrcDame. Autour derauignation~IcComtede Poix {epre~cnfa.,& fur
le tard vint vn ménager auccletres de Lucas Procureur du Comte deMontfbrr,con-
tcnantqu-'il efloitarnuéenlavilledePamies,Scnepouuoic fcrendreà Foix,àcau-
fe des ennemis, qui eHoicnt aux enuirons, {ur lcfque!s le Comte de Foix n'auoit au-
cun pouuoir, comme il auoit déclaré par fcs letres. loint qu'il rcceuoic indirrércm-
mcnc chés (oiles ennemis du Comte de Montfbrt.,auquc! J auoit oflé le chafccau de
Baulon, &: l'auoicfbrdrié.comme il auoitauut rbrcinéla ville de Poix, ainfi queplu-
ncursraportoienc~&pour ces rations Lucas demandoit vn autre lieu anoure. Le
commiiÏairepoureuJterles longueurs, lui ordonna de fe rendre en l'EghfeSainct
Ican des Verges, dont la ville, & le chafteau cHoientfous la main de l'Eglise, & lui
cfl de cetteteneur.
enuoya le iaurconduit du Comte de Foix, qui
MOM~f
auec
~~rf ~M!MC~ff ~M~~tMM
~~tr
le O~Hf inftrumentqui f~~MMÏ~ f~fon~
~ff
V. R~OM~ Roger Comte de Foix, A tous ceux qui ces letres ~~rrcMt, Salut. ~H'~yoxf
des prefentes que nous yf~KOM~
noftre ~M fous MO~y~M~-OM~f
~Mrf~c~MC~~ce~homme L~c~~ Z~M Procureur du ~f~Mf~~ Comte de
Mont fort en la M~ ~K!f~M~M~ entre nous tous ceux ~f~ compagnie,
en allant, feiournant
que delà les A~~f~ c~ ~OMt~MMr, contre M~~ ennemis ou ceux du Comte tant
autres, felon vne bonne
deçà
~Mf cx~MfMM. Donné à Foix la
jFfnc/!x~r~ Natiuiré Noftre Dame. Les parties fc rendirentà Sain<~ leande
Verbes;&ccommiuaires'employantpour faire aller Lucas à Foix,ils'en excufa,
&: die Qu'il auoit derenfes expreffes du Comte de Montfort, d'y aller;mais oflrit de
s'en remettre a. des arbitres, pour fçauoirfi les excufes qu'il propofoit pour n'aller en
ce lieu ciloient valables. Le Comte de Foix refpondic, qu'il ne vouloir point d'au-
tres arbitres queIcsCommiuaires du Pape) ôe que ces chicanes eftoient formécsà
deuein de tramer rouiiours les affaires en longueur, & lui caufer beaucoup de frais.
C'en: pourquoi le comminairevoyant que lej)rcmicr chef touchant le reftabliuc-
mcnt dc la Tréue, c'eH à dire la réparation des conirauentions,nepouuoit eltre exe-
curé, à cauicde la puinancc du Comte de Montfort, & des fuites de fon Procureur,
pafîaaufccondchef de iacommimon, touchant l'obieruation delaTrcue: que le
Comte de Foix octroya fort franchement au Comte de Montfort, & aux~iens. Et
réciproquement leComtedeMontfort accorda la tréue au Comte de Foix, & aux
uenSjparletresiecllees de leurs (caux~le dix-huicHcfmcdes calendes d'O (3:obre,mil-
le deux cens leize.
V I. Le renouuellement de cette tréue profita beaucoup au ComtedeMontfort,
lequel
1 ayant perdu Beaucaire, eftoit en peine de conieruer fous fon obeiïTance la vil-
le deTolofe, qui branloit fur les efperanccs que le Vieux Comte Raimond leur
donnoic,dercuenirbicntotideCaialogne,ou
il aHembloic des forces pour .lere-
couurement de fon patrimoine. Cependant le Comte de Montfort s'auanca vers
Toloie;oùilvengeaparlefcu,lareiifrancequelavilieteimo!s'nade lui vouloir fai-
s'auança
rc}& ce fait il vers le pais de Comenge, lequelil aneura à fon feruice, & alla
en Bigorre célébrer le mariage de fon fils Gui auec la Comccue: D e manière que par
cemoyen il futabfolu dans ce Comté, rcferuele chaiteau de Lourde, qu'onrefu~
dcluirendrejainiiqueremarquel'Hiu.oricn manufcrit.

I. Pcrr.VaUifc.c.S!. 11 Idem c.S~.Charr. Paient. V. Chanar. Pal.


CHAPITRE XIX.

7.fo~ Afo~c~~ c~*


~o~ /y
Sommaire.
le Conate.
defendu par Roger Bernard
~<?~y Simon
fils du Comte de
Foix. Retlditionde la place.
r~~ quefit le Comte de
~<3~<?..
~~&f~o~y/ e~ ~y~r~ ~'o~
Z~<?/
C~ff~r~o~y~o~~yc'oM~~
A~o~~oyï~ vn Refcrit du T~f
ta reftitution du chafteau de Foix.

~o~
Pendantque
po~~

Commif-

i/
~c'
o~
/~cr~r~ ~&f
Comte Simon
C'o~&f.Le Comte de jFo~
<<%p< l'ordonnancedu T~c. Ses letres de Declaration.
j~o~y~6'r. Et

E Comte de Montfort reuenant de Gafcogne mit !e fiege de-


uant lefortde Monrgranicr le de Feurier in 6. nonobftantiari-
gueur de l'Hyuer. Cefbrcauoite~ebaiU fur la pointed'vn tertre,
proche de !avIUc de Foix., par le Comte Raimond Roger, quU'a-
uoit tellement rnuni & recratiche, qu'il fembloit non feulement
imprenable, mais encore inaccenible.commecfcricPierre de Valfernai. Lequel cei-
moi~ne,qucleComtede Montfortiugea que ce nouueau trauaildeMontgranier
cttoicvneinrracHonàlatreue de quinzcans, que le Concile auoit ordonnée, & que
fi cette fortification n'eft oit promptemenc abatuëjile~oic dangereux queles all-
resdela Foi ne fuflencbeaucoupincommodeesau moyen décélère, ou lespertur-
bateursdela Paix & dela Foiauoientleur retraictc. Roger Bernard fils du Comte
de Foix commandoit dans la place, qui eitoit fournied'vn bon nombre de gens de
guerre. MaisleComiedeMontrbrt.ians auoiretgard,niala refiftance quepou-
uoicntrairc les afliegésdans vn lieu bien fortifié, ni à la rigueur de la Iaifbn,entre-
pnt & continua le fiege, ayant pôle ion camp parmi les glaces, en forte que c'efroit:
Val~ernai.
p!ui:toit vn marcyrejque non pas vn trauail, ainfi que parle Pierre de En-
nnreau~&:lesviuresmanquercntauxaniege~,quirendirent la place parcompoii-
tion, la veille de Pafques Roger Bernard eftant iordaucc Lès gens, fous promeïîe
qu'iincdenefaire la guerre pendant; vnanau Comte Simon:lcquelmic tout au~Ii
tod vne bonne ~arnuon dans le fort.
11. Cefiege de Montgranier furprit extrememcnc le Comte de Foixlequel au
lieudcccttelnuafion,s'zttendoit d'obtenir la reflitution de ion chafleau de Foix,
qui e~oie entre les mains du Commiffairede l'Eglifc, car apres auoir donné des rct-
moio'na~csdcionobet~nceaux commandemensduConcile jëe du SainctSiege~
pendant trois annëes~ilauoit obtenu auant le fiege de Montgranier, vn Refcrit du
Pape Honoré 111. du 6. des Ides de Decembre de cetteannee 12.16. par IcqueliL
eicott: ordonneaux Commiflàiresdclegucs,de lui remettre le chafteau de Foix. Cette
nouuclle cm eut en telle forte le Comte de Montfort, à duila generouie du Comte
deFoixdonnoifvnepurejaloufiedeicsdencins,que pour rompre cecoup~il en-
trepritlenegede Montgranicr.,lecolo)'antdupretexte d'iniractionde creue; c'cit
ce que l'on aprend du procès verbal, que drenerent i'Eueique de
Maguelone, & le
Prieur de Fondrede~ qui c(toientlcsCommuÏaires délègues parleRefcricduPape,
quien: de cette teneur tourné en François. Krr
T 1-
1 I. Ho~O~/~K~~ ~?< ~MC~F~~ fEM~Mf A~~<~OM~
~rMffM~ D~
Cjr ~Mf~ le Pn~r FoM~Mf cj?' ~Mf~M~ ~o~o/~Mc. Le TVo~~ ~MK~
~~o~ Ccw~ de F~x, ~Mf ft-~cM.t~f rc~< ~y~~ ~~o~f/OM ~c~rc <f
C.:r~ pM/r lors L~t du ~<~
P~~f Pr~rf
~<~0/ /M~
Hfrc de ~!Mf? L~M~M~ M D~~
~MfC~y~~f Mf~ ~M'.f C~, ~K' t)~MYo<f ~:<X ~MM~CM.! fF-
?~) ~r/M f~c~C(M<f ~H~~ t!MO:f~ cxrowyMM~Ëf~o~r cff
/?y M~M~ f/M~M Fo/x ~M! ~roïf~r~ aux ~~w ~M Co~M ~M en o~)T ~o~<
rcwfff~ en ~f
au M!C~r~M~~< ~o~r/oM~ Rc~cr Bfy~~ R~
~M!~ O~M~Mf aux ~cM~CM.f ~O~C~ ~'f~OMt- ~~OM
~K/aK'~<7rf/CMf-M~f~fo~tM
Co~~ /OM M~CK
ff le W~Mf ~C
~o~o~~Mf. O~f Cp~fc ~w~M~ derniere-
<
~~f ~~<- f/M~M~ :~MCf ~rc ~«r fMMO~ au~~K~ ~O~C~MC <~
~~f t~MM. Et encore bien Mo~ ait f~ ~wo~rfp~~ ~c~n~
~o~ ~?MM~
~M, cfCûM!ff apres ~M'~ ~M~ ~foM~yf~MMj f~o~~ /<t~!X., (~ /trc~
/0~ T'CKfM~ ~MM~f ~'f Co~ff
aux ~~M~~cw ~o~o~
~M~~r~Mf~~K~CWfMfC~aux or~CM~M-
ces C<{~y~ro~P~rf~MKC,
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ce o~f ~f p~ Nous
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M<!M~~fMy ~eM~ cr~o~Mc~
&~y /~KfO/ ~j- ~rM<~ dudit
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troubleront point ~'<
~MC VO~
Co~fC ~ÛM
MM~
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~~KOM !M~Mt~ ~M'~y la paix
C~ /ui! < <M~ ~r~rc~f ~~cr/MC
ne
~~t:!x c~~c en ces ~~<!mcry ~r' ~c~~
<Ï~/M~ f~Mf~, ~M~ ~~F~M ~/C~ t-OM~MMf~t-~W~Mf,
/~y~~M entre-
~f au pro~t rjE~ Romaine.ru~
r~
prf~otfHrr~M au contraire,
~oM~~rcyf~rpar le CoMM
r/M~~K fo~~c~c~

r~M~?cM~/f~A~~o~M~oMy'~M~rM~M
~~M<~ T~cn ~M ~r~ !M~ ~rc~nf M~
~~r~. Z.
en
~f~c~c/T'y~w~Mff~fn/crc~/M~o~ï'~r~~cr/f~'f~ ~M Co~M~~ au-
~M~MOMO~~MffO~~f~f~~Wf~C~MM?ou ~~ff/HOM.OMf~~dMt~ CMW/~
&~rffM~rMEcc/F/t'7M~f. DoMMf~ Ro~c~ ~Mt~ P~tY~ le 6.~ ~y Dcrc?M~rc ~M
pr~yM~r~ Mq~~ PoM~Mf.
IV.LesCommifIaircsraportcnt,queprocedansa.l'executionduRcfcncJeCom-
te de Foix te présenta à L'anignadon, &: offrit d'obéir aux comma.demcns de fa Sain-
teté. Mais s'excu~ de ce qu'il ne pouuoit faire prefentcr Ion 61s, &. (on neueu, dau-
t~nt.qucIcComcedcMontfbrcay~Maprisqu'ils'achcmmoïcdeucrs les Commii-
iaircspouf bailler les cauctons~prdter lesiermens,&: receuoir le chameau deFoix:
c~oic encré dans cette terre auec vnepuifîante armee,&: auoit afitegé vn chafteau af-
ies proche de celui de Foix ( qui cftoic celui de Moncgranicr ) dans lequel eftoit Ro-
~cr Bernard, & plufieurs defes compagnons. C'en: pourquoi il fupplia les Commif-
~airesqu'iHeurpleuHeicrireau ComcedeMontfbrt,pourrobligera.leuerle~iegc,
&: te retirer, daulant plus que le Comte efcoic pren:
de garder la paix en ton endroit
s'tiauoitnenfaitaupretudicede cette paix~dc le réparer commeilapardent~au
iu~cmcncdu Pape, du Cardinal quidoit venir, ou des Commiuaires. Ceux-ci iu-
scans la propontion équitable, etcriuent iur ce fujet au Comte deMontrbrc:6ca.
fon refus le Prieur de Fontfredctubdelegué par rEucj[que,& l'AbbédeS.Tuberi ac-
compagnésde plufieurs Religieux, allèrent en perLonnevcrs Iui,3cremonu:rerenc
qu'ilauoittortd'attaqucr ceux quiauoientiuré la paix,jfuiuant l'ordre du Pape,Se
l'auoientnexaccemcncconféruee. Maisiisnepeurenirien gagner; Aucontraircen
leur pre(cncc:,ilrauagca la terre du Comte de Foix.léfaiufmeimc de la ville de Foix,
Y
i~aifanc de nouuelles rbrtinc3ti6s,pour empetcherla rettitutiou du chameau,orrrok
neancmomsdcbaiHer caution d'eHerj.droi~inrIcdiiterencqutcHoit entre lui,
IcComrcdcFoix~comme auntleComcedeFoixraifoit vne orIrcicmbIable.Mais
ces o~rcs croient inuciLs, datant que lesCommiuaircs n'CKoient pas afïës forts,
pom ranger les pâmes a leur deuoir, & que les defordres s'augmcntoicnttous les
lours.C'dtpourquoileComcedeFoixpouriatistairedefa part a l'ordonnance du

V. Ko~
s'enfuit.
Pape nonobftancl'opprcmon qu'il (ouHroit du Comte de Montfort, bailla la de-
claration qui
C~r//?.L'7M~rM~fMM,ff~yf~, ~t~:7~ des Ca-
Aw~A~~f. Afo~ Raimond Comte de FfMXj ~T moi R~T~r~f~,
(~ M;<M Roger de
CûMMff,MO~ ~OMMC/0~(~' toute fraude ~C~/?M ~~MM~Mf~MC~~K~fMM/C~?Ï-
MC~f c-o~r~ff Mr /cf~f~ O'o~fMw \'o~ Seigneurs, ~ïao~ B. par la grace de D~~
~Mf Af~f~M~~ Pr~Kr Fo~j~~ ~/c~M~~r Seigneur P~c~
~M/M~r ~~f/~ Romaine~MC nous ne troublerons ni ferons troubler l'affaire de la paix
~f /« ni ffr/O/Mf ~~0/~ '~<<M~WfMf, COM~/j ~<~ CK <M~n~ ~M ~M/?0/? que nous
o~/f~cyo~ ~r/K~f la forme de la paix (~~c f~r ~~M~~ MO/M contreuenons,
c~ ~/<?~M MM~oK~Kc/CM'~Mtrft'~rHo~rc mandement, conreil, art, ou induftrie, ce
Dieu ~C~r~A~O~~O~M~jt~r<)~OMJ~M~~ /M~
~M~tM~pOM)' Π~(0)M~tMC,<?MC C~K
luges
Foix tombe tout ~ÎM~: fO~ en Commis de fj?-
y/i/~ Ro/M~Mf. Et moi R~oM~ Comte de Foix promets de rendre ledit ~~<?d:Mcc~w~<'o~-
/O~~f.,OM/0~ Commzjfairefuiuant le mandement du P~P
f.t:x c~ foi troK~<?c t7~r moi, ou par QMc~/<Kfrc, comme il dit d-~f/7~.
Et afin <7MCMO~ f~f~MM~ ~r' o~/f~cw toutes (~r' chafcunes les ~o/c~ que nous
Mf ~CKMM~ au CO~f~~f en aucun lieu ni en aucun temps ni aucun ~ff~~r MO~?~ mande-
~Mf,coM~oMM~~n~: Nous trois /M~c pro~~fo~~ !K?'<?M~ ayans touché corpo-
rellement les ~CrO~H~ ~~Mf!~,fous peine de Commis dudit C~~MM Foix. Et pour
fc~fM~ ~~prc J~
~r~f fOfM~/ renonçans à
cautions foiuantes
~~f~rMM,
~o~fc~yo~MfMf,~r' moyen-
nouuelle CcM/~f~MM, (~
nant
la reprefèntation ~M~/oMM~prMd~~j~foMf/~MM~de ~'o~ jM~o~rj~fHr/c
/crMr,~Motr~ Comte R. Bernartl, Hugues, P. de Fenoillet, Pel fort de K.<ï~~t'M~. Ces J.?o-
fes CMf~ Pc~M~~CO~MWC ~!f~~r~~OM~rCo/Mff~ Foix, le Comte
Raimond Bernard, FF~M~ P. de Fenoillet, Pel fort de R.M~. Le 7. des Calendes de
Mars, Vicomte de C~e~o~, ~Ht C~fMcr~n, /o~ e~t ~~MC~ar~ donna
des M~OMf~~MO~B.~Po~c/f~~rH~C~~t'r~M,~r.Z,?6. Roger
jP~f~c~w~ lteu ontgarnier, ~~MMt'c~tM~~M~~ Comenge; (~r
de M (~r'
~rM<{K~ ~wMr. LfS.~f~ IdesdeMars !~o Comte ~~M~Kn~ la mefme en
/or~, ~r' GM! ~rc~fc C~/M~. Les Comminaires receurenc cau- c es
tions, & les declarerent fuiEtantes~tant à. caufe deleurs ferments,la facilite delcs
conuenir, qu'à caufe de leurs facultés, y ayant comme ils difcnc, deux Comtes, trois
Vicomtes, &: autres Barons riches &: puiuanSjdequoiils font relation au Pape.

I.
Petr.VaU.c.S-t.. HI. IV. V. E ChartMio Pt!en<t.
CHAPITRE XX.
Sommaire.
7. Le Comte de ~'o~o~L'~o/f~ ~o~~
~fo~~or~?
~~rR~f~o~~ ~f~ Co~~ To/o/ qui ~r~ dans T*o/<?/
~~o~ met
L~ T; J'<?~ ~'o~ qui le met en
~y~T~.f ~M~ qui ~~0/ la T/ ~/0~~
L~c~o~MM~. Comte Simon ~yo~
/c~.
Tn~
~~w~?~ Orc~~ ~/?~~o~ le
~ff~ ~û~<~Cow~o~o~.
Le
Continuation~f. ~o~~
~M~o~~yj/f/
des

C~7~<~<~r~ rend au ~o~ T'o/c/ /<?M'. jL~ Co~~


C'o?~ y<?co~ Co~ jeune Co~~ To/o/~
ro~o~/?~y~
/y~
fyM S ~?f~ 0~ Comte de Foix e~ en-
/?~~&f~ ~j'. France Ty~ <e' ~c armée de
Z~o~/j~y~ de
j~J~
~'o/j~.r~
~y''o~y~jy2r~/rË' y~y~
f~ ~~c/?<?~f. To/o/0~!

~o~~p~ ~r/. ~7. Le Comte de Foix ~~o~Mr~/2~~'n~.


Co~~

~f~f~~o~ e~
û/y'?o~.y/f~T~ /~&7/r~o~/<?/<?/
TT~JR~- ~77.
c~
~o~~
T'
R~r.y~~r~fo~fy~ ~M<yp/r~~
T;o/ J~M~ ~/77.
au

'f
Ses /~f~~
~~7~ J'~<'7~jS~y~<jC~ ~~?~ ~<7~f<?
~o~?~ ~r~T/~o~ ~'o~
Comte de
~j~y~
jRo~~j~
j
nom <r~
de y~r~o~~ qu'ils
<~ lui ~M~~y?~ T~c
auoir au

Ette procedure violente du Comte de Montfort, aigrit fans doute


l'cfprit du Comte de Foix, quine pouuoit fouffrir d'e~reopprime,
contrel'intentionexprdîe defa Sam~ecc~ le defir des Commiffai-
res. De fortequ'il ne faudra pas trouuer effrange, fi les deux com-
mimons pour réparation de ta tréue, & la reditudon du chafteau de Foix ayans efté
rendues mutiles, ce Comtctereibutde~acisraireà fesintcreRs, par la voye des armes.
L'occaGonfeprefencaau mois de Septembre enmiuanc 1117. Car le Comte Rai-
mondIeVteuxayant a~Ïemb!éque!qucscroupesdes vieilles bandes dans rAra~on~
& la Catalogne,reprit!a ville de Tolofe,defireufede recouuret fon ancien Seigneur,
defe venger des opprcuions Qu'elleauoic receudu Comtede Montfort. Rai-
mond Comte de Foix, 6c Roger Bernard fon fils ne manquerent pas de le rendre
bien toft dans la ville,auec leurs troupes, pour retirer quelque raifon des iniures, que
leurauoitraicesic Comte de Montfort, au preiudice delà paix ordonee par l'Eglife.
11. Celui-ci, qui en:oit occupé en Prouencc, ayant euauis decette grandereuol-
il aniegea, .Se ayantenaye de la prendre
te, prend fon chemin vers Tolofe: laquellerepoune.
d'abord par anaut, il fut vigoureufement En nutc le Comte de Foix ne vue
fortie fi brufquefurlecamp des aniegcans, qu'il en défit, & tailla en pièces vn bon
nombre, & mit en fuite le Comte de Montfort en propre perionnc, qui ic refim en
defbrdrecommelcsautrcs~ainfiqucl'aobferue l'hiftorien manufcrir. Cependant
les aiïiegestrauailloiencàlafbrtincation de laville, & l'hyuer approchant, le Com-
ledcMontforc.quin'auoitpomtdcstroupes fufnfantcs pour la forcer, la bloqua
de loin ainfi que l'hitiorien manufcrita remarque, fans tenir le fiege en cftat, com-
melc fieur Catel s'cffperfuadé.LeCardinal Bertrand qui efloit en ccnearmcc, pu-
blia denouUeau la Croilade. Ce qui attira de grands fccours de tous coffesenuiton
le Printemps, & donna moyen au Comtede Montfort d'approcher le fiegc, & de
prcHcr la ville.Ccuxdededansfn'entvneiortic.ScpoufferenclesafUcgeans, en for-
te que le Comte de Montfort citant venu au quartier où fc rendoit le combat, fun:
frappé d'vn coup de pierre, lafchec par vn mangoneau de la ville, laquelle lui efcrata
la tette, donc il moumi le lendemain de la NatiuitéSain ccIeanBapcifceïuS.
III. Ledecésde Simon fit ouuertufc à fon fils Amauri,pour iafucceiïiondes
ccrrcsdonnéesafonpcre; lequel après auoir receu le fermcntdendelicedcfesvaf-
~iux,!eua le liège, & conduifit le corps de foupere~Carca~ionne. Peu de temps
apres CaAetnau d'Ari te rendicau Comrc de Tolofe; mais il rut incontinent amege
par A mauri qui s'opiniatira à ce hege r~rt inutilement ayant campe douant la pla-
ce,depuis la hn deFEUe, iufclu'à la fin del'Hyucr.Cepcndantle Comte de Comen-
gcrecouuracour(onpaiSj&:défit lorris ou George, auquel le Comte de Mont-
mrc
en auoit commis le gouuernement Et le ieune Comte Raimond recouura
tout le pais d'Agenois.
1 V. Gnillaumede Puilaurcnsraic~mencion~qucpendantcét hyucr.Foucaud,
&:Ican de BrignifTeres,&:caualicrsdcconuderationpresduComte Amauri~cHans
ailes à la campagne aucc des forces notables, auoient en! eue vn grand butin; Mais
que leieune Comte RaimondeftanciortidcTolo(e, les déni près de VanegO) après
long &: rude combat, & fitprifonniers les chefs auec quelques autres. L'hiito-
vn
rien manufcrit reprefente roccahon, & l'ordre de cette attaque. Car ildit, quele
ComtedeFoixayancpristoutlebeitaildu pais de Lauragois, pour en rauituailler
Toloïc auoic eitë charge par les garnifons de Lauragois j de Carcanonne &: s'e-
itoit retire a BaHegeauecibnbutin; d'ou il auait donnéauisau ieune Comte, de l'e-
Itac ou il eftoit réduit; lequel ei}ant forti de Tolofe auecde belles forces, les auoit
departies en trois corps: ayant baillé l'auantgarde au Comte de Foix, &:a.fbnn!s
Roger Bernard la bataille au Comte de Comenge,reieruanr pour foi l'arriére~
garde. Lecombatrutafprc,ou les plus lede~ troupes des ennemis furcntmifcs en
route, Foucaut,Iean~&:Tibauc leurs chefs pris, & encore Pierre Guiraut de Scgu-
ret, lequel Fut pendu, parce que pendant le combat,il auoitdeneigne,&: faitfes
efforts detuerleieuneComtcdeTololè.
V. L'anneci2.t9.Louis fils de Philippe Roi de France vincafnegerMarmande
en.Ao-enoislaquelle fe rendit parcompoUtion. Apres cet exploici,il monta vers
Tolofc
aucc fon armée, pour y mettre le fiege, comme il Ht: Maisilfutfoufcenu
courabcuièmcnt par le ieune Comte de Tolofe, qui étroit amfce de tousles Sei-
gneurs, & Gentils-hommes du pais circonuoifin; auxquels il départit les quartiers
delà villepour la défendre. L'hitrorien manufcrit en faic~ledenombrcmcnr, & re-
marque que le quartier de Roger Bernard,fils duComredeFoix.eicoicalaporte
&: barbacanede~Cfo~,quie(tfuiuiedela porte d'ArnauBernart, &: Poibnuil-
lc,CePrmce Louis ayancacheuéletemps dcion pèlerinage, Icua le Hege, &:ic re-
tira le prcmter iour d'Aouit de cette année 12.19. La rctraid-c de l'armée attira vne re-
uoltcd'vnebonnepartiedesplaces tenues par Amauri, qui ferendirentauComte
deToloie.SilabonnefbidecetempsIanc nous empcfchoic, nous pourrionsauoir
quelque fbub~on, que le fecours conduit parvn fils de France eud eu des effets plus
foibleffe au Comte
auancageux s'il n'y eu<t cu dcucin de faire reconnoiftre fa
Amauri, & l'obliger de ceder fes droits à vn plus puiflanc que lui.'
VI. Ilnefaucpoincdouceraufn.queteComcedeFoixnecrauaillatcarecou-
urer les cerrcs, donc il au oit cité defpou'illc depuis le commencement de la guerre.
De raid: on trouue, qu'il anicgea en l'année 12.2.2..le chameau de Mirepoix; oti Guil-
laume de Puilaurens remarque qu'il mourut,non pas de playe,mais d'vne vlcere faf-
cheufe quoi qu'il erre au nom de ce Comcc.lenommancBernardRoger.aulieu.
(on elcoit celui de Raimond Roger.ll prit fur les Croifés ce chameau auant
que nom
mourir; & le rendicaum-coft à ceux, qui eneitoienc tesanciensmaiitrcsvciles,&
reudacaires.rcceuanc d'eux lefermencdcndelicé. L'acte porte, queles Seigneurs du
chafteau de Mirepoix, Pierre Roger, &: Ilarn ~on frere, Loup de Foix tant pour foi
SancedeRauac, Arnaud Roger pour foi
que pour Bernard de Durban, Raimond
&: fa Couune Galardc, Bernard Batala de Mirapeis, & Aton Arnaud de CaRecuer-
dun.liarn de Caftclo,~ Bernard de Artmhan pour foi pour Arnaud de Lour-
dat, tousenfcmble,&:comoinc~emencpromccccnipar eux & leurs fucccueurs, à
RaimondRogerComtedePoix,& a fon fils Roger Bernard, & à leurpon.ericé,
qu'ils leur rendront à leur volonté, lors qu'ils en feront requis de nuict~ deiour,
tes rbrcereitcs. Ils referuent
pour crime, ou fans cnme, le chafteau de Mirepoix auec
neantmoinsla raculcë de les pouuoir démolir, horfmis la tour 8~ de remetre le cha-
meau en l'cftat:, qu'il elloit auant l'arriuée des Croifés. Et tous ces Seigneurs prome-
que leurs prcdece cursauoientacou-
rencau Comte, la ndelué, enlamcfmeforme,
ftumé de rcndreaux Comtes de Foix.
VII. Raimond Roger nt ion cedament le iour auant les Ides de May de cette
année im. Il inn.ilue hcnnerentoutIeComte deFoix~ &:(esaparcenances,Ibn.
fils Roger Bernard. Laine a. (on fils Aimeri par voye d'infticution., tous les biens ams
aux diocefes deNarbone, & de Carcaflone V eut en outre que fon fils Roger Ber-
nard paye fa rançon, iufqu'alavalcurdccinqcensmarcsd'argent, s'il ne pouuoit
euader, ou dire autrementdeliuré;lequel., commeildic,ilauoicbaiHeenoftagea.
Simon Comte de Montfort en fa grande necemté. Se en l'oppre{nonde fa perfon-
ne, de celle de Roger Bernard, & de toutefa terre Il ordonne de plus, que Cecile ia
fille, femme de Bernard, fils du Comte de Comenge,foit payéede neufmi! ôc trois
cens Tolofains~reuenant a cinq cens marcs d'argent, qu'il Imdoicpourranbndefa
dot. Et daucant qu'il auoic ede receu Frere depuis long-temps au monafrere de Bol-
bone, dans lequel on pradiquoit vne grande deuotion, il choinc iafcpulturecnce
lieu.Il laine aum a cette maifbn, pourla nourriture des pauures, quinze cens fols
ToloGins de rente annuelle,à prendre fur les moulins du pont: du BarridcCofe-
rans,baft:isfur l'Anege,delquels il entend qu'elle jouinca perpétuité. Il confirme
la donation du lieu de Villencuue, d'vn bois, & d'autres choies qu'il auoic faicte au
monaifterc de Pamies,
pour raifbn des domagesqu'il auoitraid;s à cette maifon. A
Iaqucl!eilconRrmerexemptionqu'il luiauoitaccordéedesquei1es,alberges,&de
toute fbried'cxactions;Se la promcûe de la proteger & défendre de toute iniure.Ce
eefbmenceft receu dans la (allé du Comte,au chameau de Pamics. fa D'ouen l'on peut
recueillir
deux chofes. L'vne que ceComtcievit reftabli auant m ort toutes les
terres, que l'armée des Croifes lui auoit enleuées;mcfmes dans le chafleau de Pa-
mies dont il n'auoit voulu fc departir, lorsque le Lcgar par l'en tremife du Roi d'A-
ra c-on onrit de lui rendre toutcs tes places, horimis le chameau. L'autre point que
l'on doit confiderer.eu; la piété de ce Comce;qui finitfesioursdanslefeindel'E-
glife, lafoi delaquelle il n'auoit iamais abandonnée & repareau monaitere de Pa-
mies les torts, que fon indignation prouoquce par les deporremens des Religieux,
b
animés de quelque excés de zele, auoit fait fouffrir à cette maiibn.
VII!.Ce Comte auoit efpouféla Comte1fe Philippe, fans que l'onfçachede
qucllemaiibn elle cnoicinuë; quoi qu'Olhagarai (ans aucuneprcuue, nous veuille
persuader,qu'elle eft:oic de la maifon de Moncade en Catalogne.Ie croiroisbien fa-
cdcment qu'elte apparccnoka. Pierre Roi d'Aragon, qui de cette alliance auroic pris
occasion de nommer nofirc Raimond fon T res-cher Coufin, en la demande qu'il
preienca au Concile de Lauaur.On apprend le nom de fes enfans par ionceU'amenc;
ou l'on void Roger Bernard fon aifné, Aimeri fon puifné~ qui fut baillé en ofrageau
Comte de Moncfbrc., & Cécile mariée à Bernard Comte de Comenge,fils d'vn au-
tre Bernard Comtede Comcngc maride Mariede Moncpelier.D'oùl'on peut con-
Historiens de Foix
uaincre d'impodure, ce que les ont efcrit, que Sclaramonde fille
de ce Raimond,fut mariée au Roi de Maiorque, puis qu'il n'a point eu aucune fille
decenom. Outrcquece mariage, lequel Olhagaraiencherinanc fur le récit des au-
tres nous reprefènte, aueclescirconflances d'vn Roman, n'appartient pas a. celle-ci,
m ais à vne autre Sclaramonde deFoix,nHcdcRoger,quieipoufaIacquesRoi de
Maiorque., ainfi que l'écrirai en fon lieu.

I.HIH.PerrusVaU.c.S~. Aci Mirapifij, non vulnere fed magnoylcefepfx°


1 V. Gm(!em.dePod)o)a.urentijc.~t. grauatus. E Chan.PatenG.
V t. Gutfie). de Podto). c. ;4. eodem anno mori- V 11. E Char[. Pal.

tm: Berniirdus Rogeri) Cornes Fuxi tn obfidione Ca-

C H A P
Sommaire.
1 TR E 3(3(1,

e~~M~Cc~?~ ~~o~o~ Z~~f~~c~~ f~y~f ~0%~


~~ZL~f~MO~T~f~p~o~y/
~2~o~Z.ûM&r~
~r<r<?~/2~
~?~ Crc/
/o~~y~?c'Mrj
~o~~
~y?
T~~)' les
'7~T~ /7. r~
~o~&o~r/~Ro~~
Co~<?
Co~TW~. G~~<<f~ 7~ Zj~~o~~<
/~c ~r
6~'

~M~~co~yc'o~y/~f~f~~ ~û~~ contre les


T'<?/o/ .Fo~
T'r~rr~<'Co~jrû/o/ ~~f~r~
ofc~<? ~~f~y&< ~r~&f

à
co~ P~r~f. Le
vne M~f ~y~~
Foix ~~c~
Comte de
~o~~
r~ accordée au
c'o~r&r
To/o/?. ~7/
Z~ ~c~~ Raimond
/J!f.
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T~o~.
ZL
~yo~So~ du Co~?~
J'o~o~~y.
ZLor~~ e~c~f-' en

O mme le decés de Raimond Roger tranfmit le Comté à ~bnmsPLo-


ger Bernard, auui lui cran~porta-illefoin de la continuation delà
guerre; qui fut d'autant plus pefantë, qu'elle rtttpourfuiuie non feu-
lement par les Croifés, mais par les Rois de France en pcribhne.Car
1 es a (Maires d'Arnaud de Moncfbrc cthns ruinées la prcience de& Legacs du Pape
n'ayant peu attirer ânes de forces pour fbnfccours~nicmpcfcherquele Comte de
T olofe celui de Poix ne vinrent afiieger CarcafÏonne, en faueur du
“ &: ieunc Trcn-
càuel, fils du feu Vicomte de Beziers, duquel Roger Bernard cftoit le Curateur,
Amauri,diC-ie,fc voyant defpoüillédc toute !aconquefte,fuc contraint de ceder
au Roi Louis VIII. tous les droits qui lui aparcenoient dans le Languedoc, en ver-
tu de la fucceffion defon pere Simon Comte de Montfort, & rcceuc en recompenfe
l'office de Connectable de France, en l'année12.13.
II. En ce temps le Pape Honoré enuoya vers le Roi, pour fon Légat Romain
Diacre Cardinal du tiltrc de Sainct Ange, qui étroit vn perfbnnagcdebonfens&
de bonne conduite pour négocierles aitaires d'importance;lequel perfuada au Roi
fuiuantledefirdefaSainderé~d'entreprendrel'extirpationdel'herefie.SeIareùnion
des deuoyés. Pour cet effet, le Roi marcha au commencement de l'an12. z 6. auec fon
armée de Croifés & vint afnegcr Auignon II dépefcha du camp, l'Archeucfqucde
NarbonneverslesquartiersdcTolofe,pourorFrirde fa part, & decelleduLegar,
tout bon craictement aux Seigneurs, &: aux villes qui fe rangeroient à leur deuoir,
&accepceroientIapaix,Quilcure(ioitot~erce. Ccquificvn notable effet dautanc
quecouccequ'ilyauoicdeplusconnderable dans la prouince, fe rendit au Roi, ôc
lui fit homage~ promettant de faire la. guerre aux excommuniés; & particuliere-
mencauxComcesdeTolofe.SedePoix~àTrencauel dcBezicrs,ainfi que l'on
aprend par les vieux actes, qui font aux archifs deCarcanonne~ & dans le plus an-
cien Regidre quifoit au Greffe dela Cour de Parlementde Paris.Le Comte de Co-
menge Bernard, quoi que beau-frcre du Comte de Foix, vint raire homageligeau
Roi, dans le camp d'Auignon, au mois d'Aouft de cette année.
III. Le Comte de Foixenayadeferemettre.,&: d'accepter la paix; mais nepou-
uant l'obtenir fiauancagcufe, qu'il s'eftoit promis, il eut recours à fe défendre par
Icsarmes,comme Guillaume de Puilaurens a remarqué. PourcéterFect,ilHtvne
nouuelle ligue auec le Comte de Tolofe, le dernier de Septembre de cette année
12. z 6.EHe contient cinq articles. Par le premier, ils ciraignenc &: aboliflenc les plain-
tes qu'ils auoient à faire l'vn contre l'autre, fous quel prétexte que ce foit. Par le fe-
cond,lispromefcencquel'vn ne fera fans le gré &:confentementderautre,paix~
tréue, ni accord auec l'Eglifc Romaine, ni auec le Roi de France, & leurs confédé-
rés. Par]ccroiHefme,leComteRaimonddonneauComte deFoix,&:afcshoir~
toutle droict & feign curie qui lui aparcient au chafieau de Parelle, & fes depcndau"
&:
ces, aux chafteaux de Caftctuerdun, de Qmcr, de Rauac~ &: d'Alzcn, ôe en la tcr-
redeBcrnardAmeldePaliers;ala charge qu'eu-ant encré en jouinancc decescha-
fteaux ) ou de l'vn d'eux, lui &: tes hoirs facent homage
pour raifon d'iceux.au Com-
tedeTolofe, & à tes hoirs. Au quatriefme, le Comte de TolofeconnrmcauComte
de Poix,le don qu'il luiauoitfaicr de la terre Sainct Felix, auec fes apartenances, &:
promecdel'enrendreiou'tnanc,8clui en quiter laponémon.de ce quifetrouuera
en fa main dans lepa'ts de Tolofé, ou ailleurs. Parle cinquiefme, en cas queTrcnca-
ucl Vicomte de Beziers vint à deceder fans hoirs légitimes le comte de Tolofe
octroyé aucomte de Foix, tout ce que ce Vicomte tenoit en nef delut, dans les Vi-
comtes de Beziers, Carcaubnne.AIbi, Agde, Rouergue, &: Lodeue, &: l'en rccoic
d'ors &: dcHapourfbnhommelige. Ecs'dya quelques terres dans
ces Vicomtes,
~~elcuentpQintduComtedeTolofc.ilpromet auComtede Foixdeluipre-
fter ayde, confeil &:fecours contre ceux qui voudroienc l'y troubler ou faire guerre.
Ces Accords furent arreftés & iurés fur les faincrs Euangiles, par les Comtes de To-
lofe,~dcFoix,enprefencedeSicard deMoniaut, Pons de Viclenaue, Ofon de
Tarride, Pons Azemar.,Pierre de Durban, Bernard de Durrbrc, Arnaud deViIla-
mur, Raimond de Amorc, Pierre de Fenoillet, Pierre Roger de Mirapoix, Caftiar
d'Aure, &: plufieurs autres. Ce traicte~utincontinentrcprefencé~Ieu pardeuant
les Confuls, & le confeil de la ville & faux-bourgs deTolofe; lefquels.fuiuant l'or-
donnance,&la prière du ComtedeTolofe,iurerentau Comte de Foix, & à fes hoirs
l'obferuation de ces articles. Elie fait mention dccécaccord,mais l'on void afféspar
fanarrario qu'iln'auoitpointmaniél'original.Car outre qu'iln'en reprefcncc point
lefens roue entier, il prefuppofc que ce traité fut fait auant le commencement: de là
guerre du Comte de Montfbrc, c'cftadireauantl'an12.10. &: neancmoinsilefl.paF-
fé, non pas aucc Raimond le Vieux, mais auecKaimond leleune fils de la Reine
leanne, & lorsdela féconde guerre des Albigeois en l'année 121,6.
IV. Le Roi s'eftanc rendu maittre de la ville d'Auignon, monta vers B ezicrs, &:
Carcafrone,Se vint en fuite à Pamies ou il fit des ordonnances notables pour la li-
berté EccleGaHique; & s'en retournant en France, auec intention de reuenir en la
iaifbn du Printemps, mourucàMontpentier en Auuergne, au mois de Nouembre
de cette année 12.2.6. Il laina lecommandement generalde fes troupes a.Imbertde
Beauieu; qui continua la guerre contre les Comtes de Tolofe, & de Foix, auecdi-
uers fucces. Les Eue(quesauembIésàNarbone,Iescombacoientauf[iparles fou-
dres de leurs anathemes, ayans excommunié ces deux Comtes, le Vicomte de Be<
ziers, & leurs adherans.
V. Le Roi Louts 1 X. ayant fucccde à fon pere, donna des ordres nouueaux au
Général Imbert~lequel fortifié denouuelles troupes vint raireledegalt aux enui-
ronsdeTolole, l'ani2.~y. Eccefaits'auancaversIeFoix, ouïes François occupe-
rent tout le pa'isaparfenanrauComce, dcpuisPamics.iutqu'au pas dela Barre; &:
campèrent pendaucquelques tours, aulieunommë S.leandeVerges, ôcteretire-
rent aprcsauoirettabUdesgarnitbnsouilcHoicneceuaireycomme efcritGuilIau-
me de Puilaurens.
V I. Cependant: Garin Abbéde G randfelue vint ofFrir la paix
àceuxdeTolofe,
de la part du Légat, 8e arrelta auec eux que l'on traicteroit des conditions, en la vil-
le de Meaux ou le Comte de Tolofe s'eftant rendu, & Lmatlercy ayant cfté tneu-
temen t examinée, en prefence du Legat; cette paix furc con c~ë à Pans., &: autorifee
parle Roi qui profita en telle forte de ce craicte, qu'vne {cule des confinons accor-
dées eun'efté {umfantedepayerauRoilaranconduComnde TolcG:, s'iicu~efic
fon prnbnnierdc guerre, commeremarque Guillaumede Puilaurens. Ce rraic~e
fait:enAunlt2.~S.eHrcprc(cncetoutentierparlcneurCat:el,oul'onvoidquc!a vil-
le& l'Eu~ché deTolofe, les Eucfches d'A gen, Se de Cahors &: vnc partie de celui
d'Albi furent baillés au Comte Raimond, pour les tenir à homagc lige, fuiuant la
couttumcdes Barons du Royaume de France,c~KWfo~<?ff~MB~~MM~
fn~c~. Il promit aufli de faire viue guerre auComtedeFoix, geacousicsautrcs
qui feroient rcfidans en l'eftcnduë des Comtés qui lui font accordés, s'ils ne fe foubi
metenca.l'ordonnancedel'EgU(e,ôe du Roiàla charge qu'il feramaiftre des terres,
qu'il pourra occuper fur eux, en confequencc de cette guerre.
VII. Le Comcc de Foixfutcxtremementuirpris,(etrouuantabandonnépar
le Comte deTolofe, au preiudice de leur ligue,ce voyant queceluiciproncoic de
ruine. Car la terre occupée par l'arméede France iufqu'au pas de la Baire, qui eftoit
comprue dans l'Euelché de Toloic.tut delaineepar le Roi au Comte de Tolofe; qui
établit fesOmciers & Baillit~ pour l'adminittreriousfbnautorn'é, félon leiefmoi-
de Guillaume de Puilaurens: Lequel excufecétabandonnemcnt, fur ce qus
?na?e
îcComte
de Foix auoit voulu ci'deuant traiter fa paix, fans le Comte de Tolofe~
Mais ces plaintes eftoient abolies au moyen de la ligue de Fan ï 2.2.6.
VIII. le trouue plus de ~ads&cHon, dans la letre que Raimond efcnuit au
Comte de Foix, par laquelle il lui rend conte des motifs qu'il a eus, pour changer
les articles delà paix, qu'ils auoient proiectésenir'cux: La leirceit de cette teneur
tournée de Latin en François. T~~moH~Mr~ pT~JcD~ Co?Mfc~Tc/o~, ~M~Vo~/f
homme Ro~rBf)~M~Cowf<°.F<MX)~~Tcrcnfc/o~c&cwffM&o~,~M't/Mc Mr~f
M!Mf ~C~~ ~~M~ WM~ en F~M~OMfCOM~ ~M~/C J~Mf~ MO~rc ~M~'
PffC Ro~MMMy /~f'~? ~Dt~DMf~C~~M~f~f~~C~M~ L~f
~M~/MMf c~~ <<Mfc Mo~yf fr~ c~r ~~M~r rZ/f
RoideFrance, Mo?~ MOM~/oM/M~ Mf~rc-
~Mf ~MMr f~K~ Comte de C~Mfj (~ ~Mo~M<r~<< ) de ~~or~c fr~~
~0~:Jt;,CMC WW \'0~ ~MMM~ WOM~y~ rf~C~~
MOMif ~CrCfMM du ~f~MfMr ~O!, du
~rC~~M~~ r~t~,
~Vo~ow ~~MC~~Mrfp~M ~Mc MO~ M'M~w<<Mfrf-
MMfO~MM. PcMr~0~rc~t,MO~Cn~OM~ort/O~CK~MfMf<<~('~WP~ (~y~KCM~
~MHCO~ ff~d~, comme ~c~
:~yM!f Mo~r~~p Comte de Co~~c ~.fhr ~MK~f~.
ToMf~~ ?0~ M'~MOMJCMET~CMWfMtjy ?MftyC derniere ~~M. T~MMtWOM~ MO~ ~~M~

~C MO~C~r~, ~!P'MM~' C~~M<CMKOyC~MCC'~Ht'/PtM~OMMO~&nMC'Ït'<<~WCKft'OM~O~rCtt~-


~Mfr~MC~t'C~~P~~A~~y'fP~Co~
Mwyt~trc~rc~~Mry~~o~y,rMt~~f'j
~K~MO~f~MOH~ f~~OM~
~/c~j~~oMr~r, ~/o'y<!Mfc., ~T~M!/c-
~COr~e. C~Ma~MO~ MC~ COM/C!~OM~ ~O~rerMM, MOM~t~OM.(f~M/C~Kf,
/woMf~o~, ~~c'o<'M~f?~r~~Mo~PM~o~ <c~o~o~~c? ~r~-
) ~MM(~HM.f D~tï~f ~ntrcoMrcfrf~M ~K~, ainfi que nous ~Mow ~ffM, <?Mf/~c~y
~ffy Cf~ /~H~ ~0~~ ~fMtCM~ ~MCC/ D~M ~MC ~OMMC ~n. DoMMf A
Paris CM F~ A~rc~j~~H~ ~J'~MM/, cMf/~M iours ~r~ rcroM-
C~M~CM Comte R~:WOM~.
IX. O n aprend de cette letre, que le Comte Raimond, n'oublia pas en fon trai-
téle Comte de Poix; maisou'il fut obligé d'agreer pour fbnalic~ la mcime procé-
dure qu'il auoic mbic, i~auoir de fc remetre à la discrétion du Roi~ du Legat. Pour
cet e~retj la matière citant rbrc ébauchée, Pierre de Colmieu Vicelcgat, &: Mat-
thieu de Mailli Commiuaire du Roi s'edans acheminés versies quartiers dedecà~
tindrent vne afiemblee dans le pa'isdeFoix, au lieu de S. Ican de Verges, lc!de
luinentuiuant, quic(toicenl'inneen.2.9. ouettoicntpretens Pierre Archeueique
de Narbone les EuefquesFoulques de Tolofc Clarius de Carcanbne Guillaume
dcTournay, Celebrunde Coterans, Les Abbés Bernard de la GrafÏc, Pierre de Bol-
bonne, Guillaumede Foix, lean de Combelongue,Gui de Leuis Marefchal, Lam-
bert de la Tour, plufieurs aucres.
X. EncctteauembleeleComtedcFoixhclesfcrmens~ &:lesfbubmimonsque
les Commif!aires dehrerenc de lui, &: fe remit entièrement a la discrétion du Roi, &:
du Légat &; pour aîÏeurance delapromeue~ Se decellequ'ilfaii[bitpour fon rrere
Aymeri, ~pourfesrreres Loup, 6e Athon Arnaud, consigna cntrelesmains des
Comminaires les chafteaux de Lordat, &: de Montgranier. Sur quoi le Comte ex-
pediaiesletrc.spatcmesdelaceneurqu'ils'eniuic, fournée en François. ~o?fy~r-
M~r~cr D~ C c~~ ~f Foix, ~r ~fo~fc C~f~on foKyc~x ~M! /M ~r~~fM
letres ~~CM~~ ~c~MM<r. ~~r~~M~f~c~~f,CMC nous ~<w receu du Ccw~ ~<" 1~-
/c~Mo~rc~c~f~j'pM~M~f~~f~ ffM~~ Raimond ( 8; ce quis'entuicainUqu'u
citreprelente ci-deuus.~ C~~oM~f<o!nyo~'r~~ccH/c:~r «Mcrf~~cw, ~7'

~C~ CMCC~f/OM~~YM~~/f~MfM?)~
~rM~ coM~~Mf~ au ~~M~~Mf dudit Co~fc, ayans ~ffM~roM/c!/ ~J:fA~~rc P~rrf~

~<tH~~
ro~M~rc,
c!c/t/c
~~ff~M J~.o/~r'
~t'MC~cnfJMRoMf!C~ ~fMfMM~M f~-
J'~cr~fM~ ~o~oM~~Mr~ ~Mf L~fcM r&
~M~Wf~n)Mr/r~<<OMt'~MffE2, f~MfMM ~~CM~JM
E~MO/~ ~f~n' ~r~oM-rc~~M~M~-pM~c~Cyo~OK~/rM-
~T~ ~~WWC~/ <~7 ~~f~M~C~ff'/f~:f~P~/M!f~2Vo~MO~/O~MW~/0~<~
w~M~c~Mf~r \'û/c~Mdu
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Pc~ ~Mz,M~~Ro~w Diacre C«~M<<f!/frf ~H-
~7<?~u~~f, (~r'~o~y ~~OH ~f~, t~f~Kf~ ~~yo~ ~o/<

fOW ~r? C~' fXfCMM~fC /P~ auec fCHMO~MCC C~M~


MOM~
~f /f~f JLf~f~ ou P~
~owf-

~f/~f~ ou c~x ~t~ ~o~o/ o~r Et ~~Mf ~fP~H<~


or~M~~M.
~tM~~ PfM~fMrc MM~ MO~ !'C/M~OMy~OHMC~f/fnfor<f~fM~f C<M~
~V/~y-C~rRo~cf~M~, f~Mf~OM/r~r~ ~Mt~~fHf ~r~~ CMC de ce
~p.!rf:CMf ~M Rc! (~r' ft'rrc Pn~c~~ ~7' Mr~M~ /?<y~~M<'?j'jE~~MP' <?Mc noay .p'~r~
row~~oMM~e'c~MCHy~CHOK~roMf~foMf~/)"~f~c~fMrL~f,
dit S~M~rj~o/ ~~o~} M~r~ ~o~ ~OM~ ~~Mr~ ~r' P~~r~ ~r o~fA~ff
au ~~Mf~~ Matthieu de Af~ Co~P~
~~M~~ L~f., (~M~M~fRot, MO~
~'M?C~MX~Z,Ot-~f,(~A~CM~~M:C~~M~/M~M!rùC~TrjE~C,~T' /cR.O!0~
CM~PM~MOM~f/~K~;~M~t'RotMCM~MC~~MMXMM~r<</7fM'<~K~ de /f/~
~MMf)~M~Mf~ï/&~M~~W:/cWr<)~C~M~~L~t. PoM~~~M dc/-
~ft<MX~2VcMj<;<~('?oMyfc~~r~fMM~que ?0~ ~KOHy <<ccoM~~?Mfj ~r ~KOM~ t'cr~Moïr
~MxP~rû/Lor~f~r'A~OM<?~M~fjcxrct'f~~ ~rM(~Mf/?MaKfMOMy rf/crMCM~
M~rMo~.
<'c/~ rf~cf~c~~x C~ ~<?Mr/
~c'M~~M~~roHf~co~Mfr~jf~MojB~~r~oMf~fM~c~cM!' ~rc-

M~M~M~~MfKMf~Mf~~M~j~M'5'~MfM~~MC~yCM~ ces C/M/?M<.X.


le ~o~ '?Mc /'OM Mo~co?!M

Nous /OM~ ~M/S M~r tous MO~- /;o~~e~' ~~MM.x ~~r~fro~f fo~f ce
<7M'<~~MCMf ~0~ M0/?~)?~ (~r/f ~MFFMf du CO~C rE~~ Ro! contre MOM~ MOM
coMftïMfMc~ aux f&o~ ~~f~. Po~M~~f~y~o~CM~ercr~~ ilsiurerontd'obéiraux
w~fw~r~c~?x,c~rM~~Mtcc~<~oi~~?~E~ ~c~Me'
W~!C~MO~/0~~ffow~o~f~ f~r' ~O~M~~nco~MfMrC~~T' ~MM~
Roi Mo~r~ ~~f~j Loup, ~~OM ~fM~M~ ,MM~ Mo~ ~oM/o~<MCMO~
~M~, Mo~Mj~~Mfo~o~r~~y~M~<?xcf~M/'oMf row~f~. Cf<~
~!f T~M de ~~M ~M 12.2.6. /d 6. C~M~M~, fM C~M~ ~~Mf~M
peres P~y~Mr~p'~re~ JD~M-f/V~~oM~~
FoM/~c~ To/c'~j C~n~ de
C'TcMM~, GM~M?M~~T'OMrM~ Cc~rMM~Co~~M~EM~M'B~/M!~ ~C~'t~C'.
P~rrf~Bo/~MH~. GM~K~c~Fo!X.~M~CowMo~M~(~ ~MM~'P~
Co~oM~Co//o~~M,~c~~Mf~°H~rC~r~/M~ (~ du ~~n~rA~f~~
~A~M<'o,o~~A~c~yMt~r7/ ~~M?Mr ZLo~ Rû: France, ~r' G~!
L~A'd~ Z.d~ToKr, ~rp~Mfr~ ~f~M. FfMKff~
~d:M~Mr~M~ (~r&c~f~r~ct~~c~~c/j Mo~ ~~oMj'~r~~M:rr~prf/CMf~~ MO~rf
~M, ~r ~~M~cr~c~/M/~ metre les ~Mfj'd ccfM~TK~Mf.
II. Catel. I. ~.[ CcMf~ ~To~ C~.y. Regt- VI. Ca.t:dI.i.~jCo~M~7o/.c<7~
{trum Cuna: Francix, quod eft in Tabul. Cuna: VIL G.dePochoLc.40.
Parifienfis. VIII. R Char. Paient..
111. G. de PodioL c. 35. E Chart. Pal. X. EChart. Paient.
V. G.dePodioL~ut.c.
CHAPITRE XXII.
Sommaire.
7. <fo~ Jt~g~A:
Comte de .Fo~
M~r/~Co~ /7. ~Co~<?'jro/o/y~
-Ro~~ <%

~~ë'~
Barre en bas, c~

~C~yc~rf.
K'?o/y~~
Z)~
Foix,
de
R<
III.

e'o~ T~€
/o~~
~o~Co~7"r~c<
ville de

~r~cw~~ Co~ ~r/?~


~D~~

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e~' p'm'f~t'oMr les
~r~
.,yo~J' la referue de

~o/<?~ ~o~f~
VI. J~M~~
Nunno Sanches Comte de Cerdanhe.
~~rw~-
apres /~y ~o~. 7.
ac-

f~?~ ~77~ ~77- Bernard ~o~ vne


/fro/?~ 7)e'Co~
Z:'r~f/nommée 2V~~o/?f.
SonTeHament.
~o~
leur ma-
y~f~
riage.

V mois de Septembre enfuiuant le Comte de Foix fe rcndica.


Mdun, ou il conclut entierement fon traufte auec le Cardinal Le-
gat, &: aucc le Roi, qui lui Erenc reuentirleseActs de leur clémen-
ce. Car le Legat le conuderacn ce qui dépendoit de fa charge,
comme il aneurc dans lesletres qu'il en fit expedier; Et le Roi don-
ne au Comte & àfes hcritiersàperpetuité~milleliures tournois deremeannuel-
le, qu'il lui an] gnelurfbnnouueau domaine de Carcanes;fcauoirmrlesvilles d'Ar-
Icncs,Alairac,Priman_,&:Fontiandanslcterricoirede laVaIcte, ~fi ces reuenus
nepcuucnc (umre, il anignclc furplus~fur fcstcrresderEuefLhéde Carcaftonne~
alareieruedesvillesdeCarcanonne~Limous,Montreal, Cabaret & Sainac. Pour
raifon duquel hcriragc, le Comte RchomageligeauRoi. Et dlutant que dans le
traite qui auoicc~c fait du commandementdu Roi par Pierre de Colmieu,& Mat-
thieu de aucc le Comte de Foix, le Roi deuoit retenir tes chaHeaux de Lor-
dat, & de Montgarnier; on change l'article qui regarde Lordat; de forte que le
Comtcs'oblip~cdcremerrccncrclesmainsduRoiLuluancion defir, le chafteau de
Foix, pourle tenir aux deipensdefa Majcttëpendantcinqans, à conter du iour de
ladelmrancc à la charge que le Roi ne iou'ira d'aucun rcucnu en la ville de Foix, ni
en fes limites. Apres les cinq ans, le chafteau fera. rendu au Comte, ou à fes
hoirs, au metme erbc qu'il l'a baillé, &Lordat fera remis entre les mains du Roi,
pour le garder cinq autres années; à condition que ce terme expiré, le Roi ren-
dra Lordat & Montgranier, fans répéter aucuns frais. Et le Roi s'oblige
de payer au Comte pendant les cinq années de la garde, & depoft du chaMeau.
de Foix cinq cens liurcs tournois a prendre en la Preuoftc de Carcauonne, la
moitié à la Touuaiti6c&, & l'autre moitié à Paique, par lamam du Baillif Royal
de Carcaflonnc. Quant au Bourg de Foix, il fut arredc que le Comte lain~ à
la dlfcrction, &: à la cpnnoinancc du Légat j ou en ion abfencc à celle de Pierre
de Colmicu, que h la fortereffe des murs du Bourg dt nuiuble, ou donne cm-
pcichemcnca l'entrée du chaiteau~iispuiucnt en.rairc dcmolir ce qu'ils aui~ront.
Mais s'tl auoitefié riendémoliauchafteau, le Roi le remetraau mcfme edatafcs
Jefpcns. Au furplus le Comte s'oblige de ne faire aucunefortification nouuelle,
ni reftablir les anciennes, fans lecommandementduRoi; ni receuoir à eicient les
ennemis de l'Eglité&duRoi, mais plufcofc les chancr, ou prendre, s'il y en auoit
qui s'y runénc retirés a. fon infceu, dés aunt-toft qu'il en aura eftéauerti par le Roi,
ou par fon Baillif Et quant aux reuenus de Lordat, &: de Montgranier, dont le Roi
deuoiciou'ïrpour les frais de la garde des chafteaux, fuiuant le premier traicté, tl les
quicc de fa grace & libéralitéeni~ueur du Comte.
II. Dans cet accord, il n'en: point fait aucunemention de la ren:itutionde la ter-
re de Foix, depuis le Pas de la Barre, quie~oitamfedansl'Euciché deTolofé, &
partantauoitcité comprife dans l'accord du Comte Raimond, en ce que le Roi lui
oc~royoït tout ce oui eMoit dans l'cHcnduë de l'Euciche deTolofe, ("horunis la ter-
re du Marefchal,dont le Roi reièrue à foi fhomage, qui eftoit le quartier de Mire-
il
poix difcraicpour lors du Comté de Poix Neantmoins eft certain que Raimond
Comte deTololerendità Roger Bernard toute cette terre, & la ville de Sauerdun,
fous la referue de l'homage accoutume, commeilapert parles letres fur ce expédiées
le 6. des Calen des d* 0 do bre n. 3 o. ~eellées du feau de Raimond, qui eft anis fur vue
claire l'efpee à la main, auec vn chameauà cofté, & de l'autre part il paroin: à cheual
armé auec fbneicunbnàlamain, charge d'vne Croix à douzepommes, & prés de
fate~cilaleSoleilamaindroicte,ëeIaLuneàj[agauche.Ileucaumia fatIsracHon
pourleraitdc Pamies. Caraumoisd'Octobrc n. il renouuelalesaticiens parca-
ges auec l'Abbé Maurin.
III. Depuis ce temps Roger BernardveJ~quic en repos,ne voulant point te me(L
ler dans les désordres que fon CouunTrencauel de Beziers émeut dans les Diocefcs
de Narbonne,&de Carcanbnne,furprenant les places du Roi; mais il rendit ce bon
omce à ion parent, qui cuoit auicgé dans Montreal de traiter fa paix auecuMaje-
ité, en compagnie du Comte de Tolofe, felon le tcfmoignagedeGu~iaume de Pui~
laurens. Auui auoic-il quelque obligation à Trencauel, dautant que ce Vicomte lui
donna l'an 12.2.7. la propriété de la terre de Chercorbcs, auec toutes fcs dépendances;
laquelle Roger Bernard auoic retirée de B ernard de Fanias, qui la cenoic en engage-
ment pour quinze mil fols Melgarois.
IV. ErmcfendcdeCaitelboni~mmedeRoger Bernardreceuc ce concentemcnr,
que de voir auant fon decés le Comte fon mari reconcilié cuec l'Eglife, &: le Roi. Car
elle mourut fur la fin de l'année 1119. au mois de lanuier, trois années apres le décès
de fon pere le Vicomte Arnaud de Caftelbon. C'en: pourquoi l'on a pu remarquer
en la letre de Roger Bernard contenantle traité de S. Ican de Verges, qu'il prend la
qualité de Vicomte de Caftelbon; cette terre lui eftanc acquilé de par fa femme, fé-
lon la teneurde leurs conuentions de mariage. Cét Arnaud Vicomte de Caftelbon
fit fon teftament leS.desCalendesdeSeptembrei2.2.6. Il choifit fa fépulturccn la
maifon de Cofiogade S. leande lerufalem, & lui legue les chafteaux de V illamedia-
na, Cercedol, &: Puig. Il delaifleafbn neueu Arnaud la croiCefmc partie defon Vi-
comcédc Caftelbon, pour en iouirdemefmeta~onqucPicrreRaimond ton pere
ladeuoitponeder. Etapresauoirraitdiuersiegat'.auxmonafceres,il adioufte qu'il
delaineau Comte de Foix,ôc à la Comteffe& à leurs fils Roger tout fon honneur,
refemé ce qu'il a légué pourfon ame, &pourlepay~mentdcfés dcbtes. Que ù la
Comcené ôc fon fils Roger deccd oient fans enfans légitimes, il laiuéfbn bien a. Rai-
mond de Luca, a. ton frère Miron, à Raimond d'Aniort, pour le partager égale-
ment entr'eux, ~~Mf f~~rtr~. La ComteneErmeicndentaumfbnteHament
le des Calendes de Feurier t2.2-9.Elle veut qucfbn mari ait pendant fa vie la pleine
Sff n
&: entière adminuiration de fon bien de Cartclbon~f~f c<~MM~ ~~of~/M c~H
W~ Intticuë héritier fon fils Roger de Foix, luifubffitucMie, &: lui leguc
dix mil fols Melgoroisfur les reuenus de la vallée d'Andorre.
V. Ce Vicomte Arnaud, & fa filleErmefende furent déclarésr hérétiques Albi-
aeois, leur condamnée &: ics os de celui-là deféntcrrés, en execution d'vne
Sentence mcmore
renduë bar deux Inquifitcurs Commiuaircs Apoitoliques en Aragon,
&: rEueiqued'Vrgel, au
mois de Nouembre 12.70. comme a obterueSurka. Néant-
moins la pièce d'Arnaud Vicomte de Calielbou parole ânes aux legats qu'il fit à di-
fon âme.
uers mona~eres,ann de prier Dieu pour
V I. La terre de Cadelbouattira vne
forte guerre fur les
t bras des Comtes de Foix.
Car comme ce Vicomté edoitFancien Vicomté de Cerdagne, fes droictscftoienc
confusauec les droits du Comté; de forte que pour les liquider,ilraloit procederuii-
fuite
uant le n:yle & la pratique du téps;qui edoitde fe faire raifon par armcs,&: en
les
choifir des arbitres pour raifon des prctcnfiôs des parties. Cette guerre qui auoiccfté
comencéedu temps du VicomteArnaud..pourraifon des preteniions qu'il auoit en
Valcfpir, & Capfir, rutcontinuéeparNunnoSanches,fils du Comte Sanche oncle
du Roi Don Iayme d'Aragon. Il pretendoit, outre le Comté de Rouffillon & de
Capfir, dontil eRoi): inuedi, le Comté de Cerdagne, & de ConSenf; que le Roi lui
delaina dési'an 12.2~.dautancplus facilement,quece Comte n'ayant point de lignée,
feroient bien-toi reunies domaine Royal. ncotmenc il y eue
toutes ces terres au re-
nouuelemcnt de querelcs entre ce Comte, & Roger Bernard Comte de Foix, qui
furent miuies des courfes, meurtres, & embraiemens, qu'ils firent dans leurs terres.
VII. En fin ils choinrent Bernard Abbé d'Alei &: Raimon Vicomte de Car-
done pour terminer leurs dittcrents, fous peine de deux mil deniers d'or~ que chafcu-
des arbitres. Ils prononcerent
ne des parties remit achjelement entre les mains
leur fentence, le 7. des Ides de Septembre ~36.parlaquelle ils ordonnent la paix
entre les parties,& vne abolition ou compenfation des domages qu'Arnaud de Ca-
itelbou & {es alliés, &:depuisYbndecés, Roger Bernard & fon fils Roger, ont fait
aux terres de Nunno Sans, &
celles de fes alliés; & réciproquement aunt du cofté de
Nunno Sans, enuers les Comtesde Foix. Que les fortificationsnouuclementraites
parleComtedePoixaBulbir & Eril feront démolies. La fortification de Belber
{ubnn:eraen l'eu.at qu'elle eH:,entreles mains de Nunno Sans; &: cellede la Roque
de Marangues entre les mains du Comte de Foix. Quant aux fortifications nouue-
IemcntraicesenCerdagne,&:en Bande, ceux qui les ont baftiesles tiendront fous
rhoma~e du Comte de Foix, & lui les releucra de Nunno Sans, aux menues con-
ditions qu'il ponédeles autres chafteaux de Cerdagne,oubien elles ferontdémolies.
Le Comte de Foix fera l'homage à Nunno Sans pour le Vicomté de Cerdagne, (ui-
uant la couitumc & les anciennesconuentions arreftécs entre les Comtes & Vicoces
de Cerdagne.La difpute de la iaide du chafteau de Boiquiera en remife au iugemenc
dela Cour de Cerdagne. La paix effancordônéeentreles parties,ils rcmirentencorc
le difrerent qu'ils auoient touchant l'exercice de la iu~ice~de Cerdagne, & l'homage
des chafteauxdc Son,8~ deQuteragut.a. Ponce Hugues Côte d'Ampurias.Raimôd
Folch Vicomte de Cardone~Bernard Portella,& G. Cartilia. Ces arbitres ordonnè-
rent qu'il en ~éroit vie, comme on le practiquoic du temps d'Arnaud de CaAelbou.
Que fa ville de Bolquiere, & le chadeaud'Auifa feroit rendu à Roger de Foix, &à
~onpere.Qu~lechan:eaudeSon,feroittenuennefduComtedeCerdagne,niiuant
l'ancien viàge. Ceiugementfutprononcé le 12.. des Calendes de Nouembre 11~6.
VU. Trois années apres le decés de la ComiefîeErmeIendede Caucibou Vau-
doife, Roger Bernard efpou~avnc ieconderemme af~auoirErmcngard~ deNar-
bonne, fille d'AimeriVicomtedeNarbonne.Etd'aucantqueccmariagcadonn~
luject d'erreur aux HiitoriensdeFoix, quionceitimécontrelaverite,que Roger
Bernard mari de Marguerite de Bearn, eitoit fils d'ErmengardcdeNarbonne, &:
d'vn nouueau Comte Roger Bernard: lequel dsfuppofent, pour concilier les me-
nues obferuationsqu'ils faiibicnt iur les Inuencaires des papiers de la maison ic f\ns
obligé pour éclaircircette matière de représenteren propres termes les accords d&cc
mariage tournés du Latin en François nom de Dieu, /'fM n~f!K!M deux cens
frMfF-~X, ~~Mf/pR.O!jLo~, ~S.~G~M~~Ff~y~, /O~OfM~~fOK~C~:t7Mor-
~MfC~~ moi ~~n~r~Cf~D~M~!COWfC~~V~O~C.r<'C~HC!C~«A:~0~
~MC~ ~'f~M~fRo~~ Bernard Co~tT ~FMX MMffCM~t'C/~f~ ie T70M (~' ~Krf M~
~ErMC~OKr~MC~f~C., ~ff~COM~ ~C'OM~'M~MMf~6'MF/K'~ A~M
~A~MOMC~~ c~ ~owwcy~f7V<ï~oM~. Ef~Mcc~, ~~o~~onM~coMr~t ~cf,
< ~~rf~ fr~fe ~o/.<- A~~o~~ /o~ K'c coM~tftoM ~Mc Yo~ (~r~o/TfJc~~M~Mf
~Kct?o~?, ~M~o~cM~fKM~roMf~~M~Mf) oMCM~<Hy<?M M~rcMf
~oM~~x., /~fo~/MrMWCMf. ~tCMr~~t~MP~o~rMï~Mf~(~oM~rMfM'CoM~'
/~rMï~<"7 ~~o~y~w~j ~o~ y~M~x~/F/o~A~r/r~M~ ~,ûM~
fM ~c/T'r ~o~rf To/ûMff ~Kff fM~tM~ OM/~H~ fM~M~ Po~r ~Mfr~ 'p~f /o~, <%f~?'-

te/c~
B~M~CoM~~Fo~.
/f
~M~rp~f~MX'prO~~~fMCM~ OK ceux ~W/C ~MM or~OMMf. Et moi ~~C~f~
~rc'or~Mffcffcletre MK&fM~ j ~'c
C'r~o: wo~~y~rM~Mr~D~Co~ (~r /Mr~oMr~M~ ~o~ ~.o~r
FoM,
'po~~rcM~~r ~~ï~~tr~c /co~~wwc~nwc~ ~~f/!M~MO!M~p ~c~M~ ~n-
me M~ me ~?MM~oM~c~p~)~c~"coM~M~ trente M~/o/y Af~oroM~ !t
r<°cf~~Mcc
'~<?M~(~t'0.<OM~, ~'MOM~Mf~rM~t'fMM~~M~MOMCO~Mf~.A~MM'~O~~MMC ~MM Er-
w~Mr~~M~Mf, ~x~t~~ A~~ofct~fOM~ dM~MCMf, ~c~rM~Hp ~o~ ~r' wo~~o~
(~M/O~MM~~MPW~~Wt'OM~CM~'M!~C.,C~~M~~ro~MM~M~f, ~CC-~f~M~ M~
~0~~ ~0~~ ~Of <7M'~ ~~rf~MMCMff~MO~~C MOrf, /'fM~Mfj ou fM/
M~ MO~y~X.
TcKff.~cM~~o~ ~rwf~~ ~c/~r~Mf~j'~o~ ~fo~r~MCOMMM~~ D-~fc w~ /o~
A~oroM, ~o~j
ypcc~ ~fc-~o~ ~y oMfrc~o~~t'o~r~wfMf~ ~~cc~M-
~~f, OM/ CM~Mf. jL~X)M~yo~Mfj ~fr~t~o/y~o~ tC~OM~ ~ïFMC
/Mrw~c~<~MM.x:,~McrtoMfM~yf~~f~~MC~, ~fo~ ~r ~ro~~Mp~~o/Tc~
~r~fo/C~$'~o~~)~j'MX,c, PfMX~M, ~FoMtMM. Lf~f~c~-
~M~CC~~f~rO~ ~OM~ ~f~~p~<°~ MMt/~tMC~M'~<tM~ iamais ~rfCoW&~M
dM ~~MC~~ !K/~M'~ ce les CK<MfC/0~ Melgorois ~T ~MO~ ~X~
Ey~r~
~OM~
<?HC COM!j
~MCM~frfMfcw!c~cf,'~o~yo~ntM~~M~trcM~c~ tel
<~ ~CM~ ~0~~?C~ O~C'~M~C?.En OKW~W~~Mrc?,(~' fo~ ~OMMC
roMff ma C~M~~ ~MfC
~?c~ ~r' c~~cr~ ~'<<~Mt ~~f ~M~M! )
/OM <<~cM~~cMf, /M ~~y ~c ~Mf~ les ~M-
~fc~c~ ~MOM~c~. Dcc~~o~oMf~f ~oMy~ Lc~~M~r~M~ ~row~~j? Z.~M-
~m~L~A~f~'M~A~ P~A~r~otx,
j6~M~ ~DM~crf,
G~&tWMf
C~fM~r.
~j[~ R. de Br~~r~ C~p~. Ro~rf~O/M~
R~Mo/B~w. R.~L~c.f~M~~Bo/c.G.F~r.~M~F~~r. ~rf~M~
~~î~C:f~Ky~A~~o~M~G.~P~w~E/cr~M~Mc~A~r~oM~f.
VIII. Ce Comte mourut le 4. des NonesdeMaydel'anneen~ï.ainfiqu'a.
obicrue GuiUaume de Pmiaurcns. Ce qui fe raporce au date de fon teftament,
quieft:deran.[2.~i.dumoisdeMayreriecinquiefiTïc,apres lare~cdc PentecoUc)
par lequel il initituc heritier ~bn très cher &: âme 61s Roger de Foix, Vicomte de
Ca~elbon, ~ic plu~eurs légats aux Eglifes, choihtfafepultureaumonatiere Sain-
te Marie de B olbonnc. Lègue afa fille Efclarmonde iepc cens cinquante marcs d'ar-
gent qu'il lui auoit promis par fes pactes de mariage A fon autre fille Cécile, tren-
te mil fols Melgorois, payables lors duelle fera en aagc d'eftre mariée. A fa femme
s ff lij
Ermen~arde les quarantemil fols Melgorois de fa dot & augment. D'où l'on peut
recueillir que la fille de la Comtefre Ermefende dont elle fait mention cn fon nHa-
mentfanslanommer, eitoitSclarmondc; quifut mariée parfonpcredesl'an
Bernard, auec Ermengar-
ï2.
Pour Cecileelle eltoit fille des fecondes nopces de Roger
Bernard mourut fubitcmrnr,
de.BernardComte de Comenge beau-frere de Roger
cirant à tableau lieu de Lantar en cette annéen ~.t.le iour de la relie S.Andre~qui cft
le dernier de Nouembre, au rapport de Guillaume de Puilaurens.

ï. E Chartario Pal. fra:hocexccpto quod omnia prxdi~a à nobis &:


II. Ex eodem chart. Nouerint vniuerfi, quod (uccefïbr)bus no~rfs tencatis vos & vcfhi fucceifo-
nos Raimundus Dei gratia ComesTolofx,& Mar- res, ficuc vos vc~ri antecenbt es, pro nobis & no-
chio PtoumeixgrMts&exvokmrateno~rainfpe- Arispr.EdccefïoMbcs,ter)uerun[,habuetunt& po(-
ûts multis &: magnis fermcitsàvobis RogenoBet fedetunr. Infra: Recognotomns quod vos nobis
nard) Cornue Fuxt, & VE&ns antcccdortbus,nobis 'fecifti! homasium & pra'ftmilts intupct fidelitatis
acnoftrisprxdeccUbribus olim impenfis, delibera- nuamentum,ficuc vettri anteceftbresnottns prx-
to confiItoBironutt) noftrorum reddimus, refti- dcce(!onbus (nnt facere confueu.Kat.O&.Anno
tuimus & damus tnrct' viuos vobisiam di<3:o R. B. Domini mp.
C~mmFux. & ~e(tcis (ucce(Ïor)bustnperperuurn, III. G.dePodiot.c.
Can:rnmS~ua[duntcumiunbus&:pcrt)nentiisfu)S, IV E Chart. Palenfi.
& totam aham tercam vettram quam nos occup~- V. Surira 1. Annal. c. 76. & L c.
neramus&detinebamustn ComttatnFuxi, &:atibi VÎ.VI!. E Ch.trt.Paten6.
inEpifcopatHToiofano, ty~«<F<!)'r<:Mt, vccam V ï 11. G. de PodtoL c. 44. E Chanario Paien-
iiabeatis,re[ieaus&pontdea.tis vos &veftrifuccct~ fi: Ego Rogerius Bein.ndt Dei grana Comcs Fu-
Ibres:f)cu[ ve~rampropriam, quemadmodum vos xenfis, Inftituo tDiht heredem Ca~nimum & dile-
&:antece(rorcsveit[tCom)tesFuxian[e occupatio- <3:um filrum meum Rogenum de Fuxo Vicecorni-
nem decetmonem di&t caRn, Se d)<3:ai: terrs, me. temC.tftnboni.G. dePodtoi.c.4~.
Hus&plentushaburflts,tenmftis& poflcdi(bs. In-

CHAPITRE X 3(1 U.
Sommaire.
~c~r~~ ~yS~ C<?~~ ~c~. Z.
jR. C. TWo/2
~f~ ~o/<"o~J~o~~
France.
~M~<: le Roi e~
Le Roi ~~r~f le C. de jFo~ ligue e~ auec lui. 7/7.
Declaration f~~OT~' par le C. ~7"O~~MC.~T"0/C/~j auec
/<rr~
~/?~M~~r ~o~ cy /Z~/y/ 7 Le C. ~rc/0/ë
/~c'~r~ ~M~r Z<o~< ~o~ ~r~r~/<% /<% ~OM/'o/?-
~o~ Z~~c'.
ne. jR~~r~o~<af~o~. j~~77?~o~p~<
la Co~rc~/7~. Le C. de T"o/o/~y~û/~
des /~?v.f&6'~r~<?/7/h~y'<~la terre du bas .F<<<?/?o~~~~<~
Z)~o~
~?
?M~~ c~
j~
c~~c
~o~&o/~o~
Co/2/~My C. Raimond ~0~-
Z~fr~ /o<w~ r~~ ~c~r ff~ ~y~
des <r~.
E Comte Roger fuccedant à fon pere, tomba en vn temps qui lui
fournit Foccauondercftablirîamaifbn,& d'y remetre quelques
pieces, que la guerre contre le Roi de France en auoic démembrées.
Car il fe rencontra,quele Roi d'Angleterre &: le Comte dela Mar-
che enrrepnndrent la guerre contreIeRoi Louïs, & attirèrent:
leurpartile Cornée deTcloIe~ qui lupporroicauecbeaucoup de mécontentement',
lesrcrranchcmens des païs entiers, que la paix de Paris luiauoic~ics. Ce Comte
Raimond loi~nit a ta ligue Roger Côte de Foix qui fut l'vn des premiers à le porter
a cece guerre, & à luiprometre moyenne!: fermcnc Se auec letres feellées de fon feau,
tout fon(ecoursconne!eRot,pendant ces mouuemens~comme eIcMGuiHaume
de Puilaurens; Bernard Comte de Comenge, Bernard Comicd'ArmagnacJordain
del'ine,AtonVicomte de Lomaignc,ôe plufieurs autres Seigneurs cmbraucrenc
aum le partidu Comte dcTolofe.
11. De force que le Roi prit le foin d'a~oiblir cette puiuance, en ladcfuniuant:
&: pour cet ciret il pratiqua le Comte Roger, lui rcpreientanc qu'il eâoic fon hom-
me ligepour les terres du païs de Carcanes~dontilluiauoitpretterhomap'e,ëcfcr-
ment de ndcliré après le décès de fbn pere Roger Bernard, au mois deluilict 12.1.~
par[ani qu'il citoit obligé par deuoir.ôe par honneur de ne rauner point fa foi, a la-
quelle le crai6ré qu'il auoic fait depuis auec le Comte de Tolofe ne pouuoit pre-
iudicicr. Ces raiibns furent animées de la promené que leRoi lui ne, de luircndrc
la ville de Sauerdu n, & de le deicharger ics lucceucurs de Fhomage qu'ils aucicnc
accoutume de raircaux Comtes dcTolo~c.
IL!. Ce rraid-e dtanc arreUe, le Comte Roger dena le Comte Raimond~qui
cHoit pour lors occupé au (iege de la Pêne en A génois, ainii qu'a remarqué Guillau-
medePuilaurens. Leslecresdcdé6 ont cft:é conleruéesdans leTrcfbrdePau~ qui
'mcrircnc d'être inférées en ce lieu tournées du Latin en François. /V/
Tr~- ~o~~ /M~M~ /C ~MM<r /OH~Mr ~{ i~CC Dieu Co?Mff
A/o~
T' Ay~~M~ ~Pro-
jR.o~r~r w~p p'r~~ Comte de ~ow j~co~fe' de C<~f~o~.
~y

~~M~, D~c
/fc~o~<MfCf~
~~f, ~r' fr~M~~McrCM foMf~Mrfo~f~~ffM~f~ ~Mf, (~'
cot?~~r' c~ !?~MfMff fM~~ff <OM fX~r~fM~, ~r' ûcnc
f~M. ~o~~cr~oM~fc/~M~f~o~rc~cowMMf~o~~ne
~MM-

~&C~~MfMf<'M~r~MO~fPP~~?/MC~KO~ ~Offr Bernard Co~fC fo!X,


/fro~<ï~~r~ Roi~f, ~r L~
/<tPdtX~C~O~M~P~fM~K~P!7MCMrR.O:~F~MCC, ~MM<:K~<7KC f0~fyo~M ~C/M:
~Mr~ YMc~Mo'yf. Ef CM/tM ~o~ doMM~.?co~
no~~fF~,~M' ff~c~~ (~7* ~ero~
co~Mf~~f, MOM~ co~MC!oM-
/~f~o~~MMr(y/o~~y/c'~ ~~nc~Mc~'coM~KfMM-?,~!f/M&~c~Mf(?M fff en-
~ro~C~rf~oMMCt70/OM~~oMr~<~'ro~n'
~~7-

ùOMr~o~~&~r. En OKrrc~o~ o'oyoM~ ~c


rc/o~
~o~ ~'OM~ ~E~
row~~o~f~~HO~' f~cMMHOH ~o~r~o~~ ~r r~M
~fo/cH~cr~CKf~~K?h/~o~o!f'Po~~f o~c
roMt~~c~_o~
<~r f~rj'
~fM~ ~& /~Mcryf co~frf Roi, ~~M~ le ou fE-
~/f. Et 'A~O~~Me~C!fPO:Mf/f~/C/7f/O~MO~C~M:7'Y~W~MOM~
r~~fM~MOM~f~fM~oMy~M~M~fM~MO~ry~~ ~x
~dn'CM~M~, ~r ~fc~c~r~ ~K~~ ff~cy ? ~r' ?:c~Hf~<oMy~oMyjy aués ~~o~~ depuis fc~
~cc
/'M~?OM~~f~J'C~MX,<7MC~~O!MO~ auoit ~OMM~ CM terre de C~rC~ C~forc~C
~O~M'C~CM~CM/n~~M~FM~~X; ~~MCC~C/~MKXMOM. en !TCC~
t'fK/~ ~~ffr~<7~CMo~rFt'<?r~o~t'er~c'foMr'~cM,~rco~r~o~rcFMcr~. C'F~coKr~KM~f-
~M~M que ~~C!o'M~y-jR.O~~ F~~r~M~/MO~ ~MO~tT?~ ~O~M~f<?, ~'r~~Mf~ ~K('('
~~COM/FM~~M~WMMO~~ ~CW~M~~fM-~t~ MOM~M~fCM~
fMr/OM de c/~M~x rcH~ rcM~ ~r/u~ ~M~ Mo%?~/ffo~ff~~Mjr
~H~ /~M.' ~f- MOMY
t/f~pCM ~MM~ r~/OM~~fMf ~TMM ~'H~fy ~r~ f"~
~j ~o~&rc/7c~Mcrfr~M/~rct'~rfoM~~?K(n'M~ ~~MHC, HO~Mo~
t'MKMt'f., <7M nous ~t ~o~~ ~coM~ contre ~o~, ~:H~ ~MC~M (y que M~ ~f~~?MM~ c~f-
M!r ~MM~ ~M!r~t~T<t~ CO~M~~M~/M~M~COM~ ~f~r/'M~~ <y/~M~~C'0~-
~r~~ww~ ~'M/7cr~fM~ff'Mof<?~f~e~ /-t~MWM: TVo~~M~ûM!'s
~OM~OH~ C~ ~M~
f~r /cy&~M~<t ~o~
Mt'WM~rRo! r~ ~M-M~~
~MC MfW K~ ~rMC~f~c/f~~f, ~M
rci~ fo~w~ Mo~~o~t-ro~
~ccM~
~~M~~MOK~/o~~MCMCcf~~o~CMf~rcwMf~ C~' homage. Ef~~
(~

~rff'~f~c~fpotMfM~fM~wy?~ ~~OM~~o/wy ~ff~'


Sii iiij
<MOM~r~KM~. C'MC!MC~VOM~M~OM~fMO~Kf~0~ ~C~MM ~Mf~Kf~CKf cM-
~ow~ en ~~rrc que Kc~ ~o~~rcHY d-~r~ pour Roi, ou poar /'E~
/f
DoMMf~~w~~f~2VoMM~'0~o~ï2. Au basdecesletrcsett infcre
M<

le ccrtincat des Abbés Maurin de Pamies, Guillaume de Foix, Pierre de Le~t, de


Maigre Arnaud de Campranhan Sacrift.ain de Pamies, Se Frere Raimond Gardien
des rreres Mineurs de Pamies, qui aitettent que le Comte a raitexpcdier parleur
auis, &: enuoyé tes letres au Comte de Toloie, dont ils rendront tefmoignagepardc-
uant le Roi de France, &:rEgliie.
IV. LeComcedeTololequiauoicenuoyel'Euciquedcla ville, pour négocier
la paix aucc le Roi, la prcna plus qu'il ne faiibK auparauant, lors qu'il eue reccu le dé-
tiduComtedeFoix..LlleLUt conclue fur la fin de Nouembre auccle Comte & les
Commiuaires~ Se connrmeepar le Roi au mois de lanuier, vers la fin de cette année
1142..
a.LonacenGaftmois~oùleComtedeTolo~s'cfloitrendu. Le Comiede
Foixvincauniala Cour de France, ouilcraicta ta paixauedeCom te de ToloU;: la-
quelle le Roi aucorua, arnaque Roger aneure en fes letres ad reuecs au Viguierde
Tolofe. Mais cerutauecvnpreiudtcenotable des droiets du ComtedeToloie. Car
au meLmc mois de lanuier le Roi cfcant à Montargis, Roger Comte de Foix rccon-
noifiteniràrbi&: homageduRoi~&dela Couronne, toutes les terres qu'il iouloic
ccnirdu Comte dcToloic~Surquoifurencexpedi.eeslesletrcsdela teneuriuiuantc
tournées de Latin en FrancotS.JLo~~r~D~Rot~F~Kft fc~ c~:x «~
OM~ ces Lffr~ &~rM~M~~f, ~~Mf. ~Vo~ ~<~M~ ~MC!y ~~f M< Ro-
~rCoMf~Fc~MO~f~~f~co~rffoy~ ~c~ c~ ~?M)M~, ~<~f~fnf ~Myf
MO~nf Cf dont il f~0!f
~fc~WC MO~rf Cc~M, ~T~~ ~WMM~ Cû~ff Tu/~
au MM M
MMf
de CfffC ~r~C~gM~rc M!fKC CMtr<' MO~ ~f Co~. te ~f"Tc~. Et ~MCM~
~ff0~ au
~C/MfCo/X'fC~Fo!X<?KC ?M~ ne le )HCfTOKyfO!Hf,Kt ~CnH~ en ~/MW~F~ ce Raimond
Cc~ff T'O/O/f./MU~ ~~C ~F~ ~M/~MfC~KMf ~tY/MC Co~ff ro~X j ~r
~~f!f~.
CoW~f~M/S/~fCoM~6!.)C,Mt!/f~ ~fnMf~MfMMr~OMf ~fff~f en /'AûM<~f de Raimond
CûWff~'ro~/c~MOH~MO~cfcM~c~ ~~f~. ~Vo~ ~~o~ o~~yf au
?Mf/C CowfP Foix, <7t<f lui ~fnf!~ f~MnCMf ces C~O/fJ ~ff~ff~!ff j fK ~C/C ~~C~f~
M AM~C /C Co~ff ~f Foix ffMO~ ~K Co~ff 'ro~. L C TKC~MC Cc~ff Foix MO~ a M7'C
<'<M~~ < MO~
~nf~/K~ ~C~O/~M~FM<ÏMf!/C~ MOM ~r~tr~
~f~fKf, nos ~C-
~'f~t-~ contre tous ~C?MWf~ ~'WWM ~~fM«fHf ~M?T ou ~OMny. DOHM!° AfoMM~M /M
~M MMt~ ~M«~
J 2,
V. De {brcequecencannecapportavngrand changement en la maison de Foix,
dautanc qu'au lieu d'cfcrc tous l'homage du Com te de Toloic, elle releua vue partie
defonComce immédiatement de!aCouronne,a l'exemple des autres grands ncrs
du Royaume: Se outre la dignité nouuellequilarendoitccnhderabic, ellearlerm'c
laponeutondes terres du pais bas de Foix, depuis le Pas de la Barre. Car c'eHoita.
ration de ces terres que les Comtes de Foix preitoient leurhomage aux Comtes de
Tolojfe, ainfi que t'ai faitvoir au chap. 1 x. De (brie que le Comte Roger efiant re-
ceu par le Roi Louisal'bornagedcs terres qui releuoient auparauant duComtede
Tolofe.onncpcutdonner aucun autre (ens a. ces paroles,unon qu'il en: obligea
l'homage des terres qui font au denbus du Pas de la Barre.
V I.La perte de cet homage &: d'vn Vanal fi confiderable orrença en telle Ibrte le
Comte deTo!oie,que pour efbranicr les droi~ts du Côte de Foix.,il nirsbriquer vne
Uuffeletre de reconnoilÏancc, par laquelle il raifbtcauouerà Roger Com te de Foix,
que fon pcrc Roger Bernard auoit receu en commande, ou dcpott du Comte de
Tolo(eibnScigneur,Iaterreaût(eenl'EuetchédeTo)o~c,depuis IcPas de la Barre
en bas, ôc qu'il reconnoiubtt de la tenir à mefme condition, &: prometott auccier-
ment de la rendre au Comte lors qu'il en feroit requis. Dequoi il voulut fe preualoir,
fommanc Roger de lui rendre cette terre, paraéte de l'an n~ qui eft dans le Tre-
for des Chartes deFrance.Guillaul~edePuilaurensdeferantalateneur de ces leircy
fuppofées cfcric,que Roger ne cette déclaration eftant à Luncl;ouil'cftoit venu apres
le décès de ton père en compagnie de l'Abbé Maurin,& qu'il obtint de cet Abbé la
continuation des anciens parcages par l'entremife de Raimond Comte de Tolofe;
qui refufa d'accepterce parcage, encoreque l'Abbé le lui oirric, &: efcriuit en France
pourcefujcten fàueur du Comte de Foix.
VII. Mais la fauneté de ces letres,qui changent la propriété en depoH~eft auerée
aumoyendeIadeclarationdcFrcre Guillaume de Briua de l'Ordre des Freres Mi-
neurs,qui eftoit Confeffeur ordinaire du Comte Raimond,parla pcrmifnon du Pa,.
pe Innocent 1 V.odroyec aux prières du Comte; auec pouuoir à ce Religieux ac-
compagnéd'vnautre Frere,de refider en fa Cour, d'vfer de fouliers, & d'allerà
cheualpourmarcheràfafuite. Ce Confeffeur certifie apres ferment, pour la def-
charge de fa confcience, pardeuant G.Archeuefquc deNarbonne,& G. Euefque de
Carcaffon ne, que fur la fin de l'année ï2.8. eftant reuenu d'Efpagne, ou il eftoit allé
pour les attaires du Comte, il lui declaraen fa confenion, qu'il fit au lieu de S. Sulpi-
cc, la veille de Pafqucs voulant communier le lendemaîn, que fa confcience lui lai-
foit reproche, de la f~unece de certaines lecres feellées du feau de Roger Comte de
roixendareaLunel;ParlefquclIesce Comte reconnojuoit de tenirencommande
du Comte deTolofe, toute la terre qui eftoic depuisla Barre de Foix,iufqu'àTolofe.
C'ëti: pourquoi il vouloit,queces letres ruuenc rompuës. Enfin lors qu'il rut attainc
delamaladiedontildeceda.com~nancfes pechés, ildemandaà ce Conreneur s'il
auoit recouuert ces letres, Sepourcequilnes'eftoicpasacquitéde fa commimon,il
le pria d'aller vers Sicard Aleman pour les retirer lequel cirant arriué à la chambre du
Comte,letrouua endormi. Apres queleComterucéueilIé.ilnecrouua pas bon que
l'on baillaflà Sicardla peine dereuenir. Mais il communiqua au Confeneur.vnfi-
gne fceret qu'ilauoitauec Sicard, fur lequel il rendroit incontinentles letres. Et ne
iurerleConrencurfurlefermentauquelil luieftoic oblige,delcs brufler tout aufli
toft, qu'illes auroicrecouuerces. CependantleComic mourut. Se Sicard réfuta de
rendre les lerres, quoi que le Conrefleur les y demandaft auec leUgnal, premiere-
mentenfecrei,fecondemenc deuanc l'Euefque dcTolofc,croi(iefmcmencdansie
chafteau Narbonois das vnechambre,en prefence de l'Euefque deTolofe, qui vou-
lut auoir des letres teftimoniales de ce dcnus. Cette déclaration fur faite à Limous le
fccond des Calendes de Septembre n.~o. Ce Guillaume de Briua efile cinquiefme
tefmom du Codicillede ce Comte Raimond, chés le fieur Catel & fans doute c'cft
le mefn-ic aucc ce fameux Hermite Guillaume de Albaronco, que G. de Puilaurens
affeurc auoir confeffé le Comte en fa dernieremaladie; la dinerenceefiantfeulemenct
cnceauecétauteur exprimelenomdelafamilledu Religieux, au lieu que le Con-
teneur prend fon nom de la ville de Briue en Limofin, d'où il ettoit natif:
VIII. Outre l'atteflation du ConfefÏeur,ily a vn moyen peremptoire pour
conuaincre de raunete ces pretenduës letres de depoft, par l'exhibition des letres
d'homage de cette terre,que le Comte Raimond ne expédier à Lunel en raueurdn
Comte de Foix.quifbntdelà teneur fuiuante tournées en François: ~Mf?MM!r~M~
que nous
~MCM~ Comte de Tolofe Marquis de Prouence RcroM~o~w que ~o~ ~f~cf
Comte de Foix nous aués rendu ~O~f~ & ~f~eHf ~~f/~f~MM~' ~~X MO~fM, COM-
~f~O~~Mff~V~f~MfMf~fCMW~ nous
cette terre, que MOM~dMOM~
T~/C~M~MO~~OM~M~~
occupée dans le Comté de Foix
R.o~~Bf~
~M~ /C
K~P~OKr~~OM
r~MC~
C'f~o~MM MOM~OM ~~o~
~MM ~7* confirmons toute ladite terre, ~'J~CCM~fMf C~MHde Sauerdun auec toutes f~~)~fC'
~J munitions, Seigneuries, Barons, C~CM~ & ~0~ quelconques, ~7' toute l'autre ter-
fC<?MC'~CMy~~€ F~~ cinquie fme <~fM~f fan de
rZMMrM~MonMtUf~~X CCM~ quarante-vn..
Y.G.dePodtoLc.4;. Rog.B.Patrtve<tro,vosfe<:tihsnobishomagiumSe
t H. G.dePod'oi.c. è Chartu!. Palenfi. iuraAisËdetitatemnobis&noRnsncut paterve~et
JV. Catet.t.t.~C.7o/<~e.7. &antecciÏbresve<trinobtsCcnoflris prxdecefibri-
V I.
G. de Podiotaur.c. bus feccrunt. Idque nos vobis concedimus & con-
V 11. è Chact. P.ttenG:Catet Li.~M Cem~~ 7o- firmamustotam prxdiûam lertâ, & fpecialitcr Ca-
~,c. 7. Rturn Saucrduni cum omnibus fotc!'s munitioni-
VIH. Chartario Palenfi Notum fit cun&)S
è bus,domananomsBaronibus mdftit us & luribus,&
quodnoïR.Comes To!.MMchio Proutncia: proti- tOMmahamcerramve~ramquam habetis & tcne-
tcmuc vobts Rogerio Comni Fux. quod proilla ter- nsin dtûo Epifcopatu vtquc ad Barram,6ec..A&)im
ta quam nos occupatam tenulmusin Comitatu Fuxi eUhcc Kal. IuLAnno (ncarn.
&ahbnnEptfcopa[uToto(ano Steam teddtdimus

CHAPITRE XXIV.
Sommaire.

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T'r~~c Roger ~~c
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comme les j~?o~Mj
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Foix 0~fr~. Leur ~yy~~y~o~?f

V commencement de l'année 12. le Comte de Tolofe fit ~vîi


(7~
voyageversRome, &obhncduPapelarc(HmnonduComcede
VcnciÏin qui eftoit vne portion des terres de Prouencc a~It~es
delà le Rhojfne, en la terre de l'E~npire~ que ce Comte au oit ce-
déesa.l'Eg!iie par lctrai<3:e de Paris. Pendant fon abfence, 6cpeuc-
CHTeparfbn commandement (ecrctj ily eut diucrs mouuemens entre fes Omciers,
&. le ComccdeFoix, lequel nepouuantibu~rirlesdomages
que faifoient en ie&ter-
res certains Gentils-hommes mucinés, fut obligéde prendre les armes, qui furent
mifes bas par l'ordonnance du Roi, qui députa fcs Commuîaircs pour pacinetles
diSerents,&donner de la tatisracHonauComcede Foix. Ce détordre s'augmen-
ta, à caufe que le Viguier de Tolofe pretendoit, quclc faulconduitqu'il auoit don-
Jie à Roger de Comenge pour venir deuerslui,auoiteftéviole par le Comte de Foix,
quirauoicpourulim iuiqu'auchafccaudeRieux,aparcenanc au Comtede Tolofe.
Mais le Comtede Foix ~e defcndfbrt-bicn,diianc que Roger cttoicenne.midu Roi,
& !e fien, & auoic abu~e du faufconduit, ayant défait fur ion chemin Loup de Foix
qui venott auec quelques croupes deuers le Comte.
11. Mais il vaut mieux repreienter les propres termes de fa refponfe tournés en
François Ro~r~r/~f~D/cMCo~~Fotx, Vicomtede C~H, ~Vf~/c~M-
f/M~
me ~crc~r~~ Prcw~~c Viguier ~To/o~. Salut. ~tf~M~ ~Mp R~r~ Cc~p~
~Mf~~M ~~M~rRo!~ ~~Mfc ) cf~M~~ffM~~M~CM~r~ ~d~cr<:f'&/M/?~tf y~~M
e~~r~fM~ terre ~A~f/M~ In terra Marefcallidc Mirapiice, ~rf~~
terre ~p'M~~r~raidics ennemis declarés ~M~rRo!, <~rlesy a ~M~f~~ ~y que
nous & ~p'~MrCoMrf~T'o~/c~o~r~c~co
rugare,~ ennemis ~P'M~rRc~~MoM~~o~N~?'~rnc~r~r'j~r/Mp~f; ~'<7Mc~
/M ~P~
fme Roger depuis peu à voleur a depredé en plufieurs ~CMy no~tï terre
coHfrf/c/r~~P~x~ ~yd~f~f~y~M~orf~
me
Mf~f~'Mf
Tolofe, comme nous cro~'oMy~f~f~Mf; Ef~MC MO~ow~M~~
Comte de
W~F .R.O'W~ ~CM~/7~! ~~M~~Ro! F~M~ j
~M'~Mf~ auerti C'$T rf~~ ~.tr le-
tres Mrf, ni lui ni fon pere n'ontpointvoulu ~fr droit; à MM/C de cette contumacenous auons
eu ~c~Mp~fM~r~o~r/'M~~Mor~f~~o~fc~nous ~~f~f~ 0*
~P'r ~M; Nous MO~~MMOM~f~M~Mf,('OW~CMt'f<O~~f~ ~t?~
~f~~f c~
~uM~o~oM~~jtub ducatu vetiro~K~
~u~c-~c~:MLc'~Mo~~fr~-c'ro~ffp~nous, ~W~r~?~
de G'c~MC~, (~' rM~J auec menaces les /~w~~ c~M /Mrc~~f~Z, c~,
c~
/fy co~-
pagnons frw~? Eta pris (~" ~o~f~rc Secretatre, lui ~Mf les mains,
retenant fon P~~O~, C~r
Jc~MX~M~MCoMfc~T~o/o~M~c~'c~M~
E~~f.
qu'il M~f en &OH '~M nommé des le C~~M~
dans
c~cor~M autre che-
ual de Raimon deLordat; EfMO~M~OM:CMC~~fM~WMM~P~~MCCpOMr~~Fr
Loup, compagnons, ~r/! R~r H'c~e'rcf~Mfc~~MM~ Rieux, il
/f0~f'fMf~MO~M~~MCC'rc~f~CM.C'C/CM~MO~ attendu ~~i~OMM~tf~f~/M~/O~r
le fccours ~Mc ~oMf~CMf ~oMor~, ~o~ Mf ~K~MMf
c~o/c <?M'?/ pour r~M f~n'r
de ~c~r~ ~~M~ E~~oMy~M/oMy dire le en
vous M~Mf~~fM aucune façon
O~V~'
~<o~
M~~ ~'M nos ennemis <~ ceux du ~P~MMrRû~M~ ~OM~ nous )TM~rC & Ro~C?- <y
CO~Û/tr~j ~MCf <W:~ O~f~Ï~yf~O~ ~Mf~MfM!'To~~ ~O~tT~~C~CCM~ fMMf~/C
.S'~MfwR<M MOMjr ,ûM~ que les mx~f!- (~T ~y ~Cf~Mf~MC ~C~~fMf.
III. Ily a ensuite dans cc manifcttediuersiujecsdeplainte,desquels le Comte (e
iu~ine pour n'auoir fait que repouueriescourfes des iuj ces du Comte de Tolofe,aui
violoiencpar ccmoycn la paix, laquelle auoit eRé arredée cnn'e!cs deux Comtes, en
prefencedu Roi de France, qui l'auoitautorifee~ auoit defendu refped:iuemenra.
leurs ~ens, de neraireaucundoma~edansicsierres de leurs maigres. Sur lann reC-
pondanta.cequelcVis.uicrauoitauance~queleComtetrauailloità femerde la di-
umon enfrele Roi &: le Comte deTolofe, il dit quecelui qui a porte le Viguierà ce
mcnfbnge cd fcmblabic au traiftre ludas; &; que s'il euH: voulu fe ioindre au Comte
de Tolote, lors qu'il faifoit la guerre au Roi, ce Comte ne icroit pas maintenant en
}abonnesracedefa Manette. Deforte qu'il doit remercier le Comte de Foix de ce
qu'iircfufadel'amitcren vuefi grande &: domagcablerblie.Cesparoi es ~ont'vn peu
aigres, & reprochenc au Comte deToloLc ia rbiblenc, Se inunuent la rbrce de ce-
lui de Foix. Il conclucen dilantque touscesdomagesayanscâcraicsdcpuislapaix
ordonnée par le Roi, le Viguier, puis qu'il ie dit Lieutenant du Comte d~Tolofe,
cÛ: obligé de les faire réparer, comme il l'en requiert, ou bien d'en demeurcrau luge-
la Cour du Roi, de {onSenefchal Car amcicujcuL, Hn.endu que coûtes
ment de ou
ces choies feront en haincdecequcleComtede Foix
s'eft letté du parti duRbi.'fa
Majcujeieraobligée fuiuant fon icrmcnc, devenger ces iniurcs comme bières à Ib~
mefme. Cette refponfe eft en date à Pamiesdel'huidicimcdcs Calendes d'Aoutt
~43-
1 V. Le Comte Roger renouuella fes plaintes, & iafisnc à celles du Viguier, par
vn fecond acte qu'il luiadrena en dateà Foix le huictiefmc des Ides d'Aouft, lui re-
prelcntant, qu'il s'cftonne quelesVanaux du ComtedeTolotc,i~auoir Pierredc
Villamur,Arnaud fon frere, & Simon ibnnis, S.de Montaut, & les fils de S. de Mi-
ramont,& Auger de Caumont auec leurs complices,violans la paix iuréc par le Roi
de France & le Comte deTolofe, faifoient des coudes, & des pillcries, bruflemens,
&:emprnbnnemens,dans la terre du Comte de Foix &:auoicnt leur retraictedans
les chaiteaux du Comte deTolofe.ëe y vendoienfpubliquemcntlebutin, fans que
le Viguiers'oppofaft, ni chan:iaftlcur malice~ &: pananc futuant l'autontedu droi6r,
il n'eftoic poinc hors de foupcond'vnetocietecachcc, puis qu'il n'empcfchoît; point
vnforfait manifette; dautantplus qu'ilapartenoit au deuoird'vn Prince de repur-
ger fon pa'is de mauuaifes gens. Il reproche au Viguierauecquelfronc peut-il le
rendre coulpable de ces deibrdres, attendu qu'il n'a point fait aucun domage en la
terre du ComfedeTolofe,&:queibndeneinn'aen:écnlapri(edes armes, que re-
pouffer l'iniure qui lui eu:raite. pourfuiure fes ennemis ouuerts, que le Viguier
maintcnoit &: fauorifoit.Au reile quele Viguier parle contre fa confcicncc~lors qu'il
dit que le Comte de Foix cherche des occanons de noife, puis que fes plaintes font
notoires a vn chafcun,auni bien que la violence de fes ennemis. Quancau chafteau
de Cafèls que le Viguier pretendoitettre dépendant dela iunidiction du Comte de
Tolofe, il refpond, que la iuperiorice de ce chafteau ap~rtient de tout temps au
Comte de Poix, & allegue pour vnepreuuecuidentc, queRogerdeComenge y
auoit fait ci-deuant pluneurs domages & ptlleries ce qu'il n'eufi pas ofé entrepren-
dre~ ce chameau eun.dëpendudelaiurnclictiori du Comte de Tolofe. Quant.a.ce
que le Viguier difoit, que Roger de Comenge eftoit: venu fous l'autorité de fon
iaufconduit, Sequ'àibn arriuéei! auoic mis en fuite Loup Oncle du Comte de Poix,
&:l'auoitrcnrermcauccicscompagnons dans le chafleau de Goicncbs~ôcauoicpris
le Secretairedu Comte. Il refpond~ que le Viguier deuroit rougir de honte de cène
action, attendu que Roger de Comenge eftoit vninfracteur de la paix, ennemi du
Roide France, ëelencn; EtpartantqucleViguierauoittoitdcieplaindrc,de ce
que le Comte de Foix auoit chane Roger &: de redemander ce qu'il auoit perdu en
ceice courte dautanc plus que le Comte de Tolofe n'auoitpoint de lurifdicHon fur
le Comte de Foix. Pour le regard deschafteaux de Caitcnach ôcdcManabrac, il
iouitienc qu'ils luiaparcicnnenc& non au Comte dcTo!o(e, tant pour les auoir ga-
gnés en bonne guerre, que pour eftre du fief, qu'il tientdu Roi de France. Quant
aux domagcs qui ont eftëfaics a. Pierre de Durban, il defauouequ'ils ayent efté faits
auec fon confeil., ni mandement; mais que ce détordre eit arriué i caufe de rancien-
nc guerre qui eft entre Loup de Foix,, Se Durban; Et que fi le fils de Loup a vengé
les iniures que fon pcrc auoic rcceu de Durban, iln'a rien faitcontrela raifbn,6e que
le Comte ne peut eftre reproché de (burrrir ces malefices puis que le Viguier (bufire
ceux qui cndomagenc la terre du Comte. Q~nt au domage fait aux terres de B.
Amel de Pailers, elles n'ontiamais apartenu aux nersdu Comte dcTolofe~Neanc-
moins le Comte de Foixyaporteradurcmede, non pas furla complaintedu Vi<
guier,mais fuiuantfon deuoir, à caufe
que c'en: fon vanal. Pour le m onafi-ere de Le-

Ic.nce~
zatattendu qu'ilauoic ef!:ë baiti par les predeccncurs du Comte, & que le patrona-
ge lui en aparcient, aufli bien,que la Seigneurie de la ville,il nefaut point &'en:onner
s'il pourfuit par tout, ceux qui ont endomagé monaifere, &:brunële moulin
decettcE.glue, commecn:ansexcommuniësdcplain ce
droiM.pour raifbndeccma-
lencc,mtrac~eurs de lapaix, Se violateurs~desEglifes.'S'ilenvfbicamrcmenc, il en-
courrbic la peine de pariure,8c orrenfccoit griefuemcntle Roi de France,qui a pris ce
Monadere fous fa protection fon Senc~hal ayant,mis labanierc duRoienceire
ville de Lezat, afinqueles maltaideurs ne puiuent s'excuferfous.pr€t'ext& d'igno-
rance. Etdautancqucpcrfbnr~e n'cft pasceltemenc innocence qu'il ne puifÏeefrre
iauucmencaccufë,dofrrede faire voir la iufticedc fa caufc pardcuant arbitres,ou
bicnenlamainduSenefchaldeTolofey
<
V. Lanecemtedevengcrtcsiniures & les domagesque le Comtede Foix
rece-
uoit, par les courtes des vanaux du Comte de Tolofc~&!edcfirqu'tlauoic de riecirër
quctqueraiibnconcreceux qui auoienr~ncreprisfurleMonaftërede Lezat,d'oui!
prehoicvnipecicuxprecexccpourlacontinuation de cette guerre, porta le Comte
RogeràdrdTer de puiffantes croupes,aucc)cique!ies il ïerendicjmai~rc des princi-
paux chefs de tes ennemis qu'il Mcpriionniers au milieu d'vu ian~tanc combat.
Cette vid-oire fut Kuuie de la paix, que le Roi Louïs arretia a. Melun, au mois d'O
c~obredecetteanneeti~.&detarefUcutiondelaviHede Sauerdun, delaqueUeIc
Comte dcToloic s'efLoitiaifi pendandaguerre:Le Roi ordonna du confentement
des Procureurs du Comte de Tolofe, &; du Comte de Foix,que le Senetchal de Car-
canbnnc,&: RaimonddeCapendu~C~c/~M/c pouruoiroit aux affcurances que
doiuent donner les prifonniers,que le Comte de Foix retient; àla charge de prendre
aueceuxvncroifiefme,qui.tcrachoifiparrEueiquedeTo!ofeouSicardAleman,de
trois perfonnesque le Roi nomme, fcauoir Loup de Fôix~RaimonddeNiord,&:
IfarndeFaniaus.A condition aum, que les prifonniers payerontau Comte de- Foix
leur rançon en monoyc de Meigueil~ou~deToloie, ainii qu'il fera auifé par les com-
minaircs. Il ordonne auni, quele chadeau de Sauerdun fera rendu au Comtede
Foix par t'Eue~ue deTolofe, auant la deliurance des prifbnniers, aumeune eftat <&:
en la mefme (ainne, qu'edoit le Comte de Foix auant la derniere guerre. Apres cette
reftitution les aneurances feront donnees.Secerait les prifbnniers feront delturcs..
V I. Les aneurancesrcqmfespar Roger Comte de Foix, font contenuës dans fes
letres, dont le Roi fait mention en ion ordonnance,f~auoirqueles prifonniers af-
fcureront de ne porter aucun domage.ni faire guerre au Comte,ni à l'Abbé de Le-
zac,&;a.fbnMonan:erc,nialeursanbciés: fauf aux prifonniers dcpourfuiureleurs
pretentions pour raifbn des ~~e!~ pardeuanc ceux qu'il aparticndra. Le Comte de
Tolofe doit metre en liberté Sicard Hugues Durfort, 6e les autres prifonniers de Fa-
niauSj&: de Laurac, ô~: leur rendre leurs terres. Les prifonniers faitsparle Comte de
Foix doiuent payer rançon & les frais, quiterla rancune &: les domagcs qu'ils ont
fourrert a raifbn de l'emprifonnement,&de cette guerre, 8c fe rcmetrc en l'homage
du Comre de Foix, en l'efiat qu'ils eftoient auant la derniere guerre meuëentrele
Roi, &: le Comte de Tolofe. Pour l'exécution de cette commifnon, Loup de Foix
fut choift par l'Euefaue de Tolofe,&: Sicard Âleman Lieutenant du Comte deTo-
Iote,poureftreAc!iointduSencfchaldeCarcaubnneScdeR.deCapenducommi~-
faires du Roi. ïlsaulgncrcnt les parties au lieu de Sauerdun ou Bertrand frcre du.
Comte de Tolofe députe par Sicard Ateman,fc prefenta auec le Procureur de FEuef-.
que de Tolofe, qui rendirentau Comte de Foix la ville de Sauerdun,enprcfenccdes
comminaires; &:Bertranddefchargealcs Confuls & habitansde cetteviltcdufcr-
de Tolofe.
ment de ndelicé enuers le Comte Le Comte de Foix la receuc~bus l'ho-
magc&: la fidelité du Roi de France, duguel ilauoüa eflre homme lige pour ce cha-
0:eau,&: pour autres qu'il auoit tenu ci-deuant duCôcc deTolofe.Quant auxaUcu-
ranccs,HFutordôneparlesc6minaircsqu'Arnaud de Maracafaba leprincipal d'en-
tr'cuxiureroiccorporelicmenc.qu'ilneportcroitpoint domage au Comte de Foix,
nià l'Abbé de Lezat,nia.fbnMona~cre.nialeursanbcies, & qu'illcurquicoittoute
co!ere,&:rancuneprocedancccanidela guerre dernière,qui auoitc~e entre te Roi
de France & le Comte deTolofe,que de facapture; Et que le mefme Arnaud retour-
neraàl'homa~ëdu Comte de Foix.comeil cftoitauanc la guerre;& s'il a des plaintes
à faire touchant les baftidcs, ou autres chefs qu'il les propofera fans guerre, pourfui-
uancibndroicHaouilapartiendra. Les Comminaires ordonnerent en outre, que fi
Arnaud otrenfbit le Comce,l'Abbé, le Monan:cre~ ou leurs anbciés,&: que dans qua-
rante iours il ne reparau: l'on'cntë~ainn qu'il feroitarbitré par l'Abbé de S.,Antonin de
Pamies,& Loup de Foix,ou l'vn d'eux, Arnaud, ia femme Condors, & leurs cnfans
contententqueleles Comte prene de fon autorité tous les fiefs qu'ils ont dans le Corn-
té de Foix,& retienne iutqu'a ce qu'ils aycnt repare le domage. Outre ce il don-
Hx cautions.qui s'obligent de
rairc obferuer denus, d'y contraindreArnaud,
nera ce
&de payer en leur nom propre. Pour les autres prifonniers, qui font au n ombre de
douze,8encpoucdcntaucunnefcnla terre du Comte, ils s'obligent &: leurs cau-
tions de payer en cas de contrauention certaine fomme de fois Melgorois, qui eft
taxée & limitée pour chafcun a deux mille, douze cens, ou mille fols, fuiuant leurs
faculrés.
VII. Ces Vanaus efcans réduits à leurdeuoirparrautoriteduRoi, il lembloi.c
que le Comtenedeuit receuoir aucune oppofitiô en l'obc'luance qui luiefloit dcuc.
NeantmoinsaumoisdeNouembrci2.S. Pierrede Villamur, Guillauïned'An:na-
ue,~ Guillaume Acho de Villamur, qui escient confeigneurs du chatteaude Sa-
uerdun, auec quelques autres Gentils-hommes, fommés de lui prefter l'homage
qu'ils lui deuoient~refuicrenccn.rouucmcnt dé ce faire, &: maintindrent qu'ils ne
le releuoientpoincdelui. C'eft pourquoivoulant tirer raifon de ces rebelles, il les
fit excommunier,&: tousieursconfederés. De forte que les autres confeigneurs,
la ville de Sauerdun furent extrêmement aiies de s'accommoderauec le Comte;qui
ferendit facile à leur priere. Pour cet effet Dame Honor de B elmont, Loup de Foix,
& Arnaud de Villamur, qui eftoiec maiftres des deux tiers de
ce chameau, promirent
de remetre leurs portions entre les mains du Comte dans certain iour, pour recon-
noiffance de fa fuperiorité; & neantmoins retircrent promené de lui que fi en ce
iour les rebelles {cprefcncoienr.lui remctoient aufli le tiers qui leur apartenoit, il
leur feroit iuftice en la Cour, leur donnant a~eurance de leurs peribnnes. Mais aud
en cas qu'ils ne voulurent bailler caution d'edera droic~ les trois fufdits iurerentfi-
delité,ôe parcage au Comte pour raifon delà portion des rcbclles,qui!uidemcurok
acquife parfelonie, &: enioigmrcnc rVniuer{nc Sauerdun de prcflerau Comte
letermentdcndelitéfurlesSS/E.uangiles~pourraubndecetiers connfquc,ff
~MfonfF~cncM~ CoMM~Mt~yfCMotf~fo~. Moyennant ce craiete, le Com-
tes'obligedefaireleuerfans frais, la fentence d'excommunication qui auoit eftélaC-
cheecontreux,alare(eruede P. de Villamur, Guillaume d'Aflnaue, & Guillaume
Atode Villamur.
VIII. L'acteeA du~cconddesKalendes d'Octobre 12. qui en: vn date fort
remarquable, pour conuaincre d'erreur les Hiftoriens de Foix; qui ont cfcrit, que ce
ComceauoitacompagneleRoiS.Louis,enl'expédition d'Outremer. Car ce bon
Rois'embarqua en l'annéen~.8. ôecependantonaprend des deuxac~esprecedets,
que Roger ettoit dans fon pâis,les annees ~.S. ô~ 49. Au refre ce GuiDaumc de Mana,
que les memies auteurs aueurentauoirettechaHie par le Comte,apres le retour du
voyage, pour les infolences qu'il auoit commifes pendant ion abfence, ne peut efire
autre que Guillaumed'A(inaue;Dou l'on peut recueillir auec combien de negli-
genccils ont cicrit cette hidoire.
E Chanario Pzlenfi.
CHAPITRE XXIV<
Sommaire.
(7~ ~o/?. y/ ~~f~
~o~ ~/?~ o/
Roger auec le Roi r~o~

~o~ Cc'o~ T;/?~


7.
jFo~o~ Diago. Ce <~ ~o- <y ~û~c~
i~ 7/7.(7i~~co~ Co~~
77. du ~M~
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~'o~ C~ T/ Co~r<?
du Co~~ ~~y. 7~.
P~y Co~ ~~r~f~ ~or~. Le Co~r~~y<?-
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7?~/?~/?~

Eu apres le Comte fut accueilli de beaucoup de traucrfcs, qui lui iur-


uindrent du cofté de la Catalogne. Car il eut des anaires à demeuer
auec le Roi d'Aragon, & le Comte de Proucnce fon coufin, tou-
chant certains chafteaux en rannéct~~i:De ~orce qu'il rut oblige de
payer dixmilleibls)pourlesrraisdela guerre, de remctrcencre les mainsdu Roi
d'Aragon, les chaUcauxde Erils ôc de Poix, qui les lui rendit incontinent à titre de
Iief,ainH qu'a efcrit Franciico Diago en fon Hiu:oire des Comtes de Barcelone.
Cette deliurance en nef,ne figniRc pasvne ~tpenonté qui fu~par deuers les Com-
tes de Barcelone fur le chaftcau de Foix,puis Qu'ils ne l'ont iamais prétendue, nique
les Comtes de Foix fuffenc leurs vaffaux aucrement qu'a raifon du Vicomté d'EuoIs
depuis l'muefMiure du Roi Don Pierre; mais elle monitrefeulemencque ce chaffeau
fut pris & rendu comme vn ottagc ou gage de laprome~îc que faifoit le Comte de
Foix.,dcnetrauai!lerplusleComre de Prouence; &:pcuc-en:rela leçon de Diago
en:- elle corrompuë, &: qu'il faut lire les chameaux, d'Erils, & de Son.
11. CeComteeutd'aucresdt~crcnts plus rafcheux dans la Catalogne. Pourics
mieux cniendre,il eit ncccllaire de fe remetredeuanc les yeux.lcs guerres qui auoicnc
efte meuës ci-dcuanf par Raimond Roger Comte de Foix, & Arnaud de Ca~cJbon.
Ayeuls de noitre Comte contre les Comtes d'Vrgcl pour les prétendons qu'ils
auoientfurlepaisd'Vrgel. Ce Comte après auohdtepoïÏedëpar laComtejfîe Au-
rcmbiax~reuintpar ion decestansenfans, au plus proche, qui étroit Ponce Vicomte
de Cabrera lequel en reccutl'inucdituredu Roi Don Iaymc,l'an j2.~6. moyennant
le démembrementqu'il Ibuih~rd'vnepartic du Comté,& particulièrementdelà vil-
k de Balagucr,dclorce que Poncer le Roi prindreni les niresde Comtes d'Vrgcl
chatcunen ta partie. Ce Poncclaina deux en~ansArmcngol,quideccdabien tor~
hns I~nce, &: D. Rodngo,autrcmcnc Don Aluaro Comte d'Vrgd, &: vn fien frere
DouGuc-rao.Ccscnransc~ansmoindresd'aagc furent gouuernesparDon layme
dcCcrucra leur cura te ur: qui cafcha de in être Hn aux anciennes ditputes~quiauolcnc
ctteentrc lesmaiions de Foix~&deCaftclbon~SecclIed'VrgcI.Pourceterietje-s
deuxfrcrcsauecl'auforitedcleurcurateur,iurla fin de l'annéet2.~6. quitent & ce-
dentauxComtes de Poix, tous les droits qui pouuoient leur apanenir aux lieux
dont les Comtes de Foix & de Caitelbon s'cftoicnt iai(is,depuis le chameau de Olia-
na.amonclariuicredeSegre,auterritoire d'VrgelIct, que l'on nomme auiourd'hui
~~fM, ouïe iicged'Vrgel,&: Iclongdclariuierc de Bellire,iu(qu'au Port delà Val-
lée d'Andorre, &; depuis le col d'Arliaut, iufqu'à celui des Croix & de Lagunarde,
ipecialemcnc le chaitcau de Nargon,&: la Vallée de Cabo, Se de Cafrelbon, &- Ciu-
tat~aucc le& Vallées de S.Ican & d'AndoTrc; Se dcfchar~ent!cComte de Foix de tou-
ccfbrccdedeuoir~ ~dercconnoinancc-,a.quoiilpourroiccitreobligé pourles ter-
res qu'il poiledoic au Comté d'Vrgel.ainiique remarque Surica.
III. Cette irantac~ion qui termina toureslesdiLputc~dcccsdeuxmaifbns, fur
l'occafion d'vne guerre plus rudc,qucelles qui auoicntprcccdc, à cau~e du nouueau
mariage que Don Aluaro contradra bien-toit âpres, aucc Cecile iccurde Roger
Comte de Foix. Cét Aluaro Comte d'VrgelauoileipoufeConHance de Moncade~
fille de Don Guillem de Moncade Sénéchal de Catalognc, & de Confiance fille de
Pierre Roi d'Aragon. Lcmariagcrutcelebre cnlavilledeSerosenraccd'Egli~c, le
iour de S. Ican Baptiftcdcl'anneeli~. EtdautantquepourlorsDonAluaron'e-
~otcaagc que de douzeans, ScConitanccdedix,Ua ratinerentleur mariage deux
ans après, en prcfence de l'Abbé d'Efcarpe: Sous condition expre~îeque le Comte
DonAluaroappoia~fbn contentement, qu'ilieroitpayedelixmilducats de dor~
qui luiauoienc dte promis. En conséquence de quoi il y eut plufieurs dinicuIteSjqut
ne furent pas bien liquidées.Cependant Don Aluaro quita Conftance,encorequ'el-
le ruft petite Mlle du Roi Don Pierre, &: coufine du Roi Don layme, qui viuoit pour
lors &: fe mari~ auec Cecile{(rur du Comte de Foix, au mois de lanuier 12.~6. luiu~c
le f~noignx~e de Francifco Diago. 1 e penic que la dor fuc payée par auancc incon-
tinent après la iran~ciion., iu!s prétexte d'vn confrad:de prefr. Carilyadansie
ThrcfordePauvnactcdu~.dcs Calendes deIanuier 12. par lequel Aluaro par 1&
grâce deDieu Comce d'Vrgcl, auforife de ïacques de Cerueria ion curateur,recon-
noiri auoirreccu en prcit:, de Roger par la grâce de Dieu
Comte Foix,S~: de Cécile fa
(ccur la iommc de quaracc mil ibis Melgorois.,leiquelsil lui anjgneiur les chaCcaux
de Vliana~ de M.onfgaftre, &: de CaH:cnon,pouren iouïr pareuxiulqu'a. l'entier
p jycmcnc,ians que les rrui~lo'cucprcconcésau principal desquels il leur raitdo-
narion pure entre vifs. En outre il raie donation entre vifs, à Cecile focur du Comte
Roger de vingt mil fols MeIgorois,aingnésiurlesmenTtesferrer. Les chaitelams
de ces lieux font ferment de les rcconnodtrepour mailircs~ & les auin:cr pour la
iomnancc iufqu'.]. ce qu'ils foycnt payés.
1 V. Francifco Diago efcrit la fuite de ce nouueau mariage~elifant que Dame Con-
îiance fit plainte de ce diuorce, au Pape Alexandre 1 V. qui délégua la connoinancc
dccctteeaufca.rEueiqucdeHucica,Cec6minaireaprespIuncursruiccsdcsdercn-
dcurs,prononca en laueur de ConItance.Don Aluaro appella de cére icnccce au Pa-
pe, &:toucaum-tou: ils'cu~ eut entre lui, &i(":onrc'ns de Conifance.vne~ucfre ou-
d~embrafcmensdcviHagcs. Vrbain IV.
ucrte~ qui fut acompagnee de meurtres j &:
fucccHeurd'Alcxandre.voyantque Don Aluaro ne raiiolt aucune pouriuitc de cette
appellation depuis rcptmois~qu'ul'auoitinccriectcc,commit le iugcmentderappcl
a l'Euefque de Barcelone~&: à Ramond de Pennarbrtjiainf do6tc perfonnage,
Ic~o.FEuncr 1163. leur enioignant devuidercctcmanereconrbrmemcncaux Ca-
nons~ians que ronpcun:appeller de leur fentence. Ce Ramond rend conte de cet ar-
faire au Pape Clement tV. luireprefcntant que fon innimire, &; !c~ occupions
deFEuefqucdeBarcelone en la guerre contre les Mores, les auoient obligés defub-
detegucrfe Prieur deS.Eulalie.lequelauccl'auis des gens iages&: entendus, auoit
dccidéccttccau~c, conformémentaux conftitutions canoniques. Etpartantilfup-
plie(aSainctecé,alaqucIleilenuoyeparvnexprés toutes les procédures, démettre
bien tott vue bonne fin àcét afFairc, afin defàire ceffer par fon iugement les guerres,
ruines, depredations, & mnnis excés qui fe commettent chafque iour,a. l'occafion
de ce procés. Dautant plus que, comme il ancurc,l'vnc ôc l'autre des parties le defire
auec paflion,& que cette matiere tant de fois disputée, nepeutefi.re concluë & ter-
minée que par le Siege Apoftolique. Deforte que ficette déterminationeft difrcréc,
l'indignation s'augmentera en telle forte parmi les grands Seigneurs, qui font ince-
rcnesen bonnombre,danschafque parti,qu'àgfand peine pourroit-on delon~-
temps les ramener à vne bonne paix. Cette letre eft en date à Barcelone de l'an12.6 6.
En fuite le Pape commit le Cardinal Eueique de Preneftc, lequel en prefencc des
Procureursdes parties renditfa fentence au profit de ConHance de Moncade, &e le
Pape en commit l'exécution par fon Réécrit j de l'onzietmeAurii12.6y. à l'Archeuef-
quedeTarragone, Se à l'Euefque de Maguelone, leur cnioignant de contraindre le
Comtc~à y obéir par excommunication defa perfonne,~ interdit de fes terres. Mais
la mort du Comte, quiarriua l'annéeiuiuanrevuida cette difpute.
V. CeComce3.uoiceu(Jcuxeîir~nsdeCeciledeFoix,(çauoirArmcngo!qui~uc-
cedaau Comtéd'Vrgel, & Don Aluaro qui eut en partage le Vicomte d'Ager. Il
auoitcuau~udeCondancciapremière femme, vncmIeLeonor,quirut mariée es.
la maifon de Anttllon; le petit n!s de laquelle fucceda au Comté d'Vf gel par de~uc
de lignée en la race d'Armengol. Or il eft confiderable que Roger n'amftoic pas
feulement fa focur Cecile à force d'armes, mais encore de les deniers, pour les frai~
qu'il ralloiciaire en la pourfuite du procès. Et daucanc qu'il mourut pendan c l'in~an-
ce~ilordonnedans(bnten:amenCjqueIeprocéspendantcnire{afoeur&: le Comte
d'Vrgclionmarid'vneparc,&:ConMancenlIc de Pierre de Moncade de l'autre,à
raifon de ce mariage, Km pourfuiui à tes defpens, 6e aHtgne certains reuenus à Er-
mengaud leur fils pour en continuer lapouriuite.
VI. Son ajfechon a. protéger les Eccicna~iqucsobligeais Abbés des Monaftc-
resvoinns,der~iredcsparcagesaueclui.CarnonIeulemenil'AbbéMaurin conti-
nua celui de Pamics.leio.dcsKaIcndes d'Aouft 11~.1. Mais encore Berengcr Abbé
deBolbonedel'OrdredeCitteaux,auccl'auis de Raimond Abbédc Bonc~bnc.nt
vnnouueau parcage aucc Roger, le fecond des Ides de lanuier jzji. pour le lieu de
Ma feres C'eâoitvnc pence I'arroiffe,quel'Abbé inuitépar la utuation dulieudefi-
roitaugmenter, &: y former vne ville. Ce que pounantiln'olbit: entreprendre, fans
le confentementde Roger, parce que ce village eltoit fitué dans le Comté, & que
d'ailleurs les Comtes eftoient Patrons du Monafrere. C'eft pourquoi il octroya au
comte Roger la moitié de la iufl:ice, des cens, rentes & peages de Mafercs; & le
Comte s'obligea de procurer le peuplement, & l'enceintede la ville, &: d'accorder
aux nouueaux habitansles priuilegcs neceifaires. Elle fut bien roft en efiat, & don-
nadelajalouneauxvomns. Carl'annéet~.6i. le Comte Roger, & l'Abbé s'eHans
achcminésversIacourduRoideFrance,les Omciers d'Alfon~eComcede Tolofc
cnuahircnccette villc,&: y firent de grands degafh Mais elle fur auni roft remife en-
tre lesmainsdu Comte de Foix,&: de l'Abbé~parlecommandement du Roi,du mois
deDecembrede cette année,adrcnéauSeneichal de Carcanbnnc lequel il exécuta
fans dclai & déclare qu'il ne peut pouruoirfur la réparation des domages,d'autant
qu'ils ne font pas bien vcrinés par les Enqucites,&: qu'il ne peut fuiuant la loiduCo-
de~K~M(~C.~M~s'cnrapporterau iermcnt des plaignans dautanc que cette
loien:exprcnëmentabrogéeparlaCourduRoi,P~C~M~Do~MtRc~ ~~c
~d~. loinc qucles incerc~es fc ioncpourucuspour ce regard, pardeuanc l'Om-
ciald'Aux,quietrconféruateurdeceMona(tere,parcomrnunondu Pape.
VII. L'an i~~i. Pierre AbbcdeLeiaf fie vn parcage perpetuclaucc Roger Comte
de Foix, &: fcsfuccefféurs & lui octroya en fief la luniUic~ton de Lefat, ôc la moitié
des Leudes,peages,&:autres rentes.L'an t2.~o.Arnaud Garfia Abbé du Mas d'Afil fit
auffi vn parcage perpétuel auec le mcfmc Comte. Etles deux enfémble baillèrent en
HefaIfarnAbbédeCombclongeauDiocefcdeCofcrans~laquatricLmcpartie des
rentes de laville de Montcfquiu l'an 12. ~.Nicolas e~ant Euefauede Co~cris. Cetre
Abbaye de S. EUtennedu Mas d'Afil c~ fortancienne,puis qu'elle précède le temps
de Louis le Debonaire. Car pendant fon Empire, Ebolatus & fa femme Vrrana
auec leurs enransMaunn,&Saion,dôncrenta.l'AbbeAmarj&:aux Frères auembles
au Monaitcrenommé certain lieu ailis dansle Comté deTolofe, appellé
f~ ~f~, auec fon E?life dédiée a. l'honneur de S. Pierre Apoirrc,où repofoit le corps
du Martyr Ruttique, prés du ruiffeau de G crics non loin de lariuierede Garonne,
à la charge de prier Dieu pourles donateurs, & pour le SerenimmeEmpereur Louis
leur Seigneur. Il y a encore vneautre donation faite par Segobrand à l'Abbé Cala-
Ae,<~auMonaH:cred'AuldcsIieuxdeCrunac,&deCamacran39.duRoiCharles.
Ce qui doit cu:re rapporté fuiuant ce daie à Charlemagne, daufani que ni Charles le
Chauue,niCharlcs!e Simple n'ont pas régné trcnce-neuFannées,commc Charle-
magne. Il eit fait mention de ce Monaiiere dans le dénombrement des MonaH:ercs
arrêté au Synode tenu a Aixia Chapelle l'an S i~.
VIII. CeComtcncLbnteitamencl'annéem.6~par!equelil cefmoi~nefapieté,
& deuotion extraordmaire.CarilchojGtialepultureauMonan;eredeBoibone,prés
de fes ancettres,& s'y rend Moinea.cautc de mort, ainfi qu'il parle~ demandant auec
humilitél'habit de Cittcaux.auatfon decés.Ilinstitue fon fils Roger Bernard heritier
en fon Comté de Foix~ &: Vicôcé de Caftelbon, & en toutes les terres ajuifés au païs
de Carcailés,~ailleurs. Laiffe à Sibile femme d'Aimcri de Narbonne, outre fa dot,
ico.liures tournois de rente.,qu'il .1 (ligne fur fon chafieau deruflicanis en Carcaués.
LaiiÏeaIanllcAgnc5C6tcncdeBtgorre~a.féshoir&,outreiadot,yooo.fbIsMor-
las.que lui deuoit Efquibat Cote de Bigorre fous l'obligation &: cngagemëc du cha-
fleau de MauueGn,qu'illuiquitedéchargéde ce debte. Lattfe à Philippe fa fillefem-
d'Arnaud d'Eipagnc,outre fa dot~o o o. fois Merlans payables lors que l'on fera
mepayement de la dot. Ordonne que fa petite nlle Sclarmondc foirnourrie
le au cha-
iteau de FoixjSe nefoit mariée à qui que cefbit auanri'aage de i~. ans accomplis; en
telle forte que fi pendant ce temps Roger Bernard fon hcriticrvenoi): à deceder fans
enfans.Sclarmondefuccedeàcoutrherirage,auecl'vne &: l'autre dignitéComtale~
&: Vicomtale. Hors le cas de cette fubfbmnon, iL lègueà cette fille quarate millefols
Melgorois, payables le iour de fes nopces. Et a. défaut d'enfans de ion heriner~fub-
ftituc les filles l' vne à l' autre,Slbile,A gnes,& Philippe. LegucafarcmmeBrunifÏEn-
de l'adminifti'ation&rviurruid:de lés bienspendant fa vie, &r durant fon vefuage.
Et en cas qu'elle fé remarie, lui !cguc dix mille fols Melgorois.pour en difpofer. Efta-
blic pour exécuteurs de fon teftament AmaneuArcheueiqued'Aux, Gatton Vi-
comte de Bcarn~Raimond Vicomte de Cardone,&: les Abbés deBo!bone,&: du
Mas d'Aûl.Il fait pluficurs legats pics en faucur des Eglifcs;& prie ion fils de retenir à
ton feruice tous fés gentils-hommesdomefliques~wMM~o~M~.Etfait vnicgac
a (a fille naturelle enfermes dcbien(éance,diiant qu'il lègue àMarqueic rcmmcde
PierreAndré, que l'on dit eftre fille du Comte, les reuenus de Labaftide de Lobencs
pendant la vie. Mais il y a vne clauléplus confiderable,qui feruira pour couronner fa
vie des eloges.quc ce Comte mérite. Cariliupplie fon rres-excellehtSeigncurLouis
Roide France~~M~rp~~M~/M~H~~o~McwcMf~~M~co~M~benignité,
<MfCCOW~M ~~f/:ff, (~' ~~rc~f, ~~KfCCO~CMf~M~ft'W~MW.,&
terre /~Mf fOM/f~~f /0~M donné, ~T~~M~orfCtÏM ~'yM!Cf de la CcM~OMM~ j ~F~-
~,t'~?~Xf'Nn<°~t'M~!M~CB~<'CMr~CMf)(~ COM~~M/MfHf. Et ne demande autre
fffow~M/e'~M R.~MK~r~r? rendu fi franchement, ~ff~M~Mpr~o~ ~<1
y~o~/oM~ Roger Bernard, ~f~r~/M~ ~~F~c~r!fo~C)
CM/~
~Mf/fO~i~M, /~MMf~W!ffous /t'Mf~~OM ~y le retienne pour P~C
la Couronne, /0~f/OM~, /M~~?MM, ~t~Mf~f~M~ ~n~ff~MM~
MM~fMMcn'~Ro<. licmignoïc I~ns doute que le Comte deToloicAti'oniejErerc du
Roi obtint par imporcunice, le reH.ibiifïemcnt de rhomage de Foix. Ce qui euff
apporté de la diminution a la dignité nouuellemcnc acquife par Roger, d'être de-
Couronne lans
uenu Van~d de la moyen. Ce QUtfait voir auec combien peu de pre-
caution, Olha~u'ai a efcric que l'homage rendu par les Comtes deFoix à ïa Cou-
ronne de Francc, IcLirauoiteibrcche leur liberté: puis qu'ils défirent auec palion
d'être conterues en cet ef):at. Outre que cétE(criuain arakvncrautc~ quiluicitcom-
muneaueclesautrcshiftoriensdeFoix, lefauciscitimentaueran12.2.9. le Comte
de Foix fc départit de l'homage du Comte de Tolofe. Car comme il en: certain, qu'il
fut rendu en ce cempsia. homme lige delà Couronne~pourla terre du païs deCarcaf-
fes, que le Roi donna à Roger B ernard auni en:-il vrai, que le départementde l'ho-
mageduComtcdcToloicpourlepa'isbasdeFoix, nefutfaitqu'en l'année 12.~1.
ainuque l'ai iuu:iné cxactementpai: lésâmes. LeComte Roger mouruclc 24. de
Fcuricrt2.6~.(uiuancrAuteuranonymepubliéparlefieurCatel.Combien que (e-
lonledacedute~amcntilrautquccedcccsfoie rapporté al'année 64. Cette Chro-
nique affeure qu'il mourut fort picufement en la chambre de l'Abbé de Bolbonc~
ant~éde cet Abbé, ocdesAbbesdeCaIcrs, du Mas d'Afil, &:deLefat, Sedeplu-
i'ieursrcligieux. Il fut enterré en ccmonafreredans l'Eglife qu'il auojc battieà~cs
de(pens,àl'honnenrdes S S. Apoitres Philippe &: lacques; &: a (on enterrement ani-
n:ercnf,l'Archeucfqued'Aux,&;RaimondEuefquedeTolo(c,&:deComenge.
IX. L'on aprend par le ten:amcnt de Roger, qu'il eftott marié aucc la Comtené
Brunnénde, qui étroit fille de Raimond Folch icomte de Cardonc. Il eut deux
engins maues, Roger Bernard, & Pierre. Il en: fait mention d'eux, dans vn acte de
l'an 12.49. par lequel le Comte Roger Se tes encans RogcrBernard, & Pierredei~
charo-enc Pierre A bbé de Lcfac d'vne Albergue, ou Repas qu'il en.on obligé de bail-
lerau Comte de Foix,o~accuxdefamite,leiour delà fetteSainc~ Pierre. Heutaui<-
fide fa femme quatre nllcsSibiIie, Agnes, Philippe, &: Sclarmonde. Sibilicfutma-
riéeaAimcri v.VicomtedeNarbone.duquelmariagena~quit Amairi Vicomtede
Narbonc. Agnescipou{aElquiuatComt;cdeBigorre,quimoumtfanslignéc,ain~i
que ie~is voir au craiôtc des Comtes de Bigorrc. Philippe fut mariée àArnaud
d'Es-
pagne Vicomte de Co(erans, fils de Roger de Comenge. Et Sclarmonde à lacques
Roi de Maillorque. Les HiHoriensde'Foixfc (bnttrompés, lors qu'ils cicriuent,
que Roger mourut ran 12. & quefonfilsRogerBernard luifucccda,lequel ils
eicnucni auoir e(té manéauec Ermcngardc de N'arbonne,&: qu'il decedal'an n60.
ayant laine pour fon héritier, vn autre Roger Bernard fon fils, mari de Marguerite
de Bearn. Car Roger vefquic iufqu'au commencement de l'année 12.6 4. &: fut père
de Roger Bernard mari de Margucrice.Deforte qu'il y a de iaiurp rite pour le regard
de ce nouueau Roger Bernard mari d'Ermcngarde, laquelle prouicnc, de ce qu'ils
n'ont pas remarque le temps du mariage d'Ermen garde Seconde femme de Roger
Bernard, nls de Raimon Roger, qui tombe
cnl'anneeli~. ainuqueiai montré
b iCCt !H]
ci-dcfim.
I. FMnci(eoDiago!.t.~CM~f~tF<<~owc.t6t. 1ï Sur.
HV. Ft-anc.Dtago!e.ït.ChM~ Pt!.
II. Sunt~.An.c.i.t.IdemL~.ARc.FntO- V. t. Ann.c. 7. Diag. 1. 3.
cifcoDiago t. ). c. !i. E Char. PatenH. V 1.VU. VIH. EChMt.PaI.

~f~o~r~
CH A P IT R E XXVI.
Sommaire.
T*
Co~ ~rM~y~ ~y~r<~<~
7.
C~
~?j'. <Cû~M~jM~~y'<r??jj~
/y~/a?~y~o~c
~C'?o~. Les conditions.
~y~fo~ Ro~ ~f~~c~Mf. "Z~ Sclarmonde
€y~ ~/oy? Afo~r. L~y~ des ~o~ Af~or~~f.,
r~
~r~
~Mr Z)~~ C~o~fr/~ Co~~ ~y/?~f. Ro-
dans la ~~fyf/f~ €~ démolit le ~?f~<a~
ger
~o~yS~j/~y~Rp~. <c~?~T"<?/<?/
~/?fr<T la Co~y du Roi. Z.~ Roi ~yn~~
1'o/o/ le Foix. Le Roi ~c~j €~ <7~o~ de
Bearn, fr~f la paix du Co~~j ~M~rc~ ~o~~Ro~
j~ ~r~/o~~r~yo~ Co~~y~ y~ ~~<w~ ~?~<"f Paris.
Ro~~o~f~M~~f~M~o~~i~y'-
~j'r~c~c/j/j'.
cy les
Le

/~<T;y., C~y
Co~ff. y~~r~~OM~ ~~f/ r< ~7/V. Le
Cc~~ ~&r~
~o~ C~ %~r~~ <v ~rr~j des
~o~y ~/?~~o~ ~/?~~ ~y~
~~?/
Fr~~c&f.r< la
Zc~ot du

Oger Bernard recueillit la fucceflion du Comté pendant fa mi-


norité. C'cftpourquoifon perepourueutaugouuerncmcncde
la terre, ayant laiffé par fon ceframcnc t'adminiAranon des biens
à fa femme Brunifende, & l'exécution à l'Archeuejfque d'Aux,
aux Vicomtes de Bearn, & de Cardonc, & aux Abbés de Bol-
bonne, &:duMasd'AHl. Cette minorité fe verifie encore mieux
par l'acte del'ann. 64. quiconciencleicrmenc quêtait ceComtc,auec l'aulsë~con-
fentement d'Amanieu d'Armagnac Archeue(qued'Aux, 8e Arnaud Gcofroi~bbe
du Mas d'AdKes tuteurs, de garderlespriuileges &; libertés duchafteaude Saucr-
dun. Ecdaurancque(elonlcsordonnanccsarreft:eesà Pamies par Simon Comtede
MontrbrcjeslieuxquelesCroifés:auoient conquis aux Vicomtes de Carca~bn-
ne & de Beziers deuoicnreftregouuernes felon les vfagesde France les terres aillées
dans le patsdeCarcafîes, qui aparcenoicncalamaifbnde Foix par la donacion du
Roi S. Louïs, deuoient e0:re fous le Bail & la garde de Brumfende pendan!- la mino*
ritede Ion fils Roger Bernard. Mais elle s'en deparcicau profit du Comte fon fils, lui
faisant donation entre vifs de tous les reuenus des places & terres de Carcailes, qui
luiapartenoientà raifon dubail, fuiuant la coutume de France, R~~o~~&ff~Co~-
~f~Hf~G~M. Cequ'ellcaccorde,àlachargequ'ellcne lerapomr troublée
en. lalomûance des lieux dcMondandicr, de Bord, delà Lobicrc, de Buelh, de
Montauc ,d'Efcoue,du chafteau de CaMIar, Se du chameau de Camarade auec leurs
apartcnances. Cét adc cH en date à Paris du i~. des Calendes de May 1~6~. en pré-
sence d'Amanicu A rcheuefquc d'Aux, &: Geraud Comte d'Armagnac S: de Fezen-
fac ou l'impreulon dufeaureprefentelaComtcueBrunifendeaJ[ltfcfur\'ncheual
tenant vne fleur dc lis à fa main droicte, ôe les armes de Poix. Les terres donc la iou'tfL
rance lui cft conRrméc, auoicnc cite lubrogcesparvn contraciprecedcnt, ocelles
dont elle deuoit iouïr dans le diocefcd'Vrgelpour fonagenccmcnr. Cevoyageds
Paris & ces diuers coniracts panes auec l'ams des exécuteurs du teftament du père,
medonncntdufbubconqu'il y auoitquelquediIputccntrclamereSe le fils, fur le
legac de l'admiiitHration, & de l'vfu~ruict des biens ordonné par le tc~amencdc
Roger au profit de Brunifende.
1 ï. Roger Bernard auoiceftemarieparfbnpere, aucc Marguerite deBearn fe-
conde fille de GaUcn Seigneur de Bcarn. Les peres aucientarreitc les articles de ce
mariage dés l'an n$ 2.. pendant le bas aagc de leurs enfans. Car on void dansles char-
tes de Pau, que Galton Vicomte de Bearn, ëe Roger Comte de Foix ë~ V icomte de
CaHelbon (ils font cfcrits en cét ordre dans l'ac~e~ aftemblesau lieu d'Alairacen
Agenois au commencementd'Octobre) pour traicter des articles de mariage entre
leurs cnrans, arrcfterencque Gaftonbailleroit&: deliureroit dans cinq ans., ~a fillc
M~guerke pour femme, à Roger Bernard fils du Comte de Foix, & mille marcs
d'argent payables pendant onzeannées. Pour lefquels Gaiton baiUeroit en engage-
ment certaines terres amies en Catalogne, ala connoi~Ïance &: arbitrage de Rai-
monddc Cardone, & de Guillaume deMoncade, &: du Comte d'Ampurias, en
casque les deux premiers ne peunencs'accordcr. Le Comte de Foix promet à Ga-
ttonde bailler ion fils Roger Bernard pour mari de Marguerite, cinq cens marcs
d'argent pourle douaire, & amgne le tout fur ion chaitcau dcCattlar, la terre de
Dalmatanes~~eschattcauxdcCatelas, & de S.Michel. Ettous deux prometent
d'accomplir ce deifus debonnefbi,(ouspcinedcmilmarcsd'argent:contrelapar-
tie defatliante. Gaftonpromcr de raircratiner Se aprouucr ces articles j parla Com-
teue Garfcnde ia mère; &: Mate (a femme; donne pour cautions Amancu de Labrer,
Raimond de Bearn, & Arnaud Bernard de Lados, qui s'obligent par arment de
faire acomplir par Gaiton, le contenu en ces articles. 11 promet en outre de fournir
lescaucionsfuiuantes~Gjrlus Arnaud de Naualhas j GuillemOtd'Andons, Guil-
lem 01 ion fils, Arnaud de Lefcu, Bernardde Coaraia, Odon de Miuccncs, 0 don.
dcDomi.SanceAncrdeGerjfercIt.GarfiasdeGauatto,Odon de Sedirac, Augcr
de Morlane, & Loup Bel gond de Monenc. Le Comte de Foix donne pour cau-
tions Amaneu de Labret, Geraud d'Armanhacj Roger de Mirapcis, HugodcBcl-
pogh, Ramond Durrbrtj Sicard frerede Hugues,Ramon de Hauteriue, Ponce
de Villamur, Ramon de Canre ) Ramond Arnaud deCafteluerdun, & Pierre d'EC-
pags. En outre il promet defournir les cautions fuiuantes, Loup deFoix~Garhas
Arnaud de Cairetuerdun, Arnaud de Villamur, Bernard de Beaumont, Bernard de
Lio. Roger BernardreconnoiA par fes lerres du mois de May 12.86. auoirctté payé
des mille marcs d'argent de la dot de Hi femme Marguerite, qu'il lui amgnc
enfcmble les cinq cens marcs pour l'agencement, fur les villes &:chan-eaux, d'Ar-
fencs, Alairac,Fontian,Sc Priman;Ec l'an 12.9~ il luiaugmenia rentrecenemem
de fa maiion,demilleliures de rente, qu'il lui amgnc fur certains lieux.
III. Il donna en mariage la ioeur Sclarmonde a lacqucs Fnranrd'Aragon .fé-
cond fils du Roi lacques d'Aragon; à qui fon pereauoitdonncen partage le Royau-
me de Maillorque, les Comtés de Roumilon, de Cerdanhc~ Connent, Valefpir., &:
la Seigneurie de Montpdicr, par donation del'an 1.2.62.. qu'dconnrmapariontc~
~OM,
ftamcnt de l'an 11-6. Ce mariage futcclebrécnranncc~~o.iuiuantSurita en lès
Indices,&: Ro~cr Bernard promit de dot cent cinquante mil Ibis Meigorois, dont
le payement entier fuirait l'an 11 On ne fcauroitrepreicntcrplus naifuc ment les
belles qualités decetfeDame.qu'cn rapportant les propres tci mes de Ramon Mon-
taneraureurdu temps tournés de Catalan en François Le Roi /~r~~ w~ ~'H~-
COM~~ r/M~Mf DoM Z~tr~f.! ~y ~OMM~ ~/f~' ~f C CM~f Fc/X ~< f~ /C KO-
~MP~W~
Af~C r/f ~M~~y ~t'f
~~f
jy<*M~ E~r~Mc~c~M~M~yc~MO~c'~f~rc~~
D~WC~ T~ (~7~ /7t.)~M~f.t~MW
Catalogne, &
~t~oH, ~G~-o~Mf,
F~MCf~ fc~r~L~~f~or. jL7~Hf~trwf f!<t-~fCfr~
D~f~~M~A-~~H~, ~oHf~ ~f~K~frc ~i~ c~ ~cMX ~M/ ~)~~wr~ ~M ~ftr
~<<wfrf. i~cr~'
~o~D~w~ /c/f~M~~hT/ /ffro~f/wcFfrMM~, le
C~
oMtr~ P/f.
Df-t~M ~fn?~f ~Mr~c<t/f~M~7~MfA~~MMc/ (~
~sf~~f~c fecondes nopces de Ro~frf ~M /f~f~.
IV. Le Roi lacaucs de Maiorque mari de Sclarmonde fut depoffedé desHcs par
le Roi Alfonfc d'Aragon fon neueu, l'an mil deux cens ocrante-cinq, en haine de ce
qu'il auoit rauorifelc pauas;e de l'armée de France par le R.ouuillon. Mais la paix ar-
reitee l'an12.91entre les Rois de France, & d'Aragon,rétablir en la ponenlon de
ibnRoyaumcdcMa~orqucccRoiIacqucs~quideccdal'an~n.Sancefbnnls&de
.Sclarmonde,iuccedaauRoyaumedeMaillorque,auec les Comtés qui en dcpcn-
doientjicauoirRouflillon, Cerdagne, Vallcfpirj Colibrc,la Seigneuriede Mont-
pelier, & les Vicomtés d'Ornclades, & de Carlades. 11 mourut i<:ns cnfansl'an 13 2- 4.
lacques nlsde Ferdinand frère de SancerecucilliiIaluccLiLondu Royaumeau ce les
apartenances Alfonic IV. Roi d'Aragon le dépouilla de ton Royaume pour
crimcdcFclonie~l'an i~. &:cntuitcluienlcuatouslesEn:ats. CePrincevouIant
rccouurcr le Royaume paricmoycnd'vnelegcrearmeequ'~idrcnaj auec leprisde
iaScioncuric de Montpeiier~qu'j! auoitvenduéau Roi Fhiljppe de Valois, fut tué
dansriHccnvn combat,&: les troupes enciercmcntdcrajetes, l'anj~9. Le Prince
lacques fon fils fut bleue, & retenu pnfonnier a Barcelone, ou ~lefto~t enfermé de
nui<dansvnccagcdeFcr,d'oùileuadal'ani362..& tout auni-fo~ c~oujta Icanne
Reine de Naples, qui fut bien-ton: ~urchar~eedciaccmpa~n:c. I\<.anrmoins ce-
Prince excira.dc grands troubles dans la Catalogue pour le rcilablirdsns fes .Mats:
&: mourut cnnni'an i~y~. ayant. laine Ifabcau fa fccur, vcufuc du Marquis de Mont-
ferratdaquclle en cette année céda les droicts fur le Royaume de Maici que, à Louis
Duc d'Anjou. La race de Sclarmondevmtadefadiir en cette forte.
V. PournoitrcComtCjils'eitrcndurcmarquablcpa!mi!csHin:oriens, àcauie
des guerres qu'il a euësauec les Rois de France, & d'Ara son, qui ont pris Il peine de
les démener en perfonne. Celle de France en: defcrite pardeux anciens auteurs Guil-
laume Nangius,& Guillaume dcPuilaurcns.L'occasion rutpriic de l'excès que com-
mit Roger Bernard contre le Seigneur de Caiaubon, & iateircdeHautpuy, au
mciprisdelaïauucgardedu Roi. Car Gcraud de Cataubon Seigneur du chaâeau
dcHaurpouy.ayantdiiputeauccGeraudComte d'Aima~nac,
Baronic de CaLaubonprcs d'Eaufc, qucleComteprccendoicrcleucrdelui,&:non
fur de la

pas immcdiaicmencdes Ducs de Guienne, comme pretendoitce voilai, ainfiquele


heur Duplex a fort bien remarque, l! y eut vu combat notable enrrc Ca~ubon, &
Arnaud Bernard d'Armagnac frere du Comte, & del'Archeuc~que d'~ux, ouccc
Arnaud Bernard fut tue, aucc quelques autres Caualiers de ia tioupe. Caiaubon
voyant que le Comte indigné delà perte de ton frère, en procurcro)i\'ncciue!e ven-
geance, voulut iemctre à couuertd'vnfipuinantaduet~air~icrcnd~volontairc-
mène prifonnicr dans les prifons Royales duSenefchaldeTolofe, & remicfatcn'e~
fous la main du Roi, afin qu'il enordonnattcommeilapartiendroicpariufUce, en
cas que perfbnnofc prefcntaft pour l'accufcr, confcntan~quefatcrretombau: en
commis au profit du Roi,s'il ne fe iuflifioitpardeuant la Courdu meurtre commis
en la perfonne d'Arnaud Bernard. De forte que la terre de Haulppuy ayant eftémi-
fe fous la protection & fauuegardedu Roi, Se les Panonceaux & marques Royales
ayanseftéappofees ace chafteau,Roger Bernard Comte de Foix mefprifant Icsdc-.
fénfes des Officiers du Roi, aflifté de Geraud d'Armagnac & d'vnbon nombre de
.gensdegucrre~atfaqualechaltcau.lcpritparfbrce.ledémolit& panaau tranchant
de l'efpécbeaucoup de perfonnes qui eftoient dedans.Le Roi Phil'ppe.quieftoic fur
fon chemin pourprendrelaponeniondesComtés dePoidiers, & de Tolofe, qui
0
lui eftoient cicheus par le decesdu Comte Airbnie ~bn ncle, ayant receu auis de la
cemericéinfblencede Roger Bernard, le fit àdiourner en fa Cour,pour rendre conte
de cét excés & de plutleurs autres qu'il auoit commis. Mais le Comte, au lieu de fe
prciencer~feconnantcnl'afprctedcfesrochers, ëeenlaforcereuede fes chafteaux,
rortifia & munitfes places pour s'y défendre; &. pour comble de fon crime chargea,
& mit en fuite le Seneichalquipanbicauecj[bnrrain,par la terredu Comte,fansy
rien entreprendrc;pncquelques vns de fa fuite & les cheuaux de fon bagage. Ce que
les habitans de Sauerdun ne pouuans digerer, reruferenra leur Comte l'encrée du
chameau; &:leSenefchalauemblavnearmeepourretirerfatisfaclionde cet afront,
&: enuahit tout le bas Comte iufqu'au Pas de la Barre, &: fe fut rendu maigre du re-
itedupa~s,s'iln'euften.ediuerciparleconfeddequelques-vns.commeefcritGuil-
laumede Puilaurcns, qui aconlerué coutcsccs particularités. Nantis raitvne rela-
tion qui eft differente en quelques poinch. Carileicrif queCaiaubon s'eHoit retiré
dans vn chafteau apartenanc~uRoi;aulieuquePuilaurensaueurequelechaReau
cdoic propre de Cafaubon,mais fous la fauuegarde du Roi.
VI..PhilippearrMaaTolofc,Ie~8.deMayt~2..auecvnepuuanfearmee., fit
metre le ue~edeuantIechafteaudeFoix~quefonaniecerendoicpreique inaccem-
ble. Mais le Roi fitcouper vnc montagne, ôe tracer vn chemin aues ample &: com-
mode, pour donner pauagc àfacaualerie. Larefolution que le Roi tefmoignoit
de vouloir emporter la place, fa prefence, & fon armée donnerét de re&oi au Com-
te de Foix; lequel employa Gafton de Bearn fon beau-pere, & Coufin du Roi, &: le
Roi d'Aragon bcau-pere de Philippe pour traider fon apoinc~cmenc. La chroni-
conférence fut
que d'vn auteur anonyme publiée par le fieur Catel rapporte, que la
raicc entrclesRois,en prefence & de l'auis de plufieurs Ducs, &: Prelars, dan s le mo-
natterede Bolbone, le premier de Iuin, la veille deFAicenfion lelendemain de
lafen;e,ilfutarreH:équeleComcercmctroit:faperfbne,~fcs bicns.a.Iamifencor-
de du Roi; quile retint prifonnier dans le chafteau de Beaucaire, fuiuant Nangis, ou
dans celui de Carcaffonne,fuiuantSurita; Se mit fous fa main rout le Comce de Foix,
& les autres terres apartenantes à cette maifon. La Comtene Marguerite qui c~on:
coufine du Roi, fut conduites Paris, par ordre de fa Majefie~ ëe tenuë fort hono-
rablement,mais fous des bonnes gardes.
VII. Le Roi s'en retournant en France donna des affeurances aux cntremeteurs
de la paix, qu'il feroitinconcincntrendrelcspIacesduComtëa-Brunifende, mère
de Roger Bernard; comme elle fit reprefenter à G. de Cordoa Sene~chal de Carcaf-
fonne, leiixiefme des calendes de Iutlletï2.72.. parfes Procureurs Pierre de.Marcian
fbnefcuycr, SeR.VitalIurifconfulte. Maisccpendancle Comcceftant retenu, &
fa liberté retardée; daucanc que le Roifaifoitinftancequeleslieuxde Lordat, Mon-
treal, Sos, Acqs, ôe Merenx, qui auoientefié mis en garde de Ramon Folch Vi-
comte de Cardone pour les tenir au nom dit Roi d'Aragon', & du Comte de
Foix, futant remis entre les mains des Officiers de fa Majeftc. A quoi le Roi d'Ara-
gon faifoitdiôktiixéde confentir, pretendant quecesplacesreleuoientde fa Cou-
ronne, & fe plaignoitque le Comte fut retenu pour cette conf ideration.C'eft pour-
quoi citant àMontpelicrlcz7.d'Oâobreii7i.ildepc{chaversleRoi, l'Euefque
de Barcelone, &le MaiftreduTernplepourlcreqiiÊrir de mette en liberté le Comre
de Foixôc cependantil fit auertir le Vicomte de Cardone de faire bonne garde aux
places,puisque cela tendoit à l'auantage du Comte. Mais le Roi s'aferminén fa de-
mande, & fit referrer plus eftroitement le Comte; de forte que Je RoLd' Aragon
commanda par fcsletres de l'huicT:iefme de Feurier 1173. a conter de la Natiuité, à
celui qui auoit la garde de fes chafteauxfous le Vicomte dé Cardone, de les dcli-
ureràvnGeiKil-hommedefamaifom'quilesrenditau Seriefchal dcCarcaflonne,
& celui-ci les remit entre les mains de la ComteiïL* Brunifende! `
VIII. LeComtefutmisenlibertéapresauoirtenupnfonvnaiventier, & fut
l"
appelle àla Cour, où le Roi voulant luidonnertcfmoignagedereftrme qu'il faifoit
de lui lefitchcualierdefàmain, lui donna des
mâirtres pour luiaprendre les
exer-
cices de caualier êc apres l'auoir fait foigneufement inftruire à la ciuilité Françoife,
lui. rendit la pofTcflion de fes terres, comme eferit Nangis. Ce rcftabliflement du
Bas Comte fefitfur la fin del'année
1173. & dautant qu'il reftoit encore quelques
places entre les mains des Officiers du Roi, Roger Bernard obtint des letres adref-
fantes àl'Abbé de MoyfTac, & au Viguier de Tolofe en l'année 12.74. dont late-
neuf s'enfuit tournée en François: Philippe par lagrace de Dieu Roi des François, A fess
amés l1 Abbé de Moyffac, & le Viguier de Tolofe, Salut, & dilcélion Comme ilfoit ainfi, que
nous Vous ayons mandé ci-deuantpar nos letres de reftituerd Roger Bernard. Comte de Foix. toute
la terre que le mefme Comte pojjèdoit deçàle Pds de la Barre, tant au diocefe deTolofe3qutn celui
de Carcdjjonne, & mifmes en celui de Cojeram,au temps que nous la mifmésfousnojire main, on
nosofficiers anojtrenom, & que ladite terre ne lui fait pnsencor entièrement rendue î'commeil 'dit,
jSfotzsvous mdndomque'vomallieXCurleslieuXy& queyous fdciet^ rendre de nojire part audit
Comte toute la terre au deçà du PdS de la Barre ou aux cojlés tant dans le diocefe de Tolofe, que
deCarcaffonnej&CoferansJaquelleVoustrouuerésnelMduoirencorcfté rendue, & ceauecla
mefme liberté & iurifdiflion dont iomffoit ledit Comte pour raifon de ladite terre, lors que nous
ïauons fkijtefous noflre main. Ouejïvous trouués quily ait eu rien d'innoué par
nos Série febaux
<i fin prewdiceou bien aie né & tranff>or té à quelque autre;en quelle façon quecefoit, ou que le
Comte fait deffatfide quelquechofe,foit en fesiujlices
ou autres droits depuu que nous anons (aifila
terre Vous le rejlituere7. incontinent au Comte; dautant plttsquilejlprejl, comme ildhi deref-
pondre pardeuant nos Sent • febauxà ceux quivoudront faire plainte furiesl'an fuf du chefs, ou
ditsSeigneur 1174.
fur
autres. Faicl a Parts le Vendredy apres le Dimanche Reminijcere
Cette narration fait voir que ceux-là ont eftéfurpris, qui ont efcritquc le Comtede
Foix ne fut point reftabli, qu e par les letres du Roide l'année 12. 60. qui fe rappor-
tent aux difputes qui furuindrent entre le Comte & les Officiers Royaux, depuis Ic
premier appoin&ement. llsonteftéconfirmésencettcmefprifepar vn contrefèns
qu'ils donnent aux parolesde Guillaumc de Puilaurens;penfansque cet auteur efèri-
ue,quc defon temps le Roi poflccjoit la terre du Comte de Foix; au lieu qu'il alfeure,
quec'eftleComtequilapofledoitjFwrf/tfero^/wïW, çjr obtinethodie terramfuam (Co-
rnes feiheet. )

1. Ancien Inuemaire de Foix. E Chart. Palcnfi, V. G.Nangiusin vitaPhilippi.G.de Podio!aur.C4


ILE Chart- Palenfi. 52.Scipion Duplex en la mie de Philippe I II. Satv.-x
III. Ramon A/fow>werc-\i. delaChrottique, I.3. Annal. c.8j.
IV. Surira I.4. cm. VIL VIII. E Chart. Palenfi.
CHAPITRE XXVI L
Sommaire.
*Roger Bernard met toute la Catalogne en arme s pour les pretenjîonsdti
Comte d'Vrgel finCoufin. LeRoid' Aragon arme contre lui. Il. La
paix conclue moyennant le traiftéde mariage du fécond fils du Roi, auec
Confiance fille aifhée du Comte de Foix. III. (^Accord auec le Roi de
Maiorquefreredu Roi, & beau-frere du Comte.' IV. Le Maillor-
quin mefcontent de fon traiité. Nouueaux troubles en Catalogne3 ex-
cités par le Comte de Foix. V. Le Roi d'Aragon vint afieger le Com-
te jdans la ville de Balaguer. Les afiegés efians prejfésfe remetent a la
difiretion du Roi. Les Seigneurs font retenus en pnfbn mais le Comte
de Foix efioit tenu pi fis à l'eflroift. Jl eft mû en liberté par l'entremifi de
la Reine de Maïtlorque fa fœurs & baille en oflage fa fille Confiance,
l'
IV. Guerre de France contre Aragon. Le Roi de Âîaiorque ligué
auecles François}efifhrprls par fin frère dans Perpinnan. VIL En-
trée de l'armée de France dans le Roufillon. Le Comte de Foix comman-
l
doit auant-garde> awcles Senefchaux de Toloje3 & de Carcaffonne.
Le Comte traiffe auec la <ville de Perpinnan, qui fut enfin pi liée >auf&
bien que la ville d'Elne, Le texte de Nangis corrompu au nom de cette
ville. VIII. Siège de la ville de Girone. Elle eft renduë par compofî-
I
tion f qui fut ménagée par le Comte de Foix. X. Mangis efcrit que le
Comte fut (oubçonnéd'auoir eu des intelligences auec les afiiegés. Ce qui
eft contreditparles aEtej publics. Le Roi le recompenfe pour lesfiruices
rendus en cette guerrede la cefiion de fis droicts furT 'amies Etrendit
le pare âge perpétuel par fis letres. X. Les Abbés apportèrent quelque
Euefcbé
difficulté a l'exécution. L* Abbaye efi érigée en & ces difputes'
furent terminées par vne fintericê arbitrale.
Oger Bernard joùifTantpamblcment defon bien, entreprit la
guerre dans le Comté d'y rgel, contre Pierre Roi d'Aragon. Ce
Roi auoit recueilli la fucceïïion du Royaume qui lui citoit c£-
cheuë par le decés du Roi D on layme fon pere, auenu l'an m 76.
Tandis qu'il eftoit occupé à la guerre de Valence contre les Mo-
res, qui s'efloient reuoltés, le Comte de Foix entra l'annéefui-
uantedans le Comté d'Vrgel, pour enuahir à force d'armes certaines places, qui
eftoient fous l'o beï (Tance du Roi, pretendant qu'elles apartenoient au ComreEr-
mengaudfon coufin germain, fils du Comte Don Aluare. Ses troupes qui mar-
choienc contre TEuefque d'Vrgel, firent pluficurs degails en cette contrée. Le Roi
aucrti de ces troubles, fit requerir le Comte de quitter la voye des armes, puis que
l'Euefque eftoitentermesd'efterà droi<5t, pour raifon de tout cequeleComtede
Foix^fbncoufinErmengaudpretendoient,& commanda à Ramon de Mon-
cade Procureur du Royaume d'Aragon, qu'il s'auançaft auec les forces qu'il auoit,
pour donner fecours à l'Euefque;& fit lemefmecommandement auxBailesdeRi-
bagorcc,& de Pallas,& auxViguiersdeCemere, & d'VrgcLA mefmetcmpslapîus
grande partie de Catalogne pnt les armes, tous pretexte que le Roi n auoit tenu les
Eftatsà Barcelonne depuis ion couronnement, ni confirmé leurs vfagcs& libertés..
Mais le Roi voulant defunir cette puhTance, dépcfcha Eftienne de Cardone afin
qu'il negotiaft quelque accommodement auec le Comte de Pallas & lesautres Sei-
gneurs de Catalogne, & les attachait à fes interefts pour la defenfè del'Euefque
d' Vrcrel,contrele Comte deFoix: commanda aux villes deLeride,Tamarit,-Alma-
nare,Camarle,Cubels,& Mongay de prendre les armes; efcriuit aux Barons, &
autres Vaffaux quitenoient des fiefs en Catalogne, de fe metre en eftat par tout le
mois de Mars,pourlefcmircontreleComtedeFoix-,commandaàFerrizdeLiçana
Procureur de Catalogne, qu'il défiat le Comte, & le mit hors latrefue & la paix
qu'il auoit auec le Roi,laquelle le Comte venoit de rompre.
1 1. Les troubles de Valence eftans appaifés, le Roi tourna fes forces contre le
Comtede Foix, &fesalliés; ôd'on trouue qu'il afliegeala ville d'Agramontdans
lcComtéd'Vrgcl,aumoisdeIuin1x78. Car efbnt occupé à ce fiege,il rcquit par
letres Henri Comte de Rodes,qu'il vint à fa Cour,pour lui rairehomage du Vicom-
te'dc Carlades,lui payer les tributs qu'il luideuoit,& lui rendre fonferuiceen la guer-
requ'il auoit fur les bras, contre le Comte deFoix. Il y eut pourtant vnappoindte-
ment entre le Roi, & le Comte de Foix,au moyen du trai&é demariage qui fut pro-
pofe entre l'I nfant Don Iayme fecond fils du Roi,& Conftance fille aifnée du Com-
te.PourcéteffetleRoieftantàLeridclei^dumoisdcDecembreiiyS.fitdonation
à cét Infant des Comtés de Ribagorcc, & de Pallas, en casquecemariage,s'ef¥e-
«îhiaft Et le comte de Foix dônaà fa fille en faueur du mariage, le Vicoté de Caftcl-
bon & le coté de Foix auffi,s'il n'auoit point d'enfans malles. Mais le mariage n'eut
point d'effet,Sc la paix non plus ne fut pas de longue durée; quoi que le Roi donnait
l'inueftiture de toutle Coté d' V rgel à Èrmengaud,en côfideration du Côte de Foix.
Il I. Cétappoin6tcmentauecleComtcdeFoix,futfuiuideceluiduRoideMail-
loràucj qui fit fon accord auec le Roi fon frère, en la ville de Perpinnan au mois de
Ianuier enfumant^ pour faire ceffer les plaintes, que le Roi propofoit contre fon
partasje,comme
s'il eftoit excefïif & inojffîcieux,reconneutde tenir en fief de la Cou-
ronne d'Aragon le Roiaume de Maillorque, & tous les autres Comtés à la charge
que pour fon regard il fut defchargé de prefler l'homage &c bailla pour cautions de
plulieurs
ce contrat les Comtes de Foix, & d'Ampurias, & autres Seigneurs.
I V. Mais le Roi de Maillorque fut extremement piqué,dc ce que fon frere l'auoit
afluiettià tenir fon Roiaume enfief,de la couronne d'Ara gon,contre les intentions
du Roi Iaymeleur pere cômun.C'eftpourquoi ily eut plus facilement vne touuelle
rupture entre le Roi,& le Comtede Foix beau-freredu Maillorquin. Ce Côte auoit
émeu de nouucaulaNobleiTede Catalogne & l'auoit attirée à fon parti l'an n8o.
Le Roi qui eftoit à Valence, reuint en Catalogne,requift les Comtes & Barons,d'e-
(ter à droit auec lui,leur offrant de leurfaire ralfon fur toutes leurs plaintes,ainfiqu'il
feroit ordonné parjuftice; ce qu'ils refuferentaprès auoirefté legitimement requis
& interpellés. De forte qu'ils furent declarés ennemis de l'Eftat, ou pour vferdes
termes du temps, ils furentexclus de la paix,& delatréue, parle Roi &lesVi<nie~
ZD
ries, comme l'ayans violéc les premiers.
V. Pourdonnerquelqueordreàcetteguerre,leRoiaffemblafes troupes d'A-
de Catalogue, les places defortesgarnifons.
ragon, & & pourueut Le Comte de
Foix auoit ion armée compofée de trois cens caualiers, & fept mille fantailins, qui
eftoientaffemblésen la citéde Balaguer, qui apartenoit au Comte d' Vrgel. Le Roi
aucc cinq cens hommes à cheualpaffa en diligence par la ville de Leridc, commanda
auxhabitans de le future, & arriua de bon matin deuantBalaguer, qu'il afliegea le
mcfineiour.Iiruruintâuffi-toftvntclnombrcciecompagnicsicuéesciansrAragon,
& la Catalogne, que l'armée fut des plus pui{Tantcs, que l'on euil mis encore fur
pied. Leficgefutpofépartouslesquartiers,leiourdelaS. Iean 12.80. & la place ba-
tuë de toutes parts, auec les machines & en gins, nuicl&iourfansrelafche. Lcsaf-
fiegés qui eftoient en grand nombre, fcaifoient des rudes forties, &c reparoient auec
vn extreme foin, les brèches desmurailles, quefaifoientlesenginsdebaterie. Les
principaux Seigneurs qui fouftenoient le Cege eftoient Roger Bernard Comte de
Foix, Armengol Comte d' Vrgel fon couf in le Comte de Paillas, le Vicomtede
Cardone, & quelques autres. Cependant il arriua, que le frcre du Comte de Paillas,
& Ramonde Marcafauade Gafcogne, EfquiudeMiralpcxdeTolofe arriuerentà
la ville d'Agramont auec quarante hommes à cheual, & foixante arbalcftricrs, à def-
fein d'entrer dans Balagucr. Eftanslà, ils donnèrent auis aux aflïegés, qu'ils entre-
roient là nuict fuiuante s'ils leur donnoientle fignal de deux flambeaux allumés fur
le haut du chafteau. Le porteur fut furpris auec fa letre. Cequieftoit inconneuaux
Caualiers, qui s'auancerent iufqu ala tourd'Almenareaflife furvntertre, d'où l'on
defcouure vn grand quartier du pa'is d'Vrgel. Le Roi qui fçauoit leur deifein, com-
manda que l'on allumaft les deux flambeaux en la tour de l'Eglife Sainte Marie Dal-
mara. Ce fignal fit fortir les caualiers d'Almenare, qui arriuerent àBalaguer fur la
minuit, & rirent reconnoiftre le pacage. Ilseftoient obligés de trauerferla riuiere de
Segre,quieftoitentr'eux,&: la cité. C'eft pourquoi ils coulèrent le long de la riue,
pouraller reconnoiftre le pont maisles Royaux s'en eftoientdefia faifis & les ca-
ualiers eftans defcouuerts par les fentineles ,qui creurent qu'ils venoient attaquer le
pont, l'alarme fut donnée trop toft au camp. De forte, que les caualiers crians Foix
& Cardone pafTerentla riuiere à naage auec leurs cheuaux nonobftantles coups de
flefche que l'on tira fur euxdont il y eut quatre caualiers &vingt-fix laquais de
tués, & Mirapeixfaicl: prifonnier.LeRoi commanda, que l'on baftit deux pontsde
baftcauxaudeflus, & au deffous de la ville, furlefquels ileftablitvîie bonne garde.
Deflors le ficgc fut tellement preffé, que les habitans delà ville craignans le lac au
dedans, & ledcgaftdeleurs domaines- au dehors, donnerent fecrettementauis au
Roi, qu'ils lui rendroientla place. Les Corrites auertisdecetraicl:é,prindrentrefo-
lutiondeferemetreàlamerci du Roi, & fortans de la ville fansarmes,lcfupplie-
rent de les traicter auec douceur & courtoifie. Le Roi les mit entre les mains de l'In-
fant Alfonfefon fils &c commanda qu'ils fuffent retenus fous bonne garde, dans le
chafleau de Leride. Mais pour le Comte de Foix,'il le fit conduire au chafteau de
Siurance, & refferrer dans vne plus eftroite & plus rigoureufe prifon dautant qu'il
lui auoit fouuent manqué de parole aux chofes qu'il lui auoit pro miles & faifoit di-
reauRoiauecinfolence,que s'il fortoit de prifon,il lui feroitvneguerre plusfaf-
cheufe, & plus domageable que la précédente. Neantmoins il fit depuis fonap-
pointcmentauecleRoi,parrentrcmifedela Reine de Maillorquc fa fœur, & fut
mi1>r«ïlibertc,ayantbaillécnofl:ageConftance la filleaifnée. Les anciens mémoi-
res rapportent que le Roi de Maillorque vint feruir en cefiegele Roi fon frere, con-
tre le Comte de Foix fon beau-frère. Pendant la détention du Comte, laComtefTe
Marguerite fa femmepromitauRoi de France, de garder feurementtoute la tertc
du Comte de Foix fon mari, quieftoitmouuanteduRoi, & ce tant & Cette fi longue-
Tetre
ment que le Comte fon mari fera détenu en prifon par le Roi d'Aragon.
eft de l'ami 81. dans le Threfor des Chartes de France.
V I. Le Comte fut mis en libertéauantla guerre de France contre l'Aragon, qui
fut l'an1x85. en laquelle il feruit le Roi Philippeauec beaucoup d'affedtion. Le fujet
de cette guerre eft affés conneu à ceux quiontmaniél'hiftoire n'y ayant aucune
Yuu ij
action plus confiderable que la perfidiedes Vefpres Siciliennescontre les François,
& l'inuafion du Royaume de Sicile que fit Pierre Roi d'Aragon, cotre le Roi Char-
les Oncle du Roi Philippe. Or dautant quela Sicile eftoit vn fief mouuant du S. Sie-
6c que le Pape pretendoit que l' Aragon lui eftoit fujeft au moyen
de la recônoif-
o-c,
fance que le Roi Pierre II. auok faite au Pape Innocent III. il déclara le Roi d'A-
en
ragon décheu de fon Royaume par Voye de felonie, & fit publier la fentence dans les
vallées d'Aran, & d'Andorre, & dans le Vicomte deCaftelbou qui apartenoit au
Comte de Foix. Et en fuite donna l'inucftiture de ce Royaume, à Charles fecond fils
du Roi de France: lequel voulant entreprendre la conquefte en fàueur de fon fils,
équipa vne puiilante ilote & mit fur pied v ne armée tres-nombreufe. lltraidaauec
le Roi de Maillorque,qui eftoit das le chafteaude Perpinnan,pour s affeurer du par-
fage des monts. Mais la diligence de l'Aragonoisfurpritcéte ville & fon chafteau:
Dee forte quele Maillorquin auec fa femme fes enfans,& fon threfor, tôba entre les
mains de fon frcrc. Ce quiluidonna vne telle aprehéfi on qu'il éuada la nuid du cha-
fteau, & fe retira en celui de Sarroque,dâs le païs de Rouffillô.Le Roi d'Aragon quita
aufli la ville dePerpinnan,& amena quât & foi la Reine deMaillorque,&: ics enfàns.
VU. Philippe entra au mois de Iuin auec fon armée dans le Comté de Roufl îllon;
L'auantgardeeftoit commandéepar le Comte de Foix,& les Sencfchaux deTolofea
& de Carcafîbnne,fuiuant Aclot ôc Montaner. D'abord on s'affeura des meilleures
places du païs, que le Roi de Maiorquemaiftre du Comté remit entre les mains du
Roi, par l'cntremifcdu Cardinal Legar, & du Comte de Foix. Celui-ci trai£ra encor
auec la ville de Perpinnaiij qu'elle fournit des viures à l'armée, fousl'afleurance qu'il
donna aux habitans, qu'ils neferoient pointchargée de garnifon;quidans Ccquinefutpas
jicatmoins executé,a.caufedelaialoude que l'on prit de céte ville, quelques
iours apres fut prife, & mile à fac.La ville d'Elne qui eftokEpifcopale,&afliie prés de
la mer dans le Côté de Rouffillon,re{fentitla même rigueur;Elleeft nomée dans Na-
gis par corruption Ianuœ> Ce qui a donélieu àl'Hiftoricn de France de la tourner Ge-
nes,au lieu que c'eft fans douce la ville d'Elne, felon Montaner,Aclot, & Surita.
VIII. Apresque les François eurentpenetrélesmontsPyrenées,leRoialla plan-
ter le fiege deuant la cité de Giïone. Ayant fait fommer le Vicôte de Cardone Gou-
de rendre la place, lui
ucrneur de la ville par le Comte de Foix, qui eftoit fon parent,
promctant pour recompenfe de ce feruice dele fairele plus puitlànt & le plus riche
Seigneur de l'Efpagne:Mais il refufa ce parti. Defortequelefiegcflitentrepris, &
pourfuiuiparles François, auec vne extremeanimohté,&fouftenuvigoureufementt
près de trois mois par les Catalans. L'armée du Roi futaffligée pendant ce'temps, de
diuerfes maladies caufees par l'intempérie del'air,lafatigue de laguerre, &la difete
des viures. Les aifiegés eftoientpreffes du mefme défaut. De forte qu'ils furent bien
aifes defevoirfommésparle Comtede Foix,qui entra dans la place par l'ordre du
Roi, de fe rendre à compofition.Lacapitulation fut concluëau mois de Septembre,
contenant quele Vicomte de Cardonerendroit Girone dans vingt iours, fi le Roi
d'Aragon ne lui donnoit pendant ce temps, vnfecoursfuffifant.b
I X. Nangis efcrit, que le Corn te de Foix fut foupçonnédans le camp,d'eftre entré
dan?Girone durât le fiege, & d'auoir eu des conférences fecret es auec le Vicomte de
Cardone. Mais les actes publics font voir, que le Roi n' eftoit point entréen défiance
desbônes volôtés du Comte puis qu'il ne le contéta pas de l'employer à traiter delà
reddition de la place; Mais encor lui fit des gratificationsaprès ce fiege, lui cédât tous
les droits qu'il auoit en parcageaueci'Abbe,fur le chafteau & ville de Pamiers. Pour
mieux prendre ce fait, ilfaut remarquer que tous les parcages des Comtes de Foix
auec. les Abbés de ce monaftere, eftoient limités à la vie des Côtes, ôc rcnouuele's auec
ksfucccncurs: Apres le decés du Comte Roger; au lieu de continuer les anciens ac-
cords, aucc Roger BernardJ'Abbétrai&aauecleRoiS. Louis l'an 1169. auquel il
remit pour dix années, le chafteau de cettevilleaueccoûtes fes fortercfTes, la moitié
desLeudes,& des iufticcs,fauf celle des clercs & delafamilledu monaftereja moitié
du moulin, dureuenu des fours, des rentes quifcrecouurenr le iourdelafefte S.An-
tonin, du calendrier qui le recueille à la Noël, àPafque, ôcàlaS. Ican Baptifte,des
péages des portes de la ville, la vigne, la nourriture, & les habits, ainfi qu'il eft ac-
couftumédans le chafteau A la charge d'employer tous ces reuenus à la garde & de-
fcnce du chafteau, du monaftere & de fes droits, dont le Roi te charge. Et prom ct
àl'Abbé de lui rendre tout cedeflus, apres les dix ans expirés, de quoi les Gardienss
eftablis au chafteau lui prefterent ferment. Le Roi fereferue d'eftre préféré ou fes
fuccefTeurs,cncette garde, en cas qu'apres lesdixansexpirés,rAbbévouluft la con-
tinuer à quelque au tre. Ce partage fut renouuelle'pour autres dix années, parle Roi
Philippe 1 1 Là Paris au mois de Mars 12 S o. IIccdafondroidtàRoger Bernard, &
lui donna la garde pour toufiours ,parfesletres dc la teneur fumante} Philippe par la
grâce de Dieu Rois de France. Nous fefonsafçauoird tous prefens grauenir, que nou-sanoflre
amè & a noflrefeal Rogier Bernat^Comte de Fois durions otroions & dele fiions tout le droit &
ce que nous duïons ne duoir deuons, en laville de Paumiers & es appartenances par raifbn degar-
de ,& par quelque autre refbn, excepté le rcjbrt & la fouueraineté}que nous retenons du défaut, &
été ïdppelduâit Comte & ^efa Cort, a tenir à duoir3 &poffèirà kelui Comte & à feshoirs^ d
mes touJioursempresldfindefeptanS) & desores en audnt enladiteVille }ne es apartenances rie
prendronscompagnie de donation, fans la voltitote'du deuantditComte ou de res hoirs faufen tou-
tes ebofes le droitd autrui. Et que ce foit ferme & fiable nous auons fan feeïïercesletres de noftrs
feel.FetésheyergesdeuantytlleneuueenCdteloigne, l'an de grâce1185. ou mois de Septembre.
X. L'an 1x93. le Roi Philippe I V. par fes letres exhorta & pria & requit l'Ab-
bé3 contient & habitans de lavilled'Appamie&des'accommoderde bon gré auec
leComtedeFoix, fuiuant les letres précédentes. Et l'an 1 1 9 4. le dernier de Ianuier,
ilordonna au Senefchal de Carcafïbnnc de faire quiter le chafteau, au Senefchal de
Bigorrequi le gardoitpourleRoi,&d'en bailler la poffcfïion au Comte de Foix.
Ce qui futt exécuté le 1 6 de Mars enfuiuât 1 1 95. c'eft à direenuiron deux mois,apres
le commandement.Mais V Abbé & le conuentne poiiuans fouflîïr ce pareage forcé
ni lesviolences que le Comte faifoitpour femaintenir en fa poffeftion» le firent ex-
communier par le Pape, & mètre le Comté en interdit. Enfin le Pape Boniface
VII I. érigea cette Abbaye en Eucfché par fa Bulle du mois d' O £tobre 1196, dont la
copie eft inférée au bas du c hapitre.En ïuiteBernard premier Euefque de Pamies, &c
le Comteremirent leurs différents à Gui de Leuis,Seigneurde Mirepoix lequel or-
donna par fa fentence arbitrale, le I eudi apres S. Luc 1x97. Que le Comte & fes fuc-
ceffeurs poffederon t le chafteau j & les forterefles de la ville de Pamies, &rEuefque
la toumouuelemenbaflie par le Comte. Qu'il y aura vn Viguier qui fera la recepte
de tous les reucnus, dont il rendra conte à l'Euefque & au Comtej élira les Sergents
delà Cité, fera faire les adiourncmens réels Scpcrfonels; les captures des criminels,
& l'exécution des fentences ciuiles, & crimineles. QujI y aura vn iuge ordinaire, qui
preftera ferment à l'Euefque & au Comte. Que les verges des Serments feront char-
gées des armes de l'Euefque, &duComte, &qu'àleurnom feront ordonnées &
réglées les affaires par les chaftelain,Viguier,& Iuge.Que !e Comte & fes fucceifeurs
tiendront les chofes fufdites en fief honorable des Euefques de Pamies, & leur en fe-
ront ferment de fidélité Se de valfelage dans l'Eglife de Pamies. Que le Comtefera
gardcràfes dcfpens le chafteau, & rem etra les clefs à l'Euefque ou à fon Lieutenant
lciouvdeS. Antonin au mois de Septembre, afin que le corps de ce martyr y puifle
cftre porté en proceffion folcnnclcoù il demeurera vnc partie de cciour auec la ba-
nieredcrEuefquc,qui en fera oftéc fur le tard, auec les ferontgens de l'Eue fquej Que les
vignes, & les moulins polTedés par le Comte en ce lieu, communs. En outre
confiderans que les rentes de Pamies ne montent plus de deux mil liures par
an;& que le Comte paye fur fa moitié, la garde du chameau & des foncrencs, & le
falaircduChaftelain^ôc encore la moitié du falaire des autres officiers. Il fut ordon-
né pour indemnifcr l'Eglife des domages qu'elle pretendoit auoir reccu du Comte,
qu'ilaifigneroit des villes, terres, & chafteaux dans l'Euefché de Pamies, dela valeur
qu'il fourniroit à l'Euefquc vingt mil liures paya-
de deux mil liures de rente, ou bienleulits
bles en cinq termes,pour acheter deux mil liures de rente. Que le Comte pro.
Qu'ils
tegera l'Euefque les Chanoines, & leurs biens dans tout le Comté deFoix;
s'acquiteront de tous domages prétendus rcfpe&iuememiufqu'au iourdela rran-
fa&ion. Que la confirmation du Pape feroit pourfuiuie à frais communs. Le Pape
Boniface confirmacétaccordparfa Bulle; en vertu delaquellel'Eucfquede Pamies
inneftit auec fon ancau le Comte de Foix, pour lui, &:iesiucccHeurs, du c hafteau,
& la moitié de la iurifdidtion temporelle de Pamies, & de fes dépendances. Et le
Comte lui en prefta le ferment de fidélité,
I. Suntal. 4. Annal.c. tionetn Catholicx fidei, &diuinî cultus augmen-
II. Idem c. 6. tum, defratrumnoftrorumcop(ilio& alTenlu, &
III. Et feqq. Idem Surira 1. 4. Ann.c.7. 9-S$. poteftatis pknitudinc Gipradiâa: In Cinitatem
41. 57. 60. 61. 66. crexihius, Se vocabuloinfignimusCiuitatis camà
X. Charrar. Pal. Guil. Nangius. iarifdi£hone qualibec Tolofam Epifcopi penitus
X. c ChartarioEcclefiaeTolof»nç:Bonifacius Epi. eximentes, auftoricatefedisApoftolicaedecernen-
fcopus feruus feruorumDei ad perpetuamrci me- do, vt Beati Martini Confeflbns Eccldia etdem Ci-
monam. Romanus Pontifex qui fupernse difpofi- nitati vicina,in qua corpus GÎoriofi Anthonini mar-
uonis atbittio infuprema: dignitatisfpecula con. tyrisproutproponitur, requiefcit, fitdecetero,
ftiturus, Ecclefiarum omnium Reûor agnofckur, & habeatiir perpetuo prsediâas Çmitatis Ecclefia
VmeaequeDominicaîCuftos Generalis & cultor,ac Cathedralis. Conceflïmus quoque exnuncauâo-
tonus ouilis Cathohci Paftorqucomnium fummus ntate prsdiâa & donauimus, deputauimusac ctiâ
paftor, de Apaftolicsplcnitudinepotcftatis tiadi- prouidimus futnro ApannarumEpifcopo, eiufquc
ta fibi à Domino Cuius nutui cundafiibferuiunr, fucceifonbus, quipro temporcfueruit de re-
obediunt fingula, obtemperant vniuerfa, interdum dtubus & prouentibus fupradiaiSjfeptemmiliiali-
Cathédrales & alias vnit & anneclit Ecckfias;In- brarum Taronenfium paruorum intégré pcici-
terdum vero adEpifcopatuum diuifionesprocedere pienda anno quolibet ab eifdem. Ira quod Idem
non omittit cum tempons qualitas qua:luggent caufx Apanuarum Epifccpus,& fucceflbresipfias, habeât
rationabiles persuadent. Vt omnia pontifîcah & percipiant m huiulrnodi reditibusannuatim de-
nofcuntur officio immmete prudenter & folcrter cem milliahbiarurn einfdcra moneta:, cornputatis
txerccar,ac falubri Se ptouida exequt fludeat audo- tneistribus millibus libris monetaeipfius ad quos
mate. Sancconfiderantcs attentius, &infraclaa- teditus & prouenrus Ecclefia: Apamiaiumanms af-
ftiapeftonsmcditationc follicuareuoluëtes,Qupd cenderefingulis djgnofciintur, pioiuin roftnslu-
Tolofana Ecclefia vfque adeoamplam &dlffulaip pei hoc confiâisliterisplrniii.s&fenolîasconune-
diocefim obtinet, prout exiplafaâieuidentia in- rur. Nositaque ad hniulniodi Executionem negonj
notefcn quod Tolofanus Epifcopus qui exilht de diftinilionem diocefis facicndamprocedere m-
pro tempore, nequit îpfam vt decetôc conuenit vi- tendentes Caftra, villas, terras, EccleGas,&loca
fitare non fine graui animarum difpendio per- omcia, qux de loco Gnpiaci quantum Tolofana
fonarum degétium in eadem. Penfantes etiam quod diocefis verfusflnmenGaronnxprxtenduur, piour
Ecclefiaipfain piouentibus&reditibusannuistam reâius fieri poterit, perlineam tranfuerlalemi£tde
aftluenter3tamquemagnificè abundare confpicitur, locoipfo Girpiaciv('q;adrlurnenAgoti,lîcutrc(3:ius
prout fama: vendieç reuekt a(Tertio,& clara fide di- fimiliterpoternfieriper lineanupfam, vfque ad fi-
gnorum teftimonia profitentur, quod de ipforntn nes Tololanenns diocefis, vtrfus Ciuitatem Apa-
multitudine copiofa, nonfolumduobusfedpluti- miarum, feu mendicm confiftere dignofeuntur, ha-
bus etiarn poreft Epifcopis luxta fusdignitatisde- bita per teftes idoneos&iuratos quosin hac parte
centiam annjs fingulis prouidcri quodque propter- recipi fecimus, deliuiufmodiconflnjbus certitudi-
cafœlicisrecordanonisClemensP.ipaquartusprç- ne plcnioii,Exnunc de Aparmarumdiocefielle de-
deceflbr nofter animarum fidelium falu tt profpiciés, ccrnirnus & etiam Otdinamus, ac ApamiatumEpif-
&illaiuinpaLtiumnoticiamplenamhabcns ad di- copoinfpiritiialtbus & temporahbus,Qucmadmo-
tufionem eiufmodi EptfcopatusTolofanidum viuc- dumTolofano Epifcopo ante.iftis temponbusexi-
ret firmiter intendebac certam ad hoc ficut afleri- ftebant, pet petuo /int lubie£ta fîbique îlla & luhi-
tut diocefit-n diftinguendo: Villam Apamiarumpri- tateies coiuin dénoté intendeie ac humihter obe-
demdediftaToloiana diœcefî exiftentem, locum due tanquam Epifcopo îploium rcnei.r.tur. Si vero
vrique nobilem & infignem, multilqiiecommodi- annui reditus & pronentus, quos mfra hniiifirodl
ïabus prxdunai, adDeilaudcm Se gloriaru exahu- confiniadudumpetcipicbatFpiIcopusTolofanus,
[iridictamfuminam feptcm milliumlibrarum exce- rtatus,etiamfi Epifcopali, feuArchiepifcopali, fed
dèrent volumus kcundum quanutatem exceflbs regia prsfulgcat digmeate huiulmodi ordinatio.
huiiifa.odi ex didtis confinibusihbtrahi, de illa vt- nem edis eiufdem,quouis quxflto colore vllo mo-
delicet patte iplbrum qua minus neceflaria fuerit do fiue caufa, vel occalîone turbare feu quomodo
Apamiarum Eptfcopo fupradiûo. Etfifortelidem libet impedire prxfumat. Noscnitnextuncirriaun
redicus & piouemus ad eandem non atnngerent decernimus & manc fi fecùsfuper hoc per quemeû-
qnanticacem,illorum defeclum fuppleri percipimus que Apoflolica,velalia qualiis audtoncatc, contige-
de îcditibus Se ptouentibus reliquis Tolofancnfis nc attentari Et nihilominusin cos qui ex certa foc-
Epifcopi memorati; Et prirdi&a confinia, proue eé- tia contrarium quouifmodopracfurapferint, excom-
dem confiderato dcfeftu expedhe videbitur, aug- municationiss(u(penfionis,& incerdiflifenreiitiam
roentan.CaEtcrumprouétusoinnes&reditus,quos promulgamus,à qua non nifi per RomanumPonti-
prxpofitus ac CapitulumTolofanenfis Ecclefùe in- ficemabfolutionis beneficium valeat obtineri. Nul-
fia confinia eademobtinere nofcuntur, ab omniiu- li ergo omnino hominum liccat hanc paginam no-
rifdiâione Apamiarum Epifcopi câdcmaudtoritate ftrœ conftitutionis,ordinationis exemptionis in-
prorfus eximirous & exempea fieri decernimus in hibitionts, & promulgations infringere, vel aufua
fururum. Qujavero huiulmodi Apoftolicsefedis or- temerario contraire. St quis autem hoc atrenrare
dinationem laudabilem,pi:ouidam,& fàlubrem.per- praefumpferit indignationetn omnipotentisDciôC
petuis futuris temporibus elle volumus valiruram, Beatorurn Petri & PauliApoftolornmeiusfe noue-
& roburobtinercincommutabilisfirmitatis,Auâo- rit incurfurum. Datum Anagnixxvi. Calend.O^to-
titateprxdi6ladiAri£tiusinhibemus,nealiquts cu- bris, Poatiiicatus noftri anno primo.
iufcunqueprsEcminentia; ordinis, conditionis fiue

CHAPITRE XXVIIL
Sommaire,
'Décès de la (omtejfe Brunifinde. Son tefiàment* oùfij enfans font nom-
més. IL (guerre entre la Senefcbaux de Toiofe & Carcajfonne, & le
(omte de Foix. III. <*Abolinon que le ^Rpi donna an Comte4' la cha'r.-i
<re de faire le voyage d'Outremer 3 &
de remetre entre fes mains deux cha-
fieaux. Jl bailla Lordat, & Montréals <& fut de/chargé du paffage, à
caufe de laprifê de la ville d'Acre. IV. Donation du Cote m faueur de
fafœur Sclarmonde.Diftute auecle Senefihalde (arcajfonne. V. Cjuer-
re entre le Roi de France,} & d'Angleterre. Le Gouuernementd'<vnepar~
tie efi commis au Comte 3 auec l entretenement de quelques troupes. V L
Continuationde la guerre3 & desfiruices du Comte. Faitleueraux^in-
gloislefiegedelavilled'Acqs. VIL Cjuerred' Arnaud d'EfiagneVi^
P aillas. Jleftafîifté par le Comte de
comte de Co fer ans pour le Comté de
Foix fin beau-ffere. VIII. Le Comte acreu de lafuccefwn de la mai-
fon de Bearn,} qui effoit efcheuè à fa femme Marguerite. IX. Ses en-
fans,3 &fondecés. Surprifi des Hisloriensde Foix.

E Comte Roger Bernard iouïiTantdequelquereposdans fa mai-


fon, fut affligé de la perte de fa mere Brunifende, qui deceda l'an
choiiit
1189. Elle par fonteftamentlelieudefafepulture,enl'E^
gliledes Frères Prédicateurs d'Appamies, & leur lègue fa chapel-
le d'argent auec les ornemens fes meubles decuifine, & vne fom-
me notable de
deniers.Elle fait en outre beaucoup de legats pour ocuures pies, le-
à titre d'inftitution héréditaire à Roger Bernard Comte de Foix fon fils, deux
cue
mille fois tournoisjoutre cinq mille fols Barcelonois, qu'il lui deuoit par inftrumenc
public; à fa fille Agnes ComtefTe de Bigorredeux millcfois à Amalric deNarbon-
Pierre,enfans de feu Sebelie Vicomte/Te de Narbonne fa fille, mille
ne, & au Comte
fols tournois; à Brunifende de Narbonne leurfœur mille fols tournois;à Philippe
V u u iiij
fa fille VicomtciîedcCofcrans deux mille fols. Inftituc herilieie vnhlerfcllefa fille
Efclarmondc Reine de Maiorquc.
I 1. Les Sencfchaux deTolofe, & de Carcaiïbnne defireux d'augmenterleur iu-
rifdi&ion,au prciudice des libertés dupais de Foix, que le Roi S. Louis dans le pre-
mier homage fait à la couronne, auoit promisde conferuer auec foin, firent des en-
treprifes, qui obligerent Roger Bernard de s'y oppofer auec armes. De forte qu'a-
près auoir batu les Sergens, défait quelques compagnies enuoyéespar
les Senef-
chaux, pour donner main forte à l'exécutionde leurs fentences, les affaires en vin-
drent au point d'vne guerre ouuerte; ceux- ci metans des troupes réglées fur pied, &
le Comte faifant des courfesôc rauages fur les terres du Roi, & fortifiantfes places
d'hommes, & de munitions. Parmi ces excès celui qui oftenfadauantageleRoi,& le
portaàfe préparer à vne guerre ouuerte contrele Comre,fut l'intelligencequ'il fem-
bloit vouloirentretenir aucc les Aragonoisennemis du Roi dautant que les garni-
fons efloient fournies pour la plus part de Catalans qui cftoient neantmoins
fujets du Comte.
111. Le Roi Philippe 1 V. furnomméle Bel fut appaifé par les prières delà Com-
tcfle de Foix Marguerite de Bearn fa coufine, & par celles delà Reine fon aycule: De
ibrtcqu'il abolitauComtc non feulement le meipris, qu'il au oit fait des Officiers
Royaux, en ne fe prefentant point pardeuant eux,iuiuant les adiournemensquilui
eftoient donnés mais auffi tous autres excés, defquels on pourroit prétendre que fa,
terre eftoit tombée en commis au profit du Roi. Cette abolition lui fut accordée,àla
charge de faire le pafTage d'Outremer, dans vn an, pour le fecouts de la terre fain&Cj
auec dix autres cheualiers armés, & y feruir deux ans entiers,
fous peinee de dix mille
liurcs tournois,dont il bailleroit fufÉfante caution; aucc faculté de fe retirer apreslcs
deux ans ex pirés,cn rapportant letres & certificat du Maiftre du Temple, de l'Hof-
pital, ou du Gouuerheur delà garnifon delà ville d'Acon, qu'il auoit rendu le fernice
qui lui eft ordon né. Il lui fut eniointt pour l'affeurance de l'exécutionde cette ordon-
nance, de remettre entre les mains du Senefchalde Carcaffonne/leux chafteaux que
leRoichoiiiroit ,autres quecelui de Foix, qui feroient gardés par ceux quele Roi y
ordonnerait;pour l'cntretcnement defquels le Comte fourniroit cent liurcs tour.
nois par an. Et moyennant la deliurance des chaftcaux,& des cautions, le R oi le re-
met en fon amitié & bonne grace,& veut que les procédures commencées contrele
Comte par les Maigres tenans le Parlement deTolofe, foient arreftées; & que les
chaiteaux lui foient rendus, ou à fes heritiers, apres le feruice de deux années, & que
cependant les chaftelains ne le troublent point en la iouyifance de fes reuenus. Cette
letrceft datéede Paris, le leudi après l'Annonciation 1x90. Laquelle Roger Bcr-
nardComte deFoix,& Vicomte de Bearn par le décès de fon beaupere Gafton,pro-
mit d'exécuter cftant à Paris pour le paffage d'Outrcmer:& reconnut d'y auoir obeï
aux autres chefij par le fourniffement des cautions^' la deliurance des chameaux de
Lordat, & de Montréal en Sauartes, entreles mains du Senefchal de Carcaffonne,
commeilconfteparfcslctrcsendateàParisduMccrediauant la Magdelaine 1191.
Il ne faut pas trouuer eftrangela peine qui fut impofée au Comte, d'aller au fecours
delaTerrefainéte. Car outre qu'elle eftoit fréquente en cefiecle, elleeftoit necef-
faire pour la defenfedela ville d' Acre,qui eftoit la feule qui reftoit aux Chreftiens, en
Roi de Perfei
Sy rie,& qui eftoit menacée par le qui l'emporta dans deux mois de fie-
ge l'an 12. 91. Ce qui defJiargea Roger Bernard defon voyage. Car on trouue qu'il
eftoit à la fuite du Roi l'an 12.93. & tomba malade à Pontoife où il fit vn Codicille,
par lequel il ordonna la réparation & dédomagemenc des Eglifes} qu'il auoit rui-
nées ou incommodées pendant fa guerre auec le Roi.
IV. L'annéepreccdente il auoit donné en fief àfafœurSclafmonde la iouïflàncc
de Foncian pendantfà vie, & la propriété du chafteau de Barbayran & de quelques
autres terres affifes au païs de Carcaifes qui furent faifies par Brifetefte Senefchal de
CarcaiTonne,fousprétexteque le Comte n'auoit peu bailler en fief ces terres, fans le
confentemcntdu Seigneur Superieur quieftoif le Roi fuiuant le droitf eferit ,par
lequel la Cour de Carcaffonne efloit gouuernée comme le Senefchal affeure enco-
re que le Comte offritverifier, que fes predecefleurs eftoient en pofleffiond'en vfer
autrement, nommément lors que l'alienationeftoit fa,ite en faueur desdefeendans
delamaifon.
V. Le temps fe prefenta bien toft fort propre, pour employer le courage belli-
queux & martial de Roger Bernard,àferuir l'Eftat contre les Anglois. Car Edoüard
Roi d'Angleterre ayant refufédefatisfaire aux plaintes du Roi Philippe, touchant
les courfes 6c déprédations commifes fur les coftes de Normandie, par quelques
vaiffeaux Anglois,y le Roi le fit adiourner par letres publiées en la ville d'Agen pour
refpondreen la Cour des Pairs,desiniures, excés, & rebellions commifès en Gafco-
gne, &fur foli defaut, il ordonna la faifiedu Duché de Guyenne, Tan 1 1 94.& com-
mandai Raoul de Nedlefon Connétable, d'y conduire ion armée; fans que l'An-
glois peut rien gagner furl'efprk du Roi, par l'AmbafTade qu'il lui dépefcha, dela
perfonnede ton frère Emond. L'an 12.95. toute la Gafcogne fans exceptionfutmife
fous la main du Iloi/fuiuantletcfinoignagedeThomasdeVualfîngham; où la va-
leurdu Comte de Foix fut recompenféepar Charles fils deFranc'e, Comte de Valois,
Alcnçon,Chartres3& Anjou, & par Raoul de Clermont Seigneur de Neefle Con-
neftable de France, G encraux de l'armée du Roi. Car ils eftabhïTcntRoger Bernard
Gouuerneur, & Lieutenant General du Roi en l'eftenduë des Diocefes d'Aux,
d'Acqs, d'Aire & de Bayonne, fauf & referuécsles terres du Comte d'Armagnac &
Fezenfac, qui demeurèrent "fous l'autorité du Senefchal de Gafcogne,& d'Age-
nois & lui ordonnèrent l'entretenement de cinq cens hommes d'armes, & de deux
mille hommes de pied. Sur quoi les mefmes Générauxexpédièrent vne déclaration
aL1 camp deuantla ville de Monr de Marfan,lei5. Iuillcti295. par laquelle ils der
chargcntleComtedcFoiXjdetoutblafme&reproche^s'ilarriuoitquepar la faute
& negligence des gardiens ôc Gouuerneurs particuliers des places,comprifes dans le
Gouucrnemcntqui lui eft donné, les ennemis furpriffent ou ruinaffentquelque vil-
le, bourg, ou place quelleque ce foit, s'il n'apparoiïToitclairement de la faute du
Comte de Foix.
V I. L'an 1196. l'armée d'Angleterre reprit la ville de Bayonne,-& fit prifonnier
le Seigneur d'Afpremont qui commandoitdans le chafteau. Les Anglois fe rendi-
rent auffi maiftresde la ville de S. Seuer; fur lefquelsle Prince Charles l'affiegea tout
auflï toft,auant qu'ils euffent leloifir des'y fortifier. Neantmoins le fiegetint trois
mois & fept iours, pendant lequel la pefie & la famine ruinèrent. l'armée Fran-
çoife. EtlamefmeincommoditéprefTantlesafliegés,ilsobtindrentdeCharles,par
l'entremife du Comte de Foix, qui eftoit dans le camp, vne tréue de quinze iours,
pour demanderfecours au Gouuerneur dela ville de Bayonne;jprometansà faute
d'eftrefecourus dans le terme jderendrela place aux Françoisi Elle fut rendue fous
cefte compofition, que les gens de guerre fortiroientauec leurs armes & bagage &
qu'ils fcroient efeortés iufqu à ce qu'ils fuffent à deux ioumées de l'armée ôc qu'il ne
feroit fait aucun tort aux habicans, moyennant certain nombre d'oftages, qu'ils
baillerent, lefquels ayans efté premierement conduits à Tolofe, furent ramenés de-
puis dans Sainc-t Seuer,par le Senefchal du Roi de France. Charles y ayant eftabli
vne bonne garuifon, retourna en France auec fon armée.; & les Anglois peu de iours
après fon depart,reprindrcnt cette ville. L'an 1197. Emondfrcrc du Roi d'Angle-
terre eftant arriué enGaicognCjauccvnepuiflantearméefcrenditmaiftre dequel-
qucs places; & la
decésd'aflieger peu apres mourut à Bayonne. L'armée Angloife entreprit apres fon
villed'Acqs;maislefoin du ComtedeFoix fut tcl,que coupant les
viurcs à l'armée, il l'obligea de leuer le tiege & de ferctirer. Cepcndantle Comte
en
d'Artois vint de France Gafcogne, auec de nouuelles troupes & reprit quelques
places fur les Anglois; & défit leur arméeprés de Bayonne l'an 1198. L'année fùi-
uantc il y cur vne créue de deux ans,arrêtée entre les Rois par l'entremife du Pape
BonifaceA^I 1 1. Enfinle Roi Philippe rendit à l'Anglois, le reftede la Gaicogne
l'année 1304. apres que la ville de Bourdeaux eut chaflè les François& le fut remife
en l'obéi nance du Roi d'Angleterre.
V I I. Les affaires de Gafcognen'empefcherencpasRogerBernardd'appuycrde
fes armes, les pourfuites de fon beau-frere Arnaud d'Efpagne, Vicomte de Cofe-
rans, pour la conquefte du Comté de Paillas en Catalogne; laquelle il entreprit en
Tannée 1197. pour le fitbiet qui s'enfuit. Roger de Comenge Vicomte de Coferans
après le decés de fa femme, de laquelle il auoit vn fils, efpouia en fécondes nopces la
Comteffede Paillas, dontil n'eut point de lignée. La Comteiîedefîrant tranfpor-
ter le Com té à fon mari, & à fes fucceffeurs,en vendit la moitiéà fon priuigne Roger
de Comenge, & lui fît donation del'autre. De forte que le Comte poifeda cetteter-
re tous le nom de fon fils, tandis que ce fils fut en vie. Orr il arriua que la Comteffe fie
profeiliondela vie monaftique, & le mari efpoufa vne troifiefme femme. Dela-
quelle il eut deux enfans, Arnaud Roger, & Ramon Roger. Arnaud fut Comte de
Paillas,& fe maria auec la Comtetfe Lafcare, dontil eut trois filles, Sibille, Beatrix,
& Violantemais par défaut d'enfans mafles, Ramon Roger fon frere recueillit la
fucceflion du Comté. Celui-ci eftantdecedé fans enfans,en l'année 1194. ily eut
de grands troubles pour raifon de ce Comté, à caufe des prétentionsd'Arnaud d'Ef-
pagne. Il eftoit fils de Roger de Comenge
acquéreur du Comté, par la vente & la
donation que la Comteffe lui en auoitfaite;& apres le decés de fon père pritpoffef-
fiond'vnc partie dela terre. Maisilen fut dépouillé par Arnaud Rogerfon oncle,
l'an 1183 Et apres le decés de fes deux oncles Arnaud Roo er, Ramon Roger, il re-
Roger deComengefon fils, prétendant que la tue-
prit la poffeffion du Comté aucc
ceffion leur apartenoitIls effayerent defe rendre maiftres de quelques chafteaux,6c
tenir fous leur main les filles de la Comteffe Lafcare. Pour cét effet ils entrèrent dans
leComté aucc le fecours du Comte de Foix, ayans vn corps affés confiderable de
gens
de de cheual &c depied,oùils firent vn progrés notable, s'eftans rendus maiftres
la plus
grande partie du Comté: quoiquelcRoid'Aragoneuft dépcfché contre
eux Philippe de Saluffes, & eut mis fur pied les principalesforces de ces montagnes,
&diftrai£t de leur ligue Arnaud Comte d'Vrgelleur allié. Deforte quele Roi d'A-
ragon fut obligé de requerirle Roi de France, d'empcfcherque pendant la tréue-qui
eftoit entr'eux, il ne fouffrit point, que des gens armés fortifient de fon Royaume
pourruinerlesterresd'Aragon. Et cependant ilpritfous fa protection Sibille fille
aifnée d'Arnaud Roger, qui eftoit mariée à Huguesdc Mataplane,&promit dela
reftabhrenfoneftat. Le Vicomte de Cardone s'entremit de négocier vn accom-
modement entre les parties, ayant faitarrefter vne tréne entr'elles} & tiré promeffe
de remetre entre les mains du Roi, par Arnaud d'Efpagne, les chafteaux de Leort,
& d'Efcalon, pour les tenir fous fa main, iufqu'à ce que le Maiftre du Temple, le
Comte d' Vrgel, & le Vicomte de Cardoneeuffent fait droiâ: fur les Dretenfions des
intcreflè's. Mais dautanc qu'Arnaudd'Efpagnedilayoitdefairela remife des cha-
fteaux,leRoivintauec fon armée afliegerlechaftcaude Leort, où Roger de Co-
mengefils d'Arnaud exécuta les conditions propofëes parle Vicomte de Cardone,
remetantleschafteaux,&arreftantvnetréuepourcinquante ans. Quelque temps
apres le Roi violant ces conuentionsmit la ComtetTe SibiileenpofTefliondescha-
fteaux, & du refledu Comté de Paillas. Ce qui renouuella la guerre, & obligea le
Comte de Foix de continuer fon fecours, ainfi que Surita a o bferué. D e forte qu'en
l'année fuiuautei2.98.1cComte de Foix entra auec fon armée dans le Comté) où il
prit d'abord les chafteaux de Barros,Leberfu,&Efcalon,afliegea celui de Leort;
qui fut fecouru parles troupes du Roi, qui firent des courfes dans le Vicomte' de Ca-
ftclbon ,& lepaïs d'VrgeletapartenansauComtedeFoix. Mais le Vicomte de Car-
doneeftant venu conféreraucc le Comte, au lieu d'Organe, il fit arrefter quelque
tréue en tre lui,&c les Royaux.
VIII. Il ne faut pas trouuer eftrange fi Roger Bernard eftoit confideré en la
Cour de France, & du cofté d'Aragon d'autant qu'il eftoit puifTantde fon chef, de
auoit augmenté fa grandeurau moyen de la fucceflion de fa femme Marguerite de
Bearn,quiauoitrecueillivnegrande partie du païs,que poffedoir Gafton de Bearn
fon pcre,qui eftoit decedé des l'an1190. Mais auffi comm e cette hérédité auoit acreu
fa puifDrice,ellclui aporta beaucoup de guerres dans fa maifon,qui panèrent à fa po-
ftentéjàcaufcde la ialoufiedes Comtes d'Armagnacdequoi ie traicterai aux deux
Chapitres fuiuanSjOiiic ferai voir l'origine des funeftes querelles de ces deuxpuif-
fantesmaifonsdeFoix & d'Armagnac, après que i'aurai conclu ce Chapitre par le
dece's de Roger Bernard, & le mariage de fes filles.
I X. Confiance fille aifnée du Comte, & de Marguerite de Bearn,furmariéele
dixiefme des Kalendes de Feurier1 2. 9 6 à Iean de Leuis de Mirapoix. Le maria ge fut
célébrédans le Chapitre des Freres Mineurs de Carcaifoime, en prefence de l'Euef-
que Pierre,qui fit proclamer trois fois les bans, & déclara qu'ayant efgard au grand
profit qui reiifliroit à ces deux maifons, &à leurs fuj ets par le moyen de ce mariage,
il difpenfoitd'vne plus grande folennité. Iordain de rifle Procureurde Conftance
qui eftoit à Ortés, prit au nom d'elle pour mari Iean de Leuis Cheualier, fils de Gui
deLeuisSeigneurdeMirapoix; quilapritreciproquementpour fa femme. Roger
Bernard lui conftituadix mille liures tournois de dot,payables en fix années, aies re-
couurer fur fes Fermiers. L es parties déclarer qu'elles font ce mariage fclon la couftu-
me de France,pour le regard des acquefts,tucce{rions,& autres chofes.-làuf& referué
les paôlcs fuiuans,fçauoir que fi Iean predecedoitConftanccauecenfansoufanscn-
fanspendant la viede Gui, en ce cas Gui affignera cinq cens liures deterre, In Mira-
piefeo, & autres cinq cens liures de reuenu annuel, pour en iouïr par Confta-nce" fa
vie durant: Et que les enfans malles fuccederont par droicl d'ainellfe, mais s'il n'y
auoit que fille, on fera quite en lui baillant Iiui£t mille liures pour fa légitime.
X. Peu de temps après, Bruniffende féconde fille de Roger Bernard fut mariée
auec ElieTalairan Comte de Perigortj Vicomte de Lomaigne, & de Hautuillarjà
laquelle fon pere conftitua en dot fix mille liures de tournoisnoirs,3ôc le mari trois
milleliurestournoispourdonationà caufe des nopces, qu'il lui afiigne fur les cha-
fteaux de Hautuillar,& Montepaon3i'an 1198. Marguerite troifiefme fille du Com-
te de Foix efpoufa Bernard Iordain Seigneur de rifle & Mathclcur quatriefme fil-
le fut mariée auec Bernard Comte d'Aftarac. Gafton leur fils fucceda à fon pere au
Comté de Foix l'an 13 03. Car Roger Bernard mourut en cette anne'e, commeil aperc
par l'ordonnance du Roi Philippe, que ie produis au Chapitre fuiuant; & par la
con fi rmation des priuileges de la villede Pamies,queGafton acorda apres le decés de
fon pere,au commencementdumois de Decembrede cette année 1303. De force
que les Hiftoricns ont vn grand tort d'auoir efcrit que ce Comte mourut l'an 150^
& queleR0iluid0nnalaVigucricdcMauucf1nran1305.aulieu que cette recom-
perife fut donnée à fon fils Gafton, pour les raifons que i'expliquerat plus particuliè-
rementenià vie.
I. E Chart. Palenfi. V. V I. Thomas de Waliing. in Eduardo i. an.
11. Threfer des Chartes de France. Catel.1. z. Àtts 1196. & fcqq.
Mémoires de Languedoc. VIII. Surit a I.4. Annal.cz7.19. 37.
III. IV. E Chart. Palenfi. IX. X. E Chartar. Pal.

CHAPITRE XXIX.
Sommaire*
L L'origine des guerres de lamaifon de Foix auec celle Armagnac, eft ex- iï
pliquée en ce Chapitre. II. Les quatre files de G afion. JVLariage delà
quafriefme auec l'Infant Don Pierre d'Aragon. III. Tejtament de
G afion. Mate femme du, Comte d Armagnac refufe d' approuver le te-
jlament. Le (omte d' Armagnac fait guerre dans le Vicomte' de JVlar-
Jan. IV. Le (omte Bernardfils de Mate sinferit en faux contre 'une
claujè dutefiament. Duel entre lui& le Comte de Foix à Gifors. Jlefi
an nu Ile 'par le Roi les parties efians au champ de bataille. V. Apres la
paix de France,3 & d'Angleterre, laguerre fut renouuellée entre Gafion
Comte de Foix, & le Comte d'Armagnac. Voyage du <Rpi 'vers Tolojès
pour paci fier ces différents. VI. L'arrefi donné par le Roi3 qui regle
les parties.

E decés de Gafton & fon teftament firent naifire le fujct de cet-


te querelle fifameufe, qui a troublé le repos de laGafcogne pen-
dant Ion gués années, & a fait choquer entr'elles ces deux puiffan-

fions.
tesmaifonsde Foix & d'Armagnac. l'ai refuté au Liure VII.
le prétexte que Froiffart & les autres Hiftoriens donnent à ces
guerres, le prenans mal à propos de ce qu'ils prefuppofent,, que Mate de Bearn
femmedu C omte Geraud d'Armagnac eftoit la fœur aimée de Marguerite de Bearn
.ComtcfTe de Foix; ôc partant que celle-ci n'auoit peu eftre partagée du Vicomte de
Bearn, parGaftonleurperecornmunaupreiudiccde l'aifnée. Mais auflii'ai promis
au mefme Chapitre d'expliquerparticulièrement le vrai fujet de ces funeftes diui-

II. Pour cet effet, il faut fe reffouuenir, que Gafton auoit cudeMatedeBigorre
fa première femme, quatre filles, Confiance l'aimée, qui deceda fans lignée quoi
qu'elle euft cfpoufé l'Infant d'Aragon,&apres fon decés Henri fils de Richard Roi
d'Alemagne. Marguerite féconde fille de Gafton, qui fut promife l'an iz5z.àRoger
Bernard Comte deFoix, ôe l'efpoufaquelquesannécsapres. Mate de Bearn efpoufa
Gcraud Comte d'Armagnac & de Fezenfac. Guillelmequieftoitla quatriefme fille
de Gafton, efpoufa apres le decés defon pere, le cinquicfme des Kalendesde Se-
ptembre de l'année1 2. 91. l'Infant Don Pierre d'Aragon fils du Roi Pierre, & frère
du Roi Iacques fécond;comme il cil remarqué dansvn liure eicrit à la main des
Couftumcs de Barcelone. Ramond Montaner auteur du temps obfcrue parn-
culierement, que l'Infant fut partagé fort auantageufement par fon frère; & qu'il
luiprocuralemariage,d'vneDamela plus honorable de toute l'Efpagne apres les
filles
iîlles des maifons Royales, fçauoir de Guillelme de Moncade fille de Gafton de
Bearn laquelle cftoit tres-puiffante en richeffes, & poffedoîtdansla feule Catalo-
gne, comme il eferit plufieurs bonnes villes, & chameaux, & trois cens chcualiers
qui eftoient defon homage. Deux années après, cet Infant Pierre mourut dernala-
die au fiege de la ville de Leon, au Royaume de Murcie. Il auoit efté tellement cha-
rte, que félon la pratiquedes premiers Chreftiens tefinoignéepar Tertullian, il n'a-*
uoit cfté mafle que pour fa femme.
I I I. Ilfautaufliconfidererque Gafton par fon teftament, inftituê heritiere vni-
uetfelleConftancefafilleaifnée j & Matefatroifiefmefille, héritière particulière en
la terre & Vicomtés de Brulhois & de Gauardan,& en la terre d'Eufe & du païs
Eufan, fous les conditions & fubl~itutions ordonnéspar ce teftamcnt à la charge
neantmoinsque Confianceiouïroit pendant fa vie de tous les reuenus du Vicomté
de Gauardan; &z que Mate quiteroit pendant la vie de Gafton au profit de Con-
ftance,fcsprétendons fur le Vicomté de Marfan, ou à faute de ce qu'elle feroit priuée
des légats, referuée feulement fa portion légitime. En fuite il y a vn e claufe genc-
rale pour les quatre filles, qu'elles approuueroientpar leurs ferments fur les fain&s
Euangiles3lesdifpofitions ordonnées parceteftament& que la refufanteferoitpri-
uée de toute fucceflion, exceptée la légitime. Or Matene voulut point approuuer
le teftament de fon pere,comme firent les autres trois foeurs,encore qu'elle euft efte
fommée de ce faire par a£tepublic,en dateà Morlas duiour desNonesde May 1190.
Et ne voulut non plus delaiffer le Vicomté de Marfan au profit de Conftance, ni
pendant la vie,ni apres le decés de Gafton,au contraire le Comte d'Armagnac fit
vne guerre ouuerte dans ce Vicomte, y ayant pris par force le chafteau de Fraixe,qui
efi des apartenancesde Marfan. De forte que l'Armagnagdisfut aggreffeur en cette
qui fut auffi embrafleepar le Comte deFoix
guerre; chaudement pour la defenfe
des droi&s de fa femme, oudefa belle-fœur Conftance.
I V. Pendant la pourfuite de cette guerre, Bernard Comte d'Armagnac fils de
MatCjfouftintpardeuantk Roi de France, que Roger Bernard Comte de Foix
& Vicomte de Bearn mari de Marguerite auoit faiiifié le teftament de Gafton.
Sur cette accufation de faux, & non pas, comme prétendentles Hiftoriens de Fran-
ce, fur l'accufation de trahifon & d'intelligence auec les Aragonois le Duel fut
ordonné entre ces deux Comtes par Arreft du Parlement de l'an 1195. Mais comme
les parties furent entrées au champ de bataillepour combatte, en la ville de Gifors en
Normandie, le Roi qui eftoit prêtent aucc fa Cour, voulant efpargner le fang de ces
deuxilluftresSeigneurs, annulla le Duel & les fit fortir par fùrce & contre leur gré
du champ de bataille; prenant fur foi les paroles de ce Duel, fans preiudicier à leur
droicT: touchant l'hérédité qu'ils difputoient. Le Roi promit à Gui Comte de Sain<5t
Paul par fes letres de l'an ^95. àl'inftance du Comte de Foix ,de faire expédier vnc
declaration de l'eftat auquel eftoient lui & le Comte d'Armagnac ,lors qu'ils forti-
rent du champ de bataille; & en fuite il lui fit deliurer la letre fuiuante tournée de
Latin en François: Vlnlit>peparldgracedeDienRoideFrdnce,Atous ceux <jui verront ces
L êtres,falut. Nous fdijbns fçauoir yue comme nojire dme &feal le Comte à' Armagnac, eut
prouoquéen Duelen nojire Cour3nojlreamé &feal le Comte de Foix, & qu'apres auoir receu
depjrt& d'autre les gages }ainjt qu'il ejl de couflume, les mefmes Comtes fujftnt entrés dans
le champ de Duel en noftreprepnce Nous auonspm & receu fur nous, contre leur gré, lespa-
yoles de ce Duel;>& de noftre autorité Royale,les auons annullées çr le Duelau^iy contre leur
Volonté; & par Urne fine autorité,les aaons fait chajprdudit champ, encore qu'ils ne le \>ouluf-
fentpdi Nevretendansnine\oulans,quepdrceci ilfohojîé ou acqws aucun droit!: à nulle des
pari tes
touchant U queflim de ï hérédité qui efl meuë entre elles. En tefmoignage de ce nous
auonsfattmetrenoftrefeauaux pre fentes. Fait à Orléans le vingt- deuxiefîne May 1196.
V. Cette «mcrre particulière fut mife en furfeancc pendant la guerre publique
des François, contre le Roi d'Angleterre en Gafcogne, qui dépouilla l'An glois de la
plus grande partie de cette Prouince; Roger Bernard ayant elle' ordonne Gouuer-
ncur des terres conquifes danslcs Diocefes d'Acqs, d'Ayre & de Bayonne. Mais la
paix deecs Rois cftantarreftée t la guerre fut renouuellée entre ces deux maifonsde
1 Foix,& d'Armagnac, apres le decés du Comte Roger Bernard. De/forte que le
Roi Philippe fut obligé de venir àToIofe pour appaifer ces différents. Cevoyagc
qui eft omis par les Hiiloriensde France, eft remarqué par la ChroniqueLatine que
le fleur Catel a publiée apres fon Hiftoire des Comtes deTolofe: Difant que cc
RoiarriuaàTolofeà la Fcfte de Noel, del'année 1303. accompagné de la Reine
leanne fa femme & de fés enfans Louïs, Philippe, & Charles & qu'il y ht vn mois
defeiour. Pcndantce tetnps, il trauailla à l'accommodement de ces difputes,qui
efloicnt entre Margucrite Cotiitcffe de Foix,fon fils Gallon, & Confbnce d'vne
part, & Bernard Comte d'Armagnac, & la Comtelîe Mate fa merc. Mais voyant
que les conferences qu'il auoit moyenne' entre les parties, & les traiétés amiables des
Prélats & des Barons de fon Confeil ne pouuoient rien gagner fur la fermeté de leur
efprit, II prononça fon Arreftleleudiapres la Fefte S. Vincent du mois de Ianuier
mil trois cens trois;auec l'auis de fon Confeil où eftoient prefens quelques Prélats
& Barons, fes Confeillers ordinaires ,'& les Nobles Amcde'edeSauoye,fontres-
cherCoufin, Henri ComtedcLincolnie,&Otlion de Grandiffon Lieutenans du
Roi Edouard Duc d'Aquitaine, LcDifpofuifdel'Arrefteftconceu en cestermes
tournés en François.
V I Nottf ordonnons & voulons d'autorité Royale, & décernonsde la plénitudede nofire puif-
fance,quily ah entre les parties vne ferme & fiable paix, & prononçons cette paix entre elles.
Item nous ordonnons, pour le bien de la paixque Mate Comteffe d'armagnac troijîefmefille de
Gafion>aitpourfôn droift & portionhereditaire,fur les biens & hérédité de Gafiony les Vicomtes
de £ rulhois & de Gauardan,&le lieude Capjiws qui efl des apartenances de Gauardan; & le's
terres & tenemens d'Eufe & d'Euptn auec tous leurs droi&s Seigneuries & apartendnees cïr
charges
tous leurs honneurs & & quellefoitcontente de cela, en forte que ladite Mate ne puijjè
rien demdndercontre Conftance,en la terre & fuccefîon de Marfan, ni prétendre rien au fi des
biens de Gajion,fur la portion des autres faur s non plus que Confiance & Marguerite ne pour-
ront rien demander furie Jdits Vicomtes. Saufques'ilarrwoit que Guillelme dernière fille de Ga-.
f lon,vint à décéder fans en fans engendrés de legitime mariage ,en ce, cas Mate &fes enfansfurui-
uans auront & deuront auotr,Çans oppoftion de Confiance & de Marguerite, les Baromes cha-
fieduXsVilîesjterres, & lieux, que Gafion auoit dans la Catalogne fçauoir de Moncaie,& de
CaftetuieiljeRomanes, & autres lieux qui appartiennenta Guillelme des biensdudit Gafiony auec
toutes leurs iurifdici ions rentes,& apartenances,& tout l'honneur & la charge. Et au cas
que Mate aura ou fes héritiers kfditesBaronies,chafieaux,villes}& lieux de la Catalogne apres
le décès de Guillelmefam enfans,on bien qu'il tienne a Mate qu'elle ne les ait pas Nous ordonnons
Gauardan auec fes
que le Vicomte & terre de apartenances retourne au f dites Confiance &
Marguerite>oual\ne d 'elles fi elles font envie3ouakurs enfans. Pour laterre de Riuiere, elle
apartiendraà Guillelmefaufledroict de celui auquel on dit quelle en a donation entre vifs. Et
nous 0 fions toutes leslotx contrairesa cette ordonnance ^decernans & Voulans que le [dites Cœurs iu-
rent de garder nofirepn fente ordonnance. Et nous quïtons & rcmetons entièrement de nofire grâce
fieciak auf dites partie s, ou a celle qui fe metra peine d'obéir, tous les excès fautes
en peines &
amendêsa nousacquifes, faufledroictdesparticulu nintereffe%j afin que cela faitferme& fia-
ble
nous anons fait mètre nofire feela ces pre fentes.
Fait a Tolofe l'an mil trots
cens trois, leleudi
après la Fefiede S. Vincent au mou delanùier.
II. VeteriCodicems. ConCuet. Barcin.v.Ca-
E attrahere,precihus & monitis exhortari falubnbus,
lend. Septembusanno 1191. Uomnus Infans Petrus faniiqneinduceieconfilusnitebamur, tanto (empcr
films Régis Pctucontiaxit nuptias cum DomnaG. ipfos inuenimus duriores. Sicque confideranres,
de Moncccatano. quod nthil omhino capeie,&in nullu proficerepo-
III.Moiitanci c. i8j, Douait permulltrde liuhon- teramns,toco tempore labocanres ac volentes fta-
radas do»7eiUs ^nefiHa de Rei ne fosqui fosen Eff>aj- tum ipfarum paruum prout noftro incunibit oflicio
va ço es afaher Aiadona GatIUlma de
Mttncada,fillit de paciftcurn dimittere,& tranquilluiï1. oportuit ad ea
Gafioadt Bear»i.c.i%<).J>)uça»ch»odutaconegtida car regia: partes au&oritatis extendere, & iufliti^ exer-
r.alament doua ,masmadona Gutllelma de JMuncadajt* cerevigorem,inquibus non pro fuit manfueta bem-
mnller. gnitas;nec valunbenignœmanfuetudini: tnteruen-^
IV. E Tabul.Palcnfi:PhilippusDeigtatiaFran- tus. Vndenospraefatispambusin noftra praeientia
prtffentes literas infpeûuris,
corum Rex, vnmerfis perfonaliter conftitutis cum nonnulhs Prx'latis,
falutem. Notumfâcimus quod cum dileiàu':& fi- Baronibus,acCouiiliariisnoftris,accumNobilibus
delis nofter Comes Armaiuaci,dile£tum & fidelem viris Amadeo Sabaudix Cauffimo Confanguineo
noftrumComuem Fuxt prouocafïct in noftra Cu- noftro,& Lincoln. Comitibus~cOthone de Gran
riaadducllum Sireceptis ab vtroquegagiisvt eft diflbao.tenentibuslocummagmficiPnncipisE.Ré-
motis Iidem Comités apudGifbrtium înpraefcntia gis A ngliç Ducis Aqmcanis Cariflîmi Céfangumei
noftra Duelli campum întraflent, Nos verba difti Se FidelisnofttiinDucatupraedi£to,dihgenti habi-
Duelli in nos, ipfis inuitis fufcepimus,caque, nec- ta dehberationeConfilij Ordinamus & volumus
non êc ipfum Duellum audtontate Regta, prêter Auctoritatc Regia, &de Regiae poteftatis plenuu-
eorum annullauimus voluntatem, ipiolque inuitos dtne decernentes,quod ex nunc firma & fbabilis pax
eadem aïidloritate eijci fecimus de campo antedi- fit inter partes & Pacem humfmodi pror.unciaui-
éto non intendentes nec volentes per harc circa mus inter partes eafdem. Item Ordioamus pi o bo-
quacftionemhïeieditatismotam inrer partes, altcr- 00 pacis, quodMathaComiti (Ta Armen. Filia 7-er-
titripartmm quicquara îuiisdecrahi vel acquin.In tiogenïtadicti Gaftonis habeatpiotuie Se porrto-
cuius rel teftimomum prxfentibus litens noftrum neluahereditaria, de bonis & hereditate prjedidh
fecimus apponifigillum.AdbumAuv.diexxn. Maij. Gaftonis, Vicecomitatus Bi ulhefî; & Gauardani, &'
Anno Domini M. c c. x c v t. terras &e tenementade Hellà & de Helzano, culii
V 1. Exeodem Tabul Phihppus Dei gratia Franc. omnibus iiuibus;dominationibus,&pertir.étiis vni-
Rex, vniuerfis pixfentes literas inf pc£tuns,iaLutem. Uerfis, jacomni onerc Se honore, & his contenta
Dndum inter dileiftos & fideles noftros Comiccm non poflGt in terra & fucceflîone Marciani diéta
Fuxenfem,& Margarctam Comitiflam eius matré, Marha contra diétam Conftantiam aliquid recla-
natam quondam GaftonisVicccomms Bcirnenfis, mare, nec aliquid peteie ab alns fororibus.de ahîs
& Cotiftanti ,im primogenitameiufdem Gaftoms,ex bonis Gaftonis prïdi&i; nec difta: Conftanua 8c
vna parte, Acdileûura & fidelem noftrum Conn- Margaieta in Vicecoraitanbus. Se terris fupradicîis
tem Armeniaci, & Matham Comitillim nata,m aliquidreçlamire. Saluo quod iïccmtingeret Guil-
quondam eiufdem Gailoms ex altéra fuper ccttis lelmam vlrimogenitamdi£ti Gaftonis decedere fine
terris, tctiementis, dominas hononbus îunbus, liberis ex fuoeorpore de légitime rnatnmonio pro-
pofleflîombus & rébus alns quas vtraque pars ex creatis,quod in eumcafurn didta Matha & liben e-
(liccelTionedifti Gaftonis ad le pertitfcrc dicebat, iufdeiîi'iupeiniuentes habeant & habere debeanr,
grains diirenfionismatena{ufcitata,& tamintei ip- fine contradiûione diâarum Conftantiîe Se Mar-
ios Cornues quaminteramicos parentes, faucores, garet», Bai o nias, Caftra, v îll as, terras ,& locaquae
& valitoics coium dira gueiratnm commotione di6tus Gafto habebat in Catalonia,videlicet de Mo-
fuborra ex qua ftxages hominum,doraorum,& vit- tecatano & Caftri vetclus de Roczano & aled
&

larum incendia, dcpopulationes,excidla,&aha gra- quîcadeamdem Guallelmam de bonis didi Gafto-


ma & difpendiofa discrimina iam vtnnque prouene- ms pertinent, eu m omnibus iuriidiftiombus, rediti-
rant, & grauioiaftibfeqni veriftmiliter timebantur bus ac pettinentiis ac omm oneie Se honore Et in
înianuisjrtifi celeris prouifionisrcmedio tam nefan- eum cafuminquemdi£ta Matha vel enis heredes di-
dis principiis obftaretur. Prscfertim cum ex his fla- ctas Baronias Caftra, villas & terras de Catalonia
tusillannn partuimgianis rurbattonts dtfpendtis & poft mortemdiâx Guillelmxfine hberis deceden-
raultipLcisvexationistuibinibusqu.iterctiir tis habuent vel per eam fteteut quo minus habeat,
acinterdiflidentes eofdcm pacis &C fblidae OrdinamusquodVicecomitatus & terra Gauarda-
calitatis fedeia reformaretons delîdeiiis affectan- ni cum pertinentiis fuis redeacad didtas Conftan-
tes ad pattes îllasproipGirura
ahis rrauqutllando
iths & tiam Si Margaretam tune fuperuiuentes, aut hbe-
&111 melaus refot mando, omtilis îosearuin velalteram eai utndem. Terra vero de Ri-
alns arduis vrgentibns nodns & Regni nego- paria ad didam Guillelmam pettinebit,faluo mre il-
tns qua; proîlennam noftram in alus regni parti- liuscuiterramipfamdonairediciturinter viuos. Et
bus requirebant perfonaliter nns conferre cura- tolhmus leges contrarias huic Ordination! decer-
uinuis:ac de pacts prœdKfte reformandac negotio nentes Se volétes quod prsediéia: forores prefentem
tam pcr nos,qiiam pcr ronnullos Prxlatos Se Ba- iurenr Ordinationem noftram feruare. Nos autem
rones. fidèles 6; Conhharios noftroî & alios fapien- eifdemparubns,lïeidemOrdination)obedienrer Se
tes, honoi is & pacis ipionim Comitum fcruidos ze- hunuliier acquiefeant vel ilh parti quç obrempera-
latores, perplures dits, diueifns vtis exquifins 6c re curauen^exceflus prçduftos, & culpasj ac pcenas,
modis.variis naftatibnshabiruapudeos pio refor- & emendas per eas débitas, qnantufn ad nos perti-
mitionehuiiiuTiodijindu&ionsbus èc periuafioni- ner, faluo tamen damna paflbrum & aliorura quo-
bnsattvaftiuis nuncopportunis,11 une importunis rumlibetinterefîè.defpeciali gratis omnino remit-
inftantiiSjdusimusinCftendiim, Interponentes ad timus &c quitamus. Quod vtratû & ftablle perfeue-
td per no<; Se ahos,qnibuilibetnominans labonbus, rctpiKfentibushterisnoftrumappoiu fecimus figil-
("olliciia r< attenta diligentia partes nolhas. Sed lura; Aâum Anno D. millcfimo trecentefimotertio»
quantplus ip(os ad pacem huuifmodt induâruis die louis poft feftumBeatiVicentn mente Ianuarrv
Xxx ij
CHAPITRE XXX.
Sommaire.
La Comteffe de Foix n'acquiejçapoint à l'ordonnance. Les raifons de
fon refus expliquées. Il. Gauardan entre les mains du Comte de Foix
parcepon du 'Rçi d'Angleterre, qui le pojfe doit par engagement. Trocés
entre les Comtes pour le Gauardan iugépar Arrejt du Parlement âe Pa-
ris. Décès de Guillelme de Moncade fans enfans change les affaires.
Subftitution ouuerte au profit de Mate Comtejfe d' Armagnac. III.
Gafion d' Armagnac fils de Mate mfiitué héritier par Guillelme. Jl
faid efihange des terres de Catalogne auec le Comte de Foix qui lui
donne Capjius3 & quelques rente4 au Carcajfes. I V. Cet ef change
eft confirmé par TranfaéïiQn3 qui donne toutes les terres de Carcajfes
en recompenje. V. Le Comte de Foix pretend le Gauardan en vertu
de la fubfiitution3 confirmée par l'Arrefi du Roi. Raijons du Comtc_j
d* Armagnac. VI. Guerre entre les parties pour raijbn du Gauardan.
Le Roi en ordonne lejèquefire. Faiff rendre au Comte de Foix le cha-
fieau de Gauarret. h 1 1. Ces discutes terminées parfèntence arbitra-
le de Thilipfe Roi de Nauarre.

'Ordonnance du Roi Philippe ne fut point acceptée par la Com-


teiTe de Foix pour deux raifons, qu'elle explique en l'inftrucStion
qui fut ennoyée^au Pape, quidcfiroiteftreinilruitdufujecT:dela
guerre de ces deux maifons. Le premier motifde Margueritepour
n'agréer point cette O rdonnance^eïlpris de ce qu'elle eft contrai-.
reauTcftamentdeGafton, en ce qui regarde rylufruit du Vicomté de Gauardan,
qui eft légué à Confiance, & n'eft pas referué par l'ordonnance. D'ailleurs la fubfti-
tution de Guillelme au profit de Macc, eft conditionnée par le teftamcntôc redui-
te au cas, que Mate quite en faueur de Confiance fes prétendons fur le Marfan A
quoi Mate n'ayant point {àtisfait au contraire ayant faifi le chafteau de Fraixc à for-
ce d'armes^ileeftoitdefcheuë de Tcfperance de cctefubftiturion. Et cependant l'Or-
donnancc du Roi maintientlaComtcfïcMateencedroirj & lui donne prefente-
ment la ioùuîance du Vicomté de Gauardan contre la teneur du testament; duquel
la Comteffe Marguerite ne pouuoit fe départir puis qu'elle en auoit iuré folennele-
mentl'obferuation.Le fecond motif de fon refus eftoit pris, de ce qu'ilfembloitque
cette Ordonnance preiudiaoit à l'honneur de feu fon mari le Comte de Foix, tou-
chant le fait du Duel. D'où il femble que l'on puiffe recueillir que la fauffeté pretcn-
due par le Comted'Armagnac, regardoit la condition dela futilitution de Guillei-
me, & laioûiflfancedu Gauardan par Conftancependantfa vie.
11. Cependant la terrede Gauardan eftoit entre les mains du Comte de Foix, au
moyen du don de cinq mil liures, quele Roi d'Angleterre Edoüard Duc d'Aquitai-
neluiauoitfait, pourlefquellesleRoi iouiffoit de ce Vicomté à tiltre d'anrichrtfe,
oud' engagement. Ilyeut diuerfesinftancesmeue'sentre les parties, qui furent ter-
minces par Arrcft du Parlement. En fuite duquel le Roy Philippe ordonna par
fes letres données à Paris le 1 Iuin au Senefchal de Gafcogne pour le Duc d'A-
6.
quitaine, & à fon défaut au Senefchal deTolofe,de faire deliurer le Gauardan au
Comte d'Armagnac» en compenfantaucc la debtede cinq mille liures, la condam-
nation desdefpensadiugcs au Comte d'Armagnac contre celui de Foix,par arreft du
Parlement de Paris, ôc taxés aux mille liures. Auant l'éxecution deccsletrcs,Guil-
lelme de Moncade deceda en Catalogne fans enfans. De forte que fon decés chan-
gea la face des affaires car la iubfUtunon des terres de Catalogne, cirant ouu ercc au
profit de Mate Comtefled'Armagnac,felonle teftament de Gafton, & l'ordonnan-
ce du Roi,de l'an mil trois cens trois; le V icomtéde Gauardan eftoit acquis par mcf-
me moyen à la Comteflfe de Foix. Ceft pourquoi ayant expofé ce defïus, elle obtint
lctres du vingt-neufiefme Mars mil trois cens dix,par lefquelles l'execution de celles
du Comted'Armagnac eft furfife.
III. Cependant Gafton d'ArmagnacVicomte de Fczcnfaguel,& deBrulhois,
fecond fils deMate ComtelTed'Armagnac,quiauoit efté inftituéhéritier par Guillcl-
me,des terres de Moncade,& de Caftetuieil voulut prendre pofTeû1] on de l'heredité.
Maisy ayant rencontré de rcmpefchement,il fut aile de s'accommoder par voye
d'efehange, auec Conftance, Marguerite,ôc Gafton Comte de Foix, qui deiiroienc
auec pallion retenir ces belles terres dans leur maifon. C'eft pourquoi par contrad:
pafle àTaragoneJe 7. Septembre 13 10. Gafton d'Armagnacpromet de leur dcliurer
acTruellementlesBaroniesdeMoncade & deCaftetuieil,& tous les droits qui lui
font acquis par le teftament de Guillelme de Moncade, après que fes Procureurs en
auront pris la poffcfïion: & promet defaireagréer & ratifier ce contracl;,par Mate
fa mère & reciproquement,les ComteiTes,ôc Gafton de Foix prometent de lui|bail
ler la terre de Cap{ius3 ôc mille liures de rente au pais de Carcafles &c quatre mille li-
urespayables en quatre termes, fe referuans de lui bailler dans trois ans, le Gauardan
au lieu de ces terres, s'il leur femble à propos.
IV. Cétefchangefutconfirmé,& reformé en quelques chefs,par tranfadtion
paflecàTolofe le 6. Marsijio. furlafindel'année. Par ce contrarie Comte de
Foix Gafton auec procuration de Confiance,& de Margueritefa mere, cede à Ga-
fton d'Armagnac, non pas la terre deCapfius, mais lesterres quiluiapartenoient
dans le Dioccfe de Carcaffesfçauoirles lieux d'Arfencs Alairac, PreiTan, Bclloc,de
Colia,Montlandier,Lobere, Bechan, S. Quintin, Sarraute,Fayac, Eucll S. Satur-
nin,Trebons, Poeynautier Monftancon Barbayran,Milan, Fluran, Montirat,
Monfan,Cauanac,Villefeche,Pifenchs,& Gradans,& généralement tout le droiéfc
qu'il auoit dans le Carcaiïcs excepté le lieu de Foncian, & l'homage que Bernard de
la Roche Seigneurdulieudoitfaire au Comte de Foix. Etle Vicomte de Fezenfa-
guelcedeauComtedeFoiXjtouslesdroicvtsqui lui apartiennenc en Caftetuieil de
Rofanes,enlavillede MartoreljSabadel^enla Vallée de Mal, en la cité de Vie, au
chafteau d'Oris,au chafteau de Roquefort,au chafteau de Moncade,auchafteau de
Corril,au chafteau de Roque de Saut, au chafteau vieux de Pennedes & générale-
ment en tous les lieux qu'il a, & doit auoir en Aragon, &c en Catalogne;b
de promet
defaireconfentirfamereàce traicte.
V. Le teftamentde Guillelmeau profit de GaftonVicomte de Fezcn faguel,d on-
na prétexte à la ComtefTeMate, & au Comte d'Armagnac,de prétendre qu'ils n'e-
ftoient tenus d'abandonnerla pourfuite du Gauardan; puis qu'ils nciouyffoientde
Thercditéde Guillelme,en confequencede la fubftitution ordonnée par le tefta-
ment de Gafton deBearn. Mais on repliquoit au contraire, que fon fils le Vicomte
de Fezen fa gueliomnoit de ces terres,en qualitéd'heriticr de Guillelme.,auecl'agrea-
tion &leconfentementde Mate, qui n'auoit iamaisfait aucune plainte contre Tin-
ftitution de fon fiis; nu contraire elle l'auoit vrai-femblablcmcnt pratiquée, pour
embrouiller cette affaire, & iouïr de l'effet delaiubdirution en la perfonne de ion
fils. En toutcasqueron eftoit auxtermes précis du tcftamem dcGafton,&del'or-
donnance du Roi Philippe de l'an 1~0~. qUlfoI1touuertureàlardlirunonde Gauar-
dan,en cas que Marepoffcdeles biens de Guillclme, ou qu'il tienne à elle, fi elle ne
lespoJlcdepas. De forte que fon fils ayani recueilli ces biens, & profité d'iceux par
Teichange des terres de CarcafTes, quifont d'égale valeur, Mate doit eiïre tenue &
cenfée les pofîederjn'eftant point iufte, que ion dol, ou fa faute & négligence lui
profitent & prciudicient à Marguerite, ou à fes fucceiTcurs.
V I. Etdautantqueles procès eftoient pourfuiuis en ce temps pluftoft par la
maifons entre-
voye des armes,quc de la chicane, les maiftres de ces deux puiffantes
prirent fur ce fujet de la reftkution du Gauardan vne cruelle &c longue guerre Tvn
c ontre l'autre. Ce qui obligea le Roi de faire mètre fous (à main trois ans apres cette
terre de Gauardan, comme en main fouueraine, ayant adreffé pour cet effet
facom-
miffionauxScncfchauxdeTolofe,&deCarcaiTonne7endateàParisdu iS. Aouft
13 13
Etenioint par vne letre fepare'c au Senefchal de Guyenne, d'obéir en cette fai-
fie, à ce qui luiferoit ordonné par fes Senefchaux. Sur la plainte faite parle Comte
de Foix contre cette faitie.1 le Roi ordonne au Senefchalde Guyenne par les letres du
16. Aurili}i4.Ques'illuiapert,queleComte de Foix eftoit en
poffefflondu cha-
fteau de Gauarret,lors que la faifiefut faite, il le lui rendeappelle le Comte d'Arma-
o-nac. Amauri de Craon Senefchalde Guyenne ayant Fait vne fommaire aprife dela
poffeflion du Comte de Foix, lui fit mainleuéc du chafteau de Gauarret auec fes
apartenancesjpar fentence donnée à Marmande, le Vendredi aptes la S. Martin
de la Cour de Bafas.
1315. feelce du feau
VII. Et parce quelacontinuationdelaguerre confumoit miferablement toute
la Gafcogne,qui eftoit intcreflt'epour l'vnou pour l'autre de ces deux partis, les
Comtes remirent leur différent à l'arbitrage de Philippe Roi de Nauarre lequel
apresauoir pris vn grand foin pour examiner le droid des parties, prononça fa ien-
tence arbitrale, l'an 132.9. Parlaquellele Comte de Foixfut mamtenu en la poffef-
{ion du Vicomte de Gauardan, & des Baronies de Moncade& de Caftetuieil Le
Comte d'Armagnac en la porTcflion de Riuiere, en vertu de la donation de Guillel-
me,du pais d'Eufe & de Manfiet & du Vicomtéde Brulhoisle Vicomte de Fezen-
faguel aux terres du Diocefe de CarcafTcs, qu'il auoit acquifesparl'efchangc fait
aueclcComtede Foix. Neantmoins ces deux maifons animées ont toufiours re-
cherché & rencontré des nouuelles occafions de guerre, pour ruiner leurs fujets,,
comme l'on verra en la fuitede cette Hiftoirc,

E Tabulario Palenfi.
HI STOIRE
DE BEARN
LIVRE NEVFIESME.
CHAPITRE I.
Sommaire,
L Ueftendué de l'ancien Comté de Bigorre tes difiractions qui en ont efté
fautes. I I. Defcrtùtion de la Bigorse en l'cfijl-t qu'elle ejl maintenant.
III. S es montagnes. ILanjalléede Baret'/e. IVr. Lai'allée de Lcrne-
dan attec fes vallons. V Source & cours de la riuiere de Ladour.
VI. Rimercs det 'Efcbes 3& del Arros. VIL Plaine de Bigorre.
VIII- Ville de T* j I~tcvc~orre, Rats~c~enx. A'. riatre pa~~a-~
ges fers l'Es bagne. Chafkeau de Lourde. (ormnodités dupais.
A Bigorre eft vn Comté, qui comprenoit anciennement
dans fon eftenduc toutle territoire de l'anciene Cité deTar-
bc, ou de Bigorre mentionnéedans la Notice des Prouin-
ccsidontlcshabitansfontnommes^m7ou5/^rrow^dani
Ccfar, Pline, Aufone,&: Sidonius & dirferent des Tarbel-
liens ,.comme i'ai explique plus particulièrement au Liurc
premier. Pour içauoir Ion ancienne cftcnduë, il ne faut que
mcfurcr celle de l'Eucfche de la ville qui comprend outre le
païs,queron nomme auiourd'hui Bigorre, la Vigucrie de Mauucfin3 qui fai^vne
portion du Ncboufan,&: la RiuiercbaiTe. Ces terres cftoicnt des anciennes dépen-
dances de ce Comté, duquel dependoicnt les homages des Vicomtes d'Aurc & de
Labartc: Mais la Riuiere baffe en iut dillrai&c par fentenec arbitrale enfaueurde
GaftondcBearn,auprciudicc du dernier Comte Efquibat:Eten iuitcMatetroi-
fiefme hllcde Gallon la porta dans la maifon d'Armagnac. Les autres parties en onc
cfté ditlraiclesdepuis, a dmerics occafions. O n verra iur la fin du dernier Chapitre
de ce Liure, en quel cftat les derniers Comtes poiTcdoient ce Comté,
I I. La Bigorre donc en l'cllat qu'elle eft auiourd'hui,a pour confins au Lcuanr,
h vallcc d'Aurc, le Vicomté de Ncbolifall, Riuicre Verdun, & Pardiac au Couf
chant le Bcarn auMidy les vallées de Brotou, & de Penticoufe autrementdeTena
en Aragon; au Septentrion,le pais de Riuierc baite incorporé à l'Arn-iaicnac. Sa
longueur à prendre du plus haut des montagnes eft de dixlieués,duMidiauSe-
pteiitrioii. Si largeurde troislieuës, de l'Orient a l'Occident. Elle eft diuifée en trois
parties les montagnes, la plaine,& le Fvuftan.
III. Les montagnes font enclofes entre celles delavallée d'AureàTOrient, celles
d'Aragon au Midi, & celles de Bearn au Couchant. Cét efpace contient deux prin-
cipales vallées, Lauedan, & Bareige. Celle-ci cft fituée fur le haut de la montagne
vers l'Orient, & confine auec la vallée de Brotou en Aragon. Elle eft compofée de
dix ou douze Parroiffes; donc la principale eft Lus; proche de laquelle on void les
mafures d'vn vieux chafteau Le Gaue de Bareige, qui fe precipitepar le vallon,
ayant pris fa fource deux lieuës plus haut, pres les pierres de Saincl: Martin, fur les li-
mites de Bigorre, & d'Aragon ,feiettevne lieuë & demie plus bas, dans la vallée de
Lauedan du cofté du valon de Dauantaigucs.
IV. Le corps de cette vallée de Lauedan, a deux lieuës de longueur, depuis le
bourg de Peyrehke,iufqu'àla ville de Lourde; qui eft fituéeàl'emboufcheure dela
vallée, du cofté d'cm bas. Elle cft accompagnée dequatre vallons,qui fontà fes ailles,
Dauantaigues qui cft à l'Orient;;Azun,Eftreme de Sales, Se Batforiguere au Cou-
chant. Ilyena vn cinduiefme, à la pointeau deflits de Peyrehitc, qui eft Cautères;
dans les montagnes duquel, prend TanaifTance vn autre Gaue quidefeendà Pcyre-
hitc,laifTe à main gauche le bourg de Saincl: Sauin,auec ion Abbaye & quelques
autres vil!ages,qui dépendent de l'Abbaye auffi bien que la vallée de Cauteres.L'em-
boucheure du valon d'Azun eft proche de Sainte Sauin,ôcfon extrémité eft au vil-
lage d'Arrenx,quiconrineaueclavallée de Penticoufe en Aragon. EftremedeSa-
les, & Batforiguerc prés de Lourde, confinent aucc les montagnesde Bearn. Dans
le plat fonds dela vallée» le bourg d'Argcles eft affés grand, où fe tient le marché. Le
VicomtédeCaftetloubon,queron nomme communément le Vicomté de Laue-
dan, cft aflis de l'autre coftc.Dans les terres de ce Vicomte s'aifemblent les deux Ga-
ues de Barege &c de Cautères & le ruifTeau d' Azun qui compofent le Gaue de La-
uedan lequel à l'iUlië de la vallée arroufe Lourde;'& pliant à main gauche, coule
vers la villedcSainctPéde Generes, qui eft vne lieuë au deffous, auec fon Abbaye
de melrae nom; dont le territoire s'auance en pointe dans le Bearn; ou le Gaue
prend le nom de Bearnois pres Betarram.
V. La Riuiere de Ladour prend fa naifîànced'vne fontaine, nommée Capadour;
quifort du haut de la montagne,appellée Tourmalet en Barege, coule du cofté d'O-
rient dans vn petit & agréable vallon abondant en laicïage & en beurrede la lon-
gueur d'vnelieue' mais qui eft fort eftroit, ayant au bout,le bourg de Campan qui
lui donnele nozn.L'Adour s'aubmentantdes torrents qui fe précipitent des monta-
d'Atier, defcend
gnes, palfe par le Vicomte vers la ville de Baigneres, entre dans la
plaine, qu'elle coupe par le milieu, arroufe auec l'vne de fes branches la ville deTar-
be le reitede la riuiere
en eftant bien proche; & coulant pres le chafteau de Toftat,
& le lieu d'Artaignan paffe par la ville de Maubourguet en Riulcre baffe j où clle
ceffe de produire des truites, fc contentant de nourrir <^rs brochets, des carpes, Se
du poiffon blanc. ·
V I. La Riuiere de TEfches prend fa fource enlatcrrcde Caftetloubon
en Laue-
dan, pres du lieu appelle S. Eicheuft, palTe dans la Baronie des Angles;& prenant
ion cours dans la plaine vers lecoftau qui cft ducoftéde Bearn, baigne le chafteau de
la Baronie de Benac laiffele bourg d'lbos à main droite, paffe dans la ville de Vic-
Begorre, en fuite près l'Abbaye de laReole,& lechafteaudeParrabere, Ôcfepcrd
dansLadouràMaubourguet.LaRiuierc del'Arros naift hors le Comté, en la Ba-
ronie d'Efparros dans la vallée de Baroufle, baigne l'Abbaye de PEfcalediu Bi-
en
gorre,la feparantdu Bourg ÔcVigueriedeMamicunenNeboufanipaiTeaux bourgs
de Goudon, & deTournay, & au bourg & Abbaye de Saind Seuer de Ruftanle-
quel S. Seuereft au diocefe de Tarbe, quoi qu'il ne foit pas maintenant du Comté;

riuiere..
& biffant à fa main gauche vn quart de lieue dans la plaine, la ville de Rabaftenx fe
va ietter dans l'Adour pres de Rifcle au bas Armagnac. Le quartier de Bigorre qui
auoifinei'Arros,fenommeiepaïs,oule quartier dcRuftan,prenant lenomdc la
>
VII. La plaine de Bigorre eft en forme d'oualc 6c commence à s'ouurir à la vil-
le de Baignercs dVn cofté,& pres de cclle de Lourde de l'autre,iufqu'à la ville de Vic-
Bigorre,&vn peu plus bas. Elle eftde longueur de cinq grandes licuës;& de lar-
geur d'vne lieue jenferme'e au couchant des couftaux de GerJMontaner,& Mon-
caup en Bearn Et à rOrientdes coftauxde la Bigorre mefme, que l'on nomme le
Ruftan. C'eft vneplainefort agreable à la veuë, bien peuplée & cultiuée. La ville de
Bagneres la recommande beaucoup, à caufe de les bains tres-faluraires dediuerfe
température, dont l'ai parlé au Lmre premier.
VIII. La ville de Tarbe baftie en long auecvne feule ruë, eft comme au milieu
delà longueur de la plaine, & proche de l'extrémité de la largeur,du coftéde Rufcan.
C'eft la capitale du païs, nomméeTwr^, ou bien Tarba dans les anciennes Notices,
qui remarquent qu'en cette ville il y auoit vn fort pour les Romains nommé Bigor-
re. Tarbdvbï Cdfirum Bigona; Maintenantc'eftlefiegederEucfché,&;delaiuftice
du Scnefchal du pais, qui fe rend dans les reftes du vieux chafteaudes Comtes de
Bigorre. Vic-Begorre,& Rabaftenx font au bas de la plainecelle-là recommandée
pour fes marchés, & le vin de fes hutins, qui s'y recueille en abondance;& celle-ci
par fes ruines tant de la ville que du chafteau;ayant efté afhegée & mile à fac, par le
Marcfchal de Montluc,& depuis encore ruinée pendant les troublesarriués à l'oc-
cafion de la religion.
I X. Dans le Comté il n'y a point d'autre fortification, que celle de la nature, les
monts feruants de barrièrecontre l'Efpagnol où il y a quatre paffages fort difficiles,
que les habitans font tenus de garder, Azun, Cautères Barege, & Campan quoi
queccquatnefme entre auih dans la terre d'Aure. Le Chafteau de Lourde ncant-
moins eft tres-fort, eftantbafti fur vn haut rocher,& en cette qualité tenu par Froif-
fart pour vne bonne place. Le Roiy entretient quelques morte-payes, tant pour la
conferuation du pais contrelcseftrangers, que pour brider l'humeur rude & fauua-
ge de la plus grande partie des habitans des Vallées. Le terroir de la plaine & des
montagnes eft afles abondant en feigles & millets, & en bcftail, comme aufïîen
vins,quifeleuentaux hutins que l'on nomme Viffie ve rgers; qui ne fontpas de beau-
coup ii recommandés, que ceux que l'on recueille aux vignes des coftaux du quar-
tier de Ruftan. Il y a trois lacqs; l'vn aux montagnes d'Azun, l'autreàCaureres
abondants en truites;& le troifiefme à Lourde, où il y ade beaux brochets. Les
BainsdeBareiges de Cauteres, & de Baigneresfont tres-falutairespourlaguerifon.
dcsparalyfics,des vlceres,& des maladies qui prouiennent d'humeur froide. Les
pais voi{insfcpouruoyentdel'ardoife,quife coupe pres de Lourde & de Baigne-
res. Les montagnes ont au (fi diuerfes mines d'argent de cuiure, de plomb, & de fer»
mais elles ne font pas ouucrces*
CHAPITRE II.
Sommaire.
Eneco Comte deBigorre devenu Roi de Nauarre, conferue le Comtek

ily
quelqu'un de fa race.II. Qui peutefireDonatiM Lupiou Dato Do-
nati anciens Comtes de ce pats. III. JS/lonafiere de Sainfâ Sauin bafli
par Charlemagne. Ruine par les Normans > rebafiiparRaimond Com-
te deBigorre. fl le dote de la V allée de Cautèresoù
de* bains. IV. Tafchal de SawttSauïn expliqué. Necefité d'y Com-
munieraux Feftesfolenneles;à l'exemple de ce que l'on eftoit obligé de fai-
re aux Eglife* Cathédrales.
Baptefme adminiftrè en certains iours en
Bearn s au temps de Guillaume Sance Duc de Gafcogne. V. La <vie de
Sainch Sauin félon les 7nemoiru de ce monaftere.

L ne faut point metre en doute la dignité & l'antiquité du Comté


de Bigorre, puis que le Comte Eneco Arifta Fondateur du Royau-
me de Nauarrepoffedoitcepaïsàtiltre de Comté,
auantfonauene-
mentà la Couronne, enuiron l'an 8z8. comme i'aifaid: voir au Li-
ure m. Quelqu'vn de fa race fut pourueu du Comte, tous la reieruedelhomagc
pourla Couronne de Nauarrei pour le tenir en rierefief de France: lequel homage
SanceleGrandtranfporta auecleRoyaume d'Aragon3à fon fils Ramir, lorsqu'il
lui donna cette Couronne pour fon partage. De là vient que les Rois d'Aragon ont
conferuelong- temps, non feulementvne bonne corrcfpondance auec les Comtes
de Bigorrc mais encor la continuation de leur alliance par les mariages, qui ont efté
raids entre les enfans de ces deux maifons; & ont retenu l'homage du Comté vn
bien afleslong-temps, fans que cette referuepreiudiciart à la Souueraineté de Fran-
ceainfi queie monftrerai en lafuitedecedifeours.
II. O n eft en peine de fçauoir les noms des anciens Comtes de Bigorre fuccef-
feursd'Eneco.Maislefoin ordinaire du fîeurDuchefne Géographe du Roi, nous a
defcouuert le nom de quelques vns, qu'il a recueillis de diuers tiltres en cet ordre.
DonatiisLubiy du temps du Roi Louis le D ebonaire.Faquileno, Comteffe de Biçrorre.
DatoDondti Comte deBigorre fous le Roi Charles le Chauue. Etencor en fuite vn
Comte nomme L#p#*DoHdriDecelui-cnufques au Comte Raimond, il va vnefpa-
qu'il feroit bien difficile de rernplir. Le Comte Eneco doit eftre placé neceffaire-
ce,
ment à la telle de tous ces Comtes, puis qu'il fut éleu Roi de Nauarre du temps de
Louis le Débonnaire, comme i'ai monftré en fon lieu& par ce moyen le Comte
DonawsLupi feroit fon frcre, auquel il auroklauTéle patrimoine de Bigorre, fe con-
tentant delà nouuelleconquefte;ou bien Eneco eftoit fils du Comte Donat & de
la Comteife Faquileno 5c frcre du Comte Dato D onati qui demeura maiftrc de la
Bigorre; laquelle ilpoffedoit du temps de Charles le Chauue. Cette opinion me
contente plus que la premiere.
III. Pour le Comte Ramond, fa mémoire a efté conferuce dans les papiers de
l'Abbaye Sainc-t Sauin, en lavallée de Lauedan,dont il ne fut pasle Fondateur, mais
IeRcftaurateur. Car les chartes de ce monaftere certifient, qu'il fut premièrement
fonde par Charlemagne. Ce qui s'accorde auec le dénombrement desmonafterci
deGafcognearreftéâuSynoded'AixranSié.oùcelùideSàlnô: Sauih n'eft: pas ou-
blié. Pcut-eftre que cclùide rhcfmcnom dans Y Aquitaine, dont il eft faidt mention
dans la vie de Louis cliâp. xxxi v. cft le monaftere de Bigorre fi ce n'eft celui de Poi-
ftou.Le Comte Raimond rie pôuuantfouffrir la ruine,qui efloir arriuée àectte mai~
fon par la fureur des Normans prit le foin dela reftablir eftan t afllftc des Vicomtes
de Lauedan, Anermans & Ahefils Se d'y afîembler vne Congrégation demoines
derordredeSaindtBenoirt,fous le gouucrhement del'Abbe Enrtw-.opi efloit vn
pcrfonnagedegrandcfainâretéj&conferuoitlcnomde l'ancien CdmteÈneco. Il
dota ce C onuent de plufieurs rentes contenues en là charte qu i s'eft efgarce; lefqu el-
les il augmenta depuis, comme l'on void dahs l'A cire delà féconde Dotation, qui eft
de l'année 945. Il donne àce nouueau monaftere, la vallée de Cautères à la charge
d'y baftir vne Eglife fous le nom de Saindt Martin & d'y tenir en ertat les logemens
four les bains, qui eftoient en vfage auant ce temps, auffi bien que maintenant,leur
octroyé le quartier ou l'efpaule des fangliers, & des cerfs qui feront pris en cette val-
lée, & en toute l'eftenduë du Pafchal de Sain&Sauin entre les ponts. Leuraccordc
auffi pour le luminaire de l'Eglife, les rentes de beurre qu'il y leuoir, & tous les de-
niers prouenans des amendes, quipOurroientlui eftredeués pour fesemolumens 8c
droits de iuftice, aux affaires du monaftere; ordonnant à fon Vicaire de ces quar-
tiers de ne les retenir pas, mais pluftoft de lesporter fur l'autel de Sain cl Sauin. Cette
Donation fut confirmée parles vaffaux du Comte Raimond & deliuréeà Bernard
qui eftoit pour lors Abbé de S. Sauin, régnant en France le Roi Louis, & en Aragon
leRoiGarfia,l'andcl'IncarnationD. ccce.xLV. LemefmeComtedonnaà ce mo-
naflere deux Cafals au lieu de Bifcr, régnant en France le Roi Louis, & en Aragon
leRoyGarfia l'an DccccxLvii;
I V. Or dautant qu'il eft faiÊt mention dans cette Charte duPdfcbdldeS.Sdulnj
il ne fera pas hors de propos d'en expliquer la lignification ainG qu'on la trouue
dans les "filtres de ce monaftere. Ce Pafchal flgnific l'eftenduë de huicl: ParronTcSjj
obligées de toute ancienneté d'aller receubif le Baptefme & la Communionàcer-
tainsioursdans l'Eglife S. Sauin &d'y faire les enterremens de leurs morts. C ette
dénomination ayant pris fon origine, ainfi comrheiepcnfe, de ce que les Auteurs
Ecclefiaftiques, Grecs & Latins depuis milleans ont appelle les trois folemnités de
la Natiuité, dela Refurreition & de la Penrecofte les Feftes Pafchales, ou les iours
Pafchals; foit à l'exemple des luifs, quinommoient Pafque les trois principales fo-
lemnitcsde Tannéela Scenopegie, les Azymes, &laPentecofte,qui eitoitlaFer-
Azy m es; foit
murc ou le dernieriour de la Cinquantaine après le dernier des en con-
fequence peut-eftre, de ce que par le Synode d'Agde,& parles Capitulaires, il fuc
ordonné à tous les fideles de Communier aux trois Feftes dej^afque, dela Pentcco-
fle, & de la Natiuité;comme il eltoit ordonné aupàrauant de conferer le Baptefme
aux Feftes feules de Pafques &c de Pentccofte, félon les Décrets du Pape Innocent,
& du Pape Léon premiers du nomjaufquelsiours l'vfage adioufta depuis, celui de
laNatiuité, pour la célébration du Baptefme folennel,commcil eftoit affcdte'pouï
la Communion. Ccquiparoiu:auo'iren:e anciennement obieme-dans le Bcarn. Car,
l'on trouue dans le vieux chartulaire de l'Abbaye de Sorde, que le Duc de Gafco-
crne GuillaumeSance lui donnant l'Eglifede SaincteSuiknnc,fai(5tmention de l'o-
bligation des habitans des villages de Lar,& de Lanepla, de
porter leurs enfansà
baptifer Pafques, & de Pen-
en cette Eglife, les iours de Noël, des Rameaux, de
tecofte.La dénomination du Pafchal deSainft Sauin peut eftre donc prife de ce que
nousvenonsdedire; ôc le motif d'auoiroclroyéce pnuilege àrEgliiederAbbaye,
frouient du defir extraordinairedes Euefques,& des Comtes de Bigorrc, de fàuori-
1er & honorer ce lieu, en iui communiquantvne portion de l'honneur, qui eftoit
anciennement deferé auxEglifes Cathedrales.Car ilfutarreftéau Canon i r. du Sy-
node d'Agde, que ceux qui auoientdcs Chapelles aux champs,viendroient en la
Cité, pour aflifter aux folemnicés des Mefles, les iours de Pafque, deNoél,de l'E-
piphanie, de rAfcenfion,delaPentecofte,& de la Natiuité Saind; IeanBaptifte,
Ce qui cftoit pratiqué generalcmen t par tout, comme il apert du difeours d'îfido-
re de S cuille, en fonT raidie des offices Ecclefiaftiques. Lanccefliçéde Communier
en i'Eglife de Sain £t Sauin aux trois Feftes, eft exprimée formellement dans la vieille
Charte, commeaufli celle d'affifter aux proceflions,& aux offices diuins, tant en
ces iours, qu'en certaines autres folennités, qui ne portent pas vn ordre precis de
Communion.
V. Sil'on defireeitreinftruicl:}qui eftoit ce faincfc perfonnage honoré dans ce
lieu, ie reprefenteraile fommaire de fa vie, ainfi que ie l'aiextraic/t des papiers de ce
monaftere. Sauin eftoit natif de la ville de Barcelone en Efpagne, lequel eftanten
bas aage, fut commis parle pere, au foin & à l'éducation de fa mère. Êftantvnpeu
plus fort, & auancé il vint à Poicliers pour vif iter fon père Mentilim qui poffedoic
le Comté & gouuernementde la prouince; près duquel il fut tres'bien inftruid:,&:
ioigneufementefieué. Mais encorequele Comte fon pere luieuft dreffi richement
famaifon,ilfecontentoit d'vn chcual ôcd'vn fimple ordinaire, diftribuant le fur-
plus aux pauures. 0 r il arriua que Sauin qui eftoit bdfon perfuada fon autre frère
d'embraflfer la difcipline reguliere. Ce qui affligea extrêmement la mère qui em-
ploya Sauin pour retirer fon frere iumeau du monaftere Sainct Martin, où il s'eftoit
ietté. La commiffion lui agrée, l'acceptant pluftoftpour feioindreàla profemon
monaftiquedefonfrerc, comme il fit, que non pas pour l'endiuertir. Apres auoir
demeurétrois ans dans ce monaftere il prend rcfolution de fe retirer dans les folitu-r
des d'vn defert & prenant faroute du cofté des Monts Pyrénées il arriue en la Cité
deBegorre:où il trouua Y Abbé Forminius, auec peu de religieux, qui lemenadans
les quartiers les plus reculés de la montagne;où il rencontravn endroict fort propre
pour contenter fon defir. C'eftoit vn rocher efcarpé, duquel il degoutoit vne pe-
tite fource d'eau, qui feichoit en efté& contraignoit Sauin & Iulian le Diacre
fon compagnon de grauir l'efpacc de mille pas, par la roideur de la monta-
gne, pour aller prendredans des outres,laprouifiondeleur eau. Iulian eftant tom-
bé malade, l'Abbé Forminius lui fubftituë le Diacre Siluain. Ce Diacre & Sauin
baftirentence lieu, pour leur retraite, vne petite cabane de fept pieds deîongueur,
& cinq de largeur, fur le fonds qui apartenoit à Chromatius, qui fupportoitaucc
regret cette cellule.Neantmoins Sauin habita dans cet antre, enuiron treize années^
& defira auant fon decés, dereceuoir la benedi&ionde l'Abbé Forminius,qui s'ex-
cufafur l'heure pour quelques affaires qui lui eftoient furuenuës De forte que le
Sain£t perfonnage deceda, après auoir operé plusieurs miracles pendant fa vie 3 6s
après fon decés.
III. Tabulismonaflenj San&iSauiniLeuwa- fem praciicto taonaftetio & monachis ibidem fer-
E
nenfis: Manifefta res eft, & omnibus pene cotitis uientibus dono & concedo quateaus ibi ad hono-
Guafconia:incohs certiflimènocum ,quod ego Rai- rem Dei,&B M.conuenienteiredificcnc&TWrfs/w-
mundus BigorritanusCornes, meispeccatis exigen- r,esad bàlncmiinm compétentes fcmfsrtneodemloco
con-
nbus omnipotentis iram incurrerc,& Paradifi gau- feruent. EVallon prardiétam Abbas & MonacbiS.
dta perdere tifnens, pro redcmptioneammoE mc!eJ& Sauint liberara &quictarapoflideant,atq'J£nullus
parentummeorum.locum vbiSanftiSauinicorpus alius, neque nos neque fucceffores noftn ibi
pocc-
lacerc fine dubio cognofcitur,deprçdiismds,& alus ftatern atque podoentiam habeart, neque beibias
bonis hereditaui Et vt ibi monafterium, & mona- fu3squale£cunquefint,nifîperconr!lium,^Y0iun-
cliifub Abbaic regukdterdegcntes.in perpetuura tacem Abba:is S. Sauini ad eftiuas îllius vallismtro-
duraient ,latis Deoauxiliantclaboraui.Intercxtera ducant. Ccncedimus etiam in ipfa val!c, vtquis
bona qnae ibidiligentcr couceffi FMUm Caldann- fïrf««>»f».'<irrw,fiuccernuravenaîidocf yzùx-.qnay-
taw.'lusc
rdwfiue (padlarem S. Sauiropeifoliiat.Etperrotum
iiifra pontes fimilnei nachorum veni,tnr, Si Miflam fimiluct ibidem cele-
PafihaleS. Sauini fiat. Infuper berrimeaudunt. la feftiuitaie omnium Sin6tori;iLi
ad luminanaS. Sauini butiium, quod peiillas to- f\ militer Capellani & Patrochiani ah) ad MilKm
tas cftiuas cenlualiter accipiebamus totum prxfato maiorcm apudS Sauinum accédant; &inaha<l;j
monafteno conccdendo diniictnvms. Adhuc cnam poft feftum.pioptei deûinclosacl Millam precipié-
pro amote Dei omnipotentis & tam pro noftra, dam, & ad ciniitcrium vifitandum conueniant.
quam fuccefTorum noftrorum falure ,eidem mona- 1 1 1. ExiifdemTabuhs Carolus Maior Pipmi h-
fteriodonamtis&conccdimas,vtîiquanobispecu- lius ccenobium .(lup'e condidit) colle&ism vniim
nia ^xoplacttis aut barailù de pr.tdidko monafteno cxnobiahbus, qut îeddercnt cxccUbfubliniia vota
nobiseuenctit: neque nos, ncque Vtcariiti cjm per toiiDnti.SedvtfoletrieiiignauiaraiiHisreliijioforiim
xostHi/lttterrafacnt)i.\oh\s ietineanms,)edadhono- vidclicet viioiunijCiiolatismultorutBobliuiosèan-
rem Det ér procure l10Íha fuper atrale S. Sauim re- noium curriculis, per ar.cîarc îmciciz fomiteimpro-
ftituamus. Hancitaqueclmcnm & hancconfhma- uidentiam paulatim decidendo» euenitcafus illuis
tionem proceium & hommura noflrotum authori- defolationis.na vt nullomodo cernentibusoccurre-
rate in manu Bcrnardi tune tempons S. Sauini Ab- ret veftigiura puftinç œdificatioms.His iguui ita pa-
batis faciums. Reouante in Francia Lodoico Rt;gc, tratis, atque obliuiopis iiiultum nebulis dnique de-
& in Aragone Garcia rege. Anno ab Incarnationc ditis, cémentesRaymandia qni crat tune tempo ris
Domim nongentefirao quadragefimo quinto. Cornes Bigorritant iellmis,Sc Anermans,tk Anerih Vi-
ExiifdcmTabulisi PafchaleSS Sauini. cecomites Lcuitauicx valhs.mmmocitmftudio cu-
Ecclcfiadc Lau,ôi Ecclefia de Cafted, & Ecclcfia rauere îeftituere, ficut prius fueiat congrcguis fub
de Balaias.&Ecclefiade Arcifaas,& Ecclcfia Dadaft, normamBenedidtiParnsnonmediociitercologens,
&Ecclc(iadeHus,&EccIefiadcNaftalas>&Ecclefia pixponétes Enecum Abbatem,virum maxima:San-
deSolon.Iftç no m mat ^Ecclefixfuntexan tiqua cô- ditatis. Succeflbres vero corum qui fucie Ludouicut
fiietudiiïs^6idinat?-,& titulate ad VnfcaUS-Saumt^vcz. Comes, films prœfati Camitis, ac FortanerVicecomes,
vt gcnei aliter apud S. Saui[iûw(«w Buptifmuhabeît, prœfidente tam manentibus in monafteno ïupia de-
& (epukuram ibidem fufcipiant, nid fuerint infan- uenientesmemoiato,pacatumac!iberumcumfuis
tiilij-autintaïuumpauperrimi quod non habeant vilhs, & agelhs,reiectaomni liruili conditione ted-
qui eos illuc déférant. Iterumfcmper ex anciqua cô- didere.Poft, îllorum namquequi fuere fucceflbres
fuetudinecontlitutum& confïrmatumeft, vtifta- GnarJùirnald.Ceme<,fihfisPtttrps fupradicti Comms ôc
rum Ecclefiarum Capellant cum paiiochiamsfois, G.cuarfiafort iuneiis fecumpiocenbusfaétade re-
taniclcnciSjquamlaiciSjiiiiV^KH/frf/ffDom/mad no- bus propriis donatione ftatuerunt ,refuicnteilloin
âtunas apud S. Sauinum conueniant, & îbi ad cele- tcmpore Bernardo Abbate inefabilisvirurnnobili-
brandasMid'aSjer ddCommHmonemfptfciptcndam per- tatis in Katedra hpnons. Piseterea excedentes îfti
maneant.Sed îpfi Capellani lucefcetite die ad Eccle- iamdi£tifamofivKièreculo,fucceiIèiuat Bemardus
fias propnas redeant, & propter paftores & familias in Comitatu Gutllemfort & Ramonguarjîa nepos eius
minores doinorumcommunicantes, nnflàs ibi célè- in P~tcecomiraiu, quiconglobad in vnum locum, S.
brent. In PunficationeautemS.Marix,& in Ramis rcliquiis Sauini décorum(ancientes, ornnimalignaî
pahnarum îamdiéh Capellam in Ecdefiis fibi com- fèruuutis nexu hberum conftnuerunt. Caufaque
miflls, finitisniatutinis:mi(Tasnondicant; Sed apud tanta; bonitatis fuit, fanctsc deo muante memorias
S.Sauinum ad proceffiones,6cad calera percipien- Arnaldus Abbas filius (ùpradiâi Guillemforc, qui
da officia cum parochianis fuis conueniant. In die locum magnifiée longe prou t pot uitlate que dilata-
VenensS. ad adorandamcrucemad Pafchale fuum uit. Deniquepera£bisfunebriquecunâ:islimite ce-
omnes pariter accedanr. Indiequoque Rcfttre&tonis ptis,magnificus Abbas fucceflit BeinardusAlmificus
Domini, matutinis & matutinali Milla cclebiatis,& geftis prscelaro famine grandis, & vt notum fit om-
paupeLibus&paftonbus Comrnunicatis, cumDo- iiibusfamafupersetherafelix, fermone Ducum
prx.
ininis domarum, & vxonbuseorumadMilFam ma. grandi germine celfus quem principes Bernard*»
iorem S. Sanini concurrant. In die Pentecafies fimili- Comes.Sc EraclensEptfcopm,acVicecomites Ratnun-
terfaciant. In feftmitate S.Ioannis apud Ecclefias
filas, maturinas tantum dicant, fed ad celebrandas
guarfia,& Ramungudlemm
Ca:tera defunr.
jgnoeum.
Miflks &c ad folennia peragendaofficia in EcclcfiaS. III. Lib. 7. Capitul.T. 150. Solenniflîmos dies
IoaDnispaftotesdcferant.InAflurnptioneS.Manç, Pafcbalei Benediftus Leuitainteipretatur,Pafcha^
fummo mane cum Clens & ceteris parrochtanis ad Pemecofteai, & Natiuuatem domim.
nututinascclcbûdasaiuealtateStMatixt Mo-
CHAPITRE III.
Sommaire.
Louis Comte de Bigorre. Arnaud 3& G 'arjîe Arnaud. II.Bernard
"Rpger Comte. La Comte jfe Car fende fa femme. Ermefende leur fille
mariée à Ramir Roi d'Aragon. Jl lui conftituè Dot fur fa biens» félon
la Coufiume de la terre. Explication de cette (ouftume.
Raimond fucceda le Comte Louïs fon fils, comme l'onaprend
par les titres de l'Abbaye S. Sauin lequel auec Fortaner Vicomte
de
Lauedan oâroya en faueur du monaftere vne pleine immu-
nitédetousdeuoirs, & vendit à l'Abbé Gardas la iurifdi&ion du
village de Suin. A Louis fucceda Arnaud fon frere; & à celui-ci
Garfie Arnaud fon fils. Ce Garfias Arnaud iura l'immunité du monaftere de S. Pé
de G en ères auec SanceDuc de Gafcogne, quile fonda dés auant l'année m.xx x i i
Il vif ita auili en compagnie de ce Comte ou Duc Sance, les limites des Comtés des
Gafcons, & de Begorre qu'ils renouuelerent en prefence des Euefques, & des Ba-
rons de l'vn& de l'autre païs;commeron peut voir dansles articles de plainte pre-
fentes par Gui Euefque deLafcar, dont il ajcllé fait mention ci-deiTus. Ce Comte
Garfias a fait quelques libéralités affés notables en faueur du Conuentde S.Pé,com-
mc de la troifiefmepartie de fon marché de Lourde, & de quelques terres au lieu
d'Ader: obligeant auec ferment Forton Aner Vicomte de Lauedan, qu'il ne feroit
aucune demandepourles choiesdonnées,à raifon de fon Vicomté.Eten fuite Gar-
fias, & le Vicomte de Lauedan Garfiefort fils de Fortaner, augmentèrent par
leurs donations les rentes de S. Sauin, du tempsdel'Abbé Bernard.
1 1. A Garfias fucceda le Comte Bernard, comme il eftiuftiné parla Charte de S.

Sauin, qui fait mention que ce Comte, & les Vicomtes de Lauedan Guillemfort3t3c
Ramon Garfia fon nepueu., confirmèrent les exemptions dumonaftere, en cond-
ticration de l'Abbé Arnaud fils du Vicomte Guillemforc, quiagranditlesbaftimens
de ce lieu. 1 e trouue que ce Comte Bernard, eftoit nommé en autres termes Bernard
Roger,qui fut mariéàlaComtelTe Garfende. Leur fille nomméeErmefcnde, &
après ion baptefmcGilbergue,fut donnée en mariageàRamir premier Roi d'Ara-
fils du Roi de Nauarre Sance le Grand; ainfi que Prince accorde l'atte de
gon, ce en
l'année m.xxxvi. produit enpartiepar Blanca & tout entier par Briz Martinez en
fon hiftoire de la Penna. Ilconltitiiéâfifemmejenconfideradondcramour qu'il
lui porter de fa beauté, des Arrcs, & donations en faueur des nopces,pour en iouïr
fuiuantlaCouftumedelaterrc. Or cette Couftume«ftoit l'vfage introduit par les'
loix Gotthiquesdansl'Efpagne, deconftituer à la femme fur les biens du mari, vn
Doüaire ou agencement qu'ils nommoient Arrcs ou Dot, qui ne pouuoit excéder
neantmoins la valeur de la dixiefme partie des biens du mari fuiuantla-loyduRoy
Chindafuindus La difpofixion de ces biens, ou deniers doraux demeurant libre à la
femme, fi elle n'auoit point d'enfans, & retournant au mari, en cas qu'elle decedaft
fans faire teftament. Deforte que les parens de la fille mariée, n'eftoient point obli-
gés de lui bailler furleurs biens propres aucune dot, finonquecefutdeleurbon
gré, mais le dot fe prenoit iùr les biens du mari. C'elt ce que le Roi Ramir appelle la
Couftume de la Terre: En exécution de laquelle il baille àla fille de Bcrnard Ro-
ger Comte de Begorre fa future efpoufc, à titre d'Axres & de Dot, fes chafteaiu,
terres & domainesd'Atheres, de Seneque, Lobere, Aries, Scrracaftc! & la valléede
Tcna,aucc toutes leursEuefque
dépendances.
de La PrinceiTe fut conduite ôedeliurée au Roi
fon mari, par Richard Bigorre, & par les Vicomtes de Lauedan, Guar-
iiafort, & Guillemfortquifontquahfie'sdansrAâxfreresvterins.
I. E Tabul. S. Petri Gencrenfis Garfias Arnaldi Giclrn Forco fratresvterini & dedi ci fponfalia pro
Cornes Bigorrcnlîs dedit Ikato Petro,totam ternara dote,&Aaam,6cpropterhônoreni,&:propteran)0-
partem Mercati Lurdenfis, & vnum pagenfem in rcm,^ propter pulchntudincmfuam,ahqmdde he-
Ader, & vnum Calâlem nominatum SuCach, qui reditatc mea,quam dedtt miht Pater meus in territo-
foluit cenftim xxx.pines, & duas pernas porcinas,& tio Aragonenfi; Id eft do CaftellumnomineAthe-
dédit duas Eftiuas, (cilicet garenderam & maren- res, cum omnibus fibi adiacenubus villulis j & Tcna
iam,& pofteafecit Fortoncm Ainerij Vicccomitem cum fuis tcrris culcis & incultis Se villam quœ voca-
Leuicanenfem mrate fuper altare S. Petri quod nun-
tur Aries, cum omnibusfibi pertinentibusvilhs &c
quam pro Vicecomitatualtquidindereclamaret. terriscultis&îucuItis.EtcaftmmquodvocatutSer-
II. loannesBnzMartintzl.î.hiftoncePinnaten- racaftellum, cum iuas villas & cum fuis termims.F.tr
fis cap- 34. AnnoIncarnationisDominim.xxx v 1. alium Caftrura Lupera. Iftaornniafupradidtatutum
rnenfe Augulto xx 11. diemenfis luna xxv. Ego 6c abintegto do ei vt teneat, Se poiftdeat ad confue-
Ranimirusgratia Dei ptolis San£tionisRegis,acccpi tttdtnem ter r&noftru. Régnante Imperatorc Bctemun-
vxorem nomme Gtlberga filiam Cornais Bernard, Rod- do in Leyone, & Comité Fecdinandoin Caftella, &
5 en & Comitifft matris eixs nomine Garjînde quatn Rege Garfea in Pamptlona, & Rex Ranimirusin
ledeiuntmilii ktchardtts EpifcopusBigorritanae Ci- Aragone, Se Rex Gundefaluus in Ripacurcia.
uitatiSj & Ptoconfules Leuitancnfi Garfia Foito &

CHAPITRE IV.
Sommaire.
"Bernard Comte. S a femme Clémence, Jls conftituent vne rente de/oixan*
te fils M.orldsjurle (omté au profit de Nojtre Dame d,u Pmj- II. cRectP
âufîege de Lourde car Charlemagne tJur Âdirat Sarafin. Sa reddition
à la charge de releuer de l'Eglife Noftre Dame du Pây3fbpis la redeuance
de quelques botes de foin. III.
Refutation de cette fable. 11^. La
Donation du Comte Bernard a fourni le prétexte de l bornage rendu par
les Comtes à Noftre Dame du Puy. V. Bernard Tumapaler Comte
des G afconsfoubfmitle Comté d' Armagnac à <vne redeuance annuelle,
enfaueurde l'Eglifè d' Aux s à l'exemple du (omte de Bigorre. V L Di~
Jj?ute de Bernard auec Dodon de Benac. VIL Dénombrement de quel-
ques anciens Seigneurs de la maifon de Benac,
Ernard Roger eut pour fucceffeur le Comte Bernard; lequel eut à
fèmmela ComtefTe Clémence. CeCpmte vifitapar dcuotion l'Egli-
fe deNoîlre Dame du Puy en Vêlai, l'an m. lxh. où il mit fa perfon-
ne,&: tout fon Comté foubs la protection de la Vierge; ci la charge
que lui &lesComtesfcs fuccefTeursferoientàcétcEglifevne rente annuclct/eyo/x^w-
tefoUMorltu, qu'ils feroient obligés de porter, ou d'enuoyer au corps du Chapitre. Il
nomme céte rente en termes expres vn Don depicté & de tdïgïon,Dendtimmpietatis
& religionis gratiaperacT:ttmJqai[ confirme de fon fein, & de celui de la Comtcfle C le-
mencefa femme,enfemblede ceux de fes plus notables vafTaux, fçauoir de Bernard
deBafeliac, & de Guillaume de Aller. On trouuerarAdetoutemieraubasdece
C hapit re,qu 1 ni cri te d'cftrc leu, dautant plus qu'il fournicvne preuue peremptoire,

pour reietter la tradition fabuleufe, que la téméritéd'vn Efcriuain alimentée, pour


fauorifer l'Eglifc N. Darne du Puy,en la difputequi s'émeut entr'elle & le Roid'An-
glcterrc pour Ion Duc de Guyenne, touchant l'homage & la fupcriorité du Comté
de Bi?orrc,
ZD
yyy jj
11. Ontrouuccettenarrationdansvnparchemin,quiefl:authrefor dePauin-
titulé/w Fors de Zfcgow: où il eftefcrit, que Charlemagne Roide France & Empereur
Romainfc rendit maiftrcdetoutleComtédeBigorre,excepté du chafieau de Mi-
rambehqu'ilafliegca longuement/ansque Mirat qui eftoitleSeigncur du chafteau,
vouluft fc rendre fous aucune condition.De forte que le Roy ennuyédelalongueur
dufieçe,eftoitfur le point de fe retirer; biffant neantmoinss les troupes dans leurs
retranchemens. MaisNoftre Dame du Puy commença àfaire des merucilles. Car
vneAifle porta vn grand poiffon en vie, en l'endroit le plus haut du chafteau, que
l'on nomme encore^dit-il.lapierre de l'Aigle. Mirat prenant fes auantages de cette
rencontre, enuoy e le poiflbn à Charlemagne,& lui fit dire qu'il n'eftoit pas fi court
deviures, comme il penfoit., puisqu'ils prenoitdeeelspoiuons en fonvluier. Ce qui
fafcha extremement le Roi. Mais l'EuefqueduPuy,qui auoit connoifiance de toute
l'affaire, ler'afleura, en lui difant,queNoftre Dame edmmençoit a tefmoigncr fes
merueillesi Se fous l'au eu du Roi alla confereraucc Mirat, lui propofantde fe rendre
à Noftre Dame^puis qu'il refufoit d'eftre vaflal de Charlemagne. A quoi Mirât con-
defcendit, à la charge de releuer d'elle faterre,fansperdre fa liberté;ayant baillé feu-
lementà l'Euefque vne poignée de foin pour tenir lieu de reconnoiflance. Charle-
magne confirma le traitté; & en exécution d'icelui, Mirat alla vers le Puy, portant
6 tous ceux dcfafuireauboutdcleurs lances, des botes de foin, dont ils firent litic-
baptefme, fut nommé Lorus,
re en l'Eglife Noftre Dame;où Mirat ayant receu le
&rcuenu qu'il fut, changea le nom de fonchafteau MirambeI,&lcnommaLor-
de. Depuis ce temps, adioufte l'Efcriuain tous les Comtes de Bigorre, qui alloicnt
prendre leur cheualerie à Sainte Marie du Puy, portoient & ceux de leur fuite au
boutdeleurslances,desbotesdefoin,quiauoienteftécueilliesaupré du Comte de
Lordc, pour en faire litière à. l'honnexxr de la Vierge, iufqu'au temps du Comte Cen-
tulle, lequel en l'année m.cXviii. changea le fief de foin en la redeuance de
L x r v.
fols Morlas, payables annuelement par foi, & fes fucceffeurs.
III. Si le Lecteur s'eft pû commander à ce point, que de lire cette narration auec
patience, il aura defcouuert l'impertinence de l'Auteur, qui nous propofe dansfon
difeours de foin pour parler auec mefpris fuiuant la phrafe des anciens, Charlema-
crne Emperctir des Romains loii g-temps auant qu'il le fuft. Car ce prétendu fie^e
doit eftrerapporté au temps du pafTagc de Charlemagne en Efpagne, quiarriuaTan
7 8 La longueur d'icelui & l'ennui qu'il donna à. ce Prince, fortent de la tefte creufe
d'vn homme, quivoudroit perfuader que cette aftion d'emporter le chafteau de
Lourde donna autant de peine.que toute la conquefte de la Nauarre & de 1'.Aragon,
quifut exploitée dans deux mois.Ioinâ:quele tranfport du poiffon fait par l'Aigle,
n'a nul rapport à l'imprcffioniju'il faloit donner Mirat deferendre. Cet Auteur
parole autant inepte en l'obfemation qu'il fait, que ci-deuant le pais de Bigorre le
nommôit Horra, & le lieu deSainâ: Lefer View, mais que du temps de ce Mirat
on ioignit les deux noms pour faire la denominationde Bjgorrc. Lors auffi dit-
il la ville Epifcopale que l'on nommoit Tare fut denommée Taruia
par la
j
compofition de Tare & de Via à caufe des diuers chemins qui aboutirent à
cette ville en considération du fiege Epifcopal. Il faudroit auoir vn bon efto-
mach pour digerer toutes ces foibleffes, qui ont cfté: forgées pour autorifer la fu-
perionté de l'Ëglife'du Puy fur le Comté de Bigorre, en rapportant l'origine de
cette dépendance à Charlemagne. le fournis ilya quelque tempscettepiece au P.
Odo de GhTet de la compagniede Iefus^qui l'a inférée au liuretroifiefmeChap.
dix-huid:; de fes Difeours Hiftoriques de Noftre-Dame du Puy féconde édition.
Pour lorsi'auoisquelque opinion de la verité de cére narrationau fonds de la choie,
quoi que iedefcouu rifle les impertinences aux circonftances:eftknantqueiesSar-
rafins qui auoient retenu quelques places fortes fur les emboucheurcs des Py renées,
auoient efcéjfbigneux de conferuer le chafteau de Lorde, qui elloit très-propre a ce
dcfTein; &queCharlemagnc auoit defnichédela place, celui qui commandoiten
qualité de Gouucrncur pour les Mores, (telle cftantlaforcedcla diction Afirams,
oupourmienxdirc^jwiramrjcomme les hiftoriens du temps, nomment les chefs
des Sarafins ) èc donné le valîelage delà terre à Noftre Dame du Puy. Ce qui fem-
bloit dautant plus apparent, qu'en effet cette Eglife auoit efté maintenue par Ar-
rcftdu Parlement delà Chandeleurz 9 contre le Roi d'Angleterre; en l'homage
de ce Comté.
I V. Mais comme le feul défaut de meilleures inftra&ions rendoit ch quelque fa-
çon plaufible cette fourbe, ie fuis obligé de la r eietter auec plus de vehemenc e, avant
defcouuert la furprife, au moyen de l'Acte ci-deffusproduitjderanioôi.Par lequel
il apert que le Comte Bernard deBigorre,foub(mk & dcuoiia Ion Comté, à la pro-
tection de Noftre Damcdu Puy>fans raire nulle forte de mention du ficge de Lour-
de, du Sarafin Mirat, ni defon vaflfelage auec l'adueu de Charlemagnc des botes de
foin ni d'aucun autre motif, qu'il ait eu pour ce faire, que celui de là pieté bc de fa
religion. Il eftablitla redeuance de foixante fols Morlas libéralement fans aucune
obligation précédente,j& au feul tiltre de pieté. D'où Ton peut recueillir cîeuxcho-
fes l'vne cirque le Comte Centullene commua point les botes de foin, en foixante
quatrefols Morlasen l'année ni 8. comme efermoit l'Auteur manuferit, puis que
cet eftablifTeiiient de foixante fols eftoit fait auparauantparle Comte Bernard l'an
i o 62.. L'autre, que cette fuj ettion n'eft point de va(fclage,maisvne Fondation de re-
ligion & de deuotion,afin d'obtenir parcette offrande,lcs iuihnges & l'afliftancede
la Vierge, comme parle le Comte Bernard. Dautant plus que ce Comte ne pouuoit
fruFcrerfonfeigneurdeficf, du deuoir auquel il lui efloit obligé; Defaidtfonfuc-
ceffeur immédiat le Comte Centullc, & lesautres Comtes de Bigorre, ont fait l'ho-
mage de ce Comté aux Rois d'Aragon, fans preiudicier à la fouucraineté de France,-
nonobirant la preftation & le payement annuel des foixantciols,àrEglifeduPuy:

pour les raifons qui ferons déduites ailleurs.


laquelle obtint neantmoins fur ce fondement le droiôt d'homage contre rAn glois,

V. Il eftfaiâ: mention dans vne charte d'Aux, de cette deuotion du Comte Ber-
nard qui le porta à foubfmetrefonComtéà Noftre Dame du Puyoù il eft dit qu'à
ion exemple le Comte des Gafcons foubfnût fon Comte d'Armagnacà Noftre Da-
me d'Aux, foubs certaine redeuance annuelle, à laquelle il obligea les Comtes tes
fucceffeurs, qui fut payée par le Comte Gcraud & Con fils Bernard ainG quele Pere
GifTet iuftifie par les propres termes du tiltre extraie^ des mémoires du P. Mongail-
lard. Il feméprend neantmoins,cn ce qu'il rapporte cette foubmifliô à l'année 1160.
auquel temps viuok le Comte Geraud d'Armagnac. Car fuppofé queGeraud qui
ell énoncé dans ce tiltrevcfquift en l'année 12.60. l'eftabliflement de la redeuance,
doit ertrerapportéàvntcps plus àiçauoir à Bernard TumapalcrComted'Ar-
magnac,qui prcnoitla qualité de Comte des Gafcons cnl'aiio 51. comme fait dans
la Charte d'Aux celui qui s'oblige à la redeuance cnuers Noftre D,amed'Aux. Ce
qui conuient extrêmement bien, auec i'A£tede la Donation de Bernard Comte de
Bigorrelaquelle ayantefté faide en l'an 1062..peut auoir fcrui d'vn motif présent à.
13 cr uard Tumapaler Cotnte des Gafcons~ d'Armagnac, de l'imiter en vue adiofi
icmblablc.

V I. On trouue dans le Chartulaire de Saindl Pc, que le Comte Bernard gou-


d'autorité en celle forte qu'il ne to--
•îcrnoit (es terres aucc beaucoup de prudence &
leroit pas facilement les defobeïfTancesfai&es à fescommandetnens. Ce quilc porta
à tefmoignerfon indignation pour vne felonie,5 qu'vn puiffantCaualier ficnvaffal
nommé Dodon de Benac auoit commife contre lui de laquelle Dodon ne pouuant
fè dcfcharc-er, fit la paix auec le Comte, par l'cntremifede f Euefque Herachus, & de
Bofon de Iulian parent du Comte Bernard; moyennant entre autres chefs, qu'il fe
departift de toutes les actions qu'il pretendoit auoir fur lefonds de Sain&Péj com-
me luccefTeur de Guillaume Raimond de Benac, à qui le Duc Sanceenauoitache-
te vnepartie.Ce qu'il exécuta fur les lieux & confirma fa ceffion auec ferment, pre-
nant à ces fins,lc Corps & le Sang de Noftre Seigneur,foubs peine en cas de contra-
ucntion, de perdre tout fon droid & fes terres d'Aueraa & d'Atibefreite..
VII. Il ne fera pas hors de proposde remarquer en partant les noms de ceu x qui
ont poflede' cette ancienne maifon de Benac, depuis l'an M. xx.iufques en l'année
de Sain&Péjlaiflaiitaux autres
M. c. XL. fuiuant qu'on les peut recueillir des papiers
le foin de les continuer iufqu'à celui quilapoffedeauiourd'hui auec autant de méri-
te;qu'aucun de fes predccefTcurs.GuillaumeRaimond qui traicla auec le Duc San-
ce, dont il a efté parléau Liure 1 1 1. cft pere de GuillaumeAuriol de Benac
lequel de
fa femme Marie, fillede Ramon Gardas Vicomte de Lauedan,eut deux enfans,fça-
uoirOdo, qu'il fitinltruire foigneufement auxletres, & en la discipline régulière,
dans le Conuent de Saind Pc, auquel il donna l'Eglife de Benac. Cet Odo en futle
fecond Abbéapres Arfius, ôc fut conioin&ementEuefque d'Oloron du temps de
Richard, & d'Heraclius Eucfqucsde Bigorrc. L'autrefils de GuillaumeAuriol fus
nomme' Raimond pere de cét Odon de Benac qui prouoqua contre foi le cour-
roux du Comte Bernard. Ces deux, & Garfendis de Benac, firent quelques libe-
ralités au monaftercdeSain&Pe^aux villages tVVrac & d'Alereix. A Dodon fuc-
ceda Raimond n.qui fitlevoyage de Ierufalem,où il mourut, & légua aux moines
de Saindte Marie Latine, l'Eglife de Benac, quefon pere auoit vfurpee. Mais Dodon
fecond fils de Raimond fecond compofa ce different, & la rendit au monaftere de
Sainct Pé moyennant mil trois cens fols Morlas, duconfentement de l'Abbé & des
moines de Saindre Marie Latine, qui referuerent fur cette Eglife le deuoir annuel
d'vne once d'or,en prefence de Guillaume Euefque de Bigorre, & de Pierre Comte
de Bigorre. Ce qui tombe enuiron l'an m.c. xl.

ï. EChartulario Bigorritano, quod cft in Tabu- lamcn miferorum, aepeccatorum venia>protegar,


larioPalcnfi: Mundi ruinis crebrcfcennbus,pluri- defendat Se muniat me famulum l'uum nec non &
mis quoquc. hominum, potius tranfitonis commet omma inihi fubdita ea fcilreet lege ac peipetuo te-
ci!s,quamperperuisj inhirentibus coëgitme valde nore vt quamdui mihivitam conecirerit omnipo-
humanitas mea- fi agihtatis vnon pcrtra&arct vlti- tens Deus L x.foltdos pro falutc, ac tuitione mea offe-
mumineuicabilismeiobitusdiem5vei:uraetiaraprx- ram Annicienu Ecclciîœ, eofque vel deferam vcl
fentem vixero meimeorumquevtihtacem.
quoad defertifaciam in Capitulo fratnbus meis Canoni-
Haccrgofentcncianccirration KbjiitcrfuflFahus, no cis.Nec folum egDfed & omnis poftentas meahunc
meis meritis, i'edrnifericordiaChnftipr.-eueniente, feruet teno«m, &quafi debitum cenfum prifcri-
Bigorrcnfis Comitatus, ab ipfo auâorc Deo qui pros t x.folidosofferat ln perpetnam mei commemora-
cundla difponit regna mundi Cornes prœeleifbus, ttontyn. Vt autem hoc Danrittu&m ftetatis ac rehgtonif
hoc perutile negonum traftaui Vt me, & omnem grttta perœBfsm ftabile pcrmane.it arque firinurm
prsemiflumComitatnm,omnipotenti Deocommu- Ego Bcrnardus BigorreniisCornes, vxor meacle-
îcrem &alma; Marias Virginis tucelie, ac defcn/ïo« metstia Commffa-, hanc fciipturarn pro tellimonio

t
niiiiiejacque omnia mes comniendarem.Dominic«E
ergo Incarnationis M.'L x anno Petro Epifcopo
Annicienfi EcchfiEepiïfidentc. Ego Bernardm Bi-
Donattoms fien rogauimus.acproprus manibus fta-
balcniatqaeinuiolabilem eflèdecrouimus. Quodfi
quis vcl nosvel pofteritasnoftra, vel ahquis poft
aoy/enfis Coma egregius adueni prsdiûam Eccle- obitum noftium prïfidcns honon quem raihi Deus
iiam gracia ofatiotus, tmploraturns fuffragia pro fa- conceflit hanc donationem temeraie, vcl violare
lute arurna; mes,& coiporis. Ergo conuocatis Ca- molicus fueric omni fubiaceat Anaihcmati ac per-
noniciscommiftmc corum orationibus afliduis, ac pétua malediûioni donec ex prxfumptione cepta
deuom me, & omnem Cvmitatum Annieienfi Ecdcfix, Deo & Beat! Maria; Virgini iatisfaciar,& Canoni-
fub honoreiintkx&c intemeiatïvirginisMarixcô- corum congregacioni. S.BernaidodeBafehato.S.
trcratï,quatenus Regina cceh & raundi Doniina,(o- GuiHieriaodeAfter.S.Airaldo Guilherrao.
V. E Chirt. Aufcienfi: Quoniam pofteritatetn exempla,praîdictusVafconumCornes vouens vouit,
noftram de adeptis B. Mârise donisignorarenolû- conftituenfq;conftitnit, fe fuofque fihos,& nepotes,
mus,ftylo memurixquemandantes futuris omnibus nepotumque fuccefrotes fingulis annis, in die Af-
înnotcfccie curauimus, fafconum Comitem,Confula- fumptionisB. Maria: hoc mbucumreddiruros,ôcc.
tumAtmeniâcenfem.quemipfejfuiqueantecefTores Fa&umeftautemindiebusGeraldiComitisArme-
libéré poffiderant,fubB. Marix fedis dominio man- niacenfis, cum Canonicifolito more praedidtumre-
cipari. illud idem qi'ocjue Bigenitanoram Confit! fece- ditum à Geraldo & eius filio Bernardo exigèrent,
rat,qyii fui Confulatus dominium Sanftae Manae de venitipfe, & filiuseius B. in Capitulum Auxira, ve.
Podio iubmgauerat Et quia de bonis fumendafunt niam petentes,&c.

CHAPITRE V.
Sommaire.
La Comte ffe Beatrix Bearn. Elle efb
femme de (entuïïe Seigneur de
nommée dans l'acte de l'homage rendu par Sance Vicomte de la Bar-
te. II. Le Adonaflere de Saïnâ S auin foufmïs par Centulle acelui de
S. Viéfor de JS/Larfeiïïe- guerre des Aragonois dans la Vallée de La-
uedan. III. Accord entre Sance Roi d' Aragon3 & le Comte Centulle,,
auec le* conditions. IV. Centulle fut tué & Beatrix gouuernoit le
Comté après fon decés.

Comté de Bigorre, parle decés du


Eatrix recueillit la fuccefîion du
Comte Bernard fon père. Elle fut mariée à Centulle Vicomte de
Bearn ôcd'Oloron, en l'année m. lxxviii. comme i'ai fait voir en
fon lieu. On peut encore verifierle nom de cette ComtefTe par les
Titres de Pau, où Ton trouue Ta6te de l'homage rendu au Comte Centulle, par San-
ce de la Barte; lequel apres auoir eu guerre auec le Comte, le remit entre fes mains,
lui iura fidélité' fur l'autel de S. Pé de Génères, le 4. des Ides de Mars, en iour de
Dimanche, qui concouroit auec la fefte S. Grégoire. Prometant que d'oreihauant
il lui feroit tiAz\cydfdfemme Beatrix, & aux enfàns qu'ils auoient ou pourraient auoir
ci-apres.fucccfïturs du Comté de Bigorre s'obligeant à défendre leur vie, leurs
membres,&: leur honneur, & de fubir iugementdeuaneux pour fon fief de Bigor-
re, dans Caftetbaiac, ou Mauuefini ou en tel autre lieu, queles hommes du Comte
de Bigorre auiferoient. Sance iura cet accord auec fon frère Aimeri, & bailla treize
oftao-es au Comte. Il eft fait mention de ce Sance fous le titre de Vicomte de la Bar-
te dans les Chartes de S. Pé.
1 1. l'ai parléci-deuantafTésaulongduComteCentullejiansqu'ilfoitbefoinde
reprendre le mefme difeours. De force que ie me contenterai dereprefenteren céc
endroit, vne pièce qui regarde le Comte de Bigorre, &iuftifie la dépendance qu'il
auoit de la Couronne d'Aragon,depuis qu'ellefutdiftraite de celle de Nauarre, quoi
que celane puine preludicicr aux droids de la Couronne de France finon que l'on
vueille expliquer cét homagede la Vallée deTcna,que les Comtes de Bigorre te-
noient en homage d'Aragon. Ncantmoins il me femble neceffairede dire par auan-
ce, ce qui f
recueilledes papiers de S. Sauin, que le Comte Centulle foufmit ce Mo-
naltere à celui de S. Vidor de Marfeille l'an 1088. en confiderarion peut-eihe, de
ce que Bernard Abbé de Marfeille & Légat du Pape auoit efté AdioincT: d'Amatus
Eu efqu e d' 0 loron & Lc7atdu S. Siège, pour la fe pararion du mariage de Ccn tulle
& delà première femme Gifla. Orilarriua que pendant l'adminift ration des Reli-

gieux de Maifeille, le Roi d'Aragon,& tous les voifins attaquèrent le Comte Cen-
tullc à main armée j de forte que le habitans delà Valise de Lauedan abandonnerens
Yyy liij
leurs maifons,decrainte des ennemis. Pendgntcedefordre,adiouftelaCharte Ri-
chard & GuillaumedcSolon s'emparèrent dela ValléedeCauteres,enrctindrentla
pofTe-flion vneannee cntiere,aupreiudicede l'Abbaye, iufqu'à ce que l'Abbé Ebrard
ayant demandé iulticede cetteinuafion au Comte, ilfut ordonné que la difpute fC-
pion
III.
défendeurs.
roit terminée par vn Duel, auquel le champion du Monaftcre funnontale cham-
des D'où l'on peutrecucillirque cette guerre des Aragonois ne fut pas de lon-
gue durée;Se femblc auoir cu pour fondement le refus, ou ledélai que le Comte
CentullenouuellementmariéàlaComtefrcBeatrix, aportoit à reconnoiftre pour
fon Seigneur de fief le Roi d'Aragon Sance, fils de Ramir; fous prétexte peut- eftre
dela foufmiflionfaite quelques années auparauant àl'Eglifc du Puy, par le Comte
Bernard. 0 n trouuc pourtant que par l'entremifcd'Alfonfe Roi de Caflille,dequi
temps le Royaume d'Aragon, de Gui Comte de Poivriers & de Gaf-
relcuoit en cc Guillaume
cogne, &; de fon fils, le Comte Centulle fit homage foit de la terre de
Bigorre, ou de la Vallée deTena^au Roi Sance Ramires qui s'obligearéciproque-
mentàluieftrefideleSeigneur,entellefortequenileRoi,niperfonne de fon con-
fentementnepuiiTe Importer dommage en fon corps,ni en fa vie,;&c lui promet cet
article! perpétuité &fans aucune condition. Pourle regard de l'honneur ou du
fief qu'il po(fedoit,illui promet fa fidélité à la charge que il le Comte forfait contre
leferuice du Roi,& ne le remet en fon dcuoir deux rois quarante iours apres en auoir
cité requis, la promeffe du fief foit pour non auenuëj demeurant toutesfois en fa
force, celle qui regarde fafl~eurance de la vie, & du corps faut à ettre reftabli en fon
fief après ic terme de deux fois quarate iours expiré,à toutc heure qu'il regagnera les
bonnes grâces du Roi. Ce que le Roi Sance confirme auec ferment, & déclare qu'il
s'eft obligé cnuers fon Seigneur le Roi Alfonfc, Gui Comte de Poi&iers & fon fils
Guillaume,degarder & entretenir au profit du Comte Centulle la fufdite conuen-
tion. Il fait lemefmefêrment à Gafton fils de Centulle, qui eftoit vaffal de la Cou-
ronne d'Aragon à caufe des Fiefs qu'il poffcdoit en la ville de Iacque & aux enui-
rom: tefmoignantqu'il a donné fa parole pour la {inccre obfcruation du traicTéjà
fon fils,au Roi Alfonfe,au Côte Centulle pere de Gallon, à Gui Comte de Poidtiers,
ôcàfon fils Guillaume. Cétaclequi eft de grand poids fe trouue dans le Trefor de
Pau, fans date ncatmoins, quoi qu'il doiue eftre rapporté à l'année 1089. ou enuiron.
I V. Le Comte Centulle fut afTaiTiné mefehamment & proditoirement en la
Vallée deTenaranio^o.ainfiqu'il a efté monftréen fon lieu. De forte que pen-
dant le bas aagede (es enfans,laComteifeBcatrixauoitlegouucrncmcnt des aiîai-
rcs en main,& rendoit iuftice aux partics^commel'onvoid dans les papiers de SaincT:
Sauin, &c de SaincT: Pé & fe trouua en cette célèbreaflembléc des Seigneurs de Gaf-
cogne tenue à SaincT:Pé, l'an1 09 6. pour la confirmation des immunités du Mona-
ftere où elle tint le premierrang, dont i'ai fait mention au Liuree
0;

III. ECliartarioBigotritanoTabularij Pal. In tin Je tnihi,veliiis& equimt


per liane fidelic.nem, v
nomme Domini. Hoc eft factaraentura quod ego ficias,vel meum amotem acquiras.Qupd iî potensj
SanciusAragonenfiiï Rex facio tibi Centullo Bigor- & volens inde mihi,vehustequutn feceris, vel amo-
urano Comiti noftro horaini,vidc[icetvt tim tibi,fl- tem meum non acqu1ÍÎ.eris,fiJditashonoris fU!.l1ga-
dehs,itavt nec ego, nec aliquis me confcnrientCj tur,corpons& vit se fidehtas, vrfuperiusdicîumell
corpon tuo vcl vnae tus aliquod faciam dttcinien- teneatur. His bis XL. dsebus peraftis, quacunque
condmone m perpetuum.
tutn1 &c hoc ibfquc vllahodic hora inde mihi vel ins & xquum fecetis, vel amo-
DshonoLevero quem renes, vel quempoft rem meum acqiiifiensjeandem fidelitatem quam fu-
huictneocôfilio adquifituruses,vel qaem fine meo peiiusnbi promit!, teneo. Acficuciinhoc pergamc-
confilioadquircs, pet quod ego honorem non per- no feriptum eft,& leoi & abfquc vlla dcceptione în-
dam fidelicatemtibitenebo. Sivcro contigeru, vt telli~i pouril, 1 tiro,'tenebo;[a!l1a fidclitatu Domi-
tuahqmd inutftutn contra mefacias te per bisxi., inineiIldefonfi,&GiiidonisCotnitisPiftiuenfis,&
dies expetftaLo, ad raonens per me Si intcnmncios, filij Guilhermi:quibus jgo i«ra«u vnde ruhonoj cm
non perdas,volensre£hunfacere. Similitcriurotibi eius Guilhermi.quibusego iurûui vnde tu honorem
Gaftoni filio Centulli Coinitis lîigorritani meo ho- non perdas volens re£tum facere. Sic Deus me adiu-
mini falua fidelitate Regis Ildefonfi & fili) mei & uet,& hxc fanfta Euangeha Se facrs reliquiae. Si'
patris tui, & Guidonis Comitis Piftauenfis,& filij gnutiiSanci). Signum Centulli Comiti. t

CHAPITRE VI.
Sommaire.
Bernard ii. Comte,fit compiler les anciennesCouflumes du païs. IL
Sommaire de ces Coufkumes. III. Le dernier article qui regarde l* jip-
pel a Noftre Dame du Puy efi adiowftèdans vn extrait contre la te-
neur de l'ancien atte.
Centulle,&àBeatrixfucceda Bernardfécond leur fils. Lefoinde
ce Comteeft louable en ce que par l'auis de Guillaume
deBigorrejdeGrcgoireAbbédeSaindPé, Abbé Euefque
P. de S. Sauind
Guillaume Prieur de S. Lezer, Arnaud VicomtedeLauedan,& de
toute fa Cour de Bigorre3jil fit rédiger par eferit les Couftumesdu
païsjcommeellesauoient efté arrefte'es & ordônéespar Bernard le Com te ion ayeul.
C'eft pourquoiil affembla tous les hommes auanecs en aage, qui s'eftoiét meflés du
^ouuernement desaffaires du temps de l'ancien Bernard, ou qui auoient efté in-
ftruids des anciens vfages par des gens entendus: & fur leur rapport fit dreffer la
compilation des Couftumes. Ces anciens Preud'hommes font nommés Raimond
GuillaumedeSemeac, R.Guillaumed'Ezcreix,GarfiasDonatd'Orbeac,&:Arnaud
Aner de Montaner. Ces trois derniers compilation l'ade des immunités de Saincl:
ont fignéiuftifieque
Pédel'anio96. Et dautant que cette Bernard eftoit fils de
Centulle, & petit fils de Bernard, & qu'elle mérite d'eftre conferuée^àcaufede fon
antiquité le l'ai inférée au bas de ce chapitre en propres termes comme elle fe trou-
ue dans le vieux Chartulaire de Bigorre, qui eft au Trefor de Pau.
1 1. Ces Couflumes furent arreftées parle commun confentement du Clergé de
la Nobli:ffe, & du peuple & contiennent en fubftance les articles fuiuans. Le Com-
tcparuenuà la poffeflion du Comté, foit par fucceflion ,oupour auoir efpouféla
ComtciTe,doitprometreauecferment,quiferaconfirmé decelui de quatre Gen-
tils-hommesdupaïs,qu'ilncfcraaucuneviolenceàfesfujct:s,au preiudice de leurs
For,s; &ficelaarriuoit,qu'il repareraletort auec connoifTance de caufe. Les Gen-
tils-hommes après lefermentdu Comte, lui doiuenr prefter ferment de fidélité &
lui en bailler caution, s'il le requiert. Les Nobles & tous les habitans des Vallées doi-
uent le mefme ferment. Les Gentils-hommes ne peuuentbaftir vnchafteau, m le
rebaftirdepierrc,fansleconfentementduComtejfurpeinededémolition;&; ceux
qui en ont, doiuent affeurer le Comte qu'il ne fera fait aucun domageau moyende
cç.
chafteau; & qu'ils leluimetront en main,foit-ilcourroucé, ou qu'il ne le foit pas.
Les domaines aliénés pendant la ieunefle du Comte, ou qu'il adonnés eftant en la
neceflité delà guerre, lui feront rendus, lors qu'il les demandera. Celui qui prétend
tort duComte
auoir receu du contre les loixdu pais s'adreffera premierementà iui
dans fa maifon, par le moyen de fes Secrétaires plus familiers. Et fi par cette voyeil
nepeuteftrercparc^ls'adrefTeraauxGentils-hommesdupaïs;qui lemondront le
Comte par deux fois. Silefuppliantnegagne rien par ce moyen, il fera?entendre la
plainte au corps du pais, ferafapreuue, ôc attendra quarante iours, apres lefquels,
s'il n'cft point fatisfaift, il pourra fe retirer hors le pais -,&:rcuenant à s'accomoder,
le Comte lui pardonnera tous les domages qu'il aura faits enconfequence du déni
deiuftice, ôcluirendra tous fes biens. La Franchie, paix, fauueté& Immunité fera
conferueeaux Monafteres,&aux Eghfcs Parroifliales dans les limites def ignés: Sauf
qu'vn voleur public y pourra eftrepris. Les Monaftcres s'ils acquièrent des biens
Nobles feront obligés de fournir vn Hommcd'armes de feruice. La Paix fera gar-
dée en tout temps, aux Clercs aux Moines ,& aux Dames & à leur fuite, en iortc
quefiquelquvn s'eft réfugié presd'vne Dame, fa perfonne (oit aiTcuree, en repa-
rant le domaçjc qu'il aura fait. Les Ruftiques feront toufiours en paix & leurs
bœufs ni les fers du labourage ne pourront eftre faifis. S'ils font camions de leurs Sei-
gneurs, ils ne pourront eftrecontrainfts que iiifqit a la concurrence de ce quils doinent à leur Sei-
Défend aux Païfans
gneur. Il parle en fuite de lafaiûe&: de l'inuafion des moulins.
lachafTe,&: la pefche,fauf pour l'vfage des Monaftcres, & des Gentils-hommes.
Le Comte a trois coruéesde charroi, chafquc année fur les perfonnes franches & li-
bres 5c vn repas l'année, vne poule à Noël, &vn agneau pour celebrerlaFefte de
Pafquc. Si les perfonnes franches reçoiuent tort du Comte ils lui en demanderont
iufticcjôcs'ildirïerc de la leur rendre dans vingt iourSjilspeuuentchoifir tel autre
feigneur qu'il leur plaift. Ils ne font obligés d'aller à la guerre, non plus que les paï-
iàns,que pour la defenfe de la terre.Le Comte a droit de Repas fur le Vicomte de La
Barte,àPozac, àBcnaCjàOfîun9àAntin,&rAbatud.Ileft en fuite ordonné des
peines contre les infracteursde la paix, & des deuoirs tant de ceux de Lauedan pour
marcher en guerre versComenge, quedes caualiers, & des païfansen tempsde
guerre. Il y a vu article ânes confiderable,qui porte que le Comtenefera luge, ni
î'Euefque mien ce qui regarde tabfolutiondes âmes.
III. Cependant ie ne puis diflimuler vne faulTeté, qui a efté coinmife par l'auteur
delà Fablcdufîege de Lourde. Car en fuite de fa belle obferuation, ihranfcritles
couftum-es de Bigorre3auec vne addition qu'il fait au dernier article,qui contient ces
propres tcTmcs:Nemoafcriptof'oroappeUei-,pdaliteraclcKrtemrancrl^AfarkdePodio tan-
quam ad cdpitt appelle tur. Ce qu'il adioufte contre la teneur du vieux Chartulaire,où
a
ces paroles de fi grande importance, ne le trouuent pas couchées. Mais auec la mef-
me hardieffe, qu'il a fuppolé les narrations hiftoriques, il
a peu a mefme finadioufter
cette claufe.

Il. E ChanaiioBig.inTab.Pilenlî: B.piiwCtn- tatonim terra Fideiuifores accipiat, fide fua fecuros
itiilt înfpirationediuina&c tevtx fuae Procerum com- eos faciatjncextiaconfuetudincspatrias vcl cas in-
monmone adliouatus Confuetudinumque anti- quibuseosinuenenc,aIiquandoeducat.HOcauté,{à-
quarum tempoie Aui fui Bern.%rdi videlicet Comi- craniento & fide, quatuor nobilium terrx,faciet cô-
ns,iiiucntanim,j)i!E(cincmderciiptioncmfieriprse- firiîiaii Item îuratocesduos dabit Leuitanenfibus,
cepic.vt maioLiim vc(li^iisimitatis,vigorercgiminrs &totidem Baraginenfibus.Si vcroquilibet Aduen-
ab acauis procedentis tcrram fibi commifCamrege- titins vxoremaccipiens,inComitatum accèdent, fi
rct pau pères dcfcndcrct & tecreatet. Narratorcs de & facramcntoqiiodd!ïimusfirtnabit3&toticiem
autem facicndx detcriptionis eorum qua; Antiqai po net luratoi es. Hoc idem de muliere extraneacon-
13et nardl rcmporevlderam, vdabhts qutbns fides îîrmamus,Sipoftobitum vincerram poiTederit. Co-
adhibendaerar.audierant.fnere, RamundusVillcl- mes autemfiqu«ralibet defegibus Bernardi aui fui
mus de Semeaco & Ramundus Villelmus de Eze- cduxenr5pet légales inquifitiontsfibifactas eduâû
reifio,&c Gai fias Donati de Orbeaco, 8c Ramun- reducat. II. Fsâa autem Comitis fecuritate de-
dus Aneri) de Montanctio. Cortoboratores vero & bcnr Comiti fidelitatetn quicunqne milites facere
faâi laudatores fuctunt, NVillelmus Epifcopus Bi- per ûdeiu(Tores ptxfentanos fide,& facramer.to.il-
gonenfis.GregormsAbbas Genercnfis Petrus Ab- lidc quibusvoluerit. Devallibus vero tam milites
bas S. Sautnij'willelmus Priot S. Licecij, Stephanus quam pedites accipere. III. Neraoniilitumcerrai
Pixpofitus Tarbicnfis, & ArnaldusVicccoraes Le- Caftellum fibi audeat facere.lnie amore Comitis no
(iicaneniîs, Ebraldui d'O rbeac.Augertu;; de lu! han, pueithjvel confilio fua vel alreiius guerra non con-
Augetius de An g\lhs,8cparsplnri ma terra matons nc- ftnfti. Si Caftrum antiquum quis habueric non fa-
btlitatis camntHni canfenftt tolim Cleri & jiopult. ci.it de lapide, fine pi çfato Conutis coniiho & amo-
I. CoramsinBigorrafubftitucudi confuctudota- re. Quod fi alteriiiii horum commirent, Comité
Ijsdebectcneii. Sinacuralisfucric anr.quam habi- perquncre veldcftniat,velrc[tuuacci quod fecenr,
1 V. De Caftello quod quis in terra voluntate & tem ceteris, parrem fibi contingentem perfoluat. la
confilio Comiristenuerit,tecurum Comitem faciar, villa liberoriim femel ln anno Cornes comcdat,Si
re iratus vel abfque ira, Comiti caftellitmretineat, tamen villa pati poteiit.Si vero placitum cum terr»
nec ei quicquam maliinde exeat,nec Comcs eum le- conuicaneishabuerit,nec ad propria hac necelîîtate
geterrxdeCaftellodccipiat. V. Si quis fibi adqui- compulfus redire potencaut rediensde exercitu.ite-
fiucrit, vel abantcceflbfibus fuis adqiuficâ inueneiit rumapudeosholpitabitui. Cuius viâils fola noâe
lerramàCotniteinpilentia propriam vel alteiius, fuflicientia dabitur. Ciuatam bis in anno liben mill-
dum poftea Cornes camrequifiuetit fibi tcfrituat, & tibus vicini confèrent, vnam Concain in groilo al.
eamquam compulfus guerra: neceflïtare (use vel al- teram tempore milij. Armigeris antem nuiiquarn.
tciïus cuiquam contuhr. VI. SiquemmilitumCo- Nunquam pofcatab ets Cornes agnos vel galhnas,
mes prxtenuftitiam & legem terra: eduxetit iniu- nifi feiliuitatem Fa(calem,aut Natalis Domlni ipfë
riacuscum Secreranisfamitiarioribusdomus Comi- vel vxorfua fecent. Tune vnufquifque galiinam in
tis, in propria domo Comitem inquirat, vt miulti- Natali,agnumverofi habuerit mittatin feftiuicate
tiam in reéhtudinem commutât. Qupd fi hoc mo- Pafchah.Si autem non habuent agnum, galiinam, Si
do proficere non poterit, Nobtles terra quibus Co- quis Dominus cuiuis libero injufti tum fecerit, & in-
/ncs fideli tatem fecent, adeat,& per cas illumvfque quifitus ab eo amicabiliter emendare c voluerir liber
iecundoad rationcm imurire quam patitur,> ponat. ad Comitem adeat. Coram quo iniuftitiam quam
Quod fi in neutroprofeccrit,audïto quodpatitur patins ell proberr Er lie xx. dlebl1s proteAus à Co-
m communi, il', dies poftea prxftoletur vt le- mite, porerit quem voluerit Dominumeligere.Prï-
gali mquifitione& expeclatione peracta legaliter ter hoc nihil Cornes petat à Liberis. XV. Gcnfuales
fi voluerit difcedere,difcedat. Poft egreflîonem au- ruftici vel liben non in expeditione Comitem fe-
tem, fi Cornes eum per emendationem inmrice re- quantur, nifi forte exercitusextrancus in terramin-
uocare voluerit, condonabit fibt prsecer capros quos fuïTCxeritjVelfuum obfcfllim caltrum excutere vo-
rempore concordiae foluendos habuerit, quarcum- hierit aut ad nominatum bellum abient. XVI. Qui
quemalapenuriaiuftitis:fecerit:&ficadarniritiam de Vallibusfunt fcquantur Comitem înlegitimam
& fidehtatem domini lege terrre reuerti debebtt. expeditionem.Rufticus Cenfuahs nulli cmaiam do-
Cutus terra fi Cornes cuiuis dcderit, vel modo quo- riet.nifi voluntanus. XVI ï. Expraecepcocomcftio-
libet impcdiueric.fohncreftituet ci. VII. Mona- nes non recipit Cornes,nif! ftx vnam à Vicecomitc
fieriaquibusfaluitas confiho Comitis ~et Procerum de SiluiSj aliam in Pozaco.tcrtiamin Benaco quar-
terra: iuratafuericcapiatur. Aliter minime. Si à re- tam in Ofluno, quintam in Anti, fextamin Abatud.
âore Monaftenj îudicio proponarur. VIII. Vfus XVIII. Alibi inplanitic Bigorne nefeitur vbi ex
autcm eft.vt fi Monafteiia quamhbet terrain de li- prxcepto debcat comedere, nifi voliintanè poterie
bertatibusautadquifiuennt aut emermt, in legali. adquitere. XIX. Si que vero hofpitc fibi adquifiue-
busexerciubusfaciantferuitium vnius legalis mili- rit, nemo nifi inuitatus.velab îpfo vel ab hofpitc cû
tis, & terra valeat Monaftcriis. IX. Omm tem- fequatur prêter legatos & extra.Liens-In Monafteriis
pore Paxtenc3tur,ClericisordinatisMonachis, Se autem neque cum ipfo nec fine ipro, mfi inuuatii
dominabiis,8£corumcomitibusi Ita quod fi quis ad Maiore Monaftenj.Quod fi qnis pisEfumpferirlxv.
Dominam confugent,refl;icurodamnoquodfece- folidosComiti perfoluar. XX. Pugiles irt Digorra
nt, perfona faluetur. Rutticus femper pacem ha- non nifi indigent recipiantur. Qui pugnauent xx.
beat,necquifquampignoreteiboues vel ferra Ara- folidos accipiat,pro targaxn. nummos. Pro prsepa-
tci. Si quis ruflicumfrofidetufforti Domim fut fignora- rationcvi. XXI. Poftquam Cornes cum tetrse Pro-
ucnt,mhiles nifiquod proprio Domtno tempore quo débet-, ceribus pacem laudauerit & coniitmauenc Siquiî
faciat Jibt ferfclm. X. Si quis autem Molandi- eorum qui tn pace pofita funt, reus inuentus fusrjt,
num pignorauerit.non ferraaufeiat.feJ molere pet- & adranonem polnnsle purgaie nequiueiit. lxv.
mitcac,& tempore pignoris molendini lucrutn ac- folidos Comiti perfoluat excepta pilcatione rufti-
cipiat Siquis autem eum inuaferit,fiMonafteno- corum, &taberna:dequibusfiDomini propri) le-
ad cognitionem Co.
rum vel tnilitum fuerit xvm. fohdos Domino Mo- gem prins extraxennt quod
lenduii perfoluat .damnumoue idemdupliciter,& mitispcrueniat,nihilibiCornes habebit: Sin
dicimusde lxv. prsEdiâum damnum cxtoiqucbit. XXII. autem) Nemo
folidos Comiti. XI. Hoc vacca-
rum cubili.fi pofitura fuerit in loco legali daranura quamlibet muherem violenter rapiat.'Quod fi quit
vero induplumrcftituat Gallinain molêdino non fecent lxv. folidos Comiti perfoluat, & legem con-
habeatur iuxta querrl Accipiter defertur. Qood (i querenti. XXIII. Ruilicus iuxta meflèra foueam
miles inucnerit.deferat fi voluerit. Melior villa: mi- non faciat,nec iu vJa.velinlemitajdamnum legi|i-
les,\rerrem habeat,& Monafterium, perpacemiê- mereftituat. Si autem obient homicidi) legem per-
ciuumnon vi inclufiim. Sed fiin damno fuerit in- foluat. Equum veto in duplo. XXIV. Pcregrini
uemns folutè abnciarur. Si quis aliter fccerit, ver- pacemvbtque habeant. XXV. Si qms Bigornra-
icm in duploreftituat,&Comiti tiv. perfoluat. noruin quauis in parte extiadominiuui Comitatus
XII. Idemdicunus de militum & Monatleriofum Bigorr£E,honoremtenuerit,eum Bigorritaniin pacé
Tauro ,& afcen(breequ.uum equo. XIII. Ntin- cuftodiant.Etfiquidiniuftitixpaflus fuerit Cornes,
pacem infregerit,
quam Rufticuîperie vcncttit aut pifeetur, nifi ad & fui per pacem inqmrant. Si quis noiiierir,
optis MonalleLiornm,aurmilituinj tabernamnon & amicabiliterinquifitus emendare non, »
dtînet nifimanuadroanum.A Kalendislanuari) Vi- conquercns Comitem itiftitiam de inua/ore acce-
vendibile vfque ad vindemias nullomodo fe- pturus adear, fed pnus dominum infraâoris mqtii-
num
iat à quo fi iuftinam extorquerenon poterit Cu-
rat. Si vero in proprios vfus neceflanum viuuin ha- mitemproclamaturusadibic.
buerit,aut collo deferataut Karrali. NifumÔC acci- X X V I. Vehationess
pilcationss, tabernasjnifum,&accipitrem omnibus
pitrcm non habeat. XIV. Liben pacem habeant, prohibemi^exceptisMonaftetiis^tnilitibusinexi.
& ter in anno inKatt ah Comitalivadant. Villa hbe-
pkcitîi & Curtem feruantibuS.
rorum de carne non ampliusquatn qninque folidos, etcitum cuntibus,SeComes
aut porcos quinque folidorum donet. Sivcro vna X X V Liberos I. non débet habere,neque
Moiuchus>nequeDomina,nequs ahquis, nifi qui m
pci îoluere non poterit iunfta fecvmdum antiquiu-
expeditioncm & cxerùtum abiie poffint. XX VIII. difcooperire fiiciat, vt pofteapofllt emere, qiiodfi
Nunquam Index fit Cornes, nuiEpifcovtts mfi Epi/cepus fccciit fcruitiu Comiti. ficut qiulibct petfoluat aut
de folutnAh ammabas. XXIX. Pifcatores aliunde dimittat. X XX Y 1 1. Si quihbet liber Dommum
pifees deferentes,& falinarijfintin pace,nifi quocili- fuum morte interueniétcprodident mfra tres heb-
et maleficium fecerint vnde opotteat eos relpon- doivadas Dominum quemhbet legi-timum acetpiat.
dere. XXX. Quando hommes Baregsa:, & Leuita- Quodfipoftin. hcbdoraadas libeium abfque Do-
ni tn Comengiam caufa expéditions perrextiint, mino inuenerit, quihbet miles pleium Conntis fu-
apud Ncureftin Ncureft hofpitabuntur. Etfi quid pereumponat,&iicCûruiti notificet. Et tune Ca-
ahud quod comedant inuencrint.boucm & vaccam mes ci quinonficaueiit v. fohdos ttibuat, &: hbe-
non uuei ficienc. Qtiod G neceflltate ingruéte opor- rumcui volucnt mihcum in pevpetuo lege libcri
ruenc mterficeie, lefiduum catnis cum coins m hof- onginalispoflîdendum tnbuat. XXXVI11.Quod
pitiisdimutent. In viaquicquam, nide rébus ho-
ftium vero de dignitate militum (cubitur, non omnium
non accipienr. Qiipd Ci acceperirit, Viceco- militibus daturfed eis taninraqui cxercitum, ôc
mes Leuitani débet cos facere damnuni leflituere, Curtem, &: placitum legahter fequuntui. XXXIX.
& mfticiam Comiti petfoluere, aut îpfereftituatm Siquis militum in pralio prxfentc Comite mem-
capite fuo & peribluat. XXXI. Similes in cahex- brumiuicorponsperdiderit.VlteiiusComiti lxv.
peditionc mottuus fuerir,nemodebet vxorem mer- fblidos,vel ahquod darnnum non perfoluar. XL.
tuiplacitacijninviraraduxeric donec fili)eiuspol- Equamindomitamnemopignoict,nec pullurn do-
fintavma portare.nec ibit inexercuum. XXXI Si nec fcicetui. XLI. Nemu rufticorum milicem
quiscapeus fuent,
vuictumtenuerit, &
débet qucmquam
aller hoftinm Cornes cogmtuminuadat.mrldomuiTieiuscreiriaucut.aur
pro a\iero commuta- boues abftulciit, XL II. Nonfolum autem eaqii«
h. XXXIII. Pagefins auteni qui in confuetudine hic connnentut de pace quihbet elle credar, fed ctia
non habet Ibtnatasdeferrc/unuentus fuerit à mili- pluïa alia aux dum Cornes confilio Piocerum teira;
tc,velà mihtis aut Comms Icruicnte qui inuenent de pace eile cognouerit ficut & fcnpta conferuer,
vinum &fub{ellias accipiac adnuni vero Comm X L1 1 Si quis militum neceflïtate duftus Car-
mittar. XXXIV. Si cul militum precceptum fuerit nem altenus vbi ipfe vel vxor eius praclentes non
in expedmonem legitimam ire, & ron îuciit aut fuerint, accepem ,Don prius eum pignoret, donec
ixv. folidos Comiti perfeluataut firniliafuperini- eum amicabihtetinqUiiat ,& nementlaie nolueiit,
roicos operctur,qua;& Comes, & v. fohdos per- Comuemptoclamaturusadeatj& fie ln duplo Car-
ioluat. XXXV. Dominus militis femper fit fecura nem amiilàm rediperet j & Comes lxv. fohdos.
per pacem, & kdtus îllius nunquam pignoretur. Caro htcfitmiiurpro Antmahbus. Inde vulgareveibum
XXXVI. Fiancitatem coopertam nemocmat,vfl Citmalar,id eji CarxesjîueAmmaliApignoncaperâ.

CHAPITRE VII.
Sommaire.
Centulle 1 1. fils deJBextrix & de Centulk premier. Violencedeceux
de Baredge contre Beatrix & leurtraiéïé. II. Rçuolte de cette Vallée
contre (entulle u.& leuraccord. III. Jl ejîoit Comte auantl'an 1 1 14..
IV. hfomage rendu an Roi d' Aragon y ar (entutte félon Surit a. V.
DiJJmte entre (entulle & Sam Cape d1 Aure. Quieflfiùuie de celle du
Comte de Qomenge. Ordonnance du Roi d' Aragon. Homage rendu au.
Comte par Sans Gafte,& Odod'Aure [on fils. VI. Le Comte receut
*vn don de Stéphanie. VIL Guifcarde éle Bearn promet d'afiijter le
Comte Centnlle, pour la terre d'Igor.

E ieuncBernardeftantdccede'ianscnfans,fonfrcrc Centulle 1 1.
fils de la ComtefTe Beatrix & de Centullc de Bcarn, fucceda au
Comté. Cette filiation fe verifie extremement bien par l'Acte, qui
eft dans le Chartulaire de Bigorre, touchant les oftages de Barege.
Il cH:conceu en langage vulgaire, fous lenom de Centullele Icunc
Comtede Bigorre qui repreiente que ci- deuant la ComtcHcBedtrixfamerë, s'eltant
tranfpprtee en la Vallée deBaredgc, pour trai&crde fes affaires auec les habitans,.
commeauecfesautresfujetSjilsfeporterentàcctteinfolenccquedela mépriferjôr
d'eiTaycràl'arrefterprifonnierê.Ce qu'ils euflent exécute, files plus fages d'entr'eux
n'y euiTent apporte de l'empefcliement. Maisapres beaucoup de prières &de fub-
•miilions;ilsobtindrent le pardon de cét attentat, à la charge que tout autant de fois
quelaComtcflcBeatrix, ou fon mari le Comte Centod le premier, {LÇomteflaBea-
tr'iSy el Cotns Centodlo premier) entreroientdans la V allèches habitans leur bailleraient

quarante oftages à leur choix, outre ceux qu'ils eftoient obliges de donner fuiuant
l'ancienne couftume. Le Comte mourut.,ditla charte, &c la ComtcfTc après fon de-
ces ayant beaucoup d'atfaircsàdemeflerauec tes voifins, quirauageoient fa terre (ah
predd&ayfuefr) exhorta ceux de Barcdge, & les pria inftamment de lui donnerfe-
ics (mon qu'elle VQuluft
cours contre ennemis. Ce qu'ils refuferentétrouffement,
les defeharger des quarante oftages nouuellement impofés; à quoi elle fut obligée
deconfentir.
11. La Comteflc eftant decedée, les Barcdgins cofnrnircnt vnc outrecuidance
contre le IeuncCentulle>femblabîeà celle qu'ils auoicntcômife contre la mere, dit
la charte, ( A près UComteffd mortd,que autan efcarn'tda la mayre, efcarnironlofill!?.) Car
eftant vniour dans Baredge pour leucr fes.droiëts,ôdes amendes qui lui eftoient
dcuës, les habirans de la Vallée d'enhautfe mutinèrent contre lui, faifant des efforts
de le tuer, ou del'arreftcr prifonniermais ceux de la Vallée d'embas s'oppoferent à
cette violence, & défendirent fa perfonne. De forte que, le Comte fe retira rempli
de colère de d'indignation contre fes-fujets; mais il futappaifé, moyennant l'obli-
gation^ laquelle ils s'affuj étirent de nouueau, de lui fournir &: à toute fa race les
à
quarante oftages,qui auoientefté promisà fa mçre; la charge qu'ils feroient pris
nonde certaines maifons comme les anciens ..mais à ladiferetion du Comte,& à
proportion du nombre des feux de chafeun des dix-fept villages de la Vallée, qui
font nommes en l'acte. La Préface de l'ordonnancedu Comte eft agréable car elle
porte queles peuples ont accouftumé de murmurer, & de fe plaindre contreleurs
chefs qu'ellenommeC^^ew,lors qu'ils changent leurs anciennes couftumes. Car
per mudanfa decofiumdsjol lopobles murmurât, es fblarancurar contre fos Cdpdets. En fuire
il entre dans le difeours des afronts, qui auoicnt cfté faits à fa mcrc,&: depuis à lui-
mefme,pouriuftifierrimpo{itiondes quarante oftages. Ces nouueaux oftages & les
leur 9 perfon-
anciens.eftoientdonnés au Comte ôc à la Comtcife,pour l'affeurâce de
ne & de ceux de leur fuite, lors qu'ilss alloicnt fur les lieux, pour rendre iufticeaux
plaignans,ainfi qu'il eft énoncé dans l'accordpafle aucc Centulle premier, & les
Bared^inssqui porte auilî, quelesoftagesferontpris fuiuant l'ancien viage, d'entre
les perionnes non mariées, qui fctrouuerontdans les maifons affujeticsàcedeuoir>
fauf à prendre les hommes mariés en défaut des autres.
II i. La fucceflion de Centulle il. à fon frere Bernard précède l'an 1114. Car on
trouue en cette année,le Comte Centulle,cfetns l'armée desGafcons commandée par
Gafton de Bcarn fonfrère confanguin, quipaffa les monts Pyrénées pour aflieger
SaragoiTc on le trouue aufli à la pniédela ville l'an i i 1 S Ôc nommé dans le priuilege
qui fut octroyé incontinent aux habitans par le Roi Alfonfc, ainfi qu'il a cfté repre-
fenté en fon lieu.
IV. Centulleii.rlthomagedefonComtédeBigorreauRoid'Aragon Alfonfe
furnomé l'Empereur, l'an 11 iz.Cc que Suritamftirieepfeslndices,&au l.i. des An-
nales ch. 46. par vnadtereceu en la ville de Morlas en"Bearn3oii eftoit Alfonfe au
mois de'May de cette année M. c. xxn. Centulle vint en ce lieu, & reconnut de te-
nir & relouer d' Alfonfe le Comté de Bigorre & tout ce qu'il pourroit acquérir d'o-
refnauant. Par le mcfme a6te,rEmpcreurlui dona le chafteau & la ville de Rode prés
delariuicrcdcXalonJamoitiédelavilledeTarraconeauec fes dependances; & la
cité de SaincTre Marie d'Albarradn après qu'ellefcroit côquife fur les Mores,& plu-
fieurs autres grands héritages. Luipromit en outre deux cens cheualiers d'honneur,
furies terres qucrongagncroiiiiir les Morcsjc'eft à dire autant de rente furies villes,
& leurs territoires, qu'il feroitneceiTaire pour afligner en fonds de terre, la folde &
lesappoihtémehs de i oo.caualiers:& ordonnede plus qu'il lui fôit deliuré chafque
année zooo. fols monoycdelacca,quidcuoiteftre vne grandt fomme en ce temps,
dit Surita.
V. Onaprend du Ghartulairede Bigorre qu'il furuint quelque difpute entre le
Comte Centulle, & Sans Gaflied'Aure,quifutfuiuied'vne guerre, en laquelle les
Scigneursvoifinss'interefferentpourlesdeux parties. Le fujetdu différent proue-
noit dece que Sans Gafliercfufoit de recônoiftre pour fon Seigneur de fief, le Com-
te de Bigorre, quoi que fon père O do d'Aureeuft faitl'homagede fa terre d'Aure à
Centulle i.percduIeuneCê*ntulle (perla fenbor'kKjueDonOdob pâtre deSans Gdfîe,
MM~o~ CMM~~ Co~P~tt'~ ~o CtW/~c NeammoinsenfinSans Gaffieayant re-
connu fon deuoir rendit l'homage au Comte. Dequoi furent extrêmement offenfés
Arnaud Laudic coufin du Vicomte d'Aure,& le Comte de Comenge,qui s'eftoient
declarés pour lui en cette querelle; en telle forte que Laudic & les amis du Comte de
Comenge prouoquerentSans Gaflie à vn combattais ils n'oferent fe metre à la cà-
pagne ni fe trouuer au lieu afli gné à caufe que le Comte Ccntulls entrepritouuer-
tement la défenfe du Seigneur d'Aurc. Enfin Laudic ofrit d'efter à droidt pardeuant
le Comtede Bigorre, & bailla des oftages pourcét effet; mais le duel ayant efté or-
donné iuridiquemct par la Cour du Comte,deperfonneàperfonne,entreSans Gaf-
fle & LaudiCjCclui-cin'ofafeprefenter j &abandonna fes oftagesàla difcrction du
Comte.Toutesfoisilcôtinualaguerreà main armée, & depoffeda de Larboft le Sei-
gneur d'Aure; ce qui obligea le Comte de Bigorre debaftirlechafteauci'Albefpinj
qu'il mit entre les mains de Sans GafTie:lequel ferendât ingrat de ce bon office, s'ac-
commoda auec Laudic,fans le feeu du Comte.De (brte que le Comte lui redemanda
le charteau d'Albefpin & neantmoins Sans Gaflie eftant venu le trouuer en compa-
gnicdcRaimondd'Afpe<5t,illeluilaiiTaenmain, moyennant le ferment defidelité
qu'il lui prelta;& fous TaiTeurance qu'il lui dôna,de lui rendre le chafteau à la premie-
re fommationje Comte le demâdant aueccolere, oufdns colère, dequoi il donna douze
oftages. Cependant Sans Gaflie trai6ta fon accordaucc le Comte de Comenge, qui
eftoit en immitiéauecle Comte de Bigorre dequoi Centulle tcfmoigna ion reiTen-
timent; & requit l'Eucfque &c le Comte de Comége de lui faire rendre fon chameau
par ion vafTal qui s'eftoit retiré dans leurs terres. Ce qu'ils ne lui accordèrent pas; 8c
ce refus donna fujet d'vne entière rupture à ces Comtes de Bigorre, & de Comenge;
lefquels allèrent enfuiteà laCourduRoid'Aragon.Ilsy trouuerent Laudic, qui s'e-
ftoit rendu vaiTal du Roi;i & Sans Gaflie qui lui dcmandoit fa protection contrele
Comte de Bigorre. Le Roi pourueur fur cette plainte, ordonnant au Comte de
nefaircaucundomageàSansGaflie; ôedautant que leComte infiftoit fur ce que
Sansauoitrompufafoij enrefufant de lui rendre le chafteau, le Roi apres auoirre-
ceu Laudicpourcaution de Sans Gafîie, ordonna que Sans Gaflie défendroitfafoi
& fa parole, en fourniflantvn caualier de fa part, qui combatroitaucc
vn cpxalicr
du Comte, à la charge que s'il cftoit vaincu au combat, ou qu'il refufaft le duel, fon
corps fcroitforfait. Apresccrteordonnance,SansGaflieayma mieux reconnoiftre
fon deuoir, que non pas encourir le hafard de perdre fa vie, & fon honneur; de
forte qu'eftantreuenu deçà les Monts, il fe remit au pouuoir du Comte, lui rendit
le chaft eau ,& le reprit de les mains, lui prtftantvnnouucau ferment de fidélité, &;
lui baillant des oftages pour l'affcurer de fonferuice, contre tous les hommes du
monde. Neantmoins il ne lui rendit pas fon afliftance lors que le Comte fut
pris, dit la Charte De forte qu'apres eftre relafché, & mis en liberté, il rcnou-
uella les trai&és auec Sans Gaflie en prefence d'Arnaud de Laucdi;n t & &t
R.amon Gaffie fon fils, Auger des Anglès, 0 do de Benac, Fortaner d'After,Efpa
d'Aftcr, Ramon de Bilar & quelques autres. Ce dernier traide' fut fait ,el moneftier
(tattantlocdpdelmisde Sent Auenti à Morauiuent. Odo d'Aure fils de Sans Gaffie fit à
mcfme temps homage de toutes fes terres & chatlcaux au Comte Centulle. O r il
faut remarqueren cet endroit que Sans Gaflie eftoit obligé au Comte, non feule-
ment pour l'homage d'Aure qui n'eftoit pas fujet à tant de rigueur,mais auili parti-
culicrementpourrhomageduchafteaud'Albefpin, qu'il tenoit de la gratification
de Centullle.
V I. S'il gratifioit fes vaifaux il receuoit aufli guelquesfois des prefens de fes fu-
j ets. Car il receut en don le chafteau & place de Pauatiano de Stephanie qui tenoit
la moitié en engagement du Comte Guilbert, pour mille fols Morlas, L'aâre rue
receu l'an 1^2.7. en prefence de Pônce de Paolan Pierre Raimond de Coracillan,
Pierre de Roca Lauri, Auger d'After &c autres.
VII. Ce Comte eftoit encore en vie après l'année 1134. en laquelle mourut
Centulle Seigneur de Bearn auec le Roi Alfonfe d'Aragon, en la bataillede Frage.
Carà Centulle de Bearn,fucceda Guifcarde fa fœur Vicomtefle deGauarret. Or
on trouue dans leChartulaircde Bigorre, que fur la dispute qui s'efloit efmeuë en-
tre CentulleComte de Bigorre,& la Dame de Miramon,& Garfie Arnaud de Nar
uailles, pour raifon de la terre d'Igon,& de Arpart,la Vicomteflede Bearn & de Ga-
uarret promit d'alïifter le Comte de Bigorre, auec les oftages qu'elle lui donna, en
casquelefditsde
gard. Miramon, &deNauaillesluinfleht aucune demande pour ce re-
Les noms des Bearnois donnés en oflage au Comte, font Fortaner de Domij
GuillaumeArnaud de Lagingc, Fortaner de Bon mort, R. Gaflie deGauafto,&
B. de Ponteac.

CHAPITRE VIIL
Sommaire.
J. Beatrix fille de CentuUe^efpoufeTierreVicomîede Marfan. heur ma-
riage yrecede l'an 11 4-5. Il. Guerre du Comte contre le Vicomte de
Lauedan: qui lui rendit homages comme firent aup d 'autre* Gentils-
hommes. III. Antiquité duV icomtè de Alarfan. 'Tierre fonde U'ville
du Aîont de Marfan. Son traïftéauec l* Abbé de S. S euer^our faciliter
fondejfein. Procès entre l'Euefqpted' Aire3& l'Abbé à l'occafion de L'E-
glife de la nouuelle ville. I V. Jl eft 'vérifié que le temps de cette fon-
dation de ville doit eftre rapporté à l'an 114.1. V. Pierre rebaftit te Mo-
naftere de S .feande laCafîele de l'Ordre de Premonftré.
Centulle fucceda la Comtefle Beatrix fa fille, qui eftoit nommée
vulgairement5e«ffrk Elle fut mariée à Pierre Vicomte de Mar-
fan. Ilconftedeleur meriageparles Titres de S. Sauin,particulic-
rement par celui de la conuerfion de Gallarde de
Orod, & de
Marie fa fille.quipromircntàR.l'Abbé^'obedience& laftabi-
n
liteau Monaûcïe,pcut,oportetfttmilidres&cànuerpts.FdBa avaria menjeAttguJto,
gndnteinBigorrAPetrodeMartiano,&ComitijJavxoreeiusBedtrice.Anno ab Incarnatione
n Ke-'9"'10

Domini M. c l v t i. Il y a vn autre a£te de la donation que firent deux Conuers, de


leur Cafal,à la charge que ceux de leur race le cultiueroienttoufiours, èc bailleroient
lamoitié desfruiû&au Monaftcrc. Anno Regnantein Bigorra P.deMar-
m. c. lvii i. 0
caa Cornue & vxor eius ComitiffaBeatrice. Leur mariageneantmoins prccedcccsda-
defia Comte du temps de l'A bbc de S. Sauin Emenon, comme
tes. Car Pierre eftoit
l'on void dans laite de la confirmation de la moitié de l'Abbaye de l'Eglifc deGos,
que fait Corneille femme de Ramon Garfiade Laucdan,cntrc les mains de l'Ab-
bé Emenon, PetrodeIrfar'Z<tdexiJîcnreBigorritano Comité, Guillelmo ArnaldoEpifcopo.
Or cét Emenon precedoitîannée M. c. XLV.puis que l'on trouue en cette année,
que Raimond fon fucceffeur, & Bernard Eucfque de Bigorre,
firent vn traiété auec
Bernard de Barbaza.
11. OnaprendduChartulairedeBigorre,q»eRamonGafhc Vicomte de Laue-
dan entreprit de fe faifir de la pcrfonneduComte Pierre, & de le tuer dans la Vallée
de Lauedan. Ce qui obligea le Comtedeleuer destroupes, &d'affiegerlc Vicomte
dans le chafteau de Barbazan:mais l'affaire fut apointée par l'entremifcde leurs amis;
le Vicomte s'obligeantauec ferment, de rendre au Comte & àfes fucceiTeurs,t.ous
fes chafteaux trois fois l'année, auec forfait & fans forfait, auec colcre ou fans cold-
re, fuiuant la formule du temps, ab feit, &abforafe it, ab ira,,& fine ira. Guillaume
Arnaud de Caned, ficlc mefme homage au Comte Pierre, pour Caufag & Caned;
donnant pour cautions b. de Coarafa^AnerdelerzereftjComtebood'AntijAr.G.
des Angles. Il receut fous roefmes conditions l'homage d'Arnaud d'Aragon, pour
les chafteaux de Orz, Peuyferrier, & Belfen, qui bailla entr'autres cautions B. de Ba-
zelhac,& Doltde Benac.
III. Pierre qui ettoit de fon chef Vicomte de Marfan,y entreprit deux ouurages
dignes de confideration. L'vncft la fondation de la ville de Mont de Marfan.lau-
tre, celle de l'Abbaye de S. Ican dela caftelc. Mais auant que de paiTer outre on
doit remarquerque la terre de Marfana efté depuis 16g- temps honorée de la dignité
Vicomtalc',piiisquela donation du Comte de Gafcogne Bernard Guillaume en fa-
ueur del'Abbaye de S. Seuer de l'an M. t x. eft fïgnéc par Lobdntv Vicecomesde Maman,
& par Guillaume Loup fon fils. Celui-cifousle titre de Virecomes Marcknenfis, a fi-
gné la charte de la Fondation du Monafterede S. Pé de Génères du temps de Sance
DucdeGafcogne. Et Pierre eftoit fils d'vn autre Vicomte Loupaner. Ce Vicomte
Pierre deiîeigna de baftir la ville du Mont,en cet endroit tres-auaQtageux, où elle cft
auiourd'huiiituée/urlcrcncotre dedeux petites riuieres del'Adoufe}&:l'AmidonjIa-
quelle fert comme d'vne eftape pour la debite desgrains qui fe cueillent dansle païs
d'Armagnac. Pour cet effet il s'adreffa aux habuans desParroifles voifines, de S.
Gènes, & de S. Pierre, afin de les obliger àfairelcur reïidcnce,dans la nouuclle ville
qu'il entreprehoit, fous promeffe de leur octroyerfa protection, & toute forte d'im-
munités. Mais dautant que ces villages dépcndoient de l'Abbaye de S. Scucr,il
communiqua aufïi fon deffein, à l'A bbe Ramon Sance, le priant de donner fa~per-
miffion aux habitans de S. Gènes, de venir habiter dans l'enceinte defa fortetelTe,
qui eftoit dans le territoire du village de S. Pé; ôcluiprometant deluy donner l'E-
glifedulieu,vnemaifon affranchie de tout deuoir,& la mefme iunfdiction qu'il
auoitauparauantfar les habitans de S. Gènes, qui viendroientrefider dans la ville.
Ils tomberent d'accord fous ces conditions; qui ne furent pas agréespar Bonbom-
me Euefqued'Ayre,qui fouilenoit les chapeles nouuellement bafties,
que toutes
apartenoient à l'Eueiquc, fuiuant la difpofition canonique; de forte qu'il y eut
vn procès fur cefujet, entre l'Euefque& l'Abbé, qui traina vn long-temps parde-
uant Guillaume Archeuefque d'Alix, & les Eucfques de Gafcogne aflemblés Aà
Parcberwm,^ au Synode de Noguerol.Enfinils tranfigerent; & l'Abbé donna
pour
i'afleurance de la paix à l'Eueique & à l'Eglife d'Ayrc c. xxx. fols Morlas; &
l'Archidiacrc"dcMarfan,ac
moyennantce l'Euefque Bon-homme, l'Archidiacre
de'Turfan renoncerentà toutes les pretenfions,qu'ilsauoientfur cette Eglife/
1 V. Le date de l'acte qui fait mention de ces traites dans le Liurerougedc l'E-
ucfchéd'Ayre eft conceu,regnant en France Louis le Pie, c'eft à dire Louis le leune,
Bon-hommeEuefqucdAyrej&R.SanceAbbedeSainétSeuer^Mwo M. xc.^riwo.
Maisilyavn'erreurmanifeftccncechifre.Car il faut lire, m. cxli. puis que la vie
de Pierre Comte de Bigorre, & Vicomte de Marfanrcfpond à ce temps; comme fait
aufll lefiegede£ow«* homo Eucfque d'Ayre qui florifloit en ce temps, & non pas
en l'année 1 091. Car Pierre Euefque d'Ayre fiegeoitpour lors, qui mourut l'année
fuiuante 1091. ainfiquenousaprenonsduMartyrologe de Saincl: Seuer: Depofitio
DomniPetriEpifcopiJdurenfts bonx mémorise. AnnoiA. xcn. Idibus lulij. Guillaume fon
fucceffeurcn L'Euefché d'Ayre mourut l'anu^. 11. K^al. Decembris, depojitio domni
VuHlelmiEpifcopi Jdnrenfs Ecclejîœ m.cxv. Bon-homme fut Euefque en fuite, &
mourut l'an 11 47. comme certifie le Martyrologe de Saincl: Iean de la Caftele. x 1 x.
K^allan. CommemoratioDominiBoni-homiriis AdmmÇts Epifcopi m.cxlvii. Au Char-
tulaircdcS.Seucrlemcfmeiourdu decés de l'Euel'que Bon-homme y efi: marqué,
mais l'année y cft defaillante. llnefautpastrouuereitrangelenom de cet Euefque.
Car on lit dans Ennodius, l'Epitaphed'vn certain nommé Homo bonus. On affeÂoit
cesnomsperlonelsdeDi«*^cwf>&deBo>îfco>menGafcogne pour rendre les noms
LatinspratiquésparlesAfricains,degMo^v«/rDew,e^^o»w/?owo, & pour auertir
ceux qui les portaient,qu'ils fuifent gens de leur nom.
V. Le Comte Pierre fonda aufli, ou pluftoft reftablit l'A bbayede Saindt Iean de
la Caftelle, & la mit fous l'Ordre de Premonftrédansion Vicomté de Marfan, prés
de Caferes fur la riuiere de Ladour. Car il y auoit vn ancien Monaftcre qui portoit le
nom de la Caftele & eiloit encore debout l'an1 o6 o. en vn lieu qui eft diftant d'vne
,demielieuëderAbbaye;quiaeftérebaftiepar le Vicomte Pierre fous l'ancien nom
de S. Içan de la Caftele, qu'elleretient,aufli bien que le fol de l'ancien Monaftere,
& de quelque domaine ioignant,qui conferue encore le nom de la Caftele. Iepour-
rois pancrplusdidinctcmcncde ces choies, nia Charte de la Fondation de Sainct
Ieann'cftoitefgarée. Maisilnerefte maintenant dans leur Chartulaire,que la re-
marque du iour du decés de Pierre Comte de Bigorre & de Mariàn, Fondateur de
TEglle, quiarriua T an1 165. 1 1 r. I^al. Septembre. Commemoratio Petri Connus bigorrœt
&Addrc. Funâdtorit Imius Ecdefœ. Anno Domini M. C. Lx 1 1 1. Sous ce Comte Pierre
futaufli fondée en Bigorrel'AbbayederEfcale-Dieude l'Ordrede Cifteaux enui-
con l'an 114?'
CHAPITRE IX.
Sommaire.
Centuile m .fils de T terre & de Beatrix. 11. fl eft qualifié Seigneur
du Quartonde Saragoffe. Ce fi le Quartier deNoftre Dame duPilar,
conquis par Gafton de Bearn. III. Sa femme efioit la Comtejfe Ma-
telle,parente d'Alfonfi n. Roi d'Aragon, te Roileur donne la Val-
lée d'Aran. I V. Ce Comte eft nommé Pierre Centuile dans <vn aBe
de la donation qu'il fit enfaueur du M onafiere de Sœintf Seuer. Jl b aftit
le chafieau de Bidalos. V. Bernard Comte de Comenge fut marié
auec la fille de Centulle héritière du Comté de Bigorre. S on nom eft oit
Stephanie. Elle fut mariée en premières nofcei auec Pierre Vicom-
te d'Acqs.
V mariage du Comte Pierre, & de la Comteflfe Beatrix nafquit <
Centulle m. Ce qui fe iufiifie fort exa&ement par vn contradt
d'efchangepaffél'an 1151. entre le Comte Pierre & Ezius Abbe' d& la
Reole3duvilWedeLuerri;)queleComte bailloit, auec le village de
de Peirer, que l'Abbé deliuroit. Lacondition que l'Abbé defira pour la validité du
contra£t,futqucla femme du Comte, ôc leur fils commun ratifiaient l'efchange
d es aufli toft,qu'ils feroient bien remis enfemble dautant que pour lors,dit le Titre,
ils eftoientfeparcs & en mauuaife intelligence. Orr il eft énonncé en fuite, que l'ef-
change fut executé en la ville deLorde,par Comte Pierre, fon fils Centulle,&: l'Ab-
bé, cntreles mains de Bernard Eucfque de Bigorre,en prefence de la Cour ouafTcm-
blée générale du pais. CeTitreeftenrcgiftré auChartukire de Bigorre dans le Tre-
for de Pau. De{ortequ'iln'yapointdedoute,queCentuliene fuit le fils du Comte
& delaComteiTejCommeilfut leur fuccefleur fous le nom de Centulle ni. apres
Tan née 1 1 6 3 en laquelle fon pcre deceda.
1 1. De fait il paroifl: en cette qualité de Comte de Bigorre3& Seigneur du Quar-
tondeSaragofTeranii7i.enrac1:edeladonation,quefitleRoiAlfonfe d'Aragon
cirant à Montpelicr,dulieu d'Alanzar,en foucur de Lope Ferrench de Luna;cét ad'e
m'a efté communiqué par Ican Briz Martinez Abbé de S. Iean delà Penna. Centullo
Comité Bi^urritanorum Senior de illo Qmrtonede Cœfardugufta. le penfe quece quartier
de SaragolTe duquel Ceritullccft qualifié Seigneur,cftoitle quartier de Noftre Da-
me du Pilaracquisàlamaifon de Bearn, par le valeureux Gallon, & poffedépar fès
fuccelTeuïs-,quipeut- ettre en ce temps l'aliencrentauprofit de ce Comte de Bigorre;
(es predecefleursn'ayant point efté defignés parceTitrede Seigneurs du Quarton
deSaragofTe,iufqu'àlui;& lesScigneursdeBcarnayansdcpuiscc temps obmis cet-
te qualité. Auiïi ell-il vrai qu'en la difpofLtion générale de fes biens, que fit Gafton
de Bcarn en fon ten.amentde l'an i^o.ilnefaitaucuncmentiondcla Seigneurie
de SaragoiTe. Mais Amate fa femme fille de la maifon de Bigorre ne l'adroits
point obmife,
enfonteftamentderannéeix7O.ayantleguéàfa fille Guillelmcles qu'elle
poffedoiten SaragofTe, quiluiauoient efté ians doute aflignés lors de fon mariage
Gafton. Et Guillelme fuite tranfporta iurifdictiondu Quartier de No-
auec en cette
Ure Dame du Pilar.àlamaifon d'Aragon par fon teftamentjcommeaffeure Blanca
enfes commentaires; de forte qucle Quarton de Saragoffc, dont le ComteCcntul-
Ieeft qualifié Seigneur en ce titre, eft celui quiauoit efté conquis & poiTedéparles
Seigneurs de Bearn.
1 1 1. Sa femme eftoit la ComtefTe Matcllc parente d'Alfonfe ri. Roid'Aragon:
Comme ilauouë en la Donation qu'il fità Ccntulleen ces termes. Moi Alfonfe parla
grâce de Dieu Roi d'Argon Comte de Barcelone, £r Aiarquti de Prouencc,faisce contraSi de
TDonationenfaueurdeVousCentulk Comte de Bigorre & de Voflre femme Ma téllem a Co ufi-
ne, & ilmeplaïjienconjiderationdes feruices quevous m'aueXjait & merendeX^fhafqueiour,
de vous donner en héritage la vallée d'Atari auec Ces limites ^r toutes fes peuplades & terres^
montagnes, ports plaines, pafejuages,&forefls, auec leurs dependances. Ie Vous donne aufii lajli-
gneurie qui ni apar
c~arge à
tient aB orderas Et fais ce don avons, Vos enfans,& à toute Vojirc race £7*
~o~erité â la que vous & ~o~ /Mcc~Mrj en ladite terre ferés mes ftdeles T~a,f 'aux~ourrai-
fond'icelle. Cét acle eft en date du mois d'O&obreEre U 13. autrement a r année
117 5. &
fe trouue dans leChartulaire de Bigorre. La vallée d'Aran fut retenue' par
le Roi d'Aragon, lors qu'il maria Petronille ComtelTede Bigorre aucc Gafton de
Bearn.
I V On conferue encore dans lespapiersdel'Abbayede S. Seuer, le mémoire
d'vnedonation de ce Comte, fous le nom de Pierre Cen tulle Comte de Bigorre, fils
!>
dePierre,dela mefmeannéeii75. Ce Comte baftit le chafteau de Bidalos3& l'en-
gagea à Fortaner de Lauedan, pour trois mille deux cens fols Morlans, tefmoins
i'Eucfque de Bigorre nommé A. Guillem. d'Ofun, & Guillaumede Barcdgc; 11 fut
racheté en fuite par Bcrnard Comte de Comenge.
V. CeBernardComtedeComengefutmariéàlarilledeCentulle,heritiere de
la maifon de Bigorre, comme i'ai fait voir en fon lieu, par le contracl" de mariage de
la Comtcfle Petronille auec Gafton de Bearn &encoreparlafentencedu Pape In-
nocent 111. fur le diuorce prétendu par Pierre Roi d'Aragon, contre la Reine Ma-
rie de Montpelier fa femme. Mais le nom de la Comteffepropriétaire de Bigorre, fil-
le de Centullc,m'auoiteftéinconneu,iufqu'à ce que i'ai rencontré dansle chartu-
laire de Bigorre, vnc donation que cette Dame & fon mari firent au pafteur de leurs
brebis,dans le chafteau de Muret en Comenge, en ces termes Na StephanU Com-
teffd de Begorra en B. de Comengefos monts den la terra de la fcuàdria À Gafùa aolber, & à
tôt fonlinaâge franca ahlo ferttici qu'en face à la co%k. Aquefldoo fées la Comteffaen la pile de
Aîuret. Et plusbag. Aqueji doo fo dat qu.int laanada fodeleruÇalem. D'où l'onaprend
que le nom de cette Comteife eftoit Stéphanie, & qu'elle eiloit vimn te, au temps du
paifage générale qui fut fait l'an 1199. parles Roisde France Philippe Auguftc,&
Richard d'Angleterre pour le recotiurement du Royau nie de ïerufalem, que Sala-
din Soudan d'Egypte auoitenuahi. Car c'eft ce que fignirlcntles paroles qui font
au bas de cet a&e, que la donation fut faite lors du voyage de ïerufai. cm. Il cft cruya-
ble,que ceteComtenefut mariée en premieres nop ces, auec Pierre Vicomte d'Ac qs,
qui eft qualifiéauffi Comte deBigorrepar Roger de Houcderr, lors qu'il dit que Ri-
chard d'Angleterre Comte de Poictiersafliegeafur lui, la ville d'Acqs, & la prit l'an-
née 1177.
III. E. Charrulario Bigorritano quodeft in Tab. que vobis illud Senioraticum quod ego habco &
Palenfi: ln Chrifti nomme &eiusdiuinaClemen- habere debeo in Borderas. Supradi&umaurem do-
tia Ego Ydelfonfus Dei gratia Rex Aragonenfis,Co- num facio vobis, & filiisveftris, &gcnerationiac
mes Barchinonenfis, & Mafcluo Proumcis, facio poftentati veftric, ad heredirarcm habendum, omni
iftam Charram donstionis vobis Cetitullo Comiti tempore, & poffidehdum,(iilua mea fidclirate & ro-
de Bigorra Si vxoti veftr.t nomine Ma'elî* Con- ta mea pofteritatc per bonarn fidem, & fine omniin-
languincx incae. Placuit mihi bono animo, & (pon- ganno, pet fecula cunda. Amen. PrsediAam quo-
tanea voluntate & propeer lernitia quœ mihi Iiabe- donationem Facio vobis, Si vcûiis, fub hac condi.
tis fafta, & quotidiefacitis, ab hac hora in ancea fa- tione atque conuenrione, vr & vos,& quicunque de
cictis, quod donovobis Aran per hei'cditaremcum filiis vertris, velde veftra generanonc ac pofteritate,
fuis termints heremis. Si populatis, planis, atque habuerint iamdidiam teiramqua.-nvob's dor.o fint
montanis, pafeuis, & pornbus, aquis, filuis, hgnan- proprer îllam mei fidehflîmiVaflàHi, m^nibuspio-
bus, &cum introinbus&cxiti bus fuis. Donoquo- priis mihi & mess comracndaci per bonam fidem &
Z z z iiij
fine omni ingano pet fecula cunûa. Amen. learenfi Scniorein Riola. Blafce Romeu in Cïfâr»
Ydelfonfi Régis Aragoncnfis Comicis Bar- augufta. Petro de Caftela-col inCalatau. Xfimino
cinonenfis & Marchionis Prouinci*. Fafta Carta RomcuinTytaflbna.MarchoFerritsinOfcha.Blak
apudSaucs,In podioquodeftinter Gausrrerum & co Maça in Borge. Artaldo. Atferits Regis in Alago-
Saluatcrra & Spaon, & Martifeira, roenfe O&obris Xfimino de Orrica in Epila.Pctto Ortiz in Aran-
na.
Eta millefima ccxm. Régnante meo Det gratia da. Bevtrande de fan&a Ciuce in Feriza & in Turol.
Rege in Aragone & Barchinona,& in Prouincia. Deus-in luida in Sos. Gombaldo de Beneuent in
Epifcopo Stephano in Otca. Epifcopo Guilhelmo Bel. & Xfimino de Artufela inLaarre. Peregrino do
Petn ln Ylerda. Epifcopo Petro in Cxfaraugufta» Caftellaçol in Pertufai ScinAkhcfer, & Fortuno
Epifcopo Ioâne inTyraflbna.RamundoComité Pa- de Aftad a in A ftadek. 1

CHAPITRES.
Sommaire.
Tetronille Comtejfe de Bigorre3 Qoufme à' Alfonfi TKçï à' Aragons qui
la marie auec Galion de Bearn. IL Elle efpoufè en fécondes nopees
Nunno Comte de Cerdanhe Et le quitte bien-toïïfans iugementde te-
ghfe a caufe de leur parenté. 111. Q^Cariage de Gui de Montfort,
fils de Simon Comte de Monfort auec Petronille. Les conditions du con-
tract. IV. Enf ans nés de ce mariage. V- aApr&s le decés de Gui Pe-
tronille espouje Aymar Rançon.

'V mariage delà ComtcfTe Stéphanie, & de Bernard Comte de Co-


menge, nafquit Petronille qui fut retirée, peut-eftre après le decés
de fa mere, par Alfonfe Roi d'Aragon fon procheparentjllprità
mefme temps la pofTefTion du Comté de Bigorre, & marialaicune
Comtcilea uaiton r. t~<n
de oearn, lui commuant en aot 1.
1 le comte, retenant neantmoins
deuers foi lavallée d'Aran, qu'il auoit donnée à Cencutle 111. Nous auons reprefen-
té en fon lieu le contrait tout entier, en date du mois de SeptembreM. c. x c1 1. Par
lequel il conlle que le Roi d'Aragon, referueà foi, & àfes fuccefreurSjl'homage du
Comté de Bigorre, &duchafteaudeLorde,&ledroicT:dereuerfionencasde de-
cés de Petromlle fans enfans.
1 1. Apres le decés de Gafton de Bcarn, qui mourut fans lignée l'an1115. Petro-

nille cfpoufa Don Nunno Comte de Cerdagne,fils de Sance Comte de Rouflillon,


qui elloit frère de Pierre Roi d'Aragon ,ôc fils du Roi Alfonfe. Ce mariage fut con-
tracté & beni folennelcment en face d'Eglife,ainfi que Confiance de Bearn bailloit
pour notoire, Se offroit de le v erifier en cas de befoin, au procès de Bigorre. Comme
aufli le Procureur du Roi de France, fouftenoit le mefme fait en fes eferits contre
Teyflbn ainfi que l'on aprend de rinucntaire des chartes de France; quiadioufloit
que lesparties s'eftoient (eparées de leur bon gré fansiugement de l'Eglife fuiuant
lamauuaife couftume du pais. Pour mon regard iepenfe que cette feparation fut
practiquée par raifon d'Eftat; dautant que Pierre Roi d'Aragon Oncle de Don
Nunno ayant efté tué deuant Muret, par Simon Comte de Montfort, & la guerre
continuant entre lui, & les Aragonois fauteurs du Comte de Tolofe, il lui impor-
toit extrêmement d'empefeher que Don Nunno ne s'afleuraft de la Bigorre au
moyen de fon mariage auec la ComtcfTe. C'eft pourquoi il gagna les Eclefiaftiques,
ace qu'ilsperfuadaifentàcetteDamedcfedépartir de Don Nunno fonfecond ma-
ri, & d'efpouierGuifon fecond fils. Le prétextede la feparation fut pris de laparcn-
t-é, qui eïloit entre Don Nunno & Petronille, laquelle eftoit véritable, quoi que
nous n'en puiflions pas exprimer le degré; puis que Matelle femme de Centulle m.
& Grand-meredcPetrouille eftoit Coufine d'Alfûnfe Roi d'Aragon Grand-pere
de Don Nunno Mais toufiours y auoit-ilce manquement,queleiugementderE-
glife deuoit preceder, apres auoir oiii les parties, & informé de leurs parentés. Et
alors on eue peuc-eftre trouué, que le degré eftoit trop éloigné, pour inualidcrlc
mariage, comme pretendoitConfiance de Bcarn.
II 1. Petronille efPoufaleComte Gui,enlavillcdeTarbe, le Dimanché Monforc,
aprcs
la Touflainclsde l'année izi (î.aucc le confentementde Simon Comte de
en prefet-ice d'Arnaud Euefquede Bigorre, Guillaume Euefque de Comenge,Sance
Euefque de Cofcrans,Bernard Euefque d'Oloron,& I ean Euefque d'Ayre,de Pief-
re Abbé de C~rac,0do Abbé de Génères, & Arnaud Abbé de S. Sauin. Ces Prelats
certifient par leurs lettres qui font dans leTrefor de Pau, que Noble homme Gui$
fils de Simon Duc de Narbone, Comte deTolofe, & de Lyceftre Vicomte de Be-
ziers, & de Carcaffonne & feigneur de Montfort auoit cfpoufé publiquement&
folennellement en leur prefence, & par leurmédiation, & de plufieurs Barons, No-
ble Dame PctronilleComtefTcde Bigorre. Et que le lourdes Nopces ladite Dame
auantquede fe prefenter en face d'Eglife^auoitconftituécndot en leur prefence,
àGuifon futur efpoux tout le Comté de Bigorre & Vicomte de Marfan, pour y
fucceder les enfans quiprouiendroienrdeleurmariage.CommeauM~queGuiauoE
baille à la ComtelTe toute la terre que fon pere lui ail] gneroir, pour eftrepoffedéeà
tiltre d'hérédité par leurs enfanscommuns. Outre ces inftitutions herediraires, les
parties tomberent d'accord des articles iùiuans fçauoir que Gui, fous l'autorité &
le confentement de ion pere, conftitua ôc promit à tiltre de Donation en faueut
-des nopces, à Petronille, cinq cens marcs d'argent par année, en cas qu'il predece-
daftfans enfans. Laquelle rente feroitaffignéependant la fefte de Pafque, fur des
lieux fuffifans deçà Carca(Tonne,à la diferetion de GuillaumeArcheuefqued'Aux,
Arn. Euefque deTarbe,& G. Euefque de Comenge,& Pierre de Coarafe cheua-
lier,oudeuxd'entr'euxenabfencedes autres, quiauroient plein pouuoir de ce fai-
bien ledit feigneur Ducferoit de bonne foi cette affieteà leur défaut, dans le
re ou
mefme terme. La Comteffe donna vn femblable agencement decinqcensmarcs
d'aro-ent, fur les terres, au Comte fon mari, foubs les mefmcs conditions. Et de
plus, il fut frais qui feroient Exids
conuenu entre le Duc, & le Comte, que tous les
de Lourde, & des autres droifts dela
par le Duc, pour le recouurement du chafteau
Comteffe, pour le payement de fes debtes, pour ladefenfedefes terres, ou pour les
baftimcnsjfcroicncrcconncusau Duc, & hypothéqués furles terres de la Comteffc;
lefqueilesleDuc& fes héritiers poiTcderontpaiiiblcrnent,iufqu'au payement en-
tier de la debtc,fans que les fruits puiffen t eftreprecontésau principal,attendu qu'on
les eftimeneceiTaires pour fupporterles autres charges de la terre. Pour l'affeurance
dececontraclje Comte GuidonnadcspleigesàlaComteiîe, & à fesBarons, entre
les mains des Prelats, fçauoir le Duc fon pere, & Amaun fon frèreEt la Comtefre
donna quatre de fes Barons fçauoir Ramon Garfie de Lauedan, Comtebon d'An-
tin, Bernard deCaftctbaiag, & ArnaudGuillaume deBarbafan. Les Nopces ayants
efté publiquement célébrées fuiuan t la couftu me de l'Eglife les Barons de Bigorre,
& les Bourgeois de Tarbe, prefterenthomage & fermentde
fidélité au Comte Gui,
l'ordonnance dclaComtcfTc, ayant reccu préalablement de Gui le ferment ac-
par
couftu mé qu'il les gouuerneroit fuiuant les bonnes & louables couftumesdu pais.
PeudcioursaprcsG.Archcucfqucd'AuxarriuacnlaviIledcTarbc,quiconfinnace
contrattdc fon fceau à l'inftancc de toutes parties, qui fe foubfmirent aux cenfures
Ecclefiaftiqucs de l'Eglife d*Aux, en cas qu'aucun d'euxou leurs hoirs, vouluflcnc
fe dépirtir dcl'obferuationde ces articles.
IV. De ce mariage nafquirent deux filles, Elis ôcPeronellc. P eronelîc fut ma-
riée à Raoul de Tcifton, qui engendra d'elle GuillaumeTehTon. Ce Raoul eftoit
vn Seigneur confiderable en Normandie; puis que fur la fin du LiureCcnfier d'An.
gleterre, qui a efté publiéauec les Hiftoriens de Normandie, on trouuevne charte
de l'année n 15. touchant le partage des trois Baronies poflTcdéespar Raoul Teffon.
Elis fut mariée à Raoul de Courtenai en Secondes nopces, dont nafquit Matilde de
Courtenaifillevnique de cemariage, ComteiTcdcThyct, efpoufe de Philippe de
Flandres.Du premier mariage d'Elis furcnengendrés Efquiuat& Iordain, & Lo-
re Vicomteflè de Turene.
V. Le Comte Gui eftaat decedéaux guerres de Languedoc, la Comtefle Pctro-
nille efpoufa Aymar de Rancon fon quacriefmcmari,viuantencor Don Nunno.

CHAPITRE Xl.
Sommaire.
cBofbn de Matas cinquiefme mari de Petronille, après le decés des autres.
II. Q mariage eftoit célébréen 1228. Soubmipon aux cenfkrts Eccle-
fïafîiques pour l'execution d'*vn (ontraiï3 n'apoint d'effet qu'après le ju-
gement feculier. II I. ^Antiquité des Vicomte* d'Jlfter dont la mai-
JonafonduencelledeGramont. IV. Triuilege accordé a la ville de
Vie par JBo/bn contre l&s larrons t& les meurtriers. V. Bpfonpour-
/kit par armes les droicl s qui apartiennent a fa femme Petronille,
maïfon de Comenge. Compromisentre lesparties,3 arrefiéen la Lande de
Boc3auecfès conditions. VI. Codicille de Petronille3 de l'an 1239 .qui
reconnoift à fin mari quelques fommes de deniers&faic~t quelquesle-
gats. Lejceau dit Comte de Bigorre. VII. Tepament de Petronille de
l'an1 2ji. Elle injiitu'è héritier Efquiuat fon petit fils3 & luifubfiituè
Jordain frère d' Efquiuat. Et s'ils décèdent fans enfant3 leur fubftituè
fa fille Mate3femmedeGafton de -Bearn.

Vnno,& Rancon eftansdecedés, Petronille efpoufa légitimement,


I Bo/ôn<& jW^Jktffoncinquiefmemari. LenomdeceComteeftdiuer-
jfement enoiicédans les tiltres anciens, quelquefois
Boos, & ailleurs
Bùfon; aueda mefrnevarietépourlefurnom de Maflds, ou M<xeflddy
auMaieftad. Tant y a que fa vraye denomination eftcelIcdeBofondeMaftas,qui
feprononceparelifLondelaletrey"Acf<îf/w. Il eftoit de lamaifon de Maftasen An-
goumois & Seigneur dela ville de Coignac ,ainfi que l'on a peu remarquer ci-def-
fus, en la demande que Gafton deBearn faifoitau Roi d'Angleterre, pour l'indem-
ni ré de la ville de Coignac; laquelle ayant eftédeliurée par Bofon, au Senefchal du
Roi,auoit efté enleuée par les François,& perdue pourfon maiftre Bofon deMafias.
II. On ne peut pas remarquer le temps precis, de la celebration de fon mariage
auec Petronille; quoi qu'il fe puifTeiuftifier qu'ils eftoient enfemble, en Décembre
12,2.8. par l'aâe de ceflion, que Raimond Guillaumefils ai(hédeGuillemfucrt de
Soule, ùiâ pour foi, fes freres & fucceffeurs, de toutes leurs pretenfions fur le cha-
fteaudeBidalos,auprofit dcB.deMaJiario,ôc delà ComtelTe fa femme, moyennantt
la deliurance de dix Cafals en Lauedan les parties s'eftans (bubmifes aux cenfures
EccIefiaftiqucs,déHuguesEucfquedeBigorre,en cas de contrauentioh à cet ac-
cord à la charge neantmoins que par vn prealable,les Iurats de la terre de Lauedan,
quieftoient les Gentils hommes delà Vallée, cneuflent pris connoifTancc & ren-
du leur iugement de forte que par ce moyen il n'eftoic referué à l'Euefque, que la
nuë exécution & contrainte par excommunications & interdits. Les tefmoins font
Hugues Euefque de Bigorre, P. Abbé de S.Sauin,^r«<WVkomteiïAfler,Sx, plufieurs
autres nommés au contracte, qui eftenregiftréauchartulairedeBigorre. "•'
III. Ileftraifonnablequeies Lecteurs facenten ce't endroit vne réflexion fur la
maifon d'Aller qui eftoit honorée dés ce temps de la dignité Vicomtale, comme ce
Contrad en fait vne pleine foi, Arnaud y citant qualifié Vicomte d'Aller. Aufli
peut-on vérifier d'ailleurs, l'antiquité de cette maifonpar lesdiuers tiltres, quifé
trouucnt dans le Chartulaire de Bigorre.Car on aveu Guillaumed'After figné en la'
Donation du Comte Bernard i i.en faueur de l'Eglife du Puy auec Bernard de Ba-
fcliac l'an 1061. Enfuiteontrouue Auger d'After, qui rend homage de fa terre au
Comte Centullei.enuiron l'an 1085. àlachargedela redeuance annuelle d'vnefper-
mer, que le Procureur du Seigneur d'After doit porter au Comte deBigorrefei-
gncurdeLorde, le iour de Noftre Dame deTarbe, &le percher fur l'ormeau de
Lorde, ou fournir fix fois au défaut de l'efperuier. Cet Auger d'After eftoit encore
en vie l'an 1 1 2. 7. puis qu'il eftoit prefent à la donation de Pauaillan, fai£re à Centul-
le n. Auquel fucccdaFortaner d'After, qui fut prefentà l'homage rendu àCentulle
11. par Sans GafliedAurCjenuironlan 1130. Fortaher eft fuiui d' A ugerCalbo d'A-
fter, quifut tefmoinderhomage rendu par les enfans de Guillaume Arnaud de la
Bartere, au Comte Centulle m. enuiron l'an1174. On trouue en fuitte Guillaume
Arnaud d'Aftcr, qui fut vn des oftages donnés auComte de Begorre3pour la querel-
le d'Arnaud de Montaner, & de Bernard de Caftetbaiac, du temps de la Comteffe
Stepl-laiiie, & du Comte fon marienuiron l'an n9 o.Celui-ci eft lcpredeccfTeurim-
mediat d'Arnaud Vicomte d'Afterd'Aure, qui eft fuiui de GarfiasArnaud d'After, nommé
aux Chapitres fuiuansfous lenom dont la maifon a fondu dans la famille
tres-illutlrede Gramont.Cesquatre Vicomtes d'Aller,fçauoir Auger, Fortaner,Au-
gerCalbo, & Guillaume Arnaud pourroient remplir l'espace qui aeftélaifTeevuide,
en la Généalogie des Vicomtes d' a fter, depuis Guillaume,iufqu'à Arnaud.
1 V. Pour reuenii" au Comte Bofon, il accorda en la mefrne année 1 1 z 8 à la ville
de V ic vn priuilege forr auantageux contre les pilleries,ou pluitoR re(rablit.,8c con-
firma l'ancienne couftume qu'elle auoit. Car il ordonna, auecl'auis,& confente-
ment
ou domage dans & detoutela Cour dep.igorre quefi perfonne rcceuoït aucun tort
des luges,
la ville de Vie en fes biens meubles ou immeubles, foit à force ou-
uerce, ou à cachetés, il en fit fa plainte au Vicaire du Comte lequel alfembleroit les
fix lugcs,qui font eftabl is pour cet effet,& auec leur auis feroit réparer au plaignant,
toute la perte qu'il auroit faite, fur les biens de la communauté; Et en fuite les luges
& la communauté feroient foigneufement rechercher lecoulpable; & ayant préa-
lablement indemnifé la communauté fur les biensdu malfaitteur, feroient remetre
lefurplus enfemble fa perfonne, entre les mains du Comte pour le chaftier à fa dif-
crction. Il ordonna en outre, quele meurtrier,qui auroit tué quelqu'vn dans la vil-
le, fuft enfeueli eftanten vie, & fans aucun retardement fous le cadauer du mort, Ô£
donnapermiffionà vn chafcun, de le failir,&; le retenir prifonnier fans crainted'a-
mende.
V. A près le decés de Bernard comte de comenge, père de lacomtefle Petronil-
le, le comte Bofon fon mari prit beaucoup de peine, pour liquider les droits de légi-
time, qu'elle auoit fur la maifon deComcngc; iufques là qu'il falut pourfuiurefes
intercfts par la voye d'armes, qui eftoit vnc procédure plus ordinaire en ce temps,
que celle de la Iufticc. Enfin parl'entremifederArcheuelqued'Aux, les parties remi-
rent leur différent à l'arbitragedu Comte de Tolofe, & d'Amanieu de Lebret dont
ils pafferent vn compromis au mois d'Aoufti i 3 1 en la Lande de Boc qui cil vnee lan-
de en Nebofan, diffamée pource que l'on penfc qu'elle efl le rendés-vousdedbr-
ciersde Gascognefans que pourtant on foit obligé de le croire. Le COr{1rc &la
ComtenredeBegorre}& leComtcdeComengeprcfcns, promettent de garder &
obferuer le iugement, qui fera rendu par les arbitres dans la quinzaine dcTouf-
faincls s'obligeantle Comte de Comenge,de
nommer vn autre arbitre, en cas que
leComtedeTolofencpeutvacqueràcétaftaire,&leComtede Bigorre d'en faire
de meGne filefeigneurdeLebritettoitempefché. EtpouralTeurancedeîcur paro-
le,ils deliurent chafcuti, deux places fortes entre les mains de l'Archcuefqued'Aux;
fçauoir le Comte de Comengc les chafteaux de Salies, & de Fronfiac & le Comte
de. Bigorre les chafteaux de Mauuef in &c de Sain 6b Blanquat pronietans de bailler
déplus fortes afleurances s'il eftok befoin, à la connoifTancede l'Archeuefque qui
a pouuoir de bailler les chafteaux de la partie deiobeïffante^àcellc qui acquiefee-
roit à la tentence, & d'excommunier en outre le coulpable, & mètre fes terres à
l'interdit faifant garder cependant les places, aux delpens des maiftres. Au fur-
plus les parties iurent folennellcment la paix entr'elles & donnent pouuoir à
l' Archeuefque deiuger des manquemens te défauts, des doutes. & de la ruptu-
Dans le mefme compromis font aufli enuelopés les ditferents du
re de la paix.
Comte de Comengc, aucc Roger de Comengc Comte de Palhas en Catalogne,
b
& Raimondfon fils.
V I. Les grands frais, que le Comte Bofon expofoit pour la liquidation des
affaires defa femme, l'obligèrent aies lui reconnoiftre. D c fai6t la Comteffe eftant
malade en la ville de VioBigorre,au mois de Feurier de l'année 113 9. fit vn Codicil-
leoùilcft dit, qu'elle donna à Boibn de Maflas fonmari,leiour deleursnopces,
vingt millefolsMorlans, fçauoir quinze mille iurla tcrre de Bigorre, & cinq mille
fur la terre de Marfan.En outre ellereconnoift lui deuoir, tant pour les frais de plu-
ficui'5 voyages, quela Comteffe & lui auoient faits en France, que pour raifon des
trois cens marcs d'argent, qu'il auoit fournisà Eiquiuat, pour le mariage d'vne fille
de la Comteffe, cinquante mille fols Morlansj qui feroientpayes,fçauoir quaran-
te cinq mille fur Bigorre, ôc cinq mille fur Marfanvoulant, que le Comte poffede
Se iouïife ces terres, iufqu'à l'efteotuel payement des fommes. Enioint à ces fins à fa
Cour de Bigorre, fçauoiraux BaronSjClieualierS;,Bourgeois, &Valle'esde lui obéir;
Et ncantmoins veut qu'après le payement faict,il rende tout incontinent & fans de-
lai, la terre de Bigorre à fa fille Elis, &à fes hoirs. En outre clic aflignepour le paye-
ment de fes debtes, & pour aumofnes, dix mille fols Merlans,fur les lieux de Bolog,
delaReuie,deParabere,&:deCaiffbn,en telle forte que l'on paye mille fols par
an. Et damant qu'elle reconnoift qu'Amaneu Archeucfque d'Aux a pris beaucoup
de peine, ôc raid: plufieurs frais, pour les affaires de la Comteffe, &lebien defon
pais (k qu'elle eft obligée de cinq mille fols à feu l'Archeuefque Guillaumefon
prcdcceffcur elle affigne audit Aman eu & à fes hoirs tant pour recompenfe, que
pour le payement de cette debtc, toutes les rentes de Ban heres, pour en iouïriufqu'à
ce qu'il foit paye dcfdits cinq mille fols. Et faict fcellcr cette déclaration de fon fceau,
de ceux du Comte fon mari, del'Archeucfque, & de Hugues Eucfque de Bigorre.
Lciceaudu Comte deBigorreeftencore pendant, au basdecétacte, en cire blan-
che, qui a efté colorée & teinte en rouge;à rvncoftéefti'emprainte du Comte,
momé fur vncheualhoun^, portant l'efpée à U main & l'cfcuflon de Maftas qui cfi:
efface.
effacé. De l'autre cofté, on voic empraints au concrefeau deux lions pafTans, ou leo-
pardés,qui font les armes de Bigorre.

V 1 1. La Comteffe ne mourut pas de cette maladie; car elle furuefquit fon mari,
& demeura en vie iufques en l'année 1151. Auquel temps elle deceda dans le mona-
fterede l'Efcale-Dieu, où elle fut enterrée; ayant fai£t par vn préalable fon tefta-
ment dans lequel elleprend le nom dePemw^c'eftàdire, fuiuant la prononcia-
tion vulgaire, Peirone. l'en rapporterai le fommairc, & les articles qui font plus confi-
derables.Elle commencepar ledenombrementdefesdebtes,faifantmention entre-
autres créanciers, de Vital Gafton de Tarbe, à qui elle deuoit dix-huiët fols pour les
fouliers qu'elleauoit enuoyés à la Reine d'Angleterre; Adioufte quece Vital,lui
cftoit obligé en mille fols, des deniers qui lui eftoientdeus, pour raifon de fa terre de
Bigorre,fçauoirdouze deniers pour hom me.
Elle déclare en fuite, que Simon Comte de Liceftre^qui eftoit Lieutenant du
Roi d'Angleterre en Gafcogne, & vouloits'affeurer de la Bigorre,pour fouftenir le
faix de la guerre contre Gafton dé Bearn,ainfi que nous auons dit ci-defTus) auoit re-
fes mains, le Comté de Bigorre depuis trois
ceu de ans, à la charge de lui bailler fept
mille fols Morlans par année;dont il luy eftoit deu de refte quinze mille cinq cens
fols Morlans.C'eft pourquoi elle fupplie le Comte Simon, au nom de 1 efus-Chrift,
de payer cette fomme à fes exécuteurs teftamentaires,pour Remployerfuiuant là dif-
pofition. Elle ordonne d'être cnfeuelie au monaf~ere de fEfcale-Dieu, fuiuant le
choix qu'elle en auoit ci-deuant fait, aumofhe en fa faueur tous fes vafes d'or & d'ar-
gent, fes habits, & fcs draps de lin ou delaine, fes ioyaux & meubles precieux, qui
croient pour le feruicc de fa pcrfonne, ou de fa chapelle, les reliquaires d'or, d'ar-
gent, ou de foye,auec fes aneaux, & pierres precieufes. 0 rdonne, enioincT:, & com-
mande tres-expreflfém enta fa Cour de Begorre, de ne rendre aucun homage à fon
heritier,iufqu'à ce que fa fille Mate foit pleinement & entièrement fatisfaite, de tou-
tes les terres que foii pere Bofon ci-deuant Comtc de Bigorre polfedoit, ou deuoit
pofleder en la terre de Chabanes & en cas que fon héritier vouluft malicieufemenc
apporter quelque difficulté en ce point,la Cour de Bigorre fera tenuë de faire homa-
ge à Mate,iufqu'àce qu'elle foit fatisfaite.Confirmele contratde donation, qu'elle
auoitfaitenlavilledeBourdeaux, en faueur dumonaftere del'Efcale-Dieu, dela
maifon de Bages,des moulins & Cafals de S.Martin, &; Peyrabuzan, &c de la terre de
lupplie le
Pomares; (te. Comte Simon denefouffrir point; qu'il foitrienfait par fon
heritier ni autrc,au preiudice de cette Donation. Ordôneque les debtes contractées
par le feu Comte Bofon fon mari, foient payées fur les reuenus de Bigorre,fuppliant
le Comte Simon de les y employer, tandis qu'il tiendrale Comte: Et fipendant ce
temps,ellesn'eftoient pas entièrement acquitées,eniointàfon héritier d'y iatisfaire,
& à fa Cour de Bigorre de le contraindreau payement ,&: de lui donner conseil, en
qu'il furuint quelque doute fur la preuue,ou fur la validité de la debte. Inftituif he.
cas
ritier au Comté de Bigorre, Efquiuat fils de fa fille Elis, & lui fubftituë fon frère Ior-
dain, en cas qu'il decedaft fans enfans; & au mefme cas fubftituë à Iordain Mate fa
fille, & toutc fa pofterité. Ordonnepour exécuteurs de fon teftament ,les Euefques
de Bigorre, & de Comenge, Mate fa tres-chcre fille, l'Abbé del'Efcalc-Dieu, & le
Commandeur delà milice du Temple de Borderas, Peregrin de Lauedan, & G.File
Bourgeois de Bagneras. Ce Teftament eft en dateduj. des Nones de Nouébre 1151.
duquel il y a diuerfes copies dans les chartes de France, & dans le Trefor de Pau. Il eft
remarquable qu'elle ne difpofepointdans ce teftament, du Vicomte de Marfan, ni
de la Seigneurie du quartier de SaragofTe parce qu'elleauoit donné toutes ces terres
dot, à (à fille Mate,lors qu'elle cfpoufa Gafton de Bearn. Elle ne faict
en non plus
mention, des biens qui lui etioiet efcheus de la fuccduon de Bernard Comte de Co-
menge fon pere,dautant
de qu'elle en auoit di~pote entre vifs,cn faucur de fa fille Mate,
5o.ainfi qu'il a ci~e mo~ré en ion lieu.
par c6tra<~ donatio, de l'année precedetc11

C H A P IT RE XII.
Sommaire.
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~~y~ ~77. T~M/7~j~rfoy~yjE~M/ habitans de
~/o~c~ C~ ~7/7. ~r~~
~Cc/fr~~j.
7~. 7)c~ ~o~~ ~~o/? Afo~o~ ~c G'?o~. <7~y-
re entre ~~o~
jF/pro~ jE/f. la ~Ty~F ~n~ ~/?~ ~7.
C'~oM~r~ C'of/p~f~?~. /<?~p~-
~o~ ~~f~~w~~f~p~/f ~M Lourde.
~yo~Tr~y/ ~r~y~rT.pr~' ~'e-of~~ T"
jD~~

Squiuatvoulantprendrela poûenion deBigorre,y rencontrade


rempefchcment:, à caufe des preccnhons de Mate fa tante qui
eftoit mariée à Gafton deBearn, & pretendoità latucce~ion du
Comcé, à caufe que le mariage de Gui de Montfort,& de Pcronel-
le,d'où eftoit née Elis mère d'EfquIuac~n'eftoitpas legicime, pour
auoircfteconfractependâclaviedeDon Nunno d'Aragon; outrelesautrespreren-
n6s qu'elle auoit du chefdefon père Bofbn, furies terres de Chabanes, & Cofblens.
11. Ce qm donna fuiec~à vne guerre bien rude entre Gailon de Bearn,& le Com-
celui-ci câoic appuyé de l'autorité, & desarmesduRoi
te Efquiuat; en laquelle
d'Angleterre, quirailbitaumdefbn chef la guerre à Gafton ~ainn Qu'ila efté mon-
tre ci-dcflus. Mais pour obliger dauantagerAngloisàlui continuer iaproccction,
nonobstant le crainte de paix,qui venoic d'être conclu entre l'Anglois, Alfonfe Roi
de Cau.iUe, & Gaiton de Bearn, au mois de May 12.54. Efquiuat voulut intereffer le
Roi d'Angleterre en fa querellcj.ic rendant fon Vanal, & lui acquérant vn homage,
qui n'auoit poincapattenu aux Ducs de Guyenne fes prcdeccn<:urs. Car les Comtes
deBigorrc,n'auoient point releué d'cux; mais feulementdesRoi~dcNauarre, &:
depuis de ceux d'Aragon, dont ils auoicnt (ecoue le joug du temps de Gui de
Montre rt grand pcred'Eiquiuat. Detorce que la mémoire del'homaged'Aragon
eitoic comme eitacée jle dernier ettant de l'année mille cent nonante-deux. Et d'ail-
leurs il fembloit que l'Eglife du Puy entroic en quelque partage de la iuperiorite de
ce Comte, en ce que depuis tcmpsimmemoriaI~lcsComtesde sigorre luipayoient
ibixance fols Morlans de rente annuelle & par conséquent eftoienc ccnus &:
cenfes pour vrais Vaifaux de cette Eglife. C'etr pourquoi le RoiHenrid'Angie-
terre, auerti par Efquiuat, traic~a auec l'Eucique de le Chapitre du Puy, qui lui
cédèrent & tran~portcr.cnt l'homage de ce Comté, & à tncimc temps receucEi'-
tournât a lui faire bornage lige de cette terre, dont il fit expédier Ictres à S. Macaire
prcs de Bourdeaux, le ~.luin n~. en ces cormes tournes du Latin en François.

~MM~~C~MtMC~ CotMfC~MMHj
Co~Me ~<n~/o~ CMC Mo~rc c&cr €
HI..HcMHC~- ~ff~ Dieu Roi ~M~C)TC, Seigneur ~'f~M< D~C de Afoy-

ffM de nous le Co~M de .BtfWfC dMfC


~Mo~/MfCf~~n <t ~~CM~~
tous r~X,~ CM&r~Mf~ ~M ~C~OMfj~/Mf.
E~KtMftt de C~~MM
ttC~rfCM<<HCM,MK~le
~MCt&«roM/CMrewcMf
Comte de B~crrc

~rfac~c ~r' C6~~rf~


~r~
re-
tenir lui, ~r/C~ ~0! ~HOHy
ft
Puy, ~c/~Hf/f~HM~ ~trf~ dudit ~M~f, de ~rf~fC~Kry Co~fM de B<yorr~
~OMf f~, <7M~, (~ t~M~'O~ fM~F~f~CMf~ nous ~r'~MO~~O!~j~HP«nf<7«'t~<MO~Mt
/W/f~<- Co~ff, ~/a~M~ nous ~<f/~t<~ homage /~f d'![T~<70ar ~7" /M ~0: TVo~
p~W~fCM~~ ~C~MF~ C<~?)~'0~prof~?OM~yC~rf/f~fy,~CMO~MtMM/MCC~M~M'C-
X~fO~f~ ni~0< <<~f~ CO~MMCy, M!/f~f~, ~C~X~C~P~~CP~-
/f«~ Co~f~ de B~'O~f ~O~Mf<«r~ rendre à r~~ P~)' ~~MMf~O~ a nous,
nos ~nf~T.f ~ow~f~MM~f, ~f~~Mrf, pour ~M/oa Co~.Ef/~roMF~fo~
<~ /f<<<~ fc~y ~o<~<' f~~ P~o!f ~MX Co~f~ Bigorre. jEf <~?~rcw
~M~O~~fE/~MM~ Cc'MfC~B~Offf~C'OW~MfHC~~~O~~Mf JEM~Ot-
~Mo~oM~MOM~rr~~fy~c~rcMfM.T'r~cM~o~~f~Mf. 5'.A~r~r~
~MM)/w'c ~S.~Mc~rcf~Mf, qui reuiental'ann.
1 V. Où doit conudererences !etres, que l'on n'edoic pas n aneuredu droict
d'homageapartcnant à l'Eglise du Puy,que le Roi Henri qui protège de n'exiger
j
d'Efquiuac autres coutumes ni teruiccs, que ceux que les Comtes de Bigorre
auoiencaccouttuméderendreài'EglueduPuy,n'adiou~e incontinent vne exce-
ption, lauf, dit-il, l'homagedu Comté de Bigorre. Ce qui rai<~t voir, que la ccnion
des droits de l'Eglite du Puy, fut vn prétexte rechercbé~pour donner couleurà
l'homage, que l'Anglois vouloit acquenr de nouueau,fur la Bigorre. Cal au fonds,
1 Eg!i(e duPuy,n'~uoit point laleigneuric directe, maisleuictncntleccnsôclare-
deuance de iotxance fols; que le Comte Bernard auoit établie t'an 1062.Ce qui doit
edre cncendu,ianspreiudiccdudroict du ntperieur immédiat,que teComteBer-
nardauoicpourlors,quie(toicleRoid'AragonfousiafbuuerainetedeFrance,ainG
qu'it a ei~e montre ci-dcnus. Auni eU'il certain que dans t'Eg~edu Puy il n'y à
nu'a<3:e,nimemoire,qui face mention de Ihomage dcsComtesdeBigorre,iuf-
qu'auccmps de 1 canne Reine de Nauarre, femme du Roi Phitippe le Bet~ enconfe-
quencederArreddu Parlementde Paris,dont il fera parlé ci-après; ainfi quel'on
peut: voir dans les discours hiftoriens de cette Eglife, copoies parle P.Giney lcfuite<
V. Neantmoms nonob~ant l'appuidu Roi d'Angleterre, la guerre continua
bien rudement entre Gafton &: Efquiuat: qui fut terminée par la fencence arbitrale
del'ant2. 6.que prononça RogerComte de Foix, Arbitre choin par toutes parties,
quiadiugealeVicomiédeMarianàGan:on &: à Macefa femme,&: la partie banc
duComte de Bigorre, à prendre depuis Maubourguet, vers l'Armagnac, nommée
Rw~ 5~qui fut pour lors diftraic~c, ainfi qu'elle c~ auiourd'huidu corps du.
Comté.L'A rbitre nedépartir M ate de toutes les prctenuons~qu'elleauoitfur les ter-
res de Chaban es, au pronf du Comte Efquiuat, auquel il adiugea toutleiurplusde
la Bigorre~tbus le filtre ancien deComte. l'ai rcprefentéci-dciÏuscette pièce quime-*
riccdeftreconhderee.Ilneraucpastrouucr étrange qucJeComtedeFoixfuteleu
par les deux parties, pour eltre feul Arbitre du digèrent de Bigorre:dautanc qu'il
auoir défia marié ram ~2.. fon 6]saiiné Roger Bernard, auec Marguerite de Bearn,
&:craictoiclcmar!agedcfanHcAgncsauecEfquiuat, lors qu'il accommoda toute
cettcditpuce,qui fut cerminéepar ce moyen auecplusdefatisfactiondetousiesin-
tcrc~es. Car la ientcncc fucprononcce le Samedi apresl'ExaltafionSain~teCroiXa
qui cft le quatorzième de Septembre, & les conditions du mariage d'Agnes furent
atrcftecs, & {innées le quatriefme dcs Nones d'Octobre enfuiuant, c'eft à dire le
troiuefmc du mois.
VI. Par ce contract RogerComiede Foix,& Vicomte de Cafielbon.donneM
fille Agnes pour efpoufe a Eiquiuac Comte de Bigorre,& lèigncur de Chabancs; &:
lui conHicue vingt & cinq mille fols Morlans dedot, l'infticuanc héritière de cette
fomme, du contentement de Brunifende Comteue de Foix fa femme, pour toute
portion qui lui pourroit apartenir,fur les biensdu père Se de la m ère a la charge de
reucruon~au profit du Comte de Foix & de tes hoirs, en cas qu'elle décédait fans
cnfans, ou que tes enfans decedaffent auant qued'auoiratteintraagedepubcrté.
Reciproqucmcncle Comte Efquiuataccepte Agncspouriarcmme, &:îedonnca.
ellepourvraimari, rcconnoinantauoir receu entierement du Comte de Foix, les
2.
mille fols Morlans:&cdonnca fa femme Agnes en faueur des nopees, 2. o. mille
fols Morlans. Lciquellcs hommes de vingt-cinq mille !ols Merlans de dot, &: vin gt
mille d'agencement, il lui aingne du contentement de fbnrrerelordain, mile clia-
licau &: V iguerie de MauueHn,auectoutes ics apartena.ccs,pouren iouïrpar A gnes,
enfasdepredecesdcfbnmaria.uccenransou fans enrans, iulqucsà ce qu'elle foit
rembourséedes quarante-cinqmille folstans quelesftuici-spuinent eftre precom-
ptes au principal, donc il raicc vne pure donation entre vifs au pro fit deiarcmme.
ParticulièrementEfquiuat déclare fblennelicment, qu'il veut & entend que les en-
fans qui naifiront de leur mariage, fuccedent au Comté de Bigorre. Cét A cie fut re-
ccu le des Noues d'Octobre 12.~6.en prefence de G eraud Comte d'Armagnac, &:
de Fezenfac, & de plufieurs autres, & lè trouue dans le Threfor de Pau.
VU. Surlafindela meime année n.~6.1eIendemaindelaPurincationNoltre
Dame.Efquiuac Comte de Bigorre, & feigneur de Chabanoisettanten fbn cha-
meau de Lourde afranchitdesqueues & autres deuoirs feruiles,ceux qui viendroicnc
peupler le lieu de Bidalos, a. la charge de payer deux (b!s Merlans., à. !a reH-c de Nocl
pour cha(qucmaiibn,ôejardin, en prefence de Roger Comte de Foix, & d'Arnaud
Raimond .EuetquedeBigorre.Ec le ~.des Ides d'Auril de l'année {u:uaptei 2. ~7. ~ac-
corda à la. Cômunaute de Ciuca c de Nauare(r,le priuilege de nommer &" cn;abhr des
luges,pour vuider danslclicu, les procès des 1-iabitansàlachargequelcsd'n.an-
dëursporceroientleursplaintes,au Baile du Comte,quileur rairoit; rendreeiuRiccpar
ces Iuges,i~ns que les habitansfunent: obligés de (brnr du lieu pour le lugemenc des
appellations:.-Donnant plein pouuoir a. rbnBailed'ypouruoir, & de recouurerles
droits Comtaux, y procedant auec faihe, s'il efl befoin. 0 rdonne qucl'eicction de
cesluges ierairoitpar la Communauté,chafqueanncc,auccion conientemeniou
de fon Lieutenant~ que les luges nmocsprdt croient icrmcnt de bien exercerleurs
charges,~d'cttrendclesauComtc. Iln.cieellcrlesletresdefbn iccau,&~deceux de
la Comcene Agnes fa femme, &: d'Arnaud Raimond Euelque cicBigorre. Cette
piece & la precedente font inférées dans le Chartulairc deBigorre.
VIII. Cetteanneen.~7.futauantageufcau Comte Efquiuat;daucancqu'ilmcce-
da au Vicomcé de Couferans,qui lui aduint par le decés de Roger Comte de Paliers,
de forte qu'il IcpofÏedoic entièrement, excepté le chafteau dcCourd'Efque.amn
qu'il aueurc dans vn acte,par lequel il requiert le Comte de Comenge, de lui rendre
ccchau:cau,oub.icndelcrcmetreen mamduComtcdeFoix. Il n'explique pas plus
prccifemcnr~il auoitcfie.misenpoucu)ondureHeduVicomte,parIeiugcmcntdu
Cote de Poix.qu'ilfemblerecqnnoiftre pour arbitre de ce diflèrér. Au Ut auoi~ilcf~e
chpift par Roger de Comcnge,nlsde RogerComte de Pahcr& Gaiton <c Bcarn,
pouryuiderlcspretefionsdcMatcn.]rIatcrredeCofcrans~ia)fbnc!c!.ifu<:c(-nioue
e
iaCbmcene PetronUlc: Roger de Comenge ayant cependant promis de tic faire
aucun craieréauccEiquiuat; &: Gafton lui ayant auHidonnéparoïc de le protéger,
comme il appcrc parAdc receu Fan 11~6. prêtons Geraud Comte d'Armagnac &:
de Fezenlac, Garnie Arnaud de Nauailles, &: Bernard de Coarafe. De forte qu'il
ne~uc point reuoquer en doute, que le Comte de Foixchoiu par Gadon de Bcarn,
& Roger de Comcn~c; &: qui d'ailleurs s'cf~oic rcferuc le pouuoir de prononcer
encre Etquiuat &: GaH:on, des différents de Comenge,dansla iencencearbitralc
rcprcfenrccci-ddlus,n'aitmislamainà raccommodement, de toutes ces contro-
uerics, qui eutîent produit autrement defuneftesenets.
1 X. Car les volontés de ces Seigneurs n'eftoient pas tellement reunies., que le
ComtcE(quiuac ne trauailla~i aux moyens d'incommoder Gafion, & de luirauir
l'espérance de la fucceŒon de Bigorre pour tes nens,en vertu dela fubfbtution or-
donnée pai le tedamen t de PctroniUc. De faictquoi qu'il ne futt entré, que dans le
commencement de ton mariage auec la ComteiÏe Agnes, Bc panant qu'il n'euH:
point fuiect de craindre vn défaut de lignée meUToement ayant encore fon frère
iordain en vie, Une chanta Paris l'an t~S. donation entre vifs du Comté de Bi-
gonc, & du Vicomté de Mar~an, à Simon de Montfbrc Comte deLiceu:rcïbn
0 ncle, Se aux nens~ &: promit de lui deliurer les chafteaux de Lourde &: de Mauue-
im. Confirmant par lemeimeadevne donation précédente qu'il lui auoit taiden
compagnie de Iordainfon rrcre, l'an mil deux cens cinquante- hx, à caufe qu'il ne
pouuoit derendre ce Comte des violences de Gaston de Bearn comme il dit. Mais
cette année cinquante-ux preccdoitl'accord moyenne par le Comte de Foix, au
lieu que celle de cinquance-huict eli pofterieure. En fuitte on trouue dans les
chartes de France.,d'ou font aufli tirées ces donations, vnelecredu Comte Simon.

der le Comtédoncite~ Seigneur.


delamefmeannée cinquante-huict,adrenante à ceux du Comté de Bigorre~ par
laquelle il leur mande, qu'il enuoye (on Coufm Philippe de Monrfbrcpour gar-

X. Simonde Montfort elrant inucHi par cemoyen, deschafteauxdeLourde~


de Mauuefm, Efquiuat (c trouua furpris voulant iou'ir de fon bien, comme
auparauant, nonobitant les contracts umulés de donation, qui s'ctioienc panes
entr'eux, fut troublé enlapofîcnionduComté, par Simon. De (brceque les par-
ties en vindrent aux armes qui furent {ufpenduës au moyen des tfcrWes, accordées
cntr'eux, le deuxiemie d'Octobre de l'an mil deux cens fbixantc, comme il apert par
l'acte iLluanr,qui enHjtpourlorsdrene,que t'ai traduit en François. i~c~/oMr
<0c?0~~ W!/ deux f<M:!MMff ~M~~M~ MC~ G. ~r
L~
MowT
~r' Co~~M~Mr Mf/~?~~ ~'0/oroM,
MOM~Mr~ ~M~ ~r~-Merr~ t~o:CMf cMfrc JWoM~f~r ~woM Cc~ de
Dieu EM~~
~r~ Nobles, ter
Z~rp ~M~~rf, ~~Wc~M~f~ C~t~M~Co~~ B~rrf ~frf,f~c~f
le Comté de .B~r~; fr~j/K~M~ ~r/M co~n~ par les ~c~M~n: ,G'<'c~fo< de Z.
~M~Mj GM~M~~
~OM
r/'c~
~ro~M B~rn
j~fHce, D~coH de ~<<rcMf ~Mf~~ G~c~c P~~fA~r-
P~c/~rcM ~~tff Co~fe L!C~r~ c~' le, ~f
part ~M Co/Mfc J~MM~f en ~~r~c~fc ~~Mt- ~E /f/H'~
G~o~

Co~fc f.:c~f nfM~~ ~M~~n<~<eMf, ~~K'~ Nc~Mcc~ro-


f~M~ ~X CfW ~X~M,~
~M ~C.Lo~
~o~/wy~ ff~
f~K)M-<~f~M?.f
MMf/~oH c~ffc tr~?~ ~cc ~rr~, ~M~,
~<K<r~~ ~c~ff~M~~ corps du c~~MH, ~o~. c~~c G~r~- ~o~
.L~~j~oM~~
~fj, ~oK~o~~(y <<Mfr~ t~oMf Mff~ ~K~r~ Cow~ ~~K/c
C~ Bourg, ~CMf ~H~MC'< ~M!~ tOKf~
~c~f
~<<OM~ ~!T~ vignes., ~ffy fM
~f/<7.w ~rf Bigorre ~H'c~ ~:?nf~rM~ /c~ ~f le ~r
Aaa.a i~
ceux
/Mf entrés ~HM/M Comte J?~WMf, leur a rien o~~y ~~nj~Co~I.
ff~ff. ~Mr quoi en cas de ~M~/f~C~O~MC~WfMffM~M~ par des ~f~OWM~
quiferont du COM/PMKWCHf ~M t~tt-n~. Le mefme CcM~ L:ff~rP tiendra ~T ~0~
federa pacifiquementM/~M'<<~f iour de ~Vo~ /C~ ~0~~ ~~Vo~/M hommes Bourgeou de
T~r~, auec MMM terres, MMt~oM~~V~y, rewc~ r~f~Mf~ ~7' M<<rf~ ~<<r-
~M~ ~~M Bourgs (~' Bourgeois; en telle forte ~Mf lefdits ~OK~OM <iyfMt ~P~~MC ~C~~MM,
~~wM~~noM~fo~wfM~~tMM~p~rM~f~CoMff.Et ~M' ~Mf/
~ff~f fr~Mcr~TMrfcr~Mr~Mf<w~~ff<M<fj rfrfMo~/M c~r~ M~M~~
~MC~MP~ffo~MXM~~K~~Mt~~CHt~My~~fO~~M~'0~~
de Noël, €y<7MCM~Mf/MOW~CffM~~fC('M~Mf~~CWW~~T<('~0:C~<<M~ Ef
~M~f. Et que
/<'MMr~A~t~proc~M<M~'ft~o~~r~<~r~w~ t~/cr~Mf~ct~jE~MM~f,c~"
reçoiuentpour ~f~M~
C7'
~!M~KC/MZMr<<~
Fo~~ 1*
Oubien que /?
~M~ ~f
~~MCMrE~KM~f eu ~f~Mf~O~~OM~ ~M~ ffr~M
~~r~oM ~M/c~MCMrjE~oMdr~ ~yn«~ fM ~f ou
CoW*M<tMWC,OK ~f~-<<M~fp<trf!C~~OK~y,l'ayentreconneu ~7' Mff
fOMf/CMr ~e~MfK~. A <9MO!<7rOf«~f~/C~HM~G~OH MC~ <tMfMM ~<'0«~~ M<COM/P~.
~/f~MrP~r~Mfw~fffo~~c~x, terres, ~to~?tcH~ lesautresGentils-
~O.WWCj ~O~~M~, ~T/O~M, fO~~Mf~«!OMf~C!Mf~MyM duComte de I.!CC-

~Mj-fff~fr~<f.
tre
ceux

des munitions, des viures,


/r~~
qui ~K'~ la confirmation ~Cftfffrc~f~OM~OHf/fMM~ff <<&< feront compris
~c/cCow~~Z.tf~oMn'~ me-
~Ktr~c~o~ Mcc<r~ dans le f~~MM bourg de Lourde, ~y
~~r~~T<<f~~ ~M~Mt/~f~~p; ~Mpfi'Mx~f/o~MfttMM~ont~fn'c/d)M<)MC
/M/S~M~f, le chafteau de Lourde demetirera garni depareil
nombre (~ coM~ftoM/eM&e /oM<tf.r, ~K't~/OMfCf~fnrc~MeMt, ~r MOM<< c~~nf
~~Mc fM~tMcrcC~CM~Mfjceux qu'il /f~ ~f~OM~C /C~M~ dignité, (~ condition, &'
in nombre égal.~MdMf ~MX Md~/OW ~M~~MCHr EMf~Mf T'C., ou de I"Efleu CO~r~f
f~ ordonné, ~c~f~f~MCMfftcr~c~rccoM~r~,receurd ~/oM~~w!fr<<c!KCM~~MfMf fes ~M<-
ons librement, (~T /~M~ <f«CMMf roM~!fMM, ~T que ledit Comte les rendra à /f/~MC~Mr. 0~f/
~VM ~/M/f lui rendre, o~ Ramon~F~M<fr~c Tarbe, ~coMy~ f~ coHf~
~rfor~MM<!W6' ~M/C~H~rË~OK~ ) ou de /OM ~fMf~
CoMffMf/MC~ro~f~Mf, ce fait ledit Cc~M ~M~.
!/<70«n'~f~~COHfMM<r~MfMH~f~t~~M~CW,parle
j
/f~~rjE'~0/ j OM~f ~M ~CMC/r~ ) les trefuesdemeuranten ~Wu~f MOMO~<<Mftf~C con-
fr~:Mfc.7/ ~~M~t(<rr~n<Mf f~~e~ ~f/f~MMr~H~f.,Hcfera contraint à
y~'oH~rc DH fubir t~/KMf /Hr Comté de Bigorre, ni fur ce qu'il he/Tf~c audit CûtMfp'L
MO/! f~~tT~MC? ~f~~yE~W~. Mais pour fes autres terres, tenu de r~OM~
pardeuant le ~MC~ ) comme font les ~rtT~ Barons de G~/C<MCà la charge MM~~OMJ
que pendant ces trC~C~ E~tMM)~ ne pourra rien entreprendre en la ~rOCr!PM du Comté
~~S~'fj au delà de ce CM'P~Mff~fMf.
Auanclangnaturëdelatrefuc,Tarbefc
Xï. declara pour le ComteEfquiuat.
Ce Comte pour couteruerl'aifed'ion que Gafton de Bearn lui ten~oignoit en ces
occurrences,promit ibIehneHemen!: par eirric, ranca Gaiton qu'au Comrede
Foix, qu'il ne vendroit) permuteroit, ni alieneroit le Comté, pendant cinqans,
fans leur expres cbnfencemcnt~ des Eftacs de Bigorre.Cetce promcdequieUdans
IeThrcibrdcPaueftdel'ani2,6o.à!aqueUe Gariias Arnaud d'AVer eitoitprcicnc.
Depuis cetceTreruc,Efquiuat poueda entièrement tout le Comté, le chameau &:
lébourg de Lourde, iutqu'en l'année 1183. qu'il deceda en Nauarrc, dans!aviMe
d'0lire~omle~oital!eauec quelque compagniede Genio!armes,pour!eteruiredu
Roi Philippelë Bel j 8e dielëanne Reine deNauarre fafemme.
XH. E(tantalicte,il Rc~bncc~amcnc~uicttreccuparMichetExfminiNo-.
~jrc d'Olite, en dare du quinzième des Kalendes de Septembre H~i deux cens qua-
tre- trois. Par lequel il indituë heritierc générale vniuerfcllc de tous tes
vingt&
biens, Lore fa (oeuf VicomcenedeTurene;ordonncquefon corps fbicenieueli au
MonatterederËfcale-Dieu;c(hbic pour executeurs de ion teftament Guipakde
ChabanesJordainTizon, Helie de Marmont cheualiers, & Ouet d'Argeles Sc-
ncfchal de Bigorre. Veut qu'ils prennent pourAydes,conteiUers, & Détenteurs
Raimond Garfie de Lauedan,ôc Fortaner de Lauedan. Leur donne pouuoir de
payer fes debces, reparer les-torts les dommages,faire des aumofnes, & recom-
penfer fes ~ehidarmes & feruiteurs fur fes biens, à leur difcretion. Il feellafon
tcHamenc,& pria Raimond Abbé de Sam<~ Sauueur de Leyre de l'Ordre de Ci-
iteaux,& Frere Roderic des Freres Mineurs d'Olite, & Aymeri fieur de Roche-
choüart, d'y appofer leurs féaux. Ccccepicceiccrouuedans les chartes de France,
& dans IcTreibrdc Pau.

CH A FIT PLU XIIL


Sommaire.
C*~<?~
le decés
Co/ ~M~ 6~
~M~ /~y~o~ <?r~o/?~y
Cû~/?~
6~ ~<?w~~7~
Co~<~
Les
~~y~
lui /û~
P~y~r~
~c~
Cauers,c~ Dâuzefoos ~~or-
~r<?~/?~~co~y

J~f~
7~
re. Les
Lo~ p~rJ~M~~ le ~~<?/f~/
le ~rw~~f
C~/?of~~ j contre
~f~y~
de ~o~So~

~y~~y~.
Conftance.
confentir
I.jRo~.
en
le C'ow~/o~y~~F/~ entre
~?~&f
~j ro~-
jL~Co~r/~rC~o~~
Roi

.Z~r~ au ~?~/f~/ ~c~ pro~o~ Les


(7<!</?o~~c
~~r~ ~<?~f ~~y~ le ~<?~/ C~F ~c des /<
f~r~ ycf~f~ Co~f .o&f. JPy~~o~y~
Co~j Lo~~ C7~c TT~o~ ~f~~ Cc~f~
Co~ T~
Es nouuelles du decés du Comte Ëfquiuat cttans arriuées en Bearn,
Gafton fe tranfporte en Bigorre, auec fa fille aifhée Confiance, af-
(cmble la cour ou les Eitats du pats,&: ayant représenté comme !a
fubftitution contenue au testament de PeCroniUe~e~oit ouuerte
aupro6cdeConn:ancc,parledccesdeIordam,ëc d'Efquiuac fans
enfans, demanda qu'elle fuft reconnuë pour Comtetfe de Begorrc< Les E~ats
après auoir examine les claufes du teu~menc de la ComtefIePeroneHe~qui apele eo
termes exprés à la Hicceutondu Comté, Mare fes enr~ns~ dc~uels Conftance
c.Aoitrat~nee;&ayansconnderelcten:amencduComt:cEfquiuat, qui ne pouuoir
inn:icuer~focurLore,aupe!udicedela lub~itutiontaite parla grandmefe,Reipon-
dirent, qu'ilsvouloicnt que le teftament du Comte Efquiuat ruH exécuté, en ce qui
regardoit la réparation des torts~lepayemcncdcs dcbces~des aumofnes, & en ce
qu'il ordonnoïc que les Fors & couttumes du pais funenc gardées & s'il y- auoit au-
cun article d'icdies violé, qu'il fuft préalablement: réparé,M~is quant à la fucceP.
Aâ~a tuj
fionils déclarèrent,qu'ils pre~eroientlefermcntdcndclitca Madame Ccr~ncc,
alachar~e qu'elle rcipondroic pardeuancccux qu'il aparticndfoit, aux dtmandcs
deccuxquipretcndoientquelquedrotc~auComte. A quoi ayant cfté fahsraitpar
Conftance,&Gaiton,quipromirent auecférmenr.d'eAre bons & loyaux Seigneurs
les Nobles de Bigorre rendirent l'homage,& preflercntle ferment de ndelité a Con-
fiance, en la ville de Tarbe, le premier de Septembre n. 8 8. en prefence de Raimond
Arnaud EuefqucdeTarbe,PierreEuefquedcMarzaa, &: CompaingEuefqued'O-
loron. L'acte fut conceu en Latin, & en langage vulgaire, qui eft conferué en ori-
crinaldansleTrcforde Pau, ou l'on peut remarquer,que les qualités des Nobles
énoncées dans le vulgaire, parles termes deB~row, C~M~rr, ~D~~ycoyde Begorrc
font tournés en Lacinparccux.ci,B~cKf~Ay~ff~J'VoMM,&: l'Euefque de Mar-
za eft nomme en l'acte Latin, ~~p~ ~d~M~. Les Communautes de Tarbe,
deBaignereSjdeVic,ôed'Iuos,aprcsauoirdemandcl'auisauxEue~ques de Bigor-
rc, de Martan, 8c d'Oloron ,àl'Abbe de Geeres, au Commandeur de Borderes, &
~plufleurs autres f~auansC~rcs, qui re~pondirentmrla perce de leurs amcs,&: tur
leurs confciences, dit l'ade.quele Comté de Bigorre apartenoit aux héritiers de
Madame Mate, & qucrondcuoitpluftoftrcconnoutreConn:ance,quenulleautre
pcrLbnne; ces Communautés, dilic~receurencleSermentdc Gatton&: de Confian-
ce~ en mitelcurprefterentleiermentdendelitéa. Tarbe~leteptielmedes Ides de
Septembre iz83. Conflantia Co~f~ dominante, ~r ~r. de Caudarafa ~t/roco
f~~fM~.
11. LoreVicomtenedeTurene,(cE'urdEfquiuacpreuoyant qu'elle ne gagne-
roit rien tuîrefpritdesB!gordans,quis'eâoienf engagés dans les interEfts de Con-
fiance, porta fa plainte leaa de Greili Senefchal de Gafcogne difant qu'elle
auoiccfié inHituéc hentiereparfonrrerc.neanfmomsqu~à ibn preiudice Con-
fiance s'eftoit faine du Comté; &par mcunc moyen auoit incerenëfous grandement
fa main
l'aucoriccduR.oid'Anglecerre.quideuoitfuiuanclacouflume,mecre
par vn préalable, le Comté dtfpu té en ire les parties, &: ce fait rendre iufticc aux pre-
rcndans. Le Sénéchal depefche promptement vers le Roi d'Angleterre,pour lui
donner connoluance de cette affaire. Et Conitance pana la mer en perfonne, pour
cnayerd'cmpcfcherlesimprcfuons, que l'on vouloit faire fur l'efpric del'Anglois.
Mais elle ne (ceut rompre le deuein, qu'il auott de s'aueurerdecepa'is, caufedcl~
ditputc pendante entre lui, & l'EgIife
a
du Puy, fur l'homage & latuperioricé du
Comté. De manière qu'elle fut obligée de confentir à la deliurance de la poffef-
{ion du Comté, entre les mains du Roi, qui fit expédier pour cét crFec, la com-
mimon qui s'enfuit tournée de Latin en François, Edoüardpar la grace de Dieu Roi
~effrr<?, Seigneur d'Irlande, & Duc d'Aquitaine, à fon amé ~r~~ ~M Greili,
/OM ~y)~/r~! G~/fo~MC, ~<</Mf. Comme ~M~ /c<f, 3
que vous Mo~ ~M auerti ~Mïfr~wfMf,
qu'encore bien ~KC LoM~Mr~~ Bigorre /0~fMHC~ Mt!~ M~ c~' le Cû/M-
~P~M~f~M~WOrt, &tïM~)T/~</f<° du Co/M~ nous doiue' ~&fM~ fuiuant la fO~
~i'~cc~~r~j!Vo~rc c~rc cc~MP Co~Mff de Bearn ~o~M~Mf, que la /MrcF/?~
t/c ce Co~ff&« apartient a ocfMpc~ Ko~rfM~:û? ~ûo/~?MM ~~c ladite terre,
~O~f ~O~OM~CO~MO~MCf 0~ ~ff Co~MfF ~Mf ~~Mf ~rM~~WfMf~f~ MO~~
~o~~f/t~fMMMfM~Yo/oMM.e~CMfff~ nous o~~r, nous a deliuré
fon ~OM~ Co~ff, ~rOM~ KO~fM~H~t)/~?MHC'~or~,M~celui
~MO~fOW~ff~dWaucun retardement. Comme 4~ la ?Mf/Wf CcM/?dMCf M0<~ pro-
mis ~MOM~Mj~t~~MC~rCTO/OMfC.~O~les fXf~<7~/OM pere G~OM.OH ~f~O~n'O~Hf
auoir commis contre nous ce fujet. C'f~~oMr~o!
nousvous ordonnons que prenant fcMr
<<~cMf le R.~fr~~Pftï~f~Mc ~rc~r~f ~M(f?f ~!fcnf,~o~ yfc~~ ~0~~ nom
M~~MM~Jd~Mfa~fCo/Mff~MfC fO~C~ ~~CM~M~jP~rCM~Mt condition,
C~ ~CM~~f~f~ ~MP~< /0~ noftre nom (~ lors que nous ferons &M?~
y< ~?~-
~OM~M~~y ce qui /fM<~H(~r bon ~r
Vous nousen donniés auis, afin ~Mf~Mt certifiésplus dmplement de ces C~O~ nous
/Kr cette affaire. Donné à Z'f<< 16. de
~Mt'MMf<° n. du Rf~ qui refpond à rati 12.8 $. iumanc te calcul de Vualfingham,
deibrcequ'ilfautti)'eanneeio.
I1L LeScncichatayantreccula commiffion, fe rendit enlavilIcdcTarbc;od
Gan:ondeBe3rnquiauoicoonuoquehCourdeBegorre,dec!aracn pleine afîcm-
blée tenue le Mecredi apres l'Annoncition Nottre Dame, M 8 4-. que ConHance
auoit dc!iuré verbalement en Angleterre la ponctuon dudit Comté au Roi
Edouard, &:auoitpromisd'enraircladeliurancerecllc,au Senetchalde Ga(cogne.
C'eu:pourquoianndes'acquiterdeccttepromeue,ilenfaifbitla deliurance au Se-
nefchal, &: commandoic à la Cour de lui obeïr, du contentement, de Pere~rin de
Lauedan Senefchal de Bigorre pour Confiance, & de Pierre de BegoLe fon Procu-
reur Spécial; fbusproceflationneantmoins~qu'ilneprctendo,itparcet a6te obliger
ni lui, ni les ucns, ni les autres Nobles de Gafco~ne~ à faire Semblables deliurancesdc
leurs fiefsdéclarant qu'il raifoic celle-ci franchement &: gratuitement, fansy cttrc
obligé par droic~ni par cou(rume,mais pour obéir fimplemenc à la volonté du Roi,
fans preiudice du droic~ de ConHance. Le Senetchal refpondic, que ces proteu:a-
tionsn'en:oicntpasdeionraic;maisquilreceuoitleComrc,l'obeiuar.cedeiaCour
de Bigorre, & tous lesdroids & dcuoirs,s.u nom du Roi d'Angleterre. A quoi FE-
ucfque de Tarbe, ëe foucela Cour consentit, à la charge qu'ils Fuucnc conierucs aux
\'s,rS)&; coutumes du pa'!s. Ce que le Senefchalleur promit, prefens Amanieu
Archeuefque d'Aux, Pierre Euefque de Laic~ourc~Gcraud Euefque d'Ayre, Rai-
mondArnaudEuefquedeTarbe,Gaubcrt Abbé de Sain d:Maunn,Frere BonelAb-
bé de l'EfcaIe-Dicu,GemudComte d'Armagnac & Fezeniac, 8epluficursaufrcs<
1 V. Cette fjiiicdcccrnécpar le Roi d'Angteccrre contre tout ordre deiuitice~
ruina grandemcntlesan'airesdeConu:ance;laqueIleayanc perdula commodité de
la ponénion du Comté, fut obligée d'en pourfuiure le reu:ablifîement, auec beau-
coup dehais, pardcuant le Senefchal de Guyenne. Ou ic prctenterent aufli Lore
VicomtefIedcTurenCj MatildeComtcfIc deT.hyet, Guillaume Tatuon~ Mate
Comtcue d'Armagnac. ParvnroolledesanifcstcnucsàLan~onl'ani2.S9. &au-
tres pièces fournies pardeuant la Cour de France, on aprend, que l'inftancc eftoie
forméecontreleDucde
Guyenne détenteur du Comté; & que la queition eitoic
entre tes parties, a qui laponculon deuoit eUreadiugéc. Elles ie harceloient mutuel-
lemcnt par chicane,a. quoi les Omcicrs du Roi d'Angleterre, & les comminaires
délégués par le Senefchal de Guyenne pour rinttructionde la caufe, tcnoient ou-
uerremcnt la main, cu:ans bien aifes de continuer la pouénion du Comté a. leur mai-
gre, {ouspretextedeiuftice.
V. ConiT'ancealleguant!afubn:itutiondutefl:amentdePeronellc, & l'inuaiidite
du mariage de Gui de Montrorc, demandoic d'edre reftablie en la poMénion du
Comté; attendu que ta faille auo)t eltéraÎK fur elle, fansconnoiuance decaufc; fous
l'offre qu'elle rjjf oit de bailler eau Dons d'efter a. droi6t,&: derefpondreà tous ceux
qui prctendroientinceren; en la fuccenion de la terre. Et requeroit que le procès fun:
'vuidé~r/f~<°~M<'Mf~~P~y.M~c~~Mc ~c~.Sans qusl'a<:cordpajnéen-
trefa mère, &: le Comte Efquiuatlutpeuftnuireni preiudicier, dautant quelle ny
eHoifpoinfintcrucnue,&quclacouitumcdupaiscftoittellcqueles
peres ne pou-
uoient aliéner les biens, qui eftoienc a.tie<~esa leurs enfans: Se quc,la fubfUtutton
couuroittoutescesoppoutiqns.~
v
Lore Vtcomtefle de TureneaUeguoit le ccftamentde ion frère Efquiuac, en ver-
tu duqudcUedifbttqucleRoid'Angieterrel'auoitadmifeàl'homage de Bigorre;
& meimcs !e Roi de France l'auoit receuë l'an11 S 7. a. l'homage du Vicomté de Co-
ferans,nonob(tantroppoutiondcConftance;&precendoicquccéchomage(eruoic
de preiuge; A cauie que les 0 aciers de Gaicogneettoienc inférieurs au Roi de Fran-
ce, fans confidcrerque la claute ordinaire y etioit inieréc,fauf le droict du tiers.
GuillaumeTaiffon demandoit la troifieune partie des biens concédés,comme
nlsvniquedePeronellentledelaComceue Peronclle, difant que Conilance pof-
~cdoida
croifteunc partie de la iuccc~on d'Efquiuat, &: Lore encore faportion;
mais qu'il ne pouedoic rien de cec héritage: fbuf~cnant que l'anairenc deuoit pas
cftreiugee,iuiuantlacouttumedeGaicognc,oûlcComtécu:oicafïis.Ncancmoins
oniuioppotoicquetamereauoicreceuiaparc, & que par la couftume du pats elle
nepouuoit plus rien demander.
Mate d'Armagnac prefcnroicf~stefmoins,pour verifier la couftumcdc Gafco-
quela~ur aiihée, comme cHoit: Conn:ance, à l'efgarddeMate,
gne, qui vouloir
prenant la poiletuon d'vn héritage, les autres foeurs font tenues &: cenieesie poue-
der par fon moyen, pour leur part & portion contingenteôe pretcndoit le vcriner
en ~/0~~ ~ffO~~M~f~<M~rBarons, Nobles, BoK~CO~,C~ ftMfr~Pr/CMMM cou-
~~yfj-, &concluoit à larecreancedela quatriefmepartiedu Comté.
Matilde alleguoit, que la Comteue Peronclle auoic donné du contentement
d'E~quiuar la moitié du Comté, à fa mereElis,&c a tes enfans, lors qu'elle la maria
eniecondenopcesauec Raoul de Courtenai fon pere; duquel mariage elle eftoit
ntlev nique, & que le CômceEtquiuaf lui auoit donne l'autre moitié. Les commif-
iairess'excu{ans,tancou. uirl'empc~chement du Sencfchal & de (on confeil, qui
cftoient occupés dans Bourdeauxàtraicterde&anaires publiques, auec le confeil du
Roi de France, tantoâ fur la grandeur & l'importance dcl'anaircjqui requeroit
vnemeuredeliberation,traiuioienclesparties à l'infini.

CH A FIT RE XIV.
Sommaire.
Z~p~M~y~<?no~J3~o~<<~&
T~r/ ~f~r~
7.

~j6~?.
~n~.
T~y~
Z,cc~
~y~~r/
T~r&f~~y~ le

~c~
Z.oM~ ~o~ en
Roi

~~o~ .Z\
fo~f~ /c à titre. 7
du P~T.
Le Roi

P~
~~y~r~ n'efloit
Co/7~~r~ rf~Tf en ~o/?f/~o~ du Co~f~
/<r~<
~o~ ~o~ ~j
lui eft o~~ par ~y~~
les Roi de France.
oy~o/7~~

Endant ces conteftacions, le procès qui auoic demeure longuement


indecis, encre le Roi d'Angleterre, & l'Egl~du Puy touchant
l'Homage&!afupetioriceduComtedeBigorre,fut iugé àl'inftan-
ccdeIeanneR.einedeFrance&deNauarre~au prontde t'Euefque
& Chapitre du Puy~parArrëïi donné au Parlement de la Chandeleur de l'année
12. 9 0. qui merite d'eitre inferé en ce lieu, tourné de (ba Latin en François.
Co~/Mf~B/F~~M'CMffCM~Cf~ C<M~M ~f~~rcRot ~Mg~ffr~ ~M~
~ÉM~~DoyM, C~~<T~ Puy ~f~c, ~jy p~ ~yocf~
~ffHHO~rcCoMr~MM~?~ fCMM,~<rfc~Mcf~~Kc,D~fM~r C~</o~?!f~MC
R.OÏ~~My/Mfy~/M~MO!f~~7tHt~MM'Mt ~ÛO/~MM ~~OW~~M CfM~'
fXr~~T~CW~~f~f~ Loa~, ~fC~Mf
/~f/M~f C~M~
~CMt~ ~K~Co~Mff
J~MM~f~C/M~MMj~Mt~~tfoccM&f~r~M/Mrc~ût~~~M~ Co~f~cr/~M~t f~<t-
~~M ~fM ~<MOM Af?N~oyf Cc~MM de ~oyrc mC~MP~ que Mf ~.OÏ auoit f~OM-
~~f~O~~ ~~0~/oa~C ~O~~f~M~f C~~MM ~fLoM~ CM ff~C/0~ W

~C~~MfM~!r~Mf 0° ~~(?, ~Mf~f que le Roi /f~C~ f~~MMjT auoit


~Mo/t~M~r~e~f~&oMw~t roM~M d'autres ~o/pM~~f ~o~
Mf C~C~K~WMM
~KOM~~KC ~O~e~~f~~O!~TV~~r~,CO~M~MM'Opff,
~r~M'r~MOtf~ŒM~MfjD~H C~ïfrc PM~, COM!MC ~~MfH~~û~X; r'~
MK~Ot!~C'OHC/MO!~f~MMCM~<?<~f/?MM /O~KCoM~, tt la f~'tMtMn
~MC~~ ~0~H~ffr~fMfCO~MMC;~X~ tT~n<C /Ct'~<~MK de Z.O~C, MKrt~OM
~M~~ ~MftM~OMMf~KC ~~M~&/7~Mf ~!f~y ~M~f Rot ) ~Mr ~OMM~~MC«M ~<M~C n~ FM-
~~c/~MMf~o~BoMCM f~oM~ ~f~~MM.LpPf0~r~r~M Roi d'~M~fer~cro~/o~
~MCOMf~rC~MC~Ro~O~OMf~O~ni ~M~M~M~ /~M/?:OM<~ f~M~
~~fC<!Mf?;K~/MC~~MCtfM<M~froM~C'~M!M~f~Mf CH~<70/?<0~ ~OW~ C~
~Lc'MyJf; c~p~ ~M~f~Ro:d'M~~<o:r~r<M<M/o~/<MM f/??~-
~fCo~r~~?M~ Lourde, de ~~M~~f~c,~ Dc~c~j C~tf~~
PM';Df/ûr~~c'~c~ ~.Fr<° ~r~ ~M/fMffMMf~
Roi~M~ fCMO!f (~' ~o~ fo~r
C~~f~ du P~T~ oMe/f /(~'
le Comté de jB~ Sur~o~f
<MOt<<fr~ ~KP ~Xt~mM rMf d~M~M~C~O~ ouïes /M~ f~t~M~ j ~M ~M/?!/C f!fr~
M
~t'o~f~Ro<fffr~ (~ /K~~<<'c~p~o~M~MM~c-LoM~Ro! ~cFr~f!c'<°
~~O~f~ MCMO!~ HO~fC ~y~~ ~CrOMOMOC p~ !~WCHf HO~~ Cour, <MC Roi <M-
~~frrC~MO;tM~C~Mf~O/tCjfjEMf/OM~Do~fM~'C~t'KPM~/~PO~/?M~ ~0-
M~ ~< Co~fC'~? B~or/ ~CXf~M le ~M ~LoM~ j outre ~M't/~MO~<H<~C~MCMt ffOM-
blé Euefque Do~M C~tf~ en /~o~~MM f~cw~ c~K L o~r~} ~r
~?o!fo~r~fMfM?ïe/c~~c~c~MM~~ow~ Cc~fc, ~r ~r ~r~ttre c~crfoM
c~c/c~wcMy ~t~M~o~Ht ~~f ~OMMMen ~co~~M~ r~o~ ~M-c~M, ~n~Hf ~tf
Roz ~~OM P~~ff.
Auancquc de parler outre il faut examiner quelaues claufes de cét Arre~
11.
pOtirconuaincre~nc~H~encedesdemandcurs~quie~oient:fi peu veriés en l'eftac
de leurs attires propres, qu'ils ignorotend e~ noms, ô: les droits des Comtes de Bi-
gorrc de leurtemps. Car ils preinppoicnc,que Simon de Moncfort a c~é Comte de
Bieorre, &: qu'après fbn decés, Eiquiuacen occupa la poflenton par violence .,hori-
mis le chameau de Lourde. 0 r il eH certain.queSimon de Montrbrc Comte de Lice-
H:re,neponedala8igorre que par voye de dcpo~, l'ayant receuëdcs mains de la
Comteuc Pecronille, ainft qu'il a efte venReci-deilus par le teH:emcnt de PeroneHe.
Déplus,Efquiuatapresledecesdela Comtenc, pritlapoUeilion duComte~pen-
danclavic de Simon de Moncrbrcibn oncle, ôcruc maincenu'enla ponenion,con-
tre Gau:on de Bearn, par fcnience arbitrale de Roger Comte Foix, en l'annee 12. ~6.
Et qui plus cH, Efqmuac ht donation du Comté &: du chaiteau de Lourde en termes
~xprés.auComceSimonfbnoncIe~aux hens.l'an n.~8. Ccquien: bien enoigne
du raie pofepar l'Eglisedu Puy, que le Comte EiquiuatpntlaponemonduComté~
âpres le décès de Simon de Montrbrt~onprcdcccueur;puisqu'uconfcCjqu'iH'auoic
légitimement deuersibi:&: que Simon ayant voulu l'y troubler, fous pretexte des
donations,il y rttt congrue parla creucarrcftec en.trc Stmon~e Eiquiuatranï2.6o,
comme t'ai verine.
III. Q~antal'hotna~EfquiuacIerenditarAngloispourtoutle Comté,aucc
{csapartenances.fansrcicrue du chaH-eau de Lourde. De forte qu'il n'y a point de
doute que cette narrationneibit pleine de iurpnie.auxtcrmesqu'ellc cHconccue,
ettancneantmoinscertain que le Roi de Nauarre, long- temps après l'homagcd'EF
quiuac,tcnoitlechatieaudeLourde,parlemoycnquciem'cn vaidéduire. Simon
de MonrfbrtComtedeLiceftre,ayant edé vaincu & tué en vn combat dans FAn-
<Tlecerre,iafcmme Aliéner, & fon fils Simon de Monifbrt firent donation à Ti-
bauc Roi de Nauarre, du chameau de Lourde, S: de tout le droid qu'ils auoient
au
Comté de Bigorre, en l'année mille deux cens fdixante-cinq. 'En vertu de cctran-
iport,le Roi de Nauarre ayant oiterc à l'Eglife du Puy,de lui rendre l'homage;
l'Eueique Gui & fon chapitre lui déclarèrent, & promirent par lecre de l'année
mille deux cens foixante-fept qu'ils le receuroient a. l'homage, lors qu'il feroit
dit, quele chafteau de Lourde,&deComcede Bigorrereleuoient & eftoienttenus
en fief de leur Eglife. Le Roi Tibaut auoit fait cette onre, conformément a celle de
fon Auteur Simon de Montrort lequel en l'année t2.62.. auoit présenté par Loti
Procureur, fur le ~rand autel de ladite Eglife,pour la terre de Bigorre & le chafteau
de Lourde, la valeur de Soixante fols Morlans qui iontéualuës en l'acte, à fix liures
moins cinq folsmonoye de Vienne qui efloit à ce conte plusrorte que la Tournoi-
fc,cartbixancciols Merlans, valent precifément neuf liures tournoiics. Deforte
que le Roi de Nauarre, qui auoic accédé au droic~ de Simon de Montfort, à qui le
chafteau & le bourg de Lourde auoit cfté(cu)ementconterué, par l'acte dela tré-
ue de l'an mille deux cens Soixante, prit ponemonduditchafteau; comme fait foi
l'Arrett du Parlemenc. Ce qui fe peut lutriner d'ailleurs par le chartulaire de Bi-
gorre, où Gamarnaut de Volente,e(t nommé Chaftelain de Lourde pour le Roi de
Nauarre.
1 V. Apresauoir examiné les furprifes interuenuës en la requefle del'Eglife du
Puy, il cit a. proposdeconndererqueleRoi d'Angleterre fournirle moyen de per-
dre fa caufcdautant qu'ilauoue, que tout le droi<~t qu'ilpoflède en la Supériorité de
BigorrC)dépenddelaccniondcBcrnardEuefqueduPuy, & defon chapitre. Orr
il dt contrant,queles aliénations des biens de LEglifcjqum'onc fondement iegici-
me~ëene font faites auecicsfblennitésrequifes, commecelle-ci~ontdc nu! '.tret.
Iomtqueronauoitpraciquéfansdoute,quelquefupercherie~du temps de 1 Emf.
que Bernard pour obtenir ce traniport; laquelle fut vcrinée, par .l\nqucfiequi
auoit ef~é faite de l'ordonnancè du Roi Sainct Loms. De forte que l'Ancr)oi&nc
pouuoi'tempefcherque l'Eglife du Puy ne fun: maintenue conrre lui,au premier
chefdupoucuoire;quifutiugé,reicruëelaqueft:ionde!a proprieté, ou du pctitoi-
re au Roi d'Angleterre, qui pretendoit montrer, que le Comté edantanisdans le
renorc du Duché de Guyenne,l'homageluien apartenoit.,HrEglife du Puy ncfbur-
ninbit de bons titresau contraire.
V. Cet ArreO: ayant edé prononcé, Con~ance reprit la poucmondu Comté de
Bigorre, & la retint deux années entières. Mais la faueur de la Reine Ieanne, la lui
arrachadesmains~ parle moyen de rEgliie du Puy. Car on fit donnervn fecond

tencuriuiuante. PM~c~r~~fc~D~~c~cF~Mff,~ ~M~< T~/o~


Arrett au Parlement delaTounaincts.ran npz. conccu en termes ambigusdch

CoM~C~M/f~~f~f~~MO~~CoMf~rf~f ordonné, que /CXcrKf!CM du !~fWCMf


~OM~o~r /'EM~~ (~- C~ Puy, contre M~f c~~ Co~/M ~r ~7~~?~ Roi d'H-
~fcr~ro~?f~M~M~Mf~r' ffMfMr, M~fM~/f r~~ F/ff~ fc~f r~~ ~'c~
~R.O!ffr~O~O;f~~M Comte', ou à
~orr~~M~~MffC~M~~ <-
ff~j~y~~t~cw~f.c~ ~f/crff que ledit ~f~c Chapitrefoit M!~ au ??~y~f
~f~M~RM~nv~
C~O~CM~M~,
C~O~' /'EM~~f ey
M~W~f~f~
que
foM
le Roi d'Angleterre /<0!f, 6~
entre en doute fur quelque

Co~Mf~f G~<J/i ci-deuant Vicomte de ~My-M ~O~M~Mf~'f~f/M~apartient., CMfM/~M-


y~~V~nf~. Efr~M~fMO~~fMM~M~ en MO~f main, en qualité de Souuerain. Etfiledit
Euefque C~P~/CMf~t! /fMr~~p~r~~Mf d'homme, ou pour quelque autre
!~f f~M/f j MO)~ ~~M~rOH~~C fOH~ ~M/CMC~M~M. C'f~&OM~C! MO~M f0~ <MM~MOM~de
~~C~~r~~ ~0~ /M/Xf~ metre tt execution. F~~ Paris ~M Parlement
~~To~M~~M ~MXfcwMO~M~~MX. Celui ci etU'ArrettMUtrenomme pour
cette affaire, qui ordonna la (equcHradon du Comté;laquellcayant duré plus defix
vingcs-ans,excrc~l'AbbcPanormitan,pour~auoir~iIcRoiauoic peu acquerir
par cette poucuion, la propriété de la terre.

CHAPITRE XV.
Sommaire.
Cc~y~~ ~r~ /ry~ ~~o~ Co~ j ~o~p~~
Lec~f~j~o~~ de

T~r~ ~y j 7~2 e~
Bigorrec~ Co~r~.
~y//?
Z, '0'
de <7i?~<?~ de
~o~c~ ~y<?~p/zj' du C<?~~ Foix les
~'oMrCo~c~~c~ 7/ Z)~r~;<?~ des Bi-
~cr~
gorre Co~
Cc~r~~f/'jE~~ ~T~
a~~ le
que Comté ~&f~~
/c Co~?~ r~partient
e~o~j'. Cons'ance. 1 V. ~rt?/f<<?~
Pr°ef nt~tion d~r
o~r~~
France c~ 7V~
Les Pro~~r~M~ Reine de /o~~
~<o~ Comté. Z)rc/~ du Roi en cette rencontre, qui re-

<
rnis en
~'0~?/~ 'y'~Tj ~<7~y cét ~O~?~ ~7. On CM/~ ~Z~
cét ~c~?~~

~f~en /<% ~r
vertu de la ~?/~c~<?~ du Roi ~r~o~ qui fi de-
partit de tous les /?<f~ qu'il ~~<?~ ~<?~ les j~f<?/?~ en faueur
Roi Louis. Cf<?~~
jFr~/?~
C/~r/~ Bel. ~7/
/S~<?r~. ~7
la propriété du Comté y~ donné
Les Comtes de Foix ont /'<?~
7~j

en
/M~ ~û/? Gafton
Parlement. /~Y.
P/f Cc~
jours continué leurs pourfuites f/?~crj les .RoM' de France. On en pro-
/'C~?-
mais le
Z~y~r /'<f du païs de Begorre fai-
mil ~o&f censo~yo~ denombrés r~i~
te
~~r~~o~ au Roi, les
du
~f j les Barons les <7~j-
lieu qui

A Commifnon ayanteu:cmife en main de lean de Longperier,


Lieutenant d'EnRache de Beaumarches Senefchal de Toloie,~
& d'Albi; il le transporta en Bigorre auec le D oyen du Puy, & de-
pofTcda Conftance reaumenc &:de ~ic, de tous les chameaux &
fortereffes du Coiuté, referué celuide Lourde, qui en:oit poi~ede
parla Reine Icanne:, en qualité de Reine deNauarre. Il commença ion exécution~
partcsderenfesquilnc~l~CourdeBegorre~auemblecenl'EgUfede Sainte Marie
Bbbb
deSemeacd'obe'iraautreperfbnne,qu'a.l'Eglife & Chapitre duPuy,{muant l'Ar-
rêt donne entre eux, & le Roi d'A ngicterre.
A quoiArnaudGuillaume de Benac Abbé de Geeres,
prenant la parole pour les
Prélats, Barons, Gentils-hommes,& autres de la Cour de Bigorrc là prefente,ref-
ponditqu'ilsauoientci-deuancreccuConitancepourvraye
deBi~orre,&eluiauoientrcndul'homagc&: & légitime Comicuc
prefié le ferment de ndelite~en vertu
de laiùbftitution contenuëau teilatncnt de la Comteffe Péroné;"&: partant: qu'ils
efloicnt obligés de la rcconnoin:reëcluiobe'tr:&: que lui Commiffaire ne pouuoit
ni deuon en vertu del'Arreftdonné entre l'Euciquedu Puy .oc le Roid'Angletcrre~
leur faire défenies au contraire; qu'il excedoit fa commiuion, fous fa correction, en
leur radancceiceenionction;laquelle eitoitd'aiUeurs deshonnettc &: contraire à la
foi qu'ils auoient donnée auec ferment, Se requit de lui eftre fait droict fur cette op-
ponnon. CeaueIcCommiuaircayantrefui~ilappella de viue voix à la Cour du
Roi de France, en prefence des E(tats,quiloucrenc & approuucrcni fbn oppofi-
tion &:fon appel.
Conftancequieftoicauuiprefcnte, antftëe de Roger Bernard Comte deFoix,
Vicomte de Bearn-ôcdeCaiteIbonfon Procureur,reprcienta Sommairement fon
droict, & htvoirquel'Arrefln'ayanteiédonnéque fur le poncnbire de l'homage
de Bigorrc, Se non fur la propriété du Comté, qui n'eftoit point ditputee en cettcin-
fiance, en laquelle auffi elle n'auoit point eu:e aDpcUcc le Commiifaire excedoit
Ionpouuoir,encommandantauxEttafsden'obc'trà perfonne, qu'à l'Eueiquc &
Chapitre du Puy. Dautant plus que le Roi d'Angleterre n'auoit eu la poueuton du
Comce, que fous le nom de Constance, laquelle il lui auoit remue ;&: partant s'op-
pofaàl'cxecution,& enfuiteappellaàlaCourduRoi de France. Nonobstant lei
quelles appellations, le Commiuairerc'iterales commandcmens a la Cour de Bigor-
re, &: nt deren~esa Conftance, de troubler le Doyen &: rEgli(c du Puv en la ponct-
uon du Comté. 1

II. EnfuiteilfctranfportaauchafleaudeVic~ouIcComtedeFoix s'eftoit en-


ferme; non pas àdenein de reutter par armes à l'exécution de FArreft, mais pour
continuerfes oppofitions, lesquelles il réitéra; & ayant cité mis hors ducbafteau
par ieComminaire,qui le prit par tes habits, le pouuadehors, y fit les anichesdcs
armesduRoiô~derEuetqueduPuy;Ilproten:ade violence le troiHefme du mois
d'O ctobre mil deux cens nonante deux. Ce qui fut continuéaux villes de Tarbe, &
Banheres,au chaiteau de Mauucfin, ôe en la Vallée de Lauedan, nonobstant les
dendclité~~Co~~B~on~~o~Mf~rfM~~ r~
o~resqueraifoicConHancederairehomageal'Eghfe du Puy, &~ prcRcr ferment
que cela Je doiue, & de
luipayerIarcnceaccouG.umeepourleditComté. Quieltvneclautede grande con-
sidération,pourmonirrer la dHîerence,qu'ilyauoicentrela redeuance des foixan-
te fols,qui eitoit dcuë fans aucune dimculte à l'Eglife du Puy, &: t'homagc, ou icr-
mcntdendcliceiqucConrt.anceveutinunucrn'auoirpointcftéfait ni rendu d'an-
cienneté a cette Eglife, par les Comtes de Bigorre.
tll. LesEuracsquieftoicntottcnfësdeIarigueurdecettecxecution,ëcquided-
roient auec panionicconferuer fous ladomination de Conftancc~ nrent expédiera
mefmeccmpsvn certificat de fon droict, & de fa poffeflion en date du iourde
fainct Denys, qui eftle neunefme 0 c~obre mil deux cens nouante- deux, par lequel
ils fupplient le Roi Philippe, de vouloir maintenir cette Dame en la poncniondu
Comté,dautant qu'illuiapartient, tant en vertu du teftamentdela Comtene Pe-
roneli.que par le droicc d'vne vraye Se légitime fuccenion; ( inUnuansdans ces
rcrmes, l'muaiiditcdumanage de Gui deMontfort; ) & déclarent qu'ils l'aucuenr,
& la reconnoitlentpour leur Comceue, &ne peuucnt en receuoir aucun autreaucc
iulticc~raifbn; cet adeed expédiéfous le nom des Barons, Chcualiers ou Cauers,
D~M/c~M~ëe Nobles de Bigorre~~roM~M!/tfM,Do~!C~t, ~r No~ Les noms des
Barons y nommés font ceux-ci: Raimond Arnaud Euefque de Tarbe Arnaud
CuillaumedeBenac Abbéde Geeres, Auger de Benac Abbé de l'Eicale-Dieu, For-.
caner Abbé de Sainc~Sauin, Frere Pierre de Gauarrct Commandeur de Borderàs,
Ramon GarUa de Lauedan, Pierre d'Andn, Bodus de Benac, Bernardde Coarafa,
TibauldesAnelcs, Arnaud GuillaumedcBarbazan,ArnaudRaimond de Caftet-
baiac, Raimond Aymeric de Bafeilhac, Peregrin de Laucdan, Bernard d'A~er,Kai-
mond Arnaud de Cucurco.
I V. L'EuetqucôcchapitrcduPuypoilcdanslafuperioritéde Bigorre, aHigne-
rent pardeuant eux toutes les parties, qui precendoicmintérêt en la rcrre;Dcibrce
queConitanceVicomcene de Marfan eflant indifpofee de fa personne, octroya
procuration au Comcc de Foixibn beau-frere, tanpour feprefencer, que pour pre-
iter le iermenc de ndetite & faire tous les feruices reets & perfonels, aulquels les
Comtes de Bi~orrc feroienc obligés enuers l'Egliie du Puy, en date au Montde
Marfan du Lundi âpres l'Oc~aue de Pcntccon:e,mHdeux cens nonante-trois. Le
dixic(medeIumenfuiuant~eComtedeFoix(epre(entaauchapiticde cette Egli-
ie,fuiuantramgnadon.ôeremonfiraparefcrit,querArrcHauoit{ubrogel'Eglife
du Puy en la place du Roi d'AngIccerre~aui cftoic en ponemon duComcé,parl'aucu
& leconfentemcncde Conttanc~pourietempsfeulement qu'il plairoitaladitcDa-
mc;quie<toicreconnuëpaflesEftats du Païspourvraye & légitime ComtefÏe,&~
reccuëàl'homagc par le Koi d'Angleterre~ partant qu'elle ne pouuoic cHre douai-
fie,de ce quilui eiloit défia entierement acquis LesiuppUanc de la vouloir traictcr~
fuiuant la teneur del'Arre(t, & de prendre la ponton du Cote, aux mefmes termes
&conditionspreci(emenc,qu'elleen;oiten la main du Roi d'Angleterre, &: rece-
uoir en fuite le ferment de fidélité de Confiance. Ce raie, il fit offre d'efter à droid-,
pardeuant eux & leur Cour, & de cailler caution de faire tout ce qu'il deura en leur
endroit, en qualitédeScigneurs. Souftienc que l'homage d'aucun autrrc ne pouuoit
cftrereceu; dautantquetousiesOrdresdu PaÏsauouoient &~ reconnoinoicncpour
Dame SeComtefIc ladite Confiance, & non autre, comme il offroit de veriRertouc t
fit
incontinent. L'affaire ayant edercmifc au lendemain, le chapitre refponfe.que
la grandeur & l'importance de raifaire.la confideration des perfonnes Ruinantes~
quiedoient en l'infl.ancc, le nombre des diuerfes demandes,fondées fur l'allégation
de plufieurs & diuerfes coutumes, l'opposition formée par les Procureurs de la
Reine, les obligeoit de procéder auec meure délibération, de ne faire torta pas
vnedesparties. Et partant qu'ils les amgnoicnt au lendemain de l'Oc~uc de!a
Touflainc~s.,Profeitanc qu'ils nepretendoient refuferl'homage le ferment de n-
dclitéoAertparleComtedeFoix.nipreiudicieraudroic~de Conftance. Le Com-
te protcftan t auHt de ne rcccuoir aucun a partie, en cette affaire, requit qu'il nfuft
rien attente,pendantlecermederamgnation.fbicenreceuant l'homagede qucl-
qu'vn, foit en lui baillantla poilemon, ou la proprietédela terre.
V. Cen'ettoic pas fansfujct, fi le Comte de Foix proteftoic contre l'Eghfedu.
Puy, qu'elle ne deliura(ràper(bnne la poueHion de Btgorre. Car on trouue dans les
chartes de France, qu'en la mefme année mil deux cens nonance-trois, Gilles Ar-
chcuciquedeNarbonne, & Pierre Flotte chcuaiicr, Procureurs dcleannc Reine
de France ôe de Nauarre, fille du Roi Henri, nièce heriticre du Roi Tibaut, fi-
rcnchomagepourrai(bnduComte,al'EgltfcduPuy,aunomdela Reine,faufles
1
bbbb1. ij
droits du Roi, & de Gui Bue~uedu Puy: & qu'en iuicc le Vicaire del'Euetquepcr-
miraux Procureurs dcprcndrepo~eihonau nom de la Reine, du Comte & de ~cs
dépendances. Or les droits du Roi re~erues en l'acte de l'homage, font ipec~nes
par l'ArcheuefquedeNarbonnc;içauoir~qucleRoin'efttcnu de faire aucune foi
& homage à perfonne de fa Ujpcnorité, & ce par la coutume de fon Royaume:
Que parla mefme couitume les maris font les bornages du bien de leurs femmes, en
quelque façon que lefdits biens fbientefcheus; que ce droi~ eH immémorial; EC a
caufe que le Roi ne fait homage à perfonne, il récompense le Seigneur du fief de
fon droict, qu'il perd. C'eftenRn.àquoi vint aboutir cette aflàire. Car l'année
mil trois cens fept, lean Eue~quc du Puy, & fon chapitre cran~porcerenrau Roi
toUtIcdroicrtant rcodal, qu'autre, qu'ils auoient au Comté de Bigorre,ne leur
eflant de nul profit, mais feulement honorable;pour recompenfe duquel, le Roi
leur donna o o. liures de rente, a prendre fur vn certain péage nomme dans l'acte.
V 1. Neantmoins fi les Omciersdu Roi de ce temps euuencefte bien instruits,
ilnefalloicpas rairc de n grands deitours,pour reunir &: incorporera la Couronne,
rhomageimmediatdcBigorrc. Cars'ilseutÏcntconuderëretchangc~itparle Roi
Sain et Louis, auec le Roi Don layme d'Aragon,l'an mil deux cens cinquante-
hui<3',i!s eurent crouue.quecommelcRoi de France cedoit à celui d'Aragon tous
les bornages & droictsdeSouuerainete, qui lui aparrenoiencfur le Comté de Bar-
celone, & autres terrcsamfesdelales Monts Pyrénées,1e Roi d'Aragonfe dépar-
roitauniauproRtduR.oi de France, de tous les bornages qui luieftoient dcus en
Prouence, Languedoc &: généralement en toutes les prouinces aflifes deçà les
Monts. Ce qui comprenoit l'homage de Bigorre, encore qu'il n'y foit pas ex-
prefîementenoncé; puis quela Couronne d'Aragon l'auoicpo~Ïede~longuement:
& par contequent,il n'e0:oit pas befoin,que le Roi Philippe fe mit en autre peine,
que de faire vne Déclaration de la Reunion de cét homage immédiat,au moyen
dccc tranfport; fauf neantmoins à récompenserI'Eglue du Puy de Soixante fols
Morlansdercnte.quiluieiroienflegicimemencdcus.cncasqu'il vouluft defchar-
gera.t'auenirleComtedecetteredeuance. le dis donc pour conclu{ion, que la .sou-
uerainece du ComtédeBigorreapartenoitauRoi de France; Mais l'homage immé-
diat apartenoit à la Couronne d'Aragon: Demefme &çon que l'Aquitaine fut
baiUée par les Rois d'Angleterrea leurs enrans,auec referued'homage pour eux;
ce quine preiudicioitpasà la Souueraineté dela Couronne de France.
V I I. Apres que la Reine fut uibrogec en la ponemon de l'Eglife du Puy, &:
que
le Roi eut ordonne la Icqueftracion, il ne falloit plus attendre de la fatisrad:ion,
pourlesaucrespretendans; quoi que l'on fe mit en quelque en:ac de tefmoigncr
quel'onvouloicrendreiufticcauxparcies. Pour cet e~et àl'initance de Guillaume
Tainon,l'an mil deux cens (bixante-quatrcje Roi decerna commiffion aux Se-
neichaux de Gafcogne, Saintonge,& Bigorre, aux fins de faire adiourner en fon
Parlement, Philippe de Flandres, Se Mathildc la femme, Lore Vicomicnede Tu-
rene, Conftance VicomteHede Marfan, & (esfoeurs, pour refpondre aux deman-
des que Tainon entendoit faire contre elles, pour le regard du Comté de Bigorre;
et en fuite le Doyen deTours, & vn Chanoinede Paris, furent hommesparle Roi,
pour connoiftre de cét'affaire, pardcuant lefquels l'on propofa bien au long les
faits, ôe les raifons, que i'ai deualommairemenc reprefeniees. Mais la longueur, &
les frais de la poursuite arrcfterent l'ardeurdes inrereffés; dautancplus qu'ils vi-
rentCharles troidcune fils du Roi Philippe le Bel, & de leanne Reine de Fran-
ce & de Nauarre porter -le titre de Comte de la Marche, & de Bigorre lequel
ayant eue Roi apres le décès deLouisHutinibnfrere~on apreienduquetaBigor-
rcauoiteftévniea.taCouronneparfbnmoyeh.
V 11. Lc~ (eu!s Comtesde Poix, Seigneurs de Bearn, qui fupportoientaucc
plus d'impatience la perte de ces pifsi dautant que leurdroict eftoit plus apparent
ont continué leur fupplications cnucrs les Rois,pour cftre remis enleur ancienne
poncHion prote~ans ncantmoins qu'ils ne voUloient plaider en aucune façon,
i
contre leur Souuerain, mais feulement instruire fa religion, & celle de fon Con-
feil,(Se attendre de fa bonté vn traitement aufli fauotable, que la iutticedcleur
caufe pouuoit leur faire efperer. Le Comte Gafton Phcebus qui par fes grands
mérites auoit acquis vne grande réputation en la Cour de France, prena la redit.u-
tion de cette terre, comme l'on apprend des intiructions qui furent drenees de
ton temps fur cette araire; &: obtint Fan miUetroiscensauacre-vingtsneuf,que
la deliurance du Comté lui feroicfaicte,pourueu que rôn ne futi pas obligé de le
baiHeral'ng!ois, cntraicianttapaix;EcncantmoinSqu'ence cas il leroit payedë
.cinquante mille liures. En fin le Comte lean, apres auoir iai<~ confulterfonaf-
faireà l'Abbé de Panorme qui conclud en fon Troifiefme Confeil dufecond Vo-
lume, que la Séquestration ordonnée par le Roi, auoit empeiche la réunion du
Comtea la Couronne; obtint la mainleuée de ce Comté, par ArreU du Parlement
de Pansdudix-huicHelmeNouembre 1~.2. qui en fin cil reuenu à fafource priml-
tiue, par le moyen du Roi Henri le G rand, qui en a décerné la Réunion~ comme du
refte de fon Ancien Domainede Nauarre.
1 X. Apres que ce Comté fut faifi fous la main du Roi, fon Confeil deura d'c-
ftre inft:rui<~t de t'eftac d% ce paÏs. C'c~ pourquoi l'an mille trois cens il y eut com-
milhon au Senefchal de Tolofe pour faire vne Enquete fur la valeur du Comté,
des Fiefs & rierefiefs de Bigorre. Le Commiffaire (ubdelegua le Procureur du
Roi en Agenois lean Fronton lequel ayant appelle le Procureur du Roi en la
Senefchaunëe de To!o(e.,&: le Procureur de i'Egtne du Puy, auec l'aduis du Senef-
chal de Bigorre,fucin~ruitde toutes chofespardcuxnotablespreud'hommes,&
verifia les droits fur les anciens roolles.
Cette enquede partage le Comté en fcpt Bailics ouVigueries. i. Celle deTar-
bcauec fes dépendances.11. Baigneres. 111. Mauuefin. iv. Godor. v. Laue-
dan. Vï.Baredge. vu. Vie. PourlacerrcdeRiuiere~ile~ldic,qu'elle:tuoicapar-
tenuancicnnementauComcé,maisqueGan:on de Bearn l'auoit di~raictca force
d'armes~ qu'eHe efioit ponedée parle Comte de Foix. Outre ce il eu: dit, que le
chafteau de Lourde apartcnoit au Comté, quoi que le Roi en eut pris la poueuton,
comme d'vne dépendancedu Roiaume de Nauarre.
~La haute iuftice apamcnc au Comte en tous les lieux, mefmes en ceux des Ba-
rons ;&: le droict d'armée, & de cheuauchée, &!es amendes qui excédent cinq fols
Morlans exceptés les lieux de Sain et Seuer de Ruftan, où l'Abbé ioüit de la moitié
des amendes, & le lieu deCainbn~oul'EucIquedcTarbe exerce lajun:ice. La con-
nfcacion n'a point de lieu,dans le Comté, maislesbiensdes condamnésapartien-
nent aux héritiers, referuée amende defbixance-cinq Ibis Morlans pour !e Com-
te,h c'en: en fa terre, ôc de tbixante en celle des Nobles, qui ne prennent qwe l'a-
mende de cinq fols.
En la Bailie deTarbe, il y a neuf lieux apartenans au Comte. i. Le Bour~ de
Tarbe, auquel y a hui~tccnshornmcsrauansfeu. t. Odos, detrente-huicHeux.
Azareix de vingt-quatre feux, pour la portion du Comte. ~). Ville de trente
feux. 5. lulhan, de vingt-fix feux. 6. Moncgaillard, de quatre-vingts feux. 7.
Bbbb tij
Ader.detrcntc-~ixfeux. S. Orles.dequarantc-lixfcux. ~.dedcuxcensvingtfcux.
Les rentes de tous ces lieux auec la iuriiciiction montent 4~. hures Morlanct. Ou il
faut remarquer,qu'il y a plufieurs rentes en ftomcnt,féigle,auoine~& millet; &:
queleQuartaldefromcnccftoicpourlorsde valeur de ttois fols Morlans,& celui de
iéicle,
& demillet,d'vn fol Morlan.
En la Bailie de Baigneres, il y a neuf lieux, t. Baigneres, de huid cens feux.
i. Pen(ac,dequatrcfeux. 3.
Bendeac, dctrcnte-cmq feux. 4. Ordizan.devingt
feux. 5. La Ciotat, de quatre-vingts feux. 6.Pcmaros,dcvingrfcux. ~.Trebons,
de trente-deux fèux. 8. Labsfera, de quarante-trois feux. 9. Campan de ccnc
feux. Le reucnucft de cent fbixanic quinze liures Morlanes treize Ibis, trois deniers,
outre la iurifdic~ion.
EnIaBailicdc Mauuedn ily a cinq lieux, i. Mauuefin,de trentc-cinqfeux.i.
C~ff~fKt, ou de Capber de quarame feux. 3. Bourg; de quarante feux. 4. De-
ipeth~dequacorzefeus. DcH:hela,dctrenccreux. Lercucnuaueclaïuï'ifcuction,
& plufieurs deuoirs, que payent les hommes quifont en diuers villages des Gentils-.
hommes j monte quatre-vingts fepcliuresMor!ancs,& dix fols.
En la Bailie de Godor.,ilya ceniquatre-vingtsfeux. Lcrcuenueitdix-ncufh-
urcs, dix fols, quatre deniers Morlans. En la BaHie de Lauedan, & des V aHce&, i! y a
cinq mille feux. Lcreucnuirenrc-cinqliuresMor!anes.En la Bai!ic de Vie,douze
cens feux. LcreuenuaueclaiunfdicHon trois cens liures.
DeLoitequeIereuenu du Comté,.,reuienc à mille quatre-vingts,dix-iept hures
Morlancs, treize fols, fEpt deniers. C'en: à dire trois fois autant en hures rournoifes,
carvneliureMorlaneenvaut trois tournoifcs.Surquoi il faut déduire les gages des
chafcelains. Sçauoir cent liures tournois, pour le chapelain de Mauuuefin; deux
fols tournois par iour pour celui de Campan; fcpt fols tournois par iour pour le cha-
fte!ain de Saincre Marie de Baredge, qui doit entretenir quatre fbidats; tout autant
pour le chaftclain de Bidalos. C~ancau chaiteaudeLourde~iIcRoitgardéparvne
bonne garnifon qui eftoit payée fur la récente dcTolofc.
Il y auoiten cette année mille trois cens,Douze Barons~ dontlesnoms font con-
ccus en cet ordrcdans l'Enquête (ans qu'il(bit obferué, qu'ils doiuent tenir encr'-
eux ce rang, ni aucun autre Arnaud de Lauedan, Arnaud Guillaume de Barbaianj
Bos de Benac, Raimond Aimcn de BafalhacTibaut des Angles, Arnaud Raimond
de Caftetbaiac,Peregrinde Lauedan, Conccbo d'Antin, Pierre & Bernard Rai-
mond d'Efparros, Pierre de Caftetbaiac, Bernard d'Aftcr. Ou il faut remarquer,
que les puimés de Lauedan, de Cafcctbalac, & d'Efparros ibnc contés entre les Ba-
rons, aufh bien que leurs aifnés De force que les maifons qui ont la dignité de Ba-
quatre-vingts & cinq liures Modanes..
ronie font réduites a.Huid:,auec celled'Eiparros. Leur rcucnu monte onze cents

II y a quatre-vingts 6c quinze Gentils- hommes, appelles dans l'Enquette DcM-


r~
M!ff~, parmi lesquels il y en auoit quelques
vns qui eftoiënc Cheualiers, Milites.
Leur rcuenu.dedouzccens vingt-trois IiuresMorlanes.,dix-huict ibis. Il y a dix-
hui6c Gentils-hommesqui relcuent des Barons, ~auoir de celui de Lauedan, d'A-
Ver,deBenac,deBafalhac, d'Antin. Lereuenu de ces rierene6 monte, nonante
liures Mor!ancs&. dix fols.
LaCifédeTarbe, réparée du Bourg par murailles & fbnes.apanient à l'Euef-
~ue de Tarbe auec les chafteaux de Cainbn de Marccillan. Il y a trois Ab-
bés.dc Samcc Scucr de Roiran,de Sainer Samn,& de la Reolt. Celui de Samct Pé cft
obm:s en l'Enqueu:e:peut-eu:reque le Roipoifedoit le bourg & l'Abbaye, comme
dépendance du chafteau de Lourde. II y a en outre, les Prieurs deSam~Le-
vne
fer, de Bordercs, & d'Aureilhan.
Les heux de la Terre de Kiuicrc, qui appartient au Comte, font Maubour-
guet, Caftetnau, Ladcucfe, Sauuetcrre, Auriabat, Mafercs~ lamoitiedu Bourg
de
Ta~e. La quatriefme partie de Geytc, le lieu de May & Villefranque. Le
rcuenu eH: de trois cens liures Morlanes. Il y a dix-neuf,Gentils-hommes en Ri-
uicre, Tronfenq, Eflirac, Sombrun & autres & vn Vicomte qui cit nomme
dans l'Enquête, Vicomte de Kiuiere, Seigneur de Labatut. Il y a l'Abbé de Ta-
fce, & le Prieur de Madiran.

F 1 N.
OMISSIONS.
i.
T~ Age 2. ~2. ~f~, iuriidic~ion, <~M~y, ordinaire 3~ immédiate.
P.49.1.<<Euefches~oK~~Quoi qu'en certaines Prouincesdes Gaules~
le nom de la ville fut énoncé en termes généraux, fcauoir la Cire d'vn tel pais, ôc que
l'Euefque fut en (uice dcngne, par le titre gênerai de la Cire d'vn tel peuple.
P.67.1.t7.~r~~t?!0f, Concile, ~M~?~: Si ce n'eu: que l'onvueille iepernmdcr
queP~r~Ep~cM~~P~no~quieUfignéparmi les autres Euc(qucs, foie rEnei-
que de Faïence en Efpagnede la ProuincadeTolcde, qui e~jic pour lors poncdce
parlesCot;hs;s'e(rantpeufatrequececEue(queIetrouu~nta.laCourdu Koi Ab.-
rie, aniftafr au Concile d'Aide. Car hors cette explication~ ne crouuc aucune Cité
dans la Notice des Prouinces des Gaulcs.ni de l'Espagne, qui fe rapporte a P~f:'H~.
P. 99.1.2.. ~r~ r~ ~o~c~. 8. Ce qui donne quelque Soupçon que S~ndoual
EucfquedcPampelone,QuiapubliéccsletrcsduR.oi Sancc,auroic rai:: cstce addi-
tion, pour donner quelque couleur a l'vfurpation que l'on a raie depuis q'ue'Lqne
temps en ce quartier, (ur la junfdicrion de l'Eucfche de Bnyonnc.
P.i2.1.t8. 7/~M<'<M~ff<<o'~ ces ~o~, LesDin'ncs. En quoi l'on a défère aux
DcfcnfespreciicsduConciledePoicriers tenu l'an 1109. &:du Concile de Lan~n
fous CalliAcicconddel'an 112.2.. qui cxcommunicnrics Laïques, quiveuleni pren-
dre part aux 0 blarions que l'on fait à l'Autel ou en la main du Préfère,ou bien pour
lafepulturedesndcles.

J<i/'?'M«<y<<<M)~~w~~f)M~~xvu. ces termer. cxcommuntLcatiOileinteLdtcimus.Concitinm La.tE~


Concitmm Pi6iautenfe.Vtnultuslateorumdeobla- ra.nenfefi.tbCath~otï.cap. xiv.Obî.itionesa~de
[fonibusquaEofïetunturveIdonarnurada.ttMe, a!us omnium Eccleinrum atMftbujituectUcibusà
Be ad manum Prefbyrert, vel quodpro fcpultura t~ictsantern penicus interdicimus, S: fub anarhsm~-
~deImmdeuotcdonatLtr,pra:fum.icparttc)pare,(ub us di{tnct:;onc firmamus.

Ln.~r~CM!?M~Mt0~6.o~Eta.Clermont:parVrbam IL Fan .:09~


princip~cmcnccduideLatranfbusInnocent1 Ltcnu~an u~9. au Canon x.
P.2.~9.~r~f~~c ~7. <<~o~cy:0u bien que bccen~cceitok fils da Duc
Sauce.
P.~t.i.<<t7r~Ft'aneontc.o~y,oudel~Pr~nccGcrmaniQuc.
P.~yS-l.~o.~f~ Calice, ~o«~ L'Auccur du Micro! Q!.u cfcr~uoi!; fous
GrcgoircVn.auautteConciledc Clermonc_, F~ic mencion de cette pracHquede
Quelques parucui.icrs, Qu'tibt~fiTic comme comme contraire l'Ordre ouCcremo~
jii~tKomain. LcConciicdc8r~t!i i.t:cnucnE(njc~ne ].\m 6 y) auon dcGa con-
damne ic me{Ian ~c des efpcces d'où ccc hdore M crc.icor, qui iuppoU les Epl~rcs
des anciens Papes j a pris ce qu'iiain~rëroucbanccctce msncre, dans la pro'c~.duc
Epi~reduPapcIuMusauxE~ypticns. M~.isnoncb~ancccs dc~cntes, les E c/ques.
coleroicnrlaconctnu3!-iondccct'v(~~c,io''sqn'iit'.T.i)otC diih']buer !a Comn~~n~tTL
aupeupic~commc j'aie foi lue Eu.cibuc dcChai'crcscn~nTraic~cdcs OmL~sdi-
uins,Oùi].elcnt:quct.'onpcrmcEdedonacraupcoplcl~Com:nunionnuecIcsc~p~
ces tfcmpecs~nonpas en vertu de qudaueauc~onccCanonique j ma'spour!a~ran-'
dcnecen.iKqt.ù].yad'cnvfcrdcla~brce,pourc!.iii:cr!c danger de L'c~uftonduSan'T.

;A~
Ncant:mo:ns].ePapcVrbams'oppo~acc!;nbnSj&iccur)'t~~parceCanon~ordon-
r!ant:quc!adl!~nbut:ionduCorpsiefaceLparéme)i[.,deccHcdu San~: &pourccc
ci~6til~ucpcterlccermcdc~fW7 ~Mr; Ccr~ ~M~~
la matière étroit difpofée à eftrc iugee fans Duel.Et procedant au lugemetit deSni-
tif, !a Cour condamnaieComce de Foixabaftir &: fondervnc Chapelle de ~oo.
liurcs dans chafcune des quatre villes qui feront defignécs, pour y faire les O~ccsâ
perpecuité,pour ceux qui eRoient morts en cette guerre; & ordonné que le Chape-
pelain fera prefcncé parle Roi ,&: tes fucccueurs.Le condamna en outre de grace en
trencemiHeliuresd'amendc,quiferoiencappliquées,lamoitié en ccuures pies à la
discrétion du Roi, & l'autre moitié au profit de fa Majefté. De plus, elle le condam-
na cn fix mïlleliures enuers le Comte d'Armagnac, pour tes domages & interefts.
L'Arrefc ayant efté prononcé en prefence des parties, la Cour ordonna qu'elles
bailleroicnt affeuranccl'vne à l'autre. Le Comte d'Armagnac,Gafton Vicomte de
Fezenfaguel fbn frerc ôc Bernard Vicomte de Turenc donnèrent leur foi au
Comrede Foix Mais celui-ci en donnant~onaneuranceexccptaiaterre de Catalo-
gne,fa merc,&: Confiance iatanteVicomtenc de Marfan,& leurs tcrres.Et lui ayant
cité ordonné par la Cour,qu'ildonna(t fon affeurance,fansexcepterla terre de Cata-
logne, & s'il vouloit excepter fa mere&: fa canfe~qu'il iuraft de ne les auliterpas
contre lefdices perfonnes Il refufad'y obéir, & fur fou refusfut conduit au Chaitc-
let, & en fuite élargi pour fe prefenter deuant le Roi. Le~o.deluinderan 1309. le
Comtede Foix citant à Sentis,en la prefence duRoi,&: de ton commanaernenr,
donna fbnaneurancc au Comte d'Armagnac, à Bertrand de Comenge Vicomte
dcTurcne, SeàGa~onVicomtedePezenfaguel,Valeurs alliés, exceptant fa me-
re & Confiance fa tante,& leurs terres. Neantmoins il iura fur les Euangilcsfuiuant
la couftume de la Cour, de faire en forte Qu'elles fbient comprîtes en cette affeuran-
cc ou en
casde rcfus defdites Dames, de ne leur donner aucun fecours,fi elles atta-
quoient lefdits afÏbciés, non pas mefme pour leur défcnfc,fi elles auoient fait la
premiercaggreflion. Mais auni j fi le Comte d'Armagnac ou les fiens attaquoienc
la mere ou la tante du Comte de Foix, il pourra leur donner fecours & afnfiancc. Il
proteftaaumqu'iln'encendoitpreiudicieraudroi<3:qu'ilauoicfurles terres de Ca-
talogncpoucdees par fa tante Guillelme, encore qu'elle foit liguée auec le Comte
d'Armagnacrefcruant en cas que les terres fortent de la main de Guillelme, d'en
faire la pourfuite par toutes les voy es qui lui font permîtes fuiuanc l'vfage de Ca-
talogne Laquelle proreftation le Roi ne voulut point receuoir, comme eftant
concraireal'viagedcfaCour,neantmoinsil permit par grace fpeciale, qu'elle fuft
inférée dans les Letres d'Aueurcment. En fuitede cet Arreft le Roi Philippeordon~
donna, &:c.tMfr~rccyM!o~,ParArrcftduParIcmencdeParis, & taxesafix mille
liures.
Pag.S2.9.I.MEfquiuat,~oK/?M,commelonpeutaprendrepar!alctre que
celui-ci cfcriuit a Simon Comte de Liccftre~aucommencemcncde l'année j~6.
Elleeftconceuëfbusienomd'Arnaud EuefquedeTarbe,d'EfquiuatComcedeBi-
gorre,deIordainfbnfrere,ncueuxdeSimon,delaCourde Bigorre~ des Bour-
geon de Tarbe~qui rcprcfentenc, que Gau:on de Bearn ne voulante départir de fa
perie'~ accoutumée, tafchoic par toutes voyes de priuer ces Comtes de leurhe-
ritacre'c ruinera guerre ouuertc les Bourgeois deTarbe,&: les Gentils-hom-
mesvitles & bourgades qui eRoicntdcIcurparti. Qu'ilauoitprislavillcdeCaftet-
r' jdcRiuiere, contraint toutauecles
ce quartier de lui rendre homage Et preccndcic
d'aHieger Efquiuat & lordain, gens de guerreque lui mcnoic le fils du Roi
d'Aragon, Se auec Icfccours de Geraud Comte d'Arma gnac, & d'autres Barons &
CaualiersdeGafcogne,qui~uorifbientIeparti de Gafton,le Comte de Foix s'e-
tant auni déclare ouuercementpourlui. Defbrie qu'ils eftoienttellement réduits
ài'eftroi~ par les troupes de Gaflon qu'ils n'ofbicnt fortir des chafteaux,oûus
f<M, c~ ~~<Mew ~M~r /M~f. Ce qu' 0 rdcric Vita lis ra pportant ce Canon par
extrait cnibnHittoiredc Normandie, expliquepar te te!:mc,ft~,aui fem-
bic plus precis. Mais on rccotitioi(t que le Concilede Clermont n'auoit pas eu a(Ïes
defbtcecoiitrececabus. Car le Pape Pafchal 11. fut obligé d'etcrireencore fur ce
Rtjcc ..a. Ponce Abbé de Clugni, l'an 1118. pour
en empcfcher la continuation; exce-
pte pour les malades Se les petits enfans, qui ne pouuoiencaualerle Pain confacfe;
coucicrcitedupoupledemcurantparcemoyen hors les termes de pouuoir vfcrde
ce meilange des Eipece~, félon la decifion exprcne du Concile de Clermont.

7/~M~WC ~M~~M«a<V«~'M~V. Cf~/««- bucceUamagtftn prodirorem o[tenderet,nonq)is


Auûor M)cro!og.cap. t6.Noti ett authenricum ~cramendhuius in~t[Utionem<igrnret.!node Di-
quod quitt~m Corpus Domint intingunc. 3~: imtn- uinis Officiis: Non aurent,iuxra. Cont.thj Tolera.
<tum pro complementocommuntonts populo dt- ni de6rutionem,in.nnû:o panefed ieotfunicorpo.
~rtbnum. Naru Ordo R.omanus contradicir. Con- te, & ~eot'fumtanguinccommuntcet~Excepto po-
c'I.Br~car.tn.Cap)[.[.HIudnerbQUodprocomp!e- pulo, q~em inun~to pane, non au&Ot itate, (ed fum-
mento communiunis intin~a.m tradunt Euchari- ma.NecemtMettmortsSanguinisChrifti efïunonis,
Aiampoptihs,tiec hoc proiatum exEuangeho te- peruHtttturcommunicatc. Eptitol~x~xn. 1'~(cha-
ftimoniumrecipir, vbi Apoftolis corpus iuumj& lis It. Nouimus cnimper(epanem,peL fe vinum
fanguinemcorumendamc;ieorfumentm Panis, & abipfo Domino traditum. Q~tcm morem fic Cemper
teodum Calicis commendatto memoratur. N~m in (an3:& Ecclena confcruanduni docemus, arque
tnnnchimpanemaiiisChrt{!:umprxbui(fenonlegi- praecipimus,pra:terinparuu!is.tcomnino~mnrnu!,
mus;excepcoi)~otan[umdtic)pulo,quemimin~t qui panem abforberenon pofiunt.

Pag ~79.L8.di6Uon,~oM~,deRodulfeAbbëde S. Trudon, qui viuoic


en ce cemps fous l'Empire deHenri 1 V.~clonrAbbeTricheme. Caronaprendpac
les vers de cec Abbé Rodulfe, que rôti ne diH:ribuoicpoincl'Espèce liquide aux laic-
ques (bitiains oumalâdes, par Cautele, ou précaution j afin d'euitcr repanchement
duSang,8~1afauucopimonduvu!gaire,quipour):oit(e perfuader quetout Icius-
Chri~n'e~oic pas fous chafque efpece. Ce termede Cautele 0~ aufu employéen ce
icns par vn autre auteur éloigne.

/M<M~'<:a:~M~<'N~VI.fM~y< Groppcro cap. de Communione alterius ~pe-


Rodulphus Abbas S. Trudonistaudittusàloanne ciei.

7-~C ibi C~Mff~~f ne Presbyter ~Mj.


~~f fanis fnMMf L~'CM
TV~
~<
C~r~;
Sanguine
~wp~c
~KO~MOM/M~cd~ ~f f0f~ fcf~~ ~f~
d'Aragon.
Pa?. ~i7.1.fr~homage,~M~y,Out:rcque le Comte QeFoixpoHedoU:te
Vicomced'Euols dans Comté de Cerdanhe, dont il auoit efte muetti parle Roi

~o~rp. 7~6 ~~ow~f~yccy~ofy,cM~Mf. Voulant (c main-


tenir en cctcspodenion il attira fur fes bras vne cruelle guerre cotre le Comte d'Ar-
magnac;donc il cft rair mention dans rArren; du Parlement de Paris à la prononcia-
tion deNoel de l'an i~oS. Ou l'on void que Raimond de Cardone parent du Com-
fedeFoix,Ô~tbn Procureur, fit plainte contre le Comte d'Armagnac, de ce qu'au
preiudice de la paix ordonnée par le Roi à Tolofe, il auoit par rrahitbn commis des
meurtres, voleries incendies & autres violences contre les (ujets du Comte de
Foix. Cequ'ilom'oicdc\'erinerparvnDuel,doncilprc~ntoitle Gageàla Cour.
Surquoiayanteftcordonnéqu'ilieroicenquisdcla'vérité des Eucts allègues,pour
~auoirule Gagcpouuoitcitre~cccufuluanilcsOrdonnaccs.quiauoience~te faites
depuis peu, fur le Keglemenf des Duels Au rapport des Enqucttes, par letquelles
le j~iccontrouerfeentre les parties dtoic bien ~deuëmcncveriRc.u fut déclare que
s*e(toient retires..Quoi qu'ils fuucncprcn:sdeluiraireraifbn,parlc iugerncntdes
Cours de Bigorrc& de Bearn, pourauoir la paix fans aucun délai; ou bien parde-
uancleSenefchalde Gafcogne, ou le Roi d'Angleterre ou mefmes pardeuant le
j
Roi de France, ou le Comte deTolofe, par forme de compromis ou de iugcmcru-~
fon choix. Mais que la confiancequ'il auoit en fes torces, le perçoit à refufer tou-
tescesouucrcures. C'ettpourquoinepouuansrefifteràfes eirbrcs~ils fupplioient
IeComteSimon,quicttoicleurvniquerefugcapres Dieu, de leur donner fecours
en cette excrcmité., ouils lè treuuent réduits & leur tefmoigner les ene~sdela
j
bonne volonté qu'il leur a portée depuisleur tendre jeunene: autrement ils feront
contrainctsdequiterla Gaicogne. Etdautaniquc le Comte Simon ieroic obligé
à faire de grands frais pour la leuée des troupes, ils lui deliurerent le Comté de Bi-
gorreauecl'auisderEue(que,&:delaCourduPais,ouIatcrredeChabanois,pour
la poueder iufq'ua ce qu'il feroit entièrement rembourfé de fes frais, à fa discrétion.
Ennncetcedi~putcfutccrminee~&c.

/M mettre aux ~y~~M, N. V. La Lettre eft t~.IJ;. J~M~MM~tf~W~M~t~f <?<-


dans les Chartes de France, & publiéeen Latin
par M. Galland en fon Tra~e dn Franc-aleu, p. pro ~M A~e <<:f~~ <<
n<t CC'MB/~MMMWcoro~ C«~J F'ao''fx/?) ey~M~f~,
LES NOTES
D E
FRANCOIS DE MONCADE
M
<

A R Q~V 1 S I) .A. Y T 0 N E.
TOVCHANT LES SEIGNEVRS DE BEARN,
Aucc l'Auccur, l'occa~on
les deux Lecrcs qu'il a etchccs à

qut ctt expliquée en la Préface de ce Liure.


IL L V S TRI S S IMO I) OMINO
PETRO DE MAP ÇA.
KEG 10 CONSIL IAR 10 PALI.

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~?/M.~ -Sf~f~o~ ~r<?f~/?~o~~j /~ro/M~f~
7~/M.
G~~rM~?~
loc.
~/f~(~/?y/7'<?.j5~r~o~ C~/f~/j
Anno CL3. xviL
FRANCISCVS MONCATA
OHon.E Cornes.
ILLVSTRISSIMO DOMINO
PETRO DE MARCA.
REGIO CONSILI A PL 1(3 PALL
FRANCISCVS MONCATA

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~C~M ~0JM~rf~nam,
mihi euenit mi ~r magnarum cogitationum
ra-
virorum
incognita

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addere W~ ~~?/ 0 T~
~M~r~Mf~ res mortalium,

chartarum
~<c~j~TW~~
Z)~y~
ne recentia vulnera c'Ar<r~~Mr.
in hoc archiuo r~o repertum
~o/
fr~
~n~f~j ~M~
j~cy<' patrie
bono. Breues .ZVo~f~f~~ inutiles tamen ingenio
j
cinnata ~<
~f.
~o credimus, cui nihil reconditum nihil
~<€ c~f~ Nunc auide
de -Bearni ~~or~nam
~c,~7c
~~<?~j/
attamen ~~f ami-
<~ e~ con-
vifendi ante
tionem dedit. j8~y~0/?f., J~f~M Calend. CiD/lDC.nXX.

FRANCISCVS DE MONCATÂ
Cornes OItbn~E.
N 0 T AE
DE BEARNENSIBVS
V 1 C G C 0 M 1 T 1 B V S.
A STO,quiincuisNotiserudt c!p!,prxtHtinc &; f(.tbdidif!cte iHi"s dom!-
[!H)miïfecundu.s,anno tii~.ta- n)o,(atua~dc)itatc Ditorum PcthV'ceccmi-
ma Cxfarauguftan.E expcditio- tisBc.irnen(!so!nndcfuncti.
nis ab Udefonfo Aragonum Exalta chartaciufdcmarct'ni numcro t
Rcge fu~cepca:,cum vabd~m~ conft.n: homagium Maria- Vicecomin'Ix:
UtorumcopnsPyrcna'os montes craiecit, &: Bcarni~rc~i Hdcfonto lacc~dacnmvitimA
vires cumrcgcfociauit:. Poftvrbiscxpugna- diemcnGs Aprilisanno nyo. in quo ait ~i-
t~oncmannc mS.ea'vrbisrcgiones Gaitoni ccconunili pra'~src hom nium rcgicon-
~mc attributs, qua* ~bimperioSarraceno- fanguineoiuo.protocaU'.nLuoneBe.unen-
rurr'a Chtiftiants incolcban[ur,qu..t.stongo fi, &: Ga(c<.)ni.r, quam tcncbM. vclad quatn
tcmpore, &: Tcrc~vxor, &: CcntuHusGa- !us tHi crac per voccm paremum &: gcni-
ftonis tittus honor~rioiurGrcnuerunr,Domi- torum ~]ornm,&;quamp.ucrouï PcnusJe
nique Cx~raus:ufta:,vcpn(cusmost:u!c't.it, GarrccoVicecutncs i)!) dimiferar, &: Gaf~o
appeihti. Auctur Surira ad annum<upr.&dt- cius h'accr ad dicm obnusimci i~udaucrac~
~um mS. Pon: quinquennium,anno
iuxtaCordubaminoppidodeArinto), tdcm
n~ atquc concenerat.
Ex tus d.buschartis !iccf: cc'nic6t.iri, Pc-
rcx vna cum GaRonc vndcctm Sarraccno rrum Garrctum fi'iuni fu)ne Coicuit!, auc
rumrcgulositigcntipra'ttovicie eodemqnc Guatcardameiusvxorcm,exquibus Gat~o-
anonvctufta tcttan:ur monumcnra Gafto- ncm, &: Mjriam,iifquc adbuc a-catc muati-
nem Bcarncn(cm,&' ScephanumOfccnfcm daad )mpcriutn.vr:oquep~rcnreoiba[)s ,ob
Epifcopum in pr~tio contra Mauros intcr- )dqu~ Bearncntcs proccrcsad Kaimund) po-
empcos fui~c. Seputrus etT: C-rtarau~uRa: tcnc'~nni PrmciptstmcLun conh'~iirc: (at-
iin~cc)!opr)mario D.virgtnisde Cotumna, u.ifitiorum Gn.ucard.c &: Pecri hd~-Juacc:
&:marchiuo ciufUcmEcctcna: oitenduntur iciticec Gaftonis, &: Mana;, vc pacec ex pr.r-
tti Ga~orus tanti viri mcmoliam calcina dictis charris in charca numcr. i. proccres
&: cornu, quo pug~.iLn ctcbic. Bcarticnf' anno n~ tn~cium ~c in po~e
Cc~tuHus Bcarnt Vtcccomcs,vc paccc ex RaimirndH~tuatidc'ttatehliorutn P~'m; in
prxdtchs, GaHonis,&:Tcretta;htius f).uc,de charranumcr.i. Maria parcnccm timm Pc-
quonui]acxtattnf:gnjsmcmor)a,n)ttde mor- ti.tHU G'rrccmn appeHac:vndc )nan!reite
te, qua:CM~C'gic tub anno n; nam tp~c
CencuJIus in pr.c!io ap'td Fragam comnufio
apparcc Ga~oncm &: Mariat.n fttios fut~e
Pcrti.
forctccr pugnans,occubu'in quo cciam rcx Ga~onen'' imc !ibcrix exccfïtiTe &; (oro-
lldcfbnfus. rcm mthcuinc h~rcdcm, man~cft'jmcHcx
Magna; nunctencbr.r,nccnii) ex conie- vcrbts ip<Ins Maria: hotna~ium pr.~fhtnr:
~tuDspcrfcrucandaPttncipum<encs fcd,ni rec~i Hdcfonic'annoiupradtc~o n-'o.
faDor, ccr[in)mis, in cccn tncmbtanaarc ht Hxc Mana~icccornn:'na,paut6potimot
gicut Bcarncn(csprocctcx,anno t!
uircg'j Bardnoncnns cxcmp!annmncr.t.!e-

tua V~cecominHa nominc Guatcarda ,apud


mor-
[cm h'acrix ad rcgcm I!dctbniu)n vcninc
c''cditnr,.td!mp)orandamopem, cua Vice
comiracus Bcarncnhs impcrium obt.inc-tcr
Campum francum Itomagtum Raimnn~o rennencc prouincia., vc cxifhmo, ~u.r impe-
Cotn!cicBarctndncn)i,Aragonct)t)muPtm' riutu muttebre turcc contemneba)::m hanc
{eniendjm non leui adducor conic~ura, uocus Romam profeûus abfolutionem
quam inferiusreferam. accepte. BuUacxcommunicat'onis ,& licce-
PromiGt etiam Maria regi (ch. num. 2..) r.cabtbtucionisrcpetta; funt in archiuo Ec-
fe nulli viro fine ipfius confondu nuptu- ctedx Tarraconcnus,vnacum ipfius tcHa-
ram quod ohferuatum fuific teftatur ve- mento, quodcondidicapud Oloronem, an-
cus membrane in hoc archiuo regio nuper no n.i~.ch.numer 8.
reperta num. 3. qua patct prxdiûam Ma- Ex Petro minori fratre,propagata,Mon-
cadammfamiliaHi<pania',&:S!Ct!)g'ad
riam Guillelmo de Moncadanupfiffe (qui no..
fuit regi can~Umus & dominus Monca- n:ra v~quecempora. Intégra <emperma(cu-
f.B ) ex eo, quod cum rex concedat auno la proies dcdic viros pace, & bello claros,
n~ Monafterio Fontis Ebraldi,precibus,
inquit,dominx Marix de Bearno,vt redimat
quos longum foret recenfere ex quibus
hodie Gafto de Moncada, Aragonix Sencf-
de pignore quendam honorem Bearnenfi- chalis, Aytonx Marchio, gent!s caput; cu-
bus Comicibuspertinentem,iubet vc hono- ius hxres Francifcus de Moncada Comes
fipoUcercumcempusfuccedant ~]ij Maria: Aufbnix, qui has fcripfit Notas.
deBearno,&:Gui!Ie!mideMoncada. PrxdiûoGudIeimo fuccefiit atter Guil-
Exatiacharcain hoc archiuo regio nuper Ielmus filius qui contra NuniumSancium
cciamrcperta n. con~ac homagiumGuil-
lelmi de Moncada regi Ildefonfo prxfticum
Comirem R.ufcinionenfemarma iumpnc,&;
peneoppre(nc,magnaetusdicionispartepo-
proBearnenGdidone, quam fuo) vellibero- titus. Scd rex Iacobus, cognomento expu-
rumiure confequi pouce,cui rex operam, &: gnatorjafH)<3:isparcibus auxilium dédit,~
auxiiiumrepromincineis ditionibus adipif- pro Sancio bellum Moncada' intulit. Tan-
Cendis.Dehochomagiomeminicetiam Su- demquc GuHIeImusinMoncacar arce inciu-
ritaadannumiiyo' exquomanife~e appa- fus; & inito de pace co!Ioquio,in certascon-
ret, non folum macrimonij pra'di&i confir- ditionesconnenere. Secuta mox Balearica
macio:~cdetiamimperijBearnenûspo(Ienio- expcdicio, inquaGuille!muscIan,8~incly-
ncm Gunielmum,&: Mariam adeptos non ti ducis nomen in terris meruit, &: quod eft
fuine neque antiquioribus memonis reper- pra'cipuum, martyrij coronam in cacitx a~Ie-
cum, Mariam, & Guillclmum Vicecomica- cutus. Sic fe rcs habet. Tertio po~ appul-
tum Bearnentëmienuifte.Sed PoUcavifum fum die,anno 1119. concerto cum Mauris
Bearni proceribus, vnum,alterumve ex ntiis pFa;!io,GuiHe!musfimulcumoc[ovifiseiu~-
Mari.e & GuUIcimi ele<ftione ad impcrium dcmfamilia: carfus ingenti rocift! excrci-
vocare. tus, &: régis mccrore funus magna pompa,
GL]:He!mus,& Maria trium liberorum pa- &acHrym)s,inip~sca(trisdu&cumarege,&:
rentes fuere Gaftonis Guilelmi, Pecri. Ga- vniuerfo milite cadaucra poftea in H)ïpa-
ftoncm natu primum j iegaci Bearncndum, tTamrranHaca, & conditain Eccie~amona-
Vicecomicem acceperunt. Ita tradunt Hi- ~teri~ San~arum Crucum Ordinis Citter-
~orici.~cd confundunttempora,&:nomina. f)en(!s,nonJongeaT.~rr.iconc.Etmirum U-
Deeicûionis cempore non confie fed de lud confiait: cum ~cpulchns inteiïcnrurj
homa~iofpilusGtdtonisregi Ildefonfo pr.e- quod cum monachi ad Sacrum runehs deçà-
~![o, exchana n.y.anno i[86~. tandum, Omcium Defunct:orum diu mul-
GaAoni iponfam de dit Ildefonfus rex, tumq; pci'quirercn! nuiquaatiud,nifimar-
con~nguinc~mfuam, ntiam nobilis Bernar- tyrun-nnucncre. Q~tomiraculocomprobatu
diComi[isdeComenge,&:nepcetnCemul- efi:,martyrJjimmarccmb)U coronadecorade
h Comius Bigorritant. vna cum Comitatu Deum cos, qui pro fide Catholica ab hofi:i-
Bigorra;,quamdt~us Ga~oducerecinvxo- bus Ecciefia: iliterenipti funt. Guilldmus
rem, ~mut arq; ad annos nubilcsperuenirer, l]abu,[ vxcrcm <jar~endam,char[a n. 9. ex
ex charta n. 6.De Imius morce nihi! compcr- qua~Iios [i.ibuic Gan:onemiucce(!orem,&:
tumhabemus,&:miramur,quod fcnbis in Conitanciam)qua:nup~[ Dydaco Lopcz de
[ujs Non'; occubmiTc anno tii~.ad moenia Haro vironobiItmmo~Canrabria'Dyna~a'.
Muren cum no~ri hiftorici de [ann v~i Gafio iuccemc Guillelmo patri de cuius
morceilicanc. yxotc, apud no<trosht~oricos,nu!!acxtac
Gafruni fine liberis dcfun<9:o,~ucceui[Gui!- memio,n)fimtuisNods.inquibusMatham
JelnuT; fiaccrin vniueda fratris heredjtate: fui.fle compcrimus, Martiani V)cecomi[if-
vxorem L.tbmc Guilldmamdc GaHro vcre- ~m, &: pcit mortem Squibati Ccmioïlam
h,Gue dcCa&ctIve)! exchattan.SujuaI. Bigorrx. Q~amor habutr~liasCcnRantiam
.2..cap.6~adannum 11; &: c. y8. ad im..Is pnmo loco nainm, nupcam Ai~ot'i~rcgis Ia-
annojtp~.incertum,qua cauïadrctusAr- cobi expugnatori;: 6!io pnmogcnno qui
chiepifcopum Tatraconen~cm interfccit: pau!6po~ nuptias fine liberis moi'taiicatcm
vxoris auunculum~idcoqueanathcmati de- expicmc. Sun[aanno nCo 1 ~.cap.j.
Nouimus przterea ex tuis Notis, nupfiffc vt alij, Cacato, anno~tutis 7~. Vaiid'~mo
Comtandamannolï.~o.Hcnricoprimoge- exercitu Cataloniam inuafit à Sarracenis
ni[o Ricardi Prmcipis Cornuu~Ilia: Impe- tuncoceupatam. Cumquein ipfo expedi-
ratoris de(tgna[i, &: fratris Henrici GaIMx: tionis apparam dcceHi~tcc~ omnium confen-
Regis nuila ex duobus maritis reltû~ fu delacum à primoribus ducibus impe-
proie. riumin D~piferum iuuenem nobilitate cla-
Ea:dem Notas Monuere M~th~m Tertio tum,cuius origo Comicibus Palatinis; qui
Daptfcri
genitam Armenia.co Comiti coniugem
tuiHe hodie tituins, inter prxcipua fa-
datam pâtre, &: delatum ius intègre milise décora perluftris. DeDapifcrono~-
hercdica[is,Margantx&cundogen!t<E,Ro- ftro, ica.Vvot~gangus Latius c. 10. demi-
genjBernardiComitisFuxivxoris.DeGuit- grationibus gencium. ~V~N~f~ ~V~-
leliiiaquarto loco getlica, altum Ctentium Comitibus qui Ocgero régi auxtHct
!ncuisNocis,condigtMpŒn~muliercuIXjVC prxn:o fucre, ad recinendumAragonix re-
qu.s tues à pa.ccma. hereditate cxclufn~ ex- gnum ele6tus ~popularibusin regem po&
cludaturà memoria fuorutn. Otgcrum regnum modo di~um aduerfus
HmcG.pacef Gafto amptMmiam h~rc- Sarracenos pariter Pipini Galliarum fiue
ditacem legauit, quam eius m~iores in Ara- Fr~ncotum régis auxilio former cuMCus efi:
gonia, Catalonia &: Maiorica tenuere. in Cencanta. Ex huim âuS:oris tettimonto,
Matrimonium iureiurando p~um cum & ex conftanti familia:nottra: tradiuone~f-
Sancio,quipon:morccmAlfonfi X. patris firmare poffumus, Pipinum Caroli Magni
Rex Ca~ellxfuic, fed ilie&datia; nuptias patremob fanguinis propinquitatem Dapi-
conuolauit. Vnde magni bellorum motus ferofubuenitïe. ConHacvero PatMinosve-
exorci inter Tacobum fccundum Aragonix, ceresaPipinis Palatinis, Francoque ~ngui-
& Sancium Camélias' Reges, G~one Vice- nede~ccndcre,8~ComicesDapifcndign)ra-
comite, & Lupo Dias de Haroa'grè fcren- ceinfigneïfuiMetra.ditur,Au6i:oreMarqu.ir-
tibuspa~refcina. NupUcRo~eâGuillel- do Frehero in Commentants Paladnarum
m~Pett-o lacobi II. Regis Aragonixjfr.i- Originum c. i~. V nde Moncatx Hi~panien
tri. Scd non diu iuperftes marttus, vidua fes,&: Siculi à Commbus Palatinis fuam de-
manfitfine liberis. lacobus~ecundus Rex ducuntoriginem.
pr.rdi6hus, ne pon: mortem Gutllelmae di- Is enim E)apifer Ca!lris Pyrcna:orum~
tianes illius ad exteros Principes pcrueni- Sarracenoram mulcitudine inclufam Ce-
rent in eo cum Gull.ieinu conuenit vt ritaniam,vc Vvottgangustradit, tucacusau-
dumillainter vinos agcrec, dono Regis ma- xilio Pipini quo defunûo Carolum Ma-
xim~ hereditate potiretur, ea conditione, gnum diufecutus, Poftremum Nonagena-
vcpo~: eius obitum ambx hereditates regio tio MaiorapudNarbonamca:j[us, in iTingno
parrimonio redderencur, quod deinde fa- illo prxlio quo Carolus iiigenteiii Vi~o-
~umeft.tbrorumfiiiis fruftra querentibus. riam de Sarracenis tulit anno 791. Gémi-
Hxc de Vicecomicibus Bearnenfibus nam prolem reliquit ex Ermifenda vxore.
quxfica,c~m ex vctenbus membra.nis.quaniL Arnaldum, &' Ar. Arnaidus primus Monca-
ex hi~onis accepimus, plura réfère Surita tx cognomento ,obCa(trumde Moncata à
romo i. de Monc~dârum,&:Bearnen~um Ludouico Pio,CaroliMagni filio, inter alias
familia,fed prxcipua hue coniecimus. ditionesbello parcas dono datum. Accamen
pofteri cius promifcuè, & Moncada;, & Da-
Deorigine cJ~~c~M~~a~ /~Mt/e. piferi cognomenco viï. ~H.ec prxcipua de
ongincnoftra.
Otgerus, cognomento G~Hanccs, nue,J
)
TABLE DES MATIERES
? L S R E A R Q V A B I. E S
V M

contenues en cette HliLohe.


A Antiochc prife par Gauon, Se les autres Croifés, 36;
S.AntoninManyrdePamtcsen Foix, "07
BBtsLainues.pagetzt.m.M~. Appel de Gafton en la Cour du Roi, 6~.6~;
Aquitaine,troiuc(me parriedesGau)cs. Ses Hnutcs.
les Abbéschés Aimoin font Ec- i.8.p.il.Augmentée parAncufre de Quatorze
ctfh.iHtcues, 110 peuples,ibid. Leurs noms,6.Dtu'<ceparH~duan,
Abbo Abbé de Fleury tué en t6. Donnée aux Gorhs par Conftance, 6t. htte
Gjfc()~t]e, t~t n'eftpasfep~reedet.tNarbonnoftepar)~ C.aton-
Accufation du Comte de Tolofe ne, 8.!0. Et a eUe engce en R.oi.tumc nS L'A-
auConotCtieLauaur, ~1.~1; quitaine premiere conqmfc par les Goths 64.
Acqs~ttc de la Nouempopu)anie,i6.nommée de Eftenduëdet Aauiratne <cn)s Dn~oberc )i~
icsc.tux. Donne ienomat'Aquira)ne,ibid. Ses Aquitains. Leur .uu:)cnne langue, &: humeur,
diuers noms, 17. Ses Vicom[es,i7}.~S. Ses Euef- LcurreDfLance contre les Romains. Subiu~ucs
ques, v. Euefqucs. par Gratins, ~4-
Acte prifeparic Roi Philippe II. accompagne de Arabes. Ils entrent en Efpagncleur rctbtution ,&:
Raimond Roger Comte de Foix, 71~ leur fucccs,i;i~6.entrent dans h Fran-
AdeItisCom[effëdeCarcaf!bnnefille de la maifon ce,!enrprogré!,&: deratte, ';7.~8 t;9.t~ot~ï.
det'onsenSamtonge, <6 217.118.1:ur défaite par les Chre~Hens, t~
Adelais Dame de Bearn, ~90 Aragon.Origine de ce Roiaume,tSi.Ses armes,<S7.
Adour t iui're. Son emboucheurc 2.S 4o6. Le Roi d'Aragon défend les inreretts du
Agmmond ou Gramont maifon tUuftre, ~.oo. Cha- Comte dcTobfë.de GaftondcBearn,&: des au-
meau d'A~temonr pris par l'An~toîs, Ligue de tres a))t<-sdes Albigeois,)~M/<! p. ~<~M~/<<
cette maitun auec t: Set~neur de B:arn, $98 ~i.&Le Ro) d'Aragon antege Murer, ;i7. y
Aighinam Duc des Vafcons, loS.n; eft défait & tué, ibid. & 74;. Comtes d'Aragon,
Atains,S:aurrespeuptes Scprenrrionauxen Italie, iSo.iSi.iS~
Gante,&: E<p.igne,S. Purent défauts en Etpa- ~f<«f, t!tï~.2.H
K'ie,b 61 Artes,(csqualirés &: prééminences,60.Anoeme
l'Atbtgeois mis dans i'Aquitaine, au lieu du Viua- !n<cript)onexpiiquée./~<<«t~<, ibid.
rez, 7 Armagnac. Ce Comté (bubmis à Nofire Dame
IesA)bigeois,~origine de leur herene,717.718.con- d'Aux, So9
damnes aux Synodes de Tours, & de Lanan.~o~. Armée du Roi de Francecommandéepar te Comte
La variété des noms qu'on leu a donné, & d'où de MontfortconrrctcsAtbtgeois, 7~
viemcctutd'Atbi.'eois, ibtd. &: 718.719. Armée du Roi d'Aragon,&: Ics athcs, ft.7
Al'ance entre Charlemagne & Alfonfe Roi des ArméedeGuillaumede Moncade dans le Rouuit-
Atturies,
AHance de I'An~)ois & du Ca~))hn, ~99.600
1~7 ion,
ArmcedeCaftiUeenNauarrc,
)6~
6~;
t.
Aliance de Gafton v aucc le Comte de Geneue,
<;47
Arnaud Duc de Gafcogne, déht les Nomans,
ibid.
Almodis la Comrefle auoit trois maris vmans à la Arnaud Comte de Pigorre, 806
fo[S,7oo. eftun de tam.uton des Cotrues de la Arnaud Comte de Carcat!bnne, 69)
Marche, ibid. Arnaud Aner VtcomtedeMoaraner,~9. ~escnfans
Angeta,DamedeBcarn, 276 ibid.
AmandDucdesVafcons, lis Arnaud NoueUiProreficurduDroict, 6f,
Am.nusEuefqued'Otoron,:8S.i9~t7.;t9.;iS. «~ Arfias Eucfque de G-Ucognc, ~8~.286
~«'~ p. ;dcuenttArcheuetque de Bourdcaux, A<pc. Vicaire ou Vtguicr d'Afpe,
~i.&LegarduS.Sfegc, ~n Atpois tués par ceuxde Lauedan.
Amauri filsdu Comre de Montfor[, Anignanon honorable de Galton de Bcarn,6<7.
7~'7~
Amendes,
AndoinsponedeArrcsdepuis cinq cens ans,
t~ Celle des Pairs, &: des Patriarches, 6~ 6;~
Aftcr Vicomte, 91~. Vni auec !a m.ufbn de Gra-
Ancr Loup Vicomte d Oto:o:), 170 mont. ibid.
¡
Il>h.,
A<tunecSj 87.SS D~thfcnt pcur!curs Seigneurs & maMacffnt
AftUftens c~ Galicien: défaits par )cs Romain, dtuxCau~hos~S). A~IegfHt Satagef~e. v. Sa-
~) ragone.
Auberun. Fondation delHOpitalde ce lieu, ~o. Beatnx Seconde fen me de Ga~on vti.6~C.~y.
4~7 Auoir e~o~fe un pttmiercsncpcesle Dauphin
Aux. peuple diffeient de celui d'Eufe, tl deVifnnpis, C~6
Ay'.e.S~Jituanon, Ses noms, ArfoneOendue, Beatrix CcmttCc tieuin ,erre Su.femme de Cen-
Ayre <ous les Roma)ns,&:putsrbus les Goths, [uHeV)(cmtedeBcatr),]bid.Couu€rnaceCcm-
64. Le Code TheodoUen a eftcpub)ié en cette tc apres le decés dc fon mari,
vtife.v.Code. Bearnx Comn-Hede Bigorre, Siy. Efpoufa Pierre
Azu.tr,ou~~< Comte des Galons, tpt. n VjcemtcdeMatfan,
Bcnac.Sogneutsdect~emaifon,
'b)d.
fetebeHecontreieDuc, t~t Sio
Bere~garius:&fonhcrcne, jyS
B Berlei~er ou Berfngel Duc de Gaft ogne, 149
Bernatd GmUaumeDucdeGaïcogne,i~o. Faitfe-
'DAigorn Vicomte,
~)Baierons. 189.191 gter icmonanerede ]aReo!c(u) G~tonnc~~o.
Traiûede cette Vallée ,anecce)fe !~f.Chf~t'a)fs mtHttncrsd'Abbo.AbbédeI~cn-
deRoncal. Leseoemouies obfftuëes en imant ty)i~t.E~ei~oit!nr!iti)~ti~ncnrcain, fb.d. Don-
leur paix1 ~4-;)J noitauxEgt)fcs,~i Sond(.ces,i jb)d.
Barons ancicns de Bearn, ;Si. différents des douze Betnatd premier Comre de Fo)x~07.7to. Son apa-
Bâtons eftabits dcpuis,]b)d.Nombre des Barons nage,)~. FutUbttaien~at.ftur tie l'Abbaye de
de Ecarn; /<!p. ~p. f~M'~ la ~6.
B.tpttfmes'adminintOtt
Fo)x,)bid.Sondeccs,
EcrnaiComte de Btgone~c~JIcMt diipuie auec
~ty
enBearncncemins iours,
803 DodondeBenac, 810
B~~ques, & Gafeons, <;o.6!
Bacatiie deCurande jT-icmepartavaleur de Gaston
Bernard r i. Comte de i.]gorrc,Si~. rirccrrp'IefJes
Ccu~um~sdupaÏs, ib]d.
contre les Mores, c <)io.~)6 Bernai d Roger Comte de Bigctre.8c6.Sf Ft rrmeia.
Bataille gagnée par le Roi d'Atagon & Gafton de Ccmtcnt. Gatftnde, ]b)d. 1) matia. fa fille auec le
Bcatticonfie le Roi de CaHiite, 6~-2. Ro d'Aragon, ib;d.
Bataille d'Auncoi ou d'Aranfeuel pelduë par les BejHatd Ctnnede Ccn-crges auoit trois ~.trmes
Mores parla valeur de Gaflon, ~i/ en veamefme temps,1 .~7
Bataille gagnée fur les SaraUns, ]~<)
BcînatdAtonVjcomtedeCatca~one, 70~.70~ Fit
Batailles gagnées par le Rot d'Aragon contte les dcuxt(fhmcns,o~.S:~nn.L.Scfe~enfans~o~.
Caibtians, ~07.408 Bcuiard Comte de Toioiofepcumcudu Comté de
Bataille gagnée parles Barons ~'Angleterre contre CaicafTone, C~
leurl~ot, 6ti.6i~ Betnard'VicomtcdeMontâKCt', ~9
Bayonn e. Son nom atmen,&nouueau,~0.31. Eri– ~<<~C;f, ~0}
neeenCité. L'Euefche,Soneitenduë&:an- ~~?'t' ~o
t!Qui!é, n.BxyonnerHtcgeepar AiîonieRoi Bjgone, ~o.SiS. Sa description, 77~. Soc.Soi. Le
d'Aragon,Ennepniede Gaiton de Ber.fniur Ccmrc de Bigoire donné en fiotn Gafton de
cette ville, 597 Moncade, Po(I<.de par Ccr~ance Elle de
Bayonne iecoi.de ville de Gafcogne, ~97. Sa dOcr!. GaRon~Soufm)! aNc~x. Datnec-.uPny.&o~
.ibid. Dequ! i! a re)cue~ H [cmbetncMcnoutDc~.p!.
pciot!)
Bazas. Sesrom,tetri[oirej&~enendu~, }S.~ 1-c Comte de B!co[jcconreHc ce psr qni,
S~8j6.S~. I~n!ccrE~e,8~S.~9.S~o.S~.t.
8,
BearnvneCire de III Nouempopulanie, Son nom
tian.siesaoncns AureuiSj~SadefcDptionj~feM~ Donreenaparagc-iCI]Ki)es)e lie] 84.2. Rendu
~t~<!i~7. Sontftendue, ~Hele afeaMCcn'.fcdeiotx, 84~. tt.ux [iecf.Comt.e.,
Cc{.'r,GouufrncrnentduBeatn S~S-t~ ~$
rfndir qua
[busIcsRomams, ~7.;g.Ce pa'~conquc~cpar
Ciou)~, ~p PoNedepar)e~Ro)sdeFrancej76.77.
Z7o~<)/f.!
B~yejf!tuee en la 00~0 A'n crique, ~8.
~C
lieu des
pS~p.StSz. ~.io~tSi.
deGatcoE'ne,S.~p.Sous
Le Brai il fous les Confn rmfs ['es Duc~dt Ct'yent e & de Gaico-
gre~bid. origmedefonCcmte,
Ducs Bernard Duc &
Corme<jesGa[cons,t,i. Compusdansic Ducrie ~e~ij'f.f, jo
des Vai~or.s,t07.top. Sepaiedes autres E~ats, BûfbdeMf.nasmntide Stepliailie ComtenedeBi-
~S.!ot).ctauComtéd<. Fo!x.,7~)J ,Lepiem]er Vi- gorre, n~.accodf de! pnt;]t<cs a ta ville de
dioûsde
comte de Pe.un fur vn fils de Loup Centu!!e V]Ct8i;.F.titgueT)epo~r<cs Comen-
Duc de Gafcogne ~6;.lnue0t du Vicomté par gnc,tbid & S~.Sonicau, ~!d.& !;2y
Louïs le Debonairc. En quc!r<;mps tbid. Les Eou!gr:.s,ou Bulgares, ~g
Vicomtes de Bcr.tnonc cilé appeHésComres,~8p. Beuideaux, ip.Jpz. Metiopo!fde!a~eccndeAqut-
190. Les Vicomtes de Bearnprecedoent en di- tatre, 6. Prfmx.) e Cttc de Gaffegne tpi. Stege
grireMsComtes de Btgotre~oo.~oi.LeBearn ne duDucs, :o;. Sa imne 2~. Frymologie de fon
retcue du Rot de Ftance, nt de celui d'A~gteccr- ne. m, c
rc, 6< Ne rcieue point d'Amgon,;i6. ~7. Le Bourdtfoisvndcs Q~_atc'~zcpeMp)es de]'Aqn;tai-
VtconttedeBcatn (ucccu!t, ~7. Saccadé parles ne ~.C. Ne font pas CoJcmedeBeiri j
Mores, !.)i. PlOiCt de barre n onoye acqursaux ïc'tugcs pjfttnd la pnmautc fur tcute l'Acuitai-
SogneutsdeBearn. v. Monoye. "e, JLfCitenoitabcrdantcnPms. 4
Bc'arnotspFUpte ongtnaire.~o. Leur valeur }6~]s Eoyt'tis LeurtHen-
fnrcr.rtebeiies.) ia Vicomtcne ~aue:, acauie de c'ui;, & fnuanon, ~o
1 homage qn'eite fir au Ro) d Aragon; ~.70.~8~. ~K'pK'~r.cmG~~on, i~~
A queLatmemens font ob!)gfsJc;Bc&r))OiS~
c Chutes Martel donna du bien det'Egti~eaux gen;
~~AdeiHun.C!'JttfaudeCadc)Hon de guerre,tï~ damnation tabut<.u<e,
6~
Charles ibtd.
lesCagotsouC:tpo[s,&eurongine,7t.7i. Pjime de Salerne pnionnier, &: fa deli.
7~.74.7;.Soup~onsdeLadreiic, ibtd. urancc, 667.66~
Catahotrev't!edesGa(cons, p<î C)iarteduTrc<brde Panfuppofce, t~
»
Cataryub ville d'Atagon, Chafteaude Saut 606
>
Came. Fondation d~ ce v!)!aE,e, ~4')}} Chafteau de CadctUon, 6~~
C~nonduConctIede Ctermonrexpliquë, ~78 Chameau d'Etcutcs, ;<
Camabres. Leurettenduë &: réputation,</fp«M ~4 Chx~eaud'Ottes, ~8~S~.
p.S).<!<<< 9~. Subtun.jes par les François, Chcna!erieduS.5eputchre, ~4.16
C~Mab::6:snomdet)guc, auCibtenquedc ChteAicns d'Erpagneremesdansles monngtics,
ic.t.
nation. Sc.8~
G i~.Ne fbraietent point des Royaumes d~ns les
C~rc~iILne, Recommandéepar ~t fortefette, Aftunes,ntenNaua[re,ou Sobtair. :~coMi-
ailiegceen v~iM deux fois parles Frjn~ots,)bid. nenttpres l'entrée des Sara~ns,t~6. <<)7.rauon-
& 695. Ses Comrrs &: Vicomtes. v. Comtes. ~s par les Mores, v. luzzlf,
Cruautc exercée contre les habttans de cette vil- S.Chn«:ine,Ho(p)rat, ~2.z~
le. v. Cruauté. Cite,&: Peuple figniriernmefme chofe, 6
CaAiHe Comte, puis Royaum:, 100. Ses Com- Cités Armonqncs,
tes, tbid.&:2ot Cires de Prouince Narbonoife, 6So.68i
Catalans. Leur nS CoM/~f",
CaMtogne dith'ibuee ,}. ~7~ Vn Cjda.lier de
Cat~togneeien pour Se)~neufdeBearn,fmuatH
Code TheodoCen publié dans Ayre, 66.7~t
Combat de Gafton tV.Vjcôte de Bearn; connc Na-
la Preface du For, ~S! uarrus Vicomte d'Acqs,Sf le fuecës, ~9.~00.
Cathoif~ues per!ecu:es par EuarixArien, 6; Combat de Gaston pres d'Alcalone, ~71
C<«'<tt &re~ de //cK e f, t3 Combat de GaftondeuantArinoche, ~j).
Cauers, f47 Combat de G~fion M fiege de Nicée }6}
Cautions. Et que f)gni6e l'argent qu'on leur don- Combat de Roger iv. Comte Foix, 7$~
ne p~r contrat, ~S Combat fabuleux de Rs.:mond Roger contre vn
Cauterés vallée, & (es bai~s, 80; Turc, 7~Y
Ceo[u)lei. Vicomte de Bearn,i<?.i. Entenduau Combats de Roger Bernard Comte de Foix, 7)8
meiherdet~ guerre. Défit les Mores fous Sance Combat de M urer, &: notable dé&n3:e du Roi
Abafc.tR.ot de nautne.R.ecôpefë par ce mnce,ib.
CentuUeGaiton Vicomte de Uearn,i66, Fauoiifa
d'Aragon,& fes aMies
CobM gagne par !esGafconscocre les Sara~ns, t2.8
)2/
la Fondation du monaftere de iaReoIe en Bearn, Combat entreles Gafcons & Anglois, ~t
m6.z<;7. Fit des donations à ce monaftere-ibid. Combat du R-otd'Atagon contre les Mores, ~o;.
Itberahce à d'autres Eglifes. 2 68 406. ~.07.
Ce~tuile 111. Vicomtede Bearn,i~. Rend iuftice, Combat Muaideuant Naples 66/
17~ Fit la guerre aux Sara~ns fous Sance le Combat entreles Mores&:Arabes, t~.T~t~
Grand, tbid. Receut de lui la ibuueramo.ë de Combats gagnés par les Mores, ~,6.~7
Bearn,& )'an'ermit,i7~.i~. Ileut guerre auce le Comenge Cité d'Aquitaine,S. Ses dmers noms,
Vicomred'Acqs, 17~. Il pretend au Duché de ~7.Rmnecpar]esF[ancois,Reba(t)ep:n S,Ber--
Ga(cogne.i7~Sondécès, ï.S[.i8;88 trad fon Euefque,de qu) elle a pm fon nom, ib!d.
Centul)e!V.V:comrede Bearn,~t. Fitaccord per- Comingeotsfub'ugues par Pompée,
pétuel auec te Vicomte de Soûle, &[busquel[es Communion fous vne feule espèce, &bn angine,
conditions,~9.1.~9~. Doue de rares qualttés i~. <<~M/<t377-"(/ya'So
Maciéauecvnefictine parente, ibid. tHaquita, Communion necedatre eneerraines feftes & lieux,
19~.Fonda&'dot~t'Egti(e Sainete FoideMor- So;.8o~.
!as:ib)d,&' ;o8. Efpouta Beatnx ComtefTe de B~ Comte. S)gni~cat)on de ce mot, ~g
go[re,;n.Rcbaftitiav))led'CIoron, Refta- Comté desVafconsou Gafcons,u7.Il comprenott
blit l'Eghie Cathedrale au bourg de SainMe le Bearn, no.i.z!.ï
Marie.tbid.Fttdes Lo!x, & fereferuala verte de Comte de Baccclone potTedoïc leBearn comme
le
tes vin' ~t~.Entra hofUtemem dans Mixe, S: y Protecteur,
fmdératt,Dorma.auxEgli{es,;n.~n.Futtue le Comté de Coferans.v.Coferans.
~6~.
par fon hotte, ~i~ le Comte de To!o(e. v. Tolofe.
Centtille v. Vicomte de Be.un, ~-19. r~ithbcratitë Comtes d'AquitaineeAAbtisaujt Charlemagne,
aumona.fteredeS.Pé, ~;).-t~ &:auMon,tr!:ere Comtésde Languedoc,~Mj p.679.!«/~«'~la ~~r
deS~nbatade, Co"trtbuëàlaprifedetav)He Comtes &C5tc deRazés,~«M 6~7.:«/~x'4 A: 70~
de
4~ Mequinenfa,~). EU tue au ucgs de Fraga, Comtes d'Aragon, v. Aragon.
CentuUci).Comte de Bigorre~Fithomageau
Comtes de CaCLtHe.v. Ca~tHe.
Comtes & Comré de Metguot, <?pt.6~i
Roid'Aragon~S~'MeutdtiputeauerteSetgneur Conctted'Agde fous Alaric 67. où antfroiEnttes
d'Aure~ieComtedeComenge,8):6. Receut Euetques de la Nouempopulame ibid. Som-
hnr.~<red~ Seigneurd'Aure Xi6 817. mairedefes Canons, 67.&:6S
CenruUe 111. Comte de sigorrc.Sio.Nomme Sei- Concilede Maicon fous Gonmn, où am(to)eni les
gneur du Quarton de Sarago(!e,ibid. Fur itbetal Euefques de BeArn,So.CanosJe ce C6cde,So.8:.
enrMeurdumonaf):eredeS.Seuer,8n.Lan:itle ConeitedeLauaur, ~iS.~n.~n.r.t)
chafteau de Bldalos, ib)d. Concile de Potchiecs, )g
3
Centuue premier Abbé de la Reole en ccarn 167 Concurrents ou Regutiers, ~~i
ChampdeMatsinterpreré,
1 121t Confeu Souaerain de BeMn fiibmtuëaà la Ccu~
Chanoines Se ngn'ncatiC'" de ce mot, ~M.MtM~f
Cece ij
Confiance ni!c a:fiKede Gafton deBeornefpoufe DonanoMa~Mona(teTe<!eI.uc,i70.i7t.t7!-ï74"
dtuers maris,~09.<~)0.<in.Arttctes de <bn mariage
aUtcHemtd'ADemagne, c~auect'tnfant Ema-
402..
DoM«f«< Z. Comte de Bi~orre, Sot.
imel.~t; Ct~t;. PoSëdeieComtcde Bigorre, Duc. Si~ntricanon de
ce mo:, i~S
<;6~&<iifpo'e de tes terres, <!6~.66; Duché des Vafcons, tcy Le Duché de Gafcogne
Conrut. SigM~r~non de ce nom, t~S.i~.lot druenu [ucc<. tlif- FretendH par Ccnculie i u. Vi-
~oMrsetsAnctchreftiquesoupignoratifs,
Cor de
~)~
guerre de Gafton tV.Vicomce de Bearn,}
comte de Bejrn,
DucsdeGafcognedtrFfrent'.de ceux d'Aquiraine,
~76

Coid~'ue~egeRoyaidesArabes, t~ !)~. Tctbura'resduRodc Fiance, 117


Corcc~iond'vn prtuitegcdatcaS.Scrnin.C66.66~ Ducs deSepnmante eu Maquis de Gor[hie,Cp~.
Cotc'f.i:n Cité d'Aqut[.nne,8.;).Auiomd hui S Le- ~6S~.6S66S-.<,S8.68p
:ter, ;7. Ses ptHpiesv.lincus par Pompée, Le Duet entre les Lomtcs de Foix & d'Armagnac,
Comte Je Co~raiMiedmt en Vicomte ytt 79~
~c,f, ~S Duels ordonnés, iS~.i~o.~i.oo
CourA~M«r.t}. ~8 ~t.~i. L'ordre obfcrncen
cfr.ne,<htd. Souuer~ineté de cette
Lt~fupprcfiton,
Couf, E

CoutdeG&fcogneaS.Seuer~
Cours de Bearn, ~S.
C;<; jj
54)
t~ Glifede Noitre Dame Pilar. La Fondation
de Ion ~h~pi parGs~on de De~m,~i~
re
Coutfedcl'Angtoi!dans les terre! de G-Hton vu. -~4
6~0. Eieûion de deux ~auahcrsa!a Scigncntiede
Couronnement du Roi à l'ouuerture da Pade- Bcarn, & leur m:iHacrc. 2)8~
menr, EIccttonde G~n.ondeM.oncade par lesBeafnc~s,
714.7~
Couronnement de Hngueï& Robert fon fils, n.6
Couftumes.Onginc desCouftumes'des Prouince:,
~S~.Etdquet'efin,
~/x/<td)f!etenredc~
~S<f
jE/«/et~bhdansAtntT)!an, i;
~j~M/ft p.~).t«/c«'</<t~?.Cou~Hmesde Bi"or-
t 8~.St~. ~&V<t. Er!eurexp!'cat..un, ~jo
C'.o.~des en France, ~.7~-7~739.740.7~1.7~ ~M~ Bourg de Comengc, ~7
<'ic'!xelcr![esau bas désaxes publics, 4-19.4~0.~1 JEncens, 377
7
S. Croixoe Eourdeaux.Cemonaftere rc~bh~oy EnecoAriftaprtrn:[:tRu)deNattat're,i~o.!<t6~.
Cr!juté exercée contre les habiraus deCMcafIb- HeRoitComce de Bigorre auanr (o!) ete<~]on.,
ne, ~02. So~ t~i. SMa)LmcS)!6}.t7j.Xoniurnoin !6}.]6~
C 'euG:ner.t! desAr&bes.Bquiuoque d'ifidore, Savatcnr,j~. Ilprit Pampetone fuf !et S.)tt-
CmmtmsdeG~onvi!. SetgncurdeEearn, yy~ fins, tb'd.
Eneco ti.
RoideNau~rre,!6i.]7?.U<n)ioyc~:s
D AmbajfÏadcMSà Chartes le C'~uue, j!7~
Ermeng3fdcCcm[cfI<:deC.trcat!onc,7~o.Mar!<-e
~D. prfer. C~uelefl,iôn
T~ ~~f#M, &r ngnifleadon,
371 à Ttenraue!,
&~D.yf/~r. Que!efi:ton office,
oiïtce, ~.y~ Ermefende ComtefTe de Carcafibne mariée att
D.t[V)cc'mtedEMon[~ner, ,;Sg Coince de Barcelone yot
D~ces [eftjb)is, .t~i~S.~y~. 2.80..ïS(~.2.87.îSS. Efcures,onm~rchëibid. & ~bnthsfteau.v.
~t:o.4.!3z.7.7o8.7cp. iir~ Ch.t~eau.
D~'<'7)~f<'<ComtedeB)goire, goï. Espagne. Sa d)uifion. 91. pS. Conque & bun-
Dc(une&:None, tt!.H4. nee pitiés Ffan~os. )oi.to:z. ))~. [t~. Tri-
D~i,~ bu[M[eauS<nnûS]cge, Lf Roid'Ef-
!9!L.~ t 3 2..
Dctl de Ga~on vti. Vicomte de Bearn contre pagne, & celui de C~Ittiie ie tne~me <~x.
t ~fh~rd Roi d'Angleterre, 6~0
D~)duComte dePoix donné au Comte de To- E[pitgno}smépi't(csptrIe''An~)o)'s,
E~pe.'ons <~oo
io!e, de C&~on itii. Vicomte de Bearn,
D~ du Rois Je C~ne& d'Aragon, 671. 3
Efpieuue de l'eau froide,du f<[chaud
I" Dc~ft
G.i<cons,
eR
fm
appette combat de femmes par ifs
Dc-c~suepïrentc & alliance diuerfeiiient enten-
HO..M9.110 ~l.~l~7~00.4~J-9.4$0.Sjl
Elquiuat Comre de f))gotre, 828. Tto'jbié en la
e~ t.'u Due!,

~'t<) ipf~7 poHe~ion de ce Comré pat Gjdon de Bearn,


O~iLrdre su Roy &ume d'Aragon,
Dt .ues
y~
ir!~odees,)H.!i~.i:i.t~. Ne pouuoient
tb)d. Se rend vaHaidu RctdAngieMt.re,ibtd.
Termina la guerre par lenrence afbina.ie con-
<!he renées par !e! Laïque.: fans !.< peimitEon tre Ga~on dePe.iLn,S_)0,Succed<i&uVicomce
~<:eignear,~i. Pduitt-gedei'Eghfed'Oloron de CotcranSj Ibld. Il eut ~u''rre conue Sittion
touchant r~ctquintiondesDifmM, ~1~~ de Montforc, S; Fit trcue tbid. &' p. 8~. Son
Dx'ued.ebeRti!,
1 tcftamtn:&.fbndcccs, 8~.8~;
~#~ ) &: id HgniHcation, Ejtats Généraux .'bus Charkmagre > m
~o,'MM~ ~<?.7 Euanx Roi des Goths enn-a dansEtpagne par la
I''t!nJnfr,ann, 77.78 N~~arte, 6~.
.D~nnuojd dH Bearn en. -faneur de la ComKfIcde Euchn~ie <anxvneboë[efufpcndce,~p. Efpan-
~x, 6t~.6<;o chceparJ'sRou:tersdan:rcghfed'Oloronj)btd.
~S 170.t.i.37~76.3~Sz..
4t0.4<
~6.7.
Don.ons {hi~e~ !'Eg!ifedt La(car,!u.!]~.2~. Eucchëd:sGafcons,
Euefqucs deLtfcar,iS; ~f~i.~St.
~St.;<)f).~o~.4.:<o'7.~jt.$o.~70.
211

Dci.t.o.s huches a I'E~fc d'01oron,~ip.~t. La EcDq'sd 0)oior.,o7.S.7 ~g.~S.6.


~!f!S. M.tftelutaettcdcance,J jt~ ~P 40~ic.4')9.
Euefqucsd'- Bigorre, M4'3~8 Gardas Sance Duc de Gafcogne, 10~.
Euefques d'Acq~t.jty. ;56.399- 404' 44~ 4~ Garfie Arnaud Gomtede Btgorre, 806
les Huefquesde La<caf & Oloron n'e~oient point Garne Fort Vicomte de Lauedan ibid.
des Douze lurats ou Haïonsde Bear n ~o Gatcogne.n~.n~.ii~.Sou! Pepin(,t[6. SousCharIe-
les Euc~jncs connoiffentcommc Arbres des p[o- magnf tbid.Se )i7.n7.Guuuernéeparles Lois de
ccsdesLatcs, 117 ce Pnnce, pour le regard de la iurtHtction des
Euefqucs de la Nouempopulaniepourùeu? par D~- Eue(ques,ii7.LaGafcognefbus Louis Roi d'A-
goben, !!0 quttame,n8.Diu.nbneeen Comtés, n~.Dunfee
En~e Métropole de la Noucmpopu!~nte,10.i~.nS. en apanages, 10~.N'a pas ette pouedee par Sau-
S.mune. Sesanoens Euctaues. Sonvnionauec
I'E"ti~c d'Anx.n. R-etrai~tedes PnfclUian~tes,
ce Roide Naua[[e,~p«<<< p. ~o. «</y<!<<!
Duché de Gafcogne deuenufucccHtf, Ec ert-
i~.
i<St,auon nKufKneftoitné danscettc ville,ibid. fin incorporé dans la maifon de Poichers,
Eutl.t<.In'it:Bc.).umatchMGouue)'neur de Nauar. 279. LaGafcognedonnéeendotauRoi deCa-
ic, 64~. A~m'e dans te chameau de Pampe- flille parle Roi d'Angtecene, ~06. EHeabiure
IciiL', 64~ rhcre.'IedesAtbt~eois,
F GafconSj&: Da(ques,i~o.LesGa.fconsrebe)Ies,& pu-
f'Au~ctc ddee Thomas
FAll!1i.:r¿. ~alfmghan wu
ThOl11.\S de walfinghan touchant
chant nis de tenrtebethon.118. t~TaiHes en pieces par
-&- Gafton, 6~.1.6~}. les SMaf!ns d'Efpignc, 1~7. Kamenes au denoir
Feumnacuteute.nent eUeinr, ~o; par t'AngIois,;po.Acculentle Comte deLtccftre,
Fcu': de Bigcirc, 8-).844.8~ $90.1) feiuA)6e,ibid.&: ~9!. Se rebEHeni contre
l-'itics de t
Mftonv t.deBeatn, 791 t'Ang)ots,;9;.Furent appellés les Gaflonois,;p<
Fleuts de ![s qut rmierdifibient: chafque année dans Combata.nsfbusEdouard d'Angleterre défirent
vncEg!if:dcB)gon'Cj ho ~tuereat Simon Comte de Montfort, <?)~
FiotcAm'Joife, Gafton Centulle Vicomre de Bearn, z6c;
Foi mu'oisbieenuetsiesinfidetes, ~68.~6~. Gaâonui. Vicôtede Bearn;i9o.Reudiu&ice,tbid.
Foix ?< ton rerr)t0tre,7o~. 711*7'i.Ongine de cette Gafton iv. Vtcomte de Bearn~Ltberaten faucur
matfou,67c).Fo)x Comre j n'eRpo)nter)gépai:tes des Eghfes,6.Entreprit levoyage de la terre
Comtes de T~ofe,7ti. Indépendant en partie de Saint3:e,~o.Sonfurnomcorrompnches1~! Au-
ces C6):cs,7iz.[enfnine[eleueque duRoi, 7G4 teurs,~6o.;6t.Mena auec lui &'n61sCenruIIe,~t.
Fonda:ion du monaftere de IjReoIe en Bigorre,358 ArLiue aCon(tam:inopte,~z. CombaurvatHam-
Fond~tto" de 1 Hofpir.d de Mieth~ge): )y ~.oj ment deuât Nicee,Contribuaaiapnfed'An-
Fondation deEgh'.e de Nogarol, 277,278.279 tioche,ibid. Commanda le fixieimebaraittondc
Fondation du mouaHoede Marctniac, ~ot.~oi l'armée Croi(ëe,&:va)nquitles P~ (ans, ~.t.. Se
Fontcr~bie, i~ rettreen)aviUe d'Edene, Vareconnoiftreta
For de Sobrartie,ou deNauarre~M~/t!?. i~.«< v'e de Rama,& s'en rendit mat(!re,~6.Entre !e
~'t't/~ 170 prcmtefamertitoiLf: delerufatem, tbid. & ~6y.
For de Ca):a!ogne, i6S Serenfeauecgtandbuttn.tbtd. Dreneicsengins
Fors ou Coutumes de Beirn,J~ p.<~M~ debatenedeuant terufaiem,ibid. Entre dedans
~9. Conipilés envnvolume~ puis refor- paradant. Donne La vie a ceux qui s'e~oient reti-
mes, ~6 rés fur le haut duTemple~6S. Il fit de grands ex-
For~desVanecsd'Arpe &: Bretons., ~1 ~i ploicts en !a bMa:Ue d'Arcalone~i.S'en reto~n-
Fott de Muret pics d'Oncs, naen France par Conftantinoptc,372. Eftantde
Fonde S<:n.tugcs ptis part'Anglois, ~7 retourenBearn fit deshberahtës ài'Eghfe de Lai~
Fot-t.tperde Lt:[cun re~ourmueftituredeiavtUede car,~ 7~76. Ynteuabttrdes Chanoines Regu-
Sadoba en N ~ua.rte, ~8[ liers deS.Augu(hn.7i.;7;. Fonda vn Hof-pitalâ
Forron Aner Viconne Je Laucda.n So$ Lafcar~74. Le doca,ib]d.Donnaau Prieuré de
~<<o (:7~)'f6<HotdeNaujrt.e i7~t7~.t7S.Pris Se Morias,~S~.~8~. IleAoitvndesPatrsdelaCour
dcttHié p.u les Mores.Se rendit Moine, [78.t7~ de Ga(cogne~8~.1iiurala paix & trefuc de Dieu,
~9~<M)/'yHr<n'citp~s 0!oron, ~j-~4 ~.Détn&cru~NauarrusVtcôred'Ac~s ~99.Se-
Foutqutc !esMot!aSjP.d~isdes Seigneurs de Bearn, rendit maigre dcceVicomtë,rbid.CoMqne(ta)e
;'0.4~
Ffjnce. Mjiio.' deF.~nce diuifee,i;S. !6'o. Soldats
VicôtedeSoute,~01. FondarHofpicat de M)Cf-
haget,o~.Amegea.Saragone,&: Iaprir,~o<).io.
deF~nce tecon) perdes en Espagne, ~.11 Il fut Seigneur &: ~'«-.tm<'y<f de SaL~goUc-~i~. Et le
Francia Duc de', C.nTabfcs,
FroiHin.Veuucdecét Aureur,
102.
~0.6~
premier d'Aragon, ~.i~ PrupluneuH villes
auccALfon(eRotd'Ata.gon.ibtd. Etiviftré dans
G Morlas par ce Roi, ~17. Défait onze Rois ]b)d.
GAb'lS,
~~Ab~s,&:(o~Ho'pitd,
~-Y~. &. fOI1 Hcrpitl1, ~.t7
41.7
'7
Conunua les expiocts dans l'Efpagne,-).!§. Fon-
G~hctotteEuefque de Beatnou de La.(car de l'Abblye de Saubatads, ~.19. l'Hofpual d'Au-
atHf!). au Synode d'Agde,6-7. Mattyrife par les bertin.o.AlUfte au fiege de Bayonne,-).Fon-
Amen?, ~6~ de le Chapicre de Noftre Dame ~</«~tbtd.EA
<~ata~oH'' Comte de Bourdeaux, Sjfto~ tué p&rlesMoies,ib)d. Defton: Fondateur, ou
Gatetunue cf (~morr 78 bien reitâurateur du monaitere deSainc:e Clu'i-
Gahccaugmenrcc,9i.c);. Ses druymetropoles. 9~. ftine~Et de l'Hoipita! de Gabas ~17
Son peuple chatt)~ t4p Gaflon v. Vicomre de Bearn ~.61. Succéda à hn
G.dtOens&Aftnncusderjt'.sparlesRomains, 85 pere Pierre, tb:d.&:
bas Em pour Tuteur en (on
Carfenden]ciedcGafLonv)i. Régente de Bearn, a.ge le Comte de Barcelone.~3. ~.6~ Fmt
;7$. ErdestefLes dcCara!ogne,6oS. Nommée pourueudeta ~tccM~dcFraga, Sonma.-
Comref)e de Bearn, ~78. lnueffit de Garos le riage, & &)n decés fans enfans, tbic!.
Vicomte de Louutgner, ~79 Gaftov Vicomtc de Bearn eten par les Bearnotss
Garnas Semcnûn:s Roi de Nauari-e p.~3~. Fds de la Vicomtene Marie,4gS. Gouue:-
Cccct'j
jy~
nj fous vn tuteur pendant fa itunef!e ibid.!it Goihs. Ils entrent en Tt3lie, Gaule, & Espagne, ~7.
homa~c ju Roi d'AraEon,~t)o. Se maria suce Leurptcgres en Languedoc. & E)pa~ne,
taComtencde Bigone. Receutendot:
le Comté de Bigorrc ib'd. Fit homagc de
C~.Etcn P)oucnce,6;. LesGothsdhahedon-
nentauxFranco<s auetques Prouinces~68. Le
ce
Comte ~< Pntfetirre de Comte de Bigorre, Royaume Gotthique,oude Narbcnne demeura
~oo Fond~ le Prieuré de P'etxac.ibid. Donna les aux Rois Goths d'Efpagne.Conqutx par Chutes
fours dOncsau MonaUctede Sauba)ade,<o). Martel, 68
RepnriafiHed'Oné<<urteV)comtcde Tarras, Gramont. V. Agramont.
j'Ot.T'aicHauectu~tbtd.Fuf furnomme Ga(ton GraiEuefqued'Otoron.UaŒ~aau Concile d'Ag-
le Bon,~o~~.bafh[)cv)H~oede Came. v. Ca- de, 67
chaHeaudeMiramon[,}o~. Fit Guerre de GaOon vu. contrel'Anglois, ~§!. Conti-
me. ACt~"ca !e
i.tgue)rc Rot d'Angleterre celui deCa- nuée,~ renouueUee, ~87. ;38. Guerres du m<:fme
ibile~o6.auFut enueloppé danspour
la guerre des AI- Gafton contre dmersPnr.ees, 6tS.6ip
L'<gcois,;o8. Proccgé contre les Crofës par le Guerre de Roger Bernard Comte de Foix contrele
Rot d'Aragon,yt~. N'eftpointaccufe d'hercHe, Comte de Ccrdanhe 760
Se (bunnet au Roi d'Aragon pour obeï)' à Guerre de Foix, & d'Aimagnac, 794.798. Origine
rE~)te,$n. EnuoyedesttoupesauriegedeMu- de cette guerre, 79~
ret, ;i7 Itn'yaHap.tsenpe[tonne,~S.Futab~bus Guerre du Comte d'Armagnac, 6~6~~
de l'excommunication, ~o.Fttdesttberahtés Guerre deciarëe par te Roi contre celui de Caftille,
auxrg'tfes,j~o. Sondeces,
G~ftonv 't. Vicomte de Bcarn,~S. Atït~ale au par- Guerre entre le Roi de France & d'Angleterre, 789
tage de ta conqueite de Maiorquepar moyen GuerredesAragonoisenLauedan, Sti.Sti
de te'; curateurs, !7~ .Fir guerre contre l'Anglois, Guerres de Roger iv. 77!
~St.~S~o:. Fut p~ispaftuy deux rois, ~87.6~1. Gui Euefque de L~fcar~6.Bearnois ~ibid. Donne
Erretnfche~SS. (!n. Bafht le chafteau d Ortéi!, auxEghfes,tbid. &7.S. Excommunieles
~8~8~. Se tendu Chef des Gafcons contre l'An- vfurpateufsdu bien de rEgufe,~fo.Tr&nugeauec
p!o!s~X- Fit trene~pres quelques combats, l'Abbé de Clugni, 458. FiipauerFEglifede Laf-
~Sf?. Atrcitavntratcts
auec l'Anglois ~'). Fut carenmarquererie,~p. Ses armes ibid. Son de-
excommunier~ Ftttigue auec )eRo< de Caâd- ces, fon fepu!chre,6cj(onEp!taphe, ~9.~60
te,~p< Entieprtt fur Bnyonne~p~. Donna pen- Gui de Montfort meurtrier de Henri d'AIem~-
ftonau Seigneur de Gramont, ~8. Futratt Chc- gne, 6~
ualicr parie Roi de Caftille,6oo. Fit guerre à E~
quiu~r Comte de Bigorre &: s'accorda auec lut, H
603.60-)..Eut guerrecontre diuer! Princes,6;8.
6)p. Le Seau de fes armes 6~.4.61;. 6; 6.6~&. Fit JL i
TTTEnn d'Akmagne ana~ne par Gui de Moni-
VŒU pourtevoy~ged'Otm'emer<;2.7-6~S.Apel- fon, 6~9
laau XoideFr~nce de la violcrnce de l'Anglois, HenrtRoidAngletcrrepadeen Gafcogne,
<?i2.)f.6~. Fumuigné par la Cour de Gafco- Henri Moine compagnon de Pierre Bruis auteur
gne 6,7.6~. AtIn'gépar)'Anglots,<?;S.Fitteuer des Albigeois, ~08.719
ieuege6;9. AceuH Fdouarddetraht~on.C~o. Homage. Examen de l'homage du Bearn rendu par
LedeHa,)b'd. Secourut Pampe)one, 644.. Fit Ga&ondeMoncadcauRoi d Aragon, ~o. ~~t.
aihance auec le Comte de Geneue,647. Fut arbi- ~9~
trcnommc parte Xoid'Angtecefie.~S. Et fon Homage de Foix, ytt.
Lieutenant pour le fecours du Roi de CaMte, HomagerairauComtedeFoix,
6~-3.(~~9 Donnée Bcdin à Marguerite fa fille,
Homagedu Comté de Bigorre difoute, & iugé,7~6
8~
~p.~o.Prit uo~ei~onduComfedeBigoireauec 8~7. SjS
ta 6Hc Confiance K~. S~.
Gagna vne bataiUc Homage de Bigorre tranfporte à l'Anglois 818
auecic Ro)d'Atngon,<.7i.Fittrament., 673. Sa Homage du Sogneurd'Ameau Comté de Bigorrc,
mort.~fonEpit.iphe, 678 8)6 Si7
Ganarda.n, 79<?'7P7 HomagcsdcptuJteurs façons, 470
Gauarrcr. Ch~Heaude Gauarrer,7p8. Pneuré de HofpitaideMieihjgfr. Sa fondation, ~oj
Ctuarrett&: f& fondation, ~~t. Vicomtes deGa-

t~
Hofpit.~ d'Aubertm.v. Aubertm.
uarret, ibid. Ho''pita!deGabas v.Gab~s.
Gaue B~Mnois & celui d'Oloron, p Ho'pitaideSamcte Chriftme. v. S. Chri~ine.
Geneato~iedesvr.~ts RotïdeN.)uarre, Hotpita) de La.fcar. v. Lafcar.
'7j.'7~S t79.!8~. Hofte!eriesd'E<pagne, f~*
GeucatogiedcsDucs de Gafcogne depuis /.<?. ~o).
<M~«'<< 176. 1
Gcneatogte &: fucceuion des Seigneurs de Bearn,

~6t.6..t.S6.6o.~6i.)77.
}~7.o.
16}. ~4 i<!6.~7. 2.90.191. 4~.1. S.TEandela Penna. Fondation de ce Monafter~
-L !7-t
Gentatis Duedes V a'-cons, io6.t07.rif S. teandeiaCane!!e,Monaf):ere,i7p. Sonre(tab!iC-
S.GeronsenduiamarcyredansIc bourg qui porte menr, 8r~
(onnorn, cy letutatcm. Son tiege, & ~a prife par Gafton i v. & tes
Gibattar. D'ouvifntcenora, t})- autres Croi(és,~7.~8.~o. Godefroi de Bou)i-
Gina remme de CenEutte t v. Vicomte de Peain ]on Roi de cette vitie, ibld.
rendu&Re!)g!eu(e, Indu!genccs,
~01.~01.~03
Gombaut Euefque~ Duc de Gafcogne, ~o~.no. Jndutgenccs en faueur des morts,
~t
~o.<~i
m.~ii.. n.y. Dota le Mon~erc de la Reole, Indulgence en faueur de la guerre con:re les Atoi-
~o~ geois, m
Iniun'cc du traicte d'Alfonfe Roi d'Aragon auec
Gatton V'comte de Bearn, 49~ M
Infcrtptiongr.tueefi.tr~'f~r~. v. ~«~ d'Efcet.
h)terdfticcrcfurta[erredeLauedan.Et ton ecFe&, T~f~~
jLv.A Manichéens
~8.~9.7~8
}!~t6
en France,
Interprétation
Inuahon du date ~~<t~/<C~~
des Vicomtes
de Bearn,
de Tartasfur

Inu.eftituresd'Enefques,
les

I~uefttturesdes biens EcctenafUques,


7*4.
Seigneurs
fo~o;
~04.8
~«MM. Ongine de ce mot,
Comtes
t~
Marche d'Eipagne. Charlemagne y eftablit des
't
Marfil Moine Inuenteur des Rois fuppofés de Na.-
uarre, 174
S. tnitan premier Euc~que de LtG:ar. E~btit Marguerite Comtene de Foix héritière de Bearn,
d.tns le Bearn la RctigtonChreH.ienne, 69.7o 6~.6~4. Emancipée par Gafton, ~6~$
lut.'ts cte )& Cour ~y. Leur efhbh~Ietnenr, Manage de M~neVicomte~ÏedeBcarn auec Guit-
~i.~S;
1;7. I ls ont prrs lenom de Barons, 544 laume de Moncade,
Liuihced'Aragon~ ig~.tyo.tyi Mariage en degré prohibé, ï~ z~f!
luzztf More fait Roi d'Efpagne11~- Faucrife les M~neVicomteHe de Bearn, 466. Fait homage de
Chreniens, ibid. les terres auRoid'Aragon~tbid.Se ~7.4<f. Se
maria auec Guillaume de Moncade, 47~.47~~
L 4X1.431.48~ .Reueuë des Ht ~oriens fur ieiujct de
ce Mariage, 48t
Ladrerie
T Abour, 1~.1~ Marie coulent à l'étedion de (ba fils, 48$
impntéeptutieurs nations, S. MarievilledeBearn. Donnée à r'Eghfe d'Oto-

f,
7;
Laiftoure. Sonnom,&:tet[it0tre, ~9-40 ron, ~9
L~ny~edoc, ou Languede Oc, ouSeprimanie, ou Marquis, ~30
0
Go[h'e,68~. Ses Comtes, v. Comtés. Marqu)sdeGorhie,ouDncsde Seprimaniej~
pour Baione. Païsde L~bourd, ~t ~94
La.icar. C'eft t'Mcienne Cité de Bearn, </)'<t Marfan Vicomte, StS
p.-j.M/~M'<<;o. D'où vient le nom de Laf- Maïtacte de tous lés habitans de Beziers, 704
car, Rcftei.biiifemeu[: de(bnEue<ché, 2.f!.
m
Docation 146. Fonda.rionSc dotationde l'Hof-
M~flacre des François dans la Sicile,
t.
Mate ou Amate f'mmede Gaston v 62~. ~~o.
6~7

p)!:a!dece[revtHe,~7-t.LePoncdeLafcarruin~ Fait VCEU pour le voyage d'Oucremer, 611.~18.


~7~EuefquesdeLa(car.v.Eue(ques. Son nom diuer[emenr c1êrit, 62.9. 63o. Ficrctta-
I-a'!a~r.HHegee,&:pnfe, 7;5. A<I!cgee par Simon ment, ibid. Voyage d'Edouard R.oid'Anglererre
C~mtedeMont.fbrc.Etie~iegeleue, en Gafcogne, 6;i
Lebnt,ouLebrec,ouAlbret. Seigneurs de cette Métropole d'Aix. Elle dépendoit de celle d'Ar-
m?aon, 607 les,l~ 't8
Legars, ~:o Métropole de Narbonne. EHedependoitde celle
Lcgars du Pape concreIesAIbigeois,& Routiers~ de Bourges tiS
~4.719 Métropoles Eue(ches formes fur l'Eitat de l'Em-
S.LeonEnefquede Bayonne, ~i pire, n r
Leonttus Euefque de Treucs natif d'Aquname, les Métropoles nouueUes défendues, 11
69.70 Minime Rintere d'Efpagne, & fafource, 88
Ligue du Seigneur d'Agramonr, ou Gramont, auec Miracles dans i'EgttG- de Lalfu ou Sainct Pe, 455
Gaiton Seigneur de Bearn y~S Mirapeix. Le Seigneur de ce lieu, ~o.~t
Ligue enne le Roi de Caftille & le Seigneur de Mixe, 400
Dea.rn, ~f? Moinesarmés, ~7.n!<i
Loi Sattque exclut la femetic en faucur duma<le, Moines de Lascar raicts Chanoines Réguliers de
~i. Sainct Auguftfn,
Lot Romaine pour le iugemencde! affatres Eccle- Moncade. Maffor) &Seigneunde Moncade,
Lijibquescie France,
Lo) du Code abrogée par !& Cour du Roi,
6~6.~1 la p. 472.. << la ~S~. Debar & accord du
Seigneur de Moncade auec le Comre de Barce-
77~.
LoisGotthiques, 6~ !one,47~.476. Don fait au Seigneur de Monca-
Lope Dias de Haro Seigneur de Bifcaye, ~70.67!1 de, 477
Louïs V 11. Rot de France auec fes Croies tuccc~ Monein, ~o
de au Comrede Montfort contre les Albigeois, Monoye de Morias. v. Morlas. Droic): de barre
7$4. Son fucces, 7~~ monoye acqms aux Seigneurs de Bcarn ~07.
Lois Roi d'Aquitaine ha.bil]éa ta mode des Gaf~ ~oS.~09.~0 ~i.
cons, tz.S Montaner Vicomte ,~7.~8. ~9. Et tes Vicom-
Louïs Comte de Bigorre, 806 tes, ibid.
Loup éleu Duc des Vafcons~n~.u~l. Se re- MontdeMarfa.n.fondation~ecettcvitle,8tS.S!
beHecontreEbromMaiteduPatais, 11;. Aug- ReI)gteu(csduMonttieMar~n,~leur fonda-
menta. fbnDuchc, ibid. tion, ~~6.7
Loup tt. DucdesVa(cons,ti;.t!6- promitndehté Montgranier Fort prcs de Foix. Affiegé, & pris par
à C!iM)emagne,:i7.tuipayatr)bnr, ibid. leComiedeMonfrorr, 747.743.74~
Loup Centulle Duc de Gascogne déiatr,reuotré) & Mores. Usont~ccageteBearn, t4[
bani, jit; Morlas. Son erymologie faude 169. Monoyede
LoupAnFtVicomted'Oloton, Mor)as.;oS.~07.;oS.~io.A!a.preftdenceduTters
z7t
Lomde. Son fiege fàbuleux, SoS E~tar, 44. Franchtfe de cette ville, ,8~. Tournois
LupusDonatiComtcde Bigorre, Soi dansMortas,~84. rondanondet'EgUfe Sjtncte
Luxe manondc Baffe NauMrc, ~.00 FoydeMorIas,> z9;
Munineduf~n<desGod.s,~nondes RoisdeN~- Ofiau St~Vjccmttï, Priui!fgf&ob!iga<ion
u.n[e, ~o.)7C desOUatojs, )49~o.~i
N Oftabar, 400
Ourdies. Son Prieuré, 441
-L~
'T~TAt ville de Bcarn, 41-.Sa fondation, i~id. 1-~
terre de Nat achetée par iesCtercs de Sain- P
te Choftine, ~17.
I~apleten Pai<-Hine fendue à Gafton tv. & autres T)AirsdeFrsn&e. Leur défaire fabuleufc',
Croies, 370
JL !);7
N;n]an'e. Origine du Royaume de Nauarre i<~o. Paix entre Roi, & le Comte de Foix,
le 73S.7$p
En quel temps.ibid. & <6!.i< En que) heu !6;. Paix enue !e Roi & le Ccmte de Toto<e 7~
La Namrred!Ui<eedet'Atagon,~jp.Généalogie Paix enneAXenfeRoid'Ar~~on, &: Alfonfe Roi
des vrais Rois de Nauarre, '62.. !6~.t~. 17~. ty~. deCa~ttc, 4lS
t78.!79.!8~ StxRoisdeNanarre.on Sobrarue Pamics,ou rredeJas, 707.7H. Son Abbaye fondée
fabuleux, 6o.t6t. 162 ~MM /<! p. ty i. !<t
/d
i3o. Interrègne de ce Royaume fuppoie~p.jSo.
par les Comtes de Carcaitarte~o?. Engec en
Euefche, 7~
Sesarmes, 187,<KS Pamuetone, &: l'étendue de fonDioct~e, ~8. Prife
la Nauarre fous les François, tS~.iS;. Les noms des par Cha[)eraagne,&: demantetec~j.t.Son bourg,
Anciens RotsdeNau~rrefontGafconsonAqut- 4~4~3-
[antaucs. 17~ Pas de ia Barre en Foix, 71;
NauafLoisChrétien!, ~6 PaichatdeS.Sauin, So~
Nomade diuers Seigneurs Gentils-hommes de Patrot)s,ii4. Dio~desPatronsdansleurs Egh-
381. ~2.6
~~7. ~o. ~yi.
6~7.678
8
~i.<
Gascogne &: deBea.rn~~i.l~ 2~1.181.~6.
~o}.~o.).t7.~i-< 4~o- 44+-
~63.
fes,
Pat]!usAïim:natifc!cBigoric,
S.Pé de Génères Fôdatton du
14~ i4&.4~. MonaUeiedeSaitT~PëdtRrax~du
448.4~9
4~
monaAeredece!ieu,

~oms des Duc~ d'Aquitaine,


Noms {'attonymiqncs en Gafcogne
10'' icS.i66
Jt~i6
Efpagne,
D]OcefedeLafcar,,)i. Conie~eentreIesEuef-
ques de Lalcar, & deTatbe,<f~M /<t p.
~M'4/<<4;8.
4~
Ncufpeup)esdine[femcM'exp!iquES~8.!p.QueJsds Pelage, i~.t48.ThcuduToerptis pour Don Pc-
to!][,&[eursnoms, 10 lage.v. Theudimer.
Njcee pntc ptt Gafion t v. & les autres Croifés, Penad Efcot. Infcnpuon ancienne g~u~e fur FeM
~3 d'Efcor, 53
None&De'-Ime,
Norm~ns.SouscenompluGeurs p't'ples compris.
:n~
4- Penitence d'vn Gentil-homme
tuéfon Seigneur,
Gafcon qui
m.tï4..68.i<p
auott:
D'onvtent cenom,ic.)6.t97.LEUc déFa.ite,~7.n6. Pénitences, 33°'3~
:t7 Stra[agemme<jcsNormans,il7. H'rutnenc Peronelle ou Peyronelle Comiefle de Bigorre fem-
la Fiance, &batcn[Ic$FMn~ois, 1~1.1~. Ils rui-
tbid.
nent la Ga(coE;ne,i~t. j~, ipy. Ils font batus,
Noucnnpopula.nie. Elle comprenoit douze Cités,
me de G~ou de Moncade Vicomte deBearn,
797
Pcrpinnan pillé,
Perronille CemrcffedeB]~orre;&'(esmaris,Su.
484
Leuls noms,tS.Vne partie de la Nouempopula- 8~814. Fait vti Cod'c'liccnfaucurdelonfn.t-
n:c accordée aux Goths, ~i1 i),82. Sonteûamcnr&:fbn decés, 827
Peuplées Ctccngmcenrnnefmechoiej 6
0 Picire Vjccmtc deBearn &: de Gauarret,44t. Fon-
de le Pneuré d'Ourdios, 441. Tient la Cour
/Do ComtedePoicHers,&Ducde
~L~ Gafcogne, ~/<<j<'«~444. Poiede la Rrcombrrc de Huefca &
Son decés,
2~9. ?.~o de Be(pen ibid. Il afil~e ia pi~e des villes de
Oclo Vicomte de Montanec, ~9 Leride & Fraga, tbid. Son decés & fes enfans,
OdodeD<;ngu[, ~S~ 4~
Oc.i(o,v)jIe&PtOtronroire,Sc faiituacion, 1; Pierre Vicomte de Marfan mari de Beattix Ccm-
OfHce GonhicpefubfhtueauR.om.un., j~S renede B!gorre,8)7. Em guerre contre le Vi-'
Oloron. Son nom diuc!-temenr e~ccir,
Ot6(on ne
~?
!etendi[qn'àCefiH' Sa. ruine, & ion comte de Lauedan,S)S. Fonda la ville de Mont
de Mai fan,tbid. Rebafttt le monanere de Satnet
feltjbitticmcnr, ~}.
;i4.$. Son aHiere propre IeandeiaCaAe]c, 819
pour le commerce aueet'Efpagnc.ibid.Son Egli- PiencdeMoncadc Chef des Moncades de Caca-
se C~rhcdr.~)erebaHiedans le bourg deSainû:e logne, ~r
Martc.jbid. PnuitegederEghfe d'Otorontou- Piftrede Chalteau-ncufLégat du Papetueparlo
chât'rracqutfinoudesD~Ttes, ~,1.~ t. Vicomtes commandement du Comte de Tolofe, ~14.t
f).'0]oion, 170.17: Pierre Bruis auteui de rheifue dcsAtb'gec'K,& ~onL
O~M Ot.)
0~ fCO
O exécution, ~08.71~
Orrés. N'ci): p.~)~ Cite de Bearn. Son territoue Plat d'efmeraude 77!!
conquis fur les Vicomtes(t'Acqs, pal Gafton i v. Pie:gesdesContrad:s, 44~
VicomtedeBeain, 4~-46 rons,n~~)(bn iHu~redeSatntongc, ~6.6~7
Onesrepnspai Gaftonde Moncade fur les Vicom- PontdeLafcattuin~, ~74
tes de Ta) tas, ~û). N'en: pas force par Alfon- Ptieured'OurdJos. v.Omdios.
fcRo) deCajfhtie, ;o< Bathmenc du cha~c:m Prieuré de Sainéle Chrome, v. SaincceChtiftine.
d'Ortés, 38,S~. Prenuce,
Otto Da[ Vitomte Je Montaner.~8.Fonda & dota Prétoires. I) yen auoit quatre fbusConnant)n;&:
ic monan:cted<Reo!een B)gone, tbid. Theodofe, j~
Table des Matières.
Priuilege de ceux qui ibnt aux Ettats de Bearn, Seigneurs de Bearn au lieu de celle de Saragoue~
3'! 440
Ptocé: touchant la Soute & quelques Parroiffes ~<~M~r~ de Huefca & Befpen appattenante
cntcet'Euetqued'Otoron&cctuy d'Acqs, ~t~. Pierre Seigneur de Beain,
~18.0. ~«row~edeFraga, ~6~6~
Promontoire Curian }o S Rtûrudc de la nation des VaCcons, [o~
Promontoire Oeafo. v. Oeatb. Rogen. Comte Foix, 717.
de Ltberatenfaueurde
Proueuce conquilè pat t~s Goth:, de l'Abbaye de Poix, tbid. Tranfpottades Rc!i-
Pyrenéeï, !<* ques,7t8. Son decés 7~.71~
Roger n. Comte de Foix, 718. Fit le voyage de
R Ierufaten),7!9.Sondeces,Sc(bnEloge, tbid.
R.ogerm. ComiedeFotx~ip. Efpou<aItCom<
T) Aimond Roger Comie de Foix 71:. Fie t6 tetle Ximene, 72.0. Son decés, ibld.
voyage d'Oucremet, 7~.4.. Saccagea la ville Roger t v. Comte de Foix 7<!i. Se ligua auec le
d'Vr~el,7~. Fut enue!oppe dans h guerre des Comte de Tolofe contre le Roi 7~1. Trji~H
Atbt~eots, 72.7.11 eut guerre côtre Stmon Com- auecteRo')- Heut d'autresguen'cs~ 7?i-77~.
te de Atonrfoft,~<y~/<p.7~i. <M/<7)o.Fic 77~. Dern te Comte de Toto~e, 76:. Rendit ho-
rrcue .iuec hu, 74.). 746. Alla a. Rome,
Tjt!~en pièces fix md Aitemans ,7~. Tua beau-
7~ rn~gea~t Koi,7~ Priteavncomb&t les CheË:
dete!enncmis,76p.Sap~ix, ibid.
coup de Crottés Mant des forcies de la ville de ~.ogerBt.rnatdComt:edeFoix,7~o' Fit deshbe-
L:m:mr, 736. AfEcgea aucc fes athcs Ca(tdn~u- ralités à l'Abbaye deFoix,tbid.&'7H.Itcu[deux
d~LD.ibid. DcficicconuoydnComte de Mont- femmes, tbid. Emplois fabukux de ce Comte,
~ot-[,ibtd.&: ~7. Lut présenta batatUe,7~S. Fit 7~
d'anirex combats contre lui, tbid.&: 7~.0. 7~0. Roger Bernard ti. ConitedeFotXj?~. Ses colu-
7<;t. Fut defjtt Murer,74.). Reconctiié à l'E- bats,7~8.74t. Défendit le chafteau de Mont-
~Lfe, ibtd. Prit Mt!.epoix,7p. Son teft~ment granier contre Simon Comte de Mon:forf,7~.7.
&:fbn decés ibid. Défendit Totofe contre Louis ~i~ de France,
R~mond Comte de Bigorre, So:.So~. Reba~tt le SeliguaauecieCotucedeToioie 7~. Sa
AtonaAefe de Sain~S~utn~So}. Le dota de la foufmitauRoi,756. EtS'~ccoi.daauec tut, 758.
v.Ulee de Ca[ft!:rés, ibid. Ïi eut guerre contre le Comte de Cerd~n!ic,
R~imond Eueifauede Gascogne 18~.2.86.87 yûo. Prit vne féconde femmcnommée Ermen-
Ra):nond Comte de Carçalfone & de Raxës, garde,tbtd. & 7~1. Son teitament. Sa murt &:
697 (esenfans, 'bid.
RaimondTMncauelVicomte de C'acc~dbne.-o~
~!jf~cre par les h-tbit~nsde Beziers tbtd. tt
Roger Bernard ni. Comte de Foix. Mati~auec
de Bearn,777. Ses Gucrrei.S~St.
Marguerite
cm guerre concie le Comte de Toloie~Fa.K pri- ySS. U fut retenu pnfunnie! ;)M le Roi, 7-$).
~bnnterpAtlui, tbid. 780. D'uré,SefattGiieL)alter;7~o. y'?f.Gou-
Romand Trcnca.uel 11. Vicomtede C~rca.ilbne, ueineur d'vne pa.me de I G '.(cogne, 73~. Fut
704 effiegé Bt pris par te Roi d'Aragon & deouis mis
Romand Roger Vicomte de Carcafloi-'c 70~ en liberté 781 78}. E'nua. daf: le Rojj[!II)ou
Fauteur des Albigeois, ibid. auecl'armceFra'.cofe, &:<csexpto'cts,78<)-.7Sc.
Ratmond Comte de To!o(e excommunié Succéda an Vicom~édeBeain~S~. ~ond~cé?
~i Scies entons, ibtd.
HamirRoid'Atagon exclus un Royaume de Na- Roget premier Co;nLe de Carcaftbne, ~yf
')'.
uarre par mefatii.ince,
gneurdeCatatogae,

tene,
jS~-iS~
Rançon eUrangede DoaGaIceran de Pinos Set-
47S
P-~HConnementdesMaichanxG~fconsen Angle-

Rebc)!ton deR2imandGar~)c:c!cNauai!!es contre


~o:
7°~
Roger 11. Comcc de

703
C trcjfnjnc;
femme Adc'a: de PL'n: 69'

Roger Tu. Comte de ~.arcailone,


Roger Vicotncc de C~rcatr~:)~1
Rut pourf~
tirhberahréaux
Eglttes,tbtd. Partacej.tonbicr)àtesetiR:ns,707.

70~0
704
G;t(tonvt. Vicomte de Bej.rn.ëckur accord, Roger 11. Vtt.oa~t.~e C.'L'c~nbne~o~ Maiîacra
Ï0$ tous iesh-tbitans de Bez'ers, ibtd. Rendit ho-
Retour de Gafton, & des autres Croifex en Fran- mage au Roi d'Atagou, :Did.
ce, ~7!.
RomandeTutp'nFftm'~ueen E~agne, f~
Rebellion des Catalaiis, tj3 Rome~ccagéep.nALttic, 58
Rccompcnfe des foldats François en Lfpagnc, Routiers &:tcuisdmcr.. noms, yt0.~ii. Ils omette:
4~ mal pns pour les Albigeois, 509
ReguheHOU Concurrents, 46[r Ruccniens dnufes en deux peuples, n
Retiques, ï9$.7
Reole en Bearn. Fondation du Mona~erc de ce S
iieu,t66.2.(?7. Fondation du ~ona~eLe de)j.
Reole en Btgorre,~8. ~~0i).erc de Reole fur C*A!mice Vicomte de So~Ie,
Garonne, ioS.io~ tDSanceGarcesduAbam Roide Nauarre, 17~.
RefponCe hardie du Comte de LyceHrc au Rot 1~.178.17~. Sanaif~'ice, &d'oùv)enc fbnfui:-
d'Angteterre,
Retour de Gaiton&' des auttC~Croifesde leruH.- ~t nom,t7p. nFurIepfeminrPoi d'Aragon, tS:.
Sance Abarca 1 Roi de Nau~rre, t7~
lem en France ~71
SanceRamttescieuRoideNauaire parconfenft;-
Reuinon, 40; mentduS.Pcre, t~.tf.S
~tccM~ffd'Atagon,
~'«'p~ ou Setgneutie de
~t~.
Huefca donnée
Sance Muarraéicu Duc des Gatcons,it)8. Fils du
Comte de CaitiUe,tp9~oi. PcttcEts de Loup
aux
ne~nx !f!,
DucdeGa~cogne.iot. D'ondspriïlenomde
Mitaru.ioi.MottFdecctfeeîtctton,
Sance Duc & Comre de Grogne, 194. ~f.
iot
Se
S ouSec do<
S ou!ac.Sot)noni~rc~').
S oule, tio. Corxpu'c par G..non )v. Vicomte de
17

maintint contre Chartfs le C!)anue, tbid. Bcatn.~c'. R~n'iicdaris teD'ccefe dGioton,


Since Mitarra rDue df Gafcogne, 10; ~Sc''Y~L!t.t* j.8~9.t
S.tnceS.inccsDuc.ou Comte deGa<cogne,!07.De- S ouuerai:'cte dcs V)[ cir'fs de Bearn.~t.tyy.
cfdtUntt~ee, ibid. ~i:47.3;o ~?r;4~6.~4.7.~9.Sans dé-
StccGar<t'sDucdeG~ogne,io~.Se<enr<Dt,io7 pendance aci.tCo'if~nncdAtdgoH,~64. Sou-
5.'mceG~)!)aumc DucdeGtfcocne, i;7.Fondatc uetaineredu Gou cinenicntfieDearn.CeUe
~!ona(~erc de S Pede Génères, i~. 1~.6. Y des tugemt'ns [eridusen 8earn, ~0}.~6;7
fecoumatitftntc,);.Donna iU'EshfcdcLatcat, S ouueratnftedur~hede Gaicogne, ~tï.
!~g Son decés, tbtd.Sci~.? S [arncs enchantées, <S
S~nd:n.t)rede)aChape!IedeLcfpiau ordonna par .SScephanie Conjtcffedf B)~"<re,& tonmar' Ect-.
t'Enefque de L~<c~r, ~!<~ nard Com[edfCotpengCt8i( Ma<iee<.np!n:ie-
'<
6'
SjmaaderefU'tnoenporc délit Vt~otre 86 res nopces auec Piètre VicotFced'Acq~~ thtd,
~ragotic aniegee p~t tes Be~rnois~ot) ~.tO.En quel H~~a
remp~ rendue, ~n. ~n. ~-t;. Dft'MEe du 6ege Smb~ttutto dcta.Fnce~u Ray&CMeJeCa&itk,
des Fr.m~c:s pM deLtotton & r(-fpe&, toi. Ses ar- !uedo)senGaule,&. Etp~ue, .)y-~
mfs, 440
T
S~caftns.Leur uctftdie 1~.
Sarrance. L'Egttfe~c~rcD.imedecFtieu,
T~e{eVicomteiîedeBeMn,~6.
S~ubecit village de Bearn. D'où vient (on nom~8<~ i"T~AbaIcs, i~
Sau'~t~de. Fondation de cette Abbaye, ~t~to.
D':uodonencemon~H::re, 4~ 4~4-4~"t4°' Tcncnta Cour en abfence de fbn
S.S?uni F~~d~tiondccemon~ere,2.0% 8c,. Vie mat'~St. ABiRaa fondation de l'Abb~e de
de S. S.iUin Sc~ Saubatadc, Et de l'Hofptatd'Aubernn.~to.
S~ut.ChatleatLdecetteu, 606 Donna aux monafteres de Pé & de Saubaia-
SauuL'tetre. Lt:RoiPh)hppeyfaicfejouraueeR'n a de, 4~. Elle ea: fille du Comte Sanche,
armée, 6~ Cette v)!ten'e(t pas forcée par le Roi 434-
deCs~He, }o6 Tatbe variété'dde fcs
fi noms~o.Ses
S limites,&
l, al
qualité
Sanuetes.onAfyic~, jS~86 du terroir, 41
Sctarmonde fœur'de Roger B. Comte de Foix, & Tarbe~iens. Leur Situation, & eRenduë,!L7.2S.
(es rares qualités,
Seau du Comtede Bigorre,
777-77~
82.6.8~7
Leur terror abondant en or, 18
piennen[ point )eBea'n,
l~ ~t
Ne con)-
Se~uxdMMmesdeGafton, ~2~.61~.6~8 7~«~p/"<m'. ou Tt~rc~p~aM <p!:qué,
S-Sebaitien, Tc&amensdes Ganonsdf Bea<n.v.GaAon.
Seigneurie de la pMroifTedeNottrcDatne <M f<- Te~amentdeGaftonvtt.cor'tt.tfé, yp,
~~o Teftament de PerioniHe Comte~c de Bjgotre.v.
Semeno Encconis R oi de Nauarre, ~1.171 Pe[foni!te.
SenetehaideBeafn. Il ne dépend point du Parle- TeAamcns des Rogers & Raimond Rogers Comtes
mentdeTolote, ~o de Foix. v. !eurs ~tDm~.
SerMens corporels, St par efcrit expliqués, ~19. TefLe de Buchs .tHi< pics le piomonroire Cuuan,
4~-4j! ~o. C'cOotria CttedesBciates,)bid.Inco)po'ee
Serres. L'Egtife de ce lieu en dt<pute~ 4.6~ ài'Atcheuefchede Bourdeanx, )bld.
~ra<~«)M&: ion cxphcanon ~<! Tftte c)eS.Iearmout)eedat:sAnge!i, ~.y
S.Seuer,ny.Son appartucn au combat, &ce))e Thend)tt)M PunceChre~jen, en c<ed)t parmi les
d'autres Saints 116.117. SourFrtrmartytedans)~ Arabes, Eapnspoui Don PtJage. Défs~
V~tequtporretbnnom. La ville de S.Seuer nom- vu nombre prodi~cux de ~aratins~i~. Sa mort,
méeanciennement r'~f/?~/<mC~<6.D'oùvient 148
qu'eite t eftë appeHee Cap de <7<</cp~f. 11~). 110. Totofeaniegee, ~6.7;o.7~i.7;<?. E[ch.)~iee,7~<
Fondacton dumonattEredecette vitle, 11~. En Le Royaume de Tolofe conquis par CtoU)s,6i!.
queltemp'~i~.ny. L'Abbé deS.Seuer Viguier Le Comté deToJofeexpo~ccnptoyCjM!.Don-
deiaCourdeGafeogne, ~37 ne au Comre de Montfbrr, 744. Comtesde To-
S'cgeduChaiteïude Moncade par le Roi d'Ara- tofe,~p3. Differetus des Marquis de Gotthie,
gon teuë, )< 686
Siege du chafteau de Mi)amont parGaftonvt.~ro~ Torto(e ~78
Siege de la Reole par le H.oi d'Angicrerre, ~6 Tonlus Duc>
de Ga(cogne,tp'. ChatTeiesNormans
SiegedeScmbouesen BeAt'hieuc parle Roi d'An- detaGa<cogne, )nt
gleterre <~<) Tni'&c~'accoid entre ItS'V)corMfsdcBeam&:de
Seguin Duc des Gafcons, !pi Taims, fo2
Simon Comte de MontFott,&'(es exp)oicts,)i< Tieueôt paix de Dieu,auecicn explication,~M~
~i7.$f8 ;ii.t7.7~Sa morc~7~o.UfucV)com- ~p.~8p.<~a'4 /<96.LaTieuedeDïcn itnou-
tedeCarca(tbne&deBcz)ets, 70~. uellée, ~tz
Sobrarue, Ne~po!n[ Royaume,t8;.186.Arme! Trrue ordonKee entre le Roi d'Aragon,&le Com-
deSobrame,:S6.tS7 Son et}rnotogie,t86. Rois te de Montfort, f~
fabuleux de Sobrarue. v. Nauarre. TrcncanetVicemrede Catfanone,704. A~Aaau
~'ec:<t~o~l ~c~<f~dtuct(emcniexpliques. C'elt le Concile tenu contre !tS Aib)geoM, jbid.
peupled'Ayre, ~4-36 Trcues Metrepole des Génies, (~ Leonuus tea
Soldurtes gens determinés, Euefquer)anfde!Aqu?ra<~e.v. Leonuuï.
Sorciers ïj~ Tribut des nileï, tj'~t?
Vicaires ou VieMie!, z<!o.~t
'V Vicaires du Prercct du Pretoire, i~
~'<M<H/<, ig
V Vaches,
TfAcceens.Q~lsHstont, Vicomte. Signtfication de ce nom, i~o.i~t
Ar'nortes de Bearn, 55 Vicomte de Montaner.v. Montaper.
~<M!MM,&fafignt6canon, !9'-4~ Vicomtéd'Aiter. v. After.
Vandales. Hs entrent en Gaule, Se Efpagtie,~7.}8. Vicomté de Brulhos apartcnant a Gafton de
P.ifTcMenAfdque, 61 Be~m. n fut occupé par le Comte de Mont-
/CM~. Ce motfignifie égalementles Ga(cons,8c fort, yiS
les Banques, 1,0 Vicomtes ou Seigneurs deBearnt&Ieuronginc,
~MK«!'pnsendmërs(ens, ~o~ iOt.io~.2;9-ttsonte~éapeMesComte<.
Vafconie. Son étendue, to;. lo~.toy.t~.n~. La. ~89.1~0. Precedoient en dignité les Comte! de
Va~conicAquitaniqueaugmentée, S: nomn!ec B)gOttc,~oo.}ot.Q~fut le premier Vicomte de i
Gafcogne,n;.Di(t:ingu6ede t'Aquitatne,tï}.fi6. Bearn.v. Bea[n.
Les deux Vafconics, 99 Vicomtes d'Otoïon.v. Oloron.
ya(cons.Leurfituat:ion,89.9~9$.c)$.t)7.f)S.99.Leu[ Vicomtes d Ot~u, v. OHau.
valeur,100.t0t. Sousquels Princes, 100.toi. Vtcom<:esdA:qs. v. Acqs.
io~o~. Lanationdes Vafconsguer[tere,!o9. V'comtes de Soule. v. Soûle.
Ils eftofent Chreitiens, 110. nf. tn~ruicts par Vicomtes de Cât'caf~ne. v. Comtes.
Satuc):AmandEue(qued'Vc[ec,Ibid. LesVaf- Vicomtes de Gauactet. v. G~uarret.
colis défont les François, io3.to~i!7.!)i. Raua- ~?on«vtHc fondée par Ltomgilde, 106
senti~ France, to~ Subluguespat les François, Vluarez de t'Aquitame, & puis de la Narbonoile,
to<o<).Leur langue, to~.to&. LesVafconsiub. 6.7
ingnesparFroila,&:n<.)nlesGafcons,i~o.Entre- Viuifques. Ils font vne niitionGautoife, ~.}
pntedes Vafconïpresdc R.oncefuaux! Vaf- Viurcsportesd'AngkteireenG~fcogne, ~~7
cons Aqunatns, & Vafcons Efpagnols, toy. 109. Vnion de la matfba de Bearn tuée celle de Foix,
Duciiéoe~Vafcons, 107 6;o.6(?o.79!
V~udo's & l'origine de leur nom jo8. ~09. Atticles Vœu de Ga&on&: de Mare femme pour !c voya-
deleurfoi, 718.71~7~0
o ged'Omremtr, 62.7.S
~'c%< corrige, ~f~fi~t, S.VctuC~nmarty~te au païs de Foix, 70~.707
Veuëreco~mee, ~8t.iS~ Voyage d'Alfonie Roi d'Aragon(.n Bearn ~.t?
VtcenLBegorre.Sonpriullege, 82.r VrraquefemmedcGu)Uaun-K;SMYcsDuc de Gai-
Vicaire ou Vtgmerd'Afpe, v. A~pe. cogne,>
/~0.

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