Sunteți pe pagina 1din 396

Les secrets perdus

del' Arche d'alliance


Du même auteur :

Le Graal et la Lignée Royale du Christ


Éditions Dervy, Paris, 1999.

Le Royaume des Seigneurs de L 'Anneau


Éditions Dervy, Paris, 2003.

La descendance de Marie Madeleine au delà du code Da Vinci


Guy Trédaniel Éditeur, 2006

L'Ombre de Salomon, le dernier Secret des Franc-Maçons


Guy Trédaniel Éditeur, 2006

Titre original :
Lost Secrets of the Sacred ark,
amazing revelations of the incredible power of gold

©Laurence Gardner, 2003

© Guy Trédaniel Éditeur, 2007


pour la traduction en français

www.tredaniel-courrier.com
info@guytredaniel.fr

ISBN : 978-2-84445-688-5
Laurence Gardner

Les secrets perdus


de l'Arche d'alliance
Le mystère de l'Arche d'alliance
et les fantastiques pouvoirs de l'or ...
L'énigme de l'alchimie résolue.

Traduit de l'anglais par Arnaud Seiffert

Guy TRÉDANIEL ÉDITEUR


19, rue Saint-Séverin
75005 Paris
A mon épouse Angela
Mon Amour.
Notre pierre n'est rien d'autre que de l'or assimilé au plus haut degré de
pureté et de fixation subtile. Il est fixé et incombustible comme une
pierre, mais son apparence est celle d'une poudre très belle.
Irénée Philalèthe (Eirenaeus Philalethes)t - La Pierre des philosophes, 1967.
Sommaire

Liste des illustrations hors-texte 12


Liste des cartes et illustrations dans le texte 11
Remerciements 13
Introduction 15

PREMIÈRE PARTIE

1. La maison de l'Or 21
La montagne sacrée 21
Le champ du Béni 26
Le Grand 29
Le but ultime 32

2. La pierre du Paradis 36
Dispensateur de vie 36
Lepain quotidien 40
La manne sacrée 43

3. Lumière et perfection 48
Le mystère des joyaux 48
L'étrange spirale 51
Le merveilleux rubis 54
L'anneau du témoignage 56
Une nouvelle dynastie 61

4. Hors d'Égypte 63
Les enfants d'Israël 63
Le buisson ardent 65
Droit de succession 73
Aimée de Khiba 76

7
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

5. L'arche d'Alliance 81
Les contradictions du Deutéronome 81
Origine de la Bible 85
La demeure de l'Arche 87
Chars et chérubins 88
Une essence divine 95

6. La puissance de l'Or 99
L'abondance 99
Une brève histoire de l'or 102
Le jour de l'Arche 104
La Toison d'Or 107
La Table d'émeraude 109

DEUXIÈME PARTIE

7. Electrikus 117
Le jugement de l'Archonte 117
Le feu de saint Elme 120
Batteries antiques 122
L'or des dieux 124
Feu de l'Arche, flamme de l'arc 129

8. La sphère de lumière 133


Maîtres de la pierre de feu 133
Le plan de Shar-On 138
Le royaume des génies 142
Au-delà de zéro 148

9. Le secret du roi Salomon 151


Génération royale 151
La conquête de l'Arche 153
Le cantique de Déborah 159
La cité du roi David 161
La pierre de feu 164

10. Dans l'obscurité 168


Kebra Nagast 168
La reine de Saba 172
Gardiens de la destinée 173
Après la captivité 180

8
TROISIÈME PARTIE

11. Une dimension parallèle 187


Les dossiers Hudson 187
Défier la gravité 191
Supraconducteurs 194
Atomes furtifs et espace-temps 196
Le jour du Jugement 200

12. Le protocole quantique 204


Éléments de transition 204
Lévitation et téléportation 206
La science sacrée 209
Retour à Dendérah 212
Rite de passage 214

13. Du feu dans le désert 217


L'énigme du Graal 217
La maison d 'Asmon 220
Gardiens de l'Alliance 223

14. Les Desposynes 228


Le paradoxe de la Nativité 228
Fils de Dieu - fils de l'homme 234
La Vierge et le charpentier 236
Brûler la preuve 237
Le voyage de la Madeleine 239
Un noble artisan 242

QUATRIÈME PARTIE

15. La Renaissance hermétique 247


Les chevaliers du Temple 247
Le concile de l'Arche 251
Notre-Dame 252
L'inquisition 257

9
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

16. Le parchemin caché 260


La persécution des Templiers 260
Le troisième degré 265
La flamme de l'innocence 267

17. Le réveil du phénix 271


Sous le mont du Temple 271
L'Arche royale 274
Une nouvelle philosophie 277
La négation des secrets 280
L'art d'Hermès 282
Le seigneur de Lumière 284

18. L'ultime demeure 288


Le rosaire des Philosophes 288
L'enlèvement de l'Arche 291
L'ultime représentation 294
La porte 300

ANNEXES

1 L'énigme des tombes 305


II L'Exode 308
III Or à vendre 310
IV Amenemope et le Livre des Proverbes 313
V Vers le point limite 315
VI Thésée et le Minotaure 321

Crédits iconographiques 325


Bibliographie 327
Notes 345

10
Liste des illustrations hors-texte

1 Les Israélites et l'Arche d'Alliance devant les murs de Jéricho


2 Adoration du Veau d'or par les Israélites au Sinaï:
3 Ruines du temple de la montagne d'Hathor à Serâbît el
Khâdim.
4 Entrée de la grotte du mont Horeb dans le temple de Serâbît
el Khâdim.
5 La vision d'Ézéchiel - Les chérubins et le trône céleste.
6 L'ascension du Phénix.
7 Thoutmosis III à la bataille d'Armaggedon.
8 Le caducée d'Hermès et ses deux serpents.
9 Le Baptême de jésus.
10 La Peste d'Ashdod - Les Philistins et l'Arche d' Alliance.
11 Isis ailé sur le tombeau doré de Toutankhamon.
12 L'arche égyptienne de Toutankhamon.
13 Médecins Apkallus mésopotamiens vêtus en poissons.
14 Mystérieux reliefs du temple d'Hathor à Dendérah.
15 Apkallu assyrien - Le génie à la pomme de pin et le roi.
16 Le motif du labyrinthe de Chartres, d'après un document grec
du ne siècle.
17 Le roi Salomon et le récipient embrasé.
18 Citerne souterraine de Bahr el Khabeer sous le temple de
Jérusalem.
19 La Société royale de Londres.
20 Représentation maçonnique de l'Arche royale.
21 Destinée de la Maison de l'Or.
22 Le labyrinthe dans la cathédrale de Chartres.
23 La Dompna del Aquae - Marie-Madeleine arrive en
Provence.
24 L'Exécution de Jacques de Molay.
25 Chevaliers templiers dans la maison du chapitre de Paris,
22 avril 1147.

11
Liste des cartes et illustrations
dans le texte

1. Le trésorier Sobekhotep porte le shem-an-na conique. 31


2. Le pharaon présente à Anubis un cône
de la pierre précieuse. 34
3. Le serpent de sagesse et de guérison. 52
4. Le premier laser rubis de Maiman. 56
5. Carte : L'Égypte et le Sinaï - terres de l'Exode. 70
6. L'Arche d' Alliance. 90
7. Le serpent crucifié de Nicolas Flamel. 113
8. La batterie de Bagdad. 123
9. Mystérieux relief du temple d'Hathor à Dendérah. 126
10. Condensateur à arc du XIXe siècle. 130
11. Le Caducée d'Hermès au double serpent 147.
12. Carte: Le Voyage de l'Arche. 155
13. Carte : Les royaumes de Juda et d'Israël. 157
14. Carte : Les pays bibliques de l'Ancien Testament. 178
15. Les bras djed à Dendérah. 213
16. Chambre souterraine sous le Temple de Jérusalem. 273
17. Armoiries de la Grande Loge Unie d'Angleterre. 286
18. Symboles de la plaque de l'Arche royale et
de la Pierre philosophale. 289
19. Le labyrinthe de Chartres. 295

12
Remerciements

Pour l'aide inestimable qu'ils m'ont apportée et qui a facilité


mes recherches pour ce livre, je suis redevable envers de nombreux
archivistes, bibliothécaires et conservateurs, et notamment ceux
de la British Library ; du British Museum ; de la Bibliothèque
Nationale de France ; de la bibliothèque de Bordeaux ; du musée
du Louvres ; du musée de l'Institut oriental ; de l'université de
Chicago ; de l'Ashmolean Museum, d'Oxford ; de l'institut
Warburg, de Londres ; de l'Académie royale irlandaise de Dublin ;
de la Bibliothèque nationale d'Écosse ; de la Bibliothèque centrale
de Birmingham ; et de la bibliothèque du comté du Devon.
Concernant certains domaines scientifiques et spécialisés, je
suis également reconnaissant pour l'aide directe ou indirecte
qu'ont pu m'apporter le Conseil Mondial de l'Or/World Gold
Council, le Platinum Metals Congress, la Science of the Spirit
Foundation, l'Argonne National La bora tories, l' American
Physical Society, la Patrick Foundation et l'Egypt Exploration
Society. A cet égard, je dois adresser des remerciements tout parti-
culiers à un physicien, le Dr Daniel Sewell Ward, pour son aide
professionnelle généreuse.
Je veux également exprimer toute ma gratitude à Son Altesse
royale le Prince Michael d'Albany pour m'avoir accordé un accès
privilégié aux documents privés de la maison royale des
Stewart/Stuart et de sa chevalerie, ainsi qu'à ceux des Chevaliers
templiers de Saint-Antoine. En outre, je remercie mon épouse
Angela, dont les efforts infatigables ont permis à ce livre d'aboutir,
et mon fils James pour ses encouragements au cours de ma quête.
Je n'oublie pas, parmi tous ces remerciements, mon agent Andrew
Lownie, mon agent chargé de mes droits étrangers Scarlett Nunn,
mon éditeur Matthew Cory, et tous ceux qui, chez Élément et
HarperCollins se sont occupés de cet ouvrage jusqu'à sa publica-
tion. Je suis redevable envers Sir Peter Robson pour sa précieuse

13
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

collaboration artistique - en particulier pour la peinture qu'il a


réalisée spécialement à l'occasion de cet ouvrage, Destiny of the
House of Gold [Destinée de la Maison de /'Or] - et de la même
manière envers l'artiste Andrew Jones pour sa collaboration
enthousiaste.
Par ailleurs, je suis reconnaissant envers tous ces nombreux
amis qui, par leur investissement, m'ont facilité les choses d'une
manière ou d'une autre - en particulier le chev. David Roy
Stewart, le chev. Jack Robertson, le rev. David Cuthbert Stalker,
Sandra Hamblett, Tony Skiens, Jaz Coleman, Shaun Pettigrew,
Barry Carter de Subtle Energies, Nigel Blair du Wessex Research
Group, et Edmund Marriage du Golden Age Project.
Quand il s'est agi pour moi de travailler internationalement,
certains m'ont généreusement soutenu et aidé. Pour cela, je
remercie tout particulièrement Karen Lyster de Kiwis Graphies,
Eleanor et Steve Robson du Peter Robson Studio, Duncan Roads,
Ruth Parnell, Marcus et Robyn Allen, Jeffrey Williams et Tom
Bosco de Nexus, Adriano Forgione de Hera, J. Z. Knight et tout
le monde à la Ramtha's School of Enlightenment [École de Sagesse
de Ramtha]. Je remercie également Christina Zohs du Golden
Thread, Nancy et Mike Simms d'Entropic Fine Art, Laura Lee,
Whitley et Ann Strieber, Nancy Lee, le Dr Robert Ghost Wolf et
Shoshanna de la Wolf Lodge Foundation, et tout le monde à
l'Association internationale pour la Nouvelle Science
(International Association for New Science).
Finalement, je dois adresser toute ma gratitude à mes lecteurs
qui ont soutenu et encouragé mon travail année après année -
particulièrement les nombreux lecteurs qui m'ont écrit quantité de
commentaires et de contributions utiles.

Laurence Gardner

14
Introduction

Tout au long du dernier siècle, et particulièrement depuis


l'époque d'Albert Einstein, les scientifiques ont recherché le Saint
Graal de la physique moderne, qu'ils appellent la « théorie unifiée
du Tout». Cette quête a conduit à quelques découvertes fasci-
nantes et à l'apparition d'un tout nouveau langage, où l'on
retrouve des termes comme supercordes/superstrings, quarks et
supraconductivité, mais également à une conscience de niveaux
d'existence - jusque-là inconnus - situés au-delà de notre espace-
temps familier.
Dans le domaine de la physique quantique, les scientifiques ont
récemment confirmé que la matière pouvait réellement se trouver
en deux endroits simultanément. Il est maintenant établi que, à
travers l'enchevêtrement de quanta, des particules séparées par des
années-lumière peuvent être connectées sans contact physique. On
peut désormais manipuler l'espace-temps. La téléportation devient
une réalité. Dans le secteur des transports aériens, on annonce
l'arrivée de matériaux pouvant résister à la gravité, et la science
virtuelle nous offre une plus grande compréhension des environ-
nements hyperdimensionnels.
En traitant des attributs de l'or et des platines monoatomiques
dans Genesis of the Grail Kings, j'ai fait remarquer qu'il ne se
passerait guère de temps avant que le potentiel de ces métaux
nobles soit utilisé pour la fabrication de piles à combustible [fuel
cells] respectueuses de l'environnement. Celles-ci, ai-je suggéré,
allaient remplacer les carburants fossiles dans le transport et d'au-
tres secteurs industriels. Dans le même temps, j'ai évoqué leur
future utilisation dans le domaine médical, et en particulier dans
le traitement du cancer. Plus spécifiquement, nous avons étudié les
qualités anti-gravitationnelles de ces substances exotiques et leurs
capacités à « supraconduire » [les flux électriques] et à, littérale-
ment, plier l'espace-temps. Si ces remarques furent brèves et

15
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

presque accessoires, elles ont suscité plus d'intérêt de la part des


lecteurs et davantage d'interviews avec les médias qu'aucun autre
sujet que j'ai pu évoquer dans mes ouvrages. Par conséquent, j'ai
estimé que ce sujet méritait un livre à lui tout seul.
Le fait le plus étonnant concernant l'énigmatique poudre
blanche d'or et de métaux du groupe platine à spin2 élevé, c'est
qu'il ne s'agit en réalité pas d'une découverte nouvelle. Dès
l'Antiquité, les Mésopotamiens l'appelaient shem-an-na et les
Égyptiens mfkzt, alors que les Alexandrins et les chimistes posté-
rieurs tels que Nicolas Flamel la vénéraient comme un « don du
Paradis » et l'avaient baptisé « pierre des philosophes » ou plus
couramment « pierre philosophale ». À tous les stades de son
histoire, cette « poudre de projection » sacrée a été reconnue pour
avoir des pouvoirs extraordinaires : notamment de lévitation, de
transmutation ou de téléportation. On a pu dire qu'elle produisait
une vive lumière et qu'elle projetait des rayons mortels, tout en se
révélant simultanément une clé pour prolonger la longévité
physique. Dans le monde d'aujourd'hui, l'Institute of Advanced
Studies (L'Institut des Études avancées) décrit cette substance
comme une « matière exotique ». De son côté, le Center for
Advanced Study (Centre des Études avancées) a présenté ses
pouvoirs supraconducteurs comme « la propriété physique la plus
remarquable dans tout l'univers ».
Quoi qu'il en soit, au regard des témoignages documentés des
temps anciens, il est clair que ces qualités de supraconductivité et
de résistance à la gravitation étaient identifiées - à défaut d'être
comprises - dans le monde lointain où l'on pratiquait la lévitation
sacerdotale, la communication divine et où l'on connaissait la
puissance phénoménale de l'electrikus. Dans la mythologie
grecque, la quête du secret de cette substance était au cœur de la
légende de la Toison d'or, tandis qu'en termes bibliques, elle s'en-
veloppait dans la symbolique mystique de l'Arche d' Alliance - ce
coffre d'or que Moïse ramena du Sinaï et qui fut plus tard placé
dans le Saint des Saints du Temple de Jérusalem.
En ce qui concerne la recherche approfondie que j'ai voulu
accomplir sur cette poudre blanche et ses propriétés, il m'a semblé
que cette Arche d' Alliance était le meilleur catalyseur pour
raconter cette histoire, dans la mesure où sa propre épopée y est
intrinsèquement liée. Cependant, le présent ouvrage ne se limite

16
INTRODUCTION

pas à une quête de l'Arche - bien qu'il traite par nécessité de ce


sujet pour déterminer ses probables localisations. Plus précisé-
ment, cet ouvrage parle des fonctions et des modes opératoires de
l'Arche de l'époque mosaïque à celle des Templiers, pour
prolonger jusqu'à la redécouverte de sa science sacrée au cours de
ces dernières années, en s'appuyant sur les commentaires afférents
des plus hautes institutions scientifiques du monde.

Laurence Gardner
Exeter, juillet 2002
1

La Maison de l'Or

La montagne sacrée
Notre histoire commence au début du siècle dernier, en mars
1904. Le roi Edouard VII régnait alors en Grande-Bretagne et
Théodore Roosevelt présidait aux destinées des États-Unis
d'Amérique. On ignorait encore que la Grande Guerre (1914-
1918) arrivait dans un futur relativement proche et, pour tout
dire, c'était une époque enthousiaste d'aventure et d'exploration.
Le capitaine Robert Scott et son équipage du Discovery quittaient
l'Antarctique pour regagner l'Angleterre, tandis que dans le même
temps, un archéologue britannique, Sir W.M. Flinders Petrie, et
son équipe arpentaient un plateau rocheux battu par les vents
dans le désert du Sinaï.
L'expédition de Petrie avait été financée par le jeune Egypt
Exploration Fund (devenu depuis l'Egypt Exploration Society).
Son but était d'étudier toute cette région de la péninsule du Sinaï,
où l'on extrayait jadis le cuivre et la turquoise, entre les golfes de
Suez et d' Aqaba, au-dessus de la mer Rouge à l'est de l'Égypte.
C'était là que se dressait la vieille montagne biblique de Moïse,
que le livre vétérotestamentaire de l'Exode appelle le mont
Horeb3, dans les éditions courantes modernes (notamment la Bible
anglaise officielle du roi Jacques). Mais la Bible des Septante (IIIe
siècle AEC) 4 y fait référence sous une appellation plus correcte de
mont Choreb. Loin d'être de pures dénominations, les mots
choreb et horeb avaient une grande importance à l'époque de
Moïse, comme nous le découvrirons.s

21
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Avant l'expédition de Petrie, il avait été difficile de déterminer


la position exacte du mont Horeb, d'abord parce que la chaîne du
Sinaï occupait une vaste superficie et ensuite parce que les autoch-
tones - même lorsqu'ils se souciaient de l'histoire ancienne -
connaissaient très mal le haut pays. Au IVe siècle EC, un ordre de
moines chrétiens avait fondé la mission du monastère sainte
Catherine sur une montagne sise dans le sud du Sinaï. Ils avaient
baptisé l'endroit Gebel Musa (la montagne de Moïse). Cependant,
il était clair qu'il ne s'agissait que d'un postulat imprécis dans la
mesure où cette localisation ne correspondait pas aux données
géographiques tirées de la Bible. Le livre de l'Exode retrace la
route empruntée par Moïse et les Israélites vers 1330 AEC. Ils
quittèrent la région égyptienne de Gochen, dans le delta du Nil,
traversèrent la mer Rouge, puis le pays de Madian, pour gagner le
nord de l'actuelle Jordanie. En suivant cette direction, à travers les
régions désertiques de Chour et de Paran, on croise la sainte
montagne de Moïse que l'on voit se dresser sur un haut plateau
granito-porphyrique à plus de 2 600 mètres au-dessus de la plaine
de Paran. Aujourd'hui, on la connaît sous le nom de Serâbît el
Khâdim (la proéminence du Khâdim). L'expédition Petrie fit l'as-
cension de cet affleurement rocheux. Ils n'avaient aucune idée
préconçue ni aucune espérance spécifique concernant la montagne
qu'ils escaladaient. Elle faisait simplement partie du secteur qu'ils
avaient à étudier. C'est dans cet état d'esprit qu'ils se hissèrent vers
le sommet où, à leur grand étonnement, ils firent une découverte
littéralement monumentale.
Là-haut, ils tombèrent sur les ruines d'un édifice de quelques
230 pieds (environ 70 mètres), qui paraissait jaillir d'une grotte
creusée par la main de l'homme. Il s'agissait ostensiblement des
vestiges d'un vieux temple. Des inscriptions le faisaient remonter
à l'époque du pharaon de la JVe dynastie, Snéfrou, qui régna vers
2 600 AEC.6 Petrie devait écrire ultérieurement: «Tout avait été
enterré et personne n'en avait eu connaissance avant que nous
ayons dégagé le site. »7 Il n'aurait peut-être pas été étonné de
trouver une pierre d'autel sémitique ou quelque autre repère ritua-
liste, mais, ici, il s'agissait bel et bien d'un vaste temple égyptien,
et au surplus, d'un temple ayant une importance ostensible.
Quand j'ai pour la première fois évoqué cette expédition il y a
quelques annéess, je n'imaginais pas l'intérêt qu'elle allait faire

22
LA MAISON DE L'OR

naître dans la tête de nouveaux aventuriers. Depuis lors, de


nombreux lecteurs m'ont écrit après avoir accompli l'ascension
pénible, pour me raconter leurs visites et m'envoyer de merveil-
leuses photographies de leurs exploits. A cet égard, bien que
personne n'ait mentionné ce fait dans leur correspondance, je dois
peut-être clarifié un détail : si les ruines du temple sont toujours
accessibles et impressionnantes de par leur localisation singulière,
la plupart des objets et vestiges spécifiques apparaissant sur les
photographies de Petrie ou dans ses écrits ne sont plus là.
C'était une pratique malheureuse mais courante des archéolo-
gues de piller les sites antiques des pays étrangers visités. Ils rame-
naient alors leurs trophées dans les musées de l'Occident. Et je ne
parle pas ici de simples objets aisément manipulables, mais de
grandes statues, d'obélisques, et même de portions entières de
murs provenant de sites égyptiens, assyriens ou babyloniens. Les
musées de Grande-Bretagne, d'Europe et d'Amérique et leurs
réserves sont remplis de tels articles. En décrivant certaines des
découvertes les plus importantes de Petrie sur le mont Serâbît, il
aurait pu sembler logique que j'indique où l'on pouvait les voir
aujourd'hui. Cependant, le fait est que le trésor de Serâbît n'est
pas facile à localiser parce que, si certains objets se retrouvèrent
dans des galeries ouvertes au public, beaucoup furent stratégique-
ment occultés et cachés aux yeux aiguisés des curieux. Je peux
toutefois maintenant révéler avec plaisir que je suis parvenu à en
retrouver une bonne partie9. Si bon nombre des objets cassés
recensés par Petrie ne furent pas récupérés par des musées officiels
après l'expédition de 1904, ils furent dérobés par d'autres dès que
les détails de ce site furent connus. Par conséquent, ils n'étaient
plus là, en 1935, pour être vus par une nouvelle expédition,
montée cette fois par l'université de Harvard.
La raison pour laquelle nombre des premiers objets furent dissi-
mulés dans des réserves est simple: à l'époque, la découverte de
Petrie fut regardée d'un très mauvais œil. Elle venait en effet
contredire la représentation traditionnelle que l'on se faisait des
événements de l'Exode survenus autour de la montagne sacrée.
C'était ici, disait-on, que Moïse avait vu le buisson ardent. C'était
également là qu'il avait parlé à Yahvé, détruit le veau d'or et reçu
les tables des dix commandements. A dire vrai, le récit de Petrie ne
renversait en rien celui de la Bible. En revanche, il remettait en

23
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

question l'interprétation que l'Église catholique faisait de cette


histoire et son enseignement. Et surtout, cette découverte contre-
venait aux règlements de l'Egypt Exploration Fund, qui avait
financé l'expédition. En effet, les statuts de cette association
(Memorandum and Articles of Association, datant de 1991)
établissaient que son objet incluait « la promotion des études et
des fouilles ayant pour but l'éclaircissement ou l'illustration des
récits de l'Ancien Testament »10. Naturellement, il fallait entendre
ici l'Ancien Testament tel qu'il était traditionnellement interprété,
et non tel qu'il était écrit.
À la mort de la reine Victoria (survenue en 1901), l'impéria-
lisme britannique était au faîte de sa gloire et, quand Petrie fit sa
découverte en 1904, les valeurs victoriennes continuaient de tout
régenter. Ces valeurs qui s'imposaient à la société pourraient être
vues aujourd'hui comme des moyens de pression de et sur la haute
société plutôt que comme de véritables principes éthiques et il
fallut attendre les rigueurs et la brutalité de la Première Guerre
mondiale (10 ans plus tard) pour que la rigidité victorienne
commence à s'atténuer. Quoi qu'il en soit, Petrie avait beau être
l'archéologue le plus remarquable de son époque, il subit de plein
fouet le poids de la désapprobation autoritaire de l'establishment.
Ayant décidé de publier le résultat de ses découvertes à son retour,
il se vit immédiatement supprimer le patronage de l' Egypt
Exploration Fund, jusque-là indiscuté. Dans son compte-rendu, il
nota : « Il me fut donc nécessaire, de confier mon avenir... à
l' Egyptian Research Account [Fonds de recherche égyptien] et à la
British School of Archeology [École britannique d'archéologie]. »
Les notes de Petrie furent rassemblées par ses soins dans un
ouvrage assez substantiel intitulé Recherches dans le Sinaï
[Researches in Sinaï]. Il fut édité par John Murray de Londres en
1906. Mais il n'eut qu'une durée de vie très courte et il est
aujourd'hui extrêmement difficile d'en trouver un exemplaire.
Beaucoup plus tard, en 1955, l'Egypt Exploration Society (EES,
beaucoup plus inspirée que l'Egypt Exploration Fund dont elle
venait de prendre la suite en changeant de dénomination) publia -
avec l'aide de la maison d'éditions Oxford University Press - son
propre ouvrage sur les reliefs et inscriptions du Sinaï.lt Ce livre en
deux volumes traitait, dans sa première partie, des trouvailles de
Petrie, mais sa seconde partie se concentrait sur les manuscrits

24
LA MAISON DE L'OR

afférents de deux égyptologues de premier plan, Alan H. Gardiner


et T. Eric Peet. Ils avaient étudié le travail de Petrie pour le compte
de l'EES, transcrivant, comparant et discutant des hiéroglyphes et
des gravures. Mais où se trouvaient les pièces originelles de Serâbît
el Khâdim ? Où étaient tous ces objets que Petrie et les autres
décrivaient ?
Encore une fois, il s'est avéré que, depuis 1906, un grand
nombre avait été mis en sûreté derrière des portes closes; très peu,
finalement, ont été présentés au public. Ce que l'on peut dire avec
une quasi-certitude aujourd'hui, c'est que 463 objets ont été offi-
ciellement ramenés du temple de la montagne, ce qui va de
grandes obélisques et de stèles à des bols et à de petites baguettes.
Heureusement, une nouvelle génération est maintenant respon-
sable de ces objets. Quand ils en découvrent l'existence (mainte-
nant que les contraintes victoriennes n'existent plus), les conserva-
teurs montrent un enthousiasme certain à l'endroit de ces
découvertes.
Actuellement, j'ai accès à une base de données de musée listant
environ 114 articles provenant du mont Serâbît. Bien que scrupu-
leusement et iildividuellement répertoriées, numérotées et décrites,
toutes ces reliques sont restées dans des caisses depuis des décen-
nies. Elles sont recensées de la manière suivante: « Lieu de décou-
verte : Égypte, Sinaï, Serâbît el Khâdim ». La liste inclut des tables
à offrandes, des statues, des stèles, un autel, des vases, des
amulettes, des plaques, des baguettes et divers outils. Les diffé-
rents cartouches et inscriptions pharaoniques couvrent un inter-
valle de temps assez important allant de la IVe dynastie jusqu'à
l'ère ramesside (culminant avec la xxe dynastie), en traversant
tout le Moyen Empire (avec un accent particulier mis sur la XIIme
dynastie), le Nouvel Empire (particulièrement la XVIIIe dynastie,
correspondant à l'époque de Moïse). Cela signifie que le temple
fut utilisé pendant environ 1 500 ans.
Dédié à la déesse Hathor au cours de toute cette période, le
temple de Serâbît paraît avoir cessé toute activité au XIIe siècle
AEC, quand l'Égypte connut un déclin économique majeur et
qu'elle tomba sous l'influence de puissances étrangères, qui, fina-
lement, amenèrent le règne des Ptolémées grecs. Il faut toutefois
remarquer qu'il fut totalement opérationnel bien avant la
construction des pyramides de Gizeh et qu'il poursuivit ses acti-

25
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

vités bien après Pépoque de Toutankhamon et de Ramsès le Grand


- c'est-à-dire tout au long des magnifiques périodes des Mangeurs
de Lotus12 et des Rois-dieux. Mais il faut se poser une question:
Pourquoi un temple égyptien aussi important fut-il construit à des
centaines de kilomètres des centres pharaoniques, de l'autre côté
de la mer Rouge, au sommet d'une montagne désolée ?

Le champ du Béni
Au risque de paraître me répéter pour ceux qui ont lu Genesis
of the Crai/ Kings [Genèse des rois du Graal, inédit en français],
il me semble utile de rappeler quelques-uns des aspects clés de la
découverte de Petrie, tout en ajoutant quelques détails supplémen-
taires issus du débat qui s'ensuivit en Occident.
La partie extérieure du temple a été construite en granit extrait
de la montagne. Structurellement, l'édifice est composé d'une série
contiguë de halls, de sanctuaires, de cours, d'antichambres et de
chambres, l'ensemble s'intégrant à l'intérieur d'un mur d'enceinte.
Les parties exhumées les plus significatives sont la salle de Hathor,
le grand sanctuaire, le sanctuaire des rois et la cour du portique.
Tout autour, les piliers et les stèles évoquaient le souvenir des rois
égyptiens de toutes les époques. Certains comme, Thoutmôsis III,
apparaissaient de nombreuses fois sur des pierres levées et des
reliefs muraux. Après avoir dégagé le site, Petrie écrivit : « Il
n'existe pas d'autres monuments connus qui nous fasse autant
regretter qu'il ne soit pas dans un meilleur état de conserva-
tion. »13
La caverne de Hathor avait été taillée dans la roche. On avait
soigneusement aplani ses murs intérieurs. En son centre se dressait
un gros pilier de Aménemhet III (vers1841-1797 AEC). Son grand
chambellan, Khenemesou, et son porte-sceaux, Ameny-senb,
étaient également représentés. Plus loin dans la caverne, Petrie
découvrit une stèle calcaire du pharaon Ramsès Ier. Curieusement,
sur ce bloc, le souverain se présente comme « le Seigneur de tout
ce qu' Aton embrasse » 14, alors que les égyptologues considèrent
traditionnellement que Ramsès fut un adversaire du culte mono-
théiste du dieu Aton. En outre, il fut découvert une tête sculptée

26
LA MAISON DE L'OR

amarnienne de la mère d'Akhenaton, la reme Tiye, dont le


cartouchetS était intégré à la couronne.
Dans les cours et les salles du temple extérieur, on trouvait de
nombreux réservoirs rectangulaires et bassins circulaires taillés
dans la pierre, à côté de toute une série d'étranges autels bas
- quasiment en forme de bancs - aux formes curieuses avec un
avant enfoncé et des surfaces à deux niveaux. On rencontrait
également des tables rondes, des plateaux et des soucoupes, ainsi
que des vases et des coupes d'albâtre, dont beaucoup avaient la
forme de fleurs de lotus. En outre, les salles abritaient une collec-
tion de plaques vernissées, de cartouches, de scarabées et d'orne-
ments sacrés, avec des motifs de spirales, de losanges et de quadril-
lages. Il y avait également des baguettes faites dans une matière
dure non identifiée et deux pierres coniques - hautes d'environ
15 cm (6 pouces) pour l'une et d'environ 22,5 cm (9 pouces) pour
l'autre - dans le portique. A dire vrai, les explorateurs furent assez
déroutés par toutes ces trouvailles, mais ils devaient être encore
plus déconcertés par la découverte d'un creuset de métallurgiste et
d'une quantité considérable de poudre blanche pure dissimulée
sous des dalles soigneusement ajustées.
Pourquoi pouvait-on avoir besoin d'un creuset dans un
temple ? Suite à cette découverte, les égyptologues se sont mis à
débattre de cette question, tout en discutant de ce que pouvait être
cette mystérieuse substance appelée mfkzt (parfois prononcée
« mufkuzt » ), dont on trouve des dizaines de mentions sur les
inscriptions des murs et des stèles de Serâbît.16 Certains pensaient
que le mfkzt pouvait être du cuivre, tandis que beaucoup incli-
naient plutôt pour de la turquoise, dès lors que l'un comme l'autre
avaient été notoirement extraits dans la région entourant la
montagne. D'autres ont supposé qu'il pouvait s'agir de malachite.
Mais dans tous les cas, il ne s'agissait que de conjectures que rien
ne venait corroborer et, sur le site même, il n'y avait aucune trace
de l'une ou l'autre de ces matières. Si l'exploitation de la turquoise
avait été une fonction primordiale des maîtres de temple au long
de tant de dynasties, on aurait dû logiquement en trouver des
pierres non seulement sur place, à Serâbît, mais également en
abondance dans les tombes d'Égypte. Or ce n'est pas le cas.
Au cours du débat, il fut confirmé que des recherches sur ce
qu'avait pu être le mfkzt avaient commencé bien avant, à l'initia-

27
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

tive du philologue allemand Karl Richard Lepsius, qui avait


découvert le mot en Égypte en 1845. En réalité, la question avait
même été posée encore plus tôt par le scientifique français Jean
François Champollion qui, en 1822, avait trouvé la clef pour
déchiffrer la pierre de Rosette, permettant ainsi de commencer à
comprendre l'art des hiéroglyphes égyptiens.17 En fait, avant
même l'expédition de Petrie, il avait été estimé que le mfkzt n'était
ni de la turquoise, ni du cuivre, ni de la malachite. Cependant, on
était convaincu que le mot désignait une forme de « pierre » d'une
extrême valeur, mais qui, d'une certaine manière, était considérée
comme instable. Le mfzkt figurait dans les nombreuses listes de
substances que les Égyptiens estimaient précieuses, et, au regard,
des autres gemmes, minerais et métaux qui étaient nommés dans
ces mêmes énumérations, on peut procéder par élimination et
comprendre qu'aucun de ceux-ci n'est le mfkzt. Après plus de cent
ans de recherche, en 1955, l'étude des listes pouvait au mieux
permettre aux égyptologues de déterminer que le « mfkzt était un
produit minéral de valeur »ts.
Quoi qu'il en soit, la plus ancienne mention historique du
mfkzt hors du Sinaï est probablement la plus révélatrice de toutes.
Il apparaît sous une forme très différente et sans doute beaucoup
plus descriptive dans les Textes des Pyramides - les inscriptions
sacrées décorant l'intérieur de la pyramide funéraire du roi Ounas
à Saqqara et dépeignant sa résurrection dans l'après-vie. On y
décrit l'endroit où le roi défunt est censé vivre à jamais au milieu
des dieux et celui-ci est appelé le Champ de Mfkzt. Toujours dans
les Textes des pyramides, on parle d'un autre endroit éthérique qui
est désigné sous le nom de Champ d'Iaru - la Dimension du Béni.
Mais en réalité, il semble y avoir beaucoup de traits communs
entre les deux lieux, pour ne pas dire qu'ils ne feraient qu'un. Au
regard de ces données, on peut conclure que le mfkzt n'était pas
simplement une substance terrestre de valeur, parfois classifiée
comme une « pierre »,mais qu'il était aussi la clé d'un « Champ »
indéfinissable et insaisissable - un état dimensionnel alternatif de
l'être. Le mot « champ » est également utilisé pour décrire des
régions où des forces comme la gravité et le magnétisme sont
actives. Nous reviendrons ultérieurement sur ce point.

28
LA MAISON DE L'OR

Le Grand
Au cours des recherches, les scientifiques furent confrontés à
d'autres causes d'étonnement : notamment les innombrables
inscriptions faisant référence au « pain » que l'on trouvait à
Serâbît et la récurrence du hiéroglyphe traditionnel désignant la
« lumière » (un point dans un cercle) dans le sanctuaire des rois.
Et naturellement, il y avait cette mystérieuse poudre blanche -
dont on en découvrit des tonnes sur place, d'après le compte-
rendu de Petrie.
Selon certains, la poudre aurait pu être un résidu de la fonte du
cuivre. Mais, comme Petrie n'a pas manqué de le signaler, la
fusion du cuivre n'a jamais produit de poudre blanche, mais elle
laisse des scories noires. Au demeurant, il n'y avait pas la moindre
réserve de minerai de cuivre à proximité du temple. En toute
occurrence, la fonte du cuivre était effectuée dans des vallées loin-
taines. D'autres ont supposé que la poudre pouvait être de la
cendre de plantes brûlées pour produire de l'alcali. Mais il n'y
avait par ailleurs pas le moindre résidu de plantes.
A défaut d'autre explication, on considéra que la poudre
blanche et les pierres coniques étaient probablement associées à
quelque forme de rite sacrificiel.19 Seulement, nous avions ici
affaire à un temple égyptien, or les sacrifices d'animaux ne furent
pas en usage en Égypte avant l'époque des Ptolémées. D'ailleurs,
on ne trouva aucun reste d'os ni même d'une quelconque matière
étrangère mélangée à la poudre découverte dans les réserves. La
poudre blanche était parfaitement propre et pour ainsi dire pure.
Petrie indiqua dans son récit : « Des dizaines de fois, j'ai méticu-
leusement fouillé ces cendres en les passant au crible fin, mais je
n'ai jamais trouvé le moindre fragment d'os, ni quoi que ce soit
d'autre. »20
Dès lors que la poudre blanche et le mfkzt étaient l'un et l'autre
aussi indéfinissables tout en ayant manifestement une grande
importance, il est fort possible qu'ils n'aient été qu'une seule et
même chose. Seulement, comment une poudre aurait-elle pu être
décrite comme une « pierre » et comment pouvait-elle être une clé
donnant accès à un espace situé dans l'Autre monde ? En outre,
que ce soit la poudre ou le mfkzt, que pouvaient-ils avoir affaire
avec le pain et la lumière ?

29
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

À ce stade de la recherche, une autre substance de valeur liée au


temple de Serâbît s'est glissée dans l'équation : c'est l'or. Sur l'une
des tablettes de pierre située près de l'entrée de la caverne de
Hathor, on a trouvé une représentation de Touthmôsis IV en
compagnie de cette déesse. Devant le pharaon, on voit deux tables
d'offrande sur lesquelles se trouvent des fleurs de lotus, tandis que
derrière lui, un homme porte un objet conique présenté comme un
« pain blanc ». Une autre stèle montre le maçon Ankhib offrant
deux pains coniques au roi. Et ailleurs dans le complexe du
temple, on trouve encore d'autres représentations similaires. Sur
l'une des plus significatives, on reconnaît Hathor et Aménophis
[en égyptien Amenhotep] III. La déesse est coiffée de ses cornes de
vaches et de son disque solaire traditionnels. Elle tient un collier
dans une main, tout en offrant de l'autre au pharaon le symbole
de la vie et de l'autorité.21 Derrière elle, le trésorier Sobekhotep
brandit un cône de « pain blanc. » Il faut ici signaler un détail qui
a son importance : différentes inscriptions du temple décrivent cet
homme comme celui qui « apporte la noble Pierre précieuse à sa
majesté. »22 En outre, il est dit qu'il est le « vrai familier des rois »
et qu'il est « le grand homme qui détient les secrets de la Maison
de l'Or ».
Bien que la raison soit difficile à comprendre, le trésorier royal
de la XVIIIe dynastie était donc représenté en train de brandir des
objets coniques décrits comme du « pain blanc », tout en étant
désigné comme le prestigieux gardien de la Maison de l'Or.
Pourtant, d'après les récits qu'il en a fait, Petrie n'a pas davantage
trouvé d'or dans le temple de Serâbît du mont Horeb. En fait,
comme les rédacteurs de l'Egypt Exploration Society n'ont pas
manqué de l'indiquer dans leurs écrits, on n'a jamais découvert la
moindre preuve laissant entendre que de l'or avait été extrait dans
le Sinaï - ce qui ne prouve pas pour autant qu'il n'en fut jamais
amené. Et il est plus que probable que si de l'or a pu être aban-
donné dans le temple en des temps éloignés, il aura été pillé par les
bédouins des siècles avant l'arrivée de Petrie, comme le furent les
tombes d'Égypte avant la venue des archéologues.
A ce propos, il est intéressant de remarquer que les Égyptiens
n'appelaient pas Sinaï la péninsule que l'on connaît aujourd'hui
sous ce nom, mais Bia. Et ainsi, le puzzle commence à s'assembler.
En se rappelant que le temple était consacré à la déesse Hathor et

30
LA MAISON DE L'OR

Le trésorier Sobekhotep porte le shem-an-na conique.


Lui et la déesse Hathor présentent leurs objets à Aménophis III.

que le trésorier de la Maison de l'Or était surnommé le« Grand »,


nous pouvons maintenant considérer la stèle du British Museum
du vice-trésorier du Moyen Empire Si-Hathor. L'inscription de
cette pierre dit ceci [c'est Si-Hathor qui parle] : « j'ai visité Bia
étant enfant ; j'ai contraint les grands à laver l'or. » 2 3 (Dans les
traductions de l'inscription, on place traditionnellement un point
d'interrogation après le mot « laver », ce qui indique que les
traducteurs ne sont pas totalement certains de la signification du
hiéroglyphe ou tout au moins qu'ils ne savaient pas vraiment ce
que les « grands » faisaient avec l'or).

31
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Le but ultime
En dépit du fait que l'or ne soit pas un produit traditionnel du
Sinaï, on trouve des références importantes liant cette région - et
spécifiquement le mont Horeb (la montagne du Khâdim) - à l'or
dans l'Ancien Testament. En outre, l'un des récits bibliques associe
l'or à une poudre mystérieuse et mentionne également l'eau, non
pas pour laver l'or, mais pour l'immerger.
Dans le livre de l'Exode, Moïse et les Israélites arrivent au mont
Horeb, après avoir traversé la mer Rouge pour quitter l'Égypte.
Moïse gravit la montagne pour aller s'entretenir avec El Shaddai,
le seigneur de la montagne (que l'on appellera ultérieurement
Jéhovah ou Yahvé). Celui-ci lui dit qu'il est dorénavant leur dieu
et qu'ils ne doivent plus utiliser leur or pour créer des idoles et des
statues déiformes.24 Mais pendant ce temps, au pied de la
montagne, les Israélites s'impatientent. Croyant que Moïse est
perdu - car son absence s'éternise-, ils ôtent les anneaux d'or qui
pendent à leurs oreilles. Apparemment, ils sont des milliers à le
faire puisque la Bible dit que « tout le peuple le fit ». Puis ils
confient ces bijoux à Aaron, le propre frère de Moïse. Sans que
cela suscite le moindre problème, il fond les anneaux et fait une
statue de veau d'or qui doit leur servir d'idole pour la suite du
périple. Peu après, Moïse redescend de la montagne. Il entre dans
une rage folle en découvrant que son peuple danse autour de la
statue. Alors, il va procéder à une opération extraordinaire.
L'Exode 32 : 20 nous explique ceci : « Il prit le veau qu'ils avaient
fabriqué, le brûla au feu, le moulut en poudre fine, et en
saupoudra la surface de l'eau qu'il fit boire aux enfants d'Israël. »
Dans la pratique, cela ressemble davantage à un rituel qu'à une
punition, même si c'est sous cette dernière acception que l'on nous
présente l'histoire. Aaron avait déjà fondu l'or des anneaux sur le
feu pour mouler le veau d'or. Mais ce qu'accomplit Moïse était
incontestablement différent, parce que chauffer de l'or le trans-
forme normalement en liquide et non en poudre. La Bible des
Septante est encore plus explicite quand elle dit que Moïse a
« consumé l'or dans le feu », ce qui suggère un processus plus
extrême que celui de la fusion. Si l'on ouvre un dictionnaire, on
constate que le mot « consumer » signifie « réduire en infimes
particules ou jusqu'à complète destruction ». Alors quel est ce

32
LA MAISON DE L'OR

processus qui, en utilisant le feu, peut réduire de l'or en poudre ?


Et pourquoi Moïse « en saupoudre-t-il la surface de l'eau » avant
de la faire boire à ses fidèles ? Ici encore la Bible des Septante
diffère légèrement, et sans doute de manière significative, quand
elle dit que Moïse « sema » la poudre dans l'eau. Dans tous les
cas, cela nous fournit assurément une indication concernant le
texte de Si-Hathor en nous éclairant sur le sens du hiéroglyphe
déconcertant que les traducteurs ont restitué par « laver ».
Dès lors que les processus mystérieux relatifs à l'or ont une
résonance alchimique, examinons les écrits de l'alchimiste du
XVIIe siècle Irénée Philalèthe. Ce philosophe britannique
renommé, respecté par Isaac Newton, Robert Boyle, Elias
Ashmole, et d'autres éminents personnages de son temps, a publié
en 1667 un ouvrage intitulé Les Secrets révélés. Dans ce traité, il
discuta de la nature de la pierre des philosophes, dont on pensait
communément qu'elle servait à transmuter des métaux vils en or.2s
Clairement, Philalèthe déclara que la pierre elle-même était faite
d'or et que l'art alchimique visait à perfectionner ce processus. Il
écrivit ainsi : « Notre pierre n'est rien d'autre que de l'or digéré au
plus haut degré de pureté et de fixation subtile... Notre or - qui
n'a plus rien de vulgaire - est le but ultime de la Nature. »
Dans un autre traité intitulé Préparation du rubis céleste26,
Philalèthe dit encore : « Elle est appelée pierre en vertu de sa
nature fixe ; elle résiste à l'action du feu aussi efficacement qu'une
pierre. Mais substantiellement, c'est de l'or, plus pur que le plus
pur. Il est fixe et incombustible comme une pierre, mais son appa-
rence est celle d'une poudre très fine. »
Philalèthe écrivait donc que l'or était « digéré », mot que l'on
peut rapprocher dans son acception originelle de « consommé »
ou« consumé » (comme dans l'histoire de Moïse) - dans ces diffé-
rents cas, cela signifie réduire en particules ou en une structure
suffisamment infime pour être opportunément assimilée physique-
ment, mentalement ou chimiquement. Comme je l'ai déjà
mentionné, les inscriptions égyptiennes identifiaient le mfkzt à une
pierre. A l'instar de la pierre philosophale de l'alchimie, Moïse a
consumé/digéré le veau d'or avec le feu et l'a transformé en
poudre. Le temple de l'Horeb à Serâbît el Khâdim fut construit
pour la « Grande Maison »27 des rois : les dynasties de la Maison
royale de l'or. Pourtant aucun or - sous sa forme métallique - ne

33
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

2. Le Pharaon présente à Anubis un cône de la pierre précieuse,


d'après un relief de la XIXe dynastie dans le temple d'Abydos.

fut découvert sur place : seulement une grande quantité d'une


énigmatique poudre blanche qui était conservée là.
Au regard des Textes des pyramides et de leurs références au
champ de Mfkzt présenté comme une dimension de l'Après-vie des
rois, il est pertinent de noter que les miches de pain blanc étaient
également associées en Égypte au dieu-chacal Anubis. C'était lui
qui présidait aux rites funéraires et qui conduisait le défunt dans
l'Autre monde. On l'appelait le Gardien du Secret2s. Un relief de
la XIXe dynastie à Abydos représente Anubis assis sur une arche,
tandis que le pharaon lui présente un cône de la pierre précieuse.
En ce qui concerne cette Pierre précieuse justement (c'est-à-dire,
le mfkzt), deux stèles à sommet circulaire de Serâbît datant des
règnes de Touthmôsis III et Aménophis III (deux pharaons de la
XVIIIe dynastie) ont une importance particulière. La première
montre Thoutmosis présentant un pain conique au dieu Amon-Ré.
L'inscription se déchiffre ainsi : « La présentation d'un pain blanc

34
LA MAISON DE L'OR

pour que la vie puisse lui être donnée » . Sur la seconde, on voit
Aménophis offrant un autre pain conique au dieu Sopdu. Le texte
dit cette fois : « Il donna l'or de la récompense; les bouches se
réjouirent. » A partir de ces deux exemples, il est clair que le pain
de poudre blanche était perçu comme un dispensateur de vie, un
principe nourricier, et qu'il était bien créé à partir de l'or.
2

La Pierre du Paradis

Dispensateur de vie
Dès les premiers jours de l'histoire dynastique égyptienne, le
Sinaï ne fut pas une entité géographique séparée, mais bien une
partie intégrante de l'Égypte. S'il n'y avait dans cette région ni
garnison militaire ni gouverneur résident, elle était sous le contrôle
direct du pharaon. Sous la XVIIIe dynastie (celle d' Akhenaton et
de Toutankhamon), l'époque de Moïse, la péninsule du Sinaï
péninsulaire était dans les faits supervisée par deux fonctionnaires
: le chancelier royal et le messager royal pour les territoires étran-
gers. Sous les règnes des prédécesseurs immédiats d' Akhenaton,
Touthmôsis N et Aménophis III, le messager royal s'appelait
Neby. Il fut aussi le maire et le commandant des troupes de Zaru
dans la région deltaïque de Goshèn (ou de Gesem, selon la Bible
des Septante), où les Israélites (descendants de Jacob-Israël, pour
les distinguer des Hébreux de Canaan) vivaient depuis de
nombreuses générations, depuis l'époque d'Abraham. La fonction
de chancelier royal était traditionnellement détenue par la famille
hyksos de Pa-Nehas29, et Akhenaton avait nommé un de leurs
descendants appelé Panahesy (Phinehas dans le livre de l'Exode)
pour administrer le Sinaï. Pour cette raison, Moïse savait que le
Sinaï serait un refuge sûr quand lui et les Israélites auraient entre-
pris leur exode après avoir quitté le delta égyptien - un refuge où
se trouvait un temple opératif égyptien sur le mont Horeb.
Ce que Sir W.M. Flinders découvrit en 1904, ce fut tout simple-
ment l'atelier alchimique d' Akhenaton et des générations de

36
LA PIERRE DU PARADIS

pharaons avant lui. C'était là que, jadis, les fours grondaient et


fumaient pour produire le mfkzt sacré: l'énigmatique poudre d'or
blanche. Ingérée sous la forme de pains coniques ou par immer-
sion dans l'eau, on la présentait comme « dispensatrice de vie » ou
« nourricière » pour les rois de la Maison de l'Or, et simultané-
ment, elle permettait l'entrée dans le mystérieux champ supradi-
mensionnel de l'Après-Vie. Au vu de cela, la présence d'un creuset
de métallurgiste à Serâbît ne semble plus incongrue. Et dès lors
qu'on le considère à la lumière de cet éclairage neuf, le sens de ce
passage de l'Exode commence à s'éclaircir : « Or la montagne du
Sinaï était toute fumante parce que le Seigneur y était descendu
dans le feu; et la fumée s'en élevait comme d'une fournaise et
toute la montagne tremblait violemment. » (Exode 19 : 18.)
Si, de prime abord, il peut sembler curieux qu'un temple
possède ce type de laboratoire opératif plutôt qu'une configura-
tion cultuelle au sens ordinaire, il apparaît nettement qu'en termes
historiques cette anomalie n'existe pas. En réalité, c'est notre
acception du mot « culte » qui est erronée selon les époques. Le
mot sémitique originel qui fut restitué ultérieurement par « culte »
était avôd, ce qui signifie simplement « travail ».3o Dans les
temples, les anciens ne faisaient pas que vénérer les dieux, ils y
travaillaient aussi pour eux. À cet égard, /'Oxford Word Library
explique que la racine étymologique du mot anglais pour
« culte », worship (qui vient du vieil anglais weorc) est weorchipe,
autrement dit work-ship, le « vaisseau - ou véhicule - du travail.
Ainsi, dans ces temps anciens, il était normal que les temples
soient ou accueillent, sous une forme ou une autre, des ateliers, et
leurs administrateurs étaient appelés « artisans » [en anglais
craftsmen]. Mais la nature de leur « art » [en anglais, craft]
(comme celui de la franc-maçonnerie moderne) était largement lié
à une connaissance ésotérique particulière que l'on appelle
kynning (dans les langues anglo-saxonnes anciennes). Les déten-
teurs de ces secrets étaient dit « ingénieux » [en anglais, crafty] ou
« astucieux » [en anglais, cunning]. Dans le Nouveau Testament,
Joseph, le père de Jésus, était simplement décrit comme un
« artisan » (araméen, naggar; grec : ho tekton), mais, du fait
d'une mauvaise compréhension des anciennes pratiques au XVIIe,
on a fini par le traduire de manière erronée par « charpentier ».31

37
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Apparemment, le mfkzt fut considéré comme un « dispensateur


de vie » pour deux raisons. D'abord, sous sa forme de substance
ingérée, il avait une importance pour faire durer activement la vie
des rois. Ensuite, après la mort, il était le véhicule qui permettait
leur préservation dans le champ de l' Après-Vie. Il est manifeste
qu'au moins dans le premier cas, il n'était pas infaillible, puisque
les rois mouraient de mort naturelle ou au combat. Cependant, il
semble tout aussi clair que le mfkzt améliorait leur vie d'une
manière ou d'une autre et il allongeait très probablement leur
durée de vie potentielle au-delà de la norme. De ce point de vue,
on peut le rapprocher de la Fontaine de Jouvence de la littérature
médiévale populaire.
Une fois ce concept mis en évidence, la logique de l'association
de Hathor avec le temple de Serâbît devient évidente, parce que la
déesse fut elle-même considérée comme « nourricière » ou
« dispensatrice de vie ». Pour les Égyptiens, Hathor était l'incar-
nation de la déesse babylonienne Ishtar et elle avait les attributs de
la maternité et en particulier d'une mère nourricière, semblables à
ceux d'Isis, la Grande Mère32. Hathor fut considérée comme la
Reine de l'Ouest33 et la maîtresse du monde souterrain ou du
royaume des morts, dans lequel, disait-on, elle emmenait ceux qui
connaissaient les bons charmes.34 Elle était la protectrice vénérée
des femmes et de la féminité, la dame du sycomore, la dame de
turquoise, la déesse de l'amour, des tombeaux et des chants. On
pensait que les pharaons tenaient leur divinité du lait d'Hathor,
qui leur permettait de devenir des dieux de plein droit. On disait
qu'ils avaient été nourris du lait d'Hathor, comme les rois de
Babylone l'avaient été par celui d'Ishtar. Dès lors que l'on sait
aujourd'hui que le lait d'une mère ordinaire contient l'enzyme
télomérase (que l'on a récemment baptisée « l'enzyme d'immorta-
lité »), on peut penser que le mfkzt (le lait symbolique de Hathor)
permettait d'accroître d'une manière ou d'une autre la production
de cette enzyme. Or les scientifiques modernes décrivent la télomé-
rase comme la « Fontaine de Jouvence ».3s
Comme on peut le lire dans la revue ScienceJ6, mais également
dans différents comptes rendus d'études d'entreprises privées ou
dans ceux du Centre médical sud-ouest de l'université du Texas, il
a été déterminé que la télomérase a des propriétés anti-vieillisse-
ment exceptionnelles. Des cellules humaines saines sont program-

38
LA PIERRE DU PARADIS

mées pour se diviser de nombreuses fois au cours d'une vie, mais


ce processus de division et de réplication est limité, si bien qu'à
terme on atteint un stade où la division n'est plus possible. Le
potentiel de division est commandé par des capuchons à l'extré-
mité des molécules d'ADN (un peu comme les bouts en plastique
des lacets); ces capuchons sont les télomères. Chaque fois qu'une
cellule se divise, un morceau de télomère est perdu et le processus
de division cesse quand la taille des télomères a atteint un point
critique. Dès lors, il n'y a plus de réplication de nouvelles cellules
et le processus qui suit est la détérioration, autrement dit le vieil-
lissement.
Des expériences de laboratoire sur des échantillons de tissu ont
démontré que l'application de l'enzyme génétique télomérase
pouvait empêcher le raccourcissement des télomères lors des divi-
sions et des réplications de cellules. De ce fait, les cellules du corps
peuvent continuer à se diviser bien au-delà de leur programmation
naturelle restreinte (exactement comme le font activement les
cellules cancéreuses qui atteignent ainsi une forme d'immortalité).
La télomérase ne se manifeste généralement pas dans les tissus
corporels normaux, mais, en dehors de sa présence dans des
tumeurs malignes, elle apparaît aussi dans les cellules reproduc-
trices mâles matures et féminines en développement.37 Par consé-
quent, il semble que quelque part dans notre structure ADN
(probablement dans ce que l'on appelle communément l' « ADN-
poubelle3s » [junk DNA]) se niche la capacité génétique de
produire cette enzyme anti-vieillissement, mais le potentiel a d'une
manière ou d'une autre été désactivé. Comme l'a récemment
mentionné Robert F. Newbold, du département de biologie et de
biochimie de l'université Brunel de Londres, l' « isolation (le
clonage moléculaire) de ce gène permettra de déterminer sa
parfaite intégrité structurelle dans une grande variété de maux
humains et, par conséquent, de révéler son rôle important dans
l'inactivation du développement cancéreux chez l'homme. »39
Des scientifiques ont déjà suggéré que si la télomérase pouvait
offrir l'immortalité à des tumeurs malignes, son introduction dans
des cellules humaines normales pouvait fort bien avoir pour effet
de prolonger leur durée de vie. De nombreux chercheurs en géné-
tique ont convenu que « la capacité de prolonger la durée de vie
des cellules (tout en conservant l'état diploïde4o, les caractéristi-

39
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

ques de croissance et le schéma-type de manifestation du gène des


jeunes cellules normales) a des implications importantes pour la
recherche biologique, l'industrie pharmaceutique et la méde-
cine. » 4 1
De tout ceci, on peut légitimement supposer que si le mfkzt
tient ses promesses (telles qu'elles sont exprimées dans les vieux
textes égyptiens), il devrait avoir: 1. des vertus anti-cancéreuses et
la capacité de combattre la déformation des cellules en réparant
les molécules d'ADN mal formées ; 2. le potentiel de stimuler
certaines fonctions hormonales du système endocrinien; et 3. des
propriétés qui peuvent d'une certaine manière activer un champ
d'existence physique au-delà de celui de notre dimension fami-
lière. Comme nous allons le voir, la poudre blanche de mfkzt a
précisément ces qualités.

Le pain quotidien
Plus loin, nous examinerons le mfkzt dans le contexte scienti-
fico-expérimental moderne - pour vérifier ce qu'il est, comment il
est fait et comment il fonctionne. Mais auparavant, il nous faut
étudier sa représentation biblique afin de découvrir la signification
spécifique du mfkzt pour Moïse, les Israélites et les rois de Juda.
En tant que branches des dynasties babyloniennes et égyptiennes,
ils montèrent sur le trône comme des successeurs de la Maison de
l'Or.
Nous sommes maintenant partis sur la piste d'une substance
magique qui : 1. au début est de l'or ; 2. se transmute par le feu en
une poudre blanche; 3. peut être transformée en pain; et 4. est
qualifiée de « pierre » - nous constatons que les références à
celles-ci sont nombreuses tout au long des différentes époques. En
termes bibliques, elle fait sa première apparition environ 600 ans
avant Moïse dans la Genèse 14: 18. Dans ce passage, nous appre-
nons que Melchisédech, roi de Salem et prêtre du Dieu Très-Haut,
présente à Abraham du pain et du vin - c'est la première mention
dans la Bible d'un acte rituel qui, ultérieurement, sera enveloppé
dans la cérémonie de la communion.
Au moment où il rencontre Melchisédech, Abraham vient
d'achever une campagne militaire dans le pays de Canaan. Il a

40
LA PIERRE DU PARADIS

mené victorieusement son armée contre les troupes d'une poignée


de rois turbulents. Le dieu auquel il est fait allusion plus haut est
plus spécifiquement nommé dans les anciens textes El Shaddaï, le
Seigneur de la Montagne42 - c'est le même titre qui désignera le
Seigneur qui parlera à Moïse sur le mont Horeb dans le Sinaï. Ce
n'est que lors de la mise par écrit des événements que le terme
Yahvé fut introduit à partir de la racine hébraïque YHWH : « Je
suis celui qui est» (Exode 3 : 14). C'était censé être la réponse à
une question de Moïse qui demandait au Seigneur quelle était son
identité, alors que cela s'apparente plutôt à un refus de donner son
nom: «Je suis celui qui est » ressemble à «Mon nom n'a aucune
importance ».En revanche, quand le Seigneur dit à Moïse qu'il est
le dieu d'Abraham et qu'il lui est apparu sous le nom d'El Shaddaï
(Exode 6 : 3 ), cette remarque est beaucoup plus signifiante.
Originellement, dans les textes les plus anciens, le dieu d'Abraham
était appelé El Shaddaï (Genèse 17 : 1 ), mais dans la plupart des
versions modernes de la Bible, ce nom est traduit improprement
par « Dieu Tout Puissant ». Utilisé dans les textes hébreux et
conservé dans la Vulgate (version latine de la Bible)43, El Shaddaï
était un terme sémitique, synonyme du dieu mésopotamien Enlil,
qui était appelé le Ilu Kur-gal: le Grand Seigneur de la Montagne.
(Beaucoup plus tard, en 1518, Yahvé fut transformé sous la forme
hybride moderne, Jéhovah.)44
Melchisédech était donc un prêtre du Seigneur de la Montagne
et c'est dans l'exécution de cet office qu'il présenta le pain et le vin
à Abraham. Cependant, quand on regarde la statue de
Melchisédech à la porte nord de la cathédrale de Chartres, la porte
des Initiés, nous le voyons présenter une pierre dans un calice, ce
qui permet de représenter le « pain-pierre » et le vin simultané-
ment. Conçue par les chevaliers templiers, la construction de la
cathédrale de Chartres fut entamée en 1194 par une guilde de
maçons appelée les Enfants de Salomon.4s Ils avaient acquis une
connaissance maçonnique unique des anciennes coutumes, à la
suite du retour des Templiers en Europe, en 1127. Ceux-ci rame-
naient en effet des trésors et des documents qui provenaient des
fouilles qu'ils avaient entreprises sur le site de l'ancien Temple de
Salomon à Jérusalem.
Le nom Melchisédech est issu de deux mots hébreux : melek
(roi) et tsedeq (rectitude). Par conséquent, il était le roi de

41
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Rectitude ou, comme le désigne la Genèse, le roi de Paix (Salem -


shalom, que l'on retrouve dans Jérusalem: la Cité de la Paix). Des
fragments du Document du Prince Melchisédech, qui fait partie
des Manuscrits de la Mer morte, indiquent que Melchisédech et
l'archange Michel ne faisaient qu'un. Les rouleaux de manuscrits
(découverts en 1947 à Qumrân, Murabba'at et Mird dans le
désert de Judée près de la mer Morte près de Jéricho) sont
aujourd'hui des sources inestimables pour comprendre la culture
de Judée avant l'époque des Évangiles. Dans ces vieux parchemins,
Melchisédech (Michel-Zadok) est appelé le Céleste et le Prince de
Lumière46, et c'est lui, avec sa présentation archaïque du pain et
du vin, qui est considéré comme l'instigateur du sacrement de
l'Eucharistie.
Dans toute l'histoire de l'émergence des religions judéo-chré-
tiennes, le pain a conservé une position prééminente - de l'histoire
de Melchisédech à la prière familière du Notre Père qui dit
« Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour ».Quant à la ville
natale de roi David et de Jésus, on dit qu'il s'agit de Bethléem
(Beth-le-hem, c'est-à-dire la « Maison du Pain »).47 A propos du
Notre Père, il faut d'ailleurs relever un fait intéressant : si cette
prière apparaît dans le Nouveau Testament (chez Matthieu 6: 9-
13 et Luc 11 : 2-4, qui fournissent au demeurant des version en
réalité différentes), ce texte est en réalité transposé d'une invoca-
tion égyptienne au dieu de l'État qui commençait ainsi: « Amen
[Amon], Amen, qui es aux cieux ». Traditionnellement, dans la
version chrétienne, le mot Amen a été rejeté en fin d'oraison,
pratique qui s'est généralisée à d'autres prières et hymnes
chrétiens.
Mais si nous revenons à Moïse et à la montagne, nous décou-
vrons quel est le pain bien réel auquel le Notre Père et Beth-le-hem
font référence. Il apparaît dans l'Exode 25 : 30, où il est appelé
«pain d'oblation » ou « pain d'offrande ».4s En anglais, le mot
utilisé est « shew-bread » et le préfixe shew n'est rien d'autre
qu'une forme obsolète du verbe show, «montrer, présenter». La
description originelle du pain a hérité de cette précision de
William Tyndale, le traducteur anglais de la Bible, au XVIe siècle.
Il notait : « Il s'agit d'un pain d'oblation [shew-bread] parce qu'il
apparaît en présence et sous les yeux du Seigneur ».En réalité, une
meilleure traduction aurait été « pain de présence » 49, qui est

42
LA PIERRE DU PARADIS

d'ailleurs la forme donnée avec justesse par la Bible des Septante


(1 Rois/1 Samuel 21 : 6)50,
Dans l'Ancien Testament, l'Exode 25 : 29-31 rapporte que le
pain d'oblation fut fait sur le mont Horeb par Beçaléel, le fils d'Uri
Ben Hur. Il est dit (Exode 35 : 31) qu'il fut comblé de sagesse,
d'habileté, d'intelligence et de savoir. On nous apprend également
que Beçaléel était un orfèvre et un artisan capable d'exécuter
toutes les sortes d'œuvres d'art (Exode 35 : 31 - 33). Il fut chargé
de construire l'Arche d' Alliance et le Tabernacle. Quand le texte
détaille comment Beçaléel doit fabriquer différents bols, anneaux,
couronnes, et un candélabre, tous en or pur, le pain d'oblation est
inséré dans la liste des objets précieux. Puis, sans explication
complémentaire, on apprend que le processus est achevé et que les
objets ont été réalisés (Exode 39: 37). On retrouve cet énoncé
dans le Nouveau Testament, précisément dans l'Épître aux
Hébreux (9: 1-2), qui rapporte que, lors de la première alliance
sur le Sinaï, il y avait, dans le Saint51 du Tabernacle, un chandelier
et une table avec le pain d'oblation.
Le livre vétérotestamentaire du Lévitique (24 : 5-7) revient sur
le sujet de Beçaléel et du pain d'oblation. On y apprend notam-
ment que les pains étaient passés à l'encens pur. Mais, comme l'a
finement remarqué un psychiatre juif russe, le Dr Emmanuel
Velikovsky, dans les années 50, le « pain d'oblation n'était pas fait
de farine, mais d'argent ou d'or »52. En faisant cette observation,
il attirait particulièrement l'attention sur les trésors égyptiens du
pharaon Touthmôsis, tels qu'un bas-relief du temple de Karnak les
montre. Dans la partie des objets de métal (décrits comme des «
ouvrages d'art »),on en voit un certain nombre en forme de cône.
Il nous est expliqué qu'ils sont faits de la manière suivante : un
cône d'argent et trente d'or, et ils sont décrits comme étant du «
pain blanc ».

La manne sacrée
Toujours avec Moïse et les Israélites sur le mont Horeb, nous
découvrons d'autres références bibliques ·à une mystérieuse subs-
tance blanche. L'Exode 16 : 15 déclare: « Lorsque les enfants
d'Israël virent cela, ils se dirent les uns aux autres : " Qu'est-ce que

43
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

cette mannes3 ? " car ils ne savaient pas ce que c'était. Et Moïse
leur dit: " Cela, c'est le pain que Yahvé vous a donné à manger.
" » Plus loin, la manne est décrite comme étant blanche, ressem-
blant à une graine de coriandre et avec un goût de miel. (Exode
16: 31.)
Si nous nous tournons maintenant vers les Antiquités judaï-
ques, compilées par l'historien juif Flavius Josèphe au Jer siècle, on
constate que l'auteur nous explique que la manne a d'abord été
remarquée éparpillée sur le sol : « Le peuple ne savait pas ce que
c'était et pensait qu'il avait neigé. » Il continue : « Il s'agissait
d'une nourriture si divine et merveilleuse ... Les Hébreux appe-
laient maintenant cette nourriture manne ; car, dans notre langue,
la particule man (rattachée à man-hu, prononcée « manna »)pose
la question : « Qu'est-ce que c'est ? »54 Certains des témoignages
bibliques et non-bibliques les plus importants ont été préservés
dans les écrits de Flavius Josèphe, qui a écrit ses Antiquités judaï-
ques et sa Guerre des juifs en adoptant un point de vue personnel.
Il était le gouverneur militaire de Galilée au cours de la révolte
juive contre les forces d'occupation de la Rome impériale, dans les
années 60 EC.
La substance blanche au goût sucré, qui était apparue autour de
la montagne au matin et que Moïse avait qualifié de «pain »,fut
donc appelée Manne (Qu'est-ce que c'est?) en raison de son
origine inconnue.ss On trouve la même question dans Le Livre des
morts égyptien - le plus vieux livre complet du monde - connu
également sous le nom de Papyrus d'Ani (du nom d'un scribe
royal). Ce rouleau abondamment illustré provenant de Thèbes et
datant de la XVIIIe dynastie (acquis par le British Museum en
1888) fait environ 76 pieds (plus de 23 m) de long.s6 Dans cet
antique ouvrage rituel, le « pain de la présence » s'appelle
« shefa » (littéralement « nourriture ») et, à chaque stade de son
périple, le pharaon cherchant l'illumination ultime de l'Après-Vie
ne cesse de poser la question : « Qu'est-ce que c'est ? »
D'autres Livres des morts (bien que fragmentaires et incom-
plets) datent du IIIe millénaire AEC. En outre, les reliefs de Serâbît
montrent clairement que, au moins dès 2180 AEC environ, les rois
égyptiens ingéraient la manne d'or blanche. Cependant, seuls les
adeptes métallurgistes des écoles de mystère (les artisans habiles et
avisés) connaissaient les secrets de sa fabrication. Ces adeptes

44
LA PIERRE DU PARADIS

étaient des prêtres opératifs et le Grand Prêtre de Memphis


portaient le titre de Grand Orfèvre ou Grand Artisan.s7
Dans la vie, comme dans la mort, l'illumination ultime fut un
objet de quête permanent. A l'instar d'un corps physique, il était
considéré que nous possédions un« corps de lumière »,qui devait
être pareillement nourri pour s'entretenir et croître. Celui-ci était
appelé le Ka et, bien qu'il fût pour l'essentiel un aspect intangible
de la vie, on disait qu'il demeurait actif dans l'Après-Vie. La nour-
riture du Ka était la Lumière - ce qui, par conséquent, engendrait
l'illumination, ou comme les Grecs l'appelaient, la gnose [gnosis,
littéralement « connaissance »], le symbole hiéroglyphique même
trouvé dans le sanctuaire des rois à Serâbît el Khâdim. Au cours
du rituel d'initiation au premier degré de la franc-maçonnerie, le
candidat apprenti dont les yeux sont bandés se voit demander ce
qu'il désire le plus. Et la réponse cérémonielle est: la « Lumière ».
Dans l'ancienne Syro-Phénicie, ce royaume de l'illumination supé-
rieure était appelé le Plan de Shar-On (la Dimension de !'Orbite de
Lumière), un terme qui fut ultérieurement altéré et appliqué de
manière erronée à la plaine côtière de Sharon, qui s'étend entre
Haïfa et Tel-Aviv, en Israël.
Dans la science alchimique des anciennes écoles de mystère
égyptiennes, le processus permettant d'atteindre l'illumination de
la conscience était d'une extrême importance. Pour faciliter ce
processus, les philosophes des temples préparaient une « poudre
de projection » miraculeuse, grâce à laquelle il était possible de
transmuter l'ignorance humaine fondamentale en un lingot d'or
spiritueI.ss Cette « poudre de projection » était encore une fois le
mfkzt, la manne, la blanche poudre d'or - ou pour utiliser le nom
sous lequel elle est devenue plus spécifiquement et alchimiquement
connue, la pierre des philosophes ou pierre philosophale.
Pour reprendre les mots d'Irénée Philalèthe : « Notre pierre
n'est rien d'autre que de l'or digéré au plus haut degré de pureté
et de fixation subtile... En espèce, c'est de l'or, mais un or plus pur
que le plus pur ; il est fixe et incombustible comme une pierre,
mais son apparence est celle d'une poudre très fine et très belle. »s9
Dans le Nouveau Testament (1 Corinthiens 10 : 3), la manne
est présentée comme une nourriture spirituelle, mais elle désigne
aussi le vrai pain de !'Eucharistie (Jean 6: 31-41). Par conséquent,
le pain du sacrement, qui accompagne le vin de la communion, est

45
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

cette même hostie cérémonielle apportée par le Saint Graal dans le


roman du XIIe siècle, Perceval ou Le Conte du Graal, de Chrétien
de Troyes. Ce récit est apparu vers 1180, juste avant le début de
la construction de la cathédrale de Chartres. Il est spécifiquement
né dans un environnement templier. Les comtes d'Alsace, de
Champagne et du Léon (avec lesquels Chrétien de Troyes était
intimement lié) étaient tous affiliés à l'ordre chevaleresque de
Jérusalem. La statue de Melchisédech à Chartres, avec sa pierre de
pain dans un calice, représentait parfaitement le service graalique
de la manne sacrée.
Dans le Nouveau Testament, Saint Paul explique que Jésus était
Grand Prêtre dans l'Ordre de Melchisédech (Hébreux 5 : 6, 6 :
20). C'est ainsi qu'il acquit le droit d'offrir le pain et le vin sacra-
mentel lors de la Cène, son dernier repas. Paul ajoute qu'il s'agis-
sait d'un tel privilège que la loi dût être formellement modifiée
pour permettre à Jésus d'y accéder (Hébreux 7 : 11-17), car il était
né dans la maison davidique de Juda, qui avait des droits à la
royauté, mais pas à la prêtrise.
Dans le livre néo-testamentaire de l' Apocalypse (2 : 17), il est
dit : « Au vainqueur, je donnerai de la manne cachée et je lui
donnerai aussi une pierre blanche, une pierre portant gravé un
nouveau nom, que nul homme ne connaît, hormis celui qui la
reçoit. » On voit encore une fois ici, que du début de la Bible
jusqu'à son ultime chapitre, la manne sacrée conserve son impor-
tance, tout en restant constamment associée à une pierre blanche.
Une représentation très semblable apparaît dans la tradition
médiévale - donc bien ultérieure - du Saint Graal. Dans le roman
de Parzival, du chevalier bavarois Wolfram von Eschenbach, nous
lisons : « Sur le bord supérieur de la pierre, une mystérieuse
inscription donne le nom et la lignée de ceux qui, filles ou garçons,
sont appelés à accomplir le voyage vers le Graal. Personne n'a
besoin de gratter cette inscription, car dès qu'elle est lue, elle
disparaît »60. Il était dit que la pierre dont il est question ici était
la « perfection du paradis terrestre » et qu'elle avait de remarqua-
bles vertus curatives et des propriétés anti-vieillissement. On l'ap-
pelait la Lapis Elixis61, c'est-à-dire une variante de Lapis Elixir, la
pierre philosophale alchimique. Le texte d'Eschenbach continue :
« Par la puissance de cette pierre, le Phénix se consume aux
cendres, mais celles-ci se reconstituent rapidement pour lui rendre

46
LA PIERRE DU PARADIS

vie. Ainsi, le Phénix se métamorphose et accomplit sa mue pour


resplendir aussitôt aussi beau qu'auparavant. »
La clef allégorique de Parzival repose dans l'ancien récit mytho-
logique du Phénix - semblable à l' « oiseau benou » en Égypte, qui
était réduit en cendres dans le temple d'Héliopolis, cendres d'où
procédait la grande illumination. Héliopolis (qui s'appelait origi-
nellement On en égyptien, ce qui la reliait à la lumière du dieu-
soleil62) était un centre de la Grande Fraternité Blanche - la
confrérie des maîtres artisans de Touthmôsis III (vers 1450 AEC).
Le Haut Conseil de Karnak comptait 39 membres63 et le nom de
la Fraternité provenait de son intérêt pour une mystérieuse poudre
blanche.
Une autre pierre de ce genre se manifeste dans l'Iter Alexandri
ad Paradisium - une vieille parabole sur le voyage d'Alexandre le
Grand vers le Paradis (le royaume de Pairi Daize qui, dans la
vieille langue zend avestique64, était celui d' Ahura Mazda, le dieu
persan de la Lumière). Ce conte présente la pierre enchantée du
Paradis, qui redonne la jeunesse aux vieillards6s et qui, disait-on,
pesait plus lourd que sa propre quantité d'or, alors qu'une simple
plume suffisait pourtant à faire basculer la balance de son côté !
Dans la suite, nous allons voir que la Pierre de Paradis (plus
lourde que l'or, mais plus légère qu'une plume) n'est pas qu'un
mythe d'un lointain passé. Elle occupe aujourd'hui une position
primordiale dans le monde de la physique moderne ; ses ratios
pondéraux déconcertants étant parfaitement explicités comme un
fait scientifique. Semblablement, le Phénix lui-même se retrouve
dans un environnement scientifique, puisque le secret de sa résur-
rection par la Lumière joue un rôle majeur dans la technologie
actuelle. En fait, dès lors qu'il est transmuté en poudre (cendres),
le Phénix n'est rien d'autre que la Pierre de Paradis - la pierre
philosophale, qui est à la fois la manne de Moïse et le mfkzt des
maîtres artisans du temple de Serâbît: les « Grands » de la
Maison de l'Or.

47
3

Lumière et perfection

Le mystère des joyaux


À côté de la Pierre de Paradis alchimique sous ses formes
vétéro- et néotestamentaires, on rencontre d'autres pierres de
grande importance dans le livre de l'Exode. Celles qui viennent
immédiatement à l'esprit sont naturellement les tables qui portent
le Témoignage et les dix commandements. On les imagine souvent
comme une paire de lourdes tablettes - les artistes les représentent
traditionnellement sous la forme de deux plaques à peine porta-
bles par Moïse, qui dut pourtant les redescendre à pied de la
montagne. Cependant, l'Exode ne fournit pas la moindre indica-
tion quant à la taille et à la forme de ces pierres, tandis que, dans
la stricte tradition juive de la Kabbale, il est dit que la Table du
Témoignage est un saphir divin appelé le Schethiyâ66, que Moïse
pouvait tenir dans la paume de sa main.
La tradition kabbalistique de la lumière et de la connaissance
émane de l'époque d'Abraham (600 ans environ avant Moïse), qui
aurait reçu le « testament d'une civilisation perdue ». Dans la
Genèse (11 : 28 ; 15 : 7), on nous dit que son lieu de naissance
était la ville d'Ur en Chaldée (une ancienne cité de la Mésopotamie
sumérienne), mais les Kabbalistes ajoutent que son héritage
culturel provenait des Aur Kasdeems, ce qui signifie la « Lumière
des magiciens »67. La tablette d'Abraham aurait contenu « tout ce
que l'homme avait jamais connu » et « tout ce que l'homme
connaîtrait jamais ». Les anciens Sumériens désignaient cette
composition sous le nom de Table de la Destinée. On disait qu'elle

48
LUMIÈRE ET PERFECTION

avait été donnée par les dieux Enlil et Enki (fils du grand dieu
céleste annunaki, Anu)68. Et dans les textes pré-bibliques concer-
nant le dieu babylonien Mardouk, on la dit portée contre la
poitrine.69
La doctrine kabbalistique rapporte que la Table de la Destinée
était un saphir, dont Moïse hérita et qui plus tard passa sous la
protection du roi Salomon de Juda. Il s'ensuit que les représenta-
tions des artistes ultérieurs sont erronées et que la Table du
Témoignage de l'Exode n'était pas une plaque de pierre ordinaire,
mais quelque chose de beaucoup plus précieux.70 En dépit des
traductions modernes de la Kabbale, le terme originellement
utilisé dans les vieux textes était sappir, alors que le mot que l'on
restitue généralement par « saphir » dans les écrits bibliques était
leshem.71
Le principal ouvrage de la Kabbale est le Se(er ha Zohar (Le
Livre de la Splendeur)n - près d'un million de mots de philosophie
scripturaire appliquée fondée sur les anciennes traditions juives et
pour l'essentiel écrit dans une forme d'araméen. 73 Cette dernière
était la langue des Araméens, un peuple établi en Mésopotamie au
XIIIe siècle AEC et qui se répandit plus tard en Syrie et en
Palestine. À partir de 500 AEC environ, l'araméen devint la
langue officielle de l'empire perse et il éclipsa l'hébreu comme
langue des juifs pendant près de mille ans. Le contenu du Zohar
est attribué au rabbin palestinien du IIe siècle EC, Siméon bar
Yohai74, mais le texte lui-même fut composé en 1286 par Moïse
ben Shem Tov de Léon, de Castille en Espagne.
Fondamentalement, c'est un commentaire exégétique de la Torah
- les cinq livres de Moïse (également appelés Pentateuque) qui
constituent la loi juive. Conjointement au Talmud, cet ouvrage a
continué d'être vénéré dans les pays orientaux, africains et euro-
péens de la Diaspora. 75
La Schethiyâ, une pierre du roi Salomon, n'apparaît pas seule-
ment dans la tradition kabbalistique, mais également dans les
enseignements de la franc-maçonnerie de l'Arche Royale [Royal
Arch]. Le Talmud juif (un commentaire des textes hébreux philo-
sophique)76 explique que la Schethiyâ était appelée la « Pierre de
Fondation » . Elle servait apparemment de moyen de levage, ou
plus précisément de lévitation, dans le Saint des Saints (le Sanctum
Sanctorum) du temple de Jérusalem, et permettait à l'Arche

49
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

d' Alliance de ne pas être en contact avec la terre. Elle aurait ainsi
plané à « trois doigts » au-dessus du sol.n Du fait de cette capa-
cité à maintenir l'Arche dans une parfaite position d'équilibre, elle
fut en outre appelée « Pierre de Perfection ».
D'autres pierres furent associées à Salomon. C'est notamment
le cas de la Schamir- la «Pierre de Foudre. » Le Talmud rapporte
comment le roi l'utilisait pour rendre parfaites les pierres du
temple.7s On disait que la Schamir coupait et transperçait la roche,
silencieusement, grâce à son magnifique rai de lumière fulgurante.
On considérait que Moïse avait possédé tant la Schethiyâ que cette
Schamir projetant un terrifiant rayon et que, dit-on, Salomon
aurait par la suite inséré dans son anneau.79
Maintenant que nous avons établi les attributs ésotériques de la
Pierre de Perfection et de la Pierre de Foudre, nous pouvons
retourner à la Bible pour constater qu'elles sont mentionnées en de
nombreuses occasions. Elles apparaissent pour la première fois
dans le livre de l'Exode, lorsque Moïse monte sur l'Horeb.
L'épisode décrit la fabrication d'un pectoral d'or (l'essen) destiné
à son frère, Aaron. Celui-ci devait la porter dans sa fonction de
Grand Prêtre, gardien de l'Arche d' Alliance. L'Exode 28 : 30 dit
ainsi: «Tu joindras dans le pectoral du jugement l'Urim et la
Thummim. Et ils seront sur le cœur d' Aaron quand il se présen-
tera devant le Seigneur. » Les mots U'rim et Thum'mim signifient
Lumière et Perfection.so De ce fait, la Schamir (la « Pierre de
Foudre ») et la Schethiyâ (la « Pierre de Perfection ») du Talmud
sont des synonymes de l'Urim et de la Thummim de l'Exode.
À aucun moment dans l'Ancien Testament, on ne trouve la
moindre question quant à la nature de l' Urim et de la Thummim.
On ne parle ni de leur forme, ni de leur taille, ni de leur couleur,
ni de leur poids. On considère simplement qu'il s'agit de deux
objets familiers pour Moïse. Cependant, nous avons bien affaire
ici à deux pierres magiques. L'une est un joyau rayonnant, capable
d'émettre une charge de lumière transperçant la pierre, tandis que
l'autre possède un pouvoir de lévitation.
Finalement, les bijoux sont passés d' Aaron à son fils Éléazar,
qui lui succéda comme Grand Prêtre (Nombres 20: 28). On esti-
mait qu'ils dégageaient tant d'énergie qu'ils représentaient la
présence même de Dieu - que l'on appelle la « Grande Lumière »
dans la cérémonie maçonnique de deuxième grade, la réception au

50
LUMIÈRE ET PERFECTION

degré de Compagnon. Les livres vétérotestamentaires d'Esdras 2 :


63 et de Néhémie 7 : 65 confirment que les pierres étaient les
prérogatives des Grandes Prêtres lévites, et qu'ils avaient conservé
la garde de celles-ci et de l'Arche tant dans le Tabernacle du Sinaï
que dans la demeure permanente du Temple de Jérusalem.
En dehors de l'essen (pectoral), le Grand Prêtre portait un autre
vêtement spécifique : une tunique sans manche, maintenue par
une ceinture et des bretelles, et avec une sorte de bavette, appelée
éphod.si Ultérieurement, ce vêtement devint un insigne des
gardiens lévites de l'Arche. Sa bavette était dépliée par-dessus la
ceinture pour former un petit tablier.si Aujourd'hui, fait de lin
blanc, on le retrouve sous la forme du petit tablier du costume
maçonnique. Dans le deuxième livre de Samuel 6: 13-15, le roi
David est « ceint d'un pagne (ephod) de lin » quand il danse
devant l'Arche.

L'étrange spirale
Le livre des Nombres 27: 21 indique que l'Urim était utilisé par
le Grand Prêtre quand il voulait obtenir un conseil de Yahvé. Cette
sagesse divine émanait d'entre les deux chérubins d'or qui
surmontaient l'Arche d'alliance (Exode 25 : 22). Le livre des Juges
20: 27-28 explique ensuite que se tenir debout devant l'Arche
était considéré comme se tenir devant Dieu lui-même. Dès lors que
l'Urim et la Thummim devaient être présents pour que l'Arche
puisse transmettre la parole de Dieu, certains ont suggéré qu'ils
aient pu être des sortes de dés ou d'objets oraculaires. Mais la
caractéristique-clé de l'Urim, quand il se trouvait en présence de
l'Arche, était sa lumière rayonnante. Or la Bible dit que « Dieu est
Lumière »s3. Donc, selon ce précepte, l'arche de lumière de l'Urim
était une manifestation perceptible de Dieu.
Mais alors, qu'était cet Urim-Schamir si fondamental pour
manifester le pouvoir de l'Arche ? Jusqu'à présent, nous avons
acquis la certitude qu'il s'agissait d'une pierre précieuse : une
gemme de cristal pouvant, sous certaines conditions, émettre un
rayon de lumière capable de découper la pierre avec précision.
Ceci peut sembler invraisemblable à cette époque de l'ancien
Empire égyptien théoriquement non-technologique. Cependant,

51
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

3. Le serpent de sagesse et de guérison.

comme nous allons le voir à propos de la Pierre de Paradis du


mfkzt, la science a très récemment prouvé que les anciens connais-
saient un nombre considérable de choses qui auraient été parfaite-
ment incompréhensibles pour les chercheurs il y a seulement
cinquante ans.
Qu'il soit lié à l'Urim-Schamir ou à d'autres sources de juge-
ment divin, le symbole graphique de la sagesse est resté le même
depuis les plus anciens temps de la Mésopotamie (aujourd'hui
l'Irak). C'était l'emblème du dieu sumérien Enki, Seigneur de l'Œil
sacrés4 - un serpent s'enroulant en spirale autour d'une baguette
ou d'une tige centrale. En Égypte, la Fraternité Blanche de Karnak
était composée des prêtres-artisans de l'ordre des Thérapeutes,
dont le travail avec le mfkzt comportait une partie curative. Ainsi,
sagesse et guérison devinrent synonymes et le même emblème
serpentin fut adopté.
Dans la tradition de la Grèce antique, le père primordial de la
médecine s'appelait Asclépios de Thessalie (vers 1200 AEC), que

52
LUMIÈRE ET PERFECTION

les Romains appelaient Esculape [Aesculapius]. Sa statue (datant


de 200 AEC environ) au musée Capodimonte, de Naples, présente
également le serpent enroulé autour d'un bâton. À la suite
d'Asclépios est venu le médecin grec Hippocrate (né en 460 AEC),
dont le fameux serment est toujours prêté aujourd'hui par tous les
médecins. Encore aujourd'hui, le serpent s'enroulant en spirales
autour d'un axe demeure l'emblème des professions médicales de
nombreux pays (y compris les États-Unis, la Grande-Bretagne,
l'Australie et la France) et de !'Association médicale mondiale
(World Medical Association). Mais une question se pose alors:
Pourquoi ? Pourquoi un serpent lové est-il à ce point lié à une
médecine et une sagesse issue du pouvoir de certaines pierres
sacrées ? Mais avant de répondre à cette question, il faut prendre
conscience d'une autre constante dans cette affaire : c'est le fait
que la Sagesse a, depuis des temps immémoriaux, été associée à la
lumière, de telle manière que l'acquisition de savoir ou de connais-
sance a été définie comme une illumination ou que l'on parle
d'une personne éclairée pour désigner un sage.
Même dans l'histoire du Sinaï, cet emblème est clairement
associé à la guérison des israélites, quand le Seigneur dit à Moïse :
«Façonne-toi un serpent et place-le sur un bâton » (Nombres,
21 : 8). (Dans les Bibles modernes, en particulier anglo-saxonnes,
on utilise généralement les expressions « serpent d'airain »
[brazen serpent] et « hampe » [pole], mais dans la Bible originelle
des Septante en grec, on ne parle que d'un « serpent » et d'un
« bâton».) Nous avons ici une anomalie particulièrement décon-
certante qui est exactement la même irrégularité que celle que l'on
retrouve avec les chérubins d'or de l'Arche d'Alliance. On nous
explique que l'instruction de créer tant ce serpent que les deux
chérubins émane directement de Dieu. Pourtant, ce dernier a clai-
rement ordonné: « Tu ne te feras aucune image sculptée, rien qui
ressemble à ce qui est dans les cieux, là-haut, ou sur la terre, ici-
bas, ou dans les eaux, au-dessous de la terre ». (Exode 20: 4).
Ainsi, un moment, nous avons Moïse conspuant Aaron et les
israélites pour avoir créé le veau d'or, et l'instant suivant, le même
Moïse entreprend de fondre un serpent et des chérubins ! On peut
penser qu'au regard d'un interdit aussi radical et inviolable - l'in-
terdiction de créer des images-, il est absolument inenvisageable
que Dieu ait demandé à Moïse de fabriquer des formes de vie

53
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

figuratives. Par conséquent, il est probable que le serpent n'ait pas


été un serpent en tant que tel et que, contrairement à ce que l'on
peut imaginer, les chérubins n'étaient pas des anges.ss
En parlant des Esséniens de Qoumrân, au Jer siècle EC, Flavius
Josèphe nous explique que ces héritiers en robe blanche des
Thérapeutes égyptiens avaient acquis leur connaissance des pierres
médicinales des anciens.s6 Nous allons découvrir plus loin que le
mfkzt avait bien lui aussi une telle vertu curative - mais pour le
moment, nous nous concentrons sur la gemme ayant le pouvoir de
trancher le roc, autrement dit l'Urim-Schamir - la « pierre de
foudre ».
L'Exode 28 : 17-20 décrit le pectoral du Grand Prêtre (dans une
petite poche duquel l'Urim et la Thummim étaient cérémonielle-
ment placés) et nous dit que 12 pierres précieuses l'ornaient. On
précise qu'il s'agit de sardoine (cornaline), topaze, escarboucle
(grenat), émeraude, saphir, diamant, hyacinthe (ambre), agate,
améthyste, béryl, onyx et jaspe. Une absence saute immédiatement
aux yeux: le rubis. Pourtant, tant Job 28 : 18 que les Proverbes
8 : 11 comparent la sagesse au rubis.

Le merveilleux rubis
Quittons momentanément les sables du Sinaï et projetons-nous,
il y a quelques décennies en arrière, dans la Californie de 1960. Le
physicien Theodore Maiman travaille alors pour Hugues Aircraft
Research à Malibu. Il découvre un article intéressant dans la
Physical Review (décembre 1958) - le journal de la société améri-
caine de Physique [American Physical Society]. Il y est rapporté
qu'un professeur et un chercheur de l'université de Columbia se
sont associés pour faire des recherches sur l'amplification de la
lumière dans le cadre des laboratoires Bell. Ils s'appelaient Charles
Townes et Arthur Schawlow et leur spécialité était le domaine de
la spectroscopie micro-ondes, qui traitait des caractéristiques
intrigantes de différentes molécules. Ils savaient déjà que plus la
longueur d'onde de rayonnement micro-ondes se rétrécissait, plus
ses interactions avec les molécules se renforçaient. De ce fait, cela
en faisait un puissant outil spectroscopique pour examiner les
différents stades de réfraction lumineuse. En fait, ce qu'ils

54
LUMIÈRE ET PERFECTION

voulaient obtenir, c'était la maîtrise de longueurs d'onde plus


courtes que les micro-ondes - les longueurs d'onde des lumières
infrarouge et optique. Ils commencèrent par faire se réfléchir et
rebondir la lumière avec des miroirs, puis ils publièrent leur article
dans Physical Review, dans lequel ils expliquaient comment ils
étaient parvenus à mettre au point une fréquence amplifiée dans le
spectre visible. En revanche, ce qu'ils n'avaient pas réalisé, c'était
une application pratique de la découverte. Et finalement, leur
découverte ressemblait à une « invention cherchant application ».
Fasciné par cette recherche, Theodore Maiman, travaillant
indépendamment de Townes et de Schawlow, examina les
longueurs d'onde des couleurs et leurs puissances énergétiques
corrélatives. Il découvrit que des atomes de chrome absorbent la
lumière verte et bleue, en ne laissant passer que le rouge, qui a un
fort pouvoir de pénétration. Le cristal vibrant, qui apparaît rouge
grâce aux atomes de chrome, est le rubis. Maiman constata que les
électrons de ces atomes pouvaient être amenés à un plus haut
degré d'énergie grâce à une intense lumière blanche. Il prit un
rubis en forme de baguette puis en couvrit les extrémités avec de
l'argent volatile, condensé (un peu moins réfléchissant que
l'autre). Puis il enroula un tube de flash au quartz autour de la
pierre. Photopompée par des flashes rapides, la tige de rubis émit
un puissant faisceau de lumière rouge. Maiman publia les résultats
de son expérience dans le journal Nature (6 août 1960). Par la
suite, les laboratoires Bell remplacèrent le flash par une lampe à
arc pour produire une lumière de grande puissance continue - un
rayon cohérent plus d'un million de fois plus lumineux que le
soleil. Dès sa mise au point, ce faisceau devenait si fin qu'il
pouvait couper l'acier avec précision, tel un couteau tranchant du
beurre. Le processus fut appelé Light Amplification by Stimulated
Emission of Radiation [Amplification de la lumière par l'émission
d'un rayonnement stimulé], que l'on abrégea rapidement en «
Laser »87 •
Ainsi, à quoi ressemblait donc ce qui fut théoriquement le
premier laser au monde, il y a plus de quarante ans ? Précisément
à un serpent lové autour d'une tige - exactement comme l'emblème
d'Enki et d' Asclépios. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que le laser
trouvait rapidement une utilisation en médecine en se substituant
aux scalpels dans le domaine de la microchirurgie. Si l' Urim-

55
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

4. Le premier laser à rubis de Maiman (à l'échelle).

Schamir était bien un rubis cylindrique, autour duquel s'enroulait


une gaine hélicoïdale de cristal idoine, tout ce qu'il lui aurait fallu
pour devenir opératif, c'était une alimentation en énergie.

L'anneau du témoignage
Les artistes du passé ont représenté Moïse tenant des tables de
la Loi ressemblant à des pierres tombales, faisant jusqu'à trois
pieds de haut, rien que pour accueillir les dix commandements.
Par contraste, les tablettes de l'ancienne Mésopotamie qui ont été
exhumées contiennent proportionnellement de grandes quantités
d'informations inscrites sur quelques pouces d'argile.
Il est difficile de déterminer la nature exacte de la Table de la
Destinée sumérienne originelle, mais son histoire est beaucoup
plus ancienne que n'importe quelle référence biblique. On la

56
LUMI!RE ET PERFECTION

trouve mentionnée pour la première fois dans les sept tablettes de


l' Enûma elish (signifiant littéralement « Lorsque en haut... ») : un
récit de la Création antérieur à la Genèse, composé il y a environ
3 500 ans.88 Quand elle arrive dans les mains d'Abraham, vers
1960 AEC, la Table, disait-on, aurait contenu « tout ce que
l'homme avait jamais connu » et « tout ce que l'homme connaî-
trait jamais ». (Il n'était fait mention d'aucune sorte d'inscription
- il est simplement dit que la Table « contenait » cette informa-
tion.) Si, comme l'explique la Kabbale, Moïse a hérité de ce même
objet, il s'agit alors probablement de cette pierre que les scribes de
l'Exode ont présentée comme le Témoignage. Cependant elle est
parfaitement distincte des dix commandements, comme le texte de
l'Ancien Testament l'explicite clairement.
Dans l'Exode (chapitres 20-23), on nous raconte que les dix
commandements furent donnés par Yahvé à Moïse et à son peuple
sur le. mont Horeb et ce Décalogue était accompagné par toute une
série de prescriptions orales. Puis Moïse « mit par écrit toutes les
paroles de Yahvé » (Exode 24: 4) et il « en fit la lecture aux israé-
lites » en le leur présentant comme leur nouveau Livre de
l'Alliance (24: 7). On ne nous dit ni avec quoi ni sur quoi Moïse
inscrivit ces prescriptions. Il est encore une fois simplement relaté
que cela prit la forme d'un « livre » (pas d'une table ou d'une
tablette). Quand ce livre eut été lu, le Seigneur dit à Moïse:
« Monte vers moi sur la montagne et demeure là : et je te donnerai
les tables de pierre, la loi et des commandements que j'ai écrits
pour que tu puisses les instruire. » (24 : 12).
Plus tard, l'Exode toujours rapporte que le Seigneur dit : « Tu
mettras dans l'Arche le Témoignage que je te donnerai. » (25 :16).
Et plus loin: « Il remit à Moïse les deux Tables du Témoignage,
des tables de pierre écrites du doigt de Dieu. » (31 : 18) Mais
alors, en redescendant les tables de la montagne, Moïse vit les
israélites en train de danser et, de colère, il « jeta de sa main les
tables et les brisa ... » (32: 19). Ce passage nous apprend donc que
les tables étaient cassables et, par conséquent, en cette occasion, il
est clair que leur matière n'était pas le sappir magique.
Et l'histoire des tables ne s'achève pas là. De nouvelles tables
vont être créées, mais le texte de la Bible nous en donne une
description quelque peu différente de ce que l'exégèse biblique
nous présente généralement. Ainsi Yahvé dit à Moïse: «Taille

57
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

deux tables de pierre semblables aux premières: et j'écrirai sur ces


tables les paroles qui étaient sur les premières tables que tu as
brisées. » (34 :1). Mais rien de ce qui suit ne va aller dans ce sens.
En réalité, on va voir Yahvé réitérer oralement les diverses pres-
criptions qu'il avait déjà données à Moïse, mais il lui en ajoute
une : « Mets par écrit ces paroles »,ce sur quoi Moïse « écrivit les
paroles de l'Alliance, les dix commandements» (34 : 27-28) et il
redescendit de la montagne les tables qu'il avait lui-même écrites.
(34: 29).
Quelle que soit la manière de lire ce passage de l'Ancien
Testament (et cela aussi bien dans la Bible des Septante, que dans
le texte hébreu massorétique, la Bible du roi Jacques ou toute
autre édition), un fait demeure intangible: Moïse ne ramène au
bout du compte rien d'écrit directement de la main de Dieu,
contrairement à ce que l'on représente ou enseigne généralement.
Il redescend de la montagne avec le Livre del' Alliance (qu'il a écrit
lui-même) et les dix commandements (qu'il a pareillement gravé
tout seul). Alors qu'est-il arrivé au Témoignage de la main même
de Dieu, censé être placé dans l'Arche d' Alliance ?
À cet égard, l'Exode 40 : 20 nous dit que Moïse « mit le
Témoignage dans l'Arche » et on considère traditionnellement
qu'il s'agit des Tables portant les dix commandements. Mais
celles-ci n'avaient rien de particulier. Ce n'étaient que quelques
règles brèves rédigées par Moïse lui-même. Elles ne justifiaient
assurément pas la construction d'un coffre d'or richement décoré
de quatre pieds de long (environ 1,22 m). Elles n'avaient même
rien de secret, puisque tous ceux qui étaient présents alors les
connaissaient comme tout le monde aujourd'hui. Et le Livre de
l'Alliance que Moïse plaça dans l'Arche ne l'était pas davantage,
puisqu'il ne s'agissait que d'une série de décisions et de comman-
dements d'ordre judiciaire - en somme un ouvrage de référence
pour tous ceux qui avaient en charge l'administration judiciaro-
civile.s9 Sa raison d'être était de rester accessible et sûrement pas
d'être caché ou mis de côté. Cependant, pour quelque raison,
l'Arche était étroitement gardée par les prêtres lévites et, une fois
transportée à Jérusalem, elle devait être conservée dans un envi-
ronnement aussi consacré qu'isolé.
Dans le contexte ecclésiastique moderne, pour ajouter du poids
au contenu théorique de l'Arche, on enseigne couramment que, en

58
LUMIÈRE ET PERFECTION

plus des dix commandements, celle-ci renfermait également un


vase de manne et le bâton d'amandier d'Aaron après qu'il a eu
fleuri et donné des fruits. Mais dans l'Ancien Testament, on ne
trouve aucune mention du dépôt dans l'Arche de ces différents
articles. Ils n'apparaissent que beaucoup plus tard en relation avec
l'Arche, dans un contexte chrétien. C'est dans !'Épître aux
Hébreux de Saint Paul que l'on rencontre leur première mention
(9: 4)9o. Mais alors, qu'était réellement ce fameux
« Témoignage » que Moïse plaça dans l'Arche ?
La réponse se trouve dans le Second livre des Rois 11 : 12, qui
traite de l'installation sacerdotale du roi Joas de Juda (vers 839
AEC) : « Et il fit sortir le fils du roi, il lui imposa le diadème et lui
remit le Témoignage; on le fit roi et on lui donna l'onction. » Ce
«Témoignage » était un insigne royal important de l'époque9t -
un talisman royal, qui était en l'occurrence un anneau lové devant
attester et témoigner de la qualité de son porteur.
L'Exode 35 : 22 énumère une partie des bijoux que les Israélites
apportèrent à Moïse pour fournir la matière première de l'ameu-
blement du Tabernacle. Le verset dit (version de la Bible du roi
Jacques) : « Les hommes et les femmes vinrent ... et apportèrent
des bracelets et des anneaux d'oreille, des bagues et des tablettes,
et toutes sortes d'objets d'or. » La version révisée de l'Ancien
Testament (Revised Old Testament) de 1885, à la place des
« tablettes », parle plus directement de « bracelets » et la Bible
massorétique de « sceaux [anneaux pour sceller] ». Le mot sémi-
tique originel est tabba'ats ce qui, comme le note avec justesse la
Bible des Septante, désigne des « anneaux de doigt ». De ce fait,
l'anneau talismanique du roi Joas était lui-même une «tablette
(tabba'at) de témoignage », antérieurement identifiée comme un
sappir.
Plus haut, nous avons vu que le roi Salomon avait inséré sa
«pierre de Foudre » (la Schamir) dans son anneau afin de
découper les pierres destinées au temple, et les rois de sa lignée,
jusqu'à son septième successeur, le roi Joas, héritèrent de cet
insigne royal-l'anneau-tablette du Témoignage. Mais l'anneau de
Salomon aurait été en métal précieux (comme les anneaux d'or du
Sinaï), alors que la tablette de sappir était identifiée comme une
pierre ! Comme nous en avons acquis la certitude, le mfkzt était
de l'or, mais il fut appelé « pierre » dans une perspective

59
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

alchimique. De la même manière, la Schethiyâ - un magnifique


cristal hélicoïdal - fut, comme nous allons le voir, créée à partir
d'iridium par les maîtres-artisans. Cette remarquable substance
ressemblant au verre était connue des forgerons des anciens
temples de Mésopotamie et ils l'appelèrent Anna: la pierre de feu,
tandis que la poudre de mfkzt était nommée Shem-an-na: la
pierre de feu transcendante.
Alors que l'Urim (la pierre mâle) était perçue comme une mani-
festation divine, la Thummim féminine représentait la Reine des
cieux, que les Cananéens appelaient Anath. En Phénicie, elle était
Barat Anna (la royale Anna). Et son culte finit même par arriver
dans l'ancienne Bretagne tribale (le territoire de l'actuelle Grande-
Bretagne) où elle prit le nom de Britannia.92
Le «Témoignage» que Moïse rapporta de la montagne et
plaça dans l'arche (Exode 40: 20) était très probablement la noble
spirale de cristal dans laquelle était inséré l' Urim-Schamir - le
joyau même pour lequel Salomon fit construire le temple de
Jérusalem et en fit une demeure sacrée. Moïse le tenait d'El
Shaddaï (le Seigneur de la Montagne). Et de ce point de vue, la
doctrine kabbalistique selon laquelle la tablette était un sappir que
Moïse tenait dans sa paume prend beaucoup plus de sens. Ce que
nous avions là, c'était l'autre partie de l'équation de la lance de
lumière - la Schethiyâ spiralée ou, pour utiliser le nom que lui
donnaient les grands prêtres Aaron et Éléazar, la Thummim. Il est
particulièrement significatif de noter que, tout au long du livre de
l'Exode, l'Arche est spécifiquement appelée Arche du
Témoignage. Ce n'est qu'au verset 10: 33 du livre des Nombres
(lorsque les Israélites poursuivent leur route pour quitter le Sinaï)
que l'Arche est reconsidérée comme une marque d'allégeance au
divin et qu'elle devient spécifiquement l'Arche d' Alliance.
Dès lors que l' Urim et la Thummim (identifiés distinctement
dans la Bible) sont des dispositifs fonctionnant ensemble, il n'est
pas totalement aberrant de les représenter, comme le fait la tradi-
tion des mormons, sous la forme d'un unique objet opératif :
l'Urim-Thummim.93 Ils représentaient les principes mâle et femelle
et, réunis dans l'Arche, ils manifestaient leurs principes de
Lumière et de Perfection unifiés. Cependant, seule la Thummim-
Schethiyâ était une substance active ayant des pouvoirs de lévita-
tion, comme le décrit la tradition kabbalistique.

60
LUMIÈRE ET PERFECTION

Une nouvelle dynastie


Ainsi, au regard de tout ce que nous avons vu jusqu'à présent,
nous pouvons dire que le temple de Serâbît el Khâdim sur le Mont
Horeb, dans le désert du Sinaï a été en activité à partir de 2600
AEC environ, soit l'époque de la dynastie de Snéfrou. C'était aussi
celle des pharaons Khoufou (Chéops), Khafre (Chéphren) et
Menkaure (Mykérinos), auxquels sont attribuées les trois grandes
pyramides de Gizeh. À Serâbît, les « Grands » créaient à partir de
l'or une mystérieuse « poudre de projection » blanche appelée
m(kzt, à propos de laquelle les Israélites s'interrogèrent et qu'ils
dénommèrent par conséquent manne (manna, c'est-à-dire littéra-
lement « Qu'est-ce que c'est ? » ). Le mfkzt était façonné en forme
de pains coniques (désignés sous le nom de « pains blancs ») et
donné aux rois de la Maison de l'Or pour les nourrir.
Apparemment, il augmentait leurs aptitudes royales et il était
également lié à un énigmatique « champ » de l'Après-Vie dans
lequel les souverains défunts étaient emmenés - le Champ de
Mfkzt.
Le temple de Serâbît cessa de fonctionner comme atelier·alchi-
mique sous l'ère ramesside (vers 1330 AEC), quand le Seigneur de
la Montagne transmit les secrets de la Maison de l'Or à un nouvel
ordre de prêtres aaronites. Le temps des dynasties égyptiennes
légitimes était passé et de nouvelles influences venant d'ailleurs
apparaissaient sur la scène. Ramsès Ier (à partir de 1335 AEC
environ) n'était pas d'ascendance royale. Si son épouse Sitre
appartenait à une ligne pharaonique collatérale, elle était toutefois
trop éloignée pour pouvoir être considérée comme une héritière
valide. À la suite de la mort prématurée du jeune roi
Toutankhamon et de la fin de la XVIIIe dynastie, il était temps
pour la lignée royale de réagir. La sœur de Toutankhamon avait
épousé un Israélite. Dès lors que la royauté égyptienne s'inscrivait
dans une tradition strictement matrilinéaire, elle était la véritable
héritière des vieilles dynasties et elle se trouvait dans le Sinaï avec
son époux et Moïse.
Les trésors de la maison de l'Or (l'Urim-Schamir et la
Thummim-Schetiyâ) étaient confiés aux soins de Moïse et des
nouveaux prêtres israélites, qui furent chargés dans le Sinaï d'éta-
blir une dynastie susceptible de régner sur la Terre Promise. À

61
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

terme, ces rois (descendant donc de la XVIIIe dynastie d'Égypte)


devaient devenir la Maison royale de Juda - la lignée de David,
Salomon, et, finalement, Jésus. Cependant, il fallait d'abord péné-
trer en Terre Promise, la traverser et la conquérir avant que la
nouvelle monarchie puisse s'établir à Jérusalem.

62
~

Hors d'Egypte

Les enfants d'Israël


A l'époque de Moïse, il y avait une nette différence entre les
Israélites et les Hébreux - ce que n'explicite pas clairement la
Bible. La désignation « hébreu » vient du patriarche mésopota-
mien Eber (Heber/Abhâr, vers 2480 AEC)94, soit six générations
avant Abraham.9s Le terme « israélite » vient quant à lui du
nouveau nom que l'on donna à Jacob, le petit-fils d'Abraham, à
savoir Israël (Genèse 35 : 10-12). Au cours de leur séjour égyptien
(à partir de 1790 AEC environ), ses descendants finirent par être
connus sous le nom d'israélites ou enfants d'Israël. Les traductions
divergent en ce qui concerne ce dernier terme. Pour certains, Israël
signifie « soldat de El », pour d'autres, Ysra-el veut dire « El
gouverne »,et d'autres encore le traduisent par « El lutte »96. Lûz,
le lieu où Jacob reçut son nouveau nom, fut lui-même rebaptisé
Beth-el (Genèse 28 : 19), signifiant « Maison de El ».
L'ancien terme cananéen El fut utilisé pour identifier un grand
seigneur ou un être supérieur - comme dans El Shaddai, le
Seigneur de la Montagne, dont Moïse reçut les tables dans le Sinaï.
Le vieux texte hébreu de l'Exode 6: 3 explique qu'El Shaddai était
un terme déjà utilisé à l'époque d'Abraham. Ce terme « El
Shaddai » fut conservé dans la Vulgate, la Bible latine (rédigée à
partir de 385 EC environ)97 et on le trouve 48 fois dans le canon.
Mais depuis 1611, les Bibles anglo-saxonnes officielles l'ont systé-
matiquement traduit par «Tout-Puissant» [Almighty]. Dans la
tradition mésopotamienne antérieure, le terme équivalent était Ilu

63
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Kurga/, qui signifiait le « Grand Seigneur de la Montagne »9s,


tandis que dans la langue sumérienne, El était plus spécifiquement
rattaché à un être « brillant »99.
Il en va de même du terme « juif». Celui-ci dérive de « judéen »
- il ne désignait donc que les Israélites et les Hébreux vivant en
Judée dans le sud de Canaan. Ce n'est que plus tard qu'il finit par
désigner tous les membres de la communauté Israélites-Hébreux.
(La Judée était la forme romanisée de Juda). Au nord de la Judée,
il y avait la Samarie, et encore au-dessus la Galilée.
Des générations d'israélites avaient vécu en Égypte avant
l'Exode de Moïse. Ils n'avaient donc plus grand-chose à voir avec
leurs cousins hébreux ancestraux de Canaan: une tribu que les
Égyptiens appelaient Habiru. Cependant, vers 1330 AEC, les
Israélites d'Égypte se retrouvèrent dans le Sinaï, en route vers le
pays des Hébreux, pour se retrouver réunis à eux après des siècles
de séparation. Ce fut pour cette raison que El Shaddai s'empressa
de fournir aux Israélites les lois, coutumes et obligations de leur
nouvel environnement. Dans les faits, ils apprirent la culture des
Hébreux au moyen des décrets (commandements) reçus sur le
mont Horeb - concrétisant leur allégeance à une sorte de docu-
ment constitutionnel appelé le Livre de l'Alliance.
Les dix commandements couvraient une tout autre matière. Ils
étaient des rappels des grands préceptes de la tradition égyptienne
des Israélites. Ces commandements délivrés au chapitre 20 de
l'Exode n'étaient pas des codes de conduite originaux, mais de
nouvelles formulations des anciennes confessions pharaoniques
que l'on trouve dans le chapitre 125 du Livre des Morts égyptien.
Par exemple, la confession « Je n'ai pas tué » devint l'ordre : « Tu
ne tueras point » ; «Je n'ai pas menti » se transforma en « Tu ne
porteras pas de témoignage mensonger » ; et ainsi de suite.100
Et qu'en est-il de Moïse ? On le considère généralement comme
un juif à une époque où il n'en existait pourtant pas. On le prend
souvent aussi pour un Hébreu, alors qu'il est sorti d'Égypte avec
les Israélites et non les Hébreux (qui vivaient en Canaan). Certains
pensent qu'il était un Israélite de premier plan. Pourtant, en dépit
de toutes ces idées communément partagées, l'Ancien Testament
rend parfaitement clair que Moïse n'était ni un Hébreu, ni un
Israélite. L'Exode 2: 19 le désigne même spécifiquement comme
un « Égyptien ». L'Exode 4: 10 explique en outre que Moïse s'in-

64
HORS D'ÉGYPTE

quiétait de sa capacité à s'adresser aux Israélites d'Égypte (comme


il le lui avait été demandé dans Exode 3 :12), confessant qu'il
« n'était pas doué pour la parole » car sa bouche et sa langue
étaient « pesantes » - autrement dit, il peinait à s'exprimer dans la
langue israélite.

Le Buisson ardent
Dans /'Histoire d'Égypte [Aegyptiaca] de Manéthon (un
conseiller du pharaon Ptolémée Ier autour de 300 AEC), Moïse est
présenté comme un prêtre égyptien d'Héliopolis.101 Flavius
Josèphe, l'historien juif ultérieur (Ier siècle EC) réfute cette affirma-
tion de Manéthon comme quoi Moïse aurait été un prêtre égyp-
tien 102, mais lui-même, dans ses Antiquités judaïques, affirme que
Moïse avait été un général de l'armée égyptienne dans la guerre
contre l'ÉthiopietoJ.
La clé de l'identité de Moïse se trouve dans son nom: même
devenu Moshé en hébreu, celui-ci n'est ni d'origine israélite ni
d'origine hébraïque. Associé au fait que l'Exode 11 : 3 nous dit
que « Moïse était un très grand personnage au pays d'Égypte »,
cet élément nous conduit à penser que son nom avait une racine
égyptienne. Comme l'ont rapporté Sigmund Freud, James Henry
Breasted, Ahmed Osman, et d'autres qui ont étudié son étymo-
logie, le nom Moïse dérive en fait du mot égyptien mose (grec :
mosis}, qui se rapportait à l'idée de « progéniture » ou d' « héri-
tier »to4, comme dans Tuthmose (Touthmôsis) : « né de Thoth »
ou Amenmose (Amenmôsis) : «né d'Amon. »
On prétend que le nom hébreu Mosheh ou Moshé vient du mot
mosche, qui signifie « celui qui fait sortir [des eaux] »1os. Selon le
récit traditionnel, ce nom lui aurait été donné par la fille du
pharaon qui l'aurait trouvée dans un panier d'osier dérivant sur le
fleuve.106 Or il est déjà très improbable qu'une princesse égyp-
tienne ait eu des connaissances en matière d'étymologie hébraïque,
d'autant qu'après 400 ans de présence dans le delta du Nil, l'hé-
breu n'était même plus la langue des Israélites d'Égypte. Il est bien
évident que la jeune femme aurait choisi un nom égyptien pour
l'enfant qu'elle adoptait. Ensuite, Moïse n'est pas « celui qui fait

65
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

sortir [des eaux] » (le mosche), mais « celui qui fut sorti », ce qui
en hébreu donnerait moschiu.10?
L'histoire originelle ayant inspiré ce récit d'un garçon trouvé
dans un panier au milieu des roseaux n'est pas difficile à retrouver.
On la rencontre dans les textes que les Israélites ultérieurs, retenus
en captivité à Babylone par Nabuchodonosor (vers 586-536
AEC), n'ont sans doute pas manqué de lire avec intérêt parce
qu'ils réveillaient un écho ancestral. Dans les bibliothèques de
Mésopotamie, ils ont pu trouver le récit originel de la Création,
l'Enûma elish, ainsi que l'Épopée de Gilgamesh, qui décrivait le
Déluge, et l'Adapta, qui détaillait l'histoire du premier homme
d'essence royale, l'Adâma.10s Dans ces textes écrits sur des
tablettes d'argile (et déjà anciens au VIe siècle AEC), on trouvait le
prototype de l'arche de joncs dans la Légende de Sharru-kîn, qui
devint Sargon le Grand, roi d'Akkad (2371-2316 AEC). Un texte
assyrien sur ce dernier dit ainsi : « Ma mère m'a conçu ; en secret,
elle m'a porté. Elle m'a placé dans un panier de joncs et avec de la
poix, elle en a scellé le couvercle. Elle m'a déposé sur l'eau d'une
rivière, qui ne m'a pas englouti. La rivière m'a emporté· et m'a
conduit jusqu'à Akki, le puiseur d'eau. »109
Qui était donc le bébé égyptien (devenu homme) que l'on appe-
lait Moïse - le personnage légendaire qui trouva sa fameuse
mission sur le mont Horeb et qui accomplit sa destinée en tant que
patriarche de la Loi juive ? Avant cet ouvrage, j'ai déjà parlé de
l'héritage de Moïse, tant dans Bloodline of the Ho/y Grail [Le
Graal et la lignée royale du Christ] que dans Genesis of the Grail
Kings [inédit en français]. Le temps est venu de rassembler les
pièces au moment où nous nous apprêtons à entreprendre un long
voyage avec l'arche d' Alliance, un voyage de 1 300 ans qui nous
emmènera du Sinaï jusqu'à l'époque des Évangiles et au-delà. Je
vais évoquer ici des éléments qui peuvent paraître familiers, mais
ce rappel est nécessaire pour mettre en place le décor de l'histoire
- et ça l'est particulièrement pour les lecteurs qui n'auraient pas lu
d'autres ouvrages de cette série.
Au cours d'un débat radiophonique à la BBC, un théologien de
l'université d'Oxford me faisait remarquer qu'il n'existait aucune
preuve historique que des personnages comme Abraham, Moïse,
David ou Salomon aient jamais existé. Ils n'apparaissent, disait-il,
que dans des textes hébreux étrangers ! Mais clarifions la nature

66
HORS D'ÉGYPTE

de l' « Histoire » qui est, selon toute définition légitime, un « récit


ou une relation chronologique d'actions ou d'évènements passés,
importants et publics ». L'Histoire est donc la relation d'évène-
ments, mais pas les évènements eux-mêmes. Il n'y a aucune loi, où
que ce soit, qui énonce que seuls les récits et les chroniques de
Grande-Bretagne, de France ou des nations chrétiennes devraient
être considérés comme l' « Histoire », comme le sous-entendait le
professeur. De ce point de vue, l'ancienne littérature hébraïque
provenant de l'environnement moyen-oriental est aussi valide
historiquement que les textes de n'importe quel autre peuple du
monde. Tous doivent être pris en considération afin d'obtenir la
meilleure image possible. Naturellement, à ces époques reculées,
ces personnages lointains des vieux textes juifs ne peuvent appa-
raître dans l'histoire des nations qui n'appartiennent pas à leur
sphère géographique (pas plus que les Celtes Boadicée ou
Vercingétorix n'ont de raison d'apparaître dans les chroniques
moyen-orientales). Mais ils ne se manifestent pas pour autant
exclusivement dans la Bible.
Avant le XXe siècle, on ne savait pas grand-chose des anciennes
traditions cananéennes. Mais à partir de 1929, un grand nombre
de textes - datés de 1400 AEC environ pour les plus vieux - furent
découverts à Ras Shamra (la vieille cité d'Ugarit), dans le nord-
ouest de l'actuelle Syrie.110 Très récemment encore, en 1975, d'au-
tres tablettes furent exhumées près de Tel Mardikh (l'ancienne cité
d'Ebla). Des personnages qui, jusque-là, avaient été considérés
comme exclusivement bibliques se voyaient soudain justifiés par
l'archéologie - citons notamment E-sa-um (Esaü), Ab-ra-mu
(Abraham), Is-ra-ilu (Israël) et Ib-num (Eber). Ces découvertes,
corrélativement à d'autres trouvailles similaires en Mésopotamie,
en Égypte et ailleurs, prouvent indubitablement que nous ne
pouvons limiter l'Histoire aux documents conservés dans des
archives à un quelconque moment donné. Il y a plus d'Histoire
dormant sous les océans ou balayé par les vents des déserts que
tout ce que nous ne pourrons jamais trouver.
Le livre de l'Exode rapporte que la vie du bébé Moïse était
menacée sous prétexte que le pharaon avait décrété que tous les
nouveau-nés mâles israélites devaient être mis à mort. Cette
sentence aurait été prononcée, affirme-t-on, parce que les Israélites
seraient « devenus de plus en plus nombreux et puissants, au point

67
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

que le pays en fut rempli. » (Exode 1 : 7). Il fut ordonné : « Tout


fils qui naîtra, jetez-le au fleuve » - et ainsi une femme de la
maison de Lévi aurait placé son fils de trois mois dans un panier
de papyrus enduit de poix, et elle l'aurait laissé dériver au milieu
des roseaux.
C'est alors que l'histoire devient quelque peu invraisemblable.
Car surgit alors la fille du pharaon qui se soucie apparemment peu
des décrets de son père. Elle découvre le bébé et se met à discuter
avec la sœur de l'enfant qui se trouvait opportunément dans les
parages. Le petit est alors rendu à sa mère qui est payée par la
princesse pour servir de nourrice à l'enfant. Donc, quasiment sans
interruption, l'enfant se retrouve à son point de départ, au milieu
de la communauté israélite, mais, cette fois, il semble que toute
crainte de persécution pharaonique contre un bébé mâle soit
oubliée ! Et finalement, la fille du souverain va adopter le garçon
comme le sien propre et lui donner le nom de Moïse, sans que
personne ne s'interroge sur l'identité de ses parents biologiques.
Voilà tout ce que la Bible nous dit de l'enfance de Moïse et, dès le
verset suivant (Exode 2 : 11 ), Moïse est présenté comme un
homme mûr.
Le linguiste et historien cairote Ahmed Osman a accompli des
recherches poussées sur l'identité de Moïse et les coutumes de son
temps. Indépendamment de l'existence évidente d'une filiation
avec la Légende de Sharru-kîn, Osman fait remarquer que, selon
les lois de l'époque, il était éminemment improbable qu'une prin-
cesse égyptienne célibataire ait pu être autorisée à adopter un
enfant.111 En s'appuyant sur les textes égyptiens, il explique aussi
que le conte de l'arche de joncs avait aussi une base factuelle, mais
avec des protagonistes et un déroulement beaucoup plus plausi-
bles et compréhensibles.
Un Israélite influent nommé Yusuf-Yuya (Joseph) avait été le
premier ministre (vizir) des pharaons Touthmôsis IV et de son fils
Aménophis III. Quand Touthmôsis mourut, Aménophis épousa sa
jeune soeur Sitamun (comme le voulait la tradition royale) afin de
pouvoir hériter du trône conformément à la succession matrili-
néaire.112 Peu après, désireux d'avoir aussi une épouse adulte,
Aménophis se maria également avec Tiye (ou Teyé), la fille de
Yusuf-Yuya. Cependant, il fut décrété qu'aucun fils né de cette
dernière ne pourrait accéder au trône. En raison de la longueur du

68
HORS D'ÉGYPTE

règne de son père, la crainte de voir les parents israélites de la reine


acquérir trop de puissance en Égypte était très répandue dans la
population. En outre, comme Tiye n'était pas l'héritière légitime,
elle ne pouvait pas représenter le dieu d'État Amen (Amon).113
Alors, quand Tiye fut enceinte, il se trouva un certain nombre
d'officiels du palais pour penser que son enfant devrait être tué dès
la naissance s'il s'agissait d'un fils.114 De ce fait, on trouva des
accords avec ses parents israélites qui vivaient à Goshen dans le
delta du Nil. Près de là, à Zaru115, Tiye possédait un palais d'été.
C'est là qu'elle se rendit pour accoucher de son fils. Dès la nais-
sance, les sages-femmes s'arrangèrent pour que l'enfant soit allaité
par la belle-sœur de Tiye, Tey de la maison de Lévi.
Le garçon, lui aussi nommé Aménophis (né vers 1394 AEC) fut
ensuite éduqué à Héliopolis par les prêtres égyptiens de Ra
(comme l'explique Manéthon à propos de Moïse). Au cours de ses
années d'adolescence, il partit vivre à Thèbes. A cette époque, sa
mère, Tiye, était devenue plus influente que la reine, Sitamun, qui
n'avait jamais donné de fils et donc d'héritier au pharaon, mais
seulement une fille, Néfertiti.tt6 Le pharaon Aménophis III tomba
alors malade. Et comme la maison royale n'avait pas d'héritier
mâle, on se résolut à pousser en avant le jeune Aménophis. Il
épousa sa demi-sœur, Néfertiti, afin de régner comme co-régent au
cours de cette période difficile - et quand leur père mourut, il lui
succéda sous le nom d' Aménophis IV (ou Amenhotep en égyp-
tien) m.
Dans l'ancienne Égypte, il était coutumier de voir les pharaons
épouser leurs sœurs afin d'accéder au trône en ligne féminine. En
réalité, ces épouses étaient souvent des demi-sœurs, nées de leur
mère mais de pères différents.11s En étudiant les tableaux généalo-
giques de l'époque, on constate que, si l'Égypte connut de
nombreuses dynasties royales successives, ces maisons n'étaient
renommées et renumérotées que lorsque le pharaon mourait sans
héritier mâle. Ce qui importait, c'était que sa reine ait une héri-
tière. C'était le mariage de cette dernière avec une autre lignée
mâle qui faisait naître une nouvelle dynastie.
Il est aussi manifeste que de nombreux pharaons eurent des
épouses choisies pour des raisons « stratégiques » et principale-
ment dans différentes branches de la famille royale originelle de
Mésopotamie dont étaient issues elles-mêmes les premières

69
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

MER MËDITERRANËE

Désert de Chour

BASSE ËGYPTE Désert de Paran

SINAI

El Faiyum

DÉSERT
(LYBYEN)
OCCIDENTAL
•EIAmama
DËSERT ORIENTAL
(NUBIEN)

HAUTE ËGYPTE

Abydos•
Nag Hammadi •
Vallée des rois

NUBIE

L'Égypte et le Sinaï, les terres de l'Exode.

70
HORS D'ÉGYPTE

dynasties égyptiennes. Dans de tels cas, les princes héritiers épou-


saient les filles des secondes épouses de leur père, perpétuant de ce
fait un semblant de descendance patrilinéaire, alors qu'en réalité,
ils ne faisaient que renforcer le sang féminin de leur lignée au gré
des générations successives.
En raison de son éducation en partie israélite, Aménophis IV ne
pouvait accepter les divinités égyptiennes et leurs myriades
d'idoles. Il développa donc la notion d' Aton - un dieu omnipotent
sans image, représenté simplement par un disque solaire dont les
rayons partaient exclusivement vers le bas (bien distinct donc de
Râ, le dieu-soleil égyptien).119 Le nom Aton était l'équivalent de
l'Adon hébreu - un titre emprunté au phénicien et signifiant
« seigneur »-,que l'on retrouve dans le nom bien connu, Adonaï~
qui veut dire « Mon Seigneur ».i20 Simultanément, Aménophis
(Amon est content) changea son nom en Akhénaton (L'esprit
glorieux d' Aton)t21. Il fit fermer tous les temples des dieux égyp-
tiens, ce qui le rendit très impopulaire, particulièrement auprès des
prêtres de Râ et de ceux de l'ancienne divinité nationale, Amon.
Avec son épouse Néfertiti, Akhenaton eut six filles.
L'organisation de sa maison était extraordinairement bien disci-
plinée. Moyennant quoi, il dut affronter des complots contre sa
vie et des menaces d'insurrection armée s'il n'autorisait pas le
retour du culte des dieux traditionnels à côté de son Aton sans
visage. Naturellement, il refusa et fut contraint d'abdiquer en
faveur de son cousin Semenkharêt22. Celui-ci céda sa place très
rapidement à Toutankhaton (le fils qu' Akhenaton avait eu d'une
épouse de second rang, Kiya).
En montant sur le trône à l'âge de 11 ans, Toutankhaton se vit
obligé de changer son nom en Toutankhamon - traduisant par là
une allégeance restaurée à Amon, plutôt qu'à Aton. Mais il ne
devait régner que neuf ou dix ansl23. Pendant ce temps, Akhenaton
avait été banni d'Égypte depuis 1361 AEC environ.124 Mais ses
partisans continuaient de le considérer comme le monarque légi-
time. Pour eux, il était l'héritier vivant du trône de son père et ils
le voyaient toujours comme le Mose royal (grec: mosis).12s
À partir du moment de son exil, Akhenaton (que l'on doit
désormais confondre avec Moïse) va accomplir deux périples dans
le Sinaï, pour ne revenir que brièvement en Égypte entre les deux,
comme l'explique le livre de l'Exode. Le grand exode israélite

71
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

proprement dit, qu'il dirigea, intervint à l'occasion de son second


voyage, vers 1330 AEC. Le culte d' Aton continua un moment
après la mort de Toutankhamon. À ce dernier succéda Aï, son
grand-oncle, qui était aussi l'époux de Tey, celle-là même qui avait
été la mère nourricière tant d' Akhenaton que de sa demi-sœur
Néfertiti. Tey était la « Glorieuse » - la Yokâbar, que la Bible
appelle Jochebed (ou Yokébed). Après le bref règne de Aï, son
gendre, le général Horemheb de beau-fils, monta sur le trône.
Celui-ci abolit le culte d' Aton, proscrivit la mention du nom
d' Akhenaton, et supprima les rois d' Amarna de la liste officielle
des Pharaons. Il fit également détruire de nombreux monuments
de l'ère amarnienne 126. C'est pour cette raison notamment que la
découverte de la tombe de Toutankhamon en novembre 1922
apparut comme une heureuse surprise car, jusque-là, on ne
connaissait que très peu de choses de lui. t27
Initialement, comme le raconte l'Exode 2: 15-3 : 1, Moïse s'en-
fuit vers le pays de Madiân, dans l'est de la péninsule du Sinaï. Sa
première reine, Néfertiti, semble être morte peu avant cet épisode.
Bien que ses restes n'aient pas été découverts, un cartouche
portant son nom fut trouvé dans les années 1930 dans la tombe
royale d' Amarna.12s
En Madiân, Moïse prit une autre épouse, Çippora, la fille du
seigneur Jethro. Elle lui donna deux fils, Gershom et Eliezer
(Exode 2: 22; 18 : 4). Vhistoire évoque ensuite l'épisode du
« buisson ardent » sur le mont Horeb dans le Sinaï. Le buisson
était embrasé, mais il ne se consumait pas (Exode 3 : 2 - 4) et du
centre de celui-ci apparut un ange. Puis le Seigneur, El Shaddai, se
manifesta en personne. Il déclara à Moïse qu'il était appelé «Je
suis celui qui est» (Exode 3: 14) - YHWH: Yahvé ou Jéhovah.
Ensuite, le Seigneur donna à Moïse des instructions pour qu'il
retourne en Égypte et libère les Israélites oppressés par le nouveau
pouvoir impitoyable.
À cette date, le règne de Horemheb s'était achevé et un nouveau
régime s'était installé en Égypte: la XIXe dynastie, fondée par le
pharaon Ramsès Ier. Ayant quitté l'Égypte depuis des années,
Moïse demande naturellement au Seigneur comment il pourrait se
faire reconnaître des Israélites et prouver son identité. Ce sur quoi,
El Shaddaï lui fournit trois instructions. Celles-ci ont toujours
embarrassé les théologiens parce que si la Bible s'oppose à toutes

72
HORS D'ÉGYPTE

formes de magie, le Seigneur demande bel et bien à Moïse d'exé-


cuter trois tours de magie. Généralement, quand on évoque de
telles actions, on les désigne sous le nom de « miracles », de
manière à ce que les suprêmes aptitudes de Dieu se substituent
toujours aux actions des hommes. Mais dans ce cas, il semble clair
que des pouvoirs divins avaient été accordés à Moïse pour lui
permettre de convaincre les Israélites égyptiens qu'il était bien leur
roi déposé (Exode 4 :1 - 9).
D'abord, Dieu dit à Moïse de jeter son bâton sur le sol. Celui-
ci se transforma immédiatement en serpent, avant de redevenir
bâton quand il était récupéré par la queue et relevé. Ensuite,
Moïse dut mettre sa main dans son sein. Lorsqu'il la ressortit, elle
était blanche et lépreuse, mais elle redevint normale lorsqu'il
répéta le geste. Enfin, Dieu expliqua à Moïse que si ces deux signes
ne suffisaient pas, il aurait à prendre de l'eau du fleuve et à la
répandre sur le sol. Elle se changerait alors en sang.

Droit de succession
À ce point de l'histoire, on ne nous avait parlé que d'une sœur
de Moïse (dont on ne nous donnait pas le nom), celle qui avait
conversé avec la fille du pharaon au bord du fleuve. Mais voilà
qu'un frère appelé Aaron fait son apparition (Exode 4: 14) et
qu'un rôle quelque peu déconcertant va lui être affecté. Moïse et
Aaron rentrent en Égypte et se font reconnaître des Israélites.
Pourtant, ce n'est pas devant ces derniers mais devant le pharaon
que fut exécutée la magie du bâton qui se transforme en serpent.
Plus curieux encore, ce n'est même pas Moïse qui va s'en charger,
comme c'était semble-t-il prévu, mais Aaron. (Exode 7: 10-12.)
Cet épisode revêt une importance particulière parce qu'elle
permet d'indiquer que, parallèlement à Moïse, Aaron a lui aussi
un statut pharaonique. Les rituels du serpent-bâton et de la main
blanchie (même s'ils sont présentés comme de la magie dans la
Bible) étaient tous deux des aspects des fêtes de régénération I
rajeunissement des rois égyptiens - des cérémonies dans le cadre
desquelles leurs pouvoirs divins étaient renforcés. Les pharaons
possédaient un certain nombre de sceptres (bâtons) pour diffé-
rentes occasions. Le sceptre de la régénération était un bâton

73
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

surmonté d'un serpent de bronze. Il était également coutumier de


voir le souverain négligemment poser sa main droite sur sa
poitrine, tandis que la gauche la soutenait.129 On trouve une repré-
sentation graphique d'une préparation à cette cérémonie dans la
tombe de Kherof, l'un des intendants de la reine Tiye; en l'occur-
rence, la scène montre son époux (le père de Moïse),
Aménophis III.
Alors, Moïse/Akhenaton avait-il un frère qui aurait lui-même
été pharaon ; un pharaon dont le destin serait inconnu
aujourd'hui, et qui, plutôt que d'être mort, aurait bel et bien
disparu ? En fait, il en avait bien un (il avait au moins un frère de
lait, fils de Tey, la Yokâbar, la nourrice d'Akhenaton et de
Néfertiti). Ce frère parvint à devenir brièvement pharaon à la
mort d' Akhenaton, sous le nom de Semenkharê. Il était le petit-fils
de Yusuf-Yuya, le vizir, et le fils de Aï (le frère de la mère biolo-
gique d'Akhenaton, Tiye). Correctement épelé, le nom de ce
pharaon était précisément Smenkh-ka-ra (Vigoureuse est l'âme de
Râ).tJo Alternativement, puisque Râ était le dieu-soleil de la
Maison héliopolitaine de la Lumière appelé Onrn, le pharaon
Semenkharê était aussi appelé Smenkh-ka-ra-on. Et c'est de cette
terminaison phonétique que provient Aaron.m Parallèlement, ce
nom dérive aussi du mot sémitique signifiant « arche », qui était
justement iiron. (Voir Annexe 1.)
Après s'être retrouvé en exil dans le Sinaï et en Madiân vers
1361 AEC, Moïse revient avec Aaron en Égypte pour défendre la
cause israélite contre le nouveau pharaon émergeant Ramsès Ier.
Ce dernier avait apparemment réduit de nombreuses familles en
quasi esclavage à son service. Vu que la XVIIIe dynastie (celle
d'Akhenaton et Semenkharê) s'était achevée avec le pharaon
Horemheb qui n'avait pas d'héritier légitime, une nouvelle avait
commencé (vers 1335 AEC) avec celui qui avait été le propre vizir
d'Horemheb, Ramsès, fils d'un officier de l'armée appelé Séti.rn
En exécutant les rituels secrets du serpent-bâton et de la main
blanchie, Aaron défiait clairement le droit de succession de
Ramsès. Seulement, ce dernier contrôlait l'armée égyptienne et ce
facteur se révéla décisif dans la lutte pour le pouvoir.134
Ostensiblement, les cousins d' Amarna ne parvinrent pas à rétablir
leurs droits au trône, mais ils parvinrent au moins à obtenir de
Ramsès qu'il laisse les Israélites de Goshen quitter le pays.

74
HORS D'ÉGYPTE

Ramsès Jerne survécut pas à sa seconde année de règne, ce qui


pourrait correspondre à la mort implicite du pharaon en train de
poursuivre les Israélites en fuite, dont parle la Bible (Exode
15 :19). Cependant, tout de suite après l'évènement (et même
avant l'embaumement et la momification de Ramsès)13s, son fils
Séthi Jer lança une campagne dans le Sinaï et la Syrie, jetant ses
troupes dans une offensive militaire éclair en Canaan.136 Le fait
même que le peuple d'Israël soit mentionné nommément dans une
inscription relative à cette campagne prouve que les Israélites
étaient bien déjà en Canaan à cette époque - car les Israélites (les
enfants d'Israël) étaient spécifiquement les descendants nés en
Égypte de Jacob-Israël. Avant l'Exode, hors d'Égypte, s'il y avait
quantité d'Hébreux, il n'y avait quasiment pas - voire pas du
tout - d'israélites et il n'y avait aucune terre d'Israël.137
L'information concernant la campagne de Séthi provient d'une
grande stèle de granit découverte en 1896 par Sir W.M. Flinders
Petrie. Elle fut trouvée dans le temple funéraire thébaine du
pharaon Merneptah (vers 1236-1202 AEC). L'inscription avait en
réalité été commencée sous le règne du père de Moïse, Aménophis
III. Merneptah, le petit-fils de Séthi, avait repris l'histoire pour la
dater au dos de la stèle. Toujours est-il qu'en l'an V de son propre
règne, il est en mesure de parler des résidents israélites de Canaan.
À cette époque, les Israélites ont non seulement achevé leur périple
dans le désert du Sinaï, mais ils se trouvent depuis suffisamment
de temps en Canaan pour représenter une menace significative
pour le pharaon. La Stèle d'Israël, comme on l'appelle désormais,
est conservée au musée du Caire. Dans le texte de Merneptah, on
note des détails sur des campagnes anti-israélites que les égyptolo-
gues ont en réalité datées des règnes de ses prédécesseurs, Ramsès
II et Séthi Jer.m « Israël est dévasté », raconte la stèle. « Leur
lignée n'est plus; la Palestine est devenue la veuve de l'Égypte. »139
On peut donc en déduire que l'exode des Israélites quittant
l'Égypte est intervenu au début du règne de Ramsès Jer (vers 1335
AEC).140 (Voir Annexe II: L'Exode.)

75
LES SECRETS PERDUS DE L' ARCHE D'ALLIANCE

Aimée de Khiba
Après avoir identifié Moïse et Aaron, il nous reste un membre
de leur famille immédiate à découvrir : leur sœur Miryam.
D'abord, une sœur plus âgée apparaît dans l'histoire de la
corbeille de joncs (Exode 2 : 7), mais on ne nous donne pas alors
son nom. Ensuite, beaucoup plus tard, (Exode 15 : 20), on nous
présente une femme appelée Miryam, qui, nous est-il dit, est la
sœur d'Aaron. Et finalement, on apprend qu'elle est la sœur tant
d' Aaron que de Moïse (Nombres 26 : 59).
Le nom hébreu Miryam est l'équivalent de la forme grecque
Maria/Marie et elle découle du nom égyptien Mery, signifiant
« Aimé ».141 Or on va découvrir sans surprise dans les inscriptions
relatives à la famille d' Akhenaton l'existence de deux princesses
répondant au nom de Merytaten (Aimée d' Aton), l'une étant sa
sœur et l'autre sa petite-fille. L'épithète Mery fut aussi appliquée à
la reine Néfertiti elle-même. Elle était également une sœur de lait
de Semenkharê (Aaron), car sa nourrice était Tey, la mère
d' Aaron, de la maison de Lévi. Une inscription dans la tombe
amarnienne de Tey la désigne comme étant la « nourrice et la
tutrice de la reine ». Pareillement (à propos de Moïse cette fois),
Tey est décrite comme « la grande nourrice, nourrice du dieu et du
roi ».142 Au regard de cela, Néfertiti a été identifiée il y a quelques
années comme la possible sœur de Moïse qui était apparue au
bord du fleuve alors qu'il était bébé dans son panier de joncs.143
En théorie, une telle déduction semblerait logique, mais comme.
l'histoire de la corbeille de papyrus repose sur une base au moins
en partie fictive, l'identité réelle de la sœur se manifestant dans cet
épisode n'a que peu d'intérêt.
Mais la Miryam qui apparaît ultérieurement dans le Sinaï avec
Moïse et Aaron est beaucoup plus importante. De ce point de vue,
nous constatons donc que l'épithète Mery s'appliquait à une autre
demi-sœur et épouse d' Akhenaton. Cette reine de second rang
était toutefois qualifiée de « favorite royale ; enfant de l'Aton
vivant ».144 Elle était la reine en second, à côté de Néfertiti qu'elle
surpassait à bien des égards. Si on la connaît mieux aujourd'hui
sous le nom de reine Kiya, cette altesse royale était alors la très
aimée Mery-khiba14s - une fille d'Aménophis III et de sa troisième
épouse Gilukhipa. L'une des raisons du prestige de Kiya était qu'à

76
HORS D'ÉGYPTE

la différence de la première reine, Néfertiti, elle avait donné un fils


à Akhenaton, le futur pharaon Toutankhamon.
Une autre raison de la position éminente de Kiya tenait proba-
blement à l'origine de sa mère: elle était une princesse mésopota-
mienne dont le père était le roi Shutarna de Mitanni. Le nom
même de Kiya venait de la déesse mitanienne Khiba (à prononcer
kiya). En vérité, Abda-khiba (Serviteur de Khiba), un gouverneur
régional en Canaan, appela Akhenaton à l'aide contre les envahis-
seurs hébreux. À cette époque, les dynasties mitaniennes étaient
puissantes dans tout Canaan et leur héritage mésopotamien (issu
de la même souche que la deuxième dynastie égyptienne) était
tenu en très haute estime.
Les témoignages indiquent que vers la fin du règne
d'Akhenaton, Mery-khiba (aimée de Khiba) était devenue la reine
dominante sous le nom de Mery-amon (Aimée d' Amon), tout en
étant la détentrice d'un double héritage mésopotamien et égyptien.
C'est elle qui partit en exil avec le Moïse déposé et qui fut connue
des Israélites comme Miryam (Mery-amon). C'est également sa
lignée matriarcale qui, par l'intermédiaire de sa fille (la sœur de
Toutankhamon), cimenta la succession de la future maison royale
de Juda. Lorsque le pharaon Horemheb fit détruire stratégique-
ment toute trace écrite ou graphique de ses prédécesseurs
d' Amarna , le nom de sa fille fut effacé partout où il apparaissait
en Égypte.146 De ce fait, cette fille ne peut aujourd'hui être identi-
fiée que sous le nom de Kiya la jeune (Khiba-tasherit).
En dépit de l'origine doublement royale de Miryam, l'Ancien
Testament ne lui accorde que très peu de place. Dans !'Exode
15:20, il est dit qu'elle guida toutes les femmes dans le Sinaï en
jouant de son tambourin. Selon les Nombres 12 : 1, elle et Aaron
auraient critiqué Moïse pour avoir pris une Éthiopienne (une
Kushite147) pour épouse et il semble s'agir en l'occurrence de la
princesse Tharbis d'Éthiopie. Comme le rapporte les Antiquités
judaïques, elle aurait été mariée à Moïse au cours de sa première
campagne militaire égyptienne,148 et elle aurait donc encore été
présente dans le Sinaï. Plus loin, on apprend que Miryam serait
morte à Cadès [Kadesh] (Nombres 12 : 10, 20: 1) et la Bible ne
nous révèle rien d'autre sur elle. Cependant, en dehors des Écri-
tures officielles, nous découvrons d'autres détails de son histoire

77
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

dans le livre de Jasher, un ouvrage qui n'a pas été retenu dans
l'Ancien Testament canonique.
Ce ne fut pas avant l'époque de Jésus que les différents textes
sacrés constituant les Saintes Écritures furent réunis en un seul
volume. C'est à ce moment que certains textes furent laissés de
côté et non inclus dans la Bible parce qu'ils ne correspondaient pas
à la stratégie des compilateurs. L'un de ceux-là était précisément le
livre de Jasher - un ouvrage jugé auparavant suffisamment impor-
tant pour avoir été cité deux fois dans la Bible canonique.149 Le
fait que ces mentions se trouvent dans Josué 10: 13 et dans le
second livre de Samuel 1 : 18 indique que le dénommé Jasher avait
vécu avant l'écriture de ces textes -qui tous les deux affirment que
le livre de Jasher1so était une mine de connaissance essentielle.
Toutefois, si les autorités officielles n'en firent pas la promotion,
le livre de Jasher ne fut historiquement pas pour autant un docu-
ment secret ou inconnu, contrairement à ce que l'on pourrait
imaginé. Le rouleau hébreu manuscrit de 9 pieds (environ
3 mètres) fut un des trésors de la cour franque de l'empereur
Charlemagne (règne de 800 à 814 EC). Il avait été découvert en
Perse par le moine Alcuin, qui, ultérieurement, fonda l'université
de Paris.ts1 Pour le récompenser de sa découverte, Alcuin se vit
nommer à la tête de trois abbayes et il devint archevêque de
Canterbury.1s2
Jasher était le fils né en Égypte de Caleb. Il était le beau-frère
du premier juge israélite Otniel (Juges 1 : 13) et aussi le porteur du
bâton - ou sceptre - royal de Moïse. Par conséquent, le livre de
Jasher ne commet pas l'erreur biblique d'appeler le beau-père
madianite de Moïse Reuel (comme le fait l'Exode 2 : 18-21 : ce
qui est corrigé dès le chapitre suivant Exode 3 :1), mais il l'appelle
Jethro dès le départ.1s3 Une autre différence que l'on peut noter
entre le livre de Jasher et la Bible - différence qui devient particu-
lièrement manifeste-, c'est l'importance signifiante de Miryam:
elle est présentée comme une conseillère constante de Moïse et
d' Aaron et elle est grandement vénérée par les Israélites, pour qui
elle apparaît clairement être un chef culturel. Nous trouvons d'ail-
leurs ici une raison qui incita les compilateurs de la Bible à exclure
ce livre de la version retenue : cette façon de représenter une
femme donnant des instructions à ceux qui viennent lui demander
conseil et qui généralement lui obéissent est très différente de celle

78
HORS D'ÉGYPTE

des livres officiels. En vérité, dans le livre de Jasher, le lecteur ne


peut avoir aucun doute quant au suprême héritage royal de
Miryam.
Mais le principal contraste entre Jasher et la Bible commence
quand Yahvé délivre ses lois et ses ordonnances à Moïse sur le
mont Horeb. Ce sont les directives bien connues qui accompa-
gnent les dix commandements, que Jasher évoque à peine.
L'Exode 21 : 1-36 explique que le Seigneur donna des instructions
à Moïse sur des sujets concernant les rapports maîtres-esclaves, la
convoitise, les relations de voisinage, le crime, le mariage, la mora-
lité et bien d'autres questions, dont la loi essentielle sur le sabbat.
Mais chez Jasher, ces lois et ordonnances ne sont pas délivrées à
Moïse par Dieu, mais elles sont directement communiquées par
Jethro, le Sheikh du pays de Madiân, au pied du mont Horeb.154
En sa qualité de grand prêtre du Sinaï, c'est lui qui dit à Moïse qui
était El Shaddai, le Seigneur de la Montagne. Par conséquent,
Jethro était le « Grand » du temple de l'Horeb, le gardien de la
maison de l'Or.
À ce stade de l'histoire, Jasher nous explique que Myriam se
dressa pour s'opposer. Elle demanda pourquoi les Israélites
devaient abandonner toutes leurs coutumes pour adopter les lois
d'une nation étrangère. « Les enfants de Jacob n'ont-ils pas d'en-
tendement ? » s'exclame-t-elle. Et au cours du débat qui s'ensuit,
il n'est jamais question d'un quelconque dieu, mais simplement du
seigneur Jethro. Contrairement à l'Exode qui nous présente des
Israélites soumis à Moïse, Jasher raconte que « les voix de l'assem-
blée des tribus étaient derrière Miryam ». Alors, Moïse entra dans
une telle colère qu'il fit emprisonner Miryam « et le peuple
d'Israël se présenta devant Moïse et lui dit: Rends-nous Miryam,
notre conseillère. » 155 Ce sur quoi, Moïse se vit contraint de la
libérer au terme de sept jours.
Selon ce récit, il est clair que la femme était plus populaire que son
demi-frère. Et le livre de Jasher insiste encore sur son éminent statut,
tout en exposant en détail la grande douleur des Israélites quand elle
mourut à Cadesh: « Les enfants d'Israël pleurèrent Miryam
quarante jours ; et aucun homme ne rentra chez lui. Et les lamenta-
tions furent intenses car après Miryam, il ne se présenta personne
comme elle... Et de là, la flamme s'éteignit sur toutes les terres... en
vérité, dans tout Canaan; et les nations eurent grand-peur. »156

79
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Un érudit du nom de Tobias écrivit dans les témoignages annexés


au livre de Jasher que Miryam avait « apporté une graine d'Égypte
et l'avait semée dans la terre ». Mais ce détail est totalement ignoré
des compilateurs de la Bible qui se contentent de promouvoir exclu-
sivement l'héritage des patriarches hébreux en vue de forger une
succession patriarcale. Et plus loin dans la Bible, on tend à nous
faire croire que la maison de David et de Salomon serait devenue la
maison royale de Juda parce qu'un petit berger aurait terrassé un
géant philistin avec une pierre. Mais la Bible ne nous dit absolument
rien de l'ascendance de David, qui descendait de Miryam, et des
puissantes dynasties de Mésopotamie et d'Égypte.
Il ne fait aucun doute que, malgré toutes les manipulations
scripturales des anciens textes, Miryam (Mery-amon) et sa fille
Kiya-tasherit (épouse de Rama de Juda), émergent comme des
figures-clés de la lignée graalique de la maison de l'Or. Mais elles
ont été ignorées et oubliées par les autorités religieuses s'appuyant
sur des institutions patriarcales. Par conséquent, Moïse (le royal
époux de Mery-amon) fut également oublié comme géniteur de la
lignée davidique. Au lieu de cela, on se souvient de lui comme d'un
rédempteur des Israélites et d'un gardien de la Loi, mais jamais on
ne se demande ou on n'explique pourquoi il était.un personnage
aussi respecté et aussi éminent à son époque. Au final, on constate
que les lignées officielles d'Abraham à David retenues par les
Saintes Écritures ont totalement exclu des générations entières (il
manque 400 ans en tout), ce qui permettait d'éviter de mentionner
la moindre connexion égyptienne qui aurait été anathème pour les
rédacteurs ultimes de la Genèse et de l'Exode.ts7
De Miryam, le livre d' Aaron - attribué au compagnon de
Moïse (qui apparaît notamment dans l'Exode 17: 12; 24 :14) -
rapporte : « À partir de là, Miryam fut admirée par les Hébreux.
Toutes les bouches chantaient ses louanges. Elle enseigna à Israël.
Elle éduqua les enfants de Jacob. Et cette position éminente lui
conféra le surnom de « Sage » que lui donna le peuple. Elle étudia
le bien de la nation et Aaron et le peuple l'écoutèrent. Ce dernier
s'inclina devant elle. Et vers elle accouraient les affligés. » Hur
était le père de Uri Ben Hur, dont le fils, Beçaléel, construisit
l'Arche d' Alliance (Exode 35 :30-31 ), sujet vers lequel nous allons
maintenant nous tourner.

80
L'Arche d'Alliance

Les contradictions du Deutéronome


Comme le Saint Graal et la Toison d'Or, l'Arche d' Alliance est
un objet primordial de quête sacrée. Mais à la différence des
caractéristiques intangibles, abstraites, des autres, l'Arche
conserve une dimension physique, les détails de sa construction
étant rapportés dans la Bible. Toutefoist, l'Arche reste autant une
énigme que le Graal ou la Toison d'Or. Sa fonction de reliquaire
destiné à accueillir les objets les plus sacrés des Israélites est clai-
rement établie. Mais on ne fournit aucune raison expliquant pour-
quoi elle devait être si richement décorée. En outre, on explique
qu'elle a des pouvoirs terrifiants voire meurtriers, mais sur ce
point nous n'obtenons aucune information satisfaisante. En
revanche, on ne nous laisse aucun doute sur sa valeur pour les
Israélites : elle était leur trésor le plus précieux. Pourtant, après
quatre siècles environ d'histoire aventureuse, elle disparaît sans
explication des récits bibliques.
Comme le définit l'Oxford Word Library, « ark [arche] » est
une forme obsolète du mot moderne « arcISs » et il était l'équiva-
lent du latin arca : caisse, coffre, boîte. Ce qui est caché dans une
telle boîte est appelé « arcane », terme qui désigne aussi un
profond mystère comme en alchimie ou dans le Tarot. Le lieu où
l'on conserve des documents pour les préserver est appelé
« archives ». Quant à une chose très vieille, on la dit
« archaïque »1s9. Par conséquent, l'étude de toutes ces matières
par le biais de fouilles et d'analyses est devenu l'« archéologie »160.

81
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Les arches ont également été identifiées à des embarcations


fermées, comme l'arche de Noé ou la corbeille de joncs de Moïse.
Le mot « arche »,rapporté par la Bible et repris du vieux grec des
Septante, a son équivalent hébreu qui est aron - une boîte ou un
contenant, qui peut même décrire un cercueil ou un sarcophage
comme dans la Genèse 50: 26 ou une dans le deuxième livre des
Rois 12 :l0.161
À partir du livre de l'Exode et dans une bonne partie de
l'Ancien Testament, l'Arche d' Alliance occupe une place de
premier plan. Elle joue notamment un rôle majeur dans la
conquête de Canaan par les Israélites.162 Au cours de son histoire,
on va voir l'Arche tuer sans prévenir, lorsque les règles de son
maniement ne sont pas observées.163 Et le déchaînement de sa
puissance provoque des apparitions de tumeurs sur une échelle
pandémique.164 Quant au fait qu'elle puisse servir de réceptacle
pour les dix commandements, il n'y a rien de tel dans sa descrip-
tion originelle. Comme nous avons déjà eu l'occasion de le voir,
l'Exode 40: 20 nous dit que Moïse plaça le Témoignage dans
l'Arche, mais la référence aux commandements n'intervient qu'ul-
térieurement, dans le Deutéronome. Là, avant que les Israélites
n'emportent l'Arche vers le Jourdain, Moïse leur rappelle son
grand pouvoir et les événements qui se sont déroulés auparavant
au mont Horeb. Il explique que les tables de pierre, écrites avec le
doigt de Dieu, sont celles qu'il a jetées par terre et brisées sous
leurs yeux,165 Puis, il raconte comment il lui fut demandé de tailler
deux nouvelles tablettes, sur lesquelles serait inscrit tout ce qui se
trouvait sur les précédentes. Et cette fois, il leur dit qu'il s'agit des
« commandements » qu'il plaça dans l'Arche.
Le fait que les tablettes originelles (sur lesquelles Dieu aurait
écrit avec son doigt) n'auraient rien à voir avec ce qui aurait pu
être placé dans l'Arche a été un grand sujet de consternation au
cours des siècles. En termes religieux, toute la tradition de l'Arche
a été fondée sur cette idée, mais les érudits juifs savent qu'il s'agit
d'une erreur historique. Dans un esprit de conciliation visant à se
conformer le plus possible à la réalité des textes tout en ne heur-
tant pas l'enseignement clérical, un compromis fut trouvé au
Moyen-Âge : les théologiens décidèrent tout simplement qu'il
avait dû y avoir... deux arches ! L'une avait été construite par
Beçaléel pour abriter la pierre du Témoignage (comme l'explique

82
L'ARCHE D'ALLIANCE

l'Exode 40 : 20), tandis que l'autre (une copie) contenait les tables
qui avaient été brisées par Moïse !166 Cependant, on considéra que
c'était la première arche, celle de Béçaléel, la « vraie » Arche, qui
devait être placée dans le Saint des Saints du Temple de Salomon.
Quant au destin de l'hypothétique seconde arche, cette question
ne fut jamais évoquée - tout au moins pas par les historiens juifs.
L'idée d'une« seconde » arche fut récupérée avec enthousiasme
par la communauté chrétienne d'Éthiopie. Si les juifs ne furent pas
enclins à se servir de cette fable, les chrétiens avaient assurément
la possibilité de construire une nouvelle tradition autour de celle-
ci. C'est donc ainsi que, dans les années 1930, un livre éthiopique
apparut intitulé Kebra Nagast (Gloire des rois)t67. Au cours de
cette époque d'infiltration européenne dans les territoires afri-
cains, l'objet de ce livre était d'établir l'existence de longue date
d'une prétendue culture judéo-chrétienne dans la vieille Abyssinie.
Il prétendait que les rois de ce pays descendaient d'un certain
Ménélik (Menyelek), qui aurait été le fils - jusque-là inconnu - du
roi Salomon de Juda et de la reine de Saba (ou de Cheba). Mais ce
n'était pas tout: ce livre ajoutait que Ménélik avait rapporté
l'Arche avec les commandements en Éthiopie. De manière
incroyable, cette légende a perduré jusqu'à aujourd'hui - encou-
ragée par l'Église orthodoxe éthiopienne et l'industrie touristique
d' Axoum16s. La relique serait, dit-on, conservée dans une chapelle
grossièrement construite dans les années 1960 dont l'entrée est,
sans surprise, interdite. Selon un gardien opportunément briefé -
et qui refuse résolument de parler de l'Arche, personne (pas même
le Patriarche) ne l'a jamais vue !169
Les différences entre le texte de l'Exode et le passage ultérieur
du Deutéronome sont considérables - au point de voir, dans le
Deutéronome, Moïse désigné comme le propre constructeur de
l'Arche (Deutéronome 10 : 5). Ce dernier détail contraste naturel-
lement avec le récit originel qui nous raconte comment l'artisan
Beçaléel construisit l'Arche : « Beçaléel fit l'arche en bois de
shittim [acacia]. Elle était longue de deux coudées et demie, large
d'une coudée et demie et d'une coudée et demie haute.170 Il la
plaqua d'or pur au-dedans et au-dehors. » (Exode 37: 1-2). Avant
cela, il avait été expliqué que Beçaléel (aidé d'Oholiab) avait été
spécifiquement choisi par Yahvé pour cette mission.rn Donc,

83
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

pourquoi y a-t-il un conflit entre le récit de l'Exode et la rétrospec-


tive ultérieure du Deutéronome ?
Dès le début de l'Ancien Testament, il est désormais admis par
les spécialistes qu'il y eut plus d'un auteur du Pentateuque
(Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome). Or on peut
dire que s'il y eut non seulement des rédacteurs différents pour ces
livres et l'Ancien Testament en général, ceux-ci ont été écrits à des
époques différentes. En résumé, l'Ancien Testament est un patch-
work de récits distincts, qui, dès le commencement, montrent clai-
rement qu'ils entrent en compétition les uns par rapport aux
autres, voire se contredisent. Dans la Genèse 1 : 27, on nous
rapporte que Dieu a créé Adam. Puis, dans la Genèse, 2: 7, on
voit Adam être de nouveau créé, ce qui montre clairement que
deux auteurs différents ont raconté la même histoire. En fait, dans
la Genèse, on trouve deux récits de la Création assez distincts. 172
Le premier (Genèse 1 : 1-2 : 4), qualifié de document « sacer-
dotal »est considéré comme l'œuvre d'un prêtre du VIe siècle AEC
(que les spécialistes désignent sous le symbole de « P » [pour l'an-
glais priestly, « sacerdotal » ]). Son but était la glorification de
Dieu en montrant qu'il avait fait surgir la terre des ténèbres du
chaos. Le second récit de la Création (Genèse 2 :5-25) appartient
à une tradition quelque peu plus ancienne. On appelle générale-
ment son auteur le « Yahviste » (désigné par la lettre « J » pour
Jéhova/Yahvé), parce que c'est lui qui introduit le nom divin de
Jéhovah (Yahvé). Parmi les autres auteurs du Pentateuque, on a
l' « Élohiste » ( « E ») et le Deutéronomiste (« D » ).
Les livres de l'Ancien Testament ont été compilés entre
les VIe et IIe siècles AEC. Leur rédaction finale a commencé
pendant la captivité babylonienne des Israélites et elle a été
achevée par des générations postérieures revenues en Judée.
Cependant, on ne peut pas parler d'une composition cohérente en
tant que telle, mais d'une collection de récits distincts issus de
sources mésopotamiennes et juives. Par conséquent, on rencontre
d'importantes répétitions en différents endroits : les livres des Rois
et ceux des Chroniques, par exemple. Une partie de l'Ancien
Testament est prophétique, une autre historique, et une autre
encore consiste spécifiquement en écrits religieux. Au sein de ces
catégories, le Deutéronome a une base religieuse très judéenne, ses
auteurs s'étant profondément attachés à unifier les individus en

84
L'ARCHE D'ALLIANCE

leur fournissant une structure de croyances commune en une


époque de difficultés et d'oppression terribles.
Environ 800 ans après l'époque de Moïse, le Deutéronome fut
mis en forme sciemment comme s'il émanait de la bouche même
de celui-ci. Il ne s'agissait pas tant de mettre par écrit des récits
ancestraux (comme ce fut davantage le cas avec l'Exode) que de
créer un cadre doctrinal qui devait devenir la Loi. Son utilisation
de l'histoire participait simplement de la manipulation : il s'agis-
sait fondamentalement de justifier l'invasion violente de Canaan
par les Israélites en faisant valoir que cette offensive avait été la
volonté de Dieu. De ce point de vue, on voit Moïse déclarer que
Yahvé va « détruire ces nations devant toi [Israël] et vous les
possèderez. » (Deutéronome 31 : 3 ). Parmi les autres discours du
même type, on peut noter: «Tu les détruiras totalement»
(20 :17) et « Tu ne concluras aucune alliance avec elles [les
nations] et tu ne leur feras pas grâce. » (7: 2). Naturellement, il
n'existe aucun texte ou témoignage montrant que Moïse a pu
prononcer de telles paroles, alors même, qui plus est, que, dans
l'Exode, nous le voyons délivrer le commandement exactement
inverse : « Tu ne tueras point ».
Ces aspects du Deutéronome historiquement arrangés se
présentent presque comme le texte d'une pièce. Et c'est dans ce
cadre que nous trouvons les références apocryphes aux comman-
dements et à l'Arche. En pratique, le Deutéronome est un récit
miroir: il évoque l'époque de Moïse, un temps où les Israélites
étaient les envahisseurs, mais il exprime en réalité les soucis et les
préoccupations de ces mêmes Israélites à un moment où eux-
mêmes, bien plus tard, étaient envahis par l'armée babylonienne
de Nabuchodonosor.

Origine de la Bible
Il est bon de se rappeler que même au Ier siècle EC, l'époque des
Évangiles, il n'y avait pas de volume unique et complet de la Bible
disponible pour les Juifs. Les différents livres n'existaient que
séparément, comme le montre les 38 rouleaux de 19 livres de
l'Ancien Testament découverts à Qoumrân, en Judée, entre 1947
et 1951. Parmi ceux-ci, on a un parchemin de 23 pieds de long

85
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D ' ALLIANCE

(environ 7 m) du livre d'Isaïe,m qui est le plus long des manuscrits


de la mer Morte. Daté de 100 AEC environ, il est aussi le plus
vieux texte biblique découvert à ce jour. De tels rouleaux manus-
crits étaient destinés à être utilisés dans les synagogues, mais géné-
ralement ils n'étaient pas accessibles au commun des mortels. La
première série de livres compilés à être approuvée comme Bible
hébraïque n'apparaît qu'après la chute de Jérusalem devant les
armées du général romain Titus en 70 EC. Ces livres furent réunis
dans le but de restaurer la foi judaïque à une époque d'agitation
sociale. (Le mot Bible vient du pluriel grec biblia, signifiant « une
collection de livres ».)
Dans sa forme composite du Jer siècle, l'Ancien Testament fut
écrit dans le style hébreu n'utilisant que des consonnes.
Parallèlement, une traduction grecque émergea pour le compte du
nombre croissant de juifs hellénistiques grécophones. Cette
version est devenue célèbre sous le nom de Bible des Septante (ou
simplement la Septante, du latin septuaginta: soixante-dix), parce
que 72 érudits travaillèrent sur cette traduction. Plus tard, au
IVème siècle, saint Jérôme fit une traduction latine du texte hébreu
à l'intention des chrétiens. Celle-ci fut appelée la Vulgate, en
raison de sa destination « vulgaire » (générale, pour tous).
Vers 900 EC, le vieux texte hébreu ressortit sous une nouvelle
forme, à l'initiative de docteurs juifs surnommés massorètes, parce
qu'ils ajoutèrent une massore (Masorah, un ensemble de notes
critiques traditionnelles) au texte. Le plus ancien exemplaire
connu de cette Bible encore existant, le Codex Petropolitanus,
date de 916 EC, soit de moins de 1 100 ans.
De nos jours, nous pouvons travailler à partir du texte hébreu
massorétique, de la Vulgate latine, des versions officielles anglaise,
française ou de toute autre traduction moderne. Mais dans tous
les cas, il s'agit incontestablement de textes de notre époque et
qu'ils ont tous été soumis à des modifications ou des adaptations
du fait des traductions ou des interprétations. La version grecque
des Septante est assurément quelque peu plus fiable (dans la
mesure où elle est basée sur des textes du IIIe siècle AEC), mais les
ajustements du Jer siècle ainsi que les variantes de traduction, ont
entraîné un divorce croissant par rapport au véritable texte
originel.

86
L'ARCHE D'ALLIANCE

La demeure de l'Arche
Le Tabernacle du Témoignage ou de l'Assemblée est tradition-
nellement vu comme le sanctuaire élaboré érigé dans le Sinaï pour
abriter l'Arche d'Alliance. Cependant, cette construction extrava-
gante est confinée aux passages « P » (attribués au rédacteur
sacerdotal) du Pentateuque et elle ne correspond pas à la Tente de
la rencontre beaucoup plus simple que l'on voit décrite ailleurs
dans le texte.1 74 De ce point de vue, dans les passages de l'Élohiste
(« E » ), on trouve des assertions du type : « Maintenant Moïse a
pris la tente et l'a plantée hors du camp, loin du camp » (Exode
33: 7-11). Et juste après, nous avons une ligne très intéressante
qui ressemble beaucoup au sujet de la Genèse 3 : 8-9, où l'on voit
Yahvé marcher dans le Jardin d'Éden, après avoir perdu Adam de
vue. Dans l'Exode, on nous rappelle encore une fois - assez abrup-
tement - qu'il y a une claire différence entre le dieu mystérieux
dont la présence émanait du rayonnement de l'Arche, et le
Seigneur de la Montagne El Shaddaï, au comportement très terre-
à-terre. L'Exode 33 : 11 rapporte que, à l'entrée de la tente de la
rencontre, «Yahvé parlait à Moïse face à face, comme un homme
parle à son ami. » On trouve des références similaires dans les
Nombres 11 : 16 - 30 et 12: 4 - 9.
Il n'y a aucune similitude apparente entre la simple tente de
l'Élohiste, plantée à l'extérieur du camp, et le puissant Tabernacle
de l'auteur sacerdotal (P), situé au centre du camp, avec son armée
de préposés et de gardiens lévites. Cependant, c'est bien ce taber-
nacle fantastiquement complexe, avec son grand autel de bronze,
qui apparaît généralement comme le prototype en réduction du
temple qui sera finalement construit par Salomon pour accueillir
l'Arche à Jérusalem.
En dehors de somptueux ameublement, tentures, anneaux et
ornements largement décrits, 175 les murs du Tabernacle étaient
faits de planches en bois dressés de 13,5 pieds de haut et
27 pouces de large (environ 4 m x 69 cm). Il y avait plus de quatre
douzaines de larges planches avec des cadres additionnels aux
angles, pour un ratio 3 : 1 de 45 x 15 pieds (environ 13,7 m x
4,6 m) et 15 pieds de haut.176 L'ensemble était recouvert et drapé
de lourdes étoffes de lin et de peaux de chèvres. À l'intérieur, le
Sanctuaire de l'Arche lui-même était cerné de rideaux et occupait

87
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

un espace de 15 pieds carrés. Il a été suggéré que le terme


«planche » était peut-être une mauvaise traduction et que le mot
originel aurait été mieux restitué par « cadres »1n, mais les vieux
termes techniques sont obscurs, donc il est difficile de dire quelle
est la terminologie la plus précise.m Dans un cas comme dans
l'autre, on voit que nous avons là une structure loin d'être « dépla-
çable » - alors qu'elle était censée l'être. Cette construction (un
édifice de bois couvert plutôt qu'une tente) était placé au centre
d'une enceinte de 150 pieds sur 75 : le Parvis de la Demeure
(environ 45,6 x 22,8 m) - à peu près la taille d'une piscine olym-
pique. Il était clôturé par 60 poteaux de bois avec des socles de
bronze entre lesquels étaient tendus quelque 450 pieds de lourds
rideaux (137 m) hauts de 7,5 pieds (env. 2,28 m). Pour un éven-
tuel transport, les dimensions, le volume et le poids de tout cet
ensemble auraient été démesurés, si la réalité de l'époque était bien
conforme à la représentation qu'on en a fait. Il n'est pas surpre-
nant que la forme du Tabernacle (Hébreu, Mishkan, Demeure)
soit diminuée dans le récit dès que les Israélites se remettent en
marche pour quitter le Sinaï en direction de Canaan. Plus loin,
dans Josué 18 : 1, il est dit qu'il est dressé à Silo [Shiloh] après la
bataille de Jéricho et, d'après le premier livre des Rois 8 : 4, il fut
finalement amené à Jérusalem quand Salomon consacra le
Temple. Dans l'intervalle, le premier livre des Chroniques 15: 1
avait rapporté que David avait planté une nouvelle tente pour
l'Arche.

Chars et chérubins
La première mention de l'Arche dans la Bible intervient dans
l'Exode 25 : 10-22, quand on voit Yahvé donner ses spécifications
pour sa construction. Les mesures du coffre principal sont
données en coudées. La coudée standard faisant 18 pouces, cela
nous donnerait 45 pouces de longueur, sur 27 de large et 27 de
haut (soit environ 113 x 68 x 68 cm). Mais dès lors que la coudée
était une mesure variable, faisant fréquemment 22 pouces,179 on
aurait dans ce cas 55 pouces de long sur 33 de large et de haut
(env. 140 x 84 x 84 cm), ou toute autre dimension intermédiaire.

88
L'ARCHE D'ALLIANCE

Quel que soit le cas, au regard des coudées fournies, nous avons
une proportion précise largeur/hauteur sur longueur de 1 : 1, 666.
La structure du coffre était en bois de shittim (que l'on consi-
dère généralement comme étant de l'acacia, mais qui est traduit
directement de la Septante comme du « bois incorruptible » )iso,
plaqué d'or pur sur l'extérieur et l'intérieur. Tout autour de son
sommet, l'Arche était décorée par une couronne rectangulaire. Un
anneau d'or était fixé à chacun de ses montants, deux anneaux
d'un côté et deux de l'autre, soit quatre anneaux pour accueillir les
barres - elles aussi en bois de shittim et plaquées d'or - servant à
porter l'Arche.
À ce stade de la description, on nous dit qu'un dispositif appelé
« propitiatoire » (ou « siège de miséricorde ») était placé sur
l'arche - ses dimensions étaient exactement identiques à celles des
bords extérieurs du coffre : deux coudées et demie sur une et
demie (1 : 1,666). En fait, il s'agissait d'un couvercle que la
couronne cernant les bords de l'Arche devait empêcher de glisser.
Cependant, il n'y avait pas de bois dans ce couvercle: c'était une
plaque exclusivement d'or pur, qui devait être assez épaisse pour
ne pas ployer. Précisément, le mot hébreu kapporeth (désignant ce
« siège de miséricorde ») se traduit par « couvrir », mais la
Septante spécifie que celui-ci est un « couvercle », qu'elle qualifie
de « propitiatoire » - un dispositif permettant de rendre propice.
À chaque extrémité de ce couvercle fut placé un chérubin d'or pur.
Les deux se faisaient face et avaient leurs ailes déployées l'un vers
l'autre au-dessus du propitiatoire. Finalement, il était expliqué que
Yahvé s'entretiendrait avec Moïse depuis l'espace situé sur le
couvercle entre les chérubins. (Ces descriptions sont toutes répé-
tées dans Exode 37: 1-9, qui raconte comment Beçaléel
construisit l'arche selon ces spécifications. )
Concernant l'Arche, la principale difficulté à résoudre est préci-
sément relative à la nature de ces chérubins, dans la mesure où
Yahvé a auparavant délivré le commandement suivant: «Tu ne
feras aucune image sculptée, rien qui ressemble à ce qui est dans
les cieux, là-haut, ou sur la terre, ici-bas, ou dans les eaux, au-
dessous de la terre. » (Exode 20 : 4. ) Si les chérubins étaient des
représentations angéliques, comme le suggèrent les représenta-
tions artistiques populaires, cela signifierait que le commande-
ment divin avait été bafoué dès le départ. Et peu avant le commen-

89
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

(__)
6. L'Arche d'Alliance.

cernent de la fabrication de l'Arche, on a vu Moïse (appliquant


quant à lui le décret divin) conspuer Aaron pour avoir fondu le
Veau d'or (Exode 32: 20-21). Il est donc inconcevable qu'il ait pu
demander à Beçaléel de faire une paire d'anges d'or.
De ce point de vue, nous ne devrions pas automatiquement
nous imaginer que les chérubins sont des représentations d'êtres
vivants, sous prétexte qu'on nous dit que (comme des oiseaux, des
chauves-souris ou des insectes) ils ont des ailes. Les bâtiments
peuvent avoir des ailes, les avions en ont, comme les voitures ou
les moulins. Une « aile » est simplement une projection latérale se
déployant à partir du corps principal d'une chose. Nous ne devons
pas davantage nous laisser égarer par les créatures ailées que l'on
peut trouver dans l'art mésopotamien et égyptien. En revanche,
cela ne veut pas dire que les compilateurs de l'Exode au VIe siècle
n'ont pas eux-mêmes été inspirés par de telles représentations
quand ils ont voulu décrire l'Arche (qui, apparemment, avait déjà
disparu depuis un certain temps à ce moment-là, c'est-à-dire
environ 400 ans après son installation dans le Temple de
Salomon). Si l'Arche s'était trouvée dans le Temple juste avant
l'invasion de Nabuchodonosor et les 70 années de captivité subsé-
quentes à partir de 586 AEC, le dernier prêtre à avoir vu l'Arche
de ses yeux avait dû mourir dans l'intervalle, ce qui ouvrait la voie
à toutes les interprétations concernant les chérubins. Et même si

90
L'ARCHE D'ALLIANCE

l'on écartait cette hypothèse, le fait est que (tant qu'elle a été
conservée dans le Temple) seul le Grand Prêtre avait le droit de
voir l'Arche. Les rédacteurs de l'Exode n'avaient donc aucune
connaissance réelle directe de celle-ci et des chérubins et ils n'ont
pu fonder leurs descriptions que sur la tradition et la rumeur.
L'acception angélique populaire du mot cherubim a été déve-
loppée par les autorités judéo-chrétiennes comme une forme
plurielle de cherub. Cela signifie que « chérubins (ou chérubims) »
(comme le restituent les traductions de l'Ancien Testament)
constitue un double pluriel, ce qui est impossible. L'erreur est
partiellement corrigée en différents endroits : par exemple dans
l'Exode 25 : 18-19, qui parle de « deux chérubins » avec « un
chérubin » à chaque extrémité. L'Exode 3 7 : 8 répète la même
chose. Cependant, la Septante et d'autres textes antiques ne
commettent pas cette erreur et se réfèrent généralement aux
chérubs plutôt qu'aux chérubins.
Pour découvrir le meilleur indice quant à la nature des chéru-
bins, il nous faut examiner l'utilisation originelle du mot. Dans la
Bible, nous le rencontrons pour la première fois dans la Genèse 3 :
24, quand des chérubins et une épée fulgurante qui tournaient de
tous les côtés (ce qui ressemble davantage à un char d'assaut qu'à
des anges) étaient utilisés pour garder l'Arbre de Vie. Il existe un
opuscule alexandrin du IIIe siècle, intitulé L'Origine. Si les spécia-
listes ne lui voient généralement pas de rapport direct avec la
Bible, il nous parle de l'immortelle déesse de la Sagesse Sophia et
du seigneur Sabaoth qui «créa un grand trône sur un char de
chérubins à quatre faces »,181
Le terme « chérub » vient du vieux mot sémitique kerûb, signi-
fiant « se déplacer (à cheval ou avec un autre véhicule) ».182
« Chérub » est donc un substantif né d'un verbe et la manière
correcte de le prononcer est « qeroub ». Par conséquent, il est
important de remarquer que, quelles que soient les formes que la
Bible ou toute autre source puissent donner aux chérubs ou chéru-
bins, ils sont dans tous les cas décrits comme des types de trônes
mobiles, considérés comme célestes et associés au vol (ils ne sont
assurément pas représentés comme des créatures autonomes). De
telles identifications spécifiques reviennent régulièrement dans
l'Ancien Testament. Par exemple, après que Yahvé eut sauvé
David de ses ennemis, tant le deuxième Livre de Samuel 22 : 11

91
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

que le Psaume 18 : 10 disent: «Il [Yahvé] chevaucha un chérubin


et vola ; et on le vit planer sur les ailes du vent. » De son côté,
Ezéchiel 9 : 3 parle aussi de Dieu sur un chérubin : « [Il] s'éleva du
chérubin sur lequel il se trouvait, vers le seuil de la maison. »
Pareillement, le premier Livre des Chroniques 28 : 18 associe
directement les chérubins, gardiens de l'Arche dans le Temple de
Salomon, à des «chars »183. Sachant que ces chérubins n'étaient
pas de l'espèce angélique populaire, Josèphe affirmait encore au
Jer siècle EC dans ses Antiquités judaïques (VI, 2: 5) : « Personne
ne peut dire, ni même imaginer, ce qu'était la forme de ces chéru-
bins. » Pratiquement au même moment, le philosophe juif Philon
d'Alexandrie (30 AEC-45 EC) écrivait que, quelle qu'ait pu être
l'apparence réelle des chérubins de l'Arche, il sentait qu'ils symbo-
lisaient plutôt d'une certaine manière une connaissance.184
L'Oxford Word Library18s précise que la racine du mot
« cherub » est obscure. Néanmoins, il vient d'une idée de trans-
port et une ancienne alternative à kerûb (chevaucher, se déplacer
avec un cheval ou un véhicule) était erûb. Par là, nous avons une
association directe avec les différentes formes de Choreb et
d'Horeb (le nom que l'on donne à la montagne sainte de
Moïse)186. Ainsi, ce sommet était le mont ou la montagne du
Cherub.
Quant à l'association des chérubins avec les trônes, la Bible
rapporte que, en différentes occasions, Yahvé s'asseyait sur le
propitiatoire - le siège de miséricorde - de l'Arche : « Il siège sur
les chérubins. »187 Il est aussi précisé qu'il s'entretenait avec Moïse
depuis ce trône : « Il entendait la voix qui lui parlait du haut du
propitiatoire ».188 Au regard de cela, il ne fait aucun doute que
nous nous trouvons là dans le monde physique d'El Shaddai. Mais
il y avait aussi l'aspect métaphysique de l'Arche de lumière (la
présence perceptible du Dieu omnipotent), qui résidait en perma-
nence entre les chérubins189 et qui était considéré comme une
« charge dangereuse » par les Lévites [qui en avaient la garde et la
responsabilité].t9o Le judaïsme philosophique a depuis longtemps
perçu l'Arche comme la représentation d'un trône céleste, mais il
a concentré sa crainte révérencielle sur le « tube de feu » et les
« flammes qui jaillissaient des chérubins » plutôt que sur le
contenu que le coffre en dessous aurait pu renfermer.191
Cependant, dans le Talmud, il est fait remarquer que deux saphirs

92
L'ARCHE D'ALLIANCE

(deux pierres sappir) avaient été placés dans l'Arche par Moïse.192
Ils étaient faits du même cristal Schethiyâ que la baguette de
Moïse (dans le rapport de Petrie de 1906, l'inventaire des objets
découverts dans le temple de Serâbît sur le mont Horeb recense
des baguettes faites dans une matière dure non identifiée d'un
bleu-vert pâle).t93
L'histoire biblique la plus explicite concernant l'identification
des chérubins avec des chars ou des trônes mobiles se trouve dans
le livre d'Ézéchiel, le prophète dont les visions entêtantes font
partie des épisodes les plus fascinants de l'Ancien Testament. En
plus de tout ce que nous avons déjà découvert au sujet des trônes
mobiles et de la chevauchée des kerûbs sur le vent, il ajoute une
étonnante dimension supplémentaire aux chérubins: des roues.
Ézéchiel était l'un des prêtres de Jérusalem qui, en 598 AEC,
furent déportés à Babylonie, avec le roi Joachim [ou Joiakîn] de
Juda (2 Rois 24 : 12 - 16). Avec d'autres exilés, il s'installa à Tell-
Abib (Irak actuel) et semblent avoir passé là le reste de sa vie.
Savoir si les récits d'Ézéchiel sont vrais ou pas ne présente guère
d'importance: de toute façon, il les appelle des visions. Ce qui
importe en revanche, c'est qu'ils permettent, mieux que tout autre
récit biblique, à identifier la nature des chérubins tels qu'ils étaient
perçus à cette époque - c'est-à-dire non pas comme des puttit94
célestes, mais comme de formidables objets capables de s'élever
dans les airs par des moyens mécaniques.
Ézéchiel expliquait: « Je regardai : il y avait quatre roues à côté
des chérubins ... et l'aspect des roues était de la couleur du béryl.
Elles semblaient avoir le même aspect toutes les quatre, comme si
une roue était au milieu d'une autre. Quand elles se déplaçaient,
elles avançaient vers les quatre directions et ne se tournaient pas
lorsqu'elles étaient en mouvement, mais elles avançaient dans la
direction où était tournée leur tête ... Lorsque les chérubins avan-
çaient, les roues avançaient à côté d'eux; lorsque les chérubins
levaient leurs ailes pour s'élever de terre, les roues ne tournaient
pas non plus à côté d'eux.195
Ailleurs, Ézéchiel ajoute encore d'autres informations concer-
nant des lumières et des anneaux tournant bruyamment. Le
prophète raconte qu'un vent de tempête soufflait du nord en
faisant jaillir du feu. Du centre de la clarté, arrivaient en volant ce
qui ressemblait de prime abord à quatre créatures vivantes,

93
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

chacune avec quatre ailes et des jambes droites, brillant comme de


l'airain poli. Leurs ailes étaient jointes l'une à l'autre. Et toutes
avaient quatre faces: une d'homme, une de taureau, une de lion et
une d'aigle. Elles progressaient toutes droit devant elles, brillant
comme des torches et produisant des éclairs. (Cette scène aussi
déconcertante que mystérieuse est représentée de façon saisissante
dans une peinture spectaculaire de Sir Peter Robson ; voir
Illustration couleur 5).
Il y avait des anneaux effrayants au-dessus d'elles, produisant
comme un bruit de torrent. Les phénomènes volants étaient aussi
verts que le béryl et ils avaient plein d'yeux tout autour. Ils avaient
aussi des roues qui s'élevaient avec eux quand ils volaient et
chacun avait une sorte de voûte éclatante comme le cristal au-
dessus de lui. Mais quand ils s'arrêtaient et repliaient leurs ailes, il
apparaissait un trône au-dessus d'eux avec un être ayant une
apparence humaine au milieu d'un firmament éclatant.196
Dans Daniel 7 : 9, on retrouve des scènes où se manifestent
flammes et roues : « Son trône était comme des flammes de feu et
ses roues comme un feu ardent. » On rencontre une mention d'un
véhicule semblable dans 2 Rois 2 : 11, qui raconte comment un
chariot de feu emporta Élie vers le ciel dans un tourbillon. Puis,
dans le livre d'Isaïe 6: 1-2, on nous parle encore une fois d'un
chérubin volant en nous présentant un nouveau phénomène vété-
rotestamentaire impressionnant. Isaïe décrit ainsi le trône
surélevé : « Au-dessus de lui se tenaient des séraphins ayant
chacun six ailes. »
Les séraphins flamboyants reviennent avec une grande régu-
larité dans les documents antiques. Le fait qu'ils soient ardents est
conforme à l'étymologie du mot seraph, lié à une vieille racine
hébraïque signifiant « flamme ». Parfois ils ont des propriétés
destructrices impressionnantes, comme dans les Nombres 21 : 6
où l'on voit une bonne partie du peuple d'Israël mourir après que
Yahvé lui eut envoyé des serpents ardents (séraphins). De telles
histoires ne sont pas confinées aux pays du Moyen-Orient. Des
récits similaires de cette même époque proviennent du Tibet,
d'Inde, de Scandinavie et d'ailleurs. Ces écrits nous parlent tous de
chariots célestes qui crachent du feu et du mercure et d'oiseaux de
tonnerre aux ailes d'airain.197

94
L'ARCHE D'ALLIANCE

Sans une bonne dose de conjectures, il est impossible d'exa-


miner avec précision le pourquoi et le comment de telles structures
ostensiblement mécanisées, avec leurs ailes tournant bruyamment,
leurs roues escamotables, leurs compartiments vitrés illuminés et
des êtres humains à l'intérieur. On ne peut les présenter que tels
qu'ils sont décrits dans les anciens textes. Ce qui est certain, c'est
que ces chars volants (cherubim) avec leurs accompagnateurs séra-
phins (seraphim, des auxiliaires ardents à forme de dragon) ne
furent jamais classés parmi les anges, dont le statut dans la Bible
et ailleurs est très différent.198
Il faut remarquer ici un détail intéressant - et peut-être lié à ce
que nous venons de voir : la notion d'engins volants n'a pas
disparu avec les anciennes mythologies. Depuis les premiers temps
de !'Histoire jusqu'à la Renaissance européenne et au-delà, le
monde de l'art pictural n'a cessé de nous fournir des représenta-
tions variées d'objets volants non identifiés (OVNI) projetant des
rayons lumineux, parfois liés à quelque événement religieux
important se déroulant sur le sol en dessous (L'illustration couleur
9 nous montre une telle occurrence : il s'agit d'un tableau de l'ar-
tiste hollandais du XVJJe siècle, Aert de Gelder, intitulé Le
Baptême de Jésus, conservé au musée Fitzwilliam, de Cambridge).

Une essence divine


Malgré tout cela, nous devons conclure que les chérubins sur
l'Arche d' Alliance n'étaient pas des trônes mobiles pour un quel-
conque dieu. Ils sont présentés comme des prolongements fonc-
tionnels du couvercle d'or et il n'y a dans la Bible aucune allusion
à une quelconque aptitude de l'Arche au vol en tant que tel - tout
juste nous dit-on qu'elle pouvait léviter et se déplacer de son
propre gré.t99 Ces chérubins ne peuvent avoir été très grands. Mais
quelles que furent leur taille et leur forme, il est ostensible que leur
signification était liée à la force terrifiante qui, disait-on, résidait
entre eux, au-dessus de la grande plaque d'or. Néanmoins, on les
appelait bien kerûbs, et, par conséquent, ils devaient avoir
quelque lien avec les phénomènes décrits par Ézéchiel, Isaïe, Élie
et Daniel. De ce point de vue, l'Arche et les trônes surélevés étaient
des dispositifs dotés d'une puissance spectaculaire, capables de

95
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

produire des flammes et de la lumière d'un genre clairement extra-


ordinaire. Leurs pouvoirs destructeurs - qui n'étaient pas la norme
à l'époque - étaient tout aussi terrifiants. Si le mot kerûb tradui-
sait une source motrice, on pourrait peut-être lui trouver un équi-
valent moderne qui serait « engin » (provenant d'ingenium, un
dispositif ingénieux ou astucieux)200, également applicable à l'ac-
tivation d'une machine immobile ou d'un avion.
Ainsi, la Bible nous explique non seulement que l'Urim et la
Thummim devenaient actifs en présence de l'Arche, mais égale-
ment que cette dernière avait un pouvoir mortellement destruc-
teur. Deux des fils d' Aaron, Nadab et Abihu, furent tués par une
flamme qui jaillit de l'Arche (Lévitique 10: 1-2) et qui, selon le
Talmud, était un trait « aussi fin qu'un fil ».201 Et quand Uzza le
charretier tendit la main pour retenir l'Arche parce que les bœufs
qui la tiraient allaient la faire verser, il fut foudroyé sur place au
moment où sa main la toucha (1 Chroniques 13: 10-11). Quand
elle ne se trouvait pas sur son chariot, l'Arche devait être portée à
l'aide de perches indépendantes glissées dans les anneaux de ses
montants. Et seuls les grands prêtres lévites (Aaron, Éléazar et
leurs successeurs), revêtus d'une tenue particulière, pouvaient s'en
approcher. Ils portaient sur eux une grande quantité d'or insérée
dans leur vêture, spécialement conçue pour leur fonction : un
pectoral d'or rattaché à des anneaux, des chaînes et différents
éléments de fixation - tous en or - répartis sur leur corps (Exode
28 : 4 - 38). Et ils avaient l'ordre d'enlever leurs chaussures et de
se laver les pieds et les mains « pour ne pas mourir » quand ils
approchaient de l'Arche (Exode 30: 21). Pareillement, ceux qui
portaient l'Arche à l'aide des perches avaient l'ordre de marcher
pieds nus.202
Tout en donnant l'impression de prime abord d'être très
précises dans le texte biblique, les descriptions de la vêture spéci-
fique et des procédures à appliquer pour approcher l'Arche sont
en réalité très vagues et confuses. Ce n'est pas vraiment surprenant
quand on sait que les rédacteurs de l'Ancien Testament travaillè-
rent bien après les faits sans avoir une connaissance pratique de ce
qu'ils racontaient. Leur approche se fondait sur des traditions et,
simultanément, ils confondaient totalement les événements qui
avaient pu se dérouler dans le Sinaï avec une religion résultante
qui s'était développée dans l'intervalle (le culte remplaçant le

96
L'ARCHE D'ALLIANCE

travail opératif ou la manufacture). Cependant, toutes choses


considérées, il existe suffisamment d'informations pour déter-
miner que, tant sur terre que dans les airs, l'extraordinaire puis-
sance mystérieuse des kerûbs était de l'électricité haute tension.
Nous pouvons maintenant revenir à l'étymologie du mot
« arche » avec laquelle nous avons entamé ce chapitre. Nous
sommes passés par le mot grec ark, qui avait pour équivalent le
latin arca, une « boîte » ou un « coffre ».
En vieux français, arca est devenu arche. Et le mot est entré en
usage dans la langue anglaise au début du Moyen-Âge. L'édition
de 1483 de la Légende dorée, de Jacques de Voragine, par le
célèbre typographe William Caxton, fait référence à l'Arche
d'Alliance [en anglais, Ark of the Covenant] en l'appelant« Arche
des Testaments » [Arche of the Testaments]. Par la suite, en
anglais, le mot arche, est devenu arch, puis arc, qui est la véritable
forme anglaise correcte du moderne ark.203 Simultanément, à
l'époque gothique, une association directe du mot fut introduite
avec la terminologie arche, que l'on retrouve dans « architec-
ture », « arcade » ou « architrave ».Et comme le verbe to arch en
anglais et son exact équivalent français arquer a fini par signifier
« couvrir d'une voûte », « enjamber », « dépasser », la racine
arch- a fini par signifier « au-dessus », « chef» ou « supérieur »
comme dans « archiduc », « archange » ou « archevêque »204.
L'emblème de la franc-maçonnerie de l'Arche royale [Royal
Arch], conçus vers 1783 par Laurence Dermott, Secrétaire de
l'Ancienne Grande Loge d'Angleterre, réunit plusieurs aspects de
cette morphologie terminologique. Cet emblème représente un arc
architectural encadrant l'Arche d' Alliance - une arche dans un
arc. On nous fait par-là remarquer que arche et arc (la voûte et le
coffre) sont liés, car ils sont tous les deux relatifs à un état d'en-
ceinte protectrice (latin, archeo). Si c'était aujourd'hui que
l'Ancien Testament était écrit, l'Arche d'Alliance serait correcte-
ment restituée sous la forme« Arche - ou Arc - du Témoignage ».
En tant qu'enceinte protectrice, on considérait que cette Arche
du Témoignage renfermait et incarnait l'essence même de la
lumière et de l'énergie. Elle était une manifestation du pouvoir
suprême de Dieu. Mais dès lors qu'il s'agissait d'un dispositif
manufacturé, d'où provenait cette essence électrique ? On a un
indice immédiat avec l'utilisation originelle du mot hébreu aron

97
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

qui, comme nous l'avons vu (à l'instar d'arca), signifiait une boîte.


Cependant, c'était plus spécifiquement une boîte pour conserver
quelque chose et le sens ancien de la racine du mot aron était
« rassembler » ou « collecter » .2os La puissance était rassemblée et
stockée à l'intérieur de la boîte elle-même, tandis que la
décharge/libération la plus effrayante (quand l'Urim et la
Thummim étaient présents) était vue comme un jugement ultime.
Elle était perçue comme la Lumière et la Perfection - une inspira-
tion .o raculaire divine du grand Archonte (de l'ancien mot grec
archon, signifiant « arc »206).207 On disait que les Archontes qui
délivraient leurs puissants jugements étaient les Régents de la
Totalité. Et un ancien texte grec intitulé l' Hypostase des
Archontesios parle d'un char de la Fondation, qui s'élève au-dessus
des forces du Chaos - un char appelé Chérubin.

98
La puissance de l'or

L'a bondance

On nous dit que le siège de miséricorde (propitiatoire) de


l'Arche d' Alliance recouvrait la totalité du coffre, d'un coin à
l'autre, à l'intérieur du périmètre de la couronne. Si l'on prend la
mesure inférieure de la coudée209, ce propitiatoire faisait 45 pouces
de long sur 27 de large (environ 113 x 68 cm). Pour ne pas ployer
sous le poids des chérubins, il lui fallait être relativement épais. Or
on nous dit qu'il était constitué d'or massif (24 carats).210 La tradi-
tion juive rapporte que le propitiatoire avait une épaisseur d'une
paume211, soit 3,5 pouces (environ 8,25 cm). Ces caractéristiques
suffiraient apparemment pour permettre à la plaque de tenir au-
dessus d'un espace vide en s'appuyant sur le cadre rigide du coffre.
Seulement il convient de remettre ce volume d'or dans une pers-
pective physique et particulièrement pondérale.
Le poids d'or est exprimé en onces troy - les poids servant pour
la mesure de l'or et de l'argent -, une once équivalant à
1,097 onces avoir-du-poids (les poids en usage dans le commerce
ordinaire), soit env. 31,10 g. Selon l'Argonne National
Laboratory (du ministère de }'Énergie des États-Unis), les atomes
d'or tissent des liens plus étroits avec leurs voisins que les atomes
de plomb, donc l'or est plus dense que le plomb et comparative-
ment plus lourd. Un cube d'or ayant une arrête de 11,7 millimè-
tres pèse une once troy et le couvercle de l'Arche contenait environ
39 581 de tels cubes. Son poids total avoisinerait donc 2 714 livres
(1 231 kilos). C'est une quantité d'or étonnante (avec une valeur

99
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

d'environ 10,5 millions de dollars US au prix du marché actuel).


Sur recommandation du Conseil mondial de l'Or [World Gold
Counci/]212, 24 carats d'or devraient avoir théoriquement une
densité spécifique de 19,32 g/cm3. Par conséquent, en appliquant
cette donnée pour obtenir un calcul plus précis, on obtient un
poids à peine inférieur de 2 700 livres (1 224 kg). De ce fait, le
couvercle de l'Arche pesait plus d'une tonne. Or on nous dit que
l'Arche était transportée à l'aide de perches de bois par quatre
(voire huit) hommes. Si tel était bien le cas, le coffre aurait dû être
significativement plus léger pour être ainsi porté à moins que des
moyens de lévitation aient été utilisés. Mais même si l'on retenait
un poids pour le couvercle correspondant au quart de celui que
nous venons de calculer, cela représenterait encore un volume
extraordinaire.
Nous allons examiner plus en détail la question de la lévitation.
Mais pour le moment, au regard du sujet, il nous faut déjà aborder
quelques questions préliminaires. La lévitation est l'élévation et la
suspension d'un objet au-dessus du sol, le soustrayant à l'action de
la gravité/pesanteur, sans intervention de moyens matériels ou
physiques. Le mot « léviter » vient directement du latin levis,
« léger », antonyme du latin gravis, « lourd, pesant ». Cependant,
le terme levis peut aussi avoir une association plus ancienne avec
les prêtres de la tribu de Lévi (les Lévites), qui étaient les gardiens
désignés de l'Arche d' Alliance. Les cas de lévitation naturelle sont
difficiles à comprendre parce que, naturellement, les objets maté-
riels sont soumis à l'action de la pesanteur qui les pousse vers le
sol. Néanmoins, cette poussée vers le bas peut être contrée par une
force opposée qui, pourtant, en apparence, peut sembler insigni-
fiante. Pour soulever des aiguilles et des trombones, l'aimant le
plus petit déploie une force supérieure à celle que la force gravita-
tionnelle que la terre peut lui opposer. Malgré tout, si on le lâche,
l'aimant lui-même tombera par terre. D'où l'on peut dire que c'est
l'énergie motrice appliquée à un objet, plutôt que l'objet lui-
même, qui est crucial pour la lévitation.
Si nous examinons la quantité totale d'or nécessaire pour
l'Arche et le Tabernacle, la liste de l'Exode (en plus du double
placage d'or, des anneaux et des chérubins du coffre) inclut une
table (pour les pains d'oblation) couronnée d'une moulure, un
autel des holocaustes, pour l'encens, un grand plat, un candélabre

100
LA PUISSANCE DE L'OR

à sept branches, des cloches, un pectoral avec des chaînes et des


accessoires d'or, le placage des cadres (planches) du Tabernacle,
les tringles, les anneaux et les agrafes (fixations) des tentures, les
plats, les cuillères, des pinces, des éteignoirs (mouchettes), des
cendriers, des bols, des aiguières, des crochets de rideaux et toute
une variété d'accessoires divers. La somme totale d'or nécessaire
est vertigineuse et, si nous prenons le texte au pied de la lettre, il
pose la question suivante: D'où venait tout cet or ?
Certes, précédemment, nous avons vu les Israélites se séparer de
tous leurs anneaux d'oreilles et autres petits bijoux pour fournir
l'or nécessaire au veau d' Aaron (Exode 32 :2-3, 24). Mais on nous
a également dit que Moïse avait transformé tout cet or en poudre
et qu'il l'avait donné à manger aux Israélites. Pourtant, ensuite, on
nous raconte qu'ils sont encore en mesure de fournir « broches,
bracelets, anneaux, bagues, colliers, toutes sortes d'objets d'or »
pour contribuer à la fabrication de l'Arche et du Tabernacle
(Exode 35: 22). Mais même la somme totale de ces bijoux n'au-
rait représenté qu'une fraction de la quantité d'or nécessaire au
projet. Donc, répétons la question : Comment ont-ils pu se
procurer une telle quantité de métal précieux en plein milieu du
désert du Sinaï? Il n'y avait pas de mines d'or dans la région -
seulement des mines de cuivre et de turquoise. La réponse ne peut
se trouver que du côté du temple du mont Horeb, où la poudre
blanche de mfkzt était déjà élaborée avec l'or égyptien. Ce ne peut
être que de là que provint tout l'or nécessaire aux Israélites.
À cette époque, l'Égypte s'était élevée à un rang de quasi-mono-
pole dans le commerce de l'or. Les mines les plus importantes se
situaient dans le désert oriental entre le Nil et la mer Rouge. Il y
avait aussi des mines importantes dans le désert nubien, à l'est de
Wadi Halfa et au sud, en direction de la troisième cataracte. Le
musée Egizio de Turin possède actuellement une carte sur papyrus
(datant de la XXe dynastie, vers 1200 AEC) des anciennes mines
d'or de Wadi Hammamat. L'administration et tout le contrôle de
l'extraction du minerai d'or se trouvaient dans les mains des offi-
ciels du plus haut rang de la cour. Propriétaire incontesté de la
terre, le roi lui-même était le bénéficiaire de tous les revenus résul-
tant de ce commerce. Ces immenses ressources en or furent en
outre complétées par des imports, des cadeaux et des tributs
venant d'endroits comme la Syrie ou Babylone.

101
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

L'or servait à décorer les temples et d'autres créations pharao-


niques. On l'utilisait prodigalement pour les portes, les marches,
les sols et les reliefs, mais également pour toutes sortes d'objets
décoratifs. Naturellement, il intervenait aussi largement dans tout
le mobilier et les accessoires funéraires des rois, à qui on fournis-
sait en outre des quantités importantes d'or pour leur séjour dans
l'Après-Vie. À lui seul, l'intérieur en or du sarcophage de
Toutankhamon pèse plus de 728 livres (environ 330 kg). Pour
récompenser les prêtres, les généraux et les officiels de la cour, le
souverain leur offrait des chaînes d'or. Et ce métal précieux était
encore utilisé en abondance pour les statuettes, les masques, les
miroirs, les harpes, les récipients et toutes sortes d'articles riche-
ment décorés.

Une brève histoire de l'or


Tout au long de l'Histoire, l'or a toujours occupé une place à
part parmi les métaux en raison de son doux éclat jaune et de l'at-
trait réconfortant qu'il exerce. Même parmi les métaux les plus
rares, il a constamment été le symbole de la richesse et de la supré-
matie mais, d'après le Conseil mondial de l'Or, seuls 10 % de l'or
jamais extrait l'avait été avant 1848. Donc, depuis le début des
temps historiques, on peut considérer que 90 % de l'or a été
produit au cours des 154 dernières années !
À l'époque des anciens empires (sumérien, babylonien, égyp-
tien, perse, macédonien et romain), l'or a joué un rôle majeur dans
les traditions des cultures dominantes. Après la chute de l'empire
romain au Ve siècle EC, l'intérêt de l'Europe occidentale pour l'or
a décliné et ne s'est ravivé qu'avec la découverte du Pérou par les
conquistadors espagnols au XVIe siècle. L'orfèvrerie s'était
épanouie là pendant des siècles pour devenir très sophistiquée.
L'or avait été travaillé, fondu et modelé depuis le VIe siècle AEC
par les artisans de Chavin213 et la société de Nazca214.
Ultérieurement, l'empire Chimu a développé son art à partir de
1150 environ, puis, quand les Incas le soumirent, ils récupérèrent
sa connaissance et la firent perdurer. Ils connaissaient la fonte de
la cire pour les moules, les filigranes, le travail de l'or fin et ils
étaient passés maîtres dans l'art du placage et de la dorure.

102
LA PUISSANCE DE L'OR

L'édifice le plus étonnant était le Temple du Soleil de l'inca, où


pratiquement le moindre pouce de murs était recouvert d'or,
tandis que l'on voyait dans les jardins de la capitale des animaux,
des plantes, des oiseaux et des arbres ornementaux, tous en or. 215
Fernand (Hernando) Cortés entra au Mexique en 1519, où il
rencontra une culture semblable chez les Aztèques. L'empereur
Montezuma lui offrit des présents inestimables mais, ne se satis-
faisant pas de ceux-là, l'Espagnol s'empara sauvagement des
immenses trésors en or du pays. Pareillement, Francisco Pizarro
(Pizarre) pilla le Pérou et détruisit l'héritage des Incas en fondant
tout l'or qu'il vit - murs compris - et la grande majorité fut
ramenée vers les cours d'Europe.
Après la destruction de plus de 3 000 ans de réalisation cultu-
relle au Mexique et au Pérou, il demeurait un problème : ni les
Espagnols ni aucun autre peuple d'Europe occidentale n'avait
appris la moindre chose concernant l'extraction de l'or. Jusque-là,
de l'or avait été découvert au Brésil, mais les mines ne faisaient
l'objet que d'une extraction superficielle. Maintenant qu'ils
avaient retrouvé un certain goût de l'or, les Européens occidentaux
tournèrent leur attention vers l'Afrique, où des mines avaient
longtemps été exploitées dans ce qui devint connu sous le nom de
Côte-de-l'Or (aujourd'hui le Ghana). L'or transylvanien eut aussi
son importance pour les pays d'Europe centrale, tandis que l'or
destiné au marché intérieur britannique était extrait des mines
d'Écosse. Puis la Russie découvrit son propre or et le tsar Pierre le
Grand (1672-1725) se mit à l'utiliser dans ses décorations archi-
tecturales et pour son mobilier, comme cela avait été le cas dans
l'Égypte antique.
Plus de cent ans après la mort de Pierre, les grandes découvertes
qui bouleversèrent la physionomie du marché commencèrent en
Amérique et en Afrique du Sud. Le tournant crucial fut la décou-
verte de Sutter's Mill216, sur l'American River217, en janvier 1848,
qui marqua le début de la ruée vers l'or californienne. Trois ans
plus tard, le même phénomène se produisit en Australie. Les
découvertes les plus importantes furent alors effectuées à
Witwatersrand21s en 1886 et l'Afrique du Sud évinça l'Amérique
du Nord comme plus gros producteur d'or du monde. Une autre
ruée vers l'or eut pour cadre Kalgoorlie, une ville d'Australie occi-
dentale, en 1893, et en 1896 des gisements furent découverts dans

103
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

le territoire canadien du Yukon ce qui suscita une autre ruée


célèbre, celle du Klondike. Quoi qu'il en soit, l'Afrique du Sud est
demeurée la source primordiale du commerce de l'or. Elle fournit
environ 40 % de l'or mondial. 1970 fut son année de production
record. La fièvre de l'or a atteint son zénith dans les années 1980,
quand l'intérêt pour celui-ci s'étendit au Brésil, au Venezuela et
aux Philippines. L'application de nouvelles technologies apporta
une aide considérable à ce boom de l'or récent. Des techniques
inédites furent mises en œuvre, particulièrement en Australie occi-
dentale et dans le Nevada (fournissant 60 % de la production des
États-Unis d'Amérique).

Le jour de l'Arche
Un fait étonnant émerge de tout ce panorama et c'est le
suivant : à l'époque de Moïse et de l'Égypte antique, l'or était
ostensiblement utilisé à grande échelle (ce que répéta un temps
l'Empire romain et la Russie). Aujourd'hui cependant, au regard
des extractions, nous sommes comparativement inondés d'or,
mais nous le remarquons à peine. Où se trouve-t-il alors ?
Symbole de richesse et de succès, il est principalement confiné à la
joaillerie, aux pièces commémoratives, aux montres, aux bibelots
divers et à d'autres petits objets du même ordre - en somme, quel-
ques onces d'or ici, quelques onces là. Mais la totalité des babioles
de Grande-Bretagne serait peut-être nécessaire simplement pour
fondre le couvercle de l'Arche d' Alliance !
Ce qui s'est produit, c'est que nous sommes devenus des thésau-
riseurs, des amasseurs d'or, des adorateurs du lingot, plutôt que
des utilisateurs esthètes de l'or. Aujourd'hui, quelque 900 millions
d'onces d'or (contre 40 000 onces pour le propitiatoire - qui,
soudainement, paraît minuscule en comparaison) sont détenues
par les autorités monétaires comme réserves nationales. Pourquoi
? L'or n'est pas particulièrement rare comparé à certains autres
métaux ou gemmes précieux. Il est extrêmement lourd, comme le
plomb, et requiert beaucoup d'espace pour son stockage. Il y
aurait sûrement d'autres substances mieux adaptées au rôle que
l'on attribue à l'or.

104
LA PUISSANCE DE L'OR

Mais le fait est que ce dernier a toujours exercé plus de fascina-


tion et de magie que n'importe quelle autre matière. Il est profon-
dément enraciné dans notre esprit que l'or est non seulement un
métal plus noble et fonctionnel qu'aucun autre, mais qu'il est
également plus chaud et plus séduisant. Nous avons toujours su
que l'or est particulièrement important. Les forgerons de
Mésopotamie le savaient, les artisans de Karnak le savaient, le
Seigneur du mont Horeb aussi, comme Moïse, le roi Salomon et
beaucoup d'autres du lointain passé. La différence avec
aujourd'hui, c'est que ceux-là savaient « pourquoi » l'or était
important, alors que depuis des siècles (à l'instar de bien d'autres
sagesses des temps anciens), la nature de cette importance a été
perdue et oubliée. Nous avons soif d'or. Nous pouvons tuer pour
lui. Nous le cherchons et nous pouvons mourir pour celui-ci. Mais
quand nous y sommes parvenus, nous prenons des milliers de
tonnes de la substance la plus enchanteresse du monde, nous la
fondons pour en faire des barres et des lingots et nous l'enfer-
mons, hors de vue, dans des caves blindées comme s'il n'avait
jamais été extrait de la terre !
Dans le temps passé, l'or (comme l'argent et l'électrum - un
alliage naturel d'or et d'argent2t9) servit à faire des pièces de
monnaie ou il était directement cessible, au poids, comme moyen
d'échange commercial. L'historien grec Hérodote220 a raconté que
les plus anciennes pièces de monnaie avaient été celles produites
dans l'affinerie de Sardes du roi Crésus de Lydie (Turquie occiden-
tale) au VIe siècle AEC.221 À mesure que les économies modernes
évoluaient, l'or quitta nos poches pour être conservées dans les
banques centrales sous la forme de lingots. Il fut remplacé au
cours de la révolution industrielle par des billets de banque et des
pièces de monnaie ayant une valeur intrinsèque bien inférieure à
leur valeur faciale. Au début, les billets à ordre étaient remboursa-
bles en or dans le cadre de l'international Gold Standard [étalon-
or international, convertibilité illimitée en or] au XIXe siècle. Mais
la pratique a cessé quand l'or est devenu en propre un produit
d'échange sur les marchés monétaires et commerciaux.
Naturellement, comme l'or occupe du volume et que son achemi-
nement physique n'aurait pas été économique entre les vendeurs et
les acheteurs, davantage de billets à ordre - et finalement de
chèques - furent produits entre les négociants et les courtiers. De

105
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

ce fait, nous avons encore quantité de personnes qui possèdent des


volumes d'or purement sur papier et qui n'en ont jamais vu et
encore moins touché.
Aujourd'hui, la plupart des pays ont des réserves d'or, conjoin-
tement à des valeurs à court terme telles que des Bons du Trésor.
Environ 70 % des Trésors publics nationaux signalent les quan-
tités qu'ils détiennent au Fonds monétaire international (FMI).
L'or est l'avoir du dernier recours - quand tout le reste aura
échoué, l'or sera encore là et marchandable. Si cela signifie que
nous sommes privés du droit d'expérimenter quotidiennement la
magie de l'or (à moins d'acheter des bijoux à des prix exorbitants
en payant la création et la manufacture au-dessus de la valeur du
métal), nous avons au moins la certitude que nos réserves moné-
taires nationales sont sécurisées. Mais cet aspect protecteur
change désormais et, avec l'approbation du FMI, les Trésors occi-
dentaux sont en train de substituer à l'or des devises inconstantes,
tout en donnant l'impression d'être heureux de supporter
d'énormes pertes compensatoires qui menacent la sécurité écono-
mique nationale. Pourquoi font-ils cela ? Et qui sont les mysté-
rieux acheteurs de cet or, dont les identités sont si bien gardées par
les gouvernements vendeurs ?
Les personnes intéressées trouveront des informations sur ces
véritables ventes aux enchères dans l'appendice 3 : « Or à
vendre ».Mais pour le moment, il est suffisant de signaler que ces
échanges se sont multipliés depuis que l'on a redécouvert récem-
ment « pourquoi » l'or était important, ce que l'on savait bien il y
a des milliers d'années. Les acheteurs d'or acquièrent la substance
de base nécessaire pour un nouvel âge technologique, tandis que
les vendeurs sont contents de supporter des pertes de manière à
mettre l'émergence du nouveau régime. Simultanément, les choses
s'équilibrent entre l'effondrement de certains secteurs industriels
clés du monde et l'apparition de nouveaux. En résumé, le «Jour
de l'Arche » scientifique est proche et il semble qu'il nous faille
donner d'une main pour recevoir de l'autre.

106
LA PUISSANCE DE L'OR

La Toison d'Or
Notre fascination pour l'or est la même que celle que nous
avons pour l'Arche et c'est la raison pour laquelle cette dernière
est devenue l'objet d'une quête sacrée. Nous avons toujours su que
l'Arche était importante - non pas parce qu'elle aurait renfermé
les dix commandements (ce qui n'était d'ailleurs pas le cas), mais
parce qu'elle était la clé d'un secret dont l'or était l'ultime cataly-
seur. Dans la mythologie grecque, ce secret fut symbolisé par
l'énigmatique Toison d'Or recherchée par Jason et ses Argonautes
(Cette épopée est au demeurant antérieure à la compilation finale
de l'Ancien Testament)222. Dans son Nouveau système d'analyse
de la mythologie antique [New System of an Analysis of Ancient
Mythology], le mythologue anglais réputé du XVIIIe siècle, Jacob
Bryant223, attirait déjà l'attention sur la ressemblance nominale
entre l'Arche et l'Argo, le navire de Jason. On disait que le bateau
avait été nommé d'après son constructeur ou son pilote, Argos ou
Argus, dont le nom signifiait en grec « veilleur » ou « gardien ».
Au cours de leurs exploits, les Argonautes furent emportés par
Zeus vers l'île d'Electris. C'était l'île dans la mer Valtiki d'où
provenait l'ambre. Le mot grec pour ambre était d'ailleurs elec-
tron. Il était notoire que de l'ambre frotté avec un tissu doux atti-
rait les feuilles de papier et les particules grâce à une charge invi-
sible. Le terme utilisé pour désigner cette force frictionnelle était
elektricus, d'où vient le nom moderne « électricité ».
En 1598, un texte intitulé Aureum Vellus (La Toison d'Or) fut
publié en Allemagne par l'alchimiste Salomon Trismosin (ou
Trismosian).224 Il y exposait que, contrairement à l'idée roman-
tique d'une peau de bélier complète que véhiculait traditionnelle-
ment la mythologie, la véritable toison historique était en réalité
une peau au sens de vélin. L'étymologie vient à l'appui de cette
hypothèse : le mot anglais pour « toison d'ovin », Fleece, vient du
moyen-haut-allemand vlûs, qui désignait simplement une peau de
mouton. La Toison d'or, expliquait Trismosin, était un parchemin
qui contenait les secrets de l'or et de la pierre philosophale depuis
« les rois et les sages des Égyptiens, des Arabes, des Chaldéens et
des Assyriens ».Dans le même esprit, de nombreux autres adeptes
étaient convaincus que les secrets de l'alchimie hermétique étaient
contenus dans le texte de la légende de Jason. Il y a environ un

107
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

siècle, l'alchimiste français Fulcanelli écrivit: « La fable de la


Toison d'or est une histoire cryptée du travail hermétique, qui est
de produire la pierre philosophale. »225 Et dans des temps plus
récents, le psychanalyste suisse Carl Gustav Jung, a fait une asso-
ciation similaire dans son livre Psychologie et alchimie.226
Beaucoup plus tôt, au IIe siècle EC, Charax de Pergame a parlé
de l'art sublime de l'écriture en lettres d'or sur des parchemins227
- une science ancienne appelée chrysographie. Elle apparaît dans
la mythologie grecque avec le récit de Néphélé (l'épouse du roi
Athamas, vers 1200 AEC), qui donna à ses enfants, Phrixos et
Hellé, le Parchemin d'or du Témoignage, écrit avec de l'or sur une
peau de mouton. Dans les textes alchimiques, un consensus
général tend à faire du Parchemin d'Or et de la Toison d'Or une
seule et même chose. Mais l'hermétiste du XVIIIe siècle,
Naxagoras, est allé encore plus loin en suggérant qu'ils étaient
tous les deux des synonymes de la Table d'Émeraude d'Hermès.228
Parallèlement à tout cela, on considérait que Moïse avait été le
gardien primordial (l'argus) de la sagesse hermétique, qui était
venue d'Égypte. Dans la Turba Philosophorum (la Tourbe
[Assemblée] des Philosophes) - un ouvrage en latin du XIIe siècle
traduit d'anciennes sources hébraïques et arabes-, on le présen-
tait comme un ancien élève d'Hermès. La transmutation de l'or
était même appelée l' « art mosaïco-hermétique ». De telles réfé-
rences229 remontent à un traité du IIIe siècle intitulé La Chimie
domestique de Moise, pour continuer jusqu'au célèbre Kitâb al-
fihrist (Livre de l'index) arabe d'Ibn al-Nadim au Xe siècle.
Ensuite, il y eut le Mirqraot G'dolot, les commentaires de la Bible
du juif espagnol Abraham Ibn Esra au XIIe siècle, et l'Alchymica,
de l'alchimiste allemand du XVIIe siècle, Johann Kunckel de
l'Académie royale.
Que les sources soient juives, musulmanes, chrétiennes ou
autres, toutes saluaient Moïse comme étant l'un des premiers
maîtres de la philosophie hermétique. Concernant le fait qu'il ait
brûlé le veau d'or pour le réduire en poudre, les anciens textes
rappellent toujours (voir la section « Le but ultime » du
chapitre 1) que chauffer l'or le fait fondre, puis si l'on continue, il
devient noir et inutilisable. L'interprétation ordinaire de l'Exode
32 : 20 était donc déroutante tant que l'on n'avait pas compris la
physique de la poudre d'or monoatomique, réalisable grâce à l'arc

108
LA PUISSANCE DE L'OR

foudroyant de l'elektricus (électricité). Selon la doctrine kabbalis-


tique, tout le mystère des chérubins repose sur une compréhension
des principes alchimiques tels qu'ils sont décrits dans le texte
hermétique de Job 28 : 5-6. Celui-ci rapporte tout ce que nous
avons évoqué jusqu'à maintenant (le feu, le pain, la pierre, le
saphir et l'or) à une équation : « La terre d'où sort le pain est
ravagée en dessous comme par le feu. Ses pierres sont le gisement
des saphirs et aussi de la poussière d'or. »230

La Table d'émeraude
Jusqu'ici nous avons rencontré l'ancienne Table de la Destinée
sumérienne, le Sappir du Témoignage de Moïse, et les vélins de la
Toison d'Or et du Parchemin d'Or- tous étant réputés renfermer
les secrets sacrés des temps passés. On ne sait pas si la Table de la
Destinée et le Sappir étaient littéralement des textes, mais c'est très
improbable. On disait simplement qu'ils « contenaient » une
grande sagesse. Cependant, la Toison d'Or était censé être un
manuscrit alchimique.
Dans l'Ancien Testament, nous avons encore un autre texte
renfermant des éléments de sagesse ancienne avec le livre des
Proverbes. Celui-ci constitue une série de sages maximes attri-
buées au roi Salomon. Il est plausible qu'il les ait utilisées, mais
elles étaient d'origine égyptienne. En réalité, elles furent traduites
quasiment mot à mot en hébreu à partir des écrits d'un sage égyp-
tien appelé Amenemopem, aujourd'hui conservés au British
Museum. Chaque verset du livre des Proverbes peut être attribué
à cet original égyptien. En outre, il est aujourd'hui certain que les
écrits d' Amenemope furent eux-mêmes extraits d'un ouvrage
encore plus ancien appelé La Sagesse de Ptah-hotep232, qui
émergea plus de 2 000 ans avant l'époque du roi Salomon (voir
l'annexe IV pour une comparaison Amenemope/Proverbes).
Les annales de l'ancienne franc-maçonnerie contiennent un
document datant de 1450 environ, qui énumère certaines des
anciens Devoirs de l'Ordre (et qui lui aussi est conservé au British
Museum)233. Il fut republié par Richard Spencer de Londres en
1861, et, d'après le nom de son premier éditeur, il est toujours
connu sous le nom de Manuscrit (Matthew) Cooke. Dans le texte

109
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

originel du XVe siècle, on a une version en vieil anglais d'une


histoire remontant aux temps bibliques. Elle nous raconte
comment les sciences qui constituèrent le fondement de la franc-
maçonnerie commencèrent avec les fils et filles de Lamech, à
savoir Jabal, Jubal, Tubai-Caïn et Naama, comme l'évoque la
Genèse 4: 19-22. Lamech venait en quatrième position dans la
ligne de succession d'Énoch, le fils de Caïn (voir la Genèse 4: 17-
18). En évoquant des matières comme la géométrie et la métal-
lurgie, le manuscrit explique qu' « il existe deux sortes de pierres
ayant une telle vertu que l'une ne brûle jamais - et cette pierre est
appelée marbyll - et que l'autre ne sombre jamais dans l'eau - et
celle-là est appelée latres. Et donc ils décidèrent d'inscrire toutes
les sciences qu'ils avaient trouvées sur ces deux pierres ».
Dans des parties du texte en anglais, on fait référence à ces
pierres en les appelant « pylers » et, généralement, on a considéré
qu'il s'agissait de « piliers » [en anglais, pillars], comme c'était le
cas dans la traduction anglaise du XIXe siècle de l'ouvrage du
Jer siècle de Flavius Josèphe, qui rapporte une version de la même
histoire.234 Cependant, la traduction de Josèphe a été critiquée par
les spécialistes en raison de nombre d'inexactitudes, parmi
lesquelles on a la restitution des mots hébreux équivalents à
marbyll et latres par les termes « brique » et « pierre ».
Pareillement, le mot « pilier » fut totalement déroutant et
conduisit à l'illusion de deux grandes colonnes, qui paraissaient
n'avoir pourtant pas de localisation géographique. Vu que
Lamech et ses fils avaient vécu avant le Déluge biblique, ces
pierres furent légendairement connues sous le nom de « piliers
antédiluviens ».
L'erreur ici vient du fait qu'il existe deux mots très distincts
utilisés en vieil hébreu, qui, tous les deux, furent restitués dans la
traduction anglaise de l'Ancien Testament par «pilier». Ce sont
les mots ammud et mazzebah.2Js Le premier traduit l'idée d'un
pilier pouvant aussi bien être une colonne architecturale qu'une
colonne de fumée, mais le second a une connotation bien diffé-
rente. Il peut faire référence tant à une stèle qu'à une pierre
d'autel, mais il a également été appliqué à la pierre dont Jacob se
servit comme oreiller et qu'il dressa pour un mazzebah à Beth-el
(Genèse 28 : 18). Donc, les pierres antédiluviennes du manuscrit
Cooke ont été correctement utilisées en tant que mazzebahs avant

110
LA PUISSANCE DE L'OR

qu'une erreur de traduction rende simplement par « pierres » la


marbyll et la latres. La première aurait pu être du marbre ou
quelque roche cristalline, tandis que l'autre fut déformée dans
certains écrits sous la forme laterus et donc identifiée comme de la
latérite, une sorte d'argile rouge ferreux utilisée pour faire des
briques et des revêtements de route. Le fait est que la nature de la
latres est aussi obscure que celle du sappir, bien que des traditions
maçonniques primitives supposent qu'il ait pu s'agir d'une sorte
de métaf.236
On dit qu'après le Déluge, le texte des pierres fut retranscrit sur
une tablette d'émeraude par Hermès Trismégiste (Hermès le trois
fois grand). C'était le nom donné par les néo-platoniciens grecs au
dieu de l'écriture égyptien, Thot, révéré comme le fondateur de
l'alchimie et de la géométrie. Suivant les enseignements de Platon
(vers 429-34 7 AEC), les néo-platoniciens237 affirmaient que l'intel-
lect humain n'était pas relié au monde matériel et que la spiritua-
lité individuelle grandissait à mesure qu'augmentait le mépris de
l'individu pour les valeurs terrestres. L'intérêt d'Hermès reposait
dans le fait que sa connaissance particulière était considérée
comme la Sagesse perdue de Lamech, préservée sur les pierres
antédiluviennes. Selon la tradition, à terme, le philosophe grec
Pythagore (vers 570-500 AEC) hérita de la Table d'Émeraude
d'Hermès.
Bien que Thot ait été vénéré comme un dieu de plein droit en
Égypte, il était davantage un scribe et un message pour les dieux
de plus haut rang.23s C'est pourquoi les Grecs l'associèrent à leur
propre dieu message, Hermès (connu chez les Romains sous le
nom de Mercure), porteur du caducée et du serpent d' Asclépios.
En raison de cette appartenance croisée à plusieurs cultures, on
rencontre quelques différences significatives dans la représenta-
tion de ce personnage à plusieurs noms, mais dans tous les cas, il
fut associé à la sagesse, à l'alchimie et aux activités intellectuelles.
Un document gnostique, découvert à Chenoboskion en Égypte et
connu comme le Traité d'Hermès Trismégiste, déclare que :
« C'est donc par degrés que les adeptes entreront dans la voie de
l'immortalité et atteindront une conception de l'Ogdoade, qui à
son tour révèlera l'Ennéade. »239 L'Ogdoade (groupe de huit
éléments ou parties) correspond au ciel étoilé, différent du ciel
particulier des planètes, et l'Ennéade (groupe de neuf éléments ou

111
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

parties) fait référence au grand ciel extérieur de l'univers. Le ciel


de la terre elle-même était appelé Hebdomade (groupe de sept
éléments ou parties). Le centre du culte égyptien de Thot se trou-
vait à Khemenu ou Khmoun240 (aujourd'hui el-Achmounein).
C'était la ville même de l'Ogdoade, personnifiée par huit dieux
(quatre couples dieu/déesse). Il y avait Noun et Naunet, Heh et
Hehet, Kuk et Kauket et Amon et Amaunet.
Thot était réputé avoir écrit 42 livres contenant toute la sagesse
du monde. Nombre de ces ouvrages étaient des traités de haute
magie. Il en allait de même d'Hermès Trismégiste. Sa vénérable
Table d'Émeraude contenait les plus anciennes formules alchimi-
ques, qui étaient d'une grande importance pour les anciennes
écoles de mystère. Son texte était lié tant à l'alchimie des métaux
et à l'alchimie divine de la régénération humaine, mais également
aux différents domaines de la science, de l'astronomie et de la
numérologie. Les adeptes rosicruciens connaissaient ce texte sous
le nom de Tabula Smaragdina Hermetis. Il était considéré comme
« le plus ancien monument des Chaldéens concernant la pierre
philosophale ». C'est quasiment la même chose que ce que disait
Salomon Trismosin à propos de la Toison d'Or.
C'est à cause d'Hermès Trismégiste que l'alchimie est désignée
sous le nom d'art « hermétique » et c'est en raison de la fusion
hermétique du verre dans l'Égypte antique que l'on parle
aujourd'hui de fermeture « hermétique » ou de verre « herméti-
quement scellé ».241 Le terme « alchimie » vient de l'arabe al-
khame (la noirceur). L'alchimie est définie comme la science qui
triomphe de l'obscurité, du noir, ou qui illumine par la perception
intuitive. Elle est aussi associée au mystérieux Khem de Mendès,
souvent représenté sous la forme d'un bouc et identifié à un
certain personnage angélique appelé Azazel242 du Capricorne. Le
livre d'Énoch (écrit au ne siècle AEC, mais exclu de l'Ancien
Testament) définit Azazel comme un Gardien - ou en ancien grec,
un Argus, également appliqué au navire de Jason, Argo. Dans
Énoch, il est dit qu' Azazel avait fait connaître aux hommes « tous
les métaux et l'art de les travailler ».243
Les traductions qui ont survécu jusqu'à ce jour de la Table
d'Émeraude datent des années 700 EC. Elles commencent avec
celle de l'alchimiste islamique Jabir Ibn Haiyan, qui écrivit égale-
ment sur l'école alchimique de Pythagore (le Ta'ifat Fthaghurus).

112
LA PUISSANCE DE L'OR

7. Le serpent crucifié de Nicolas Flamel.

Apollonius de Tyane244 (également connu sous le nom de Balinus),


du temple d'Asclépios à Égées [Aegae], découvrit apparemment la
relique pythagoricienne au cours du Jer siècle et à partir de ce
moment-là, de nombreux philosophes notables ont étudié et
utilisé ce texte. Parmi ceux-là se distingue particulièrement Sir
Isaac Newton, président de la Royal Society scientifique de
Londres, à partir de 1703.
En revanche, le célèbre Livre de Thot est perdu à jamais (même
si cette désignation est parfois donnée au Tarot). Celui-ci expli-
quait les secrets de la régénération et de la longévité. En même
temps que d'autres textes hermétiques et plus d'un demi-million
d'irremplaçables et d'inestimables ouvrages d'histoire, de science
et de philosophie, il a été détruit par une foule chrétienne hysté-
rique en 391 EC. Emmenés par l'évêque romain Théophilus, ils
ont marché sur le Sérapéion, où était conservée la collection dans

113
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

la grande Bibliothèque d'Alexandrie. Et ils ont totalement rasé


l'édifice et son contenu afin de dégager la voie pour la littérature
approuvée par la nouvelle Église. En ce sens, on a pu dire que
Rome - l'Église chrétienne - avait crucifié le serpent de sagesse,
comme Jésus (l'un des pourvoyeurs de cette sagesse) avait été
crucifié par ces mêmes autorités romaines. Il existe différentes
représentations allégoriques de cet acte. La plus connue de celles-
là se trouve peut-être dans le Livre des figures hiéroglyphiques du
philosophe hermétique - alchimiste - Nicolas Flamel.
( DEUXŒME PARTIE J
Electrikus

Le jugement de l'Archonte
Ténèbres et nuées l'environnent ;
Justice et Droit sont les demeures de son trône.
Un feu s'avance devant lui,
Et consume à l'entour ses ennemis.
Ses éclairs illuminent le monde :
La terre voit et tremble.
Les monts fondent comme la cire
En présence du Seigneur...
Psaumes 97 : 2-5

À partir de l'époque de saint Augustin d'Hippone (JVe siècle


EC), de nombreuses interprétations ont été publiées à propos de
ce psaume biblique sur l'Archonte justicier. Il a certainement
fourni une argumentation aussi violente qu'idoine pour tous les
ardents prédicateurs de la damnation éternelle et du vindicatif
dieu de colère. Néanmoins, le message est clairement lié à l'Arche
et il rappelle l'épisode des Israélites au mont Horeb : « Tout le
peuple, entendant les coups de tonnerre et le son de la trompe et
voyant les éclairs et la montagne fumant, battit en retraite et se
tint à distance. Ils dirent à Moïse: Parle-nous et nous t'écoute-
rons, mais que Dieu ne nous parle pas, car alors, c'est la mort pour
nous. » (Exode 20: 18-19. )
Comme cela a été souligné en 1977 par Jerry L. Ziegler quand
il étudiait la nature phénoménale de YHWH : « Un texte sans

117
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

contexte n'est qu'un prétexte. »24s Il est donc nécessaire de trouver


des contextes pour les passages de la Bible comme celui-ci, dès lors
qu'ils s'éloignent largement de l'idée traditionnelle de l'Église d'un
céleste Dieu-Père protecteur et bienveillant. En réalité, des
passages du type : « Que Dieu ne nous parle pas, car alors, c'est
la mort pour nous » sont beaucoup plus conformes à la concep-
tion moderne scientifique de Dieu sous la forme d'une énergie
puissante, plutôt que d'un personnage divin.
À différents stades, dans l'Ancien Testament (à partir de son
association directe avec le mont Horeb et l'Arche), Dieu est repré-
senté projetant des traits de foudre.246 On disait qu'il se trouvait
entre les chérubins et que son pouvoir justicier était à son sommet
quand la pierre foudroyante et transperçante de l' Urim-Schamir
était présente. Dans la tradition mystique et maçonnique, Dieu est
appelé l'Archonte, !'Architecte ou l'Archétype et il demeure dans
une « Maison du Jugement » appelé l'Archéïon. L'arche de
lumière au-dessus du propitiatoire était désignée comme étant la
« présence » de Dieu et elle était immédiatement responsable de la
transmutation de l'or en un « pain d'oblation » sacré (mfkzt).
Cela nous conduit à une hypothèse intrigante relative à l'Arche
d' Alliance, qui pourrait peut-être résoudre le mystère des
chérubins.
Sans que l'Exode l'explique, l'Urim et la Thummim apparais-
sent au mont Horeb comme si Moïse était déjà familier de ces
deux pierres. Nous savons par la Bible que Moïse était un Égyp-
tien (Exode 2 :19) et, grâce à l'Aegyptiaca de Manéthon (vers
300 AEC), qu'il avait été formé comme prêtre du temple
d'Héliopolis. En outre, Pinhas [ou Phinheas] le lévite (fils
d'Éléazar)247, en la personne duquel le « sacerdoce à perpétuité »
fut confirmé pour lui et sa descendance (Nombres, 25 : 11-13 ),
portait le même nom que Panahesy, le gouverneur égyptien du
Sinaï qui fut le premier serviteur d' Aton au temple d' Akhenaton
d' Amarna24s. Bien que la montagne du Sinaï soit appelée mont
Horeb (mont du Chérubin) dans la Bible, elle a été depuis connue
sous le nom de Serâbît el Khâdim - dont la traduction exacte est
« Montagne du Serviteur ».
De l'autre côté du fleuve, en face d' Amarna, se trouve
aujourd'hui la ville moderne de Mal-lawi (Méllaoui) ce qui
signifie, quasi littéralement, « Cité des Lévites ». Par ailleurs, le

118
ELECTRIKUS

Grand Prêtre du temple d' Amarna d' Akhenaton s'appelait


Meryre.249 Son nom était l'équivalent de l'hébreu Merari: l'un des
fils de Lévi (Genèse 46 : 11). Il est évident que l'association de
l'égypto-pharaonique Moïse avec les Israélites a commencé en
Égypte bien avant qu'il ne les conduise dans le Sinaï. Dans la tradi-
tion hermétique, Moïse est présenté comme un maître alchimiste
et, d'après l'Exode, il réalisa par le feu une transmutation particu-
lièrement remarquable d'or en une mystérieuse poudre de projec-
tion. Or ce n'était pas un feu ordinaire, mais celui de l'Arc/Arche
de lumière : la « présence » de Dieu, qui brisait, lançait des étin-
celles et projetait des éclairs de foudre mortels. Le point intéres-
sant dans tout cela, c'est que l'éclair, la foudre, comme le Sappir
et d'autres éléments importants, étaient déjà associés avec le mont
Horeb avant que Beçaléel ait construit l'Arche d' Alliance - ils
n'étaient donc pas le résultat de la construction de l'Arche.
Quand les Israélites arrivèrent au pied de la montagne, il est dit
que Yahvé descendit dans un feu de fournaise et que le mont trem-
blait violemment (Exode 19: 18). Même avant cela, Moïse s'était
retrouvé face au mystérieux buisson ardent et il lui avait été
conseillé de rester pieds nus (Exode 3: 1-5). Si l'Arche d'or était
directement associée à ces phénomènes, comme cela se révèle être
le cas, il devient manifeste que l'Arche était déjà in situ dans le
temple de la montagne avant l'arrivée des Israélites. En réalité,
comme nous allons le découvrir, l'Arche était nécessaire pour
produire la poudre d'or mfkzt. Et la fabrique affectée à cette fin
était déjà en activité sur le mont Horeb depuis le règne du pharaon
Snéfrou, plus de 1 300 ans avant l'époque de Moïse.
Le contexte identifiable que nous cherchons pour expliquer
toute cette foudre divine et cette mystérieuse activité ardente est
indubitablement l'électricité - le pouvoir de l'electrikus. L'autre
hypothèse parallèle est que, après tout, Beçaléel n'ait pas construit
l'Arche. Peut-être qu'il réalisa les autels du Tabernacle et les autres
accoutrements et décors, mais l'Arche (dont !'Histoire fut écrite
par des scribes des siècles après l'évènement) aurait fort bien pu se
trouver déjà sur l'Horeb. Si tel est le cas, alors la nature des chéru-
bins peut être reconsidérée sous un éclairage totalement neuf.
Le style et les motifs des arches décrites dans l'Exode étaient
égyptiens et non israélites ou hébraïques - l'Arche d'Anubis
découverte en 1922 par Howard Carter dans l'antichambre de la

119
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

tombe de Toutankhamon en offre un bon exemple. Les chérubins


que l'on voit dans le tombeau de Toutankhamon, le fils
d'Akhenaton, sont absolument semblables à ceux de l'Arche
d' Alliance telle que les voit l'imagerie populaire. Et ceux de son
sarcophage ou de celui de son successeur immédiat, le pharaon Aï,
ne sont pas davantage différents. Si l'art israélite les rejetait théo-
riquement (en vertu de la loi qui interdisait de créer des idoles ou
des images sculptées représentant des formes de vie), de telles
figures ailées étaient en réalité très communes dans le monde
antique de l'Asie et du Moyen-Orient. Il est donc tout à fait
possible qu'une arche égyptienne pré-mosaïque ait été surmontée
de chérubins angéliques, comme l'arche de Toutankhamon l'était
par Anubis. De ce point de vue, notre guide initial dans le Sinaï,
Sir W. M. Flinders Petrie, parvint à la même conclusion. On le voit
ainsi écrire : « Sur l'objet le plus sacré qui fut, l'Arche de Yahvé, il
y avait des chérubins, un à chaque extrémité du propitiatoire avec
des ailes recouvrant ce dernier. Cela s'accorde avec la description
de l'Arche égyptienne des dieux qui avait des représentations de la
déesse Ma'at avec des ailes recouvrant le coffre. »2so
On disait que Ma'at, la déesse de la Vérité et de la Loi, était la
fille de Ra et, en accord avec la « présence » de l'arche, elle aussi
était en relation avec le concept de jugement - même si c'était de
manière beaucoup moins violente que le dieu justicier du Sinaï.
Elle pesait la « vérité dans une balance » en se servant d'une
plume2s1. Et la vérité elle-même était assimilée à l'or, le plus noble
des métaux. Quand les âmes des premiers pharaons passaient dans
l'Après-Vie, elles étaient mises à l'épreuve par Anubis, le dieu de
la Mort, à l'aide de la plume de justice de Ma'at.

Le feu de saint Elme


« Et, aux yeux des enfants d'Israël, l'aspect de la gloire de
Yahvé était celui d'un feu dévorant au sommet de la montagne. »
(Exode 24: 17. )
Pour remettre la montagne dans son contexte propre, il est juste
de dire que le feu initialement visible et clairement terrifiant au-
dessus du pic tonnant n'était pas nécessairement dû à l'Arche en
tant que telle. Le plateau du Sinaï est traditionnellement une

120
ELECTRIKUS

région d'orages, où le ciel est chargé d'électricité - ce qui provoque


le phénomène connu sous le nom de feu de saint Elme. Il s'agit
d'une sorte d'étincelle électrique continue qualifiée d' « aigrette
- ou de décharge - lumineuse ».Elle survient quand de l'électricité
à haute tension affecte un gaz et on la voit quand l'air et le sol sous
un orage se chargent électriquement. La tension sépare les molé-
cules d'air et le gaz s'embrase, ce qui requiert environ 30 000 volts
par cm2. Cependant, des corps élevés et terminés en pointe tels que
des mâts ou des antennes peuvent déclencher ce phénomène en
utilisant un voltage inférieur pouvant descendre jusqu'à
1 000 volts par cm2.
Fondamentalement, le feu de saint Elme est du plasma illuminé.
Les plasmas peuvent véhiculer des courants électriques, engendrer
du magnétisme et ils sont la forme la plus commune de matière
universelle.2s2 Le gaz (y compris le gaz atmosphérique, à savoir
l'air) est composé de molécules. Celles-ci sont constituées
d'atomes, qui, à leur tour, sont composés d'électrons et de fais-
ceaux de particules de protons. Quand de l'électricité haute
tension est appliquée au gaz, on voit les électrons et les protons
s'éloigner les uns des autres, ce qui transforme le dit gaz en un
mélange de faisceaux de protons et d'électrons séparés. La couleur
précise du feu de plasma en résultant dépend du type de gaz
concerné, mais généralement il est bleu-violet dans l'atmosphère
terrestre.
Ala différence des éclairs en boule, qui peuvent tournoyer sans
s'approcher, le feu de saint Elme peut s'accoler aux objets vers
lesquels il est attiré. Alors on le voit crachoter, projeter des étin-
celles et craquer comme un vrai feu, bien qu'il ne dégage pas de
chaleur et qu'il ne brûle pas. Ces objets peuvent être d'une grande
variété, d'une haute montagne pointue à un petit arbuste, comme
dans l'histoire de Moïse et du buisson ardent : « Moïse regarda :
le buisson était embrasé, mais il ne se consumait pas. »
(Exode 3 : 2). Les objets pointus, comme les mâts de navire et les
clochers d'église, sont particulièrement sensibles au phénomène.
De nombreux marins ont été aussi étonnés que Moïse en consta-
tant qu'un mât qu'ils avaient vu en flammes demeurait absolu-
ment intact après l'événement. C'est de ces manifestations mari-
times que ce feu mystérieux tire son nom car saint Elme2s3 (qui

121
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

prêchait dans les orages autour de 300 EC) était le saint patron
des navigateurs.
Comparativement à l'atmosphère, la terre est un bon conduc-
teur. Elle a la capacité de décharger spectaculairement de l'électri-
cité au sommet de ses montagnes. Il n'est donc pas surprenant que
les dieux de jadis aient été si souvent associés aux montagnes. En
vérité, la Bible cite bon nombre d'exemples de culte ou de vénéra-
tion rendus dans des « hauts lieux ».254 Il n'est pas davantage
surprenant que dans un environnement aussi chargé électrique-
ment, Moïse se soit vu conseiller de rester pieds nus. Si le corps
d'un individu n'est pas en contact direct avec la terre, il acquiert
une charge correspondant au potentiel de l'atmosphère au niveau
de sa tête. Des semelles de cuir sèches joueront un rôle de résis-
tance et empêcheront la charge de s'écouler dans le corps. En soi,
cela ne pose pas de problème, mais si la personne touche alors
quelque chose qui est chargé électriquement, un choc survient.255
On peut parfois faire l'expérience d'une charge d'électricité
statique semblable - mais à un moindre degré - quand on touche
des armoires métalliques ou d'autres éléments du même ordre.

Batteries antiques
Sous sa forme normale, l'électricité était parfaitement connue
des anciens, quel que soit le nom qu'ils aient pu lui donner. En fait,
YHWH (vocalisé sans les voyelles ajoutées ultérieurement) pour-
rait être aussi descriptif que n'importe quelle autre désignation
audible et on disait que les prêtres ne pouvaient prononcer le nom
indicible qu'en chuchotant. Selon le papyrus judéo-égyptien inti-
tulé Zeus Tonneur, Roi Adonaï: Seigneur Iaooue, la prononciation
chuchotée et non vocalisée de YHWH était « iauooe »256 - un peu
comme un « i-ou »murmuré. Cependant, ce qu'il est bon de noter
c'est que, d'une certaine façon, ils avaient appris à capter le
pouvoir et la gloire de YHWH, à l'accroître et à en utiliser les
effets stupéfiants.
D'une manière ou d'une autre, l'électricité a toujours été perçue
comme la manifestation d'un dieu associé aux montagnes, que ce
dieu soit Zeus, Yahvé ou un autre. Dans son ouvrage érudit, The
Shining Ones [Les Brillants], le linguiste et géologue Christian

122
ELECTRIKUS

8. La batterie de Bagdad

O'Brien parle de l'origine du mot El et de ses dérivés - mot El qui


détermine un dieu ou un être supérieur (comme dans El Elyon et
El Shaddaï), mais qui, dans toutes ses différentes formes a exprimé
l'idée d'un être lumineux ou brillant.257 Donc, les termes électri-
cité, électron, et electrikus dérivent tous d'une racine originelle
concernant la « substance brillante de Dieu » .25s
En 1938, l'archéologue allemand Wilhelm Koenig a réalisé le
premier examen complet d'un curieux pot d'argile (un parmi un
certain nombre), conservé dans le musée national d'Irak, où il est
toujours exposé [au moins avant la dernière guerre du Golfe]. De
couleur jaune pâle, d'environ 15 cm de haut sur 7 de large à son
sommet, le pot bulbeux serait approximativement vieux de
2 240 ans et il aurait été attribué aux Parthes. Ces derniers ré-
gnaient sur le Moyen-Orient à cette époque, tandis que
Ptolémée III était le pharaon de l'Égypte (246-221 AEC).
L'ouverture supérieure du pot hébergeait un cylindre de cuivre de 9

123
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

cm de haut, maintenu en position par un bouchon de bitume. Une


baguette de fer descendait à travers le centre du cylindre. Un tout
petit bout dépassait au-dessus du bouchon couvert de plomb. La
tige de fer s'arrêtait juste avant d'atteindre le fond du tube de
cuivre, qui était scellé par un disque de cuivre ondulé lui aussi
recouvert de bitume.
Il est apparu manifeste que ce récipient n'était rien moins
qu'une batterie, requérant simplement un liquide acide - tel que
du vinaigre - pour la rendre active. Dès qu'il a été confirmé que
cet objet était un dispositif électrique, on lui a donné le nom de
« batterie de Bagdad ». Puis, après la Seconde Guerre mondiale,
Willard M. Grau, du General Electric Laboratory, de Pittsfield
(Massachusetts, USA), construisit une réplique exacte de l'appa-
reil antique. En ajoutant de l'acide citrique, il obtint deux volts
d'électricité - un phénomène que personne n'était, pensait-on
jusque-là, parvenu à réaliser avec cette méthode avant le début du
XIXe siècle. Par conséquent, comme cela a été confirmé dans le
numéro d'avril 1957 du magazine Science Digest2s9, le comte
Alessandro Volta n'a pas inventé la pile électrique à laquelle il a
donné son nom en 1800, la pile voltaïque; il l'a réinventée.260
En outre, le Dr Koenig a également découvert dans le musée na-
tional d'Irak des ustensiles de cuivre de l'ancienne Sumer, qui
avaient été plaqués d'argent par électrodéposition. Il en conclut
que ce plaquage indiquait que de telles batteries étaient déjà utili-
sées, alors que ces objets étaient pourtant antérieurs de plusieurs
siècles à la batterie qu'il avait examinée. Au total, on trouvait cinq
batteries de ce type dans le musée et il fut remarqué que l'on
pouvait obtenir un voltage considérablement supérieur lorsque
l'on connectait les sommets des baguettes protubérantes. Ulté-
rieurement, le Dr Arne Eggebrecht, un autre scientifique allemand,
s'efforça de reproduire exactement le processus d'électrodéposi-
tion et il parvint avec succès à faire un plaquage d'or.

L'or des dieux


Il est temps maintenant de revenir à Hathor, la patronne de
Serâbît el Khâdim, et à son autre temple avec son intrigante crypte
souterraine, à Dendérah, au nord de Louxor. C'est l'un des lieux

124
ELECTRIKUS

les plus sacrés d'Égypte et beaucoup l'ont présenté comme l'en-


droit où Osiris avait été inhumé.261 C'est ici que nous trouvons des
inscriptions hiéroglyphiques qui relient encore plus fermement
Hathor à la Maison royale de l'Or. Dans les années 1980, l'égyp-
tologue Sylvie Cauville a traduit le texte pour l'Institut français
d' Archéologie orientale : « Ra ouvrit ses yeux à l'intérieur du lotus
à l'instant où il émergea du chaos primordial et ses yeux se mirent
à pleurer, et des gouttes tombèrent sur le sol. Elles se transformè-
rent en une femme splendide qui fut appelée Or des Dieux262,
Hathor la Grande, Maîtresse de Dendérah. » Hathor apparaît sur
le plus ancien témoignage historique jamais trouvé en Égypte : la
célèbre palette de Narmer, en schiste vert (datant d'avant
3000 AEC)263. En outre, elle est la seule déesse à avoir été repré-
sentée de face.
Le premier temple de Dendérah fut construit à l'époque de
l'Ancien Empire sous le règne du pharaon de la Grande pyramide
de Gizeh, Khoufou (Chéops). Il était le fils de Snéfrou, ce qui date
Dendérah (à l'origine Tentyris) de la même période que le temple
de Serâbît et les premiers temps de la production de mfkzt, c'est-
à-dire il y a 4 500 ans environ. Le temple en surface que l'on voit
encore aujourd'hui sur le site de Dendérah est une construction
ultérieure du Jer siècle (règne des Ptolémées). Il était dédié tant à
Hathor qu'à Cléopâtre VII. L'un des aspects les plus remarquables
de l'édifice était la sculpture impressionnante qui ornait son pla-
fond et qui représentait une gigantesque carte du ciel. On ne voit
aujourd'hui sur place qu'une copie de plâtre de cette œuvre excep-
tionnelle, connue sous le nom de« Zodiaque de Dendérah » (l'ori-
ginal étant exposé au musée du Louvre, à Paris). Cependant, le
grand mystère de Dendérah repose dans les profondeurs de sa
vieille crypte souterraine, près de la Maison de l'Or. Là, les murs
de la crypte sud sont décorés de grandes sculptures figuratives qui
ont longtemps dérouté les égyptologues en raison de leurs extraor-
dinaires représentations. Les motifs montrent des prêtres tenant de
longs objets ressemblant à des ballons avec des serpents à l'inté-
rieur, tandis que d'autres personnages les aident à soutenir la
charge (voir planche couleur 14). Ces tubes - ostensiblement
légers voire sans poids - sont reliés par des câbles évoquant des
fleurs de lotus à une boîte sur laquelle est assis Heh, le dieu de l'es-

125
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

9. Mystérieux relief du temple d'Hator à Dendérah.

pace infini, et leur taille impressionnante soit symbolise leur


grande importance, soit traduit leur réalité.
Dans son livre de 1961, Forvunen Teknik, l'ingénieur suédois
Henry Kjellson fait remarquer que le hiéroglyphe relatif aux
serpents se traduisait seref, ce qui évoquait une « lueur » ou une
« flamme ». Il a donc émis l'hypothèse selon laquelle il aurait pu
s'agir d'un relief dont le thème tournait autour de l'électricité.
Ultérieurement, le scientifique écossais Ivan T. Sanderson et d'au-
tres chercheurs sont parvenus à la même conclusion264 et les objets
bulbeux furent rapprochés de tubes d'électron comme dans la
technologie des rayons cathodiques.265 (C'est en 1838 que Michael
Faraday avait décrit pour la première fois les caractéristiques de la
« lueur » colorée qui survenait quand une haute tension était
appliquée à des électrodes dans un tube de verre partiellement
vidé.)266
Ivan Troeng, un ingénieur de Stockholm, a également confirmé
dans son Kulturer Fore Istiden que, selon lui, les pétroglyphes de

126
ELECTRIKUS

Dendérah représentaient des appareils électriques avec des isola-


teurs haute tension sous la forme de piliers djed. Le mot djed est
lié à l'idée de « support » ou de « durabilité » et des représenta-
tions de tels piliers apparaissent en grand nombre à côté de l'ankh,
dans l'art égyptien - souvent portés comme amulettes (charmes
talismaniques). Le pilier djed ressemblait un peu à une bougie
d'allumage ou à une électrode isolée. En termes mythologiques, on
disait qu'il symbolisait l'épine dorsale d'Osiris qui était lui-même
représenté sous la forme d'un djed sur le papyrus de Hunefer
(datant de 1370 AEC environ), conservé au British Museum.
Comme on peut le voir dans les musées, les amulettes djed sont
généralement assez petites, bien souvent d'une longueur d'à peine
deux centimètres. Pourtant on les appelle quand même «piliers »
ou « colonnes ». Quand on repense à la mention que nous avons
faite des piliers antédiluviens (voir la section « la Table d'Éme-
raude », chap. 6), on constate que le mot « pilier » fait référence
à la forme de l'objet ou à sa fonction de soutien, pas à sa taille.
Quand, à la fin du XIXe siècle, la crypte de Dendérah fut
dégagée de tout le sable qui l'avait envahie, le grand public put
prendre connaissance de ses représentations gravées grâce aux
photographies de l'égyptologue Émile Chassinat. En 1934, il
publia quatre volumes de son travail, intitulé Le Temple de
Dendérah, pour le compte de l'Institut français d'archéologie
orientale.267 Ce fut à la suite de ces publications que Sylvie
Cauville entama sa propre série d'ouvrages des traductions hiéro-
glyphiques de Dendérah pour le compte du même institut.26s
Quand j'ai vu pour la première fois les représentations de
Dendérah, mon esprit se re-projeta immédiatement en arrière,
dans les années 1960. À cette époque, je travaillais avec les spécia-
listes du département scientifique de la National Gallery de
Londres dans le domaine de la conservation des œuvres d'art.
J'étudiais en particulier les recherches du Dr Carl Dame Clarke
qui, depuis sa base à l'école de médecine de l'université du
Maryland, avait introduit l'utilisation des rayons Rontgen (les
rayons X) dans l'examen des peintures et l'analyse des pigments.
Ce fut une aide significative pour la science de la préservation des
œuvres d'art, qui, alors, connaissait une mutation majeure en
Grande-Bretagne. Helmut Rhuemann, qui avait été le restaurateur
en chef de la Staatliche Galerie de Berlin à partir de 1929, était

127
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

venu à Londres pour travailler avec Sir Kenneth Clarke, directeur


de la National Gallery. Ce fut Rhuemann qui créa le département
scientifique de cette dernière, ainsi que le département technolo-
gique de l'institut Courtauld.
Ce qui me frappa sur les pétroglyphes de Dendérah, ce fut
l'étonnante ressemblance des ampoules sacerdotales connectées
par des câbles avec les tubes à rayons X originels du Dr Rontgen
(datant du XIXe siècle). Je me remémorais sa découverte de 1896
: « Quand un rayonnement X traverse l'air, celui-ci devient un
conducteur électrique. » Comme beaucoup l'ont supposé, c'est un
fait que la crypte de Dendérah présente des tableaux dont la
thématique traite d'électricité. Et il est clair que les ampoules des
reliefs ressemblent assurément aux tubes cathodiques de
Crookes269 que Rontgen utilisa à l'Institut de Physique de l'univer-
sité de Würzburg.
Dans le cadre du débat qui n'a cessé de continuer autour de
Dendérah, les scientifiques ont penché en faveur d'un antique tube
cathodique; certains chercheurs ont même parlé d'une ampoule
lumineuse. Pendant ce temps, les mythologues ont préféré l'idée
d'un culte embryonnaire du serpent, les théologiens ont vu un
rituel de baptême païen, tandis que les ésotéristes ont émis l'hypo-
thèse selon laquelle Dendérah aurait représenté une épopée souter-
raine de la Création. Mais qu'en est-il des égyptologues ? Qu'ont
à dire du sujet les archéologues classiques concernés au premier
chef ? La réponse est : pas grand-chose. Interrogé directement, un
représentant de l'un des principaux musées de Grande-Bretagne a
déclaré : « Il n'y a rien de vraiment exceptionnel dans ces scènes,
mais leur signification précise est difficile à cerner. » Rien de vrai-
ment exceptionnel ! Elles sont uniques, ce qui est précisément la
raison pour laquelle il peinait à cerner leur signification. Une
réponse plus honnête aurait été : « Nous n'avons pas d'indice. »
Ce qui est aujourd'hui indubitable, c'est que les pétroglyphes
sont d'une certaine manière liés à la déesse Hathor - et nous
savons grâce aux inscriptions de cette même crypte que Hathor, la
maîtresse de Dendérah et de Serâbît el Khâdim, était appelée
l' « Or des Dieux ». Finalement, cela nous conduit à un scénario
fascinant concernant les formes mystérieuses. Quand j'ai demandé
à un physicien nucléaire ce qu'elles pouvaient être selon lui, sa
réponse fut instantanée et intuitivement pertinente. Nous revien-

128
ELECTRIKUS

drons plus tard dans cet ouvrage sur ces descriptions, à mesure
que les éléments de preuves se préciseront.

Feu de l'Arche, flamme de l'arc


Intéressons-nous encore une fois à l'étymologie d' « arche »,
Nous avons vu qu'en ancien français, le latin arca (boîte ou coffre)
est devenu arch, puis arc, comme l'anglais moderne ark. Nous
avons également mentionné que cet arc était associé au Moyen-
Âge avec l'« arche» que nous retrouvons dans «architecture»,
« arcade » ou architrave ». La forme incurvée d'une ·arche
évoquait effectivement celle d'un arc (latin, arcus), d'où découle le
terme d' « archerie » (en anglais, archery, alors que l'arme appelée
« arc » se dit en anglais bow). Par ailleurs, dans le domaine élec-
trique, un art est une décharge lumineuse entre deux électrodes.
Il y a donc un rapport linguistique et historique direct entre les
arcs (armes, coffres ... ) et les arches (voûtes ... ), qui, les uns comme
les autres, dérivent originellement de l'ark grec et de l'arca latin.
En conséquence, on peut voir comme synonymes les termes
lumière d'arc (on parlera plutôt d'arc électrique) ou lumière
d'arche. Par ailleurs, en 1822, Sir Humphrey Davy, un chimiste
anglais, eut l'idée de placer deux baguettes de carbone à courte
distance l'une de l'autre et connectées à une source électrique. Et
ainsi, il produisit un arc de lumière vive - exactement semblable à
celui que la Bible décrit entre les deux chérubins. Ultérieurement,
il fit du jeune relieur d'ouvrage Michael Faraday son aide labo-
rantin. Les propres recherches de Faraday sur l'arc lumineux
l'amenèrent dans le domaine des tubes gazeux, tout en le convain-
quant que la modification d'un champ magnétique était nécessaire
pour provoquer un courant.
Il ne se passa guère de temps avant que les lampes à arc ne
deviennent un accessoire ordinaire des bâtiments publics, des halls
d'exposition, des voies ferrées et autres structures du même ordre.
En 1910, 20 000 arcs, fut-il révélé, avaient déjà été installés dans
les villes britanniques. Et ainsi, trois millénaires un quart après
l'époque de Moïse, des instruments d'éclairage à étincelle se
retrouvaient de nouveau appelés « arcs ».
Au cours des premières années de développement du service
public, à la fin du XIXe siècle, il n'existait aucun réseau électrique

129
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

10. Un Condensateur à arc du XIXe siècle.

national permettant de produire un flux constant d'électricité. Les


batteries et les générateurs ne pouvaient être utilisés que sur une
échelle très réduite et des condensateurs durent être mis au point
pour stocker et distribuer la charge. Le condensateur sur lequel
étaient basés les modèles du XIXe siècle avait été inventé plus de
100 ans plus tôt par Pieter van Musschenbroeck, professeur de
physique à l'université de Leiden, en Hollande. Son instrument de
1745 était une simple bouteille de verre, partiellement remplie
d'eau avec un fil de laiton sortant de son bouchon de liège. De
l'électricité statique était produite par friction et stockée, via le fil
de laiton, dans la bouteille. Mais l'exercice prit un tour tout parti-
culier quand un étudiant qui assistait à l'expérience reçut un choc
prodigieux émanant de l'appareil. Alors un groupe de volontaires
se forma. Ils joignirent leurs mains en commençant et en achevant
la chaîne au contact de la bouteille. Chacun sentit le choc alors
que le courant passait au travers d'eux. Cela prouvait que l'élec-

130
ELECTRIKUS

tricité était transférable d'un corps à l'autre quand le premier avait


une surcharge d'électricité et que l'autre avait une capacité dispo-
nible. Le principe fut ensuite amélioré en enveloppant la surface
externe de la bouteille d'une feuille de métal, pour que le verre
joue un rôle d'isolant entre celle-ci et l'eau conductrice. Puis,
encore un peu plus tard, une autre feuille métallique recouvrant
l'intérieur même de la bouteille permit de se passer de l'eau.
Les premiers condensateurs industriels de la fin des années
1800 ne paraissaient pas si différents de certains modèles haute
tension d'aujourd'hui. Leur principe était appelé « diélectrique »
et leur construction était très simple. Ils consistaient en couches de
feuilles métalliques conductrices parallèles, séparées par des
matière non-conductrices : l'isolant appelé « intermédiaire diélec-
trique ». Les plaques conductrices (dans les faits, la positive et la
négative) étaient connectées chacune par une électrode correspon-
dante.210 L'opération ressemblait - et elle ressemble encore - beau-
coup à celle d'un réservoir de gaz. La quantité d'électricité qu'un
condensateur peut retenir (sa capacité) dépend de la pression
(tension) qu'on lui applique.
Pour en revenir à l'Ancien Testament, il semble que cette
description d'un condensateur électrique soit exactement
semblable à celle que l'on fait de l'Arche d'Alliance. L'Exode 37:
1-2 explique: « Beçaléel fit l'arche en bois de shittim [acacia] ... Il
la plaqua d'or pur au-dedans et au-dehors. » On a ici les compo-
sants essentiels: deux plaques d'or pur (un excellent conducteur
électrique) prenant en sandwich un isolateur diélectrique non-
conducteur, en l'occurrence du bois d'acacia. Plus loin, l'Exode
37: 7 ajoute : « Et il fit deux chérubins d'or »,en en plaçant un à
chaque extrémité du propitiatoire (le sommet de la boîte). En
somme, nous avions là les deux électrodes supérieures externes,
ayant simplement besoin d'être connectées à leur plaque d'or
respective. Ne serait-ce qu'avec un potentiel électrique faible, un
tel appareil se serait chargé au bout d'un certain temps, avec un
arc lumineux déchargé instantanément entre les chérubins.
Comme nous l'avons vu plus tôt, la racine sémitique de
« Arche » était aron, qui s'appliquait spécifiquement à une action
de « collecte » (chargement). Si on lui fournissait une quantité
idoine d'électricité atmosphérique, un condensateur de la taille de
l'Arche aurait pu se charger de plusieurs milliers de volts et la

131
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

puissance de l'arc potentiellement produit aurait été conséquente


- assurément suffisante pour tuer, comme ce fut le cas avec Uzza
le charretier et les fils d' Aaron. Mais ce qui est encore plus impor-
tant, c'est que l'arc électrique est précisément le processus utilisé
aujourd'hui dans les laboratoires scientifiques pour produire de
l'or monoatomique à spin élevé - cela même que l'on appelait
jadis mfkzt ou shem-an-na : la poudre blanche mystique de la
pierre de feu transcendante.
(___
8 _)

La sphère de lumière

Maîtres de la pierre de feu


Quand nous avons évoqué plus tôt l'Urim et la Thummim (voir
la partie « L'Anneau du Témoignage » ), nous avons abordé la
question du cristal d'iridium. Avant de nous intéresser à la nature
de la pierre de feu transcendante, il est nécessaire de dire un mot
de l'iridium et des autres métaux de la famille des platines, dès lors
qu'ils sont essentiels pour la compréhension du mfkzt. Avec le
platine, les cinq autres métaux de cette famille sont l'iridium, le
palladium, le rhodium, l'osmium et le ruthénium. En raison de la
très grande résistance de ces métaux, ils sont aujourd'hui utilisés
en chirurgie, en optique et pour les instruments dentaires, les creu-
sets et les thermocouples, les paliers de machines, les contacts de
commutateurs électriques, et toutes les sortes d'appareils ou d'ins-
truments de précision jusqu'aux pointes d'aiguille ou de stylo.
Dans les encyclopédies et les documentations en général, on
nous dit généralement que les métaux de la famille des platines ne
se sont vraiment signalés à notre attention qu'au XIXe siècle. Le
plus connu d'entre eux est sans doute le palladium. Utilisé large-
ment en joaillerie, ce dernier est souvent allié à l'or pour donner
ce que l'on appelle couramment l' « or blanc ». On nous explique
que le palladium fut découvert au Brésil, en Californie et dans
l'Oural en 1803. On lui donna le nom de « palladium », d'après
le nom de l'astéroïde Pallas qui avait été découvert au même
moment. L'iridium, l'osmium et le rhodium auraient été identifiés
à peu près à la même époque, et le ruthénium un peu plus tard en

133
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

1843. Cependant, les découvertes datant de lointaines années


antérieures à l'ère commune nous démontrent clairement que les
propriétés spécifiques de ces métaux du groupe des platines étaient
déjà parfaitement connues des anciens. Le cristal d'iridium (bien
que transmuté d'un métal du groupe des platines) brille avec une
couleur transparente comme n'importe quelle gemme précieuse.
Le nom « iridium » fut utilisé à partir de 1803 en vertu de cette
irisation même (du latin iris: arc-en-ciel). Amené sur terre par les
météorites, l'iridium est un métal extraterrestre, qui peut former
sa propre roche vitreuse rare, que les anciens ont appelé sappir
[saphir]. C'était la Schethiyâ, la « pierre du ciel, » dont on disait
qu'elle se trouvait sous le temple de Jérusalem, d'après les
préceptes les plus anciens de la franc-maçonnerie de Royal Arch.
Apparemment, elle était également présente sur le mont Horeb,
comme l'indique l'Exode 24 : 10: « Sous ses pieds, il y avait
comme un pavement de saphir, si clair qu'on aurait dit le ciel
même.»
En 1968, une expédition commune des universités Cornell et
Harvard exhuma de terre l'affinerie d'or du légendaire roi Crésus,
qui régna en Lydie (Turquie occidentale) au milieu du VIe siècle
AEC. Plus tard, le directeur adjoint de l'expédition, le prof.
Andrew Ramage, collabora avec Paul Craddock, chef du départe-
ment des métaux du British Museum, pour présenter en détail
dans un rapport complet (et publié seulement récemment) la
découverte de Sardis, sous le titre King Croesus' Gold (L'Or du roi
Crésus)zn. Les révélations se sont révélées si étonnantes qu'elles
auraient été tournées en ridicule si, au préalable, elles avaient été
avancées sous la forme de pures hypothèses. Et, sans le moindre
doute, elles auraient été écartées si elles avaient émané d'une
source non-universitaire. Mais dans le cas présent, le poids de
l'autorité universitaire est telle que les révélations ne peuvent être
ignorées. Contrairement à tous les textes et aux connaissances
scientifiques connus jusque-là, l'affinerie de Sardis a fourni la
preuve incontestable que les métaux de la famille des platines
étaient connus et compris depuis des temps très reculés.
Bien que classifiés comme un « groupe »,les différents métaux
appartenant à cette famille des platines ont des qualités différentes
- et la moindre n'est assurément pas que le platine, le palladium
et le rhodium sont solubles dans l'or fondu, alors que l'iridium,

134
LA SPHÈRE DE LUMIÈRE

l'osmium et le ruthénium ne le sont pas. Par conséquent, la fabri-


cation moderne de l'or blanc n'est pas un processus complexe,
mais l'iridium (avec sa densité élevée) plongera naturellement au
fond de l'or fondu. Dès lors que des particules de ces métaux exis-
tent souvent sous la forme d'inclusions argentées dans des gise-
ments d'or, il est aujourd'hui courant de les extraire afin de
garantir la pureté de l'or. Et il est essentiel d'extraire ces éléments
avec une haute densité, sinon ils risqueraient de corrompre tout le
processus de fabrication. Cette extraction est effectuée grâce à un
procédé appelé « électrolyse »,c'est-à-dire la décomposition d'une
substance par l'application d'un courant électrique.
L'électrolyse réclame qu'un électrolyte (une solution ionisée ou
du sel métallique fondu) permette le passage d'un courant élec-
trique entre deux électrodes (la cathode et l'anode). Quand ces
électrodes sont reliées à une source de courant électrique continu,
la cathode se charge négativement, alors que l'anode se charge
positivement. Dans le cas de plaquage par électrodéposition, le
métal de plaquage est généralement l'anode tandis que l'objet à
plaquer est la cathode. Comme nous l'avons vu (voir la section
« Batteries antiques » p. 122, des déclinaisons améliorées de la
batterie de Bagdad ont été capables de réaliser des plaquages par
électrodéposition sur une échelle limitée. Mais à l'affinerie de
Sardis, quelque chose de beaucoup plus sophistiqué est apparu.
On a là non seulement un complexe pour réaliser un plaquage par
électrodéposition à grande échelle, mais également des preuves
d'une haute maîtrise pour séparer de l'or les particules de platine
et les impuretés. En discutant des anciens témoignages à sa dispo-
sition, Craddock nota : « Quand on considère les grandes diffi-
cultés rencontrées pour extraire de l'or ces inclusions au XIXe
siècle, cela pourrait sembler tout à fait incroyable que les anciens
aient comment les enlever. »1n
Mais il y a un fait encore plus remarquable : fondamentale-
ment, on ne voit pas pour quelle raison le roi Crésus - ou qui que
ce soit d'autre - ait pu considérer de l'or naturellement déterré
comme impur ou corrompu en quoi que ce soit, simplement parce
qu'il contenait de manière infime du cuivre, de l'argent ou quelque
autre métal de la famille des platines.273 Comment les Lydiens
pouvaient-ils avoir connaissance de ces inclusions subtiles ? Et
pourquoi s'en seraient-ils souciés ?

135
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Notre perception moderne de l' « or pur » en tant qu'élément


spécifique est une notion relativement nouvelle, comme l'est la Loi
de Composition constante appliquée pour l'évaluer. Il a donc été
conclu que personne, par le passé, n'avait pu connaître quoi que
ce soit de la composition de substances élémentaires totalement
pures. Après tout, la Table périodique des éléments ne fut pas
formulée avant la publication par le chimiste russe Dimitri
Mendeleïev de la première classification en 63 éléments, fondée
sur la masse atomique, dans ses Principes de chimie, de 1869.
Néanmoins, le fait est que les anciens avaient véritablement
connaissance des impuretés élémentaires. Et même l'Ancien
Testament a sept noms applicables à l'or: zahav, pas, ketem,
harus, s'gor, ophir et baser. Par exemple, le terme zahav tabor fait
référence à l'or pur274, notamment lorsque l'on explique que c'est
la matière demandée pour le couvercle de l'Arche d'Alliance.
En dehors du recours à l'électrolyse, les éléments corrupteurs de
l'or pouvaient être enlevés par un autre processus appelé« coupel-
lation », qu'utilisaient notamment certains monnayeurs pour
extraire les métaux vils présents dans l'or. Le métal impur était
fondu avec du plomb et exposé à un souffle d'air chaud d'environ
1 100 ° C afin d'oxyder le plomb et les métaux vils pour isoler l'or.
Mais si c'était de l'argent qu'il s'agissait de séparer de l'or, alors
on utilisait une méthode appelée « séparation », qui impliquait
l'emploi de sels acides comme le chlorure de sodium, le salpêtre,
le soufre élémentaire et le sulfure d'antimoine. Il s'agit là de tout
le matériel des alchimistes médiévaux, mais comme n'ont pas
manqué de le signaler les commentateurs des découvertes de
Sardis, même la coupellation perfectionnée du XIXe siècle n'était
pas parvenue à avoir le moindre effet sur les éléments métalliques
de la famille des platine. Ils étaient aussi immunisés contre la
dissolution à l'acide utilisée pour la séparation. Il fallut attendre
l'introduction de l'électrolyse dans le domaine scientifique - et
cela ne s'est fait que récemment - pour réussir à extraire de l'or les
éléments du groupe des platines. Et pourtant, les Lydiens le
faisaient il y a 2 5OO ans !
Il existe de nombreux textes, plus anciens même que la
Mésopotamie ou l'Égypte antiques, qui se rapportent à l'analyse
ou à l'affinage de l'or. Mais il s'agit davantage de consignations de
poids, de mesures et de quantités que de descriptions technologi-

136
LA SPHÈRE DE LUMIÈRE

ques. De ce point de vue, la seule mention vraiment spécifique


était qu'on l'obtenait avec du feu. Mais jusqu'à aujourd'hui, ce
détail a été par commodité écarté comme s'agissant d'une mention
erronée. L'invention des feuilles d'or était impossible avant que
des méthodes fussent mises au point pour purifier l'or de ses impu-
retés au point de pouvoir être frappé jusqu'à un niveau de finesse
d'épaisseur d'un micron.275 Cependant, une feuille d'or parfaite et
datant du IIIe millénaire AEC a été découverte depuis en
Mésopotamie. Même à cette époque archaïque, on savait déjà
comment soustraire l'argent, le cuivre et les platines de l'or allu-
vial.276 En outre, il a été aujourd'hui établis que les ciseaux à or de
la même époque (découverts dans la tombe royale sumérienne
d'Ur, par Sir Leonard Wooler et l'équipe mixte de 1923 du British
Museum et de l'université de Pennsylvanie) étaient plaqués d'or
sur un alliage moins pur.
À partir de tout cela, il est clair que les platines ne furent pas
découverts au XIXe siècle, mais redécouverts et renommés. Par
ailleurs, il a été déterminé depuis que des auteurs classiques
comme Platon et Pline avaient parlé des éléments de platine
présents dans l'or. Ils les appelaient adamas.277 Avant la décou-
verte de l'affinerie de Crésus, ces références n'avaient pas été
comprises, parce que personne n'avait imaginé que les érudits de
l'antiquité avaient pu faire référence à une découverte qui ne
datait, croyait-on, que de l'époque moderne.
Dans l'ancienne Sumer, les platines (adamas) furent catalogués
comme an-na (pierre de feu). En raison de la vive couleur argentée
décrite dans les anciens textes, les adeptes métallurgistes du
Moyen-Âge ont longtemps supposé de manière erronée que ce
métal brillant à la conception mystérieuse était de l'étain, tandis
que certains autres - qui savaient quelque chose de la coupellation
et de la séparation, essayèrent honnêtement d'extraire l'or du
plomb en se servant de sels, de soufre et d'autres solutions mysti-
ques. Dès lors, nous ne pouvons plus avoir de doute quant au fait
que les métaux du groupe des platines ont fait partie de l'ancienne
technologie, mais qu'ils ont été (comme l'électricité) perdus
pendant des siècles - pour nous tout au moins-, jusqu'à ce que les
recherches archéologiques et géologiques nous les ramènent.
L'iridium est un élément très rare sur terre, mais les géologues
ont découvert son existence dans des quantités allant jusqu'à

137
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

30 fois la norme incrustées dans les dépôts géologiques aux


endroits où des météorites contenant cette substance avaient
atterri dans un passé lointain.21s Les Sumériens et les Égyptiens de
l' Antiquité connaissaient manifestement les propriétés de l'or et ils
savaient comment l'allier à d'autres métaux nobles. Les maîtres
artisans étaient eux aussi des adeptes du travail des platines, qui,
exactement comme l'or, pouvaient être transformés dans l'état
exotique « transcendant » de shem-an-na (litt. pierre de feu trans-
cendante) ou de mfkzt. Ceci signifie qu'ils ne connaissaient pas
seulement et travaillaient ces métaux, mais qu'ils furent aussi des
pionniers dans le domaine de la science atomique et nucléique. En
effet, l'état « transcendant » de la poudre blanche (or ou platine)
n'est obtenu que par un processus métallurgique à spin élevé.
Si les noms usuels des métaux de la famille des platines sont
relativement nouveaux pour nous, les métaux eux-mêmes sont
bien loin d'être récents. Cependant, vu la nature extraterrestre de
l'iridium en particulier, il est stupéfiant de découvrir que nous
possédons ce métal à l'intérieur même de notre corps. Des tests
récents ont montré que plus de 5 % des tissus du cerveau déshy-
draté sont composés d'iridium et de rhodium dans un état de spin
élevé.279

Le plan de Shar-On
Mais alors quelle est précisément cette condition « transcen-
dante » qui permet de convertir l'or et d'autres métaux nobles en
cette impalpable poudre blanche mfkzt de la Pierre de Paradis ? Et
quelles étaient ses propriétés quand elle était ingérée par les
anciens rois de la Maison de l'Or, en Mésopotamie, en Égypte et,
ultérieurement, en Judée ?
En termes scientifiques modernes, « transcendant» (highward)
va se traduire par « à spin élevé » (high-spin) - autrement dit, on
parlera ici d'un élément dans un état de « spin élevé ».Un atome
normal possède autour de lui un potentiel de filtrage - un filtrage
positif produit par le noyau. La majorité des électrons tournant
autour du noyau se trouvent à l'intérieur de ce filtre, à l'exception
des électrons les plus extérieurs. Le noyau passe dans l'état trans-
cendant, ou « à spin élevé »,dès que le potentiel de filtrage positif

138
LA SPHÈRE DE LUMIÈRE

se développe pour amener tous les électrons sous le contrôle du


noyau.
Normalement ces électrons évoluent autour du noyau par
paires: un électron tournant dans un sens et le second dans l'autre
sens. Mais quand ceux-ci passent sous l'influence d'un noyau à
spin élevé, tous les électrons se mettent à tourner dans la même
direction. Quand ils se retrouvent en parfaite corrélation, les élec-
trons virent à une lumière blanche pure et il devient impossible
pour les atomes individuels à l'intérieur de la substance à spin
élevé de tenir ensemble. Pour cette raison, ils sont incapables de
retenir l'état métallique et la substance se décompose pour ne plus
devenir qu'une poudre monoatomique blanche.2so
En termes simples, la poudre blanche est créée en soumettant
l'échantillon de métal, dans des conditions strictement contrôlées
et pendant un temps déterminé, à une haute chaleur spécifique
provenant d'un arc électrique à courant continu : un courant
unidirectionnel entre deux électrodes. Mais ce qu'il y a de vrai-
ment exceptionnel avec cette poudre, c'est que, au gré de
séquences continues de chauffe ou de refroidissement, son poids
va pouvoir croître et décroître, jusqu'à peser des centaines de pour
cent de plus que son poids optimal, ou descendre jusqu'à un poids
pesant moins que rien. En outre, son poids optimal correspond en
réalité à 56 % du poids du métal dont il est transmuté. Donc où
sont passés les 44 % autres pourcents ? Ils ne deviennent rien
d'autre que de la pure lumière blanche et ils se translatent dans
une dimension située au-delà du plan physique : la dimension de
la Sphère de Lumière, que les anciens appelaient le Plan de Shar-
On, ou le Champ de Mfkzt. Quand elle atteint le stade du poids
zéro, non seulement la substance devient invisible et pèse moins
que rien, mais le récipient dans lequel elle se trouve pèse également
moins que son point de départ. Ceci est conforme au texte alexan-
drin (voir la section « La Manne sacrée » ), qui explique que,
lorsque la Pierre de Paradis était placée sur le plateau d'une
balance, elle pouvait peser plus lourd que son propre volume d'or,
mais que, réduite en poussière, même une plume allait faire
pencher le plateau de son propre côté.
Vers la fin des années 1970, une expérience fut entreprise aux
États-Unis. Elle voulait démontrer l'effet de la lumière blanche
mystique dans des conditions de plein air, sans les contrôles des

139
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

vides et des gaz inertes nécessaires pour obtenir des résultats


circonscrits. Au cours de ce test, la substance monoatomique
disparut complètement dans un phénoménal éclair de lumière
équivalant à des milliers de flashs. C'était, dans les faits, une
explosion. Mais il n'y avait aucune déflagration et un stylo placé
à côté d'elle - debout sans soutien sur son extrémité plate - ne
bougea absolument pas.281 Ce phénomène nous rappelle fortement
le buisson ardent que Moïse vit sur le mont Horeb ; ce buisson qui
semblait brûler, mais qui ne se consumait pas (Exode 3 : 4).
Dans le numéro de mai 1995 du magazine Scientific American,
l'effet du ruthénium (appartenant au groupe des platines) fut
évoqué en relation avec l'ADN humain. Il fut montré que lorsque
des atomes de ruthénium sont placés à chaque extrémité d'un
court brin d'ADN, celui-ci devient 10 000 fois plus conducteur.
On dit qu'il devient supraconducteur. Les chimistes soupçonnaient
depuis quelque temps la double hélice de pouvoir créer une voie
éminemment conductrice le long de l'axe de la molécule. Nous
avons ici la confirmation de ce fait.282 Semblablement, la Platinum
Metals Review2s3 a publié des articles réguliers sur l'utilisation du
platine, de l'iridium et du ruthénium dans le traitement des
cancers, qui sont causés par une division anormale et non
contrôlée des cellules du corps.284 Quand un élément d' ADN est
altéré, comme dans le cas d'un cancer, l'application d'un composé
de platine se met en résonance avec la cellule modifiée, ce qui
permet à l'ADN de se soulager et de se corriger. De tels traitements
n'impliquent aucune chirurgie. Aucun des tissus environnants
n'est détruit par les radiations et cela ne tue pas le système immu-
nitaire comme avec la chimiothérapie.
La profession médicale s'est intéressé particulièrement aux
perspectives de ces matières à spin élevé quand l'organisme de
recherches biomédicales Bristol-Myers Squib a révélé que les
atomes de ruthénium interagissaient avec l'ADN et corrigeait les
malformations dans les cellules cancéreuses (l'or et les métaux du
groupe des platines monoatomiques sont en effet des « atomes
furtifs ». Et il est aujourd'hui certain que les cellules du corps
communiquent entre elles par le biais d'atomes furtifs grâce à un
système d'ondes lumineuses). La nouvelle science a déterminé que
le ruthénium monoatomique entre en résonance avec l'ADN,
décompose son hélice abîmée et la reconstruit correctement.

140
LA SPHÈRE DE LUMIÈRE

Exactement comme on peut démolir un bâtiment pour mieux le


reconstruire.
On sait que l'iridium et le rhodium ont des propriétés anti-vieil-
lissement, alors que le ruthénium et les composés de platine inter-
agissent avec l'ADN et les cellules du corps. On sait également que
l'or et les métaux de la famille des platines, dans leur état monoa-
tomique (à un seul atome) à spin élevé peuvent activer le système
glandulaire endocrinien d'une manière qui intensifie la conscience
et l'aptitude à des niveaux extraordinaires. De ce point de vue, on
considère que la poudre à spin élevé a un effet distinct sur l'épi-
physe, ou glande pinéale, ce qui accroît la production de mélato-
nine. Pareillement, la poudre monoatomique d'iridium a un effet
semblable sur la production de sérotonine de l'hypophyse (glande
pituitaire) et semble réactiver l'ADN-poubelle du corps ainsi que
les parties sous-utilisées du cerveau.
Ce n'est que récemment que des chercheurs en médecine ont
identifié la sécrétion hormonale de l'épiphyse. Isolée en 1968, elle
a été baptisée mélatonine, ce qui signifie littéralement « travail-
leuse de nuit » (du grec melos : noir, et tosos : travail) parce qu'il
a été observé que les individus montrant une forte production de
mélatonine réagissaient fortement à la lumière solaire ce qui
affecte leur capacité mentale. En vertu de cela, ils sont essentielle-
ment opérationnels la nuit et la mélatonine est appelée « l'hor-
mone des ténèbres », parce qu'elle n'est produite que la nuit ou
dans le noir.2ss (Les sujets aveugles produisent des quantités de
mélatonine au-dessus de la moyenne ce qui développe leurs sens
autres que la vue). L'exposition à une lumière naturelle excessive
réduit l'épiphyse et diminue la conscience spirituelle, alors que les
ténèbres et l'activité pinéale élevée accroissent la connaissance
intuitive vive de l'esprit subtil, tout en réduisant le facteur de
stress.
La mélatonine est fabriquée par l'épiphyse grâce à l'interven-
tion d'un intermédiaire chimique, un neurotransmetteur, appelé la
sérotonine. Celle-ci transmet des impulsions nerveuses via les
paires chromosomiques au moment (appelé méiose, meiosis) où
les noyaux cellulaires se divisent et où les chromosomes se parta-
gent en deux, pour être combinés avec d'autres moitiés après
fécondation.286 La mélatonine augmente également et amplifie le
système immunitaire du corps. Ceux qui ont une sécrétion pinéale

141
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

élevée ont moins de risque de développer un cancer. Une forte


production de mélatonine accroît les niveaux d'énergie, de résis-
tance et de tolérance physique et elle est directement liée aux
processus de sommeil en permettant au corps de continuer d'être
régulé grâce à des propriétés qui opèrent dans le système cardio-
vasculaire. C'est l'antioxydant le plus puissant et le plus efficace
du corps, et il a des propriétés anti-vieillissement mentales et
physiques positives.287
Il est d'une importance particulière que, indépendamment des
recherches étendues et coûteuses entreprises dans ce domaine
aujourd'hui, les secrets des pierres de feu transcendantes aient été
connues de nos ancêtres il y a des milliers d'années. Ils savaient
qu'ils étaient des supraconducteurs inhérents au corps humain : ils
étaient des éléments de conscience individuelle qu'ils appelaient le
« corps de lumière » (le Ka).288 Ils savaient que tant le corps
physique que le corps de lumière devaient être alimentés pour
accroître la production hormonale289. Et la nourriture ultime de
cette dernière était appelée le shem-an-na. Elle était fabriquée par
les prêtres-maîtres artisans des temples (les gardiens de la maison
de l'Or) dans le dessein exprès de déifier les rois.

Le royaume des génies


Épousant la forme d'une pomme de pin d'approximativement
la taille d'un grain de blé, l'épiphyse, ou glande pinéale est située
au centre du cerveau, mais à l'extérieur des ventricules, et sans
appartenir à la matière cérébrale elle-même. Le philosophe et
savant français René Descartes (1596-1650) pensait qu'elle serait
le « siège de l'âme »290 - le point où l'esprit et le corps se rejoi-
gnaient. Les anciens Grecs le pensaient aussi et, au JVe siècle avant
notre ère, Hérophile décrivait la glande pinéale comme un organe
qui régulait le flux de la pensée.
Les mystiques grecs étaient équipés de baguettes symboliques
qui s'achevaient au sommet par des pommes de pin. Et sur les
reliefs de l'ancienne Mésopotamie, les personnages sacerdotaux
sont souvent représentés tenant des pommes de pin pour identifier
leur suprême intellect.291 Généralement (et particulièrement dans
les reliefs assyriens), les cônes des pommes de pin sont stratégique-

142
LA SPHÈRE DE LUMIÈRE

ment dirigés vers la tête des rois (voir illustration couleur 15).
Parfois représentés avec des coiffes en forme d'aigle, de griffon ou
de poisson, ces sages étaient appelés Apkallus (un terme akkadien
venant du sumérien ab-gal, signifiant « grand directeur » )292, et
leur aptitudes transcendantes étaient exprimées en les montrant
avec quatre ailes.293
En plus des pommes de pin (pinus brutia, représentant le corps
pinéal)294, les Apkallus portaient également de petites situles (des
sortes de seau appelés banduddû). Et quand ils n'assistaient pas un
roi, on les montrait ordinairement en train d'entretenir la Plante
de Naissance (l'arbre Kiskanu). Cette plante sacrée incarnait l'im-
mortalité de la royauté qu'on leur avait confiée. À Babylone, un
gardien apkallu était appelé un Alad29s, tandis que dans le monde
arabe il était un djinni (ou jinni, ce qui signifie un « génie » ; le
mot français étant dérivé du mot arabe). Ces mots protecteurs,
alad et djinn (pluriel de djinni) forment la racine du nom du héros
des Mille et une Nuits, Aladin.
Bon nombre des plus intéressants reliefs représentant des
Apkallus (aujourd'hui exposés dans les musées du monde entier)
furent découverts au milieu des années 1800 dans le palais de
Nimroud du roi Assurnazirpal II, qui régna en Assyrie entre 883
et 859 AEC296, et le palais de Khorsabad de Sargon le Grand (720-
705 AEC). Selon la pratique traditionnelle, les Apkallus (Ab-gal)
de cette époque étaient apparentés aux Grands des temples égyp-
tiens, qui avaient la responsabilité de la conservation des corps de
lumière des pharaons.
Les archéologues et les responsables de musées continuent
d'être indécis quant à ce que ces génies pouvaient transporter dans
leurs situles. Selon la théorie la plus répandue, il s'agirait de pollen
recueilli sur la Plante de Naissance et symboliquement transmis au
roi, au moyen des pommes de pin, dans une sorte de rite de ferti-
lité. Cependant, aucun élément n'a jamais été découvert laissant
penser que les Apkallus avaient un quelconque rapport avec la
fertilité. Ils avaient pour devoir de s'occuper des souverains en
qualité d'ultime gardien de la souveraineté. Par ailleurs, la Plante
de Naissance était un arbre purement symbolique (comme l'Arbre
de Vie) qui servait, selon la Liste des rois sumériens (vers 2000
AEC)297, à nourrir les rois. Sa représentation était directement liée
au Gra-al mésopotamien: le «nectar de suprême excellence »

143
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

appelé l'or des dieux - ce qui était une désignation de la déesse


Hathor en Égypte.29s En vertu de cela, et vu que les rois étaient
nourris par la pierre de feu transcendante, le shem-an-na, il paraît
indubitable que la substance transportée par les génies n'était pas
du pollen, mais la poudre d'or de mfkzt.
Dans les écrits de l'alchimiste français du XVe siècle, Nicolas
Flamel, la « plante » et la « poudre d'or » ont été réunis conjoin-
tement aux références habituelles aux serpents pour expliquer la
route menant à la pierre philosophale (voir « Le but ultime »,
chap. 1). Le 22 novembre 1416 - sous une forme aussi ésotérique-
ment obscure que tous les textes alchimiques semblables-, nous
trouvons la confirmation que la pierre des philosophes était bien
l'énigmatique poudre d'or, sous la plume du plus renommé des
hermétistes. Ainsi, un passage du testament de Nicolas Flamel
daté de ce jour-là se lit comme suit : « Car par là, ce vif argent,
associé au soleil et à la lune, fut transformé avec eux pour la
première fois en une plant... et ensuite, par la corruption, en des
serpents qui... une fois parfaitement séchés et digérés ont donné
une fine poudre d'or, qui est la· Pierre. »
À la différence de tant d'adeptes alchimistes du Moyen-Âge qui
ont échoué dans leur entreprise, l'histoire de Flamel est remarqua-
blement différente. Né de parents humbles, il commença sa vie
active comme écrivain-libraire (un copiste de documents). C'est
dans cet emploi que lui parvint entre les mains un vieil ouvrage
extraordinaire relié en cuir, écrit par un philosophe juif appelé
Abraham. Il l'acquit pour 2 florins et l'étudia pendant plus de
20 ans avant de se lancer dans sa mise en pratique. Le succès qu'il
rencontra dans cette dernière entreprise transforma sa pauvre
existence en une vie de prospérité phénoménale. Dans la dernière
partie de sa vie, il fonda un certain nombre d'hôpitaux et de
chapelles dans Paris et Boulogne. Et c'est ainsi que naquirent
quantité de récits sur son extrême bonté.
Si l'or est l'emblème traditionnel de la royauté, depuis les temps
les plus anciens, la résine de pin a été directement identifiée à la
sécrétion pinéale (la mélatonine). Elle était utilisée, conjointement
à la sève de boswellie, pour fabriquer de l'oliban (l'encens du
clergé). De là, l'or et l'oliban/encens ont été les substances tradi-
tionnelles des rois prêtres de la lignée du Graal, avec la myrrhe
(une gomme-résine utilisée comme sédatif médical), qui étaient

144
LA SPHÈRE DE LUMIÈRE

symboliques de la mort. Dans le monde antique, la plus haute


connaissance était identifiée sous le terme de daath (d'où, le mot
anglais death, mort), et les substantifs pour « tombe » et «
matrice/utérus » (en anglais respectivement, tomb et womb)
étaient considérés comme interchangeables et comme se renfor-
çant l'un l'autre en leur qualité de routes vers la connaissance
supérieure.299 Le Nouveau Testament rapporte que les trois subs-
tances : l'or, l'encens et la myrrhe, avaient été présentées à Jésus
par les mages ascètes (Matthieu, 2 : 11 ), qui, de ce fait, reconnais-
saient l'enfant comme un prêtre-roi héréditaire de la Maison de
l'Or.
L'épiphyse est imprégnée d'idées éternelles et elle nous donne la
possibilité de formuler nos propres conceptions. C'est un organe
de pensée au moyen duquel nous acquérons une perception inté-
rieure et grâce auquel nous pouvons modifier les idées éternelles
pour en faire des conceptions plus terre-à-terre. Les maîtres yogis
associent l'épiphyse à l'Ajna chakra (du sanskrit ajna: commande,
et chakra: roue). Les chakras sont des centres d'énergie corres-
pondant à chacune des glandes du système endocrinien. Les yogis
pensent que l'épiphyse est réceptrice et émettrice de vibrations
subtiles qui véhiculent les pensées et les phénomènes psychiques.
(Les glandes endocrines, qui doivent leur nom à un verbe grec
signifiant « éveiller », sont des glandes sans canal - à la différence
des glandes exocrines - qui sécrètent directement dans le sang.)
On appelle aussi l'épiphyse l'œil de la Sagesse, le chakra de l'es-
prit, de la conscience de soi-même accrue et de la vision inté-
rieure3oo, représentant la capacité de voir des choses clairement
grâce à la connaissance intuitive. Le commencement de la puberté
est directement contrôlé par l'épiphyse et la sécrétion de mélato-
nine est à son plus haut niveau pendant l'enfance et l'adolescence.
Il apparaît que la production de mélatonine au-des~us de la
moyenne dans l'enfance, si elle intensifie le développement du
jeune intellect, peut également être un inhibiteur du développe-
ment sexuel précoce3ot, dès lors que les deux aspects sont en
conflit physique au cours des années de croissance.
L'Œil pinéal (le troisième oeil) est un oeil métaphorique, mais
on le trouve sous la forme d'une entité physique capable de
« voir » entre le cerveau et la boîte crânienne de noqibreux
lézards. L'hindouisme affirme que tout le monde possède un

145
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Troisième Œil - un canal de vue pour les pouvoirs sacrés, placé


juste derrière le centre du front. En fait, ce troisième œil est une
réalité anatomique comme l'épiphyse/glande pinéale.
L'enseignement yogique laisse entendre que l'œil pinéal a une
importance dans le processus permettant de devenir conscient, car
c'est la source ultime pour faire sortir la lumière des ténèbresJ02.
Un individu spirituel percevra automatiquement avec le troisième
œil, l'œil subtil de la perception, plutôt qu'il ne se laissera abusé
par les yeux ordinaires qui n'identifient que les présences physi-
ques. De telles présences sont déterminées à l'intérieur d'un temps
arbitraire, mais pour l'éveillé pinéal, il n'y a pas de temps à
calculer, car il/elle vit dans une dimension où le temps et l'espace
n'ont que très peu de conséquence.
Nous sommes tous entourés et bombardés par des champs
mentaux (Thought-fields, littéralement « champs de pensée ») et
les pensées que nous considérons comme les nôtres ressemblent à
une émission radiophonique universelle continue. Certaines
pensées sont d'origine cosmique, tandis que d'autres sont comme
des émissions de stations locales.J03 L'hypophyse (ou glande pitui-
taire) est le récepteur radio primaire, canalisant toutes les gammes
d'ondes et les fréquences qui transmet des fréquences sélectionnées
(par les sécrétions) directement à l'épiphyse, qui, alors, amplifie
certaines émissions pour la transmission dans tout le corps.304
L'épiphyse a un contrôle total sur ce qui sera ou ne sera pas
transmis par sa fabrication et sa libération régulées de l'hormone
mélatonine. La production élevée de mélatonine augmente de ce
fait la facilité de recevoir et de transmettre des émissions cosmi-
ques et locales de haute fréquence et mène vers un plus grand état
de conscience cosmique - un état de « connaissance ». De ce point
de vue, il est intéressant de noter que l'on a découvert que l'Œil
pinéal contenait de très fines particules granulaires, ressemblant
aux cristaux des récepteurs radio.Jos
Nous avons vu que le serpent de sagesse spiralé était représenté
dans le logo des institutions médicales américaines, australiennes
et britanniques et françaises (voir la partie « L'étrange spirale »,
du chapitre 3). Cependant, d'autres établissements de soins médi-
caux du monde emploient deux serpents lovés, s'enroulant en
spirales autour du caducée ailé du dieu messager Mercure
(Hermès en Grèce). Dans ces exemples, le bâton central et les

146
LA SPHÈRE DE LUMIÈRE

11. Caducée d'Hermès au double serpent.

serpents représentent la moelle épinière et le système nerveux


sensoriel, tandis que les deux ailes supérieures symbolisent les
structures ventriculaires latérales du cerveau. Entre ces ailes, au-
dessus de la colonne vertébrale, on voit le petit nœud central de
l'épiphyse.Jo6 La combinaison de la glande pinéale au centre et de
ses ailes latérales est appelée dans certains cercles yogiques le
Cygne et elle symbolise l'être pleinement éveillé. C'est le royaume
supérieur de la conscience du Graal atteinte par les chevaliers
médiévaux du Cygne, personnifiés par des personnages chevale-
resques comme Perceval et Lohengrin.JO?
Dans la science hermétique des écoles à mystères de l'Égypte
antique, ce processus d'accession à la conscience éveillée était
d'une extrême importance; la régénération spirituelle intervenant
en progressant de degré en degré au long des 33 vertèbres de la
colonne vertébraleJos jusqu'à l'hypophyse qui engendre le corps

147
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

pinéal. La science de cette régénération est l'une des clés perdues


de la sagesse. Et c'est la raison pour laquelle la véritable ancienne
franc-maçonnerie fut fondée sur 33 degrés.J09

Au-delà de zéro
La poudre de pierre de feu transcendante est non seulement
capable d'élever la conscience humaine, mais elle est aussi un
supraconducteur défiant la pesanteur. L'un des plus grands cher-
cheurs sur la gravité à partir des années 1960 fut le physicien russe
Andrei Sakharov. Les données mathématiques de sa théorie
(fondée sur la gravité considérée comme un point zéro) furent
publiées dans la Physical Review, par Hal Puthoff del' lnstitute for
Advanced Studies (Institut des Études Avancées).310 Depuis,
Puthoff n'a pas manqué de faire remarquer que, parce que la
gravité détermine l'espace-temps, alors la poudre blanche monoa-
tomique est capable de plier cet espace-temps.311 C'est une
« matière exotique », expliqua-t-il, avec une force d'attraction
gravitationnelle inférieure à zéro. En plus du fait que la substance
est conçue pour peser moins que rien et disparaître dans une
dimension inconnue, le récipient dans lequel elle est placée peut
aussi être amené à peser moins que rien. Donc, dans les circons-
tances correctes, la poudre est capable de transposer sa propre
absence de poids à son hôte, qui peut être un récipient, un creuset,
ou qui peut parfaitement être un énorme bloc de pierre.
On a peut-être ici un indice de la manière selon laquelle les
Égyptiens construisirent les pyramides et érigèrent d'autres monu-
ments massifs.312 Les blocs de pierre massifs, pesant individuelle-
ment de nombreuses tonnes, furent-ils hissés à de grandes
hauteurs, avec une telle précision, par des centaines de milliers
d'esclaves en n'utilisant rien d'autre que des cordes et des rampes
sur une période de temps indéterminée, comme on le croit ordinai-
rement ? Comme des tentatives récentes et infructueuses pour
reproduire ce procédé l'ont montré, il est clair qu'ils ne purent
l'être ainsi. Pour construire un plan incliné jusqu'au sommet de la
Grande Pyramide avec une inclinaison d'un dixième, il aurait fallu
une rampe de 4 800 pieds (environ 1 460 m) de longueur, avec un
volume trois fois supérieur à celui de la pyramide elle-même.313 En

148
LA SPHÈRE DE LUMIÈRE

réalité, le procédé de construction pourrait avoir été beaucoup


plus simple et de nombreux éléments maintenant suggèrent que de
telles constructions furent aidées par la technologie de la pierre de
feu supraconductrice. Cela expliquerait certainement les grandes
quantités de celle-ci fabriquées dans le temple d'Hathor du mont
Serâbît. En vérité, le mot même « pyramide » dérive du mot grec
pyr, qui signifie « feu »314 (d'où pyromane, un individu compulsi-
vement enclin à allumer des incendies ; pyrogravure, gravure par
le feu ... ), traduisant le fait que les pyramides étaient, d'une
manière ou d'une autre, « engendrées par le feu ».Jts
On considère traditionnellement les trois pyramides de Gizeh
comme les tombeaux pharaoniques de Khoufou (Chéops), Khafre
(Chéphren) et Menkaure (Mykérinos), pourtant toutes les recher-
ches entreprises dans leurs chambres et passages intérieurs et
souterrains n'ont pas permis de trouver le moindre reste humain
dans ces monuments. Et par ailleurs, les corps de ces pharaons de
l'Ancien Royaume n'ont jamais été trouvés où que ce soit. Dans
une cellule secrète de la Chambre du Roi, à l'intérieur de la
Grande Pyramide, une tradition séculaire rapporte que les bâtis-
seurs ont placé des « instruments de fer, des armes qui ne rouillent
pas, du verre qui pourrait être plié sans être brisé et des charmes
étranges »316. Mais qu'est-ce que les premiers explorateurs du
calife Al-Ma'moun au IXe siècle ont-ils découvert, lorsqu'ils sont
parvenus à atteindre la chambre scellée après avoir creusé un
tunnel ? Alors, comme aujourd'hui, le seul mobilier était un coffre
de granit, creux et sans couvercle3t 7 • Et celui-ci ne contenait pas un
corps, mais une couche d'une mystérieuse substance poudreuse.
On détermina superficiellement qu'il s'agissait de grains de felds-
path et de mica3ts, deux minerais du groupe des silicates
d'aluminium.
Au cours de la recherche récente sur la poudre blanche, l'alumi-
nium et la silice sont deux des éléments constitutifs révélés par une
analyse conventionnelle d'un échantillon granulaire dont on savait
qu'il s'agissait à 100 % d'un complexe du groupe des platines. Le
test standard en laboratoire est exécuté en frappant l'échantillon à
l'aide d'un arc électrique à courant direct pendant 15 secondes à
une température correspondant à celle de la surface du soleil.
Cependant, en poursuivant le temps de combustion bien au-delà
de la procédure de test normale, on put révéler les métaux nobles

149
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

dont la substance était véritablement constituée. C'est à cause des


limites fixées à la séquence-test traditionnelle que l'on dit que 5%
du poids sec des tissus d'un cerveau animal est du carbone, alors
qu'une analyse plus rigoureuse révèle qu'il s'agit d'iridium et de
rhodium, des métaux du groupe des platines, dans un état de spin
élevé. Au vu de cela, il semble que la Chambre du Roi jadis scellée
ait pu être conçue comme un supraconducteur capable de trans-
porter le pharaon dans une autre dimension spatio-temporelle à
travers son aura magnétique polaire. C'était ici que le rite de
passage du pharaon vers l'Après-Vie était administré conformé-
ment à ce que dit le Livre des Morts (voir la partie « La Manne
sacrée », chapitre 2), un passage facilité par la répétition de la
question : « Qu'est-ce que c'est ? » (Manna ?)
9

Le secret du roi Salomon

Génération royale
Revenons maintenant à l'époque de Moïse et continuons l'his-
toire de l'Arche. Il nous faut d'abord examiner la chronologie
biblique ambiguë. Parmi les traits récurrents de l'Ancien
Testament, on trouve les références fréquentes à une période de
« quarante ans ». Exemple qui n'est pas le moindre: C'est ce
temps précisément que les Israélites auraient, dit-on, passé dans le
désert du Sinaï après leur séjour près du mont Horeb avant de
pénétrer finalement en Canaan.319 Cette période d'errance de
quarante ans dans le désert est assez importante pour être
mentionnée plusieurs fois dans les livres des Nombres et du
Deutéronome, avant d'être corroborée ultérieurement dans les
Psaumes et les livres des prophètes.
Aspect-dé de ces années : il est dit que les Israélites passaient
apparemment une bonne partie de leur temps à « murmurer » 1320
Ils murmuraient contre Aaron ; ils murmuraient contre leur
nouveau Seigneur et contre tout le monde. Ils n'étaient clairement
pas impressionnés par le périple de Moïse. Ils se plaignaient de
l'environnement, de la nourriture, du manque d'eau, des serpents
et d'avoir à faire face à des autochtones hostiles. Finalement, le
Seigneur fut tellement indisposé par leurs incessants murmures
qu'il les livra aux mains des Philistins pendant encore
40 années 1321
Pour comprendre le sens de tout cela, il est important d'identi-
fier deux faits marquants. D'abord, qu'à l'époque de la rédaction

151
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

des cinq livres du Pentateuque322, la langue hébraïque ne faisait


pas de distinction entre les temps du passé comme nous le faisons
aujourd'hui. Il n'y avait qu'un temps pour le passé et il faisait allu-
sion aussi bien à des événements qui « survenaient »,qui « étaient
survenus » ou qui « sont survenus ».Linguistiquement, il n'y avait
pas de différence entre ce qui était intervenu 1000 ans plus tôt ou
la veille. En outre, les mots pour « jour » et « année » étaient
utilisés avec une flexibilité débridée, ce qui rendait très difficile les
restitutions des idées précises de temps dans d'autres langues au
moment des traductions de la Bible.323
Ceci dit, les Manuscrits de la mer Morte ont depuis clairement
démontré que le terme « quarante années » avait une signification
particulière, dès lors qu'il s'agissait de la durée d'une génération
royale. Aujourd'hui, la génération standard (l'espace de temps
moyen séparant chaque degré de filiation, le moment où un enfant
prend la place de ses parents) est estimée à 30 années environ,
mais la norme dynastique de l'époque biblique (c'est-à-dire le
moment entre la maturité d'un père et celle de son héritier) était
de 40 années.324
La première mention biblique d'une idée de lignée royale à
partir de Sarah, la femme d'Abraham, nous est fournie dans la
Genèse 17 :19. Au regard de son fils Isaac, il nous est rapporté que
le Seigneur aurait dit : « j'établirai mon Alliance avec lui, comme
une alliance éternelle, et avec sa race après lui. » Et l'idée de géné-
ration royale (en ligne masculine) est alors précisée lorsque l'on
apprend que « Isaac avait quarante ans lorsqu'il épousa Rebecca ...
et sa femme Rebecca devint enceinte. »32s Et à propos de son fils
Ésaü, on nous explique alors que lorsqu'il « eut quarante ans, il
prit pour femmes Yehudit (... ) et Basmat. »326
Plus loin, on nous explique que le frère jumeau d'Ésaü (le
second né) fut le père des Israélites, après avoir changé son nom
en Israël, à Bethel, avant de se rendre en Égypte, où la lignée se
développa.327 Cependant, cela se passait des siècles avant que la
famille n'assoie sa position royale à Jérusalem et le lien important
dans la chaîne n'est pas Jacob, mais Ésaü, dont la lignée descendit
jusqu'à la reine Tiye, la seconde femme du pharaon Aménophis
III, père d' Akhenaton, le Moïse32s. C'est avec la fille de la seconde
épouse d' Akhenaton, Mery-khiba (également appelée Meryamon
/Miriam), née de son père Aménophis III et de la princesse méso-

152
LE SECRET DU ROI SALOMON

potamienne Gilukhipa, que la lignée royale quitte l'Égypte avec


!'Exode et va finir par engendrer la maison royale davidique de
Juda.
Par conséquent, dès lors que nous voyons cette lignée royale
issue d'Isaac et Esaü s'établir finalement sur le trône de Jérusalem,
on constate que la norme des « quarante années » revient réguliè-
rement et symboliquement dans le texte. Dans 1 Rois 2 : 11, on
lit: « Le règne de David sur Israël a duré quarante ans. » Plus loin,
à propos de son fils Salomon, 1 Rois 11 : 42 ajoute: « La durée
du règne de Salomon à Jérusalem sur tout Israël fut de quarante
ans. » Passant au descendant de Salomon, le roi Joas, 2 Rois 12:
2 continue : « Il régna quarante ans à Jérusalem ». Les véritables
durées de leurs règnes respectifs ne paraissent pas avoir préoccupé
les rédacteurs de l'Ancien Testament. Ce qu'ils savaient, au regard
des coutumes prévalant à leur époque, c'était que la norme géné-
rationnelle admise entre deux chefs de lignées était de quarante
ans et ils attribuèrent cette durée aux règnes qui avaient une
importance spécifique.
Précisément, le même phénomène se reproduisit avec Matthieu,
l'un des évangélistes du Nouveau Testament. En détaillant, la
descendance du roi David en ligne masculine jusqu'à Jésus (entre
Salomon et Joseph et s'étendant sur environ mille années), il
dresse la liste de 25 générations de 40 années chacune.329 Mais le
compilateur de l'Évangile de Luc préféra la réalité à la coutume et
donna une liste plus complète de 40 générations de 25 années
chacune, conforme à une généalogie plus logique.330
En somme, quand on nous dit que les Israélites demeurèrent
quarante ans dans le désert, cela signifie qu'ils y restèrent jusqu'à
ce qu'un nouveau fils soit né dans la lignée royale. Ses parents
étaient Khiba-Tasherit (la fille de Moïse et Miriam) et son époux
Rama de la famille de Juda (voir « Aimée de Khiba »,chapitre 4).

La conquête de l'Arche
Il fut déterminé que la lignée ne pouvait endosser son rôle royal
qu'une fois établie à Jérusalem sur le site du mont Moriah, où
Abraham avait offert son fils en sacrifice à El Shaddaï des siècles
plus tôt.331 Le Seigneur avait conclu son pacte avec les générations

153
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

d'Isaac et, concernant sa mère, Sarah, il avait aussi été décrété


qu' « Elle serait une mère des nations ; des rois de peuples vien-
dront d'elle. »332 Au Sinaï, les lignées issues des fils d'Isaac, Ésaü
et Jacob-Israël, ont été réunies dans celle de la tribu de Juda. La
mission mosaïque était donc d'atteindre le mont Moriah, où la
Maison royale de Juda serait placée sur le trône.
Naturellement, ils devaient croiser en cours de route des tribus
indigènes: les Cananéens, les Amalécites, les Édomites et d'autres
du même ordre. Par conséquent, ce ne fut assurément pas une
migration amicale. Au regard de toutes les normes en vigueur
alors, il s'agit d'une invasion et l'ambition ultime était la
conquête. Cela ressort clairement dès le départ, lorsque les
Nombres 31 : 8-10 nous parlent de leur campagne contre les
Madiânites : « Ils tuèrent les rois de Madiân et tous les autres
mâles ... Et les enfants d'Israël emmenèrent captives toutes les
femmes des Madiânites avec leurs petits enfants; ils razzièrent
tout leur bétail, tous leurs troupeaux et tous leurs biens. Et ils
mirent le feu aux villes qu'ils habitaient et à leurs vastes places
fortes. » Par la suite, les Israélites vont rencontrer des adversaires
plus effrayants que les Madiânites, mais ce que les enfants d'Israël
avaient, que les autres n'avaient pas, c'était la plus puissante de
toutes les armes connues : l'Arche d' Alliance.
Tandis qu'ils avançaient, l'Arche était envoyée en avant d'eux333
tandis que Moïse criait : « Que tes ennemis se dispersent et que
ceux qui te haïssent fuient devant toi ! » Cependant, leur expé-
rience ne se passa sans qu'ils s'infligent quelques dommages à eux-
mêmes. En une occasion, un accident provoqua l'embrasement de
l'Arche au milieu d'eux et plusieurs Israélites furent tués.334 Peu
après, l'importance de l'Arche au combat devient claire quand, un
jour, l'ayant laissée au campement, une compagnie d'israélites est
mise en déroute par des guerriers amalécites.335
Pour sortir du Sinaï, le plan était de se diriger vers le nord-est
en pénétrant en terre cananéenne et de gagner l'ouest de la mer
Morte et du Jourdain (l'actuel Israël). Seulement, il y avait cinq
grandes forteresses gardant la route du sud vers le Moriah. Au
regard de ce paramètre, Moïse décida de contourner la mer Morte
par l'est, pour revenir en traversant le Jourdain et pénétrer en pays
de Canaan depuis le nord. Cela signifiait aussi qu'ils allaient
devoir franchir les frontières des Édomites, des Amorites, des

154
LE SECRET DU ROI SALOMON

e Damas

Jourdain

Jéricho• AMORITES
Jérusalem •• •
Mr Moriah·e"
• • Ecron c
.
• Gath ~
A
.
A

N
PHILISTINS E AMMONITES
E

Berchéba •
N
s

.
IDUMAEA
."1
.·MOABITES

ÉDOMITES ."1
AMELÉCITES
.
MAÔIÂNITES

• • Petra
.
Cadès

SINAÏ
. MADIÂN
. ·""
. .
·""
ë<Mt Moreb)
Serâbit el Khâdim

12. Le voyage de l'Arche

155
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Moabites et des Ammonites, ce qu'ils firent sans rencontrer appa-


remment trop de problèmes. Bientôt, les Israélites furent les
maîtres de la Transjordanie et ils poursuivirent leur route vers le
nord pour retraverser le fleuve au-dessus de la mer Morte à
Jéricho.336
Au cours de ce périple, alors qu'il contemplait le pays de
Canaan de l'autre côté du fleuve depuis le mont Nebo, Moïse
mourut337. Josué, le fils de son premier « auxiliaire » - c'est-à-dire
de son « premier ministre » - lui succéda comme chef des tribus.
C'est à lui qu'il revint de mener l'assaut final sur Canaan, à
commencer par l'un des épisodes les plus connus de l'Ancien
Testament: le siège de Jéricho. Avec l'Arche à la tête de son
armée33s, Josué ordonna à tous les siens, sauf aux porteurs lévites,
de rester derrière elle à une distance d'environ mille mètres
( « deux mille coudées » ),339 Puis, répétant le récit biblique de la
séparation des eaux de la mer Rouge (pour établir, dans les Écri-
tures, le statut de Josué en tant que chef légitime), il est raconté
que l'Arche aurait ouvert un passage dans les eaux du Jourdain
pour permettre son franchissement (Josué 3 : 13 - 4: 24). En
réalité, le fleuve est assez étroit à cet endroit et il a toujours été
possible de le traverser à gué par endroits. Même lorsque les eaux
du Jourdain atteignent leur plus haut niveau, des débris encom-
brent son cours et produisent des barrages. Au cours des six
derniers siècles, il a été fréquemment rapporté que cette portion
du Jourdain pouvait se retrouver totalement à sec pendant vingt-
quatre heures d'affilée.J40
Quand ils furent de l'autre côté du fleuve, un contingent armé
(conjointement à sept prêtres soufflant dans leurs trompes en
cornes de bélier) précédait les porteurs de l'Arche pour faire le
tour de la cité de Jéricho une fois par jour pendant six jours. Le
septième jour, ils firent sept fois le tour de la ville, et, en résultat
de l'ultime sonnerie de trompe et d'une grande clameur des Israé-
lites, les murs de Jéricho s'écroulèrent (Josué 6 : 12-20). Avec une
apparente facilité, ils dévastèrent la ville, tuant hommes, femmes,
enfants, sans en laisser un seul à l'exception de la famille de la
prostituée Rahab, qui avait aidé les espions israélites envoyés en
avant.J4t Les Israélites s'installèrent ainsi solidement en pays de
Canaan, qu'ils considéraient comme leur «terre promise » .

156
LE SECRET DU ROI SALOMON

ISRAEL Mer de Galillée


Mer Méditerranée
Cana

~~
.
Har Meguiddo
09..&.
~,.~
GALILÉE

(Armegeddon)
Cesarée • Mt. Güboa ISRAEL

•Samarie
•Sichem
SAMARIE
•Silo •
Mt. Gikad

Béthel •
eAï Jericho
i

eGuézer • PERÉE
Jerusalem

Bethléem• •
Mar Saba
Hébron•
En-Guédie
JUDA
(JUDÉE)

Massada•

13. Les royaumes de Juda et d'Israël.

Archéologiquement, la destruction de la forteresse de Jéricho a


été datée entre 1400 et 1250 AEC342, ce qui coïncide avec la date
de notre exode égyptien située aux alentours de 1330 AEC (voir
« Le buisson ardent», chap. 6). Une datation beaucoup plus
précise fut établie en 1997 quand des céréales trouvées sur le sol
de Jéricho juste avant sa chute furent carbo-datées autour de 1315
AEC.343 Cela signifie que les 40 000 hommes de l'armée israélite
de Josué arrivèrent à cette époque ou peu après.

157
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Il est évident qu'aucun cri ou sonnerie de trompe - quelle que


soit leur intensité - ne pourrait réellement abattre le robuste mur
d'une ville comme celui de Jéricho. Les fouilles des années 1900
révélèrent qu'il existait deux constructions parallèles d'environ
27 pieds de haut (approx. 8 m), le mur principal intérieur ayant
12 pieds d'épaisseur (approx. 4 m).344 Du fait de l'étendue des
dommages infligés à la massive fortification de brique de boue
sèche, il a été suggéré qu'un tremblement de terre pouvait être
responsable de l'effondrement, mais il aurait aussi bien affecté les
Israélites à l'extérieur que les habitants à l'intérieur des murs. Il est
beaucoup plus probable que ce soit l'Arche qui ait provoqué la
destruction. Mais si tel est le cas, cela signifie que sa puissance
était considérablement supérieure à celle d'un condensateur
conventionnel.345 Pour accomplir une telle dévastation, elle aurait
dû être capable d'une violence immense et, comme nous le verrons
lorsque nous examinerons la science qui a entouré son élaboration
en coordination avec la pierre de feu mfkzt, elle a certainement
possédé ce potentiel.
Maintenant qu'ils avaient pris pied à l'ouest du Jourdain, Josué
forma alors une alliance avec les Gibéonites [ou Gabaonites] qui
avaient été localement réprimés et il s'intéressa à la ville cana-
néenne d' Aï, près de Bethel.
Comme Jéricho, Aï était solidement fortifiée346, mais cette
bataille fut remportée grâce à une retraite feinte après un assaut
initial. Cette manœuvre fit sortir toute la garde militaire d' Aï pour
se lancer à la poursuite des Israélites qu'ils croyaient en fuite, mais
elle ne fit que tomber dans une embuscade qui avait été stratégi-
quement préparée (Josué 8 : 15-20) tandis que, dans le même
temps, d'autres Israélites descendaient des collines pour incendier
la ville. Ultérieurement, d'autres cités clés vont être prises et, au
gré de ces opérations, les Israélites vont annexer les lieux de culte
traditionnels des Cananéens comme Hébron, Sechem et
Beersheba, exactement comme le feront plus tard les chrétiens
avec les vieux sites druidiques en Europe,347

158
LE SECRET DU ROI SALOMON

Le cantique de Déborah
Bien qu'ils ne fussent pas encore prêts à établir leur nouveau
royaume, les Israélites avaient besoin d'une organisation centra-
lisée dans la mesure où leurs tribus disparates commençaient à
opérer indépendamment les unes des autres. Ils élaborèrent le
concept des Juges désignés (des magistrats disposant de pouvoirs
militaires), qui allaient les superviser pendant environ 250 ans,
c'est-à-dire jusqu'à ce que la monarchie soit constituée.
Cependant, au cours de cette période, il est manifeste qu'ils ne
furent en aucune façon unis sur le plan religieux. À Sichem, ils
avaient été réunis par Josué pour prêter allégeance à Yahvé34s.
Mais après la mort de leur chef, ils se mirent aussi à vénérer des
divinités cananéennes telles que Baal et Ashtoreth/Astarté.349
Les Israélites de cette époque étaient non seulement poly-
théistes, comme leurs ancêtres l'étaient en Égypte, mais ils étaient
aussi assez capricieux et violents dans leur comportement social.
Le rapt des jeunes filles de Silo en fournit un bon exemple35o,
comme le sacrifice de la fille de Jephté offerte en holocauste à
Yahvé pour le remercier pour leur victoire sur les Ammonites dans
le pays de Galaad.351 Comme le rapporte Juges 17: 6: « En ces
temps-là ... chacun faisait ce qui lui plaisait » ••• mais c'était une
manière difficile de construire une société cohésive et confédérée !
Les principaux Juges des années de colonisation forent Otniel,
Ehud, Déborah, Gédéon, Jephté, Samson et Samuel. La prophé-
tesse Déborah (la première femme chef depuis Miryam et une véri-
table Jeanne d'Arc) fut prééminente parmi ceux-ci et, conjointe-
ment au commandant en chef Baraq, elle fut l'instigatrice de
l'assaut le plus important depuis Josué. Celui-ci amena la défaite
des formidables chars cananéens du roi Siséra à Har Megiddo
(Armageddon)352, ce qui permit aux Israélites de conquérir la
vallée de Jizréel, ainsi que les hauteurs des collines de Galilée
précédemment occupées. Des découvertes archéologiques ont
permis de déterminer que cet événement intervint vers 1125
AEC3H et son histoire fut préservée dans l'évocateur Cantique de
Déborah, qu'elle aurait chanté, prétend-on, à son peuple assemblé
après la bataille (Juges 5).354
Le triomphe d'Israël suivant intervint sous le commandement de
Gédéon, quand ils furent confrontés à des hordes de Madiânites

159
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

montées sur des chameaux.355 Cela dut représenter une certaine


surprise car les chameaux domestiques étaient une nouveauté dans
la culture antique. On n'en trouve aucune mention dans les textes
égyptiens, syriens ou mésopotamiens avant cette date.356 (Des réfé-
rences comme celles de Rebecca donnant de l'eau à des chameaux
dans Genèse 24 : 10 ne sont que des mauvaises traductions, le mot
originel désignant en réalité des ânes. )357 Face à ces maraudeurs
indésirables, Gédéon eut de nouveau recours aux trompettes - 300
cette fois - sonnées à l'unisson la nuit, tandis que des pichets
étaient brisés et que des lampes étaient allumées tout autour du
campement ennemi endormi.358 Fondamentalement, Gédéon mena
son offensive surprise contre les chameaux plutôt que contre les
hommes et les animaux s'enfuirent terrorisés, avec leurs cavaliers
courant derrière eux.
L'histoire de Samson (ce redoutable Juge géant) est bien
connue, mais l'aspect important de cette légende est l'introduc-
tion, pour la première fois dans l'histoire biblique, du plus intimi-
dant de tous les animaux d'Israël: les Philistins. Lourdement
armés, ils étaient arrivés par mer, comme des pillards vikings, vers
1300 AEC, laissant derrière eux une traînée de mort et de destruc-
tion en Crète, à Chypre, en Asie mineure et en Phénicie. Ils avaient
totalement annihilé l'empire hittite. Les Égyptiens les appelaient
Pelestia, ce qui donnait Peleshti en hébreu.359 Au cours de leurs
années de grands ravages autour de la Méditerranée, seul le
pharaon Ramsès III parvint à les vaincre tant sur terre que sur
mer.360 Après avoir mis la main sur une bande de terre côtière dans
le sud de Canaan, ces guerriers maritimes fondèrent les cinq cités-
royaumes d' Ascalon, Ashdod, Éqrôn, Gaza et Gat, qui, ensemble,
devinrent la Palestine. Dans le même temps, les envahisseurs israé-
lites tenaient le nord de Canaan et les uns comme les autres
avaient comme but ultime d'occuper la totalité du territoire.361
Nonobstant la lutte continuelle pour le contrôle de cette même
terre qui perdure entre les Israélites et les Palestiniens jusqu'à
aujourd'hui, le fait est qu'à l'époque, ils étaient tous des envahis-
seurs indésirables de Canaan. Les Israélites s'étaient développés
pendant quatre siècles en Égypte. Auparavant, leur patriarche
Abraham et ses ancêtres étaient originaires d'Ur en Chaldée
(Mésopotamie, l'Irak moderne).362 Dans l'intervalle, les Hébreux
(de eber, signifiant l' « autre côté ») devinrent les gens de l'eber

160
LE SECRET DU ROI SALOMON

hannahor : l' « autre côté du fleuve » (!'Euphrate), comme il est


expliqué dans Josué 24: 3.J63 Ceux-là étaient les descendants
commerçants d'Eber (Heber), l'ancêtre à la sixième génération
d'Abraham et les Égyptiens les appelaient Apiru ou Habiru.J64
Comme le décrit Genèse 11 : 28-32, l' « autre côté du fleuve » était
le pays d'Harân dans le royaume de Mari en Mésopotamie.
Le peuple qui venait maintenant d'être surnommé Palestiniens
(Philistins) était arrivé de Kaphtor ou Caphtor36s (appelé Kafto
dans les inscriptions ramessides)366, une région côtière du sud de
!'Anatolie (la Turquie moderne), dont la capitale était Tarse.
C'était le pays de la culture louvite (Luwian)367, un peuple arrivé
vers 2000 AEC en amenant de Mésopotamie une langue (le
louvite) et une écriture accadiennes. Il est fort possible que, dans
des temps plus lointains, les Israélites et les Philistins aient eu des
origines mésopotamiennes liées.
Célèbre pour avoir utilisé la mâchoire d'un âne comme armeJ6s
et pour avoir tué un lion à mains nues369, Samson témoignait
d'une force extraordinaire qui provenait, disait-on, de sa longue
chevelure. En apprenant ce secret, sa femme traîtresse, Dalila, lui
coupa les cheveux pendant qu'il dormait et trahit l'endroit où il se
trouvait aux Philistins, qui purent s'emparer de lui et lui crever les
yeux. Cependant, nullement abattu, Samson retrouva miraculeu-
sement sa force et abattit les piliers qui soutenaient le temple de
ses ravisseurs, tuant tous les présents et lui avec.
Après avoir développé ces récits mettant en scène des héros
populaires israélites (faisant indubitablement référence à des
légendes populaires de leur temps), les rédacteurs de la Bible revin-
rent au vif du sujet avec le dernier et le plus grand des Juges,
Samuel. En même temps, ces récits nous rappellent que l'Arche
d'Alliance est encore très importante ici (Juges 20: 27). Elle est
alors ramenée au premier plan de l'action dès lors que les récits de
ces champions de la tradition sont accomplis et racontés.

La cité du roi David


En pratique, les Philistins étaient beaucoup mieux équipés que
les Israélites. De par leurs expériences dans des pays plus évolués,
ils disposaient du dernier cri en matière d'armement et de techno-

161
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

logie militaire. Ils introduisirent aussi le fer et sa fusion en pays de


Canaan, techniques qu'ils avaient apprises des Hittites. De ce fait,
leurs équipements, armes et armures étaient beaucoup plus effi-
caces.370 Cependant, il y avait une chose qu'ils n'avaient pas :
l'Arche d'Alliance donc, en dépit de toute la puissance potentielle-
ment supérieure qui était la leur, ils savaient qu'il leur fallait s'em-
parer d'elle s'ils voulaient vaincre leurs adversaires israélites.
L'histoire de Samuel est liée depuis le départ à un vieux sanc-
tuaire cananéen à Silo, où l'Arche était rituellement localisée
lorsqu'elle n'était pas portée au combat. Le problème était qu'avec
les Philistins qui opéraient à partir de leurs cinq centres clés, les
troupes israélites étaient nécessairement scindées en unités sépa-
rées afin de pouvoir protéger les différentes frontières. Mais
l'Arche ne pouvait être partout simultanément. En résultat, les
factions tribales devinrent autonomes et même désunies. Et au
cours de ce processus, les Philistins parvinrent à vaincre l'unité
israélite qui avait alors la garde del' Arche et ils parvinrent à s'em-
parer de cette dernière.m Ils l'emportèrent dans leur citadelle
d' Ashdod, mais les résidents de la cité furent frappés par ses émis-
sions et se retrouvèrent victimes de terribles conséquences. Par
conséquent, l'Arche fut emmenée à Gat, puis à Éqrôn, mais les
résultats furent les mêmes et on assista à des « destructions meur-
trières » dans les villes concernées. Ceux qui n'étaient pas tués
directement par ses rayons souffraient de terrifiantes afflictions,
aussi les Philistins décidèrent-ils qu'elles devaient être rendues aux
Lévites de Bet-Shémesh.372
Dès lors que Samuel était un prophète sacerdotal plutôt qu'un
guerrier, les représailles contre les Philistins furent menées par le
plus grand et le plus courageux des Israélites, un Benjaminite
appelé Saül. Il fut proclamé roi sur le champ de bataille, contre
l'avis de Samuel. Installant sa cour à Gibéa, Saül parvint à unir les
factions tribales contre l'ennemi pendant un temps, mais il n'était
pas diplomate et il s'aliéna bientôt ses propres prêtres, passant des
dizaines d'entre eux par le fil de l'épée pour ne pas avoir témoigné
d'une totale allégeance à ses positions.373 Alors que Saül avait la
sensation d'être le roi choisi qui verrait son fils Jonathan lui
succéder, la majorité des Israélites considéraient sa fonction
comme purement militaire et temporaire. En ce qui les concernait,
le vrai roi élu était David de la Maison de Juda, qui était aussi le

162
LE SECRET DU ROI SALOMON

gendre de Saül (il avait épousé sa fille Mikal). Ce qui rendait la


position de Saül encore plus inconfortable, c'était que son fils
Jonathan était précisément un ami intime de David, qui était très
admiré pour avoir tué le champion géant des Philistins, Goliath de
Gat.374
Sachant que Saül avait l'intention de tuer David, Jonathan
prévint son ami, qui, s'empressa de fuir avec son armée dans les
collines d'Engaddi pour attendre l'attaque du roi. Saül vint effec-
tivement avec 3 000 hommes. Mais à un moment où celui-ci était
isolé de ses troupes, David lui pardonna et lui laissa la vie sauve.
Peu après, Samuel mourut et, voulant alors connaître son propre
destin, Saül partit consulter la prophétesse d'En-Dor. La sorcière
invoqua le fantôme de Samuel qui révéla que Saül et ses fils
allaient bientôt tomber au combat contre les Philistins. Et il en fut
ainsi : quand Jonathan fut tué sur le champ de bataille du mont
Gelboé, Saül, qui avait rejeté l'Arche du Seigneur, comprit que
l'heure de son humiliation était venue. Ne souhaitant pas être tué
par l'ennemi, il choisit de se jeter sur sa propre épée. Et la Maison
royale de Juda fut finalement proclamée.375
Disposant de nouveau de l'Arche au combat, David défit les
Philistins au cours d'une série de combats. Avec une force de
30 000 hommes, il se dirigeait vers le sud et le mont Moriah.
L'Arche était transportée sur un char spécialement conçu. C'est à
l'occasion de l'un de ces déplacements que l'Arche faillit se
renverser et que, pour la retenir, son charretier, Uzza, la toucha
par inadvertance et fut foudroyé sur place.376 David était préoc-
cupé par le fait que seuls les Lévites, avec leur formation et leurs
vêtements particuliers pouvaient s'occuper de la relique sacrée,
alors que lui (même devenu le roi) ne le pouvait pas. Il ceignit un
ephod sacerdotal pour danser devant l'Arche, mais il savait qu'en
dépit de tout ce qu'il pouvait faire, il n'aurait jamais la possibilité
de la toucher par crainte pour sa vie. A force, lui et les Israélites
atteignirent le mont Moriah et Sadoq, le Grand Prêtre, emmena
l'Arche dans la vieille cité jébuséenne, où la cour de David s'éta-
blit et où le roi fut sacré. Conséquence de l'autorité de David, la
domination des Philistins arrivait à son terme dans le sud de
Canaan, qui fut rebaptisé Juda et sa capitale prit le nom de Yuru-
Salem, la cité de la Paix.

163
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Après avoir soumis les régions d'Édom, d'Ammon et de Moab,


comme les centres frontaliers araméens tels que Damas et les villes
cananéennes de Meggido et Bet-Shean, David devint davantage un
empereur qu'un roi. Il établit des relations commerciales avec les
Phéniciens d'Hamath, de Tyr et de Sidon et instaura sa cour sur le
modèle traditionnel égyptien de ses ancêtres. Elle était administrée
par des officiels appointés, avec un commandant militaire, un
chancelier, un chroniqueur377 et deux grands prêtres (Sadoq et
Abiathar) et un vizir, comme en disposaient les pharaons. Il avait
aussi son propre harem dans le style des monarchies orientales.
Toutefois, le règne de David ne se déroula pas sans problèmes.
Son fils aîné Absalom alla même jusqu'à conduire une révolte
contre lui, pour finalement être tué au cours de l'opération - avec
comme contrepoint ultime la célèbre lamentation : « Ô Absalom,
mon fils ! »378 Une guerre de succession commença alors: la
faction de Juda soutenait le second fils de David (devenu l'aîné
avec la mort d'Absalom), Adonias, tandis que la faction de
Jérusalem se plaçait derrière le cadet, Salomon (un fils de David et
Bethsabée, le Hittite). Quand David mourut, les partisans de
Salomon étaient de loin les plus puissants. Ils comptaient dans
leurs rangs le prêtre Sadoq, le prophète Nathan et Benaya, le chef
de la garde du palais. Ils parvinrent à exécuter Adonias379, à exiler
ses partisans et Salomon devint le nouveau roi à Jérusalem.

La pierre de feu
Finalement, vers 968 AEC, après une longue série de combats
et de pérégrinations depuis les jours lointains du mont Horeb,
l'Arche avait trouvé son lieu de résidence longtemps attendu dans
la Jérusalem du roi Salomon. Si on le désigne généralement sous
son nom familier (signifiant « pacifique »), le nom légitime de
Salomon était en réalité Yedidya.380 Le véritable nom de son père
est incertain, dès lors que l'archétype du David a prédominé (bien
que ce terme n'ait jamais été utilisé comme nom de personne avant
cette époque). Cependant, les textes mésopotamiens du palais de
Mari font référence au Dâvidum comme on parlerait d'un
« César » (Empereur) et le titre est resté accolé au personnage

164
LE SECRET DU ROI SALOMON

jusqu'à aujourd'hui comme s'il s'agissait de son nom.m En réalité,


Salomon et ses successeurs furent tous des Davids (Dâvidums).
Assez soudainement, avec l'installation de Salomon, on vit ré-
émerger les vieilles traditions royales des premiers temps de la
lignée et la réintroduction de la culture de l'or n'en fut pas le
moindre aspect: « Maintenant le poids de l'or qui arriva à
Salomon en une année fut de six cent soixante six talents d'or »382
« Et tous les hanaps du roi Salomon étaient d'or... Cela ne comp-
tait pas du temps de Salomon.J83 ... Et le roi Salomon fit deux
cents grands boucliers d'or battu, sur chacun desquels il appliqua
six cents sicles d'or.384 Et il fit trois cents petits boucliers d'or battu
sur chacun desquels il appliqua trois livres d'or,385 ... En outre le
roi fit aussi un grand trône d'ivoire et le plaqua du meilleur or,386 »
La liste des objets en était apparemment sans fin. Et tout cela
venait s'ajouter à l'utilisation extensive de l'or dans la construc-
tion et l'ameublement de son célèbre Temple.
À la différence de son père qui avait été un seigneur de la
guerre, Salomon fut réputé en tant que prince de paix. Il ne se
lança dans aucune campagne expansionniste, bien qu'il consolida
des garnisons défensives pour ses chariots et sa cavalerie, notam-
ment à Hazor, Megiddo, et Gezer. Il établit des comptoirs com-
merciaux et désigna 12 gouverneurs régionaux pour diriger ses
districts administratifs. Étant donné que les Israélites n'avaient
aucune expérience maritime, Salomon forgea de bonnes relations
avec les Phéniciens commerçants et le roi Hiram l'aida à se
construire une flotte de navires pour opérer en mer Rouge. La
flotte était basée à Ession-Guéber, ce qui permit à Salomon de se
lancer dans le commerce lucratif des chevaux, en conséquence de
quoi il se retrouva à la tête de 40 000 stalles à chevaux pour ses
chars et 12 000 cavaliers.387 Dans Jérusalem même, ses écuries
étaient immenses et, quand elles furent fouillées par les chevaliers
templiers 2 000 ans plus tard environ, il fut rapporté qu'il s'agis-
sait d' « écuries d'une capacité et d'une taille si fantastiques
qu'elles pouvaient contenir plus de 2 000 chevaux. »388
S'il est réputé pour sa sagesse et ses écrits philosophiques, Sa-
lomon est surtout célèbre pour le Temple qu'il construisit près du
palais de David pour abriter l'Arche d'Alliance. Pour cette
construction, le roi Hiram de Tyr revint à son aide. Il fournit les
architectes, les artisans et les matériaux. Le responsable des opéra-

165
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

tions fut un autre Hiram, lui aussi de Tyr, un maître artisan en ma-
tière de travail du bronze.389 D'après la tradition maçonnique, cet
Hiram était surnommé Abif, bien qu'il ne soit pas appelé ainsi dans
la Bible.J90 Loin d'être un lieu de culte parfaitement yahviste, le
Temple fut dessiné à partir d'aspects des traditions moyen-o-rien-
tales. À son entrée (et conformément à la coutume en vigueur dans
les temples phéniciens), on trouvait deux colonnes indépendantes,
ne soutenant rien : jakin (traduisant l'idée d' « établissement ») et
Boaz (signifiant « en force » : c'était aussi le nom du grand-père de
David). Le rituel maçonnique nous dit que ces deux piliers étaient
creux et qu'ils contenaient les rouleaux constitutionnels de l'Ordre.
Les murs et le plafond du Temple étaient recouverts de cèdre du
Liban et décorés de chérubins, de palmiers, de grenades et de lis.
Les portes et les planchers étaient faits d'oliviers et de pins. Et tout,
du sol au plafond, était plaqué d'or.391 Au cen-tre de l'ensemble se
trouvait le Sanctum Sanctorum, le Saint des Saints, conçu pour
abriter l'Arche d' Alliance, gardée par deux chérubins géants392 (en
plus de ceux de l'Arche elle-même). Mais il y avait encore un autre
détail déterminant, qui a suscité une per-plexité considérable dans
la mesure où sa fonction n'a jamais été expliquée.
1 Rois 7: 23-26 nous parle d'un récipient massif, qu'Hiram créa
pour la cour du Temple. Cependant, la description s'écarte un peu
du contexte du texte grec originel, donc il est nécessaire de se
concentrer sur le troisième livre des Rois de la Bible des Septante
pour trouver un récit plus authentique. Il raconte que cette vasque
était un réceptacle circulaire en bronze de quelques 15 pieds (env.
3,8 m) de diamètre et 7,5 pieds (env. 1,9 m) de hauteur. L'épaisseur
de métal était d'une palme (env. 3 pouces/ 7,5 cm). Ses bords étaient
façonnés en forme de fleur de lotus épanouie et elle était posée sur
douze grands bœufs de bronze. En tout, elle pouvait contenir « trois
mille mesures » des 10 chariots - les bases rou-lantes - qui étaient
adjoints au récipient principal. Eux aussi étaient faits de bronze et
ils n'avaient pas de couvercle. Ils étaient richement décorés de lions
et de chérubins et ils reposaient sur des roues de chariot de 2 7
pouces (env. 68,5 cm). En outre, il est rap-porté qu'Hiram fit les
chaudrons et les pelles.
Des questions se posent immédiatement: Que pouvait bien
faire un conteneur d'une telle dimension dans un temple ? Qu'est-
ce qui pouvait être stocké dedans ? Et à quoi servaient les chariots

166
LE SECRET DU ROI SALOMON

et les pelles ? Et une autre question suit aussi naturellement: no-


nobstant tout l'or utilisé pour la conception du Temple lui-mê-me,
qu'est-ce que Salomon pouvait bien faire de la fourniture de quan-
tités aussi considérables chaque année ?
On a bien entendu suggéré que le grand récipient avait pu être
un bassin pour que les prêtres puissent se laver dedans. Mais vu que
son sommet se trouvait à environ 12 pieds (plus de 3,5 m du sol), y
compris ses supports en forme de bœufs, cette hypothèse est peu
probable. En réalité, à moins que les prêtres n'aient faits plus de 7
pieds de haut, ils auraient dû nager au lieu de se laver! En dehors
de cela, les bassins du Temple sont mentionnés spécifiquement dans
un autre passage (1 Rois 7: 38). Yigael Yadin, un spécialiste du
monde hébreu et un traducteur des Manuscrits de la mer Morte, a
fait remarquer que les consonnes hébraïques que l'on traduisait
parfois par « bassin » dans les vieux textes (le Rouleau du Temple
par exemple) présentaient en réalité la même séquence de
consonnes qui pouvait tout aussi bien se rendre par « plateforme »,
« pilier » ou d'autres constructions.393
Donc, qu'est-ce qui pouvait être conservé dans ce récipient de
bronze ? Pour répondre à cette question, nous pouvons retourner là
où notre histoire a commencé, dans le temple de Serâbît el Khâdim
dans les montagnes du Sinaï, avec Sir W. M. Flinders Petrie. Quand
il rédigea son compte-rendu sur la découverte de la mystérieuse
poudre blanche dans les chambres du temple, il établit (tout en
ayant pensé dans un premier temps, avant de pratiquer des tests,
qu'il s'agissait de cendres) qu'une quantité estimée de 50 tonnes de
la substance était stockée là. Tout nous incite à penser qu'une fois
l'Arche fermement installée et opérative, le roi Salomon avait
ressuscité la fabrique du Sinaï à Jérusalem et com-mercialisait la
pierre de feu mfkzt avec les Égyptiens, les Phéniciens, et les autres
afin de se procurer flotte navale, protection militaire, chevaux et
autres besoins onéreux auxquels il fut confronté au cours de son
règne - sans parler de tous les matériaux nécessaires à la construc-
tion de son Temple et de ses palais. La Bible des Septante (3 Rois 5
: 7 et 10 : 11) confirme le marché passé entre Salomon et Hiram de
Tyr, en précisant que ce dernier fournit l'or brut des mines d'Ophir,
près de Shéba394, tandis qu'en retour et pour toutes les faveurs
concédées, il demandait à Salomon d' « approvisionner en pain
[shem-an-na] à toute ma maison ».

167
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Dans l'obscurité

Kebra Nagast
Nous avons vu (relire « Les Contradictions du Deutéronome »,
ch. 5) comment les chrétiens de l'Église orthodoxe éthiopienne du
XIVe siècle ont symboliquement détourné l'Arche au profit des
empereurs abyssiniens dans le Kebra Nagast (La Gloire des rois).
Le livre suggère que le roi Salomon aurait eu un fils secret appelé
Bayna-lekhem (Menyelek) avec la reine de Saba - un fils qui serait
discrètement parvenu à enlever l'Arche du Temple de Jérusalem,
puis qui l'aurait emmenée en Éthiopie via l'Arabie et la mer
Rouge. On peut difficilement imaginer comment quelqu'un pour-
rait enlever « discrètement » quelque chose pesant environ une
tonne et demie sans se faire repérer. Mais il est intéressant d'exa-
miner plus attentivement cette légende pour voir en quoi elle
diffère du récit de l'Arche dans la Bible. Si le texte éthiopien avait
un fond de vrai, l'Arche ne devrait plus apparaître dans les Écri-
tures hébraïques après l'époque de Salomon. Cependant, le fait est
que l'Ancien Testament continue de la dire présente à Jérusalem
pendant plusieurs générations de successeurs de Salomon. Alors,
pourquoi un obscur scribe éthiopien anonyme se serait-il donné la
peine de concocter une histoire immédiatement réfutable ?
Revenons en 330 EC. L'empereur Constantin le Grand a
formellement scindé son Empire romain en deux: l'Ouest est
gouverné de Rome et l'Est de Byzance, qu'il rebaptisa
Constantinople (et qui est aujourd'hui Istanbul). Mais peu après,
l'Empire d'Occident s'effondra sous les coups des Wisigoths et des

168
DANS L'OBSCURITÉ

Vandales. Le dernier empereur romain, Romulus Augustule, fut


déposé par le chef germain Odoacre qui devint roi d'Italie en
476 EC. En l'absence d'un empereur, le chef des évêques, Léon Jer
395 prit le titre de Pontifex maximus (Souverain pontife ; pontife
signifiant littéralement « constructeur de ponts » ), qui deviendra
beaucoup plus tard le pape (Papa, père396). À l'Est, l'histoire fut
différente et l'Empire byzantin perdura encore 1000 ans.397
À partir du Ve siècle, l'Église de Rome continua à l'Ouest,
tandis que l'Église byzantine se développait autour de ses centres
de Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem. Chacune
des Églises cherchait à obtenir la suprématie. L'un des principaux
sujets de controverse était le point de savoir si Jésus était le fils de
Dieu ou s'il était Dieu incarné. Parallèlement, la nature du Saint
Esprit devint un objet de discussions brûlantes et l'affaire devint le
débat sur la Trinité. Cela prit un tour particulièrement paroxys-
tique en 867, quand le patriarche Photius de Constantinople
excommunia le pape Nicolas Jei; sous prétexte qu'il dirigeait une
Foi inférieure !
Les catholiques de la chrétienté d'Occident décidèrent alors de
ratifier ce qui fut appelé l'article du Filioque. Cette question a été
introduite en 598 au concile de Tolède. Cet article déclarait que
l'Esprit Saint procédait « du Père et du Fils » (en latin, filioque).
Les évêques orthodoxes orientaux affirmaient quant à eux que
l'Esprit Saint procédait « du Père par le Fils » (en grec, dia tou
huiou). C'était une dispute théologique qui pouvait paraître aussi
abstraite qu'accessoire, et pourtant elle suffit à scinder la chré-
tienté en deux. En réalité, ce n'était qu'un prétexte pour perpétuer
l'opposition fondamentale : l'Église devait-elle être politiquement
dirigée de Rome ou de Constantinople ? Mais le résultat fut la
constitution de deux Églises distinctes à partir de la même struc-
ture originelle et l'impossibilité de se mettre d'accord et de
débattre créa une distance durable entre les deux factions.J9s
Dans le cadre de ce processus, les fidèles orientaux commencè-
rent à doter d'un héritage religieux distinct ce qu'il considérait
comme la Vraie Foi. Dans cet esprit, ils se tournèrent spécifique-
ment vers les textes de l'Ancien Testament, plutôt que vers les
enseignements du Jer siècle EC de Pierre et Paul comme le faisaient
les catholiques. Leur objectif était de prouver que le christianisme
orthodoxe avait évolué directement des préceptes de la loi

169
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

mosaïque et possédait une tradition vraiment ancienne. Le


problème était que tout le monde savait que l'Ancien Testament
constituait la charpente religieuse du judaïsme, qui était bien
distinct du christianisme. Il s'agissait donc d'asseoir l'idée selon
laquelle, indépendamment de l'implication de Jésus en tant que
« membre » dans le mouvement, les chrétiens avaient vraiment
existé même avant qu'il y eût des Hébreux ! À cette fin, une solu-
tion fut trouvée en réécrivant les histoires de l'Ancien Testament
pour leur donner une connotation byzantine toute neuve adaptée
aux chrétiens de pays comme l'Égypte, la Syrie et l'Éthiopie.
Parmi les nouvelles fables concoctées, il y avait un ouvrage
éthiopique intitulé Le Livre d'Adam et Ève et sous-titré Le combat
d'Adam et Ève contre Satan. Il avait été élaboré au VIe siècle ou
peu après.399 Satan est un personnage central de ce long texte. On
y raconte que la croix de Jésus fut érigée sur le lieu même où
Adam fut inhumé! Le Livre de la Grotte aux trésors (M'arath
gaze) est un ouvrage similaire. C'est un recueil syriaque du
VIe siècle relatant l'histoire de la terre de la Création du monde
jusqu'à la Crucifixion.4oo Une nouvelle fois, Satan apparaît comme
le partisan permanent du mal. En une occasion, par exemple, on
voit Adam et Ève demeurer dans une grotte. Quatorze fois, Satan
vient les tenter, mais chaque fois, un ange de Dieu met le démon
en fuite. Le livre soutient même que le christianisme orthodoxe
était déjà en place avant l'époque d'Adam et Ève ! Le Livre de
l'Abeille401, de Bassorah, est encore un autre ouvrage qui s'inscrit
dans la même ligne. C'est encore un texte syriaque, cette fois de
1222 environ, compilé par l'évêque Shêlêmon de Bassorah en Irak.
Son titre s'explique par l'idée que l'ouvrage « réunit la rosée
céleste issues des fleurs des deux Testaments à celles des livres
saints »,ce qui signifie qu'il appliquait la doctrine chrétienne aux
Écritures traditionnelles 1mves qu'elle réinterprétait
stratégiquement.
Ce qu'on peut mettre au crédit de ces ouvrages, c'est que leurs
généalogies vétérotestamentaires concordent tout à fait avec les
textes juifs plus anciens comme le Livre des Jubilés. En dehors de
cela, ce ne sont guère plus que des fables, conçues pour saborder
les chroniques historiques et elles sont en contradiction avec les
archives sumériennes, cananéennes et hébraïques. C'est dans cette
tradition que naquit le Kebra Nagast. Son seul but était d'attri-

170
DANS L'OBSCURITÉ

huer un héritage judaïque aux rois éthiopiens en les représentant


comme des descendants du roi Salomon et des héritiers de l'Arche
de l'Alliance. L'ouvrage ne fournit aucun détail sur les générations
à partir de Salomon, mais affecte simplement l'héritage de Juda à
un certain empereur Yekuno Amlak, qui commença la dynastie
dite salomonide en Éthiopie à partir de 1268.402
L'existence du Kebra Nagast filtra dans la conscience euro-
péenne en 1533, quand l'envoyé portugais Francisco Alvares
revint d'un voyage en Éthiopie. Juste avant cela, le philosophe et
médecin allemand Henri-Corneille Agrippa avait traduit l'ouvrage
éthiopique dans son Historia de las cosas de Etiopia, en 1528. Au
début du XVIIe siècle, le prêtre jésuite Manuel Almeida qui avait
été missionnaire en Éthiopie effectua une nouvelle traduction du
texte. Mais ce ne fut pas avant la fin du XVIIIe siècle, quand l'ex-
plorateur écossais James Bruce de Kinnaird édita ses Voyages en
quête des Sources du Nil, que le fabuleux contenu du Kebra
Nagast devint plus largement connu en Occident.
On dit couramment que l'Arche éthiopienne est confiée à la
garde de l'Église Sainte-Marie de Sion à Axoum. Elle serait
conservée dans un bâtiment insignifiant des années 1960 appelé
l'Enda Tsallat (Chapelle de la Table), bien que personne n'ait
jamais pu la voir. En fait, sa seule description connue provient
d'un manuscrit du XIIIe siècle d'un Arménien connu sous le nom
d' Abu Salih. Mais l'objet qu'il décrit n'a que peu de ressemblance
avec l'Arche d'Alliance biblique. Salih racontait qu'en hauteur, elle
arrivait à peu près au genou, avec des croix d'or et des pierres
précieuses sur son couvercle. Généralement, elle était conservée
sur l'autel.4o3 Cette relique (quelle qu'elle pût être) est semblable
en forme et en taille à l'Arche supposée qui est portée en proces-
sion aujourd'hui, mais toujours sous des voiles qui empêchent de
la voir. Appelée manbara tabot, c'est en réalité un coffret qui
renferme une plaque d'autel vénérée connue sous le nom de tabot.
La réalité, c'est que si le coffre d'Axoum peut revêtir une signifi-
cation culturelle particulière dans la région, on trouve des
manbara tabotat (le pluriel de tabot) dans des églises de toute
l'Éthiopie .. Les tabotat qu'elles contiennent sont des plaques
d'autel rectangulaires, en bois ou en pierre. Il est clair que le
manbara tabot d'Axoum présente un intérêt sacré considérable et,
selon sa définition linguistique, c'est réellement une arche ... Mais

171
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

ce n'est pas l'Arche d'Alliance biblique, ni même quelque chose


qui lui ressemble vaguement.

La reine de Saba
Lors de notre évocation chronologique du roi Salomon, nous
avons éludé la légende de la reine de Saba. Mais nous sommes
parvenus à un stade plus approprié pour examiner l'illustre et
mystérieuse souveraine du Sud. Le Kebra Nagast l'appelle
Makeda d'Éthiopie, mais elle n'est pas spécifiquement nommée
dans la Bible, ni identifiée dans le moindre document reconnu
comme historiquement authentique. Indépendamment de cela et
contrairement aux nombreuses affirmations prétendant que le
pays de Saba (ou Sheba) est difficile à identifier, celui-ci est en
réalité précisé dans les inscriptions assyriennes du roi
Tiglathpileser III (vers 745-727 AEC) et de Sargon II (vers 720-
705 AEC). Rendant parfaitement clair que Saba était la terre des
Sabéens (les Sâba'aa), cette dernière inscription (datant approxi-
mativement de 707 AEC) associe une reine Samsé cl'Aribû à
It'amara, le roi de Saba. Son royaume se trouvait loin au sud de la
Palestine et du Jourdain, dans la péninsule arabique ce qui inclut
maintenant le Yémen. Bordant le flanc oriental de la mer Rouge
au-dessus du golfe cl' Aden, la restitution hébraïque du nom Sâba
était Sheba.404
La reine de Saba fait sa courte apparition biblique devant
Salomon dans 1 Rois 10: 1-13 (passage répété dans 2 Chroniques
9 : 1-12), qui explique d'une manière quelque peu ambiguë qu'elle
« vint éprouver celui-ci par des énigmes ». Le récit rapporte
qu'elle arriva à la tête d'une très grande caravane, chargée
d'épices, d'or et de pierres précieuses pour le roi de Juda, dont la
sagesse sans équivalent était très renommée. En dehors de cela,
l'histoire ne nous apprend pas grand-chose d'autre. Les sages
réponses du roi réjouirent la reine et elle se montra très impres-
sionnée par la cour. Puis, après un échange de cadeaux munifi-
cents, elle repartit. Cependant, il est très probable que sa visite
avait quelque chose à voir avec des négociations en vue d'acquérir
pour sa maison la pierre de feu sacrée. 1 Rois 10 : 10 spécifie
qu'elle donna à Salomon 120 talents (environ 5,5 tonnes) d'or.

172
DANS L'OBSCURITÉ

En termes linguistiques, le mot sheba désignait un


« serment »4os et son usage était assez courant. C'est pourquoi la
reine de Saba fut aussi appelée « reine du Serment ». Et la mère de
Salomon, Bethsabée était littéralement la « fille d'un serment ».
Sous ses différentes variantes, le nom apparaît un certain nombre
de fois dans l'Ancien Testament : citons encore, Séba, fils de
Kush4o6; Sheba, fils de Yoqtân407; Shéba, fils de Bikri4os ; sans
oublier le toponyme Beer-sheba (Bersabée)4o9...
L'introduction de la reine de Saba dans l'histoire du roi
Salomon est un non-événement littéraire, durant à peine le temps
d'une douzaine de brefs versets et sans conclusion apparente.
Cependant, elle permet de mettre en scène le prestige de Salomon
et c'est peut-être la seule raison de son inclusion dans le récit.
Comment mieux démontrer la sagesse et la richesse du puissant
roi qu'en laissant la reine d'une grande nation commerciale histo-
riquement attestée déclarer: «Tu surpasses en sagesse et en pros-
périté la renommé dont j'ai eu l'écho. » (1 Rois 10 : 7).
Le pays de Saba était certainement réputé pour ses épices et son
or, comme on le laisse entendre, mais on ne sait rien d'autre,
comme on ne sait ni quel âge avait la reine, ni quelle était son
apparence ou quoi que ce soit d'autre. Pourtant il y a un côté irré-
sistiblement romantique dans le mystère de cette femme avec sa
caravane de chameaux chargés de richesses qui a amené des
artistes et des écrivains à développer toute une mythologie à
propos de cette souveraine au fil des siècles. La reine de Saba était
une parfaite candidate pour cette supercherie stratégique et cette
véritable épopée qu'était le Kebra Nagast. La Bible révèle si peu de
choses sur elle que toutes les conditions étaient réunies pour que
le portrait de la reine énigmatique soit complété et embelli d'une
manière qui servirait une intrigue compréhensible.

Gardiens de la destinée
Revenons maintenant à l'Arche biblique. En totale contradic-
tion avec le Kebra Nagast, nous voyons que l'Ancien Testament
confirme que l'Arche se trouvait encore à Jérusalem bien après
l'époque de Salomon (vers 968 AEC). Il est rapporté que le roi
Ézéchias de Juda (12e successeur de Salomon en ligne directe)

173
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

aurait prié devant l'Arche (2 Rois 19: 15). Au cours des règnes
ultérieurs des rois Manassé et Amon, l'Arche fut emmenée à l'abri
dans un sanctuaire lévite, tandis que des troubles et des problèmes
d'antagonismes religieux éclataient autour du Temple. Plus tard,
tandis que l'on nous raconte le règne de l'arrière petit-fils d'Ézé-
chias, Josias de Juda, 2 Chroniques 35 : 3 nous rapporte comment
ce dernier décida de ramener l'Arche dans sa demeure idoine. Il
« dit aux Lévites qui enseignaient à Israël ce qui était consacré
pour le Seigneur : « Déposez l'Arche sainte dans la maison qu'a
bâti Salomon, le fils de David, roi d'Israël. Ce n'est plus un
fardeau pour vos épaules. » Cela se passait 360 ans après la
construction du Temple par Salomon et peu avant la première
invasion de Jérusalem par Nabuchodonosor de Babylone, vers
597 AEC.
Au regard de cette instruction, il semblerait logique que les
troupes de Nabuchodonosor aient emporté l'Arche au milieu de
leur butin quand ils pillèrent le Temple. Mais ce ne fut apparem-
ment pas le cas. 2 Rois 25 : 13-17 et Jérémie 52: 17-23 fournis-
sent un inventaire des biens pillés, mais l'Arche n'y figure pas. En
revanche, on la retrouve dans de nombreux textes hébreux confir-
mant qu'avant l'invasion, elle fut cachée par le prophète Jérémie.
Il n'est donc pas étonnant que l'on puisse trouver dans le livre
vétérotestamentaire de Jérémie (3 : 16) une prophétie qui y fasse
allusion:« "L'Arche d'Alliance de Yahvé". Plus personne n'y
pensera, plus personne ne s'en souviendra, plus personne n'ira la
vmr. »
Dans l'Ancien Testament, on rencontre une allusion complé-
mentaire dans 2 Maccabées 2: 5, tandis que 2 Esdras 10 : 22, tout
en se lamentant que les Lévites aient été emmenés en captivité,
poursuit : « Notre chandelier est éteint, l'Arche d' Alliance est
dégradée, nos objets sacrés sont profanés. » Dans le Talmud
hébreu, différents commentaires rappellent que Jérémie cacha
l'Arche sous le sol près du Saint des Saints du Temple et cette
tradition était si enracinée qu'elle survécut pendant des siècles,
même après la rédaction de la Bible hébraïque massorétique au
xe siècle.
Ce que tout cela traduit clairement, c'est qu'à partir du règne
de Salomon, l'Arche ne fut plus utilisée. La culture de l'or s'arrêta
brutalement quand éclatèrent les luttes autour de la royauté entre

174
DANS L'OBSCURITÉ

les territoires d'Israël au nord et Juda au sud. Si le fils de Salomon,


Roboam, succéda naturellement à son père à Jérusalem en tant
que roi de Juda, une révolte à propos des taxes sur le travail dans
le nord conduisit à l'installation de l'Éphraïmite Jéroboam comme
souverain indépendant d'Israël vers 928 AEC. Cet événement
coïncida avec un changement dynastique en Égypte, quand un
chef libyen, Sheshonq, épousa une héritière égyptienne et devint le
nouveau pharaon. N'étant pas familier avec la véritable culture
égyptienne, cet ex-commandant de la Meshwesh (une force de
police libyenne) décida de reconsolider la domination de l'Égypte
sur la Palestine, conformément à l'Israel Stela (voir la partie
« Droit de succession », chapitre 4). Sheshonq (appelé parfois
Shishak dans la Bible) lança donc une offensive contre Roboam et
encercla Jérusalem4to. Il mit la main sur un certain nombre de
trésors du Temple aisément transportables, afin d'affirmer sa
suprématie sur le roi de Juda. Puis, immédiatement, il tourna son
regard vers le nord et le royaume de Jéroboam qui s'empressa de
s'enfuir en traversant le Jourdain. 411 Un récit composite de cette
campagne fut ultérieurement gravé sur les murs du temple
d' Amon de Thèbes.
L'Arche d' Alliance ne fait encore une fois pas partie des trésors
pillés par Sheshonq listés dans cet inventaire. Mais les citations de
la Bible à son propos intervenant après cet événement en font un
objet plus cérémoniel que fonctionnel. La nation étant maintenant
divisée, l'essentiel des récits suivants se concentre sur le combat
permanent entre les rois de Juda et d'Israël. D'une manière ou
d'une autre, la Bible et les autres chroniques juives concordent
pour dire que l'Arche fut dissimulée sous le règne de Josias pour
qu'elle ne tombe pas entre les mains des Babyloniens.412
2 Chroniques 6 : 1, écrit rétrospectivement, explique que Yahvé
avait« décidé d'habiter la nuée obscure ».Puis, à la fin de la Bible,
l'Apocalypse 11 : 19 (écrit au cours du Ier siècle EC) confirme que
l'Arche, avec ses éclairs et ses coups de tonnerre, se trouvait
encore dans le Temple du Ciel. Dans sa Mishneh Torah de 1180,
le philosophe espagnol Moïse Maïmonide raconte que Salomon
avait construit une cachette spéciale pour l'Arche profondément
enfouie au terme de tunnels sinueux ; cette même crypte que son
fils Roboam utilisa quand Sheshonq d'Égypte envahit le pays. Plus
tard, en 1648, le rabbin Naftali Hertz expliqua, dans son Emeq ha

175
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Melek (La Vallée du roi), comment la sainte relique avait été mise
en sécurité avant la destruction du temple.
Au centre de tous les récits relatifs à la mise à l'abri del' Arche,
on trouve Jérémie. C'est donc vers son histoire que nous devons
nous tourner maintenant. S'il est généralement présenté dans les
enseignements de l'Église comme un prophète, Jérémie était en
réalité un homme particulièrement influent. Comme le précise
Jérémie 1 :1, il était le fils de Hilkiah (ou Hilqiyyahu), un prêtre
d' Anatot qui devint le Grand prêtre de Jérusalem et qui découvrit
le Livre de la Loi caché dans le Temple (2 Rois 22 : 8 et
2 Chroniques 34: 15). En outre, Jérémie fut le capitaine de la
garde du Temple d'Hilkiah. Avant l'invasion de Nabuchodonosor,
Hilkiah aurait donné à Jérémie l'ordre de faire emmener par ses
hommes les trésors les plus sacrés du Temple - ce qui incluait
l'Arche d'Alliance - dans les caveaux creusés en dessous. Ceci fut
dûment exécuté et la Garde se transforma en une élite, l'Ordre du
Temple, chargé de conserver le souvenir et l'emplacement de ce
trésor.
Et c'est donc pour cette raison que, lorsque Nabuchodonosor
pilla le Temple, des objets spécifiques comme l'Arche et la pierre
du sacre des rois de Juda ne se trouvaient pas sur la liste du butin.
Cette dernière, la Pierre de l'Alliance, était le chevet sur lequel
Jacob, disait-on, avait la tête posée lorsqu'il vit l'échelle menant
au Ciel à Béthel (Genèse 28 : 18-22). En cette occasion, El Shaddai
avait promis à Jacob que sa descendance engendrerait une lignée
de rois; la lignée qui, finalement, deviendrait la dynastie de David
et Salomon.
Maintenant que les trésors étaient à l'abri de Nabuchodonosor,
Josias se retrouva confronté à un autre ennemi et fut tué au
combat contre le pharaon Néchao d'Égypte à la bataille de
Megiddo.413 Son fils Josias fut installé sur le trône pour lui
succéder, mais Néchao le détrôna pour mettre à sa place son jeune
frère Elyakim qui prit le nom de Joiakim en devenant roi.4t4
Jérusalem se retrouva contrainte de payer de lourdes taxes au
pharaon et la ville s'affaiblit gravement. C'est alors que
Nabuchodonosor arriva de Babylone et lança son premier assaut.
Nekau jugea préférable de ne plus s'aventurer du côté de
Jérusalem. Puis Joiakim mourut et son fils Joiakin (ou Jechoniah)
prit sa suite. Mais Nabuchodonosor frappa durement encore cette

176
DANS L'OBSCURITÉ

fois. Le Temple fut pillé et Joiakin fut emmené prisonnier avec


10 000 Israélites: ce fut le début des 70 ans de la captivité baby-
lonienne (2 Rois 24: 10-20).
Dans une Jérusalem chaotique, l'oncle de Joiakin, Mattanya,
devint, sur l'initiative du souverain babylonien, le nouveau roi de
Juda sous le nom de Sédécias. Mais 11 ans plus tard,
Nabuchodonosor revint et, cette fois, Sédécias fut emmené à
Babylone après avoir eu les yeux crevés. 41 5 En cette occasion, le
Temple fut totalement détruit par le commandant babylonien
Nebuzaradân, qui emporta le bronze des colonnes brisées Jakin et
Boaz, de la mer d'airain de Salomon et des autres spécificités
architecturales. Les fils de Sédécias furent assassinés, mais sa fille
Tamar (Téa) fut sauvée par Jérémie, qui l'envoya se mettre réfu-
gier en Irlande (après être passée par l'Égypte et l'Espagne). Dans
l'intervalle, Jérémie avait récupéré la pierre sacrée de l'Alliance
avant la démolition du Temple et il l'avait emportée en Irlande où
elle devint connue sous le nom de Lia Pail, la Pierre de la
Destinée.416
En tout, il semblerait que près de 50 000 captifs furent déportés
à Babylone. Selon Jérémie 29 : 5-7, ils vivaient librement dans
leurs propres maisons, géraient leurs propres fermes et leurs
propres affaires, et vivaient pour ainsi dire normalement. Leurs
princes et leurs gouverneurs ont pu être relativement maltraités,
mais le peuple dans son ensemble s'en tira plutôt bien et nulle part
ils ne sont présentés comme des esclaves ou des asservis. Alors
pourquoi furent-ils emmenés ? La Bible nous dit que c'était le
châtiment que Dieu leur avait envoyé parce que leur ex-roi
Manassé aurait élevé des autels au dieu cananéen Baal. 417 Et il ne
serait alors accordé aucune importance au fait que le petit-fils de
Manassé, Josias, ait détruit ces mêmes autels avec la bénédiction
du peuple.418 En tous les cas, Yahvé décida de se venger et déclara:
«J'écurerai Jérusalem comme on écure un plat... et je les livrerai
entre les mains de leurs ennemis... parce qu'ils ont provoqué ma
colère depuis le jour où leurs pères sont sortis d'Égypte. »419 Il est
alors expliqué que: « Cela arriva à Juda sur l'ordre de Yahvé,
pour l'écarter de devant sa face pour tous les péchés de Manassé,
pour tout ce qu'avait fait celui-ci. »420
Cette explication peut répondre à des besoins scripturaires, mais
concrètement, elle n'a pas beaucoup de sens. Nabuchodonosor

177
MITANNI
L.Urmiah

~- ASSYRIE
.~~
GUTIUM ""'t'rl
V>
V>
HlT1TI'ES trl
(")

MER MEDITERRANEE ::i:i


trl
-1
V>

l• ~ IAMUTBAL ..,,
Sidon

r' SYRIE trl


::i:i
t::i
c::
~
Tyr •Damas V>

t::i
l~etl\
'-]
t'rl
OO
AMOURROU ACCAD

JUDA ·oMer
""'>
Morte ::i:i
(")
0,y SUMER ::t
~~a t'rl
~~ t::i
•Petra >
DËSERT ARABE ""'.....
""'
>
MADIÂN z
(")
trl

ARABIE

13. Les pays bibliques de l'Ancien Testament.


DANS L'OBSCURITÉ

n'était pas un fidèle de Yahvé et il n'aurait certainement pas orga-


nisé une telle opération simplement pour faire plaisir au dieu d'une
nation étrangère. Donc, ses motivations pour avoir pris tant
d'otages devaient être substantiellement différentes du scénario
proposé par la Bible. Le souverain babylonien aurait facilement pu
conquérir Jérusalem et prendre le contrôle de Juda (comme les
Romains le firent plus tard) sans subir les inconvénients posés par
une telle quantité de captifs. À long terme, ils pouvaient peut-être
contribuer à l'économie babylonienne, mais à court terme, ils ne
pouvaient représenter qu'une charge coûteuse et inutile.
Voilà ce qui s'est passé en réalité: entre 612 et 609 AEC, le
puissant État assyrien du roi Assourbanipal s'effondra et tomba
entre les mains de leurs voisins babyloniens et mèdes qui devinrent
les nouveaux maîtres de la Mésopotamie. Le palais principal de
Ninive avait été pillé et rasé jusqu'au sol. Il s'ensuivit un colossal
programme de reconstruction et Babylone devint la plus grande et
la plus belle cité du Moyen-Orient.m Dans un laps de temps rela-
tivement court, Babylone devint le centre mondial d'une grande
renaissance littéraire et architecturale. Sa bibliothèque sans égale
était le parfait environnement pour les scribes israélites qui
écumaient les archives en quête de détails sur leur histoire ances-
trale, ce qui donna naissance aux premiers récits de l'Ancien
Testament. Au milieu de bien d'autres édifices éblouissants de
Babylone se distinguaient particulièrement les célèbres Jardins
suspendus (l'une des 7 Merveilles du monde) et la porte d'Ishtar
avec ses splendides céramiques (l'une des 8 entrées monumentales
de la nouvelle cité). Ils se retrouvèrent confrontés à un besoin
immédiat d'une main-d'œuvre forte de plusieurs milliers d'indi-
vidus: soit pour travailler directement au vaste chantier de
construction, soit pour assister le commerce et les affaires des
Babyloniens qui l'encadraient. Pour satisfaire ce besoin,
Nabuchodonosor se retrouva contraint d'aller regarder très loin et
il choisit d'aller chercher cette main-d'œuvre nécessaire dans le
pays de Juda voisin.
Quelques décennies plus tard, quand Cyrus II de Perse occupa
Babylone en 538 AEC, il autorisa les descendants des exilés israé-
lites à retourner en Juda. Parmi ceux qui choisirent de quitter
quand même ce qui était devenu leur nouvelle patrie, la première
vague gagna Jérusalem avec le descendant de Joiakin, le prince

179
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Zorobabel, vers 536 AEC. Vingt ans plus tard environ, un


nouveau Temple fut achevé sur l'ancien site, mais plus aucun roi
de la maison de Juda ne devait régner. Leurs suzerains furent
Darius Jer et ses successeurs de l'empire perse. Mais ce que les
Israélites possédaient maintenant, c'était le prototype d'une
histoire patriarcale qu'ils avaient empruntée dans les bibliothè-
ques de Babylone, histoire qui devait former la base structurelle
des livres de l'Ancien Testament en gestation. En outre, ce qu'ils
ne savaient pas, c'est que les mystérieux trésors de la cachette de
Jérémie étaient toujours enfouis sous les fondations du second
Temple de Jérusalem. Le second livre des Chroniques 5: 9,
compilé entre 300 et 250 AEC, bien après la construction de ce
second temple422, déclare à propos de l'Arche : « Elle y est restée
jusqu'à ce jour ».
Ce trésor sacré inestimable aurait pu être perdu à jamais si son
souvenir n'avait pas été conservé par la Garde du Temple
d'Hilkiah et ses documents qui avaient été emmenés à l'Ouest avec
Jérémie. Les chroniques des Templiers français du Moyen-Âge
confirment que l'inventaire de ces trésors (mis à l'abri par Jérémie
et gardés par les frères descendants de l'Ordre de Jérusalem)
passèrent sous la responsabilité spécifique des Grands Chevaliers
templiers de Saint André, formellement instaurés par le roi
Baudouin II de Jérusalem en 1118. Ils furent appelés les Princes
gardiens du Royal Secret : les héritiers d'un Ordre établi par le
Grand Prêtre Hilkiah plus de 1 700 ans auparavant.423 Ce fut la
tâche impartie à ces chevaliers de fouiller le site du Temple et
d'exhumer ces trésors au moment où les princes d'Occident déte-
naient pour un temps Jérusalem au début des Croisades. Comme
nous le verrons, ce fut précisément ce qu'ils firent avec, pour
résultat, de devenir l'organisation la plus influente et la plus puis-
sante que le monde connut jamais.

Après la captivité
D'un côté, les rapatriés israélites étaient sous le contrôle des
Perses et de leur dynastie régnante, mais de l'autre, ils étaient
également soumis au langage impérial araméen officiel. Le Grand
Prêtre du nouveau temple devint la tête d'une culture qui était

180
DANS L'OBSCURITÉ

alors totalement centrée sur la religion et la Loi de Dieu qui venait


d'être définie devint la loi du pays (Esdras 7 : 23-26). Alors que le
gouvernement persan allait dominer pendant deux siècles, c'est à
ce moment que l'Ancien Testament s'arrête. Mais il va s'écouler
une période de plus de 350 ans avant que le Nouveau Testament
commence.
Cette époque intermédiaire commença avec l'ascension
d'Alexandre le Grand de Macédoine. Celui-ci défit l'empereur
perse Darius III, en 333 AEC. Après avoir détruit la ville de Tyr en
Phénicie, il poussa jusqu'en Égypte et construisit la cité
d'Alexandrie. Une fois maître de l'empire jusque-là persan, il
dépassa Babylone pour continuer plus à l'Est et finit par conquérir
le Pendjab. Au moment de sa mort prématurée, en 323 AEC, ses
généraux se partagèrent le pouvoir. Ptolémée Sôter devint gouver-
neur d'Égypte, Séleucos gouverna Babylone, tandis qu' Antigonos
héritait de la Macédoine et de la Grèce. Au tournant du siècle, la
Palestine fut également englobée dans le domaine alexandrin.
À ce stade, une nouvelle force prit de l'ampleur en Europe: la
République romaine. En 264 AEC, les Romains chassèrent les
maîtres carthaginois de la Sicile (en capturant également la Corse
et la Sardaigne). En représailles, le grand général carthaginois
Hannibal s'empara de Sagonte (Saguntum, dans l'Espagne
moderne) et traversa les Alpes avec ses troupes. Mais il fut tenu en
échec par les Romains à Zama. Pendant ce temps, Antiochus III
(un descendant du général macédonien Séleucos) devint roi de
Syrie. En 198 AEC, il était parvenu à s'affranchir des influences
égyptiennes pour devenir le maître de la Palestine. Son fils,
Antiochos IV Épiphane, occupa alors Jérusalem, action qui suscita
une révolte juive immédiate sous la conduite d'un prêtre asmo-
néen, Judas Macchabée. Il fut tué au combat, mais les Macchabées
réalisèrent l'indépendance israélite en 142 AEC.424
Au cours de la guerre punique, les armées romaines détruisirent
Carthage et formèrent la nouvelle province romaine d'Afrique du
Nord. D'autres campagnes amenèrent dans le giron de Rome la
Macédoine, la Grèce et l'Asie mineure. Mais Rome était en proie
aux luttes intestines parce que les guerres puniques (ou carthagi-
noises) avaient ruiné les fermiers italiens tout en enrichissant
l'aristocratie qui avait bâti d'immenses propriétés en utilisant la
main-d'œuvre servile. Le chef populaire, Tiberius Gracchus tenta

181
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

de faire passer une réforme agraire en 133 AEC, mais il fut assas-
siné par le parti des sénateurs. Son frère embrassa à son tour la
cause des fermiers et lui aussi fut assassiné. Le chef du parti popu-
laire devint alors le commandant militaire, Caius Marius.
En 107 AEC, ce dernier était consul de Rome. Mais le Sénat
trouva son propre champion en la personne de Lucius Cornelius
Sylla, qui déposa Marius et devint dictateur en 82 AEC. Un terri-
fiant règne de terreur s'ensuivit jusqu'à ce qu'un nouveau politi-
cien du parti du peuple, le général Caïus Julius César, ait acquis
une grande popularité et soit élu à la fonction suprême en 63 AEC.
Cette même année, les légions romaines marchèrent sur la Terre
sainte qui se trouvait déjà dans une situation de graves troubles
partisans. Les Pharisiens, qui observaient les strictes lois anciennes
juives, s'étaient dressés contre la culture grecque plus libérale. En
faisant cela, ils s'opposaient aussi à la caste sacerdotale des
Saducéens et, du fait de ce contexte instable, le pays se retrouva
mûr pour une invasion. Les Romains virent l'opportunité qui s'of-
frait à eux et, sous le commandement de Cneius Pompeus Magnus
(Pompée le Grand), ils soumirent la Judée, s'emparèrent de
Jérusalem et annexèrent la Syrie et le reste de la Palestine.
Simultanément, la hiérarchie de la République romaine
connaissait ses propres bouleversements. Jules César, Pompée et
Crassus formèrent le premier triumvirat à la tête de Rome, mais
leur association souffrit quand César fut envoyé en Gaule et que
Crassus partit superviser ce qui se passait à Jérusalem. En leur
absence, Pompée changea de camp politique: il quitta le parti
populaire pour rejoindre les aristocrates républicains. Aussi,
lorsque César revint, une guerre civile éclata. César l'emporta à
Pharsale, en Grèce, et, finalement, il prit le contrôle total des
provinces impériales quand Pompée s'enfuit en Égypte.
Jusqu'à cette date, la reine Cléopâtre VII avait gouverné
l'Égypte conjointement avec son frère Ptolémée XIII. Mais alors,
César visita Alexandrie et conspira avec Cléopâtre, qui fit assas-
siner son frère et commença à régner seule et de plein droit. César
partit en campagne en Asie mineure et en Afrique du Nord. Mais
à son retour à Rome en 44 AEC, il fut assassiné par les
Républicains. Son neveu Caius Octavius (Octave, puis Octavien
[Octavianus] après son adoption par César) forma un second
triumvirat avec le général Marc Antoine et le politicien Marcus

182
DANS L'OBSCURITÉ

Lepidus. Octavien et Marc Antoine défirent les principaux assas-


sins de César, Brutus et Cassius, à Philippes en Macédoine. Mais
Marc-Antoine délaissa alors son épouse Octavie (la sœur
d'Octavien) pour rejoindre Cléopâtre. Sur ce, Octavien déclara la
guerre à l'Égypte et fut victorieux à la bataille navale d' Actium, à
la suite de quoi Antoine et Cléopâtre se suicidèrent.
À cette date, la Palestine était composée de trois provinces
distinctes : la Galilée au nord, la Judée (Juda) au sud et la Samarie
entre les deux. César avait installé l'Iduméen Antipater comme
procurateur de Judée, avec son fils Hérode comme gouverneur de
Galilée. Mais Antipater ayant été tué peu après, Hérode fut
convoqué à Rome pour être nommé roi de Judée.
C'est dans ce contexte difficile que Jésus naquit: un climat
d'oppression contrôlé par une monarchie fantoche et une force
d'occupation militaire éminemment organisée. Les juifs atten-
daient désespérément un messie (un « Oint », du verbe hébreu
maisach, « oindre » ), un libérateur irrésistible qui les libèrerait de
leurs maîtres romains.
(TROISIÈME PARTIE)
Une dimension parallèle

Les dossiers Hudson


Avant de poursuivre notre défilement chronologique des événe-
ments avec l'époque des Évangiles et au-delà, je crois qu'il est
temps d'étudier plus en détail le phénomène de la pierre de feu.
Par là, nous allons pouvoir établir sa pertinence technologique
aujourd'hui et mieux comprendre ses formidables fonctions en
relation avec l'Arche et l' electrikus de l' Antiquité.
Dans l'ancienne Mésopotamie, la poudre blanche exotique
produite à partir de l'or et des métaux du groupe des platines
(PGM) était donc appelé shem-an-na. Dans l'Égypte antique, on la
nommait mfkzt. Dans un cas comme dans l'autre, il s'agissait
d'une « pierre de feu transcendante ». Aujourd'hui, elle est
reconnue comme une substance monoatomique à spin élevé dont
la terminologie scientifique est ORME (Orbitally Rearranged
Monoatomic Element, EMOR, Élément monoatomique à orbites
réorganisé, rebaptisés depuis éléments « ORMUS »).Mais exami-
nons maintenant à ce propos de récents événements, à commencer
par les circonstances extraordinaires de la redécouverte puis du
développement du mfkzt au cours des deux dernières décennies.
C'est une histoire où se mêlent ingéniosité, ténacité, frais élevés et
succès. Mais aussi une histoire marquée par de sombres interven-
tions gouvernementales.
Tout commença en 1976 dans un endroit qui n'aurait pu être
mieux nommé pour la redécouverte de la pierre philosophale :
Phoenix. Dans cette ville de l'Arizona, un certain David Hudson

187
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

était la troisième génération d'une riche famille de cotonniers. Son


père avait été commissaire à l'Agriculture de l'État et il exploitait
environ 70 000 acres dans la Yuma valley. David avait une
demeure de 5 000 mètres carrés, 40 employés, et 4 millions de
dollars de liquidités en banque. Il se décrivait lui-même comme
« M. Matérialiste ». Il était loin de s'imaginer que son existence
routinière basée sur le profit allait bientôt être dévorée par une
quête alchimique ardue qui devait écarter tout instinct conserva-
teur pour donner son essor à l'un des pionniers les plus ingénieux
de notre époque. 425
En Arizona, l'agriculture est confrontée à une difficulté natu-
relle : le sol renferme une très forte teneur en sodium ce qui rend
la surface craquante, noire et imperméable à l'eau. Pour combattre
ce problème, David utilisait des camions-citernes et des camions-
citernes d'acide sulfurique éminemment concentré. Il en injectait
30 tonnes par acre dans le sol. Des camions d'irrigation suivaient
immédiatement derrière et ainsi, l'acide et l'eau se mettaient à
bouillonner et à mousser jusqu'à briser la croûte alcaline afin de
lui donner une consistance correcte. En considérant qu'il fallait
ajouter du carbonate de calcium pour isoler l'acide et préserver les
semences, il fallait prévoir un programme de deux années pour
rendre le sol propre à la culture.
En analysant les constituants du sol qui n'étaient pas dissous
par l'acide, il fut remarqué qu'une matière en particulier possédait
une qualité tout à fait inhabituelle. Quand elle était séchée sous le
soleil de l'Arizona (très chaud avec 5% d'humidité) après une
précipitation, elle produisait une intense lueur blanche avant de
disparaître totalement. Séchée plus lentement à l'écart de la
lumière solaire, la substance fut alors testée (comme dans une
opération de coupellation par le feu) en la mélangeant à du plomb
dans un creuset. Le principe est le suivant : quand ils sont fondus,
les métaux plus légers que le plomb flottent, tandis que ceux qui
sont plus lourds plongent. Dans ce test particulier, la mystérieuse
substance se révéla être un métal dense et lourd qui se déposa
(comme l'auraient fait l'or ou l'argent) au fond du plomb. On
observait une chose curieuse toutefois: alors que des métaux
comme l'or ou l'argent sont malléables et peuvent être frappés
jusqu'à former la plus mince des feuilles, cette matière était diffé-
rente et, quand elle était martelée, elle se fracassait comme du

188
UNE DIMENSION PARALLÈLE

verre ! Quand on l'analysa dans un laboratoire commercial, on


conclut qu'elle était constituée de fer, de silice et d'aluminium.
Mais ce n'était ostensiblement pas le cas. Cette substance ne
pouvait se dissoudre dans l'acide sulfurique, l'acide nitrique ou
l'acide chlorhydrique alors que le fer, la silice et l'aluminium
auraient été annihilés par de telles procédures.
L'étape suivante fut de faire appel à un docteur (Ph.D) de la
Cornell University qui était un spécialiste des éléments précieux. Il
expliqua que Cornell possédait une machine capable d'analyser
des quantités infinitésimales (jusqu'à 3-5 éléments sur un
milliard). Donc la mystérieuse substance (dont on savait qu'elle
était un élément précieux) fut soumise à cette haute technologie et,
une nouvelle fois, le résultat révéla qu'il s'agissait de fer, de silice
et d'aluminium. Il apparut que de minuscules impuretés affec-
taient l'analyse. Donc, celles-ci furent totalement enlevées ce qui
laissa tout de même 98 % de la matière d'origine. Celle-ci fut de
nouveau testée. Le résultat fut stupéfiant. Les brillantes perles
blanches étaient bien là à la vue de tous, mais l'équipement enre-
gistra que c'était du « pur rien » !
Un spécialiste de la spectroscopie fut alors appelé. Formé en
Allemagne de l'Ouest à l'Institut de Spectroscopie, il avait été l'in-
génieur en chef d'une société de Los Angeles qui fabriquait des
équipements spectroscopiques. Il imagina les spectroscopes, les
dessina, les construisit, les testa et les utilisa. Il devait être incon-
testablement l'homme pour cette tâche.
La spectroscopie d'émission à l'arc consiste à placer un échan-
tillon dans une coupe-électrode en carbone tandis qu'une autre
électrode est descendue au-dessus pour former un arc électrique.
A mesure que le courant circule, l'élément dans l'échantillon s'io-
nise tout en exprimant leurs fréquences lumineuses spécifiques qui
sont lues pour déterminer l'analyse. Après 15 secondes environ à
5 500 ° C, l'électrode au carbone flambe, donc les laboratoires
doivent limiter leurs tests à ce laps de temps. Le problème, c'est
que l'analyse identifie les éléments dans l'ordre de leur tempéra-
ture d'ébullition, en commençant par le plus bas. Donc, limiter
l'exposition à l'arc ne fournit qu'un résultat limité.
En vertu de cette limitation du temps de combustion, le spec-
troscopiste ne fut pas en mesure de fournir une aide idoine avec
son équipement standard. Quinze secondes n'étaient clairement

189
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

pas suffisantes pour permettre d'amener l'élément à son seuil


d'ébullition, pas même à la chaleur de la surface solaire. Un échan-
tillon fut alors envoyé aux Laboratoires Harwell anglais d' AEA
Technology dans l'Oxfordshire pour une analyse de l'activation
neutronique. Mais eux-mêmes ne furent pas en mesure d'obtenir
une lecture idoine.426 Cependant l'académie des sciences soviéti-
ques obtint la réponse.427 Pour des résultats satisfaisants, ils expli-
quèrent qu'un temps de combustion à l'arc spectroscopique de
300 secondes était nécessaire (20 fois plus long qu'il n'était
possible où que ce soit à l'Ouest). Pour réaliser cela, le processus
est englobé dans un gaz inerte, comme l'hélium ou l'argon, ce qui
isole l'oxygène de l'électrode au carbone et l'empêche de se
consumer. Il ne restait plus qu'à récupérer les détails de ce système
et à construire l'équipement nécessaire selon les spécifications
russes. Puis, en utilisant un échantillon originel brut, les tests
furent recommencés.
Comme prévu, au cours des 15 secondes initiales, le résultat de
la lecture restait: fer, silice et aluminium, avec d'infimes traces de
calcium, de sodium et un peu de titane. Puis en laissant l'ensemble
bouillir, toute lecture devint impossible : comme cela s'était
produit à Cornell, les 98 % principaux de l'échantillon ne resti-
tuaient aucune information, comme s'il n'y avait absolument rien
dans le dispositif d'analyse. 20 secondes s'écoulèrent. 25, 30, 35,
40 et ainsi de suite jusqu'à 70 secondes. Toujours rien. Puis, brus-
quement, la substance redevint réelle et l'enregistrement l'identifia
comme du palladium. Après 20 autres secondes, la lecture donna
du platine. Puis vinrent (à mesure que chaque palier de tempéra-
ture d'ébullition était atteint) le ruthénium, le rhodium, l'iridium
et l'osmium à 220 secondes.428 Il apparut que les minuscules perles
blanches étaient composées entièrement des éléments du groupe
des platines qui, selon les tests standard occidentaux effectués
jusque là, étaient interprétés comme n'étant rien.
Siegfried, le spectroscopiste allemand, continuait d'être respon-
sable du programme. Et les tests furent ainsi poursuivis avec de
nombreuses variantes analytiques. L'analyse dura ainsi deux ans et
demi. Il devint indubitable qu'environ 98 % de la matière jusque
là non-identifiable consistait en métaux nobles dans un état non-
reconnaissable normalement. Le plus riche gisement connu de
métaux du groupe des platines dans le monde se trouve à près

190
UNE DIMENSION PARALLÈLE

d'un kilomètre dans le sous-sol du Bushveld Igneous Complex en


Afrique du Sud429. Là, une veine étroite contient un tiers d'once
par tonne de métaux platines. Il fut découvert que (sous une forme
qui n'était pas ostensiblement métallique) le sol de Phoenix renfer-
mait 7 500 fois cette quantité, à un taux stupéfiant de 2 400 onces
par tonne!
Jusque-là, cette recherche était demeurée une petite affaire tran-
quille et relativement privée. Mais il était clair que les yeux et les
oreilles des milieux officiels n'allaient pas tarder à se tourner dans
cette direction. Sur le marché mondial, les métaux du groupe des
platines se vendaient à des prix exceptionnellement élevés. Le
rhodium (le constituant majoritaire du gisement de Phoenix) attei-
gnant environ 3 000 dollars l'once. Quelque chose était manifes-
tement en train d'émerger d'Arizona et même David Hudson
n'avait aucune idée de l'endroit où tout cela allait mener.

Défier la gravité
Un nouveau protagoniste apparut alors, un docteur ès systèmes
de séparation des métaux de l'école métallurgique du ministère US
de l'Énergie à l'université de l'Iowa. Il était consultant des firmes
Motorola et Sperry et il avait travaillé avec des échantillons de
terres rares et la majorité des éléments de la classification pério-
dique. Après avoir recueilli ses propres échantillons de sol et avoir
travaillé sur le dossier pendant trois ans, il annonça finalement
que la substance contenait bien les éléments de métaux précieux
sous une forme totalement inconnue de la science. Il confirma
également les mêmes taux d'onces par tonne que l'analyse spec-
troscopique russe antérieure.
De 1983 à 1989, la recherche continua avec un docteur ès
chimie, trois maîtres chimistes et deux techniciens travaillant à
plein temps. Avec l'aide des informations de l'académie soviétique
des Sciences et du bureau US des Poids et Mesures comme point
de départ, ils apprirent à faire des séparations quantitatives et
qualitatives de chacun des éléments énigmatiques. Ils achetèrent
des métaux précieux purs (or, rhodium, osmium, iridium et ruthé-
nium) à la firme Johnson Matthey, étudièrent les agrégats
(groupes d'atomes), et, avec l'équipement assisté par ordinateur le

191
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

plus sophistiqué fourni par Dow Chemical, ils s'efforcèrent de


briser tous les liens élémentaux.
David Hudson apprit alors que des scientifiques de la General
Electric cherchaient une nouvelle technologie de batteries en utili-
sant du rhodium et de l'iridium. Il entra en contact avec eux et
rencontra l'équipe et leur chimiste responsable de la recherche
catalytique dans le Massachusetts. Ils confirmèrent qu'ils avaient
eux aussi fait l'expérience des explosions de lumière blanche et
qu'ils avaient des problèmes avec une matière dérivée du trichlo-
rure de rhodium, qui ne réagissait pas à l'analyse. Pour procéder
à des comparaisons, ils réclamèrent des échantillons des recher-
ches de Phoenix et ils établirent qu'ils n'avaient après tous pas
besoin de fabriquer les matériaux pour leurs batteries à partir de
rhodium et d'iridium acheté, mais qu'ils pouvaient l'obtenir sous
une forme monoatomique toute prête. Un contrat-test fut passé
entre les parties. Les hommes de la General Electric créèrent une
société distincte pour fabriquer les batteries à Waltham,
Massachusetts. Simultanément, il était conseillé à David Hudson
de faire breveter ses découvertes. Donc, en 1987 et 1988, il déposa
des brevets américains et mondiaux (22 en tout) pour ce qui s'ap-
pelait bien maintenant des ORMEs ( Orbitally Rearranged
Monoatomic Elements, EMOR, Éléments monoatomiques à
orbites réorganisés )430.
Pour se conformer aux exigences des brevets, de nouveaux tests
furent nécessaires pour fournir des données spécifiques relatives
aux poids et mesures. Une machine pour l'analyse thermo-gravi-
métrique fut acquise afin de faciliter le contrôle atmosphérique
absolu des échantillons, tout en les pesant continuellement au
cours du processus. La substance était chauffée de 1,2 °C par
minute et refroidie de 2 °C par minute. Ils découvrirent que quand
la matière était oxydée, elle s'élevait à 102 % de son poids de
départ et quand on réduisait l'hydrogène, elle atteignait 103 %.
Mais la modification la plus surprenante intervenait quand la
matière passait de son caractère terne originel à la blancheur
désormais familière de ses petites perles brillantes puis à la
poudre. À ce moment, le poids de l'échantillon tombait spectacu-
lairement à 5 6 % de son poids originel. Où pouvaient bien aller
les 44 %? En le faisant encore chauffer dans le vide à 1160 °C, la
substance précieuse se transformait alors en un verre merveilleu-

192
UNE DIMENSION PARALLÈLE

sement clair. Et à ce stade, la matière revenait aux


100 % de son poids d'origine. Cela pouvait paraître impossible,
mais le phénomène fut reproduit quantité de fois ensuite.
Totalement déconcertés, les scientifiques poursuivirent leurs
recherches. Quand il était plusieurs fois chauffé et refroidi sous
gaz inertes, le processus de refroidissement portait l'échantillon à
400 % de son poids d'origine. Mais quand il était chauffé encore,
il pesait moins que rien: un poids bien en dessous de zéro d'après
les enregistrements. Et quand on le retirait de son creuset, le poids
de ce dernier devenait supérieur à ce qu'il était quand la substance
se trouvait dedans. Il en fut donc déduit que l'échantillon blanc
avait la capacité de transférer sa qualité d'apesanteur à son hôte.
Même le creuset lévitait !
Les fabricants de l'équipement furent consultés et leurs vérifica-
tions confirmèrent que le dispositif fonctionnait parfaitement avec
toutes les substances testées. La seule exception à toutes les règles
connues était la poudre blanche de Phoenix. Elle tombait à 5 6 %
de son poids originel et s'élevait à 300-400 % quand on la refroi-
dissait... ou bien en dessous de zéro quand on la chauffait de
nouveau. Des techniciens de la Varian Corporation, en Californie
furent consultés. Ils déclarèrent que si la perte de poids intervenait
lors du refroidissement, on pouvait penser que la poudre blanche
était supraconductrice. Mais ils ajoutèrent : « Dans la mesure où
vous chauffez la matière, nous ne savons pas ce que vous avez
obtenu ou ce qui se passe ici. » Cependant, ils étaient parfaitement
conscients que des supraconducteurs à haute température avaient
été découverts en 1986 par le laboratoire de recherches d'IBM à
Zurich.431 Avant cela, on pensait qu'ils n'étaient stables qu'à des
températures extrêmement basses obtenues en utilisant de l'hé-
lium liquide.
En plaçant des électrodes et un voltmètre aux extrémités d'un
échantillon de poudre blanche, on vérifia sa conductivité élec-
trique pour constater simplement qu'il n'y en avait précisément
aucune. Cela aurait aussi bien pu être un tas de talc. Un supracon-
ducteur fonctionne assez différemment d'un conducteur simple en
ce sens qu'il ne laisse aucune tension électrique ni aucun champ
magnétique exister à l'intérieur de lui-même. C'est un parfait
isolant quand il supraconduit, mais il est remarquablement
sensible aux champs magnétiques de proportions infiniment

193
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

minimes et il répondra aux forces magnétiques incalculablement


réduites (allant jusqu'à quasiment rien).

Supraconducteurs
Il semblerait que circule à l'intérieur d'un supraconducteur une
lumière monofréquence, qui se déplace (comme de la lumière
liquide) à la vitesse du son plus faible que celle de la lumière. Elle
possède un champ magnétique nul, qui repousse pareillement les
pôles magnétiques nord et sud, mais qui a la capacité d'absorber
une énergie magnétique élevée pour produire encore plus de
lumière. En fait, le champ magnétique de la terre peut fournir
suffisamment d'énergie à un supraconducteur pour que celui-ci
lévite. Et c'est précisément ce qui est arrivé aux 44 % de poids
manquant : la matière commençait à léviter et ne pouvait donc
être enregistrée correctement sur l'échelle par les appareils de
mesure de pesée. Lorsque le poids enregistré était équivalent à
zéro, voire à moins, la matière supraconductrice se trouvait tota-
lement en état de lévitation. L'échantillon était aussi un réflecteur
de lumière capable lui-même d'en produire ce qui lui donnait cet
aspect blanc brillant. Quand la lumière s'écoule dans un supracon-
ducteur, elle produit autour d'elle un champ qui exclut tous
champs magnétiques externes. On l'appelle l'Effet (ou Champ)
Meissner, du nom du physicien allemand Walter Meissner qui en
a publié la découverte en 1933 et c'est celui-ci qui écarte tout autre
champ magnétique de l'échantillon. Du fait qu'ils sont repoussés,
c'est pour cette raison que les aimants léviteront au-dessus d'un
supraconducteur.
Un supraconducteur ne conduit pas au moyen d'une conducti-
vité ordinaire, mais grâce à la fréquence de sa lumière inhérente.
Quand des électrons externes sont réglés sur cette même
fréquence, elle va les conduire. Quand deux supraconducteurs
sont liés par leurs champs Meissner, sur une quelconque distance,
les deux peuvent fonctionner comme s'ils ne faisaient qu'un dans
le cadre d'un processus appelé « cohérence quantique ».
L'électricité (par contraste) doit circuler à travers des contacts
physiques. Même la lumière elle-même peut être transmise entre
des supraconducteurs. Ce que la lumière a d'intéressant, c'est que,

194
UNE DIMENSION PARALLÈLE

comme l'essentiel de la réalité perçue, elle n'existe pas à l'intérieur


d'une zone d'espace particulière. On peut voir la lumière remplir
un espace, mais de plus en plus (en fait de manière illimitée), de la
lumière peut encore être ajoutée à ce même espace pour le rendre
de plus en plus lumineux. Par ce même moyen, toute quantité
d'énergie peut être stockée dans un supraconducteur et transférée
sur n'importe quelle distance par une onde quantique qui ne
connaît aucune limite d'espace ou de temps. Comme l'a établi
David Hudson au cours de l'une de ses conférences : « Vous
entamez littéralement l'action conductrice du supraconducteur en
appliquant un champ magnétique. Il répond à ce dernier en lais-
sant circuler de la lumière à l'intérieur et en construisant un plus
grand champ Meissner autour de lui. Vous pouvez enlever votre
aimant et vous en aller. Si vous revenez cent ans plus tard, tout
sera exactement tel que vous l'aviez laissé. Et l'action conductrice
ne ralentira pas. Il n'y a absolument aucune résistance. C'est un
mouvement perpétuel qui fonctionnera à jamais. »
Comme les scientifiques de l'ex-General Electric l'avaient
déduit, un supraconducteur monoatomique (à un seul atome)
pourrait permettre de concevoir la batterie parfaite pour respecter
l'environnement et Hudson remplit sa partie du contrat en four-
nissant à la nouvelle société indépendante, Giner Inc., la matière
idoine. Il n'est pas difficile d'imaginer que les problèmes allaient
suivre dès que cette nouvelle serait plus largement connue. Les
batteries supraconductrices pourraient être la parfaite alternative
à la pollution produite par les moteurs à combustion sur la terre,
la mer et dans les airs. C'est quelque chose qui nous réjouirait tous
et ce doit être la solution de l'avenir. Mais à court terme, qu'ad-
viendrait-il de la puissante industrie pétrolière qui soutient l'éco-
nomie mondiale ? Naturellement, elle s'effondrerait et il y a trop
d'intérêts puissants engagés pour permettre que cela se produise
dans la précipitation. En 1989, dans un grand moment d'enthou-
siasme et d'excitation, David Hudson fit des plans pour construire
une grande usine pour l'entreprise d'ORMUS. Mais au même
moment, des mouvements s'organisaient dans les couloirs du
pouvoir industriel pour contrecarrer tant ses intérêts propres que
ceux de l'environnement et de la santé de nous tous.
C'est à ce stade qu'un mystérieux mécène prit contact. Il se
présentait comme un bienfaiteur entreprenant qui voulait soutenir

195
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

financièrement le projet et il se mit à détailler certains aspects de


l'équipe de recherche que personne en dehors des collaborateurs
immédiats (et chacun avait signé une clause de confidentialité)
n'aurait pu connaître. Personne... en dehors du ministère US de la
Défense. Quand il avait déposé ses brevets, Hudson avait été
obligé de fournir des renseignements au ministère parce qu'ils
disaient que sa technologie concernant la supraconductivité était
« d'une importance stratégique pour le pays ». Hudson engagea
un détective privé. Celui-ci découvrit que l'homme était un
responsable militaire de la Base de l'US Air Force de Langley, en
Virginie. De nouvelles recherches prouvèrent qu'on lui avait
demandé d'investir l'argent du gouvernement à partir d'un compte
bancaire suisse spécifique afin que le ministère de la Défense
puisse devenir stratégiquement un partenaire secret pour des
projets choisis. Inutile de dire qu'Hudson déclina l'offre, mais il
venait de comprendre qu'on ne le laisserait jamais mener à son
terme son entreprise en ce qui concernait la supraconductivité !

Atomes furtifs et Espace-temps


À ce stade, avec l'aide d'une compagnie canadienne de place-
ment, les deux millions de dollars et demi nécessaires pour
commencer l'usine dans l'Arizona furent provisionnés par le
groupe d'assurance Legal & General. Le sérieux de l'affaire était
indubitable et leurs spécialistes des métaux précieux avaient passé
10 jours à évaluer les rapports à Phoenix et à la General Electric.
Mais soudain, les choses changèrent. L & G réclamait maintenant
des renseignements complémentaires sur les recherches, y compris
sur tout ce qui était protégé par la clause de confidentialité de
l'équipe. Simultanément, David était informé à partir de sources
gouvernementales que les études sur la diffraction neutronique
(requises pour prouver la supraconductivité de ses échantillons)
allaient être tactiquement différées de plus de trois ans ! Dès cet
instant, il était clair que ses brevets allaient être affectés et qu'il
aurait à continuer de financer le projet lui-même, surtout dans la
mesure où il ne pourrait jamais être certain que les éventuels inves-
tisseurs se présentant n'étaient pas des agents du gouvernement
cherchant simplement à accéder à des informations confidentielles

196
UNE DIMENSION PARALLÈLE

sur ses recherches. En outre, il devenait évident que la manière de


protéger le cadre temporel de ses brevets était de publier ouverte-
ment certaines informations et de donner une série de conférences
enregistrées.
Nous avons évoqué plus tôt l'implication d'Hal Puthoff, le
directeur de l'Institute for Advanced Studies (Institut des Études
Avancées), d' Austin, Texas (voir la partie « Au-delà de zéro »,
chapitre 8). Nous pouvons maintenant développer l'histoire, dès
lors que c'est après ce stade du projet qu'il rencontra David
Hudson. Dans ses études sur l'énergie au point zéro et sur la
gravité en tant que force de fluctuation du point zéro,432 Puthoff
avait déterminé que lorsque la matière commence à réagir en deux
dimensions (comme les échantillons d'Hudson le faisaient), elle
devait théoriquement perdre environ quatre neuvièmes de son
poids gravitationnel. Cela correspond justement à 44 %, la
proportion découverte à l'occasion des expériences sur la poudre
blanche. Hudson était donc en mesure de confirmer la théorie de
Puthoff en pratique et d'expliquer que lorsqu'elle passait dans un
état de supraconductivité, la poudre monoatomique n'avait plus
que 56 % de son poids antérieur. Il pouvait aussi montrer qu'une
fois chauffée, elle manifestait une attraction gravitationnelle infé-
rieure à zéro. Et à ce stade, le creuset dans lequel elle se trouvait
pesait lui moins que son poids à vide. Dès lors que la
gravité/pesanteur détermine l'espace-temps, Puthoff conclut que la
poudre était une « matière exotique » et qu'elle était capable de
distordre l'espace-temps. Cependant, continuait-il, la poudre
mfkzt allait alors résonner dans une dimension différente, où dans
ce contexte, elle allait devenir totalement invisible. De nouveau,
Hudson confirma que c'était précisément le cas. L'échantillon
n'était assurément plus visible quand son poids disparaissait.
Ce que l'on disait ici, ce n'était pas seulement que la substance
pouvait sortir de la vision perceptuelle, mais qu'elle était littérale-
ment transportée dans un autre plan parallèle, une cinquième
dimension de l'espace-temps. On chercha à en faire la preuve en
essayant de perturber et de déplacer la substance avec une spatule
tandis qu'elle était invisible, de manière à ce qu'elle soit posi-
tionnée différemment au moment où elle redevenait visible. Mais
cela ne se produisait pas et la substance réapparaissait précisément
dans la même position et avec la même forme qu'au moment de sa

197
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

disparition. Rien n'avait été déplacé ou perturbé pendant l'inter-


valle d'invisibilité, simplement parce que plus rien n'était là. En
bref, la matière n'était en réalité pas devenue invisible : elle avait
véritablement changé d'état physique et s'était transposée dans
une autre dimension. Puthoff expliqua que c'était comme la diffé-
rence entre un avion conventionnel furtif, qui ne peut être détecté
par un radar, et un aéronef qui peut littéralement disparaître dans
une autre dimension. Celle-ci est la dimension supraconductrice
de l'Orbite de Lumière: le plan de Shar-On, ou, comme les textes
des tombes égyptiennes l'ont appelé, le Champ de Mfkzt.
Au début des années 1990, presque ex nihilo en apparence, des
articles relatifs aux « atomes furtifs » et à la supraconductivité
commencèrent à paraître avec une grande régularité dans la presse
scientifique.433 Le Niels Bohr Institute (de l'université de
Copenhague), le Laboratoire national d'Argonne du ministère US
de l'Énergie (Chicago) et leur laboratoire national d'Oak Ridge
(Tennessee) confirmèrent tous que les éléments qui avaient été
répertoriés dans les brevets d'Hudson existaient dans l'état à spin
élevé monoatomique. La terminologie scientifique pour décrire le
phénomène est Noyau à spin élevé asymétriquement déformé
(Asymetrical Deformed High Spin Nuclei). Ce sont des supracon-
ducteurs parce que les atomes à spin élevé peuvent faire passer
l'énergie de l'un à l'autre sans perte d'énergie nette.
La manipulation de l'espace-temps devint aussi un objet d'in-
térêt spécifique qui mena à une déclaration étonnante dans le
numéro de mai 1994 du journal Classical and Quantum Gravity.
Cet article écrit par le mathématicien mexicain Miguel Alcubierre
disait: « On sait désormais qu'il est possible de modifier l'espace-
temps d'une manière permettant à un vaisseau spatial de voyager
à une vitesse arbitrairement importante grâce à une expansion
purement locale de l'espace-temps derrière l'aéronef et à une
contraction opposée devant lui - un mouvement plus rapide que
la vitesse de la lumière, rappelant les brèches spatiotemporelles de
la science-fiction. »434
Quelques mois plus tard, ce fut suivi par un article du même
ordre dans l'American Scientist. Dans cette étude, Michael Szpir
montra comment le concept d'Alcubierre ne violait pas la théorie
d'Einstein selon laquelle aucun objet ne peut voyager plus vite que
la lumière. Il expliqua que lorsqu'il se trouvait dans le contexte

198
UNE DIMENSION PARALLÈLE

d'une faille, l'appareil en réalité ne voyageait pas du tout.


L'accélération théorique pouvait être énorme, mais le taux d'accé-
lération réel était de zéro.435 Nous avions ici une forme de voyage
à la vitesse de la lumière qui nécessitait un minimum de temps et
un minimum de carburant. Tout simplement, le fragment d'es-
pace-temps nécessaire était déplacé de devant le vaisseau spatial
pour le replacer derrière lui par le moyen d'une contraction puis
d'une expansion. Mais quel était le dispositif nécessaire pour
rendre ce processus possible ? L'article d'Alcubierre expliquait
que : « la matière exotique serait nécessaire pour produire une
distorsion d'espace-temps. » Le responsable scientifique des infos
télévisées de la BBC (BBC News) en Grande-Bretagne, le Dr David
Whitehouse, signala ultérieurement que « l'idée repose sur le
concept selon lequel, pour les physiciens, l'espace n'est pas vide ...
L'espace a une forme qui peut être déformée par la matière ... Le
vaisseau spatial devait rester dans une bulle-faille entre deux
distorsions spatiotemporelles. »
Donc, quelle est cette « matière exotique » à laquelle Alcubierre
faisait référence ? C'est de la matière qui a une puissance de gravi-
tation inférieure à zéro. Szpir la décrivait comme une « matière
avec la propriété curieuse d'avoir une densité énergétique néga-
tive, à la différence de la matière normale (celle qui constitue les
individus, les planètes et les étoiles) qui a une énergie positive. »
Le moyen est un supraconducteur opératif et Hal Puthoff avait
déjà expliqué que, de ce point de vue, le mfkzt de Phoenix était de
la « matière exotique » ayant la capacité de tordre l'espace-temps.
Il n'y a rien d'étonnant à ce que les milieux gouvernementaux se
soient intéressés à David Hudson et à son contrat de fourniture de
matière aux scientifiques concepteurs de batteries. S'ils ne furent
pas en mesure d'y prendre une participation majoritaire par l'in-
vestissement, ils furent déterminés par un moyen ou un autre à
entraver ou abattre cette entreprise privée.
En plus des brevets d'Hudson relatifs aux PGM en général, il
avait aussi des brevets concernant le fantastique phénomène de
l'or à spin élevé. Dès lors que les tests de spectroscopie US stan-
dard n'étaient pas suffisants pour déterminer le métal à partir de
son état monoatomique, il fut demandé aux Laboratoires natio-
naux d'Argonne de prouver la procédure en réalisant de la poudre
blanche à partir d'une base de départ qui serait de métal doré pur

199
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

(Un engagement sous serment écrit était requis par le Bureau des
Brevets.) À cette fin, la direction du département Céramique &
Supraconductivité d'Argonne, mit en contact David et un chimiste
métallurgiste qui, sur les spécifications d'Hudson, produisit la
poudre blanc immaculée à spin élevé à partir d'or pur. Cependant,
quand il analysa la matière résultant de l'opération, son équipe-
ment déclara qu'il s'agissait de fer, de silice et d'aluminium,
comme on l'avait prévenu au préalable que ce serait le cas. Quand
il avait signé son engagement écrit, le chimiste avait spécifique-
ment mentionné le fait que (en dépit de tous les tests qui pour-
raient être ultérieurement réalisés), il garantissait que la matière
utilisée était de l'or à 100 % dès lors qu'elle avait été obtenue à
partir d'or pur dans son propre laboratoire.
Ensuite, on demanda à Hudson d'inverser le processus en
retransformant la poudre en un morceau de métal d'or. C'était
comme demander à quelqu'un de recréer une pomme à partir
d'une casserole de compote: une opération apparemment impos-
sible ! Des essais antérieurs avaient donné des résultats désastreux
: des électrodes onéreuses avaient brûlé en moins d'une seconde.
Pire encore : on avait assisté à une production de rayons gamma à
ondes courtes qui avaient fait voler en éclats l'équipement du
laboratoire. À la fin de 1995, les difficultés avaient été surmontées
et la « pomme » avait pu être reconstituée à partir de la
« compote ». À partir de là, il n'y eut plus aucun doute qu'il était
possible (comme dans l'ancienne science métallurgique) de fabri-
quer de l'or à partir d'une base qui n'était apparemment pas de
l'or. À partir d'un échantillon originel analysé comme étant du fer,
de la silice et de l'aluminium, on obtenait un lingot qui se révélait
être de l'or pur à l'analyse. Après des siècles de tentatives, d'er-
reurs, de frustrations et d'échecs, la pierre philosophale des
anciens temps avait été enfin redécouverte.

Le jour du Jugement
Du début de sa quête à 1995, David Hudson avait personnelle-
ment dépensé pour ses recherches sur les ORMUS quelque
8, 7 millions de dollars. Maintenant, l'usine de production devait
être construite. L'ORMES L.L.C. fut créée pour être la société qui

200
UNE DIMENSION PARALLÈLE

développerait le projet avec une lettre d'informations régulières


mises à jour sur l'évolution de l'entreprise éditée par la Science of
the Spirit Foundation (Fondation des Sciences de !'Esprit) affiliée
pour les membres abonnés.436
Une fois un site idoine acquis et les permis de construire
dûment obtenus, les travaux commencèrent. Les 2,5 millions de
dollars nécessaires pour la construction avaient été obtenus grâce
aux souscriptions des membres de la Science of Spirit
Foundation4J7. Tout progressait donc bien. Le champ d'intérêt de
la société s'était même élargi: en novembre 1996, on annonça
qu'ORMES L.L.C. allait également s'intéresser aux catalyseurs de
métaux, à la métallo-céramique et à la fourniture de métaux
précieux pour des applications commerciales.438
Le premier problème majeur surgit quand ils furent prêts à
finaliser l'installation électrique de l'usine. Bien que l'accord
formel pour la fourniture électrique ait été donné, l'inspecteur
du comté expliqua qu'il y avait un problème de « zonage » et
que sa résolution allait prendre des mois. Apparemment, il
s'agissait encore d'une question de classification et ils reçurent
une note qui disait : « Personne ne produit actuellement de
choses semblables à ce que cette usine va faire et cela n'entre
donc dans aucune des catégories du gouvernement ».439
Nullement découragé et absolument pas désireux de céder aux
pressions et d'appeler ses productions « drogues », « carbu-
rants » ou quoi que ce soit d'autre, Hudson décida d'utiliser
un générateur indépendant en attendant d'être raccordé au
réseau. Malheureusement, l'accident inévitable intervint peu
après, en juin 1998, quand une fuite laissa s'écouler plus de
20 000 litres (4 500 gallons) d'acide nitrique dans un conte-
neur secondaire. Quand l'équipe des services d'urgence inter-
vint, ils répandirent de la mousse sur l'acide au lieu de simple-
ment le diluer dans l'eau, avec pour conséquence de laisser un
nuage de gaz rouge envahir le ciel. L'heure des comptes était
arrivée ... Et c'est ce que s'empressèrent de faire les hommes du
Département de la Qualité environnementale (DEQ,
Department of Environmental Quality, l'équivalent du minis-
tère US de }'Environnement). D'autres de l' Administration de
la Sécurité et de la Santé professionnelles ( OSHA,
Occupational Safety and Health Administration) et de

201
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

l' Agence de la Protection environnementale (EPA,


Environmental Protection Agency) leur emboîtèrent immédia-
tement le pas.
Bien que les tests ultérieurs de la DEQ aient déterminé que la
fuite n'avait été qu'interne, contenue et sans résidus toxiques,
l'EPA réclama le démantèlement de toutes les installations chimi-
ques et leur évacuation immédiate de l'usine. En outre, une
amende à six chiffres fut réclamée à titre de dommages et intérêts.
Au cours de l'année précédente, David Hudson avait connu une
période de mauvaise santé, mais cette fois, il fut hospitalisé pour
un pontage majeur après une attaque cardiaque. Au cours de cette
hospitalisation et à l'encontre de ce que prévoyait le règlement de
l'habilitation pour son usine, des permis de construire furent
accordés pour un certain nombre de maisons particulières à proxi-
mité de celle-ci. Dix ans auparavant, quand il avait rencontré ses
premières difficultés avec le ministère de la Défense, Hudson avait
été mis en garde quant au fait qu'on ne le laisserait jamais achever
son entreprise en matière de supraconductivité (voir plus haut la
partie « Supraconducteurs » ). Et pour lui, l'heure du Jugement
dernier était clairement arrivée. Le site ne pouvait plus d'aucune
manière devenir opérationnel et bien que la légalité n'ait cessé
d'être battue en brèche de mois en mois, en novembre 2000,
David se retrouva finalement contraint d'écrire qu'il avait été «
condamné à mort ».
Ce fut la fin tragique d'une grande ère de pionniers. Mais leur
science est restée. Le problème, c'est que maintenant leurs travaux
sont poursuivis par des personnes ayant des motivations beaucoup
moins sociales. Elle est maintenant destinée à devenir une science
pour des hautes huiles aux niveaux des grandes entreprises et des
services gouvernementaux. Par conséquent, les enjeux sont élevés
et les marchés des métaux précieux se sont déplacés vers de
nouveaux terrains d'opérations stratégiques. Alors que le pétrole
a entamé sa descente et se prépare à devenir le carburant d'antan,
les futurs maîtres du globe seront ceux qui contrôleront l'or et les
réserves en métaux du groupe des platines. Ce sont les matières de
l'industrie de demain dans le monde de la technologie des supra-
conducteurs : un monde de l'anti-gravité, de la lévitation, de la
téléportation, des dimensions parallèles et de la manipulation de
l'espace-temps. Mais que les annales du futur n'oublient pas que

202
UNE DIMENSION PARALLÈLE

tout commença grâce à la ténacité enthousiaste d'un homme et à


sa ferme familiale à Phoenix, dans l'Arizona (voir Annexe V :
«Vers le point limite », pour des informations complémentaires
sur les ORMUS et la recherche sur le cancer).
Le protocole quantique

Éléments de transition
On le voit, au gré de notre voyage avec l'Arche d'Alliance, il ne
nous faut pas seulement étudier des matières telles que l'arc élec-
tronique et la transmutation des ORMUS, mais aussi des sujets
tels que les supraconducteurs et les dimensions parallèles.
Si l'Ancien Testament ne mentionne pas spécifiquement le
dépôt de la poudre de manna dans l'Arche, la tradition a prévalu
en vertu d'une référence néo-testamentaire dans Hébreux 9 : 4. Ce
passage nous parle de « l'Arche d' Alliance entièrement recouverte
d'or, dans laquelle se trouvaient une urne d'or contenant la
manne ». Ce qui ressort clairement de cela (vu les qualités supra-
conductrices de la poudre ORMUS), c'est que l'Arche elle-même
était un supraconducteur de grande puissance. Par conséquent, il
n'y a aucune raison de mettre en doute toutes les références bibli-
ques concernant l'aptitude de l'Arche à léviter ou à émettre des
forces destructrices d'une grande violence, que ce soit sous la
forme de simples rayons lumineux ou de rayons meurtriers.
Au centre de la Table de classification périodique, on a un
groupe d'éléments dits éléments (ou métaux) de transition. Ils
incluent l'argent et le groupe des platines légers : palladium,
rhodium et ruthénium, à côté de l'or et du groupe des platines
lourds : platine, iridium et osmium. Les éléments non-précieux
comme le cuivre, le cobalt et le nickel sont aussi inclus. Ce sont les
éléments de transition qui sont capables de se transmuter dans
l'état monoatomique de la pierre de feu transcendante.

204
LE PROTOCOLE QUANTIQUE

L'état monoatomique intervient quand on assiste à une corréla-


tion entre les électrons rétrogrades et antégrades (c'est-à-dire tour-
nant dans des sens opposés) autour du noyau d'une substance de
telle sorte que les différents atomes de cette dernière ne peuvent se
relier pour former un solide (voir « Le plan de Shar-On »
chapitre 8). Au lieu de cela, elle devient une poudre d'atomes
simples.
Dans un atome, les électrons circulent autour du noyau à l'in-
térieur et hors d'un potentiel de filtrage. En essence, ils sont
contenus dans des coquilles internes et externes. Des éléments
ayant moins d'électrons dans les coquilles externes que dans leurs
cosses internes ont tendance à être électropositifs, tandis que
ceuxqui ont moins d'électrons dans les coquilles internes seront
plutôt électronégatifs. Ce qui rend les éléments de transition diffé-
rents de la norme, c'est que leur statut d'électron possède un
certain caractère aléatoire. Dans des conditions spécifiques, les
électrons des sphères externes peuvent être en interface avec ceux
des sphères internes.
Dans la majorité des éléments, les atomes se conglomèrent en
groupes de deux ou plus, mais les atomes des éléments de transi-
tion ne sont pas capables de se lier chimiquement dès lors qu'ils
sont trop distants les uns des autres.440 Ce paramètre favorise l'état
monoatomique dans lequel les atomes interagissent dans deux
dimensions. Ce n'est que lorsque la force répulsive est neutralisée
que les atomes peuvent s'agréger pour devenir le métal.
Dans leur condition monoatomique, les atomes des éléments de
transition perdent leur réactivité chimique et changent la configu-
ration et la forme de leur noyau. Les noyaux ne sont pas ronds.
Normalement, leur forme a un ratio de 1,3 : 1. Cependant, le
noyau d'un atome monoatomique s'allonge de ce rapport jusqu'à
un ratio de 2: 1 (deux fois sa largeur) ou même au-delà pour
prendre une forme cigaroïde que l'on va appeler « superdé-
formée ». Cette « superdéformation » est directement reliée à
l' « état de spin, ou de rotation », quand on passe d'un spin bas à
un spin élevé. Dans les années 1960, les chercheurs sur les champs
magnétiques découvrirent que les atomes à spin élevé étaient capa-
bles de faire passer de l'énergie de l'un à l'autre sans perte nette de
cette dernière. C'est la « supraconductivité ». Tout ce qu'il faut

205
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

pour mettre en mouvement le flux d'énergie, c'est l'application


d'un champ magnétique externe.
David Pine, un professeur de physique du Centre d'Études
avancées de l'université de l'Illinois, avait déclaré que « la
Supraconductivité est peut-être la propriété physique la plus
remarquable dans l'univers. » Pareillement, le Dr Daniel Sewell
Ward, un physicien nucléaire, expliquait que « la Supracon-
ductivité est infiniment plus qu'un phénomène physique de
premier ordre. Il peut être l'un des mécanismes de liaison fonda-
mentaux dans un univers illimité et connecté. »

Lévitation et téléportation
Dans le monde des supraconducteurs, il existe deux types prin-
cipaux. Un supraconducteur parfait à une seule phase vibratoire
repoussant toute invasion magnétique est appelé supraconducteur
de type 1. On trouve dans cette catégorie l'or monoatomique et les
éléments du groupe des platines. Les supraconducteurs de type 2
(des complexes métalliques dont le cuivre, le plomb, le niobium et
le niobium-titane) ont un comportement mixte, qui autorise quel-
ques pénétrations magnétiques externes.
Les supraconducteurs de type 1 fonctionnent parfaitement
parce que les électrons tournant en sens contraires s'associent par
paires tels des reflets ou des jumeaux sans se détruire l'un l'autre.
Ils deviennent des photons monofréquence - ce ne sont plus des
particules, mais des ondes lumineuses. Ces ondes sont la clé du
protocole quantique parce que, en essence, les protons représen-
tent les quanta - les quantités d'énergie proportionnelle à la
fréquence de radiation qu'ils représentent (du latin quantus,
« combien » ). Ces photons qui se reflètent à l'identique et qui flot-
tent sur l'onde quantique d'un supraconducteur sont appelés
Paires de Cooper441 et ils créent un effet Meissner - un champ
magnétique unique sans polarité nord ou sud. Une fois activé, ceci
résiste à tout autre champ magnétique, de telle manière que le
supraconducteur devient diamagnétique - un état dans lequel il
repousse de puissants champs magnétiques ou est repoussé par
ceux-ci. Cela offre des possibilités de lévitation immédiates.442

206
LE PROTOCOLE QUANTIQUE

En évoquant les paires d'électrons identiques qui se trouvent


dans un état où ils vont s'entredétruire, le professeur Stephen
Hawking parle de l'électron-reflet comme d'un « anti-électron »
qui peut détruire. Pour démontrer cette destruction, il écrit : « Si
vous rencontrez votre anti-soi, ne lui serrez pas la main : vous
disparaîtriez tous les deux dans un grand flash de lumière ! »443
C'est, bien sûr, précisément ce que David Hudson et l'équipe de la
General Electric découvrirent dans leurs recherches. Cependant, ni
Hawking, ni Hudson, ni qui que ce soit d'autre n'a décrit ces anni-
hilations d'électrons sous une forme qui supposerait qu'un résidu
demeure après la destruction. Ils disent simplement qu'une dispa-
rition s'opère et que la substance concernée s'est volatilisée.
Comme l'a montré Hal Puthoff, il ne s'agit pas d'un état d'invisi-
bilité, mais de transfert dans une autre dimension de l'espace-
temps (voir «Atomes furtifs et espace-temps », chap. 11).
Le train de Maglev fournit un bon exemple de lévitation
magnétique. L'un de ces trains fut commercialement exploité à
Birmingham, en Angleterre, sous la forme d'une navette expéri-
mentale dans les années 1990. De tels trains flottent littéralement
grâce à un puissant magnétisme supraconducteur qui supprime de
cette façon la friction entre le véhicule et le rail. Le prototype fut
testé en 1990 au Japon, puis suivit l'ouverture de la ligne d'essai
du train Yamanashi Maglev le 3 avril 1997. Deux ans plus tard, le
14 avril 1999, le véhicule MLX01 atteignit une vitesse 552 kilo-
mètres/heure en état de lévitation. Le gouvernement des États-Unis
a désormais affecté presque un milliard de dollars pour l'optimi-
sation du Maglev et l'ouverture d'un service commercial de train
Maglev était prévue en Allemagne en 2006.
Une fois activé par magnétisme, le champ Meissner d'un supra-
conducteur de type 1 continuera à fonctionner à l'infini. Et quand
deux champs Meissner se touchent, l'onde quantique qu'il y a
entre eux est pareillement perpétuelle. Un catalyseur de supracon-
ductivité peut être potentiellement minuscule (par exemple, une
étincelle) et, au final, une énergie continue pourra être obtenue du
vacuum du point zéro universel.
En bref, un supraconducteur est une substance qui peut trans-
porter de l'énergie électronique sans résistance et sans dissipation
de cette énergie. Sans contact physique, les supraconducteurs véhi-
culeront l'énergie (comme la lumière et l'électricité) sur n'importe

207
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

quelle distance pendant une quelconque longueur de temps. Ils


pourraient aussi être la clé de la téléportation à distance de
matière physique et même celle de formes de vie. La citation
suivante est extraite d'un document du ministère de l'énergie US,
via leur service télématique Newton du laboratoire national
d'Argonne : « La technique est de préparer une paire de systèmes
quantiques couplés. » Après avoir expliqué que l'un de ceux-là
doit être placé quelque part au loin, le texte continue : « Il est
alors possible de faire une mesure du système locale, de trans-
mettre le résultat de la mesure locale et de reconstituer un nouveau
quantum de l'autre côté ... (Par ce moyen), on peut en principe être
transporté en envoyant suffisamment d'informations classiques. »
Les scientifiques de la NASA et du laboratoire d'Argonne
confirment qu'il sera également possible de dupliquer de la
matière au lieu de la transporter, dès lors que les lois étranges de
la lumière et de la matière sont déterminées à l'échelle atomique.
Dans ce domaine, le bureau des recherches biologiques et physi-
ques de la NASA atteste que « la matière peut se trouver simulta-
nément en deux endroits. Les objets peuvent être en même temps
des particules et des ondes. » Dans la mécanique quantique, rien
n'est certain, mais seulement probable ou improbable. La
prouesse improbable de pouvoir « arrêter » la lumière a mainte-
nant été réalisée par deux équipes: l'une dirigée par Ron
Walsworth, un physicien du Centre d'Astrophysiques Harvard-
Smithsonian et l'autre par Lene Hau du département de physique
de l'université d'Harvard. Non seulement la lumière peut désor-
mais être arrêtée dans sa course, stockée et relâchée à volonté,
mais sa très grande vitesse (la vitesse de la lumière) peut être
ramenée en dessous de celle d'une bicyclette. Les possibilités sont
époustouflantes et même des informations textuelles (encodées
dans les atomes) peuvent être convoyées par une onde lumineuse.
L'enchevêtrement quantique (Quantum entanglement) permet
à deux particules de se comporter comme une seule, quelle que
soit la distance qui les sépare. Les Drs Sougato Bose de l'univer-
sité d'Oxford et Dipankar Home de l'Institut Bose de Calcutta ont
démontré une mécanisme unique pouvant être utilisé pour lier des
atomes ou des molécules qui sont à des années-lumière les uns des
autres. Anton Zielinger, un physicien quantique de l'université de
Vienne, a montré que c'est possible avec de grandes molécules.444

208
LE PROTOCOLE QUANTIQUE

Des nuages de trillions d'atomes ont été reliés à l'aide de


connexions quantiques par l'équipe d'Eugene Polzik à l'université
d'Aarhus (Danemark).445 Les scientifiques de la NASA expliquent
que c'est exactement la téléportation de matière au moyen de
rayons lumineux de Star Trek : la structure moléculaire d'un corps
est atomiquement réordonnée et envoyée vers une autre
destination.

La science sacrée
Il est important de rappeler et de préciser ici les principes de
base que nous reconnaissons comme exacts et dont nous avons
discuté, dès lors qu'ils échappent au cadre des informations que le
public connaît normalement. Ce n'est qu'en retenant les toutes
dernières avancées de la science de pointe des supraconducteurs et
leurs attributs phénoménaux que nous pouvons parvenir à
comprendre ce qui est finalement arrivé à l'Arche d' Alliance.
D'éminents scientifiques modernes n'ont pas seulement
confirmé l'existence de dimensions parallèles, de la téléportation
et d'autres éléments du même ordre, mais ils se sont aussi particu-
lièrement souciés de laisser le public à l'écart de toutes ces
matières. Pour montrer le dilemme auquel nous sommes
confrontés à cet égard, le long extrait suivant est tiré d'une confé-
rence donnée par le physicien nucléaire Daniel Sewell Ward
devant le Forum de l'Association internationale de la Nouvelle
Science à Fort Collins (Colorado) en octobre 1999:

Une pléthore de preuves suggère qu'il existe une science fondamen-


tale d'une très grande importance capable d'expliquer un vaste
champ d'observations pouvant autrement passer pour des anoma-
lies ... Les sujets de la science sacrée (dont les mathématiques, la
physique et la santé/longévité) et leur dissimulation aux yeux des
chercheurs et des enquêteurs sont d'une importance particulière.

Un truisme largement répandu prétend que « savoir, c'est pouvoir ».


De manière significative, la connaissance ou les enseignements secrets
détenus par une élite très limitée renferment le potentiel d'un pouvoir
encore plus grand. C'est apparemment pour cette raison que l'his-
toire du monde des quelques derniers millénaires a intégré la théma-

209
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

tique fondamentale de la lutte pour le contrôle et le pouvoir basé sur


la connaissance, la compréhension et la sagesse ésotériques.

Des écoles à mystères de l'Égypte et de la Grèce antiques en passant


par les trésors de Jérusalem retrouvés par les chevaliers templiers ...
jusqu'aux secrets protégés de la commission Trilatérale et de diffé-
rentes organisations secrètes d'aujourd'hui, le plus grand héritage de
la race humaine a été soigneusement et consciencieusement dissi-
mulée de l'ensemble de la société. Les savoirs et les techniques qui
pouvaient donner accès à la connaissance et à de formidables progrès
pour l'individu ont, historiquement, étaient détenus pour l'usage
exclusif de ceux qui étaient au pouvoir... Le fait que de nombreuses
forces (et en particulier les religions) aient déployé des efforts consi-
dérables pour attaquer la vérité afin de préserver leurs propres
conceptions de l'univers est peut-être le paramètre principal en ques-
tion ici. Curieusement, la volonté de détruire purement et simplement
(comme dans le cas de l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie) ou
la mise en place de limites drastiques sur l'accès au savoir est aussi
fondé sur des questions de contrôle et de pouvoir. Dans les confins de
cette lutte pour le pouvoir au niveau mondial, une grande partie de
la sagesse et de la connaissance ésotériques ont été cachés au public
tant pour protéger des vérités sous-jacentes que pour les utiliser (ou
les détruire) afin d'en tirer bénéfice.

Mais brusquement (en termes historiques), la boîte de Pandore a été


retournée et des individus n'appartenant pas à des groupes de
l'élite ... ont commencé à entrevoir, à étudier et à comprendre les
secrets de la connaissance ésotérique jusque là cachés. Et avec la
dissémination d'une telle connaissance dans le grand public, le
contrôle d'un humain sur un autre est atténué ... Pour le chercheur de
vérité et de connaissance, l'histoire de la conspiration visant à nier
l'existence d'une telle sagesse devient moins importante que le fait de
comprendre comment on a pu appliquer ces enseignements fonda-
mentaux.

Il est clair qu'une grande partie de ce que l'on sait aujourd'hui dérive
du processus normal de l'acquisition de savoir et des découvertes
d'âge en âge. Historiquement, la connaissance s'est disséminée par
l'apprentissage qui voit le détenteur de cette connaissance (le maître)
partager son savoir avec un tiers (l'apprenti) qui a gagné le droit à
acquérir cette connaissance par la démonstration de sa valeur... Des
écoles ont aussi existé pour disséminer la sagesse et la connaissance.

210
LE PROTOCOLE QUANTIQUE

En termes de taille, ces écoles allaient des écoles à mystères sciem-


ment limitées aux écoles pour l'élite au sens large, pour l'éducation
publique...

La civilisation sumérienne constitue le plus ancien exemple attesté de


réussite humaine largement documenté par des preuves physiques
sous la forme d'écrits ou d'objets. Le fait qu'une civilisation se soit
épanouie apparemment dans la vallée entre le Tigre et !'Euphrate en
ne développant que des formes de civilisation nouvelles et jusque-là
absentes, est particulièrement frappant. Soudain, dans une société, on
trouve l'écriture, l'élevage animal, l'irrigation pour l'agriculture, les
temples pour le culte, et ainsi de suite...

Il paraît clair, par exemple, que Moïse, en tant que prince d'Égypte,
fut largement instruit dans les anciens mystères et qu'il partagea une
partie de son éducation avec les Israélites sous la forme de l'Arche
d'Alliance. Les Templiers apparurent pendant les croisades à l'aube
du dernier millénaire et ce sont eux qui découvrirent apparemment
un trésor d'informations dissimulé dans les environs de Jérusalem ...

La bonne nouvelle, c'est que de semblables informations sont deve-


nues de plus en plus disponibles ... C'est largement dû à la découverte
et au déchiffrement des anciens écrits. Au nombre de ces derniers, on
compte des documents comme Le Livre des morts égyptien, Les
Manuscrits de la mer Morte et les manuscrits de Nag Hammadi. En
outre, une grande partie de la sagesse la plus ésotérique a pu se trans-
mettre au cours des siècles hors des limites des sociétés secrètes sous
la forme de la Kabbale, du Tarot et d'autres ouvrages. Il existe des
preuves selon lesquelles beaucoup d'informations ont été sciemment
disséminées dans le monde, comme s'il y avait eu une décision de
permettre à une plus grande partie de la population de pénétrer dans
le sein de la connaissance... La Vérité a une manière bien à elle de
remonter inévitablement à la surface...

Une question clé se pose : la diffusion des connaissances des mathé-


matiques et de la géométrie sacrées est-elle ou non le résultat d'une
découverte accidentelle ou une dissémination d'informations inten-
tionnelle. D'un autre côté, la géométrie et les nombres sont sans diffi-
culté découvrables, en partie à cause de la simplicité du processus
logique utilisé. Tout ce que l'on a réellement besoin de faire, c'est de
poser la bonne question et alors les mathématiques s'empressent de
se manifester... Mais est-ce que l'on sait tout ou y a-t-il encore autre

211
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

chose dont nous serions inconscients ? La tendance actuelle de la


physique de pointe à explorer les domaines des énergies au point zéro
et les multiples dimensions au-delà de notre continuum espace-temps
quadridimensionnel est-elle une incursion au cœur d'une connais-
sance jusque-là secrète ou simplement l'évolution normale de la
connaissance dans la réalité de l'univers ?

En dernière analyse, il apparaît que de nombreuses questions restent


encore sans réponse mais que les recherches enthousiastes et ferventes
seront récompensées ... De ce point de vue, la question n'est plus de
savoir si quelqu'un mérite ou non de connaître les secrets, mais plutôt
d'être encouragé à sortir pour découvrir pour soi-même les merveilles
de l'univers. En effet, il y a encore de la place au sommet de la courbe
des connaissances pour quiconque a véritablement le désir de pour-
suivre cette recherche.

Retour à Dendérah
À la lumière de ce judicieux exposé, je compris alors qu'il me
fallait obtenir l'opinion du Dr Daniel à propos des mystérieux
pétroglyphes de Dendérah relatifs à Hathor. Ce sont d'étranges
objets bulbeux décorant les murs du temple, que nous avons déjà
examinés plus tôt (voir « L'Or des Dieux », chapitre 7). Nous
avions ici un physicien qualifié à la pointe de la science moderne,
qui avait également une compétence en matière d'histoire
ancienne. Il indiqua qu'il y avait des différences importantes entre
les reliefs du temple. Par exemple, alors que sur certaines images,
on voit des bras qui supportent apparemment les ampoules en se
tenant en dessous, dans d'autres versions, les bras des piliers djed
sont tendus et pénètrent à l'intérieur des bulles dans lesquelles
sont suspendus des serpents. Cela laisse entendre que les
bulles/tubes/ampoules ne sont pas du tout des objets physiques,
mais qu'ils représentent la zone ou l'aura spécifique qui se trouve
à l'intérieur (à la manière des bulles des BD, où l'élément impor-
tant, ce sont les mots indiqués à l'intérieur et non la bulle elle-
même.
Les bras djed les plus proches des serpents sont plus musclés
que ceux des autres djed ou personnages qui ne font que toucher
l'espace confiné. Lorsque les bras pénètrent à l'intérieur de la

212
LE PROTOCOLE QUANTIQUE

15. Les bras djed à Dendérah.

bulle, les serpents ont cinq ou six ondulations, mais quand les bras
demeurent à l'extérieur de l'ampoule, les serpents en ont moins.
Cela suggère peut-être l'existence d'un processus précis de renfor-
cement à l'intérieur des limites de la bulle.
La présence du faucon Horus dans certains des reliefs est un
autre trait de ces représentations. L'effet Horus est un facteur
important du scénario du mfkzt (poudre blanche) et la «larme
d'or» tombant de l'œil d'Horus a été directement associée à ses
attributs divins. Dans le texte des pyramides appelé le Papyrus
d'Ani, le pharaon en quête de la lumière de la connaissance dans
le champ de Mfkzt (voir « le Champ des Bénis », ch. 1) déclare:
« Je suis purifié de toute imperfection. Qu'est-ce que c'est ?
[Manna?]. Je m'élève comme le faucon doré d'Horus. Qu'est-ce
que c'est? Je viens chez les immortels sans mourir. Qu'est-ce que
c'est ? Je viens devant le trône de mon père. Qu'est-ce que c'est ? »
D'après les inscriptions qui y sont associées à Dendérah, le
personnage sacerdotal qui était en charge du rituel était identifié
sous le nom de Ka, un type d'âme physique (c'est le même nom
que le « corps de lumière » pharaonique, lui aussi appelé Ka, et

213
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

qui était nourri par le mfkzt de régénération et d'éveil. En outre,


les formes tubulaires s'étirent toutes, comme des éthers confinés,
à partir des tiges et des sépales de lotus, tandis que les inscriptions
identifient les serpents comme étant Harsomtus, autrement dit
l'enfant divin d'Hathor et d'Horus. Les formes en fleur de lotus
étaient aussi prédominantes dans les récipients découverts au
temple de l'Horeb dans le Sinaï. Quant aux bords de la grande
mer de bronze de Salomon, elles avaient aussi, dit la Bible, une
forme de fleur de lotus ouverte (voir « Le Projet pierre de feu »,
chapitre 8). Dès les plus anciens temps sumériens documentés, le
lotus a représenté l' « essence divine » : le nectar de l'excellence
suprême appelé (à l'instar d'Hathor) l' « Or des Dieux »,446
Toute cette discussion est intervenue après ma question initiale.
Ce que mon collègue physicien a bien dit, avant d'en arriver à de
tels détails, c'est que les formes bulbeuses ressemblaient beaucoup
aux représentations de « tubes de flux », c'est-à-dire des champs
Meissner supraconducteurs. Quand deux champs Meissner se
touchent (voir « Lévitation et téléportation, chap. 12), ils produi-
sent une onde quantique perpétuelle et, dans tous les exemples de
reliefs de Dendérah, les paires de champs (avec leurs ondes serpen-
tines inhérentes) sont sur le point de se toucher. Il se pourrait donc
que les représentations montrent le stade préparatoire du passage
vers le Champ de Mfkzt hyperdimensionnel, autrement dit le
passage d'Hathor en forme de tube de flux.

Rite de passage
Alors que j'entreprenais de saisir une partie de la science épous-
touflante que je découvrais en poursuivant les recherches pour ce
livre, un astrophysicien me conseilla justement de ne pas essayer
de la comprendre. «Vous n'avez même pas besoin de la croire, me
dit-il, parce que ce n'est pas une question de croyance. Il vous faut
simplement reconnaître que, au-delà des limites de toute croyance
ou compréhension conventionnelle, elle est simplement là. C'est la
science et elle existe. » Et pour citer le professeur Stephen
Hawking: « Seules quelques personnes peuvent suivre la frontière
de la connaissance qui se déplace rapidement. Ils doivent consa-
crer tout leur temps à cette tâche et se spécialiser dans de petits

214
LE PROTOCOLE QUANTIQUE

domaines. Le reste de la population n'a que très peu d'idée des


progrès effectués ou de l'excitation qu'ils suscitent. »447
Avec ces pensées à l'esprit, je me dis que si ces phénomènes exis-
taient aujourd'hui, c'est qu'ils avaient toujours existé. La seule
différence, c'est que, comme pour toutes les choses qui réapparais-
sent à la lumière du jour, nous avons simplement redécouvert une
partie de leurs modes opératoires et nous les avons baptisés de
nouveaux noms scientifiques. Si la supraconductivité existe
aujourd'hui, c'est qu'elle a existé au Moyen-Âge. Mais mieux
encore, cela veut dire que la supraconductivité existait à l'époque
de Moïse et même avant. Seulement, à cette époque, il n'y avait
pas de laboratoires d'Argonne, d'université Cornell ou d'institut
des Sciences avancées, mais des temples à Karnak, sur l'Horeb ou
à Dendérah. Et en ces temps reculés, il y avait également des ondes
magnétiques et des champs Meissner sous la forme de phéno-
mènes intervenant naturellement. Peut-être que les individus de
cette époque ne connaissaient rien des mécanismes au sens où nos
scientifiques modernes l'entendent, mais, opérationnellement, ils
en savaient certainement suffisamment sur leur existence pour
décrire le Champ de Mfkzt et son rite de passage.
Dans les premières étapes de cet ouvrage, il m'est souvent
apparu que mes recherches dans le monde fantastique de la
physique quantique amenaient des révélations qui semblaient
nécessiter de formidables actes de foi. Cependant, je découvris
bientôt qu'il me fallait tenir pour vrai chacun de ces actes de foi si
je voulais pouvoir passer à l'étape suivante et aux nouveaux actes
de foi qui en résultaient. Pour tout dire, ce principe est précisé-
ment celui de la théorie quantique dans son entier. C'est pourquoi
(en dépit de toutes ses découvertes positives et prouvées), elle est
encore considérée comme une « théorie », parce qu'un nouvel
obstacle se présente toujours et que le problème ultime n'est
jamais résolu. Il ne fallut pas longtemps pour comprendre que ce
que je prenais pour des actes de foi ne l'était qu'en apparence.
Tout cela n'avait rien à voir avec la foi. On se trouve à l'aise avec
les théories quantiques dès que l'on ôte les œillères de son condi-
tionnement restrictif. À partir de cet instant, tout s'écoule naturel-
lement comme sur une vague quantique de telle manière que la
réaction instinctive à toute nouvelle révélation est une acceptation
intuitive. Comme le disait le physicien : « C'est la science et elle

215
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

existe. »Et comme l'exprimait la sagesse attribuée au roi Salomon


dans l'Ancien Testament :

Ce qui fut, cela sera.


Et ce qui s'est fait, se refera.
Et il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
L'Ecclésiaste 1 :9
Du feu dans le désert

L'énigme du Graal
Nous avons vu comment la Pierre des Philosophes - la Pierre
philosophale - était décrite dans les légendes médiévales du Saint
Graal (voir « la Manne sacrée », ch. 2) et comment elle était liée
à la mythologie alchimique du Phénix qui s'élève des cendres de
l'illumination. Des sujets comme ceux-là ont longtemps laissé
perplexe tous ceux qui essayent de voir la tradition du Graal
comme une prérogative chrétienne, dès lors que le Phénix et la
Pierre philosophale sont souvent perçus comme des thèmes de
l'occulte. De fait, nous sommes ici confrontés à une étrange
énigme, parce que même si le Graal est généralement considéré
comme une relique chrétienne, l'Église a en réalité proclamé que
la tradition graalique était une hérésie au concile de Trente (Italie
du Nord) en 1547. Ce fut à ce même concile que l'on ratifia les
livres retenus pour le Nouveau Testament officiel à partir d'une
sélection effectuée longtemps auparavant au concile de Carthage
en 397.
Quand nous avons examiné l'héritage du Gra-al de l'ancienne
Mésopotamie (voir « Le royaume des Génies », chap. 8), il est
apparu clairement que le symbolisme du calice et du pain appar-
tenait à la culture sémitique à l'époque d'Abraham et de
Melchisédech (comme le montre la Genèse 14 : 18) à partir de
1960 AEC environ. Le plus curieux, c'est que l'Église aurait dû
affirmer ses conceptions officielles contre le Graal, alors qu'elle a
usurpé le symbole le plus pertinent de cet héritage pour en faire le

217
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

sien propre. Le sacrement de !'Eucharistie (ou de la Sainte


Communion) met en évidence l'utilisation du calice de vin, repré-
sentant le sang messianique, conjointement aux pains d'hostie qui
symbolisent le corps. Pour les apologistes de cette coutume, celle-
ci découle simplement de la Cène qui vit Jésus partager le pain et
le vin avec ses apôtres44s, mais ils ne prennent pas en compte le fait
que Jésus lui-même exécutait un rite séculaire.
Comme l'a mis en évidence la Règle de la Communauté, l'un
des Manuscrits de la mer Morte, la Cène correspond au banquet
messianique qui se tenait à Qumrân. Les hôtes primordiaux du
banquet étaient le Grand Prêtre et le Messie d'Israël449
- c'est-à-dire le Messie du moment (l'Oint), et pas forcément Jésus
en particulier. D'après le manuscrit, la communauté nazaréenne
était représentée par des officiels élus qui constituaient le Conseil
des Apôtres délégués. Rédigé une cinquantaine d'années avant la
naissance de Jésus, la Règle de la Communauté précise l'ordre de
préséance à la table du banquet et détaille le rituel à observer lors
du repas. Et elle conclut : « Et quand ils se rassemblent à la table
de la communauté ... et amène le vin pour le boire, qu'aucun
homme ne tende la main le premier vers le pain ou le vin avant le
prêtre, car c'est lui qui bénira le premier pain et le premier vin ...
Et ensuite, le Messie d'Israël étendra ses mains sur le pain, puis
toute l'assemblée de la communauté prononcera des bénédictions,
chacun selon son rang. »4so
Un autre aspect des légendes du Graal a dérouté beaucoup
d'observateurs: ce sont les nombreuses références respectueuses
qu'elles renferment à des personnages proéminents de l'histoire
juive. En outre, on y trouve bon nombre de noms juifs ou d'ori-
gine juive: des noms comme Joseph, Lot, Élinant, Galaad, Bron,
Urien, Hébron, Pelles, José, Jonas, Ban ...
Galahad est spécifiquement considéré comme le plus chrétien
des Chevaliers. Dans les premiers textes, il apparaît sous le nom
de Giléad. Or le Giléad originel était un fils hébreu de Mikaël, l'ar-
rière-arrière-petit-fils de Nabor, le frère d'Abraham (1 Chroniques
5 :14 ). Giléad signifie « un monticule témoin » et la montagne
appelée Giléad (ou encore Galaad ou Galéed) était le mont du
Témoignage (Genèse 31 : 21-25). Galéed était aussi le nom donné
au monticule de pierres - un cairn, c'est-à-dire stricto sensu « le
monticule témoin » - que Jacob dressa, dans Genèse 31 : 46-48.

218
DU FEU DANS LE DÉSERT

Joseph d'Arimathie est un personnage important dans les


histoires du Graal qui apparurent dans un environnement templier
français au XIIe siècle. Mais il y en a un autre, plus ancien encore,
qui était tenu en haute estime: c'est le prêtre asmonéen Judas
Macchabée qui mourut en 161 AEC. La conversation suivante
entre sire Gauvain et José de la famille du Graal est tirée d'un texte
franco-flamand, La Haute Histoire du Saint Graal (compilée vers
1220):

- Sire Chevalier, dit-il à messire Gauvain, je te prie de tenir parole...


et de conquérir cet écu, sinon moi je te vaincrai ... car il a appartenu
au meilleur chevalier qui se réclama jamais de cette foi ... et au plus
sage.
- Qui donc était-il ?
- Judas Macchabée était son nom.
- Tu dis vrai, répondit messire Gauvain. Quel est ton nom?
- Sire, mon nom est José et je suis de la lignée de Joseph
d' Abarimacie.

Pourquoi Judas Macchabée ? Il n'apparaît pas dans la version


anglaise officielle de la Bible. Cependant, il y a un trou temporel
entre l'Ancien et le Nouveau Testaments et c'est dans cet intervalle
que l'on trouve l'histoire de Judas et des Macchabées asmonéens
(voir «Après la Captivité », chap. 10). Heureusement, leur
histoire est exposée en détail dans les écrits de Flavius Josèphe (Jer
siècle), qui était lui-même d'extraction asmonéenne, mais aussi
dans le Livre des Macchabées apocryphe au regard de la Bible offi-
cielle, mais qui avait été ajouté à la Bible des Septante avant que
le Canon ne décide de le laisser de côté. Apparemment, il ne fut
pas retenu parce que ce texte semblait ne s'intéresser qu'aux
affaires de l'homme et non à celles de Dieu.
C'est en raison de ce « trou » dans la version officielle de la
Bible anglaise que les histoires évangéliques de Jésus émergent
dans un contexte romain qui tranche passablement avec les écrits
de l'Ancien Testament. De ce fait, la perspective évangélique est
viciée dans la mesure où, de manière propre à semer la confusion,
Jésus est présenté comme un personnage unique spécifique au lieu
de l'inscrire, comme il devrait l'être, dans une séquence continue

219
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

d'événements historiques. Mais cela a aussi facilité la mise à


l'écart, aux yeux du grand public, d'une seconde Maison royale de
Juda qui, dans la période qui a précédé l'ère hérodienne, a occupé
un rang égal à la maison de David à laquelle appartenait Jésus. Et
l'occultation de cette période a encore permis de voiler la perpé-
tuation de la culture traditionnelle de l'or et l'établissement de
Qumrân près de la mer Morte qui intervinrent dans ce laps de
temps.

La maison d'Asmon
Judas, connu comme le « Marteleur » (Maqqaba) était un fils
du prêtre Mattathias de Modin, près de Jérusalem, et son bouclier
(auquel il est fait référence dans l'histoire du Graal) était déjà une
légende à son époque. Sur celui-ci était inscrite une question rhéto-
rique : « Qui est comme toi parmi les dieux ? » En raison du
surnom de Judas, ses successeurs furent connus sous le nom de
Macchabées. Mais plus largement, ils furent appelés Asmonéens,
du nom de leur ancêtre, Asmon (ou Asmonée), l'arrière-grand-
père de Mattathias.
Dans les pas de son père, Judas se souleva contre les rois séleu-
cides de Syrie, qui avaient pris Jérusalem. Ils étaient les successeurs
du général macédonien d'Alexandre le Grand, Séleucos, et, par
conséquent, ils imposèrent la tradition et la religion grecques au
peuple de Judée. Le principal adversaire séleucide de l'époque était
le roi Antiochos IV, qui s'était allié aux frères du Grand prêtre
aaronite de Jérusalem. Ils avaient usurpé l'héritage de leur famille
pour se placer aux côtés de l'envahisseur, tout en introduisant les
dieux et le culte grecs dans le Temple. Les rouleaux de la Torah
furent brûlés avec de la graisse de porc. La circoncision fut bannie
et la langue grecque devint obligatoire sous peine de mort.
Voyant les prêtres de Jérusalem soutenir malencontreusement
l'invasion contre leur propre culture juive, Mattathias de Modin
se dressa à la tête d'une force de guérilla dont hérita ultérieure-
ment son fils Judas. En quelques années, Judas défit plusieurs
armées syriennes au cours de grandes batailles qui virent s'af-
fronter des milliers d'hommes de chaque côté. Au cours de cette
période, Jérusalem fut encore une fois détruite. Mais le 25 Kisev

220
DU FEU DANS LE DÉSERT

(novembre) 165 AEC, Judas parvint à supprimer du Temple la


grande statue de Zeus et à reconsacrer le lieu à la foi juive. La
ménorah (le chandelier à 7 branches) de la ville fut rallumée pour
entamer une célébration de huit jours et c'est ainsi que naquit la
fête annuelle d'Hanoukka.4st
Ce ne fut pas pour autant la fin de la révolte asmonéenne, car
il y avait encore des Syriens à battre dans les hauteurs et la
campagne avoisinante. Cependant, ce fut l'incident qui amena un
nouveau règne princier à Jérusalem sous l'autorité de Jonathan, le
frère de Judas. Pour accélérer ce processus, les Asmonéens obtin-
rent l'appui militaire de Rome (la nouvelle puissance montante
dans l'espace méditerranéen), ce qui permit une indépendance
complète de la Judée à partir de 142 AEC. Toutefois, à peine quel-
ques décennies plus tard, les Romains eux-mêmes devinrent les
nouveaux maîtres de la Judée.
Si les Macchabées avaient été victorieux d' Antiochos de Syrie et
de son successeur, Démétrios Jer, on peut dire que d'un point de
vue social, de grands dommages avaient été toutefois infligés à la
société juive parce que les campagnes difficiles avaient, par
exemple, contraint les hommes à se battre le jour du Sabbat. Un
noyau de dévots juifs ultra-orthodoxes appelés hassidims (les
« pieux ») s'opposèrent fortement à cet état de fait et, quand la
maison d'Asmon triomphale s'empara du pouvoir et installa sa
propre dynastie à Jérusalem, les hassidims non seulement expri-
mèrent haut et fort leur opposition, mais ils quittèrent la ville en
masse. Ensuite, ils établirent leur propre communauté dans le
désert, à Qumrân, à quelques kilomètres à peine à l'est de
Jérusalem, sur les bords de la mer Morte. D'après le Rouleau de
Cuivre, un autre manuscrit de la mer Morte, la vieille Qumrân
s'appelait Sekhakha.
Les Livres des Macchabées racontent comment Hyrcan, le
neveu de Judas, devint à la fois roi et grand prêtre à Jérusalem. Ses
fils Aristobule et Alexandre lui succédèrent, puis ce fut le tour des
fils de ce dernier, Hyrcan II et Aristobule II, suivis par le fils de
celui-ci, Antigone. Enfin, après plusieurs siècles depuis la captivité
babylonienne, il y avait de nouveau une dynastie régnante en
Judée, mais la maison d' Asmon connut une fin brutale quand leur
princesse Mariamne épousa un commandant arabo-iduméen
nommé Hérode. L'histoire épique de ce mariage et la romance

221
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

romano-égyptienne d'Antoine et Cléopâtre qui s'inscrit dans ce


contexte ont été racontées en détail par Flavius Josèphe dans sa
Guerre des Juifs et ses Antiquités judaïques4s2, mais le résultat
évident est qu'à la mort d' Antigone en 37 AEC, le seul héritier
asmonéen était en réalité une héritière, sa nièce Mariamne qui
était également l'épouse d'Hérode. Avec l'assentiment de Rome, ce
dernier devint le nouveau roi de Jérusalem.
La période d'occupation formelle du site de Qumrân paraît
avoir commencé vers 130 AEC. Puis les thérapeutes esséniens
consolidèrent l'implantation autour de 100 AEC.453 Les Esséniens
étaient une communauté médico-philosophique avec une culture
plus gréco-égyptienne qu'israélite. Les chroniques juives parlent
d'un violent tremblement de terre en Judée environ 70 ans plus
tard en 31 AEC454, qui aurait provoqué l'évacuation du village. À
Qoumrân même, cet épisode est confirmé par une rupture entre
deux périodes d'habitation distinctes. 455 Dans La Guerre des Juifs,
Josèphe explique que les Esséniens pratiquaient l'art de la
guérison et avaient hérité des anciens leur connaissance médicinale
des racines et des pierres. 456 En vérité, le terme « Essénien » pour-
rait faire référence à cette expertise, car le mot araméen asayyai
signifiait médecin et correspondait au mot grec essenoi.
La seconde période d'occupation commença sous le règne
d'Hérode le Grand. En dehors des Manuscrits de la mer Morte
(retrouvés dans des grottes voisines à partir de 1947), une collec-
tion de pièces de monnaie a aussi été recueillie sur le site de
Qumrân. 457 En termes de datation, elles vont du dirigeant asmo-
néen Jean Hyrcan (A35-104 AEC) jusqu'à la révolte juive de 66-
70 EC contre les Romains. De nombreuses reliques de l'époque
ont depuis été découvertes et, dans les années 1950, plus d'un
millier de tombes furent exhumées à Qumrân. Un vaste complexe
monastique datant de la seconde période d'occupation fut aussi
mis à jour, avec des salles de réunion, des bancs de plâtre,
d'énormes citernes d'eau et un réseau de conduites d'eau. Dans la
salle des scribes, il y avait des encriers et les vestiges de tables sur
lesquelles les rouleaux manuscrits étaient posés (certains faisant
plus de 17 pieds, soit environ 5 m, de long).458 Les archéologues et
les spécialistes confirmèrent que l'établissement originel avait été
endommagé par le tremblement de terre et reconstruit par les
Esséniens sous le règne hérodien. Les Esséniens aux robes blanches

222
DU FEU DANS LE DÉSERT

étaient l'une des trois principales sectes philosophiques juives (les


deux autres étant les Pharisiens et les Saducéens). Ils étaient appa-
rentés aux mystiques guérisseurs des Thérapeutes égyptiens,
comme l'étaient la famille nazaréenne de Jésus, qui étaient eux
aussi des résidents de Qumrân. En principe, les Esséniens étaient
les vieux aristocrates qui attendaient le retour de la grande époque
d'Israël et de la maison royale de David.4s9

Gardiens de l 'Alliance
Pendant le règne d'Hérode le Grand (37-4 AEC), d'énormes
sommes d'argent furent dépensées à Jérusalem, mais ce fut à la
suite d'un désastre majeur qui frappa le royaume en 25 AEC.
Cette année-là, de nombreuses pluies tombèrent et il ne put y avoir
de récolte en Palestine et en Syrie.460 Il n'y eut ni fruits, ni céréales
et toutes les chèvres et les moutons moururent. Pour nourrir le
peuple face à cette adversité, commenta Josèphe, Hérode récupéra
tout l'or et l'argent de son palais et il l'envoya à Pétronius, le
préfet d'Égypte, afin d'acheter des provisions provenant des
greniers pharaoniques. Conjointement à des vêtements et à d'au-
tres besoins, ces vivres furent librement distribuées dans tout le
royaume en quantités exceptionnelles.461 Après deux longues
années, la crise s'acheva, mais les caisses de Jérusalem étaient tota-
lement vides. Hérode (au sommet de sa royauté) avait sauvé la
nation d'une catastrophe effroyable, mais lui et sa cour avaient été
totalement brisés dans l'affaire.
Cependant, en très peu de temps, il retrouva un train de vie
étonnamment somptueux. Il dépensait d'énormes sommes d'ar-
gent - bien supérieures à ce qu'aurait pu lui rapporter les revenus
des taxes prélevées tels qu'on peut les calculer. Par-dessus tout, il
reconstruisit et étendit le Temple de Jérusalem: planté au milieu
d'un nouveau complexe de plus de 35 acres, il était désormais plus
grand que l' Acropole d'Athènes et c'était la construction la plus
magnifique de l'époque. Des milliers de maçons travaillèrent sur
ce projet colossal au cours de nombreuses années. Mais d'où
venait tout cet argent ? En outre, à l'instar des pyramides et d'au-
tres monuments gigantesques d'Égypte (voir «Au-delà de zéro »,
chap. 8), on peut se demander comment ils parvinrent à déplacer

223
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

et à hisser les millions de blocs de pierre massifs ? Nombre d'entre


eux pesaient plus de 50 tonnes l'un. Encore aujourd'hui, dans les
structures du mur ayant perduré, on peut trouver des pierres
d'angle de plus de 80 tonnes à plus de 100 pieds (plus de 30 m)
au-dessus des fondations.462
Si l'on s'en tient à l'histoire officielle, après la faillite qu'il avait
connue, Hérode reconstitua la richesse de Jérusalem grâce à des
exportations commerciales, notamment avec la ville d'origine de
sa mère, Kufra (ou Cypron/Kypros en grec), la merveilleuse cité de
Pétra, taillée dans le roc, dans le sud de la Jordanie au-dessus de
la mer Morte. Avec ses importants commerces d'épice et de
marbres, Pétra était un centre extrêmement prospère, gouverné
alors par un souverain arabe nabatéen, le roi Aboud. Les ingé-
nieurs de Pétra avaient partout la réputation d'être des experts en
matière de systèmes hydrauliques et la ville exportait aussi cette
expertise unique. En fait, l'économie de Pétra se fondait essentiel-
lement sur l'exportation et ils n'avaient pas besoin d'importer
grand-chose. Les seules choses qu'ils faisaient venir de l'extérieur
étaient d'onéreux produits de luxe comme les soies de Chine,
l'ivoire d'Afrique et les gemmes ou les bois rares d'Inde. 463 Donc,
qu'est-ce que le roi Hérode avait bien pu vendre aux gouverneurs
de Pétra pour récolter des sommes aussi importantes, alors que la
pauvre Judée n'avait ostensiblement pas grand-chose à offrir ? La
réponse est qu'il refit apparemment ce que le roi Salomon avait
fait longtemps auparavant : il avait vendu le plus prisé des
produits connus, celui qui avait le plus de valeur, la pierre de feu
transcendante.
Comme nous l'avons mentionné, les Esséniens de Qumrân
étaient liés aux Thérapeutes égyptiens, la Fraternité blanche des
artisans du temple de Karnak. Dans les Manuscrits de la mer
Morte, ils se présentaient eux-mêmes comme la Nouvelle Alliance
(Berith Hadashad) 464, tandis que les Arabes les appelaient Nazrie
ha-Brit (les Gardiens de l' Alliance)46s, d'où vient la désignation
« Nazaréen » (et contrairement à l'opinion commune, la secte
nazaréenne de Jésus n'a rien à voir avec la ville de Nazareth. Sur
les bords de la mer Morte, ils étaient les gardiens des secrets de
l'Alliance dans les traditions de Moïse et Salomon).
Si l'on considère les différentes fouilles intervenues à Qumrân
depuis les années 1950, l'aspect le plus frappant de l'impression-

224
1. Les Israélites et l'Arche d'Alliance devant les murs de Jéricho,
par Jacques J. Tissot (1836-1902).

2. Adoration du Veau d'or par les Israélites au Sinaï~


par Jacques J. Tissot (1836-1902).
3. Ruines du temple de la montagne d'Hathor à Serâbit el Khâdim.

4. Entrée de la grotte du mont Horeb dans le temple de Serâbit el Khâdim.


5. La Vision d'Ézéchiel - Les chérubins et le trône céleste, par Sir Peter Robson, 2001.
6. L'Ascension du Phénix,
par Sir Peter Robson, 2001.

7. Thoutmosis III à la bataille d'Armaggedon,


par H.M. Herget, 1940.
8. Le caducée d'Hermès et ses deux serpents, dans le symbolisme 9. Le Baptême de jésus, par Aert De Gelder (1645-1727)
alchimique, exprimant les énergies lunaires et solaires. - exemple d'objet volant dans l'art de la Renaissance.
10. La Peste d'Ashdod - Les Philistins et l'Arche
d' Alliance, par Nicolas Poussin, 1630.
11. Isis sur le tombeau 12. L'arche égyptienne de Toutankhamon,
doré de Toutankhamon. avec Anubis gardant le tombeau royal.
13. Médecins Apkallus mésopotamiens vêtus
en poissons, par H.M. Herget, 1940.

14. Mystérieux reliefs du temple


d'Hathor à Dendérah.
15. Apkallu assyrien - Le génie à la pomme de pin 16. Le motif du labyrinthe de Chartres d'après un document
et le roi (palais de Nimrod, d' Assurnazirpal II, vers 870 AEC). grec du IIème siècle recopié par Villard de Honnecourt.
17 . Le roi Salomon et le récipient embrasé,
par Jacques J. Tissot (1836-1902).

18. Citerne souterraine de Bahr el Khabeer sous le temple de Jérusalem,


par William Simpson, 1870.
19. La Société royale de Londres, par John Evelyn, 1667. Le buste de 20. Représentation maçonnique
Charles Il, avec le vicomte Brouncker, Sir Francis Bacon et l'Ange de la de l'Arche royale, représentant l'Arche d' Alliance,
Renommée, tiré de la Fama Fraternitatis rosicrucienne. par Laurence Dermott, 1783.
21. Destinée de la Maison de /'Or, par Sir Peter Robson, 2002.
22. Le labyrinthe
dans la cathédrale de Chartres.
23. La Dompna del Aquae - Marie-Madeleine arrive
en Provence, par Andrew Jones, 2001.
24. L'Exécution de Jacques de Molay,
Paris, 18 mars 1314.

25. Chevaliers templiers dans la maison du chapitre de Paris, 22 avril 1147,


par François-Marius Granet, 1844, Château de Versailles.
DU FEU DANS LE DÉSERT

nant bâtiment monastique est le nombre et la taille de citernes


d'eau et l'extraordinaire complexité du réseau de conduites et de
canaux. 466 Du côté ouest, un aqueduc amène des réserves en eau
fraîche depuis les collines de Judée, mais d'autres canalisations
montaient directement les eaux salées de la mer Morte à forte
teneur saline. Et le moindre de ceux-là n'était pas le canal Mazin
de 314 pieds (95 m), un peu en dessous de Qumrân. Sa forte
teneur minérale rendait cette eau impropre à la consommation et
même au lavage. Mais à cette époque comme encore aujourd'hui,
elle contenait une quantité remarquablement importante d'or
ORMUS, du mfkzt à l'état naturel. Des expériences récentes ont
révélé que des précipités de la mer Morte contiennent 70 % d'or
dans un état monoatomique et 30 % de magnésium. En appli-
quant de l'acide chlorhydrique au précipité sec, on a pu dissoudre
le magnésium pour ne plus laisser que la poudre blanche shem-an-
na pure. À la différence de Salomon, qui fabriquait la Pierre philo-
sophale à partir d'or extrait de manière conventionnelle, la
méthode essénienne ressemblait davantage à celles de David
Hudson en ce sens que la matière monoatomique était raffinée et
optimisée à partir d'une source aisément et immédiatement dispo-
nible. Pour se conformer aux objectifs d'Hérode, il aurait été assez
aisé d'exécuter cette opération en secret dans les confins d'un
monastère perdu dans le désert à quelques kilomètres de
Jérusalem.
Josèphe rapporte qu'en matière de commerce, les Esséniens
n'utilisaient de la monnaie qu'avec ceux qui n'appartenaient pas à
leur communauté, mais qu'entre eux ils pratiquaient l'échange et
la mise en commun, préférant donner et recevoir librement plutôt
que vendre et acheter.467 Par conséquent, tout le monde à Qumrân
pouvait bénéficier des biens et revenus obtenus par la petite
communauté hérodienne pour services rendus, mais ceux qui
provenaient des ventes du roi aux Nabatéens et à d'autres excé-
daient très nettement les besoins des Esséniens.
En dépit de l'image sombre que la Bible donne de lui pour avoir
soi-disant tué d'innocents nouveau-nés à la naissance de Jésus, les
chroniques historiques présentent plutôt Hérode comme un roi
compétent et apprécié. Il se convertit même à une forme de
judaïsme afin de se faire mieux accepter par le peuple, bien qu'il
ait 10 épouses et qu'il ait conservé d'autres coutumes de son

225
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

éducation arabe. Indépendamment de cela, un problème gouver-


nemental se posait dans la mesure où l'autorité d'Hérode était
soumise à celle du procurateur romain de Judée, basé à Césarée.
Le régime imposé par les Romains était d'une extrême rigueur et
plus de 3000 crucifixions sommaires furent exécutées pour
soumettre la population. Des impôts injustes furent levés. La
torture était banalisée et le taux de suicide chez les juifs atteignit
un niveau alarmant. Il n'y avait pas grand-chose qu'Hérode puisse
faire contre ça et le peuple ne le blâma jamais personnellement.
Mais son fils, le roi Hérode II Antipas, fut d'une autre nature. Il
faisait partie intégrante de la machine romaine et il se montra
aussi cruel qu'eux. Il est notamment connu dans les Évangiles
comme l'homme qui fit décapiter Jean-Baptiste.
Ce fut au début du règne d'Hérode Antipas que tous les liens
commerciaux avec les Esséniens cessèrent. Par la suite, ce fut de
leur base de Qoumrân que le mouvement zélote violemment
agressif contre les occupants romains émergea sous la conduite de
son chef militaire, Judas le Galiléen. Issu de la lignée asmonéenne
de Jean Hyrcan, Judas emprunta la même voie, autrement dit la
guérilla, que Judas Macchabée, l'ancêtre à qui il devait son nom.
Finalement, les zélotes durent se livrer à une féroce campagne
contre le nouveau gouverneur de Jérusalem, Ponce Pilate, ce qui
entraîna une révolte juive à grande échelle contre les Romains en
66 EC.
Dans quelles circonstances, comment et quant la découverte des
ORMUS dans les précipités de la mer Morte intervint-elle à l'ori-
gine ? Il est impossible de le savoir. Il est même possible que ce soit
une connaissance issue de temps très éloignés, voire à l'époque de
la Genèse. Grâce à de récentes expériences en laboratoire, nous
savons que cette substance supraconductrice peut produire des
rayons gamma mortels et qu'elle est extrêmement dangereuse
lorsqu'elle est mal manipulée. Par conséquent, il est possible que
les cités de Sodome et Gomorrhe au bord de la mer Morte aient
été victimes d'une radiation catastrophique de la pierre de feu,
lorsqu'elles furent détruites par une pluie de soufre et de feu près
de deux millénaires avant que la communauté de Qumrân ne
s'installe dans la région.468
Depuis l'époque d'Abraham et du roi juste, Melchisédech, le
« pain » (pierre de feu) de l' Alliance a toujours été associé à la

226
DU FEU DANS LE DÉSERT

«rectitude ».Durant tout l'ère de la maison davidique, sa fourni-


ture fut supervisée par les prêtres Sadoq (tsedeqlzaddik : juste),
une sorte d'office dynastique qui fut conservé au sein de la struc-
ture communautaire essénienne.469 Le livre vétérotestamentaire
d'Ézéchiel établit que le sanctuaire de l' Alliance devait rester sous
la responsabilité des fils de Sadoq.470 Dans !'Écrit de Damas
(Damascus), encore un autre manuscrit de la mer Morte, le Sadoq
du moment est vénéré sous le nom de Maître de justice (ou de
Rectitude). Son adversaire principal est appelé le Prêtre impie et,
de ce point de vue, l'histoire de Sodome et Gomorrhe peut être
appréciée comme une mise en balance du juste et du mauvais
(comme le décrit la Genèse 18: 23-33). De ce fait, le «pain
d'oblation (ou de présence) » était considéré comme la nourriture
de !'Alliance pour le« juste», quel'« impie» cherchait à dévorer.
Aucun des manuscrits n'est plus chargé d'allégorie et d'allusion
que le Commentaire d'Habacuc (Habakkuk Pesher), qui utilise
dans tout le texte les métaphores et les écrits codés esséniens.
Lorsqu'il nous dit que le prêtre officiant de la communauté héro-
dienne s'était approprié l'art du mfkzt des Sadocides, il désigne le
Maître de Justice comme étant le pain lui-même, ajoutant qu'il lui
fallait affronter le prêtre impie qui cherchait à l'avaler. Cependant,
il y a une chose au moins dont on peut être certain : l'Arche
d'Alliance n'était pas disponible ou utilisée pendant les époques
asmonéennes ou qumrâniennes. Sa seule mention dans les manus-
crits de la mer Morte se trouve dans !'Écrit de Damas (datant de
100 AEC environ) qui explique qu'elle avait été cachée longtemps
auparavant.
Les Desposynes

Le paradoxe de la Nativité
En atteignant maintenant l'époque des Évangiles néo-testamen-
taires, nous abordons la période du thème central de notre précé-
dent ouvrage, Le Graal et la lignée royale du Christ. 471 Comme ce
livre traite déjà en détail de la vie, du ministère et du mariage de
Jésus, nous ne nous attarderons pas de nouveau ici sur ces sujets.
Cependant, nous avons une bonne opportunité pour développer
quelque peu différents aspects qui ont suscité des recherches spéci-
fiques au cours des dernières années. Ainsi, nous allons pouvoir
progresser, en suivant l'héritage de Jésus, vers l'époque médiévale
qui vit la récupération de l'Arche d'Alliance à Jérusalem.
Une question s'est fréquemment posée: comment le personnage
mortel de Jésus (le fils de Marie et Joseph) peut-il s'accorder avec
la représentation chrétienne de Jésus en tant que fils de Dieu ?
Pour répondre, le mieux est encore de nous reporter au Nouveau
Testament lui-même. Simultanément, nous allons pouvoir clarifier
certaines autres anomalies relatives à la naissance et à l'ascen-
dance de Jésus que l'on trouve dans les Écritures.
Il existe une différence significative entre ce que les chrétiens
enseignent de la Nativité et ce que la Bible dit réellement. Par
exemple, on considère ordinairement que Jésus est né dans une
étable. Mais il n'y a pas la moindre référence à une telle circons-
tance dans l'un des Évangiles officiels. Et assurément, il n'est fait
mention ni d'un bœuf, ni d'un âne, ni de l'une des quelconques
créatures représentées classiquement dans cette scène. Plus curieux

228
LES DESPOSYNES

encore, il n'y a même que deux des quatre Évangiles (ceux de


Matthieu et Luc) qui parlent de la naissance de Jésus alors que les
deux autres (Marc et Jean) l'ignorent totalement.
L'Évangile de Matthieu ouvre le Nouveau Testament par ces
mots : « Livre de la genèse de Jésus-christ, fils de David, fils
d'Abraham». Suit une généalogie détaillée (Matthieu 1 : 2-16),
qui s'achève en disant que 42 générations séparent le Christ
d'Abraham. Puis l'Évangile nous parle effectivement de la Nativité
à Bethléem pour préciser clairement que Jésus est né dans une
«maison» (Matthieu 2: 11).
L'Évangile de Luc commence avec la venue au monde de Jean-
Baptiste. Puis, lorsque l'évangéliste atteint le moment de la nais-
sance de Jésus, il nous fournit encore une généalogie, à rebours
cette fois, en commençant par son père, Joseph, et en remontant
même plus loin qu'Abraham jusqu'à Adam, qui est appelé le « fils
de Dieu » (Luc 3 : 38). Si l'on met en parallèle ces mêmes
séquences des quatre Évangiles, nous avons ici la première
mention dans le Nouveau Testament du terme « fils de Dieu » et
il ne s'applique pas à Jésus mais à son très lointain ancêtre.
Si les Français disent couramment que Jésus est né dans une
« étable », les Anglais utilisent le mot « stable » (écurie), qui
désigne spécifiquement un bâtiment où l'on loge les chevaux.
Cette dernière terminologie ne concerne pas - et n'a jamais
concerné - d'autres animaux d'élevage, et elle n'est pas synonyme
d'une quelconque dépendance de ferme, contrairement à ce que les
illustrations traditionnelles des cartes de Noël restituent. L'idée de
faire naître Jésus dans une étable vient d'une unique remarque de
Luc qui dit qu'il était « couché dans une crèche ». Mais une
« crèche » n'est pas un bâtiment, mais une mangeoire à animaux.
Luc 2: 7 explique que Marie fit cela « parce qu'ils manquaient de
pièces dans l'hôtellerie ». L'idée que la famille de Jésus se soit
retrouvée dans un abri à bestiaux au lieu d'une auberge n'a été
inventée qu'au regard d'une mauvaise interprétation de ce seul
passage, tout en faisant mine d'ignorer que Matthieu spécifiait
bien que le lieu de la Nativité était une « maison ».
Historiquement, c'est un fait qu'il n'y avait pas d'hôtelleries ou
d'auberges (selon les traductions choisies) dans la région, mais le
caractère impropre du mot « hôtellerie » n'est dû qu'à un glisse-
ment sémantique. Comme le confirme le Dictionnaire de la Bible,

229
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

du Dr William Smith (Smith's Bible Dictionary), « les hôtelleries,


au sens moderne du mot, étaient inconnues dans le Moyen-Orient
antique, alors qu'il était commun d'inviter des voyageurs chez soi
et agir ainsi était considéré comme un pieux devoir. »
Indépendamment de cela, le reste du verset de Luc concernant
l' « hôtellerie » a été également pitoyablement traduit. Le texte
grec originel explique qu'il n'y avait pas de « topos dans la kata-
luma », autrement dit qu'il n'y avait pas de « place dans la
salle »472, Et dans la pratique, il était commun d'utiliser une petite
mangeoire - une crèche - comme berceau de substitution pour des
questions d'urgence ou de praticité (les berceaux, les mangeoires
et les cercueils étaient tous fabriqués dans les mêmes ateliers). Une
meilleure traduction du verset de Luc (2 : 7) qui a créé la confu-
sion serait : « Le nouveau-né fut couché dans une mangeoire [ou
crèche si l'on retient bien le sens originel] parce qu'il n'y avait pas
de berceau dans la salle. »
Pour revenir à la généalogie de Jésus, Matthieu et Luc ne s'ac-
cordent pas sur celle-ci à partir du roi David. Pour Matthieu, la
lignée passe par le fils de David, Salomon, alors que Luc la fait
passer par un autre fils de David, Nathan. Cependant, après
22 générations chez Matthieu et 20 chez Luc, les deux listes se
rejoignent finalement avec Zorobabel. Et les deux auteurs s'accor-
dent pour dire que celui-ci était le fils de Salathiel (Shealtiel) après
la captivité babylonienne, conformément aux livres d'Ezra 3 : 2 et
d'Aggée 1 : 1 de l'Ancien Testament.473 Revenant sur cette diffé-
rence généalogique ostensible entre les lignées procédant de
Salomon ou de Nathan, l'évêque de Césarée Eusèbe (IVe siècle)
parle d'une lettre écrite 100 ans plus tôt par l'historien Jules
l'Africain. Celle-ci, disait-il, précisait qu'un père naturel n'était
pas nécessairement le père au regard de la loi. Ce n'était qu'une
question de garde et d'éducation, mais « la mémoire des deux, le
père réel et le père nominal, était préservée »,474
Cette explication apologétique n'a pas grand sens, parce que la
généalogie ne concerne que la parenté naturelle (même illégitime).
Les questions de loi n'entrent en ligne de compte que lorsque la
transmission de titres spécifiques est en jeu. Une raison plus
honnête pour expliquer l'anomalie serait la non-inclusion de
femmes importantes de la lignée dans les généalogies néo-testa-
mentaires. 1 Chroniques 3 : 10-17 confirme la descendance patri-

230
LES DESPOSYNES

linéaire de Zorobabel par Salomon (comme on le voit chez


Matthieu), alors que la mère de Zorobabel descendait de Nathan,
qui est lui cité chez Luc.
Après avoir coïncidé avec Zorobabel, les généalogies de
Matthieu et de Luc vont diverger de nouveau. Matthieu fait
procéder la lignée de Jésus d'un fils de Zorobabel appelé Abioud,
alors que Luc la fait passer par un autre fils appelé Résa. Cette
nouvelle anomalie a exactement la même cause qu'auparavant.
Les deux parents de Jésus descendaient de Zorobabel, mais la
lignée de Marie venait d' Abioud tandis que celle de Joseph était
issue de Résa.
Le grand-père paternel de Jésus est appelé Jacob, d'après
Matthieu 1 : 16. Mais chez Luc 3 : 23, il se serait appelé Héli.
Encore une fois, les deux versions sont correctes. Du fait de son
rôle patriarcal au sein de la communauté nazaréenne, le père de
Joseph, Héli, détenait le titre traditionnel de «Jacob ».475
La généalogie fournie par Matthieu, de David à Jacob-Héli
(soit une durée d'environ 1000 années) contient 25 générations de
40 années chacune, de manière à se conformer à la règle de la
génération royale (voir « Génération royale », chap. 9). De l'autre
côté, Luc cite 40 générations de 25 années chacune (soit une durée
générationnelle plus cohérente). De ce fait, Luc place Jésus à la
vingtième génération après Zorobabel (vivant vers 536 AEC, date
du retour de la captivité babylonienne), alors que Matthieu le
situe à la 11 e génération après celui-ci.
Pareillement, lorsqu'ils nous parlent de la Nativité, Matthieu et
Luc ne sont pas d'accord sur la date de l'événement. Matthieu 2:
3 nous dit qu'elle intervint alors qu'Hérode régnait en Judée. Et
lorsqu'il précise que le fils du roi s'appelait Archélaüs (Matthieu
2: 22), il ne fait aucun doute que l'Hérode en question est bien
Hérode Jer le Grand qui mourut dans l'année correspondant
aujourd'hui à 4 AEC. Luc nous livre une autre datation puisqu'il
affirme que Jésus naquit dans l'année du recensement que l'empe-
reur Auguste avait organisé en Judée, alors que Quirinius
(Cyrénius) était gouverneur de Syrie. Il suffit d'aller se reporter
aux Antiquités judaïques, de Flavius Josèphe (Ier siècle) pour
constater qu'il y eut bien un recensement en Judée organisé par le
sénateur romain Cyrénius (Quirinius) à la demande de César
Auguste.476 Et ce recensement intervint au cours de la dernière

231
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

année de règne du fils d'Hérode, Archélaüs, qui fut déposé en


6 EC.4n
Donc le tableau que dresse en réalité la Bible est le suivant: ni
Marc, ni Jean ne font référence à la Nativité ou à la généalogie de
Jésus, tandis que tant Matthieu que Luc fournissent une généa-
logie patrilinéaire passant par Joseph, le père de Jésus. Matthieu
spécifique que ce dernier naquit dans une « maison », alors que
Luc ne livre aucune localisation. Et ces deux Évangiles divergent
d'au moins dix ans quant à la date de l'événement !
Cette anomalie de datation s'explique par le fait que, d'après la
tradition essénienne, il fallait considérer deux naissances pour un
même individu: la naissance physique de l'enfant, puis sa nais-
sance dans la communauté. Un fils « renaissait », en effet, à l'âge
de 12 ans, quand, revêtu d'une robe toute simple, il allait vivre une
reconstitution rituelle de sa naissance. Symboliquement, il allait
renaître et devenir un initié au sein de sa communauté.478 La lignée
royale mérovingienne qui régna plus tard sur la Gaule (France)
observait une pratique semblable : les fils du souverain se voyaient
conférer un droit héréditaire au trône par une initiation interve-
nant lors du douzième anniversaire. La coutume essénienne de la
naissance à la communauté est clairement mise en évidence dans
l'Évangile de Luc (2 : 1-12), bien qu'elle ait été mal comprise dans
la traduction anglaise du XVIIe siècle (Bible officielle dite du roi
Jacques). Par conséquent, l'initiation rituelle de Jésus fut chrono-
logiquement confondue avec sa naissance physique.
Comme l'Évangile de Matthieu, Luc situe la Nativité (la nais-
sance réelle de Jésus) à la fin du règne d'Hérode le Grand, qui
mourut en 4 AEC. Mais Luc ajoute que Quirinius était alors le
gouverneur de Syrie et que l'empereur César Auguste avait
ordonné un recensement national. En réalité, Quirinius n'a jamais
été gouverneur de Syrie du vivant d'Hérode. Il fut nommé à ce
poste en 6 EC quand, d'après Josèphe, il y eut effectivement un
recensement en Judée organisé par ses soins à la requête d' Auguste
(alors qu'il n'y en eut aucun sous Hérode Jer). Le recensement se
déroula 12 ans après la naissance réelle de Jésus, autrement dit
dans l'année de sa naissance coutumière à la communauté.
Cette erreur de traduction fut à son tour responsable d'une
confusion chronologique qui concerne l'histoire de Jésus retenu au
Temple alors qu'il était venu à Jérusalem avec ses parents (Luc 2 :

232
LES DESPOSYNES

41-50). Selon l'Évangile de Luc, l'épisode se serait déroulé quand


Jésus avait 12 ans, mais on devrait parler de sa « douzième
année », c'est-à-dire non pas 12 ans après sa venue au monde,
mais 12 ans après sa naissance à la communauté. À la date de la
Paque, cette année-là, Jésus aurait eu 24 ans. Et c'est alors qu'il
aurait été élevé de son rôle d'initié à celui de membre de la
communauté à part entière. Mais au lieu d'accompagner ses
parents aux célébrations concernées, il resta en arrière pour parler
des affaires de son père, c'est-à-dire de son père spirituel (le Père
de la Communauté) qui, à cette époque, était le prêtre Éléazar
Annas.479
Le calcul suivant est simple. Jésus était âgé de 12 ans en 6 EC
à l'époque du recensement en Judée. Cela situe théoriquement sa
naissance réelle en 7 AEC, soit effectivement à la fin du règne
d'Hérode le Grand. On donne souvent l'an 5 avant l'ère commune
comme année de naissance de Jésus. La première séquence de
dates bibliques a été calculée en 526 EC par le moine Denys le
Petit (Dionysius Exiguus). Selon son décompte, Jésus était né dans
l'année romaine 754 AUC (Anno Urbis Conditae, ce qui signifie
« année après la fondation de la cité [de Rome] ». Cette année
correspondait à l'an 1 de l'ère commune (EC), c'est-à-dire l'an 1
après Jésus-Christ. Comme Jésus était né sous le règne d'Hérode,
il fut ultérieurement décidé qu'il avait dû naître avant la mort
d'Hérode en 750 AUC (4 AEC). De ce fait, l'année de naissance
de Jésus fut rapidement corrigée pour être ramenée à 5 AEC, ce
qui rendait absurde la classification déjà en vigueur en année «
après - ou avant - Jésus-Christ. Mais ceci mis à part, la meilleure
façon de trouver la date de la Nativité est encore de s'en tenir au
témoignage de première main de Flavius Josèphe et de considérer
comme lui que l'an 7 AEC paraît une date plus précise.
Au regard de cela, les récentes festivités de l'an 2000 dans le
monde paraissent avoir célébré les deux mille années d'existence
d'un calendrier romain arbitraire. Mais cette datation commence
sept ans trop tard pour avoir un sens par rapport à la naissance de
Jésus.

233
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Fils de Dieu - fils de l'homme


Bien que l'Évangile de Jean ne détaille pas la Nativité, Jean 7:
42 fait une déclaration rétrospective importante sur les ancêtres de
Jésus : « L'Écriture n'a-t-elle pas dit que c'est de la descendance de
David et de Bethléem, le village d'où était David, que doit venir le
Christ ? » En outre, !'Épître aux Romains (1 : 3-4) de Saint Paul
parle de «Jésus-Christ notre Seigneur, issu de la lignée de David
selon la chair et déclaré être le Fils de Dieu. » De nouveau, dans
Marc 10: 47 et Matthieu 22: 42, Jésus est appelé « Fils de
David ». Dans les Actes 2 : 30, Pierre (évoquant le roi David)
présente Jésus comme le « descendant de son sang ». Ces cita-
tions, conjointement aux listes généalogiques patrilinéaires de
Matthieu et Luc, prouvent clairement et abondamment que Jésus
descendait en ligne directe « humaine » du roi David. Et par-
dessus tout, saint Paul, on vient de le voir, disait que Jésus avait
été « déclaré » être le fils de Dieu, alors que dans l'épisode de
l'Annonciation (Luc 1 : 35), il est semblablement expliqué que
Jésus serait « appelé » fils de Dieu.
L'ascendance davidique paternelle de Jésus est rendue encore
plus évidente dans Hébreux 7 : 14, qui concerne son acceptation
dans l'éminent Ordre sacerdotal de Melchisédech. Depuis
l'époque de Moïse et Aaron, seule la tribu de Lévi avait un droit
automatique au sacerdoce israélite. Quant à la tribu de Juda, à
laquelle appartenaient David et sa dynastie jusqu'à Joseph, si elle
détenait le privilège de la royauté, elle n'avait pas celui de la
prêtrise. En rédigeant son Épître aux Hébreux, saint Paul clarifia
la question du nouveau sacerdoce de Jésus en disant : « Il est
notoire que notre Seigneur est issu de Juda, tribu dont Moïse n'a
rien dit quand il traite des prêtres. » (Hébreux 7 : 14) Deux versets
plus tôt (Hébreux 7: 12), il est précisé que pour se conformer à
cette divergence par rapport à la coutume, il était aussi « néces-
saire de changer la Loi ». Ici, il n'est nulle part dit que Jésus pour-
rait faire ce qu'il veut sous prétexte qu'il serait le fils de Dieu, mais
simplement que la loi doit être amendée du fait de sa naissance
dans la lignée davidique de Juda.
Quand il se retrouvait confronté par d'autres au fait qu'il aurait
été le fils de Dieu, Jésus éludait généralement le sujet. Dans
Matthieu 26 : 63-64, quand le Grand Prêtre lui demande s'il est

234
LES DESPOSYNES

vraiment le Fils de Dieu, Jésus répond : « Tu l'as dit », sous-enten-


dant que c'est le prêtre qui le prétend et pas lui. Dans Luc 22 : 70,
Jésus répond dans des termes quasiment identiques: «Tous dirent
alors : " Tu es donc le Fils de Dieu ? " Et il leur déclara : " Vous
dites que je le suis. " » En d'autres occasions, Jésus répondit qu'il
était le fils de l'homme (voir Matthieu 26 : 63-64, par exemple).
La perception de Jésus comme fils physique de Dieu émane de
ce que disent des tiers de lui dans le texte. Par exemple, Jean 20:
31 déclare : « Tout cela a été mis par écrit pour que vous puissiez
croire que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu. » Pareillement, dans
les Actes 9 : 20, on nous dit que Paul prêchait que Jésus était le
Fils de Dieu. Dans le Nouveau Testament, il existe au moins
45 passages où il est dit que Jésus était « déclaré être », « prêché
comme », « considéré comme », « appelé », que l'on « croyait
qu'il était » le fils de Dieu. Parallèlement, 90 entrées nous le
présentent comme le « fils de l'homme » et, dans ce cas, la majo-
rité de ces citations sont de Jésus lui-même.
Comme nous l'avons appris, Adam fut le premier à être appelé
« Fils de Dieu ». Mais plus important encore, la Bible parle d'un
certain nombre de personnages méritants comme des « enfants
- ou fils - de Dieu »,à commencer par les propres paroles de Jésus
dans Matthieu 5 : 9 : « Heureux les artisans de la paix car ils
seront appelés fils de Dieu ». Une fois de plus, comme dans le cas
de Jésus, le mot utilisé est : « appelé ».
Toutes choses bien considérées, le terme « fils de Dieu »,en tant
que dénomination applicable à Jésus, n'était qu'une description
figurative et symbolique, alors que son lignage davidique physique
est avancé en de nombreuses occasions comme son réel statut
humain. La chose la plus importante ici est que la lignée royale de
David était particulièrement considérée comme l'engeance de
Dieu, mais pas Jésus tout seul en tant qu'individu. Ce prémisse est
posé dès 2 Samuel 7: 13-14, lorsque l'on voit Dieu dire du roi
David: « Il construira une Maison pour mon nom et j'affermirai
pour toujours le trône de son royaume. Je serai son père et il sera
mon fils. »

235
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

La Vierge et le charpentier
Le moment est bien venu pour rappeler (voir« Dispensateur de
vie », chap. 2) à propos de Joseph, le père de Jésus, que c'est une
mauvaise traduction qui a fait de lui un charpentier. Les textes
originaux grecs parlent de lui comme d'un ho tekton, traduction
d'un mot araméen, naggar. Ces termes n'auraient pas dû être resti-
tués par le mot« charpentier »,mais par« artisan ».48o Comme l'a
montré le spécialiste du monde sémitique, le Dr Geza Vermes, le
mot désignerait plus probablement un expert, voire un érudit, ou
un maître. Cela ne fait assurément pas de Joseph un homme
« travaillant le bois ».Plus précisément, le mot suggère un homme
instruit doué de grands talents dans son emploi. En pratique, et en
appliquant ce que disait l'Ancien Testament de personnages
comme Tubai-Caïn, Beçaléel ou Hiram de Phénicie, Joseph pour-
rait fort bien avoir été un maître artisan métallurgiste dans l'affi-
nerie des pierres de feu de Qumrân.
Une semblable erreur a été commise à propos de Marie, la mère
de Jésus, que les Évangiles modernes nous présentent comme une
vierge. Cependant, le mot sémitique traduit par « vierge » était
almah, qui, en réalité, ne signifie rien de plus que « jeune
femme ». 481 Or, comparativement, il existe bel et bien un mot dans
cette même langue pour exprimer la virginité physique qui est
bethulah. En latin, le mot virgo signifiait simplement « céliba-
taire » et, pour suggérer l'acception moderne du mot « vierge »,le
qualificatif intacta aurait dû compléter le substantif virgo (soit
virgo intacta) pour traduire l'absence d'expérience sexuelle.482
La virginité physique attribuée à Marie devient encore moins
crédible lorsque l'on aborde le dogme catholique établi en 692 au
concile de Trullo qui fait d'elle une « vierge pour toujours ». Ce
n'est pas un secret que Marie eut d'autres enfants, comme chacun
des Évangiles le confirme : « Celui-là n'est-il pas le fils du char-
pentier ? Sa mère n'est-elle pas appelée Marie et ses frères Jacques,
Joseph, Simon et Jude ? » (Matthieu 13 : 55). Tant dans Luc 2 : 7
que dans Matthieu 1 : 25, Jésus est présenté comme le « premier
né » de Marie. En outre, la citation de Matthieu décrit Jésus
comme le « fils du charpentier »,c'est-à-dire de Joseph, et Luc 2 :
27 désigne clairement Joseph et Marie comme les «parents » de
Jésus. Matthieu 13 : 56 et Marc 6 : 3 indiquent aussi que Jésus

236
LES DESPOSYNES

avait des sœurs. Dans le Panarion et l'Ancoratus d'Épiphane, on


trouve même leurs noms : Marie, Salomé et Anna/Anne
(Joanna/Jeanne).483 Le Protévangile (Protevangelion) de
Jacques484, l'Évangile de Philippe485 et les Constitutions apostoli-
ques de l'Église mentionnent également des sœurs de Jésus. Dans
les Évangiles néotestamentaires, elles apparaissent au pied de la
croix et au tombeau de Jésus avec Marie-Madeleine. Marie et
Salomé apparaissent par exemple dans Marc 16: 1, tandis que
Jeanne et Marie figurent dans Luc 24 :10. Dans ces énumérations
et d'autres dans les Évangiles (six en tout), Marie-Madeleine est
toujours la première cité du fait de son rang de « première
dame » : la reine messianique.486
La sœur de Jésus Marie (connue également sous le nom de
Marie de Jacques487 ou, plus communément, Marie Jacobé)
accompagna Marie-Madeleine en Gaule en 44 EC488, comme le
racontent les Actes de Madeleine et un vieux manuscrit, !'Histoire
de l'Angleterre, conservé dans les Archives du Vatican. Sainte
Marie Jacobé489 fut une prêtresse nazaréenne, qui devint plus
connue en Europe sous le nom de Marie la gitane. En Angleterre,
son culte était répandu au Moyen-Âge et elle est représentée en
sirène à côté de Marie-Madeleine sur un vitrail de l'église Sainte-
Marie de Paris.

Brûler la preuve
En dehors du récit du mariage de Jésus et Marie-Madeleine à
Béthanie, Le Graal et la lignée royale du Christ expose les nais-
sances de leurs enfants et l'histoire graalique de leur famille qui
s'ensuivit. Il est bon de développer ici une séquence d'événements
en relation avec ceux-ci : celle des persécutions dont firent l'objet
les générations d'héritiers de la famille messianique. C'est un sujet
qui intéresse particulièrement les lecteurs, parce qu'il n'a pas été
transmis par les enseignements de l'histoire romaine officielle.
Après la révolte judéenne du Jer siècle et le sac de Jérusalem par
le général Titus en 70 EC, on raconte que les occupants romains
auraient détruit toutes les traces de l'héritage davidique de la
famille de Jésus. Cependant, la destruction fut loin d'être totale et
des documents opportuns furent conservés par les héritiers messia-

237
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

niques qui emportèrent ce patrimoine de Terre Sainte en Europe


occidentale.
Vers 200 EC, le chroniqueur Jules l'Africain d'Édesse49o raconta
dans ses écrits comment des vagues de réfugiés avaient fui
Jérusalem et la Judée pour perpétuer leur tradition dans les
régions septentrionales de Mésopotamie, de Syrie et dans le sud de
la Turquie. Connu comme le « père de la chronologie chré-
tienne», Jules l'Africain s'est bâti sa réputation en traduisant en
latin une série d'ouvrages araméens d' Abdias, un disciple du
Jer siècle, qui était le représentant nazaréen à Babylone. Les Livres
d'Abdias consistaient en 10 volumes d'histoire apostolique écrite
de première main. Cependant, comme tant de récits de témoins
oculaires importants de l'époque, leur contenu fut totalement
rejeté au concile de Carthage en 397 EC qui refusait par là de l'in-
clure dans le canon chrétien.491
Dans sa Chronique ecclésiastique, Eusèbe de Césarée confirme,
à la suite des écrits de Jules l'Africain, que les héritiers messiani-
ques étaient appelés Desposynes [Desposyni] - un nom grec
ancien pour « héritiers du [ou appartenant au] Seigneur [ou
Maître]. »492 C'était la terminologie consacrée réservée exclusive-
ment à ceux qui appartenaient à la même descendance familiale
que Jésus.493 On ne trouve pas le mot utilisé dans un autre
contexte et Jules l'Africain se donna même la peine d'expliquer ce
terme dans son propre récit. Le nom Desposynes était apparem-
ment réservé aux héritiers et aux parents immédiats de Jésus,
comme on pourrait aujourd'hui déterminer le cœur d'une famille
royale dynastique.
Les annales expliquent que, à l'époque du roi Hérode Antipas,
des documents généalogiques relatifs à la famille de Jésus furent
brûlés sur ordre du roi.494 Plus tard, quand les légions détruisirent
Jérusalem, les gouverneurs romains firent à leur tour brûler tout
document ou preuve concernant le messie de manière à empêcher
tout futur accès aux détails généalogiques de la famille. Pour tout
cela, Jules l'Africain confirma que « quelques personnes prudentes
détenaient des archives privées en propre ... et préservaient avec
fierté la mémoire de leur origine aristocratique. » Au nombre de
celles-ci, on comptait les Desposynes de la famille du Sauveur.
L'historien palestinien du IIe siècle Hégésippe rapporte dans ses
Hypomnenata [Mémoires] que l'empereur Vespasien (69-79 EC)

238
LES DESPOSYNES

alla jusqu'à donner l'ordre de ne pas laisser la vie sauve au


moindre membre de la Maison du messie et de « débusquer tous
les descendants du roi David ».495
Indépendamment de cette persécution, Eusèbe attesta que les
chefs desposynes devenaient ceux de leurs sectes par le biais d'un
ordre strictement dynastique. Mais partout où ce fut possible, ils
furent poursuivis pour être mis à mort, traqués comme des hors-
la-loi496 et passés par le fil de l'épée sur ordre de l'empereur.
Hégésippe ajoute également qu'après Vespasien, sous le règne de
l'empereur Domitien (81-96), l'exécution de tous les Desposynes
fut ordonnée par décret impérial. Parmi ceux qui furent capturés,
on a Zoker et Jacques, les fils de Jude, le frère de Jésus.497
Hégésippe rapporte encore que la même chose se passa sous le
règne de Trajan (vers 110) quand le Desposyne Siméon fut crucifié
pour son appartenance à la famille du Seigneur.
Le frère Malachi Martin (un professeur jésuite qui servit à
Rome avec le cardinal Augustin Bea et le pape Jean XXIII) raconte
qu'en 318 une délégation de Desposynes se rendit à Rome où ils
furent reçus par l'évêque Sylvestre dans le palais du Latran tout
neuf. Par la voix de leur porte-parole et chef Josué (ou ]oses), les
délégués déclarèrent que l'Église devait être légitimement basée à
Jérusalem et non à Rome. Ils ajoutèrent que l'évêque de Jérusalem
devait être un vrai Desposyne héréditaire de la famille du Sauveur,
à l'instar des évêques d'autres métropoles importantes comme
Alexandrie, Antioche et Éphèse. Sans surprise, leur requête fut
rejetée, car Sylvestre n'était pas franchement en position d'abroger
les décrets de l'empereur Constantin. Les hommes de la délégation
furent dûment prévenus que les enseignements de Jésus avaient été
remplacés par une doctrine mieux adaptée aux exigences impé-
riales et que le pouvoir de salut ne reposait plus dans les mains de
Jésus, mais dans celle de l'empereur !498

Le Voyage de la Madeleine
En établissant la nouvelle Église romaine sous une forme
hybride clairement différente du christianisme primitif, les évêques
de l'empereur Constantin introduisirent des règles de fonctionne-
ment spécifiques. L'une de celles-là fut, au IVe siècle, l'instauration

239
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

de la règle du célibat, qui devint une loi canonique en 1138 et qui


perdure encore aujourd'hui. Cette règle était en totale contradic-
tion avec l'une des affirmations de saint Paul dans sa première
épître à Timothée (3 : 2-5) où il dit qu'un évêque doit avoir une
femme et des enfants, parce qu'un homme sachant bien gouverner
sa propre maison sera mieux qualifié pour « prendre soin de
l'Église ». Si, en règles générales, les évêques choisirent de
conserver les enseignements de saint Paul, ils décidèrent d'ignorer
cette directive explicite afin de pouvoir écarter encore plus facile-
ment le propre statut marital de Jésus.
Simultanément, quand le Nouveau Testament fut assemblé à
partir de 367, de nombreux textes évangéliques ne furent pas
retenus parce qu'ils attestaient du statut des femmes au sein de
l'Église et de la communauté. Par conséquent, sur les dizaines
d'Évangiles de la sélection originelle, seuls quatre (Matthieu,
Marc, Luc et Jean) se virent reconnaître par la nouvelle Église. Les
titres d'environ cinquante des Évangiles originels sont connus et
les textes d'une vingtaine d'entre eux existent encore. Parmi les
plus connus, on peut citer les Évangiles de Philippe, Thomas et
Marie-Madeleine, découverts à Nag Hammadi en Égypte, en
1945.499
La plus éminente des femmes ayant accompagné Jésus était
Marie-Madeleine. Des textes chrétiens originels la décrivent
comme « la femme qui savait tout de Jésus ». Elle était celle que
« le Christ aimait plus que ses disciples », l'apôtre qui faisait
montre de « plus de connaissance, de vision et de perspicacité que
Pierre ». Ce fut elle aussi l'épouse bien-aimée qui parfume les
pieds de Jésus lors du mariage sacré (le Hieros Gamos) de
Béthanie. soo
Issue d'une branche asmonéenne de haut rang, Marie était la
Magdal-eder désignée (littéralement la « tour de garde du trou-
peau ») et elle était toujours associée à la sagesse (sophia), symbo-
lisée par le soleil, la lune et un halo d'étoiles. On estimait que la
gnose féminine de la déesse Sophia était représentée sur terre par
la Madeleine, qui s'enfuit en Provence alors qu'elle portait dans
son ventre l'enfant de Jésus. Dans !'Apocalypse 12: 1-17, saint
Jean nous parle de Marie et de son fils. Il décrit les persécutions
dont elle est victime, sa fuite et la traque incessante du « reste de
ses enfants », qui faisaient partie des Desposynes.

240
LES DESPOSYNES

À cause des héritiers de Marie-Madeleine qui s'opposaient à la


succession apostolique masculine de l'Église papiste de Rome, la
voie de l'ordination catholique fut barrée aux femmes. Celles-ci, à
l'exception de la mère de Jésus, se virent reléguées dans des rôles
insignifiants. Et même Marie, la mère du Christ (malgré toute la
vénération dont elle faisait l'objet), se vit dénier tout statut ecclé-
siastique alors que, simultanément, on la qualifiait de vierge. Par
cette stratégie, les héritiers de Jésus furent éclipsés et les évêques
purent renforcer leur sainte autorité sur l'Église en inventant une
transmission héritée de saint Pierre.
La vie de Marie-Madeleine, de Raban Maur (776-856), arche-
vêque de Mayence et abbé de Fulda, incorpore de nombreuses
traditions relatives à cette Marie datant des premiers temps. Une
copie du manuscrit de Maur fut exhumée à l'université d'Oxford
au début des années 1400 et l'ouvrage a été cité dans la Chronica
Majora de Matthew Paris, vers 1190. Il est aussi mentionné dans
le Scriptorum Ecclesiasticorum Historia literaria Basilae,
d'Oxford. Sainte Marie Madeleine, du frère dominicain
Lacordaire (publié après la Révolution française) est un ouvrage
particulièrement informatif, comme l'est La Légende de Sainte
Marie Madeleine, de Jacques de Voragine, un autre dominicain,
archevêque de Gênes (né en 1128). Tant Voragine que Maur préci-
sent que la mère de Marie, Eucharie, était apparentée à la maison
royale asmonéenne d'Israël.
La célèbre Légende dorée (Legenda Aurea) est un autre ouvrage
de Jacques de Voragine. C'est l'un des premiers livres qui fut
imprimé à Westminster, Londres, par William Caxtonso1 en 1483.
Il avait déjà été imprimé en français et en latin, mais Caxton s'était
fait persuader par William, le comte d' Arundel, de produire une
version anglaise à partir des manuscrits européens. C'est une
collection de chroniques ecclésiastiques détaillant les vies de saints
et de saintes choisis. Faisant l'objet d'une grande vénération, l'ou-
vrage était régulièrement lu en public dans les monastères et les
églises du Moyen-Âge. L'un des récits particuliers de cette Légende
dorée nous parle du voyage de Marie Madeleine vers la Gaule, en
compagnie de Lazare, de saint Maximin, de Marie Jacobé et d'au-
tres et de leur accostage non loin de Marseille. Le culte magdalé-
nien le plus actif vint finalement s'établir autour de Rennes-le-
Château dans le Languedoc. Ailleurs en France, on trouve encore

241
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

de nombreux autres sanctuaires dédiés à sainte Marie Madeleine.


On n'oubliera pas au nombre de ceux-ci sa tombe supposée à
Saint-Maximin, où son sépulcre d'albâtre était gardé par des
moines cassianitesso2.
En décembre 2001, un oratorio gnostique, The Marriage at
Cana [Les noces de Cana] (qui raconte la vie de Marie Madeleine)
fut interprété pour la première fois au Royal Opera House de
Covent Garden, à Londres. Basé sur mon ouvrage Le Graal et la
lignée royale du Christ, j'eus le privilège d'en écrire le livret, alors
que la musique était l'œuvre de Jaz Coleman, compositeur attitré
de l'orchestre symphonique de Prague. Lors de cette première, une
peinture spécialement commandée à Andrew Jones fut dévoilée.
Elle représentait l'arrivée historique de Marie Madeleine enceinte
sur les rivages de Provence. Intitulée La Dompna del Aquae (La
Grande Dame des Eaux), cette œuvre exquise est insérée dans le
cahier de photos couleur hors-texte (n° 23 ).

Un noble artisan
Si Jésus avait été réellement jugé et puni pour son crime
supposé contre l'État judéen, pourquoi ses parents et ses héritiers
des générations ultérieures auraient-ils été poursuivis et persécutés
tout au long de l'Empire ?
Dans certains cercles, cette famille était extrêmement influente
et représentait une menace significative pour la structure impériale.
Mais il y avait bien autre chose encore en jeu. Le frère de Jésus,
Jacques, avait été l'évêque nazaréen de Jérusalem. Comme il était
le « second fils » de la famille, il occupait la fonction commu-
nautaire de « Joseph » alors que Jésus était reconnu comme le «
David ». Toutes les branches majeures de la lignée étaient indivi-
duellement qualifiées de Dâvidum de la Maison du Pain (Beth-le-
hem) (voir « Le projet Pierre de feu », chap. 9). Jacques hérita du
titre de« Joseph» en devenant« la Grandeur de Dieu » (ha Rama-
Theo), c'est-à-dire, d'une certaine manière, l'Altesse divine, comme
on parlerait aujourd'hui d'Altesse royale à propos du prince héri-
tier. En tant que tel, il était, dans la terminologie de la communauté
nazaréenne, le Joseph ha Rama-Theo, nom qui se popularisera
- après translittération phonétique - en Joseph [d'] Arimathie.

242
LES DESPOSYNES

En dehors de la Bible, il était connu pour être un artisan métal-


lurgiste : un ho tekton, un maître artisan, comme son père, et
comme Beçaléel, Hiram et tous les autres de la tradition de la
Pierre de feu. On l'a présenté comme un noble décurion (noblis
decurion) et, tandis que les centres magdaléniens s'établissaient
dans le sud de la France, Joseph/Jacques se vit octroyer un riche
domaine exempt de taxes à Glastonbury en Angleterre. Dans sa
fonction de décurion, il y avait l'inspection des exploitations
minièressoJ. Son domaine lui avait été accordé par le roi Arviragus,
le frère de Caractacus, Pendragon de l'île [de Bretagne] (Pen
Draco insularis). Leur dynastie était appelée la maison de Camu-
lôt (du celtique signifiant « lumière courbe », qui sera ultérieure-
ment romantiquement transformé en Camelot).
La fille de Joseph, Anna, s'unit par mariage à la dynastie Camu-
lôt, dont l'emblème était un arc-en-ciel (la « lumière courbe » ) .
Une grande lignée de rois celtiques est issue de cette union.
Pendant ce temps, en Gaule, les chefs de la maison sacerdotale de
Jésus et Marie Madeleine devinrent connus sous le nom de Rois
Pêcheurs (avant de donner finalement naissance à la monarchie
française). C'est à partir de ce double scénario conjoint que se
développa la plus romantique de toutes les traditions, car on
racontait que Marie et Joseph avaient apporté avec eux le plus
grand de tous les trésors : le Saint Graal.
Le Graal était beaucoup de choses (tant physiques que spiri-
tuelles) mais, sous une apparence ou une autre, il représentait
toujours le sang royal: le Sangréal messianique de Juda. C'est pour
cette raison précise que le concept de Saint Graal n'a pas été vrai-
ment compris, dès lors que les racines de cette relation avec le sang
et la lignée n'étaient pas connus du fait de leur suppression par
l'Église au début du Moyen-Âge. On désigne couramment cette
période sous le nom d' Âge sombre. Historiquement, on ne sait pas
grand-chose sur cette ère, surtout dans les royaumes celtiques. Cela
ne signifie pas que personne n'en avait écrit l'histoire, mais la
grande majorité des documents et des témoignages authentiques de
cette période furent confisqués et détruits pour être remplacés par
des versions rédigées par les moines avec leurs visions religieuses
spécifiques et leurs arrières-pensées stratégiques. Ces derniers
avaient pour mission de soutenir et de promouvoir le nouveau
dogme de l'Église, sans se soucier de la vérité. Heureusement, de

243
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

nombreuses chroniques pré-chrétiennes des Jer au IVe siècles ont


survécu, tandis que quelques ecclésiastiques courageux des siècles
ultérieurs choisirent de conserver la version traditionnelle des
textes antérieurs au mépris de la doctrine officielle.
Le terme Graal vient du Cra-al de l'ancienne Mésopotamie,
appelé le « nectar de l'excellence suprême » et l'Or des Dieux (voir
« Le Royaume des Génies », chap. 8). Les corps de lumière (les
Ka) des anciens rois sumériens se sont nourris du Graal, remplacé
en Égypte, à Babylone et en Assyrie par la pierre de feu transcen-
dante, le shem-an-na, le mfkzt: la poudre d'or blanche.so4
Voici donc la grande menace que les Desposynes imposèrent à
l'Église romaine. Malgré toute la puissance militaire des empereurs
et l'autorité ultérieure des papes, ils n'ont jamais pu s'emparer du
grand secret de Camu-lôt. Et leur quête ultime restait la même:
obtenir l'Arche d' Alliance. Dans le même temps, le vieil Ordre de
la Garde du Temple de Jérusalem de Jérémie avait perduré à travers
les lignées des rois irlandais et écossais descendant de Tamar (la
fille du roi Sédécias), qu'il avait mise à l'abri en Irlande (voir
« Gardiens de la Destinée », chap. 10). Finalement, avec ses
cousins mérovingiens régnant en France, le Haut roi Arthur Mac
Aedàn de Dalriad (les Highlands écossaises occidentales) constitua
l'Ordre graalique de la Table ronde pour faire office de gardiens
symboliques de la relique sacrée (le Sangréal) en 574.
En 751, le pape Zacharie parvint à détrôner les Rois Pêcheurs
mérovingiens de France pour mettre à leur place la dynastie qu'il
avait choisie. Mais ce fut sans grand résultat et, en 807, le roi
Eochaid IV d'Écosse (descendant du frère d'Arthur à la 6e généra-
tion) conclut un traité d'alliance avec le nouvel empereur des
Francs Charlemagne. À cette date, la pierre de sacrement de Beth-
e! (la pierre de la Destinée) de Jérusalem se trouvait depuis long-
temps en Écosse, avec les documents secrets des cryptes du Temple
de Jérémie (très probablement confiés à la garde de la mission
irlando-écossaise de saint Colomban). Cela aurait pu être le
parfait moment pour récupérer l'Arche : l'Empire romain s'était
effondré et l'alliance franco-écossaise desposynique était forte.
Seulement, Jérusalem était sous contrôle musulman (depuis un
moment déjà) et une splendide mosquée avait été construite sur le
site de l'ancien Temple. Il était maintenant quasi inaccessible.

244
La Renaissance hermétique

Les chevaliers du Temple


Après la destruction de Jérusalem et du Temple par les troupes
romaines du général Titus en 70, les habitants se dispersèrent et
abandonnèrent la ville en ruine pendant plus de six décennies. En
132, l'empereur Hadrien entama sa reconstruction. Sur le site du
mont du Temple devait s'élever un temple à Jupiter, ce qui suscita
immédiatement une révolte juive sous la conduite du chef résistant
Simon Bar-Kochba. Mais l'insurrection échoua et les juifs survi-
vants furent soit bannis, soit vendus comme esclaves. À partir de
là, la culture et le culte juifs furent considérés comme des délits
majeurs et Jérusalem fut rebaptisée Aelia Capitolina par les
Romains.sos
Après l'effondrement de la Rome impériale au Ve siècle,
Jérusalem passa sous le contrôle total des autorités byzantines.
Elle fut plus tard conquise par les Perses, puis, en 638, par les
forces du tout jeune Islam sous le commandement du calife Omar
ibn Al-Khattab. Celui-ci construisit une mosquée (qui fut plus tard
appelée El-Aqsa) sur le site de l'ancien Temple, puis un second
sanctuaire, le Dôme du Rocher (aujourd'hui le monument le plus
représentatif de Jérusalem), vint s'élever juste à côté sur le rocher
de David du mont Moriah.so6 Des tremblements de terre ont
infligé des dommages aux deux édifices, ce qui entraîna des
restaurations et des améliorations. Pendant tout ce temps, les chré-
tiens se virent autorisés à continuer d'utiliser leurs églises, en
particulier celle du Saint-Sépulcre, datant du JVe siècle. Et les juifs

247
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

furent aussi réadmis dans Jérusalem où ils eurent le droit de


reconstruire des synagogues. Ils avaient perdu leur mont du
Temple et le rocher du Moriah passés aux mains des musulmans,
mais ils vivaient en harmonie raisonnable avec leurs voisins.
L'Islam aurait pu les humilier, mais les musulmans ne les persécu-
tèrent pas et ne les massacrèrent pas comme l'avaient fait les
Romains de l'Empire et les chrétiens byzantins.
Un changement majeur intervint en 1077 quand les Turcs seld-
joukides envahirent Jérusalem, tout en menaçant sérieusement
l'empereur byzantin Alexis Ier. Ces tribus du Turkestan avaient
envahi l'Asie mineure et adopté la foi islamique, mais leur
sultanso?, Malik Shah, défiait la suprématie musulmane des califes
(les successeurs de Mahomet). Cette offensive provoqua une
grande consternation chez les musulmans du califat, mais aussi
chez les juifs et les chrétiens... Et en résultat, les princes de
l'Europe occidentale décidèrent de partir reprendre le contrôle de
Jérusalem.
Leur croisade militaire commença en 1095, quand le pape
Urbain leva une formidable armée, conduite par les meilleurs
chevaliers d'Europe. Ils étaient coordonnés par Adhémar, l'évêque
du Puy et, dans l'avant-garde des forces chrétiennes, on relevait les
noms de Robert, comte de Normandie, d'Etienne, comte de Blois
et d'Hugues, comte de Vermandois. A la tête du contingent
flamand, on avait Robert, comte de Flandres, qui avait sous ses
ordres des hommes comme Eustache, comte · de Boulogne, et ses
frères Godefroi de Bouillon et Baudouin. Le sud de la France était
représenté par Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse.
Godefroi de Bouillon était le duc de Basse-Lorraine. Il avait
hérité du titre par sa célèbre mère, sainte Ide, mais aussi du
château et des terres de Bouillon. Il avait mis en gage ces domaines
auprès de l'évêque de Liège afin de financer sa campagne en Terre
Sainte. Lorsque la première Croisade se mit en marche, Godefroi
en était devenu le chef et, lorsque les chrétiens remportèrent la
victoire sur les Seldjoukides en 1099, il fut proclamé roi de
Jérusalem. Dans les faits, il refusa de porter le titre de roi et
préféra le simple qualificatif d' « avoué du Saint-Sépulcre ».
Des huit Croisades qui se succédèrent jusqu'en 1291 en
Égypte, en Syrie et en Palestine, seule la première de Godefroi
connut une certaine réussite, mais même celle-là fut gâtée par les

248
LA RENAISSANCE HERMÉTIQUE

excès de troupes irresponsables qui profitèrent de leur victoire


pour se livrer à un massacre de musulmans dans les rues de
Jérusalem. Or la ville n'était plus seulement importante pour les
juifs et les chrétiens : elle était devenue la troisième cité sainte de
l'Islam après La Mecque et Médine. Et c'est à ce titre que la ville
continue de se trouver au cœur de disputes et de luttes perma-
nentes aujourd'hui encore.5os
La seconde croisade, partie libérer Édesse et conduite par Louis
VII de France et l'empereur germanique Conrad III échoua lamen-
tablement. Puis, une centaine d'années après le succès initial de
Godefroi, Jérusalem retomba aux mains du puissant Saladin
d'Égypte en 1187. Cette circonstance suscita immédiatement la
troisième croisade sous le commandement de Philippe Auguste de
France et de Richard Cœur-de-Lion d'Angleterre. Mais ils ne
parvinrent pas à reprendre la Cité sainte. Les quatrième et
cinquième croisades se concentrèrent sur Constantinople et
Damiette. Jérusalem fut brièvement reprise aux Sarrasins après la
sixième croisade de l'empereur Frédéric II, avant d'être finalement
reconquise par le successeur de Saladin en 1244. Louis IX (Saint
Louis) dirigea ensuite les septième et huitième croisades, mais ne
put renverser la situation. En 1291, la Palestine et la Syrie étaient
solidement sous contrôle des musulmans. C'était la fin des croi-
sades.
Au cours de cette ère de croisades, un certain nombre d'ordres
chevaleresques émergèrent, dont l'Ordre de Sion, fondé par
Godefroi de Bouillon en 1099.509 On avait aussi l'Ordre du Saint-
Sépulcre, les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et les
Chevaliers templiers. Peu après son triomphe à Jérusalem,
Godefroi de Bouillon mourut en 1100. Son frère cadet, Baudouin
de Boulogne, lui succéda. Après 18 ans de règne, son cousin,
Baudouin II du Bourg, lui succéda en 1118. D'après les récits
orthodoxes, l'Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ et du
Temple de Salomon - qui allaient devenir plus connus sous le nom
de Templiers - fut fondée cette même année. On disait qu'ils
étaient à l'origine un groupe de neuf chevaliers français qui
avaient fait vœu de pauvreté, de chasteté et d'obéissance et qui
avaient juré de protéger la Terre Sainte. Au plus fort des croisades
(vers 1180), l'historien franc Guillaume de Tyr écrivait que la
fonction des Templiers était de protéger les routes des pèlerins.

249
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Mais vu l'énormité de la tâche, il paraît inconcevable qu'un


groupe de neuf pauvres chevaliers ait pu l'assumer sans enrôler de
nouvelles recrues avant leur retour en Europe en 1127. En vérité,
l'Ordre était déjà beaucoup plus important que ne le dit le récit de
Guillaume.
Les Templiers existaient en réalité depuis quelques années avant
leur date de fondation officielle par Hugues de Payens, un cousin
et vassal du comte de Champagne. Leur mission n'était sûrement
pas de surveiller les routes et ce n'est d'ailleurs pas sous ce jour
que le chroniqueur du roi, Foulques de Chartres, les présente. Ils
étaient les diplomates de Godefroi envoyés aux avant-postes dans
un environnement musulman. Dès 1114, l'évêque de Chartres les
appelle la « Milice du Christ ». En 1118, les Grands Chevaliers
templiers de Saint-André (les Princes gardiens du Royal Secret)
furent installés avec une mission spéciale dans le palais de
Baudouin II, situé dans le complexe de la mosquée El-Aqsa sur le
site de l'ancien Temple de Jérusalem. Et quand Baudouin démé-
nagea ses quartiers vers la citadelle du Dôme du Rocher de David
(devenu alors un sanctuaire chrétien rebaptisé Templum
Domini)s10, la mosquée fut laissée entièrement à la disposition des
Templiers. Ils avaient pour ambition de fouiller l'endroit et de
récupérer les trésors qui y avaient été mis en sécurité par Jérémie
et la Garde du Temple d'Hilkiah plus de 1700 ans auparavant.
Sous la mosquée se trouvait profondément enfoui le réseau
originel de cryptes, qui, depuis l'époque de la Bible, était resté
scellé et inviolé. Selon saint Bernard, il renfermait le trésor de la
Jérusalem vétérotestamentaire, dont l'Arche d' Alliance.
Hugues de Payens fut nommé à la tête de l'entreprise, avec pour
adjoint le chevalier flamand Godefroi Saint Omer. André de
Montbard, apparenté au comte de Bourgogne, les accompagnait.
En 1120, Foulques, comte d'Anjou (et père de Geoffrey
Plantagenêt, le fondateur de la lignée des rois d'Angleterre
Plantagenêt) rejoignit à son tour l'Ordre, suivi en 1124 par le
suzerain de Payens, le comte Hugues de Champagne. Un appa-
renté de ce dernier, l'abbé cistercien et futur saint Bernard de
Clairvauxm, va être le patron et le protecteur des Templiers. C'est
d'ailleurs sur des terres données par le comte Hugues que Bernard
a construit son monastère cistercien de Clairvaux en 1115.
Contrairement à la croyance populaire, dès l'origine, les

250
LA RENAISSANCE HERMÉTIQUE

Chevaliers templiers furent bien loin d'être pauvres et rien ne


permet de croire que ces nobles aient surveillé les routes infestées
de bédouins pour venir en aide aux pèlerins. Cette mission de
protection des voyageurs fut en réalité assumée par les Chevaliers
hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Pour se distinguer des
Templiers (utilisant une croix rouge sur fond blanc), les
Hospitaliers optèrent pour des couleurs différentes (une croix
blanche - « d'argent» - sur fond noir) tout en conservant le même
motif octogonal. Leurs hôpitaux pour pèlerins avaient été fondés
à Jérusalem vers 1050, donc avant les Croisades.512

Le concile de l'Arche
En 1127, les Templiers avaient achevé leurs recherches. Ils
n'avaient pas seulement retrouvé l'Arche, mais aussi une fortune
incalculable en lingots d'or et des trésors cachés, dont une grande
partie avait été soigneusement enterrée bien après l'époque
d'Hilkiah, juste avant l'invasion romaine du Jer siècle AEC. Dans
ses Histoires [de la Rome impériale], le sénateur Cornelius Tacite
avait rappelé la surprise du Grand Pompée quand il était entré
dans le Temple en 63 AEC : « Le sanctuaire était vide et le Saint
des Saints inoccupé. »513
À la lumière de la formidable réussite des Templiers, Hugues de
Payens reçut une convocation de saint Bernard pour assister à
l'imminent concile de Troyes. Celui-ci devait être présidé par l'am-
bassadeur du pape, le cardinal légat de France. Hugues et une
compagnie de chevaliers quittèrent la Terre sainte avec leurs
heureuses découvertes et Bernard de Clairvaux put annoncer que
la mission de Jérusalem avait été remplie. Craignant que les auto-
rités vaticanes ne cherchent à mettre la main sur ce qui avait été
récupéré, il écrivit : « Avec notre aide, cette tâche a été menée à
bien et les Chevaliers ont traversé la France et la Bourgogne, sous
la protection du comte de Champagne, toutes les protections
ayant été prises pour prévenir une interférence de la part des auto-
rités civiles ou ecclésiastiques. »514
La cour de Champagne à Troyes fut parfaitement préparée
pour assurer le travail de traduction cryptée qui devait suivre et
elle avait fait appel à une influente école d'études judaïques. Le

251
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

grand concile se tint en 1128. Un statut international est alors


conféré aux Templiers en les transformant en Ordre souverain et
leur quartier-général de Jérusalem devient le centre du commande-
ment de la ville. Sous l'autorité de saint Bernard, les Chevaliers
sont dûment constitués en ordre cistercien et Hugues de Payens est
formellement installé Grand maître de l'Ordre. Puis Bernard va
prêcher la seconde croisade à Vézelay en présence du roi Louis VII
et d'une assemblée de 100000 fidèles. Pour constituer leur Ordre,
les Templiers prêtent notamment le « serment d'obéissance de
Béthanie, le château de Marie et Marthe. »515 En complet accord,
la grande basilique Marie-Madeleine fut alors construite à
Vézelay.
À la suite du concile de Troyes, l'ascension des Templiers fut
vertigineuse. Ils se retrouvèrent rapidement dans les plus hautes
sphères politiques et diplomatiques de l'Europe et du Moyen-
Orient. À peine onze ans plus tard, en 1139, le pape Innocent II
(un autre cistercien) accorda aux Templiers une indépendance
internationale totale : il les soustrait à toute autre autorité que la
sienne. L'Ordre ne devait plus rien aux rois, aux cardinaux ou aux
gouvernements et n'avait plus que le pape pour seul supérieur. Ils
se virent octroyer de vastes territoires et des biens mobiliers et
immobiliers substantiels de l'Angleterre à la Palestine. La
Chronique anglo-saxonne raconte que lorsque Hugues de Payens
vint en Angleterre et visita la cour d'Henri Ier, « le roi le reçut avec
beaucoup d'honneur et lui fit de riches présents ». Le souverain
espagnol Alphonse d'Aragon céda le tiers de son royaume à
l'Ordre et toute la Chrétienté était aux pieds des Templiers.

Notre-Dame
Dès que la nouvelle de leur incroyable découverte se répand, les
Templiers vont jouir d'un immense prestige auprès de tout et,
indépendamment des trésors de Jérusalem, des dons considérables
vont affluer de partout. Aucun prix n'est trop élevé pour tenter de
s'affilier à l'Ordre. En moins d'une décennie, ils vont devenir l'or-
ganisation la plus influente que le monde ait jamais connu.
Néanmoins, en dépit de leurs possessions fantastiques, individuel-
lement, les Templiers restaient liés par leurs vœux de pauvreté.

252
LA RENAISSANCE HERMÉTIQUE

Quel que soit son rang dans la vie, chaque Templier devait
renoncer à ses biens personnels. Pourtant les fils de la noblesse se
pressaient pour rejoindre les rangs de l'Ordre. Disposant de
finances immenses, les Templiers établirent le premier réseau
bancaire international : ils devinrent les financiers des États latins
du Levant et de quasiment tous les trônes d'Europe.
À mesure que l'Ordre croissait pour atteindre les sommets de la
puissance, la fortune des cisterciens connaissait un essor parallèle.
Moins de 25 ans après le concile de Troyes, ils pouvaient se flatter
de posséder plus de 300 abbayes. Mais ce n'était pas fini. Le
peuple de France allait bientôt pouvoir admirer le résultat stupé-
fiant de la technologie que les Templiers venaient de découvrir. La
silhouette des villes allait se modifier spectaculairement, à mesure
que les cathédrales Notre-Dame, avec leurs majestueuses arches
gothiques, s'élevaient de terre. Ces édifices étaient de véritables
prouesses architecturales - impossibles, disaient certains - qui
déroutent encore les architectes d'aujourd'hui. Les ogives attei-
gnaient des hauteurs invraisemblables, enjambant des espaces
jusque-là infranchissables, avec des arcs-boutants et des voûtes à
fines nervures. Tout tendait vers le ciel et, malgré les tonnes de
pierres abondamment ornées, l'ensemble donnait une impression
d'apesanteur. Utilisant la géométrie hiramique et les techniques de
lévitation issues de temps très anciens, les maçons construisirent
les sanctuaires les plus beaux qui aient jamais illuminé le monde
chrétien.
Les cathédrales furent principalement l'œuvre des Enfants de
Salomon, une corporation des maîtres bâtisseurs ayant été initiés
à la science secrète nouvelle acquise par l'ordre cistercien de saint
Bernard. Comme l'a expliqué l'hermétiste français du XXe siècle
Fulcanelli, ce style architectural fut appelé gothique (Art Gothique
ou Argot) d'après la langue argotique: le langage codé protégeant
la Toison d'Or et qui fut appliqué à la transmutation alchi-
mique.516 Saint Bernard avait traduit la géométrie secrète des
maçons du roi Salomon qui, sous l'autorité de leur propre maître,
Hiram (l'artisan phénicien de Tyr), progressaient dans leur art par
degrés en fonction de leur connaissance et de leur compétence. En
vertu de cela, Hiram devait devenir l'un des personnages symboli-
ques clés de la Franc-maçonnerie ultérieure sous le nom d'Hiram
Abif (ce qui signifierait, dit-on, Excellent Père).517

253
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Tous les chantiers des cathédrales commencèrent presque en


même temps, même s'il fallut parfois plus d'un siècle pour les
achever. Elles furent construites sur des lieux où les forces telluri-
ques étaient renforcées par des cavernes ou des sources profondé-
ment enfouies sous terre. La construction de Notre-Dame de Paris
débuta en 1163, Chartres en 1194, Reims en 1211 et Amiens en
1221. Les cathédrales de Bayeux, Abbeville, Rouen, Laon, Évreux
et Étampes datent de la même époque. Conformément au principe
hermétique « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas »,si
l'on relie entre elles par un trait les cathédrales Notre-Dame, le
tracé obtenu reproduira le motif de la constellation de la Vierge.sis
Parmi les spécialistes qui se sont penchés sur l'histoire de
Chartres, il en est un qui se distingue particulièrement : Louis
Charpentier. Ses recherches et ses écrits ont fait beaucoup pour
améliorer la compréhension de l'architecture gothique. Il nous dit
qu'à Chartres, les courants telluriques souterrains sont particuliè-
rement puissants et que le site était reconnu pour son atmosphère
divine, même au temps des druides. Le site de Chartres est si
vénéré qu'il s'agit de la seule cathédrale dans laquelle aucun roi,
évêque, cardinal, chanoine ou un quelconque mortel a été enterré.
À l'origine, il s'agissait d'un site païen dédié à la Déesse-mère, vers
lequel on se dirigeait en pèlerinage bien avant la naissance de
Jésus. Son autel fut stratégiquement dressé à l'aplomb de la Grotte
des Druides qui abritait un dolmen sacré5t9 (qui, disait-on,
marquait la « Matrice de la Terre »).
Le verre teinté utilisé pour les vitraux des cathédrales demeu-
rent l'un des plus grands mystères de l'architecture gothique. Ce
type de verre particulier est apparu au début du XIIe siècle, mais il
disparut aussi soudainement un siècle plus tard. Ce verre ne
ressemblait à rien de ce que l'on avait vu auparavant et plus rien
ne lui ressemblera ensuite. Non seulement la lumière du verre
gothique est supérieure à celle d'autres écoles, mais sa capacité à
renforcer la qualité de la luminosité est beaucoup plus efficace.
Même au crépuscule, ses vitraux conservent un lustre incompa-
rable. Le véritable verre gothique a aussi le pouvoir unique de
transformer des rayons ultraviolets nuisibles en lumière bénéfique.
Mais le secret de sa fabrication n'a jamais été révélé, même si l'on
sait qu'ils ont été le fruit de l'alchimie hermétique. Ceux qui furent
employés pour perfectionner les techniques de verre utilisées

254
LA RENAISSANCE HERMÉTIQUE

étaient des mathématiciens philosophes persans de l'école d'Omar


Khayyam. Ils affirmaient que leur méthode intégrait le Spiritus
Mundi, le souffle cosmique de l'univers. On sait maintenant que
c'était la lumière blanche de la pierre philosophale, car leur verre
était fait à partir de métaux à spin élevé. (Une grande partie des
vitraux que l'on voit aujourd'hui dans les cathédrales Notre-Dame
ne sont plus en véritable verre gothique. Ils ont été pour la plupart
remplacés ou donnés par d'autres églises pour réparer les
dommages de la Seconde Guerre mondiale). Dans l'Exode 24: 10,
Moïse marche sur un « pavement de cristal aussi pur que le ciel
même». On trouve une référence semblable dans le Nouveau
Testament (Apocalypse 21 : 18, 21) en rapport avec la Jérusalem
cosmique : « La ville est de l'or pur, comme du cristal transpa-
rent ... Et la rue de la ville est d'or pur, transparent comme du
cristal. »
Comme nous l'avons mentionné plus tôt (voir « Le plan de
Shar-On », chap. 8), le poids optimal de la poudre mfkzt (la Pierre
philosophale) correspond à 56 % du poids du métal dont elle a été
transmutée; les 44 % autres devenant de la pure lumière blanche.
Quand la poudre blanche d'un métal transcendant (or ou métaux
du groupe des platines) est soumis à une chaleur spécifique, elle se
transforme immédiatement en verre et le métal concerné détermi-
nera la couleur et la qualité de celui-ci. On obtient non seulement
par cette méthode un verre merveilleusement clair, mais les 44 %
de lumière manquants (le Spiritus Mundi) peuvent réapparaître à
l'intérieur du verre, qui retrouve alors ses 100 % de poids de
métal. Cela nous prouve que les 44 % ne disparaissent en réalité
jamais: ils se déplacent simplement, dans un état d'apesanteur, au-
delà du plan mortel, dans la dimension que les Anciens connais-
saient et appelaient le Plan de Shar-On (le Royaume de l'Orbite de
Lumière).
En 1989, Antoine Faivre, professeur à l'École Pratique des
Hautes Études de l'université de la Sorbonne, Paris, a parlé du
Spiritus Mundi devant le Colloque alchimique des Pays-Bas, à
Groningen. Il cita l'hermétiste allemand Hermann Fictuld qui,
dans son livre de 1749, Aurum Vellus, décrivait le Spiritus Mundi
comme étant l'environnement naturel de l' « or astral », tel qu'il
est représenté dans la Légende de la toison d'Or.52o

255
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

En sus du trésor de Jérusalem, les Templiers découvrirent aussi


une mine d'anciens manuscrits en hébreu et en araméen, qui four-
nissaient des récits de première main n'ayant pas été produits ou
remaniés par une quelconque autorité ecclésiastique. Parmi ces
découvertes substantielles, il y avait même de nombreux livres
provenant de Perse et d'Orient. Mais ils incluaient aussi d'anciens
ouvrages esséniens antérieurs à Jésus-Christ et des volumes de
philosophes arabes et grecs. Tous étaient destinés à être
condamnés par l'Église. Mais ce n'était pas tout et il y avait encore
des traités de numérologie, de géométrie, d'architecture et de
musique à côté de manuscrits relatifs aux métaux et aux alliages.
Au total, les Templiers revinrent en Europe en possession de la
connaissance de milliers d'années d'étude, mise par écrit pour la
postérité.
A la lumière de tout ceci, associé au fait que les Chevaliers
templiers refusaient de porter la croix latine verticale (qu'ils consi-
déraient comme un instrument de torture), il est aujourd'hui large-
ment admis qu'ils possédaient une connaissance et une perception
des choses qui éclipsaient le christianisme conventionnel - une
connaissance qui leur permettaient d'être certain que l'Église avait
mal interprété tant la naissance virginale que la résurrection de
Jésus. Ils n'en furent pas moins suprêmement considérés comme
de saints hommes et ils restèrent attachés aux papes cisterciens de
l'époque. Cependant, dans les temps qui vont suivre, cette
connaissance des Templiers, précédemment admirée, va précisé-
ment les précipiter tout droit vers leur perte et leur persécution par
les papes appartenant à d'autres ordres et par les frères domini-
cains de l'inquisition.
Les autorités vaticanes étaient parfaitement conscientes que les
Templiers étaient revenus de Jérusalem avec davantage que des
documents et des lingots. Ils savaient que parmi les trésors du
Temple, il y en avait un qui était particulièrement éminent et sacré.
A ce stade, ils n'avaient aucun moyen de savoir ce qu'il pouvait
être, mais ils disposaient de renseignements prouvant que ce trésor
stupéfiant dépassait toute richesse matérielle.

256
LA RENAISSANCE HERMÉTIQUE

L'inquisition
Au VIIIe siècle, le roi Pépin le Bref des Francs carolingiens avait
accepté que s'établisse un royaume juif au sein de la Bourgogne,
un royaume qui aurait à sa tête un descendant reconnu de la
maison royale de David.m Cette initiative venait en remerciement
de l'aide apportée par les juifs de Narbonne pour chasser les
maures islamiques de la ville. Consécutivement, le royaume juif de
Septimanie (le midi de la France) fut instauré en 768, de Nîmes à
la frontière espagnole, avec Narbonne pour capitale. Le successeur
de Pépin, son fils Charlemagne, empereur en 800, confirma volon-
tiers l'indépendance de la Septimanie sous l'autorité des Potentats
de Juda. Cette décision fut entérinée par le calife de Bagdad et, à
contrecœur, par le pape Étienne à Rome. Tous reconnurent le
prince Guilhelm de la maison de Juda comme le vrai successeur
par le sang du roi David et, en 791, il fonda sa célèbre académie
judaïque de Saint-Guilhelm à Gellone.
Plus de 300 ans plus tard, la succession davidique existait
encore dans le midi hispanique au sud de la Bourgogne, même si
le royaume théorique avait cessé de fonctionner en tant qu'État
indépendant. En 1144, le moine anglais Théobald de Cambridge
attesta (en introduisant une accusation de meurtre rituel contre les
juifs de Norwich) : « Les chefs et les rabbins des juifs qui demeu-
rent en Espagne se rassemblent à Narbonne, où réside la lignée
royale, et où ils sont tenus en très haute estime. » En 1166, le
chroniqueur Benjamin de Tudèle rapportait qu'il existait encore
des propriétés importantes détenues par des héritiers davidiques :
«Narbonne est une ancienne cité de la Torah.s22 On y trouve des
sages, des magnats et des princes, à la tête desquels se trouve
Kalonymos, fils de feu le grand prince Todros, un descendant de
la maison de David, comme l'établit son arbre généalogique. Il
possède des biens héréditaires et d'autres domaines légués par les
seigneurs du pays et personne ne peut le déposséder. »
Saint Bernard et ses cisterciens firent bon usage de l'académie
judaïque de Gellone quand ils rassemblèrent leurs traductions des
manuscrits de l'ancienne Jérusalem après le concile de Troyes.
Cependant, ces mouvements finirent par inquiéter grandement les
évêques catholiques qui ne parvenaient pas à découvrir ce qui se
passait. Ils savaient que Gellone avait longtemps été un centre culturel

257
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

magdalénien et que les Templiers prêtaient le serment d'obéissance à


Béthanie et à Marie-Madeleine. En outre, c'était en réalité à elle,
appelée «Notre Dame», que les cathédrales Notre-Dame étaient
originellement dédiées. Et au sud de Gellone, près de Narbonne, se
trouvait Rennes-le-Château, où l'église locale avait été consacrée à
Marie-Madeleine en 1059. Cette région (à l'ouest de Marseille, sur le
golfe du Lion) était alors connue sous le nom de Languedoc, terme
dérivant de la langue parlée par les autochtones, la langue d'oc.
Quelle que soit la vraie nature du trésor secret des Templiers, les
évêques étaient convaincus qu'il se trouvait quelque part dans le
Languedoc, dans le sud de la France, et donc, en 1209, le pape
Innocent ID décida d'envoyer ses troupes. Une armée papale de
30000 soldats fondit sur la région sous le commandement de Simon
de Montfort. Ils arboraient trompeusement la croix rouge des croisés
de la Terre sainte, mais leur objectif était incommensurablement
différent. Ils étaient envoyés pour exterminer la secte ascétique des
cathares (les Purs). Le pape et le roi Philippe II de France étaient
convaincus qu'ils étaient les gardiens d'un trésor mystérieux et qu'ils
étaient ligués avec les Templiers contre l'Église de Rome.
Le massacre dura 35 ans, fit des dizaines de milliers de victimes
et culmina, en 1244, avec l'effroyable épisode de Montségur qui
vit 200 prisonniers monter sur le bûcher pour être brûlés vifs.m
En termes religieux, la doctrine cathare était essentiellement gnos-
tique. Ils étaient des êtres notoirement spirituels, qui croyaient que
l'esprit était pur, mais que la matière physique était corrompue.524
Géographiquement parlant, le Languedoc correspondait large-
ment à l'ancien royaume juif de Septimanie du VIIIe siècle. Et
comme les Templiers, les cathares se montrèrent explicitement
tolérants à l'endroit des cultures juives et musulmanes. Ils
prônaient également l'égalité des sexes52s, mais, pour toutes ces
raisons, ils furent condamnés, violemment exterminés par
l'inquisition catholique (formellement instaurée en 1233) et
accusés de toutes les sortes de blasphème et de déviance sexuelle.
Contrairement aux accusations, les personnes appelées à témoi-
gner ne parlaient que de l'église d' Amour des cathares et de leur
indéfectible dévotion pour le ministère de Jésus. Ils croyaient en
Dieu et en !'Esprit Saint, récitaient le Notre Père et avaient mis en
place une société exemplaire avec son propre système d'hôpitaux
et d'écoles pour les pauvres.

258
LA RENAISSANCE HERMÉTIQUE

Sur un plan pratique, les cathares étaient simplement des non-


conformistes, prêchant sans interdit et refusant le système de
prêtres désignés ou les églises richement ornées de leurs voisins
catholiques. Saint Bernard avait dit qu' « aucun sermon n'est plus
chrétien que les leurs et leur morale est pure », Mais cela n'em-
pêcha pas les légions du pape de venir, sous le manteau d'une
sainte mission, pour éradiquer leur communauté.
L'arrêt de mort et d'interdiction s'appliquait non seulement aux
mystiques cathares stricto sensu, mais également à tous ceux qui les
soutenaient, ce qui incluait la plupart des Languedociens. A cette
époque, bien qu'elle fasse partie géographiquement de la France, la
région était un État semi-autonome. Politiquement, elle était plus
associée avec la frontière nord de l'Espagne et le comte de Toulouse
était son suzerain. On y enseignait les langues classiques, la littéra-
ture, la philosophie et les mathématiques. La région était dans son
ensemble assez riche et commercialement stable. Mais tout devait
changer en 1209 avec l'arrivée des armées du pape au pied des
Pyrénées. Cette sauvage campagne fut appelée la « Croisade albi-
geoise» en référence au grand centre languedocien d'Albi526. C'est
du moins ce qui fut raconté. Cependant, le nom a une implication
beaucoup plus profonde. En réalité, « Albi » était une variante du
vieux mot provençal ylbi (un elfe) et les cathares faisaient référence
à la descendance messianique de Marie-Madeleine (le Sangréal, le
Saint Graal) sous le nom d'Albi-gens, la lignée des elfes.
De tous les cultes qui fleurirent au Moyen-Âge, le catharisme
fut assurément le moins menaçant. Et le fait que les cathares se
soient réclamés d'une ancienne connaissance n'est pas une révéla-
tion : Guilhelm de Toulouse de Gellone avait établi son académie
judaïque dans la région plus de quatre siècles auparavant.
Toutefois, ce fait même (ainsi que l'idée selon laquelle les cathares
auraient détenu un trésor incomparable ayant plus de signification
sur le plan historique que les racines officielles du christianisme)
amena Rome à une seule conclusion: l'Arche d'Alliance, le
Témoignage de Juda et les manuscrits de Jérusalem devaient être
cachés dans le Languedoc. Ils sentirent qu'il y avait là matière à
révéler au grand jour la fausseté du concept fondamental de
l'Église romaine et, pour un régime aussi désespéré que fanatique,
il n'y avait dès lors plus qu'une solution. Et par conséquent,
l'ordre fut donné aux légions du pape : « Tuez-les tous ! »

259
Le parchemin caché

La persécution des Templiers


La croisade albigeoise dans le Languedoc s'acheva en 1244,
mais soixante-deux années s'écoulèrent encore avant que le roi
Philippe IV de France et le pape Clément V soient en mesure de
s'attaquer aux Templiers afin d'essayer de s'emparer du mysté-
rieux trésor. En 1306, l'Ordre de Jérusalem était si puissant que
Philippe IV ne pouvait le considérer sans le plus vif agacement. Le
souverain français devait beaucoup d'argent aux Chevaliers et il
était pratiquement en faillite. Il craignait aussi leur puissance poli-
tique et leurs pouvoirs ésotériques, largement supérieurs aux siens,
il le savait.
Jusqu'à cette époque, les Templiers avait opéré sans interfé-
rence papale directe, mais le roi Philippe s'était efforcé de changer
cet état de fait. Suite à un édit pontifical lui interdisant d'assujettir
le clergé à l'impôt, le roi avait organisé la capture - et probable-
ment le meurtre - de Boniface VIII. Son successeur, Benoît XI,
s'éteint à son tour, un an plus tard, dans des circonstances tout
aussi mystérieuses. Il est finalement remplacé, en 1305, par le
propre candidat de Philippe IV, l'archevêque de Toulouse Bertrand
de Got, qui prit le nom pontifical de Clément V. Maintenant qu'il
avait sous sa coupe ce nouveau pape français, Philippe put dresser
sa liste d'accusations contre les Templiers. L'accusation la plus
facile à porter contre eux était celle d'hérésie, parce qu'il était
notoire qu'ils ne respectaient pas les dogmes officiels de la
Naissance virginale et de la Crucifixion. Par ailleurs, on savait

260
LE PARCHEMIN CACHÉ

que, dans le cadre de leurs affaires diplomatiques et commerciales,


ils entretenaient des rapports avec les juifs, les gnostiques et les
musulmans. Après avoir obtenu le soutien du pape, le roi Philippe
put persécuter les Templiers en France et il entreprit de faire
éliminer l'Ordre dans les autres pays. (Le mot« hérésie » se définit
comme une croyance ou une pratique contraire à l'orthodoxie,
mais, en réalité, il vient du grec hairesis, signifiant « choix ».
Ainsi, une accusation d'hérésie était une négation du droit de
choisir.)
Le vendredi 13 octobre 1307, les hommes de Philippe lancèrent
une vaste opération et les Templiers furent arrêtés dans toute la
France. Les chevaliers capturés furent emprisonnés, interrogés,
torturés et brûlés. Des témoins achetés furent appelés à témoigner
contre l'Ordre ce qui donna lieu à quelques affirmations véritable-
ment étranges. On accusa les Templiers de toute une série de prati-
ques considérées comme abjectes, dont la nécromancie, l'homo-
sexualité, l'avortement, le blasphème et la magie noire. Une fois
qu'ils avaient délivré leurs témoignages, quels qu'eussent été les
moyens pour les obtenir - corruption ou coercition-, les témoins
disparaissaient sans laisser de trace. Mais en dépit de tout cela, le
roi ne parvint pas à atteindre son objectif primordial, car le trésor
des Templiers demeurait hors d'atteinte. Ses sbires avaient ratissé
de long en large la Champagne et le Languedoc, mais, durant tout
ce temps, la majorité du trésor était restée cachée dans les cryptes
de la Maison capitulaire de l'Ordre à Paris.
Au XIVe siècle, la plupart des familles aristocratiques de France
et de Flandres avaient des fils au sein de l'Église et s'ils n'étaient
pas évêques, ils étaient abbés d'Ordres alliés. Le chapelain du
manoir de la Buzardière était l'un de ces nobles. Peu avant la
promulgation de la bulle papale contre les Templiers, sept
Chevaliers furent les hôtes du seigneur du Manoir.s27 Là, ils furent
avertis de l'imminence de la persécution qui les menaçait et ils se
hâtèrent de regagner Paris, où ils informèrent leur hiérarchie du
projet du roi Philippe. Puis, avec une petite délégation, ils se rendi-
rent à Saint-Malo et s'embarquèrent pour aller transmettre l'infor-
mation à l'étranger. Les sept Chevaliers templiers étaient Gaston
de la Pierre Phoebus, Guidon de Montanor, Gentilis de Foligno,
Henri de Montfort, Louis de Grimoard, Pierre Yorick de Rivault
et Cesare Minvielle.

261
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

À cette époque, le Grand Maître de l'Ordre s'appelait Jacques


de Molay. Sachant que le nouveau pape Clément n'était qu'une
marionnette de Philippe IV, Molay fit évacuer le trésor de Paris
grâce à une flotte de 18 galères qui partit de La Rochelle sur la
côte charentaise.sis L'essentiel des navires mit le cap sur l'Écosses29
et quelques autres vers le Portugal. Mais le roi ignorait ces mouve-
ments et il organisa une traque des Templiers dans toute l'Europe.
Maintenant que la majorité des trésors déplaçables étaient à l'abri,
Molay et certains de ses adjoints les plus importants demeurèrent
en France pour continuer leur travail et, en premier lieu, prévenir
les Chevaliers qui étaient encore inconscients de l'attaque immi-
nente. Des messagers furent dépêchés dans toutes les directions
avec des lettres des mots d'avertissement. Mais dans la plupart des
cas, ils arrivèrent trop tard et leurs frères avaient déjà été arrêtés.
Des chevaliers furent emprisonnés en Angleterre, mais en
Écosse, les bulles papales ne furent pas suivies d'effet. La raison en
est toute simple : le roi Robert Bruce et toute la nation écossaises
avaient précédemment été excommuniés pour avoir pris les armes
contre le roi catholique Édouard II d' Angleterre.53o Ce dernier
avait lui-même était réticent à l'idée de poursuivre les Chevaliers,
mais étant le gendre du roi de France, il se trouvait dans une posi-
tion délicate et il se retrouva contraint de se conformer à la loi de
l'inquisition. De nombreux Templiers furent arrêtés en Angleterre,
tandis que leurs domaines et leurs commanderies étaient confis-
qués (ils furent ultérieurement confiés aux Chevaliers hospitaliers
de Saint-Jean).
En Écosse, cependant, les choses se passèrent très différemment
dès lors qu'il existait une alliance avec les Templiers de longue
date (antérieure même à 1128). Hugues de Payens avait rencontré
le roi David Jer d'Écosse peu après le concile de Troyes. Bernard de
Clairvaux venait d'intégrer l'Église celtique d'Écosse au sein de
son puissant ordre cistercien. Le roi David avait concédé aux
Templiers les terres de Ballantrodoch près de l'estuaire de la Forth
(aujourd'hui le village de Temple). Et ils établirent leur première
commanderie sur les bords de la rivière South-Esk. En réalité, tant
David que sa sœur s'étaient alliés par mariage à la maison
flamande de Boulogne, celle de Godefroi de Bouillon. Et par le
biais de ces unions, il existait donc des liens directs entre le roi
David d'Écosse, Hugues de Payens et les rois croisés de Jérusalem.

262
LE PARCHEMIN CACHÉ

Il est important de comprendre qu'il n'y avait aucune barrière


linguistique entre la France et l'Écosse, dès lors que ces deux pays
étaient formellement liés par des relations commerciales et mili-
taires depuis des siècles en vertu de l'Auld AlliancesJ1. Ce traité,
dénommé formellement « Ligue offensive et défensive », avait été
initialement conclu entre l'empereur franc Charlemagne et le roi
d'Écosse Eochaid IV en 807. C'est au titre de cette alliance que la
Garde écossaise devint la garde du corps officielle des rois de
France de la maison royale des Valois, après l'époque des
Capétiens de Philippe IV. La Garde écossaise fut notamment
déterminante au sein de la cavalerie de Jeanne d'Arc, lors du siège
d'Orléans contre les Anglais en 1429.
Après la fuite de la flotte de La Rochelle, une cinquantaine de
Chevaliers français s'installèrent dans le Mull of Kintyre, en
Écosse. Ultérieurement, le 24 juin 1313 (réalisant que leur Grand
Maître, Jacques de Molay, risquait d'être prochainement exécuté
sur le continent), ils appliquèrent les dispositions de la
Constitution révisée de l'Ordre de 1307 et désignèrent un
Chevalier du nom de Pierre d' Aumont comme Grand Maître
d'Écosse. Sur l'île voisine d'Islay et à Kilmartin dans le comté
d' Argyll, on trouve encore de nombreuses tombes templières et
certaines pierres tombales représentent les défunts en Chevaliers
de haut rang de la flotte templière originelle.
Sous les auspices du roi Robert Bruce et de son clergé excom-
munié, !'Ordre fut restructuré en une Église disposant d'une
hiérarchie relativement indépendante de Rome. L'Église templière
possédait des abbés, des prêtres et même des évêques, mais aucun
cardinal et naturellement pas de pape. Dans la perspective d'une
guerre imminente contre les Anglais, ils se mirent à former les
troupes écossaises aux tactiques de guerre éclair mises au point
pendant les Croisades. L'or templier fut alors utilisé pour fournir
des armes fabriquées en Irlande (de 1314 à sa mort en 1318, le
frère de Robert, Edward Bruce, fut roi d'Irlande).
Si la maison royale anglaise des Plantagenêt eut jamais des
visées sur le royaume d'Écosse, celles-ci furent spectaculairement
décuplées par l'arrivée des Templiers avec pour point final la
bataille de Bannockburn en 1314. Trois mois à peine avant cette
dernière, le 18 mars, le Grand Maître templier Jacques de Molay

263
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

était mort sur le bûcher à Paris, pour avoir refusé de révéler les
secrets de l'Ordre aux inquisiteurs du roi Philippe IV.
Suite à Bannockburn, les Chevaliers firent partie intégrante du
gouvernement de l'Écosse en qualité de garde du corps royale et
ils devinrent les Gardiens officiels des Rois d'Écosse. L'Ordre fut
alors favorisé et encouragé par les différents rois Stewart qui se
succédèrent. Des domaines considérables furent concédés à
l'Ordre (surtout autour des Lothians - la région d'Édimbourg - et
d' Aberdeen) et les Chevaliers possédaient également des
propriétés dans les régions occidentales d' Ayr, de Lorne et
d'Argyll.
L'année 1317 vit un changement intervenir dans l'administra-
tion des Templiers. Beaucoup étaient morts à Bannockburn et,
pour compléter leurs rangs considérablement clairsemés, il leur
sembla judicieux d'inviter des chevaliers écossais à rejoindre
l'Ordre. Le roi d'Écosse devint son Souverain Grand Maître héré-
ditaire et, à partir de ce moment, quiconque occupait le poste
suprême était appelé Prince (ou Comte) Saint-Germain. Bruce fut
le premier à hériter de ce titre et il instaura un nouvel Ordre à cette
fin: il le baptisa Ordre des Frères Aînés de la Rose-Croix.
Plusieurs Chevaliers Rose-Croix firent alors voile vers la France
pour aller rencontrer le pape Jean XXII à Avignon.
Si les Templiers n'avaient théoriquement plus aucun rapport
avec l'institution pontificale, le nouvel Ordre n'était pas en appa-
rence une structure templière . .Et dès lors que le pape tenait les
rênes des ordres chevaleresques au plan international, il était
nécessaire de le rencontrer pour obtenir son homologation.
Gaston de la Pierre Phœbus fut le chef de cette mission et le pape
Jean accepta de lui délivrer une Charte en échange de la désigna-
tion de son propre neveu, Jacques de Via, au poste de Grand
Maître. Cependant, de Via mourut le 6 mai 1317. Le poste rede-
venu immédiatement vacant, les Chevaliers élirent Guidon de
Montanor (qui se trouvait alors en Écosse) et ils retournèrent dans
le nord avec la Charte de reconnaissance requise qu'ils présentè-
rent au roi Robert.532
Parallèlement, la bulle d'excommunication des Écossais ne
devait pas durer indéfiniment et elle fut levée en 1323 quand le
pape Jean XXII reconnut Robert Bruce comme souverain légitime
des Écossais. En vertu de cette reconnaissance, de nombreux histo-

264
LE PARCHEMIN CACHÉ

riens ont supposé que les Templiers avaient été dissous en Écosse,
mais ce ne fut pas le cas. Simplement, Bruce avait transformé
l'Ordre secret en une structure encore plus secrète. En constituant
son Ordre de la Rose-Croix pour les Templiers qui s'étaient
montrés vaillant à Bannockburn, Bruce leur avait fourni une
couverture efficace.
C'est à cette époque, sous l'influence des Templiers, que le
système bancaire national écossais évolua en se fondant sur l'ex-
périence financière de !'Ordre en Europe et au Moyen-Orient. Le
sol de l'Écosse possédait des réserves d'or significatives et les
Chevaliers furent prompts à faire usage de ces ressources. Cette
richesse souterraine fut l'une des raisons qui poussa les
Plantagenêt à tenter de mettre la main sur l'Écosse.533 Lors d'un
banquet à Paris, à l'invitation du roi Jacques V d'Écosse (1513-
1542) et de son épouse, Madeleine de France, plus de 300 invités
français se virent remettre une timbale remplie à ras bord d'or
écossais. La couronne d'Écosse (avec ses gemmes magnifiques et
ses perles provenant de la rivière Tay) est faite en or du pays et
même encore aujourd'hui, comme on a pu le lire récemment dans
la presse nationale britannique, il existe deux mines en activité
dans le Perthshire, l'un des comtés du centre de l'Écosse.534

Le troisième degré
À côté des Enfants de Salomon, il existait d'autres fraternités de
maçons dans la France médiévale comme les Enfants du Père
Soubise et les Enfants de Maître Jacques.535
Au plus fort des persécutions et de l'inquisition contre les
Templiers, au XIVe siècle, ces corporations étaient elles aussi
menacées. Dans la mesure où ils pratiquent un art hermétique,
leurs membres étaient détenteurs de secrets privilégiés relatifs à la
géométrie sacrée selon leur degré d'initiation. Il existait trois
degrés : apprenti compagnon, compagnon entré et maître compa-
gnon, comme il existe trois degrés dans la franc-maçonnerie
spéculative régulière moderne. (C'est pourquoi, à la suite des
persécutions dont les Templiers firent l'objet, un interrogatoire
sévère visant à arracher des informations secrètes ou vitales sous
la contrainte est souvent appelé le «Troisième degré ».)

265
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Si l'on dit que la franc-maçonnerie moderne dérive des corpo-


rations médiévales européennes, son origine est en réalité beau-
coup plus lointaine et remonte à l'époque des Maîtres artisans de
!'Antiquité. Des inscriptions sur l'obélisque égyptien qui se dresse
au milieu de Central Park, à New York, ont été identifiées comme
des symboles maçonniques datant de l'époque du pharaon
Thoutmosis III (vers 1468-1436 AEC)H6. Il était l'arrière-arrière-
grand-père de Moïse et le fondateur d'une société influente de
savants et de philosophes, dont le but était de préserver les
mystères sacrés. Ultérieurement, les mages samaritains appartien-
dront eux aussi à cet Ordre, affilié aux Thérapeutes égyptiens
ascétiques à Qumrân en Judée. C'est de la pratique égyptienne des
rituels dans les temples que s'inspira le Moïse Akhenaton quand il
créa le Tabernacle dans le Sinaï, tradition qui fut conservée quand
les Israélites arrivèrent dans le pays de Canaan. Auparavant, les
Cananéens et les premiers Hébreux utilisaient de simples autels de
pierre extérieurs comme lieu de culte et de sacrifice, à l'instar de
ceux qu'érigèrent Noé et Abraham (Genèse 8: 20 et 22: 9).
Un second obélisque égyptien provenant du temple du Soleil
(surnommé l' Aiguille de Cléopâtre, en souvenir de la reine
Cléopâtre VII, alors qu'il lui est antérieur de plus de mille années)
se dresse sur les bords de la Tamise, à Londres. Il fait 68 pieds
6 pouces (20,88 m) de haut537 et pèse 186 tonnes. Ces deux obélis-
ques de granit étaient originellement les piliers flanquant l'entrée
du temple d'Héliopolis, mais ils furent déménagés à Alexandrie en
12 AEC, puis à Londres (en 1878) pour l'un et à New York (en
1881) pour l'autre. En 1926, Eugène Canseliet, un élève de l'alchi-
miste français Fulcanelli, rassembla les notes de son maître pour
un ouvrage, Les Mystères des Cathédrales. Dans celui-ci, il a
spécifiquement inséré une dédicace à la Fraternité d'Héliopolis:
« Aux frères d'Héliopolis ».
L'architecte phénicien Hiram s'inspira de la pratique égyptienne
en plantant deux colonnes indépendantes devant le porche du
Temple de Salomon à Jérusalem. Avec leurs chapiteaux circulaires,
ces colonnes rappellent les motifs du culte à la déesse de Tyr et
elles ressemblaient aux symboles de fertilité dédiés à Astarté dans
le pays de Canaan. Les piliers d'airain de Jérusalem étaient appelés
Jakin et Boaz (1 Rois 7: 21 et 2 Chroniques 3 : 17). Les francs-
maçons disent qu'ils étaient creux afin de servir de réceptacle pour

266
LE PARCHEMIN CACHÉ

les documents constitutionnels de la Maçonnerie. En outre, si,


selon les rédacteurs de l'Ancien Testament, le Temple était
consacré à Yahvé et destiné primordialement à abriter l'Arche
d' Alliance, son architecture ne se limitait pas à la célébration du
principe masculin de Dieu. Il a été construit dans le respect des
règles traditionnelles et intégrait dans ses lignes les énergies
géométriques tant masculines que féminines.
La tradition maçonnique rapporte que le Temple fut achevé en
sept ans, au terme desquels Hiram fut assassiné et placé dans une
tombe sommaire. On dit qu'il fut tué pour avoir refusé de partager
les secrets des maîtres maçons avec des ouvriers de rang inférieur.
Aujourd'hui, le meurtre d'Hiram est symboliquement mis en scène
lors du rituel d'initiation au troisième degré de la franc-maçon-
nerie : le candidat est jeté à terre avant d'être relevé des ténèbres
de la tombe grâce à un attouchement (prises) particulier (appelé
« la patte du lion »)et une posture corporelle spécifique. La franc-
maçonnerie moderne est plus spéculative qu'opérative, mais même
à l'époque d'Hiram, la société des Artisans Dionysiens à laquelle
il appartenait possédait ses propres loges, symboles et mots de
passe. L'un de ces symboles était l'ascia (la truelle du maçon), un
emblème qui fut plus tard utilisé par les Pythagoriciens et les
Esséniens. On le trouve aussi dans les catacombes de Rome, où
des représentations de scènes d'initiation maçonnique sont peintes
dans les tombeaux d' Innocenti persécutés.

La flamme de l'innocence
Alors que je travaillais sur ce chapitre, je reçus un appel
d' Adriano Forgione, directeur du magazine italien Hera, à Rome.
« Avez-vous entendu parler de la dernière découverte dans les
archives du Vatican ? » me demanda-t-il tout excité. Je dus recon-
naître que non, mais un article de six pages illustré de photos
parut bientôt sur ce sujet dans Hera.sJs Celui-ci suscita un long
article dans le principal quotidien britannique, le Times, intitulé :
« Les Archives vaticanes prouvent que le pape avait gracié les
Chevaliers massacrés ».539
En voyant le pape Jean-Paul II demander pardon aux musul-
mans pour les Croisades, le correspondant du Times à Rome lui

267
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

suggéra aussi de se repentir pour la persécution des Templiers au


XIVe siècle. Contrairement à tout ce que l'on savait jusque-là de
l'alliance du pape Clément V et du roi Philippe IV de France pour
abattre l'Ordre et exécuter son Grand Maître Jacques de Molay, il
apparaît maintenant que Clément aurait en réalité absous les
Chevaliers avant que Philippe ne déchaîne ses sbires et ne les laisse
commettre leurs massacres !
Cette révélation a été faite récemment par le Dr Barbara Fraie,
une chercheuse de l'École de Paléontologie du Vatican. Le
13 septembre 2001, elle a découvert un manuscrit jusque-là
inconnu, signé de Clément V et perdu dans les Archives secrètes
du Vatican. Désormais appelé le Parchemin de Chinon, ce docu-
ment parle d'un interrogatoire de Molay et de Templiers du
Chapitre de Paris par les envoyés du pape qui aurait eu lieu en
1308 au château de Chinon, sur la Loire. Suite à cette enquête sur
la validité des accusations portées par Philippe contre les
Chevaliers, le manuscrit du pape Clément conclut: « Nous décré-
tons ici qu'ils sont absous par l'Église, qu'ils sont réintégrés dans
l'unité de l'église et de nouveau admis à la communion des fidèles
et aux saints sacrements de l'Église. »
En outre, il apparaît que Clément aurait sévèrement critiqué le
roi Philippe en écrivant : « Pendant notre absence, vous vous êtes
occupés des chevaliers templiers et de leurs propriétés. Vous êtes
même allé jusqu'à les incarcérer et ce qui nous peine le plus, c'est
que vous ne les avez pas libérés. Au contraire, nous avons ouï dire
que vous avez fait pire encore, en leur infligeant, en plus de leur
emprisonnement, d'autres souffrances. » Cette protestation fut
formalisée dans la bulle Subit Assidue du 5 juillet 1308, dans
laquelle Clément accusait l'inquisiteur Guillaume de Paris de ne
pas avoir prévenu les autorités pontificales des arrestations.
Malheureusement pour les Templiers, le roi de France méprisa
totalement les remarques du pape. Avec son nouveau Saint Siège à
Avignon, Clément n'était pas en position d'imposer ses vues au
monarque français despotique et ses cardinaux à Rome étaient
tout aussi impuissants. Par conséquent, quelque temps plus tard,
au concile de Vienne de 1312, le pape Clément essaya une autre
stratégie en mettant formellement un terme au statut chevale-
resque des Templiers. Il tentait par là de faire remettre Molay et
les autres prisonniers entre les mains de la curie romaine pour leur

268
LE PARCHEMIN CACHÉ

permettre de se retrouver dans une détention surveillée plus


confortable. Par ce moyen, il s'imaginait qu'un procès officiel
allait pouvoir être organisé sous son autorité et que les Templiers
pourraient voir leur peine commuée en temps utile. Mais sa tenta-
tive échoua et les débats traînèrent tant en longueur que Clément
lui-même tomba malade et se retrouva presque à l'article de la
mort. Alors le roi Philippe décida de ne plus gaspiller davantage
de temps. N'ayant plus à se préoccuper d'un pape disposant de
tous ses moyens, il fit transporter Molay et ses compagnons sur
une petite île de la Seine. Puis, sans davantage de procès, il les fit
brûler vifs sur le bûcher, le 18 mars 1314. Clément mourut un
mois plus tard, le 20 avril, à Roquemaure. Et peu après, ce fut au
tour de Philippe de disparaître. Le siège pontifical demeura vacant
pendant deux ans jusqu'à l'élection d'un nouveau pape, en 1316,
en la personne de Jean XXII.
Ce qu'il est intéressant de remarquer, c'est que la récente décou-
verte du Parchemin de Chinon a parfaitement démontré que ce
document n'était pas un secret pour les officiels du Vatican, même
s'ils le croyaient perdu. Son contenu était connu, mais il fut pour-
tant tenu secret pendant les neuf derniers siècles malgré la
démonstration qu'il apportait des efforts du pape Clément en
faveur de la justice. Quand il fut interrogé par le quotidien catho-
lique L'Avvenire, après la découverte, un porte-parole du Vatican
répondit qu'à sa connaissance, le parchemin avait été perdu au
début du XIXe siècle, à l'époque de Napoléon.
Si l'authenticité ou le contenu du manuscrit ne fait aucun
doute, il n'en émane pas moins de son texte si ostensiblement
favorable et absolutoire une forme de manipulation mensongère.
En fait, pour différentes raisons, il nous fait penser à une collusion
de type « bon flic-mauvais flic » entre Clément et Philippe. Malgré
toutes les belles paroles que le manuscrit contenait, les seules
personnes qui en eurent connaissance à l'époque (en dehors du roi
et de ses inquisiteurs) furent Molay et ses frères chevaliers empri-
sonnés. On peut raisonnablement penser que le pape et ses cardi-
naux n'étaient pas en mesure de contraindre Philippe IV à obéir
au décret papal, mais il y avait en Europe un certain nombre de
monarques qui auraient été beaucoup plus enclins à le faire. Les
rois d'Espagne et du Portugal, par exemple, auraient indubitable-
ment accueilli avec joie une absolution papale des Templiers. De

269
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

son côté, Edouard II d'Angleterre aurait été soulagé de trouver


une raison légitime de s'opposer fermement à son dictatorial beau-
père. Pourtant, hors de France, aucun monarque n'a apparem-
ment eu connaissance du Parchemin de Chinon à l'époque. Il
n'existe en tous les cas aucun témoignage qui puisse nous faire
penser le contraire.
On a plutôt l'impression que Clément et Philippe jouaient sur
deux tableaux différents pour atteindre la même fin. Tandis que
Philippe traquait et torturait les Templiers dans l'espoir de les
soumettre, le pape Clément jouait dans un autre registre en
essayant d'obtenir la confiance des Chevaliers, comme s'il était de
l'autre côté. Au bout du compte, il n'est un secret pour personne
que le souverain comme le pontife poursuivaient le même but. Ils
désespéraient l'un et l'autre de connaître l'emplacement du trésor
templier et d'obtenir cet objet particulier grâce auquel les
Templiers avaient été autant craints que révérés depuis leur retour
de 112 7 : l'Arche d' Alliance.
(___
17 ___,)

Le réveil du phénix

Sous le mont du Temple


Que l'Arche ait été cachée à l'époque du roi Josias (vers 597
AEC) ne fait aucun doute (voir « Gardiens de la Destinée »,
chap. 10). Non seulement la Bible confirme de nombreuses fois
qu'elle fut conservée dans le Temple de Jérusalem pendant
15 générations après le règne de Salomon (environ 375 ans) avant
d'être cachée, mais elle n'est pas seule à le faire. L'un des manus-
crits de la mer Morte, par exemple, l'Écrit de Damas, datant
approximativement de 100 AEC, nous dit aussi que l'Arche fut
dissimulée.s4o
Pareillement, il ne fait aucun doute que l'Arche était gardée
dans le Saint des Saints du Temple avant qu'elle ne soit mise à
l'abri pour échapper à Nabuchodonosor de Babylone. Sa localisa-
tion dans le Temple a été physiquement établie, en parfait accord
avec la Bible, grâce à la marque encore visible qu'elle a laissée
dans le sol du Sanctum Sanctorum, une légère dépression de
53 pouces sur 31 face à l'entrée.m Comme le dit le roi Salomon
dans 1 Rois 8 : 21 : « Et j'y ai fixé un emplacement pour
l'Arche ».
Il est intéressant de noter que cet enfoncement rectangulaire
dans le sol montre que l'Arche était positionnée avec son flanc le
moins large vers la porte, et non dans le sens de la longueur
comme on l'imagine souvent. Le Saint des Saints ne faisait que
20 coudées carrées. Or le Talmuds42 nous dit que les barres de
transport de l'Arche faisaient 10 coudées de long, donc on avait

271
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

besoin de l'espace de l'entrée pour les faire glisser dans leurs


anneaux et les enlever, une fois que l'Arche avait été déposée à sa
place.543
On connaît aussi avec certitude le récit de la construction des
premier et second temples sur la plateforme carrée originelle du
plan de Salomon et sur la plateforme réajustée de l'édifice de
Zorobabel, supervisé par le prophète Néhémie. Les traces de l'ex-
tension ultérieure de la plateforme par les rois séleucides de
Syrie5« (pour accueillir une forteresse en 186 AEC) ont été identi-
fiées, tout comme l'extension asmonéenne de 141 AEC et celle du
roi Hérode le Grand (37-4 AEC).
Le complexe dans son ensemble est aujourd'hui appelé l' Haram
es-Sharif (le « Noble sanctuaire » ). Entre l'époque de Salomon et
celle d'Hérode, ses fondations ont considérablement augmenté en
taille jusqu'à devenir la plus grande plateforme construite par
l'homme du monde classique.545 La construction finale d'Hérode
occupait un espace de quelque 144000 mètres carrés) à comparer
aux 30000 de l'Acropole d' Athènes546. Elle avait un mur extérieur
de 16 pieds d'épaisseur (près de 4,9 m) et nombre de ces blocs ne
pesaient pas moins de 80 tonnes. Dans sa description de première
main de l'édifice, Flavius Josèphe impressionné utilisait les termes
« incroyable », « immense », « fantastique ».547 Le sénateur
romain Tacite rapporte dans ses Histoires que l'eau était fournie
par une source intarissable et par des réservoirs de collecte de l'eau
de pluie.548 Par ailleurs, le traité Middoth de la Mishnah (la plus
ancienne codification rabbinique de la Loi, datant de 200 EC
environ) raconte qu'il y avait une grande roue qui remontait l'eau
de la citerne souterraine Golah. 549
Dans les années 1860, l'explorateur britannique Sir Charles
Warren mena de vastes fouilles sous le mont du Temple pour le
Palestine Exploration Fund et la collection de photos prises à cette
occasion (actuellement conservée par le Fund) est très parlante.
Pour commencer, son équipe creusa un certain nombre de puits
dans la roche. Puis ils ouvrirent des tunnels latéraux pour les
rejoindre afin d'identifier les murs des fondations carrées origi-
nelles et ses extensions ultérieures. Ayant accompli cette tâche, ils
creusèrent encore plus profondément dans la roche calcaire, où ils
découvrirent un étonnant labyrinthe souterrain de passages et de
galeries sinueuses. Tout autour de ce dédale se distribuait un

272
LE RÉVEIL DU PHÉNIX

16. Chambre souterraine sous le Temple de Jérusalem.

ensemble de grands espaces de stockage et un incroyable complexe


de caves et de citernes d'eau habilement conçu55o, Par bonheur, en
plus des photographies monochromes, une partie de ces souter-
rains a été "capturée" en couleur par l'artiste victorien William
Simpson, célèbre pour ses peintures de la guerre de Crimée quel-
ques années plus tôt. (Il avait été envoyé à Jérusalem afin de couvrir
l'expédition Warren pour le compte du Londres Illustrated News.)
C'est au cours de ces fouilles du Palestine Exploration Fund
que les fondations carrées du Temple originel de Salomon furent
découvertes. Ses murs de soutènement inférieurs étaient encore
intacts et leur technique de maçonnerie se distinguait nettement de
celles du second Temple et des constructions ultérieures. Que cette
exploration ait pu avoir lieu est vraiment fortuit, car l'expérience
n'a jamais pu être répétée, en dehors d'une mission topographique
par des ingénieurs militaires britanniques peu après en 1894.
Toute la zone souterraine a depuis lors été inaccessible en vertu
d'une susceptibilité politique et religieuse des musulmans.551 Lors
de cette mission de 1894, on découvrit dans les tunnels une croix
et une épée brisée templières, ainsi que d'autres objets en
relation.552

273
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

L'Arche royale
Si beaucoup ont déjà confirmé que l'origine de la franc-maçon-
nerie remontait à des temps très anciens en Égypte et à Babylone,
il est remarquable que la maçonnerie moderne s'accroche ferme-
ment à l'idée du Temple de Salomon à Jérusalem. Cette idée est
particulièrement caractérisée par le rituel et par certaines ques-
tions-réponses cérémonielles. Par exemple, à la question : « Où se
trouvait la première loge ? », il est répondu : « Dans l'entrée du
Temple de Salomon », Question: « Dans quelle partie du Temple
se tenait la loge ? » Réponse: « Dans l'entrée de Salomon à l'ex-
trémité ouest du Temple, là où se dressaient les deux colonnes. »553
Le chef des maçons de Salomon Hiram Abif est une figure
centrale du thème de la maçonnerie de troisième degré (voir « Le
Troisième degré », chap. 16). D'après le rituel, il fut assassiné par
trois maçons de grade inférieur, Jubela, Jubelo et Jubelum, parce
qu'il n'avait pas voulu révéler les secrets d'un maître artisan. Les
rituels varient légèrement de l'un à l'autre, mais, fondamentale-
ment, un homme a frappé le maître avec une règle en plomb de
24 pouces (ou une perpendiculaire/fil à plomb), un autre avec une
équerre (ou un niveau) et le troisième avec un maillet. Ils l'ont
enterré au sommet du mont Moriah et une branche d'acacia fut
placée ultérieurement sur la tombe sommaire pour la marquer.
Quand le corps d'Hiram fut découvert, Salomon demanda à des
Compagnons maçons (Second degré) de le déterrer, mais ils ne
purent le faire en utilisant les attouchements d'Apprenti ou de
Compagnon (les deux premières poignées de main maçonniques).
Ce ne fut qu'en saisissant solidement le poignet du défunt et en
adoptant la bonne posture (appelée les « cinq points de la
Maîtrise ») pour faire levier qu'ils purent le relever. Hiram fut
alors enterré avec dignité avec une épitaphe appropriée près du
Sanctum Sanctorum.
Ce qu'il y a de particulièrement intéressant à noter à propos de
cet épisode, c'est que Salomon avait demandé aux Compagnons
concernés de revêtir des tabliers (ephods), comme les gardiens
lévites de l'Arche. En outre, ils devaient porter des gants et se
défaire de tous les objets métalliques qu'ils pouvaient avoir sur
eux ou dans leurs poches. Aujourd'hui encore, le candidat maçon
doit enlever toutes les pièces de monnaie et les objets de métal

274
LE RÉVEIL DU PHÉNIX

qu'il a sur lui. Désormais, on considère que cette pratique symbo-


lise la vulnérabilité. Mais, il n'y avait aucune raison de demander
aux Compagnons de Salomon de l'être et, à l'époque, un para-
mètre plus scientifique motivait peut-être cette initiative.
Comme un complément du troisième degré, on pratique géné-
ralement la maçonnerie de l'Arche royale (Royal Arch), qui
émergea dans les années 1700 à partir d'un héritage secret. On
considère couramment que la franc-maçonnerie « spéculative »
moderne est issue d'une maçonnerie « opérative » du passé. Mais
que cela soit ou non le cas, la maçonnerie de l'Arche royale a
ostensiblement des racines très différentes, même si elle vient
compléter le rituel hiramique.ss4 Les symboles et préceptes de
l'Arche royale ont un aspect clairement alchimique qui s'appa-
rente davantage à une philosophie métaphysique rosicrucienne.
Elle a déjà une différence clé: au lieu de se préoccuper de relever
le maître défunt d'une tombe ignominieuse, sa thématique se
concentre sur la légende d'une crypte secrète. Si elle s'enracine
partiellement dans la tradition vétérotestamentaire, on sent l'in-
fluence de l'Europe templière ultérieure. La maçonnerie del' Arche
royale possède aussi des éléments d'une tradition écossaise relative
aux chevaliers croisés qui découvrirent un caveau secret à
Jérusalem. Par ailleurs, le rituel accorde de l'importance à une
« clé de voûte » particulière, qui est graphiquement représentée
comme sortie de l'Arche (voir la planche 20 du cahier hors-texte :
un dessin de Laurence Dermott, secrétaire de la Royal Arch au
XVIIIe siècle).
Initialement, les responsables de la Grande Loge d'Angleterre
s'opposèrent totalement à l'intégration de la maçonnerie de
l'Arche royale au sein de leur organisation. Mais les partisans des
aspects les plus anciens de la maçonnerie plaidèrent la cause de
l'authenticité ce qui amena une controverse entre ceux qui furent
appelés les Ancients et les Modernes. Au bout du compte, ces
derniers acceptèrent le rituel de l'Arche royale comme une exten-
sion de leur troisième degré (celui de maîtres maçons), mais à la
condition que certains amendements soient aménagés.
La franc-maçonnerie n'émergea pas en Angleterre avant le
milieu du XVIIe siècle, mais en Écosse, on sait que la loge
d'Aberdeen existait dès 1541. En réalité, d'après le rite de la
Stricte Observance, des maçons spéculatifs issus de corporations

275
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

opératives françaises se trouvaient déjà à Aberdeen en 1361. Et à


Stirling, une loge aurait déjà eu un chapitre maçonnique en 1590
(différents hauts degrés étaient alors pratiqués, dont ceux de Rose-
Croix, de Chevalier Templier et d' Arche royale).
Acette époque, les Templiers écossais se trouvaient sous l'auto-
rité de David Seton (un parent de Lord George Seton et de sa sœur
Mary, l'une des « quatre Marie » légendaires qui accompagnèrent
Marie Stuart en France, en 1561). Seton reconstitua l'Ordre Stuart
sous une nouvelle identité : les Chevaliers templiers de Saint-
Antoine555. Et en 1590, des terres furent cédées à !'Ordre par
Jacques VI, à la condition qu'ils construisent des hôpitaux. En
1593, un nouvel octroi de terre avait spécifiquement pour voca-
tion la construction d'un monastère et d'un hôpital à Leith. Ce
dernier vit le jour en 1614 et devint le King James' Hospital
(Hôpital du roi Jacques), tout en ayant le droit d'arborer les
armoiries royales.
On trouve des témoignages d'activité de la maçonnerie anglaise
à partir de 1641, quand des rituels furent formalisés sous le règne
du roi Charles Jer Stuart. Néanmoins, ce fut son père, le roi
Jacques Jer d'Angleterre (mais initialement Jacques VI d'Écosse),
qui avait établi le concept fraternel sur une base informelle au sud
de la frontière écossaise.
L'homme qui passe pour le premier franc-maçon en Angleterre
fut un politicien écossais, Sir Robert Moray, qui fut le représentant
du cardinal Richelieu à Londres et avait une influence considé-
rable à la cour et dans les cercles gouvernementaux.556 Ensuite
furent initiés le savant hermétiste Elias Ashmole (fondateur du
musée Ashmoléen à l'université d'Oxford) et le vicomte William
Brouncker, président du Collège Gresham de Londres à l'époque
de Charles II. Des intérêts communs pour l'alchimie hermétiste et
la science sacrée réunirent ces hommes en 1660. Ils décidèrent de
constituer la Royal Society (l'académie des sciences) de Londres,
avec d'autres adeptes rose-croix comme Robert Boyle, William
Petty et Christopher Wren. En 1662, ils se voient octroyer une
charte royale par leur protecteur Charles II. Ils choisirent pour
devise Nu/lis in verba, ce qui peut grossièrement se traduire par
« Ne crois rien sur parole », une devise qui avait déjà été utilisée
par le philosophe rosicrucien Sir Francis Bacon. Le frontispice
officiel de la Royal Society, publié en 1667, représente un buste du

276
LE RÉVEIL DU PHÉNIX

roi Charles, entouré du vicomte Brouncker et de Sir Francis


Bacon, qui était mort de nombreuses années auparavant. On
reconnaît aussi l' Ange de la Renommée, tiré de la Fama
Fraternitatis des manifestes rosicruciens de 1614.

Une nouvelle philosophie


L'intérêt de la Royal Society pour l'alchimie et l'or fut notam-
ment encouragé par le philosophe platonicien Henry More, de
Cambridge, et son élève la vicomtesse Anne Conway de Ragley
Hall, qui animèrent un groupe d'intellectuels appelé le Cercle
d'Hartlib, auquel appartinrent Robert Boyle et le physicien
William Petty. Ils considéraient que l'alchimie médiévale, telle
qu'elle était généralement dépeinte (la fabrication d'or à partir de
métaux vils), n'était qu'une mystification diffusée dans le monde
des profanes par des propagandistes et des adeptes ayant échoué.
L'alchimie, ils le savaient, était une combinaison d'arts pratiques
et spirituels, qui plongeaient leurs racines dans l'ancienne métal-
lurgie et s'appliquaient à l'état d'être éclairé ou éveillé (l'état doré)
que la personne ordinaire (symbolisée par le plomb) pouvait
atteindre.
Au cœur du système, on trouvait le collège Gresham lui-même,
fondé en 1597 (là où se trouve aujourd'hui la Tour NatWest, dans
Cheapside, à Londres) en mémoire de Sir Thomas Gresham qui
avait conçu et financé le projet. Thomas Gresham, l'agent des
Tudor à Anvers, était un maître provincial de l'Ordre rosicrucien
et le beau-frère de l'héraldiste rosicrucien Sir John Thynne de
Longleat. Le traité de ce dernier, Homo Animal Sociale, est un
long discours sur des sujets relatifs à l'hiéroglyphie égyptienne et
aux écrits druidiques, compilés longtemps avant l'époque des
découvertes archéologiques.
Au cours des onze années du Commonwealth et du Protectorat
cromwellien à partir de 1649 (qui suivirent la Guerre civile entre
les Royalistes et les Parlementaires), il était difficile de se procurer
les textes alchimiques datant de l'époque Tudor. S'ils n'avaient pas
été confisqués par les « Têtes rondesss7 » parlementaires, ils furent
cachés pour leur éviter d'être découverts. Mais avec la
Restauration de Charles II en 1660, une nouvelle vague d'initiés

277
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

put émerger. Cette dernière montre clairement que la pierre philo-


sophale (en dépit de toute la rhétorique puritaine) n'avait rien à
voir avec la fabrication de l'or, car elle était elle-même faite d'or:
elle était la vraie « poudre d'or » magique, comme l'avait écrit
Nicolas Flamel et Irénée Philalèthe (voir « Le but ultime »,
chap. 1, et « Le royaume des Génies », chap. 8).
La nouvelle philosophie de ces pionniers de la science, avec
leurs extraordinaires idées et perspectives à long terme, ressem-
blait à un phénix renaissant de ses cendres. Leur ère de fantasti-
ques découvertes fut unique dans l'histoire occidentale.
L'association traditionnelle de la Pierre philosophale avec l'ape-
santeur intriguait particulièrement la fraternité. Aussi, cette ques-
tion fascinante fut l'un de leurs premiers sujets d'étude, qui
conduisit aux célèbres découvertes de Robert Hooke et d'Isaac
Newton sur la gravité. Parallèlement, ils savaient que la Pierre
était directement liée aux plus hauts degrés de conscience et de
perception, tout en étant représentée par le légendaire phénix qui
surgit de la destruction dans un éclair de renaissance et de lumière
rénovée (voir « La manne sacrée », chap. 2).
Robert Boyle était un grand mystère pour ses amis hors de la
Royal Society. Son père, le comte de Cork, était l'homme le plus
riche cl' Angleterre, mais peu d'hommes auront travaillé aussi
durement et aussi longtemps sans avoir besoin de le faire pour
vivre. Personnage de grande envergure, Robert eut à souffrir du
harcèlement de l'Église qui le considérait comme éminemment
suspect du fait de ses recherches déterminées sur des matières
occultes. Les évêques savaient parfaitement qu'il possédait son
propre laboratoire alchimique dûment équipé et ils le surveillaient
très attentivement. Boyle avait refusé d'entrer dans les ordres
(comme les scientifiques de l'époque étaient censés le faire) et il
écrivit des pages et des pages sur la magie et la Pierre philosophale.
Ostensiblement scrupuleux, il est clair que Boyle fut confronté à
un réel dilemme dans son travail. Il estimait qu'une grande partie
des écrits alchimiques traditionnels était trop obscure pour être
d'une quelconque valeur, mais il étudia tout ce qu'il pouvait afin
de poursuivre sa recherche.
Il est difficile de dire si Boyle parvint réellement à fabriquer la
Pierre philosophale. Cela semble improbable. Mais il est incontes-
table qu'il la vit opérer après qu'un frère viennois eut trouvé une

278
LE RÉVEIL DU PHÉNIX

certaine quantité de cette poudre mystérieuse dans un petit coffret


caché dans un pilier de son monastère. Dans le compte-rendu qu'il
présenta devant la Royal Society, Boyle fait spécifiquement
mention de la capacité de la poudre à manipuler la gravité - un
phénomène qui a depuis été prouvé dans les laboratoires de
recherche modernes. Ce qu'il n'avait naturellement pas imaginé,
c'est que trois siècles plus tard, on découvrirait qu'elle manipulait
l'espace-temps et donc qu'elle deviendrait une substance d'un
intérêt primordial pour l'industrie de l'espace internationale.
L'histoire de Vienne rappelle celle d'une boîte de poudre alchi-
mique semblable que le mage élisabéthain John Dee était parvenu
jadis à obtenir à partir de la Dissolution de vestiges de l'abbaye de
Glastonbury. Plus important encore, Boyle découvrit une source
orientale de Pierres philosophales dans un étal naturel, ce qui lui
évita d'avoir à en fabriquer. De nouveau, les plus récentes recher-
ches ont prouvé que c'était une chose possible.
Dans un article ultérieur présenté lui aussi devant la Royal
Society, Transactions philosophiques, Boyle indiqua que son
objectif n'était pas de faire de l'or, mais « de produire de bons
médicaments pour un usage général ». Néanmoins, il concéda,
avec une formidable perspicacité, qu'il s'agissait d'une recherche
dangereuse dans la mesure où la Pierre, si elle était mal utilisée,
pouvait « perturber les affaires de l'humanité, favoriser la tyrannie
et amener une confusion générale, qui mettrait le monde sens
dessus-dessous ».
En vertu de la volonté ultérieure de la Royal Society de l'ère
hanovrienne d'assainir la Société de son image occulte des débuts,
les recherches alchimiques de Boyle furent stratégiquement
« perdues » pour les milieux universitaires jusqu'à l'époque
moderne. On se souvient surtout de lui aujourd'hui pour la loi de
Boyle sur le volume des gaz et pour ses recherches sur l'élasticité
de l'air, mais peu ont compris que ses recherches infatigables
étaient alimentées par un désir insatiable de comprendre la nature
du grand secret alchimique.
Un autre éminent membre de la Royal Society doué d'un
immense talent était aussi un ardent alchimiste : il s'agit d'Isaac
Newton. Celui-ci entreprit une traduction de la Table d'Émeraude
et du Corpus Hermeticum d'Hermès Trismégiste. Il s'intéressa
spécialement à la prisca sapientia (une théorie globale sur la loi de

279
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

l'univers), qu'il appelait !'Ossature de la Nature. Ce processus


était directement lié à la maxime d'Hermès: « Ce qui est en haut
est comme ce qui est en bas ». Selon ce principe, l'harmonie des
proportions terrestres est le reflet de son équivalent céleste ou
universel. En d'autres termes, que les proportions terrestres sont
l'image de la structure cosmologique. De la plus petite cellule aux
plus vastes galaxies prévaut une loi géométrique répétitive et les
plus anciens textes connus nous prouvent que cette loi était déjà
comprise à leur époque.
Les penchants religieux de Newton allaient clairement vers
l'arianisme, une forme de christianisme qui niait la divinité de
Jésus et rejetait tout concept de Sainte Trinité. Bien qu'il fût un
homme profondément spirituel et une autorité sur la religion
primitive, il soutint constamment que le Nouveau Testament avait
été stratégiquement déformé par l'Église avant sa publication.
L'une de ses premières études concernait la structure des anciens
royaumes. Il y affirmait la prééminence de l'héritage judaïque
comme source de la connaissance et de la numérologie divines. En
fait, Newton était tellement immergé dans la science hermétique
des anciens temps qu'en 1942, dans une conférence qu'il donna en
temps de guerre devant la Royal Society, le célèbre économiste et
analyste politique John Maynard Keynes le qualifia de « dernier
des Sumériens ».

La négation des secrets


Ainsi, ces personnages que nous venons de voir étaient quel-
ques-uns des grands hommes qui s'impliquèrent dans les recher-
ches de pointe de la science métaphysique rosicrucienne originelle.
Ils étaient véritablement des francs-maçons de la vieille école. En
étudiant les secrets des anciens Archontes et en appliquant les
principes secrets de la philosophie hermétique, eux et leurs collè-
gues comptèrent parmi les plus grands scientifiques de tous les
temps. Cependant, à la suite de la déposition de la maison royale
des Stuart en 1688 par les aristocrates whigs [libéraux opposés à
la cour] du Parlement de Londres, la franc-maçonnerie écossaise
et la philosophie rosicrucienne d'essence templière partit en exil
sur le continent européen avec les souverains déchus. Au début des

280
LE RÉVEIL DU PHÉNIX

années 1700, Newton et d'autres furent obligés d'adopter une


image plus neutre dans la mesure où leur vieille culture avait
quitté les rivages britanniques pour être remplacée par un nouveau
régime austère. À cet égard, la maison régnante des Hanovre (une
dynastie qui arriva d'Allemagne en 1714) introduisit ses propres
loges maçonniques et la Grande Loge d'Angleterre fut constituée
en 1717 (avant de devenir plus tard la Grande Loge Unie, terme
sous lequel elle est plus connue). Le problème était que leur
nouvelle forme de franc-maçonnerie (qui prit le nom de Rite
d'York) était fondée sur des informations très restreintes et, dès
lors que ses instigateurs n'étaient pas eux-mêmes des initiés aux
degrés supérieurs, ils justifièrent leur position en prétendant que
les vrais secrets de l'Ordre avaient été perdus depuis des temps
immémoriaux.
Pour tenter de renforcer cette position de faiblesse, le gouverne-
ment hanovrien du roi George III alla jusqu'à promulguer une loi
sur les sociétés secrètes (Secret Society Act) en 1799. Celle-ci inter-
disait de travailler à des degrés maçonniques supérieurs à ceux du
rite d'York. Et elle proscrivait spécifiquement les enseignements et
les rituels fondés sur l'héritage templier. Ce fut le clou final
enfoncé dans le cercueil de la vieille maçonnerie en Angleterre.
Même l'ancienne loge Kilwinning d'Écosse, qui était encore anté-
rieure à l'époque de Robert Bruce (peut-être même antérieure au
XIIe siècle) se vit contrainte de rentrer dans le rang et de suivre la
ligne officielle sous peine de se voir retirer sa Charte.558 À partir de
là, on instaura des secrets substitués qui ne rimaient à rien et de
nature purement ritualiste ; « jusqu'à ce que, disait-on, les anciens
secrets soient redécouverts ». Il en résulta que, pendant trois
siècles, cette franc-maçonnerie nouvelle n'a rien produit de vrai-
ment important. Il n'est pas étonnant qu'ils prétendent en façade
connaître des secrets importants qu'ils ne peuvent révéler : car le
plus grand secret de tous, c'est qu'on ne leur a jamais enseigné ce
que sont les vrais secrets !
Peut-être que certains seront étonnés d'apprendre que le
Temple de Salomon n'a pas toujours occupé la place prééminente
au sein de la franc-maçonnerie qui est la sienne depuis le
XVIIIe siècle. Dans un document primitif présentant ce que l'on
appelle généralement les Anciens Devoirs (le manuscrit Regius,
qui date approximativement de 1399559), il est dit que le Premier

281
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Excellent Grand Maître ne fut pas Salomon, mais Nemrod, le


puissant chasseur babylonien, qui apparaît dans la Genèse 10: 8-
10. Dans ce contexte, il est par erreur associé à la construction de
la tour de Babel56o, qui, en réalité, fut construite par le roi Ur-Baba
longtemps après l'époque de Nemrod, vers 2000 AEC.
Indépendamment de ce décalage chronologique, le manuscrit
Regius561 raconte comment Nemrod enseigna tous les signes et
symboles maçonniques pour distinguer les maçons et leur Art du
reste de l'humanité.562
En dépit des restrictions que nous venons de voir en Angleterre,
le vieux mouvement scientifique continua de se diffuser dans
certaines parties d'Europe et, dans ce milieu rosicrucien, il est un
personnage qui se fit particulièrement remarquer jusqu'à sa mort
en 1784 : c'est l'influent marquis de Montferrat, celui qui portait
alors le titre de comte de Saint-Germain.563 Comme nous l'avons
mentionné plus tôt (voir « La Persécution des Templiers », chap.
16), le titre de Saint-Germain était porté par les Maîtres des Frères
Aînés de la Rose-Croix depuis sa création par Robert Bruce en
1317.

L'art d'Hermès
Bien que le rituel de la maçonnerie d' Arche royale s'articule
ostensiblement autour de la découverte d'une crypte (ou Arche), il
semble probable que, dans les temps les plus anciens, son origine
ait été davantage fondée sur des principes hermétiques directe-
ment liés à la symbolique de l'arche en tant que telle. Les
Constitutions anglaises de 1723 ne spécifient pas moins de 23 fois
qu'elle concerne la culture et la transmission d'un « Art royal »
(expression chaque fois notée en capitales ou en italique)564. C'est
aussi du rituel de 1723 que se formule la question: « D'où vient
la forme de l'arche ? »,à laquelle on répondra cérémoniellement:
« De l'arc-en-ciel »565. De manière très intéressante, cette allusion
nous rappelle la « lumière courbe » qui était l'emblème de la
Maison alchimique de Camu-lôt (voir « Un noble artisan »,
chap. 14).
Il ne fait aucun doute que de nombreuses gravures que l'on
trouve dans le journal ros1cruc1en de Robert Fludd, Clavis

282
LE RÉVEIL DU PHÉNIX

Philosphiae et Alchymiae Fluddianae, publié dans les années


1630, sont des prototypes des futurs emblèmes maçonniques.
Certaines planches à tracer566 des loges du XVIIIe siècle sont
semblablement construites. Par ailleurs, un bijou de diacre
[Deacon] traditionnellement utilisé en loge à l'époque montrait
une représentation d'Hermès lui-même.567 Alors qu'est-il arrivé à
ces aspects rosicruciens et hermétiques de la franc-maçonnerie
primitive ? Comment les secrets authentiques des temps élisabé-
thains et Stuart ont-ils été oubliés pour être remplacés par
d'étranges rituels que même les pratiquants modernes ne peuvent
plus comprendre ? Il est manifeste que des vestiges de tradition
alchimique subsistaient encore au cours du XVIIIe siècle géorgien,
surtout quand les plus jeunes frères de l'Ordre comme Isaac
Newton et Christopher Wren étaient encore en vie. Mais dans les
années 1800, toute trace d'élément scientifiquement valable avait
disparu du rituel.
L'ultime changement d'orientation intervint en 1809 quand une
ardente dispute opposa les fils de George III, Édouard et Auguste
(deux des cadets de George Auguste qui devint roi sous le titre de
George IV). Le prince Édouard, duc de Kent56s, était un franc-
maçon du nouveau Rite d'York de la maison de Hanovre, mais
son frère le prince Auguste-Frédéric, duc de Sussex, était un
Chevalier Templier de Rite écossais et (en dépit de la position de
son père), il était l'allié de la maison des Stuart en exil.569
Édouard entreprit de faire basculer l'allégeance de son frère,
mais il échoua et transigea en créant une branche pseudo-
templière au sein de l'organisation maçonnique anglaise. Celle-ci
tomba sous son propre protectorat et elle perdure aujourd'hui,
bien qu'elle n'ait pas grand-chose à voir avec le templarisme
légitime.
Un graveur appelé Alexandre Deuchar approcha alors Edouard
de Kent pour obtenir une Charte qui établirait une autorité
templière anti-Stuart en Écosse. Le duc accepta et, en 1811, la
nouvelle institution prit le nom de Conclave écossais (Scottish
Conclave) avec Deuchar comme Grand Maître et Edouard comme
Grand Protecteur royal.
À partir de 1826, le Grand Maître des Templiers originels en
Écosse fut Robert Martin du Grand Camp570 irlandais (Irish
Grand Encampment). Il dénonça l'installation de Deuchar le

283
LES SECRETS PERDUS DE L' ARCHE D'ALLIANCE

28 décembre 1827, considérant que ni ce dernier, ni le duc de Kent


n'avaient le droit de se prétendre Chevaliers du Temple.
Cependant, Kent étant le fils du roi, Martin ne pouvait pas faire
grand-chose pour s'opposer à ce simulacre. Par conséquent, les
camps originels écossais et irlandais choisirent de s'allier aux
Templiers Stuart et à leur Rite écossais en France (et particulière-
ment au Chapitre Primordial de Rose-Croixm, qui avait été
constitué à Arras par Bonnie Prince Charliesn et le comte de Saint-
Germain en 1747. Le duc de Kent n'avait aucun moyen d'infiltrer
cette structure hors de Grande-Bretagne et il décida de concocter
une série de grades fallacieux additionnels et de créer ce que l'on
appelle encore aujourd'hui le Rite Écossais en Grande-Bretagne et
en Amérique du Nord. Donc, encore une fois, qu'est-il arrivé aux
secrets perdus des fraternités scientifiques originelles ? Rien. Ils
existent encore. Mais ils sont certainement perdus pour les insti-
tutions maçonniques tombant sous l'autorité du protectorat de
Kent.

Le seigneur de 1umière
On dit parfois que le pavé mosaïque noir et blanc des loges
maçonniques est lié au sol du Temple de Salomon. Seulement ce
n'est pas une représentation biblique et on ne trouve aucune
mention d'un tel revêtement dans l'Ancien Testament ou tout
autre texte du même ordre. En réalité, 1 Rois 6: 15 et 30 préci-
sent clairement que le sol du Temple était en planches de sapin, de
genévrier ou de cèdre recouvertes d'or. De ce fait, la question du
motif mosaïque du pavement des loges est un fréquent sujet de
discussion dans les cercles maçonniques. Quantité de points de
vue ont été mis en avant à ce propos au cours du temps. Ce qui est
certain - et quelle que soit son origine réelle-, c'est que ce pavé
mosaïque reflète la bannière de combat noir et blanc des Templiers
(que l'on appelait Beaucéant). À l'instar de ce que l'on dit du pave-
ment maçonnique, cette bannière représentait l'antagonisme entre
liberté et contrainte, ignorance et connaissance, ténèbres et
lumière.s73
L'un des mots symboliques du rituel de l'Arche royale (censé
avoir été découvert dans une crypte du premier Temple alors que

284
LE RÉVEIL DU PHÉNIX

l'on préparait les fondations du second Temple, celui de


Zorobabel) est ]ah-Bul-On. Ce terme est identifié comme une
combinaison de trois mots hébreu, mésopotamien et égyptien,
signifiant « Je suis le Seigneur, le Père de Tout » (ou quelque chose
d'approchant, selon le rituel utilisé). On développe parfois la
signification de cette expression en : «Je suis et serai ; le Seigneur
dans les Cieux; Père de Tout »574; ou même, de manière incom-
préhensible, en « Je suis celui qui suit, l'Alpha et l'Oméga, le
Commencement et la Fin, le Premier et le Dernier, qui fut, suit et
serait, le Tout-Puissant »575.
En tous les cas, ]ah-Bul-On exprime le principe du trois-en-un
divin, commun à différentes cultures et relié au triple aspect du
grand architecte de la Maçonnerie: Yahvé (le mot hébreu, que l'on
trouve sous la forme simple Yah ou ]ah dans le Psaume 68 : 4 )576
- Bu/ (le mot Cananéen signifiant « Seigneur », que l'on a aussi
sous la forme Baal ou Bel) et On (le mot égyptien), qui se traduit
finalement : Je suis/le Seigneur/On. Cependant, le dernier terme,
On (que l'on trouve cité dans la Genèse 41 : 45), désigne le dieu-
soleil égyptien et c'était aussi un autre nom pour Héliopolis, la
cité-temple égyptienne dédiée à Anu et Râ, autrement dit la « Cité
du Soleil ».577 En tant que tel, le terme On était spécifiquement
relié à la « lumière ».Donc, une traduction de ]ah-Bul-On encore
plus précise serait : «Je suis le Seigneur de Lumière. »
Si la Lumière sous toutes ses formes est un objectif prédomi-
nant dans tout le rituel maçonnique, on trouve dans la cérémonie
de l'Arche Royale des clés susceptibles de nous montrer la voie des
anciens secrets. Ce rituel est arrivé dans l'Angleterre du
XVIIIe siècle en provenance d'Irlande et d'Écosse sous la forme
d'un vestige d'une branche plus philosophique de la franc-maçon-
nerie qui, par ailleurs, s'était exilée sur le continent. Dès lors que
la Maçonnerie spéculative de type écossais était directement issue
de l'héritage templier dans les royaumes gaéliques, ses préoccupa-
tions étaient clairement templières et ses secrets l'étaient égale-
ment. Indubitablement, le Temple de Jérusalem avaient une
grande signification pour les premiers Templiers. Mais le Temple
n'était pas important pour eux parce qu'il avait été une réalisation
de Salomon ou parce qu'Hiram y avait été assassiné: c'était ce
qu'ils y avaient retrouvé et qu'ils avaient ramené en Occident en
1127 qui donnait toute son importance au Temple.

285
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

17.Les armoiries de la Grande Loge Unie d'Angleterre,


surmontées par l'Arche d' Alliance.

L'histoire d'Hiram Abif, telle qu'elle est racontée dans la franc-


maçonnerie, n'est pas mentionnée dans la Bible ou dans une autre
chronique du même ordre parce qu'elle est une allégorie, mais
qu'elle n'appartient pas à l'Histoire. Par conséquent, à l'instar du
pavé mosaïque, elle a suscité quantité de débats et donné lieu à
tout un ensemble d'ouvrages écrits par ceux qui cherchent à
trouver une origine à la légende. Cependant, si on l'observe dans
une perspective plus large, c'est l'histoire de l'exhumation d'une
chose de ténèbres infâmes, suivie par sa bienheureuse relocalisa-
tion dans le royaume de la lumière. Dès le commencement de l'ini-
tiation, ce concept est parfaitement clarifié - c'est le mot qui

286
LE RÉVEIL DU PHÉNIX

convient - par la question rituelle : « Que désirez-vous par-dessus


toute chose en votre cœur ? » Et la réponse correcte est : « La
Lumière ! ».
La légende hiramique (avec son déterrement rituel et la reloca-
lisation du Maître défunt) ne pouvait être autre chose qu'un récit
allégorique d'une exhumation et d'un déplacement de l'Arche
d' Alliance, qui n'apparaît pas seulement dans la symbolique de
l'Arche royale, mais aussi (même si on ne la retrouve pas directe-
ment dans les rituels des différents grades) dans les armoiries de la
Grande Loge Unie qu'elle coiffe fièrement en guise de cimier.
En outre, le rituel actuel de l'Arche royale explique que vers la
fin du XVIIIe siècle, il y eut une dispute autour du Bijou du
Chapitre, en suite de quoi, une partie du rituel fut réinterprété.
Avant cela, une combinaison des termes utilisés pour décrire le
bijou en loge s'énonçait: « Nil nisi clavis deest... Templum
Hierosolyma ... clavis ad thesaurum ... theca ubi res pretiosa depo-
nitur. .. » Ce qui se traduit : « Nul ne veut rien d'autre que la clé...
le Temple de Jérusalem... la clé du trésor... un endroit où une chose
précieuse est cachée. »
L'ultime demeure

Le rosaire des Philosophes


Pour déterminer l'emplacement et la méthode avisée utilisée par
les Templiers pour remettre l'Arche en sécurité, certains éléments-
clé sont à prendre en compte. D'abord, la lumière est d'une impor-
tance primordiale. Ensuite, il est nécessaire qu'une « clef de
voûte » (ou une pierre de faîte) soit en place. En outre, le récit du
rite de l'Arche royale relatif à la crypte souterraine du Temple de
Jérusalem (où les maçons ont trouvé l'inscription secrète ]ah-Bu/-
On et un mystérieux rouleau manuscrit) fait spécifiquement réfé-
rence à une « plaque d'or » gravée, qui aurait été, dit-on, décou-
verte sur un piédestal de marbre.
Au lieu de parler de la « première loge » d'Hiram Abif dans le
Temple de Salomon (comme on le fait dans la cérémonie du troi-
sième degré), le rituel de l'Arche royale évoque un épisode plus
ancien. Il est raconté que la Première ou Sainte Loge se tint « au
pied du mont Horeb dans le désert du Sinaï», présidée par Moïse,
Oholiab (fils d' Aaron) et Beçaléel. Il est ensuite expliqué que la
seconde Loge se tint au Temple de Jérusalem - non pas dans l'en-
trée du Temple, mais « dans le sein du mont Moriah », sous la
présidence des rois Salomon et Hiram de Tyr, et d'Hiram Abif.
Qu'y avait-il de gravé sur la plaque d'or ? D'après l'enseigne-
ment maçonnique, on voyait dessus (en dehors du nom ineffable
de Dieu) deux formes géométriques imbriquées : un triangle équi-
latéral dans un cercle. Graphiquement, ces symboles sont repré-
sentés dans les documents de l'Arche royale sous la forme d'une

288
L'ULTIME DEMEURE

18. Symbole graphique de la plaque Symbole graphique de la Pierre


de l'Arche royale, philosophale, tel qu'on le trouve
selon le Rituel d'Aldersgate. dans le Rosarium Philosophorum.

paire de figures concentriques à l'intérieur d'un carré: autrement


dit, cela donne un total de trois formes, un cercle, un carré et un
triangle.
Que symbolise ce graphisme ? Le rituel rapporte que le secret
est « plus précieux que les rubis et (que) rien de ce que tu désires
ne l'égale ... Il est un arbre de vie pour qui le saisit... » (Cette cita-
tion est tirée du livre vétérotestamentaire des Proverbes 3 : 15-18).
Examinons maintenant l'ouvrage hermétique intitulé Rosarium
Philosophorum (Le Rosaire des Philosophes), publié en 1550 à
l'intérieur du volume alchimique De Alchemia opuscula complura
veterum philosophorum.s7s À propos de la Pierre philosophale, on
y apprend que son symbole se dessine à l'aide d'un cercle, d'un
quadrangle [carré] et d'un triangle. Le symbole graphique de la
Pierre philosophale, tel que le détermine le Rosarium
Philosophorum, est donc quasiment identique au graphisme de
l'Arche royale, qui, à son tour, est lié à la plaque d'or découverte
dans la crypte du Temple de Jérusalem.
Le dessin de Laurence Dermott qui représente l'Arche royale
(gravure du XVIIIe siècle que nous avons déjà rencontrée. Voir
planche 20 dans le cahier hors-texte) met en lumière un autre
élément particulièrement intéressant. Dermott était Secrétaire de
la Grande Loge anglaise des Ancients (traditionnellement écrit
« Antient ») en 1751, avant que les Ancients et les Modernes ne se

289
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

réconcilient pour former la Grande Loge unie d'Angleterre en


1813. De ce point de vue, il fut le premier acteur de l'admission de
l'Arche royale au sein de la structure maçonnique moderne. Dans
son dessin, il représente la chambre souterraine de Jérusalem sous
la forme d'une salle voûtée moderne avec sa clef de voûte
déplacée. En dessous, sur un pavé mosaïque, on a un piédestal de
marbre. Mais où se trouve la plaque d'or, censée avoir été décou-
verte dessus ? À sa place, nous n'avons rien moins que l'Arche
d' Alliance elle-même, qui constitue l'élément central du dessin.
Il faut maintenant comparer cette image à la gravure de la
Royal Society (illustration 19), qui lui est antérieure de plus d'un
siècle. De nouveau, nous avons une pièce voûtée, le même revête-
ment damé et un piédestal central. La différence, c'est que le roi
Charles II - sous la forme d'un buste de pierre - prend la place de
l'Arche. En sa qualité de Grand Maître héréditaire des Ordres de
la maison royale de l'ancienne Écosse, le roi Charles (un Chevalier
Templier de droit par la naissance)579 était le garant de l'intérêt
rosicrucien de la Royal Society pour la Pierre philosophale. Sur la
gravure de 1667, on voit le vicomte Brouncker tendre le doigt vers
le buste ce qui ne laisse aucun doute quant à l'importance du
souverain dans le dessin. Sa tante, la princesse Elisabeth (fille du
roi Jacques IerM) avait épousé l'électeur palatin Frédéric V, en
1613. Leur fils Rupert (cousin germain de Charles Il), Prince
palatin du Rhin, était un Maître rosicrucien d'Heidelberg. En
outre, le révérend John Wilkins (auteur du livre hermétique
controversé, Mathematicall Magick et président du collège
Wadham de l'université d'Oxford) n'était pas seulement le chape-
lain du prince Rupert, mais également le fondateur initial et le
principal instigateur de l' Invisible Collège baconien qui finira par
devenir la Societé royale (Royal Society) scientifique des philoso-
phes de la Nature.sso
Comme nous l'avons mentionné précédemment (voir «La
Persécution des Templiers », chap. 16), Edouard Bruce (le frère du
roi d'Écosse Robert Bruce) était le roi d'Irlande après la fuite des
Templiers en 1307. Des armes furent fournies par le Grand Prieuré
templier d'Irlande au Chevalier Hugues de Crécy, qui commanda
le contingent templier à Bannockburn en 1314. Quant aux loges
irlandaises naissantes, elles furent appelées « camps » (encamp-
ments). Dans les années 1700, Laurence Dermott fut attaché au

290
L'ULTIME DEMEURE

Grand Camp d'Irlande avant d'introduire la pratique de l'Arche


royale en Angleterre. L'héritage du Chapitre était sans conteste
templier et il paraît probable que l'actuel rituel est une réminis-
cence des fouilles templières du XIIe siècle à Jérusalem. Si le rituel
et le symbolisme de l'Arche royale parlent, de manière embléma-
tique, de la découverte dans une crypte de l'Arche et de la Pierre
philosophale par les maçons à l'époque de la construction du
second Temple de Zorobabel (vers 536-520 AEC), il est beaucoup
plus probable que ce symbolisme était fondé sur la découverte par
les Templiers de ces mêmes objets au début du XIIe siècle.
Si l'Arche elle-même était indispensable dans la fabrication de
la Pierre sacrée de poudre cl' or blanche (le mfkzt ou le shem-an-
na) à l'époque de Moïse et de Salomon, elle servait aussi de récep-
tacle pour cette substance, ce qui la rendait supraconductrice, d'où
ses différents pouvoirs, notamment de lévitation. Bien qu'elles ne
soient pas synonymes, l'Arche et la Pierre philosophale sont inex-
tricablement liées et, tandis que le graphisme de l'Arche royale est
emblématique de la Pierre (conformément au Rosarium
Philosophorum), le dessin de Dermott est encore plus explicite en
représentant l'Arche elle-même.

L'enlèvement de l'Arche
Pour confirmer une fois encore - si besoin était - que l'Arche
fut cachée sur ordre du roi Josias avant l'offensive de
Nabuchodonosor en 597 AEC, nous pouvons nous tourner main-
tenant vers les écrits talmudiques (voir « Gardiens de la
Destinée », chap. 10). Dans la Mishnah hébraïque (Yoma 52b), il
est spécifiquement écrit: « Avant la destruction du premier Saint
Temple, le roi Josias ordonna que l'Arche soit cachée pour empê-
cher sa capture. » Dans la foulée, il est dit que la Shemen ha
Mishchah fut aussi mise à l'abri avec l'Arche, ce qui eut pour
conséquence l'impossibilité de consacrer ( « oindre ») par la suite
les Grands Prêtres. Le mot mishchah fait référence à l' « onction »
(d'où le Messie, qui est littéralement « l'Oint ») et la Shemen ha
Mishchah a été traditionnellement considérée comme l'huile
d'onction ou de consécration. Linguistiquement, c'est précisément
ce que le terme signifie maintenant, mais, étymologiquement,

291
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

shemen ha ressemble ostensiblement au terme mésopotamien


shem-an-na: la pierre de feu transcendante de la poudre d'or
blanche, la Pierre philosophale de l'héritage messianique.
Si nous revenons vers les anciens sages apkallus (voir « Le
royaume des génies », chap. 8), nous voyons que l'une des fonc-
tions-clés de ces prêtres de Mésopotamie était de consacrer les
rois. Leur instrument symbolique de consécration était une
pomme de pin, appelée mullilû, mot signifiant « purificateur »ss1,
et la substance de purification était justement la poudre shem-an-
na, qu'ils transportaient dans leur situle. Sur les reliefs assyriens,
cette « poudre de projection » magique était directement liée à
l'Arbre de Vie (la plante de naissance). Et à propos du Temple
secret, on dit dans le rituel maçonnique : « Il est un arbre de vie
pour qui le saisit ». Le lien avec la purification est encore un peu
plus corroboré par le Rouleau du Temple (encore un autre
Manuscrit de la mer Morte) quand il parle de la grande mer d'ai-
rain (l'immense vasque de bronze) du roi Salomon (voir « Le
Projet Pierre de Feu », chap. 9). Elle était placée, raconte le
Rouleau du Temple, dans la Chambre de Purificationss2. Il est
donc probable que, si la Shemen ha Mishchah est traditionnelle-
ment associée à l'huile d'onction et qu'elle a longtemps signifié
précisément cela en hébreu, elle désignait originellement le shem-
an-na de la Pierre philosophale, qui fut entreposée dans l'Arche
quand celle-ci fut cachée par Josias et Jérémie.
Afin de bien fixer les éléments révélateurs concernant l'actuelle
localisation de l'Arche sacrée, il est bon d'établir et de confirmer
préalablement les principes de la tradition templière, tels qu'ils
existent aujourd'hui. À cette fin, on peut citer un discours cérémo-
niel prononcé par un Chevalier Grand Commandeur de l'Ordre
chevaleresque du Temple de Jérusalem devant un Chapitre
templier maçonnique de la Grande Loge d'Écosse en 1990. Ces
mots furent prononcés dans le cadre de la chapelle cistercienne du
XIIe siècle de l'abbaye de Newbattle dans les Lothians. La loge
était réunie le 20 août pour célébrer l'anniversaire du protecteur
originel des Templiers, saint Bernard de Clairvaux. Voici le texte
intéressant :

En 1127, Hugues de Payens apprit qu'il devait regagner sa France


natale pour participer aux débats du concile de Troyes, présidé par

292
L'ULTIME DEMEURE

rien moins que le cardinal légat de France, le représentant personnel


du pape Honorius Il. Cependant, l'autorité qui se trouvait derrière le
cardinal était l'abbé Bernard de Clairvaux de }'Ordre cistercien.
Hugues de Payens était apparenté à Bernard et au comte de
Champagne, mais il ne revint pas auprès de ses cousins les mains
vides. Loin s'en faut. Des coffres d'ouvrages furent offerts à saint
Bernard, mais également le plus prisé de tous les trésors : l'Arche
d'Alliance.

Lorsqu'il parle lui-même du retour des Templiers en 1127, les


mots de saint Bernard sont sans équivoque (voir « Le concile de
l'Arche », chap. 15) quand il dit que les Chevaliers et leur charge-
ment avaient été placés « sous la protection du comte de
Champagne, toutes les protections ayant été prises pour prévenir
une interférence de la part des autorités civiles ou ecclésiasti-
ques. » Depuis le commencement, Bernard savait que l'Église se
montrerait si intéressée par leur découverte, qu'il fut nécessaire de
placer les marchandises précieuses transportées sous bonne garde
militaire lors de leur traversée de la France et de la Bourgogne. Cet
intérêt fanatique de l'Église à l'endroit du trésor sacré perdura
pendant des siècles au prix d'innombrables vies. Il fut responsable
de la croisade albigeoise, des persécutions contre les Templiers et
de l'inquisition catholique en général.
Au début de notre étude des Templiers, avant leur persécution
èt l'exil (voir « Notre-Dame », chap. 15), nous avons pu admirer
le plus admirable fruit architectural de leur action, les formidables
cathédrales gothiques de France. C'est dans ce contexte-là que
nous avons découvert la dernière référence historique à l'Arche
d' Alliance dans le domaine public. À Chartres, la plus sacrée de
toutes les cathédrales, un petit relief de pierre représente le trans-
port de l'Arche. Cette sculpture, sur l'un des piliers nord de la
Porte des Initiés, est accompagnée d'une mystérieuse inscription
latine. Des incrustations dans la pierre, ainsi que l'érosion et des
dommages infligés par la Révolution française ont rendu son
déchiffrement, donc sa traduction, de plus en plus difficiles au
cours du temps. Mais un récent nettoyage au laser a considérable-
ment amélioré la chose. Pour autant qu'on puisse le déterminer, le
texte se lit : « Hic Amittitur Archa Federis »ssJ, ce qui se traduit
par : « D'ici on a laissé partir l'Arche d' Alliance », « D'ici a été
envoyée l'Arche d' Alliance » ou « D'ici a été enlevée l'Arche

293
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

d' Alliance »584. Quelle que soit la traduction retenue, elle ne dit
jamais que l'Arche aurait été perdue ou cachée par les Templiers,
mais simplement qu'on l'a « laissée partir »,qu'on l'a « envoyée »
ou « enlevée » d' « ici » - de Chartres.

L'ultime représentation
L'une des curiosités les plus marquantes - et les plus discutées -
de la cathédrale de Chartres est son labyrinthe. La présence de ce
motif dans certaines cathédrales est curieuse parce que, si les laby-
rinthes sont à la fois anciens et multiculturels, ils n'ont jamais été
associés avec le christianisme. C'est pour cette raison que le clergé
catholique français n'a pas hésité à détruire les labyrinthes fran-
çais des cathédrales d'Auxerre (1690), de Sens (1768), de Reims
(1778) et d'Arras (1795). Jean-Baptiste Souchet, un chanoine de
Chartres, mort en 1654, a écrit qu'il considérait le labyrinthe de la
cathédrale comme « un jeu absurde et une perte de temps »585.
Cependant, à la différence de ses pendants évoqués plus haut,
personne n'a jamais tenté de détruire celui de Chartres et il
demeure aujourd'hui le plus grand, le mieux préservé et tradition-
nellement le plus sacré de tous les labyrinthes du Moyen-Âge.
Incrusté dans le pavement de la nef, le motif du dédale de
Chartres reprend celui d'un labyrinthe figurant dans un manuscrit
alchimique grec du ne siècle EC. Au cours des années 1220, ce
dernier fut recopié dans l'Album de Croquis du maître d'ouvrages
cistercien Vilars Dehoncort (ou Villard de Honnecourt, pour
utiliser la forme moderne de son nom depuis le XIXe siècle), origi-
naire de Picardie (voir illustration hors-texte 16). Il devint une
réalité maçonnique physique dans la nef de Chartres avant la fin
de la première tranche de travaux de la cathédrale, en 1260. Les
croquis uniques de Honnecourt, tracés sur des feuilles de parche-
mins glissées dans une chemise en peau de porc, étaient conservés
à la fin du Moyen-Âge au monastère de Saint-Germain des Prés à
Paris, avant d'être transférés à la Bibliothèque nationale en
1795 .586 En sus des nombreux croquis d'architecture ou de
vitraux, le portfolio comprend quantité de dessins d'animaux,
mais aussi des schémas décrivant des techniques de maçonnerie et
de charpenterie, plus d'extraordinaires mécanismes d'horlogerie et

294
L'ULTIME DEMEURE

19. Le labyrinthe de Chartres.

de systèmes hydrauliques, qui ont permis de surnommer


Honnecourt le « Léonard de Vinci gothique ».
Le parcours sinueux du labyrinthe de Chartres (surnommé « le
Voyage vers Jérusalem ») a une longueur de 860 pieds (environ
261,5 m).587 Quant au dédale lui-même qui a hérité du nom de
« Labyrinthe de Salomon », il représenterait en particulier le
grand récipient d'airain qui se trouvait dans son Temple. En vérité,
le Dictionnaire des Symboles indique que son véritable but était de
remplir une fonction magique5ss, ce que précise encore
l'Encyclopedia of Religion en disant qu'il s'agit de la decensus ad
inferos - une descente dans les ténèbres avant un retour à la
lumière.589
Un texte sur le labyrinthe de Chartres conservé à la cathédrale
de Lucques en Italie (où l'on voit une reproduction du labyrinthe

295
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

en miniature sur un pilier) dit : « C'est le labyrinthe construit par


le Crétois Dédale. Personne n'a jamais pu en ressortir, sauf Thésée,
grâce au fil d'Ariane »s9o (voir la légende de Thésée dans l'annexe
VI). L'anomalie ici, c'est qu'il est très facile de retrouver le chemin
de retour du labyrinthe de Chartres, dès lors qu'il n'y a ni bifur-
cations, ni impasses et les parcours aller et retour sont les mêmes.
Le mystère repose dans le fait que le labyrinthe est alchimique-
ment conçu dans le seul but de la decensus ad in(eros. Par consé-
quent, quand il est correctement utilisé, il est le chemin permettant
d'atteindre un champ de lumière enveloppant, identique à l'ancien
champ de Mfkzt (voir « Le Champ des bénis », chap. 1). La
distance entre le centre du labyrinthe et la porte occidentale et
pratiquement la même que celle qui sépare cette même porte de la
rosace qui se trouve juste au-dessus d'elle. La base du triangle est
la droite allant du centre du labyrinthe au centre de ce vitrail.
Cette rosace représente le Jugement dernier et si la façade occiden-
tale était allongée sur le sol de la nef, le labyrinthe et la rosace
seraient parfaitement superposés.
Mais revenons un moment au rituel de la franc-maçonnerie. Il
existe un échange cérémoniel entre le Vénérable maître et ses
surveillants où il est justement question de l'Ouest et des secrets
perdus. Le Maître demande : « Où espérez-vous les retrouver ? »
Réponse du premier surveillant: « Au centre. » Question du
Maître : « Qu'est-ce que le centre ? » Réponse du second surveil-
lant: « Le point dans un cercle d'où chaque partie de la circonfé-
rence est équidistante. » À cet égard, il est judicieux de noter que
le symbole du « point dans un cercle », si familier pour les
maçons, est identique à l'hiéroglyphe pour « lumière » représenté
dans le Sanctuaire des rois du Temple d'Hathor de Serâbît el
Khâdim, où notre périple a commencé. (voir « Le Grand »,
chap. 1.)
Si nous rapportons cela à la découverte des objets (qui repré-
sentaient certains secrets maçonniques) dans la crypte du Temple
du rituel de l'Arche royale et si le labyrinthe de Chartres constitue
une route vers la lumière dans l'esprit de la tradition rosicru-
cienne, alors nous pourrions légitimement nous attendre à trouver
une plaque d'or en son centre. Or il n'y a rien de tel sur le sol de
la nef.

296
L' ULTIME DEMEURE

Malgré tout, ce que nous trouvons au centre nu du labyrinthe


(qui donne l'impression ostensible d'être inachevé), ce sont de gros
clous de métal, arasés au niveau du sol. Sur cette question, nous
pouvons consulter les écrits de sire Charles Challine, seigneur de
Messalain, mort en 1678. Son journal raconte qu'une plaque d'or
brillant occupait bien la rose centrale du labyrinthe. En creusant
un peu plus la question, on découvre qu'en 1792, quand les
cloches de fer de la cathédrale furent fondues pour fabriquer les
canons des guerres napoléoniennes, on enleva aussi la lourde
plaque.591 Elle faisait apparemment plus de 4 pieds 6 pouces de
diamètre (soit approximativement 1,40 m) et elle était en cuivre
étincelant. Les écrits de Challine et d'autres rapportent que, en
plein accord avec le document de Lucques, une scène gravée sur la
plaque représentait Thésée, le Minotaure et Ariane dévidant sa
pelote de fil.
Dès lors que le cuivre est un métal mou, il aurait été de peu
d'utilité pour fabriquer un canon ou une armure. Donc la plaque
de Chartres a probablement été retirée à cette époque pour d'au-
tres raisons. Peut-être a-t-elle simplement été volée par des révolu-
tionnaires ou peut-être l'a-t-on enlevée pour la mettre à l'abri.
Peut-être est-ce même l'œuvre de Templiers. Si tel était le cas, il y
aurait une chance pour qu'elle existe encore, bien que je n'aie pu
trouver la moindre information sur son éventuelle mise en sécu-
rité. Dans La Clé d'Hiram, Christopher Knight et Robert Lomas
avancent une hypothèse bien argumentée selon laquelle le manus-
crit de l'Arche royale retrouvée dans le Temple de Jérusalem aurait
pu être dissimulé par les Templiers dans la chapelle de Rosslyn,
près d'Édimbourg.592 Dans leur livre Rosslyn, Tim Wallace-
Murphy et Marilyn Hopkins concluent aussi que les manuscrits de
Jérusalem exhumés par les Templiers sont très probablement
cachés dans la chapelle.593 Si tous ont raison - et il y a beaucoup
de raisons qui viennent étayer leurs recherches de ce point de vue
-, alors Rosslyn pourrait aussi être l'endroit où s'est retrouvée la
plaque de Chartres, qui baignait dans la même tradition de
l'Arche royale.
Le cuivre (voir « Lévitation et téléportation » , chap. 12) est un
puissant supraconducteur de type 2, qui supraconduira en
présence de grands courants ou champs magnétiques. En faisant
cela (comme il est expliqué dans le Chemical and Engineering

297
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

News)594, le cuivre repoussera le champ magnétique à son niveau


critique le plus bas, en créant de ce fait un « tube de flux » entre
lui et la source magnétique ultime. Le champ magnétique dans le
tube de flux est généré par des supercourants qui circulent autour
du tube et qui restaurent le champ de type 2 refoulé grâce au
courant autour de sa périphérie. Ainsi, le tube de flux devient un
vortex. En un sens, de tels vortex ne sont pas différents (d'après
l'interprétation ancienne) de celui qui sort de la pierre de tonnerre
de Jacob à Bethel et qui constitue l'échelle rejoignant le ciel sur
laquelle des anges montent et descendent.595 Dans le même esprit,
on a l'histoire du tourbillon qui entraîne Élie vers le ciel.596
Pour faciliter ce processus de tube de flux, un générateur
magnétique ou un supraconducteur de type 1 est requis pour
concentrer l'énergie sur la plaque de cuivre qui, étant un refoulant
magnétique, serait dépouillée de l'énergie non-pénétrante par le
tube-vortex. Le physicien nucléaire Daniel Sewell Ward explique
que le générateur magnétique ressemblerait à un amiral dirigeant
les opérations depuis son navire loin au large, tandis que son
destroyer (la plaque de cuivre) ferait le travail. La distance entre
eux n'a pas d'importance puisque les supraconducteurs, dès qu'ils
sont en résonance, opèrent sur n'importe quelle étendue d'espace
ou de temps.
Donc, notre voyage labyrinthique s'accomplit vers le centre et
la plaque brillante du jugement final. Cependant, si l'on veut
activer l'alchimie du grand récipient de Salomon, il faut qu'une
force magnétique hyper-chargée vienne du dessus - en essence,
pour reprendre le symbolisme de l'Arche royale, nous avons
besoin de la « clef de voûte » du vortex. Trouve-t-on un semblable
dispositif à Chartres ? Aujourd'hui, en tous les cas, non. Un feu a
totalement ravagé et détruit la charpente en bois de la cathédrale
qui a été reconstruite. Mais qu'en était-il auparavant ?
L'un des membres fondateurs de la Royal Society de Londres,
en 1662, était le métrologiste et minéralogiste Martin Lister.
Intime d'Elias Ashmole et du cercle rosicrucien, le Dr Lister était
aussi un naturaliste renommé et un membre du Collège royal de
médecine. Il vint en France en 1698, ostensiblement pour rencon-
trer des collègues de l'Académie française et pour comparer leurs
notes à propos d'expériences scientifiques. Il fut particulièrement
étonné d'entendre parler d'une nouvelle plume de métal en ces

298
L'ULTIME DEMEURE

temps où l'on se servait encore de plumes d'oie pour écrire. Et


concernant Chartres, il écrivit dans ses mémoires : « Dans les
hauteurs de la cathédrale, il y a un gros aimant naturel qui possède
un grand pouvoir magnétique. »597
De semblables aimants naturels de grande puissance sont géné-
ralement d'origine météorique, comme les pierres de tonnerre
(également appelées pierres de foudre) de la légende. Elles sont
riches en fer magnétique et sont même souvent encore enrichies en
iridium, un puissant supraconducteur de type 1. Fréquemment,
ces pierres de tonnerre météorites sont aussi petites qu'une balle
de tennis, mais parfois elles atteignent des tailles conséquentes,
voire énormes. Au XVIIIe siècle, un aimant naturel de 1600 livres
(environ 726 kg) fut découvert en Russie et en 476 AEC, une
pierre de tonnerre « aussi grosse qu'un char» tomba du ciel en
Thrace,598
Les artisans de l'Égypte antique connaissaient certainement les
propriétés de ces pierres, qu'ils appelaient res mehit ba, ce qui
signifie « fer nord-sud »,599 Mais ils connaissaient aussi les vertus
suprêmes d'un autre métal très précieux, qu'ils nommaient tchiim.
La nature précise de cette substance est aujourd'hui inconnue,
mais les inscriptions montrent clairement qu'elle était spécifique-
ment utilisée pour les couronnes des obélisques et les pyramidions
(le sommet des pierres de faîte des pyramides).600 Les recherches de
David Hudson sur la nature du tchiim l'ont amené à la conclusion
qu'il s'agissait d'un verre ORMUS à base d'or ou de platine et, au
regard de son association avec le Champ de Mfkzt, il était indubi-
tablement supraconducteur. En 1924, E.A.Wallis Budge, le conser-
vateur des antiquités égyptiennes au British Museum, écrivait à
propos du tchiim qu'il était incontestablement d'une valeur consi-
dérable, et pourtant on n'en a encore jamais trouvé. En revanche,
il est intéressant de noter que ses recherches ont révélé que le
tchâm et les pyramidions ont probablement disparu sous le règne
du pharaon Akhenaton.601
Et ainsi, à l'époque des Templiers médiévaux, le dispositif
parfait pour créer un tube de flux/vortex conique, avec une base
d'environ 4,5 pieds de large, était en place dans la cathédrale de
Chartres. Au-dessus était positionné la pierre de tonnerre supra-
conductrice de type 1 et en bas la plaque de cuivre supraconduc-
trice de type 2. Tout ce dont on avait besoin pour mettre en

299
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

marche le flux fréquentiel et activer l'énergie de cet environnement


magique, c'était de la tension électrique. Entre alors en scène le
condensateur à arc : l'Arche d' Alliance, sous la clef de voûte, prêt
pour l'ultime représentation.

La porte
En plaçant l'Arche au milieu du dispositif pour activer le
vortex, on va voir se produire une expansion de toute la scène
parce que, comme nous l'avons vu, l'Arche d'or renfermant la
pierre de feu mfkzt était elle-même un supraconducteur avec son
propre champ Meissner. Dans de telles circonstances, le résultat
pouvait être stupéfiant.
Non seulement, l'Arche allait pouvoir léviter, mais elle allait
commencer à défier tous les paramètres connus de pesanteur et
d'espace-temps, dans la mesure où la supraconductivité n'est pas
une question de particules et de matière; elle concerne la lumière
et existe dans un monde qui lui est propre. Pour citer encore une
fois David Hudson : « Dans la supraconductivité, tous les atomes
d'une matière agissent comme un seul, là où le temps devient
intemporel. Ils deviennent cohérents, résonant à l'unisson avec
l'énergie du point zéro » (exactement comme cela a été confirmé
par le Dr Hal Puthoff de l'Institut des Sciences avancées).
Dans le domaine quantique de la théorie des supercordes
(superstrings), on suppose qu'il existe dix dimensions d'espace-
temps: une de temps, trois d'espace tel que nous le connaissons,
et six dimensions spatiales qui ont basculé dans une échelle de
perception différente (un peu comme la compression numérique
dans un ordinateur). Dans une récente émission radio de la BBC,
l'astronome royal de Grande-Bretagne, Sir Martin Rees, a parlé
des recherches sur les dimensions parallèles non pas comme d'une
nouvelle entreprise théorique, mais comme d'une science
« secrète ». « L'espace est la nature sous-jacente de la réalité »,
expliqua-t-il. « Mais tout ce que nous pensons être de la matière,
donc composé de particules, est en réalité fait de vibrations. » Par
conséquent, il n'est pas difficile de comprendre que si l'on change
la fréquence vibratoire, la nature de la réalité change aussi. Il n'y
a aucune frontière autour de réalité : seule notre perception

300
L'ULTIME DEMEURE

conceptuelle de celle-ci est restreinte parce qu'elle se fonde sur


l'expérience de notre espace-temps. Nous savons, par exemple,
que deux objets matériels ne peuvent occuper le même espace,
mais que des choses immatérielles comme la lumière, les odeurs et
les sons peuvent le faire. Ce que l'analyse quantique cherche donc
à remettre en question, c'est notre perception de la réalité
matérielle.
Et pour continuer l'explication de Sir Martin Rees: « La
théorie des supercordes est basée sur le concept d'espace à une
échelle infinitésimale. Il n'est pas simplement haut et bas, droite et
gauche, avant et arrière, mais il est comprimé dans une série d'har-
moniques et de mouvements. » C'est la même chose que la corde
d'un instrument qui est accordée en la tendant: changez la tension
est la note produite sera modifiée. Les particules sont pareillement
changées par la tension (par leur mode de stimulation). Nous
avons l'habitude d'observer notre réalité à un certain niveau de
tension. Mais quand celle-ci change et que les particules prennent
une forme différente, elles sont dans un état vibratoire différent de
notre propre niveau de mise au point. De ce fait, nous ne sommes
plus en mesure de les voir sous la forme d'un objet constitué. Cela
ne signifie pas qu'elles ne sont plus là, mais qu'elles se sont dépla-
cées dans un autre plan d'existence.602 Comme Hal Puthoff l'a
expliqué avec ses expériences sur la poudre blanche (voir
« Atomes furtifs et espace-temps », chap. 11 ), un tel objet se
retrouverait dans un état d'apesanteur dans notre gravité et il
passerait au-delà du champ visuel de notre espace-temps familier.
En se fondant sur toutes les preuves historiques disponibles, un
certain nombre de spécialistes et d'écrivains, comme Louis
Charpentier, ont émis l'hypothèse selon laquelle l'Arche d' Alliance
aurait élu pour ultime demeure la cathédrale de Chartres.603
D'autres, comme Trevor Ravenscroft et Tim Wallace-Murphy,
sont allés plus loin en présentant cela comme une certitude.604
Mais dans tous les cas, il est très facile pour nous d'être abusés par
nos concepts familiers de réalité vibratoire. Cela nous amène à
nous poser des questions comme : Est-elle enfouie dans une crypte
ou peut-être encastrée dans un mur ? Mais ce que nous devons
faire, c'est examiner la question à travers le prisme de l'allégorie
rosicrucienne et appliquer notre connaissance scientifique
moderne des supraconducteurs et des états hyperdimensionnels.

301
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Le symbolisme de l'Arche royale initié par les Templiers explique


clairement où se trouve l'Arche et comment il est possible de redé-
couvrir les secrets perdus.
Prenons une nouvelle citation du Dr Daniel Ward qui explique
la suite de son point de vue de physicien pratiquant :

Au niveau des supercordes, la matière va et vient entre l'existence et


la non-existence, c'est-à-dire va et vient entre notre univers tridimen-
sionnel et hors de celui-ci. Mais il existe un horizon de la manifesta-
tion (où tout ce qui va au-delà ne peut plus envoyer de messages
lumineux parce que la lumière elle-même est gravitationnellement
liée), qui rend invisible la lumière émanant d'un objet - ou tout au
moins plus visible en trois dimènsions. Simultanément, dans le
phénomène de la sonoluminescence [l'émission de lumière à ondes
courtes à partir d'une activation de son à basse densité], l'extrême
accélération a pour résultat un éclair de lumière, ressemblant peut-
être à la faille temporelle dans laquelle s'engouffre le vaisseau
Enterprise de Star Trek. L'idée, c'est qu'un objet supraconducteur en
action implose, soit pour passer dans les six autres dimensions
comprimées, soit pour franchir une porte qui lui ouvre des dimen-
sions pleinement expansées.

Ceci, c'est le royaume de l'Orbite de Lumière: le plan de Shar-


On, le Champ de Mfkzt qui était connu (même s'il n'était pas
scientifiquement compris) des maîtres artisans des temps anciens.
Mais revenons à Chartres. Si notre hypothèse du tube de flux est
exacte - et la conclusion s'impose logiquement -, l'Arche
d'Alliance se trouve donc, sans aucun doute, précisément à l'en-
droit où elle a toujours été au moins depuis 1307. Dans ce schéma
scientifique, elle demeure majestueusement dans l'aura du laby-
rinthe de la cathédrale de Chartres, après être passée par la porte-
vortex supraconductrice d'une dimension parallèle de l'espace-
temps.
Hic Amittitur Archa Federis : « D'ici a été enlevée l'Arche
d 'Alliance ».
( ANNEXES )
L'énigme des tombes

Dans le Journal of Near Eastern Studies Uournal des études


proches orientales], on a pu lire que dans la mesure où Néfertiti
était la Grande Épouse royale d'Akhenaton désignée, elle était
sans aucun doute de très haute lignée royale. Akhenaton acquiert
véritablement son statut de roi en l'épousant, en sa qualité de
première héritière dans la tradition pharaonique. Pourtant, malgré
cela, de nombreux égyptologues (fidèles à une volonté permanente
de décrier les souverains amarniens) attachent peu d'importance à
l'héritage de Néfertiti. Ils préfèrent suggérer qu'elle n'était pas
nécessairement la fille d' Aménophis III et Sitamun et ils ne prêtent
quasiment pas attention au fait qu'une stèle d' Akhenaton la
présente spécifiquement comme l'Héritière et l'appelle la
Maîtresse de la Basse- et de la Haute-Égypte ; la Dame des deux
Pays. En fait, des trois mille ans qu'a duré l'histoire dynastique
égyptienne, c'est la figure de Néfertiti qui a émergé comme la reine
d'Égypte la plus connue. Et sa grande importance est encore
renforcée par le nombre étonnant de cartouches découverts
portant son nom: soixante-sept mentions alors que l'on en
connaît que trois pour son époux Akhenaton !
Si l'on s'intéresse à l'exil d' Akhenaton dans le Sinaï, on peut
dire qu'il n'existe pas un fragment de preuve concernant sa mort:
il a simplement disparu d'Égypte. Alors que l'on continue de
spéculer sur Semenkharê, on ne trouve pas davantage le moindre
témoignage égyptien parlant de sa mort. Il y a actuellement une

305
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

controverse qui fait rage autour d'une tombe qui pourrait être en
rapport avec Semenkharê et Akhenaton. Celle-ci ne se trouve pas
à Amarna, mais c'est la tombe numéro KV 55 dans la vallée des
Rois thébaines. Elle a été découverte, inachevée et endommagée
par les eaux, en janvier 1907. Elle ne possède qu'une chambre
funéraire et le corps trouvé à l'intérieur a été identifié comme
féminin. D'abord, on a pensé qu'il pouvait s'agir de la mère
d' Akhenaton, la reine Tiye. Mais ce n'était qu'une pure conjecture
dans la mesure où il n'y avait aucun cartouche pour indiquer le
nom de l'occupant. Néanmoins, il restait quelques vestiges du
sarcophage plaqué d'or de Tiye. Mais plus tard, un autre corps de
femme non identifié a été découvert dans une tombe voisine
(n° KV 35, la tombe d' Aménophis Il) et on pense maintenant que
c'est bien cette fois le corps de Tiye.
À la suite de cette découverte, le corps de la tombe KV 5 5 (qui
n'est qu'un squelette mal préservé) semble avoir mystérieusement
changé de sexe. Et on prétend désormais que ce serait les restes
d' Akhenaton lui-même. Pour expliquer ce revirement, on argue du
fait que certaines représentations contemporaines du pharaon le
montrent avec une structure pelvienne exceptionnellement
arrondie. Mais l'art amarnien - pour utiliser le nom sous lequel il
est aujourd'hui connu - était unique en Égypte et il a toujours
incorporé de nombreuses excentricités physiques, comme le cou
extraordinairement long du buste de Néfertiti. Essayer de
retrouver les physionomies réelles derrière ce style artistique révo-
lutionnaire reviendrait à tenter de chercher à quoi ressemblaient
les personnes qui ont servi de modèle aux personnages déformés
de Picasso. Admettant cela et concédant que le corps de la tombe
KV 55 était bien féminin, des égyptologues (pour s'accrocher à
leur hypothèse Akhenaton) ont même suggéré que ce pharaon
était en réalité une femme déguisée en homme - en faisant fi du
fait que lui et Néfertiti avaient eu 6 filles. D'autres ont continué de
dire qu'il devait s'agir d'un homme au corps étrangement formé,
en considérant que cela pouvait être Semenkharê. Mais cette
hypothèse n'a guère de partisans et, dans les faits, il n'existe même
pas un fragment de texte qui suggèrerait son nom.
Quatre jarres d'albâtre canopiques (utilisées pour mettre les
entrailles d'un corps embaumé), avec de belles têtes de femmes
gravées dessus, ont également été découvertes dans la tombe, mais

306
L'ÉNIGME DES TOMBES

elles ne portaient aucune inscription. Parallèlement au débat qui


continue quant au fait de savoir si le squelette pourrait être celui
d'Akhenaton (Moïse) ou Semenkharê (Aaron), le seul fragment de
texte existant indique que la tombe avait été préparée pour une
femme royale et, même si l'inscription a été endommagée, le nom
de l'occupant a assurément une terminaison féminine.
En ce qui concerne Akhenaton, la tombe qui lui avait été
normalement préparée se trouvait totalement ailleurs, à Amarna.
Elle avait été apparemment taillée dans le roc au cours de la
sixième année de son règne de dix-sept ans. On a aussi retrouvé
son sarcophage extérieur - le principal. Normalement, le cercueil
se composait de trois sarcophages s'emboîtant comme des
poupées russes. Mais on n'a pas retrouvé trace des deux sarco-
phages intérieurs qui auraient dû contenir la momie. Pareillement,
il n'existe aucun objet ou meuble funéraire, ce qui indique que la
tombe ne fut jamais utilisée. Le coffre canopique en albâtre
d' Akhenaton (avec quatre compartiments pour les jarres) a égale-
ment été retrouvé. Mais lui aussi était vide, intact et quasiment pas
touché. Il avait simplement été placé dans la tombe en prévision
des jarres qu'il était censé recueillir, comme le voulaient les prépa-
ratifs traditionnels.
L'Exode

Après avoir déterminé que l'Exode des Israélites hors d'Égypte


était intervenu vers 1335 AEC, il est nécessaire de s'intéresser au
verset 6: 1 du premier livre des Rois qui affirme que le Temple du
roi Salomon aurait été construit 480 ans après celui-ci. Le règne
de Salomon peut être daté assez précisément, grâce à la datation
astronomique assyrienne de la bataille de Karkar qui la situe en
853 AEC. Le roi Achab d'Israël était présent à cette bataille où il
était allié à Hadad-Idri de Damas. Cela se passait dans la vingt-et-
unième année du règne d' Achab. Si, alors, nous remontons à
rebours les années de règne des rois d'Israël et de Juda, nous arri-
vons à Salomon en 968 AEC, ce qui donne l'année 966 AEC
comme date de commencement du Temple. Ajoutons encore 480
ans à cette date et nous obtenons 1446, soit plus d'un siècle avant
la date préalablement calculée. Cependant, il y a un autre facteur
important à prendre en compte pour bien lire le passage du livre
des Rois.
La rédaction de l'Ancien Testament ne commença pas avant la
captivité à Babylone, à partir de 586 AEC. À cette époque, tous
les rois de Juda de la lignée davidique après Salomon avaient
régné. Mais surtout, on avait établi une norme dynastique symbo-
lique pour la lignée royale: le nombre d'années d'une génération
était symboliquement et arbitrairement fixée à quarante. C'est
pour cette raison que les règnes de David et de Salomon durent
précisément, d'après ce que l'on nous dit (voir 2 Samuel 5 : 5, 1

308
L'EXODE

Rois 11 : 42), quarante années. La Bible liste un total de 12 géné-


rations de Jacob (qui emmena les Israélites en Égypte) à Salomon,
ce qui donne un résultat de 480 années (12 x 40).
La datation originelle a été calculée à partir de l'arrivée des
Israélites en Égypte (en tenant compte de cette durée arbitraire des
générations) et non pas en tentant de recalculer à rebours la date
de l'Exode comme nous venons de le faire. Quand ils firent leurs
calculs, les rédacteurs de l'Ancien Testament furent confrontés à
un problème: au moins quatre siècles d'histoire sont complète-
ment ignorés entre la Genèse et l'Exode, par conséquent, la norme
dynastique des 40 années ne pouvait s'appliquer pour remonter à
Jacob. Donc, ils décidèrent stratégiquement de l'appliquer à la
période séparant l'Exode de Salomon, même si cela ne pouvait
totalement coïncider avec la norme générationnelle. Comme l'a
signalé le professeur d'égyptologie T. Eric Peet, en 1923, les 480
années que nous donnent le premier livre des rois « est un nombre
qui nous invite à la plus grande suspicion. »
III

Or à vendre

À partir des années 1700, l'or a été la réserve stratégique détermi-


nante par rapport aux monnaies nationales. Mais peu ont compris
pourquoi. L'or est encombrant, lourd et pas particulièrement rare
comparé, par exemple, à certaines pierres précieuses. Il a néanmoins
pris la première place comme garantie financière. La raison en est
que, depuis les temps les plus reculés, l'or a eu une valeur perçue bien
supérieure à sa valeur réelle - en somme une valeur métaphysique et
scientifique, dont la raison secrète avait été perdue, mais qui était
destinée à réapparaître un jour. Celui-ci est maintenant arrivé avec la
redécouverte de la science de la métallurgie monoatomique à spin
élevé : la capacité à transmuter des éléments métalliques nobles en un
état monoatomique (à un seul atome), supraconducteur et anti-gravi-
tationnel. Maintenant, les réserves d'or sont « troquées » (pour
utiliser la terminologie officielle) contre des devises inconsistantes,
notamment l'euro controversé.
En 1999, le Fonds Monétaire International a annoncé qu'il
allait vendre de grandes quantités de lingots d'or. Il devint alors
clair que le but était de dévaluer l'or. Mais pour tenter de justifier
leur initiative, les représentants du FMI déclarèrent que cela faisait
partie d'un plan pour aider les pays pauvres lourdement endettés.
Mais comme ne manqua pas de l'indiquer le Conseil Mondial de
l'Or, 41 pays au moins sur cette liste des pays pauvres endettés

310
OR À VENDRE

étaient en fait des producteurs d'or dont l'économie nationale


allait être paralysée, voire détruite, si ce plan était réellement
appliqué. Moyennant quoi, le prix de l'or tomba à son niveau le
plus bas depuis 20 ans dans l'attente d'une vente bradée.
En avril 1999, la proposition du FMI fut examinée par une
sous-commission du Congrès américain. Son porte-parole déclara
alors : « Ce serait une cruelle ironie si l'aide apportée aux pays les
plus pauvres de la planète ne faisait qu'aggraver la situation de ces
économies déjà troublées et dissuadait d'investir dans les mines
d'or. »Apparemment, malgré toutes les manifestations apparentes
de bienveillance, la situation des pays pauvres était la dernière
préoccupation du FMI dans ce cas précis.
Le 6 juillet 1999, la première tranche de 25 tonnes d'or, sorties
des réserves britanniques, fut vendue, avec pour conséquence de
nouveaux records de prix battus vers le bas. Il fut établi que le
total de l'or proposé aux enchères allait se monter à 415 tonnes
sur 715 que possédait la Grande-Bretagne. Le Conseil Mondial de
l'Or appela cette initiative : « L'économie de la maison de fous ».
Et le directeur du CMO déclara que même si le prix de l'or ne
descendait pas encore, la monnaie reçue en échange allait « flouer
le peuple britannique de 450 millions de livres ! » (environ
600 millions d'euros). Mais simultanément, 15 banques centrales
européennes révélèrent leurs propres plans de vente d'or
(2000 tonnes à vendre entre 2000 et 2005).
En septembre 1999, en dépit d'une opposition considérable de
l'opinion et de nouvelles mises en garde du CMO, le Trésor
britannique vendit 25 nouvelles tonnes d'or à un prix encore plus
bas: pour la même quantité vendue, ils reçurent 2,83 millions de
livres de moins qu'en juillet. À ce stade, le déficit qu'ils risquaient
d'enregistrer en résultat de cette vente n'était plus de 450 millions
de livres mais de 540 millions. Pourtant, trois autres ventes aux
enchères furent planifiées pour cette même année fiscale et le
Trésor britannique annonça que 2001 verrait l'organisation de six
ventes pour un total de 150 tonnes.
Finalement, après que les ventes furent organisées régulière-
ment et que 395 tonnes d'or sur les 715 de la réserve originelle
aient été liquidées, Haruka Fukuda, le directeur du Conseil
Mondial de l'Or, critiqua encore une fois ce programme. Le
6 mars 2002, il déclara qu'en organisant ces ventes, « on avait vu

311
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

le Trésor incapable d'exploiter les hausses du prix de l'or


auxquelles on avait assisté au cours des deux dernières années ».
Ce qu'il voulait dire ici, c'était qu'en règle général, le prix de l'or
avait été assez fluctuant depuis juillet 1999, mais que les pics de
hausse réguliers intervenaient systématiquement entre deux
ventes. De manière très pratique pour les acheteurs, les prix
tombaient systématiquement juste avant une des dates de vente
annoncées, pour retrouver son cours normal juste après. Pour
seule réponse, le Trésor britannique rétorqua que leur action
correspondait à une politique de « restructuration à long terme des
réserves et pas à une exploitation à court terme des marchés ». Le
fait que la nation ait été flouée de centaines de millions de livres
ne semblaient pas entrer dans l'équation. Moyennant quoi, ce qui
est arrivé, c'est que des acheteurs (dont l'identité n'a pas été
révélée par la Banque d'Angleterre) stockent maintenant des
réserves d'or acquises à bas prix. En fait, jusqu'à présent, ils ont
acheté quelques 55 % des réserves du trésor originel britannique.
Apparemment, les séries de ventes aux enchères ont pour le
moment cessé. Et, comme par hasard, on constate que le prix de
l'or « a atteint ses plus hauts niveaux depuis deux ans ! »
Indépendamment des vertus supraconductrices de l'or/pierre de
feu monoatomique, ce métal a de nombreuses autres utilisations,
qui le rendent indispensables dans l'industrie et la manufacture.
Par exemple, les moteurs de fusée des navettes spatiales améri-
caines sont doublés d'alliages d'or pour réfléchir la chaleur. Les
contacts des touches de téléphones portables contiennent jusqu'à
33 % de plaquage d'or.
Mais parallèlement, les Occidentaux se sont intéressés de plus
en plus significativement aux mines de métaux du groupe des
platines en Afrique du sud. Cette tendance a commencé en 1997,
quand le groupe Amplats (Anglo-American Platinum
Corporation) est né de la fusion de quatre sociétés indépendantes.
Cela a permis à cette firme de contrôle 70 % de la production
mondiale de platines. Face à ce soudain intérêt pour les PGM, le
Sunday Telegraph anglais a enquêté et publié ses conclusions en
octobre 2000. Il fut notamment révélé que les marchés des métaux
précieux étaient en train d'être totalement restructurés avec de
nouveaux propriétaires soucieux de satisfaire et de soutenir la
technologie émergeante des piles à combustible.

312
Amenemope et le livre des proverbes

EXEMPLES DE SAGESSE ÉGYPTIENNE


UTILISÉS DANS LA BIBLE

Extraits tirés de La Sagesse Extraits du Livre


d'Amenemope des Proverbes

Tends l'oreille pour écouter mes Prête l'oreille et entends


paroles les paroles des sages
Et applique ton cœur à leur Et à mon Savoir applique
compréhension ton cœur
Car c'est une chose profitable Car il y aura plaisir à les garder
de les placer au-dedans de toi. dans ton cœur.
(Amenemope 1 : 6) (Proverbes 22: 17-18)

Ne déplace pas la borne Ne déplace pas la vieille borne


des champs... Et ne pénètre pas
Et ne pénètre pas la propriété dans le champ
de la veuve. des orphelins.
(Amenemope 7: 12-15) (Proverbes 23 : 10)

Ils se sont faits des ailes La richesse sait se faire


comme les oies, des ailes.
Et ils ont volé vers le ciel. Elle vole comme l'aigle
dans le ciel. (Proverbes 23 : 5)
(Amenemope 10: 5)

313
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Mieux vaut la pauvreté dans Mieux vaut peu avec la crainte


la main de Dieu, du Seigneur,
Que la richesse dans un Qu'un grand trésor avec
gremer l'inquiétude.
Mieux vaut du pain quand le Mieux vaut dîner de légumes
cœur est joyeux. avec l'amour.
(Amenemope 9 : 5-8) (Proverbes 15 : 16-17)

Ne fraternise pas avec l'homme Ne te lie pas à un homme


colérique en colère,
Et ne cherche pas à engager Et avec un homme irascible,
la conversation avec lui. tu n'iras pas.
(Amenemope 11: 13-14) (Proverbes 22 : 24)
Vers le point limite

Lors des recherches de David Hudson sur les Éléments monoa-


tomiques à orbites réorganisés (ORMUS), dans les années 1990
(sujet développé dans le chapitre 11), le monde médical commença
à s'intéresser vivement aux applications potentielles des ORMUS
dans le traitement du cancer. Les organismes impliqués dans les
premières recherches étaient le Rosswell Park Cancer Institute, le
National Cancer Institute, Merck & Co, l'université Rutgers,
l'université de l'Illinois, l'université d'État Wayne, l'université du
Wisconsin-Madison et l'Institut de Biotechnologie. Des journaux
comme le Platinum Metals Review et le Scientific American
avaient raconté dans des articles comment les métaux du groupe
des platines monoatomiques entraient en résonance avec des
cellules altérées du corps humain, permettant par là à l'ADN de se
détendre et aux cellules de se corriger. Au lieu de détruire les tissus
avec les radiations ou de tuer le système immunitaire avec de la
chimiothérapie, on avait ici un remède qui allait peut-être pouvoir
vraiment réparer les cellules altérées. Ce n'était pas tant un
procédé « anti-cancer » que « pro-vie ». L'Institut national de la
Santé effectua une série de tests sur des cellules indépendantes
pour toutes sortes de cancer. À partir des 5 8 premières études, il
fut conclu que l'application d'ORMUS provoquait une réduction
spectaculaire voire une cessation de l'activité cancéreuse. D'autres
centres d'analyse rapportèrent de semblables résultats.

315
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Les chercheurs étaient fascinés. Pour citer la lettre d'informa-


tions de la Science of the Spirit Foundation de mars/avril 1996 : «
Ils avaient déjà vu antérieurement des matières qui pouvaient tuer
les cellules cancéreuses ... Mais ils n'avaient jamais vu de matière
qui littéralement changeait la nature des cellules cancéreuses et les
faisait re-fonctionner normalement. » Après un certain nombre de
tests couronnés de succès sur des volontaires que les médecins
avaient considérés comme en phase terminale, des traitements
spécifiques de la leucémie, du SIDA et d'autres cancers à l'aide des
ORMUS purent commencer dans des cliniques déterminées. Dans
l'État de New York, 30 patients intégrèrent le programme de tests.
Le médecin responsable remontait directement les informations à
la division des médecines alternatives de l'Institut national de la
Santé (NIH, National Institute of Health). Un semblable
programme commença avec 10 patients à Portland, dans
l'Oregon, tandis que des médecins acceptèrent de participer non
loin de là, à Ashland, à des monitorages d'ondes cérébrales. Un
protocole concernant le système immunitaire et les tissus corporels
fut élaboré en Caroline du Nord et un service d'études des cellules
fut créé pour rechercher aussi complètement que possible tous les
effets précis que les substances monoatomiques pouvaient avoir
sur l'ADN.
À mesure que toutes ces recherches cliniques progressaient et se
développaient dans des établissements médicaux de différentes
régions, certains faits devinrent de plus en plus apparents.
D'abord, il ne faisait aucun doute qu'ils avaient affaire à un trai-
tement cancéreux susceptible de les faire disparaître tous, non en
agissant comme un tueur de cancer, mais comme un correcteur de
cellules mal formées. Et ni drogue ni médicament n'étaient impli-
qués. Les matières ORMUS sont des métaux nobles sous une
forme monoatomique, mais en réalité elles ne peuvent pas être
classifiées comme des métaux. Dans le monde scientifique, Hal
Puthoff les a appelées « matière exotique », tandis que dans le
monde de la santé physique, Hudson les a baptisées « matière
sacramentelle ». Le problème de plus en plus manifeste était que
l'administration des aliments et des médicaments (FDA, Food &
Drugs Administration) ne possédait justement pas de département
des matières sacramentelles. Et aucun service gouvernemental
n'était prévu ou apte à contrôler des substances exotiques. Cette

316
VERS LE POINT LIMITE

situation amena un dilemme majeur dans le monde pharmaceu-


tique. Les composés chimiothérapiques génèrent de formidables
rentrées d'argent pour l'industrie pharmaceutique. Mais l'alterna-
tive proposée ici se révélait plus efficace et ce n'était pas un médi-
cament chimique. En outre, Hudson avait déposé ses brevets et il
était sur le point de passer à la production et à la fourniture.
De ce point de vue, le principal point d'achoppement de David
Hudson tenait à la définition même de « médecine » : si les
dictionnaires nous disent que la médecine concerne le traitement
d'une maladie par des méthodes autres que des procédures chirur-
gicales, l'interprétation officielle considère que la médecine est liée
à l'administration de médicaments (médecines). Les produits et les
traitements qui n'entrent pas dans la classification des médica-
ments sont qualifiés de « thérapies » alternatives. On peut inclure
là-dedans toutes les sortes de méthodes de soulagement, de soins
et de contre-traitements allant de l'ingestion de plantes médici-
nales aux techniques d'applications physiques telles que l'acu-
poncture. Cependant, de ce point de vue, David ne s'apprêtait pas
à produire ou à fabriquer un médicament, mais simplement un
produit qui pouvait être utilisé à des fins curatives ... mais qui
pouvait également servir à fabriquer des piles à combustible, des
céramiques à haute résistance, etc. Des bracelets de cuivre permet-
tent de soulager les rhumatismes; un anneau d'or réchauffé
combattra un orgelet... Mais de semblables méthodes ne seront
jamais classées parmi les médicaments ou les médecines. Les maté-
riaux ORMUS ne sont pas différents, si ce n'est que, à la diffé-
rence du cuivre et de l'or, ils ne peuvent même pas être classifiés
comme des métaux.
Dans cette perspective spécifique, citons David : « Je ne suis pas
médecin, donc je ne peux pratiquer la médecine. Tout ce qui peut
être administré à quelqu'un pour le soigner d'une maladie est de
la médecine ... En cela, mon but n'était pas de soigner un quel-
conque mal ou une quelconque maladie, mais je voulais savoir :
est-ce que ça fonctionne ?... Je peux vous dire qu'on l'a utilisé sur
la maladie de Lou Gehrig, on l'a utilisé sur la sclérose en plaques,
sur la dystrophie musculaire, sur l'arthrite ... Je peux vous dire
qu'à 2 mg par jour, elle a totalement débarrassé des patients
atteint du SIDA du sarcome de Karposi (il y a 32000 mg dans une
once. 2 mg, ce n'est rien). Oui, elle élimine le sarcome de Karposi.

317
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Je peux vous dire que pour les personnes qui l'ont prise sous la
forme d'injections de 2 mg, en moins de 2 heures leur taux de
globules blancs s'élève de 2500 à 6500. Je peux vous dire que des
cancéreux au stade 4 l'ont prise par voie orale et qu'après 45
jours, il n'y avait plus nulle part trace de cancer dans leur corps.
Cette perspective a dû donner le vertige aux puissantes firmes
pharmaceutiques et, en vertu de la clause de confidentialité de
l'équipe d'Hudson, il n'y avait pas moyen de pouvoir reproduire
le processus de finalisation. Ce que cette industrie avait compris,
c'est qu'une fois que le produit de Phoenix gagnerait le marché des
traitements du cancer, les jours des profits exorbitants réalisés sur
la vente de médicaments semi-efficaces aux effets secondaires
néfastes (nécessitant à leur tour d'autres médicaments pour être
traités) seraient comptés. Toutefois, il existerait un moyen de
conserver ces profits élevés si Hudson disparaissait de la scène. Au
lieu d'avoir un étranger mettant au point des produits à partir de
substances naturellement monoatomiques qui se vendraient à un
prix modique, les ORMUS sous leurs différentes formes pour-
raient être directement obtenus à partir d'or et de métaux du
groupe des platines.
Le même scénario aurait précisément été applicable aux compa-
gnies pétrolières. Si les piles à combustible devaient devenir le
carburant du futur, alors elles pourraient, elles aussi, être fabri-
quées à partir de métaux extraits par les méthodes traditionnelles.
(En vérité, l'industrie des pièces détachées automobiles utilisait
déjà le palladium pour ses pots catalytiques.) Cela permettrait non
seulement d'assurer le maintien de prix de marché et de profits
élevés, mais les pourcentages de taxes gouvernementales pour-
raient également être conservés sur les revenus pharmaceutiques et
pétroliers.
Ce n'est que très peu de temps après l'effondrement de l'entre-
prise d'Hudson que les informations concernant les PGM et les
batteries se retrouvèrent dans le domaine public. En octobre 2000,
le quotidien britannique Dai/y Telegraph a parlé de la demande
industrielle de PGM croissant considérablement. Dans l'article, le
journal citait le plus gros producteur et fournisseur mondial,
l'Anglo-American Platinum Corporation (Amplats), qui aurait des
revenus annuels de 2,8 milliards de dollars. « On s'attend à ce que
la technologie des batteries fournisse les demandes à long terme,

318
VERS LE POINT LIMITE

expliquait le PDG Barry Davison. » L'article continuait en disant


que les compagnies pétrolières « ayant repéré l'imminence de la
catastrophe » cherchaient à s'impliquer dans les piles à combus-
tible. En outre, « la plupart des gros constructeurs automobiles,
dont Daimler-Chrysler, Opel, BMW et Ford, expérimentent des
voitures alimentées par des piles à combustible. » À ce propos,
Graham Titcomb, PDG de Johnson Matthey, ajoutait que « les
piles à combustible sont la seule alternative aux moteurs à explo-
sion. La demande potentielle de ce nouveau secteur est énorme. »
Comme nous l'avons vu (« Le plan de Shar-On », chap. 8), le
numéro de mai 1995 de Scientific American confirmait que
lorsque des atomes de ruthénium uniques sont placés à chaque
extrémité d'un brin court d' ADN, il devient un supraconducteur.
Par ailleurs, quand l'ADN est altéré, comme dans le cas d'un
cancer, l'application d'un composé de platines entrera en réso-
nance avec la cellule endommagée, amenant l'ADN à se détendre
et à se corriger. Mais comment est-il possible pour les chirurgiens
d'opérer à une échelle aussi infiniment petite ?
Dans le monde de la physique, plus la science se développe, plus
elle tend vers la compacité. Les scientifiques ont récemment révélé
qu'ils avaient inventé un transistor à partir d'un atome unique.
Ceci fait progresser la perspective de pouvoir construire de puis-
sants ordinateurs assez petits pour tenir dans le point à la fin de
cette phrase. Cela ouvre apparemment une nouvelle ère de la
science des nanotechnologies - la construction des machines à une
échelle de millionièmes de millimètres. Cette technologie inclut des
dispositifs pouvant être littéralement guidés à travers un corps par
de minuscules ordinateurs téléguidés pour effectuer précisément le
type de corrections d' ADN évoqués en relation avec des atomes de
ruthénium et des cellules cancéreuses. Les premiers composants
atomiques de cet ordre ont maintenant été développés tant à l'uni-
versité Cornell qu'à l'université d'Harvard, et ils ne font qu'un
nanomètre (un millionième de millimètre) de large, c'est- à-dire
100.000 fois plus fin qu'un cheveu humain.
Pour résumer et remettre tous ces paramètres en perspective : le
microprocesseur Intel de 199 3 - soit il y a à peine plus de dix ans
- avait 3,1 millions de transistors sur une simple puce de silicium.
Les microprocesseurs les plus puissants et les plus récents peuvent
contenir 40 millions de transistors. Cependant, la nouvelle décou-

319
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

verte peut multiplier ce chiffre par 1OO pour atteindre un nombre


ahurissant de 4000 millions de transistors par puce. Ceci, dit le
correspondant scientifique du Times, est la route ultime vers le
point limite. En « nano » termes, tout se dirige maintenant vers
des royaumes dans les hyperdimensions précédemment inconnues
et, à partir de ce point, tout deviendra possible.
Thésée et le Minotaure

Thésée vivait avec sa mère, Ethra, au pied d'une grande


montagne dans un endroit qu'on appelait Trézène. Thésée n'était
encore qu'un bébé quand son père, le roi Égée, plaça son épée et
ses sandales sous un énorme rocher perdu au milieu des pins dans
la montagne. Le souverain dit à Ethra de demander à Thésée,
quand il serait assez fort, de soulever la roche et de le laisser récu-
pérer l'épée et les sandales. Puis elle demanderait à Thésée de se
rendre à Athènes auprès de son père le roi de l'Attique.
Quand Thésée fut assez fort, il récupéra l'épée et les sandales et
se prépara à gagner Athènes. Le pays était sauvage. Derrière les
rochers se tapissaient des géants et des voleurs. Mais Thésée dit
adieu et commença son aventure. Il n'avait pas encore couvert une
grande distance quand il fut attaqué par Periphète, le « porteur de
massue ».Il avait l'air terrible avec son grand gourdin de fer, mais
Thésée se jeta courageusement sur lui et laissa bientôt le géant
étendu raide mort sur la route. Ramassant le gourdin, il poursuivit
sa route.
Alors il rencontra Sinnis, le « plieur de pins ». Il pouvait
démembrer les voyageurs, rien qu'en faisant plier les sommets de
deux pins en deux, en attachant les membres du malheureux aux
arbres et en les relâchant subitement pour que les troncs se redres-
sent. En guise de massue, Sinnis portait un jeune pin, mais il
n'était pas aussi résistant que l'arme de fer que possédait mainte-

321
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

nant Thésée et cette fois, ce fut le géant qui se retrouva attaché


entre les deux arbres et écartelé.
Après avoir voyagé un peu plus loin, Thésée rencontra le voleur
Sciron. Il obligeait les voyageurs à lui laver les pieds. Puis il les
frappait et les jetait par-dessus la falaise. Cependant, ce jour-là, ce
fut Sciron qui connut ce destin fatal. Un peu plus loin vivait un
autre voleur, Procruste, qui attirait les étrangers vers sa hutte. S'ils
étaient trop grands pour son lit, il leur coupait la tête ou les pieds.
S'ils étaient trop petits, il les étirait jusqu'à ce qu'ils soient à la
bonne taille. Procruste aussi fut tué par Thésée, comme le furent
d'autres géants ou gredins sur la route qui le menait à Athènes.
À cette époque, la belle sorcière Médée vivait dans le palais du
roi. Elle avait un fils qu'elle espérait voir monter sur le trône après
la mort du roi Égée, aussi prépara-t-elle une boisson empoisonnée
pour Thésée. Elle raconta au souverain que le jeune héros était un
traître qui complotait contre sa vie et elle persuada Égée de tendre
la coupe mortelle à Thésée. Sans soupçonner la traîtrise de la
sorcière, le jeune homme leva la coupe vers ses lèvres. Mais à cet
instant, Égée remarqua l'épée, la reconnut, comprit qu'il avait
devant lui son fils et fit juste à temps voler la coupe empoisonnée
au loin.
Médée utilisa tous ses enchantements pour parvenir à
s'échapper saine et sauve. D'abord, elle créa un épais brouillard
qui monta de la rivière. Puis elle appela ses dragons ailés, sauta
dans son chariot et quitta Athènes, sans jamais oser revenir. Le
peuple se hâta d'aller raconter au roi tous les hauts faits que
Thésée avait accomplis entre Trézène et Athènes. Égée était si
heureux qu'il décréta trois jours de fêtes et de réjouissance.
Cependant, au milieu de cette liesse, un messager arriva en disant
que les collecteurs du tribut étaient arrivés de Crète.
Longtemps auparavant, le fils aîné du roi Minos de Crète avait
été tué à Athènes. Pour venger sa mort, le roi Minos avait
rassemblé une grande armée et s'était dirigé vers la grande ville de
l'Attique. Là il avait obligé les Athéniens à lui payer un tribut :
tous les neuf ans, ils lui livreraient sept jeunes nobles et sept jeunes
vierges. On disait que les « enfants du tribut » devaient être
dévorés par le Minotaure. Cette créature assoiffée de sang avait le
corps d'un homme et la tête d'un taureau. Il se terrait dans un

322
THÉSÉE ET LE MINOTAURE

labyrinthe près du palais crétois. Aucun de ceux qui étaient entré


dans le dédale n'en était ressorti.
Thésée résolut de tuer le Minotaure et de mettre un terme aux
tributs. Donc, avant que l'on ne tire les malheureux au sort, il
proposa de faire partie des sept jeunes gens. Cette décision plut
aux Athéniens et rendit Thésée encore plus populaire. Les six
autres garçons et les sept filles furent tirés au sort et tout fut
préparé pour le voyage. Traditionnellement, le navire qui empor-
tait les « enfants du tribut » arborait des voiles noires. Mais Égée
remit une voile blanche à Thésée en lui demandant de la mettre à
son retour si sa mission était couronnée de succès.
Quand les jeunes otages arrivèrent en Crète, Thésée annonça
immédiatement au roi qu'il avait l'intention de tuer le Minotaure.
Le souverain répondit au jeune prince que s'il y parvenait, lui et
ses compagnons seraient libres et qu'il n'y aurait plus d'autre
tribut. Néanmoins, il ne permettait pas à Thésée de prendre une
arme pour aller à la rencontre du monstre taurin.
Juste au-dessus des cachots où étaient enfermés les prisonniers
athéniens se trouvaient les chambres des filles de Minos, Ariane et
Phèdre. Elles décidèrent d'aider Thésée à tuer le Minotaure.
Ariane libéra le jeune héros dès que tout le monde fut endormi.
Puis, accompagnée de Phèdre, elles allèrent montrer à Thésée le
fameux labyrinthe avec ses murs de marbre blanc scintillant au
clair de lune. « C'est le meilleur moment pour attaquer le
Minotaure, quand il est endormi »,murmura Ariane. « N'attends
pas le matin. Son antre est en plein cœur du labyrinthe. Il te suffira
de suivre le bruit de son souffle. Voici une épée et une pelote de fil
qui te permettra de retrouver ton chemin au retour. »
Sur ce, elle garda fermement dans sa main un bout du fil et
Thésée pénétra dans le labyrinthe, épée en main.
L'intérieur n'était constitué que d'allées étroites bordées de
hauts murs. Beaucoup de voies n'étaient que des impasses et
Thésée dut fréquemment revenir sur ses pas. Il n'y eut jamais de
labyrinthe aussi complexe que celui-là. Il avait été conçu par le
célèbre Dédale. Thésée allait et venait, partait à droite, essayait à
gauche. Il pouvait entendre la lourde respiration de la créature et
il savait qu'il se rapprochait du repaire du Minotaure. Pendant ce
temps, Phèdre et Ariane attendaient à la porte. Cette dernière ne
lâchait pas le fil. Au bout d'un moment, elles entendirent un grand

323
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

rugissement qui secoua les murs. Puis le silence retomba. Ariane


ignorait si Thésée gisait mort ou s'il avait lâché la pelote de fil.
Mais soudain elle sentit la cordelette se tendre et, peu après, le
prince victorieux émergea du labyrinthe.
La galère qui avait amené Thésée et ses compagnons attendait
sur le rivage. Les jeunes gens et les jeunes filles endormis furent
réveillés et tous se mirent en route pour regagner Athènes. Ayant
de bonnes raisons de craindre les représailles de leur père, Ariane
et Phèdre décidèrent de les accompagner. En voyage, ils s'arrêtè-
rent sur l'île de Naxos et campèrent sur les rochers pour la nuit.
Tôt le lendemain matin, ils repartirent, mais Ariane dormait
encore et elle fut abandonnée sur l'île. Hélas, Thésée n'avait pas
seulement oublié la jeune fille, il avait aussi omis de mettre la voile
blanche. Aussi, quand la galère approcha d'Athènes avec ses sinis-
tres voiles noires claquant dans le vent, le roi Égée, croyant son fils
mort, se jeta dans la mer qui porte depuis son nom.
Sur son île, Ariane avait regardé désespérée le navire disparaître
à l'horizon, mais alors, elle avait entendu une étrange musique, un
son de tambourins, de flûtes et des claquements de cymbales.
Derrière elle, un char tiré par deux panthères jaillit du bois de
pins. Dans le char, entouré par des nymphes et des satyres, était
assis Bacchus, le dieu du vin, avec une pomme de pin plantée au
bout de sa lance. Quand il entendit la triste histoire d'Ariane, il lui
dit: «Thésée aurait certainement dû te ramener à Athènes pour
faire de toi sa reine. Mais tu auras une plus belle couronne que
celle qu'il aurait pu t'offrir. »
Sur ce, il déposa sur la tête d'Ariane une couronne constituée
de neuf étoiles scintillantes. Puis, les dieux l'emportèrent dans le
ciel du nord, où l'on voit encore aujourd'hui briller sa couronne.
Crédits iconographiques
(cahier hors-texte)

10, 18, 25, Bridgeman Art Library, Londres; 9, Fitzwilliam


Museum, Cambridge; 15, British Museum, Londres; 11, 12, 14,
16, 19, 20, Collection privée ; 5, 6, 21, Peter Robson Studio
<http://www.entropic-art.com/> et Entropie Fine Art Inc.; 23, Andrew
Jones Studio ; 1, 2, 17, 24, The Cleminson Collection ; 3, Nancy
Yann ; 4, Michael Gerrish ; 7, 13, The Patrick Foundation ; 22,
Sonia Halliday Photographs; 8, Magazine Hera, Rome.

Si tous les efforts ont été faits pour obtenir les autorisations de
reproduction, si un quelconque oubli ou une erreur se sont glissés
à propos de ces copyrights, nous prions les intéressés de nous en
excuser et nous procèderons aux rectifications requises dans les
éditions ultérieures.
Bibliographie

Addison, Charles G., The History of the Knights Templars, Adventures


Unlimited, Kempton, IL, 1997.
Albany, HRH Prince Michael of, The Forgotten Monarchy of
Scot/and, ChrysalisNega, Londres, 2002.
Albright, William F., Yahweh and the Gods of Canaan, Athlone Press,
Londres, 1968.
Alcuin, Flaccus Albinus, Abbot of Canterbury (trad.), The Book of
]asher, Longman, Londres, 1929.
Aldred, Cyril, Akhenaten, King of Egypt, Thames & Hudson,
Londres, 1988.
- Egypt to the End of the Old Kingdom, Thames & Hudson,
Londres, 1992.
Alexander, David et Pat (eds.), Handbook to the Bible, Lion
Publishing, Oxford, 1983.
Allegro, John M., The Dead Sea Scrolls, Penguin, Harmondsworth,
1964.
Allyn, Avery, A Ritual of Freemasonry, John Marsh, Boston, MA,
1831.
Alter, Robert, et Kermode, Frank, The Literary Guide to the Bible,
Fontana, Londres, 1989.
Anati, Emmanuel, Palestine Before the Hebrews, Jonathan Cape,
Londres, 1963.
Anderson, George Wishart, A Critical Introduction to the Old
Testament, G. Duckworth, Londres, 1959.
Andressohn, John C., The Ancestry and Life of Godfrey of Bouillon,
University of Indiana Press, Bloomington, IN, 1947.
Armstrong, Karen, A History of God, Ballantine, New York, NY,
1994.

327
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Baigent, Michael et Leigh, Richard, The Temple and the Lodge,


Jonathan Cape, Londres, 1989. [Des Templiers aux Francs-maçons]
Baigent, Michael, with Leigh, Richard, et Lincoln, Henry, The Holy
Blood and the Holy Crai/, Jonathan Cape, Londres 1982.
[L'Énigme sacrée]
Baikie, James, The Amarna Age, A. & C. Black, Londres, 1926.
Barnstone, Willis (ed.), The Other Bible, HarperSanFrancisco, San
Francisco, CA, 1984.
Bauckham, Richard J., Jude and the Relatives of Jesus in the Early
Church, T. & T. Clark, Edinburgh, 1990.
Baumgartel, E.J., The Cultures of Prehistoric Egypt, Oxford University
Press, Oxford, 1955.
Baumgartner, W., The Wisdom Literature : The Old Testament and
Modern Study, (H.H. Rowley, ed.), Clarendon Press, Oxford, 1951.
Bayoumi, Tamim, Eichengreen, Barry, et Taylor, Mark P. (eds.),
Modern Perspectives of the Gold Standard, Cambridge University
Press, Cambridge, 1997.
Becker, Robert O., et Selden, Gary, The Body Electric, William
Morrow, New York, NY, 1985.
Begg, Ean C.M., The Cult of the Black Virgin, Arkana, Londres, 1985.
Bernstein, Peter L., The Power of Gold, John Wiley & Sons, New
York, NY, 2000.
Bertholet, Alfred, A History of Hebrew Civilization, (trad. A.K.
Dallas), G.G. Harrap, Londres, 1926.
Besant, Annie, et Leadbetter, Charles, Occult Chemistry, Theosophical
Publishing, Londres, 1919.
Bible, The Authorized King James Version with Apocrypha, Oxford
University Press, Oxford, 1998.
Bible, The Revised Version, Cambridge University Press, Cambridge,
1885.
Black, Jeremy, et Green, Anthony, Gods, Demons and Symbols of
Ancient Mesopotamia, British Museum Press, Londres, 1992.
Bleeker, C., Hathor and Thoth, E.J. Brill, Leiden, 1973.
Bordo, Michael, et Schwartz, Anna J., The Gold Standard and Related
Regimes, Cambridge University Press, Cambridge, 1999. Box,
G.H., Judaism in the Greek Period, Oxford University Press,
Oxford, 1932.
Branner, Robert, Chartres Cathedra/, W. W. Norton, Londres, 1996.
Breasted, James H., The Dawn of Consciousness, Charles Scribner's
Sons, New York, NY, 1934.
Brenton, Sir Lancelot C.L. (trad.), The Septuagint, Samuel Bagster,
Londres, 1851.

328
BIBLIOGRAPHIE

Brewer, Rev. E. Cobham, The Reader's Handbook of Famous Names


in Fiction, J.B. Lippincott, Philadelphia, PA, 1899.
Bright, John, Early Israel in Recent History Writing, SCM Press,
Londres, 1956.
British Museum, Hieroglyphic Texts (rom Egyptian Stelae, British
Museum, Londres, 1911.
Browne, Lewis (ed.), The Wisdom of Israel, Michael Joseph, Londres,
1948.
Bucher, François, Architector : The Lodge Books and Sketchbooks of
Medieval Architects, Abaris Books, New York, NY, 1979.
Budge, Sir Ernest A. Wallis (trad.), The Book of the Bee (from the
Syriac text), Clarendon Press, Oxford, 1886.
- The Book of the Cave of Treasures (from the Syriac text), The
Religious Tract Society, Londres, 1927.
- The Book of the Dead: Papyrus of Ani, University Books, New
York, 1960.
- Cleopatra's Needle and Other Egyptian Obelisks (1926), rep.
Dover Publications, New York, NY, 1990.
- Kebra Nagast: Glory of the Kings, Oxford University Press,
Oxford, 1932.
Bull, Norman J., The Rise of the Church, Heinemann, Londres, 1967.
Burchardt, Titus, Chartres and the Birth of a Cathedra/, Golgonooza
Press, Ipswich, 1995.
Burney, C.F., The Book of ]udges, Rivingtons, Londres, 1930.
- Israel's Settlement in Canaan, Oxford University Press, Oxford,
1919.
- Notes on the Hebrew Texts of the Books of Kings, Clarendon
Press, Oxford, 1903.

Carlyon, Richard, A Guide to the Gods, Heinemann/Quixote,


Londres, 1981.
Carpenter, Clive, The Guinness Book of Kings, Ru/ers and Statesmen,
Guinness Superlatives, Enfield, 1978.
Carter, Howard, The Discovery of Tutankhamun 's Tomb,
Metropolitan Museum of Art, New York, NY, 1978.
Catholic Encyclopedia, The, Robert Appleton Co., New York, NY,
1908.
Cauville, Sylvie, Le Temple de Dendéra: Guide Archéologique, Institut
Francais d'Archaeologie Orientale, Paris, 1990.
Cerny, Jaroslav, The Inscriptions of Sinai, Egypt Exploration Society,
Londres, 1955.
Challine, Charles, Recherches sur Chartres, Société Archéologique
<l'Eure & Loir, Chartres, rep. 1994.

329
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Charles, R.H. (trad.), The Book of Enoch, (revised from Dillmann's


edition of the Ethiopie text, 1893), Oxford University Press,
Oxford, 1906 et 1912.
Charpentier, Louis, The Mysteries of Chartres Cathedra/, Research
Into Lost Knowledge Organization and Thorsons, Wellingborough,
1972.
Chase, Mary Ellen, Life and Language in the Old Testament, Collins,
Londres, 1956.
Chassinat, Emile, Le Temple de Dendéra, Institut Français
d'Archéologie Orientale, Paris, 1934.
Chevalier, Jean, et Gheerbrant, Dictionnaire des Symboles, Robert
Laffont, Paris 1997.
Childress, David Hatcher, Anti-Gravity & The World Grid,
Adventures Unlimited, Kempton, IL, 2001.
- Technology of the Gods, Adventures Unlimited, Kempton, IL, 2000.
Childs, Brevard S., Myth and Reality in the Old Testament, SCM
Press, Londres, 1960.
Church, Rev. Leslie F. (ed.), Matthew Henry's Commentary on the
Whole Bible, Marshall Pickering, Londres, 1960.
Ciba Foundation, Telomeres and Telomerase, John Wiley, New York,
NY, 1997.
Clayton, Peter A., Chronicle of the Pharaohs, Thames & Hudson,
Londres, 1994.
Clebert, Jean-Paul, The Gypsies, Vista Books, Londres, 1963.
Cohen, A., ]oshua and Judges, Soncino Press, Londres, 1950.
Cohn-Sherbok, Lavinia et Dan, A Short Reader in Judaism, Oneworld,
Oxford, 1997.
Collins, Andrew, From the Ashes of Angels, Michael Joseph, Londres,
1996.
Cook, Nick, The Hunt for Zero Point, Century, Londres, 2001.
Cook, Stanley A., The Religion of Ancient Palestine in the Light of
Archaeology, (from the 1925 Schweich Lectures of the British
Academy), Oxford University Press, Oxford, 1930.
Corteggiani, Jean Pierre, The Egypt of the Pharaohs at the Cairo
Museum, Scala, Londres, 1987.
Covey-Crump, Rev. W.W., The Hiramic Tradition, R.A. Kessinger,
Kila, MT, 1998.
Crowfoot, John W. et Grace M., Early lvories from Samaria, Palestine,
Exploration Fund, Londres, 1938.
Cruden, Alexander, Complete Concordance to the Old and New
Testaments and the Apocrypha, Frederick Warne, Londres 1891.

330
BIBLIOGRAPHIE

Curtis, John (ed.), Art and Empire: Treasures (rom Assyria in the
British Museum, Metropolitan Museum of Art, New York, NY,
1995.

Danby, Herbert (trad.), The Mishnah, Oxford University Press,


Oxford, 1933.
Daniken, Erich von, Chariots of the Gods, Souvenir, Londres, 1969.
Daube, David, The Exodus Pattern in the Bible, Faber and Faber,
Londres, 1963.
David, Rosalie, et Antony E., A Biographical Dictionary of Ancient
Egypt, Seaby, Londres, 1992.
Davidson, Robert F., The Old Testament, Hodder & Stoughton,
Londres, 1964.
Davies, Norman De Garis, The Rock Tombs of El-Amarna, Egypt
Exploration Society, Londres, 1906.
Day, David, Tolkien's Ring, HarperCollins, Londres, 1994.
De Lubicz, R.A. Schwaller, Sacred Science, Inner Traditions, Rochester,
VT, 1988.
Dobbs, Betty J.T., The Foundations of Newton's Alchemy, Cambridge
University Press, Cambridge, 1975.
Doresse, Jean, The Secret Books of the Egyptian Gnostics, Hollis &
Carter, Londres, 1960.
Driver, G.R., Canaanite Myths and Legends, T. & T. Clark,
Edimbourg, 1956.
Dummelow, J.R., ed., A Commentary on the Holy Bible, Macmillan,
Londres, 1909.
Dupont-Sommer, Andre, The Essene Writings (rom Qumran (trad. G.
Vermes), Basil Blackwell, Oxford, 1961.
- The ]ewish Sect of Qumran and the Essenes, Valentine Mitchell,
Londres, 1954.

Edwards, l.E.S., The Pyramids of Egypt, Viking, New York, NY, 1986.
Ehler, Sidney Z., et Morral, John B. (eds.), Church and State through
the Centuries, Burns & Oates, Londres, 1954.
Eichengreen, Barry, et Flandreau, Marc, Gold Standard in Theory and
History, Routledge/Taylor & Francis, Londres, 1997.
Eisenman, Robert, The Dead Sea Scrolls and the First Christians,
Element Books, Shaftesbury, 1996.
- Maccabees, Zadokites, Christians and Qumrân, E.J. Brill, Leiden,
1983.
Elliot-Binns, L., The Book of Numbers, (Westminster Commentaries),
Methuen, Londres, 1926.
Encyclopaedia ]udaica Decennial, Keter Publishing, Londres, 1997.

331
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Engnell, Ivan, Studies in Divine Kingship in the Ancient Near East,


Basil Blackwell, Oxford, 1967.
Epstein, Perle, The Way of the ]ewish Mystic, Shambhala, Boston,
MA, 1988.
Eusèbe de Césarée, Ecclesiastical History (trad. C.F. Cruse), George
Bell, Londres, 1874.

Fagan, Brian M., Kingdoms of Gold, Kingdoms of jade, Thames &


Hudson, Londres, 1991.
Faivre, Antoine, The Golden Fleece and Alchemy, State University of
New York Press, New York, NY, 1993.
Faulkner, R.O., The Ancient Egyptian Pyramid Texts, Oxford
University Press, Oxford, 1969.
Forbes, R.J., Studies in Ancient Technology: No. 8, Metallurgy in
Antiquity - Part 1: Early Metallurgy, E.J. Brill, Leiden, 1971.
Frankfort, Henri, Kingship and the Gods, University of Chicago Press,
Chicago, 1948.

Gadd, C. J., The Fall of Nineveh, British Academy & Oxford


University Press, Oxford, 1932.
- The Stones of Assyria, Chatto & Windus, Londres, 1936.
Gahlin, Lucia, Ancient Egypt : Gods, Myths and Religion, Lorenz
Books, New York, NY, 2001.
Gardiner, Alan, Egyptian Grammar, Griffith Institute, Ashmolean
Museum, Oxford, 1957.
Gardner, Laurence, Bloodline of the Ho/y Crai/, HarperCollins,
Londres, 2002. [Le Graal et la lignée royale du Christ, Dervy, Paris,
2000]
- Genesis of the Crai/ Kings, Bantam Press, Londres, 1999.
- Realm of the Ring Lords, HarperCollins, Londres, 2003. [Le
Royaume des Seigneurs de l'Anneau, Dervy, Paris, 2003]
Garstang, John, The Foundations of Bible History: ]oshua and ]udges,
Constable, Londres, 1931.
Geden, Alfred D., Studies in the Religions of the East, Charles H.
Kelly, Londres, 1913.
Gerber, Pat, Stone of Destiny, Cannongate, Edimbourg, 1997.
Gherman, Beverly, The Mysterious Rays of Dr. Roentgen, Atheneum,
New York, NY, 1994.
Gibson, Shimon, et Jacobsen, David M., Below the Temple Mount in
]erusalem, Tempus Reparatum, Oxford, 1996.
Gimpel, Jean, The Medieval Machine: The Industrial Revolution of
the Middle Ages, Pimlico, Londres, 1976.

332
BIBLIOGRAPHIE

Ginsberg, Louis, Legends of the ]ews, John Hopkins University Press,


Baltimore, MD, 1998.
Glasser, Otto, Dr. W.C.R. Rontgen, Charles C. Thomas, Springfield,
IL, 1972.
Gould, R.F., Gould's History of Freemasonry, Caxton, Londres, 1933.
Grant, Kenneth, The Magical Revival, Skoob Books, Londres, 1991.
Graves, Robert, The White Goddess, Faber & Faber, Londres, 1961.
[La Déesse blanche : les mythes celtes]
Gray, John, The Canaanites, Thames & Hudson, Londres, 1964.
Greene, Brian, The Elegant Universe, Vintage, New York, NY, 2000.
Gribbin, John, The Search for Superstrings, Little, Brown, New York,
NY, 1999.
Grierson, Roderick, et Munro-Hay, Stuart, The Ark of the Covenant,
Weidenfeld & Nicolson, Londres, 1999.
Guirand, Felix, Greek Mythology, (trad. Delano Ames), Paul Hamlyn,
Londres, 1965.
Guthrie, H.H., God and History in the Old Testament, SPCK,
Londres, 1961.

Hall, Manly P, The Lost Keys of Freemasonry, Macoy Publishing and


Masonic Supply, Richmond, VA, 1976.
- The Secret Teachings of Ail Ages, Philosophical Research Society,
Los Angeles, CA, 1989.
Hamill, J., The Craft: A History of English Freemasonry,
Crucible!fhorsons, Londres, 1986.
Hancock, Graham, Fingerprints of the Gods, William Heinemann,
Londres, 1995.
- The Sign and the Sea/, William Heinemann, Londres, 1992.
Harden, Donald, The Phoenicians: Ancient People and Places,
Thames & Hudson, Londres, 1963.
Hasse, A, Landwehr, G., et Umbach, E., Rontgen Centennial: X-Rays
Today in Natural Life Sciences, World Scientific Publishing, Londres,
1997.
Hastings, James, Dictionary of the Bible, T. & T. Clark, Edimbourg,
1909.
Hawking, Stephen, The Illustrated A Brie( History of Time, Bantam,
Londres, 1996.
Heard, Richard, An Introduction to the New Testament, Adam &
Charles Black, Londres, 1950.
Hebert, Arthur Gabriel, The Authority of the Old Testament, Faber
and Faber, Londres, 1947.
Heidel, Alexander, The Babylonian Genesis, University of Chicago
Press, Chicago, IL, 1942.

333
LES SECRETS PERDUS DE L ' ARCHE D'ALLIANCE

Herodotus (Hérodote), The Histories, (trad. Robin Waterfield),


Oxford University Press, Oxford, 1998.
Herzog, Chiam, et Gichon, Mordechai, Battles of the Bible, Greenhill
Books, Londres, 1997.
Hill, Mary, Gold, University of California Press, Berkeley, CA, 2000.
Hocart, A.M., Kingship, Oxford University Press, Oxford, 1927.
Hodges, Henry, Technology in the Ancient World, Allen Lane, The
Penguin Press, Londres, 1970.
Hooke, S.H., The Labyrinth, SPCK, Londres, 1935.
- Myth, Ritual, and Kingship, Clarendon Press, Oxford, 1958. - The
Siege Perilous, SCM Press, Londres, 1956.
Horne, Alex, King Salomon 's Temple in the Masonic Tradition,
Aquarian Press, Londres, 1971.
Howard, Michael, The Occult Conspiracy, Rider/Century Hutchinson,
Londres, 1989.
Hunter, Michael, Science and Society in Restoration England,
Cambridge University Press, Cambridge, 1981.

Isserlin, B.S.J., The Israelites, Thames & Hudson, Londres, 1998.

Jack, J.W., The Ras Shamra Tablets: Their Bearing on the Old
Testament, T. & T. Clark, Edimbourg, 1935.
Jacobsen, Thorkild, The Sumerian King List, (Assyrialogical Studies
No.11), University of Chicago Press, Chicago, IL, 1939.
- The Treasures of Darkness : A History of Mesopotamian Religion,
Yale University Press, New Haven, CT, 1976.
James, E.O., The Ancient Gods, Weidenfeld & Nicolson, Londres,
1960.
- The Nature and Function of the Priesthood, Thames & Hudson,
Londres, 195 5.
James, John, The Master Masons of Chartres, West Grinstead
Publishing, Leura, NSW, 1990.
Jennings, Hargrave, The Rosicrucians : Their Rites and Mysteries,
Routledge, Londres, 1887.
Jeremias, Alfred, The Old Testament in the Light of the Ancient Near
East, Williams & Norgate, Londres, 1911.
Jerusalem Bible, The, Darton, Longman & Todd, Londres, 1996.
Jones, A.H.M., The Herods of ]udaea, Clarendon Press, Oxford,
1938.
Jones, Bernard E., Freemasons' Book of the Royal Arch, George G.
Harrap, Londres, 1980.
- Freemasons' Guide and Compendium, Harrap, Londres, 1956.

334
BIBLIOGRAPHIE

Jones, Steve, In the Blood: Gad, Genes and Destiny, HarperCollins,


Londres, 1996.
Josephus, Flavius (Flavius Josèphe), The Works of Flavius ]osephus,
including The Antiquities of the ]ews, (Antiquités judaïques), The
Wars of the ]ews (Guerre des juifs) and Against Apion (Contre
Appion) (trad. William Whiston), Milner & Sowerby, Londres,
1870.
Jung, Carl Gustav, Psychology and Alchemy, Routledge, Londres,
1980. (Psychologie et Alchimie)

Kaiser, Cletus J., The Capacitor Handbook, Van Nostrand Reinhold,


New York, NY, 1993.
Kaku, Michio, Beyond Einstein, Anchor Books, New York, NY, 1995.
Keating, Geoffrey, The History of Ire/and, (trad. David Comyn et Rev.
PS. Dinneen), 1640; réimprimé par Irish Texts Society, Londres,
1902-1914.
Keil, K.F., Manual of Biblical Archaeology, (trad. Peter Christie), T. &
T. Clark, Edimboug, 1888.
Keller, Werner, The Bible as History, (trad. William Neil), Hodder &
Stoughton, Londres, 1956.
Kennett, R.H., Deuteronomy and the Decalogue, Cambridge
University Press, Cambridge, 1920.
Kenney, James F., The Sources for the Early History of Ire/and, Four
Courts Press, Dublin, 1966.
Kenyon, Kathleen, Amorites and Canaanites, (The Schweich Lectures,
1963), Oxford University Press, Oxford, 1966.
King, Karen L. (ed.), Images of the Feminine in Gnosticism, Fortress
Press, Philadelphia, PA, 1988.
Kingsland, William, The Gnosis or Ancient Wisdom in the Christian
Scriptures, Allen & Unwin, Londres, 1937.
Kipling, David, The Telomere, Oxford University Press, Oxford, 1995.
Kitchen, Kenneth Anderson, Ramesside Inscriptions, B.H. Blackwell,
Oxford, 1975.
Kjellson, Henry, Forvunen Teknik, Nihil, Copenhague, 1974.
Knappert, Jan, The Encyclopedia of Middle Eastern Religion and
Mythology, Element Books, Shaftesbury, 1993.
Knight, Christopher, et Lomas, Robert, The Hiram Key, Century,
Londres, 1996. (La Clé d'Hiram, Dervy, 1999)
Knight, S., The Brotherhood: The Secret World of the Freemasons,
Granada, St. Albans, 1984.
Kostjuk, Olga G., Gold of the Tsars, Arnoldsche Verlagsanstalt,
Stuttgart, 1996.

335
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Kramer, Samuel Noah, History Begins at Sumer, Thames & Hudson,


Londres, 1958.
- Sumerian Mythology, Harper Bros., New York, NY, 1961.
Kuhl, C., The Prophets of Israel, Oliver and Boyd, Londres, 1960.

Lambert, W.G., Babylonian Wisdom Literature, Clarendon Press,


Oxford, 1960.
Lapidus, In Pursuit of Gold: Alchemy in Theory and Practice, (ed.
Stephen Skinner), Neville Spearman, Londres, 1976.
Leick, Gwendolyn, Mesopotamia, Allen Lane/Penguin, Londres, 2001.
Lemesurier, Peter, The Great Pyramid Decoded, Element Books,
Shaftesbury, 1997.
Levine, Moshe, The Tabernacle: Its Structure and Utensils, Soncino
Press, Tel Aviv, 1969.
Levine, Sue A., The Northern Foreportal Column Figures of Chartres
Cathedra/, Verlag Peter Lang, Frankfort, 1984.
Lewis, H. Spencer, The Mystical Life of ]esus, Ancient and Mystical
Order Rosae Crucis, San Jose, CA, 1982.
Lindblom, J., Prophecy in Ancient Israel, Basil Blackwell, Oxford,
1962.
Lister, Martin, A Journey to Paris in the Year 1698, Jacob Tonson,
Londres 1699.
Lloyd, Seton, The Art of the Ancient Near East, Thames & Hudson,
Londres, 1961.
Lohmeyer, E., Lord of the Temple, (trad. S. Todd), Oliver and Boyd,
Londres, 1961.
Lomas, Robert, The Invisible College, Headline, Londres, 2002. (Le
Collège invisible, Dervy, 2004)
Loomis, Roger Sherman, The Crai/: From Ce/tic Myth to Christian
Symbolism, University of Wales Press, Cardiff, 1963.
Luckert, Karl W., Egyptian Light and Hebrew Pire, State University of
New York Press, New York, NY, 1991.

Maiman, Theodore, The Laser Odyssey, Laser Press, Blaine, WA,


2000.
Malan, Rev. S.C. (trad.), The Book of Adam and Eve, (from the
Ethiopie text), Williams & Norgate, Londres, 1882.
Manley, M.A., The Book of the Law: Studies in the Date of
Deuteronomy, Tyndale Press, Londres, 1957.
Marazov, Ivan, Fol, Alexander, Tacheva, Margarita, and Venedikov,
Ivan, Ancient Gold: The Wealth of the Thracians, Harry N.
Abrams, New York, NY, 1998.
Marshall, Peter, The Philosopher's Stone, Macmillan, Londres, 2001.

336
BIBLIOGRAPHIE

Martin, G.T., The Royal Tomb at El-Amarna, Egypt Exploration


Society, Londres, 1974.
Martin, Malachi, The Decline and Pail of the Roman Church, Secker
& Warburg, Londres, 1982.
Matthews, W.H., Mazes and Labyrinths, Dover Publications, New
York, NY, 1970.
May, Herbert G., Oxford Bible Atlas, Oxford University Press,
Oxford, 1964.
McCalman, lain, with Cook, Alexander, and Reeves, Andrew (eds.),
Gold, Cambridge University Press, Cambridge, 2001.
McEwan, John, Pre-Columbian Gold, Fitzroy Dearborn, Chicago, IL,
2001.
McNeile, A.H., The Book of Exodus, (Westminster Commentaries),
Methuen, Londres, 1917.
McTaggart, Lynne, The Field, HarperCollins, Londres, 2001.
Michell, John, The Dimensions of Paradise, Thames & Hudson,
Londres, 1988.
Miles, Jack, Cod: A Biography, Vintage, New York, NY, 1996.
Milik, J.T., Ten Years of Discovery in the Wilderness of ]udaea (trad.
J. Strugnell), SCM Press, Londres, 1959.
Miller, Malcolm, Chartres Cathedra/, Pitkin Guides, Andover, 1996.
Mills, Watson E. (ed.), Lutterworth Dictionary of the Bible,
Lutterworth Press, Cambridge, 1994.
Montet, Pierre, Eternal Egypt, (trad. Doreen Weightman), Weidenfeld
& Nicolson, Londres, 1964.
Muller, Hans Wolfgang, and Thiem, Eberhard, The Royal Gold of
Ancient Egypt, I.B. Tauris, Londres, 1999.

North, Christopher R., The Old Testament Interpretation of History,


Epworth Press, Londres, 1946.
Noth, Martin, The History of Israel, (trad. S. Godman), Adam &
Charles Black, Londres, 1960.

O'Brien, Christian and Barbara Joy, The Genius of the Few, Dianthus,
Cirencester, 1999.
- The Shining Ones, Dianthus, Cirencester, 1997.
Oesterley, W.O.E., and Robinson, T.H., Hebrew Religion, Its Origin
and Development, SPCK, Londres, 1937/ Macmillan, New York,
1937.
Oldenbourg, Zoé, Massacre at Montségur, (trad. Peter Green),
Pantheon, New York, NY, 1961.
Osman, Ahmed, Moses, Pharaoh of Egypt, Grafton/ Collins, Londres,
1990.

337
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

- The House of the Messiah, HarperCollins, Londres, 1992.


- Stranger in the Valley of Kings, Souvenir Press, Londres, 1987.

Patai, Raphael, The Hebrew Goddess, Wayne State University Press,


Detroit, MI, 1967.
- The Jewish Alchemists, Princeton University Press, Princeton, NJ,
1994.
- The Jewish Mind, Charles Scribner's Sons, New York, NY, 1977.
Peet, T. Eric, Egypt and the Old Testament, Liverpool University Press,
Liverpool, 1922.
Perowne, S., The Later Herods, Hodder & Stoughton, Londres, 1958.
- The Life and Times of Herod the Great, Hodder & Stoughton,
Londres, 1956.
Petrie, W.M. Flinders, Ancient Egypt and Ancient Israel, (1910), Ares
Publishers, Chicago, IL, 1980.
- Researches in Sinai, John Murray, Londres, 1906.
Philalethes, Eirenaeus (Irénée Philalèthe), Introitus apertus ad occu-
lusum regis palatium - Open entrance to the closed palace of the
King: Secrets Revealed, Musaeum Hermeticum, Amsterdam, 1667.
- Tres tractatus de metallorum transmutatione - Brie( Guide to the
Celestial Ruby, Musaeum Hermeticum, Amsterdam, 1668.
Porter, J.R., The Illustrated Guide to the Bible, Duncan Baird,
Londres, 1995.
Presley, Reg, Wild Things They Don 't Want Us to Know, Blake/Metro,
Londres, 2002.
Pritchard, James B., The Ancient Near East In Pictures: Relating to the
Old Testament, Princeton University Press, Princeton, NJ, 1954.

Qualls-Corbett, Nancy, The Sacred Prostitute, Inner City Books,


Toronto, 1988.

Rad, G. von, Studies in Deuteronomy, SCM Press, Londres, 1953.


Ramage, Andrew, et Craddock, Paul, King Croesus' Gold:
Excavations at Sardis, British Museum, Londres, 2000.
Rankin, O.S., Israel's Wisdom Literature, T. & T. Clark, Edinburgh,
1936.
Ravenscroft, Trevor, et Wallace-Murphy, Tim, The Mark of the Beast,
Samuel Weiser, York Beach, ME, 1997.
Read, John, Prelude to Chemistry, Bell, Londres, 1936.
Reade, Julian, Assyrian Sculpture, British Museum, Londres, 1983.
- Mesopotamia, British Museum, Londres, 1991.
Reader's Digest, The World's Last Mysteries, Reader's Digest,
Londres, 1978.

338
BIBLIOGRAPHIE

Recht, Rolland, Les Bâtisseurs des Cathédrales Gothiques, Editions les


Musées de la Ville de Strasbourg, Strasbourg, 1989.
Redford, Donald B., Akhenaten, the Heretic King, Princeton
University Press, Princeton, NJ, 1984.
- Egypt, Canaan par Israel in Ancient Times, Princeton University
Press, Princeton, NJ, 1992.
Reed, William L., The Asherah in the Old Testament, Texan Christian
University Press, Fort Worth, TX, 1949.
Reeder, Ellen (ed.), Scythian Gold, Harry N. Abrams, New York, NY,
1999.
Reeves, Nicholas, The Complete Tutankhamun, Thames & Hudson,
Londres, 1990.
- Ancient Egypt : The Great Discoveries, Thames & Hudson,
Londres, 2000.
Reiter, Russel J., et Robinson, Jo, Melatonin, Bantam Books, New
York, NY, 1996.
Ritmeyer, Leen et Kathleen, Secrets of ]erusalem's Temple Mount,
Biblical Archaeological Society, Washington, DC, 1998.
Roaf, Michael, Cultural Atlas of Mesopotamia par the Ancient Near
East, Equinox, Oxford, 1990.
Roberts, Rev. Alexender, et Donaldson, James (eds.), Ante-Nicene
Fathers No.6, Continuum InternationaVf. & T. Clark,
Edimbourg, 1980.
Robinson, H.W., Inspiration et Revelation in the Old Testament,
Clarendon Press, Oxford, 1956.
- The Religious Ideas of the Old Testament, G. Duckworth, Londres,
1959.
Robinson, James, The Nag Hammadi Library, The Coptic Gnostic
Project, E.J. Brill, Leiden, 1977.
Rohl, David M., A Test of Time: The Bible (rom Myth to History,
Century, Londres, 1995.
Rola, Stanislas Klossowski de, Alchemy, Thames & Hudson, Londres,
1977.
Roney-Dougal, Serena, Where Science et Magic Meet, Element Books,
Shaftesbury, 1993.
Roux, Georges, Ancient Iraq, George Allen & Unwin, Londres, 1964.
Rowley, H.H., From Moses to Qumrân, Lutterworth Press, 1963.
- The Rediscovery of the Old Testament, James Clarke & Co.,
Londres, 1945.
- Royal Arch: Aldersgate Ritual, Lewis Masonic, Hersham, 1999.
Runciman, Steven, A History of the Crusades, Cambridge University
Press, Cambridge, 1951.

339
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Sanderson, Ivan T., Investigating the Unexplained, Prentice Hall,


Englewood Cliffs, NJ, 1972.
Sarna, Nahum M., The Origins of the Biblical Israel, Schocken Books,
New York, NY, 1996.
Sassoon, John, From Sumer to ]erusalem, Intellect Books, Oxford,
1993.
Schonfield, Hugh J., The Essene Odyssey, Element Books, Shaftesbury,
1984.
- The Passover Plot, Element Books, Shaftesbury, 1985.
Scholem, Gershom G., Major Trends in ]ewish Mysticism, Thames &
Hudson, Londres, 1955.
- On the Kabbalah et its Symbolism, Schocken Books, New York,
1965.
- Zohar: The Book of Splendour, Schocken Books, New York, NY,
1963.
Schrodter, Willy, A Rosicrucian Notebook, Samuel Weiser, York Beach,
Maine, 1992.
Segal, J.B., The Hebrew Passover: From the Earliest Times to AD 70,
Oxford University Press, Oxford, 1963.
Seward, Desmond, The Monks of War, Paladin/Granada, St. Albans,
1974.
Shafer, Byron E., Temples of Ancient Egypt, Cornell University Press,
Ithaca, NY, 1999.
Shapiro, Debbie, The Body Mind Workbook, Element Books,
Shaftesbury, 1990.
Simpson, Cuthbert A., Composition of the Book of ]udges, Basil
Blackwell, Oxford, 1957.
- The Barly Traditions of Israel, Basil Blackwell, Oxford, 1948.
Sinclair, Andrew, The Sword et the Crai/, Crown, New York, NY,
1992.
Sitchin, Zecharia, Divine Encounters, Avon Books, New York, NY,
1990.
- Genesis Revisited, Avon Books, New York, NY, 1995.
- The 12th Planet, Avon Books, New York, 1978.
Smith, Dr William, Smith's Bible Dictionary, (1868 revised),
Hendrickson, Peabody, MA, 1998.
Smith, Ray Winfield, et Bedford, Donald B., The Akhenaten Temple
Project, Aris & Phillips, Warminster, 1976.
Smith, Sidney, Barly History of Assyria, Chatto & Windus, Londres,
1928.
Smith, W. Robertson, The Religion of the Semites, Adam & Charles
Black, Londres, 1894.

340
BIBLIOGRAPHIE

Snape, Steven, Egyptian Temples, Shire Publications, Risborough,


1996. Spahn, Heinz-Peter, From Gold to Euro, Springer Verlag,
Heidelberg, 2001.
Sparks, H.F.D. (ed.), Apocryphal Old Testament, Clarendon Press,
Oxford, 1984.
Spong, John Selby, Born of a Woman, HarperSanFrancisco, San
Francisco, CA, 1994.
Stierlin, Henri, The Gold of the Pharaohs, Pierre Terail, Paris, 1997.
Stoyanov, Yuri, The Hidden Tradition in Europe, Arkana/Penguin,
Londres, 1995.
Strong, James, The Exhaustive Concordance of the Bible, Abingdon
Press, New York, NY, 1890.
Suarès, Carlo, The Cipher of Genesis, Samuel Weiser, Maine, 1992.
Sworder, Mary (ed.), Fulcanelli, Master Alchemist - Le Mystère des
Cathedra/es, Brotherhood of Life, Albuquerque, NM, 1986.

Tacitus (Tacite), The Annals of Imperia/ Rome, (trad. Michael Grant),


Penguin, Londres, 1956. (Annales)
- The Histories, (trad. Kenneth Wellesley), Penguin, Londres, 1995.
(Histoires)
Taylor, F. Sherwood, The Alchemists, Heinemann, Londres, 1952.
Taylor, J.W., The Coming of the Saints, Covenant Books, Londres,
1969.
Taylor, Nick, Laser: The Inventor, the Noble Laureate, et the Thirty-
year Patent War, Simon & Schuster, New York, NY, 2000.
Temple, Robert, The Crystal Sun, Century, Londres, 2000.
Thiele, Edwin R., The Mysterious Numbers of the Hebrew Kings,
Zondervan, Grand Rapids, MI, 1983.
Thiering, Barbara, ]esus the Man, Transworld, Londres, 1992.
Thomas, D. Winton (ed.), Documents From Old Testament Times,
HarperCollins, New York, NY, 1961.
Times Atlas of Archaeology, The, Times Books, Londres, 1988.
Times Atlas of the Bible, The, Times Books, Londres, 1987.
Tinniswood, Adrian, His Invention So Fertile: A Life of Christopher
Wren, Jonathan Cape, Londres, 2001.
Tiradritti, Francesco (ed.), Ancient Egypt, British Museum, Londres,
2002.
- The Cairo Museum, Thames & Hudson, Londres, 1999.
Torjesen, Karen Jo, When Women Were Priests, HarperSanFrancisco,
San Francisco, CA, 1995.

Unterman, Alan, Dictionary of ]ewish Lore et Legend, Thames &


Hudson, Londres, 1997.

341
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Van der Leeuw, G., Religion in Essence et Manifestation, (trad. J.E.


Turner), Allen & Unwin, 1938.
Vaux, Roland de, The Barly History of Israel to the Period of the
]udges, Darton, Longman & Todd, Londres, 1978.
Velikovsky, Immanuel, Ages in Chaos, Sidgwick & Jackson, Londres,
1952.
- Worlds in Collision, Victor Gollancz, Londres, 1973.
Vermes, Geza, The Complete Dead Sea Scrolls in English, Penguin,
Londres, 1998.
- ]esus the ]ew, SCM Press, Londres, 1983.
Vernus, Pascal, et Lessing, Erich, The Gods of Ancient Egypt, Tauris
Parke, Londres, 1998.
Vilar, Pierre (trad. Judith White), A History of Gold et Money, 1450-
1920, Verso Books, Londres, 1984.
Voragine, Jacobus de (Jacques de Voragine), The Golden Legend,
(trad. William Caxton), Cambridge University Press, Cambridge,
1972.
Vriezen, Thomas C., An Outline of Old Testament Theology, (trad. S.
Neuijen), Basil Blackwell, Oxford, 1958.

Waite, Arthur Edward, Alchemists Through the Ages, Steinerbooks,


New York, NY, 1988.
- The Brotherhood of the Rosy Cross, William Rider, Londres, 1924.
- The Hidden Church of the Ho/y Crai/, Rebman, Londres, 1909.
- The New Encyclopedia of Freemasonry, Weathervane, New York,
1970.
Wallace-Murphy, Tim, et Hopkins, Marilyn, Rosslyn, Element Books,
Shaftesbury, 1999. (Rosslyn, Trédaniel, Paris, 1999)
Ward, J.S.M., Freemasonry et the Ancient Gods, Baskerville, Londres,
1926.
- Who Was Hiram Abiff?, Baskerville, Londres, 1925. Watterson,
Barbara, Amarna: Ancient Egypt's Age of Revolution, Tempus,
Stroud, 1999.
- Gods of Ancient Egypt, Sutton, Stroud, 1996.
Weigall, Arthur, The Life et Times of Akhenaten, Thornton
Butterworth, Londres, 1910.
Weinberg, Steven Lee (ed.), Ramtha, Sovereignty Inc., Eastbound, WA,
1986.
Welch, A.C., The Work of the Chronicler, (Schweich Lectures, 1938),
The British Academy, Londres, 1939.
White, Michael, Isaac Newton, Fourth Estate, Londres, 1997.
Wilkinson, John T., Princip/es of Biblical Interpretation, Epworth
Press, Londres, 1960.

342
BIBLIOGRAPHIE

Wilkinson, Richard H., The Complete Temples of Ancient Egypt,


Thames & Hudson, Londres, 2000.
Williams, Dyfri, et Ogden, Jack, Greek Gold, British Museum Press,
Londres, 1994.
Wilson, A.N., Jesus, Sinclair Stevenson, Londres, 1992.
Wilson, Colin, et Grant, John, The Directory of Possibilities, Webb &
Bower, Exeter, 1981.
Witt, Reginald Eldred, Isis in the Greco - Roman World, Thames &
Hudson, Londres, 1971.
Wojcik, Jan W., Robert Boyle et the Limits of Reason, Cambridge
University Press, Cambridge, 1997.
Wolters, Al, The Copper Scroll, Sheffield Academic Press, Sheffield,
1996.
Wood, David, Genisis: The First Book of Revelations, Baton Press,
Tunbridge Wells, 1985.
Wright, G. Ernest, The Old Testament Against its Environment, SCM
Press, Londres, 1950.

Yadin, Yigael, The Art of Warfare in Biblical Lands, Weidenfeld &


Nicolson, Londres, 1963.
- The Temple Scroll, Weidenfeld & Nicolson, Londres, 1985.
Yates, Frances A., The Rosicrucian Enlightenment, Routledge,
Londres, 1972.
Yatri, Unknown Man, Sidgwick & Jackson, Londres, 1988.
Young, Edward J., An Introduction to the Old Testament, Tyndale
Press, Londres, 1960.

Ziegler, Jerry L., YHWH, Star Publications, Morton, IL, 1977.


Zuckerman, Arthur J., A ]ewish Princedom in Feudal France,
Columbia University Press, New York, NY, 1972.

343
1 Thomas de Vaughan ou Waghan, célèbre alchimiste anglais connu
sous le nom d'Irénée Philalethe. Né en 1612 et mort(?) à une date
inconnue. (N.d. T.)
2 Le spin est une particule quantique intrinsèque associée à chaque
particule. Il correspond au mouvement de rotation des particules
élémentaires sur elles-mêmes. (N.d. T.)
3 Exode 3 : 1, 17: 6.
4 Dans sa forme originelle, l'Ancien Testament fut écrit dans un
style hébraïque consistant exclusivement en consonnes.
Parallèlement, une traduction grecque apparut vers 270 AEC à
l'intention du nombre croissant de juifs hellénistiques gréco-
phones. Cette traduction fut connue sous le nom de Bible des
Septante (du latin septuaginta: 70) parce que 72 érudits travaillè-
rent à celle-ci. Quelques siècles plus tard, une version latine de la
Bible, appelée la Vulgate (en raison de son usage « vulgaire »,
c'est-à-dire commun), fut réalisée vers 385 EC par saint Jérôme
pour être utilisée au sein de l'Église chrétienne (incluant le
Nouveau Testament). Puis, une version hébraïque révisée de
l'Ancien Testament (sur laquelle se fonde l'actuelle Bible juive) fut
produite par des érudits massorétiques vers 900 AD. [La massore
(de l'hébreu massorah, tradition) étant l'examen critique du texte
de la Bible par des docteurs juifs qui l'ont formellement fixée.
(N.d.T.)] Cependant, ce fut la version la plus ancienne et la plus
fiable, celle des Septante, qui fut utilisée pour traduire la Bible
anglophone officielle dite « du roi Jacques »,datant de 1611.
s Voir chapitre 5, rubrique « Chariots et chérubins ».
6 Petrie, Sir W.M. Flinders, Researches in Sinai~ John Murray,
Londres, 1906.
7 Ibid.

345
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

8 Gardner, Laurence, Genesis of the Grail Kings, Bantam Press,


Londres, 1999.
9 Voici une liste de musées où l'on peut voir des objets trouvés sur le
mont Serâbît: Ashmolean museum, Oxford; Musée du Caire;
Chadwick Museum, Bolton; Haskell Museum à l'Institut oriental
de Chicago ; Manchester University Museum ; Musée d' Art et
d'Histoire, Bruxelles; National Museum of Ireland, Dublin;
National Museum of Scotland, Edinburgh ; University College,
Londres.
10 Rohl, David M., A Test of Time, Century, Londres, 1995, ch.4.
11 Cerny, Jaroslav (ed.), The Inscriptions of Sinaï, Egypt Exploration
Society, Londres, 195 5.
12 Les Mangeurs de Lotus (ou littéralement Lotophages) étaient un
peuple semi-légendaire qui occupait la côte septentrionale de
l'Afrique, et qui, apparemment, se nourrissaient de fleurs de lotus.
Ces fleurs, disait-on, engendraient chez leurs consommateurs
l'oubli et une joyeuse indolence. Dans l'Odyssée d'Homère quand
Ulysse débarque chez les Lotophages, certains de ses compagnons
vont manger cette nourriture. Ils en oublient immédiatement leurs
amis et leur patrie et ceux qui n'ont pas mangé de lotus sont
contraints de ramener de force les victimes vers le bateau. Les
Mangeurs de Lotus par Alfred, Lord Tennyson, est devenu un clas-
sique de la poésie anglaise.
13 Petrie, op. cit.
14 Kitchen, Kenneth Anderson, Ramesside Inscriptions, B. H.
Blackwell, Oxford, 1975.
15 Une inscription ornementale de forme ovale indiquant un nom
royal.
16 Cerny, Jaroslav (ed.), op. cit.
17 La pierre de Rosette (conservée au British Museum) fut découverte
près d'Alexandrie en 1799 par le lieutenant Bouchard lors de l'ex-
pédition napoléonienne en Égypte. La pierre de basalte noir datant
de 196 AEC environ porte le même texte transcrit en trois écri-
tures différentes : hiéroglyphes égyptiens, démotique égyptien
(l'écriture cursive quotidienne) et grec. Grâce à l'analyse compara-
tive de ces trois écritures (le grec étant particulièrement familier et
lisible), le code hiéroglyphique fut révélé. On put alors l'utiliser
pour déchiffrer les cartouches pharaoniques des rois égyptiens.
18 Cerny, Jaroslav (ed.), op. cit.
19 Ibid.
20 Petrie, Sir W.M.F., op. cit.
21 Cerny, Jaroslav (ed.), op. cit.

346
NOTES

22 Ibid.
23 British Museum, Hieroglyphic Texts (rom Egyptian Stelae, British
Museum, Londres, 1911.
24 Exode 20 :23. Pareillement, Exode 20: 4 nous fournit un exemple
précoce d'ordre contre la fabrication d'idoles.
25 Philalethes, Eirenaeus [Irénée Philalèthe], Introitus apertus ad
occulusum regis palatium [En français, Entrée ouverte au palais
fermé du roi - Les Secrets révélés, mais plus souvent appelé Le
Philalèthe ou Le véritable Philalèthe] , Musaeum Hermeticum,
Amsterdam, 1667.
26 Philalethes, Eirenaeus [Irénée Philalèthe], Tres tractatus de metal-
lorum transmutatione - Brevis manuductio ad rubinum coelestem
[Paru en français sous le titre : Trois traités sur la métamorphose
des métaux - Préparation du rubis céleste], Musaeum
Hermeticum, Amsterdam, 1668.
27 Pharaon = Grande maison.
28 De Lubicz, R.A. Schwaller, Sacred Science, Inner Traditions,
Rochester, 1982.
29 Osman, Ahmed, Moses, Pharaoh of Egypt, Grafton/Collins,
Londres, 1990.
30 Sitchin, Zecharia, The 12th Planet, Avon Books, New York, 1978.
31 Wilson, A.N., Jesus, Sinclair Stevenson, Londres, 1992.
32 Au demeurant, l'une comme l'autre ont été présentées comme la
mère du dieu-faucon, Horus. (N.d. T.)
33 Par allusion au lieu où le soleil se couche, donc au royaume des
morts. (N.d. T.)
34 Carlyon, Richard, A Guide to the Gods, Heinemann/Quixote,
Londres, 1981.
35 « Fountain of Youth : Telomerase », in Science, 23 janvier 1998,
publié par l'American Association for the Advancement of Science.
36 Bodnar, Andrea G., Quelette, Michel, Frolkis, Maria, Holt,
Shawn, E., Chiu, Choy-Pik, Morton, Gregg B., Harley, Calvin B.,
Shay, Jerry W., Lichtsteiner, Serge et Wright, Woodring E.,
"Extension of Life Span by introduction of Telomerase into
Normal Human cells", in Science, 16 janvier 1998.
37 Sur ce sujet, on pourra se reporter à un excellent ouvrage :
Brenner, Sydney (ed.), Telomeres and Telomerase, Ciba
Foundation and John Wiley, New York, 1997. Pour des détails
spécifiques sur la télomérase et les cellules reproductrices, voir l'ar-
ticle de Calvin B. Harley de la Geron Corporation.
38 De plus en plus restitué aujourd'hui par l'expression plus poétique
d'ADN égoïste. (N.d.T.)

347
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

39 Brenner, Sydney (ed.), op. cit. : article de Robert Newton sur l'iso-
lation du gène.
40 L'état diploïde désigne la présence de deux ensembles de chromo-
somes par cellule.
41 Bodnar, Andrea G., et al., in Science, op. cit., 16 janvier 1998.
42 Armstrong, Karen, A History of Gad, Ballantine, New York,
1994.
43 Voir note 4.
44 Hastings, James, Dictionary of the Bible, T. & T. Clark,
Edimbourg, 1909.
45 Charpentier, Louis, Les Mystères des cathédrales.
46 Vermes, Geza, The Complete Dead Sea Scrolls in English, Penguin,
Londres, 1998.
47 Hastings, James, op. cit.
48 On trouvera d'autres références dans Lévitique 24: 5, Nombres
4: 7, 1 Samuel 21 : 6, 1 Rois 2 : 4, 2 Chroniques 2 : 4, Matthieu
12 : 4, Marc 2 : 26, Luc 6 : 4, Hébreux 9 : 2.
49 Dans Exode 25, une note de la Bible de Jérusalem (Cerf, Paris)
explique que le mot restitué dans le texte par « pains d'oblation »
signifie littéralement « " pains de la face ", c'est-à-dire les pains
personnels de Yahvé » , (N.d. T.)
50 Hastings, James , Dictionary of the Bible, entrée "Shewbread".
Également Mills, Watson, E. (ed.), Lutterworth Dictionary of the
Bible, Lutterworth Press, Cambridge, 1994. Alors que la Bible du
roi Jacques n'a que deux livres des Rois, la Bible des Septante en a
quatre. En réalité, dans celle-ci, le Premier Livre des Rois est le
Premier Livre de Samuel, le Second Livre des Rois est le Second de
Samuel, le Troisième Livre des Rois est le Premier des versions
modernes de la Bible et ainsi de suite.
51 La première partie de la Tente sacrée, précédant le Saint des Saints.
(N.d.T.)
52 Velikovsky, Immanuel, Ages in Chaos, Sidgwick & Jackson,
Londres, 1952.
53 Cette question (en hébreu man hû') est souvent traduite simple-
ment par : « Qu'est-ce que c'est ? » qui en est la traduction litté-
rale. C'est ultérieurement que man a fourni le fondement du mot
biblique manne. (N.d. T.)
54 Flavius Josèphe, Antiquités judaïques.
55 Avant que la science moderne n'ait découvert le phénomène de la
poudre blanche d'or en 1979, on pensait que la manne qui
tombait sur la terre comme de la neige et qui était mangée par les
Israélites dans le Sinaï était une sécrétion résineuse du tamaris. Les

348
NOTES

grains cristallins de la résine de tamaris ont été relevés en 1483 par


Breitenbach, doyen de Mayence, qui confirma qu'ils s'envolaient
de tous côtés comme de petites perles à l'aube. Le botaniste alle-
mand G. Ehrenburg expliqua en 1823 que les tamaris exsudaient
les petits cristaux blancs quand ils étaient attaqués par un type
particulier de pou parasite originaire du Sinaï. Voir Keller, Werner,
The Bible as History, Hodder & Stoughton, Londres, 1956.
Cependant, si cela avait été réellement le cas (s'il s'était bien agi de
grains de tamaris), les Israélites auraient su ce que c'était et n'au-
raient pas posé la question : manna ?
56 Texte complet datant d'environ 1425 AEC fondé sur des textes
plus anciens du me millénaire AEC. Voir Budge, Sir Ernest A.
Wallis, The Book of the Dead, University Books, New York, 1960.
57 Weigall, Arthur, The Life and Times of Akhenaten, Thornton
Butterworth, Londres, 1910.
58 Hall, Manly P., The Secret Teachings of Ail Ages, Philosophical
Research Society, Los Angeles, 1989.
59 Philalethes, Eirenaeus [Irénée Philalèthe], Tres tracta tus de metal-
lorum transmutatione - Brevis manuductio ad rubinum coelestem,
op. cit.
60 Loomis, Roger Sherman, The Grail: (rom ce/tic myth to Christian
symbolism, University of Wales Press, Cardiff, 1963.
61 En réalité, dans le texte de Wolfram, Lapsit [ou Lapis] exillis,
signifiant pierre tombée du ciel (N.d. T.)
62 Ce qui continue d'être le cas avec son nom grec, Héliopolis, la
« ville du soleil »,terme qui s'est contenté de traduire On en grec.
(N.d. T.)
63 Lewis, H. Spencer, The Mystical Life of Jesus, Ancient & Mystical
Order Rosae Crucis (AMORC), San Jose, 1982.
64 Une langue-sœur du sanscrit védique de l'Inde. (L'Avesta ou Zend-
Avesta étant l'ensemble des textes sacrés perses, de même que les
Vedas étaient ceux de l'Inde. [N.d. T.])
65 Loomis, Roger Sherman, op. cit.
66 Hall, Manly, op. cit.
67 Suarès, Carlo, The Cipher of Genesis, Samuel Weiser, Maine,
1992.
68 Gardner, Laurence, Genesis of the Grail Kings.
69 Black, J. Green, A., Gods, Demons and Symbols of Ancient
Mesopotamia, British Museum Press, Londres, 1992. Et aussi
Hastings, James, op. cit., entrée "Urim & Thummim".
70 Graves, R., et Patai, R., Hebrew Myths : Genesis. Dans la tradi-
tions ésotérique juive, la table de la Destinée était également

349
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

appelée Livre de Raziel (l'un des sept archanges dans 1 Énoch 20:
4.)
71 Hastings, James, op. cit., entrée « Jewels and Precious stones ».
72 Browne, Lewis (ed.), The Wisdom of Israel, Michael Joseph,
Londres, 1948.
73 Scholem, Gershom G., Major Trends in Jewish Mysticism, Thames
& Hudson, Londres, 1955.
74 Patai, Raphael, The Hebrew Goddess, Wayne State University
Press, Detroit, 1967.
75 Scholem, Gershom G., op. cit.
76 Le Talmud est essentiellement un commentaire sur la Mishnah,
compilé originellement en hébreu et en araméen. Il découle de
deux importants courants distincts de la tradition juive : le babylo-
nien et le palestinien. La Mishnah (Répétition) est une codification
primitive de la loi juive, fondée sur d'anciennes compilations et
éditée en Palestine par l'ethnarque (Gouverneur) Juda Jer au début
du me siècle EC. Elle consiste en textes de lois traditionnels sur
toute une variété de sujets, dérivant pour une part des anciennes
coutumes et pour une autre de la loi biblique (Tannaim) telle que
l'interprétaient les rabbins (enseignants).
77 Jones, Bernard E., Freemasons' Book of the Royal Arch, George
G. Harrap, Londres, 1957. Voir aussi Encyclopediae judaica
Decennial, Keter Publishing, Londres, 1997, sous "Even
Shettiyyah".
78 Hall, Manly, op. cit. Et aussi, Horne, Alex, King Solomon's
Temple in the Masonic Tradition, Aquarian Press, Londres, 1971.
79 Day, David, Tolkien's Ring, HarperCollins, Londres, 1994.
80 Smith, Dr William, Smith's Bible Dictionary.
81 Flavius Josèphe, Antiquités judaïques.
82 Hastings, James, op. cit. sous « Dress / apron »
83 Première épître de Jean 1 : 5.
84 Carlyon, Richard, A Guide to the Gods.
85 Le terme biblique utilisé pour traduire le serpent était nahash - de
la racine consonantique NHSH, qui signifie « déchiffrer » ou
« découvrir ».Voir Sitchin, Zecharia, op. cit.
86 Flavius Josèphe, Guerre des juifs.
87 L'histoire de Maiman et les 30 années de dispute autour des
brevets qui s'ensuivirent (avec le prix Nobel qui alla à Townes et
Schawlow) sont racontées dans Maiman, Theodore, The Laser
Odyssey, Laser Press, Blaine, 2000. Aussi dans Taylor, Nick,
Laser, Simon & Schuster, New York, 2000.

350
NOTES

88 La première tablette de l' Enûma elish découverte fut exhumée au


cours des fouilles de 1848-76 de Sir Austen Henry Layard et
trouvée dans la bibliothèque du roi Assourbanipal à Ninive. Elles
furent ultérieurement publiées par George Smith du British
Museum en 1876, sous le titre The Chaldean Account of Genesis.
D'autres tablettes et fragments contenant des versions de la même
épopée furent trouvés à Ashur, Kish et Uruk. Il fut déterminé à
partir des marques des rédacteurs qu'il existait un texte encore
plus ancien, écrit dans un langage plus archaïque. Ce texte rappor-
tait la même histoire, celle d'une divinité ayant créé les cieux et la
terre, et tout ce qui se trouvait sur cette dernière, y compris l'hu-
manité. Pour le texte complet, voir Heidel, Alexander, The
Babylonian Genesis, University of Chicago Press, Chicago, 1942.
89 Hastings, James, op. cit., sous « Covenant, Book of the ».
90 Dans l'Exode 16 : 33-34, bien avant que l'on parle de l'Arche, on
voit Moïse conseiller de prendre un pot de manne et de le
« déposer devant le Seigneur », ce sur quoi il est dit qu' Aaron l'au-
rait déposé « devant le Témoignage ». Puis dans les Nombres 17:
8-10, on rapporte que la baguette d' Aaron se serait mise à bour-
geonner dans le Tabernacle et qu'elle aurait été apportée devant le
Témoignage pour y être conservée comme « un signe pour les
rebelles ».
91 Hastings, James, op. cit. sous « Ornaments 4 ».
92 Gardner, Laurence, Le Royaume des Seigneurs de /'Anneau, Dervy,
2003.
93 À la suite du récit de Joseph Smith dans le Livre des Mormons
(182 7), le concept de l' Urim-Thummim fut poursuivi dans Muss-
Arnolt, William, «The Urim and Thummim - Suggestion as to
their Original Nature and Significance », in American Journal of
Semitic Literature, Chicago, 1900.
94 On donne aussi comme origine le nom de la peuplade nomade des
Habirou ou Khabirou, qui erra entre la Mésopotamie et l'Égypte
autour du IIe -début du Jer millénaire. (N.d. T.)
95 Church, Rev. Leslie F. (ed.), Matthew Henry's Commentary on the
Whole Bible, Marshall Pickering, Londres, 1960.
96 On trouve aussi « El est fort », « fort avec El » ••• El pouvant natu-
rellement être remplacé par le mot Dieu. (N.d.T.)
97 Voir chapitre 1, note 4.
98 Kramer, S.N., Sumerian Mythology, Harper Bros, New York,
1961.
99 O'Brien, Christian, & Joy, Barbara, The Genius of the Few,
Dianthus, Cirencester, 1999.

351
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

100 Osman, Ahmed, op. cit.


101 Flavius Josèphe, Contre Appion.
10 2 Ibid.
103 Flavius Josèphe, Antiquités judaïques.
104 Breasted, James H., The Dawn of Consciousness, Charles
Scribner's Sons, New York, 1934. Aussi Osman, Ahmed, op. cit.
105 Freud, Sigmund, Moïse et le monothéisme.
106 Selon Josèphe, le mot égyptien pour « eau » était mo, tandis que
ceux qui étaient sauvés des eaux étaient appelés uses. À partir de
cette combinaison de mots, dit-il, on a créé le nom Mo-use.
Flavius Josèphe, Antiquités judaïques.
107 Osman, Ahmed, op. cit.
108 Pour un récit détaillé, avec notes et références, voir Gardner,
Laurence, Genesis of the Grail Kings.
109 Roux, Georges, Ancient Iraq, Allen & Unwin, Londres, 1964.
110 Porter, J.R., The Illustrated Guide to the Bible, Duncan Baird,
Londres, 1995.
111 Osman, Ahmed, op. cit.
112 A cette époque, Sitamun était très jeune, ce qui a conduit certains
égyptologues à considérer qu'elle était peut-être une fille
d'Aménophis, mais elle était en réalité sa jeune sœur (voir Osman,
Ahmed, Stranger in the Valley of Kings, Souvenir Press, Londres,
1987). Un cartouche de Sitamun au Metropolitan Museum de
New York, la décrit comme la « fille du Grand Roi »,c'est-à-dire
la fille de Touthmôsis IV, pas d' Aménophis III (voir Gardiner,
Alan, Egyptian Grammar, Griffith Institute, Ashmolean Museum,
Oxford, 1957).
113 Osman, Ahmed, Moses, op. cit.
114 Le fils premier-né de Tiye fut appelé Touthmôsis et il est certaine-
ment mort prématurément (un fouet portant son nom a été décou-
vert dans la tombe de Toutankhamon. Voir Clayton, Peter A.,
Chronicle of the Pharaohs, Thames & Hudson, Londres, 1994.
115 Également appelé Zarukha. Le village-frontière fortifié de Zaru fut
construit sur le site de la cité hyksos d' Avaris. Ultérieurement, il
fut reconstruit pour prendre le nom de Pi-Ramsès sous le règne de
Ramsès II, qui avait été le maire de Zaru. On dit souvent que Pi-
Ramsès aurait été un grand grenier à blé, mais cette description a
aujourd'hui été contredite. On le considérait comme tel parce que
la traduction d'une inscription relative à un officiel de la ville l'au-
rait désigné comme le « surveillant des greniers ». Apparemment,
la traduction correcte aujourd'hui serait « surveillant des pays
étrangers ». Voir aussi Osman, Ahmed, Stranger, op. cit., et Peet,

352
NOTES

T. Eric, Egypt and the Old Testament, Liverpool University Press,


Liverpool, 1922.
116 On dit souvent que la mère de Néfertiti serait inconnue, bien que
l'on considère qu'elle ait été élevée par Tey, la femme d'Aye, le fils
de Yuya et Tuya. Voir Clayton, Peter A., Chronicle of the
Pharaohs. Cependant, Néfertiti était la fille d' Aménophis III et de
Sitamun. Et c'est par le biais de son mariage avec Néfertiti
qu'Aménophis IV (Akhénaton) assura son droit au trône. Voir
Osman, Ahmed, Moses, op. cit.
117 Gardiner, Alan, op. cit.; et Clayton, Peter A., op. cit. Aménophis
IV fut aussi appelé Amenemhet IV et Amenemes IV.
118 Pour les dynasties, c'était l'ADN mitochondrial de la succession
matrilinéaire qui était important. Bien que les mitochondries soient
héritées de la mère, tant par les fils que par les filles, elles ne sont
transmises que par ces dernières, dès lors que cet ADN réside dans
les ovules féminins. Voir Jones, Steve, In the Blood: Cod, Genes
and Destiny, HarperCollins, Londres, 1996.
119 Le concept israélite d'un dieu sans image était déjà établi en
Égypte avant l'accession d'Akhenaton au trône. La seule chose
qu'il fit de spécifique fut d'instaurer Aton comme seul dieu de
l'Égypte. Ce fut le premier exemple au monde d'intolérance reli-
gieuse à un niveau étatique: un strict monothéisme imposé au
peuple. Ce fut ce concept quelque peu discordant de Dieu unique
en Égypte qui inspira originellement la recherche de Freud dans les
années 1930 et qui l'amena à associer Moïse avec le règne du
pharaon Akhenaton.
120 Osman, Ahmed, Moses, op. cit.
121 Rohl, David M., A Test of Time, op. cit.
122 Il est souvent considéré que Semenkharê n'était autre qu'une
femme et en l'occurrence, Néfertiti elle-même. (N.d. T.)
123 Rohl, David M., op. cit. Bien qu'Aton fut relégué à une place plus
ordinaire dans le panthéon égyptien sous le règne de
Toutankhamon, le culte d'Aton ne fut pas banni par le jeune
pharaon. C'est confirmé par le panneau d'or plaqué au dos de son
trône, qui le représente avec son épouse, Ankhesenpaaten, tous
deux coiffés du disque d' Aton. Cependant, Toutankhamon démé-
nagea la capitale royale d' Akhetaton à Memphis.
124 Osman, Ahmed, Moses, op. cit.
125 Avant son départ initial, Akhenaton (le Moïse) avait été convaincu
par sa mère, Tiye, de quitter Thèbes. C'est ce qu'il fit pour aller
construire son nouveau centre d' Akhetaton (Horizon d'Aton), le
site de l'actuelle Tell el-Amarna. Voir Clayton, Peter, op. cit.

353
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

Cependant, il y a une chose que les ouvrages ne parviennent géné-


ralement pas à expliquer : c'est qu' Akhenaton n'a pas inventé le
dieu Aton. Même avant la naissance d' Akhenaton, le bateau utilisé
par son père, Aménophis III, sur le lac de Zaru, était appelé Tehen
Aten (Rayons d' Aton). Voir Baikie, James, The Amarna Age, A. &
C. Black, Londres, 1926. Il y avait aussi un temple d'Aton à Zaru
avant qu' Akhenaton ne construise ses propres temples à ce dieu à
Karnak et Louxor. Voir Osman, Ahmed, Moses, op. cit.
126 Osman, Ahmed, Moses, op. cit.
127 Clayton, Peter, op. cit.
12s Ibid.
129 Osman, Ahmed, Moses, op. cit.
130 Clayton, Peter, op. cit.
131 Budge, Sir Ernest A. Wallis, The Book of the Dead.
132 La liste des rois égyptiens de Manéthon recense Semenkharê sous
le nom d'Achencheres. Il apparaît aussi sous le nom d' Akenkheres
(voir Carpenter, Clive, The Guinness Book of Kings, Ru/ers and
Statesmen, Guiness Superlatives, Enfield, 1978). Le Père de l'Église
Eusèbe déforma plus tard ce nom en Cencheres. (Voir Velikovsky,
Immanuel, Ages in Chaos. ) Sous le nom Cencheres (qui évolua
encore en Cinciris dans les annales gaéliques), le pharaon
Semenkharê eut une importance particulière dans l'histoire de
l'Irlande et de l'Écosse, car il fut le père d'une princesse historique-
ment appelée Scota, dont descendraient les Scots gaëls. Son époux
était Niul, le gouverneur de la Capacyronthe (Campus Circit), près
de la mer Rouge. (voir Keating, Geoffrey, The History of Ire/and).
Par sa naissance, Niul était un prince de Scythie, sur la mer Noire,
et d'après l'Histoire de l'Irlande du XVIIe siècle, « Niul et Aaron
s'allièrent amicalement ». Le texte gaélique déclare encore que
Gaedheal (Gael), le fils de Niul et de la princesse Scota, naquit en
Égypte, «à l'époque où Moïse commença à agir comme chef des
enfants d'Israël ». La princesse hérita du nom Scota (en scythe,
« souveraine du peuple ») en épousant Niul.
133 Clayton, Peter A., op. cit.
134 Osman, Ahmed, Moses, op. cit.
135 Ibid.
136 Clayton, Peter A., op. cit.
137 Osman, Ahmed, Moses, op. cit. On a retrouvé des traces de l'exis-
tence des Hébreux (Habirou) de Canaan bien avant l'exode des
Israélites d'Égypte. Ils apparaissent dans des lettres des règnes
d'Aménophis III et d'Akhenaton. En 1887, une paysanne, cher-
chant parmi les ruines d'Amarna, déterra un grand nombre de

354
NOTES

tablettes d'argile portant des inscriptions qui se révélèrent une


correspondance diplomatique entre différents dirigeants cananéens
et les pharaons de la XVIIIe dynastie. A partir de ces documents
(surnommés les Lettres d·Amarna), il a désormais été déduit que
l'Empire égyptien était en sérieux déclin à l'époque d' Akhenaton,
qui vit les Hittites envahir la Syrie, tandis qu' Abda-khiba, le
gouverneur mitannien de Jérusalem, faisait appel à l'aide
d' Akhenaton contre une invasion des Hébreux (Peet, T. Eric,
Egypt and the Old Testament, op. cit.)
138 Ibid. Aussi Osman, Ahmed, Moses, op. cit.
139 Clayton, Peter A., op. cit.
140 En étudiant le récit vétérotestamentaire de l'Exode et le spectacu-
laire franchissement de la mer Rouge, dont les eaux se scindèrent
pour former «une muraille à droite et à gauche» (Exode 14: 22),
nous nous apercevons qu'il n'y avait en réalité aucune mer à
traverser pour les Israélites. On nous dit que Moïse mena son
peuple d'Avaris (Pi-Ramsès) dans la plaine de Goshen dans le delta
du Nil vers le pays de Madiân (Exode 18 : 1) après avoir traversé
le désert du Sinaï (Exode 16 : 1). Mais cette route traversait le
désert au nord de la mer Rouge, là où l'on rencontre aujourd'hui
les 165 km du canal artificiel de Suez (inauguré en 1869). Donc,
cela positionne l'histoire de Moïse séparant les eaux dans le même
domaine mythique que le récit de sa découverte dans un panier de
roseaux.
141 Osman, Ahmed, The House of the Messiah, HarperCollins,
Londres, 1992.
142 Baikie, James, The Amarna Age.
143 Osman Ahmed, The House, op. cit.
144 Aldred, Cyril, Akhenaten, King of Egypt, Thames & Hudson,
Londres, 1988.
145 Ibid.
146 Ibid.
147 Comme le soulignent de nombreux exégètes de la Bible
aujourd'hui, si le pays de Kush désignait fréquemment l'Éthiopie,
on voit notamment un pays de Kushan associé à Madiân (voir
Habaquq 3 :7). Par conséquent, cette épouse évoquée ici pourrait
n'être tout simplement que Çippora. (N.d.T.)
148 Flavius Josèphe, Antiquités judaïques.
149 Citons d'autres textes hébreux pré-bibliques mentionnés mais non
inclus dans l'Ancien Testament: Le Livre des guerres deYahvé
(Nombres 21 : 14), Le Livre des Actes de Salomon (1 Rois 11 :

355
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

41), Le Livre des Mémoriaux (Esdras 4: 15) et le Livre de Yahvé


(Isaïe 34: 16).
150 Ou livre du Juste. (N.d. T.)
151 Alcuin, Flaccus Albinus, Abbot of Canterbury, The Book of
]asher, Longman, Londres, 1929.
152 Au XIVe siècle, le réformateur britannique et traducteur de la Bible
John Wycliff (1320-1384) écrivait: «J'ai lu le livre de Jasher deux
fois et je le considère comme un ouvrage d'une grande antiquité. »
Il est généralement admis que la position de Jasher dans la Bible
devrait être entre les livres du Deutéronome et de Josué. Mais il a
été écarté parce qu'il projette une lumière très différente sur les
événements du mont Horeb.
153 Jasher 6: 10. Le nom Jethro (Ithra) signifie « abondance ».
154 Jasher 14 : 9-33.
155 Jasher 15: 1-12.
156 Jasher 15: 15-17.
157 Pour davantage d'informations, voir Gardner, Laurence, Genesis,
op. cit. Section « Four Centuries of silence ».
158 Désignant en anglais un « arc (de cercle) », une forme courbe, ou
une projection électrique (soudure à l'arc ... ) et non pas l'arme (en
anglais, bow). (N.d. T.)
159 Ce qui vient plutôt du grec archaios, « ancien ». (N.d. T.)
160 Idem que note précédente.
161 Hastings, James, op. cit.
162 Josué 3 :3-17; 6: 6-7.
163 Lévitique 10: 1-2, Second livre de Samuel 6: 6-7.
164 Premier livre de Samuel 5
165 Deutéronome 9 : 17.
166 Ginsberg, Louis, Legends of the ]ews, John Hopkins University
Press, Baltimore, 1998.
167 Budge, Sir E.A. Wallis (trad.), Kebra Nagast (a.k.a The Queen of
Sheba and her on/y son Menyelek), Oxford University Press,
Oxford, 1932.
168 Ville abyssinienne qui fut la capitale de l'empire d'Éthiopie au
commencement de l'ère commune. C'est dans ces environs que se
trouverait le légendaire tombeau de la reine de Saba. (N.d. T.)
l69 On trouve un récit complet sur la tradition éthiopienne dans
Hancock, Graham, The Sign and the Sea/, Heinemann, Londres,
1992.
170 La Bible donne toutes les mesures en coudées, une norme lâche
basée sur la longueur d'un avant-bras du coude au bout des
ongles. La mesure était donc une variable allant de 18 à

356
NOTES

22 pouces. Entre ces deux extrêmes, on rencontrait des différences


entre les coudées égyptienne, hébraïque et sumérienne. On avait
encore les coudées royale, sacrée et angélique. En ce qui concerne
notre objet, nous avons utilisé constamment la coudée de
18 pouces (env. 46 cm).
171 Exode 31: 2-11.
172 Porter, J.R., The Illustrated Guide to the Bible.
173 Découvert au cours des fouilles de G. Lankester Harding et du
Fr. Ronald de Vaux.
174 Hastings, James, op. cit.
175 Le Tabernacle est décrit à partir des chapitres de l'Exode 26 à 40.
176 Sur les mesures bibliques, voir ci-dessus note 170.
177 C'est précisément le terme qui a été retenu par bon nombre de
traducteurs français, notamment ceux de la Bible de Jérusalem ...
(N.d.T.)
178 Hastings, James, op. cit.
179 Sur les mesures bibliques, voir ci-dessus note 170.
180 On trouve encore des acacias dans la vallée de Serabît. Voir Cerny,
Jaroslav, op. cit. Isaïe 4 : 19 dit que le nom d'arbre shittah est le
singulier de shittim. L'endroit appelé Abel-ha-Shittim (le champ
d'acacias), mentionné dans les Nombres 33 : 49 fut identifié par
Flavius Josèphe comme étant Abila à une dizaine de kilomètres à
l'est du Jourdain, près de Jéricho. Voir Hastings, James, op. cit.
Section « shittim ».
181 Robinson, James, et le Coptic Gnostic Project, The Nag Hammadi
Library, E.J. Brill, Leiden, 1977.
182 The Catholic Encyclopedia, Robert Appleton Co., New York,
1908.
183 Les deux livres des Chroniques furent originellement connus en
grec sous le nom de Paralipomenon (Les choses passées) et en vieil
hébreu comme Dibhere Hayyamim (Actes des jours). Voir la
Catholic Encyclopedia, section « paralipomenon ».
184 Patai, Raphael, The Hebrew Goddess, op. cit.
185 Il en va de même du Concise Oxford English dictionary
186 Un sujet déjà évoqué au chapitre 1. Les voyelles sont échangées ici,
exactement comme entre Yahveh/Yahvé et Jéhovah.
187 Psaumes 99 : 1.
188 Nombres 7: 89.
189 1 Samuel 4 : 4, 2 Samuel 6 : 2, 1 Chroniques 13 : 6, Psaume 80 :
1, Psaume 99: 1, Isaïe 37: 16.
190 Ginsberg, Louis, Legends of the ]ews, op. cit.
191 Ibid.

357
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

192 Ibid.
193 Petrie, Sir W.M. Flinders, op. cit.
194 Des angelots dans le domaine des Beaux-Arts (N.d.T.)
195 Le texte complet se trouve dans Ézéchiel 10: 8-22.
196 Éléments tirés de Ézéchiel 1.
197 Le sujet est bien traité dans Diiniken, Erich von, Chariots of the
Gods, Souvenir, Londres, 1969.
198 Voir Gardner, Laurence, Le Graal et la lignée royale du Christ.
199 Ginsberg, Louis, Legends, op. cit.
200 Concise Oxford English Dictionary.
201 Ginsberg, Louis, Legends, op. cit.
202 Ibid.
203 Voir aussi Concise Oxford English Dictionary.
204 On fait généralement dériver ces préfixes plus directement du grec
arkhein commander, mais ces étymologies ne sont pas incompati-
bles : le monarque, par exemple, faisant office de lien, d'arc, entre
la terre et le ciel, fonction symbolisée par son sceptre. (N.d. T.)
205 Strong, James, The Exhaustive Concordance of the Bible,
Abingdon Press, New York. Aussi Ziegler, Jerry L., YHWH, Star
Publications, Morton, 1977.
206 Mais signifiant surtout « chef». (N.d. T.)
207 Le terme fut utilisé plus tard en Grèce pour distinguer les hauts
magistrats d'Athènes.
208 Robinson, James, The Nag Hammadi Library. "Hypostase" =
fondation.
209 1 coudée = 18 pouces. Le couvercle de l'arche faisait 2,5 coudées x
1,5 coudée.
210 Dans la Bible, sept noms sont utilisés pour désigner l' « or » :
zahav, paz, ketem, harus, s'gor, ophir, baser. Parmi les locutions
adjectivales, zahav tahor désignait l' « or pur », ce qui est appli-
cable au couvercle de l'Arche. La Midrash définit l'or pur comme
de l'or qui ne diminue pas à la fusion. Voir Patai, Raphael, The
Jewish Alchemists, Princeton University Press, Princeton, 1994.
211 Levine, Moshe, The Tabernacle : Its Structure and Ustensils,
Soncino Press, Tel Aviv, 1969.
212 Une association à but non lucratif de producteurs d'or du monde
entier. Son siège se trouve à Londres avec des bureaux sur tous les
marchés majeurs.
213 Chavin de Huantar, site archéologique du Pérou septentrional dont
la civilisation s'est épanouie entre les IXe et IIIe siècles AEC.
(N.d.T.)

358
NOTES

214 Nazca, site archéologique du Pérou méridional, dont la civilisation


s'est épanouie principalement entre les IIe siècle AEC et
VIIème siècle EC. (N.d. T.)
215 Toutes les informations de ce chapitre proviennent du World Gold
Council.
21 6 En l'occurrence, l'usine (mil/) du capitaine Sutter était une scierie
en cours d'installation sur le Fork américain. Ce fut au cours de sa
mise en fonctionnement que furent découvertes les premières pail-
lettes d'or sur le terrain de Sutter. Son histoire est le thème du
roman L'Or, de Blaise Cendrars. (N.d. T.)
217 Fleuve qui passe à Sacramento, la capitale de la Californie.
(N.d.T.)
218 En abrégé, Rand (qui a donné son nom à la monnaie du pays).
Alignement de collines au-dessus de Johannesburg, en Afrique du
Sud. (N.d. T.)
219 Que l'on appelle aussi parfois« or argentai». (N.d.T.)
220 Hérodote, Histoires.
221 Le meilleur livre sur le sujet est Ramage, Andrew, et Craddock,
Paul, King Croesus' Gold : Excavations at Sardis, British Museum,
Londres, 2000.
222 La légende de la Toison d'or a été attribuée à Apollonius
d'Alexandrie, vers 250 AEC.
223 James Jacob Bryant, antiquaire anglais, 1715-1804. Son Nouveau
système d'analyse de la mythologie antique date de 1774-1776.
(N.d.T.)
224 Patai, Raphael, The ]ewish Alchemists, op. cit.
225 Faivre, Antoine, The Golden Fleece and Alchemy, State University
of New York Press, New York, 1993.
226 Jung, Carl Gustav, Psychologie et Alchimie. Dans l'introduction de
The Golden Fleece and Alchemy, de Faivre, on trouvera un avant-
propos de Joscelyn Godwin avec un commentaire sur Jung et
Jason.
227 Faivre, Antoine, op. cit.
22 8 Ibid.
229 Pour des détails plus explicites, voir Patai, Raphael, The ]ewish
Alchemists, op. cit.
230 Ibid. Le livre de Job de l'Ancien Testament est l'un des ouvrages
de la Bible les plus intrigants en termes de contenu ésotérique. Le
message réel de ce texte se trouve bien en dessous de son récit
apparent et en tant que tel, ce livre a été cité dans les ouvrages de
nombreux alchimistes, philosophes et écrivains visionnaires. Parmi
ces travaux, citons La Philosophie mosaïque, de l'hermétiste

359
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

anglais Robert Fludd (1574-1637), Faust, du poète allemand


Johann Wolfgang Goethe (1749-1832) et Le Mariage du Ciel et de
/'Enfer, du poète et artiste visionnaire anglais William Blake
(1757-1827).
231 Breasted, James H., The Dawn of Consciousness, op. cit.
232 Ibid.
233 Référence: Additional MS 23, 198.
234 Flavius Josèphe, Antiquités judaïques.
235 Hastings, James, op. cit.
236 Hall, Manly P., op. cit.
237 Le néoplatonisme est apparu vers 250 EC.
238 Watterson, Barbara, Gods of Ancient Egypt, Sutton, Stroud, 1996.
239 Bien qu'il ne fut pas découvert à Nag Hammadi, ce traité est
inclus dans Robinson, James, The Nag Hammadi Library.
240 Lit. « La ville des huit »,en égyptien. Également connue sous le
nom d'Hermopolis Magna. (N.d. T.)
241 Hall, Manly P., op. cit.
242 Nom du bouc émissaire chez les juifs. (N.d.T.)
243 1 Énoch 8: 1. Voir Charles, R.H., The Book of Enoch, Oxford
University Press, Oxford, 1906 et 1912.
244 Tyane se trouvait en Asie mineure (actuelle Turquie).
245 Ziegler, Jerry L., YHWH.
246 Par exemple 2 Samuel 22: 15, Psaumes 18, 14.
247 Exode 6: 25.
248 Osman, Ahmed, Moses.
24 9 Weigall, Arthur, The Life and Times of Akhenaten, Thornton,
Butterworth, Londres, 1910.
250 Petrie, Sir W.M. Flinders, Ancient Egypt and ancient Israel (1910),
Ares Publishers, Chicago, 1980. Cette representation de Ma'at
apparaît sous la forme de deux images similaires à droite et à
gauche de l'entrée de la tombe du pharaon de la XIXe dynastie
Siptah (KV 4 7) dans la vallée des Rois.
251 Carlyon, Richard, A Guide to the Gods. Dans la tradition égyp-
tienne, Hu était l'assistant du dieu-soleil Râ.
252 Environ 99 % de l'univers visible est du plasma.
253 Également connu sous le nom d'Érasme.
254 Lévitique 26: 30, Nombres 21: 28, 22: 41, 23: 3, 33: 52, etc.
255 Ziegler, Jerry L., YHWH.
256 Graves, Robert, La Déesse blanche : les mythes celtes, Le Rocher.
D'après le texte copte du Livre saint du Grand esprit invisible
(bibliothèque de Nag Hammadi), la prononciation est:
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii-eeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee-0000000000000000000000-

360
NOTES

uuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu- eeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee -
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa-oooooooooooooooooooooo(22de
chaque lettre dans chaque section de voyelles).
257 O'Brien, Christian, et Joy, Barbara, The Shining Ones, Dianthus,
Cirencester, 1997. Voir aussi le site web Golden Age Project de la
Patrick Foundation à <http://www.goldenageproject.org.ukl> qui
présente l'œuvre fascinante de Christian et de Barbara Joy
O'Brien.
258 Ziegler, Jerry L., YHWH.
259 Schwalb, Harry M., dans Science Digest, 41: 17-19.
260 Childress, David Hatcher, Technology of the Gods, Adventures
unlimited, Kempton, 2000.
261 Watterson, Barbara, op. cit.
262 Un titre également confirmé dans Ibid.
263 Clayton, Peter A., op. cit.
264 Childress, David Hatcher, op. cit.
265 Un dispositif consistant en un volume scellé dans lequel les élec-
trons ·circulent entre des électrodes, séparés par un vide ou un gaz
ionisé à basse pression. Les deux électrodes principales d'un tube
électronique sont la cathode et l'anode. Elles ont été largement
utilisées dans les champs de transmission et la télévision, mais sont
maintenant remplacées, dans de nombreux cas, à part pour de
hautes tensions, par des dispositifs rigides comme des transistors.
266 Suite à la découverte de Faraday, le physicien Johann Hittorf
observa que dans certains tubes de verre, des rayons partaient de
l'électrode négative et produisaient une lueur fluorescente à l'en-
droit où ils touchaient les parois du tube. En 1876, ils furent
baptisés rayons cathodiques par le scientifique Eugene Goldstein.
Quelques années plus tard, William Crookes utilisa des tubes qu'il
conçut pour montrer que les rayons cathodiques pouvaient
projeter des ombres d'objets et faire tourner une petite roue de
métal sur leur passage, et qu'ils pouvaient en outre être détournés
par un aimant.
267 Chassinat, Émile, Le Temple de Dendéra, Institut français d'ar-
chéologie orientale, Paris, 1934.
268 Cauville, Sylvie, Le Temple de Dendéra : guide archéologique,
Institut français d'archéologie orientale du Caire, 1990.
269 Voir note 266, ci-dessus.
270 On trouvera des informations intéressantes dans Kaiser, Cletus J.,
The Capacitor Handbook, Van Nostrand Reinhold, New York,
1993.
271 Ramage, Andrew, & Craddock, Paul, op. cit.

361
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

272 Ibid.
273 Ibid.
274 Patai, Raphael, The ]ewish Alchemists, op. cit.
275 Ramage, Andrew, et Craddock, Paul, op. cit.
2 76 Ibid.
2 77 Ibid.
278 Documentaire de la BBC 2, Cosmic Bu/lets, 1997, citant Gubbio
(Italie du nord), en particulier.
279 Nexus, octobre/novembre 1996.
280 Le sujet des éléments métalliques à spin élevé est traité aux chapi-
tres 11 et 12.
281 Nexus, Août/septembre 1996.
282 Patterson, David. « Electric Genes » in Scientific American, mai
1995. Les supraconducteurs sont utilisés pour le scannage de
cerveau et ils peuvent même mesurer les pensées. Un supraconduc-
teur est sensible aux champs magnétiques de taille microscopique.
A la différence de la conductivité électrique, la supraconductivité
ne requiert pas de contact physique.
283 Un trimestriel de Johnson Matthey plc.
284 Par exemple : « Anti-tumour Platinum Coordination Complexes »,
in Platinum Metals Review, n° 4, 1990.
285 Breasted, James H., op. cit. et Gardiner, A., op. cit.
286 Budge, E.A.W., The Book of the Dead: Papyrus of Ani.
287 Utiger, Robert D., « Melatonin, the Hormone of Darkness »,in
The New England Journal of Medicine, 19, novembre 1992.
288 Becker, Robert O., & Selden, Gary, The Body Electric, William
Morrow, New York, 1985.
289 Hardland, R., Reiter, R.J., Poeggeler, B., et Dan, D.X., "The
Significance of the Metabolism of the Neurohormone Melatonin:
Antioxidative Protection of Bioactive Substances", dans
Neuroscience and Biobehavioral Review, 17, 1993.
290 Roney-Dougal, Serena, Where Science and Magic Meet, Element
Books, Shaftesbury, 1993.
291 Hall, Manly P., op. cit.
292 Dans Sitchin, Zecharia, op. cit., on dit semblablement qu'il signifie
le « grand qui montre la voie ».
293 A l'époque d'Anunnaki, il y avait sept Apkallus désignés par le
dieu sumérien Enki: U-an adapa, U-an-dugga, En-me-duga, En-
megalanna, En-me-buluga, An-enlilda et Utu-abzu.
2 94 Les pommes de pin étaient appelées mullilû (purificateurs), voir
Black, Jeremy, et Green, Anthony, Gods, Demons and Symbols of
Ancient Mesopotamia.

362
NOTES

295 Ibid.
296 Fouillé en 1845 par le diplomate anglais Sir Austen Henry Layard.
Par la suite, le meilleur des assyriologues britanniques, Sir Henry
Creswicke Rawlinson, exhuma également la grande bibliothèque
du roi Assourbanipal, un peu au nord de Nimroud à Ninive.
Nimroud (jadis appelé Kalhu ou Calah, comme il est mentionné
dans le livre de la Genèse) était la cité biblique de Nemrod, le
puissant chasseur.
297 Jacobsen, Thorkild, The Sumerian King List (Assyrialogical
Studies n° 11 ), University of Chicago Press, Chicago, 1939.
298 Wilson, Colin, & Grant, Joh" The Directory of Possibilities, Webb
& Bower, Exeter, 1981. Le concept de Graal existait bien avant les
temps bibliques.
299 Scholem, Gershom G., On the Kabbalah and its Symbolism,
Shocken Books, New York, 1965. Le mot sémitique da'ath signifie
"gnose" ou "vraie connaissance".
300 Shapiro, Debbie, The Body Mind Workbook, Element Books,
Shaftesbury, 1990.
301 Roney-Dougal, Serena, op. cit.
302 Grant, Kenneth, The Magical Revival, Skoob Books, Londres,
1991.
303 Yatri, Unknown Man, Sidgwick & Jackson, Londres, 1998.
304 Weinberg, Steven Lee (ed.), Ramtha, Sovereignty Inc., Eastbound,
1986.
305 Grant, Kenneth, op. cit.
306 Yatri, op. cit.
307 Hall, Manly P., op. cit. Le cygne est un symbole des initiés des
anciens mystères et de la sagesse incarnée.
308 La colonne vertébrale humaine contient 24 vertèbres (7 cervicales,
12 thoraciques et 5 lombaires), plus les sections séparées du
sacrum et du coccyx, qui contiennent respectivement, 5 et 4 vertè-
bres. Soit un total de 33 vertèbres.
309 Hall, Manly P., op. cit.
310 Physical Review A, 5, mars 1989. "Gravity as a zero-point fluc-
tuation force", par H.E.Puthoff.
311 Nexus, novembre 1996.
312 De manière fiable, il a été estimé que la grande Pyramide était
constituée de 2,3 millions de blocs. Voir aussi Hancock, Graham,
Fingerprints of the Gods, William Heinemann, Londres, 1995.
313 Hodges, Peter, How the Pyramids were built, Element Books,
Shaftesbury, 1989.

363
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

314 En réalité, le mot pyramide ne viendrait pas directement de pyr,


feu, mais de pyros, froment (pyranos, gâteau au froment), parce
que les pyramides auraient reçu ce nom du fait de leur ressem-
blance avec les pyramis, des petits gâteaux coniques. (N.d. T.)
315 Jennings, Hargrave, The Rosicrucians: their Rites and Mysteries,
Routledge, Londres, 1987.
316 Hancock, Graham, Fingerprints, op. cit.
317 Edward, I.E.S., The Pyramids of Egypt, Viking, New York, 1986.
318 Hancock, Graham, op. cit.
319 Par exemple, Nombres 14: 33, 14: 34, 32: 13; Deutéronome 2:
7, 8 : 2, 8 : 4, 29 : 5.
320 Par exemple, Exode 15 : 24, 16 : 2, 16 : 7, 16 : 8, 16 : 9, 17: 3 ;
Nombres 14: 2, 14: 27, 14: 29, 14 : 36, 16: 11, 16: 14, 17 :5,
17: 10; Deutéronome 1 : 27, Josué 9: 18.
321 Juges 13 : 1.
322 La Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome.
323 Chase, Mary Ellen, Life and Language in the Old Testament,
Collins, Londres, 1956.
324 Thiering, Barbara, ]esus the man, Transworld, Londres, 1992.
325 Genèse 25 : 20-21.
326 Genèse 26: 34.
327 Genèse 28 : 19 et 35 : 10.
328 On retrouvera toute l'histoire de la descendance générationnelle à
partir d'Esau dans Gardner, Laurence, Genesis of the Grail Kings.
329 Matthieu 1 : 1-16 [En réalité, le texte même de Matthieu précise
qu'il y a vingt-huit générations entre David et Jésus. (N.d. T.)]
330 Luc 3: 23-31.
331 Genèse 22.
332 Genèse 17: 19.
333 Nombres 10 : 33-36.
334 Nombres 11 : 1.
335 Nombres 14: 44-45.
336 Jéricho a la réputation d'être la plus ancienne cité sur terre habitée
sans interruption. Elle aurait été établie vers 8500 AEC comme
comptoir pour le commerce du sel.
337 Deutéronome 32 : 48 - 34 : 12.
338 Keller, Werner, The Bible as History.
339 Josué 3 : 3-4.
340 Keller, Werner, ibid.
341 Josué 6 : 21-25.
342 Keller, op. cit., p. 159-160.
34 3 Lifelines Magazine, Lifelines Trust, Honiton, Juillet 1997.

364
NOTES

344 Les premières fouilles furent celles de l'expédition germano-autri-


chienne dirigée par les professeurs Ernst Sellin et Karl Watzinger à
partir de 1907. Les fouilles britanniques commencèrent en 1930
sous la conduite du prof. John Garstang, suivies par celles du
Dr Kathleen Kenyon en 1953.
345 Du type de ceux qui ont été évoqués au chapitre 7.
346 Herzog, Chiam, et Gichon, Mordechai, Battles of the Bible,
Greenhill Books, Londres, 1997.
347 Jeremias, Alfred, The Old Testament in the light of the Ancient
Near East, Williams & Norgate, Londres, 1911.
348 Josué 24.
349 Voir par exemple Juges 2: 13 ou 3: 7.
350 Juges 21 : 19-25.
351 Juges 11 : 30-39.
352 Juges 4.
353 Keller, op. cit.
354 On trouve un bon compte-rendu des tactiques militaires utilisées
au cours de cette confrontation dans Herzog & Gichon, op. cit.
355 Juges 6 : 5.
356 Isserlin, B.S.J., The Israelites, Thames & Hudson, Londres 1998.
357 Keller, op. cit.
358 Juges 7 : 16-22.
359 Hastings, James, op. cit. Section « Philistins » et « Caphtor ».Voir
aussi Keller, op. cit.
360 La grande bataille entre Ramsès III et les Philistins est représentée
sous la forme d'un relief de pierre dans le temple égyptien de
Médinet-Habou. Ce fut la plus grande victoire dans toute l'histoire
du Nil.
361 Herzog, Chiam, et Gichon, Mordechai, Battles of the Bible.
362 Genèse 11 : 28. Sumer était une région mésopotamienne près du
golfe Persique.
363 Hastings, James, op. cit.
364 Rohl, David, op. cit.
365 Amos 9: 7 et Jérémie 47: 4.
366 Hastings, James, op. cit.
367 Roux, Georges, Ancient Iraq.
368 Juges 15: 15.
369 Juges 14 : 6.
370 Keller, op. cit.
371 1 Samuel 4 : 17.
372 1 Samuel 5 : 1 - 6 : 16.
373 1 Samuel 22: 18-19.

365
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

374 1 Samuel 17.


375 2 Samuel 2.
376 2 Samuel 6 :6-7.
377 Keller, op. cit.
378 2 Samuel 18 : 33.
379 1 Rois 2: 13-25.
380 2 Samuel 12: 24-25. Aussi The Oxford Concordance to the Bible
et Hastings, James, Dictionary of the Bible.
381 Keller, op. cit.
382 1 Rois 10: 14. Cela représente environ 30 tonnes. Aujourd'hui
cette quantité représenterait une valeur d'environ 250 millions de
dollars. Pour plus d'informations sur le poids et la valeur de l'or,
relire « L'Abondance »,chapitre 6. Un talent d'or= 108 livres
avoir-du-poids. Une tonne = 2240 livres.
383 1 Rois 10 : 21.
384 1 Rois 10: 16.
385 1Rois10: 17.
386 1 Rois 10: 18.
387 1 Rois 10 : 26.
388 Charpentier, Louis, Les Mystères de la cathédrale de Chartres.
389 1 Rois 7: 13-14.
390 Le nom Abif n'apparaît pas dans le manuscrit Regius de 1399 de
la Constitution maçonnique, mais dans le Downland de 1550.
391 1 Rois 6 : 20-30.
392 1 Rois 8: 6-7.
393 Yadin, Yigael, The Temple Scroll, Weidenfeld & Nicholson,
Londres, 1985.
394 Pour la localisation d'Ophir, voir Hastings, op. cit.
395 Pape mort en réalité en 461, soit 15 ans avant la chute de l'Empire
d'Occident. (N.d. T.)
396 Terme qui désignait initialement tout évêque, et pas seulement la
tête de l'Église, à l'instar des « popes » orthodoxes. (N.d. T.)
397 Pour d'utiles lectures sur l'histoire des Églises rivales, voir Martin,
Malachi, The Decline and Pail of the Roman Church, Secker &
Warburg, Londres, 1982.
398 Indépendamment de la réalité concrète de la séparation, le fait que
ces deux factions aient donné deux Églises indépendantes et sépa-
rées ne fut pas formalisé dans les textes par les dénominations
«catholiques » et « orthodoxes » avant 1945.
399 Malan, Rev. S.C., The Book of Adam & Eve, Williams &
Norgate, Londres, 1882.

366
NOTES

400 Budge, Sir Ernest A. Wallis, The Book of the Cave of Treasures,
The Religious Tract Society, Londres, 1927.
401 Budge, Sir Ernest A. Wallis, The Book of the Bee, Clarendon
Press, Oxford, 1886.
402 Pour de plus amples détails, voir Grierson, Roderick, et Munro-
Hay, Stuart, The Ark of the Covenant, Weidenfeld & Nicolson,
Londres, 1999.
403 Ibid.
404 Hastings, James, Dictionnary of the Bible. Entrée "Sheba".
405 Cruden, Alexander, Complete Concordance to the Old and New
Testaments and the Apocrypha, Frederick Warne, Londres, 1891.
406 Genèse 10 : 7.
407 Genèse 10: 28.
408 2 Samuel 20 : 1.
409 Genèse 26 : 33.
410 1 Rois 14: 25.
411 Clayton, op. cit.
412 Unterman, Alan, Dictionary of ]ewish Lore and Legend, Thames
& Hudson, Londres, 1997. "Ark of the Covenant"
413 2 Rois 23 : 29-30.
414 2 Rois 23 : 31-34.
415 2 Rois 25: 1-7 et Jérémie 39: 6-7, 52: 10-11.
416 Sinclair, Andrew, The Sword and the Grail, Crown, New York,
1992 ; Gerber, Pat, Stone of Destiny, Cannongate, Edimbourg,
1997.
417 2 Rois 21 : 3.
418 2 Rois 23 : 12.
419 2 Rois 21 : 14-15.
420 2 Rois 24 : 3.
421 Roux, Georges, Ancient Iraq.
422 Catholic Encyclopedia. "Paralipomenon".
423 Albany, HRH Prince Michael of, The Forgotten Monarchy of
Scot/and, ChrysalisNéga, Londres, 2002. L'auteur est l'actuel
Grand Maître des chevaliers templiers de Saint Antoine et le
Souverain Grand Maître de toutes les loges jacobites du monde.
424 Les Asmonéens étaient une famille de prêtres estimée et éminente
dans la Jérusalem du IIe siècle AEC. À l'époque d' Antiochos IV, le
chef de la maison était le grand prêtre Mattathias, qui fut l'instiga-
teur de la révolte juive. Avant de mourir, il nomma son troisième
fils Judas (surnommé Maccabeus, Maccabée ou Macchabée: le
« désigné ») au poste de commandant militaire du mouvement.
Puis, à Judas succédèrent ses frères, Jonathan et Simon qui,

367
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

conjointement à tous leurs fidèles, furent connus sous le nom de


Macchabées.
425 Les informations sur les recherches d'Hudson que l'on trouve dans
ce chapitre proviennent d'une série de conférences données par
David Hudson lui-même de 1994 à 1996, mais également de
lettres d'information et de communiqués de son organisation,
Science of the Spirit Foundation, Tempe, Arizona, de 1995 à 2001.
En dehors de conférences à Phoenix, Arizona ; Ashland, Oregon ;
Tampa, Floride; Charlotte, Caroline du Nord; Los Angeles,
Californie ; Pasadena, Californie et Vancouver, Colombie-
Britannique, les principales interventions furent faites aux Global
Sciences, Denver, Colorado ; Northwest Service Center, Portland,
Oregon; The Eclectic Viewpoint, Dallas, Texas; Ramtha's School
of Enlightnement, Yelm, Washington; Mt Hood Community
College, Gresham, Oregon ; Maharishi University of Management,
Fairfield, Iowa; US Psychotronics Association, Columbus, Ohio et
The Ritz Carlton, Santa Barbara, Californie.
426 L'analyse par activation neutronique (AAN; Neutron Activation
Analysis, NAA) est une technique analytique très sensible pour
exécuter des analyses tant qualitatives que quantitatives d'éléments
aussi bien de grande envergure que de petite taille, voire infinitési-
maux dans des échantillons appartenant à presque tous les
domaines concevables scientifiques ou techniques. Pour de
nombreux éléments et applications, l' AAN offre des sensibilités
supérieures à celles qui sont accessibles par d'autres méthodes. En
raison de cette précision et de cette fiabilité, l' AAN est générale-
ment considérée comme la meilleure méthode de validation quand
on développait de nouvelles procédures ou que d'autres méthodes
fournissaient des résultats qui ne cadraient pas. Les éléments basi-
ques pour exécuter une analyse d'échantillons par l'AAN sont une
source de neutrons, un dispositif idoine pour détecter des rayons
gammas et une connaissance précise des réactions survenant quand
les neutrons interagissent avec le noyau cible.
427 L'institution la plus importante de la science russe et soviétique a
été l'Académie des Sciences, fondée en 1725 d'après un projet
élaboré par le tsar Pierre le Grand. Dès lors que l'Académie a
traditionnellement englobé tous les champs de la connaissance,
dont les sciences naturelles et les sciences sociales, l'histoire de
l'Académie est généralement l'histoire des sciences en Russie. Pour
un ouvrage livrant des informations sur l'époque soviétique, voir
Vucinich, Alexander, Empire of Knowledge : The Academy of

368
NOTES

Sciences of the USSR (1917-1970), University of California Press,


Berkeley, 1984.
428 Les scientifiques russes font référence à ce processus sous le nom
de « vaporisation fractionnelle ».
429 Platinum Metals Review, 1cr, janvier 2000.
430 Ce qui inclut des brevets numérotés comme suit: Grande-Bretagne
GB2219995; France FR2632974; Suède SE8902258; Allemagne
DE3920144; Suisse CH680136; Belgique BE1003134; Australie
AU3662489.
431 Cette découverte a été réalisée par Alex Müller et Georg Bednorz
du laboratoire Rüschlikon, Suisse. L'article original a été publié
dans Zeitschrift für Physick Condensed Matter, avril 1986.
432 Physical Review A, 5, 1er mars 1989. "Gravity as a zero-point
fluctuation force", par H.E. Puthoff.
433 Citons quelques-uns des dizaines d'articles : « Microclusters »,
Scientific American, dec. 1989, Michael A. Duncan, Dennis
H. Rouvray; «New Radioactivities », Scientific American, mars
1990, Walter Greiner, Aurel Sandulescu ; « Possible discontinuity
in the octupole behavior in the Pt-Hg Region », Physical Review
C, 3, mars 1989, C.S. Lim, R.H. Spear, W.J. Vermeer, M.P. Fewell;
"Collective and single particle structure in 103Rh", Physical
Review C, février 1987, H. Dejbakhsh, R.P. Schmitt, G.
Mouchaty; "Structure of Os and Pt Isotopes", Physical Review C,
Août 1988, A. Ansari; "Superdeformation in 104, 105Pd",
Physical Review, 2, Août 1988, A.O. Macchiavelli, J. Burde, R.M.
Diamond, C.W. Beausang, M.A. Deleplanque, R.J. McDonald, F.S.
Stephens, J.E. Draper; "Direct Mapping of Adatom/Adatom inter-
actions", Physical Review Letters, mars 1989, Fumiya Watanabe
et Gert Ehrlich ...
434 Classical and Quantum Gravity, mai 1994, University of Wales,
Cardiff. "The Warp Drive: hyperfast travel within general relati-
vity."
435 American Scientist, octobre 1994. "Space-time hypersurfing".
436 La première lettre d'informations (SOSF Newsletters) a été publiée
le 13 octobre 1995.
437 5000 membres ayant contracté des cotisations individuelles de 500
$chacun.
438 SOSF Newletters 14 et 15, novembre/décembre 1996.
439 Ibid 18 et 19, mars/avril 1997.
440 Chimiquement, ils sont distants de plus de 4 angstroms. Un angs-
trom est une unité de longueur égale à un dix-millionième de milli-

369
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

mètre. Il doit son nom au physicien suédois Anders Jonas


Angstrôm, mort en 1874.
441 L'université Brown, Rhode Island, le physicien Leon Cooper et ses
collègues John Bardeen et Robert Schrieffer ont obtenu le prix
Nobel en 1972 pour avoir expliqué pourquoi les supraconducteurs
supraconduisent. Un diplômé de Cambridge, Brian Josephson, a
permis de faire un autre progrès considérable: il prédit et
confirma que le courant électrique circulerait entre les matériaux
supraconducteurs même quand ils sont séparés par un isolant ne
supraconduisant pas. Ce phénomène est appelé aujourd'hui
l' « effet Josephson ». Il a permis à son découvreur de décrocher le
prix Nobel de Physique en 1973.
442 En 1933, Walter Meissner et Robert Ochsenfeld ont découvert
qu,une matière supraconductrice repoussait un champ magnétique.
Un aimant se déplaçant près d'un conducteur induit des courants
dans ce dernier (le principe selon lequel opère le générateur élec-
trique). Cependant, dans un supraconducteur, les courants induits
reflètent précisément le champ qui, autrement, pénètrerait la
matière supraconductrice, provoquant le refoulement de l'aimant.
Ce phénomène est connu sous le nom de diamagnétisme et on le
qualifie d'effet Meissner.
443 Hawking, Stephen, The Illustrated A Brie( History of Time,
Bantam, Londres, 1996.
444 Physical Review Letters, vol. 88, art. 05401.
445 Nature, vol. 413.
446 Pour une explication complète sur le lotus dans l'ancien rituel du
feu des étoiles de Mésopotamie, voir Gardner, Laurence, Royaume
des Seigneurs de /'Anneau.
447 Hawking, Stephen, The Illustrated, op. cit. Depuis 1979, le profes-
seur Hawking occupe la chaire Lucasienne de mathématiques du
département de mathématiques appliquées et de physique théo-
rique de l'université de Cambridge. Cette même chaire a été
occupée par Isaac Newton en 1663.
448 Matthieu 26: 26-28, Marc 14: 22-24, Luc 22: 19-20.
449 Allegro, John M., The Dead Sea Scrolls, Penguin,
Harmondsworth, 1964.
450 Scroll of the Rule. Annexe II, 17-22.
451 La fête juive des lumières, qui commémore cet événement.
452 Flavius Josèphe, Guerre des juifs et Antiquités judaïques.
453 Dupont-Sommer, André, The ]ewish Sect of Qumrân and the
Essenes, Valentine Mitchell, Londres, 1954.
454 Flavius Josèphe, Antiquités judaïques.

370
NOTES

455 Milik, J.T., Ten Years of Discovery in the Wilderness of ]udaea,


SCM Press, Londres, 195 9.
456 Flavius Josèphe, Guerre des Juifs.
457 Allegro, John, op. cit.
4 58 Ibid.
459 Thiering, Barbara, ]esus the Man.
460 Perowne, S., The Life & Times of Herod the Great, Hodder &
Stougton, Londres, 1956.
461 Flavius Josèphe, Antiquités judaïques.
462 Ritmeyer, Leen, & Kathleen, Secrets of Jerusalem's Temple Mount,
Biblical Archaeological Society, Washington, 1998.
463 Ibid.
464 Allegro, John, op. cit.
465 Osman, Ahmed, The House of Messiah, HarperCollins, Londres,
1992.
466 Allegro, op. cit.
467 Flavius Josèphe, Guerre des juifs.
468 Genèse 18-19.
469 Pour un bon ouvrage concernant la secte de Qumrân, voir
Eisenman, Robert, Maccabees, Zadokites, Christians and Qumrân,
E.J. Brill, Leiden, 1983.
470 Ézéchiel, 44 :15, 48 : 11
471 Éditions Dervy, 1999.
472 Wilson, A.N., ]esus.
473 S'il paraît certain que Zorobabel est bien de la famille de Salathiel,
certains se demandent s'il n'y a pas une génération entre les deux.
Il est possible que Salathiel ait eu un fils du nom de Pedaya, qui
aurait été le père de Zorobabel. 1 Chroniques 3 : 19 est assez trou-
blant sur ce point.
474 Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique.
475 Thiering, Barbara, Jesus.
476 Flavius Josèphe, Antiquités judaïques.
477 Perowne, Stewart, The Later Herods, Hodder & Stoughton,
Londres, 1958.
478 Thiering, Barbara, ]esus.
479 Ibid.
480 Wilson, A. N., Jesus.
48 1 Ibid.
482 Qualls-Corbett, Nancy, The Sacred Prostitute, Inner City Books,
Toronto, 1988.
483 Panarion 78 : 8 : 1 et 78 : 9 : 6; Ancoratus 60 : 1.
484 Protevangelion 19 : 3-20 : 3.

371
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

485 Philippe 59: 10-11.


486 Marc 15: 47, Marc 16: 1, Matthieu 27: 56, Matthieu 27: 61,
Matthieu 28 : 1 et Luc 24 : 10. La seule exception est une
septième entrée dans Jean 19 : 25 qui, en présentant la mère de
Jésus, liste les femmes par rang d'ancienneté.
487 L'ajout « mère » que l'on trouve dans Luc 24 : 10 (« Marie mère
de Jacques ») est apocryphe et ne fait pas partie du texte originel.
488 Taylor, J.W., The Coming of the Saints, Covenant Books, Londres,
1969.
489 Elle est évoquée dans son propre contexte dans le chapitre 4 de
Gardner, Laurence, Le Royaume des Seigneurs de /'Anneau, Dervy,
2003.
490 Édesse (aujourd'hui Urfa en Turquie) et non Édesse en Grèce.
491 Abdias est recensé comme l'un des 72 disciples de Jésus (voir Luc
10 :1). Il fut le premier évêque de Babylone, consacré par Simon et
Jude, les frères de Jésus.
492 Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique.
493 Martin, Malachi, The Decline and Pail of the Roman Church.
494 Eusèbe de Césarée, op. cit.
495 Martin, Malachi, op. cit.
496 C'est aussi confirmé par Eusèbe (vers 260-340 EC), op. cit.
497 Martin, Malachi, op. cit.
498 Voir Robinson, James, The Nag Hammadi Library.
499 Pour l'histoire complète de Marie-Madeleine et de son mariage
avec Jésus, voir Gardner, Laurence, Le Graal et la lignée royale du
Christ.
500 Pour l'histoire complète de Joseph d'Arimathie, avec toutes les
sources et références utiles, voir Gardner, Laurence, Le Graal et la
lignée royale du Christ.
501 L'introducteur de l'imprimerie en Angleterre. (N.d. T.)
502 Suivant la règle de Jean Cassien (IVe siècle), l'un des précurseurs
du monachisme chrétien qui fut le fondateur de deux monastères à
Marseille. (N.d. T.)
503 Arviragus, roi de Bretagne (Ndt)
504 Ce sujet est le thème principal de Gardner, Laurence, Genesis of
the Crai/ Kings.
505 « Aelia » en l'honneur de l'empereur Hadrien, dont le nom
complet était Publius Aelius Hadrianus. « Capitolina », d'après le
nom de la triade capitoline, Jupiter, Junon et Minerve, qui étaient
les protecteurs de la nouvelle cité. La triade était vénérée sur la
colline capitoline de Rome.

372
NOTES

506 Le Dôme du Rocher n'a pas toujours été doré comme il l'est
aujourd'hui. Les 80 kilos de plaquage d'or sont une initiative
récente de feu le roi Hussein de Jordanie qui a vendu une de ses
maisons londresiennes pour financer le projet.
507 Sultan =Seigneur de pouvoir.
508 Si les musulmans sunnites considèrent Jérusalem comme leur troi-
sième lieu saint, les Chiites placent la ville en 4e position, derrière
Karabala dans le sud de l'Irak.
509 L'Ordre de Sion originel fut instauré pour que des musulmans, des
juifs et d'autres puissent s'allier à l'ordre chrétien qui devint les
chevaliers templiers.
510 Gibson, Shimon, et Jacobsen, David, M., Below the Temple
Mount in ]erusalem, Tempus Reparatum, Oxford, 1996.
511 Les idéaux des Cisterciens étaient très éloignés des préoccupations
de la curie au Vatican. Ils s'occupaient d'éducation, d'agriculture
et d'arts sacrés.
512 Après la chute d'Acre, qui mit un terme aux croisades en 1291, les
Hospitaliers furent contraints de quitter la Palestine. Ils se rendi-
rent à Rhodes et à Chypre, ajoutant des dimensions séculières et
militaires à leurs activités, et, à partir de 1530, ils devinrent les
Chevaliers de Malte en s'installant sur cette dernière île.
513 Tacite, Histoires.
514 Parmi les nombreux ouvrages sur les Templiers et les Croisades,
citons : Andressohn, John, The Ancestry and Life of Godfrey of
Bouillon, University of Indiana Press, Bloomington, 1947;
Baigent, Michael, et Leigh, Richard, The Temple and the Loge
[Des Templiers aux francs-maçons], Jonathan Cape, Londres,
1989; Seward, Desmond, The Monks of War, Paladin/Granada,
St Albans, 1974; Addison, Charles G., The History of the Knights
Templars, Adventures Unlimited, Kempton, 1997; et Runciman,
Steven, A History of the Crusades, Cambridge University Press,
Cambridge, 1951.
515 Begg, Ean, CM, The Cult of the Black Virgin, Arkana, Londres,
1985.
516 Sworder, Mary (ed.), Fulcanelli: Master Alchemist: Le Mystère
des Cathédrales, Brotherhood of Life, Albuquerque, 1986.
517 Brewer, Rev. E. Cobham, The Reader's Handbook of Famous
Names in Fiction, J.B. Lippincott, Philadelphia, 1899.
518 Charpentier, Louis, Le Mystère de la cathédrale de Chartres.
519 Un dolmen comprend généralement deux pierres droites avec une
autre, horizontale, au sommet, comme à Stonehenge. Depuis les
temps préhistoriques, les dolmens étaient utilisés comme des réso-

373
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

nateurs gigantesques (un peu comme des caisses de résonance vis-


à-vis d'un instrument de musique acoustique) pour décupler les
propriétés des courants telluriques de la terre.
520 Sujet également évoqué dans Faivre, Antoine, The Golden Fleece
and Alchemy.
521 L'ouvrage le plus complet sur le royaume de Septimanie est
Zuckerman, Arthur, J., A Jewish Princedom in Feudal France,
Columbia University Press, New York, 1972.
522 La foi juive est représentée ici sous le terme collectif de Torah dési-
gnant les cinq premiers livres de la Bible hébraïque.
523 Le sujet est bien traité dans L'Énigme sacrée, de Baigent, Michael,
Leigh, Richard et Lincoln, Henry.
524 On trouvera un aperçu de la Provence en tant que berceau du
réveil dans Starbird, Margaret, The Woman with the Alabaster Jr,
Bear, Santa Fe, 1993.
525 Aliénor d'Aquitaine (1122-1204) est un bon exemple d'égalité
féminine dans la région. Son importance et son influence représen-
taient une gêne permanente pour les évêques romains.
526 Sur ce sujet, on recommandera Oldenbourg, Zoé, Massacre at
Montségur, Pantheon, New York, 1961.
527 Archives des Frères aînés de la Rose-Croix, Bibliothèque nationale,
Paris.
528 Baigent, Michael, et Leigh, Richard, The Temple and the Lodge,
op. cit [en français: Des Templiers aux francs-maçons]. Cet
ouvrage fournit en outre des informations sur la persécution des
Templiers et la flotte templière.
529 Albany, HRH Prince Michael of, The Forgotten Monarchy of
Scot/and.
530 L'excommunication collective de l'Écosse en tant que nation ne fut
pas annulée avant 1323. Cela suivit la défaite de Edouard II,
vaincu par Robert Bruce, en avril 1314 à Bannockburn, et l'élabo-
ration de la constitution écossaises (la Déclaration d'Arbroath) en
1320. Par la suite, en 1323, le traité de Northampton confirma
l'indépendance de l'Écosse sous l'autorité du roi Robert Jer.
531 L'Auld Alliance franco-écossaise fut l'un des accords interétatiques
ayant duré le plus longtemps de l'histoire de l'Europe. Au titre de
celui-ci, jusqu'en 1906, un citoyen écossais pouvait entrer en
France en qualité de citoyen français et vice versa.
532 Albany, HRH Prince Michael of, op. cit.
533 Ibid.
534 Mail on Sunday, 20 juin 1997.

374
NOTES

535 Charpentier, Louis, Les Mystères de la cathédrale de Chartres, op.


cit.
536 Howard, Michael, The Occult Conspiracy, Rider/Century,
Hutchinson, Londres, 1989.
537 Le système de mesure le plus idoine est celui qui compte en pieds
et en pouces, plutôt qu'en mètres. En vérité, les adeptes de la
géométrie sacrée et de la métrologie considèrent le mètre comme à
peine plus qu'une « absurdité en vogue » à cause de son adhésion
au système décimal. La base décimale de dix conduit inévitable-
ment aux imprécisions et à des non-sens tels que les fractions déci-
males périodiques. La mesure universelle la plus précise se fonde
sur la base de 12, qui est divisible par cinq des six premiers
nombres et fournit un fondement beaucoup plus flexible pour
n'importe quel calcul numérique. Pareillement, la géométrie fondée
sur le décagone est, par essence, instable. Dans les mathématiques
sacrées, les facteurs cardinaux sont le 3, le 4 et le 12. Voir Michell,
John, The Dimensions of Paradise, Thames & Hudson, Londres,
1988.
538 Hera, n° 27, mars 2002 : "Templari: Assolti Con Formula Piene",
de Adriano Forgione et Francesco Garufi.
539 The Times, Londres, 30 mars 2002.
540 Vermes, Geza, The Complete Dead Sea Scrolls in english, p. 130.
541 Ritmeyer, Leen, & Kathleen, Secrets of ]erusalem's Temple Mount,
ch. 6, p. 108.
542 Talmud, Yoma 54a.
543 Ritmeyer, Leen & Kathleen, op. cit.
544 Séleucos Jer à Séleucos VI, rois de Syrie de 301 à 93 AEC. Séleucos N
(également surnommé Philopator, 187-176 AEC) envoya son chan-
celier Héliodore piller le Temple de Jérusalem (2 Maccabées 3 : 1-
40). Cependant, à la suite d'une apparition, celui-ci fut empêché
d'accomplir sa tâche, mais à la place, il assassina Séleucos.
545 Ritmeyer, Leen & Kathleen, op. cit.
546 Gibson, Shimon, et Jacobsen, David M., op. cit.
547 Flavius Josèphe, Antiquités judaïques.
548 Tacite, Histoires.
549 Middoth 5 : 5.
550 Ritmeyer, Leen & Kathleen, op. cit.
551 Ibid.
552 Ces objets sont aujourd'hui conservés par l'archiviste des
Templiers écossais, Robert Brydon, à Roslin, près d'Édimbourg.
Voir Knight, Christopher, et Lomas, Robert, La Clé d'Hiram,
Dervy, 1999.

375
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

553 Horne, Alex, King Solomon's Temple in the Masonic Tradition.


554 Pour une lecture complémentaire : Jones, Bernard E., Freemason's
Book of the Royal Arch.
555 Saint Antoine (vers 300 EC) fut le fondateur du monachisme chré-
tien en Égypte.
556 Sur l'incroyable Robert Moray, on lira avec profit Lomas, Robert,
L'invisible Collège: La Royal Society, la Franc-maçonnerie et la
naissance de la science moderne, Dervy, 2005.
557 Surnom des partisans de Cromwell. (N.d.T.)
558 Ward, J.S.M., Freemasonry and the Ancient Gods, Baskerville,
Londres, 1926.
559 Il s'agirait plutôt du Manuscrit Cooke, de 1410, qui traite du
personnage de Nemrod. (N.d. T.)
560 Encore une fois, c'est le Cooke qui associe Nemrod à la construc-
tion de Babel. Le Regius parle lui d'un autre souverain babylonien,
Nabuchodonosor. (N.d. T.)
561 En réalité, le Cooke. (N.d. T.)
562 Horne, Alex, op. cit.
563 Ce fameux comte de Saint-Germain jacobite de l'époque était le
fils de Juan Tomazo Enriquez de Cabrera, comte de Melgar de
Castille, et de Maria Anna, la reine douairière d'Espagne, veuve du
roi Charles II.
564 Jones, Bernard E., Freemasons' Book of the Royal Arch.
565 Ibid.
566 Représentations graphiques des éléments principaux de chaque
degré sur des panneaux cérémoniels.
567 Jones, Bernard E., op. cit.
568 Le père de la reine Victoria.
569 Ayant renoncé à ses droits à la couronne en 1793, Auguste était le
Grand Maître de la branche anglaise des Chevaliers templiers.
Pour l'histoire complète, lire Albany, HRH Prince Michael of, op.
cit.
570 « Camp » est quelque peu synonyme de loge dans certaines orga-
nisations templières. (N.d. T.)
571 Le titre complet étant Souverain Chapitre Primatial (ou
Primordial) et Métropolitain de Rose-Croix Jacobite d'Arras.
(N.d. T.)
572 L'héritier Stuart de la couronne écossaise. (N.d. T.)
573 En Écosse, le porteur de bannière templier était appelé
Beaucennifer.
574 Knight, Christopher, et Lomas, Robert, op. cit.

376
NOTES

575 Tiré du Aldersgate Ritual of the Royal Arch (Rituel de l'Arche


royale d'Aldersgate), Lewis Masonic, Hersham, 1999.
576 Yah ou ]ah est la racine d' Alléluia (Hallelujah) : louez le Seigneur.
577 Lewis, H. Spencer, The Mystical Life of ]esus.
578 MS Fergusson 210, Frankfort, 1550.
579 Albany, HRH Prince Michael of, op. cit. Le roi Robert Bruce a
donné asile aux Templiers et 432 Chevaliers ont combattu à
Bannockburn sous le commandement du chevalier Hugues de
Crécy. A partir de là, }'Ordre fut logiquement honoré dans le
royaume d'Écosse et les héritiers successifs de la couronne Stuart
furent Chevaliers du Temple dès la naissance.
580 On trouvera d'excellentes informations sur la connexion
Heidelberg/Royal Society dans Yates, Frances A., The Rosicrucian
Enlightenment, Routledge, Londres, 1972.
581 Curtis, John (ed.), Art and Empire: Treasures {rom Assyria in the
British Museum, Metropolitan Museum of Art, New York, 1995.
582 Yadin, Yigael, The Temple Scroll.
583 Il y a quelques années, on pensait que cela se traduisait ainsi : « Ici
les choses prennent leur cours. Vous devez travailler par l'Arche».
voir Charpentier, Louis, op. cit.
584 Ces traductions aujourd'hui confirmées ont d'abord été avancées
dans Hancock, Graham, The Sign and the Sea/.
585 Miller, Malcolm, Chartres Cathedra/, Pitkin Guides, Andover,
1996.
586 Cote MS Lat. 1104. Les notes manuscrites qui les accompagnent
sont références MS. Fr. 19093.
587 La circonférence du labyrinthe fait 12,85 m.
588 Chevalier, Jean, & Gheerbrant, Dictionnaire des Symboles.
589 Freitas, Lima de, The Encyclopedia of Religion (ed. Mircea
Eliade), McMillan, New York, 1987.
590 Miller, Malcolm, Chartres Cathedra/, op. cit.
591 Ibid.
592 Knight & Lomas, La Clé d'Hiram, op. cit.
593 Wallace-Murphy, Tim, & Hopkins, Marilyn, Rosslyn, Guy
Trédaniel Éditeur, Paris, 1999.
594 Adrian, Frank J. & Cowan, Dwaine, O. "The New
Superconductors" in Chemical and Engineering News, 21
décembre 1992.
595 Genèse 28 : 12.
596 2 Rois 2: 11.
597 Lister, Martin, A ]ourney to Paris in the year 1698, Jacob Tonson,
Londres, 1699.

377
LES SECRETS PERDUS DE L'ARCHE D'ALLIANCE

598 Gerber, Pat, Stone of Destiny.


599 Temple, Robert, The Crystal Sun, Century, Londres, 2000.
600 Ibid.
601 Budge, E.A. Wallis, Cleopoatra's Needle and Other Egyptian
Obelisks, 1926.
602 Dans la théorie des supercordes, la prémisse est que si les parti-
cules occupent des points particuliers dans le temps, elles ne sont
pas les objets ultimes grâce auxquelles on déterminera la gravité
universelle. On considère au contraire désormais que les objets
basiques de l'existence ne ressemblent pas à des points mais à des
cordes. Ils peuvent avoir des extrémités ouvertes ou former une
boucle (cordes fermées). La taille moyenne d'une corde est environ
celle de la longueur de Planck, soit un millionième de billionième
de billionième de billionième de centimètre, comme l'a démontré le
scientifique allemand Max Planck, en 1900, sous la forme d'une
constante. Stephen Hawking développe aussi les supercordes dans
sa Brève Histoire du Temps.
603 Charpentier, Louis, op. cit.
604 The Mark of the Beast

S-ar putea să vă placă și