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Barcs-Masson Marie-Louise. Les grands pharmaciens : Emile Coué. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 50ᵉ année, n°175,
1962. Les grands pharmaciens. pp. 365-371.
doi : 10.3406/pharm.1962.7617
http://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1962_num_50_175_7617
REVUE D'HISTOIRE
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langues, mais c'est en France qu'ils connurent le moins de
succès..., car, c'est reconnu, nul n'est prophète dans son pays ».
Emile Coué de la Châtaigneraie est né à Troyes, le 28 février
1857, d'une très ancienne famille dont la noblesse a été reconnue
par arrêt du Parlement le 24 mars 1669. Ruiné par la Révolution
de 1830, le père de Coué n'avait qu'une modeste situation. Mais
les vrais seigneurs possèdent la véritable richesse, ceiie du
cur, c'est-à-dire l'amour de leurs semblables. Or, cette richesse,
Emile Coué l'avait héritée de ses pères... toute son activité l'a
prouvé; la pauvreté matérielle dont il avait hérité également
l'obligea à gagner sa vie en vertu de l'impératif « Primum
vivere ». Il nt ses études au collège Sainte-Barbe à Paris et,
rêvant de se consacrer à la chimie pure, il aurait voulu être ce
que nous appelons aujourd'hui un « chercheur », dans un but
désintéressé. Mais sa situation matérielle difficile ne lui
permettant pas ce luxe, il se dirigea vers la pharmacie. Il fit ses
trois années de stage à Troyes, puis il vint à l'Ecole de
Pharmacie de Paris. Reçu interne en 1881, il reste environ deux
années à l'hôpital Necker. En outre, il donne quelques leçons,
dont les honoraires augmentent son traitement d'interne. Il peut
achever ainsi ses études et s'installe pharmacien à Troyes en
1882. Il y reste vingt ans, ayant acquis une honnête aisance,
le libérant de... l'argent.
Il se retire à Nancy, d'où sa femme était originaire, et réalise
son rêve : poursuivre des études désintéressées. Mais ce n'est
pas à la chimie pure qu'il va consacrer son travail, c'est à
l'Homme, à cet Homme qui est encore le Grand Inconnu.
Comment il pratiquait.
Vite après son arrivée à Nancy, dans sa petite villa, devenue
rapidement célèbre, de la rue Jeanne-d'Arc, il réunit tous ceux
qui veulent venir... Un Anglais, Hugh Macnaghten (censeur au
collège d'Eton), nous fait le récit d'une de ces réunions.
C'était l'heure du déjeuner; nous étions bien trop excités pour nous
sentir fatigués, nous atteignions le petit cottage comprenant une pièce au
rez-de-chaussée et une pièce à l'étage supérieur où M. Coué voit d'ordinaire
ses patients, pourquoi ne pas dire ses amis ?
Cette pièce est très petite, si on l'utilisait comme salle à manger, une
table de six personnes serait le maximum à envisager. En l'occurrence, 24
personnes s'accommodent tant bien que mal de cet espace. En plus de la
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voulu, d'un eczéma dont il était atteint depuis longtemps et qu'il avait
renoncé à soigner.
Et, ce qui est aussi remarquable, c'est que tout cela se passe gratuitement.
...Et, dans la suite, qu'il se trouve chez lui, dans sa maison
devenue plus grande, dans une salle de conférences où se
pressaient plusieurs certaines de personnes, Emile Coué se comporte
toujours et partout de la même manière. Littéralement
infatigable, fondant des Instituts Coué en France et à l'étranger
(New York, Angleterre, Berlin, Belgique) , s'attachant des
collaborateurs de grande valeur, voyageant, travaillant, parlant sans
cesse, démontrant sur sa propre personne l'efficacité de sa
méthode.
Le portrait que nous publions semble bien correspondre à
celui que fait de lui le Dr Draper, de New York, quand il écrit :
M. Coué n'est pas grand, il est trapu il a la barbe en pointe et la
moustache grise; sous ses sourcils plutôt rares, brillent une paire d'yeux
noirs, scrutateurs, capables d'exprimer tour à tour, très vivement, l'enjouement,
la sympathie, la tristesse et la joie. Sa gaîté est ce qui me frappe le plus...
Par d'habiles paroles bien placées, il réussit à faire rire tout le monde, le
malade le premier.
TÉMOIGNAGES ET HOMMAGES.
Pour les médecins, il était un véritable collaborateur. Voici
quelques-uns de leurs très nombreux témoignages.
Le Dr William Monnier, médecin de la Chelsea, clinique
d'éducation psychique, disait de lui : < Si on le juge à ce point
de vue seulement, M. Coué a fait plus de bien que qui que ce
soit au monde ».
Le Dr Harford, de Londres, après une visite à Coué en 1921,
décide d'ouvrir une clinique semblable à la sienne en Angleterre,
avec cette seule différence qu'il recevra les hommes et les
femmes séparément.
Le Dr Mersey, d'Alger, lui communique, entre beaucoup
d'autres, une observation, lui demandant de la faire paraître
dans sa revue lorraine (diabète grave, avec troubles nerveux,
guéri par sa méthode) .
Le Dr Pierre, dans le Journal de Mulhouse du 25 juillet 1921,
écrit : « Le P1 Babinsky, grand neurologue, pensant à Coué,
a déclaré : « les officines ne sont pas assez riches de drogues
héroïques pour que nous négligions le secours de ses procédés ».
Le Dr Houlber, médecin de l'hôpital thermal de Vichy :
c Loin d'être un concurrent, Coué devient pour le médecin un
véritable collaborateur ».
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Marie-Louise
M* actif,
Barcs-Masson,
Paris.