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FACULTE DE MEDECINE
Le 26 Mars 2007
Par
FACULTE DE MEDECINE
COMPLICATIONS
COMPLICATIONS OCULAIRES DE L’HTA
RENCONTREES DANS LE SERVICE
D’OPHTAMOLOGIE DU CHU DE MAHAJANGA
Le 26 Mars 2007
par
Mademoiselle FARAMANANASIMBOLA
Nirina
MEMBRES DE JURY
Président : Monsieur Le Professeur ZAFISAONA Gabriel
Juges : Monsieur Le Professeur RALISON Andrianaivo
Madame Le Docteur JEREMIE Lehimena
Directeur et rapporteur :
Monsieur Le Docteur ANDRIANAIVOARIVOLA Tsiory Zoé
UNIVERSITE DE MAHAJANGA
CHEFS DE SERVICE
* du personnel Mme RAKOTOARIMANANA Francine Lalaotiana
RESPONSABLES
FACULTE DE MEDECINE
SECRETAIRE PRINCIPAL
RESPONSABLES
* du service de la Documentation et
de recherche et de l’enseignement post Universitaire Dr RANDAOHARISON Pierana
COORDONATEURS
SECRETARIAT
I – PROFESSEUR ASSOCIE
II – PROFESSEURS TITULAIRES
VI – IN MEMORIAM
Vous nous faites le plaisir et grand honneur d’être nos juges. Vous
avez bien voulu siéger parmi les membres du jury de notre thèse malgré
vos lourdes et multiples tâches.
Veuillez accepternos vifs remerciements et notre profonde gratitude.
A NOTRE MAITRE,
DIRECTEUR ET RAPPORTEUR DE THESE
Spécialiste en ophtalmologie
Ancien interne des hôpitaux
Chef de service d’ophtalmologie du CHU de Mahajanga
Enseignant à la Faculté de Médecine de Mahajanga.
Directeur adjoint technique du CHU de Mahajanga
AF : Antécédents familiaux.
AIT : Accident Ischémique transitoire.
AP : Antécédents Personnels.
AV : Acuité Visuelle.
AVC : Accident Vasculaire Cérébral.
AVL : Acuité Visuelle de Loin.
AVLDG : Acuité Visuelle de Loin Droite et Gauche.
BAV : Baisse d’Acuité Visuelle.
BHRI : Barrière Hémato-Rétinienne Interne.
EPR : Epithélium Pigmentaire de la Rétine.
ESC : European Society of Cardiology.
ASH : European Society of Hypertension.
F : Féminin.
F.O : fond d’Oeil.
HIC : Hypertension Intracrânienne.
HT : Habitude Toxique.
HTA : Hypertension Artérielle.
JNC : Joint National Commitee.
M : Masculin
NOIA : Neuropathie Optique Ischémique Antérieure
PA : Pression Artérielle.
PAD : Pression Artérielle Diastolique.
PAS : Pression Artérielle Systolique.
PEC : Prise en Charge.
RAS : Rien à signaler
RH : Rétinopathie Hypertensive.
SF : Signe Fonctionnel.
TA : Tension Artérielle.
TODG : Tension Oculaire Droite et Gauche.
mm : millimètre.
mmHg : millimètre de mercure.
LISTE DES IMAGES
III-ARTERIOSCLEROSE ..................................................................................... 16
Grâce à la transparence des milieux oculaires, l’examen du fond d’œil (FO) chez
les patients hypertendus permet de savoir l’état vasculaire de certains organes vitaux de
notre corps (coeur, cerveau, rein…).
Histologiquement, les lésions oculaires des HTA malignes peuvent être classées
en trois catégories : rétinopathie, neuropathie et choroïdopathie [4].
Pour bien comprendre cette étude, nous adoptons comme plan : généralités sur
l’HTA et ses complications oculaires, suivies des méthodologies et résultats puis des
commentaires, discussions et suggestions, et enfin la conclusion.
PREMIERE PARTIE
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I-RAPPELS ANATOMO-PHYSIOLOSIQUES DE LA RETINE :
La rétine est la plus interne des trois membranes de l’œil. Elle est située entre la
choroïde et le corps vitré. Son pôle postérieur est constitué par la macula lutea ou tache
jaune, portion la plus sensible dont le centre présente une dépression, la fovéa centralis.
A trois millimètres en dedans de la macula on retrouve une zone ovalaire à grand axe
vertical appelée la papille. Ceci correspond à l’extrémité antérieure du nerf optique. La
région périphérique de la rétine est fréquemment le siège de malformations et de lésions
dégénératives, point de départ aussi de décollement de la rétine. Sa limite externe
s’appelle l’ora serrata. La rétine est une membrane transparente, de 0,2 mm d’épaisseur,
constituée de cellules nerveuses et névrogliques. Histologiquement, elle comprend 10
couches qui sont, de l’intérieur vers l’extérieur :
- la membrane limitante interne
- la couche des fibres du nerf optique
- la couche des cellules ganglionnaires
- la couche moléculaire ou pléxiforme interne
- la couche granuleuse interne
- la pléxiforme externe
- la couche granuleuse externe (ou des cellules visuelles)
- la membrane limitante externe
- la couche des cônes et des bâtonnets (ou membrane de Jacob)
- et la couche pigmentaire.
Ces diverses couches sont reliées par des fibres conjonctives, les fibres de
Müller, dont les extrémités forment les membranes limitantes.
Image 1 : Coupe antéro-postérieure du globe oculaire
Image 2 : Coupe schématique de la rétine
I.2-Vascularisation de la rétine : [10,11]
La rétine est la membrane noble de l’œil. Pour simplifier, nous parlerons ici
uniquement de trois couches qui nous intéressent: la couche des cellules photosensibles
comprenant la couche des photorécepteurs et la couche granuleuse externe, la couche
granuleuse interne et la couche des ganglionnaires. Ces trois couches représentent les
cellules nerveuses de la rétine, reliées entre elles et ayant chacune une fonction précise.
La plus profonde, par rapport à l'arrivée de la lumière est, paradoxalement, la
couche des cellules photosensibles, aussi appelées photorécepteurs ou cellules
sensorielles. La rétine est en effet "inversée", car la lumière doit traverser la rétine avant
de pouvoir atteindre les photorécepteurs, sensibles à la lumière. Cette couche comporte
environ 130 millions de cellules photosensibles différentes, portant des noms reflétant
leur forme:
II.1-Définition et classifications :
II.1.1-Définition : [12,13,14]
L’hypertension artérielle, souvent désignée par les 3 lettres HTA, est une
élévation permanente de la pression du sang dans les artères au dessus des chiffres
normaux, c'est-à-dire quand la tension artérielle est égale ou supérieure à 140/90 mmHg
(ou14/9).
Il faut donc que le tensiomètre indique une valeur tensionnelle de 135/85 mmHg
maximum (13,5/8,5) pour que la tension soit normale.
Mais la pression artérielle est variable selon les moments de la journée et les
circonstances : elle augmente avec l'effort, les émotions violentes, tandis qu'elle
s'abaisse lorsque l'organisme est au repos et pendant la nuit.
Pour affirmer qu’une personne est atteinte d’hypertension artérielle il faut que la tension
soit élevée en permanence, que les chiffres tensionnels soient toujours au-dessus des
valeurs normales, quelques soient les circonstances et à l’occasion de plusieurs
consultations.
L’HTA touche près de 10% de la population française. Il y a plus de 7 millions
d’hypertendus en France. C’est un facteur important de morbidité (insuffisance
coronarienne et rénale, AVC) et de mortalité.
II.2-Etiologies : [7,17,18]
Les HTA sévères, non traitées, sont la cause des manifestations classiques de la
rétinopathie et de la choroïdopathie hypertensives. Elles sont aujourd’hui rares dans les
pays développés. En revanche, les complications rétiniennes, choroïdiennes, ou à type
de neuropathie ischémique due à l’artériosclérose, elle-même favorisée ou aggravée par
l’HTA, démeurent fréquentes.
II.3.1.1- Définition :
II.3.1.2- Physiopathologie :
Tous ces signes, non spécifiques lorsqu’ils sont isolés, sont très évocateurs
d’HTA lorsqu’ils sont associés. Facilement identifiables, ils ne s’accompagnent
habituellement pas d’une diminution de l’acuité visuelle (AV). L’œdème maculaire
proprement dit, responsable d’une baisse de l’AV et/ou d’une hyperfluorescence, est
rare.
II.3.2- Choroïdopathie hypertensive :
Elschnig, dès 1904, a décrit des nodules pigmentés entourés d’un halo clair
disséminés dans le F.O. et survenant au décours de néphrites sévères. Ces anomalies
pigmentées peuvent aussi prendre un aspect linéaire paravasculaire. Ce n’est que
récemment que ces aspects ont pu être rattachés à la choroïdopathie hypertensive. Les
vaisseaux choroïdiens sont dépourvus de mécanisme d’autorégulation et subissent une
vasoconstriction dépendante du système nerveux sympathique en présence d’une HTA.
Lorsque ce mécanisme est dépassé, des occlusions de la choriocapillaire apparaissent,
responsables d’une ischémie et d’une nécrose de l’épithélium pigmentaire de la rétine
(EPR). A la phase aiguë, ces lésions sont profondes et blanchâtres, d’abord
hypofluorescentes en raison de l’ischémie choroïdienne, puis hyperfluorescentes par
« staining » de l’EPR. Plus souvent, ces lésion sont découvertes au stade de séquelle
sous la forme des classiques taches d’Elschnig ou des lignes de Siegrist.
Les formes les plus sévères de la choroïdopathie hypertensive (parfois décrite
comme chronique) sont symptomatiques : baisse de l’AV liée à des décollements séreux
rétiniens du pôle postérieur causés par une ischémie choroïdienne étendue bien mise en
évidence par l’angiographie en fluorescence ou au vert d’indocyanine. Les décollements
séreux rétiniens survenant au cours de la toxémie gravidique relèvent des mêmes
altérations. Lorsque l’HTA est traitée, le neuroépithélium rétinien se réapplique, l’AV
se normalise ; les séquelles ophtalmoscopiques sont discrètes, limitées à quelques
mottes pigmentées disseminées.
II.3.4.2-Rétinopathie diabétique :
L’HTA semble plus fréquente chez les sujets diabétiques que chez les sujets non
diabétiques, 50 à 80% des diabétiques sont hypertendus et deux tiers des patients
diabétiques hypertendus ont une HTA systolique isolée.
L’HTA est un facteur aggravant, en particulier dans deux circonstances où le
rôle de l’interniste peut être déterminant : l’efflorescence de nodules cotonneux chez un
patient diabétique à rattacher, sauf preuve contraire, à un mauvais contrôle tensionnel
ou à une poussée d’HTA plus qu’à une évolution de la rétinopathie diabétique elle-
même ; l’œdème maculaire d’évolution rapide responsable d’une diminution de l’AV ,
qui doit d’abord faire contrôler l’HTA, de préférence avec des inhibiteurs de l’enzyme
de conversion de l’angiotensine, avant d’envisager un traitement par photocoagulation
en grille ; ce contrôle suffit souvent à faire régresser l’œdème.
III- L’ARTERIOSCLEROSE : [7,8,9]
Elles reposent sur des critères physiopathogéniques distinguant bien les lésions
liées à l’artériolosclérose, à l’HTA et à leurs complications.
• Classification de Hogan : Elle distingue 3 stades :
Stade I : correspond à la rétinopathie de l’artériolosclérose (signe de croisement,
élargissement du reflet artériel, engainements artériels)
Stade II : correspond à la rétinopathie de l’HTA aiguë (rétrécissements artériels
localisés ou diffus, hémorragies rétiniennes, œdème rétinien, nodules cotonneux,
œdème papillaire)
Stade III : correspond aux complications de l’artériosclérose (occlusions artérielles,
occlusions des branches veineuses rétiniennes)
• Classification de Kirkendall :
Elle est double et tient compte des modifications angiographiques.
C’est la plus simple et la plus utilisée :
-Rétinopathie hypertensive
Stade I : rétrécissement artériel sévère et disséminé,
Image 4
Stade II : en plus des modifications du stade I, présence d’hémorragies rétiniennes
profondes, d’exsudats secs et de nodules cotonneux,
Image 5
Stade III : en plus des modifications du stade II, présence d’un œdème papillaire
Image 6
-Artériosclérose rétinienne
Image 7
Image 8
Stade III : en plus des modifications du stade II, présence d’engainements vasculaires
et d’occlusion de branche veineuse au niveau d’un croisement artério-veineux.
Image 9
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METHODOLOGIE ET RESULTATS
I. OBJECTIFS :
Notre objectif dans cette étude est de montrer l’intérêt de la prise en charge
précoce et correcte de l’HTA afin d’éviter les complications.
II.1- Méthode :
C’est une étude rétrospective portant sur les complications oculaires de l’HTA
chez les malades hypertendues venus en consultation au sein du service
d’ophtalmologie du CHU Androva Mahajanga du mois de septembre 2004 au mois de
juillet 2006.
II.2- Matériels :
Pour mener cette étude, nous avons consulté les cahiers de registre du service
d’ophtalmologie et les dossiers récoltés dans les différents services qui ont envoyés les
patients en consultation (service de cardiologie, service de neurologie, service de
Médecine Interne).
Les résultats sous formes de tableau sont traités par les logiciels : Word et SPSS
13.0 sur Windows xp.
Nos observations :
Nos observations représentent tous les malades consultants présentant une HTA.
Elles se présentent sous forme d’un tableau à six colonnes. La première colonne nous
indique les numéros des patients selon leur arrivée dans le service. La deuxième
renferme les dates de leur consultation. La troisième contient les renseignements
concernant nos malades (Nom et Prénoms représentés par les initiales, l’âge, le sexe,
l’ethnie, les habitudes toxiques, les antécédents personnels et familiaux). Dans la
quatrième colonne on trouve les valeurs de la TA de nos patients. La cinquième nous
présente les signes ophtalmologiques à savoir l’AVL, la tension oculaire, les signes
fonctionnels, et les résultats de l’examen du F.O.
Enfin, la sixième colonne contient les autres complications de l’HTA présentées
par nos patients.
Renseignement Signes Autres
N° Date TA
concernant le patient Ophtalmologiques complications
06/09/04 Nom et prénoms : R.E
Age : 60 ans
AVL DG = 1,0
Sexe : M
TODG = Normale
Ethnie : Betsileo
SF = Diplopie Hémiplégie gauche
1 HT : alcool + tabac 16/10
FODG : Signes en faveur
AP: HTA depuis 1988, mal
d’une RH stade I
traitée
(rétrécissement artériel)
AF : Oncle hypertendu
Hypertendus 73 02,42%
Total 73 100%
Total 56 100%
La tranche d’âge de 41 à 50 ans est la plus touchée (35,72%), suivie de près par
celle de 51 à 60 ans (33,93%) puis celle de 61 à 70 ans (21,43%).
III.3.2-Répartition selon le sexe :
Masculin 27 48,22%
Féminin 29 51,78%
Total 56 100%
Le sexe féminin représente un peu plus de la moitié des malades présentant des
signes en faveur d’une RH (51,78%).
III.3.3-Répartition selon l’ethnie :
Merina 21 37,50%
Betsileo 17 30,36%
Tsimihety 08 14,28%
Sakalava 04 07,14%
Tandroy 03 05,36%
Indiens 03 05,36%
Total 56 100%
Concernant l’éthnie, ce sont surtout les Merina qui présentent les plus des signes
en faveur d’une RH (37,50%), suivis des Betsileo à 30,36%.
III.3.4-Répartition des malades selon les antécédents familiaux :
TOTAL
Oui Non
Effectif 20 36 56
La majorité des patients présentent des signes en faveur d’une RH n’avait pas
d’antécédents familiaux d’HTA (64,29%).
III.3.5-Distribution des hypertendus présentant des signes en faveur d’une
RH selon leurs habitudes toxiques :
Tabac 10 17,86%
Aucune 43 76,78%
Total 56 100%
Unilatéral 04 07,14%
Bilatéral 52 92,86%
Total 56 100%
Stade I 20 35,72%
Stade II 25 44,64%
Total 56 100%
Plus des malades présentent des signes en faveur d’une RH au Stade III
(44,64%), suivis par ceux qui sont au stade I (35,72%) puis ce du stade III (19,64%).
III.3.8-Répartition des malades selon l’AVL :
III.3.8.1-Répartition générale :
Nombre 17 39 56
La majorité des patients présentant des signes en faveur d’une RH ont une BAV
(69,64%).
III.3.8.2-Répartition selon le stade de la RH :
17 03 20
Stade I
(85%) (15%) (100%)
00 25 25
Stade II
(0%) (100%) (100%)
00 11 11
Stade III
(0%) 100% 100%
Ce sont surtout les patients présentant les signes en faveur d’une RH stade II et
III qui ont une BAV 85% de ce qui sont au stade I ont une AV normale et 15% ont une
BAV.
III.3.9-Distribution des malades présentant des signes en faveur d’une RH
selon le grade de l’HTA :
Total 56 100%
≤ 10 ans 18 48,65%
Total 37 100%
51,35% des patients qui avaient connu leur HTA et qui présentent des signes en
faveur d’une RH étaient hypertendus depuis plus de 10 ans.
III.3.11-Répartition des malades présentants des signes en faveur d’une RH
selon les autres complications de l’HTA associées :
AVC 15 26,78%
AIT 01 1,78%
Total 56 100%
Connaissance et PEC de
Effectif Pourcentage (%)
l’HTA
Total 56 100%
HTA+Diabète 05 06,85%
Total 73 100%
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VÉÅÅxÇàt|Üxá@W|ávâáá|ÉÇá
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VÉÅÅxÇàt|Üxá
VÉÅÅxÇàt|Üxá @W|ávâáá|ÉÇá
COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
Dans notre étude, 73 patients sur 3015 sont hypertendus et ce sont tous des
adultes, ce qui représente 2,42% des consultants.
Comme complications oculaires de l’HTA, nous n’avons trouvé que des signes
en faveur de RH. Le diagnostic positif de la RH est généralement posé dans un contexte
évocateur, par exemple lors d’un examen systématique de bilan d’HTA, beaucoup plus
rarement en cas de complications, occlusion veineuse rétinienne ou HTA maligne. [12]
La tranche d’âge de 41 à 50 ans est la plus touchée dans cette étude. Selon
certains auteurs, les RH Stade IV de l’enfant ont été décrites mais leur incidence est
rare. [4]
En ce qui concerne le sexe et l’ethnie, nous avons trouvé que les signes en
faveur d’une RH sont surtout présents chez le sexe féminin et chez les Merina avec les
proportions suivantes : 51,78% et 37,5%.
Mais ce n’est qu’une simple coïncidence car dans la littérature, aucune allusion
n’est faite quant à la prédominance d’un sexe sur l’autre ou d’une ethnie sur une autre.
La plupart des malades présentant des signes en faveur d’une RH n’avaient pas
d’antécédents familiaux d’HTA (64,29%). Dans la population générale, l’HTA est
idiopathique ou essentielle dans 95% des cas, elle est secondaire dans 5% des cas [23,
24, 25,26]. L’examen du F.O permet quelquefois d’orienter le diagnostic étiologique de
l’HTA. Particulièrement chez l’adulte, des symptômes d’HTA aiguë sans artériosclérose
rétinienne doivent faire rechercher une cause réno-vasculaire par argument de fréquence
[4]. Dans les pays industrialisés, l’HTA secondaire la plus fréquente est d’origine réno-
vasculairre. [27]
Les signes en faveur d’une RH sont retrouvés dans 76,78% des cas chez les
patients qui n’avaient pas d’habitudes toxiques. Ils existent dans 17,86ù des cas chez les
tabagiques et dans 5,36% chez les alcoolo-tabagiques. La RH peut exister chez tout
hypertendu qu’il prend ou non d’alcool ou de tabac.
Certains auteurs affirment que la bilatéralité des atteintes rétiniennes est de règle
dans la RH. [4]
Les signes oculaires de l’HTA sont surtout présents au cours des HTA sévères
ou malignes.
Cependant, notre étude évoque que dans la plupart des cas, l’HTA n’est pas
traitée correctement (55,36%). Il y avait interruption de traitement pour des raisons
inconnues. 33,93% des malades présentant des signes en faveur d’une RH ignoraient
leur HTA et seulement 10,71% avaient bien suivi leur traitement. Ce problème se
rencontre aussi dans d’autres pays. Prenons l’exemple du Canada, plus de 33% des
patients hypertendus ne considèrent pas l’HTA comme un problème important [34].
Selon certains auteurs, l’HTA maligne est fréquente et inconnue, de découverte fortuite
dans 50 à >70% des cas [5]. La présence des signes en faveur d’une RH chez nos
patients traités peut être due à l’inefficacité du traitement. En dépit des progrès
considérables accomplis dans le traitement de l’HTA, les complications de cette maladie
demeurent fréquentes. [35]
Les résultats de l’étude ont fait ressortir que malgré les progrès actuels du
traitement de l’HTA, les complications oculaires de cette maladie restent fréquentes.
Nous proposons les suggestions suivantes afin d’éviter ou d’atténuer ces complications.
2- Au niveau régional :
Bien suivre les consignes des médecins sur la prise en charge de l’HTA
(mesures hygiéno-diététiques).
Consultation périodique pour savoir son état de santé.
Prendre soigneusement les médicaments.
Se réunir dans une association pour faciliter l’accès aux traitements.
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CONCLUSION
Même si de nos jours, les cas d’HTA maligne ou aigue, donnant un tableau
typique de RH, sont devenus rares et que les médicaments antihypertenseurs sont de
plus en plus efficaces, les complications de l’HTA demeurent fréquentes.
L’analyse du FO reste un examen indispensable dans le bilan de l’HTA. Elle
permet le suivi de l’HTA dans le but d’éviter ou de réduire la survenue des
complications.
Dans notre étude réalisée au sein du service d’ophtalmologie du CHU Androva,
76,7% des patients hypertendus présentent des signes en faveur d’une RH. Parmi ces
malades 58,93% avaient des HTA sévères, 21,43% des HTA malignes et 26,78%
avaient eu d’AVC.
Nous avons observé que 33,93% des malades ignoraient qu’ils étaient
hypertendus, 55,36% étaient des hypertendus connus mais qui n’avaient pas bien suivi
leur traitement et 10,71% présentent cependant des signes en faveur d’une RH malgré
leur thérapie.
L’examen ophtalmologique systématique, même dans les cas d’HTA bénignes
ou modérées bien traitées, permet de prévenir les risques de complications vasculaires
au cours de l’évolution de la maladie hypertensive. Au niveau de l’œil, on peut
rencontrer une occlusion des vaisseaux centraux de la rétine ou d’une de ses branches.
La survenue de tels accidents doit faire craindre l’apparition d’accident de même nature
au niveau d’autres territoires, comme le cerveau, le cœur ou les reins et doit donc mettre
en garde le praticien. Cela permet aussi au médecin d’évaluer l’efficacité de son
traitement.
Ce type d’étude a permis d’évaluer les complications oculaires de l’HTA qui
reflètent l’état vasculaire de notre organisme, orientant ainsi les indications
diagnostiques, pronostiques et thérapeutiques. L’examen ophtalmoscopique a donc une
place importante dans le bilan de l’HTA.
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= Serment d’HIPPOCRATE
Nom et Prénom : FARAMANANASIMBOLA Nirina
Intitulée de la Thèse : COMPLICATIONS OCULAIRES DE L’HTA RENCONTREES DANS LE SERVICE
D’OPHTALMOLOGIE DU CHU DE MAHAJANGA
Thèse de doctorat en médecine générale, Mahajanga, 2007 N° 942
Format : 21 x 29,7cm
Nombre de page : 61
Nombre de références bibliographiques : 37
Nombre de pages bibliographiques : 05
Nombre des images : 09
Nombre de tableaux : 19
RESUME DE LA THESE
Ce travail permet d’évaluer les complications oculaires de l’HTA chez les hypertendus venus
au sein du service d’ophtalmologie du CHU Androva Mahajanga. Les résultats ont montré que :
75,7% des malades hypertendus présentent des signes en faveur d’une rétinopathie hypertensive dont :
- 35,72% au stade I
- 44,64% au stade II
- 19,64% au stade III
Parmi ces malades présentant des signes en faveur d’une RH :
- 58,93% avaient des HTA sévères
- 21,43% des HTA malignes
- 26,78% avaient eu d’AVC
- 33,93% ignoraient qu’ils étaient hypertendus
- 55,36% étaient des hypertendus connus mais qui avaient interrompu leur traitement
- 10,71% seulement avaient suivi leur traitement
Ceci permet de prouver que la prise en charge précoce et correcte de l’HTA est
nécessaire afin d’éviter les complications et que l’examen du FO a sont intérêt dans le bilan
de l’HTA.
MEMBRES DU JURY
Président : Monsieur Le Professeur ZAFISAONA Gabriel
Juges : Monsieur Le Professeur RALISON Andrianaivo
Madame Le Docteur JEREMIE Lehimena
Directeur et rapporteur : Monsieur Le Docteur ANDRIANAIVOARIVOLA Tsiory Zoé