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Mai 2016
SOMMAIRE
INTRODUCTION
2. Forces de souveraineté
3. Forces de présence
2. BOA/POC
VERBATIM
INTRODUCTION
1
Les cinq fonctions stratégiques sont : Connaissance et anticipation, intervention, protection, prévention, dissuasion.
Les forces prépositionnées contribuent au quatre premières fonctions stratégiques.
2
« La prévention des crises qui affectent notre environnement inclut des actions diversifiées […] Dans cette perspective,
la France s’appuiera notamment sur des déploiements navals permanents dans une à deux zones maritimes et sur des
moyens prépositionnés (base des Émirats Arabes Unis et plusieurs implantations en Afrique) qui seront reconfigurés
dans le cadre de la présente loi. S’agissant de l’Afrique, une conversion de ces implantations sera entreprise afin de
disposer de capacités réactives et flexibles, à même de s’adapter aux évolutions récentes et à venir des besoins de
sécurité du continent » - LPM Actualisée, P.10
Que sont les « forces prépositionnées » ?
1. « Opex » / « Forces prép »
Les opérations extérieures conduites par les armées françaises font l’objet d’une large publicité. Les OPEX
comme l’opération Barkhane au Sahel, Chammal au Levant ou encore Daman au Liban, sont en général
bien connues du grand public. En revanche, le déploiement des forces françaises hors du territoire
métropolitain dans le cadre des dispositifs prépositionnés l’est un peu moins.
Les forces « prépositionnées » sont déployées de façon permanente en dehors du territoire métropolitain,
dans les principales zones d’intérêt stratégique nationales et internationales définies par le LBDSN3. Elles
contribuent à 4 des 5 fonctions stratégiques
confiées aux armées : Connaître et Anticiper,
Prévenir, Protéger, Intervenir. Elles relèvent
toutes du chef d’état-major des armées.
Dans un contexte stratégique qui se dégrade,
les forces prépositionnées jouent un rôle
déterminant pour :
- continuer à assurer la défense des
Français, du territoire national et des
intérêts de la France ;
- disposer de réservoirs de forces rapidement projetables en-dehors du territoire métropolitain ;
- appuyer nos déploiements opérationnels à l’étrangers et participer à la stabilité dans les régions
sensibles ;
- contribuer aux coopérations opérationnelles régionales.
3
« Au-delà des moyens nécessaires à la protection du territoire national, la France entend disposer des capacités
militaires lui permettant de s’engager dans les zones prioritaires pour sa défense et sa sécurité : la périphérie
européenne, le bassin méditerranéen, une partie de l’Afrique - du Sahel à l’Afrique équatoriale, le Golfe Arabo-Persique
et l’océan Indien. Ces capacités lui permettent d’apporter sa contribution à la paix et à la sécurité internationales dans
d’autres parties du monde »- LBDSN 2013, P.82
2. Un commandement interarmées bras armé du CEMA outremer et à l’étranger
4
Cf Annexe A
5
Cf Annexe B
Les forces de souveraineté
Les missions des forces de souveraineté sont d’assurer la protection du territoire national ; de défendre la
souveraineté de l’Etat dans ses eaux territoriales et sa zone économique exclusive ; de soutenir l’action des
différents services de l’Etat dans les départements et collectivités d’outremer ; de mettre en œuvre la
coopération militaire bilatérale avec les pays de leur zone de responsabilité.
Tout en leur permettant de remplir ces missions génériques, le dispositif actuel permet une meilleure prise
en compte des enjeux de sécurité et de défense propres à chacun de ces territoires éloignés.
Depuis la transformation des armées initiée en 2010, les forces armées stationnées aux Antilles, en
Polynésie française, en Nouvelle-Calédonie, en Guyane et dans la zone Sud de l’océan Indien ont été ré-
articulées selon une logique de « théâtre » : Caraïbes, Pacifique et Océan Indien. Au cours de cette
manœuvre, les effectifs et les empreintes capacitaires ont été resserrés.
Tout en continuant à remplir leurs missions ce
dispositif permet de mieux tenir compte des
enjeux de sécurité et de défense propres à
l’environnement immédiat de ces territoires
éloignés.
Sur le théâtre océan Indien, où La Réunion, Mayotte et les Terres Australes et Antarctiques Françaises
constituent des zones maritimes et économiques d’importance stratégique, les forces françaises sont
davantage tournées vers la sécurisation des voies de navigation, la lutte contre la piraterie et contre les
trafics humains. Cette zone est couverte par les FAZSOI.
Régie par des accords de défense, dont la plupart ont été rénovés en 2008*, l’implantation permanente de
forces françaises en Afrique vise à accompagner le renforcement de la capacité de gestion des crises et les
outils de sécurité collective des États africains. Cet effort ce traduit par le concept RECAMP (Renforcement
des Capacités Africaines de Maintien de la Paix) qui s’articule autour de 3 volets : la formation,
l’entraînement et l’aide à l’engagement des forces africaines.
* La coopération de la France avec ses partenaires africains s’inscrit dans une dynamique de
rénovation de nos accords bilatéraux initiée en 2008, qui porte sur le long terme, afin de
concourir à une paix et une sécurité durables en Afrique. Elle est principalement soutenue et
mise en œuvre par les forces de présence, dont l’implantation sur ces territoires amis est régie
par des accords. Au total, la France entretient une relation militaire bilatérale avec une
quarantaine d’Etats africains. 24 d’entre eux accueillent des coopérants militaires et 8 ont
conclu un accord de partenariat rénové depuis 2008 : la Centrafrique, le Cameroun, le Togo, les
Comores, la Côte d’Ivoire, Djibouti, le Gabon, la Sénégal.
Les forces de présence offrent également des points d’appui à partir des façades Est et Ouest de l’Afrique,
dont l’actualité opérationnelle récente a démontré toute la pertinence. Ainsi, au lancement de l’opération
Serval au Mali en janvier 2013, le premier poste de commandement interarmées de théâtre a été mis en
place à Dakar, au sein des Eléments français au Sénégal (EFS) et son commandant, le général de brigade
Grégoire de Saint-Quentin a pris tête des opérations.
Capables d’interagir entre elles et avec les unités déployées en opérations, les forces de présence
permettent de disposer d’un réservoir de forces et de points d’appui logistiques sur le continent et de
resserrer notre empreinte opérationnelle autour de la région sahélo-saharienne, qui concentre aujourd’hui
l’essentiel des risques liés à la menace terroriste.
Ce dispositif constitue un ensemble cohérent par la souplesse et l’appui direct qu’il peut apporter aux
opérations d’une part, et par sa contribution indirecte aux opérations grâce aux actions de formations des
forces africaines d’autre part.
2. BOA/POC
Jusqu’à l’automne 2014, notre dispositif en Afrique s’articulait autour de trois forces de présence : les
éléments français au Sénégal (EFS), les forces françaises au Gabon (FFG) et les forces françaises stationnées
à Djibouti (FFDj). Conformément aux annonces ministérielles, ce dispositif s’est réarticulé autour de deux
types d’emprises : les bases opérationnelles avancées (BOA) et les pôles opérationnels de coopération
(POC). Les premières constituent notre point d’appui principal sur l’une et l’autre des façades africaines,
ainsi qu’un réservoir de forces rapidement projetables en cas de crise. Les seconds, quant à eux, visent plus
particulièrement à accompagner les États africains dans le renforcement de leur sécurité collective et, ainsi,
à contribuer à la stabilité régionale.
Capable d’interagir avec nos autres BOA et nos forces déployées en OPEX, ce dispositif permet de disposer
d’un réservoir de forces et de points d’appui logistique dont les principales missions sont :
o d’assurer la défense des intérêts français et la sécurité de ses ressortissants ;
o d’appuyer les déploiements opérationnels des forces françaises dans la région ;
o de contribuer à la coopération opérationnelle régionale.
Le 1er septembre 2014, les FFG ont évolué en élément français au Gabon (EFG), devenant ainsi un pôle
opérationnel de coopération (POC) à vocation régionale sur le modèle des EFS. Ils sont plus
particulièrement impliqués dans la mise en œuvre du volet opérationnel de nos coopérations bilatérales
avec nos partenaires africains de la communauté économique des Etats d’Afrique centrale.
Depuis le 1er janvier 2015, les forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI) constituent la seconde BOA française
en Afrique après celle de Djibouti. Elles ont effectué leur montée en puissance à partir de la force Licorne
dont le mandat s’est achevé le 21 janvier 2015 et constituent une nouvelle plateforme stratégique,
opérationnelle et logistique majeure en Afrique de l’Ouest.
La transformation des armées, initiée depuis 2008, prend en compte la dimension stratégique des forces
prépositionnées et la nécessité de les consolider. Si le contexte budgétaire associé à l’évolution de
l’environnement stratégique a conduit à redessiner le format des armées et donc celui des forces
prépositionnées, leurs missions sont préservées et restent une priorité. Comme le précise la LPM, « le
recours à la force, sous faible préavis, impose de consolider des capacités d’intervention prépositionnées ou
projetables ».
Le dispositif 2015-2016 s’articule sur un format de 11 000 hommes dont près de 3 800 dans les forces
prépositionnées et 7 200 dans les forces de souveraineté. Ensemble, elles constituent des capacités clefs de
notre outil de défense :
- entraînées et disposant d’une large connaissance de leur environnement, elles offrent un appui
essentiel à tout engagement extérieur.
- Elles assurent la conduite régulière d’actions diversifiées assurant la sécurité régionale, une veille
stratégique et une présence sur zone.
- Elles entretiennent les relations établies avec nos partenaires régionaux, dont elles demeurent les
principaux interlocuteurs. Par leurs missions de formations, elles leur permettent aussi de soutenir
un potentiel effort français sur le plan opérationnel.
« La protection du territoire national et des Français, en métropole comme outre-mer, est première
[…]
Le recours à la force, sous faible préavis, impose de consolider des capacités d’intervention
prépositionnées ou projetables. Une capacité nationale de réaction d’urgence doit être conservée
en propre. […]
La prévention des crises qui affectent notre environnement proche ou plus lointain inclut des
actions diversifiées. […] Dans cette perspective, la France s’appuiera notamment […] sur des
moyens prépositionnés. […] Nos actions dans le domaine de la prévention des crises doivent aussi
s’orienter vers la recherche de partenaires régionaux prêts à s’engager à nos côtés. »
Réponse du ministère de la Défense à la question écrite du sénateur Jean-Paul Fournier (JO Sénat du
05/02/2015 - page 257)
Conformément aux évolutions programmées par le Livre blanc sur la défense et la sécurité
nationale publié en 2013, la réorganisation des forces de présence françaises constitue un projet
global tendant à transformer notre dispositif en le rapprochant de la bande sahélo-saharienne, tout
en contribuant à l'objectif général de réduction des effectifs du ministère de la défense.
Dans ce contexte, s'agissant de l'Afrique, le président de la République a décidé la mise en place
d'un schéma de présence permettant :
- de développer les capacités de la force africaine en attente (FAA), en formant chaque année 20
000 soldats locaux. Cet effort reposera essentiellement sur les pôles opérationnels de coopération
de Dakar et de Libreville qui, dotés chacun d'un effectif de 350 militaires, sont en mesure de
proposer plus de 188 formations différentes à nos partenaires ;
- de préserver une capacité d'intervention à partir de deux bases implantées à Abidjan et à Djibouti.
Cette organisation a été définie de manière à soutenir et à compléter le dispositif déployé par la
France dans le cadre de la conduite des opérations extérieures.
Annexe A
ZRP Amérique latine – Caraïbes (COMSUP GUYANE) : zones maritimes Antilles et Guyane avec les
territoires, eaux territoriales et espaces aériens inclus dans le périmètre, dont ceux des îles des
Caraïbes, à l’exclusion des départements des Antilles ; pays de l’arc Caraïbes ; territoires du bassin
de l’Amazonie ; département de la Guyane.
ZRP Polynésie (COMSUP POLYNESIE FRANCAISE) : zone maritime Polynésie française (incluant la
zone économique exclusive française bordant l’île de Clipperton) avec les territoires, eaux
territoriales et espaces aériens inclus dans le périmètre, dont ceux de la Polynésie française.
ZRP Nouvelle-Calédonie (COMSUP NOUVELLE-CALEDONIE) : zone maritime Nouvelle-Calédonie,
avec les territoires, eaux territoriales et espaces aériens inclus dans le périmètre, notamment ceux
de la Nouvelle-Zélande, du Vanuatu, des Fidji, des Tonga, et des îles Salomon, ainsi que le territoire
de la Nouvelle-Calédonie, de ses dépendances et de Wallis et Futuna ; territoires de l’Australie et de
la Papouasie.
ZRP Sud de l’Océan indien (COMSUP ZONE SUD DE L’OCEAN INDIEN) : zone maritime Sud de
l’océan Indien, avec les territoires, eaux territoriales et espaces aériens compris, notamment ceux
des Seychelles et des Comores, ainsi que le département de la Réunion, le territoire de Mayotte, les
îles Éparses, les Terres Australes et Antarctiques françaises ; Etats contribuant à la brigade régionale
Sud de la force africaine en attente (Botswana, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, Maurice, le
Mozambique, la Namibie, de l’Afrique du Sud, le Swaziland, la Tanzanie, la Zambie, le Zimbabwe, les
Seychelles).
Annexe B
ZRP Est-Afrique (COMFOR DJIBOUTI) : territoire de la république de Djibouti, les eaux territoriales
et l’espace aérien djiboutiens ; territoires des États de la communauté économique régionale de
l’Afrique de l’Est (Djibouti, le Soudan, l’Ethiopie, la Somalie, l’Ouganda, le Kenya) ; territoire de
l’Erythrée ; territoire du Yémen
ZRP Ouest-Afrique (COMFOR GABON) : territoire de la république du Gabon ; territoires des États
contribuant à la brigade régionale centre de la force africaine en attente (l’Angola, le Cameroun, la
Guinée Equatoriale, le Gabon, le Congo, Sao-Tomé et Principe, la République Démocratique du
Congo, le République Centrafricaine, le Burundi, le Tchad) ; territoire du Rwanda ; États contribuant
à la brigade régionale Ouest de la force africaine en attente, en lien avec le COMFOR Sénégal (le
Sénégal, le Cap Vert, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Gambie, la Guinée, la
Guinée Bissau, le Libéria, le Mali, le Niger, le Nigéria, le Sierra Leone, le Togo) ; territoire de la
Mauritanie
ZRP Côte-d’Ivoire (COMFOR ABIDJAN) : territoire de la république de Côte d’Ivoire, les eaux
territoriales et l’espace aérien ivoirien
ZRP Moyen Orient – Océan Indien (COMFOR EAU / ALINDIEN) : zone maritime océan Indien, avec
les territoires, eaux territoriales et espaces aériens inclus dans le périmètre, notamment ceux du Sri
Lanka et des Maldives ; Pakistan, Inde, Bangladesh ; Emirats arabes unis, Koweït, Bahreïn, Qatar,
Oman, Arabie-Saoudite, Jordanie, Irak, Iran
ZRP Asie – Océan pacifique (COMSUP FAPF / ALPACI) : zone maritime océan Pacifique, avec les
territoires, eaux territoriales et espaces aériens inclus dans le périmètre, dont ceux des îles du
Pacifique hors des ZRP de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie ; Chine, Corée du Sud et Japon ;
Birmanie, Laos, Vietnam, Cambodge, Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Bruneï, Timor et Philippines ;
Chili