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lorsqu'on lit un texte en langue étrangère, ons'arrête quelques fois pour comprendre de qui
ou de quoi parle l'auteur.Cette réflexion qui peut prendre quelques secondes ou dès
foisquelques minutes, que l'on veuille ou pas, est une sorte d'analyselinguistique. Quand un
signe linguistique avec ses trois composants(signifiant, signifié, référent) constitue un vrai
obstacle pour letraducteur, une étude descriptive et analytique du texte devientnécessaire.
Daniel Gile dit à ce sujet:
" … en dépit de l'acceptation généralisée du principe
universel de la succession compréhension-reformulationcomme base de la démarche traduisante,
la communautédes traductologues continue à reconnaître, sur le plantechnique, l'intérêt de
l'étude descriptive et analytique demécanismes linguistiques de surface"
1
.
Il convient de rappeler qu'en matière scientifique les résultatsde l'analyse linguistique
peuvent paraître plus évidents quand la description et l'analyse sont basées sur un corpus.
Pour mieuxidentifier et catégoriser les problèmes de reformulation ou
d'équivalence en traduction, par exemple, il vaut mieux avoir recours àune analyse
linguistique basée sur un corpus.Qui dit "traduction" dit d'une manière ou d'autre
"linguistiquecomparée". Cette branche de la linguistique cherche à identifier et àanalyser
synchroniquement ou diachroniquement les différences entredeux ou plusieurs langues,
voire les différentes structures au sein de lamême langue. A notre sens, les études
comparatives faites entre leslangues demeurent importantes et très utiles pour les
traducteurs quisouhaitent obtenir des traductions de bon niveau.Certains traductologues ne
sont pas pour l'étude de lalinguistique comparée entre les systèmes linguistiques. Ils
nes'intéressent jamais à l'analyse linguistique des correspondances et desdifférences entre
les langues. Voire d'autres traductologues dontDanica Seleskovitch
ont rejeté la linguistique en bloc au motif qu'elle s'occupait de la langue en dehors de tout
contexte de communication
2
.Or, il existe toujours la linguistique interne et la linguistique externe:la première étudie
la linguistique en dehors de son univers, alors que ladeuxième étudie la linguistique et ses
interactions avec les autresdisciplines du monde, comme nous allons le voir dans la
partiesuivante.Donc, que l'on le veuille ou pas, le recours à l'analyselinguistique (implicite
ou explicite) du texte à traduire est inévitable,voire primordiale pour garantir une bonne
traduction.
- La traduction : une science interdisciplinaire
Lorsque le traducteur commence à traduire n'importe queltexte, en fonction de ce texte, il
commence à avoir l'impression qu'il estlinguiste, sociologue, psychologue, historien,
littéraire ou philosophe.Linguiste, dans la mesure où on doit comprendre le
systèmelinguistique de la langue de départ et de la langue d'arrivée.Sociologue, quand on
doit être au courant des faits sociaux traités dansle texte ou bien l'influence que la société
exerce sur la langue "lasociolinguistique". Psychologue ou philosophe lorsque le
traducteurdoit aller au-delà du texte pour analyser et comprendre les pensées del'auteur qui
peuvent exiger une connaissance psychologique
ou philosophique afin de dévoiler le référent caché dont l'auteur parle.Historien, dans la
mesure où le traducteur fait face à des faitshistoriques dont il doit avoir une connaissance
générale pour pouvoirles relier ensemble et donner une traduction logique et
compréhensible.Littéraire, quand le traducteur ne doit pas faire une simple traduction
d'une œuvre littéraire, mais il doit plutôt donner à sa traduction uneallure littéraire pour
ne pas faire perdre à l'œuvre originale son impact
littéraire. Autrement dit, le traducteur doit être prêt à envisager toutesles disciplines et à
avoir une méthodologie claire dans la
traduction pour permettre au texte traduit de grader sa spécificité disciplinaire.Daniel Gile
ajoute à ce propos que:
"… la traductologie est interdisciplina
ire. Le spectre esttrès large, que ce soit dans les questions abordées, dans
On exerce la traduction soit pour gagner sa vie ou bien, parcuriosité, pour s'ouvrir aux
autres disciplines et avoir d'autresconnaissances dans les autres cultures. Le mot traduction
est un terme pour nommer des activités et des finalités différentes. Par exemple,
on peut recourir à la traduction dans l'enseignement des languesétrangères. En plus des
exercices de thème et de version pour exercerla mémoire des mots et des structures en
langue cible, le cours detraduction aide l'apprenant à réfléchir intellectuellement et à avoir
uneformation de l'esprit. Pergnier dit à ce sujet que la rigueur de la qualitédans
l'expression se remarque notamment dans la version qui est "
unexercice d'analyse de la pensée d'un auteur, formation à la précision età la clarté
d'expression, exercice de rédaction dans la languematernelle, test de culture et de
connaissances, voire développementdu sens esthétique
La traduction a donc de différentes finalitésdont nous allons essayer ici d'expliquer deux:
la traduction professionnelle et la traduction universitaire.
Traduction / interprétation
Avant d'étudier la différence entre la traduction professionnelleet universitaire, il faut faire
la différence entre la traduction etl'interprétation. Il est évident qu'il ait une différence claire
entre latraduction et l'interprétation qui se résumé ainsi: la première doit
être principalement à l'écrit, alors que la deuxième est à l'oral. Mais certainschercheurs
évitent de faire des recherches sur l'interprétation en raisonde ses caractéristiques
spécifiques et ils croient que l'interprétation peutêtre aussi bien à l'écrit qu'à l'oral. A l'oral,
quand l'interprète doit faireune interprétation simultanée d'un discours donné, et à l'écrit
dans lamesure où il doit traduire préalablement un film ou une émission pourles diffuser en
langue d'arrivée.Beaucoup de gens croient que l'interprétation est plus difficileque la
traduction, car l'interprète doit faire une interprétationsimultanée: écouter en langue de
départ et parler en langue d'arrivée.En effet, il n'est pas facile de trancher entre
l'interprétation et latraduction en matière de difficulté. Alors que le traducteur a le tempsde
réfléchir et de consulter les dictionnaires, dans la traduction d'untexte écrit, l'interprète est
vraiment très limité dans le temps, voire iln'a que quelques secondes de décalage entre
écouter et parler. Parcontre, le traducteur est très surveillé par les lecteurs, car eux aussi
ilsont le temps de lire et de vérifier la traduction; tandis que les fautes del'interprète qui ne
nuisent pas au sens sont souvent pardonnables enraison du contrainte du temps et dès fois
de la difficulté du sujet. Il fautadmettre que les matériaux utilisés dans l'interprétation sont
plus
compliqués que ceux dont le traducteur aura besoin: l'interprète doitavoir à sa disposition
des appareils d'audio électroniques et dès foisinformatiques dont l'emploi n'est pas simple
pour les non habitués,alors qu'un dictionnaire ou une encyclopédie pourra suffire
autraducteur. Malgré tout cela, on ne peut pas ignorer le fait quel'interprétation simultanée
exige une lourde charge cognitive et posedes problèmes de production du discours.Il est
très facile de faire la différence entre la traduction etl'interprétation, mais il n'est pas évident
de déterminer qui
est primordiale à l'autre. A notre sens, étant donné que l'oral est né,diachroniquement, avant
l'écrit (l'homme a connu la parole avantl'écrit), la genèse de l'interprétation doit être avant
celle de l'écrit. La preuve, dans la communication orale, les anciens chefs des tribus ayantde
différentes langues s'échangeaient les messages par
l’intermédiaire
des messagers interprètes.Contrairement à la traduction, l'interprétation est avant tout
unmétier. Il est fort possible que l'on trouve quelqu'un qui exerce latraduction par curiosité
pour apprendre et découvrir d'autresconnaissances, mais il est très rare que l'on exerce
l'interprétationcomme passe-temps. Cela nous amène à examiner ce qu'on entend parla
traduction professionnelle
cohésion du texte. C'est pourquoi on focalise notre attention plus sur lacorrection
linguistique du texte d'arrivée que sur l'information même.Si nous posons la question à un
enseignant de la traductionuniversitaire comment il évalue ses étudiants, il dirait qu'il se
baseraitsur leurs productions linguistiques. Moins il y a de fautesgrammaticales, plus le
texte est meilleur. Or, on ne prête pas beaucoupd'attention à la cohérence de la totalité du
texte, et à la cohésion entreles idées véhiculées à l'intérieur du texte
même. Notre objectif de cette étude n'est pas de juger la fiabilité ou pas des méthodes utilis
ées dans l'enseignement universitaire de latraduction, mais plutôt de faire des remarques sur
ce typed'enseignement et de laisser la décision à l'enseignant en fonction deson public et
leur objectif, de son établissement et d'autres contraintes pédagogiques qui peuvent varier
d'un contexte à l'autre.
afin d'initier des étudiants aux principes de la traduction. Nous allonstraiter donc les
éventuels problèmes que l'enseignant rencontre dans uncours de traduction. Il convient
de rappeler, qu'à la différence del'enseignement de la traduction professionnelle, il s'agit
ici d'unenseignant non spécialisé en traductologie, d'un programmeuniversitaire constitué
de plusieurs cours dont les cours de traduction,et des étudiants ayant pour objectif
l'apprentissage d'une langueétrangère par le biais, entre autres, de la traduction. Les
problèmes
les plus fréquents que l'on rencontre dans l'enseignement de la traductionsont: la maîtrise
de la langue étrangère, le choix des documents àtraduire, la motivation.
Conclusion
Il n'est pas évident de donner une méthodologie précise dansl'enseignement universitaire de
la traduction. Néanmoins, on peutdégager quelques tendances dans l'enseignement
universitaire de latraduction, dont Lavault (1993) y croit fortement. Tout d'abord, il
fautadmettre que dans l'enseignement universitaire de la traduction, oninsiste sur la
connaissance linguistique (morphologie et
syntaxe), plutôt que sur la connaissance métalinguistique (pragmatique etsocioculturel).
Aucun enseignant de la traduction universitaire n'ignorele fait que son attention se porte
plus sur des problèmes syntaxiques ousyntagmatiques du texte, que sur des problèmes de
cohérence ou deohésion du texte. C'est pourquoi on focalise notre attention plus sur
lacorrection linguistique du texte d'arrivée que sur l'information même.Si nous posons la
question à un enseignant de la traductionuniversitaire comment il évalue ses étudiants, il
dirait qu'il se baseraitsur leurs productions linguistiques. Moins il y a de
fautesgrammaticales, plus le texte est meilleur. Or, on ne prête pas beaucoupd'attention à la
cohérence de la totalité du texte, et à la cohésion entreles idées véhiculées à l'intérieur du
texte
même. Notre objectif de cette étude n'est pas de juger la fiabilité ou pas des méthodes uti
lisées dans l'enseignement universitaire de latraduction, mais plutôt de faire des
remarques sur ce typed'enseignement et de laisser la décision à l'enseignant en fonction
deson public et leur objectif, de son établissement et d'autres contraintes pédagogiques
qui peuvent varier d'un contexte à l'autre
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–
JordanieMohammed HASSANAT, Assistant Prof.Université Alzaytouneh - Jordanie