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Ils parlent pour le tout petit pour cent que représente la minorité indienne, la moins
nombreuse, dans ce grand pays devenu les États-Unis.
Avec Diane, dès les premiers échanges, la communication fut simple basée sur la
confiance.
Une générosité se dégage d'elle, une vitalité, une forme d’enthousiasme dont me sens
proche.
Des critiques américaines publiées prétendent que la poésie de Diane n’est qu’une prose
découpée en vers.
Il y a quelque chose d’excessif dans cette affirmation. L’on peut soupçonner un membre
d’une culture dominante qui à travers ses a priori, cherche à retrouver les standards de la
versification ancrés dans la tradition occidentale. À mes yeux la poésie de Diane, vers
libres ou prose poétique, est résolument contemporaine, expérimentale parfois même. Le
tout peut y être très incisif.
La forme, ou bien le style peuvent surprendre. Mais l’énergie est le dénominateur
commun.
Ses mots ont une force extraordinaire : ils ne reculent jamais, ils avancent
implacablement
Jamais larmoyants, parfois drôles et mordants, il donnent une voix à ceux que l’on a
rendu muets,ceux que l’on n’écoute jamais.
Depuis les marges elle essaie de trouver les paroles que des personnes ou bien des
créatures, exclues, prononceraient.
1.
Ramassez de la boue, voyez comme elle se répand dans l’eau.
Maintenant la terre nage, ne sachant pas ce quelle est, n’ayant pas ce qu’il faut pour le
savoir bien.
Secrétaires-bureaux, lits métalliques. Le linge que les filles lavent au pensionnat. Sur le
mur, le Christ au poteau, son pistolet pointé sur le monde. Je tourne les pages du livre.
Nous avons dormi avec ce Christ cloué au dessus de nos lits. Ce gisant, Christ bâton-
marchant, aussi proche qu’un clou dans la main.
2.
3.
Nous étudions la Bible dans une classe. Jael, la femme d’Heber, a cloué la tête de Sisera
au sol
pendant son sommeil. Je songe à la manière dont les femmes démembraient les soldats.
Une courge pâle dans le jardin sans bras ni jambes.
Ainsi en étudiant le Christ perforé, dont le sang avait coulé-couru, nous étions guéries.
4.
Son fils sort et lui tire dessus. I\n rentrant dans la maison il trouve sa mère morte une
balle
dans les côtes. A mon baquet je les écoute, tout en battant les draps.
Les ombres traversent la laverie en rampant au sol, grimpe ni au mur comme le font l
es roses trémières au jardin
5.
Le prochain monde est très loin. Nous nous sentons passer au tamis comme du grain.
Nous répandons le purin de mouton dans les plants de navets et de betteraves.
Un papillon blanc dans le cep de vigne, le rang des moutons sur la ligne.
Maison de printemps, hangar de pierres. Tout ce qui de nous se serait enfin.
Pâté en croûte
Comment lui dire, même avec les mots de son langage Cherokee, de ne pas survivre ?
Je posai sa main sur ma tête mais elle l’Ata. Elle n’est ni sourde ni aveugle !
Je vois sa peau de daim grignotée par les dents de loups. Ses pieds pistent des éclats
de comète.
Je mis la cuvette sous elle. Quelque chose comme de la graisse tache le plancher.
Elle met la serviette sur son genou et prie. Wo-no-gah-le-sd. Elle pousse la tasse de ses
deux doigts.
Je la regarde manger. Bientôt je pointe l’espace des vastes plaines au bout de mon
portail.
Du pouce et de deux doigts elle trace un cercle.
Même l’univers est rond, et j’opine, en effet j’ai entendu dire qu’il l’était.
Je me demande quel virage elle a manqué pour être ici. Je vois mes pensées l’atteindre.
Elle s’arrête juste le temps d’une visite, se saisit de tout ce qu’elle pourrait emporter.
Sinon mes yeux à l’intérieur de ma tête ne l’auraient pas devinée.
Les petites boules de saindoux. Pssnah ! Elle crache puis enlève les miettes de la table.
J’observe le bison traverser sa joue. Sous sa peau de daim il y a des grappes de raisin
en guise de cage thoracique.
Dans sa poche, une carte des points de ravitaillement, signalés sur l’arc épais de son
itinéraire
selon lequel elle migre sans repos.
C’est là que quelqu’un a mis la main dessus, quelqu’un a bondi vers celle-qui-saute là-bas
sur le gazon, elle se contorsionnait entre la lame de la tondeuse et le mur de la remise
comme si elle jouait un morceau de jazz. Est-ce la robe que Clytemnestre
portait après le sacrifice de sa fille Iphigénie, afin que les vents gonflent les voiles vers
Troie ?
Hélène la laide. Tout pour elle. Ensuite la langue enroulée de Clytemnestre claqua.
De retour en Oklahoma sur une route secondaire, 139 miles affichés au tableau de bord
je pense aux autres voyages quand je traversais les plaines sous l’orage / J’ai parlé aux
anges qui chevauchaient les pare-chocs / une nuit un bruit comme si on tapait dans le
moteur alors l’ange s’est arraché dans une torsion pour passer sous le capot pendant que
je conduisais / ils traversent les murs vous savez et le bruit s’est arrêté parce qu’il n’était
pas question que je tombe en rade sur la route la nuit / j’étais incapable de partir sans
cet échaffaudage de croyance / l’autre monde s’affaissait autour de moi comme une vieille
couverture Indienne / je ne survivrais pas à l’obscurité / l’un des anges portait un
bandeau l’autre une veste décorée des blasons de tous les états où il était allé / ils
disaient ki ye ki yipto les yeux des bisons stellaires au dessus de moi / je conduis sur
Christ mes genoux s’entrechoquaient imitant le bruit des feuilles de maïs séchées / je
sens la voiture s’élever les anges battent des ailes / celui dont il me semble que le nom
est Earl / celui de l’autre je n’en suis pas sûre / Jacob je suppose / celui qui ne regarde
pas toujours la route mais qui renifle le moteur /
essuie l’indicateur de température / plonge encore dans le carburateur / les insectes
volent des propres ailes de Chérubin et l’accompagnent / les yeux tous braqués en l’air
dans le noir / cette étoile brillante que Jésus regarde au travers de sa main trouée.
Pré à louer
J’aurais loué le pré si j’avais eu des chevaux, leurs sabots non ferrés pareils au vent
dans l’herbe tendre,
ils auraient été offerts en cadeau de mariage après une nuit passée à danser.
Mais l’aube dégrisée baigne le pré et je me souviens comment le mari souleva le voile
de la jeune mariée pour essuyer ses larmes. Pourquoi pleurait-elle en dansant avec son
nouvel époux,
avec son père et ses frères, son cœur battant la chamade, un galop dans sa poitrine.
Est-elle comme l’écureuil qui s’élance pour traverser la route et qui tout d’un coup, en
plein milieu, fait demi-tour? Souhaite-t-elle simplement attendre jusqu’à devenir une
vieille femme, une ficelle épinglée à la fermeture éclair afin de fermer jusqu’en haut sa
robe.
Si oui elle aurait une raison de pleurer dans le vide du pré à louer.
Je peux même déplacer les points cardinaux vers la gauche comme les Mayas.
L’est d’importance capitale est maintenant placé au sommet et quand tu navigues vers
l’ouest
ce n’est plus vers l’obscurité mais vers le nord purificateur.
VILLE CHAMPIGNON
La Voleuse de Pluie
La femme qui boit le lac est bonne elle dit la fraîcheur le sable
et la rocaille sur toute la surface du fond le lichen sur les falaises
elle y tient sa langue là d’où la saveur se répand au lieu
depuis la partie escarpée.
La buée en vol
Pendant ce voyage : les montagnes du Colorado, celles que les Utes avaient traversées
Pas la douce voisine qui arrosait ses fleurs, mais quelque chose qui aurait planté cette
boîte carrée de ciment et l’aurait appelée fondation.
Oh, il n’y a de place que pour laver le litige. L’essoreuse et la ficelle tendue sous le
plafond , et tachée aux solives qui soutenaient le plancher du salon un étage plus haut.
Une fois, à Church Camp dans le Colorado, nous n’avons pas voulu traverser
le Kansas sous la chaleur et prîmes la Trail Ridge au sommet des montagnes
pour descendre par la passe Berthoud maltraitée par le temps puis l’obscurité nous
rejoignit au Kansas.
El Jebel, Tabernash, Sawput. Je prononçais les noms des lieux que nous dépassions.
Mes ancêtres revenaient de la loge à sudation ebbulantas hautes herbes prairie-des
mules-fainéantes-allongées / avoir des prises grâce aux mots nouveaux / nouvelles
mamelles parfois les sons, pas les mots, suintant comme la graisse par-dessous les
aisselles des flingues.
Les mots sont des barres d’immeubles, les diurnes épanouies chaque jour, constituant le
jardin dans lequel nous gambaderons.
Errer ou gambader. Certainement du chahut. Nous nous désagrégeons par le nombril
et nous nous répandons comme le Christ sur la croix quand on lui a percé le flanc / ou
quand je tire la bonde de l’évier après avoir fini de laver les sous-vêtements et que
j’entends la bruyante aspiration.
Quand j’étends le linge au dessus de la flaque résiduelle et que dans les tuyaux éclate
une querelle pareille à la pluie d’après-midi dans les montagnes à Church Camp où j’ai
senti l’esprit tomber et que je ne connaissais pas le mot alors j’ai dit Ey co bah / eet / eet.
De toute façon ils savaient.
L’ombilic des ventres gonflés plisse là où nous plaçons notre souffle.
C’est ce que font les mots — ils détournent les seize heures piles. Sens dessus
dessous au sol son arrière-train fuit.
Le chat - on dirait ma sœur quand elle était un bébé en caleçon ou en justaucorps enflé
par la couche.
Maintenant le chat est un bébé que je tiens.
Il fut un temps où nos mots furent Kiva, où grand-père fut un chef, ensilant les morceaux
brisés de notre tribu.
La ruée en Okhlahoma
Cartographie
Allez-vous-en
Tard dans l’après-midi, deux enfants de l’école maternelle qui vivent à côté sonnent à la
porte.
Elles demandent si ma fille peut jouer avec elles. Ma fille est au lycée et a précédemment
condescendu à leur parler, mais pour le moment elle choisit de rester dans sa chambre
quand je l’appelle. Même le chat accourt vers elles,
- ces deux reines miniatures en justaucorps des paillettes sur leur visage peinturluré qui
réclament ma fille, atteignent ici un domaine éloigné de leur royaume. Ah, peut-être
sont-elles la reine d’Espagne et sa sœur, s’enquérant d’une expédition lancée vers le
nouveau monde, et je suis l’Indienne qui les accueille avec une poignée de maïs.
Dette
Sa tête nerveuse tournée comme un tournesol sur sa tige. Son cheval fit un faux
départ.
Peut-être ne pouvait-il pas l’arrêter. Peut-être voulait-il continuer en avant.
Mais il s’est fait descendre ! Un homme partit au galop pour attraper le cheval.
Les autres ont éloigné le corps. La course vers des terres non distribuées dessinerait un
carré.
Vous connaissez le profil de la hachette. La casserole sur le réchaud. Une certaine
qualité narrative.
Un sens des années 1889. Le ciel et ses bottes à talons sur la terre.
La terre et ses mirages de chaleur au lointain comme le spectre d’une danse indienne.
Je pensais que « les Sooners » signifiait ceux qui obtenaient en. premier le lot de terre
qu’ils convoitaient.
Mais non. Les Sooners étaient ceux qui faisaient un faux départ. Ceux qui l’ont fait et qui
s'en sont tirés.
À l’extérieur du musée des prairies de l’ouest, Altus, en Oklahoma. J’y étais quand un
de ces blizzards frappa.
C’est l’après-midi que cela a commencé, j’étais dans le musée. Voici une liste partielle :
forceps pour balles, une charrue à une seule lame, une pince pour arracher les dents,
une boîte à tabac Prince Albert.
Et dehors : la réplique de la première maison construite dans la prairie sans arbre.
Premièrement vous trouvez un fossé ou une pente sur ce terrain plat. Creuser. Empiler
des rochers les uns sur les autres pour une façade.
Voilà. Vous avez une maison d’une seule pièce. Décharger du chariot un lit, une table,
des chaises, un chaudron, une cuisinière. Enrouler de la viande séchée dans quelques
herbes de la prairie.
Cuire à cinquante degrés pendant les étés d’Oklahoma.
Sécher et congeler grâce aux blizzards hivernaux.
(Rapide embarquement le blizzard.)
une maison enterrée. Des perches striées enfoncées dans le sol dur pour maintenir les
murs enterrés.
L’herbe à bisons coupée dans la prairie avec une lame de charrue afin d’en faire des
bottes pour les murs.
Des sacs de farine cousus ensemble pour un plafond qui laisse passer poussière et pluie.
Les rats. La vermine. Les serpents.
Quelquefois le toit tombait, déjà il suspend le ciel de la prairie telles deux mains jointes
pour prier.
(ÉCOUTER LA DICTION POÉTIQUE. TRÈS FINE.)
ronflé et vagabondé. Nos veaux grandissaient au sein de notre force. Nous étions rois.
Nous acceptions la mort. Nous nous sacrifiions pour les Indiens. On nous appelle Grand-
mère bison.
Senorbuffalo. Mon duc buffalo. Herr Burgermeister Büffel. Bison le sauveur. L’universel
bison.
Certainement le Grand Esprit fut fait à notre image. Touchez-nous et vous verrez la face
de Dieu. Nos têtes furent des anges tombés dans les prairies.
Touchez-nous et vous entendrez le grognement de Dieu.
Certainement les anges chantent notre chant de la rumination. Ho ii yo. Les nuages
grondent au-dessus de nous.
Les courants suivent. La terre entière chante pour nous les errants. L’autoroute se
rappelle nos migrations.
Mettez vos pieds sur quatre petites roues. Roulez-nous sur la prairie vallonnée.
La créosote dans les fossés, noire comme nos muffles. L’herbe parfois aussi haute que
nos bosses.
Le hurlement des coyotes. Les sillons que l’on voit courir en voiture, une antilope du
genre de ce qu’on voit en conduisant sur la vieille route 51 à l’ouest en Oklahoma. Peut-
être sortir de Taloga là où l’on passe une semaine pour un nouveau tournage. On reste
dans un immeuble Butler qui est le motel en lisière de ville en plein blizzard encore une
fois, avec la grippe. On sait qu’ils ont des os de dinosaures par ici.
On en a emporté un et on le garde dans un coffre de bouleau posé sur la table.
(ICI DE NOUVEAU NOUS DÉPASSONS LE TEMPS IMPARTI. MAIS VOUS SAVEZ TOUT
BOUGE AUTOUR DE VOUS
DEHORS LE VENT SOUFFLE MÊME L’APRÈS-MIDI ET IL ÉTAIT LÀ AVANT VOUS LE SAVEZ
ET LA NUIT JUSTE AU-DESSUS COMME UNE COUVERTURE INDIENNE LE VENT SOUS
ELLE. JE PENSE MÊME QUE NOUS SOMMES MAUDITS.
PARFOIS JE RESSENS VRAIMENT LES RÊNES DANS MES MAINS. PENSEZ-Y.
QUAND JE DORS J’ENTENDS QUELQUE CHOSE. JE RESSENS LE CRI DANS MA GORGE
QUI FERA COURIR LES CHEVAUX EN AVANT HORS D’HALEINE JUSQU’À CE QU’ILS NE
TIENNENT PLUS DEBOUT MAIS TITUBENT COMME UN INDIEN IVRE. ON LEUR A TIRÉ
DESSUS POUR LES ÉLOIGNER DU POSTE
MAIS ILS SONT DE RETOUR. AUSSITÔT QU’ILS ONT GOÛTÉ L’ALCOOL ILS VOUS
SUIVENT TELLES DES VAGUES D’HERBES ROULÉES PAR LE VENT. ON SAIT COMMENT
ILS S’AGGLUTINENT EN VILLE APRÈS UN ÉTÉ SEC.
TOUT LE TERRITOIRE SE PRÉPARANT À EXPLOSER.
À PRÉSENT C’EST LA PRÉVISION QUI TENTE DE LIRE-DEVINER LES ESPRITS MALINS
POURVOIR CE QUI ARRIVE.
POUR NE RIEN SAVOIR NOUS SOMMES MIEUX À L’ÉCART. N’EST-CE PAS ?)
(JE ME METS DES PIÈCES DE DIX CENTIMES DANS LES OREILLES ET DANS LE NEZ. JE
GARDE À DISTANCE
LES ESPRITS MALINS SI RIEN À PAYER DE PLUS AUX PÉAGES D’OKLAHOMA.)
(LA CHALEUR GRIFFONNE SUR LA ROUTE LÀ-BAS DEVANT. LE JOURNAL DE PAUL KLEE
EST TOUJOURS À CÔTÉ DE MOI sur LE SIÈGE. JE LE FEUILLETE TOUT AU
LONG DE MON VOYAGE. « UNE CHOSE EST VRAIMENT SÛRE : DANS LES MOMENTS DE
CRÉATION J’AI LE PRIVILÈGE DE ME SENTIR PARFAITEMENT CALME. »)
Parfois les pommes de terre ressemblaient à des balles vides quand nous les déterrions.
Les tartes à la myrtille auraient cuit par la fenêtre ouverte.
Je vous le dis, je sentais la chaleur jusque dans mes dents. Toute la journée le soleil est
une lampe chauffante
au-dessus de la maison et la récolte rabougrit dafis le sol. Les tortues rampent sur la
route.
Les camions ne peuvent faire autrement que de les écraser.
14.
(JE NE PEUX PLUS ARRÊTER LA FORCE POÉTIQUE DE CE DRAME. ÉCRAN NOIR. BRUIT
DU VENT. VOUUSH.
LUMIÈRE SOUDAINE QUI EST BIENTÔT RECOUVERTE D’UNE COUVERTURE DE
POUSSIÈRE. LE CRAYON DE KLEE
COMME UNE TORNADE SUR LA PRAIRIE. PLUSIEURS CRAYONS DE KLEE COMMME DE
GRANDS NUAGES DE POUSSIÈRE.
LE NARRATEUR TIENT UN GROUPE ÉLECTROGÈNE PENDANT QU’IL PARLE.)
15.
Sweezo
La bénédiction de Dieu est sur ce continent. Yez. Ce qui rime avec rez\ Ainsi. L’oncle
Zebo au volant sur la route
Queen Elizabeth de Détroit jusqu’en Ontario. Parti de quelque part dans le Niagara avec
une caméra.
C’est ce qu’il fait. Dès qu’il est payé il ne va pas à l’épicerie mais à la station service. Puis
il part parfois accompagné.
Cela peut être un autostoppeur. C’est le seul que je connaisse qui les prenne encore. Sa
dernière carte postale vient d’El Paso.
Il est sur la Rim Road" et regarde en bas vers Juarez. Il disait que le pouvoir de la
bénédiction était sur lui. Hop.
Comme sur la table de la réserve une toile cirée jaune. Il écrit son traitement. Prend des
clichés.
Cette nouvelle ère nous a tous complètement laissés bouche bée. Nous comptons sur lui
par-delà le mur blanc lunaire.
Il dit avec l'affection de Papa Ronchon dans le courant jet.
La science nous dit qu’une pomme tombe à cause de la gravité / histoire / combien de
fois (et où) le mouv’ment de la masse à travers l’espace / Mais l’Art (ah !) / révélation
plutôt qu’analyse / La chute d’une pomme / mort de civili(sation) / notre saut à tous (et
combien le passage descendant se jette vite dans le cours de notre courte période) /
Oh précieuse Amérique / sui(vant) une pomme / votre ballon pas si gonflé / c’est plus
facile (n’est-ce pas) /
Maintenant vous pouvez laisser aller (sauf pour les as de l’éparpillement) / Vous
courriez en tête / Chef /
Maintenant vous prenez une deuxième assise dans le monde / Votre di(versité) ! / Votre
charité sauvage.
Ration
Assimilation
(Ado) ration
Je pourrais croire que dans son monde l’esprit ôte les rubans de ses chaises de jardins.
Cela pourrait me séduire un peu.
Mais c’est encore difficile d’imaginer le Grand-Esprit blanc comme un ciel dominical.
Quand l’Apache parle à sa façon,
il dit un paysage, et quelqu’un sait qu’il désigne les rochers le long de la crête, et sait
aussi ce qui arriva là-bas,
ainsi il connaît l’histoire que raconte l’Apache. De même, l’Esprit dit Jerusalem, il dit
Golgotha, il prononce des noms
comme ceux-là et ces choses sont sensées vous rentrer dans le crâne.
C’est l’histoire d’un épisode de famine quand Jésus fit traverser un bison dans la passe de
Geronimo* ;
Geronimo tira sa flèche, trancha le foie du bison et le mangea, et quand Jésus vint pour
manger avec Geronimo,
il observa la flèche qui rapide comme l’éclair avait pénétré le cœur et dit : « Où est le foie
de ce bison ? »
Geronimo répondit : « Il n’en avait pas. » Alors Jésus remarqua : « Bon sang, c’est
bizarre. »
Quand Geronimo fut de nouveau affamé, Jésus demanda : « Il n’avait pas de foie ce
bison ? » « Non », lui dit Geronimo.
Et quand la tribu implora de la viande du bison, Jésus demanda encore une fois s’il
avait un foie.
« Non », répondit Geronimo et il s’assit sur la colline pour guetter un autre bison. Bien.
Jésus le laissa
Amorce de désuétude
Il ouvrit le passage sur une grande échelle faite de petits nuages, et nous le
suivîmes dans cette trouée du ciel
Celui que nous suivions nous mena auprès du Grand Esprit et de sa femme, et... je
vis qu'ils étaient vêtus comme des Indiens.
Puis celui que nous avions suivi nous montra ses mains et ses pieds, ils portaient
des blessures que les Blanc lui avaient infligées quand il se présenta à eux et quils le
crucifièrent.
Kicking Bear (Ours Qui Frappe) dans un discours au conseil des Sioux de 1890 (Tiré
de Indian Oratory, anthologie de W.C.
Un pisteur de retour
Parfois les mots déménagent. Vous ne pouvez pas toujours les retrouver à votre retour.
Peut-être sont-ils devenus nomades. Vous les suivez avec la langue de l’histoire à la
bouche.
La nuit leurs blessures s’ouvrent. Les cerfs sortent de leurs bras.
Les mots parlent de la perte du camp d’hiver. Ils ne savent que faire.
Parfois ils ne peuvent rien entendre. Les racines d’haricots et de maïs dans les champs.
Les ours dans la grotte de leurs oreilles.