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Préface
Le Plan Maroc Vert est axé sur l’entrepreneuriat et les acteurs. Il a
adopté une approche basée sur le partenariat avec la profession agricole et
agroalimentaire pour stimuler l’investissement et favoriser la transformation et
la croissance durable du secteur. Dans ce sens, une dimension-clé du processus
de réformes que nous avons engagé est le renforcement de l’environnement
institutionnel et du tissu organisationnel du secteur agricole.
Aujourd’hui, le paysage institutionnel du secteur agricole a totalement
changé. Plusieurs innovations institutionnelles, structurelles et règlementaires
ont été introduites avec la mise en place d’un nouveau dispositif d’action,
de nouvelles institutions et de nouvelles méthodes de management. La
restructuration du Département de l’Agriculture et le remodelage de son
fonctionnement permettent une forte délégation avec des méthodes de
management propre et des systèmes de pilotage adaptés pour une meilleure
articulation entre les différents niveaux de son organisation : central, régional,
provincial et local. Le but recherché est celui de la performance et du résultat
à travers la réactivité, l’efficacité, l’ouverture et la coopération. De nouvelles
institutions dédiées ont été créées. Il s’agit, notamment, de l’Agence pour le
Développement Agricole (ADA) chargée de promouvoir l’investissement en
facilitant les partenariats public-privé et l’agrégation, de l’Office National pour
la Sécurité Sanitaire des Aliments (ONSSA) qui veille sur la traçabilité, la qualité
et la salubrité des aliments, de l’Office National du Conseil Agricole (ONCA) pour
redynamiser l’encadrement et la professionnalisation des agriculteurs et de
l’Agence Nationale de Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganier pour
une revitalisation économique, sociale et environnementale de ces zones.
Parallèlement, un grand chantier de structuration des filières a été lancé.
L’objectif est, d’une part, d’améliorer le climat d’investissement en agriculture,
l’intégration de l’amont et de l’aval des filières et la gouvernance des filières
et, d’autre part, de promouvoir des alliances stratégiques avec le secteur privé
et la profession agricole. Cela nécessite le renforcement de la dynamique
interprofessionnelle à travers l’implication de l’ensemble des opérateurs privés
intervenant dans chaque filière de production. Ces derniers sont appelés à
collaborer dans le cadre d’organisations interprofessionnelles, pour œuvrer
en commun et constituer un interlocuteur représentatif auprès des pouvoirs
publics. La loi n°03-12 relative aux interprofessions agricoles et halieutiques,
promulguée par le dahir n°1-12-14 du 27 chaabane 1433 (17 juillet 2012), offre
le cadre juridique instituant ces organisations et fixant leur champ d’action, leur
mode de fonctionnement et leur financement.
Pour accompagner cette dynamique interprofessionnelle dans sa globalité
et son audace et stimuler la restructuration et le développement des filières

4 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


des partenariats sont conclus avec l’Etat sous forme d’un contrat programme
spécifique à chaque interprofession. Le contrat programme se fonde sur le
principe de la co-responsabilité. Il est le fruit d’une concertation entre le
Département de l’Agriculture et chaque organisation interprofessionnelle pour
identifier les enjeux prioritaires et définir les objectifs à atteindre et les actions
à mener. Un mécanisme de suivi et évaluation est mis en place sous forme d’un
« Project Management Office – PMO » qui se réunit régulièrement. Le PMO
favorise le dialogue et la transparence de manière à ce que le Département de
l’Agriculture et les représentants des interprofessions évaluent les résultats et
tiennent compte des réussites et des leçons apprises pour prendre des décisions
éclairées et passer à l’action. Il permet également d’assurer la cohérence des
orientations stratégiques de chaque filière avec celles du Plan Maroc Vert tant au
niveau régional que national.
Il est réjouissant de constater que fort de l’adhésion majoritaire des
professionnels et leur dynamisme, accompagnée d’un soutien conséquent de
l’Etat, la plupart des filières ont enregistré des résultats significatifs qui confirment
la crédibilité de nos ambitions et renforcent la compétitivité des filières de notre
pays par rapport aux concurrents.

Aziz Akhannouch
Ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime,
Du Développement Rural et des Eaux et Forêts

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 5


TABLE DES MATIERES
Préface 03
Repères Agricoles 15
I- LE CONTEXTE INTERNATIONAL 25
1.1. Les performances globales de l’économie mondiale 25
1.2. La conjoncture des marchés internationaux des produits agricoles 28
1.2.1. Les Céréales 28
1.2.1.1. Le Blé 29
1.2.1.2. Les céréales secondaires 32
1.2.1.3. Le Riz 35
1.2.2. Le sucre 37
1.2.3. Les produits oléagineux et dérivés 40
1.2.3.1. Graines oléagineuses 40
1.2.3.2. Huiles et matières grasses 41
1.2.3.3. Farines et tourteaux 43
1.2.4. Les agrumes 44
1.2.4.1. Production 44
1.2.4.2. Exportations 45
1.2.4.3. Importations 46
1.2.5. Lait et produits laitiers 47
1.3 Etat des négociations agricoles à l’OMC 49
II- LE CONTEXTE NATIONAL 53
2.1. Perspectives de l’économie nationale en 2014 53
2.2. Budget public alloué au secteur agricole 53
2.3. Les conditions climatiques 55
2.1.1. Les conditions pluviométriques 55
2.1.2. Evolution du couvert végétal 57
III- MESURES DE POLITIQUE AGRICOLE ET DE DEVELOPPEMENT
59
RURAL
3.1. Programme d’emploi du FDA pour l’exercice 2014 59
3.2. Les réalisations physiques des aides 59
3.2.1. Aménagements hydro-agricoles et fonciers 59
3.2.2. Equipement des exploitations agricoles en matériel agricole 59
3.2.3. Renouvellement et extension des plantations fruitières 59
3.2.4. Intensification de la production animale 60
3.2.5. Mise en place des unités de valorisation 60
3.2.6. Promotion des exportations agricoles 60

10 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


3.2.7. Utilisation des semences sélectionnées des céréales 60
IV. GESTION DES RESSOURCES NATURELLES ET AMENAGEMENT
63
DE L’ESPACE AGRICOLE
4.1. Gestion des ressources en eau d’irrigation 63
4.1.1. Réserves d’eau dans les barrages au début de la campagne agricole 63
4.1.2. Apports d’eau au niveau des barrages durant la campagne agricole 64
4.1.3. Fournitures d’eau d’irrigation 66
4.1.4. Programme de cultures réalisé 67
4.2. Economie de l’eau en irrigation 68
4.2.1. Programme National d’Economie d’Eau en Irrigation (PNEEI) 68
4.2.1.1. Les projets de reconversion collective à l’irrigation localisée 69
4.2.1.2. Les projets de reconversion individuelle à l’irrigation localisée 73
4.2.2. L’évolution de la tarification de l’eau d’irrigation 73
4.3. Partenariat Public Privé en irrigation 74
4.3.1. Projet de PPP en irrigation d’El Guerdane 74
4.3.2. Projets en cours de structuration et de mise en place  77
4.3.2.1. Projet de partenariat public-privé à Azemmour BirJdid  77
4.3.2.2. Projet de PPP pour le dessalement de l’eau de mer pour la sauvegarde
77
de la plaine de Chtouka 
4.3.2.3. Projet de Partenariat Public-Privé à Dar Khrofa 78
4.4. Aménagement de l’espace agricole 78
4.4.1. Aménagement hydroagricole 78
4.4.1.1. Programme d’Extension de l’Irrigation (PEI) 78
4.4.1.2. Situation des superficies aménagées pour l’irrigation 79
4.4.1.3. Réhabilitation des périmètres irrigués 80
4.5. Aménagement des zones d’agriculture pluviale et des parcours 81
4.5.1. Aménagement des parcours 81
4.5.2. Projets de développement rural intégré (DRI) 82
4.5.2.1. Projet de Développement Rural dans le Moyen Atlas Oriental (PDRMO) 82
4.5.2.2. Projet de Développement Rural des Zones Montagneuses de la province
82
Errachidia (PDRME)
4.5.2.3. Projet de Développement des Parcours et de l’Elevage dans l’Oriental 83

V. EVOLUTION DE LA PRODUCTION AGRICOLE 85


5.1 Production végétale 85
5.1.1. Intrants agricoles 85
5.1.1.1. Semences 85
5.1.1.1.1. Semences céréalières 85
5.1.1.1.2. Semences des légumineuses alimentaires 88

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 11


5.1.1.1.3. Semences fourragères 89
5.1.1.1.4. Semences de pomme de terre 90
5.1.1.2. Engrais 91
5.1.2 Céréales. 92
5.1.2.1. Céréales d’automne 92
5.1.2.1.1. Superficies semées 92
5.1.2.1.2. Productions 94
5.1.2.1.3. Rendements 95
5.1.2.2. Céréales de printemps 96
5.1.2.2.1. Maïs 96
5.1.2.2.2. Riz 97
5.1.2.3. Commercialisation des céréales 98
5.1.2.3.1. Collecte des céréales 98
5.1.2.3.2. Cours des céréales 98
5.1.3. Légumineuses alimentaires 100
5.1.3.1. Superficies 100
5.1.3.2. Productions 100
5.1.3.3. Rendements 101
5.1.4. Cultures sucrières 102
5.1.4.1. Betterave à sucre 102
5.1.4.1.1. Superficies 102
5.1.4.1.2. Production 103
5.1.4.2. Canne à sucre 104
5.1.4.2.1. Superficies 104
5.1.4.2.2. Production 105
5.1.4.3. Prix à la production des cultures sucrières 106
5.1.4.4. Production de sucre 106
5.1.5 Oléagineux 108
5.1.5.1. Olivier 108
5.1.5.1.1. Superficie 108
5.1.5.1.2. Production d’olive 108
5.1.5.1.3. Production d’huile d’olive 109
5.1.5.2. Tournesol et colza 110
5.1.5.2.1. Superficie 110
5.1.5.2.2. Production de graines 110
5.1.5.2.3. Production d’huile de graine de tournesol locale 111
5.1.5.3. Production totale d’huile d’origine locale 111
5.1.6. Cultures maraîchères 112
5.1.6.1. Cultures maraîchères de primeurs 113

12 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


5.1.6.1.1. Superficie 113
5.1.6.1.2. Production 114
5.1.6.2. Cultures maraîchères de saison 115
5.1.6.2.1. Superficie 115
5.1.6.2.2. Production 116
5.1.6.2.3. Transformation 117
5.1.7. Arboriculture Fruitière 118
5.1.7.1. Agrumes 118
5.1.7.1.1. Superficie 118
5.1.7.1.2. Production 120
5.1.7.1. Viticulture 120
5.1.7.2.1. Superficie 120
5.1.7.2.2. Production des raisins 122
5.1.7.3. Rosacées fruitières 125
5.1.7.3.1. Superficie 125
5.1.7.3.2. Production 127
5.1.7.3.3. Commercialisation 128
5.1.7.4. Palmier Dattier 129
5.1.7.5. Figuier 131
5.1.7.6. Grenadier 132
5.1.7.7. Bananier 133
5.1.7.7.1. Superficie et production du bananier 133
5.1.7.7.2.Rendement et profil variétal 134
5.1.7.8. Cultures tropicales 135
5.2. Production animale 136
5.2.1. Effectifs et structure du cheptel 136
5.2.2. Alimentation du bétail 137
5.2.2.1. Disponibilités alimentaires 137
5.2.2.2. Prix des aliments du bétail 138
5.2.3. Amélioration génétique 138
5.2.3.1. Amélioration des bovins de races locales dans les régions bour 138
5.2.3.2. Insémination artificielle 139
5.2.3.3. Contrôle laitier 139
5.2.3.4. Importation de reproducteurs de races pures 140
5.2.3.5. Elevage ovin et caprin 140
5.2.3.6. Développement de l’apiculture 142
5.2.4. Santé animale 143
5.2.4.1. Etat sanitaire du cheptel 143
5.2.4.2. Lutte contre les maladies animales 144

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 13


5.2.5. Productions animales, consommation et prix 144
5.2.5.1. Viandes rouges 144
5.2.5.2. Lait et produits laitiers 145
5.2.5.3. Aviculture 146
5.2.6. Echanges commerciaux d’animaux vivants 148
5.2.7. Hygiène alimentaire 148
5.2.7.1. Contrôle sanitaire des denrées animales et d’origine animale et des
148
établissements de préparation de ces denrées
5.2.7.2. Contrôle des lieux de la restauration collective 150
5.2.7.3. Contrôle aux postes frontières  150
5.2.8 Protection des végétaux 151

VI- EXPORTATION DES PRODUITS AGRICOLES 155


6.1. Evolution de la valeur globale des exportations agricoles 155
6.2. Poids des exportations agricoles 155
6.3. Structure des exportations agricoles en valeur 156
6.4. Ventilation des exportations agricoles par marché 156
6.5. Exportations des principaux produits 157
6.5.1. Agrumes 157
6.5.2. Tomates 157
6.5.3. Olives en conserve 158
6.6. Positionnement international des exportations agricoles 159
VII. PLACE DE L’AGRICULTURE DANS L’ECONOMIE NATIONALE 161
7.1. Contribution de l’agriculture au PIB 161
7.2. Emploi en milieu rural 163
7.3. Indice des prix à la consommation 165
7.4. Commerce Extérieur 167
DOSSIER
L’INTERPROFESSION: 171
UN PARTENARIAT RENOUVELÉ
LE CONTEXTE 173
L’EMERGENCE DE NOUVELLES DYNAMIQUES : TERRITOIRES-FILIERES 174
L’INTERPROFESSION AGRICOLE: QUELLE FINALITE ? 175
LE CONTRAT-PROGRAMME 180
CONCLUSION 186

14 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Repères
Agricoles
I.CONTRIBUTION DU SECTEUR AGRICOLE DANS
L’ECONOMIE NATIONAL (Base 1998)
Evolution des taux de croissance du PIB et du PIBA
(sans la pêche) (Prix Courants)

2009 2010 2011 2012 2013 2014

PIB (Millions DH) 732.449 784.624 820.077 847.881 909.336 924.769

PIBA (sans la Pêche) (Millions Dh) 100.757 96.374 100.251 97.582 113.128 99.121

Taux de croissance du PIB 6,33 7,12 4,52 3,39 6,30 2,60

Taux de croissance du PIBA (sans la


21,44 -4,35 4,02 -2,66 15,93 -12,38
Pêche)

PIBA (sans la Pêche) /PIB 13,76 12,28 12,22 11,51 12,55 10,72

Evolution du taux de croissance du PIBA (sans la pêche)


et du PIB (en %)

18 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Evolution du PIBA (sans la pêche)
(en milliards de Dh) (Prix courants)

Evolution du taux de couverture de la balance commerciale des


produits alimentaires (%)

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 19


II.MOYENS ET CONDITIONS DE PRODUCTION
Evolution de la pluviométrie moyenne (en mm.)
(recueillie du 1er Septembre 2013 au 31 Mai 2014)

Réserves d’eau disponibles dans les barrages au 01/09/2013

Situation des réserves d’eau dans les barrages au 01/09/2013


Périmètres irrigués Capacité
(Mm3) Reserve d’eau(Mm3) Taux de remplissage en (%)

Doukkala 2 674 2 466 92

Tadla 1 573 1 286 82

Haouz 932 618 66

Gharb 5 536 3 415 62

Loukkos 699 543 78

Moulouya 843 540 64

Souss Massa 643 380 59

Tafilalet 313 45 15

Ouarzazate 445 189 42

Nekkor 20 17 85

Total 13 679 9 501 69

20 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Evolution des réserves des barrages à usage agricole (Mm3)

Evolution du taux de satisfaction des besoins en eau


d’irrigation (en % )

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 21


Stratification simplifiée des exploitations agricoles
(Recensement général de l’agriculture de 1996)

Nombre d’exploitations
SAU de la catégorie (ha) et son % de
Catégorie d’exploitation dans la catégorie
la SAU totale
et % du total

Exploitations de plus de 20 ha dont : 59 000 (4,1%) 2 870 900 (32,9%)


20 à 50 ha 48 000 (3,4%) 1 526 300 (17,5%)
>50 ha 11 000 (0,7%) 1 344 600 (15,4%)

Exploitations de 3 à 20 ha 610 600 (42,7%) 4 786 300 (54,8%)

Exploitations de moins de 3 ha 762 000 (53,3%) 1 075 000 (12,3%)

Total 1 431 600 8 732 200

64 700
Exploitations sans SAU
(4,3% du total général)

Total général 1 496 300 8 732 200

Situation des assolements en irrigué durant la campagne agricole


2013-14

Campagne 2012-2013 2013-2014

Superficies emblavées % de la Superficies % de la


Cultures
(ha) superficie emblavées (ha) superficie

Céréales 237 329 38 221 512 37

Arboriculture 174 964 28 182 049 31

Cultures fourragères 110 645 18 97 616 16

Cultures sucrières 41 533 7 49 792 8

Cultures maraîchères 37 262 6 30 811 5

Cultures diverses 21 218 3 13 228 2

Total 622 951 100 595 008 100

22 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Evolution de l’effectif du cheptel des bovins
(en Milliers de têtes)

Evolution de l’effectif du cheptel des ovins


(en Milliers de têtes)

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 23


Evolution de l’effectif du cheptel des caprins
(en Milliers de têtes)

III.TAUX DE COUVERTURE DE LA DEMANDE EN


PRODUITS ALIMENTAIRES DE BASE
Evolution du taux de couverture en céréales locales

24 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Evolution du taux de couverture du sucre par la production
nationale (en %)

Evolution du taux de couverture d’huiles par la production


nationale (en %)

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 25


I- LE CONTEXTE INTERNATIONAL
1.1. Les performances globales de l’économie mondiale
Contrairement aux attentes, l’économie mondiale n’a pas réalisé les
performances envisagées au titre de l’année 2014. La croissance a stagné autour
de 3,4%, soit le même niveau atteint que celui de 2013. Cette stagnation est
le résultat de la conjugaison de plusieurs facteurs notamment les séquelles de
la crise financière mondiale, la baisse du prix du pétrole ainsi que des facteurs
intrinsèques à des pays ou à des régions.
A titre d’exemple, aux Etats Unis, la croissance a atteint 2,4% en 2014
contre 2,2% en 2013 grâce au regain de confiance des consommateurs dans
l’économie, au recul du chômage, à l’amélioration des revenus et à la baisse du
prix du pétrole.
Dans la zone Euro la croissance a atteint 0,9% contre -0,5% en 2013 et
-0,7% en 2012. Cette légère amélioration s’explique par la baisse du prix du
pétrole et l’amélioration du niveau des exportations.
Dans les pays émergents, la croissance a diminué pour atteindre 4,6%
en 2014 contre 5,0% en 2013. Cette contreperformance s’explique par le
ralentissement progressif de la performance économique en Chine, la baisse
des prix des produits de base dans les pays exportateurs, la croissance de la
production dans ces pays suite au relâchement des conditions financières et
la montée des tensions géopolitiques dans les pays de la CEI (Communauté des
États indépendants) et dans certains pays du Moyen Orient.

Tableau 1: Taux de croissance annuel de la production


mondiale (en %)
2011 2012 2013 2014
Mondial 4,2 3,4 3,4 3,4

Economies Avancées 1,7 1,2 1,4 1,8

USA 1,6 2,3 2,2 2,4

Zone Euro 1,6 -0,8 -0,5 0,9

Pays Emergents et en Développement 6,2 5,2 5,0 4,6

Pays en développement d’Asie 7,7 6,8 7 6,8

Moyen Orient et Afrique du Nord 4,5 4,9 2,3 2,4

Communauté des Etats Indépendants 4,8 3,4 2,2 1,0

Amérique latine et Caraïbe 4,9 3,1 2,9 1,3

Source : FMI (Perspectives de l’économie mondiale – avril 2015)

26 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


La croissance du commerce mondial a connu un léger recul au cours de
l’année 2014 en enregistrant 3,4% contre 3,5% en 2013 essentiellement en raison
de la lenteur de la reprise dans les principaux pays développés et de la croissance
modérée dans les pays en développement. Cette contreperformance est aussi le
résultat du recul des importations des pays émergents et en développement et
de certains conflits géopolitiques régionaux.
Le prix mondial du pétrole brut a connu deux périodes distinctes au cours
de l’année 2014. La première période qui regroupe les trois premiers trimestres
a été caractérisée par des fluctuations légères passant respectivement de
107,9$EU à 109,8$EU puis à 100,4$EU le Baril Brent. Durant la deuxième période
correspondant au quatrième trimestre, le prix a connu une chute importante avec
un prix moyen de 74,5$EU le Baril. Cette chute est causée par l’augmentation de
l’offre surtout au niveau des pays qui n’appartiennent pas à l’Organisation des
Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) et le redressement plus rapide que prévu
de la production dans certains pays de l’OPEP en situation de crise militaire, la
faiblesse de la demande et le ralentissement de l’économie mondiale.
Les prix mondiaux des métaux ont continué leur tendance baissière d’année
en année. Ainsi, en 2014, les prix du minerai de fer, du cuivre, du plomb et de
l’étain ont tous connu une tendance à la baisse. Les baisses des prix du minerai de
fer et de l’étain ont été causées par des problèmes d’approvisionnement, tandis
que ceux du cuivre et du plomb ont été liées, surtout, à la faible demande de la
Chine.

Figure 1: Evolution de l’indice des cours des produits de base


(Base 2005=100)

Source : Statistiques du FMI 2015

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 27


Les prix des produits alimentaires mondiaux ont connu globalement une
tendance à la baisse en 2014 grâce aux bonnes récoltes de l’année 2013 et aux
bonnes perspectives de production en 2015 ce qui a permis une continuation de la
reconstitution permanente des stocks mondiaux. Cette tendance a été confirmée
par le prix du blé tendre qui est passé de 276,7$EU/T en 2013 à 245,2$EU/T en
2014 et pour le maïs, qui a connu une forte baisse passant de 259,4$EU/T en
2013 à 192,9$EU/T en 2014.
L’inflation mondiale a atteint 3,4% en 2014 contre 3,9% en 2013.L’inflation
globale a fléchi aussi dans les pays avancés, du fait de la baisse des prix du pétrole,
du recul des prix d’autres produits de base et d’un affaiblissement de la demande
dans plusieurs pays qui connaissent déjà une inflation inférieure à l’objectif fixé,
tels que ceux de la zone Euro et le Japon.
Aux États-Unis et malgré la reprise de la croissance, aucun signe de
pressions n’a été constaté au niveau des prix et des salaires. L’indice fondamental
des prix à la consommation des ménages du mois de février a augmenté de 1,4%
à son niveau de l’année précédente, essentiellement suite à la baisse des prix
de l’énergie. Les salaires réels ont augmenté d’environ 1% en 2014, malgré le
raffermissement progressif du marché du travail
Dans la zone euro, l’inflation a continué de diminuer pour atteindre 0,4%
en 2014 contre 1,3% en 2013 malgré un programme d’achat d’actifs décisif,
notamment l’acquisition d’obligations souveraines par la Banque Centrale
Européenne (BCE)afin de remédier à la faiblesse persistante de l’inflation dans
la zone.
Dans les pays émergents et ceux en développement d’Europe (Turquie,
Hongrie, Pologne, Serbie,…) l’inflation a continué de baisser pour atteindre 3,8%
en 2014. Ce résultat est la conséquence du faible niveau d’inflation enregistrée
dans la zone Euro,de la réduction des prix des denrées alimentaires et de l’énergie
ainsi que du sous-emploi des ressources intérieures dans ces pays.
Dans les pays d’Asie et du Pacifique, la hausse de l’inflation a été ralentie
suite à la baisse des prix du pétrole et des denrées alimentaires. Elle s’est située,
en 2014, au tour de 2,7% au Japon, 2,0 % en Chine, 6,0% en Inde et de 6,4 % en
Indonésie.

28 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Figure 2: Evolution de l’inflation mondiale (en%)

Source : FMI (Perspectives de l’économie mondiale avril 2015)

1.2. La conjoncture des marchés internationaux des


produits agricoles

1.2.1. Les Céréales


La production céréalière mondiale (y compris le riz en équivalent riz usiné)
pour la campagne 2013-14 a atteint 2526,1 millions de tonnes contre 2312
millions de tonnes l’année précédente, soit une hausse de 9,3%. Ce résultat
positif s’explique principalement par une croissance de la production de blé et
par le rebond de la production de maïs aux États-Unis et celle de la production
de riz dans les pays de la CEI, de la Chine et de l’Australie.
L’utilisation mondiale des céréales a atteint 2433,8 millions de tonnes
en 2013-14, soit une augmentation de 4,2% par rapport à la campagne
précédente. Ce résultat s’explique par la hausse de l’utilisation du maïs destinée
à l’alimentation animale et à des fins industrielles aux États-Unis et en Australie
et par l’augmentation de l’utilisation fourragère de céréales secondaires aussi
bien dans les pays en développement que dans les pays développés.
Le commerce mondial des céréales, quant à lui,a progressé de 15,8 % en
2013-14 par rapport à la campagne précédente. Il s’est établi, en volume, au tour
de 357,8 millions de tonnes. La hausse enregistrée par rapport à la campagne
précédente est imputable principalement à la hausse de la production et à
l’augmentation des importations de l’Égypte et des pays d’Asie notamment la
Chine, l’Afghanistan, le Bangladesh.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 29


Tableau 2 : Bilan mondial des céréales
(Millions de Tonnes)
Années 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14

Production 2259,0 2357,5 2312,0 2526,1

Commerce 284,5 319,7 309,1 357,8

Utilisation totale 2275,0 2330,9 2336,6 2433,8

- Alimentation 1058,1 1066,0 1080,2 1089,5

- Fourrages 765,1 796,2 805,3 840,8

- Autres utilisations 455,6 468,7 451,2 503,4

2010 2011 2012 2013

Indice FAO des prix des céréales


183 241 236 219
2002-2004=100

Source : FAO (Perspectives de l’alimentation mai 2015/Statistiques)

1.2.1.1. Le blé

 Production
La production mondiale de blé pour la campagne 2013-14 a enregistré
un nouveau record de 715,1 millions de tonnes contre 659,7 millions de tonnes
en 2012-13, soit une progression d’environ 8,4% par rapport à la campagne
précédente et de 9,7% par rapport à la campagne 2010-11. Ce résultat s’explique
en grande partie par l’augmentation de la production en Europe en général et
dans certains pays d’Asie.
Ainsi en Europe, la production de blé a progressé de 10% grâce à
l’augmentation de la production dans la Fédération de Russie et en Ukraine.
Ces deux pays ont enregistré des rendements exceptionnels suite aux bonnes
conditions météorologiques. La progression dans l’UE a atteint 8%, soit 11,3
millions de tonnes de plus qu’en 2013, grâce à l’accroissement des semis et des
rendements.
Dans certains pays d’Asie, de nouveaux records de production ont été
atteints notamment en Chine, en Inde et au Pakistan.
Au Proche-Orient, les résultats ont été marqués par une réduction de la
production en Turquie, en Iraq, en Syrie et en Iran à cause des sécheresses et des
conflits armés dans la région.

30 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Tableau 3 : Production, utilisation et stock
mondial de Blé (Millions de tonnes)

2010-11 2011-12 2012-13 2013-14


Production 651,8 702,4 659,7 715,1
Commerce 125,5 146,8 140,8 150,5
Utilisation Totale 667,4 697,2 685,6 687,9
- Alimentation 468,8 471,2 474,4 480,1
- Fourrage 124,0 146,5 132,1 128,6
- Autres utilisations 74,5 79,4 79,0 79,1
Stock de Clôture 181,9 183,1 156,9 177,5
Rapport Stocks Mondiaux –
26,7 27,5 22,8 25,4
Utilisation (%)

Source : FAO – Perspectives alimentaires Mai 2015

En Afrique du Nord, la production a été marquée par une stagnation en


Egypte (8,8 millions de tonnes), une réduction de la production en Algérie et au
Maroc et une progression notable en Tunisie qui est passée de 1,0 millions de
tonnes en 2013 à 1,7 millions de tonnes en 2014.
Aux États-Unis, la production de blé en 2014 a atteint 55,1 millions de
tonnes contre 58,1 millions de tonnes en 2013 soit une régression de 5,2% par
rapport à la campagne précédente.
En Amérique du Sud, la production totale de blé de la sous-région a
atteint environ 23,4 millions de tonnes contre 19,2 millions de tonnes l’année
précédente, soit une progression de 22% réalisée essentiellement par les
principaux producteurs de la région (Brésil et Argentine). Cette hausse tient pour
l’essentiel à l’augmentation de la superficie ensemencée dans ces pays, sous
l’effet des prix élevés pratiqués au début de la campagne.

 Utilisation et stocks 
L’utilisation mondiale de blé a atteint 687,9 millions de tonnes en
2013-14 enregistrant ainsi une légère progression de 0,3% par rapport à la
campagne précédente.
Concernant le rapport stocks mondiaux-utilisation de blé, il a progressé
de 11,4% passant ainsi de 22,8% en 2012-13 à 25,4% en 2013-14 et de 15,5% du
niveau historiquement bas de 22% enregistré en 2007-08.

 Commerce et prix
Le commerce mondial de blé a atteint un volume de 150,5 millions de tonnes
en 2013-14 contre 140,8 millions de tonnes en 2012-13, soit une progression de
6,9%. Cette augmentation record est due aux abondantes disponibilités dans la
quasi-totalité des grands pays exportateurs et la demande généralement forte de
la part de certains pays d’Asie notamment la Chine et de celle de l’Égypte, de l’Iran
et du Bangladesh.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 31


Tableau 4 : Principaux pays importateurs de Blé
(1000 tonnes)

2009-10 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14

Algérie 5 167 6 516 6 500 6 484 7 484

Bangladesh 3 353 3 951 2 039 2 725 3 354

Brésil 6 690 6 742 7 053 7 548 7 061

Chine 1 394 0 927 2 933 2 960 6 773

Egypte 10 500 10 600 11 650 8 300 10 170

Indonésie 5 364 6 606 6 457 7 146 7 392

Irak 3 899 3 631 3 785 3 948 3 246

Iran 3 650 350 2 400 5 600 6 600

Japon 5 502 5 869 6 354 6 598 6 123

Maroc 2 304 4 019 3 671 3 825 3 892

Mexique 3 196 3 404 5 020 3 826 4 600

Nigeria 3 990 4 052 3 931 4 138 4 580

Philippines 3 197 3 224 4 075 3 645 3 482

Union Européenne 5 358 4 623 7 362 5 277 3 974

Sources: Grain: World Markets and Trade septembre 2015 (USDA)

Les cours mondiaux du blé ont continué leur tendance baissière en 2014.
Ainsi et à titre d’exemple, le blé (No.2 Hard Red Winter-États-Unis) est passé de
288$EU/T en Janvier 2014 pour atteindre son pic de 345$EU/T en mai 2014 puis
entamer sa descente et se stabiliser autour 280$EU/T en novembre 2014 suivie
d’une légère remontée au mois de décembre de la même année (289$EU/T).
Cette baisse des prix s’explique essentiellement par les bonnes perspectives de
la campagne 2014-15 et l’abondance des disponibilités mondiales qui a freiné la
hausse des cours.

32 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Figure 3: Evolution des cours internationaux du blé
(En Dollar EU/T)

Sources: Perspectives de récolte et situation alimentaire (FAO).


1) Livré f.o.b. Golfe des États-Unis.
2) Livré Golfe des États-Unis.
3) Livré f.o.b. up River.

1.2.1.2. Les céréales secondaires

Production
La production mondiale de céréales secondaires a atteint un niveau record
en 2013-14 en s’établissant à 1306,7 millions de tonnes contre 1156,4 millions
de tonnes, soit une hausse d’environ 13,0% par rapport à l’année précédente.
Cette hausse de la production est obtenue principalement par la forte reprise
de la production de maïs aux États-Unis par rapport au niveau réduit enregistré
en 2012-13 en raison de la sécheresse. Elle est attribuée, aussi, aux bonnes
conditions climatiques et à l’augmentation des superficies semées dans certains
pays producteurs.
La production mondiale des céréales secondaires a été dominée par
le maïs avec un total de 1020 millions de tonnes contre 873 million de tonnes
l’année précédente soit une progression d’environ 17%.
L’orge a connu également une augmentation significative passant de 131,5
millions de tonnes en 2012-13 à 145,1 millions de tonnes en 2013-14 soit une
progression de 7,3%.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 33


Tableau 5 : Production de céréales secondaires par
principaux producteurs (Millions de tonnes)

2010-11 2011-12 2012-13 2013-14

Amérique du Nord 352,8 346,6 310,2 398,6

- Canada 22,6 22,9 24,2 28,8

- États-Unis 330,2 323,7 286,0 369,8

Europe 236,2 222,2 250,6 252,6

- UE 149,1 143,6 160,1 159,2

- Fédération de Russie 34,2 29,6 28,8 35,8

- Ukraine 33,4 29,9 37,3 40,2

Asie 294,1 309,8 322,0 350

- Chine 201,4 214,7 227,2 227,2

- Inde 42,5 41,6 41,1 41,1

Océanie 12,7 12,3 12,5 14,3

- Australie 12,1 11,8 11,4 13,8

Production mondiale 1 135,0 1 169,1 1 156,4 1306,7

Source : FAO

 Utilisation des stocks


L’utilisation mondiale de céréales secondaires a connu une progression de
6,8% en passant de 1156,4 millions de tonnes en 2012-13 à 1242,4 millions de
tonnes en 2013-14. Cette performance est due essentiellement à l’amélioration
de l’offre mondiale et à la baisse des prix.
Cependant l’utilisation alimentaire n’a progressé que de 1,7% avec un
volume de 201,7 millions de tonnes contre 198,4 millions de tonnes la campagne
précédente.
L’utilisation fourragère des céréales secondaires, s’est établie à 715,6
millions de tonnes soit une progression de 9% par rapport à la campagne
précédente. Le gros de l’expansion a été réalisé par l’Australie, la Chine,
l’Argentine, le Brésil et l’Ukraine.
Les autres utilisations, notamment industrielles, ont augmenté de 5,4%.
Cette progression significative est due essentiellement à l’accroissement de
l’utilisation du maïs dans la production d’éthanol aux États-Unis et à l’accroissement
de la production de l’amidon par la Chine, les États-Unis et l’Union Européenne.

34 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Concernant les stocks mondiaux des céréales secondaires, ils ont atteint
215,5 millions de tonnes, soit une progression de 26% par rapport à la campagne
de 2012-13,un record jamais atteint depuis 2000. Cette performance est le
résultat de la nette reprise de la production céréalière en générale en 2012-13
qui est à l’origine de la reconstitution des réserves.
Le rapport Stocks Mondiaux–Utilisation s’est établi à 17,0% en progression
de 23,2% par rapport à la campagne précédente (13,8%).

Tableau 6 : Evolution du bilan mondial du marché des céréales


secondaires par campagne agricole (Millions de tonnes)

2011-12 2012-13 2013-14 Variation %

Production 1 169,1 1 156,4 1 306,7 13,0

Commerce 133,8 132,2 146,4 10,4

Utilisation Total 1 162,2 1 163,4 1 242,4 6,8

- Alimentation 199,3 198,4 201,7 1,7

- Fourrage 635,9 656,6 715,6 9,0

- Autres utilisations 311,8 308,4 325,1 5,4

Stock de Clôture 175,8 171,0 215,5 26,0

Rapport
15,0 13,8 17,0 23,2
Stocks Mondiaux –Utilisation (%)

Source : FAO (Perspectives de l’alimentation,mai 2015)

 Commerce et Prix
En 2013-14, le commerce mondial de céréales secondaires a progressé de
10,4%, en atteignant un volume de 146,4 millions de tonnes contre de 132,2
millions de tonnes l’année précédente.
Les exportations ont été dominées par le maïs qui a atteint un nouveau
record d’exportation en enregistrant un volume de 113 millions de tonnes contre
une moyenne 2010-11 et 2011-12 de 100,7 millions de tonnes. Les grands
volumes d’export de maïs ont été réalisés par l’Argentine, le Brésil et l’Ukraine en
enregistrant respectivement 14,0 millions de tonnes, 23,5 millions de tonnes et
18,0 millions de tonnes.
Avec l’amélioration de l’offre et l’augmentation des stocks, les prix des
céréales secondaires ont continué leur baisse. Les cours internationaux du
maïs américain sont passés de 197$EU/T (N°2 Jaune, f.o.b) en décembre 2013
à 178 $EU/T en décembre 2014. Pour le cas du maïs (Argentine) les prix ont
oscillé entre 212$EU/T et 197$EU/T pour la même période.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 35


Figure 4 : Evolution des cours internationaux du Maïs (en $EU/T)

(Source des données : Statistiques FAO)

Le sorgho américain (N°2 Jaune, f.o.b) a connu des fluctuations avec des
tendances à la baisse en passant de 207$EU/T en décembre 2013 pour atteindre
son pic au mois de Mars 2014 (228$EU/T) et entamer une baisse le ramenant à
197$EU/T au mois de novembre 2014.
1.2.1.3. Le riz
 Production
La production mondiale de riz de la campagne de 2013-14 (exprimée en
équivalent riz usiné) s’est établie à 496,9 millions de tonnes contre 491,2 millions
de tonnes l’année précédente soit une progression légère de 1,2%. Ce résultat
est la conséquence de la stagnation de la production surtout en Asie menacée
régulièrement par des évènements climatiques et par le recul du prix mondial
du riz.
Figure 5 : Evolution de la production mondiale de riz
(Millions de tonnes en équivalent riz usiné)

Source : FAO

36 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


 Utilisation et Stocks
L’utilisation mondiale totale du riz, en 2013-2014, a atteint 490,3 millions
de tonnes soit une progression d’environ 2,5% par rapport à 2012-13. L’utilisation
alimentaire a enregistré un volume de 410,1 millions de tonnes (83,6% de
l’utilisation totale), soit presque le même niveau que l’année précédente (84%).
Le reste de l’utilisation est réparti entre l’utilisation animale et industrielle.
Le stock mondial de clôture au titre de la campagne 2013-2014 a enregistré
un volume de 180,9 millions de tonnes, soit une amélioration d’environ 3,5% par
rapport à celui de l’année précédente. L’essentiel de l’augmentation est attribuée
à la Chine, dont la part des réserves mondiales a atteint 55%. La Thaïlande, le
Sri Lanka, le Vietnam ont aussi terminé la campagne avec des réserves plus
abondantes. Cependant, l’Inde, le Myanmar, le Pakistan, les Philippines et les
États-Unis ont enregistré une contraction de leurs réserves de riz.
Le rapport stocks mondiaux-utilisation est passé ainsi de 35,7% en 2012-13
à 36,0% en 2013-14 soit une progression d’environ 0,8%.
Tableau 7 : Evolution du bilan mondial du marché de riz
par campagne agricole (Millions de tonnes en équivalent riz usiné)
2011-12 2012-13 2013-14 Variation
Production 469,1 491,2 496,9 1,2
Commerce 36,2 37,2 39,3 5,6
Utilisation totale 460,4 478,3 490,3 2,5
- Alimentation 387,9 402,4 410,1 1,9
Stock de clôture 145,7 174,8 180,9 3,5
Rapport
31,6 35,7 36,0 0,8
Stocks mondiaux-utilisation (%)

Source : FAO perspectives de l’alimentation Mai. 2015

 Commerce et Prix
Le commerce mondial du riz a progressé de 5,6% lors de la campagne 2013-
14 en enregistrant un volume de 39,3 millions de tonnes contre 37,2 millions de
tonnes la campagne précédente. Ce record est le résultat de la baisse des prix
internationaux et de l’achat massif de nombreux pays en prévision d’un éventuel
fléchissement de la production.
L’augmentation des importations mondiales est due aux vastes
disponibilités sur les marchés internationaux et à l’augmentation des importations
des principaux pays importateurs tels que le Bangladesh, l’Indonésie ou les
Philippines.
Les cours mondiaux du riz sont restés globalement stables avec une tendance
à la baisse selon les variétés à compter du mois d’avril 2013 jusqu’au mois de mars
2014 pour reprendre leurs montées à partir du mois d’avril 2014 ce qui explique
l’augmentation de l’indice FAO des prix du riz uniquement de 0,9% en passant
de 233 points en 2013 à 235 points en 2014. Ainsi le prix à l’exportation de riz
thaïlandais de référence (riz blanc thaïlandais 100% B) qui se négociait à 586,0 $EU
la tonne en avril 2013 a chuté à 408,0 $EU en avril 2014 soit une baisse de 30,4%.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 37


Figure 6 : Evolution des cours internationaux du riz
( $EU/Tonne)

(Source des données: Statistiques FAO)

1.2.2. Le sucre
 Production
La production mondiale au cours de la campagne 2013-14, n’a pas connu
de progression notable. Elle a atteint 182,2 millions de tonnes contre 182,1
millions de tonnes, soit une progression d’environ 0,1% par rapport à la campagne
précédente. Cette stagnation s’explique par le recul de la production dans les
principaux pays producteurs à savoir le Brésil, l’Inde et l’Union Européenne qui a
été compensée par la production accrue d’autres pays notamment la Thaïlande,
la Chine, l’Australie et d’autres petits pays producteurs.
Tableau 8: Production mondiale de sucre par principaux producteurs
(Millions de tonnes en équivalent sucre brut)
2009-10 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14 Variation

Brésil 36,40 38,35 36,15 38,60 37,80 -2,1

Inde 20,63 26,57 28,62 27,33 26,60 -2,7

Union
16,89 15,93 18,32 16,65 16,02 -3,8
Européenne

Chine 11,42 11,19 12,34 14 14,26 1,9

Thaïlande 6,93 9,66 10,23 10,02 11,33 13,1

Etats Unis 7,22 7,10 7,70 8,14 7,67 -5,8

Mexique 5,11 5,49 5,35 7,39 6,38 -13,7

Australie 4,70 3,70 3,68 4,25 4,38 3,1

Russie 3,44 2,99 5,54 5 4,40 -12,0

(Source des données : Statistiques USDA. 2015)

38 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


 Utilisation et Stocks
La campagne 2013-14 a été marquée par l’accroissement de la
consommation mondiale de sucre qui a atteint 177,7 millions de tonnes contre
173,1 millions de tonnes la campagne précédente, soit un taux de croissance de
2,7%. Ce taux de croissance est le résultat de la baisse des prix sur les marchés
mondiaux depuis l’année 2011 ainsi que l’amélioration des performances
économiques de certains pays potentiellement utilisateurs de cette denrée.
La consommation mondiale par habitant est restée presque stable en
passant de 24,7 kg/an en 2012-13 à 25,0 kg/an en 2013-14.
Les stocks mondiaux de sucre, en 2013-14, ont atteint un volume de 74 ,8
millions de tonnes, soit une légère hausse de 2,3% par rapport à la campagne
2012-13 (73,1 millions de tonnes). Ce résultat est la conséquence des tendances
baissières du prix du sucre sur le marché mondial sous l’effet de l’amélioration
des prévisions de production dans les principaux pays producteurs.
Le rapport «stocks mondiaux-utilisation» est resté presque au même
niveau que l’année précédente. Il est passé de 42,2% en 2012-13 à 42,1% en
2013-14. Cette situation s’explique par l’expansion de la production, observée
ces quatre dernières campagnes, qui a entrainé une hausse quasi-record des
stocks mondiaux et une baisse constante des prix depuis l’année 2011.
Tableau 9 : Bilan mondial du sucre (Millions de tonnes)
2013-14 Variation
2010-11 2011-12 2012-13
estim. %

Production 165,6 175,2 182,1 182,2 0,1

Commerce 54,8 52,5 53,5 55,0 2,8

Utilisation 160,9 169,8 173,1 177,7 2,7

Stock de Clôture 56,3 66,1 73,1 74,8 2,3

Rapport
35,0 38,9 42,2 42,1 -0,2
Stocks Mondiaux-utilisation (%)

Source : FAO perspectives de l’alimentation avril 2015

 Commerce et Prix
Sous l’effet de l’amélioration de l’offre et la tendance baissière des prix, le
commerce mondial du sucre a connu une légère hausse en passant de 53,4 millions
de tonne en 2012-13 à 55,0 millions de tonne en 2013-14 soit une progression
de 2,8%. Cette faible performance est le résultat de l’augmentation de l’offre
et les mesures prises par les principaux pays exportateurs pour encourager les
exportations et les pays importateurs pour freiner les importations surtout qu’ils
disposent déjà de réserves importantes des campagnes précédentes.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 39


Tableau 10 : Principaux pays importateurs de sucre
(Milliers de tonnes-sucre brut)

20010-11 2011-12 2012-13 2013-14 variation

Union Européenne 3 755 3 552 3 935 3 262 -17,1

Indonésie 3 082 3 027 3 570 3 570 0,0

Chine 2 143 4 430 3 802 4 275 12,4

Etats-Unis 3 391 3 294 2 924 3 395 16,1

Emirats Arabes Unies 1 969 2 154 2 533 2 108 -16,8

Malaisie 1 813 1 720 1 916 1 897 -1,0

Algérie 1 193 1 594 1 933 1 854 -4,1

Maroc 887 932 935 762 -18,5

(Source des données : Statistiques USDA)

Cette situation a impacté les prix mondiaux qui ont continué leurs
tendances baissières. Ainsi la livre de sucre qui s’échangeait au mois d’avril 2013
à 17,8 cents US, a été échangée au mois d’Août à 17,0 cents $EU et à 16,6 cents
$EU au mois de février 2014.
Figure 7 : Evolution de l’indice FAO du sucre sur
le marché mondial (2002-2004=100)

(Source des données : Statistiques FAO)

L’indice FAO du prix du sucre est passé de ce fait de 267,8 points au mois
de janvier 2013 pour atteindre 252,6 au mois d’avril 2013 et atteindre 221,7
points au mois de janvier 2014. Cette tendance baissière a continué jusqu’au
mois décembre 2014 avec un indice de 217,5 points.

40 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


1.2.3. Les produits oléagineux et dérivés
1.2.3.1. Graines oléagineuses
La production mondiale de graines oléagineuses en 2013-14 a atteint
513,0 millions de tonnes, enregistrant une hausse de 6,2% par rapport à la
campagne précédente (482,9 millions de tonnes) et ce, suite à l’amélioration des
niveaux de production chez les principaux producteurs notamment les Etats Unis
d’Amérique, le Brésil et l’Argentine. Pour la Chine, la production a régressé de
-1,7% alors que pour l’Inde la production est restée presque, au même niveau,
que la campagne précédente.
Tableau 11 : Principaux pays producteurs des graines
oléagineuses (Millions de tonnes)

2009-10 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14 Variation

Etats-Unis 98,90 100,38 92,35 93,15 99,2 6,5

Brésil 71,42 79,04 70,24 84,76 90,01 6,2

Argentine 57,88 54,23 44,78 53,66 56,92 6,1

Chine 57,84 58,06 59,60 59,88 58,89 -1,7

Inde 32,93 35,65 36,33 36,79 36,80 0,0

Monde 454,8 465,7 454,7 482,9 513,0 6,2

Source : USDA

La progression de la production mondiale est attribuable essentiellement à


l’accroissement de la production de soja (+5,3%), aux graines de tournesol (+19,2)
et au Colza (+13,4) qui ont bénéficié de conditions météorologiques favorables et
d’une augmentation notables de superficies.
Figure 8 : Evolution de la production mondiale des graines
oléagineuses (Millions de tonnes)

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 41


Tableau 12 : Production mondiale des principales graines
Oléagineuses (Millions de tonnes)

2009-10 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14 Variation

Soja 260,60 264,15 239,53 268,82 283,15 5,3

Colza 61,06 60,57 61,49 63,44 71,96 13,4

Coton 39,47 44,26 47,98 46,15 45,68 -1,0

Arachides 36,16 39,36 38,29 40,45 41,15 1,7

Graines de tournesol 32,13 33,35 39,67 35.52 42,35 19,2

Palmiste 12,43 12,92 13.77 14,7 15,74 7,1

Copra 5,71 5,89 5,56 5,80 5,43 -6,4

(Source des données : USDA)

En réaction aux perspectives positives concernant l’offre et la demande,


les cours internationaux de la plupart des graines oléagineuses et des produits
d’oléagineux ont fléchi au cours de la campagne 2013-14. Ainsi l’indice FAO des
prix des graines oléagineuses est passé de 207 points en 2013 à 184 points en
2014 soit un fléchissement de -11,1%. Pour les farines oléagineuses, l’indice est
passé de 255 points à 243 point en 2014 soit une chute de prix de -4,7 points par
rapport à l’année précédente.

1.2.3.2. Huiles et matières grasses


Parallèlement à l’augmentation de la production des graines oléagineuses,
la production mondiale d’huiles et matières grasses a été marquée par une
progression significative de 6,7% en 2013-14 en enregistrant 202,7 millions de
tonnes contre 189,9 millions de tonnes la campagne précédente. Ce résultat est
attribué particulièrement aux augmentations de production du soja, du colza et
au développement de la production des graines de tournesol.

Tableau 13 : Production mondiale d’huiles


et matières grasses (Millions de tonnes)

2010-11 2011-12 2012-13 2013-14 Variation

Production 181,3 183,6 189,9 202,7 6,7

Disponibilités 208,7 214,7 222,2 234,7 5,6

Utilisation 177,0 184,5 189,7 199,0 4,9

Echanges commerciaux 92,4 98,2 101,9 107,3 5,3

Rapport stock - utilisation (%) 17,3 17,1 16,9 17,5 3,6

(Source : FAO-Perspectives de l’alimentation nov. 2015)

42 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Durant cette campagne, l’huile d’olive et celle de tournesol ont connu le
plus grand taux de croissance en passant de 2,38 millions de tonnes à 3,09 millions
de tonnes, soit une progression de 29,8% pour l’huile d’olive et 15,80 millions de
tonnes contre 13,45 millions de tonnes, soit une progression de 17,5% pour l’huile
de tournesol. Pour le reste des productions, on note une croissance de 6,0% pour
le palmiste, 5,9% pour le colza et 5,1% pour le soja. Quant aux huiles issues des
noix de coco et des graines de coton, elles ont enregistré respectivement une
régression de -7,7% et -0,8%.
Tableau 14 : Production mondiale des principales huiles
et matières grasses (Millions de tonnes)

2009-10 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14 variation


Noix de coco 3,52 3,71 3,41 3,66 3,38 -7,7

Coton 4,59 4,96 5,21 5,21 5,17 -0,8

Olive 3,08 3,25 3,24 2,38 3,09 29,8

Palmiste 46,07 48,76 52,01 55,97 59,32 6,0

Arachides 4,89 5,33 5,31 5,54 5,60 1,1

Colza 22,55 23,47 24,12 24,98 26,46 5,9

Soja 38,79 41,30 42,60 42,82 45,02 5,1

Tournesol 12,28 12,42 14,87 13,45 15,80 17,5

(Source des données : USDA-2014)

L’augmentation significative des productions a permis de reconstituer les


stocks mondiaux (comprenant les stocks d’huiles/matières grasses plus l’huile
contenue dans les graines entreposées).
L’utilisation mondiale d’huiles et matières grasses a continué sa progression
pour atteindre 199,0 millions de tonnes contre 189,7 millions de tonnes la
campagne précédente soit une progression de 4,9%. Cette progression s’explique
par l’accroissement de la demande à des fins alimentaires et de l’industrie du
biodiesel.
Les échanges mondiaux d’huiles/matières grasses en 2013-14 ont
progressé de 5,3 % enregistrant 107,3 millions de tonnes contre 101,9 millions
de tonnes la campagne précédente. Cette progression s’explique par l’abondance
de l’offre, l’augmentation de la demande pour la reconstitution des stocks et par
la tendance baissière des prix mondiaux.
En réaction aux résultats positifs concernant l’offre et la demande, les cours
internationaux d’huiles et matières grasses ont fléchi au cours de la campagne
2013-14. Ainsi, l’indice FAO des prix pour ces produits est passé de 224 points en
2012-13 à 193 points en 2013-14 soit un recul significatif de 13,8%.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 43


1.2.3.3. Farines et tourteaux
La production mondiale de farines et tourteaux a enregistré 128,2 millions
de tonnes en 2013-14 contre 119,9 millions de tonnes la campagne précédente,
soit une progression significative de 7,3 %. Elle a été dominée par la Chine et les
Etats Unis qui se sont accaparés 41% de la production mondiale.

Tableau 15 : Evolution du bilan mondial du marché


des farines et tourteaux (Millions de tonnes)

2010-11 2011-12 2012-13 2013-14 variation %

Production 118,4 111,2 119,5 128,2 7,3

Disponibilités 137,1 132,3 136,9 146,3 6,9

Utilisation 114,4 117,5 118,8 123,6 4,0

Echanges commerciaux 69,9 72,7 73,2 81,7 11,6

Rapport stocks - utilisation (%) 18,0 14,7 15,0 17,4 16,0

L’essentiel de cette production a été dominé par la farine de soja qui est
passée de 181,29 millions de tonnes à 189,53 millions de tonnes en 2013-14
ainsi que la farine de colza qui est passée de 36,84 millions de tonnes à 39,36
millions de tonnes. Pour les autres farines et tourteaux, elles n’ont pas connu de
progressions notables.
Les approvisionnements mondiaux, qui comprennent la production de la
campagne 2013-14 et les stocks de report, ont grimpé de 6,9% passant ainsi de
136,9 millions de tonnes à 146,3 millions de tonnes. Les disponibilités importantes
ont été enregistrées au niveau des États-Unis, du Brésil et de l’Argentine qui sont
les trois principaux producteurs de farine de soja et qui ont connu des récoltes
records durant cette campagne.
Les échanges commerciaux, et compte tenu de l’abondance de l’offre sur
le marché mondial, ont progressé de manière importante en passant de 73,2
millions de tonnes à 81,7 millions de tonnes, soit une augmentation en volume de
11,6 %. Les importations ont été dominées par la Chine qui demeure le premier
consommateur. Elle est suivie par la Thaïlande, la Turquie, le Pakistan et l’UE.
Quant aux exportations, les Etats Unis continuent à être le premier exportateur
mondial, suivi du Brésil, de l’Argentine et de l’Inde.

44 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Figure 9: Evolution de l’indice FAO des prix des produits oléagineux

(Source des données : Statistiques FAO)

1.2.4. Les agrumes


1.2.4.1. Production 
La production mondiale d’agrumes frais, a atteint en 2013-14, le volume
de 91,08 millions de tonnes marquant une hausse de 5,8% par rapport à la
campagne 2012-13 (86,08 millions de tonnes). Cette performance est le résultat
de l’augmentation de la production principalement au Brésil (9,2%), en Chine
(6,2%), en Union Européenne (11,9%) et au Mexique (11,0%) qui ont bénéficié
de bonnes conditions météorologiques au cours de la campagne. Pour le cas des
Etats Unis, leur production a régressé de -15,8% à cause des mauvaises conditions
météorologiques notamment en Floride et des chutes précoces importantes qui
ont frappé les récoltes.
Tableau 16 : Production mondiale des agrumes
(Milliers de tonnes)
2008-09 2009-10 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14 Variation %
Chine 21 170 23 600 22 700 26 100 27 370 29 167 6,6
Brésil 17 014 15 830 22 603 20 563 16 361 17 870 9,2
Etats-Unis 10 740 9 979 10 694 10 619 10 136 8 536 -15,8
Union Européenne 11 050 10 553 10 906 10 488 10 084 11 287 11,9
Mexique 6 591 6 343 6 610 6 136 6 370 7 073 11,0
Egypte 2 372 2 401 2 430 2 350 2 450 2 570 4,9
Afrique du Sud 2 029 2 018 2 091 2 010 2 055 2 440 18,7
Argentine 2 250 1 770 2 400 1 865 1 800 1 950 8,3
Maroc 1 322 1 458 1 620 1 580 1 445 2 161 49,6
Turquie 3 026 3 510 3 568 3 505 3 356 3 575 6,5
Total monde 82 809 82 655 90 371 89 937 86 082 91 081 5,8

Source : USDA-Juillet 2015

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 45


Par variété, et à l’exception de la pamplemousse qui a régressé de -3,0%,
toutes les autres variétés ont enregistré des augmentations significatives. Il s’agit
notamment des oranges qui ont augmenté de 5,7%, des tangerines et mandarines
avec 8% et du lime et citron avec 7,2%.

Tableau 17 : Répartition de la production mondiale


d’agrumes par variété (Milliers de tonnes)

Variation
2008-09 2009-10 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14
%
Oranges 50 818 49 151 55 974 53 925 49 397 52 201 5,7
Tangerines et
20 391 22 125 21 978 23 852 24 548 26 511 8,0
mandarines
Lime et citron 5 228 5 428 5 387 5 639 5 863 6 283 7,2
Pamplemousses 6 372 5 951 7 032 6 521 6 274 6 086 -3,0
Total monde 82 809 82 655 90 371 89 937 86 082 91 081 5,8

Source : USDA-Juillet 2015

1.2.4.2. Exportations
Les exportations totales d’agrumes frais, ont atteint le volume de
8,8millions de tonnes en 2013-14 contre 8,4 millions de tonnes durant la
campagne précédente, soit une progression de 5,1%. Cette performance est
attribuée aux bons résultats réalisés par les principaux pays exportateurs. Il
s’agit principalement de la Turquie avec une progression de 21,1%, celle de la
Chine qui a enregistré 18,0% et celle de l’Egypte qui a atteint 10%. Les contre-
performances de cette campagne ont été constatées au niveau des Etats Unis
(-20%), de l’Argentine (-6,8%) et de l’Union Européenne (-0,2%).

Tableau 18 : Principaux pays exportateurs d’agrumes


(Milliers de tonnes)
Variation
2008-09 2009-10 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14
%
Afrique du Sud 1 311 1 490 1 425 1 525 1 643 1 734 5,5
Turquie 1 117 1 127 1 399 1 437 1 152 1 395 21,1
Egypte 774 850 1 000 900 1 000 1 100 10,0
Etats Unis 833 1 005 1 079 999 975 780 -20,0
Chine 997 989 783 1 087 915 1 080 18,0
Union Européenne 602 628 770 784 818 816 -0,2
Mexique 456 474 449 644 544 577 6,1
Argentine 500 540 495 452 440 410 -6,8
Maroc 637 490 529 489 385 419 8,8

Source : USDA- Juillet 2015

46 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Par variétés, ce sont les exportations des tangerines/mandarines qui ont
atteint le plus haut taux de progression avec 16,1% et un volume de 2,5 millions
de tonnes contre 2,1 millions de tonnes la campagne précédente. Les autres
variétés ont progressé également, au cours de cette campagne, en enregistrant
4,6% de croissance pour les oranges, 2,3% pour les limes et citrons et 1,7% pour
les pamplemousses.
Tableau 19 : Répartition des exportations mondiales
d’agrumes par variété (Milliers de tonnes)
Variation
2008-09 2009-10 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14
%

Orange 3 505 3 770 3 967 3 894 3 819 3 995 4,6

Tangerine/mandarines 2 020 1 975 2 104 2 391 2 154 2 501 16,1

Pamplemousse 825 841 818 808 816 830 1,7

Lime et citron 1 371 1 474 1 489 1 689 1 554 1 589 2,3

Total 7 721 8 060 8 378 8 782 8 406 8 832 5,1

Source : USDA- Juillet

1.2.4.3. Importations
Les importations des agrumes frais restent toujours dominées par les deux
principaux pays importateurs d’agrumes à savoir l’UE-27 et la Russie bien qu’elles
aient connu des régressions respectivement de -1,5% et -0,3%. Cependant
d’autres pays importateurs ont connu des accroissements significatifs notamment
les Emirats Arabes Unis avec 7,8%, les Etats Unis avec 7,0%, le Vietnam avec
52,8% et la Malaisie avec 65,0%.

Tableau 20 : Principaux pays importateurs d’agrumes


(Milliers de tonnes)
Variation
2008-09 2009-10 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14
%

Union Européenne 2 027 2 236 1 903 1 959 1 949 1 919 -1,5

Russie 1 245 1 394 1 629 1 512 1 651 1 646 -0,3

Etats Unis 619 635 655 741 771 825 7,0

Canada 404 439 457 451 485 441 -9,1

Ukraine 305 348 412 390 411 389 -5,4

Émirats Arabe Unis 216 236 222 259 281 303 7,8

Japon 276 272 287 276 247 247 0,0

Vietnam 256 202 156 202 144 220 52,8

Malaisie 90 83 88 96 100 165 65,0

Source : USDA- Juillet 2015

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 47


1.2.5. Lait et produits laitiers
 Production
La production mondiale de lait a atteint, en 2014, un volume de 788,1
millions de tonnes (en équivalent lait) soit un taux de croissance de 3,0% par
rapport à l’année précédente (765,1 millions de tonnes). La production mondiale
reste toujours dominée par les deux principaux producteurs à savoir l’Union
Européenne (160 millions de tonnes) et l’Inde (141 millions de tonnes) avec un
taux de croissance respectif de 2,2% et de 3,6%.

Tableau 21 : Principaux pays producteurs de lait


(Millions de tonnes équivalent lait)

2010 2011 2012 2013 2014 Variation

Union Européenne 154,9 155,3 156,4 156,5 160,0 2,2

Etats Unis 87,5 89,0 90,8 91,4 94,7 3,6

Inde 116,6 121,8 133,7 138,0 141,7 2,7

Chine 43,4 39,6 44,2 40,3 42,5 5,5

Brésil 30,4 32,1 33,0 33,3 35,4 6,3

Russie 31,9 32,0 31,9 30,6 30,5 -0,3

Nouvelle Zélande 15,6 17,9 19,5 19,2 21,9 14,1

Argentine 10,6 11,4 11,4 11,0 11,3 2,7

Mexique 11,0 11,0 11,1 11,0 11,2 1,8

Ukraine 11,2 11,1 11,3 11,6 11,5 -0,9

Australie 9,0 9,1 9,4 9,2 10,0 8,7

Canada 8,3 8,3 8,4 8,3 8,3 0,0

Japon 7,7 7,5 7,6 7,5 7,3 -2,7

(Source: Statistiques FAO)

L’amélioration de la production mondiale a été l’œuvre, aussi, d’autres pays


producteurs. Il s’agit notamment de la Nouvelle Zélande avec une progression de
14,1%, du Brésil avec 6,3% et de la Chine avec 5,5%. Cependant, des reculs de
production négligeables ont été constatés pour le cas du Japon avec -2,7%, de la
Russie avec -0,3% et de l’Ukraine avec -0,9%.

48 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Tableau 22 : Evolution du marché mondial du lait
(Millions de tonnes équivalent lait)
2010 2011 2012 2013 2014 variation

Production totale de lait 713,6 742,2 765,6 765,1 788,1 3,0

Commerce total 47,0 49,7 53,4 68,3 72,2 5,7

Part commercialisée de la production (%) 6,6 6,7 7,0 8,9 9,2 3,4

Indice Fao des Prix des produits laitiers 207 229 194 243 224 -7,8

(Source : FAO)

 Commerce et prix
Les échanges en matière de lait et produits laitiers ont atteint 72,2 millions
de tonnes en 2014, soit une progression de 5,7% par rapport à l’année précédente.
Les exportations restent dominées par la Nouvelle-Zélande (19,1 millions de
tonnes) et l’Union Européenne (17,7 millions de tonnes), qui représentent
ensemble 50% du commerce mondial.
Les États-Unis, avec une part de 15% du marché mondial, ont exporté 10,6
millions de tonnes contre 9,9 millions de tonnes l’année précédente.
L’Asie a été le principal espace d’exportation avec une augmentation
substantielle des achats par la Chine, la Malaisie, le Vietnam, la Thaïlande, l’Arabie
Saoudite, l’Indonésie, les Philippines et Singapour.
En Afrique, la chute des prix internationaux a stimulé la demande
d’importation dans son ensemble. Les principaux pays importateurs ont été
l’Algérie, l’Egypte, l’Afrique du Sud et le Ghana.
En Amérique latine, l’augmentation de la production nationale a remplacé
les importations au Mexique et au Brésil, alors qu’au Venezuela les importations
ont augmenté sensiblement.
Figure 10: Evolution de l’indice FAO des prix
des produits laitiers (2002-2004=100)

(Source des données : Statistiques FAO)

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 49


Les cours des produits laitiers sur les marchés internationaux ont connu
une baisse notable au cours de l’année 2014 liée à l’abondance de l’offre et
l’amélioration de la production dans certains pays importateurs. Ainsi l’indice
FAO des produits laitiers est passé de 243 points en 2013 à 224 points en 2014
soit une chute de -7,8%. L’indice mensuel de la FAO a fluctué au cours de toute
l’année en passant de 268 points en janvier 2014 pour atteindre 239 points au
mois de mai et terminer l’année en décembre 2014 en atteignant 174 points.

1.3. Etat des négociations agricoles à l’OMC (1)


L’année 2015 a été marquée par l’organisation du 15 au 19 décembre 2015,
de la 10ème Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce
(OMC) à Nairobi (Kenya). Elle a réuni près de 6000 délégués et s’est soldée sur un
constat d’échec concernant le cycle de Doha, mais a offert des avancées sur les
questions relatives aux subventions aux exportations agricoles.
Les 162 pays membres de l’OMC n’ont pas réussi à trouver un accord sur
l’évolution du cycle de Doha, dans l’impasse depuis 14 ans, malgré la prolongation
de 24 heures des discussions qui prévoyaient la libéralisation du commerce
mondial sur une base multilatérale, en réduisant les barrières commerciales et
en révisant les règles commerciales, et avec des bénéfices particuliers pour les
pays en développement.
La déclaration finale adoptée le 19 décembre 2015 à Nairobi a reconnu,
à la fois, que certains Etats membres sont  «pleinement déterminés» à aller au
bout du cycle de Doha, tandis que d’autres ne le sont pas et considèrent que «de
nouvelles approches sont nécessaires pour obtenir des résultats significatifs dans
les négociations multilatérales».
Cette conférence qui  était pourtant largement considérée comme la
dernière chance de sauver le cycle précité a, tout de même, parvenue à s’accorder
sur les subventions aux exportations du secteur agricole.
L’accord de Nairobi, appelé aussi “Paquet de Nairobi”, a contenu six
Décisions ministérielles concernant l’agriculture, le coton et des questions en
rapport avec les pays les moins avancés.
La décision centrale du “Paquet de Nairobi” a été celle relative à la
concurrence à l’exportation (WT/MIN(15)/45), qui a inclus l’engagement
d’éliminer les subventions pour les exportations de produits agricoles. Le Directeur
Général de l’OMC a qualifié celle-ci de «résultat le plus important obtenu en ce
qui concerne l’agriculture» au cours des 20 années d’existence de l’Organisation.
Il a déclaré aussi que «Les Membres de l’OMC, en particulier les pays en
développement, demandent depuis longtemps que des mesures soient prises
concernant cette question du fait de l’énorme potentiel de distorsion qu’ont ces
subventions pour ce qui est de la production intérieure et du commerce», «La
décision d’aujourd’hui règle la question une fois pour toutes.»

1. (Extraits des documents de l’OMC)

50 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Un certain nombre de pays continuent d’utiliser, actuellement, les
subventions à l’exportation pour soutenir les exportations de leurs produits
agricoles. La décision, qui a été prise et qui est juridiquement contraignante,
éliminerait ces subventions et empêcherait les gouvernements de recourir de
nouveau à un soutien à l’exportation ayant des effets de distorsion des échanges
dans l’avenir.
Dans le cadre de cette décision, les pays développés se sont engagés à
supprimer immédiatement les subventions à l’exportation, sauf pour un petit
nombre de produits agricoles, les pays en développement devant le faire d’ici à
2018. Ces derniers conserveront la flexibilité leur permettant de couvrir les coûts
de commercialisation et de transport pour les exportations de produits agricoles
jusqu’à la fin de 2023, tandis que les pays les plus pauvres et importateurs
de produits alimentaires bénéficient d’un délai additionnel pour réduire les
subventions à l’exportation.
La décision contient des disciplines visant à faire en sorte que d’autres
politiques d’encouragement à l’exportation ne puissent pas être utilisées de
façon à constituer une forme déguisée de subventions. Ces disciplines incluent
des modalités qui limitent les avantages découlant du soutien au financement en
faveur des exportateurs de produits agricoles, des règles relatives aux entreprises
d’État faisant le commerce de produits agricoles, et des disciplines visant à faire
en sorte que l’aide alimentaire n’affecte pas de manière négative la production
nationale. Les pays en développement bénéficient d’un délai supplémentaire
pour mettre en œuvre ces règles.
Les Ministres ont également adopté une Décision ministérielle sur la
détention de stocks publics à des fins de sécurité alimentaire (WT/MIN(15)/44).
La décision prescrit aux Membres de s’engager dans un esprit constructif à trouver
une solution permanente à cette question. En vertu de la Décision ministérielle
de Bali de 2013, les pays en développement sont autorisés à poursuivre leurs
programmes relatifs aux stocks alimentaires, qui, sinon, risqueraient d’enfreindre
le plafond en matière de subventionnement interne dans le cadre de l’OMC,
jusqu’à ce qu’une solution permanente soit trouvée en perspective de la onzième
Conférence ministérielle, en 2017.
Une Décision ministérielle (WT/MIN(15)/43) sur un mécanisme de
sauvegarde spéciale (MSS) en faveur des pays en développement reconnaît que
les Membres en développement seront en droit d’augmenter temporairement
les tarifs en cas de poussées des importations en recourant à une mesure de
sauvegarde spéciale. Les Membres continueront de négocier le mécanisme dans
le cadre des sessions spécifiques du Comité de l’agriculture.
En outre, une Décision ministérielle sur le coton (WT/MIN(15)/46)
souligne l’importance vitale du secteur du coton pour les PMA. La décision inclut
trois éléments concernant l’agriculture: accès aux marchés, soutien interne et
concurrence à l’exportation.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 51


S’agissant de l’accès aux marchés, la décision demande que le coton en
provenance des PMA bénéficie d’un accès en franchise de droits et sans contingent
aux marchés des pays développés, et aux marchés des pays en développement
qui se déclarent en mesure d’accorder un tel accès, à compter du 1er janvier 2016.
La partie de la Décision sur le coton relative au soutien interne salue les réformes
réalisées par les Membres concernant leurs politiques cotonnières nationales et
souligne qu’il reste des efforts à faire. S’agissant de la concurrence à l’exportation
en relation avec le coton, la décision donne pour mandat aux pays développés
d’interdire immédiatement les subventions à l’exportation du coton, et aux pays
en développement de le faire à une date ultérieure.

52 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


II- LE CONTEXTE NATIONAL
2.1. Perspectives de l’économie nationale en 2014
Le taux de croissance prévisionnel du PIB aux prix constants pour l’année
2014 devrait atteindre 4,2% sur la base d’un cours de pétrole (brent) à 105 $UE
le Baril en 2014 et un redressement de la demande étrangère adressée au Maroc
de +3,4% contre +0,5% en 2013.
La croissance serait tirée par la progression soutenue du PIB non agricole
qui devrait progresser de 4,8% sous l’effet du dynamisme des différentes branches
d’activités et la consolidation de la demande intérieure. Mais, il a été prévu un
recul de la valeur ajoutée agricole de 0,3% sous l’hypothèse d’une production
céréalière moyenne de 70 millions de quintaux (pour les trois principales céréales),
en baisse de 27,5% après une forte amélioration en 2013 de près de 92%. La
contreperformance hypothétique de la filière céréalière serait compensée par
la croissance des autres filières, notamment l’arboriculture (+26,6%), l’élevage
(+3,5%) et le maraîchage (+4,0%).
Tenant compte des évolutions possibles de l’économie nationale et
mondiale sur la base des hypothèses retenues, la loi de Finances 2014 s’est fixée
comme objectifs prioritaires les actions suivantes :
• Renforcement de l’édification des institutions constitutionnelles et
accélération des grandes réformes structurelles ;
• Stimulation d’une croissance économique durable, soutien de
l’investissement et de l’entreprenariat et promotion de l’emploi ;
• Renforcement des mécanismes de cohésion et de solidarité sociale et
spatiale ;
• Stabilisation des avoirs extérieurs et maîtrise du déficit budgétaire.

Les budgets mobilisés, pour la réalisation de ces objectifs, au titre des


dépenses d’investissement ont été fixés à 86,6 milliards de Dirhams dont 49,5
milliards de Dirhams en crédits de paiement.

2.2. Budget public alloué au secteur agricole


L’enveloppe budgétaire d’investissement allouée au Département de
l’Agriculture, au titre du Budget Général de l’Etat pour l’exercice 2014, s’est
élevée à 10,623 milliards de dirhams dont 6,623 milliards de dirhams en crédits
de paiement et 4 milliards de dirhams en crédits d’engagement.

54 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Tableau 23 : Répartition du Budget d’investissement du
Département de l’Agriculture par programme au
titre de l’exercice 2014 en MDH
CREDITS DE CREDITS
PROGRAMME PAIEMENT D’ENGAGEMENT
2014 2015

Irrigation et aménagement de l’espace agricole 2,663 2,634

Développement des filières de productions 3,108 1,090

Enseignement, formation et recherche 0,275 0,56

Développement de l’espace rural et des zones de


0,77 0,17
montagne
Préservation du patrimoine animal et végétal et sécurité
0,270 0,90
sanitaire des produits alimentaires

Support et services polyvalents 0,230 0,113

TOTAL 6,623 4,000

Tableau 24 : Evolution des dépenses d’investissement et de


fonctionnement du Département de l’Agriculture (en MDH)
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Budget Général
d’Investissement de 38 975 52 719 63 789 81 954 88 047 92 474 87 053 86 647
l’Etat
Budget
d’investissement 3 001 3 116 5 593 7 426 9 370 11 010 11 830 10 966
(Agriculture)
Part du budget
d’investissement de
l’Agriculture dans
7,70 5,91 8,77 9,06 10,64 11,91 13,59 12,66
le Budget Général
d’investissement
(en %)
Budget de
fonctionnement 2 278 1 879 1 998 2 146 2 000 2 260 2 294 2 608
(Agriculture)

- Personnel 746 818 890 687 660 729 732 790

- Matériel et
1 531 1 061 1 108 1 458 1 340 1 530 1 562 1 817
dépenses diverses

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 55


Figure 11: Evolution de l’effort d’investissement
public dans l’agriculture (en Dirham)

2.3. Les conditions climatiques


2.1.1. Les conditions pluviométriques
La campagne agricole 2013-14 a été marquée par un déficit pluviométrique
de -25% par rapport à la campagne précédente dont l’essentiel a été enregistré
en début de campagne. La pluviométrie est passée ainsi de 451mm en 2012-13
à 280mm en 2013-14.

Tableau 25 : Répartition régionale des cumuls


Pluviométriques (en Mm)
Déficit/
Zones 2011-12 2012-13 2013-14 Normale Excédent
(%)
Moyen Atlas 626 1509 956 946 0

Pré-rif et rif 371 790 444 638 -30

Saïss 422 656 394 528 -26

Gharb-Zaer 296 640 445 561 -21

Chaouia-Doukkala 243 458 288 388 -26

Haut Atlas 373 433 278 352 -22

Tadla-Tensift 227 334 253 334 -25

Pré-Saharien 102 257 99 173 -43

Oriental 245 255 182 245 -25

Saharien 27 56 54 84 -36

Nationale 241 451 280 375 -25

La répartition spatiale de ce déficit a été variable d’une région à l’autre,


celles du sud de l’Oum Rabia ayant été les plus touchées.

56 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Figure 12 : Evolution de la pluviométrie moyenne nationale
recueillie du 1er septembre 2013 au 31 Mai 2014 (en mm)

Les pluies des mois de janvier et de mars 2014 ont été déterminantes,
puisqu’elles ont coïncidé avec les stades végétatifs critiques de développement
des cultures d’automnes notamment les céréales semi-tardives.
Figure 13: Excèdent ou déficit pluviométrique par
rapport à la normale (en %)

Les températures enregistrées ont été globalement clémentes ce qui a


permis de réduire les effets des périodes sèches grâce à la rétention de l’humidité
au niveau des sols.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 57


2.1.2. Evolution du couvert végétal
La situation du couvert végétal s’est caractérisée dans la majorité des
régions du pays par la faiblesse du couvert végétal à cause du déficit des
précipitations constatées à la fin du mois d’octobre. Avec le retour des pluies,
vers la fin du mois de janvier 2014, le couvert végétal s’est nettement amélioré
passant à une situation favorable dans la majorité des régions agricoles.
Vers la fin du mois de février, l’indice de végétation a dépassé largement
celui de la dernière campagne dans la majorité des régions agricoles à l’exception
de la région d’Abda Doukkala où cet indice a chuté.
À la fin du mois de mars 2014, le couvert végétal a été nettement meilleur
que celui de l’année précédente et celui de l’année moyenne à la même époque
dans la majorité des régions agricoles.
La situation du couvert végétal des cultures en bour s’est ensuite améliorée
principalement dans les provinces d’Azilal, Essaouira, Berkane, Ifrane, Oujda et
Sefrou. Une bonne situation du couvert végétal a dominé les régions du Gharb
Chrada Beni Hssen, Tanger Tétouan, Rabat Zemmour Zaer, Chaouia Ouardigha,
Casablanca, Fès Boulemane, Meknès Tafilalet et Tadla Azilah au cours du mois de
mars couvrant en moyenne 91,5% de la superficie totale dans ces régions. Pour
le reste des régions, l’état du couvert végétal a été en majorité bon (40,5%) à
moyen (36,3%).

58 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


CARTES D’INDICES DE VEGETATION

Bonne Moyenne Faible Mauvaise

1) Situation à la 3éme décade d’octobre 2013 2) Situation à la 1ère décade de février 2014

3) Situation à la 3éme décade de mars 2014 4) Situation à la 3éme décade d’avril 2014

Source : Centre Royal de Télédétection Spatiale

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 59


III- MESURES DE POLITIQUE AGRICOLE ET DE
DEVELOPPEMENT RURAL
3.1. Programme d’emploi du FDA pour l’exercice 2014
Les affectations financières du FDA (Fonds de Développement Agricole)
se sont élevées, au cours de l’année budgétaire 2014, à 3190 MDH. Les aides
accordées aux agriculteurs à travers le CAM (Crédit Agricole du Maroc) ont
représenté 79% du montant global, soit 2531 MDH. L’assurance agricole a
bénéficié de 330 MDH, soit 10% des ressources du Fonds. Une enveloppe de
219MDH soit 7% a été réservée au programme d’atténuation des effets de
sécheresse.
Tableau 26 : Programme d’emplois du FDA pour 2014
Emplois (MDH) Montant %

Versement au CAM (des aides aux agriculteurs) 2 531 79%

Acquisition et distribution de plants de Palmier Dattier 90 3%

Assurance Agricole 330 10%

Mise à niveau des filières 20 1%

Programme sécheresse 219 7%

3.2. Les réalisations physiques des aides


3.2.1. Aménagements hydro-agricoles et fonciers
Les superficies bénéficiaires des aides de l’Etat au titre de l’équipement en
systèmes d’irrigation et les améliorations foncières ont été de l’ordre de 31778
Ha, en diminution de 23% par rapport à 2013. La part des projets d’irrigation
de petite et moyenne tailles est en augmentation continue avec 55 % des aides
payées aux exploitations de moins de 10 Ha en 2014 contre seulement 45% en
2013.

3.2.2.Equipement des exploitations agricoles en matériel


agricole
Les subventions globalement accordées aux agriculteurs pour encourager
l’équipement de leurs exploitations en équipements modernes ont permis
l’acquisition de 9789 unités de matériel agricole, dont 2905 tracteurs.

3.2.3. Renouvellement et extension des plantations fruitières


Les aides au profit des projets de plantations fruitières ont connu une
relance en 2014. Ils ont touché principalement les rosacées et le palmier-dattier
ainsi que les plantations de canne à sucre. Les réalisations ont été dominées
essentiellement par les rosacées fruitières avec 1147 Ha, les plantations de canne
à sucre avec 2335 Ha, les agrumes avec 975Ha et l’olivier avec 839 Ha.

60 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


3.2.4. Intensification de la production animale
Le soutien à l’intensification de la production animale s’est poursuivi en
2014. L’essentiel des subventions accordées aux éleveurs ont été destinées
à l’amélioration génétique du cheptel, y compris l’acquisition de génisses
importées. lles ont contribué à la production de 51 584 veaux issus de croisements
industriels, la production de reproducteurs (54 032 têtes ovines et 5974 têtes
bovines de race pure) et l’acquisition de 5 877 têtes de génisses importées.

3.2.5. Mise en place des unités de valorisation


Les subventions allouées à la valorisation des produits agricoles, au titre
de l’année 2014, ont permis la réalisation de 9 unités de trituration des olives, 5
entrepôts frigorifiques et 2 unités de conditionnement des agrumes.

3.2.6. Promotion des exportations agricoles


La politique de soutien aux exportations agricoles et les subventions
accordées dans ce sens ont permis de réaliser l’exportation d’un tonnage total
de 389 264 tonnes de produits agricoles, dont 342 727 tonnes d’agrumes, 43 386
tonnes de tomate et 3 145 tonnes d’huile d’olive.

3.2.7. Utilisation des semences sélectionnées


Les subventions octroyées pour l’utilisation de semences certifiées de
céréales et de semences mono-germes de betterave ont concernés principalement
l’acquisition de 1,27 million de quintaux de semences répartis entre le blé tendre,
le blé dur et l’orge et 131 tonnes de semences mono-germes de betterave à sucre.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 61


Encadré n°1 : Les incitations financières accordées par l’Etat aux
projets d’économie et de valorisation de l’eau par le biais du Fonds de
Développement Agricole (FDA)
Dans le cadre du Plan Maroc Vert, le Fonds de Développement Agricole encourage les investissements
dans les projets d’aménagement hydro-agricole, d’amélioration foncière et de collecte des eaux pluviales
visant la conservation de l’eau et sa valorisation à travers des subventions ciblées.

Les principaux projets et opérations réalisés dans ce cadre sont les suivants:
Aides financières accordées pour l’aménagement hydro-agricole et l’amélioration foncière :
 Projets d’irrigation localisée: des aides financières de 100% du coût de l’aménagement sont
accordées aux petits agriculteurs (possédant moins de 5 Ha) et aux agriculteurs qui adhèrent aux
projets de reconversion collective ou aux projets d’agrégation et 80% du coût de l’aménagement aux
autres agriculteurs ;
 Projets d’irrigation de complément : des aides financières de 50% ou 70% du coût de l’aménagement
sont accordées selon le cas ;
 Travaux d’améliorations foncières : des aides financières de 30% et 50% du coût des aménagements
respectivement à l’épierrage de profondeur et à la collecte des eaux pluviales.
Aides financières accordées à l’amélioration de la productivité et à la valorisation de l’eau à
travers l’acquisition du matériel agricole, à la création des vergers,à l’installation des serres
notamment:
 Matériel agricole : de 30% à 70% du coût selon le type de matériels (tracteurs, matériel de travail et
d’entretien du sol, matériel de récolte...) ;
 filet de protection des cultures : 35% du coût pour les cultures maraichères sous serre contre les
insectes et 40% pour les plantations fruitières contre la grêle ;
 Capsules à phéromone contre la Tuta absoluta : 60% du coût à l’hectare ;
 Création de vergers d’olivier : de 3.500 Dh/Ha à 6.000 Dh/Ha ;
 Création de vergers d’agrumes : 12.000 Dh/Ha ;
 Création de vergers arboricoles d’amandier, de figuier, de caroubier, de pistachier, de noyer, de
grenadier, de cerisier, de néflier, de pêcher, de nectarinier, de cognassier, de pommier et de prunier:
60% du coût d’acquisition des plants avec un plafond de 3.500 Dh/Ha à 17.000Dh/Ha selon le cas;
 Palmier dattier : 70% du coût d’acquisition des plants pour l’extension des palmeraies et 100% du
coût d’acquisition des plants pour l’intensification et réhabilitation des palmeraies ;
 Acquisition et installation des serres destinées à la production agricole : 10% pour les armatures et
la couverture de serre en plastique et fil de fer ;
 Analyses de laboratoire : 50% du coût des analyses ;
 Construction des bâtiments d’élevage : 25% du coût pour les étables, les bergeries et les chèvreries
et 30% pour les centres de collecte de lait ;
 Acquisition du matériel d’élevage : 30% du coût du matériel ;
 Amélioration génétique des espèces animales : 700 à 850 Dh/tête pour les ovins et 4000 à 5.000 Dh/
tête pour les bovins
 Mise en place des unités de valorisation des produits agricoles : 10% avec un plafond variant de 1
million Dh à 4,75 millions de Dh.
Les projets d’agrégation (agrégateurs et agrégés) bénéficient des taux bonifiés pour l’acquisition du
matériel agricole (majorée de 10 à 20 points) et pour l’équipement en système d’irrigation localisée
(subventionné à 100% au lieu de 80%) et l’équipement en système d’irrigation de complément
(subventionné à 70% au lieu de 50%). Des subventions forfaitaires sont également accordées aux
agrégateurs (250 Dh/Ha à 5.000 Dh/Ha selon les filières pour les productions végétales et de 280
Dh/tête à 350 Dh/tête pour les filières animales).
 Sur le plan organisationnel et en vue d’améliorer les conditions d’instruction et de versement des
aides au profit des agriculteurs, des Guichets Uniques au niveau des Directions Provinciales de
l’Agriculture et des Offices Régionaux de Mise en Valeur Agricole ont été institués depuis mars 2008.

62 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


IV GESTION DES RESSOURCES NATURELLES ET
AMENAGEMENT DE L’ESPACE AGRICOLE
4.1. Gestion des ressources en eau d’irrigation
4.1.1. Réserves d’eau dans les barrages au début de la campagne
Les réserves d’eau enregistrées dans les barrages à usage agricole, au
début de la campagne 2013-2014 (au 1er septembre 2013), ont été de près de 9,5
milliards m3, soit un taux de remplissage global de 70%, contre 56% enregistré
à la même date au début de la campagne précédente(au 1er septembre 2012).
Bien que les taux de remplissage des barrages aient été dépassés de 59%
dans la plupart des grands bassins hydroagricoles, ils sont restés inégalement
répartis notamment dans les périmètres d’Ouarzazate et du Tafilalet où les
réserves des barrages ont affiché des taux de remplissage relativement bas (15%
pour le périmètre de Tafilalet et 42% pour celui d’Ouarzazate).
Tableau 27: Réserves d’eau disponibles dans les barrages
Périmètres irrigués Capacité Situation des réserves d’eau dans les barrages au
(Mm3) 01/09/2013

Reserve d’eau(Mm3) Taux de remplissage en (%)

Doukkala 2 674 2 466 92

Tadla 1 573 1 286 82

Haouz 932 618 66

Gharb 5 536 3 415 62

Loukkos 699 543 78

Moulouya 843 540 64

Souss Massa 643 380 59

Tafilalet 313 45 15

Ouarzazate 445 189 42

Nekkor 20 17 85

Total 13 679 9 501 69

Après une campagne hydrologique 2013-2014 relativement sèche, les


réserves d’eau dans les barrages à usage agricole ont enregistré une baisse de
près de 2 Milliards de m3. Ainsi les réserves aux barrages au 30 Aout 2014 ont
enregistré un volume 7,47 Milliards de m3 au lieu de 9,54 Milliards de m3 à la
même date de l’année 2013.

64 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Figure 14 : Les réserves d’eau dans les
barrages à usages agricoles

4.1.2. Apports d’eau au niveau des barrages durant la campagne


agricole
Les apports d’eau enregistrés aux barrages à usage agricole, durant la
campagne agricole 2013-14, ont atteint près de 4,6 Milliards de m3, soit un
déficit de près de 58% comparé aux moyennes de la période 1980-2014 et de
66% par rapport à la campagne agricole précédente.

Figure 15 : Evolution des apports enregistrés


au niveau des barrages agricoles

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 65


Tableau 28 : Apports d’eau enregistrés aux barrages
à usages agricoles durant la campagne agricole 2013-14

Apports d’eau Apports Ecart à la Apports


Ecart / 2012-13
Barrage 2013-2014 moyens moyenne 2012-2013
(%)
(Mm3) (Mm3) (%) (Mm3)

Oued El Makhazine 376 785 -52 1 389 -73

M.B.A Al Khattabi 10 46 -78 18 -44

Hassan II 85 178 -53 359 -76

Mohamed V 409 847 -52 657 -38

Barage sur Oued Za 88 111 -21 110 -20

Idriss 1er 364 545 -33 929 -61

Allal El Fassi 494 583 -15 989 -50

Sahla 9 26 -63 80 -88

Asfalou 18 147 -88 120 -85

Al Wahda 757 2 596 -71 3 984 -81

El Kansera 217 355 -39 573 -62

Bin El Ouidane 420 1 009 -58 1 448 -71

Moulay Youssef 120 272 -56 206 -42

Hassan 1er 141 265 -47 281 -50

Ahmed Al Hansali 608 869 -30 1 218 -50

Al Massira 407 1 079 -62 480 -15

Yaâkoub Al Mansour 22 155 -86 97 -77

Lalla Takerkoust 7 174 -96 19 -63

Mokhtar Essoussi 7 154 -95 194 -96

Abdelmoumen 5 79 -93 83 -93

Aoulouz 1 168 -99 67 -99

Youssef Ben Tachfine 17 132 -87 86 -80

Mansour Eddahbi 29 403 -93 184 -85

Hassan Addakhil 30 146 -79 84 -64

Ensemble des barrages 4 643 11 126 -58 13 656 -66

Source : Données de la Direction de la Recherche et de la Planification de l’Eau et synthèse DIAEA

66 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


4.1.3. Fournitures d’eau d’irrigation
La dotation en eau programmée en début de campagne d’irrigation au
profit des périmètres irrigués à partir des barrages, s’est élevée à 4,1 milliards de
m3, soit 78% de la dotation en eau d’une année normale.
Au terme de la campagne agricole 2013-14, les fournitures d’eau
d’irrigation à partir des barrages ont été de l’ordre de 3,51 milliards de m3, soit
87% des dotations programmées en début de campagne agricole.
Tableau 29 : Dotations et fournitures d’eau par ORMVA
au cours de la campagne 2013/2014
Dotation Taux de
Dotation Taux de Fournitures
Allouée au prélèvement
ORMVAs normale satisfaction d’eau
01/09/13 de la dotation
(Mm3) (%) (Mm3)
(Mm3) allouée (%)
Doukkala 710 850 84 710 100
Tadla 825 1 030 80 656 80
Haouz 539 887 61 560 104
Gharb & M. Sebou 1 195 1 219 98 922 77
Loukkos 220 220 100 155 70
Moulouya 300 515 58 286 95
Souss massa 190 193 98 164 86
Ouarzazate 130 250 52 100 77
Tafilalet 12 140 9 18 150
Total 4 121 5 304 78 3 571 87

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 67


Tableau 30 : Dotations et fournitures d’eau par barrage et par
périmètre irrigué au cours de la campagne 2013/2014

Dotation Taux de
Dotation Taux de Fournitures
Périmètre allouée au prélèvement
Barrage normale satisfaction d’eau
irrigué 01/09/13 de la
(Mm3) (%) (Mm3)
(Mm3) dotation (%)
Oued Al Makhazine Loukkos 220 220 100 155 70
Mohamed V- Oued
Moulouya 300 515 58 286 95
Za-Hassan II
Plaine du
615 610 101 507 82
Gharb
Al Wahda
Merja
10 10 100 3 30
Loukkos
Plaine du
Idriss 1er -Allal El 381 365 104 267 70
Gharb
fassi
Moyen sebou 44 60 73 7 16
El Kansera Beht 145 174 83 138 95
Beni Moussa 560 710 79 406 73
Bin El Ouidane
Tassaout Aval 220 235 94 244 111
Hassan 1er -Sidi Haouz
114,4 310 37 114 100
Driss central
Moulay Youssef Tassaout
170 260 65 168 99
(Timounitine) Amont
Ahmed Al Hansali Béni Amir 265 320 83 250 94
Al Massira(Imfout) Doukkala 710 850 84 710 100
Lalla Takerkoust N’Fis 34 82 42 34 100
Abdelmoumen
Issen 60 63 95 29 48
(Dkhila)
Youssef Ben Massa -
85 85 100 90 106
Tachefine) Tassila
Mansour Eddahbi Drâa 130 250 52 100 77
Tafilalet - V.
Hassan Addakhil 12 140 9 18 150
Ziz
Sebt El
Mokhtar Soussi 45 45 100 45 100
Guerdane
TOTAL 4 121 5 304 78 3 571 87

Tableau 31 : Evolution des fournitures


d’eau à l’irrigation (Millions m3)

Campagne agricole 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14


Fournitures réalisées 3 121 4 060 3 128 3 571

4.1.4. Programme de cultures réalisé dans les périmètre irrigués


La superficie globale emblavée dans les grands périmètres irrigués a atteint
près de 595000 Ha contre 622951 Ha durant la campagne précédente.

68 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Tableau 32 : Superficie agricole emblavée dans les
périmètres irrigués (en Ha)

Campagne agricole 2011-12 2012-13 2013-14


Superficies emblavées 608 868 622 951 595 008

Les superficies emblavées dans les grands périmètres irrigués continuent à


être dominées par les céréales et l’arboriculture qui ont occupé respectivement
37% et 31% de la superficie.
Tableau 33 : Superficie agricole emblavée par
les principales cultures dans les grands périmètres irrigués

Campagne 2012-13 2013-14

Superficie %
Superficie
Cultures emblavées de la % de la superficie
emblavée (ha)
(ha) superficie

Céréales 237 329 38 221 512 37,22

Arboriculture 174 964 28 182 049 30,59

Cultures fourragères 110 645 18 97 616 16,40

Cultures sucrières 41 533 7 49 792 8,36

Cultures maraîchères 37 262 6 30 811 5,17

Cultures diverses 21 218 3 13 228 2,22

Total 622 951 100 595 008 100

4.2. Economie de l’eau en irrigation


4.2.1. Programme National d’Economie d’Eau en Irrigation (PNEEI)
La période 2011-14, a été marquée par la montée en régime du Programme
National d’Economie d’Eau en Irrigation (PNEEI). En effet, les investissements de
l’Etat dans le cadre du PNEEI sont passés de près de 780 millions de Dh en 2010
à près de 2 milliards de Dh en 2014. L’équipement des exploitations agricoles en
irrigation localisée a bénéficié d’une enveloppe de 1450 millions de Dh. Concernant
l’opération de modernisation des réseaux collectifs d’irrigation, celle-ci a bénéficié
d’une enveloppe budgétaire de 565 millions de Dh.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 69


Figure 16 : Evolution des investissements du PNEEI
(en millions de Dh/an)

4.2.1.1. Les projets de reconversion collective à l’irrigation localisée


L’année 2014 a été marquée par la mise en chantier des travaux de
modernisation collective des réseaux d’irrigation sur une superficie de l’ordre
de 66000 ha dans les périmètres du Loukkos, Doukkala, Tadla, Haouz, Gharb et
Souss Massa.
Les travaux de modernisation des réseaux externes d’irrigation se sont
poursuivis à un rythme soutenu dans le cadre de trois grands projets financés
par les organismes de financement internationaux.
En effet, vers la fin 2014, 21 sous-projets de modernisation ont été mis
en chantier de travaux. Parmi ces sous-projets, 3 portent sur les travaux de
modernisation des réseaux d’irrigation externes sur une superficie de 6285 Ha. Ils
sont achevés et les préparations pour l’équipement des exploitations en irrigation
localisée sont en cours.
L’intérêt particulier accordé par les Institutions de Financement
internationales aux projets de reconversion collective à l’irrigation localisée
a permis de mobiliser près de 146,5 millions d’Euros ou l’équivalent de 1,6
milliard de Dh de fonds auprès de la Banque mondiale, la Banque Africaine de
Développement et la Banque Européenne d’Investissement pour le financement
des projets de modernisation de l’agriculture irriguée (voir encadré n°2).
Au courant de l’année 2014, les recherches de financement se sont
poursuivies par l’identification et l’évaluation par la Banque Mondiale et la
Banque Africaine de Développement de deux nouveaux projets de reconversion
collective sur environ 55000 Ha supplémentaires.

70 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


L’année 2014 a été également marquée par le commencement de
l’équipement sur les parcelles des premiers secteurs dont les travaux de
modernisation des réseaux externes d’irrigation sont achevés.
Compte tenu de la complexité de cette phase d’équipement des parcelles
en irrigation localisée, les parties prenantes des projets ont mis en place un
accompagnement intensif et de proximité des agriculteurs.
Une procédure d’équipement collectif des exploitations agricoles en
irrigation localisée a été mise en œuvre pour impliquer les AUEA (Association des
Usagers des Eaux Agricoles) dans l’opération d’équipement qui leur incombe avec
l’assistance technique de l’Administration et des ORMVAs. Dans le cadre de cette
procédure, les agriculteurs s’organisent en groupement reconnu (Association
d’irrigants, coopérative…) pour s’équiper collectivement et délèguent leurs
pouvoirs aux groupements d’agriculteurs.
Les agriculteurs qui adhèrent à cette démarche bénéficient des facilités
prévues par l’Instruction Conjointe relative aux aides de l’Etat, octroyées dans le
cadre du Fonds de Développement Agricole.
A fin 2014, les travaux d’équipement des parcelles en irrigation localisées
ont concerné environ 8500 Ha au niveau de 5 ORMVAs.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 71


Encadré n° 2: Consistance du PNEEI
Le Programme National d’Economie d’Eau en Irrigation (PNEEI) fait partie intégrante des mesures
transverses du Plan Maroc Vert. Il vise à améliorer la productivité de l’eau et les revenus agricoles en appuyant
la conversion à des technologies et à des pratiques d’irrigation plus efficientes et à favoriser une meilleure
valorisation agricole tant au niveau de la production que de la commercialisation. Il appuie la conversion
d’environ 555.000 hectares d’irrigation gravitaire ou par aspersion en irrigation localisée, dont 220.000
hectares dans les périmètres de Grande Hydraulique selon une approche systémique (figure ci-après) visant
la modernisation des réseaux collectifs d’irrigation et la reconversion collective à l’irrigation localisée et une
meilleure valorisation de l’eau par l’adoption des cultures à plus haute valeur ajoutée et 335.000 hectares
dans les zones d’irrigation privée et dans les périmètres d’irrigation publics dont la reconversion est laissée
à l’initiative des agriculteurs.

Approche systémique des projets de reconversion collective

Retenue d’eau

١ ٢
Réseau de Réseau de
transport distribu�on

Régula�on appropriée Modernisa�on et


pour perme�re une adapta�on des réseaux ٣
régula�on des flux aux exigences de
d’eau à la demande l’irriga�on localisée Applica�on et valorisa�on
de l’eau à la parcelle

Techniques d’irriga�on
économes en eau
Cultures à haute valeur ajoutée
Aver�ssement à l’irriga�on

Le PNEEI s’articule autour de cinq composantes : (i) modernisation des réseaux agricoles au niveau des
programmes publics, incluant les équipements financés par l’État et les équipement privés des exploitations
agricoles; (ii) modernisation individuelle au niveau des exploitations agricoles; (iii) amélioration de la
valorisation agricole au niveau de la production et de la commercialisation; (iv) renforcement de l’appui
technique aux agriculteurs, aux opérateurs du service d’irrigation et aux fournisseurs d’équipements; et (v)
autres mesures d’accompagnement.
Au terme du programme, la superficie totale des terres irriguées par des systèmes d’irrigation localisée
devrait couvrir près de 50 % de la surface équipée pour l’irrigation.

Pour atteindre les objectifs escomptés, le PNEEI s’est appuyé sur trois leviers:
 La modernisation des réseaux collectifs d’irrigation et des équipements (en grande hydraulique) ;

 L’équipement des exploitations agricoles en irrigation localisée moyennant les aides financières de l’Etat (Fonds
de Développement Agricole).

 L’appui technique et l’accompagnement des agriculteurs pour la valorisation de l’eau, à travers l’organisation des
agriculteurs, le renforcement de leurs capacités, l’introduction des cultures à haute valeur ajoutée, la promotion
de l’agrégation, la recherche/développement/Conseil agricole, etc.

Le coût global du programme est estimé à près de 37 milliards de Dh.

72 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Tableau 34 : Etat d’avancement des travaux de modernisation
des réseaux collectifs d’irrigation à fin 2014

Taux d’avancement
Superficie physique des travaux de
ORMVA Périmètres Sous projets
(ha) modernisation
à fin 2014
S6- Sidi Smaïl 1 192 64%
Nord- Gharbia 3 737 52%
Périmètre
Doukkala Ouest1- Gharbia 2 452 88%
Bas-Service
Z3-Zemamra 2 490 75%
Sidi Bennour 846 12%
Total Doukkala 10 717
Tessaout
Oulad Gaïd 2 200 55%
Amont
Nfis Rive Droite N1-2 4 210 65%
Tessaout S/secteurs Ouled Said,
5 453 5%
Haouz Amont Skhirate et Taourirte
Tessaout
Rive Droite S1.3 3 800 60%
Aval
Tessaout
Amont T2 5 000 15%
Aval
Total Haouz 20 663
AUEA Alittihad 1 984 Travaux achevés à 100%
AUEA Alomrania 2 061 98%
Tadla Beni-Moussa
AUEA Annour 3 331 80%
AUEA Arraja 2 860 63%
Total Tadla 10 236
S/Secteur C 2 124 64%
S/Secteur B1 1 579 12%
S/Secteur E1 1 339 12%
Loukkos Rmel
S/Secteur E2 2 748 12%
S/Secteur A 2 125 12%
S/Secteur B2 1 136 12%
Total Loukkos 11 051
Nord 5 2 240 Travaux achevés à 100%
Gharb STI C3 3 443 85 %
Nord 2 3 800 66 %
Total Gharb 9 483
Souss
Souss Massa Souss Amont 3 300 71 %
Amont
Total Souss Massa 3 300
24 sous-projets portant sur
65 550 ha en chantier de
TOTAL GENERAL 65 550
travaux dont 3 secteurs sont
achevés sur 6 285 ha

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 73


4.2.1.2. Les projets de reconversion individuelle à l’irrigation localisée
Les mesures incitatives volontaristes accordées par l’Etat aux projets de
reconversion à l’irrigation localisée depuis le démarrage du Plan Maroc Vert
en 2008 (voir encadré n°2) ont donné une forte impulsion à l’équipement des
exploitations en irrigation localisée.
Un rythme soutenu d’équipement des exploitations agricoles en irrigation
localisée de l’ordre de 30000 Ha/an, a été enregistré durant la période 2008-14.
Ce rythme a porté la superficie cumulée équipée à près de 400000 Ha à l’échelle
nationale représentant 28% de la superficie irriguée de façon pérenne alors
qu’elle n’était que de l’ordre de 160000 Ha soit 10% de la superficie irriguée de
façon pérenne avant le déploiement du Plan Maroc Vert.
Au titre de 2014, un montant de près 1,3 milliard de Dh a été mobilisé à
travers le Fonds de Développement Agricole au titre du financement des aides
financières de l’Etat pour l’équipement des exploitations agricoles en techniques
d’irrigation localisée.

Figure 17 : Evolution de la superficie équipée


en irrigation localisée (1000ha)

4.2.2. L’évolution de la tarification de l’eau d’irrigation


Au courant de la campagne agricole 2013-14, les redevances pour usage
de l’eau d’irrigation appliquées dans les périmètres publics irrigués gérés par les
offices régionaux n’ont pas enregistré de variation par rapport à la campagne
précédente.

74 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


 Dans les périmètres irrigués de Grande Hydraulique délimités au sens du Code des
investissements agricoles et gérés par les ORMVAs

Pour les principales catégories de réseaux d’irrigation, les redevances (TVA


non comprise) varient dans les fourchettes suivantes (détail par zones tarifaires
dans le tableau n°35):
• de 0,24 à 0,32 Dh/m3 pour les réseaux gravitaires sans relevage ;
• de 0,36 à 0,47 Dh/m3 pour les réseaux gravitaires avec relevage ;
• de 0,51 à 0,77Dh/m3 pour les réseaux en conduites sous pression pour
l’irrigation par aspersion.
 Dans le périmètre irrigué d’El Guerdane géré par la société Amensouss dans le cadre
d’un contrat de Partenariat Public Privé

Dans le périmètre El Guerdane, le tarif de l’eau appliqué au courant de la


campagne d’irrigation 2013-14 s’est élevé à 1,80 Dh/m3 TVA comprise et une
redevance de l’utilisation de l’eau du domaine public hydraulique (0,02 Dh/m3)
incluse. Ce tarif a enregistré lors de la campagne 2013-14 une hausse de l’ordre
de 3% par rapport au tarif appliqué pendant la campagne d’irrigation 2012-13
(1,77 Dh/m3 TTC) et ce en application de la formule d’indexation fixée par le
cahier des charges de la délégation.

4.3. Partenariat Public Privé en irrigation


La promotion du partenariat public-privé (PPP) dans le domaine de
l’irrigation, qui figure dans les réformes inscrites dans les actions transverses du
Plan Maroc Vert et qui vise l’introduction de nouvelles formes de financement
et de gestion des réseaux d’irrigation, s’est poursuivie au cours de l’année 2014
consolidant ainsi les résultats obtenus auparavant.

4.3.1. Projet de PPP en irrigation d’El Guerdane 


Le projet PPP d’irrigation du périmètre d’El Guerdane, mis en service
en Octobre 2009, a consolidé, durant sa cinquième année de mise en service,
des performances remarquables en matière de service « irrigation » rendu aux
usagers et en matière de distribution, maintenance et recouvrement.
Ainsi, la campagne d’irrigation 2013-14 s’est caractérisée par:

 Des prélèvements en tête du barrage qui ont atteint 45,3 Mm3 dont 43,75
Mm3 ont été distribués et facturés aux usagers. Ces volumes constituent un
record de distribution depuis le démarrage de l’exploitation du projet ;

 Le rendement hydraulique du réseau de distribution qui a atteint 97% dépassant


ainsi le taux de 85,5% exigé par le cahier des charges. Ce niveau de rendement
technique du réseau de distribution, a représenté une économie d’eau de près
de 5 millions de m3 par rapport aux exigences du cahier de charge;

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 75


 Le tarif de l’eau appliqué a été de 1,8 DH/m3 TTC, soit une augmentation de
3% par rapport à la campagne précédente. Ce tarif est annuellement révisé
compte tenu de l’évolution du niveau général des prix dans le pays, sous le
contrôle du MAPM en tant qu’autorité délégante.

 Le taux de recouvrement des redevances volumétriques est resté stable avec


une moyenne de 98% malgré l’effondrement des cours des agrumes à l’export
durant la campagne 2013-14,

 Le montant de la redevance volumétrique a connu un accroissement de 15%


grâce à l’accroissement des volumes d’eau distribués aux usagers.

76 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Tableau 35 : Tarifs de l’eau d’irrigation en vigueur
à partir du 01 septembre 2009
Tarif en Dirham HT par m3 (*)
Périmètres et zones tarifaires Taux Equilibre Redevance de
Total
(TE) Pompage(RE)
1- GHARB
1.1-Beht sans relavage 0,32 0,32
1.2- Beht à relevage 0,32 0,06 0,38
1.3- Plaine Gharb gravitaire 0,30 0,08 0,38
1.4- Plaine Gharb aspersion 0,30 0,30 0,60
1.5- Pompage privé 0,09 0,09
2- SOUSS MASSA
2.1- Massa 0,30 0,47 0,77
2.2- Souss Amont 0,30 0,44 0,74
2.3- Issen planté 0,70 0,70
2.4- Issen assolé 0,70 0,70
2.5- Issen Traditionnel 0,25 0,25
3- DOUKKALA
3.1- Secteurs sans relevage 0,27 0,27
3.2- Secteurs B.S gravitaires avec relevage 0,27 0,09 0,36
3.3- Boulaouane 0,27 0,27 0,54
3.4- Zemamra 0,27 0,25 0,52
3.5- T.Gharbia et ext.Faregh et S.Smail 0,27 0,24 0,51
3.6- Haut service 0,27 0,17 0,44
4- LOUKKOS
4.1- Rmel et Drader 0,30 0,39 0,69
4.2- Plaines et Basses collines 0,30 0,32 0,62
4.3- Secteurs gravitaires Plaine RD 0,30 0,09 0,39
4.4- Merja 0,30 0,17 0,47
5- MOULOUYA
5.1- Secteurs sans relevage 0,30 0,05 0,35
5.2- Secteurs avec relevage 0,30 0,35 0,65
5.3- Périmetre du Garet 0,30 0,37 0,67
6- TADLA 0,28 0,28
7- HAOUZ
7.1- Haouz central 0,35 0,35
7.2- Tessaout amont 0,31 0,31
7.3- Tessaout aval 0,30 0,30
8- TAFILALET 0,24 0,24
9- OUARZAZATE 0,24 0,24
10- OUED MELLAH 0,28 0,28

Source: Arrêtés conjoints n°2451-09 et n°2452-09 du 17 septembre 2009 publiés au Bulletin Officiel n°5781 du 26
octobre 2009.
TE : Taux d’équilibre correspondant au tarif du m3 non compris les frais de pompage
RP : Redevance supplémentaire destinée à couvrir les frais de pompage
(*) TVA fixée à 7% pour l’eau livrée aux réseaux de distribution publique (Article99 du Code Général des Impôts)

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 77


Les réclamations des usagers concernant les demandes d’information et
les contestations relatives aux compteurs ont baissé de plus de 50% par rapport à
la campagne précédente. Cela est dû principalement à l’efficacité et à la rapidité
d’intervention, au dispositif d’information par SMS, au système d’information mis
en place informant les usagers tous les 15 jours de l’état de leur consommation
et aussi par les mesures de suivi et de vérification préventives adoptées pour
examiner l’état de marche des compteurs suite à chaque opération de relevé
d’index dans l’ensemble du réseau.
Un seul arrêt annuel d’une durée de 9 jours pour la maintenance
préventive a été programmé et réalisé pendant la période allant du 27/01/2014
au 04/02/2014 et aucun arrêt de service pour raison d’une forte turbidité
(>200mg/l) en l’absence quasi-totale de précipitations en amont du barrage
d’Aoulouz.

4.3.2. Projets en cours de structuration et de mise en place 


4.3.2.1. Projet de partenariat public-privé à Azemmour BirJdid 
La période 2013-14 a connu la poursuite du projet de PPP pour le
cofinancement, la construction et l’exploitation de l’infrastructure d’irrigation
dans la zone côtière Atlantique à Azemmour Bir Jdid. La superficie concernée par
le projet s’étend sur 3200 Ha, à dominance de maraichage. Le système d’irrigation
est dimensionné pour une dotation annuelle de 15 Mm3 d’eau en tête de réseau
à partir d’un site de prélèvement situé au niveau de la digue de Sidi Daoui qui
comprend : une station de pompage avec un débit de 1,3 m3/s, un réservoir de
régulation d’une capacité d’environ 80000 m3 et un réseau d’adduction et de
distribution.
Une campagne de souscription au projet a été lancée le 24 juin 2014.
Le lancement des travaux est tributaire de la souscription par les agriculteurs
de 80% des superficies du projet. Les études d’exécution de l’adduction et de
la station de pompage sont en cours de réalisation par le partenaire privé et
sont soumises à l’approbation de l’Autorité délégante. L’année 2014 a également
connu le lancement de la procédure d’expropriation pour l’acquisition des terrains
nécessaires pour la construction des infrastructures d’irrigation qui est en cours
de finalisation par l’Autorité délégante.

4.3.2.2. Projet de PPP pour le dessalement de l’eau de mer pour la


sauvegarde de la plaine de Chtouka 
Pour ce projet stratégique pour la zone primeuriste de Chtouka, l’année
2014 a connu la signature le 24 juin 2014, d’un accord de prêt d’un montant de
1,45 Milliard de Dirhams entre le Gouvernement du Maroc et le Fonds Arabe
pour le Développement Economique et Social. Ce prêt vise le financement de la
contribution publique de l’Etat dans ce projet de partenariat.

78 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Depuis cette signature, différentes actions ont été menées pour le
lancement de l’appel d’offre et la préparation des conditions de réussite du
projet. Ainsi, l’étude de faisabilité est actualisée et ses résultats sont présentés
au comité de pilotage du projet. D’autre part, l’année 2014 a été marquée par
l’obtention de l’acceptabilité environnementale auprès du Conseil National des
Etudes d’Impact sur l’Environnement en novembre 2014.
Il faut rappeler que le projet structuré pour irriguer 13600 Ha, vise à
substituer une partie des prélèvements d’eau de la nappe des Chtouka par l’eau
produite par l’unité de dessalement de l’eau de mer. Cette unité dont la technique
de dessalement est l’osmose inverse à simple passe, aura une capacité de 166500
m3/j répartie sur le périmètre public du Massa et la zone d’irrigation privée.
Concernant le réseau d’irrigation, il est constitué d’un adducteur d’eau sur 18 Km
et d’un réseau de distribution aux irrigants s’étalant sur 290 km.

4.3.2.3. Projet de Partenariat Public-Privé à Dar Khrofa


Ce PPP, a pour objectif l’exploitation de l’infrastructure d’irrigation en
cours de construction par l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole du Loukkos
à Dar khrofa (21000 ha). Il est en cours de structuration. L’investissement
consacré à ce projet est de 2,7 milliards de Dh. La dotation annuelle prévue
est de 130 Mm³/an à régulariser par le barrage de Dar Khrofa. La présentation
des résultats de l’étude de faisabilité au Comité de pilotage interministériel du
projet a permis de recommander le lancement de l’Appel d’Offres.

4.4. Aménagement de l’espace agricole


4.4.1. Aménagement hydroagricole
4.4.1.1. Programme d’Extension de l’Irrigation (PEI)
Le programme d’extension de l’irrigation a pour ambition de résorber le
décalage, entre les superficies dominées par les barrages réalisés ou en cours de
construction pour la période 2008-2013, par l’équipement d’une superficie de
près de 159280 Ha à l’horizon 2020 comprenant :
116100 Ha en grande hydraulique (GH);

43180 Ha en petite et moyennes hydraulique (PMH).

Le coût de ce programme est estimé à 21,5 Milliards de DH.
A fin 2013, le Programme d’Extension de l’Irrigation (PEI) associé aux barrages a
enregistré les principales réalisations suivantes:

Achèvement des études d’aménagement hydro-agricole sur une superficie de



près de 80000 Ha;

Poursuite des études sur une superficie de près 79000 Ha;




Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 79


Achèvement des travaux sur près de 4700 Ha dans les périmètres d’Ansegmir

(réalimentation de verger de pommiers existant sur 4000 Ha à partir du barrage
Tamalout) et de l’oasis de Figuig (réalimentation à partir du barrage Sfeissif de la
palmeraie de Figuig sur 700 Ha) ;

Poursuite des travaux d’aménagement sur près de 39000 Ha, soit 25% de la

superficie totale du programme.

Tableau 36 : Périmètres de


Grande Hydraulique 
Coût Période de
Périmètres Superficie
Région ORMVA Barrage
d’irrigation (ha)
projet réalisation
(Mdh) des projets

Dar
Tanger- Tétouan Loukkos Dar Khrofa 21 000 2 822 2011-2015
Khrofa

Tableau 37 : Périmètres de Petite et


Moyenne hydraulique :
Coût
DPA/ Périmètres Superficie Période de
Région Barrage projet
ORMVA d’irrigation (Ha) réalisation
(Mdh)
Achevé en
Meknes-Tafilalet DPA Khénifra Tamalout Ansgmir 4 000 65
2013
Achevé en
Oriental DPA Figuig Sfeissif Oasis. de Figuig 700 200
2013
Moyen Sebou
Fés-Boulemane DPA Fès Idris Ier 4 600 865 2010-2014
(2ème Tranche)
Taza-Taounate-Al DPA
Bouhouda Bouhouda 2 800 460 2010-2014
Hoceima Taounate
Marrakech-Tensift- DPA
Taskourt Assif El Mal 3 600 118 2011-2013
Al Haouz Chichaoua
Oued
Tanger- Tetouan DPA Tetouan Mhajrat - Ajras 1 500 180 2011-2014
Martil
My.
Tanger- Tetouan DPA Chaouen Dar Akobaâ 400 60 2011-2014
Bouchta
DPA
Chaouia- Ourdigha Chbika Chbika 200 23 2011-2013
Khouribga
ORMVA
Meknès Tafilalet Timkit Timkit 1 100 38 2011-2014
Tafilalet
ORMVA
Oriental Oued Za Tafrata 1 330 300 2012-2016
Moulouya

Total PMH 20 230 2 309

4.4.1.2. Situation des superficies aménagées pour l’irrigation


Les superficies aménagées sous irrigation pérenne à l’échelle nationale ont
atteint 1458160 Ha.

80 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Tableau 38 : Superficies aménagées
par mode d’irrigation
Superficies (ha) par mode d’irrigation
Type d’irrigation
Gravitaire Aspersion Localisée Total
Grande hydraulique 471 328 98 837 112 435 682 600
Petite et moyenne hydraulique et irrigation privée
508 594 19 561 247 405 775 560
(**)

Total 979 922 118 398 359 840 1 458 160

Part de la superficie totale 67% 8% 25% 100%

(*) Superficie initialement équipée par l’Etat pour l’irrigation gravitaire ou par aspersion et reconvertie par
les agriculteurs à l’irrigation localisée.
(**) Superficies aménagées par les agriculteurs en irrigation individuelle à l’extérieur des périmètres
aménagés en grande hydraulique et en PMH

4.4.1.3. Réhabilitation des périmètres irrigués


Les travaux de réhabilitation des périmètres de petite et moyenne
hydraulique ont porté au cours de l’exercice 2014 sur les principales opérations
suivantes :
 Grande hydraulique
• La poursuite du programme triennal des travaux de réfection des ouvrages
endommagés par les inondations dans la zone d’action de l’ORMVA du
Gharb. Ces travaux ont concerné près 124 Km de canaux principaux
d’assainissement, 114 km de canaux d’irrigation, la réalisation de 34 km de
pistes et la maintenance de 40 km ;
• La poursuite de la réhabilitation du canal principal des Béni Amir sur un
linéaire de 20 Km ;
• La poursuite des travaux de réhabilitation des stations de pompage et des
ouvrages hydrauliques dans les zones d’action des ORMVA du Souss Massa,
Loukkos , Moulouya et du Gharb.

 Petite et moyenne hydraulique


• La poursuite des travaux de réhabilitation des seguias et formation des
AUEA dans le cadre du projet PMH III sur 7300 Ha dans les zones d’action de
l’ORMVA du Souss-Massa et de la DPA d’Agadir (financement KFW) ;
• La réalisation du programme annuel de réhabilitation et de réfection
des ouvrages d’irrigation (200km de séguias traditionnelles et plusieurs
ouvrages de dérivation) des périmètres de PMH sur près de 13000 Ha dans
30 provinces;
• La poursuite du programme de réhabilitation des périmètres de PMH dans
les zones d’action des ORMVA ;
• La poursuite de la réhabilitation du périmètre de Guigou sur 3380 Ha dans la
province de Boulemane.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 81


4.5. Aménagement des zones d’agriculture pluviale et
des parcours
4.5.1. Aménagement des parcours
La campagne 2013-14 a été surtout marquée par l’initiation d’un
programme structurant transrégional pour le Développement des Parcours
et la Régulation des Flux des Transhumants dans les Zones Présahariennes et
Sahariennes du Royaume. Ce programme de grande envergure, vise la maitrise
des flux des transhumants dans les zones semi-désertiques et désertiques des
régions de Guelmim-Es-Smara et Souss-Massa-Draa à travers le développement
des parcours et des conditions de vie des éleveurs transhumants.
La finalité du programme étant d’offrir aux éleveurs transhumants un
espace, où ils pourront bénéficier de tous les services nécessaires (parcours,
compléments éventuels d’aliments, soins vétérinaires, abreuvement, services
administratifs et autres services socioéconomiques…) afin de prévenir tout
pâturage abusif et ainsi remédier aux conflits et litiges qui en découlent.
Ce programme de régulation de la transhumance est composé de deux
tranches:
• La 1ère tranche (plan urgent) a concerné les régions Souss-Massa-Drâa et
Guelmim Es-Smara. Elle est financée par un don de l’Etat du Qatar d’un coût
de 900 millions de DH à réaliser sur 3 ans (2015-2017) (cf. encadré n° 3);
• La 2ème tranche a concerné les régions del’Oriental, Laâyoune-Boujdour-
Sakia El Hamra, Oued Eddahab-Lagouira et les zones d’action des ORMVA de
Tafilalet et d’Ouarzazate.
Pour accompagner ce programme de développement des parcours et de la
gestion de la transhumance, le Département de l’Agriculture a préparé un projet
de loi sur la transhumance pastorale et la gestion et l’aménagement des espaces
pastoraux qui a pour ambition de:
• Définir les règles et les principes de gestion, d’aménagement et de création
des espaces pastoraux ;
• Définir le phénomène de transhumance pastorale et le caractériser en
vue d’assurer les conditions durables et les sources de vie des populations
concernées et leurs cheptels ;
• Définir les principes et les règles régissant la transhumance afin d’assurer
l’exploitation rationnelle des ressources et des biens des espaces concernés
et des collectivités territoriales d’accueil ;
• Définir les sanctions et les pénalités afin d’éviter les conflits à travers la
responsabilisation des parties notamment l’Etat, les collectivités territoriales
et les bénéficiaires ;
• Définir les instances et organes chargés de la transhumance pastorale

82 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


notamment à travers la mise en place des structures spécifiques chargées
de la gestion du phénomène et des conflits qui en découlent.

4.5.2. Projets de développement rural intégré (DRI)


4.5.2.1. Projet de Développement Rural dans le Moyen Atlas
Oriental (PDRMO)
Le projet PDRMO concerne 10 communes rurales de la province de
Boulemane, sur une superficie d’environ 528000 Ha. La population ciblée est
estimée à 75240 habitants regroupés en 14740 ménages. Le coût total du projet
PDRMO est estimé à 306 millions de Dirhams, financé par un prêt du FIDA (47,1
%), le Gouvernement Marocain (49,3 %) et les bénéficiaires (3,6 %).
Les principales réalisations, durant l’année 2014, se présentent comme suit :
• La réalisation de travaux de pistes rurales sur 40 km ;
• La réalisation de projets d’alimentation en eau potable de 3 douars ;
• La poursuite de travaux d’aménagement hydroagricole portant sur la
construction d’un barrage de dérivation et de 18,5 km de canaux ;
• La poursuite des travaux d’aménagement et de conservation des terres
agricoles (correction et stabilisation des berges des cours d’eau) ;
• La distribution de 18000 plans d’arbres fruitiers et la vaccination de 700
milliers de têtes de bétail;
• L’organisation de 3 sessions de formation au profit de 28 Associations
d’Usagers des Eaux Agricoles;
• La contribution à la lutte contre l’analphabétisme pour 500 bénéficiaires;
• la création de 9 points d’eau pour l’abreuvement du cheptel.

4.5.2.2. Projet de Développement Rural des Zones montagneuses


de la province Errachidia (PDRME)
Le coût du projet PDRME s’élève à 229,9 Millions de Dirhams, dont 69,3%
sont financés par le FIDA (67,5 % sous forme de prêt et 1,5% de don), 28% par le
gouvernement marocain et 2,6 % par les bénéficiaires. Il s’étend sur une superficie
de 1115600 ha. Il concerne 17 communes rurales et une seule commune urbaine
et bénéficie à une population globale de l’ordre de 157000 habitants.
Le projet qui est en cours d’exécution a connu la réalisation des activités
suivantes:
• La poursuite des travaux d’aménagement hydro agricole (28 km de séguias,
2 ouvrages de dérivation, 290m de khettara et 2 points d’eau);
• La poursuite des travaux d’aménagement et de conservation des terres
agricoles (stabilisation des berges des cours d’eau sur 7,5 km avec 49.000
arbustes) ;
• L’intensification et la diversification de la production par l’acquisition et la
distribution de 320000 plants d’arbres fruitiers;

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 83


• L’amélioration de l’élevage grâce à la construction de 4 points d’eau;
• Le financement de microprojets (modernisation des unités de trituration
d’olive et équipement des ateliers de tissage);
• Le développement de l’éco-tourisme à travers la construction et l’équipement
des points de vente et des produits locaux traditionnels ;
• La contribution à l’amélioration des écosystèmes forestiers par la distribution
de 80 fours améliorés et plantations d’arbustes à bois d’énergie.

4.5.2.3.Projet de Développement des Parcours et de l’Elevage dans


l’Oriental phase 2 (PDPEO II)
Le projet de Développement des Parcours et de l’Elevage dans l’Oriental
Phase II (PDPEOII), d’une durée de six ans et financé par un prêt du FIDA d’un
montant de 9,24 Millions $EU, cible une population de l’ordre de 100000
habitants de l’Oriental répartis sur 11 communes rurales des provinces de Figuig,
Jerada et Taourirt.
Les principales actions réalisées ont porté sur:
• La délimitation d’une zone protégée pour la production de semences
pastorales sur 200 Ha ;
• La réalisation des travaux de préparation du sol pour l’ensemencement par
des plantes pastorales sur 2600 Ha ;
• La réalisation des travaux de plantation d’Atriplex Nummularia sur une
superficie de 1550 Ha;
• La création, l’aménagement et l’entretien de 41 points d’eau pour
l’abreuvement du cheptel ;
• L’organisation de concours et de voyages au profit des éleveurs.

84 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Encadré n° 3: Programme Transrégional pour le développement des
Parcours et la Régulation des Flux de Transhumants dans les Zones
Présahariennes et Sahariennes des Régions de Souss Massa-Drâa et
Guelmim Es-Smara «PDPRT»
OBJECTIF GENERAL

L’objectif à long terme du programme est de développer et mettre en place


une gestion concertée et durable des terrains de parcours par l’augmentation de leur
productivité, la conservation et la préservation de la biodiversité de ces écosystèmes, la
sécurisation du patrimoine foncier, la contribution à la lutte contre la pauvreté à travers
le développement des capacités des communautés pastorales et le renforcement de
leur résilience face aux différents risques liés aux aléas climatiques et du marché.
OBJECTIFS SPECIFIQUES

• L’aménagement et l’amélioration des terrains de parcours à travers la création des mises en repos,
la plantation d’arbustes fourragers, l’ensemencement et le développement de l’hydraulique
pastorale et la consolidation des infrastructures socio-pastorales ;
• La conservation de la biodiversité des écosystèmes pastoraux ;
• La régulation des flux de transhumants par le balisage et la maîtrise des couloirs de transhumance,
l’accompagnement des populations d’éleveurs identifiés et organisés et l’organisation spatiale de
la mobilité des troupeaux ;
• L’organisation des acteurs et des communautés pastorales avec le renforcement de leurs
capacités ;
• La contribution au renforcement du cadre juridique et réglementaire de gestion et exploitation
des parcours ;
• La promotion, le développement et la valorisation des différentes filières associées aux parcours ;
• Le renforcement des infrastructures socioéconomiques de base par le biais des actions visant
l’aménagement de pistes pastorales et l’amélioration des conditions d’accès des populations
locales aux services de base de scolarisation et de santé.

COMPOSANTES DU PROGRAMME

• L’aménagement des parcours : plantation d’arbustes fourragers, création de zones de mise en


repos sur 357000 Ha et la création de points d’eau pour l’abreuvement du cheptel ;
• L’organisation des éleveurs et le renforcement des capacités;
• La promotion et le développement des filières associées aux parcours (production de viande, de
lait, de miel, de plantes aromatiques et médicinales, tourisme écologique, chasse…)
• L’appui au renforcement des infrastructures socioéconomiques de base: aménagement des
pistes sur près de 590 km, appui à l’accès des enfants des éleveurs aux services de scolarité et à
la santé de base.

FINANCEMENT DU PROGRAMME :

• Le coût total du programme est de l’ordre de 900 Millions de Dirhams dont le montant du Don
Qatari s’élève à 750 Millions de Dirhams.
• Durée du programme : 2015-2017

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 85


V- EVOLUTION DE LA PRODUCTION AGRICOLE
5.1. Production végétale
5.1.1.Intrants agricoles
5.1.1.1. Semences
5.1.1.1.1. Semences céréalières

 Disponibilités en semences
Le démarrage de la campagne agricole 2013-14 a été marqué par la mise
en place d’un programme de sécurisation de l’approvisionnement en semences
céréalières axé sur les mesures suivantes :
 Un programme de multiplication des semences céréalières de 62000 Ha (avec
le renforcement du programme en irrigué: 25000 Ha) dont le blé tendre (77%),
le blé dur (21%) et l’orge (2%). Il enregistre une baisse de 5% par rapport à la
campagne précédente qui s’explique par le volume important du stock de report
(400.000 Qx);
 L’instauration d’un prix incitateur aux multiplicateurs en se référant aux prix du
marché des céréales communes, majorés d’une prime de multiplication de 15%;
 La mise en œuvre d’un programme d’encadrement rapproché des multiplicateurs
en vue d’améliorer la productivité et la qualité des semences. La priorité est
également donnée au niveau des périmètres irrigués aux parcelles destinées à la
multiplication.

Tableau 39 : Disponibilités en semences


céréalières (en Qx)

Céréales Quantités

Blé tendre 1 530 000

Blé dur 440 000

Orge 19 400

Les disponibilités globales en semences céréalières durant la campagne


agricole 2013-14 ont atteint environ 2 Millions de Qx, enregistrant ainsi une
hausse de 20% par rapport à l’année précédente (1663000 Qx) et de 47% par
rapport à la campagne 2011-12 (1360000 Qx).

86 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Figure 18: Evolution des disponibilités en semences
céréalières (en milliers de Qx)

Pour encourager le maximum d’agriculteurs à utiliser des semences


céréalières certifiées d’autres mesures d’accompagnement ont été prises. Elles
portent sur :
- Le renforcement des actions promotionnelles pour les nouvelles variétés
performantes et de sensibilisation des agriculteurs à l’utilisation des semences
certifiées notamment au niveau des grandes zones céréalières ;
- L’approvisionnement de proximité des agriculteurs en semences à travers la
densification du réseau de distribution des semences céréalières (de 350 à 500
points de vente) mis à la disposition des sociétés grainières.

- L’octroi d’un soutien consistant à l’utilisation des semences céréalières au profit :


• des semences de production nationale (170 Dh/Ql pour le blé tendre et
180Dh/Ql pour le blé dur et 160Dh/Ql pour l’orge) afin de garantir un prix
abordable aux agriculteurs utilisateurs ;
• des semences de base (G4) et pré-base (G3) importées respectivement pour
la somme de 400 DH/Ql et 500 DH/Ql et ce, dans l’objectif de maintenir les
prix de vente de ces semences aux mêmes niveaux que ceux des semences
de production nationale.

 Prix des semences


Les prix de vente subventionnés maxima des semences certifiées au titre de
la campagne agricole 2013-14 ont enregistré une légère baisse par rapport à ceux
de la campagne précédente (le prix de référence a été majoré de 45Dh/Ql en 2013
contre 40Dh/Ql en 2012 selon les dispositions de l’arrêté quinquennal). Pour l’orge,
il a été instauré un prix de vente très incitateur, comme il ressort du tableau 40.
Tableau 40 : Prix des semences céréalières
(catégorie R2)

Céréales 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14 Variation (%)

Blé tendre 310 370 330 325 -1,52

Blé dur 355 325 375 370 -1,33

Orge 240 285 350 315 -10

 Ventes des semences


Le volume de semences certifiées commercialisé par les sociétés
grainières, au titre de la campagne agricole 2013-14, a atteint 1,2 millions Qx
soit plus de 60 % des disponibilités.
Tableau 41 : Vente des semences céréalières par
espèce (en Quintaux)

Céréales 2012-13 2013-14

Blé tendre 940 000 950 000

Blé dur 321 000 260 000

Orge 17 300 18 000

TOTAL 1 278 300 1 228 000

Il s’explique essentiellement par le différentiel de prix entre les


semences certifiées et le commun, qui grâce au soutien de l’Etat accordé à la
commercialisation des semences certifiées, est resté abordable et a encouragé
les agriculteurs à recourir aux semences certifiées de qualité, ce qui a permis de
faire bénéficier les exploitations agricoles des nouveaux progrès génétiques.

88 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Figure 19 : Evolution des ventes des semences
céréalières (Milliers de Qx)

5.1.1.1.2. Semences des légumineuses alimentaires

 Disponibilités et ventes de semences certifiées


Les disponibilités en semences certifiées de lentille, de fève et de pois chiche
sont détenues en totalité par la SONACOS. Ces disponibilités ont atteint 3230 Qx
durant la campagne 2013-14 contre 3125 Qx durant la campagne 2012-13.
Les ventes des semencesde légumineuses alimentaires ont porté sur 1.084
Qx contre 1685 Qx , soit environ -36% par rapport à la campagne précédente.
Figure 20 : Evolution des disponibilités et des ventes
des semences de légumineuses alimentaires (en milliers Qx)

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 89


 Prix des semences certifiées
La situation de la production de la campagne précédente détermine l’offre
sur le marché et par conséquent le niveau des prix de semences de chaque
espèce. Ainsi, les prix des semences de légumineuses alimentaires certifiées
catégorie R2 ont connu une augmentation significative en comparaison avec la
campagne 2012-13, notamment ceux des semences des fèves qui ont augmenté
de 2,8% et ceux des pois chiches avec un saut d’environ 16% passant ainsi de
1150 Dh/Ql en 2012-13 à 1330 Dh/Ql en 2013-14. Par contre pour les semences
de lentille, les prix ont connu une légère réduction de -1,3%.

Tableau 42 : Prix des semences légumineuses


certifiées(en Dh/Ql)

2010-11 2011-12 2012-13 2013-14 Variation

Lentille 1110 1130 1150 1135 -1,3

Fève 695 700 720 740 2,8

5.1.1.1.3. Semences fourragères


Pour la campagne 2013-2014 les disponibilités totales en semences
certifiées fourragères au niveau de la SONACOS, qui détient plus de 90% des
disponibilités nationales, ont été de l’ordre de 22380 Qx contre 12310 Qx l’année
précédente, soit une hausse record d’environ 82%.
Figure 21: Evolution des diposniblités et des ventes
des semences fourragères (en milliers Qx)

90 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Concernant les ventes, elles ont porté sur 12934 Qx contre 7711 Qx la
campagne précédente soit une hausse importante d’environ 68%.
Les prix des semences certifiées fourragères bien qu’ils soient libres, sont
arrêtés en début de chaque campagne selon les disponibilités et la demande
exprimée. Ainsi, les prix des semences fourragères certifiées catégorie R2
appliqués lors de la campagne agricole 2013-14, ont connu une diminution de
-16,2% pour l’avoine et une diminution de -12,3% pour la vesce. Par contre le
triticale et la féverole ont connu une augmentation respective de 4% et 2,3% par
rapport à la campagne précédente.
Tableau 43 : prix des semences fourragères (en Dh/Ql)

2010-11 2011-12 2012-13 2013-14 Variation

Avoine 575 770 650 545 -16,2

Triticale 410 470 500 520 4,0

Vesce 560 560 690 605 -12,3

Fèverole 550 645 655 670 2,3

5.1.1.1.4. Semences de pomme de terre


Les besoins globaux en semences de pomme de terre, pour la campagne
2013-14, ont été estimés à environ 166000T dont près de 70 % proviennent des
semences communes produites localement.
Les réalisations en matière d’importation en semences de pomme de terre
ont atteint environ 42200 tonnes au titre de la campagne 2013-14 contre 43300T
en 2012-13 soit une baisse de 2% mais une augmentation de 5% par rapport à la
moyenne du quinquennat 2009-2013 qui a atteint 40000 T.

Figure 22 : Evolution des importations des semences


pommes de terre (Tonne)

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 91


Les prix de vente aux producteurs ont été de l’ordre de 5,50 à 7 Dh/kg pour
la variété « Désirée » et ont oscillé entre 7 et 8 Dh/kg pour les variétés blanches
comme « Liseta » et « Mondial » et de 12 Dh pour « Kuroda » et « Kondor ».
Les prix des semences ont connu une hausse importante selon les variétés.
Pour certaines,Ils ont doublé par rapport à ceux de la campagne précédente
notamment pour les variétés telles que « Désirée », « Liseta » et « Mondial ».
Par contre pour les variétés « Kuroda » et « Kondor », les prix n’ont pratiquement
pas varié.
5.1.1.2. Engrais
La consommation nationale d’engrais au titre de la campagne agricole 2013-
14 est estimée à 1 055 000 tonnes contre 909781 tonnes l’année précédente, soit
une progression de 16%, sachant que la consommation habituellement oscille
entre 800 et 950 mille tonnes, alors que les besoins réels sont estimés à 2,5
millions de tonnes selon les projections de la FAO.
Tableau 44 : Evolution de la consommation d’engrais (Tonne)
Variation
Produit 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14
%
Total engrais azotés 433 730 268 644 314 672 389 799 23,9

Total général 977 623 890 025 909 781 1 055 073 16,0

Tableau 45 : Evolution des prix de détail des


principaux engrais
PRIX AU DETAIL DES INTRANTS DH/Q

2012 2013 2014 Variation

AMMONITRATE (AN, 33,5%) 362 386 357 -7,5

CHLORURE DE POTASSE (KCL, 60% DE POTASSIUM) 504 613 578 -5,7

NPK (14-28-14) 380 438 433 -1,1

NPK (16-11-20) 372 352 337 -4,3

NPK (17-16-12) 354 352 346 -1,7

NPK (22-14-04) 375 321 320 -0,3

PHOSPHATE DIAMMONIQUE (DAP, 18-46-0) 290 282 281 -0,4


PHOSPHATE MONOAMMONIAQUE
428 437 456 4,3
(MAP, 11-55-0)
PHOSPHATE MONOAMMONIAQUE GRANULÉ (MAPG) 276 271 273 0,7

SULFATE D’AMONIAQUE (SA, 21%) 283 274 222 -19,0


SULFATE DE POTASSE
648 627 624 -0,5
(SK, 50% DE POTASSIUM)
SULFO PHOSPHATE DÉAMMONIAQUE
280 - 313 -
(ASP, 19-38-0)
SUPERPHOSPHATES SIMPLE (SSP, 18% DE PHOSPHORE ET
196 181 168 -7,2
12% DE SOUFRE)
SUPERPHOSPHATES TRIPLE
234 211 203 -3,8
(TSP, 45% DE PHOSPHORE)
URÉE 46% 489 489 444 -9,2

URÉE 46% (GRANULÉ) 483 471 417 -11,5

92 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


La consommation des engrais azotés a progressé de 24% par rapport à la
campagne précédente et a représenté 37% de l’ensemble des engrais.
Concernant les prix des engrais, ils ont connu des réductions importantes
et variables en 2014 selon le type d’engrais utilisé. Ces réductions ont oscillé,
par rapport à la campagne précédente, entre -0,3% et -19% selon le type
d’engrais(voir tableau 45).
5.1.2. Céréales
5.1.2.1. Céréales d’automne
5.1.2.1.1. Superficies semées
La superficie semée pour les trois principales céréales d’automne (blé tendre,
blé dur et orge) a atteint près de 4,6 millions Ha, soit une baisse respective de 12%
et 9% par rapport à la campagne précédente et la moyenne de la période 2009-13.
Cette superficie a été répartie entre les trois principales céréales d’automne
comme suit :
 Blé dur : 0,9 million Ha (19% de la superficie totale semée en céréales d’automne)
soit une baisse de 4% par rapport à la campagne précédente et à la moyenne de
la période 2009-13;
 Blé tendre : 2,0 millions Ha (46% de la superficie totale semée en céréales
d’automne) soit une baisse de près de 8% par rapport à la campagne précédente
et de 2% par rapport à la moyenne de la période 2009-13;
 Orge : 1,6 millions Ha (35% de la superficie totale semée en céréales d’automne)
soit une baisse de 19% par rapport à la campagne précédente et à la moyenne
de la période 2009-13.

Figure 23 : Evolution de la superficie totale emblavée


en céréales d’automne (en milliers Ha)

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 93


La superficie totale emblavée annuellement en céréales d’automne reste
relativement stable autour d’une moyenne de 5 millions d’hectares. Elle se situe
dans une fourchette allant de 4,5 millions d’hectares en année défavorable
(campagne 2006-2007 marquée par une sévère sécheresse) et 5,4 millions
d’hectares en année favorable avec des pluies précoces (campagnes 2003-2004
et 2005-2006).
Figure 24 : Evolution des superficies des trois céréales
d’automne (Millions Ha)

La superficie totale emblavée est dépendante aussi de la spatialité et


de la temporalité de la pluie enregistrée durant la saison d’automne et plus
particulièrement les mois de novembre et décembre durant lesquels sont
effectués les labours et les semis.
Comparativement à la campagne précédente, les superficies semées ont
enregistré une baisse dans la plus part des zones agricoles.

94 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Tableau 46 : Répartition des superficies semées
par région économique (En milliers d’ha)

2012-13 2013-14
REGIONS ECONOMIQUES 2010-11 2011-12 (1)/(2) %
(1) (2)

GUELMIM-ESMARA 19 12 7 63 +780

SOUSS MASSA- DRAA 271 135 220 89 -60

GHARB-CHRARDA- BENI HSSEN 288 351 323 327 +1

CHAOUIA-OUARDIGHA 703 701 699 681 -3

MARRAKECH-TENSIFT-ALHAOUZ 868 885 889 630 -29

ORIENTAL 287 325 401 307 -24

GD CASABLANCA 35 35 33 31 -8

RABAT-SALE-ZEMMOUR-ZAER 264 234 253 225 -11

DOUKKALA-ABDA 654 668 584 530 -9

TADLA-AZILAL 363 362 384 334 -13

MEKNES-TAFILALET 380 378 401 384 -4

FES-BOULEMANE 190 197 184 179 -4

TAZA-ALHOCEIMA-TAOUNATE 558 541 559 544 -3

TANGER-TETOUAN 234 213 225 246 +9

TOTAL 5 114 5 036 5 171 4571 -12

5.1.2.1.2. Productions
La production des céréales d’automne a atteint 69 millions Qx, soit une
baisse de 29% par rapport à la production de la campagne précédente (97
millions Qx) et de 12% par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes
(76 millions Qx).
Par espèce, la production nationale de céréales d’automne pour cette campagne
a atteint les volumes suivants :
 Blé dur : 14 millions Qx (21% de la production totale en céréales d’automne),
soit une baisse de 26% par rapport à la campagne précédente et de 13% par
rapport à la moyenne de la période 2009-2013;
 Blé tendre : 37 millions Qx (55% de la production totale en céréales d’automne),
soit une baisse de 26% par rapport à la campagne précédente et de 16% par
rapport à la moyenne de la période 2009-13;
 Orge : 16 millions Qx (24% de la production totale en céréales d’automne),
soit une baisse de 40% par rapport à la campagne précédente et de 26% par
rapport à la moyenne de la période 2009-13.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 95


Figure 25: Evolution de la production des céréales d’automne
et de la pluviométrie annuelle nationale

5.1.2.1.3. Rendements
Le rendement moyen des céréales d’automne pour la campagne 2013-14,
a été estimé à 18,8 Qx/Ha, soit une hausse de 85% par rapport à la campagne
précédente et de 30% par rapport à la moyenne de la période 2009-2013.
Les rendements des céréales d’automne selon les espèces et leur
comparaison avec la campagne précédente et la moyenne de la période 2009-13
sont donnés dans le tableau n°47:

Tableau 47 : Rendement moyen des


céréales d’automne

Moyenne
2012-13 2013-14
2009-2013 Ecart (%) (1)/ Ecart (%)
Espèces (Ql/Ha) (Ql/Ha)
(Ql/Ha) (2) (1)/(3)
(2) (1)
(3)

Blé dur 17,3 20,2 15,6 -22 -10

Blé tendre 17,8 23,0 17,8 -20 -

Orge 11,3 13,2 10,3 -25 -8

Total 15,2 18,8 14,8 -21 -3

Il en découle que les rendements moyens obtenus par espèce céréalière


lors de cette campagne marquent une baisse par rapport à la moyenne des cinq
dernières campagnes.

96 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


5.1.2.2. Céréales de printemps
5.1.2.2.1. Le maïs
Les emblavements en maïs ont atteint 137450 Ha en 2013-14, soit une baisse
de 23% par rapport à la campagne précédente (178126 Ha). Quant à la production,
elle a atteint 900 milles quintaux, soit une baisse de 18% par rapport à la campagne
précédente et 45% par rapport à la moyenne de la période 2009-13.

Figure 26 : Evolution de la superficie du Maïs


(en milliers Ha)

Figure 27: Evolution de la production du Maïs


(en Millions de Qx)

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 97


5.1.2.2.2. Le riz
La superficie rizicole installée en 2013-14 a atteint près de 4406 Ha, soit
une baisse de 5% par rapport à la campagne précédente et une hausse de 4% par
rapport à la moyenne de la période 2009-2013.

Figure 28 : Evolution de la superficie du Riz (en Ha)

La production nette du riz paddy est de près de 500000 Qx, contre


504000 Qx la campagne précédente et 427500 Qx representant la moyenne
de la période 2009-2013.
Le rendement moyen du riz est de 80 Qx/Ha, soit une hausse respectivement
de 4% et 10% par rapport à la campagne précédente et à la moyenne de la
période 2009-2013.
Figure 29 : Evolution de la production
du Riz(en Qx)

98 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


5.1.2.3. Commercialisation des céréales
5.1.2.3.1. Collecte des céréales
La campagne de commercialisation 2013-14 a été marquée par la collecte
de 22,3 millions de quintaux marquant une augmentation de plus de 15% par
rapport à la campagne de commercialisation 2012-13.
Le blé tendre, qui représente 98% des céréales collectées, a atteint 22 millions
de quintaux contre 19,1 millions de quintaux l’année précédente.

Figure 30 : Evolution de la collecte de blé tendre


par les opérateurs agréés par l’ONICL(en milliersQx)

Source : ONICL

5.1.2.3.2. Cours des céréales


Les cours des céréales observés au niveau des souks et halles aux grains
en 2013-14 ont été caractérisés par une baisse importante comparativement aux
prix de la campagne 2012-13. Ainsi le prix du blé dur a enregistré une diminution
de -14,9% et celui du blé tendre -15,3%. Quant à l’orge, son prix a enregistré une
baisse de -19,2%. Le Maïs local a enregistré la baisse la plus significative avec
-25,4% par rapport à la campagne précédente.
Tableau 48 : Cours moyens des céréales au
niveau des souks et halles aux grains (en Dh/quintal)
2010-11 2011-12 2012-13 2013-14 Variation

Blé dur 352 406 376 320 -14,9


Blé tendre 291 315 301 255 -15,3
Maïs local 356 436 429 320 -25,4
Orge locale 286 370 297 240 -19,2

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 99


Encadré n° 4 : Régime de commercialisation des céréales

La politique des prix de l’Etat pour les céréales consacre plus de libéralisation pour
permettre aux opérateurs plus de concurrence sur le marché. Toutefois, l’Etat accorde une
attention particulière au blé tendre pour tenir compte de l’importance de cette céréale dans le
système de production agricole nationale et dans la structure de la consommation des ménages.
Ainsi, l’Etat met en place, au titre de chaque campagne, des mesures pour réunir les
conditions nécessaires à la commercialisation du blé tendre issu de la production nationale et
pour assurer un approvisionnement normal du marché en blé tendre local et d’importation. Les
principales mesures prises sont :
- L’annonce d’un prix référentiel: Au début de chaque campagne de commercialisation
(juin-mai), l’Etat annonce un prix référentiel pour permettre aux différents intervenants
(agriculteurs, organismes stockeurs et minotiers) d’avoir une référence (une base) pour cadrer
leurs transactions. Ce prix n’est ni un prix fixe ni un minimum garanti aux intervenants. Il reste
entendu que les prix des marchés sont libres et sont fonction de l’offre et de la demande. Le
prix référentiel au titre de la campagne de commercialisation 2014-15 est de 270 Dh/Ql, rendu
moulin, pour un blé standard.
- L’octroi d’une prime de magasinage : Les achats de blé tendre de production nationale,
effectués par les organismes stockeurs au prix de référence durant la période de collecte
bénéficient d’une prime de magasinage de 2 dirhams par quintal par quinzaine. Au titre de
chaque quinzaine, les organismes stockeurs déclarent à l’ONICL le niveau de leur stock et les
services extérieurs de l’ONICL procèdent à des contrôles réguliers pour vérifier la sincérité de
déclarations des opérateurs.
- L’organisation, par voie d’appel d’offres, de l’approvisionnement en blé tendre
destiné à la fabrication des farines subventionnées (FNBT et Farine Spéciale): depuis 2006,
l’ONICL organise, chaque campagne de commercialisation, un appel d’offres tous les deux
mois pour approvisionner les minoteries industrielles en blé tendre pour la fabrication des
farines subventionnées. En début de collecte, ces appels d’offres portent exclusivement sur la
production nationale pour stimuler la demande du blé local et soutenir les prix aux producteurs.
- La protection à la frontière de la production par les droits de douane: les droits
d’importation du blé tendre sont généralement fixés en tenant compte du niveau de la
production nationale et des cours mondiaux. Par ailleurs, pour la campagne de commercialisation
2014-15, le Gouvernement a donné plus de visibilité aux opérateurs sur la période pendant
laquelle les droits de douane sont levés à des niveaux permettant la protection de la production
nationale. Cette visibilité a permis aux opérateurs de se positionner sur les différents marchés
internationaux et a permis de saisir les opportunités offertes par le marché international sur
les plans quantité, qualité et prix. Cette politique, conjuguée avec les mesures prises pour la
commercialisation de la production nationale, a contribué à l’approvisionnement régulier du
marché tout en permettant l’écoulement des quantités collectées de la production nationale.

100 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


5.1.3. Légumineuses alimentaires
5.1.3.1. Superficies
Les emblavements pour les principales légumineuses alimentaires au titre
de la campagne agricole 2013-14 ont atteint près de 350880 Ha, soit une baisse
de 5% par rapport à la campagne précédente et de 3% par rapport à la moyenne
des cinq dernières années.
Figure 31 : Evolution des superficies emblavées
en légumineuses alimentaires (en milliers Ha)

La répartition de la superficie selon les principales espèces au cours des


trois dernières campagnes agricoles est donnée dans le tableau 49, ci-après :
Tableau 49 : La superficie emblavée en légumineuses
alimentaires par espèce (en milliers ha)

2011-12 2012-13 2013-14 Variation (%)

Fève 191,60 205,52 190,97 -7,1

Petits Pois 52,00 55,7 41,49 -25

Lentille 49,60 53,26 45,87 -13,9

Pois Chiche 43,60 57,01 72,56 27,3

Total 336,80 371,49 350,88 -5

5.1.3.2. Productions
La production totale des légumineuses alimentaires en bour est
estimée à 2827000 Qx, marquant un accroissement de 8% par rapport à la
campagne agricole 2012-13. Cette augmentation a concerné le pois chiche
(+150%) et la fève (+6,4%)

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 101


Tableau 50 : Production des légumineuses
alimentaires par espèce (en milliers de Qx)

Légumineuses 2011-12 2012-13 2013-14 Variation (%)

Fève 999 1567 1667 6,4


Petits Pois 173 371 234 -36,9
Lentille 210 430 301 -30
Pois Chiche 261 250 625 +150
Total 1 643 2 618 2 827 +8

Figure 32 : Evolution de la production de légumineuses


alimentaires(en milliers Qx)

5.1.3.3. Rendements
Le rendement moyen des légumineuses alimentaires en bour est de
l’ordre de 8,1 Qx/Ha, soit une augmentation de 12% par rapport à la campagne
précédente.

102 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Tableau 51 : Rendements des légumineuses
alimentaires en bour par espèce (en Qx/Ha)

Espèce 2011-12 2012-13 2013-14 Variation

Fève 5,2 7,6 8,7 +14,5

Petit pois 3,3 6,7 5,6 -16,4

Lentille 4,2 8,1 6,7 -17,3

Pois chiche 6,0 4,4 8,6 +95,5

Autres - - - -

Total 4,9 7,1 8,1 +14,1

5.1.4. Cultures sucrières


5.1.4.1. Betterave à sucre
5.1.4.1.1. Superficies
La superficie emblavée en betterave à sucre est d’environ 53413 Ha (104%
du programme) contre 37046 Ha la campagne précédente. Cette hausse a été
enregistrée au niveau de tous les périmètres betteraviers.
Figure 33: Evolution de la superficie semée en
betterave à sucre (en Ha)

La répartition de la superficie de betterave à sucre par région pourla


campagne 2013-14 comparée à celle des trois dernières campagnes est présentée
dans le tableau n°52.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 103


Tableau 52 : Superficie semée en
betterave à sucre (en Ha)

Régions 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14 Variation

Gharb 7 400 5 900 5 800 11 902 +105

Doukkala 20 203 8 650 12 600 17 396 +38

Tadla 15 056 12 500 13 000 14 876 +14

Loukkos 3 647 1 800 2 100 3 304 +57

Moulouya 6 172 3 000 3 500 5 935 +70

Total 52 478 31 850 37 000 53 413 +44

La superficie récoltée au terme de la campagne 2013-14 a porté sur 52083 Ha,


soit 97.5% de la superficie totale semée. Au titre de cette campagne, la superficie
semée en betterave mono-germe a atteint environ 48958 Ha soit 94% de la superficie
semée.

5.1.4.1.2. Production
La production totale de betterave à sucre réalisée au titre de la campagne
2013-14 a atteint 3,2 millions de tonnes, soit une hausse de 51% par rapport à la
production de la campagne écoulée et 35.6% par rapport à la moyenne des cinq
dernières campagnes (2,4 millions tonnes).

Figure 34: Evolution de la production de betterave


à sucre (en milliers tonnes)

Au niveau régional, et comparativement à la campagne 2012-13, la hausse


de la production a été enregistrée au niveau de tous les périmètres. Elle a varié
de 25% au Tadla à 118% au Loukkos.

104 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Le rendement moyen de la betterave a atteint au niveau national 61T/Ha,
soit le même niveau que la campagne précédente mais avec une hausse de 5%
par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes agricoles (58,1T/Ha).
Tableau 53: Production usinée de la betterave à sucre
(en milliers tonnes)

Moyenne
ORMVA 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14
2009-13

Gharb 265 175 241 510 231

Doukkala 1.299 506 807 1.192 1.021

Tadla 937 666 809 1 008 748

Loukkos 108 47 60 131 93

Moulouya 336 144 198 351 261

Total 2.945 1.538 2.115 3.192 2.354

A l’échelle régionale, le rendement moyen obtenu, comparé à la campagne


précédente, a connu une amélioration dans les périmètres du Loukkos(40,2T/Ha
soit une hausse 15%), du Tadla (69T/Ha soit une hausse de 8%) et des Doukkala
(68.5 T/Ha soit une hausse de 7%).
Le taux moyen de richesse en sucre enregistré à l’échelle nationale, au titre
de la campagne 2013-14, a été de 18,2%, soit une baisse de 2% par rapport à la
campagne précédente et une amélioration de 4% par rapport à la moyenne des
cinq dernières campagnes (17,5%).
5.1.4.2. Canne à sucre
5.1.4.2.1. Superficies
Les nouvelles plantations de la campagne 2013-14 ont atteint 3.130 Ha
soit 63% du programme, dont 2.156 Ha au Gharb et 974 Ha au Loukkos. Cette
superficie a enregistré un accroissement de l’ordre 86% et 5% respectivement
par rapport aux réalisations de la campagne précédente et à la moyenne des cinq
dernières campagnes.
Cette amélioration est due à l’instauration d’une subvention de 6.000
DH/Ha pour les nouvelles plantations dans le cadre du FDA suite à la réticence
des agriculteurs pour la pratique de cette culture la campagne précédente vue
sa faible compétitivité par rapport à d’autres cultures irriguées dans ces deux
périmètres.
La superficie réalisée pour la campagne 2013-14 s’est élevée à 9.371 Ha,
dont 2.220 Ha au Loukkos, enregistrant ainsi une régression de 32% et 39.5%
respectivement par rapport à la campagne précédente et à la moyenne des cinq
dernières campagnes.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 105


Figure 35 : Evolution de la superficie récoltée
de canne à sucre (en Ha)

La superficie récoltée s’est élevée au cours de la campagne 2013-14 à 5.557


Ha, soit 59% de la superficie totale sous canne. Cette superficie a enregistré des
baisses de 41% et 47 % respectivement par rapport à la campagne précédente et
à la moyenne des cinq dernières campagnes.
5.1.4.2.2. Production
La production en cannes récoltée au titre de la campagne 2013-14 a atteint
307.613 T, soit une baisse de 53% par rapport à la moyenne des cinq dernières
campagnes et de 47% par rapport à la campagne précédente.
Le rendement moyen enregistré au titre de la campagne 2013-14 a été
de 55 T/Ha contre 62 T/Ha, soit une baisse de 11% par rapport à la campagne
précédente et de 13% par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes.
La qualité technologique de la canne à sucre est appréciée essentiellement
par le taux du Sucre Récupérable Théorique (SRT %). Le niveau de SRT moyen
atteint durant la campagne 2013-14 a été de l’ordre de 11%, enregistrant ainsi
une légère baisse de 3% par rapport à la campagne précédente (11,3 %) et une
légère hausse de 0,9 % par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes
(10,9 %).

106 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Figure 36 : Evolution de la production de
la canne à sucre (en milliers tonnes)

5.1.4.3. Prix à la production des cultures sucrières


Conformèrent aux dispositions du contrat-programme qui vise à maintenir
l’équilibre de la filière sucrière, encourager les agriculteurs à la développer et
améliorer leur revenu,des mesures incitatives supplémentaires ont été instaurées
lors de la campagne 2013-14. Elles visent essentiellement à encourager les
agriculteurs à utiliser les semences mono-germes, à développer la production de
boutures et à booster les nouvelles plantations de canne à sucre par :
• l’augmentation de la subvention de commercialisation des semences mono-
germes pour atteindre 800 Dh/unité (unité= 100 000 graines) ;
• L’augmentation du prix de la bouture de 300 Dh/T à 350 Dh/T pour
encourager les agriculteurs à livrer leurs productions en boutures et afin de
ne pas entraver la réalisation du programme de plantation ;
• L’instauration d’une subvention de 6000 Dh/Ha pour les nouvelles plantations
dans le cadre du FDA ;

5.1.4.4. Production de sucre


Au terme de la campagne sucrière 2013-14, la production nationale a été
estimée à près de 478000 T de sucre raffiné, soit une hausse de 24% et 23%
respectivement par rapport à celle de la campagne 2012-13 (361000 T) et par
rapport à celle des cinq dernières campagnes (347000 T).
Les besoins intérieurs de consommation en sucre en 2014, sont estimés à
1235000 T. Ils sont couverts à hauteur de 39% par la production nationale .

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 107


Figure 37: Evolution de la production de
sucre (en milliers tonnes)

Figure 38: Evolution du taux de couverture en sucre


par la production nationale(%)

108 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


5.1.5. Oléagineux
5.1.5.1. Olivier
5.1.5.1.1. Superficie
La superficie oléicole au titre de la campagne 2013-14 a atteint environ
947000 Ha, contre 922000 Ha la campagne précédente, soit une extension de
25000 Ha. Cette extension s’explique par les programmes de plantation réalisés
dans le cadre des projets pilier II et les mesures incitatives dans le cadre de la
prime à l’investissement.
5.1.5.1.2. Production d’olive
La production d’olives au titre de la campagne 2013-14 a atteint un tonnage
de 1570000 T, soit une amélioration de l’ordre de 41 % par rapport à la campagne
précédente (1114000 T). Cette production a enregistré également une hausse de
25% par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes (1251000 T).
S’agissant de la production d’olives de table, elle a atteint 120.000T, soit une
amélioration de 20% par rapport à la campagne précédente 2012-13 (100000T)
et également une hausse de l’ordre de 17,6%, par rapport à la moyenne de la
période 2009-2013 (102000T).
Tableau 54 : Réalisations du
secteur oléicole
Moyenne
2010-2011 2011-2012 2012-2013 2013-2014
2009-2013

Superficie (Ha) 830 000 870 000 922 000 947 000 846 000

Productions (T)
- Olives totales 1 500 000 1 300 000 1 114 000 1 570 000 1 251 000
- Conserves d’olive 120 000 100 000 100 000 120 000 102 000
- Huile d’olive 150 000 130 000 120 000 150 000 130 000

Les exportations ont atteint 69000 T, au titre de l’année 2014, soit une
amélioration de 9,5% par rapport à l’année 2013 (63000 T) et une diminution de
10,6 % par rapport à 2011 (77200 T).

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 109


Figure 39: Evolution de la production totale
d’olives(en milliers tonnes)

5.1.5.1.3. Production d’huile d’olive


La production d’huile d’olive a enregistré une augmentation de 30000T
pour atteindre 150000 T contre un tonnage de 120000 T lors de la campagne
2012-13 sachant que la moyenne du dernier quinquennat est de 130000 T.

Figure 40: Evolution de la production de l’huile


d’olives (en milliers tonnes)

Les exportations ont été de l’ordre de 7900 T en 2013-14, soit une


régression de 24,8% par rapport au tonnage enregistré en 2012-13 (10500 T) et
une régression de 74 % comparée aux réalisations de 2010-11 (30480 T).

110 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


5.1.5.2 . Tournesol et colza
5.1.5.2.1. Superficies
Les superficies cultivées en tournesol au titre de la campagne 2013-14
s’élèvent à 14500 ha dont 77% au niveau de la région du Gharb. Elles sont en
hausse de 7% par rapport à la campagne précédente et en baisse de 62% par
rapport à la moyenne de la période 2008-13 (38700 ha).
Les superficies cultivées en colza,au titre de la campagne 2013-14, se
sont élevées à 395 Ha localisées essentiellement au niveau des régions de
Chaouia-Ouardigha et de Rabat Salé Zemmour Zaer.
Figure 41: Evolution de la superficie cultivée
en tournesol (en milliers ha)

5.1.5.2.2. Production de graines


La production de tournesol a atteint 19400 T dont 10167 T ont été
collectées par la Coopérative Agricole Marocaine de Meknès. La production
collectée a augmenté de 182% par rapport à la campagne précédente.
Le rendement moyen a été de l’ordre 13,4 Qx/Ha en hausse de 20% par
rapport à l’année précédente et en baisse de 10% par rapport à la campagne
2011-12.
La production du colza, au titre de cette campagne a atteint 272T, avec un
rendement de 6.9 Qx/Ha.
En termes de commercialisation, le prix payé aux producteurs de tournesol
et de colza a été de l’ordre de 5000 DH/T pour cette campagne

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 111


Figure 42 : Evolution de la production de graines
de tournesol (en milliers tonnes)

5.1.5.2.3. Production d’huile de graine de tournesol locale


La production moyenne d’huile issue des graines locales de tournesol,
livrées à la trituration durant la campagne 2013-14, a été estimée à 7550 T. Ce
volume couvre à peine 1,8% des besoins globaux du pays en huiles alimentaires
estimés à 420000 T. L’industrie de trituration nationale dispose d’une importante
capacité (700000 T/an) satisfaite actuellement par le recours massif aux
importations des graines oléagineuses.
Figure 43: Evolution de la production d’huile de graine
de tournesol locale (en milliers tonnes)

5.1.5.3. Production totale d’huile d’origine locale


La production globale d’huile, qui englobe la production d’huile d’olive
(150000 T) et celle de graines de tournesol produites localement (7550 T), est
estimée à 157550 T soit une augmentation de 20,7% par rapport à la production

112 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


de la campagne précédente (130500 T). Le taux de couverture des besoins du
pays en huiles alimentaires, estimés à 415000 T, est donc de 38%. Ce taux a
connu une croissance de 22,6% par rapport à la campagne précédente (31%)
grâce à l’augmentation significative de la production oléicole notamment celle de
l’huile d’olive et la reprise de la production de graines de tournesol.
Figure 44: Evolution de la production d’huile d’origine
locale et du taux de couverture des besoins de consommation

5.1.6. Cultures maraîchères


Les superficies globales réservées aux cultures maraîchères au titre de la
campagne 2013-14 s’élèvent à plus de 260000 Ha enregistrant ainsi des hausses
de 6% et 3% respectivement par rapport à celles de la campagne précédente
(245.000 Ha) et à la moyenne du quinquennat 2009-2013 (252500 Ha).
Au titre de la même campagne la production maraîchère globale a atteint
un volume de 7,8 millions de tonnes enregistrant ainsi une progression de plus
de 3% comparativement à la campagne précédente et de 8% par rapport à la
production moyenne réalisée au cours de la période 2009-13.
Cette augmentation de production est due aux extensions réalisées en
matière de superficies conjuguées aux conditions climatiques favorables ayant
sévi pendant les périodes de mise en place et du développement végétatif de la
plupart des cultures.
Malgré la grande diversité de la production maraîchère, elle reste, toutefois,
dominée par trois espèces de grande consommation, à savoir la pomme de terre
avec 1,9 millions de tonnes (24%), la tomate avec 1,2 millions de tonnes (16 %)
et l’oignon avec 916000 T soit 12 %. Ces trois espèces représentent à elles seules
plus de 50% de la production globale.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 113


Figure 45 : Evolution de la superficie et de la production
des cultures maraichères

5.1.6.1. Cultures maraîchères de primeurs


5.1.6.1.1. Superficie
Les cultures maraîchères de primeurs ont atteint une superficie
d’environ 32000 Ha au cours de la campagne 2013-14 soit une hausse de 7%
comparativement à la campagne précédente (30000 Ha).
Figure 46 : Evolution des superficies des cultures
maraîchères de primeur (Ha)

L’évolution des cultures maraichères de primeurs globales montre qu’au


cours de ces dernières années on note une légère stagnation en matière de
superficie oscillant autour de 30000 Ha. La part réservée à la tomate n’a pas

114 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


connu de variations très significatives d’une campagne à l’autre. Par contre pour
la pomme de terre, on note une variabilité d’une campagne à l’autre. Les autres
légumes et fruits divers connaissent une tendance à la hausse au cours de ces
deux dernières campagnes.
Tableau 55 : Superficie des primeurs (en Ha)
Moyenne
Culture 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14
2009-2013

Tomate 6 870 7 370 6 800 6 900 6 790

Pomme de terre 5 665 5 935 6 430 6 380 6 295

Légumes et fruits divers 16 900 17 900 16 870 18 820 17 088

Total 29 435 31 205 30 100 32 100 30 175

5.1.6.1.2. Production
La production globale des primeurs au cours de cette campagne s’élève à
environ 1,8 millions T dont 897800 T de tomate, 159500 T de pomme de terre
et 721000 T de fruits et légumes divers, enregistrant ainsi une hausse de 7% par
rapport à la campagne précédente tout en restant supérieure de 10% par rapport
à la moyenne du quinquennat 2009-13.
Tableau 56 : Production de primeurs (en Tonnes)
Moyenne
Culture 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14
2009-13

Tomate 856 800 932 250 935 000 897 795 881 460

Pomme de terre 152 500 145 205 177 950 159 555 152 340

Fruits et légumes divers 693 800 798 800 786 145 721 045 722 400

Total 1 703 100 1 876 255 1 899 095 1 778 395 1 756 200

La tomate continue à occuper la première place. En effet, sa production


qui s’est élevée à environ 897800 T au cours de cette campagne (dont 95% issues
de tomate sous serre) a connu une baisse de 4% comparativement à la campagne
précédente mais reste supérieure de 2% par rapport à la production moyenne du
quinquennat 2009-13.

La pomme de terre vient en 3ème position en terme de production. Elle a


connu une diminution de 10% par rapport à la campagne précédente tout en
restant supérieure de 3% par rapport à la moyenne du quinquennat 2009-13. Le
rendement moyen est passé de 27 T/Ha en 2012-13 à 25 T/Ha au cours de cette
campagne soit une baisse de 9%.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 115


Figure 47 : Evolution de la production du maraichage
de primeurs (en milliers de tonnes)

5.1.6.2. Cultures maraîchères de saison


5.1.6.2.1. Superficie
Les superficies réservées aux cultures maraîchères de saison au cours de
la campagne 2013-14 ont été de l’ordre de 226300 Ha soit une progression de
presque 7% par rapport à la campagne précédente (212300 Ha) et une hausse
de 2% par rapport à la moyenne du quinquennat 2009-13. Cette progression a
concerné pratiquement la plupart des cultures maraîchères de saison à l’éxeption
de l’oignon et des légumineuses en vert dont les superficies ont diminué.
Tableau 57 : Répartition de la superficie des cultures
maraichères de saison par espèce (en Ha)

Moyenne
Cultures 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14
2009-2013

Pomme de terre 53 947 55 546 50 400 59 900 50 400

Oignon 29 170 26 400 31 400 28 200 31 400

Tomate 8 341 7 300 7 300 8 500 7 350

Carotte - navet 17 064 18 000 19 000 20 000 17 350

Légumineuses en vert 26 726 32 500 27 000 21 800 29 800

Melon-pastèque 45 355 34 500 33 800 37 700 39 600

Autres légumes 42 280 46 400 43 400 50 200 45 700

Total 222.883 220.646 217.884 226.300 221.600

Les cultures maraîchères de saison sont caractérisées par une large

116 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


diversité des espèces. Toutefois, la pomme de terre, les melons- pastèques,
l’oignon, les légumineuses en vert, les carottes, les navets et la tomate occupent
près de 80 % de la superficie globale.
Figure 48 :Evolution de la superficie des cultures
maraichères de saison (en milliers Ha)

5.1.6.2.2. Production
La production maraîchère de saison pour la campagne 2013-14 a été de
l’ordre de 5,9 millions de tonnes, soit une augmentation de 7% par rapport à la
campagne précédente (5,5 millions T) et une hausse de près de 14% par rapport
à la moyenne de la période 2009-13 (5,2 millions T).
Tableau 58 : Répartition par espèce de la production
des cultures maraichères de saison (en Tonnes)
Moyenne
Culture 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14
2009-13

Pomme de terre 1 344 420 1 358 300 1  361 000 1 755 000 1 378 000

Oignon 821 204 595 600 913 400 916 000 788 000

Tomate 260 020 250 300 249 000 279 000 264 000

Carotte-navet 417 607 427 400 587 000 493 000 438 000

Légumineuses en vert 270 474 298 000 280 000 363 000 290 000

Melon-pastèque 1 075 850 1 269 000 1  222 000 1 247 000 1 233 000

Autres légumes 742 452 906 700 923 000 866 000 809 000

Total 4 932 027 5 105 000 5 535 000 5 919 000 5 200 000

La hausse de production enregistrée au cours de cette campagne est due,


d’une part aux conditions climatiques favorables pendant les périodes de mise

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 117


en place des cultures de printemps comme le melon-pastèque et la tomate et,
d’autre part, à l’amélioration des rendements dûe à l’amélioration des techniques
de production, la pratique de l’irrigation goutte à goutte et la généralisation de
l’utilisation des hybrides.
Figure 49: Evolution de la production des cultures
maraichères de saison (en milliers de tonnes)

5.1.6.2.3. Transformation
La superficie occupée par les cultures maraichères destinées à la
transformation a été d’environ 2300 Ha accusant ainsi des baisses respectives de
14 % et 30% par rapport à la campagne précédente (2600 Ha) et à la moyenne de
la période 2009-2013.
Tableau 59 : Réalisation des cultures maraichères
destinées à l’agro-industrie
2011-12 2012-13 2013-14 Moyenne 2009-13
Cultures Superficie Production Superficie Production Superficie Production Superficie Production
(Ha) (Tonnes) (Ha) (Tonnes) (Ha) (Tonnes) (Ha) (Tonnes)
Tomate 1 243 94 180 1 080 78 650 945 86 845 1 695 114 915
Niora 1 210 23 600 1 502 31 830 1 260 27 800 1 490 29 900
Cornichon 60 630 70 1 120 80 1 025 65 690

Total 2 513 118 410 2 652 111 600 2 885 115 670 3 250 145 505

Les principales espèces concernées par la transformation sont la niora,


la tomate et le cornichon. La production globale issue de ces cultures s’élève
à environ 115700 T contre 111600 T la campagne précedente et 145500 T en
moyenne réalisée au cours du quinquennat 2009-13.
La gamme des produits destinés à la transformation demeure limitée et
elle est dominée, actuellement, par la niora. Malgré sa destination principale à la
consommation en frais, une partie de la production d’autres espèces incluses dans

118 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


les cultures maraichères de saison est destinée également à la transformation.
C’est le cas du haricot vert, de l’artichaut et du petit pois.
Pour le cas de la tomate, la superficie destinée à la transformation dans
la région du Gharb a connu une nette diminution. Cette situation est due
essentiellement à la réticence des agriculteurs à planter à cause des risques
d’attaques de tutaabsolua qui avaient occasionné,auparavant, des pertes
considérables à la production.

5.1.7. Arboriculture Fruitière


5.1.7.1. Agrumes
5.1.7.1.1. Superficie
Le secteur des agrumes a occupé une superficie de l’ordre de 118000 Ha dont
34% se trouve dans la région de Souss Massa, suivie des autres régions agrumicoles
notamment les régions du Gharb-Loukkos (19%), de l’Oriental (16%), du Tadla (16%)
et du Haouz (11%). Le reste de la superficie, soit 4% se trouve dans les régions situées
dans l’axe Khemisset-Meknès-Fès-Taounate.
Figure 50 : Evolution de la superficie des
agrumes (en milliers d’Ha)

Les principales variétés constituant le verger agrumicole national sont


constituées par le groupe des Clémentines (48%), Maroc Late (21%) et le groupe
des Navel (18%). Le reste de la superficie, soit 13%, étant occupé par les autres
variétés, dont les sanguines et les autres petits fruits.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 119


Figure 51 : Répartition des agrumes
par profil variétal

Figure 52 : Répartition régionale de la


superficie des agrumes

120 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


5.1.7.1.2. Production
La production agrumicole réalisée au cours de la campagne 2013-14
s’est élevée à 2221000 T, soit une hausse de 49% par rapport à la production
de la campagne précédente (1494000 T) et de 5% par rapport à la moyenne du
quinquennat 2009-13 (1629000 T).
La hausse de production agrumicole par rapport à la campagne précédente,
est ventilée par variété comme suit :
• Petits fruits : Clémentine (+118%), Nour (+100%), Nuless (+134%) et
Nadorcott (+71%)
• Oranges: Maroc-Late (+35%), Navel (+34%), Salustiana(+45%) et le groupe
des variétés Sanguines (+22%).

Au niveau régional, cette augmentation a concerné l’ensemble des régions,


notamment Souss-Massa (+119%), Haouz (+56%), Gharb (+45%), Tadla (+22%) et
la région de l’Oriental (+2%).

Figure 53 : Evolution de la production des


agrumes (en milliers de tonnes)

5.1.7.1. Viticulture
5.1.7.1.1. Superficie
La culture de la vigne a occupé, en 2013-14, une superficie de l’ordre de
43600 ha, dont 35300 Ha (81%) pour la vigne de table et 8300 Ha (19%) pour la
vigne de cuve.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 121


Figure 54: Evolution d la superficie totale
du vignoble (en Ha)

 Vignoble de table 
Les principales régions de production de la vigne de table sont: Doukkala-Abda
(39%), Marrakech-Tensift-Haouz (18%), Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (11%), Meknes-
Tafilalet (7%) et la région Orientale (7%).

Figure 55 : Répartition régionale de la production


de la vigne de table (en%)

Les principales variétés de vigne de table sont Doukkali (37%), Muscat


d’Italie (12%), Valency (7%) et Abbou (5%).

122 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


 Vignoble de cuve 
Les principales régions de production de la vigne de cuve sont: Meknes-
Tafilalet (62%), Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (19%) et Chaouia-Ouardigha (7%).
Figure 56 : Répartition régionale de la
production de la vigne de cuve

Les principales variétés de vigne de cuve sont: Cinsault (32%), Carignan


(17%), Grenache (12%) et Alicante Bouchet (7%).

5.1.7.2.2. Production de raisins


La production de raisins réalisée au titre de la campagne 2013-14 a été de
l’ordre de 337450T, pratiquement au même niveau que la campagne précédente,
avec une hausse de 0,3% et de 5,6% par rapport à la moyenne du quinquennat
2009-13.
Tableau 60 : Répartition de la production de la vigne selon
le type de culture (en tonnes)
Moyenne
Type 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14
2009-2013
Vigne de table 264 400 240 100 256 600 260 650 250 800

Vigne de cuve 79 800 63 400 79 700 76 800 68 700

Total 344 200 303 500 336 300 337 450 319 500

La production est dominée essentiellement par le raisin de table avec


260650 T, soit 77,2% de la production totale, contre 76800 T pour le raisin de
cuve (23%).

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 123


Figure 57: Evolution de la production
globale de raisin (Tonne)

Figure 58 : Evolution de la production globale


de raisin par type (Tonne)

 Production de raisins de table 


La production régionale de raisin de table au titre de la campagne 2013-14 a
été légèrement dominée par la région de Rabat-Salé avec une production de 51200
T soit 20% de la production nationale, elle est suivie des trois autres principales
régions de production à savoir les régions de Marrakech-Tensift-El Haouz (17%),
Meknès–Tafilalet (17%) et l’Oriental (16%).

124 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Tableau 61 : Répartition régionale de la
production de la vigne de table

Production
Production 2012-13 2013-14
Régions (T)
Production (T) %

Rabat-Salé-Zem.Za. 51 000 51 200 20

Marrakech-Tens.-Haouz 43 500 44 400 17

Meknes -Tafilalet 30 200 43 800 17

Oriental 39 800 41 000 16

Doukkala - Abda 47 600 29 500 11

Chaouia-Ourdigha 15 400 15 400 6

Taza-Hoceima-Taou 6 200 12 500 5

Autres 22 900 22 850 9

Total 256 600 260 650 100

 Production de raisins de cuve 


La répartition régionale de la production de raisin de cuve au titre de
la campagne 2013-14 est dominée essentiellement par la région de Meknès-
Tafilalet avec un tonnage de 45700 T soit 60% de la production nationale suivie
de la région de Rabat-Salé avec 15800 T soit 21%.

Tableau 62 : Répartition régionale de la production


de la vigne de cuve
Production
Production 2012-13 2013-14
Régions (T)
Production (T) %

Meknes -Tafilalet 46 600 45 700 60

Rabat-Salé-Zem.Za. 15 800 15 800 21

Chaouia-Ourdigha 4 200 4 200 5

Doukkala - Abda 3 900 4 000 5

Gharb-Ch.-B.H. 6 200 3 900 5

Autres 3 000 3 200 4

Total 79 700 76 800 100

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 125


5.1.7.3. Rosacées fruitières
5.1.7.3.1. Superficie
La superficie occupée par les rosacées fruitières, au titre de la campagne
2013-14, est estimée à 253119 Ha. L’amandier s’étend sur une superficie de
159100 Ha soit 63% de la sole occupée par les rosacées fruitières. Le reste de
la superficie est occupé par une gamme d’espèces très diversifiée dont les plus
importantes, du point de vue superficie, sont le pommier (17%), le prunier (6%)
et l’abricotier (5%).
Le groupe des rosacées à pépins (pommier, poirier et cognassier) occupe
près de 50639 Ha (20%), suivi du groupe des rosacées à noyaux (abricotier, prunier,
pêcher-nectarinier, cerisier et néflier) qui s’étend sur une superficie d’environ
36282 Ha (14%). Tandis que le groupe des rosacées à fruits secs (amandier, noyer,
pistachier, pacanier), il s’étale sur environ 166198 Ha (66%).
Tableau 63: Superficie des rosacées (en Ha)
Moyenne
CAMPAGNE ESPECE 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14
2009-13

POMMIER 30 663 27 945 41 771 43 940 39 751

POIRIER 2 526 2 322 3 236 3 236 3 228

COGNASSIER 3 469 2 807 3 502 3 463 3 598

TOTAL ROSACEES A PEPINS 36658 33074 48509 50639 46577

ABRICOTIER 12 016 12 034 12 298 12 360 12 307

PECHER - NECTARINIER 5 638 5 831 6 454 6 906 5 978

PRUNIER 9 000 8 172 14 618 14 816 13 830

CERISIER 1 660 1 843 1 640 1 765 1 796

NEFLIER 463 470 436 435 460

TOTAL ROSACEES A NOYAUX 28 777 28 350 35 446 36 282 34 371

AMANDIER 150 506 149 921 153 149 159 100 148 225

NOYER 4 746 4 856 6 838 6 960 5 777

PISTACHIER 90 75 65 63 80

PACANIER 124 75 75 75 90

TOTAL ROSACEES A FRUITS SECS 155 466 154 927 160 127 166 198 154 172

TOTAL ROSACEES 220 901 216 351 244 082 253 119 235 120

126 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Géographiquement, les superficies plantées sont concentrées
principalement au niveau des régions de Taza-Taounate-Al-Hoceima, Souss-
Massa-Draa, Meknès-Tafilalet et Marrakech-Tensift-Al-Haouz. Pour le cas de
l’amandier, il est localisé essentiellement au niveau des régions de Taza-Taounate-
Al-Hoceima, du Souss-Massa-Draa et de l’Oriental avec 64% de superficie.
Figure 59: Répartition régionale des superficies
des rosacées fruitières

Figure 60 : Evolution de la superficie de l’amandier (Ha)

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 127


5.1.7.3.2. Production
La production des rosacées fruitières au titre de la campagne 2013-14 est
évaluée à environ 1013000 T. Cette production a enregistré une légère diminution
de -7,2 % par rapport à la campagne précédente mais elle reste supérieure à la
moyenne des cinq dernières années.
La baisse de la production a concerné la plupart des rosacées fruitières
avec des variations légères entres les différentes espèces. L’amande a toutefois,
enregistré une hausse de 4,7% par rapport à la campagne précédente.
Les rendements moyens enregistrés au titre de cette campagne ont oscillé
entre 14 T/Ha pour les rosacées à pépins et 11 T/Ha pour les rosacées à noyaux
(non compris l’amandier).
La production nationale d’amandes a atteint un volume d’environ 101000
Tonnes, soit une production de l’ordre d’environ 20000 T d’amandons.
L’Oriental reste la première région productrice d’amandes avec 26% de
la production nationale (9% de la superficie nationale). Les régions de Taza-
Al-Hoceima-Taounate et de Souss Massa-Drâa, qui représentent la plus grande
concentration d’amandier au niveau national (39% de la superficie plantée), ont
contribué à 17% de la production totale.
Pour le reste de la production, il est assuré par les vergers modernes
localisés essentiellement dans les régions de Meknès, Fès et El Haouz.

Tableau 64 : Production des rosacées (en tonnes)


Moyenne
CAMPAGNE ESPECE 2010-11 2011-12 2012-13 2013-14
2009-14
POMMES 540 552 428 087 583 230 536 199 513 586
POIRES 24 281 21 268 43 852 39 587 36 795
COINGS 33 928 36 959 46 380 45 882 41 299
TOTAL ROSACEES A PEPINS 598 761 486 314 673 462 621 668 591 680
ABRICOTS 116 286 103 038 100 698 90 274 121 487
PECHES - NECTARINES 92 072 76 687 76 411 73 802 84 195
PRUNES 94 627 82 330 109 363 92 872 76 182
CERISES 6 991 18 466 15 199 15 524 10 836
NEFLES 4 222 6 388 6 149 5 933 5 764
TOTAL ROSACEES A NOYAUX 314 198 286 909 307 820 278 405 298 464
AMANDES 101 978 104 603 96 523 101 026 97 303
NOIX 10 099 8 495 14 235 12 509 9 281
PISTACHES 99 106 114 112 106
PACANES 387 224 209 218 254
TOTAL ROSACEES A FRUITS SECS 112 563 113 428 111 081 113 865 106 944
TOTAL ROSACEES 1 025 522 886 651 1 092 363 1 013 938 997 088

128 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Figure 61 : Evolution de la production d’amandes
en coques (Tonnes)

L’amande non décortiquée a enregistré, au titre de la campagne 2013-14,


un rendement moyen national de l’ordre de 7,6 Qx/Ha avec une amélioration
de 4% par rapport à la campagne précédente. Ce niveau de rendement encore
faible traduit le caractère traditionnel de la conduite de la culture dans la plupart
des zones de production. Le secteur est caractérisé, aussi, par la prédominance
des petites exploitations où plus de 80 % ont moins de 5 Ha. En outre, 80% des
exploitations amandicoles sont conduites en bour, ce qui expose la culture aux
variabilités climatiques qui affectent sa productivité.

5.1.7.3.3. Commercialisation
La production des rosacées fruitières est destinée principalement à
l’approvisionnement du marché local en fruits frais, secs et transformés.
Cependant, les exportations à l’état frais ont connu une amélioration depuis la
signature en 2011 du contrat programme relatif à la mise à niveau de la filière
arboricole fruitière passant de 10000 tonnes à 20000 tonnes au titre de 2014.
Ce résultat reste, jusqu’à présent, en deçà de l’objectif tracé par le contrat
programme qui prévoit d’atteindre un volume de 50000 tonnes à l’horizon 2020.
Les produits exportés concernent principalement l’avocat, les pêches et les
abricots à l’état frais et transformé.
Les importations des fruits des rosacées ont enregistré un volume de
35000 tonnes en 2014. Elles portent essentiellement sur les poires et les
pommes à l’état frais.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 129


5.1.7.4. Palmier Dattier
La palmeraie marocaine compte environ 5 millions de palmiers dattiers
dont près de 60% sont productifs et s’étalent sur une superficie de l’ordre de
58000 Ha. Ce patrimoine est réparti sur plus de 90 palmeraies, principalement
localisées au niveau de Draâ (1,9 Millions), du Ziz (1,6 Millions) et de Tata (0,9
Million). Celles-ci représentent à elles seules près de 95% de l’effectif total.
Figure 62: Répartition régionale de la superficie du palmier dattier

La composition variétale de cet ensemble est caractérisée par l’existence


de plusieurs variétés dont une forte proportion est constituée pour près de 50%
de khalts (variétés non identifiées) au détriment des variétés commercialement
intéressantes, comme Mejhoul, Boufeggous, Bouskri et Jihel .
Figure 63 : Evolution de la production nationale des dattes

130 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


La production nationale de dattes au cours de la campagne 2013-14 a été
de l’ordre de 102200 Tonnes, soit presque le même niveau que à la campagne
précédente (102012 T) et une production pratiquement similaire comparativement
à la moyenne des cinq dernières campagnes (environ 101700 Tonnes).

Tableau 65 : Répartition régionale de la superficie


et de la production des dattes
Superficie
Superficie Production Rendements
PROVINCES (1000 Ha)
Productive
(1000 Qx) (Qx/Ha)
(1000 Ha)
ASSA-ZAG 0,2 0,2 3,2 14,8

GUELMIM 1,1 0,9 22,8 25,9

TATA 6,4 5,0 67,9 13,5

ERRACHIDIA 16,9 13,3 365,2 27,5

FIGUIG 1,7 1,0 40,9 40,1

OUARZAZATE 2,8 2,2 64,6 29,4

TAROUDANTE 0,1 0,1 0,3 5,0

TINGHIR 1,0 0,8 43,1 53,1

TIZNIT 0,3 0,1 4,7 37,7

ZAGORA 27,3 22,4 409,3 18,3

TOTAL 57,7 46 1 022 22,2

La répartition de la production, par qualité dattière, montre que les


dattes de qualités bonne à supérieure, telles que Mejhoul, Bouskri, Jihel et
Boufeggous représentent environ 35% du tonnage produit. Les dattes de qualité
intermédiaire, telles que Aguelid, Bourar, Bousthami et certains Khalts, et celle
de qualité médiocre représentent respectivement 45% et 20%.
La commercialisation des dattes se fait soit au niveau des Ksours et
des Souks communaux, soit sur pied aux négociants, généralement basés à
Casablanca, Marrakech et Fès où la production est stockée puis distribuée sur
l’ensemble du marché national au fur et à mesure, en fonction de l’évolution de
l’offre et de la demande. Elle intéresse près de 80% de la production des variétés
de qualité (Mejhoul, Feggous, Bouskri, Jihel, Bourar, Aguelid et les meilleurs
Khalts) et environ 60% de la production totale. Ce sont, ces mêmes négociants
qui procèdent aussi à l’importation de dattes et détiennent par conséquent le
contrôle total de l’approvisionnement du marché local en cette denrée.
Pour ce qui est du prix des dattes, ils varient principalement selon l’offre
et la demande, la qualité de la datte, la zone de production et la période
d’écoulement. En effet, les fourchettes de prix enregistrés, lors de la récolte des
dattes, au niveau des principales zones phoénicicole sont selon la qualité comme
suit (tableau 66):

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 131


Tableau 66 : Prix des dattes selon la qualité
(non conditionné)

Qualité dattière Fourchette de prix (DH/Kg)

Supérieure (Mejhoul) 50 à 100


Bonne 15 à 30
Intermédiaire 10 à 15
Médiocre < 10

La demande intérieure des dattes est estimée en moyenne au cours des dix
dernières années aux environs de 85000 T, générant un ratio moyen de consommation
nationale de 3 Kg/Hab contre une moyenne de l’ordre de 15 Kg/Hab au niveau des
zones de production.
Cependant, malgré ces performances, la filière fait face à un certain
nombre de défis:
• Le développement du palmier dattier fait face à un déficit de production de
vitroplants et un mix variétal non adapté aux besoins des investisseurs, ce
qui limite l’investissement au niveau de la filière notamment dans le cadre
des projets de Partenariat Public Privé (PPP). 
• Le Maroc importe près de 30% de ses besoins en dattes et l’approvisionnement
du marché local par la production nationale devrait constituer une priorité
dans le but de couvrir la demande nationale notamment durant la période
du Ramadan. Le déficit en capacités frigorifiques limite le calendrier et le
potentiel de commercialisation des producteurs.

5.1.7.5. Figuier
La superficie totale du figuier, au titre de la campagne 2013-14 a été de
l’ordre de 54771 Ha portant essentiellement sur des plantations traditionnelles
localisées dans les régions de Taza-Al Hoceima-Taounate, Tanger-Tetouan et
Doukkala-Abda.
La production au titre de la campagne 2013-14 a enregistré un volume
d’environ 126 554 tonnes (20% de figues séchées), soit un rendement moyen de
2,5 T/ha.
Les principaux bassins de production de figues séchées, au Maroc, sont
Taounate et Chefchaouen qui assurent environ les deux tiers de la production
nationale. Dans ces zones, le figuier est souvent associé à l’olivier (91% des cas)
avec parfois la pratique de cultures annuelles en intercalaire.
Malgré des rendements en deçà du rendement potentiel qui varie de 10
à 15 T/Ha, le niveau de production connait une amélioration progressive grâce
aux connaissances acquises par la recherche agronomique, ainsi que le cadre
incitatif offert par le Plan Maroc Vert et le contrat programme signé avec les
professionnels pour la mise à niveau de l’arboriculture fruitière dont le figuier.
Pour obtenir de meilleurs rendements, le choix variétal est différencié
selon les systèmes de production et la destination des figues.

132 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


• Pour les figues destinées au séchage, les variétés femelles telles que ‘Col
de Dame Blanche’, ‘Sarilop’ et ‘Kadota’ disposent de bonnes aptitudes au
séchage naturel. Elles ont été recommandées pour le système irrigué. Pour
les variétés nationales aussi bien pour le système pluvial que pour l’irrigué,
la gamme variétale ‘ElquotiLebied’ et ‘Nabout’ a été conseillée.
• Pour les figues fraiches, plusieurs variétés sont disponibles (figues fleurs
et/ou figues d’automne). Les variétés recommandées aux agriculteurs sont
principalement Al Ghouddane, Ournakssi, Chetoui et Chaâri.

Figure 64: Evolution de la superficie et de la production


des figues fraiches

5.1.7.6. Grenadier
La culture du grenadier a couvert, au titre de la campagne 2013-14, une
superficie estimée à 10181 Ha. Plus de 50% des bassins de productions sont
concentrés dans les régions de Tadla-Azilal et Marrakech-Tensift-AlHaouz.
Le profil variétal est composé de deux principaux groupes :
 Les grenades de couleur rouges et jaunes : Sefri, Kharazi, Laaroussi.

 Les grenades acides à pépins durs qui sont destinées à la transformation.


La grenade Sefri d’Ouled Abdallah a obtenu en 2011 le signe IGP, détenu
par l’AAPCG (Association Abdliya pour la Production et la Commercialisation des
Grenades d’Ouled Abdallah-région de Béni Mellal), permettant la protection et la
promotion de ce produit.
La période de production se situe entre les mois d’octobre et novembre.
La qualité des fruits est tributaire des variétés et des conditions du milieu
notamment au niveau des zones à forte humidité où il y a risque de maladies
causant la pourriture du fruit.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 133


La production en grenades, au titre de la campagne 2013-14, est estimée à
près de 121746 T soit un rendement moyen de l’ordre de 13 T/Ha, les rendements
étant variables d’une localité à l’autre et dépendent des ressources hydriques
disponibles.

Figure 65 : Evolution de la superficie et de la


production du grenadier

5.1.7.7. Bananier
5.1.7.7.1. Superficie et production du bananier
La superficie réservée à la culture du bananier au titre de la campagne
2013-14 a été de 8349 Ha soit une hausse de 3% par rapport à la campagne
précédente et une hausse de 19% par rapport à la moyenne de la période
2009-2013. La production de bananes est de 346586 T, soit une augmentation
de 15.5% par rapport à la campagne 2012-13 et de 30% par rapport à la
moyenne des cinq dernières années. Les principales régions de production
sont le Souss Massa (55%) et le Gharb (44%).

134 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Figure 66: Evolution de la superficie et de la production
de bananes

La production de bananes en plein champ au cours de cette campagne


a atteint 2460 T sur une superficie de 250 Ha, soit une augmentation de 6% en
production et de 52% en superficie par rapport à la campagne précédente.
La répartition de la superficie plantée sous serre par région est indiquée
dans le tableau 67. Le nombre de producteurs s’élève à 1400 producteurs, avec
une superficie moyenne nationale par producteur de 5,7 Ha.
Tableau 67 : Répartition de la superficie plantée
en banane sous serre pour la campagne 2013-14

Superficies (Ha) Rendement


Nombre Production
DRA Producteurs
(T/Ha
(T)
Jeune Productive Totale productif)
SOUSS-MASSA DRAA 852 19 4 326 4 345 42 188 823
GHARB-CHRARDA-BNI
530 124 3 516 3 516 42 151 188
HSSEN
DOUKKALA-ABDA 5 0 50 50 35 1 750
RABAT-SALE-ZEMMOUR-
- 0 15 15 35 450
ZAER
TANGER-TETOUAN 5 1 18 18 31 715
GUELMIM ES-SMARA 10 10 30 30 60,0 1 200
TOTAL 1 402 144 7 955 8 099 41 344 126

5.1.7.7.2. Rendement et profil variétal


Le rendement moyen national (sous serre) réalisé durant cette campagne
est de 41 T/Ha. Il est resté inchangé par rapport à la campagne précédente.
Le profil variétal est dominé par la variété «Grande Naine» qui représente
96% de la superficie totale du bananier.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 135


5.1.7.8. Cultures tropicales
Les cultures tropicales ont occupé durant la campagne agricole 2013-14
une superficie de 3062 Ha enregistrant une progression de 2% par rapport à la
campagne précédente (2999 Ha). La production a atteint 38106 T contre 37891 T,
durant la campagne précédente.
La culture d’avocatier a couvert une superficie de 2893 Ha, soit 95% de
la superficie totale du secteur suivie de celle du papayer (62 Ha), Kaki (52 Ha)
l’Anonier (29 Ha) et du Cherimolier (15 Ha). Le reste des superficies (10 Ha) a été
occupé par des cultures diverses (Kiwi, Nashi et Ananas).
Tableau 68 : Répartition des superficies et productions
des cultures tropicales

Superficies (Ha) Productions (T)


Espèces
2012-13 2013-14 Variat. (%) 2012-13 2013-14 Variat. (%)

Avocatier 2 839 2 893 1,9 33 574 33 683 0,3

Anonier 30 29 -3,3 660 510 -22,7

Kiwi 6 6 0,0 60 24 -60,0

Ananas 2 2 0,0 56 50 -10,7

Kaki 53 53 0,0 316 310 -1,9

Nashi 2 2 0,0 20 24 20,0

Papayer 52 62 19,2 3 100 3 400 9,7

Cherimolier 15 15 0,0 105 105 0,0

TOTAL 2 999 3 062 2,1 37 891 38 106 0,6

Les productions tropicales proviennent essentiellement des régions de


Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (35%), du Gharb (27%) et de Tanger-Tétouan (26%).
Tableau 69 : Répartition des superficies et productions
des cultures tropicales par région
Superficies (Ha) Productions (T)
Régions
2012-13 2013-14 Variat. (%) 2012-13 2013-14 Variat. (%)
G H AR B - C H R AR DA - B NI
1 140 1 130 -0,9 10 395 10 395 0,0
HSSEN
RABAT-SALE-ZEMMOUR-
993 992 -0,1 15 513 13 286 -14,4
ZAER
TANGER-TETOUAN 714 750 5,0 8 094 9 836 21,5

DOUKKALA-ABDA 110 155 40,9 3 540 4 250 20,1

MEKNES-TAFILALET 38 31 -18,4 338 328 -3,0

CHAOUIA OURDIGHA 5 5 0,0 11 11 0,0

TOTAL 3 000 3 063 2,1 37 891 38 106 0,6

136 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


5.2. Production animale
5.2.1. Effectifs et structure du cheptel
L’effectif du cheptel, au cours de la campagne 2013-14 a connu une
augmentation de 2,2%. Il est passé de 28,0 millions de têtes à 28,6 millions de
têtes. Cet effectif reste dominé par les ovins avec une part de 67% contre 22%
pour les caprins et 11% pour les bovins
Tableau 70: Structure du cheptel national
(1000 têtes)
Variation
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
2013-14
OVINS 17 078 17 475 17 093 18 429 19 006 19 137 19 230 2,5

CAPRINS 5 118 5 152 5 284 5 505 5 602 5 700 6 147 1,3

BOVINS 2 814 2 861 2 900 3 037 3 029 3 173 3 250 4,7

TOTAL 25 010 25 488 25 277 26 971 27 637 28 009 28 627 2,2

Progression -2,2 1,9 -0,8 6,7 2,5 1,3 2,2

Comparés à ceux de la campagne précédente, ces effectifs sont en


augmentation de 4,7% pour les bovins, 2,5% pour les ovins et 1,3% pour les
caprins.
Figure 67: Evolution de l’effectif du cheptel (1000 têtes)

La répartition du cheptel par région montre que :


 33% des effectifs du cheptel bovins sont répartis dans les zones d’action des
ORMVA qui totalisent 50% du cheptel amélioré orienté vers la production
laitière.
 Pour les ovins, 70% sont répartis dans les zones bour à vocation pastorale
(Oriental, Moyen et Haut Atlas, Plateau Central).
 L’effectif du cheptel camelin est d’environ 200000 têtes, dont plus de 87% sont
répartis dans les zones situées au Sud de l’axe Essaouira-Figuig.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 137


5.2.2. Alimentation du bétail 
5.2.2.1. Disponibilités alimentaires
La campagne agricole 2013-2014 a été caractérisée par des conditions
climatiques exceptionnellement favorables sur l’ensemble du territoire national,
ce qui a eu un impact très positif sur les disponibilités fourragères pour le cheptel
animal national.
Les estimations concernant les disponibilités fourragères au titre de la
campagne 2013-2014 ont atteint un record de 19,14 milliards d’UF, réparties
comme suit :
• Les sous-produits des cultures, constitués essentiellement des sous-produits
de la céréaliculture (pailles et chaumes), ont assuré un apport fourrager de
l’ordre de 6,7 milliards d’UF, soit près de 35% de l’ensemble des ressources
disponibles dans le pays.
• Les parcours ont contribué par un apport de 4 milliards d’UF, soit 21% des
disponibilités fourragères.
• La contribution des grains de céréales dans le bilan fourrager était de
3,9 milliards d’UF, ce qui représente 20% du disponible fourrager. La
consommation des céréales concerne particulièrement l’orge et le maïs, qui
constituent 90% des céréales consommées par les animaux.
• Les cultures fourragères ont assuré un apport de 1,5 milliards d’UF, soit
environ 8% du bilan fourrager. En irrigué, la production fourragère est
dominée par la luzerne, le bersim et le maïs fourrager. Alors qu’en zone Bour,
les espèces fourragères dominantes sont l’orge fourragère et l’avoine.
• Les sous-produits de l’agro-industrie, ont fourni 3 milliards d’UF, ce qui
représente environ 9% des apports alimentaires. Le son, la pulpe sèche de
betterave et les tourteaux constituent les sous-produits les plus importants.

Figure 68: Répartition du bilan fourrager


2013-2014 (19,14 Milliards d’UF)

138 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


5.2.2.2. Prix des aliments du bétail
Compte tenu des résultats de la campagne agricole 2013-14, les prix
des aliments du bétail ont enregistré une baisse de près de 4% par rapport à
la campagne précédente. Les baisses les plus importantes ont concerné l’orge
importée (-14%), la paille (-8%) et l’orge locale (-3%). Par contre, les prix de
l’ensilage de maïs ont augmenté de 6%.

Tableau 71 : Prix des aliments de bétail

Prix moyen en DH/Kg


Aliments
2012 2013 2014 Variation
Paille 1,71 1,42 1,30 -8%

Orge locale 3,49 3,18 3,08 -3%

Orge importée 3,09 2,91 2,50 -14%

Pulpe sèche de betterave 3,27 3,31 3,35 1%

Son local 2,95 2,67 2,65 -1%

Ensilage de maïs 0,8 0,9 0,95 6%

5.2.3. Amélioration génétique


Les réalisations de l’année 2014 en matière d’amélioration génétique ont
porté sur six programmes appuyés par les incitations financières prévues dans le
cadre du Fonds de Développement Agricole.

5.2.3.1. Amélioration des bovins de races locales dans les régions


bours.
L’année 2014 a connu la poursuite du programme de développement de
la race bovine « Blonde Oulmès Zaer » dans le cadre de la convention entre la
Direction Regionale de l’Agriculture de Rabat Salé Zemmour Zaer, l’Association des
Eleveurs de Bovins de la race « Blonde Oulmès-Zaer » et l’Association Nationale
des Producteurs des Viandes Rouges (ANPVR).
Grace à cette convention, un circuit d’insémination artificielle a été créé
visant le renforcement du programme de multiplication et de production de
reproducteurs. A cet effet, trois géniteurs ont été sélectionnés par l’ANPVR et
ont produits 30000 doses de semences congelées pour l’approvisionnement des
circuits d’insémination artificielle dans la zone. Ce circuit a couvert notamment
les cercles d’Oulmès et Boukachmir. Le programme d’inscription a permis
l’inscription de 3665 bovins de race pure au niveau des unités pépinières de
production de reproducteurs.
Pour promouvoir cette race au niveau de sa zone berceau, un concours
des meilleurs éleveurs a été organisé, en octobre 2014, au profit de 120 éleveurs
participant avec 172 bovins (15 taureaux, 8 taurillons, 24 génisses et 125 vaches). 

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 139


5.2.3.2. Insémination artificielle 
Le programme d’insémination artificielle a été poursuivi par la réalisation
de 350000 inséminations pour la production laitière et 280000 pour la production
de viande ayant touché respectivement 98568 exploitations d’élevage laitier et
53083 exploitations d’élevage en viandes.
La campagne d’insémination artificielle chez les éleveurs a été conduite
en partenariat avec la Fédération Nationale des Eleveurs Producteurs Laitiers
(FENEPROL) et l’ANPVR, qui contribuent aux frais d’application de cette technique
chez les bénéficiaires.
Pour la filière lait, le programme a porté sur la poursuite de l’encadrement
de 120 circuits d’insémination artificielle avec la sensibilisation des éleveurs, la
formation de 40 inséminateurs et le perfectionnement des inséminateurs en
activité, réalisant ainsi plus de 350000 inséminations.
Pour la filière viandes rouges, 125 circuits d’insémination artificielle sont en
activité auxquels s’ajoutent 28 créés en 2014, avec la formation et la sensibilisation
des éleveurs, ce qui a permis la réalisation de 280000 inséminations
Figure 69 : Evolution des réalisations
de l’insémination artificielle (en unités)

5.2.3.3. Contrôle laitier


L’organisation du contrôle laitier s’appuie sur le principe d’implication des
organisations professionnelles d’éleveurs de bovins (association ou coopérative)
pour une meilleure responsabilisation des éleveurs intégrés à ce programme tout
en veillant sur le caractère officiel des données du contrôle laitier en conformité
avec les règles internationales et les normes de l’ICAR.

140 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Cette activité a connu un épanouissement au niveau de toutes les zones à
vocation laitière, avec l’extension du contrôle laitier par la création de 20 circuits
au profit de 17 organisations professionnelles et 11 grandes unités d’élevage
privées portant sur un effectif de 30000 vaches laitières encadrées. Le nombre
de reproducteurs bovins produits et sélectionnés s’élève à 15000 têtes.
En outre, 40 contrôleurs laitiers ont été formés durant deux sessions de
formation organisées par la FENEPROL pour satisfaire la demande des éleveurs
et le renforcement des circuits de contrôle laitier.

5.2.3.4. Importation de reproducteurs de races pures 


L’opération d’importation du bétail reproducteur de races pures, a
concerné 14000 génisses reproductrices.
Les principaux pays d’importation sont l’Allemagne (56%), la France (26%),
la Hollande (16%) et l’Autriche (2%).

Figure 70: Evolution des importations de


genisses (en Unités)

5.2.3.5. Elevage ovin et caprin


a) Elevage ovin
Les réalisations ont porté sur la poursuite du programme d’amélioration
génétique des ovins de races locales dans leur « berceau de race » par
l’encadrement de 12230 éleveurs adhérents exploitant 1312000 femelles, dont
5650 sélectionneurs professionnels exploitant plus de 542600 brebis inscrites
dans les livres généalogiques. Le contrôle des performances et l’indexation sont
réalisés annuellement dans 350 élevages avec 59630 agneaux pesés et indexés
chaque année.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 141


Ainsi et au tire de cette campagne, les éleveurs sélectionneurs ont produit
16600 béliers et 110300 antenaises soit une augmentation respective de 21% et
19% par rapport à l’année précédente. Les éleveurs intégrés dans ce programme
sont organisés dans 138 groupements. De même, une importance particulière a
été donnée au volet formation des éleveurs dans les domaines de développement
des techniques d’élevage, telles que l’alimentation, l’amélioration génétique et la
santé animale.

Figure 71: Effectif du cheptel ovin


(en milliers de têtes)

b) Elevage caprin
Le programme 2014 pour l’élevage caprin, a porté sur l’encadrement de
1.560 éleveurs propriétaires de 83770 têtes et organisés en 14 groupements. Le
programme a permis la réalisation de plusieurs sessions de sensibilisation des
éleveurs pour améliorer les productions caprines, notamment dans les zones de
montagnes.

142 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Figure 72: Evolution de l’effectif des caprins
(en milliers de têtes)

Concernant l’opération de sélection et de marquage des caprins, qui est


à sa quatrième année d’exécution, elle a concerné 526 éleveurs-sélectionneurs
possédant 23630 chèvres de races locales (Barcha, Atlas, Draa , Hamra et Ghazalia),
de races pures d’origines importées (Alpine, Saanen, Murciana, Malaguena)
et des races croisées. Cette opération a permis à la commission nationale de
sélection d’inscrire 3770 chevrettes et 1370 boucs à titre de descendance.

5.2.3.6. Développement de l’apiculture


En 2014, la production de miel a atteint 4500 tonnes dont 3500 tonnes
par le secteur moderne et 1000 tonnes par le secteur traditionnel. La production
de cire a enregistré un volume de 460 tonnes. Le nombre d’apiculteurs a atteint
55200 dont 22590 traditionnels et 32610 modernes. Le nombre de ruches a été
de l’ordre de 511000 dont 163000 traditionnelles et 348000 modernes.
Le programme de modernisation de l’apiculture, qui vise le développement
du secteur et l’amélioration des revenus des petits agriculteurs, a été marqué, au
cours de l’année 2014, par la poursuite de la diffusion de 6700 ruches modernes
peuplées avec le matériel technique au profit des apiculteurs organisés en 30
coopératives. Cette opération a bénéficié aux petits éleveurs des DRA de Chaouia
Ouardigha, Marrakech Tensift- Haouz, l’Oriental, Rabat Sale Zemour Zaer,
Doukkala-Abda, Tadla Azilal, Meknes Tafilalet, Taza Al Hoceima-Taounate, Fes-
Boulemane, Tanger- Teouan, Gharb Chrarda Beni Hssen, Casablanca, Guelmim
Smara et Souss Massa Draa.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 143


5.2.4. Santé animale
5.2.4.1. Etat sanitaire du cheptel
Durant l’année 2014, la situation sanitaire du cheptel national a été
caractérisée par la déclaration de 522 foyers de maladies animales contagieuses
dont la répartition est indiquée dans le tableau n°72 :
Tableau 72 : Bilan de surveillance des maladies animales 2014
Nombre de Nombre
Maladie
foyers déclarés de cas

Blue Tongue 205 866

Artérite virale équine 01 01

Clavelée ovine 20 89

Rage animale (toutes espèces confondues) 284 299

Tuberculose bovine (au niveau des abattoirs) - 14 298

Brucellose (petits ruminants) 01 25

Brucellose bovine 07 58

Chlamydiose caprine 02 10

Charbon bactéridien 02 26

Il en ressort une réduction de 60% du nombre de foyers de la clavelée


ovine enregistrée par rapport à la même période de l’année 2013. De même, le
nombre de cas de Blue Tongue a connu une diminution de 16% par rapport à la
même période de l’année 2013.
Les réductions du nombre de foyers est le résultat des actions et mesures de
lutte spécifiques mises en œuvre, notamment par le renforcement de l’épidémio-
surveillance et la gestion renforcée des foyers de ces maladies (vaccination péri
focale, etc…).
La maitrise des foyers déclarés a été opérée grâce à l’application de
la vaccination dans et autour des foyers, en plus de l’application des mesures
de police sanitaire (isolement des animaux atteints, désinsectisation des
exploitations, suivi de l’état sanitaire, etc.). Ces dispositions ont permis de
maintenir la situation sanitaire du cheptel national à un niveau satisfaisant dans
l’ensemble du territoire national.
L’année 2014 a été marquée, aussi, par l’apparition de la fièvre aphteuse
(FA) en Tunisie (le 29 avril 2014) et en Algérie (le 27 juillet 2014) ce qui a amené
l’ONSSA à prendre des mesures sanitaires à titre préventif en vue de réduire le
risque d’introduction de cette maladie sur le territoire national.
Les mesures prises ont concerné le renforcement de la vigilance au niveau
national, tout particulièrement au niveau des zones frontalières et ont permis au
pays de maintenir son statut indemne vis-à-vis de cette maladie.

144 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


5.2.4.2. Lutte contre les maladies animales
Le programme de prophylaxie, a consisté en la poursuite de la lutte collective
contre les principales maladies animales réputées contagieuses (Clavelée ovine
à travers une campagne généralisée, Tuberculose et Brucellose bovines, Rage
canine, Fièvre charbonneuse, variole cameline, etc.) et les maladies à incidence
économique dans les provinces du sud.

Tableau 73 : Bilan des réalisations


en matière de protection sanitaire du cheptel

Effectifs
vaccinés,
Nature de l’opération Zones concernées
traités ou
tuberculinés

Vaccination des ovins contre la Clavelée ovine Vaccination périfocale 17 791

Vaccination contre la fièvre aphteuse Vaccination périfocale 2 721 516

Vaccination des ovins contre la Blue Tongue Vaccination périfocale 153 471

Vaccination des chiens à propriétaires contre la Rage Tout le territoire national 105 181

Vaccination contre le charbon bactéridien Zones charbonneuses 182 886

Vaccination des dromadaires contre la variole Provinces du Sud 25 184

Traitement des ruminants contre les parasitoses


2 267 104
externes
Traitement des ruminants contre les parasitoses Zones enclavées et pauvres et
Provinces sahariennes 2 577 333
internes

Traitement des ruminants contre les entérotoxémies 769 970

Vaccination des poules pondeuses contre la Elevages de poules pondeuses


4 268 000
salmonellose aviaire (programme volontaire) adhérents au programme
COPAG, COLAIMO, COLAINORD,
Dépistage de la tuberculose chez les bovins Coopérative Mabouka, Unités 16 444
pépinières

Vaccination des bovins contre la Brucellose Région de Souss Massa 10641

Vaccination des bovins contre l’IRB/IPV Programme volontaire 4 321

5.2.5. Productions animales, consommation et prix 


5.2.5.1. Viandes rouges
La production de viandes rouges a atteint 510000 tonnes en 2014 et a
couvert près de 98% de la demande, soit un accroissement de 4% par rapport
à l’année 2013. Le volume des abattages a été d’environ 399154 tonnes. La
consommation moyenne annuelle de viandes rouges a été estimée à près de
14,2 kg par habitant.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 145


Encadré n°4: Mesures sanitaires prises pour la protection
du cheptel national de la fièvre aphteuse

 L’interdiction d’importation d’animaux, de produits animaux et d’origine animale et


des aliments pour animaux à partir de l’Algérie et de la Tunisie ;
 L’information des services douaniers pour assurer le contrôle des bagages des
voyageurs en provenance des pays voisins infectés par la FA transportant des
produits alimentaires animaux ou d’origine animale en vue de procéder à leur
confiscation et leur destruction ;
 L’information des services concernés pour procéder à la destruction des déchets
alimentaires issus des avions et des bateaux en provenance ou en transit de/par les
pays voisins infectés ;
 La mise en place d’une cellule de veille sanitaire au niveau central pour suivre de
près la situation sanitaire dans la région du Maghreb et au niveau national ;
 La conduite d’actions de communication moyennant des communiqués de presse et
interviews avec les média (presse écrite, radio et TV), destinés à informer l’opinion
publique de la situation sanitaire du cheptel national et des mesures prises ;
 L’organisation de réunions d’information au profit des vétérinaires sanitaires
mandatés;
 L’organisation de réunions d’information et de sensibilisation au profit des
organisations professionnelles ;
 Le renforcement des capacités des services vétérinaires marocains en matière de
vigilance et de lutte contre la FA par la réalisation de sessions de formation sur la
FA au profit des vétérinaires de l’ONSSA dans le cadre d’une assistance technique
de la FAO ;
 Le lancement d’une enquête sérologique au niveau de la zone frontalière avec
l’Algérie pour s’enquérir du statut sérologique des petits ruminants vis-à-vis de la
fièvre aphteuse.

Les prix des viandes rouges ont enregistré, durant l’année 2014, une
hausse pour la viande ovine dont le prix a oscillé entre 60 et 65 Dh/kg contre 48
et 62 Dh/kg l’année précédente. Pour la viande bovine son prix s’est situé entre
60 et 64,30 DH/kg carcasse contre 51,56 et 64,30 Dh/kg en 2013.

5.2.5.2. Lait et produits laitiers


La production laitière a été évaluée à 2.5 milliards de litres en 2014, soit
une hausse de 9% par rapport à 2013. Ce niveau a permis de couvrir 90% de
la demande en lait et produits laitiers (lait frais, UHT, …), le reste a été couvert
par les importations, notamment de la poudre de lait et du beurre destinés
essentiellement aux industries laitières et biscuiteries.

146 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


La production laitière a été collectée par plus de 2200 centres de collecte
avant d’être usinée au niveau des unités de transformation laitières (sociétés
privées et coopératives) sous forme de lait pasteurisé et UHT .
La quantité de lait usiné en 2014 a été de l’ordre de 1750 millions de litres
représentant ainsi 70% de la production totale.
Quant à la consommation du lait, elle a été évaluée à 72 équivalents litres
par habitant et par an en 2014.

Figure 73 : Evolution de la production laitière (en millions de litres)

5.2.5.3. Aviculture
La production de viande avicole a atteint 584000 tonnes en 2014, soit une
augmentation de 7% par rapport à l’année 2013.
La production de poussins d’un jour de type chair a été de l’ordre de380
millions d’unités contre 340 millions en 2013. Cette production a couvert
l’ensemble des besoins du marché.
Pour ce qui est des dindonneaux, les opérateurs ont importé environ 144200
unités de reproducteurs-chair et 2,79 millions d’unités d’autres reproducteurs.
Ces chiffres sont en augmentation de 36% par rapport à l’année précédente pour
les deux types de dindonneaux.
La consommation annuelle des viandes de volaille par tête d’habitant a été
de 16,9 kg en 2014 contre 16 kg en 2013. Le prix de vente du poulet s’est situé en
moyenne à 12,50 DH le kg au poids vif, soit une diminution de 7% par rapport à
celui enregistré en 2013.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 147


Figure 74: Evolution de la production des viandes de
volaille (en tonnes)

Concernant les œufs de consommation, la production a augmenté par


rapport à 2013 de 11% pour se situer à 5,8 milliards d’unités en 2014. Le niveau
de consommation moyen est de 168 unités par habitant par an. La part du secteur
industriel est de 85%. Le prix moyen des œufs a diminué de 16 % par rapport à
2013, avec une moyenne de 0,66DH /unité.
Figure 75 : Evolution de la production d’œufs
de consommation (Millions d’unités)

148 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


La production d’aliments composés pour volailles s’est située en 2014 à 3
millions de tonnes, soit une hausse de 9% par rapport à l’année 2013.

5.2.6. Echanges commerciaux d’animaux vivants


Le nombre d’animaux vivants et de produits de multiplication animale
contrôlés au cours de l’année 2014 a concerné l’effectif suivant (voir tableau n°74):
Tableau 74 : Echanges commerciaux d’animaux vivants

Espèces Importations Exportations

- 1043 têtes
Equidés
- 14 têtes en transit (Sénégal)

Chiens et chats 216 têtes 215 têtes

Bovins destinés à l’engraissement 7 659 têtes

- 15 364 têtes
Bovins reproducteurs de race pure
- 96 têtes en transit (Sénégal)

Semence Bovine 193 277 doses

Semence équine 197 doses

Poussins d’un jour


4 326 984 unités 2 412 440 unités
(espèce poule type chair et ponte)

Œufs à couver 12 695 480 unités

Dindonneaux d’1 jour 2 830 818 unités

Canetons 74 286 unités

Pigeons 13 320 pigeons

Faucons 260 faucons

Autruches 6 autruches

Bourdons pollinisateurs 67 760 ruches

Animaux de cirque 24 têtes

Poissons d’ornement 517 463 unités

Crocodiles (Bébés) 300 têtes

- 2 481 000 unités


Naissains d’huître
- 200 000 tubes collecteurs
Appât de pêche - 3 876,2 kg
Alevins vivants - 1 098 192 unités

5.2.7. Hygiène alimentaire


5.2.7.1. Contrôle sanitaire des denrées animales et d’origine animale
et des établissements de préparation de ces denrées 
Pour préserver la santé des consommateurs, protéger l’environnement
et améliorer la qualité des produits en vue d’une meilleure compétitivité des
produits nationaux sur le marché local et international, plusieurs actions ont été
menées au cours de l’année 2014. Ces actions visaient la préservation de la santé

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 149


publique et avaient aussi pour objectifs de continuer à inciter les professionnels
et à les responsabiliser à produire des produits salubres et de bonne qualité.

Tableau 75 : Inspection des viandes rouges


et blanches (Tonne)

Eléments contrôlés Janvier à décembre 2014

Abattoirs municipaux, 179 unités


Abattoir privé, 1 unité
Tueries rurales et 657 unités
Abattoirs avicoles.  18 unités
Viandes blanches contrôlé 11 485 Tonnes
Poulet 42 635 Tonnes
Dinde 68 850 Tonnes
Saisies 1 098 Tonnes
Viandes rouges contrôlé 261 894 Tonnes

Bovins : 173 366 Tonnes


Ovins : 27 787 Tonnes
Caprins : 14 31 Tonnes
Autres espèces 5 810 Tonnes
Viandes et d’abats saisis
- Viandes rouges 1 410 Tonnes
- Abats 40 000 Tonnes

Tableau 76 : Contrôle des produits animaux


dans les points de vente

Types d’intervention Nombre

Nombre de sorties de contrôle 26 981

Points de vente contrôlés 157 597

Saisie viandes rouges, abats et produits à base de viande (Tonnes) 125

Saisie de viandes blanches (Tonnes) 19

Saisie des produits de la pêche (Tonnes) 141

Saisie des produits laitiers (Tonnes) 20

Œufs de consommation saisis (unité) 65 777

Prélèvements pour investigations analytiques (Unités) 24 535

Nombre de PV dressés 197

150 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Tableau 77 : Contrôle et suivi sanitaire des établissements
de préparation des denrées animales et d’origine animale agréés
Nombre Nombre
Etablissements
d’évaluations d’inspections

Viandes et produits à base de viandes 


- Abattoirs viandes rouges (02) 08 -
- Ateliers de découpe et de boucherie des viandes (88) 106 1426
- Produits à base de viandes (60) 63 324
- Boyauderies (22) 43 385

Lait et produits laitiers


-Centre de collecte de lait 222 217
- Unités laitières (112) 103 374

Produits avicole
- Abattoirs et unités d’abattage (33) 42 -
- Unités d’ovo produits (12) 07 205
- Abattoirs de lapins (05) 07 09

Entrepôts (34) 34 131

Produits de la ruche (13) 04 10

Unités d’aliments pour animaux (18) 13 108

Unités de sous-produits animaux (06) 03 14

Cuisines centrales (06) 09 13

Traiteurs 02 127

5.2.7.2. Contrôle des lieux de la restauration collective


Les contrôles réalisés au cours de l’année 2014 ont porté sur 10610
établissements de restauration collective dont 1129 lieux de restauration sociale
et 9481 lieux de restauration commerciale. A l’échelle nationale, ces contrôles ont
permis la mise en demeure de 189 établissements et à la fermeture de 124 lieux
pour non-respect des conditions d’hygiène et des conditions de conservation et
d’entreposage des denrées alimentaires périssables.

5.2.7.3. Contrôle aux postes frontières 


Le contrôle a concerné tous les produits animaux et d’origine animale
destinés à la consommation publique ou à l’industrie et à l’artisanat, ainsi que
les aliments pour animaux, importés ou exportés au niveau des postes frontières
ouverts à cet effet (3 Directions de Contrôle de la Qualité et 13 postes frontaliers).
Les réalisations en matière d’importation et d’exportation des produits
animaux et d’origine animale durant l’année 2014 sont résumées dans le tableau
n° 78:

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 151


Tableau 78 : Opérations de contrôle
aux postes frontières

Eléments contrôlés Importation Exportation

Viandes et produits à base de viandes (tonne) 20702 4781

Lait et dérivés (tonne) 66231 41347

Produits de la pêche (tonne) 70240 542000

Boyaux(t) 12029 9136

Escargots de terre vivants (tonne) 3588

Aliments pour animaux (tonne) 38113

5.2.8. Protection des végétaux


En matière de santé végétale, l’ONSSA a continué à mettre en œuvre les
dispositifs nécessaires de contrôle, de surveillance, de prévention et de gestion
des risques phytosanitaires afin de préserver le patrimoine végétal national et
d’éviter l’introduction et la propagation de maladies et de ravageurs nuisibles
aux cultures.
Capitalisant sur le succès qu’a connu l’opération pilote de sensibilisation
des petits et moyens agriculteurs sur l’importance du traitement des blés en
2013 contre les maladies foliaires (septoriose et rouilles), cette même opération
a été reconduite en 2014. Le traitement a concerné une superficie de 34.000 Ha
dont 24.000 Ha par voie terrestre et 10.000 Ha par voie aérienne, répartie au
niveau des régions de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer, Fès-Taza-El Houceima, Meknes-
Tafilalet, Tanger-Tetouan, Chaouia Ouardigha et Tadla.
Le suivi de l’état sanitaire des cultures et la promotion des bonnes pratiques
agricoles ont été renforcés aussi à travers 2120 tournées phytosanitaires,
l’organisation de 147 journées de sensibilisation et la réalisation de 2400
diagnostics. Ces tournées et diagnostics ont permis de mettre en lumière les
problématiques phytosanitaires rencontrées et d’apporter l’appui technique aux
agriculteurs par l’élaboration et la diffusion de 235 bulletins de santé végétale et
prodiguer 3426 conseils et recommandations.
Les opérations réalisées ont concerné les maladies et ravageurs suivants:
 Maladie du Feu bactérien des rosacées à pépins: 
Pour faire face aux menaces de la maladie du Feu bactérien, plusieurs
actions ont été entreprises notamment l’arrachage et l’incinération d’une
superficie de 6 ha de vergers de poirier et de cognassier trouvés contaminés dans
les régions d’Oujda (Taourirt), d’El-Hajeb et de Khémisset.

152 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


 Mouche de pêcher :

Pour détecter la présence de la mouche de pêcher (Bactrocerazonata)


au niveau national et dans le cadre du plan de surveillance, 54 pièges ont été
installés au niveau des points d’entrée, marchés de gros et vergers de production
fruitière. Les opérations de vérification et de contrôle réalisées n’ont pas décelé
la présence de la mouche.
 Charançon rouge du palmier 

C’est le ravageur le plus redoutable du palmier. Sa propagation vers


les oasis continue de constituer une menace et risque qui pourrait porter un
lourd préjudice au patrimoine phoenicicole national. Aussi et afin de pouvoir
l’éradiquer et d’éviter sa propagation vers les autres régions du pays, plusieurs
actions ont été menées par l’ONSSA durant l’année 2014. Ces actions ont porté
essentiellement sur :
• Le contrôle et le suivi du réseau de 1055 pièges ;
• Le traitement mensuel de 10000 palmiers en moyenne par mois ;
• L’abattage de 56 palmiers infestés à Tanger.

Afin de détecter d’éventuels foyers de ce fléau dans les Oasis du Sud, 166
pièges ont été installés et suivis dans les régions de Marrakech, Ouarzazate,
Errachidia et Figuig. Grâce à cette stratégie de lutte, le charançon rouge du
palmier est resté circonscrit dans la ville de Tanger.
 Virus de la Tristeza des agrumes 

L’opération de dépistage du virus de la maladie du Tristeza au niveau


du périmètre de Souss-Massa et du Haouz a permis la réalisation de 6333
prélèvements d’échantillons et analyses au niveau de la station de quarantaine
végétale de Bouznika. Deux foyers ne dépassant pas une vingtaine d’hectares ont
été détectés.
 Virus de la Sharka des rosacées à noyau:

Pour éviter des dégâts possibles sur les productions des rosacées à
noyau par le virus de la Sharka des rosacées à noyaux, 6400 échantillons ont
été prélevés dans différentes régions productrices de rosacées à noyaux (Moyen
Atlas, Haouz, Rabat-Zemmour et Sous Massa) et analysés au niveau du laboratoire
phytosanitaire de la station de quarantaine végétale de Bouznika. Les résultats se
sont tous révélés négatifs.
 Grandes Luttes :

Afin de lutter contre les grands fléaux (moineaux, rongeurs, criquets et


défoliateurs de la forêt), nuisibles à l’agriculture et qui peuvent être à l’origine de
dégâts considérables sur la production agricole, des prospections dans différentes
régions du pays ont été entreprises pour évaluer le degré des pullulations et

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 153


l’organisation des opérations de luttes. La décision de la lutte est basée sur les
niveaux de pullulations (indices d’infestation) des ravageurs. Une fois le niveau
de pullulation de ces ravageurs atteint, des interventions par des traitements
aériens et terrestres sont entreprises pour limiter les déprédations.
Tableau n°79 : Réalisations relatives aux luttes
contre les grands fléaux

Nature de l’opération Superficie

Lutte contre les moineaux nuisibles à l’agriculture

Superficie prospectée 67 234 (Ha)

Superficie traitée 1 002 (Ha)

Superficie dénichée 133 (Ha)

Lutte contre les rongeurs nuisibles à l’agriculture

Superficie prospectée 373 274 (Ha)

Superficie protégée 58 849 (Ha)

Quantité d’appâts empoisonnés distribués 9 193 (Tonnes)

154 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


VI- EXPORTATION DES PRODUITS AGRICOLES
6.1. Evolution de la valeur globale des exportations
agricoles
Entre 2009 et 2014, malgré une conjoncture internationale peu favorable
et un tassement de la demande des principaux marchés importateurs, les
exportations marocaines des produits agricoles ont été marquées par une
dynamique positive avec une croissance de plus de 45% entre 2009 et 2014 pour
atteindre 21,2 milliards Dhs.
Figure 76 : Valeur globale des exportations
agricoles( en Millions de Dh)

Sources de données : Office des Changes

6.2. Poids des exportations agricoles


Les exportations des produits agricoles représentent une source importante
de devises étrangères pour le Maroc. En 2014, la part de ce secteur dans les
exportations globales du Maroc a atteint 11%.
Tableau n° 80 : Poids des exportations agricoles dans l’économie
nationale (Mds DH)
2009 2014
Export total 113 201
Export Produits Agricoles 15,5 21,2
Part des exportations agricoles
14% 11%
dans les exportations totales

Source : Elaboré à partir des données de l’Office des Changes

156 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


6.3. Structure des exportations agricoles en valeur
Les fruits et légumes frais ainsi que les produits végétaux transformés sont
les principaux produits exportés. Ils concentrent à eux seuls environ 85% du total
des exportations des produits agricoles (60% pour les fruits et légumes frais et
25% pour les produits végétaux transformés).

Tableau n° 81: Exportations agricoles en valeur (Mds DH)


Var
2009 2011 2012 2013 2014
2009-14
FRUITS ET LEGUMES FRAIS 8,8 10,3 10,5 12,0 12,6 43%
- Tomates 2,4 2,7 3,4 3,6 3,9 62%
- Agrumes 2,5 3 2,8 3,2 3,1 26%
VEGETAUX TRANSFORMES 3,8 4,9 4,5 4,7 5,5 45%
- Conserves d’olives 1 1,2 1,1 1,1 1,3 30%
AUTRES 2,0 3,8 3,0 3,5 3,2 58%
Total 14,6 19,0 18,0 20,3 21,2 45%

Source : Elaboré à partir des données agrégées de l’Office des Changes et de l’EACCE

Entre 2009 et 2014, les fruits et légumes frais ont enregistré une hausse d’environ
43% pour atteindre 12,6 Mds Dhs. De même, les produits végétaux transformés ont
augmenté d’environ 45% sur cette période pour atteindre 5,5 Mds Dhs.

6.4. Ventilation des exportations agricoles par marché


Le marché communautaire continue à être le marché principal du Maroc
en s’accaparant près des 2/3 des exportations en valeur. Cependant, la part de
l’UE a reculé entre 2009 et 2014 de 3 points suite au développement d’autres
marchés dont l’Afrique (+3 points).
Figure n° 77 : Ventilation des exportations par marchés
(Part en valeur, %)

Source : Elaboré à partir des données de l’Office de Change et de Comtrade

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 157


6.5. Exportations des principaux produits
6.5.1. Agrumes
Les exportations marocaines d’agrumes ont atteint 488 KT en 2014 pour
une valeur totale de 3,1 Milliards Dhs. Ces exportations sont dominées par les
petits fruits (78%). Entre 2009 et 2014, les exportations des petits fruits ont
progressé pour atteindre 382 KT.

Tableau n° 82 : Evolution des exportations agricoles (1000T)

  2009 2010 2011 2012 2013 2014

PETITS FRUITS 276 361 329 303 395 382

- Part % 60 67 66 68 84 78

ORANGES 179 170 166 137 74 99

- Part % 39 32 33 31 16 20
AUTRES AGRUMES 5 5 5 5 2 7
- Part % 1 1 1 1 1 1
Total général 461 536 500 444 471 488
Source : Elaboré à partir des données de l’EACCE

En termes de destination, le 1er marché pour le Maroc est la Russie. La part


de ce marché dans le total des exportations marocaines s’est située à environ
44% en 2014. Par contre le marché communautaire représente 35%.
Tableau n° 83 : Evolution des exportations des agrumes
par destination (1000T)

Marché 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Russie 197 242 243 242 279 215

UE 191 211 189 150 131 172

Amérique du Nord 60 69 59 47 52 89

Autres 13 14 9 5 9 12

Total 461 536 500 444 471 488

Source : Elaboré à partir des données EACCE

6.5.2. Tomates
En 2014, les tomates ont atteint un volume 461 KT pour une valeur totale
de 3,9 Milliards Dhs.

158 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Tableau n° 84 : Evolution des exportations de tomates (1000T)
  2009 2014

Tomate ronde 296 302

- Part % 75% 66%

Tomate de segmentation 101 159

- Part % 25% 34%

Total général 396 461

Source : Elaboré à partir des données EACCE

Le volume des exportations de la tomate ronde a atteint 302 KT en 2014


alors que celui des tomates de segmentation a atteint près de 160 KT.
En termes de destination, le marché européen demeure le plus important
débouché, totalisant la très grande majorité des exportations de tomates (84%).

Tableau n° 85: Evolution des exportations des tomates


par pays de destination( 1000 T)
2009 2010 2011 2012 2013 2014

Union Européenne 353 308 334 346 365 385

Russie 28 17 36 52 62 65

Suisse 13 10 11 9 7 6

Reste du monde 1 1 1 0,8 1,6 3

Total général 396 337 382 409 437 461


Source : Elaboré à partir des données EACCE

En ce qui concerne les exportations sur le marché communautaire, la


France reste la 1ère destination avec une part de 78%, suivie par l’Angleterre (11%)
et de la Hollande (6%).

6.5.3. Olives en conserve


Le secteur des conserves d’olives génère annuellement 1,2 milliard Dhs. Il
représente 23% de la valeur totale des exportations de la branche des végétaux
transformés.
L’évolution des exportations de ces produits a été positive durant la
période 2009-2014, aussi bien en termes de valeur (+29%) qu’en termes de
volume (+33%).

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 159


Tableau n° 86 : Evolution des exportations d’olives
en conserve par marché de destination
2009 2014

Quantité Valeur Quantité Valeur


Marché
(T) (1000 DH) (T) (1000 DH)

UE 39 369 708 304 47 988 866 610

Amerique du nord 13 784 299 297 18 960 373 987

Maghreb 1 533 26 768 4 332 65 547

Pays du golfe 1 057 18 553 2 145 37 697

Afrique sub-saharienne 1 159 21 890 2 286 45 037

Total 56 902 1 074 812 75 711 1 388 878

Source : Elaboré à partir des données EACCE

En termes de marchés de destination, l’UE et l’Amérique du Nord,


constituent les principaux débouchés des conserves d’olive marocaines (89%).
L’UE absorbe 63% du volume total alors que l’Amérique du Nord détient 25%. Sur
le marché communautaire, la France est la première destination. Par rapport au
marché d’Amérique du Nord, ce sont les Etats-Unis qui absorbent la quasi-totalité
du volume destiné à ce marché.

6.6. Positionnement international des exportations


agricoles
Concernant la position concurrentielle sur le marché international, le
Maroc continue à être parmi les premiers exportateurs mondiaux. Il est,par
ailleurs, classé 3ème exportateur des produits agroalimentaires de la région
MENA et 4ème exportateur sur le continent africain. 
Par rapport aux produits phares, le Maroc a été classé en 2014 :
 3ème exportateur mondial de conserves d’olives ;

 4ème exportateurmondial de clémentines ;

 4ème exportateur mondial de tomates ;

 1er exportateur mondial de câpres ;

 1er exportateur mondial d’huile d’argan.

160 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


VII.PLACE DE L’AGRICULTURE DANS
L’ECONOMIE NATIONALE
7.1. Contribution de l’agriculture au PIB
L’année 2014 a été marquée par une conjoncture économique nationale
tachée par un manque de dynamisme constaté aussi bien au niveau des secteurs
des services que des industries manufacturières. Elle a été marquée aussi par
l’essoufflement du BTP et la faible reprise des activités non agricoles.
Cette situation s’est conjuguée avec une baisse de -12,4% du PIBA (sans la
pêche), après une hausse de 15,9% en 2013, à cause des conditions climatiques
relativement défavorables et une pluviométrie tardive. La croissance économique
a été directement impactée en passant de 6,3% en 2013 à 2,6% en 2014, soit une
régression de 3,7 points.
Tableau 87 : Evolution des taux de croissance du PIB et du PIBA
(sans la pêche) (Prix Courants)

2009 2010 2011 2012 2013 2014

PIB (Millions DH) 732 449 784 624 820 077 847 881 909 336 924 769

PIBA (sans la Pêche) (Millions Dh) 100 757 96 374 100 251 97 582 113 128 99 121

Taux de croissance du PIB 6,33 7,12 4,52 3,39 6,30 2,60

Taux de croissance du PIBA (sans la


21,44 -4,35 4,02 -2,66 15,93 -12,38
Pêche)

PIBA (sans la Pêche) /PIB 13,76 12,28 12,22 11,51 12,55 10,72

(Source  des données: BAM)

Figure 78: Evolution de la part du PIBA (sans la pêche)


dans le PIB en %

162 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Figure 79: Evolution du PIBA
(aux prix courants)( Milliards de Dh)

Figure 80: Evolution des taux de croissance


du PIB et du PIBA (sans la pêche) (Prix courants)

La valeur ajoutée agricole au titre des activités typiquement agricoles pour


l’année 2014 aux prix de 2010, a été de l’ordre de 105000 millions de dirhams
contre 107730 millions de dirhams l’année précédente soit une régression de
-2,5%. Les activités de production végétales ont régressé de -2,3% et les activités
d’élevage de - 3,3%.
C’est le sous-segment «céréales et légumineuses» qui a connu la contre-
performance la plus significative avec une régression de -32,5% sous l’effet des
mauvaises conditions climatiques. Cependant le sous-segment «arboriculture»
et «plantes, fleurs et jeunes plantations» ont progressé de manière importante

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 163


en enregistrant respectivement 29% et 18,9% d’augmentation par rapport à la
campagne précédente. Quant aux sous-segments «cultures industrielles» et
«activité liées à la production végétale», ils ont enregistré une évolution positive
de 11,3% et 9,8% respectivement.
Tableau 88 : Ventilation de la Valeur Ajoutée Agricole
(en MDH-Prix de 2010)
Valeur ajoutée agricole 2013 2014 Variation

- SEGMENT « PRODUCTION VEGETALE » 78 950 77 167 -2,3

Céréales -Légumineuses 26 274 17 734 -32,5

Cultures fourragères 4 231 3 952 -6,6

Cultures industrielles 3 693 4 111 11,3

Cultures maraichères 15 880 15 939 0,4

Arboriculture 18 308 23 619 29,0

Plantes, fleurs et jeunes plantations 2 287 2 720 18,9

Activité liées à la production végétale 8 278 9 093 9,8

- SEGMENT « ELEVAGE » 28 780 27 833 -3,3

Ensemble des activités agricoles 107 730 105 000 -2,5

7.2. Emploi en milieu rural


En 2014, le volume global de l’emploi a atteint 10646000 emplois contre
10625000 en 2013 soit 21000 nouveaux emplois de plus que l’année précédente.
Les nouveaux emplois créés correspondent à la création de 27000 emplois en
milieu urbain et la perte de 6000 emplois en milieu rural.
Le nombre de chômeurs s’est accru de 86000 personnes, 63000 en milieu
urbain et 23000 en milieu rural portant le volume global du chômage au niveau
national à 1167000 personnes.
Le taux de chômage est passé 9,2% à 9,9% au niveau national, de 14% à
14,8% en milieu urbain et de 3,8% à 4,2% en milieu rural.

Tableau n° 89: Evolution trimestrielle du


taux de chômage (en%)
2013 2014

Urbain Rural National Urbain Rural National

1er trimestre 13,7 4,4 9,4 14,6 5,1 10,2

2ème trimestre 13,8 3,2 8,8 14,2 3,6 9,3

3ème trimestre 14,0 3,7 9,1 14,5 4,1 9,6

4ème trimestre 14,4 4,0 9,5 14,8 4,0 9,7

Annuel 14,0 3,8 9,2 14,8 4,2 9,9

Source : Rapport annuel 2014 du HCP sur : Activité, emploi et chômage

164 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


En milieu urbain, 3000 emplois ont été créés dans le secteur de l’agriculture,
forêt et pêche» (+1,3%); alors qu’en milieu rural, ce secteur a créé 13000 postes
d’emploi, correspondant à un accroissement de 0,3% du volume de l’emploi du
secteur.

Figure 81 : Créations nettes d’emplois, entre 2013 et 2014,


par secteur d’activité économique et milieu de résidence

La branche «agriculture, forêt et pêche» est le deuxième créateur d’emploi


avec 16.000 nouveaux postes sachant que le premier créateur d’emploi au niveau
national a été le secteur des services avec un total de 42.000 créations nette
d’emploi.

Tableau 90 : Evolution de l’emploi dans la branche


«Agriculture forêt et pêche» (en milliers)

2012 2013 2014

Agriculture forêts et pêche 4 120 4 177 4 193

Emploi total 10 510 10 625 10 646

Part de l’agriculture dans l’emploi total 39,2% 39,3% 39,4%

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 165


Figure 82 : Evolution de la part de la branche
« Agriculture, Forêt et Pêche » dans l’emploi global

Source : Rapport annuel 2014 du HCP sur :Activité, emploi et chômage

En agriculture, l’année 2014 a vu la création de 318884 milliers de journées


de travail contre 323452 milliers de journées de travail l’année précédente, soit
une régression de -1,4%. Les emplois liés à la production végétale ont atteint
227547 milliers de journées de travail alors que les emplois en production
animale ont été de l’ordre 91337 milliers de journées de travail en régression de
-11% par rapport à 2013.
Tableau 91 : Emploi agricole
(Milliers de journées de travail)
Moyenne
2012-13 2013-14
2005-2007
Emploi production Végétale 185 952 220 770 227 547

Emploi production animale 88 174 102 681 91 337

Total emploi 274 126 323 452 318 884

7.3. Indice des prix à la consommation (IPC)


L’Indice des prix à la consommation (IPC) annuel moyen a été marqué,
au cours de l’année 2014, par une augmentation de 0,4% par rapport à l’année
précédente. La hausse a concerné les produits non alimentaires dont l’indice
a augmenté de 1,6% contrairement aux produits alimentaires dont l’indice a
diminué de 1,1% grâce à l’abondance de l’offre.
Les hausses les plus importantes de l’IPC annuel ont été enregistrées à Fès
avec 1,1%, à Rabat avec 0,9%, à Marrakech avec 0,8% et à Dakhla avec 0,7% ; en
revanche, des baisses ont été enregistrées à Guelmim, Settat et Al-hoceima avec
0,2% et à Oujda avec 0,1%. Une stagnation a été enregistrée à Agadir.

166 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Tableau 92 : Evolution de l’indice des prix
à la consommation par ville

Indices moyens annuels


Villes
2013 2014 Var.%
Agadir 112,1 112,1 0,0
Casablanca 114,9 115,5 0,5
Fès 113,2 114,4 1,1
Kénitra 112,3 112,9 0,5
Marrakech 112,9 113,8 0,8
Oujda 112,6 112,5 -0,1
Rabat 110,5 111,5 0,9
Tétouan 112,0 112,4 0,4
Meknès 114,9 115,1 0,2
Tanger 114,7 115,1 0,3
Laâyoune 112,6 112,8 0,2
Dakhla 111,8 112,6 0,7
Guelmim 112,5 112,3 -0,2
Settat 112,7 112,5 -0,2
Safi 108,2 108,9 0,6
Beni-Mellal 111,7 111,9 0,2
Al-hoceima 114,0 113,8 -0,2
Ensemble 112,9 113,4 0,4

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 167


7.4. Commerce Extérieur
Les opérations commerciales avec l’étranger, au cours de l’année 2014, ont
atteint 586,1 Mds de Dh contre 569,1 Mds de Dh en 2013, soit une augmentation
de 3%. Cette évolution s’explique par la progression des exportations et la légère
hausse des importations.
Le déficit commercial s’est allégé de 6,2% (-186,1 Mds DH en 2014 contre
-198,3 Mds DH en 2013), soit 20,7% du Produit intérieur brut (897358 MDH).
Le taux de couverture des importations par les exportations s’est amélioré
de 3,5 points s’établissant à 51,8% contre 48,3% en 2013.
Quant à l’effort d’exportation, mesuré par le rapport entre les exportations
et le PIB, il s’est améliorépour atteindre 22,3% au lieu de 21,2% en 2013 suite à la
hausse de 7,9% des exportations globales.
Les exportations exprimées FOB, ont atteint 200 Mds de Dh contre 185,4
Mds DH en 2013, soit une hausse de 7,9%. Leur volume a porté sur 25.693mt
contre 24.626mt un an auparavant, soit une hausse de 4,3%.
Ce résultat est dû à l’accroissement des ventes des produits finis de
consommation (+10,2Mds DH) et des demi-produits (+3,3 Mds DH), conjugué à
la baisse des produits énergétiques (-2,8Mds DH).
Les exportations ont continué à être dominées par trois groupes de
produits qui représentent 70,9% du total exporté. Il s’agit des produits finis de
consommation (28,9%), des demi-produits (24,2%) et des produits alimentaires
(17,7%).

Tableau 93 : Evolution du commerce extérieur


(Millions de dirhams)

2009 2010 2011 2012 2013 2014

Exportations globales (Millions DH) 111 967 149 583 174 994 184 885 184 685 200 013

Exportation des produits alimentaires 25 193 26 796 28 644 30 105 33 649 35 458

- Part produits alimentaires (%) 22,5 17,9 16,3 16,2 18,2 17,7

Importations globales (Millions DH) 265 188 297 963 357 770 386 949 379 920 386 118
Importation des produits alimentaires 24 213 29 100 38 810 41 783 35 887 41 747
- Part produits alimentaires (%) 9,1 9,8 10,8 10,4 9,4 10,8
Balance commerciale des produits
104,0 92,0 73,8 72,0 93,7 84,9
alimentaires (%)
Taux de couverture globale de la balance
42,2 50,2 48,9 47,7 48,6 51,8
commerciale (%)

Sources : Rapportde l’Office des Changes 2014

168 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Concernant les importations, elles ont affiché une légère hausse de 0,6%,
soit 386,1 Mds de DH contre 383,7Mds de DH en 2013. En volume, elles se sont
élevées à 48801 Mt contre 42948 Mt en 2013, soit +13,6%.
L’évolution des importations s’explique principalement par la hausse
constatée au niveau des biens alimentaires (+5,9 Mds DH), suivis des produits
finis de consommation (+5,7 Mds DH) et des produits bruts (+2,2 Mds DH).
Trois groupes de produit ont représenté 65,6% des importations. Il s’agit
des produits énergétiques, des demi-produits et des biens d’équipement.

Figure 83: Evolution du taux de couverture


des produits alimentaires (exportation/importation)

La balance commerciale des produits alimentaires s’est dégradée en 2014.


Elle a enregistré un taux de couverture des importations par les exportations de
84,9% contre 93,9% en 2013. Ce résultat est la conséquence de l’augmentation
significative des importations alimentaires qui ont atteint 41741 millions de Dh
en 2014 contre 35887 millions de Dh en 2013, soit une progression de 16,3%.
Ainsi, pour le cas du Blé, la facture des importations est passée de 8221 MDH
en 2013 à 12696 MDH en 2014, soit une progression de 54,4%. Quant au Maïs, les
importations ont évolué de +4,3% passant de 4071 MDH à 4247 MDH. Le lait et les
produits de la laiterie ont connu une progression importante avec 24,6%. Pour le
beurre, ce produit a enregistré une importante progression de 37,1% passant ainsi
de 842 MDH à 1154 MDH en 2014.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 169


Tableau 94 : Importations des principaux produits
agricoles (1000T)
Variation
2010 2011 2012 2013 2014
2013/2014

Blé 3 243 4 006 4 094 2 728 5 161 89,2

Orge 213 266 551 - - -

Tourteaux et autres résidus des industries


1 353 1 469 1 539 1 445 1 582 9,5
alimentaires

Maïs 798 1 781 2 026 1 765 2 094 18,6

Sucre brut ou raffiné 798 884 1 003 923 772 -16,4

Lait et produits de la laiterie autres que


32 30 46 35 41 17,1
le beurre et le fromage

Beurre 25 27 24 24 30 25,0

Fromage - 11 14 16 - -

Dattes 51 40 58 47 62 31,9

Source des données : Office des Changes-rapport sur le commerce extérieur 2014

L’augmentation des importations des produits alimentaires en valeur et en


volume est due aux résultats moyens de la campagne agricole et à l’augmentation
du cour du Dollar ce qui a eu pour résultat un impact négatif sur la balance
commerciale.

Figure 84: Evolution des importations de blé

Source des données : Office des Changes-rapport sur le commerce extérieur 2014

170 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


DOSSIER
L’INTERPROFESSION : UN PARTENARIAT RENOUVELÉ
LE CONTEXTE

Avec l’ajustement structurel des années 80, les politiques agricoles, ont
été marquées par un désengagement progressif de l’État des fonctions de
production et de commercialisation. Mais cette libéralisation s’était vite heurtée
à l’incapacité des organisations professionnelles agricoles (OPA) existantes à
prendre en charge les fonctions de coordination et de régulation auparavant
assurées par l’État. Leurs fonctions étaient souvent limitées et se concentraient
principalement sur le plaidoyer. Les insuffisances se manifestaient à plusieurs
niveaux dont notamment :
 leur faiblesse institutionnelle et organisationnelle
 leur manque de ressources humaines, financières et matérielles limitant
fortement la capacité à fournir des services aux membres en particulier
la diffusion de l’information;
 l’absence de synergie et de coordination aggravée par un chevauchement
de missions entre OPA
Les imperfections au niveau de chacun des segments d’une filière,
pris isolément, se conjuguent au niveau de la chaîne de valeur pour réduire
la compétitivité et la productivité globales de l’activité agricole eu égards aux
potentialités naturelles et humaines du secteur et des avantages comparatifs
avérés dont jouissent de nombreuses filières agro-alimentaires au niveau national
et international.
Le Plan Maroc Vert a été élaboré pour permettre au secteur agricole
d’affronter les multiples défis auxquels il fait face en considérant l’ensemble
de la chaîne de valeur allant de la production, à la transformation et à la
commercialisation avec leurs implications directes sur l’équilibre économique,
social et territorial du pays. Il a mis l’accent sur l’établissement d’un secteur
agricole compétitif, rentable et durable sur le plan environnemental. A cet
effet, des réformes structurelles ont été entreprises pour initier de nouvelles
dynamiques entrepreneuriales aux niveaux des filières et des territoires. Ces
réformes se fondent sur l’impératif d’engager et de responsabiliser les acteurs aux
niveaux des filières et des territoires à travers une contractualisation précisant les
objectifs à atteindre, les formes d’organisation et de gouvernance, les moyens à
mobiliser et la sanction des résultats.

Aujourd’hui, le paysage institutionnel du secteur agricole a totalement


changé. Plusieurs innovations institutionnelles, structurelles et règlementaires
ont été introduites avec la mise en place d’un nouveau dispositif d’action,
de nouvelles institutions et de nouvelles méthodes de management. La
restructuration du Département de l’Agriculture et le remodelage de son

174 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


fonctionnement permettent une forte délégation avec des méthodes de
management propre et des systèmes de pilotage adaptés pour une meilleure
articulation entre les différents niveaux de son organisation : central, régional,
provincial et local. Le but recherché est celui de la performance et du résultat à
travers la réactivité, l’efficacité, l’ouverture et la coopération. Dans ce sens, de
nouvelles institutions dédiées ont été créées. Il s’agit, notamment, de l’Agence
pour le Développement Agricole (ADA) chargée de promouvoir l’investissement
en facilitant les partenariats public-privé et l’agrégation, de l’Office National pour
la Sécurité Sanitaire des Aliments (ONSSA) qui veille sur la traçabilité, la qualité
et la salubrité des aliments, de l’Office National du Conseil Agricole (ONCA)
pour redynamiser l’encadrement et la professionnalisation des agriculteurs et
de l’Agence Nationale de Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganier
pour une revitalisation économique, sociale et environnementale de ces zones.
La promulgation de la loi n° 04-12, sur « l’agrégation agricole » et ses décrets
d’applications, inspirés de modèles réussis dans ce domaine (COPAG, COSUMAR,
ANOC…), offre le cadre juridique qui organise et régule la relation (droits et
responsabilités) entre les agrégateurs et les agrégés et les agrégateurs et l’Etat.
Cette loi permet également de déployer de nouvelles formes d’incitations pour
encourager et soutenir « l’agrégation » comme modèle de développement
intégrant territoires et filières.

L’EMERGENCE DE NOUVELLES DYNAMIQUES :


TERRITOIRES-FILIERES

La territorialisation est l’un des leviers stratégiques de mise en œuvre


du Plan Maroc Vert. Parce qu’elle tient compte des systèmes agro-écologiques
et des possibilités différenciées des diverses régions agricoles du pays, elle
apporte un outil pour développer la compétitivité des territoires et ainsi placer
l’agriculture dans les meilleures conditions pour répondre aux demandes des
marchés extérieurs et intérieurs. Parce qu’elle implique nécessairement la prise
en compte des interactions de l’agriculture avec toutes les composantes des
milieux naturels, elle répond aux nécessités de la durabilité et de la préservation
du patrimoine environnemental. Parce qu’elle se fonde sur les relations qui
existent entre les agriculteurs et les espaces qu’ils utilisent, elle crée de nouvelles
bases pour différencier les politiques agricoles selon les types d’exploitations
et selon les caractéristiques plurielles de la ruralité. Parce qu’elle s’inscrit
dans la logique politique de la décentralisation, la territorialisation dessine de
nouveaux champs d’action pour faire émerger des porteurs de projets, stimuler
les partenariats contractuels, régionaux ou locaux, et dynamiser de nouvelles
formes de gouvernance du secteur agricole. La territorialisation se place, ainsi,
au croisement des politiques de filières et des acteurs décentralisés et commande
largement, de ce fait, les améliorations dans la chaîne des valeurs qui pourront
en résulter.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 175


Le déploiement du Plan Maroc Vert à travers les Plans Agricoles Régionaux
se fonde sur ce croisement territoire-filière. Ces plans permettent la valorisation
des potentiels régionaux diversifiés tout en facilitant l’atteinte de résultats
nationaux communs pour chaque filière. Ils ont été élaborés en concertation
étroite avec les élus et la profession agricole selon une démarche participative
avec l’objectif de faire émerger des portefeuilles de projets en fonction des
potentialités et des atouts des différentes filières agricoles au niveau de la région
aussi bien pour le Pilier 1 que pour le Pilier 2 du Plan Maroc Vert. Les priorités et
les objectifs de mise en valeur agricole retenus dans ces plans sont mesurables et
contribuent à des résultats clairement définis engageant l’Etat et ses partenaires
régionaux.
Parallèlement, un grand chantier de structuration des filières a été lancé.
L’objectif est d’améliorer le climat d’investissement en agriculture, l’intégration
de l’amont et de l’aval des filières et de leur gouvernance, d’une part, et de
promouvoir des alliances stratégiques avec le secteur privé et la profession agricole
d’autre part. La collaboration entre les partenaires de la filière est un facteur
essentiel au succès. Tous les intervenants de la filière ont un rôle à jouer lorsqu’il
s’agit de contribuer à la croissance durable, à l’adaptabilité et à la prospérité de
la filière. Cette chaine d’acteurs autour d’un produit avait besoin d’une structure
pour les réunir et leur permettre de développer leurs activités dans le cadre d’une
vision partagée. L’interprofession constitue ce schéma organisationnel.

L’INTERPROFESSION AGRICOLE: QUELLE FINALITE ?

Le Plan Maroc Vert est axé sur l’entrepreneuriat et les acteurs. Il a


adopté une approche basée sur le partenariat avec la profession agricole et
agroalimentaire pour stimuler l’investissement et favoriser la transformation et
la croissance durable du secteur. Cela nécessite le renforcement de la dynamique
interprofessionnelle à travers l’implication de l’ensemble des opérateurs privés
intervenant dans chaque filière de production. Ces derniers sont appelés à
collaborer dans le cadre d’organisations interprofessionnelles, pour œuvrer en
commun et constituer un interlocuteur représentatif auprès des pouvoirs publics.

La loi n° 3-12 relative aux Organisations Interprofessionnelles concernant


les filières de production agricoles et halieutiques, promulguée par Dahir n°1-12-
14 (17 juillet 2012), offre le cadre juridique instituant ces organisations et fixant
leur champ d’action, leur mode de fonctionnement et leur financement. Cette
loi les définit comme des institutions de droit privé à but non lucratif, regroupant
les organisations professionnelles représentatives des différentes composantes
d’une même filière à savoir la production, la valorisation et la commercialisation.
Le niveau de représentativité pour la constitution d’une interprofession agricole
est fixé en tenant compte des poids économiques respectifs des organisations
professionnelles dans la filière considérée. Il ne peut être reconnu, au niveau
national, qu’une seule organisation interprofessionnelle par produit ou groupe
de produits dans une filière.

176 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Tableau n° 1 : Représentativité des filières dans les interprofessions

FILIERE VEGETALE
Transformation / valorisation/
Filière Production Commercialisation
conditionnement
- Première transformation : 70 % au moins
du volume global de céréales écrasées par
- Production de semences :
les unités industrielles et 100V du nombre
60’% au moins du volume de
d’opérateurs intervenant dans l’écrasement
la production nationale de
des céréales;
semences certifiées de céréales 60 % au moins des
-Deuxième transformation :
à paille à l’exception du riz et quantités de céréales
* Boulangerie pâtisserie : 60% au moins, du
70 % au moins, du nombre des commercialisées par les
volume de la production nationale et 60% au
Filière producteurs desdites semences ; organismes stockeurs et
moins, du nombre d’opérateurs intervenant
céréalière - Production de graines : 60 % au
dans le secteur de la boulangerie pâtisserie
70 ‘V au moins du nombre
moins du volume de la production d’opérateurs intervenant
autorisés pour leurs activités conformément
nationale des céréales, 60 % au dans la commercialisation
à la législation.
moins, du nombre de producteurs des céréales
* Pâtes alimentaires et couscous : 80%
et 80% du nombre des régions
au moins, du volume de la production
assurant chacune au moins 10 %
industrielle et 60% au moins, du nombre
de la production nationale
d’opérateurs intervenant dans l’industrie
des pâtes alimentaires et du couscous
- Production de plants : 55%
- 70% au moins du volume de la production
au moins du nombre de plants
nationale transitant par les stations de
d’agrumes certifiés produits par 70% au moins du volume
conditionnement et 60% au moins, du
des pépinières agréées et 60% au des exportations globales
nombre des opérateurs intervenant dans
moins desdites pépinières ; et 70% au moins du
les activités de conditionnement
Filière agrumes - Production de fruits : 70% au
- 60% au moins du volume de la
nombre des opérateurs
moins du volume de la production assurant chacun au moins
production nationale destinée aux unités
nationale d’agrumes répartis sur 5% des exportations
de transformation et 60% au moins du
le territoire des régions assurant nationales
nombre des opérateurs intervenant dans
chacune au moins 15% de la
les activités de transformation
production nationale.
- Production de plans : 55%
au moins du nombre de plans
fruitiers produits par les
pépinières agrées et 60% au moins 60% au moins du volume de la production
du nombre des dites pépinières nationale de fruits valorisés par les
Filière de - Production des fruits : 55% unités d’entreposage frigorifique, de
l’arboriculture au moins du volume de la conditionnement et de transformation et 55
production nationale de fruits % au moins du nombre desdites unités
frais repartis sur le territoire des
régions assurant chacune au
moins 10% de cette production
-Trituration des olives : 70% au moins du
volume de la production nationale traitée 80% au moins du volume
par les unités industrielles de trituration et des exportations globales
70% au moins du volume de la 60% au moins, des opérateurs assurant des d’huile d’olive et d’olive
production nationale d’olives, activités de trituration des olives de table et 70% au moins,
répartie sur le territoire des du nombre des opérateurs
Filière oléicole régions assurant chacune au -Conservation des olives de table : 70% au assurant chacun au moins
moins 10% de la production moins du volume de la production nationale 5% des exportations
nationale traitée par les unités industrielles de nationales desdites huiles
conserves et 60 (%) au moins des opérateurs et olives de table
assurant des activités de conservation des
olives de table ;

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 177


- 55% au moins du volume de la production
traitée dans des unités de transformation 65% au moins du volume
et 55% au moins du nombre des des exportations et 60%
55% au moins du volume de opérateurs intervenant dans les activités de au moins du nombre
Filière la production des produits transformation des produits maraichers des opérateurs assurant
Maraichères maraichers répartis sur la totalité - 60% au moins du volume la production chacun au moins 3% du
des régions destinée aux unités de conditionnement et volume des exportations
55% au moins du nombre des opérateurs de la production nationale
intervenant dans les activités de des produits maraîchers
conditionnement des produits maraichers
- Production des plants : 55% au
moins de la production nationale
- 60% au moins du volume de la production
de plants du palmier dattier (vitro
nationale de dattes destinée aux unités
plants et rejets) et 60% au moins
de transformation et 60% au moins, du
du nombre des pépinières et 70% au moins, du volume
nombre des opérateurs intervenant dans la
des laboratoires agréés pour la des exportations globales
filière du transformation des dattes
production desdits plants ; de dattes et 70% au
palmier dattier - Production des dattes : 60%
- 60% au moins du volume de la production
moins du nombre des
nationale de dattes transitant par les stations
au moins du volume de la exportateurs de ce produit
de conditionnement et 60% au moins du
production nationale de dattes
nombre des opérateurs intervenant dans le
et 60% au moins, du nombre des
conditionnement des dattes
producteurs répartis sur la totalité
des régions de production
80% au moins, du volume de la production
60% au moins du volume de la nationale de graines oléagineuses traitées
production nationale de graines
Filière cultures par les unités industrielles de trituration et
oléagineuses et 60 % au moins,
oléagineuses du nombre de producteurs
70% au moins du nombre des opérateurs
se livrant à des activités de trituration des
desdites graines
graines oléagineuses

70% au moins
des quantités de
semences certifiées
commercialisées et 60%
70% au moins du volume de
au moins du nombre
la production des semences
Filière des des personnes physiques
certifiées et 60% au moins du
semences ou morales agrées pour
nombre de producteurs desdites
la commercialisation
semences
des semences et de
plans conformément
à la règlementation en
vigueur

80% au moins du nombre des


producteurs de plantes sucrières 80% au moins du volume de la production
Filière sucrière représentant, au moins, 80% nationale de plantes sucrière transformée
du volume de la production en sucre
nationale des dites plantes
80% au moins du volume de la 70% au moins du volume de la production
production nationale du riz et du riz transformé et 60% au moins
filière rizicole des opérateurs intervenant dans la
70% au moins du nombre de
producteurs de riz transformation du riz.

60 % au moins du volume 70% au moins du volume de la production 60% au moins du volume


de la production de fruits destinée aux unités de transformation et des exportations globales
Filière d’Argan d’argan collectés et 55% au 60% au moins du nombre des opérateurs d’huile d’argan et 70%
moins du nombre des ayants- intervenant dans les activités de au moins du nombre
droit des usagers de l’argan transformation d’opérateurs

70%, au moins, du volume de la production 70%, au moins, du


de roses à parfum destinée aux unités volume des exportations
70%, au moins, du volume de la
de transformation et 60% au moins du globales des produits
production nationale de roses
filière de la rose à parfum et 60% au moins, du
nombre des opérateurs intervenant dans issus de la rose à parfum
la transformation de la rose à parfum et 60%, au moins, du
nombre de producteurs
nombre des exportateurs
de ces produits

178 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 178


70% au moins du volume de la 70% au moins du volume de la production 70% au moins du volume
Filière du production nationale du safran nationale de safran traités par les unités de globale du safran et
Safran et 60% au moins du nombre de transformation et 60% au moins du nombre 60% du nombre des
producteurs de safran des transformateurs de safran exportateurs de safran

55% du volume de la production destinée 60% au moins du volume


55% au moins du volume des exportations globales
Filière des aux unités de conditionnement et de
de la production biologique de produits biologiques
transformation et 60% au moins du
produits nationale de produits agricoles
nombre des opérateurs intervenants dans
frais et transformés
biologiques et 50% au moins du nombre des et 60% au moins des
les activités de conditionnement et de
producteurs desdites produits nombres des opérateurs
transformation exportateurs

FILIERE ANIMALE
Transformation
Filière Production / valorisation/ Commercialisation
conditionnement
51% au moins du volume de
la production nationale des
Filière 51% au moins du nombre de producteurs des viandes des 80% au moins du volume de la viandes issues de bovins, ovins
Viandes espèces bovines, ovines et caprines et 60% au moins du production nationale des dites viandes et caprins abattus dans les
volume de production nationale de ces viandes. transformées et valorisées abattoirs agrées ou soumis à
rouges une surveillance régulière sur le
plan sanitaire.

Filière 70% au moins du volume de la production nationale et


60% au moins du nombre des producteurs livrant le lait 80% au moins du lait transformé
lait aux unités de transformation

- Production de poussins d’un jour : 65% de la capacité


totale de production des unités installées et en activité ;
- Production d’œufs de consommation : 55% de la capacité
totale de production des unités autorisées en activité ;
Filière - Production de viandes avicoles : 55% de la capacité totale
avicole de production des unités autorisées et en activité ;
- Production d’aliments composés : 70% de la capacité
totale de production des unités installées et en activité ;
- abattoirs industriels avicoles : 55% de la capacité
totale de production de unités installées et en activité

Filière 51% au moins du nombre d’apiculteurs possédant des 51% au moins du volume de la production 51% au moins du volume de la
ruches modernes à cadre et 51% au moins du volume de nationale du miel destiné aux unités de production nationale de miel
Miel production nationale issue des ruches modernes à cadre conditionnement et de transformation commercialisé

Aujourd’hui, 19 interprofessions reconnues sont dénombrées dont 14


représentant les filières végétales et 5 représentants les filières animales.

L’interprofession est un outil d’action dont le champ des missions et actions


interprofessionnelles est défini par la loi. Il couvre les aspects suivants:

 Le financement propre de l’organisation interprofessionnelle ;


 La promotion et le marketing du produit sur les marchés intérieur et extérieur ;
 La prospection et l’ouverture de nouveaux marchés ;
 L’information et la connaissance des produits et des marchés ;
 L’adaptation de la production et de la logistique par rapport à la demande
intérieure et extérieure, en conformité avec les règles du marché ;
 La mise en œuvre des règles de mise en marché, de prix et de conditions de
paiement ;
 L’établissement de programmes de recherche appliquée et de développement ;
 La qualité, la normalisation, le conditionnement et l’emballage des produits ;

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 179


 Le développement de la labellisation des produits ;
 Le suivi sanitaire et phytosanitaire des produits ;
 La formation technique et l’encadrement des agriculteurs ;
 La protection de l’environnement ;
 L’encouragement de l’agrégation comme mode d’organisation privilégié des
professionnels ;
 Le règlement à l’amiable des litiges, notamment la médiation dans le cadre des
projets d’agrégation.

Les organisations interprofessionnelles peuvent conclure des accords


relevant de leurs domaines d’action. L’extension de ces accords à l’ensemble de
la filière concernée est conditionnée par une prise de décision à l’unanimité de
ses composantes et son approbation par l’autorité compétente. Une fois étendus
les accords deviennent obligatoires pour tous les professionnels de la filière
concernée.

Les missions et actions interprofessionnelles sont ainsi primordiales pour


valoriser les atouts de chaque filière en créant les conditions favorables pour
attirer l’investissement dans la filière, en encourageant l’accès à la technologie,
l’innovation et aux marchés et en facilitant la coopération entre les agents
économiques dans le cadre d’une vision et d’une stratégie partagées. Les
interprofessions sont donc appelées à se doter d’un programme d’actions et, en
corollaire, d’un budget apporté par les ressources financières qu’elles peuvent
mobiliser à travers :
 Des cotisations d’adhésion des membres;
 Des cotisations prélevées sur l’ensemble des professionnels résultant des accords
étendus ;
 Des prélèvements sur les produits, dont les modalités sont fixées par voie
réglementaire ;
 Des subventions de l’Etat, des collectivités locales et des établissements publics
dans un cadre contractuel ;
 Des recettes correspondant aux prestations réalisées ou celles provenant de
la gestion de leurs affaires, ou celles facturées par les services qui leur sont
rattachés ;
 Des aides, dons et legs qui leur sont octroyés par des personnes physiques ou par
des organismes nationaux ou internationaux, conformément à la réglementation
en vigueur.
Au total, le schéma d’organisation des interprofessions, leurs missions,
leur gouvernance et leur fonctionnement est dans l’ensemble une hybridation
adaptée à la situation objective du secteur agricole marocain des modèles
de grandes puissances agricoles comme la France, les Etats-Unis, le Canada.
(voir tableaun°2) sous forme d’un contrat programme spécifique à chaque
interprofession.

180 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


LE CONTRAT-PROGRAMME

Pour accompagner la dynamique interprofessionnelle dans sa globalité


et son audace et stimuler la restructuration et le développement des filières
des partenariats sont conclus avec l’Etat sous forme d’un contrat programme
spécifique à chaque interprofession.

Tableau n° 2 : Benchmark des organisations interprofessionnelles


agricoles
États-Unis Canada France Maroc
Commodity Council /
Dénomination Tables filières Interprofession Interprofession
association
Association à but non Association à but non Groupement à but non
Statut juridique Aucun statut
lucratif lucratif lucratif
Reconnaissance par
Non exigée Exigée Exigée Exigée
l’Etat
Individus représentant O r g a n i s a ti o n s
- Associations ou syndicats Associations ou syndicats
les professions et professionnelles
Adhésion représentatifs -entreprises représentatifs des
organismes concernés par concernées par la
individuelles professions de la filière
le secteur filière
Représentativité
de toutes les
professions membres N’est pas obligatoire Décidée par les membres Obligatoire obligatoire
dans l’instance
décisionnelle
Unanimité pour
Vote majoritaire Concertation Unanimité pour l’extension
Prise de décision l’extension des
des décisions
décisions
Extension des accords
à l’ensemble de la Non Oui Oui Oui
filière
Décidé par les membres Défini par le statut
Secteur d’activité des Défini par le statut fondateur
Pas de limitation en fonction de l’enjeu à fondateur de
membres de l’organisation
traiter l’organisation
Parité entre
professions
Non obligatoire Non obligatoire Obligatoire obligatoire
dans l’instance
décisionnelle
Prélèvements obligatoires Cotisations
sur chiffre d’affaires de obligatoires;
l’ensemble de la filière ; Cotisations des
Financement Cotisations des membres
Fonds propre Cotisations des membres;
prélèvements obligatoires
membres ; prélèvements
prélèvements volontaires volontaires ;
des membres. Subventions…

Le contrat programme se fonde sur le principe de la co-responsabilité. Il


est le fruit d’une concertation entre le Département de l’Agriculture et chaque
organisation interprofessionnelle pour identifier les enjeux prioritaires et définir
les objectifs à atteindre et les actions à mener. Il engage mutuellement les
partenaires sur les ressources à mobiliser et l’obligation de résultats.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 181


Plus spécifiquement le contrat-programme est l’expression d’une volonté
collective au sein de chaque filière pour (voir tableau n°3):
 Accroître le volume de la production ;
 Assurer les investissements de modernisation et d’innovation pour améliorer la
productivité et la compétitivité ;
 Améliorer l’accès aux intrants, à la technologie et au financement
 Conquérir les marchés et diversifier les débouchés
 Améliorer la contribution de la filière à l’atteinte des objectifs fondamentaux
du Plan Maroc Vert en matière de sécurité alimentaire, de création d’emplois,
de génération de revenus, de lutte contre la pauvreté et de préservation de
l’environnement.

Un mécanisme de suivi et évaluation est mis en place sous forme d’un


« Project Management Office – PMO » qui se réunit régulièrement. Le PMO
favorise le dialogue et la transparence de manière à ce que le Département de
l’Agriculture et les représentants des interprofessions évaluent les résultats et
tiennent compte des réussites et des leçons apprises pour prendre des décisions
éclairées et passer à l’action. Il permet également d’assurer la cohérence des
orientations stratégiques de chaque filière avec celles du Plan Maroc Vert tant au
niveau régional que national.
Ainsi, fort de l’adhésion majoritaire des professionnels et leur dynamisme
accompagné d’un soutien conséquent de l’Etat, la plupart des filières ont
enregistré des résultats significatifs qui renforcent la crédibilité des ambitions.
A titre d’exemple, la filière oléicole a connu une augmentation de 84,7 % de
sa production entre 2008 et 2015 passant de 850.000 T à 1.570.000. Durant la
même période la production de la filière des agrumes est passée de 1,2 millions
de tonnes à 2,2 millions de tonnes.

182 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


Tableau n° 3 : Contrats-programmes des filières

FILIERES VEGETALES
Situation Objectifs
Filière Contrat-programme
de référence 2020

2009 2020
• Superficie (Ha) 680 000 1 220 000
• Production Totale en olives(T) 700 000 2 500 000
- Huile d’olive 80 000 330 000
FILIERE OLEICOLE - Olives de table 92 000 320 000
• Exportations (T)
Coût d’investissement : - Huile d’olive 16 000 120 000
29,5 Milliards Dhs - Olives de table 60 000 150 000
(État : 8,4 Milliards
Dhs) • Apport en devises (milliards DH/an) 1,5 6
• Création de l’emploi 100 000 300 000
• Consommation interne (Kg/habitant/an)
- Huile d’olive
- Olives de table 2 4
3 5

2009 2020
• Superficie (Ha) 32 000 59 000
FILIÈRE - Serres 15 200 27 500
MARAÎCHAGE - Plein champ 16 800 25 500
DE PRIMEURS • Production (millions T) 1,7 3,2
Coût d’investissement : • Exportations (millions T) 0,75 1,7
21 milliards DH • Apport en devises (Milliards DH/an) 3,5 10
(État : 2 milliards DH) • Création de l’emploi (millions JT/an)
20 60

2008 2018
• Superficie (Ha) 85 000 105 000
FILIÈRE • Production (MT) 1,3 2,9
AGRUMICOLE • Exportations (MT) 0,54 1,3
• Apport en devises (Mds DH/an) 3 8
Coût d’investissement :
• Création de l’emploi (MJT/an) 21 34
9 milliards Dh
• Équipement en système d’irrigation (% de 47 85
(État : 3 milliards Dh)
la sup totale)

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 183


2009 2020
• Augmentation des niveaux d’utilisation des
semences certifiées:
FILIÈRE - céréales et pomme de terre 45%
SEMENCIÈRE - betterave, canne à sucre et tournesol 100%
- semences de maïs et fourragères
Coût d’investissement : - légumineuses. 30%
765 Millions DHS • Niveaux de contribution de la production 10%
(dont État : 225 Millions nationale en semences :
DHS) - céréales et canne à sucre
- Tournesol et pomme de terre. 100%
60%

2011 2020
FILIÈRE
• Réhabilitation des palmeraies existantes 48.000 Ha
PHŒNICICOLE
• Création de nouvelles plantations
• Production de vitro plants 17.000 Ha
Coût d’investissement :
• Production de dattes 2,9 millions
7,6 Milliards Dhs
• Exportations de dattes de qualité 160.000 T
(dont État : 4,9 Milliards
5.000 T
Dhs)

2011 2020
FILIÈRE
• Superficie (Ha) 265 000 325 000
ARBORICULTURE
• Production (T) 884 000 1 600 000
FRUITIÈRE
• Exportation (T) 10 000 50 000
Coût d’investissement : • Apport en devises (millions DH) 125 500
10,2 Milliards Dhs • Création de l’emploi (JT/an) 165 000 205 000
(État : 3,6 Milliards
Dhs)
2011 2020
• Réhabilitation de l’arganeraie 4.000 tonnes 200.000 Ha
FILIÈRE ARGANIER • Extension en domestication 5.000 Ha
• Production de l’huile d’argan 10.000 T/an
Coût d’investissement : • Émergence d’un pôle de compétences en
2,81 Milliards Dhs recherche et
(État : 2,25 Milliards développement intégré dédié à l’arganier.
Dhs) • Valorisation et promotion des produits de
l’arganier.

2012 2020
FILIÈRE SAFRAN • Augmenter la superficie 610 Ha 1.350 Ha
Coût d’investissement : • Production du Safran - 9 Tonnes
100 Millions Dhs • Traitement et conditionnement à par année 9 kg/an 6 T/an
(État : 84 Millions Dhs) à l’horizon 2020.
• Exportations - 6 T/an

184 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


2012 2020
• Repeuplement et densification 200 Ha sur les
800 Ha existants
• Augmenter la superficie réservée à la 400 800 à 1 200 Ha.
FILIÈRE ROSE À culture de la rose
PARFUM
• Production de la rose fraîche. 2 000 4 800 T
Coût d’investissement : • Transformation par année 1000 3 800 T
100 Millions Dhs • Augmenter les quantités exportées comme
(État : 83 Millions Dhs) suit :
- Huile essentielle 100 Kg 250 Kg
- Concrète 2 500 Kg 5 000 Kg
- Eau de rose 100 Tonnes 300 Tonnes

2013 2020

• Superficie (Ha) 35 028 127 000


-Tournesol 34 500 85 000
FILIÈRE CULTURES - Colza 528 42 000
OLÉAGINEUSES • Rendement (qx/Ha)
-Tournesol 11 18
Coût d’investissement : - Colza 11 20
421 Millions Dhs • Production d’huile de table(T) 8 000 93 000
(État : 117 Millions Dhs) • Taux de couverture des besoins en huile
(%) 1% 19%
• Mise à niveau de l’outil industriel et
équipement en infrastructure
de collecte
2014 2020
• Amélioration des rendements
• Extension des superficies pour les stabiliser - 80 Qx/ha
FILIÈRE RIZICOLE à - 11.000 Ha
• Amélioration des niveaux de consommation 2 Kg/hab./an 3 Kg/hab./an
Coût d’investissement : • Diversification des variétés semées pour les
270 Millions Dhs trois variétés: riz rond, long et medium
(État : 182 Millions Dhs) • Amélioration de la qualité du riz produit
• Amélioration des conditions du marché
national du riz
2013 2020
• Superficie (Ha) 67.500 105.700
- Betterave à sucre 51.400 77.500
FILIÈRE SUCRIÈRE
- Canne à sucre 16.100 28.200
Coût d’investissement : • Rendement en sucre (T/Ha)
- Betterave à sucre 8,3 11
7,6 Milliards Dhs
- Canne à sucre 7 9,6
(État : 2 Milliards Dhs)
• Production sucre blanc (T) 376.000 856.000
(32 % des Besoins) (62% des besoins)
• Capacité industrielle (T/j) 42 500 62 500

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 185


2009 2020
• Superficie 4,2 millions Ha
FILIÈRE
(réduction de
CÉRÉALIÈRE
20%)
Coût d’investissement :
29 Milliards Dhs • Production 70 millions de
(État : 8 Milliards Dhs) Qx

• Importations Réduction de
20%
2011 2020
FILIÈRE • Superficie (Ha) 4 000 40 000
BIOLOGIQUE • Production (T) 40 000 400 000
• Exportations (T) 10 000 60 000
Coût d’investissement :
• Apport en devises (millions DH) 100 800
1,121 Milliards Dhs
• Création d’emplois (millions journées de
(État : 286 Millions Dhs)
travail) 1 9

FILIERES ANIMALES
FILIÈRE LAIT 2009 2014
• Production (Milliards de L) 1,96 3
Coût d’investissement : • Consommation (g/hab/j) 100 250-300
12 Milliards Dhs • Chiffre d’affaires (Mds DH) 8 15
(État : 2 Milliards Dhs) • Emplois permanents (JT/an) 460 000 500 000
FILIÈRE VIANDES 2014 2020
ROUGES • Production (tonnes) 490 000 612 000
Coût d’investissement : • Consommation : kg/hab/an 14,2 17,3
5 Milliards Dhs • Chiffre d’affaires (milliards DH) 25 30
(État : 1,45 Milliards • Emplois permanents (J T/an) - + 80 000
Dhs)
2011 2020
FILIÈRE APICOLE
• Effectif des ruches (modernes) 110 000 610 000
Coût d’investissement: • Production (T) 3 500 16 000
1,48 Milliards Dhs • Investissements (Millions DH) 60 900
(État: 388 Millions Dhs) • Chiffres d’affaires (Millions DH) 210 960
• Création d’emplois (J T/an) 36 000 76 000
2011 2020
• Production viandes de volailles (T) 560 000 900 000
• Production d’œufs de consommation 4,5 7,2
(Milliards unités)
FILIÈRE AVICOLE • Consommation de viandes (kg/hab/an) 17,2 25
• Consommation œufs/hab/an 138 200
Coût d’investissement : • Investissements (Milliards dh) 9,4 13,8
3,76 Milliards Dhs • Chiffre d’affaires (Milliards dh) 23,2 38
(État : 700 Millions Dhs) • Création d’emplois (J T/an) 360 000 500 000
• Exportation de poussins, d’œufs à couver 400 4400
et d’œufs de consommation (T)
• Apports en devises (Millions de dh)  14 172

186 Situation de l’Agriculture Marocaine N°12


FILIÈRE CAMELINE 2011 2020
Coût d’investissement : • Viande rouge (T) 3248 4860
702 Millions Dhs • Lait (T) 5970 10455
(État : 400 Millions Dhs)

CONCLUSION

Le Maroc dispose d’un tissu dense et diversifié d’organisations


professionnelles agricoles composé de Chambres d’Agriculture, de Coopératives
agricoles et d’Associations professionnelles. Une dimension-clé du processus
de réformes engagé dans le cadre du Plan Maroc Vert est le renforcement de
l’environnement institutionnel et du tissu organisationnel du secteur agricole.
Dans ce sens, la promulgation de la loi sur l’Organisation Interprofessionnelle
introduit un progrès particulièrement important. Cette loi se fonde sur les
principes du partenariat, de la responsabilisation, de la contractualisation et
de la bonne gouvernance. L’objectif majeur est de permettre aux organisations
professionnelles de s’autonomiser, de créer les conditions de leur durabilité et de
jouer leur rôle en tant que partenaires à part entière du développement agricole.
Forte de l’adhésion majoritaire de la profession agricole, la mise en œuvre
de l’interprofession inscrit les filières agricoles dans une spirale vertueuse de
progrès durable et équitable. Elle mise sur les atouts de chaque filière, crée
les conditions favorables pour attirer l’investissement, encourage l’accès à la
technologie et aux marché et facilite la coopération entre les acteurs dans la
filière.
Le chemin parcouru et les résultats significatifs obtenus attestent d’un
engagement fort de l’Etat et de la profession pour renforcer la cohésion au sein
des filières et leur gouvernance et pour adopter des stratégies de coopération
entre acteurs économiques au sein de chaque filière conduisant notamment au
développement du dialogue interprofessionnel et à la promotion de démarches
de contractualisation.

Situation de l’Agriculture Marocaine N°12 187

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