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CAS N°1
Nous somme en 2004.
Mariage en 1985 d’un couple.
Depuis 1994 : troubles mentaux de la conjointe, qui suit un traitement permanent. Elle quitte
régulièrement le domicile conjugal pour être internée dans un service psychiatrique, lors de
crises.
Son époux souhaite divorcer, sans pour autant imputer une faute à sa conjointe. Celle-ci refuse
de divorcer.
Il s’agit d’étudier les différents types de divorce, et de vérifier s’ils sont, en l’espèce,
envisageables et quelles sont leurs chances d’aboutir en faveur du demandeur.
Rq : La volonté de divorcer doit être réelle, libre et persistante. DONC pour pouvoir divorcer
par consentement mutuel, l’époux doit disposer de sa pleine capacité d’exercice, il doit être
apte à exprimer sa volonté.
En l’espèce : l’un des époux refuse catégroriquement de divorcer donc ces deux types de
divorces ne sont pas envisageables puisqu’ils requièrent l’accord des époux sur le principe et
même sur les effets du divorce pour le divorce sur requête conjointe.
Rq : Concernant l’imputabilité de la faute, cela signifie que l’époux défendeur doit être
conscient qu’il est en train de commettre une faute. Ainsi, la jurisprudence relève que lorsque
le comportement d’un époux trouve son explication dans l’état mental de celui-ci, il ne peut
lui être imputé. Cass. Civ.1 ère , 12 mars1980. L’altération des facultés mentales est appréciée
par les juges du fond.
Donc, de toute façon, les facultés mentales de Madame BERGAMOTTE étant altérées, ses
fautes, même si elles étaient avérées, ne pourraient lui être imputées. Une des conditions
cumulatives du divorce pour faute n’est pas remplie. L’époux risquerait donc de voir sa
demande rejetée.
CONDITIONS :
- séparation de fait ou de droit : fin de la communauté de vie affective (élément
intentionnelle = intention de se séparer de l’un des époux) et matérielle (élement
matériel = défaut de cohabitation )
- sépartion d’une durée de 6 ans minimum, sans interruption : la reprise de la vie
commune (= réconciliation) interrompt le délai ; une nouvelle période de 6 ans est
exigée.
En l’espèce :
Pas de séparation de fait d’une durée de 6 ans. L’élément matériel fait défaut car la
cohabitation n’a pas cessé depuis 6 ans ; Madame BERGAMOTTE revient régulièrement à
son domicile. Donc il faudrait conseiller à Monsieur BERGAMOTTE de quitter le domicile
conjugal et attendre 6 ans… C’est envisageable mais l’issue de cette demande est incertaine.
Article 238 du code civil : divorce pour altération des facultés mentales
a. A quelles conditions un époux peut-il former une demande de divorce pour rupture de vie
commune sur le fondement de l’article 238 du c.civ ?
CONDITIONS :
- altération grave des facultés mentales, cause de divorce qui nécessite la production
d’un rapport médical (article 1124 NCPC)
- altération depuis 6ans (cette condition de temps ne concerne que l’altération mentale)
- altération rendant impossible la communauté de vie, celle-ci ne pouvant
raisonnablement se reconstituer à l’avenir ( la séparation de fait n’est pas exigée, la fin
de la communauté de vie affective suffit )
En l’espèce, Madame BERGAMOTTE semble atteinte d’une altération grave des facultés
mentales, car celle-ci nécessite un traitement permanent. Son conjoint devra obtenir un
rapport la constatant. Cette alération dure depuis 10 ans donc depuis plus de 6 ans. En outre,
ces troubles et le traitement en hopital psychiatrique rendent impossible toute communauté de
vie ; Enfin il semble qu’aucune amélioration est envisageable. Les conditions d’une demande
en divorce fondée sur l’article 238 du C. Civ sont remplies. L’issue n’en est par ailleurs pas
certaine.
b. Quels sont les moyens de défenses de l’époux défendeur :
- L’alinéa 2 de cet article 238 du C. civ. permet au juge de rejeter d’office la demande de
divorce s’il constate que le divorce risque d’avoir des conséquences graves sur la maladie du
conjoint. Ceci est soumis à l’appréciation des juges du fond. (Civ. 2ème 28 juin 1982).
= clause de dureté
CAS n°2 :
Un couple marié depuis 10 ans.
L’épouse découvre que son époux commet un adultère.
C’est la raison pourlaquelle elle entre dans une secte et y passe de plus en plus de temps ; elle
délaisse son conjoint.
Le conjoint envisage alors de demander le divorce aux torts exclusifs de son épouse. Il
souhaite qu’une faute soit reconnue à la charge de son épouse.
Conformément aux souhaits de ce dernier, nous exclusons le divorce par consentement mutuel
et le divorce pour rupture de la vie commune qui ne permettent pas d’imputer une faute au
conjoint. Nous n’envisagerons que le divorce pour faute.
1. Quelle faute l’époux demandeur peut-il invoquer à l’appui de sa demande en
divorce ?
Il faut choisir les exemples en fonction du cas d’espèce à résoudre. Choisissez les exemples
utiles à la résolution du cas pratique.
L’époux défendeur (assigné en divorce) peut invoquer une fin de non-recevoir qui est la
réconciliation (les faits fautifs intervenus avant une réconciliation ne sont pas recevables ; ils
sont considérés comme « pardonnés ») ou va se défendre en essayant de prouver qu’il n’a
pas commis les fautes qui lui sont reprochées (= « défense au fond »).
L’article 245 cc permet aussi à l’époux défendeur de former une demande reconventionnelle
en divorce pour faute. Pour cela il doit invoquer, à son tour, les fautes du demandeur. (Il ne
nie pas sa faute mais va prouver une faute du demandeur). La faute invoquée par le défendeur
doit répondre aux conditions de l’article 242 cc.
Il pourra obtenir un divorce aux torts partagés du couple (une faute étant retenue à l’encontre
des deux époux) ou un divorce aux torts exclusif de son conjoint (si les juges considèrent que
la faute du demandeur excuse celle du défendeur). Si sa demande reconventionnelle n’est pas
acceptée, le divorce sera prononcé à ses torts exclusifs ( bien sûr si la demande principale du
demandeur est acceptée).