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Université Pierre et Marie Curie

Licence de Mécanique
Notes de cours UV2
Matériaux et propriétés
Yves Berthaud

Janvier 2004
Ces notes sont destinées à fournir un support pour un cours
matériaux d’un volume horaire total (C + TD) de 20h. Le
public est celui d’étudiants en licence de Mécanique à Paris 6.
Elles sont basées sur différents documents personnels (notes
de cours de DEA de M. Moranville Regourd et les ouvrages
cités en référence.

Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB 1


2 Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB
Chapitre 1

Structure, texture des matériaux


et propriétés

Nous allons dans cette partie de cours nous intéresser essentiellement à la relation qui
existe entre les propriétés de la matière (à l’échelle microscopique) et celles couramment
observées à l’échelle du mécanicien des solides déformables. Cette présentation va ba-
layer aussi bien les matériaux cristallins (métaux en général, certains polymères) que des
matériaux dits amorphes (certains polymères, verres). Les matériaux de construction sont
des systèmes composites comprenant différents solides. Une analyse complète des solides
polyphasés comprend la description de la structure cristalline des différentes phases et de
leur texture.
Les structures cristallines sont construites à partir d’un ensemble d’identités (atomes,
ions, molécules) en position relativement fixe. En faisant une description statique parfaite
on ne prend pas en compte les défauts de l’arrangement qui sont fondamentaux dans la
compréhension de certaines propriétés (cohésion, dureté, plasticité, conductibilité, cou-
leur).
La texture inclut la taille, la forme, l’orientation des cristaux ou des grains de chaque
phase, les interfaces entre grains. La résistance mécanique, l’élasticité dépendent de la
texture. Les interactions entre grains peuvent donner naissance à des matériaux dont les
propriétés sont supérieures à celles des constituants pris séparément.

1.1 Les états de la matière


Trois états sont couramment distingués, gazeux, liquide et solide. Prenons le cas du
gaz rare argon (Ar).

1. A l’état gazeux : la matière est diluée, désordonnée. A un instant donné les atomes
d’argon de diamètre 0, 2nm se trouvent à une vingtaine de diamètre les uns des
autres et se déplacent à une vitesse de 100ms−1 .
2. A l’état liquide : la matière est plus condensée. Les atomes sont à 0, 4nm et se
déplacent à une vitesse de 10ms−1 . On a déjà un ordre à petite distance puisque les
atomes sont proches les uns des autres.
3. A l’état solide : la matière est condensée et ordonnée. les atomes sont en contact
les uns des autres et rangés périodiquement suivant un réseau tridimensionnel de

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1. Structure, texture des matériaux et propriétés

symétrie cubique. Ils vibrent autour d’une position moyenne mais ne changent qua-
siment pas de position.
On va donc considérer maintenant deux états ordonnés et désordonnés de la matière.

1.2 L’état ordonné : les solides cristallisés


Les cristaux sont obtenus par solidification d’un liquide, évaporation d’une solution
ou condensation d’une vapeur. Ils se caractérisent par une transition brusque passant
d’un état désordonné à un état ordonné. Ce sont des solides polyédriques dont la forme
correspond à un des sept réseaux cristallins fondamentaux.

1.2.1 Cristal parfait


1.2.1.1 Réseaux cristallins
Un cristal est formé par la juxtaposition et l’empilement de parallélépipèdes quel-
conques dans l’espace. Ce dernier est défini par ses vecteurs a, b et c formant des angles α,
β et γ.On définit ainsi la maille élémentaire. Sa répétition donne le cristal lorsqu’à chaque
noeud est associé un (ou plusieurs) atomes. Un atome placé en un noeud est caractérisé par
ses coordonnées u, v, w nombres entiers (en fait il vibre autour de sa position moyenne).
On peut distinguer à partir des vecteurs de base et des angles sept systèmes cristallins
différents. Si on ajoute des noeuds au centre des faces ou du parallélépipède on en obtient
14 qui forment les réseaux de Bravais. Tout cristal peut être décrit par l’un de ces réseaux.

1.2.1.2 Disposition des atomes dans un réseau cristallin


En fait on peut avoir plusieurs configurations selon le nombre d’atomes disposés à
chaque noeud. Prenons l’exemple du cristal cubique à faces centrées (CC).

1. Un atome par noeud : c’est le cas des métaux, du cuivre par exemple.
2. Deux atomes : c’est le cas du chlorure de sodium.
3. Six atomes : on a la cristobalite.

1.2.1.3 Liaisons cristallines


Les matériaux sont constitués d’atomes liés entre eux par des forces électromagnétiques
qui naissent entre les électrons d’atomes voisins. Le ”rayon” d’un atome est de 10−7 à
10−6 mm (soit de 0, 1 à 1nm). L’attraction électro-statique entre les charges négatives des
électrons et positives des noyaux est responsable de la cohésion des atomes dans les cris-
taux. Un atome est constitué d’un noyau et de Z électrons répartis en différentes couches
K, L, M,... Le nombre d’électrons est limité dans chaque couche : 2 dans la couche K,
8 dans la couche L. L’énergie d’un électron (i.e. l’énergie nécessaire pour l’arracher de
l’atome) est forte dans la couche K près du noyau (13, 6eV pour l’hydrogène et 115600eV
pour l’uranium). Un cristal n’est stable que si son énergie totale E est inférieure à l’énergie
totale des atomes libres placés à l’infini.. Les forces qui lient les atomes peuvent être :

1. Des liaisons fortes (quelques eV ) à distance courte (0, 05nm),

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1.2. L’état ordonné : les solides cristallisés

Figure 1.1 – Quelques exemples d’empilements atomiques (Dorlot, p. 57)

2. Des liaisons faibles (quelques 0, 01eV ) à grande distance (0, 5nm)


Liaisons fortes
1. Liaison ionique : cette liaison s’effectue par échange d’électron entre deux atomes.
Cette liaison est forte car elle sature la couche électronique extérieure des atomes
qui deviennent des ions. On peut prendre l’exemple du sodium N a et du chlore Cl
qui donnent le cristal N a+ Cl− . Cette liaison concerne essentiellement les atomes qui
possèdent beaucoup d’électrons de valence (colonnes VIA et VIIA de la classification)
et ceux qui en ont peu (colonnes IA et IIA). On peut donner comme exemple les
oxydes : magnésie, alumine... Cete liaison n’a pas de direction privilégiée.
2. Liaison covalente : elle concerne des matériaux tels que le diamant, la silice,
le verre, le tungstène ... Elle consiste en la mise en commun d’électrons de deux
atomes sur une même orbite. En fait le plus souvent ceci permet de saturer la couche
électronique extérieure. Cette liaison est dirigée, anisotrope.
3. Liaison métallique : cette liaison se caractérise par la mise en commun des
électrons de liaison qui ne sont plus localisés entre les atomes (covalente) ou sur
un ion (ionique) mais qui sont répartis dans l’ensemble du réseau d’ions. On peut
prendre l’exemple du sodium qui a un électron de valence. Dans le cristal de sodium
chaque atome perd un électron de valence de telle sorte que ce cristal peut être
vu comme un ensemble d’ions N a+ baignant dans un nuage d’électrons libres. On
trouve ces éléments dans les colonnes IA à IIIA. En se déplaçant vers la droite du

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1. Structure, texture des matériaux et propriétés

Figure 1.2 – Liaison ionique (Ashby)

Figure 1.3 – Liaison covalente (Ashby)

tableau on se rapproche de liaisons covalentes. Cette liaison de type ion-électron est


sans direction privilégiée.
4. Liaison mixte : dans le cas de liaisons entre deux atomes identiques (hydrogène
par exemple) on a une liaison covalente pure puisque les électrons de valence sont
identiquement attirés par les noyaux. Il en est autrement dans le cas de liaison pour
la molécule HCl car la différence du nombre de protons dans les noyaux déforme
le nuage électronique. La conclusion est la formation d’un dipôle. On peut ainsi
montrer que la liaison dans le chlorure de sodium est mi covalente mi ionique (cf Des
matériaux, p. 39).
Liaisons faibles
Les liaisons fortes ne permettent pas d’expliquer la formation de matériaux tels que la
glace, les polymères. Il faut rappeler que dans la plupart des matériaux à liaison covalente
le barycentre des charges positives n’est pas confondu avec celui des charges négatives. Il
s’ensuit la formation d’un dipôle électrique.
1. Liaison de Van der Waals : c’est l’attraction entre ces dipôles qui en est res-
ponsable. Une simple augmentation de la température (agitation thermique) suffit à
rompre ces liaisons (c’est le cas de l’azote liquide).
2. Dans le cas de la glace on la dénomme liaison hydrogène car c’est l’atome d’hy-
drogène qui est en cause. Ces liaisons se caractérisent par la température de fusion
basse (glace, polymères).

1.2.2 Analyse de la liaison N a+ Cl−


Dans l’exemple du chlorure de sodium il faut fournir 5, 14 eV pour que l’électron soit
arraché de l’atome de sodium (c’est à dire déplacé à l’infini). Il en restitue 4, 02 eV lorsqu’il

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1.2. L’état ordonné : les solides cristallisés

Figure 1.4 – Liaison de Van der Waals (Ashby)

est dans l’atome de chlore. La différence contribue à l’énergie de liaison de N a+ Cl− . Ces
deux atomes sont finalement soumis à des efforts d’attraction.électrostatique de la forme :

q2
F =− (1.1)
4πǫ0 r2
avec : q la charge de chaque ion, ǫ0 la permitivité du vide (F m−1 ) et r la distance
entre les ions. Le potentiel dont dérive cette force est :

q2
U =− (1.2)
4πǫ0 r
ce qui donne la courbe de la figure 1.2.2.

Figure 1.5 – Énergie pour NaCl (Quéré)

Passage extrait de : Physique des matériaux, p. 21. Ce type de liaison a été imaginé par
Madelung (1910) de la manière suivante : considérons une structure dite cubique à face

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1. Structure, texture des matériaux et propriétés

centrée (CFC). Dans cette structure chaque Cl− est entouré de n1 N a+ à une distance r1
puis de n2 Cl− à une distance r2 etc. Donc l’énergie (attraction Coulombienne) vaut :

e2 e2 e2
µ ¶
Ec = N −n1 + n2 + ... = −N M (1.3)
r1 r2 r
avec 2N le nombre d’ions du cristal, M la constante de Madelung. Pour N a+ Cl− on
a M = 1, 7476, e = 4, 8 eV d’où Ec = −8, 94 eV.

Or si seule cette force existait il y aurait effondrement de la structure. On sait par


ailleurs que l’énergie de liaison El de N a+ Cl− vaut −7, 9 eV. L’énergie de liaison est
l’énergie nécessaire pour dissocier le cristal en ions.N a+ et Cl− . On constate que la contri-
bution de l’énergie électro-statique Ec est principale dans l’énergie de liaison.

Ceci nous permettra donc d’utiliser le modèle électro-statique par la suite.

Remarque : il ne faut pas confondre El avec l’énergie de cohésion Ecoh qui correspond
à une dissociation en atomes N a et Cl. La création de N a+ à partir de N a coûte l’énergie
d’ionisation Ei et la création de Cl− à partir de Cl coûte l’énergie d’affinité Ea . On peut
établir le bilan :
Ecoh = Ei + Ea + El = 5, 14 − 3, 71 + El = −6, 5 d’où El = −7, 9.
Madelung a donc pour éviter cet effondrement imaginé de manière phénoménologique
un terme de répulsion de la forme :

B
Er = (1.4)
rn
Au bilan on se trouve de façon globale avec un terme d’attraction Ec et un terme de
répulsion Er . On a deux conditions :

2
1. L’énergie totale du système est E = Ec + Er = −N er M + B
rn .

2. L’équilibre global du système qui correspond à une valeur r0 de la distance entre


atomes est donné par : dE
dr = 0.

Application : dans le cas considéré, connaissant la valeur de r0 (0, 281nm), on peut


en déduire la valeur de l’exposant n = EcE−Ec
t
= 8, 9. Cet exposant élevé indique que la
variation du terme de répulsion est forte.

Conclusion : on doit retenir que la forme générale du potentiel d’interaction


pour tout type de liaison (forte ou faible) est :

A B
U =− + (1.5)
rm rn

Le tableau suivant donne quelques exemples de matériaux avec l’énergie de liaison


ainsi que des grandeurs auxquelles nous allons nous intéresser (Température de fusion,
module d’élasticité, dilatation thermique, conductibilité électrique et ductilité) classées
faible, moyen, fort (élevé). Tableau issu de Des Matériaux p. 42.

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1.2. L’état ordonné : les solides cristallisés

Liaison El (eV/at.) Tf E α Cond. Duct.


Covalente Diamant (7) Fort F faible f f
Ionique N aCl (3, 3) F F f f f
Métallique N a (1, 1) ; Cu (3, 5) moyen m f-m m-F F
V. d. Waals H2 (0, 01) ; Cl2 (0, 3) f f F m f-m

1.2.3 Conséquences macroscopiques


Nous allons monter que les propriétés telles que fragilité, ductilité, élasticité, dilatation
thermique se déduisent aisément de la nature des liaisons. Débutons par l’élasticité qui a
fait l’objet d’études dès le 17e siècle à savoir :
1. Hooke (1635, 1703). Il a donné la relation de proportionnalité entre allongements et
efforts appliqués (application aux ressorts, lames minces),
2. Cauchy (1789, 1857) Notion de déformation d’un milieu continu.
3. Thomas Young, physiologiste, physicien et linguiste anglais (1773-1829)lois de l’élasticité
et concurrent de Champollion.
4. G. Lamé (1795, 1870)dit LAMÉ DE LA DROITIÈRE. On peut trouver diverses
contributions dont : théorie mathématique de l’élasticité.
La plupart des matériaux possède un domaine de l’espace des contraintes (ou des
déformations) à l’intérieur duquel une variation des sollicitations n’entraı̂ne qu’une varia-
tion réversible des déformations. On a à l’intérieur de ce domaine un mouvement réversible
d’atomes soit régulièrement disposés (cristal) soit organisés dans des chaı̂nes moléculaires
(polymères). Afin de comprendre l’origine de ce comportement il est fondamental d’étudier
à la fois les différents types de liaisons intera-tomiques et l’organisation de la matière, ces
deux points intervenant dans l’élasticité macroscopique...

1.2.3.1 Module élastique selon le modèle électro-statique


Si l’on reprend l’expression du potentiel d’interaction on peut s’intéresser au calcul du
module d’élasticité en prenant comme exemple le chlorure de sodium. Dans une section
unité (1m2 ) il y a r12 atomes. Imaginons deux demi-cristaux face à face séparés de r
0
(différent de la valeur à l’équilibre r0 ). Le système étant hors de l’équilibre une force
extérieure doit être appliquée. Supposons qu’au voisinage de l’équilibre existe une relation
F = k(r − r0 ) avec k la raideur. On a :

dF d2 U
k= = (1.6)
dr dr2
Mais par définition en divisant l’effort par la section unité on obtient la contrainte
moyenne. Sachant qu’il y a r12 liaisons dans cette section on a :
0

1 k r − r0 k
F = k(r − r0 ) =⇒ F 2 =σ= = ǫ (1.7)
r0 r0 r0 r0
Cette expression fait apparaı̂tre à la fois une contrainte et une déformation. Le terme
k
r0 est donc homogène au module recherché. Dans le cas du chlorure de sodium on peut le

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1. Structure, texture des matériaux et propriétés

calculer et on obtient (voir TD) :

k q2
K= = (n − 1) avec n = 0, 58 (1.8)
r0 4πǫ0 r03
Ceci donne avec ǫ0 = 8, 85410−2 F m−1 une valeur de 38GP a qui est proche des résultats
expérimentaux sur ce cristal.

Remarques :
1. Le module d’élasticité est lié à la courbure du potentiel au voisinage de l’équilibre.
Cette dernière est en relation avec les exposants n et m du potentiel d’interaction.
La connaissance des ces exposants donne immédiatement une idée du type de com-
portement élastique.

Figure 1.6 – Modules (extrait de Dorlot)

2. On peut également affirmer que cette courbure sera d’autant plus forte que le puits
de potentiel sera marqué. Ce dernier est par ailleurs relié à l’enthalpie de sublimation.
Il y a donc une relation entre ces quantités.
3. Ce calcul est une estimation qui ne tient pas compte de l’arrangement particulier des
atomes. En particulier aucune information sur l’anisotropie n’est fournie ici. Nous
reviendrons sur ce point plus loin.
4. Plus la température de vaporisation (ou aussi de fusion) est élevée, plus le module
de rigidité est grand.
Vous avez dans le tableau ci-dessous quelques ordres de grandeur (attention ce ne
sont que des ordres de grandeurs car il y a possibilité d’anisotropie parfois très forte).

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1.2. L’état ordonné : les solides cristallisés

Liaison Exemple Tf (◦ C) E (GP a) α (10−6 ◦ C−1 )


Covalente T iC 3180 315 7,4
Ionique Si O2 1600 72 0,5
Métallique Mo 1535 210 11,8
V. d. Waals P olyéthylène 115 0,2 210

1.2.3.2 Dilatation thermique selon le modèle électro-statique

Nous n’avons jusqu’ici pas pris en compte le terme d’énergie cinétique W lié à l’agi-
tation thermique. On peut supposer qu’un atome vibre entre deux positions extrêmes
dont la moyenne détermine l’évolution des positions d’équilibre avec la température. Ainsi
on comprend que la courbe U (r) n’étant pas symétrique (les coefficients m et n sont
différents) on obtient une variation de la position d’équilibre des atomes lorsque l’on modi-
fie la température. C’est l’origine de la dilatation thermique. Celle-ci sera plus importante
pour un matériau possédant une faible énergie de liaison à l’équilibre (propriété de la
courbe au voisinage de l’équilibre). On s’attend donc - selon ce modèle - à une corrélation
entre module d’élasticité et coefficient de dilatation thermique ce qui est bien vérifié par
l’expérience.

Figure 1.7 – Dilatation thermique (Dorlot)

1.2.3.3 Conductibilité électrique

Les cristaux covalents et ioniques sont isolants car tous les électrons sont liés à un
atome et ne peuvent pas se déplacer sous l’action d’un champ électrique extérieur. Par
contre les métaux qui possèdent un nuage d’électrons de valence peuvent se déplacer car
ils ne sont attachés à aucun atome en particulier : un courant électrique traverse le métal.

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1. Structure, texture des matériaux et propriétés

1.2.3.4 Conclusions
On a utilisé principalement le modèle électro-statique pour notre raisonnement. En
reprenant les différents réseaux cristallins on peut aisément imaginer que les propriétés
(élasticité, dilatation thermique,...) ne sont plus isotropes mais anisotropes. Les modules
élastiques correspondent à un tenseur d’ordre quatre C alors que les coefficients de dila-
tation sont des nombres appartenant à un tenseur d’ordre deux α. Un cristal triclinique
ne possède aucun élément de symétrie matérielle : en conséquence les tenseurs d’élasticité
et de dilatation thermique n’en auront pas. Par contre un cristal monoclinique possède
un plan de symétrie ; ceci impose que certains éléments des tenseurs respectent cette
symétrie. La conséquence est l’apparition de zéro dans les tenseurs ce qui réduit le nombre
de constantes. On aboutit ainsi aux tableaux de répartition du nombre de constantes
élastiques et de dilatation thermique classique.
On peut montrer que :
1. L’isotropie élastique constatée sur la plupart des matériaux est le résultat de l’ar-
rangement aléatoire des cristaux au sein du poly-cristal.
2. Que d’une façon générale les conditions de symétries matérielles sont plus fortes sur
des tenseurs d’ordre faible que d’ordre élevé. Cela s’observe sur le cristal cubique
qui possède 3 constantes élastiques (la plus faible anisotropie) alors qu’il est isotrope
thermiquement (1 constante).

1.3 L’état désordonné : les verres


Les verres ou corps amorphes ou solides non cristallins représentent un état exception-
nel de la matière. Ils sont solides mais l’arrangement des atomes dans leur structure est
celui du liquide dont ils sont issus, par trempe. Les verres industriels sont essentiellement
des verres de silicates (70% SiO2 , 20% N a2 O, 10% CaO (% mol.)). L’état vitreux est
métastable. Les composés métalliques ne donnent pas (sauf par hyper trempe de couches
minces) de phase vitreuse. La figure ?? représente un même composé sous forme cristalline
et vitreuse.

1.4 Entre ordre et désordre


Entre l’état ordonné des cristaux et désordonné des verres existent des structures
(intéressant un grand nombre d’atomes) qui se rapprochent de celle du cristal avec des
écarts à l’ordre importants, ou des structures apparemment désordonnées dans lesquelles
on trouve un ordre à moyenne distance. Ce sont les matières plastiques, les caoutchoucs,
les textiles.

1.4.1 Polymères
Les polymères sont constitués de grosses molécules, chaı̂nes polymériques (polyéthylène
par exemple) formées par la répétition d’un monomère.(−CH2 − CH2 − (éthylène) par
exemple). On peut voir alors cette chaı̂ne comme sur la figure suivante (Verdu, p.59) et
l’élargir au cas des polymères constitués d’imbrication de chaı̂nes différentes. On trouve
aisément un million d’atomes dans des polymères qui ont des masses molaires de l’ordre

12 Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB


1.4. Entre ordre et désordre

de 105 à 107 g/mole. La molécule peut prendre plusieurs configurations comme une chaı̂ne
articulée se repliant dépliant. Elle est donc de longueur variable.
On a des polymères cristallisés, amorphes et évidemment toutes les possibilités in-
termédiaires avec des polymères semi-cristallins (taux de cristallinité variable).

Figure 1.8 – Structure amorphe et cristallisée

1.4.1.1 Polymères cristallisés


A traiter.

1.4.1.2 Polymères amorphes


On a dans ce cas une structure désordonnée construite à partir de longues chaı̂nes.
Ces chaı̂nes peuvent se mouvoir, s’emmêler. On a comme élément de base des atomes de
carbone, d’hydrogène, d’oxygène de soufre, ... liés entre eux par des liaisons covalentes,
ioniques et faibles. On a aussi bien du plexyglass, dur et fragile que du caoutchouc, mou,
très déformable.

1.4.2 Élasticité caoutchoutique (ou entropique)


Dans ce type de matériau on constate expérimentalement que le comportement élastique
macroscopique permet des élongations de l’ordre de 1000% avec une non linéarité forte et
une concavité vers le bas (en début de courbe). Ceci signifie que le matériau à tendance
« à se raidir ». (courbe p. 1945 Verdu).
On peut calculer le module élastique en considérant la structure particulière de la
matière : amorphe. Si dans le cas précédent des cristaux on a utilisé l’énergie d’interac-
tion pour effectuer nos calculs, il faut prendre désormais considérer qu’une déformation
appliquée à une chaı̂ne ne sollicitera que très peu les liaisons inter-atomiques (sauf dans le
cas très particulier de l’effet Mullins). Supposons qu’on applique une force F pour produire
un allongement dl : le travail de déformation s’exprime de manière générale par :

∂U ∂S
dW = dU − T dS = F dl =⇒ F = −T (1.9)
∂l T ∂l T

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1. Structure, texture des matériaux et propriétés

Figure 1.9 – Courbe de comportement typique d’un caoutchouc (Verdu)

avec U l’énergie interne et S l’entropie.

Remarques :

1. Dans ce cas on ne sollicite que très peu les liaisons internes de sorte que le premier
terme (élasticité cristalline) reste négligeable devant le second (élasticité entropique).
2. Dans le cas des cristaux la déformation ne modifie pas ou peu l’ordre géométrique
et c’est le second terme qui est négligeable.

Soit une chaı̂ne OM. On sait calculer l’entropie de configuration : à l’équilibre la chaı̂ne
forme une pelote isotrope de rayon r02 = x20 + y02 + z02 = 3x20 . Étudions une conformation
quelconque (le point M a des nouvelles coordonnées (x, y, z)). Si la chaı̂ne est Gaussienne,
la probabilité de présence de M dans un élément de volume dxdydz est donnée par :

3r2
µ ¶
Ωr = Ωx Ωy Ωz = Ω0 exp − (1.10)
2 < r02 >

Or la loi de Boltzmann lie l’entropie S d’un système à sa probabilité d’existence :

S(r) = k ln Ωr k constante de Bolztmann (1.11)

On aboutit tous calculs faits à :

3RT ρ
E= (1.12)
Mc
avec Mc la masse molaire moyenne d’une chaı̂ne et R la constante des gaz parfaits.

1.5 Notion de limite d’élasticité


1.5.1 Modèle électro-statique
Essayons de déterminer à partir du modèle électro-statique la contrainte maximale
supportable par le réseau supposé parfait. Celle-ci correspond au point d’inflexion de la

14 Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB


1.5. Notion de limite d’élasticité

courbe U (r) entre le point U (r0 ) et U (∞). On trouve donc (voir TD) pour un potentiel
2
U = − 4πǫq 0 r2 + rBn :
(µ ¶ 1 )
n+1 n−1
σ=E −1 (1.13)
2

On constate qu’avec n de l’ordre de 4 on trouve une contrainte de rupture de l’ordre du


module d’élasticité ce qui n’est pas observé sauf sur de minces filaments mono-cristallins.
Dans la pratique les contraintes de rupture sont de l’ordre de E/1000. On peut donc en
déduire que d’autres mécanismes interviennent dans les matériaux à la fois pour expliquer
l’existence de déformations permanentes et des contraintes de ruptures.

1.5.2 Glissement cristallographique

Figure 1.10 – Déformation élastique et plastique (Douin)

Lorsque l’on observe un poly-cristal déformé plastiquement au microscope optique on


observe de nombreuses bandes elles mêmes constituées de fines lignes de glissement. Dans
le cas d’un mono cristal ce phénomène est plus marqué puisque toutes les bandes de
glissement sont parallèles.
On peut alors supposer que la déformation plastique des métaux est due à un glissement
cristallographique des plans les uns par rapport aux autres. Soit une éprouvette de traction
mono-cristalline et un plan de glissement (voir figure 1.11). Il est logique de calculer la
contrainte de cisaillement qui agit dans ce plan pour une contrainte F/S de traction
appliquée. On trouve aisément :

F
τ= cos θ cos κ (1.14)
S
Le terme cos θ cos κ est appelé facteur de Schmid.
Calculons cette contrainte à partir des caractéristiques du réseau atomique (voir TD).
Pour cela on considère un réseau soumis à une contrainte de cisaillement τ . Dans ce cas il y
a glissement d’une partie du réseau par rapport à l’autre dans la direction x. La périodicité
du réseau permet de supposer que la variation de la cission en fonction du déplacement x

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1. Structure, texture des matériaux et propriétés

Figure 1.11 – Mono-cristal et critère de Schmidt

est sinusoı̈dale.
³ x´
τ = τth sin 2π (1.15)
b
avec τth la valeur de la cission théorique de glissement. En linéarisant et en prenant
un facteur de Schmid égal à 0, 5 on aboutit à une contrainte F/S égale à environ E/10 ce
qui ne permet toujours pas d’expliquer les valeurs expérimentales. L’objet de la suite de
ce cours est d’arriver à expliquer cette différence entre propriétés estimées et mesurées.

1.5.3 Défauts dans les matériaux


Nous allons dans ce passage nous intéresser essentiellement aux matériaux cristallins
pour lesquels l’ordre parfait n’existe pas. Certaines propriétés macroscopiques (modules
d’élasticité, coefficient de dilatation, ...) qui résultent de moyenne spatiale sont peu af-
fectées par ces imperfections ; ce n’est pas le cas pour les phénomènes de plasticité.

1.5.3.1 Défauts ponctuels


L’ordre régulier d’un cristal peut être perturbé par la présence soit :

1. d’atomes interticiels (de même nature que les atomes du cristal) qui créent une
forte distorsion du réseau,
2. d’atomes manquants (lacunes) dont le nombre est régit par une loi de type
Arhenius dans les métaux. Ces lacunes jouent un rôle important dans les phénomènes
de diffusion,

16 Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB


1.5. Notion de limite d’élasticité

Figure 1.12 – Facteur de Schmid (Dorlot)

3. de solutions solides. Un corps pur pouvant dissoudre une certaine proportion d’un
autre corps, on trouve donc deux cas :
– des atomes « étrangers » qui occupent des noeuds du maillage et conduisent à une
distorsion et à des modifications de propriétés électriques,
– des atomes « étrangers » qui sont en insertion. C’est le cas du carbone dans le fer.

1.5.3.2 Défauts linéiques

Il s’agit de dislocations dont l’existence a été imaginé par Voltera avant même de
pouvoir en observer. Il existe deux types de dislocations : vis et coin.
Dislocation coin. Elle correspond à l’interruption d’un plan atomique le long d’une
ligne ce qui conduit à une forte distorsion du réseau atomique avec des zones en tension
et d’autres en compression. Une dislocation se caractérise par son vecteur de Burgers b.
Celui d’une dislocation coin est perpendiculaire à la ligne de dislocation.

Dislocation vis. Dans ce cas on a un cisaillement du réseau qui donne un vecteur de


Burgers parallèle à la ligne de dislocation.

Remarques : Ces défauts qui perturbent l’arrangement cristallin augmentent son


énergie totale puisqu’il y a distorsion du réseau. On peut montrer que l’énergie associée à
chaque dislocation est de la forme (voir TD) :

W = µb2 /unité de longueur (1.16)

En conséquence le matériau qui recherche à minimiser son énergie interne va donc pri-
vilégier des dislocations dont le vecteur de Burgers est le plus court possible (soit la plus
petite distance inter-atomique
√ en pratique). Dans une structure CFC on a la direction
h110i et une longueur (a 2)/2 alors que pour une structure CC c’est la direction h111i

Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB 17


1. Structure, texture des matériaux et propriétés

Figure 1.13 – Dislocations observées au MET dans un échantillon de fer (Dorlot)

Figure 1.14 – Dislocation coin et vecteur de Burgers(Dorlot)


avec une longueur associée (a 3)/2.

Leur observation est possible au microscope électronique à transmission. Les densités


varient selon le traitement thermique (qui tend à diminuer la densité de dislocations) et
les sollicitations mécaniques.(qui l’augmentent).

Matériau Métal recuit Métal écroui


Densité de dislocation (cm/cm3 ) 106 1012

Remarque : On peut trouver l’expression (Friedel p. 54) de la contrainte cisaillement


nécessaire au mouvement d’une dislocation qui de proche en proche va cisailler le cristal.
Elle est donnée pour une dislocation vis avec a un paramètre de maille par :
³ a´
τ = 2µ exp −2π (1.17)
b

18 Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB


1.5. Notion de limite d’élasticité

Figure 1.15 – Dislocation vis (Dorlot)

Figure 1.16 – Mécanisme de multiplication des dislocations (Dorlot)

Cette relation permet de constater que l’ordre de grandeur ainsi trouvé est de µ/100
à µ/1000 pour la contrainte de cisaillement critique ce qui signifie que ce mécanisme est
probable pour expliquer la plasticité cristalline.

1.5.3.3 Défauts surfaciques

On trouve dans cette catégorie les joints de grains et les macles.

1. Les joints de grains correspondent à la limite entre les différents grains d’un
matériau poly-cristallin. Les joints de grains ont une épaisseur de quelques couches
atomiques, sont des zones fortement distordues ce qui permet l’insertion d’atomes.
Si les grains sont systématiquement élastiquement anisotropes le poly-cristal peut
être isotrope en raison de l’orientation aléatoire des orientations cristallines.
2. Les macles correspondent à des défauts dans l’ordre d’empilement des couches
d’atomes. On peut donc trouver à l’intérieur d’un même grain des traces de ma-
clage.

Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB 19


1. Structure, texture des matériaux et propriétés

Figure 1.17 – Joint de grain (MET), (Quéré)

Figure 1.18 – Maclage, principe et observation (Dorlot)

1.5.3.4 Défauts volumiques


On a de tels défauts lorsqu’une partie du cristal est remplacé par un autre matériau :
inclusion ou précité. Ils jouent un rôle très important pour la modification des propriétés
des matériaux (limite élastique).

1.5.4 Forces s’exerçant sur une dislocation


Soit un cristal d’épaisseur unité qui a subi un cisaillement donné par le vecteur b. Si il
faut appliquer une force F pour obtenir ce cisaillement alors le travail effectué est F L. Si
l’on s’intéresse à la dislocation, elle subi une contrainte de cisaillement τ ce qui donne un
effort τ L par épaisseur unité. Le travail de cette force est donc τ Lb ce qui signifie que :

F = τb
La déformation plastique macroscopique n’est rien d’autre que la conséquence du mou-
vement d’un grand nombre de dislocations.

1.5.5 Phénomènes d’interaction


En fait lorsque l’on observe la courbe de plasticité d’un cristal dans lequel un seul
système de glissement est activé on obtient une courbe de type élasticité plasticité par-

20 Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB


1.5. Notion de limite d’élasticité

faite. Si on s’intéresse au même cristal dans lequel plusieurs systèmes de glissement sont
activés alors il y a interaction entre eux et en résulte le phénomène de durcissement ou
d’écrouissage comme le montrent les deux figures suivantes.

D’une façon générale le durcissement est une conséquence d’interactions entre les dis-
locations et des défauts qui peuvent être :
1. des inclusions (figure 1.19)

Figure 1.19 – Durcissement par précipités

2. des joints de grain,


3. les dislocations elles mêmes.

Figure 1.20 – Augmentation de la densité de dislocations au cours d’un essai de traction

1.5.6 Critères de plasticité


1.5.6.1 Matériaux métalliques
A l’échelle macroscopique on traduit la transition entre comportement élastique et
plastique par un critère de type Mises (pour les matériaux métalliques dans des conditions

Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB 21


1. Structure, texture des matériaux et propriétés

Figure 1.21 – Essai de traction

usuelles de pression hydro-statique). Ce dernier postule que l’énergie élastique emmaga-


sinée atteint une certaine valeur c alors il y a mouvement local des dislocations et apparition
de déformations plastiques. Ce critère s’écrit :
p
J2 − c = 0

Figure 1.22 – Critère de von Mises



avec J2 le deuxième invariant du tenseur déviateur des contraintes J2 = 12 σij σij . Il ne
fait intervenir que des termes d’énergie de distorsion. La partie hydro-statique de l’énergie
apportée n’intervient pas ce qui est conforme au critère local de schmidt (voir TD). Il a
la forme d’un cylindre dans l’espace des contraintes, de base circulaire.

Remarque : d’autres critères existent de type Tresca qui sont des critères en contrainte.
En fait il n’y a que peu de différence entre Mises et Tresca.

1.5.6.2 Matériaux poreux


Dans le cas de matériaux poreux (sols, roches, béton, mousses...) il n’est pas raison-
nable d’utiliser le critère de Mises car d’autres mécanismes de ruine existent par croissance

22 Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB


1.6. Grandes classes de comportement

ou effondrement de cavités. Par ailleurs des interactions existent entre la plasticité clas-
sique (du squelette) et l’évolution de la porosité. Il est donc logique de faire apparaı̂tre le
premier invariant du tenseur des contraintes dans le critère qui peut s’écrire ainsi (critère
de Drucker Prager, 1952) :
p
J2 − αI1 − c = 0
Ce critère transforme le cylindre en un cône. Son inconvénient est de ne pas décrire
l’effondrement de la matière sous de fortes pressions hydro-statiques puisque le critère est
ouvert dans ce domaine.

Figure 1.23 – Critère de Mohr Coulomb

1.6 Grandes classes de comportement


L’objectif de cette partie est de classer le comportement des matériaux en grandes
classes : élasticité - visco (thermo, hydro) élasticité - plasticité - visco-plasticité - en-
dommagement afin de mettre en place les grandeurs importantes pour chaque type de
comportement. On a vu que l’élasticité macroscopique provient soit d’une modification
de l’énergie interne des matériaux cristallins soit de la modification de l’entropie pour les
matériaux amorphes.

1.6.1 Élasticité
Un matériau a un comportement élastique si et seulement si il y a réversibilité de
la courbe contrainte déformation. Les principales caractéristiques d’un comportement
élastique sont :
1. Linéaire ou non. En fait tout dépend des matériaux. Dans de nombreux cas, la
linéarité est observée (métaux) à température ambiante. Les élastomères, les sols sont
clairement des matériaux élastiques non linéaires.Dans ce cas il faut des fonctions
pour décrire l’élasticité (souvent des formes exponentielles ou puissance).

Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB 23


1. Structure, texture des matériaux et propriétés

2. Isotropie. Dans ce cas le nombre des constantes (dans le cas linéaire) à identifier
est de 2 (module de compressibilité et de cisaillement). De nombreux matériaux
cristallins obtenus par fonderie sont isotropes (aciers, alliages d’aluminium).
3. Anisotropie (hypothèse de linéarité pour simplifier). Le degré d’anisotropie est
variable. Il est faible pour des cristaux de symétrie cubique (3 constantes élastiques),
élevé pour des cristaux tricliniques (aucune symétrie donc 21 constantes). On peut
pour les matériaux distinguer les principaux cas suivants :
– isotropie transverse (5 coefficients). Il y a un axe de symétrie (intersection de plans
de symétrie). Dans ce cas on a isotropie dans le plan perpendiculaire à l’axe de
symétrie.
– orthotropie (9 coefficients). C’est le cas d’un matériau possédant 3 plans de symétrie
perpendiculaires. Le bois est localement orthotrope.
– Les autres cas ne sont que de peu d’intérêt compte tenu du nombre de constantes
à identifier.

1.6.1.1 Identification
Pour mesurer les constantes élastiques on peut utiliser des méthodes différentes :
1. Jauges de déformation. Ce sont des fils résistifs (le plus souvent ; parfois ils sont
piezo résistifs) collés sur la surface dont on veut mesurer les déformations. La va-
riation de résistance du fil est proportionnelle à l’allongement. On a dans le cas de
n brins en parallèle R = ρ nl S avec ρ la résistivité du matériaux et S sa section. Si
on veut mesurer des déformations dans différentes directions il faut coller plusieurs
jauges.

Figure 1.24 – Jauge de déformation (cours Challande UPMC)

2. Méthode de vibration. Dans ce cas on utilise les relations entre des fréquences de
résonance et les caractéristiques élastiques du matériau. On fait souvent l’hypothèse
que le coefficient de Poisson est connu et vaut 0, 3 pour les métaux.
3. Méthode de propagation d’ondes ultra-sonores. La vitesse des ondes de vo-
lume est une fonction des modules élastiques et de la masse volumique. Dans le cas
d’un matériau isotrope on a deux ondes dites L (longitudinale) et T (transversale).

E(1 − υ)
ρVL2 =
(1 + υ)(1 − 2υ)
E
ρVT2 =
2(1 + υ)

24 Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB


1.6. Grandes classes de comportement

L’ordre de grandeur des vitesses est 1500ms−1 pour l’onde longitudinale dans l’eau,
6000ms−1 pour les autres matériaux et la moitié (en première approximation) pour
l’onde de cisailleement. Si le matériau est anisotrope, des mesures dans différentes
directions permettent de calculer le tenseur complet (21 constantes, thèse M. François
UPMC).

1.6.2 Thermo-élasticité
On a vu qu’une variation de température a pour conséquence une dilatation thermique
(via l’agitation thermique). Il est alors aisé de déterminer le coefficient de dilatation qui
prend les valeurs suivantes selon les matériaux :

Matériau α (10−6 ◦ C−1 )


Silice 5
Verre 10 .
Acier 5
Polymère 100

Remarques :

1. Ce coefficient ne demeure constant que dans une gamme de température pour la-
quelle le matériau ne subit aucune transformation métallurgique. Dans les autres cas
(changement de phase) il peut y avoir des changement brutaux.
2. Le béton armé est composé de deux matériaux très différents : le béton et des arma-
ture métalliques (acier). Néanmoins les coefficients de dilatation des deux matériaux
sont les mêmes ce qui permet leur assemblage.

1.6.3 Hydro-élasticité
En fait pour la matériaux tels que le bois on sait qu’il existe un relation entre la teneur
en eau et la géométrie. Ce phénomène est en tout point semblable à la thermo-élasticité en
remplaçant la variable température par la variable humidité. Tous les matériaux poreux
présentent ce même caractère (bétons, roches, bois, argiles, polymères...). Dans certains cas
les variations dimensionnelles peuvent être spectaculaires : des argiles peuvent en présence
d’eau tripler leur volume apparent !

1.6.4 Visco-élasticité
Il s’agit de la dépendance des modules d’élasticité avec la vitesse de sollicitation qui
conduit à des courbes de comportement contrainte déformation dépendantes du temps.
C’est pour les polymères que ce point est particulièrement important Pour les autres
matériaux il faut en général une température élevée pour l’obtenir. On caractérise ce
phénomène par différents types d’essais :

1. spectrométrie de fréquence,
2. fluage,
3. relaxation.

Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB 25


1. Structure, texture des matériaux et propriétés

1.6.4.1 Spectrométrie de fréquence


Dans ce cas on cherche à mesurer directement les caractéristiques élastiques par divers
essais pour couvrir toute la gamme de fréquence :

1. fluage pour des fréquences nulles,


2. essais pendulaires pour des fréquences faibles (Hz),
3. essais de vibrations de poutres, de plaques (kHz),
4. propagation d’ondes (M Hz).

1.6.4.2 Fluage
Dans un essai de fluage on impose une contrainte constante et on observe l’évolution
des déformations. On obtient le graphe suivant (Figure 1.25) :

Figure 1.25 – Essais de Fluage (Dorlot)

26 Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB


1.6. Grandes classes de comportement

1.6.4.3 Relaxation
Il s’agit de l’essai inverse du précédent. On déforme l’échantillon et on observe la
relaxation (diminution) des contraintes.

Remarque : Reprenons l’exemple du béton armé précontraint. Le béton étant un


matériau ne résistant pas aux contrainte de traction, on place des armatures d’aciers que
l’on met en tension et qui par conséquence compriment le béton. Au cours du temps il est
nécessaire de venir tendre les aciers car la visco-élasticité (à la fois de l’acier et du béton)
fait disparaı̂tre progressivement la pré-contrainte.

1.6.4.4 Modèles rhéologiques


Pour décrire ces phénomènes il est commode d’utiliser un assemblage de ressorts et
amortisseurs. On a les arrangements simples suivants :
1. amortisseur et ressort en série,
2. amortisseur et ressort en parallèle,
3. ressort en série avec un ressort et un amortisseur en parallèle. Ce dernier modèle
est le plus simple qui permette une description réaliste des essais de spectrométrie
fréquentielle (voir TD).

1.6.5 Elastoplasticité
Ce comportement est commun à la plupart des matériaux métalliques aux polymères.
1. l’élasticité linéaire ou non (comportement réversible),
2. suivie d’un phase au cours de laquelle des transformations irréversibles naissent au
sein du matériau (multiplication et interaction des dislocations). Dans cette seconde
phase il y a en raison des interactions entre dislocations et défauts du matériau un
écrouissage (augmentation de la limite d’élasticité apparente du matériau).
3. Lors d’une décharge on retrouve des déformations permanentes appelées déformations
plastiques. Une recharge permet de constater que le domaine d’élasticité a augmenté
en raison de l’écrouissage.
Remarque : La zone de transition entre élasticité et plasticité permet d’identifier
l’évolution de la surface de charge (domaine d’élasticité) du matériau.

1.6.6 Grandeurs caractéristiques d’un matériau élasto-plastique et méthodes


d’essai
Un matériau élasto-plastique se caractérise par :
1. Son élasticité.
2. Son domaine d’élasticité initial (limite d’élasticité initiale). On mesure pour cela
de façon conventionnelle la contrainte seuil σs déterminée par l’apparition d’une
déformation plastique de 0, 2% pour les métaux.
3. Sa résistance contrainte maximale σM et la déformation plastique associée ǫM que
l’on déduit de la courbe effort déformation par la relation :
FM F
σM = =
S S0 exp(ǫM )

Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB 27


1. Structure, texture des matériaux et propriétés

Remarques :
– On fait dans ce calcul l’hypothèse d’incompressibilité plastique et on néglige les
déformations élastiques devant les déformations plastiques (voir TD).

– On peut utiliser une autre méthode beaucoup plus simple dite de dureté ou d’in-
dentation. On pose sur la surface du matériau une bille (ou un cône ou une pyra-
mide selon les méthodes) que l’on enfonce en mesurant l’effort. Des déformations
plastiques sont alors imposées localement ; elles donnent naissance à une empreinte
sphérique (cas de la bille). On réalise de fait un essai de compression complexe. Le
rapport de l’effort à la surface projetée de l’empreinte (mesure sous microscope)
donne une quantité appelée H (hardness dureté) homogène à une contrainte qui
dans le cas des métaux donne

HB ∼
= 3σl

La valeur σl représente la limite d’élasticité actuelle et locale du matériau. HB est


relatif à l’essai de dureté Brinnell (avec la bille de 10mm et des efforts de l’ordre
de 1000N ).

Figure 1.26 – Corrélation entre dureté et contrainte limite

4. Sa ductilité qui caractérise son aptitude à se déformer plastiquement sans se rompre.


On mesure pour cela la déformation (appelée allongement A%) à rupture La ductilité
est recherchée pour l’emboutissage des tôles par exemple.

5. La ténacité qui caractérise la résistance d’un matériau à la propagation brutale de


fissure.

28 Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB


1.7. Grandes classes d’endommagement et de rupture

1.6.7 Quelques propriétés


Matériau Re (M P a) Rm (M P a) A%
Aluminium recuit 20 45 50
Aluminium écroui 100 120 7
Al-7075 recuit 100 225 16
Al-7075 500 570 11
Acier (0,55%C) 430 800 14
Acier trempé 705 1000 8

1.7 Grandes classes d’endommagement et de rupture


Les matériaux que ce soit des alliages métalliques, des céramiques, des polymères ar-
rivent tous à un stade de rupture. Celle-ci est totalement conditionnée par les défauts qui
existent dans ces matériaux. On distingue selon les matériaux et les cas de chargement
des endommagements :

1. fragile. Dans ce cas l’amorçage d’une fissure précède de peu la rupture.


2. ductile. Il y a une phase assez longue de propagation de défauts.
3. de fluage. Il est régit par des mécanismes de diffusion.
4. de fatigue. C’est un cas particulier.

1.7.1 Endommagement fragile


Un matériau est dit fragile si l’apparition d’un défaut conduit rapidement à la rupture.
C’est le cas des céramiques, des bétons, des métaux dans certaines conditions. On peut
être tenté d’adopter un critère macroscopique de rupture fragile de type Rankine :

Si σ ≥ σc alors rupture (1.18)

On peut raisonner en contrainte principale de traction par exemple.


Pour mesurer la ténacité qui caractérise ce phénomène on utilise l’énergie requise
pour entraı̂ner la rupture d’un élément de surface. Griffith (1930) a proposé une théorie
permettant de décrire l’expérience qui montre que pour des matériaux tels que les verres
(donc exempts de plasticité) la contrainte de rupture est très largement inférieure à ce que
prévoit un modèle atomique. Il a observé que des fils de verre très minces et fraı̂chement
obtenus avaient une résistance expérimentale à la rupture proche de la valeur théorique
mais que rayés celle-ci s’en éloignait.

1.7.1.1 Concentration de contrainte

Considérons une plaque infinie percée d’un trou de rayon quelconque. On sait grâce
à l’élasticité linéaire que la contrainte locale de traction est 3 fois plus grande que la
contrainte appliquée à l’infini. Considérons un défaut géométrique à la surface d’un matériau
soumis à une contrainte nominale de traction σnom . De la même manière qu’en mécanique

Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB 29


1. Structure, texture des matériaux et propriétés

des fluides, on imagine un flux des contraintes qui admet des concentrations au voisinage
du défaut. On peut montrer que :
µ r ¶
a
σ = σnom 1 + (1.19)
r
avec a la profondeur de la fissure, r le rayon de courbure
pen ¢ pointe de fissure et σ
a
¡
la contrainte de traction en pointe de fissure. Le terme 1 + r est appelé facteur de
concentration de contrainte.

Exemple : dans le cas d’une rayure d’un millième de millimètre ce facteur vaut 140
pour un rayon de courbure donné par la distance inter-atomique (0, 2nm). La vitesse de
propagation de cette fissure est alors donnée par la vitesse des ondes de Rayleigh soit 40%
de la vitesse des ondes longitudinales environ (2000ms−1 ).

1.7.1.2 Champ de contrainte en tête d’une fissure


Dans ce cas d’une plaque fissurée on peut montrer que le champ de contrainte admet
une solution de type général :

K
σ≈√ f (θ) (1.20)
2πr
expression donnée en coordonnées polaires dans laquelle K représente le facteur d’in-
tensité des contraintes. Ceci signifie que les contraintes sont infinies dans le cas d’une fissure
de rayon de courbure nul en pointe. En fait dans la réalité il existe une zone plastifiée en
pointe de fissure.

1.7.1.3 Théorie de Griffith


Considérons un matériau fissuré dans deux états :
1. avec une fissure de longueur 2a,
2. avec une fissure de longueur 2(a + da).
L’énergie élastique libérée par la propagation de da est donnée par :

σ2
Wél = πa2 σε = πa2 (1.21)
E
La variation d’énergie en fonction de da est donnée par :

σ2
dWél = 2πa da (1.22)
E
Mais pour que la propagation soit possible il faut donner l’énergie nécessaire à la
rupture des liaisons atomiques. On note γs l’énergie de surface du matériau ce qui donne :

dWs = 4γs da (1.23)


Au bilan la variation de l’énergie potentielle du système est donc :

dW = dWs − dWél (1.24)

30 Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB


1.7. Grandes classes d’endommagement et de rupture

Figure 1.27 – Propagation de fissure (Dorlot)

Le critère de Griffith est que la fissure se propagera de da sous l’action de la contrainte


appliquée si la matériau peut tendre vers une énergie potentielle plus faible (état plus
stable) ce qui s’exprime par :

dW
≤0 (1.25)
da
D’où en reprenant les expressions précédentes :
r
2Eγs
σnom ≥ (1.26)
πa
Exprimée en terme d’énergie la condition de Griffith peut s’interpréter comme suit : en
dessous de la valeur ac il n’y a aucun risque alors que dans le cas contraire, l’énergie libérée
étant supérieure à l’énergie nécessaire pour créer de nouvelle surface il y a propagation
instable de la fissure.

Remarque : l’expression issue du critère de Griffith peut être interprétée :


1. Soit comme un critère en contrainte et dans ce cas on retrouve un critère de type
Rankine.
2. Soit comme un critère énergétique en notant G la quantité 2γs .

1.7.1.4 Ténacité
Sa mesure correspond à la mesure de l’énergie nécessaire pour rompre un matériau.
Son unité est le Jm−2 . On constate que selon le comportement ductile ou fragile cette
quantité est très variable et que cette notion de ténacité est différente de celle de rigidité
ou de ductilité. On la mesure pratiquement grâce au mouton de Charpy (1901) qui donne
la résilience du matériau.

Remarque : si l’on reprend l’équation 1.26 en notant G = 2γs alors la résilience


mesurée dans l’essai Charpy est la quantité G qui est l’énergie nécessaire pour atteindre
la rupture du matériau.

1.7.1.5 Méthodes pour améliorer la ténacité d’un matériau


Le cas des matériaux fragiles (verres, bétons) pose problème puisque l’existence d’un
défaut critique provoque la rupture brutale. Pour l’éviter on peut :

Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB 31


1. Structure, texture des matériaux et propriétés

1. Mettre les défauts de surface (rayures) en compression par des traitements ther-
miques.
2. Renforcer le matériau par des inclusions (granulats, fibres) qui constituent des obs-
tacles à la propagation et qui augmentent de fait l’énergie de surface.
3. Utiliser la plasticité qui augmente cette énergie et qui modifie la géométrie de la
fissure.

1.7.2 Endommagement ductile


Pour des matériaux polycristallins on a vu que le premier stade de la déformation
plastique s’accompagne de mouvements irréversibles de dislocations. Ce n’est qu’après
avoir accumulé de nombreuses dislocations qu’on voit apparaı̂tre des cavités ou des fissures.
Dans le cas de matériaux contenant des inclusions (alliages métalliques ou composites) il
est courant que l’endommagement s’amorce à la surface des ces inclusions par décohésion.
Il est également possible que ce soit la fragmentation de l’inclusion qui est à l’origine de
la dégradation ultérieure du matériau.

1.7.3 Endommagement viscoplastique (de fluage)


Ce cas correspond dans la pratique à des charges imposées et constantes dans le temps
(aube de turbine en rotation pendant un vol d’avion, charges liées au poids dans le cas
d’un pont, fluage des polymères). Pendant des durées très longues ou à des températures
élevées des mécanismes de diffusion interviennent. Dans le cas des métaux on observe des
courbes qui ont la forme suivante :

On remarque trois stades dit de fluage primaire qui concerne une toute petite partie
de la vie du matériau, une phase de fluage secondaire au cours de laquelle la vitesse
de déformation est constante et une phase de fluage tertiaire qui conduit à la rupture.
Pendant cette dernière phase on constate une accélération de la vitesse de déformation.
Selon la valeur de la contrainte imposée ou la température de l’essai on constate une
activation de ces phénomènes ce qui permet d’écrire pour le fluage secondaire :


= Bσ n pour T = cste
dt µ ¶
dǫ −Q
= C exp pour σ = cste
dt RT

Si on combine ces deux équations on obtient l’effet simultané des deux variables (loi
de Norton) :
µ ¶
dǫ ³ σ ´n −Q
= ǫ0 exp (1.27)
dt G RT
Pendant le fluage secondaire les dislocations sous l’effet de la contrainte et de la
température s’accumule aux joints de grains ce qui finit par créer des fissures (ou des
porosités) intergranulaires qui conduisent à la rupture. Cette rupture est appelée rupture
intergranulaire.

32 Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB


1.8. Références

Remarque : Pour décrire le troisième stade du fluage on peut raisonner ainsi. La


surface effective qui résiste est diminuée en raison de la présence de fissures ou porosité
intergranulaires. Soit D le paramètre d’endommagement qui traduit cette porosité. Il est
tel que :

S
1−D = (1.28)
S0
Si D vaut 0 le matériau est sain, si D vaut 1 alors il est totalement endommagé donc
rompu. Si on considère que dans les essais c’est le plus souvent un effort qui est imposé et
non une contrainte alors on peut écrire :
µ ¶n µ ¶n
dǫ F σ
=B =B (1.29)
dt S 1−D
Au début du fluage tertiaire D vaut 0 et on retrouve la loi initiale, au cours du fluage
tertiaire on a une évolution de l’endommagement qui augmente la contrainte effective et
permet de décrire l’augmentation de la vitesse de déformation.

1.8 Références
1. Bailon J-P. et J.M. Dorlot, des matériaux, 3e édition, Presses internationales poly-
techniques, 2000.
2. Douin, Mécanique des milieux continus, introduction à la plasticité des matériaux,
Diderot arts et sciences, 1997.
3. Quéré, Physique des matériaux, Ellipses.
4. Verdu J., dans Introduction à la mécanique des polymères, G’sell and J.M. Haudin
ed., INP Lorraine, 1995.
5. Asbhy M.F. and D.R.H. Jones, matériaux, Dunod, 1991.
6. http ://gallica.bnf.fr/themes/SciXVIIII7.htm

Notes de cours Matériaux Licence UPMC - 2004 - YB 33

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