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- Alors que dans sa déposition à la police, la journaliste nie les accusations portées
contre elle, le bulletin de consultation - légalement sans valeur - rédigé par le médecin
rend compte à la fois des aveux que souhaitait obtenir la police et de la réalité de
l'examen physique qu'elle a subi sans son consentement
- Hajar Raissouni dénonce avant tout une affaire politique qui vise à la punir de ses
articles sur le Hirak et à intimider son oncle Soulaymane Raissouni, militant des droits
de l'homme et journaliste d'Akhbar al Yaoum
RABAT, le 5 septembre 2019 – Dans le cadre de la Convention des Nations Unies contre la torture,
Maitre Mohamed Sadkou, avocat au barreau de Rabat qui défend la journaliste Hajar Raissouni
annonce que suite aa la demande de la famille, il déposera plainte après étude du dossier contre la
police pour torture et traitement inhumain, cruel et dégradant sur sa cliente.
Hajar Raissouni, journaliste marocaine, a été arrêtée le 31 août par six éléments de la brigade anti-
gang pour « avortement illégal » et « relations sexuelles hors mariage » alors qu'elle quittait le
cabinet de son gynécologue à Rabat où elle s’était rendue d'urgence pour une hémorragie. Elle a par
la suite été menée par la police au CHU de Rabat où elle a subi, contre son gré et en dehors de toute
procédure légale, une « contre-expertise » médicale d'une extreme violence afin de lui faire avouer
des actes qui relèvent de sa vie privée et qu'elle n'a en l'occurence pas commis.
Maitre Mohamed Sadkou explique : « L'examen médical imposé de force à ma cliente Hajar
Raissouni est une violation directe de son intégrité physique et moral. L'objectif de ce traitement
inhumain, cruel et dégradant était de la contraindre à faire des aveux. C'est la définition même de
la torture. Et c'est une violence particulièrement sournoise car elle a ciblé ma cliente dans sa
féminité.»
Par ailleurs, face au tollé médiatique provoqué par les accusations rétrogrades dont elle fait l'objet,
Hajar Raissouni remercie tous ceux et celles qui lui ont manifesté leur solidarité publiquement. Elle
leur demande expressément de noter la teneur politique de cette affaire qui soulève bien d'autres
questions que celle du droit à l'avortement et notamment celle de la liberté de la presse et de
l'indépendance de la justice au Maroc.
En effet, lors de son arrestation, la journaliste Hajar Raissouni, primée à plusieurs reprises pour son
travail d'investigation et notamment pour son reportage sur les événements du Hirak, a été
interrogée sur des éléments de l'affaire Taoufik Bouachrine ainsi que sur les récentes publications
de son oncle Soulaymane Raissouni. Ce dernier, militant des droits de l'homme et éditorialiste au
journal Akhbar al-Yaoum, est réputé pour son ton critique à l'égard des autorités marocaines.
FIN