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Contributeurs
Faire la ville Sommaire
Lecture croisée des méthodes et outils de l’urbanisme en France et au Viêt-Nam
Capitalisation des expériences de la coopération décentralisée
Région Île-de-France/Hanoi
Région Rhône-Alpes/Grand Lyon/Hô Chi Minh-Ville
Édition française
INTRODUCTION
06
Auteurs et coordination éditoriale
Fanny Quertamp, co-directrice, PADDI
Laurent Pandolfi, chargé de mission Asie-Océan Indien, Région Île-de-France
Laura Petibon, PADDI/IMV
Relectures
Patrice Berger/Agence d’urbanisme de l’agglomération lyonnaise ; Jean-Charles
CHAPITRE 1
LA PLANIFICATION URBAINE
17
Castel/CERTU ; Gilles Antier/IAU-IdF ; Jean-Claude Gaillot/Région Île-de-France ;
Pierre Peillon/Union Sociale pour l’Habitat ; Emmanuel Cerise/IMV ; Yann
Maublanc/IMV ; Patrick Brenner/Région Île-de-France ; Nguyen Trong Hoa/
Directeur de l’Institut de Recherche et de Développement de HCMV ; Vo Kim
Cuong/Ex-directeur adjoint du Département de la Planification Urbaine et de
l’Architecture de HCMV ; Nguyen Thi Cam Van/Département des Ressources
Naturelles et de l’Environnement de HCMV ; Truong Trung Kien/Responsable
CHAPITRE 2
LE FONCIER URBAIN
41
du bureau de planification du centre-ville au Département de la Planification
Urbaine et de l’Architecture de HCMV ; Nguyen Thi Xuan Ha/ Département de
la Planification Urbaine et de l’Architecture de HCMV ; Ly Khanh Tam Thao/
Département de la Planification Urbaine et de l’Architecture de HCMV ; Do
Nguyen Phong/Institut d’urbanisme de HCMV
63
Traduction
Huynh Hong Duc
CHAPITRE 3
LES TRANSPORTS COLLECTIFS URBAINS
Édition
Iconographie
Laura Petibon, PADDI-IMV
Relecture typographique
Catherine Weyl
Agathe Ramsamy
CHAPITRE 4
LE LOGEMENT
83
Conception et mise en page
Nguyen Nguyet, avec un grand merci à Bernard Favre pour ses précieux conseils
Responsable de la publication
CHAPITRE 5
LE PATRIMOINE
103
Nguyen Hoang Cam
Imprimé à 1000 exemplaires, au format 18x24, par la société TNHH MTV ITAXA
Numéro d’enregistrement : 336-2014/04-23/LđXH
Décision de publication n° : 65/Qđ-NXBLđXH. ISBN : 978-604-65-1615-7
Achevé d’imprimer et depôt légal au 3ème trimestre 2014
2| Faire la ville |3
Preface
Avant-propos
C e livre est né de notre souhait de répondre, par un ouvrage synthétique et volontaire-
ment orienté vers l’action, aux questions que nous adressent régulièrement nos col-
lègues urbanistes vietnamiens et français sur l’histoire, l’organisation administrative,
les méthodes et les outils de planification ou encore les mécanismes socio-économiques
des grandes aires urbaines dont nous animons le partenariat : Hanoi, Hô Chi Minh-Ville, la
Laurent Pandolfi et
Fanny Quertamp
1
L’Institut des Métiers
de la Ville (IMV) et le
Centre de prospective
région Île-de-France, la région Rhône-Alpes et le Grand Lyon1. Le lecteur trouvera ainsi de et d’études urbaines
nombreuses informations sur l’organisation de ces métropoles et les moyens techniques et (PADDI) ont été créés
juridiques dont disposent leurs urbanistes pour en améliorer le fonctionnement et le déve- respectivement en
loppement. 2001 et 2006 dans
le cadre des accords
Nous souhaitions également pouvoir rendre compte de la richesse des échanges entre profes- de coopération
décentralisée entre la
sionnels des deux pays, que ce soit à l’occasion d’ateliers de formation ou de missions d’exper-
région Île-de-France
tise, et les faire partager au plus grand nombre au-delà des livrets et des rapports auxquels et le Comité populaire
ils donnent habituellement lieu. On retrouvera la teneur de ces échanges et débats dans le de Hanoi et entre la
regard qui est porté sur le mouvement d’urbanisation en cours au Viêt-Nam, mais aussi dans région Rhône-Alpes et
la recherche commune de solutions qui ne soient pas la simple réplication d’un modèle mais le Comité populaire de
plutôt une démarche qui place l’intérêt public et les biens communs au cœur de la construc- Hô Chi Minh-Ville. Les
ateliers, contextualisés
tion de la ville et de ses réseaux. Cet ouvrage vise ainsi à capitaliser les échanges menés dans
à partir de cas
le cadre de la coopération décentralisée à Hô Chi Minh-Ville et à Hanoi. d’études vietnamiens,
Réalisé par la région Rhône-Alpes et le Grand Lyon, la région Île-de-France
sont animés par des
avec le soutien de l’Agence Française de Développement La sélection des thèmes a été guidée par leur forte récurrence dans les besoins de forma- experts de la région
tion et d’expertise exprimés par les partenaires vietnamiens. Ainsi, la planification urbaine et Île-de-France et de la
régionale, la thématique foncière et celle de la mobilité et des transports ont naturellement région Rhône-Alpes
émergé. Les autorités publiques de Hanoi et Hô Chi Minh-Ville doivent faire face à d’impor- et débouchent sur
la formulation de
tants défis liés à l’urbanisation accélérée. Les réponses à apporter necessitent de s’appuyer recommandations
sur des méthodes et outils éprouvés en matière de planification et de gestion urbaine. Le ou de pistes de
logement et le patrimoine correspondent à des préoccupations plus récentes. Ils illustrent réflexion (techniques,
en creux les lacunes d’un mode de construction de la ville déséquilibré au profit d’opérateurs juridiques, etc.) qui
fonciers et immobiliers peu soucieux de proposer des logements à la population la moins sont restituées sous
aisée et encore moins de préserver le patrimoine architectural et urbain des centres anciens. forme de livrets dans
le cas du PADDI. Par
ailleurs, l’IMV et le
Chaque chapitre suit la même structure et débute par une présentation de la situation et des PADDI soutiennent
grands enjeux actuels de la thématique au Viêt-Nam. Une deuxième partie est consacrée aux des projets
concepts, aux outils et aux méthodes utilisés en France pour répondre à des problématiques d’assistance technique
similaires. Enfin, la dernière partie revient sur les débats qui ont animé les ateliers de forma- (études de faisabilité,
tion et sur les études et travaux réalisés souvent à titre expérimental et pilote. De nombreuses expertise, etc.) et,
pour l’IMV, des projets
illustrations permettent aux lecteurs des deux pays de mieux cerner la réalité urbaine et les
pilotes de réalisation
techniques utilisées. Une rubrique « pour aller plus loin » présente tout au long de l’ouvrage d’infrastructures.
des références bibliographiques sur les différents sujets abordés.
Bien qu’il se concentre sur Hanoi et Hô Chi Minh-Ville, cet ouvrage propose des outils et des
méthodes à tous les praticiens des villes vietnamiennes pour guider leurs actions et améliorer
leurs compétences dans les études et la gestion urbaine, tout comme il permet aux observa-
teurs étrangers de mieux cerner les enjeux de l’urbanisme contemporain au Viêt-Nam.
4| Faire la ville |5
Introduction
Introduction de clarifier les rôles de chacun et de coordonner leurs plans et leurs actions, qui s’inscrivent encore largement dans
une logique sectorielle. De plus, le pays, considéré comme l’un des plus vulnérables au changement climatique,
E
s’industrialise et voit les inégalités sociales augmenter, malgré une réduction globale de la pauvreté, ce qui rend la
n 1986, le Viêt-Nam initie le Doi Moi, une politique d’ouverture économique progressive question de la durabilité écologique, économique et sociale des politiques urbaines de plus en plus pressante.
afin de moderniser le pays via le passage d’une économie centralisée à une « économie L’urbanisme vietnamien, en pleine effervescence, est en quête de méthodes et d’outils nouveaux. Malgré les réformes
de marché à orientation socialiste». Depuis, le pays s’est considérablement développé : législatives majeures de ces dernières années - loi sur la planification urbaine en 2009 et révision de la Constitution et
durant deux décennies, et malgré un ralentissement à 6,7% en 2011, le taux de croissance de de la loi foncière en 2013 - le cadre règlementaire et opérationnel de la planification et de la gestion urbaine est en
son PIB a atteint 7,5% par an. La croissance urbaine se concentre majoritairement sur les deux décalage avec les réalités du terrain - notamment avec la demande foncière et immobilière - et devient rapidement
métropoles de Hanoi et de Hô Chi Minh-ville (HCMV) et, dans une moindre mesure, sur les obsolète.
villes de taille moyenne. Cette dynamique entraîne de profondes recompositions territoriales
à l’échelle nationale et locale, qui se traduisent par la densification des centres historiques, Au Viêt-Nam, la planification urbaine constitue l’une des étapes stratégiques dans le processus de développement
l’extension des villes sur les espaces périurbains et la construction massive d’infrastructures urbain. Sous la direction du Comité central du Parti elle vise à définir le périmètre, la nature, les fonctions et les orien-
et d’équipements publics. tations de développement urbain. Aujourd’hui, les autorités locales cherchent à rendre la planification urbaine plus
efficace. Plus stratégique et plus flexible, celle-ci aurait pour enjeux de fixer de grandes priorités, de coordonner les
HCMV et Hanoi ont ainsi changé d’échelle en moins de dix ans. Moteurs de la croissance éco- actions entre les différents départements ou encore de renforcer la maîtrise d’ouvrage publique. Le foncier constitue
nomique du pays avec 27% des IDE et 33% du PIB national, ces deux villes constituent des ter- une autre variable stratégique de l’action des pouvoirs publics : il s’agit de constituer des réserves foncières, de garan-
ritoires privilégiés pour expérimenter de nouvelles politiques publiques et mesurer les effets tir les droits fonciers et de financer les équipements et les infrastructures. La construction et l’intégration des futurs
de la politique de transition. Le Plan de développement socio-économique pour 2011-2020, réseaux de transports urbains collectifs des deux métropoles (métro, lignes de BRT, etc.), réponses au défi de la mobi-
document stratégique qui oriente la politique nationale sur les dix années à venir, réaffirme lité dans les villes vietnamiennes, joueront également un rôle structurant majeur dans le développement urbain de
le rôle indispensable de l’urbanisation dans la modernisation et l’industrialisation du pays. La ces dix prochaines années. Par ailleurs, pour suivre le rythme de la croissance urbaine, les autorités sont confrontées
diffusion des différents modèles de développement des villes asiatiques et la diversification à la nécessité de diversifier l’offre de logements, notamment le parc de logements abordables. L’urbanisation insuffi-
des bailleurs de fonds désormais internationaux jouent un rôle important dans le processus sament maîtrisée constitue également un facteur de destruction des espaces culturels et historiques. Les experts et
de métropolisation des deux villes, de plus en plus intégrées dans la compétition économique gestionnaires doivent répondre aux enjeux de conservation et de restauration du patrimoine architectural et urbain,
mondiale. notamment dans les villes riches en identités culturelles, sans pour autant freiner leur développement.
Mais la croissance économique et démographique a pour revers une urbanisation accélérée Face à l’urbanisation des grandes métropoles au Viêt-Nam depuis le Doi Moi, en se basant sur les expériences, les mé-
sur les espaces périphériques. L’attractivité économique des villes a renforcé les concentra- thodes et les outils de développement urbain de la région Île-de-France, de la région Rhône-Alpes et du Grand Lyon,
tions des populations migrantes tant dans les centres historiques que sur les franges urbaines plusieurs solutions et recommandations sont formulées par les experts nationaux et internationaux. La démarche de
transformant la structure et la morphologie des villes. Cela se traduit par le développement cet ouvrage est donc de proposer des outils opérationnels et des pistes de réflexions à travers une vision transversale
des constructions illégales sur les terrains agricoles et sur les berges des canaux, empiétant des enjeux de l’urbanisme dans les domaines de la planification urbaine, du foncier, des transports collectifs, du
par ailleurs sur les réserves foncières. Le rythme du développement oblige les pouvoirs pu- logement et du patrimoine.
blics comme les professionnels de l’urbain à travailler dans l’urgence et malgré les mesures
prises, les autorités publiques ne parviennent pas à maîtriser l’étalement urbain. Des défis
importants sont à relever pour restructurer la ville et orienter son developpement afin d’offrir
un environnement favorable au développement socio-économique et améliorer la qualité de
vie des habitants.
6| Faire la ville |7
Introduction
Niveau du district Districts urbains - Districts ruraux - Capitales provinciales et villes - Districts ruraux - Huyen
Quan Huyen Thanh Pho
Niveau communal Quartiers urbains - Communes rurales Quartiers urbains et communes Communes rurales et
Phuong et bourgs - Xa rurales - Phuong et Xa bourgs - Xa
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Introduction
«
La France est une République de régime
semi-présidentiel. La Constitution de 1958
Le processus de déconcentration et de décentralisation en France
La déconcentration est le transfert du pouvoir de décision des services ad-
de Coopération Intercommunale (EPCI) afin
de mutualiser leurs moyens et d’améliorer
fonde la Vème République et régit ses insti- la cohérence de leurs stratégies territoriales.
ministratifs centraux de l’État vers leurs relais locaux. Le préfet de région En effet, les limites administratives tradition- 2
tutions. Le Parlement est composé de deux ou le sous-préfet du département sont les représentants de l’État sur ces
chambres : l’Assemblée nationale et le Sénat. nelles de la commune, du département et de
territoires.
Le Président de la République est élu au suf- La France, État très centralisé, a amorcé « l’acte I » de sa décentralisation la région peuvent difficilement intégrer les
frage universel direct, il nomme un Premier en 1982-1983 : les régions sont devenues des collectivités territoriales et logiques et les dynamiques d’une agglomé-
ministre et forme un gouvernement en fonc- leurs exécutifs sont désormais élus. La tutelle administrative et financière ration urbaine. Les communes peuvent donc,
tion de la couleur politique majoritaire du exercée par le préfet a été supprimée et de nombreuses compétences ont selon leur poids démographique, coopérer 1. Région Île-de-France
été transférées. 2. Région Rhône-Alpes
Parlement. au sein de trois types de communautés, cha-
En 2003-2004, de nouveaux transferts ont été opérés de l’État aux collectivi- cune étant dotée d’un régime fiscal et de
tés, même si le volet financier n’a pas toujours suivi le transfert des compé-
La structure territoriale française se décline compétences obligatoires et facultatives spé-
tences. Désormais, l’article 1 de la Constitution déclare que « l’organisation
cifiques. 95 Départements
principalement en quatre niveaux : l’État, la [de la France] est décentralisée ». Le principe de libre administration des
région, le département et la commune. On collectivités territoriales est garanti par l’article 34. Les relations entre ces
évoque cependant un « millefeuille territo- dernières ne sont pas hiérarchiques, bien que leurs actions doivent être Les communautés de communes corres-
rial », de nombreux échelons intermédiaires compatibles. pondent à des territoires ruraux ou faible-
se superposant à ces quatre derniers. ment urbanisés. L’aménagement de l’espace
et le développement économique consti-
Les régions, les départements et les com- tuent leurs deux compétences obligatoires.
munes sont à la fois des circonscriptions ad- Les régions sont principalement chargées Les communautés d’agglomération doivent
ministratives, relais de l’État au niveau local d’élaborer un schéma régional de dévelop- compter plus de 50 000 habitants dont 15 000
(avec des directions locales déconcentrées pement économique, soutenu par des aides. agglomérés au chef-lieu. Elles exercent des
des différents ministères), et des collectivi- Elles conçoivent également des schémas compétences obligatoires supplémentaires :
tés locales, entités juridiques autonomes de régionaux pour l’aménagement et le déve- les transports, les équipements sociaux,
l’État, légitimées par des assemblées locales loppement du territoire intégrant le schéma l’habitat et la politique de la ville. Les com-
élues (respectivement le Conseil régional, le régional des transports. Pour les grands pro- munautés urbaines comportent quant à elles
Conseil général et le conseil municipal) et dis- jets (infrastructures, aménagement), des plus de 500 000 habitants et sont en charge,
posant de compétences propres. contrats de plan entre l’État et les régions en plus des compétences déjà évoquées, de
(CPER) sont établis. Enfin, ces dernières l’organisation des services d’intérêt collectif
assurent le fonctionnement des musées ré- (eau, déchets, etc.…) et de la valorisation de Déconcentraon
Communes, départements et gionaux et sont responsables de l’inventaire l’environnement et du cadre de vie.
Administraon Services déconcentrés dans Foncon
général du patrimoine culturel.
régions : des compétences Centrale et les Régions et Départements Publique
Etat
Les collectivités territoriales ont des compé- d’aménagement du territoire, ils sont res- Les collectivités françaises peuvent mener Régions
tences précises et bénéficient d’une clause ponsables de la voirie, des transports publics des actions de solidarité internationale, par Foncon
générale de compétence qui leur permet non urbains ou encore des politiques de le biais de soutiens aux projets de la société Collecvités Publique
Départements
d’intervenir sur les objets d’intérêt local. protection de l’environnement. Quant aux civile. Elles peuvent également développer des Territoriales Territoriale
partenariats d’expertise avec des collectivités
Leurs attributions peuvent être complémen- communes, on distingue les compétences Regroupement
étrangères dans le cadre de la coopération Communes
taires, par exemple en matière d’éducation, traditionnelles du maire comme représen- décentralisée, définis par les lois Oudin-Santini
de communes
les régions sont en charge des lycées, les tant de l’État (état civil, voirie, etc.) des (2005) et Thiollière (2007). C’est dans ce cadre
départements des collèges et les communes compétences décentralisées. La commune que travaillent les structures de l’Institut des
Décentralisaon
des écoles. Une réforme des collectivités ter- délivre les permis de construire et rédige son Métiers de la Ville (IMV) à Hanoi et du PADDI
1
ritoriales est en discussion actuellement afin plan local d’urbanisme (PLU). Elle s’associe à à HCMV. Les DREAL (Direcons Régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) et DDT (Direcons
Départementales des Territoires) sont des services de l’Etat sous la tutelle respecve du préfet de région et du
de clarifier ce qui est du ressort de chacune d’autres communes pour rédiger le Schéma préfet de département. Elles parcipent à l’élaboraon des poliques de l’Etat en maère de développement
durable, de logement et d’aménagement du territoire et peuvent intervenir en tant qu'assistantes à la maîtrise
et d’améliorer l’efficacité de leurs actions. de Cohérence Territoriale (SCoT). d’ouvrage auprès des collecvités territoriales.
10 | Faire la ville | 11
Introduction
16 |
Chapitre 1 : La planification urbaine
A
applicables sur l’ensemble du pays, ne sont pas compatibles avec les
«
fin de mener à bien une planifica- Pour aller plus loin : ticulier des berges des cours d’eau. particularités des collectivités locales, en particulier à Hanoi et HCMV.
Principales dates de la planification urbaine
tion plus stratégique, les autorités de HCMV : • Banque asiatique de Pourtant, depuis une dizaine d’années, les schémas directeurs pro-
publiques sont amenées à coor- développement, 2010, posent une vision plus stratégique du territoire, dans la mesure où
--1993 : Décision 20/1993/QĐ-TTg du Premier « Hô Chi Minh City leur méthode d’élaboration et la conception même de la planification
donner les politiques sectorielles et à coo- Ministre approuvant le Schéma directeur de Adaptation to Climate ont évolué au contact des acteurs internationaux (bailleurs de fonds,
pérer avec les provinces environnantes. HCMV. Change », 36 p.
http://www.adb.org/ entreprises, coopération décentralisée, consultants).
Les défis à relever concernent l’amélio- --1998 : Décision 123/1998/QĐ-TTg du Premier publications/ho-chi-
Ministre approuvant la révision du Schéma minh-city-adaptation- Structuration
ration des infrastructures lourdes (voirie, territoriale de
directeur de HCMV à l’horizon de 2020. climate-change-
drainage, égouts, digues), des services summary-report HCMV par Nikken
Sekkei
urbains et des équipements sociaux, ainsi --2010 : Décision 24/2010/QĐ-TTg du Premier
• PADDI, 2012,
Ministre approuvant la révision du Schéma
que leur développement en périphérie : Livret « Approche
directeur de HCMV à l’horizon de 2025.
raccorder la population aux réseaux d’ap- intégrée des risques
provisionnement en eau ; construire des d’inondation : vers
une planification
systèmes de traitement des eaux usées ; pour constituer des réserves foncières, d’éléments
organiser celui des déchets ou encore ont entraîné un important mitage urbain systémiques »,
accroître l’offre en écoles, hôpitaux et et la formation de conurbations autour http://www.paddi.vn/
espaces verts. des deux villes. • Projet de
recherche Megacity,
L’amélioration des réseaux de transports Dans cette perspective, des politiques de Brandenburg Le schéma directeur de Nikken Sekkei pour le centre-ville
collectifs et leur articulation avec le déve- résorption de l’habitat insalubre et de University of de HCMV
loppement urbain constituent un autre construction de logements abordables Technology, Cottbus
«
enjeu majeur de la planification pour les sont nécessaires pour limiter l’urbani- http://www.megacity-
hcmc.org/ Une planification en décalage avec la réalité
deux métropoles. La motorisation crois- sation spontanée. Par ailleurs, la préser-
sante des ménages, un urbanisme opéra- vation du patrimoine exceptionnel du Ces écarts concernent entre autres :
--la différence entre le poids de population
tionnel très actif combiné aux difficultés centre-ville de Hanoi, la protection de attendu dans les districts et son importance
rencontrées par les autorités publiques l’environnement, notamment des zones réelle ;
--la différence entre les équipements planifiés
et ceux effectivement construits ; Ainsi l’organisation de consultations et de concours internationaux a
--l’urbanisation de zones agricoles, naturelles entraîné une professionnalisation des services municipaux qui sont
ou inondables dites non constructibles ;
--le dépassement des hauteurs autorisées des
désormais mieux armés pour réaliser des diagnostics, élaborer des
bâtiments ; scénarios et les traduire dans des plans. Malgré ces progrès, la pla-
--l’absence de respect des plans initiaux (grands nification reste encore déclinée en normes techniques trop précises,
projets) et la non réalisation des équipements notamment quant à l’usage des sols à l’échelle du grand territoire. Il
publics programmés ; en ressort que la « vision » du territoire proposée n’est pas suffisam-
--la destruction du patrimoine ordinaire à pro- ment claire et partagée. A HCMV, le DUPA, les Comités populaires
téger. des districts et les consultants travaillent de façon concertée dès le
18 | Faire la ville | 19
Chapitre 1 : La planification urbaine
début du processus d’élaboration des plans le développement urbain à travers une pla- Pour aller plus loin :
de secteur. Grâce à cette collaboration, tous nification centralisée1. Elles sont cependant • Banque mondiale,
les plans de secteur a l’échelle 1/2000 de aujourd’hui confrontées à une diversification 2011, « Viêt-Nam
des acteurs et une fragmentation des respon- urbanization review,
HCMV ont fait l’objet d’une expertise. technical assistance »,
sabilités dans ce domaine. 238 p.
http://documents.
D’une part, les collectivités locales ont vu worldbank.org/
Mettre en œuvre la planification leurs prérogatives se renforcer progressive-
urated/11/15817674/
vietnam-urbanization-
ment en matière d’urbanisme, comme en review-technical-
La planification reste difficile à mettre en attestent les orientations de la nouvelle loi assistance-report
oeuvre. Ainsi l’urbanisme règlementaire, sur la planification urbaine de 2009. Ce pro- • Banque mondiale,
parce qu’il peine à suivre les évolutions ra- cessus de décentralisation, s’il permet une 2006, « Urban
pides du marché immobilier, est de fait peu gestion plus proche des réalités du terrain, development
appliqué. En outre, la méthode des ratios strategy; Meeting the
exige également une coordination accrue challenges of rapid
semble peu adaptée : grâce à eux, les plans entre les différents acteurs et échelons de urbanization and the
détaillés fixent, à l’échelle des districts, les la planification. Les provinces ont délégué transition to a market
droits des sols, l’emprise des infrastructures, certaines compétences d’urbanisme aux dis- oriented economy »,
les objectifs de poids de population et les 73 p.
tricts (plans détaillés, délivrance de petits http://siteresources.
niveaux de couverture en réseaux urbains et permis de construire). Ceci a entraîné des worldbank.org/
Le schéma du district 9 d’HCMV
en équipements publics. Mais ces ratios sont l’ouest de l’agglomération, les ponts enjam- Le grand projet de Thu effets de compétition pour l’aménagement INTEAPINFRASTRUCT/
fondés sur des statistiques qui ne prennent bant le Fleuve rouge au nord n’ayant pas
Thiêm et la vue satellite du
de zones résidentielles et économiques,
Resources/Urban.pdf
district 1 de HCMV, 2011 de la faire appliquer restent faibles. Ainsi pro-
pas en compte les populations flottantes, ce été construits. La même situation s’observe qui permettent de développer le territoire • Patrick Gubry,
qui conduit à une sous-estimation chronique à HCMV : le développement des logements moteurs et particuliers ont tendance à peu « L’urbanisation au
et d’accroître dans le même temps le poids Viêt-Nam, que sait-on
des besoins en équipement. et des activités prévu au nord de l’agglomé- respecter les règles d’usage du sol, même démographique d’un district, dont dépend de la population
lorsque des plans de détails ont été réalisés,
«
ration, où les prix des terrains sont les plus une partie de son budget. Ce phénomène de flottante ? »,
Principaux lois et règlements élevés, s’est effectué dans le sud où le foncier et les contrôles en la matière sont insuffi- concurrence entre le pouvoir central et les http://recherche-
sants. iedes.univ-paris1.fr/
était moins onéreux. autorités locales se révèle particulièrement IMG/pdf/201101Gub
--2003 : Loi sur la construction, définit le cadre
de la planification des constructions pour les à HCMV. ryLeThiHuongNguye
L’absence de maîtrise foncière publique rend De même, les nombreuses opérations pri- nThiThiengUrbanisat
trois échelles régionale, urbaine et rurale.
--2005 : Décret 08/2005/ND-CP du Gouver-
donc peu probable l’orientation du déve- vées (lotissements, immeubles de grande D’autre part, les acteurs de l’urbanisme (pro-
ionViet-namPopulati
loppement urbain dans le sens des sché- onFlottantePresentat
nement sur la planification des constructions. hauteur) manquent de cadrage de la part des moteurs privés, entreprises publiques, entre- ion.pdf
--2008 : Décision 03/2008/QD-BXD du Ministère mas directeurs. Seuls les très grands projets autorités et ne font pas l’objet de participa- prises étrangères, joint-venture et habitants)
de la Construction, définit le contenu des docu- dépendant de l’autorité publique sont en tions financières pour contribuer à la mise en • PADDI, Agence
se sont multipliés au cours de la période de « d’urbanisme de
ments d’urbanisme dont les documents gra- général réalisés : grandes zones d’activité, place des réseaux techniques. transition » qui a suivi le Doi Moi. Les politiques l’agglomération
phiques (entrée en vigueur en avril 2008). délocalisation des ports, grandes infras- de « socialisation », terme utilisé au Viêt-Nam lyonnaise, 2012,
--2009 : Loi sur la planification urbaine, définit
tructures par exemple. Ces opérations se La distinction des métiers d’aménageur et de pour qualifier les privatisations des années
« Comment rendre la
le cadre juridique de la planification: planifica- planification urbaine
tion régionale, planification générale (schéma
caractérisent par leur lenteur, un manque promoteur ainsi que la définition précise des 1990, ont impliqué la sollicitation directe au Viêt-Nam plus
directeur) des villes/provinces, planification de directivité face aux investisseurs et d’anti- L’urbanisation des cahiers des charges permettra de proposer des acteurs privés pour le financement et la efficace ? »,
thématique, planification de secteur et plani- cipation, notamment foncière. Néanmoins, périphéries dans le quartier des programmes et des plannings réalistes. construction des infrastructures, des zones http://www.paddi.vn/
fication détaillée (entrée en vigueur en janvier certains projets privés se révèlent de vraies de Ha Dong, Hanoi, 2012
La mise en place de structures de gestion de industrielles, des centres commerciaux, de
2010). réussites, comme le quartier de Phu My Hung projets opérationnels, dotées d’une capacité services ainsi que des équipements (éduca-
--2010 : Décret 37/2010/ND-CP du Gouver- à Saigon South, HCMV. d’emprunt réelle, d’un pouvoir décisionnel et tion/santé). Des entreprises de construction
nement sur l’élaboration, l’expertise, l’appro-
bation et la gestion des plans d’aménagement de compétences bien ciblées devrait à l’ave- ont été privatisées, les joint-ventures et les
urbain (entrée en vigueur en mai 2010). À ces différents obstacles s’ajoute un contexte nir permettre de faire face à la complexité partenariats public-privé se sont développés. 1
La répartition des
--2010 : Circulaire 10 du ministère de la où la règle est mal acceptée et où les moyens technique et financière croissante des opéra- Les investisseurs élaborent les plans détail- compétences entre
Construction sur la constitution du dossier tions (décret 11/2013/NĐ-CP). lés de leurs projets d’aménagement confor-
collectivités locales et
d’aménagement (entrée en vigueur en sep- échelons déconcentrés de
mément aux plans des échelons supérieurs l’État relève au Viêt-Nam
tembre 2010).
Des compétences et des approuvés par les autorités compétentes. d’un système hybride
entre déconcentration et
responsabilités très Les projets stratégiques font l’objet de pré-
De même, la réalité du développement décentralisation.
cédures spécifiques, où les plans détaillés
urbain ne suit pas forcément les grands ob- fragmentées doivent être approuvés par l’Etat.
jectifs définis par le plan. Ainsi, le schéma
directeur de 1998 prévoyait pour Hanoi une Historiquement, les institutions vietna-
A cela s’ajoutent des responsabilités insti-
expansion vers le nord et l’ouest ; or la ville a miennes se sont structurées de manière à
connu, durant sa période d’application, une tutionnelles très fragmentées, en matière
gérer un système où seul l’État construisait
croissance urbaine uniquement concentrée à de planification urbaine entre les différents
la ville et où il pouvait tenter de maîtriser
20 | Faire la ville | 21
Chapitre 1 : La planification urbaine
LA PLANIFICATION URBAINE EN FRANCE plutôt qu’à inciter. Les règlements et les outils
de protection concernent entre autres l’envi-
actions à mettre en oeuvre pour la réaliser.
Aujourd’hui, les politiques publiques tentent
Pour aller plus loin :
• Éco-quartier de la
ronnement, le patrimoine et la séparation des généralement de favoriser la construction de caserne de Bonne à
Une approche flexible et de puissants outils opérationnels activités industrielles lourdes du tissu urbain nouveaux quartiers plus denses, d’urbaniser Grenoble, premier
L
normal. Les mécanismes d’incitation, eux, les terrains vacants en zone dense et de struc- éco-quartier français,
a France est marquée par une forte tradition planificatrice, qui s’est essentielle- sont essentiellement fiscaux ; ils dépendent turer l’urbanisation autour des axes et des http://www.debonne-
grenoble.fr/
ment manifestée à l’issue de la Seconde Guerre mondiale avec l’effort de recons- en grande partie des marchés et sont plus stations de transport en commun afin de di-
truction. La planification des années 1960-1970 était rigide, fondée sur des pré- difficiles à mettre en oeuvre, ce qui explique minuer la part des déplacements individuels
visions démographiques et économiques qui se sont révélées surestimées. Une démo- qu’ils soient moins efficaces que les précé- motorisés. La préservation des espaces verts
graphie en forte croissance impliquait des politiques d’aménagement du territoire dents. L’État peut parfois intervenir par le et agricoles des agglomérations, la valorisa-
expansives et volontaristes. Aujourd’hui, l’État n’intervient plus que rarement dans biais de structures opérationnelles telles que tion des cours d’eau (la trame verte et bleue)
les Établissements Publics d’Aménagement et l’aménagement d’espaces publics sont au-
la gestion urbaine, désormais confiée aux collectivités locales et à leurs groupements
(EPA) pour des projets considérés comme tant d’objectifs qui sont largement partagés
dans le cadre de la décentralisation. La faible croissance actuelle explique en partie stratégiques. par les services d’urbanisme des collectivités
la différence des problématiques de planification et d’outils entre le Viêt-Nam et la françaises. La planification se veut elle aussi
Des appels à projets publics
incitent les collectivités à
France. Concertation et ajustement durable, tant dans le processus, via la mise en construire des quartiers
place d’une concertation avec les différents plus écologiques et
permanent, des pratiques en durables
Le nouveau schéma directeur du Grand Lyon et sa vision de la acteurs et la participation des habitants, que
La combinaison des politiques « cohérence territoriale » développement dans le contenu. Un diagnostic environne-
publiques et du marché Dans l’approche « bottom up » de la planifica-
mental est intégré au PLU et à chaque projet
urbain. Les plans sectoriels comme le Plan de
La France et les pays occidentaux en géné- tion, la ville est conçue comme la somme des Déplacement Urbain (PDU) et le Programme
ral considèrent le développement urbain actions collectives. Cette approche engage Local de l’Habitat (PLH) visent par exemple à
comme une combinaison de décisions pu- les élus et les techniciens des collectivités réduire la pollution atmosphérique en préfé-
bliques (infrastructures, grands projets) et locales à prendre en compte les réalités du rant le fret au transport routier de marchan-
de lois du marché sur lesquelles la puissance terrain et les demandes des habitants. Elle se dises ou en créant des mesures favorables à
publique influe de façon variable et parfois développe peu à peu en France, mais coexiste la mixité sociale.
limitée, suivant qu’il s’agit de règles d’auto- avec l’approche classique dominante dite «
risation ou d’interdiction, de mécanismes top-down » ou descendante, qui privilégie le
d’orientation ou d’incitation. poids de l’action publique et de la planifica- Les différents plans/acteurs :
tion dans la construction de la ville.
à la recherche d’une échelle
La planification urbaine et les outils d’amé-
nagement dont disposent les collectivités En Europe, les ratios servent d’indicateurs, métropolitaine à Lyon et à Paris
publiques ont pour rôle de réguler le dévelop- d’outils d’aide à la décision, et non d’objectifs
à atteindre, et la planification est ajustée en Le ministère de l’Écologie, du Développement
pement urbain. Tantôt ils servent à corriger durable et de l’Énergie comprend les direc-
les déséquilibres et les ségrégations produits permanence. En France, la mise en œuvre des
tions de l’aménagement du territoire et de
par le marché, tantôt ils soutiennent des dy- Schémas de Cohérence Territoriale (SCoT)
l’urbanisme. Celles-ci produisent des études,
namiques d’expansion pour les favoriser et en fait désormais l’objet d’un suivi continu et
lancent des appels à projet (éco-quar-
tirer parti. La planification française propose d’une évaluation six ans après l’élaboration
tier, grand territoire, aménagement numé-
une vision à long terme qui se traduit par du document, qui peut mener à sa révision.
rique). Sur le terrain, seuls les grands projets
le SCoT (Schéma de cohérence territoriale) Les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) sont
des Directives Territoriales d’Aménagement,
ainsi qu’un projet territorial qui s’exprime via modifiés environ tous les six mois et révisés
des Opérations d’Intérêt National ou des
le SCoT d’une part, le PADD (Projet d’Aména- tous les cinq ans. Ces plans sont fermes sur
Établissements Publics d’Aménagement sont
gement et de Développement Durable) des les interdits, mais plus souples sur les préco-
pilotés par l’État. Les plans d’aménagement
PLU d’autre part (Plan local d’urbanisme qui nisations de développement.
détermine les règles d’urbanisme au niveau
des propriétés). Il s’agit soit d’orientations qui
constituent un cadre de coordination et de Une préoccupation nouvelle :
référence pour l’action, soit de règles précises le développement durable
pour l’instruction des permis de construire.
La ville doit désormais essayer d’être « durable », L’élaboration d’un
La planification qualifiée de stratégique fait schéma directeur
dans les trois dimensions (écologique, éco- demande la consultation
appel à une méthode plus visionnaire et nomique et sociale) du terme. Les définitions et la coordination des
plus interactive . En Europe, la planification de la « ville durable » sont nombreuses et ne acteurs institutionnels,
fonctionne mieux lorsqu’elle vise à protéger économiques et des
font pas toujours consensus, pas plus que les habitants
24 | Faire la ville | 25
Chapitre 1 : La planification urbaine
aux différentes échelles sont liés par le prin- elle est forcée de se soumettre à la volonté gration, entre autres, des enjeux de déve-
cipe de compatibilité. Les directions régio- de l’État, dans la mesure où c’est le gou- loppement économique et universitaire. Le
nales et départementales de l’aménagement, vernement qui fixe, en général, les grandes schéma directeur « Lyon 2010 » est approuvé
les services techniques de l’urbanisme des orientations en matière d’aménagement en 1992 à la suite d’un processus novateur de
intercommunalités et des communes, et les du territoire (Pôles de compétitivité écono- concertation entre les acteurs publics, privés
agences d’urbanisme sont chargés d’élaborer mique, Lignes à Grande Vitesse, etc.). Dans et la société civile, au moyen de nombreuses
les documents d’orientation et de planification. ce cadre, la Société du Grand Paris, créée par auditions et groupes de travail. Ce schéma se
la loi du 3 juin 2010, a pour mission principale distingue par sa souplesse et sa déclinaison
Les collectivités peuvent par ailleurs faire ap- de concevoir et de réaliser de grandes infras- en secteurs, échelons territoriaux informels
pel à des bureaux d’études privés pour réali- tructures de transport, en particulier le ré- qui détaillent ses orientations stratégiques.
ser ces documents. seau de métro automatique du « Grand Paris Ce document a donc eu une grande influence
Express », long de 130 km, qui reliera notam- sur la création d’une « culture d’aggloméra-
ment les aéroports de Roissy CDG, d’Orly et tion », et sa vision prospective de la métro-
La planification à l’échelle du Bourget, en passant par la Défense, le pla- pole a été considérée comme une référence
régionale et le défi de la teau de Saclay, la grande banlieue Est et le par les acteurs aussi bien publics que privés.
Quelques unes des centre de Paris.
gouvernance métropolitaine en structures qui composent La structure institutionnelle de la planifica-
Île-de-France le millefeuille de la
gouvernance francilienne Enfin, un syndicat mixte d’études, nommé tion est aujourd’hui particulière dans l’agglo-
« Paris Métropole », a été créé en 2009 pour mération de Lyon. Son territoire, en raison
Le schéma directeur de la région Île-de-
favoriser les échanges et les études com- de son intérêt stratégique, est couvert par
France (SDRIF) est un document d’urbanisme
munes entre les collectivités franciliennes. Il une Directive Territoriale d’Aménagement
à l’échelle de la région qui vise à contrôler la
repose sur une coopération volontaire entre d’encadrement étatique. Le SCoT du Grand
croissance urbaine et l’utilisation du terri-
plus d’une centaine de collectivités d’Île-de- Lyon touche en pratique un périmètre plus
toire, tout en garantissant la préservation des
France de différents échelons (communes, large que celui de l’intercommunalité. Il
espaces ruraux et naturels.
intercommunalités, départements, région). est élaboré par le Syndicat mixte d’Études
Paris Métropole associe à ses travaux, au sein et de Programmation de l’Agglomération
Dans la hiérarchie des normes d’urbanisme,
d’un Comité des partenaires, les grands syn- Lyonnaise, le SEPAL. Une démarche dénom-
il se situe à un niveau intermédiaire, entre les
dicats techniques, les chambres consulaires, mée inter-SCoT rassemblant treize SCoT de
lois qui s’imposent à lui (Loi du Grand Paris)
les représentants des milieux socio-écono- l’aire métropolitaine lyonnaise a été conçue afin
et les documents locaux d’urbanisme tels
miques et universitaires, les dix équipes de de raisonner à l’échelle de la « grande région en 2000 dans la loi Solidarité et Renouvelle- Les orientations
les SCoT ou les PLU. L’Île-de-France, région stratégiques du schéma
la consultation internationale sur le « Grand » formée par les agglomérations fortement ment Urbain (trois volets : urbanisme, habitat
capitale, est aussi la seule région française à directeur Lyon 2010
Pari de l’agglomération parisienne » et des liées de Lyon, Grenoble, Saint-Étienne, Vienne, et transport) et renforcé par les lois Grenelle.
disposer d’un « quasi pouvoir règlementaire ».
acteurs de la société civile. Villefranche, Bourgoin... Un « chapitre com- Les PLU doivent comporter un Projet d’Amé-
Elle élabore, en association avec l’État, les
mun métropolitain » tient ainsi lieu de préam- nagement et de Développement Durable
orientations règlementaires du SDRIF. Mais La carte de synthèse des
bule pour chacun de ces SCoT. Le « SCoT 2030 (PADD). Les documents règlementaires ne se orientations majeures du
Des démarches de planification » de l’agglomération lyonnaise qui a été contentent plus d’édicter des normes et des schéma directeur de la
région Île-de-France
et de gouvernance innovantes approuvé en 2010 insiste entre autres sur la
dans la métropole lyonnaise densification autour des axes de transport en
La généralisation de
commun et sur la valorisation des bassins de
l’intercommunalité Pionnière, l’agglomération de Lyon s’engage vie.
est un enjeu majeur
dans un nouveau type de planification au
pour l’Île-de-France.
De nombreux projets cours des années 1980, peu après les grandes La combinaison de la
d’extension et de création lois de décentralisation. Auparavant descen- planification, de la « stratégie »
d’intercommunalités dante, rigide et essentiellement spatiale, cette
sont en cours (en orange et des grands projets
les communautés de planification nouvelle prend en compte désor-
communes existantes, en mais la dimension métropolitaine de l’agglo- Afin de rendre sa mise en œuvre plus aisée,
rose les communautés mération de Lyon et propose une vision plus
d’agglomération et la planification règlementaire peut s’articuler
en vert les Syndicats partenariale et prospective, fondée sur de avec le développement de grands projets et
d’agglomération nouvelle) grands projets d’agglomération et sur l’inté- des stratégies globales et sectorielles (éco-
nomie, foncier, logement, transport, envi-
ronnement...). Pour renforcer les liens entre
l’urbanisme règlementaire et les pratiques
Rencontre des présidents
des syndicats mixtes opérationnelles réelles (urbanisation diffuse,
porteurs de SCoT de incohérence des fonctionnalités, rigidité du
l’agglomération lyonnaise zonage), l’« urbanisme de projet » a été inscrit
26 | Faire la ville | 27
Chapitre 1 : La planification urbaine
«
trame verte, zones naturelles non construc- planification. VARIABLES urbalyon.org/
Développer des outils opérationnels en com- Incertitude STRATEGIQUES
tibles) et structurel (centres, centres secon- Une évaluation de Document/Colloque_
plémentarité des plans d’urbanisme daires reliés par la charpente de transports la mise en œuvre IDENTIFICATION la_planification_
CONFLITS &
Si les orientations majeures sont du ressort du en commun) définit les orientations de déve- du précédent sché- strategique_-_de_
OPPORTUNITES
schéma directeur, et la gestion quotidienne de loppement pour le long terme. Dans le reste ma directeur est Lyon_2010_aux_
l’urbanisme du ressort des documents locaux menée avant de dé- CONSTRUCTION metropoles_d-
du tissu urbain, le SCot privilégie en général SCENARIOS aujourd-hui_-_19_
(plans détaillés), il est intéressant de dévelop- buter l’élaboration VALIDATION
une mixité de fonctions, sauf dans les zones du nouveau, en col- CHOIX mai_-_Les_actes-2912
per une batterie d’outils adaptés à des pro-
blématiques spécifiques. En France, les AVAP d’activités industrielles et de logistique. laboration avec les
• Schéma Directeur
(Aires de mise en Valeur de l’Architecture et acteurs institution-
de la Région Île-de-
du Patrimoine) et les « secteurs sauvegardés » nels et économiques du territoire. Ces scénarios sont traduits en grandes orientations
France,
permettent une politique de protection et de Une planification règlementaire Le diagnostic critique - atouts et faiblesses - com- territoriales. Le passage du croquis à la carte s’effec-
www.sdrif.com/
valorisation du patrimoine bâti urbain. Les prend notamment une évaluation environne- tue progressivement, avec l’identification de zones
OPAH (Opérations Publiques d’Amélioration claire mentale et doit reposer sur des données fiables, prioritaires d’un point de vue économique, environ- • SCOT de
de l’Habitat) permettent de réhabiliter les qui pourront par la suite faire l’objet de mises à nemental ou d’urbanisation préférentielle. l’agglomération
logements dégradés, les PLH (Programmes
Le PLU précise les grandes orientations défi- jour pour le suivi du document. Ce diagnostic est lyonnaise,
Locaux de l’Habitat) de fonder une poli- nies dans le schéma directeur. Il fait l’objet ensuite croisé avec les facteurs de changement La carte de synthèse finale résulte de la superpo- http://www.scot-
tique territoriale de logement social, les PDU d’une concertation entre les acteurs clés, (démographie, croissance économique, chan- sition des cartes des différents thèmes du schéma agglolyon.fr/
(Plans de Déplacements Urbains) et les PLD publics et privés, du territoire ainsi que d’une gement climatique) pour identifier les grandes directeur : zones d’urbanisation et de densification, • ISTED, AFD, MAE,
(Plans Locaux de Déplacements) d’organiser enquête publique. Le document final est variables stratégiques. zones de développement urbain contrôlé, infras- MEDAD, Ville en
les déplacements, les PNR (Parcs Naturels Un schéma qui synthétise les forces, les fai- tructures routières et de transport en commun,
rendu public, consultable en mairie et sou- devenir, 2007, 79 p.
Régionaux) ou les zones « Natura 2000 » de blesses, les opportunités et les risques, (analyse pôles d’excellence. Il s’agit, à cette échelle, d’indi- http://www.isted.
vent publié sur internet. Le droit des sols, qui « SWOT » - strenghs, weaknesses, opportunities quer des zones de développement préférentiel et
protéger des zones naturelles. com/villesendevenir/
peut être connu de tous, est accepté et les and threats) permet d’identifier les scénarios de non des localisations précises.
Des catégories de zonage html/accueil_html/
interdits sont largement respectés. Le docu- développement. index.html
simples et claires : zone
ment est composé de quatre volets : le dia- agricole, à urbaniser,
La définition de la stratégie gnostic, le projet de la collectivité (PADD), le naturelle et urbanisée
• PADDI, 2006, Livret
« Planification et
règlement et enfin les documents graphiques Le nouveau quartier de la ZAC Lyon Confluence, 2011
riat avec des acteurs privés, à travers des gestion des ressources
Les orientations stratégiques définies par la (zonage). Ce zonage définit les catégories foncières »
Sociétés d’Économie Mixte (SEM), ou des
collectivité s’expriment par des plans secto- d’usage du sol : zones naturelles (N), agri-
partenariats public-privé. Les grands projets
riels et par le SCoT, qui constitue une syn- coles (A), urbanisées (U) et à urbaniser (AU).
urbains peuvent être un moyen de revalo-
thèse territoriale de ces objectifs. Celui-ci Combiné avec le règlement du PLU, il définit
riser une zone, en créant ou rénovant un
repose sur une vision générale, sur une sélec- l’attribution des permis de construire. Ces
quartier, de créer de nouvelles dynamiques
plans détaillés se limitent à l’essentiel : indi-
économiques, comme le rapprochement des
cation et réservation des emprises de projet
Un exemple de vision stratégique : la charpente du réseau pôles universitaires et des entreprises de
de transport en commun à HCMV urbain, voirie, transports, réseaux et équipe-
nouvelles technologies. Ils peuvent être
ments ; prescriptions relatives aux construc-
développés à l’occasion de grands événe- 2
tions, aménagements et activités écono- Atelier IMV sur les
ments, tels les projets de Barcelone, Beijing « Stratégies des grandes
miques (localisation, implantation) ; terrains
ou Londres en vue de l’accueil des Jeux olym- métropoles », animé par
à protéger (trame verte et bleue, risques na- Gilles Antier, mars 2011
piques. Leur succès dépend fortement de la
turels ou industriels).
volonté politique et du suivi des réalisations.
A cette fin, la Zone d’Aménagement Concerté
Les grands projets urbains offre un encadrement juridique, technique et
structurants financier public, et permet l’instauration d’un
régime de participation spécifique pour le
Inscrits au schéma directeur, ils bénéficient financement des équipements et des infras-
Trame verte TCSP
d’un encadrement et d’un financement pu- tructures publiques.
blic, et servent de catalyseurs pour attirer les
Corridors Aérorpot
investissements privés. Le développement Les initiateurs publics (État, Établissements
Port
Sites de développement stratégiques
du projet s’effectue en général en partena- publics, collectivités) réalisent des études
28 | Faire la ville | 29
Chapitre 1 : La planification urbaine
pour définir le projet et son bilan financier. et supervise la construction des équipements Pour aller plus loin :
Les principales caractéristiques des systèmes de planification vietnamien
La maîtrise d’ouvrage est confiée à un amé- publics. Les autres terrains sont cédés par • CERTU, Guide « Outil
nageur qui peut être un établissement pu- vente, location ou concession d’usage. Des de l’aménagement »,
et français
blic (10% des cas), une Société d’Économie orientations architecturales et paysagères http://www.
Mixte (80%) ou une compagnie privée (10%). précises sont imposées aux constructeurs. outil2amenagement. Mise en perspective Planification vietnamienne Planification française
L’aménageur et l’initiateur public définissent certu.developpement-
Règlementée de manière précise par les lois et les textes Définie par le Code de l'urbanisme, le contenu est déterminé
durable.gouv.fr/ Orientation
leur participation financière au potentiel dé- générale
règlementaires (loi foncière, loi sur la construction et sur la par les collectivités locales.
planification urbaine).
ficit de l’opération. L’aménageur acquiert une La mise en œuvre de la • FNAU, Fédération
partie ou la totalité du foncier du périmètre Nationale des Agences
par des acquisitions à l’amiable, par droit de planification stratégique d’urbanisme, 2010,
Planification socio-économique au niveau régional, provincial. Aménagement du territoire, documents ou démarches
élaborés par l’État : la Directive Territoriale d'Aménagement
« La planification Planification foncière au niveau national, provincial, du district,
(DTA), l’Opération d'Intérêt National (OIN) et l'Établissement
préemption et parfois par expropriation. Il communal par le MoNRE et le DoNRE.
Les objectifs du schéma directeur doivent stratégique au service Public d'Aménagement (EPA).
réorganise le parcellaire, viabilise les terrains du développement Planification des constuctions : quatre plans (régional, général,
être clairs et faciles à lire par tous les acteurs zonage, détaillé) par le VIAP (MoC), les instituts d’urbanisme Aménagement et planification urbaine : le SRADT élaboré par
durable ; l’expérience les régions, le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT), élaboré
publics et par les partenaires privés. Le long Les différents (Hanoi et HCMV) en concertation avec les différents
des agences françaises départements techniques (DUPA, DoT, etc.). à l'échelle du groupement intercommunal qui couvre une
processus de dialogue métropolitain, de l’éla- d’urbanisme »,
documents
agglomération ou un bassin de vie et le Plan Local d'Urbanisme
1 boration en concertation à la mise en œuvre Planification thématique : logement, transports, santé, etc. (PLU) qui couvre généralement une commune (création récente
http://www.fnau.org/ des PLU intercommunaux).
(projet partagé, ajustements), est aussi im- index.asp
Planification par thème : élaboration à l'échelle régionale
portant que le document du schéma direc- (économie), départementale (affaires sociales) et concertée
teur en lui-même. Ses objectifs doivent faire avec le SCoT et le PLU articulé avec le Programme Local de
l’objet d’une campagne de communication l'Habitat (PLH), le Plan de Déplacement Urbain (PDU), etc.
auprès de ceux qui vont l’appliquer. Type de relation Hiérarchique, conformité avec le document supérieur Indépendance mais obligation de compatibilité avec le
entre les documents document supérieur
Les grands investissements publics d’infras- Repose sur des objectifs des collectivités locales, des orienta- La loi donne les grands principes généraux à respecter.
tructures et d’équipements et les opérations tions des plans de l’échelon supérieur, des ratios et normes Certaines contraintes peuvent être imposées par l’État, à
techniques (taille de population, etc). Les objectifs chiffrés à propos des ouvrages nationaux notamment (passage d’une
stratégiques d’aménagement (par exemple atteindre ont un caractère impératif. autoroute par exemple). Les prévisions démographiques ont un
les ZAC) demandent une maîtrise d’ouvrage caractère indicatif.
Schémas régionaux : orientation de développement socio-éco-
forte pour coordonner l’investissement pu- nomique, liens régionaux, mise en cohérence des infrastruc- SRADT au niveau régional : prospective à moyen terme, charte
blic et cadrer l’investissement privé. tures (transports, réseaux, éducation, etc.), valorisation des d'aménagement et de développement durable. Non prescriptif.
Contenu de la potentialités économiques de chaque territoire dans la région.
SCoT : mise en cohérence des politiques publiques en matière
planification d’urbanisme, d’habitat, de développement économique et de
Schéma directeur (Master plan) : concrétisation des orienta-
Afin de faciliter la mise en œuvre, la structure tions du schéma régional, zoning fonctionnel, définition de la déplacements. Contient un rapport de présentation (diagnostic,
administrative et technique peut se caler sur surface à urbaniser. notamment environnemental), un projet d'aménagement et de
développement durable (PADD), des documents graphiques.
les plans d’action proposés dans le schéma Plans de secteur : concrétisation du schéma directeur et Evaluation tous les six ans et possibilité de révision avant-terme
directeur : chaque stratégie est conduite par définition des droits des sols pour chaque «unité d’habitation». (normalement entre dix et quinze ans).
2
un pilote technique sous l’autorité d’un pilote Plans détaillés : définition des constructions urbaines, des PLU : contient un rapport de présentation et un PADD, un
travaux d’infrastructures techniques à réaliser et des normes de règlement et des documents graphiques qui fixent les droits des
politique, chaque grand projet bénéficie de construction, ainsi que du droit des sols pour chaque parcelle. sols et les droits à construire de chaque parcelle, zone par zone.
la même organisation (autorité de gestion, C’est sur cette base que sont délivrés les permis de construire.
ZAC…). Au Grand Lyon, les communes ont été Pas de plan détaillé, sauf dans les projets publics pilotés par la
collectivité (par ex. les ZAC). Pour le reste, ce sont les investis-
regroupées en cinq grands secteurs géogra- seurs qui font des propositions de plans d’aménagement.
phiques. Ces échelons intermédiaires de tra-
Outil contraignant Plan détaillé des districts PLU
vail ont permis de préciser les orientations du
SCoT dans des plans de secteurs. Plus généra- Elaboration des plans d’urbanisme en 2 étapes : définition des Élaboration du PLU et du SCoT par les services d'urbanisme en
termes de la planification et plan de planification. La procédure concertation avec la société civile et le public. Pour le PLU, le
lement, l’organisme responsable du SCoT as- Les étapes de est la même pour chaque étape : les collectivités font appel à projet est voté par le conseil municipal. Les personnes publiques
socie les communes à son élaboration et peut la planification des consultants pour l’élaboration du plan en tenant compte de donnent leur avis (Conseil Général, Chambre de commerce...).
l’avis de la population concernée. Le plan est ensuite présenté Un commissaire indépendant mène une enquête publique.
les conseiller lors de la conception des PLU. aux organismes compétents (MoC, DUPA, etc.) pour expertise et Après avis de la commission d'enquête, certaines modifications
approbation (Premier ministre, Comité populaire de peuvent être apportées au document, soumis à l'approbation du
ville/province ou district). conseil municipal. Révision du PLU tous les six ans, modifications
Une évaluation doit être menée six ans au légères tous les ans. La procédure d’enquête publique pour le
plus tard après l’approbation du schéma di- SCoT est moins contraignante.
recteur. Les outils d’évaluation peuvent être Principales Urbanisation rapide engendrant de nombreux problèmes Forte croissance des prix fonciers et immobiliers, production de
décidés dès l’approbation (indicateurs sur difficultés sociaux, de logement et environnementaux. Rigidité d’une logements sociaux ou abordables, mouvement NIMBY (« Not in
planification trop normative, nombreux règlements à appliquer, my backyard », soit le refus de logements sociaux ou
l’occupation des sols, sur les pratiques de gestion foncière à améliorer, compétences des autorités locales d’infrastructures à proximité de chez soi ou dans sa commune),
déplacement des habitants, sur le tissu éco- à renforcer. difficile maîtrise de l’étalement.
Urbanisme règlementaire et de projets se combinent dans nomique de l’agglomération ou encore sur la Planification intégrée et transversale, coordination des Tentative de mise en cohérence des politiques sectorielles
les documents de planification, ici dans le PLU de Lyon. Les production de logements). Principales nouvelles planifications hiérarchisées, prise en compte de la composition dans les SCoT, concertation (conseil de développement), démocra-
zones UA concernent le centre-ville et les quartiers centraux. orientations urbaine et des problèmes environnementaux. tie participative, « gouvernance », simplification du code de
Les zones UC1 concernent les zones mixtes à dominante l’urbanisme, urbanisme de projet, gouvernance métropolitaine,
d’habitat collectif (1). Le périmètre de projet, en jaune, se pôle métropolitain.
superpose aux zones règlementaires du PLU (2).
30 | Faire la ville | 31
Chapitre 1 : La planification urbaine
«
orientations du schéma directeur. Ceux-ci ne pour travailler davantage entre eux et avec le sources, et évite le gaspillage : il n’est pas nécessaire par exemple que
correspondent pas forcément aux limites ad- La loi sur la planification urbaine de 2009 et les secteurs (article 29. Plans comité populaire de HCMV. chaque commune possède sa piscine ou son parc.
ministratives du district, ce qui invite à repen- de secteurs)
ser les relations des districts entre eux, mais 1. Les plans de secteurs doivent définir l’usage attribué à chaque zone
Une planification interdistrict est déjà appli-
aussi avec la ville et les quartiers, échelons de terrain, le principe d’organisation de l’espace, de l’architecture et du quée pour l’élaboration des plans d’axes
administratifs inférieurs. Ainsi les plans de paysage urbains de la zone à planifier ; les normes de population, de droits routiers, les grands projets ou le schéma
secteurs pourraient faciliter la mise en œuvre
des sols, d’infrastructures techniques pour chaque îlot. Ces plans doivent d’aménagement du centre-ville 4 . Ces plans,
aussi disposer les ouvrages d’infrastructures sociales de façon adéquate par présidés par le DUPA, sont approuvés par
du schéma directeur, à condition de définir pré- rapport à leur usage ; orienter le réseau d’infrastructures techniques vers le Comité populaire et les districts n’inter-
cisement la notion de secteur. les axes principaux, en synchronisation avec les étapes du développement
viennent pas dans le processus de validation.
urbain ; inclure une évaluation stratégique de l’environnement.
2. Les plans de secteurs sont réalisés à l’échelle 1/5 000e ou 1/2 000e. Une des solutions pour l’amélioration de la
3. La visée d’une planification par secteurs dépend de celle du schéma planification interdistrict pourrait être l’octroi
directeur dont elle relève, ainsi que des exigences de la gestion et du de compétences élargies à l’organisme qui
développement urbains. présiderait ces plans, comme le DUPA pour le
4. Les plans de secteurs, une fois approuvés, servent de base à l’élaboration projet d’aménagement du centre-ville.
du projet d’investissement ainsi qu’aux planifications détaillées.
32 | Faire la ville | 33
Chapitre 1 : La planification urbaine
Vers une meilleure cohérence cipes du « Transit Oriented Development », La qualité de la liaison entre les villes satellites et l’agglomération
en favorisant l’urbanisation autour des sta- centre est également déterminante, tant en matière d’infrastructures
interdistrict à HCMV ? tions. Ainsi, le dessin du plan de la ville nou- routières que de réseau rapide de transport en commun. Ainsi, par
Pour les experts du Grand Lyon, les péri- velle de Hoa Lac pourrait rayonner autour de exemple, l’ouverture d’une ligne de métro entre Beijing et la ville sa-
mètres des secteurs devraient être établis sa gare. Le choix de la localisation des sta- tellite de Yi Zhuang, initialement mal desservie par les transports en
selon des critères géographiques et non thé- tions est stratégique dans la mesure où elles commun, a permis d’y attirer de nouvelles populations et entreprises.
matiques, comme évoqué plus haut. L’échelle constituent un moteur du développement En effet, des villes trop lointaines ou mal reliées freinent l’attractivité
administrative des districts est à conser- urbain. Les équipements majeurs (univer- et le développement de ces nouvelles zones urbaines, comme ce fut
ver car ils permettent une gestion urbaine sité, hôpital, mairie) pourraient se situer à le cas des villes nouvelles du Caire dans les années 1970. À l’inverse,
générale en relation avec la province et une proximité de ces stations. Cette articulation des villes trop proches provoquent la création d’un continuum urbain
gestion de proximité pour les habitants. La du transport et de l’urbanisme serait éga- et le mitage des espaces naturels et agricoles.
création d’une structure informelle de réu- lement l’occasion de poser des limites phy-
nion par secteur pourrait améliorer la cohé- siques claires à l’urbanisation, en utilisant
rence hiérarchique et interdistrict entre le
schéma directeur et les plans de districts. Il
par exemple le 4ème périphérique et la ligne
de chemin de fer qui le longe comme front
d’urbanisation.
« Le Schéma Directeur de la Région Île-de-France (SDRIF)
Le SDRIF a été adopté par la région en 2008 et devrait être approuvé sous une
serait enfin intéressant de créer la possibilité
d’une péréquation financière et d’une mu- forme révisée en 2013. Le SDRIF constitue à la fois un projet d’aménagement
et un document d’urbanisme. Il comprend à ce titre une carte indiquant la des-
tualisation des équipements entre districts. tination générale des différentes parties du territoire. Les enjeux sont, entre
À l’échelle provinciale, il manque peut-être Les villes satellites : une autres, la réduction des inégalités socio-spatiales et le rééquilibrage territorial
à HCMV et à Hanoi une sorte de « chef
d’orchestre technique » sous la tutelle du
politique ambitieuse du développement économique, actuellement très concentré à l’ouest ; la
limitation de l’étalement urbain, l’affirmation du polycentrisme et la création
Comité populaire, afin de relayer les informa- Le développement de villes satellites sup-
d’axes de transports en commun structurants. De grands objectifs pour le déve-
tions et d’effectuer la liaison loppement durable de la région ont été fixés en matière de construction de
pose une lourde stratégie d’aménagement logements, d’accueil de nouveaux emplois, de préservation et de valorisation
entre ce dernier et les dif- reposant sur la coordination des politiques de l’environnement, ainsi que d’intégration des politiques d’urbanisme et de
férents départements et dans différents domaines : maîtrise du fon- transport. Ainsi, la densification préférentielle autour des stations de transport
districts. cier, programmation et planification du ré- en commun est favorisée. La nouvelle ligne de métro en rocade améliorera les
seau routier et des transports collectifs. liaisons de banlieue à banlieue. Les « espaces ouverts » de la région devraient
Le schéma directeur de
être préservés et de nouveaux espaces verts créés.
ler le développement urbain et de servir les Hanoi, 2011
La mise en œuvre des orientations du SDRIF passe par l’obligation juridique
ambitions métropolitaines de la capitale. Le Il est important que ces villes ne soient pas de compatibilité pour les SCoT et les PLU et la coordination avec les diffé-
nouveau schéma directeur, rédigé suite à la monofonctionnelles, qu’elles ne soient pas rents acteurs publics (contrats de plan État-Région, Établissements Publics
fusion entre les deux provinces et approuvé réservées à l’habitat ou à une activité éco- d’Aménagement, Établissements Publics Fonciers, syndicat des transports
en 2011, prévoit entre autres le développe- nomique particulière. Y développer des em- de la région, etc.).
ment de cinq villes satellites, situées dans un plois, des commerces et des équipements est
rayon de 40 km autour de Hanoi. La planifi- une condition de leur réussite.
cation urbaine de la capitale passera par son 5
IMV, missions de contre-
expertise du schéma
intégration régionale, son réseau de trans-
port collectif et la valorisation de ses espaces
directeur de Hanoi de
janvier à septembre 2010
Le relatif succès des villes nouvelles
Prospective pour une planification par secteur à HCMV, 2010 ouverts. par les experts de la franciliennes
région Île-de-France : J-C.
Gaillot, V. Mancret-Taylor, Planifiées par le schéma directeur de 1965 dans un contexte de
V. Fouchier, A. Rossi et N.
La contre-expertise du schéma Le lien entre transport et Rolland. forte croissance démographique et économique, ces villes nouvelles
avaient pour objectifs de décongestionner l’agglomération pari-
directeur de Hanoi, 2010 5 et urbanisme dans 6
IMV, missions sienne (logements et activités), d’orienter la croissance urbaine
du schéma directeur régional l’agglomération de Hanoi d’assistance pour
l’élaboration du schéma qui s’effectuait jusque-là en « tache d’huile » et de structurer un
en 2005 6 régional de Hanoi en espace régional polycentrique. Situées dans un rayon de quinze à
Dans cette agglomération qui s’étend et dont trois volets : « Études quarante kilomètres autour de la capitale, elles y sont reliées par des
Longtemps contenue dans ses arrondisse- le parti-pris d’aménagement est une struc- de projet général du
schéma directeur » par
trains express régionaux (RER), construits à la même époque (années
ments centraux, la ville de Hanoi connaît ture polycentrique, il est important de pra- F. Damette et H. Leroux, 1970-80). Il s’agissait de créer des pôles relativement indépendants
depuis les années 1990 une forte croissance tiquer un urbanisme dense, bien limité et 2004-2005, « Stratégie de l’agglomération et de tenter de préserver une ceinture verte, tout
urbaine. Les projets urbains et industriels s’appuyant sur un réseau de transports en de développement des
en assurant la possibilité de liaisons rapides avec l’agglomération
transports » par
se sont multipliés, contribuant à une impor- commun performant. Le développement de R. Maubois , 2005, et centre. Dans chaque ville nouvelle, une structure étatique, l’Établis-
tante extension aux dépens des marges ce dernier constitue une priorité pour relier « Analyse cartographique sement Public d’Aménagement, dirigeait les opérations d’urbanisa-
Le schéma stratégique de Hanoi et son principe de villes
rurales densément peuplées. La fusion en les nouvelles aires urbaines entre elles ainsi et statistique » par
satellites et de corridor vert tion et une autre était en charge de la gestion administrative.
F. Quertamp et Mai Linh
2008 des provinces de Hanoi et de Ha Tay qu’au centre de l’agglomération. Les plans Cam, 2005.
avait ainsi pour objectif de mieux contrô- des villes nouvelles peuvent suivre les prin-
34 | Faire la ville | 35
Chapitre 1 : La planification urbaine
Ces objectifs initiaux très ambitieux ont été les espaces ouverts sont appelés à devenir, à une structure de gouvernance pour sa mise
revus en cours de projet, avec le passage de terme, des « parcs urbains » destinés aux loi- en oeuvre et son suivi. Donnée nouvelle, le
huit à cinq villes et la réduction de leur dimen- sirs des citadins et des touristes. La mise en périmètre d’étude devrait inclure les pro-
sionnement. Ces villes nouvelles deviennent œuvre de ce concept de corridor vert appelle vinces de Quang Ninh et de Hai Phong.
aujourd’hui progressivement des intercom- pourtant certaines interrogations. L’absence
munalités classiques. Totalisant 900 000 habi- de règlementation particulière à cette zone Certaines problématiques mériteraient d’être
tants sur 11 millions de Franciliens en 2010, rend difficile la préservation des espaces na- particulièrement prises en compte lors du
elles sont devenues des pôles d’emploi et ont turels et risque de ne pas limiter l’étalement futur exercice de planification régionale.
contribué au desserrement des activités éco- urbain. Il est également probable que cet L’effort de planification, reporté vers l’ouest
nomiques de l’agglomération parisienne. Par environnement privilégié fasse l’objet d’une de l’agglomération, a entraîné l’oubli du lien
exemple, 50% des habitants des villes nou- forte pression foncière (habitations pour avec la façade maritime située à l’est (port de
velles y travaillent, contre 20% seulement dans classes aisées ou résidences secondaires). Hai Phong, Ha Long). Cette région deltaïque
l’agglomération centrale. Le statut de centra- requiert l’intégration des risques liés au
lité urbaine de certaines de ces villes (Marne- Un plan spécifique pour ce territoire, à inté- changement climatique et le renforcement
la-Vallée, Cergy-Pontoise) s’est affirmé, grâce grer au schéma directeur, pourrait clairement des aménagements hydrauliques pour gérer
notamment aux universités, aux préfectures Le Schéma Directeur différencier les zones urbanisables de celles le risque d’inondation. Les constructions en
ou aux activités tertiaires de pointe. Le réseau structuration de l’actuel développement ur- d’Aménagement et strictement interdites à toute construction. zones hautes seraient à privilégier.
de transport, qui sera complété par la ligne bain en continuité de la ville centre, notam- d’Urbanisme de la En effet, le risque est de voir se développer
Région de Paris en 1965
régionale en rocade du Grand Paris Express, ment entre le 3ème et le 4ème périphérique à proposait la création de de nombreux pôles urbains (villes satellites, L’amélioration de la liaison par transport
est efficace, bien que saturé. l’ouest, afin de promouvoir une urbanisation huit villes nouvelles afin de cluster, etc.) et des voies routières au sein du ferré, routier et fluvial entre Hanoi, le litto-
compacte (proximité, efficacité des trans- déconcentrer la ville centre corridor qui favoriseraient l’émergence d’un ral et ses ports, mérite également des études
et de maîtriser l’étalement
ports publics, mixité fonctionnelle). continuum urbain. Une solution serait de limi- approfondies. Les routes entre Hanoi, Ha
urbain. Des hachures
Une politique trop ambitieuse représentent les zones ter, dans la zone du corridor vert, les intersec- Long et Hai Phong sont saturées, sujettes à
à Hanoi ? d’urbanisation nouvelle et tions entres les voies rapides, les routes locales d’importants encombrements (flux locaux et
Protéger le corridor vert les zones de transition à
organiser
et les arrêts des lignes de transport en com- de transits mélangés, passage par les agglo-
Au regard de l’expérience française, des mun, afin de prévenir la construction autour mérations, desserte de nombreuses zones
nuances peuvent être apportées aux orien- Le corridor vert inscrit dans le schéma direc- de ces nœuds. Un autre type d’outil, le « Parc industrielles, diversité des modes de trans-
tations pour l’aménagement des cinq villes teur de 2011, à l’ouest de Hanoi, a pour ambi- Naturel Régional », permettrait de protéger et port présents sur la voirie). Le chemin de fer,
satellites autour de l’agglomération de Hanoi. tion de limiter le développement urbain en de valoriser des espaces naturels fragiles, sans sous-utilisé dans ce corridor, serait alors à
Leur nombre est peut-être trop important, tache d’huile de l’agglomération. Il devrait pour autant geler tout développement. valoriser, notamment pour le fret.
ainsi que celui de la population attendue, assurer la préservation de l’agriculture (péri)
au regard des prévisions de croissance de urbaine, des couloirs d’évacuation des crues L’identification d’un niveau régional de ré-
l’agglomération et des ressources financières de la rivière Nhué et des tissus urbains fra- L’intégration régionale de seau ferroviaire, jusque-là manquant entre
mobilisables. Si un dimensionnement flexible giles des villages de métiers. Ces derniers et le réseau ferré national existant et le futur
l’agglomération de Hanoi
et un phasage des opérations sont rendus réseau métropolitain de Hanoi, est largement L’urbanisation grignote le
nécessaires par l’importance du projet, l’ac-
quisition rapide de foncier par les autorités « Protéger et développer les zones rurales fragiles
La France compte quarante-six Parc Naturels Régionaux (PNR), dont quatre
L’aménagement, la gestion et la compétitivité
des grandes métropoles sont liés à la capa-
« corridor vert » de Hanoi
36 | Faire la ville | 37
Chapitre 1 : La planification urbaine
justifiée. La densité
démographique et
Pour aller plus loin :
• IMV, Maubois R.,
L’Observatoire Partenarial Lyonnais en
Économie (OPALE) fédère l’ensemble des
« Les critères d’attractivité d’une ville
L’observatoire économique du Grand Lyon se fonde sur un sondage réa-
le développement 2005, « Schéma producteurs de données socio-économiques lisé à l’échelle internationale concernant les critères d’attractivité des villes
polycentrique de la directeur de la région (Institut de la statistique, Chambres de com-
de Hanoi ; stratégie de auprès des entreprises (classement non officiel) :
région entraînent développement des merce, représentants d’université, agence --Facilité d’accès du marché au client ;
l’intensification des transports », 24 p. pour l’emploi, etc.). Son rôle est d’observer --Qualité de main d’œuvre ;
échanges et des dé- http://www.imv- les problématiques socio-économiques sur --Accessibilité externe en transport (aéroport, grande gare) ;
placements intraré- hanoi.com/Uploads/ l’agglomération afin de contribuer à la plani- --Qualité des transports en commun ;
Documents/05CE%20 --Coût de la main d’œuvre ;
gionaux 7 . rapport%20 fication et au développement de projets.
--Environnement des affaires ;
Raymond%20
--Coût de l’immobilier ;
A l’heure actuelle, MAUBOIS%2007.pdf L’équipe « économie » au sein de l’Agence --Pratique des langues étrangères ;
un important désé- • IMV, Damette F., d’urbanisme du Grand Lyon assure des acti- --Accessibilité des locaux ;
quilibre existe entre Leroux H., 2005, vités de diagnostic et de veille : diagnostics --Accessibilité interne en transport (desserte, réseau de transport en com-
la route et le rail, au « Présentation économiques sectoriels ou territoriaux sur mun) ;
générale du schéma --Qualité de vie ;
plan régional avec directeur de la région les volets économiques, veille économique
--Critère environnemental.
une offre minimale de Hanoi », 39 p. conjoncturelle, études sur l’emploi, obser-
de transport par train, et ce malgré un Le schéma régional de Hanoi en 2008, vers un bassin intégré ? http://www. vation des zones d’activités, benchmarks
imv-hanoi.com/
linéaire de voies relativement important. fr-FR/Home/ (positionner l’attractivité de l’agglomération Le logo « ONLYLYON »
représente le territoire pour
La desserte des villes intermédiaires, des mentdehanoi-137/88/ lyonnaise à l’échelle européenne et interna-
ports et du futur aéroport international par L’intégration de l’économie Etude-de-projet- tionale). Elle organise aussi des rencontres
attirer habitants, touristes
et investisseurs
general-de-schema-
un réseau régional pourrait s’appuyer sur dans la planification urbaine 8 directeur-de-la-region.
avec les partenaires économiques.
la rocade ferroviaire autour de Hanoi et sur aspx
les voies radiales existantes. L’efficacité de L’intégration de ce domaine à la planification Site économique
• IAU-IdF, Institut métropolitain existant
ces trois réseaux hiérarchisés pourrait être est récente. Les collectivités territoriales ten- d’aménagement et Site économique
Cartographie des
entreprises selon leur
optimale avec l’intégration physique multi- tent de développer les activités économiques d’urbanisme de la métropolitain projeté
activité et leur effectif dans
modale à des nœuds stratégiques tels que la sur leur territoire afin d’encourager l’emploi, région Île-de-France, Espace métropolitain
d’interface le quartier d’affaires de la
de bénéficier de revenus ou d’attirer de la po- Dossier sur les villes
gare centrale de Hanoi, les stations de rocade nouvelles,
Part Dieu à Lyon , réalisée
Polarité urbaine par l’observatoire OPALE
ferroviaires et les villes intermédiaires. pulation. Leurs services économiques contri- http://www.iau-idf.fr/ Les stratégies économiques
buent à l’élaboration d’une stratégie pour nos-etudes/theme/
dans l’espace
«
l’agglomération, qui est par la suite intégrée villes-nouvelles.html
La diversité des types de gouvernance aux documents de planification urbaine. Au • Établissement Public
Différentes stratégies spatiales peuvent per-
métropolitaine dans le monde Viêt-Nam, cette intégration au schéma direc- d’Aménagement de
la ville nouvelle de mettre la valorisation des activités écono-
Du point de vue institutionnel, l’État est
teur demeure encore théorique. En effet, la Marne-la-vallée, miques. Les pépinières d’entreprises mettent
souvent très présent dans les métropoles, planification économique des villes vietna- http://www.epa- Les services d’urbanisme de la ville proposent des orientations à disposition leurs locaux pour de jeunes
en raison de leur importance stratégique. Il miennes est conçue comme la réalisation marnelavallee.fr sur les sites de développement économique métropolitains,
structures innovantes. La politique des pôles
administre alors directement le territoire ou des objectifs de croissance prédéfinis dans Grand Lyon
de compétitivité ou « clusters » vise à inten-
nomme le maire. Des coopérations peuvent le plan décliné à chacun des échelons de
voir le jour entre les autorités locales et l’État, sifier, grâce à une proximité physique et un
l’administration territoriale. Elle est marquée
mais il est rare que les pouvoirs de gestion par les ratios et ne prend pas vraiment en Le marketing territorial soutien financier public, les relations entre
soient entièrement délégués à un élu. La 7
Cette analyse reprend universités, laboratoires de recherche et Secteur d’activités
gouvernance peut enfin être fragmentée entre
compte les enquêtes socio-économiques ni le diagnostic et les L’objectif de l’agglomération lyonnaise est de entreprises. Les différents pôles du Grand
une multitude de pouvoirs locaux. les besoins des investisseurs. C’est pourquoi recommandations de Industrie, énergie,
se situer parmi les métropoles européennes Lyon sont spécialisés en recherche et deve- environnement
L’étendue territoriale de l’exercice de ces les axes d’implantation préférentielle des en- R. Maubois formulés en
2005 pour l’expertise les plus attractives. Les études de « bench- loppement en chimie/pharmacie, systèmes BTP
pouvoirs dans les grandes métropoles est treprises inscrits dans les schémas directeurs du Schéma directeur de marking » participent à l’élaboration d’une de transport, loisirs numériques, image et
également très variable. Une autorité métro- sont régulièrement contredits par la réalité la région de Hanoi par Commerce de gros et de
politaine peut ainsi s’exercer sur l’ensemble stratégie de différenciation par la qualité du multimédia, ou encore textiles nouvelle détail
de l’essor économique et urbain. l’IMV pour le VIAP (volet
de la métropole. Ou bien le territoire métro- transport ) : « Stratégie service, afin d’attirer durablement les entre- génération. Les autorités locales peuvent y Transports - logistique
politain peut être reconnu, avec des politiques de développement des prises. Une offre globale d’accueil est propo- encourager certaines activités ou en interdire Services aux entreprises,
publiques menées à cette échelle, sans qu’il transports ». sée : sites d’implantation, amélioration de la d’autres. Dans certains quartiers en difficulté finance, immobilier
existe pour autant à son niveau de structure Le rôle des services 8 desserte par les transports en commun, gui- sociale et économique, des « Zones Franches
Atelier PADDI sur la Autres services
institutionnelle. Une troisième possibilité économiques des collectivités « Planification urbaine, chet unique. L’OPALE intervient dans l’iden- Urbaines » offrent aux entreprises qui s’y im-
consiste à créer une autorité métropolitaine Effectif salarié
sur un territoire plus restreint que toute la territoriales en France urbanisme règlementaire
et opérationnel, enjeux
tification des grandes sociétés par une veille plantent une fiscalité favorable à la condition
métropole (ville centre, part plus ou moins active, en prospectant les investisseurs et en qu’elles recrutent de la main d’oeuvre locale. 0 salarié ou inconnu
fonciers et intégration
importante du périurbain, parfois un peu Ces services assurent la veille et les diagnos- de l’économie dans la suivant les stratégies d’entreprises - notam- De 1 à 9 salariés
tics, la coordination entre les acteurs écono- De 10 à 99 salariés
d’arrière-pays). Enfin, dans le cas de pouvoirs planification urbaine », ment par la presse et par les remontées Dans les villes européennes, la tendance De 100 à 249 salariés
locaux fragmentés, il n’existe aucune structure miques privés ou encore la prospective et co-animé par Xavier
d’informations fournies émanant des déve- actuelle est de mélanger, à l’échelle de l’ag-
Laurent, juin 2010 250 salariés ou plus
de gouvernance métropolitaine. l’accueil pour l’installation d’entreprises. loppeurs territoriaux du Grand Lyon. glomération, les zones résidentielles et les
38 | Faire la ville | 39
Chapitre 1 : La planification urbaine
activités économiques, à l’exception de celles des PLU. La priorité est donnée à l’exploita- Pour aller plus loin :
qui, présentant des nuisances, ont des sites tion de l’existant, à la densification des zones • PADDI, 2011,
propres. Ainsi, le SCoT 2030 de l’aggloméra- d’activité et à leur desserte par les transports Livret « Planification
tion lyonnaise établit des orientations spéci- en commun ; urbaine, urbanisme
fiques par secteurs d’activités, en privilégiant
celles de dimension internationale sur neuf
sites, les activités de dimension métropoli-
- la localisation des pôles de développement
préférentiel ;
- un raisonnement par bassin de vie afin de
règlementaire et
opérationnel, enjeux
fonciers et intégration
de l’économie dans la
LE FONCIER URBAIN
taine sur vingt-et-un sites et l’offre de proxi- tendre vers un équilibre habitat/emploi à
L
planification urbaine »
mité sur tout le reste du territoire. Pour l’échelle de la métropole ;
• OPALE, Observatoire ’ État vietnamien, depuis la Constitution de 1959, est propriétaire de l’ensemble
autant, les orientations développées par la - des schémas sectoriels d’aide à la décision,
partenarial de des terres au nom du peuple. À la fin des années 1970, les faibles rendements
collectivité ne demeurent que des incitations sans valeur juridique, dans les domaines du l’agglomération
pour les investisseurs. C’est le marché qui commerce, du tourisme ou de l’hôtellerie. Le des coopératives agricoles et l’insécurité foncière ont engendré une crise du
lyonnaise en
oriente l’implantation des entreprises sur les PLU localise les différentes aires d’activité et économie,
monde rural. L’État s’est alors engagé dans une réforme foncière rurale, puis urbaine,
différents sites. différencie les commerces que l’on souhaite http://www.opale- constituant l’un des piliers de la politique de transition du Viêt-Nam, où le foncier
ou non accueillir. lyon.com/site/ est considéré comme un outil de développement économique et urbain majeur.
• Antier G., Les Cependant, les grands projets d’aménagement et d’infrastructures s’inscrivent dans un
Ces documents sont flexibles et résultent d’un stratégies des système complexe : planification cloisonnée du foncier et des constructions ; double
compromis entre les attentes de la collectivi- grandes métropoles. système de prix ; lourdes procédures de récupération des terrains, d’indemnisation
té et le marché. Les documents d’urbanisme Enjeux, pouvoirs et
aménagement, Paris,
et de relogement des populations. Dans ce contexte, comment constituer les réserves
peuvent être révisés si un grand projet est foncières nécessaires aux grands projets ? Comment garantir les droits fonciers et une
Armand Colin, 2005,
développé, en suivant une procédure d’en- 253 p. utilisation efficace des terrains ? Comment mettre également cette dernière au service
quête publique. Ces modifications sont assez
• Maurice Goze du financement des infrastructures et de l’aménagement urbain ?
rapides pour un projet de taille modeste.
(coord) Schéma
et règlement
d’urbanisme de
Les pôles de compétitivité constituent à la fois une politique Hanoi et HCMV, futures la ville de Sapa, Le quartier de An Phu à
HCMV, 2012
Lao Cai VIETNAM,
industrielle et d’aménagement du territoire, Grand Lyon
métropoles à l’échelle de Coopération
l’Asie du Sud-Est ? décentralisée
L’intégration des probléma- IATU -Province de
Les plans de développement socio-écono- Lao Cai-Région
tiques économiques dans les miques pourraient être rendus plus opéra- Aquitaine, 02/2011,
documents de planification tionnels si le dialogue avec les représentants 5 tomes : 1- Projet
d’aménagement et
des acteurs économiques et les chambres de de développement
Les stratégies économiques ont un impact commerce et d’industrie était renforcé. Un durable, 2- Règles
sur l’organisation du territoire. Elles doivent observatoire partenarial, comprenant des générales, règles
donc être en cohérence avec la planification services de l’État, des services des villes de particulières par
urbaine et ses différents documents, à la fois Hanoi et de HCMV (économie, urbanisme), zones, 3- Charte de
en termes de réservation d’espaces pour l’Institut des statistiques, des représentants qualité architecturale
des infrastructures ou des zones d’activité, et paysagère, 4- Plan
des chambres de commerce et d’autres ins-
d’embellissement et
d’insertion d’activités dans les tissus urbains titutions à caractère économique pourrait de sauvegarde du
résidentiels ou dans les campus universi- être créé dans chacune des villes. Un accom- centre-ville, 5-Schéma
taires, comme de prévention des nuisances pagnement de la planification par l’étude de directeur des réseaux.
et de gestion des risques technologiques. Le marché permettrait de programmer l’immo- Versions française et
réseau de transport en commun doit égale- bilier d’entreprise afin d’être plus en phase vietnamienne.
ment intégrer la desserte des pôles d’emplois avec les investisseurs qui souhaitent s’ins-
majeurs. taller sur le territoire. Le suivi des filières
économiques d’excellence (ou à enjeu) dans
Le schéma directeur du Grand Lyon com- l’élaboration des plans de développement so-
prend notamment : cio-économiques, avec des documents secto-
- une évaluation pour 2025 de la capacité de riels sans valeur juridique, alimenterait par la
l’agglomération lyonnaise à accueillir de nou- suite les documents officiels de planification.
velles activités. Ce programme d’immobilier La poursuite du « benchmarking » dégagerait
d’entreprise est élaboré grâce à l’évaluation la spécificité des territoires de Hanoi et de
des besoins des entreprises (surface à urba- HCMV par rapport aux autres métropoles du
niser) et à partir des données et prévisions Sud-Est asiatique.
40 | Faire la ville | 41
Chapitre 2 : Le foncier urbain
L
au monde, qui atteignent 840 hab./ha dans le temps. Le plan foncier élaboré par le dé- d’Urbanisme, 2001,
e foncier a constitué, dans les pre- cole, non-utilisé. Le droit d’usage acquis pour le vieux quartier de Hanoi et 500 hab./ha partement des Ressources Naturelles et de 567 p.
mières années du Doi Moi, un des un terrain résidentiel est définitif, il reste dans le quartier de Cholon à HCMV. Depuis l’Environnement (DoNRE) établit l’usage des
principaux domaines d’investisse- limité à cinquante et soixante dix ans pour les le milieu des années 1990, la ville de Hanoi, sols pour dix ans et doit être compatible avec
ment pour de nombreux ménages et en- autres types de terrains (industriel et com- longtemps contenue dans des limites admi- le schéma directeur des constructions établi
treprises. Des certificats de droit d’usage mercial). nistratives, connaît une forte extension ur- par d’autres organismes. Il est ensuite décli-
ont été remis à partir de la loi foncière de baine. De son côté, l’agglomération de HCMV né en plans de détail par les districts. Or la
Le foncier est désormais considéré par l’État se caractérise par un important étalement mobilisation des ressources foncières par la
1988 mais c’est celle de 1993 qui recon-
et les autorités locales comme un outil de dé- urbain, qui s’étend sur les provinces voisines puissance publique pour la réalisation d’équi-
naît explicitement aux individus le droit veloppement au service de l’industrialisation du Dong Nai et de Long An, et par un déve- pements ou d’infrastructures suit des procé-
d’usage des terres et de ses dérivés, les et de l’urbanisation du pays. Depuis le Doi loppement sur des territoires marécageux au dures complexes qui allongent la durée des
droits de cession, de location, de succes- Moi, la demande croissante et l’ouverture sud. opérations et augmentent leur coût. Par ail-
sion ou d’hypothèque. Cette réforme, en aux investisseurs étrangers ont contribué leurs, les outils et le budget manquent pour
sécurisant les investissements des par- à l’augmentation de la construction et des Ces densités urbaines élevées et cette crois- conduire les grands projets prévus (infras-
ticuliers et des entreprises sur leurs ter- prix du foncier, notamment à Hanoi où l’offre sance s’inscrivent dans un environnement ru- tructures, zones industrielles, etc.). Ces diffé-
rains, a permis l’émergence d’un marché était plus réduite. La terre est ainsi devenue ral également densément peuplé : les densités rents obstacles créent un décalage temporel
des droits d’usage du foncier dans les l’un des investissements les plus convoités et des deltas du Fleuve rouge peuvent atteindre entre les planifications foncière et urbaine,
villes. rentables, générant de multiples stratégies jusqu’à 1 120 hab./km² et celles du delta du sans compter que, dans l’attente de l’aboutis-
spéculatives. Si le sol demeure la propriété Mékong 1 000 hab./km². Pourtant, entre 2001 sement de ce long processus de planification,
Une deuxième phase de la réforme est inter- collective de l’État, les cessions des droits et 2010, près d’un million d’hectares de les transactions se déroulent à leur propre Carte foncière de la province
venue avec la loi foncière de 2003 afin de d’usage des sols représentent une source terres agricoles (4% de celles-ci en 2000) ont rythme, suivant les opportunités et les cycles de HCMV, 2005
pallier, entre autres, le déficit de logements. substantielle de revenus pour les collectivi- été convertis pour un usage résidentiel ou immobiliers.
Celle-ci facilite les investissements industriels tés locales. La maîtrise du foncier, la fisca- commercial. La pression sur ces terres et le
et commerciaux des entreprises privées ainsi lité qui y est attachée et le financement des mitage urbain sont si étendus qu’en 2008 le
que le développement du marché immobilier équipements constituent dans ce domaine gouvernement a décidé de geler plus d’un
et des droits d’usage fonciers. Le foncier est les grands défis à relever par les autorités million d’hectares de rizières et de limiter
aujourd’hui classé selon de grandes catégo- publiques. la superficie des terrains agricoles attribués
ries d’usage, notamment agricole, non-agri- gratuitement. Si la superficie des terrains
dépasse le seuil fixé, l’acquéreur doit alors le
louer à l’Etat pour éviter la spéculation.
42 | Faire la ville | 43
Chapitre 2 : Le foncier urbain
44 | Faire la ville | 45
Chapitre 2 : Le foncier urbain
E
des Ressources Naturelles et n France, le droit de propriété est C’est pourquoi les autorités publiques pro-
de la Construction inscrit dans la Constitution, l’intérêt cèdent à des acquisitions foncières. Celles-ci
public est défini par la loi et présente se font de manière discrète, à l’amiable, sans
Les pouvoirs publics jouent un rôle central en les mêmes critères sur tout le territoire. affichage public, ce qui donne plus de liberté
fixant les usages des sols. Les terrains sont attri- Trois types de leviers d’action sont com- à la collectivité et évite de donner un signal
bués par l’État dans le cas d’équipements pu- aux spéculateurs. La transparence exigerait
binés par les autorités publiques dans le
blics, ou loués par le biais d’un bail de cinquante que l’affichage du projet urbain précède la
à soixante dix ans dans le cas des entreprises domaine du foncier : règlementaire, opé- politique foncière. Il est pourtant fréquem-
commerciales. rationnel et fiscal. ment nécessaire de conduire les acquisitions
foncières stratégiques avant de dévoiler les
Le ministère des Ressources Naturelles et de Les collectivités territoriales élaborent une projets urbains afin de rester maître du prix
l’Environnement (MoNRE) rédige le plan fon- politique d’acquisition ou de vente du foncier des terrains.
Plan du droit d’usage des
cier à l’échelle nationale. Le DoNRE gère les sols du centre-ville d’HCMV, de la Ville, pour les terrains des organismes. et mettent en œuvre les documents de pla-
hypothèques et le plan cadastral. Il s’occupe mêlant usages existants et Un plan foncier est élaboré à cet échelon et nification.
futurs, 2005 à celui du quartier mais, en pratique, c’est le La segmentation des marchés
plan détaillé des constructions qui s’applique Afin de disposer d’un impact significatif sur le foncier et immobilier
le plus souvent. marché foncier, il est nécessaire pour les au-
torités publiques de posséder une part majo- A la différence de ce qui se pratique au Viêt-
La libéralisation des transactions foncières ritaire de l’offre des terrains à bâtir, comme Nam, les marchés foncier et immobilier sont Les cadastres recensent
a permis l’émergence de nouveaux acteurs c’est le cas aux Pays-Bas. Or telle n’est pas tou- segmentés, par exemple entre les terres agri- toutes les propriétés
immobilières dans chaque
privés ou semi-publics : promoteurs immobi- jours la situation en France. L’agglomération coles, les nouveaux terrains à bâtir ou ceux commune grâce à une carte
liers, filiales immobilières de banques, entre- de Lyon, par exemple, ne maîtrise que 15% situés en milieu déjà urbanisé. et des informations sur
prises de consultants en évaluation foncière du foncier sur son territoire. chacune des parcelles (date
d’acquisition, propriétaire,
et entreprises semi-publiques. La séparation etc.)
entre les sphères publique et privée demeure
pourtant floue au Viêt-Nam : les grandes Parcelle : données générales
entreprises financiarisées peuvent avoir des Commune 69266 Parcelle CII90
origines publiques. Dans le même temps,
l’intégration du Viêt-Nam dans l’économie Données générales
mondiale renforce le rôle d’acteurs interna- Adresse parcelle 24 Rue Emile Appartenance 0
Informations figurant dans tionaux telle la Banque mondiale, porteuse Decorps à PDL
des transactions officielles réalisées par les le plan foncier du district 4 de propositions sur la gestion et l’adminis- Surface parcelle 2187 m2 Préfixe de la parcelle
personnes morales, de l’attribution ou de la de HCMV :
tration du foncier. L’institution a lancé en de référence
- Population actuelle et Préfixe de section
location de terrains aux projets d’investisse- 2008 le « Land administration project » afin
prévue à 2015 et 2020 Lettre de série rôle A Section de la parcelle
ment et de la réalisation du plan foncier. Le - Limites des quartiers d’améliorer le fonctionnement de l’adminis- de référence
DoNRE délivre aussi le certificat qui confère les (phuong) ; tration foncière à travers, entre autres, la
droits d’usage des sols (livret rouge). - Infrastructures (routes Date de l’acte 23/07/2003 Numéro de plan de
existantes, routes à modernisation du système d’enregistrement la référence
élargir ou nouvelles, des actes et de délivrance des titres d’usage. Caractère urbain Numéro de parcelle 0128
Le département de la Construction (DoC), lui, nouveaux ponts, principaux de la parcelle primitive
délivre les permis de construire des grands carrefours, transports en
Indicateur A Code du CDIF 4121
commun) ;
projets. Les districts délivrent les permis de - Secteur résidentiel à - Zone industrielle ; administration ; centres d’arpentage
construire pour les constructions des parti- développer ou renouveler - Industrie légère et zone religieux ; armée ; espaces Parcelle non figurée 1 Code du CDIF 4121
culiers. (indications des hauteurs artisanale ; verts existants ou à au plan
de bâtiments minimum et - Commerce et services ; développer (2015, 2020),
maximum, immeubles de - Équipements publics : espaces publics. Propriétaire principal
Les services techniques des districts ins- grande hauteur), liste des établissements scolaires et
truisent les procédures de récupération des projets en cours ; crèches ; centres sanitaires Nom Sa Centre Europeen Cinématographique Rhône-Alpes
- Secteur de mixité des et hôpitaux ; sport ; culture,
terrains, d’indemnisation et de relogement patrimoine, tourisme ; Adresse 24 rue Emile Decorps
fonctions ;
pour les particuliers et les services techniques services municipaux, 69100 Villeurbanne
46 | Faire la ville | 47
Chapitre 2 : Le foncier urbain
Les différents marchés fonciers sont consti-
tués par :
Mener des politiques « L’acte de vente et le notariat
1. l’espace naturel comme bien de production ; volontaristes : quels sont L’acte de vente est un document obligatoire pour devenir propriétaire d’un
bien foncier ou immobilier. Il peut comporter quelques dizaines de pages et
2. l’espace naturel comme bien de consom- les outils opérationnels à doit être rédigé par un notaire. Quant à l’administration, elle peut, si elle le
mation (résidences secondaires, loisirs…) ; la disposition des autorités souhaite, rédiger des actes administratifs pour acheter ou vendre ses biens.
3. l’espace naturel comme matière première ; Une collectivité vendeuse d’un terrain et désireuse que la construction res-
4. le marché des terrains neufs (à bâtir en publiques? pecte certaines règles les inscrit dans l’acte. Des sanctions peuvent être
périphérie) ; appliquées en cas de non-respect de ces règles.
L’achat à l’amiable est la procédure majori-
5. le marché des terrains d’occasion (renou- Le notariat est une profession libérale privée avec un rôle de service public.
tairement privilégiée et employée par la col- Le notaire est agrémenté par l’État, son rôle est de sécuriser la transaction,
vellement urbain) ;
lectivité pour acquérir des terrains. Dans le notamment en s’assurant que le vendeur est en droit de vendre. L’acte de
6. le marché des droits à bâtir (marché urbain
Grand Lyon, cette procédure représente 75% vente est rédigé par le notaire, qui engage sa responsabilité, puis signé par le
classique), qui varie selon le marquage social
des transactions réalisées. vendeur et l’acquéreur. Chacun peut être représenté par son propre notaire.
(50 % de l’explication du prix), l’accessibilité L’acte signé est envoyé à la conservation des hypothèques pour publication,
en transport et les aménités urbaines. puis au cadastre et enfin au centre des impôts fonciers de chaque partie pour
s’assurer qu’elles n’ont pas de dettes vis-à-vis de l’État en matière de fiscalité.
Il n’existe pas de méthode scientifique ni de
Le droit de préemption urbain
Secteur prioritaire pour le développement ur- Réseau de transports collectifs :
démarche absolue pour estimer la valeur bain et la réalisation d’équipements (polarités)
Le droit de préemption urbain est une procé-
d’un bien foncier ou immobilier. Différentes Secteur prioritaire bien desservi (gares du ré- réseau express de l’aire mé-
dure qui permet à une organisation publique proposition du détenteur du droit ou par fixa-
seau express, corridors urbains ) tropolitaine
méthodes peuvent être croisées. d’acquérir en priorité, dans certaines zones tion judiciaire par le juge de l’expropriation.
Secteur prioritaire pour la réalisation de réseau d’agglomération
grandes opérations d’aménagement mixte définies par les documents d’urbanisme, des Le vendeur qui refuse la contre-proposition
La méthode de comparaison directe avec le (sites de projet)
gare de niveau euro-régional
biens fonciers ou immobiliers afin de réaliser peut renoncer à vendre (le bien reste soumis
marché détermine le prix de vente selon les autre gare
une opération d’aménagement. L’autorité com- au droit de préemption en cas de nouvelle
possibilités règlementaires de construction pétente en urbanisme (commune, inter- aliénation) ou demander la fixation judiciaire
et les caractéristiques physiques du sol. La La méthode par le revenu est essentiellement communalité, institution étatique) définit un du prix. Si le bien préempté n’est pas utilisé
valeur des biens est estimée par référence au applicable aux exploitations agricoles. Elle Les secteurs d’intervention
périmètre, dans les zones urbanisées ou à ur- dans le cadre de l’opération ayant motivé sa
foncière et d’urbanisation
marché et par comparaison avec les prix pra- conduit à une évaluation en valeur « occupée » préférentielle dans baniser, sur lequel elle est titulaire du droit de préemption, le vendeur ou l’acquéreur évincé
tiqués pour des biens similaires. Les termes et permet de recouper une valeur obtenue par l’agglomération de Lyon se préemption. Ce droit peut être délégué à un peuvent user de leur droit de rétrocession.
de comparaison sont collectés (prix global, d’autres méthodes d’estimation. Le revenu brut situent à proximité des axes
établissement public ou à une Société d’Éco-
de transport en commun
surface, descriptif, règles d’urbanisme, proxi- du bien est retenu et un taux de capitalisation nomie Mixte (SEM).
mité des équipements et des infrastructures Toute la commune d’Évry
y est appliqué. La capitalisation est un calcul (Île-de-France) est couverte
de transport). Le prix obtenu par m² est appli- qui permet notamment de connaître la valeur Lorsqu’un propriétaire souhaite vendre un par un droit de « préemption
qué au terrain à évaluer. future d’une somme placée à un taux d’intérêt bien immobilier situé dans un périmètre où simple » (en vert), qui
concerne tous les types de
connu dès le départ.
«
s’exerce un droit de préemption, il doit noti- biens (logements, terrains,
Les principaux dispositifs de l’action publique fier au titulaire de ce droit son intention de locaux professionnels…) à
dans le domaine foncier La méthode dite du compte à rebours est vendre ainsi que le prix de son bien par une l’exception des immeubles
utilisée par les professionnels de l’immobi- de moins de dix ans et
Dispositifs règlementaires : « déclaration d’intention d’aliéner ». Celle-ci des immeubles isolés
- Plan Local d’Urbanisme (PLU), document lier. Elle permet d’évaluer les terrains à bâtir doit être rédigée par un notaire et l’acte de en copropriété. Le droit
contraignant qui identifie les zones agricoles, en milieu urbain. Elle établit à partir du prix vente ne peut être signé avant que la décla- de préemption renforcé
naturelles, urbanisées et à urbaniser ; potentiel de commercialisation d’un bien touche les secteurs que les
ration ne soit déposée à la mairie et que le autorités locales souhaitent
- Lois sur des espaces particuliers : loi Mon- immobilier neuf le bilan économique de
tagne, loi Littoral, loi sur les Installations à risque.
titulaire du droit de préemption ait renoncé requalifier, il concerne
l’opération de construction projetée. Toutes à exercer ce droit. tous les types de biens
Dispositifs opérationnels :
les dépenses relatives à cette construction (périmètre jaune). Un droit
de préemption sur les
- La Déclaration d’Utilité Publique (DUP) et la doivent être prises en compte. Elle suppose Le titulaire peut donc acquérir prioritaire- fonds et baux commerciaux
préemption facilitent les acquisitions foncières de connaître : ment des biens immobiliers et fonciers lors (périmètre rouge) a pour
des collectivités ; - la constructibilité du terrain en fonction des de leur mise en vente, à condition de faire objectif de favoriser la
présence et la diversité des
- Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) et Zone règlements d’urbanisme ; connaître son intention de préempter dans commerces.
d’Aménagement Différé (ZAD) constituent des - les contraintes liées à la qualité du sol et du
périmètres d’intervention ; un délai de deux mois. La collectivité n’a pas
sous-sol ; l’obligation de communiquer ses intentions
- Établissements Publics Fonciers (Locaux) (EPF
- l’état de la demande (logements de luxe, ac- lors de transactions amiables, mais les projets
Le droit de préemption en
ou EPFL) et Sociétés d’Aménagement Foncier et
d’Établissement Rural (Safer), conduisent sur cession sociale, bureaux, locaux d’activité) et de d’opérations ou de réserves foncières doivent Zone d’Aménagement Différé
le terrain les politiques d’acquisition foncière la solvabilité de la clientèle potentielle (réalités répondre aux critères d’intérêt général. Le
pour le compte de leurs collectivités locales. économiques, possibilités de financement). titulaire du droit motive formellement sa dé- Dans les Zones d’Aménagement Différé, l’au-
cision de préemption sous peine de recours torité publique dispose d’un droit de pré-
Dispositifs financiers et fiscaux : taxes fon- Les évaluations par comparaison et par le emption sur toutes les ventes et cessions à
cières, sur la plus-value, mécanismes de finan- en justice. L’achat peut être règlé au prix
revenu peuvent être appliquées aux biens déclaré par le vendeur, au prix de la contre- titre onéreux de biens immobiliers ou fon-
cement des équipements, etc.
immobiliers. ciers. Celui-ci s’exerce durant quatorze ans.
48 | Faire la ville | 49
Chapitre 2 : Le foncier urbain
Sa création relève de la compétence de l’État marché, parce qu’inconstructible, ne peut Pour aller plus loin :
et nécessite l’accord de la commune ou de être revendu très cher et devenir construc-
Les outils fonciers vietnamien et français à disposition des collectivités
• ADEF, Association
l’intercommunalité. tible sans qu’au préalable les travaux de via- Des Études Foncières, locales (HCMV et Grand Lyon)
bilisation nécessaires n’aient été réalisés. Les http://www.adef.org/
site/ Grand Lyon HCMV
expropriés peuvent attaquer la décision en
L’expropriation demandant un recours auprès de l’organisme • CERTU, Actions
Statut de propriété Droit de propriété du foncier et de l’immobilier,
définif et transmissible.
Propriété du sol au peuple, geson par l’État. Droit d’usage du terrain cessible
à tre onéreux, gratuit ou sous forme d’hypothèque.
décideur. foncières et projets Cession définive pour le terrain résidenel ou avec délai (maximum 50 ans)
d’aménagement, pour le terrain d’acvités.
Cette procédure est rare (moins de 5% des
http://www.certu. Favoriser le développement de l’aggloméraon Générer des recees pour le budget public.
transactions réalisées par le Grand Lyon), fr/fr/Urbanisme_et_
Ac on foncière
(économie, habitat) dans le respect du droit et des règles Geson des terrains conformément à la planificaon.
objecf principal
relativement violente, mais se révèle parfois Des leviers fiscaux qui freinent habitat-n24/Action_ d’urbanisme.
utile. Elle nécessite beaucoup de rigueur et fonci%C3%A8re_et_
de volonté politique. Si le droit de propriété
la spéculation amenagement-n36-s_
Élaboraon du
programme
Programmaon budgétaire présentée aux élus qui
l’approuvent ou demandent des ajustements, votent
Par le Centre de Développement Foncier, pour des terrains qui ne sont pas encore
aribués aux projets d’invesssement. Le Comité populaire de la ville prend les
thematique.html d'acquisions le budget nécessaire pour la réalisaon du programme décisions de récupéraon de terrains, en foncon de ses capacités financières.
est considéré comme sacré en France, la pro- Les taxes foncières sur la propriété bâtie et foncières d'invesssement dans le cadre du budget du Grand
cédure d’expropriation indique que l’on peut • CERF, Centre Lyon.
sur la propriété non bâtie sont prélevées une d’Échanges et de Les sites stratégiques sont acquis en priorité. Les acquisions et les ventes se font par phasage. Les sites à récupérer sont
être contraint de céder son bien « pour cause fois par an sur les propriétaires. La somme Ressources Foncières
Phasage
idenfiés par le Comité populaire de la ville.
d’utilité publique, et moyennant une juste et récoltée est partagée entre les communes, Rhône-Alpes, Terrains desnés aux projets d’intérêt général. La Terrains mis en vente aux enchères conformément au plan d’urbanisme ou desnés
Mise à disposion
préalable indemnité ». Les projets d’infras- Fiches techniques sur des terrains acquis collecvité peut mere en vente ces terrains pour des aux projets d’ulité publique.
les intercommunalités, les départements et les Établissements projets non-conformes à l’intérêt général à l’issue
tructures, d’espaces publics ou encore de les régions. La fiscalité des mutations com- Publics Fonciers, d'un délai de cinq ans. Si la vente intervient pendant
Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) sont en porte les droits d’enregistrement, les frais de la méthode du ce délai, les anciens propriétaires peuvent demander
la rétrocession.
général considérés comme d’utilité publique. notaire et la taxation de la plus-value. Celle-
compte à rebours de
l’aménagement et Modes d'acquisi on Acquisions amiables pour tous les projets. Acquisions amiables pour les projets purement économiques.
ci concerne les résidences secondaires et les de l’immobilier, et du foncier par la
Les organismes habilités à exproprier sont investissements locatifs et non les résidences sur le levier foncier puissance publique
l’État, les collectivités, les établissements principales. En 2012, son montant était de dans les Plans Locaux Droit de préempon Dans les zones urbanisées et à urbaniser pour les projets Pas de droit de préempon.
d’Urbanisme, d’intérêt général.
de coopération intercommunale tels que le 32,5% de la plus-value pour une période de http://www.cerfra. Expropriaon / Pour les projets d’intérêt général déclarés d’ulité Récupéraon du terrain avec indemnité pour les projets d’intérêt général.
Grand Lyon, les concessionnaires de ZAC et détention du bien de moins de six ans. Une org/ Récupéraon publique.
les concessionnaires d’opération d’aména- décote de 2% est appliquée à partir de la http://www.paddi.vn/ Indemnités Fixées par le juge au prix du marché au moment de Fixées soit par le district, soit par le Comité populaire de la ville sur la base des
gement. Tous les actes sont pris au nom de (en vietnamien) l’acquision évaluaons des valeurs immobilières effectuées par des consultants avec examen
sixième jusqu’à la dix-septième année, puis des services techniques (dont le montant est souvent inférieur aux prix du marché).
l’État, seule autorité habilitée à déclarer un de 6%, pour atteindre 8% entre la vingt- De gré à gré : priorité aux occupants puis aux À l’acquéreur désigné au cas où il n’y ait pas de candidat à l’adjudicaon, dans le
Modes de
projet d’utilité publique. cinquième et la trentième année. Ce n’est cession des propriétaires voisins. cadre d’un échange contre des équipements, ou dans celui du programme de
terrains publics déplacement des usines polluantes.
qu’après trente ans de détention du bien que Concurrence Par mise en concurrence. La concurrence s’exerce sur le prix des droits d’usage mais pas encore sur le
La phase administrative comprend deux en- les propriétaires sont finalement exonérés de Sur le périmètre déclaré programme.
quêtes. Dans un premier temps, l’enquête l’acquittement de cette taxe. Certaines taxes d’utilité publique (DUP) Par bail à construcon. Par bail sur le long terme.
Bail / Adjudicaon
publique s’appuie sur une étude d’impact permettent de financer la construction et
pour ce projet urbain à
PLU révisé tous les 6 ans (mandat d’un maire) ou modifié Modificaon tous les 5 ans, élaboraon de nouveaux plans tous les 10 ans.
Annemasse (Rhône-Alpes), Ges on
et recueille l’avis de toutes les personnes l’entretien d’équipements publics lors d’opé- fréquence des pour apporter des retouches ne portant pas aeinte à
il reste encore des parcelles l’esprit du document.
concernées par le projet. Un commissaire rations d’aménagement. à acquérir par les autorités
révisions
Fichier des hypothèques mis à jour dès qu’il y a un Le cadastre et les informaons cadastrales ne sont pas à jour de manière complète.
enquêteur examine les avis et formule des locales Informaons
transfert de propriété. Les documents graphiques du
cadastrales et
conclusions favorables ou non au projet. conservaon cadastre peuvent être consultés sur internet.
Lorsque l’avis est favorable, les autorités des hypothèques
Enregistrement Par le service fiscal de l’État. Par le bureau d’enregistrement du droit d’usage du terrain du DoNRE des provinces
prononcent par décret ou arrêté ministériel des actes de (grands projets) ou par le bureau des Ressources Naturelles et de l’Environnement
(ou préfectoral si le projet est moins impor- vente et mise des districts (parculiers).
à jour des fiches
tant), la Déclaration d’Utilité Publique (DUP) hypothèques
qui permet de procéder aux expropriations. Instuon La direcon Foncier et Immobilier assure les acquisions Le DoNRE assure la geson administrave : formalités administraves pour les
Par la suite, l’enquête parcellaire permet responsable de du foncier par négociaon amiable, expropriaon ou opéraons d’aribuon, récupéraon, mise en locaon, changement d’affectaon
la geson du préempon. Le foncier acquis constue le patrimoine du terrain et délivrance des cerficats d’usage pour les professionnels. Les districts
d’identifier les biens et les propriétaires à foncier privé du Grand Lyon en aente de l’affectaon à un réalisent ces tâches pour les parculiers.
exproprier. Elle débouche, après avis du com- projet d’intérêt général. Les opéraons se clôturent avec
l’acte de vente chez le notaire.
missaire enquêteur, sur l’arrêté de cessibilité Missions : veille et étude des prix du marché (foncier et Pas d’observatoire des transacons foncières et immobilières.
Observatoires
pris par le préfet. immobiliers immobilier) mais aussi connaissance des volumes de
transacons par catégorie de biens.
Bases de données Les citoyens peuvent s’adresser aux notaires ou à des Pas de bases de données fiables, d’où l’émergence de spécialistes de l'immobilier.
Lors de la phase judiciaire, le juge, saisi par le experts immobiliers pour connaître la valeur de leur
préfet, prononce l’ordonnance d’expropria- patrimoine.
tion. Il constate alors les accords amiables Avantages du Ouls mis en œuvre bien définis, clairs et stables. L’État est le propriétaire du terrain, ce principe facilite sa récupéraon. Le calcul des
système Transparence. Plusieurs modes d’acquision, les indemnités ne ent pas compte de la planificaon dans le futur.
intervenus durant la procédure ou fixe les propriétaires sont peu nombreux à se plaindre en jusce.
indemnités, suivant le prix du marché et en Réserves foncières prêtes à être mises à disposion pour
les projets d’intérêt général.
fonction de la nature du bien, de sa qua- Inconvénients La propriété privée du terrain peut rendre les Les ouls efficaces et les plannings à long terme font défaut. Les formalités ne sont
lité et de ce qu’autorise ou non le Plan Local du système négociaons plus longues. Le prix d’achat dépend des pas encore transparentes. Les indemnités sont plus basses que le prix du marché, les
règles d’urbanisme et du marché. détenteurs de droits sont nombreux à se plaindre en jusce. Il n’y a pas suffisam-
d’Urbanisme (PLU). Un terrain acheté bon ment de réserve foncière pour des projets d’ulité publique.
50 | Faire la ville | 51
Chapitre 2 : Le foncier urbain
« enfin, de mettre ces informations à la dispo- Établissements Publics Fonciers locaux ou les
(OTIF) et d’un inventaire historique urbain. Centres de Développement Foncier. Ces pro-
La cartographie des transactions et des prix sition des opérateurs fonciers du Grand Lyon
et des services œuvrant dans le domaine du fessionnels peuvent également se regrouper
au sein d’une association. Le DoNRE pourrait,
L’Observatoire de l’Immobilier développement urbain. Cet observatoire est
par exemple, rassembler les données sur les
couplé à un Système d’Information Géo-
d’Entreprise graphique (SIG) permettant de localiser les transactions, en se fondant à la fois sur la
transactions sur le plan cadastral et de les grille officielle et sur les prix du marché. Des
Le Grand Lyon travaille en partenariat avec partenariats pourraient être engagés à cette
le Cecim, une association créée à l’initiative croiser avec d’autres couches d’informations
comme le PLU par exemple. fin avec les agences privées de conseil et
de professionnels de l’immobilier désireux de d’immobilier (Sacom Bank, DTZ, CB Richard
connaître de manière fiable le marché et ses Ellis) et avec les consultants d’évaluation des
acteurs. L’observatoire permet un travail en parte-
nariat avec les professionnels de l’immobi- prix agréés par le ministère des Finances.
Le Cecim gère l’OIE, un observatoire chargé lier (les notaires, les associations : la Cecim
locale et la FNAIM nationale, qui rassemblent
du suivi du stock existant et de la commer-
tous les professionnels de l’immobilier),
Les référentiels fonciers
cialisation des bureaux, des locaux d’activité,
de la logistique et du foncier en zone d’acti- les observatoires d’autres agglomérations, Dans le cadre d’un projet d’urbanisme dont
L’Observatoire des Transactions Immobilières l’Association Des Études Foncières et les uni-
et Foncières est couplé à un Système d’Infor- vité. Les objectifs de l’observatoire sont de les autorités publiques veulent garder la maî-
permettre la localisation à la parcelle et la versitaires. Les données sont achetées à la trise, ils permettent d’identifier les parcelles
mation Géographique (SIG) permettant de
localiser les transactions sur le plan cadastral description du foncier (échéance de disponi- Chambre des notaires dans le cadre d’une jugées stratégiques. Leur cadre est élaboré de
(base Access des professionnels de l’immo- bilité, constructibilité). Il permet d’anticiper relation partenariale ou à des professionnels manière transversale par les services concer-
bilier) et de les croiser avec d’autres couches les tendances du marché notamment en as- de l’immobilier. nés (urbanisme, économie), ce qui requiert
d’information telles que celles du PLU.
surant une surveillance de la consommation une validation politique et la mise en place
foncière annuelle et du montant des transac- de moyens financiers spécifiques. Le réfé-
La carte ci-dessus indique la répartition des L’inventaire historique urbain rentiel est valable dans les zones urbanisées,
prix des maisons dans le Grand Lyon en 2003. tions lors des ventes ou des mises en loca-
Les quartiers situés à l’ouest sont plus chers tion. Cet observatoire a par exemple permis 1 L’inventaire historique urbain est un outil de les zones d’urbanisation future ou les zones
Atelier du PADDI, sur les
(bleu foncé) que les quartiers à l’est (bleu de dresser une cartographie de tous les ter- « Observatoires fonciers connaissance des utilisations industrielles ou rurales en frange des agglomérations ; étant
clair). Ces informations peuvent également rains situés en zone d’activité et non utilisés. et immobiliers », animé un outil de travail, il n’est pas consultable par
être cartographiées à l’échelle de la parcelle par Robert Wacheux,
artisanales des sols de 1850 à aujourd’hui. Le
recensement des activités potentiellement le public. Le référentiel foncier de Lyon com-
cadastrale. mai 2010
Les sources sont fournies par les profes- polluantes est une préoccupation récente, prend ainsi le constat de l’existant, des pro-
sionnels de l’immobilier, dans le cadre d’un liée aux impératifs sanitaires et à la législation positions d’action et de gestion et un contrat
partenariat fondé sur la confiance. La base qui impose différents niveaux de dépollution (accord, convention) entre les acteurs.
de données prend en compte la valeur des
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Chapitre 2 : Le foncier urbain
54 | Faire la ville | 55
Chapitre 2 : Le foncier urbain
organismes opérationnels : les Établissements des terrains et de constituer des réserves fon- en raison du faible budget des collectivités tion de la situation sociale et de l’état du bâti. Pour aller plus loin :
Publics Fonciers Locaux (EPFL). cières pour le compte des autorités publiques pour l’achat, comme c’est le cas à HCMV. Le Comité populaire récupére sur proposition • PADDI, 2006, Livret
ou d’investisseurs privés. L’objectif de ces du DoNRE, des terrains attribués à des inves- « Planification et
Un outil semblable, le Centre de Développe- centres est d’offrir un « guichet unique » pour tisseurs si les travaux n’ont pas commencé ou gestion des ressources
ment Foncier, émerge actuellement au Viêt- les démarches d’obtention de terrain et d’au- Un cadre d’intervention limité sont suspendus. foncières »,
Nam. Si les deux institutions sont chargées torisation d’investissement, qui concernaient http://www.paddi.
La lourdeur des procédures administratives vn/fr/centre-de-
d’acquérir des terrains, la finalité peut diffé- auparavant les départements des Ressources ressources/livrets-
rer. En France, les terrains acquis ne peuvent Naturelles et de l’Environnement (DoNRE), de et son budget limité entravent la réactivité du
être utilisés que dans le cadre de projets la Construction (DoC) et du Plan et de l’Inves- CDF de HCMV pour mener les acquisitions et Diversifier les outils des-ateliers-de-
formation
d’« intérêt général ». Au Viêt-Nam, ils sont tissement (DPI). Ils ont été créés par la loi fon- les reventes de terrain, alors que celui-ci évo- opérationnels et encadrer les
lue dans un contexte d’économie de marché. • PADDI, 2009,
destinés aussi bien à la réalisation d’infras- cière de 2003 et assurent un service d’intérêt projets d’aménagement Livret « Outils et
tructures et d’équipements publics qu’à la public. Le statut d’établissement public facilite Les délais entre l’achat du terrain, sa viabilisa- dispositifs d’une
revente à des investisseurs privés après leur les relations avec les différents organismes pu- tion et sa commercialisation sont longs et les La faible maîtrise publique du foncier fragilise politique foncière et
viabilisation. blics, tandis que le statut d’entreprise publique retours sur investissement sont donc tardifs. la mise en œuvre des orientations urbaines immobilière »
offre d’avantage d’autonomie de financement définies dans les schémas directeurs. La récu- • EPF Île-de-France
Les EPFL français sont des établissements et de fonctionnement. Les CDF sont placés La dispersion des compétences de planifica- pération de terrains apparaît comme le seul http://www.epfif.fr/
publics à caractère industriel et commer- sous la tutelle des DoNRE et peuvent être ad- tion et la superposition des plans émanant levier des collectivités locales pour mener • Agence d’urbanisme
cial créés par des collectivités territoriales ministrés à l’échelle des districts ou de la ville. du DoC, du DoNRE et du DUPA rendent éga- des actions foncières, et celles-ci semblent y de la région
(régions, départements, intercommunalités). lement difficile la gestion foncière de la ville. voir davantage une source de recettes qu’un grenobloise,
Leurs salariés sont des experts en finance, Des plans annuels et quinquennaux sont éta- Ainsi, le CDF peine à rassembler des informa- outil au service du développement urbain de exemple de statut
prospective, acquisition et gestion foncière. blis par les CDF, à la fois pour les terrains à tions concernant la planification urbaine, gé- l’agglomération. C’est pourquoi le DoNRE de d’un EPLF,
Ils sont financés par diverses taxes sur les acquérir et pour les terrains à revendre par rée par le DUPA. L’ensemble du territoire n’est HCMV conduit actuellement une réflexion http://www.aurg.org/
pas couvert par un plan d’aménagement, et ressource/activites/
constructions et les équipements, par des adjudication. Au CDF de HCMC, qui dépend du sur l’opportunité de mettre en œuvre des
une même zone peut l’être en revanche par foncanex.pdf
contributions émanant de l’État et des col- DoNRE, ces derniers sont choisis de deux ma- outils semblables au droit de préemption
lectivités membres, par des emprunts et par nières différentes. Dans le premier cas, l’initia- des plans fonciers et des constructions dont français, en les adaptant au contexte règle-
Des terres agricoles ou
les produits de leur activité. Une structure tive revient au Centre qui définit un périmètre des terrains de quartiers les orientations ne sont pas similaires. Le CDF mentaire vietnamien.
étatique avec des missions similaires, l’Éta- de récupération en fonction du plan d’usage d’habitat insalubre sont doit alors éclaircir quels sont les droits qui
blissement Public Foncier, peut être créée des sols et le soumet pour approbation au récupérés pour accueillir le s’appliquent sur cette zone avec les différents
développement de quartiers
pour travailler en contractualisation avec DoNRE puis au Comité populaire. Le budget de résidentiels modernes ou
services et le Comité populaire afin de pou- Le « circuit court » des
les collectivités locales (au nombre de treize l’achat provient du fond général de HCMV et voir réaliser le projet.
de grandes infrastructures,
HCMV
opérations d’aménagement
en 2010). Les EPLF - 15 en 2010 - se substi- les transactions dépassant un certain montant
tuent aux collectivités en se voyant déléguer nécessitent la validation du ministère du Plan Une fois les projets arrêtés, les procédures Si l’État vietnamien a conservé depuis le Doi
la négociation ou les droits de préemption. et de l’Investissement. Afin de fixer le manquent de souplesse pour faire face à Moi ses prérogatives en matière de fixation
Ce ne sont ni des aménageurs ni des promo- montant de la mise en vente d’un d’éventuels imprévus. Dans le cas où les des droits d’usage du sol, il ne parvient plus
teurs : leur rôle est de développer la maîtrise terrain par adjudication, investisseurs se retirent de la procédure de aujourd’hui à financer les différents projets
foncière en fonction des objectifs prédéfinis des consultants im- récupération de terrains, la ville refuse de re- d’infrastructures et d’aménagement. Ainsi,
par les collectivités, en matière d’habitat, de mobiliers privés découper le parcellaire en de plus petits lots ce sont des emprunts souscrits auprès des
transport et d’environnement. Les EPFL ac- évaluent sa qui pourraient trouver des acheteurs plus bailleurs de fonds internationaux qui per-
quièrent des terrains ou des immeubles pour valeur au prix du Les aires violettes signalent facilement. Les terrains sont alors gelés dans mettent notamment de financer la construc-
constituer des réserves foncières et des opé- marché, en- les terrains industriels l’attente d’autres investisseurs. Un règlement tion de routes et des réseaux de métro de
vacants qui présentent un
rations d’aménagement. Ils gèrent ensuite les suite le service potentiel de mutation sur
récent permet aux habitants des périmètres Hanoi et de HCMV.
biens acquis sur une durée prédéterminée des finances donne son le boulevard Vo Van Kiet, bloqués de continuer à construire ou amélio-
avant de les rétrocéder aux collectivités. Les accord, puis la ville valide cette HCMV rer leur logement, évitant ainsi une dégrada- Par ailleurs, l’aménagement de nouvelles aires
différents membres de l’EPFL doivent donc valeur plancher. Le Centre de urbaines se fait en général selon un « circuit
réussir à ordonner leurs projets urbains selon Développement Foncier élabore les proposi- court », par désignation des investisseurs. La
leur degré de priorité et à les coordonner. tions d’indemnisation des habitants et assure collectivité cède par grands lots des terrains
la maîtrise d’ouvrage des projets de reloge- urbanisables aux investisseurs (entreprises
ment. Ces indemnisations suivent en théorie publiques, investisseurs privés et étrangers)
Les Centres de les prix du marché mais la lourdeur des pro- qui vont ensuite diviser les lots et les aména-
Développement Foncier (CDF) cédures administratives les rendent souvent ger ou céder certains lots viabilisés à d’autres
caduques au moment du règlement. promoteurs immobiliers.
vietnamiens
Les CDF sont des établissements publics à ca- Dans le second cas, la récupération d’un ter- Les réserves foncières du De nouvelles formes de partenariat public-
district 8 de HCMV : en
ractère industriel et commercial ou des entre- rain peut faire suite à la proposition d’un vert les terrains agricoles privé ont ainsi vu le jour pour assurer la
prises publiques. Leur mission est de récupérer investisseur privé, vietnamien ou étranger. et naturels, en marron les construction des nouveaux quartiers urbains :
Cette seconde situation est la plus courante terrains viabilisés non bâtis
56 | Faire la ville | 57
Chapitre 2 : Le foncier urbain
dans le système dit « terre contre infrastruc- sur le financement par ces derniers d’une Pour aller plus loin :
ture », les droits d’usage du sol sont cédés partie des équipements publics nécessaires • Banque mondiale
à des investisseurs privés en échange de la aux futurs habitants et usagers de l’opéra- - PPIAF, Peterson G.
construction d’équipements et d’infrastruc- tion. Les équipements sont alors réalisés par E., 2009, « Unlocking
tures publiques, qui sont rétrocédés aux col- les autorités publiques. land values / Exploiter
lectivités. Ce système permet aux autorités la valeur du foncier
pour financer les
publiques d’aménager et de développer leur Dans la procédure de ZAC, les équipements infrastructures
territoire en n’apportant que très peu de ca- sont réalisés par l’aménageur et leur coût est urbaines », 139 p.
pital. Les négociations se font au cas par cas répercuté lors de la vente des bâtiments. http://www.
entre les investisseurs et les autorités dans worldbank.org/en/
un cadre légal qui reste encore flou, malgré Il existe d’autres manières de financer la country/vietnam
la promulgation en 2010 de la décision du réalisation des équipements, par exemple
• IAU-IdF, 2009,
Premier ministre 71/2010/QD-TTG relative à en taxant la plus-value réalisée lors de la re- « Valorisation foncière
la clarification de l’organisation des partena- vente d’un bien immobilier. Plus spécifique- et financement des
riats public-privé au Viêt-Nam. ment, les riverains d’un nouvel équipement infrastructures de
peuvent être mis à contribution en fonction transport », Note
du coût des travaux. Cela engendre toutefois rapide Mobilité,
«
L’opération intégrée de Phu
Des projets au coup par Les freins à l’investissement dans le foncier My Hung (HCMV) a été de reconstruction ou d’agrandissement de
des problèmes d’équité, dans la mesure où n° 477, 4 p.
http://www.iau-idf.
coup et une réalisation des et l’immobilier financée par un consortium d’autres habitants peuvent également profi-
bâtiments qui font l’objet d’une autorisation fr/detail/etude/
d’investisseurs privés ter de ces équipements.
équipements problématique D’après le consultant immobilier Savills, les étrangers et vietnamiens d’urbanisme. Elle finance les dépenses pour valorisation-fonciere-
freins particuliers dans les domaines foncier les équipements liés à l’urbanisation. et-financement-des-
et immobilier sont : Pour la Banque mondiale, les systèmes de infrastructures-de-
Ce système favorise une diffusion de l’urba-
ͳͳ Les difficultés pour accéder au foncier ; financement des infrastructures par le fon- transport.html
nisation et une réalisation des projets d’amé- Par ailleurs, les différentes procédures de di-
ͳͳ Le temps nécessaire pour s’acquitter de la cier constituent des pistes intéressantes et • PADDI, 2012,
nagement au coup par coup, en dehors d’une 1 vision et d’aménagement foncier impliquent
récupération, des indemnisations et du relo- actuellement privilégiées par de nombreuses Livret « Les mesures
vision cohérente véhiculée par un schéma gement qui est trop long et ne permet pas plus ou moins les collectivités publiques dans
collectivités dans le monde, à la fois dans les d’acquisitions
directeur. La qualité des infrastructures réali- d’anticiper les mouvements du marché ; le financement des équipements et ne re- et de réserves
pays en développement (Inde, Colombie) et
sées est variable. Par exemple, certaines des ͳͳ Le décret 69/2009/ND-CP qui indexe les quièrent pas toujours de faire appel à la puis- foncières dans le
dans les pays développés (États-Unis, etc.).
infrastructures confiées à l’investisseur ne montants d’indemnisation et d’achat des sance publique pour obtenir des terrains, ce cadre de projets de
se situent pas dans le même périmètre que droits du sol sur les prix du marché et qui crée qui permet de limiter les coûts. réaménagement
l’opération immobilière, et celui-ci n’a alors une incertitude, le niveau du montant étant La part de l’investissement privé pour la réalisation des urbain à composante
connu tard dans le processus d’acquisition ; équipements varie selon les différentes procédures transport »
plus d’intérêt direct à livrer une construction La simple division d’un terrain sans réalisa-
ͳͳ L’environnement institutionnel et légal qui d’aménagement (lotissement en haut et ZAC en bas), Île-
de qualité. est instable et confus ; tion d’équipements est une procédure de de-France • PADDI, 2012,
ͳͳ Les disparités entre les prix du foncier et les
2 droit commun qui ne nécessite pas de de- Livret « Montage
Plus généralement, les terrains revendus par attentes de retour sur investissement ; mande d’autorisation, une simple déclaration d’une opération
d’aménagement »
les collectivités aux investisseurs ne sont pas ͳͳ La faible attractivité des baux de cinquante suffisant.
soumis à un cahier des charges précis défini ans en comparaison avec d’autres pays ; • PADDI, 2012, Livret
par celles-ci. En théorie, pour que le permis ͳͳ Le manque d’un statut de copropriété. La division d’un terrain avec aménagement « Les Partenariats
public-privé »
de construire soit délivré, l’investisseur doit (routes et réseaux, même s’ils sont privés)
accepter de construire certains équipements est appelée lotissement. Les terrains ont été
publics et les transférer aux autorités locales. bution les investisseurs. En effet, leur parti- acquis à l’amiable ou par succession et les
cipation aux équipements est calculée selon 3
En pratique, l’investisseur se contente sou- équipements sont à la charge de l’aména-
vent de vendre les logements et ne réalise la superficie du terrain et non les m² de plan- geur. Cette procédure nécessite une autori-
pas les équipements prévus dans les délais. cher, ce qui entraîne un manque de recettes. sation, la collectivité impose alors un cahier
Ces nouveaux quartiers souffrent alors d’un des charges de normes techniques pour la
déficit d’équipements publics, tels des parcs, En France, en revanche, les communes do- réalisation des équipements, car même s’ils
ou sont desservis par une voirie en mauvais tées d’un PLU, les intercommunalités ou les peuvent être privés dans un premier temps,
état. départements peuvent bénéficier de la taxe il est fréquent que la collectivité les reprenne
d’aménagement qui est prélevée lors des à sa charge. Cette procédure peut être réa-
Quelques pistes pour financer opérations d’aménagement, de construction, 4
lisée aussi bien par une organisation privée
la réalisation des équipements que publique, pour des terrains destinés au
Différents modes de développement urbain à HCMV vus logement ou à des activités économiques.
à travers leur parcellaire : un quartier central de ruelles
La réalisation d’infrastructures et d’équi- denses dans le district 3 (1) ; un quartier périphérique
pements publics (écoles, parcs) est problé- au développement moins organisé à Tan Binh (2), un Dans le Projet Urbain Partenarial, la collecti-
matique au Viêt-Nam car il n’existe pas de développement urbain greffé au tissu villageois à Thu Thiêm vité conclut avec des propriétaires, des amé-
mécanismes suffisants pour mettre à contri- (3) et un quartier périphérique planifié à Binh Tan (4) nageurs ou des constructeurs une convention
58 | Faire la ville | 59
Chapitre 2 : Le foncier urbain
Ces montages public-privé se font essentiel- Lors de « cessions par bail à construction », le Outil de Les objectifs du centre de SIG Pour aller plus loin :
lement selon trois formes de partenariat : bail à long terme (de 18 à 99 ans) comporte Communication Outil de Gestion
- Le don de terrains publics au promoteur pri- l’obligation de construire et d’entretenir un
de HCMV • PADDI, 2010,
Livret « Applications
vé en contrepartie d’investissements dans les immeuble dont les caractéristiques sont En 2004, un centre de SIG a été créé à SIG dans la gestion
infrastructures publiques se rapproche du mon- connues à la date de signature du bail. La du- urbaine »,
HCMV par le département des Sciences et
tage « terre contre infrastructure » vietnamien. rée du bail est calculée en fonction du temps http://www.paddi.
Technologies (DoSTE). Sa vocation est au- vn/fr/centre-de-
- Dans la vente de terrains publics à des pro- nécessaire à un retour sur investissement. jourd’hui d’assembler les données sur HCMV, ressources/livrets-
moteurs privés, la recette est affectée au Au terme du bail, la collectivité récupère son ainsi que de former les cadres des services des-ateliers-de-
financement d’infrastructures publiques. terrain et devient propriétaire des construc- techniques aux outils SIG. Des applications formation
- Enfin, le partage des plus-values foncières tions, sans reverser d’indemnités au preneur sont déjà utilisées avec succès, dans les • Portail SIG d’HCMV,
engendrées par les investissements en infras- du bail. Cette dernière procédure est utilisée Outil d’Analyse domaines de l’eau et de l’assainissement ou www.hcmSIGportal.vn
tructures publiques (par exemple la valorisa- dans l’agglomération lyonnaise où le foncier Le SIG, un outil d’analyse, de gestion et de communication encore de la gestion des bornes à incendie.
tion immobilière due à la construction d’une est cher et parfois difficile d’accès pour les La volonté de la ville est entre autres de
nouvelle station de métro) se fait par le biais organismes de logement social. Le Grand Lyon développer des applications pour la gestion
de taxations, comme vu plus haut. peut céder un terrain « par bail à construction » Une utilisation étendue des des infrastructures souterraines et la ges-
à un investisseur, qui se consacre à la construc- tion urbaine. Le centre SIG collabore avec le
La Banque mondiale souligne cependant que tion du bâtiment sans être freiné par le prix
SIG au Grand Lyon
DoNRE, le DUPA et le DoC pour constituer les
ces montages engendrent des recettes consi- du foncier et peut par la suite pratiquer des bases de données au service de l’élaboration
Le SIG du Grand Lyon a été créé en 1985
dérables, favorisant les risques de corruption loyers plus accessibles pour les ménages. des plans d’aménagement sur le territoire
pour faire face à l’éparpillement des données
et d’abus de pouvoir. Ces recettes sont donc d’HCMV.
entre les différents services. Il implique trois
à affecter de manière privilégiée à un budget
grands groupes d’acteurs.
d’investissement pour les équipements et
non au budget général des collectivités.
Le service de l’information géographique Données
Les SIG offrent des saisit, met à jour et diffuse les données de des services
domaines d’utilisation très référence communes et accessibles à tous les Système de
variés, de la planification
à la gestion des permis de
autres services (géologie, cadastre, popula- Coordonnées :
construire, du foncier et de tion) et forme les utilisateurs. - Système
l’immobilier, en passant par LAMBERT 2
l’assainissement
Le service informatique développe les appli- Fonds de plan :
cations spécifiques à chaque service, gère la - Cadastre
La vente ou la location des Les applications des systèmes maintenance technique des données et des - Fond de plan PLU
- Cartes IGN
biens immobiliers et fonciers d’information géographique réseaux. Ces applications peuvent également
- Orthophoto
être développées par un prestataire externe.
de la collectivité en France dans la gestion urbaine 3 - Plans topos
COLLECTIFS URBAINS
tion des informations s’en trouvent compli- - identifier les moyens matériels et humains en présence (compétences,
quées. taux de renouvellement et stabilité de la compétence), pour savoir si les
districts peuvent supporter l’implantation d’un SIG ;
L
Afin que les applications développées soient - recueillir les attentes des utilisateurs ;
vraiment efficaces, la prise en compte de - recenser et analyser les données dont les districts disposent (numériques a croissance urbaine de HCMV et de Hanoi s’est accompagnée d’une augmentation
ou non, modalités de collecte, de saisie et de mise à jour des données) et des déplacements par des moyens de transports individuels. Ainsi, plus de 80% des
leurs utilisateurs est nécessaire : elles ne
celles dont ils ont besoin ;
doivent pas s’adresser à des spécialistes mais déplacements s’y effectuent à moto, ce qui a longtemps permis une bonne fluidité
- décrire les processus et les méthodes de travail : l’objectif est de bien
être accessibles, dans le cas d’un service connaître les processus de travail d’un district (même non informatisé) et de du trafic. Pourtant, les très fortes densités urbaines, la faiblesse de l’offre en transport
d’urbanisme, aussi bien aux agents de sai- les « confronter » à ceux d’autres districts afin de tester la standardisation en commun et un usage croissant de la voiture (plus 400% de véhicules enregistrés à
sie qu’aux ingénieurs et urbanistes. Il s’agit des procédures et donc des applications SIG. Hanoi entre 2005 et 2010) entraînent aujourd’hui une congestion problématique pour
dans un premier temps de démontrer l’uti- la mobilité urbaine et la qualité de l’environnement.
lité des SIG avec des applications simples et Les propositions d’organisation
Il serait possible de proposer un plan de développement du SIG fondé sur Les autorités publiques ont donc initié des plans ambitieux de développement des
réutilisables d’un district à l’autre puis de les
des phases courtes et opérationnelles. Il s’agirait alors d’étudier les condi- transports collectifs. Des réseaux de métro complétés par des lignes de bus à haut
enrichir progressivement. Les techniciens du tions d’informatisation pour un SIG en identifiant : niveau de service (BRT) et des lignes de tramways devraient d’ici une décennie desservir
centre de SIG de HCMV pourraient accom- - les compléments d’analyse nécessaires : articulation des outils en pré-
pagner les services dans le développement les deux métropoles. Plusieurs projets sont d’ores et déjà en phase de construction et
sence ou choix de logiciels ;
et l’utilisation des bases de données thé- - les applications à mettre en œuvre en priorité, définition des fonctionna- les premières lignes devraient ouvrir en 2017-2018.
matiques. L’allocation de moyens financiers lités, de la structuration des données et des formats d’échange ; L’intégration physique (création de pôles d’échanges) et technique (notamment
spécifiques, ainsi que le recrutement ou la - les données à saisir et les méthodologies de saisie à mettre en œuvre. billettique) de ces futurs réseaux sera une condition nécessaire à leur efficacité
Un phasage réaliste pourrait ensuite être proposé et une évaluation des
formation de personnel qualifié assureraient et donc à leur succès. La mise en place de réseaux de transport collectifs unifiés et
moyens nécessaires, financiers et humains, serait menée.
la qualité et la maîtrise technique de l’outil. complémentaires devra passer par une réorganisation institutionnelle du secteur avec
À l’issue de ces deux premières étapes, si les conditions favorables au dé- pour objectif la création d’autorités organisatrices. L’articulation urbanisme-transport
Une structure de pilotage associant les « ser- veloppement du SIG sont réunies - volonté politique et technique, moyens sera également indispensable pour assurer une fréquentation optimum des transports
vices techniques SIG » aux services utilisa- financiers -, la réalisation de ces opérations pourrait débuter par : Le pôle d’échanges de bus
en commun. de Long Bien à Hanoi
teurs des différents départements et districts - des études détaillées des fonctionnalités d’une application pilote d’intérêt
(urbanisme, construction, foncier, trans- général ;
- un développement informatique (structuration des données, outils néces-
port) pourrait avoir pour mission de diffuser
saires à la solution, saisie des données et mise en œuvre des traitements) ;
l’usage des SIG au sein de ces derniers. Cette - un test de l’application par les utilisateurs pour vérifier l’adéquation des
structure de pilotage permettrait ainsi de fonctionnalités à leur besoin-métier et le bon fonctionnement ;
fédérer les différents acteurs et de favoriser - une formation des utilisateurs ;
des accords sur le partage des données et des - un accompagnement au-delà de la formation ;
applications ainsi que la standardisation des - et un déploiement de la solution.
procédures d’échange de données.
62 |
Chapitre 3 : Les transports collectifs urbains
L
chargé de la gestion des réseaux de bus, le publique au développement japonaise (JICA)
es niveaux de pollution atmosphé- Répartition modale 1995 - 2008 en % « Transport Management and Operation finance par prêts concessionnels la ligne n°1
rique et sonore importants dans les 90 Center » (Tramoc), a été créé en 1998. À par- (Yen Vien/Ngoc Hoi) pour 1,5 milliard de dol-
villes vietnamiennes, s’ils n’atteignent 80 tir du milieu des années 2000, de nouvelles lars et la ligne n°2 (Nam Thang Long/Tran
pas ceux de Bangkok ou de Manille, lignes ont été octroyées à d’autres exploi- Hung Dao/Thuong Dinh) à hauteur de 1,9 mil-
70
tendent à s’en rapprocher. Les effets tants, publics ou privés, afin d’introduire liard de dollars. De leur côté, l’aide publique
conjugués du fort accroissement démo- 60 au développement française, la Banque
de la concurrence dans l’attribution des
graphique, de l’augmentation du pouvoir 50 contrats d’exploitation. Durant cette période, Européenne d´Investissement, la Banque
d’achat et de la rapide motorisation des 40 le transport public à Hanoi s’est modernisé, Asiatique de Développement et le gouver-
ménages entraînent un phénomène de notamment grâce aux projets de coopéra- nement vietnamien financent la ligne n°3
congestion préoccupant pour la mobilité 30 (Nhon/Gare de Hanoi/Hoang Mai) pour un
tion qui comprenaient la création de pôles
urbaine. Le report modal du vélo vers la 20 d’échanges, d’un dépôt de maintenance, l’ex- coût estimé à environ 1,1 milliard d’euros. La
moto initié dans les années 1990 a été ra- 10 tension du réseau (70 lignes de bus en 2012) Chine finance via un prêt à taux préférentiel
pide. La part du transport en deux-roues ou encore la formation d’experts en trans- de 500 millions de dollars la construction de
motorisé est écrasante et représente en- 0 la ligne n°2a (Cat Linh/Ha Dong). Une étude
1995 1999 2003 2004 2008 port en commun. Ainsi le nombre de voya-
viron 80% des déplacements à Hanoi et à Transport Public Voitures Motos Bicyclettes Autres geurs est passé de 10 millions en 2001 à 413 pour un financement en partenariat public-
HCMV, tandis que celle des déplacements en 2009, pour une population de six millions privé de la ligne n°5 est en cours. Seules les
en voiture individuelle, estimée à 8%, croît L’évolution de la répartition d’habitants. lignes n°4, 6, 7 et 8 ne sont pas financées. La
rapidement. Totalisant moins de 5% des modale à Hanoi entre 1995 Enfin, le nombre d’accidents de la route Banque mondiale soutient un projet de ligne
déplacements à HCMV et 11% à Hanoi, et 2008
est élevé. On recense en 2009 trente à À HCMV, depuis l’amélioration de l’offre de BRT (Bus Rapid Transit) et l’IMV travaille
les bus sont actuellement le seul moyen trente-cinq tués par jour dans tout le pays (nombre de lignes, régularité, accessibilité), également sur deux projets de lignes de bus
de transport public existant. L’importante (contre douze en France) et environ trois les bus connaissent aussi une fréquentation en site propre.
flotte de taxis - plus de trente-quatre com- tués par jour à HCMV en 2010. Autant de accrue, passant de 36,2 millions en 2002 à Le bus est un moyen de
pagnies à HCMV - et les nombreux motos- Le partage de la voirie est paramètres qui plaident en faveur d’un 342 en 2008, soit un taux de croissance de À HCMV, l’objectif fixé par le schéma direc- transport très utilisé par les
taxis - un pour soixante-dix habitants - ne particulièrement conflictuel essor des transports en commun. 800% en six ans, pour une population de sept teur des transports modifié en 2013 est d’at- lycéens et les étudiants qui
pallient que partiellement cette carence. aux heures de pointe, ici vu
millions d’habitants. Cette progression peut teindre entre 20% et 25% de déplacements n’ont pas encore de permis
d’un bus à HCMV moto ni de budget suffisant,
L’extension urbaine et le développement de s’expliquer par l’extension de la couverture à en transport public en 2020. Il propose la HCMV
la motorisation sont étroitement corrélés. l’ensemble du territoire de la ville (146 lignes
L’existence de modes de transport rapides de bus en 2012) ainsi que par un service de
permet la réalisation de projets urbains de meilleure qualité : prolongation des plages
plus en plus éloignés du centre, qui favorisent horaires de fonctionnement, hausse de la
à leur tour la motorisation des habitants. fréquence, politique tarifaire abordable ou
Dans les quartiers centraux, les infrastruc- encore climatisation. Malgré ces progrès ma-
tures routières ne suivent pas cette mobilité nifestes, la multitude des petits opérateurs
croissante. L’espace destiné à la voirie est rend la gestion difficile en matière de qualité
faible, ainsi 70% des rues mesurent moins de des véhicules ou de formation du personnel.
onze mètres de large à Hanoi et à HCMV la Par ailleurs le manque de réserves foncières
voirie ne représente que 5,8% de la surface freine encore la construction ou la moder-
de l’agglomération. Cette étroitesse entraîne nisation des pôles d’échanges et des voies
des conflits de partage de plus en plus impor- réservées aux bus. Ainsi, améliorer la qualité
tants entre piétons, motos, voitures, bus et du service et l’accessibilité constitue un défi
parkings. Les possibilités de stationnement à relever.
restent également très faibles, surtout pour
le parc automobile, malgré le fort accroisse-
ment des surfaces dédiées.
64 | Faire la ville | 65
Chapitre 3 : Les transports collectifs urbains
création de six lignes de métro, dont trois futures lignes de métro et de BRT. C’est pour- nets d’études extérieurs. Elles sont respon-
sont actuellement financées par des bailleurs quoi il paraît indispensable de créer une sables de la maîtrise d’ouvrage des projets de
de fonds. La ligne n°1 (Ben Tanh/Suôi Tiên), Autorité Organisatrice des Transports (AOT) construction et de la maintenance des infras-
d’un coût attendu de 2,5 milliards de dollars, pilotant dans le même temps les réseaux de tructures consacrées aux bus (arrêts de bus,
est financée par la JICA et HCMV (11%). Le bus existants et les nouveaux réseaux de BRT signalisation…).
tronçon aérien de cette ligne, long de 17 km, et de métro.
a été mis en chantier en août 2012. La ligne
devrait être achevée en 2017. La ligne n°2 À Bangkok, la construction
Une multitude d’opérateurs
(Thu Thiêm/Tây Ninh), d’un coût de 1,38 mil- de voies rapides surélevées Une compétence à HCMV, un réseau unifié à
n’a pas réussi à réduire
liard de dollars, est financée par des prêts de significativement les essentiellement provinciale Hanoi
la Banque Asiatique de Développement, de la embouteillages
Banque Européenne d’Investissement, de la Le ministère des Transports élabore le plan Les opérateurs de transport peuvent être
Banque allemande de développement et de national des transports et peut être maître publics, privés, mixtes ou organisés en coo-
reconstruction (GTZ) et par des fonds muni- les transports collectifs pour désengorger les pératives. HCMV est, contrairement à Hanoi,
d’ouvrage pour des projets de grandes infras-
cipaux. Les travaux du tronçon Ben Thanh/ villes. Les mesures incitant à leur usage au propriétaire des infrastructures (hangars,
tructures urbaines. Les départements des
Tham Luong devraient commencer courant détriment du transport individuel sont très terminus) qu’elle met à disposition des opé-
Transports (DoT) de Hanoi et de HCMV sont
2014. Le financement de la ligne n°5, pont de variées et peuvent passer par la création de rateurs. Les compagnies sont quant à elles
quant à eux responsables de l’investissement
Saigon/Can Giuôc, demeure incertain (500 péages urbains, de zones à vitesse réduite, propriétaires du matériel roulant et la ville
et de la gestion des transports urbains, de la
millions d’euros d’aide publique au dévelop- par le rééquilibrage de l’usage de l’espace leur propose des bonifications de taux d’inté-
maintenance et des investissements pour le
pement espagnole, 166 millions d’euros de public ou par des campagnes de communi- rêt pour le renouvellement de leur flotte. Le
réseau routier, en dehors des réseaux de des-
financement municipal et des fonds supplé- cation visant à donner une image positive du nombre important d’opérateurs et de coopé-
serte locale, sous administration des Comités
mentaires sont prévus). La Banque mondiale transport collectif. On peut également créer ratives, même s’il est passé de plus de trente
populaires de districts. Celui de HCMV gère
porte un projet de ligne de BRT sur le boule- des couloirs réservés pour les bus offrant aux en 2007 à quinze en 2010, engendre des pro-
également les infrastructures techniques ur-
vard Vo Van Kiet. Deux projets plus légers de usagers des trajets plus rapides que ceux des blèmes d’organisation du réseau, en termes
baines (eau potable, espaces verts, éclairage,
monorails sont développés en parallèle par utilisateurs de véhicules particuliers. Enfin, de hiérarchisation, de qualité du matériel et
stationnement). L’encombrement des
des groupes privés malaisiens. rendre le stationnement moins accessible et du service. trottoirs rend la circulation
plus cher pour ceux qui viennent travailler en piétonne difficile à Hanoi
véhicule individuel constitue un bon moyen
de favoriser le recours au transport public. Le Les missions des autorités de
parc relais, site sur lequel on gare son véhi- régulation
cule personnel avant d’emprunter un moyen
de transport en commun, est alors une bonne En pratique, ce sont ces autorités qui, pla-
solution alternative. cées sous le contrôle du DoT, se chargent
de réguler le transport public. Le Tramoc
Les modalités du développement urbain et la à Hanoi et le « Centre de Gestion des Bus »
morphologie des nouveaux quartiers jouent (CGB, MOCPT en anglais) à HCMV élaborent
aussi un rôle dans la transition des deux la planification du réseau (lignes, horaires) qui
métropoles vietnamiennes vers une mobi- est ensuite validée par le DoT et le Comité po-
lité plus durable. Dans cette optique, le lien pulaire. Les opérateurs vendent les différents
Les bus de l’opérateur hanoien Transerco contribuent à
l’identité urbaine de Hanoi entre la planification urbaine et celle des ré- titres de transport (tickets, carnets, abon-
seaux de transport mérite d’être approfondi. nements) puis en reversent les recettes aux
Les quartiers des gares des futures lignes de autorités de régulation. Celles-ci organisent
métro et les alentours des stations de BRT aussi des appels d’offres pour la délégation
Le défi de la mobilité durable des nouvelles lignes. Les contrats de déléga- Financement : un système
pourraient faire l’objet d’aménagements
Le défi consiste aujourd’hui à offrir des alter- particuliers (équipements, espaces publics), tion de services sont passés annuellement largement subventionné
avec les opérateurs, hormis pour quelques Une voie réservée aux bus
natives à une population fortement motori- avec une grande attention portée aux flux de devrait prochainement voir
sée en deux roues afin de favoriser un report piétons et à la construction de parcs relais. lignes qui bénéficient de contrats d’exploi- Les réseaux de bus étant déficitaires, ceux- le jour sur le boulevard
modal vers le transport en commun et non tation de trois ou quatre ans. Les autorités ci nécessitent une subvention d’équilibre Yen Phu à Hanoi. Ce projet
de régulation contrôlent le respect de leurs importante de la part des villes de Hanoi et est soutenu par l’IMV et
vers la voiture. L’enjeu est de taille : en effet, La création de ce nouveau réseau performant Tramoc.
la construction d’infrastructures routières et rapide exige une grande coordination clauses par les opérateurs. Ainsi, le CGB de HCMV. Elle représente environ 40% des coûts
de grande capacité afin de résoudre les pro- des systèmes (information aux voyageurs, HCMV vérifie les cahiers journaliers des ho- de fonctionnement. Ainsi, à HCMV, en 2008,
blèmes de congestion entraîne dans les faits tarification et billettique) et des multiples raires de chaque ligne de bus. Parallèlement les subventions ont couvert 50% des coûts
une motorisation et un usage encore plus im- opérateurs, ainsi que l’aménagement d’inter- à cela, les deux autorités mènent des études d’exploitation des 115 lignes. Le prix des bil-
portant des véhicules individuels, comme cela connexions. Sa réussite dépendra égale- d’évaluation du réseau ainsi que des études lets est décidé par le Comité populaire, sur
a été observé à Pékin, Shanghai ou Bangkok. ment de la coordination des différents bailleurs prospectives sur l’évolution de la demande proposition du Tramoc ou du CGB. Le montant
Il est souvent plus efficace de se tourner vers de fonds internationaux qui financent les de transport, en collaboration avec des cabi- de la rémunération des opérateurs par kilo-
66 | Faire la ville | 67
Chapitre 3 : Les transports collectifs urbains
mètre parcouru est défini par Tramoc à Hanoi
ou par les départements des Transports, des
sieurs milliards de dollars pour les lignes les
plus onéreuses. Les solutions de financement
Pour aller plus loin :
• IMV, 2008,
LES TRANSPORTS COLLECTIFS URBAINS
Finances, du Plan et de l’Investissement à
HCMV, puis validé par le Comité populaire.
proposées par les bailleurs de fonds, multi-
latéraux ou bilatéraux, et les constructeurs
« Les défis pour le
développement des EN FRANCE
Ces montants peuvent être réactualisés en varient fortement : consortium privé, parte- transports à Hanoi »
cours de contrat selon l’évolution des para- nariats public-privé et financement public. (document en anglais,
mètres (prix de l’essence notamment), après
titre original « The L’enjeu de l’intégration du transport et de
Nine Challenges for
validation par les directions concernées et
par le Comité populaire, et incluent l’amor-
the Development of l’urbanisme à toutes les échelles
Transport in the Fast
L
tissement du matériel roulant. Ce mode de En attendant le bus à HCMV Growing Capital of
fonctionnement est actuellement probléma- Viêt-Nam : Hanoi »), es politiques en faveur d’une mobili- ont également mis en place des lignes de bus
tique en raison de l’augmentation importante 11 p. té en accord avec le « développement en « site propre » avec des voies dédiées. Et
du nombre de passagers et de la décision des http://imv-hanoi.
durable » sont récentes. Favoriser c’est dans les années 1980 que le tramway
com/Uploaded/
Comités populaires des deux villes, pour des Documents/TC%20 l’utilisation des transports en commun a connu un nouvel essor avec les premières
raisons politiques, de n’accroître ni le mon- Challenges%20of%20 et lier les opérations d’urbanisme aux lignes construites à Nantes et à Grenoble.
tant des subventions ni le prix du billet. À Transport%20in%20 politiques de transport sont aujourd’hui Aujourd’hui, la majorité des grandes villes
HCMV, ce système, qui repose sur les subven- Hanoi%20-%20 et des villes moyennes en sont équipées
des orientations largement partagées L’inter modalité est
tions et la courte durée des contrats d’exploi- Molt%202008.pdf et étendent leur réseau (Lyon, Strasbourg,
tation (de une à quatre années), décourage en France. Si l’intégration des politiques organisée par l’AOT, ici à
• AFD, « Qui paie Bordeaux, agglomération parisienne, etc.). Lyon entre une station de
les investissements et n’est que faiblement quoi en matière de de transport et de l’urbanisme est com- tramway et une station de
attractif pour les entreprises. transports urbains ? plexe, elle peut être facilitée par des vélo en libre-service (Velo’v)
Guide de bonnes schémas directeurs volontaires et par la
Quant aux projets de métro, ils requièrent pratiques ; Étude de prise en compte de cette problématique
cas sur HCMV »,
des investissements très lourds, jusqu’à plu- http://www. dans les schémas sectoriels. Des Autorités
afd.fr/webdav/ Organisatrices des Transports (AOT) sont
site/afd/shared/ chargées du fonctionnement et de l’inté-
PUBLICATIONS/ gration des réseaux à l’échelle de l’agglo-
THEMATIQUES/
autres-publications/ mération, du département et de la région.
Bonnes-pratiques-
financement-
transports-urbains.pdf Du tout automobile à la
• IMV, 2005, promotion des transports en
« Schéma directeur
de la région de
commun
Hanoi : stratégie de
développement des
Lors de la période de forte croissance écono-
transports », 24 p. mique et démographique de l’après Seconde
http://imv-hanoi. Guerre mondiale, la motorisation des mé-
com/fr-FR/Home/ nages a fortement progressé. L’accélération S’adapter aux nouvelles
hargeables-142/1790/
Documents-produits-
de la vitesse des déplacements a permis pratiques de mobilité
d’implanter de plus en plus loin logements
par-lIMV.aspx
et activités. L’attention des pouvoirs publics Outre l’augmentation massive des déplace-
s’est alors portée sur l’adaptation des centres ments, les systèmes de transport sont mis
anciens à la voiture et sur la construction au défi de s’adapter au desserrement de la
de voies rapides pour relier les nouveaux population et des activités dans la périphérie
quartiers périphériques et les aires périur- des agglomérations. En Île-de-France, les dis-
baines. Il a fallu attendre les années 1970 et tances parcourues et l’usage de l’automobile
un contexte de crise pétrolière pour que les sont bien plus importants en grande banlieue
transports en commun connaissent un regain qu’en proche banlieue et à Paris, qui béné-
À HCMV, le Centre de Gestion des Bus travaille avec quinze
opérateurs qui gèrent au total 146 lignes de bus d’intérêt, né de la volonté de désengorger les ficient d’un réseau de transport en commun
villes et de mieux desservir leur population. Il très dense. 13% des trajets sont effectués en
s’agissait plus alors d’offrir une alternative à transport en commun en grande banlieue,
la voiture individuelle que de décourager son contre 23% pour la proche banlieue et 34%
utilisation. La construction du métro de Lyon pour Paris intra-muros. À titre d’exemple, on
et du Réseau Express Régional francilien (RER) constate que la marche à pied représente
a débuté à cette époque. Les villes françaises 47% des déplacements internes parisiens.
68 | Faire la ville | 69
Chapitre 3 : Les transports collectifs urbains
72 | Faire la ville | 73
Chapitre 3 : Les transports collectifs urbains
mode ou de modes différents. Un gestion- Des sources de financement Pour aller plus loin : en Commun Lyonnais) et le réseau « Optibus »,
naire unique, l’AOT, pilote l’ensemble du sys- qui transporte à leur demande des personnes
tème, de la définition des niveaux tarifaires,
diversifiées • Agence d’urbanisme
handicapées ou âgées. La durée du contrat
de l’agglomération
l’impression et la distribution des titres de Les recettes d’exploitation, le Versement lyonnaise, de l’exploitant, sans mission de commercia-
transport à la répartition des recettes entre « Corridor design lisation, est de six ans.
Transport et les subventions constituent les
les multiples exploitants. La gamme de titres in town planning -
trois sources principales de financement des sustainable planning
de transport doit donc s’appuyer sur une transports publics collectifs. Les recettes d’ex- for large cities in
Ces dernières années ont été marquées par
technologie commune à tous les modes. Les ploitation des lignes représentent 33% du finan- developed coun- l’inauguration et le prolongement de plu-
billets papier sont en général remplacés par cement du transport public en Île-de-France et tries ; Challenges sieurs lignes de métro et de tramway, portant
des supports technologiques avancés comme 31% au Grand Lyon. Le Versement Transport of implementation à quatre le nombre de lignes de chacun de
les cartes à puce ou magnétiques, et il est consiste en une taxe sur les salaires qui concerne in booming cities ces moyens de transport. Le réseau de bus
parfois possible d’acheter ou de recharger sa in emerging and a connu une amélioration de l’offre avec la
les entreprises de plus de neuf salariés, dont le
carte d’abonnement par internet ou via son developing cities - » réorganisation des cent-vingt lignes, l’achat
taux est voté par le conseil de l’AOTU. Les taux (CODATU XIII), 30 p.
téléphone. maximum imposables sont de 1% pour les http://www.urbalyon.
de nouveaux bus et le recrutement de nou-
agglomérations avec un réseau classique de org/Document/_ veaux conducteurs. L’objectif était de faire
lignes d’autobus et d’1,8 % pour un réseau de Lurbanisme_de_ progresser le nombre de déplacements en
tramway ou de métro. Le Versement Transport corridors__quelles_ bus de 8 à 10%, soit d’atteindre 14 millions
représente 37% des recettes en Île-de-France difficultes_de_mise_ de voyages supplémentaires fin 2012. L’AOTU
en_oeuvre_dans_ a également mis l’accent sur l’intermodalité mobilité à la fois fluides et respectueuses de Le STIF communique sur
et 43% au Grand Lyon. Le reste des recettes l’achèvement des travaux du
les_metropoles_des_ entre bus, métro, tramway et modes indivi- l’environnement régional. Le PDU, révisable
provient de la participation des collectivités pays_en_voie_de_ prolongement de la ligne de
Le pass Navigo, une carte à
locales à hauteur de 20% en Île-de-France et duels. Le réseau lyonnais est ainsi le plus fré- par le STIF, est au service de cette ambition. tramway T2 et sa connexion
puce sans contact, se recharge developpement_-1721
de 26% pour le Grand Lyon et d’autres sources quenté des villes de province avec 1,4 million Il concerne à la fois le déplacement des voya- à la ligne T3, Île-de-France
à la semaine, au mois ou à • SYTRAL, Syndicat
l’année. La validation du pass de revenus, comme les subventions étatiques de voyages quotidiens et 314 voyages par geurs et des marchandises, la circulation et le
Mixte des Transports
aux portillons du métro et à et les amendes (environ 10% des recettes). La habitant et par an. stationnement. Ce plan intègre à la question
l’entrée des bus permet de pour le Rhône et
capacité d’investissement des AOTU en France l’Agglomération du déplacement celle des aménagements et
connaître la fréquentation
des lignes est limitée et la formule la plus courante est de Lyonnaise, des équipements qui en sont indissociables.
recourir à des emprunts sur une vingtaine d’an- http://www.sytral.fr/ Le STIF, une AOTU de niveau Même si l’usage des transports en commun
Ces titres de transport unifiés présentent s’est considérablement développé depuis le
en général des systèmes d’abonnement
nées ou à des partenariats public-privé. • STIF, Syndicat des régional pour l’Île-de-France
transports de la premier PDU (2000), celui de la voiture indivi-
avantageux afin de fidéliser les usagers. En région Île-de-France, Le Syndicat des Transports d’Île-de-France duelle a encore progressé. Le PDU de l’Île-de-
Île-de-France, le « pass Navigo » donne accès France a donc été révisé de 2007 à 2011, afin Le Grand Paris Express,
Le SYTRAL au Grand Lyon, http://www.stif.info/ (STIF) est l’autorité organisatrice des trans- métro automatique
aux réseaux métropolitain et francilien ex- ports (AOT) de cette région. Il a pour mission de devenir un plan plus opérationnel d’ici
ploités par la RATP et la SNCF, ainsi qu’aux l’AOTU d’un réseau en • GART, Groupement
de fixer les relations et les lignes de transport, 2020, avec, pour chaque action projetée, un
composé de quatre lignes,
devrait être achevé en 2025
des Autorités
bus des compagnies privées réunies dans extension Responsables de de désigner les exploitants, de définir les responsable, un calendrier et des modalités et offrira un nouveau réseau
structurant pour le territoire
un réseau dénommé « Optile ». De la même Transport, modalités techniques ainsi que les conditions financières clairement arrêtées. francilien
manière, dans l’agglomération lyonnaise, les L’AOTU du Grand Lyon est le Syndicat Mixte http://www.gart.org/ générales d’exploitation et de financement
abonnements représentent 75% des titres des Transports pour le Rhône et l’Aggloméra-
• IAU-IdF, Dossier des services, sous réserve des compétences
de transport. Par ailleurs, dans les deux ag- tion Lyonnaise (SYTRAL). Son conseil d’admi- Transports et reconnues à Réseau Ferré de France (RFF) et
glomérations, des réductions de tarifs sont nistration comprend seize élus du Grand Lyon mobilités, à la Régie Autonome des Transports Parisiens
consenties à certaines catégories de per- et dix élus du département du Rhône. Ce syn- http://www.iau-idf.fr/
(RATP). Ainsi, le STIF organise, coordonne et
sonnes telles que les étudiants, les seniors, dicat coordonne le réseau « TCL » (Transports nos-etudes/theme/
transport-et-mobilite. finance les transports publics de voyageurs
les chômeurs et les familles nombreuses. html qui peuvent être assurés par la RATP, la SNCF
On distingue les tarifs uniques et la tarifica- La ligne B du métro a été prolongée par le SYTRAL de 2 km, Île-de-France et les compagnies de bus du
tion à la distance ou zonale. En France, la tari- dont 300 m sous le Rhône, afin de desservir la commune réseau Optile. Le STIF est aussi responsable
fication zonale concentrique ou « alvéolaire » d’Oullins et le sud-ouest de l’agglomération lyonnaise de l’organisation et du fonctionnement des
est peu pratiquée pour les transports urbains, transports scolaires et des services fluviaux
excepté en Île-de-France. La tarification réguliers de voyageurs. Il est géré par un
unique peut s’effectuer au temps, en don- conseil d’administration présidé, depuis la
nant par exemple accès à tout le réseau, avec réforme de 2006, par le Président du Conseil
la possibilité de faire des correspondances, régional d’Île-de-France. Il est composé d’élus
pendant une heure. D’un point de vue pra- des collectivités territoriales (région, dépar-
tique, les billets vendus à bord des bus sont tements et Ville de Paris).
plus chers que ceux délivrés aux guichets de
vente, afin de décourager l’achat à bord pour La région Île-de-France, qui compte 11 mil-
améliorer la vitesse d’embarquement des pas- lions d’habitants dans un rayon de 50 km,
sagers (gain de temps de parcours). doit pouvoir leur assurer des conditions de
74 | Faire la ville | 75
Chapitre 3 : Les transports collectifs urbains
76 | Faire la ville | 77
Chapitre 3 : Les transports collectifs urbains
de métro n°1. En effet, l’avancement des pro- Le renforcement des Pour aller plus loin :
L’élargissement des sources Pour aller plus loin :
jets de métro soulève la question de l’inté- • Les présentations • PADDI-IMV, 2009,
gration technique et physique des systèmes. compétences des intervenants de financement Livret « Les autorités
La première porte sur le choix des équipe- de la conférence organisatrices
L’amélioration de la gestion passe également CODATU XIII sont Les ressources financières dédiées à l’AOT de transports et
ments en matière de billettique et de normes téléchargeables en
par le renforcement des compétences et des pourraient être élargies (amendes de cir- modèles de gestion
techniques, ainsi que sur les choix tarifaires. anglais et en français
capacités d’expertise des équipes par des sur le site, culation, stationnement, etc.) afin de per- des compagnies
La seconde concerne la maîtrise d’ouvrage
formations et des recrutements. À Hanoi, http://www.codatu. mettre le financement direct d’opérations d’exploitation »
pour l’acquisition du foncier et les pôles
le Tramoc peut recourir à des expertises org d’intégration et de qualité de service. Cela lui • IMV, Maublanc Y.,
d’échanges. Toutes deux paraissent de plus
externes, notamment de la région Île-de- • PADDI, 2008, Livret assurerait un budget de fonctionnement in- 2005,
en plus indissociables de l’intégration des dif-
France, les capitaliser afin de développer des « La gestion d’une dépendant et à la hauteur de ses obligations « Fonctionnement
férents acteurs institutionnels et techniques. ligne de bus », des autorités
outils de diagnostic et de développement de contractuelles vis-à-vis des opérateurs et de
http://www.paddi. organisatrices des
projet. Le Sytral et d’autres établissements vn/fr/centre-de- ses besoins propres.
Pour les deux métropoles, les relations avec transports de la
de la région Rhône-Alpes accueillent chaque ressources/livrets-
les opérateurs seraient clarifiées par la géné- des-ateliers-de- région Île-de-France
année quatre à cinq stagiaires de la MAUR et Les réflexions sur la création d’une AOT sont au regard du contexte
ralisation progressive du régime des appels formation
du DoT de HCMV. Le PADDI a joué à cet égard avancées dans les deux villes, grâce à de hanoien », 21 p.
d’offres pour l’attribution des lignes de trans- • PADDI, 2012, Livret Une formation IMV-PADDI a permis le partage des
un rôle important dans l’organisation de la nombreux séminaires et à la production de http://imv-hanoi.
port. L’IMV propose pour Hanoi la constitu- « Sécurité routière : expériences hanoiennes, saïgonnaises et françaises sur les
Conférence internationale sur le développe- enjeux et solutions » AOT et de lancer des pistes de réflexion propositions d’architectures institutionnelles com/Uploaded/
tion d’un comité de coordination des projets Documents/
ment durable des transports urbains dans par les différents services vietnamiens (DoT,
en cours (harmonisation de l’accessibilité TC%20Rapport%20
centres de gestion, HIDS) et par des consul-
et des systèmes intégrés, billettique, infor- les pays en développement, CODATU XIII, qui Fonctionnement%20
Quelques-uns des tants internationaux. La création d’une AOT
mation voyageurs) qui faciliterait la synergie a eu lieu en novembre 2008 à HCMV. Cette du%20STIF%20-%20
points noirs en termes nécessite maintenant une impulsion poli- Maublanc%202005.
des projets. Concernant les conditions de cir- d’accidents de la circulation conférence s’est penchée sur les enjeux de tique pour se réaliser. pdf
culation des autobus, un renforcement des saigonnaise. En 2012, à la planification urbaine, du financement des
l’occasion de l’année de la
relations avec les partenaires institutionnels sécurité routière, le PADDI transports, de l’intermodalité et de la mobili- • Tramoc,
chargés de la gestion de la voirie pourrait faci- té propre, ainsi que sur les outils mobilisables http://www.tramoc.
liter l’aménagement de couloirs réservés et
a organisé avec le DoT
Le défi de l’intégration com.vn/
un atelier et une mission à cette fin.
l’adoption de la priorité aux autobus sur les d’assistance technique pour technique • MAUR,
accompagner le travail de http://hcmc-maur.
axes principaux. sensibilisation à la sécurité
routière L’intégration tarifaire du réseau Un autre enjeu majeur pour Hanoi et HCMV vn/en/
sera d’articuler physiquement les réseaux fer-
de bus et du métro rés lourds, les BRT, les bus urbains et les bus
• Centre de gestion
des Bus,
Le réseau bénéficie à Hanoi d’une gamme régionaux. Ces réseaux, hiérarchisés, consti- http://www.
tueront la charpente urbaine de chaque buyttphcm.com.vn/
tarifaire associant des titres à l’unité et des
« Formation à la maintenance du matériel roulant et création d’un dépôt de bus titres d’abonnement vendus sous le contrôle
de Tramoc, qui encaisse les recettes et as-
métropole. Ainsi une intégration réussie
impliquerait d’une part un programme
Des spécialistes de la Régie Autonome des sure leur répartition entre les opérateurs. de modernisation et de mise à niveau du
Transports Parisiens (RATP), l’opérateur des bus mode existant, c’est-à-dire du réseau de bus
et métros à Paris, sont intervenus à Hanoi pour
Les cartes d’abonnement peuvent couvrir
l’ensemble du réseau ou une ligne en parti- conventionnel, et d’autre part la mise en
concevoir et superviser la rénovation et l’équipe-
ment du dépôt de maintenance de bus de Thuy culier et l’achat mensuel d’un timbre permet synergie en amont de l’ensemble des projets
Khuê avec du matériel neuf européen. A cette de valider le titre de transport. Les billets et
occasion, le projet s’est aussi intéressé à l’amé- les abonnements sont vendus par les opéra-
lioration des compétences des cadres et des teurs aux principales gares d’autobus et aux
mécaniciens du dépôt. L’objectif global était de
pôles d’échanges. Le contrôle est effectué par
parvenir à un plan coordonné de maintenance
des bus entre les différents dépôts. Ainsi, la RATP
un receveur à bord du bus. Les tarifs prati-
a mené une formation continue d’une vingtaine qués sont peu élevés et cette gamme de prix
de conducteurs de bus, amenés eux-mêmes à pour l’offre « autobus » constitue un premier
devenir formateurs. Un règlement municipal a niveau d’intégration tarifaire. Les tarifs sont
été rédigé afin de rendre obligatoire la formation adaptés en fonction des distances : de 5 000 à
initiale des chauffeurs à la conduite des bus, afin 10 000 VND à HCMV et de 5 000 à 9 000 VND
qu’ils s’adaptent à une circulation très dense.
par trajet à Hanoi. À cette offre s’ajoutent des
L’ensemble de ces actions a permis de renforcer
la sécurité et la fiabilité des bus et a contribué à bus rapides qui comprennent moins d’arrêts
réduire, à une échelle modeste, la pollution at- mais coûtent plus chers. La mise en service
mosphérique. des lignes de métro impliquera pour les AOT
le passage du système tarifaire monomodal
Le dépôt de bus de Thuy Khuê à Hanoi avant et après à un système tarifaire multimodal, avec une
les travaux Le pôle d’échanges de bus de Cholon, dictrict 5, HCMV
billettique intégrée.
78 | Faire la ville | 79
Chapitre 3 : Les transports collectifs urbains
(métro, BRT). Par ailleurs, l’extension du ter- dessertes de type RER et des dessertes Organiser un pôle d’échanges, définir les lieux d’échanges « de fait » du
ritoire administratif de la capitale a modifié fines locales. L’ensemble serait articulé via réseau.
le référentiel territorial de développement des pôles d’échanges intégrant les parcs de les projets du Pont Long Bien
et d’exploitation du système de transport de stationnement et les taxis. Ce nouveau dé- et de Câu Giây à Hanoi 3 La localisation du pôle doit répondre à des
Hanoi. Pour s’y adapter, la desserte du nou- coupage territorial implique également de critères techniques et stratégiques. Ce site
veau territoire devrait s’appuyer sur d’éven- réfléchir aux liaisons à assurer entre Hanoi et Les pôles d’échanges sont des lieux articulant devrait être un lieu d’échanges existant ou
tuelles extensions des projets en cours, des les provinces environnantes. les différents modes de transports – collec- potentiel entre de nombreuses lignes de bus.
tifs ou individuels. Ils doivent permettre de Dans un premier temps, le site de Câu Giây,
réduire l’impact négatif des « ruptures de peu exposé, a été choisi afin de convaincre
«
charge » ou correspondances et favoriser une plus facilement les autorités de cette réali-
plus grande accessibilité. Le pôle d’échanges sation nouvelle. Le pôle d’échanges de Long
Mise en place d’un péage urbain : interrogations en termes d’efficacité et de coûts
permet l’interconnexion entre des lignes à Bien, plus central, a pu être aménagé une fois
Le péage urbain est censé réduire la congestion forte capacité, qui desservent les centres le premier dispositif testé avec succès.
et apporter des financements pour le transport villes, et des lignes de rabattement ou des
public et les infrastructures. Ces objectifs sont-ils rocades qui desservent la périphérie. Les Le dimensionnement du pôle consiste à esti-
réalisables ? Quel en serait l’impact socio-écono- pôles d’échanges structurent l’espace urbain mer le nombre de points d’arrêt, la largeur des
mique ? en offrant des services, des commerces mais quais, le nombre de points de taxis/motos-taxis
Le terme « péage urbain » englobe plusieurs types
aussi des espaces publics. Ils assurent donc (voire de parkings) nécessaire en fonction du
de péage : un rôle d’interface entre la ville et son ré- nombre de bus et de passagers attendus sur
- les péages d’infrastructures (comme le tunnel de seau de transport. L’aménagement d’un pôle le site. Le design du pôle d’échanges peut for-
Thu Thiem, les nouveaux ponts sur le Mékong, les d’échanges est souvent l’occasion de rénover tement varier selon la morphologie du site : un
autoroutes françaises...) dont le but est de finan- un quartier, d’en améliorer l’accessibilité, ou quai central (Câu Giây), deux quais latéraux
cer l’exploitation et tout ou partie de l’investisse- encore de renforcer des centralités urbaines
ment de l’infrastructure, en général en contrat
(Long Bien) ou des dispositifs à redents. Le ca-
secondaires. ractère intermodal est assuré par la présence
de concession (Built Operate Transfert) pour une
certaine durée ; de places de stationnement avec un espace
- les péages de zone et/ou cordon qui taxent les réservé pour les taxis et motos-taxis. Des
véhicules circulant dans une zone ou entrant/sor- La méthode d’élaboration traversées piétonnes et des espaces publics
tant de cette zone. assurent la liaison avec le tissu urbain local.
C’est ce type de péage qui a été mis en place à La création d’un pôle d’échanges se fait
Les mouvements piétons entre les différents
Singapour depuis 1975 et plus récemment au de façon concertée entre les différents
Quels sont les effets observés des péages ? À Singapour, des modes de déplacement sont analysés et anti-
sein des villes européennes de Londres, Milan, portiques électroniques acteurs : l’AOT et les autres acteurs institu-
Stockholm ou Oslo. Son objectif principal est de Dans les différentes villes qui les appliquent, leurs cipés afin de définir les cheminements liés à
vérifient que les tionnels, les exploitants de chaque mode
limiter la congestion et les pollutions atmosphé- effets sont la baisse du trafic automobile dans la automobilistes circulant la localisation des fonctions, à la distribution
et le service d’urbanisme de la ville. Ils
rique et sonore. Le péage peut aussi générer des zone concernée, l’étalement des heures de pointe dans la zone centrale se des titres de transport et aux commerces.
sont acquittés du droit valident ensemble un programme qui dé-
rentrées financières (50 millions d’euros par an de de circulation et l’augmentation du nombre d’usa- Ces déplacements doivent être minimisés
recettes nettes après déduction des frais de fonc- gers des transports en commun et des modes doux. d’entrée finit les connexions offertes, le détail des
et simplifiés au maximum. Les informations
tionnement à Stockholm, 140 millions d’euros à Néanmoins, dans la plupart des villes qui ont mis en besoins de chaque mode, l’implantation
pour les passagers sont placées aux endroits
Londres) destinées à financer le développement place ce dispositif, de nombreuses autres mesures et l’insertion dans le tissu urbain. À Hanoi,
où les flux se révèlent être les plus denses, ce
de politiques de transport en commun, voire des avaient déjà été mises en œuvre au préalable pour l’analyse croisée de données fournies par
investissements routiers. Néanmoins, les recettes limiter l’usage de la voiture et favoriser les autres qui permet au voyageur de prendre rapide-
Tramoc (quantité, fréquence de bus) et
générées sont rarement à la hauteur des mon- modes. Des contraintes sur le stationnement, la régu- ment connaissance des modalités d’accès à
d’une enquête de comptage du nombre de
tants d’investissements attendus pour financer lation de la circulation, le développement des trans- son moyen de transport dès son entrée dans
passagers réalisée par l’IMV a permis de
les routes, les autoroutes, les métros ou les trams. ports en commun et des modes doux préexistaient. le pôle. Cette information est répétée et pré-
Le péage ne constitue donc pas une solution fi- cisée sur le mode de transport en commun
nancière suffisante pour les politiques de trans- En revanche, les effets socio-spatiaux sont souvent 3
Projets menés par l’IMV
ciblé, par exemple sur le quai. Un architecte
port en commun des villes. considérés comme négatifs. Le péage crée une ségré- entre 2005 et 2009 dans
gation sociale entre les usagers qui, dépendant de peut superviser le choix des matériaux, les le cadre des programmes
Un péage de type environnemental, combiné ou leur voiture pour aller travailler, se sentent comme finitions et le dessin des espaces publics afin Asia Trans et Ecotrans
indépendant, peut établir une taxation différen- « pris en otage » par l’obligation de payer. On constate de donner une identité forte et une visibilité
ciée des véhicules selon leur degré d’émission de également une hausse des prix immobiliers dans au pôle au sein de l’espace urbain.
gaz à effet de serre. Ce type de péage est à l’étude la zone intra cordon, une amélioration de la qualité
en France, notamment à Lyon, avec les « ZAPA » de vie limitée aux seuls habitants de cette zone et
(Zones d’Actions Prioritaires pour l’Air). Certains le report de la circulation sur les autres zones. Cette La construction de deux pôles
types de véhicules âgés de plus de dix ans pour- mesure est également très impopulaire et rarement
raient même être un jour interdits dans ces zones. bien acceptée au préalable. d’échanges à Hanoi
Jusqu’en 2005 il n’existait pas de stations de
correspondance de bus aménagées en tant
Le principe d’aménagement du pôle d’échanges de Long Bien que telles à Hanoi, bien que certains arrêts
à Hanoi
à l’intersection de corridors majeurs fussent
80 | Faire la ville | 81
Chapitre 3 : Les transports collectifs urbains
Une méthode inédite pour un Un axe routier structurant et tionnement central est le plus avantageux, en Pour aller plus loin :
84 | Faire la ville | 85
Chapitre 3 : Les transports collectifs urbains
A
Ce projet est l’occasion d’orienter le dévelop- u cours de la décennie 1999-2009, la population de Hanoi et de HCMV s’est
pement urbain de l’axe sur les neuf kilomètres accrue de 3% par an en moyenne, ce qui a entraîné la densification des espaces
longeant le canal. Il s’agit ici de permettre aux centraux et périurbains ainsi qu’un étalement urbain important. Le logement est
classes populaires habitant les districts 4 et 8 ainsi devenu un sujet de préoccupations majeures pour les habitants, les investisseurs
d’y rester tout en améliorant leurs conditions et les autorités. De nouvelles zones urbaines ont vu le développement de tours
de vie. Il n’existe que peu de marge de ma- d’appartements aux côtés des maisons individuelles. La qualité des logements s’est
globalement améliorée grâce à des politiques de résorption de l’habitat insalubre,
nœuvre pour une maîtrise publique de l’amé-
notamment le long des canaux. Cependant, malgré un marché de la construction
nagement, les plans des districts ayant déjà
immobilière privée dynamique, l’offre de logements reste très inférieure aux
été approuvés et la majorité des terrains mu-
besoins réels, notamment pour les classes populaires et moyennes. Le nouveau parc
tables déjà alloués à des projets d’investisse-
immobilier est massivement dominé par des logements en accession à la propriété,
ments privés. La construction d’immeubles
même si les autorités publiques cherchent actuellement à développer un habitat
de grande hauteur pourrait pourtant se
locatif et abordable. Les opérations de logements aidés sont encore étroitement liées
concentrer sur les rives nord et sud du canal
aux expropriations de terrains suite à la construction d’infrastructures ou de projets
et les hauteurs se limiter à quatre ou cinq immobiliers. Malgré l’amélioration des procédures d’indemnisation et de relogement,
étages pour les districts 4 et 8, dessinant ainsi Les stations du BRT et les connexions avec les autres modes de transport en commun (HCMV)
ces opérations demeurent d’importantes sources de tensions entre les habitants, les
une vallée. Ces quartiers denses (280 habi- investisseurs et les autorités publiques.
tants par hectare), qui souffrent d’un déficit
d’espaces verts et d’équipements publics, Les compartiments du
quartier de Binh Thanh,
pourraient accueillir des centres culturels et HCMV
sportifs et des squares. Le principe de la « vallée verte » : de faibles hauteurs pour les districts 4 et 8 (HCMV), des
espaces publics valorisés sur les berges des canaux, des hauteurs libres sur les autres berges
86 |
Chapitre 4 : Le logement
J
gimes d’occupation fragiles (migrants illégaux qui construisent puis revendent les loge- projects/voices/
usque dans les années 1980, la fonds publics et privés. De manière plus gé- à HCMV, absence de certificats de propriété ments à la collectivité. vietnam/index_
construction et la gestion des loge- nérale, il soutient l’agrandissement du parc foncière et/ou immobilière) ou encore au en.html
ments étaient essentiellement finan- de logement locatif par rapport à la construc- manque d’infrastructures urbaines de base Le parc de logement « social », qui sera appe- • PADDI, 2009, Livret
cées par l’État. Les montants des loyers tion individuelle privée. À HCMV, le départe- (assainissement, etc.). Malgré la volonté poli- lé ici public, est réservé aux fonctionnaires, « Développement
étaient extrêmement bas, le sol et les ment de la Construction (DoC) comprend un tique de répondre à la demande croissante aux policiers et aux militaires. Les loyers y du logement social à
bureau de développement du logement et des classes moyennes et des plus défavorisés sont faibles, ils sont calculés en fonction des HCMV »,
logements attribués gratuitement et la http://www.paddi.vn/
un bureau de gestion, qui examine les dos- en octroyant des conditions favorables aux revenus du ménage selon un barème du
mobilité résidentielle quasiment inexis- investisseurs privés, l’offre de logement reste Ministère de la construction. Les logements IMG/pdf/finale.pdf
siers de candidatures au logement public.
tante. À la fin des années 1980, les fonds aujourd’hui très inférieure aux besoins réels. purement locatifs ne représentent qu’envi- PADDI, 2007, Livret
Le logement est géré au niveau du district
publics disponibles devenant très limités, et du quartier par le bureau ou l’équipe de ron 10% de ce parc, le reste étant destiné à « Le logement social »,
l’État décida de « socialiser » le logement, Le parc de logement est essentiellement pri- l’accession à la propriété suivant un système http://www.paddi.vn/
gestion urbaine. Un Comité de gestion des IMG/pdf/qlclxh.pdf
c’est-à-dire d’encourager les habitants projets d’investissement, en charge du parc vé et se caractérise notamment par une part où les ménages versent des loyers pendant
à construire leur propre habitation. Les de relogement, opère à l’échelle du district. importante de constructions individuelles dix ans puis se portent acquéreurs à condi- • Parenteau R. (dir),
(plus de 80% de la construction avant la loi tion de posséder au moins 20% d’apport Habitat et
sociétés de construction purent alors se Des sociétés publiques telles la Société géné- Environnement urbain
financer auprès des banques. Et les auto- rale du développement de l’immobilier ou la foncière de 2003). Le compartiment ou « mai- personnel au moment de l’achat. Dans les
au Viêt-Nam, 1997,
rités locales accordèrent aux ménages, sur Société de gestion du logement participent, à son tube », maison individuelle d’un à quatre appartements en « location-accession », les 335 p. Khartala,
certains terrains, de construire, rénover côté des sociétés privées, à la production de étages en moyenne, abritant une famille élar- loyers sont plus importants que dans une lo- http://books.google.
logements. gie et souvent un commerce au rez-de-chaus- cation standard du parc de logement public. com.vn/books?id=QE8
ou étendre leur maison, voire d’acheter
sée, domine le paysage urbain. lzVMep9kC&printsec=
le logement qu’ils occupaient. Dans un Cette configuration du logement public ne frontcover&hl=fr&sou
deuxième temps, des compagnies d’État Le logement à Hanoi et à En 2012, les immeubles collectifs forment permet pas d’atteindre les ménages les plus rce=gbs_ge_summary
et des entreprises privées saisirent large- _r&cad=0#v=onepage
HCMV aujourd’hui 16,6% du parc de logement à Hanoi et 6% modestes. En effet, selon la règlementa- &q&f=false
ment les nouvelles opportunités offertes à HCMV. Le secteur locatif, majoritairement tion en vigueur, les appartements doivent
par la loi foncière de 2003 pour déve- privé, n’en représente que 11% à Hanoi et être compris entre 30 et 70 m², surfaces • Cerise E., thèse de
Au Viêt-Nam, l’espace habitable moyen par doctorat, Fabrication
lopper des projets d’immeubles de loge- personne est passé, selon les statistiques, 16% à HCMV. La part des opérations de loge- qui excèdent les capacités de financement
de la ville de Hanoi,
ments destinés aux classes moyennes et de 9,7 m²/hab. en 1999 à 18,6 m² en 2009. ments collectifs (condominiums ou tours plus des ménages pauvres. Ainsi, la superficie entre planification et
surtout supérieures. Pourtant, en 2004, 30% de la population vi- modestes) est toutefois en augmentation minimale des logements publics récemment pratiques habitantes
vait avec moins de 3 m² de surface disponible régulière. construits à Hanoi était de 60 m², ce qui rend - Conception,
par personne, chiffre qui pouvait descendre leur acquisition trop onéreuse (630 M de VND production et
réception des formes
Une stratégie nationale du bâties, 2009.
logement inédite depuis 2011
« Le contexte législatif
Le logement est un sujet majeur ayant un - 2003 : Loi foncière qui favorise l’investissement privé et le développement
impact direct sur la vie des populations. Si d’opérations de promotion immobilière.
- 2005 : Loi sur le logement (56/2005/QH11) qui reconnaît la propriété du
l’offre ne répond pas encore aux besoins logement et les droits de cession, encadre les programmes de construction,
considérables des habitants, le logement offre la possibilité de créer un Fonds du logement social et définit les critères
constitue un axe de politique publique essen- d’éligibilité à l’achat (au moins 20% d’apport initial de la part des ménages).
tiel. Disposant d’un département de gestion - 2009 : Décret 69/2009/ND-CP sur la planification foncière, le prix du terrain
du logement et du marché immobilier, le et sa récupération, qui améliore l’encadrement des procédures d’indemnisa-
Ministère de la construction a élaboré et fait tion et de relogement.
approuver en 2011 la Stratégie nationale en - 2009 : Arrêté 90/2009 ND-CP sur le logement social.
- 2011 : Stratégie nationale de développement du logement pour 2020 à
faveur du développement du logement pour horizon 2030, décision 2127/QD-TTg.
La mixité de l’habitat dans le
2020 à horizon 2030. Ce plan met l’accent sur district de Binh Thanh à
- 2013: Décret 188/2013/NĐ-CP du 20/11/2013 du Gouvernement sur HCMV : habitat précaire
les programmes d’habitation destinés aux le developpement et la gestion du logement social; Décret 11/NĐ-CP du sur le bord du canal,
ouvriers et aux étudiants et sur la construc- 14/11/2013 du Gouvernement sur la gestion du developpement urbain. compartiments, immeubles
tion de logements locatifs pour les ménages - 2014: Circulaire 08/2014/TT-BXD du MoC guidant l’application du Décret de logements
188/2013/NĐ-CP. collectifs et immeubles haut
urbains à bas revenus, avec le soutien de de gamme
88 | Faire la ville | 89
Chapitre 4 : Le logement
en moyenne) pour les ménages modestes. Tarif de Loyer à payer chaque mois Revenus du foyer banques commerciales restent élevés pour lesquels les autorités prennent en charge la
location, (VND/foyer/mois)
Une réorientation de la production vers des location- ayant droit à la location/ ce type de construction. création et la rénovation des infrastructures
accession à la location-accession
logements plus petits serait donc néces- Enfin, les collectivités locales elles-mêmes et les habitants financent l’amélioration de
VND/m2/ 30 m2 45 m2 60 m2 Min. Max.
saire. Par ailleurs, de nouveaux programmes mois peuvent être réticentes à encourager des leur logement.
publics ont été lancés en 2009 à destination Loyer 15 000 15 000 675 000 900 000 1 800 000 4 500 000 projets de logement public dans la mesure
min.
des ouvriers et des étudiants, qui jusque là Location où les produits des cessions de terrains et Des projets d’amélioration de l’habitat pré-
Loyer 28 000 28 000 1 260 000 1 680 000 3 360 000 8 400 000
avaient recours au parc privé, faute de places max. des taxes récoltées à l’occasion d’opérations caire sont également soutenus par des bail-
suffisantes dans les résidences universitaires Loyer 18 000 18 000 81 000 1 080 000 2 160 000 5 400 000 immobilières, qui représentent une part leurs de fonds internationaux. Le programme
min.
ou dans les logements fournis par les em- Location-
accession importante de leurs ressources financières, « Viêt-Nam Urban Upgrading » de la Banque
Loyer 30 000 30 000 1 350 000 1 800 000 3 600 000 9 000 000
ployeurs. L’enjeu serait d’ouvrir la location max. sont moindres pour ce type de projet que mondiale, lancé en 2004, prévoit par exemple
de ces logements ou leur accession à la pro- Source : Ministère de la Construction pour des immeubles haut de gamme ou de l’implantation dans les quartiers d’habitat
priété à d’autres catégories de populations, bureaux. insalubre d’équipements publics (écoles, dis-
notamment des populations modestes et Le barème des loyers des
construire un immeuble de logement social pensaires), d’infrastructures urbaines de base
pauvres, dans le souci de préserver la cohé- appartements en location sur un autre site. De même, un investisseur (eau, assainissement, etc.), l’octroi de prêts
sion sociale, d’éradiquer l’habitat insalubre et ou location-accession, 2010 qui achète un terrain peut bénéficier de pour améliorer les logements ou encore un
de fluidifier le marché du logement. conditions fiscales favorables s’il développe soutien aux ménages dans leurs démarches 1
Atelier PADDI sur
des logements revendus à des prix enca- d’obtention des certificats d’usage des sols. « L’indemnisation et
drés par les autorités publiques. Les inves- La rénovation des logements le relogement des
La recherche de terrains tisseurs qui réalisent des opérations sur de et des quartiers dégradés
populations lors de
Les récupérations de terrains : réaménagements
disponibles et les mécanismes très grandes parcelles peuvent également urbains », intervention de
être contraints à construire un immeuble de La rénovation urbaine est devenue ces der- indemniser et reloger 1 C. Musil, mars 2010
de financement pour leur logement social sur leur terrain. Enfin, des nières années un enjeu important, du fait
acquisition droits à construire, comme des étages sup- du vieillissement du parc de logements
A mesure qu’augmente le nombre des projets
plémentaires, peuvent n’être accordés qu’à la de promotion immobilière de grande ampleur,
construits dans les années 1970-1980.
Le développement du logement social doit condition qu’une part de ces logements soit les enjeux du relogement et de l’indemnisation
respecter les orientations fixées dans les réservée aux autorités publiques. des ménages, suite à la récupération de leurs
Par exemple, le parc locatif des Khu Tap Thê
documents d’urbanisme. Pourtant, actuelle- terres, gagnent en importance. En 2010, la
(KTT), au loyer très bas destiné aux fonc-
ment, trouver des terrains pour la construc- Du fait de ces procédures, les sites de reloge- ville de HCMV comptait ainsi sur son territoire
tionnaires, a été construit par l’État dans
tion de logements publics et mobiliser les ment ou de logement public se situent sou- le nord du Viêt-Nam entre 1960 et 1980 et Les terrains de 6 790 foyers ont été récupérés lors de la construction du boulevard Vo Van
financements nécessaires à leur acquisition vent en périphérie, sont faiblement équipés constitué dans le sud à partir de 1975. Ces Kiet (HCMV) (ici en 2005 et en 2011). Parmi eux, 34% ont été indemnisés par un appartement
constituent deux difficultés majeures pour et mal desservis en transport en commun. ou un terrain dans les districts alentours. Les autres ont été indemnisés financièrement à
barres de deux à cinq étages de logements
les autorités publiques. Une série de mon- Une partie de ces immeubles qui com- hauteur de 20% de la valeur initiale du foncier
Les habitants des KTT ont collectifs étaient inspirées de l’habitat col-
tages permet pourtant de mettre à contribu- largement transformé prennent à la fois des habitations vendues lectif soviétique et leur construction suivait
tion les investisseurs privés. Ainsi, les projets leurs logements (ajout de au prix du marché et d’autres gérées par des une méthode de préfabrication souvent sur
immobiliers commerciaux et les nouveaux terrasses, de magasins au
sociétés publiques connaît des problèmes
rez-de-chaussée) afin de les site. Suite au Doi Moi et au désengagement
quartiers urbains (des villes de catégorie 3 de copropriété en raison des statuts mixtes
adapter à leurs modes de de l’État de la gestion de ces logements, les
et plus) doivent céder 20% des terrains pour vie, ici les KTT de Giang Vo d’occupation. ventes entre particuliers ont été autorisées
le logement social et les viabiliser. La ville à Hanoi
dans les années 1990 et la revente par l’État
peut également réserver un terrain pour un Le financement du logement public est éga- aux occupants s’est aujourd’hui généralisée.
promoteur qui, en contrepartie, s’engage à lement assuré par les banques privées et le Ces immeubles, devenus des copropriétés,
« Fond de développement des logements » qui ont été mal entretenus et présentent au-
investit dans plusieurs secteurs et accorde jourd’hui d’importantes dégradations. Les
sur ses bénéfices des crédits aux fonction- mieux situés font parfois l’objet de destruc-
naires à bas revenus. Ces sources de finan- tion et de reconstruction, les habitants étant
cement se révèlent pourtant insuffisantes car relogés sur place ou indemnisés.
les investissements dans le logement public,
et particulièrement dans le locatif, sont jugés Par ailleurs, à partir des années 1990, les
peu attractifs par les entreprises en raison de autorités locales ont engagé des actions
la faible solvabilité des ménages, de l’insuffi- de démolition des quartiers de logements
sance des crédits immobiliers aux particuliers insalubres, notamment le long des canaux à
et de la longueur du retour sur investisse- HCMV. Les périmètres pour de tels projets
ment. Les crédits disponibles de la Banque sont définis par les autorités publiques sur
de développement du Viêt-Nam, qui pra- des sites stratégiques qui pourraient inté-
tique des taux préférentiels pour le logement resser des investisseurs. Les sites moins stra-
public, sont modestes au regard du nombre tégiques ou moins attractifs font l’objet de
de projets, tandis que les taux d’intérêt des programmes d’amélioration sur place, pour
90 | Faire la ville | 91
Chapitre 4 : Le logement
450 projets de quartiers résidentiels et de blic ou privé), des statuts d’occupation des Pour aller plus loin :
La diffusion de l’information Pour aller plus loin :
villes nouvelles qui nécessitaient d’impor- habitants ou de leur degré d’opposition. Trois
Le relogement
• Cerise E., Kelly • Musil C., thèse de
tantes acquisitions de terrains. 498 projets types de solutions peuvent être proposés : le S., 2010, « KTT La diffusion de l’information concernant les Des aides pour le déménagement, le reloge- doctorat en cours,
d’utilité publique impliquant indemnisation relogement sur le site, sur des parcelles plus transformation projets d’aménagement et la récupération ment et la reconversion professionnelle sont Aide Publique au
et relogement seront en outre planifiés entre éloignées ou l’indemnisation financière. Les in Hanoi ; des terrains constitue un autre problème. mobilisées suite à une enquête sociale et Développement et
2010 et 2015. Environ 30 000 familles vivant autorités publiques ont l’obligation d’indem- Informalization of Coopération Urbaine
Officiellement, les autorités doivent faire juridique menée par les districts sur le statut
formal housing, à Hanoi : un appui
dans des quartiers insalubres et/ou sur les niser et/ou de reloger les familles lorsqu’il connaître le titre du projet, les taux de com- d’occupation du logement des ménages. à la fabrication du
formalization of
berges de canaux ont été ou seront relogées s’agit de projets administrés par elles. Ces informal housing », pensation, les prix de vente des apparte- réseau de transport
entre 2006 et 2015 et 44 000 appartements missions sont alors assurées par les districts 8 p. ments ou des parcelles de relogement et la Les habitants souhaitent en général être métropolitain.
ou parcelles ont été mis à disposition ou le ou les autorités de gestion, en collaboration www.cades.be/ date butoir à laquelle les terrains doivent être relogés à proximité de leur ancien quartier,
seront pour le relogement. À Hanoi, un projet avec le Centre de Développement Foncier, s’il attachments/ libérés. Dans les faits, les critères d’éligibilité or les sites prévus à cet effet sont majori-
de rénovation et d’embellissement du vieux existe, et le Comité populaire. En revanche, download/98 à d’éventuelles compensations ne sont pas tairement situés dans les périphéries de
quartier dans le centre-ville prévoit le reloge- les ménages sont indemnisés en fonction des • Banque mondiale, clairement énoncés. Les informations sont Hanoi et de HCMV. On estime que le démé-
ment de 30 000 personnes, dont des familles prix du marché lorsque les projets sont direc- « Viêt-Nam Urban transmises par le biais de réunions publiques, nagement engendre souvent une perte de
volontaires et six cents foyers qui occupent tement gérés par des investisseurs privés ou Upgrading Project », de haut-parleurs, de notes affichées dans les repères pour les ménages avec la rupture
illégalement des édifices religieux et histo- des bailleurs de fonds internationaux. Ces http://www. de liens familiaux, de relations de voisinage
Comités populaires, de distributions de do-
worldbank.org/
riques appartenant à la ville. Cette opération différences de traitement engendrent des cuments et de visites officielles de membres et des pratiques traditionnelles liées au culte
projects/P070197/
devrait permettre de dédensifier un quartier tensions entre la population et les autorités. urban-upgrading- des organisations de masse locales foyer par des ancêtres. Les habitants déplacés perdent
qui compte environ 84 000 hab./km² (à titre Par ailleurs, les changements de propriétaires project?lang=en foyer. D’autres vecteurs, comme les discus- également l’accès aux biens et aux services
de comparaison, l’arrondissement parisien le et le manque de traçabilité des documents sions de voisinage ou les relations person- communautaires (écoles, dispensaires...) et
plus peuplé, le 11ème, compte 41 000 hab./ rendent certaines situations juridiquement nelles, permettent de diffuser l’information. parfois leurs sources de revenus. Inadaptées
Pourtant, le manque de transparence sur les aux modes de vie de la population, de nom-
Construction et commercialisation Les emprises foncières à projets et les modalités d’indemnisation et breuses habitations restent donc vacantes
des terrains lotis (25 m de large)
acquérir par les autorités de relogement entraînent fréquemment la dans les zones de relogement. La hausse des
publiques lors du
percement de l’axe Kim Lien propagation de rumeurs. charges locatives et des coûts de transport
Emprise de Emprises à Hanoi entraîne fréquemment un phénomène d’ap-
la voirie Réfection et élargissement de la chaussée foncières à pauvrissement et la revente du logement. Les compartiments du
38 m de large acquérir
existante Des indemnités variables Ces appartements subventionnés concédés vieux quartier de Hanoi, rue
Hang Dao
Construction et commercialisation Le montant des indemnités est fixé selon des
des terrains lotis (25 m de large) dates-repères, notamment celle du premier
recensement des occupants en phase préli-
km²). La mise en œuvre du plan du Comité très complexes et ne facilitent pas le calcul minaire de projet ou la date de son annonce
populaire a débuté en décembre 2009 et des indemnités. Une même maison peut par officielle. La législation qui s’applique pour
des sites ont déjà été récupérés. Toutefois, exemple être partagée entre cinq familles l’indemnisation est celle correspondant à
l’administration peine à négocier avec les ha- propriétaires ; à l’inverse, plusieurs petites l’année de validation du projet. Or, la libéra-
bitants en raison de la grande valeur - notam- maisons appartenant à des familles diffé- tion des terres s’effectuant plusieurs années
ment commerciale - des terrains, du retard rentes peuvent être implantées sur une par- après la validation, les biens connaissent
pris dans la construction des sites de reloge- celle dont le droit d’usage est détenu par une entre temps une augmentation de leur valeur
ment et de leur distance par rapport au lieu seule personne. due à l’inflation. Les habitants réclament sou-
de résidence d’origine. Cette opération est vent l’application des lois les plus récentes,
freinée par un manque de diagnostic initial à Face aux récupérations, les habitants concer- comme le « décret 69 » de 2009, impliquant
l’échelle du vieux quartier (recensement des nés élaborent des stratégies diverses. Lors des méthodes supplémentaires d’évaluation
habitants, de la propriété immobilière et des des projets d’élargissement d’axes, certains et de compensation, en général plus favo-
droits d’usage fonciers) et elle souffre d’un achètent et vendent des terrains suivant rables aux habitants.
vide juridique en matière de dédensification. une logique spéculative afin de se placer sur
Elle est également difficile à justifier car elle le tracé du projet. D’autres construisent un Le montant des indemnisations pour les pro- par les autorités tendent à être rapidement
n’est pas considérée comme une opération étage supplémentaire pour obtenir une meil- jets publics est calculé sur la base du prix revendus par les bénéficiaires à une popu-
de renouvellement urbain dans la législation leure indemnisation ou déménagent, tout officiel des terrains, compris entre 40 et 70% lation plus aisée, bien que le propriétaire
vietnamienne. en conservant leur terrain pour le mettre en du prix du marché. La compensation totale relogé ne soit légalement autorisé à revendre
location. Ceux-ci, ainsi que les occupants des prend également en compte le prix des biens son bien qu’après dix ans d’occupation. Un
Le décret 69/2009/ND-CP et la décision parcelles donnant sur la rue, qui tirent leur immobiliers, les subventions et l’aide au relo- marché de sous-location informel peut par-
108/2009/QD-UBND encadrent les procé- revenu d’une activité commerciale, sont en gement. Il existe donc une certaine flexibilité fois voir le jour dans ces quartiers.
dures d’indemnisation et de relogement. général responsables de retards importants dans le calcul du montant des indemnisations
Les indemnisations peuvent cependant être dans les procédures de libération des terrains car les négociations portent souvent sur ces
modulées en fonction du type de projet (pu- et donc dans la réalisation des infrastructures. deux derniers éléments.
92 | Faire la ville | 93
Chapitre 4 : Le logement
L
quer par des causes diverses : une croissance
’État français est fortement interven- et en urbanisme, qui prônait la séparation démographique soutenue, la disparition d’un
tionniste en matière de logement. des fonctions résidentielle, commerciale, de parc de logements privés de faible qualité et
Les politiques publiques visent dif- travail et de loisirs. Plus de 8,7 millions de peu onéreux et son remplacement par des
férentes catégories de bénéficiaires (ac- logements ont ainsi été construits en vingt logements plus modernes et plus chers, les
cédants à la propriété, bailleurs privés, ans (1958-1977). Ce système de production modifications de la géographie humaine du
de masse, bien qu’il ait permis l’éradication pays consécutives aux migrations internes
bailleurs sociaux) et prennent des formes
des bidonvilles, a montré ses limites au mi- (croissance du sud et de l’ouest au détriment
variées. On distingue les aides à la pierre, du nord et de l’est), la déconnexion crois-
lieu des années 1970 en raison de la qualité
destinées aux maîtres d’ouvrage publics médiocre des constructions et du manque sante des prix de l’immobilier et des revenus
ou privés et aux investisseurs pour la réa- d’intégration de ces quartiers dans la ville. des ménages, ou encore le vieillissement de
lisation de logements (locatifs, en acces- Depuis les années 1990, la France produit la population, l’augmentation des familles Cette crise du logement est
sion), des aides à la personne sous forme entre 300 000 et 400 000 logements par an. monoparentales et des personnes habi- Le mécanisme de production particulièrement sévère
dans les grandes villes et
de subventions permettant de réduire En 2011, le logement locatif privé représen- tant seules. On peut également évoquer un du logement social aujourd’hui en Île-de-France, où les
le loyer ou les charges de rembourse- tait 22% du parc des résidences principales, manque de coordination des politiques du lo- demandeurs de logements
ment des ménages à bas revenus. À cela le logement locatif social 17% et 58% des gement à l’échelle locale, ainsi que des Plans La France possède une conception généraliste sociaux sont nombreux dans
Des barres de plus de le centre de l’agglomération
logements étaient occupés par leur proprié- Locaux d’Urbanisme restrictifs du fait de la du logement social, tournée vers l’ensemble
s’ajoutent des aides fiscales. En outre, 1 000 logements ont été (zones en rouge foncé)
taire. 56% des résidences principales sont construites dans les années politique égoïste de certains maires, qui, sou- des ménages se situant en dessous d’un cer-
l’aide publique au logement est complé- 1960. La Duchère, Lyon, tain plafond de ressources : un peu moins
des logements collectifs. haitant conserver l’homogénéité de popula-
tée par d’autres institutions, ainsi que 2010
des deux tiers de la population est en théo-
tion de leur commune, empêchent parfois la
par des circuits de financement adaptés. construction de logements sociaux à bas prix rie éligible au locatif social (même si, dans la
Cette diversité des modalités d’aides et pourtant nécessaires. réalité, le peuplement est globalement assez
des sources de financement est une spé- modeste). Les politiques publiques sont es-
cificité française et constitue, pour l’aide sentiellement pilotées par l’État, mais les col-
L’offre de logements abordables est limitée en Île-de-France lectivités locales prennent de plus en plus le
publique au logement, un gage de perma-
nence, quelles que soient les conjonctures relais. Le ministère de l’Égalité des territoires
et du logement fixe, globalement et par terri-
économiques et politiques. toire, des objectifs annuels de production de
logements. En parallèle, les collectivités lo-
cales (Communautés urbaines ou d’agglomé-
Une construction massive ration) élaborent des programmes locaux de
de logements dans les l’habitat (PLH), apportent des financements
et peuvent, quand ils existent, s’appuyer sur
années 1960, plus modeste les Établissements Publics Fonciers Locaux.
aujourd’hui Par ailleurs, l’État utilise, pour des politiques
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, un
cinquième des logements était détruit et très
« Un bien atypique
Le logement est considéré comme un bien atypique, car il est à la fois du-
spécifiques, le relais d’établissements publics
spécialisés dans le domaine de l’améliora-
tion de l’habitat ancien ou de la rénovation
peu offraient un confort moderne (en 1954, rable et nécessaire à l’épanouissement de l’individu et de la famille, contrai- urbaine. Les aides à la personne sont versées
seuls 10% étaient équipés en sanitaires). La rement à d’autres biens de consommation. Des droits particuliers lui sont par les Caisses d’allocations familiales à partir
forte croissance démographique et l’exode rural attachés, tels que le droit au logement, qui a fait l’objet d’une loi en France du budget de l’État et d’une partie de la col-
ont aggravé le déficit de logement, estimé à et de dispositions dans les textes européens.
lecte de l’« Action logement ».
quatre millions en 1958. L’État a alors lancé une
politique volontariste de construction. Celle-ci Une nouvelle approche du logement social
reposait sur la rationalisation et la standardi- La « crise du logement » et de la mixité dans les villes a été initiée
sation de la production d’immeubles collectifs, depuis 2000 avec la mise en œuvre de la
en utilisant des méthodes de préfabrication. La pénurie de logements à un prix abordable, loi Solidarité et Renouvellement Urbain qui
Les quartiers construits durant cette période, l’envolée des prix fonciers et immobiliers et oblige les communes de plus de 3 500 ha-
appelés « grands ensembles », étaient inspi- la ségrégation sociale constituent des pro- bitants, incluses dans des agglomérations
rés du mouvement moderne en architecture blèmes importants en France. On parle de de plus de 50 000 habitants, à posséder au
94 | Faire la ville | 95
Chapitre 4 : Le logement
moins 25% de logements locatifs sociaux et font appel à des entreprises pour la mise Pour aller plus loin : Depuis plusieurs années, l’État tend à dimi-
sur leur territoire (20 % pour les zones où la en œuvre. Aujourd’hui les immeubles de • ANIL, Agence nuer ses aides directes, son intervention se
demande en logement est faible). L’objectif logement social ne se différencient plus des nationale pour limitant de plus en plus aux avantages fiscaux
est de favoriser la mixité sociale et d’ouvrir autres immeubles par leur forme ou leur l’information sur le consentis. A l’inverse, les collectivités locales
de nouveaux espaces à la construction de qualité, ils sont même souvent plus perfor- logement, assurent une part croissante des finance-
logement social. Si les grandes villes, dans mants, notamment en matière de qualité http://www.anil.org/ ments à mesure que le rythme des construc-
leur majorité, développent les efforts néces- énergétique. On tente, dans la mesure du • CDC, Caisse tions sociales se redresse. Elles peuvent aussi
saires pour atteindre cet objectif, un certain possible, de les intégrer à des opérations de des Dépôts et vendre aux bailleurs sociaux leurs terrains à
nombre de communes « résidentielles » s’y logement classique. Consignations, un prix inférieur à celui du marché.
refusent et préfèrent payer des pénalités, www.caissedesdepots.
utilisées pour alimenter un fonds destiné à Le bailleur social est responsable de la ges- fr/
la construction de logements sociaux, plutôt tion des locataires, notamment des attri- • ANRU, Agence Réduire la ségrégation sociale :
que d’en réaliser sur leur territoire. butions, de l’entrée dans les lieux, des Nationale de
résiliations de bail, des réclamations et du Rénovation Urbaine, la politique de la ville
«
paiement des loyers. Il gère également les www.anru.fr/ 2
Ces logements sont
Le dispositif « Action logement » Afin d’améliorer les conditions de vie des ensuite attribués à des
relations entre les locataires (conflits de voi- • Action Logement,
sinage, etc.). Enfin, le bailleur est responsable http://www. habitants dans les quartiers en difficulté, locataires selon des
Anciennement dénommé « 1% logement », ce critères économiques et
de son patrimoine et entretient les parties actionlogement.fr/ différents programmes, regroupés sous le sociaux en fonction
dispositif est financé à hauteur de 0,45% de la
masse salariale par les entreprises de plus de communes, les équipements (chaudières, as- terme de « politique de la ville », ont été mis de leur patrimoine, de la
• Union sociale pour
vingt salariés. Les fonds sont collectés par des censeurs, etc.) et éventuellement les parties l’habitat, en œuvre depuis une trentaine d’années. Ces composition du ménage,
du niveau de ressources
organismes spécialisés, publics ou associatifs. privées. Il assure l’amélioration de son parc http://www.union- Le Contrat Urbain de Cohésion Sociale est un partenariat dispositifs ciblent en majorité les quartiers et des conditions de
Ceux-ci soutiennent la construction et la réha- entre l’État et les collectivités territoriales afin d’améliorer de « grands-ensembles » construits dans les
et son adaptation aux nouveaux besoins (par habitat.org/ logement actuelles,
l’accès à l’emploi, le développement économique, l’habitat
bilitation de logements locatifs sociaux, versent années 1950-1960, qui sont souvent éloi- de l’éloignement des
exemple le vieillissement de la population). et le cadre de vie, l’éducation, la sécurité ou encore la santé
des aides aux ménages (accession à la proprié- dans les quartiers en difficulté (Lyon). gnés des centres villes, peu dotés en équipe- lieux de travail et
té, accès au logement locatif, réhabilitation de Un « plan de patrimoine » pluriannuel prévoit de la proximité des
les interventions et les dépenses. ments publics, en commerces et en emplois. équipements répondant
logement) et financent le développement d’une
offre de logements neufs destinés aux salariés Certains de ces bâtiments, construits rapide- aux besoins des
des entreprises. Ces fonds sont de plus en plus Le financement du logement ment avec des matériaux de faible qualité, se demandeurs.
1 sont dégradés puis sont devenus obsolètes,
utilisés par l’État pour financer des politiques social
publiques (ANRU, ANAH). notamment en termes d’isolation thermique
La construction de logements à loyer modé- et acoustique. Les classes moyennes ont
ré nécessite un apport de fonds gratuits ou quitté ces quartiers dans les années 1970
Les bailleurs sociaux, maîtres à faible coût. La majeure partie du finance- pour accéder à la propriété ailleurs et ont été
ment est assurée par la Caisse des Dépôts remplacées par une population plus pauvre,
d’ouvrage et gestionnaires du et Consignations, un organisme qui réalise moins bien intégrée économiquement et
parc de logement social des investissements en fonds propres dans socialement. Les programmes de la politique
La morphologie des le logement et le foncier et qui accorde aux de la ville combinent en général l’améliora-
La maîtrise d’ouvrage et la gestion du parc logements sociaux est bailleurs sociaux des prêts à long terme à des tion du bâti à des actions sociales et parfois
de logement locatif social sont assurées par 2 très diverse, ici dans le taux d’intérêt inférieurs à ceux du marché, économiques. Si ces politiques ont permis
centre de Paris (1), dans
de nombreux organismes spécialisés, dé- une commune de proche à partir des fonds collectés par des livrets d’améliorer les conditions de vie d’une partie
nommés bailleurs sociaux, qui travaillent en banlieue (2) et dans le d’épargne populaire (livret A). Ces emprunts des habitants de ces quartiers et d’éviter des
étroite relation avec les autorités et divers périurbain (3) sont garantis par les collectivités locales, en dérives plus graves, ces territoires demeurent
organismes publics. Il existe deux grand types échange de quoi elles bénéficient de loge- néanmoins globalement marginaux.
de bailleurs sociaux : les Offices Publics de ments réservés dans ces opérations. Les
l’Habitat, qui sont créés par les collectivités fonds de l’Action logement sont eux aussi
territoriales, et les Entreprises Sociales pour alloués sous forme de prêts. Le programme de rénovation
l’Habitat qui sont des entreprises privées à
but non lucratif, dont le capital est détenu par urbaine 2004-2014
Plus généralement, l’État, les collectivités Les grands-ensembles du
des personnes privées ou publiques, notam- territoriales et les établissements de coopé- L’objectif du Programme National de quartier de la Duchère à
ment les collecteurs d’« Action logement ». 3 Rénovation Urbaine (PNRU) est de restructu-
ration intercommunale, les établissements Lyon, début 2010
Certaines de ces structures réalisent égale- rer les quartiers des zones urbaines sensibles
publics, les employeurs, les organismes col-
ment des logements en accession sociale à la
lecteurs du fond de l’Action logement, les pour y favoriser la mixité sociale et y encou-
propriété.
chambres de commerce et les organismes à rager le développement durable.
Ces bailleurs sociaux rédigent, générale- caractère désintéressé peuvent réserver des
logements sociaux en contrepartie d’une Ceci passe par l’amélioration du bâti (démo-
ment avec l’appui d‘architectes, des cahiers
des charges détaillés pour la construction garantie financière, d’un apport de terrain ou litions plus ou moins importantes de barres
des habitations ou pour leur réhabilitation de financements 2 . et de tours, travaux dans les logements), de
96 | Faire la ville | 97
Chapitre 4 : Le logement
l’accessibilité du quartier (voirie, desserte en
transport en commun), des équipements (pu-
Le programme de
reconstruction dans le
quartier de la Duchère
PROJETS ET RÉFLEXIONS DE LA Pour aller plus loin :
• Wust S. et al.,
blics, implantation de commerces et de ser-
vices) et du paysage urbain (alignement sur
à Lyon comprend des
logements sociaux, des
résidences étudiantes,
COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE « Métropolisation
et développement
la rue, immeubles de taille moyenne, espaces durable ; les enjeux du
de l’accession sociale à la
publics, etc.). Les logements sociaux démolis propriété mais aussi des relogement des zones
doivent être remplacés par un nombre iden- logements en accession, Récupérations, indemnisations Encadrer publiquement les d’habitat précaire à
comme cette résidence, afin HCMV : entre grands
tique de logements neufs, construits sur de diversifier l’habitat et la et relogement : le cas du projet opérations d’aménagement programmes et micro-
place ou à l’extérieur du quartier. Près de cinq population dans ce quartier
de Thu Thiêm 3 projets », PRUD,
qui comprenait 80% de
cent quartiers où vivent plus de 3,8 millions logements sociaux avant Afin de bien encadrer les démarches sociales http://www.gemdev.
d’habitants sont concernés par cet ambitieux le projet Le quartier de Thu Thiêm (district 2), futur centre et économiques que suppose une opération org/prud/rapports/
programme national. financier, commercial et résidentiel, constitue d’aménagement et de sécuriser les condi- rapport17.pdf
et de nombreux efforts sont visibles pour ce Pour aller plus loin :
un projet d’aménagement phare visant à don- tions de relogement, il est stratégique pour
Parce qu’il englobe tous les aspects de la qui est de la qualité et de l’innovation archi- • PADDI, 2011, Livret ner une image moderne d’HCMV et à renfor- une ville de conserver la maîtrise d’ouvrage
vie sociale et urbaine, ce dernier nécessite tecturale. La maîtrise d’ouvrage s’est investie « Architecture verte : cer son statut métropolitain. Il est considéré à de son projet.
une étroite coordination entre les différents d’une responsabilité majeure en dévelop- concepts et
ce titre comme un projet « d’intérêt public »,
pant une politique incitative en matière de pratiques »
acteurs. L’Agence Nationale de Rénovation bien qu’il n’existe pas encore de procédures Ainsi, celui-ci doit être défini sur un périmètre
Urbaine (ANRU), un Établissement public, a construction durable. Globalement, le taux • PADDI, 2011, permettant de formaliser ce statut. Le pro- précis pour lequel un cahier des charges
été créée à cet effet en 2003. Elle concentre de satisfaction des habitants paraît assez Livret « Appui à la
cessus d’indemnisation et de relogement est détaillé, spécifique à chaque opération, et
élevé. Le nombre de logements reconstruits maîtrise d’ouvrage
les financements et assure la mise en œuvre donc organisé par les autorités publiques et une convention ayant valeur juridique fixent
n’atteint pourtant pas celui des logements publique dans le
du PNRU. L’initiative des programmes locaux cadre de bâtiments notamment l’ICA, l’autorité de gestion de les rôles de chacun. Ensuite, le phasage du
revient aux collectivités territoriales. Des détruits, dans un contexte où la construction verts/constructions Thu Thiêm qui est le maître d’ouvrage. Ainsi, projet présente les étapes opérationnelles
conventions d’une durée de cinq ans sont locative sociale est difficile. En Île-de-France, durables face 97 des 720 hectares du projet formeront les et un bilan financier dépenses/recettes, qui
signées entre l’ANRU, l’État, les collectivités beaucoup sont reconstruits dans le même au changement quartiers de relogement sur site, ainsi que comprend le détail des différents postes (fon-
concernées, les bailleurs sociaux et d’autres quartier, ce qui en réduit l’effet en terme de climatique » 68 hectares en dehors de la zone. 12 500 cier, logements, relogements, infrastructures,
investisseurs éventuels. Le budget de l’AN- mixité sociale. Les relogements permettent • PUCA, Plan/ appartements et 2 037 parcelles, répartis sur équipements, commerces, etc.). Ce bilan est
RU - près de 12,5 milliards d’euros - devrait souvent aux catégories les mieux intégrées Urbanisme/ trois sites, sont prévus. Les récupérations ont à distinguer du budget général de la ville.
générer 50 à 55 milliards d’euros de travaux. de quitter le quartier tandis que les popula- Construction/ concerné au total plus de 14 000 maisons et Enfin, une évaluation des opérations en cours
Le PNRU est financé à 27% par l’ANRU (essen- tions les plus marginalisées, peu autonomes Architecture,
58 000 personnes. En 2010, 70% des dossiers ou à réaliser (objectifs, programme, budget)
et pour lesquelles les solidarités locales sont http://rp.urbanisme.
tiellement sur le fond de l’Action logement) à d’indemnisation avaient déjà été traités et est menée tout au long du projet.
essentielles, restent sur place. La réalisation equipement.gouv.fr/
43% par les bailleurs sociaux et à 23% par les puca/ 8 000 milliards de VND décaissés. Dans le
collectivités locales. des programmes de diversification de l’offre volet logement, les principales difficultés ren- Cette méthode d’encadrement rend pos-
de logement connaissant des retards, l’ob- • Programme
CQFD, permettant
contrées tiennent au montage de l’opération sible par la suite la délégation de la maîtrise
Les résultats de cette politique sont encore jectif initial, faire venir des ménages qui ne et à la répartition des rôles entre autorités d’ouvrage à un acteur privé ou public tout en
d’accélérer le
difficiles à évaluer. Le grand nombre de pro- soient pas en situation d’exclusion, est plus publiques et investisseurs privés, notamment conservant le contrôle du projet. En termes
processus de
jets et leur contenu attestent de la volonté des long à atteindre que prévu. La dimension construction de au sujet de la responsabilité des indemnisa- de gouvernance, une équipe inter-services
autorités publiques d’améliorer l’intégration temporelle est donc essentielle dans ces opé- logements et de tions. Le montant de ces dernières, réalisées peut constituer un référent unique pour les
de ces quartiers dans la ville. Les transforma- rations d’aménagement. promouvoir un à 40 % du prix du marché, a été contesté par investisseurs.
tions physiques sont parfois spectaculaires, habitat diversifié,
80% des habitants, qui les jugeaient déri-
Parallèlement aux moyens mis en œuvre soucieux de la qualité
les ambiances urbaines se sont améliorées soires et se sentaient lésés par rapport aux
pour améliorer la qualité du logement so- architecturale,
urbaine et futurs prix de revente des terres et aux béné-
cial, l’État a créé des institutions permet- environnementale, fices réalisés par les investisseurs.
Le dynamitage de la barre 220 en mai 2010 dans le quartier
de la Duchère, Lyon tant de promouvoir la qualité architecturale http://www.chantier.
et la construction durable. Ces institutions, net
telles que l’ANAH (1971) ou le PUCA (1998),
• ANAH, Agence
financent des recherches incitatives, des Nationale de l’Habitat,
actions d’expérimentation et apportent un http://www.anah.fr/ 3
soutien à l’innovation et à la valorisation Atelier PADDI sur
• VGBC, Vietnam « L’indemnisation et
scientifique et technique dans le domaine de Green Building Les récupérations et les le relogement des
l’aménagement des territoires, de l’habitat, Council, indemnisations de terrains à populations lors de
de la construction et de la conception archi- Thu Thiêm (HCMV) réaménagements
www.vgbc.org.vn/
urbains »,
tecturale et urbaine. Une mission d’évalua- animé par Pascale
tion et de médiatisation des réalisations de Bonnard, mars 2010
nouveaux logements est également soute-
nue via des programmes spécifiques comme
celui de CQFD.
98 | Faire la ville | 99
Chapitre 4 : Le logement
Vers des indemnisations plus À ce titre, les investisseurs peuvent être mis Un parc de logement adapté particulièrement les commerçants, les artisans Pour aller plus loin :
à contribution via l’obligation d’intégrer le aux besoins et les agriculteurs qui ont perdu leur source de
justes revenus suite à leur déménagement.
• PADDI, 2010, Livret
programme de relogement dans leur projet « La copropriété et la
Pour proposer des indemnisations plus proches ou via un prix d’achat des terrains plus élevé, Mener au préalable une enquête sociale et propriété privée dans
ce qui permet à la collectivité de financer le le logement »,
de la valeur réelle du marché avant l’implan- économique approfondie aide à proposer un La copropriété 4 : un cadre http://www.paddi.
tation du projet, les autorités locales peuvent relogement. D’un point de vue règlemen- logement adapté au mode de vie des relo-
taire, l’instauration d’un droit de préemption gés. De même, accorder un soin particulier
de gestion insuffisant pour vn/IMG/pdf/2010-
évaluer la valeur des biens immobiliers à 07_Copropriete_et_
l’aide d’un observatoire du marché immobi- rend beaucoup plus facile la constitution au choix du site éviterait qu’il soit considéré l’habitat collectif vertical propriete_privee_
lier et des transactions. de réserves foncières et par conséquent la dès le début comme un lieu de relégation. dans_le_logement_a_
création d’un parc destiné au relogement (à En outre, y introduire de petites activités On compte à HCMV 570 immeubles de taille HCMV.pdf
vendre, à louer ou en location/accession). permettrait de maintenir le petit commerce moyenne (5-6 étages) construits avant 1975
On peut aussi essayer de simplifier les règles
Enfin, diversifier les sources de financement et les services de proximité. Dans l’idéal, il et 432 immeubles plus hauts postérieurs à
et les démarches administratives afin de
des logements en mobilisant par exemple serait préférable que le type de logement cette date. En 2009, 55 projets de tours ont
prendre en compte l’étalement dans le temps Les règlements des
les produits d’épargne et la participation des proposé soit en adéquation avec le profil été approuvés pour un total de 19 500 loge- immeubles et le statut
des procédures et de rendre possible l’aug-
entreprises peut constituer une perspective du ménage : une parcelle individuelle pour ments. Les parties communes des immeubles des espaces communs
mentation de l’indemnisation si elle devient sont souvent flous dans
intéressante pour les autorités publiques et un agriculteur ou un logement qui donne collectifs sont parfois dégradées et occupées
trop éloignée des prix du marché. les copropriétés, ce qui
les investisseurs. Un habitant a créé une sur la rue pour un commerçant. En effet, la illégalement. Historiquement gérées par les entraîne des litiges
petite épicerie dans tour d’habitation ne constitue pas un modèle autorités publiques, elles relèvent, depuis
Dans la même optique, les procédures, ba- son appartement de
unique pour les quartiers de relogement et la loi sur le logement de 2005, de la respon-
rèmes et critères d’indemnisation peuvent relogement, HCMV
La recherche de la d’autres formes urbaines de densité égale sabilité des copropriétaires et sont adminis-
être homogénéisés, quel que soit le maître
existent. Il est important d’adapter les loge- trées par un comité de gestion et le maître
d’ouvrage. Rendre public le montant des transparence d’ouvrage. Les copropriétaires se sentent
compensations fixées en fonction d’un ments aux bas revenus de certains ménages,
en offrant par exemple des surfaces et des pourtant peu concernés par la gestion et la
relevé socio-économique des ménages et Une fois le montage financier terminé, il peut
charges limitées (bâtiments bas sans ascen- maintenance de ces parties communes. La
prendre en compte les foyers installés de être utile d’informer clairement les habitants
seur) pour éviter les phénomènes d’appau- définition des parties communes et priva-
manière illégale assurent dans une certaine de la nature du projet d’ensemble, en parti-
vrissement, de revente, de spéculation et tives est souvent floue et peut faire l’objet
mesure la transparence et l’équité entre les culier du coût des opérations et de l’utilisa-
l’apparition de nouvelles poches de pau- de contradictions à la fois au sein des règle-
ménages concernés. Les autorités publiques tion prévue des plus-values de la vente des
vreté. Des outils d’évaluation du relogement ments (entre la circulaire de 2009 et la loi sur
peuvent également s’interroger sur les li- terrains acquis. Les habitants sont encore
peuvent être développés à l’échelle de la ville le logement de 2005) et entre l’acte de vente
mites de l’intervention quand elle rencontre peu sollicités dans les démarches publiques.
afin d’étudier et de prévenir la formation de et le règlement de la copropriété. Le statut
trop d’obstacles, tels la surenchère dans les Pourtant, introduire la consultation du public
ces dernières. des places de stationnement et des maga-
indemnisations ou le refus catégorique des et la concertation au cours de l’étude de pré-
sins, comme partie commune ou comme
habitants d’être relogés. Il peut en ce cas faisabilité du projet permet en général de
C’est par une coordination étroite entre la propriété du maître d’ouvrage, fait souvent
paraître opportun de mettre en veille une mieux appréhender les opérations urbaines
commission de relogement initiale, les ser- l’objet de conflits entre ce dernier et les
opération ou de ne pas l’engager. et de relogement. Au Viêt-Nam, un règlement
vices sociaux et les comités de quartier des copropriétaires. Selon la circulaire 16/2010,
encadrant les possibilités de participation, de
districts d’accueil qu’un bon suivi de ces fa- la surface de l’appartement comprenait
consultation et de concertation des habitants
Un montage opérationnel et milles contraintes de changer radicalement les locaux techniques, les murs porteurs
pourrait être mis en place, ainsi que d’autres
financier à effectuer en amont de mode de vie peut être assuré. À cette fin, et les colonnes. Cette méthode de calcul a
formes de médiation, en faisant par exemple Un immeuble de
des partenariats peuvent être instaurés avec entraîné de nombreuses difficultés pour les
appel à des consultants indépendants. relogement dans la
Il est primordial que la question de la libéra- périphérie de HCMV les entreprises locales et les bénéficiaires du acquéreurs. Depuis, la circulaire 03/2014/
tion des terrains et du relogement émerge en projet, pour recruter les populations relogées, TT-BXD a permis de résoudre ce problème,
«
amont du projet. En effet, une vision claire tout comme les conflits entre promoteurs et
des coûts de l’aménagement et des investis- Le cadre règlementaire de la copropriété coproprietaires concernant les parking et les
sements en début de projet permet d’aboutir ͳͳ2008 : Décision 08/2008/QĐ-BXD du minis- commerce via « l’Acte de vente » qui indique
à un équilibre financier entre l’indemnisation tère de la Construction sur la promulgation du la surface de la propriété privée et celle des
de relogement et le montant des bénéfices Règlement de gestion des immeubles collectifs. parties communes.
établis par l’investisseur. Afin de financer les ͳͳ2009 : Circulaire 01/2009/TT-BXD sur la déli-
relogements, il semble pertinent de faire ap- vrance du certificat de propriété de logement et Pour couvrir les frais de gestion et de main-
pel aux ressources du projet en lui-même : les le contrat type pour les transactions des appar- tenance sur une durée indéfinie, un montant
tements.
bénéfices réalisés par la ville devraient être de 2% du prix de l’appartement est provision-
ͳͳ2009 : Circulaire 37/2009/TT-BXD du minis- 4
Atelier PADDI sur la
réinjectés au sein du projet et non intégrer le tère de la Construction (MoC) sur la méthode né au moment de la vente. Ces modalités de
« La copropriété et la
budget général. Une gestion plus flexible du d’évaluation et de gestion des charges dans les financement ne sont donc absolument pas propriété privée dans le
parc de relogement permettrait de mutuali- immeubles collectifs. liées aux coûts réels et ne permettent pas logement », animé par
ser les appartements neufs disponibles, d’en ͳͳ2009 : Texte 144/BXD-QLN du ministère de la la mobilisation des habitants en cas de gros Jean-Charles Castel, 2010
constituer un stock tout en assurant un prix Construction sur la définition des parties com- travaux. Le Comité populaire doit encore sou-
identique entre les différents projets. munes et parties privatives dans les immeubles. vent intervenir pour financer les travaux de
100 | Faire la ville | 101
Chapitre 4 : Le logement
maintenance, trancher des litiges liés aux dé-
Vers une professionnalisation de la gestion et
cisions prises par le comité de gestion ou les
assemblées générales, jouer le rôle d’assu- la responsabilisation des copropriétaires
reur en cas de dégât, les propriétaires n’étant
Les charges dans les immeubles de grande hauteur sont très élevées
LE PATRIMOINE URBAIN
pas tenus de contracter une assurance. Or,
et peu adaptées aux populations aux revenus modestes. Il pourrait
la gestion et le paiement des charges col-
être intéressant de développer des modèles d’habitat plus écono-
lectives sont amenés à devenir des ques-
miques, tels que de petits immeubles collectifs de cinq à six étages,
tions cruciales, car les autorités publiques,
sans ascenseur. Une autre solution serait que la collectivité cède ou
D
confrontées à l’accroissement progressif de
vende à prix modéré des parcelles afin que les ménages construisent
l’habitat collectif, ne pourront plus assurer epuis une trentaine d’années, les villes vietnamiennes se sont moderni-
leur propre maison individuelle, modèle de construction qui semble
leur rôle actuel à une si large échelle.
être le plus économe actuellement au Viêt-Nam.
sées au détriment de la protection et de la valorisation du patrimoine,
qui voient leur champ d’application s’élargir depuis peu, en lien avec
« Dans les immeubles collectifs, le contrat de vente pourrait comporter les destructions et dégradations observées. Outre les monuments historiques
Le syndicat des copropriétaires qui bénéficient d’une procédure de classement, la notion de valorisation du
le règlement de copropriété, la description précise des parties priva-
Dans l’immeuble, tous les propriétaires d’un lot tives et communes, la liste et le pourcentage des charges à acquitter, patrimoine concerne désormais les quartiers urbains, notamment les espaces
sont membres d’office du syndicat. Son objet les droits d’usage et les interdictions en vigueur dans les parties com- publics et les ensembles remarquables et elle commence à s’étendre au patri-
est la conservation de l’immeuble et l’admi-
nistration des parties communes. L’assemblée
munes. Les habitants pourraient être tenus de contracter une assu- moine industriel, végétal et aux villages de métiers. Hanoi et Hô Chi Minh-ville
générale des copropriétaires, qui se réunit une rance incendie et dégât des eaux, et les charges devraient être payées recèlent de nombreux bâtiments anciens et d’importants quartiers historiques
fois par an, désigne le conseil syndical, un petit régulièrement par les copropriétaires et dépendre des dépenses qui ont souvent été démolis dans les autres métropoles asiatiques. De l’enche-
groupe composé de copropriétaires volontaires réelles. vêtrement de ruelles du vieux quartier au plan en damier du quartier français
et bénévoles qui les représenteront et qui gére-
ront dans l’année les affaires courantes en lien de Hanoi ou du centre de HCMV, des venelles construites dans les années 1980
Il serait intéressant que le rôle du syndic en tant que profession soit
avec le syndic. Les décisions de l’assemblée reconnu et bénéficie d’une formation attestée par l’État. La nomina-
aux tours récentes des grands hôtels internationaux, la ville vietnamienne n’a
générale sont votées à la majorité simple pour
tion d’office par la puissance publique d’un syndic dans les coproprié- cessé de se transformer dans une double dynamique d’extension et de recons-
les travaux d’entretien et au 2/3 quand les tra- truction. Son extension agrégative a permis la conservation des structures
vaux entraînent des modifications importantes. tés dégradées pourrait être inscrite dans la loi afin que ces situations
Les copropriétaires présents ou représentés ne difficiles soient gérées par un professionnel de l’immobilier et non par héritées, alors que la reconstruction de la ville sur elle-même les met souvent
peuvent contester les décisions de l’assemblée le Comité populaire, qui n’est pas spécialiste de ces questions. en péril. L’enjeu est donc de valoriser le patrimoine des deux villes sans pour
générale. Les autres disposent d’un délai de autant freiner leur développement.
deux mois pour les contester devant la justice.
« Le rôle du syndic en France
Il est désigné par le promoteur à la fin des travaux. La structure peut être
La citadelle de Hanoi
102 |
Chapitre 5 : Le patrimoine urbain
Des villes en mouvement, des identités à valoriser L’ancienne citadelle de Hanoi, où siégeaient
les souverains vietnamiens depuis le 11ème
L
siècle, comprend, entre autres, un site ar-
a conservation et la valorisation de du coton, du sucre, etc.). Il se caractérise chéologique de grande valeur historique.
bâtiments et de quartiers anciens em- par sa densité humaine et bâtie, son intense Ce site est inscrit au patrimoine mondial de
blématiques constituent des enjeux activité commerciale et artisanale et son l’UNESCO depuis 2010.
majeurs pour l’histoire et l’identité cultu- important patrimoine architectural (maisons
relle vietnamiennes. Elles posent égale- d’habitation, maisons communales, temples,
ment la question de l’identité urbaine
pagodes de style traditionnel vietnamien et Un patrimoine varié pour une
chinois). Le quartier français, « ville-jardin » à
des deux villes comme un atout de leur trame orthogonale du début du 20ème siècle,
ville moderne à HCMV
développement économique. En effet, le est constitué de monuments publics coloniaux
Les compartiments de la rue Le patrimoine urbain de HCMV se caractérise Les tours du district 1,
patrimoine urbain contribue fortement à par la diversité des monuments historiques, nouveau visage de HCMV « culture de la modernité » : l’architecture
Ma May à Hanoi
façonner l’image que renvoie une ville et des bâtiments et des ensembles urbains contemporaine vietnamienne et l’émergence
chaque métropole peut ainsi faire valoir remarquables qui, dans le centre-ville, ont d’immeubles de grande hauteur et de tours
ses spécificités territoriales dans la com- contribué à construire l’identité de la ville à symboliques comme celle de Bitexco renou-
pétition internationale. Valoriser ce patri- travers le temps. Les bâtiments majeurs du vellent le paysage urbain et interrogent à leur
moine pourrait permettre à Hanoi et HCMV district 1 tels que le siège du Comité popu- manière la notion de patrimoine.
de se positionner par rapport aux autres laire, l’Opéra ou la Poste ont été restaurés,
grandes métropoles asiatiques comme mis en lumière par la ville de Lyon et sont
Bangkok ou Singapour. L’objectif n’est pas
de muséifier une ville vietnamienne d’un
classés monuments historiques. Ce même
district comprend aussi des ensembles « Les compartiments
À Hanoi, il s’agit d’unités individuelles consti-
comme le marché Ben Thanh ou l’ancien
âge d’or révolu, mais d’offrir aux habitants, tuant l’habitat traditionnel du vieux quartier.
port de Ba son. On trouve, dans le disctrict
aux investisseurs et aux visiteurs une ville 3, de nombreuses villas coloniales françaises.
Les « maisons-tubes » présentent des façades
diversifiée, à la fois singulière et moderne. étroites (de deux à quatre mètres) et sont très
Quant au district 5, l’ancienne ville chinoise profondes, entre vingt et soixante mètres, voire
L’enjeu pour les autorités publiques est de Cholon, il est riche en temples et pagodes, quatre-vingts dix mètres. Les anciens compar-
donc de se doter d’outils règlementaires et présente des ensembles urbains (marché timents comportent un seul niveau ou plus
et financiers adaptés pour valoriser le pa- Binh Tay, compartiments chinois) et des en- Les bâtiments coloniaux rarement un étage. La mixité fonctionnelle
trimoine, afin d’affirmer l’identité urbaine trepôts anciens le long des canaux. La métro- remarquables à HCMV au habitat/commerce est l’élément fondateur du
sein du périmètre de l’étude compartiment. Largement ouvert sur la rue,
de chaque ville sans entraver son déve- pole du sud est aujourd’hui tournée vers une sur le centre ville le rez-de-chaussée, alternant bâtiments et
loppement économique. cours, est destiné au commerce et/ou à une
«
activité artisanale, le logement se situant en
La notion de patrimoine pour l’UNESCO et pour les Vietnamiens fond de parcelle ou à l’étage. Avec la surpo-
pulation du quartier, les cours ont disparu, les
La richesse du patrimoine L’UNESCO définit le patrimoine comme l’héritage du passé dont nous pro- bâtiments se sont verticalisés et les parcelles
fitons aujourd’hui et que nous transmettons aux générations à venir. Le
hanoïen patrimoine urbain, composé des rues, des bâtiments, de monuments et de
se sont considérablement densifiées. À HCMV,
les compartiments sont pour beaucoup situés
Hanoi est une des rares villes du sud-est paysages particuliers, peut être considéré, par son originalité, son caractère dans l’ancienne ville chinoise de Cholon. Le
asiatique à posséder un patrimoine histo- symbolique ou son histoire, comme un héritage du passé qui est à préserver même phénomène de densification qu’à Hanoi
rique, culturel et urbain vieux de plus de dans l’intérêt des contemporains et des générations futures. En ce sens, le a modifié ces maisons datant pour la plupart du
patrimoine relève du bien commun et de l’intérêt général. 19ème et du 20ème siècles.
mille ans. Les alentours de Hanoi comptent La conception vietnamienne du patrimoine - et celle du monde sinisé en
plus de cinq cents villages de métiers spé- général - attachée au respect des valeurs spirituelles, à des représentations
cialisés dans la fabrication d’objets d’art, de et à une culture immatérielles, diffère de celle du monde occidental, plus
textiles ou encore de vanneries, typiques de attaché aux traces matérielles (objet, bâtiment, tracé des rues). Dans le
la culture du delta du Fleuve rouge. La ville monde sinisé, les valeurs patrimoniales tiennent aux lieux plus qu’aux bâti- Une pression foncière qui
comprend quant à elle trois ensembles patri- ments, aux savoir-faire et aux pratiques plus qu’aux matériaux. Cependant, menace le patrimoine
moniaux majeurs : le quartier des trente-six la période de la colonisation française semble avoir influencé la conception
vietnamienne du patrimoine. La pression et la spéculation immobilières,
rues et corporations ou vieux quartier (Pho La communauté scientifique vietnamienne des architectes et des univer- auxquelles s’ajoute la nécessité de moderni-
co), l’ancien quartier colonial français et sitaires est très active sur ce sujet et mène de nombreuses réflexions. Les ser la ville en élargissant les axes et en éra-
l’ensemble de la citadelle. Le tissu urbain du préoccupations des gestionnaires de la ville se portent quant à elles sur les
diquant l’habitat insalubre, rendent difficile
vieux quartier reflète l’ancienne organisation outils opérationnels, les actions prioritaires à mener et l’adaptation des rè-
sur le court terme la conservation de ces
en hameaux de corporations (rue de la soie, glements au contexte actuel de forte spéculation.
bâtiments. Les terrains des villas de l’ancien
104 | Faire la ville | 105
Chapitre 5 : Le patrimoine urbain
offrent d’excellentes opportunités pour le situation locative précaire des habitants ne de Développement, tions. Cette loi crée des outils de protection ͳͳ1984 : Décret du 31 mars 1984 sur la « conservation des vestiges histo-
riques et culturels des beaux sites ».
développement de tours grâce à leur localisa- les incite pas à assurer les travaux de main- Steinberg F., 2008, des alentours des sites protégés. La loi sur
« Revitalization of ͳͳ2001 : Loi sur le patrimoine culturel (art 54 à 56) du 29 juin 2001, indique
tion centrale, leurs larges emprises foncières tenance. Les villas sont parfois détenues par l’urbanisme de 2009 prévoit l’inscription des que les secteurs sauvegardés doivent être inscrits dans les documents
(500 à 1 000 m²) et leur bonne accessibi- plusieurs propriétaires, ce qui engendre des inner-city areas in sites historiques dans les documents d’urba-
Asia, The potential d’urbanisme en cours de réalisation (décret d’application 92/2002/ND-CP
lité. Dans le vieux quartier de Hanoi, la forte subdivisions physiques de la parcelle et du for Urban renewal in
nisme. Le patrimoine végétal fait par ailleurs novembre 2002).
hausse des valeurs foncières a conduit à une bâtiment ainsi que de grandes difficultés dans Hanoi, Jakarta and l’objet d’un inventaire et de mesures de pré- ͳͳ2003 : Décision 05/2003/QD-BVHTT (février 2003) du ministère de la
densification du bâti par ajout d’étages et par la gestion et lors des transactions. Manila », 220 p. servation à HCMV au sein du service espaces Culture sur la préservation et la restauration du patrimoine culturel, bâti
la construction d’édifices beaucoup plus éle- verts du département des Transports. et paysager.
• Actions et ͳͳ2010 : Loi sur l’urbanisme, inscription des sites historiques dans les docu-
vés que les maisons traditionnelles. Cependant, certaines villas, transformées en documentation de la ments d’urbanisme.
locaux administratifs ou commerciaux, ont coopération Toulouse- Les villes vietnamiennes se sont saisies de
bénéficié de restaurations plus ou moins bien Hanoi, ces évolutions législatives et ont commencé
Des bâtiments et des encadrées. À Hanoi, les mieux conservées et http://www.toulouse- à étudier des périmètres de protection à
entretenues sont celles attribuées aux repré- hanoi.org l’échelle urbaine dès les années 1990. Les
conditions de vie dégradés
sentations diplomatiques étrangères. Des • Urban solutions, villes de Hoi An et de Hué, classées site d’in-
La volonté de préserver et de valoriser le extensions, de nouvelles constructions sur la 2010, Urban heritage térêt national, ont mis en œuvre des règle-
parcelle ou de grandes devantures commer- management ments de protection et de mise en valeur
patrimoine urbain vietnamien se trouve aussi in Viêt-Nam; an
confrontée à la dégradation du bâti, à la pau- ciales masquent fréquemment les façades de leurs quartiers historiques. L’ensemble
introduction manual
périsation et à la surpopulation dans les villas des villas et des compartiments. for planners, Institute
des monuments de Hué et la vieille ville de
et les compartiments anciens. Les compar- of conservation for Hoi An ont ensuite été classés au patrimoine
timents traditionnels du vieux quartier et de monuments, 83 p. mondial de l’UNESCO en 1993 et 1999, puis
Cholon peuvent héberger plusieurs familles : Une règlementation plus http://www.urban- soumis à une nouvelle règlementation. Il est
des parcelles de 240 m² peuvent parfois protectrice à l’échelle du solutions.nl/en/ ainsi interdit de construire des bâtiments
home/ modernes au centre de Hoi An et les autres
accueillir jusqu’à une centaine d’habitants à quartier
Hanoi 1 . • DCU, 2011, étude constructions dans un périmètre proche né-
« Conservation and cessitent l’autorisation du Comité de gestion
Les projets concernant le patrimoine culturel development, Cholon, du patrimoine.
Cette situation de surpopulation et de dégra- de niveau « national et extraordinaire » sont Hô Chi Minh City »,
dation touche également les villas qui appar- soumis à l’approbation du bureau du Premier 223 p. Une villa hanoienne en bon
tiennent aux autorités publiques et ont été ministre. Les actions de protection et de ges- www.lopezmarzo. et œuvre à sa valorisation touristique. Enfin,
attribuées à certaines familles. La faiblesse com/proyectos/
Le renouveau du patrimoine à grâce à l’assistance technique de la région
état, 2012
tion des monuments historiques sont placées
sous la tutelle du ministère de la Culture, des hdmc_final.pdf Hanoi Île-de-France, le secteur de la citadelle a été
Sports et du Tourisme. Le ministère de la • Fanchette S., reconnu patrimoine mondial de l’UNESCO en
Les quartiers de compartiments se densifient par À Hanoi et à HCMV, les autorités locales et
Construction est responsable du classement Stedman N., À la 2010 et un règlement de protection est en
surélévation, ici dans le quartier français de Hanoi
découverte des notamment les départements d’Urbanisme
et de la gestion des villas. cours d’approbation pour le quartier français.
villages de métier (DUPA) s’attachent de plus en plus à la pro-
La problématique du patrimoine est prise en
au Viêt-Nam ; Dix tection du patrimoine urbain. À Hanoi, la
Les bâtiments historiques et culturels font compte dans le schéma directeur, notam-
itinéraires autour mutation urbaine dans les années 1990 s’est
l’objet d’une politique de rénovation enca- de Hanoi, IRD, 2009, ment en ce qui concerne la préservation du
accompagnée d’une prise de conscience de la
drée par le décret du 31 mars 1984 sur la « con- 322 p. vieux quartier et du réseau de villages de
nécessité de préserver son patrimoine archi-
servation des vestiges historiques et culturels métiers. Les opérations d’urbanisme dans le
• Tùng Nguyên et tectural et urbain. En 1995, une décision mu-
des beaux sites ». Ce décret a permis d’iden- Krowolski Nelly, nicipale de protection a été prise et en 1996
tifier des sites d’intérêt national, comme la « Hôi An, de l’éveil un plan de sauvegarde et d’aménagement Le patrimoine hanoien est
vieille ville de Hoi An, classée en 1985. Les à la résurrection extrêmement divers, ici une
du patrimoine »,
autour du lac Hoan Kiêm a été adopté. Il a villa de style moderniste du
premières rénovations de pagodes, temples notamment permis d’annuler deux projets
Autrepart, n° 33, quartier français
et maisons communales eurent lieu dans les de tour qui auraient eu un impact significatif
2005/1, p. 141-
années 1990. De nombreux édifices furent 155. DOI : 10.3917/ sur le paysage urbain de ce lac emblématique
par la suite classés par le ministère de la autr.033.0141 de Hanoi. En 1998 a été créé, sous l’autorité
Culture, des Sports et du Tourisme. du district de Hoan Kiêm, un Bureau de ges-
tion du vieux quartier chargé de contrôler les
La loi sur le patrimoine culturel de 2001 constructions et le respect des règles de pro-
1
s’attache quant à elle au patrimoine imma- La densité du vieux
quartier de Hanoi s’élève tection. Le vieux quartier a été classé site his-
tériel et aux monuments, sites, paysages et à 84 000 hab./km2. torique national en 2004 par le ministère de
objets reconnus pour leur beauté, leur valeur la Culture, des Sports et du Tourisme. Par ail-
historique et leur singularité. Elle instaure leurs, la ville de Toulouse a aidé Hanoi à réno-
un cadre pour l’inventaire des monuments ver plusieurs maisons typiques de ce quartier
106 | Faire la ville | 107
Chapitre 5 : Le patrimoine urbain
E
contexte de forte pression foncière, de spé- culture,
élargie aux espaces publics à n France, la notion de protection ou de grands axes routiers. Le Vieux Lyon, http://www.culture.
culation immobilière et de projets de valo-
HCMV risation des berges. Par ailleurs, des projets du patrimoine apparaît pendant datant du Moyen-âge, dont le bâti était gouv.fr/culture/
organisation/dapa/
de réhabilitation des canaux prévoient leur la Révolution française, à la fin du en mauvais état, se trouvait ainsi sous la
Réalisé en 1996 à l’échelle de la ville à partir publications.html
dragage, le nettoiement des berges et l’amé- 18ème siècle. À cette époque, de nom- menace de projets autoroutiers. Il devint
des travaux de la coopération décentralisée breux édifices, alors considérés comme en 1964 le premier secteur sauvegardé • Association
nagement de nouveaux espaces publics de
avec la Communauté urbaine de Lyon2, un nationale des
promenade. des symboles de la royauté, furent dé- de France, notamment grâce à la mobili- Architectes des
inventaire du patrimoine (circulaire 46/TB UB
truits ou vendus à des particuliers. Trente sation des associations d’habitants. Dans Bâtiments de France,
QLDT) a permis d’établir la liste des ouvrages
(dont les villas) nécessitant une étude en vue
Le tissu des compartiments et des pagodes du quartier très ans plus tard, l’État organisa un inven- les années 1990, des bâtiments appréciés http://anabf.archi.fr/
animé de Cholon à HCMV est confronté à des destructions et
de leur conservation, ainsi que de déterminer des reconstructions peu respectueuses de l’environnement
taire du patrimoine architectural du pays pour leur valeur symbolique ou imma- • Quartier du Vieux
la responsabilité de chaque organisme dans urbain. Un projet de réhabilitation du bâti et des espaces et de son état de destruction, puis une térielle, témoins d’une certaine époque Lyon,
cette dernière. Depuis, HCMV réfléchit à un
publics pourrait voir le jour première liste des bâtiments à proté- (bâtiments industriels, résidences de per- www.vieux-lyon.org/
plan de valorisation. Une circulaire de 2009 ger fut dressée en 1840. Les monuments sonnages historiques...) furent également
(38-2009-TT-BXD) classe les villas en trois ca- publics (1887) et privés (1920-1930) clas- reconnus comme patrimoniaux.
tégories de niveau de protection impliquant sés ou inscrits à l’inventaire général du
une gestion plus ou moins contraignante. patrimoine deviennent officiellement des
Par ailleurs, toute démolition est soumise à monuments historiques. Toute trans-
l’approbation du Comité populaire de la Ville. formation extérieure, intérieure ou des
Il n’existe pas pour l’instant de règlementa- abords immédiats du bâtiment est sou-
tion globale et précise quant à la gestion du mise à approbation sur la base d’un règle-
ment particulier. Le niveau de protection
Les alignements d’arbres, éléments caractéristiques de
s’élargit en 1962 avec la loi Malraux sur les
HCMV, font l’objet d’un inventaire susceptible de conduire à « secteurs sauvegardés », qui permettait
des mesures de protection de prendre en compte un quartier dans
son ensemble. Il s’agissait à cette époque
d’éviter la destruction systématique des Le Vieux Lyon, considéré comme un quartier insalubre avant
quartiers anciens, alors vétustes, pour son classement en secteur sauvegardé en 1964, a fait depuis
l’objet d’une vaste politique de rénovation
reconstruire des quartiers plus modernes
2 3
L’inventaire se fonde sur
les études réalisées par
Le centre-ville de Lyon a été classé patrimoine mondial L’intérêt et les enjeux de la Atelier PADDI, « La
protection du patrimoine
de l’UNESCO en 1998 en raison de son site exceptionnel,
la Communauté urbaine
son mode de vie particulier et un patrimoine urbain bien valorisation du patrimoine architectural et urbain
de Lyon en collaboration et les perspectives de
avec le département de
préservé, témoin de l’évolution de la ville. Une zone
« tampon » (en rouge) a été établie afin de mieux valoriser
urbain gestion du patrimoine
la Construction de HCMV, sur le centre historique
les abords du site protégé et son interaction avec le reste du
notamment les deux
territoire. Ce type de patrimoine fait partie de l’identité de HCMV », animé par
études d’H. Desbenoit : Brunos Delas, janvier
« Patrimoine architectural
culturelle des habitants. Sa rénovation, plu- 2010
de HCMV, éléments de tôt que sa destruction, améliore leur qualité
repérage, les bâtiments de vie et permet à la ville de conserver une
publics », 83 p. et
« Patrimoine architectural
dimension humaine. De plus, les travaux de
de HCMV, éléments de restauration et de valorisation culturelle,
repérage, les bâtiments touristique ou pour d’autres usages contem-
résidentiels », 173 p. porains, dynamisent la création d’emplois et
l’économie locale.
les villas du 19ème siècle...) ou suite à la de- nement et la densité de construction. Soumis Pour aller plus loin :
mande d’un propriétaire d’immeuble, d’une à une enquête publique, il est par la suite • PADDI, 2010, Livret
collectivité locale ou d’une association. approuvé par la collectivité et l’État. Ce Plan « La protection
de Sauvegarde et de Mise en Valeur s’impose du patrimoine
Le dossier de protection comprend des alors au Plan Local d’Urbanisme (PLU). Il est architectural et urbain
et les perspectives de
renseignements détaillés sur l’immeuble mis en oeuvre et suivi par l’Architecte des
gestion du patrimoine
(historique, descriptif, situation au regard Bâtiments de France. Les projets de travaux sur le centre
de l’urbanisme, situation juridique, etc.) et extérieurs ou intérieurs sont soumis à ce der- historique d’HCMV »
des documents d’identification (photogra- nier et doivent recueillir son avis conforme.
• Choay F., L’allégorie
phies, plans, croquis, pièces cadastrales et Il confronte les propositions de travaux avec du patrimoine, Seuil,
foncières). L’immeuble classé ou inscrit ne les dispositions du plan de sauvegarde et de 1996, 271 p.
peut subir de modification, être cédé ou mise en valeur et peut guider le propriétaire
• OPAH,
vendu sans l’accord des services de l’État. dans son intervention. www.lesopah.fr/
L’opéra de Lyon a fait l’objet d’une modernisation radicale
Les travaux de restauration sont supervisés
par l’Architecte des Bâtiments de France 5 et • IAU-IdF, Dossier sur
dans les années 2000
le patrimoine,
peuvent être financés à hauteur de 40% par Le dispositif des Aires de Mise http://www.iau-idf.fr/
vation et la valorisation du patrimoine en- l’État. Toute construction, restauration ou en Valeur de l’Architecture et nos-etudes/theme/
destruction projetée dans un périmètre de patrimoine.html
traînent aujourd’hui certains effets pervers,
500 mètres doit obtenir l’accord préalable de du Patrimoine
comme la multiplication des mesures de pro-
tection. Les bâtiments et quartiers protégés l’Architecte des Bâtiments de France. (AVAP ou AMVAP)
sont parfois « muséifiés » : la population n’a Depuis 2011, les nouvelles Aires de mise en
alors plus accès à ce patrimoine, ou très occa- Les Grands moulins de Paris,
Valeur de l’Architecture et du Patrimoine
construits au début du Les bâtiments et espaces libres d’un secteur sauvegardé sont
sionnellement. Dans d’autres circonstances, 20ème siècle et désaffectés (AVAP) remplacent les anciennes Zones de classés dans différentes catégories (monument historique,
le patrimoine peut être « commercialisé » : il en 1996, accueillent Protection du Patrimoine Architectural, Urbain protection au titre du plan de sauvegarde et de mise en
change d’usage, mais l’on ne considère plus aujourd’hui le campus de valeur, prescriptions particulières, etc.). La création en 1964
l’Université Paris VII
et Paysager (ZPPAUP). L’objectif est d’étendre du secteur sauvegardé du Marais, quartier au cœur de
que sa valeur esthétique. L’enjeu majeur la gestion des espaces patrimoniaux aux Paris, a permis sa restauration immobilière. Il a été révisé
est donc que la valorisation du patrimoine nombreux défis de la ville durable. Ce dis- récemment afin de mieux intégrer les nouvelles orientations
s’accompagne du maintien de la mixité fonc- positif est initié par une collectivité locale en
en termes de logement et de développement durable et de
promouvoir une vision patrimoniale plus dynamique.
tionnelle (logements, commerces, services partenariat avec l’État. Les principes géné-
urbains, etc.) et sociale caractéristique des raux sont les mêmes que ceux du secteur culiers à investir dans les quartiers anciens
quartiers historiques des villes occidentales. sauvegardé mais sont moins stricts. L’AVAP dégradés.
vient en complément des outils règlemen-
taires de droit commun tels que le PLU. En résumé, les procédures d’inscription ou
Les outils règlementaires 4 : le
de classement se décident immeuble par im-
classement des monuments Le dossier de l’AVAP comprend un rapport meuble alors que les procédures de secteur
Le secteur sauvegardé
historiques de présentation mentionnant les motifs sauvegardé ou d’AVAP concernent des quar-
Son objectif est à la fois de conserver le cadre qui ont conduit à sa création, un diagnos- tiers. Il n’y a pas de hiérarchie dans le niveau
La loi du 31 décembre 1913 sur les monu- urbain et l’architecture ancienne, et de per- 4
Formation IMV sur tic architectural, patrimonial et environne- de protection entre ces deux dernières pro-
l’« Inventaire du mental fondé sur le Projet d’Aménagement
ments historiques et les procédures règle- mettre une évolution en accord avec les exi- patrimoine », animée cédures, la première relève de l’initiative de
mentaires de protection d’édifices concerne gences fonctionnelles contemporaines et par Arlette Auduc , mars et de Développement Durable du PLU, les l’État, tandis que la seconde est d’initiative
les immeubles dont la conservation présente, avec le reste de la ville. Un Plan de Sauve- 2009 mesures prévues pour la préservation et la locale. Très peu de nouvelles créations de
du point de vue de l’histoire ou de l’art, un garde et de Mise en Valeur, qui comprend un 5
mise en valeur, un règlement (limitation des secteurs sauvegardés ont eu lieu depuis les
Fonctionnaire d’État
intérêt public. Ils sont alors classés « monu- règlement et des documents graphiques, est qui garantit le respect droits d’usage des sols, prescriptions sur les lois de décentralisation tandis que se créent
ments historiques » en totalité ou en partie établi par une commission locale réunissant et la valorisation du matériaux, traitement des espaces publics, de nombreuses AVAP (610 AVAP, alors appe-
par les soins du ministère de la Culture. Les l’État et la collectivité territoriale concernée. patrimoine. mobilier urbain) et un document graphique. lées ZPPAUP en 2010). Le PLU peut aussi pro-
immeubles qui, sans justifier une demande Ce plan peut interdire la démolition et préco- Celui-ci délimite le périmètre de l’AVAP qui téger le patrimoine, mais il n’entre en compte
de classement immédiat, présentent un inté- niser la conservation d’immeubles d’intérêt pa- peut comprendre plusieurs zones géogra- qu’au moment de l’attribution des permis de
rêt historique ou artistique suffisant peuvent trimonial ou, à l’opposé, imposer la démolition phiquement séparées. Les dispositions de la construire de bâtiments. Le secteur sauve-
être inscrits à l’inventaire supplémentaire de tout ou partie d’immeubles de médiocre zone de protection sont annexées au PLU. gardé ou l’AVAP peuvent quant à eux règle-
des monuments historiques. La procédure de qualité à l’occasion d’une opération d’amé- L’A rchitecte des Bâtiments de France est le menter tous les objets, même ceux qui ne
protection est initiée par les services de l’État nagement. Il prescrit également des règles sur garant de la conformité des travaux effectués sont pas soumis à permis de construire tels
(Direction Régionale des Affaires Culturelles), l’implantation, les dimensions des construc- dans la zone de protection. L’AVAP offre, que les espaces publics, les publicités ou les
suite à un recensement sur une zone géogra- tions, l’architecture (caractéristiques géo- comme pour les monuments historiques ins- enseignes. En outre, ils offrent dans la pra-
phique donnée, selon une typologie particu- métriques, matériaux). Il peut imposer des crits ou classés et les secteurs sauvegardés, tique une plus grande stabilité que le PLU qui
lière (par exemple le patrimoine industriel, normes sur la voirie, les réseaux, le station- des avantages fiscaux pour inciter les parti- est fréquemment modifié.
110 | Faire la ville | 111
Chapitre 5 : Le patrimoine urbain
moine et les acteurs du développement permis de classer plus de quatre cents bâti- marquent les angles d’un carrefour. La « cohé-
urbain. Une collaboration entre les diffé- ments. Les éléments patrimoniaux visibles rence au regard d’un ensemble urbain » dé-
rents services concernés peut par exemple depuis l’espace public sont classés en trois signe la valeur supplémentaire d’un élément
éviter des conflits d’usage de l’espace entre catégories, outre les édifices monumentaux : patrimonial lorsqu’il entre dans une compo-
les commerçants, les riverains, les touristes les éléments « exceptionnels », au nombre de sition urbaine, c’est-à-dire qu’il occupe une
et le trafic. Des actions de sensibilisation et 71, les éléments « remarquables » (252) et les position clé dans un espace ouvert (front
d’éducation au patrimoine peuvent être en- éléments « secondaires » (112). Chacun de ces de lac, carrefour, place, square..) et/ou qu’il
gagées au sein des écoles et auprès du grand éléments a fait l’objet d’une fiche qui pré- s’inscrit dans une perspective, un ensemble
public, afin d’en faciliter l’appropriation. À sente les « généralités », l’évaluation menée urbain particulier. Ce dernier peut être com-
Lyon, des balades urbaines thématiques sont par les experts vietnamiens et français et le posé d’éléments qui, en soi, ne présentent
chaque troisième week-end de septembre et
organisées pour que les habitants, accom- classement de l’élément. pas de caractère remarquable, mais qui par-
permettent de visiter de nombreux édifices
pagnés d’un médiateur, découvrent la ville. ticipent à une entité urbaine remarquable.
et d’autres lieux habituellement fermés au Une visite au musée de
Des « journées européennes du patrimoine » public, ou d’avoir accès gratuitement ou à l’histoire de Lyon permet de Les données générales indiquent l’architecte,
ont également lieu, en France et en Europe, découvrir l’évolution et les la date de construction, la taille de la par- Enfin, la « valeur culturelle » correspond à la
prix réduit à des musées.
multiples facettes de la ville celle, le propriétaire, la fonction du bâtiment valeur symbolique attribuée à un lieu ou à un
Lexique Remerciements
NB : Compte tenu de l’utilisation plus étendue de certains sigles en anglais, nous avons conservé Nous souhaitons remercier tout particulièrement Laura Petibon qui a eu la lourde tâche de
l’appellation anglophone. Ainsi, le département de la Planification Urbaine et de l’Architecture synthétiser la somme considérable d’informations contenues dans les documents de travail
est le DUPA et le département des Transports et des Communications, le DoT. de l’IMV et du PADDI.
AFD : Agence Française de Développement OPALE : Observatoire Partenarial Lyonnais en Cet ouvrage étant réalisé à partir des résultats des études et des ateliers menés par le PADDI
ANAH : Agence Nationale pour l’Amélioration Économie et l’IMV, il n’aurait pu voir le jour sans le soutien permanent de nos partenaires vietnamiens.
Le PADDI tient donc à remercier les directeurs ainsi que les équipes des départements tech-
de l’Habitat OTIF : Observatoire des Transactions
niques de HCMV : le département de la Planification Urbaine et de l’Architecture, l’Institut
ANRU : Agence Nationale de Rénovation Urbaine Immobilières et Financières
de Recherche et de Développement de HCMV (HIDS), le département des Transports et des
AOT(U) : Autorité Organisatrice des Transports PADD : Projet d’Aménagement et de
Communications et le Centre de gestion des bus, le département des Ressources Naturelles et
(Urbains) Développement Durable de l’Environnement, le département de la Construction, le Centre de conservation de l’énergie,
AVAP : Aire de mise en Valeur de l’Architecture PADDI : Centre de Prospective et d’Etudes le Comité de gestion des transports ferrés, le Comité de gestion du projet de Thu Thiem et le
et du Patrimoine Urbaines Centre de lutte contre les inondations. La qualité des échanges menés avec eux, la pertinence
BAD : Banque Asiatique de Développement PDU : Plan de Déplacements Urbains de leurs questionnements et leur volonté d’appropriation d’outils témoignent d’un partenariat
BRT : Bus Rapid Transit – Bus à Haut Niveau de PLD : Plan Local de Déplacements actif. Les remerciements du PADDI vont également aux experts du Grand Lyon, de l’Agence
Service PLH : Programme Local de l’Habitat d’urbanisme pour le développement de l’agglomération lyonnaise, du Syndicat mixte des trans-
CDF : Centre de Développement Foncier PLU : Plan Local d’Urbanisme ports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise (SYTRAL), du CERTU et des autres collectivi-
CGB ou MOCPT : Centre de Gestion des Bus de PNR : Parc Naturel Régional tés, notamment de Saint-Étienne et de Grenoble pour leur expertise de grande qualité et leur
HCMV PNRU : Programme National de implication. Enfin, le PADDI remercie Madame Nguyen Hong Van, sa co-directrice, Jean-Charles
DoC : Département de la Construction Renouvellement Urbain Castel, son conseiller scientifique, Huynh Hong Duc son traducteur ainsi que l’équipe du PADDI.
DoF : Département des Finances PTU : Périmètre de Transport Urbain
DoNRE : Département des Ressources RATP : Régie Autonome des Transports Parisiens L’IMV remercie son co-directeur, M. Ha Van Quê, directeur du service des affaires extérieures
Naturelles et de l’Environnement RER : Réseau Express Régional du comité populaire de Hanoi, pour le soutien qu’il apporte à la coopération en urbanisme
DoSTE : Département des Sciences et SCoT : Schéma de Cohérence Territoriale avec la région Île-de-France depuis son origine. Les remerciements de l’IMV s’adressent égale-
Technologies SDPHO : Surface Développée Pondérée Hors ment aux services du comité populaire de Hanoi (département des Transports, département
DoT(C): Département des Transports (et des Oeuvre d’Architecture et d’Urbanisme, l’Institut de planification urbaine de Hanoi, département de la
Communications à HCMV) SDRIF : Schéma Directeur de la Région Île-de- Culture, des Sports et du Tourisme, Service des relations internationales, TRAMOC, Centre de
DPI : Département du Plan et de l’Investissement France la citadelle, Bureau de gestion de l’ancien village de Duong Lâm), ainsi qu’au Ministère de la
Construction et à l’Institut de recherche en architecture et de planification rurale et urbaine
DTA : Directive Territoriale d’Aménagement SEM : Société d’Économie Mixte
du Viêt-Nam pour la qualité du partenariat noué dans la réalisation des études et projets de
DUP : Déclaration d’Utilité Publique SEPAL : Syndicat mixte d’Études et de
l’IMV. Les interventions de l’IMV n’auraient pas été possibles sans l’appui précieux des experts
DUPA : Département de la Planification Programmation de l’Agglomération Lyonnaise
de la région Île-de-France, notamment de l’Unité aménagement durable, du Comité Régional
Urbaine et de l’Architecture SHON : Surface Hors Oeuvre Nette du Tourisme, de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la région Île-de-France, de
EPA : Établissement Public d’Aménagement SIG : Système d’Information Géographique l’agence régionale des espaces verts, du service de l’inventaire général du patrimoine culturel,
EPF (L) : Établissement Public Foncier (Local) SIUP : Southern Sub-Institute of Urban Planning de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) et du Syndicat des Transports d’Île-de-
HCMV : Hô Chi Minh-ville SNCF : Société Nationale des Chemins de Fer France (STIF). Qu’ils en soient remerciés.
HIDS : HCMC Institute for Development Studies SRADT : Schéma Régional d’Aménagement du
ICA : Autorité de Gestion de Thu Thiêm Territoire
IMV : Institut des Métiers de la Ville SRU : Loi relative à la Solidarité et au
JICA : Japan International Cooperation Agency
KTT : Khu Tap The, ensembles de logements
Renouvellement Urbain
STIF : Syndicat des Transports d’Île-de-France
Crédits photographiques
sociaux des années 1960-70 SWOT : Strenghs, Weaknesses, Opportunities
Couverture : Sandrine Llouquet, www.tumtumtree.asia
LOTI : Loi d’Orientation des Transports Intérieurs and Threats
MAUR : Management Authority for Urban SYTRAL : Syndicat Mixte des Transports pour le Introduction : HCMV © DUPA HCMV — Expansion urbaine HCMV © PADDI — Région Rhône-Alpes - Grand
Railways Rhône et l’Agglomération Lyonnaise Lyon © Grand Lyon — Expansion urbaine agglomération lyonnaise © Grand Lyon — Hanoi © DUPA Hanoi—
MoC : Ministère de la Construction TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée Expansion urbaine Hanoi © IMV d’après le Bureau de gestion du vieux quartier de Hanoi — Région Île-de-France
MoF : Ministère des Finances VIAP : Viêt-Nam Institute of Architecture and © Région Île-de-France — Expansion urbaine Paris © IMV d’après IAU-IdF
MoNRE : Ministère des Ressources Naturelles Urban and Rural Planning
et de l’Environnement ZAC : Zone d’Aménagement Concerté Chapitre Planification urbaine : Schéma directeur de HCMV © DUPA HCMV — Inondations à HCMV © PADDI
OIE : Observatoire de l’Immobilier d’Entreprise ZAD : Zone d’Aménagement Différé — Périphérie de HCMV © PADDI — Schéma directeur du centre ville © Nikken Sekkei — Schéma directeur du
OPAH : Opération Programmée d’Amélioration ZAPA : Zone d’Actions Prioritaires pour l’Air centre ville © Nikken Sekkei — Planification par ratios © PADDI d’après DUPA HCMV — Projet de Thu Thiêm
de l’Habitat ZPPAUP : Zone de Protection du Patrimoine © Sasaki — Ha Dong © C.Musil — Schéma directeur district 4 © DUPA HCMV — Workshop © PADDI — SCoT
Architectural Urbain et Paysager 2030 © Agence d’urbanisme pour le développement de l’agglomération lyonnaise (AUAL)— Label éco-quar-
tier © Ministère du développement durable — Concertation © PADDI — Logo Île-de-France © Région Île-de-
France — Logo Paris métropole © Paris métropole — Logo Société du Grand Paris © Société du Grand Paris
— Intercommunalité © IAU-IdF — Réunion des syndicats mixtes © Grand Lyon — Orientations stratégiques
© AUAL — Schéma directeur de la Région Île-de-France © IAU-IdF — Charpente urbaine de HCMV © AUAL/P.
Berger — Les quatre types de zones © AUAL — ZAC Lyon Confluence © Flickr, Calystee — Méthode d’élaboration
d’un schéma directeur © PADDI d’après G.Antier — PLU de Lyon © AUAL — Planification interdistrict © DUPA
HCMV — Secteurs, Lyon 2010 © AUAL — Secteurs à HCMV © AUAL/P.Berger — Schéma directeur de Hanoi ©
VIAP — Villes satellites à Hanoi © VIAP — SDAURP 1965 © IAU-IdF — Répartition des terres à Hanoi © VIAP
— Corridor vert © IMV — Schéma régional de Hanoi © VIAP — Carte du développement économique © AUAL
— Onlylyon © Flickr F.Virone — Carte des entreprises © OPALE — Carte des pôles de compétitivité © AUAL
Chapitre Foncier urbain : An Phu © C.Musil — My Dinh © C.Musil — Plan foncier HCMV © DoNRE HCMV — Prix
officiels© PADDI d’après DoNRE HCMV — Trung Hoa © C.Musil — Livret rose © PADDI — Plan foncier districts
1 et 2 © DoNRE HCMV — Plan foncier district 4 © DoNRE HCMV — Cadastre © Grand Lyon — Carte des sec-
teurs d’intervention foncière © AUAL — Carte des droits de préemption © Maire d’Évry — Déclaration d’Utilité
Publique © CERF — Carte des prix immobiliers © OTIF — Référentiel foncier © Grand Lyon — Terrains vacants
district 8 © DUPA HCMV — Récupérations © DoC HCMV — Terrains mutables © PADDI/TGH — Phu My Hung
© C.Musil — Vignettes de parcellaire © Nikken Sekkei — Lotissement © PADDI — ZAC © PADDI — Vignettes
SIG © Grand Lyon — SIG outil d’analyse © Grand Lyon — SIG hauteurs © Grand Lyon — SIG référentiel © Grand
Lyon — WebSIG © DoSTE HCMV
Chapitre Transports urbains : Pôle d’échanges de Long Bien © C.Musil — Partage de la voirie © C.Musil —
Répartition modale Hanoi © IMV — Intérieur de bus © C.Musil — Bus Transerco © IMV — Embouteillages
à Bangkok © Flickr Misterfred — Encombrement des trottoirs © IMV/Interscène — Couloirs de bus © IMV
— Attente du bus © C.Musil — Plan du réseau de bus © DoT HCMV/CGB HCMV — Intermodalité © Flickr J-L
Zimmermann — Modes doux © SYTRAL — Communication sur l’accessibilité © SYTRAL — Rue partagée ©
PADDI — Urbanisme du réel/rêvé/possible © D.Mangin — Urbanisme de corridor © IPPUC — Densification
préférentielle © IAU-IdF — PDU Grand Lyon © SYTRAL — Pôle d’échanges Gare du Nord © CC C.Shoshany
— Informations voyageurs à Paris © Flickr J-L.Zimmerman — Coordination des réseaux © STIF — Validation
Navigo © STIF — Automate Navigo © CC Greenski — Creusement du tunnel © SYTRAL — Prolongement du
tramway © STIF — Grand Paris Express © STIF — Informations voyageurs à HCMV © PADDI — Intégration
des réseaux à Hanoi © IMV — Cartes d’abonnement bus © IMV — Points noirs des accidents © DoT HCMV —
Dépôt de bus avant/après © IMV — Formation © PADDI — Pôle d’échanges de Cholon © C.Musil — Péage de
Singapour © Flickr I.Tomoaki — Croquis du pôle de Long bien © IMV — Pôle de Câu Giây avant/après © IMV —
Pôle d’échanges de Nhon © IMV — Métro ligne n°3 © Systra — Périmètre du projet BRT © AUAL - DeSo - PADDI
- Banque mondiale (BM) — Capacités du BRT © PADDI d’après Y.Genevois — Stations de BRT © AUAL - DeSo
- PADDI - BM — Compartiments chinois © AUAL - DeSo - PADDI - BM — Accessibilité piétonne © AUAL - DeSo -
PADDI - BM — Boulevard Vo Van Kiet © AUAL - DeSo - PADDI - BM — Connexion des stations BRT © AUAL - DeSo
- PADDI - BM — Vallée verte © AUAL - DeSo - PADDI - BM
Chapitre Logement : Binh Thanh © C.Musil — Habitat diversifié © C.Musil — Barème des loyers © MoC — KTT
© IMV — Boulevard Vo Van Kiet en 2005 © C.Gallavardin — Boulevard Vo Van Kiet en 2012 © PADDI — Emprises
à acquérir © PADDI d’après C.Musil — Compartiments du vieux quartier © IMV — Barres de logements © PADDI
— Logements Île-de-France © B.Basset, IAU-IdF — Carte des demandeurs de logements sociaux © IAU-IdF —
Différentes formes de logement social © Grand Lyon — Carte des Contrats Urbains de Cohésion sociale © Grand
Lyon — Grands ensembles La Duchère © J.Léone — Dynamitage © Grand Lyon — Programme de reconstruction
© Grand Lyon — Récupération à Thu Thiêm © PADDI — Indemnisation à Thu Thiêm © DoC — Épicerie et relo-
gement © PADDI — Immeuble de relogement © PADDI — Boîtes aux lettres © PADDI — Règlement d’immeuble
en copropriété © PADDI — Immeubles collectifs © C.Musil
Chapitre Patrimoine : citadelle de Hanoi © IMV — Compartiments à Hanoi © IMV — Carte des bâtiments
coloniaux © Nikken Sekkei - DUPA — Tours du district 1 © C.Musil — Surélévation des compartiments © IMV —
Villa © IMV — Villa moderne © IMV-Interscène — Compartiments à Cholon © PADDI — Alignements d’arbres
© PADDI — Périmètres Unesco © Grand Lyon — Vieux Lyon © Grand Lyon — Opéra © Flickr P.Guinoiseau
— Grands moulins © CC PierRoman — Secteur sauvegardé © Mairie du 4ème, Paris — Opération du passage
Thiaffait © Grand Lyon — Berges du Rhône © AUAL — Palissades de chantier © IMV — Fiche d’inventaire ©
IMV-Interscène — Balades urbaines © Musée Gadagne — Musée © Musée Gadagne — Liaison verte © IMV-
Interscène — Vue d’ensemble du patrimoine © IMV-Interscène — Règlement proposé © IMV-Interscène —
Village © IMV
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FAIRE LA VILLE
Comment rendre la planification urbaine plus effective au Viêt-
Nam ? Comment développer l’offre de logements, de services
urbains, d’infrastructures, dans un pays où l’on prévoit que la
part de la population urbaine (un tiers aujourd’hui) dépassera
celle de la population rurale en 2040 et qui connaît le rythme
d'urbanisation le plus élevé de l'Asie du Sud-Est ? Cette crois-
sance urbaine, concentrée sur les deux métropoles de Hanoi et
de Hô Chi Minh-ville, entraîne de profondes recompositions
territoriales aux échelles nationale et locale.