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Appel à parrainages
Appui Rwanda c/o Librairie Envie de Lire, 16, rue Gabriel Péri, 94200 Ivry-sur-seine
Courriel : appuirwanda@free.fr
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Appel à parrainages
Le chemin de l’université pour onze rescapées des collines de Bisesero
Dans la région de Bisesero, à l’Ouest du Rwanda, des enfants rescapés du génocide des Tutsi
en 1994 ont réussi à terminer leurs études secondaires malgré de sévères séquelles traumatiques,
psychologiques et souvent physiques, et ce en dépit de l’éloignement des établissements
scolaires.
Malgré le fait que leur diplôme de fin d’étude leur donne accès à l’Université, ils ne peuvent
continuer à étudier, faute de moyens.
S’ils veulent se construire un avenir plus solide, fonder une famille dans laquelle les enfants
hériteront d’une vie meilleure, aider leurs proches démunis sur les collines, il leur faut continuer
leurs apprentissages.
C’est cet avenir valorisant, et éclairé d’un peu d’espoir, auquel aspirent onze jeunes filles qui
avaient cinq à six ans pendant le génocide et qui ont aujourd’hui entre vingt quatre et vingt cinq
ans.
Le financement de ces études, qui durent en général quatre ans, est le but de cet appel à
parrainages.
Début 2010, Appui Rwanda recevait un mail d’une amie rescapée originaire de Bisesero,
Rose Mukankomeje, directrice de l’agence pour l’environnement – la REMA-. qui nous alertait sur le
sort de ces jeunes rescapés. Parmi ces 13 jeunes, 11 jeunes filles.
C’est alors qu’une association partenaire, Rwanda, Main dans la main, décidait de retirer un
dossier présenté à la fondation Elle – qui soutient des projets liés à la formation et l’émancipation
des femmes - afin de nous permettre de solliciter la prise en charge financière des études des
jeunes filles. En attendant la réponse de cette fondation, nous commencions le parrainage d’un
des jeunes hommes.
En avril 2010, Bruce Clarke, membre du conseil d’administration d’Appui Rwanda, partait à
Bisesero à la rencontre de ces jeunes orphelins, accompagné par notre correspondant et un
étudiant rescapé de Bisesero très préoccupé par le sort de ses camarades, afin de vérifier les
informations nécessaires pour la mise en place de ce projet projet.
Au mois de juin, nous rencontrions la déléguée générale de la fondation Elle qui était
enthousiaste et nous encourageait à annoncer aux jeunes filles l’accord de la fondation. La
confirmation par le Conseil d’administration ne semblait être alors qu’une formalité.
Nous venons d’apprendre que la fondation Elle ne retenait pas notre projet.
Or, ces jeunes filles se préparaient à quitter leurs collines !
Pour ces jeunes rescapées, dont l’existence a été niée, depuis leurs origines jusqu’à leur
trace sur terre, leur descendance, une telle nouvelle est lourde de conséquences.
La rentrée universitaire étant fin janvier, début février, nous sommes pris de cours pour
présenter le projet à d’autres fondations si nous voulons que plusieurs de ces jeunes puissent
fréquenter l’université en 2011. Par ailleurs, il est frappant de constater à quel point les grandes
fondations ou ONG se désintéressent des rescapés du génocide des Tutsi.
Pour que ces orphelines ne soient pas les oubliées de l’Histoire, et pour leur
assurer l’espoir de restaurer leur dignité bafouée, nous demandons aux entreprises,
aux associations, à toutes les personnes qui voudraient leur venir en aide...
d’entreprendre dès que possible un parrainage, seuls ou avec d’autres parrains.
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Bisesero
Ces onze jeunes filles n’ont guère comme avenir à ce jour qu’un éventuel mariage ou bien
un travail précaire de journalier dans les champs. Pour certaines l’avenir se dessine dans la rue
malgré la solidarité des rescapés entre eux.
Les jeunes rescapés ont grandi dans la négation de leur statut d’être humain. Etudier, se
faire une place dans la société est souvent bien plus qu’un accès à une vie meilleure. C’est aussi
l’affirmation d’exister en tant qu’être humain.
Un diplôme universitaire est une qualification supérieure qui donne accès à un meilleur
emploi pour ceux qui deviendront employés, ou à une gestion plus saine pour ceux qui monteront
leur propre entreprise. Dans ce pays cité en exemple concernant la parité hommes-femmes,
certaines de ces jeunes filles accèderont à des postes élevés, si leurs capacités intellectuelles et
les conditions financières le leur permettent.
La seule chose qui nous inquiétait était le niveau scolaire de ces jeunes filles, parfois un peu
bas à cause de l’enclavement de la région et de l’isolement des enfants, surtout comparé à celui
de la capitale où certaines voulaient poursuivre leurs études. Mais notre équipe sur place a discuté
avec les orphelines concernées, lesquelles ont accepté de poursuivre dans des universités plus en
accord avec leur niveau de connaissances. Ceci nous rassure sur les chances de succès des études
qu’elles entreprendront.
Les études auxquelles elles aspirent leur permettront de devenir infirmière, avocate ou
juge, employées dans un commerce, cadre dans une entreprise,... Leur place sera alors dans la
société rwandaise, et non en marge comme elle l’est actuellement.
Au-delà du diplôme, le fait d’être épaulées financièrement et en lien avec des adultes, qui
plus est de l’étranger, pendant plusieurs années, enlèvera un peu de cette profonde solitude qui
marque, plus que tout autre, les orphelins du génocide (nombre de ces jeunes filles sont
orphelines des deux parents) sans doute parce qu’ils ont vécu la disparition de presque toute leur
famille élargie, jusqu’à leur propre mort qui avait été programmée et dont il ont réchappé par
miracle.
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Ces jeunes filles, que nous vous présentons ici, transmettront alors à leurs enfants ou aux
jeunes qu’elles rencontreront au cours de leur vie, leurs savoirs, le goût de l’étude, de l’entreprise,
l’espoir…
Donner à ces jeunes filles les moyens financiers d’accéder aux études supérieures c’est leur
offrir des armes pour construire leur avenir et celui de leurs enfants ou d’autres enfants qu’elles
prendront en charge.
Ce projet investit donc dans l’avenir de ce pays et de sa jeunesse. Ses répercussions iront
bien au-delà de cette jeune génération.
Les parrainages
L’année universitaire démarrant fin janvier, début février, les inscriptions se font entre le mois de
décembre et le mois de janvier au plus tard.
Le montant de ces parrainages étant élevé, nous proposons aux parrains de co-parrainer s’ils le
souhaitent. Nous incluons dans le montant total de chaque parrainage le loyer (ces jeunes filles
devant quitter leur colline et étant obligées de trouver un logement près de leur université), les
transports en commun, la nourriture et les fournitures - fournitures universitaires (photocopies,
papier, stylos…), mais aussi soins d’hygiène (crèmes, savon...) -. Nous intégrons aussi l’argent
d’un aller-retour chez elles pour les vacances, ainsi que les frais liés à l’action (frais bancaires,
liens sur place, communications…)
NB : Le montant des parrainages en Euros est basé sur une moyenne du taux de change de l’année
en cours (le Rwanda subissant une inflation située entre 14 et 15% en 2010)
Le parrainage de ces jeunes filles est un engagement sur les quatre années que durent leurs
études.
Les fiches de présentation des jeunes filles ci-après nous permettent de distinguer trois
montants :
- 7 parrainages à 1557 euros par an.
Soit pour un parrainage :
6228 euros sur 4 ans
130 euros par mois (en arrondissant, sans les centimes)
Soit 44,20/mois après déduction d’impôts
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Mukashema Dative
Inscription : 30
Minerval : 665
Logement : 235 Rescapée de Bisesero.
Restauration : 330
Frais de vie : 295
Frais liés à l’action : 155
5
Mukandamage Jacqueline
Inscription : 30
Minerval : 665
Logement : 235 Rescapée de Bisesero.
Restauration : 330
Frais de vie : 295
Frais liés à l’action : 155
6
Nyinawankusi Marguerite
Projet d’études pour l’avenir : Faculté de gestion à ULK Niveau d’études : Comptabilité
(Université Libre de Kigali) secondaire
Inscription : 35
Minerval : 520
Logement : 235 Rescapée de Bisesero.
Restauration : 330
Frais de vie : 295
Frais liés à l’action : 142
7
Mukashema Donatille
Inscription : 30
Minerval : 665
Logement : 235 Rescapée de Bisesero.
Restauration : 330
Frais de vie : 295
Frais liés à l’action : 155
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Umutesi Jeannette
Projet d’études pour l’avenir : Faculté de gestion à KIU Niveau d’études : comptabilité
(Kigali Independant University)
9
Nyirahabimana Dorothée
Projet d’études pour l’avenir : Faculté de gestion à Kigali Niveau d’études : comptabilité
(UNILAK) Université Laïque Adventiste de Kigali.
Inscription : 35
Minerval : 520
Logement : 235 Rescapée de Bisesero.
Restauration : 330
Frais de vie : 295
Frais liés à l’action : 142
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Mukakinani Christine
Projet d’études pour l’avenir : Management à Kabgayi - Niveau d’études : Bio- chimie A2
Gitarama (UCK) Université Catholique de Kabgayi
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Uwitije Aimérance
Projet d’études pour l’avenir : Droit à KIU (Kigali Niveau d’études : secrétariat
Independant University)
Inscription : 35
Minerval : 520
Logement : 235 Rescapée de Bisesero.
Restauration : 330
Frais de vie : 295
Frais liés à l’action : 142
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Mukamana Espérance
Projet d’études pour l’avenir : : Faculté de gestion à KIU Niveau d’études : comptabilité
(Kigali Independant University) secondaire
Inscription : 35
Minerval : 520
Logement : 235 Rescapée de Bisesero.
Restauration : 330
Frais de vie : 295
Frais liés à l’action : 142
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Mukamugenga Daphrose
Projet d’études pour l’avenir : Faculté de Gestion, Kigali Niveau d’études : comptabilité A2.
(ULK) Université libre de Kigali
Inscription : 35
Minerval : 520
Logement : 235 Rescapée de Bisesero.
Restauration : 330
Frais de vie : 295
Frais liés à l’action : 142
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Nyirabizimana Patricie
Projet d’études pour l’avenir : Faculté de Gestion, Kigali Niveau d’études : comptabilité (école
(ULK) Université libre de Kigali secondaire)
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L’association APPUI RW ANDA
L’association Appui Rwanda est née à la suite du tournage du film documentaire « Rwanda,
un cri d’un silence inouï », consacré aux séquelles traumatiques des femmes et des enfants
rescapés du génocide des Tutsi. Profondément choqués, les membres de l’équipe du film ont voulu
tenter d’apporter du soutien aux personnes qu’elles avaient rencontrées. L’association fut créée
très vite et nous avons entrepris un système de parrainages pour permettre à une jeune fille et
une enfant de bénéficier de la trithérapie. Les laboratoires pharmaceutiques refusaient alors
l’accès aux médicaments génériques à ce pays qui sortait exsangue d’un génocide ! Nous avons
également lancé des parrainages pour que des enfants rescapés puissent reprendre le chemin de
l’école. Parallèlement, nous avons entrepris de reconstruire deux maisons, l’une d’une veuve,
l’autre d’une famille d’enfants orphelins. Dès la création de l’association, nous avons bénéficié de
la collaboration de Venuste Kayimahe, rescapé, qui s’est proposé d’accompagner les filleuls. Nous
avons pu également compter sur l’aide et la finesse de Jeanne Mukamusoni, responsable du
soutien psychologique au sein d’AVEGA – association des veuves du génocide d’Avril, la plus
importante association de rescapés – et qui continue d’apporter son soutien. Tous deux étaient
auprès des filleuls, et ils nous aidèrent à appréhender leurs difficultés ainsi qu’à savoir y répondre.
En 7 ans, Appui Rwanda s’est déjà engagé sur la scolarité et les études de 32 enfants et
jeunes rescapés, souvent en parrainage multiple, ainsi que sur l’accompagnement d’adultes
profondément traumatisés ou blessés.
Nous continuons à soutenir la scolarité des enfants lorsqu’ils passent du primaire au
secondaire, ou bien en formation professionnelle. De même, nous appuyons ceux qui quittent le
collège pour l’université. La plupart ont des résultats brillants ou au-dessus de la moyenne. Les
deux jeunes filles que nous avons aidées à suivre une formation professionnelle ont obtenu
aisément leur diplôme et l’une d’elle a souhaité entrer à l’université par la suite.
A diverses reprises, nous avons répondu à des soutiens d’urgence. Nous avons financé
l’opération d’un enfant, celle d’une veuve pour un cancer de l’utérus qui faisait suite aux sévices
qu’elle subit durant le génocide. Nous avons fait venir en France une filleule malade du sida et dont
les jours étaient en danger. Après un an d’hospitalisation, cette jeune femme s’est bien intégrée,
est accompagnée par une association pour handicapés et entreprend actuellement une formation.
Sa venue en France ne fut pas chose facile, et nous avons pu compter sur l’appui de Médecins du
Monde ainsi que de personnalités rwandaises.
Lorsque Joséphine, une paysanne qui a perdu son mari et ses 7 enfants, a croisé le tueur de ses
filles – qui est aussi son bourreau -, elle a demandé à être hospitalisée en urgence à l’hôpital
psychiatrique. Nous avons demandé à Jeanne Mukamusoni, la responsable du soutien
psychologique d’AVEGA, ce que nous pouvions faire pour l’aider. Jeanne nous a conseillé de lui
envoyer l’argent pour acheter une vache. Joséphine, dont les vaches avaient été tuées, a passé
trois mois à choisir sa vache. Elle a pu éviter ainsi l’hospitalisation. Depuis, la vache a eu des petits
veaux...
Ce parrainage des jeunes de Bisesero nous oblige à retarder notre projet créateur d’emplois
pour les jeunes et les veuves qui n’ont pu terminer leurs études et trouver un emploi. Il s’agit d’un
projet éco-touristique, durable et solidaire, composé d’un hôtel restaurant, d’une ferme et d’un
centre de formation au bord d’un lac. Ces activités pérennes permettront la réinsertion par la
formation de ces victimes qui ne demandent qu’à travailler et vivre dignement.
Nous avons comme projet de créer un bureau à Kigali, permettant à tous nos filleuls de
venir facilement rencontrer Venuste Kayimahe, et évitant à ce dernier d’avoir à se déplacer sur les
collines pour leur remettre l’argent des parrainages ou prendre de leurs nouvelles. A cet effet,
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nous avons sollicité une bourse à la Commission Sociale des la Caisse des Dépôts et Consignations
pour équiper notre correspondant d’un ordinateur portable.
Le soutien se fait sur la durée des études, mais continue au-delà du diplôme par un contact
suivi afin de connaître le devenir de ces jeunes et d’être présent moralement et financièrement en
cas de besoin.
Peut-être l’une des filles n’arrivera-t-elle pas à obtenir son diplôme de fin d’études. Dans ce
cas elle aura acquis un niveau de connaissances supérieur à celui qu’elle a aujourd’hui, lui
permettant d’améliorer sa vie financièrement et humainement. Elle pourra se présenter face aux
autres avec plus d’assurance et aura accès à un travail spécifique, même si moins intéressant que
si elle était diplômée. D’autre part les rencontres et les liens qu’elle va tisser à l’université avec les
autres étudiants et avec les enseignants lui ouvriront des portes inexistantes sur ses collines.
A ce niveau d’études, il est fort improbable que l’une d’elle abandonne, sauf si son niveau
est trop faible et qu’elle ne peut suivre. Les rencontres régulières avec notre correspondant et
avec le comité de suivi nous permettront de voir avec la jeune fille concernée vers quelle autre
formation ou vers quel débouché professionnel elle peut se tourner. Il est bien entendu hors de
question de la laisser à nouveau seule devant son avenir.
Il se peut qu’une réorientation (changement de cursus) ait lieu. Dans ce cas ce serait vers
des études qui conviendraient mieux et qui seraient plus ambitieuses.
Informations administratives
Adresse – E-mail
APPUI RWANDA
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appuirwanda@free.fr
téléphone :
Anne LAINE : 06 07 74 14 02 / 01 49 60 77 67
Conseil d’administration
Anne Lainé, Présidente
Gilles Georget, Trésorier
Dominique Sicard-Monthubert, Secrétaire
David Michel, Secrétaire adjoint chargé des parrainages
Bruce Clarke, Membre du conseil d’administration
Aline Kagoyire, Membre du conseil d’administration
Anne-Marie Pain, Membre du conseil d’administration
Marie-Françoise Pain, Membre du conseil d’administration
Cyril Sauvenay, Membre du conseil d’administration
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