Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
L'INFLAMMATION VIRALE
L'infection virale déclenche dans l'organisme des réactions extrêmement variables. Ces réactions
dépendent de la nature du virus, de la porte d'entrée, des organes cibles et de l'état de défense
immunitaire du sujet infesté (prématurés, transplantés, SIDA). Le virus est un parasite
intracellulaire obligatoire. La réplication du matériel viral, qu'il s'agisse d'un virus à ADN ou à
ARN, se fait aux dépens du matériel de la cellule hôte. Pour chaque virus, on définit un effet
cytopathogène caractérisé par une tolérance plus ou moins bonne, des anomalies morphologiques
ou au maximum une nécrose d'un plus ou moins grand nombre de cellules. Ces anomalies
morphologiques peuvent être :
- peu spécifiques : ballonisation
- évocatrices d'une infestation virale : cellules géantes multinucléées d'aspect particulier
- caractéristiques d'une infestation virale : inclusions intranucléaires et/ou intra-
cytoplasmiques.
L'immunohistochimie , l'hybridation moléculaire in situ sont des méthodes utiles pour
mettre en évidence le matériel viral (les inclusions sont tardives et inconstantes). Différentes
classifications des virus peuvent être utilisées. Du point de vue lésionnel, on distingue des virus :
- épidermotropes : herpès , verrue
- neurotropes : poliomyélite
- mucotropes : rougeole
- viscérotropes : hépatite virale
- adénotropes : rubéole, mononucléose
- et des affections difficilement classables et apparentées
- maladie des inclusions cytomégaliques
- maladies dues aux virus coxsakie, générateurs de lésions nerveuses et cardiaques
- rickettsioses (typhus, fièvre Q).
I.BIOLOGIE GENERALE
A. Définition
Le virus est défini comme une unité de matériel génétique capable de se reproduire
dans une cellule hôte et capable en même temps de produire le mécanisme qui
assure sa transmission à d'autres cellules.
B. Structure
Le virion est constitué par un filament d'acide nucléique enfermé dans une coque
rigide ou capside. Selon l'organisation de la capside, il existe deux types de
symétrie, cubique et hélicoïdale.
- Le virus peut être bien toléré et la cellule continue à assurer ses fonctions
normales. L'infection virale demeure ainsi latente et le virus, incorporé au
génome, peut se transmettre à la descendance de la cellule infectée.
- Le virus a un effet cytopathogène et provoque des réactions de
prolifération cellulaire et/ou de nécrose. Cette intolérance peut survenir
d'emblée ou après un délai plus ou moins long.
. Période de latence
Elle est de durée variable (quelques heures pour le coryza, trois semaines pour les
oreillons, trois mois pour le virus B de l'hépatite).
A cette période, le virus est invisible, tant en microscopie électronique qu'en
fluorescence en utilisant des anticorps spécifiques. Il est incorporé aux constituants
homologues de la cellule (ADN nucléaire, ARN cytoplasmique).
Le plus souvent, les acides nucléiques du virus exercent leur pouvoir pathogène,
c'est l'infection virale.
A. Période de stimulation
Non obligatoire, mais très fréquente, elle aboutit à une nécrose totale de la
cellule.
Dans la poliomyélite, les neurones des cornes antérieures de la moelle ont des
lésions dégénératives d'abord réversibles (disparition des corps de Nissl) puis
définitives (gonflement cellulaire ou au contraire rétraction neuronale).
Dans l'hépatite , il existe des lésions dégénératives vacuolaires (clarification
des cytoplasmes) et granulaires (granulations rouges acidophiles dans les
cytoplasmes, liées à la précipitation des protéines). Il s'y associe des lésions
nécrotiques (chapitre II et IX).
C. Corps d'inclusion
Les corps d'inclusion sont les seuls éléments qui confèrent à l'infection virale
sa spécificité morphologique. Ils sont toutefois inconstants, n'apparaissant que dans
un certain type d'inflammation virale et à des moments déterminés (fin de la
période de latence, période de stimulation). Ils sont visibles en microscopie optique
sur les colorations usuelles. Ils sont de siège intranucléaire et/ou
intracytoplasmique. Leur forme et leur siège sont souvent suffisamment
caractéristiques pour permettre un diagnostic.
D. Réaction inflammatoire
B. Réactions immunologiques
1. Virus épidermotropes
a. Les virus du groupe herpès (herpès , varicelle, zona ), de la variole et de la vaccine sont
générateurs de vésicules et de pustules.
Dans l'herpès la lésion élémentaire est une vésicule, située dans le
corps muqueux de Malpighi, due à la nécrose des cellules
épithéliales ballonisées (dégénérescence ballonisante). Ces cellules
sont volumineuses, ont un cytoplasme clair, homogénéisé,
éosinophile, et un noyau de taille très augmentée, multilobé,
irrégulier. Elles perdent leurs ponts d'union. Les cellules
épidermiques dites ballonisées contiennent des inclusions
intranucléaires. Un infiltrat inflammatoire plus ou moins dense
occupe le derme.
b. Les Papilloma virus (HPV) sont générateurs de lésions hyperplasiques : verrue vulgaire,
molluscum contagiosum , condylome vénérien.
2. Virus neurotropes
. La poliomyélite
Elle est due à un Papova virus (virus JC). Elle survient le plus
souvent chez des malades ayant un déficit immunitaire
(immunosuppresseurs, SIDA). Les lésions, habituellement
bilatérales, peuvent être asymétriques. Elles prédominent dans la
substance blanche hémisphérique sous-corticale, en particulier
pariéto-occipitale. Elles réalisent des foyers de démyélinisation
limités, à l'emporte pièce, très souvent confluents au sein desquels se
trouvent des astrocytes monstrueux, des oligodendrocytes
transformés à noyaux volumineux contenant des inclusions virales et
des macrophages. Les infiltrats inflammatoires sont habituellement
discrets. Les examens immunocytochimiques et ultrastructuraux
permettent d'identifier le virus dans les inclusions intranucléaires
oligodendrogliales.
3. Virus mucotropes
4. Virus hépatotropes
. Différents virus sont responsables d’hépatites
a. Cliniquement
b. Les lésions de l’hépatite virale comportent des altérations des hépatocytes et une réaction
inflammatoire.
5. Virus adénotropes
Virus de la rubéole.
6. Rétrovirus
Ce sont des virus qui possèdent une enzyme (transcriptase inverse) qui
permet la transcription rétrograde de l'ARN en ADN, alors que
l'information génétique va habituellement de l'ADN des chromosomes aux
protéines par l'intermédiaire de l'ARN messager.
Deux variétés de rétrovirus sont actuellement connues comme pathogènes
chez l'homme :
PANCREAS : HEMOCHROMATOSE
(Lame n° 15 et 15B)
DIAGNOSTIC DE L'ORGANE
Le parenchyme pancréatique est normalement constitué de lobules juxtaposés, sans fibrose,
avec très peu de tissu adipeux. Il est très modifié au cours de l'hémochromatose : les lobules
sont raréfiés, dispersés dans un tissu adipeux abondant, constitués :
- d'acinus séreux, faits de cellules basophiles groupées autour d'une lumière virtuelle.
- d'îlots endocrines, plus rares, disséminés au milieu des acinus, prenant l'aspect d'une
petite zone claire à faible grandissement. Ils sont faits de petites cellules claires disposées
en travées.
- de canaux excréteurs situés dans les lobules et le tissu péri lobulaire.
DIAGNOSTIC DE LA LESION
Le pigment ferrique (hémosidérine) est un matériel finement granuleux, brun jaune sur la
coloration usuelle; il est un peu réfringent (brillant) en faisant varier la mise au point et/ou en
diaphragmant. Il est situé :
- dans le cytoplasme des cellules épithéliales des acinus et, à un moindre degré, des îlots
endocrines
- dans le cytoplasme de macrophages disséminés dans le tissu interstitiel et la fibrose
- dans la fibrose.
CONCLUSION
Elle donne le diagnostic : Hémochromatose pancréatique.
Lame 15B
Hémochromatose hépatique, coloration de Perls : dans cette cirrhose sur hémochromatose, le
pigment ferrique, coloré en bleu, est principalement situé dans les hépatocytes, ainsi que dans les
canaux biliaires et les macrophages.
REIN : INFARCTUS RECENT
(Lame n° 19)
DIAGNOSTIC DE L'ORGANE
Le tissu rénal est toujours reconnaissable en une ou plusieurs zones où l'on observe les structures
corticales (glomérules et tubes) et médullaires. Il est important de préciser si la coupe intéresse les
cavités excrétrices, le tissu adipeux du hile et les vaisseaux qu'il contient.
DIAGNOSTIC DE LA LESION
La zone lésée se repère facilement à l'œil nu ou à faible grandissement car elle est homogène,
éosinophile, plus ou moins colorée, typiquement plus pâle que le reste de la coupe.
Dans cette zone, les contours des glomérules et des tubules persistent mais tous les noyaux ont
disparu, la coloration est éosinophile, homogène (nécrose ischémique, dite de coagulation). A sa
périphérie, à partir du tissu normal, on observe successivement :
- une zone d'intense congestion avec érythrodiapédèse (hémorragie interstitielle).
- une infiltration par des polynucléaires (processus actif de diapédèse) qui migrent entre les
organites nécrosés.
La zone d'infarctus :
- est unique ou multiple, d'étendue très variée.
- atteint toujours le cortex, en respectant habituellement une mince bande de cortex sous-
capsulaire (irrigué par les vaisseaux extra-rénaux).
- peut déborder dans la médullaire.
La cause de l'infarctus est rarement visible sur la même coupe. Il faut cependant examiner les plus
gros vaisseaux (artères arquées et surtout artères du hile) à la recherche de thrombose, d'embolie
ou de lésion pariétale.
CONCLUSION
Elle donne le diagnostic : Infarctus rénal récent.
DIAGNOSTIC DE LA LESION
Il existe un épaississement de la paroi . Les lésions intéressent l'intima et parfois la partie
voisine de la média et forment la plaque athéromateuse.
- le centre de la plaque est fait d'un matériel nécrotique (bouillie athéromateuse)
homogène, peu colorable, faiblement éosinophile, souvent parsemé d'empreintes
lancéolées de cristaux de cholestérol optiquement vides, et plus rarement de
macrophages ou lipophages (très grandes cellules à limite cytoplasmique nette, à petit
noyau arrondi, central, à cytoplasme spumeux très pâle).
- dans la nécrose, il peut exister des calcifications , sous forme de petits dépôts
finement granuleux très fortement colorés en violet par l'hématéine.
- en périphérie de la nécrose existe une fibrose , constituée de lames de collagène peu
cellulaires, qui peut s'étendre à distance de la plaque en épaississant l'intima.
- il peut exister une ulcération de la plaque athéromateuse, avec parfois thrombose
pariétale (voir lame n° 23).
CONCLUSION
Elle donne le diagnostic : Athérome aortique.
DIAGNOSTIC DE L'ORGANE
L'examen à l'œil nu permet de voir la structure de la lame . Il peut s'agir :
- d'un seul vaisseau, arrondi ou ovalaire, à lumière obstruée.
- d'un paquet vasculaire , avec au minimum une artère et une veine, l'un ou les deux
vaisseaux étant obstrués.
Autour des vaisseaux existe du tissu adipeux contenant des vasa vasorum et des filets nerveux.
DIAGNOSTIC DE LA LESION
Le vaisseau thrombosé a une lumière en grande partie ou en totalité obstruée par un matériel qui
peut être :
- un thrombus récent, fibrinocruorique , fait d'un réseau de fibrine et de nappes
d'hématies (bien individualisées ou en partie lysées), adhérent à la paroi.
- un thrombus en voie d'organisation ; à partir de la périphérie, en continuité avec
l'intima, se constitue un tissu conjonctif néoformé identique au blastème de
régénération (bourgeon charnu), lâche, peu cellulaire, parcouru de vaisseaux à paroi mince;
cette organisation peut n'occuper qu'une partie de la lumière ou avoir entièrement remplacé
le thrombus fibrinocruorique.
- un thrombus reperméabilisé , fait d'un tissu conjonctif plus dense parcouru par des
vaisseaux néoformés plus rares et plus volumineux, à paroi plus épaisse et organisée.
La cause de la thrombose est rarement visible sur la lame; en cas de thrombose artérielle, il peut
s'agir d'un athérome .
CONCLUSION
Elle donne le diagnostic : Thrombose.
Le corps étranger s'appelle un embole . Il est le plus souvent constitué par un caillot
sanguin.
Les embolies sont dues à des mécanismes variés et peuvent avoir des conséquences
dramatiques, qui sont fonction de leur nature et de leur siège.
B. Voies de cheminement
Elles sont surtout dues aux embolies pulmonaires: mort subite, par embolie
massive, mais aussi par pluie d'emboles de petite taille.
II.ISCHEMIE
C'est le terme physiopathologique qui désigne la diminution de l'apport sanguin artériel
dans un territoire de l'organisme. Ses principales causes locales sont :
- la thrombose
- l'embolie (embolie de l'artère sylvienne donnant un ramollissement cérébral)
- la sténose artérielle (carotide interne).
Sa principale cause générale est l'état de choc, avec chute du débit cardiaque.
Sa conséquence la plus grave est la nécrose tissulaire . Celle-ci n'est cependant pas
constante. Le retentissement de l'ischémie sur un organe dépend :
- de sa rapidité d'installation
- de la sensibilité du tissu
- de la possibilité d'une circulation de suppléance
- de l'intensité et de la durée de l'ischémie
. Causes
0. Infarctus blanc
a. L'infarctus du rein
1. Infarctus rouge
. L'infarctus pulmonaire
2. Infarctus myocardique
Morphologie
IV.INFARCISSEMENT HEMORRAGIQUE
C'est une nécrose de type hémorragique consécutive à une obstruction veineuse. Elle
s'observe dans de nombreux organes (poumon, rate, rein, intestin, testicule). Ses caractères
macroscopiques, histologiques et évolutifs sont ceux d'un infarctus rouge.
L'exemple le plus fréquent est l'infarcissement hémorragique intestinal par thrombose de la
veine mésentérique.
V.APOPLEXIE
C'est un foyer d'infiltration hémorragique , avec ou sans nécrose, sans oblitération ni
lésion vasculaire, par perturbation circulatoire fonctionnelle.
Cette lésion s'observe principalement en période d'activité fonctionnelle
- dans le pancréas, au cours de la digestion
- dans l'appareil génital féminin. C'est l'apoplexie tubo-ovarienne , en période
ovulaire.
. HEMORRAGIE
C'est l'irruption de sang en dehors des cavités vasculaires.
Elle peut être :
- externe
- interne : tissulaire, interstitielle, ou intra-cavitaire.
Elle peut :
- être due à une rupture vasculaire, traumatique ou spontanée (par
augmentation brutale de la pression artérielle dans un vaisseau à paroi
lésée)
- apparaître sans solution de continuité de la paroi capillaire, par
érythrodiapédèse , en cas de stase circulatoire importante ou dans
certaines inflammations hémorragiques (chapitre III).
I. CHOC
Le choc est un état de défaillance circulatoire aiguë entraînant une mauvaise
irrigation sanguine des tissus et aboutissant rapidement à une anoxie tissulaire.
Selon les circonstances étiologiques, on distingue des chocs :
- hémorragique
- traumatique
- opératoire
- cardiaque
- infectieux
- par perte de liquide extra-cellulaire (brûlures étendues)
- toxique.
Les conséquences viscérales du choc résultent d'une gêne à l'irrigation normale des
tissus, qui provoque une anoxie ou au moins une hypoxie rapide :
- dans l'estomac et l'intestin, exulcérations hémorragiques à limites nettes
(ulcération de stress) causes d'hémorragies digestives
- dans le rein, nécrose tubulaire aiguë avec rupture de la membrane basale
des tubes et œdème interstitiel. Les cellules épithéliales se nécrosent et
desquament en formant des cylindres granuleux et pigmentés
d'hémoglobine désintégrée
- dans l'encéphale, lésions d'ischémie transitoire régressive ou définitive.
Chapitre - III
1. VARIETES MORPHOLOGIQUES
de débris nécrosés
2.
A. Inflammation à prédominance cellulaire
B. Inflammation chronique
Elle est caractérisée par la prédominance de la fibrose . Les stades initiaux sont
discrets ou inapparents. La fibrose est d'aspect et d'intensité variés. Elle peut être
mutilante, détruisant l'architecture générale de l'organe (cirrhose hépatique). Elle
peut être systématisée, se développant le long des cloisons conjonctives normales
préexistantes (chapitre IV). Les différents types évolutifs d'inflammation peuvent
être ainsi schématisés.
3. VARIETES EVOLUTIVES
- plus prolongées
Chapitre - XIV
1. Caractères nucléaires
2. Caractères cytoplasmiques
B. Caractères physiologiques
1. Division cellulaire
2. Activité fonctionnelle
3. Comportement
1. Les carcinomes
Ce sont les tumeurs malignes nées des cellules épithéliales. Ils étaient
appelés épithéliomas.
a. Le carcinome épidermoïde
b. L'adénocarcinome
c. Carcinome indifférencié
Tumeurs
malpighiennes glandulaires
malignes
Carcinome épidermoïde Adénocarcinome
- différencié - différencié
mature - peu
différencié
immature
- peu différencié
Carcinome indifférencié ou anaplasique
2. Les sarcomes
A. Stroma
Le stroma est un tissu conjonctif néoformé, fourni par l'hôte, non tumoral,
assurant le soutien et la nutrition des cellules tumorales. Il représente une
modification du tissu conjonctif de soutien normal de l'organe, qui s'adapte à la
prolifération tumorale et à la destruction du tissu normal. Il est en remaniement
constant, puisqu'il doit suivre la croissance de la tumeur. Si celle-ci est rapide, la
nutrition est insuffisante et le tissu cancéreux se nécrose.
Il peut aussi y avoir migration de cellules tumorales, dans les vaisseaux et les gaines des
nerfs , avec apparition de foyers tumoraux accessoires, formant des masses multiples.
Toutefois il existe, dans certaines localisations, une cancérisation d'emblée plurifocale, qui
peut aboutir par confluence à une tumeur unique, ou demeurer en foyers multiples.
Les tissus normaux sont remplacés par la tumeur. Il semble exister un remplacement des
cellules normales par les cellules cancéreuses, soit par substitution, soit par "débauchage".
A. Voies de diffusion
0. Voie lymphatique
1. Voie sanguine
2. Autres voies
B. Siège
Le siège des métastases est, dans une certaine mesure, déterminé par l'emplacement
de la tumeur primitive (lois de Walter) :
- tumeur primitive du tube digestif donnant des métastases hépatiques, par
la veine porte
- tumeur primitive d'un organe drainé par la grande circulation donnant des
métastases pulmonaires
- tumeur primitive du poumon donnant des métastases dans tous les
organes, par la grande circulation.
Mais il existe des affinités électives de certaines tumeurs pour certains organes :
- métastases osseuses des cancers du sein, de la thyroïde, du rein et de la
prostate
- métastases ovariennes des cancers gastriques (tumeur de Krukenberg)
- métastases ganglionnaires sus-claviculaires des cancers digestifs
(ganglion de Troisier ).
C. Aspect anatomique
. Le grade histopronostique
A. Le stade
1. le stade de Dukes,
2. les mélanomes
3. les lymphomes
Les classifications employées dans la maladie de Hodgkin (classification
en types de Lukes-Rye, stades d'extension de la classification d'Ann
Arbor) sont décrites chapitre XVIII.
Cet histopronostic est habituellement complété par la classification T.N.M
de l'OMS qui tient compte de :
- T = la taille de la tumeur primitive
- N = l'existence ou non de métastase ganglionnaire ("nodes"): N0
ou N(+)
- M = l'existence ou non de métastase à distance: M0 ou M (+)
. Oncogènes
Les oncogènes viraux (v-onc) sont des segments de génome présents dans des
rétrovirus connus pour induire diverses tumeurs chez certains animaux (exemple :
oncogène viral v-src, responsable chez le poulet du sarcome de Rous).
Ces oncogènes viraux ont été découverts les premiers. Ils sont en fait d’origine
cellulaire, et correspondent à des formes altérées de protooncogènes cellulaires (c-
onc) transduits dans le génome viral lors d’une infection antérieure. L’analyse
systématique des oncogènes viraux a permis l’identification de nombreux
oncogènes cellulaires.
Les proto-oncogènes codent pour des oncoprotéines, dont le rôle dans la régulation
du cycle cellulaire peut se situer à différents niveaux, allant de la réception
membranaire de signaux extra-cellulaires à l’action directe nucléaire au niveau de
l’ADN génomique.
Exemples :
- Famille des oncogènes ras (H-ras, K-ras, N-ras), codant pour la protéine
p21ras, qui agit au niveau membranaire.
- Famille des oncogènes myc , codant pour des oncoprotéines localisées
dans le noyau, et qui contrôlent la vitesse de transcription d’autres gènes.
Deux copies des oncogènes sont présentes dans le génome des cellules eucaryotes.
Le pouvoir transformant d’une oncoprotéine , qui participera à l’apparition ou au
développement d’une tumeur, est lié à l’activation d’une des copies de l’oncogène.
Cet évènement génétique est donc “dominant”.
Les différentes voies d'activation d'un oncogène peuvent être regroupés dans ce que
l'on appelle les modes d'oncogénèse virale et cellulaire qui aboutissent à la
dérégulation qualitative ou quantitative de l'expression du gène normal.
Les virus peuvent être responsables de l'activation d'un oncogène par différents
mécanismes. Lors de son intégration dans le génome, un rétrovirus peut
surexprimer l'oncogène qu'il transporte, ou activer des oncogènes présents au
niveau du site d'intégration par l'intermédiaire de son propre promoteur. Des virus à
ADN (comme le virus de l'hépatite B ou VHB) en pathologie humaine peuvent
également, par un mécanisme insertionnel, aboutir à la dérégulation de gènes
impliqués, par exemple, dans la différenciation ou la multiplication cellulaire.
L'intégration virale peut s'effectuer au voisinage ou à distance de ce gène. Dans ce
dernier cas, les mécanismes d'activation sont sous la dépendance de protéines
synthétisées par les virus (protéine X par le VHB, protéine tat par HTLV1) et
douées d'une activité dite transactivatrice.
Ces gènes codent pour des protéines qui à l’état normal régulent négativement le
cycle cellulaire, et sont donc capables de lutter contre les effets de la transformation
néoplasique. La perte de fonction des deux copies de tels gènes constitue un
mécanisme inducteur de cancer.
Dans certaines formes familiales de cancer (par exemple cancer du côlon sur
polypose familiale), le premier évènement est présent dans les cellules germinales
d’un parent et donc dans toutes les cellules d’un individu; le deuxième évènement
apparaît plus tardivement dans certaines cellules somatiques, au niveau desquelles
le cancer va se développer. Dans les cancers non familiaux, dits “sporadiques”, les
deux évènements surviennent dans la même cellule somatique. Ces altérations
génétiques sont le plus souvent des délétions et des mutations ponctuelles.
Exemples
- Le gène du rétinoblastome (Rb), le premier individualisé, est responsable
de formes familiales (mutation germinale) et sporadiques de rétinoblastome
(tumeur rare de la rétine). Il participe aussi au développement de nombreux
autres cancers.
- Le gène p53 code pour la protéine p53, qui joue un rôle majeur dans le
contrôle du cycle cellulaire. Il est responsable de formes rares de cancers
familiaux (syndrome de Li-Fraumeni) ; surtout, il participe au
développement de plus de la moitié des cancers. Il s’agit à ce jour du gène
le plus souvent muté dans les cancers humains.
ABCES
(Lame n° 3)
DIAGNOSTIC DE L'ORGANE
Les abcès peuvent siéger dans tous les tissus
- les lames intéressent le plus souvent le tissu conjonctivo-adipeux, sans organe
reconnaissable
- l'abcès peut aussi être hypodermique : il faut chercher l'épiderme, les annexes pilo-
sébacées et sudorales, ces dernières situées à la limite du derme et de l'hypoderme.
DIAGNOSTIC DE LA LESION
Il faut identifier à l'œil nu et au faible grandissement les trois zones caractéristiques :
- la partie purulente centrale, où la nécrose a fait disparaître toutes les structures
tissulaires (absence de vaisseaux et de fibres de collagène). Elle contient un matériel
purulent fait de polynucléaires plus ou moins altérés et de macrophages associés à des
débris nécrotiques.
- la membrane pyogène , tissu conjonctif néoformé, riche en vaisseaux, plus ou moins
infiltré d'éléments inflammatoires, avec prédominance de polynucléaires à la partie
centrale, et d'éléments lymphoplasmocytaires en périphérie.
- la fibrose , formant la coque de l'abcès; il n'y a pas de limite nette entre la membrane
pyogène et la fibrose; on constate seulement une raréfaction progressive des vaisseaux et
des cellules inflammatoires, et une augmentation des fibres de collagène.
Le compte-rendu doit préciser la part respective des trois zones et la prédominance de l'une ou
l'autre phase du processus inflammatoire
- il peut s'agir d'un abcès dont la collection est récente: prédominance des phénomènes
exsudatifs, marqués par l'œdème et la congestion, l'abondance des polynucléaires et la
pauvreté de la fibrose.
- il peut s'agir d'un abcès ancien, avec un contenu purulent peu abondant, une membrane
pyogène mince et pauvre en éléments inflammatoires et une coque fibreuse importante,
avec beaucoup de collagène et peu de cellules inflammatoires et de vaisseaux, répondant à
un abcès enkysté.
Cette lame comporte un diagnostic différentiel: la réaction à corps étranger (lame n° 12) qui peut
se présenter comme un abcès, mais elle comporte des cellules géantes multinucléées
caractéristiques.
CONCLUSION
Elle donne le diagnostic : Abcès.
Procédure technique : le liquide obtenu par ponction d’un épanchement pleural ou péritonéal est
centrifugé. Les étalements du culot sont séchés à l‘air pour fixation, puis colorés par le May-
Grünwald-Giemsa (MGG)
DESCRIPTION DE LA LAME
Le fond de la préparation de couleur bleu pâle correspond au film liquidien de l’étalement,
riche en protéines, l’exsudat ou sérosité qui contient plusieurs types de cellules inflammatoires et
des cellules mésothéliales desquamées provenant du revêtement pleural ou péritonéal.
Les lymphocytes ont un cytoplasme arrondi plus petit, bleu pâle, presque entièrement occupé par
un noyau sphérique à chromatine dense et homogène bleu foncé.
Les plasmocytes sont un peu plus grands que les lymphocytes. Leur cytoplasme a une forme
ovalaire et une coloration bleu violacé intense. Le noyau est excentré et pourvu d’une chromatine
bleu foncé en gros grains radiaires comparés à des rayons de roue.
Les hématies ont la forme d’un petit disque gris clair, à centre aplati plus clair dépourvu de noyau
et à bordure plus épaisse ressemblant à un beignet.
Les macrophages sont plus difficiles à reconnaître : ils ont un grand cytoplasme bleu pâle de taille
et de forme très variables contenant un noyau ovalaire à chromatine fine et dispersée.
Les cellules mésothéliales ont un cytoplasme bleu foncé abondant de forme ovalaire, un noyau
arrondi ou ovoïde à gros grains chromatiniens souvent accompagnés d’un nucléole, et elles se
groupent volontiers en petits amas.
CONCLUSION
La présence de plusieurs types de cellules inflammatoires dans une sérosité protéique correspond à
un exsudat liquidien inflammatoire, provenant d’une cavité séreuse en raison des cellules
mésothéliales.
Commentaire
La prédominance d’un type cellulaire permet de préciser le stade de la réaction inflammatoire : de
nombreux polynucléaires neutrophiles témoignent d’une inflammation aiguë.
CYTOLOGIE : LIQUIDE INFLAMMATOIRE (Lame n° 4)
Chapitre - X
B. L'argyrisme
C'est l'accumulation de sels d'argent dans l'organisme. Cette maladie est rare et le
plus souvent secondaire à l'abus de collargol (argent colloïdal employé surtout en
gouttes nasales).
Cliniquement, il existe une teinte grisâtre des téguments.
Microscopiquement, l'argent se dépose essentiellement sur les basales. On peut le
retrouver en particulier le long des basales des glandes sudoripares et dans le rein.
Ces dépôts sont irréversibles.
Dans ce chapitre ne seront étudiés que les troubles du métabolisme des pigments dérivés
de l'hémoglobine.
. Hémosidérine
1. Le métabolisme de l'hémoglobine
2. Caractérisation de l'hémosidérine
a. Hémosidérose localisée
Elle est la conséquence de l'hémolyse locale, témoin d'une
hémorragie ancienne. Elle siège dans le tissu conjonctif, en réalisant
par exemple
- un hématome post-traumatique
- le tatouage ocre d'un infarctus cérébral ancien
- l'aspect de poumon cardiaque (les "cellules cardiaques"
sont des macrophages qui contiennent du pigment ferrique et
siègent dans la lumière alvéolaire. Cet aspect succède à une
alvéolite hémorragique, chapitre III)
- la pigmentation ocre de certaines tumeurs: angiome,
histiocytofibrome, tumeur bénigne à cellules géantes des
tendons et des gaines tendineuses.
b. Hémosidérose généralisée
c. L'hémochromatose
A. Bilirubine
La dégradation de l'hémoglobine produit de la bilirubine libre qui, par la veine
porte, arrive au foie. La bilirubine franchit la barrière endothéliale et l'espace de
Disse pour arriver dans la cellule hépatique où elle subit une glycuro-conjugaison.
La bilirubine conjuguée est excrétée dans les canalicules biliaires puis dans les
voies biliaires extra-hépatiques. Une partie est reprise (cycle entéro-hépatique) par
les capillaires pour repasser dans le foie. Une autre partie est excrétée sous forme
d'uro- et de stercobilinogène.
C'est le cas :
- de l'ictère du prématuré dû à une immaturité cellulaire
- de la maladie de Gilbert qui est due à un déficit partiel en
glucuronyltransférase. Le seul symptôme est l'ictère. La maladie n'a
aucune conséquence sur la santé du sujet. Le foie est
microscopiquement normal. Dans la majeure partie des cas, la
biopsie hépatique est inutile pour faire le diagnostic de la maladie.
Ces deux premiers types sont des ictères à bilirubine non conjuguée.
3. Ictères à bilirubine conjuguée
Les types suivants sont des ictères à bilirubine conjuguée (il existe presque
toujours à la fois une augmentation de la bilirubine conjuguée et de la
bilirubine non conjuguée).
Les troubles de l'excrétion sont les plus fréquents, ce sont ceux qui donnent
le plus de manifestations anatomopathologiques.
Ils peuvent siéger à la sortie de la cellule dans le canalicule (hépatite virale
à forme rétentionnelle). Ils peuvent siéger également dans l'espace porte au
niveau du ductule. Ils peuvent être secondaires à un obstacle extra-
hépatique (calcul ou cancer).
A noter que, dans l'hépatite virale commune, il existe des troubles à
plusieurs niveaux : trouble du transport de la bilirubine, troubles du
mécanisme de conjugaison par altération des mécanismes enzymatiques et
troubles de l'excrétion.
Anatomiquement, les troubles produits par l'excès de bilirubine conjuguée
donnent l'aspect de cholestase
- macroscopiquement , le foie est volumineux, mou, vert.
- microscopiquement , il existe des dépôts de bile dans les
hépatocytes, les canalicules et les canaux excréteurs biliaires.
Exemples vus pendant l'enseignement
Ce qu'il faut retenir du chapitre Retour Début Chapitre
Pancréas : Hémochromatose (Lame
X X
n°20)
DIAGNOSTIC DE L'ORGANE
La paroi cardiaque associe, de dehors en dedans :
- une lame de tissu adipeux constituant le péricarde, avec parfois des artères coronaires
- un tissu éosinophile et dense: myocarde fait de fibres musculaires striées,
anastomosées, à noyaux centraux
- une limite interne de forme compliquée (piliers et cordages) : endocarde bordé par un
endothélium plus ou moins visible.
DIAGNOSTIC DE LA LESION
La ou les zones de nécrose myocardique peuvent parfois être visibles à l'œil nu ou à faible
grandissement, plus pâles que le reste de la coupe. Souvent cette modification n'est pas franche.
Dans tous cas, l'étude au grandissement moyen montre les lésions nécrotiques des fibres
musculaires
- nécrose de coagulation , faite de fibres amincies, souvent sinueuses, rétractées,
homogénéisée, plus éosinophiles que les fibres normales; les noyaux sont pycnotiques ou
ont disparu.
- nécrose de liquéfaction, faites de fibres de calibre augmenté, peu colorées, sans striations,
à noyaux en voie de lyse.
CONCLUSION
Elle donne le diagnostic : Infarctus myocardique récent.